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Huybert van Buchell (1513-1599)

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Huybert van Buchell (1513-1599)

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AV ROY TRES-CHRESTIEN

DE FRANCE ET DE POLOIGNE

H E Y . T R O I S I E M E. j *. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i entre tot^s les exeellens eßriuaifis qui ont peinéî

enrichi l Hißoire deßs nr^es nbsp;nbsp;qn^opres louantesjilny en

a eu Aucun qui ait mieux ny plus diyaement parlé d’elle que celty qui en peu de langage l’a appellee maißreße de la Die. Car ces paroües qui comprennent embraß'ent toutes les '^tilite':^ de toutes les Dertw^^ dißiplineSj enßeignent^ que laDie des hommesß doit dreßerauxßcrees loix de l’Hi-ßoire J comme la taille de la pierreß dreße à la reße ou à l’eß quierre du maßon. La Philoßphie qui eß appellee la^uide^ de la Die humaine (pource quelle nous monßre les commodi-^^'^iincommodite'^y^^ ßns deschoßs bonnes mauuaißes demourroit deny-morte ß toutes les parolles i les deßeins^lesßaiäl^^lesadiions des hommes n’eßoient rapportées auxL/ißoiresdeschoßspaßees,par leßqueües eßnon ßulement moßlre ce quißpreßnte ÀnosyeuX) mais außt par icelles nous pouuons auecques Dn certain lu^ement amaßeren noßreeßrit^amp;preuoiramp;preluderee qui d(tit aduenir^ amp;nbsp;tirer les enßeidnemens de ce quiße doit fuir ou defirer. L’L/ißoire Sainte (Sire) nous a monßre la gloire .grandeur^ pußance de Dieu immortelj noßre deuoir enuers luy . noßre creation . noßre ißirmite .noßrefin. noßre eßierance. les poincls de noßre fy. la pieté enuers nos pe~ res^ merës.la reuerence enuers nos Princes .D^agßrats .amp; ßuperieurs. la charité enuers Dn chacun. la iußiee enuers tous. Deßn organe nous auons ouy les Doix amp;les oracles des Trophetes. l’eternelle Die puiß'ance des ames.la ßromeße.puis l^ venue du grand LLeßie.^y^ l’admirable prediélion de tant d’admirables choßs que nous auons Deues nbsp;nbsp;nbsp;que nous Doyons ordinairement aduenir. Les L/ißoirespropha-

nesfontre^mplies de profits innombrables nbsp;nbsp;nbsp;incroyables. partie defjuelles correßondent

en certair^ choßs auxßintes .mais oultre ice ux lafcilité amp;nbsp;le plaißr quißnt les deux ^hoßs qu on a accoußume de chercher en toutes les dißiplinesßnt tellement lici^^ enfemble . en la congnoiß'ance de l’Hißoire. qu’il n’y aßience en laquelle ily ait plus defeilité amp;nbsp;de plaißr quen elle.Lafeilitéy eßß^ande quefans l’aide .leßcours. l’outilj ou inßrument d aucun autre art elle eß d’elle mefme entendue . Car d’autant quelles autres arts .les vns defquels (ßntßbiets à certaines regiesamp;demonßrations qu’on noß outrepaßer. les autres conßfient en figures .dilutes. nbsp;nbsp;argument doubteux ) font tous entre eux

..... f

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lie^ de meß^es liens l vn nepeulf eßre contprins nbsp;nbsp;entendußins la co^noijjance de l’au

tre ^mais /:/ifioire ajßße außus haut theatre d'honneur parßur toutes les autresßiences n a beßin^ de l aide ßcours d aucun art^ ny njeßnes des lettres çy* caradleres j 'Vf/# par laßule narration t^u^a langue de celuy (j^ui racompte quelque choßßit couler nbsp;nbsp;di-

ßiller dedans les oreillesßefeßouttansj elle eß d oreille en oreille ^y“ d'aage en aa^e des yns aux autres hommes laißee a lapoßerite comme '^n droit hereditaire. Voila pourquy ce grand oracle de Dieu j Adoyße jpreuoyant ou la perte deßes liures ou la ruine deßa choß • publique j en nsn chapitre de la loy dit : Tu racompteras cecy à tes enßans. Car encores que les choßs publiques Jes î^oyaumes les Empires j amp;nbsp;les autres Potentat-;^ çy Eßat:(^ deßquels parle 1‘fdtßoire'uiennent aßperdreou que les Jßes amp;nbsp;les njilles deßquelles elle ßit mention perißßnt ouparßu ou par inondation des eaux j ou par un engloutißement de terre j o// par autre accident ^ß eß ce quel PIißoire,qui a uneßois parlé d'elles uit perpétuellement, amp;nbsp;ne penif et que leur nomßoitdeßruidl^^u ruiné, ou englouti amp;nbsp;deuorédu fiu, ouinondé des eaux, amp;nbsp;ne peuuentles Hißoires nullement périr quauecquesl'entière ruine amp;ßubuerßoamp;. de tout le genre humain. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceßeßcilité eß ioint leplaißr qu’on

amaße amp;nbsp;reçoit de la narration des belles choßs, lequel eßßgrand que celuy qui uneßois eßallechéamp; attiré des douceurs des Hißoires, nepeultny ne y eult iamais ßen retirer, amp;nbsp;eß à icelle cloué (y attaché par l'oreille. Il ny a hommeß brutal ( Sire) quin’aitdeßr d apprendre, y tout ce quißapprend, dit, oußit en ce monde neß autre choße qu’une Hißoire Rentable, yß tous les hommesßont tant ardamment deßreux d'apprendre y deß^auoir que meßmes ils prennent plaißr d ouyr racompter desßbles, combien le doiuent ils receuoir plus grand quand ils entendent racompter les choßs 'Véritables, deßuelles les oreilles des hommes naturellementßreßouißent beaucoup plus que des menßngeres qui ne plaißntque quelctuefiis, au lieu que les autres ne peuuent iamais delßlaireßnon à ceux qui n’ont rien de l'homme que le ne-^, le 'vißage , lesyeux, y les autres lineamens y pro-ßrtions, y qui du reße reßßemblent aux beßes. Queß ce qu’ily a au monde plus beau y plus aggreable que de uoir en l’Hißoire ( qu^eß le tableau y le pourtraiéi des allions des hommes mis àßon iour) les meurs y deportemens de nos deuanciersj y par lesyeux de l'eißrit ßconde';!^ des inßrumens de la le'élure de l’Hißoire comprendre tout ce qui ßeßßit au mondei QpHle choße pourrait eßre plus plaißante uoireplus proßtable aux hommes meÇmement aux grands Princes ( Sire )ßnon qu’eßre aßßsau tribunal dela'uie humaine, lequel l’/Ttßoire orne de tous les apparat^ y ornemens quiyßont neceß'aires, y de la 'Voir y contempler à leuraiße yßans aucun danger,les dangers des autres à leurs deßensßßire ßages amp;nbsp;aduißequot;^, par les fortunes bonnes ou mauuaißes des autres acquérir 'uneßience exempte de tout perd y inconuenient, contempler comme dedans'vne tapif-firie tous les hommes tant paßese^ que prefens entrelaßeii;^ enfemble par une conformité d’af ßires,yßpare:^ de lieux,de nations, y deßecles ^Quelprofit yplaißry a ilplus grand que de uoir comme dedans un mirouer, les confeils, defeings, y allions de nos aneeßres^ de la, comme d'un iardin tirer toutes lesfeurs,plantes, y herbes de tous leïexemples que nouspouuons utilement en chacune ebofe accommoder à nos yßges qißfl’acquerir par l’exemple des chofes pafèes un iugement y choix de ce que nous deuons defrer ou reieéler ? que d’eßre non feulement prfens y afißans aux grands amp;plus eßroits confeils des plus grands perßnnages confultans des plus grands amp;nbsp;importans affaires, mais aujß en yoir lesyfùes,fins,y euenemens ? D’auantage (ce qui autrementferoit impoffble ueu la breueté delayie des hommes ) conioindre y lier enfimble par la mémoire ,ltsßecles paffe:^ auecques les prefens, uoir les commenceniens, les inßitutions, le^ naiffances, lesaccroiß

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les accroijjemens Jes grandeurs Jes diminutions^ les de clinsj nbsp;nbsp;lesfinsamp;ruine^des grands

Empires amp;nbsp;EßatS:,^ congnoißre clairement les caufes des mauxpriue:^ ou publtccß aUoir deuantnous quelqu ojn qui en 'vne grande amp;nbsp;dißicile entreprinß nous precede^, nauoirhe-joing d aucune certaine experience^ efpreuue amp;nbsp;exemple : amp;nbsp;four le dire enfomme^, par les choßespajßees (qui eß le 'yraji deuoird’^jn hommeCage) preuoirj^ement les fins de celles qui fiant a 'venirluger lesprefintes. Ilfiemhle (Sire) quill^oit impojfible depou-uoir comprendre ny penfier vnplus aggreableprofit ny 'vnplaifirplus profitable que celuy la^qui ne fie peut tirer que des Hifoiresfieulesj lefiquelles nont iamais eße blafinees d'aucun^, bien que les autres art:^ ficiences ayent efiépar quelques 'unes accufiees d’efireperni-cieufies:, ou du tout inutiles, ou pour le moins peu profitables. Car C'vne 9 efié blafmee de ^^fSl^fierla'uerité amp;nbsp;de mentir comme la’Eßetoriqueß'autre de donner trop de plaifir auecques peu d‘'utilité comme la Poe fie, l’autre d’obfiurcir amp;nbsp;brouiller les matière s par Us difiutes commelaDialeélique^maisilnefiefi encore trouué aucun qui aye ^oulu donner aucune note ny tache à la mémoire de l'antiquité ny a l’H foire d'autant quelle feule reprefiente les chofies faitesfiemblables auxparolles^, comprend toute Utilité j nous incite a la 'uertu^ detefie les 'vicesj exauce 0quot; loue les bons amp;nbsp;blafime deprime^^^ abbaifè les 'vicieux.S’ily auoit quelqu'un (Sire)qui la 'voulut blafimer^cefierait pofible celiy qui ^yat dénoncélaguetre à toutes les 'vertus^fiiences nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dificiplines accufie l'p/ifioire de menfion-

gCimais cefie accufiation appartient aux fiables non aux Hifioiresjefquelles ne doiuent porter ce nom d'Hifioiresfi elles neJont 'véritables car quand elles ne lefint point^eÜes leperdent i nbsp;nbsp;acquièrent celuy de fables menfiongeres. L'Hifioire efiyecejfaire à toutes Cortes

d hommes aux ieunes^ aux 'viels, aux grands, auxpetis, aux Princes, nbsp;nbsp;auxfubieéls.

Ees confeils des 'vieillards Jefijuels le longaage à rendus plusßges amp;nbsp;expérimente:^) Jont loue^ par les ieunes , mais l'Hifioire efifur les 'vieillards d'autant plus excellente en confiil que la longueur du temps comprend plus d'exemples nbsp;nbsp;nbsp;de chofies que l'aage de l'homme.

Par la diuerfité de fies leçons ôquot; de fies bons aduis, confieils, çy infiruéîions elle rend les ieunes égaux aux'vieillards, amp;nbsp;fortifie d'auttntage le fens gy l'entendement des 'vieils,auj^ ' quels la longueur de la 'vie a donné'vne grande experience des ajfaires du monde. Elle efi 'vnefidelle nbsp;nbsp;hardie confiillere aux PrincesJeurdithardiment,fidellement,amp;fans au

cune crainte leurs 'vices Jeur monfire Cf remonfire leurs deuoirs, leur declare clairement les fuites de leurs predecefeurs par lejquelles ils ont ou encouru la haine de leurs peuples , ou perdu leurs Efiats, ou font tombes^^ en quelque remarquable dejàfire ,amp;nefiefioucie dejà-ueurny de defiaueurfide bon recueil ny de defidain, ainsfie contente pour toute la recompen-fe quelle defire ou merite,defafidelité,'uerité, Cf hardief'e. Elle monfire auxfubieCls leurs deuoirs enuers leur Prince,rend les hommes priue':^^ dignes des Empires,incite les grads cou

d’grandesCfhautes entreprifies par'vne promefe de gloire ^de louage, quiJonties ou tils de la mort de ceux qui meurét honorablemét ,faitplus prop ts lesfoldats a encourir tous dangers pour leur patrie,Cfpar la crainte de la honte gy de l'infiamie retire les mefihans des entreprifies des mefehas allés.L'honneur principally la caufie de toutes les chofies par lefiquel les lafieîicitç des hommes J^acquiert Ity fiont deues, car elle efi la gardienne de celles qui ont efiejàites auec la 'vertu ,fie monfirant tejmoing irréprochable des maljàits, amp;nbsp;liberalle de louange a ce qui efi bon.Elle efi la 'vengerefe de la 'vérité,amp; mere de ïaPhilofiphieformat nos meurs a la 'vertu. La pluéjart des hommes à caufie de l'infirmité de la nature pafifent la plus ^ande partie de leur 'vie en oifiueté amp;nbsp;parefè. t^ujfi l'oulfli de leur 'vie gy de leurmortefiegaf'veuquemejmefinfiuytl’'vne gy l'autre, mais lesJàits de la'vertufiont immortels (y mejmement quand ils fiont fauorifi:^ de l'Hifioire j efiant bien raijonna-

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hie que les nÿrtelT^endtirent beaucoup de trauauxpour acquérir 'vne gloire immortelle. Tous les grands perßnnages qui ontßit de grandes choßsßnt dignes de grandes louanges, leßuelles*ils ontreceuespar leßul benefice de l'Hifioire j lesgejles amp;nbsp;Valeurs defiquels elle a racheté':^ de l’oubliperp^uel amp;nbsp;de la mort : car les autres monumens comme les conque-fies des pays j Zw bafiimens^ des Dilles j lesfindations des Empires nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lesfitperbes edfices

durei^bienpeu de ternies efians agite'^ nbsp;nbsp;nbsp;trouble^ de deuers accidens j mais la atertu de

bdifioire efj^anduepar tout l niuers apourßngardien le temps mefime qui confiume amp;nbsp;deuore toutes autres choßs. bonne nbsp;nbsp;iufie caufie doncques (Sire) les hommes doyuent

ficauoir bongre, rendre graces j amp;nbsp;donner louanges aux efiriuains qui parleurs labeurs eßritsfiaidlt^poutr l'otilitepublique ontproßte aux mortel':^, amp;nbsp;ont arrache du tombeau de l oubli de la mort les 'uertueußs allions des hommes les beaux exemples défi-quels nous nous pouuonsfieruir en cefie yie humaine. Et encore que l’Hifloirefiait propre amp;nbsp;necefidi^e à toutesfiortes degensß efi-ce quelle l’eft beaucoup plus aux Tdrinces amp;nbsp;à , ceux qui manient aßaires qu aux autres:caren la lediurc d’icelle ils doyuent confidererles exemples par leßuels ils peuuent eflre enßigne:^^ comment ils doiuent dignement fie comporter enleurs charges ’mettre deuant Icursy eux les exemples des bons Princes ^d^pis, apprendre d’eux comment ils ont gouuerné leurs Efiat:^^^ comme ils fie fiant comportefien leurgouuernement:, comme ils nont eu autrefioing que de h'vtilitèpublique^ comme ils ont fiingulierementhonnoré amp;efiiméla iufiiee gyl’équité, amp;aymé ,ßuorifie, fioulagé leurs fiubieéî:^. Quenfie deßendans contre leurs ennemis ils ont eflé d’ojn grand amp;nbsp;inuincible ' courage, qu uTont efiéreligieux, clemens, iufies, ataillans, (y’ liberaux, qu’ils ontfiortiße leurs Empires de bonnes loix, meurs, epT couflumes, amp;nbsp;afij'euïéleursperfinnesparla lufii-ce amp;nbsp;par la bien-ateillance de leurs peuples. Outre ce qu’ils ri ont pour legere occafion en-treprins les guerres, ains dißmulansfiagement, amp;nbsp;comportans les iniures ontßitfiouuent la paix pour le bien de leur peuple, ayansfieulemcnt eßard à h'^tilitépublique non d quelques fiubtilitei^^,tromperies ,finefies,amp; njaines confiiderations nbsp;nbsp;maximes oßifiont impri

mées en la tefle des Princes par leurs mauua'is cojßeillers. ^ux exemples des Tyrans les Princespeuuent obfieruer le contraire, leursfins auoir eflécalamiteufies amp;nbsp;mifirables,leurs régnésbrefis,euxtucn^ouchaße:^, ouleurpofleritépriuéede leurfiege Ployai,leursfiucce':^ amp;fins dignes de leurs cruautete^ amp;nbsp;de leur^ie, amp;nbsp;les changemens de leurs Eflat^perni-cieux amp;nbsp;deteflables. Les Princes qui lifient nbsp;nbsp;doiuent lire les Hifloires doyuentfie gar

der que fiemblables accidens ne fondent fus eux, car bien que les perfionnes changent^ le monde pourtant ne change point, amp;fiouuent aduiennent d diuers Eflats amp;d diuerfiesper-ßnnesßmblables accidens en diuers temps. Pour néant fieraient les Hifloires eficritesamp; remplies de tant amp;nbsp;de fit beaux exemples fi les Princes qui les lifient n’y apprenaient la maniéré de regner amp;nbsp;d -vertueufiementgouuerner leurs Efiat:^ amp;nbsp;Seigneuries, nbsp;nbsp;les autres

hommes d'viurefiagement. Defiaçonquenonfians caufie‘xm bon amp;nbsp;ancien Hutheurad-monnefle les Pois de lire les Hifioires amp;nbsp;les liures qui enfieignent comme ilfàultgouuerner les Poyaumes, car(comme i’ay dit cy deuant)par la leçon amp;nbsp;liberté de ces hardis Confiil-lers qui n’ont aucune crainte de parlerpriuement amp;hardiment d eux,^ qui ne craignent ny deßaueur ny rebut ils apprennent ce que ne leur ofientdire leursßuoris, qui ne remplifi-fientles oreilles de leurs maifiires que de chofies vaines,inutiles,^ menßngeres,daucesg^alt;;r greables auÇdits Princes,quelquefois proßtables, puisa la logue dommageable s d ceux q-i^ les dirent. Or ÇSirepfiiamais ily a eu Hifloire eflrite remplie de beaux enßign'ement üro-pres d toutes conditions de perfionnes,tant aux Princes qu’aux hommes particuliers (ißn’e def laße aux Grecques nbsp;nbsp;nbsp;Pomaines ) celle delà France efl celle qui en ale plus: car

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OH I amour de mes Pr mees nbsp;nbsp;de ma patrie me tromperoit^ tout ce qu onpeult ä^ßrer/voiri

^ rechercher des exemples dereli^ion deuotion jiußieejprudencemodeßie^clemence^ y alliance hardieße^ßj fÿ- (/f toutes autres 'vertusß; retrouue^t es Roys 'vos predeeeß ßeurSjCn leur:) minißres tant Eccleßaßiques que lai:^^^ en leurs conßitutions j ordonnancesfEditSjlt;^ autres aéîions. Q^ls Roysy a il eu depuis que E d^rißianißne eßplanté au monde qui eyent plus deuotieujement emhraße j ny plus ardamment receu en leurs eß pritSj nyplusßaintementßme en leur Eßatjnyplusßncerementßait embrafßera leurspeu^ piesjKy plus 'vaillamment nbsp;nbsp;conßamment deß'endu ^ßußenu contre les hérétiques la

religion Chreßienne que les Roys de France? En quel autre Royaume ß trouuentdffs Roys enßintetCj deuotion^ religionjßoy^ nbsp;nbsp;piete égaux aux noßres? les 'yns'deßuels ont

plante en leur Royaume la religion Chreßienne j les autres ont ßaitbaßir des temples en fin honneur amp;nbsp;pour fa conßeruation^ les autres ont fait aßembler des Conciles pour extirper les hereßes qui la 'vouloient f^oquer jles autres ont fait des 'voyagesßinch amp;nbsp;des guerresfainéles aux trou parties de la terre pour la deffence du nom amp;nbsp;de lafiy de I e-s V s CHRIST, amp;nbsp;les autres ont de tout leur pouuoir ßußenu, honnoré enrichi; gy défendu l Egliß amp;les Eccleßaßiques ^gy'eu'vn c^eleßnguliera l’extirpation des here-ßeSj a la conßruation de la religion ? 'TJoylapourquey entre tous les Roys Chreßiens ils ontßuls acquis le nom de Treßhreßien j lequel auecques leur couronne c^yRpyaume ils ont laifépatrimonial amp;nbsp;hereditaire à leurs fuceeßeurs. Pour 'voir des exemples de iu~

gt; ßiccj de 'Vaillanceße clemence de libéralitéd’autres 'vertus, quelle Hißoirey a il au ^onde qui enpuiße plusßurnir que celle de France? ny quels Roys Princes en ont e-ßéplus doue-^ gy orne:^ que les noßres ? D’oußntfortis tant de^-ands Princes amp;nbsp;Cap-pita,ines qui font alle'Z chercher leur aduenture^, ^'vnEßat aux loingtaincs regions cquiy ont acquis conquis^^ eßabli Empires^^Royaumes^ Duche’g^jPrincipaute:^:,gy Seigneuries? N’a ce pas eféla France qui à produit'vn fharlemaigne ou le Grandj qui aßit 'Voirfes armes par toute l’Europe j'yn Guillaume le Conquérant qui conquit le Royaume . d’Angleterre ^'vn Godefroy de Buillon^'idh Fouques fote d’Aniouysn Baudouin fotèquot;de Flandresyvn lean de Brenne ^'vn Pierre d’A uxerre nbsp;tant d’autres qui ont efé couronci^, ’

Rois de FIieruf-ilemjamp;Empereurs de Conßantinople? 'vn Robert Gißard^'vn Roger 'vn I Bûhemond^'vn Tancred amp;nbsp;autres defquel;^^ font'venw:^ les Rois de Naples^de Sicile ? les Guides Amaulris, les Lyons de Lußgiien qui ont efé Roß de Cypre^de Hierufalentj gy d? Arménie?amp;tant d'autresfeigneurs qui ont eféRoisdDuc';^amp; Princes de plußeurs Pria pautcu^en Aße^ en l’Europeyome ilfe 'verra bien clairement au fil de ceßeHißoire?Qt^l Royaumey a il au mondeyrnéjafermi, amp;fortifé de plus belles loix amp;nbsp;ordonnances que ceßuy cy?Qu eß-ce que les autres ont'vne loy SaliquCj'vne loyßcree duDomaine no aliean ble^'vne loy de reuerfion desAppannages^'vn telre^ement d’iceux^'vne telle inßituticn des finacesfies Bans G’Airierebansßes Fief^^^ des droits des 'vaffaux fubiecl‘:(^? Ou eß-ce quon trouuera ailleurs 'vn tel reglement de tous les Efiats (?y qualité:?^, 'vn tel ordre de Jufiiee^ detelspriuileges qu’a l’Egliß Gallicane j telle preeminence qu à noßre Nobleß ßj tellefureté amp;nbsp;authorité qua nofre peuple, ry telle liaißn en tous Efat:^ quily a en France ? Ou fnt ailleurs ces beaux ‘Tarlemens, nbsp;nbsp;ces belles iurfliéîions de diuerfs

fortes ? Ouef ce que les autres Roi^ ont 'vnepufance fi grande ny toutesfois fi bien réglée nbsp;nbsp;moderee? O U font ailleurs ces ceremonies des Sacres j des Pairs de France des

Cheualiers de l’ordregy tant d’autres quißnt excellentes, amp;nbsp;qui rendent la dïLaieféde nos Rois plus 'venerable a leurs fubieél':(^,(y’aux étrangers? Quel autre Royaume a eu des Rois qui ayent de plus beaux ßurnoms que les nofresf'vn tyant efé appellé Grand, l’autre Débonnaire j nbsp;nbsp;l’autre Sage, comme nous auons eu 'vn Charlemaigne ou le Grande

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Loys le DSonnaire,Philippes xduguße,^Conquerant, S.Loy s, Charles le Qmnt dit le Sage,Charlesßxieme dit le bießerui, ßharlesßeptieme dit le ßonqueran t,Charles huiélie-me dit le Viélorieux, Loys doutßeme voßre ayeul dit le bon l{,oy pere du peuple, François • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premier voßregrandpere dit le Grand,amp;reßaurateur des arts amp;nbsp;desßiences,Henry vo~

ßrepere reßaurateur d^ la'dßcipline militaire,^ l’amour de tous Ellats,amp; Charles yoßre ßere zélateur de pieté de luliice. Les autres ontrapportéle nom de quelque marque que la nature auoitmiße en eux,ou de quelque accident,comme ßlodion le Cheuelu,ßharlesMar • nbsp;nbsp;tel, Pepin le Breß,Charle's le Chauue,Loys le Begue,Charles le Gros, Loys d’Outremer,

Hues Capet,L^s le Gros, Loys le leune, Philippes le Bel, Loys Hutin, Philippes le Long, ßharles le Bel. Il n’y a eu aucun qui ait laifé vn nom de mauuaiße reputation comme en quelques autres‘Royaumes ily a eudes I^oys ,l’yn deßquels a rapporté le nom de mauuais ,l'autre de cruel,amp; l’autre de rude.Bien eßyray que nous en auons eu quelques vns^e la premiere race inhabiles idiots jftiéis compoß';^^ de ceßeßaçonpar les tiLFIaires du Palais amp;nbsp;leurs autres minißres qui ne youloyent que leßdiHs Roys congnußent leurs aß-aires ,amp; en auons eu de laßconde race, vn quißut appellé Simple, vn autreßurnomméFaineant, vices malconuenables au Roys, mais beaucoup plus toUerables que celuy de cruel amp;nbsp;de meßchant.Et quand ce malheur eßaduenuala France d’auoireu des Roys imbecilles,ou de l’eßirit,ou de l’aage, oufçonne':^^ tels par leurs Alaires du Palais, Dieu l’a tellementßauorßee qu’en recompenße il aßit en meßme temps naißre des Princes, Seigneuri,amp; minifires, vertueux, braues vaillans,^^ bien diß^oße^dußens, qui par leurs vertusßuppleans aux deßauts de leurs maißrcsla relleuerentdes malheurs quiprocedoientdel’mbecilitédes Roys. Or (Sire) la louange dübel eßabliß'ementdeceße-ßat,des belles loix nbsp;nbsp;nbsp;conßitutions qui leßoußiennent, nbsp;nbsp;des bonnes amp;nbsp;louables allions

des Roys vos anceßres mériterait vn plus grand œuure queceße Epißre liminaire, le re-

il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^(gt;y 'voflre frere, njoiis {Sire, )amp; la R,oyne voßre mere

I ’eüßes'ven mon ceuure de I Eßat^ßtccc:^ des aßßaires de France im^irime, les deux pré

'I miers liures de fHißoire de France non imprime^i^ains feulement eßcrits à la main,il^leut 7 auditßu F.oy, a la friere que 'yous, amp;nbsp;la F,oyne ‘voßre mere luy enßßes me commander, ojous außt(Sire)me le commandaßes, eHeßrire en lan^a^e François H’E/ißoire des Flt;ys de France ajosq^redeceßeurs cy deuantaßc;^ mal eßritepar nos François, nbsp;nbsp;uß'e-^ ne^lF

gemment ou enuieufementtraiéléeparles eßrangers. Et pour me donner moyen amp;nbsp;courage ^entreprendre ceß œuure, a la remonßrance amp;nbsp;requeße de Monßeur de ydlequierqui a toußours ayms mes eßcripts amp;nbsp;moy,çy qui eßpreßque auiourd’hiy leßeul digne teßmoing des longsßeruices qu en plus d^'vneßrte ie ojous ay ßaits des atoßre enßance, il pleut außu F,oy ijoßreßere me donner l’Eßat d“Hißoriographe de France, ^me promettre beaucoup de bien nbsp;nbsp;daduancement, comme aufiÇSire) njous me donnaßes aßeurance de m’enßire

de‘voßrecoße,amp;demeßirecognoißrequemeslongs amp;ßdellesßruices mes lalyeurs ordinaires recueilliroient leurßemence.Ie me ßnti bien heureux de ce commandement, tant pour le contentement que ïay çy qua bon droit ie doibs auoirde la bonne opinion que y os sJ^aieße’:^ eurent de moy,m'eßimans digne d’ojne telle charge,quepour l’efperance qui me ßut donnee deßire en cela ynßeruice aggreable a yoßdites JVtaieße':^^, honnorable à voßre race,neceßaire a France,^profitable à chacun.Depuis lors i’ayprefçue ordinairement nuit nbsp;nbsp;iour trauaillèà ceß ouurage, a laßteur y“peine de mon corps, aux deviens demes

années,au^and trauail de mon eßrit,y^ d ladeéfence de ma bourß au recouurement des liures,Filtres,Chartres, AEemoires ,Enchartemens, amp;autres monuments qu’il ma con-

venu aiioirpour le baßiment d'-vnß^rand ouiira^e,Çx ay abandonne amp;nbsp;quifféfnes autres

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amp; les moyens de les accommoder^onr me donner tout amp;nbsp;du tout à l^ccomplijje-ment d icel^^duquel ießtfsjorti apres cino^ années empltryees aßn baßiment apres plu--fieurs iournecspajjees en eßudcjcnßlitude^^enÿ^and rompemÿtt de teße^apresplußeurs y eilles ^apres plußeurs nuits à demyyeiUeeS:,^ apres 'vnegrandeleälurCjßuUetementjre-muement^(^ accord de plußeurs liures LatinS:, François amp;nbsp;Italienstant anciens cçue modernes J de plußeurs monuments^ papiers jTiltres^paperaßeSj panchartesßuillet-tees tournees. îy ay tant eu de peine^fSirc^) queß lors’que l’entre prins ceß auure ieuß-ßeßeuoupenße le trauailquilyßilloit prendre j lt;ltie iy ayprinsje meßuße exeuße en-uers VOS Adlaieße:^^^ cjj' ny euß eu ny don^ny promeße^ ry deßrou edj^era^ce d’honneur^Se ßoire.ou d’aduantage qui m’eußpeu induire a l’entreprendre. Mais quandie meßuis veu embarque en ceße mer de trauad j amp;nbsp;des trois^uis des quatre cinqßxßept huidl:,neuß^ amp;nbsp;dix liures de ceßouurage je nay peu ny voulu retourner au riua^e ains tiré ou du deuoir^(^ quelqueßois du plaißrqu^ieprcnois eneeße naui^ation ^^ilm’a ßllußuiurema toutte ^pourßuiure mon voyage J amp;nbsp;aller ou le 'yentde mon entreprinß nbsp;nbsp;nbsp;de vos corn-

mandemenspoußoit le vaißeau de mes eßripts . le voyais tant de diuerßte:^ aux Hißoi-res qui ont parlé desßaits amp;nbsp;des acîions de nos Foys j amp;nbsp;tant de conßußon, deprolixité^

^ll^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ed ^a.illettrs iepreuoyois tant d’enuies amp;nbsp;de calomniesßur my que

ßpiiois queliugementy aßeoirj ny de quelcoßeme tourner,, ny ce que ie deuois eßire. ^iievouloisßuiurel opinion de nos Hiftoriens tant des anciens Latins comme Grégoire de Tours, Hunibaud, Sigißert, Hildebrand, Bjoegino, le Moine Âimoinu/S ,amp; de nos Tlifioires zjdTartiniennes amp;nbsp;Dionßiennes,c^ de celle de Saint Germain despre'i^^gsr autres trouuées aux librairies.particulières, i’y trouuois tant de langage nbsp;nbsp;tant de choßesßu-

b’erflues,aggreablestoutesßoisaplußeursperßonnesquineßamußent quachoßsbaßes,que ien’en^iouuotsßortiramon aiße.ßarle malheurdela Franceaeßdßgrandqu’iln’yaeu que des eflrangers la plus part enuieux qui l’ayentßaite en Latin, amp;nbsp;ceux des noßres qui I ontßüite en ce meßme langage,ou en Frdçois,ßontlogs,bauards,menteurs,g;rflatteurs, amp;nbsp;en leur prolixité ne dißent preßque rien qufßrue à l’Hißoire de nosF,oys,ny à la cognoißace de l eßablßement amp;nbsp;gritndeur de ceRoyaume,ainsßeulementßamußentala deßription de quelques comptes vains,a certaines particularité':^ des bruits du vulgaire, amp;nbsp;à choßs de peu de conßequence nbsp;nbsp;deßuiSl. La plus part des eßrangers nen parlent que par enuie ou

/‘^'^‘t'Cquit, ßmble qu’ils n’oßent touchera la vérité de noßre grandeur, craignansßpi-quer,g^ tantoßnousaceußentd’vnyice,tantoßd’^n autre./Ißaultexcußer en nos eßeri-uains Fraçoisßoit en ceux qui ont eßerit en Latin,ou és autres qui ont eßerit en François, la Barbarie de leursßecles ,außquels eßans les lettres eßaintes, ils eßoient comble':(^d’igno-rance,g^ vuides deiugement. ßar du temps de nos premiers Foys Chilperics, Ghilde-rics,Ghildeberts,Clotaires,amp;autres,eßant la Barbarieg^l’ignorancegeneralle en France, amp;nbsp;preßque vniuerßelle par tout le monde, peu de gens meßmementen Franeeßamuße-renta eßerire nos P/ißoires: car alors elle eßoit pleine de Gots, J^ißgots,F^andales, Sueues, Saxons,tMldemans.,g^ Francs qui neßamußoientqua’ iouer de l’eßee ,amp;ne recongnoiß ßoient l’eßcrime de laplume.Les Francons meßmes qui depuisßurentappelle:^Fraçois,amp;les Gaulois premiers nbsp;nbsp;anciens habitans de la Gaule, tourmente':!^ par ces peuples-Barbares

qui a tous coups les chaßoient de leurs maißons,eßoietßempeßche:g^ àße deßendre cotre leurs ennemis, gg^ eßans chaßc's^^ß trouuoient en telle extrémitég^peine de^oißr quelque nou uelle demeure qu ils n auoient ny loißr,ny volonté,ny moyen,ny induflriedeßrire. Et depuis la venue deMerouee en France quißtt celuy qui mena en Gaule les Francs ou Francons peuple d ^llemaigne, g^ qui changea le nom de Gaule en France, elle a demeuré par l e/pace depbis de quatre cens ansßans ILißoiriens, ny ßans que durant ce temps là aucun

i ?

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des noßres ait eßcrit ainßettide nosßtits hormis Gregoire de Tours c^ui aßit njn ^rós li-ure de ce ße pourroit réduire en la cinquième partie de ce quil contient. Deßorte quily auoit en ce temps là bien ptu de gens qui ßceußent eßrire ou lire jamp;cepeu qui reßoit des bonnes lettres C ßcience d’eßcrire ou de parler Latin eßoitrenßrme dedans les mona-ßeres aux tefies des ALvines^ou des autres Eccleßofliques^ à la 'véritéperßonnages de bonne Çainte 'vielmals non entendus aux affaires du monde^ny polis de l’outil desßiences^r du bien dire^ ains à la relatiçn d’autruy^ loing de la Cour des ß^oys amp;nbsp;Princes^ de la con-gnoiffance des affaires, amp;de lapgt;olite:^':^e du langage, eßriuoient tout ce quipouffoit leur pîumCjOU qui leisi'venoit enßintaße .Koyilapourquoy leurs liuresßont plus plaines de ceremonies Eccleßafliques, des miracles des Saints, des allions amp;nbsp;'vies de leurs EueßquesÖ' Abbet^ que des affaires d’Eflat amp;nbsp;des Princes. Le premier de tous ceux là ßut leßußdit Gregoire, lequel ilßult croire,comme celuy qui eßßul amp;nbsp;premier autheur teßnoing de ce qu’il a eßcrit. Les autres comme Adonis Eueßque de Vienne,le ALoine Aimoinus, Si-gißertjEguinhart,Hildebrant, Hunibault, amp;nbsp;autres qui ont eßrit ou de l’origine de ce Royaume, ou l’Hißoire generatie ou particuliere d’iceluy ,ßnt tombe:^^ ou en trop grande prolixitéjOU en trop grande breßueté,amp;n’ont parlé de la plus part des choßs qu’à taßos,amp; preßquepar deuinations ou conieélures.Neantmoins ils nous ont laiße leur opinion teß moignage eßcrit C^figné de leur main, lequel ilßult croire malgré que nous en ayons, amp;nbsp;ce qu au uray nousßfauons de laßondation ^eßabliffement de noßre Royaume,de la 'venue de ALerouee en Gaule,deî geßes, 'victoires, amp;nbsp;conqueßes de nos Roys, du progrès

aduancement de ceß Eßat cV deßes affaires,nous l'auons preßque emprunté des eßran-gers.Si que nouspouuons dire que la mémoire des Roys 'vos anceßres(Sire)ßejlmiracu-leußementßauuéeparmy la barbarie de tant d’anneeSjdurant leßuelles on ne cognoiffoitles lettres en France,CJquot; que peuße aßaüu que leur mémoire nayt eßéaßomméeparl’'vniuer-ßUe ignorance qui en ce temps là regnoit en ce Royaume. Mats il neßeßult eßahirfi 10^ 'Vertu des Gaulois amp;nbsp;des premiers François neßcognue, amp;ß leursßits par tant deßecles ont eßéenßeuelis au tombeau de l’oubli, car outre ce qu’ils neßcriuoient rien, neßamu-ßient a eßrire,lors qu ils 'vindrentà toberßoubs l'obeißance desRomains,ils laifferentper-dre leur langue receuans la Latine,amp; neßamußerent de là en auant quà l’exercice des armesßansße reßouuenirnyßucierde recommander leursßits à lapoßerité.Et d’auantage la ff}lendeur,grandeur,amp; clarté de l'Empire Romain qui parßesfircesßeßoit rendu maißre amp;ßeigncur de tout le monde,obßcurciffoient le nomamp;la 'valeur deplußeurs natios,leßquel-lespour eßrepar la ruine dudit Empire 'Venues en quelque lumière grandeurßurent e-ßimees nouuelles.Et ceux qui ont depuis eßcrit de leurs origines les ont baßies xlvß^l^tes à leur plaißr,les tirans des Troyens ou d’autres nations plus eßognées anciennes, lesayas peintes L'vne infinité deßblesamp; menßonges: là où fi les François euffent eu des Hifio^ens eloquens comme les Grecgffles Romains, leurs gefie s ne deuroientpas beaucoup à ceux des autres :car les choßes ne 'vallent que ce qu’on lesßit 'valloir, çy lesßits des^andspet-finnages meurent auec eux,amp;auec euxfiont enßeuelis en meßme tombeau, fi l’artery' laplu-meL'vn bon eficriuainneles rachepte de l’oubli, amp;nbsp;lay ertunefl efiiméefinon d’autant quelleefibiendeficrite,chantee,amp; tUufireede beauxeßcritsd’eloquentesparoUcs.De toutes ces conßfios,diuerfitet^,prolixite:(^,amp;labyrinthes(Sirefiefiuisfiorti,^ ayfid l‘Hi fioire de France des Roys 'vos ancefires le mieux qu’il m’a efiépofiible, le n’ey pas fjeu laßirefibien quelle le merite, ie nay peu luy donner fia perfi^ion, ne 'veux blaßmer les mo) ts ny leur ouurage pour donner louange^aduantage au mien.ALaisßeulementßins preßmption 'vanterie iediray que i’ayßit choßc qui n’a encore efié ßaite par autre, ny y eue de nosFrançois,amp;ay donné à l’Hifioire deFrance 'vne robbe dot elle n auoit encores

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eße paree. Jlj/ a (jettes clonesperßonna^ei(à ce que lay ouy dire)qM la bad^ent. De^ quoy tejuu trcßtiß leferay encore d'auatage quand le ^erray leur ceuure, amp;nbsp;'vouiÇSi-re)deue^ouhadteramp;comanderqueplußeursy mettetla main^carcefi l’honneur des vo-ßres çyquot; le voßre^quay qu en 'veulent dire les malicieux i^noran?qui ne 'voudroient quelle Jùt eßcrite.Plußeurs eßcriuains qui laßrot dirot(poßible)plußeurs ch^sque ie nay dites

i enauray dit qu ils ne diront pas.P our le moinsßil:;^ me deuancet en honneur de trauail^ ié lesdeuanceray en temps,amp;neferay indigne de participer auecques eux de la gloire d'auoir ßitl Hißoire de France. îly en a qui laßront außi bië amp;nbsp;mieux que moy,^d’autrespis, maisß le ne gaigne le premier rang entre eux, ie m’aß'eure de neßre mis au dernier.

trouuè moyen de tirer la quinte eßence de ces großes maß'es d’Hißoires antiquesje réduire leurßuperabondanceßuperfluite,amp;longueur en chofis neceß'aires amp;nbsp;nonßuperflues, outre cela ne m’eßant'voulufier à nos Hifioiresamp;Chroniquesfiay tire des efirangeres amp;nbsp;des regißres des courts de Parlement ^des chambres des comptes, des Chartres des Eglifies, amp;nbsp;de quelques hures qui m ont eßepreße:^par quelques miens amys ce que ie congnoißois pouuoirfieruir à ma matière .JëiPonfiulbuta eflelayerite qui efil’œildel’Hifioire,amp; fans laquelle l’Hifioirefierait borgnc,m’efiantpropofiëde blafimer en la ^ie des Fois,de leurs mmifires^de leurs peuples ce quifiera digne de blafime amp;nbsp;de reprehenfion,amp;pareillement de loueramp;exalter en eux ce quifiera louable,'voulant doner a la 'vertu leguerdo de la louan ge,au viceceluy duvitupere,gyà la chofie dont ieparleray la recompëfie digne defion merite, le nay voulu (Sire)flatter nos Fois, nji ma narion,nyfiiire du blanc le noir,pourßire mon ^ifioire cfiroppiee d'vn membre, ny pour rendre mes eficritsfiuifeéï^ amp;nbsp;rcieëie:^, gy ma reputation dßamee du nom d’vn ignorant gy mauuais F/ifiorienamp;d’vn menteur.Iepenr-fie(Sirc) que vous ,ny aucun autre ne trouuere^^mauuais fiten mon ceuure iedificour^- librement gy hardiment des allions mauuaifies de nos Fois ,fi quelquefiois ie les blafime gy accufie,gy fit d leur exemple ie monfire à leurs fiuceeßeurs le mal qui leur peult aduenir fiil':^^ fint le mefime: car en cela monßrantque iefiçay gy dis la veritë,iefiiis vngrandproßt aux Princes,aux Gouuerneurs, amp;nbsp;auxpeuplesfiil';^fiçauent le recognoifire, de les enfieigner de bien gyfiagementfie gouuerner en leurs Efiat^, amp;nbsp;en reprenant les y ices de leurs predecefi-fieurs gy les maux qui leurfiont aduenus, leur remonfirergy lesmenaßerquenfiaifiantle mefine,lemefime leuraduiendra.Ien ay voulußire leflatteurny le Courtfiin,ainshF/i-fiorien,amp;dire la vérité,gy n ayfiait ce quefint le s paintresflatteurs qui paignans le 'vifige d vn homme ou d vnefimme,fid aduenture ilfiy trouue quelque imperfiëlion ou quelque ehofiedelaidl,lalaißent du tout, oulapaignentßatteufiement. zS^ais i’ay voulu paindre les traiëî-g^ les plus dißormes auß^ bien que les phts beaux, gy parler hardiment gy librement de tout auec 'y ne hardieße non accoufiumee amp;nbsp;qui fiera louable gy loueede tous ons leëlcurs,comme par cy deuant i’ay ßit en mon œuure de l’Eflat gyfiucce:g des aßaires e Fi ance,auquel i ay librement ditplufieurs chofies que deuant moy aucun nauoit voulu ny ofiedire,gyquepoßibleonn auoitficeues. (fartantaudit ceuuredel’Eflatqu en cefluy-cy i ay impugnépjufieurs chofies quifiont de la commune opinion des hommes, comme la venue e nbsp;nbsp;aramod en Gaule,l infiitution de la Eoy Salique quon luy attribue,la creation

es Pairs e France attribuée a Charlemaigne,gy autres points particuliers,ayant eßefi ur i gy (l'Mérita le^ neatmoins de dire que iamais Pharamond nepaßa le Fheinpouren^ treren Gau e,gy qu il ne fit iamais la loy Salique pourexclurre lesfilles fle la (uceeßon de cej e couronne,ßeu qu il nepaßa iamais en noflre Frace.Surquoy quelques vns qui fi méfient epar e etout gy nefiçauent rien, gy qui penfient de leurs opinions malfindees ren-uerjer ce es quifiont aßßsfiur le iugement de la raifion, ont voulu dire que ie voulois exterminer es principes de noflre Hißoire quand ie ne veux attribuer l’infiitution de ladite loy

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à Pharamc^d, Ä^ais(Sire) ce nefl cela j ains ie njeuxpurger 'vne anciene erreur meJêm-hlantque la loy Salique ejlajje:^^ ancienne nbsp;nbsp;approuvée puis quelle a efiépraôîiquee com

me loy des l’infiitution dej^os premiers R,ois(comme vouspourre:^ plus amplement voir au commencement du premier liure de ceßeHifioire en la vie de Pharamond) amp;nepeultfur celamon opinion donner aucun aduanta^e aux eßrangers ty ß:andalißr les noßres ^finon ceux quiÇeßandalißnt de tout hormis de ce quilspenßnt (^ßont. Qjpelques vns en ce point J en celuy des Pairs de France en a'autres onttrouué mauuaiße ma liberté de langage J dißans que ießis contre le debuoird’vn Hißorien de vouloir oßer à la France amp;nbsp;dbtx François l'ancienne opinion quelle a eue de la venue de Pharamond en Gaule, de ladite loy Saliqueßite par luy^ amp;nbsp;de l’inßitution des Pairs de France j amp;nbsp;que ceßvn crime d'abroger les choßes deßquelles l'opinion eßinueteree nbsp;nbsp;eßritepar des i^orans qui na-

uoientßuillette les bons uures^^creuëpar d’autres ignorans qui notny leßfauoirry l’entendement de lire ly d’entendre les bons amp;nbsp;anciens lt;^theurSj ainsßamußentade vieilsß-trasaußi mal polis que leurs eßrits.Les bonsHißoriens(Sire) ne doyuent en leurs eßcrits ny en leursparoUesßuiure les opinions du vulgaireynaisßeulement les véritables nbsp;nbsp;nbsp;celles qui

ßntapprouueespar véritables autheurs^oupar bonnes conieElures nbsp;nbsp;preuuesjefàueües en

multitude bien dißourues ßeruent de teßnoignage veritable^aßßurCj quand parla malice du temps la preuue de la vérité nous deßaultpar eßrits./e n’lt;y youlu aoncquesßuiure(Si-re) en ces choßes là ny enplußeurs autres l’opinion commune^ainsßeulement la vraye. En quoy iepenße auoirßait vn grand bien à l’Hißoire de France la defbrouillant deplufieurs menteries^ßables qui la rendent malplaißante amp;nbsp;quelqueßois dißcordante^oßantles Le-Ûeurs du doubte de beaucoup de points deßuels il ne trouuoient en elle la vraye intelligence. En quoy ie m'aßßeure eßre aggreable aux hommes de bon iugement^, careeß à eux a qui ie veux plaire non à ceux à qui mes opinions nbsp;nbsp;mes eßrits deéjflairront: ciiT'ßur toutie de-

fire qu’ilsplaifintà voßreMaießé(Sire) qui eßes Prince veritable,,qui aue:^ toufiours ay-méa ouyr nbsp;nbsp;dire la véritédonnéeßperance aux gens de lettres que vousßerie':^leurßup-

port^amp;' quelqueßois voulu lire nbsp;nbsp;ouyr les Ffißoires. Qe que iepuis dire veritablemétpour

l’auoir cognu des yoßre enßance^au temps auquel iauois ceß honneur d’approcher de^oßre perßnncjde 'yousßaireßruice, dene tenirpas le dernier rag en ma qualitéde y ous auoir quelqueßois dißcouru plußeurs belles Hißoires tant desj{pis y os aneeßres que des autres ^^yaumes nbsp;nbsp;Eßats.Etßmaintenant que yous iouiß'e':!^ de la paix donnée à vosßubiets^,

ilvousplaiß quelqueßoisprendre la peine de lire ceß œuure qui vousßera autant ouph^^ proffitableque quelques autres qu on vouspourroit preßenterje m’aßeure qu’il vous donnera tant de plaißr amp;nbsp;de contentement què vous n appellere':^ pas cela peinequapres le plaißrJe praßt yous en yiendra^quißntles deux choßes qu’on peut recueillir de la leélure des Ffißoires J nbsp;nbsp;de toutes autresßiences. Les Princes {Sire) doiuent lire les Ffißoires de

leur patrie ^nation^gy Ppyaumcjpoury y oir les yies^ aélions de leurs aneeßres^ les loix ordonances par euxßaitesje cours de leur regne nbsp;nbsp;ßigneuricjgy* pour reie fier les mau-

uais exemples d'iceuXjamp;‘ imiter enßtiure les bons. S’ils veulent lire ( comme ils le doiuent quelqueßoiißaire) amp;ßils veulent entendre des beaux dißcours^eeß à l’Ffißoire de leur Eßat a laquelle ilsß doiuent attacher premièrementj amp;nbsp;recueillir de leurs predeeeßeurs les meubles de leurs vertus comme ils en ont recueilli laßucceßon.Ily a longtemps^ {Sire) que ceß œuure vous promu yantpar moy que parautruy.Des que vousßtßes arriué en vo-ßre P^yaume ie vous enfis la promue à Lyon j depuis quelques mois en cefie yille tßFonfieur de'Eiron qui prend autant de plaifir déliré lesFtifioires qu’à leur donner vn bonJubiefl de parler de liy vous en afiuuent parlée amp;nbsp;donné enuie'de la voir. tournois d Auril dernier {Sire)ie vous enpreßentay en voßre cabinet au Louure les dou':^^premiers liureSj,

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quißiitprofejjjon deßtftortßr les bonnes lettres.DoncijueS:,(Sire) maintenant o^ue \sohs a~ ue':^^ donné à 'voßre B^oyaume la paix tant deßree^neceß'aire^ en lionneßiißn pour les let-tresamp;pourles liuresje ojous donne toutl'ceuure entierßelon mon intention premiere complet de'vinpy-(juatre hures J depuis Pharamondpremier des ^rançons iufquesàla mort de Charlesfeptieme ,nayant 'vonlupaßer oultre pourijuelejues conßderations c^ue i ay mißes dedans la Preface de ceß œuure nbsp;nbsp;nbsp;leßquelles ie n^y 'uouiu mettre icy de crain

te d’ennuy er 'voflre Maiefléde trop lon^ dißcours. Toutesfois(Sire)ßcecy ‘voiis eflaggrea-hie amp;nbsp;qu’il njousplaiße me commander de pourßuiure^ie leßeray auecques banne f^ranc^ qua l’imitation des Bois ojos predeceß'eurs qui ont aymeamp;fruoriße les lettres hanore les lettre'^ d’honneursamp;de biens njous aure':^ treßgreables mes labeurs, amp;“vous reßigt;uuiedre:(^ des lon^s fidellesßruices qu en plus d’aineßorte ie 'vous ayßits des'voßre efface cir ma ieuneße,C^queßurceux qui trauaillenépour lepubliq 'yousfere’s;^ reluire les rayons de 'vo-fire libéralitéJeßquels 'vous red^ande:^ßur tant d’autresperfinnes qui n’ont en main les outils pour immortalißer'voflre nom amp;pourßire à'voflre Maieflé flruice en plus d’^vneßa^ fon,comme ont quelques -vns de ceux quifl meflent d’èflrire.

Sireießuppliele Créateur 'vouloir longuement conßeruer 'voflre.Maiefléen touteprofl ptriiéfanté,amp; honneur,au bien amp;nbsp;repos de voflre Royaume^ li^ donner tresheureufe amp;nbsp;treflontante yie. De Paris au mois de Juillet. 6.

Voftrctrcshumblc amp;nbsp;trcfobeiffantferuitcur amp;fubieól.

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AD «ENRICVM TERTIVM REGEM GAL-

LIARVM DE REGVM GALLORVM H I S T O R I

à B. Gir^do Haillanio primum colicóla amp;nbsp;digcfta.

ÎO. AVJlt;ATVS POETA REGIVS.

'n Gaüoram Maiefias /parja tropheiSj

Orbis terrarum qua patct yfquefuis, no nonpotuit quia tota 'volumine claudi: Seâbafuit'variis ante 'voluminibus.

Corporis Ct* tanti mißre diße^a iacebant ÿ'ix membra innumeris inuenienda locif

Orpheaßc Threjßasper rura cruenta Poëtam, Bacchum Titanat dilaniaßßßerunt.

KtBaccho ßmulj èr Bacchi orgiaßcracanenti, Exitus ^ßierit par necis exitium.

Sedgenitor caßus mißerandi /uppiter^vltorf Pofiquam Titanosßilmtneßufiulerat: 'Dißeälos Bacchi Phcebo legere imperat artut, Parnaßi leëlos amp;nbsp;tumulare iugo.

Glauco tarnen Pallas corßuffurataj,recenti nece dum tremulapalpitat ypjne manu:

Hoc ßbißeruauitDea quo cordatioreßet: /ndeßbi nomen PaUas^^ ipß tenet.

Sic Franca Hißoria corpus dum turpiter olim Scriptorum turba depopulante iacet;

Tertius H EN r i c v Sj Gallorum Tuppiter^ter, Hoc mißransjproauos 'vltus amp;nbsp;Ipßßuos^

Q^rum aßeälijuerantper membra labores^ /nßcelix laceri corpus 'vt Hippoliti:

Hon Phcebum acduitßed Phcebo patre creatum Girardum^ ojtf^arßas coUigatHißori:^.

^jMS non:,relliquias vtEacchij monte reponat: P^e^iaßed voluat noële dieque manus.

Cordaque totPjegtttnßcßußuretur auorum. Itéra ceu P alias^iungat nbsp;nbsp;illaßto.

FaSius amp;nbsp;hincBegum Bex cordatißimus 'vnuf, Omnes vincat auos cordepotenteßuos.

PREFACE

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É m’acquitte,Leclcurs, entiers vous de la promefle que ievous fis il ya quatre ou cinq ans de vous faire quelque iour voir J’Hifioire de f rance,amp;defife qu’elle vous lôit aufii aggreable que ievous puis afl'eurera-uoir pris beaucoup de peine amp;nbsp;de trauailau baftiraenc d’icelle. Si elle ne peut plaire à to us,com me ie fçay bië qu’elle ne pourra plaire aux délicats, aux ignorans, amp;nbsp;aux enuieux( aufquels aufli ie ne Veux plaire)qui donneront leur ibt, leur ignorant J amp;nbsp;leur enuieux itige-ment itir eile,iem’aiïeurc qu’elle plaira a cetixlà d’en

tre vous qui trau aillez, qui fçauez cc que vault l’aune du labeur, qui auez le iu-gement purgé de toute paflion, amp;nbsp;qui exeufez honneftcmentles faultes amp;nbsp;inaducrtances quifepourroienttrouueren vnfi grand œuure.Or,Ledçurs, combien que les Hifi:oires,ou pour mieux dire les Chroniques de France ayent cy deuant elle eferites par quelques François amp;nbsp;autres tant en Latin qu’en no-, ftrelangue, fl eft-ce que (fauf l’honneur que nous deuons tousala mémoire des trefpalTez qui ont trauaillé pour loipublic amp;fait ce qu’ils ont peu) il n’y en a encores eu aucun pour le moins de ceux defquels nous ayons les œuures entre mains qui l’ait traidée de la façon que ielatraiólc,ny quiluyait donélelu-ftre qui appartient à vneHiftoire. len’aypaspeu attaindreala perfedion qui y eft requife,mais pour le moins l’ay-ie mife en vn ordre auqu el les autres n’ont feeu attaindre. Gregoire de Tours, le Moine Aimoinus, Hunibaud, Sigiberr, Rhegino, Hilbebrad, amp;nbsp;autres l’ont eferite en Latin tel qu’il plaifoit à la Barbarie de leurs temps, aufquels pour les guerres que plufieurs cruelles natios amenèrent en Gaule les bonnes lettres eftant efteintes, les bons liures bruflez ou ca-che2,amp;les fcienccs enfouyes fous terre,ils ne peurent ny bien Latinement,ny a-ueciugement,ny aucclacognoiflancedes bons Autheurs eferire l’origine,ny les geftes des François.D’auantage pour ce que la plufpart de ceux la efloiêt per fonnes Ecclefiaftiques,(cfquels fouis ce peu de Latin qui reftoit de ces Barbares eftoit reflerré ) amp;eftans eflognez des Cours des Princes, amp;dela communication amp;nbsp;intelligence des affaires d’Eftat, ils ont plus eferit des ceremonies amp;nbsp;autres chofes de l’Eglife amp;nbsp;de la vie de leurs Prélats que du vray commence-ment) amp;nbsp;accroiffement de ceft Eftat, ou des negotiations,affaires, menees, praôriques,conqueftes,entreprifes,amp; confeils des Rois,princes,^ cappitaines. Ceux qui font venus apres eux,amp; qui ont fait les Hiftoires Dionifiennesamp; Mar-tiniennes, celle de Sainôt Germain des prez, amp;nbsp;d’autres quife treuuent es libraires particuliercsamp;generalles eflofont pareillement gens d’Eglife, amp;nbsp;la plus parc

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Moines dlt;*S.Denis amp;nbsp;de S.Germain des prez,perfonnages de bone amp;{àinte vie amp;de bon zcle,mais manques de iugement,dela cognoiffance des negotiations, amp;nbsp;de la grace du bic di^e qui efl: nee en noftre Fracc depuis 50. ans. Il faut excu-fer en eux la barbarie de leurs ficclcSjaufqls ils eftoient les mieux difas, amp;nbsp;louer leur bonne affeólió,^ la peine qu’ils ont prife à eferire ce qu’ils auoiêt trouuc ez bouquins de leurs deuancicrs,amp;ce dont ils auoient aduis par ceux qui manioiêt les affaires, ou qui fortoient des Cours des Princes, ou qui leur donnoient des memoires de ce qu’ils auoiêt rccuilli. Apres ceux la font venus quelques Gctils-h’ommes,corne Geoffroy de Ville-harduin,amp; lean Sire de loinuille, puis Alain Chartier qui ont fait l’Hiftoire de leurs ficelés, amp;nbsp;quelques autres comme Bernard Guidon, amp;nbsp;Guillaume de Nan^s, amp;nbsp;en apres lean Froiffard,amp;: Enguerrand de Monftrelet,à la vérité tous grands perfonnages pour le temps qui les fit nâiîbr^''^^u{qucls nous deuons beaucoup, rgais encore y a il en eux de la prolixité en certains endroits plaifate,en d’autres affez fafeheufeSe fuperfluc es cho fes qui ne touchêt rie à la vraye niftoire.Car les vns Scies autres famufent à défi criredes dialogifmcs d’eux mefmcs auec quelques au tres j des dialogues d’vn ^entilhóme à vn autre gcntil-homc,d’vn capitaine a vn foldat,de ccftuy cyamp;dc ceftuy là,des apparats des feftins, leur ordre, leur ceremonies^ leurs confitures, leurs fiiulfcs, les habillemens des Princes amp;nbsp;des feigneurs, le rang comme ils c-ftoient aflis, leurs embraffemens, amp;nbsp;autres telles menues choies amp;nbsp;particulari-tez P bilan tes à racorapter emcoramun deuis, mais qui n’appartiennent en rien à l’Hiftoire, laquelle ne doit traiôler qu’affaires d’Eftat, comme les confcils des Princes,leurs entreprinles, amp;nbsp;les caufes,Ies cffeêts, amp;les euenemens d’icelles, amp;nbsp;parmy cela mefler quelque belle fentencc qui monftre au leêleur le proffit qu’il peult tirer de ce qu’il lit. Bien peult elle quelquesfois quand il en eft befoing, amp;nbsp;comme en paffant, amp;nbsp;encore auecqucsiugcmenttraitfter quelqu’vncdeccs chofes menues deffufditcs, mais de fy atftufer amp;nbsp;en faire au milieu d’vnc negotiation vn grand chapitre entier, cela fert pluftoft à remplir le papier, amp;nbsp;à donner plaifir à ceux qui ayment tels difeours qu’au fait de la matière de l’Hiftoire, ny qu’à enfeigner. Apres font venus d’autres efcriuains Latins qui ont fait Fni-ftoire de France. Robert Gaguin l’a brefuement amp;nbsp;toutesfois aflez bien effrite félon le temps auquel il viuoit. Paul Emile vint apres qui l’a elagamment amp;nbsp;La-tinement Elide,mais trop brefuemet es affaires de France,amp; plus eftendue qu’il ne feroit befoing aux guerres fàindes, aux Schifmes de l’Egliff, ôc aux affaires d’Italie. Plufieurs eftrangers l’ont pareillement effrite, ou par leurs autres Hi-ftoires ont parlé d’elle, les vns en Latin amp;nbsp;les autres en François. Hunibault en-uironl’andc faluteinq cens a fait celle depuis Pharamondiufquesautempsde Clouis.Hubert Leonard a fait vn œuurc de l’origine des François,lean Trittem en a fait vn de leurs geftes depuis quatre cens vingt trois ans deuant lefus Chrift iufquesenl’an de blut 1500. Herman le Comte a effrit les geftes des François iufques en l’an 15x0. Rupert a effrit les geftes des Gaulois contre les Sarrafins, lean le Maire de Belges a fait l’Hiftoire Belgique, Beiffel celle de Flandres, Ai-mond celle de%Ducs defBourgongneamp;des Comtes de Flandres,dc Brabant,ôc de Hollande depuis la guerre de Troye iufques à l’Empereur Charles leQLiint, ôcvne infinité d’autresHiftorics ont fait ou vne Hiftoire particuliere de la France , ou parmy les leurs vniuerfclles ou particulières de leurs natios ont parlé des

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$;efi:es Seasons des François, les vns auec paflion amp;nbsp;menfonge, amp;nbsp;les autres rvne,amp;fàns l’autre.Et veu que nous auons eu àtraiéler affaires amp;nbsp;negotiations,amp; â fare guerres auec les Empereurs,les Papes,Iesllt;oys d’Angleterre, les Comtes deFlandreSjles Roys d’Efpaigne,les ducs dcBourgogne amp;nbsp;de Sauoye, amp;nbsp;autres P(tentats,ôr que nous auons fait des guerres en Allé amp;nbsp;cnAfrique cotre les infiddlcs,en Italie ou pour les Papes, ou contre les Empereurs ôc Roys deLombaidiCjOU en fnieurdes Geneuois ou des Florentins, ou alaconquefte du Royaune de Naples, amp;qucnoftre France a cfté brouillée de Schifmcs de l’Eglife, ôcque nos Rois ont efté fi grands, firedoutables,amp; fi eiftrcprenas qu’il n’y a lieu, r;giô,ny nation en la terre qui n’ait fentiamp;veu leurs armes,receu leurs fecourSjOt eu frayeur de leur nom,amp; auecques qui ils n’ayent eu intelligcccs ôc negotiatics, il eft impoflible de lire les Hiftoires des Papes,des Empeîeurs, d’Italie,d’Effaigne,d’Angleterre,de Flâdres,deBourgogne,des guerres faintes,des Tiircs,desSarrafins,amp; de toutes les nations cy deÎTul-nommeeSjqu’ô n’y voye, life, amp;nbsp;appregne quelque chofe de la France.Nos premiers Roys de la premiere race de.Pl aramond ont eu des affaires en Italie, en Efpaigne,amp; en Allemaigne. Charles IcGrand a fait reluire fes armes par toute l’Europe amp;nbsp;par delà. Sa pofte-rité auecques la France a tenu l’Empire d’Italie amp;: d’Allemaigne parplufieurs fiecles.Larace de Hues Capet a plante fes armes amp;nbsp;fes enfeignes en tous les en-droiéls derAfie,ôr de l’Europe,amp; en lieux infinis del’Afrique.Elleadonnéles Empereurs a Confiantinople, amp;nbsp;les Roys à Hierufalem, a Sicile, a Naples, à la Cypre,à la Candie al’Arménie, les Princes amp;nbsp;Ducs a toutes les Principautez deTAfic, amp;:dclaGrece .Les François depuis quatre cens ans amp;nbsp;plus ont eu guerres,affaires,amp;negociations auecquesles Anglois^auecques lefqucls qntj-îlé faits foixante fix Traiftez de paix.Nous auons eu longues guerres auecques les Comtes de Flandres les Ducs de Bourgogne. Qui efi doneques celuy qui pourra bien faire l’EIifioirc de France qui n’ait leuamp; qui ne life toutes les Hi-fioiies de toutes ces nations, qui ne regarde ce que les François y ont fait, Sequi ne tire de la ce qui doit feruir à fl matière? Et comme les affaires des François amp;nbsp;des Anglois depuis quatre cens ans font tellement liez enfemblc qu’il n’y a eu preique année en laquelle ils n’ayêt eu a defmefler quelque chofe enfcmble, ou à f’entreguerroyer, ou à fèirs des Trefucs ou des Traitiez de paix entre eux, il fauhque celuy qui fût l’Hifioire de France voye celle d’Angleterre, amp;; qu’il accorde les contrarierez qui font entre les deux, foitfur les années, fort fur les caufes de l.a guerre,ou de la rompture de la paix, ou de l’euencmcnt de l’vne ou de l’autre,ou des ôccaGons d’vne bataille, ou de la fin amp;nbsp;vidoire d’icelle, ou du nombre des morts,ou d’autres telles particularitez : car il y a entre elles bic fou-ucnttantdc differences de leçons,ôede narrations de telles chofesfeomme chacun efcriiuin fauorife fa nation)que l’Anglois blafmera le François de la roptu-rc d’vn Traiclé,le François luy en reieélerala coulpe, amp;ainfi des autres poinéfs cydeffusdeduits.Autant en efi il des autres Hiftoires des autres nations auec ques lefqudles nous auons eu affaire. Doneques il m’a fallu lire devoir tous ces autheut;, accorder les temps, amp;nbsp;quand i’ay peu,les opinPons diuerfesdes caufes des guerres d’entre nous amp;cux, amp;nbsp;des caufes amp;nbsp;y fin es des Traiefezde paix,ou d’autres negotiations faites auecques eux. Dequoy ic fuis forti le mieux qu’il tn’a eftépofirbleauecques vne peine quinsfe peut nullement croire ny comprendre que par ceux qui l'ont efprouuéc. le puis bien dire fans van-tericqueiefuisle premier qui ait encore mis en lumière THiftoire entière de

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• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREFACE

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France en difcours amp;nbsp;fil contenu dniftoire. Car ce que nous avions vcu cy de-

uanr tant des Hiftoires Martiniênesamp;Dionifiennes,que des Chroniques de Ni-colle Gilles,ce fontfeUtement Chroniques quinefamufent pas à dire les caules amp;lcs confeils des entreprifes ny des fuccez des affaires, ains feulement l’euenc-ment amp;nbsp;fin d’iceux parles années, fins narration du difcours quieft neceflaire amp;nbsp;requis â l’Hifloire.En celafcomme i’ay dit)il fault exeufer les tempsamp; les per-fonnes qui les ont eferites.Bien elf vray que François de Belle-foreÛ: duquel les iqimenfes amp;nbsp;indefitigables labeurs méritent grand honneur amp;: recompenfea augmenté, enftchi, ôc illuflré Icfdits Chroniques de Nicolle Gilles, non feulement d’Hiffoires par elles obmifesamp;de correôfion de ce qvTel 1 es auciét mal dit, mais aufli des caufes, confeils, amp;nbsp;difcours requis en la delcription des Hiffoi-reSjComoil a aufii fait en THiftoire des neuf Charles. le ne puis alfezmelhahir, Lcôleurs,de ce que vcu que la France depuis ans a produit tat dcxcellens ef-prits,ornez de tant deloquentes langues,amp; de difertes plum.es, les vns defquels ont de leur inuention fait tant de beaux liures en toutes fciencesamp; arts, amp;nbsp;les autres en ont tant traduiét de.Grec Ôd de Latin en François,mefinemet des Hilfoi-res,toutesfüis il n’y en a eu encore aucun qui ait ofé ou voulu en fi langue eferi-reJ’Hilfoire defesRoys amp;dcfi nation, veumefmement qu’il y en a qui fça-uent amp;nbsp;bien dire, amp;nbsp;bien eferire, amp;nbsp;qui ont aux trefors de leurs memoires, amp;de leurs librairies tat de belles antiquitez,amp; tant de beaux monuméts, liures,Char tres, amp;nbsp;panchartes d’icclle. On dit qu’il y a auiourd’huy quelques excellcns ôô doéfes perfonnages qui y mettent la main, ôe qui veulent defployer à la France amp;nbsp;effaller aux yeux des viuans amp;nbsp;de la pofl;crité,vne belle Hifloirc Françoife.Si lean de Saint André Chanoine denoftre Dame de Paris, Claude Fauchet Pre-/Tdent aüx7vlohnoyc?7Charles de la Mothe Confcillcr du Roy enfon grand Confeil qui ont plufieurs beaux monuments de PHiftoire de France amp;nbsp;qui ont en main les outils d’efcrire,Loys le Roy dit Regius,duquel les œuures Philofo-phicques amp;nbsp;Hifforiens courent par le monde,Rcné Chopin qui a fait ceff excel lent œuure de Domanioamp; autres liures,Effiéne Pafquier auteur des recherches deFrâce,leaj^din auteur de ccff’excelléteRepubliquc,nô encore veuë en Fra--cÇv...-»- ce amp;detant d’autres œu tires, AiidrcTlieuet CofmographeduRoy qui a fait ce-fie Cofmographie replie de chofes fi rares, amp;nbsp;Pa pi ri us Ma (Ton qui fait en Lütin vne brcucHifloire de nos Rois,tous doéfes,rares,amp;excellens perfonnages,chacun en fv profeflion,amp; qui ont leurs teflesamp;leur librairies replies de tant de belles chofes appartenantes à l’Hifloire de France vouloiêt employer le têps à l’ef-crirc, enpcLi d’annecsnotis la verrions la mieux eferite qu’autre quifutonc,amp;: pourriôs efperer qu’en bien dire,en belles chofes,ôé en beaux cxêplcs elle ne dc-uroit rie aux Grecques ny aux Romaines. Tous quelquesfois concureroient amp;nbsp;faccorderoict en vne chofejl’vn y en mettroit vne que l’autre n’auroit pas veuë, amp;nbsp;l’autre vneautre,amp; ainfi cflat par diners bos autheurs eferite, elle nousfour-niroit de toutes les parties requifes en la perfeéfion d’vn HÜloire accomplie amp;nbsp;parfiiéte. le ne me puis perfuader quequclqu’vn de ceux là ( ou poifiblc tous) n’y mette aufiî Âjflla main, car oultre lebruiéf qui en court, la grande con-gnoiffance qu’ils ont des afEiires de la France, les beaux monuments qu’ils ont d’elle, amp;nbsp;la profeflion qu’ils font d’efcrirc,les doibt conuicr,fur penfer, amp;nbsp;nous donne opinion amp;nbsp;efperance que nous laverions bien roll ou quelque iourfortirbien parée de leur boutique. Que tant f’en fault que ie fuffe marry, ny ialoLix, ny cnuieux de,voir qu’eux ny cinquante autres fattachaflent a mefnic

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AVXLEGTEVRS

mcfmefubicóE amp;nbsp;matière que moy qu’au contraire ie vöudróis quenoftrehi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

ftoire rcncontraft vn auifi grand nombre d’efcriuains pour la defcrirc qu’ellc en eft digne. Chacun en cela ( comme en toutes autres ckofes) fait ce qu’il peutj

amp;lesceuures des vnsnedoiuentdeterrerlesautresapourfuiurc amp;nbsp;a bien faire: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

fl parmi tant d’efcriuains qui l’ont défia commêcce, ou ^ui apres moy l’efcri- *

ront ie ne tiens Tvn des premiers rangs ie pourray poflible efperer de n’eftre pas mis au dernier, l’y ay fait (leôlcurs) ce que i’y ay peu, i’y ay trau aillé par l’cfpace de cinq années, i’y ay defpcndu plufieurs iournees amp;: deminuiôtees,plufieurs * veilles, eftudes, amp;nbsp;folitudes y ont efté employees, amp;nbsp;plufieurs liures, chartres, monumens, panchartes,papiers, amp;nbsp;paperafles y ont efté lcues,fueillettees,tournees,Screnuerfees .l’ay eu plufieurs lïurcs, Latins^ François, amp;nbsp;Italiens traittans les hiftoires de France,d’Angleterre,d’Allcmaigne,d’ItaIie,d’Efpaignlt;,de Flandres,d’Efcofle,de Bourgogne,d^Bretaigne,d’Aniou,de Berry,d’Aquitaine, des guerres fiintes en Afie amp;nbsp;en Europe,des vies des Papes amp;nbsp;des Empereurs, amp;nbsp;v-neinfînitéd’autres,aucc infinité de panchartes amp;nbsp;anciens monuments. De tout celai’ay tiré la quinte cfience,ie l’ay diftillée à l’alambicq de mon iugementamp;dc mon traiaail,ie vous en fais voir la diflillation par ce mien œuure,amp; vous confef fc gencreufement que ie me fuis feruides œuurcs des autres tantLatins queFra-, çoiSjôc tant morts que viuans. l’ay fuiui en plufieurs endroits amp;nbsp;chofes l’ordre' de Paul Emile,eh d’autres non,en d’autres i’ay fuiui Gaguin^en d’autres Guillau me Archcuefque de.Thyr,en d’autres Polydore Virgile Hifloricn Anglois, en d’autres nos Chroniques amp;nbsp;Annales, amp;nbsp;ainfi en autres endroits i’ay fuiuy les Authcurs'qui me fcmbloiêt auoir biê efcrit cc dont ievoulois parler.Et à fin que ie ne fois ingrat enuers ceux qui m’ot accomodé de quelqs œuures defquels i’ay tiré de la matière pour le baftiment d’vn fi grand edifice plufieurs de mes amys m’ot fccouru de quelques Monumetÿamp;liures rares,des fleurs defquels i’ay orné mo labeur. Philippes Hurault leigneur de Cheuerni,duqucl la librairie outre les autres raritez quelle a, efl: poflible la plus riche nbsp;excellente de ce Royaume en

trefois de l’antiquité de la France,m’a fait voir long têps a plufieurs belles amp;nbsp;excellentes pieces, la comunicatiori defquelles m’a doné vnc grade intelligêce de plufieurs chofes non vulgaires.lean de S. André duql i’ay parlé cy deflus, amp;nbsp;qui pareillemêt à plufieurs belles antiquitez de nos François, m’en a fait vné bonne amp;nbsp;liberale part.Guillaume de Haultemer feigneur de Faruaqsamp;Cote de Gran-fey m’a accomodé d’vn gros vieil liure efcrit à la main, trouué entre les threfors de fes ancefl:rcs,duquel i’ay tiré plufieurs belles antiquitez peu cognues des no-

Noël du Failh fieur de la Heriflaye Confeiller du Roy en là Cour de Parlement de Bretaigne gentil-homme plein de dodrine amp;d’intcgrité m’a fcmbla-blement enuoy é de Bretaigne vn autre vieil liure efcrit à la main,tiré de la librai rie des anciêsDucs deBretagne,auql i’ay trouué plufieurs belles chofes.Fraçois deNoaillesEuefque d’Acqs,cognu par tout le mode,pour les Ambaflàdesamp;nego tiatiôs qu’il a faites par toiles endroits de l’Europe,ôcauec leql i’ay efté en fèsAm baflàdes d’Angletcrrcamp;de Venife,depuis z. ans m’a enuoyé dcCoftàtinople vn vieil liure efcrit à la main en vieil |Frâçois,traittât les guerres fifintes des Fraçois en A fie, amp;fait par vn François duql le no cft fupprime.Dc ceft œuure là, i’ay tiré plufieurs difeours des guerres fiiintes des noftres.François deGirard mon frere Seigneur duHaillam’a enuoyé de Bordeaux,plufieurs papiers cocernas les affai res de lacuy éne recueillis par feu Lois decirard noftre pere,amp;pàr Gilles,Marc,amp; ** ij

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K g A-

kichard deGirard noftre grad pere,ayeulamp;bifayeul,les deux derniers dcfqucls viuoiet en Bourdelois en charges honorables du teps que la ville de Bordeaux amp;nbsp;le pays de Guyenne durent réduits en lobeilTance des François en l’an mille quatre cens cinquante-vn. D’auantage ic me fuis ferui des labeurs de plufieurs excellens perfonnagîs viuansamp;morts,amp; quelquefois d’iceux i’ay tiréjdiXjquin-zcjvingts lignes,quelque fois vn, deux, trois fueillets entiers de leurs œuuresôc liures,îans y changer quelque fois que bien peu de mots,amp; quelquesfois i’en ti-rcys la fubftance, ou les mots en la matière qui me fembloient propres à la mié-ne.Ce queievêuxbien hardiment amp;nbsp;genereufement confefler, àfinqueienc fembleeftre vn plagiaire,amp; que ie ne veuille frauder autruy de la louange de ce qui luy appartient, ny luy defnier ce que i’ay pris de luy. Et voudrois que ceux qui viendfot apres moy fuffent aufli hardis à fe feruir de mes labeurs que ie I’ay efté a me fèruir des œuures de ceux qui m’ont’deuancé, car i’en fcrayaufi peu marri que les autres le doiuent eftre de ce que i’ay prins d’eux,amp;ccux quife fer-uiront de mes labeurs me feront le mefme honeur que ie pêfe auoir fait à ceux des œuures defquels ie me fuis ferui.Les diligens ôtlaborieux labeurs defeuleâ du Tillet greffier Ciuil en la Cour de Parlement de Paris m’ont beaucoup ferui en la defeription des Eftats amp;nbsp;conftitutions de France, comme i’ay cy deuat dit en la preface de mon liure de l’Eftat amp;nbsp;fuccez des affaires de France.Le liure des Recherches-d’Eftienne Pafquier m’y a auffi grandement aidé. Quelquesfois de la verfîo^h de Paul Emile faite par lean Regnard fieur delà Minguetiere iufques au Roy Philippes premier, des Chroniques de Frace illuftrees par François de Belle-foreftjde fon Hiftoire des neufCharles,dcs Annales de Bourgogne faites par Guillaume Paradin de Cuifcaux,des Années de Flandres bailies par Pierre d’Ondegherll natif de l’Ilîc en Flandres, amp;nbsp;d’autres Hilloires tant anciennes que modernes i’ay prins demye page,quelquc4bis vne,deux,ou trois entieres,quel-quefois auec changement de quelques parolles,amp;quclquefois des fcntenccs amp;nbsp;de fil de difeours, Dequoy qui ell-cc qui me pourra blafmer puis que ie voyois toute au long bien deferite la matière que ic voulois traiâ:cr,amp;que ie le confefi fe làns aucune contrainte?Qijant à la dilpofitio, la methode, rordre,amp;le langage de l’œuureie n’en dois rien qu’à moy feula qui Dieu a fait la grace d auoir làns ayde d’autruy mis la dernicre main à cell œuure. Or comme les gouHs, les opinions, amp;nbsp;les iugemens des hommes en la Icóture des liures, amp;: mcfmement desHÜloires font fi diuers que ce qui plaill à l’vn ne plaill pas à l’autre,amp;que ce-lluy cy y defirera vne chofe, l’autre vne autre ,ie fçay bien que les plus délicats oupolïible les moins entendus amp;nbsp;les plus ignoransfamulànsfur vn pontille, tàtoll en vn endroit,tatoll en vn autre,trouucrôt quelque chofe à rediras vns pouffez d’cnuieamp;de ialoufic de l’heur q i’ay eu de m’ellre aquitté de ma promef leamp;d’auoir fait ce gros œuure,les autres de leur ignorace,les autres de leur mali ce accoullumécjamp;les autres fàs Içauoir rédre raifon de ce qu’ils y defirerot.Lcs vns lèlo leur profclfionSc naturel cffiquancront mon nomamp;mes eferipts, corne ils ont fait ceux c^ue i’ay fait cy deuant, les autres qui ne famufent qu’au Ipeda-cle des chofes qui ont plus d’apparence que de proffit amp;nbsp;qui ay ment plus les ceremonies amp;nbsp;les apparats que ce qui ell de l’Ellatjfucillctteront mon liure, pour voir fi ie deferis au long la maniéré du làcre des Rois de France à Rheims,amp; tou tes les ceremonies qui fy font.Les autresvoudront voir les ceremonies d vn entrée,ou d’vn enterrement d’vn Roy,de l’entreueue d’vn Roy amp;nbsp;d’vn Empereur, celle

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Celle d’vn Roy amp;nbsp;d’vn Pape,l’apparat, l’ordre amp;nbsp;la magnificence des feftins des

Rois aux Princes cftrangers. Les autres félon leur humeur amp;nbsp;leur capacité de- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

mandcrôt d autres chofes,amp;fils ne les trouuent,incôtinent ils blafineront mon nom 5c mon labeur, amp;nbsp;reieôleront mon liure. Vn autre qui aura leu Froiflard ßcMonftrelej amp;Igsautres hiftoires amp;nbsp;Chroniques qui dififlnttout, amp;nbsp;qui en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

vnïiëgëde ville, en vne ceremonie royalle, en vne efcarmouche,en vne battail-le, voire en la moindre faólion de guerre ou autre chofe nomment tous les gentilshommes , efcuy ers, amp;nbsp;quelquefois mefme vn fimple foldat amp;nbsp;vn vallet fans • qu’il ait faiél aucune chofe fignalee, trouuera mauuais que ieneblesaye nommez comme les fufdits Hiftoriens. Le Gentil-homme ou autre qui aura trouué parmy ces papiers au fonds d’vn coffre de là mailbn, ou dedans quelque vieille Chronique, que fon bilayeul paternel ou maternel ou quelque fien parant ou allié de bien loing ou quelque aufl'e ait fait quelque chofe remarquable en vne guerre ou autre negotiation, fera feandalifé de ce que ie n’auray point fait mention de luy. Vn autre m’aceufera d’vne autre chofe, amp;nbsp;trouueramauuais queie n’aye dit tout ce qu’il defireroit qui fut en mo Hiftoire,amp;n’aura pas le iugement de cofiderer que ce feroit vn labeur qui n’auroit iamais fin de vouloir dire toutes les chofes menues, amp;nbsp;nommer tous les noms des hommes qui ont participé a la gloire de quelque entrepri{c,ou qui ait aflifté à quelque affaire. Apres la vérité (quia efté mon feul but )i’ay voulu feulement eferire ce qui appartient aux affaires d’Eftat,qui eft le vray point de rHiftoire,amp;:ne m’eff êdre qu’aux difeours des affaires,des negotiations,des Ambaffades,des cntrepri{ès,des fieges des villes,des affauts,des batailles, des viôloires, ou deffaites d’icelles, de ce qui en eft aduenu,des Traiôlez de paix,des alliances, affociations,amp;cc)nfederations entre Princes,amp;d’autres telles choies appartenates aux affaires d’Eftat qui ne font autre chofe qu’vne vraye niftoire. Lay veulu inferer au long quelques harangues amp;nbsp;concions,quelques lettres mifliues,amp; quelques Traidez de paix amp;de confe-deration,d’autant que par iceux on cognoiftra ce qui eft aduenu au parauanr,amp; ce qui pouuoit par apres aduenir. En beaucoup d’endroits en la defeription des Conffitutions anciennes,des Ceremonies, prerogatiues, Eftats,dignitez,Magi-ftrats, amp;nbsp;autres choies de France ie renuoyc le Leéleur à mon liure del’Eftat ôc fuccez des affaires deFrance,d’autant que par iceluy i’ay amplgnêt d’çfcrit toutes ces chofes,amp;quc ie ne voulois rompre le cours de mon niftoire pour les deff crirc.I’clpereerrpeu d’années vous faire voirfLeéfeurs) vn autre nouuclœuurë nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d

des affaires deTrance qui vous feruira beaucoup à l’intelligence de celle Hiftoi-re,amp;des affaires de ce Royaume,li ie cognois qu’en ceftuy-cy ie fois fiiuorifé de voftre bonne volonté.le n’ay pas eferit vne niftoire de ^.ans commeFroiffard.

ny de quatre ^ngts amp;nbsp;dix-fçptt;gns comme Monftrcllet,ny du regne d’vn feul Roy comme ont fait lean Sire de loinuillc, Philippes de Commines feigtteur d’Argenton, amp;nbsp;Alain Chartier exccllens niftorics de leur temps qui ont eferit toutes les chofes,particLilaritez,ccremonies,mots, refponces, amp;nbsp;circonftances qu’ils ont veué's ou feeuës, mais i’ay efeript I’niftoire d’vnzc cens ans recuillic X-d’vne infinité d’Autheurs,efcrite en vn fieclc plus poli que les trms premiers,! ie cede en matières d’affaires à Comrninesjlaquelle il m’a fallu refferrer dedans les bornes de rHiftoirc,amp;n’ay voulu mettre en icelle que cc quitoucheàrEftat,Sc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

fi quelquefois ie nome des hommes le nom delquels le Leéteur trop chatouilleux dira n’eftrc pas vn affaire d’Eftat, ie luy refpondray qu’il m’a femblé ainfigt;

** iij.

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PREFACE

que i’ay auffi mon iugement que luy le ßen, amp;nbsp;que {tel pourra il eftre ) ic fçay mieux ce que i’eferis qu’il ne fçait iuger de mes écrits. I’ay bien eferit amp;nbsp;mèfle quelques ceremonies»là où i’ay veu en eftre belbing, mais qui voudroit en I’ni-ftoire d’vnze cents ans mettre tout ce que Froiflard,Monftrelctj amp;nbsp;les Hiftoires

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pes de Cqmmines feigneur d’Argenton que i’eufle oftencé le commun aduis,amp;

fait tort au labeùrHc ce Chcualier amp;à ma reputatio mefime de mettre la main à * ce qu’il a faitjfiie ne voulois (comme on dit) rctidrefatoillc, amp;nbsp;redire cc qu’il a dit, combien qu’il n’a pas commencé fbn niftoire au commencement du regne dudit Roy, ains au temps qu’il quitta le fcruicc du Duc de Bourgogne pour venir à ccluy dudit Loys.ü’auantage il n’a dit tout ce que les autres pourroient dire, amp;quc d’autres Hiftdîres ont dit des aâ:ions,des vices, amp;nbsp;des cautellcs, amp;nbsp;cru-autez dudit Roy,amp; le louant plus qu’il ne deiioit,fait en plufieurs endroits l’Orateur amp;nbsp;le Panegyric, non l’Hiftorien, amp;nbsp;en fes longues digreffions pafte bien fouuent les bornes de I’niftoire. Toutesfois fon labeur eft fi loué amp;nbsp;fi louable, que plufieurs grands Princes plus fins queiuftcs l’ont voulu auoir toufiours entre mains : car ?c n’cft pas vne Hiftoire qui enfeigne comme il faut qu’vn Prince foit iufte,mais comme il fault qu’il foit fin amp;nbsp;cault, amp;nbsp;cornent il doit fe deffairc • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fès ennemis,les tromper,amp; diftiper,amp;rompre leurs moyens,entreprifès,for

ces, Scintelligcccs.Or ce beau labeur dudit de Commincs m’a gardé de toucher au Roy Loys vnziemc ôc à Charles huiëtieme,duquel pareillement il a parlé,

en

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en outre Paule loue Slt; Guicciardin qui ont bien élégamment parlé du Roÿ Charles buiéticme fils Sc fucceffeur duditLoys m’ont auffi gardé de parler de luy,combien qu’ôn pourroit dire deluy quelques ebofes c^heles autres n ot dites. lenay voulu fauter par deffus ces deux Roys pour venir parler du Roy Loys douzième duquel pareillement les deffufdits amp;nbsp;puis Cîlaude Seiffel ont cfcrit,ôcd’auantageiehay voulu eferire l’Hiboire du Roy Prançois premier F' ƒ pour ce qu elle a ebé élégamment traiélée par Guillaume Sc Martin du Bellay feigneur de Langey, ôc Prince d’Y uetot freres, defquels le laborieux œuure de . Memoires que nous auons entre mains ebvn difeours des guerres*duditRoy, plus que de fes actions paiticulicres. Mais ceux qui efcriuentlHiboire deleur tempsdoiuentebrefages derefferrez enleurlangage,amp;;façon d’cfcrire.Amauld f dePerronmon Compatriotte 6c amy Confeiller enla Cour de Parlenaentde Bordeaux,6c trefdotte perfonnage’a cfçritl Htboire des Roys Cbarbs buictie-mc,Loys douzième, ôc Pranc^ois premieLCommentiantlàohauoit fini PaulE-mrlc.Pt toutesfois pour ce que toutes ces Hiboires qui parlent dudit Roy Pran ^ois premier ontebé faites de fon temps oudeceluy du Roy Henry 1®^ ceux quiles ont eferites fe font plus ebendus en la louange dudit Roy , qu i ne conuenoitpoffibleàfonmerite (combien qui!futvngrand ôc excellent oyj ny au deuoir de l’Hiboire ny àla vérité. Ce qui eb vn vice de tous ceux qui cb

feroit cduy qui oieroit toucher auxvices de fou Prince,uy abiaCmer fes actions ny cciies de fes minières, ny à racompter les menées, tromperies, amp;nbsp;deiloy aurez qui fc font commifes durant fon regne ,ny adiré que fon Prince nt vue te c iniuft.ice,commitvne telle paillardife,ny que celluy-cy fuit en vue batat e, que ceftuy la Et vne telle trabifon, que tel commit vn larcin,tel^vnc perftdie amp;tel vn autre fevnblable mefebant afte ? 11 ne U trouuera aucun fr bardt qur tace cela.

Voilapourquoy ceux qui efcriuentl’Hiftoirc deleur temps font agitez de diuer fes pafsions, Sc font contraints ou de mentir appertement f’rlslouent en tout Sc par tout leurs Princes ou fils fauorifentlcur nation, ou fr en tout ils blasent leurs ennemis,ou de difsimuler ou de pallier la verite,ou de bigarrer les eboles, ou de farder Sedorer debelles parolles leurs eferits Scies a€bibs deleurfditsPrin-ccs,ou( f’rls veullerat direla vérité')font contraints de celler leur nom,amp;cfaire irry primer leurs œuures fans le mettre.Ceux qui efcriucntl’Hiboire de leurs deua-ciers ne peuueratÇf’rls ne veuleratbc^mber en ce vice,ains peuuentbar diment cou ritenlacampaignedelavetité, delabardieffe Scliberté delangage. Lefdits freurs debangey Sc del etrb, Câpres eux Guillaume Par adin qui afaitl’ Hiboi- y' rcdefontempsiufques en Yan mille cinq cens cinquante-cinq, ÔcPranqois de Kabutin celle des guerres d’entre Y brmper eur Cbarlesle Quint Sc le Koy Henry deuxieme depuis Y an mille cinq cens cinquante-deux iufques en Yan mille cinq cens cinquante neuf, ontbren fagenaent en plufreurs endroits gardé le détroit d’Hrboriographe fans trop hatter leur nation ny hlafmer les ebr anger^bt le Sieur de Montagne cy deuar^ xduocat du P^oy aux generaux de Mompel-\ler auec grandlabeur amp;c drligence a efcrrtY ttiborre de ce temps dtepuis la mort du boy ldcnry deuxieme,^pursleanlePrere deb^alSclaPopelyniere ontef-crit celle des troubles deeeKoyaume. Quelque roursTIr'VSreu me fait la grace de viure, Sc fr mes abatreslepermettenthie porarray pourfuiure Sc venir plus a-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trant.Ce peradantte regarderay mes ertureuxS^ calomniateurs qui portent enuie

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. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P R E F A’C E

êc haine à mon labeur, amp;nbsp;qui contre luy amp;nbsp;contre moy ielt;5teront les dards de leur malice. Pouuant bien dire véritablement, Lcéleurs, qu’en ma fortune, en mes actions ,amp; en%es eferits ien’ay efte enuiény bay que des ignorans,dcs fnefchans,amp; de ceux qui ont leurnom,laGnté de leur corps, amp;nbsp;leur réputation fouillée de quelque vice. Il y en a qui nauigans en la tempefte de noftre temps amp;nbsp;efpcrans acquérir réputation amp;nbsp;honneurs,amp; defireux d’efmouiioir le peuple à fedition ont fait des œuures pour le temps, amp;nbsp;qui mourront deuant leurs au-. thcurs,lefqucls font faits contre la grandeur,exccllcncc, luftre, amp;authoritéde la France, ô^de nos Roys,amp;ont ofc par eferipts empruntez d’autres fattaquer a quelques grands amp;nbsp;doôles perfonnages. Mais l’efperance de grandeur amp;nbsp;de reputation leur a elle oftée parleur ignorance amp;nbsp;honte, amp;; leurs eferipts par lef quels ils appellêt quelques vns nouueaux,i^norans,amp;audacicux efcriuains ont monftré qu’ils font bien nouueaux àefcrire,amp;: ignorans,audacieux, amp;nbsp;prefom-ptueux, amp;nbsp;ont efmeu des farces amp;nbsp;riiccs contre eux, au lieu qu’ils en efperoient vn grand honneuramp;aduancement. Leur impofture a efte dcfcouuerte au balli-ment de leurs œuures: car oultre leur crime de blafmer nos Roys, ils ont efte fi impudés que d’emprunter,en ce qui cft bon en leurs edifices, la main amp;nbsp;Poeuurc de meilleurs maffons qu’eux pour les faire. Ceux la vûns de leur malice accou-ftumée feront du nombre de ceux qui fattaqueront à moy,mais ic me fuis pro-pofé de regarder fi attentiuement leur ignorance que ie la matteray,amp; me cou-uriray du voile de la vérité, amp;nbsp;de la bien-yeillance de ceux la d’entre vous, Lc-deurs, qui lires mon œuurc auecques iugement, 3c qui le prendrez en bonne f)art: car c’efi: pour vous pour qui il eft fair,no pour les enuieux,ignorans,amp;ma icieux,qui ne peuucnt rien voir de bon,amp;qui ne fçauent ny iuger,ny eftimer ce qui elbdigne de quelque louange. A Dieu.

DE L’ETY-

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A plus ^ande partie de ceux qui ont eferit de l’origine amp;nbsp;de l’EtynaoIogic du nom des Francs ou Francons qui depuis ont efté appeliez François ont peu fidelle-ment amp;foigneulementtraiôlé celle matière. Les anciens modernes qui en ont eferit corne Sigifberr^ Gre-2:oirc de Tours Je Moine Airaoinus, Hunibaud, ôcla plufpartdcnos Chroniqueurs amp;; Annalïftes n’ont eu autre recours qu’aux Eiblesamp;méfonges,d’autant qu’ils viuoict en fiecles Barbares^ aufquels les bonnes lettres cfloient mifes fous le pied amp;les bons liures ou brûliez parles Gots, Vandales, amp;nbsp;Huns, amp;nbsp;autres Barbares nations qui eftaignirent fuffoquerent la lumière des bonnes lettres, ou auoientellé cachez feubs terre pour euiter leur fureur,amp; que par ce moyen lefdits elcriuains elloient priuez de la cognoilfance des bonsAutheurs fan^ laquelle ils ne pouuoient lainemet iuger derHiftoiredelanation Fraçoife. Ceux qui long temps aprcsamp; pres de noftre hcclecn ont eferit fot tobez en lamefme erreur fuiuas les traces des autres,pour n’auoir voulu lire que ces autheurs là, fans vouloir prendre la peine de voir les plus anciês quel’aagc poli nous a dcfcouuerts.De forte q les autheurs les mieux reccus des François font ceux qui font le plus méfongers, lefquels ont lai lié vnc opinion enracinée en leur fantafie qu’ils font ilfus desTroyenSjôcqu’ils font no-mez François de Francus ou Francion fils de Heôlor, qui apres le fac de ladite ville fe fiuua auec ceux qui peurent efehapper des arm.esamp;du feu des Grecs aux Palus Mæotides,amp;dc fon nom appclla ceux qui le fuiuirent Francos ou Francs. Que pres de ces Palus ils baftirent vne ville qu’ils nomerêt Sicambrie du no d’v-ne tante de Francus fille de Priam, amp;nbsp;qu’ils habitèrent en icelle ville iufques au temps de l’Empereur Valêrinian,amp; qu’ils furent cotraints de pafferen Allemai-gne amp;nbsp;de là en Gaule^ comme nous dirons cy apres au commencement du premier liure de noftre Hiftoirc. Voila l’opinion de nos François fur l’Etymologie de leur nom,laquelle fi quelqu’vn vouloir leur öfter il commettroit (félon leur iugementjvn grand crime, ou pour le moins il feroit en dager de perdre temps. Toutesfois combien que nous nous trouuions afl'ez empefehez^n cefte matière,fi cft-ce que nous dirons les opinions diuerfes de leur Etymologie.

Quelques vns difent qu’il y auoit iadis en l’Europe vne nation appellee les Cimmeriens efpars çaamp;là en plufieurs endroits d’icelle, les vns defquels auoict nom les Gimbresjes autres les Sicabres^amp;les autres les Francs ou Francoris qui

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pafTcrent aux pays des Pannonies(maintenant diuifees en deux parties 1 vne no-mée la Hongrie, amp;nbsp;l’autre l’Auftrichelors qu’ils furent par les Gots chaflez de leur demeure du Bol^hore Cimmeriê^l’â de la creatio du mode 35x0. quelques vns difent que ces Cimmcriens fe difent eftre ifliis de ces Fraci qui apparurct en terre apres le deluxe de Noé, ccfl à dire de ces diuifions des terres de 1 vniucrs faites par le partage de la mer mediterranec,defquelles celle qui fut en l’Europe diftinóteamaindroióle donna aux Hebrieuxccs Fraci, toutainfi que l’autre a gauche donna les Africains,y adiouftant la lettre a.D’autres tirent l’origine def dits Cimmertens de Gomer fils de laphct amp;nbsp;petit fils de Noé duquel ils ont pris le nom,ay ans change quelques lettres, fc faiGns au lieu de Gomoriens appeller Cimmeriens.Quoy qu’il en foit celle nation de Cimmeriés abandonant les der niers confins de la Thraceamp; du fufdit Bolphore fe diuilà en cïiuerfes bandes,! v-ne print le chemin des pannonies,les autres (fe la colle de laGermanie,la ou par les Géographes cil deferite la Cymbrique Cherfonnefe, les autres laiflans l’Europe paflerent en Phrigie, amp;nbsp;tirans plus auant en l’Afie farrellerent fur les nuages du Danube amp;nbsp;du grand Ocean. La vne autrefois ils fe feparerent en deux troupes, dont l’vne entra en l’Europe foubsla conduiôlede leur Roy nomme Francion,Scellant compolce d’hommes vagabonds qui cherchoient nouueaux pays, apres auoir couru vne grande partie de l’Europe auec leurs femmes amp;nbsp;en-fans,en fin ils farrellerent fur les riuages duRhin,pres duquel ils voulurent edif fier vne ville à la fcmblance Sedu nom de Troye capitale de la Phrygie.lls commencèrent les fondemens Sc quelques ediffices d’icelle, mais louurage demeura imparfait,amp;ce pendant l’autre partie qui clloit demeuree fur le riuage du Danube elleut pour Roy vn nommé Torchor, du nom duquel furet ceux la appel’ lez Torches,tout ainli que les autres du nom de leur Roy Francion auoient elle appeliez Francs ou Francons. Eux fc faii;hans de l’Empire de leurs Roys qui fc glilToit en Tyrannie à eux infupportable , ils les chalTerent, amp;nbsp;lans Roy velqui-rent longuement fous l’anthorité de leurs Capitaines, hommes entre eux choi-fis des plus vaillansamp;iuftes,cherchas toufiours nouueaux pays,mais venat auec le têps ce comandement des Capitaines à prendre corruption ôc à menafler vne vfurpation Tyrannique, ils les chalTerent, amp;nbsp;de rechefelleurent des Roys delà mcfmc race de laquelle les premiers auoient ellé choifis amp;c elleus. ils efleurent donc vn nommé Teudomer fils de Richomer homme de grande amp;nbsp;forte taille,

O

ayant longue cheuclurejiflu de la race de Priam Roy de Phrygieôc de Fran-cion. Si celle opinion elloit veritable elle nous enfeigneroit que l’originedes Francons procède des Cimmerics,amp; que celle des Cimmeriés vient de la Phry-gie amp;nbsp;des Troy ens. Aulïi par là on voit commet ils vindrét au Danube, en la pà-nonie, amp;nbsp;au Rhin, là où puis apres le nom des Cymbres fut cognu. Surquoy quelques vns ont voulu dire que lesPhrygiens Afiatiques auoient beaucoup de motsdefquels auiourd’huy vfcntles Germains nommez Allemans qui fe difent ilTus des Francs ilTus des Phry giens amp;nbsp;Cimmcriens.

Les Cimbrcsquielloientdefcendus des Cimmcriens vindrent aux bords du Rhin qu’ils habitèrent en l’endroit ou font maintenant les pays de Hollande amp;nbsp;de Gueldres. Eftans chalTez de là parles defbordemens frequensamp;les cllrangcs inondatios des eaux du Rhin,ils paflerent en Gaule,du temps queCamillc fut à Rome elleu Diôlateur,amp; que Brennus Roy des Gaulois Senons mena vne infinie multitude de fes fubicéls en Italie, amp;:dô là en Pannonie, puis en Grèce,

amp; en

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DES Francois;

amp;cn Afic.Long temps apres celle nation de Cimbresfefeparanten deux, l’vne retenantlenom de Gimbres vint habiter le pays qui maintenant eft appelle la Dalmatie, là ou peu a peu perdans leur nom ils furent nommez Brenquesoii Bryons, amp;nbsp;fe meflans auecles Pæons amp;nbsp;Gaulois vefquirent en ce pays là bien paifiblcmentiufques au temps de l’Empereur Tybere. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Les Sicambriens yllirent de ces Cimbres qui ne bougeret des riüages duRhinj lors que les autres defquels nous auons cy delTus parlé paflerent en Italie, amp;nbsp;de la aux autres regions cy delTus nommées. Et faut entendre que quand les Cimbres vindrent premièrement au Rhin foit qu’ils y vinflént des l^nnonies par terre,foit que ce fut de la Phrygieamp; de la Thrace par la mer Germanique eflans en nombre de 485)56'0.ils furent par les Teutons amp;nbsp;Thuriens voifins du Rhin nommez Neumagi,c’eft à dire noLiLieaux parens ou confins. Puis con^meleur Roy Antenor qui auoit mené tanfde forces eut elpoufé Cambre Dame belle, fage,amp; chafte,natifue du pays delà nretaigne maintenant appellee Angleterre, en faueur d’elleil nomma Ion peuple Sicambriens. Ce qui aduint l’an de la creation du monde trois mille cinq cens cinquatc,au téps que le Roy Artaxerxes re-gnoitfurlesPerfcSjamp;qu’Annibal paffa preraieremet en Italie.Ceux qui ont vou lu fouiller les fccrets de la langue Allemande difent que les Sicambriens furent ainfi nommez de la viôloire du guerroyant, amp;nbsp;quemefmes auiourd’huy quand les Allemans veulent dire ce mot en leur langue ils difent, Derfig desKhcmpf-fer, qui fignilie viéloire du guerroyant ,amp; qui approche fort du mot de Sicambriens. Plufieurs Autheurs difent que les Cimbres eftoit vne nation ramalfce des premiers Cimmeriens amp;nbsp;Teutons, amp;nbsp;que d’eux font ilTus lesTungres, ceux d’alentour deBofleduc,amp; les Gucldrois,amp;en fin les Francs ou Francons qui ne parloieiit que le langage Teutonic. Quelques fieclcs apres les Cimbres deffirent en Italie Scaurus amp;nbsp;Papyrius gentils-hommes Romains,amp;:marchans plus outre vers le fleuue Ladefe qui cil en LobarJie ils furent deffai es par les Cofuls Marius amp;nbsp;Catulus. Autres difent que ce fut en Prouence près la ville d’Aix.Tous ne furent pas tuez, ains ceux qui fe peurent fauuer fen allèrent en Grece, amp;nbsp;de là de rechef retournèrent aux Pannonies,amp; d’autres allèrent au pays maintenant nommé les Grifons amp;nbsp;le Comté de Tyrol.

Antenor Roy des Sicambriens lailTa aux Sicambriens habitans du Rhin pour Roy fon fils Priam,auquelfuccedaMarcomcdequi eftenditfa feigneuriedepuis le riuagc du Rhin iufquesà Thuriuge,au mcfme temps que Periclese-lloit Prêteur à Athenes,amp; queT.Quintius Capitolin amp;nbsp;Furius Agrippa eftoiét Cofuls à Rome.Les autres Rois Sicambriens qui fuccederent à ceux là fe nome rent prefque tous denomsTroyens.Ce qui eft vn bon iugement pour monflrer que les Sicambriens font ilTus des Cimmeriens amp;nbsp;Phrygiens. Entre leurs Roys fut Helenius fécond du nom qui au oit commadé furies premiers Cimbres habitans au Bofphore Cimmerien,amp; porta fccours aux Troyens. Il y eut aufli vn Bafàn premier qu’on dit auoir bafti vn challeau au pays de lu ill iers qui auiour-d huy Tappel le Bafanbourg, amp;nbsp;vn autre Bafan deuxieme qu’on dit auoir vaincu en Weftphalie Tabor Roy des Tigaricns,amp; auoir fait baftir le claafteau de Mo-thabur furies confluens desfleuues duRhinôc de Lan, pour marque defavi-«îloire l’an de la creation du monde 3710. amp;nbsp;de la fondation de Rome quatre ces quarante neuf. Et depuis ce têps là comme les Sicabriens vindrêt à croiftre pres du Rhin en nombre d’hommes ôcen richefies quelques autres Rois regnerent

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D I s C OVRS furcuxquicftcndirent bien auantles limites de leurs feigneurics deçaamp;delalc le Rhin, entre lefquels fut Clodomir Nicanor qui apres auoir chafle lesGots de la Saxonie fut à la parÄn en vne bataille nauale deffaiôl par Orcha Roy des Ifles Orebades l’an du monde trois mille fept cens trente.Les autres Rois furent Mar comir fécond, Clodion,Clodomire fécond, Meradac, amp;nbsp;Bolon, fous la codui-te defquels les Cimbres abandonnas les riuages du Rhin a caufe des frequentes inundations dudit flcuueamp; de la mer fe liguèrent auec les Teutons, amp;nbsp;en grandes troupes fortirent de leur habitation,y laiffans bié peu des leurs, qui en apres eftas par les Humains vaincus auec les autres peuples de Gaule voifins du Rhin non fcLilemêt demeurerêt paifiblcs en leur ancienne habitation iufques au têps du déclin de l’Empire Romain, mais aulh furent receuz amp;nbsp;fouldoyez pour fol-dats déclins les Legions Romaines,amp; feruirent fidèlement les Romains en toutes leurs guerres. Quelques années apres ils*fe rebellèrent contre l’Empereur Honorius qui les dcffit en vne bataille, mais puis fereleuans de leur perte ils fc mirent en la bonne grace de l’Empereur Valentinian. Surquoy quelques vns ont cfcrir,quc pour-ce qu’ils le fccoururent contre les Alans,amp; qu’ils les chafle-rentdes palus Mæotides ils furent par luy appeliez Francz,amp; difpenfez pour dix ans du tribut ordinaire qu’ils deuoient aux Romains. Mais commeau bout des dix ans l’Empereur eut enuoyé vers eux fes colleôteurs pour Icuer ledit tri-butjils ne voulurent obéir à fon mandement 4 amp;nbsp;les tuerent. L’Empereur offence de leur rebellion aflèmbia vne grolfe armee cópofee de diuerfes nations, amp;nbsp;la menant contre eux, les vainquit en vne bataille, en laquelle mourut leur Roy Priam, amp;nbsp;leschalfa de Sicambrie leur ville. Eftans chaffezdela, ilsvin-drent en la Germanie qui efioit lors ennemie des Romains, amp;nbsp;femparans delà Thuringe y habitèrent quelque temps foubsle regne de Marcomcdésfils de Priam,amp;deSucnofils d’Antenorl’vn dekurs Roys. Voila ce que quelques vns dilent.Mais quant à.cefte ville de Sicambrie baftie pres les Palus Mæotides non parles Francons maisparlescfcritsdeHunibaut, amp;nbsp;en apres par ceux de Gregoire de Tours, de Rheginon, amp;de Sigifbert,!es bons autheurs fen mocquent, carilsnecongnoifl'oient autre ville nommée Sicambrie que celle fameufequi ellen Allemaigne.

Par ce qui a efté cy delTus deduiôl, il apparoiH que les Sicambriens habitoiét aLixPannonies,amp;quedelàils vindrent en Germanie furie bord du Rhin, amp;nbsp;que pour ce qu’ils auoient acquis leur liberté, ils furent lors premièrement appeliez Fracs,córne fi on difoit die fi-eyenberren^, c’efi: à dire les libres Seigneurs,amp; par Syncope eftant l’afpiration adoucie,amp;prclque oflee,furent par lesRomains amp;nbsp;autres nations appeliez Frianchi ou Franci. Mais en ce que ces Autheurs di-fentqueles Alans furent foubs Valentinian vaincus parles Francs, ils ne fic-cordent pas auecques les autres Hilloriens. Marcellin fait mention des Francs foubsConflans qui auoit précédé Valentinian. Parquoyilyaquelquecon-icélure que cene fut pas lors que premièrement ils vindrent dePhrygie en Thrace ôè aux Pannonies, mais que ce fut pour cefle occafion feule qui eftoit que pour ce qii^ls efloiét tributaires aux Romains ils faifoiêt en Pannonieguer re contre les Sarmates,amp;lesQuadcs grands ennemis de l’Empereur Valentiniâ. Il fe peut doc faire qu’apres auoirvaincu les ennemis desRomaîs quifefloiét em parez des riuages du Danube ils eurent pour recopenfe de leur bon deuoir amp;nbsp;de leur viéloire raportée,vnepartie delà Panonie,amp; qu’ainfi pour la troifiemc fois

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DES FRANCOIS.' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

ils plantèrent leur demeure eii Flllyrie en diuers endroiôts, comme auffi firent IcsCimbresôc les Brenques, ouBrences. Ce difeours dlvn peu embrouillé, combien que nous l’ayons expliqué le plus clairemét qu’il nous a efté polfiblcj mais pour ce que le fait de foy a plufieurs incidens nous n’adîjns peu les defme-1er plus clairement. Les Hiftoires de Hongrie difent que les Sicambriens def-qucls l’Empereur Valentinîan fe feruit habitèrent en la bafie Pannonie,là où ils baftirent vne ville nommée Sicambrie pres de celle de Bude qui fut depuis ruinée par Attila,les ruines de laquelle qui monftrent quec’efloit v»e grande vil-le,les Hongres encores auiourd’huy appeilet Schambri.En icelle a efte trouuéc 1 infeription enfuiuante qui femble confirmer l’opinion que quelques vns tiennent que pour la troificme fois les Francs vindrent habiter aux Pannonies fur le déclin de l’Europe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Legio sicambrorvm

Hic præsidio collocatà Civitatem ædIricaVit

Qvam eï svo nomine

SiCAMBRIAM

Vogavervnt.

Orpour rcuenir aux Francs ou Francons foit qu’ils foient y flus des Sycam-briens, ou des Cimbres, ou des Germains, ou d’autres,il eft affez notoire que deux grandes Prouinces furent par eux habitées amp;nbsp;nommées, aflauoir la France Orientale ou la Franconie au pays de Saxe,amp; le Royaume de FranceenGau-lc,amp;que la premiere fois qu’on ouyt parler d’eux, ce fut au déclin de l’Empire Romain fous les Empereurs AurelianJ?robus,Florian,amp; Proculus. Ce qui fait penferà quelques vns qu’ils aycnteflé mefme chofeque les Sicambriens, amp;: que ce nom de Francs leur fut donné ou de celuy de leur Roy, ou de leur audace amp;nbsp;courage,ou de ecs Hebrieux Fraci. L’Empereur Aurelian eut affaire contre eux lors qu’ils voulurent paffer le Rhin pour venir en Gaule, amp;nbsp;felon que quelques vns recitent, en tua vn bon nombre. Mais ils ne furent pour éclatant affoiblis que par apres ils ne fe rebellaffent contre les Empereurs enfuiuans^ comme contre Florian frere de l’Empereur Tacitus, amp;nbsp;contre Probus amp;nbsp;Proculus. Il y adesautheurs qui veulent prouuer qu’ils ont efté Germains, amp;nbsp;qu’ils parloient le langage Tcuthonique J d’vne grande partie duquel encore auiour-dJiuyvfent les Allemans. Comme les Huns foubsla conduiéleAttilaraua-geoient les Gaules, les Francs fc vindrent ruer fur vne partie d’icelles la plus voifine de leurs terres amp;nbsp;la plus eflogncedes Romains qui fut la Gaule Belgique. D’autres difent que les Empereurs Romains tenans amp;nbsp;pofledans les Gaules eftoient fi empefehez en autres affaires loingtains amp;nbsp;mefmement en Leuant qu’ils n’auoiét pas moyêdefecourirrOccidetny le Septêtriô,aufquelslaGaule eft fl tu ee. Ils auoict abandôné Rome ancic fiege de l’Empire,auoiet iceluy trans fere àCôftantinople,abandôné l’Italie aux Papes,amp;eftoiêt fi empefehez en Afri que cotre GéfericRoy des Vandales qu’ils ncpouuoiêtfecourirles parties de la Gaule.L’EmpireRoraain començoit à decliner,ôcà eflrc defehiré par morceaux. Les Oftrogots auoiet pris l’Italie, les Vifigots l’Efpaigne amp;nbsp;l’Aquitaine iufques a la riuiere de Loirc,les Bourguignos la partie desGaulcs qui eft: depuis Authun iufques à Lyon,amp; plus bas des deux coftez du Rhofhe,amp; les Vâdalcs l’Afrique.

*** in

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DISC OVRS

Les Francs feferuans de ceftc occafion entrèrent en la partie de la Gaule quie-ftoitleurvoifine ßcfÄi emparerent. Yeftans entrez peu à peu ils changerent de langage, car faccommodans auecques lesRomains qui y.eftoiétamp; qvi parv-' ne longue pofleflidn d’icelle y auoient planté leur langage , amp;nbsp;prefque cftaint l’ancien Gaulois, ils changèrent pareillement d’vne grande partie du leur,amp;:em-prunterent defdits Romains pluheurs mots defquels auiourd’huy nous vfons. en noftre France , c’eftaflauoir de ceux qui approchent près du Latin comme PanîS^'vinHm:,^omO:, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres.Quant aux autres qui font loingtains duLa-

tin il faut prefuppofer que les vns font naturels Gaulois reliez de leur premier langage,les autres inuentez felon la neccflité,proprieté,amp;inuention des chofes, les autras Romains, les autres Gots,les autres Italiensamp; Efpaignols,comme pareillement ils en ont tiré beaucoup des noflrt^ en efehange de ceux que nous a-uons tirez d’eux depuis que nous avions communication auecques eux. On ne fçait point qu’elloit l’ancien langage des. Gaulois deuant que les Romains en-tralfenten Gaule,car il n’en refie aucun monument, bien ell il certain que des que les Romains polfedcrentles Gaules ils imprimèrent aux langues des Gaulois le langage Romain pour rendre les Gaulois plus affeélionnezâeux, mais ce langage fut depuis côfondu par la venue defdits Francs amp;par celle des Huns ôcGots.Nous auons auiourd’huy en noflre langue plufieurs traces de la langue Tcuthonique qui font mots Allemans,vn peu neantmoins deprauez amp;nbsp;toutes-fois intelligibles par tous les Allemans, comme font ces mots enfuiuans, Harnois,efperons,dague,heaume,riche,pays,bouë,gerbe,efpriuier, efcriuiffc,bannière,fan,foudart,carcan,bande,efpee,Châpion,pot, flafcon,manche,tcttin,gai ne,bacin,coilïin,cloche,pafle,haye, bourgeois, tailler,her, gratter,laiffer, crier, dacer,amp;infinis autres qui font tous Allemands d’originc,amp;y a aufl'i plufieurs Tançons de parler Allemandes defquelles nos François vfent. Les Francs qui fhar bituerent en Gaule furent appeliez Gaulois Francs,amp; ceux qui allèrent demeurer en Germaine,Francs Saliens,pour ce qu’ils fe tenoient pres du fleuue Sal qui fè defgorge dedans leMcin,qui eft vne grâdeamp;profonde riuiere en Allemaignc, amp;nbsp;de cenom de Saliens veulent nos François faire defcendrela Loy Salique, comme il fera dit cy apres au premier liure de noftre Hifloire.

Pourreueniral’Etymologiedece nomdeFrancil yena quin’approuuans aucunement que ce fut â caufe de l’immunité que l’Empereur Valentinian leur donna apres le bon fecours receu d’eux contre les Alans, difentaufli quilles appella d’vn nom Grec,François,qui vault autant à dire comme preux,vaillans, amp;nbsp;hardis, amp;nbsp;par vn mefme moyen affranchis de toutes tailles, fubf des, amp;nbsp;tributs pour dix ans.Mais il n’y aEtymologie aucune receuë par nos François que celle que certains autheurs nous veulent faire croire par belles hifloircs forgees àplaifir, qu’ils fontiffus de ce Francus ou Francion fils de Heélor duquel nous auons cy deflus parlé.Or pour refpondre à toutes les fufdites opinions Sc commencer par la férocité, il n’y a aucune apparence qu’ils ayent prins leur nom de làjcflant cefleÆty mologie arrachée par les cheueux, amp;nbsp;fi lointaine du nom des Francs qu’il n’efl ia befoingde mettre en auat autres raifons pour l’obieder que la raifon de la longue diilancc qu’il y a entre ces deux mots férocité ^François, ioint que tous les autheurs ontdefcrit les François pour hommes doux, courtois, amp;nbsp;gracieux. Quant à l’autre raifon la plus receuë qui nous force de croire qu’ils font venus de Fracus ou Francio fils de IHeélor, il efl tout affeuréqu’il n’y

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DES FRANCOIS. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

eut ia'm'ais de Franciis ny de Francion fils de Hedor,cat Heâor n’cut qu’vn fils nommé Aftianax qui à la prife de Troye fut par les Grecs précipité du haut d’v-ne tour à fin que nul ne reliât de la race des Troyens qui fe peut fur lesGrecs veger du fac de Troye. De dire que l’Etymologie du nom des F«ancs vient de fran chife amp;nbsp;immunité à eux donnée par l’EmpereurVaIentinian,cela n’a aucune rai fon,car ils cfioientainfi appeliez deuànt que Valentinianafquit, amp;nbsp;bien que le nom de franchife approche fort de cel.uy des Francs, efi: ce que celle deriuaî-fon ne peut dire receue, d’autant que le nom de celle nation ell p^^is ancien de plus de mille ans que le mot de franchife,qui ell vn mot nouueau au pris de l’au tre, amp;qui par les François amateurs de la'.hberté au departement de leur langue a dlé mis pour lignifier ladite liberté.Deuant Valcntinia Cicéron en vn J,piflre aT.Pomponius Atticus parle des ^rançons, diiant qu’ils furent l’vn de ces peuples des Germains qui enuoyerent leurs Ambafiadeurs en Gaule vers Aurelius lieutenant du Conful Hircius. Vopifqueen la vie d’Aurelian fait mention de piLi/leurs Francons rauageans les GaulesSc qui furent par luy de/Faits. Eutrope au 9 Jiure de fon abrégé de rHifloire Romaine dit que du temps de Diocletian amp;nbsp;Maximian,les François rodoient toute la co/le de lamer Belgique,amp; au dixième liure que Con/lantin fubiugua quelques Roys des Francons. Marcellin aufli tefmoigne que la plufpart des affaires que Iulian l’Apo/lat auoit en la Germanie efloiêt contre eux.Ces tefiuoignages mon/lrêt que les François n’eurent l’EmpcreurVaîentiniâ pour parrain,ôc encore moins les mots de frachife ou de férocité qui ont eflé enfantez par eux. D’autres difent qu’ils e/loient furnomeZ Salies ou Salies pour ce qu’ils habitoient pres lariuicredeSal quifedefgorge dedans le Mein grande amp;nbsp;profonde riuiere en Allemaigne amp;nbsp;que leur ville fap-pelloit Salgeflad là où les loix faites par eux furent appellees Saliques.

Quelques homes doéles penfent que’ce nom de Fracs n’e/loit point nom propre de nation, ains nom appellatif de gens de guerre aduanturiers feruans à qui plusleurdonneroit, comme deuollre téps (ont les Lanfquenets amp;: Reiflrcs qui ne font noms de natiô,lt;car il n’y en a point qui ait nomLanfqucnete ny Reiflre) ains de bandesamp;troiipes d’homes qui vot à la guerre au feruice du premier qui les employe.De toutes ces opinions de leurEtymologie nous ne fçaurios iuger laquelle eft la plus vrayeamp;certainc, corne nous pen/ons bien qu’il /eroit mal ai-fé.Dont fans nous y amufer par trop nous lairros la dc/Tus le Leôleur pour y in-terpofer /on iugemêt,amp; viendros par apres au premier liure de ce/l oeuure à par 1er de leurs progrezôcdefccnte en la Gaule,le nom de laquelle peu à peu ils cha-gerêt tout ainfi que la langue. Nous auons fait cedifeours le plus bref que nous auons peu pour n’embarrafl'er les Lcéfeurs en labyrinthe de parolles, Setoutes-foisnenous fommes tant e/ludiczà brefueté que nous n’ayonsvoulu clairemét traiéler ce/le matière qui de foy e/l afl'ez difficile ötobfeure. Nous n’auos point voulu parler de l’Etymologie ny de l’origine du nomamp;de la nation desGaulois ny des Celtes(matiereaffezamplement traiôléepar diuers autheurs) ains feulement de celle des Francs ou Francons qui defeendans en Gaule cljangerent fon nom, ôcfc meflans auec les Gaulois de deux nations en firent vne, amp;nbsp;peu à peu eftaignirent non la race des autres, mais bien le nom qui nous demeure,comme nous dirons au premier liure de ceflœuure.Plufieurs autres cho/es fe pourroiêt dire 5cont eflé dictes par autres autheurs,lefquelles nous n’auons voulu repeter pour ce qu’elles ne feruoient point à no/lrc matière.

- ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iiij

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CORVM*HISTORIOGRAPHVM, N. î I L L

fudß-ußra tacitos inierlabentia curait Qi^rimusjoeii lon^i nobisßolatiaßti^ V'icltiricjue breui ^ondemftsßeculaßunaj NecPario totos tumulo cumfitnere clattdj^ Sed noßri me mor esßßosßedeßque quietaSj Ltetdque rura^pios aibi dicuntnjittere Aïaneis, Prodiga q(tos Animtü 'yirtfts^patrite inclira njoitit:

ßes exercet populoSj^ fiquaßroces nbsp;nbsp;nbsp;•

J^rbs domuitj'uiélrix ma^no dißriminejgentes-Ne dum tempus edax rerataßeculaßlce Demetitj intentes animos amp;ßrtia bello Faóla 'virumpiceopariter demer^at Auerno^ Cui 'virtusßeruire nequitßd liberaßola eß^ Et lato ^argit rediuiua nepotibus aruo Semina3 perpétuas laurosciuica quercus ÄduneraNi^ricem qua cingant pramiaßontemi Sed ueluti tepidos olitor quißuminis imbres ß-mpluitj ardenti dum torret Sirius ore J^urajUC Hjblais halantemfloribus hortum Luidquej^ nimio depaßumßolepapauer, E.eddit purpureos a^ri lan^uentis honores^ Nec meliusßl^et rcßis Aurora capillis^ Eummatutina deßudat pampinus auruj Sic quoque marcentem longo iam temporeßmam jnßeritille animis hominum rurßußque propagat

'viditPhcebus naßcentem^ ^numine complet^ Cuique dédit doélos ‘verj contexere chartas.

Verum inter reliquas inßgni nominegentes Galliaßß efferty^ cœlum caßtde tangit^ Cui circumßsluas radianti in ojertice crißas Cinxit Idumaa crines 'vi^loria palma^ F)um 'uitreo turmas lordanisflumine lauit: Nec 'vero magnis ia^etß Graciaßtis^, Caruleosprinceps quercuquod 'virgineßuSlus n^roruitj^ diti £^oliauit ‘vellere Pnaßm.

Jndomitos armis iuuenes nam maßcula 'virt-us GPracipites egitrapidißuperoßia P^henj^ Expulitac 'öfteres bello aduena turbacolonos^ Et Phiygios dixit Phrygio de nomine camposj Poß late dominaP^pmani nominis hoßis, Diledlas Cereri terras^^ Belgica rura^ Etprius inuiólas zA^arte atro diruitarces^, kAI ußnias acies ßrauitjßlßtqueßub armis

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/üîc diii Qdem pamiS:,recUifiaqiie didoeniafParrhißafcslixfii'^^'^^^^J^, ,j. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

lufiitidquepotensatqu^'^faß^^^ î^icinasdomnit^entes^dut

Edocwit pacem^ßtorum ac cedere nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'ijererj*

i^^eternümque Dennnnoniti^j^^y

Q^numemt:Utadumflauent^i^^^^^

Manera qw«« carao detondet 'vi aiiondagt;fgt;^

Scire yoteflfirßtn^Francoru^

^ra la^torpentiglacie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arenas,

Qudqîfe dkitó Phceboi

£f qwÆ n«cïit finas deffèff'o occW^ït

cq»,sgt;amp;

Non fifirrea 'vox.nonß de culm

■AMHami:,aat:Pindi'ycni^int‘^

JdaßatU di^no pterunt^ßl^^^^fi^^rida cubf^ P^acqaeGirardejdiuMuß^''''^^fl .

Jnui£tGeni«,nofiupr^‘^^^^^^^

C ai geßii florere ^it^non dicerep

Faclcramßd erat'virtus njerijß^^

Tanc incalta cornkj^fcedo rußb^f^^

Piifloria,amp;‘naperpüteratt^^‘^' ■

C altior^tque paer yelutt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^{^trïx,

Q^.m timide à ter^o ßquiturfi jj y^r^Rif.

iü^ tarnen tremubp^^^

Nancfed maaratisperte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Pt magnas'valitatcircamipccU

Sab pedibaßqae premitßtgtenbttp'^^^E

Sacala:,necretrd doclas rernei^'^c

Fe 'Verlöre trubit nigrii eßedibus 'ym ß Qj^dFgt;mgemtitantumpof^^^^yJ^^ PltranecqaiCqaampotuitconfcn nbsp;nbsp;ö j

Teveroniaei lawaait nata G nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

Geflabatreßaiquateperlittora-ponth

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'‘'■‘’“l/X -ymir^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sed qMlt;e te gênait? Dea certe eftj

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vndantis palmaßaudisßecura i^ce tit

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IFeri Diaa.pater cui tempos nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ynoX

'1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Scire dedit^duroque adamante injcft

Pofleritas legat, nbsp;nbsp;mores nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yoneßum

^tveniens Phcebos caputhuicp^cuß Fcehcislauriramo^^tamparturiti

F^iue diojßc votaDeus tibi ‘vatis amict

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Phabo proßrs quas außice chartas

Clio Itetafiratj Cj/rrhaque altaria ditet Ptlapßtanquam've^erandaoraculaßceclt. Attua qua longum Diua ambit moenia Tethj/s Alta Mereides hac condere mente i'ubebit.

dum continui 'venientad littoraflu^us oce canant P/j/mpha,Mymphas atque audiat oriis.

IN HISTORIAM B* GIRARDI HAILLANII

FRANCORVM HISTORIOGRAPH!

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Francifcus Infulanus Parißcnfis.

f^Riumphis grauida orbis 'yniuerß L Uirtus Gallicajquaque caterarum

Gentiumßit ojndiquaque terror^ Gentiumßcile aéla caterarum A élisßrtibus aßßueta 'vincit.

A tßriptis 'veritum^ minußque in iUam Partem creditur eße cautionts:

Vt cura hißoria quaß anteuertant Romanußue 'vi^iljoquaxque Gracus.

Seu quod arma ma^ts ^ßylum quam inermem Phorat Galliaßeu quod olim eidem

Agendißudiis tot occupât a,

Scribendi otia nonßperßtere. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ttue midibus vnui es( Girarde)

' Qtü laudispatria anxiusPecundam Hane partem quoque Gailia nitori Hunc addaSjCumuleßque laude laudem. Ergo Gallia nunc vtroque tandem

Superbit tituloßd hacßubinde Eege/vt innumeris ~yiris priorem, p^ni debeat alterum Girard(i.

IN HISTORIAM B. GIRARDI HAILLANII

FRANCORVM HISTORIOGRAPH!

Io. Bonefonius Aruern. Glaromontanus.

AÄfbitioß tuosßbi Gallia 'uendicat ortus, Fœlix natalißa^a Girarde tuo.

^^patria 'vindex caliginiSjamp; decus illi Antiquum^^ titulos aßeris è tenebris.

Grande quidem efi in te mater quod Gallia munus Contulit^at debet plus tarnen illa tibi.

F^^m dedit^arêlata eßangußo limite'vita: Atpatria aterna eßmunere parta tuo.

idem

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Idem.

.Ma^i tot ßbi^ntibusßba^i^

Gaüica nbsp;nbsp;tulere ßeptra:

Q^Pßantum im^ferium^cruore tanto ^p^ßtum haéïenuSj amp;nbsp;cruore tanto ^^ruatum^pietate^ legibufque P ttlferunt du^lici yelut cdlumna. ^^^ni qui meritis 'vtramqueßolis ^mpieuere domumjdomijfortJq^f^ Inß^nes ^ariter duces :fed atris tfi tarnen tenebris 'velutßpulti lacebant

-y^inm corpora^ conte^ebat iderfi ^orum nomina. Tu Girardeßrip^^ ^^^perennibui excitas ab Oreo.

^antoer^o D

.M.aior

'em?

Non eflßnepuinere P Alma.

c iôuçaintre qui fait

Hparart la nature a Û bien

^1 f y tr cuuc des deux çeu nbsp;nbsp;nbsp;youuragegt;

Nousnenouuonsaffczenaa „^ft-reaaS;® Ceft au pris vn miracle aduenu de n^

Bevoirportraireauvifaeceuxqmo

Bepuis douze cens ans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1® coU^^^S^*

Vefprit Jc corps ja voix,les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? g- curieux

C.omme fait mon Girard qni “ , t otecieux Bela Prance cnrichift les men ' g^^ffoitla glol^®’ Bes portraits de nos Koys don r

B a fait chofe encor qui paffe Valt;t hnm

Car fans pinceau d’autrny l'^Y ^jPebelle Hift^b'e*

C eft portrait pour iamais

VOVILHAC AV ses.

Lï. SEIGNEVK nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Di

haii-lxn «‘5''°fjontcleccgtan‘l

T Esbcauxvers qui font paints a i client,

■^Et tous ceux qui fçauront inger nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/^utbeur

Biront amp;nbsp;à bon droiCt que le no nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;viu^e*

Boit cy bas 6c au Ciel immorte .

11 a, fans fe laffer, peu tout le m®» nbsp;nbsp;«. le labeur

Pour cuillir de nos Koys Bs lai

Lesa,fanslcsffatter,d’vninumci

Seuljtirezdcl’obly pour les

Puis quel’œuure eff Koy al,que ce gr .

Liberal à l’Autbeur fe face recogn

'Y voyant fes ay eux fi viuement p

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Par quelle riche don luy enfle le courage, Qu’à feruir tant de Rois il n’ait perdu ion aage, Affin que de mefny ancre il efcriue fes faits.

QV O ÏATA TRAHVNT*

I. MORE' SECRETAIRE DV ROY A B, DE

• GIRARD SIEVR DY HÀILLAN.

içrOs ^neeftres Gaulois iadis plus curieux

D’enfuiure leurs majeurs que leurs geftos d’effirirc Plus enclins de nature à bien faire que dire N’ont trafle grands difcours de leurs faits glorieux.

Non pour auoir manque au ftile induftrieux, Ains à euxl’efcriuain qui les feeuftbien déduire; Les Grecs amp;nbsp;les Romains autrement ont fait bruire Leurrenom par eferits tant plus laborieux.

Ores vous de Girard réparant ce dommage. Et noflre hiffioirc ornant d’vn plus poly langage, .A bien faire amp;nbsp;bien dire excitez nos cfprits.

Si rare monument mettant entre nos mains. Vous rendez aux François,amp; en faits ôc en dits, Vaincus ou efgaUez les Grecs ôc les Romains.

L. I. A. M.

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A Kl r 1 s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tr» gïiNI®

TEKNÆ ïKAÏîCJ ac nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-aucu-

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B, G. HaiUaniir«u»ît»“^;„,ivsP«'G“‘“.

EAi^ireùfi nmcremeare ddreti^^

lÂtque iternm tnajceptr^ nn^nu »

InAnere^ çÿ* chariißicilem te redderere^

tibi Franciße^boniC lt;5^0 f

pid, diainam tenurent^attdi^ tne

Si ti[?i nec q«îcqMÆW toties dn^eniojnoßrofedtantumdebity^^

Qen Pißfirateii com^aéîa labot'ibft^P^^l^ ^l^iceres monimenta tuo cejßß^ ^-Audieranißa^ralßetibipriecordU'^^

Fnoluens^nonjatdi^nisniitnad^^ yor»z»j

OptnJjds «tfiqwew cx iüiSiflfteii^^^^^ Ettneliorlinÿiiedecusadl^i'f'^^^^ ? . ^irelegens.^^ntenorei'Vefttff^ OcjMsJ Uctro5 retro contre

Lemina, Francigenum^mox(jtteittettt^ ^u^bis dncrementäy^ mox promjj'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

V^i^rices tandem iauenui in

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ft qux mature inte^Hmceßerep^^ .

^d tuaperpetuo deducens Frueretbrißisßaffnentaiacenti^J^j

; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Scilicet hlt;ecnobiißitaliaßtim^^^, ^rotntt

N€rant^amp; rigido celeres adä^m^tite nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bicofttt'/n»

F^tquamuisTibrimquepatrerndFj^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ß/itanttj

^urißrumqueTa^um ^Tamißßl^[r^ ^nteßtos currui prim^eua coë^erittte f* rancid, nbsp;nbsp;Æg^eo ttttttleritylarie^J.^ ^fros:

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ft SolymoSj^Pharioßqfieiamp;cu^tdejf^

Nullafides tarnen hifloriaj'viétori^ N«lUbaUitteJles ^quce pop

Virg^ine« incompta reuin^^ tempo’gt;quot;^ß ^^centi DwéîarentcboredS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-yj^fyltor

Laudarentmadidumypi^triisqftid^“^^

Etf äei, dKplici pfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• p^^ncia nor^t’

Scilicetdmid ma^ quam Phcebum

C«raqMe maioreratßub le^es mittere 'Vt Quantquot;^el qult;e legerentjniit^t^^^^^^^j a Scri^ere.Tjel LaÜQ ‘verum contexeve no

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ScallebantceuCimyneriacaliginemerJîe -H er o um laudes/veterum decora alta parenfum.' nbsp;nbsp;nbsp;j

dVeccuiquantbeneJatftotusAîeroueus jamp;ille PrimusJinteßicro lotus Qlodoueus nbsp;nbsp;asn^us.

Non PepinuSj non ^ui maÿtis 'virtutibus orbem Subdidit occiduum JP[aÿ^uSj,non ille Capetus^ ^^emßiuor euexit clara adßifligia Kegnij Non (jui conipicuos aßrorum intermicat i^eis^ Qi^m Tyros ^tcpue iterum Ly bite gens horruit y/la, t^lloißis fjuem tupietate reßrreßolebas: Liligeram oppreßit tanta ignorantiaprolem.

^t tu poßrcßdes annos^velut excitaßmno Veridicte Clius oraclain luce locari

Optaßi amp;nbsp;Francospraduri Martis amantes^ ExemploCIS CT,^tuocaflijßma Mufas Numina lujjifii colercj^ßciare Çradiuo.

Concinuit per teßcelix Helicone recepto Gallia j Pieritecjue tMganippes largior 'vnda NLunauit3 cpute mille virum doSla ora rigaret. Sponteßua regali auroßßrtilis arbos Induit Heßeridumj nuUi “vigilata T)raconi. Fluxerunt meüe Hyblteo pergramina riui, Fßrunt gemini natis modofloribus amneis^ Lutea c^uos teneris Dea late ampleSbiturulnist Purpureißue roßs circum^tetemoque amarantho^ Smilacequejgj“ 'violiSjßrrugineßue lyaci^thiSi LaurUioledque^hederißucj^y* amantibus tequora npyrthis, Hine Ligeris 3 Pßodanußue rapaxß veßiit iUinc^ Tum te non piguit GraiaSj Latidßquefiuere Nonßecus ac natasfiudioque animißque Camœnas. Tum tibi ceuClariopagellte mille legendte3 Mille linenda cedroßuntmijßa 'yoluminaßed non In magna quißquamßriptorumßirpe repertus3 Hifiorite qui Francigenumß accingeret3 nbsp;nbsp;qui

Expertus tantas auderet tollere moles.

Credibile huic onerruafl-OjCui nemo tuorum Parßerat(quis enim Haillanioße laudibus aquet Jngeniß)ßta Henrico meliora nepoti Seruajße hunc A tlanta nouu'm3quo ßante corttßis Syderibus difiinlla Ducum tot^oriaßaret. Nunc ergo quacumque Polorum parte reßlges Afjfice3ßu te orbes niueoßlgore micantes: Seu te qua J^mni réparant dißendia Chela, Seu te Caßiope3ßu te meruere Triones3 iMßicCj complentur tibi 'vota3auiqueprior{s Poflibus effraclis veneranda arcanapateßunG Et tibiße nßoriapanditßnus omnis autta^

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Et ató tjnow *«q** ■‘’”^^ttrelt;i»^. eri 'uerit purent ,c DcHorAtgt;^ilHewtnoM^woJMs^ JL Ser4 repenting modo luce crep4

Zure de mes Ubeurs

lPo»r qui t«t ac long ’ [;„,es

EttmtdcMmumtnii’Y ic »»»’»’“‘S’

F^parnbjlre'uniuers nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pc^'^^*

T? Uin de wille

T’lein de wille dun^^’^^

C.r«rencontrer4ia« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»»p4lt;-

Citrm rencontrer^

QMÎDotidront empcpƒ i .

JHille çÿ* wille ignoritws ,f^P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prep^^P?^

Te'voudront nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|j^trdttuc’^^gt;

Ma:^ ne crrtins tout ceU.

Cdr leur pre£uwpttctjgt; ç^rricr^

Ne pourront ewpÿ«^’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^3

-ocr page 50-

LE CATALOGVE DES

ROYS FRANCE, CONTENVZ.

E N ^l’h ISTOIRE de FRANCE


L^EflabliJJementifindation eflatdn Royaume de Franceamp;'^eleólion dn premierBjy


page nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1.

Pharamond premier poy des F rançons

Francs, on François nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Clodion le Chenelnfils de Pbaramondiy


Aferoneefils de Clodion

Childericfils de Aderonee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2./^

Clonis i.Poy Cbrefiienfils de (^hilderic


P Childebert Roy de Paris'} yClotaireFoy de SoiJJonsd yClodamire Roy d’Or[easC [Thyeny Roy de APets J


fils de (^lonis


Cherebert Poy de Paris^, \Sitrifbert Poy de Afets f 1 ri •


54


P^oy d’Orléans


5? lO

II IX n 14

^5


18 ip


lO

XI


Clotaire^ z.fils de Chilperic Dagobert-jpremierfils de Clotaire Clonis deuxiemefils de Dagobert Clotaire troifiemefils de filonis


88 ^4

91 91


Childcric denxiemejjrere de filotaire

Thiertyfi-ere de filotaire amp;nbsp;de fihilderic 8


ClonistroifiemefilsdeThyerry 104

Childebert denxiemefi-cre de filonis 104

Dagobert denxieme^fils de fihildebert 104


Thierty denxiemefils de Dagobert nbsp;nbsp;lo8

Childeric^fils deThyerryJnrnomme Fay-neantj-c dernier de la premiere lignee n 8


LA RACE DE PEPIN.


XX Pepin le Brefifils de* fibarles A4artel 1x8 X5 Charles le Grandfils de Pepin^ 14X X 4 premier dnnom^ diél le Débonnaire, fils de fibarles le Grand.

2.^ Charles leCbanne^filsdeLoys Debon. z6-j


Z 6 Loys X. dit le Beguefils defiharles le (^banne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;180

xy Lois CarlomabafiardsdnBegneiit^ x8 fibarlesle Gros fils dn Begne z^ Endes fils de Pobert Comte d’Jüngers iS? 30 diaries le Simple fils de Loys le Begae 190 31 PaonlPoyde Bonrgogne 300 3x Lois d’ontremerfils decharlesleStplejOZ 33 Lotbaire^filsdeLoysd’ontremer 5^1 34 Loys cinqnieme fils de Lotaire 3^3

LA RACE DE CAPET.

35 H ne s Capet Comte de ‘Parisp^t Ufinenr des François^eflenpoy de France 314

3 Pobertfils de unes Capet

3 7 Henry premier dn nom fils de wnry }}1 3 8 * Philippes i. dn nom fils de Pobert 54^ 39 Loys leGros 6 fin nom fils dePhilippet

49 Loysïe lenneon le ‘Piteuxfieptieme du nom fils de Loys le Gros

41 Philippeslt;..^ngnfie z.dn nomfilsdeLoj/sle - . CPitenx

4x Loys 8 fils de Philippes .^ngufie, perede

SainSl Loys

43 Saint Loysfils de Loys hniSlierne 33I 44 Philippes ^.fils deSainôlLoys lt;^33 45 Philippes le Beb^. dn nom fils de Philip-pes Poy de France deHanarre 6Ï3 4 nbsp;nbsp;Loys FXntin Poy de Franceamp; de Nauar-^

re fils de Philippes le Bel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yoi

41 Philippes le Long fils de Philippes le Bel, P(y de France nbsp;nbsp;de Nanarre nbsp;nbsp;nbsp;l’i-}

48 Charles dit le Bel fils de 'philippes le Bel,

Poy de France amp;nbsp;de Hanarre

49 Philippes de f^aloisfixieme dn nom, fils de CbarlesCote deF'alois,fils dePhilip-3.134

50 lean fils de Philippes de Kalois 19^ 51 Charles le Qyântfils de lean nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;840

52. Charles 6.fils de Charles leQnfiit 880 53 Charles y.fils de Charlesfixieme. iiio



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Es îRANCs^ou Erancons , des aduanturesamp; de

Vetymologiedelquels nous auons amplcmét dikou-

ru avi Dikours mis au deuant de ceft œuure, ay ans a-

près çiukeurs peregrinations,voyages, ôc trauerks e-

Üeuleur demeure aux Palus Mœotides,pres dicelies

Çklon l’opinion la plus commune amp;: receue) baftirent

vne ville en lacp.ielle ils habitèrent iukyues au temps de l’Empereur Valentrnianhls de V alentinian, lequel ris recoururent fi vaillamment contre les Alans qui 1’coitrentrEn»

® ftoient rebellez contre l’Empereur, Sc l’Empire Ko-main, qu en recompenfe de ce bon fecours ôc feruice, l’Empereur les exempta pour ixansdu payement du trrbut ordrnarre cauris deuorent aux Komarns, voulant qu aubout de ce temps ils retournaffent aleur premiere ferurtude. Les dix ans eftant expirez,on les voulut contraindre de recommeircer a payer ce t but: mais euxaffriandez delà douceur del’immunite, voulons redurreaper-petuel priuilege ce que l’Empereur leur auoit accorde par racc,repon rrent fuperbement qu’ils n entendoient plus payer aucune chok, que puis qu au .u vlàdeuifanaamp;audangeràeVeutsviesAs auoient acteeleur immunité,ùs rieftoientoas de\ibereidcnicndte,n7 t^uittet alibon matdie ce quiletiï auoit couké fl cher. E’Empereur offence de ce reffuz, menavne grolle armee contre eux,amp;les ayant combattuz Slt; deffaias,les chaffa deleurhabitation, fi qu ds lu- kur U.u-rentcontrainasdefaffemblerfoubsla conduite d’vn grand Capitaine dritte eux,nomméMarcomir otiMarcjaieier,qui en vieil langageEranc igni e ou uerneur de pays, Ôc fe retirer en vne prouince delà Germanie a prelent dite Al- encerm^mf. lemaigne, qu’ils habitèrent, ôc deleur nom appellerent Eranconie, a proumee pat eux occupée. ily aquelques autheurs quineveulent aduouer quel Em- „ F,.lt;„Konie, pereur V alentinian les deffit, d’autant qu àla v erité il ne f en trouue rien en cunautheur bienancien ,au contraire Ammian Marcellin ancien veritable hift.oriographe,dit quelors que V alentinian effoit enltalie il eut nouuelles que la grand br etaigne maintenant nommee Angleterre effoitlors courue facca-geeparlesVi€l.esôeEfcoffois,S)cferablablement qu’vngrandnbbredeErancs, courueparUs êz de Saxons cour oient la Gaule. En ce paffage de cell autheurny ailleurs au difeours de (onHilloire,h ell faite aucune mention que eekEmpereur deffitles Erancs. Ce queff’il euk ellé ainfi’) ce gentilhillorio graphe h eull obmis: toutef-îoisle plus fouueutjles eCcriuains oublient plufieurs chqfes ou par mefgarde,ou eycr,w(tt»s.

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■£ . nbsp;• PHAKAMOMD KUY 1.

pource qu’ils ne les ontfceuès,ou pource qu’ils penfent quelles ne feruent pas beaucoup à la matiere,qu’ils traittent,lefquelles pourtant lont tant importantes que leur oubly met la pofterité en vne grande peine. Tant y a que la commune opinion tient qi*e les Francs ne voulurent payer ce tribut apres les dix ans expirez, ôc queftans, à caufe de ce, guerroyez par l’Empereur Valentinian, ils furent (comme nous auoris dit) chaflèz de leur demeure amp;nbsp;contrainôls dele

• fauuer en la fufdite Prouince,là ou voulans choilir amp;nbsp;eftâblir vne maniéré de Fntre les gouLiememei^f de leur Eftat, ils eurent fur iceluy plulieurs contentions : car les lâfa- VUS vouloient qu’il fut réduit en Monarchie qui eft le gouuernement d’vn Prin-^on dugou- ce, amp;nbsp;les autres en A.riftocratie, qui eft le gouuernement d’vn nombre certain wwfwm. quelq^ies fages. Surquoy en l’affemble publique faiéfe à celle occafion, vn d’entre eux nommé Charamond , parla dez:efte façon en faueur de la Monarchie.

JJarangue en faneur delà

Monarchie.

Fortunes Jes Francs.

FJttmetfrsdi~ uerf es des ^ouuerneurs d’Eßats,

^ouuerreurs troublent

la Morar-chte rißocratie.

£ yn ~\ray Frince.

Seignevrs puis que nous fommes icy aflemblcz pour délibérer amp;nbsp;nous refoudre de la façon du gouuerncmet de noftre Ellat, alTçauoir fi nous le deuos foubfinettrc a l’Empire amp;nbsp;à lapuilfance d’vnfeul commandât, qui eft vn Roy ou Prince,ou â celle de quelques homes efleuz des meilleurs amp;nbsp;plus làges dentre nous,qui efi: vne choie publique, ie vous en diray franchemët amp;nbsp;rondement mon opinion. Mais deuant que la dire,ie veux premièrement me plaindre de noz fortunes, puis vous prefenter amp;remonllrer les remedes d’icelles mon aduis lur ledit gouuernement, auec toute l’alFedion que ie doibs à ma patrie, amp;nbsp;que les Dieux amp;nbsp;la vérité me pourront donner. le vous diray doneques. Seigneurs, que il nous conliderons la caule originale de toutes noz pertes amp;nbsp;dommages , nous trouuerons qu’ils ont procédé feulement de deux caufes. L’vne a cfié l’enuie qui fell engendree aux cueurs de noz voifins amp;nbsp;des Romains,ialoux ôcenuieux de la grâdeur de noftre nom,^qui ont tant faiôl qu’ils nous ont cliaf fez de noftre ancienne demeure: amp;nbsp;l’autre eft la forme de noftre gouuernement diuilé en vn nombre infiny de parties amp;nbsp;d'hommes,les vns delquels y font ia entrez, amp;nbsp;les autres y veulent entrer lans aucune confideration.Les vns font pouffez d’vn bon zele amp;nbsp;d’vnc louable afteôhion enuers la patrie, mais priuez de toute prudcnce,làns laquelle vn bon zele eft inutile: les autres ayans l’vne 3c l’autre, n’ont efté creuz ny relpedez: les autres lont agitez d’vne ardante ambition amp;: delîr de gouuerner amp;nbsp;commander, le ruans â trauers les affaires comme vn foudre qui paffe par tout.Les autres attirez d’vne efperance de gain,font leur proffit pluralité' de particulier au dommage du publicq, comme fils fuffent entrez en vne moilTon doree. Celle pluralité amp;nbsp;diuerfité de gouuernemens amp;nbsp;de gouuerneurs, donne vn grand trouble â noz affaires amp;nbsp;vne bonne elperance à noz voifins de nous ruiner, amp;nbsp;nous menaffe d’vne prochaine fubuerfion de noftre Eftat, fi nous n’y donnons vn prompt remede. Ce mal prefent, amp;nbsp;la crainte de l’aduenir me fiiél defirer â noftre Eftat vn bon amp;nbsp;folide gouuernement, non bigarré,non diuerfi-fié, mais tout vn, tout femblable, amp;nbsp;toufiours egal âfoy, qui nous maintienne en repos, amp;nbsp;qui ne donne plus â noz ennemis occalion ny dehr de nous endommager, amp;nbsp;me fera vous prier, coniurer, amp;nbsp;confeiller, de vouloir préférer le gouuernement Monarchique â rAriftocratique,c’eft â dire âreietter celuy qui eft copofé de quelques grands amp;nbsp;fiiges, amp;nbsp;prendre celuy d’vn lèul. le vous prie donc(Seigneurs)choifir vn d’entre nous pour voftre chef,guide, amp;nbsp;Prince, c’eft alTçauoir vn homme qui furpalTe les autres en rang, ôc en marques de vertus, 3c qui

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quot; qui leur fok pareil eiibotéamp;iuflice,qui craigne amp;nbsp;honore les Dieux,face e-

« o’alemêt iuftice à tous fans difi:in£tion,ou afteâsio de pedonnes,qui fort braue amp;:

« vaillant pour nous deffendre contre noz ennemis, qui jpufticnne amp;nbsp;garde le

» droit des plus foibles contre la violence amp;nbsp;opprefoon des plus fortS jqui foit pi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-gt;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

“ toyable enuers les pourcs, conferuateur des riches, amy ddsbons, icuere aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

» mefohans, fourd aux paroles des malins,amp; facile a efeouter, refpondre relou-

» drelacaulc d’vnchacun. D’auantage qu illoitplus enclin a lamilcricorde amp;nbsp;a

« l'equité qtï a la rigueur des peines £c des loix, qu il ferue non feulement aux cou pj,;,

» rages, mais aufh aux yeux de fou peuple,qu il mefprife toutes vohmtez,fo ferne --

quot; gens de bien, reiette les mefohans, nerecoiuelesflaterics ôe memonges,cC qui gaenr des

» ait plus de foing d’exccuter les poindts de fa charge Se de 1 vtilite pub ique qu a loix.

« fes particulières affections .V oil a S eigneurs les parties que ie dchre en ce^iy qt^e

» nous eflirons fur nous pour noftre P rince Se Seigneur,aucc tous ces ons ingu

« liersôc rares que la nature peut donner,amp; que la longue experience luy peutac-

« querir.Ou fil ne les peut auoir tous, qu il en ait au moins vnebonixv. partie, qui

. en quelque forte le rende digne du li^u qu’il tiédra.Et ne doutez que ce gouuer-

« nement monarchique ne foitle feul outil inftrument de no r(n'cpos,comme

» celuy quieftdutoutreffemblableàceluy des Dieux amp;nbsp;aux efteas delaNature

» quidefonbongrécntousfesoeuuresafaitvnKoy amp;vne chofo qui commande

» ôcprefide a tomes les autres de fon efpece. Smous avions fuiurc nous ver-

» tons detouscoftez en elle l’exemple Scl’bmpn^ delaMonarchie.Lesmouches

» à miel ont vn Koy, les grues choififfentvne d’etre edes qui valapremieieô: qui

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» faifolapoinae de leu?efoadron triangulaire,les troupeaux de beftiMl ontvn

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. chef,commeentreles cheuresleBouc,Slt; entre les moutons lebeher va demnt,

» nbsp;les vns,ôc les autres troupeaux ont vnpaftetir. Smous voulons aller auCiel,

il y a vnfouuerain Dieu qui commande aux autres Dieux Sc qui gouuernecefo « vniuers. Entreles creatures l’homme ^refide,cntrelesbefoes le yon, entre es « oyfeauxl’Äigle,entrelesgrainslefronient,entrelesbreuuageslevin,cntreles . fenteurs le Baume,entreles membres exterieurs leCAaef, entrelesinterieurs le M j

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» cœur,entrelesElemensle fou,entrclespierresle Diarnant, entre .es mcî^x

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» lOr,amp;tentrelesÀforesleSoleil.L’ameehfouledcfonefpeccenihomme.Vne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« famille amp;cvne nef qui font les vrais Images d’vnechofopublique,font ^uuer

« nees Recommandées par vn chef. Bref toutes chofesinhitueesi^ar e eur e

“ l’vniuers. Reparla nature qui efo fa minifore Re feruante, ont efoe faites en oratie

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” de Monarchie en laquelle vne feule commande a toutes les autres. Si nous vou

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ions viure foubs vue Chofe-publique qui efo compofee de pluheurs ehe s,nous

« peruertirdsl’ordre deNature •. car ce feroit mettrepluheurs chefs fur vn corps,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« pluheurs âmes eniceluy ,pluheurs maifores en vnefamille, pluheurs pilotes fur

« vne nef,pluheursK.oys fur des abeilles, pluheurs gardiens fur vn troupeau , Rc

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« pluheuYsDieuxalBmpirefouucrainRcvniuerfel du Ciel Rede laTerre.SiNa-

« ture faifoit cela,il fer oitbien r aifonnable de prefer er vne^ Chofe-publique a vne

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« Monarchie-.mais puis quelaNattire y cbtr arie,que par fes exemples elle le nous

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« diffuade, quela raifon f y oppofe, Re que 1’ experience des autres ^foats y rchfoe,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« ilvaut mieux ce me femble, Seigneurs, choihrlaMonarchie, que le gouuerne-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« ment de pluheurs que vous netrouuerezpas htofobôs quvnfeul. Et tout atnh

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« que quand on voit pluheurs Soleils au Ciel, c efo vn prodige qui nous menaffe

\ y de grans maulx,ainh en adulent il du gouuernement depluheurs,entrelefquels de plwficwTs.

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PHARAMOND ROY t


f efmeuu^nt ordinairement les diflentions, les faólions, les trahifons, les haines « couLiertes, amp;. les fecrettes inimitiez, pour la diuerfité des opinions : car chacun « veult que la fienne fçit fuiuie, amp;nbsp;portant enuie àceluy qui l’emporte, fiiôlnai- » ftre des fèditionS, defquelles naifient les meurtres qui fubuertifient 1 Efiat, amp;nbsp;le « U fin de commuent en Mqjiarchie.Aux Chofes^publiques il n’y a nulle recompenfe or- « donnée aux biensfaits,amp; bons feruices,ny nulle peine bien ordonnée aux male- « fices,qui font les deux liens d’vn eftat:car quant au poinôl des merites,des qu vn « hommeafaiôt quelque belaóle pour le feruice de fa Patrie, foit qu’il ait con- « quis vn Pays^ ou gaigné vne ville, ou vne bataille, ou faiôl quelque autre chofe -fignallee,tant f en fault qu’il en foit aucunement recompenfe, ny qu’on luy face « aucun don,ny qu’on l’honnore de quelque grande dignité, qu’au contraire fâ « vertu le faiôl hayr amp;nbsp;craindre, amp;nbsp;engendre vne enuie vniuerfelle de tous fes Ci- « toyens,*qui fe ruent,fe bandent amp;nbsp;fe iettent fus luy. Sa puiffance, fa vaillance, amp;nbsp;« fon authorité,leur font redoutables,ils diffament fà reputation,interpretent fon « bondebuoirenmauuaifepart,luy roignentles ællesle plus qu’ils peuuent,amp; « en fin pour tout fallaire ils luy drefient vnejpartie,ou d’vn banniflement,ou d v- « ne prifbn, ou d’vn mortel poifbn. Vn Roy effc vn homme duquel vous pouiiez « obtenir ce qui eft raifonnable, il fçait fe courroucer, il fçait pardonner, il fçait lt;* donner, amp;nbsp;cognoiftre la valeur, la vertu, amp;nbsp;les bons feruices d’vn chacun. Vne «« Chofè^ublique fe gouuerne par loix eferites, amp;nbsp;là ou il furuient vn affaire ex- « traordinaire dont les loix ne font aucune mention, elle met les chofes en telle « difficulté amp;nbsp;longueur qu’on n’en voit iamais la fin. Les Roys font doux amp;nbsp;de- « mens, amp;: les loix fburdes amp;nbsp;inexorables, amp;nbsp;plus fauorables à vn pauure qu’a vn « riche, à vn villain qu’à vn Noble, amp;nbsp;ne veulent ny condoner,ny pardonner, ny « rien retrancher ny modérer de leur fèuerité. Les trauerfès, les de^^laifirs, les in- « commoditez,les banniflemens,les ingratitudes,amp; les perfecutions qu’ont fouf- « fertes tous les plus grands perfonnages Qui ont vefeu foubs les Chofes^jubli- « ques,nous peuuent monftrer combien miferable eft la condition de la vie de « ceux qui viuét foubs elles. Il y a long temps qu’il a efté dit, qu’il n’eft iamais bon « que tant de gens gouuernêt,amp; qu’il ne faut qu’vn fèul qui gouuerne.iln’y afer- » uitude plus douce,que celle qui eft foubs vn Prince, auquel feul il eft bien plus « aifé de fàtisfaire qu’à tant de volontez defordonnées de tant d’hommes, def- « quels eft compofee vne Chofe^ublique. Quand ie parle d’vn Prince,Seigneurs, « i’entens d’vn bon,d’vn deuotieux, d’vn iufte,d’vn vaillant,d’vn veritable,amp; dvn «


r,yfrÿ}otra-tte, Menar-ehie.

les n^auxet F ingratitude des J^epub.


jBMnijJemens MixRepub,

C/thmntfs,


Naturel d’yn^y.

Maximes tiet ilffftb-


J^igiteitr des loix.


/attsfaire 4 yn.

^alite':^^ i'yn Prinee.


m Tjtm.

^atrtsqiu,-btel^ d’yn Trtnce»


Kn Pritue elott rendre bonsfesfttb~ iets.


tei homme que ie VOUS l’ay depainôl au commencement, non d’vn Irreligieux, « non d’vn cruel, non d’vn mefchant, non d’vn defloyal, non d’vn bourreau: car « celuy qui a toutes ces qualitez n’eft plus Prince, ny Roy, ny Maiftre, ny Sei- « gneur: ains eft vn T y ran, amp;nbsp;vn monftre de Nature. le vous figure vn Prince qui « garde fon peuple, comme vn pafteur faidt fon troupeau, qui aime fes fubieds, « corne vn Pere raiôl fes enfans,qui en ait le fomg,come vn pilote ou gouuerneur « ou maiftre de nauire a de ceux qu’il tiêt en là nef, q. n’ait les aôlios têdues qu’au « bien repos,amp; làlut des fiens,amp; qui fur tous autres obieôhs en ait trois pour prin- « cipaux, aflaugir la Religion,la luftice, amp;nbsp;les armes. Car puis que ce Prince doit « eftre ie patron, le mirouer, l’exemple amp;nbsp;la guide de la viç, amp;nbsp;des adions des au- « tres hommes qui feront fbubs luy,amp; que les yeux amp;nbsp;les oreilles de fes fubieâs « vifènt droit à luy comme à leur but vnique, ie fbuhaite qu’il fbit non feulement „ bon, mais auifi que fon exemple nous rende tous bons, L’Eftat d’vn Prince fe « compofe


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PHARAMOND R O Y I. LIVREI. y

’’ tant qu’on voit que la mutation des meurs d’vn Prince,engêdre celle des meurs - d’vn Peuple: amp;nbsp;non feulement les Princes recoiucnt les vices, mais aufïi les en-« grauent es cœurs amp;nbsp;es entendemens des leurs, amp;nbsp;ne faillent pas feulement en ce • . - qu’ils (è lailTent corrompre, mais aulfi en ce qu’ils corrompent, portons plus de - dommage par l’exemple que par le péché. Vne verrue ou vn petit fein au vilage - eft plus apparent qu’vne grande tache ou cicatrice en tout le refie du corps:ainfi « la momare faulte paroift plus grande en vn Prince (la vie duquel cfi^flifc au « Theatre du monde expofee à la veuë de tous) qu’aux hommes particuliers. Et - tout ainli qu’vne efquierre n’eft pas feulement droite, mais auiii fert au mafion - àdrelTerfapierre, amp;àfairefa taille droittc,ainfi fault il que non fèullementle

»• Pharamond eft vn Seigneur qui a toutes ces parties, amp;nbsp;duquel (fi nous le vou-- Ions eflire noftre Roy, comme i’en fuis d’aduis, amp;nbsp;le vous confèille) nous rire-* rons toute la iuftice, ramitié,le foing, le fecours,amp; l’aftiftance que fubieéls peu-» uent defirer de leur Prince.Sareligion enuers nos Dieux, fà vaillance en la guer-- re, fa bonne volonté enuers fà patrie, fes bons offices enuers nous, fa iuftice en » fes adiós,amp;fes vertus en fès meurs8é en fà vie,nous fontaffez cognuës.ïl eft fils Aîarcomir, » de ce grand Capitaine Marcomir, qui tant fàgement amp;nbsp;heurcufèmeiu nous a » menez icy, qui tant feurement nous y aeftabliz, amp;nbsp;qui tant vaillamment nous - fauua des menaffes des Romains, quand par l’inégalité de nos forces aux leurs ' •* nous fufmes contrainds de quitter les Palus Mæotides. Nous fommes doncq » tenus a Pharamond, pour la mémoire du grand bien faid receu de fon pere, amp;nbsp;» nous le deuons aymer pour fà vertu. Ces deux raifons nous doituant efmouuoir » à le reccuoirpour noftre Roy amp;nbsp;le préférer a tous autres en cefte dignité, tout « ainfi que nous deuons préférer la Monarchie à l’Ariftocratie, à laquelle ie co-* gnois que quelques vns des noftres vcullët inclincr,fans preuoirle mal qui nous - aduiendroit d’elle, fi nous la receuions, d’autant qu’il fault en cela confiderer

a iij

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PHARAMO.ND ROY I.

noftre Äicienne prefente façon deviLire,qLiieII;trobciràvnfeLi],nonàp!Li-F^iidt eonfidt- fieurs i^e feniblant que la premiere chofe qu’on doit re^ardefa l-efcabliiK.’- -deiftupks. ixieiit d’vn Eftat, eft l’humeur des habitans d’iceluy, Sgt;c conliderer de quel gou-

uerhement commandement ils font capables, afiauoir du Monarchique on de I’Ariftocratiqup. Ainli parla Charamond, amp;nbsp;lors Q^drek, I’vn des principaux Seigneurs d’entre les Francs, fe leuant fur pieds parla de celle façon cnH-ueur de l’Arillocratie.

Seigneurs,poLirce que ce que nous auos à débattre conflle plus en faidqukn « /-««ri« /{f. exéples, ie ne m’arrefteray point à refpondre aux exéples de la Nature que Clw- * fM^ne,. nbsp;nbsp;yjj^ond a nais en auant,ains feulement par railon ic veux maintenir que nous de -

uons pluftoft choilir legouuernement Ariftocratiquc que le Monarchique. -pinf.enn fe». Pout gouuerner,decider amp;nbsp;reloudre les choies grades,les opinions de plulieurs « l?ienvnisamp; faccordans, font beaucoup meilleures,amp; apportent meilleur -remede que l’opinion d’vn leuhcar il ellbien difficile qu’vnleul ait tant de la- “ ^fie^âe^fZquot;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puilfefaire. EnvneChofe^.publiquequieftcompofeedeplufeurs “

/»••rt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ telles, il ell maljiifé que parmi les diuerfes opinions d’icelles, (quand bien h quot;

de in trayant i.

l.n teatntien dein fnijjnnce, J

moitié auroit mauuais aduisd’vn affaire) l’autre moitié ne l’ait bon, amp;nbsp;que b * vérité ne fe trouue plufloli en la dilpute de plulieurs perlonnages, qu’en la “ ceruelleamp;lenfualitéd’vn feul qui le plus louuent ne veut croire que làfanta- « fie. C’ell chofe trefdangereulè charamond, de viurefoubs vne Monarchie, amp;nbsp;« déuenu^'y» ce d’autant qu’il eft trefdifficile en ce monde de trou Lier vn Roy ou Prince qui -^çcompfi de toutes les parties quetuas defirees en luy, amp;nbsp;comme il finit -qu’il le fbit,pour eftre digne de tel nom: mais en vn nombre d’hommes choi- * n’a, l’autre le peut auoir, amp;nbsp;ainli fe trouue en ce nombre ce qui « fitrenue,»■)gt;». ßg fc ttouLie Cil VU IcLil homiiie. Et pofé le cas qu’il fut polfible d’en tronner -vn de la perfeéfion requife, il y a toutesfois danger pour l’humaine fragilité, amp;nbsp;quot;nbsp;la grande licence que les Roys ont de Âire bien ou mal, amp;nbsp;d’executer leurs vo- -. Iontez,.,que par fuccellion de temps, ce Prince fempire,amp; depraue, de- « fe»»ent .’em- Liieniie Tytaii. Car on a veu fouuent que ceux qui deuant qu’ellre Roys e- -.^quot;7* ■ ,\i ftoient hommes vertueux , amp;nbsp;louez d’vn chacun, des qu’ils font venus à la « Royauté, amp;nbsp;qu’ils ont gonflé le plailir amp;nbsp;la licence qu’elle donne, font de- « uenus vicieux, infolens amp;nbsp;cruels,comme fi la Royauté efloit de fby chofe lt;• rnauuaife amp;nbsp;corrompue qui corrompt les bonnes meurs, amp;nbsp;que ce fut le lie- « ge de la corruption , amp;nbsp;de l’iniquité . C’efl vne grande tentation Chara- * mond, aux plus gens debien, d’auoirpuiffince de tout fiirc, amp;nbsp;quand on l’a,!! «* vient des appétits amp;nbsp;des defirs qu’on n’a iamais finon quand on en voit la corn-modicé. Et pour vous dire Seigneurs, les vrayes qualitez de la plufpart des « Princes , defquels nous auons ouy parler (i’entends des mauuais comme de » quelques vns de nos voifins, car il y en a eu de bons, mais qui ont eflé rares) *• i^nniiteT^de, Icut proptc amp;nbsp;couflumiet naturel eft de haïr prefque tous leurs fubiets, amp;nbsp;de « plaire plus de la compaignie des flatteurs, des menteurs, amp;nbsp;des miniftres de « voluptez, que des perfoimages vertueux: amp;nbsp;ce qui eft le pis, ils ont toufiours -les oreilles ouuertes aux faux rapports, aux vices, aux calomnies, amp;nbsp;aux men- « fonges, amp;nbsp;le plus fouuent bouchees à la vérité, aux difeours de la vertu, amp;nbsp;fur « tout a la iuftice, laquelle fur toutes chofes ils haïffent fi fort, qu’ils n’cnveul- •« X« lumi trdi- lent iamais rapporter le nom, ny eftre nommez iuftes. Bien ont ils prins plaifir -,^,reide,p„» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nommct les vns forceurs de villes, les autres foudroyeurs vidorieux, «

amp; con-

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• Sic conquerans,amp; les autres grands, aimans mieux comme il appert p^ tels lur-» noms, la louange amp;nbsp;reputation procédante de force amp;nbsp;de puiflance, que celle » qui procédé de bonté amp;nbsp;de vertu qu’ils laiffent en arrière En quoy ils faillcnt « amp;nbsp;f abufent grandement pource que iufticc rend la vie de ceux qui font collo- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

“ quez en haut degré de fortune de puiflance amp;nbsp;d’autborii«, diuine amp;: celcfte, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

“ ôcl’iniufticelarendbeftiale ßclauuage. Sinouseftionsafleurezdetrouuervn

» bonPrùice ieferois bien d’aduis de le prendre, amp;nbsp;de preferer le gouuernement

» Monarchique àl’autre-.mais celaeftbien maljiifé,amp;n’y arien pire que les mau-

“ uais Princes qui ont certaines maximes amp;nbsp;loix faites à leur aduagtage,nonba- «IMHIMW Prit**

“ (lies par la nature ny par le droiél,mais par eux mefmes .Ils fe lot mareurs ôc mi-« neurs à leur fantafie-.maieurs pour faire executer ce qu’il leur plaift, amp;nbsp;mineurs - pour roprelafoy promife quad ils péfent tirer q^uelque proflàt ou cdmodité ou auàtage delaroupture d’icelle.lls violet ordinarremétles miuileges de leur pa-

- trie, font tuer ceux quileur lont lufpeétsjes declarer rebelles quand Sc comme » ils veulent,rauilfent les belles femmes^ hiles de leurs fubicts,prenemies biens » deceftuy cy Scdecelluy là, font des mariages forcez contre les volontez des '• parens,amp;: bref penfent tout leur eftre permis,ôc eftre conftituez Rois, non pour ’ garder,confcruer,aimer Si delfendre leurs fubiets,mais pour tout dihiper, per-» dre, tuer,violer, amp;nbsp;prendre. Voilalavray e defcriptiqn d’vn mauvais Prince au-» quel vn bon eh tout contraire; mais le poind gift ale trouuer entre nous qui - fommes corrompus par la licence amp;c mauuaife nourriture que nous auos .V ous ” auezbeaume former Si forger vnbonPrince, nonvn Tyran; car le crains que ” cefteRoyauté attire à foy vue licence de mal faire, amp;nbsp;que pour pouuoir beau-” coup,elle vueille ce qu elle ne deuroit. Vous ne fc^auriez empefeber vnPrince filregnelonguement,ôcfiln’eftextrememétbommedebie,quilnefacequcl-

- que ade deTy rannie. Si vous fardes fonRoy aume hereditaire, il fera maljule ” que fon hls ou fon arrierehls ne tombî en ces vices lbfdits,ôc li vous le faidcs e- •«a.f.

ïectit, nue I vu deles luccelieuu ne i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* - nbsp;nbsp;nbsp;- r...T«i«.6.i..

euvne C^ofe uuUïQue,ne ueuuent en leur admlnlftraûon exer cer aucune me-

■’ cHauceté,cgt;uanàbreiàeleurnaturelslerorenrmecW^amp;cto^ue leurnatu-quot; relfoït corrigé par leslorx cyullcur preCcrluentles clrores oruinalreS.QuuUt aux prejeript»»« ” extraoràinarres lt;p.ûfuruiennent,elles (bntballottees,perees,8lt;.balancees alaba-” lance de pluGeurs l'ao^es ru2,emens, tous tendans a vue meune nu, c^ur eitle bien ” delà Patrie. V vn noie faire mal de cralnél,e del autre,Ivneft Contreroolleur “ des actions de l’autre, Sc tous Corïtreroolleuts generaux les vns des autres,de fa-” lt;^on (yue foit par force ou par amour, ils fout contraints de faire al enui a^cpll * mieux mieux,foit pour le bien AelaCliofejpublicpue fils font ^ens debièli d eux ’’ meCuies,ou pour lareputation fils ne tendent cpiaicelle,oupôt\r la crainôiedu - repi-oclie. Q^ndmefmesvue Cliofej^ublicpue prent cmelrpie corruption, c’eft ” lt;puand elle tombe enlaWonar cbie,lt;pii eUlors cpie cpimcun d’icelle plus Un «pue ” tousles autres,f empare del’eft.at,amp;cle transd^ure enPlt;oyaume.V ous fauez lt;pue nous fouîmes d’vn naturel franc Slt;.libre,2lt; lt;pue mal aifemêt pourrions nous eu-durer vu CTouuernemêt ty rannirpue d’vn teul,ny de plufieursimaii à' autant lt;pu iV quot;nbsp;me femble epue pour les raifous fufditeslaty rame peut pluîfoîl. entrer enlatelle quot;nbsp;Sc aux allions d’vn feul epue de plufieurs,ie foubaite pluHoUle ^ouuernemêt de ” plufieurs lt;pue d’vn feul .le ne veux nier cpu'iln'y aiteu,S4 n’y ait encores debbnes ” Monarcbies'.mais c'eH ebofe affez rare ennoflre temps corrompu-. 5.C leur bonté

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8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P H A R A M O N D R O V I.

eft comité vn cfclair quinc dure guiercs:carfien vu Eftatily avnbon Prince « regne cn iuftice dix ans, il aura deux ou trois fuccefteurs qui en régneront tcààüita. cent en iniuftice trannie. Au contraire vne Chofe^publiquc ne fe corrompt « qu’apres vn long temps, d’autant quelle eft fouftenue par plufteurs,que tous les « ifj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;habitais font comme membres collateraux d’icelle, ayans comme -

vne portion proprietaire cn l’eftat ,amp; quelle eft gouucrnec parlesloix qui ne » peuucnt faillir, amp;: là ou il {eprefeiite( comme i’ay défia dit) quelque affaire ex- « hj Lux. nbsp;nbsp;nbsp;traordinaire, le fens, l’affeéfion, l’experience de plufîetirs qui gouuernent, y -

trouuent plujfoft remede qu’vn feul, qui fera ou ieune, ou pafîionné, ou licen- « tieuXjOU oppiniaftre. TumedirasCharamond, quelePrinceades Confeillers » qui font comme Contreroolleurs de les adions; mais ou efface que les Princes » cgt;nr»Bgt;ri it, nos voilînsfe gouuernent en tout amp;nbsp;par tout par leur aduis? Ces Confeillers ne

gouuernent amp;nbsp;manient que les choies,le gouuernemcnt nbsp;maniment defquel- «

les ne donneroient au Prince que peine,amp; que trauaifmais en celles qui ont du « plailir ôc de la volupté,ou aufquelles il veuft gratifier quelcun, il fen fait à croi- -rc, amp;nbsp;en eft le maiftre abfolu. As tu iamais veu des Confeillers de Chofe^publi- » que eftre meurtriers cruels,violateurs de femmes,ny prodigues du dommaine, -amp; des autres finances de l’Eftat, comme nous avions veu amp;nbsp;voyons des Roys amp;nbsp;-Princes nos voifins, aufquels il femble que tout eft cn leur dilpofition. Ils don- « r,„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;charges amp;nbsp;dignitez à qui ils veulent,amp; font des hommes comme celuy «

JrefTc vn compte faiôl de les gettons, car ils font tantoft Valloir vn homme beaucoup, puis le dépriment amp;nbsp;abaiffent de telle façon qu’il ne vault prefque « rien. Vne Chofe^ublique donne les Eftats par le ftatut amp;nbsp;decreél des opinions « amp;nbsp;des ballottes,amp; ne faiôl valloir les hommes que leur iufte pris.CesPrincesfe « jmftfititmfîtT feruent de leurs fubieds comme il leur plaift,vfàns enuers eux fi mal de la puif- « fànce qui leur a efté donnée, qu’ils les chargent extraordinairement amp;nbsp;f^s fin « de tailles, de grauezzes, de fubfîdes, infpo^tions, maletoftes, gabelles, amp;nbsp;em- « pruntz, les vns fur les autres. La defpence de ces Princes eft fans fin amp;nbsp;mefure: lt;nbsp;efcorchent le pauure peuple, amp;nbsp;tirent amp;nbsp;fucent toute fa fubftance pour l’em- « ployer en vaines amp;nbsp;fuperflues defpences,comme en baftimens de fortereffes ty- « ranniques,amp; de Citadelles pour le garder,amp; pour tenir leurs fubieds en fubie- « étion ; de mailbns de plailànce, là ou ils font leurs bordeaux : puis en meubles, « en habits, en pierreries, en malques, dances, penlions,dons, amp;nbsp;prefens aux per- » fonnes inutiles, amp;nbsp;bref en toutes chofes voluptueufes, tyranniques, amp;nbsp;non ne- « ccftàires: mais au contraire trcs^reiudiciables au peuple,qui de fes yeux voit fa » fubftance fè confummer de cefte façon,Voila le naturel des Princes nos voifins « amp;nbsp;leur façon de régner. Tu dis Charamond que ces Princes feauent donner: -Dtniium»»- niais tu ne dis pas àqui:car laplufpart douent à perfonnes indignes,corne aflat- « MH /'n»..*, teurs,putains, macquereaux, amp;nbsp;autres efpcces de gens. Il vaudroit mieux qu’vn «

Prince ne donnait rien,que tant donner:car pour enrichir cinq ou fix fauoriz amp;nbsp;. mignons, il appouriravn nombre infiny d’hommes. Les bons Princes donnent « « i.nntnt bien peu,amp; n’oftent rien,amp;: les mauuais,cômc font ceux dont ic parle, font tout « n«T ”* le contraire. Yne Chofe^ublique donne les ftatucs, les triomphcs,amp; les autres « marques d’honneur amp;nbsp;de gloire, qui ne perilTent iamais, qui n’oftent rien à per- « fonne, amp;nbsp;qui donnent beaucoup. Elle ne donne point or ny argent,amp; ne le tire » point du peuple,pour en enrichir vn homme indigne.Les deniers prouenans de « fôn dommaine font employez en chofes,ou honnorables,ou proftitablcs,com- «

me a

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1 n. rv K ivi kJ IN U iv 1 nbsp;1. L 1 V ix E, i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?

» me abaftimens de fortereffes neceffairesjou feruans à la decoration ôAgt;rnemêt

» des villes, amp;nbsp;referue de deniers pour faire la guerre, à entretenement des Arfe- da *

» naux, ÔC à toutes cbofes honorables Sc proffitables. Le Ay.ce ny les vicieux hy » trouuent aucune faueur, ains la vertu, nbsp;les vertueux y font feulement bien ve-

« nus.S’il y a quelques Princes d’entre nos voifins,plus lages o^ plus doux,qui ne

» leuentpas grolfes impofitions (ur leurs peuples, ils ne le font pas pour lebien princ«.

« commun,ains pour leur prolht particulier,laiffans pour quelque temps repoler » leur peuple,amn que quad il ferabien gras,ils puifl’ent parjrpres trouuer en luy » plus de gre{fe,de fubftance,ôc d’argent,pour fubuenir aleurs defordonnees vo-» luptez. Pour auoir quelque louange de luftice, ils font quelque fois de beaux » Ldióts,amp; debelies ordonnances,ôc deuätle peuple f abillent d’vnhabit de maf- pX«* » que de luftice, cependant que par derriere ils en prennent vn d’auarice ôc d’ini-» quite. Qtnntau gouuernement de plufieurs, il heft pas vray femblaldle qu’ils » loienttous mefchans, ôc quandl’vn deux le feroit,les autres qui lerontbons Iç » refréneront ôccorrigeroitt.V n leul peut plus facilement deprauer la nature que » plufieurs,ôcenla pluralité il ne peult venir qu vn incôuenient,qui eft quand elle Ineonitentent ' » eft diuifee, amp;nbsp;que les Confeillers d’icelle font en different, car alors l’Lftat ne fe » peult bien coporter, non plus qu vn inftrument duquel les cordes font difcor-» dantes ne ft^auroit rendre vne bonne harmonie. Lt quant ace C.haramond,que » tu accules l’ingratitude ordinaire des C-hofes^ubliques en ce quelles bannif-gt;■ fent leurs Citoyens, te te refpondray que qui voudra accorder auec le temps, » les occafions quelles ont eues d’vfer de ces façons de faire cnuersleurs Ci-« toyens,bien qu’ils les euffent meritees, pofhble il trouuera que telles cho-» fes n’ont efté faites fans caufe. Aux Choies^ publiques ,on punit feule-» mentleshommes par lebanniffement, mais aux Monarchies voifines de nous, « fe commettent les maffacr es,les meurtres, les violemens de femmes, toutes » efpeces d’iniuftice qui ne le commetffcnt point en vne Cholej^ubliciue. Les M Monarchies le corrompent par vne infinite de choies ôc àacciuens,Sgt;cles Cho-» les^ubliques par ces deux feules que nous avions àites,quieft quand elles torn-» bent enMonarchie, ou en diuilion.

» nbsp;nbsp;le me tourneray vers vous Seigneurs Prancs, vous diray que viure lôubs

« vneKoyauté,femblable à celle loùs laquelle quelques vnsdenosvoilinsviuêt, » eftviureenvneperpétuelle cruelle feruitude, que viure louhs vne Cho- joMtsmetteni « fe^nblique,eft viure en touteliberté. Ceux qui peuuent viure enliberté,amp;c le *2* * (onblmettent àlaleruituàe,v ous me confeffer ex qu ils lontjaon leulement fols, Les Frlt;t»cs, « maisauffiforcenex.Sivo’SeigneursPracs,quiefteslanatio entre toutes les au- Ubr«. » tres natiôs,la plus libre,Sc laplus accouftumee àviure enliberté,Sc quile rnoins » auexlentileiougdelaleruituAe,11 vous disJevousprecipitex devonsjmelrn.es « fans aucune contrainCte àicelle qui eftla K.oy ante, Sc vous foubsjmettex avn « -ftoy h’entends 11 nous auionsvn Vlt;oy corrompu comme quelquesvnsdenos » voilinsYilefontlhy aperfonnequine vo’ eftimefols Sc enragez.lelaiffe apart cUes. » ce poinift, qu’ en ces Lftats Monarcbicpies nos v oifins, il n’y a aucun qui puiffe M dir e qu’il ait rien a foy,ny que lesbies forent en fa puiffance,car loperredes bics « eft peu de choie au pris de celle de la vie, mais celuy qui foubsjmet àla difcrc-» ùon Sc violence d autruy ,1a puiffance de fa vie Sc de fa mort, il rî eft moins en-» ragé, Sc ne commet pas moindre crime, que celuy qui contre foy met Ve fer en •» CEuurc.Car ce qui ne nous eft point permis de faire cotre nous,ne peut par nous

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^ef tre des mtiuuais J^is.

eftre petmis ny oélroyé à autre, le vous ay fouuêt ouy dire que les peuples ros voilins qui viuêtfoubs les Roys,ne viuoientpas,ains languilfoient,amp;appelliez le feeptre dcfdits Roy* vne vray e marque, amp;: enlèigne de la perte de la liberté de ces peuples. Doneques maintenant il lemble que vous vueillez receuoir lameft me façon de viure ^ue nagueres vous blalmiez en autruy, amp;nbsp;de vollre confen-tement amp;nbsp;volotc vous vous précipitez aux miferes que vous voyez amp;nbsp;toucheZj amp;nbsp;que vous auezdeplorees aux autres. Vous vous elles àlTembîez en ce lieu en intention d’auifer a l’eftablilfement de l’Eftat des Francs amp;nbsp;a leur làlut ôc repos,

Inueiliiies de e^adrek.

mais ie voy bîpn que voulans fuiure l’exemple de nos voilins, vous allez coniu-rer contre voftre Ellat amp;vos vies,que vous vous allez letter en vos malheurs,amp; foLiblinettre vos libertez amp;nbsp;vos telles àlafubieôlion puift'ance de Pharamôd. le voy lÿen que vous auez perdu rentendement,car vous n’auriez pas celle opinion ny enuie, ii vous n’eftiez pouflez de quelque fureur,dc laquelle ie cognois que vous elles tat aueuglez, qu’il ell prefque impoftible de vous en dcllourner, ny faire changer d’opinion. Or Seigneurs Francs,voyant le lalut de noftre Ellat defelperé, lans que ma remonftrance y puilfe remédier, ie fupplieray au moins « les Dieux immortels qu’ils permettent que vos entendemens furieux, defqiieh « imprectitlon. procédera la ruine des Francs,foient perpetuellemêt agitez de furies, fins auoir “ aucun repos ny relafchc,aftin que vous ne puilîiez envahi recognoiftre ny pieu- « fer voftre follie amp;nbsp;faulte, amp;nbsp;que pour en vain delirer de recouurer voftre liber- “ té,vous ne vous plaignez en vne plus miferable condition de lèruitude que cel- « le que vous prenez. Mais puis que ie voy que le Heraut fe prepare à proclamer « Pharamond pour Roy, amp;nbsp;qu’il nous va commander de l’aller làluer amp;nbsp;honorer « pour tel,amp; en ce faifant d’allifter aux funérailles du nom des Francs, nioy, affin » queiedeftournemesyeuxd’vnli miferable amp;nbsp;prejudiciable lpe6lacle,ie men « vois auec toute ma famille en vn volontaire exil, auquel i’aime mieux palier le « relie de mes iours, que demeurer icy à voir perdre la liberté naturelle de mapa- « trie, l’égalité des loix abbattue, amp;nbsp;en Ion lieu la tyrannie regner amp;nbsp;nousre- « duire en vne perpétuelle feruitude. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

Charamond qui auoit efté d’aduis qu’on elleut vn Roy, craignant que la remonftrance de Ç^adrek deftournaft les courages voilages du peuple à vouloir entendre à l’Arillocratic, fit fur le champ la remonftrance qui l’enluitpour cm-

i^epliijue tie Chttramond foufienantl, Moturchte.

l' timlitton de f)l»i!enrs 'Voulitns com mundcr.

Seigneurs Francs, Quadrek nous appelle hardiment tous fols amp;nbsp;enragez, amp;nbsp;nous prelagie quelque malheur de celle aflemblee que nous auons faide pour reftablilTement de noftre Eftat, mais ie vous monftreray qu’il a non feulement mal,mais aulïi melchamment loullenu Ion opinion. Ce hef point fureur ny ra-Sc,Quadrek,{amp; croy m’en)de vouloir eftaindre les commencemens d’vne rage amp;nbsp;fureur nailîante, amp;nbsp;ne fault appeller lèruitude celle condition de gouuer-nement, lans laquelle nous ne pouuons longuement nous conleruer. Noftre Ellat commence a fe troubler, par des faélions amp;nbsp;feditions ciuiles, que nous voyons naillre, amp;nbsp;par l’ambition de plufieurs qui veulent gouuerneramp; commander, amp;nbsp;dotions craindre que la follie de noftre peuple vienne terminer en vraye rage. Doneques nous craignansvne totaledefolation amp;fubuertionde noftre Ellat,vne entière ruine de nos biens,amp;vn euidêt danger de nos vies,auôs refolu auecle bon auis des Dieux, qui ne fe defdaigncnt pas d’obeirau Pvoyal Empire de lupitcr, d’ellirc vn Roy, qui puilTe brider amp;nbsp;réfréner la fureur amp;nbsp;l’infolencc

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« 1 infolcnce de plulieurs. Ceux là qui pour leur bien amp;nbsp;vtilité obéiront à ce Roy, feront atilfi peulerfs amp;nbsp;efclaues que le font ceux qui eftans dedans vn nauire en temps d’vne forte têpefte, font ce que le maiftre ou pflote d’iceluy leur or-^ donne amp;nbsp;commande. Doneques Quadrek, vaines amp;nbsp;friuolles font tes remon-ftrances, par lelquelles tu nous veux deftourner de la Monarcliie, amp;nbsp;elmouuoir le peuple à vn nouueau tumulte amp;nbsp;remuement d’Eftat, auquel il eft beaucoup

« meilleur de bazarder quelque choie, amp;nbsp;rogner quelque parcelle de fon ancien- Conßdera-

« neliberté,quefouftrirvnnaufFrage amp;nbsp;vne horrible conftifion amp;nbsp;lubuerlion de “ toutes chofes. Celuy qui met tes mains ou le fer fur quelques parties de fon » corps,ou qui le fait faire par vn autre,pour coupper les parties vicieules d’iceluy « defquelles on entinét vne putrefiiclion, ou vne cangrene, celuy là disje, n’cft ” point mefchàt,ny fol,ny furieux,corne il te femblc,ains eft prudêt amp;nbsp;adtiifé, amp;nbsp;a » loing de faperfonne amp;nbsp;de fit fimté. Quant à ce que les Francs veulét leurs telles - vertes amp;nbsp;licentieufes eftre loubsjiiiles au couftea.u Royal,amp; par iccluy eftre te-« nues en crainte, ils le font pour le cotregarder eux amp;nbsp;leurs biens,amp; par ce moy é entretenir la liberté naturelle, amp;nbsp;l’égalité des loix que tu penfes eftre abbattuc, “ lelquelles lont tellemét empefehees par le gouuernemét de plufieurs,ôcpar la li « cêce du peuple qui ropt tous les liés de nature amp;du droiél,qu’elles ne peuuct e-quot; ftreny demeurer en aucune authorité fans le gouuernemét Monarchique. No’ « eftimons q la vraye amp;nbsp;naturelle liberté,eft de ce qui eft licite,no de ce qui plaift. fiße!^ hber-•' Nous defiros donc la retenir perpetuellemét,amp; affin qu’en icelle nous retenios quot;nbsp;les efforts licétieux amp;nbsp;furieux du peuple,nous auos créé vn Roy lur nô^,amp;efteu

vnciufte amp;nbsp;lesitime Seisneurie de Royauté. Nous n’auons iamais accufé la

, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ö nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-r Lütyunnii

“ Monarchie, mais feulement la I yrannie. Q^nd nous auons veu nos voilms „„„ mo-

” tormentez amp;nbsp;oppreftez parles Roys, nous auons accufé la Royauté, amp;nbsp;dilions nmhte acctr^ - que ces peuples là eulfent efté plus heureux de viure foubs vne Chofe^ublique ” bien inftituee,que foubs vn Roy tyran amp;nbsp;cruel,tout ainlî que nous eftans main-»■ tenant en vn Eftat corrompu amp;nbsp;embrouillé de feditions amp;nbsp;expofé à toutes li-^ ♦’ cêces, nous eftimons eftre meilleur de viure loubs Pharamond Roy, Prince al-’• fez cognu pour fa vaillace amp;nbsp;Iuftice,que demeurer comme nous fommes. Que »» fi tu (Qiudrek)refufes de luy obeyr,va f en en exil,non leulement de ta propre » volonté,comme tu nous menalfeSjmais aulïi de la volonté de noftre peuple,qui » commande à toy amp;nbsp;à tous les autres qui font de la melme opinion que tu es, de “ l’en aller bien loing de noftre patrie, puis qu’ils font tant les ennemis qu’ils ai-» rnent mieux quelle fe perde du tout, que li elle eftoit quelque chofe loubs les « Roys,Le nom defquels eft odieux à eux amp;nbsp;à toy,d’autant que toy amp;nbsp;eux voyez » bien que celle puilTance amp;nbsp;authorité eft le feul outil qui peut dompter la felon-nie de vos clprits feditieux amp;nbsp;inquiétés. Ce que ie prie les louuerains Dieux donner moyen de faire à Pharamond noftre nouueau Roy, ôc nous conferuer

comme vn bon Prince doit conleruer les fubiets.

Apres toutes ces difputes, longuement debattues d’vne part amp;nbsp;d’autre, les François qui eftoient plus capables de viure foubs vneN'^ûnar^bie quefoubs vne Cbofe^Liblique (d’autant qu’ils eftoient hommes libres, hardis, amp;nbsp;courageux, humeurs plus propres à viure foubs vn Roy que loubs le commandemêt de diuers hommes Pages) d’vn commun confentement efleurent Roy Phara- coußumedes mond, amp;nbsp;felon leur couftume le mirent lur vn pauois, porté lur les efpaules de quelques hommes,ôcie pourmenans trois fois au tour du lieu ou eftoit l’aftem- la

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ÎHARAMOND ROY I.


blee,le proclamerêt leur Roy .Ce qui fut l’an de la creation du monde. 4383. amp;nbsp;de lefus Chrifl. 410. ou felon d’autres. 4x6^. ou 4x7. Aucuns difent qu’il efloit Marcomir d’autres difont que non. Il auoit nom Pharamond ou VVara-, wond. mond quien vieil langage Franc lignifie homme veritable, amp;nbsp;fault bien peiifer qu’il auoit l’effedlTcmblable au nom, amp;nbsp;qu’il elloit perlonnage vertueux, puis qu’ils l’efleurent leur Roy apres vne fi grande contention, veu que ceux qui défirent viure foubs vne Monarchie amp;nbsp;auoir vn Roy, le veulent auoir homme de ze biend’yn bien, eflant le plus grand bien qui Içauroit aduuenir à vn Ellat quand vn Prince 0» prz»fe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dlntegrité amp;nbsp;de verité,amp; de toutes les vertus conuenables a vn Prin-

Zf wf Zyn ce,corne il ne luy pourroit aduenir vn plus grand malheur que d’cllre foubsmis lubiet à la barbarie, amp;nbsp;iniuflice d’vn cruel tyran.

Totftes les hilloires véritables, l’accordent que Pharamond futlepremier Roy des Francs ou Francons en la Franconie prouince de Germanie,mais elles ne dilent point qu’il palTa en Gaule: car aulTi n’y fut il iamais, amp;nbsp;de fàiôl lepre-mier d’entre eux qui y palfa, fut Clodion le Cheuelu,fils( felon aucuns)dudiél Pharamond, mais encore ny fit il que donner (à propos de dire) le bon iour, car il fut repou flé,chafré,amp; contrainôl de repalTcr delà le Rhin,là ou il mourut,amp; le premier qui y palî'a à bon efcient fans cllre contrainél de repafîér de dclà,amp; qui des deux natios des François amp;nbsp;des Gaulois en fit vi^ les reduilànt en vn corps, ce fut Merouee fils de Clodion, comme il lera dit Æfon lieu.Pharamoà vit feu-


mauMis


Protce.


pbxfMnoni Tgt;e pdJI'A en C4ule.


MeroHce re-


duifit les lemcnt les nuages du Rhin fans 1 es pafler de deçà, iuy fuffilant de mener les lies rones Gr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour fonder, non le gué, mais la fortune du paflage pour entrer en

Gaule. Eftant efleu Roy il penfà que le plus fort lien qui lie amp;nbsp;forre les Efots 3. lesloixliens vnelonguedurcc,eftlaconfti^iondesloix quine font autrecliofequ’vnef^^quot; des Eßats. ion plantée en la nature, cojrimaiidant cliofes honnefles, amp;: deffendant les contraires, amp;nbsp;quelles n’auroiéntefté iamaiffaiôles parles Legiflateursquepourla conforuation des Eftats, Ernpires,Royaumes,Seigneuries,villes,amp; habinuis dicelies. Et pource que les longues guerres amp;nbsp;leur fuite recente auoiet porté à fon peuple vne grande licence de Etire ce qu’il vouloir, il délibéra de faire de nou-uelles loix pour Etire viure les liens foubs certaine regle ôc police, conEderant qu’aufli peu peut vn peuple viure fans loix, qu’vn corps fans membr«s, fang amp;nbsp;nerfs, amp;nbsp;qu’il n’y a rien E conu enable à la condition de la nature, que la loy, fans laquelle ny aucune maifbn, ny aucune ville, ny nation,ny tout le genre humain ne peut fubfifler,ny demeurer,ny mefrnes la nature des chofos, ny le mode mef me:amp; que le fondement de la liberté, la fontaine d’equité, amp;nbsp;i’entendcment,le cueur, le confeil, amp;nbsp;les volontez amp;nbsp;aduis d’vn Eftat font plantez amp;nbsp;eftablizfur les loix. Sur l’eflabliffement des nouuelles loix qu’il voulut faire, il euft Faduis de quatre Baros les plus notables d’entre tous les fiens,les noms defquels efloiét Vifogafl:,Bofogafl;,Salagafl,amp; Vvidagaft.Il fit des loix qu’il appella Saliques amp;nbsp;Ripuaires,les chapitres defquellesfonten lumière qui ne pariet aucunemêtdu droiéf general des Royaumes,ains du droit particulier d’vn chacun, mefinemét en l’article des*fuccefïions,duquel nos François ont tiré la loy Salique parlant de la fucceflion du Royaume de France, l’inftitution de laquelle ils attribuent a Pharaniond. A quoy nous ne voulos nullement nous oppofcr,feulement nous diros que par les tefmoignages des véritables hifloires, ilne fe trouue point que celle loy Salique fur laquelle les François fahurtent, fut ballie par Pharamond, par laquelle il ait exprelTement declairé qu’il n’entendoit que les femmes fucce-


Gaulois en

•yn.


CreMton Jes Itixtrefne-cejpMres,


le bien Jes lotx.


PbitriimonJ ßtles loix Salt^ues.

toy Sali lt;]ue attribuée it Pharamond.


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VHARAMUNUKÜYl. L 1 V K E 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;15

daffent àla couróne de Frace.Car pourquoy eut Plaaramond faiót cefte loy pour

ladite couróne,veu que iamais il n entra enGaule maintenat appelee Pracc,lur la-

n -1 gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ i , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r nc bajja en

Cruelle n n auoit aucu droit ny pretetion,amp;; ne palla Ie Rh*i,ains Ie tint touliours

enfapi'ouincedePraconie. Biê eftvray quily aauxTables de lesloixSaliques, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

vn^rticïc contcnlt CCS mots.£n la terre Saliijue aucune Portio d^Cheredué ne^iene à la Mondes loi^

femtne,ain!eß: laditeportio acqutfeparlefexe 'viril^c'eß adiré le.( fitsfucccdet encefle here-

dite,maislaouapretlon^ temps ilßtruiet debat entre les arriereßlsyOu leurs arriercfils ^pour

l'alleu de la terre,qu'elleßit diuifee no par degrés tie racc^mais par tefics.Pàt ceft article tat

fen fault qu’il foit parlé des fucceiPiôs desRoy aumes,q melnae il iw fe parle point

des fiefs,ains feulement des alleuz.Ceux qui nous ont voulu taire croire cela,flt;^a- co«/?«»,e

uoient mal cornet les anciêsRoy aumes des barbares amp;nbsp;leurs Rois te gouuernoiet, des

car c a cité vnc couftume obferuee entre les nations barbares,que iama« les filles

nótfuccedé aux courónes des Roy aumes.Dequoy fortàt vnpeu du fil de'l’biftoi ctPstsnsdes

ïe no® diros quelques exéples.Cobië que durât le Paganifme amp;nbsp;depuis au comë-^ ^Exm^les'de

cemét du Cbriftianifme,plufieurs rois de Prâce foiët morts,sas hoirs mafles y lait ptaceÇston

fans feulemêt des filles,eftj:e q iamais elles hy ont tucccdé. Childebert Roy de du itoy‘Mme

Prâce Occidëtale,fils du premier Clouis,laifrafeulemét deux filles,quitoutcsfois

hheriterét âla couronne,ains Clotaire fon frere premier du no y fucceda.Chere-

bert fils duditClotairelaifsât trois filles,elles ne tucccderët,ains Sigifbert sS frere

futRoy apresîuy.GotranRoy deBourgôgne,amp;c d’Orleâs fils vnique dudit Cio-

taire,laifla fa fille vnique Clotilde,qui ne tucceda,ains fut fon neueule Roy Chil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

debert^fils dudit Roy Sigifbert so frere. P ar ces exéples dôc eft móftré,qu’ é la pre-

mierelignee de noz anciésRois,la couróne de ccRcy aume ne toba iamais en que e^cohm

nouille,ainstouioursenlâce’.nô que cela fedoiue attribuer âlaloySaliquc,de la- de Frmcene

qlle il ne fe parloitlors,ains â vne couftume qui a touiours efté obferuee entre lej

natiôs barbares,laquelle a toufiours de^-^uis ferui de loy .Et cefte couftume corne-ceeenlapmiereligneedenosrois barbares Sccôtinuee coeloy enlatecôde,puis

enlatroifiéme,pour so authorifatio aefté apellee Saliq, ôc â Pharmôd attribuée, i^ioy

par ceux qpour fe faire Rois, ont voulu foder leur droitt de biéjèâce fur vneloy^

bié anciêne,pourluy dóner par cefte antiquité plus deluftre d’authorité. Ce i é dis heft pas pour vouloir exterminer les pricipes de noftre hiftoire,côe qlques vns ont voulu direuSc ne doiuëtlesPrices ny les autres fe fcâdalizer,fii ie dy qce-fteloy eft plusfrefche q Pharamôdxar elle eft affez anciéne authétiq,puis qil y afortlógtês qu elle eftpratiquée ôc obferuee enPrâce, d’autât qlesloix entrét cnleur force ôc autorité des le iour de leur creatiÔ,ôcne peut mo opiniô pour cela des lojx.

dónct aucun auâtage aux eftrâgers,ny fcâdalifer les noftr es .Car il hy a aucun hi-ftorié anciê ny bié croyable qui le die,le moine Aimoni®, ny Gregoire deTours qfont deux des plus ancres Sc plus autétiqs que nous ay ós, n’é tót aucune métio, UI031 heftât vray femblable qu eux qui ont fr curieufemét recherché!’ origine Sz la gra-deur de ceRoyaume,evrfsét voulu au côméceruét de leurs ceuures,oubliervne tat finguliere cóftrtvrtió faite au comécemét de ceftEftat,amp;c pie pmier Roy ,fr elle eut

gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efté farte P Pharamod, oufrlsYeuffentfceue*. 2z encor eftrlurorns croyable qu’ils

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’eufsét rgnoree,ou qf ris l’euftet fceuë,rls l’eufsétv oulu taire-.car r^ l’eufVent iugee

rruportâtepourladefcrrre.Tes pVteueres céfeurs denoftrebrftoire,àisét qellene opinionspw fut point farte parPbaramód,arns rnuétee parPhrlrppesle LogRoy de Prace,pour fruftrer feloV anciéne couftume crjâeffus declaree,la fille de Louis Hutin fa niece delafucceffiódu roy aume,laqlle ala fufcitatiö de fó oncle maternelCóte deBour gógneyvoulutpYetédre,2z!eLógpouï têdre cefte ftuftratió pV autétiq,fibaptifa

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Î4 X 1 IV ivi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xv vy x x. 1. lt;7 ro i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xv x ..

de I’obferuatio amp;:cómandemêt d’vne loy anciéne faite(cc difoit il)parPharamod,

puis elle fut biê fort amp;nbsp;ferme fouftenue par Philippes de Valois,contre Edouard d’Angleterre, fils d’Yfabei fille du Roy Philippes le Bel, prétendant ledit E-SM-^ue, douard par le droit de fà mere feur de Charles le Bel dernier Roy mort, la fuccef-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fio de ce royaume.Mais puis qu’il faut fuiure en cecy la vulgaire opinio,qui attri

üÿtie.

buQ cefte loy à Pharamond,il fault venir à l’origine d’icelle. Quelques vns difent qu’elle fut ainfi nomee du nom dudit Salogafl,les autres eEimét qu’elle print fon Lof”^- ancienne origine des Gaules,amp; quelle futainfi appellee Salique,au lieu de Galli-que par la pro)«»mité amp;nbsp;voifmage que la lettre. G. en vieil moulle a auec la lettre. S. Robert Gênai Euefque d’Auranches, qui a curieuféitrent recherché plufieurs antiquitez de la Gaule, amp;nbsp;de la Frâce,ra voulu rapporter à ce mot François,Sale: difànt qu« ceffe loy effoit feulemêt ordônee pour iesSalesamp; Palais Royaux,c’efl à dire pour les races desmaifons Royalles. Les autres difent ^l’elle fut appellee Salique du nom d’vne ville nomee Sahcham,ou Selge.{l:ad delà Je R.’iin,là ou elle

fut faite.Les autres La font defcêdre du no

afiaifbnnemét ou fà.ulce,ou coferuation des chofes, corne vouîans dire que celte loy eß: vn aflaifonnemetjqui donne gouft à ceft Eflat,amp; qui le côfèrue auflnmais il nous femble que celte interpretatiô n’any gouft ny faulfe. Et les autres penfâns fubtiiizer d’auantage, difent que de la frequence des articles qui fe trouuent dans icelle loy,commençans par ces mots: Si aliquis, Si aliqua,elle print fà deriuaifon, ^fut appellee Salique.Les autres difent que les Francs eftoit vn peuple habitant pres du neuue Sal,qui fè defgorge dedans la Meine,qui eft auflî vue graded pro' fonde riuiere enAllemaignc,amp; de là ils fappellerent Salies,ou Saliensamp;leuf ville principale Selgeftad, là ou les loix par eux faiétes furent appellees Saliques. Et fi

^saU^‘e faióle par Pharamond,dequoy plufieurs doubtent, elle fut à la vérité rrayeetimo- appelleeSalique(fans famufer à ces interpretations fantaltiques)à caufe desFràcs logtedelaloy Salicns, dcfquels eft faite afTez frequente mention dans Marcellin.

Stdi^ue. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yQIpeult dire de la loy Salique amp;nbsp;de Pharamond premier Ro^

desFrâcs ou Fracos, qui depuis ont efté apellez Fràçois, lequel apres auoir regne dix ou félon d’autres,vnze ans, deceda l’an 431.Nos hiftoires ne luy donnet aucii ne femme,bien que quelques vnes difent que Clodion fon fuccefieur fut fon fils.

De fon tcmps,les Bretons de la grad Bretaigne maintenant nomee Angleterre furet fort trauaillez des EfeofTois amp;Piôles,ôc pource qu’ils ne pouuoiét plus refi-puiflànce,ils enuoyerent demader aide amp;nbsp;fecours aux Romains. tenant ^n- Auffi du regne de Pharamod fut tenu le troifiefine Concile general en Ephefe de ^eterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•.

xoo.Euefques cotreNefiorius Euefquede Côftatinoplc. Le (Quatrième Schifme vint en l’EglifejS.Eîierofme ôcS. Augufi:in,moururét,rvn aage de 9i.an,amp; 1 autre de y^.apres auoir gouuerné longuement leursEglifes,amp; alors commença la religion Chreftienne a florir par les beaux Sgt;c fâinéts eferits de plufieurs docteurs.

A Pharamond fucceda Clodion furnommé le Cheuelu, felon aucuns fon fils,

Jje Concile

A'Ephefe.


DION tE CHE-

-KO Y Z.

Lit loy des

felon quelques vns nommé Clo2;ion,amp; eftät cfleuRoy par les Fracs,il comen-ça à regner audit an 4^ i.Il fut appeléCheuelu pource que lors il n y auoit que les Roys ou leurs ?nfans, ou les Princes qui portaflent longue cheuelure, ôc a celle caule il fit la loy des cheuelures par laquelle il ordonna que delà en auant nul ne porteroit longue cheuelure qu’il ne fut du fang des Roys , amp;nbsp;les autres difent que par icelle il commanda aux Francs de porter les cheueux longs, en fi-cheitelitres. gnc de liberté, pource quc les Romains faifoient tondre amp;nbsp;razer ceux quilsa-uoiét fubiuo;uez,en firae de fèruitude. Depuis entre les Roys de France amp;nbsp;leurs lubiets

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fubiets y eut difference notable,pour les difcerner, les fubiets portoiêt cheueux

roignez en figne de fubieótio,amp; lesPrinces du ßmg logs en figne de dominatio, freies rois et

amp; des leur enfance les laiffoiêt croiftre tât qu’ils pouuoieiff. Ceux de derriere e- l^^ peuf.es.

ftoiêt cdc ceux des efpoufees, nbsp;nbsp;ceux de deua6treffez,pignez,oingts,parfumez,

Sc gallonez, corne 16 voit en qlques vieilles figures des vieils^^ortaux de l’Eglile

S.Denis,amp; de S.Germain des prez.La differêce de ces cbeuelures fut depuis co- i\oss.

gnue en vn exêple de la mort de Clodomire roy d’Orleas fils de Clouis premier du n6,leql eftat tué en vne bataille que les Bourguignos luy dônerêt,ils le reco-gnurét à les logs cbeueux, pource q le voyas ils cognurêtbié q c dftoit Clodomire ou vnPrince du lang Royal de Frâce.Clotaire premier ne voulut aduouer Godebault fon fils,amp;en ligne de dclaueu,le fit par plufieurs fois todrc.Le corps de Clouis fils du Roy Cbilperic tué à la fufeitatio de la Royne Fredegod« la belle mere, amp;nbsp;ietté en la riuiere de Marne, fut par vn pefebeur recognu à fes longs

, cbeueux. Celle lôgue cbeuelure a duré iufqu au têps de Pierre Lobard Euefque deParis, àl’inllance duquel elle fut delaiffee. Autres dilent que celle coullume fut abandonnée parla race de Pepin. ladis toutes les braues natiSs portoiêt longues cbeuelures, comme les Gaulois, les Francs,6c les Sicambriens, qui félon le nbsp;nbsp;nbsp;mtüotis

tefmoignagedc plufieurs auteurs portoient les cbeueux tors 6: nouez. Et de la vint que les ennemis des Rois des Francs, les appedoient par mocquerie Rois de foye, pource qu’ils auoient tous le pis couuert de poil de leurs barbes, délié comme loye.Celleloy elloitpluftollloy d’ornement que de police.

Pour retourner àClodion,quad il fe vit maillre des llês,cllat boe de cueur[Amïiitïo couoiteux de gradeur d’Empire 6c de reputati6,il efpiales occafios de f agradir clodim, d’allonger les bornes de fes Seigneuries. Allots les Enapereurs Romains te-noiêtlcs Gaules,mais ils elloiêt fi empefebez en autres affaires lointains 6c mef-memet enLeuat, qu’ils n auoiêt pas gr^d foin de l’Occidêt ny du Septêtrion. Ils p^m^ns auoiêt abadonéRome ancié fiege de l’Empire, 6c fellas recoignez en Collanti- jV’ nople en laquelle ils auoiêt cboili leur dcmeure,abadonâsl Italie auxPapes def- nbsp;nbsp;^mpe-

qls alors c6mê(^ala puilsâce, ils auoiêt rêdu la partie de l’Empire d’Occidêt plus foible. Dont pour ellre moins cberie 6c moins foigneufemêt gardee parlcldits J^Zople^ Empereurs,elle fut d’autatplus expofee aux rapines deleursEieutcnasamp;cVifrois 6c aux entr eprifes de leurs ennemis .D’auatage lesEmpereurs elloiêt empefebez l occident ex en Afrique cotre Gêfcric Roy des Vadales, 6cbiêlointains de celte patrie delà Gaule qu’ils poffcdoiêt depuis leRbin itdqucs au lleuue de Loire. Clodion péfa que cepêdat que les Empereurs elloiêt loing des pays de deçà defquels il elloit voifin,illuy feroitbienaifé def êparer de quelque partie de celle Gaule voifine duRbin.tl voy oit aulTi que l’Empire Romain comêçoit a decliner 6c d’ellre de-cbiïépatmorceaux,quecbacttentiroitfapicce,6cqu’onfaifoitc6eonfait avn l'emfre arbre r6bé,a^ue cbacuy court pour en auoir dubois.Les Ollrogots auoiêt prins l’IralicdesVifiCTotsl’Llbaiffneôc l’Aquitaine iufqu àla riuiere de Loire,lesBour- nbsp;nbsp;nbsp;.

’ O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 J l^Attons «1«

gtiignos la partie des Gaules qui cil depuis Autnun lulqu a Ly on,6cplus bas des acci,iroient deux collez duRofne,6clesV âdales l’Afrique. Ce décbiremêt donoitbeaucoup I Fwpire, d'affaires auxRomains,6cfauoïifoit grademêtle deffeinScle delir (ieClodiô, qui ne dcfiroitque gaigncr6c qu agradir les côbns deso petit ellaf.car voyatl’Lmpi

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re en tel defoïdre,ii ne demeura ce-pêdat cgourdi,cllat d’vn naturel inllinêl coe «tiS/wr U rw

tous les deuâciers adonné a entreptifes Irautaincs, 6c à cela tacitement femonds Iqui lutta colummatio de la ruine de tout iLmpir o') par les factions 6c intelligé-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ces qSttiieon SeigneuxRomainbeau^ere del’Lmpereur Honorius auoit attec

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plufieurs natios Barbares cÓmc il fera dit cy apres. Clodion entioya fes elpions deca leRhiii,pour voir en quel eftat elloiet les pays amp;nbsp;les villes q les Romains y tenoiet. Il eut aduis q la ville de Cab ray amp;nbsp;les pays circouoifins eftoiet mal foi-

telle que pouuoitTaire vn nouueau conquerat corne luy, amp;nbsp;entrât aux pays qui eftoient les plus prochains,print le pays qui eft entre les riuieres de l’Efcau amp;nbsp;de frnnierefo- S5me,ou font auiourd’liuy les villes de Tournay,Valentiennes,Monts,amp;Cam-i^e dtclo Erayjamp;deffit les Romains qu’il trouua en deffêce en Gau le. D’autres dilènt qu’il

vint iulque^aux enuirons delà ville de Trieues,amp; d’autres dilent qu’il paffi la foreft Charbonnière la ou eft maintenant le pays de Flandres. L’vnamp; l’autre , peut eftre veritable, amp;nbsp;y en a d’autres qui difent qu’il eut bataille contre les Romains pres du Rhin,amp; qu’il les defflt.Biê eft vray qu’il fefcarmoucha fouuent a-Liec euxôc qu’il aftbiblit grâdemêt leurs forces.Il y en a aufti qui no’ veulêt faire croire q ceux de Paris enuoyerêt vers luy,amp;: qu’il fit alliance aucc cux,mais cela Partie contre n’cft autorfté par aucun auteur digne de foy. Qupy qu’il en (oit, trois ans apres

que les Fnaçois foubs la charge dudit Clodio eurét pafte le Rhin de deçà, Stilico pur esc a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yiie mauuafte partie pour les chafter de laGaule,amp; par ce moyc dona

nailfwce à beaucoup de maux,amp; à la ruine de l’Empire Romain.Ce qu’Il eft be-foin de déduire pour drefter l’cftabliftemêt de cefte Monarchie qui nalquit des -rX troubles amp;nbsp;de la ruine de l’Empire,lequel auili f’eftoit acreu cinq ces ans aupar-nes Je l’E:»- auant de l’vfurpation des Gaules.Efhât mort l’Empereur Theodofè,les deux fils

-^rcadius amp;nbsp;Honorius luy fuccederêt en rEmpire,mais no en fa vertu amp;nbsp;fortu-furfAtionJes ne,de faço qu’auec le nouueau regne de ces deux ieunes princes fe chagea la co- •. lt;74»//«. nbsp;nbsp;dition de l’Empire Romain.Theodofeauoit ordonné aux trois parties d’iceluy

trois gouuerneurs fes Lieutenas generaux,aflbauoitRuftin a rOriêtale,Stilicô à ■ rOccidêtallc,amp; Gildoii à rAftricane,Ie^qls apres la mort de leur maiftre le reft) ^^Dtfandes ltirêt,nô d’eftre gouuerneurs,mais de fe rêdrcSeigneurs proprietaires de ces pro gouMernews uinccs.Lcs deftciiis de Gildô,amp;:de Ruffin eftas dcfcouuerts par Stilico quicftoit dlkt^^^ow nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’eux,ils furet par luy mis a mort,amp; fichât mieux q ’eux celer fô intétid,

uernemens. qtH eftoit de faite tôber a fon filsEucherius l’Empire q tenoitHonori’,duquel il PejfetnJesn auoit cftc tutcut amp;nbsp;cftoit beaupctc, premieremet il tafeha de fe mettre en la bo-ïÉm opinion amp;volonté des Empereurs nouueaux,amp; de l’autre cofté de leur trou-fireafinßls. blet tcllemêt leur Eftat,qu’il luy fut puis apres plus facile de fé emparer.Et pour ^stdtcm^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendre ennemis les Vifigots,il côfeilla pardeftbubs main aufdits Empereurs

qu’ils ne leur payaflent plus vne certaine pêlio qu’ils luy payoiêt:mais encor luy femblant q ces enemis ne fuftent fuffifans pour leur troubler l’Empire, amp;nbsp;voyat lapaixenne- quc la paix qui eftoit lorsvniuerfelle feruoit d’vne forte barrière à fes deft'eins,amp;: «4^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fauorifoit fes mefehâtes iiltcntios, corne couftumieremét la paix eft ennemie

mauLiaifes volotez des malins,amp; q les têps troubles,amp; les guerres les fiiuori-fauorableà fent,il pratiqua aucc tous les nioyês,induftries,amp;promeftes dót il fè peut auifer,

les Vandales(defqucls fes ayeux eftoiét ifruz)les Alas,les Sueues amp;nbsp;les Bourgui' ZM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnôsàlaproye,conquefteamp;ruine des Gaules, pour doncr par ce moyen beati-

enGauleen coup d’affiiiÂîs àrEmpire,amp; faire cepédant les fiens.Toutes ces nations entrans

dedans les Gaules auec toutes leurs forces contraignirent les Francs nouuelle-LesFr^esre- mentpaftcz de dcca (quc iious appellerons toufiours ainfi iufques a Merouee) Je la Je Elire place à leur fureur: car eux voyans ne pouuoirrcfiftcràla grande in-undation de tant de nations bandees contre eux, cederent au temps, amp;nbsp;furent contraints de retourner delà le Rhin à leur premiere habitation.

9

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m h K U V b h, K (J ï 3. L 1 V K b 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17

Cependant les Romains eftoient parles menées dudit Stilicon guerroyez amp;nbsp;aflaillis de to’ collez,Se par tous les endroits de leur Empire.Radagalc Roy des Gots ennemi de nollre religio apres auoir mis a feu amp;nbsp;à llt;^ig la Tlirace,la Pitno-nieamp;rillirie,amp;menaßät de faire le rneline a ritalie,mcnoitvnc armee de deux cens mille hommes versRome pour la ruiner.Il y auoit aud^ d’autres forces des Gots ( car tous 11 eftoient paslubiets àvnmeliiieRoy)quiauoiétpour ennemy Attila Roy des Huns. Stilicon parmy ces tempeftes,orages,amp; déclins de l’Em-pire Romain baftilfantfes delTeings, ne vouloir pas la fubuerlion d’iceluy, ains 'ynJ^oy. vouloir qu’il fut referué pour fon fils. Les Romains le voy ans tnenalfez delà nueedeceRoy barbare Radagafe, attirèrent à leur fecours contre luy, deux grands capitaines,rvn nommé Vldin capitaine des Huns, amp;nbsp;l’autre Sarus capi-raines des Gots auec grandes promeires,prefens,amp; loldes,par l’aide desquels ils donnèrent tant d’affaires à Radagafe Roy des Gots, qu’ils le contraignirêt de fc retirer aux pieds des motaignes de Fefuleda ou eftat réduit à l’extremité de toutes chofes,amp; abandonné des fiens,il fut co train cl de letter fes ornemês royaux, pour n’eftrepoint cogneu,amp; de fc làuuer.Mais ne cognoiflant le pays, ny la langue,amp; courant ça Ik par les montaignes, fans fçauoir ou il alloit, il fut inter- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jef

cepté parles ennemis, amp;nbsp;tué : amp;nbsp;fes fold at s prins amp;: vaincus fins refiftance, fu-rent ou tuez ouvenduz comme vn troupeau de brebis. Sur ces cntrefaiéles, Alaric Roy d’vne autre partie des Gots, amp;nbsp;qui n’eftoit pas grand ennemi des Chreftiens,eftoit entré en Italie. Stilicon voyant la venue de ces barbares,penfà défaire dedeuxehofes rvne,oudeles deffaire incontinent fil pouuoit,ou de les rêdre fes amis, amp;: les obliger a luy,amp; ie feruir d’eux au baftimêt de ion ambi- Malicieux tieux deffein.Et pouuat faire l’vn ou l’autre felo les iocafios qui f’en prefentoiêt, fouuêt il les eut en fà puifrance,amp;fouuat les laifla efchaper,aimat mieux tirer en longueur celle guerre,amp; la nourrir,q Igs exterminer: pource q Ion delTein eftoit fondé fur cela,pêlant par celle longueur coduire fes intentions à la fin qu’il defi-roit. Honorius fapperceuat de la malice de Stilico,amp; cognoilfat qu’il falloit a cecy doner vnbo nbsp;fouuerainremede pour empefeherla mefchancetéde cell

hôe,luy mâda de faire la paix auec eux,en leur douât pour demeure le pais d’A-quitaine, à laquelle les Vâdales fufeitez amp;pratiquezpar Stilicoauoiétles yeux p^ixauedes ouLierts.Ce que Stilicô fit cotre fon gré,pource q cc n’eftoit pas ce qui’1 deman- cots en leur doit.Ainfi leur eftat donee vue paix fourree ou malquce,amp;pêlans lesGots eftre en repos,Stilico qui voyoit que celte paix 11 eltoit pas propre a ce qu il deliroit, leur enuoya vn capitaine Hebrieu nomé Saul qui en vn iour de Palques les fur- tescotsfur-prenât a l’improuifte lors qu’ils ne penlbiêt à aucune guerre,fit vne cruelle bou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tue':^^

cherie d’eux. Alaric le voyat ainli circôuenu,prit foudainemet les armes,amp;tour \e Faßiuef, nat cotre les ennemis la ruine qu’ils luy auoient bralfee, leur dona beaucoup de nouueaux affaires.Stilicô fe voyat ainfi preffé,demanda nouuelles forces à Honorius pour refifteraux Gots.Honofi’eiiuoyanouueaux chefs auecnouueaux foldats cotre ces barbares,maîs ils ne firét rie de memorable, leulemét ils tuerêt Stilicon amp;nbsp;Ion fils Eucherius come ennemisamp;: traiftres pariures,amp; pour tels de- stilicon cr clarez,comme eilens caulè de toutes ces guerres:rcceuans vn digiîe guerdon de leur mefchanceté,perfidie, amp;lt;: trahifon. Alaric ce pendant ne dormoit pas: car a- ,. , k J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J» 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1111 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’ 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1'1 nbsp;nbsp;111 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Salaire des

oandonnant. 1 Aquitaine il délibéra daller tout droit a la ville de Rome corn- trahifins. me atfrheatredes affaires du monde,laquelle il print,amp; donnale pillage d’icel-lea fes foldats Gallaquot;Placidia feur de l’Empereur Honorius y fut priiife,

A -- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b iij

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i8


CLODION ROY


X.


fans qu’il luy fut faiél aucun outrage ny villanie. Honorius ne fe tourmenta pas Nomhalance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fecourir fon Eftat,amp; n’expofa fon chefà ces dangers,fe rendant comme

‘ fpeélateur de la mifer^commune. Trois iours apres la prinfe de Rome, Alaric x’ Italie rut- enpartit,amp; de là fé alla courir,rauager, amp;nbsp;brufler toute l’Italie amp;nbsp;peu de temps Cofenfe. Apres fa mort Ataulphe fon proche prit les forces patent fêpata de fes forces,amp; efpoufa Placidia, à la beauté de laquelle il fe laifta tellement furprendre fi doucement conduire aux blandices, attraits, amp;nbsp;alle-chemens, de cefte femme, qu’au lieu qu’il auoit délibéré de razer la ville de Ro-me,pour en effacer la memoire,aucontraire il la fit à fa requefte reedifier.

Or l’orage qui eftoit apprefté pour foudroyer ritalie,a l’heure fe tourna vers la Gaule, car les Sueues,les Vandales, amp;nbsp;les Huns, la couroient amp;C pilloient, amp;nbsp;Conftarftin Soldat de peu de reputation, fut par la faueur de ce nom de Coftaii-tin qu’il portoit,efleu Empereur par les Soldats qui eftoient en garnifon en Bre-taigne maintenant nommee Angleterre, ScafTociaè l’Empire Conftans fon fils qui parauant auoit efté Moyne profez. Tous deux ayans mené leur forces en Gaule, pour faire de deux chofes l’vne, ou pour faire paix amp;nbsp;amitié auec les Vandales, amp;nbsp;les autres nations leurs aliees amp;nbsp;confederces,ou pour les deftai-re toutes fils pouuoient,ils furent foubs couleur de bonne foy, amp;nbsp;durant vn pourparlé de paix trompez, Qupy voyant Conftans fils de Conftantin délibéra de paffer en Efpaigne, amp;nbsp;comme il fut fur le paffage des mons Pyrenees, deux ieunesSeigneurs dudit païs,freres,richesamp;opulas,rvn nomé Didimus,amp;rautre Seuerianus le luy voulurent empefeher, mais les ayant debellez amp;nbsp;tuez, il paflâ les montaignes amp;nbsp;entra dans les Efpaignes. Les Vandales,les Sueues, amp;nbsp;les A-lans, aduertis du paflage de Conftans le fuiuirent, le chafferent, amp;nbsp;femparerent d’icelles.


d’Ataaric,


Force de la


beanie d'yne


eßeu Fmpe-


reur,aj/icta fon fils a I'Fmpire,


Les pays ifue D’autre cofté les Bourguignons tenaient en Gaule les pays des enuirons des les Lurgui- villes d’Authun,Mafcon,Langres, Chaalons fur la Saone, amp;nbsp;deBezançon. Ce-^’nc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ataulphe prenant le chemin de la Gaule, fupplioit l’Empereur Hono-

* .Juulphe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de faire paix amp;nbsp;de contraôfer amitié auec luy,par laquelle il luy promettoit

tn Gäule.

^taulphe tue'.

deluyrendrepaifibleles Gaules,amp;les Efpaignes:maisî’Empereurnyvoulant entedrCjCnuoya en Gaule vn de fès plus fidelles feruiteurs nômé le Comte Con ftantius grad lie experimêté Capitaine, pour les reprêdre, amp;c remettre en fon O' beiftace. Ataulphe voy at cela print le chemin des Efpaignes,laou il fut tué en b ville de Barcelonne par les fiens,qui difoient que l’amour de Placidia amp;nbsp;du nom de Rome luy filifoient oublier fon deuoiramp; les entreprifès, amp;nbsp;perdre la gran-

Le y tee des marts pour trop aimer leurs fem~ mes.

deur du nom des Gots,comme ils fapperceuoient par le mauuais train que leurs affaires prenoient. Dequoy ils imputoiêt toute la faulte à la trop grande amour qu’il portoit a fa femme,à la volonté de laquelle il fe laifloit mener :qLii efl vn vice commun à beaucoup de maris, mefmes à plu fleurs grands perfonnages, qui pour auoir trop creu a leurs femmes, ont’fait des chofes indignes du nom d’homes, amp;de leur qualité amp;nbsp;debuoir.Segeric fucceda à Ataulphe,lequel pour mef rne foupçon fut tué par les fies. En fin VValliafut efleu roy,à la charge qu’il fc' segerie fuc- roit la guerre aux Romains comme il fit,amp; rendit Placidia à l’Empereur Hono-

rius fon frere, qui la donna pour femme à ce Comte Conftantius duquel nous rralliaefleu auous parlé cy^leffus, pat lequel Conftantin efleu Empereur fut tué dedans lit R^idesGots. ville d’Arles,amp;le fils de ce Conftantin nommé Conftans fut à fon retour

paigne, dedans la ville de y ienne, tué, par le Comte Gerontius fon lieutenant.

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MEROVEE ROY 3.


La paix fut faite auec les Gots à condition que toute l’Aquitaine amp;nbsp;quelques villes de la Prouince Narbonoilèleur feroient données poury habiter, amp;nbsp;lors ils commencèrent d’y auoir vne certaine demeure, amp;j)eu apres fe firent maiftres des Elpaignes,amp; furent appelez Vifigots.Les Gots qui habitoient vers donne'e r^-ces pays la eftoient en leur langue nommezViligots,c’eft à dire Gots Occiden-taux, amp;nbsp;ceux qui quelque temps apres femparerent de l’Itaîie, furent par eux appeliez Oftrogots, c’eft à dire Gots Orientaux. Le Comte Conftantius heute-


Lapaix faite auec les Cots


amp; leur fut


Etimologie de Gots ex'


nant de Honorius,ayantfai6l plufieurs belles ebofes pour le feruice de fon mai-ftre/ut en recompenfe de ce,par luy declairé Empereur, mais fept mois apres il mourut laiflant de Placidia £a femme, Valêtinia, qui fut depuis’aulfl Empereur. Eftant mort Conftantius,la charge de ces guerres fut donnée à Ætius leigneur Romain grand amp;nbsp;braue Capitaine. Durant tous ces troubles amp;nbsp;tempeftesde l’Empire Romain,Clodion lecheuelu quiguettoit vne bonne occahdîi de re-palTer le Rhin de deça,voyant les Gaules ainfi tiraffees de toutes parts,amp; Us'Ro mains empefehez en beaucoup d’endroitz,fesforça de repaifer. Mais Ætius len empefeha, non fins beaucoup de peine bien qu’il fut le plus fort. Car Clodion quiauoit délibéré de pafrer,le combatit plufieursfois fur le paffage, amp;nbsp;affoiblit kt les fo-grandement les forces des Romains en Gaule,amp; ne fe tenant vaincu ny rebutté pour vne,deux,ou trois fois, ains voulat en quelque façon que ce fut, amp;nbsp;quoy qu’il luy couftaft, palTer de deça,airembla vne plus forte armee que deuât,pour b»'**^'* nir à but de fon entreprinfe, mais comme il eftoit fur le point de l’employ er, il mourut l’an 449.apres auoir régné xo.ans, ou felon d’autres 18 . Defon temps dion. les Papes commancerent de prendre vne grande authorité aux affaires du mon-de,amp; de ne vouloir permettre d’eftre iugez par autres que par eulx mefnes.

Hilaire Euefqued’Arles, amp;nbsp;Viéfor Euelque de Catana,e{criuoientdesliures contre les heretiques, amp;nbsp;fut l’Italie faccagee. Clodion eut à femme vne fille du Roy d’Auftrafie, amp;nbsp;de Thuringe : de laquelle on dit qu’il eut quatre filz, dont laiûié mourut,amp; les autres trois furent Auberon,Regnault,amp; Rancaire,qui fu-renta (ce que quelques vns veulent dirc)priuez duRoyaume de France par Merouee fucceffeur de Clodion,amp; furent Roys des pays, qui font maintenant appeliez les pays de Hainault, Lorraine, Brabant, amp;nbsp;Namur. Aufli difent quelques Chroniques, que Clodion mourant lailTa fa femme amp;nbsp;ces trois enfans au gouuernement de Merouee,qui en la prefence des Seigneurs François leur iura loyauté ;mais qu’apres la mort de Clodion il les chafla,amp;: fe fit eflire Roy par les François,amp;d’autres difent que lediél Merouee eftoit filz de Clodion.

Quoy qu’il en foit apres la mort de Clodion le cheuelu, Meronee fut efleU Roy parles François, amp;nbsp;fiult noter que iufques à Hues Capet tous les Roys de France, ont efté efleuz par les François qui fe referuerent celle puiffance d’eflire ôc bannir amp;nbsp;chaffer leurs Roys. Et bien que les enfans ayent luccedé quelque fois a leurs peres,amp; les freres à leurs freres, ce n’a efté par droiél hereditaire, ains par l’eleélion amp;nbsp;confentement des François,qui fe trouuans bien d’vn Roy, ont voulu en recompenfe des biens receus de luy, eflire ôc receuoir pour Roy fon fils,ou fon frere. Ce qui fera veu bien amplement au fil de celle hiftoire.

Sur le comancement du regne de Merouee ou Mciervvic,qui en langage Franc ou Francon fignifie celuy qui eft parjleffus les autres en reputation, Ætius fai-foit le mieux qu’il pouuoit, en Gaule amp;nbsp;en Efpaigne, telle àtant d’ennemis bandez contre les Romains, ayant affaire en pluueurs endroits pour les empefeher b iiij


Retint


clodion y eut repajfer en Gaule.


clodion com-


cdgee.

Fils de Clo^-


dton.


Perfidie de iAeroûee^


MERO--V É E

ROY 3. }^is de Frdce ele^lifs.


Etymologie de Merouee,


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d’entrctplus auant en pays, tantoh contre les Francs amp;nbsp;contre les Bourguignos .Af aire Je gß Gaule,amp; tantoh contre les Vandales, Alans, amp;nbsp;Sueues, en Efpaigne. Mais d’autant qu’il ne pouuoit baher à tant d’affaires,bien qu’il fit Ion deuoir,amp; qu’il ne chaffa pas toutes ces nations de la Gaule, amp;nbsp;de rE{paigne,comme fon mai-hre Honorius J’c|it bien defiré, Icdiól Honorius imputant le fuccez contraire defes délits alacouhardifed’Ætius,le rappellades Gaules, amp;nbsp;luy enuoyapour oplnlondes fucccffeur Cahinus.Eii quoy le pcult voir la couhume de plulieurs Princes,qui /gt;rwfM fur eh telle,que fi leurs bons feruiteurs ne font ce qu’ils proiettent, amp;nbsp;n’executent leurs fer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcffeins dc Icuts fiintafics, ils interprètent rimpoiribilité,amp; le bon deuoir de

utteurs. leurs feruiteurs a faulte de volonté amp;nbsp;de courage. Cahinus venant en Gaule a-uec vne nouucllc armee, fe ioignit a celle qu’Ætius auoit, amp;nbsp;toutesfois aucc tout cela il n’ofi entrer dedans l’Elpaigne’contre lés Vandales, que Bonifiice qui chfiit lieutenant general de l’Empereur Honorius en Afrique,n’euh ioinct les forces auec luy. Pour quelque temps ces deux Capitaines l’accorderent fort bien:mais corne il eh mal aifé que deux hommes de çrand cueur titans a mef gloire puiffent bien l’accorder cnfemble,melmement quad l’vn voit deLtomma quc l’autte ch plus aymé amp;nbsp;honoré que luy, il aduint que Cahinus voyant Bo-^senfem- nifacc rclpcdé amp;nbsp;chimé plus que luy, commança de luy porter vne fi grande enuie qu’il conlpira fa mort. Boniface fapperceuant dececy amp;nbsp;craignant les embufehes de fon cnnemy, fe làuua en Afrique. Sur ces troubles Honorius mourut. Placidialàfeurmeredu petit Valentinian depuis Empereur, aptes la mort de fon frété enuoya deux Capitaines Mauortius amp;nbsp;Gallio pour tuer Bo-r» nifiice, mais Boniface les ayant tuez efmeut par les Gaules amp;nbsp;par les Elpaignes Gaule,cy-en VU tel trouble,quc Ics Ftancs qui ne faifoient qu’elpier depuis la mort deClo-Bf^gne. nbsp;nbsp;dion,vne bonne occalion de paffer deça,voyans la Gaule en combuhion, y re-

£« FrAtiCs rfpAjfent en Gaule.

palferent loubs la conduite de Meroueenouucau Roy des Francs,ou Francons.

Zes Francs prennent ka-bitatton en Gaule,

Adoncq Merouce au commancemÄit mena vne honne troupe d’hommes en Gaule, Ia ou les premiers venuz amp;nbsp;inhaliez tirèrent de deçà, comme parla main, ceux qui eftoient demeurez delà le Rhin, amp;nbsp;de iour en iour croifTant le

lA yertu AH

befoing reconnue.

nombre de ceux qui pafl'oient, tousenfcmble premièrement ^habituèrent aux pays qui font aux enuirons deTrieues amp;nbsp;deStrafbourgç, puis vindrent habiter aux nuages de la riuiere d’Aine. L’Empereur Valentinian ce pendant croiflbit, éc voyant CCS Francs deha bienauanten Gaule, faduifa de rappeller ce grand Capitaine Ætius, ôc de fen feruir contre eux : telle amp;nbsp;fi grande eh la force delà vertu qu’a l’extrcmitc de toutes chofes, la ou tout le rehe dehault, elle eh rap-pcllec amp;nbsp;honoree. Adoncq Valentinian luy donna vne armee pour venir en Gaule contre lesFracs,mais ehat Ætius entré en Gaule,amp; voyat leur nôbre ex-cehif, amp;nbsp;vne autre guerre plus forte que nulle des autres qui fe preparoit contre les Romains par lavenue d’Attila Roy des Huns,il fut contrainch de laiffer pour ƒyCE- l’heure courir la bonne fortune des Francs,amp; défaire paix auec eux, à la charge *FrMcs!‘ de ne leur demander plus rien, amp;nbsp;d’ehre fecouru d’eux contre cehe grofie amp;nbsp;eipehe nuce des Huns, la fureur defquels deuoit ehre aufii redoubtable aux Ro mains maihre^ d’vne partie de la Gaule, qu’aux Francs qui y choient nouuelle-ment entrez par vn bout.

ïyfttllazsy nbsp;nbsp;Attila Roy des Huns furnommé Fléau de Dieu, apres la mort de fon pere

Mandolque, amp;nbsp;de fon oncle, amp;nbsp;apres auoir fubiugué la Sarmatie,vaincu Marin lieutenant general de 1 Empereur,amp; pahe le Danube,faccagea la Hogrie,la My-

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MEROVEE ROY 3‘ LIVRE I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;it

la Thrace,en deliberation d’aller influes deuant Conftantinöple*lï par les Lieutcnas dudidl Empereur il n’euft elle chafle 8gt;c rompu,mais ne {’effrayant aucunement de ccff accident, ains eftant dcuenu plus cruel^amp; furieux que de-^ uant,fit premièrement tuer Bleda fou frere,pource qu’il luy diffuàdoit la guerre contre les Romains, puis affemblant vue armee de cinq cens igt;ille combatans, compolee de Erulcs,de Gepides, d’Alans, d’autres diuerles nations, amp;nbsp;ayant ^rmeed’At pafle le Rhin entra en Gaule, amp;nbsp;de prime arriuee,vint bruller les villes de Cou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entr^

logne, deMetz,amp; deTrieues, amp;rauagerlcpays oLicft auiourd’huy le Duché de Brabant.Dela entrant plus allant en la Gaule,brü{lantj{àccageant^amp; mettant à feu amp;nbsp;à lang tout ce qu’il trouuoit, il brufla la ville de Rheims, en laquelle il Iruße tout. lit tuer Nicaile Euefquc d’icelle, comme il celebroit le leruice diuiil. Et pour-fuyuant fes cruaultez ôc barbaries,il vint deuant la ville d’Orléans qu’il alhco;ca trelcltroiôl:emét,ann que perlonne ne peultlortir q icelle pour appeller lecours. kans. 11 fit mettre deuant chafque porte, vn gros effadron en garde. Ceux de dedans eftoient bien eftonnez amp;nbsp;effrayez de la fureur de ce barbare, qui les menaffoit de les Elire tous cruellement mourir fils failoient reliflance. Eux craignans que cela animafi: dauantage la fureur contre eux, fil aduenoit qu’il entraft dedans la ville,amp; defelperez de {ècours,ne fçauoient de quel collé le tourner,eftans quali refoluz de fe rendre, quand Aignan leur Euefque homme de bonne ôc lainéfe vie,les encouragea de tenir bon, amp;nbsp;de ne le denier de la grace, amp;; de la force de Dieu, auquel il auoit plus de fiance qu’au fecours des; hommes,comme les gens de bien doiuent auoir. Et pour mieux les réconforter, il les alleura qu’en bref ils auroient fecours d’vn endroit,dont ils ne le pouuoient elperer. Il dilbit vray caril entendoit de Dieu, mais eux penfins que ce fut des Romains,ou de quelques autres leurs voifins,lentendoient autremcnt,amp;de fai cl il n’attendoit ny n’e Iperoit receuoir aucun fecours,que celuy que Dieu mettroit dedans les bras de ceuxde dedans pour relifter. Ornefufcefiinôlhomme trompé defonelpe-rance:car il aduintvniour que comme les ennemis eftoient preftez de donner l’affaut à la ville,qui eftoit prefqtie prilc, il apercent de loin vue grade pouftiere. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q

Lors il l’eferia pluftoft pour la fiance qu’il auoit en la bonté de Dieu, que pour alTeurance de lecours humain,que Dieu ne les auoit oubli ez en ce befoing.Ce qui puis apres fe trouua eftre veritable,car Thierri Roy des Viligots leigneur de rhlerfy l’Aquitaine preuoiant que li le Hun entroit fi auat en la Gaule,il pourroit apres laprinfe de la ville d’Orleas paffer la riuiere de Loire, doner iufques en l’A-quitaine, fe refolut de fecourir les aftiegez, no tat pour amour qu'il portail: auf- tntennondes diets affiegez que pour fon particulier intereft:eftant telle la couftume des Prin ces que fouuant ils preftent fecours à leurs voifins, non pour amitié qu’ils leur donnent. portent, mais pource qu’eftans iceux voifins ruinez , ils font les premiers qui apres eux l’en lentent. Thierry doncqarriLiant deuant Orleans à propos pour les affiegez,amp; pour luy,donna de telle façon ados aux Huns qu’ils furent con- nut (juitterët trainófs de Icuer le liegc,amp; de le retirer aux châps Cathalauniques, la ou ils fu-rent luiuiz par Ætius chef des Romains accompaigné(fuiuant leur Traitté de pourßtiuk paix)des Francs,des vieux Gaulois, des Italiens, Bourguignons,amp; Gots, auec plufieurs autres leurs alliez, des principaux defquels eftoient les francs foubs Ia charge de Merouee, qu’ils auoient elleu leur Roy. Ces champs Cathalauni- terpretations ques font diuerlement interprétez. Les vns difent que ce fut pres de Chaalons en Châpaigne,les autres près de Thoulouze,amp;les autres au pays de Soulongne '

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M E R o V E E ROY


3-


pres dT)rleans,mais d’autant que ce poinéb eft encore doubteux, ie ne m eftan-dray plus auant en celle dilpute : tant y a qu’on tient pour alTeuré que ce lut _ pres de Chaalons.

lt;^hillt;lmcfils çep-e guerre Merouee auoit auecluy Childeric fon fils qui luy fucceda. Le iour de la baiÿiille il tenoit le collé droich auec fon fils,amp; la viéloiic demeura du collé de luy amp;nbsp;d’Ætius,lequel vn peu deuant la bataille,en celle laçon parla a Ion armee.

' Chalcun de vous, o braues Soldats Romains amp;nbsp;mes anciens compagnons de a. guerre,amp;vous autres nos confederez amp;nbsp;airociez,me confelféra que coultumie-ƒgt;» wmee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yiic armee la plus grolfe n’ell pas celle qui gaigne les batailles:mais bien

presque egalle en nombre,amp; qui fans aucun doubte furpalTe l’autre pM en valeur amp;nbsp;experience de guerre. A celle occalion qui ell-ce qui pourra railon-Iti beuaiUes. nablement conclure qu’eflant l’armee d’Attila trefgrade, amp;nbsp;remplie d’vne multitude ignorante en laquelle il a planté toute fon efperance, il puilTc oudoiue vaincre la vertu des Romains, amp;nbsp;de ces autres peuples ioindls auec eux, l’armee defquels no feulement l’egalle prelque en nombre, mais aulh n’a point autre nation pareille a eux en valeur, en experience, en force, ny en courage ? Qui ell-ce qui pourra doneques furmonter noz elcadrons fi bien armcz?li bien armez dis-ie de difeipline militaire, de hardielTe, amp;nbsp;de bonnes mains? Romains loldats ie vous appelle tous mes frercs,non leulemét pource que vous elles fideles a l’Empereur,au Senat amp;nbsp;au peuple Romain,mais aulfi pource que vous elles tous corne nezamp; creez loubs les viélorieufes aiglesRomaines en guerre.Attila n’a aucune vraye armee:bien a-il vne multitude d’hommes vagabons amp;nbsp;confufe, qui n’a aucune vraye amp;nbsp;honorable hardielTe, mais feulement vne témérité amp;nbsp;ardeur de lang grosamp; chaud,delarmee prefque nue, amp;nbsp;deuenue fuperbe par fes pilleries amp;nbsp;brigandages, amp;outre ce nullement acoullumee à combattre contre des guerriers hardis, ny contre ceux qui ûgerflent manient les armes, amp;nbsp;fuiuent les ar-ce^Hiplus mees,la OU plus vault engin que forcc,plusrobeillànce que lahârdilïe,amp; plus firtala^uer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiepeude gens bien rangez amp;nbsp;ordonnez, que de plufieurs (comme

fontceux-cy)confuz, amp;nbsp;lans dilcipline. Qui niera doneques que nous n’ayons aduantage lur nos ennemis, que nous ne les dénions vaincre ? Certainement ce ne fera aucun : mefmement Romains, fi vous voulez vous monllrer Ro

mains,fi vous tenez biê vos râo-s,amp; fi vous auez vos côuraîxesamp;vos bras accou-Louange Au Humez. Et fi VOUS Tran CS amp;nbsp;Gaulois hardiz vaillans fur toutes autres nations thef donnée à vousrellouuenez que vous elles ici pour deffendre laFrâcc vollre patrie,vos fils amp;nbsp;vos femmes: ôc fi vous Gots courageux vous relTouuenez que vous côbattez pour rEllat,amp; pour la vie de vollre Roy,amp; pour la conferuation de vollre Roy-aumc,amp; devollre fing:amp; vous Italics amp;RomainspourladelTeneedei’Italie,amp; pour l’honneur de l’Empire Romain,amp;: de Rome qui a touliours elle fauorizec de la bénignité du Ciel,amp;aggrandie par la valeur de voz elpees.

■■quot;'i

Ætius ayant fini celle harangue, les deux armees vindrent aux mains,amp; fe

S4taille

donnèrent l’vne des plus cmelles amp;£inglantes batailles qui ent iamaisau para-les Huns, uant efté donee,en laquelle Ion combatit depuis le Soleil leué iniques à la nuiót toute noire,y moururent cent quatre vingts mille hommes, auec telle cHu-us Huns fion de lang qu’il fit vn torrent qui couloir de lang humain,amp; Attila lut vaincu, ■ amp;nbsp;Thierry Roy des Vifigots tué. Attilavaincu l’en alla en Hongrie: puis delà ; w se»ftM. prenant le chemin d’Italie,mit le liege deuant Aquilee, la ou fans aucun oblla-

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MEROVEE ROY 3- LIVRE I.

Fntyeur trrcfiltftion

cle:il demeura deux ans,amp; durant Ie Eege ruina tout Ie pays d’alentoiff, Sc mit enfuittetoLisIeshabitans d’iceluy. Cc qui donna commencement ala fondation de la ville de Venile, bien que fur cela Ies opinions dÿ Hifcoriens Italiens Fondation de foientdiuerfes. On ne faccorde pas du temps auquel celle bataille adtiint, les vns difent que ce fut l’an 452.. Les autres l’an x 7. de l’Empire de Valentinian troifielme,les autres autrement. Attila qui ne le promettoit pas moins que l’Em pire du monde, bien eltonnc de cefte perte,fe làuua dedans Ion Cap fins fe pou uoir refouldre de ce qu’il deuoit faire, amp;nbsp;craignant qu’vu fécond defiftre luy aduint,amp; le fît tombervif entre les mains de fes enncmis,il ic voulut faire mourir. Mais peu apres fe refoluant, amp;trouuant moyen d’efchapperâes Gaules,il cnfortitparlapermifliondefes vaincqucLirs, à ce confeillez par Ætius,lors que Tborifmond fils de Thierry pour vanger la mort de fon pere, folicitoit Æ-tius amp;nbsp;Merouee,de l’aller affiegerzfaficurant qu’il feroitficile Sc aifé deîe prendre dedans fon camp J amp;nbsp;que les Francs efmeuz de gloire amp;nbsp;d’honneur défi-roient de pourfuiure laviôloire iufques à la fin.Car à la verité,bien qu’Ætius fut chef del’armee,!! efl-ce que laviôfoire efloit deüe aMerouce, qui par ce novgt; uel acte fe rendit fl redoutable aux Gaulois, qu’ils commencèrent de pancher de fon coffé comme du cofeé de la fortunc,amp; de mefprifer les Romains,Ia puif-fance defquels commençoit fort de fabaiffer.Ce qui eh vue couhume des peu- y,^Xe^ ** pies fubieêls au changement desSeigneurs,d’aymer toufiours les plus heureux, amp;nbsp;de mefprifer ceux defquels les affaires amp;nbsp;la bonne fortune vont en déclinant. Ætius cognent bien cela,amp;comme aduife qu’il ehoit,difhmulapour l’heure ce mal talent,laiirant courir la bonne fortune de ce nouueau Roy des Gaules. Et intention afin que la grandeur des Francs ne faugmentah d’auatage en Gaule, il dehour-nales Francs,amp; leurs alliez de pourfuiure leur vidfoire, leur remonhrant enap- qidiidonna. parence les dagers amp;nbsp;hazardz douteux qui pourroient prouenir de cehe pour-fuitte:mais de faiôl c’ehoit pour crainte qu’il auoit que Merouee amp;les autres fes alliez, ayans par fi glorieufe viôloire amp;nbsp;deffiidfe d’vn tel ennemy,fa,i(h expe-riêce de leurs forces,amp; de la fiiçon de cobattre des Romains, vouluhent ioindls enfemble acheuer l’cntreprinfe d’Attila,amp; par ainfi donner beaucoup d’affaires a l’Empire. Et à cehe caufe le faifoit-il, pour les diuertir de laviôfoire qu’il prcr-uoyoit leur ehre affeuree, amp;nbsp;de laquelle luy amp;nbsp;les Romains receuroient le premier dommage. Ainfi fouuent on donne vn confeil bon en apparence,amp; colo- Quelaues cS ré deplufieurs belles raifons d’amitié, amp;nbsp;de proffit, qui en effeâ: eh preiudicia- ßiit bons en ble,amp; quelque-fois deshonorable a cehiy a qui on le donne. Il confeilla auffi le mcfineaThorifmond fils de Thierry, qui vouloir pourfuiure A ttila pour venger la mort de fon pere, luy remonhrant principalement, que puis que fon pere choit morgilfe deuoit haifiuement retirer en fon pays, de peur que fes freres fichans la mort de leur pere,f’emparaffent de fon Royaume. Le Got amp;nbsp;le Franc qui choient grohiers, amp;nbsp;qui n’ehoient nourriz en l’efcole du Romain,crcurent ces belles remonhraccs,amp; ne pourfuiuirent ce qui leur ehoit,ou fembloit ehre affeuré. Mais Ætius eut panure récompéce de ce confeil tant vertueux,comme vous verrez apres, chant ce braue Capitaine malheureux a ehre ^nal recognu de fà fidelité.

fl fe ßtH»e des Gatdes.

Vous auez veu par cy deuant comment il fut mal traitté amp;nbsp;recopenfé d’Ho-norius pour luy auoir faiéfvn bon ôc notable feruice,amp; maintenant vous ver ^^fionun^e-rez qu il ne 1 ch pas mieux de ce maihre. Car Valentinian offence de ce que les ’untinian^'*

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X4 MLKOVLL K U ï 3. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K(J ï 4.

Huns apres leur retour en Hongrie auoient drefle nouuclle armee,amp; icelJ e fai-éle marcher en l’Efclationie, amp;nbsp;en la Dalmatie, l’vne des meilleures contrées de

Cathalauniques,il le fit mourir, luy mettant à fus qu’il fe vouloir emparer de emtre^^'e- l’h^phe,amp; que Â1 euft voulu,il euft bien faiôl mourir Attila, mais qu’il l’auoit tins mis à laifle efehapper pour fen feruir a fes defleins. VoycL en quelle peine eft vn hom ” me de bien quand il veult bien feruir Ion maiftre, comment vn maiftre ingrat ” recompenfe vn bon feruiteur, amp;nbsp;comment vn bon leruice eft mal recompenfé. ” La perte de ge perfonnage qui eftoit vn des meilleurs pilliers que l’Empire ro-main eut en Gaule,fauoriza grandement les affaires amp;nbsp;les deffems de Merouee, lequel fè voyant vainqueur d’vn fi grand Monarque corne eftoit Attila, amp;nbsp;pour cefteogeafion tant honoré des fiens, amp;nbsp;tant redouté des Gaulois, amp;nbsp;des Ro- ” ferfonna^es. mains,eftendit plus hault les dcffeins,{elon la couftume du naturel des grands ” perfonnages,qui ne fe peuuent contenter de leur bonne fortune prefentc, ains ” font pluftoft par icelle animez,amp; pouffez à plus grandesamp; hautes entreprinles. ” Merouee n’ayant plus les trauerles de la prudence amp;: experience d’Ætius,amp; quot;, voulant iouyr du fruiôl de fes vióloires,ce pendant que les affaires des Romains eftoient fort brouillez en Gaule,amp; fe faire Roy, qui eftoit fon feul but amp;nbsp;def-

Con/jueßes de Merouce.

feingjfe faifit des villes de Sens,de Paris, amp;nbsp;d’Orléans, amp;nbsp;des pays d’alentour,amp; gaignant tous les iours quelque piece de terre, donna le nom de France à tout ce qu’il auoit prins en Gaule,amp; de deux peuples aflcauoir des Gaulois amp;nbsp;Francs ou Françons raifant vn corps non fepare, les nomma tous Francs,ou Francons, qui depuis ont efté appeliez François. Par ainh dorefnauant nous ne parlerons

LA Gaule


thangee au

tf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus de Gaule,ny des Gaulois,ains de France, amp;nbsp;des François. Pour cefte caufê

les Frant^oif nos anceftres le recognoifTans quaïi comme premier Roy qui pafla en ces pays, ‘'^PP‘^l^oient de luy les François Merouingiens ,amp; en luy commença la lignée LaUgneede dcs Roys de France,qui aduté iufqucs a Pepin. Comme il eftoit fur le poinôt ^ure'Zfques nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auaiit fcs limites, il mourut le 10. an de ion regne, l’an 4 6 l . ou

Àpeftn. felon d’autres 459. laifTant en feureté les François en Gaule, lans que depuis ils contrainôls de repalTer le Rhin de delà. Voyla doneques les Francs Gaule. OU Francois en Gaule apres plufieurs trauerfes amp;nbsp;dangers,tant il y euft d’affaires amp;nbsp;de peine à eftablir celle nation par deçà.

Du temps de Merouee régna en la grand Bretargne maintenant nommee AngIeterre,leRoy Arthus autheur de la Table ronde, auquel la pollente aat-UtauFrSde ttibuc plufieuts aduentures fabuleufes,amp; Attila furnommé fléau de Dieu, corn Leconcilede mc uous auoiis dit,print Rome, amp;nbsp;le Concile general de Chalcedoine, com-chalcedoine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Euefques lut tcuu, ôc aptes iceluy phiheurs autres petits Conciles

Sainte Ge- furent teuuz cu cc temps,le premier àAurange,le fécond à Valence, le tiers a Carpentras,le quatrieune à Arles,le cinquielme a Venife,amp;le lixieflue àTours, CH L D E ôe Sainôle Geneuiefue viuoit à Paris.

RI c, Apres la mort de Merouee, les Gaulois ôc François ioints enfemblc amp;nbsp;n’e-R O Y 4. flans plus qu’vn,f’aflcmblans au milieu d’vne campagne, amp;nbsp;tenans comme vne childeric forme d’Eftaâs generaux,d’vn commun confentement efleurent Roy Childeric chdikncpre filsdcMerouee, amp;nbsp;félon la couftume des François fut efleué furvn grand pa-ef~ uois qui eftoit porté lurles elpaulles des hommes, amp;nbsp;fut par trois fois porté Zf« far les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rairemblee,amp; aucc grand battement de mains amp;nbsp;applaudilTement de

Francois O' . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-i i ,

Gaulois. nbsp;nbsp;NOIX Sgt;c de huces, receu Roy des François, ôc aulli rut Childeric le premier qui

fut efleu

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c H I L D E R I C Pv o Y 4? LIVRE L x;

fiit cfleu Roy du confentemcnt des Gaulois amp;nbsp;François, vniz amp;:m®)rporcz cnfcmblc. Childcric eftoit beaucoup mieux né pour la guerre que pour la paix, amp;nbsp;des ih ieuneile fut tant adonné aux plai/irs, aux voluptez, amp;nbsp;aux vices , que les François n’eurent pas grande opinion jqu’fl fut tel qu’ils l’euf-fent defire, mais nonobftant cela, la mémoire de Merouee fon pereluyfer-uit tant, qu’elle feule fut caufe de le faire couronner Roy, apres fi mort, car il eftoit cognu vicieux. Toutesfois les François auoient quelque efpe-rance, que l’image de fon pere amp;nbsp;les affaires le tireroient des voluptez, amp;nbsp;attireroient fon efprit a la vertu, aux affaires,au foing du Royaume, amp;nbsp;à fon deuoir . Mais fon naturel du tout enclin au vice , ne fe*changea au throßie Royal : au^contraire par la liberté , que donne la Royauté ( à laquelle tout ce qui plaift eft permis ) deuint plus infolent. Car des qu’il fut de Roy, fon plus grand eftude fut de prendre par force les femmes, amp;nbsp;les ftlles de childeric. fes fubiets,de quelque qualité ou condition qu’ils fuffent,amp; n’auoit au tour de fiperfonne pour confcillers que des leunes hommes voluptueux, amp;: d’autres qui luy confeilloient les exactions amp;nbsp;tyrannies, amp;nbsp;pour fournira fes voluptez, pnnf«. leuoit fur fon peuple, tailles, emprunts, amp;nbsp;exactions indeuè’s, aigriflant par ce

» moyen, les cueurs de? François: qui font les choies du monde qui plus offen-« cent Ôc irritent les affeéfions des fubiets contre leurs Princes, mefmcment irrité»fu^-” l’honneur des femmes, comme il f efl veu par infiniz exemples. Les François ieticontre les » doneques indignez de fi volupté,de fes exaéf ions, amp;nbsp;de fes autres mauuais de-« portemens fe rebellèrent contre luy,amp;: le chafferent du throfiie royal,non fans

” danger de fi vie. Par là peuuent apprendre les Princes, le mal qui leur procédé ch^jfe.

»’ de la volupté, de Fexadion, de la Tyrannie,amp; du mauuais confeil: amp;nbsp;que les » Princes voluptueux, exaéfeurs, amp;nbsp;mal confeillez ont toufiours eflé fubiets à »• femblable defaftre,qui font trois des principales caufes qui ont toufiours fiiéh « foufleueramp;rebeller les peuples cotre lewrsPrinces.Childeric elfàt chaffé defon

Royaume,fe retira enThuringefque quelques vus difent Lorraine)vers Bifïin, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi

ouBafînRoy d’icelle, quilereceut amp;nbsp;traitta fort honorablement, amp;Iaat- rhurln^e. tendit la volonté ou le changement de la fortune. Durant fon regne il fe fioit fort au confeil amp;nbsp;en l’amitié d’vn Seigneur de fa court nommé Guyemans, faffeurant qu’il lu y feroit autant ami en fon defàflre qu’il l’auoit eflé en fapX”lX^ bonne fortune, amp;nbsp;à cefte occaflon l’appellant en fecret, luy demanda ad- deric. uis amp;nbsp;confeil de ce qu’il deuoit Elire. Guyemans ne faifant pas ce que

“ plufieurs courtifans ont accoiiftumé de Elire, qui laiffent leurs maiftres

quot; en leur mauuaife fortune, amp;nbsp;ne les fument que pour leur promt durant Jms.

» leur bonheur, fe monftrafi Edelleferuiteur de Childeric en'fon aduerfité, que plus fèruit audit Childeric l’amitié dudit Guyemans pour le recouure-ment de fon Royaume, quen’eull: faiél vne forte amp;nbsp;puifEinte armee, amp;nbsp;trom ua Childeric plus de fecours en vn fcul ami, qu’en tout ce qu’il eut peu fournir de gens de guerre. Guyemans luy confeilla qu’il falloir que pourl’heu- sageconfeil re il cedafl à la fureur des François, amp;nbsp;qu’il eftoit d’aduis qu’il fabfen-taft pour quelque temps de la France, de crainéle que fa prefence augmen-

» taftleur haine contre luy au lieu de la diminuer, difant eflre telle la cou- engendre U. « flume des hommes, que la prefence porte renuieamp; la haine, amp;nbsp;l’abfence faiôl »Yr

» oublier 1 vue amp;nbsp;1 autre. Sur cela Guyemans luy promit, que quelque part qu il foiaoublier.

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CHILDERICROY4.

peut alltr,il luy feroit toufiours fidelle feruiteur, 8c que ce pendant il feroit tout ce qu’il pourroit pour amollir amp;nbsp;adoucir le cueur des François, 8c iajieee/or faire que Childeric fut remis en fon fege. Difant cela,Guyemans donna a moitié cl’viue piece d’or,8caccordèrent eniemble que Childeric ne cnjiemans. feroit foy â mcff^et quelconque,qu’a celuy qui porteroit vne de ces moitiez, afhn qu’il ne fut lurprins de (es ennemis. Durant l’exil de Childeric,les François ne fe reffouuenans plus des iniures qu’ils auoient fiiétes aux Romains, 8c . qu’ils auoiêt receucs d’eux.efleurcnt pour Roy,vn Seigneur Romain Gouuer-les François a rii ilt;- rr r i b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

eßettretpour neut, lelou Ics VUS de Soilious, leiou les autres de la partie des Gaules que Jes i{oyyn Romains tenoicnt de dcça. Ce Seigneur felon aucuns eftoit nommé Gillon, Açw«». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jçg auties,Gilles, 8c bien furent aueuglez les François d’eflire pour leur

FineJJe de CujemMS.

Je ’.njjatrom f/cr p.zr yn François.

CilkinfatFï' TMurir des Français.

Roy’ceft homme, 8c de penfer tirer proffit de celuy qui nef eftudioit qu’à les tourmenter 8c à leur nuire. Guyemans qui effoit habille homme fe feeut fl bien feindre,qu’on le penfoit fur tous autres ennemy dc Childeric, dif f mulant aufli proprement fon amitié qu’il aimoit fidellement. Aumoyen dequoy 8c de ce qu’il eftoit homme accort 8c de bon conleil, il finfinuaf auant en la bonne grace 8c amitié dc Gillon , que Gillon ne luy celoit aucun affaire d’importance. Guyemans qui vouloir tromper Gillon au proffit de Childeric, 8c le mettre en la male grace des François, fe voyant tant priue 8c fitmilier de luy,8c auoir telle part en fes plus priuez confeils, luy confeilla d’impofer fur eux de griefs fubf des,penfant par la efinouuoir vne confpi ration des François contre Gillon : 8c voyant que cela les efmouuoit aucunement, 8c que défia ils murmuroient contre Gillon,il luy confeilla dc faire mourir tous ceux qui grondoient, luy difint qu’il cognoiffoit bien le naturel des François, defquels il ne pourroit iamais venir a bout, fil ne les cha-ftioit bien rudement. Gillon croyant ce que Guyemans difoit luy donna charge dc faire mourir ceux qui mutmuroicnt. Guyemans trouuant à propos ïa commodité qu’il auoit defiree, accufi de crime de rebellion 8c de confpiration, tous ceux qui auoient efté les principaux autheurs dc la coniu-ration faiéfe contre Childeric, 8c les enuoya à Gillon pour les punir. Gillon leur fit trancher la tefte comme à criminels de leze maiefté. Les Fran-

2{e^nflran-te de Gttye-inans aux François.

çois effrayez amp;nbsp;irritez de la cruauté de ce nouueau Roy, eftimans que Guye-mans n’en fut point participant,fe viennent plaindre aluy, le prièrent de les confeiller de ce qu’ils auoient à faire. Luy voyant toutes ces menees propres a ion deffeing,leur dit qu’il fefbahiffoit grandement de leur legerere amp;nbsp;inconftance, en ce que maintenant ils fe plaignoient de la cruauté deceluy qu’ils auoient paryiuant tant haut loué, amp;nbsp;effimé digne d’eflre leur Roy: leur remonftrant en outre la grande folie qu’ils auoientfiiélc d’auoir cliaffé leur naturel Seigneur, pour fe mettre en la fubieéfiô d’vn cruel effrager, amp;nbsp;de n’auoir peu patiemment fupporter la paillardifc de leur Roy, pour fe foubsmettre à la cruauté d’vn Romain , d’autant que plus de mal leur fiifoit tant de fang elpandu par Gillon, amp;lamort de tant d’hommes, que la volupté de Childei^c. Apres ces remonflrances il leur confeilla de rappeller Childc-

les François ric, amp;nbsp;dc tafclier d’adoucir par vn rappel, le cueur de leur Roy, offence r^7/”r/r«r baniiiffement. Eux effneuz amp;nbsp;perfuadez par Guyemans confeffe-rent auoir grandement failly enuers leur propre Roy, amp;nbsp;le prièrent de faire en forte

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c H I L D E R I C ROY 4: L I V R E I. 17

cn forte quil pcufl reuenirjalTeurans Guyemansque fils ïçauoient^lieu ou ileftoit, ils ne faudroient de liiy enuoyer leurs AmbalTadeurs pour le prier de retourner. Guyemans voyant lès delTeins prendre vn bon chemin, en-uoyaàChilderic lamoitié delà piece d’or,qui auoit efte rompue en deux pieces, dont la moitié choit demeureea l’vn, amp;: l’autre a l’autre (luiuant.ce qui auoit efté accordé amp;nbsp;conuenu entre eux) luy maftda par ccluy qui la luy portoit, qu’il pourroitaceh heure rcuenir feurement en Ion Royaume. Childeric ayant entendu cehe bonne nouuelle, print le chemin de la France, amp;enuoyavers Guyemans le prier de venir au^deuant de luy. Guyemans pour mieux alTcurcr Childçric luy mena des forces. Gomme Gillon eut defcouuert celle menée, il en leuaaufli pour fy oppofer, mais.Chik deric amp;nbsp;Guyemans ioints enlemble le rencontrans, luy donnèrent la bataille, amp;nbsp;le vainquirent, fi qu’il fut contrainél de quitter fa couronnoamp;: Ibn Iceptre , amp;nbsp;de le renfermer dedans la ville de Soifl'ons,la ou il palfalerefte de lès iours. Toutesfois cependant il lolicitoit les Vifigots lors alliez des nus es Gaules, qui voulans croillre leurs Seigneuries, couroient en ce temps l’Aniou,lePoidou, amp;nbsp;l’Angoumois, amp;tafchoientnonobllantla Garonne,

Childeric retourne en France,

CiUon yam-cu par chil-deric

Guyemant amp;nbsp;ehaffedu

Foyaurnefe quot;

Romains de le fecourir avancer fon iniure:leur rcmonftrant qu’autant ou reuraàsoif-plus qu’a luy leur deuoit eflre fulpeéte la grandeur amp;nbsp;puilTancc des Fran-çois: amp;nbsp;fans doubte les Gots l’eulfent fecouru, amp;nbsp;par leur faueur êc lecours il eut bien toll recommancé la guerre, fans les Bretons nouuellement ve- encanle,


paflèr au pays des Vifigots , qui ellans en celle forte guerre empefehez , ne peurent oneques fecourir Gillon , tant que Childeric demeura paifible du Royaume de France.

Durant le temps que Childeric ehoit hors de fon Royaume, amp;nbsp;qu’il elloit

auec Bafin, ou BiHin Roy de Thuringe,il fe monllra enuers ledit Roy aulTi Jn^raiitude^ peu fidelle amy, amp;nbsp;aufli peu recognlt;jillant les plaifirs qu’il receuoit de luy, qu’il auoit elléparjiuant peu digne Roy. Car oubliant le debuoird’hofpitali- ho/te. té, qui clU’vn des principaux debuoirsaufqucls l’homme eh obligé, il fit l’a-mour à la Royne Bafine femme dudit Bafin, amp;nbsp;felon ce qu’en dilent quelques. vns,en abufa, amp;nbsp;les autres voulans l’excufer veulent dire que non.Toutesfois . comme fouuent les chofes font iugees par les elFeôls amp;nbsp;euenemens, ce qui puisjipres en aduint laiél bien iuger qu’il eh vray. Car apres que Childeric fut remis en fon Royaume, cehe femme abandonnant fon mary, vint trouuer

, , , , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Il 1- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r • O 1 J / r Safnefem-

Childeric, qui luy demandant pourquoy elle 1 auoit luiuy amp;nbsp;abandonne Ion meduFpyde mary pour venir a luy, elle luy refpondit: Ayant cognu ta vertu, vaillance, rhuringe modehie,i’ay ehé efmcue de defirer de f auoir pour mary : car fi au bout du 2l[”ch7ldê-monde ie penfois qu’il y euh vn plus grand homme que toy, il n’y auroit au- rie. cune incommodité ou peine qui me g^irdah de l’aller trouuer. Quelques vns le racomptent en autres parolles, mais toutesfois elles reuiennent ace fens. Childeric qui d’ailleurs ehoit enamouré d’elle,oyant le langage de cehe fern- .

■^1, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y SA P 1» r r

me, amp;nbsp;par lamour oubliant les biens amp;nbsp;plailirs receuz de Balm, lelpoula oublier tout. (bien qu’il fut marié ) car par la loy Payenne qu’il tenoit, il ehoit permis aux Payens d’auoir plufieurs femmes , amp;nbsp;d’elle engendra ce* grand Roy Clouis fondateur du nom du Royaume de France, amp;nbsp;delà religion Chre- rifionsde hienne en icelluy. Iladuint que la premiere nuiét de leurs nopces quand

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• gt;1 r 1 n premierenuit

ils furent couchez cnlemble,Baiine pria Childeric pour celle nuict l’abltenir defesnopcet,

S ij

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CHILDERIC ROY

4-

18

fforriUes ytß ent.

InterpretA-' tion de cej yißons.

Preface de cIoHu pre

mier

Chreßien.

de lâjcqgnoiftre, ains de fc leuer amp;nbsp;dallera la court du Palais, ôcluy rapporter ce qu’il verroit : il y alla amp;nbsp;vit en ladiôle court de grandes belles marchantes, comme Licornes, Leopards, amp;nbsp;Lyons. Childeric tout eflon-né amp;nbsp;effrayé de ceftê vifion,retourna vers fa femme, amp;nbsp;luy racompta ce qu’il auoit veu.Elle le pria de ne feffrayer point pour cela, amp;nbsp;de vouloir retourner pour la feconfle, voire pour la troifiefme fois, en la court dudit Palais. Il y retourna pour la fécondé fois, amp;nbsp;vit lors des Ours, amp;; deâ Loups fe cobattâs les vns contre les autres,Et à la troifielme fois y retournât, il vit des figures de chiés,chats,amp;d’aurres plus petits animaux qui fe defchiroiet les vns les autres. Childeric acfenc eftonnc de ces vifions, amp;nbsp;ne fâchant ce quelles prefigioient, fè recouchant dedans fon liôt, les déclara à fà femme, la pria de luy faire entendre ce quelles prognofliquoient, car ilpenfà bien qu’elle lespouuoit fçauoir^ amp;nbsp;qu’en vain elle ne l’auoit pas enuoyé en celle court du Palais, pour les voir. Elle le pria de rechef de vouloir pour celle nuiôl fabflenir d’elle, luy promettant de les luy declarer quand le iour fèroit venu. Le iour venu elle luy remonflra] que ces vifions ne prefàgioient pas tant les chofes prefèntes que les euenemens des futures, amp;nbsp;qu’en la figure d’icelles efloient môflreesleurs aôlions,amp; celles de leur poflerité. Qj^e le fils qui naiflroit d’eux qui efloit monflré par la premiere vifion des Lyons amp;des Licornes, fèroit homme de haute puiffance amp;nbsp;de grande proueffc. Qu’en la figure des Loups amp;nbsp;des Ours, efloient demonflrez fes fucceffeurs, defccndans de luy, qui feroient forts amp;nbsp;auides de proyes amp;nbsp;de rapines. Et que la figure des chiens

Tro^oßtqHt qui efloit vn animal adonné a la volupté, denotoit la lafciueté qui fera en ceux,qui aux dernieres années defcendront de fa poflerité,amp; qui feront Roys chtldew. de France. Que par la figure des petits animaux fe defchirans les vns les autres, efloit dénoté le peuple,fans crainéle de leur Prince,amp; embrouille de tumultes, defeditions, amp;nbsp;de meurti^s.

Voila la vifion de Childeric defcrite bien au long parlemoyne Aimoy-nus, amp;nbsp;autres: amp;nbsp;bien que les Philofophes premièrement, puis les Chrefliens inhibé la creance de telles vifions , fi efQce que fi elles ne font fendHt. croyables, elles ne font pourtant du tout mefprifàbles. Et quand on voit que les effects les enfuiuent femblables à elles , lors on efl contrainél d’y adioufler quelque foy. Et de faicl il fell veu que les aétions des fuccef* feurs de Clouis iufques à Pepin,onteflé telles que celle femme les defcriuoit à Ion mary. Toutesfois liquelcun par trop curieux veult dire que c’ellvn compté inuenté depuis ce temps là, amp;nbsp;accommodé a ce qu’on a veu adue-nir,nous luy relpondrons que l’hilloire qui a apparence de vérité, amp;nbsp;contre laquelle ny a aucune oppolîtion, ny preuue du contraire, ell croyable, amp;nbsp;que nous racomptons celle vifion comme nous l’auons veuc aux vieux liures, amp;nbsp;que celuy qui ne croit cela amp;nbsp;autres chofes femblables n’eft pas mariage de Childeric amp;nbsp;de Bahne nafquit ce grand Clouis, du-de^BdftneT' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous parlerons bien toll. Quelques hilloriens nous racomtent que Chil

deric pres d’Orleans eut vne bataille contre Audoacre Duc desSaxons,amp;qu’il idtMlle entre le dcltit, prüft amp;nbsp;ruina la ville d’Orléans,amp; qu’apres celle deffaictc, Audoacre échappât, fe lauua en la ville d’Angers vers le Comte Paul Romain iufques ou Childeric le pourluiuit,tua leComte Paul corne receptateur de fes ennemis,Ôc d’Angers. Audoacre craignât la fureur de Childeric luy enuoya deman^

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CHILDERIC ROY 4. CLOVIS I. ROY 5. i?

demander la paix qu’il obtint, amp;nbsp;par l’ayde d’Audoacre,Childeric11onqLiit vne partie de l’Allemaignc tout le long de la riuiere du Rhin. Childeric eflargit bien fort Ibn Royaume, car il adionllaàfon Ellat Javille d’Orléans,amp; toutle pays qui ell le long de la riuiere de Loire iniques à Angers, amp;nbsp;ainfi la France croilîoit peu a peu. Apres anoir régné trente an^ou lelon les au-

T --J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oJl„ Morf de chil

tres Vingt quatre, il mourut. Les opinions des années des règnes amp;nbsp;de Ja mort des Rois iniques au près de Pepin lontli dinerles que nous prierons les leéleurs de ne famuler pas là, car les vns en mettent plus, les autres moins. Exemple des En Childeric les Princes peunent voir vn bel exemple des caules de leurs ruines, amp;nbsp;des coniurations de leurs peuples contre eux, qui font la paillar- Caufes des dile,l’iniullice, la cruauté, les exaélions, les mannais conleils,amp; leurs an- (omurauens tres mauuailes aélions ordinaires, ruines des Princes, amp;nbsp;ordinaires eau- ([„trcieuts fes de la fubuerfion de leurs Eflats. De Ion temps les Ariens exeenterent Frlnces.^ de grandes cruautez,amp;: l’Empire d’Occident print fin apres qn’Angnllulusfnt depofé de l’Empire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dent.

Childe RIC mourant laifla fon fils Clouis, que les François efleu- C L o -rent pour leur Roy, amp;nbsp;le mettans fur vnhaultpauois lepourmenerent trois vis r. fois au tour de l’afiemblee ou l’eftoit faiéle l’eleôlion. Son pere l’auoit RO y 5. fiiiél inftruire en tous les exercices dignes d’vn Prince, en tant que la ciuilité du fiecle le pouuoit permettre. Aufii Et il bien prenne de la bonne nourriture amp;nbsp;in-n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lA'/i'ii 1-1

S5

itrudion, car en vaillance, lultice, amp;nbsp;autres vertuz, il lurpaila de bien loing les autres Roys fes predecefleurs, ics luccelfeurs. Des qu’il fut Roy la jircmierc Louange de choie qu’il délibéra de faire,fnt de le vanger de ceux qui anoient chafie Ion pere horsdefon Royaume, amp;nbsp;pareillement d’autre collé Siagrins fils de Gillon n’a-uoit autre choie dedans la telle, que de vanger l’iniure qui anoit eflé faite a Ion geana. pere,quand par la cantelle deGnyemans,il fut deietté du liege Royal de France. En deux perfonnes contraires elloient*lcmblables délits pour lemblablecanfe de loy, amp;nbsp;dilTemblable en l’effeél. Telle amp;nbsp;fi grande ell la force du lang, amp;nbsp;la charité du fils entiers le pere,quc les ininres faites aux peres engédrcnt an cuenr des enfans vn défit de vangeance qui demeure perpétuel, amp;nbsp;quelque fois hereditaire a leur pofienté. Clouis allemblant vne armee alla contre Siagrins vers Soiirons,print ladite ville, deffit l’armee de Siagrins amp;: le contraignit de fe fan- clouis deffit lier a Toulouze vers Alaric Roy des Gots.Clouis manda à Alaric qu’il eut à luy rêdre Siagrins, ou autrement il luy feroit la guerre. Alaric craignant d’encourir jecSon. par celle retêtion la fureur du François, dont la grandeur començoit d’ellre redoubtable, luy ennoyalié amp;nbsp;garrotté Siagrins,auquel peu apres Clouis fit trancher la telle pour exterminer de tout poinél la race des compétiteurs de la mai- compeMeur fon amp;nbsp;de là couronne, affin qu’il n’en reffcall aucun qui peut en apres remuer ce-

Lors les Ofi:rogots,Vifigots,amp; Fraçois firent alliacé enfemble,apres laquelle Thierry Roy d’Italie amp;nbsp;des Oflrogots qui anoit efpoufé Audefledefeur du Roy alliance en-Clouis, appella d’Efpaigne (on la plus grad’ part des Vifigots demeuroiêt de ce temps) vn Prince nommé Entharic qu’il fit efponfer à fa fille Amalafmite, ef'pe- nbsp;nbsp;Franco^

rant le faire heritier de fes Royaumes, pour ce que fes deux autres*filles efloient mariées, 1 vne auec Alaric Roy des Vifigots, amp;nbsp;l’autre à Sigifmond fils de Gon-debanlt Roy de Bonrgongne. Clouis apres auoir deffaiôh Siagrins ruina la ville de Soiflbns, ôc venant à celle de RJieims voifinc de Soifl'ons,ny voulut faire au-iij

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\ 3^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C L O V I S I. R O Y 5.

cun malt Toutesfois fes Soldats infolens (comme la guerre a accoutumé dc porter vne grande infolence ) amp;nbsp;d’auantage payens, pilloient les threfors des


lußiner.

rn [oldat fnnt yn Calice.


Mécontentement det Gaulois Chreß-iens.


J^monßr ante de Hemy Sueß^ue de l^eims 'a clo-

MIS,


vouloir permettre le pillage des Eglifcs, non pour le lacrilege (pource qu’il n’efloit pas Chretien) mais pour le larcin, violence, amp;nbsp;pillerie, d’autant qu’il eftoit fort iulle amp;nbsp;droidurier, èc qu’il puniflbit rigoureufement les larcins. Entre autres Egliles celle de Rheims fut pillee,amp; au lac d’icelle vn Soldat François le lailit d’vn Calice de grande amp;nbsp;inellimable valleur. Les vieux Gaulois Chrcftiens trouuerent fort eftrange ce pillement des Eglifes, n’ayans ac-couftumé de voir ainli accouftrer leursTemples (la demolitiô defquels efmcut autant quechofe du monde lescueurs du peuple) amp;nbsp;commencèrent de murmurer contre leur Roy, amp;nbsp;de perdre peu a peu celle volonté qu’ils portoient a la repufation de la vaillance ôc iullice de Clouis, craignans qu’il feroit mal-aifé de pouuoir viure en leur Chriftianihne foubs vn Roy payen, amp;nbsp;que difficilement fe peut comporter vn Prince auec fes lubiets quand il elE de religion contraire à la leur. Remy Euelque de Rheims, homme de fainôle vie extrêmement marry de ces infolences, amp;nbsp;mefmement du Calice, enuoya vers Clouis desprebftres pour le fupplier de ne permettre que les Chreftiens fulfent ainli molellez, amp;nbsp;que li on ne luy vouloir faire rendre ce qui par les foldats auoit efté prins dedans les Temples des Chreftiens, pour le moins il luy fit rendre ce Calice. Clouis irrité de ce larcin affiembla ffin confeil,


par l’aduis duquel il fut arrefté qu’il feroit rendu. Et comme fuiuant leur couftume, le butin faffemblaft pour en faire à chacun part felon fon merite, Clouis eftoit d’opinion que le Calice en fut diftraicl pour le rendre à Remy. jnßolence dit Ce quc le foldat qui l’auoit delrobbé ( tout furieux ) refufa de foire , difant n’eftre raifonnable que ce qu’il auoit vaillamment amp;nbsp;de bonne guerre butiné, fut rendu, mefmement à gens de religion contraire : qui eft vne relponce de tout temps commune en la bouche de ceux qui ont foiél la guerre a ennemis de contraire religion : amp;nbsp;pour ioindre vne infolence de faiél a celle de la parolle, donna vn grand coup de picque au Calice amp;nbsp;le caffa. Pour l’heure le Roy diflimula fo colere, referuant à quelque autre temps la puni-tion de cefte témérité. Si eft^ce que par l’aduis du confeil , le Càlice fut


Dijsimulatio dnl^ Cle-uis.


Clouif tua le foldat itißo-lentci-gt; larron.


rendu aux Chreftiens. Et comme l’an luiuant fe dreftoit le camp des François, ce Soldat fy trouua, lequel pcnlànt que le Roy ne fe fouuint plus de cefte offence paffa deuant luy. Le Roy l’appellant regarda les armes amp;nbsp;fon equippage affçauoir l’il eftoit bon ôc fuffilant,amp;; trouuant quelque choie à dire fur la picque d’iccluy la ietta par terre. Le foldat fe baiffant pour la re-leuer, le Roy delgaina Ion Cimeterre,ou felon quelques vus print vne hache, amp;nbsp;luy en donna fi grand coup fur la telle qu’il le coucha mort par ter-re,puniffant en tcmpsamp; lieu la fuperbe amp;nbsp;le larcin du foldat.

Cela fit efperer aux Chreftiens que Clouis fe feroit Chreftieii, amp;nbsp;de faicl cela y leruit beaucoup, mais aufliyeut il deux autres raifons qui y aidèrent encores d’auantage : l’vne fut les prières continuelles de Clotilde fa femme fille de Chilperic Roy de Bourgongne, qui eftoit Chreftienne, amp;nbsp;l’autre qu’il voyoit bien qu’il ne feroit iamais bien aggreable à Ion peuple , qui eftoit Chreftien,fil ne l’en failbit aulîi'.confiderant que comme la religion eft la choie du monde qui plus elmeut les cueurs des hommes à aymer ceux qui font de leur


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J- kJ V 1 ö 1. K U I J. t 1 V l\£ nbsp;nbsp;1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;31

leur relis;ion,ou a hair ceux qui n’en font point,il ne fcauroit fe rendr^plus ay-inéjiiy plus agréable à fon peuple que le failant Chreftien, eftant au refte tant ah ƒfo'rce de me,honoré,amp; reipethé pour Li vaillance amp;nbsp;iulHce, qu’il ne luy reftoit que le Chrihianilme pour gaigner de tout point le cueur de les iLibicéts. Auec cela il y auoit quelque inlpiration diuine qui inclinoit fà volonté ^fè Elire Chreftien, ne voulant attribuer a celle railon premiere la feule caufe qui l’elmeut au Chri-llianilme, mais il le peultdire queioinéle auec les autres, elle y leruit de beau- yeaîtfMre coup. Les Bourguignons deuant ce temps la, elloient inllruiéls des prebllres de Gaule en la religion Chrellienne,comme dit Orofe,amp; l’elloient faidls Chre-lliens,contre la volonté de leurs Roys.Ce qu’il a fallu dire en pallant, pour le 1er uir de cela parcy apres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnons

Et pour reuenir a Clotilde fille deChilperic Roy des Bourguignons, fils de Gondenge,ou Gondioch,amp; femme de Clouis, amp;nbsp;qui le fit Chreftien, iî ne lera hors de propos de dire que ce Gondioch ou Gondance, ou Gondenge Roy de BoLirgongne,mourant lailTa quatre fils,Gondebaut,Chilperic,GondcgifillejOu Odegifille,amp;; Gothomar,lcfquels apres la mort de leur perevoulansdiuilerle

- Royaume de Bourgongne en Tetrarchies tombèrent en different pour le meh a-pris que l’vn faifoit de l’autre,eftans les vns amp;les autres lolicitez par des flatteurs ire prmees èc infidèles minillres qu’ils auoient pres d’eux,qui les irritoient lesvns contre les autres par faulxrapports,pour touliours nourrir leurs querelles. Ces flatteurs ßatt‘eur°^‘^ chafeun endroiél leur maiftrce,lpcroient le gaing de la caule deuoir tomber au proffitdeleurfdiélsmaillrcs. Ilelladucnule plus fouuent aux Ellats, aufquels Ueffelns des il ya plufieurs freres,melmement quand ils lont ambitieux,d’auoir auprès d’eux des attifc-feux,qui les allument les vns cotre les autres, mais aulli touliours tels Gouuerneurs au lieu d’agrandir leurs maillres, les ont faiél précipiter a la perte de leur ellat, amp;nbsp;quelque lois de leur vie. De telle façon doneques l’alluma la tienti'l^ aux difeorde entre ces quatre frcrcs,qu’iis fe^anderent les vns contre les autres,alïà-

• II 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 -ni 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- h mauuaiscon“

uoir Gondebault, ôc Odegiliile le plus leune des quatre, contre Chilperic amp;nbsp;ƒ„/. Gothomar,tellemcnt que ces deux derniers auoient faiélvn deflein dans leur telle de femparer du Royaumc,amp; d’en priuer leurfrere aifiié Gondebault, d’eii chalTer le plus ieune pour feflre bandé contre eux: de maniéré qu’ils aile- {^^7« rent en Allemagne delà le Rhin, amp;nbsp;amenèrent grand nombre d’Allcmans leurs fr«, confederez, lelqucls auec leur autre armee,ils menèrent iniques au pres d’Au-thun,ou ils rencontrèrent leurs freres en armes. La fut donnée la bataille entre eux,en laquelle fut deffaicle l’armee de Gondebault, qui ollant lès accoullre-mens royaux fut contrainél de fen fuir,amp; fe retira en lieu ou li fidellement il fut rcceu,amp; tant bien cclé,quc veu qu’il n’elloit bruit de ft fuit te, il n’elloit aucune- Gondebault ment bruit de fit mort. A celle occalion fes freres penfans ellre àla fin de leur fi gucrre,donnerent congé à leurs fecours d’oultre le Rhin. Gondebault aduerti de cecy ic remit en câpagne fuiuy de plufieurs, qui de toutes parts accouroient vers luy,conimc à vn homme qui pour miracle elloit reflufcité:à laide defquels ayant remis les forces aux champs, il vint alfieger fes freres dedans la Cité de Vienne en Daulphinè,qui elloit lors des appartenances du Royaujne de Bour-gongne,lefquelsnefecraignansd’aucunenouuelleguerre,fyelloientretirez.

Ceux de la ville conliderans le droiél de laifné ne firent pas grand effort d’y re-fifter,tellement que la ville eftant prinfe de plain laut, Chilperic fut prins, au-quel Gondebault fit incontinent trancher la telle. Gothomar voyât le parricide ßeafinfrere c üij

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CLOVIS I. ROY 5.

comis Cl fl a perfonne de fon frere fe fàuua en vne tour,maisGodebaut ne le polluant autrement auoir, fit mettre le feu aux portes, tellement que la tour amp;nbsp;Go-thomar fe bruflerent^ Apres la mort de ces deux freres Gondebault le laifit des deux filles de Cbilperic, l’aifiiee nommee Coronie ou felon les plus frequentes liiftoireSjMucutîîÿie, l’autre Clotilde. Il mit l’aifiiee en religion amp;nbsp;retint pres deluy Clotilde PrincelTc d’excellente beauté, faifant mourir les femmes amp;les enfans malles de fes freres,pcnfuit par celle cruauté, coupper la racine de toutes querelles, amp;nbsp;des pretentions de fon Royaume.

Menees de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Goiidcbault peufoitpar ces parricides feftre acquis vn repos,amp; fe voulut ap-

condeb^ult. pyyçj. (i’alliances,ne craignant entre autres fiens voifins rien plus que ce Clouis

Roy de France Seigneur de peu de pays, mais homme de grand courage, amp;nbsp;de haut delTeinjamp;encor de plus haut delir,côme fiGodebaut eut prelàgié,amp; prog-noftiqué là ruinc,amp; la vengeace amp;nbsp;punitio de lès cruautez debuoir prouenir de xW«/ des Fi'‘^i2ce.Et comme l’vne des plus grandes leuretez de l’eftablilfement d’vn Eftat, j^ois yotfins eft la pratique de l’amitié amp;nbsp;alliance des Rois voifins, Gondebaut conliderant eßablijfemet cela,enuoya fes AmbalTadeurs versThierry Roy des Oftrogots qui feftoit faiét d’ynsßaL maillre de toute ritalie,pour entrer auec luy en ligue, voyant que ce puilTant

Roy le pourroit couurir contre la force des François qui regardoient la Bour-gongne de fi pres,qu’il n’y auoit rien plus à craindre que ce voilinage. Et pour obliger amp;nbsp;ferrer de plus eftroiót lien celle amitié, il fit que Thierry luy accorda mariage de l’vne de fes filles pour Sigifmod fon fils. Aucuns ont dit que Gon-deGonde- debault elpouG la fille dudit Thierry, amp;nbsp;Sigifmondfils dudit Gondebault, la niepee de Thierry: amp;nbsp;de faiôl Thierry efcriuit à Gondebault vne belle lettre par laquelle entre autres lignes d’amitié il luy manda qu’il luy enuoyoit des horloges. D’autre collé clouis comme nouueau conquérant defiroit de deux chofes Pe/n» de ^VnCjOU de l’emparer de la Bourgogne fil pouuoit,ou fil ne pouuoit, au moins clouis. nbsp;nbsp;nbsp;contrarier amitié aucc ledit Gondebafilt Roy d’icelle, pour mieux alTeurer Ion

petit Ellat qui ne faifoit que naillre. Clouis doncq pour cell effedl enuoya vers Gondebault fes AmbalTadeurs lefquels à leur retour en France luy firét tel rap-l’excellente beauté amp;nbsp;de la grande vertu de la PrincelTe Clotilde, qu’il

U yertu, nbsp;nbsp;l’enamoura d’elle,amp; eut volonté de l’elpouler,!! grande efl la force de la beauté, “

amp; de la vertu, que louuent elle efineut les perlbnnes a aimer chofes qu’on n’a ia- “ maisveuës. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Menees de clouis pour auotrlaSour

SV-.Arrdjuffit-deurde clouts yers Clotilde auec yn anneau de freßent. Soupçon de Gondebault.

Cependant Gondebault elloit allé en Italie, au lècours du Roy Thierry,qui elloit pour lors le plus redoublé Roy de l’Empire. Clouis fçaehant le parricide commis par ledit Godebaut,en la perlbnne de Childeric fon frere,pere de Clo-tilde,amp; d’ailleurs voyant vne belle occafion de femparer delaBourgongncen Tabfen’e de Gondebaut, ou d’auoir ledit pays par le mariage deluy amp;nbsp;de Clo-tilde,fit par fecrettes pratiques amp;nbsp;menees foliciter Clotilde, amp;nbsp;à ces fins enuoya en Bourgongne vn fien confeiller amp;nbsp;chambellan leeret amp;nbsp;fidele nommé Aure-lian,par lequel il enuoya vn riche amp;nbsp;pretieux anneau à celle pucelle.Ce conlèil-1er François trouua moyen de parler en fecret à elle,encore qu’elle eut des gou-uerneursôc gardes qui auoient l’œil a ce quelle ne fit aucune choie ou entrepri-fe,carGondcbaut comme homme, ayant finderefe d’auoir meurtri les freres, le doutant que Clotilde,qui défia elloit en aage, peut penlèr à la vengeance de la mort de fon pere amp;nbsp;mere, auoit eftabli gardes amp;nbsp;gens qui le prendroient garde de toutes fes contenances ôc parolles, de maniéré qu’il fallut qu’Aurelian par-lallà

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c LO V I s I. R O Y 5. LIVRE I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;53

laftaelle alaported’vneEglifè, en habit de mandiant, amp;nbsp;ht en forte ou apres plufieurs propos, il luy mit l’anneau du Roy Clouis au doigt, faignantluy bai-fer la main, amp;nbsp;fecrettement contracta le mariage de Clouis amp;nbsp;d’elle. Or ellant Godcbaut de retour d’Italie, Clouis ayat faiót drefler vne Àmbafïade folênelle, de clouu et renuoya Aurelian en Bouivoieneen grande amp;nbsp;honnorable compagnie,qui f’a- P-Qreüant au Roy Gondebaiit demanda fa niepce Clotilde poffreftre femme de fon maiflre le Roy Clouis. Gondebaut fc doutant bien de ce qui luy aduinr,de prime face coméça à f’exeufer, ôc prioit l’AmbafTadeur Aurelian le déporter de foliciter tel mariage,attendu que la hile eftoit Chreflienne,amp; qu’il n’y auoit or-


en-


U Ota deman^


pume race começa 3.1 excuier, ôc prioit 1 Amoanadeur Aureiian le déporter de clotdde foliciter tel mariage,attendu que la hile cftoit Chreflienne,amp; qu’il n’y auoit or- fin onde dre felon les loix Chreftiennes, qu’vne hile baptifee, full conioinéie par maria-gc auec vn payen inhdele, comme eftoit lors Clouis: eftans leurs profeflions de religion fi contraires, que la vie amp;nbsp;la mort le mettroient pluftoft d’accord. Parquoy il le prioit de n’en plusfaire inftäce finó q Clouis vouluft abiurer fon paganifme,amp; fè réduire à la cognoiffance du vray Dieu. Ce qu’il chimoit a part foy,que Clouis ne feroit iamais, nbsp;nbsp;que telles pourfuittes demenrcroient inter

rompues , amp;nbsp;luy paifible Roy en Bourgongne. Lors Aurelian Ambafîàdeur e-ftant bien informé de la volonté de fon maiftre,ne douta point de f’aduancer promettre que le Roy fondit maifire auoit délibéré de fe faire baptifer, amp;nbsp;que promejfe de la pratique de ce mariage qu’il recerchoit ne tédoit ailleurs. A ces propos il ad-ioufta tant d’honnefles coditions amp;: promefres(comme font les médiateurs des mariages)que Gondebaut ne trouua plus que luy répliquer, fînon qu’il voufift manifeffement monflrer qu’il n’auoit aucune deuotion à ce mariage. Parquoy fut promeffe fiiéte amp;parolle donnée dumariagedelaprincefTedeBourgon-gne Clotilde, à l’AmbafTadeur de France Aurelian, auec la condition que le mAriAge de

Clouis fè feroit Chreflien. Ce qui fut aifé d’accorder, d’autant que ledit clows lt;c)-Clouis y eftoit deha enclin de fon naturel, commeil a efté cy deffus dit, mef- ’ °*' mement en ce qu’auparauant il auoit d(ÿmé a entendre, par la punition qu’il a-iioit faite de fl main, du foldat qui auoit defrobbé le calice d’or en l’Eglife de Rheims. Ainfifuthiit le mariage de Clouis amp;nbsp;de Clotilde, amp;nbsp;elleenuoyee clouis eCpott audit Clouis qui l’cfpoufa: toutefois il ne luy tint encores promefle touchant ficlotildc, ûi couerfion au Chriftianihne, iufques au quinzième an de fonrcgné,comme il fera dit cy apres.

Cependant la Royne eut vn hls quelle nomma Yngomire qui mourut incontinent apres auoireftébaptifé.Dequoy Clouis extrêmement fafché repro-chaafà fcmme,queles Dieux qu’iladoroit,leluy auoient ofté, pourcequelle mort défi» l’aiioit flit baptifer au no du Dieu en qui elle croyoit.Elle en ht vn autre qu’elle nôma Clodomire, lequel bién toft apres fon baptefme, penfa mourir, dont derechef 11 luy ht ce mefme reproche, mais on eut opinion que par les prières de Clotilde l’enfant ne mourut point. Apres ce mariage, la France fut longuemêt en repos, mais le quinzième an du regne de Clouis,les François reprindrent les jr„ François armes, pour fecourir les Sicambriens leurs alliez que nous pouuons appeller fieowent les ceux de Gueldresamp;delulliers,lefquelsles Alemans guerroyoient afprement. clouis eftimant que ce luy feroit vnehoAef’ildefnioitfecours a fes amis tant ancicns,defquels les François fe difoient ifrus,mena grandes forcef en Allemai-gne, puis fe ioignant auec les Sicambriens, amp;nbsp;ayant en fi compaignie deux grands Princes François,Sigifbert Auftrafe Duc des Tungres amp;nbsp;de Brabant, la bataille fut liurce aux Allcmans,en laquelle comme Clouis vit qu’il corn-

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mêçoit ^auoir du pire,defèfperé de tout fecours humain,(e retourna vers Dieu, (comme en telles extremitez on a de couftume de recourir au fecours de Dieu, re quand on fe voit deftitué de celuy des hommes ) amp;nbsp;fe fouuenant de la promcfle ’ raidie à là femme devant que refpoulèr,aulli qu’il auoit ia bonne opinion de no rxttdeclo- ftreloy, il fit veu de fe faire Chreftien fil pouuoit emporter la vidloire. Il y en a • uisdefefai- qui difent queleOucAullraze,quiefi;oit Chreftien,feferiaà haultevoix:

Tt chreßten. nbsp;nbsp;nbsp;RoyClouis,reduy en ta mémoire la foy par toy baillee en mariage à la Koi

ne Clotilde ta femme, inuoque le nom du grand Dieu des armees,amp; t’acquitte de ta promelfc.Quoy qu’il en loit,fon vœu fut de telle façon exaucé du ciel,que plus luy vallat la faueur du ciel,quc la vaillance des fold at s, fi bien que la frayeur de fon armee fe tournant en ioye amp;nbsp;en nouuelle force, les loldats fe remirent yiâoire fur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vigueur,amp; il fefceut fi bien aider de leur vertu , que rechargeant

îfs ^llemas les Allçmans,!! les mit en fuitte, amp;nbsp;remporta vne fi honorable vidloire que leur ^/f«r Aoy Royy demeura, au moyen de laquelle les Allemans furent faits tributaires du ies\Allemas Koy de France, prenans telles loix amp;nbsp;ordonnances qu’il pleut au vainqueur, /xz/j tributM Celle bataille fut donnée preslavilledeTolbiac,randelalut499.

Clouis retournant en France,Medard Euefque de Soiirons,hommc de bonne amp;nbsp;religieufe vie, alla au deuant de luy iufques àThou, tant le perfuada de accomplir Ibn vœu,qu’il n’auoit plus autre enuie,que de le faire. La Roine Clo-tilde lèmblablement y mena Remy Euefque de Rheims, felon aucuns fils du Duc de Laon amp;nbsp;de Soiftbnsjlelo d’autres,d’vn Seigneur nommé Emile,dcmou-rant pres de Laon. Remy duquel nous auons ci delTus parlé,eftoit homme d’aa-^e,de fainôle vie, de fçauoir, amp;nbsp;de dignité fort venerable. AulTi eftoit il befoing a clouis d’auoir de tels perlonnages auprès de luy,pour l’inftruire en la foy amp;nbsp;re ligion Chreftiéne, ôc pour empelcher qu’il ne full empoifonné des herefies des .Xmw doéleurs Arriens, qui infedoient les oreillcs,les cueurs, les entendemens de la plulpart des Rois Chreftiens ; melmcs h lœur Lantielde eftoit de celle fc-ôle:de peur aulfi qu’il ne fe penfaft Chreftien amp;nbsp;alTez quittte du vœu qu’il auoit fait combattant contre les Allemans pour fuiurc celle herefie. Ce qu’ailément il euft creu,eftant plus expérimenté en l’art militaire qu’en la difference de la religion.MaisDieu fauorilant les François,lcs en voulut conlèrucr,tout ainfi qu’il clouû couer Ics auoit gai'dez en la battaille contre les Allemans.Clouis admirant la dodlrine de Remi fut aifeement conuerti par la predication, en laquelle lès foldats prin-soldahFrM drent tel gouft que fur l’heure trois mille le firent Chreftiens, puis il délibéra ^ois conuertif faire loii cntrce à Rheims pour en icelle ville eftre baptizé,les rues de laqucl-Magmfcëeeà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fomptueufcment tendues. Et ne fe voioit en celle ville que ieuz amp;nbsp;ef-

l'ëtree declo batemeiis pour receuoir ce grand Roy, amp;nbsp;le conduire au baptclme lors qu’il re-»is^Fheims. yenoitd’vne tantheureufevidloire.Leiour du baptefinearriué,la grande Egli-fe toute tendue de riches tapiffcris,reluifoit d’vne infinité de cierges allumez, amp;nbsp;retentiffoit de mainte armonieufe voix,chatans Hymnes SeCantiques .à la louage de Dieu. Le peuple femblablement felmermeilloit de la diuerlité des bonnes odeurs qui dedans eftoient relpandues. Les preftres en leurs Habits làcei-dotaux accompaignoient Remy qtfi le monftroit plus diuin qu’humain, repre-fèntantcefte^euoteaffemblee, vnevrayecompaignie celefte. Le Roy fen al-loit au baptefme entre fes Princes, pompeulèment habillé,ayant la perrucque longue furies elpaules fort artificiellement teftonnee amp;nbsp;parfumée.

JÈntre les François ( comme il a efté dit ) il eftoit feulement permis aux Rois

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CLOVIS I. KOï;. LIVRE J. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;35

amp; Princes du Gng de porter longue perruque amp;nbsp;teftonnee, quoy que les Allas, Bour2;uignons, amp;nbsp;Sicambriens lalaiiraflentcroiftre,mais Ians au cun artifice. Remi failant vnfermon de riiumilite conuenante aux Chreftiens, abbailEa tsi-Icmcnt ceftehautefle amp;nbsp;arrogance, que le Roy lailEint touées fes pompes,le pre fcnta pour ellre baptize autant humblement que le moindre de fes hommes. Aulfi fut il oingt d’vn crefine comme miraculeufement enudyc des deux, car corne Clouis eftoit fur les fonds de baptefine, attendant que le chrefme,dont il poulie de deuoit ellre oingt, fut porté,il aduint(come quelques anciens hiftoriés nous ra-comptent) que ne pouuant(à caule de la multitude du peuple ) palier celuy qui ’ le portoit,vn colomb blaiic(qui eft interprété le laiiid Êlprit, figuré en l’elpece vilible d’vn colomb)vint porter en Ion bec vne petite Ampoulle pleine d’vne fiinde liqueur, amp;nbsp;la mit entre les mains de Remi, qui en oignit amp;baptizale-diét Clouis.

me fut couronné, amp;nbsp;ne parle point qu’il fut oingt ny lacré,ains leulement bapti- tows ne pur zé, amp;ne fait aucune mention de la lainde Ampoulle, bien qu’il parle allez d’autres miracles. Celle Ampoulle toutesfois religieulemét gardée dedans l’E-glifefainôl Remi de Rheims, fert à oindre les Rois àleurlacre. Et combien que i\^^mpoulle clouis deuant Ion baptefine portail trois Couronnes de giieulles en champ de argent, depuis ce iour pour plus honorables ,il print les fleurs de lys lans nom-brc,amp; pour Clouis fut furnommé Loys. Quelques chroniques nous veulêt fai-re croire, que parauant les Rois de France portoient troisCrapaux,les autres di- ^„ç,e„ne! lent troisCroiflans,amp; qu’au temps de Clouis il y auoit vn Hermite preud’hom- ‘trmomesdes meamp;defainôlcvie,quihabitoitenvnbois presd’vnefontaine,qui de prefent cil appellee loye-en-val pres Poifli,auquel Clotilde auoit vne grande fiancc,amp;: aduint qu’vn iour vn Ange fapparut audit Hermite, amp;nbsp;luy dit qu’il falloir que Clouis fit razer fes armoiries, l'oit que çe fufl'ent Crapauz ou Croilfans, Sgt;c qu’il portail au lieu d’iceux, vn elcu dont le champ full d’azur tout femé de fleurs de Les fleurs de lys d’or, amp;nbsp;hiy dit que Dieu vouloir que d’orelhauant les Rois de France, por- “ talTent lefditcs armes.L’Hermitc ayant reuclé àClouis celle apparition,il fit elfa cer ces Crapaux ou Croilfansöc print lefdites fleurs de lys en les armoiries .D’autres dileiit que cefl; Hermite ayant reuelé celle apparition à Clotilde femme de Clouis,elle fit incontinent effacer lefdits trois Croilfans ou Crapaux,amp; y failànt nbsp;nbsp;nbsp;; - i

mettre les fleurs-de-lis, les enuoya à Clouis fon mary, qui pour lors elloit en guerre contre le Roy Alaric Sarrazin, amp;nbsp;auoit fon liege deuant la place de ‘ Conflans fur Oife.Q^c Clouis le combattit amp;nbsp;deffit,amp; combien que la bataille commcnçall en la ville, elle fut toutesfois acheUee en la montaigne en laquelle efl a prelent la Tour de Mont-ioye, amp;nbsp;la fut premièrement nommé amp;nbsp;prins le cry des François qui cil Mont-ioie, amp;nbsp;depuis y a ellé adioullé Sain cl Denis, ôc aufli furent prinlcs les armoiries-des fleurs-de-lis. Et en reuerence de la million defdites fleurs-de-lis, fut en la vallce fondé vn monallere de religieux,qui fut amp;nbsp;efl encore appcllé loye-en-val.Dequoy on croira ce qu’on voudra. Mais pour Frmçols rcLienir au baptelme de Clouis,afon exemple lalœur Lantielde ou Andechilde delaiflafonhercfieArriennc,amp;;reuintau giron de la pure amp;vrÂiefoy Chre-llienne,amp; tous les François a l’exemple de leur Roy,amp; a la priere des vieux Gau Layie du lois Chrefticns prindrent le baptefme,Telleamp;li grande efl la force de la vie amp;nbsp;des moeurs amp;nbsp;adiós d’vnRoy, que tous fes fubiets fe compofent afon exemple

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Sc imitatió, tel qu eft Ie Prince,tel veult ellre ion peuple,qui fe drefle ou tord, felon que fon Prince tientle cópas,la regle,ou refquierre de ià vie.Par ce moyen clouis fe rendit treGgreable aux Gaulois anciens qui malaifement pouuoient comporter l’Empir« d’vn Roy de contraire religion a la leur, voy ans tous les Grande ami- iours des euenemeiis amp;nbsp;des effedls qui amenoientvne alteration entre eux amp;nbsp;Et le# Gaulois voyans ainfi les François fellre faiôls Chreftiens, en Fraçois pour receutent vne grande ioye,de façon que de celle conformité de Religion pro-delar'^^'^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vnaiiimité de nom, de meurs, amp;nbsp;de loix, amp;nbsp;par ainli dorelnauant nous

cson.

les appellerons tous François. Cela aduint audit an 459. le . an du regne de Clouis. •

tes ^de~ mans recourent a Ther-ryroy ^ltd-Itt,

Durant celle ioye amp;nbsp;allegrelTe commune de ces deux peuples mis en vn, les Allemans par^auant vaincus par les François elloienr réduits en vn extreme de-felpoir, car voyans l’heur des François de iour en autre f agrandir, ils n’auoient point d’eljoerance de pouuoir iamais fortir de leur lubieclion, tellement que les Î)lus apparans accompaignez deceux quiauoient plus en recommendation la iberte(laquelle naturellement les hommes delircnt)ne pouuans d’auantage en durer la leruitude, amp;nbsp;craignansqueli les François fapperceuoient qu’ils fen voululTent tirer,ils en feroient plus rudement traittez,recoururent au fecoursSc à la faueur de Thierry Roy des Ollrogots amp;nbsp;d’Italie,lors grand amp;nbsp;puilîant Prince.Lequel ayant pitié de la condition delHits Allemans, amp;nbsp;craignant amp;nbsp;redoii-ofirogots tant que la grandeur des François vint trop à, croillre, efcriuit des lettres à Clo-f^aintlagra- uis,par lefquclles il le prioit de leur dire parjipres plus humain qu’il n’auoit ellé parjiuant, leur pardonner ce qu’ils auoient faicl, amp;nbsp;leur permettre de fen retourner en leur pays. Les lettres efloient pleines d’affeélion amp;nbsp;de mouuement de paflion, mais elles ii’dloient pas Eiióles par Thierri tant a l’auantage des Al-lemas, nbsp;nbsp;pour pitié qu’il eut d’eux, que pour efiTiouccr(fî ainh fault dire)la grâ-

yo^n.

cJstirite yer-

ta gr^deur dcut de clouis qui luy eftoit iu{peôle,c^mme toufiours les grandeurs des Prin-^^ineeßtf- mclmement des courageurs entrepreneurs font luipeéles a leurs voifins, qui craignent que celle tempelle tumbe fur eux.Or les lettres accopaignees de belles perfualions du langage hcnnelle amp;nbsp;des grandes amp;nbsp;longues remonllran-ces des AmbalTadeurs qui les portèrent, firent que Clouis qui lors pour auoir nouuellement prins la Religion Chrellienne, elloit tout enflammé de charité, tuefynckre (qui ell vnc des principales vertus d’vnChrellien) accorda aux Allemans ce que Thierri luy demandoit pour eux, amp;nbsp;Clouis referiuit audit Thierri des lettres pleines de grandes honelletez amp;nbsp;remerciemens. Ces menees fai dies par l’ettres ôcpar AmbalTadeurs firent retourner les Allemans pailiblement en leur pays, y. 1^ France penloit dire en repos: mais Clouis qui n’auoit autre choie en fa te-clouû.’'’ ft qu’vn ardant defir d’eftendre fon petit Empire,chercha nouuelles occafions pour faire vne nouuelle guerre aux Vifigots. Les Gaulois d’Aquitaine qui e-les Gaulois Hoient fubieôls des Vifigots qui eftoientArriens,voyans le Roy Clouis Chre-^deÿmflus ftien,deliroient fort l’auoir pour leur Roy,amp; fe fafchoiêt bien fort d’eftre foubs

ment pratiquèrent Clouis, qui ne demandoit pas mieux qu’auoir celle bonne occafionde g^uerroyer les Viligots.

Clouis doncques voyant les Vilïgots fï grands Seigneurs, fi voifins defon Ellatjprefque maiftres de toutes les Gaules,de religion contraire,amp; infcólcz de riicrefie Arrienne,ne pouuoitles comporter.il auoit grande enuie de les quereller

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V b V V 1 à 1. KU I 5, L 1 V K fc 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;37

relier,mais du comencemêt il ne fçauoit bonement par quel bout lcsj^cdre,ny quelle caufe il pourroit mettre en auant.Toutesfois eRant fecrettemêt pratiqué par aucuns Gaulois,il faduifà de fonder fà iufte querelle iur le point de l’herefie nbsp;nbsp;clrefiim

Arrienne, de laquelle ils eftoiet infeél:ez;difint ne pouuoi^(côme Chreftiê qu’il eftoit) endurer fi pres de luy des heretiques, mais ce n’eftoit pas feulement leur ti^ue. herefie qui l’irritoit cotre eux,ains le droiét de bien^feance,ô?la cupidité de dominer amp;nbsp;de fagrädir qui eftoit en Clouis, felo la couftumedes Princes couuoi-teux d’Empires,amp; de gloire,qui colorêt leur ambition d’vne caufe fpecieufe: ne leur deflàiflant iamais occafion ou couleur d’icelle,quand ils veulêt entreprédre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

vne guerre iniufte.Les Vifigots au déclin de l’Empire Romain auoêent prins fur les Romains vne grande partie des Gaules,c’eft àIçauoir tous les pays le long de la riuicre de Loirc,depuis Orleans iufques aux monts Pyreiiees,aucc les pays de L'Eflat des Berry,d’Auuergne,Limofin,Quercy, Perigort,Angoumois,Agenois,Langue-doc, Prouence, amp;nbsp;autres lieux circonuoifins.

Cefte grandeur de pays qui eut peu feftêdrc plus auant,eftoit ftdpeéle àClo-uis, qui auec fes precedentes raifons difoit que le Roy des Vifigots nomé Alaric receuoit en fon Royaume les banis de Frace,amp; que mefines il auoit attiltrçz des 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• /' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rn Clouts contre

nommes pour le venir tuer lulqucs dedans Ion Royaume. Ces caules eftoient its cots. Ipecieuftsfiiffftàntespouremiouuoirvneguerre,loitquelles fulTentvrayes onnon.Ilyaquelqueshiftoriens quidiftntque Clouis enuoya vers Alaric lès Ambafladeurs pour cótraóler amitié auec luy,amp; que peu apres ils fe virêt amp;nbsp;par lementerét enfèmble fort amiablemêt en vne Ille dedans la riuiere deLoire pres fe-gt;if,rcnt. d’Amboi{è,là ou ils fc feftoyerêt amp;nbsp;iurerêt amitié perpetuelle,qui toutesfois ne duragueres.De cefte opinion eft Gregoire deTours,amp; d’autres difènt q Clouis ayant enuoyé vers Alaric vnAmbaftàdeur nome Paternus pour faire alliance de paix auec luy, Alaric promit àClouis perpétuelle amp;nbsp;afteuree amitié par Iblennel Façon du fer ferment amp;nbsp;par l’attouchement de fa barbe(qui eftoit la couftume du fermer des Gots quad ils vouloient iurcr amitié ou paix) amp;nbsp;qu’il inftitua fon heritier en fon Royaume amp;nbsp;adopta pour fon fils,ledit Clouis. Mais que peu apres Alaric rompant fon ferment, il fut befoing q^ue ces deux Rois fe viffent ôr parlementalTent cnfemble:ce qui fut ainfi accorde entre eux à la charge qu’ils viendroiét a petite compagnie.Ils vindrent doncq en Guyenne, ôc le iour de leur parlement eftant clouis le venu,ils enuoyerent d’vne part amp;nbsp;d’autre leurs côfidans,pour voir fi chacun en- cotfe-yirent droit foy refpeéliuement, obferuoit les conditions arreftees entre eux de ne ve-nir qu’auec certain nombre d’hommes limité. Les confidans de Clouis luy rap-portèrent qu’Alaric auoit faiélmuflér pres du lieu ou fèfetoit leur parlement, drejfee, parle vne grande troupe d’hommes armez, qui deuoient au millieu de leur pourpar-Ier,tuer ou prendre Clouis, lequel aduerti de cefte trahifon ne voulut fè trou-uer audit parlement, amp;nbsp;de là nafquit vn tel debat entre eux , qu’on tenoit .

Jr,. ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-r» nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 1-1 nbsp;nbsp;/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ri

par tout amp;nbsp;eltoit vray, que ces deux Rois auoient délibéré tous deux leuls -yculet com-^ en camp clos, départir leur querelle, remettans les François amp;nbsp;les Vifigots leur l'^trehem-difeord fur la vaillance de deux fi grands Princes, Ce qu’entendu par Thier-ry Roy des Oftrogots, qui fe mefloit d’eftre arbitre de tous les difterents des ßro^otsarbi-Princes, efcriuit au Roy de France vne belle lettre, par laquelle il4uy fit enten-dre l’ennuy qu il receuoit du difterêt qui eftoit entre luy amp;nbsp;le Vifigot,amp; le defir ces. qu’il auoit de les mettre d’accord, mais la fin dcladite lettre eftoit arrogante,car nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/î

il difoit qu il declaroit fon ennemi celui des deux qui refuferoit la paix promet- clouis.

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CLOVIS I. ROY 5.


tat fecQi^s nbsp;nbsp;aide à l’autre. Cefte lettre audacieufe incita grandcmet Clouis,qui

Internent d» roj OßrogQt.

voyoit que i’Oftrogot fe vouloir entremefler des affaires de tout le monde, amp;nbsp;doner la loy à chacun,amp; que n’eftat pas cotêt d’auoir fait pardoner aux Aliemas il vouloir a cefte lieu»e empefcher les François de guerroyer les Vihgots. Adoc CloLiis luy rcfpodit vue lettre bien courte amp;nbsp;pleine de colere, par laquelle il luy c^cahos cfdefttis declarees,qu’il auoit de faire la guerre àAla-ric. Cefte refponce irrita grâdemêt I’Oftrogot. Toutesfois il y en a qui difent, entrclefquckeftlemoine Aimoinus, que Clouis èc Alaric fe foubftnirent de leur different a Thierry Roy des Oftrogots, lequel apres auoirouy les raifbns que les Ambèfladeurs des deuxRois alleguerêt pour la iuftificatiô de leurs mai-ftres,appointa par fa fentêce amp;nbsp;iugemêt,qu’vn des cheualiers du Roy Clouis,fi-cheroit vne lance deuât le Palais d’Alaric amp;nbsp;qu’iceluy Alaric amp;nbsp;les Vifigots iet-teroiêt rat de deniers d’argêt fur laditelâce,qu’elle en feroit toute couuerte,telle met qu’ô n’en verroit plus lapointe,amp; que tous ces deniers fèroiêt àClouis. Alaric ne voulat fubir ce iugemêt fit plufieurs iniures aux Ambaffadeurs François.

rfcirtTjf pif-(tteles Prin-ttsChrefiiens tontre Clo

ws.

^itiCons pour ßtßiter les e-

Q^y qu’il en foit,Clouis qui auoit enuie de quereller le Roy des Vifigots,en quelque façon que ce fut, fe fentit fort irrité pour les caufès fufdites, ou de luy mefines {’irrita tellcmêt qu’il afsêbla vne armee cotre Alaric, cotre lequel il alla incontinétfà ce que dftent quelquesvns)niais d’autres difent que non pas fi toft, ains que ce fut apres auoir mis fin a la guerre de Bourgogne,amp; eft cefte opinion la plus fuiuie.Et pour reuenir au comencement,Thierry ayant receu ces braucs lettres de Clouis fut fi offence de fon reffus,qu’incôtinêt il enuoya lettres â tous les Rois de la terrc,defquelles on trouue encore auiourd’huy les vieilles copies, , par lefquelles il les fufeitoit amp;nbsp;irritoit tous cotre les Fraçois amp;nbsp;leur Roy Clouis, leur faifànt entedre que Clouis ennemi de toute equité,ne faifiint cas de remon-ftrâce quelcôque,amp;ne cherchât que la guerre,remettoit fa fortune en fa forccamp; vaillâce. Leur remoftroit en outre qu’ils deuoiet tous foppofer a la gradeur du François,amp; que c’eftoit le profiat publiq de n’édurer que les Fraçois Ce fiffent tat ßran^trs con gi'‘^nds:amp; quc fl aptcs la deffaite des Aliemas on leur fouffroit de vaincre de re-treles FrAn- chef les Vifigots,ils pouri'oiêt apres fattacquer a tous les autres Rois, amp;nbsp;que rie pæ leur feroit impofnble. Qif il falloir à cefte occafio afi'embler le cofeil de tous les Royaumes,deuant lequel on fommeroit le Roy de France. Que le filut d’vn chacun cofiftoit enlaprouidêce de to’, amp;nbsp;qu’il eftoit befoin d’éuoyer de toutes partsAmbaffideurs vers les Fraçois pour les mcnaffer,amp; en les menaffint les in-timider.Brefilremuoitle ciel amp;nbsp;la terre contre Clouis,amp; des premiers il follici-ta Godebault Roy de Bourgogne oncle paternel de Clotilde femme de Clouis, condelAult cftât Godebault bie difpofé à fecourir Alaric cotre Clouis, non tat pour amitié pm/jwçw»- qLul portaft auxVifigots,que pour le mal talent qu’il auoit contre Clouis,a rai-° ’ fon du mariage de fi niepce,auquel il auoit eflé forcé, amp;nbsp;duquel il craignoit l’orage qu’il ne peut depuis euiter, ôcqui tomba fur fon Royaume amp;nbsp;fusfitefte. Ainfi fouuent on donne fecours non pour le refpecl de celui à qui on le donne, « mais pour la haine particuliere de celui contre qui il eft donné. Gondebaultfuf » cité par Thierry, tint quelques propos diffamatoires contre Clouis, amp;nbsp;par fa mauuaifelâgue,de la querelle d’autruy,fallLima vne mortelle guerre cotre foy-mefme,car Clouis lailfant la guerre qu’il entreprenoit cotre les Vifigots adrefià fes forces alécontre de Godebaut.Surquoy il fera bô de faire entedre que de to’ les freres de Gondebault qui (corne il a efté dit) eftoiét trois,il n’eftoit demeure

en vie,

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L U V 1 5 1. K U ï 5- B 1 V K Jb 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;39

en vie,qu’Odegefiile ouOdefille le plus ieune de to^,leql voyat qu’il n^pouuoit obtenir aucune portio du Royaume du Roy fon frere, iuiuat la conuêtion faite ode^^QUefâ entre eux amp;nbsp;cy-delTus au long déclarée, amp;nbsp;ne pouuant entretenir eftat de fis amp;nbsp;frere de Roy comme il eftoit, ne feeut mieux pourueoirlt;fes affaires que de fe uoirr^ifin retirer au Roy Clouis mari de fa niepee, lequel il pria vouloir moyçnncr eiluers Gondebault luy faire quelque raifon de fon partage. Clouft en pria bien fort ' Gondebault,mais Godebauît n’en ayant voulu rien fairc,Clouis fut aile d’auoir ce pretexte amp;nbsp;couuerture pour luy faire guerre, ioint qu’il auoit bone deuotion de vanger la mort des pere amp;nbsp;mere de Clotilde fa femme. Toutes ces caufes ne furent fi fuflifantes pour prendre les armes,que l’enuie qu’il auoitede femparer clontsfurU du Royaume de Bourgongnc,come il fe faiél couffumieremêt entre lesRoyau mes amp;nbsp;Rois trop voifins,qui,de toutes les occafios qu’ils ont de fe guerroyer,la meilleure ou pour le moins la plus mouuate eft la cupiditéamp;le droit debiejea-ce,amp; mefme qu’Odegefille auoit couenu auec luy que ayât chaffé fon frereGô-debaut,il prendroit la moitié du Royaume de Bourgongne, amp;luy l’autre.Ode-gifille remonftroit à Clouis,que faute d’y auoir droiét ne lesdeuoit empefeher, veu que l’vn d’eux effoit fils du deffunél Roy de Bourgongne, amp;nbsp;l’autre gendre d’vn de celle maifon.Clouis efiaaeu par les raifons deffufdites lailfant pour quel-que têps la guerre des Vifigots,tourna les forces contre Gondebault, amp;: d’arri-uee print toutes les villes de deçà la Saone: ce qui tellement elpouuata Gonde-bault,quedefelperé du tout ne monftroit figne d’aucune relillance. Dont la sonr^on-^ Roine Clotilde fa niepee efineuc de pitié,non de Ion oncle, mais de fon pais amp;nbsp;defimailon ayat femblablemet honte de ce qu’aucuns difoiêt que cefte guerre eftoit fondée fiir le recouurement de fon bien, luy fit vne femblable harangue.

S9

Tu as iacôquis,magnanime Roy,la moitié du Royaume deBourgogne,recô- HAr^guede penfe pour ce coup alfez grade de ton heur amp;vertu.Pourquoy dôcques veux tu encores hazarder ta vie amp;nbsp;celle des tiêsj)our acquérir à vn autre ce qu’il refie de ce panure Royaume ? qui fefineut pourchaffer la mort de mon oncle Gonde-baut, pour apres icelle donner fes terres à Odegifille encore fànglat du meurtre , fraternel! qui par fà grade conuoitife t’induit a faire ce malheureux accord auec luy? As tu bien celle paólion tant recommandée que tu ne faces confcience de ruiner amp;nbsp;defoler ainfi tout vn monde? Cela feroit bien plus feant à ta grandeur excedante celle des autres Rois,de bailler à Odegifille,ce que tu as ia conquis de ce Royaume, que de le fauorifer en la pourfuite de la mort amp;nbsp;couronne de fon frere, t acquérant par ce moyen le blafnaedefonpeché.MaisàquinyDieuny les hommes donneront ils le tort de l’homicide de Gondebault,ril efl commis

' p^r quelqu’vn des ties, eflant toy mefme à la pourfuite? vrayement tu peuz fans bleffer ta foy te cotentant de ce que tu as gagné, auoir pitié de mon poure pais.

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gnon tu baillerois la moitié de Bourgogne à mon oncleOdegifille: n’y as tu pas fait ton pouuoir? n’a? tu pas tafché par tous moyens à l’accompliflement de ta promede ? Les humains n’ont puiflance de commander à Dieu ny à la fortune, laquelle a fa volonté conduit la paix amp;nbsp;la guerre principallement: ce que tu peux aflez fçauoir pour l’auoir tant de fois expérimenté. Tu as eniployé tes forcées au recouurement de tout ce Royaume: que veult doncq maintenantOdegi-hlle? le te prie auoir quelque pitié de ma tnn:eire,amp; ne deftruire ainfi la maifon

» qui pour toy m’êgêdra,amp; ü tu as pouuoir d’açorder mçs deux oncles,ie te fuply

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CLOVIS I. ROY 5.

ne les porter dauatagc.Mais leql eft le plus inique ou d’aider à mon oncle à tuer » fon frere, ou de l’inciter à ce faire? ce que toufiours on croira de toy, b tu ne te » deßftes du fecours d’Odegilille. S’il nous eftoit permis fouhaitter la ruine des « noftresjil me femblc que nous deurios pluftofe delirer quelle fe Ht par eftragers « que par nous melfnes. Ne commettre chofe blafmable enuers quelcun eft di- « ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gne d’vne telle prudknce que la tiêne,affin qu’à ton exemple apres toy,tes enfans «c

neviennêt à Elire chofe dont on les puiffie reprêdre. Voudrois tu bien toy qui es « tât lage,de ß grade maifon,Roy de nation tât belliqueulè,aprcs f eftre Elit Chre- « ftien,perdrela reputatio d’eftre le plus pitoyableRoy de la terre,amp; par ce moyen « fruftrer les hommes de l’elperace qu’ils ont en toy ? lelquels f eftimét tant, qu’ils „ te croy et enuoyé de Dieu Sc relider en toy quelque diuinité,pour ne fauoir veu « entreprêdre guerres qui ne fulTent iuftes amp;nbsp;neceftaires, ne rien mettre à fin qu’a- « uec grande clemêce amp;nbsp;vertu,tant que ceux mefmes que tu as vaineuz, f eftimêt « craignent, amp;nbsp;aiment comme leur propre pere. Tu as tant de fois pardonné aux « Allemans tes plus grands ennemis: pourquoy donc defire tu l’entiere ruine des « Bourguignons?Toy qui es eftimé du peuple amp;nbsp;pere amp;nbsp;Roy, permets tu bien les « deux freresfe faire guerre? Eftjce ainfi quetuapprenstesenEinsàfaimer,amp;à « l’aduenir d’eftre fidelles par entre eux? Leur volonté ne deped que de ton exem- « ple,amp; n’y a point de doute que tandis qu’ilsviuront,ils n’ayent defir d’éfuiure ce « que tu fais. Tu as creu ton Royaume iufques à la riuiere de la Saone. Ce que tu « ne peux auoir maintenant par armes,quelquefois tu l’auras finis debat.Tu es par « ta vaillance demeuré vainqueur, amp;nbsp;vn autre tafehe à te charger de fon offence. « L’occafion de plus iufte amp;nbsp;proffitable guerre bien toft le prefentera,t affeurant « que la paix nous manquera plus toft quela guerre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

Celle vertueufe Royne tenant les genoux du Roy Ion mari embrairez,en-tremellant fies parolles de pleursôc de foulpirs,fit tant quelle impetra là demande. Gondebault d’autre collé ne fe voyant alfez fort pour refifter aux François, cherchoit tous moyens de les appaifer, amp;nbsp;ne reffuloit aucunes conditions de paix,encores qu’elles luy fuffent fort honteufes amp;nbsp;à fon defauantage amp;nbsp;deshon-Gondebaut neur,pour euiter l’oragc prcleiit, amp;nbsp;l’obtint, fe loublmettantàpayer tel tribut tm qy Qi-i nbsp;nbsp;vouhit demander. Aucuns ont eferit que Gondebault fut prins en ce

lle guerre amp;nbsp;fut rachapté par vn fien fubiet d’Arles nomé Ares fort riche hom-clouis laift me,qui payant la rançon de fon Roy, le mit à plaine deliurance. Filant adonc-^arnifonen ques CCS cliofcs pacifiecs, le Roy Clouis laiffa cinq mille hommes en la Bour-foubs la charge d’Odegilille, mais Gondebault voyant l’armee Françoife retiree,nc faillit de dreffer vne embufeade à Ionfrere.

Gondebault Lequel eftant en la ville de Vienne lans fe douter de la malice de Ibndit frere, rompt la fut en vn moment affiegé de grolTcs forces qu’auoit mifes enfemblele Roy ^t^degifileaf- Gondcbault, pout fe reffentir del’iniure receue de fondit frere, deuant que les. ftege' dedans François luy peulTent donner fecours. Et cependant Odegilille fe voyant en nenne. dcftroiól de liege fans auoir pourueu autrement pour refifter, amp;nbsp;n’ayant viures pour fouftenir longuement vn liege, I’aduila de mettre hors la ville tout le menu peuple, amp;nbsp;toutes perlonnes inntiles à porter ’armes , affin que ce peu de vîures qui eftoit en la ville peut donner moyen aux gens de guerre de tenir encores quelque temps, iufques à ce que le Roy Clouis fut aduer-tide ceft aéle, amp;nbsp;qu’ileutloifir de remettre fus lès forces pour le venir lècourir. Toutesfois il fe trouua entre le peuple qu’on auoit mis hors la ville, vn maillrc

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CLOVIS I. ROY 5. LIVRE 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4t

ingenieur qui autresfois auoir eu Ia charge des AqueduóLs ,ou conduisis des eaux qu’on fouloit amener en la ville par tuyaux elleuez fur grands ar?s de pierre. Cell ingenieur delpit d’auoir ellé contrainób de vuider la ville auec fa femme amp;nbsp;fes enlans, fadrelfa au Roy Gondebault, amp;nbsp;luy fit OLiij^rture pour le mettre dans la cité par les conduiéls des Aqueduéts; ce qu’il fit li dextrement amp;nbsp;prom-ptement, que foudainement la cité fut prinfe,amp; tuez tous elt;i^lx qui fe mirent en deffence. Odegifille Ce trouuant en grand delefpoir de fa vie,fe retira en l’Eglife cathedralle, auec l’Euelque qui lors eftoit de lèéle Arricnne, amp;nbsp;la dedans ils fu-rent tous deux mis à mort fans relpeél ny reuerence du lieu. De tel exploiéi le Roy CloLiis plus irrité que deuangfit tout fon effort,pour prendre la vangeance delamefchanceté du Roy Gondebault, defirçon que venant auec puiffinte armee,!! contraignit Gondebaut d’abadonner fon Royaume, amp;fe retirer parde- cenMaah tiers Thierry Roy des Oftrogots,dçuant qu’on le peut enclorre, amp;nbsp;tort apres (haße de fon mourut en exil. Les Princes amp;nbsp;Seigneurs du pays voyans leur Roy fugitif amp;nbsp;ny auoirordredele recocilieràClouis, enuoyerentpar deuers la Royne Clotilde, amp;nbsp;luy recomanderent les deux enfans du Roy Gondebault fon oncle,cell àIça-uoir Sigifmond amp;nbsp;Gondemarfayant Sigifmond elpoufé la fille de Thierry Roy desOllrogots amp;nbsp;delafeiirdeClouis) amp;nbsp;à iceux enfans fut lailfee toute la partie p^rtiedel^ de Bourgono-ne delà la riuiere de Saone,à fçauoir la Sauoy e amp;nbsp;la Prouence. Biê

amp; i? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;{ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Idtjjeeauxen

toll apres décéda le Roy Gôdebaut.Celle alliacé du Roy de Frâce amp;nbsp;deThierry fans de GQn~ différa feulement leur inimitié,amp; ne l’amortit du tout, amp;nbsp;Thierry fe contenta lî bien du partage qui auoit elf é donné âSigifmond Ion gendre,quç de là en auant il ne voulut mal aux François pour fauorifeiTes Vifigots.

Clouis ayant nais fin à la guerre de Bourgongne n’eut autre plus grand defir que d’en commécer vne autre contre les Viligots,laquelle longtemps déuant il cnem en 1 auoit proiettee en fa telle.Ce qui fut l’an jo^.Adonc il mit Ion armee aux chaps, amp;nbsp;palTala riuiere de Loire pour aller tro.uueFAlaric cnAquitaine.Comme il fut pres de Tours il enuoya (lelon que qult;?lques hilf oriens dilent, entre lelqtiels elf le moine Aimoinus) les melfiners faire les offrandes à Dieu, amp;nbsp;à S. Martin de Tours,les requérant de luy doneiTecours cotrelesVihgots.De lail vintiulqu a a famiî-la riuiere de Viéne pres Chinon, laquelle elloit h delbordee de l’inundation des caux,qLi’il ne la pouuoit palier. Clouis ellat en grand delf reife de ce retardemêt, fe mit en denote orailon,par laquelle il lupplioit Dieu de luy faire vn feur palfa- p^ffagede ri ge.Il n eut pas li tolf mis fin à fon oraifon,qu’vn cerfvint à lortir de laforell, amp;nbsp;Meremmftri elfant pourfuini des François,il le ietta dedâs la riuiere qu’il palfa lors à gué fans nager,leur monllrant le pairage,par lequel lans aucune dilf culté,iis paflerent la rinierc,elfimans leur auoir elf é mollré par vn diuin miracle.De làClouis alla en diligence rencôtrerAlaric à cinq lieues dePoitiers fur le chemin S.Hilaire en vn lieu pres Chanuigné,ou il n’arrella longuemét, qu’il ne luy donall la bataillc,ne dénis laquelle fut h bien combattu,qu’on doubta longuement de la viéfoire. Mais les Vifigots ne pounans foulfenir la furie des François, comencerent à braller lans tontesfois ropre leurs ràgs.Ce que voyans les Fràçois redoublas leurs coups,les puitte def * chargerét h alpremêt qu’ils les côtraignirét preferer la crainte à i’honeur,amp; leur tourner le dos, fins que leur Roy Alaric les peut retenir ny par ccimmandemet, ny par menace, ny pour leur remonllrer que celle fuitte ne les pouuoit lauuer, amp;nbsp;que toute la gloire de l’homme de guerre conhlf e en vaillance amp;nbsp;vertu, amp;nbsp;^r»onßrance tout le deshôneur en vnepuhllanimité: car ils elfoiét li furieufemétpourfuiuis, ffsfoîZts.

d iij

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qu’en leur endroit la peur demeura maiftreffe, amp;nbsp;continuèrent leur fuitte. Ce que voyaÂt Alaric auec les plus vaillans de fes hommes, fe tint fur la queue, te-nant en celle extrémité le lieu de fage Capitaine amp;nbsp;de vaillant foldat: mais Clo~, de uis qm elloit des premiers à la pourfuitte, amp;nbsp;le fouuenant des menalfes amp;des

satolles audacieules (font il auoit vfé,elmeu de la viéloire, appeteeuant Alaric, ailfales autres amp;nbsp;jjicqua droiélaluy, comme au principal des fiens, le chargeant de fi grande force amp;nbsp;dextérité, que du premier coup il le porta par terre. Au fecours duquel deux CheualiersVifigots atriuerét,qui mettans toute crain-élc arriéré pour la necellité en laquelle ils voyoient leur Prince, donnèrent telle attainte à Clouis, que lans la bonté de fon harnois amp;nbsp;l’aide d’vn ieune Cheua-c/o«» defid nommé dîoderic, il fe trouuoit en fort grand dangier: toutesfois il occit de mdtntud.A- la main Alaric qui par tous moyens tafehoit àfe releuer.Ce qui ell bien rcmar-re~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;battaille ôc non gueres aduenu, qu’vn chef d’vne armee ait de fit

mart^uahle. Tremicre ha-tdiHepoHr le ttom chre~ fiie/f.

Cdm^ ^r-tf»n pres Bordeaux.

main tué l’autre.La viéloire demeura à Clouis amp;nbsp;fut cefle bataille la premiere qui fut donnée pour la deffence du nom Chrellien contre les infidelles. Ce trille Ipeélacle amulà tant les François,que lesVifigots eurent tout loifir de fe fàu-uer. Et pendant que ceux qui elloict demeurez pour la garnifon d’Angoulefme fe vouloient fortifier, la plus grand part de leur vieille muraille tomba qua-fi comme par miracle,dont tellement ils furent effrayez qu’ils quittèrent la pla-cotspourfiui ce aux François, lefquels marchèrent iufques pres de Bordeaux, ou de-rechef ’ior^d^^.'* furent combattuz les Vifigots demeurez delà precedente battaille, amp;nbsp;en fut fait tel carnage,que le lieu du combat ou il y a auiourd’huy vn village,cll appelé camp Arrian à deux lieues de Bordeaux. Cela fut caufe que ceux de Bordeaux, Cahors, amp;nbsp;Rouergue, fe rendirent incontinent, amp;nbsp;les Auuergnats tous les derniers , apres auoir perdu en vne bataille le Duc Apolinaire couhn de leur Euef

fitdlle des Kiß^ots.

Mort d’yn ^ut preten-elott droit dit X^jdume.

loiife ville capitalle Royalle des Vi'fîgots que tout le pays ne fut en lapuiflan-ce des François, qui toutesfois à la fin la^irent en leur obeifiànce.

Puis le Roy de France rompant Ion camp fe retira en fon Royaume pour donner ordre a quelques troubles qui fy cfieuoienten fon abfence, car durant qu’il eftoit empefché en cefte guerre,vn grand Seigneur d’Arthois amp;nbsp;de Cam-breli nommé Cannacare enflé de fes biens amp;nbsp;de Ca. puilfance, le vantoit par tout d’eftre iflu de Clodion le Cheuelu, amp;àcefl:eoccahondifoitle Royaume luy appartenir.Clouis auquel telle vanterie ne pouuoit plaire,le fit mourir auec fes frétés amp;nbsp;enfans, affin que la race de ces pretendeurs de droiéf en fon Royaume fuft extermineem’eflant rien au monde qui plus defplaife aux Princes que ceux qui fe vantent d’auoir droiél en leurs Eftats. Ledit Cannacare, amp;nbsp;fes freies amp;nbsp;enfans furent liurez entre les mains de Clouis, par trois de leurs feruiteurs.

Saldire ele trahißres.

qui luy auoient promis de luy liurer Cannacare, amp;nbsp;les frétés amp;: enfans, à la charge que Clouis leur donnetoit à chacun,vn corcellet d’or: ce que Clouis leur promit, mais ayant receule ftuicldeleur trahifon, il leur enuoyades corcellets de cuiute ou d’airain vn peu dorez. Eux fe plaignans de n’cllre recompenfez de leur iufte fallaire, Clouisles fit pendre,pour donner exem- « I« Prinr« P^^ atgres de ne trahir leurs Princes, monfttant par là que les Ptin- « dimentldtrd CCS aiment les trahifons, non ceux qui les commettent. Ce qui efl; vue « fin,non le commune afi-eâiion que Ion a vers les mefehans, pendant que l’on a affaire « rx IJ re. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pj^is lie moiiis quc ceux qui ont affaire du fiel amp;nbsp;du venin de quelques «

belles

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CLOVIS I. ROY 5. LIVRE 1.

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« belles venimeufes, qui font bien aifes quand ils les trouucnt,amp; qu’ils les pren-» nent pour fen fèruir a leur befoing : mais quand ils en ont prins ce qu’A en ont « voulu,ils baiffent leur malice. Il y auoitvn autre Seimieurnomé Sisebert.g-ou-uerneur de Coulogne, qui moftroit par toutdes play es qu’il auoit receues pour leferuice du Roy,feplaignantd’auoir efléparluymalrecompenfé,amp;aduan-çoit contre ledit Clouis amp;nbsp;fes deportemens amp;: alt;fiions, pluf^urs paroles iniu-rieufes,amp; tendantes a efmouuoir vne rebellion amp;nbsp;fedition. Clouis en celafc monllra fort clement,car il ne luy fit autre mal,linô qu’il le priua de fes ellats,amp; les donna a fon fils. Il y en eut aufli vn autre nommé Carraric, qui mefprifànt le Roy, fe faifoit prefque esal à luy, amp;nbsp;parloir de luy de la mesfme façon qu’en

comme le fils fiiifoit abbattre fa barbe amp;nbsp;raire fa couronne, il fe print a dire: Mon pere, ces rameaux couppez cn I’arbre qui eft encore en fà force amp;nbsp;verdeur viendront bien toft a croiflre. Dieuvueille que celuyquicft caufe que ie fuis moine ôc que ie porte couronne, perifle aulïi toft nbsp;toute fimaifon enfèmblc-

ment,que mon poil ferareuenu. LeRoyaducrti de ces parollcs, fit mourir le pere ôc le fils. Voila comment Clouis chaflioit ceux qui de fait ou de parole ef-mouuoient quelque fedition ou rebellion.

Comme il efloit en Touraine,arriuerent les Ambaffadeurs d’Anaftafe Em-

pereur des Grecs,pour fe coniouir auec luy de fesheureufès viéloires, auec lettres dudit Anallafè, par lefquclles il le làluoit Conful amp;nbsp;Patrice Romain:amp; pareillement luy entioyoit vne Couronne d’or,amp; vne robbe telle que les Sénateurs de Rome la portoient. Clouis ayant receu ces prelens,fit ietter au peuple grand nombre d’argent, enfigne de libéralité,puis fit apporter la Couronne à Rome pour la mettre en l’Eglife fainôl lehan de Latran, ou felon que d’autres difent, en l’Eglife Sainél Pierre, amp;nbsp;fit de grands prefens aux Ambaffadeurs du-

Clemence de

Clowi,

Pf'^e mis en montßere

Mentjfe contre yn prince

punitio moine.

Prefens de pEmpereup ^^^ntcfafe It Clouis.

ait empereur.

Ccfte intelligence amp;nbsp;amitié d’entre l’împereur Grec amp;nbsp;le Roy de France e-floit fort fufpede a ThierriRoy des Oflrogots, lequel voyant que l’Empereur ^onpi^onde ne tafclioit qu’à remetttre l’Empire en fon entier, craignoit que l’Empereur amp;nbsp;Thierry. les François alliez enfemble ne couruffent fus à luy amp;nbsp;à tous les autres Rois,^ veuquelcs Vifigotsefloientprefquedu tout ruinez. Pour àquoy pouruoir,il leua d’Italie,de Sicile,amp; d’autres illes de la mer d’Efclauonnie amp;nbsp;de Dalmatie, qui toutes luy obeiffoient, amp;nbsp;de fes Oflrogots,iufques à quatre vingts mille hommcs,qu’il enuoya foubs la conduitte d’Ilbe Comte des Gepides a Alma-ricfils de cell Alaric, que le Roy de France auoit occis, lequel il fufcita con-tre Clouis a la vengeance delà mort de fon pere, amp;nbsp;au recou urement de lone- cIoim. fiat. Thierri fufcita celle nouuelle guerre à Clouis, pour luy donner toufiours des affaires,affin que Clouis n’euîl moyen ny loifir d’eflendre plus auant fes limites . Eflans donques les Oflrogots amp;nbsp;Vifigotsaffemblez, ils deffirent en vne battaille les François, en laquelle il cn fut tué bien vingt mille. Celle viéloire fut caulè que la Gafeongne retourna en la puilîance des V ifîgots, demeurant la re^t^'deffaits ProLience aux Ollrogots,lelquels n’oferent marcher plus auant cn Fraceice qui fit allez cognoiflre qu’ils ne pretendoient qu’à contraindre les François àfe contenter de leurs terres, fins tafeher à conquérir celles d’autruy. Le Roy Clo- clouis mou-ms mourut en ce téps, premier qu’il eufl moien de fe venger d’eux, l’an 514. Car penfant apres la mort d’Alaric auoir mis fin à toutes guerres,ôc rêdu fon royau-

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CHILDEBERT L ROY


PAns ydle (apitale de FrMKe.

LA FrAnce erigee en FoyAttme. Cendittons * de clotM»


me paihble, il fie retira a Paris,laquelle il fit chef de fion Royaume, amp;nbsp;d’vn Eftat confuz^e la France en fit vn Royaume folide,eftendant les fins amp;nbsp;limites d’ice-luy iufqu’à la riuiere de Loire. Il fut feuere punifTeur amp;nbsp;chaftieur des rebelles amp;nbsp;fediticux,ayantfait^ourcefte occafion mourir plufieurs grands Seigneurs def quels il auoit ialoufie amp;nbsp;foupçon,affin de demeurer paifible en fon Eftat: mon-ftrant en cela eftiÿ fort habile homme. Il eftoit fort conuoiteux de gloire, de


grandeuramp; d’Empire,cherchant ( corne vous auez peu voir) les guerres de tous cpftez,pour agrandir fon Royaume: toutesfois auec beaux prercxtes,qui ne défaillent iamais aux Princes qui veulent fagrandir, amp;nbsp;qui ont enuie d’entamer vne nouuclle guerré.Toutcs Les aélions monftrent qu’il efti


Les Princes nont fAUte de prétextes. nouucllc guerré.Toutcs fies allions monftrent qu’il eftoit homme aduifé en fès aftaires,dextre,preuoyant, fagc,grand guerrier,iufticier droiéfurier. Il ac-cîouis AU- ci'cut fon Royaume de plufieurs pays, terres, amp;nbsp;Seigneuries, amp;nbsp;l’orna de la foy thcurdelA Chrefticnne, amp;nbsp;de tout poinél extermina la puiflance des Romains en Gaule, /o7 en Fron- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;depuis ils y ayent peu mettre le pied. Il y en a qui afleurêt qu’il fut en la

terre Sainâ;e,mais cela eft faulx,amp; d’autres qui difent qu’il fit aft'embler en la ci-Concile d'or té d’Oi'leans le premierConcile qui fut tenu de rEglifeGallicane,auqucl y auoit trente deux Euefques plufieurs autres Prélats, amp;nbsp;qu’en icelluy furent ftatuez


(6

Cf


amp; autres benefices eleélifs.


Durant le regne de Clouis, le PapcGelafe gouuerna l’Eghfc Romaine par l’ef 0 /fcwj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ttttribue la diftinélion des liures Authentiques amp;nbsp;des

duPApe Ce- Apocriphcs,amp; l’inftitution des ordres, amp;nbsp;de la Bigamie. Il compofà Flymnes, ^4'^- Colleôles,Rcfponfoires, Graduels, amp;nbsp;Prefaces de la MefTe, amp;nbsp;a icelle adioufta m^^d^ï^A- VERE DiGNVM ET ivsTVM EST. De fon temps le clergé print grand filmens des authofité, amp;nbsp;lors commcnça en France l’édification des Tcmples, amp;nbsp;à eftre He-Temples en l’honiieur des Sainéfs, amp;nbsp;à eftre nommez de leurs noms.

FrAnce, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.


Clouis laifla Childebert, Clotaire, Clodomirc,amp;: Thierry, les trois premiers DEBERT nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy amp;nbsp;de Clotildc,amp; le quatricfiTie eftoit baftard qu’il auoit eu d’vne fem-

i.ROYtr me qu’il aima deuant qu’efpoufer Clotilde. Or n’cuft-ilfceu aduenir plus grand malheur en la maifon de Clouis que d’y laifter tant d’enfans, veu que h multitude d’enfans a fouuent engendré en la maifon des Roys,des guerres do-MAlheurdlA- meftiques amp;nbsp;ciuiles. Ces quatre fils donques partagèrent le Royaume en Te-uoirtropdie. trarchics. Childcbcrt fut Royde Paris, Clotaire de Soiftbns,Clodomire d’Or-


CHIL-


ti


PArtiges des freres en !(oj/Mmes,


TiUres dti


leans,amp; Thierry de Mets. Sotibs le Royaume de Paris eftoient comprinfes Prouinces dePoiôl:ou,du Maine,de Touraineamp;rAquitaine.Sous celuy deSoih fons efhoit Vermandois,Picardie, Flandres, amp;nbsp;Normandie. Soubs celluy d’Ofquot; leans efioit la Prouence,la Bourgongne,amp; le Dauphiné iuïqu a la mer, ôc Ibubs celluy de Mets eftoit la Lorraine,lors dite Auftrafie, amp;nbsp;les pays de deçà le RhiJ^ iufques à Rheims.Les Chroniques les appellêt Rois de Paris,Soiflons,Orleans, amp;nbsp;Mets, par vnefaqon ancienne de parler qu’on intituloit les Rois du nomfi^ la ville capitalle de leur Royaume. Chacun delHits Rois fe nommoit Roy de France, mais pour fia defignation on adiouftoit tenant fa principallc court â Paris, amp;nbsp;ainfii des autres.Ce quiles afaicteficrireRois de Paris, d’Orléans, de Soifi fons,amp; de Mets,qui a clic vne conftume cnfiuiuie par leurs fùcceflcuts partagez de fiemblables Royaumes, toutesfois le baifie^main la fouueraineté des trois


PArisle pre- Royaumcs eftoitdeuëàcelluy quieftoit Royde Paris, comme le pre-mier de tous, amp;nbsp;appartenant à l’aifné.Thierry qui eftoit Baftard fucceda amp;nbsp;partagea


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C H ILD E B E RT I. ROY 6. LIVRE I.

4;

tagca d’egalle portion auec Ies freres, car durant la premiere lignee des Roys, les Ballards aduouez partageoient egallement auec les legitimes, cotme on ^adoLtc^me NQit en ceThierry, lie en d’autres qui viendront par cy apres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;legitimes,

Or pour reuenir à ces quatre freres,comme chacun deux partagé petitement veult l’elgaller a la grandeur du pere,ils ne le peurent contenter d’vue petite fei- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”

gneurie: ce qui fut occafion de leur donner enuie de commencer les premieres guerres contre les eftrangers, lefquelles depuis fe tournèrent en domelliques, amp;c neprindrent fin iufqu’à ce que ces quatre Royaumes feparez,fulîènt remis amp;nbsp;incorporez enlemble, amp;nbsp;vinlfentobeiravn feul. Ce qui naduint pas lors leu-lement, mais aulîi louuent depuis on a veu, que toutes amp;nbsp;quantesfois que la France a eile partagée en tant de pieces,elle a toufiours elle tourmetee de guer- la Frmce res ciuiles,qui n’ont celfé iufqu’à ce quelles foient venues à obéir à vn leul.

Ces quatre freres doncq firent premièrement paix auec Almaric fils d’Alaric Roy des Vifigots, amp;nbsp;pour plus raireurer,ils luy donnèrent en mariage leur leur Clotilde, amp;nbsp;luy rendirent la ville de Thoulouze. Il ny auoit point plus grand moien de croillre leurs feigneuries, que de quereller le Royaume de Bourgon- ^„ellefur gne,prochain de celuy d’Orléans.Dequoy Clodomire Roy d’Orléans fut le pre le Royaume mier inllrument,lequel fe voyant voilin de la Bourgogne mit en Ion efprit qu’il

« auoit moyen de fen faire Roy . Dequoy il alleguoit quelques bonnes occa-« lionsquirelmouuoientacefaire,amp;quilembloientàvnchafcunellre fort le- oaaßons de gitimes. Mais comme il a elle dit, iamais les Princes qui veulent faire guerre n’ontfaulted’occalions,ou pour le moins de couleur d’icelles. Lesoccafions de font diuerlèment recitees, les vnsdifent que Clodomire difoit vouloir vanger la mort de Chilperic Ion ayeul maternel,tué par Gondebault, pere de Sigilrnod qui en elloit Roy,amp; recouurer les droiôls pretenduz au Royaume de Bourgon-gne par làmeredaquelle elloit fille de Chilperic frere ailné dudiél Gondebault, amp;nbsp;fils aifné de Gondioch,comme il a elle dit ce delTus. Les autres difent que Clodomire pour guerroyer Sigifimod ^enoit fon occalion lur ce que fon peuple Faceufoit d’auoir à la perfuafion de fa derniere femme, fait tuer fon fils nome Suger qu’il auoit eu de là premiere femme fille de Thierry Roy des Oftro^ gots ; mais loit que ce fut fur la premiere, ou fur la lecondecaufe, Clodomire tres,^fmond alla à rencontre de Sigifmond,amp; luy liura la bataille, enlaquelle il le deflit lans Ksyde sow grande peine. Les vns dilent que Sigifinond vaincu amp;nbsp;chalTé, fe cuida jetirer en làuueté amp;e refuge en lafiuuegarde d’vne Eglile d’vne Abbaye qu’il auoit fon dee,mais que Clodomire nayant aucun efgard à la funchetc du lieu,le fitpren-dreauec fa femme amp;nbsp;fes enfans, amp;e mener à Orleans. D’autres dilent qu’il fut cruaut'de prins en la bataille, amp;nbsp;que luy, fa femme,amp; fes enfans du lecond mariage furent clodomire amenez à Orleans, là ou ils furent iettez dedans vn puis ( mort vrayement tref-cruelle pour Princes amp;nbsp;parens li proches)nonobllant les requelles d’Auitusqui auoit elle précepteur du Roy Sigifmond,amp;: qui remonllroit à Clodomire qu’il ne deuoit fi cruellement fouiller fes mains du fang de Ion cou h 11 germain, amp;nbsp;de fes enfans.Mais Clodomire qui auoit enuie d’ellre Roy de Bourgongne,amp; qui cupidité de penfoit n’en pouuoifalTeurementiouir fil lailToit en vie Sigifmond ou aucun reiner. de la pollerite,executa celte barbare cruauté. Par la on peultvcjir à quoyin-

„ duit fes hommes la cupidité de regner,qui n’a efgard à droid diuin ny humain. MaisClodomire compta fans fon holle,d’autant que lors qu’il penfoit iouir du fruid de fes vidoires,ôcde fes parricides,il luy aduint toutle cotraireicar Gon-

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demarfrere de Sigifmond,qui après Ja mort dudicfl SigifinondfutefleiiRoy Hc BourgÄngne,ayant entendu la cruelle mort de fon frère,amp; de fes nepueuz, «f-fembla fon camp, amp;nbsp;fen alla trouuer Clodomire. Vn iour comme les deux armées eftoient prochaines, Clodomire qui eftoit inlblent de fa cruelle victoire, clodomire fe delbanda d’auec l'es gens,amp; layant fon oultrecuidance porté au milieu de fes ennemi« les Bourguignons,il fe trouua foudain enueloppé d’iceux. Tellement que l’vn d’eux luy donnant d’vne lance a trau ers le corps, le renuerla de deffus cUoOTw chenal, duquel il fut longuement trainé la tefle en terre. Lors les Bourgui-recogneuit/ès gnons cogneurcnt à fes longs cheueuxqu’ils auoient tué le Roy Clodomire, ou quelque Prince du fang de France, pource qu’il n’y auoit en France autres per-fonnes, qui portaflent les longs cheueux que les Roys, amp;nbsp;les Princes du fang Royal.Filant Clodomire recogneu mort, les Bourguignons luy trancherent la telle,amp; la mettans au bout d”vne lance en firent monllre a l’armee des Fraçois. Quelques vnsdifent que les Bourguignons aduertis que Clodomire louuent le pourmenoit alTez loing de Ion camp,auec peu de copagnie, amp;nbsp;que quelques vns d’entre-eux prindrent elcharpes blanches,fabillerent, ôc l’armerêt a la Fran-çoile, auec ce liratageme le prindrent amp;nbsp;le tucrent. Celle bataille fut envn lieu du diocefe de Viennc,nommé Vileconte,ran 5x1. Or Clotaire amp;nbsp;Childe-

de ^e’^X'^enpourfuiurelavengeace, de telle forte qu’ayans chalTé Gondemar hors clodomire. de la Bourgongne, ils le contraignirent de fen fuir en Elpagne, la ou il mourut, mais les Chroniques de Bourgongnedilent qu’ils l’cllrangterent.

clodomire lailTade là 1 emme Goldeacque trois fils,Theodoal, Contran, amp;nbsp;Cloud,lefquels apres la mort de leur pere, la Roync Clotilde leur grand’ mere print auprès d’elle pour les faire inllruire. Ces deux Roys oncles paternels de ces petits enfans, manderet à leur mere qu’elle les leur enuoyall,pource(difoiét ils)qu’ilsleurvouloient rendre le Royaume de leur pere, amp;nbsp;leur faire part du Royaume de Bourgongne, l’entreprinfe de laquelle auoit elle commencée par leurdicl pere.Ciotilde croiant que les fils voulullent faire ce qu’ils diloient,leur enuoia lefdiéls enfans, mais quelques vns des fiddles amis du Roy Clodomire fe doubtans de ce qui depuis arriua, defroberent lus les chemins le plus icunc d’eux,nommé Cloud. Toutesfois ils ne le peurent tant bien celer,qu’en fin il ne fut contraint de le rendre moine pour euiter la fureur de fes oncles, lelquels te-c uMt'd' » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deux autres,les firentmourir. Dont Clotaire fut le plus blalmé,pource

cles'enuers qtæ de là main mefme il les occit,amp; enlaprcfcnccdc Childcbert, qui combien que du commencement il fut confentant de ce parricide, toutesfois puis apres recognoilTant Ibn crime, en porta longuement vne grade trillcflc,amp; vn remors qui à toutes les heures du iour agitoit fon cueur d’vne furie vagerelTe. Ainfi fut vangeelamort des enfans deSigilrnond par celle de Clodomire amp;nbsp;de fes enfans. Clotaire apres cell execrable parricide, fempara du Royaume d’Orléans, amp;nbsp;elpoufa Goldeacque vefue de feu Clodomire fon frère, amp;nbsp;mere de ces petits moitKafamt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tucz. Cloud fe fit mouic ptcs de Paris, en vn lieu qui de Ion nom

Cloud.

Fondemet de Upracetiunt

fappelle auiourd’huy fundi Cloud. Voila les guerres ciuiles que ces Princes freres auoier^ en ce temps, beaucoup plus cruelles amp;nbsp;iniques que celles qu’ils firentaux ellrangers. Voila les piteulès tragedies qui le iouoient fur le Theatre de la France,louillee de tant de lang de parentage, le premier fondement de laquelle fut taint du làng parricide.

Apres

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CHILDEBERT I. ROY 6. LIVRE 1.

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Apres toiites ces guerres, Thierry Ballard Roy de Metz Eintitula aufli Roy de Boiirgongiie, en ce temps qui fut enuiron Pan 5x4. regnoient trots freres eft ThtiringejBaderic, Hermenfroy,amp; Bertaire. Hermenfroy pour l’ambition qii il auoit d’eftre leul Roy de Tliuringe Ians frere ny compagnon,tua premièrement Bertaire,puis en voulut faire autant â Badcric,qui ie ddendith bien que Frentueyar ce cruel Eîermcnfroy neluy Iceut rien Etire. Hermenfroy qeiivouloif venii: bout de Ion intetion, Et alliacé auec Thierry Roy de Metz amp;nbsp;de Bourgogne, amp;nbsp;1 appella a ion lècours cotre Ion frere, luy promettat qu’apres Ion frere vaincu, ils partageroient le Royaume de Thuringe entre eux. Thierry loubs celle elpe-rance luy donna tel fecours que Baderic fut dcHaicl, mais Herm^ifroy ayant EticldeThierry,femocquadeluy, amp;nbsp;femparant de la Thuringe , ne luy en fit aucune part. Le moine Aimoinus dit que Elermenfroy ailné de les trois freres auoitefpoulélafilledeThierry Roy des Ollrogots nommée Amalabergue, à la fufeitation de laquelle il fit mourir les deux freres affin qu’il n’eut plus de co-pagnon en fon Royaume : mais la plus commune opinion ell la premiere.

Doneques Thierry Roy de Metz irrité delà perfidie de Hermenfroy délibéra de fen venger,amp; d’auoir par armes ce dequoy la mauuaife foy de Hermenfroy l’auoit priué. Il appella à Ion lècours,amp; à l’elperance de la moitié des coquelles, amp;du butin, Clotaire Ion frcre,amp; tous deux entrèrent dedans la Thuringe, auec vue grolle armee. Les Thuringiens voyas venir les François firent a l’entree de ^,trinteois, leurpais,amp;aulieuouilslesattendoient,de grandes folles couuertes de quelques ballons, amp;: d’vn peu de terre, lans qu’il parut qu’il y eut rien creux au deE foubs,ny aucune tromperie. Ce qu’ils firent pour faire précipiter les chenaux des François, dedans ces foliés comme il aduint qu’il y en eut du commencement qui fy précipitèrent. Mais les François ayans cogneu ces rules, enuiron-ncrent les Thuringiens par vn autre endroit pres du fleuue Onellrudh,la ou ils firent tel carnage defdiéls Thuringiens, que la multitude de leurs corps lurpaE fiant le cours amp;nbsp;le liél du fleuue,feruit de pont aux François pour le pafler.

Hermenfroy fe rendit fur fa foy,mais peu apres comme Thierry amp;nbsp;luy Ce pour-menhient le long des murs de la ville de Tholbiac Thierry le fit précipiter du perfide trom haultdu mur en bas,amp; ainli mourut ce perfide’ Hermenfroy par la perfidie de Thierry,qui luy Eaulça pareillement la foy, le fondant poflible fur ce commun

” langage de plufieurs,que ce n’ell point perfidie de le venger d’vn perfide, ny ” tromperie,de tromper vn trom^aeur, mais entre les gens de bien, il ne fut iamais troigt;mr,neß ” trouLié bon de rompre la foy, a quelque perfonne que ce foit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tromperie.

Pour reuenir aux deux freres Thierry amp;nbsp;Clotaire,apres qu’ils eurent mis fin a

la guerre de Thuringe, Clotaire trouuant parniy les prilonniers Ragonde, ou Radegonde fille de Bertaire, Princefle d’excellente beaulté, la print amp;nbsp;l’efpouEi lans en aduertir Thierry fon frere, auquel comme au chef de celle guerre ap-3artcnoitladifpofition,amp; le partage du butin.Et puis ledit Clotaire fit mourir . e frere de ladite Radegode.Toutes ces chofes engédrerét vne infinité de maux, êfC entre autres vne grade inimitié entre ces freres,qui depuis tourméta merueil Icufcmét la France.CarThierry quittant fon frere Clotaire fe ligua auec Childe Guerre entre bert fon frere aifiié, amp;nbsp;eux alliez enlemble firct guerre audit Clota^ie. Gregoire deTours,amp;le moine Aimoinus difent que Thierry voulut par embufehes Elire tuer Clotaire fon frere,de delpit qu’il auoit du peu de relpeél que Clotaire luy auoit porté. Mais la plus part des Hiftoriens difent que Thierry ôc Childebert

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4« CHILDEBERTI. ROY c.

luy firent guerre ouuerte, ôc que la remonftrance de leur mere Clotilde fondée furie 5euoir de nature,amp; furie fang,ne les en peult diuertir. Toutesfois le iotit qu’ils deuoient combattre, fur le poinól que leurs armees eftoient ia rangées en bataille,ôcpreftes de commencer la cargue , le temps pour lors ferain amp;nbsp;clair, le changea en tonnerre ôc obfcurité tonnant,greflant, amp;nbsp;pleuuant de telle for-te,qu’ils furent «ontrainôls fe retirer, amp;nbsp;attribuans celle foudaine mutation de pxîa; entre faer à la volote diuine,ils faccorderent parvne paix, fi bie que leurs foldats par auant Tvn contre l’autre fi animez, par maintes reucrcnces amp;nbsp;embralTemens monllrcrentlafin de leur inimitié.

La France durât ces troubles auoit ellé en piteux amp;nbsp;trille cllat,pour la cruauté de ces guerres ciuiles,amp; du lang parricide elpandu, mais celle paix entre ces freres, leur fit entrepredre vne plus iulle guerre. Car leur lœur Clotilde maries Clotildefeur ^^^'Tiai'ic, OU Amalaric fils d’Alaric Roy des Vifigots,qui pour lors fuyuoient des i{oif de l’hcrcfie Arrienne,elloit û mal traiélee de fon mary, amp;nbsp;de Tes fubieéls, pource ï'^'^aè^de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme eux, que quand elle alloit à l’Eglife ou

autres lieux,ils luy iettoient des pierres, amp;nbsp;de la fange, amp;nbsp;luy difoient mille vil-lanics. Et pour plus indigner fes freres,elle leur enuoyavn linge tout taint de G»frrf con- lonlàng, ce qui les irrita tellement qu’ils allèrent en Elpagne contre les Vifi' *ÿ)ts? nbsp;nbsp;nbsp;gots.Gregoire de Tours dit que Cliildebert y alla feul, toutesfois plufieurs au-

treshilloriensdifcnt,queluy amp;: fon frere Thierry y allèrent par cnfemble. Amalaric voyant l’orage de ces deux beaux freres l’appreller contre luy,fe voulut fàuuer dans vn nauire, mais comme il efloit fur le poinél d’y entrer, il fe ref fouuint qu’il auoit lailTé en fon cabinet plufieurs beaux loyaux, amp;nbsp;pierres pre-tieufos,qu’il voulut aller quérir pour les porter auec foy. Et comme il rentroit dans la ville pour les prendre, il fut empefehé parles foldats François qui gar-doict la porte,ôevoyat qu’il ne pouuoit fefehapper d’eux,il fe voulut fuiucr de-Amabtrlcuoy daiis Vite Eglife,mais il fut tué fur le fueil de la porte,Les deux freres ayans prins leur four pour la ramener en France, eîle mourut parles chemins, amp;nbsp;fofoifirent de tous les pretieux threfors d’Amalaric. Ils reuindrent en France la ou ils ne fa r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent o-uercs qu’ils ne retournaflent de rechef contre les Vififfots, fur lefquels ils

^Mre^uer^ P a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s

te contre les reptindrcnt Sarragolle,iadis nommee Cælar Augulte, contraignirent les n^i-rtfi^ots. bitans d’icelle a prendre la foy Chrefliennc, amp;nbsp;pour excellentes amp;nbsp;riches def-pouilles, ils en apportèrent la coflc fainél Vincent Martir, amp;nbsp;la mirent en vnc ’ Eglife qu’ils firent ballir aux faulxbourgs de Paris, en l’honneur dudiél Sainél, zîemrf,» des maintenant appellee Sainél Germain des prez. Ce qui fut l’an de folut 5x5. ^''‘^ort de Apres cela mourut Thierry Roy de Metz amp;nbsp;de Bourgongne, amp;nbsp;deux ans deux i{ois. deuanteftoit mort Thierry Roy des Ollrogots, ayant laifîe pour fiiccelfour '^^ePhn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arrierefils,fils de fa filleAmaIafunthe,amp;d’Eutharic. CeftePrincelTe

ƒ fit inftruire fon petit fils en toutes vertus dignes d’vn Prince, amp;nbsp;pour luy affeu-rer fon Eflat, elle fit alliance auec les François,de ce temps la fort redoubtables en Italic,amp; rendit la Prouence à Theodebert Roy de Metz, fils de Thierry, qui peu au parauant efloit décédé. Ce qu’elle fitpour obliger les Fraçois à elle con-, Guerre de fu tte ccux qui voudtoient affaillir l’Ellat ou la perfonne de fon fils. Thierry Roy rwj ufnres. nbsp;nbsp;Metz efliÿit mort,fon fils Theodebert fut Roy de Bourgongne, amp;nbsp;d’Auflra-

fie,lequel eflant Prince ambitieux, incontinent apres la mort de fon pere Tallin auec Childebert Roy de Paris fon oncle,pour faire la guerre au Roy Clotaire fon autre oncle, pour quelque different qu’il auoit auec luy, toutesfois celafe

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6.

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pacifia.OrTheodebert qui auoit leue vne armee,pour aller cotre fon onclcClo taire,voyat les choies auoir efté pacifiées entre eux,la voulut employej^en quel que autre enclroit,amp; fiapperceuat que les Danois,natio des parties Septetriona-lescouroiet les codes de lamer Oceane auecgrofie armee de mer, alia,contre eux amp;nbsp;les deffitjles cotraignant de fe retirer en leurs pays. Äe qui redit fi redoutable la reputation de Theodebert en l’endroit de tous les Rois de l’Europe, amp;nbsp;z« cßra-mefmemêt en l’Italie.que les Oftrogots qui yfaifoiêt la guerrt contre Bellifaire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

capitaine Romain,lieutenant general de 1 Empereur luitinia, 1 enuoyeret prier tenât deNm de leur donner ie-cours contre les Romains,amp; pour obliger Theodebert a eux, luy quittèrent (comme il a efté dit) ledit pays de Prouence. Theodat eftoit lors chef desOftrogots, ayat efpoufé Amalamnte apres la mort de fondis Atalaric. prançou ab-D’autrecoftérEmpereuiTuftinian pria les François d’auoir pitié de la panure petle'^au fi-Italie, amp;nbsp;ne permettre qu’vn fi grand ôz noble royaume full ii longuement en-treles mains de cede nation barbare des Odrogots, gens fi mefehans amp;nbsp;infe-ûez de l’herefie Arrienne,amp; les prioit d’empelcher leur neuen Theodebert de donner lècours à fes ennemis.L’Empereur pour obliger les François a luy,lcur quida la Prouence qu’il pretendoit edre des appartenances de l’Empire Romain , mais il la donna pource qu’il ne la pouuoit tenir.

Ainfi donnoient à l’cnuy les vns amp;nbsp;les autres aux François ce qu’ils ne pou- Pons de ce uoient garder : mais la meilleure part edoit aux Odrogots qui la quittèrent à Theodebert,amp; anec ce prefent enuoyeret à luy,amp;a Childebert amp;nbsp;aClotaire fes oncles vne grofie Ibmme d’argêf,les fuppliat de les fecou rir,en leur remondrât Frefent en-querEmnereurn’entreprenoit cede guerre pour la pitié de l’Italie, ny pour la J ïT ,1 I - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-n. P P ■ -O

aeftence de leur religion : mais leulement pour croiltre la Icigneurie, ôc corn-mander aux autres Rois. Sur ces mcnees,praticques, amp;nbsp;ambalfades, les Rois Childebert, Clotaire amp;nbsp;Theodebert relpondirent aux Odrogots que volontiers ils feroieiit leurs amis, mais qu’ils ne leur çourroient enuoyer lecours des François, pource qu’ils l’auoient défia promis a rEmpcreur,pour la deffence de l’Italie.Partant fe cotentalfent d’antres gês leurs Inbiets, corne deBourguignos, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Thuringiens,amp; autres,à ce qu’ils ne fanlülTent leur foy .Ce qui edoit vne vraye nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

troperie laite a l’Empereur auquel ils auoiét promis lecours.LeRoy nbsp;nbsp;chef des rheodat chef

Odrogots en cede guerre edoit nômé Theodat,qui auoit efpoufé la Roine A-malafimte,apres la mort d’Atalaric fils d’elle,amp;; edoit hóe de peu de cuenr amp;nbsp;de vaillâce. Les guerres edoiét allumées etre lesOdrogotsamp; rEmpereur,Bellifairc grâd amp;experimêté capitaine failoit ce qu’il vouloir, amp;nbsp;apres anoir prins laSicilc fur lesOdrogots,prit la ville de Naples qui ne luy voulut onurir les portes:tou- J^aples prin-tesfois il y entra par vn vieil canal,amp; tua tous lesOdrogots qui y furet tronuez. d’ LcsOdrogotsvoyâs leurs affaires aller mal,amp;en attribuas la faute à la negligéee de leurRoyTheodat,le chaffcret,amp; en Ion lieu efleuret pour Roy, Vitigit,côtre nbsp;nbsp;‘hajsê.

Oflrogots

t^ire M

de Met':^

lequel Bellifaire alla, amp;nbsp;prit fur luy la ville de Rome,qu’il fortifia,amp; la deffendit longuement contre les Odrogots. Durant ces troubles de l’Italie,Theodebert contre les o-Roy de Mets enflé de gloire des viéfoires qu’il auoit eues cotre lesDanois entra • dedâs ritalie,laqlle depuis les Alpes iulqu’a la merThy rrene il rédit tributaire à. fe cgt;- tribu-d)y,amp; edât par vne maladie qui luy furuint cotraint de retourner en fes pays, il y laiffa en fon lieu trois fiés lientenans,Lotaire, Amingne,amp; Buceilin capitaines Audrafiés,lefquels apres le partemét de leur maidre ne firent que piller Sedef- larrons, rober, fbuillans auec leur reputation celle de leur maidre, amp;nbsp;celle des François,

CQ:uterneHrt

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O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHILDEBERT I. ROY 6.

Narßs.

Milan friße.

Déclin des

Hoteußepaix aiiecles o~

Le moine Aimoinus dit que Bucellin alla en Sicile qu’il print,amp; que pareillemct il print plulieurs villes amp;nbsp;places fortes de l’Italie, amp;nbsp;qu’il enuoyoït âîon maiftre Tneode^ert les eftrenes de la proye desvaincuz. Gregoire de Tours dit que Theodebert fen retournant de l’Italie en fon Royaume,Iaiflà Bucellin en la ville de Pauie, amp;nbsp;qu’il (»onquitvne grande partie de l’Italie apres auoir pluheurs fois combattu contre Bellifaire,amp;: iccluy fouuent vaincu. Qupy voyant l’Empereur luftinian (jfta Bellilaire de facharge, amp;nbsp;y enuoyaNarIes,duquelilfera parlé cy apres.Ce qui n’eft pas fuiuy de tous.

Orpour reuenir aux Oftrogots, cepedantils afliegerent Milan amp;nbsp;laprindrét, nonobllat laquelle leurs affaires comencerent à decliner en Italie, fi qu’ils furet cbtraints de 4emâder la paix à l’Empereur Iuftinian,qui la leur accorda,moyen-nant qu’ils Ce contcntuiTcnt de la Gaule Cifilpine, en laquelle ils ne prendroienc que la moitié des tailles amp;nbsp;fubfides,amp; le refie retourneroit a l’Empire.Les capitaines Auflraliens enuoycz par Theodebert leur confeilloicnt n’accepter celle honteufe paix,leur promettans tout ce qu’ils pourroient de fecours, amp;nbsp;qui plus efl,de faire palTcr les Roys de France en Italie, pour du tout en chaffer les Gots. Dequoy les Ambafl'adeurs de Bellifaire fe plaignoient fort.Les Gots mefmes fe doubtoient bien que fi à leur perfuafion les François entreprenoiét cefle guerre, amp;nbsp;en venoientaudefrus,ils ne leur feroient moins rudes que les Impériaux,

J^epùtation de Selltfaire.

£ Italie Puri-fice.

gotmernee.

Totilai J^oy, des Cats-

neantmoins cefle paix ne fe peut acheuer, pource qu’on n’y feeut oneques frire accorder Bellifaire,lequel eftoit de telle reputation entre les fiés, qu’il leur fem-bloit que tout ce qu’il entreprenoit deuoit heureufement fucceder. La trefue faillie il print Rauenne ville Royalledes Gots, amp;nbsp;emmenale Roy Vitigiten Conflantinople, laiffrnt toute l’Italie paifible à l’Empire, mais les Lieutenans qu’il y commit,hommes du tout inhabilles amp;nbsp;à la paix amp;nbsp;à la guerre,Ia gouuer-f Italie mal uercnt d’vne telle atfdace amp;nbsp;aiiatice, qu’à peine deux ans pafferent que Tes principaux des Gots d’vne prompte mutination ne fe reuoltafî'ent contre les Grecs, eflifins vniiomé Ildebault pour leur Rgy, puis vn autre nomé Ardaric, qui en moins de deux ans furet occis en qlques feditios. Puis ils couronerét Totile,oii Totilas home fort braue amp;nbsp;vaillâtcce qui fut l’an de nofire frlut,^43.Au moyen dequoy luflinian fut contraint y enuoyer nouueaux Capitaines, qui a l’effeél fe -monfirerét de tant peu d’experiéce qu’il y fit de rechef paffer Bellifaire, duquel la venuen’amoindrit aucunement le courage de Totile,car il mit en ce téps là le fiege deuant Rome amp;nbsp;la print, eflant lors Bellifrire detenu d’vne griefue mala-Totllas print die. Lc Got ayant prins Rome enuoya plufieurs citoyés Romains vers l’Empe-retirluflinian pour traitter de la paix,luy promettat q f’il vouloir permettre aux Demande d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;viurc fèloii IcLir couflume amp;nbsp;foLibs l’obeiffance d’vn Roy, ils n’auroient

ƒ4,x. autres ennemis que les aducrfàires de rEmpirc,ny amis que fes alliezdinon qu’il

raferoit du tout en tout la ville de Rome.LesRomains fen allerer en Grece,amp; fè

prefentans pourement accoufirez a l’Empereur auecques larmes amp;nbsp;foufpirs, le fupplierent auoir pitié de leur mifere, amp;nbsp;accorder la paix aux Gots.Ce qu’ils ne peurent onques obtcnir,tellement qu’ils f’en rctournerêt fans rie frire.Dequoy rulnce les Gots firritetent tant qu’ils abbatirent entièrement les murs amp;nbsp;rampars de ro/z/rfj et bruflans amp;nbsp;ruinans toutes les maifons, amp;nbsp;apres auoir tué laplufpart des ne en icelle, citoy ens,ils eiTuoy erent le refie en exil, puis pourfuiuans leur viôloire,marche-rent plus auant en pays .Ce qui tellement efpouuenta ceux de Fouille ôc de Ca-de'rottlas^ Libre qu’ils fe mirent en leur fubieôlion.

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C H 1 h U h B h K 1 1. K U Y 6. L 1 V K b 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;51

Le grand Capitaine Bellifiire forti de là maladie, entra dedans le Tybre par le port d’Ollie amp;nbsp;fe tranlporta à Rome,laquelle d’vne merueilleufe diligence il reediffia,amp;rappellantles citoyens d’exil,il leurperfuada de fortifier leur ville le plufloft qu’ils pourroient. Cependant Totile enuoya fes Ambaffadeurs vers les ■' Rois Fràçois pour demader leur alliance,amp; les prier de luyèlonner quelctine de leurs filles en mariage, fe penfànt eftre en reputation d’vn fort grand amp;nbsp;puiffant m.mdel'dl-Roy,pour auoir accouftré d’vne telle façon la ville de Rome,«]ui auoit coman-dé à tous les princes de la terre. Et comme les Ambaffadeurs en leur harangue le nommaffent Roy d’Italie, les François leur refpondirent,qu’aucun ne fenpeult vanter Roy, fi Rome n’cft en fon entier.

Ainfi fen retournèrent ces Gots fans rien faire, amp;nbsp;tandis Cloiÿire maria fà fille Clotofinde auec Alboin Roy des Lombards. Peu deuant deux Roys de ^iboin i^oy France eftoient mariez à deux filles de Vachon aufli Roy des Lombards, l’aifheedefquelles nommee VifègardeefpoufiTheodebert Roy deMets,amp;la plus ieune dite Vaderade, efpoufà Theobald fils de ce Theodebert, amp;: d’vne Damoifèlle qu’il aimoit,appellee Dentere. Ces trois alliances des Fraçois firent que les Lombards (nation encore peu renommee) vindrent en grande reputa-tion, amp;nbsp;principalement entre les Idongres amp;nbsp;Allemans,pource que les Roys de des LSh^rds. France commandoient lors iufques aux confins de Bauiere.En ce temps Alboin enuoya doiixe mille foldats elleuz contre les Gots pourfecourir Narfes autre- France com~ nient dit Narciffe, lequel (pource que Belliffaire auoit efté rappellé pour effre enuoyé contre les Parthes) eftoit venu lieutenant general de l’Empereur en Ita-lie,accompaigné d’vne grade armee de Grecs,Thraces,Huns,Herules,Gepides, -lt;«-amp; de quelques braues Perces foubs la charge de leur Capitaine Gingare. Les en-nemis ne peurent fouftenir la furie des Lombards, qui fe ioignans en la Romai- tenatde bm gne auec les forces de Narfes, combattirent Totile auprès d’vn village nommé Brixelle,amp; le deftirent le neunefme an de fon regne, puis 1 ayans occis, ils luiui-rent fes hommes d’vne telle ardeur, que ceux tant feulement fe fauuerent qui a la Tuitte firent plus diligence. Apres cef^ deffaiéfe,Narfes donna congé auxLo-bards,les ayat ^rademêt louezamp; remerciez, puis les rêuoya tout foudain, pour ce que cognoilTant leur vaillance, il auoitpeur,qu’attirez de l’aer amp;nbsp;fertilité d’Italie, ils ne voululTent femparer de ce qu’il auoit prins furies Vifigots, les fca-chant fort fubiets à changer de demeure. Il eut toutesfois biê toll affaire d’eux, Lob^rdsfub-carTeiaRoy enlaplacedeTotile,fefiantaufecoursde Bucellin menaffoitles de^emeuZ Grecs d’vne forte guerre, amp;nbsp;pour executer les menaffes, marcha contre Narlès Tàa des en la Champaigne d’Italie.

Tandis Bucellin, Amingue,ôé Lotaire pillèrent le Friol,Vincencc,Veronne, Mantoue, Bergame, Pauie, ôç les villes circofiuoifines, y butinans comme fur J ennemy, tellement qu’ils facquirent la haine de tous ces pays nbsp;nbsp;citez.Narlès reia yaincit

côbattit Teia,le vainquit amp;nbsp;tua;ce qui fut le fecod an de fon regne.Ce noobftat quelques vns des principaux Gots fe r’allierent, amp;nbsp;fecouruz des Auftraliens af-fiegerêt vn chafteau nome Tannet de l’obeiffance des Grecs,mais fçachas qu’vn Grec appelle Dagifte home de grade experiêce venoit au fecours des alîiegcz,amp; que fil entroit dedans le chafteau,i’e{perance de le prendre leur eftoit entièrement oftee, ils leuerent leur liege, amp;nbsp;le rencontrans, luy donneret la bataille, au comencement de laquelle les Grecs furent recullez,mais reprenans cueur,ils combattirêtde telle vaillance,que la viéloire demeura longuement doubteufe,

i-i. 1

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JI nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHILDEBERT I. ROY

S'ttMÜt. çn fin toutesfois elle fe tourna Vers les Impériaux.Bucellin fut occis au coiifliâ: amp;: Amingue fe voulant fiiuuer dedans Vcronne, fut par les citoy es d’icelle em-M td cl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Centrer, amp;nbsp;fi viuement de fes ennemis pourfuiuy,qu’en fin ils l’occirent.

‘ Clotaire effayatgaigner Trente mourut de maladie.Ladeftaiôleamp; mort de ces trois capitaines AuÜraficns fut caufe que les Gots ne pouuans plus trouuer fe-cours furent du tout en tout chalTez d’Italie, amp;nbsp;leur nom entièrement aboly, tant que les habitons d’icelle le nommèrent de la en anant Italiens.

Pour reuenir à Tlieodebert,cependant qucTotilas capitaine des Gots elloit en grande combufeion de guerre auec Narfes Lieutenant de l’Empereur lulH-Theadflert niaii, le Roy Tlieodebert Prince de magnanime entreprife, conceut vn delTein merueillc^ileaudace, amp;nbsp;commença de tout fon pouuoir faire gens,«Slt;: argent en italic, par tous Ics moyciis qu’il peut, tellement qu’il fit vne armee de cent mille lioin-mes,eftant aidé parles Lombards amp;nbsp;Gepides,aufquels il auoit perfuadé qu’ilnc fdloit endurer q luftiniâ eicriuit en ces tiltres Impériaux, ces fuperbes vateries, foy nommant viélorieux des Frâçois,des Germains, des Gots,des Vadales,des Gepides, d’autres belliqueules nations,amp; que ce leur eftoit grand honte déshonneur de le fouffrir. Que quant à luy,il auoit délibéré d’y donner ordre, amp;nbsp;que fon delfein eftoit de mener fon armee enThrace,amp; aller alfieger l’Empereur luftinian iufques à fonfouyer en Confi:antinople,Içachant bien que toutes les forces dudit Empereur eftoiêt fort occupées en Italie contre les Gots,amp; qu’il feroit bien empefehé de fe fauuer luy mefme. En celle refolution plus magnani- ' Tltcodebri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difcrete,il fit palTer fon armee en Italie, ou elle fit vn gaft merueilleux,Iàns

lie, auoir efgard aux terres de l’Empire, ny à celles des Gots les amis d’vne part 5c d’autre. Ce qu’étendant l’Empereur luliinia, luy enuoya fes Ambalfadeurs qui luy remonftrerent gracieufement que l’effort qu’il faifoit eftoit contre la foy,SC contre les fermens des confederations par luy iureesSc ratiffiees,ôc que fil tiroit outre,ce luy feroit grand deshonneur,{ans le dômage qui luy en pouuoit venir. Et tout ainiî corne d’vne impetuofité de vouloir, il auoit mis fus cefte puiftante de armee,aufti d’vne legereté fort loudaine en fut il diuerty, tellcmét q cefte groflè Tbeodebert. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;renuoycc incotiiicnt en France fans autre exploiét que de pillerie,qui

ne leur fit pas grlt;âd lioneur ny proffit,amp; fi furgrandement dômageable à fèsvoi-rauîtadui- fins.Sur ceft exeple les ieunes Princes doiuent apprendre à bien penler aux deli- „ fer ace ^uon bcratios foLidaincs qu’ils fbnt,amp;à ne les reloudre qu’apres auoir cofideré quelle „ dehhere. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourra eftre 1’1 finc,Cis famufer feulemét à la belle apparece de l’étrec d’icelles „

qui leur promet beaucoup.Les choies eftât en ceft eftat,le Roy Theodebert fef « battât à la chalfe, aduint vhiour qu’vn grand taureau fuiuage fut eflancé par les chiés, ôc fut tant pourfuiuy ôc irrité qu’il fapperceut de Theodebert,qui le cou-roit a forcc,de façon que le taureau apres plufieurs rufes entra en fi grande furie qu’il vint la telle leuee contre Theodebert luy prefèntant la corne. Lors le Roy voyat venir cefte furieufe befte de telle forceamp;roideur cotre luy d’vn lieu haut, ôc quelle renuerfoit en bas tout ce qui le prelentoitdeuant, il le mit derriere vn petit arbre pour luy prefenter l’elpieuen paftànt, mais cefte horrible befte McrtdeTlj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme le foudre contre ceft arbre, y donna vn coup de la telle

debert. fi merueilleux, que l’arbre fut renuerfé en terre, ôc le Roy Theodebert .attaint d’vne txanche fi cruellement en la telle, que ce iour mcfineil rendit Tel-5K nbsp;nbsp;prit,ran de làlut cinq cens quarante-cinq.Cefte hiftoire recite Agathias hiftorié

Grec,dont ie m’elb^ii comme nos hiftoires n’en font mention, ains dilent qu’il

mourut

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CHILDEBERT I. ROY e. L I V K E I. *

mourut d’vne maladie au village de Chelles, pres Módrcau fault Yonne.Il laif-la vnfils nome Theodobald, ou Theobal,ou Thibaud fon heritier, ôaifault icy Hotter que ce Roy Theodebert ne tenoit pas la Bourgongne entièrement,ains cn pofledoit la meilleure partie auec le tiltre de Roy de Bourgongne. Ses on-des Childebert amp;nbsp;Clotaire en tenoiêt chacun fà part,par ht diuifîon qu’ils cn fi-rent quad ils prindrent Gondebatilt.Et fera bon de furc entedre que ceRoyau- sßendue me tenoit en cc temps là depuis Arles iufques à Geneue, toutle pays des V V al-lQns,Môtbeliard,Soleurre,Ba£le,amp; iniques en Lorraine fans le Duché amp;nbsp;Côté, scur^on^fie. lefquelles deux Prouinces ontfeulles auiourd’huy retenu le no de Bourgogne.

A Theodebert mort fuccedafon fils Theobald ou Thibault, qui n’eut pas (felon que quelques vns difent) grand foing des terres loingtainfs que tenoit j^oydeMcts. fon pere.Q^oy voyant Narlès,trouuant le pays Veniticn,la Romagne,amp; laLi-gurie fans feignent, il f en enlàilina, amp;nbsp;y commit Ame gentilhomme Romain com/jueßes gouuerneur de Pronencc,donnant charge à Francillon autre Gétilhomme Ro-main des prochaines terres des Alpes, pour empefeher le pallage d’Italie aux Fràçois.Toutesfois les annalles de Bourgogne dilent(fuinât le dire d’Agathias) que des que Theobal fut Roy,Iuftinian Iny enuoya demander leconrs cotre les Gots,ou en deffanlt de ce qu’il rendift ce que Ion perc anoit occupé de l’Empire Romain enlariuiere de Gennes:?uqnel ce ienne Roy fit pareille relponce qu’il auoit faitte aux Gots, que pour leurs dilferens il ne vouloir en rien greuerlon peuple.Il régna fept ans,amp; mourant làns enfans il inftitna heritier de lêsRoyau- ThibanL mes d’Auftrafie, Bourgongne, ôc Thuringe, le Roy Clotaire fon oncle, dela-quelle inftitution fut Childebert Roy de Paris Ion autre oncle frere dudit Clotaire grandement defplaifànt,dont les chofes tombèrent en trouble.

En la mefme faifon de la mort de ce ienne Roy, mourut à Tours la Royne Mort de U Clotilde femme de Clouis,amp; mere de tons ces Roys fnfdits, P rince fie fort ver-tueufe amp;nbsp;denote, qui en là vie vit plnfîeurs trifles tragedies fe iouer en fà mai-fon, ôc plufieurs cruautez fexercer entrées perfonnes de fon fang, amp;nbsp;fut enter-ree à Paris au cofle du Roy Clouis fon mary en l’Eglifè qui depuis fut confa-cree à Sainéle Geneuiefne. Childebert Roy de Paris le voyant priué des terres d’Auftrafie, de Bourgongne,amp; de Thuringe, par la donation de Theobald fuf dit, coniurafècrettement contre fon frere Clotaire, anec Cranns fils baftard de Guerre entre fondit frere. Contre lequel le Roy Clotaire fon pere eftoit merneilleufement -ftquot;quot;-irrité, pource qu’à fon mandement il ne voulut retourner de Gafcôgne nonuel-lementconquifefnrles Vifigots, dont il anoit le gonnernement, auquel il fe- recontre foa ftoit mal porté, y ayant faidt plufieurs violences amp;nbsp;exces.mais craignant que le A*

* Roy homme fort feuere, ne le punit des follies amp;nbsp;oppreftions qu’iï auoit com-mifes en cefte Pronince, il fe retira à garad à fon oncle Childebert,qui fut ioyenx d’auoir occafio de mouuoir guerre à fon frere Clotaire,pour le defplai- re^f^erf^^' fir amp;nbsp;enuic qu’il auoit de le voir denenir grand par les fuccefhons de leurs nep-ueux. Ainfi drefferêt Childebert amp;nbsp;Cran’ vne armee cotre le roy Clotaire eftat empefehé en vne guerre cotre les Saxôs,tontesfois fes enfans Cherebert amp;nbsp;Go-tran fe mirent incontinent en armes contre leur oncle Childebert, amp;nbsp;leur frere baftard Cranns: lequel voyant fesfreres à grandes forces venir à luy pour le combattre, fnppofavnadnertifTemQnt à fefdits freres, que leur peÆ Clotaire c- PMxuJuer^ ftoitmort en la guerre de Saxe. Qupy entendant Cherebert amp;: Contran fi-rent incontinent appointement auec leur oncle amp;nbsp;frere baftard.Childebert vint ^ntrepnfe.

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U CHILDEBERTI ROY 6. CLOTAIRE L ROY 7.

Hort cj)il eUhert.

SMaille cotre b’S Sretons,

mb a

fere.

C 1. O-

I.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f.

a mourir l’an de falut 549. au quarante neufießne an de Ion regne amp;nbsp;fut enterre en l’Eglise Sainôt Vin'cènt^qu’il auoit fondée, qui depuis eft appellee Sainét Germain delprez. Le Baftard Cranus voyant Childebert mort ie dcfelpera du tout, amp;nbsp;fuyant la fureur de fon pere,amp; fe retira vers Conabe ou Cornebeuf, Comte de Bretaignî, dont Clotaire irrité plus que deuant alla contre les Bretons amp;nbsp;les deffit en bataille, fi que Cranus ne fçachant plus ou fe retirer pour fe iàuuer, fe ietta dedans vne mailon de paifant, la ou il fut defcouuert par les gens de fon pere Clotaire, qui foudain commanda le feu eftre mis en icelle mailon, amp;nbsp;ainfi fut Cranus parla cruauté de Ion pere, bruflé tout vif auec là femme Cal-tha fille du Duc d’Aquitaine.

Tous les Â'eres de Clotaire enfans de Clonis ellans morts fins enfans,laMo-

narcbie du Royaume de France qui apres la mort de Clouis auoit eftédiuifee en quatre Royaumes, luy efcheut. Au commencement de fon regne trouuant Y 7. fon Ellat tout brouillé,amp; fe voyant chargé d’affaires, il voulut prendre le tiers dtireuenudes Egliles,mais Iniuriofus Archeuelque de Tours au nom de tous clotaireyeut Ics auttes Prelats de fon Royaume luy dit qu’il n’en feroit rien.Et feftans les Sa-frendrelere- ■


ttenu des E-S^ips.

les Saxons deffaits.

xons à ce commäncement de re^ne rebellez, il mena vne grolfe armee contre eux amp;nbsp;les delfit en bataille pres du fleurie de VVilàire,puis il alla cotre les Thu-ringiens que quelques vns appellent Lorrains, pource qu’ils auoient fauorifé amp;nbsp;aidé lefdits Saxons les ennemis cotre luy. Auec les Thuringiês ouThuringeois, le ioignirent amp;nbsp;elleuerent de rechef les Sazons, qui cfloient efchappez de la bataille,que Clotaire auoit eue contre eux,mais quand ils fceureut la grande puif lance, ils l’enuoyerent prier de leur donner fi mifericorde, amp;nbsp;de les pardonne^ de leur rebellion,ne demadans auoir que leurs corps fiuues.Mais Clotaire leur Cmjb/ï fo»- ^y^ntrelfufé le pardon, amp;nbsp;eux delperezd’auoir leur vie fiuue par le benefice de uertie enfu- là mifericorde, conuertirent leur craincle en fureur amp;nbsp;delelpoir amp;nbsp;le deflendi-rf«r. j-çjit tellement contre les François,qu’ils les delfirent, en forte qu’il n’en demeu

ra que petit nombre, qui fen fuit auecjcur Roy, lequel à bien grand peine peut efchapper de la bataille. Ce qui eft louuent aduenu aux Princes qui ont reftiifé « doitrefiifer l^tii' mifcricordc ou vn honnefte accord, amp;: plus vault aux Princes vier de de- « ft” f‘^t'don a nience entiers ceux qui la requierêt,amp; gaigner amp;vaincrc par icelle les hommes, „ 5»/ ledeman- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f jfther de 1 es auoir par la force, amp;nbsp;les mettre en defelpoir, qui a le plus fou- „

tient efté vainqueur de la force. Clotaire vn iour de Vendredy Sainél l’an 533- » Gautier Sei tua Gautliier Seigneur d’Yuetot en Nörmädic: dequoy on compte diuerfemêt iàiccafion. Quelques vns dilènt que ce Gauthier eftoit braue amp;nbsp;vailhàt Gentil-cloiaire. homc amp;nbsp;Châbcllan dudit Roy, amp;ftir tout hardi cotre les ennemis de la foy.Ce

qui le rendit grandement aimé du Roy, amp;nbsp;au contraire hay amp;nbsp;enuié de certains courtifins, qui ietterent contre luy tant de calomnies (vices domeftiques aux calumnte cotu'ts des Pi'inces) qu’ils le rendirent mal voulu dudit Roy, lequel changreant fi comune aux r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i • r i n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ c' 1

Cours des Princes.

raueur en haine, ne ht de la en auant plus aucun compte de Gautier, melmcs le menaflbit de le tuer.Gauthier aduerti de ceci,amp; voulant euiter la fureur de fon

Prince,laquelle eft totifiours redoutable .a fon fuict,fablenta figemêt amp;nbsp;fecrct-^^ïredou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laCotirt,amp; fut abfent de la Frace par l’elpace de dix ans, durât lefquels

table au fu- il fit fotte guerre par meramp; par terre aux Sarrazins,amp; fur eux obtintpluficurs vi éf oires. Apres lefquelles il fen alla à Rome vers le Pape Agapetus qui le receut ledefirdela nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;honiieur. Et d’autant que Gauthier defiroit fort de retourner en fa

fatriegrand. Patrie, de laquelle le defir fur toutes chofes aguillonne les cueurs des hommes, le

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LIVRE 1.

leprioit qu’attendu quelediót Gaultliier auoit efté banni par faux rajÿ)orts, amp;nbsp;qu’il eftoit home de bien amp;vaillant cheualièrjqui auoit faicl pluiieurs notables leruices a la Chreftienté jl Voufift le recetiôir en grace, amp;nbsp;remettre en les biens.

Gaultliier accompagné de ces lettres arriua à Soilfons ou «ftoit le Roy, le iour du vendredy fainâ:,amp; ainfi que le Roy eftoit en la cliappelle oyant le lcrmcc,amp; voulant adorer la croix,Gaultliier entra en ladide cliappelle^ prefenta au Roy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

les lettres du Pape. Le Roy de prime face ne rccogncut point Gaulthier pour là longue demeure hors du Royaume, mais prenant amp;nbsp;lifant les lettres,amp; le reco-gnoilTant, tirafon elpee, ou felon d’autres gt;nbsp;print celle d’vn loldat qui eftoit la pres,amp;entuaGaulthicr. Le Pape indigne de ceft acte trop cr^el, manda au ^ortJecaul Roy qu’il eut à réparer cefte faulte, autrement fon Royaume lèroit interdidl. Alors Clotaire ayant eii la confcielice remords de fon crime ordonna pour reparation d’iceluy que dela^'n auant les Seigneurs d’Yuetot amp;nbsp;leurs hoirs, Ce-roieiit quittes de tout hommage, leruice amp;nbsp;obeilîance deue au Roy, pour la 14 wrf terre d’Yuetot, vcumelmement que le droicb ciuil commun accordent a cefte Sentence, amp;nbsp;de ce furent par lediôt Clotaire faiétes amp;nbsp;feellees lettres,quit-tans les Seigneurs d’Yuetot, ôc leurs fuccelfetirs de tout hommage a iamais.

Mais depuis ce tiltre de Royaume a efté mandé en Principauté, de laquelle ceux delamaifon du Bellay ont iouy iülques ace temps.Ceft exemple monftre que i^s Princes quot;nbsp;lors que les Princes commettent vn adle d’iniuftice, ils font delpouillez amp;nbsp;pri-“ uezdeletirpuilTancefouueraine, amp;nbsp;font contraindls de la donner amp;nbsp;quitter à fX’wpwpX celuy contre lequel il ont mal amp;nbsp;abtihuementvfé d’icelle.

Pour reuenir à Clotaire,il eut de diuerles femmes fept fils, amp;nbsp;de Radegonde il eutGontran,Childeric,Cherebert,Gaulthier,Sigilbert,amp;: la fiileClohnde.Lcs autres difent qu’il n’eut aucuns enfans d’elle, mais que tous lès enfans font de la taira fécondé nominee Ingunde.Les autres difent que Ingunde eut feulement Chil-peric, que de Chunlene la troifiefine,ou félon d’autres fit concubine,il eut ce baftardCranus,duquelilaeftéparlé c^deftus. Le premier Maire du Palais qui futoncques,futinftituépar ce Roy, amp;nbsp;auoit nom Landregelille, Lantgtaue de Haftie a prefent didle Hefte, l’an lt;nbsp;6 z. Apres Celaenl’an 570.il eut la charge de la dure iournee contre Muînolc^iquel il fera pai'lé cy apres chef de Farmee de Gondouault ftiiuant le moine Aimoinus^qui le dit auoir c{\.c‘SPrcepoßtHs eauorumrcpdliiim ^quemsvulgo ConeflAbilem locant aut flabulicomitem. Il y en a aufti qui dilcnt que le premier Chancellier qui fut iamais en Frace,fut vn nommé Baudin érigé par lediôt Clotaire.D’autres dilcnt que le premier Chancellier nbsp;nbsp;premei-

futMomaldusdehaulte-fueille,inftitué par Merouee,amp; d’autres dilent que Childebert premier du nom, inftitua ordonna les grands Officiers de la cou- jnflitvtion ronne, comme Maire du Palais,depuis nommé Conneftable, Chancellier, Ad- des grands mirafmaiftredes Arbaleftiers,Chambellan,ouChabriercubiculaireôcle Pre-reel des chenaux royaux de France, appellé depuis grand Efeuyer, mais cela a eftetraiéle en noftreOeuurc del’Eftat amp;fuccez des affaires de France, amp;nbsp;par ainh retienant a Clotaire apres la route de celle bataille qu’il eut contre les Saxons amp;nbsp;Thuringeois, il fen retourna en France, amp;nbsp;le retira en la.ville de Compiegne, la ou eftant fort vieil,il eut enuie d’aller a la chafte, amp;nbsp;taK courut ècCe MortdecU-irauaillaoultre les forces de fon vieil aage,qu’il tomba en vne fieure continue, de laquelle il mourut l’an 56^4. apres auoir régné cinquante ans : c’eft à fçauoir

e iüj

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quarante cinq auec fes freres, amp;nbsp;cinq tout feul, amp;: fut fon corps enterré en l’E-glifefaigét Marc deSoiffbns qu’il auoit fondée, amp;y auoit efteu fà fepulture. Eftànt pres de la mort, amp;nbsp;reduifànt en fà mémoire les grands maulx qu’il auoit pxro//« de faiths amp;nbsp;faiâ; faire, il faifoit de grands foufpirs amp;nbsp;criz,amp; fouuent difoit ces pa-rx»#. rolles. Vah commant eft ce grand Roy du ciel qui ainß tue ócfaidf mourir les « plus grands Rois amp;nbsp;Princes terriens. Puis adioufta: Et comme ceftui ci foit ini- « mortel, aufli eft i^ meilleur que tous les Princes mortels qui font au monde,amp; « puis qu’il eft meilleur, il eft aulft plus puiftànt: ß plus puiffant, il eft doncq auffi “ effargiffeur de grace amp;nbsp;de mifericorde, lequel nefe plaift point (comme plu- « ßeurs d’entre les hommes) en la ruine des mefehans, mais doux amp;nbsp;débonnaire «

Dieu clement embraffe pitoyablement la penitence des pécheurs qui à luy fè retournêt. Cefte * faueur doc fault il fouhaitter de tout no ftre cueur, amp;nbsp;ne defèfperer iamais « de l’infinie boté de fàmifèricorde,amp;ainft il trefpaftà l’an 5(^4. Nousauos dit cd- « meChildebert fondai’Abbaye de S. Germain devrez de Paris,ou il fut enfeueli. “ Il fonda aufti l’Abbaye du Mot S. Michel,l’Eglife de S. Germain de l’Auxerrois à Paris, mais le liure intitulé la Mer des hiftoires dit autrement. De ce temps vi-uoit Sainôle Brigide en Efeofle, de laquelle plußeurs chofes fabuleufes ont elle controuuees. Lafeftc de la Purification, c’eft adiré la Chandeleur fut inftituee

Salnéle Sri-

Infiitution de chofes mémorables.

Compilation desliures des loix l{pmM~ nés.

Ordonnance fur le haptef-me la Cas ne'

Concile de

ure des loix Romaines compilé par luftinian Empereur. Premièrement le Code contenant douze liures, Iccondcmcnt les Digcftes contenent cinquante li-ures,tiercement les Inftitutes,quartcmcnt vn Epitome des Loix, amp;nbsp;luftinian en les conftitutiousnouuelles ordonna que tous Eucfques amp;nbsp;Prebftres celebraft ' fent les prières du Bapteftne amp;dela Cœneàbaultevoix amp;nbsp;parolle qui fut entendue du peuple Ciireftien, affin que les efprits des auditeurs ftiftent efleueZ par plus grade deuotion a chater lalouange de Dieu.Rome eft prife ôc bruflee.

par le commandement de l’Empereur Iuftinian,amp; a la requefte deVigiiius contre Anthemius,Theodore,Seuerus, Picore d’Antioche, Zonra amp;nbsp;autres hercti-confianttno- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difoicnt que la Vierge Marie auoit enfanté lefufchrift homme feulle-

mcnt,amp; non point Dieu amp;nbsp;homme. I^urja fécondé fois Rome fuc prinfè par les Gotsfoubs Totila,la commemoration des trefpaflezfutadioufteeàla Mef fe,plufieurs Conciles furent tenus tant à Orleans,Tours,amp; Paris, qu’ailleurs, SC le I^yattme le regne des Lombards amp;nbsp;l’Exarchat à Rauenne commêça,là ou il dura 1x4.qui Magiftrat fouuerain,côme le Lieutenant general de l’Empereur,amp; fut deFauenne Longin Grcc le premier Exarche.

commencent. la France de rechefdiuifee en parts.

Apres la mort de Clotaire,le Royaume de France fut derechef diuifé en Thc-trarchiesparfès enfans, dont fen enfuiuit autant de malheur,que de la premiere diuifion. Les régnés de ces quatre frères ont efté ß effranges amp;nbsp;cruels qu’on ny voit que parricides de frere a frere,d’oncles à nepueux,amp; de pere â fils. Et eftant entree la Frace en ces malheurs par la diuißon de ces pays,amp; lortie d’i-ceux par fà reunion, elle y entra de rechef apres la mort de Clotaire, lailfant quatre fils, Cherebert, Contran, Chilperic, amp;nbsp;Sigibert.

le pu if ne s epard de ht :neilleure

part.

Or aduint que Chilperic qui n’eftoit pas l’aifiié, fe faißt incontinent du tre-for de fon per», fçaehant bien que l’argent moyenne le plus fouuent l’amitié des « Princes amp;nbsp;l’obeifTance des gens de guerre, amp;nbsp;fe ietta dedans Paris,deliberant fen -, faire Seigneur,mais les principaux des Frâcois ne voulurét oneques permettre,

pour

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pour dons, menafles, ou promefles, qu on leur fifl, que lefilsaifnéperdiilfes droiôls,ne qu’autre que luy iouift de la principalle Tetrarcliie. Ce qu«voyant Chilpericjôe que les freresamp; fubiets commançoient à confpirer contreluy,il fe defifta de fon cntreprinfe amp;nbsp;à celle occalion par enfemble les frétés faccor-derent que Clierebert auroit Paris,Gontran Orleans amp;nbsp;Boûrgongne,Chilperic Soiflbns, Sigibert Mets oul’Auftralie, amp;nbsp;delà enauantn y eut pas grande a- partage entre mitié entre eux. Au commancement du regne de ces quatre Â'cres, l’Empereur ƒgt;•lt;’gt;•« de Grece voyant ne pouuoir refiller à la grande fureur des Lobards, qui elloiêt defeendus en Italie,rendit la Prouence aux Roys de France,affin qu’ils le fecou-rulTent contre eux. La Prouence ottroyee aux François, Ame qui en auoit elle Ld Prouence faiól gouuerneur par Narfes, la mit entre les mains de Contran Ro^ d’Orléans, pourcé que la baffe Bourgongne ôc le Daulpbiné, defquels elle elloit prochai-ne,releuoient de fou Royaume,Neantmoins Sigibert Roy de Mers, auquel la piel^at entre haute Bourgongne amp;nbsp;prefque toute la Sauoye appartenoit,la debattoit fort,al- pour legant la donation qui en auoit efté faiôle par la Royne Amalafunte à Theode- '* -bert Ion predeceireur,tant que les villes de Prouence efficient en grand double a qui elles obeiroient,

Cherebert autrement nommé Aribert l’ailné de tous les frétés, efpotilà vne femme nommee Ingobergue, laquelle auoit auec elle pour l’accompaigner amp;nbsp;lèruir,deux ieuncs pucelles de grande beauté, qui effioient filles d’vn poute laboureur, l’vne nommee Marcouefc, l’autre Meroflee. Cherebert en deuint fi a-amouteux qu’il en cuida laiffier ladite Ingobergue.Dequoy il fut aigrement re-prins par fa femme amp;nbsp;par Germain Euefque de Paris, amp;nbsp;en fourdit vne telle noL fe entre luy amp;nbsp;ladite femme,qu’il fen alla de defpit en Aquitaine,amp; mourut l’an 5(^9.au chaffieau de Blaye fur eironde à fept lieues deBordeaux,amp; effi enterré en l’Eglife Sainél Romain audit Blaye, ne laifl'ant de luy aucun aéle memorable, tebert. ny aucuns enfans.

Pour reuenir au débat d’entre Sigibe amp;nbsp;Contran frétés, qui fut du viuant de Chercbert,duranticeluy, les Lombards paffiàns les Alpes amp;nbsp;entrans enCau-le,dônerent bataille à Amé qui les en vouloir empefeher, amp;ledeffitétauecvne cruelle occifion de luy amp;nbsp;de fes gens. Apres laquelle deffiaite Contran en fit gou ^me. uerneurEnnieMumole, natif de la ville d’Auxerre, capitaine de grande expe-rience,duquel il a effié parlé cy deffus,auquel ledit Roy Contran donna vne ar- ^^n^le mee pour aller audeuant des Lobards, qui encore de nouueau effioient defeen- S. duz en Gaule,effians alléchez de la fertilité du pays. Mais leur venue ne fut pas fi heureufe qu’elle auoit effié la premiere fois,carMumole les rêcontrât pres la vil- i-ofn^^rds en le d’Ambrun en vn village nômé Muffiia Celines, il le vint trouuer auec fbn ar-mee de Bourguignons, amp;nbsp;les ayans enclos entre des foffiez amp;nbsp;rochers, dont ils ne pouuoient efchapper,enfit telle boucherie , qu’il en demeura bien petit fditsen U-nombre pour en porter des nouuelles en leur pay s,ffiifans d’eux aufli grande oc cifion,qu’au premier paffage ils auoient faiél de François.Dont tellement firri-tetent les Saxons qu’ils délibérèrent de paffer en Prouêce, amp;nbsp;la ruiner,tant pour le defir qu’il auoient d’y butiner,que pour venger lesLôbards leurs anciés com-paignons amp;nbsp;alliez.Ils fetrouuerenttoutesfoisloing de leur compte: car Mu-mole les repouffa fi brufquement, que ne pouuans trouuer paix aticc Contran, ils furent contraints de rechercher l’amitié de Sigibert, laquelle ils defiroient plus que celle de Contran, car voyans que les Lombards ne leur vouloient faire sdxom.

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CHEREBERT ROY 8.

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part de ce qu’ils auoient prins en Italie, quoy qu’ils fuflent participans de tous les perib, amp;nbsp;peines de leurs conqueftes, ils délibérèrent de retourner en leur Ï'remiere habitation, dont les auoient tirez les Lombards, auec promeflede eur départir la moitié de leur gaing.Mais ils ne pouuoient fi le Roy Sigibert ne leur donnoit paflagê par fes pays, pource que toutes les terres que tenoient les If /çojrfMWf François,oultre le Rhin,dependoient du Royaume de Metz,amp; la Saxe mefine, dedans laquelle ^caufe quelle eftoit vague,Sigibert auoit permis l’habituer vn Lessueues granduombrc deSueues,qui pour leur grande multitude ne pouuoient viurc en leur pays. Les Saxons ayans du tout quitte l’alliance desLombardsjeflaye-Alpes pour retourner Mheptent le en Saxe. MlÜs empefehez de la reliftance de Mumole ils lurent cotrainds ache-pterle paflage à purs deniers, puis trauerfans le Royaume de Sigibert amp;nbsp;le deniers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retoumerent en leur ancienne demeure, ou ils trouuerent les Sue-

ues,qui ia par quatorze ans en auoient iouy,amp; y voyans l’aer bon, amp;nbsp;le pays al-fes fertil,f y eftoient grandement multipliez : mais non tant qu’ils fe penlalTent alTez forts pour refifter aux Saxons,qui en tant de guerres, amp;nbsp;pays h loingtains auoient faiôt pr'euue de leur vaillance.

. Le Roy Sigibert ne fe vouloir mefler de leur different, ains toufiours diffi-tion du nbsp;nbsp;muloit,ne penlànt equitable d’empelcher lesSaxons de iouïr des terres,lelquel-

si^ibert. les Je fi long temps leur appartenoient, ny d’en chaffer femblablement les Sue-ues,qui par la permilfion y eftoient entrez. Le Roy Chilperic fauoriloit les cbtljpericfu- Saxons de tout fonpouuoir,pour-ce qu’a là permilfion ils auoient quitte l’al-li^ï^cedes Lombards.Ce qu’il leur confeilla, pour toufiours gratilfier l’Empereur Tyberefucceffeur de luftin, auquel peu deuant il auoit enuoyé lès Am-prefent de baftàdeurs auec force prefens,qui a leur retour entre autres dons apportèrent a Chilperic, cinquante pieces d’or monnoyees,chafcune pelant vne liure, dedans , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ lefquellesfevoyoitla reprefentation de l’Empereur trainé en vn char, amp;nbsp;l’y

lifoit d’vn cofté ces mots, De t i b e avgvste PERPETVEL,amp;cle l’autre Gloire des romain s.Ce que les Hiftoriês nous laiffent efeript pour chofe digne de mémoire. Les Grecs,ny les Frâçois,ne fe loucioient gucres delà querelle des Saxôs,amp;Sueues,ny de quelle parttourneroit laviôhoire,pour ce que cela ne touchoit en rien les affaires des Lombards. Aulfi qu’ils preuoy-confiderit- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sl’-æ les vainqueursdemeuteroiêt en Saxe, fans que les vaincuz euffent

t'ion. apres grand moyen de tourmenter les autres nations. Ce qui delpuis aduint,car les Saxons ne fe contentans de la moitié ny des deux parts de la Saxe qui leur ^x^nl^aux*' furent offertes pour les appaifer, voulurent contraindre lesSaxons d’en Ibrtir, sueues. nbsp;nbsp;Huec ce peu feulement qu’ils pourroient emporter fur leurs bras : dont les Sue-

ues entrèrent en telle rage,que pluftoft de fureur que de vaillance, ils délibérèrent combatte ceux qui tant les me{prifoient,amp; de faiôl leur donnèrent vne ba-Defiittourne' taillc,en laquelle ils en firêt tel maffacre, qu’ils n’en laifferent vn feul qui iamais eut feeu pourftiyure la vengeance de cefte cruaulté. Puis aifement f accommodèrent aux autres Saxons qui n’auoiêt faiél le paflage d’Italie auecques Alboin. SAU lie O- Les Lombards,firriterent grandement dequoy les François auoient permis aux s^£o^^ nbsp;nbsp;Saxos,de paffer par leur pays pour fen retourner. Au moyen dequoy ils delibe-

lesLobArds rctent aucctrois de leurs Duez, defeendre en France pour la troifiefine fois, * Tu^tr'^rtrquot; laiffé vn camp àluree pour faire tefte a Francillon Capitaine Romain, fois, craignans qu’il leur baillaft àdoz,ou qu’il leur empefehaft leur retour. Carie demou-

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demourant des Alpes degarny de toute deffence leur eftoit facile a pafler. Vn de leurs Ducz appelle Amon courut la Prouence, pilla Marfeillc, ô^marclia i-‘lt;’Pyroxenes iufques deuant Aix,mais les citoyens fe rachetèrent eux amp;nbsp;leurs terres de vingt liures d’argent, l’autre nommé Zabaone, apres auoir deft ruift le pays de Diis, afliegea Valenceamp; Rhodane troiiieftne de leurs chefs, Fliina les enuirons de Grenoble. Mumolc ayant raftcmblé l’armee Françoiie marcha premièrement contre Rhodane, amp;nbsp;par vne deftaifle le contraignit de felaiftier fort bleffé,des prochaines villes,ne luy reftant du combat que cinq cens de fes homes les plus mal armez, auec lefquels il fè retira fecrettement par chemins afpres amp;nbsp;inco-gneuzvers Zabane,auquel ayant racopté fa fortune, il le confeilla f’en retourner promptement, fi en brief il n’en vouloir receuoir vne telle. A ^uoy ficile-ment faccorda Zabane. Se retirans ces deux Capitaines, ils paßerent par deuat ccnßil de Syon,dont eftoit gouuerncur pour l’Emxpereur deGrece vn nommé S il ime,qui ne fe fentant aflez fort pourcombattreles Lombards, amp;nbsp;voyant que Mumole conmiunce eftoit encore trop loing,pour a temps le pouuoir fccc\urir,les laiffi paifiblemct quot;nbsp;pafler, tellement que par leur diligente fuitte, ils fefiuuerent. Touresfois l’autre Duc appellé Amon, feftant trop longuement amufé au pillage, n’ofa pour la crainéfe des François repafter par ou il eftoit venu, amp;nbsp;fut contrainéf chercher chemin par fus les coupeaux des plus rudes Alpes, efquelles il perdit la plus mon. grand’ partie de fon butin,amp;; fe retira mal aifement.

En ce temps vne forterefle nommée Granuille fize au pays de T rente, fur la frontière d’Italie fe rendit a Chronique Capitaine François, lequel defiit en ba-taille Rugillon homme entre les Lombards de grande authorîté : puis hautain lonLomM. de telle'viéloire, fe deliberoit aftieger Trente. Mais le Duc de celle cité nommé Ennie, le rcpoufî'a,deffit,amp; occit. Ce font les guerres qu’auoiêt lors lesFran- snmeDuedt çois contre les eftrangers ,non pour leur querelle, ains feulement pour celle des Grecs. Ncantmoins ils ne fy empefeherét point trop, aymas mieux quelles trainafTent entre les Grecs amp;: Lombard^ que l’vne des parties fut totallemcnt delFaicle, car durant tclz débats, ils faifoient toufiours quelque gaing. Si eft-ce rrdçois four que par entre-eiix ils eftoient bien plus fort efmeuz pour le partage du Royau-

mec

eCherebert Roy de Paris dcccdéfcommc il a cfté dit)fans enfans malles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' 7

Apres la mort dudiél Cherebcrt,fes frères ChiIperiCjGontran,amp; Sigibert en- nxfedes rrd trerent en o;uerre pour le partag-e de la fucceflion du mort, amp;nbsp;dura celle inimi- \

des parens font de plus difficile reconciliation, que celle des eftrangers. -^oifins. Premièrement fut conuenu entre les Rois,amp; fobligerent fur leur foy,qu’aucun d’eux n’cntreroit dans Paris que premier ce Royaume ne fut partagé,amp; qu’o ne leurs pàru-feeut alTeurement de quelles terres vn chacun deuoit iouyr. Contran qui e-ftoit le plus aduifé de tous délirant pacifier les differents de fes freres amp;nbsp;de luy, parens irrecS eftoit d’aduis qn’onconuoquaft l’affemblee de tous les Euefquesde la Gaule, amp;nbsp;qu’ils fulîent iuges, amp;nbsp;abitres de leur controuerfe : ce qu’ils accordèrent du cômencerncnt,mals à la fin cela fe rompit.Car il aduint que corne SigibertRoy entre jreres. de Metz,amp; d Allemagne l’vn des frères, eftoit empelché a repouffer les Huns, qui eftoient entrez en fes pays d’Allemagne, Chilperic Roy de Soifibns fon fre- Les II uns en re efmeu d’vne cupidité qui peruertit tout droiél diuin amp;nbsp;humain,% voyant a-uoir belle occafiond’enuahir fes terres en fon ablcnce,luy courut fus, amp;nbsp;d’em-blee print la ville de Rlieims.Dequoy Sigibert fut fi oft'enfé, qu’il n’eut iamais \frere.

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repos qu’il n’en eut eu la raifonjôc qu’il n’eut recouuert ce que fon frere auoit pourfereflentir del’iniurereceue, delaiflànt toutes autres en-treprinfes,alîiegca amp;nbsp;print la ville de Soiflbns capitale du Royaume de ion ire-L'oncleprent ennemy, èc quant quant y print priionnier Theodcbert fon neuen fis lenepue». Je Cliilperic,auqucl51 ne fit autre mal,que de le faire aftraindre par ferment io-lennel, que iamais il ne porteroit les armes contre luy,qui eftoit fon oncle.Ne-antmoins ce fermant fut bien toil faulcé, car ce ieune Prince par le commande-ment de ion ^ere,luy recomença la guerre incontinent, en laquelle encore peu tue,amp; fes gens deifaibls par vn Capitaine de Sigibert nommé Bofion.

Chilperic fe voyant le plus foible pour la perte de fon fils,amp; deffaicie de ies ho-sigihertfit meSjfut conŸrainét fe retirer à Tournay, amp;nbsp;apres celle retraite Sigibert de-meure vainqueur fit ion entree à Paris,accompagné de fon fils Cbildebert, amp;nbsp;de irunelAult iafemme Brunecliildc,OU Brunehault, fille d’Anathagilde Roy des Vifigots, mAuuAifefe- belle,iTiais malicieufe PrinceiTe, amp;nbsp;y fut receu au grand contentement de tout le peuple.Les Annalles de Bourgongne difent qu’apres que Theodebert fils de Chilperic eut efté prins,Gôtran ion oncle frere des autres deux Roys,qui auoit '^^ccörden- fa confcience chargee de veoir en guerre ciuile luy amp;nbsp;ies freres,fit en iorte qu’il trefreres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appointemét entre eux:ce qui fut l’an de falut 571.Lequel toutesfois ne

fut de grande duree, car Sigibert eftant encore vne autrefois retourné contre les Huns,Chilperic n’oublia ion naturel de prendre fon frere à fon deiàuantage en fon abfence, tellement que l’ayant aifailly auec vne armee, luy fit plufieurs grands dommages.Dont Sigibert conceut en fon cueur telle enuie de vengeance, qu’il n’y eut plus ordre de les pacifier,amp; fallut combatte à bo cillent. A celle fois auoit Chilperic pratiqué le Roy Contran ion frere, auquel il auoit faiél de grands prefens pour l’attirer aià cordelle, amp;nbsp;ainiî Contran oubliant tout deb-uoir diuinamp; humain,fe lailfa gaigner à rauarice,qui cil le plus grand de tous les maulx. QjJoy voyant Sigibert fe mit en campagne, amp;nbsp;vint rencontrer ion nep-ueu qui luy iaiioit la guerre contre ionjerment, ôc luy donnant la bataille pres d’Angouleiiiie,le dcffit,amp; tua fondit nepueu Theodebert,duquel le corps filât leué du lieu de la bataille, fut porté en fepulture à Angoulefiue. Voila ce que difent les Annalles de Bourgongne, qui pourfuyuant le fil de celle Hiiloire, diient pareillement que Chilperic ie voyant priué de fon fils, ie iàuua à Tour-nay,auec toute fa court,contre lequel fut enuoy ee vne armee pour l’ailieger prendre, fil ne le vouloir rendre de Ion bon gré.

Ce pendant Sigibert apres auoir obtenu la viéloire le retira au lieu de Vitry, ou les lubieéls de fon frere Cherebert fe rendirent tous àluy , le recognoilfins pour leur Roy legitime. On ne parloir en ce lieu que de ieuz amp;nbsp;elbatemens: U veue amp;nbsp;l’accès au Roy n’elloient refufees à perlonne, amp;nbsp;ne fe doubtoit on d’aucun inconuenient, quand voicy venir deux ieunes hommes, bons allalfina-teurs,attiltrez par Fredegonde femme de Chilperic, femme mauuaife amp;nbsp;mali-


Attire perfi diedefrereÀ frere.

ffAinetmplA CAlfle defrere A frere.


Z y[uArtce le plus gr And de tous les mAuîx.


Pueil pdrmy Ia loye.


Fredegonde cicufc, qui faccollaus du Roy Sigibert d’vn collé amp;nbsp;d’autre, amp;nbsp;en celle grande ffc^tience de gens, ôc au milieu de celle magnificence Roy aile, luy donnèrent parles flancs,chacun d’vne dague, amp;nbsp;le tuerent, clperans fe pouuoir fiuuer au sigibert tue', milicu de la grand multitude du peuple qui toulxours le fuy uoit. A ce malîàcrc accoururent tous les Seigneurs de la court,amp; làns autre forme de iullice, mirct amp;nbsp;defehirerent en vn million de pieces ces deux gallans qui auoient tué Sigi-^ihert tue^ bcrt.Cc quifut caufe qu’o nepeut pour lors au vrayfçauoir qui auoit attitré cef meurtriers,


Zes meur


triers de St-


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CHILPERICI. ROY 9. LIVREI. et

meurtriers, mais comme vne_conie61:urc fondée furvrayes caufes precedentes, fert d vue vraye preutie, on penla bien que Fredegode, auoit faiót faire ce coup, rndegonie pour deliurer fon mary Chiiperic,de la peine ou il eftoit, eftant afïiegc dedans Tournay. Brunehault (ainfi l’appellerons nous dorefiiauaftt} voyant fon mary mort,cria incontinent que Fredegonde l’auoit fiiôl tuer, amp;nbsp;fut la mefchance- MefebMceté téd’vnefemmedefcouuerte par vne autre femme, encore plfts mauuaife, amp;nbsp;en ce malheur n eut autre chofe a cueur,que de pouuoir fauuer fon filsChildebert, par yne aUquot; eftimant tous les Princes amp;nbsp;Seigneurs de fa court eftre coniurez contre elle, luy par les menees de Clnlperic, de Fredegonde. Au moyen dequoy elle e- brunehault liant lors à Paris,defccndit fon fils dedans vne corbeille par delTus les murailles ßtuuafSßls. de la ville, amp;nbsp;le fit fecrettement emporter a Metz, qui elloit le liege de feu fon pere,Roy d’AulIrafie. GregoireArcheuefque de Tours, dit.racomptant la eau- crego^re de fe de celle guerre,qu’apres la mort de Cherebert,ou Aribert Roy de Paris,ayat Toursßwee-Chilperic enuahy Tours amp;nbsp;Poitiers, qui elloient efeheues entre autres villes à Sigibert pour là part, apres que Sigibert eut chafîe par fes capitaines, Clouis ou Clodouee,fils de Chilperic,qui vfurpoit Tours fur luy,Clouis l’en alla allie-ger Bordeaux,qui appartenoit à Sigibert fon oncle, mais vn capitaine de Sigibert nome Sigilphe vint contre luy,amp; le challa honteufement en le pourfuyuat iufqu’à Paris,amp; tua grande quatité de fes gens.Qimy fçaehant Chilperic,y ren-uoya Ion autre fils nome Theodebcrtfqui parauat auoit iuré a Sigibert fon on- .

Il te- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■*'1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 X T n ' Contjuejfes

cle de ne luy faire iamais guerre) aucc grande armee, amp;nbsp;alla au pais de N eultrie, fur les pays qui eil de prefent appellee Normadie,ou il print le pays qui pouuoit appartenir sichert. a- Sigibert,amp; les citez deTours,Poitiers, Cahors, Lymoges,amp; grad partie d’A-quitaine,amp; Prouence,gallantle pays par feu,amp; par glaiue,demolifrant les mai-Ions amp;nbsp;monallercs,iniuriâtles moynes amp;nbsp;toutes fedes de gens d’Eglife, ôc hon niffantla chafleté des religieufes. En quoy il fè gouuernoit comme Tyran,non comme fils de Roy, pendant que fon j^ere d’autre collé pourfuyuoit fort le Roy Sigibert, iufques à luy courir fus amp;nbsp;paffer toute la Càpagne de Rheims.

A caufe dequoy Sigibert amaffa vn grand nombre de François, amp;nbsp;Aullrafiens, rens proches • pour le venir rencontrer,^ d’autre-part vn nomméGondebault capitaine pour iceluy Sigibert, fit tant parrufès amp;nbsp;finelfes de guerre, qu’il deffit la compagnie deTheodebert, amp;futTheodebert tuéeuidant efehapper, amp;nbsp;defpuis enterré enlavilled’Angoulefme. Ce qui fut caufe que Chilperic fit paix amp;nbsp;accord âuec Sigibert fon frere, amp;nbsp;puis eux deux de commun confentement fe meurent contre leur frere Contran Roy d’Orléans, pour quelques caufes non Guerre entre aflez bien déclarées par les autheurs. Toutesfois on peult bien prefumer quelles efloient legeres , puifque legerement la guerre fut rompue, amp;nbsp;la paix accordée amp;nbsp;iuree en l’Oratoire de Sainél Loup de Troyes. Néant-moins incontinent apres, les deux Roys, Sigibert amp;nbsp;Chilperic,par les confèils f^„tjeguer amp;nbsp;perfuafions d’aulcuns eurent de rechef de grandes guerres enfèmble.Car re entre fre-^^ les François Auflraficns prefferent Sigibert de fiiire la guerre à Chilperic fonfrere,luy remonflrant qu’ils n’auoient riengaigné en fon feruice,auquel il les auoit fiüél venir, foubs promeffe de proye, amp;nbsp;de pillage, amp;nbsp;qu’il les contrefrere. recompenfafl de ce qu’ils euffent peu gaigner contre rennemy,t)U bien qu’il les mit en befongne cotre iceluy .Ainfi fut Sigibert cotraincl de pourfuiure fon frere,qui défia f’efloit defèmparé de fes forces, ayant doné congé à fes gês d’aller hiuerner en leurs maifons,amp; tellemct le pourfuiuit, q Chilperic fe retira en

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62: CHEREBERT ROY 8. CHILPERIC L ROY 9.

fauueté ^Tournay, amp;nbsp;aduindrent ces cholès l’aiijyy.ou 578. auquel an dernier coneiHe/les Sigibert aflaillit la plufpart des villes de Ion trere Chilperic,les prenant Semet-t/e si^fbcrt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;main amp;nbsp;en fon obeifrance,puis tira vers Tournay ou fon frere Chil-

peric ôc FredegondeXà femme fen eftoient fuiz,voyas que leurs gens les auoiéf , Perplexité a.\:gt;âdonneZySgt;c là les afliegea.Dont Chilpéric fe monftra fort elhahi amp;nbsp;perplex, voyant la grande puiffance qu’auoit Sigibert fon frere, fçaehant aufiila grande ßere. cruautc qui eftoit cn luy,amp; penlàlouuêt aux moyens qu’ilpourroit auoir d’ef chaper du peril de mort, amp;nbsp;de lauuer foy,{a ferne, amp;nbsp;fes enfans.Il cftoit au bout delonfenSjamp;neIçauoitquefaire, quand Fredegonde femmemalicieufe,qui auoit vne boutique de malicieufes,amp; cruelles inuentions,voyant la perplexité en laquelle il eftoit pour elle amp;c fes enfans, print deux homes les feruiteurs auf Malieieiife quels elle fit de grandes rcmonfi:râces,ôc par belles parolles ainfi qu’elle fçauoit bien faire,les fuborna tellement qu’ils luy promirent qu’ils feroient là volonté. Elle leur dit qu’ils fortilTent hors la cité de Tournay,amp; allalfent à la täte du Roy Sigibert,amp; foubs ombre de dire qu’ils le vouloient feruir,amp; eftre de fon party, le tuafrent,amp; leur dit qu’en ce fiiilànt ils feroient chofe méritoire amp;nbsp;aggreable à les tnefehans Dieu,du nom duquel qui efi: tout fàinéh, les melchans le veulêt feruir en Icntre-fMnfmde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;execLition de leurs mefchancetez.Elle leur remôftroit aulfi la cruaulté

Dien. doiit cftoit plain Sigibert,amp; corne il ne talchoit qu’a deftruirc le Roy Chilpéric fon frere,amp; efpandre le fang humain,amp;en oultre que fils retournoient,elle leur :^omeßefat- beaucoup de biens, amp;nbsp;fil aduenoit qu’ils fulTent tuez, elle feroit tat prier triers. pout leurs amcs,amp; donneroit tant d’aumolnes à Dieu amp;nbsp;aux Sainds, qu’ils au-roient remiflion de leurs pechez. Les melTagers entreprindrêt à faire le voyage, i-^nt firent qu’ils vindrent à la tente de Sigibert, amp;nbsp;quad ils virent leur como-dite luy donnèrent de leurs efpees à trauers le corps, fi qu’il cheut fubitemét en terre. Cefte mort fembloit auoir efté prophetifee parfàinét Germain Euelquc de Paris:apres laquelle fe leua grad cry amp;nbsp;grand tumulte en l’armec de Sigibert, dont Chilpéric qui eftoit en la ville de*rournay,quand il ouy t le bruit fefmcr-ueillaquecepouLioiteftrc,carilne{çauoitrien de toute l’entreprinlè qu’auoit faiôl Fredegonde là féme,amp; eut crainte que lès ennemis eulTent affailly amp;nbsp;prins la ville par quelque endroit,de forte qu’il vouloir tafeher à fenfuyr, amp;nbsp;fè fiiuuet par delTus les murs.Mais Fredegonde fia femme vint àluy,amp; luy comptant fon deffein amp;nbsp;le fuccez d’iceluy,le réconforta,amp; le l’endemain fortans de la ville,les Les Jiommes

Barons amp;nbsp;Chcualicrs de fbn Royaume qui au parauant l’auoient laifleamp; abandonné,vindrent à luy, fuiuâs la fortune, amp;nbsp;lu y comme läge bien aduifé, oubliant le defir de la vengeace les receut en là grace. Le corps de Sigiberr fbn fre re fut enterré en vue ville qui a nom Lombrus,amp; depuis le fit apporter à Sainét Marc de Soiirons,amp;: enterrer honorablement auprès de Clotaire leur pere.

Chilpéric apres la mort de fon frere Sigibert entra dedans Paris, ou trouuant Brunehault, il la fit mener en exil a Rouen, amp;nbsp;le voulant faire paifible Seigneur de toutes les villes de la France, enuoya à Rouen, fon fils Merouee pour en prendre lapolTefiion. Merouee au lieu de prendre la pof fèflîon de ladiéte ville , fe laifla prendre à la beaulté de Brunehault , vef-ue de Sigil^rt fon oncle, amp;nbsp;tellement fe fèntit efpris d’icelle, qu’il ne cef fa iamais, quelle ne luy eut promis mariage , lequel elle penlà eftre iufie, pour-ce que Pretextatus Euelque de Rouen qui auoit tenu fur les fonds deBaptefme lediôl Merouee,le luy confeilloitpubliquement,amp;qucle peuple mefiaic

ßtyuent I4 fortune.

Sagejfe de Chtlperic.

CHILPE

RIC I.

ROY '9.

Le nepueu ej^oußt I4 yefue de fon oncle.

Fitulteparco fetl/4fttruj/.

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C H 1 L P E R I C 1. R O Y 9. LIVRE 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;45

mefine en eftoit d’aduis.Dont Chilpericfirrita de telle forte,que marchant con tre fon fils , il le contraignit fe fauuer auecques fa nouuelle efpou^ en vne Eglife, dontonnelepouuoit faire fortir, finon que fon pere luy promit trou-iier les moyens , par lefquels ceft inceftueux mariage feroit cftimé legitime, moyennant qu’en ce pendant ils feroient feparez. LeRo}*donc alla a Rouen, ou il ^rint l’Euefque amp;nbsp;luy fift faire fon proces par plufieurs Euefques,luy met- f‘*‘^ * tant a fus que combien qu’il fuft bien verfé en l’Efcriture fiiii1Ele,il auoit néant-moins cofenti au mariage de Merouee amp;: de Brunehault,qui en premieres nop-

• ces auoit efpoufé Sigibert oncle de Merouee, amp;nbsp;qu’il auoit d’auatage doné plufieurs prefens aux principaux de fon Royaumc,lcs follicitant de fe reuolter, amp;nbsp;faire fon fils Roy. Il l’accufoit encore d’vn larcin, difimt que Brunebault luy a-uoït donné plufieurs riches meubles en garde, amp;nbsp;qu’il ne luy en auoit redu que enfé de plu-vne partie,retenant l’autre pour luy. Il ne fe trouue point commet ceft Euefque.f*'^’'^ feiuftifia du mariage inceftueux. Quant aux autres charges, il fen purgea le mieux qu’il peut,refpondant au fécond article de fon aceufâtion, que veritable-ment il auoit donné phftieurs prefens aux courtifims les plus fauo riz, mais c’e- detEuef'que ftoit à fin que par leur moyen il peut entrer en la bonne grace du Roy. Quant aux meubles de Brunehault,il côfefta d’en auoir retenu quelques vns amp;nbsp;de peu de valeur, fe fiant en la libéralité de cefte Royne. Mais le Roy ne trouuant en fies friuoles aceufations aucune occafion de le condemner, ny confelfion d’au- .. '

cun crime, luy fit dire fecrettement qu’il fçauoit trebiê que ledit Euefquc cftoit innocent,mais pource que ledit Roy nevouloit eftre vaincu,afin qu’on ne l’efti-maft calomniateur,!! eftoit befoing àl’Euefque pour fqii proffit amp;nbsp;pour fauuer . fa vie,amp; pour d’ailleurs acquérir la grace du Roy,qu’il confefTafl en l’aflemblee poßcipAr des Euefques qui luy faifoient fon proces,qu’il auoit véritablement mis en 4 la fantafie dudit Merouee d’afpirer au Royaume amp;nbsp;d’en priucr fon pere. Car pour l’atioir leuédes fonds de baptefme il l’eut volontiers fiait Ange de Paradis’, fil eufi: peu, amp;nbsp;qu’il eftoit vray, qu’^l luy auoit perfuadé de prendre a femme Brunehault.Ce qu’ayant l’Euefque confefte en plaine aft'emblee, ou eftoit le Roy auec les Prélats, le Roy feferiat amp;nbsp;appellat les Euefques pour tefinoins, ôc les priant de n’abfoudre celuy qui en leur prefence auoit confefte crime tant ex- ^Eutfque ecrable,fomma les Prélats de iuger felon la côfeftion de Pretextatus, amp;nbsp;de peur que l’accufé parlaft d’auantage, ceux de lapart du Roy le fiarfirent, amp;nbsp;luy cou- ‘ urans la telle le tirerent de ce lieu,puis I’enuoyeret en exil en vne ifte de la Normandie pres de Conftanccs.Cela aduint l’an de falut^So. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;EutÇque

Quant au ieune Merouee couftumierdc viure a la Royalle entre les delices pompes amp;nbsp;grandeurs de la court,il n’eftimoit le cloiftre moins fafeheux qu’vne prifon,ny la vie d’vn moyne moins fafebeufe que celle d’vn prifonnier.Dlt;quoy le dotjlrfßt-il fênuya tât qu’il délibéra d’en fortir. Aquoy d’vn cofté l’incitoit le fouucnir de Brunebault (telle amp;nbsp;fi grande eft la force de l’amour qu’and vne fois elle gagne Force Jef^c-le cueur d’vn ieune homme) amp;nbsp;de l’autre, le malin amp;: cauteleux confeil de quel- ,

/' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Malice deFre

ques manuals garions que la Royne Fredegondc (remme qui awoitvne dou-^,^o„^^. tiquepleine de mefchancetez ) auoit appoftez amp;nbsp;enuoycztout expres vers ce mmums con ieune Prince,pour luy mettre en tefte de fortir, entre autres de Boffon qui fy eftoit retiré pour la crainte de Chilperic amp;nbsp;Sigibert. Ce Boftbn auftit tué Tlif o débondé eB~ debert fils de Cliilperic:ce qui eftoit caufe q Fredegode l’en aimoit d’auantage, ^^^de^finquot; pource quelle n’eftoit q maraftre deTheodebert ny de Merouee femblablemct mary.

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jî4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H l L F E R 1 C 1. R O Y »gt;.

qui eftoient fils de Audoucre,felon que dit Grégoire de Tours, amp;nbsp;felon d’autres de Sgrdoere. Ce Boflon vouloir mettre ce ieune Prince au malheur auquel

baye ßar.^ Martin de Tourigt;

UMfie Je perte otre ßls.

11 le mit,car le tirant du cloiftre, il luy mena trois cens homes de guerre ( nombre trop petit pour combatte, amp;nbsp;trop grand pour fecrettement fe làuuer ) amp;: fe cuidantretirer, fut ptins furies frontières deîAuxerrois par vn Duc du Roy-Contran nommé Herpon, que les Annalles de Bourgongne appel-’ lent Albon,Conn?ftable de Contran. Quelques hiftoriens difent que Mero-uee rhabillant de l’habit d’vn h en valet f en alla de l’Abbaye ou il eftoit pres du Merotieefe Mans,iufques a faiiiôt Martin dc Touts, la OU il ttouLia Boflou, amp;nbsp;fe ht abfou-dreaforcepar Cregoirc Archeuelque de Tours, comme le mefme Cregoire dit.Ce qu’aytnt entendu Chilperic par le mary d’vnc niepee de Cregoire,amp; par vn fien Diacre (lefquels il enuoya en exil à la iuahon de Fredegonde la femme, difint qu’ils eftoient efpions de Merouee ) manda à Gregoire qu’il iettaft hors deladiélc Eglife fiinét Martin, cell: Apoftat Merouee ( le nommant ainfi ) oU bien qu’il enuoyroit bruller toute la contrée. L’Archeuefque ne voulut obeïr à cela, dont Chilperic irrite enuoya des gens pour exécuter fon intention. Merouee aduerty de cecy deflogea de la, mais ce pendant il fut en grand danger d’eftre tué par latrahilon de Boflon , auquel il le fioit, carFredegon-^nd^yeult deauoit trouué moyen de le pratiquer, luy promettant de grands dons fil tromper Me- vouloit fuTe fortit Metouee à Certains iours hors l’Eglife, amp;le mener envn jjgy çPç enuoyroit gens attiltrez pour le tuer. Ce que fit Boflon mais ceux qui fè deuoient trouuer là, nef’y trouèrent pas pour l’heure. Neantmoins h pauure Prince Merouee ne veiquit pas long temps apres,pourcc qu’eftant forty de fiiinél Martin de Tours, felon la deliberation de Boflon, amp;nbsp;ce peu de gens qu’ils auoient auec eux,comme il a efté dit cy defrus,voulut fè retirer auec Bru-nehault, que Chilperic (comme difent aucuns) auoit rendue àfon fils Childe-

Zojfoncorro-

bert Roy de Mets : mais voyant que les Auftrafîens ne le voulurent reccuoif, fl fen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Champagne esgnuironsde Rheims, ou il fut trahy amp;

rouet. affiegé en vue bourgade par ceux d’vne ville qui fe difoient le vouloir receuoif pour leur Seigneur, amp;nbsp;la fe fit tuer par vnfien valet, nommé Cade, ou Galene, ou Garlene,depeur de tomber vif entre les mains de fon ennemy. Voila deux opinions diuerfes fur ce faiél:, le different defquelles nous ne pouuons iuger, tant y a que la plus part des Hiftoriens recitent, que Chilperic inuenta cefte fourbe pour fe purger du meurtre de fbn fils, que véritablement il auoit faift tuer. Ce qui aduint l’an de falut58i. ou 583^

En cefte fàifonregorgeantede tant dêcrimes, amp;nbsp;de parricides, l’Eftat delà France eftoit tat piteux amp;nbsp;mifcrable, de voir le pere faire tuer le fils à la fufeita-Mtferable nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;concubine, de voir vne villaine commander à ce Royaume, y faire

MtferMe

FrMce.

eftat de la fititc tous les meurtres qu’elle vouloir, la France eftre defchirce en tant de parties, ôe fànglante de tant de parricides,quc la plus part des villes amp;nbsp;Seigneuries de la France ne fçauoiêt à quel Rov obeïr. Et durant les régnés amp;nbsp;diuifions reprint fin de ces quatrclt;freres enfans du Roy Clotaire premier,ou de leurs enfans,la pau-wpoj ,^,jue ure France ne fut qu’en trouble amp;nbsp;calamité, iufqu’a ce qu’elle vint obeïr à vn à yn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foubs lé Roy Clotaire deuxiefine du nom^comme il fera dit cy après.

fettl. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sur ces entrefaiéles Childebert fils de Sigibert Roy de Metz,fè plaignoit de

ce que Contran amp;nbsp;Chilperic fes oncles paternelz auoient vfurpé fur fbn Eftat, toutesfois pource qu’il les voyoit n’auoir point d’enfans,ôe qu’il fattendoit a la fucceft

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iîicceïïion de leurs Royaumes,il defifta de la demande qu’il leur vouloir faire, Car le Roy Chilperic n’auoit plus de fils,ayat perdu les vns en guerre,les autres par maladie, ou par le parricide de û femme Fredegonde.Or comme off dit que de mauuailcvie huuuailefin,ainß aduintilà tous ces quatre Rois freres,lel-quels ayans -mal vefeu, aufli moururent ils tous malheurlt;ÿ.ilement. Cherebert laißie adonné a toutes voluptez amp;nbsp;ayant chafle fi femme legitime mourut fins hoirs, apresauoirrcgnéneufans,randefilut573.Sigibertp(^irfuiuantlon£re- cherebert te Chilperic, amp;nbsp;l’ayant alîiegé dedans la ville de Tournay atiecqucs la fern-me Fredegonde, deux meurtriers attiltrez par elle, allèrent au camp de Si-gibert, amp;nbsp;le tuerent le quinziclme an de fonregne, l’an de nollrc filut, 584. nbsp;nbsp;nbsp;sichert tue.

Chilperic ayant lafclié la bride à toutes voluptez, chalfi fa femme légitimé Audouerevertueufeamp;: fige princeire,pour complaire à fi cocubineFredegon- cypericcoif de, amp;nbsp;depuis efpoufi Gallbnde, fille du Roy Athanagilde d’Efpaigne,promet-tant chaffer ladite Fredégonde. Mais il eftoit fi coiffe de l’amour de Fredegonde, qu’en fin il l’efpoufa, amp;nbsp;à la fufeitation fit eftranglcr Galfonde, amp;nbsp;tuer les fils Merouee amp;nbsp;Clouis, amp;nbsp;impofèr fur Ion Royaume vne infinité de tailles,gre- cmuxtc nances foules. Toutes ces chofes rendirent Chilperic tant hay de fon peuple, qu’apres fa mort mcfme il ne fut aucunemét regretté, eftant vne choie couffu- fcttittion de miete, que iamais les miuuais Princes durant leurs vies ne font aimez ny apres tredegende. leur mort regrettez, amp;nbsp;celuy qui veut eftre viuant bien aimé, amp;nbsp;apres là mort c-ll:imé,doithonnorer fi vie de fi vertueufes aélions, quelles luy puiffent donner nbsp;nbsp;'regreuéi.

^pres fl mort vne bonne renommee. Les régnés de ces quatre frétés furet malheureux , mefinement celuy de Chilperic, eftant plain de parricides, paillardi-fesamp; exaélions fur fon peuple. Aulli durant iceux plufieurs prodiges aduin-drent, qui furent les vrayes prognoftiques des guerres ciuiles d’entre ces frétés, Lesregnes amp;nbsp;d’vne dyffcnterie amp;nbsp;peftilencc Vniuerfolle,de laquelle mourut vn peuple infi-ni,mefmemêt les enfans du Roy Chilperic:amp; difoit le commun peuple,la voix duquel a fembléfouuent eftre la voix deDieu,quecesmaux auenoientparpu-nitio diuine, amp;nbsp;pour les grades chargcs,amp; exaéfios de tailles amp;nbsp;de fubfides, que Chilperic mettoit fur Ion peuple à la fufeitation défi femme Fredegonde,amp; -Dw*. pour les cruautez qu’il exerçoit: amp;nbsp;difent quelques hiftoriens que Chilperic par punition diuinc,deuint comme tout infenfé,amp; puis apres fe repentant de les ex-actions fit aporter tous les liures des impofitions, tailles amp;nbsp;gabelles, qu’il auoit ne. mifes fur fonpeuple,amp; de fes propres mains les mit au feu. Le moine Aimoinus »»ƒ»ƒ* dit qu’il fit cela par le conleil de Fredegondc,mais il cft mal-aifé à croire qu’vne {(mauLiaife femme comme eftoit Fredegonde luy euft doné ce conleil,car àfi lufeitation il auoit fait mille maux pour trop aimer cefte paillarde, bien qu’il ne fuit pas réciproquement aimé d’elle; car elle aimoit vn feigneur François nommé Landry de laTour, ou felon quelques vns, Landrecy, Duc amp;nbsp;Maiftre de la Cheualerie de France,amp; Maire du Palais,amp; autrement Gouuerneur amp;nbsp;Duc de ^mouiàdry France, du teps de Chilperic, amp;nbsp;fut le premier qui entreprint de vouloir exer- ^tlaTow. cer amp;nbsp;tenir les deux eftats amp;: offices de Duc de Frace amp;nbsp;de Maire du Palais,que ƒlt;•»«# depuis on a faulfement appellé Conneftable, comme nousauons amplement deuxeflMs difeouru au troifieme liure de l’Eftat ôc fucces des affaires deFrancc.Depuisce Landry iufques a Pepin perc de Charles le Grand, plufieurs feffoicerent de te- durabis. nir les deux eftats de Duc de France amp;nbsp;de Maire du Palais, corne il fera dit en leur lieu.Chilperic doneques ne fcachant l’adultere qui ordinairement fe corn- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

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mettoit en fa mailon, ôc le laiftànt aueuglement mener amp;nbsp;conduire aux pipe-LesmefehAtt- ^îes de fa femme, cautc amp;nbsp;malicieufe, ainli que telles femmes fçauent piper r« femmes leuts iiÄi'iz, amp;nbsp;pat flatteries,belles parolles, ôc mines leur clorre les yeux, pour ” '^leursm2i':f. ncvoirpoiiit cequclaraifoiileutCommandedcvoit,elle luyfit vn fils nom-” mé Clotaire, dont ie pereferefiouïffoit fort, mais celle ioye ne luy durague- ” , res,car quatre mois apres la naiffance de fon fils,il fut malheureulement tué par

NatJfAnce du . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i zr • i t - i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

i{oy clotAtre. la malice de ladióte Frcdcgode,amp; par le deilein de Ladry.Ce qui rut vn vray lu-chilperictue'. gemct deDieu,qui ne voulut laiffer impunis tat de maux amp;nbsp;cruaultez qChilpe-ricauoitfaites.Vniour qu’il vouloir aller à lachaffe,eftant tout botte amp;efpe^ róné, il entra dans la chabre de là femme, amp;nbsp;la trouua quelle fe pignoit, ayant fes cheueuj^elpâduz fur Ion vifage qui le couuroicnt.il approcha fecrettement

PAToUesf^Ait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'vne baguette qu’il tenoit en la main,luy dona vn coup fur le derriere

[Ardes deFre de la tcfte.Elle qui péfoit que ce fut Ion adultereLâdry,luy dit,Il me lèmble,mo

yettlt.

Douleur d yn ntAry

Landry,qu’vn bon Cheualier doit toufiours frapper par deuant,amp; non par der- ” riere. D’autres difent quelle dit, Landry, pourquoy frappez vous par derriere, ” frappez par deuant li vous en auez enuie, car ie croy que le Roy loit party. * Qi^y qu’il en foit,rvne ny l’autre relponce ne vault gueres,amp; ne pouuoit eftre oit gueres plailànte à vn mary. Le Roy oyant ce beau langage, entendit à demy fins qu,l ne mot plus qu’il n’en vouloir fçauoir,amp; fecouant la telle fen retourna vers fes gés quil’attendoientpouralleralachaffe. Toutleiour il ne fit quereluer amp;fon-ger aux moyens qu’il pourroit trouuer de tuer Landry amp;nbsp;Fredegondc,amp; auoit en telle le mal que telles occalions doiuent donner aux mariz. D’autre collé Fredegondefeftantapperceuedefafaulte,ledit à Landry, qui comme aduifé

Fiudt preue-ntr fin enne-my.

Chilperic tue.

qu’il eftoitjuy dit quelle ne fe deuoit foncier de cela,amp; qu’il y mettroit vn bon ordre. Et fuiuant l’opinion de ceux qui difènt qu’il ne fault iamais donner à fon “ cnnemy, temps de penfer à la vengeance, ains fault le preuenir, Landry parla à ” deuxdefes plus fidellcsfcruiteurs, enuers lefqtiels il fit tant, qu’ils tuerent le Roy,comme il reuenoit au foir de la clialTe, accompagné feulement d’vn page. Ces meurtriers auoient 11 bien preueu flieure,amp;le lieu de leur homicide^ amp;nbsp;le .Afiucedes commirent fi loudainement, que chalcunpenlant que le Roy eut efté tué par wfw/r/w. eftrangers, on courut dedans la foreft pour les prendre, ou la comune voix difoit qu’ils fell oient retirez : amp;nbsp;le làuuerent les meurtriers faignans eftre des plus empelcbez delàtroupe,àpourfuiure ceux qui auoient faiôl le coup entre vn grand nombre de gens qui tout incontinent le trouuerent en ce lieu. Ce pi-LA faeondu teux cas aduint à Chelles pres Paris.Les Chroniques de Frace difcnt q les meur

meurtre.

Cautelle des nteurtriers.

triers,de coufteaux amp;: de poinirons,donnerent au Roy plufieurs coups dans la • gorge,amp;parmy lecorps:tellemcnt qu’il cheut mort à terre. Lors commencer rent ceux mefines quil’auoient occis à ce reculler loing du corps,ôc à faire grad clameur, amp;nbsp;à crier,hay,hay,le Roy eft mort; Childebert Roy de Metz Ion ncp- ” FAulfe A(cn- ueulafaidttuer parfcs clpions, qui incontinent felont misenfuitte. Lorsfaf ” jAtiodemeur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plulicurs perfonnes tout autour du corps du Roy,d’aucuns en yeut

qui montèrent fiir leurs cheuaulx faignans aller apres les meurtriers, mais ils n’allerent pas loing, ains f en retournèrent, car ils Iccurent bien comment le cltilperlce». meurtre auoif efté faiél. Le corps de Chilperic fut enterré en l’Eglife Saincl ^ce^t^n'T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fàinél Germain des prez ,amp; en mémoire de ce, fur

là fofte à la difference des autres Roys qui y font enterrez, eft mis amp;nbsp;polé fur la reprclèntation SfC lèpulture,Yn Roy qui tient là main à là gorge« Voila la vie amp;nbsp;lafin

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CHILPERIC I. ROY 9. CLOTAIRE i. ROY lo. s, k fin dll Roy Chilperic,qui fieftimoit, comme difeiit nos Chroniques, plus fa-ge, que ceux qui portoient la clef de fcience gt;nbsp;amp;nbsp;ne tenant compte quelles rai-Ions tirees de Ion cerueau. Il fit vnc Ordonnance du tout contraire a la Foy de 1 Egide vniuerlSle,voulant que tous les Euefques prelchaflent que la Trinité ne confifte point en la diRinélion des perfonnes mais que feulement il la fault opinion de appeller Dieu, comme ainfifoit (difoitdl ) qu’il eft indigne qi^e Dieuperfonne chilpemtou foiteftimé eftre de chair comme vn homme.Ilpaffoit encore oultre,difant que le Pere eft celuy meftne qu eft le Fils, amp;nbsp;que le Sainél Efprit,eft le meftne que le Pere amp;nbsp;le Fils, amp;nbsp;aftermoit qu ainh le portoit le teftnoignagne des Peres, amp;nbsp;des Prophètes.’Mais les Euefques cotredilàns a cefte enragee folie,amp; luy mon-ftrans fon erreur, par la grace de Dieu,il fe defifta de fa pourfuitte* amp;nbsp;ne parla chdperic fé plus iamais de cefte opinion, abiurant ce qu’il enauoit dit comme chofe indi-gne d’vn Roy de France, fur le throfiie de laquelle ne faftift iamais aucun He-retique. Pour voiries qualitez de ce Roy paindtes au vif, il fault voir ce que conditions •’ Gregoire Archeuefque de Tours,qui viuoit de Ion temps,en dit. Il faccagea dit ckilperic, ” il,amp; ruina plufieurs regions amp;nbsp;citez. Dequoy il fcliouyftbit tout ainh que fai-” foit Néron voyant brufterla cité de Rome. Souuent il failoit mourir les ho- crudulte'i^^ ’’ mes pour auoir leurs richeftes, amp;nbsp;de Ion temps il y eut fort peu d’Euefques ap- chtlpem. ” peliez aux Euefehez, pour leurs vertuz amp;nbsp;mérités. Ilauoit à contre cueur les ” caufes des pauures, amp;nbsp;ne cefl'oit de blalphemer, amp;nbsp;mefdire des Miniftres amp;nbsp;” Prebftres de noftre Seigneur,h qu’eftant en fon particulier, il ne faifoit des ri-quot; fees d’autre cas,que d’eux, amp;nbsp;ne fçauoit fe mocquef d’autres que des Prélats,amp; • ” des chofes d’Eglife,n’ayant rien en plus grande deteftation que l’Eglife, amp;nbsp;pour • monftrerreffeôtdefahaine,ilcairoitfouuentlesteftaments de ceux qui don-” noient à leur Téple quelque choie de leurs biens, amp;nbsp;empelchoit qu’on nemit ” a execution la derniere volonté du Roy fon pere, amp;nbsp;de fes predecelfeurs. Qi^nt p^es dé quot;nbsp;a fa defbauche amp;nbsp;paillardilé,on ne fçauroit rien penfer qu’il n’ait mis en oeuure, ” n’ayant autre loing,que d’inuenter touÂours quelque moyen pour tourmen-” terfonpeuple. Siquelqu’vnmelprifoitfes commademens,ilauoitles yçuxar-« tachez pour fl penitence, amp;nbsp;il n’ayma iamais perfonne de bon cueur, iamais chUperi^do^-« aufli aucun ne luy fut bien afife6lionné,amp; c’eft pourquoy luy eftant mort, ne fe »tp ceux trouua iamais homme qui tint compte de luy, ou fe fouciaft de venger fa mort ” amp;nbsp;maflacre. Voyez ce que ce bon Euelque en dit, amp;nbsp;quel deuoit eftre ce Ty-ran:puilquevnhhommede bieneft contrainéh de le paindre au vif de toutes , fes couleurs,pour deterrerles autres Roys, de fuiure l’exempled’vn Princeli deteftable que fut ce Chilperic.

Chilperic mourat laifta Clotare deuxieme du nom Ion fils aagé de quatre mois,lequel les François firent leur Roy. Contran oncle paternel du Royen-faut, ayant entendu la mort de Chilperic fon frere,vint à Paris la ou il print le j^qy io, gouuernementdefondi(ftnepueu,auquelilfe portafidellement. Maisdeuant 5 que venir a parler dudiôt Clotaire, nous parlerons de rechef de ce Contran freie de Chilperic,amp;parmelmemoyen de Sigibert,amp; de Cherebert,Rois de France, tous frcres,pour-ce que cela fort à l’FFiftoire . Et premièrement Contran apres la mort du Roy Cherebert fon frere eftant déclaré Roÿ de Bourgon gne, Sigibert fon frere fut marry de la grandeur du Royaume de fondiél fre- /alouße dé re, tellement quilfitvnefecretteentreprinfedeladefpouillerde lès S eignen-ries. Pour a quoy paruenir,il fit grolfe aflèmblee de gés, melmes fit efmouuoir

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CLOTAIRE ï; ROY lo.

t

Fon-« de si- toute l’Auuergne foubs la charge de Firmin,Comte de Clermont.D’autre part fôtfiereGon A^ouagrc Capitaine de Sigibert,menant yne puifl'ante armee d’Auftra-*rlt;tn. flens, amp;nbsp;en ceft arroy vindrent aifleger la cité d’Arles, ville capitale du Roy-Fnm-f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg Bourgon^ne, laquelle fe rendit de prime face, amp;nbsp;ces deux Capitaines

contraignirent les habitans, de faire le icrment de fidelité amp;nbsp;obeiflance au Roy Sigibert. Deque^ eftant Contran aduerty enuoya foudainement Celfe Maire Frinfed^- de fon Palais, auecques toutes les forces,leqLiel d’entrec print Auigno, amp;nbsp;delà gj^ Arles, laquelle il commença d’enuironner d’vn fort flege. Quoy con-flderantl’Euefque de la ville nommé Sabauder perluadaaux Auftraflens faire vnc faillie fur les Bourguignons du flege: ce qu’ils firent d’vne telle violence ajjie^cMs. qu’iccnx Auftraflens furent hachez la plus parten pieces. Le refte iêvoulans retirer en la ville trouua les portes fermées, tellement qu’eftans ^ourfuiuiz, ih Tromperie furent dcflaits ciitre le camp des Bourguignos,ôc les portes de la ville. Enquoy fddkT/on l’Euefque les trompa : car leur ayant perfuadé la faillie, il leur auoit promis de A?/. iesreceuoiren la ville, cas aduenant qu’ils fulTent vaincuz. Toutesfois il ft monftra ferme amp;fidclle feruiteur amp;nbsp;fubieét de fon Roy,amp; Seigneur Contran , car voyant les Auftraflens pres des portes amp;nbsp;murailles, il attiitra des gens de guerre, amp;nbsp;les habitahs de la ville, qui à force pierres aflbmmoient les Au-ftraflens. Ce qui le peult retirer de cefte infortune, fe voulant làuuer à la courft tira vers le fleuue du Rhoflie, amp;nbsp;le mettant fur les targues, amp;nbsp;pauois feflay*'!

s ItLü' 7 pafler,mais le fleuue impétueux tira en fond la plus part de ces pauuies fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;♦-» ItA Z^ZÂl^V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I A Z* I « 1 « A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I Z« f

Kliofne.

des eaux. Les deux Capitaines Firmin, amp;nbsp;Adouagre ayans efté prins prifon-niers,furent renuoyez parCelfèBourguignon,fansauoir aucun delplaiflr. C’eft la piteufe yflue de l’entreprinfe de Sigibert contre le Roy Contran foo hraudecli frcre. Tels furent doneques les régnés des enfans de Clouis,amp; des enfans defts

ttif.

enfans plains de parricides, de meurtres, de cruaultez, amp;nbsp;de fànglantes guerres ciuilcs, par lefquelles ils affoiblireftt grandement leur race, amp;nbsp;leur Royaume, qui fut longuement affligé amp;nbsp;defchiré en pieces,amp; ne peut iamais cftrc en repos(comme iï a efté dit)iufqu’au regne du ieuneRoyClotaire,auqucl il coiu-mença a reioiiidre en vn,tous fes membres couppez amp;nbsp;tronçonnez, ôc de manque qu’il eftoit, il dcuicndra par cy apres parfaiél amp;nbsp;entier.

FIN DV PREMIER LIVRE.


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HI L P E RI c ayant efte ainn malheureuiement tué Clotaire z, par les meurtriers attitrez par Landry de la Tour adul-tere de la Royne Fredegonde, elle pour couurird’vn meßne voile Ion adultere amp;nbsp;fon crime,fit incontinent entendre la mort de fon mary à Contran frere d’ice-luy, amp;nbsp;le fit prier de venirlatrouuer, tant pour faire informer de ce meurtre,que pour prendre la charge amp;nbsp;tutelle de la per/onnedu fils deChilperic amp;nbsp;d’elle, a-uecl’adminiftratiô du Royaume.Cefte mefchate femme qui eftoit capable de faire amp;nbsp;commander toutes

mefchancetez, puis quelle auoit fait tuer ion mary, fans compter les autres meurtres quelle auoit fait ,ou fit faire puis apres,ne defiroit rie moinsque la venue deGotran vers elle,car elle craignoit que ce bon Prince fit deux chofes toutes contraires à fon intention, l’vne qu’il fit informer du meurtre commis en la perfonne du Roy Chilperic fon mari, amp;nbsp;«que par celle information elle en full freJe^ontle. trouuee coulpable, amp;nbsp;l’autre qu’il print le gouuernement du Royaume de France, qu’elle vouloir leule auoir,tant pour fexempter de la recherche amp;nbsp;information dudit meurtre , que pour la douceur qui confifle audit gouuernement, amp;nbsp;meimement quand il tombe entre les mains des femmes qui le trouLient beaucoup plus doulx que les hommes, comme chofe à laquelle leur condition n’ell accouftumee, amp;nbsp;leur naturel n’ell aucunement pro-^quot; pre. Elleluy failbit tenir ce langage pour faire bonne mine, amp;nbsp;pout ce pen- a^muemer, dant faire celTer les crieries du peuple ,qui au commancement de cenouueau regne commançoit «à murmurer de ce qu’vne femme commandoit en vn Royaume , de la fuccelfion duquel l’ancienne loy de la France excluoit lesy”//*^^o»«-femmes,difant que puis que les femmes cfoicnt déboutées de l’heritage Sc üic- »fmement ceflion dudit Royaume,elles deuoient à plus forte railon ellre exclules gouuernement amp;nbsp;adminiflration d’iceluy. Voila les bruits du peuple, qui le plulTouueut ne fçait ce qu’il demande, amp;nbsp;qui fe forge en la telle d’ellranges fan-tafies amp;nbsp;dilcours. Fredegonde efeoutoit tous ces bruits, amp;nbsp;voyoit que le peuple defiroit Contran pour Gouuerneur amp;nbsp;Regent come le plus prochain prince du fang Royal, amp;nbsp;que défia fe drelToient des alTemblees, pour pouruoir au gouuernement de l’enfant amp;nbsp;duRoyaume.Adonc elle le fit appeller pour complaire au peuple,mais pour fe defeharger de l’vne amp;de l’autre crainte fuldite elle cômandaà ceux quelle enuoya vers ledit Contran, de le tuer fils pouuoient. tuer contra.

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1.

foKuent des troubles.

Gontraff qui fçauoit bien que celte mefehante femme auoit fait tuer fonma-ry, amp;nbsp;qu’elle auoit donné charge de le tuer, dillimula pour l’heure l’vne amp;nbsp;1 autre melchanceté, pr^’ferant le bien des affaires de fon ncucu à fon intcrcll particulier, pour ne troubler le regne de ce ieune Prince à fon commencement, qui n’auoit befogig d’aucun trouble, eftant a craindre que l’enfance du Roy, ôc la mauuaife vie de Fredegonde fa mere en excitaffent affez d’eux inclines, d 'Geuueme- autaUt qu’il cft loLiuent auenu en plulicurs eltats quelegouuernemêt des fena-^ntde jem i-ncsy a apporté du trouble,amp;: quc renfint,voire mefme le ieuneaagcd’vn Roy a efmeu des faétions amp;nbsp;des {éditions en {on eflat,qui font produiéles par le mépris que font couftumierement les fubiets de leur Roy quand il eft bien ieune, amp;nbsp;par l’ambition à laquelle chacun eft pouffé {ans aucun re{peót: ny deuoir durant la ieunelfe d’vnRoy,de manier les affaires. Celle mauuaife femme doiic-

fidélité' de tons ferui-teurs enuers leur teune Trinet.

-ques voyant que Contran n’auoit peu eftre tué, plia bagage, (erra tout ce que elle peut {èrrcr,amp; le donna en garde à Raguemond ou Ramont Euefque de P‘'i' ris pour fen ièruir, Ôc fen fuir atout cela , fil aduenoit que Contran ou quelque autre luy vouluft faire quelque outrage. Ce pendant les Treforiers amp;nbsp;les principaux amp;nbsp;fideles fèruiteurs du feu Roy Chilperic fc fàifircfit de tousles trefors d’iceluy,amp; les donnèrent en garde à Chilperic Roy de mets amp;nbsp;de Bour-gongne , fils du feu Roy Sigibert, pour empefener que Fredegonde ne feii fii-fift ,amp; pour le garder au nom du ieunc Roy. Contran qui auoit vne fingulierc Contran affe affeôhon au bien de la France ,amp; vn louable defir de contenir toutes chofes en

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftat, amp;nbsp;en douceur durant l’enfiincc de fon nepueu,amp;adoucir la rigueur

J'ynlt^oyfor temep^rts.

m^et^du^^y. dcs playesdes mauuais deportemens de Chilperic, craignoit ( comme il adulent touliours aux régnés des Rois cnfans)que quelques troubles fclleuaf-lènt.Dont pour y doner quelque rcmede,il fut d’aduis que ledit Roy enfant fut porté par toutes les villes de {on royaume,pour eftre veu de Ion peLiple,amp; pour cfmouuoir par {a prefence fes fubiet^à pitié amp;nbsp;a la reuerence de leur Prince. Quelques Seigneurs furent d’aduis du contraire, difans,que l’enfiince d’vn Ro/ * engédre toufiours le mefpris,amp;encor plus quad on voit hors de pouuoir de co- ’ mander,celuy qui le deuroit faire,amp; qu’il {croit meilleur de pouruoir par autre * voy e aux affaires,{àns expofer à la veue d’vn chacû,cc qui doit eftre gardé cónic vne chofe {àinte {ans la profaner.Toutefois l’opinio de Gotran fut la plus forte, amp;nbsp;ain{i fut porté l’êfant de ville en ville amp;dcprouince en prouiiice,là ou le Roy Contran luy faifoit prefter le ferment de fidefité,amp; fiiifoit venir tous les habitas, aulquels au nom amp;nbsp;en la prefence du petit enfant il failbit de belles remonftra-ces du deuoir des {ubiets enuers leurs Princes, en les exhortant à honorer amp;: aimer leur Roy comme leur Prince naturel,ordonné par le fouuerain Dieu,amp; luy eflre plus obeiffans qu’ils nauoient efté aux autres Rois, en les réconfortât d’vne bonne efperance d auoir quelque iour vn bon Roy en Clotaire. Et d’autat que polfible la mémoire des cruautez, exaélions Sciniuftices de Chilperic euH peu rendre le regne du petit enfant moins agréable, pour crainte qu’on euft^i^ qu’il {croit tel quefonpere, amp;nbsp;à celle occahon remuer quelque trouble, Gon-ftran perrqf ttoit à vn chacun de venir faire fes plainéles de ce que Chilperic lu/ flaintet auoit fiiél, luy en falloir faire reparation fur le champ, amp;nbsp;Rir tout rendit aux

g^nßran-te de Gon-tr^tn auxfu~ tells du

Egliles ce que Chilperic leur auoit ofté, pource que c’eftoit l’vne des principales chofes dont le peuple qui elfoit fort deuotieux fe plaignoit.

Contran

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CLOTAIRE 1? ROY loT LIVRE IL

Gontranayant pourmené fon petit nepueu par la plufpart des vill^ de {on • Eftat, il le ramena à. Paris pour l’y faire nourrir,amp; ce pendant pouruoir aux affaires de fon Royaume. Et comme chacun veult auoir part au gouuernemenr, durant l’enfance amp;nbsp;ieuneffe du Roy,Chiidebert couhn gewnain dudit Roy enfant vint à Paris pour fc fàifir défi perfonne, difant que par droiâ: naturel il cftoit appelle au gouuernement du Roy amp;nbsp;de fonRoyaumt durant fa mino-/'’J^quot;*^^,r* rité,amp; couuroit fon ambition des couleurs fpecieufes d'efquelles ont accou-{fumé d’vfer ceux qui veulent gouuerner. Mais Contran cognoiflant l’intention de ChildebertjOU voulant commander feul fans compagnon, luy fit fermer les portes de la ville de Paris. Dequoy Childebert offcnfé délibéra fe van- couleurs amp;~ ger,amp; fur cetrouuant vne nouuelle occafion de quereller Contran, enuoya vers luy fes Ambaffideurs,pourluy demander bipartie du Royaume de Bout-gongne que ledit Contran auoit (difoit-il ) oftee à Sigibcrt, pere dudit Childebert. A quoy Contran refpondit qu’il n’auoit ofte aucune partie de laBour-gongne a Sigibcrt, ains que ce qu’il en tenoit c’cRoit par accord fait entre le- Sage refpof)-dit Sigibert luy, amp;nbsp;qu’il ne quidleroit iamais la Bourgongne par force, ains f‘' pluftoff par douceur amp;nbsp;libéralité . Childebert Ce voyant refufé de cela, amp;nbsp;dc-firant trouucr quelque occafion de faire guerre a fon oncle, renuoyafes Am-bafladeurs vers luy,le prier f’ilvouloir que luy amp;nbsp;fondit nepueu demeuraf-fent amis, ôc f’il auoit enuie de monftrer qu’il cfioit iufte, qu’il luy enuoyaft Fredegonde pour en faire la punition,comme de celle qui auoit fait tuer Sigi- ’t: bert pere deluy, amp;nbsp;Chilperic mary d’elle commis plufîeurs autres cri-mes.Contran luy refpondit qu’il nepenfoitpasque Fredegonde eufl fait ce dont on l’accufoit, amp;nbsp;que quand bien ainfi feroit, il ne feroit pas honnefte de enuoyer au fupplice vne femme, qui auoit receu ceft honneur d’auoir efté femmed’vn Roy,ôc qui eftoit maintenant mere d’vn autre Roy. Les Am- \oynes. bafladeurs irritez de ce fécond refus, dirent en colere au Roy Contran,que puis qu’il ne vouloir faire ny permettre qu’on fit la iuflice , il fe pouuoit afleurer de mourir de la façon que fon frere Chilperic efioit mort. Ce qui offenfà tellement Contran , qu’il les fit rudement tirer hors de fon Palais, de leur fit ietter de la boue ôc des pierres auecques pluficurs autres fortes d’ignominies.

Toutes ces chofês,tant les refus fufdits que l’outrage fait auxAmbaffadeurs, irritèrent le nepueu contre l’oncle, de l’oncle contre le nepueu, de les fit en-treten guerre. Contran rauorifant Fredegonde , qui! auoit amadoue de belles neue». parolles pour n’eflre contraint de la mettre entre les mains de fes ennemis, luy confeilla de fc retirer en Normandie, là ou cefté femme feftant retirec,amp; ne ceffantde proieéler toufiours quelque meurtre dans fon efprit fànglant, fça-chant que Pretextatus Euefque de Rouen,que fon mary Chilperic auoit faiét mettre en prifon pour les eau fes cy delTus declarees,auoit elfe deliuré par Contran, elle enuoya deux ieunes gallans qui le iour de Pafques donnèrent in-finiz coups à l’Euefque dans fon Eglile mefmes , dont peu de temps apres il mourut. Et bien que ce meurtre fuft faiéf en la prefence du monde, de en l’Eglife , pas vn toutesfois n’ofà faduancer pour l’empefclier . En ce-* la peult-on bien voir quelle elf la puill'ance des grands qui donne aux » cueurs, aux iugemens , de aux difeours des hommes vne fecrette liberté de » blafmer leurs tyrannies, mais offe la force aux bras pour y refiffer..

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CLOTAIRE 2,: ROY lóf


• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’Euefcÿe eftant blefle à, mort amp;nbsp;emporté en fa chambre, FredegonJe qui îôfS

ef}oit à Rouen, l’alla vihtcr comme li elle neuf! point elle caufe de fa mort, èc * commeniça de le conloler, difant eftre bien fort marrie de ce malheureux aôle, mais l’Euefque qui ^ur fe voir fi pres de la mort ne craignoit plus rienduy dift cnlaprefcnce de beaucoup de gens,qu’elle en eftoit la feule caufe.Le Roy Gon

• tran enuoya trot? Euefques de les pays pour en informer,amp; bien qu’il fut trou uéque Fredegonde l’auoitfait fairc,li eft-ce qu’il n’en fut autre choie, amp;nbsp;elle [xutre pro- non contantc de cela pratiqua vn ieune homme nommé Holderic pour aller ^rnere du Roy Childe-gpnde. bert.Mais meurtrier delcouuert deuant que venir à l’execution fut fouetté par Brunehault, amp;nbsp;renuoy é par moquerie à Fredegonde, laquelle ellant ac-couftumee au lang amp;nbsp;à la cruauté fit couper pieds amp;nbsp;mains à ce gallant,amp; ainfi le lailTa aller,lbit quelle fut olfenfee contre luy,de ce qu’il n’auoit Iceu executet là charge,foit quelle voulufl: par cela monllrer quelle n’auoit iamais commandé ce meurtre.

Comme ces cruautez de celle mauuaife femme fexecutoient,Contran qui cftoitleul gouuerneur auprès du petit Roy Clotaire,eut dclîr de fçauoir qui c-fnform^tto» ftoient ceux qui auoiêt tué le Roy Chilperic fon frcre,du nobre delquels le troU ria vn nommé Cherulphe premier Chambellan dudit Roy .Cherulphe le voyat aceufé le voulut làuuer en l’Eglife SainélMartin de Tours,maisGôtran enuoya ^Aiitrefagef des foldats pourle tuer,fansvouloir plus auant remuer cefaiót,de peur d’efmou ftdeGontra. noucau ttoublc par vne trop leuere information de ce mcurtre,amp; cona meileullpenléauoirbien ellabli ^alfeuré l’ellat du petit Roy Ibn nepucu,v-ne nouuelîe guerre l’elineut par vn nômé Godouault ou Gondebault,qui le di-fàt fils du Roy Clotaire,premicr de cc nom(c0iiie de faiôt il clloit mais d’vnc co cubine)pretêdoit droit au Royaume.La mere deGondouault l’auoit nourri ah cr^nde per- Roynlle,luy laillànt croiftre là perrumje (ligne eminent qu’il elloit enfant de r«^«e fi^ne Roy) amp;nbsp;comme il fut dcuenu grand, clle Ic mena vcrs Clotaire à Soilfons,ral-/e^reen- {èutant qu’il elloit fon fils. Il ne le voulut toutesfois recognoillre pour tel. Ce font de }{oy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1111 r» 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.-i .

qu entendant Childebert Roy de Pans 1 enuoya quérir, amp;nbsp;pource qu il n auoit aucuns enfans , il le nourrilToit en là Court comme fon propre nepueu, dont Clotaire aduerty efcriuit à fon frere telles parolles.Renuoyez-moy Gondo-tiault, à fin que fil ell mien ie lenourrilTc ainfi que mon enfant, amp;nbsp;que fil n’ell à moy, plufieurs le voyans nourry comme enfant de Roy n’en foient abu-fez • childebert le renuoya, amp;:lur l’heure que Clotaire le tint il luy fit ab-battre fa grande pcrrucque,pour ollcr l’opinion qu’il full fils de Roy.

' Apres la mort de Clotaire, Cherebert le voulut auoir, luy monftrant grand ßgne d’amitié,en le traittant fort honnorablement, toutesfois Sigibert fit tant qu’il le retira àMetz,amp;luy failànt couper les cheueux quiiacommençoient a deuenir grands, il l’enuoya prifonnier à Couloigne,dontillbrtitpeu apres. tenemdefils Goiidouault fe difiint par tout edre fils de Roy, alfembla vn gran^ nombre de de roy attire Seigncuts de Ftace delireux de nouuelleté,amp; leur remonilrat qu’il elloit fils du teaucoup de dQt-jij-ç premier, amp;nbsp;par colequent leur Roy amp;nbsp;Seigneur naturel, parleur fecours fe fit*Seigneur d’vne grand’ partie d’Aquitaine, amp;nbsp;mefmement des pays d’Angoumois,de Perigort, de Bordelois,de Xaintoge, amp;nbsp;d’autres parties de la Guyêne. Apres celle prinfe, Godouault enuoyades lettres aux Seigneurs qui e-doiêt autour du ieune Roy,par lefquelles,felô la coullume de ceux qui veulent „

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V L 1 A 1 K b z. K o ï lo. b 1 V K h il. 75

« gagner les pays amp;nbsp;les hommes ïàns combattre, il leur mandoit qu’il eftoit leur Roy amp;, naturel Seigneur, nbsp;nbsp;qu’ils deuoient le recongnoihre pour tel,•les aflèu-

rant qu’il les traiôleroit fort doucement, amp;nbsp;de la façon qu’vn Prince doittrait-ter fes hibiets. Ces lettres furent interceptées amp;nbsp;portées â Contran, lequel voyant qu’elles euflent peu efmouuoiramp; pratiquer desfiommes, les rompit, amp;nbsp;d’ailleurs,voyant que ChildebertRoy deMets fon neueu,^ftant offence pour les caufes cy deffus deduiôles, fauorifoit ledit Gondouault en la pretenfion de londroit,il fit tant par pratiques amp;nbsp;menees,quil appaifa amp;nbsp;attira de fon collé ledit Roy Childebert, amp;nbsp;le voyant vieil amp;nbsp;fans enfitns, le fit fon heritier, retenant ce fiage vieillard via ieunc Roy au plus grand de fon feu,tant conuoiteux vanger, amp;nbsp;luy donnât pour frein vne elperance de pouuoir quelqtiefois parue- Jon heritier. nir âfes feigneuries, par ce moyen appaifa le trouble qui fe remuoit en l’effat jr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n' 1 i 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 e7o»zr/(»4-

deion nepueu. Et ayant par celte pratique d autant attoibli Gondouault, la principale force duquel confilloiL au fecours de Childebert, il marcha contre ledit Gondouault,tant qu’il le contraignit fc retirer dedans la ville deCommiii-ge,ou il l’affiegea le print. Si eft-ce qu’il ne l’euff jifeement prins, fil n’euff e-fté trahi des fiens mefmes,lelquels le rendirent aux François qui tout foudain le firent mourir. Apres la mort,tout ce qu’il auoit prins fut aiféement recouuert, puis on donna les pays de Limofin, Auuergne amp;: Quercy à quelques vnsqui mieux auoientfait lcurdeuoir,amp;:legouuernement deProuenceaLandegille, ou a Landegifille apres la mort de Mumolc. Ces guerres auoient diuifé toute la qni‘dotent France en factions, car les vns tenoient le party de Gondouault, amp;nbsp;les autres de Contran. L’Archeuefque de Bordeaux nommé Bertcramne, Oreftes Euef-que de Bazas, amp;nbsp;Palladius,que nous difons Palais,Euefque de Xain6tes,tenoi-ent fort amp;nbsp;ferme le parti de Gondouault, lequel eftant à Bordeaux dôna l’Euef-chéd’Acqsà vn nommé Fatrftian, dont quelques iours au parauauant le Roy Chilperic auoit pourueu vn Nicetius Comte dudit Acqs, amp;nbsp;commanda à l’Ar-chcuelque de facrer ce Fauftian.Ce que i»Archeuefque refulàfaire,craignat l’if- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;caufe

file de ces troubles, mais il le fit faire par l’Euefque de Xainéles fon fuÈragant, lequel fut en cela fécondé par ledit Euefque de Bazas.En finGondouault cllant défiait àCominge par le Roy Gontran,cela alla mal pour ces Euefques,lefquels ^our faire leur accord auec G outran, vindrent a Tours l’an 589. amp;nbsp;fc prefenterét a luy .Au comencement il les rudoya fort, mais apres fadouciflant il les fift dif-ner a fa table.Gregoire Archeuefque de Tours, qui a eferit cccy,amp; plufieurs au tresPrelats qui eftoiêt là,voulurét trouuer moyê de faire auec leRoy,la paix des fufdits Euefques, ôc d’autres qui auoiêt tenu le parti de Gondouault,amp; fur tous de l’Euefque deXaintes qui luy auoit ioué plufieurs bos tours,pour lefqls il luy vouloir vn grad mal. Adonc ils aduiferent qu’il feroit bon que le Diméche d’a-près la premiere veue q le Roy viêdroit lt;à l’Eglife, l’Euefque Palais dit la Meflè, doucirynroy

” mais le Roy tout auffi toft qu’il l’euff aperceu commençant l’office: Comment * (dit-il)ceiuy qui tant de fois m’a effé dcfloyal, me viédra il maintenant prefeher •’ les parolles facrees : Non pas fil luy plaiff. le m’en iray pluff off chercher meffe ailleurs, amp;nbsp;en difant cela facheminoit vers la porte de l’Eglife pour fen fortir, mais les autres Prélats qui cffoient ià,le retindrent par douces remq^iffrances amp;c prières, amp;nbsp;fit en fin appeller ledit Euefque de Xainéles, qui feff oit prins a fe retirer tout auffi toff qn’ff auoit apperceu la contenance du Roy. Ilrcuint,

achcua la meffe , puis allèrent tous ces Prélats difher auccques le Roy. ^aißi

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io.

Alafindé'table,ces Eiiefques de Bordeaux amp;nbsp;deXainéles entrèrent en paroi-les, amp;nbsp;douant toute la compaignie, qui eft oit grande j ils fe dirent toutes leurs Veritez,fàns felpargner,ny fans quel’vncelaftce qu’il fçauoitde l’autre. Ce qui donna à plufieuiÿ là prefens vne grande matière de rire, amp;: à d’autres vn ^eredesamp;' grand crcue-cueur m.efmement à celuy qui à eferit cefte biftoire. Le Roy eftant là^debbera de faire aflembleele lieu amp;nbsp;le temps de laquelle fut aftigné,amp;les prélats foubs bonspleges amp;nbsp;cautions promirent defy trouuer. l'Euefyte Ce qu’ils firent, amp;nbsp;là fut dcpolc FauftianEuefque d’Acqs, que Gondebault ^^fqsdepo auoitpourueu dudit Euefebé, amp;nbsp;furent condamnez ceux qui l’auoient fàcre, qui fut Bertcramne Arcbeuefque de Bordeaux, amp;: Palais Euefque de Xaindes, ou Oreftes Éucfque de Bazas au lieu dudit Palais,denourrirpartoutleditde-pofé,amp;luy bailler tous les ans cent efeuz.

Le Roy Contran apres cefte guerre fe retira en fâ ville de Chaalons fur la ciaaionsptr Saone, qui pour lors eftoit le fiege Royal des Roys de Bourgongne. Mais premièrement il donna des 2:ouuerneursauieune Roy Clotaire {onncucuamp; zçoû de Sour pupil, pour no.urrir Ion Royaume en paix. Et eftant Contran plein d’ans, il trefpafla le trentiefme an de fon regne, dix ans apres la mort de fon frere Chib peric, l’an de falut 59(7. ou 597. laiftant comme à l’abandon amp;àla mercy des vndesde la fortune, l’cftat amp;nbsp;la perfonnedu Roy Clotaire fon nepueu. Il c-de Contran, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;home droiturier amp;fagc,amp; bien qu’il euft fait quatre fils de quatre femmes,

fi eft-ce que tous moururent deuant luy, dont efeheut fon Royaume à Childe-berr Roy de Mets fon nepueu qu’il auoit adopté pour fon fils.

Quelques hiftoriensafteurentqtie Contran mourut bien toft apres Chib peric fon frere, amp;nbsp;que Cbildcbcrt Roy de Mets apres la mort de Contran fon oncle,afreuré qffe Fredegonde auoit fait tuer le pere de luy ,amp; le mary d’elle, délibéra de la punir. Qu à cefte occafion il aftembla vne grofle armee,appeb cotr- J2 Gondouauit amp;: le fit chef d’icelle, amp;: l’enuoya deuant la ville de Soiffons, trejrede^on eftoit foLibs la puiflànce du petit Roy Clotaire amp;defa mere. Q^e Fre-

gondc.

rirllltéde

Fredegonde.

degonde voyant ccftetcmpefte de guerre appreftee contre Ion filsamp; ellcjaf femblavn bon nombre de Seigneurs François, tenant entre lès bras fbn petitj enfant, amp;nbsp;le leur monftrant, comme par pitié, leur remonftra qu’encores que-leur Roy fuft enfant, ils nedeuoient pour cela le mefprilèr, ny permettre que tes de Frede- {eurs yeux,le Royaume fuft perdu ôc gafté, amp;nbsp;qu’ils debuoientfèref fouucnir de la foy qu’ils luy deuoient,amp; qu’ils luyauoient promifè de lefct-uir, aimer, bonnorer, garder amp;nbsp;deftendre comme leurvray amp;nbsp;naturel Seigneur. Elle les pria amp;nbsp;coniura par cefte foy amp;nbsp;promefle de garder fon Eftat, èc de le deftendre contre fes ennemis. Et parmy ces remonftrances amp;nbsp;plufieurs autres, elle fe monftroit d’vn cueur fi viril amp;nbsp;bardy, quelle encourageoit les plus mal-afteurez,amp; moins afteôlionnez:amp;afin que les François ne feplai-gniftent point qu’ils n\uflent vn homme pour leur commander en l’armce Lmdr de la vouloit drcflcr, elle leur dit que Landry de la Tour braue amp;nbsp;vaillant ro«r. Cbeualier,amp; trefafteôlionné amp;nbsp;fidefle feruiteur de fonmaiftre, fèroit Lieute-

nant general en I’armee, Sgt;c leur comanda de luy obeir.Lcs forces furent alfcni' blees,amp; Laijdry leur commandoit. Elleauec vn grand courage,amp; non aucunement attaint de crainte,portoit fon fils en Ion giron pedant à les mammclles. Le portant ainfi le monftrant aux {oldats,clle leur recommandoit Con droiél (on bas aage,les priant de luy garder foy ôc fidelité, le deficndre à, l’en contre de

gt;

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C L o T A i K t X. K O Y lö. L 1 V K h 1 1. nbsp;nbsp;nbsp;75

tre del’inuafionde fes ennemis: qui mefprifans fon enfance venoient pour en-

i-r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y 'n r C nortatwn cz*

uahir Ion Royaume, comme li le Royaume eftoit lans Roy, Sgt;c le Koi' lans h~ remonßrance déliés genfdarmes. Toutesfois quelleauoit efperancedemonftrer aux Bour- djFrale^on-guignons,amp; aux Auftrafiens, que les Roys de France font inuincibles, non par la fleur de leur aage,amp; for ce de leurs corps, ains par la lAille Maiefté de leur nbsp;nbsp;dc o-i»-

nom amp;nbsp;reputation, amp;nbsp;par la vaillance amp;nbsp;fidelité de leurs {ubieéls,amp; de leurs ar-mes. Elle difoit en oultre,qu encore qu’il fut enfant d’aage il portoit auvilaige les marques d’eftre de la lignee,amp; femence du grâd Clouis. Qr^ ceux mefmes qui le deuoient deffendre, ôc auoir en leur protcclion,le vouloient defpouiller de fonhereditaire Royaume,affin que la France qui toufiours auoit elbé inuin- LaFmncem-cible, fut afl'ubiectie par ceux aufquels elle auoit eflé couftumiere^e comman-der.Elle les alTeuroit par mefme moicn,deleur dbner tous amp;nbsp;tels prefens qu vn grand amp;nbsp;liberal P rince a de couftume faire apresvneviéfoire obtenue, à ceux qui mieux ont faiâ: leur deuoir-.leur promettant femblablement leseftimerà l’aduenir feuls conferuateurs dunomFrançois,amp;: dubiendefonfils,amp;leurlaif- Frcdegomlc. fer deflors tout le gouuernement du Royaume, à ce quvncbafcun felon fon merite peulteftre recompeiifé. Les Frant^ois efmeus tant des perluafions de ‘ celle belliqueufe femme,que de la pitié de leur ieune Roy,qui e£E vn puiffant amp;nbsp;fort aiguillon, commanccrentlabataille, en laquelle ils firent fibien,que vingt eßynßrtM-mille de leurs ennemis y demeurèrent auec peu de perte de leur collé. Aucuns efcriueUt quelaRoyne Fredegonde print fon ennemy par le moyen d’vne rnfe ceux du de guerre, ou llratageme,car marchant la nuiél vers luy, elle auoit faiél pendre au col de quelques chenaux, des clochettes, ou campanes de vaches, amp;; auoit faiél mettre deuant les premiers rangs quelque belliail,voulant faire accroire q cr ruße de c elloit vnttoupeau de belliail paiirant,amp; pour mieux perfuader cela,elle auoit S“quot;’'quot;' faiél prendre aux genfdarmes de grandes branches d’arbres. Ce qui trompa tel-lementl’ennemy qu’il penfoit àla vérité que ce full vne forell ou pailToit cebe-lliail, de forte qu’il fut furpris,ne fe donaant de garde. AulTiles Bourguignons 6c Auftrafiensmefprifoientl’armee en laquelle cOmmandoit vne femme auec vn enfant Roy,par vne fuperbe confiance de leurs forces, ôc outrecuidé mefpris deleurenncmy -.amp;ainfi ayant remis SCrelafché l’ardeur de combattre, amp;c la diligence d^ la difeipline militaire, ils receurent celle ballonnade. Bilans vaincuz ils fe retirèrent auec ignominie, pour raifon de laquelle Childebert concent fi grande melancholic,ne ponuant en fon cueur comporter d’auoir ellé vaincu par vne femm.e,6cvn enfant, qu’il tomba en vne mortelle maladie, dont en brief iour il fit efehange de vie à mort. Etbien toll apres le fuiuit fa femme,mais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘l-r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 debert caufv

non lans quelque tonplt;^on de poilon : melmcs que quelques vns dilent que le ; mary 6c la femme moururent en mefme iour. Ce qui aduint l’an de falut 189. Mary cr Le moy ne Aimon dit,que celle bataille fut donnée apres le mort du Roy Gon-tran, car du viuant d’iceluy, Childebert heull ofé l’entreprendre à caufe que me lonr.

, (comme dit cil il craignoit fa puilfance,6c fijauoit que ce lage Roy h eull onc-'1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ques fouffert qu’on eut endomagé celluy duquel il elloit parrain 6c proteéleur,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’auoit déclaré fon fuccelfeur.

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CLOTAIRE 1. ROY lo.

Sei^euries ^ux Royaumes de BoTjrgongnc,d’Orleans,amp;plufieurs autres terres amp;nbsp;feigneu-decentrdn. quûilediâ; Gontrau auoit eues par la fuccelfion amp;nbsp;deces de fon autre frère

Cherebert mort fànscnfans. Et queftant ainfi grandement accreu l’Eftat de Grandeur de Childebci't, de la fuccefiion du Roy Contran fon oncle, amp;nbsp;luy eftant en bonne childebert. reputation vets les I^rinces étrangers , l’Empereur Maurice Grec luy enuoya i’rw/vrw de grands prefen^our le praticquer contre les Lombards, lefquels il preten-* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;letter hors rftalie,amp; mefmement hors celle partie qui eif entrcles Alpes ô:

le7r~^drds le fleuue du Pau. Ce qu’il ne pouuoit executer fans l’aide desFrançois,mais il ne bdlie^ proffita rien, car le Roy Childebert n’y voulut entendre, à caufe d’vne coniura-toZ'eGhlde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;firent contre luy aucuns Princes amp;nbsp;feigneurs fes fubieds, du nombre

defquels fuÆuitfride Duc de Sueuc, lequel il fit griefuement punir. D’autres c»/«rx/f»w difènt que Childebert alla en Italie contre les Lombards ,amp; que tenant la ville de Milan affiegee contre eux,rEmpereur Maurice luy manda que hardiment il afliegeaftladiäc ville,amp; que dedans le feptiefme iour d’apres il luy cnuoyroit LesFnm^oif fccours, mais ilnc tint pas fà promefle, Sgt;c laifTa morfondre Childebert, amp;nbsp;les François deuant ladilt;5le ville. Surquoy venant l’Eftc chault amp;nbsp;ardent,amp; fefiant mife vne grade di/Fenteric dedansle camp des François, ils repafleret les monts de deçà, amp;nbsp;fen retournèrent en France, quand ils virent n auoir aucun fccours de ceux qui les auoient appeliez par delà.

MorUe chil nbsp;nbsp;Childebert quelque teps apres fon retour, mourut,laifiat deux enfans,Theo

debert. nbsp;nbsp;nbsp;dcbcrt Roy de Mets, amp;nbsp;Thierry Roy de Bour^ongne, ou d’Orléans, qui eft

^ongne^**^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chofe,aufquels Fredegonde vouloir vn li grand mal ( comme elle auoit

etorleasmef- faiôt à Icur pere,amp; grand pcrc,amp; a leur grad mere, amp;nbsp;pour l’enuie quelle auoit wf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faire fon fils Monarque de tout le pays des Gaules ) quelle fufeita les Huns

contre ces deux ieunes Roys pupilles,mais ces Barbares ayas efte repoufTez p^ la vaillance des fidelles feruiteurs de ces deux ieunes Roys,cefi;e mauuaife femme qui ne defiroit que tourmenter ces ieunes Princes, anima contre eux fon fils umereirrt- Icur coufin germain. D’autre cofté Bfunehault leur tutrice amp;nbsp;grand mere qui te fin fils con youloit vn mal de mort à Fredcgonde,amp; qui ne valloit pas plus qu’elle,leuavnc ** armeepoureux,pouraller contre celle de Clotaire. La bataille fut donnée pres FduiUepres de Morct cn Gaftinois, fur la riuiere d’Aurance,cn laquelle celle de Clotaire ou fii°nou7n^e t^ftoit en perfonnc,vainquit,amp;; fut la tuerie Ci grande, que les corps des morts fdrens. arrefterent le cours de ladiôte riuiere. Fredegonde fit mere trcfinauuaife femme cn rcccut vne ioye incroyable,comme eftat à demy faoullee de fon defir fie vengeance, amp;nbsp;mena fon fils à Paris en grande pompe amp;nbsp;magnificence, comme viôtorieux. Eflant ia fort vieille elle mourut l’an 6 oi. amp;fut enterree prcsfiu ' nbsp;nbsp;Roy fon mary,cn l’Eglife faindt Vincent, maintenant nommeeSainôlGcrmain

Gutrre contre le ieune

des prez,laifrant vne villaine mémoire d’elle, amp;nbsp;fon fils Clotaire ia grand, riche, puifTant, amp;nbsp;paifiblement obey de fes fubicdts,duquel heur il ne iouyt longuement, car fes ennemis voyans fit mere morte, penfàns fa force eftre morte auec clle,commenccrent à fefmouuoir contre luy.Entre autres les deux fils de Chil-

[jtHtrt bd-tMÜ.e pres de SensëtreCou

debert, goLiucmcz amp;nbsp;animez parleur grand mere Brunehault,cfineuz afe venger de la premiere bataille perdue contre Clotaire,dreflerent vne armee, amp;nbsp;mat chans contre luy,le combattirent pres de Sens,fur la riuiere d’Yonnc,en champ de bataille, en laquelle le trouuant Clotaire le plus foible, amp;nbsp;cognoilTant la vi-éloire tournee du cohe de les ennemis,il le retira vers Melun auec ce qu’il peult fàuucr de lès gens. Les deux Roys freies le pourfuyuans, luy firent fiiire la paix

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LLU 1 A IKt 1. KOÏ 10» Li V Kt 11. nbsp;nbsp;nbsp;77

» à telle códition qu ils voulurent» Ce que les vainqueurs ont toufiours £^t quad

» ils ont.voulu recueillir foudainement le fruiól de leur victoire, deuant que laif-'^,,„^„.

« fer refpirer leur enncmy .Les accords d’entre Clotaire,amp; fes ennemis monftrent Tra’^é

aflez qu’il y firvne grade perte,car par icelle il fut dit,que le«oy aume de Bour-

gongne feroit borné de la grand mer Oceane d’vn cofté, amp;nbsp;du fleuue de Loire de rautte,amp; fut laiife àTlieodebert tout ce qui fe codent entr^les riuicres d’Oy fe, ôc de Seine, amp;nbsp;de la grand mer. Ainfi Clotaire fut contrainéf par neceffité yaixdeßml-faire celle bonteufe paix ; laquelle pour luy eftrc trop defauantageule ne dura

longuement.Celaaduintlall 6q^.

\n peu au parauant les François auoient faiéb guerre auxBretow6,amp; les def- les Bretons firent ,les contraignant de leur obéir, ôc n y a aucunbiftorien qui die l’occafion de celle guerre,ny la fa^on de laquelle elle fut conduitte,ny quelle cbofe digne de mémoire y aduint. Voila pourquoy nous n en dirons autre cbofe. Les F ran-^ois ennuyez de ces longues guerres fe repoferent neuf ans, apres lefquels fur-uint vnenouuelle occalion de guerre. BertoaldMaire du Palais d’Aullrafie,amp; grandement fauory du Roy Tbeodebert fon maillre, craignant que le ieune Roy Clotaire voulut f emparer delaNeuftrie (quiell maintenant iibmeeNor- S'“’’’’quot;* mandie) y mena des forces pour la garder. Clotaire ne fçacbant a quelle fin ces forces eftoient leuees, en leua auffi de fon cofté, amp;: en donna la charge à Landry delaTour,fefiantenluy de tous fes affaires tant de paix que de guerre (ne lafi^Mt ce que cbant pofiible que Landry euft efté l’adultcre de fa mere,ny qu’il euft faid tuer fon pere ) ôcluy cômanda d’aller à l’encontre de Bertoald, lequel Landry pour-fuiuit iufques à Orleans,fans le pouuoir iamais attirer au combat.Doni le Roy Clotaire aduerty,délibéra de luy donner fecours, ôc Thierry Roy de Bourgon-gne auffi aduerty de cela,vint à l’ayde de Bertoald. Eftansles deux Roys

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enleurs armees,ils fe caperent pres delaville d’Eftampes furlebort delà riüiere iätciHeftres

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quiy paffc,la ou ils fe dbnerent la bataille^n laquelle moururêt beaucoup d’hb-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mes d’vne part Se d’autre, mais le nombre des morts du cofté de Clotaire fut

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus grand que des autres. Bertoald deuant labataille,auoit forment prouoqué

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au combat Landry de laTour, ôc au milieu du conflict l’appella (oriuent, mais proKocMiott'

l parmy fes cris il fut tué, amp;nbsp;fut fa mort trefagreable à la Roy ne Brunehault qui I luy vouloir vn mal de mort,pource qu’il eftoitbon feruiteur de fon maiftre, ôc * l qu’il le côfeilloit toufiours d’euiter la guerre,contre le confeil de cefte femme, I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laquelle d’ailleurs auoit pour amy vn feigneur nommé Protade, ou Proclade, j^^my dt

l qu'elle defiroitauancer aux honneurs, amp;nbsp;le faire Maire du Palais au lieu du-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit Bertoald.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ainh eftoient en mefme temps les Royaumes de F race, de Bourgongne,ôc

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Auftrafiegouuernez par deuxmauuailes femmes,Brunehault ócFredegon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de,paillardes,cruelles ôc comblées de tant de mefchancetez,qu’en icelles elle ne »« femmes^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouuerent iamais autres femmes qui les egallaffent ou furmontaffent,qu‘elles *

i leulles entre elles deux. Or pour reuenir a labataille d’entre ces deux Roys, j^ault.

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien queBertoald euft efté tué, neantmoins fes foldats pffus encouragez de fa

l vaillance, qu’efpouuantez de fa mort, firent fibien qu’ils furent vainqueurs, Sc l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Clotaire, amp;nbsp;fon Landry furent contrainéts de fe farmer ala fuitte dedans la ville

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Paris. Cefte hcureufeviéboire fut bien toft fuyuic d’vne mortelle guerre entre

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enttelesdeux freres. Thierry aymoitvniquement ce Protade dont nous a-/reres»

1 uons parlé cy deftus,amp;c pour cefte occafion Brunehault, de laquelle Protade

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CLOTAIRE 1. ROY IO.

frotade mignon de êrn nehitult.

cftoit le^ignon fauorit, en aymoit dauantage lediót Thierry, amp;: I’incitoit a ad-uancer,aggrandir,amp; enrichir lediól Protade, hiy remonftrant que Protade eftoit home fort digne,amp; qu’il deuoit fe leruir de luy. Thierry qui ne coguoif foitlavillanie de fa^randmcrc,aduanca Protade le plus qu’il peut, amp;nbsp;Protade qui eftoit homme aduife fceut dextrement fe mettre, puis le continuer en la bonne grace amp;nbsp;aiflitie de ceieune Prince, qui croioit tout ce que fa grand mere luy difoit.Cefte faueur,amp; la façon d’icelle qui procedoit de la paillardile publi-Prot^de hdy que de Brunehault nbsp;nbsp;de Protade, le rendit fort hay d’vn chalcun, amp;nbsp;il fe ren-

dit encore plus odieux par les infolences dont il vfoit en fa fortune, ne faifant infoltcedyn ^omptc de pcrfonne^renant de tous collez, amp;nbsp;confeillant fon maiftre de faire /4»orj par dcs cxa6tions,le promt delquellcs il tiroit:qui eft vne chofc couftumierc a ceux paill^rdife. par tels moyens villains filles ont eu la faucur des Princes, Theodebert

Roy de Metz frere de Thierry cognoiflbit bien la villanie de là grand mcrcamp;^ les fatwis dc cc Ptotade, Sc à celle caufe la chalfa auec fon mignon, de fa court, non qu’il ^TheMert lt;^^1^ publiquement qu’il les chall'oit pour leur paillardife, car il ne voulut del-fïsajfalepail- honotcrfonayculle,nelby,maisillafuppliadoucemcnt dele retireren quel-l^y remonftrant que pour ce qu’elle eftoit vieille, elle auoit be-sa^ejfi de loing dc repos,amp; qu’elle le pourroit mieux trouuer en vn lieu retiré qu’a la fuit-Thfodehert. te d vne Court, amp;nbsp;au maniement des affaires. Celle femme fut li indignée d’a-iioir efté par fon filsThcodebert priuee du maniement des affaires,^ de ce qu’il auoit pareillement chall'clbn amy Protade, quelle le retira vers Thierry fon autre fils,qui fort honorablement la receut amp;nbsp;traiéla, amp;nbsp;luy conleilla (comiiic il a efté dit) de le lèruir de Protade. Et pour le venger de Theodebert, elle mit en auantà Tlaierry que Theodebert cftoit baftard, amp;nbsp;qu’apres la mort de Chih debertleur pere,il auoit defrobbétous festrefors. Q^e par ainfi Thierry deuoit mander à Theodebert qu’il eut àluy enuoyer lefdiéls trefors, amp;nbsp;à luy fiire railon de ce qu’il auoit prins. Ce ieunePrincc Thierry fut aifé à elinouuoir con tre fon frère, pour le delîr qu’il auoit «fauoir le Royaume d’Auftrafie,pourle ioindre à celuy de Bourgongne: telle amp;nbsp;fi grande eft la force de la cupidité liu- »

Prere contre

lacuptdise' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’elle fait oublier lamitié,le làng,amp;tout deuoir diuin amp;nbsp;humain.Ils mi- *,

rêt leurs armees en capagne,amp; le campèrent l’vn près de l’autre. Les principaux pemonfirace Icruiteurs dc Thierry luy remonftroient, combien cftoit delplailànt à Dieu amp;nbsp;« vwpn««. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hommes le debat entre les freres, amp;nbsp;qu’il failloit qu’il conlîdcraft en quel

hazard il mettoit fon Eftat, de vouloir donner vne bataille, qui eft fouuent le /uLb^Ue coup de la partie de la vie d’vn Prince,ou de la grandeur d’vnRoyaume.Le fup-plierent en oultre,de vouloir pluftoft accorder leurs diffèrens par vne bonne con paix,qu’en hafirder le iugement à l’efftifion du lang. Mais Protade qui le vou-fesldefertn- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venger de Theodebert, diffiiada la paix, remonftrant à fon maiftre que ce

tenr.

feroit trop fabaiffer du commencement,de vouloir parler de paix quand on eft fi pres de fon ennemy,amp; qu’il failloit elprouuer la force deTheodebçrt.Ce langage de Protade irrita tellement les aurres Seigneurs du confeil de Thierry qui îuy vouloient mal,qu’ils coniurcrent fa mort des l’heure meftne, de façon que protadetue. pcu aptcs il fut tué. Etbicnqucle Roy Thierry fut grandement marry amp;of-fencé de la mort de cell homme, fi cft-ce qu’il fut cotrainél pour l’heure dc dif ftfnulej- £2 douleur,amp; fon indignation, pource que les plus grands Seigneurs de lonarmecauoient fiiéltuerProtade, amp;nbsp;que fileuft faiél femblant d’eneftre »Wf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;marry ou courroucé, il euft poflible peu irriter contre fa vie ou contre fon eftat

ces

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CLOTAIRE I. R O Y IO. LIVRE IL 79

res fèigiicurs qui ne pouuoient endurer l’infolcnce ôc villanie d’vn tel gaillard inlolcnt amp;nbsp;luperbe.

-55

Voila comment bien fouuet les Princes par mauuaife eleélion de feruiteurs, par mauuais confeil,amp; par leur mauuais deportemens attirent leur malheur,amp; comment quelqüesfois ils font parleurs faultes cotrainebs d’endurerbcaucoup^^/^^quot;yj^^ déchoies indignes. Thierry voyant que Protade qui auoit tdh.ifiours dilftiadé^rio/w,W«-lapaix eftoit mort,amp; que tous les feigneurs qui eftoient pres de luy le confeil--^quot;^^’ loient,voire le forçoient d’y entendre, fut contrainéb de la faire. Apres laquelle faifte, les vns dilent qu’il conuertit la cruaulté contre les fainébes amp;nbsp;relimeulès perlonnes,amp; les autres qu’il fe retira en fon pays en deliberation d y^viure en re- tre les Jan-pos,amp; de le marier, pour ce que iufques à lors il n’auoit eu que des concubines, perjon-delquelles il auoit eu deux fils. Il enuoya demander Membergue,ou Hermem-bergue fille de Dateric, ou Berteric Roy d’Efpaigne, amp;nbsp;l’elpoufa, l’aymant de l’amour qu’vn loyal mary doit porter à fa femme. Mais Brunehault cefte mali- Brnnehauh cicLife femme ialoufe de l’amitié que Thierry portoit àlon elpoufc,fittout ce qu’ellc peut pour l’en diuertir,lLiy adminiftrant amp;nbsp;failànt adminiftrer toutes for tes de voluptez amp;nbsp;de paillardiles,pour deftourner ce ieune Prince de la vraye 2.-fa femme-mour coniugalle. Defaiéblaicunc Princelfe Membergue fut renuoyeeàlon pere. Qî^lques hiftoriens difent que Thierry n’eut iamais affaire à elle, pource que fes concubines dont Brunehault Ibn ayeulle amp;nbsp;maquerelle le fournilToit, par fa pratique amp;nbsp;mcncc,rauoient par quelques moyens charmé pour l’en em-pefeher. Cefte malicieufe femme Brunehault craignoit que Thierry Ion petit fils mit vne fi grande amour en fa femme, qu’il ne fit de la en auant aucun corn-pte d’elle. Et a cefte caufe chercha tous moyens pour empefeher que lediól Milice de Thierry n’aymaft là legitime efpoufe. Le Roy d’EÎpaigne offenfé du renuoy, ^runehanlt,. ôc du mefpris de fa fille enuoyafes Ambafiadeursvers le Roy Clotaire,qu’il fça uoit ellre ennemy de Thierry pour luv remonftrer qu’il fe deuoit relTouuenir de ce qu’aux guerres precedentes ledicl Thierry luy auoit faiôl, amp;nbsp;que fi à cefte heure il fen vouloir reflentir amp;nbsp;en auoir larafton, il luy donroit fecours. L’Efpaignol enuoyoit pareillement folliciterTheodebert, amp;nbsp;puis Agilulphe, ou Agon Roy de Lombardie,auquel il fit remonftrer que fil vouloir le mettre en cefte ligue auec Clotaire,Theodebert,amp; luy,il auroit à ce coup vn bo moyê de fe venger des iniures que luy amp;: les liens auoient receuès de Thierry, Theo-debert prefta volontiers l’oreille à cefte guerre,amp; aufti le Lombard fy accorda facilement, pource que fon fils (bien qu’il fut bien ieune ) auoit fiancé la fille de Theodebert. Ces quatre Roys alliez enfemble enuoyerentdeffier Thierry,amp;: Thierry def-mirent leurs forces aux champs. Thierry elpouuenté de fi grandes forces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î“'*’

iurees à fl ruine, quitta fa premiere arrogance, amp;nbsp;fit tant par menees amp;nbsp;prati- ’’ ques,qu’il fit condefeendre fon frere Theodebert a parlementer auec luy de la paix. Les autres Rois faccorderent que Theodebert parlementeroit auec fon p„urparle' frere. Quand les deux frères furent enfemble, Thierry Iceut li bien amadouer de paix entre fbn frere Theodebert par belles parqlles,qu’il luy fit oublier les affaires des aip ‘‘Z'JZZ tres trois Rois fes cnnemis,pour lefquels il eftoit venu à ce parlement. Et Theo pa Jon frere-debert gagné par lesdouces parolles de fon frere,nc fit la paix que jèour fon par-ticulier, laiffiiit les affaires des autres fes affociez en arriéré, amp;nbsp;luy furent par le res-Traidé d’icelle,donnez parThierry les pays deTouraine,Champaigne,Artois, amp;nbsp;plufieurs autres terres.

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So


CLOTAIRE 1? ROY lo.


quot;ytutre guer re entre fre-

l/itMlle entre freres.

L'^mlntion ruine elei homes.

Thierryyeult tuer j)S mere.

Lcs^oys d’E{paigne,amp; de Lombardie fe voyans trompez parTlieodebert qui auoitfaiól fes beîongnes, abandonné celles d’autruy (vice affez commun entre les bommes)fedenfterent deleur entreprinle pour eftre trop loing des terres de Bourgongne. Ce qui fut caule que Clotaire pareillement f en delilhb mais peu de temps apres Thierry ne craignant plus rien,entreprint de rechef U guerre contre fcA frere, pour trouuer moyen de fe venger de luy, de rauoif ïes terres,que par vne honteufe paix il auoit efté contrainéL de luy donner:amp; de peur qu’il ne fut fecouru des François, il fit tant entiers le Roy Clotaire, lequel ne faifoit lors que temporifcr, qu’il ne fentremettroit d’vne part ny d’autre,luy promettangfil eftoit vainqueur, luy rendre les'terres qu’il auoit eflc contraint de bailler a fon frere Theodebert. Clotaire attiré par ces promefres,amp;: par Lcf-perance du gaing,qui faiét ordinairement oublier tout deuoir amp;nbsp;amitié, luy promit fècours. Àdoncq Thierry fortiffié du fupport de Clotaire donna la bataille à fon frere près de Thoul en Lorraine,amp; la gaigna, fi que Theodebert fut contrainôldcfefauuer à Metz, puis àMaience,amp;: delà a Coulogne, amp;nbsp;d’aller chercher fecours delà le Rhin. Ayant depuis refaiél vne autre armee, il vint encores rencontrer fon frere Thierry pres Tolbiac,amp; le pourfuiuant plusauant, il fut de rechef rompu pres de Couloigne. Quelques Efcriuains nous racorn-ptent qu’il fut prins amp;nbsp;rendu à fon frere, qui le fit degrader, amp;nbsp;l’enuoya prifon-nier à Chaalons fur la Saone,mais les autres difent que Theodebert feftant fau-ué pour la fécondé fois dedâs Couloigne,il y fut afiiegé par fon frere,qui auoK pratiqué ceux de dedans.Theodebert fut mis à mort amp;nbsp;luy fut la telle tranche^ par fes gens mefmes,qui mirent la ville entre les mains du Roy Thierry. Ce qui fut l’an^ I y.La plus feure opinion efl,qu’il fut tué,ôlt;: qu’apresfà mort,Thierry fempara du Royaume d’Auflrafie qui auoit efté à Theodebert. Les vns difent que Thierry apres celle guerre finie donna au Roy Clotaire ce qu’il luy auoit promis,mais d’autres dilent que fe voyant Roy de ces deux grands amp;nbsp;puilTans Royaumes de Bourgongne, amp;nbsp;d’Aultrafie,il deuint tant fuperbe, qu’oubliant ce qu’il auoit promis au Roy Clotaire, il délibéra luy faire la guerre, affin qu’il peult regner feul en toutes les Gaules, mais l’ambition qui meine Ibuuent les hommes a leur ruinc,ren engarda: car il aduint que voulant elpoulcr la fillede Theodebert fon frcre,qui eftoit la niepce,Brunehault ne pouuant endurer que Thierry fe mariaft, l’en dilTuada ,mettant en auant feulement qu’il n’eftoit licite felon les Loix Chreftiennes, fans grand péché, que l’oncle elpoulaft là niece. Thierry tranlporté d’amour,amp;en colere luy reprocha,cobien de fois elle luy n-uoit faiót entendre que Theodebert eftoit fils d’vne iardiniere, amp;nbsp;que des deux collez, tant du pere que de la mere,il ne luy eftoit rie, amp;nbsp;qu’a celle occafion elle l’auoit animé a faire tuer fon frere: amp;nbsp;lors Thierry la voulut tuer, mais il en fut

empefehé. Brunehault fe trouuant prinfe par le bec, aima mieux preuenir, que le mal aduenu fe plaindre. A celle caufe craignant que Thierry luy fit vu mau-umerefMH tutiis tour, elle luy mixtionna d’vne viande dont ayant mangé il tomba en vne mounr le dilTenterie amp;nbsp;en mourut. Les autres dilent que ce fut vn breuuage, amp;nbsp;qu’apres iceluy beu,il entra dans vn bain la ou il mourut l’an 18. de fon regne, amp;nbsp;de fi' lut I 8. nbsp;nbsp;nbsp;«

Le Roy Thierry mourant laiftà quatre fils,allauoir Chorbe, Sigibert,Theo-debert,amp;Merouce,defquels Brunehault print Sigibert auecelle,amp;le fiiifant proclamer Roy,ce pendant elle regnoit amp;nbsp;commadoit au nom de l’enfant, du-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quel de

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CLOTAIRE x: ROY æ; LIVRE Ü

quel de Ton authorité prince elle fattribua la tutelle. Tous les Seigneurs de Bourgongne fefmeurent de ce gouüernementpourla haiae qu’ils portoient à celle mefehante femme, difants que de fon propre mouuement elle ne pou-uoit fingerer à la garde de l’enfant, ny au gouuernement de fin Eftat,ains qu’il * falloir que cela fut ordonné parles Seigneurs du Royaume. Ils enuoycrent fup-plierle Roy Clotaire devenir à leur fecours. Ce qu il fit, mais comme Bru-nehault euft efté aducrtic que le Roy Clotaire cftoit entré dedans le pays d’Au-ftrafie, elle luy manda qu’il euft à en fortir, pour ce qu’il n’y auoit n»î affaire, Sgt;c laloy aux que Icdiét Royaume appartenoit à Sigilbert fils de Tbeodebert . Clotaire luy refpondit que les femmes mefmement en France ne donnoient point laloy aux hommes, ôc quelle ne pouuoit malgré lavolontédes Seigneurs de Bour-gongne en auoir le gouuernement, ôc qu’il vouloir auoir 1 Auftralie, comme a luy appartenante.Pour fe deffendre contre Clotaire, elle enuoy a en Germanie quérir fecours. Le chef de cefte ambaffade eftoit Varnare Maire du Palais d’A.uftrafie, mais elle qui comme femme fc deffioit de tout, entra en deflàance deluy, qu’il f eftoit laiffé gaignerà Clo'.aire, Ôc à celle caufeefcriuità Albon, qui eftoit Ambaffadeur auecques Varnare, le tuer. Albon rompit ces let- v tres, ÔC en laiffa tomber les pieces, qui furent incontinent recueillies par vn des amys amp;nbsp;feruiteurs de Varnare, Sc les luy porta ,lequel ayant par icelles recon-gnu la malice ôc deffiancede Brunehault,fit tout le contraire de falegation^ amp;nbsp;pria les Germains de ne donner aucunement fecours à cefte femme, ains à Clotaire Ce qu’il obtint, amp;nbsp;fa legation acheuee, il f’en retourna vers elle, fai-fant auffibonne mine quelle, voulant pat vne difliraulation 8c trompette,t trompet vne femme ttompeteffe 8c diffimulee, 8c lapayet de la monnoy e dont elle payoit les autres , amp;folicitatous les Seigneurs de Bourgongnedetedet-

l fendre delà cruauté de cefte roauuaife femme, 8c de fe mettre entre les mains l de Clotaire. Tous ces Seigneurs doneques pat le confeil de Varnare ptie-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;icnt Clotaire de venir auecques foteesdedans la Bourgongne,8cl Aulltalie,

i luy promettans, felon la couftume des traiftres, ou des fuitifs qui promet-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tent ce qu’ils n’ont enleut puiffance,del’affifter deleuts moyens,pourletai-

1 re Roy de ces deux Beoyaumes. Clotaire praéiique par eux,marcha auec- tralßrti \ quesvnearmée aupaysde Champaigne,làoùpres deChaalons il rei^ontra5r4„tis pro-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celle de Sigilbert, mais ils ne fe combattirent point, ains fe fuy uirent iufques au

1 pays deBourgogne.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comme lequot;s deux armees furent fur les bords de la riuicre de Saône,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;taire, ôc pareillement luy mena Chorbe, Sgt;c Merouce. Qi^lques vns difent

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«X • CLOTAIRE 1. ROY 10.'

mort de dix Roys, amp;nbsp;de plufieurs autres perfônnes ,il leur demanda ad-uis de quelle mort «Ile deuoit mourir. Le confeil l’ayant condamnée pnblic-quement à monrir,Clotaire la fift attacher à la queue d’vnc iument indomptée, ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U is trainer par fnontaignes amp;nbsp;vallées, pierres, rochers, amp;nbsp;buiftbns, iufques

a ce que l’ame fuft feparee d’auecques le corps, lequel fut defehiré en pieces lopins.

Voila la fin de cefte mauuaife femme, laquelle toutesfois cft louée par ccr-£e4nds fer- tains grand% pcrfonnagcs. Gregoire Pape de ce temps la, depuis honoré pour Sain à:, cfcriuant d’elle, la loue grandement,difànt que de fes propres deniers elle racheta de prifon les deux Roys fes arricre-fils, qu’elle fit baftir maintes EgH' fes,amp; releuer plufieurs autres qui de vieillefle tomboient en ruine. Aucuns ont eferit que ce Tragique fupplicedeBrunchault eft chofe fiibuleufê, toutesfois Gregoire de Tours viuât de fon temps l’a ainfi laifle par eferit. Ce qui doit faire croire qu’il n’euft voulu eferire d’vne fi grade Roy en de fbn temps telle chofe, fi elle n’euft veritable.D’ailleurs Boccacc Poète Florêtin home de gentil efprir, amp;nbsp;fort curieux de rantiquitc,la loue grandement, amp;: diéb que les François l’ont ainfihayepour-cequelleeftoit eftrangere. Ainfi fouuenteft-il aduenu,que plufieurs peuples ont hay leurs Princeftes, pour ce feulement quelles eftoient let feufies eftrangeres,amp; que fur elles ils ont impofé plufieurs crimes, amp;nbsp;menfonges. Elle haijfeotles^ fonda l’Abbaye d’Ennay à Lyon, fur les confluens desriuieres du Rhofne,amp;lt;le ^eresV'^^''' U Saonc, amp;nbsp;Celle de S ai nd Martin à Authun,là où quelques vns afleurent qu’el le fut enterrée.

mes.

Sotn^ de Prince^

14 douetur lt;/’gt;» Prttice 4tnrt la («itrs âei fulfttUf,

Eftans doneques morts tous ces Roys, il ncreftoit plus de la race de ce grand Clouis que Clotaire, lequel fe voyant Roy des quatre Royaumes des Roys deflufdiólSjfitMaire de fbn Palais, Varnare,ou felon d’autres appelle Garnier, par le moyen duquel il auoit eu l’Auftrafie. Clotaire doneques parvenu â cefte grandeur, n’euft chofe en plus grande recommandation que le repos de fon peuple, amp;nbsp;que les affaires de fon Eftat fuftent reduids en tranquilH-tc,qui défia de long temps par les guerres ciuiles des Roy s freres contre frères, amp;nbsp;oncles contre ncueux,amp; couïins contre confins, auoient cfté reduitz en piteux termes, dont le panure peuple auoit fouffert tant de calamitez amp;opprcf-fions innumcrables. Partant defirant le Roy Clotaire donner ordre à tour.

Sc voulant ßiire office, non tant de Roy, que de perc du peuple, il voulut mettre en arriéré, amp;nbsp;oublier toutes affeôlions mauuaifes, haines, amp;nbsp;vengeances, eftans la pluf-part de fes ennemis morts de les autres tant abbaiflez, qu’ils n’a-uoientmoyen de liiy nuyre. Alorsilproteftaiic porter mal-talent ny rancune à homme du monde, amp;nbsp;par ceft ade attira à. luy toutes les volontcz de ceux qui au parauant eftoient mal affeôbez en fon endroid. Ce qui le rendit tant aggreable, amp;nbsp;tant bien veu amp;nbsp;receu detous fes fubieds de tous Eftats, que telle douceur luy concilia plus d’amourSede fidelité d’iceux,que n’eulîentfceu faire toutes les terreurs amp;nbsp;rudeffies dont il eut peu traider mal menerfon ^Doneques le Roy Clotaire fe voyant feigneur de fi grande cftenduc de feigneuries, lefquellesiln’eftoit nullement poffiblede gouucrner feul,eftans icelles comme vn nauire d’admirable grandeur, qu’vn fcul nocher ne peiilt conduire amp;nbsp;gouuerner, fans l’ayde des pilotes, comités, forças, amp;nbsp;autres mi-

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C L o T A I K E 1. R o Y lo.' L I V R E 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;85

orjoff'*

nance efaf~

très miniftres de marine , il tint fcs Eftats feparement des Auftraiiens ôc Bourp-uisnons.enl’affemblee defquels il donna aux Auftraliens pour gonuer-nciir amp;nbsp;admmiftrateur des affaires, vn grand (eigncur 2? expert a la guerre nommé Rhadon,lequel il inftitua maiftrc ou Maire du P alais, En Bourgongne il ordonna deux gouucrneurs fçauoir vn pour les regions eff ans deçà le mont nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

lououluraÇceft auiourd’liuy lemontdainét Claude) qui maintenant lont le Duché ôi Comté de Bourgongne, ôc à ceux la il donna pour Maire du Palais Varnarc,quiau parauant auoit efté grand en la court elcs Roys de Bourgongne . Qiûnt aux Bourguignons Tranfiurains, c’eft à dire, qui habitent delà le montlura, qui font maintenant ceux de Sauoy e, Daulphiné, amp;nbsp;Prouence, il y inftitua gouuerneur nbsp;Maire du Palais vn grand feigneur du pays nommé Al

ton defeendu de ce noble Albon,qui gouuernoitle Roy Contran. Et affin que les peuples du pays de Bourgongne eftansdetout temps nourris amp;accouftu- JiS, quot;nbsp;mez de viure foubs leurs Rois,ne fuffent touchez du delir d’auoir d’autres Rois particuliers, illeuf créa des Magiftratz amp;nbsp;gouuerneurs perpétuels, leur iurant qu’il ne les depofcroit iamais. Ce qui leur fut tat aggreable qu il lembloit a tous eftjç encorevne fois naiz en vn autre liecle de liberté, ayant vue court dvn Prince en leur pay s, en laquelle ils auoient moyen de l’agrandir, amp;nbsp;aduan-cer les leurs, de maniéré qu’ils ncfefoucioicnt plus de leurs Roys . Qui fut caufe que iamais Roy ne fut tant aymé, ny plus lidellement feruy que Clotaire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r t r

Aufur-plus les Bourguignons Tranfiurains hommes fiers ôz luperbcs,le voy ans deliurez de la feruitude de leurs Rois,amp; hauoir plus qu vn gouuerneut perpetuel,fe fentans eftre enliberté,ne peurent fupporter le Prince Albon leur magiftrat,qui inceffamment les reprenoit des mauuaifes conditions que l iniu-re Sz lalicence du temps auoient introdi^iéles entre eux,fibien que ce eigncur envoulantfairecorre£tion,futparvneconiurationmis amort. De celle con-iurationauoit eftéchef ôz moteurvn Prince du pays nommé Althee,qui le voyant le plus riche du pays, ne fe peut contenter d auoir faiéf rnourir Albon, mais adiouftant à ce meurtre encore vne plus grade melchancete, enuoya Lcn-demondeEuelquedeSyonenlacourtduRoy de prance Clotaire, ôz luy donna charge de fuborner laRovne Bertrude,Sz luy faire acroire que Althee auoit feeupom le certain parles dminations 6z pronoftiqucs des Aftronomiens, que le Roy Clotaire deuoit mourir celle annee, ôz que li elle vouloir venir enBour-

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gongne, il auoit moy en de f en faire Roy par ces intelligences ôz credit, ôz qu il

ï’efpouleroit ,luy promettant fortbon traiélement, Sz plus d’honneur qu onc-ques ellen’auoit receu en P rance. LaRoyne lefentant grandement oultragee

; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ce que cell Euefque auoit telle opinion d elle, en ce qu il la penfoit eftre per-

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuadee d’entreprendre vne telle mefchancete 6z lafebete, que d abandonner

ï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon mary pour fuyure la paillardife dvn homme incognu, Sz effranger,fut

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fl eftonnee de telle lollicitation faicle par lediét .Euelque fftê Sy on, contre fon

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;honneur , qu’incontinent elle la déclara au Roy Ion mary, qui en fut aul 1

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tant troublé , qu’il comm^i^da incontinent que cell Euelque Riff prins.

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;E’Euefque aduerty que fa pratique effoit defcouuerte, fe fauua a grand^ba-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffeenfonEglife deSyon. Le Roy l’envoulantfairetirer pour effrepuny corne

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;traiffre amp;z deffoyal,ôzbraffant vn fi pernicieux maquerelage,fut diuerty par les

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;UnétsEuefqs eff as pres fa perfonne,quile prier et de ne vQuloir violer la liberté

l ~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ij

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lO.

îaliberte'des Je la pkis fortc matiei'e qu’ils auoient peu. Ainfi le Roy pardonna a 1 Euelquc Lendemonde à la clt;9ndition que iamais il ne mettroit le pied hors de fon Dio-cefe fur peine de la mort. Le Roy venant en Bourgongne fit prendre Al thee,au • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nom duquel fe nfenoit la marchandife, amp;nbsp;hiy faifant faire ion procès par les

feigneurs, amp;nbsp;lanobleife du pays, fut iceluy condampné a perdre la vie, ôc lu/ fut la telle leueè de delTus les efpaules, auec aucuns coulpables tant de la mort du Prince Albon, corne de la menee que falloir Althee.Iuree Syon eftoient lors en la pretedion des François, mais Agilulphe Roy de Lombardie enuoya Arnulphc, Pompee,amp; Caton en Ambafiade vers Clotaire,pour luy remontrer que ces deux villes appartenoient de droid aux Lombards,veu qu’ils en auoiet chalfé les Impériaux. Clotaire mit ce different au conlèil, auquel fut ordonne qu’elles leur leroient rendues, amp;pour ce faire les Ambaffadeiirsluy donereiit trente hures d’or, amp;nbsp;à trois de fes plus priuez confeilliers chafeun fa liurc, pource qu'ils auoient confeillé Clotaire de rendre lefdides villes, amp;nbsp;vendu / leur aduis.

Quelques vns ont eferit qu’en ce temps les François quittèrent aux Lombards vn tribut annuel de douze mille liures. Nous auons cy déliant eferit quel

Paix Attec les Lombards,

le heu nommé p^ue Fr a-ÇOlfit.

f^n Prince doit oublier les iniures.

^'Jal de Ia perfidie.

les guerres eurent les François contre les Lombards, amp;nbsp;les prefensqu’ilsre-ccLirent de l’Empereur pour les guerroyer, amp;nbsp;les Lombards pour prefererleui alliance à celle des Impériaux. Bien eft-il vray qu’en ce temps Clotaire amp;nbsp;Agi' lulphe firent vne paix qui dura fort longuement. Neantmoins quelques vus ont eferit que peu apres Grimoald Roy de Lobardie deffit par furprinle vne armee Françoife en la Stifinne,amp;: difent que ce Lobard faignant craindre lesFran çois,f en fuyt de fon camp, le laiffant plein de toutes fortes de viures, auquel les François arriuez ne famulerent qu’a gourmander, tant que plufieurs enyurez fendormirent,amp;que durant leur fomme, retourna l’ennemy qui en fit tel carnage,que depuis ce temps le lieu a retenu le nom dcRiueFrançoile. Si eft ce que la plus grand part des au then rs f accorde que la paix de Clotaire amp;nbsp;d’Agilulphe dura entre les François amp;nbsp;les Lombards iufques au temps de Pepin. Clotaire ayant mis fin à toutes ces guerres auec beaucoup de trauaux amp;nbsp;de peines, amp;nbsp;raf femblant en vn corps tous les membres de la France, n’eut autre choie tanta CLieur que de luy donner quelque repos,de tenir les fubieôls en paix,amp; de guérir par belles loix,les vieilles playes de fes guerres inteftines, amp;nbsp;bien qu’il eiift effé guerroyé de tous les parens, amp;nbsp;qu’il les eu ft aulfi guerroyez pour la deffen-ce de fon Eftat,il oublia neatmoins tous les tortz qu’il auoit peu receuoir d’eux, amp;nbsp;les traicta fi doucement qu’on le nommoit pluftoffc pere du peuple que non pas Roy, amp;nbsp;promit amp;nbsp;tint lafoy de ne fe reffouuenir iamais des querelles amp;nbsp;in-dignitez pallees. Ce qu’il fit fagemêt,donnant exeple à tous autres Princes d’en „ faire le mefme,apres qu’ils ont promis leur foy, amp;nbsp;d’auoir pluftoft le cueur a la, confernation du repos,amp; âl’oubly des iniures,qu’ala vengeance,amp; à la perfidie, qui ontfouLientmis l’Eftat amp;nbsp;lavie des Princes en dager,lors qu’ils ont votiliR vfer de rvne*amp;: de l’autre apres vne pacification fuefe,

Eftant doneques de repos, il fit inftruirefon fils en toutes les vertus dignes tttjMiott d’vn Prince par Arnoul Euefque de Metz, homme docFe, amp;nbsp;de bonne vie, 'tnfinïcèfiai confiderant combien eft neceffairc à vnieune Prince quidoibt commander re. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a tant d’hommes,d’eftre bien inftruiâ:,amp; donnant pareillement vn bel exemple

a tous

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Z.

à tous autres Princes de Etire bien amp;nbsp;foigneufement inftruire leurs enfans. Dagobert eftoit né de Bergetrude, 6c apres la mort d’icelle Clotaire elpoufa Sicbinde, de laquelle il eut Aribert, Dagobert eftant graièd, le Roy Ion pere luy donna pour gouuerneur vn (eigneur nommé Sadragelille, homme fort eftimé,quiîuy enfeigna fi bien les vertus,ciuilitez,6c tous les ceercices boneftes dignes des Princes,que le Roy Clotaire donna en recompenfe audiél Sadrage-fiïle le gouuernementd’Aquitaine, amp;nbsp;l’en fit appeller Duc, qui eftoit vn nom duquel alors les Gouuerneurs des Prouinces i’appelloient.Sadragelille^felon la couftume de plufieurs hommes qui fenorguilliftent par trop de l^tr fortune) deuint fi fuperbe amp;nbsp;enflé de ce nouuel honneur, qu’il commença a defdaigner vn chafcun, amp;nbsp;mefme a ne porter plus à fon ieune maiftre Dagobert,tel relpect qu’il cduenoit. Dagobert bien qu’il fut icune,fe plaignoit que fon Gouuerneur ne faifoit de luy tel cas qu’il deuoitfcar les Princes naturellement des qu’ils font r« hors du berceau fçauent les poinds amp;nbsp;differences de l’honneur, 6c des ciuih-JJ“^,jC_ tez) ôctrouuoitfortmauuaisquefon gouuerneur commençoit a faire troplc»e»r.

.-.i

« compagnonauecluy. Pourroitbieneftreauffiqu’il nel’aymoit gueres,pour-„ cequeFaplufpart des Princes nayment pas beaucoup leurs Gouuerneurs,ny „ ceux qui par crainte 6crcmonftranceleur ont monftré lavertu. 11 fit donner i^ur re~ les eftriuieres à Sadragefille,d’autres diftt qu’il le fit fouetter, puis luy coupper monfirent. labatbe.Entre autreschofesilfeftoitirrité,que vnfeftinSadragefilleaffistout ioignantluy ,auoit bienofé prendre la couppe d’entre fes mains, ôc boire fon demeurant. Ce qui ne fe doit faire qu’entre pareils. En quoy faillit par trop Sa-dragefille'. car on ne doit ïamais faire le compagnon auec fon maiftre, 6c feft toufiours veu que ceux qui ont ioue a ce icu,f en font a la fin fort mal trouviez. Ce panure homme ainfi defehiré 6c barbay é de frais, fe plaignit au Roy, luy monftrant fes play es 6c fabarbe rafe. Dequoy leRoy tellement l’irrita qu’il cô-manda prendre fon fils,monftrant le femolant de ne luy vouloir aifement pardonner. Dagoberttafchoit par 1 interceffion de fes amis,ôc des fainétes perfon- Pfrf nés qui eftoient autour de fon pere,que celle offence luy full pai donnée, tou-tesfois ils ny firent rien,car Clotaire perfeuerant enfon ire vouloit par quoique challiment, faire entendre que telles façons de faire luy defplaifoient grandement. Le fils trille au poflible craignant la fureur du pere, fe cachoit es plus le-crets lieux qu’il pouuoit trouuer,n’efperant plus que toute rigueur, car il voioft fon pere fi endurcy qu’homme ne luy oloit tenir propos de pardon. Mais le Roy cognoiffant que la crainte ôc fuitte de fon fils vnique eftoient affez fuf-fifant challiment de fon offence, il luy pardonna. Ce que plufieurs difent e- pardon Je lire aduenu par vn miracle, car comme Clotaire cull enuoy e de fes gens pour prendre Dagobert qui eftoit caché en vn village près Paris appelle Catulien ainfi qu’ils vouloicnt entrer dedans,ils furent furprins de telle frayeur,queper-dans toutes leurs forces, ils n’eurent oneques pouuoir d’y entrer . Ce qu’eftant rapporté au pere,penfant qu’ris euffent controuué celle fourbe pour fauori-

\ fer le ieune Prince,luy-mefiare l’y tranfporta. Neantmoins il ny feeut met-\tre le pied, que premierenaent il heuft pardonné a fon fils. E4osChroniques affeurent 6c attellent que les corps des SainCts Denis, Rullicq,6c Eleu- u mere eftoient enfouis en celle eau erne, fans qu aucun l’en fuftappercevr ques a ce iour la. qu’ils le reuelerent a Dagobert en f endornyant, lequel leur promift de leur faire conftiuire vne Èglife. Dequoy fe fouuenant \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h ii)

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CLOTAIRE 1. R O Y 10.

quand irfutRoy,il leur fit baftirleTempleSainélDenis en France,tel qu’oilb Taßiment de ygit a prefciit^comme il fera dit cy apres .Celle vilion aduint l’an de falut 6 z 6.

Eflant ainfi pardoiiné,le perc luy donna des l’heure la iouylfance d’vne partie du Royaume d’Aüllrafie,la ou il alla pour en prendre la polîclfion, amp;nbsp;peu de * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;téps apres,îan 6z9.ii elpoufa Gontrude ou Cometrude feur de Sichilde, fem

me de Clotaire fon pere. Dagobert ne fc contétant de la partie que foil pere luy ■auoit donnce,luy remonftrant qu’elle ne fuffiloit pour fon entretenement, luy demâda entièrement toute ladiéle Aullralic,mais le pere la luy refulant,il y eut quelque diffipret entre le pere amp;nbsp;le fils,qui fut bien toll appailé^ parle moyen de quelques figes feigneurs qui ne voulurêt permettre vne guerre entre le pere amp;nbsp;le fils,amp;Clotairequitta toute l’Auflrafie à fondiél fils, la ou il falla retirer du tout,tanr que le pere vefquit. Il ny fut pas fi toll retiré que les Saxons qui font delà le Rhin,ayans pour fufpeéf le voifmage d’vn fi grad Prince,entrèrent auec iataillecon- armee dans rAufcrafie,foubs la charge de leur Duc Bertaire, contre lequel tre lei Sa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

xom. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dagobert co bâtit, amp;nbsp;au combat receut vne fort dangereufe playe en la telle. Si

cuida eflre prins par lefdiéls Saxons. Ce qu’on feit incontinent fçauoir au Roy Clotaire fon pere,luy enuoyant pour enfeigne vne partie de fes cheueux encore tous pleins de fàng.Le pere firritatellement de cela,que dreffantvne forte at-mee,il la mena contre Bertaire, amp;nbsp;alla rencontrer fon fils pres du fleuue de Vi-

Commande-ment (ruel de Clofatre.

fere:amp;pour-ce qu’on luy rapporta que l’ennemy fe moquant de Ion poil tont blanc, (bien qu’il n’cull pas cinquante ans ) le nommoit vieille iument, il fit expres commandement à les gens qu’ils rognalTent tous les Saxons qu’ils pren-droient, excedans en hauteur l’efpee dont ils combattoient. Bertaire amp;nbsp;prefqnc tous les homes furent tuez en cefte bataille, apres laquelle Clotaire fen retourna en France,ou il trouua fa femme accouchée d’vn fils nommé Aubert.Ce qui aduint l’an lt;gt;30.

luyauoit donne pour/cmiteuT vn fien amy nommé Rhodoald, qui combien qu’ilfutylTu de pau lire maifoiijfe voyant cfleué en biens amp;nbsp;honneurs parles mrelencedes biens faits du Prince,deuint(felon la couflume de ceux qui de la profondeur de ^auxht'n-^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d la haulteur des biens) tant fuperbe qu’il acquift l’inimitié de

»em. tous les Auftrahens,amp; par ce moyê celle defon maiftre, duquel fuyat la furent il fe retira vers le Roy Clotaire,efperant que par fes prières ou comandemeiit il poLirroit rentrer en grace. Et de faiél Clotaire en pria fon fils, qui luy fit relpoce que Rhodoald pourroit efperer quelque pardon, moyennant que dorefiiaüant il voulufl 11 bien viurc,que fes vertus peullent effacer vue infinité de mefehacc-tez qu’il auoit commifes par lepalTé.Ce qu’entendant Rhodoald,amp; pefiint tout luy eftrepardôné,il fen retourna dedans Trieues, ville de l’obeilTance du Royaume de Metz,en laquelle fuiuant le comandement de Dagobert,on le fit mon rir tout deuant les portes du Palais Royal. Peult eftre qu’il auoit bien merité h mort,mais on la luy fit louffrir fans proces ny iugemet : ce qui moftra effre vn^ Condemna- vej-i2’eace,amp; colere,nó vne dimie punition. Ce que Clotaire toutesfois ne trou-tionjansut- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i z'il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ p i

gement. ua 11 mauLkiis comme les oultrages faicts a SadragelilJe. Clotaire citant de re-

** tour en fon Royaume, délibéra de punir la témérité de Godin fils de Varnare, Maire du Palais de Bourgogne,lequel contre toutes Loix auoit elpoufé la ma-raflre, mais demandant pardon au Roy de ce crime, il luy fut pardonné anec expres comâdemêt toutefois de la laill'er. Dequoy tellemêt l’offença celle mal-

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VLU 1 A IRL 1. KUÏ IO, LI V Kh 11. nbsp;nbsp;nbsp;»7

heuretife femmCjque délibérant le veger de celtiy qiii l’auoit deiaiïïeejeifc ßt en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

tedre au R.oy,q Godin auöit délibéré de le tuer.LeRoy le fit venir a luy,amp;pour n auoir autre tefinoin de ce malheureux defiein qu’vne femme,il le cótenta que Godin fe purgeaft par lermet fur les reliques des corps SaintSj à Paris de S, Vin-cctjà Soill'ons de Saind Medard,aOrleas de Sainél Aignâ, ôc .^Tours de Sainél Martin. Ce qu’il promit faire, mais eftant a Chartres pour aller a Orleans il fut meurtry en plein banquet amp;nbsp;en grofie compaignie. Ce que Ion penla aiioir èfté fait par le commandement ou par la conniüence amp;nbsp;dilîimulation de Clotaire^ car if n’en fut iamaisfaicl autre pou rfuitte. Ainfiontles Rois liberté déviure comme ils veulent, amp;nbsp;leur cfiant donnée la puilTance de la vie amp;nbsp;d^ la mort de ïertedesma» leurs fubiets,les mauuais en abufcnt,amp; font tuer ceux qu’il leur plaift.Eftat Go-din mort,le Roy alfembla les eftats de Bourgongne, ou il alïifta en perfonnej ayant luy mefine propolé qu’ils auoient a délibérer, quel perfonnage il fubfti-tueroit à Godin pour l’adminiftration des affaires du pays, relponce luy fut fai-éle qu’ils ne vouloient autre gouuerneur que luy, qu’ils ne defîroicnt obéir a autre perlonne de ce monde qu’à luy feui,amp; que la perfonne d’vn feul Roy leur eftoit îuffifinte pour le gouuernement de tous affairesdc fupplians de leur vou- . loir faire ce ll: honneur q^ue de les vouloir prendre luy feul en la charge amp;nbsp;pro- soHr^Ki^nos tection .Cefie relponfe lut trelàgreable au Roy, qui, de là en auant ne leur donna aucun gouuerneur particulier de Ion viuant. Vray eft qu’il auoit défia donné lcreuenu des pays de Bourgongne à fon fils ailné Dagobert,lequel il auoit affo ciéau gouuernement des affaires de tout fon Royaume.

Sur ces entrefaites felmeut à la Court vne groffe fedition en laquelle Her-maire fut tué.C’eftoitvXvieil Cheualier qui auoit efté ordonné gouuerneur de la perfonne du plus feune fils du Roy, nommé Aribert,tellement que toute la Court eftoit en armés. Le Prince Arian chef de la fadion contraire qui auoit e-fté caufe du meurtre de Hermaire fe fiiutfa à la faneur d’vne groffe garde que le Roy luy donna. Cefte melhie annee qui fut l’an lt;gt;31. mourut le Roy Clotaire, Portât cfy qui fut le quarante-quatrieme an de fonaage, amp;nbsp;defonregnelefeizieme,de-puis que lentiere monarchie des Gaules luy fut venue, amp;nbsp;fut enterré en l’Eglifè Sainét Vincent,autrement Sainél Germain des prez. Mourant il recommanda fes cnfiins à Pepin,maire de fon Palais. Le regne de ce Roy fut agité de terribles tépeftes, fouillé de plufieurs parricides amp;nbsp;crimes, amp;nbsp;les affaires en piteux eftat, amp;nbsp;auec luy mourut pareillemêt la grandeur,lagloire amp;nbsp;la fplêdeur des Rois de France gt;nbsp;amp;nbsp;de leur mort nafquit l’authorité des Maires du Palais, car auparauât les Maires n’auoient comandemêt que fur les domeftiques de l’hoftel du Roy^ mais fous ce Clotaire ils vfurperent le nom du gouuerneur du Royaume. crSJeur des En ce temps les Vifigots delaiflerent leur Arianifme amp;nbsp;retournèrent à la foy Catholique,auffi firentles Lombards. Au Concile de Tolete tenu pour la troii-iefme fois fut ordonné qu’es Eglifes le Symbole des Apoftres fuft recité tous les Dimenches à haulte voix, à fin que le peuple fuft mieux difpofé à la commit nion apres auoir fait confeft'ion de foy.Grégoire Pape ordonna plufiêurs cere-

• J 1 ■» T zr « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 rP 1 ^1.1- 1 ■ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Cnnctle;

montes de la Melle, amp;nbsp;grande partie desftatuts de lEghle, entre autres que le ceremonies Bigame ne fuft preftre.L’Empereur Phocas ordonna que Rome feroit le Chef wfiaueesi de toutes les Eglifes, combien que ce fuft auparauant Conftantinople, pource que le Prince y faifoit là refidence. L’Empire Romain commença d’aller en decadence , car cependant que les Chreftiens fentrebattoient, les Sarrafms occu-

h iiij

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88 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DAGOBERT i. ROY n.

perent ftEgypte l’AfFrique qu’ils tiennent encore. Aufii quelques vns difent qu’en ce temps regnoit fur les Arabes le faux prophete Mahumet qui de panure amp;nbsp;orphelin hit faicl Jlt;oy.

Alors que Clotaire décéda, Dagobert fon fils ehanten fon Royaume

*M4hnmet.


^ER^ I ^’-Arihrafie entendit la mort de fon pere, amp;nbsp;en partit hahiuement pour venir en Frâce,de peur qu’en fon abfence ne fourdit quclqué trouble, cfmcu par ceux qui défirent les nouuelletez amp;nbsp;changement des chofes, comme il adulent fou-uent en tels affaires. Il commença de regner en vn fâcheux temps, pource que Clotaire fon pere fur la fin de fes iours auoit entièrement delaiffé le foin de tous fes affaires,amp; nefaifantplus rien par confeil, penfoit tout luy chrelicite,amp;:nefc gouucrnoit que felon fafiintafie,ne fehimât fubict aux conhitutions faites par les Rois,ny aux ordonnances des Loix,tat que les bones cou humes de fes pays

licence Je Prince.

rice ytetl rnnce,

^pitnna^e étonné it fils de Pay.

choient du tout anéanties. Ce qui eh vn vice auquel fe laiflent couler plufieuis * Princes, mefmemcnt ceux qui viennent fut l’aage,!’ehans par le long temps de * régner accouhumez à vne licence de faire tout ce qu’ils veulent. Le ieune Roy * Dagobert preuoy oit bien que femonhrant feuere au commencement de fon regne il acquerroit l’inimitié de fes mefines fubicts,amp;qu’vfànt aufli de fi grande douceur ou priuauté, ilneferoit qu’augmenter l’orgueil amp;nbsp;l’audace qui pour lors regnoit entfeux. Il donna a fon frere Aribert pour Apannage les pays de Languedoc, Poiélou amp;nbsp;Aniou, duquel partage il ne fe tint pour content, f i comme on voit que la pluspart des enfans des Rois n’ont iamais faute demau-uais confeillers qui les animent les vns contre les autres, Brunulphe Duc d’A-^onfiillt^^'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foEurs Sichindeamp;Gontrude choient toutes deux Roi-

nés de France, l’vne qui ehoit Sichinde vefue du Roy Clotaire, amp;nbsp;Gontrude femme de Dagobert alors regnant) fe voyât en credit amp;nbsp;auoir la faueur du frere du Royjl’animoit àfaire la guerre au Roy fon frere,luy mettat en tehe q le Roy Clotaire fon pere luy auoitdehiné l^Royaume d’Auhrafie. Brunulphe don-noit ce cofeil au ieune PrinceAribert,à fin qu’ehant ainfi Aribert partagé,il euft l’entiere adminihration des pays qui luy feroient donnez, amp;nbsp;qu’il difpofah du tout à fa volonté, comme gouuerneur principal du Prince. Les vns difent que Dagobert ne voulant donner fupplcment d’Apannage a fon frere,aima beaucoup mieux entreprendre vne guerre, que quittât fon droiéf d’aifncflc, il n’euft la principale partie des Gaules. Les autres difent que voulant euiter vne guerre, pour retrancher à fon frere Aribert amp;nbsp;.a Brunulphe les moyens de drefl'er quelque nouuellctéamp; remuer quelque trouble,il donna à fondit frere fupplément If /^«yxwwf d’Apannage, luy donnant le Royaume d’Aquitaine, la ville de Thoulouze,amp; Jjfjuitdine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;igg villes qui font entre la riuiere de Loireôc les móts Pirenees,à la charge

que ledit Aribert quittahôc renonçahâtous autres droidls du Royaume de Dagobert fon frere. Aribert content de ceh Apannage fe retira en fon Royau-

me d’Aquitaine , duquel il inftituaThoulouze ville capitale, amp;gouucrnaics fubiets en paix amp;nbsp;en tranquillité,faifànt obferuer en (es pays les loix amp;nbsp;ancien-in religio et couftumcs d’iceux,ôc quatre ans aprcs fit la guerre aux Gafcons, lefiquels In tufiice. nbsp;nbsp;il reduifit foy bs fon obeiflance.

Dagobert ayant au commencement de Ion regne pacifié le trouble qui euft peu aduenir entre luy amp;nbsp;fon frere, f’addonna tout a la religon amp;nbsp;a la iuftice,qui font les deux premieres chofes auiquellesvn Prince doit faddonner, parlef ” quelles les Roys régnent, qui (ont les deux colonnesd’vn-Eftat. Quantaquot; ce qui

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DAGOBERT t. ROY n. LIVRE II. e

Cc qui touche le faiél de la religion, fe fouuenant du vccu fait à SainÄ Denis amp;nbsp;àfes conipagnons,defquelsil acfté cy deflus parlé, il les ht en 1 an 631,inhumer honorablement dedans des riches cercueils, Sc leur baftitïb temple Sainéf Denis, tel qu’au iourd’huy on le voit, le Chœur duquel il ht couurir tout d’argent pf J. hn. 11 y en a qui difent qu’il en hft couurir toute l’Eghlc,laqucTle il decora amp;nbsp;orna de grands amp;nbsp;précieux ioyaux, ôcy mit des moines qu’il dota de plufieurs grands biens. Ayant faiéb celle œuure pitoyable,il voulut pourfuiure afaire toutes les autres choies qui font dignes d’vn Roy amp;nbsp;de Ion deuoir. Et pource que le principal deuoir d’vnRoy cil de faire iullice ,il fen alla enBour^ftgne amp;nbsp;Au-ftrafie ou ehoit la Rome Gontrude fa femme, là ou il commcnçi a faire le vray office de Roy , car luy mcfmcs en perfonne vouloit cognoillre iuger des dit-ferens Sc procès qu’ils auoient entr’eux, les accordoit nbsp;nbsp;reconcilioit enfemble,

prenant les vefues, pupil es,amp; panures cnlaproteélion,les deffendant contreles violences des grands, lefquels femblablement ilhonnoroit felonie merite de leurs maifons, nchelles nbsp;vertus.Il ne lailTa en ces deux Royaumes aucune vil

le qu’il ne vititall, pour Içauoir entendreluy mefmes les plaintes amp;nbsp;doléances d’vn chacun, ne le haut de telle charge ahomme defamaifon. Celte iu-llicele rendit fi aime des Bourguignons 6c Aullraliens,qu’il n choit polhble de ” plus, chant la iuhicc vue vertu non feulement aimee,mais qvn hnét aimer ceux ” quil’ont en recommandation, 6c qui l’exercent, comme a l oppolite Ion con-*’ traire,quiehl’iniuhice,eh haye 6c faiahair ceux qui en vfent. Ayàt mis ceh or Princes,

dre en ces pays là,il prit fon chemin vers Paris, là ou il ne fut pluhoh arriué que toute lanoblcffe 6c ieuneffie Pranlt;^oifc,ne fe rendiffent à fonobeiffiance, mef-me ceux qui peu deuant choient delafaaion de Brunulphe Gouuerneut de fonieune fr er e, remer cians Dieu del heur qu il auoitcnuoyeaux François de

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ainh vit on q Dagobert auoit aucc ces vertus,des vices,6c auec fa iuhicc de l in-

I iuhicc. Car vniour fc rclfouuenant du mauuais confcil que Brunulphe auoit l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donné àfon here Aribert de luy demander fupplcment d’A^annage, chofe qui

I auoitmis en grand peine ledit D agobert, il donna charge a Almagare, Arno-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bert,6c Guilîcbaut grans Seigneurs de laBourgongnc, de tuer ledit Brunulphe.

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;En quoy il rompit cehe iuhiee dont il faifoit telle monhre, 6c de laquelle cha-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” cunrcceuoitvntelfruiih,6cmonhracombienlavcngeanccadelorceaucucur ForteJelit

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” de l’homme, 6c combien elle eh douce 6c attrayante, quand elle faict oublier

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” laiuhicc ,lapicté,6c le deuoir . Ce qui fe peult cognoihre en Dagobert qui a-

ï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoit donné telle opinion de fa iuhiee, 6c efpandu fi allant la renommee de fes

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vertueufes actions, que mefmes les ehrangers barbares ,les Sclaiions 6c les

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Turcs,le fuppliercnt d’ehre leur arbitre en vn different qu ils auoient enfemble

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furies conhns de leur pays . Elles Sclauonsluy manderentpar leurs Ambaffa-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” deurs que fil vouloit aller en leur pays,ils le receuroient pour leur Roy.Regar- Force

de

i « dei quelle force alaiuhice,mefmes au cueur des barbares,dc defirer pour elle l « feuleccqiiellefeulercnddigned’chredefiré,quiehvnbon6ciuhePrince,cô-l « me chofe rare,precieufe,6c peu fouuenttrounce. S il euh ehé feulement vaillât 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» usnel’eulfentpas defiré,mais ils ledefirerent,pource qu’il auoit cehe ver tu de

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5)0

11.

• iüfticc,qui efl lapins excellente de toutes,amp; du nom de laquelle font lionnorcz IX tußice dS les gens de bien.

^en^^de^bien Mais Dagobert quîaux premieres années de fon regne eftoit tant recomman- ” dépourfes ßngulieres vertus,fe laifla couler aux vices, car allant par toutes les villes de fon Ko)Taume,fous couleur amp;nbsp;en cfpece de faire iuftice, il les defpouil loit de tout ce deplus beau,de plus précieux amp;nbsp;de plus excellêt qu il y trouuoit, amp;nbsp;le prcnoitparforce.Ainfißfouucnt les Princes font vnc adle de iuftice pour piferies pipcf Ics bommcs. Ce qui leur fort comme d’vne pantliiere pour prendre les * Pnnees. cLieurs le? volontez, amp;nbsp;faire puis apres mille adles d iniuftice,lefquels la nie- ” moire de la iuftice fait pour vn temps doucement fupporter, mefmement quad ” les Rois difent que c’eft pour vn bon œuure,comme fiifoit Dagobert qui del- ”, pouilloit amp;nbsp;defgarniflbit toutes les Eglifes de fon Royaume, pour en orner enrichir celle de Saindl Denis, comme fi toutes les richeffes du monde euffent

, efté deues lt;4 celle feule Eglife. Il print de l’Eglife de Saindl Hilaire de Poidliers fadff^èi- le corps dudit Saindl Hilaire, deux portes de bronze d’vne valeur amp;nbsp;artifice in-Icesf ours. eftimable, vn vafe de Baptiftere, lefquels il fit porter par mer à Saincl Denis, mais l’vne des portes fe perdit fur la mer. Et pouce que toußours ceux qui font ” mal, couurent amp;nbsp;pallient leur mal-faidl d’vne raifon bonne en apparence, qtii ' , femble eftre vue iufte caufe,Dagobert difoit qu’il l’auoit pris àPoidiers tous es ' fufdidls ornemês d’Eglife,pource q ceux de ladite ville l’cftoient rebellez cotre luy, que par droiôl de guerre tous les biens d’vne ville rebelle font acquis confifquez au Prince. Ceft adle fut fuiui de plufieurs adles de paillardife,car pnr tout ou il alloit, il menoit vn troupeau de putains, outre celles qu’en plufieurs lieux il tenoit comme en vn ferrail. Dequoy Amand Euefque de Paris,lioininc de bonne amp;nbsp;fiiindle vie, l’ayant aigrement reprins,il le chafl'a de fon Royaume, mais peu apres Dagobert recognoiftint fa faulte le rappela. Auft'i auoit le Roy pres de luy, Pepin Maire de fon Palais, Seigneur vertueux amp;nbsp;bon feruiteur de foil maiftre,qui faifant ce qu’vn fidele feruiteur doit faire,luy remoftroit cobie Leyice Ud x cftoit vilaiii amp;nbsp;fale àvn Roy qui eft aftis en vn Theatre,veu amp;nbsp;regardé des yeux ■vapnof?. Je tous fcs fubiedls, d’eftre ainfi difl'olu en fa vie, meurs amp;nbsp;adlions, amp;nbsp;de faire publiques monftres de fes paillardifes. Dagobert charmé de la volupté, trou-ua bien fouuent ces remonftrances mauuaifes, amp;: en cuida bannir Pepin,qiiine quot;nbsp;Façon de fai faifoit pas comme ont accouftumé de faire les courtifans qui font pres des Rois ” n’ofent leur dire leurs fautes, qui les permettent amp;nbsp;qui en font les minillrcs ”

amp; inftrumens, ou bien quand ils les ont vne fois remonftrees à leurs Princes,quot; fils voyent que Icfdits Princes le trouuent mauuais,demcurent la fans rien re-” pliquer,de peurde perdre leur bonne grace, leur faueur, amp;nbsp;les eftats dont ils quot;nbsp;font honorez : car Pepin nonobftant que fon maiftre le trouuaft mauuais, luy ' réitéra ß fouuent fes remonftrances, qu’à la fin Dagobert changea de façonquot; deviure,amp;fes vices en vertus. Voila vn bon exemple pour les Princes amp;nbsp;pouf quot;nbsp;les courtifans, ß les vus amp;nbsp;les autres fen vouloient feruir, mais la plufpart des ” infru^ion Princes ne veulent point ouy r parler ceux qui leur parlent le leur deuoir, ny de ' xka; Fnnccs Jefchardbr de leurs vices, amp;nbsp;n’efeoutent que ceux qui rempliftent leurs oreil- ” C^auxeour , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-r ■ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je»

ttfans. les du doux venin de la volupté amp;nbsp;du vice. Etles courtnans qui font près acs

Princes n’ofent leur remonftrer leurs vices, ou fils le font c’eft pour vnefois quot;nbsp;cowjwfwfff feulement, apres laquelle fils voyent que leurs maiftres n’y prennent pas phi- ” fans°'*'^** hfj ils demeurent là, amp;nbsp;laiftcnt (comme ils difent ) pafler la riuiere fous le pont, ” aimans

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DAGOBERT i. RÔŸ if LIVRE IL •

•gt; airaans mieux demeurer infidellcspres de leurs Princes en grandeurs, dons amp;nbsp;- faueurs,qu’efl:refidellesàleurremonftrerleurdeuoir.

Sur ces entrefaites mourut à Thouloufe Aribert frere de Dagobert,le huitième an de fon regne,laiflant Chilpericfon fils vnique qui ne luy^furuefquit gue-resjdont le Royaume d’aquitaine reuint à Dagobert. Seruate amp;nbsp;Paterne Am-bafladeurs François retournèrent de Confi:3ntinople,ouDagobert les auoit en- Heudt. uoyez pour auoir l’alliance de l’Empereur Heracle, amp;nbsp;â leur retour l’afleurcrêc de l’amitié que portoit l’Empereur aux François, amp;nbsp;racontèrent fesheureufes entreprinfes contre les Perfes. Qimlqucs vns difent que ces mefmes Ambafia-deurs aduertirent Dagobert parle commandement de l’Empereur qu’en ce temps les Chreftienseftoient fort menaflez des circoncis j amp;nbsp;pour celle caule^ le confeilloit contraindre tous ceux de celle religion qui habitoient en France

quot; de fc faire Chrelliens.

La France amp;autres nations lîtuées loing de l’Afie auoient bien lors cognoif-fance de la fuperftition amp;nbsp;façon de faire des luifs, mais non des Mahumetilles amp;nbsp;Sarrazins, qui elloient fcmblablement circoncis, defquels la faulfe religion pulluloitfort en ce temps, amp;nbsp;dit on que quelques magiciens auoient aduerty l’Empereur,que ces infidèles deuoient en brieftourmentergrandemctlaChre- hutntt. llienté Dont cell Empereur le garda làgcmêt,tandis qu’il régna,côbien que felon le iugement de plu fieurs,cè ne fut par le confeil de ces Negromànciens, car apres qu’il eu t vaincu Cofdice,amp; rendu l’Afie toute pailible a l’Empire, il elleut quatre mil foldats,entre la plus accorte icunelTe Sarrafinoife, amp;nbsp;l’en feruoit corne des liens, quoy que véritablement il les eull prins pour oilages,à fin que celle nation adonnée à toute mefchanceté craignit d’orefnauant à faire quelque faute. On dit que Mahumet fut griefuement blelTé en vne guerre qu’il eut contre ce Cofdicc,à caufe qu’il fe faifoit adoÂr comme Dieu. Les luifs ellans lors en France fe firent baptifer,efmeuz de la fainôleté de nollre religion, amp;nbsp;non pas fainfi qu’aucuns ont voulu dire) des menalles de l’Empereur, car ils commence hftifiiç. rent en Efpaigne par le moyen de Sifibute Roy des Vifigots,lequel cotraignoit en ce temps tous les luifs qui elloient en fes terres, de fe faire Chrefliens. Plu-ficurs ne luy voulans obéir fen fuirent en France, amp;nbsp;le retirerent auec les autres de leur feôle,qui alfemblcz fe trouuerent en fort grand nombre.Dequoy leRoy Dagobertfut foudainaduerti, amp;nbsp;ne voulant qu’on l’cllimall auoir lareligion moins recommandée qu’auoient les Vifigots, il entreprint d’en vuider fes Royaumes, amp;nbsp;pour ce fi tvn Ediél par lequel il elloit exprelTemcnt enioindàtous

* r rT • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 -T r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» nbsp;1- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•• aiHtrßtedes

ceux qui ne conrelleroient lefus Chnlt,lortir de ces pays dedas vn certain lour, religions. lequel palTé ceux qui de contraire creance fy trouueroient, feroiêt reputez corne ennemis du Royaume,amp; par ce dignes de mort.Plufieurs clleurcnt pluftolt fortir de la France, amp;nbsp;viure en exil que changer de religion, amp;nbsp;les autres le con-uertirent.Ce que Dagobert fit non tant pour plaire à rEmpereur,que pour le re

„ fpeél de la vraye religion, cognoiflantellre mal aifé que deux religions puilTent Df«xr«;-„ demeurer amp;nbsp;confiller enfemble en vn Ellat,qu’ellcs n’y amènent vn grand trou gionstmentà „ blc,commc il fell veu par infinis exemples. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tnuUt/,

Sadragcfille Duc d’Aquitaine fut tué par quelques fecrets ennemis, amp;nbsp;pour ce que les enfans ne faifoient compte de pourfuiure la vegeance de celle mort, Dagobert confifquatous leurs biens, fuiuat en cela les conllitutios Romaines, qui priuent les enfans de la fuccelfion du pere, duquel ils ne vengêt l’homicide,

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DAGOBERT i. ROY it

il fefmeut en ce temps vne guerre en Efpaigne pour ce qu’apres la mort de Sifibute,Scntile fut couronné Roy des Vifigots, qui fut autant vitieux quefon predeceffeur eftoit plein de vertu: dont les Vifigots fefafcherent tant qu’vnno-méSiienandeeijfreprint de le chaffer, amp;nbsp;de fe faire Roy. Et pour mieux y par-I« rifigats uenir il demanda fecours à Dagobert,qui luy enuoyaÿnegroffe armee de Bout abanlonnant guignons foLis la conduittc dc deux grands Seigneurs amp;nbsp;Cappitaines du pays, /ownnxwrf Abondance amp;: Vcnerande,qui allèrent iufqucs à Sarragoffe, ou les Vifigots laiifans leur Roy Sentile,fc rendirent à Sifenandc,amp; luy iurerent obeiffanccje-

let Gußont deffiuts en bataille.

XxcufeJes Cußons.

la fureur du l{oy redoutable.

ftans efineuz principalemêt de la faueur que luy portoitDagobert.Ce nouucaü Roy en recognoiflancc du fecours des François, enuoya à. Dagobert dix liurcs d’or,qui furent employees à l’acheuement de l’Eglifc Sainôl Denis.

Peu de temps apres que les Vibgots furent appaifez, les Gafconsquionttouf' iours eu la tefte à rcfcarmouchc,{e reuoltcrent centre Dagobert, ne voulansb receuoir pour Roy . Dagobert fit vnegrolTeleüée de Bourguignons fous doU' ze cappitaines qu’il enuoya contre les Gafcons,aufquels ils donnèrent la batail' le ß furieufe,que lesGafeons furent delFaits.Lcs capitaines Bourguignons apres la bataille,feftoient efeartez les vns des autres, eftimans les forces des Gafeons eftre entièrement rompues amp;nbsp;deffaiclesjamp;nefcfouciansderien nefiifoientny guet ny garde. Les Gaicons confiderans cela le rallièrent enfemble enextrenae diligence, ôcrencontrans Arembcrt capitaine Bourguignon feparé des autres troupes,fe ruerent fur luy de telle furie qu’ils le tuerenr,amp; mirent toute fa troupe en pieces douant qu’il peuft cftrefecouru des fiens. Les autres Seigneurs capitaines eftans aduertiz de cefte perte,mettans leur armée enfemble, alloient troLiLier les Gafeons pour venger la mort du capitaine Arembert amp;nbsp;de fes bandes,mais les grands Seigneurs decafeongne vindrent â eux fans aucunes armes, amp;nbsp;en cftat de gens vaincuz, fexcufiinf de la mort d’Arembert amp;nbsp;de fes compai-gnons, en donnant la coulpcàvne multitude de pauures gensdu pays,vagabonds amp;nbsp;fins adueu, qui comme dcfelperez feftoient bazardez à la mort pour auoir perdu leurs biens,amp; auoireu cefte guerre. A ceftecaulèils les prioientde ne palier plus outre,amp; pardoner à ceux qui de bon cœur fe rendoict, amp;mettoy-ent en l’obeilfance du Roy Dagobert,auquel ils fupplioiét qu’on deferaft la co-gnoilTance amp;nbsp;iugement de telle delFaiôle. Ce qu’ayans les Gafeons impetré, les principaux du pays menez par le capitaine Amand vindrent deuers le Roy, qui ne leur fit pas bon vifiige.Dont eux craignans la fureur d’vn Roy, qui a efté rouf iours redoutable à fes fubietSjfe lauuerent à garand dans l’Eglife S.Denis,amp;leur fut donné pardon pour l’honneur des Sainds Martyrs, amp;: apres toute rebellion amp;nbsp;infidélité abiiirec,les Gafeons iurcrent perpétuelle feauté amp;nbsp;hommage à Da-gobert,amp;afesfucceireurs Roys de France. Celaaduint l’an lt;743.

En cemefme temps laBretaigne fut reduitte enl’obeilEmcc dcDagoberr, amp;fans grands affaires, toutesfois les Bretons peu apres firent vn Roy nommé ludicaël ou Gicquel,dont les François folfenferent tant, que Dagobert enuoya Sainéb^Eloy en Bretaigne pour leur remonltrer leur faul te, amp;nbsp;menalî'ercc nouLieau Roy de toute rigueur, ß bien toft il ne rentroit en fi fubieétion. Le Saincl-homme accomplit fà legation fi dextrement,qu’il amena le Roy deBie-taigne faire hommage de fes pays a Dagobert, qui le reccut honorablement, en la faueur d’vn grand perfonnage appelle Audouene,pour lors Chancelier de France, le renuoya en fon pays auec force prefensjamp;promcffe d’allian ce, amp;nbsp;per

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DAGOBERT i. R O Y Ïe LIVRE IL 93 petuelle paix. Et deflors commença laBretaigne à releuer en ionuerai^ete de la ' couronne de France,quoy que les Bretons debatent le contraire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lasretaignt^

La France fortant de les guerres demeura en repos iufqu’a ce que les Scla-p^^„„, uons,peuple idolâtre, la vindrent troubler.Que^'-^^^ vnslt;àifcnt dire ceux que nous appelions auiourd’buy Boefmes amp;nbsp;Polonois, autrefois venus des Scitbes, sçÏAwni mais il fault pluftoft croire que ce font ceux-là qui maintenait habitent iTftrie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•*

amp; laDalmatie.Ils auoient plufieurs villes, dont quelques vnes prochaines de la Frâconie eftoiêt alliées des François,amp; les autres les bay oient de telle forte quç fans celfe ils couroient ôc pilloiêt leurs terres,failans mille volleries fur les mar-chans deFrace,quitralEquoient en leurs pays. Au moyé dequoy Dagobert en-uoya vers leur Roy nbmé Samb,vn de fes heraux,qui ne pouuât acheuer fa char ge pour les empefehemens que luy faifqiët les principaux d’Efclauonie de par-1er aluy,iettafon accouftrementFrançois,amp;: fabillant àrElclauonne,fe prefen- rAtilt FrAJi' ta deuàtle Roy, corne fil euft efte Efclauon, puis le faifant cognoiftre fe fiant en la liberté de tous temps ottroyee aux heraux, il accomplit facharge, parlant fort audacieufement à Samon,lequelluy refpondit qu encores que les François ij,rAults, l’eulTent maintefois offence, il eftoit neantmoins contant d’eftre aVaduenir leur amy,mais le herault ou trop fuperbe, ou pour auoir commandement de ce faire,luy relpondit qu’il n eftoitraifonnable qu vne fibelliqueufe nation, comme eftoit la F rançoife, f alliait de chiens. Celte audacieule parole irrita merueilleu-fement les Efclauons, toutefois ils le renuoy erent (ans aucunement l’outrager, puis ils commencèrent vne forte nbsp;cruelle guerre.

Les Sarrazins femblablemct indignez d’vne mefmc parole délibérèrent guer roy er la Chreftientc ; car ainfi que les quatre mille qu auoit l’Empereur Hera-1« clepour oftages demandoientla robbe militaire ordonnée par luftin donton vfe encores auiourd’buy ,vn Eunuque en ce malheureux téps Treforier general de fes finances,leur refpondit, que ce qui eftoit relerue au gendarme Romain, ne deuoit eftrebaillé aux Chiens.Ces Sarrazins vaillans hommes eurent teUef- Pe/pû de, pit de l’audace de celt effeminé,que l’en retournas en leurs pays ils efmeuret les C Arabes amp;nbsp;la’plus part de leurs voifins à fairela guerre al’Empcreur,puisviolâs les droits diuinsôc humains,prindrent toutes les villes amp;nbsp;prouinces de l’Empire qui leur eftoient prochaines, ôc mefm.emétl’ Ægy pte. Et voy ans de iour a autre leur armee f enfter de plufieurs grandes forces, ils marchèrent contrelés Perfes La per/èh qu’ils trouucrent encore tous las des dernieres guerres qu ils auoient eues cotre Heracle. Au moyen dequoy ils les vainquirent ailement, ôcles contraignirent fuiure laloy deMahumet, amp;nbsp;fe nommer Sarrafins, puis ils conquirent toute la Syrie. Ainfi la plus part de la Chreftienté fut lors tourmentée de celte malheu-reufe gent.Ce quetafchoientfcmblablementtaire les Elciauons,neantmoins

’ nbsp;nbsp;nbsp;leur deffein ne fucceda h beureulemcnt, pour lequel empefeher,Dagobert en-

uoya vne armee d’Auftraliens,ôc de ceux quiluy obciffoient delate Rhin,mais les Efclauonsles deffirent-.quifut caufe que quelques feigneursSc peuples d Ef-clauonie tenans encores iniques à ce iour l’alliance des Fràçois,furet contraints la laiffer, amp;nbsp;fe declarer leurs ennemis. nbsp;nbsp;Les Saxons fe fians trop en leurs forces

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prierétDagobert de leur quitter le tribut qu’ils luy deuoicnt,foub% conditions

qu àleurs propres coufts ôc defpens,ils mettroiet l’Efclauonie en fon obeiffan-

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îgt;4 UAGUßhKi I. KU Y IE CLUVIS z. KUY li.

'■ : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fire des ^rrcs qu’il auoit outre le Rhin, à ce que pour icelles comme pour les

leurs meimes, les Auftrahens combattiflent de plus grand cueur. Il en ht Roy Sigibert,amp;ne furet plus déformais lesAuftrafiens vaincuz des EIclauons. Dagobert ayant fait toutes ces belles choies alfembla le s principaux Seigneurs amp;nbsp;Prélats de fon Royaume, en la prclence defquels eftant alhs ■* en vne chaire couverte de drap d’or,amp; d’vn daiz de mefme, ayant à fes coftez leiien de la fes deux enfins Sigibert l’ailné amp;c Clouis le puifiié,il ht vne belle amp;: logue hara- ” ^frem^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laquelle il exhortoit fefdits deux hls a viure amp;demeurer en paix,amitié ”

amp; concorde,leur remonftrant le bien, rauantage,amp; la grandeur qui pouLioit a ” l’vn amp;nbsp;cl l’auii-e venir, de viure de celle façon, amp;nbsp;au contraire le mal qui les me- ” naçoit fils viuoiêt en difcorde.Il pria auflitous les Seigneurs la prefens d’aimef amp;nbsp;honorer les enfans, amp;nbsp;les recognoiflre comme leurs Rois amp;nbsp;Seigneurs naturels.Cela hiit,en la prefence des delTufcîits,!! ht fon tellament, par lequel il ht le partage à fefdits enfans,donnant à Sigibert le Royaume d’Auftrahc,amp; àClouh celuy de Fran’ce,amp; ht pluheurs beaux dons amp;nbsp;légats aux Eglilès de Ion Royaume. Et pource que fes enfans qu’il auoit euz de Nantilde fa femme efloient bien ieunes,il leur laifla à chacun vn tuteur,c’eR afl'auoir Ega Maire du Palais à Clo' uis,amp; Adelgife Cote Palatin à Sigibert.Dagoberr mourut a Elpinay fur Seine? l’an i6. de Ion regne amp;nbsp;de falut l’an 6'47. Les Chronicques de France difent que quelques années deuant la mort de Dagobert il y eut vne maniéré de gés qu’ou appclloit Huns qui entrèrent en France,lefquels Dagobert defht en Picardie, labatalllede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;boLicherie qu’au lieu ou fut la bataille il fembloit que ce full vn eftag

lyhons en de làng, amp;nbsp;y elloient les cheuaux au lang iufques au ventre en aucuns endroits, dont ce lieu qui elloit appelle Lyon fut lors appelle Lyhons en Sangters, pou^ reprefenter queles Huns de leur fang couurirent celle terre là, à caufedequoy le lieu en retient encore auiourd’huy le nom.

. _ „ Delon temps la France print vn grand accroilTement par la diminution àe AccrotJ/emet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

France. I Empire Romain en Orient. Ainli Dieu donne reuolution amp;nbsp;changement aux chofes de ce monde. Aulli fut l’Eglife fort diuilèe par la fecle Arrienne,de forte que quali chacune ville auoit deux Euefqucs, l’vn Arria amp;nbsp;l’autrdCatholique, .iTrffcwwfi. amp;nbsp;en ces diHipations furuint Mahumet ou Mahomet es parties d’Oriét.Il elloit Arabe de l’cllat de marchant amp;nbsp;deuint faux-prophete,amp; hnalement chef amp;nbsp;C3' pitaine de larrons, amp;nbsp;brigans,auec vn moine nommé Sergius qui elloit Arrieu amp;nbsp;Nellorien,amp; auec vn lean d’Antioche heretique, amp;nbsp;vn luif Necromantieiijil copila le mefehât hure de rAlcoran,auquel obeilTent les Sarrazins amp;nbsp;les Tufcs-Alors aulfi fut ordonee la forme de chanter melfe par tout à la mode de Roinc, amp;nbsp;Dagobert apres auoir fondé l’Abaye S.Denis,la dota de gras biês,reuenuz amp;nbsp;meubïes, amp;nbsp;luy doua vne foire amp;nbsp;marché nomé le Lady entre Paris amp;nbsp;S.Denis.

Clovis Dagobert mourat lailTa fes deux hls Clovis 1^. du nô,amp; Sigibert,quiparw-i. ROY gerêt étr’euxles meublesamp; trelors de leur pere par egale portiô.Ces deuxfrerts facorderêt trelbié,touchât leurs partages: ce qu’o voit biê peu fouuêt auenireu tre deux grasSeigncurs freres,amp;durat leur regne y eut entr’eux grad’ amitié,cho SwFLwrf pareillcmêt auient biê raremét, amp;nbsp;qui elf toutefois le lien deleur repos,amp; deux freres. de la feuttéfle leut ellat.Car Sigibert (quoy q Ion pere Dagobertn’en eullainf ult nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quitta 10 droit d’aifnelfe à fon ieune frere,fe côtétat du Royaume d’Aullra-

taßn droiil CiCjôc de l’honeur qu’il aqroiqgardat les prouinces outre le Rhin cotre les Efdu-a'Mfneße. uós.Cell accotd fut moyêné parNàtilde leur mere,qui manioit les affaires auec clouis

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CLOVIS I? ROY II. LIVRE IL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;95

Clouis, mais les Seigneurs qui eftoient en la court dudit Pvoy Clouisvoyans Iç Royaume hors d’affaires ôc paifible,amp; n’ay ans dequoy occuper leurs Âprits au foucy des guerres,abuferêt du bon heur amp;nbsp;de la trâquillité de la faifon, amp;nbsp;ne f a-mufoient qu’a confpirer l’vn contre l’autre, à iouer aubovÿLehors,amp; a débattre entr’eux à qui auroit le maniment amp;nbsp;le gouuernement des affaires, amp;nbsp;la faueur amp;nbsp;bonne grace du maiftre. Ce qui eff vn vice comun à tous t^tix qui font pres *

quot; des grans Princes de tafcher de fe hurter,chocquer,fupplanter,amp;defraciner l’vn ” l’autre, eftans à cela pouffez par vne infatiable ambition, qui les rend fi infatia-” bles, qu’il leur femble que la terrefcommc on dit)leur défaille,corne fi pres des ” Princes,quiflt;jauentbien amp;nbsp;fagement diftribuer les biens,honneurs amp;: charges, “ iln’y en auoit pas affczpour tous.Mais auffi telle ambition qui porte auecques * ellefafaulce,afouuenteftécaufe de leur ruine, amp;nbsp;de l’eftat amp;nbsp;reputation de “ leurPrince,amp;: tels ambitieux ont durant leurs diuifions laifTé aller à la mercy « de la fortune les affaires de leur maiftre, ny plus ny moins que feroiêt les mari-” niets qui fcntrcbattans en temps de tempefte,à qui gouuerneroit le timon du ” nauire,lairroient durant leurs diuifions heurter le vaiffeau à vn rochcr,amp;fe per-” droientauecluy.

” Alors commença à bon cfcient la grandeur des Maires du P alais,qui commencèrent à faire les maiftres, amp;nbsp;lors auffi comme par contrepoix commença à f âbaiffer la grandeur amp;nbsp;la maiefté des Rois .Durant ces partialitez Ega tuteur grandeur def du Roy Clouis mourut, amp;nbsp;Ereembault parent du Roy Clouis à caufe de fon ayculeluy fucceda en l’eftat de Maire duPalais,amp; Plaucate,ou Plaucat fut fait MaireduPalais deBourgongne,amp;; Duc, c’eft à dire, Gouuerneur de ce qui eft auiourd’huy la P ranche-Côté. V illebault precedent gouuerneur dudit pays ne voulut venir au màdemet du nouucau Roy ,ains fçachât q Plaucate f y en alloit pour en prëdre le gouuernemêt,vint au deuât de luy aucc vne armee,amp; luy dona labattaille fur fes frbtieres des Suiffes,enlaqllc toutefois il fut tué,amp;;Plauca-te grandemëtbleffé.Nanthilde mere de «louis eftat morte,ôc Ega auffi, Clouis comença de gouucrner fcul les affaires de fonRoyaume. Et lors aduint vne fi grande famine par tout fonRoyaume,que pour y fubuenir il fut contraint de ti

\rcr l’argét delacouuerturedeS.DenisenPrâce,ôcl’employa àœuures pies,ôc mefmementàladiftribution des aulmofnes, auxpoures. SigibertRoy d’Au ftrafic fon frere n’ay ât aucûs enfans,fut mené de telle forte par GrimoaldMaire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dtf-

de fonPalais qu’il adoptale fils dudit GrimoaldnbméChildebert ouIldebcrt. Une fc vit gueres pere par adoption qu’il ne fe vit pere par nature,car fa femme eutvn fils appellé Dagobcrt.Sigibert mourut toft apres,ayàt régné feize ans fur

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Auftraliens.Luy mort Grimoald fit couronner fon hls Ildcbert,délibérât de

' le tenir en celle dignité,nô fous couleur del’adoptio feulemët,ains par force tat qu’il pourroit. Au moy ë de quoy il ëuoya ce ieunePrinceDagobertfils de Sigi-bert à qlqucs vns de fes amis en Efcolfe,quile firét moine.Dbt ErcêbaultMaire i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duPalais dePràceaduerti,marchacbtreIldebert,qu ildefht ôcoccit,amp;cfit mener

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Grimoald prifonnier à Paris pour le punir de fes demerites .Apres ces deffaites, cbiltóA»:?

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Childeric fecbd des trois fils deClouis eutleRoy aume d’Auftrafie.Clouis mou

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rut en ce tépsle 16 .an de fon regneSede falut 662. .ne laiftat aucu aétg notable ny

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vertueux deluy .lllailfa de fa fémeBaudour ouBathilde trois fils,Clotairc,Chil

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àeric,ScThierty .Celle Baudour eftoitdupays deSaxe,Scfutfémedebonne ôe

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fainde vie .Elle fonda les Abbayes de Chelles S .Baudour pres Paris ou elle gift,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i il

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Sgt;c Sainól Pierre de Corbie pres Amiens, amp;nbsp;mit à Chelles noniiains, amp;nbsp;à Coiquot;-bie moifces de Sain ch Benoill. Toutesfois d’autres dilènt que ladite Abbaye de Chelles auoit efté premièrement fondée en l’honneur de Noflre-dame par Clo tilde femme de Clouis, premier Roy Chreftien. Ladite Baudour eut de Clouis fon mari cinq fils,mais la Chronicque ne fait nulle mêtion des deux premiers,ôi les trois derniers furent apres luy îubfecutiuement Rois de France. C’eftalfa-* uoir Clotaire,ChSderic Sgt;c Thierry. En l’an lt;gt;51. Sigifbert Roy d’Auftraftiefre* re de Dagobert voyant qu’il n’auoit nuis enfans ny elperance d’en auoir,fit edi-fier ou fonder douze Abbayes ou Monafl:eres,lefqueîs il dota de grands biens, amp;: comme nous auos dit,adopta Ildebert fils de Grimoald Maire de fon Palais, puis eutvnfils.

clouts lom-’ nbsp;nbsp;Ce RoyClouiseftoit homme de néant, amp;nbsp;tant adoné à la volupté quelle luy

meJe ncMt. fiebctapeu apeu rentêdement,felon la couftume quelle a d’efteindre par fàlon gue habitude la lumière des elprits de celuy qui abandone la railbn pour fe laif ” fer mener amp;nbsp;conduire par elle. En ce teps Hierufàlem amp;nbsp;Rhodes furent prinfes par les Sarrafins, amp;nbsp;le chat de l’Eglife Romaine accordât auec les orgues fut in-ftitué par le Pape Vitalian, auquel l’Empereur Confiantin par grace finguliere confirmales priuileges de l’Eglife, lefquelsneantmoins depuis il rompit amp;nbsp;an nichilla, de façon qu’il ne fètrouue point que iufques icy l’Eglife Romaine ait

/(.O eu pleine domination en la ville de Rome,amp; autres biens quelle pretend de Co ftantinle Grand,finon fous quelques Emxpereurs faciles,ôc encores bien peu.

Puij^ancede S4rra'^ns.

Cruauté de

NosChronicques de France feules difent vne chofe non croyable ny approu uee par aucun autheur,c’efl: que Clouis du côfeil de la Royne Baudour alla outre mer pour conquérir la Saincle terre de Fîierufalem,qu’il conquifl amp;nbsp;ce pendant laina au gouuernemêt du royaume ladite Baudour,amp;: deux defes fils bien ieunes,que la Chronique ne nomme point.Ces ieunes Princes fufeitez par quel ques flateurs eurent enuie de manier à leur volonté le Royaume, amp;nbsp;à cefte oc-cafion chafferêt leur mere du gouuerwemêt.Ce qu’entendant Clouis quieftoit outre mer, fê hafta de retourner. Mais on ne peut affez f efbahir comment nos Chronicqueurs ont ofé dire que Clouis fécond ait efté en Afie,veu que lors les Sarrazins eftoient fi puiftans que l’Empereur mefine ne pouuoit leur refifter,ô^ que Clouis auoit tant d’affaires en fbn Royaume,qu’il ne pouuoit aller en regio fi loingtaine. Or noftre Chronicque pourfuiuant cefte fable, dit que ces deux ieunes Princes aduertis delà venue deleurpere, aflemblerent vne armee pour aller contre luy,amp; luy liurerent la bataille,en laquelle ils furent prins.Et pource que les Seigneurs du Royaume ne les voulurent condamner à la mort, ladite Baudour leur mere par fon arreft les fit priuer du droiéh du Royaume, amp;nbsp;de la fucceffion de leur pere ,amp; d’elle, amp;nbsp;leur fit bouillir les iambes amp;nbsp;les eneruer, de façon qu’ils ne peurent plus cheminer, ny faider. Le pere ne pouuant voir le piteux fpeéhacle de la punition de fes enfans, commanda a fa femme de les öfter de fa prefence. A cefte caufe elle les fit metre en vn batteau, auecques vnhomme amp;nbsp;des viures, fans auiron ny gouuernail fur lariuiere de Seine, èc les laiftant aller à l’aduenture, deffendit qu’on’ n’y touchaft. Le batteau fit porté en Normandie à vn riuage auquel habitoit vnhermite,qui voyant ce batteau le tira à bord, amp;nbsp;demanda à ces ieunes Princes qui ils eftoient. Ayant entendu leur fortune,il le manda à Baudour,qui pour eux fit baftir l’Abbaye de Iumie2;cs audit lieu ou Thermite les auoit trouuez, autrement dicte

1 Abbaye

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CLOTAIRE}. ROY13. CHILDERICx.ROY h? 97

l’Abbaye des EnerLiez,amp; les y fit rendre moynes. Cela cfi efcript en L legende de celle Royne BaudoLir,qui eft celebree pour Sainôle, combien quelle ait vfc de celle cruauté enuers fon làna.Lesancicnslnlloriens ne parlent aucunement /„jLT de CCS enfans de Clouis amp;nbsp;de Baudour, Sgt;c la legende n’eitnomme pas vn, mais au contraire dit que des deux enfans que le Roy auoit,la race en fut ainfi ener-uee, mais les moynes qui ont recueilli ladite hilloirc,ont failli en rcfcriuant,amp; n’ont pas noté que Thilloire dit qu’il y eut cinq enfans, amp;nbsp;que les deux derniers firent celle rebellion,comme ainli foit que les autres trois furent R ois l’vn apres l’autre.

En ce melme temps furent fondées les Abbayes de Laigni amp;nbsp;doSainél Maur des folfez, l’vnepar Sainéf Fourcy qui elloit d’ibernie, amp;nbsp;l’autre par Sainél Se-lonnes amp;nbsp;Sainél Foltain les freres,qui vindrent en France comme pèlerins. d’^Lbayes.

Des enfans de Clouis fon aifné Clotaire troilicme du nom par la volbté de là mere fucceda au Royaume,amp; fit Maire de fon Palais,Erich, apres la mort duquel, Ebroin fut Maire du Palais, homme cruel,ambitieuxamp; perfide, qui fit plulîeurs melchancetez, amp;nbsp;qui fc fit nommer Duc de France. Aucuns tiennent que depuis ce Clotaire iniques à Pepin Rois de France,les Maires du Palais ont elle appeliez Ducs de France.Et y en a qui difent que cell Ebroin fut appelle Se nefehaî amp;nbsp;Baillif, Sc qu’il fut Cheualier,Duc amp;nbsp;Prince de France. Ebroin con- dius ds feilla à Ion maillre de faire plulîeurs griefues impolîtions, dont il rendition niaillre amp;nbsp;luy fort hais du peuple.Clotairemourut en l’Abbaye deChelles pres Earis l’an 666. amp;: de fon regne le 4'. Il ne fit chofe digne d’ellre eferipte, Imon qu’il entretint fesfubieôls en paix, pource qu’Ebroin elloit fi terrible, que ny les Princes de Frâce,ny les ellrangers n’oferent entrepredre de luy faire la guer-re.L’honneur amp;nbsp;des Rois amp;nbsp;du Royaume mourut auec Clotaire, car les Mai-res du Palais faip-nans îrarderlcs droits delà couronne, commencèrent (chacun pour fon auarice) a debatre du gouuernemcnt des alfaires,comme ila a efié dit cy delTus.

Clotaire ellat mort l’an de fiilut 666. Ebroin fc voyat lans maillre,cbfideroit, que file Royaume venoit à tober entre les mains deCniLD eri c, défia Roy childe d Aullrafie frere de Clotaire delfunt,ledit Childeric donroit l’ellat de Maire du r i c z. Palais de Frâce ou de Paris a Vlfoalde,qui ia cfloit Maire du Palais d’Aullrafie, roy 14, amp;que luy demourroit en blac.Il faduila (felo le naturel des ambitieux)de dref-fervne grande meneepour trouuer moyen de fe maintenir en fa grandeur:dc Naturel det façon qu il perfuada àThierry le plus ieune des enfans deClouis,de fe dire Roy, • luy promettant de le maintenir amp;nbsp;fouflenir entiers amp;nbsp;contre tous.Ebroin auoit les forces du Royaume de Fracc entre fes mains,tellement qu’ayant mis Thierry en auât,il le fit Roy, priuat Childeric fon frere aifné de laluccelfib du Royau me.Thierry ellat créé Roy,cr'ea Ebroin Maire de Ion Palais, mais le peuple qui défia auoit en grande haine Ebroin pour les impolitios tortionaires qu’il auoit fait impofer par les Rois precedens, f elleua eh armes cotre luy, amp;nbsp;à fon lècours print Childeric le vray Roy.Ebroin fut prins par Childeric, qui ne luy fit autre ckmenct de mal,fino qu’il le cbfina dedans le monallere de Luçon au Coté de Bourgogne, ^y. peine a la vérité biê douce pour vn fi mefehant home autheur de Ant de maux.

Thierry ellant aulfi prins, fut dégradé des ornemens Royaux,amp;; confiné au monallere de Sainél Denis en France, amp;nbsp;ainfi demeura paifible le Roy Childe^ rie,qui auoit ellé tant déliré par les François,ôc par eux tant agreablemet reeeu,

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CHILDERÎC X. ROY 14. THIERRY i. ROY 15

foutunt

pour l’efjj^erance qu’ils auoient qu’il foroit bon, iufte, amp;nbsp;droiéàufier Prince ; cè quiafoutient trompé les peuples, car ils ont veu que ceux quideuant qu’eftre gt;» Rois auoient quelque marque de vertu, l’ont laiflee efcoüler des qu’ils font ve- « nuz à la Royauté,amp; ^t auec la dignité changé de meurs. Aufti furent les Fran- « çois bien toft trompez de cefte bonne efperance,qui fut conuertie en vne haine amp;nbsp;indignation co]ftrcChilderic,car il deuint fi fuperbc,cruel,amp; tyran qu’il fac-quift lahaine de tout le peuple. Ainfi ont phftieurs Princes(deuant qu’ils vien- « nent à commander ) donne vne finguliere efperance d’eux, laquelle puis apres « lors qu’ils ont efté aflis au throfne de l’Empire ils ot effacée parleurs mauuais de » Zf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;portemens.Ce qui a faiéfpenfer à plufieursq la Royauté à laquelle tout eft per- *

trop vrandt 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. I , f i / , r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i

iriis par la trop grande liberté de faire ce qu’on veult, corrompt les bonnes « meurs, ou bien qu’on ne cognoift le vice d’vn homme, finon lors qu’il eft con-ftitué en lieu auquel il peult par l’aélion moftrer, quel il eft:tout ainfi qu’on ne , cognoit la felleure d’vn pot neuf amp;nbsp;fellé, fi on ne met dedans quelque liqueur. ; Eftantadonc le Roy Childeric deuenu cruel au fiege Royal,battant, tuant ÔC

1^0^ tué par ycn^eance.

maflîterant vn chacun, il fit fans aucune occalion, lier amp;nbsp;garrotter à vn pieu, vil ^rand Sei2;ncLir nommé Badille ou Bodille, amp;nbsp;le fit villainement fouetter. De quoy Bodille fut fi cruellement oultragé en fon cueur,amp;tous les gentils homes François fi irritez,qu’il fut par eux fufcité,efmcu,amp; poufte à en auoir la raifon,5^ entre autres, deux grans Seigneurs l’vn nommé Vigobertamp; l’autre Amalbert efineurét vue feditio cotre le Roy,amp;come il eftoit a la chafte, accompagnerét ledit Bodille qui Payant trouué,courant apres le Cerf mal accompagné,fe rua fur luy à coups d’elpec,amp; le tua,amp; pour exterminer là race,à fin qu’il ne demeU raft aucun qui peuft venger la mort dudit Childeric,il vint quant amp;nbsp;quant troU uer la Roine Bhtilde,amp; la tua auec fon fruict.Par là les Princes doiuent appren*’ *’ a ne faire iniure à perfonne, amp;nbsp;fur tout de n’oftencer vn gentilhomme ou au- *, tre grand perfonnage,duquel la generofitéfereftent tellement d’vne iniure re-* dotuentofen ceuè,quela vêgeance amp;nbsp;la fureur luy failànt oublier tout refpeôlamp;toutdeuoft ” ffrdz/f«». diuin amp;nbsp;humain,le force d’attenter à la perfonne de fon Prince. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0

Thierry I.

Alors fut derechef Roy le fufdit Thierry, carChildericeftanttué,b

Maire du Palais Vlfoalde qui cftoit Ion grand gouucrneur, fen fuit en Auftra-fie fuiuy de pluficurs de fi fadion.Ce que voyas les François, ils firent Landre-Y nbsp;nbsp;nbsp;fil ou Landregefiljou Landefil,fils d’Ercembault leur Maire du Palais.Et incon

tinent tirèrent Thierry du monaftere ,amp; le remirent au fiege Royal,eftimans que l’affiidion qu’il auoit enduree eftant moyne au Cloiftre, l’auroit fait läge, amp;nbsp;luy auroit donné meilleur entendement qu’il n’auoit au parauant,amp; pen-foient que Landregefil le contiendroit en Ion deuoir. Le commencement de ce regne fut doux amp;nbsp;jiaifible, dont Ebroin qui durant le regne de Childcric efioit demeuré enferme dedans vn contient, voyant toutes enofes eftre en douceur, ßcen paix fins aucun foupçon,amp; que Thierry fonmaiftreeftoit remis en fa Royauté, penfàquc l’occafion foffroit bien à propos, pour rentrer en fonc-^E^o^n. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Maire du Palais . Les Seigneurs qui au regne de Childeric aiioicntC'

fié bannis de leurs maifons, amp;nbsp;priuez de leurs eftats, le retirerent vers Ebroin? qui auoit grÆid mefeontentement du regne qui couroit lors,voyant queTliRr-ry qui par fon moyc auoit efié Roy la premiere fois,lè Ibuuenoit fi peu de luy* tellemêt qu’il luy perfiiaderêt de fortir du Cloiftre,amp; de repredreles armes con tre fes aduerïàires, luy promettans qu’il n’auroit faulte de forces ny de fupport.

Il ne

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THIERRY E ROY 15. L I V R E 11.

Ï1 ne fallut güeres prefcher Ebroin,pour luy faire mettre fus vne nouucllete,car fonefpritnefongcoita autrechofe. Ainfi fcmit aux-champs Ebroin îiiec fes partifans, amp;nbsp;Vne groffc armee,pour cbaifer Landregefil Maire du PalaiSjdc l’ad-niiniftration du Royaume. Thierry fçauoit toutes ces mej^ecs, amp;nbsp;ne fen fou-cioit pas beaucoup, comme imbecille qu’il eftoit, ne ie reflouuenant plus du » premier bien receu d’Ebroin,lors qu’il le feit Roy de Prance ^aifant ce qu’ont « accouftumé de faire plufieurs Princes j qui ne fe fouuienncnt plus de leurs bons Pn»f«o « fcrLutcurs,quand vne fois ils les ont pcrduzdcveuc. Et parla auffi ilsfufcitent fouuent vn grand malheur à leur Eftatj Voire mefmes quelque-fois à leur vie.

» Ebroin doneques feftant mis aux champs efperoit eftre fuiuy de plufieurs,qu il « cognoiflbit eftre couuoiteux de troubles^ôc de mutations. Et de faiól vn grand » nombre de tels hommes le fuyuit: mais non tant qu’il fe peult comparer de for-» ces à Landregefil qui auoit le Roy,amp; le Trefor Royal eiï fa puiflance,amp; auquel » le nom amp;nbsp;l’authorité du Roy donnoit vne grande force, feftant touhours veu ». que ceux qui ont eu cela,ont efté plus forts que les autres. Neantmoins Ebrom /oncf“ marchoit toufiours auec fon armee,de laquelle Landregefil ne tenoit pas grand compte, amp;nbsp;mcfprifoit Èbroin amp;nbsp;les fiens. D aütre-part Ebroin home de grand difcours, au oit d’heure à autre,des aduertiffemens de fes amis qu’il auoit eu lé temps pafte en court,amp;c les follicitoit inceflamment, qu’ils luy donnaflent aduis de ce qu’il auoit à faire. Eux craisnans d’eftre defcouuerts, luy mandèrent feu-

» lement ces deux mots. Souuienne toy de Fredegonde. Luy qui eltoit homme militaire,amp; vn fin renard,cogneut incontinent ce qu’ils vouloient dire,luy vou-lans faire entendre que tout ainfi que Childebert (comme nous auons dit cy déliant) futfurprins ôc deffaiâ:,luy fonarmee pour auoir mefprifé vne femme menantvne armee,SequeFtedegonde l’auoit furmonte,ainfi pourroit E-broinfurprendreLandregefil,qui l’auoit enmefpris. A celte caufefachant E- layiàoiri broinque l’aduancement de faviôtoire confiftoit entièrement promptitude d’executer ,1a nuiôt ayant îaidt marcher fon armee, ôc palTer le fieuue d’ifere à grand hafte,cntra au logis du Roy en armes, ou il y eut grande alarme. Le Roy fc voulant fauuer fut incontinent aduerty par Ebroin qu’il ne luy vouloir faire aucun defplaifir, ains le fupplioitfeulement le receuoir en fon feruice,corne autre-fois il auoit faittjl’affcurat qu’il letrouueroit tresfidclle amp;nbsp;trefobeiflant feruiteur. Ce ieuneRoy le creut,amp;; fe mit en fa puiflance Ebroin Ictraittaen grande reuercnce bonheur, ôc manda à Landregefil qu’il auoit enuie de parlementer auecluy,amp; le prioit de fe trouuer en vn lieu qu’il luy alfi-gnoit,auec tel nombre de gens qu’il voudroit. Landregefil ayant entendu,que Ebroin auoit receu amp;nbsp;traiôté le Roy fort reueremment, ebeeuoit quelque bon traitement d’Ebroin,qui ce pendant auoit attiltré gens pour le prêdre amp;nbsp;maf-facrer quand il le prefenteroit pour parlementer. Dequoy ne fe doubtant Lail-dregefil vint au lieu accordé entre eux, Ôê la il fut foudain mis à mort par ceux quieftoient cmbufquez. Par ce moyen demeuraEb roin au delfus de les affaires amp;nbsp;ennemis, feftant fait Maire du Palais par force,ôc Lâdregefil pour fe fier àfon ennemy,auquel il ne le fault fier,fut tué.

Alors Ebroin fe fouuint de fe véger de fes ennemis quil’auôiét cbwaint de fe » faire moine, eftimant que la vengeance eftvne douce paffion q^ui apporte vn „ grand contentement. Et voyant fon aduerfaire mort, il ehtreprint feul le gou-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uernement de toutes les Gaules,ôc bien fouuent commandoit au Roy mefme,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I Ifi)

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THIERRY L ROY 15.


amp;vGnt infolcmmcnt de fa fortune cliafToit, bannifloit, amp;nbsp;tourmentoit tous cru^tfte^ ceux qTii luy auoient cfté ennemis en fa calamité,fe vengeant d’eux à temps amp;nbsp;3.

point,fans auoir efgard à dignité,qualité,ny aage,amp;: donnoit les biens des bannis à ceux qui eftoi#nt de fon party. Il le vengea premièrement de fainél Leger Euefque d’Autbun,auquel pour l’auoir reprins de tyrannie,il fit arracher la lan-gue,creuer les ylt;ix,puis trencher la teftc. La moindre des peines dont ilcha-llioit fes haineux, eftoit l’exil, qui en fauua plufieurs, car de crainte de mort, de tourment,il fen retiroit tous les iotirs vn grand nombre vers les Auftraficns, lefquels apres la mort de leur Conneftable Vlfoalde,firent Martin amp;nbsp;Pepin fuf-nommé le Gros,leurs gouuerneurs,qui eftoient tous deux confins germains,6^ leur obeifloient paifiblemengtantla noblefTe que les autres hommes d’Aufira-fie. Mais le Roy Thierry, amp;nbsp;Ebroin qui gouuernoit fon maiflre les firent fom-mer de fè trouucrpar deuers eux. A quoy ils ne voulurent oneques obéir,qu’ils n’euflent leué vne armee pour y mener, fe fouuenans encores des anciennes ini-Ne fruit Te nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^æP nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ennemy. Ce que fachant Ebroin,il mar-

frer'nfon en- cha à l’encontre d’eux,amp; leur donna la bataille pres de Laon en Laonois, dont il »fwj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;emporta la viôloire. Ce qui aduint l’an dSy. Vrayemêt Ebroinfè pouuoit bien

efgaller en experience militaire a tous les plus vaillans amp;: fàges Capitaines an-ciens,fi la trahifon amp;nbsp;la cruaulté ne luy euffent efté fi familières. Pepin cognoif fant le peu de foy du vainqueur, fçauoit bien que le fèul efloignement le poU' voit affeurer. Au moyen dequoy voyant fes gens deffaiôls,il fe fauua par la pins vifte amp;nbsp;longue fuitte qu’il peult. Martin fè retira au prochain chafteau de foß obeiffance, neantmoins oubliant lemauuais tour qu’on auoit faét a Landreg^' fil,il fè condefeendit d’aller parler à Ebroin, fans prendre offages de luy, ne lu/ demandant pour toute affeurancc que fon ferment fur quelques faindfes reif F»mefllMt ques. Ce qu’accorda Ebroin, qui effanthomme mefehant amp;nbsp;perfide, ne faifaßt mej^rtjetout cQ^ipte d’aucLine chofe fiiinéle,ny de iurer,ny de violerfon ferment, amp;nbsp;faifaßt offer les reliques de leurs chaffes, il lura deuant les Ambaffadeurs de Martiß, qui pour ce faiél efioiêt la venuz,de ne luy faire,ny vouloir, ny comander faire aucun oui trage, proteffant que fil faulfoitiamais fon ferment, il vouloir que tout malheur tombaff fiir luy, amp;nbsp;que Dieu le priuaff de la part qu’il pretendoir en fon Paradis.

Tout nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ceffe moquerie de Dieu, qui a toufiours apporté vn remarquable malheur *

fainól nom, amp;nbsp;qui fen font feruiz de voile a leurs * £gt;ieu. mefchancetez,fut caufe que Martin encore non experimcnté,fe redit à EbroiU) mais il ny fut fi toff qu’Ebroin ne le fift mourir, augmentant de iour'en iour û cruaulté. Et comme il aduient ordinairement que lesmefehans font jpayez de ; la mefme monnoy e dont ils vfent, vn gentilhomme François nomme Ermen- „ froy letuaparfurprife. Apres fimort Varaton fut Maire du Palais, amp;nbsp;fit la paix auecles Auftrafiens: toutesfois elle ne dura guercs, car fon fils nommé Gifle-mare peruertiffant d’vne couuoitife de regner les droits tat diuins qu’humains, le ietta hors de fa charge. Ainfi apres la mort d’Ebroin exéplaire de toute rnef chanceté, il fen trouua encore vn pire ou femblable. Giflemarefè penfintaffez experimeniK pour f eflre trouué en quelque guerre de peu de confequence, de-liberoit entièrement ruiner l’Auff raîie, mais la mort l’en empefeha. Au moyen de quoy Varaton fut remis en fon lieu, qui de rechef traiéla paix auec les An-ffrafîens,laquelle fut auffi brefue que la precedente pource qu’il mourut,§cfofl gendre

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THIERRY i\ ROY 15. LIVRE IE ioi gendre nommé Bertaire luy fucceda en I’Eftat de Maire du Palais.

Les Auftrafiens apres la mort de Martin feirent leur Gouuerneur Pe|in,qui tant bien fe maintint en fon Eftat, qu il auoit le bruit de mieux conduire les af-faires feul,que quand ils eftoient deux. Il eftoit d vne fi grande amp;nbsp;ancienne mai-fon, que pour n en fçauoir l’origine, plufieurs d’icelle feyantbient d’eftre ylTus d’Ancbile Prince Troy en,pere d’Ænee,a caufeque la plufpart de ceux de leur maifon portoient le nom d’Ancbife. Mais André le moyne dit fur leur genea- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

logic,qu Aubert Sénateur de Prance Orientalle, eut de fa femme Blitilde, fille du Roy Clotaire fécond du nom,vn fils nommé Arnulpbe qui fut Duc, lequel apres auoir eu vn fils appellé Ancbife, fe fill prebftre,amp; fut Euefque de Metz.

Ceft Ancbife cfpoula Begue fille vnique de Pepin, duquel nous parlons maintenant,homme de fort grande entreprinfe, qui retenant le nom paternel luy fucceda en fes grandes richelTes. Son pere auoit efleué de tout fon pouuoir vn nommé Goüdin qu’il trouua petit enfant delailTé^ôc luy auoit faid auoir plu fleurs honorables charges amp;: Eftàts, mais en recompenfe de cebiénfaid, Gou-din le tua,amp; apres ce meurdre, il f en fuit bien fort loing. Pepin voulant venger la mort de fon pere, fit tant qu’il feeut la part ou Goudin f eftoit retiré, ou pour mieux le fiirprendre ne mena atiec luy qu’vn feul feruiteur,ôc par long fecrets chemins fe tranfporta en la maifon de Goudin, en laquelle entrant de nuid, ôc par force, il le fit mourir en fa chambre mefme auec toute fa famille.

Celeune Prince quoy quilfuft vaillant ôc entreprenant vfoit toutesfois de confeil en fes entreprinfeSjde diligece es chofes preflees, d attete en choies dan- ,^^tons dé gereufes,ôc en doubteufes d’experiêce ôc de force, qui font toutes bones aftios amp;nbsp;dignes de celuy qui veult mériter amp;nbsp;exercer grades charges.Doneques apres la mort de Martin, l’entier gouuerncment d’Auftrafie tomba entre fes mains. Ilpéfoit que le Maire du Palais Bertaire,voulut tenir la paix quTuoitfaiétc fon beau pere Varaton auecles Auftrafiens, ôc pour mieux luy induire cela, amp;nbsp;o-fter aux Prançois toute occafion de fe plaindre, il fut d’opinion de renuoyer les bannis de P rance. Mais cherchant le moyen que ce fut auec la volonté du Roy Thierry,il confeilla à ces panures exilez de luy enuoyer Ambaffadeurs pour le fupplier humblement qu’il leur permift le retour en leurs maifons,leur r emon-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftrant eftre beaucoup meilleur de l’auoir par douceur que par rigueur, ou me-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naces, ôc au cas que le Roy Thierry ne voulut receuoir ces offres, Pepin leut

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confeilla de faire entendre audiét Roy,que fils ne pouuoient obtenir cela de

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy,ils eftoient refolus de changer femblablemét de confeil. Les Ambaffadeurs

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des bannis arriviez ala court, fe prefénterent deuant le Roy, auquel le chef de

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Ambaffade vfa de toutes les fupplications, fubmiffions, prières, ôc requeftes,

dontvfent ceux qui implorent la clemence de leur Prince, ôc fit la harangue fenfuit.

« Voz fubieéts ÇRoy trcfdebonnaire) nous ont enuoyez Vers vous,pour ob-» tenir de voftreMaiefté, ce que longuement, ôc aùec grandes,amp;c inftantes prie-i » r€s,ils ont requis à la clemence de noftreDieu toUtpuiffant. Ils ne vous requie-4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» rent point d’eftre auancez en honneurs, magiftrats ou àignitez,ôc ne fouhait-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” tent que leur donniez richeffes, ny lieu ou authotité en v offre Ro’^alle courte

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« bien que telles prières ne feroient à reieéber par vnRoy filiberal ôc magnifique

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» quevouseffes-.feulementvousfupplientdeleurrendreleursfemmes,enfants, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

1 nbsp;nbsp;nbsp;• * parcns,pays,ôcmaifons,affin qu’il puiffent paffer le reffe de leur vie au pays de

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iGi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 H 1 h K K Y I. K ü Y 15.

leur nai/rance,amp; leur foit loifible de mourir foubs vous, en voftre Royaume, .en vo^re feruice,amp;que, non en cxil,ains en voz terres ils foient enterrez,pour y attendre la derniere refurredlion. Si ces voz Ribieds ( Sire ) eftoient afl'aillis de

flumble re-euefle de bannis.

quelque force eftragcre,ce (croit vous,qui par droidl deuriez fccourir,amp; ils fe- quot;nbsp;roient obligez defadr^fler à vous pour auoirayde,amp;attendre devons feulvnquot; •foulagement de leurs calamitez, amp;c miferes. Mais à prefent, eux nayants autre quot;nbsp;cas àdemander que d’eftre remis en leurs maifons,aulîi ne recherchent ils autre * cas que le fecours,afleurâce,amp; débonnaireté de vollre Maiefté Royallc,amp; tref “ pitoyable. Vous ne Içauriez les voir, eftas ainfi cfloignez de vous,mais faignez, quot;nbsp;ôc les reprelèntcz deuant voz yeux, vous les verrez plourans amp;nbsp;gemiflants, f ” profterner deuant vous,eftre confufement à yoz pieds, vous recommandans a- ' uec larmes leur caufe, côbien que (Sire) ils ayment mieux farrefter, Ce fieren * ptaiKeenJa voftre clemciicc amp;nbsp;bénignité,qu’en la iuftice de leur caufe. Ilsontellé dechaf ' ** fez de leurs pays,comme hommes naiz à faire faulte, ou pouffez de la calamite ” du temps,ou de ie ne fçay quelle necelfité du deftin amp;nbsp;force de la fortune (fil y * a rien qui porte tel nom auec effort amp;nbsp;puiffance) amp;nbsp;ils (ont pluftoft par ces vio' ” lences (brtis deleur terre, qu’ils n’en ont efté chaffez pour leurs démérites. Or ” de tant plus leurs fiiultes (embleront eftrc griefucs, amp;nbsp;infupportables, de tant * plus aulii aurez vous plus de gloire a leur pardonner : ce fera vne grande louan- ” ge à vn Roy d’auoir mis foubs fa fauuegarde fes miferables fubiedls, amp;nbsp;les con- ' leruer en leur entier par fr puiffance,les retirât (fi ainfi fault parler) du tombean ' de la mort ou ils eftoient tombez par leurs lottes aéfions amp;nbsp;demerites. Car fan^ quot;nbsp;faillir(Stre)celeur eft vne griefue mort,ou pluftoft vne vie pire quela mort,lt;jn^ ” de le voir hors de leurs mailons,amp; loing de leurs parens amp;: amis, au temps mef ” me que vous regnez, auquel ils auoient fondé toute leur elperance. Ils fulfent” commifera- vcnus vets VOUS (Site) lans armes,amp; la corde au col,alfin que par tel Ipeélaclef ’’ calamiteux, amp;nbsp;auec l’abondance de leurs larmes, ils vous peulfent efinoutioit) ” l^achât bien que pour moindre chol^ vous faiéles milericorde à ceux qui votis ” en requièrent, ou bien en vous contentant, ôc fatisfailant pour y receuoirJa ' mort par voftre commandement, amp;nbsp;ainfi mettre fin à leurs mileres: mais ils ont ” craint que le prefentans en ceft equipage, cela neredondaft â voftre deshoH'quot; neur, comme fi vous efties tant dur, amp;nbsp;inexorable que pour vous adoucir fallut venir àtelle amp;nbsp;fi eftrange extrémité de remedes. Pour celle caule, ils ont ” voulu pratiquer cecy par moyenneurs,amp; Amballades,comme chofe digne de ” voftre douceur, amp;nbsp;de leur elperance. Ce fommes nous doneqf Roy debonnai- quot;nbsp;re) ceux qui vous apportons les pleurs,gemiirements,amp;: prières treshumbles de ’’ voz obeiffans amp;nbsp;affligez lubieôls,amp; lèruiteurs : vous eftant leur Roy,le pere du quot;nbsp;pays, amp;nbsp;devoz citoyens,amp; leur conferuateur, Ibyez encorievous lùpplie,leur ' reftaurateur. le vous fupplie( Roy trefclcment) par le làincl nom de celle Roy- ' aile couronne, par voftre courtoifie, douceur, amp;nbsp;clemence, laquelle fault, que ’’ feule foit celle enuers qui gaigne la caufe des affligez, amp;nbsp;vous prie pour voz ci' quot;nbsp;toyens amp;nbsp;lubieéls calamiteux, vagabonds,^ milèrables. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Fhittefirt ruine de! Primes.

Mais le Roy Thierry gouuerné par flatteurs qui font la ruine des Princes, par ceux qui auoienrvfurpé les biens, Eftats,amp; honneurs des bannis ne voulut acc?)rder leur requefte,eftant louuét aduenu que ceux qui ont fait ban- ’’ nir leurs ennemis,amp;; iceux failt;ft priuer d’Eftats, amp;nbsp;de biens, amp;nbsp;fen font enrichis quot;nbsp;aggrandis,n’ont iamais voulu permettre leur reftitution, pour n’cftre con- ”

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io)

« tràinéhs de vomir ce qu’ils ontdeuorc. Et Bertaire qui poHedoit lavolurité du Roy fon maiftre, amp;nbsp;qui beaucoup mieux redembloit à Ebrom qu’a nuÂiutre, fit refponce aux AmbafTadeurs des bannis, qu’ils n’eiperaflent iamais auoir per- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

milTion de retourner en leurs terres,dont ils f’eftoient eux nyfmes exilez,quad ils fordrent des pays,amp; de l’obciflànce du Roy. Ce rcfus.rapporté en Auftralie, les panures bannis findignerent de telle ïorteque conuertilfajjt leur humilité en fureur, leur douceur en dcfcfpoir,amp; leur premiere obeilEince en forte i'e-X7n

” bellion, ils prindreiit les armes,amp; fe mirent en campagne,foubs la conduitte de ” Pcpiii,môfi:rans par la, que ceft vne choie couEumiere que ceux qui (ont chai-” fez hors de leurs maiions par la porte de deuant,y veulent rentrer par la porte ® de derriere. Ces bannis donnèrent vne bataille au Roy Thierry, amp;nbsp;au Maire de fon Palais au pres d’vn lieu nome Tefi[ierc,en laquelle peu Pen fallut que le Roy ne fut prins,amp; de faiét il l’euft efté, fils euffent voulu. Mais ils ne le voulurent pourfuiure pour la reuerence de la Maiefté du nom de leur Roy,au contraire ils luy permirent de fefauuer,ne ievoulans point declarer fes ennemis, difans ne combatte contre luy,ains contre ceux quitenoient fà volonté amp;nbsp;puiflanccen-ueloppees. Voila le malheur amp;nbsp;l’accelToire auquel ces brouillons deCourt mi-rent ce panure Roy, qui pouuoit cognoiEre(fil euft eu entendement) le prouf- /vp pr fit qui luy prouenoit du confeil que ces flatteurs luy auoient donné, la faü-te qu’il auoit faiéle d’auoir irrité (es fubieéls iniuflement bannis parla paflîon ' de leurs ennemis,amp;de leur auoir refufé le benefice de fil clcmtcnce, lors qu’ils l’implorerent.

Apres la perte de celle bataille, les François commencèrent d’auoir Bertaire en mefpris, tant pour le voir defconfit,que pour ellre caufe que ces panures ban nis auoient eflé tant fuperbement refufez d’vne li humble amp;nbsp;iulle requelle, lef-quels prenans les armes,n’auoient faiôt que leur deuoir. Et tant creuft cefte haine,que Bertaire fut tué par les fiens propres, tellernent que fa belle mere nommée Aufeflide eftoit melhie foupçonne^ d’y auoir confenty. Thierry ellant deliuré de Bertaire,comme d’vn pefant fardeau, ou deflié de luy comme d’vne sert^tentà chaine qui tenoit la volonté liee, il fe laifla gouuerner au fage confeil de Pepin, quileradreflaenvnlibonchemin,queles bannis retournèrent en France, qui par celle reunion amp;nbsp;rcftablilfement fut en ce temps la remife toute en vn, au lieu qu’ellant parauant départie en tant de membres, elle auoit prelque perdu la gloire de fon nom. Car les Roys qui vindrent apres Clouis en auoient faiôl plufieurs Royaumes,comme celuy de Paris,d’Orleans,de Soiflbns,de Metz,de plufieurt Bourgongne,amp; d’Aquitaine,ainli qu’il a efté dit cy delfus, combien qu’il y eut comunement quelque querelle pour les bornes de ces deux derniers, bien plus fouuentque pour les autres. Tous les Roys de ces Royaumes fappelloient Roys de France , amp;nbsp;ny auoit au commancement autre difference entre eux, linon que celuy de Paris eftoit eftimé le chef amp;nbsp;principal de tous les au-tres.Touteslois depuis que les guerres fefmeurent entre leurs Maires de Palais, ils f attribuèrent toute telle puiflance que faifoit celuy de Paris.

Depuis que Pepin eut vaincu Bertaire, il gouuerna entièrement les Gaules, nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;-

failant vn de les principaux amis appellé Nordebert Grad Maiftfe tie la mailbn uernolt Çcai du Roy, amp;nbsp;gouLicrneur des finances. Il donna la Champaigne a Drogon Ion CAulesi fils ailné, puis il paffa le Rhin, pource qu’a l’occafton des guerres ciuilesqui fi longuement auoient duré en France, ceux d’outre le Rhin commençoientTïe

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104 CLOVIS 3.ROY 16. CHILD.i.ROY 17. DAG. x.ROY 18.

reuolter. Apres qu’il les eut appaifez,voyant que les Sueucs amp;nbsp;Saxons qui fucceî[ionde temps feftoient retirez de la fubieëtion des François,nc luy vou-loientobeir,il les tourmenta par plulieurs batailles. Et combien qu’ils fuflent eftimez inuincibl^s,toutesfois il les ennuya tant, qu’ils furent contraints fe reæ dre. Aufii auoit il délibéré ne fe laifer de cefte guerre, ny la ceifer qu’il n’en fijft venult;à bout. Ainli parfon labeur la France demeura longuement en paix,^' rccouura fa renommee entre les eftranges nations.

Thierry ayant régné ip.ans mourut l’an de ialut 6^93. laüTant de fi fcmrfl^ Clotilde deux fils, cl O vis qui fut Roy apres luy, amp;nbsp;Childebert.Durant régnés de ces deux Roys precedens,la grandeur de la Maieflé royalle des RoiS fe rabaiifa de beaucoup, amp;nbsp;i’Eglife de Rauenne ne {’accordant auec l’Eglfie Ro-maine,n’cfi:ant a elle fubieôl:e,{’y rendit voluntairement par l’intégrité du Pup^ Donus,qui augmenta grandement le Clergé d’honneurs, amp;: de dignitez, telle-ment que l’Eglile Romaine f augmenta fort. Le fixielhic Concile general tenu a Conftantinople de xSp. Eucfques,la oufutcelebree la premiere Meflb en Latin, amp;nbsp;l’viàge amp;nbsp;l’ordre d’icelle fait approuuec dudiél Concile. La fut aul^ permis aux Prebftres de Grece de viure en mariage, amp;nbsp;auoir femmes legitimes mais non point aux prebftres de I’Eglife Occidentalle, Se iniques alors auoieo*: cfté tenus fix Conciles generaux,afçauoir a Nicene,aConftantinople,à Ephefe, Sfxcottedes Chalcedoine deux,amp; Je fixiefiiie à Conftantinople.En ce temps la aufti,rEm' pereur Conftantin efmeu de la {àindeté du Pape Benoift {econd, ordonna qu^ l’eleéliondu Papedorefiiauantfaiëlepar le CÎergé amp;nbsp;peuple Romain, ferob ftable, fins plus attendre l’authorité de l’Empereur, ou de {bn lieutenant ExiHquot; ehe en Italie,{àns l’authorité defquels elle n’eftoit au parauant ratifiîee. Les Saxons reccurent la foy Chreftienne,amp; le doéleur venerable Beda viuoit.

CLOVIS

Clovis troifielnac du nom, fils ailné de Thierry, fut Roy apres {on pet^j amp;nbsp;régna felon aucuns,trois ans, felon d’autres, quatre,ne laiJTant de luy aucune

■nc de mémoire.

ItT. CHILDE BERT

ROY 17.

5on frere childebe r t deuxiefme du nom luy fucceda, qui régna dix-lèpt ans,{ans laifTer pareillemêt aucun adle fignalé de luy,non plus que i’ll n’euü point re^né. Durant le regne de ces deux Roys,la Foy Ch reihen ne commença prefque a eftre du tout eftainôte en Orient par la loy Mahumetifte, ôc aulTi co-le ima f d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcbat pout Ics Images des Sainds. Car l’Empereur Philippique Baf'

donius, qui fit mourir l’Empereur luftinian x.fitvnEdid par lequel il ordonné, que les Images fiilTent oftez des Temples, amp;nbsp;ce du confentement de lean

' triarche de Conftantinople, pour laquelle caufe Conftantin Pape les excommunia, ôc déclara hérétiques en vn Synode à Rome, mefiues ordonna que l’Image dudidh Empereur ne fut receuë ny taillee en or,argêt,airain,ny en plomb, que fon nom ne la figure ne fuifent receuës, ne mention faide d’eux es prières de la Meife.

DAGO- nbsp;nbsp;Childebcrt deuxiefine du nom Roy de France mourant, laifla vn fils nom*

BERT X. DAGOBERT dcLixiefme du nom, encore bien ieune. Lors les Roys n’e-ROY 18. ftoientRoysquedemine, ôcnclèruoientquede mafque ou d’ombre, au lieu Maires du Palais eftoient Roys de fai ct nbsp;nbsp;d’authorire. Lux ayans com

mence aaggrandirleurpuiflance à la mort de Clotaire, oude Dagobert premier, ils la continuèrent de la en auant li bien,amp; la feeurent fi dextrement garder iniques au regne de Pepin,que depuis Dagobert iufques a Pepin,les Roys font feulc-

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DAGOBERT i. ROY « i8. LIVRE 11. nbsp;nbsp;nbsp;105

font feulement Roys de nom, amp;nbsp;leur puiflance toute entre les mains des Mai-res du Palais,c|ui montèrent à celle gradeur par l’efcliclle que la parelfe^a pail-lardifcjôc les vices des Royslailfans abaftardir la vertu de la race de ce grand Clouis,leur drelferent. Et d’autant que leurs predecefleurs oiloient conuoiteux d’ellendre bien loing les limites de leur Royaume, d’autant ceux cy remet-toient toute la félicité de leur vie en volupté ôc en pareße, S-: nft le monllroient à leur peuple que le premier lourde May, donnans nbsp;nbsp;receuans naturellement

des dons amp;nbsp;prefens, ne f entremettans aucunement des affaires, ôt nayans de \ Roy rien que la mine amp;nbsp;l’accoullrement. Ils fe fftifoient trainer par pays dedans ■ ' ‘ ' vn chariot trainé par quatre bceufz,fe mollrans en ce beau triomphe inutiles au gouuernement d’vne grande Monarchie. Ce pendant les Maires du Palais ma- puijfMidis nioient tous les affaires,tenoientles confeilsjoy oient les Ambaffades des Em-

pereurs amp;nbsp;des Roys,leur faifant refponce negotioient auec euxjcontraéboient Traiétez de paix,amp; confederations auec les cftrangers,faifoicnt EdiélsSc ordo-nances:refcindoicnt,caffoient,annulloient,amp; fupprimoient tout ce quebo leur fcmbloit,amp; bref manioy ent tous affaires,tât de paix que de guerre.|Et à mefure quclcs Roys feflognoient de négoces, corne de chofetrop penible,ces Maires augmétoient leur puiffance par la diminution de celle de leurs mailtres, amp;nbsp;f ag-grandiffoient par leur imbecillité.Et corne l’efprit des hommes elt infatiable,Ôc n ell iamais cotent des prefens de la fortune prefente,ains afpire toufiours à cho fes plus grandes ôc plus haultes, les Maires du Palais,!’authorité dcfquels çftoit du cômcncement petite,la faifans couler peu à peu parmy l’imbécillité de leurs Roy s,f acquirent vne telle grandeur ôc puiffance, qu’ils cbmencerenude rie faire plus cas de leurs maiftres,ôc aies tenir enfermez dans vne boette, corne a demy prifonnierSjles amufans dans vne chambre a des petis paffe temps corne des enfans,tellement que fi les Roys euffent voulu réfréner l’audace de ces Maires, pays, a peine!’euffent ils feeu ny peu faire,veu ^ue toute la puiffance defdiéfs Roys e-lloit auxMaires non à cux,amp; qu’ils auoient fi longuemét fouffert amp;nbsp;laiffé croi- • v-lire la gradeur des,Maires qui! fembloit que cela leur eftoit deu,ôc quelesRois ne debuoientferuir d’autre chofe que déporter le nom de Roys.

« nbsp;nbsp;De lapeuuent apprendre les Princes, qui! fault bien qu’ils fe gardent delaif-

« fer auprès d’eux tant croiftre la grandeur amp;nbsp;la puiffance d’vn homme,que puis - apres fon audace leur face telle, ains doiuent coupper la racine deuant qu elle « pregne pied bien auât,car depuis qu’elle eff vne fois enracinée,il elt impoffible « dcl^arrachcr qu’auecl’entiere ruine de ceux quilaveulêteftaindre. Celadonc-« ques ferue d’exéple auxRois,Empereurs,ôéautrcs Princes,car pour neat feroiét « eferites les hiltoires,ôc replies de tât ôc fi beaux excmples,f ils ny apprenoientla Profit a« « maniéré de regner, Sc à vertueufement gouuerner leurs Eltats ôc leigneuries.

Pour retourner à noltre propos,la nonchalance de noz Rois faifoitbeau ieu àPepin,amp;luy augmentoit le moyen de faggrandir. Enquoy il n'oublioitdc prendre l’occafion aux cheueux,amp;: n auoit pas Icbien de la Prance en telle rccb-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mandation,qu’il ne regardait femblablement au proffit deluy nbsp;nbsp;des fiens,leur

■J

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;traffantle chemin pour quelquefois paruenir auRoy aume. 11 eut au commen-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cernent la religion en fort grande reuerence,pour laquelle il fit Qtftrre àRabod

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc dePrife encore idolatre,Slt;levainquit envnebataille,puis le cbtraignit re-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceuoir vn nbmé Clennent home de fainéte vie, que le P ape Serge enuoy oit en

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prife,pour en eltreEuefque, ôc anrrqncer auxPtifor« la loy delelus Chrilt,

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k

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io’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DAGOBERT x? ROY i8.

-t Au m(^cn dequoy la plus part du peuple la reccut,mais les principaux du pays demeurerêt en leur erreur,amp; leur Prince mefme,duquel la fille nommee TheO' ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dofinde qui eftoit Chreftienne fut mariee au plus ieune des fils legitimes de Pe-*

pin appelle Grimotld.

En ce temps Pepin fit retourner Lambert en ion Euefchédu Traiôt,de la-quelle l’auoit clifflé Ebroin ennemy de toute vertu, amp;nbsp;feftoit ce fainól homme retiré en vn contient comme en lieu de repos, amp;nbsp;de tranquillité. Retournan’: Pépin fai^ Pepin aux affaires de fa maifon, il fit fon arriéré fils Duc de Champaigne au lieU ; fei affaires, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Drogon fils dudit Pepin,qui peu deuat eftoit décédé,amp; eftant mort

Nordebcrt grand Maiftre de la maifon du Roy,Pepin donna fon Eftat à fon fils Grimoald.Luy venat ainfî toutes chofès à fouhait,il commença (corne on void ,■ oubly Âe communément arriuer ) a delai fier Dieu, fabandonner a toute volupté : en : Pieu. quoy il fut fuiuy par fon fils, tellemêt qu’eux deux ftifoient plus de cas Je leurs j concubinés,que de leurs femmes legitimes. Et eftoit Pépin fiabuféd’vne Da- | moifelle nommee Alpaide qu’il mefprifoit entièrement fi femme Pleôlrude,de laquelle il auoit eu deux fils, Drogon amp;nbsp;Grimoald, répudiant PleCtrudeef poufa ladiéle Alpaide. Lambert qui auoitefté remis en fbnfiege par Pepin, 1^ voulut mefler de luy remoftrer fon péché, amp;nbsp;luyperftiader de laiffer cefte concubine, Mais Pepin print cefte remonftrance en n mauuaife part,qu’Alpaide h le proffit âes ßj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pieces par Dodon fon frere. V oila le proffit que reçoiuêt ceux qui ”

(CS. veullent faire des remonftrances figes amp;nbsp;vertueufès aux Princes vitieux. Mais quot;nbsp;l’ire de Dieu toba bien toft fur ce meurtrier, car en moins d’vn ricn,vne fi puante vermine remplit tout fon corps d’vlceres, que ne pouuant luy*mefme fiip' | porter fl puanteur,il fe ietta en la riuiere de Meule.

En ce mefme tempsRabod ou Raoul Duc de F rife fit tuer,vn nommé Ran-gare fon gendre, amp;nbsp;Grimoald ou Grimeual fils de Pepin, dedans vne Eglilè. que fit ledich Rabod potirledelpit qt^l euft que fondit gendre preferoitvnc de U concubine a fl fille. Voila auffi les maulx que la paillardilè Se l’adultere ap-,.( patUardife. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pepui reccut tel deuil de la mort de fon fils, qu’il en mourut l’an^

cW« Mar Icptiefme de fa Mairie, ayant premièrement a la perfuafion d’Alpaidc,bail-td. lé le gouuernement general de toute la Monarchie de France,à Charles Martel fils de luy amp;nbsp;d’elle, ainfi furnommé Martel, ou à caufe de l’admirable for

ce de fes bras, ou à caufe de là vaillance. Eftant décédé , la Royne Pleéf ruée tant pour eftre ay eulle de Thibault fils de fon fils Drogon qui lors eftoit Maire du Palais, qu’en mémoire de fon deffuncf mary, auoit fort grand credit à la court, amp;nbsp;entiers les Auftrafiens femblablement, mais craignant que Charles Martel iouift du gouuernement d’Auftrafie, elle le fift mettre en prilbn dedans la ville de Couloigne, donnant tout le gouuernement de la France à Thi-bault fils de Drogon fbn fils. Ainfi obeiftoit toute la France a-vne feinmo ; ne femme. vieille,laquelle fe porta fi mal en fon gouuernement quelle fufeita contre elle la haine de tous les François,qui ne voulans obéir à vne femme, fefleuerent en armes contre elle, amp;efleurent vn nommé Ramainfroy ouRainfroyMairedn Palais.La fortunervouloit que les malheurs de ce téps feruiffent d’exêple à ceux qui viendroi?nt apres, amp;nbsp;a cefte occafion, fift que tous les principaux de U court fe ditiiferent en ligues, car les Roys n’auoient aucune puiftànce,ains eftoit le Royaume agité defaôlions des vns amp;nbsp;des autres. Les vns fiuorifoient Thibault prîcipal de l’vne defdites faóriós,amp; les autres Rainfroy chef de lautre.

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DAGOBERT 1.ROY18. CHILPERICi?

107'

11 ne fe parloit plus comme au par au ant de faire guerre aux Auftraficns, car les François mefmes guerroyoiétlesFrançois,ôcde ces quereyes de Court l’engen-j drerent telles guerres, que Rainfroy fe voulant maintenir en la dignité, en la-’ quelle les François Vauoient efleuc, deffrt Thibault en batailU ioubs le nom amp;nbsp;’ adueu d’vn nommé Daniel qu’ils appellerent Chilperic, qui auoit efté moine la plus grand part de fa ie une lie. Rainiroy demeura vainqueur, de forte queThi-bault voyant tous fes foldats occis fut cotraint fe lauuer à la fuitte. Si eft-ce que Rainfroy perdit tant de gens qu’il heuftle moyen fur l’heure de pourfuyurefa vidoirc,ny de ruiner de tout en tout fon cnncmy,ains fut contraincf de faire re-pofer fes foldats. Apres ce repos,il print fon chemin par la fo reft Charbonnière, qui’defpend des' Ardennes,comme ftiét aufli celle de Cufe,amp;; ne cefta de brui- quot;nbsp;1er amp;nbsp;gafter tout le pays iufques à la riuiere de Meufe.Depuis Martel eftant de-

« liurérctournaenfonEftat,amp;:hexerçaaucune vengeance cotrefes enncmis,qui

« fut caufe q depuis il profpera toufiours,faifant tout le rebours de ce qu Ebroin auoit fai(ft,amp; ce qu’ont accouftumé de faire ceux qui apres vne grande iniure receuë viênent à vne grade puiffance de f en venger, fc contétant d’eftre eftably en fa preeminence. Durant le regne de Dagobert, l’Empereur Theodofe 3. du nom,fift auxTemples reftituer les Images que fon predeceffeur Philippique .v le, jnugt$ uoit faia abbatre,puis l’Empereur Leon furnommé Ifauricque. c’eft à dire, op-pugnateur des lmages,par Ediâ; les fift brufter ôc öfter: dont f efmeut grâd trou bleenrE4ife,amp;l’oïhce d’Exarchat ceffa en Italie apres auoir duté 160.ans.

Dagobert replia quatre ans,laiflant fes deux fils chilperic deuxiefmc du nom, amp;nbsp;Thierry qui parles fadions de Martel amp;nbsp;autres Princes afteftans le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x.

gouuerncmengfurent faiéts moynes par force, eftans iceuxenfans en fort bas aage,amp;fubieö:s àreceuoir iniure. Ce pendant Charles Martel mitcnauantvn Prince du fangnbmé Clotaire oncle du Roy Dagobert dernier mort, ôe foubs l’ombre de ceftuy cy obtint la former aine puiffance en F rance, amp;nbsp;auecques luy cLi/perù vainquit ce Chilperic,auquel les François auointofté le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Daniel,

noient nommé Chilperic deuxiefmc du nom.

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dagobert agrès auoir regne quatre ans décéda de ce ficcle, Schien toft apres. Mort de Prf'

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’an 7 xr.mourut auftr Clotaire foubs le nom duquel Charles Martel exerçoir fa

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puiffance,ScYaccroiffoit fihien deiour eniour,qu’onfapperceuoithié qui’ilne^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tafehoit que d’attirer la cour one de F race en fa maifon, corne il fit,car il dr effa a

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pepin fon fils l’cfchclle par laquelle il montaàla Royauté.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dagobert eftant mort, c H1L P E R i c fut couroné par Rainfroy,lequel il cWpfnc

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;creaMairedefonPalais. CeRainfroy htvnepaéfionanecRahodRoy deFrife

I telle, que Rabod feroit guerre aux Auftrafrens, de fon cofte, tandis qu’il les l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tourméteroitdedeuerslaFrance.Ees Auftrafrens auoienthienloïsbefoingde

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelque vaillant chef pour refifter a deux tels ennemis:à quoy la fortune pour-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ueut,car Charles Martel eftant peu deuant forty des mains de Pleéf rudc,affem-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bla tous les plus accorts de la ieuneffe d’Auftrafre, amp;c leur faifant prendre les ar-

1 mes,marcha premièrement corrtréRabod, duquel toutesfois il fr.lt; deffaiétôc \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chaffé, mais ne perdant point cueur pour ce premier defaftrc,il fe retiraauecp^r Kj-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lereftedefesgcnsenlieuxbienfcurs,nemonftrantaucunfcmhlantdevouloir

l combattre. Chilperic Sc Rainfroy bruftoient tout le pays d’Auftrafre, de forte 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils pafferétiufques àCqulogne,Sclavoulantaffregçr,Pleéfrudeles gaignaà

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Jos CHÎLP. i. ROY îi?. THIERRY i.ROY lo.

force d’af^entjtant qu’ils fe retirèrent Eins Etire aucun mal. Voyat Charles Mar* * tel lemauuaisordre qu’ils tenoient en l’en retournant, amp;nbsp;le peu de femblant ri^otrf 4c qu’ils monftroient dgfedclEer de quelque ennemy, il leur donna fur la queue

' êe print preEjue tout leLW bagage auprès de Cambray, dont luy Sgt;c fes foldats reprindrent tel cult;ur qu’ils les fuyuirent iufqucs à Troyes,amp; la les defiirent en bataille rangée auccvne merueilleufeocciEonde leurs gens. Apres celte def faiôte,il print fon chemin a Coulogne,amp; cognoilTant que Pleôtrude ne l’y vou^ loit rcceuoir,il appellales citoyens,ôc leur remonftrala vidloire qu’il auoit emportée fur les ennemis, les priant de luy ouurir les portes. Ce qu’ils luy accordèrent,puis entra dedans. Et trouuant Pleôlrude, il n’vla enuers elle d’autre rh gueur que de parolles aigres, ne voulant vfet enuers vne femme d’autres armes que de celles dont elles fe ieruent le plus.

Durant ce temps,Chilperic amp;nbsp;Rainfroy cognoilTans aux Friions plus d’arrogance que de fidelité,firent alliance auec le Duc d’Aquitaine appelle Eudon, car les Aquitaniens voyants les troubles qui eftoient en France a caufe des Maires du Palais,rauoicnt efleu pour leur Duc, ne fcftimans moindres que les Au-ftmficns,qui de tout temps en auoient eu. Apres celte alliance, Eudon marchât yAincK. nbsp;nbsp;nbsp;contre les Aultraliens,mais il fut vaincu en vnebataille.Toutesfois ne fen vou

lant retourner en fon pays fans rien faire, il emmena le Roy Chilperic,ôc tout Ibn trefor en la haulte Aquitaine. Ce qu entedant Charles Martel,il enuoyaf^ Hérauts vers Eudon,pour rauoir Chilperic, amp;nbsp;ils firêt tant enuers Eudon qu’il renuoya Chilperic,amp; la moitié de fon trcfor,fe cotentant du refte,amp; d’vne pai^t que luy accorda Martel. Chilperic fut Roy cinq ans, toutcsfoisonnefçait fl elloit de la vraye race de Clouis ou nom. Voila dequoy fert es guerres le deû^ de fe monltrer vaillanSjôc le grand Ibing qu’on a de la viéloire.

Chilperic citant mort l’an y 2.6. Charles Martel qui gouuernoit à Ion plaif tous les aflbtires du Royaume,affin qu*il n’eult faulte de Roy foubs l’ombre du-THIER- quel il eut l’entiermaniment des affaires, appella au Royaume ThierR^ R Y 2.. deuxiefme du nom furnomméCala fils de Dagobert. Il auoit cité nourrycu ROY 10. vne Religiô,mais fil eftoit moine ou non, cela ne fe Içait pas au vray. Rainfmy cherchant tous les moyens de fe fauucr, fe retira dedans Paris, puis à Orleans? èe finablement a Angers, neantmoins il fut de fi pres fuiuy,que ne fichant plu^ | de lieu affeuré il fut contrainôt le rendre à Martel qui luy pardonna, ôc luy bailla le pays d’Anjou à ce qu’il peult viure le refte de la vie en quelque authority? puis ayant faiélaffemblerles lèigneurs principaux de la France, il fit declarer que lediét Rainfroy n’auoit iamais ellé Maire du Palais,veu que Chilperic qnî Z4«tJîorKf n’eftoit Roy naturel,l’auoit créé fins le confentement des François, fins lequel ’ les anciens Roys ne pouuoient faire aucune choie de confequence. Thierry régna en mafque comme les autres Rois fes predeceireurs,amp;: Ibubs luy Charle# Martel gouuernoit tout. Et pourcc que les Sueues, les Saxons, amp;nbsp;ceux de Ba' uiere ne pouuoient pas aifement comporter la domination d vn Roy niais? idiot, amp;nbsp;effeminé,tel qu’eftoit ce Thierry,qui ne féru oit que de parade pouf entretenir la ^lilîance d’vn Maire duPalais,qui de vallet fe faifoit maiftre,ils le rc-uolterent, amp;nbsp;drefferent vne armee, follicitans leurvoifins contre les François« Mais Charles Martel qui auoit plus de valeur que le Roy n’auoit d’imbecillire? les fit bien repentir de leur entreprife, car les ayants rompus amp;nbsp;deffaits, il les venir à obeiliance. Ce qui fut huicb ans apres la mort de Pepin.

Ce pendant

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THIER.1.ROY10.GHAR.MAR.PRIN.DES FRAN. 109

Ce pendant Pleótrude fe retira auec fon arriéré fille Sanichilde vers clt;ux qui y habitent le long du Danube, efperant que Martel pour eftre fi hazardeux, ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

” pourroit longuement durer^comme on void toufiours aduenir c[ue les perfon-” neshazardeufesnefontdelôgueduree,amp;quel’ambiticinles pouffe au hazard, “ nbsp;nbsp;le frequent hazard à leur fin. Mais quad elle vit qu’il eftoit a^tât ou plus heu- nbsp;nbsp;nbsp;queres.

reux,que vaillant,elle fufcita de rechef ces Barbares contre luy, efperant que ce feroit a ce coup quelle fe vangeroit de luy,5lt;pour ce faire,elle leur remonftroit en pleurant (felonie naturel des femmes qui n ont iamais faulte de larmes, feul- 1« femme? les armes de ce fexe ) la pitié que ceftoit,qu’elle qui auoit efté feme legitime de Pepin,amp; Sanichilde fa propre heritiere fuffent cotraindes d’obéir a vn Baftard. Aucc ces remonftrances,elle les intimidoit y leur rembftrant qu’ils ne deuoient tant laiffer croiftre la grandeur d’vn ietine home ambitieux,amp; tant heureux corne eftoit Mar tel, qui fe fiant en fa vaillance pcfoit tout luy eftre aifé,ôlt;: qu’il leur pourroit bien öfter leur comune liberté. Toutesfois Martel ne luy donna loi-fir de faire ce quelle defiroit, car la fuiuant auecvn camp volant, il diffuada CCS Barbares de l’entreprinfe à laquelle ceftevieille lesauoit pouffez,amp; fai-fant paix auec eux, il les pria de luy vouloir mettre entre mains celle qui eftoit la ftammefche de cefte guerre,amp; qui les auoit animez cotre luy, qu’ils cognoif-foient tant heureux en toutes fes entreprinfes.

Tandis qu’il eftoit empefehé à toutes ces guerres, Eudon pcnfânt quul nen deuft iamais reuenir, ôc que ces Barbares le dcftiffent,fit plufieurs courfes

amp; entreprinfes fur les François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;______,

Mais Martel en fortant à fon honneur, a fon retour fit venir à luy vne corn- CHAR.quot; pagnie des plus notables gens d’Eglifes, des plus grands feigneurs de la F rance, les amp;nbsp;des plus honorables hommes d’entre le peuple, en laquelle (ne fe conten- M a R-tant du nom de Maire du Palais) par eux fe fift créer Prince,ou Duc des T i L François, nomplus haultain plus illtfftre que celuy de Maire, ôc ladiébe créé affemblec compofee des trois Eftats du Royaume,luy mit l’entier gouuer- prince nement du Roy aume entre les mains. Cela doit feruir d’exemple que tant plus ov DYC que l’homme eft grand, amp;: plus il l’attribue d’authorité. Cefte conuocation des deMartel inuentee parluy fappellaParlement,qui futvneinuentionfuiuiede eran-fesfucceffeurs,amp;mefmementparPepinfonfils,ôcCharleslegrandfonarriere- Ç®; fils, amp;nbsp;depuis auec la reuolution des liecles fuft cbmuee enl’affcmblee des trois Eftats, comme nous auons dit en noftre liure de l’Eltat des affaires de France. fArlemens, OrlaFrâce auoitbien en ce tëpsbefoing d’vn h grad perfonnage,lors q de tous lescoftez fes ennemis l’affailloient. Eudon Duc d’Aquitaine voulant fevenger de l’iniure qu’il auoit receuë de Martel, appella à fon fecours les Sarra-lins qui poffedoient l’Efpagne , Se follicita Abderamc leur Roy ennemy de noftre religion Chreftienne , de venir en France , luy propofant les faciles moyens qu’il auoit d’y venir, 6c l’cfperance certaine de la conquefte de tou-tes les Gaules. Ces Sarrafins follicitez par Eudon,eftoient fi fuperbes,6c enflez de plufieurs grades viéboir es qu’ils auoient eues en Affrique,en 1’ Afie,6c en Eu-rope,pourfe voir vainqueurs desEfpagnes,dompteurs de l’Orient,^ feigneurs

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;del’ Affrique, qu’ils fe promettoi.ent tout l’Empire du mbde,6c ne péfoient pas

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ily euft Roy ny peuple au mode qui ofaft leur refifter. Dix ans apres qu ils

I furêtcnEfpagne,quifutl’adcfalut73o.ils délibérèrent paffer plus oultre,eftâs I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à ce çbuiez par Eudb .Ils defeediretbien quatre cens mille ho mes en Aquitaine,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k iij

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tio CHARLES MART. PRÏNCÉ DÉS ÉRAN

Conditions gr und C^pit^tne.

^fKturtl dis quot;yMllnns hom mrs.

foubs l^conduitte de leur RoyAbderame, menans auec eux leurs femrilès èc cnfans,comme {’ils euïTent ia tenue la vidloire toute {eure, amp;nbsp;que ce pays la leu^^ fut promis,me{pri{^s de telle forte les Chreftiês,qu’ils les pêfbient eftre ia def faicts. Néant moins cells brauche ne fit peur aux FrâçoiSjnya Martel fage ad-uifé Capitaine, amp;^ui en fcs aflfiiires vloit de diligence,de vaillance,amp; de lagelfe, qui font trois vertus dignes d’vn grand Capitaine, amp;nbsp;grandement nccelTaires a ceux qui manient a{faires,{ôit de guerfe,foit de paix. Il aficmblavne puilfantc armee pour refifter à la fureur de ces Barbares. Toutesfois deuat que venir aux mains il enuoya les AmbalTadeurs vers Eudon,pour luy remÔflrer la faute qu’il cômettoit,tant enuers Dieu que les hommes, en ce qu’il appelloit en Gaule,les ennemis de la foy,amp; qu’il valoir bien mieux vier de réconciliation, que de vengeance defplailante â Dieu,amp; pour le refpcót tant de la religion ,quc du bien de la France,oublier les inimitiez pairees,que d’eftre caufe d’vne fi grade amp;nbsp;piteufe ruine. Martel aimoit mieux par la voy e de paix procéder au falut de l’Eftat de b France,qu’il cftimoit fien,que le bazarder au peril de la guerre,amp; au ieu des batailles,qui elf incertain,faifiint ce qu’ont toufiours fait les plus vaillants homes, lefquels ont toufiours elfe les derniers a confciller amp;nbsp;refoudre la guerre, amp;nbsp;les premiers al’executer. Ces remonftranccs efbranlerent tellement Eudon,que voyat que les Sarrazins qu’il auoit appeliez à fon fccours, au lieu de le fecoufib deftruiîoient amp;nbsp;pilloient toute l’Aquitaine, il traitta fecrettement alliance auee les François,leur promettant faire tout ce qu’il pourroit pour l’vtilité publique*

Les Sarrazins ayans pillé, bruflé,fiiccage, amp;nbsp;rauagé les pays deBourdelois, d’Angoumois,de Xaintonge,amp; de Poiôlou,vindrentiufques auprès de Tours, qui pour ce quelle eftoultre Loire, amp;nbsp;du cofté de rAquitaine,dependoit lofS d’Aquitaine. L’intention de Martel eftoit de garder la France de lacruaultéamp;^ auarice de ces Barbares, amp;nbsp;voyant que pour ce faire il falloir necefTairemenr eonß^- combattre,il délibéra que ce feroit eiTAquitaine appartenant, à Eudon,à ce que M4rteh l’entier dommage de la guerre tombaft lur celuy qui eftoit caufe de tout le md, amp;nbsp;pour le cotraindre aulfi de luy tenir la promelTe faille en leur fecrette alliance, amp;nbsp;auoir efgard à fes fubieôls qui le hayoient merueilleufement. Ayant dou-ques Martel pafle la riuicre de Loire, il fe campa deuant la ville de Tours, les citoyens de laquelle le fecoururent de tout leur pouuoir. Martel grand amp;nbsp;expérimenté Capitaine, voyant q cefte riuiere luy pourroit gradement feruir,tatpour amener viures en fon cap,que pour empefenèr q l’ênemi venat auec telle multitude d’hômeSjle peut cnclorre,ne fen remua q premier il ne fut afteuré d’Eudo. Ainfti il approcha des ennemis qui pilloient amp;nbsp;ruinoient tout, amp;nbsp;leur prefenU la bataille, amp;nbsp;deuat cobatre fit aux fies cefte belle amp;nbsp;grade harague qui fenfuit-le fiiis ioyeux (vaillans Soldats ) que le têps foit venu, que fans aucun noflrc' peril,nous ay ós moyen de gaigner vne gloire immortelle, amp;nbsp;en deffédat vailh- ” ment noftre pays,acquerirle los, amp;nbsp;honneur d’eftre appeliez les deffenfeurs ” monde,amp; ceux qui aurot vagé le tort fait aux chofes facrees amp;nbsp;diuines, par l’in^ ’’ pieté des homes exécrables, amp;nbsp;fans aucune religion.Ceux cotre qui nous auosa” côbatre,n^pnt autre cofiâce que la feule multitude pour fortir en capagne,amp; vc quot;nbsp;nir a la bataille, corne fi de leur feule prefènce-ils nous deuoiet eftoneramp; battre. ” le nombre Mais fl noLis Ics mefutons, non au nombre ( qui fouuent empefehe Sc nuiff tiU ” '^^che^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armes ) ains par la force, amp;nbsp;gaillardife du cueur,amp; des bras,fi iene fins ’

gradement trompé,ie me fais fort, q la victoire nous eft certainement promilc. ”

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THIERRY 1. ROY lo. LIVRE II. m

quot; Ils fe ruent fans confideration en bataille, amp;nbsp;ne craignent le fer que nous a-* Lions aux mains, efpcrans de nous accabler par l’infinité de tant de milliers * d’hommes qu’ils font pour nous affaillir. Que fi vous refroidiflez leur colere “ par la ruine des premiers efeadronsqui fe mettront furieufeiaét en auant,foy çtl * feurs que vous aurez bon marché du refte, Scies malfîtrerez, tout ainli que » brebis eftants à la boucherie,fi bien que vous ferez pluftoft las de tuer, amp;nbsp;* meurtrir que de combattre. Et ne fault que leurs conqueftes vous eftonnent, « puis qu’ils ne fe font faiéls feigneurs de region aucune que de celles qui eftoient ” défia elbranlees des feditions ôc troubles domcftiqucs ,oudutoutmi(csàbas twn«;.

* parles guerres endurees contre les eftrangcrs. Que li a prefent ils ont fur-» monté les Vifigots, aufli voyons nous que les Allures,amp; Cantabres les ayants » repoulTez, ils fe icttent fur nous, comme li nous eftions moins vaillants ôc reli-» gieux que les Cantabres amp;nbsp;Aftures,amp; comme fils penfoient eftre plus alTeurez « auecleurs femmes ôc enfans parmy nous,que fe tenas en Efpaigne, ôc aux mots » Pyrenees', d’autant que vous les voyez alhchez du delir de butiner, viure de » vols,amp; larcins,amp; non de iufte guerre-.ôc quoy qu’ils foient en grand nombre,Ôc » ayent chef ôc enfeignes pour les conduire,fi n’en font il pas pourtant moinsyo-» leurs,ôc infignes all'affineurs. Maisie vous prie quelle occalion ont-ils de faire » la guerre, que pour ruiner les fainéts lieux ôc mallacrer les hommes ? Ils ont de » couftume de combattre en l’Orient contre des effeminez, ôc cotre les Elclaues » des Rois Leuantins, mais ils trouucront des hommes en P rance qui leur feront » tefte'.Ôc. contre lefquels ils heu lient oncq ofé dr elfer leurs armes,fi Dieu ne leur euftoftéleurbonlhnsÇquieftlaplusgrandepunitionquil prend des hommes

» en ce monde) alfin qu’à vn coup ils foient punis de tant de forfaiéfs abomina- nitio» de rho » bles qu’ils ont commis par l’effufion de leur lang, amp;nbsp;perte de vie de leurs amis, « parens,amp; alliez,amp; Dieu nous affiliant, amp;nbsp;deffendant noftre querelle. Il y a cn-^ » corevnmoyen fecret,pour les dompter, amp;nbsp;ruiner, duquel il vault mieux nen « dire rien pour celle heure que de le ptibliâr-.neantmoins en combattant vous co » gnoillrez que ie n’ay rien oublié quilerue alaviéloire,feulemét vous priedal-» 1er les alfaillir pleins d’alfetirancc du fecours diuin,amp; del’affillance amp;bon con-» feil des hommees,vous foutienat de vollre pays,amp; Prouince,laquedle,biê qu’elle « n’ay e goullé lesdouceurs de la doarineEuâgelique,ne fut pourtàt iamais meut » triere des Chreltiens, ny ne perlccuta ceux qui failoiêt prolelfib de celle fainétc « vie, laquelle grace ie ne fçay fi ïamais Dieu fit à nation quelconque: corne aulTi « les Prant^ois ont cell heur que depuis qu’ils ont faicl veu, amp;nbsp;fe font liez à la reli-» gion Chrellicnne,on ne veit iamais que l’her efie y ait pris pied,ou que quelque « monllre ayt pris origine en celle belle Protiince: laquelle a ellé des premieres, » qui pour la religion fell armee auec le peril de fa vie cotreles hérétiques, Ôt en-« nemis denollre Seigncür refus Chrill, dbptant amp;nbsp;tuât enbataille vnRoy tref-» puiffant des Arriés. De forte qle Roy de celle nollre nation dona vn exéple de » vcrtu,amp; collance à tous les mortels par la ruine de l’heretiquc,amp;; ainfi fobligea « toutesles autres natiôs qui fe fût fa(^bnees en ce fainddeuoir,avn fi excellent ôc » ChrellienPrince.Les peuples ellrâges àGnc,ayas aprinslavertti Ôepieté de noz » anceUres, cellraifonque cellenaïucté dereligionSe conllance ôé«nlafoy,amp; » aux cobats apparoiffe en nous,côme naturelle cotre des cnemis, lefquels venas rx gmIcre~ « des derniers coings de la terre,font fihardis q de fe ruer fur laGaule pais coullu

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» mier de vaincre,ôt dbpter les pl^ brauesjôc de deffédte la rehgio cotre ceux qui ß.

fiÿ

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nî CHARLES MART. PRINCE DES FRANC.

îafchent de l’accabler, Si: en laquelle il font Ci fols de pafler, fans confiderer qn^ i’Efpaignc ne leur eft point encore vne pofTeffion paifible,condui{ants icy leurs ” femmes amp;nbsp;enfans, comme fils vouloient y drefler colonie. En fomme (mes a- ” mis) bien que la vêcloire nous foit certaine en main de ces lacnleges voleurs, de celle trouppe pillaitlc Se larronnefle, fi fault-il fe fouuenir de noz forces ” vaillances,amp; peftler de quels parents nous fommes lortis,amp; quelle elperance Si bonne opinion ont conceu de nous,les autres peuples de l’Europe, quelle eftb * ^juüeyjßte terre qui nous a produits,receuz, elleuez,nourriz, amp;nbsp;qui nous a enleigné les ar- ” de derriere- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apoint d’iiuys de derriere pour nous lauuer : ains fault rendre à cef’^ *

nollre terre naturelle la vie qu’elle nous a donc, ou ( elfans lords de peres vain- ” queurs de tout le monde) vaincre(ainfi que ferons) celle canaille AlcoraniqtiC^ ” lans pêfer à faire paix ny accord auec ces belles,le lang defquelles il fitult elpaU' ” dre amp;nbsp;engreflèr noz champs du malîàcre de leurs charoignes.

Tandis que Martel faifoit fon deuoir d’encourager les fiens,le Roy Abdera-me n’oublia rien de la charge,ains ne pouuant plus fuir au côbat, pour ellre de-jflitué de moyens,amp; de viures, à caufe que les leurs ellans faillis, le pays ne fulf-foit pour nourrir vne fi grande multitude. A celle caufe voyant les liens animez au combat, les y encouragea encore d’auantage,parlant en celle maniéré.

Vofcrc gaillardife, amp;nbsp;defir de combattre, vaillants loldats, n’a befoing d’ef- ” /^bdera- guillon pour l’inciter dauantage a faire Ion deuoir : amp;nbsp;toutesfois le peu de fens « des enncmis,faiól qu’il fault qu’encore ie vous die ce petit miot. Nous auons af- ” fiibieólie la moitié de la Gaule, laquelle obéit à nollre loy amp;nbsp;fantafie, amp;nbsp;fi tout » le pays entier n’a peu refiller à noz forces, comment leroit-il polfible qu’e- ” liant ainfi efchantillee, alfoiblie, amp;nbsp;demy morte elle puilTe faire ce dequoy el- ” le le deffioit, ayant les forces entières ? Ce feroit grand folie, que les Gaulois, ” lelquels ont par contrainte obey fi long temps a l’Empire de Rome, voyants » que nous atiôs accablé la gloire Romaine, amp;nbsp;rêuerfé fes efforts,tafchent ores de » Frefumption uous Tcfiller, amp;nbsp;fcmacipei' de nollre puifiance. C’ell folie à eux de fe penler fot ” des^mans tifiier de la ritiieae de Loire, puis que nous auons dompté tant de Mers, pris ’ Tille de Pvhodes, rauagé amp;nbsp;pillé le pays de Sicile, amp;nbsp;paflé en defpit de tout le ” monde,les eflfoyables dellroiéls de Gibaltar,amp;defainél George. Mais direz” vous,ceux cy Ce fient qu’vn peu de fuitte les làuuera, amp;nbsp;que la cité de Tours les auoifinant leur feruira de retraitte : neantmoins fe voyants à grand’ peine » contre dix des nollres, aulfi n’auront ils elperance qu’en la fuitte. Auilt « ne Içauront-ils faffeurer, quoy que retirez à Tours, de noz forces, puis quela » cité de Carthage, fell humihee a nous, amp;nbsp;que tant de citez, villes, challeaux, ” amp;nbsp;forterelfes nous ont receus pour feigneurs, bien qu’elle.s femblalTent irn- ” prenables amp;nbsp;inuincibles. Portez doneques ( mes amys ) ce cueur,gaillardife, ” amp;nbsp;hardielTe au combat, que ie voy maintenant reluyrc en vous,vous appuytint » en vollre heur félicité, amp;lt;: fur le dellin amp;nbsp;fortune croilfante du nom Sarra- » fin, vous fouLienans que vous combattez non pour la leulc reputation. Si » pour l’ellendue de nollre Empire : ains ellans elloignez par fi long traiél de » mer amp;nbsp;de terre de noz pays, femmes, amp;nbsp;enfans,amp; amis, la necelfité nous corn- « mande d’aiiouller à la vertu vne viéloire forcée, ou bien mourir à la pour-» fuitte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

Durant que l’vn amp;nbsp;l’autre Prince par leurs belles remonllrances amp;nbsp;harangues encourageoit leurs armees, les Barbares vouloient a toute force aller au combat,

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combat, difans à leur Roy que fil differoit d’auantagc ils le commen^eroienc fans fon commandement.L’ordre de fon armee eftoit extrêmement beau,car il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

ordonna fa bataille des plus vaillas amp;nbsp;des plus aguerris de tout fon cap, laiffant le refte à la garde du bagage,amp;des perfonnes inutiles à la gtferre, corne de vieils hommes,des femmes amp;nbsp;des enfans. Puis il Ht marcber*fes bataillons compofez de diucrles fortes d'hommes , les vns cftoient montez furchtmeaux aucefort ordottnana^ longues efpees qu’ils tenoient toutes droites,les autres vfans de l’arc eftoient a dei cheual,duits à bien fouuêt feindre de fen fuir pour abufer leut ennemy. Quel-qties vns gouuernoient leurs chenaux auecquesvne iculc verge, fans frainny bridc’.entre l’infanterie les vns combatoient de dards amp;nbsp;de fondes, les autres de cymeterres, plufieurs eftoient armez de gros iacques, faits à la mode de leurs pays,lefquclsilsprenoient aifeement amp;nbsp;laiffoient quand ils vouloient: la plus t« grand part d’entre eux portoit de longues piques garnies defers bienpointus.^“^’’quot;-amp; de banderolles pour leur donner plus grand cueur, amp;nbsp;efpouuanterlesPran ^ois.Quiles voians venir tous brûliez du halle, amp;nbsp;auec leur barbes mellees, por tans le Turban en telle,les penfoient vrais monllres, pour hen auoirveuonc-ques detels.Aulîiles Sarrafins cuidans les intimider,ail oient au combatauecfi grands cris amp;nbsp;heurlemens,amp; auec tel bruit d’vne inHnité de clairons, qu’on eu II ïugé le ciel ôcla terre debuoir fallembler,amp;marchoient de G grade fureur,qu’ils fembloicntbclles cnrao-ees,car ellans hors d’efperance de le ponuoir Giuuer à la fuitte pour cllre en pays G loingtain, ils remettoient tout leur lalut en la force de leurs bras,deliberans tous de mourir,ou d emporter la victoire.

Les Chrilliens auoient elle menacez de celle defeente d’infidelles. Ce que le V encrablc Bede qui viuoit lors recite en ces propres termes .Du temps que les Sarrafins couroient amp;nbsp;pilloicntles Gaules,deux Cornettes f apparurent au Ciel comaus.

” parrefpacedc quatorze iours,dontrvnc monllroit au matin deuantquelc ” Soleil futleuc,amp; l’autre au foir apres qu d elloit couché, lefquelles toutes ham-” boiantesregardolent fur l’Aqmlon. LesPran^ois mirent tous les premiers le

feu en leurs loges tant pour n’auoir plus d’efperance de ly retirer,que pour fer-uir de fignal a Eudon,amp; le fairehaller .Puis Charles Martel ordonnant fa batail le print hiy mefme la charge de la Caualerie, faifant Childebrand Hls de Martin Coronal de fafantcrie.11 commanda exprelfement qu homme ne rompllb fon rang ny laiflall fon enfeigne,donnant à entédre qu’il auoit mis des compagnies

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furïa queue, pour tailler en pieces ceux qui commencerolentle defordre .IlHj:

1 faire vn cry tout au tour de labataille,Sc luy mefme dill a ceux quile pouuoiét tei. entendre qu’il auoit mandé aux Tourangeaux, qu’lL fermalfent les portes de leur ville, amp;nbsp;qu’ils ne les ouurlffentdéformais qu’à ceux qui demeureroient vainqueurs. 11 leur remonllra pareillement qu’il ne falloir auolr plus d’efperan-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce qu’àbien combattre, ayans deuant eux leurs ennemis , ôc derriere la rluiere

de Loire: qu’ils n’auolent plus d’autre Gaule ny d’autre terre que celle ou ils e-lloient, dedans laquelle P arnecellité 11 falloir vaincre ces Barbares,ou tous en-

\ femble mourir. La fanterie Pram^olfe ordonnée par plufieurs rangs,faifolt la 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;polnâe de labataille ,laquelle commenta la charge, donnant de prime arrluee

\ furies gens depledSarra7.1ns,quibraucmetlareceurent. Les ennewils auoient \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oïàonnéleursfantafhnsencrol{rant,Screcullolcnt touhours ceux du milieu,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à ce que GlesPrançols venoient à donner de furie dedans pour les rompre,les

\ deux pointes fe vinffent enfermer fur eux, afhn de les enclorre. Leurs gens ds

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«4 CHARLES MART. PRINCE DES FRANC.

chcual^e prefeiiterent fur les ailles de leurs battailions. Ce que voyant Charle s Marteljil fit marcher là gendarmerie, luy remonlh ant qu’il ne falloir aucune-feftonner des accouftremens,montures,ou armes eftranges dont vfoient

ces barbares, Sgt;c qut leurs chameaux eftoient grandes belles lourdes plus pro' pres à la charge,qu’au C(5mbat,amp; leurs cheuaux leulemêt duits à porter ce qu’ils * pouuoient defrofcer. Il mena luy mefmc le hocq qui faifoit l’aefle dextre de Û bataille donnant la charge de l’autre a plulieurs capitaines, vaillans amp;nbsp;expérimentez, leur commandant qu’ils frappalfent lors qu’ils le verroient commencer . Les Chcualicrs ennemis ne voulurent onques attendre le choc des genfdal mes François, amp;ncfaifoient que volterà l’entour d’eux,fans ofer venirau^ trela nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils lailfetoient leurs rangs, amp;nbsp;par ce moyen romproient leur

tuvs. ordre. Toutesfois quand ils virent qu’ils trauailloient en vain, ils fapprocherêt peu à peu, toufiours efcarmouchans,pour amufer les nollres, maïs fils eftoient plus duits amp;nbsp;leurs cheuaux femblablement à ces manières de voltes, les François d’autant les furpaffoient en force amp;nbsp;vaillance.Ils eftoiét neantmoins fi petit nombre qu’ils ne feeurent oneques tant feftendre qu’ils fc peuflent egallera la largeur de la bataille des ennemis,de forte que les Sarrazins commencèrent a les enuironner du dextre cofté a fin de leur donner à dos. Ceux qui eftoient demeurez dedans leur camp, n’entendoint qu’à regarder ce conflit, fefiouiftàns ou contriftans felon que laviéloire fauorifoitoules defauorifoit, amp;nbsp;ne fault point doubter qu’ils ne fuffent en grand peinc,facbans bien que tout leur fali’t ^rriMs ^en coiififtoit au gaing ou en la perte de cefte bataille, amp;nbsp;ne tafehoient feulement à feflebMaiUf, les admonnefter ains comme fils euftent efté mefrnes au conflit,ils faifoient

fte du corps felon ce qu’ils voy oient ad uenir à ceux de leur party, mais durant que fi ententiuement ils regardoient le combat, Eudon auec les plus difpos ôi mieux montez de fes hommes entra par derriere en leur camp, amp;nbsp;prefque pluf toft qu’ils l’euffent a^perceu : dedans Jequel il commença tant horrible tuerie qu’il ne pardonnoit a vieillard, femme, ny enfant, dont ceux qui combattoiet voyans leur camp pris,amp;:entendans le cry des leurs,fc trouuercnt tant eftonnez ZrfWo/rf que la vidloire fi longuement doubteufè tomba deffus les François. Charles MMxZriwfo» îClartcl alloit criant entre les fiens quel’armeed’Eudon eftoit cefte fecrette ine-nee qu’il leur auoit fecrettement prédite en fà harangue, qu’Eudon par ce nou-ueaufecours donnoit à cognoiftre en quelle recommandation il auoit le falut de la France, amp;nbsp;fi quelquefois il l’auoit offencee, le bien que par cefte nouuelle aide il luy faifoit tant àpropos,mcritoitqu’oii luy pardonnaft. Les François voyans la faueurdiuinede leurcofté,fè donnans courage l’vn l’autre, comme fils euftent efté tous frais,chargcrent les Sarrrazins d’vne fi grande afprete qu’ils les contraignirent dereculler. Eta l’inftantEudonapres auoirmaflàcrc tout ce qu’il auoit peu trouuer dedans le camp leur donna fur le derrière, dont ces Barbares prindrent la fuitte, qui n’en peult toutesfois fàuuer que quelques vns des mieux montez, amp;nbsp;tourna l’occifion principalle fur les gens de pie^gt; rro»; cens foi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcfquels, que de ceux de cheual il demeura trois cens amp;nbsp;foixâte amp;nbsp;dix inil-

le fur le champ, les autres difènt trois cens foxante-quinze, n’ayant perdu hs ^Jcr^nTèlef Fi^nnçois q»e quinze cents des leurs : petit nombre vrayement pour vne telle fiits, viéloire, mais c’eftoient tous des plus vaillans amp;nbsp;des plus grandes maifbns du

PKoyaume,amp; peu fe fauuerent d’eftre bleftez. Il n’cft mémoire que les Sarrazins fuffent oneques mieux chaftiez,ny perdiftent tant d’hommes amp;nbsp;de vaillans ca-

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THIERRY 1. ROY lo.' LIVRE IL 115

pîtaines. Leur Roy Abderame, amp;nbsp;prefque tous les principaux des fiens furent 7 J® rrouuez entre les grans monceaux des morts, feulement eft aints de la pmlTe qui reculla fur eux . Les François firent tout paffer au fil de l’cfpec,amp; ne pardonnèrent aux enfans feulement. Les femmes furent pres que tomes occifcs par ceux qui premièrement gaignerent le camp, de celles qui en^fchapperent quelques Vnes de meilleur courage fe fauuerent à la fuitte,le's autres mc^irurent d’ennuy j ou fe tuerent elles mefmes de defefpoit, aimans mieux accompaigner leurs ma-riz à la mort que tomber entre les mains de leurs ennemis, tellement que bien peu d’elles furent prifes viues.Lacbafl'e finie, le butin fut mis enfemble. Les capitaines amp;nbsp;foldats fe refiouiffans de telle victoire, voy oient la campagne pleine des morts de leurs enneitiis en fi grand nombre, qu’elle en eftoit toute couuer-tc On Y YOYoitvne infinité d’armes, amp;nbsp;aucuns de (es pauüres miferables fe-

1 ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

couans encore le larret, les vns en monceaux, les autres leparez félon que la lonnnteZ fortune,labardiefre,ou la crainte les auoientaffemblez ou départis durât le con mom. flit. Mais la plus grand horreur confiftoit en la veuë de leurs profondes playes, car fl d’vn cofté on en voy oit ay as les bras ou iâbes emportées, les autres auoiêt les tripes au vent,ou eftoiêt tranfpercez de part en part ; en quelques vns ne f ap-perceuoit aucunes playes eftans feulement affommez de coups de maffe, entre lefquels plufieurs eft'oient encores en l’agonie delà mort. Ce qui fe voyoit dé logueur amp;nbsp;largeur de terre, eftoit tout arroufé de fang amp;nbsp;ióché de corps morts, iapar les pillars mis tous nuds,bref,depuis que la fureur fut du tout paffee,amp; le bruict du combat Ôc gemiffement des mourans acbeuéje fpeftacle d’vne tant cruelle occifion eftoit fihorrible que fi telle deffaiôlefuft arriueefur d’autres cnnemis,elleeuft peu faire pitié aüx vainqueurs mefmes. Celaaduint l’an 730.

Cefte viftorieufe iournee donna fort grand bruiét aux E rançois,amp;; en firent feuz de ioy e tous les autres Royaumes Chrcftiens,fe refiouiffans merueilleufe-ment,que ces Barbares apres auoir fu^iugue lÉfpaigne,euffent commence par laFrance âvouloir conquérir le refte de l’Europe. Quelques hiftoriens di- d'qu YÎBt 4 fent que cefte heureufe amp;nbsp;memorable viaoireluy donnaleffurnom de Mar-tel,difans que tout ainfi que le fer eft rompu,briféamp;:caffé,6gt;:amolly parle Mmei. marteau, ainfi fut la férocité desBarbaresbrifeepar lavertu du Martel.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apres cefte viaoire il affembla tout le butin,amp; le diuifa egalement entre les

l foldats pour recompenfe deleursbons feruices. Eftant a caufe de la longueur l de ces guerres efpuifé à’argent,amp;; de moyës d’enpouuoir recouurer, ôc n’ayant ç moyen de donner digne recompence aux gentilshommes François qui fi fide- Recompenfe lementl’ auoicnt ferui en ces guerres, il leur donna les dixmes que les gens d’E-glife auoient aceouftumé de Teuer, amp;: ce auec le confentement dcfdits gens d’E- gens degttejf glife,leur promettat fiDieuluy faifoitla grace deviure,de leur en donner bon-ne ôc iufte recompenfe.Ce qu il ne peult toutefois faire comme il auoit promis. Eudon qui àuoitfaitvenir enErance,leRoy Abderame,ôc qui eftoit rentré en grace auecques Martel pourfuyuant les Sarrazins, en fitvne cruelle boucherie.

Vrayementclt;fiecle là eftoit biê miferable, durant lequel la France hauoit vne feulehcure de repos.Car Abderame eftat vaincu, ôcEudon pet^apres mort, Charles Martel fut aduerty que laBourgongne eftoit occupée parles Sarrazins,lefquels Hunault ou Hurault, ScGaiffre enfans dEudon,marriz de ce qu a pres lamortdeleur pere,Martelneleür auoit donné l’Aquitaine,auoient faiét

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CHARLES MART. PRINCE DES FRANC.

'*lt;gt;■’ venir eixFrance,voulas recoqiiefter ce que IcsFraçois par droit de guerre auoiet vfurpé fur leurs anceftrcs les Rois des Vifigots, ßcfrelchemcntaleurpere Eu-don amp;nbsp;à eux. Adoncques ils renoucllerent la guerre amp;nbsp;fc monftrerent en armes des en Languedoc, follftitans lefdits Vifigots,qui lors fappclloient Gotticans

Occitans,a tenir leur party, lefquels eftans plus vaincuz que doni' * ptez des Françoi?,eftoient ioyeux de reuoirla pollerité de leurs Rois en armes« Et entreprenans la guerre d’vn grand cueur,appcllcrcnt a leur aide les Sarrazin^ encore ennemis des François,pour raifonde la perte qu’ils auoientreccue déliant Tours. Ils furent aufli fecourus des Sueues,Alans ôc Vandales,qui fi long temps déliant alaperfuafion de Stilicon auoient couru toute la Gaule,amp; del^^ palTcrent en Elpaigne, ou fabituerent les Gots amp;nbsp;Alans. Les Vandales font vc-nus comme les Huns amp;nbsp;les Gots des parties Septentrionales, amp;nbsp;eftans clialTeï r;« Septen- dc leur pays par les Gots, l’cnruirent vers le Danube, la ou il demeurèrent lon-trtonaks. guement,amp; iiifqu’à ce que Gcnfcric Roy des Gotz les en cEafta. Dont recoæ rans a la mifcricorde amp;nbsp;a la proteôlion des Romains, ils fupplierent Conftaßquot; tin Empereur, de leur donner quelques pais, pour y habiter. Ce qu’il fît amp;nbsp;leur donna la Pannonie maintenant nommee la Hongrie, laquelle ils habitèrent i’efpace de foixante ans,iufqucs a ce que Stilicon feigneur Romain {comme iE efte dit cy deftuslafteôtat l’Empire cotre Arcadius amp;Honorius,les appellaafo*^ fecours amp;nbsp;à la part delà conquefte. Les Vandales eftans ainfi tirez aux GauleS amp;nbsp;les ayans pillces ils en furent chaffez par les Gots, amp;nbsp;contraints de fè rctir^’^ en Efpaigne ,là ou de prime arriuee ils prindrent la ville d’Ifpali,amp; appelleren^ ramlaloufte la Tcgion d’alcntour Vandaloufie.Mais l’Empereur Honorius fafché de ce que les Gots bruloicnt l’Italie, il leur permit de fe retirer en Efpaigne, de la oU ils chafterent les Vandales, amp;nbsp;les contraignirent de fc fauuer en AfFrique,la oU au temps de l’Empereur luftinian ils furent exterminez parce grand capitaiu*^ Bellifàirefbn lieutenant general. «

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais pour retourner au fait,tous ces Barbares Arrians tat de l’Efpaigne que

des Gaules fè bandèrent contre les François, amp;nbsp;ainfi tous enfemble vindreut CruauteT^ pafTer le Rhofiie, pillans amp;nbsp;buflans tout ce qui cftoit de l’appartenance du Rof fl Ornons nbsp;nbsp;Pr^nce, ne pardonnans a femmes ny vieilles gcns,ny a petits enfans,amp; n’ayâs

efgard ny à aage,nyà fexc qùelcoquc.Et firent encore pis aux têples, lefquels il^ defpoLiillerêt de vaiftelle d’or amp;nbsp;d’argct,d’ornemês, amp;nbsp;de toutes telles richeffts les ruinans iufques aux fondemens. Sauoye amp;nbsp;Daulphiné principalement re-ceurent le plus de’dommage, ou il ne demeura rien qui ne fut ruine amp;nbsp;réduis: en cendres amp;nbsp;deferts.Toutefois ils n’entrerent point en la ville de Vienne poui' ce voyage, mais allans plus auant,mirent la cité de Lyon en leur puifrance,amp; d' rans outre prindrent quafi toute la Bourgongne, aftauoir Malcon, ChaaloU) bruUie. Dijon, amp;nbsp;Auxerre, amp;nbsp;eftans venus iufques à Sens, l’Euefque de la cité fortitdir eux anec vne groffe trouppe de gens de guerre, amp;nbsp;donna dedans de telle qu’il en deffit la plus grand part quieftoientles Vifigots, lefquels fè fentansc-ftre entrez trop auant en France, amp;nbsp;craignans d’eftre enclos par ceux des vilE^ qu’ils auoient laifTces a dos, retournèrent en mefme haftiueté qu’ils eftoient ve-nuz,amp; retoiftnans en arriéré, acheuoient de brufler amp;nbsp;deftruire ce qui eftoit demeuré entier,à ce que Charles Martel ne trouuaft rie d’entier apres eux, amp;nbsp;qu d n’euft aucun moyen de nourrir vne armee pour les pourfuiurc. Ainfi fut tout^ la Bourgongne tant Cifiurainc que Tranfiuraine mife en ruine par les Vifigots,

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THIERRY 1. ROY i». LIVRÉ H. tif

Êi par les Sarrazins, auant que Martel etift le loifir dele venir fecourir Jcqtiel fe Voyant affailly de toute la Barbarie des Sarrazins amp;nbsp;Vihgots,ne dormoitpasj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,1^1^

ains pratiqua fi fagement aucc fes voifins,qu’il euft incontinent Vn gros fecou rs^ mefmement de Luitprand Roy des Lobars,prince Chreftifti öc Catholique: ôc Lanfroy Duc d’Allemaigne, amp;Odillon de Bauicre luy enuoyerentligrosfe-cours que de prime face l’ennemi fe retira de la camp aign e, ô?l’enferma dedans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

AuignOjCn laquelle Maurice gouUerneur de Prouêce luy auoitdoné entree, ßc dedans Narbóne aulli, qui eftoiêt les deux principaux forts qu ils auoient choi-fiz pour faire la guerre aux Pragois. Ainfi fut alfiegé AthinRoy desSarrazins de dans Auignon,Slt; endura plufieurs alfaux liurez par Childebrad chef de 1 armee des hrançois,efqucls pourtant ils heurent du meilleur, car il en mourut gtand nombre à diuerfes fois,amp; firent les Sarrazins tel deuoitjque par leurs fa.illic3 fit« rieufes ôc impetueufes, ils forcèrent l’armee de Charles Martel de leuerle liege^ amp;pendâtces a{faux,Charles apres attoir repris tout le pays de Bourgogne,remis Lyon,Vienne,V alienee,amp; les autres villes circbuoifmes en fa puiffance,il arriua deuant Auignon auec fes deux armées, ou il y auoit tant de combattans que le Sarrazin n’oloit plus faire faillies,ny tnonftrer le nez dehors. Sur céj les chefs de l’armeebrançoife perfuaderent à Charles Martel de liurer l’alfault general aux Sarrazins .Ce qu’il fit h horriblemêt, qu ay as les Barbares abandonné la deffen-cedes murailles que lesbrançois auoient prinfes ôc occupées, le Roy Athinfe ni aux samt fauna à grand hafte dedans fes batteaux qu’il faifoit tenir prefts auRhofne,en tout euenement du fie^e.V oyant la ville prinfe il fe retira a Narbonne, laquelle eftoit tenue par fes parti(ans,amp; eftoit ville forte amp;nbsp;opulentc,ôc en icelle délibéra d’attendre encore vne fois le fiege,lequel incontinent y fut mis par Charles Martel, qui auoit fuiui le Roy Sarrazin a la plus grande diligence qu il pouuoit, fichantbien qu il hy auoit point de coparaifon entre Auignon ôc Narbóne eiî matière de forterefte, ôc que N arb one leêiendroit longuemêt,puis qu Auignon luy auoit fait lilongucm ent tefte ôc donne tant d affaires»

Eftant donc Martel au fiege dcNarbonne,voici vn autre Roy des Sarrazins nommé Amoree, qui amenoit vne grofte armee au fecours du Roy Athin* Ce confiderant Martel, ôc preuoy ant qu’il neluy feroit aifé de vaincre tous les

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sarrazins cnfemble, délibéra deles cobattre feparez 1 vn deïautre,de forte qu il

1 laiffavne partie defon armee au hege deNarbonne, ayant eftargy ôc eftedu (on 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;camp fl fagement, que l’ennemy Sarrazin ne fe pouuoit prendre garde que l’ar-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meebrançoife fuft diuifee. En ces termes il alla au deuant de fon ennemi,lequel

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il rencontra,^ luy donnabattaille pres d’vn fleurie nommé lllebcre,de tel cou-

ragc,que le Roy Amoree eftant tué des premiers,toute 1’armee Sarrazine fe mit riltolt-t à vau de route, amp;nbsp;fut la plus part des ennemis noy ce dedans le fteuue.fe cuidans fauuer delamaindesbrançois.EeRov Athin eftant aduertv deladeffaiCte des

fiensAaiffaNarbomie en evandeVïafte, amp;nbsp;montant fur fes nauires.abandonna la , „ , Gaule,laquelle lut entieretnet deliuree par Martel,tat des Sarrairns melcroy as, f,„r« des ri quedes Vdigots Arr’iens, tellement que Dieu donna manlfefte fecours ôc fa»-ueur àla Saincte foy Catholique.

Charles Martel eft;antviôtorieu-x,cha(faMaurice Cdtede Marfellle hors de laVroucnce,jouree qu il auoitlaifféle parti des Catholiques,pour fuiure celuy des Sarrazins St Arriens,8lt;misleK-oy Sarrazin dedasAuiCTnon.Auffr il ht met-trele feu dedansles villes deNarhonne, AgdcjNlhncSjöc Beziers quiauoient

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Ï,R THIERRY X. ROY lo. CHILDERIG 3.ROY n.

tenu b(lt;i pour Ies ennemis de la foy. Et eft a noter que lors le nommoit le Languedoc Septimania, auoit prins ce nom de la ville de Beziers, laquelle parks antiques fe nommoit Colonia Septimaniorum y à raifon de la feptiefmc legion qn^ y auoit fa garnifon êftal^lie. L’autre partie de la prouince des Romains fe noin-moit, ‘Trouincia ^hocenjis.

Cefte guerre eftant finie, il alla contre les Friions qu’il combattit fur le flen-ueBourdon, amp;nbsp;les contraignit de fe conuertir àrecognoiftrele vray Dieu, Guerre cotre fjjj-g profeftioii de lafoy Chreftienne,car encores lors les Friions leruoient au^ lesFriforts. j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donna des Sainôls doôleurs pour les inftruirc en la foy Catholi

que. Les vns difentque cefte guerre des Frifons fut entre la bataille de Tours, amp;nbsp;la guerre faiôlc en Guyenne amp;nbsp;Languedoc.Tant y a que fur la fin de ces gutr res, le Roy Thierry mourut l’an 740. lailfantChildericlbn frere qui fut RoV de nom feulement comme les autres.

CHILDE Childeric troifielmc du nom eftant Roy,le Pape Grégoire tiers du noH^ RIC rrlt;^uerty de la grandeur,force,amp; prolperité de Martey’enuoya fupplier de voU' ROY xi' nbsp;nbsp;nbsp;fecourir fa perfone amp;nbsp;le fiegc Romain contre Luitprand Roy de Lombar-

-------------• t}ie,quifailoit guerre au Pape, pour ce qu’il auoit fccouruThralimond Duc

Spolete qui feftoit reuolté contre ledit Lombard.Martel couftumicr de delfti’ dre la religion,delibera de donner lècours au Pape: ncatmoins il ne fut befoin^ I« de mener armee, pource que Luitprand fe delifta de fon erttrcprinle,amp; lailfa Francedeffen paix le Papc, pour l’honneur du Princc Martel. Depuis lors a lonexemplck feursdciPu- Je France ont toufiours fecouru les Papes, ont efté le refuge du fiegc

main,amp; n’ont cefte d’enrichir les Papes.Ce que toutefois lefdits Papes ne veiib’’’ confelTcr ny recongnoiftre,ains ont attribue l’honneur de leurs biens a Confta’’ tin,encore qu’il foit tout notoire que le tout prouient de la bénignité amp;nbsp;1 argeftb desRois de Francc,commc ce qu’ils noment les iuftices ou le patrimoine Saind J Pierre.ôc l’Exarchat de Rauenne. Quelques vns ont voulu dire que le nom

Trefdireftten Trel-chrefticn q noz Rois porter, leur procédé de ce qu ils ont efte toufiours U afteélionez au fiegc de Rome. Mais il ne vient de la, ains fut ce Charles Magne, ■ nbsp;nbsp;nbsp;quifelo aucus leur a acquiscc nom,amp;qui l’a laifte hereditaire a fa pofterité,potir

auoir à l’exemple de fes anceftres viuement defFendu la foy Chreftienne contre les infidèles. Martel fut vn grand perfonnage, comme il appert par les admirables aéfions de fa vie, qui voudra les conférer auec celles de tous les Rois de France,trouuera que ce a efte le plus grand home,foit Roy foit autre qui fk deMurfel. jamais enFrâce,amp; â vray dire ce fut luy qui à Pépin fon fils amp;nbsp;a Charles Magne drefta(commc nous auons dit) l’efchelle par laquelle ils montèrent à leur grandeur. Ayant mis fin à toutes ces guerres, amp;nbsp;fè voyant ia vieil amp;nbsp;cafTc,!! aduifi de difpofer de fes biens. Il auoit quatre fils,Carloman, Pepin furnommé le Court, Gilles Archeuefque de Rouen,amp;GrifFon.En mourat l’an 741. il laiffa à Carloman rAuftrafie,la Thuringe, amp;nbsp;les terres d’outre le Rhin, amp;nbsp;a Pepin la France, amp;nbsp;Griffon fut oublié.Cc qui le fit reuolter contre fes freres à la perfuafion défi mere Suanachilde venue de la maifon de Bauicre, amp;nbsp;fempara de la ville de Lan en Laonnoi^ mais il fut vaincu amp;nbsp;prins par fes freres,amp; mené prifonnier a Cha-4.frereidif- fte^'iuneufcn Ardenne,qui cftoit vne forte place.Ces quatre freres eftoienttous /frwj e na j jnaturel. Les vns defiroient les biens celeftcs, amp;nbsp;les autres les mon

dains. Carloman apres auoir efté grand guerrier ayant accompagné fon pcrc enfès guerres, amp;nbsp;fon freie Pepin à la conqu efte d’Aquitaine, contre Hunault, aban-

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II.

Ilÿ

abandonna le monde amp;nbsp;toutes pompes Royales, amp;nbsp;fen alla en vn lie^ d Italie -ƒ appelle Soraâ:e,ou ilfe redit moine,amp;de la reuenant en France mourut a Vien-necnDaulphiné l’an 753. Aucuns dilent qu’il eut frayeuf dauoir ouy dire a Euchere Euelque d’Orléans que Charles Martel fon p« c eftoit damne, pource qu’il auoit ofté les difmes aux Eglifcs,amp;qu’il ne les auoit réduis comme il auoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

promis,amp;que peu de iours apres fon enterremct,fon corps ne lut trouue en fon cercueil, ains y fut trouué vn ferpent fculemet.Cela fe doit rapporter a. la vérité.

Griffon efehappé de Chafteauneuf paffale Rhin,amp; a l aide des Saxos ht guer Cartel re àfonfrere Pepin, en laquelle il fut vaincu,ôc cotraint fe retirer enBauierc dót

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lamere eftoit yffue.ll en chaflale Dnc nome Thaftillonôcf empara de fonDu-

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ché .Neantmoins Pepin le deffit encore vnc fois, amp;nbsp;apres auoir remis le Prince

Thafhllon enfes terres,il le ramena en F rance, amp;nbsp;luy donna la Seigneurie d An-

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcly fur Seine,auec douze Seigneuries deNormandie,hzes entre les riüieres de

I Oife 6c de Seine,ou il harrefta longuement qu il ne feretiraft vers le Duc Gaft- nbsp;nbsp;nbsp;cj/ions

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fre en Aquitaine hls d’Eudon 6c frere de Hunault, 6c cognoiflant les gens de ce ^nemers.

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pays là toufiours prompts aux armes, il les efmeut a faire guerre contre Pepin,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui fans grande perte les ht retirer. Dont Griffon ne f ofant plus tenir es Gaules

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 y es Allemaio’iics,print le chemin d Italic,auqucl il fut tue en paffant les monts

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par vn gentilliom’me de la Franche Comté nommé Theodin. Or ne fon-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;geoit plus Pépin ou à acquérir gloire ëc reputation, amp;c cherchoit tous les moy-

I eus qu’il pouuott pour les acquérir. Dequoy luy aûuint vnc nouuelle occa-À nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hon parlaiufte 6c haulte guerre qu il entreprint contre les Sarrazins, lelquels

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A-oulaas venaer ks pertes amp;nbsp;le deshonneur receu pat cy deuant, voUoient

de rechef paamp;t en îrance. Mais Pepin affemblant les forces, par yne longue

1 cunftadon nevouloit hazarderlehonhcur de la Chreftiente,a leuenenaent

l d’vne bataille qui eft dangereux 6c incertain, ains les mattant,alalonguc les I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contraignit de repaffer en Efpaigne, faifans les monts Py rences bornes de leurs

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terres, deffendant expreffement a tous S arrazins de plus les paffer .P epin donc-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ques apres auoir mis hn à tant de guerres,demeura luy feul maiftre des affaires

I thorite qu’il auoit comme Roy fans en auoir le nom, proietta en fon efprit de

I rauoir,6c d’eftreRoy de nom, depuiffance,6c de faict.

particulièresfecouffes 6c affaires.EuitprâdRoy efeEôbardie,6clePapeRacha-ïicapresvne grade ôcloguc guerre quiauoit cfté entrecux,hrétvne paix enfem uîk irowl-ble,laquelle dona aux Romains,6c à tous les Italics vne b one cfperacecyuel’Ita-lie parle moyen d’icelle iouiroitd’vnlogrepos.Mais a^eine començoit la ville

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;repos de lapaix,quc le Lombard contrei’opinion de tout le monde,alla mettre

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àl’improuiftele hege deuant Rancune. Entiebius Exarche eftoit dedRins qui a-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoit par le P ape Efticnne efté abfonbs de l’excommunication iettee fur luy , Si

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui par ledit P ape auoit efté perfuadé de fe mettre dedans ladite ville, ôc bien

\ quEufrchiusueuftpasfaultedecourage,uy crainte de la force des Lôbars,veu 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelaville eftoitbieufortifiée, ôc rempatee, ôc munie de viures,debonshom- Jre.

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no


CHI LD ERIC 3. ROY ii.


amp;^e tout ce qui fert au fouftien d’vn long fiege, fi eft-ce qu’il craignoit la ’ ' longueur d’iceluy. Adonc il pria le Pape d’auoir pitié de l’eftat de la ville de Ra-uennCjluy remonfiÿ.'ant que fi elle n’eftoit fècourue,elle eftoit perdue. Le Pape cnuoyaparles Ambalfièdeurs prier le Lombard de fabftcnir de ce fiege, mais comme ils ne pei^ret rien faire enuers ce Roy fier amp;nbsp;obftiné, il le mit en chemia pour l’aller luy mefime trouuer. Luitprand auoit cependant mis le fiege deuant Rauenne, amp;nbsp;voyant apres auoir gafté tout le pays d’alentour,qu’il ne pouuoit rien proftiter là deuàt,il leua le fiege,amp; alla aflieger la ville de Chiazzo,amp; l’ayat prinle par la trahifon des habitans eftans en difcorde,ôc icelle pillee amp;nbsp;ruinee,il ramena fon armee à Pauie,là ou le Pape l’alla trouuer. Le Roy l’ayat receu atitt tout reipcél amp;nbsp;hôneur,luy redit tout ce qu’il auoit aux deux années precedétt^ pris furîuy en la Romagne, amp;nbsp;au territoire de Rauêne,excepté latroifieme patquot; tie delà ville deCeféna.Le Pape ayant faiél ceft accord auec le Lombard f en ftquot; tourna à Rome, là ou il ne fut fi toft arriué, qu’il entendit que ledit Roy eftoit mort,amp; que fonneueu Hirprand qu’il auoit inftitué fonheritier ,amp; aflbcié polTeftiô du Royaume,auoit efté débouté amp;nbsp;chafte d’iceluy. Les hiftoires LoUt bardes difènt que le mefineiour que Hirprand fut inftitué heritier amp;nbsp;comp^' gnon audit Royaume par fon oncle Luitprand , il fortit en public,tenant main ( félon la couftume en tel cas accouftumée par les Lombards) vne lance, qu’vn oyfeau nommé le coquou, feftant planté fur le fer de la lance, chaßtit ^Mu. nbsp;nbsp;nbsp;de fon chant mal agrcable,amp; que les Lombards efpouuentez amp;nbsp;irritez du

uais augure de ceft oyfeau, qui felon leur creance amp;: luperftitiôn, fignifioiti“’ couardile amp;nbsp;pulillanimité de ceft homme,le chafterent du fiege Royal,amp; effitt rent pour Roy vn nommé Rachifé Duc du Friol,lequel à la priere du Pape charie,fit auec luy amp;nbsp;ceux de Rauenne, paix,pour vingt ans. Toutefois le Pupti ne fé fiât pas fort en la longue duree de cefte paix, comme homme qui cognoi^' foit le naturel des Lombards eftre d? peu de foy amp;nbsp;de tenue, iettoit les yeux tous coftez pour chercher quelque fecours contre eux, au cas qu’ils le voulut' fent tourmenter. Il regardoit en la Grece pour voir fil y en trouueroit. Mais voyoit que la ville de Conftantinople ayant efté long temps férue amp;nbsp;efclaue il® la cruauté de l’Empereur Leon, qui eftoit n’agueres mort,amp; qui auoit fait roi”' pre les Images, amp;nbsp;chafte ceux qui les honoroiêt, eftoit entree en plus grande !ƒ' rannie que deuant fous le nouueau regne de Conftantin fils dudit Leon. ieune Prince cftant agité de diuerfés diuifions amp;nbsp;difténtions des fiens, pouuoit à peine fouftenir foy amp;nbsp;fon Empire par fes armes. Le Pape donques ne pouuoi*!

frtmce.

Pfpin fe faire

trouuer fecours iiy fupport en Grèce, amp;nbsp;ne voyoit endroit en la terre,d’ouil France. Mais d’ailleurs il voyoit qu’dle eftoit de fort long temps gouuernee par tat de Thierris,Cliilderics,Dagoberts, ChilperiOs, amp;nbsp;autres imbecilles Rois, qu’il ne pouuoit auoir aucune elperanc^ de ce cofté la. Il pouuoit biê efperer de Pepin quelque lupport, mais il le voyoit aflez empefehé en la France,(ans qu’il euft moyen d’en fortir, pour aller au eftrangers .Et d’autre part, il cognoiflbit bien que Pepin vouloir faire proffit de, l’imbccillité de fes Rois, amp;nbsp;quil tendoit les fillets pour attraper cefte Royauté, comme il fift puis apres,amp; qu’il fera déclaré au liurc fuiuant.

riN DV DEVXIESME LIVRE.

te TROIS'

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E PIN apres n grandes vi(îïoires fe laifTa couler a l’in-folence, ala vanité, amp;c a l’ambition des plus grandes cbofes, qui font vices aufquels tous les plus grans per-ionnages de quelque naturel qu’ils foicnt,iè laiflbnt ordinairement gliiEer. Il deuint li fier, orgueilleux amp;nbsp;mfolence infolent qu’il ne faifoit plus le Maire du Palais,mais le Roy, amp;nbsp;non plus le compaignon auec les autres Sei-

gncurs,mais le maiilre. Et bien que quelque fois par-my fès infolences amp;nbsp;Iiaultainetcz il fit le doux,le gra- *» cicuxjamp;rhonnelfe pour gagner les hommes, fi eft-ce ; que toLifiours il retoLirnoit à la grandeur, dont fesfaidfsluyauoient donné l’opinion, amp;nbsp;la couftume, ôc quelquefois fe perdant en fcs louanges, amp;nbsp;en la com- -memoration de 'fes viéfoires,monfi'roit fa vanité qui luy faifoit perdre la pre- . ’ ' micre grace de fa maiefté accouftumec, cz aucunement obfcurfir fes faits.Mais Pepin elfoit né homme, amp;nbsp;par cofequent fubict a tomber en cedcffault de vanité qui accopaigne amp;nbsp;talonne toufiours la^Ioire:toutesfois les vns en ont moins amp;nbsp;les autres plus,félon la difpofition du naturel dun chacun. Or recherchoit-il parla louage qu’il donoit à fès faits,la volonté des homes,laquelle il vouloir luy leruir d’efchelle pour monter à la Royauté de la couronne de France, amp;defi-roitquela feule mémoire de fa valeur en fit le premier fondement, amp;nbsp;que les affeéfions des François en fufTent les marches. Il faifoit de tous coftez des fub-f^re i^oy. tiles amp;nbsp;malicieufes menees pour y paruenir, amp;nbsp;auoit fes deffeins fondez fur certaines efperances qu’il difeouroit, defquelles d’ailleurs il trouuoit la demolition parle difeours dephifieurs difiicultez qui (quot;y prefentoient. Le premier poinél dont il fe fèruoit pour paruenir à la dignité Royale, amp;nbsp;pour fè faire par le peuple defirer a eftré Roy,amp; rendre Childeric odieux amp;nbsp;mefprifé, amp;nbsp;a-nimer le peuple contre luy,eftoit le bruit qu’il faifoit courir par les oreilles tant des eflrangers que des François,que Childeric eftoit vil home auquel on voioit d nier s effeds de naturel,amp; plufieurs efpeces de hote,amp; folie,car tantoft il eftoit tout niais amp;nbsp;idiot, tantoft fol,mfenfé amp;nbsp;furieux,tantoft fi adonné aux voluptezWe^Z. ou de la paillardife ou de la chafrc,ou de la parefte amp;nbsp;nonchallance, qu’il eftoit la plus part du temps, ou à demy hors du fens, ou tout ftupidc, ou f^ hébété par fesplaifirs,qu’il n’apprehendoit autre chofe qu’eux,ne fe foucioit point de fes affaires , n’entendoit point à iceux , laifToit aller fon Eftat fan deftiis deffoubs, ne faifoit aucune iuftice, amp;nbsp;brief ne recongnoiffoit point les feruices qu’on

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faifoitàficouronne amp;:àlaconferuation defon Royaume amp;de fa perfonnê. Childé^c eftoit à la vérité vn home qualifié de toutes fes indignes qualitez, Si Pepin le feauoit bien dire, amp;nbsp;faire dire par tout par des homes apoftez, qui aile rj“’/y'^^^/^guoiêt fouuét parrgi le peuple les indignitez de Childeric amp;nbsp;la valeur de Pépin? louai^e de a fin que corne le meip^s amp;nbsp;la hayne de Childeric feroit feméjaulfi toft la bone

Pepin.

opinion de Pe^n entraft dedans les teftes amp;nbsp;les cueurs des hommes le faire eflire Roy. Pepin qui commandoit a la France quant à rauthorite,tel-lement qu’il ne luy deffailloit que le feul nom de Roy, auoit à fà deuotion plus d’hommes que le Roy mefines , d’autant que c’eftoit luy qui conferoit les dons, charges, honneurs, amp;nbsp;eftats, amp;nbsp;qui donnoit les recompeniès, amp;nbsp;au-cun n’en eftoit tenu au Roy, ains à Pepin feulement. A cefte caule les hommes déponent de depeudoiét de luy comme de leur bienfadeur amp;nbsp;conferuateur,amp; non du Ro/, leurbienfa- qyj faifoit aucun bienfaidt, ny aux particuliers ny au Royaume. Ce qui fu*^

caufedelaruinedu Roy amp;nbsp;de la grandeur de Pepin. Il falloir doneques que ’ Pepin qui dreffoit fes fillets pour attraper la Royauté, commençait par le def' Àroj« criement des ordes,falles amp;nbsp;indignes adions dudit Childeric, car qui veult refl quot;î rehuir yn Jre odieux ou mefprifé vn homme, il fault premièrement le deferier amp;del'’’j fcc-wOT?. bonnorer, amp;nbsp;qui luy veult nuire, il le fault auparauant rendre odieux ou mef

prifé, pour luy öfter les aftedions amp;nbsp;la faneur des hommes.

peuples enquot;' tiers leurs Princes.

pufferns des l’affedion des peuples enuers les Princes vient de l’opinion de la vef'quot; tu d’iceux princes, comme au contraire le mefpris amp;nbsp;la hayne des peuples efl',” tiers eux, le premier vient de l’imbécillité, amp;nbsp;l’autre des vices d’iceux Prin- ’f ces, amp;nbsp;toutes les coniurations qui par les peuples, ou par les hommes partir^' « liers fefont faicles encontre la perfonne, ou contre l’Eftatdes Princes onte-» fté engendrees de la hayne qu’on leur a portee pour leur indignité, ou mefpris qu’on a faiél de leur neantife amp;nbsp;incapacité. Ce poinét du defed^quot; ment des allions de Childeric ( qui à la vérité eftoit preique tel que Pepin le faifoit trompeter par tout' ) eftoft vn fort hameftona tirer amp;nbsp;allécher h volonté du peuple à Pepin , qui auecques mauuais fon du blafine amp;nbsp;du lt;def criement des vices de Childeric, faifoitfonnerhaultamp; clair, les vertus defoy

Pépin fait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feruiccs, fes bien-faiôls, fes vaillances, fes viôloires gaignecs pour la Rc'

louer['a-yer- Jigion Clirefticnne, Sc pour la defFenfe du Royaume,amp; fes bien-faiêts enuersl^ peuple . Ces deux poindls contrepoifez amp;nbsp;balancez, l’vn auccquesl’autre, attiroient d’vne grande force le peuple a la haine amp;nbsp;contre Childeric,^'^ l’affeôtion enuers Pepin, qui vouloir quelles luy feruiflcnt à Ion intend^’’' Pfperance et clpcranccs eftoient fondées fur ces deux articles, leiquelles toutesfois defej^oir ftoient recullees par deux craintes qui eftoient comme deux barrières qûi empefehoient le pafta^e , èc la cource libre de fes defteins . L’vne eftoit U grandeur amp;nbsp;la faindlete de ce nom de Roy de France, laquelle les Françoh^' des ’-^^ient enteile reuerence, que qui qu’il fuft quiportafteenom de Roy, Prunçois en- ilfot, ou habille, digne ou indigne, eftoit h aimé, honnoré amp;nbsp;reueré des eftimoient leurs Rois eftre vne chofe fainôle. L’autre eftoit la wc-moire de cc grand Clouis qui pareillemêt eftoit tantreueree pour le grand bien ta mémoire qn’il auoitjaiól a la France, de l’auoir honoree de la Religion ChreftiennCjqi^’^ de clouis, lors que les Rois fes fuccefleurs vindrent a dégénérer de là grandeur, amp;nbsp;mettre toute fur les Maires du Palais, ôc à eftre ièulement mafques de elle

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elle les conferuoitneantmoins en la bien-vueillance amp;nbsp;amitié du pej^^lepram çois, de façon qu’il n’y auoit aucun fi hardy, qui euft oie Quurir la bouche,d’ar- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

racher le Royaume à la race de Clouis pou r le transferer en vne autre. Mais vn home de grad courage amp;nbsp;aduifé corne cfioit Pcpin,qi^i n’auoit faulte de moy es nonplus que d’ambition, ne demeura en h beau chemin à faulte de remedes pour remedier à toutes diflicultez. La grandeur de fon cueur, amp;nbsp;la haultcur de fes defleins amp;nbsp;entreprifeSjl’animoit a fe faire Roy,amp; l’experience des aftaircs du trouuer.tr'{çti monde qui enfeigne les rufes, les fubtilitez, les pratiques, les menées, les inuen-lions amp;nbsp;les refolutions, luy fit trouuer vn expedient, le plus beau amp;nbsp;le plus re-ccuqui foit entre tous les autres qu’on feauroitinuenter. Ce fut le poinéfdela Religion qui en toutes chofes furpaffe toute afieôlion amp;nbsp;pafiion humaine. Car Pepin voyant, que Rome clloit la four ce de toute vertu amp;nbsp;pieté , amp;nbsp;que le fiege Pontifical fembloit de loing vn Soleil de fainôteté, amp;nbsp;que les François auoient vne finguliere amp;nbsp;deuotieufe reuerencc amp;afiecfion au hege Ro^ rertnJes main, qui de loing efclairoit comme vne lampe de pieté amp;nbsp;religion, il pen fa que le meilleur fcroit de fy addreffer, pour obtenir ce qu’il dcmandoit,ôc en ce faifànt de melier a la commemoration de les meritcs,vne promelîc de feeou-rir le fiege Romain contre les Lombards fon ancié ennemy. Pépin Içauoit bien que le Pape auoit tant debefoing d’vn bon lecours, qu’il feroit bien aifé de le gratifier enfà demande pour en auoir la reucnchc,amp; d’ailleurs feauoit aufli que les François ne refuferoient aucun commandement ou confentement dudit lie ge, qui effoit lors décoré de la mémoire de tant de Sainófs Peres, qui auoient e-ftéaflisen la plus haulte chaire de la Religion Chrefi:ienne,lefquels ne femel-loient que du melfier de prcll;rife,ne faifms les Princes amp;nbsp;Potentats, ny les gucr riers, comme depuis iis ont faiôl, ny ne fe mellans ny cntremeflas des affaires du monde,ny des Princes eflrangers, qu’en ce qui touchoit leur concorde amp;nbsp;amh lié,l’extirpation des herefies,la publicati« de la Sainéle amp;vraye parole de Dieu, amp;nbsp;la denonciatib de la guerre cotre les infidèles. Leur vie fainéle les rendoit ad=-mirables à toutes nations,ôi mefiiiemcnt a la Fraçoife, laquelle bien quelle fut fort affcéfionnce à fes Rois, fi eft-ce qu’elle l’cffcoit encore d’auantage audit fic’-geRomain.Pepin cognoilfant cela fen voulut feruir,amp; d’ailleurs penfa que défi-couurir apertement en France aux Francois, fon defir amp;nbsp;les defleins qu’il auoit de fe faire Roy, leroit non feulement temps perdu, mais poflible mettre en dan ger la perfonne, veu rafFeéf ion cy deflus declaree des Francois enuers leurRoy, leur Religion enuers leurs promelTes, amp;nbsp;le grand cas qu’ils failoient de garder knr leur foy,laquelle ils promettoient folennellement a leurs Roys, lors qu’ils les cflifoiêt amp;nbsp;eourônoLent,de les honorer,fcruir,foufl:enir,maintenir,ôc delfiendrc enuers tous amp;nbsp;cotre tous,moyennant qu’il fut religieux,vaillant,iufte,clement, droiéluricr,diligent,amp; entedu aux affaires, amp;nbsp;qu’il Iccufl rehfter à fes ennemis, Îiunir les mefchansçonleruer les bons, amp;nbsp;deffendrela foy Chreftienne. Voila c ferment que les Fracois faifoient a l’elcclion amp;nbsp;courônement de leurs Roys, qui eftoit faiét auec codition mutuelle amp;nbsp;réciproquement obligatoire, amp;nbsp;fault noter (corne nous auons dit cy deflLis)que les Francois depuis Pharamond iul- Fratrç»if ques à Pepin,amp; au defoubs encore bié auat en la race desCarliens defcenduz de eflifiient i.ef Pcpin,de leur propre volonté eflifoient les Roys n’cftat la couronne nullemêt hereditaire, amp;nbsp;fi on a veu les fils, amp;nbsp;les freres fucceder aux peres amp;nbsp;aux freres, ce n’a efté par le droit de fucceiïion, ains feulemement, par l’affeôlion que les

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•n4

Exemple 'Ses ^Ofs ejlettl^

Fiti^on depto clamer y»

lt;9-

Françoi^portoient tant à la mémoire du dernier Roy décédé, qu’a la vertu de celuy qu’ils ellifoient. Vous auez veu cy deuant comme les François à limitation des autres peujîles leurs voifms, efleurét Pharamond au 'Throlne Royal, que puis apres ils efleurent pour leur Roy vn nommé Daniel, qui elloit aupar-auantmbync,amp;«jLi’ilslelurnommcrent Chilperic,que dechaflans Chilperic, ils efleurent Gilles Sénateur Romain pour Roy,amp; que fefafchans dumauuais gouuernement deChilperic,enuoicrct prier Sigifbert Roy de Metz fon frere de venir vers eux pour receuoir la couronne du Royaume de France, amp;nbsp;Sigifbert venant en France,toute l’armee f’aflembla,amp; l’elleuant fur vn hault bouclier oü pauois , qui efloit la façon , de laquelle ils faluoient amp;nbsp;proclamoient pour leur Roy celtiy qu’ils auoient cil eu à celle dignité,ils le pourmenoient trois fois par le Camp pour le monftrer a vn chacun. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' r.

Lès Bourguignons ôcles Aullraliens failàns paix auccques les autres Francois, efleurent Clotaire pour leur Roy en tous les trois Royaumes ,amp; apres efleurent pour leur Roy Childeric qui efloit Roy d’Aullrahc,puis apres voyans qu’il fe tenoit trop longuement en Bourgongne fins venir en France, ils luy en-uoyerent leurs Ambafl'adeurs ,parlefquelsilsle prioient de venir à eux, d’aæ tant que. fefafchans qu’il demcuroit h longuement ablent d’eux, qu’ils ne pouuoient fl long temps demeurer fins Roy, ils auoient cfleu Roy viinoni' me Odon . Apres le deces de Dagobert, fon fis Clouis ellant en basaage, fut par les François efleu Roy, amp;nbsp;apres la mort de Clouis ils efleurent ab Royauté fon fils Clotaire, lequel mourant quatre ans apres, ils mirent eiifon

chérlef.

Fils Se teteflé du FpyAHme.

Fr4» deric. Il y a encores d’autres exemples,qui feront fpecifiez en leur lieu . Et teeleu-^ijuf- api'cs en lapoflerité de Pepin, que les François par le confentement du Pape ^ues fous Zacharie elleurent pour leur Roy mettans Childeric indigne Roy en vn mo' naflere : amp;nbsp;âpre s la mort de Pépin vi^us verrez que les François d’vn commun Condition de confentcment efleurent pour leurs Rois, Charles amp;nbsp;Carloman fes fils ,à b TelePlton de cfiatgc qu’ils partageroient egallement le Royaume entre eux. A la fin de la race de Pepin vous verrez qu’eftantmort Loys Roy des François,eux voulaflS transferer le Royaume à Charles Roy d’Auflrafle, ou felon d’autres. Duc da Lorraine, ce pendant qu’il fit le long à venir. Hues Capet fempara du RoyaU' me. On verra auffi qu’vn fils d’vn Roy a eflé répudié amp;nbsp;reieclé, amp;nbsp;vn autre ap-pellé à la Royauté : Car les François mefprifins le ieune aage amp;nbsp;rimbecillite de Charles ieune enfant fils de Loys le Begue aagé feulement de neuf a dix ans, efleurent pour leur Roy Odon fils de Robert Saxon,qui par lesNormas fut tue en vne bataille, amp;nbsp;que deux ans apres fe fafehans du gouuernement amp;nbsp;du regne d’Odon,ils le définirent de la Royauté,amp;y remirêt Charles,lequel puis apres fe goLiu ernant lafchement, fut mis en prifon, amp;nbsp;en fa place inflitué Roy de France Raoul Roy de Bourgogne. Par ces exemples amp;nbsp;autres femblables dót l’hilloire aeleU^s'*’*' France efl: pleine,on lira que les Rois de Franceiadis elloient eleôlifs, amp;nbsp;noa héréditaires, amp;nbsp;encores depuis qu’ils fe font attribuez la pofleflion hereditaire d’iceluy reieôlans l’elcélion que le peuple en faifoit, efl demeuree vne forma Forme^ele- d’eleôlionquifefaitàleurfàcre amp;nbsp;couronnement à Reims, auquel les Pairs lt;la rEglife,de la Noblefre,amp; du peuple, eflifent le Roy là prefent. forme d’eledlionn’efl qu’vn ombre de l’ancienne.

Pour reuenir à Pepin,duquel nous nous fommes vn peu efloignez pour faire celle

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CHILDERICsT ROY XL LIVRE HI. 1x5

celle difgrelTion qui ne fera defplaifante, iJ cognoiflbit les François l^ligieux qu’cncorcs qu’ils euflentvnRoy, duquel ils fefaklioient, amp;nbsp;qu’ils euHent en grande admiration la valeur dudit Pepin, ßeft-cc qu’ils n’euflent voulu manquer à l’obligation de leurfermentjiiy le rompre,amp;n^aftoit choie qui les en Peuftdiipenièrque l’arreftdelavoixdu Pape. Pepin adonc eipluchantçaute- CMtelle d» leufcm.ent les mots amp;nbsp;les points du ferment que les François l^ifoiêt à leur Roy quand ils le courônoient,amp;: les interprétant à fon aduantagc,faduifa d’enuoyer à Rome vers le Pape pour luy faire remontrer le fens des mots dudit ferment, amp;pour les faire interpreter par le Pape felon fon intention, qui eftoit que puis que la promefle des François à leur Roy, eiloit conditionnelle amp;nbsp;reciproque, amp;nbsp;qu’il en faiioit vne femblable à eux, ils eftoienî quides de la leur, puis qu’ils manquoit à la fienne, d’autant qu’il n’eftoit ny religieux, ny vaillant, ny iufte, childeriç, nyrien des autres conditions appofees à leur promeffe, en vertu amp;nbsp;elperance defquelles ils luy promettoient tout feruice, obeiflanee fecours. Il defiroit doncq que le Papediipenfift les François de leur ferment, amp;nbsp;qu’il leur perfua-daft de priuerChilderic: amp;nbsp;penfi que par melnie moyen le Pape pourroit auoir

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égard à là vertu,a fes mcrites,amp; aux gras fcruices qu’il auoit faids auRoyaume, de la commemoration defquels il fe vouloir preualoir, pour rendre foy fa caufe d’autant plus recommandable, amp;nbsp;celle de Childcric odieufe. D’auantage il ne vouloir oublier les bons amp;nbsp;notables fèruices que Charles Martel fon pere auoit faits au hege Romain, amp;nbsp;au Pape Gregoiretroiheme, lors qu’il entre-print la deffencede l’vnamp;de l’autre , contre Luitprand Roy des Lombards. Guerre life hoir auflî que celle qualité du nom de Maire du Palais, amp;nbsp;les bons fer- ^ards\o»7l» uices que n’agueres il auoit faids aux Chrefliens en la guerre contre les Sar- p^pe, razins, luy pourroient grandement feruir en fes defleins. Bref il n’oublioit aucun artifice, raifon, poind, article, remonflrance,ny perfuahon qu’il penfafl pouuoir feruir a vn affaire de tel impogance , comme eft l’vfurpation d’vn grand Royaume , à laquelle les plus fins qui la défirent amp;proiedent, ne trou-uent encores affez de moyens amp;nbsp;d’artifices pour y paruenir. Il auoit gagné lesgensd’Eglife,laNoblefl'e amp;nbsp;le peuple, par l’opinion qu’il auoit conciteç de Moyens pour fa religion, delà vaillance amp;de fa iullice, qui font les trois chaifhes qui lient des les cucurs amp;nbsp;affedions des hommes, à l’amitié amp;nbsp;rcuerence des grands. Dont pntplch il ne luy refloit qu’auoir du Pape la difpenfe du ferment des François, faf-feurant que fans difficulté ils lareceuroient,tant pour le defir qu’il leur auoit donné de fè deffaire de leur Roy ( comme d’vn pefant fardeau amp;nbsp;d’vn portraid de nulle valeur amp;nbsp;pris, ) que pour la bonne opinion que chacun auoit de luy, de laquelle il vouloir faire fon arrierc-main, amp;nbsp;tirer ce grand butin; fiifantencelacequefontcouflumierement les habiles hommes, qui apres fe-fire mis en la bonne grace, amp;nbsp;en l’amitié amp;nbsp;bien-vueillance du peuple, veu- Uiles lent en tirer du promd amp;nbsp;de la commodité iufques àfe faire Roys. Pepin doneques enuoya versie Pape Zacharie a Romme, Burchard ou Bouchard, félon aucuns Euefque de Bourges, felon d’autres de VifTibourg, amp;nbsp;Folrad fon chappelain, pour le prier de difpenfer les François de l’hommage fait à Childe-ric. L’Euefque arriué à Romme, amp;nbsp;trouuant la commodité de parler au Pape,

« parla en celle forte:

Iln’yapaslongtêps(PereSain(d)queles Fraçois,entretant d’affairesprioict pape.^ deuotement à Dieu, que la iufle amp;nbsp;fainde guerre par eux entreprinfe contre les ■ ■ \ nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

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CHILD ÉRIC 3. ROY 11.

Sarrazii^jlticccdaft fi hcureufemct quelle peuft eflre profitable tant à la Fran- ’ ce qu’au demeurant de la Cbreftienté.Mais maintenant que par la diuiiie fàucur ” ils ont obtenu la victoire, amp;nbsp;réparé les temples autresfois par les infidèles rui-” ncZ)ils ne defirét auftre bien q d’auoir la grace de Dieu,luy requérant contmuel- ” lernet qu’ils peuflent auoir telle fouuenace des chofes pafiees,qu’ils n’ayet aticu ” ne crainte des futures. le croy que le plaifir qu’ils reçoiuent pourvoir la France ” par leur vertu remife en la gradeur,amp; par la volonté de Dieu iouilTante d’vne ß ” heurculè paix,vous eftauccques eux comun, qui pour la dignité de fouuerain '' h Pape fou- Prefire elles eftimé diuin. Vous elles le trelTaincl Pere de to'quot;’ Chrelliés,en toute * tterain pre- la terre n’y a quelque fidele nation,qui n’ait vollre gradeur r)lus recomadee que

Ion biê propre amp;nbsp;qui n’ait foing de la côferuation amp;nbsp;defféle de vollre fainél fie- ” les sarrafins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sarrazins ont vne, deux, trois fois palTé les monts Pyrenees,amp;: defeendu ”

Gaule. CS Gaules, de celle mefine deliberation qu’ils auoient lors qu’auec vn fi met' '' ueilleux Camp ils alfiegerent Conllantinople, qui ell lanouuelleRomCjâfiu’’ qu’apres fellre faits mailtres des Grecs amp;nbsp;des Frâçois,ils peulTent âellruirecelle ». grande cité, ancienne, vraye amp;nbsp;legitime Rome. Puis qu’ils lont donques enne- * mis detous les RoyaumesChrelliês,amp; beaucoup plus forts que nous,tant pout ” les riches amp;nbsp;grandes contrées dont ils font Seigneurs, que pour ellre tous d’vne » volonté,les fiddles amp;nbsp;vous principalement ordonné de Dieu en celle ville poiU ” fèruir d’exemple à tous,doiuent diligemment prendre garde que ce peu de terre •gt; Chrcllienne, qu’ils n’ont encores feeu coquerir.foit tant foigneulèmcnt garéee, -Hemenßräce qu’il n’y ait vn feul endroit de la frontière degamy, a fin que fes ennemis coiU' ’ ^auxsaf^l^ niuns,lèulc ruine de tous humains, ne longeans qu’a nous porter encombre, ” ~ ny puilTent par force,ou par nollre parelTc faire entree. Car fi vne feule partie ell *

vne fois elbranlee, il n’y a point de doute ( ce que Dieu ne permette) que l’en- * tiere perte du relie ne fen enfuiue. Et fi Charles Martel,pere de Pepin n’eull elle * gouuerneur des Frâçois,lors q cell oçige deBarbares molelloit ainli la terre,!.!-” mais on ne veit tant de pauuretez ,onques ville n’endura tant qu’elloit en dâgef ”

de foufFrir la pauure Cnreftienté. Quant aux faits de Pcpin,ic les tairay,pourc^ ' qu’il eft de ce temps, amp;nbsp;ne diray de luy que ce qu’en penfent les mcfmcs cnnquot;' ■’ mis. Lefquels, tandis que le Prince Martel a vefcu, ny pour la merueilleulcd' ” fufiondeîeur lang, ny pour le grand nombre des occis, n’ont point lailfé d’en- *

th'ddericw

le nmlheur des Frtfnçoisï

treprendre toufiours nouuelles guerres, elïàyans vanger la mort des leurs p^r « leu^ges de celle des nollres. Mais Pepin, lans aucune perte de Cnrelliens a mis fin à celle « guerre, qui auoit tourmenté le grand Martel toute là vie. Siell-ce quelle lè”. peult recommancer. Les Sarrazins ont toufiours le moyen de palTcr les Pyïc-” nées : ils en fçauent le chemin, ils n’ont point de plus belle entree es terres des * fideles, que celle la, amp;nbsp;ny en a pas vne, en laquelle on deuil mettre vn plus vail- * lant amp;nbsp;fage Prince pour la garder.Nous auos Childeric pour Roy,quc pleuff a » Dieu ( puis qu’il ne nous relie que la priere) que ic peulTe lans domage de tout^ ” la terre me palTer d’en parler. le vous lùpplie Pere Sainél, me preflant l’oreilfij ” croire que ie fuis amy des Theodorics amp;nbsp;Childerics, à ce que vous puilTiez co- * gnoillrc, ^ue les François ont pluftoft elleu endLirer,lbus leur regne, des maux « infinis,que l’heritierde la couronne n’ait toufiours efté leur Roy. Et afin que* ie palTé oultre, ils ont mieux aymé ellre aceufez de trop grande patience,-que lè plaindre à quelques vns . Mais à prefent nous ne plaignons feule- .• ment nollre malheur, ains celuy de toute la Religion. l’ay horreur quand-iepen-

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CHILDEKÏC 3. ROY iL LIVRÉ 111. H? f

• ie pcnfe aux grandes pauuretez, doiït les Theodoricz ôc les Childericz font

• caufe , ou pour leur ignorance , ou pource que Dieu les a tant dÂaiffez, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

” qu’on neles aveuz iamaisaytner la vertu ,ny tafcEer d’enfuyure leur tant il-« luftres predeceffeursjcfl'ayans pluftoft rellembler àleursfreies,pères,ou ayeuls,

” qu’à leurs premiers anceftres,encores auiourd’huy tÂit recommandez. La « crainte que i’ay du futur me contrainôt d’en tenir ces parolles non les mife-*■ res qu ont fouffertes les François, par cydeuant. Les ennemis de noftre Foy

font feigneurs de l’Orient, ils ont toute l’Affrique, ils font maiftres des deux ‘

“ Bofpliores,ils tiennent les Lfpagnes,quand ils voudront ils trauerferontles Py-» renees,comme fils fortoient de leurs maifons, ôc viendront en France,quifem-» ble leur eftre expofee en ce lieu,tout expres pour y entrer. Si nous auons lors vit •* Roy couart amp;nbsp;pareffeux, comment nous pourrons deffendre ? On dit en com-» munprouerbequeles Lyonsmefmes peuuenteftrevaincuz,fils font menez « par vn cerf. Apres noftre deffaiôteles neges des Alpes garderont ils de paffer les » Sarrafins,qu’aucune mer tant impetueute,ny montaignetantbaulte, ou roidc « foit elle,n’ont arreftez ? Ny les champs tous ionchez de leurs charongnes inti-« midez? Mais quoy, ie parle feullemcnt des Sarrafms, comme fi en Italie mef-« mes ne fenferoient trouviez qui auroient bien ofémenaffercefte ville, chef de « toute la Chreftienté. Si pour ces malheurs i’ aperçoy voz y eux larmoyer, Pere « Saincl,entreprenez ie vous fupplie vous mefmes la deffenfe de la vertu, retenez üon. » la difpute de noftre foy ôc hommage, dont la cognoiffance appartient avoftre ' « feulle fainôteté. Les François ont taiéb ferment de fidélité aChilderic. Sileft a tantvaillant amp;nbsp;expérimenté qu’il les puiffe garder contre les ennemis delà reli-»’ gion,fifoubs fa charge ils la peuuent dcffendre,vrayemët c’eftlaraifon quils la » luy tiennêt.Maisfileftdefipeudedexterité,dentendementôcmaicfté,quilne '

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» foit propre ny au combat,ny au confeil, ny au commandement. Si par la con-

i » duitte les François n’ont le moyen de reftfter aux Sarrafms,toufiours conuoi-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» teux de reuenir en F rance pour la douceur amp;nbsp;fertilité du pays, c’eft le plus feur r*

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« c[u ils foient difpenfez de leur hommage, car ils ne font tenuz d’vne promeffe

I « tant pernicieufe à tous humains . Or pour retourner au commencement de l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;=. noz propos,nous rendons graces àDieu ôc à vous,de ce quelaFrancc a cfté gar

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» dee par la conduitte de Martel,ôc depuis remife en fa grandeur par labonté Ôc

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;♦' vaillance de P epin,ôc defir ons que le contentement que nous quot;en receuons, en

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” foit perpétuel,autant commun aux autres que à nous mefmes. Ce qu’y peu-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» uentles hommes vous eft referué,6c ne vous euft la diuine prudence donné tel

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« pDuuoir, felle ne l’euft preueu neceffaire au temps affaires ,tcls que nous

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« les voyons maintenant. C’eft à vous à mettre en tefte aux infidèles celuy qu ils

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« craigncntle plus, celuy queles Chreftiens auoientia pour leur bouclier ôc de-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« fcnleur. Si nous ne fulhons venuz en ce lieu que pour v ous compter noz mife-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» res,que pour les plaindre auecques vous,que pour vous en efmouuoir à pitié,

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;encore auons nous affez grande occafion d’y venir, pour en noz peines ôc mal-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» heurs eftre reconfortez de celuy qui eft diéf P er e de tous humains. T outesfois

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi vous nous y pouuez ay der,fi vous pouuez donner ordre aux affaires qui con-

l » cernentlebien ôcfalutd’vnchafcun, fi vous pouuez garderlavieàftintd’hom-l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» mes,6c ne le faiéfes,vray ement vous en eftes homicide. La douleur amp;nbsp;ncceffité Excujt i»

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» mefont vfer de cefte parollc fi téméraire, ôc me contraignent (vous fuppliant

l « m’exeufer) vous dire encore vne fois quevouseneftes homicide. Dicuvousa^'’^^'

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rx8


PEPIN KO Y xï;


conftiaié en telle dignité,Pere fainôl,que vous pouviez foulager la Francc,dont^ CS grades extremitez vous auez cogneu la valeur, amp;: ce failànt cftre caufe dvn bien infiny a tout le demeurant de la terre. Croyez doncq,que dilpenlànt feu-Dij^enferles lemcnt lesPrançoiside leur hommage,VOUS vous acquerrez plus defaueur,amp;de‘ Dieu,amp;des hommes, ^ue Martel ne feit oneques de reputation en tant devi-' ôloircs contre 1« Sarrafins : pour-autant qu’il fen engendroit d’autres guerres, ’ amp;nbsp;voftre prudence efteindra celles qui pourront aduenir.

clnlderic

Le Pape Zacharie fut fortelbranlé amp;: efmeu de la harangue de l’Euefque, n’ofiint entreprédre ny decider incontinêt chofe de Ci grande confequêce. Mais depuis eftat aduerty que tous les principaux desFraçois haiffoient Childeric, fauorifoient Pepin,amp;ie louhaittoiêt pour leur Roy :fçachât aufii l’incapacitéde Childeric,qu’il n’auoit aucuns enfans,qu’il eftoit feul de la race de Clouis, que pas vn de la Noblefic Fraçoife ne fe foucioit fil perdoit le Royaume ou nô,vcU le peu d’amitié qu’on luy portoit, amp;nbsp;qu’on failoit fi peu de cas de luy qu’hom-me ne fe trouueroit qui vouluft i;«nais faduacer de fecourir fbn party, pour n’a Imbécillité uoir ny par fa vertu,ny par fes biens-faiôls obligé perfonne à foy. Il dilpenfalej Je Childeric. fj-ançois du firmêt qu’ils luy auoiêt faiôl.Mais ce qui plus efineut lors le Pape a donner cefte dfipence,fut l’elperance de reuache amp;nbsp;fecours qu’il tireroit de Pepin contre les Lombards ennemis du fiege Romain, comme nous auons dit cy deffus, amp;nbsp;déclarerons cy apres.

r« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Les François doneques bien ioyeux de là dfipenle du Souuerain miniftre

pnfteur de l’Eglife, pour fevoir defehargez d’vn Prince indigne, affemblerent kleurles trois Eftats, amp;nbsp;d’vn commun conlentement efleurent Pepin Roy ée Pepin France: amp;nbsp;filon l’ancienne couftume des François l’eflcucrent bien hault fur vu .^2^ bouclier, amp;nbsp;lepourmencrent par trois fois autour de ladiôle aflemblee: puis en la ville de SoiHoiis fut couronné par la main de Boniface lors Arclieuefque de Majence,amp;depuis martyr. Ce qui futen lande falut 750. apres auoirtenuJn cltUertcmfi Mairie du Palais dix ans,amp; Childeric fut tondu, amp;nbsp;mis en vn monaftere en In-dide ville. Et bien que le changement des grands Empires amene ordinairement de grands troubles, fi eft-ce que la volonté des François eftoit fi grande remue- amp;vnmerfcllc enuers Pepin,amp; au contraire le melpris de Childeric fi grand,qne remua en cecy pour défendre fa caufe. AulTi ne trouua il aucun (^Empire, dcfcnlèur d’icclle,foit de faidt ou de volonté, tant pour n’auoir obligé aucun par fes biens faîds, que pour les voluptez qui eftoient en luy, lefquelles le ren-doient indigne d’eftre Roy, amp;nbsp;tant hay amp;nbsp;li peu eftimé, qu elles luy firent per-inflru^lton jj-g couroiic amp;nbsp;l’honncur.Cefi: exemple, apres vne infinité d’autres qui mon- ' firent aux Princes que la volupté qui efi en eulx,eft la pepiniere de l’iniuftice, de ' la cruaulté,amp; des autres vices dont ils font relTentir le dômage a leurs fubiefis, '1 efi aufii caufe de leur ruine, les deuroit enfeigner a fuiurc la vertu,à füy r les vo- * lupteZjôc les viccs,à entendre les affaires de leur Eftat, a les manier, amp;nbsp;à ne fen quot;1 fier de tout point à vn feul homme, ains a les communiquer à plufieurs fàgcs. ”

Jozwk '^*”t”ir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;doiuent monftrer,qu’ils ne doiuent famufèr tant à leurs plaifirs de ”

foin^delturs pailLirdife, de ieu,de chaffe,amp; autres qui occupent le fens de rhomme,qu’ils en abandonnent le gouuernement amp;nbsp;le maniement des affaires à leurs minières, lt;

Comment les qui puis apres le font maiftres fur eulx,amp; qui les rendent tant hays de leur peu-pie que la couronne leur tombe de deffus latefte,fans qu’ils fenaduifint,amp;-'” tgt;cs, ° monte fur celle des feruiteurs, ce pendant que lefdits maiftres famufent a leurs «,

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PEPIN ROY XI. LIVRE III.

deliceSjÔc que leurs feruiteurs gaignent les cueurs des hommes, amp;fe font vue 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rlt;y

efchelle pour monter à laRoyauté,eftans bien aifes que leurs maiftr4fnefa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« • nbsp;nbsp;•

centrien que ce qu’ils pourront pour fe faire hay r amp;nbsp;mefpriler,pour puis apres fc faire chaffer. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ■ ni'?

Ainfi print fin en Childeric la race de Merouee amp;nbsp;de ®louis,qui a efté en x.

T, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1/11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• « Merouee

Roys,amp; a dure plus de trois cens ans en tort grande reputationotant pour auoir c„cfc(Wtnô efté caufe de la conuerfion des François a la religion Chreftienne,amp;; pour auoir extirpé les herefies,que pour les belles entreprifes amp;nbsp;grandes guerres que les cejles^e cc^^ Roys d’icelle ont eues tant en leur pays, que contre les eftrangers, lefquelles ils ont partie conduittes en perfonnes, partie par rexperience,VGrtu,amp;: bon coiï-

» feil des Maires du Palais. Ainfi renuerfe Dieu les Eftats ôc Royaumes,ainfi ex-« tirpe il les races des grands Princes pour leurs pechez,ainfi conftitue il les limi-« tes des temps aux Empires qui ont tous leurs temps prefix. Mais cy apres la ra-

ce des Carliens,c’eft à dire de Charles le grand fils de Pepin, qui eft la fécondé âes E/ats.

race de noz Rois,a bien efté plus grande en faiths amp;; eftëdue de pays, amp;nbsp;la F ran-ce pour la grandeur dcfdichs Roys a eftébien plus crainte amp;nbsp;renommee, ôc la religion mieux obferuee en icelle,amp; dorefnauant nous en pourrons parler plus carbens. certainement, pource que les autheurs ont parle a,flez doubteulement de ces premiers commenccmens,5gt;c que les choies les plus loingtaines de nous,lont le moins cogneuës, amp;nbsp;le plus mal,amp; le plus obfcuremcnt eferites, efhmtbien mal ailé amp;c difficile d’auoir entière cognoiffance des chofes anciennes par le monu-ment des Hiftoires attendu que les fuccefteurs ont la longueur du temps qui »es. leur brouille amp;nbsp;offufque la nette intelligence des aftaires; Et pouvions dire, que toutainfi que les Hiftoriens qui defcriuentla T erre en figure, ont, accouftumé defupprimer aux extremitez de leurs Cartes ,les regions dont ils nont point de cognoiffance,amp; mettent au marge qvVoultre ces pays delcriptz il n y a plus que profondes lablonnieres fans eaue, pleines de belles venimeufes, ou de la vafe,qu’on ne peult nauiguer, ou la Scy thie deferte pour le froid,oubien la rner nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;glac ee; aufti en l’hiftoire de ces premiers Roys nous pouvions bien dire des téps

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus anciens amp;nbsp;plus eftoignez du prefent, que ce qui eft au paraviant n eft plus pia„e de fA-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que fiction effrange, amp;nbsp;cfvi on n’en troviue que fables monffrueufes femblables

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àcellesdesPoëtesquot;,ouilnyacertainetény apparence quelconque de vérité.

l . Voiladoncq’ Pepm Roy par vne honneffevfurpation fondée fur quelque I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dïoiéh,que quelques hiftoriens Iviy attribuent, difants qviil eftoit direéhement

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defeendu de Pharamond, corne il fera dit en la fin de fa vie, Sc maintenant met- r^mond.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trous en aviant vne queftion qui a efté fouucnt débattue, affavioir fi P epin a efté

faiêt Roy de France, ou par l’authorité duPape,ou par celle des François.

LePapc Gelafe ditaviecplufieurs avithevirs,qvie ce fut le Pape Zacharie qui fit lediaPçpinRoy,ôc qui dilpenfa les François du ferment de fidelité faichaleur Roy Childeric. ôc delaveulttircr vne confequence,quelesPapes ontpuiffance d’offer changer les Royaumes, 2lt; y mettre des nouueauxRoy s .Mais il fault l . veoirlaverité de ceftehiftoire, ôc nous trouuerons pour tout veritable, que de 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tant de Roys eft cuz chaffez,amp;: priviez, que nous avions nommez cy deffus, il

\ ny enaevipasvnqviiayteftécreény depofé parl’avithoritéd’avicuftPape. Au \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contraire nous avions monftré que ce droiét de creer nbsp;nbsp;depofer les Rois appar- te pounoir

1 tenoital’affemblee des trois Eftats.de façon qvi’il ne fault croire que en Penin

l feul les François euffentvoulu mefpriler leur droiét ancien ôc immemorial. 3.EjFÄts.

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PEPIN ROY ïx?


lt; Veneriede Verfeil ameinc letefrnoi^nao'e d’vnvieil hiflorien oui auoit eferi^ lies gStes des François,par lequel celle opinion ancienne qui nous eft deincU' uPA^enefit .ree,amp; qui eflcfcrite par noz hiftoires,que le Pape Zacharie fit Pepin Roy,eft r i^inpoy, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;condamnée de menfonge, amp;nbsp;eft monftré clairement que Childeric

par vne couftume ancienne des François, c’eft à dire par l’arreft des trois Elbts de la France,OLfdu peuple, duquel dependoit celle grande amp;nbsp;fouueraine autho rité,futdepolcdefa Royaulté, amp;nbsp;en Ion lieu, Pepin ellcu Roy de France.

Pépin fai^i Lcs iiiots dc ccft hiftorieu font tels : Que par l’aduis amp;nbsp;confentement de tous « Ppy les les Ftançois eftant enuoyé dedroiôl deFellcôlion au liege Apoftolicq, amp;

entêdue l’authorité du peuple de Frace,le tres hault Pepin par I’cllecftio*^ * de toute la nation fut elleué au throlne du Royaume auec la confecration Ses-Euelques,amp;lafubieólion des Princes. Par ces mots il appert clairement queP^ lt;nbsp;pinfutelleu parlepeuple,amp; parles Eftats de France,non par le Pape,ains p^^ Lep^pecon- Iccluy feulement confirmé amp;nbsp;approuué. Oultre ce,ledi6l Venericrecite,coiii'gt;’ firmafeulle- mc thé dudiél liiftoricn : Pepin Maire du Palais,qui auoit la fouueraine autlio- « metteleâfo. Royalle,fut le premier defdicls Maires qui fut elîeu amp;nbsp;conftitué Roy,apr^^ * auoir fur ce premièrement demandé l’aduis du Pape Zacharie, pource queh-conlcntement du Pontife Romain,fembloit cftre necelfaire a cell affaire. Et^'* gesdelacon^ p^cs lediól hiftorieii dit:Zacharie ayant iugé la demandedefdicls Ambalft'-firmatto» du dcurs vtilc necelfiihe, il confentit à ce qu’ils demandoient, amp;nbsp;Pepin fut efleu » Roy d’vn commun conlentement des Princes. Aulft Adon Euelque de VicU' » ne fur ce propos dit, qu’Ambaffideurs lurent enuoyez àZacharie,pour fçauoir „ deluy fileftoit railbnnablc que les Roys de France d’euffent ainli demeure^ gt;■ veu qu’ils n’auoient aucune authorité,eftans couronez feullement du feulpo^^^ * i^oncedu Royal. Aulquels le Pape Zacharie relpondit,quc pluftoft deuoit eftre noinm^^* Pape fur la Roy,celuy qui gouuemojt la choie publique,que celuy qui eftoit Roy fins h » ^dZ‘^t^fire gouucrner. Les Ambaffadeurs eftam retournez amp;nbsp;Childeric chaffé qui eftoit-, 1^07. alors Roy,les François par l’aduis des Ambaffadeurs amp;nbsp;du Pape Zacharie coii-ftituerentlureulxpourleur Roy, Pepin qu’ils auoient délia efleu. Et oultre ces autheurs,on void que le Moyne Aimoinus dit: Celle année Pephn fut appclftquot; Roy des François,^: felon leur couftume efleué au throlne du Royaume en la ” ville de Soiffons. Geoffroy de Viterbe dit,que Pepin a efté faiél Roy des Fraii' ” çois par le Pape Zacharie, fuyuant l’eleôlion des François, apres que Childeric quot;nbsp;Roy indigne fut ietté par les François dedans vn monaftere. Par ces exempts ”, 1/ pape ne autres,il eft bien aifé à veoir amp;nbsp;cognoiftre que fi les François ont créé Pepia ^7, ^atnsce l^^-ir Roy aprcs auoir recherché la volonté amp;nbsp;l’aduis du Pape, pour cela il n cil furent les pas dit,qu’ii ayt efté créé parla puiffance amp;nbsp;authorité dudiél Pape. Car il y a Jifperence entre la puiflàncede creer vn Roy, de donner aduis dc le créer, Difference amp;nbsp;Hon moindre entre auohla puillance dele creer, amp;la puillànce dc donner entre creeraduis bien qu’en telles chofes aucun nay t puiffance dc donner aduis que celuy à qui il eft demandé. Mais il ny a aucun qui ayt plus clairement explique cc^ lie queftion que Marfile Padouan, lequel au temps de l’Empereur Loys de Ba-uiere, efcriuit vn liure de la tranflation dc l’Empire, auquel il parle ainfi. On lit qu» Pepin fils de Charles Martel homme trefuaillant en guerre, futquot; par le Pape Zacharie efleué en l’excellence du Royaume des François. Mais hquot; moyne Aimoinus eferit bien plus véritablement que cela,qui eft que légitime’- quot;nbsp;nient Pepin fut par les François efleu Roy,amp; leué par les feigneurs François,$c quot;nbsp;que ChiE

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PEPIN ROY It


III.


» que Childeric qui lors loubs le nom de Roy croupifToit en delices, fut tondu mis moyne. Par la on peuk inferer que Zacharie ne le depofr pas, liUlis qu’il

confeiitita ûi depofitionamp; priuatioiii Car telle depoiuion amp;nbsp;priûation d’vn uatiStle‘*chil Roy, Sgt;c inftitution Sgt;c création d’vn autre, n’apartient pas nbsp;nbsp;nbsp;Eucique, ny à vri ^^rici

homme d’Eglife,ny a vne compagnie Ecclehaftique^ a»ns a la compagnie vni-iicrfelle des nabitans de la region ou commande le Prince, foôent gentilshom^ ' mes ou autreSjOu au plus grand nombre. ParainfiencefteildroiôllesPapesne ,, peuuent fattribuer aucune au thorite de creer ou depofer les Roys de France,la depofition ôc creation defquels dependoit du peuple. Mais depuis pour obuier fartenoit att aplufleursmenees,praticquesamp;diuifionsquiaduiénnent lepluslbuuent aux cfleôlions,hpftre Royaume ( au grand bien des François ) ck demeuré heredi- . taire, amp;nbsp;neaiîtmoins (y obfertie encore vne forme d’eleélion au ficrc des Roys, laquelle cortime nous avions ia did, nous déduirons cy apres en la vie de Loy s le ieune.

Cefte digrefiion fur la queftion cy delfus mife en auant a efté vn peu longue^ mais tref necefTaire ce me îemble, pour vendiquer noz Roys amp;nbsp;noflre Royau^ me de lapukiance de ceux qui fe la vouldroient attribuer toute fur eux amp;nbsp;fur luy. Ce pendant Zacharie mourut, amp;nbsp;luy fucceda Eftienne z. du nom. Ce qui aduint enuiro l’an 750.ou 751.amp; retournas âPeftabliflemct de la Royauté de Pe nbsp;nbsp;,

pin,bien toft apres qu’il eut receu cell honeurd’auoircfté eßeu Roy de France par le benefice des François,amp; conientement du Pape Zacharie,amp; du hcgc Ro main ,il eut vne bonne occafion de fen reuancher entiers ledid fiege apres la mort de Zacharie,en faueur d’Eftienne fon fucce{reur,qui fut efleu Pape au téps d’Aftolphe Roy des Lombards,le plus fuperbe,cruel,amp; iniufté de tous les Rois de cede nation,cdme nous dirons bien toR

Pepin eftant monté à la Royaulté penfi que le premier deuoir d’vn Roy, amp;nbsp;mefinementde celuy qui vient nouuellement àl’cftre par le benefice amp;:esle--dion deshabitans de fon Ekat,ckoit dc*monlirer n’auoir aucun foing que de la cortfcruation de la religion,de la patrie,des anciennes loix d’icelle, amp;nbsp;del’ad-miniftrationdela luftice :amp; qu’il n’yauoit autre meilleur outil, ny plus forte chaîne que celle la, pour lier à foy les cueurs des François. 11 aîFenlbla vn par-lement,c’eft a dire,vne aîTemblee gencralle des Eftats de fon Royaume,tant des gens d’Eglife,que des Nobles,amp; du peuple,(luyLiant en cela les arres amp;nbsp;la cou-ftume de Charles Martel fon pcre,) pour aduiler auec leur conleil amp;nbsp;aduis aux affaires de Ion Royaume,amp; pour leur monftrer qu’il fe vouloir communiquer afes fubieds. Il voulut par celle communication amp;nbsp;familiarité gaigner les af fcdions des François,les obliger à l’aymer, amp;nbsp;rendre Ion nouueau regne agrea-ble,cognoilîànt que l’amitié amp;nbsp;la bienueillance des fubiedsell le plus alTeuré Jei fondement de la vie amp;nbsp;du repos du Prince. Et confiderant qiie la NoblelTe vail- fubietsfeur^ lanteamp; guerricre ne demandoit que guerre, que les Ecclelialliques defiroient la conferuation de leurs Eglifes amp;nbsp;droiéts,amp;: le peuple vn lullicier, il contenta nbsp;nbsp;nbsp;contenu

par fes diuerlèsamp; honorables aôEions,tous les trois partis. Car incontinant fur- /« ^.Efints, Liintl occafion de la guerre des Saxons, puis celle de Lombardie en faueur dd Pape,la ou il employa les guerriers à la guerre, monlira aux Ecclellaûiques fon zcle enuers la religion, amp;nbsp;au peuple fa grande équité, a vouloir faire confcruer le droiél a qui il appartenoit. Il aduint lors que les Saxons feftans rebellez con-tre luy,il alla contre eux,amp; les deffit pres du fleuue Vifere, la ou l’Archeuefque nbsp;nbsp;nbsp;*

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PEP IN


2.1.


•Hildcgdrcfuttue. Eftant de retour de cefte guerre en France, il entendit que GriiFomon Frere qui Feftoit aufli rebellé contre luy, amp;nbsp;retire vers Gaiffre Duc d’Aquitaine eftoit mort, amp;nbsp;par qui ôc comment il auoit cfte tue,amp; ne fut gue-res en paix en Ibn nouucau Royaume, que les affaires de l’Italie ne le contral-

gniffent de fortir de Fftince.

cnn«my du ficge Romain voyant Gregoire 3. monté au fiege Pon trdeT^pe? tifical Commença de troubler amp;nbsp;inquiéter ( non Feullcment lediél fiege amp;nbsp;b ville de Rome ) mais aufli toute l’Italie. Le Pape trop foible pour refifter à b grande force ôc vaillanced’vn fi grand amp;nbsp;fi furieux Roy, amp;nbsp;fe méfiant plus Hc simf)Iicitc prier Dieu, auec grande deuotion ( felon qu’il conuenoit a fil fàindte dignité) Sl'^^ nbsp;nbsp;meftier delà guerre,enuoya pluficurs beaux prefcns au Lombard,acco-

Gume(y jnenace Ju iontli^irJ.

Mtdfce Je Çenfientin.

pagncz de trefdeuotes prieres,de donner la paix,àluy,au fiege pontifical, amp;nbsp;à b tmxentre le villc de Romc, pour quarante ans. Cequ’auec plufieurs fureurs amp;nbsp;difficulté^ (ir Aflolphe luy accorda, F obligeant à l’entretenement de ceftc paix, auec grands fermcns amp;nbsp;obligations de parollcs.Mais quatre moys apres il la rompit,en pr^' nant la ville de Bologne, apres laquelle prife, il manda au Pape, que Fil vouloF que ladiéle paix fuftobferuee, il falloir que chafque Romain, amp;nbsp;chafque telle defès terres luy payait par chacun an, vn efeu de tribut ordinaire, amp;nbsp;que lediét pape attêdoit qu’il print Romc,amp; fes autres terres par force,il mettroit-^^ fil de l’jsfpee tout ce qu’il ytrouucroit. Le pape effrayé des menaffesd’Aflol' phe,amp; craignant vnegrofreguerre,enuoya à Conflantinoplevers l’EmpereUt Conftantin,le fupplier de vouloir tn celle calamité,fccourirôc aider le fiege RO main,la ville de Romc,amp; l’Italie: luy remonflrant qu’autrement lesvnsamp;lcs autres Fen alloient tomber en la puiffance du Lombard,Fil ne vouloir y mettre la main. Conftantin qui eftoit Grec, ôc par confequent mauuais, amp;nbsp;qui efloit prefque bien aife de veoir les affaires d’Italie aller mal,pour le proffit qu’il en ef-peroit, Fcxcufa de pouuoir donner fccours,difant pour fbn exeufe qu’il eftoit lî rxcujisJe empefchéàlbuftenirlafureur desBiîlgares qui luyfailoient la guerre, amp;nbsp;que confiantin. d’aillcLirs la pcfte auoit tant faiél mourir d’hommes en Grèce, amp;nbsp;en Afie,qu’il ne pouuoit fournir ny hommes ny argent en faueur du pape,ny de l’Italie.

Or fe louuenoit-il encor du tort que luy auoient faiél ceux de Rauenne, bl* quels du temps du Pape Gregoire deuxiefme,en vne fedition tuerent Ion Lieutenant nommé Paul. Pareillement il eftoit grandement irrité de ce que les I^'^' Images Ma- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’auoicnt voulu obéir à l’Empereur Leon fon pere, lors qu’il feit vn Ediél

^lurLeon. qu^ Images des Sainôls fuflènt oftez des Eglifès de fes terres. Ce qui fut cau-fe que toutes les prouinces d’Italie obeiffantes à rEmpire,efleurent des gouuet-neurs qui difpoferent des affaires amp;nbsp;des officiers, amp;nbsp;prièrent le pape de faire vn Empereur Italien. Ce qu’il leur refulà, Icaichant bien que tout le mal ne proce-doitque deLeonféullement, amp;nbsp;de quelques flatteurs qui eftoient autour de luy,amp; nô de tous les Grecs:car plufieurs aimèrent mieux Ibuffrir horribles doloreux torments,qu’acorder q les Images des Sainéls ne fuffent plus reuerez rwceJeld en leurs Temples. Telle eft la force amp;nbsp;la paffiondela religion. Voila le motif caufe du reffus que Conftantin faifoit du fecours, lequel il couuroit de ces deux autre» caufes fufdiôles. Les Ambafladeurs du pape Eftienne qui eftoient allez vérs rEmpereurConftantin,ayans madé au pape qu’il n’y auoit point d cf-fecourir^uquot; petauce de tirer aucun fecours de luy, ledit Pape par l’aduis du peuple Romain * enuoya fupplier le Roy Pépin, de fecourir les Romains, l’Eglife Romaine, contre b

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PEPIN ROY 11. LIVRE III. 133

contre Ia violence amp;nbsp;perfidie d’AftoIphc, luy renionftrant la bonne jouable couftume de fon pere Charles Martel,qui tant de fois au oit fecouru lencge Ro main,amp; l’obligation que lediél Pepin auoit audiól liege,pour le ccnfentemcnt qu’il auoit porté a (on efieébion, amp;nbsp;à la depo/ition amp;nbsp;degn^ation de Childeric fonpredecefieur.Les AmbafTadeurs du Pape Eftienne armez de toutes les per-fuafions de ceux qui demadent fecours en vn extreme befoin^trouuerêt Pepin bien dilpofé à fecourir le liege Romain,par le moyen duquel il auoit en partie receu (àcourône,amp; defiroit fur tout Pepin d’eftre facré amp;nbsp;couronné de la main Pffmäfßrt d’vn Pape,affin que là nouuelle promotion au Royaume en fut plus honorable.

Adonc il affeura les AmbafTadeurs du pape de luy donner fecours, amp;: l’enuoya pa^e, fupplicr devouloir facheminer en Fracejl’afTeurat que leur entreueue luy feroit rcceuoir de luy amp;dc fon Royaume,tout ce qu’il en defireroit.Le pape fe prépara amp;nbsp;difpofii voluntiers à ce voyagc,Iequel il fit trefuoluntiers, tat pource qu’il en cftoit requis, que pour la bone enuie que défia il en auoit deuant que Pepin l’en p^pe. priaft.Il fit fes préparatifs le plus fecrettemet qu’il peut,affin qu’Aftolphe le fça-chant,ne fe vint emparer de la ville de Rome,deuât que Pepin,ou par armes,ou par fon authorité l’en peut empefcher. Eftienne n’efloit encore party de Rome, quandverskiy arriucrent les AmbafTadeurs de l’Empereur Conftantin,qui le prièrent de la parc dudiét Empereur,de vouloir prendre la peine daller vers le Roy Aftolphe,pour remettre fus,les propos de la paix,Ie côfeillas de fe fier plus au Lôbard qu’au Frâçois,duquel ils blafinoiêt fort la perfidie,en allegoiêt cer tains tcfmoignages pourfortifierdauatageleurperfuafion. Le Grec vouloir de toutpoint empefcher l’étreueue du Pape amp;nbsp;de Pepin,de peur qu’il auoit quelle luy oftaft l’authorité qu’il auoit en Italie,amp; l’efperâce qu’il coceuoit de f’en faire maiftre. Le Pape cftoit fi defireux d’entendre à la paix, qu’il fe mit en chemin pour aller trouuer Aftolphe,quand de la part de Pepin,rEucfque Rothingrand amp;nbsp;le Duc Anthoine vindrent de rechef 1 jfupplier de fe hafter de venir en France. Eftienne fe trouua en grade perplexité entre les prières de l’Empereur Con- Perplexiti ftantin,amp; du Roy Pcpin,ne fçachât auquel croire.En fin il fe refolut d’aller vers le Lombard,amp;y alla accompagné des Ambafî'adeurs de ces deux Princes, amp;: parla fort haultement amp;nbsp;librement à lu y,accu faut (fans aucune crainte) la perfi-ndie,amp;: la cruaulté de luy, amp;nbsp;de fes predecefTeurs, amp;nbsp;luy demâda les terres qu’il monßrMt du auoit prinfes fur le fiege Romain. Le Lombard fe laifta maftiner fans mot dire, foit pour fentir fa côfcience chargee de ce dont il eftoit accufé,ou pour la venerable maiefté de la vieillefTe,amp; du râg de ce bô hôme,amp; nevoulut ny luy refpo-drc,ny luy rêdre aucune chofe. Les AmbafTadeurs de pépin voyans q le Pape ne pouuoit auoir q belles parolles de ce tropeur Lôbard,le fupplierét au moins de vouloir permettre audit Pape,Ie pafTage par fes terres pour aller en Frâce.Le Lô- Promeßisdit bardn’euft feeu entendre chofe qui plus luy peut defplaire,que d’ouir q le Pape vouloir pafTer enFrace.Il tafeha par bellespromeftes de le diuertir de cevoyage, mais le pape ne voulut defifter de fon entreprife, fçachât bien que la crainte fai-fbit ainfi parler doucement le Lôbard,amp; qu’incôtinent qu’elle feroit pafTee,il ne

» luy foLiuiendroit plus de ce qu’il luy promettoit. Vraye couftume des ambi- ^^tureldet J. ticux,Iefquels pour attendre leur têps,n’eftudient qu’à fe garder des’perils qui fe M prefentent. Aftolphe qui ne vouloir refufer aucune chofe à Pepin pour crainte

qu’il auoit de luy, accordale pafTage au Pape,auquel il n’ofoit faire mal,crai-gnant que celle nouuelle faulte irritaft d’auantage les François, qu’il voubit

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appaifen’ar douceur. Pour mieux y parVienir,il fit tant enuers 1 Abbe du Mord du Calfin ^’il enuoya Carlomaii (qui fieftoit rêdu moyne enladidc Abbaye)vei'S tombdrä. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pepin fon frere,pour eftre médiateur d’vne paix entre les François amp;nbsp;les

le Pape am- Lonibards. Le Pap* venant en France,Charles fils de Pepin encore ieunehome ue' enpraee. (qui depuis pour la graScur de fes faits ôc geiles a rapporté le iurnom de Grad)

Èit par le comâdftuent de fon pere,iniques à la frontière au deuat dudiél Pape, cfcrfr/fj ya ^çc^pjgnc des plus o;râds feig-ucurs deFrâee.LcRoy Pepin ne luy fit pas moins Pape. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’honneur,car il alla au deuant de luy bien fort loing,amp; le rencontrant,mit pieû

à terre,luy baifa le pied,amp; ne voulut depuis remoter a chenal, ains prenat les re-Peptn au je- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mille du Papç, illé mena touiiours de pied iniques a fon Palais,amp; deh

«ƒlt;«ƒ?. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chambre,luy fit tout rhonenr dont il fe peut auifer, ne luy tenir

les Papes isT atitrc propos quc d’amitié amp;nbsp;d’etretenemét de la religion. Deuant ce temps, hs jffaUoieiaax Papes auoicnt accouftumé de fe retirer aux Empereurs, mais ceftuy fut le pi'C' Empereurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trahiporta vers les antres Roys. Le Pape ne fut fi toit party d’auet

Aftolphe,qne lediét Aftolphe craignât que le Pape en Frâce luy apreftaft quelque orage qui en aprcsviêdroit tôber en Lobardiejl’enuoya prier de fen retoué ner vers luy,auec belles promeifes de luy rendre tout ce qu’il Inyauoit prins. telle'duiôm- Mais Ic Pape ne fe fiant aux parolles du Lôbard,fe haila de paifer les Alpes pour gaigner la France. Apres les honneftes recueils amp;nbsp;ceremonies faides tant par Roy Pepin,qnc par le peuple,au Pape Efi;ienne,ils parieret enfemble du voyagé de Lobardie.L’hyuer començoit alors quad Pepin promit au Pape tout iecoiit^ promeffede printéps enfuyuant,amp; ce pédant fit tOLis les préparatifs de guerre qui eiloier pepin a»pa- neceiraircs,afiémblant liommes de tous coftez : amp;nbsp;attendant la faifon propre^ commencer le voyage, le Pape fiicra amp;nbsp;couronna Pepin Roy de France en 1 f' glife fainét Denis en Frace,amp; par meime moyé fit Childericprofez,fiins qu’aucun fauanceait de rempefcher,dont plufieurs fefmerueillerent bien fort. Pepi*’

ronnTpeftn. ^tioit cité premièrement conroné (cô^ne il a cité diél) par Boniface Euefqueée

Maycnce,ran 750. amp;nbsp;puis vn an apres il fut par le Pape Eitienne oingt amp;nbsp;coU-i« enfansde i:onnCjamp;c ics dcux fils Charles amp;nbsp;Carloman, furent oingts pareillement par ïe^par^^T Pape,qui dbna audiét Roy èc a fes enfans ia bcnediction,amp;à toute leur race fb pape. ture,en priant Dieu auec les ceremonies à ce requiies, qu’à l’aducnir toutes eh^ fes leur iLiccedaifent heuretifemét, maudiifant amp;nbsp;anathematifant tous ceux 9^^ leur voLildroient porter encombre. Le Pape en couronnant repin luy fit cdl*^

remoiiftrance bien briefue amp;nbsp;lententieufc.

^monfirace Pepin les Frauçois d’vn commun confentement des troisEftats, par ma niaiu Peptn.^ te mettent iur la teffe cefte couronne Roy aile, marque onereufe amp;nbsp;honorabbgt;

amp; te décorent des deipouilles de Childeric. Ils ne haifl'ent point ny fà farnil^^’ ” ny la mémoire de fes predeceffeurs, mais fes meurs defbordees,amp; ont efleuei^^ yeuxàlalumieredetavertu,laquellc ils ayment. Mais fils cognoiffent que tu laifi'es efleindre vne fi grande clarté par fuperbe,ou l’obfcurcir par vne noncha-lanccôc indignité,que penfes tu que feront de toy,ceux du benefice defquels tu mentl^pefin defpends,veu le feuere iugemét qu’ils ont donné cotre celuy qui de fon droid, non par le benefice d’autruy tenoit la couronne de France ? Aprens doneques Pepin à l’ezfemple, amp;nbsp;au dommage d’autruy à faire le Roy, c’eft à dire de pWæ ter tout ton foing, amp;nbsp;tes penfees au falut amp;nbsp;conferuation de ton peuple.

Voila la petite amp;nbsp;belle remonflrace que fit le Pape Eflienne au Roy Pepin, laquelle il n’y a mot qui ne porte vne belle fentence.

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11.

Apres ce couronnement,Ie pape amp;nbsp;le Roy ne parlèrent que du voyage, amp;nbsp;de l’cntreprife d’Italie contre lé Roy de Lombardie, lequel voyant n’auoi^eu par promefles amp;nbsp;belles parolles reuocquerle pape de fon voyage de France,délibéra d’aller ruiner la ville de Raucnne,amp; de tuer tout ce quifleroit dedans, pour puis apres en faire autant à Rome. Mais cefte premier^ôc foudaine fureur fut retardée par vn nouueau deflein d’vne tromperie. Il fuborna Cîlrloman frere de CArkmAnfre Pepin,qui(comme nous auons dit) feftoit rendu moyne en l’Abbaye du Mont re de Caflin,amp; le pria d’aller en France vers le pape, amp;nbsp;le Roy fon frere, les dilTuader de leur voyage d’Italie, ôc de la guerre contre les Lombards. Ce n’eftoient que fillets de tromperie pour amufer l’vn amp;nbsp;l’autre, amp;nbsp;ce pendant rompre leurs en-treprifes, amp;nbsp;luy doner moyen de fe fortifiier. Mais tant f en fault que pépin vou lut aucunement efeouter Ion frere Carloman,£oit qu’il penfiift que ledietCar- de pepinÀ loman eut lècrette intelligence auec le Lombard, ou que le meftier qu’il faifoit ƒ de fe mefler des affaires du monde fut contre fi profeflion,qu’au contraire il le tira dudiél conuent du MontCaflin, amp;lcrellega dans le contient de Vienne, ou puis apres il mourut. Quelques hiftoriens afleurent tout le contraire, amp;di-fent que Carloman fit en faueur du Lombard vne longue Harangue au papeamp; au Roy, par laquelle apres auoir Humblement au nom dudiét Lombard cofef-fé les faultes,par fes predecefreurs,amp; par luy commifes contre le Hege Romain, amp;nbsp;rcmonftré les bons deuoirs que fes predecefl'eurs auoient faiôls à la conferua tion de l’Italie, amp;nbsp;les iuftes occafiôs qui l’auoient efmeu à guerroyer les Papes, il fupplioit ledid pape de le retenir à obeiffant fils, amp;nbsp;le Roy Pepin pour amy fi-delle amp;nbsp;parfaiôt. Voila ce que difent lefdiéls hiftoriens, mais quelques autres tiennent l’autre opinion. Carloman de fafeherie qu’il eut de ce rebut de fon frere mourut audiél contient de Vienne,amp; pour le moins fa venue en France carlomM porta ce proffit, qu’Aftolphe ayant efperance que fit legation ditiertiroit le * Pape amp;nbsp;le Roy pépin de la guerre de Lombardie, fabftint de la ruine amp;nbsp;du fàc amp;nbsp;bruflement de la ville de Rauenne. ^epin deuant que monftrer aperte-ment les armes,lefquelles il affembloit de tous collez de fon Royaume,amp; vou- Pepinenuoyu lant par vne douce voye troutier remede aux affaires de ritalie,enuoya fes Am-baffadetirs vers Aflolphe,potir fçauoir fi faifant la paix auec le pape, il luy vou- la^d. loit rendre ce qui luy appartenoit, amp;nbsp;fe defilier de plus tourmêter l’Italie, amp;nbsp;fil auoit enuie de préférer la paix a la guerre. Durant ces legations qui fè faifoient en têps d’hyuer,Pepin faifoit fes préparatifs de guerre. Les Ambaffadeurs furet Honorablement rcceuz par AflolpHe, lequel apres auoir entendu leur charge, cauteleufe leur refpodit auec belles parolles, qu’il auoit totifiourscti le fainél fiege en gra-de reuerêce,amp; que fi quelqu’vn luy vouloir faire ennuy,il ne fatidroit à le fecou ^mhAjrA 3 rir. S’il auoit prins ou fes predeceffetirs aucune chofè de l’appartenâce des Ro-mains,ou du faincl fiege,il cfloit prefl de le rendre,mais qu’il efloit ignorant de leurs feignetiries, veu qu’ils auoient toufiours obey aux Empereurs de Grece. Toutesfois q pour l’honeur des Frâçois,il efloit cotent d’ofler fes garnifons des terres de l’Eglife. Qi^t aRatiêne qu’il auoit côqtiife de bone guerre fur l’Empe-retir decrece déclaré heretiqtic,il n’elloit délibéré de la rêdre,difat qu’elle efloit ntye^tren-fi loing des Romains,qu’ils ne fe deuoient foncier qui en fut feignent. Les Am-baffadeurs retonrnezvers pépin luyfirêt entedre la refpoce du LÔbard,par laqlle pépin cognent biê q puis qu’il retenoit Rauêne fous la iuflice de laqlle tonte l’Italie fe rçgloit,il ne fe mettoit hors defperace de conqrir le demeurât de 1’1 talie.

CarlomAnfit

quot;yne hAraÿte enfitueur du

Lon^arJ.

Pr»fw dtt

Lobard au ftt

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vyp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PEPIN ROY ii.

Au moven dequoy Pépin fit alTembler le coleil des trois Ellats,ou pour mieux dire,vnParlement par la deliberation duquel fut drelTee vue armee qu’au priæ palfer les monts. Les François allèrent de bon courage à celle guerre,^our la fingulierealFeâ;ion qu’ils portoient au Pape, amp;nbsp;au liege Romain,par le cdîilentement duquel ils auoient eu le pouuoir d’elîire vu lt;7rAtitudede fi brauc Roy CO Ame elloit Pépin ; pépin auoit fi grande obligation au pape,' lae voulut oublier aucun poinôl de diligence amp;nbsp;fidelité, pour le reuenchef entiers luy,du grand benefice parluyreceu à fon couronnement. D’autre collé le Lombard pouruoioit à fes afiàires, ôc alfembloit gens de toutes parts.

Neantmoins les Duez de Beneuent, nbsp;de Spolete ne voulurent marcher àfou

mandement , ce qtû luy fit craindre d’auoir plus d’affaires contre fes fubiedSj' • que contre les ennemis, amp;nbsp;ledeffioit bien fort de leur fidelité. Pepin entioya deuant vne bonne trouppe de cauallerie pour fe làilirdes palfages des monts, amp;nbsp;luy la fuyuit auec toutefon armee. La cauallerie qu’il enuoya deuant,ellaut

^ntri nut-hce dn Lüm~ igt;Ard.

T.etonhrd cn petit nombre, rencontra Aftolphe auec fes forces qui eftoient plus grande^ quot;Vrfzwf«. ladióte cauallerie,neantmoins elle l’attaqua ô: luy donna lachalTe. Pepii^ panie aßf. làns aucunc refinance entra en Italie ,amp; alla aflieger la ville de Pauie,bruflant ôc ruinant les pays d’alentour. Les ruines amp;nbsp;bruflemens ordinaires efineurcnt: le rape â letter larmes des yeulx, n’ayant acouftumé deveoir aux cloiftresdc fonEglife, icuè'r les tragedies fanglantes de la guerre. Dont il Eipplia le Ro/ de trouuer moyen de faire la paix auec le Lombard à quelque conditions qu® ce fuft.Pcpin donna eiperance à Aftolphe de luy donner la paix fil vouloir rendre à l’Eglilè Romaine ce qu’il luy auoit ofté. Alors l’opiniaftreté du Lombard vaincue de la crainte du peril prcfentamp; pendant, amp;nbsp;voulant euiter le mal qui luy pendoit fur la telle,promit cauteleufement de faire tout ce qu’on luy dema^ deroit, louant auecparolles trompereires,la bonté amp;nbsp;figelTe du pape,qui preff' roit le bien publicq, à fi particuliere vtilité. 11 promit fur là foy de rendre au Pî' pela ville de Rauenne, amp;nbsp;toutes les autres chofes qui auoient eflé prinfesau^ Papes ou aux Romains,amp; plus encore qu’il ne demandoit, amp;nbsp;ayant par ces bd' fMx^entrej^e nbsp;nbsp;nbsp;promelfes euité le peril, amp;gaigné la paix, Pepin incontinent quitta l’Italie,

i/rnhard. fen retourna en France, lailfant auec le pape, Garnier l’vn des vaillans fd-Fepin retour gneuts d’ciitrc lesFrançois,pour faire accomplir ce qui auoit elle capitulé entf^ Le Pape vouloir que le Lombard luy rendit incontinent les villes qu’d^.-

durant lequel il peut remettre fus, le territoire deTauic qui auoit effcé ruine. le Pape de Le Pape fe fiant à la parolledudiél Lombard, f en retourna à Rome auec Gar-retourai^- nier,mais ce pendant que le pape prenoit le chemin de Rome,amp;: Pepin de la

France, Allolphe voyant les deux nuces de l’orage qui elloit tombé fur luy, l’Cquot; lire lèparees, raflembla incontinent vne armee, alla deuant Rauenne, amp;de la Jtpwf tr le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chemin de Rome, laquelle il alTiegea auec le pape dedas, amp;nbsp;y tint le fie-

fapeaCfiegeT^ gc trois mois durant,fiiifant plus de crainte amp;nbsp;de degall aux enuirons,que p^^

l’efpace de 340.ans n’auoient faiélles Vifigots, les Erules,les Ollrogots,

mefmes premiers Lombards . Or au commencement de ce liege lediól pape le pape de- los RoiTiaiiis de rechef recoururent à l’aide amp;nbsp;au lecours de Pépin, 5c en-madeRecours uoyercnt vers luy auec Garnier deux Ambalfadeurs, qui par mer arriuerent a

fiuucté à Marfeille, amp;nbsp;de la vindrent trouuer le Roy Pepin bien auant dedans Ibn Royaume , amp;nbsp;implorer là faueur. Pepin auoit défia entendu que la guerre

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guerre feftoit renouucllee en Lombardie,amp; deteftant la perfidie d’AftoJ|^he,amp; voyant que Ia guerre ne ie fiiifoit pas feulement contre le Pape, mais aufii cotre Peptnyeult foy-mefme qui auoit accordé la paix au Lombard, faflembla fes forces pour quot;nbsp;aller fecourir le Pape en fon extreme danger.

Mais cependant que l’Italie amp;nbsp;Rome chef d’icelle font agite« de tant de tem peftes, Confiantin Empereur des Grecs, fe rendoit ïpcélateur de la fortune de , cenflantin l’vne amp;dcrautre,fans fe mettre en aucun deuoir de les fecourir,fexculant fur cc. queles Turcs (nation Scythiquc,alors non gueres cogneue ) eftoient fortis de fecourir le la Scythie pour aller courir en l’Afie, amp;nbsp;qu’il effoit Iicmpefchc à leur refifter, amp;nbsp;à defendre les parties de Lcuant,qu’il ne pouuoit penfer ailleurs, ny enuoyer forces en Italie â la defence de Rome,ny du Pape. Il eftoit aufli marry amp;nbsp;cour-rouffé de ce que le Pape fe voyant alEegé par le Lombard, auoit enuoy é deman der fecours,au Roy de France, car il craignoit que foubs l’ombre di’iceluy, les (yalnte de François femparafient de quelque ville d’Italie, amp;nbsp;y miflent tellement le pied, confuntm, qu’on ne les en peuft pas apres tirer, eftant la coufiume de ceux qu’on appelle à fccours de femparer des pays aufquels on les appelle. Cela fut caufe que le Grec enuoya prier amp;nbsp;confeiller le Pape,de renuoyer à Pépin fes forces amp;nbsp;fbn fecours.

Mais le Pape ne voulut faire ce que le Grec luyconfeilloit, dont les deux Am-bafladcLirs Grecs enuoyez de lapart de Confiantin, faduiferent d’aller vers Pe-pin,pour le diuertir d’enuoyer fccours au Pape. Le Pape craignant qu’ils ledi- deun Grecs, uertifTengenuoyadeux autres Ambaffadeurs des fiens auec ceux cy,fupplicrle Roy de ne dcfiftcr de fa premiere bonne volonté amp;nbsp;entreprife,amp; qu’il fe baftaft de donner fecours à Iuyamp; aux Romains. Les Ambaffadeurs de Confiantin amp;nbsp;du Pape ne furent fi tofl arriuez a Marfeille, qu’ils entendirent que Pepin auec vne groffearmeeauoit paffé les Alpes. Lors les Ambaffadeurs Grecs, l’vn def- ^utrefi-quels auoit nom Gregoire fècrettaire dudiél Empereur, amp;nbsp;l’autre lean Silentia-ne,lequel vneautre fois l’Empereur auoit^nuoyé vers le Pape, vfans d’vnefi-neffe Grecque, voulurent perfuader aux Ambaffadeurs du Pape de fen retourner à Rome, mais quand ils virent que les autres n’en vouloient rien faire,de nuiélfecrettement ifs partirent, amp;nbsp;fen allèrent vers Pepin, qu’ils trouuerent au fiegedePauie. Lequel ( apres luy auoir de la part de leur maiffre, offert plu- Pfplnauße-fieurs beaux amp;nbsp;précieux prefens pour le gaigner ) ils fupplierent de vouloir faire rendre à leurdiétmaiftre, la ville de Rauennc,amp; les autres terres de l’Exarchat, qui appartenoiét à l’Empire no au Pape.Pepin refufant les prefens,refpon-dit aux Ambaffadeurs Grecs qu’il ne combattoit pour Confiantin ny pour homme du monde, ains pour la deffence de l’Eglife Romaine,amp; qu’lt;à celle oc-cafion il auoit prins les armes, pour venger amp;nbsp;deliurer le fiege Apoftolicq, des pefn. iniures amp;nbsp;oppreffions de fes ennemis. Que ce qu’il en faifoit efloit pour la re-tierence qu’il portoit à fa religion Chreflienne, amp;nbsp;audiél fiege Romain, non pour compfiire aux appetis des hommes, amp;nbsp;que par deux fois il auoit paffé les Alpcs,en intention que Rauêne, amp;nbsp;toutes les autres villes amp;nbsp;pays que les Lom-bardsauoient pris par armes amp;nbsp;force, fuffent foubmis a l’obeiffance de l’E-glife Romaine. D’autres difent, qu’ilrefpondit qu’il auoit pour celle fécondé rois entrepris ce voyage contre les Lombards,non pour efpcrance d’Aicunere-compenfe temporelle, ou des richelfes du mode, mais que pour auoir commis plufieurs pechez enuers Dieu, au peril de fon ame,il auoit voulu pour les purger, ou pour le moins les effacer en partieapporter cefecours ( eii tant

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PÉPIN

que f^uiflance fe peult eftendre) afiiind Pierre, amp;nbsp;au Pape fon füccefreur,amp;^ l’EglS Romaine. QtTa celle occafion il n’y auoit, ny promefre,ny dons,ny cl' j perance, qui le peult diuertir de la continuation de fon entreprife,amp; du Ic' j cours promis au fapc,amp; du defir qu’il auoit de deliurer fon ame,amp; de deftrui' | fe^inytub j-e les Lombards,pour les contraindre de rendre au Pape,amp; au fiegc RomAÎn, । la ville de RaLfcnne,rExarchat,amp; les autres villes d’Italie par eux furprinles. ^ui luy up- Quoy qu’il en foit,amp; foit qu’il fit celle refponfe ou l’autre, les AmbafladeurS furtttm. Qj-ecs voyans qu’ils ne pouuoient auec leurs prefens rien faire auec P^in, fert

retournèrent vers leur maiftre. Allolphe n’endura pas longuement ce hege de-if iJinAurd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pauie,ou il feftoit iette : ains fut contraint de demander hum'

demmdt lu Element la paix à Pepin,auec tels articles qu’il plairoit audiél Pepin,qui la lu/

accorda. Mais ne voulant Pepin fe fier en fa parolle, pour auoir défia vne foi^ ellé trompé de luy, print quarante ollages, amp;nbsp;fe retira au pied des Alpes,attcn'

rendift au Pape,non feulement Rauenne,ains aulli toute la Romagnc entière^ mcnt,amp; l’Exarchat. Ce qu’il auoitiafaiót, amp;n’en reftoit plus que Ferrate ^Mtremth- Faenze,Iors que pcnfànt par quel moyen il pourroit tromper le Pape amp;nbsp;Pepingt; « du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;depart, ôc furprendre les villes qu’il auoit rendues, vn iour à la chaÜ^

3Awt i»

il tomba de cheual,amp; mourut. Les autres difent qu’il mourut frappé du foudre du Ciel, les autres qu’il fut tué d’vn Sanglier. Les autres qu’il mourut d’apæ plexic, l’an 755. Didier quieftoit Comte d’Eftable,ou felon les autres DnC d’Ellrurie,amp; lieu ten at general fur les armees de fon maiftre,luy fucceda en fo» Royaume. Il y en a qui difent que ces villes ne furent pas données par Pepin 3^ Pape,ains feulement données en garde, mais que depuis Charles le grand fo** fils (qui ruina le regne des Lombards) les donna â l’Eglife Romaine,côme noiiî monftrerons en la vie dudiél Charles.

Efiant cefie guerre finie,Pepin f en vint en la ville de Compiegne, la ou il 1^^ Eftats geiietaux de fon Royaume(lelon la couftume que nous auon^ ^EßMs. cy delfus diéle, ) pour pouruoir à plufieurs affaires d’iceluy, amp;nbsp;mefinement faire de belles ordonnances fur la police la lufticc, qui durant fes deux voy3' ges faiéls en Italie,amp; fon abfence auoient efté fort corrompues,côme il rwduient i^lfence toufiours,ou coufi:umierement,qucquand vn Prince eft longuement horsd^ « teuTcence.^ Eftat, plufieuts cottuptions fe mettent en iceluy, amp;nbsp;qu’vne longue giKt^^ amené la licence,amp; l’iniuftice. La vindrent d’autres Ambaflàdeurs de ConH^n^, tin rEmpereur,qui apportèrent à Pepin plufieurs beaux prefens en figne d’ami' Erefens de tié,entre lefquels elf oit le chef Sainôl lean baptifi:e,amp; des Orgues qn’on n’auoit encores veuè's en Frace.Taflilon duc de Bauicre fils de la feur de Pepin vint a Cópiegnc,accópagné des plus grads fêigneurs de fon païs,amp; felo la couflume des homages que les fubieôts font à leurs fcigneurs,mit les mains ioinéles entre Tdjfllon Duc celles du Roy, luy faifat homage de fon Duché,amp; promit amp;nbsp;iura fidelité furie deSMiereßj cqj-^s fàinôt Denis,tat audit Roy Pepin,qu’a les fils Charles amp;nbsp;Carloman. Mais fol^hé. ‘ iio fculemêt lors,ains aufli depuis fur les corps Saint Martin de Tours,amp;Sainlt;^

Germain,par vn pareil fermcn«,il promit de garder là foy tout le teps de fà viej3

eftoient venuz,promirent aux mefines lieux làints amp;nbsp;venerables,de garder armais la foy au Roy amp;nbsp;a fesenfans. Toutcsfois puis apres Talîilon /êreuoB contre PepinjCommenous dirons cy defloubs.

Pepin

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PEPIN ROY iT LIVRE III. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;139

Pepinpenfoit eftre ch quelqiie'repoSjqliâd dercchefles Saxons(nati^ acou. *7* ftliince àfe reuolter)fe rebellerent.il alia cotre eiix,amp;les vainquit-,tellei^t qu’il les contraignit de faire delà enauantce qu’il leur commanderoit,amp; queclial-cunan ils ameneroient à I’alfemblee des Ellats generaux, trlt;fis cens cheuaux,amp; qu ils feroient tributaires aux Rois de France,amp; ennemi?des ennemis desFran-çois. Ce qui aduint Tan 757.0U felon aucuns Pan 758. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ■

Or apres la mort d’Aftolphe Roy des Lombards, Didier Duc de Hetrurie (comme nous auons dit)fefl:ant emparé du Royaume, aduint que Rachife fre-re d’Aftolphe qui auoit quitté le monde,pour fe faire moyne,laifta I’habit amp;c co mença de fen dire Roy,de forte qu’en peu de temps la plus grande paq» des Prill ces amp;nbsp;Seigneurs, Sgt;c du peuple dudit Royaume, fe retirerent vers luy j ne pou-uans oublier leur prince naturel, amp;nbsp;fen fuft enfuiui vne grofte guerre fans i’au-thorité du Pape,qui fit que Didier demeura Roy des Lombards à caufe qu’il re^^ mit Faenze amp;nbsp;Ferrare cn I’obeiftance de I’Eglife.Au Pape Eftienne 2. mort fiic-ceda Paul premier,qui régna dix ans, durant le pontifi cat duquel aduint la mort de Pepin,commenous dirons cy apres.

Enuiron ce téps qui fut l’an 759. oti felon d’autres 758. Berthe femme de Pépin luy fit vn fils qu’il fit appeler defon nom,Pepin,qui décéda trois ans apres, pepi» ßb dt

Pepin Ce trouua aftez lôguernêt en paix,pour le rnoins plus qu’il n’auoit acou » ftumé, quand craignant que la paix qu’il auoit aüec les eftragers, ( la longueur » de laquelle apporte oifiuete quiamollift amp;relafchelescueurs, öclesfiidt cou-* 1er amp;nbsp;glifter aux voluptez)leur fit oublier la difeipline militaire amp;nbsp;l’exercice des armes,il les voulut employer en vne bone occafion contre vn ennemi commun lt;le l’Eglife amp;nbsp;de foy,ne pouuant fouftfir qu’en fes terres on fit tort à la Religion, laquelle il auoit deftendue en fi loinuin pays.

Vaifterou Gaiffer ou Gaiftier Duc d’Aquitaine, duquel fe difent defeen- dm duz quelques familles de ce Royaume , tourmentoit merueilleülement les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

£gliles,à laprofperité amp;nbsp;aux biens defquelles on commençoit défia de porter lesEgUßs. enuic.La plus grade part de Celles de ce pays là,eftoient en debat,amp; n’en (çauoit on afleurement les bornes, d’autant que les Vifigots hérétiques Arriens les auoient prelque toutes vfurpees, lors qu’ils en eftoient Seigneurs,amp; depuis les Sarrazins les auoient entièrement ruinées . Pepin qui eftoit défia vieil amp;nbsp;las de

». tant de guerres,amp;qui felon la couftume des fiiges vieillards, amp;nbsp;des Princes bien •’ aduifez,aimoit mieux procéder au commencement par douces voyes j que par ». la violence des armes, enuoya prier Gaifter de vouloir rendre aux Ecclefiafti-ques ce qu’il leur auoit prins. Mais Gaifter par fes fuperbes relponces. amp;nbsp;par ion opiniaftreté irrita la bonté de Pepin contre luy, de forte que Pepin aifemblant vne groffe armee alla en Aquitaine,iurat de pourfuiure par armes, le droiét des pepin en Eglifes, puis que par honeftes prières amp;nbsp;paroles, il ne l’auoit peu tirer de ce re- w«-

. belle. Pepin eftant auec fon armee à Thouars en Poiéhou, Gaifter craignant ce grand orage qu’il voyoit vAir fondre fur luy,enuoya demander la paix à Pepin Galice de auecquespromeifes qu’il feroit ce qu’il luy commanderoit. Mais Gaifter qui a-uoit vn efprit femblable à celuy d’Aftolphe, amp;nbsp;qui ne demandoit qu’à diflîper les nuces de l’orage qu’il voyoit le menacer , ne faifoitcela que pour fuir le ^G^n\pe~ peril prefent,tromper Pepin,amp; le renuoyer en fon Royaume, comme il aduint. fin.

Il promit donques de rendre aux Ecclefiaftiques leurs terres amp;nbsp;pofTefTions, amp;nbsp;de les laiflcr d orefnauant viure en leurs droits amp;nbsp;libertez, amp;nbsp;de donner tels o- ‘

. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m iiij

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140

t^idlice etye» gcMKc de ’Gtùffer,

Parltment.

fef ln toMre CMffer.

à Pepin,entre lefquels ii donna Adalgar amp;nbsp;Ifthcr, deux des plus grands Seigneurs de Ion pays. Parcelle compofition, GaifFer appaifa courroux de Pepin, qui quitta deflors l’Aquitaine, amp;nbsp;fen retourna en France. Mais GaifFer voy.iht Pepin retourné en France, retournant à fon mauuais natu rel,amp; Ce voulant veng?r des iniures receues de Pépin, amaflà des forces amp;nbsp;entra dedans les tcrre?du Roy, pillant amp;nbsp;rauageant tout par ou il pafl'oit,amp; vint iuf ques à la ville de Chaalons. Ce qu’entendant Pepin, qui lors tenoit l’alFernblee des Eftats generaux en la ville de Duna, 1 an 759. ou 7^0. délibéra de retourne^ en Aquitaine,amp; de fi bien chaftier GaifFer, qu’il ne le tromperoit plus. Il y en/ aquidif^t que Pepin efiant ia vieil, n’alla point encefte guerre, mais qu’il ƒ enuoya Charles fon fils,qui fut depuis furnommé le Grad. D’autres difent qu’il mena fon fils aucc luy, qui entrant dans le pays de fon cnnemi,print les villes de Chantelles,Bourbon,Clermont en Auuergne nbsp;nbsp;en vne rencontre furent tueî

tiune.

Pitrlemefit 4 tfeuaj.

Chilpingue amp;Amingue,rvn Comte d’Auuergnc,amp; l’autre Comte de PoidoU« Quelques pays amp;nbsp;villes fe rendirent à Pepin, ou a Charles fon fils, fi tant eH qu’il eftoit feul chef de cefte guerre, fins vouloir attendre la force amp;nbsp;la fureur du vainqueur iuftement irrite. De la pépin reuint en France, SepafFant fonjh/' ueràCreil fur Oyfe,au printemps enkiyuant entra en l’Aquitaine, defirant mettre vne bonne amp;: afFeureefin à cefte guerre, amp;: print pour ceft an les villes de Bourges amp;nbsp;He Thouars auec les pays de Poidou amp;nbsp;de Berry. Il reuiur a Neuers, ou il tint l’afFemblee de fes Eftats generaux,aufquels fut derechefr^'

rtrfidie dt T4ßlllo».

folue la guerre en Aquitainc,pour n’y plus retourner. Pepin y retourna menuur aucc luyTaiFillon Duc de Bauiere,qui en chemin contrefaifant le malade eut congé de fen retourner en fes pays, amp;nbsp;faulfant fa foy, iura de ne tenir plus b parti des François. Pepin aduerti de la perfidie de Taftilonfctrouua bien eiu-pefehé pour fe voir prefle entre deux guerres,rvne celle dcGaift'er amp;nbsp;l’autre que la deftoyauté de Taftillon luy amenoit de nouueau. Adoncq ii tint rafTemble^’ de fès Eftats generaux en la ville de X^vormes, là ou fut refolue la guerre contrlt;^ jpxr/flw« A Taftillon,laquelle toutefois il fauifit de différer pour quelque temps,pour md' /’Twtfrww. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;11 nbsp;1’A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii'in*!/'* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A

tre cependant fin a celle a Aquitaine a laquelle ileltoit beloin de la mettre** bonne, qu’il n’y falluft plus retourner. Pepin donc retournant en France, tint tAtlement a Nï\e autte afteiTiblee desEftats generaux à Orleans,là ou il aflembla vne noiiueh ^rlcAiM. Je nbsp;nbsp;gaillarde armee, pour aller en Aquitaine.il y alla, amp;nbsp;print fur GaifFer

villes d’Angoulefmc, d’Agen amp;nbsp;de Perigueux, là ou il trouua Rameftan oncle de GaifFer qu’il fit pendre amp;nbsp;eftrangler, pour ce qu’il eftoit de fi peu de Cojt que fbuucnt il auoit laifte le party de fon neuen pour fauorifer les François, . êc fbuuent celuy des François pour fecourir fon neueu. En quoy Rameftan re-

ceut le guerdon digne de ceux qui ont leur robbe à deuxenu ers, n’eftant rien* ßrej. plus à louer en vn homme qu’eftre confiant en fes afFeóliós, moyennàt quelles '

foiét fondées fur la raifon.LeRoy auoit enuie de ne bouger de l’Aquitaine qu’il n’eut mis fin à la guerre d’icelle,mais vn differ et quifuruint en laReligion «ntre

Orientale ôc l’Occidentale le fit retourner vers Paris,pour aflcmblcrv» Concile, amp;nbsp;y mettre quelque bonne amp;nbsp;fiiincle refoulution. Eftant adoncqncs nee vne qttf ftion vn different enre lefdites deux Eglifes, c’eft à dire entre les Grecsêc les Romains, fur la SainéleTrinité les images des SainCts,le Roy Pc-cXï/ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aflembla vn Concile àGentilly pres Paris auquel il fit debatre lefdites deux

pAfii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qucftions.Le Concile eftat fini il retourna derechef en Aquitaine, amp;nbsp;paflànt par ‘

“ . quot;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ ■■■ nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Lan-

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PEPIN KO Y 11. LIVRE ILE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;141 nbsp;nbsp;’ ,„e

le Languedoc print les villes d’Albi amp;;de Thoulouzc,amp; plufieurs cliafteaux en- ' clauez dans les montagnes des Seuenes. De là il alla tout le long de la n^erc de Garône, les pays de laquelle il mit en fon obeiflancc.il tira en Xaintonge pour-fuiuant toufiours Gaiffer, eftant fa rcfolution de l’auoir moit ou vif, mais tandis Gaiffer fut tué des fiens mcfmes. On ne Iceut fils corftmirent ceft execrable Mort decaîf

forfait,pour acquérir l’amitié de leur tant puiflant amp;nbsp;vertueux «rnemy,ou pour quelque autre plus iufte occafion, amp;nbsp;fut Gaift'er enterré dans vn marais pres la Ville de Bordeaux, derriere l’Eglile Sainét Seurin,làou encor appert vn grand tombeau de pierre, lequel par nom corrompu, amp;nbsp;par vne opinion ignorante, ceux du pays appellent la tombe de Caipbas. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rej^res Sor-^^

Pepin voyant que par la mort de Gaiffer la guerre d’Aquitaine eftoit pareil- ‘itMx lement morte, amp;nbsp;fentant fon cors aggraué d’annees,amp; de longs trauaux,fe refo-lut de pafler le refte de fes iours en repos,amp; à faire iuftice, fans plus fc mefler du faiéà des armes, defquellcs il vouloir remettre tout le faix à Charles fon fils. Dehors il tomba malade ôc fe fit doucement porter à Paris, là ou il décéda l’an fonfils. de fon refîne 18. de falut 768 . lehuiâiieme des kalendes d’Odobre,le dixième amp;nbsp;dernier an du pontificat du Pape Paule, amp;nbsp;fut fon corps portée enterré^«^.“^^^'-cnl’EglifeSaincf Denis enPrance, en laquelle depuis Dagobert, eff deftineela ‘‘ fepulture des Kois de Prance.

Voila lavie Scies grans faiâis de pépin le Bref ou le Court, ainfifiarnommé pour fa petite ftaturc pour nauoir que quatre pieds ôedemy de hault.Néant-moins en la petiteffe de ce corps logeoit vn grand cueur, qui le fit afpirer ôc at- Grandeur taindre àla couronne deprance, delaquelle auparauant ilneftoitquevaffal Sc feruiteur. p.nquoy onpeultveoir que la grandeur de fon courage excedoit la proportion de fon corps, Ôc que ne pouuantveoir la ruine de la noble Monarchie de Prance (dont il eftoit l’vn des princes 6c pilliets ) laquelle ilvoyoitfe perdre par la negligence 6c neantife d’vnKoy voluptueuxôc inutile,il prétendit au Royaume,ioinét auffi que par diuetfes genealogies il eftoit defcêdu de Pha-ramond 6c des autres Rois de P rance, comme il fera déduit par 1 ordre fuiuant.

Clotaire Roy de Prance premier du nom eut vne fille nbmee Vleide ou Bitildc qui fut mariee à Aubert ou Aucelbert Duc 6c Sénateur d’Auftrahe, qui d’elle eutvnfils nommé Arnould qui frit Sainét 6cP.uefque de Metz. .Ledit Sainét Ar- de U^ene^dn 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nouldengêdraAnchifife,ledit AnchififeengëdraPepinHeriftelquifutDucdeS''^^”

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Brabant, 6c maire du palais, 6c ledit P epin engendra Charles Martel qui fut pe-

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rede ce pépin Roy àePrance,lequel de fa femme nbmeeBerthe au grand pied,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut deux enfans,affauoir Charles Sc Carloman, lefquels par 1’election des P ran-

; cois furent apres la mort deleurpetefaiéts Rois de Prance, ala charge quils partageroient egallemcment entre eux le Roy aume.

Quelques vns attribuent à Pepin,l’inftitution de ces anciens parlemens def- nbsp;nbsp;-

quels nozRois fe feruoiêtbien forment pour communiquer auecleurs fubicts, des plus vrgens affaires,foit des entreprrfes de la guerre, ou des Traittez de paix des parlemes auecles eftrangers,ou des Ordonnances 6c P,diôts de iuftice 6cpolice, 6c mef-mes leshiftoires eftrangeres luy attribuent l’inftitutiondu Parlement de Paris.

Mais cela eft faux,car philippes le B el l’inftitua à deux faifons de 1’anÂee,6cLoy s Hutinle fitfedentaire,6c quant aux anciés parlemens ce fut Charles Martel pe-re duditpepin qui en futle premier autheur, comme nous auons dit cy deuant en fa vie,6c pépin,comme il f eft veu au fil de fonhiftoire,n’ entreprenoit aucune

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. ; PEPINROYiï.CHARLES LE GRAND ROY x3-

’ chofe fans l’aduis dcfdits Parlemens que nous auos fouuent appelez l’ancrnbU^ PArlemtns et nbsp;nbsp;nbsp;El^s gencraux, amp;cy apres on verra en la vie de Charles le Grand,combien

wuxtQM^yn fouuent il a fait celle conuocation d’airemblecs,pour communiquer des graM^ affaires aues fes ful^ets.

Par le difeours des »fiions de là vie,on a peu voir combien il a efté religiën^ enuers Dieu amp;nbsp;f«sEglifcs,doux amp;nbsp;clemêt enfes viôloires,amp; enuerslès ennemis amateur de la paix, amp;nbsp;grand iuflicicr. Il fit plufieurs guerres pour la deffence la Religion Chreflicnne,comme cotre les Lombards amp;nbsp;Saxons. La guerre qu Guerres pour fit Contre Allolphc Roy de Lombardie fut pour la deffence du liege Romain, contre Gaiffer Duc dAquitaine,fut pour le Ibullien amp;nbsp;fecours lt;1^ * ' Cierge, amp;nbsp;pour remettre les Ecclelialliques en leurs droits amp;nbsp;authoritez, leur faire rendre ce que Gaiffer lcurauoitrauy,amp;: celles qu’il fit contre les Saxons fut pour les conuertir à la foy Chrcllienne.il fit édifier l’Eglife Sainélpici^' ƒ.»- PC de Xainôles,amp; y mit Chanoines aufquels il donna grands terres amp;nbsp;reuenuz-^es fer pe- L’Empcrcur Conllantin luy ayant enuoy é le chef Sainôl lean BaptilLc,il fit ciquot; f'”' fier l’Eglilc de Sainôl lehan d’Angeli, la ou il fit mettre ledit chef, amp;nbsp;y inffciti^^ »nn v«n JePefin nbsp;nbsp;nbsp;moincs. Il donna à l’Eglife Sainôl Denis en France vn ornement de piePquot;

Ctemtnce Je Pefin.

U I^E^lifi res preciculcs, que Gaiffer portoit en les bras aux feiles folennelles,amp; le fit pen' jj.g. Jej-j-iere Je grand autel, amp;nbsp;l’appelle-l’on le don Gaiffer. Mais depuis ce don fut mis au bras du Crucifix d’or. Pépin fut tant amateur de la paix, qu’il ne von lut pas ruiner le Royaume des Lombards, corne il eufl bien peu frire,amp; li gran' de fut là modellic amp;nbsp;continence que bien qu’il le trouuafl par plulîeurs fbisl^ plus fort en Italie,il n’y voulut iamais |)rêdre vn pouce de terre, pour môllrcr^ foy enuers le Pape, qui l’auoit appelé en Italie, non pour y rien acquerir,mai5 feulement pour le deffendre contre les iniurcs du Roy Lombard. Sa clemen' ce fcmonllre bienen cequeparplufieursfois il pardonna aux rebellions des Saxons, leur permettant de viure felon leurs loix, en leur impolânt lèulcmcn^ vn tribut de 300. cheuaux tous les ans,amp; aux perfidies réitérées du Roy Lom' bard,lequel il pouuoit ruiner amp;nbsp;mettre à mort.Qi^nt à làiullice,elle elloit telle, quequand les guerres luy donnoient quelque relafche,il employ oit tout h temps a faire droiâ a vn chacun,amp;: à faire de belles ordonnances de iufticc.

Tufiict Je Ptfin.

^uthortte

Or fi grande fut fon authorité enuers toutes nations,que les Lombards,n/ Didier leur Roy, apres la mort d’Aflolphe n’oferent rien entreprendre en Italie, ny contre le Pape Paul fucceffeur d’Eflienne tout le temps de fbn P0tificat, tant que Pepin vcfquit.

CHAR- nbsp;nbsp;Voicy vn grad difcours,amp; vne ample matière d’vne grade hifloire que nous

LES LE donne Charles furnommé le Grand, fils de Pepin, pour la grandeur GRAND de fes faills. Eflant donc Pépin décédé,les François efleurent Rois,CharIes ROY X3. Carloman fes fils,à la charge qu’ils partageroient entr’eux egalement le Royau-me.Charles eut pour partage la France amp;nbsp;rAquitaine,amp; fut couroné à Noyou, amp;nbsp;Carloman ayant toutes les prouinces qui efloient delà le Rhin fubiettes ah eefensJepe- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France,fut couronné à Soiffons,amp; mourut trois ans apres,laifîhnt

fin.

Charles fon frere heritier de lès terres.

Schißne en ^E^iÇt.

Sur ces «ntrcfaiôles, entre la mort de Pepin amp;nbsp;de Paul Pape, qui fut prc/quc en mefme têps,amp; le couronncmct de Charles le Grand, aduint vn grand SchiP me en l’Egli^ parles menées de Didier Roy de Lombardie.TotonDuc de Ne-pezo a I’inftigation duditDidier,fit par perfonnes pratiquées les vncs pâr force, ■ ~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les au-

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CHARLES LE GRAND i. ROY xs- LIVRE III. ui

les autres p,ar ardent, cflire Pape, Conllantin fon frcre,amp; fit confemir à nbsp;nbsp;nbsp;ele-

étion plulieurs Euefques,lcs vns par force,les autres par corruption.Toton me- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

na fl grande force dedans la ville de Rome., amp;nbsp;mit vne telle frayeur aux cueurs

des Romains qu il fit depofer de la dignité Papale,vn nomm? Pliilippique, qui auoit efte efleu légitimement Pape par les voix de quelques Eucfques.Conftan-tin donqties c.lleu Pape demeura pres d vn an en la charge Papafe,amp; lelo la cou-ftumc des Papes, conféra benefices, creaEuefques preftres, amp;nbsp;faifoittous a-cles pontificaux,iLilques a ce que le Pape amp;nbsp;le clergé le falchans de Ion infolen-ce, èc faffemblans enl’Es-life Sainél Adrian eficurent canoniquement pour Pa-pe,Eftiennc troificme, Sicilien de nation,homme de bone vie.T. outcstois pour cela,Conftantin qui trouuoit de la douceur amp;nbsp;de la puiffance au pontificat, ne voulut fe defmcttre d’iceluy . Eftiennefe fentant eftre légitimement efieu, des le huidicme iotir de fon eledion commenta d’vfer de fa puilfitnee, nbsp;nbsp;donner

benefices, charges amp;nbsp;honneurs, amp;nbsp;enuoy a vers Pepin Roy de France,vn nommé Sergius (d’autat que la nouuelle de fa mort heftoit encore arriuee à Rome) le fupplicr que fclb la bonne amp;nbsp;louable couftume de CharlesMartel fon pere amp;: dcluy,illuy pleuftluy enuoyer fecours pour foppofer àlaviolence deCôftan-tin ,amp; des Euefqucs pour tenir vn Sy node,amp; pour aduifer a purger l’Eglife des erreurs dont l’impieté de Conftantin l’auoitfouillee.Mais Sergius trouuant en France Pépin decedé, troiiua Charles amp;nbsp;Carloman fes enfans imitateurs delà pieté paternelle,amp; de la couftume que leur pere amp;nbsp;ay cul auoient ia prife de fou ftenir £lt; delFendre le fiege Romain.Quelques vns difent qu il n y eut que Char claries lé les qui accorda à Sergius la requefte qu il auoit charge de taire a ton pere,amp; biê volontiers enuoyade France douze prélats a Rome, aufquels le pape donna puiffance d’eflire tels autres prélats d’Italie qu ils vouldroiet, pour tenir par en-femble vn Concile. Eux donques affemblez à Latran tindrent vn Concile par lequel Conftantin Antipape fut condamnai,ôc fes conftitutions,arrefts,ôc^ades conale dé

C r ■ s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Latratti

calle2,rctcindcz,ôc anulez.

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comme ces chotes fe paffbient, Didier Roy de Lombardie cault amp;nbsp;diflimu-

‘ léhomme fil en fut oncqties, en cela furpaflant fon predeceffeur, Rcrettement

fauorifoit en ce qu’il pouuoitle parti de ceft Antipape Conftâtin,n ofant aperte

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mét le faire,de crainte qu il auoit de Charles, lequel il fçaùoit grad imitateur de

i labone volonté que Pepin fon pere auoit portee auxPapes , Mais il defiroit fur I touteschofes,quclcsFraçoisheuffentaucunepuiffanceenltaliejqueles Grecs

leur fifl'ent perpétuelle guerre, ôc que le fainét liege fuft toufiours en debat, aE

1 fin que durant ces troubles il peuft croiftre fes teigneurics. Rome auoit pour

1 gouuerneur vn Seigneur Grec,gentilhomme delà chambre deConftantin Em- Lombard »

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pereur de Grcce,nommé PaulFqffaialtc, lequel bien qu il ne gouuernaft pas la

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ville de Rome comme il deuoit felon fa charge,lieft-cequeftant appuyé fur la

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faneur du Roy Didier,amp; de quelques Seigneurs Romains defireux de nouuel-

letcz,conferuoitquclquechofe de lancienne liberté del’Empire.Didier auquel

‘ cftoit fufpeéte amp;nbsp;redoutable la bonne affeéfion que Charles portoit auxRo- Zf ‘ mains ,ta{cho it par le moyen decePaulàfairemettrelavilledeRome entrou ‘ ble, ôc à ietter fapuiffance dans celle del’Empire, amp;nbsp;pour mieux y paruenir, a madouafi bien le Pape de belles parolles, que par luy il le fit conu ier avenir a

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Romevers luy,amp;Lavifiterl’EglifeS.Pietre.Lc Lombard vint doncaRomefai-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnant porter vne grande deuotion à la Religion Chrefticne, Sc par celle fainti- -y a a Kämei

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144 CHARLES LE GRAND i. ROY 13.

mulice Cr (tutelle tie tombttrd.

Cc vou^t tromperie Pape,n’eftant au monde aucun artifice plus propre a tromper les hommes,que ladilfimulation de ce qui eft Sainôh de loymclme,comme f Apparence eft la Religion. Dedans l’Eglilefainóh Pierre, il parla fi honneftement au Pape, Ion trompe ^^7 fitÜ^nt fi ampl?declatatio de fon affection entiers le liege Romain,qu’il my Itshommes. donna elperance que îc fiege Romain auroit vne paix perpétuelle auec les Rois Lombards. Les promefles amp;nbsp;la proteftation de ce trompeur Lóbard,cftas iurees fiir l’autel Saincft Pierre,il voulut en la prefence du Pape parler à Paul Ephialte, amp;nbsp;quelques Seigneurs Romains,lelquels au parauant il auoitfecrettemcnt pratiquez à efmoLiuoir la ville de Rome contre le Pape. Et apres auoir auec eux longuement difeouru des aôlions de Conftantin, amp;nbsp;de Philippique auparauant Papes, corne inualèurs vfurpateurs du fiege Papal, il confeilla le Pape de faire informer contre ceux qui auoyent perfuadé lefdits Conftantin amp;nbsp;Philippique à fe faire Papcs,amp; contre ceux qui les auoy et elleus,fouftenus,amp; défendus.Puis failànt auec bone mine,vne rigoureufe reprimende a Ephialte qui auoit la charge de faire punir les fedicieux de Rome,de ce qu’il ny alloit pas affez rudement, luy fit faire commandement par le Pape, de mettre la main fur le collet a Chri-ftophle. Ion premier amp;nbsp;principal Secretaire, qui eftoit l’vn des plus grands Seigneurs de Rome, amp;nbsp;qui auoit efté plus que tous les autres Romains,contrair^ au Pape Conftantin, au demeurant grand amateur du fiege Papal amp;nbsp;du bien^^ . la choie publique Romaine, amp;nbsp;fort affedlionné aux François. Le Lombardiii^' foße, polàplufieurs faulces aceufâtions audit Chriftophle, pour le rendre odietixtiu Pape, amp;nbsp;pour le faire punir : amp;nbsp;failbit cela pource queledit Chriftophle eftoit partilàn des François. Paul Ephialte qui fentêdoit auec le Lombard,ne demttæ doit pas meilleure commillion,amp; en la prelence dudit Lombard,creua les

3. seirneurt audit Chriftophle,amp; à Serge fécond lecretaire dudit Pape. Et quad le Lombatt^ fm; Parti Jg Rome, Paul, duquel la puillance auoit efté augmentée par le Lombard, fit mettre en prilon amp;nbsp;enuoyïi en exil plufieurs Romains tenans le François. Non contant de cela, il le ligua auec vnnommé Michel Menulîtt qui n’eftant pourueu en aucunes des Sainéles ordres, l’eftoit faict Archeuefçi^^ de Rauenne. Le Pape voyant que ce Michel ne vouloir aucunement lafchei'tt-fte dignité epifcopale, amp;nbsp;que par ce nouuel exemple le mal pouuoit allct^ auant,que la dignté papale feroit du tout defolee, enuoya prier Charles h Pr,‘frelt;/«P4 Grand de faire prier Didier Roy de Lombardie, qu’il n’euftplusàfentremef-fea Charles, lcr des affaires de l’Eglife, amp;nbsp;ne tourmenter d’auantage le fiege Romain. Charles délira de faireenfaueurdu Pape amp;de l’Eglife Romaine,ce dont le pape 1“^ prioit,amp;y euft volontiers employé lès forcesôc fes armes,fil n euft efté cotraim de les employer en la guerre d’Aquitaine.

Durant ces affaires qui aduindrent au commencement du regne de Charles, l’Aquitaine qui eftoit venue en partage à Charles, y eftant depuis la mort de .yt^uitaine. Gaiffcr demeuree quelque flammèche de guerre couuertelbubs la cendre, peut demeurer longuement en paix. Car Hiinault grand Seigneur des paysdo delà, delcendu de la race des Gots,voulant fe faire Roy d’Aquitaine,folicito^’' lescueurs des habitans dudit pays àvn remuement amp;nbsp;Ibubfleuation contm Charles, eftant encore en leur eftomach quelque relie de l’ancienne haine des Gots,qui au oient poffedé ce pays la. Charles voulant conferuer les pays qui p^^ le lort de l’eleélion luy eftoient venuz en partage,amp; délibérât d’y mener forces pour obuier aux menées amp;nbsp;pratiques de Hunauld, pria Carloman fon frere de

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CHARLES LE GRAND i.’ ROY i? LIVRE III. 145 le fecourir.Mais Carloman ieune Prince mal aduilé,luy refufa le fecou^ eftant a cela confeillé par maunais côfeillersamp; minières,amp; par des ieiines fîlstpi ordinairement enuironnent les pcrfonnes,amp; rompent les oreilles des iennes Princes pluftofi: que ne font les Pages amp;nbsp;experimêtez Confeillers.CA la plufpart des ieu nés Princes aiment leurs femblables,c’eft à dire,les bomiîies maladuifez,incon-liderez amp;nbsp;non expérimentez,qui font bien aifes de mettre vne fkloufe amp;nbsp;inimitié entre deux freres, empefeher leur intelligence amp;nbsp;amitié, pour iouyr plus a l’aife de la ieunefle de leurs maiftres.

Adonc Charles drelîa vne große armee de foldats les plus vieux amp;nbsp;les mieux expérimentez amp;nbsp;aguerriz de Ion Royaume,lefquels l’aimoient lingulierement, pource qu’il auoit employé beaucoup plus de fi ieunefle en guerres qu’à la mai fon,car incotinét qu’il fut en aage d’en fouffrir la peine,il y acopaigna touflours fon pere,amp;en quelques vnes melmes auoit eflé le Ibuuerain chef. Au moyen de i!dmour de quoy tant faNoblelfe qu’autres gens de guerre,rauoient en fort grande teuere-ce. Aufli fa vertueufe ieunefle promettoit choies merueilleufes de luy tat pour la gêtillefle de fon elprit, que pour eftre vn des plus fors hommes de Ion temps.

Son frere Carloman eftoit ialoux du bon-heur de Charles, tant de la beauté amp;nbsp;uleußede difpofition de fon corps, que de la faneur qu’il auoit de la Noblefle, amp;nbsp;des fol-dats,amp; craignoît que cefte commune bien-vueillance donnaft volonté amp;nbsp;occa-Iion à Charles de luy ofler fon eftat, comme bienfouuent il y aialoufle entre deux Princes freres, amp;nbsp;queceluy qui ale moins de faneur du peuple, craint amp;: enuie l’autre. Cefte ialoulie amp;nbsp;enuie plaifoit merueilleulcment non feulement a plulieurs François, qui eftoient bien aifes de voir ces deux freres en dinilion qui commença fur le partage du Royaume apres la mort de leur pere,mais auiïï aux eftrangers. Or eftoit-il befoin à Charles pour le recouuremct de fon pays d’Aquitaine, d’vferd’vne merueillcule diligence, pour ce que la difficulté des affaires des Princes, amp;nbsp;la bonne opinion^qne leur peuple côçoit d’eux,conlifte en reftablilfemét de leur puiirance,amp; au bon amp;nbsp;mauuais fucces de leurs affaires au commencement de leur regne, amp;nbsp;fuiuant la premiere opinion que leurs peu- kws pies conçoinent d’eux, d’orelnauant ifs les craignent ou mefprilent. Hunault a-uoit prins le refte de l’armee de Gaiffer, amp;nbsp;feftoit emparé du plat pays d’Aquitaine,pource que tant Pepin que Gaiffer durant leurs guerres,auoiêt abbatu les murs des plus fortes places, qui y fulfent. Voila la Guy enne ou l’Aquitaine en parede guerre,en combuftion,amp; en proye. Car Hunault qui auoit efté efleu Duc d’A-quitaine, en fiueur du fils aifné d’Eudon amp;nbsp;d’vn autre Seigneur de la balfe Aqui taine nommé Loup, homme de fort ancienne maifon,fut efleu Duc de Gafeon-gne.En cefte guerre la fortune fàuoriza la vertu.Car les Xain(ftongeois,Poi(ftc-uins amp;nbsp;Angoulmoifins refuferent à Hunault de prendre en fa faueur les armes pour refifteraux François, difans qu’ils ne vouloientauoir guerre contre leur

Roy. Hunault defelperé de ce mauuais commencement, amp;nbsp;de la defobeilfance Hunkit de-de fes fubiets, fe retira vers le Duc Loup en Gafeongne, l’incitant à entrepren- Pfperéfe re-dre enfemble vne mefme amp;nbsp;commune guerre contre Charles, en luy remon-ftrant le danger commun, qui pendoitfur la tefte de l’vn amp;nbsp;de l’autre , par la guerre que Charles vouloit faire en Aquitaine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Loup fufeité par Hunault, craignant que Charles fè vint ruer fus fon E- ' n r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

irat comme«vn rouldre , voulut aflembler des forces pour l’oppoler a luy. Charles, Charles manda à Loup, que fil ne luy rêdoit Hunault,il iroit vers luy,pour luy

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CHARLES LE GRAND i. ROY


filtre receuoir le dommage amp;nbsp;la repentance de fa defob ci fiance. Loup clpotuiaquot; té des î^enafies de Charles, amp;nbsp;fe voyant trop foible pour refifter à fi grande tciti ■fiifnau.lt ren pelle, luy rendit incontinent Hunault atiec fa femme, que Charles mit prifoæ niei-s/pBjJes aïtendant le retour des Ambafiadeurs qu’il auoit enuoyczvtt^ Loup, fit bafiirfur leTonfiuentdes riuieres de Dordogne amp;de Ville, vn cha' fteau qu’il nomÂia FronlTac ôc efi; encore atiiourd’huy appellé ainfi, alTis furV' ne haulte montaigne deuant la ville de Libourne, amp;nbsp;{’appelle ledit chafteauti^ Latin jFi-owcmcmw, qui vault autant à dire (felon aucuns) comme frons Sarri“ cenoruw, c’eft à dire, front des Sarralins, pour ce qu’il le fit faire pour tenir cfl bride ce peuple Gothique amp;nbsp;Sarrafinde l’Aquitaine,ouyro»rrf^«iïraw, c’eft dire front des eaux, pource qu’il eft comme vn front efleiié fur les deux ritiiert^ de Dordogne amp;nbsp;de Ville.Tant y a qu’il le fit baftir en alïiete tresforte,pour eftf^ comme il a efté dit, comme vne Citadelle qui tiendroit le pays d’alentour r” fubiecVion. Loup pour auoir rendu Hunault fut receu âpardon, moyennsß’’ foapßfl ho nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;homage de fon pays de Galcongne. Charles fins coi’P

mage 'a char fcrir, ( ayant Hunault entre fes mains)print tout Ie pays d’Aquitaine que naulr auoit prins auec grand trauail.

lal^ine Ber the ya à me.

Charles fe

Apres cefte guerre finie, Charles alia a Vvormes,la ou il tint vne alTembh^ -generalle des Eftatsde fon Royaume,durant laquelle la Royne Berthe finrC' re accompaignee de Ion fils Carloman, fit vn voyage à Rome, pour vifiter fts corps des Apoftres,amp; palTant par la Lombardie, traittaauec Didier Roy d’iceb le,le mariage de la leur ou fille dudit Roy nommée Theodore,amp; du Roy Cfirf les fon fils, qui bien toft facheua. Neantmoins à peine Van Ce pafEi que Char' o-re- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcpudiaft Theodore, amp;n’enfçait-on la caulè. Dontle Roy Didier,amp;h

me.

fudiefafem RoineBctthe l'cn falcherent merueilleufemêt,amp;: fen enfuiuirêt de grades guer-res. Apres cefte repudiation Charles elpoufa Idegonde ou Hildegarde filleéa Duc Hildebrand de Sueue, amp;nbsp;tint vi^e autre aftemblee generalle fur le fleiiueéc l’Efcau en la ville de Valécicnnes,là ou il feeut le trelpas de Ion frere CarlomaD^ quidcccda au village de Salmoignac, Van^yi.Dont Charles pour fe fiifirét^ pays de fon frere,alla a Carbognac, la ou il receut fort honorablemet plufieurs seriiiteursde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Catloman fon frere,(bien qu’ils ne fufient guercs bons amis durât

Carloman bië vie ) mais pour les auoir cogneuz fort fideles enuers leur maiftre, il penfi '^cCl^ Icsreceuant àfonferuice, ils ne leferoient pas moins enuers luy. Les prind-

Sgt;c quelques autres gens d’Eglife, amp;nbsp;gentilEommes de la maifon,entre lefqticls -furent Guarin amp;nbsp;Adelhart. La femme de Carloman nommee Berthe fe retin'i premièrement atiec deux fils quelle auoit, vers Taflillon Duc de Bauiere:mais cognoiffant fes puiffiinces trop petites pour ce qu’il entrcprenoit,ellc le trafpor-ta vers Didier Roy de Lobardie, ennemy capital de CharleSjpour ce qu’il auoit répudié fa feur.Cc quelle fit pour l’enuic quelle portoit à la gloire, grandeur, amp;nbsp;Naturel ^y Bonheur prefent d’Idegonde ou de Hilde2:arde,femme de Charles,comme coU ” ne femme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

itumiercmet le naturel d vne reme elt impatient de toutes paihos,amp; pour la ven ” gcâce enclin à tout mal,amp;pêfoit q la mémoire de fon mari Carloma peutaque-rir tat d’anfts à fes enfans,que cela portail: quelque trouble aux afifaires deChai-le lombard Ics. Didier la reçeut atiec grande ioye,pen(ant au comencement, que fi le Pape ^‘de'*~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coLironer Rois de Frâce ces deux garçons,toute la puiflance de la Frace

Charles. fc diuifcroit en deux factions,amp; par ce moyen les forces de Charles en leroienc d’autant

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CHARLES LE GRAND i. ROT £3.' LIVRE HL 147 d’autant .imoindries ,amp; moins àluy redoutables, lelôuclles cllant oy^ucunc- 77^ mentafFoiblies ou brouillées de difcorde d|)meftique,vn moyen kiy feroit préparé de pouuoir quelque iour fè faire maiftre de l’Italie, quand elle ne pourroit auoir aucun lecours eftranger. Charles fut grandement irrité delafuitte delà Vefue de Carioman fon frere, amp;nbsp;y en a qui difent que de defj^t de cela, il répudia la leur ou fille dudit Didier (à femme, amp;nbsp;efpoufa ladite Hildegarde.Toute ch^lfsref,» foisCharles auoit défia répudié ladite Theodore,amp;elpoulé Hildegarde. Di-dier craignoit grandement les François,à caufe qu’apres la mort de Pepin le pen lânt hors de toute crainte, pour voir les deux freres mal fentr’accorder, il auoit fait guerre aux Romains, amp;nbsp;tourmenté le lainéHiege, amp;nbsp;à celle occafion f’c-Iloit engendré le Schifinc cy delfus déclaré. Paul Emile racompte ceschofes cuerre d» d’autre façon, qui toutefois renient prefque à ce mefine poinél. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lornhArdcon

En cell ellat donc fè portoient les affaires de France, quand le Pape Eflienne trefpaffajle troifiemeanamp; demi de fon Potificat ran 77x.amp;: 1 uy fucceda Adrian premicr,gentillhommc Romain, ifï'u de grande ôfïlluflre famille. Des qu’il fut peaprès la Pape il mit hors des prifons ceux que Paul Ephialte y auoit mis,amp;rappela d’exil ceux que l’autre y auoit chaffez.Le Lombard craignant la grandeur du courage Romain d’Adrian, l’enuoya prier par fes Ambafïadeurs de vouloir par enfem-blerenoLieller vnepaix à toufiours durable. A quoy Adrian rcfpondit qu’il a-uoitvn fmgulier defir qu’il y euftvne bonne paix entre les Papes amp;nbsp;le peuple lombard Romain d’vne part, amp;nbsp;les Lombards d’autre. Toutesfois qu’il n’auoit pasgran- rejwwrt le de efperance que cela fc peuft faire,veu qu’auTraitté de paix,que ledit Didier a-uoitfaiôlauec Eftienefon predeceffeur, Didiern’auoit aucunement monflré la foy qu’il auoit tantfiiinélemcnt promife: au contraire qu’il auoit cherché tous les moyens aluypollibles de ferner des troubles à Rome, amp;nbsp;en l’Italie contre le fiege Pontifical,^ qu’il f’efloit efforcé tat à Rome qu’ailleurs, de diminuer amp;nbsp;ceduPapeait fouller l’authorité des Papes,amp; de ropre le comun repos de l’Italie. Doc Didier ne pouiioit efperer du Pape,ny de fa braue amp;nbsp;hautaine refponfè, aucune paix,amp; n’é poLiuoit craindre aucune guerre,quad il recent vne efperace toute nouuelle de ne deuoir plus auoir peur des armes des François qui l’aiioient tant menaffé.

Ce qui no feulemet à Didier,mais auffi a fon Royaume amp;nbsp;aux Lombards porta leur ruine,corne fouuent il aduient que d’vne grad’ ioye naift vne grad’ trifteffe.

A plufieurs occafions de la haine que Charles portoit au Lombard, tat pour les iniures que le Lobard faifoit ordinairement au fiege Romain,amp; fes réitérées amp;nbsp;frequêtes perfidies,que pourauoirreceu Berthevefue de Carloman,amp; fes en fans,vne nouuelle occafion d’vne nouuelle haine fattacha. Ce fut que Hunault deh^nede* apres auoir obtenu congé de Charles d’aller .iRome fous ombre de pèlerinage, Charles cotre auec grand ferment de retourner en Frâce,allatrouuer le Roy Didier en Lobar- * nbsp;nbsp;nbsp;’’

die.Lequclffelon la couflume des banis ou des ennemisqui efimcuuêt toufiours contre leurs ennemis ceux qu’ils peuuêt)irrita Didier à faire la guerre aCharles, Itiy propofant plufieurs voyes faciles pour en venir à bout. Didier qui ne co- coußame gnoilfoit ce Hunault,a l’ouir difcourir,reflimoit capitaine beaucoup plus expc des bannis, rimêté qu’il n’efloit, pource q Hunault luy faifoit entêdre que Chapes ne l’cuft iamaisvaincu fil n’euft eflé vedu par les fiés mefmes.Didier defiroit que lePapc coronnafl les deux fils de Carloma Rois du Royaume de leur pere, penfint que lesFrâcois qui portoiétvne finguliere reueréce au fiegeRomain,approuueroiét

' ’iC • O quot;/'J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r-y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Joins dn Lont

tout ce qu il rcroit,amp; colideroit q ril pouuoit remettre ces deux Princes en leur bard,

« ij

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CHARLES LE GRAND i. ROY 15.

'V \ '•? Royaun^ paternel, la France ne feroit de long temps fans guerre,car fe fouüó^ nans des plaifirs qu’ils auroient rec^uz des Lombards, amp;nbsp;des torts q leur auoit fait le Roy Charles leur oncle, ils ne faudroient a le guerroyer, luy eftat em-pefché en ces guerre? il n’en entreprendoit point contre les eftrangers.Mais qu^ poLiuoit efperer Didier du Pape, de la volónté duquel dependoit lefted deles deffeins? Il vit bien à la fin que le Pape ne feroit rien de tout ce qu’il dclTeignoit, fromtf de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hunault tranfporté de padion feroit bien aife pour fon particulier de le

aunAHlt AH mettre en ieu. Carilfevantoit, alTeuroit Didier qu’au premier bruit de guet fe,rAquitaine ne faudroit à fefmouuoir,amp; les Gafeons principalement pour le defir qu’ils auoient de recouurer leur anciêne liberté,ayans encore en mémoire la ruine de leurs villes, villages, amp;nbsp;pays, que les François auoient faidle. Et di-(oit d auâtage, que h les capitaines amp;nbsp;principaux d’entre eux, que Charles auoit misenexii,trouuoientquelqu’vn qui vouludeftre leur chef, ils fe rendroieiit vers luy, pour fe venger contre Charles des iniures receues deluy, eftans en aflez grand nombre,amp; âyans alTez de vaillance amp;c de courage ,fils auoient queb qu’vn qui les menaft, qui hft quelque belle entreprile. Didier voyant qu’il ne pouuoit obtenir du Pape Adrian ce quil demandoit,amp;: voulant fe vanger de luy,incontinent commença de troubler la paix d’Italie pour appaifer l’orgueil qu’il voyoit au Pape, amp;nbsp;premiereaient il alla aflieger Rauenne, bruflant,làcca-géant amp;nbsp;pillant le pais d’alentour. De là il Calla emparer de toutes les villes du empare de vicil Exatchat. Le Pape cuLioya plier Didier, de rendre à ceux de Rauenne amp;nbsp;ffxmU. aux autres,ce qu’il auoit prins fur eux, mais voyant qu’il ne pouuoit auoir rien de luy, que menafles amp;nbsp;braueries, il enuoyafes Ambafladeurs en France versie Roy Charles, le prier de donner promptement fecours à rEglifc,qui choit me-naflée d’vne grolFe guerre, amp;nbsp;fut contraint enuoyer fes AmbalTadeurs par mer, pource que tous les chemins par terre eftoiêt fermez, ou pour le moins fort dà-ftàcharles, gereux,à caufe des Lombards.Didier«aduerti de i’Ambaflade que le Pape auoit enuoyé vers Charles, partit de Pauie auec Berthe amp;nbsp;fes deux enfans fils de Carloman, amp;nbsp;venant à Spolete manda au Pape, que luy,amp; ladite velue amp;nbsp;fes enfiins prenoient le chemin de Rome,pour l’aller voir. Le Pape cognent bien la fineflé de Didier, qui tendoitaux fins, qu’eftans parle Pape les enfans de Carloman couronez Roys du Royaume de leur pere,il perdroit par là, la faneur amp;nbsp;amitié . de Charles, amp;nbsp;que ce couronnement ameneroit quelque trouble en France, amp;nbsp;qu’à cehe occafion, l’Italie eftant delnuee de tout lecours de France, ponrroit aifeement venir en la puiflance des Lombars. Mais le Pape voyant que le Loin Lard venoit à Rome, non comme amy ains comme eunemy, la fortifia amp;nbsp;rem-para en grande diligence. Didier eftoit défia bien pres de Rome, quand le me. Pape enuoya vers luy trois Euefques, commander à luy amp;nbsp;à la troupe de lor-tir hors du territoire de Rome fur peine d’excommunication. Vn mefiage Ci rigoureux imprima quelque crainte de religion au cneur du Lombard, amp;nbsp;à cefte occafion fe retira-il en arriéré.

Le Roy Charles auoit lors infte occafion de faire guerre au Lombard,voyat qu’il fe mel^oit tant du partage du Royaume de France, amp;nbsp;qu’il nourriflbitv-ne querelle entre luy amp;nbsp;les deux neueux,de laquelle il vouloir luy mefine eftrc iuge:amp; ce qui plus l’irritoit il retiroit Hunault Ion ancien ennemi,amp; l’ayant fiiit armee, il luy auoit baillé la garde des deftroits des Alpes. Ce grand Roy neantmoins comme fiage amp;nbsp;bien aduifé, amp;nbsp;ne voulant feulement croire

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LE GRAND i. ROY 2.3. LIVRE HL 149

croire aux parolles ne voulut rien entreprendre temerairemeut, pour ne mon-rtrer enluy aucune' conuoitife: amp;nbsp;pour le donner à cognoiftre, il envoya les ambaflàdeurs en Italie, qui auoient charge expreffe, que h a leur arriueeen icelle, Didier n’auoit rendu au Pape ce qu’il au oit prins ^ir luy,ils allaflent vers luy le prier, exhorter de fa part,dele faire,amp; de fitisEiire au Pape. Mais nyl’authorite de Charles,ny lacraindequi de ladepc«doit,nepeurent cLX fléchir le cueur du Lombard à aucune ûtisfàdion. Bien fit il à fa façon accou- Lombard.

ftumee, vne honnefte refponce aufdits Ambafiadeurs, leur remonflrant que ayans de tout temps efté les Lombards amis des François, il n’auoit pour Ion particulier eu aucune inimitié auecques le Pape, ny occafion de luy fai-reguerre,linon que toutes les fois qu’il luy auoitdemandé la paix,il l’auoit lombard. toufiours refufee,tant qu’il eftoit contraint de fe deffendre. D’auantage qu’il cftoitbienaduerty que le Pape faifoit entendre aux autres Rois, que luy feul e-ftoit caufe de tous les troubles qui aduenoient en la Chreftienté. Pareillement il les afleuroit, qu’il monftreroit au Roy leur maiftre qu’il n’auoit iamais faid ade quinefuft dirae d’vn Roy, moyennant qu’il vouluft pluftoft adiou- lufllficMlott fL r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’.ƒ■ nbsp;nbsp;nbsp;J’’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'Jquot;quot; t. LombttrU.

iter royaux choies vrayes,quaux menlonges des irritez, qui ordinairement par leurs pallions iettent des chofes contraires a la vérité, amp;nbsp;qui penfent amp;: veulent faire penfer aux autres, que tout ce qu’ils font eft bien faid, mcimcs de refufer la paix à qui la requiert. Et pour mieux perluader fon innocence aufdits Ambafladeurs, il leur promit d’enuoyer derechef vers le Pape poura-uoir la paix,les priant fils n’eftoient trop preflez defen retourner en France, qu’ils attcndilTent àfçauoir la rdponcc de ceux qu’il auoit enuoyez vers le Pape.

Les Ambaflàdeurs François, voyans les honneftes gracieufes parolles du Lombard, aufquelles feulement ils famufoient, fans pénétrer au fonds de fa maligne intention,luy accordèrent de demeurer, amp;nbsp;creurent ce qu’il di-•foit. Didier véritablement demandoit vhe paix au Pape, maisc’eftoit foubs condition que luy amp;nbsp;les Romains tiendroient d’orefenauant fon party. Se voyant refufé de celle demande, il le déclara entièrement ennemy du Pape, amp;nbsp;dellors commença de courir aux terres de l’Eglife, 6c au terrouer de RaLienne,ou il print Facnze,Ferrare,amp;Comachie, la Campaignc,6c Romadio-Ic. L’Italie elloit en ces troubles, amp;nbsp;bien près dele veoir foubfinifeàlalerui-tude du Lombard, n’ayant autre efperance qu’aux François, quand Charles pour cell efleét ellant venu auecque fon armee ( qu’il auoit apprellee pour aller contre les Saxons , qui durant tous ces affaires felloient rebellez) iuf-ques aGeneue ville aflifeenSauoye,tintvneaflemblee generale,laiifcptccns feptante amp;nbsp;trois,ou il fut refolu d’enuoyer ladite armee delà les monts au le- ceneue. cours du Pape amp;nbsp;de l’Italie, contre le Lombard, dont le Roy mefme print la charge, ôc auecques vne bonne partie d’icelle tira vers le mont Cenis, autre-ment dit le mont Denis,ouCinis,àcaufe que parle feu amp;nbsp;la cendre lepaf- wn. läge y a ellé faiól, de baillant le reffe de fon armee à fon oncle Bernard, il luy commanda de faller faifir du mont Sainû Bernard. Ils pafferent tous- deux par ces deux chemins, ayans premièrement deffait ceux qu’ils y troquèrent à la reliftance du paflàge.Charles effant entré en Italie enuoya derechef fes Ambaf-fadeurs à Didier, pour tenter derechefauecques bonnes parolles, 6c auecques promeffe de quatorze mille efcuz d’or, fil y auroit aucune raifon en luy.

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CHARLES LE GRAND i. ROŸ i?;


Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais qtiand il vit que pour cefte derniere fois il n’y auoit plus efperance d'auoît

paix au^ ceft homme, il commanda à fon armee d’vfer de toutes voyes d’ho-'iaftaille con~ ftilité. Entrant en Piedmond il eutvne cfUelle bataillé contre les Lombards)

^om^4rds deffati}!.

depuis encore Vse autre pres d’vn lieu appelé Meurtrie, en laquelle plufieurs vaillans hommes François furent occis, toutesfois ils demeurèrent vainqueurs* Didier efpouua»té de celle grande perte, abandonna labelle amp;nbsp;gaillarde année qu’il auoit, enuoya Ibn fils Adelgife, auecques la vefue amp;nbsp;les enfans de Carloman à Veronne, amp;nbsp;luy il fe ietta dedans Pauie, ville fatale aux Rois des Lombards, d’y eftre alfiegez,amp; aux Fraçois de les y alïieger. Il fe fioit en la forterefle de ladite ville,laqueile il auoit tellemêt fortifiée, quelle luy fembloit imprenable, mais nonobllant la grande fortification quelongtemps deuantil y auoit faiôhe, il y fut alnegé,fe fiant neantmoins en la fortereffe d’icelle, amp;nbsp;que pat lalongueurdu liege, il matteroit les forces, amp;nbsp;la fureur de Charles. Les femmes amp;nbsp;enfans des Lombards qui auoient efté occis aux precedentes battailh^ j7^„x«/^^^/tuerent Hunault à coups de pierre, tant pource qu’il auoit efté l’vne desprin-pales torches qui auoient allumé la guerre en leur, pays, amp;nbsp;à icelle fufeité lent Roy, que pource que toufiours il l’auoit dilTuadé de faire la paix auecques h Roy Charles amp;: le Pape. La deftaiéfe de Didier fufeita de grands changemem ßaffeäion cnItalie,tantauxaffaires qu’aux cueurs amp;nbsp;volontez des hommes, commei^’* fuit la fort» adulent ordinairement que les affeélions fuyuent la fo rtune, amp;nbsp;inclinent à h* bonne fortune d’vn homme heureux, amp;nbsp;fe retirent de la mauuaife des malfieu- ”

reux. Les Spoletins Slt;: les Reatins qui auoient refufé Didier de Ie fecourir con- ” tre les François,voyans les affaires de Lombardie pancher plus du cofléHe Charles que de Didier, fe foubfmirent eux amp;nbsp;leur pays en l’obeifTance du Fidfîîte Jes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Eglife, pour mieux donner a cognoiftre au Pape que celaleurvc^

spoletains et noit d’vnetiumble amp;fidelle volonté ,nond’vne faintife amp;nbsp;craindejpourlèquot; conder la courfe amp;nbsp;la faueur du temps ( comme plufieurs font ) ils feftoieflt faiul abbattre la barbe amp;nbsp;les clieuetix, de la longueur defquels les Lombards (defquels ils eftoient) auoient prins lenom,eflans appelez Lombards, qu^^^ longues-barbes,amp; vouloient que cefte rafure de barbe amp;nbsp;de cheueux fuft coni' me vn ferment d’vne perpétuelle fidelité. Toft apres ceux dAncone, de Fern^^ amp;nbsp;d’Ofiino les enfuiuirent,amp;Tupplierent le pape de les vouloir receuoir à RO' me, amp;nbsp;leur donner quelque lieu pour y demourer, difàns y defirer eftre, amp;nbsp;cf-perery viure plus feurement qu’en autre lieu. Quelques Saxons enuironcc mefme temps vindrent à Rome defirans y auoir demeure, dont le Pape donna aux Lombards amp;nbsp;aux Saxos le couftau du Vatican,qui à celle occafionfiit ap-pellé la rue des Lombards amp;: Saxons, iufques à ce que le pape Innocent troifie* J me y ballit vn holpital qui eft auiourd’huy appellé du Sainch Elprit. Plufieurs

autres nations de la fubieélion du Lombard pareillement fe rendirent, amp;nbsp;leur fut faiéle mefme courtoifie qu’aux autres.

Ö4»-/« ■''au Pendant ce temps Charles eftant deuant pauie , fit venir de France vers ßf^tJf P4-luy fàfemme lldegarde,amp;: fes enfans,pour monftreraux afïiegez,la refolüquot; tion qu’il auoit faiéfe de mourir deuant la ville,ou de l’emporter. Maise-

„ flans fl famme, amp;nbsp;fes enfans venuz, il laiffa la charge du liege a Ion oncle Charles aßie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r C-

^e Keronne et Bernard, qui ( felon que quelques vns dilent ) eltoit Ion neueu fils de Ion irere, les en pouf [oufiours touimenter Didier, amp;nbsp;alla deuant Vcrone,laquelle auec les en-hman! fans SiC la vefue de Carloman en peu de iours il print par compolîtion,bien que les Lom-

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CHARLES LE GRAND LlOY 15: • LIVRE 1ÎL 15t ' ^es Lombards I’cftimaffent la plus forte place de leur Royaume, mais celle red- T'y dition fut faille par la frayeur de Berthe amp;nbsp;de fes enfans encore ieunes/qui ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

pouuoient endurer vn fiegc,amp; qui craignoient la force de Charles. Toutesfois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

Adclgife here de Didier, ne voulut tôber entre les mains de Charles,ains voy at que celle femme commençoit à parlementer de fe rendis, elle, fes enfans, amp;nbsp;la ville,il fe fauua,6c f en alla fecrettement àConllantinople vers l^mpereur Con-ftantin.Charles les challiant feulemet de parollesdes enuoy a en France,côman- nbsp;nbsp;nbsp;confié

dant qu’ils y fulfent honorablement traittez. Quelques vns efcriuent, que les nno/’/f*

V enitiens enuoy erent au fecours desFrançois deuat Pauie,vingt Galleres qu’ils firent monter contre mont le Pau,qui de la entrèrent auThefin,pour toufiours faire cognoiftre à Charles le dehr qu’ils auoient de fon amitié, laquelle tout le cours à monde dcfiroit en ce temps. Toutesles villes ôcpeuples qui font entre la riuie- ^5^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

te du Pau les Alpes,fuyuans l’exemple de V eronne fe rendirent aulTi.Charles ayant iouy de celle viéloire,auec petite compagnie f en alla a Rome,ou il fut charUs, magnifiquement receu,ayanx acquis celle reputation,d ellre autant débonnaire apres la vi6toire,que braue amp;nbsp;vaillant au débat d’icelle, qui font deux belles ver ius,amp; dignes de la grandeur d’vn grand Prince. Il donna par ce voyage à co- Çquot; gnoillrela gradeur de fon courage, amp;nbsp;la reuerëce qu il portoit a la religion,ycu qhellât encore venu à chef de celle guerre, il au oit fans ellre acbpaigné de forces,paffe 1’Appennin,Sc la meilleure partie de l’Italie, ce q^ iamais home hauoit peu taire quelque grade armee qu’il y eut peu mener. Aulli les P rât^oisy palTerêt blé auecplusgrâd^efeureté,carvoyanslesltalienslafiance qccgildRoy auoit en eulx,ils l’aymerent amp;nbsp;rcuererent merueilleufement. Il y auoit défia fix moy s qu’il elloit en Italie, Scia felle de Pafques del’an 773. fapprochoit,à laquelle il dcfiroit ellre àRome. Le Pape eiluoya au deuant de luy,le Clerge,la Nqbleffe, \ lcpeuple,8c trente mille luges, chofe qui ell non feulement mal ailée à croire, ains prefqucimpolTible, fi les hilloriens Blondus amp;nbsp;Sabellique n affeuroient a-Uoir leu que tous ceux qui auoient Ellats ,’ofhces amp;nbsp;magillrats, Sc qui le mef-loient de la iullice, ou de la chiquanerie, f appelloient luges. Les Romains a-uoientvne incroyable ioye de la venue, ôeveue de ce grand Prince, 6c prièrent

[ Dieu que celle venue fut authheureufe 6c agréable aux Prançois 6c aux Italics, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ù

l comme elle elloit au fain£lPere,6c au peuple Romain, 6c luy ramenteuans les l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;biens,6c le fecours qu ils auoient receuz, tant de luy que de fes prcdeceffeurs,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilslefupplierent prendre leur bonne volonté en recompenle,ainfi queles grans

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roys ont de coullume. Adrian recueillitGharles fur les degrez de l’Eglife Saint Entreuené

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pierre,amp;c ne voulut iamais Charles fe lailfer embralfer de luy,que premieremët

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilneluy eullbaifélespiedz,6c dit on qu’ayant ellélc premier Roy quiaytbaifé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les pieds au Pape,il a donne cell exemple aux autres Roy s,qui toufiours depuis Les roù

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe font foubmis à celle reucrence. Apres, Adrian le mena au grand autel, la ou

1 les Prancois 6c les Romains iurerent entre-eux immortelle 6c fainéle amitié,6c l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ligue deffenfiue 6c offcnfiue, 6c fut ce ferment faiét auec tant de v olonté 6c de

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dembllration de religion,qu’il fembloit queleP ape,ne fut pas feulemet arbitre, TrMte et

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais aufii telmoing ou iuge prefent,par la volonté 6c cbmandement duquel il 'quot;g« gt;

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoitfaia6c lurédedansfonTemple. LePape6cleRoy fefamiliarhans l’vna

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’autre apres les premieres 6c deuës ceremonies faiaes, tous deux f admiroient,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;êcVvndes perfeaions de l’autre. Car le Roy elloit debelle ôc grande taille,ôc cUrles de'

I , auoit vne grande maieflé en foy ,6cle Pape qui helloit feulement noble de race,

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r^z CHARLES LE GRAND i. ROY 13-

mais auffi entièrement de toutes meurs, móftroit bien eftre forty de cefte gran-


de âgeienne ville,n’efi:ant moins digne d’eftre Pape,pour fon fçauoir amp;: bon-charlesyiß- .^e yje, que Roy pour fes vertus amp;nbsp;grandeur de courage. Le Roy employa qua-fes^‘^ iours entiers a ÿifiter les Eglifes de Rome,aufqLielles il dona de grads biens, fît lafefte de Pafque*enla maifondu Pape, amp;nbsp;futhuiél iours dedans Rome. Durant lefquelsble Pape le pria qu’il luy pleut confirmer àfoy, amp;a la pofterite ries Papes,les terres que Pepin fon pere,luy mefme, amp;nbsp;fon frere, auoient don-vonationde nees à l’Eglife de Rome. Ce grand Prince monftrant parenfemble fa religion

amp; Ca. libéralité, ne confirma pas feulement la demande du Pape, mais auffi voulut que l’Exarchat de Rauenne fuft de la en âuant de l’obeiff ance du liege Romain. Nous auons diet cy delTus en la vie de Pepin, qu’il ne donna pas au Pap^ Oftnions dl- ny au fiege Romain lefdiéles terres,ains les donna feulement en garde,amp; y en .'i


Charles au ße^el^main.


4UC ceft vne Eiblc de parler de cefte donation,laquelle eft refutee paï tin. I’Hiftoire de Loys le Débonnaire, qui diftingua les villes d’Italie,amp; quelles il vouloir qui fuflent à l’Empereur, amp;nbsp;quelles au Pape. Et qu’il rendift au Pap^ celles que les Lombards luy auoient oftees, amp;nbsp;en donna quelques autres, mais qu’il voulut que les autres fiiflent libres. Cefte donation faiôle par Charles aü cofr'ins papc comprenoit vne grande partie de l’Italie, amp;nbsp;y a des autres qui nous alTeU' rent que Charles donna au papc,rifle de Corfe,amp; tout ce qui fe contient de b Ligurie,depuis les vieilles ruines de la ville de Lunaiufques aux Alpes. Crai' gnant aufli qu’on penfàfl: qu'il eu ft entreprins la guerre par conuoitife de gaiog» coßJerahon il rendit le Duché de Spolete a Vinigife,le Friolà Rigaut, amp;c Beneuent à Ara' feftoit pointmeflé des querelles de foi* beau-pere, ôc n’en retint feulement que l’hommage.

Mais affin que Charles remportaft quelque rccompenfe de fi grandes libera-charlescrei litez,le Pape le créa Patrice Romain,qui eftoit vn degré pour monter quelqn“^ Patrice nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rEmpire,tout ainfi que laMairrie du palais auoit pouffe fes predecefleiirs

a la couronne. Charles partit de Rome le huiétiefme iour apres fon arriueejS«' Charles re- retouma au fiege de pauie,amp; au bout de fix mois la print par compofition, ........' quot;nbsp;1' qui aduint par la neceffité d’vne grade pefte qui fe mit dedans, laquelle conm'ii-frmt. gnit les affiegez de fe rendre. Didier fut prins amp;enuoyé par Charles à Lyof'» le Lombard les autres difciit au Liegc,en bone amp;nbsp;feure garde,laiffànt des feigneurs François pour Gouuerneurs a la nation Lombarde vaincue. Lefquels enuers elle vfem^^'-fi modeftement amp;nbsp;doucement de leur viéloire, qu’elle oublia bien toll le gon-uernement amp;nbsp;la mémoire de fbn Roy,amp; le defir de plus retourner foubs fono-beiflance. Auffi Charles donna à ceux de Beneuent, amp;: de Forli,priuilege wwn tnjit- uoirdes Gouuerneurs de leur mefme nation,amp; partans de la Lombardie il com mmida aux Fmnçois Gouuerneurs, quil y laiffa, de traitter les nouueaux fub-Lombardie. ieôts auec telle douceur amp;nbsp;police, qu’ils n’euffent point dorefiiauant regret a cowwew on premiers Roys : monftrant en ce commandement la façon de laquelle les fe doit ^ou- princes amp;nbsp;les Gouuerneurs doiuent gouuerner, tenir les peuples, amp;nbsp;les pays noZuulimët î^o’-^’^ebement conquis. .

conquis. Incontinent apres que Charles fut party de Rome, le pape Adrian fift tenir dm- Concil^ de 15 3. Prélats : par lequel fut donné a Charles amp;nbsp;en fafaueurafes ueßititredo- fiicceffeurs, pour les grands biens qu’il auoit faiéls à l’Italie, à Rome, amp;nbsp;au fiege droidl qu’on appelle droiél d’inueff:iture,qui efl,quil dona audit Cliar-


ChÀrla re-


tourna a Pa'

uie, la


Cauuer-


tue'^ far

Charles en


Pape,


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CHARLES LE GRAND i. R O Ÿ LIVRE HL 15Ï -^7^^

pape A ordonner du fiege Romain toutes amp;nbsp;quates fois qu’il feroit vaquant.

Audi il le fit Prince amp;nbsp;defenleur de tous les Royaumes ôc terres de ïrome,or- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

donna que tous les Archeuefques,Euefqucs,Àbbez,amp; rtelats de toute laChrnc'^atlX ftienté fuflent par luy ,amp; no par autres inftituez en leurs bei«.‘fices,amp; q fi aucuns trame-, y vouloient entrer lans fon congé amp;nbsp;confentement, qu’Tls ne fuflent de nul la-crez, amp;nbsp;Charles peut laifir leurs biens. Le Pape CxcomifTunia de lautho-rité de fainétPierreA S. Paul,ceux qui viendroient au contraite de ce Decret, amp;nbsp;priuilege.Mais apres Loy s le Débonnaire fon filsÇcomme il lera dit en la vie) renonceatrop voluntaitemct à iceluy,amp; y a quelques autheurs qui dilent que ta les igt;riut-celle donation fut vne hy pocrilie amp;nbsp;taintife,n^llant ce priuilege que perfônnel qui ne détroit cxceder la perfonne de l’Empereur,comme il fera dit cy apres en lavie dudiét LoySà

Ce Concile fetenoit à Rome durant que Charles efl;oitdeuantPauie,laotl

il mit fin au regne des Lombards, l’an de lalut 776. ôc 104.011 io8.ans apres Flnclurepii l’anque Alboin fut maiftre de l’Italie. Didier fut le 31. Roy de ladiéle nation ^‘stobards, depuis Alboin premier des Roys, qui furent tous diflemblablcs,entre lefqucls quelques vns furent vertueux,mais les autres qui eurêt en fin la recompenle de nbsp;nbsp;^Sbards,

leur tyrnanie, cruaulté, iniullice, ôc parricides,mon[lrerentles exemples amp;nbsp;tef-moignages de l’ire diuine contre les forces Tyranniques. Didier defirant les biens d’autruy perdit les liens,amp; voulant lubiuguer 1 Italie entra en la feruitude

« qu’illuy vouloir donner. Ainfi coulent amp;nbsp;glillent les grandeurs du mode,ainli subnerjinti

« finiirentlesRoyaumes,amp;Empires,aufquelsDicuaccnftituéleurs finsamp;limi-

« tes. Ainfi voit on qu’il n’y a rien fi certain icy bas que la certaine incôllance des efiats,

« chofes. Ainfi permet Dieu que les fucceflèurs des Eftats,les perdent pour les pe

» chez deleurs predecelleurs,6c les leurs mefines. Maisbie que Charles eut prins

ôc 2;ai2;né le Royaume des Lombards,^ leur Roy, fi eft-ce qu’il ha pas changé le nom du pays qui encore auiourd huy rappelle Lombardie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retenu fo»

Ce pendant que Charles elloit en Italie,les Saxons qui a toutes les occafions »»m, qu’ils trouuoient de fe reuolter,repréoientles armes, trouuâs vne belle occalio

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de les reprendre pour la loingtaine abfence deCharles,afliegeret dedans laville

I re de Saxe, oultreles haines amp;: ialoufies qui ordinairement naiffenf entre deux B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nations voifines, pour le foupcon amp;nbsp;crainte de l’accroilfement de leur puiflam

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armes A nrouoqué ôc irrité par leurs iniures Ôc courfcs,leut fit louuentla guer- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re,que Ion pere,ôc Ion grand pere leur auoient taicte,qui dura 33.ans, duràm. la- febeUtons dej

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelle les Saxons fe rebellèrent àtoutesoccafions.LesPranc^ois qui choient de- saxons,

1 dans Erelbourg fe deffendoient fort vaillamment, mais corne vn iour ay ans l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faiét vne faillie,ils cbbatoient trop) hardiment, les ennemis faignans r eculler,fi-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïent tant qu’ils les attirèrent iufques pres d’vne groffe embufeade de’lcurs gens,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui tellement les chahierent que peu f en retournèrent dedans laville. T outef-

Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fois ceux quiy reherent,la gardèrent de fi grande opiniahrété,qu’ils en rappor-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• tetentvne grande louange. V oy ans neantmoins que d’vn h petit nombre qu’ils

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stl CHARLES LE GRAND i. ROY 15.'

'''k'quot;''quot; '' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ c

eftoient,il fen tuoit toufiours quelqu’vn, amp;nbsp;que de iour en iour les ennemis ic addition de reforç^entjils fc rendirent foubs Condition,qu’iis ieroient feuremêt conduilt;^s iufqties «àSi-gifbourg,qui eftoit vne ville fort belle, amp;nbsp;ancienne, ou il y auoit garnifon Françoiflt;*,qui puis apres fut parles Saxons alïiegee. Les Françoisqüi arx«f reft- eftoient dedans,delibererent de fe garder figement fins faire quelque failli^’ des Fra deftendiTct-fts Cl bicn,que les ennemis ennuyez d’vn fi long temps leue-rent leur fege, marchèrent en prochaines terres de l’obciftance de Charles -qu’ils ruinèrent entièrement, amp;voulnas brufler l’Eglife de fiinôt Boniface martyr, ils furent frappez d’vne fi foudaincamp; effrayante peur,qu’ilsfen fuirent cU/« de fans ofer mettre le feu , comme eftants furprins d’vne fureur. Charles re-rrto«rw/r4 tourna fiir cc poind en France, amp;nbsp;fut aduerty de la rebellion des Saxons. H tint vne affemblee des Eftats generaux en la ville de Durïa, la ou fut refoluc la Charles ya guetrc Contre les Saxons,amp; paffant le Rhin diuifi fon armee en quatre, amp;nbsp;d’vne «»/re/« en fit quatre pour mieux deftruire brufler toute la Saxe ( dont les Saxons fef-

st.

vtms.

pUtßeurt feufgt;lts fi rendent n Chtirlet,

tes Siixons fgt;ttr fraude deßirent les trançoif.

saxtnsdef- niieremcnt. Trois de ccb petites armees trouuerent les ennemis qu’ils defi-faiHs. rent du tout,amp; la quatriefine ne rencontrant rien,gafta defolavn grand pays* Les Fraçois firent tant qu’ils paruindrent a Erefbourg,laquelle ils réparèrent fortiflierent,puis paffans par Sigifbourg ils louèrent grandemét ceux de la gaf-fM^^deïâ pour feftrefi bien deffcnduz.Puis venant Charles au flcuue de Vvifere,1^ defiit vn gradnombre de Saxons,qui luy vouloient empefeher le paffage dice-luy. Le Roy l’ayant pafle,amp; marchant vers le fleuue Obacre, FÎeflo l’vn Hes plus grands fèigneurs d’entre les Saxons, vint au deuant de luy auec tous les Oftfaliens, promit amp;nbsp;iura au Roy le ferment de fidelité, amp;c luy donna tels ofa-ges qu’il voulut. A l’imitation de ceux la,les Angraircs fe rendirent a Charles, iurerent auftî le fermer de fidelité,cc pendat q l’armee qu’il auoit laiffee au fleU' UC de Vvifère fufant mauuais guet,fut furprife par La fraude des S axons. Car co' me les fourrageurs des François retournèrent fiir les neuf heures du matin an camp, les Saxons fe meflerent auec eux, comme fils euffent efté leurs compagnons, parlans amp;nbsp;deuifans enfemble le langage Allemand, que Charles plus part des fiens parloicnt,amp; ainfi entrerêt dedans le cap,amp; trouuas les François encore endormis, amp;nbsp;faifins mal la garde, les efueillerent à coups de coigt; ftelas,amp; en tuerent plufieurs. On noioit dedans le camp, que cris amp;nbsp;plaintes de fttr- ces panures miferables,quiauoiêtefténaurezamort,amp;ny voyoitonqucroffl-”” pre cordes, amp;nbsp;abattre tantes amp;nbsp;pauillons, taintes de leur fang, tant que le bruit en vint iufques à ceux qui eftoient logez aux plus loingtains quartiers, lefquels ia commençoient de fen fuir,quand fè voyans tellement preflez, ils furent con-i^traitte des traînts de fe deffendrc.Dont reprenans courage ils fe rallièrent, qui futcaufe ennemü. que les cnncmis tous laffez de tuer, fe retirèrent au petit pas, fans que ceux du camp les ofiffent oneques fuyure,bien que quelques autheurs nous ayent lailTé eferit que ceux qui n’eftoientpoint endormis les pourfuyuirent,amp; en firentvne grande boncherie,pour venger la mort des leurs qui auoient efté tuez parfor-prinfe.Charles aduerti de cccy,amp; venât en rarmee,la ou par faulte de bône garde cc maflacre auoit efté faiôl,cafta amp;c dégrada des armes plufieurs de ceux auf-ix/çr# re^ qucls il auoit donné la charge du camp, amp;nbsp;par vne longue haraguc il reprint ai-cMeslfin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foldats de feftrelaiffez deceuoir, furprendre, amp;nbsp;occire a vne tant

«•wff. nbsp;nbsp;nbsp;lourde nation, amp;nbsp;de fi peu de faiôt: leur remonftrant que combien qu’ils fuffent

les

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13? LIVRE HL 155 les plus forts, neantmoins pour fruité de garde, amp;nbsp;pourmelprilèr la t^^cipline militaire, ils auoient elle lurprins : dont ils eftoieut caufe que les François par-auant ce iour efimez inuincibies,auoient receu telle honte. Parquoy il ne pl ai-gnoit point ceux cy qui auoient efté tuez ou bleirez.Ca^qtielle peine (difoit il) ' cft fuflifante, pour punir lefoldat qui par ia pareffelaiïTe enu'er l’cnnemyde- Peine orJon» dansfon camp,amp; de nuid? amp;nbsp;mefmes lors que fon Prince elt abfent, auquel téps il ic doit plus garder de furprinfe ? Bref,il donna a entêdre qu’ils ne ic pou- gneux. uoient purger de ce defhonneur,amp; que iamais il ne les eftimeroit gens de guerre, que premier ils n’eulfent abattu l’orgueil, amp;nbsp;la fuperbe q les ennemis auoient emportée de cefte derniere delfaide, amp;nbsp;qu’ils leur eufTcnt faiéf rognoill;rc,qu’il eft: impoftible de tromper deux fois les François, veu qu’ils ont bien le moyen de fe venger promptement d’vne honte receué. Il leurremonftroitparcillemêt qu’il n’eftoit rien fi aifé que de vaincre les Saxons, leur difant, que venans corn- saxons. ' me larrons les furprédre de nuiôt,iIs monftroient bien n’auoir la hardielfe de les aftaillir de iour,ny les combatte en vaillans hommes.

Ainli apres que parEeft aduertilTement il eut afprement çhaftic les foldats,amp; leur eut rcmonftré leur faulte, amp;nbsp;iceux incitez de prendre la vengeance de cefte vergoigne receuë,ils furent tellement efmeuz de la reprimande, amp;nbsp;remonftran-ce de leur Roy,qu’ils ne defiroient autre chofe que combattre. Adoncq’le Roy les voyant en cefte bonne volonté,fit marcher fon camp, pour acheuer de ruiner ce qu’il n’auoit ruiné en fa premiere courfe, amp;nbsp;affin de ne laifî'cr longuement l’ennemy refiouy de la furprinfe des François. Eux demy enragez ne tueret pas ren^eâeedej feulement les femmes,hommes,amp; enfans, ains les cheuaux,bocufs amp;nbsp;vaches,amp; autre beftail,nc laiflans après eux aucun arbre de bout portant frui.d, ou autre.

Quant aux bruftemcns,il ne pardonoient pas à vne petite logette,no point à vne Majfamso* cfcabellc: bref, ils exerceoient toutes les cruaultez dont ilsfe pôuuoientadui-fer, de forte qu’on noyoit en ce païs,qLic cris,pleurs,amp; gemiffemens de ces pau- deZn^eZ ures malheureux,qui toutesfois ne pouuoient d’vn feu 1 poindt appaifer l’ire des François. Tant que quelques vus des Saxons,quifeftoicnt retirez dedans leurs forts,fe tranfporterent deuers le Roy Charles,lcquel fut contraindl de les ouyr, Depute-^sles quoy que fes foldats le priaffent du contraire. Ils le fupplierent humblement, d’auoir pitié de leurs miferes,amp; de regarder pluftoft à fa couftumiere clemence qu’a leurs grandes faultes,luyremonftrant quêtant les coulpables que les in-nocens eftoient aflez chaftiez d’auoir enduré la fureur d’vne fi cruelle guerre: dont il deuoit pardoner à ceux qui par l’intereft de leurs corps amp;nbsp;biens, auoient z« saxons cognoiffancc de leurs meffiiôls,amp; les confeffoient. Ils l’afTeurercnt femblable-ment qu il ne deuoit craindre qu’ils fe reuoltaflent dorefnauant, ou 1 oftenfaf- pardon. fent en aucune maniéré, veu qu’ils auoient, amp;nbsp;a leurs defpcns expérimenté les malheurs quiauiennent à ceux qui font fi peu de cas de leur foy promife. La plus grâd part des Saxons furent induits par les Princes François à ic faire Chre- Repentance fticns,ôc à ceux la on pardonnoit fans quelconques oftages,mais on prenoit des des'saxons. autres qui demouroient obftinez en leur fiulce foy, les plus coulpables, qui auoient le plus offencé. Les Saxos feftas retirez es plus loingtains fôr]^,enuoye- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^-

rentleurs Àmbalfadeurs deuers Charles, qui l’affeurerent qu’ilsfe rendroient, rechreßiens. amp;:prendroientlafoy Chreftienne,moyennant qu’il leur voulut enuoyer gage, de ne les faire mourir. Le Roy voyant qu’il eftoient queftion de la religion, ne penfa point fe faire tort,ny aux François femblablemêt,de leur bailler des fiens reli^wn.

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1^6 CHARLES LE GRAND i. ROY 13?

princip^ix en oflage,qui fut caufe qu’ils fe rendirent, amp;nbsp;fe firent baptifer, puis a contre les Vvefl:phaliens,lefquels par vne de fiai ôte il mit en obeifTance.

ta obeifftnce.

Peffr de cbarles a faire iußice,

.Adelgife ereé Patrice.

Ayant pour celle fois efté mife vne bonne fin à la guerre des Saxons, Charles retourna en France^our auoir quelque repos, amp;nbsp;durant iceluy aduifer aux affaires de laluï^ce, amp;nbsp;à faire des ordonnances fur le faicl d’icelle, mais celle fainôte intention fut rompue par vn nouuel remuement d’affaires. Car Adelgb fe fils de Didier Roy de Lombardie, feftant retiré ( comme nous auons dit cy deffus ) vers Conflantin cinquiefme du nom Empereur de Conftantinople, par luy créé Patrice,qui eftoit le tiltre de leurs plus grands Princcs,amp; renotnez Capitaines,efmouuoit leditSt Empereur contre la France: luy rcmonftrant qu’il

irriteTpm- fcftonnoit comme il enduroit que les François foubs couleur d’vne religion /'quot;»r Grec hberté,lny eufl'ent ofté toute l’Italie, amp;nbsp;mefmes la ville de Rome,qui eftoit chd rEmpire,de forte que fi lediôl Empereur ny donnoit ordre, le Roy Charles fefàifiroit déformais de ce qu’il verroit luy eftre commode, amp;nbsp;que l’EmpC' penwußran- reur deuoit preuoir à quelle fin eftantiaRoy des Gaules, il f’eftoit faiél fei' , reurGrec^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Iralies,amp; maintenantguerroioitles Saxons. Queluy fault-ilplusfdi''

foit le ieune Lombard au Grec) tenant maintenant la Lombardie,ayant le Pape ”

Le Lombard anime fort le Grec.

lettres du lobard tiux fet^neurs de Lombardie.

à fà deuotion, vous ayant depoffedé de l’Exarchat de Rauenne, eftant efleu PH' ” trice Romain, finon prendre les habits Imperiaux,amp; fiire la Frace le fiegevni' ” uerfel amp;nbsp;fouuerain de rEurope,ordonnât îoix, amp;nbsp;faifànt droidl amp;nbsp;iuftice à tout * le monde ? le m’affeure que fon deffein n’afpire ailleurs que la,que de chaffer les * Grecs de l’Italie, pour vfer des droidls amp;nbsp;delà prerogatiue d’Empereur en Oc- ” cidentjCe qui eft feulement deu à la race, amp;nbsp;au fang de ce grand Conftantin. quot;nbsp;Ce ieune.Prince Lombard oultré de douleur ôc de defpit, de feveoir prin^ de fon Royaume, enuoyoit aufti plufieurs lettres aux plus grands feigneiirs de Lombardie,amp;: à fes parens amp;nbsp;amis, les priant que fe recordans de leurs anciens Roys,ils vouluffent remettre l’Italie en fon entier, amp;nbsp;les aduertiffoit de fon en-trepri£ê,amp; du fecours que l’Empereur d’Orient luy donnoit. Or le Grec l’nuûir^

f Italie ts'ou blee.

le vouloir oppofer,puis partit Icdiâ ieune Prince de Conftantinople. Ce quili’^ penfer a plufieurs,qLie fon depart amenoit de grads troubles en Italie qui eftoit en repos. Sur ce poinôl eftantlcs cueurs des Italiens diipofez à vnenouuellete? par les menées qui fe faifoienten Italie, Rhogand auquel Charles auoit donne le Friol en tiltre de Conté,fut le premier qui quitta le party des François,fe fai-ûnt chef de ceux qui le viendroient ayder à les chalTer de Lombardie,dont plu-lespeuples fieuts cfineuz de la mifere de leurs premiers Roys, fc retirerent par dcuersluy, * ferejfouuicn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;touliouts OU longuement les hommes ne fe refTouuiennent *

nent de leurs , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 *

Fnncts.

de leurs Princes, bien qu ils ayent cite mal traittcz d eux. Or en cecy Charles vfa d’vne grande diligence qui luy feruit plus qu’autre chofe, comme ceft le ” Ladiligence pjqg fecourablc OLitil dont l’homme fe pourroit ayder, car en attendant qu’il y ” infinimetle aller, il cnuoya premièrement fes cheuaulx legers, qui d’arriuee defeonh-Hhomme. rent amp;nbsp;tuerent Rhogand,fàns faire grade occifion de fes gens,fe contêtans fern xhogand re- Idj^cnt de le voir tue. Il y en a qui difent qu’il fut prins vif,amp; que Charles luy fit belle tue. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y-i'' ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r- ■ S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*■

coupperJatelte,amp;quilerigealeFriolen gouuernement de Prouince, y com-

Le Priai en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 1 nbsp;nbsp;i- a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I / gt;1 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' quot;nbsp;J

ge en Duché', mettant gouLicmeurs François, puis 11 en fit vn Duché quil donna a vn grana


^ytutre reuol te des Saxos.

feigneur de France nommé Henryjôc y adioufta les prochaines terres, comme Carinthie amp;nbsp;Stirie. Charles ne fut h toft la,qu’il entêdit que les Saxos feftoient

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CHARLES LE GRAND 1.ROY15. LIVRE HL 157 ç.

de rechef reuoltez, amp;nbsp;auoicnt affiegé Erelhourg auec plus grande force que parauant, de laquelle moyennant pluficurs mines,vn grand pan de »uraillc f/ ' eftoitverlé. Parquoy il délibéra d’y aller. Les Saxons auoientdreflc àEref-bourg leurs efcbelles puis mcttans toute crainte arriéré i’el^oicnt efforcez d y entrer,avans fi bien laidt que le chef de la garnifon Frençoile qui eftoit de-dans, perdant toute elperance de loultenir telle rureur, auoét loue a quitte ôc double , amp;nbsp;de faidt, tandis que les ennmis eftoicnt empeichez à l affault auoit faidk vne faillie par vne des portes , ff foudaine amp;c tant bien execu-tee,quc pour le grand meurtre qui fen eftoit enfuiuy, les Saxons auoient cfté contraindls leuer le liege . Le Roy doncques aduerty de cecy, fen alla parlement 4 à Vvormes ,1a ou il tint vne affemblee generalle, les vns difenten la ville de normes, Duria,les autres en celle de Gramaria,la ou fut refolue la guerre contre les Saxons. 11 leuafoudainement des forces, amp;nbsp;auec telle diligence arriuaen Saxe, que par icelle ildeuancea tous les apprefts de guerre qu’ils faifoient, amp;nbsp;trou-uant pres de la fontaine Lippia,vne grande multitude d’hommes quivenoient àfon deuant luy demander pardon, il le leur donna,bien quils euftent autre pardon Jöni chofe dedans le cueur. Mais la neceflité les faifoit foubsmettre à ce beau fern-blant, attendans vne autre occaflon de fe rebeller plus a propos, comme ils fi- ndeux. rent depuis bien fouuent. Les plus grands Seigneurs de Saxe le vindrenttrou-uer en vn lieu certain, fors Vvindichind Prince des Orthemphalcs l’vn des plus faftieuxhommes dudid pays, qui pour fentir (a confcience trop chargée de plufieurs crimes, amp;nbsp;pour auoir efté l’vn des principaux autheurs de la reuolte du peuple Saxon,hofoit comparoiftre deuant Charles,amp; f eftoit fauué vers Si-giftridRoy de Danemarch. Tous ces Seigneurs luy requirent mercy ôc miferi- sig^frid i^oy corde,que le Roy leur donna, à la charge que fi plus ils retournoient à leurs rebellions accouftumees, ils perdroient leurs franchifes ôc libertez, ôc faifant venir Versluy, le Senat amp;nbsp;le peuple de cefte gent perfide,leur fit vne aigre re- pardon done printende de leurs reuoltes ordinaires . Vite bonne partie d’eux fe fit baptifer plus pour acquérir la grace du Roy, qu’ils ne faifolent pour lefalut de leurs antes,contnte puis apres ils monftrerent en fe rebellans bien fouuent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prei[uentes

Comme il eftoit en cefte guerre, il fut aduerty que Adelgife auoit perdu rebeüwns des toute efperance du recouuremcnt de l’Italie , eftant ladidte guerre ache-uee , la France auoit entre toutes nations acquis vne grande gloire , tant j.^^i„-„cde pour l’heureufe paix qui pour lors regnoit en icelle , que pour les grandes la France, viftoires que Charles auoit eues contre les eftrangers. La F rance, l’Italie, Sc l’Allemaignc, eftoient fubiedtes à luy, la premiere par droidt de fucceffion, amp;nbsp;les autres par la force de fa vertu, 6c de fa bonne fortunemefteesenfem- cr^deurde ble , Sc de ce temps qui fut enulron l’an 777. nul autre Royaume Chre- ^^^sFri^oZ' ftlen,enrlchefie,honneur,ou vaillance, n’eftolent comparables aux Gaules, 6c le Roy d’Icelles eftoit en telle reputatlonpar tout le monde, qu’on l’egallolt aux plus renommez Capitaines anciens. Mais 11 ne louyt longuement de ce-

quot; fte paix,car cognolffant les Francois Impatiens d’vnlong repos,auec lequel 1« Fram^ois quot;nbsp;llfault,ou qu’ils faddonnentauxvoluptez,ou qu’ils fentrequerellent eux mef-“ mes,quand Ils ne trouuent a fe battre contre les eftrangers,ll cogneat eftre ne-

ceffalre deles employer en quelques endroldVs.11 fen offrit doncq vnebelle oc-cafion par vne caufe qui furulnt d’aller faire la guerre en Efpalgne.

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CHARLES IE GRAND i. ROY i;.

Les Sarrafms qui tenoient vne grande partie d’icelle, craignant que Clur^ les, quàcn fon ieune aage durant la vie de fon pere les auoit domptez,ne cbercball les moyens d’aller fur les Efpaignes, amp;nbsp;les quereller aulfi bien qu’il auoit fait l’Italie, l’Allemaigne,elloient aux efeouttes de ce qui leur deuoit aduenir : amp;nbsp;atwndoient de tour à autre que quelque orage de France vint tomber fui»eux. Et ce qui plus leur donnoit celle crainôle, elloit l’affli-tié que les Alluriens, amp;nbsp;Galliciens leurs voyfms portoient ci Charles, au-^ MAjßt- quel ils auoientcnuoyé leurs AmbalTadeurs, pour fcconiouyrauecqucsluyf cTf ils de fes viôloires gannnees, de la foy qu’il auoit donnée aux Saxons, amp;nbsp;des bons -ctrllquot;^ * offices qu’il auoit uicls au Pape, pour la conlêruation de fa dignité contre* les iniures de fes ennemis. Le fupplioient auffi, que puis qu’il fembloit e- *

lire né pour ellendre le nom du Sauueur Ies vs CHRi st, il luy plena * PrièresJes Elùagnols, lefquels le plus fouuent prins des Sarrafms, ay-* n-jieux endurervne cruelle mort, que non pas lèulement renoncera* la foy : ains ( qui moins eft ) de demeurer en leur leruitude. Qifil auoit bien * voulu conferuer les Saxons infidelles, moyennant la promelTe qu’ils luy fi'” rent de fe faire Chreftiens, amp;nbsp;qu’a plus forte raifon il acquerroit plus gran- ” cloireenuers o-loîte cnucts Dicu, amp;nbsp;Ics homiiies , fi contre les infidelles amp;nbsp;Barbares* ï)Hrn'la' deffendoit les Chrelliens, amp;nbsp;fil les deliuroit du ioug, amp;nbsp;de la cruelle fer-* chreßtens. uitiide de leurs ennemis , amp;nbsp;fil d’ellournoit de leur gorge le coufteaii des -Sarrafms. Que puis que fon ayeul Charles Martel , auoit fi bien honiiO'* rablement commencé la guerre contre lefdiéls Sarrafins , laquelle fon pere* auoit tant bienaduancee, amp;nbsp;que luy-mefincen fa ieuneffe l’auoitfort pour''* fuyuie,il luy plcullmaintenant,ellant fi grand,fi glorieux, amp;nbsp;fi valeureux* ■CranteJes en fesfaidts, la mettre à fin. Les Sarrafins voyans de loing qu’il falloir que* pg^,ç{f^|j.gjp^ent il leur tombafl fur la telle quelque tempelle venue de la France, cognoiffims bien que par leurs forces ils ne la pourroient dellourner, vejß'insJes fongcoient par quelques moyens,artifices,amp; finefl'es,ilsle pounoient faire.

S^rvitfins.

Jilnifbala P^ny Je S4rragojfe ytm en Pran

fe.

Il y auoit p ulieurs petits Roys par entre eux, qui auoient plus de loing de la conferuation de leurs perfonnes, que de celle de leur Ellat amp;nbsp;Seigneurie, entre lelqucls elloit Idnabala Roy de SarragolTe, homme plus fin aux affaires que vaillant a la guerre,lequel voyant la mauuaife lailon qui couroit pour les Sarrafins, vint en France vers Charles, auquel aucc belles amp;nbsp;tromperelfes pa-rolles, il fit entendre , que par les liens il auoit ellé chalFé de Ion Royaume, pour-cc qu’ils diloient qu’il auoit drelFé des trahilons, amp;nbsp;parties aux CMtelle autres Roys de la fcôle,-amp; qu’on auoit intercepté des lettres, par lefquelles Idnabala. pjccufoient d’auoit contrarié fecrette intelligence, amp;nbsp;amitié auecquesles François. Le Roy Charles ne fçaichant bien fil deuoit croire ce Barbare,

lessens Je lien eßiment les Mires tels.

Pemonßrace

Jetirsa char les.

amp; mefurant vn cliafcun à foy, comme toufiours les gens de bien penfent que tout ce qu’on leurdiót, foit veritable, amp;nbsp;que cliafcun foit femblable a eux, y adioufta quelque foy. Sur cedifcourant en foy-mefmes, penfint de ce qu’il deuoit faire, il fut en grand doubte fil deiioit aller en Elpai-, gne, amp;nbsp;y employer fon armee, ou rompre du tout celle entreprinfe, puis qu’il nantit plus à quoy l’employer,ny contre qui faire la guerre,amp; qu’il auoit la paix vniuerielle , amp;nbsp;guigné tant de vidloires. Les Ambaffadeurs d’Afturie, qui elloient venuz la lors que Idnabala y arriua , remonftre-rentau

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CHARLES LE GRAND I. ROY 13. LIVRE HL 159

rent au Roy qu’il ne falloir pas qu’il famufift tant aux parolles d’fonabala, qu’il ne regardaftbien auant a la conlequence, amp;: aux efoeds, amp;àce qui c-ftoit cache au defl'oubs d’elles : car diloient-ils, quand les Sarralîns ont faid quelque butin fur nous, ils font touts d’vne alliance^ iflais maintenant les finance des Efpagnols elperans lecours des François, tant couftumiers de vaincre,ont sarrajins.

” reprins tel cueur,que le fentans prefque aulliforts qu’eulx, ils leur font te-quot; fte, amp;nbsp;empefehent d’entrer en noftre pays , qui eft caufe que ces inhdelles quot;nbsp;(nations plus qu’autre fubiedeau larcin)font contrainds fe piller l’vn Fau-” tre. Le Roy elFoit lors à Noyon, la ou il tint vne alTemblce generalle,en laquelle il lerefolut d’aller en Elpagne, amp;nbsp;y alla, non a la requefte d’Idna-bala, mais tout ainh que fi on euft deu combattre tous les Barbares qui y cftoient. Aucun fecours de quelque part qu’il vint ne fut refulé, car allant

Parlement à Noyon.

Charles ya en Ej^ai^e,

contre tant de Barbares nations, il ne poutioit atioir aflez de forces, amp;nbsp;non feullcment y vindrent ceux qui clfoient ou des terres de fon obeyfïàncc, ou fes tributaires, ou fes voifins , mais aulîi quelques ieunes grands Seigneurs Danois y vindrent, defîrans de veoir la guerre, amp;monftrer leur vaillance. Ils furent fort honnorablement rcceuz , tant pource qu’ils eftoient eftran-gers, quepoLir lefecours qu’ils portoient, pour leur louable volonté. Les fob dats François accouftumez de palîer les monts , pour auoir fouuent palTé ceux des Alpes, ne l’cftonncrent pas fort aux pafl'ages des Pyrenees, ny de l’afpreté des lieux,ny des baults rochers,ny deveoir les coupeaux d’iceux enfoncans leurs poindes dedans les nuees, amp;nbsp;toutes blanchiflantes de ne-ges, attaindre prcfque le Ciel. Ils ne receurent poindl de frayeur, ny de crainôle de veoir les chemins lî droids, rabotteux, amp;nbsp;cftroids, ny de voir

Cens yien-nent de tou~ tes parts à darmee de Charles, Hardtejfe des foldats pran t^ou,

Ve/crifuioa des monts Py renees.

de fl grands amp;nbsp;haults precipices, ny de rencontrer les vallees fi horrible -ment profondes, ny ne fe fafehoient poind du bruit des torrents tombans du hault des montaignes, ny de trouuer le pays fi inhabité amp;nbsp;fafeheux. Nonobftant toutes ces difficuleez , Farmee Françoife pafla les monts, Gns trouuer aucune rencontre, ny embufeade. Les noms des Seigneurs qui fuy-uirent Charles en Efpaigne, fenfuy tient: Turpin Archeuefque de Rheims, ^2**quot;nEÏ4 Rolland Comte d’Angliers, ou d’Angers , amp;nbsp;du Mayne, ôc Seigneur de gne. Blaye fur Garonne fiïs de Milon amp;nbsp;de Berthe feur de Charles , Oliuier

Comte de Geneue, Efeueilh Comte de Langres, fils du Comte Odon. Araftagne Roy de Bretaignc . Angelier Duc d’Aquitaine, Gaiffrede Bordeaux, Gondouauld Roy de Frife , Oel Comte de Nantes , Arnould de Bellandequi tua depuis Aigoland, Ogier Roy de Dannemarch, Lambert Prince de Bruges, Sanfon Duc de Bourgongne , Garin Duc de Lorraine, Renauld de Montauban pres Bordeaux, diéf de Blanche Efpinc , ôc plu-fieurs autres braucs Princes, Seigneurs , amp;nbsp;Cheualiers. Eftants doneques Charles defeendu en Efpaigne,iî alla alTieger la ville de Pampelune, le fie- charlesaf-gc de laquelle dura trois moys. Charles enuoya demander aux Sarrafins qui la tenoient, fils la vouloient rendre, ou attendre la fin amp;nbsp;le hazard d’vn long fiege. Ils demandèrent vn iour de terme pour relpondre à celle fommation. Ce qu’il leur accorda : puis ils luy mandèrent, que fil luy plaifoit de leur donner le loifir d’aduertir les autres Roys amp;nbsp;alliez de leur fcóle , que fi dedans quinze iours, ils n’eftoient fecouruz d’iceux Roys,

O ij

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i6o CHARLES LE GRAND i. RÔY 15.

ils ne Eiudroient de fè rendre amp;nbsp;mettre leur.ville entre fes mains. Quelques furent d’adtiis qu’on leur deuoit accorder cefce requefte , remonté» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;valloit mieux auoir cefte ville entière, que lors qu’elle leroit rui-

ffltffK. nec,tant par les aflaflkms,que les alfaillis,veu qu’ils ne fçauroient li viuemenc la battre, qu’elle peulT bien fouftenir leur effort quinze iours entiers,amp;que ü les ennemis lavenoient fecourir,il les faudroiticombattre: car filles poU' uoient deffaire j toutes les villes par apres fe rendroient à leur feul mandement, amp;: leurferoit plus grand honneur amp;nbsp;proffit, tant pour eux que pour les Efpaignols,queces pauures villes qu’ils eftoient venuz mettre en liberté demeuraffent en leur entier, que leur faire experimenter la fureur d’vn fie-ge , d’vn affault, d’vne prinfe. Mais le Roy cognoiffant que les Sarra-rfmeîu^H demandoicnt ce delay , que pour refroidir la volonté amp;: furie pre-naicre,dont fes foldats auoient commencé cefte guerre , amp;nbsp;iugeant fige-' Affaires. ment qu’en tous affaires le commencement eft le principal poinéb d’autanr ' que d’iceluy deljaend tout le demeurant,il leur refufa leur demande, amp;nbsp;le loifr ' de fç fortifficr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Les Sarralîns auoient vne couftumedeuant qu’ils euffent cognoiffance des de remettre toute leur fortune fur l’euenemcnt d’vne bataille, tou-fias. quot;nbsp;tesfois ne fen cftants iamais gueres bien trouuez , ils ne faifoient plus dilayer, amp;nbsp;fuyuans la couftume des vieils Efpaignols, ils ne combattoieiif en ce temps que par quelques rencontres, fans ainîi tout d’vn coup fe bazarder. Si eft-ce que fils trouuoient leuraduantage,ils le potirfuyuoient fort ff/c» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,vlàns es chofes douteufes de confeil, amp;nbsp;temporifins es dan-

Its MCKlens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U 1 -r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 n rC nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

gereuies. La ville de rampelune citant alliegee, Charles commanda qu’on appreftaft tout ce qui clloit neceffaire pour battre vne ville, remonftranta fes foldats qu’il ne falloir effre fi pareffeux en ce fiege , comme ils auoient j^monflrâce cffé en ccluy de Pauie,lors que Didier efioit dedans ; a caufè qu’ils eftoient aux foldats, deuant vne ville Cbrefticnne, dont le Roy cftoit Chreftien , auquel pont l’honneur de fa iioblefte ondeuoit par railon donner la vie, mais ayans affaire a ces Barbares ennemis de la relimon , il falloir fe délibérer de n’en prendre aucun à mercy. Parquoy les charpentiers commencèrent à befon-gner, ôcles gens de guerre à rompre les maifons des faulxbourgs, amp;nbsp;à leur 4?« apporter le merrain , amp;nbsp;tout le monde mettoit la main à l’ceuure . Lesen-nemis fcmblablement eftoient fort foigneuxdefedeffendre,amp; faifoient plu-fieurs faillies , garniz de feu pour le ictter au camp de Charles, tant fouuent ôefi a propos , que les François n’eftoient en quelque temps amp;nbsp;lieu, bien af-feurez, car ils les auoient pluftoft fur eux , qu’ils ne fe doutoient de leur venue, amp;nbsp;apperceuoient pluftoft le meurtre amp;nbsp;le feu, que ceux mefinesqui les faifoient, lefquels fe rctiroient fi foudain qu’on ne les pouuoit attain-dre. Ils donnèrent fouuentesfbis l’alarme iufqu’a l’entree du camp, amp;nbsp;combien qu’on mift pluficurs corps de garde deuant les portes de leur ville, on ne les pouuoit nonobftant empefeher d’en fortir quand ils vouloient, iuf qu’a tant gue les tranchées amp;nbsp;approches fuffent paracheuees. Puisfevoyans enfermez , ils fe deffendoient fi valeureufèment qu’ils donnoient a cognoi-ftre fe fier beaucoup plus en leur vaillance, qu’en lefpoiffeur de leurs murail-icelle, ils deffendoient les murs de leur ville, non leurs mursj ■ leur vaillance.

Les Fran-

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CHARLES LE GRAND tHOYij. LIVRE III.

Les François auoiêt faidl deux grandes tours de bois qui fe pouuoient trainer fur roulleaux, lefquelles elloient plus haultes que les murailles dlt; la ville, a ce qu’auecques le traiél il chalïàllent les Sarrafms de leurs dcflenccs,amp; par mefme moyen cntralTent fur eux. Neantmoins ils ne Ics^urent plulloll ap- Piligence des prochees, que les ennemis auec leurs engins ne leurlt;itttaircnt du feu en fi grande abondance , que la flamme qui en fortoir, cfblou)àîoit ou brulîoit la pltifpart de ceux qui les trainoient. Dont quelques vns f’efpouuanterent tellement, qu’ils fenfuirent, de forte que celle qui elloit la plus proche des murs, fut entièrement delaiflee, amp;nbsp;l’autre qu’on approchoit par vn chemin rude amp;nbsp;mal poly, tant par la pefànteurde ceux qui efloient dedans que pour n’auoir fon contre-poix,fcpanchafur les roues dedeuant, amp;nbsp;demeura en ce lieu. Ce qui fafcha merueilleufement les François, amp;nbsp;au contraire refiouyt les Sarrafins, lefquels attribuoient la ruine de celle tour a vn miracle, pen-fans que Dieu les y eufl fauorifez , amp;nbsp;leur croifloit le courage de iour en iour. Pour tout cela, le Roy Charles ne feflonna point, ains cncourageoit les flens à pourfuyure ce qu’ils auoieiit commencé. Comme le flege dure Ejferaneedes longuement, amp;fe continue en efperance d’en venir a bout ( CO mme to u fl o u rs les guerriers efperent d’emportervneville aflicgee,amp;en donnent efperance a leursfoldats pour les diuertir de l’cnnuy d’vn long fiege, ) les Roys Barbares ne voulurent pas venir donner vne bataille au Roy pour luy faire le-uerle flege, mais felon que les occaflonsfe prefentoient, enuoyoient de la Cauallerie legere par chemins couuerts , amp;nbsp;à eux cogneuz qui plus lou-uent la nuiél que le iour, venoientaflaillir les François, amp;nbsp;y firent quelques vus fl bien, quils entrèrent dedans la ville malgré toutes les gardes du camp: ce qui donna grande efperance aux afliegez. Ce grand Roy qui n’auoit ac-couflumé d’eftre vaincu, n’enduroit ayfcment cefle honte : au moyen dequoy il alTemblatousfes Capitaines au confcil, amp;c apres iccluy leur commanda, amp;nbsp;« a leurs foldats aufli ,que chafeun fut diligent a fa faclion, leur remonflrant « qu’ils fe trompoient bien fort, fils penfoient la vaillance eflre feulement re-3. quife envn homme de guerre, veu que fon deuoir confifce principallement de guerre. « en diligence, amp;trauail: ôcqu’vn bonfoldat,oultrequ’il doittouflourseflre » prefl de combattre, il fault auffi qu’il veille la plus grand part des nuiôls,amp; 33 trauaille la meilleure part du iour. Il leur mettoit pareillement deuant les 33 yeux, le grand defhonneur que ce leur feroit, quand on diroit à l’aduenir que 33 CCS Barbares auoient eu plus d’induftrie amp;nbsp;vaillance à fecourir les afliegez, que 33 les François amp;nbsp;leurs alliez à les prendre. Doneques il4es prioit que chafeun „ mit peine de n’eflre plus furpris, amp;nbsp;que pluflofl ils enflent touflours les ar-33 mes furie dos : enchargeant aux Capitaines de veiller eux-mefines à la garde.

La y ai U Allie ne Çuffit A, ~i/n homme

aauoiriœii pnncipaiiement lur les Lanipellades ôc corporals, K poier aux plus dangercLifes aduenues les meilleurs de leurs hommes en fentinelle, leur guerriers, promettant que luymefmes bien fouuenten prendroit la charge. Il leur dh foit aufii qu’il leur eltoit autant facile d’empefeher ceux du camp de l’ennemy de les furprendre,amp; ceux de la ville de fortir^come d’en auoir tant de fois vaincu d’autres en pleine bataille. Apres cefte remonftrance il ht fa ut’ des tranchées tant du collé de la ville,que du collé d’ou venoient les ennemis, prenant autant de peine à ce que les ennemis n’eulfent moyen de faire faillies, comme . 'r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f i-rr- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1. Diltgtucede

le garder de deuers les champs. Les Sarrahns toutesfois ne lainoient point d y Charles.

O iij

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lÆi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHARLES LE GR AND i. RO Y ij.

Ct fAttlt 'n -yn

thinni.

• Trinjede ÿUt.

reuenir, penfans tou fours y faire leur proffit comme deuant, mais ayant fou-uentesfÄs efté vaillamment rcpoulîez, iis l’en delifterent amp;c comme quelque fois ceux de la ville fulTent lortiz à vn lignai que Icurauoient faidl leurs compagnons , ils furentii viuement rembarrez, qu’on les ramena battans iniques a îeursportes,efquelle??lyauoittelle prelTc à rentrer qu’ils tomboientmelmeS les vns furies autres. Puis on lesalîiegea fi eftroiôlement qu’ils n’olbient plus mettre le nez dehors, amp;: toufiours fe renforçoit la batterie. Il y auoit dedans le camp des François fi grand nombre de bons hommes, tant de braues Capitaines, amp;nbsp;vri Roy h vigilant,qu’il n’elloit rien oublié à ce qui effc requis à la prinfc d’vn fort alîiegc,ny de vaillance,ny de rulc,ny de diligêce. Ils auoient tantfaid faire d’engins, tant de ponts, amp;nbsp;tant d’efchelles,quc la batterie amp;nbsp;allarme conù* nuoient iouramp; nuictice qui terriblement effraya Icsalfiegez. Les François aux afliegez donnèrent vn adault d’vne fi grande furie, que ceux qui n auoient point d’efchclles pour montcr,grimpoicnt meliTies aux muraillcs,quelquesvns fe hauffoient les vus lur les autres,plufieurs grauoiêt lelong de leurs picques,amp;: bref,ils fy portoient fi bien, qu’ils gaignerent le deffus du rampart, faifins paffer ati fil de l’efpee tous ceux qu’ils y trouucrent. Puis entrans dedans la ville,iV y firent telle boucherie,qu’ef!;ant rapportée au Roy, il en eut tant de pitié, qu’il commanda qu’en pardonnaft à ceux qui ne fe mettroient point en deffence.

Ces Barbares iufqucs à ce iour couftumiers de pluftofl mourir les armes au fioing, que de fe rendre, fe iettoient à genoux, fupplians humblement qu’on eur donnaft: la vie. Quand la furie fut paffee, les François fe mirent à faccaget cefte ville toute plaine de richeffcs,que les Sarrafins auoient pillees prefquepat tout le monde. Apres le fàc de laquelle on en fit rafer les murailles, pour don-crainte aux autres : qui fut caufè que Sarragoffe appartenante à Idnabafns fut fi obftinee,car ayant feullemét enduré le fiege par quelque iours,cllc fe rendit : promettant les citoiens d’icelle au Roy Charles, n’empefeher dorefhauant les Chreftiens d’y annoncer la foy delEsvs christ, amp;nbsp;femblablement rccognoiftre Idnabal,ou Idnabala pour leur Roy, dont tellement feipouiun-snrrnfins tcrcut Ics dcux Roys, quifaignoient auoit chaffé Idnabalahors de fonRoynu-rin- me,rvn nommé Abutaure, amp;nbsp;l’autre Deiiisfezc, qu’ils fe tranfportercnt nuec direntnchar fopce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jçg François, pour fe mettre en l’obeiffancede ChnrlcS)

lequel les y receut,moyennant certain tribut qu’ils accordèrent, puis il cnuoyn fccours à Adelphonle Roy d’Efture, ou d’Afture, amp;nbsp;de Gallice. Bref Charles fit tant que les Eipagnes tremblerent foubs fon nom , efquellcs depuis ce iour les Sarrafins tant itdoutez du premier, n’ont point efté plus forts que les

Clirelliens.

Il ne fault pafler Ibubs filencc vne chofe que plufieurs ChroniqueurSjamp; An-naliftes de France difent eftre aducnue deuant ce voyage d’Elpagne, qui e/t cfimonfur Charles allant en celle guerre, choifit d’entre tous les feign eu rs qui l’y accom-TereEltondes pagnerent,douze des principaux, lelquels il appella Pairs de France,quafi com-pnirs (Fra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;elgaulx àluy,cn puifl'ance authorité, par le conleil defquels il k

vouloir entièrement gouuerner. Et de là on dit eftre venue l’inftitution àes douze PaiA de France,qui eftoient amp;nbsp;font encore, L’Archeuefque Sc Duc àe Rheims, Doyen des Pairs clercs, le Duc amp;nbsp;Euefque de Laon, le Duc Euefque de Langres, le Comte amp;nbsp;Euefque de Beauuais , le Comte amp;nbsp;E-s uefque de Noyon, ôc le Comte amp;nbsp;Euefque de Chaalons fur Marne.

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13. LIVRE III. iéÿ Voilales fix Pairs Ecclefiaftiques.Les autres fixlaiz eftoient le Duc de Bour-gongne, Doyendes Pairs laiz, le Duc de Normandie, le Duc de Gu^j^tine, le Comte de Flandres,le Comte de Thoulouze, amp;nbsp;le Comte de Champaignè. Mais d autant quec’efi; vne fable pluftofl: qu’vnehiftoire comme nousauons au long déduit au troifieme liure de noftre œuure de l’E^t^ôc fucces des aiîai-* res de France, fi cft-ce que {c prefentant en ce lieu celle occafign de parler def-dits Pairs, nous loulagcrons d’autant les leôleurs, amp;nbsp;lans les renuoyer là, nous leur déduirons prefentement celle matière,amp; fuiuant prefque les mefmes mots amp;nbsp;les mefmes arres de nollredite œuure, nous dirons pour confuter l’opinion enuieillie entre les hommes qui nous veulent faire croire, que Charles le Grand inllitua Icfdits douze Pairs, que de fon temps les fiefs n’elloient encore heredi- Poirs-taires amp;nbsp;patrimoniaux(comme aufii nous auons dit audit œuure en l’article des ficfs)auxDucs ny aux Comtes qui elloient officiers.car les Ducs,c’elloient gou ucrncurs de grandes prouinces,amp; lesComtes gouuerneurs des villes,amp; delaiu-nldiction ou diocele d icelles. Dauantagc leshiftoires elcriptes du temps de Charles, qui font en bon nombre, entre autres ceiledeTurpin amp;nbsp;d’Eginhart, n’en font aucune mention,lefquels n’eullentvoulu taire vne ù notable conllitu- z« anciens tion'jlielle cull elle parluy raidie, amp;nbsp;beaucoup d’anciens hilloriens qui font vcnuz depuis,comme le moine Aimoinus, Hildebrand, amp;nbsp;Sigilbert n’en pariet point. Et quand bien Charles cull créé ces douze Pairs, ce n’eulTcnt elle ces fix clercs amp;nbsp;fix laiz, cy dclTus nommcz:pourcc qu’ils ont eflé depuis créez en digni îé Ducale amp;nbsp;Comtale, amp;nbsp;que lefdits pays elloient en partie à luy : amp;nbsp;ilefl tout certain que Charles gouuernoit fes pays de l’authorité de luy feul, non de la ne-ceffité des Ducs, Comtes amp;nbsp;Euefques, amp;nbsp;qu’il n’eull voulu auoir pour Pairs ou cMes^nu* femblables à foy, ôe pour compagnons,ceux qui dependoient totalemêt de Ion authorité amp;puillànce. Et ceux qui font vn Duc de Guyenne amp;vn Comte de nte. Thoulouze Pairs de France feparez, fe trompent,car lors la Guyenne elloitfe-parree amp;nbsp;coupce en pieces, l’vne partie entre les mains des heritiers de Hunault, tgt; 1 T 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*'1 rr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t 11-1

l autre de Loup,l autre des heritiers de Cailler,ennemis deCharles,amp; lors la viD tes. ledeThoulouze elloit dedans le pays de Guyenne, fubiette aux Seigneurs d’i-celle,n’ayant ny Comte ny Seigncur,ains fculemêt des iuges amp;nbsp;adminillratcurs de iullice.Lors auffi on ne parloir point deNormandie,car elle,fappclloit Neu-llrie,amp;elloit occupée par les Pyrates, Danois amp;nbsp;Normans peuples Septentrio- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'f

naux, qui depuis foiibs Charles le Simple,de leur nom la nommèrent Normandie. La Bourgongne elloit polTedce par Rois particuliers cntiltre de Royau-me. La Flandres n’clloit ny Comté ny Seigneurie, ains elloit à demy inhabita-ble amp;nbsp;deferte, ôc gouuernec feulement par vn fimple grand foreftier : amp;nbsp;le pre-mier qui en lut Comte fut Baudotiyn grand forcllicr d’icelle,lors qu’il elpotilà ludith fille de Charles le Chatitie,qui en fauetir du mariage erigea le pays de Flandres en Comté. La Champaignè elloit du Royaume de Bourgongne. Ou-tre ce ayant Charles le Grand conquis l’Aquitaine fur Loup, amp;nbsp;fur Hunault, amp;nbsp;leurs heritiers, il la donna en partage à Loys le Débonnaire fon fils en tiltrede Royaume,amp; depuis ledit Loys le Débonnaire, dona à Pepin fon fils,le Royau- cnyëneladit me d’Aquitaine, puis cllant mort ledit Pepin, elle fut donnée à Chapes le Chau ue fon dernier fils. Par ainfi ce font des comptes, de dire que Charles le Grand nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

inllitua ces douze Pairs, amp;nbsp;neletrouue en aucune ancienne hilloire, aucune lesiz.pa’rs^ mention des douze Pairs,amp; quand elles parlent des Parlemens, ou aifemblees

quot; O iiij

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k4 CHARLES LE GRAND i. ROY x3.

gcnerallcs tenues par ledit Roy, elles ne mettent point en compte les Pairs (le France^oila quant aux laiz,amp; quant aux Clercs nous trouuos que Floard chi-pxin c/o-«. noinede Rheims, a laifleeferit que Raoul Roy de France amp;nbsp;de Bourgongne

ôc Hebert Comte de Vermandois eurent vn grand difterent pour le Comte lt;lc Laon, que ledit C(?m^^ Hebert demadoit pour fon Fis Eudes,audit Roy,lequd neantmoins le c^na à Roger fils du Cote Roger. Dequoy ledit Hebert fut fort offence contre ledit Roy Raoul.Ledit Floard dit aurtî,que le RoyLoys d outre mer enuirô l’an 937.dona à Artholes Archeuefquc deRlicims,amp; à ladite Eglife le Coté de Rheims,amp; le droiél de forger monnoyc,amp; n’eft au fàcre du Roy lippes premier,rArcheuefque de Rheims appelé que Comte,mais quelque teps érigée en Pairie amp;nbsp;Duché,regnant le Roy Robert, l’an 1015.Eude^ Tws hères. Comte de Champaigne donna a fon frere Roger Euefque de Beauuais, amp;nbsp;ah' dite Eglifè, le Comté de Beauuais. La ville de Noyon eftoit Comté appartenant à vn Comte, duquel le Roy Robert aima la fille. HuestroifiemeDucde Bourgongne auoit eu par efehange le Comté de Langres de Guy de Saux, amp;h dona a fon oncle maternel Gaultier Euefque de ladite ville,amp; à l’Eglife d’içelle» amp;nbsp;ledit Euefque acheta de Henry Cote de Bar le droicl qu’il y pretendoit.

ces exêples appert que du téps de Charles leGrad,ny Guycne,ny Bourgengn-» ny Normandie n’efloiét Duchez,ny Thoulouze,Flandresamp; Châpaigne Coin-tez, ny les Euefques de Beauuais, de Chaalons, amp;nbsp;de Noyon Comtes, ny ceux de Rheims,de Laon, amp;nbsp;de Lagres Ducs, lefquels furent crigez Comtes amp;nbsp;Dues quand ils furent erigez Pairs, amp;nbsp;la petite eftendue de leurs Du chez amp;nbsp;Comtek monflre que lefdites dignitez leurs furent données pour honorer leurs Pairries-Mt- Or plufieurs tiennent que Loys le icune,ran 1179.donnant à l’Eglife de Rheims ntonjttrles , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i r ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i r, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l,i

la prerogatlue de lacrer amp;nbsp;couronnner les Roys au parauant debatue entre plu fieursEucfques,amp;celuy de Rheims,crcalefdits douzePairspouralIifteraufdits facres amp;nbsp;couronnemcns,amp;pour iugerauec les Rois,les grandes caufes en Ptit-lemét,Iequel depuis fon inflitutio faiéle par Philippes leBefpour celle caufe,5î pource que les Pairs ont ce priuilege de n’eflre iugez ailleurs de leur honneur amp;nbsp;cflat, eft appellé la Court des Pairs,amp; eux les Pairs de la Court de Frace.On dit aufTi que la premiere entière affemblee des Pairs qui fetrouua aux facres, futa celuy de Philippes le Bel,non en tiltre de Ducs de Bourgongne,de Normandie amp;nbsp;de Guyenne, ny de Comtes deThoulouze, de Champaigne amp;nbsp;de Flandres, car lors la plus part de cesDuchez amp;nbsp;Comtez efloient vniz à la couronne,cell a ^Ç^’Joir la Normandie, amp;: la Guyêne,par les coquefles du Roy Philippes Augu-des patrs. fle,Thoulouze par le deccs d’Alphonfe frere du Roy Sainél Loys,amp; heritier de par fa femme de Ramod Comte de Thoulouze, duquel il auoit efpoufé la filh* La Châpaigne par le mariage dudit Roy Philippes le Bel, amp;nbsp;de laniie Roync de de; Pairs aux Nauarre, Comteffe Palatine de Champaigne amp;nbsp;de Brie. A cefle occafion ledit pr«. nbsp;nbsp;nbsp;le ßel erigea en ce Royaume Ducs amp;nbsp;Comtes â l’image des anciens, amp;nbsp;voulut

que fix de fes plus fauoris reprefèntaffent ceux-là, l’vn le Duc de Boui^ongne, Pfulip^es le l’jm-j-e celuy de Normandie,amp; ainfi des autres. Et quant aux fix Clercs, il y en a Pel ßl les fix nbsp;nbsp;■ t-r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11I-rgt;11 nbsp;- n- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 li^l

Clercs, quiuifent que ledit le Bel les inllitua pour rendre la Court plus célébré, amp;nbsp;le nôbre plus^rand du nôbre de douze, amp;nbsp;plus venerable amp;nbsp;augufte de fix laiz,amp; de fix Clercs,qui efloiét lefditsEuefques furnomez. Lefquels pour eflre lors les Confeillers plus fauoris,amp; en plus grad credit entiers luy, il doua pour l’amour d’eux ce mefme priuilege âleurs fucccffeursjduqlils ont toufiours depuis iouy.

Il yen

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13- LIVRE III. 1^5

Il y en a d antres qui Ie fondans fur la vraye femblancc,qui quelquefois es an cicnnetûz tient lieu de vérité, mefmement en chofes efquelles les liures ffous de-' fiillcnt, difentquilyaplusd’apparancc, que foubs Hues Cappet cefte diftri-butioii ait prins fon cours, lors que tous les Ducs Comtes ayans elchangé leurs offices en fief, luy faifoieht tefle, amp;nbsp;a fon excrnpllt;^emparèrent de leurs gOLiuernemens, les rendans héréditaires a leur pofterité. Au n^yen dequoy on poLirroit aiuffe occalion dire que Hues Cappet euff efté contraint de recognoi lire tous ces grans Seigneurs comme fes Pairs amp;nbsp;égaux, hors mis le ferment de fidelité qu’ils feroient tenuz luy prefter,amp; feruiroit à celle opinion grandemét, pour ce qu’il fembleroit qu’il eufl voulu gratifier fon frère Elcnry Duc de Bout* gongne ( auquel ledit Duché cfloit venu par la mort d’Otho fon frere, qui l’a-Lioit eu par le mariage de la fille de Gilbert Duc de Bourgongne ) du Doyenné entre les Pairs, mais l’opinion de leur creation faiclc par Loys le leunefcomme^Jç/ il a efte dit cy defîus ) cfl la plus certaine. Cefte parité de fix Pairs laiz, amp;nbsp;de iîx Clercs, efl tirée de l’ancienne facondes iugemens de noz anciens Rois,car de leurs temps,tous les grands iugemens fefaifoient par vn nombre égal de Baros Ce de Prélats, amp;ainfi la iurifdiétion Ecclefiaftique amp;nbsp;la temporelle mellees, marchoicntcnfcmbîc pour f’aiderl’vnea l’autre. Voila ce que nous auonsdeu dire pour öfter l’ancienne opinion qui par la fabuleufe antiquité f’cfl enracinée au cueur deshommes, que Charles inflitualefdits douze Pairs.

Maintenant reprenant les arres de cefl endroiél ou nous fommes demeurez des prinfes des villes de Pampehme amp;nbsp;dc Sarragoffe,Charles félon le dire de plu fleurs autheiirs, amp;nbsp;mefmes de Turpin, duquel le liurc(ou pour le moins celuy qui court fous fon nom, traittant desfaiéls de Charles efl pluflofl vne fable qu’vnc vraye hiftoire)alla par toutes les Efpaignes depuis vne mer iufques a l’au fable. tre, ôcy conquefta les plus grandes Sefameufes villes d’icelle. D’autres Hi-ftoriens difent que lors l’Efpaigne efloit poffedee par deux Rois, l’vn nommé Idiiabala, l’autre Denifés,amp; que voyaris qu’ils ne pouuoient refifler à la grande pLiiflance de Charles, firent paix aiiec luy, aux conditions qu’il fe contenteroit de l’Efpaigne voifine des Monts Pyrenees, en luy eftantpar eux payee grande fomme d’or. D’autres difent qu’il y eut trois Rois qui entrèrent en cefl accord. Turpin racomtc,mais fans autre vérité approuuee d’autres autheurs,quc Charles eut pluficurs batailles en Efpainne contre Aig-oland Roy Sarrafln, contre les Maures, amp;nbsp;contre pluiieurs troupes de Sarralins, amp;nbsp;dit que deuant que les tre ^iÿ,ràlt;l Chreftieus donaflent Vntdaataille qu’ils luy donnèrent, les lances amp;nbsp;haches des s^frraßn, cheualliers Chreftieus qui dsuoienr mourir en icelle, furent trouuees fleuries amp;nbsp;branchues en terre. Il farcit fon oeuure de pluf leurs autres femblables fables, qui le font reputer pour menteur par tous ceux qui le lifent .■ Mais Eginhart fè-crettaire de Charles, qui a efeript fon hifloire, ne parle point de cela ,ny de plu-f 1 eurs autres fiieries femblables, dont Turpin a rempli fon liure.

Mais pour reuenir au fil de Lhiftoire, amp;nbsp;reprendre l’endroit ou nous avions dit que toutes les Efpaignes tremblèrent foubs le nom de Charles,efquelles de-puis ce iour les Sarrafins tant redoutez au commcncemcnt,n’ont point eflé plus é forts que les Chrefricns,nous dirons que l’Eflé eflant pafl'é, Charles Famena fon armee en France,eflimant auoir pour vn coup allez augmenté noflre foy,amp; pareillement la gloire des Fraçois. Durant ce paflage en Efpaigne amp;nbsp;le feiour que Charles y fit,il ne cognent aucune marque de traliifon en Idnabala,qui efloit la

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CHARLES LE GRAND j.ROY is?

chofedont le Roy le gardoit le plus. Siefl-ce qu’au retour il iouavn tour de Tromperie fonmelTier, car Charles viótorieux paflant les monts Pyrenees pour fen re-tourner en France, fut (a ce que quelques vns difent) pres de Ronceuaux affail-i^nccuatix. li par les Efpaignob Gafcons,qui au commencement ne voulurent pas 1 attaquer en battaiîle, maïs feulement voiler amp;nbsp;piller le bagage. On ne pouuoit ap' perceuoir que 1 Arain de ces larrons, car ils fçauoient trefbien les addreffes dn pays, poury eftre accouftumez,amp;y auoit tant de cauernes a fe retirer, quih* ftoit impoflible de les prendre.

ro s commun du camp tenoit que les Gafeons toufiours prompts a la piH^ ktn ptUe/ leur drefTerent ce beau mefnage. Comme les François pafîêrent entre lesde-flroits de ces haultes montaignes, les Gafeons montez fur icelles, amp;nbsp;du haul^ leur tiroiêt des coups de traid, amp;nbsp;ainfi eftans les François enfermez en ces lieti^ eftroits fans pouuoir aller en auant ny en arrière, receurent vne grande perte, furent deffaits plufieurs grans Cheualiers, entre lefquels mourut AnfèlmeEgt' bard,amp;: ce vaillant Cheualier Rolland nepueu de Charles, à. ht valeur amp;nbsp;vailht^ ^rj Jei^- jQql la pofterité a adiouflé tant de fables,amp;: fur lequel tat de Romans ont prin^ leur fubiet,amp; dit on qu’il mourut non à la bataille, mais apres icelle, non defer, mais defoif. Celle deffaiôle vint ( à ce que difent quelques hifloriens, entrelef Tr^hifinJe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gaguiii ) par la trahifon de Ganes ou Ganelon, qui par argent vendit

CMclon, trahit l’armee des François a Marfille Roy Sarrafin, mais la punition enfiù^^J bien toll celle trahifon. Car Charles l’ayant defcouuertc, enuoya Ganelon surraftn. Aîx la Chappelle en Allemaigne, ôe la luy fit tirer les membres par quatre cW' uaux. Voila cc que nous racoptent quelques hilloriés,qui difent celte deffnilt;^^ auoir elle faiôle a Ronceuaux, toutesfois là delTus y a plufieurs difiicultez,oit quelques vns mettent la delFaiôle de Ronceuaux en Ion premier voyage, autres au fecôd,les autres au troifieme, mais les plus véritables difent que cfcrfr/« fut IcsnepalTa que deux fois en Efpaigne, amp;nbsp;qu’à la derniere vn peu deiiantlî s/paione. mort, il receut celle delFaiôle à Ronceuaux, en laquelle l’armee des François

recent vne grande perte en ces dcftroits. Ceux qui difent que Charles futtroi^ fois en Eiraigne, racomptent que la premiere fut à l’inftigation du fufdit bala, laquelle nous auons deduiôle, amp;nbsp;la fécondé a la priere requefte Adtlphonfe phonie ou d’Adclphonfe furnommé le chafte Roy de Nauarre,comme cy tl^^' u°4rre^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles, amp;nbsp;qu audit premier voyage il

Prwfes df Utiles.

les villes de Pampclune, de SarragofTe, Sgt;c autres, amp;nbsp;que fen retournant après ces choies fiiélcs en France, les Gaicons amp;nbsp;Nauarrois pour luy empefchcr h paflage du retour, mirent dedans les baricaues des monts Pyrenees, des troup-pes, pour donner fur ion auantgarde:mais les François qui en furent aducrtis les deffirent. Autres difent qu’ils furent deffaidhs, amp;nbsp;en courut le bruit par tout, amp;nbsp;dauantage qu’ils prindrent les villes de Bordeaux , de Narbonne amp;nbsp;deThou-louze,amp;laProuence que lors les Sarrafins occupoient.

ryit'chind Sttxon.

Voila le premier voyage qui fut l’an de iàlut 777. apres lequel Charles alb cotre les Saxons qui feftoient reuoltez par les menees de Vvindokind ou VvF , tichind, comme iliera dit cy apres. Le fécond voyage en Eipaigne ( fitanteft qu’il en fitfreux)fut felo l’aduis la computation de ceux qui nous Fafleiircnt, ran7B8. deux ans deuant la mort dudit Charles, qui y alla à la priere du fufdit Adelphonfe.Doncques nous nous referuerons a parler dudit voyage à la fin de la vie dudit Charles, amp;nbsp;reprenant la fin de ce premier voyage, Charles gagnant

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CHARLES LE GRAND i. ROY i;. LIVRE HI. iS?

villes 2c forterelfes en Elpaigne,2c faifant rafer leurs murs pour engarder les Sar ralins de plus fe fortiher,il aduint qu’Aigolàd Roy Sarralin,auccques*,'ne grof-fearmee, apres plufieurs petites 2c legeres elcarmouches ,hiy liura labattaille yi^oire de pres de Bayonne,là ou moururët quaratc milleChrelticns^Milon Côte d An-gliers ou d’Angiers pere de ce grand Cheualier RolamifCc qui menoitl armee, y lut tué, 2c eiiltellé toute l’armec deffaiébe lanslaprompti^vertu de Charles, qui receuant bien toll apres fecours des forces qui luy vindrent d ltalic,empel-cha que la victoire d’Aigoland ne palfa pgt;lus auant. Aîgoland enfle de celle grandeviétoirc,voyantl’armee des Prançois fortihcc de nouuelles forces, 2c de nouueau fecours, de nuiét leua la fienne, 2c l’en alla aflieger la ville d A-

gen,ou 11 riitlept mois, ce eitant pouriuiui par e^uai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iv

â;onge,amp; pres delà ville de Xaindtes fut vaincu en vnc grofle bataille qti il per-dit. Apres celle grande pcrte,il fe lauua en Efpaigne pour y renouncllcr la gner-re. Charles fen reuint halliuemcnt en Prace,ramairer des torces pour retourner incôtinent entlpaigneiôc pour remettre fus vnc pins grolle armee epue denant, il mit vn chacun en liberté, à hn que chacun allall àla guerre d hlpaigne,fi q^u il lit vue armee de cent trente mille hommes, ayant en fa compaignie les Princes dtCheuahers cydelfusnommez,ôcainli accompagne entra en Efpaigne auec fl grand nombre d’hommes, que(,f il ell vray ce que dit Turpin) de douze on entendoitlebruit de l’armec. Charles eftant entré dans l’Efpaigne, Aigoland amp;nbsp;luy parlementèrent cnfemble, nbsp;bien qu il menait auec luy les Rois de Coj“

doue, amp;nbsp;de Seuille,amp; vne fi grande armee, quelle lembloit prelque inuin,cible, toiitesfois il craignit l’heur à valleur de Charles,ôc ne voulutluy donner laba-taille,ains le pria\ue pçur euitcr vne fi gràde perte ôcdelolation de tat de genre humain,quimourroitfiisfedonnoicntvnebattaille,lcs Sarralins amp;nbsp;les Pran-(jois combattilfent par trouppes diuifees, comme h c elloit yn combat de dem, ôc que reuenement de leur combat, 2c la victoire adiienue a 1 vne partie, mon-llreroit quelle Religion des deux Icroitla plus agréable aDieu. Charles fy ac

Psurpärkr de Chitrles et

corda , 2c f eltans ainfi attaquez en diucrles parties les Sarrafins ôc les Prançois, toufioursles Chrelliens elloiëtles vainqueurs.DelialeBarbare f elloit reduityt ce pôin£t,qu il ht dire à Charles,qle lendemain il fe vouloir fairebaptifer. Ay àt doncl’alfeurance devenir au cap de Charles,pour traitter delapaix,2cpour re-ceuoir le fainét lauemét de baptefme, il furuint en la tente de Charles lors qu’il

difnoit, ayàtaueciny afûs àtablcpluueurs Seigneurs rrac^oisÇielo lacouitume des anciens Kois de P rance,que qlques Seigneurs difnoiet auec eux pour eftre eunetenuzde bons difcoursd LeKoy AigolandfefmerueiUa^grandement du grand,beau aççarat duferuice deCbarïes,5lt;delamagnificéce des Seigneurs qui difnoient auccluy nbsp;nbsp;voyant là auprès quelques panures hommes prefque piufteurs mH

nuds,di(nans à terre,il demanda qui ils eftoient auquel Cnarles quiß^auoitbie parler lalangue des ennemis, refpbdif.Ce font Aigolandles meifagers du Dieu du Ciel qui font venuz àmoy,amp;: Aigolandrepliqua:Suiuray-ie donctonDieu pottres mef-desmeîfagers duquel tu fais fi peu de cas,Se que ce pendant que les a.utres dif-‘ie nent friandement 8lt;. magnibquemenement, ceux-cy foient tous nuds, nbsp;nbsp;dif-

nentà terreaueclemcfpris d’vn chacun. ADieu auectafoy Sc.taKeligiom ôc difantees paroles f en retourna en foncamp,ôcfe prépara pour donner vneba-taille.Celibreamp;Lhardi reproche du harbare,picquale cueur de Charles qui de ^oUntl, là en auant donna ordre que douze panures qui de tout temps difnoient auprès

tl


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CHARLES LE GRAND i. ROY 15.

de luy, fuflent mieux vcftus amp;nbsp;traittez. Etapres fenfuiuit vnefurietife bataille, en laquelic Aigoland fut tué de la main d’Arnould de Beilande, puis fut prinfe ////Z” Päpelnne,amp; grande cruauté exercec contre tous ceux de dedans,làns efpargner Pompelune aucun fexc ny aage .^ais les François ne ionirent longuement du plaifir de CC' ß-e viéf oire car plulieWrs d’entre eux la pourfuiuans,pour piller amp;nbsp;tuer,amp; fe re-tirans trop tard eigt;leur camp, furent furprins en embufeade par les Roys de Se-uillé ôc de Cordoue,qui les deflirent prelque tous,de façon que peu en efehape-rent. On combattit anfli henreufement contre Surria Roy de Nanarre. Deb on alla à Nasere là ou il y auoit vn homme trefuaillant d’vne haulte amp;nbsp;defme-Ferr^^u/ r n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i 1a

furee Itatnre, nomme Ferragnt,leqücl Amurat Goliath de Babylone, auoit cn-uoyé en Elpaigne au feconrs des Sarrafins auec vingt mille Turcs,Ce que Tuf-pin(leqnel en cell article nous auons fuiui,amp; Sabellique auec luy,auec quelque crWr«»- doute de la vérité) dit de la grandeur amp;nbsp;hauteur de cell: homme,eft vn peu hors dcFefra^ui. dcs bomcs delà commune creance, bien que plufieurs figes autres hommes, mefmement des modernes, confentent à celle opinion, referans toutes chof s à la force des allres.Mais tant ya que Turpin amp;nbsp;autres hiftoriens dilènt,quepl^^ fleurs François par luy défiiez, furent vaincuzamp; menez dedans la ville. En apres auoir par l’elpace de deux iours,debattu fil le deuoit combattre, le combattit,premieremêt à cheual,puis à pied, amp;nbsp;plus par art amp;nbsp;finefle quep^ï force le vainquit,ayant cflé par luy blcfle au petit ventre qui efloit(ce dilèntles Romans fabulateurs) la feule partie de Ion corps qui peut receuoir coup, eflant au refie inuincible. Lors donequesfut tuéFerragut, amp;lavilledeNagereprin' cordoue fç .Delaon allaaflieger Cordoue, là ou les François furent aflaillis plus parvn^ ’ moquerie qu’en battaille, car là deuant à rimprouille,fe prelenta vne armee

Sarrafins tous voilez le vilàge, portansdes clochettes qui faifoientvn gran^ desarr^fms. btuit, Celle figure d’hommes non accoullumce,amp; le fon des clochettes du eo' mencement ellonna la cauallerie Françoife, mais le lendemain ellant celle perils Sarralins furent delFaits par les François iufques à tant qu’ils furent fis Frani^ou. nbsp;nbsp;detucr,amp; Cotdoue le rendit. Celte guerre cefla pour quelque tcmps,duranth'

4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles alla vifiter l’Eglife de Sainél laques en Gallice, à laquelle il fit phi-

fleurs beaux amp;nbsp;riches prefens, amp;nbsp;luy donna plufieurs belles amp;nbsp;grandes terres. Turpin,auecques luy neuf autres Prélats (comme il dit luy mefme)conlàcrab'

M^rßÜf Heilmaand frcres.

CdfJelon coT-

Ce n’eftoit pas faitjCar il falloit encore combattre en Elpaigne les Rois Mar-fille amp;nbsp;Bcllingand frcres,lefquelsAmurath de Babylone y auoit enuoié,pourl^ conquérir. Doncq Charles defirant mettre vne bonne fin a celle guerre, en laquelle il auoit tant eu de viôloires, leur enuoya Ganes ou Ganelon,leur dire, ou qu’ils enflent à receuoir la foy de lefus Chrift ou à luy payer en tribut, certaine fome d’or amp;nbsp;d’argêt. Ganes alla vers eux,mais eflant corropu par la pronieflede rompu l’argent que les Barbares luy firent, fit le trahiftre, amp;nbsp;le proditeur,non l’orateur trai[}re. pj^i^ibafladeur, car il aduilà auec Marfille Sgt;c fon frère, par quel moyen, ou - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. par quelle force, amp;nbsp;par quelle tromperie amp;artifice,il leur pourroit donner en

trahù. main,amp; mettre dedans les fillets,! armee Françofle,pour la dettaire a leur aiu.

Ganes ayanf prins des Barbares vne grande fomme d’argent,dift au Roy Charles qu’ils vouloient faccorder aux conditions fufdites, amp;nbsp;le confeilla, de puflhr auec fon armee les ports Cefareans,fen retourner en France, amp;nbsp;cependant laufet Rollâd fon neuen auec les meilleurs vingt mille hommes de fon armee,pout receuoir

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13? LIVRE HL 169 rcceuoir le tribut que les Barbares luyvouloient donner, amp;nbsp;à fin que ces vingt mille hommes fulTent au fecours des liens, fi d’auanture il aduenoit^ue celle nation Barbare, leur voulut faire quelque empefehement au pafîagc des monts Pyrenees, Rolland auecques lefdits vingt mille hommes o»c Ion oncle Eiy laifi If fa,falla camper au lieu de Ronceuaux. Marfille fon fi^c oui eftoient en cm-bufeade dedans les baricaues de ces montaignes les alîailhi^nt. Ils auoyent cinquante mille combattans auecques eux, lefquels ils diuiferent en deux troupes , la premiere, qui eftoit compofee de vingt mille hommes, le trouua mal d’auoir alTailly les François, car par la vaillance de Rolland elle fut defïaiôle. raillMce à« Mais comme l’autre qui eftoit de trente mille hommes, vint charger les Fran-çois défia las de vaincre, de tuer, amp;nbsp;de pourluiure, il leur fut bien aifé de les FrAnlt;^ois def-tuer,amp; adoneques furent les François taillez en pieces, tant les Cheualiers que fimples foldats,amp;là mourut Oliuier, ôôplufieurs autres vaillans champions. Rolland fut par force tiré de la preife, combattant furieufement, amp;nbsp;oliuifrmort. entre autres aélesfignalezqu’il fit ceiourlàde fa main, il tuaMarfille. Mais puis apres fefentant affoiblir, tant pour le grand trauail qu’il auoiteu a tuer, MurßUetul. combattre, que pour l’cxtreme foif qu’il enduroit, il voulut rompre fon ef-pee nommee Durandal faiéte d’vn admirable artifice, (comme difent les Romans, ) à fin quelle ne tombaft entre les mains des ennemis. Mais il eftoitfi foible, qu’il ne la peut rompre, car elle eftoit fi bien trempee, amp;nbsp;eftoit fi forte, que bien que par pluficurs fois il la ieéfaft contre vii grand rocher pres de luy,il ne la peult pourtantiamais brifer. Baudouin furuintamp; trouuantRolland eftendu fur la terre à la renuerfe , ia tirant à la mort, monta diligemment fur fon cheual, amp;nbsp;picquale plus qu’il peut, pouraduertir Charles de ce-fte defeonfiture.

Rolland mourut le quarante-deuxiefme an de fon aage, lequel fon oncle Charles fit enterrer en la ville de Blaye fur Garonne, en l’Abbaye fainélRo- enter main,amp;ordonna que fonefpecfuft mifefurfon chef,amp; foncor afes pieds, mais depuisfoncor fut porté en l’Eglife Sainéf Seurin lez Bordeaux, amp;fon cfpecà Reque-Amadouren Lymofin. Oliuier amp;nbsp;Oger le Danois furent en-terrez à Bellin : autres difent que ledit Oger fut enterré pres Rolland. Gaïf- de ceux ^ui fer Duc de Bordeaux, Renauld de Montauban amp;nbsp;Angelier Duc d’Aquitaine moururent à Bordeaux: Aftulphe,Samfon, Salomon, amp;nbsp;Arnauld de Beilande en Arles. Charles bien eftonné de cefte nouuelle, tourna bride, amp;nbsp;pourfuiuant haftiue-mentles cnnemis,en tuaiufques à fe faouler de tucr,amp; enuoyale traiftre Ganelon à Aix la Chapelle,là ou il fut tiré à quatre chcuaux,come nous auons dit. Et c^oelon tiré fl ce fut au premier ou fecod voyage de Charles en Efpaigne,qui furet bien toft à^.cheuaux. l’vn apres rautrc,celaaduintl’a778.oufï ce fut au dernier vn peu deuatfàmort, ce fut l’an de fàlut 79(j .Nous accordons bien voloticrs auec ceux qui difent que cela aduint deux ans deuant la mort dudit Charles,au Pontificat de Leon,durat lequel Charles retourna en Efpaigne, la guerre de laquelle faiéfe à diuerfes fois dura l’efpacc de quatorze ans comme dit Turpin. Mais ceux qui ont efeript les louangesôc les hiftoires des Efpaignols,nient totalement ce que les autres eferi-uains attribuer de gloire amp;nbsp;d’honenr à Charles,aux conqueftesôc bc^ailles d’Ef-pagne,amp; au côtraire,Turpin (fi tant eft que le liure qui court fous fon nom, foit à lLiy)faccorde à cefte opinion,receuë par la fabuleufe antiquité. Charles voy at que ce defaftre pouuoit obfcurcir fes faits,amp; enfler le cueur de fes ennemis,vou-

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lyo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHARLES LE GRAND i. ROY xj.

lut le venger des Galcons, tjui luy auoient loué ce bon tour, bruHa leurs pays, /tir Jeyrs vill?s J amp;c Ictus villtt^cs ôc fit motirir les principéitix cl entre etix âyn.nt les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je les tous paiïèrpâr le fil de l’efpce, fila rebellion des Saxons ne

leut faid haâcr dc«i’en retourner en France, pour y remedier amp;nbsp;pour aller contre eux.

Les François Âmais ne faiibient aucune guerre hors de la France, quicon-Pf Holte des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saxons ne le rebelîaficnt oublians leur promclTe iuree lt;à Charles, fans

Saxons. Ce foncier des oflages qu’ils auoient baillez. Quand ils entendirent la perte que Charles auoit receue aux montsPyrcnees,ils fe reuolterent,cfi:ans à cela efrneuz par Vvindocinde ou Vvitikind Prince Saxon Duc des Angriuares, l’vn des plus grands Seigneurs de Saxe,grand guerrier,homme de prompt amp;nbsp;fubtil entendement, amp;nbsp;de grandes menees. Il eftoit banny de Ion pays, pource qu’il cftol^ Pay en, amp;nefe vouloir faire Chreftien en nulle fitçon quelconque, amp;efmoU-uoit les Saxons à reicdler le Chriflianilnae amp;nbsp;l’obeilldncc promile à, Charles.

Adonc durant que Charles eftoit en Elpaigne,ceVvindokind(ainli Tappele-rons nous d’orefirauant ) lollicitoit par pratiques amp;nbsp;menees, les cueurs des liens à fe reuolter, amp;nbsp;les Danois alesfecourir. Ayant faiclalTembler vne alFcniblec jprfwoA/«/«-(Tcneralle des Danois, il lesperfuada de donner fecours aux Saxons,leurre-ch'llrLT‘^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premièrement les forces amp;nbsp;les entreprinfes des François quii*'^

prenoient vne trop grande puiiraiice,efi;oient a craindre aux autres Rois,Poten-tats, amp;nbsp;nations. Que luy eftant banni,qui auoit accoutumé de viure entreper-fonnes libres en liberté, leur pouuoit leruir d’exemple, amp;nbsp;deconlèil de pout-\emonßräce uoir a Icurs afhures,pour empefeher qu’ils ne tombalTent enferuittide, amp;nbsp;ne pcf deryttikiP.d Ji/pgnj; empire auec leur liberté. Que cependant que toutes les forces de b tton^ii^^e France efioient en Elpaigne il feroit bon entrer en la France delnuee d’homnifS contre char- nbsp;nbsp;Je fccoui's. Que fils fiiifoieiit cela,non feulement ils pourroient acquérir

grande gloire, amp;: vn grand butin amp;c fe releuer de leurs pertes, mais aulîi telk' ment affoiblir èc ruiner la France, que par apres elle auroit plus de befoing de le conlcruer, que de hardielTe de courir fur les Empires des autres nations. Vvin dokind quine pouuoit trouucraucune mercy en Charles, d’autant que bien « louLicnt il auoit efmcu les Saxons à fe reuolter, eulb elbé bien aife de fairefoubf- 1 Qoufiume nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saxoïis, fclcn la couftume des bannis, qui voulans rentrer en leurs i

des binnis^ bicusSc maifons,veulent de leur caufe particuliere faire vne generalle,amp; elrnou

Hoiries autres. laies Danois commençoient àluy preller l’oreille quandvndes^ plus grands Seigneurs d’iceux fe leuant leur remonftra, que Vvindokind ou ^reryit'- Vvitikind vouloir, que fa caufe particuliere lèmblaft à vnchacun ellrelagc-l':^nd. neralle de tous les Danois, à fin de melier lès affaires delèlperez auecques les

Ieurs,qui lors eftoient tant heureux amp;nbsp;profperes, fe làuuer couurir des armes des autres,puis qu’il n’a peu le faire auecques les liennes. Qinl parloir r» nulheu- comme celuy quivoLidroitbien auoir des copaigons enfonmalheur, veu que XlîriXow eftoit irremediable, mais que les Danois n’auoient que faire de cela,amp; i qu’ils ne deuoient aucunement fecourir Vvindokind d’autre chofe, que d’vn reconfort d’exil. le Içay bien ( difoitee Prince Danois ) qu’il l’offre vne belle ƒ occafion ue faire bien fon proffit, amp;nbsp;de gaigner vn fort grand butin, mais c ek îa^rance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appaft, auquel ceux qui tafteront, feront eux mefmes prins en proye.

Jamais fa France n’eft fi vuydc,amp; delpourueuë de forces, qu’elle nayt^ toLilîours '

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CHARLES LE GRAND i.ROYij. LIVRE HL 171 toufiours aflez d’hommcs, de cheuaux, darmes, amp;nbsp;de traids,pour refifler à la force des eftrangers. Pluftoft fortiroit-il de la terre des hommft armez, amp;les pierres farmeront,qu’elle foit defpourueuë delaicuneife qui vucille mou-rirpoLirfideffcnce.Nous nations point beloingde trou^'r Ion repos, à cefte heure qu’elle le prent,ny nous le noftre qui raLions,amp; d’;ratant queCiiarles a me né plus de forces en Efpaigne, d’autant deuons nous craindrc^on retour,li ores degayeté de cueur, nous Itiy commençons la guerre. Quil demeure hardimét en Efpaigne, ie ne l’en tireray pas. Tant qu’il fera läge (comme il cffc ) il ne fera iamaisla guerre aux Danois, ny a la Danic, laquelle nous eft autant qu’elle le doit, pour eftre noftre patrie. Le plus grandheur qu’ayent les Danois c’efl d’e-ftre panures amp;nbsp;vaillans,amp; d’auantage il fault cofidercr que plufieurs de noz ieu- .. nés nommes, font maintenant à la guerre atiec Charles,auquel le fuis contraint grand heur. defirer toute profperité,puis que ie la defire aux noflres. Le Roy Charles cfl vn Prince tref-vaillant tref-magnanime èc vertueux, lequelie voudrois autant Ei-uorifcgque ie fouhaitte qu’il nous fauorife. Or comme il ne fiult que la parolle, laremonflrance ôc l’authorité d’vn grand perfonnage pour cfmouuoir ou diuer tir beaucoup d’hommes amp;nbsp;de volontcz,ceflc remonflrance eut tant de force en l’endroit des Danois , qu’il ne fut publicquement ny promis ny donné aucun fecoursa VVindokind. Bien mena-il quelques hommes qui de leur volonté le fuiuirent, auec d’autres de fon pays, amp;nbsp;pafîant le Rhin entra en France bn:C lant amp;nbsp;faccageant le pays,amp; tout ce qui efl depuis la ville de Thuit, maintenant pctitvillagc, iufques à la Mofelle fut tout mis a feu amp;nbsp;a fang, les Temples bruE lez amp;nbsp;ruines, amp;nbsp;nul refpeél tenu a fexc'ny à aage, monflrant en cela ce Barbare qu’il n’auoit pas entreprins cefte guerre pour butiner , mais pour fe venger des François. Charles efloit en la ville d’Auxerre quand il entendit cecy, amp;nbsp;a cefle caufeenuoya foudainemêt quelques copaignies pour Etire telle à Vvindokind qui ne fapprocherent pluflofl de luy, qu’il ne le rctirafl auec quelques vns des fiens tous chargez de butin, mais les autres ne le voulâs fuiure, furent tous tail- (^^^rlacn lez en pieces par des François qui les trouüerencendefàrroy . Quand Charles fut arriué en Saxe auec fonarmeeamp; euttrouuéquc VVin.dokind, ôdesautres Seigneurs Saxons fefloient retirez vers Taffilon Duc de Bauicre, qui auoit eE poufé Luitperte Elle de Didier Roy de Lombardie, foudainement il eut enuic de fen venger,mais cognoiffant que ce feroit trop grande cruauté de prendre la nbsp;nbsp;fault fe

vengeance fur les oftages, amp;nbsp;autres qui n’efloient coulpables de cefle guerre,il quot;^^ngerfur fendefifla. Toutesfois a fin d’abolir peu à peu lenom Saxon,5c qu’euxmefmes euffent de leur bon gré defir d’aller habiter en autres pays, amp;nbsp;d’eflre du nom rang de ceux qui viuent foubs couflumes plus douces amp;aifecs,il leur bailla des loix les plus feueres dont il fe peut aduifer, amp;nbsp;entre autres chofes,il leur ofla feueret lapuiffance de faire teflament,amp; ordonna que les parans feulement fuccede- donneet au» roient a ceux qui feroient morts fans tefler, puis les priuant de toutes charges ôc offices publics, il les bailla à eftrangers, ôe principalement a Efcoflois,cn la vallcLir amp;nbsp;fidelité defquels il auoit vne grande fiance. Neantmoins l’opinia-flreté des Saxons efloit telle, qu’il ne les pouuoit reconcilier ny attirer à foy par dessaxont. douceur,ny matter par les viéloires qu’il auoit fur eux,ny appaifer p^ la comu-nication de la religion,ny flefehir par iufles loix,ny dompter par les ordonnances rigoureufes qu’il auoit faiéles en ce dernier voyage,voire ny par la crainélç de perdre les oflages, que leur Prince auoit donnez pour gage de leur foy, ains

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i72.

■CHARLES LE CR AND i. ROY 13.

parmi les occupations des voyages des François aux guerres eftrangeres chef“ choient^oufiours nouuellesoccafionsdefe reuolter.Le Roy Charles ayao*^ enuoy é la plus grande partie de fon armee farrefta a Coloigne auec bien peu ée forcescomme eftgm entre la paix amp;nbsp;la guerre.

Quelques hillorî^s difent que durant ce temps, les Sorabes braue ôcvailquot; les Soya es. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;natioü, coftimencetent d’entrer dedans le pays de Saxe. amp;nbsp;y faire la gucP

re, mais d’autres tiennent que cefte guerre contre les Sorabcs, fut apres la fub uerhon de l’Eftat de Bauiere. Surquoy nous voulons bien admonnefter les h-Débat entre étcuts, qu’enti'c les hiftotiens qui ont elcript de la vie amp;nbsp;des faids de Charles leseßrinains y a vne grande controuerfe des temps amp;de l’ordre des chofes. Mais nous3' t^hAr'Nquot;fuyui l’opinion de ceux qui ont eflc les plus curieux alafupputation del* dióhs temps, Charles doneques enuoya en celle guerre vne armee foubs la ge deGeillonfon Connellable, amp;nbsp;de Wolrad Comte de fon Palais, amp;dA' dalgilè fon Chambellam,auecques charge de foire quelques compaigniesei’ Saxe des hommes les plus aguerriz , ayant afi'euree opinion que d’orélflJ' Liant les Saxons luy feroient fiddles, amp;nbsp;qti’ils fçauroient bien (e deffenér^ contre ceux qui leur voudroient foire iniure. Il fit femblablement venir 1^^ lesFraeonies Ftanconiens qui toLifiours l’auoient fidellement ferui, les pays defquels onap' deßuelsfont pedoit lots France Orientale,dont(ainhqu’on dit)fontdelcenduz lesFr^ii’' ks TrM^is. Çols. Incontinent ils fuyuirent en armes ces trois Seigneurs, amp;nbsp;ne firent guC' res de chemin, que le Roy fut aduerty que les Saxons aufquels on deman-doit lècours felloient rebellez par le confoil de Windokind. Au moyen^l'^

quoy il enuoya toutfoudain vn Comte fon parent nommé Theodoric poti‘ fecoLirir Geillon amp;nbsp;les autres, amp;efteindrece tumulte,lequel arriué au cai»Pgt; on tint confeil, ou il fut ordonné que premier que de combattre on feroita^' Fault fituoir feurédu nombre des ennemis ôc de leur deliberation. On trouua qu’ils efoi-1 r' '1

econfei ,«gt;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;animez contre les François, que contreles Sorabes, qui gafloient^'

It Hombre des ennemis.

Diflribtition ^wmees.

pilloient leurs terres ,amp; qu’ils eftoient campez de l’autre codé delà procM' nemontaigne, de laquelle onnepouuoitapprocher,qu’onne palfallvnepeW' te riuiere.Parquoy on trouuabo que Theodoric auecques la moitié de l’arme^ demoureroit deçà la riuiere, amp;nbsp;Geillon auecques lereftelapalferoit.Ainfi c-doient deux camps l’vn pres de l’autre , ayant bien preueu Theodoric que lc$ ennemis edans en plus grand nombre qu’eux, amp;nbsp;bien plus hadifs ne foudroient a les venir alfoillir, amp;nbsp;par ce moyen ils feroient dedaits. Car vn camp fècour-roit l’autre,amp; ne foudroit aies enclorre. Les vns penfoient, que Geillon deuoit commander à cede armec,acaule de fo charge de Connedable, ou Comte d’Edable, les autres attribuoient cc commandement a Theodoric,pourla gran deur, veu qu’il edoit parent du Roy, amp;nbsp;ne doubtoit on point que fil fefaifoit quelque chofe de bon en cede entreprinfe ,tout l’honneur n’en retournaft fit Jaleuße en- luy î potircc quc Cliatles l’auoit ia foiél Gouuerneur de Saxe. Ce que bien con-tregens de gnoilfont Geilloii, il délibéra d’en emporter tout feul la gloire, amp;nbsp;commuai' qyant fon intention enuieufe à fes deux compaignons, il fut refolu que de nuiél ils afoandonneroient Theodoric. Ce qu’ils firent, dont mal leur en print.

Forcedlenuie Voyez qiTClle foi'ce a reauie,amp;: combieiï elle ed aueugice,quelle fiiiél tellement perdre les fens aux hommes,que pour fe venger d’autruy,ilsfeper-

dent eux mefmes.

Adoncques Geillon accompagné des autres deux,de nuid fe fepara de Theo-doric,

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CHARLES LE GRAND i. ROY 15^ LIVRE HL 175 donc, amp;nbsp;tournoyant la montaigne il arriua au poinôl du iour àlaveu^des en-nemis,qu’il arriua tous rangez en battaille Sc prefts à combatte. Ce que voyant, il enborta les hommes de bien faire, amp;c de chaftier les Saxons, qui apres auoir efté mille fois vaincuz,feftoientmille foisrcuoltez. encoresquil euft beaucoup moins de gens qu’eux ) il donna dedans pluftoit d’emiie qu il portoit àTheodoric, que de haine qu’il leur portaft : au Pu ne dura il gueres, car il fut tué,ôcprefquc tous les hens auecques luy,Scccux qui peurent efchapper,f en re- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tttf-.

tournèrent au camp deTheodoric.

Le Roy aduerti de celle deffaite,fit vne nouuelle armee,ôc luy mefmes la me na en Saxe. Qmfutcaufe que les Saxons ne iouirent gueres dufruiét de leur viàoire, car ils fe rendirent par contrainte, puis ils furent tellement chaftiez, que quinze cens des plus coulpables delà fedition eurent latefte tranchée, ôc punition des vrayementleur faulte eftoit fi grande, qu’on ne les pouuoit aP.cz punir. Corn- saxons rcM^ bien que cefte nation fut fi cruelle amp;nbsp;indomtable, h y en auoit il quelques vns réduits pour le zele de leur nouuelle loy ; lefquels ennuyez de tant de miferes,

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe tranfporterent àRome,ou le Papeleur dbna vne partie du Vatican pour fha-

bituer. Alors la Saxe demeura fans quelques gens de confeihà raiiqn de quoy rtrët lt;t

î prcfque tous les plus ieunes amp;nbsp;forts, voy ans que leurs affaires ne fuccedoient point bien heureufement en leur pays, feu allèrent en V veftphalie, ôc contrai-

: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnitentlesVvcftpVales,moitié pat force,amp;moiué par amour, de prcndielcs

armes contre lesPrançois. Ce quils accordèrent mal-atieemcnt,pource que contre les Charles auoit des otages de leur foy promife. A la hntoutcsfois ils feioigni- ç»». rent auecques les Saxons, ôc donnèrent vne battaille aux François, en laquelle ils furent vaincuz, amp;nbsp;perdirent tous leurs Capitaines. Neantmoins apres cefte deffaite ,lcRoy leur pardonna, amp;nbsp;d leurs oftages pareillement. Il auoit bien lors le moyen de ruiner entier cm et les Saxons, mais h ne peut-il tant faire qu ils fe reuoltaffent encore vn coup, ôc ne fe Effent vaincre peu apres, auecques vne cruelle occihon des leurs. Car ceux qui reftoientde tantde battailles paffees, fe tallians auecques la icuneffe demeuree en leurs pays, combattirent dere-chef les François. Mais ne fe voyans affez forts,ils fe rendirent,fefians en la clemcnce du Roy, qu’ils auoient tant de fois expérimentée. Auffi leur par-donna-il, quoy qu’il euftbien occafion ue les faire tous mourir, pour auoir fi

\ fouuent rompu la paix. Et voyant qu entre vn fi grand nombre qui eftoit deuant luy, pluheurs monftroient quelque apparence de Noblcffe, ou au-thotité, il les print, Ôc auecques leurs femmes ôcenfans les Et paffer en la G au-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le quot;Belgique, qui eft maintenant le pays deP icar die, 5z leur affignapour demeu- saxons tranf

r e lelong de la cofte delà grand mer, commandant a Ly der ic general de fes na- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

uires de les tenir en feurté.

Charles Et vn nommé Bouchard Conneftable a.u lieu de Geillon. Vn Con-neftable alors eftoit celuy qui auoitla fuperintendence des grands chenaux du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Roy, comme le mot Latin Cornes Jl d t wh , le figniEe, mais depuis la charge des

\ armes a efté donnée à cefte qualité, ôc celle des chenaux aux grands Efcuy ers, comme nous auons amplement difeouruen noftreceuurc de l’Effet ôc fucces des affaires dcErance.

Charles laiffa pareillement ie Royaume d’Allemaigne à fon Els Charles, Et auffrfon autre Els Pepin Roy d’Italie, pour refifter fermement aux Grecs qui y vouloient faire guerre, Ôc auffi pour fe donner gatde d’Atagife Duc cbwlcs.

P iq

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CHARLES LÊ GRAND i. ROY ij.' ‘

de Beneucnt, qu’il auoit fort fufpccl.Piiis il donna l’Aquitaine au plus ieune*ip' pelle Loys, Ôc luy bailla la charge de la guerre d’Efpaigne contre les Sarrazins-Incontinent que Zathe Roy de Barfelonne entendit que Loys deuoit Etire re en Eipaign e,il clli^ya fes AmbaiEtdeurs en France, qui dirent au Roy deu . part, qu’il auoit le cucur François, amp;nbsp;qu’à la premiere occafion qui fe prefente-^nols/ertJët il fc mettfoi?en fon obeiflancc. Le Seigneur de Huefea, nommé Aze, en-4 chéries, noya femblablemcnt les clefs de la ville à Charles. Abdelle ieune Prince Fis

Ibminange Roy de Mauritanie vint atifii le trouuer en fa ville d’Aix la Chapef , force prefens, ßc luy dit à fon arriuee,qu’ayant entendu Et grandeur, ïbn chérlts. heur amp;nbsp;les riches conquefees qu’il auoit Eaidtes par lavaillance des François, il eftoit venu pour demander fon alliance amp;nbsp;amitié. Le Roy le receut fort hon-norablement, amp;nbsp;le traiéla par quelques iours, puis luy départant pluficurs grands dons, il le renuoya en Efpaigne auec fon fils Loys, auquel il commanài ^»tnptricde qu’fi le fit conduire iniques es pays de fon pere. Tous ces Barbares Eentrc-en-teneloient, amp;nbsp;ne Etifoient ces mines que par faintife. Carie Roy Ibminangt'^' uoit fon armee de mer, quipilloit les Iflcs de Maillorque amp;nbsp;Minorque, quo/ quelles fuflent en la protedon des François,à caufe qu’elles eftoient Chrelfieæ nes. Zate amp;: Aze fe mirent de pleine arriuee en robcilEince de Loys, amp;nbsp;toiitllt;^ £Ef nbsp;nbsp;® d’Arragon femblablement. Neantmoins incontinent que par le coinm-'iæ

dement de Charles il fur retourné en France,ils fe reuolterent tous. Au mo/e*’ de quoy vne armee Françoiie aifiegcaBarcelonne, amp;nbsp;la print, amp;nbsp;la vilh de Huefea pareillement. Zate Roy de Barfelonne fut enuoyé en exil en Aufirafe.

pefté pQ^j. l’bonneur du nom de Roy, Charles luy donna la vie, bien qu’il fuE Eoj, trahiftre. Puis les François prindrent Pampelune, que les Sarrafins auoientre-gaignee par la trahifon de Idnabala aulE homme de bien que les prccedens.

L’autre fils de Charles nommé Pepin ayant paifé les Alpes, efleut Ei princi-Aßittte de pde demeure à Milan, pour voir ceEe ville aihie en vn fort beau pays ôc fertil, amp;nbsp;qui meriroit apres Rome eftre dite la principale d’Italie. Et toutainfiq^it les Grecs, Italiens ßc OErogots auoient trouué la demeure de Rauenne propre iwtZx» «wo- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affaires d’Orient, aulTi Pépin trouua Milan commode pour celles

de pour tita d’Italie, des Gaules amp;nbsp;d’AlIcmaigne, pource que cefte ville eft affife comme au iie,G4uleey' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^yg ■ Princes Italiens accouftumez d’obeir à vn Roy,E

refiouylfoicnt fort d’en auoirvnauecqueseux,qui leurferoit droiôt de leurs difierens, amp;lcsaccorderoit, amp;nbsp;qui femblablement pour la grandeur du nom defini pere ßc du fien, empefeheroit que les eftrangers oEilfent d’orefiiauant leuer la telle contre eux.Ce qu’ils n’auoient encore veu.Ildebrand DuedeSpo-Icte l’alla voir à Milan auecques toute Et plus apparente NoblelTe, potirlefi-luer ße l’accompaigner en fon voyage de Rome,luy failant tout l’honneur dont ffeuneurfait E fepouLioit aduiler. Par tout ou paflbit Pepin, non feulement les riches citoy-* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ens des grandes villes alloient au deuant deluy, ains les paiEans mefmes y acou-

roient en tel nombre qu’il le contentoit autant de celle ruralle multitude, que delà magnificence des autres. Les Romains ne luy firent point moins d’honneur à fon aitree, qu’ils auoient faiél à fon pere, ßc fur tous autres le Pape amp;nbsp;le fepin couron Clergé. Ir fut COU roiiné au grand contentement d’vne infinité de peuple, qui B^^yd!t4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apres fon couronnement, il tafeha partons moyens de Elire con-

gnoillre qu’il n’eftoit moins prompt à lecourir l’Eglife, ny moins liberal entiers elle,qu’auoit eflé le RoyCharles Ion pere.

Le Duc

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CFtARLËS LE GRAND i. ROY 13. LIVRE III.

Le Dug de Beneueilt à l’exemple de Didier,dont il àuoit efpoufé la fille,tour-tnentoit le Pape Adrian,amp; vfurpoit quelques villes en la terre de Labour appar- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

tenantes au liege Romain,luy railant touliours guerre pour les bornes des pays denouueaudonnezàl’Eglile. Mais Içaicbantl’aflemblec^^ Pape ôc de Pepin, il eut telle crainte,qu il enuoya Ion fils nommé Runaud accompaigné de plu-fieurs grand perfonnages, pour prier Pepin de ne faire paffer Æn armee en fou

Duché deBeneuent,amp; qu’il fatisferoit au Pape félon le lugement des François.

Toutesfois Pépin ne voulut oneques ouyr ce ieune Prince,ains luy fit comman der qu’il fen retourriaft^ puis il mena fon armee en la terre de Labour. Ce qui tellement cfpouuenta ce Duc,qu’iln’ofaoncq f enfermer en fa ville de Beneuét, g»trre m fcfouuenant bien comme ileneftoit prins au Roy Didier fon beaupere^ aiiis fenfuyt à Salerne,qui pour lors eftoit libre (corne ville Imperiallc) de l’Empire saleme yilli de Grcce.Dou pour fa derniere efpcrace il enuoya vn fecbd Ambaffadeur àPe pin, qui pour bien temporifer obtint finablement fa demande. Car d autant que Pépin fe reculloit du Pape, d’autant eftoit-il moins irrité contre le Duc,amp;: plus patiemmét oyoit il les bumbles fupplicatibs de Ion Amballadeur.Delor-te qu’en fin il luy accorda vne paix loubs condition que le Duc rendroit au du Duc ds

, tout ce qu’il tenoit du fiege Romain, amp;nbsp;que pour plus grande feurté, ilbaillcroit aux François fon fils Grimoald en oftage, quG les citoiens de Bene-uentferoient hommage au Roy de France, amp;nbsp;qu'ils bailleroiet douze tels ofta-ges que Pcpin voudroit cboifir.'Tous ces articles furent accordez, ôi ainli d vne peur fengendravne paix,amp; fen retoutnale Duc en fa maifom

Les Annales de France racomptent que cefte guerre fut faicte par Charles le Grand pere dudit Pepin, quel an 7 81. pour la fécondé fois il alla a Rorne,la ou il mcnalaRoy ne Idildcgardc fa femme, Ôg fes fils P epin ôc Loy s, amp;nbsp;qu il fe- Jeconde fait. iourna premièrement à P auie,puisqu il alla a Rome,la ou le P a^e Adrian le re-t ceutfort honnorablement Sc couronna lefdicts deux fils, c eft a fçauoir Pépin » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy de Lombardie, amp;nbsp;Loy s Roy d’Aquitaine, amp;nbsp;la(comme aucuns difent) fut

\baptifévnautrePepinfils duRoy,que lePapc mefrne tint fur les fons. Quele

PapeSc luy parieret de la reuolte deTbaffilô qui auoit promis au feu Roy P epin du fonpere,Ôc àluy,foy ôcloyaulté: ceneantmoins il feftoit par diuerfes lois départi defafidelité,ôcl’anneepreccdentefeftoit efteué contre luy parl’enborte-ment de fa femme fille de Didier Roy de Lombardie. Or refolurêt enfemble le Papc,ôi le Roy qu’ils enuoy roient admbneftcr lediét Tbaffilon de tënir la pro-f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meffe. Voila ce que difent noz Cbroniques,mais les plus certains biftoriens di-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fent queCbarles ne fit que deux voy ages aRome,l’vn quad il fut créé Patrice,ôc

ïautre quand il fut couronné Empereur : ôc noz biftoires continuantes en cefte ' opinion de ce voy age de Cbarles àRome, difent que ce pendant qu’il y eftoit,

Vvitikind Saxon (duquel nous avions parlé cy deffus) fçaebant que Charles e-ftoitaRome,fufcitaderecbefles Saxons àfercuolter contreluy, ôc fur ces en-t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trefai(ftesvindrentnouuellesàCbarlesqucles Albiens,lesSorabes,£lt;lesEfcla- xans.

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lions quibabitoient entreles fteuues d’Albe ôc de Salen eftoient entrez es terres

l desThoringiens.LeRoy y enuoya aucuns Princes qui premièrement rencon-1 tïerentlcs Saxons,les combatirent fi indiferetement par enuie qui fe mit en-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;treles P rinces de l’ armee,pour le defir que ebafeun auoit d’acquérir honneur Sc

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;§^oire, que les François furent dcffaiéts, amp;; y en mourut beaucoup. P uis apres

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CHARLES LE GRAND i. ROY xs?

ceftcreuolte eftoit de rechef aduenue par les tnenees de Vvitikind,lequel il ne peut appréhender,car il fen eftoit fuy. Si luy baillèrent quatre mille cinq cens hommes qui eftoient confentans de la trahifon,lcfquels il fit mener fur vn flcii-nommé Alara,lt;^l^ lieu qui a nom Fridi, amp;nbsp;la les fit tous décapiter. Apres cela Charles fen retourna en France. En celle làilon, auant que la guerre fuf diélefecommenceaftjCommeleRoy eut pafte le Rhin à Cologne, arriuerent vers luy les Ambaftadeurs de Sigifroy Roy des Danois, qui auoient charge de la part deleurmaiftre,de contraólcr amitié amp;nbsp;intelligence auec Charles.

MortdeHil- nbsp;nbsp;Peu de temps apres mourut la Royne Hildegarde femme de Charl es, de h-

SÄZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit eu trois fils,Pepin qui fut Roy de Lombardie, Loys qui fut Roy

/«. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Aquitaine,amp; vn autre nomé Charles,amp; trois filles,Bertrudc,Berthe,amp; Gifle,

pource qu’il eut nouuelles que les Saxons feftoient de rechef rebellez contre luy,il alla contre eux, amp;nbsp;les combattit en vn lieu qui a nom Charmel, fi qne peu en demeura. Puis le Roy fen retourna en France,amp; efpoufi vnc autre feiH' Hie nommee Faftrade fille de Radulph Duc de Franconie,amp; en eut deux filles-tre femme de Enuiron ce temps qui fut l’an 784. mourut la Royne Berthe, diôhe au gran^ la picd,mere de Charles,amp; de rechef Ce reuoltans les taxons, il alla en Saxe,knet' ter- tant le feu par tout ou il paftoit. Il feeut que V vitikind amp;nbsp;Albien les deux pk^ grands Seigneurs dudiéh pays,amp; qui eftoient les principaux autheurs des ik' . , quentes rebellions des Saxons,eftoient en vn lieu nommé Hardongrant. Illeur

Cratntedes Ji nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t n / i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• i ’

rfwifw; des nt remonftrcr de laifter leur defloyaute amp;nbsp;de venir a luy a mercy, mais ils no-rebelles. (ercnt venir vers luy,qu’ils n’euffent des oftages pour la feurté de leurs period' nes,amp; Charles leur en enuoyant,ils vindrent vers luy:amp; en receurent le pardon amp;nbsp;la courtoifie qu’ils en defirerent, moyennant ce qu’ils promirent defcamp;rc baptifer,amp; de garder loyauté.Par ce moyen,les Saxons furent allez long teinp^ Clemence de cn paix,fans efinouuoir aucune rcuoltc,amp; par ceft exêplc on peut voir en Chnf Charles. nbsp;nbsp;nbsp;les vn bel acte d’vne grande clemence,de pardonner à ceux qui tant de fois fle-

ftoient reuoltez cotre luy,cftant aufii couftumier de pardonner,que les Saxons à Ce reuolter.

Noz Chroniques de France continuant ce mefine fil d’hiftoire, difent auflb que enuiron ce temps la qui fut l’an 785.ou 78lt;î. les Bretons fereuolterentcon' tre luy,difiins ne luy deuoir foy ny hommage, côbien que ludicael ou Gicquei zes sretons Icur Roy eut faid hommage de fon Royaume de Bretagne, à Dagobert x-W France. Charles y enuoyaauec vne armee, Adulphe, qui les contraignit de ar es. ^nrcr fidelité,amp; pour afteurance d’icelle de luy donner oftages. Voila ce que difent noz Annales,amp; mefmes Eginhard parlant de celle guerre, la met deuant le fécond voyage de Charles en Italie, amp;nbsp;deuant la guerre qu’il fit au DucdeBc-r? Pue de neuent, parlant de laquelle il dit, que Charles cftant à Capue, manda à ceux de teneuem Cf Beneuent,que fils ne fe rcndoicnt,il les en feroit repentir. QcqAragife Duc de rend a char- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuoya vers le Roy fes deux enfans Rumold amp;nbsp;Grimoald auec gra

fomme d’argent,amp; le fiipplia de les vouloir prendre pour oftages,amp; qu’il feroit tout ce qu’il luy commanderoit,hors-mis vne chofe,qui eftoit de n élire poi^ contrainéhde venir au deuant de luy. Le Roy ayant plus d egard alvtilite ceux de Beneuent,qu’â l’obftination de leur Duc,receut les oftages qu il luy vfl g»» uoya,amp; luy oélroya qu’il ne feroit point mené deuant luy,amp;: retenant lèuleinct le puifné de fes enfans pour oftage,r’cnuoyalaifiié afon pere,amp;receutle ferffl^ de fidelité des Beneuentains. Voila ce qu’en dit Eginhard. Or en ceft cndrqi ôc prefque

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CHARLÊS LE GRAND i. ROY 15. LIVRE HL 177

a; ï’rcfquc en tous les points de 1’hiïloii'c de Charles comme nous auons dit,il

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;GTàfidc cóti^

y a vne grande controuerie entre les autheurs^tant pour le tait d vne cMole, que t^ouerfic en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

fur les temps ôc années. Caries vns racomptentvnecEofe lt;i’vnefaçon,ôc lesau- tre les e]m‘ tresd’vne autre, ôc les vns difent vnechoie cftrcfaidteduraÿvnetelleannee,amp;;

les autres apres. Les vns mettent pluheurs reuoltes ôc guTOces des Saxons,amp; les les^ autres moins, les vns plufieurs voyages à Rome, amp;: les autres«leux leulement, lesvns vn voyage en Lfpaigne,amp; les autres deux. En quoy nous nous fommes trouuez fort embrouillez amp;nbsp;empefebez pour accorder ces autbeurs en la diuer-fité de leurs opinions.

Pour rcuenir au Duc de Beneuent, oultre qu’il faifoit la guerre au Pape,amp;: a-tioit tante de furprendre en la campagne, les villes fubieftes au Papat, pour la deffence duquel Charles defcêdit enltahe,encore cftoit il fort fufpeót aux Eran ^ois, pource qu’il auoit efpoufé Adelbcrgue fille de Didier,amp; en auoit des en-lans; amp;c pource aulfi qu’il auoit retiré en les terres, Paul Diacre de l’Eglife d’A-quilee,h6me fort dode amp;nbsp;de bonne maifon,lequel Charles auoit trouué con-uainctidecrimede leze Maiefté. Didier durant l'on régné auoit fort ayméce Paul,à catife de la gentilleffe de fon efprit, amp;nbsp;de fon grand f^auoir,amp; pour mef-me occafion Charles l’auoit retenu auprès de foy,en la plus priuee familiarité. Mais quand il defcouurit, que Paul faifoit des fecrettes menées , pour tiret Didier de fon exil, il le bannit luy -mefme, ôc I enuoy a en l Ille de Tremuti, pres la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j)',acre

Pouille dót il fortit fe retira vers Aragife. Charles qui de fa nature eftoit trel- /xjfr»r de cleinét ôc benin,nc trouua point mauuais que ce doéte perlonnage eut fans fon quot;nbsp;commandement pallé les limites des lieux prefix par Ion bannillement ,bicn que plufieurs Seigneurs luy confeillalfcntdele punir de celle rebellion,ôc Pepin mefme par le commandement de fon pere pardonna au Duc de Beneuent, celle faulte del’auoir retiré. Paul a la requelle du Duc ôc de laDuchelfe de Be-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neuent employale temps à eferire des hillolres,commcceantlaRomaine,la ou hifioires,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le petithillorienEutropius a fini,qui ctl au regne de l Empereur Ionian. Il fit o-C4t»^«es.

l aulfi apartlhilboire de Lobardic, amp;nbsp;pluheurs autres ceuures, amp;nbsp;des Cantiques I qu’auiourd’huy on chate aux Eglifes. Aragife cllant mort,il l’alla mettre de fon l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bon gré enl’Abbaye du Mont Callin,la ou il palfa le relie âe fes iours auec gra-

1 de religion èc aullcrité de vie. Le Roy voulut que Grimoald fils d’Aragife fuc-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccdall à fon pere au Duché de Beneuent,la ou il l’enuoy a pour refillcr a l’entre-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prife des Grecs, en la proteélion defquels elloitla Sicile, ôc toute la Calabre.

Adelgife fils de Didier fortit derechef deConllantinople, ôcfe tranfportaen

compagné defquels il entra au Duché deBeneuent, amp;y commeni^ala guerre, rtla^uerre. MaislesErancoisappcllansaucceux lldebrandDuc de Spolete,amp;: Grimoald Duc deBeneuent, luy donnerentvnebataille, en laquelle il fut occis, Sz tant feshommes que les Grecs dorefnauant en lieu de prendre les armes,dchberc-

\rent de chercher l’amitié des Erancois.

Encore y auoit-ilen Italie, certains hommes cpii fccrettement tenoient le ^cngtMicede l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;party des Lombards. Luitperte fille de Didier fe reffentant de ce que fon pere femme.

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit ellébanny ,2lt; fon frereP atrice de Conllantinople tué,ne cell^ d’efmou-

i les Huns, 6cles Auares maintenant diétsHongres contre Charles. Le Pape Us.

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lyS CHARLES LE GRAND i. ROY X3.

Adrian fentremit de le mettre d’accord aucc lePvoy â la charge qu’il confeHc' roit tewr fon Eftat en foy amp;nbsp;hommage de la couronne de France,amp; de donner au Roy pour oftages fes cnfans. Mais les Amhafl'adeurs qui de la part de Char-’■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les efloient allez \œrs le Pape, luy refpondirent qu’ils n auoint point charge

promettre aucunecilofe,ains feulement d’entendre la demande du Roy.De celte relponce hijc Pape grandement courroucé. Si les excommunia, amp;c l’en retournèrent fans rien faire. Dont le Pape quitta le Roy de tout ferment faiâ^ TxcammH- ThalElon,fil ne luy obeilî'oit,amp; donna abfolution à fes foldats des fies amp;nbsp;bruf' qu’ils pourroient faire déformais au pays dcThalhlon,fiir lequel amp;nbsp;Ûr lès alliez tombant l’indignation diuine, il protefta que les François en feroicnr inno cens ,eftans contrainéls de vuider leurs diHerens par armes. Charles ce pendant le fit fommer defetroutier àvneafiemblce generalle de fes Eftatsdc' uant fon cofeil compofé de gens d’Eglifc amp;nbsp;de Chcualicrs,alhfi;cz de quelque^ 'confeih des lurifconfultes, comme nous auons dit cy delTus, que les alfemblees conîeils • mtiensRçjs. Roys eftoient compolèz de ces trois fortes de gens. Car en ce temps la iln/ | auoit encore de Pairs de France,ny de Ducs,ny de Comtes, qui ont efté erigcz I depuis,comme nous auons pareillement cy delTus declairé. On eftoit prell quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donner la fentence ou arrell contre luy, quand de bonne fortune pourluy/^

:femme vint à deceder, pour-ce qu’apres fa mort, le Pape luy remit tout, amp;nbsp;lu/ - rendit rcmilEon des precedentes cenfures.

Il y en a qui difent que Charles entendant que ThalTilon auoit contracte li- ; gueauecles Huns voilîns des Bauares ducoÊéde l’Orient, amp;nbsp;feftoit reuohe contre luy,entra auec grandes forces dedans le pays de Bauiere, amp;nbsp;vint iufques Z4rtweredu la riuierc du Lech,qui diuife les Bauares des Allemans.Et f eftant campé fur 1® riuage dudiél fleuuc,il voulut deuant qu’entrer plus auat en pays,tanter le courage de Thalfilon,amp; enuoya vers luy fes Ambalfadeurs pour tafeher à le redui- i clarlesntene quelquc bonnc compolition. Mais Charles trouuant Ibn courage oblliné, I _Armeeen Sa- diuilàfon atmce en trois,i’vne defquelles il donna a Pépin fon fils, qui fempara »'«•f- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuiros de Trcntc,rautre il la retint auec foy, amp;nbsp;auec l’au- s

tre enuoyales Aull:rafiens,lcs Thuringiens, amp;nbsp;les Saxons vers le Danube. ThalTilon eftonné de le voir alTailIy de tous collez, falla rendre à la mercy du Roy (ce que quelques vns difent qu’il fit à la fuafio du Pape)dônant douze olla-rhafßlon fe gcs,lefquels au premier traitté de paix il auoit promis de donner, amp;nbsp;donna fon rend4 la mer fils Theon pour oflage,iurant au relle,amp; promettant lolenncllement,de ne fui- ' chAr- ype iamais autre party,quc celuy du Roy, amp;nbsp;d’ellre amy amp;nbsp;ennemy de fes amis , ennemis. Alors le Roy mit dedans le pays de Bauiere, des gouuerneurs, ne Thxfjtk» fi voulant plus fe fier en Thalîilon,lequel(felon aucuns)lè reuolta bien toll apres. » renolte. nbsp;nbsp;nbsp;D’autres difent que fe repentant de la foubfmilTion qu’il auoit faiéle au Roy,5C

voyant qu’à raifon d’icelle il elloit mocque amp;nbsp;melprifé d’vn chalcun,il fe defpi-ta amp;c fafcha de telle façon,que quittant le monde, comme delelperé il fe rendit

1.4 force dis moyne auec Ion fils Theon. En quoy le peut voir la force amp;nbsp;la violence du def- »' defelpoir d’vn home qui apres feflre veu grand,fc voit de ûi grandeur » Pgt;recipité en vne profonde mifere. Quelques vns difent que le Roy pour oller «. a Thallilo/ Sgt;c à Ion fils,tous moyens de renouueller aucun remuement amp;nbsp;fedi-tion,les enferma tous deux dedans vn monallere,qu’êcore auiourd’huy on voit pres de Heildelberg, amp;ell nommé Laurec. Ainfi Thalïilon efmouuantvne guerre no necelTairejôc pour trop delirer de fe venger,amp; pour craindre ce dont

il ne

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CHARLES LE GRAND i. ROY i;. LIVRE HL 179 il ne deuoit auoir aucune crainte, feictta dedäslcs meftncs dagers qu’il vouloit fuyr,comme il adulent fouuent que les hommes haftent amp;nbsp;attirent a fo^ amp;nbsp;aux leurs,les malheurs amp;inconuenicns que par mauuailes intentions amp;mauuais malheurs. confeilsjils veulent chaffer bien loing d’eux, amp;nbsp;ainfi eftai^|^riué de ion Eftat, porta la peine de fes pratiques, amp;nbsp;de (es feditieufes menées, ôc delà vengeance priuee qu’il auoit attâtee cotre leRoy .En luy print fin le Roy atfhie ou l’Eftat de Ftn du F.nyatt Bauiere,qui auoit commencé l’an de falut 456. lors que les courfes amp;nbsp;hircurs ‘ des Huns commencèrent à rauager toute l’Europe. Au cdmencement lefdiéts Bauarcs fappelloient, quot;Boij ou Sôze^,amp; fut leur premier Roy nomme Adalger: duquel par longues années,amp; longue race de fucceffeurs continua le Royau-mciufques audidThaffilon,auquel il finit l’an 788. apres auoir duré 337^^^^“ quesvns difentquele nom desBauares eft compofé des deux nations 3?oÿ' Etymokgie la region defquels CharlesÇapres auoir chaffé ôc vaincu les Huns)adiou-

ftâ àcelle des quot;Boits nbsp;nbsp;nbsp;la pofterité de Charles tint le pays de Bauiere iufques à

l’Empereur Othon premier du nom,qui la ddna à Ion here EIenry,lc fils du fils duquel nommé Henry fut mis au nombre des Saintts, letiuel mourant ians en- i^euolutions fans,donnarEftat de Bauiere à Henry frere de fa femme Cuncgundc. Apres la mort duquel la Bauiere rcuint a l’Empereur Henry 3.amp; depuis elle a changé de

beaucoup de mains.

Ce pendant que Charles eftoit empefehé à cefte guerre de Bauiere,Conftan-tinEmpereur de Grèce voulant faire proffiedes longs trauaux ôedes longues guerreUeCharles,folicitoit par diuerfes menées amp;nbsp;pratiques,les peuples de Menees de grande Grèce-a vouloir fe foubf-leucr en armes contre Charles, pour luy offer confiât,»^ ïltalie,ôc la deliurer des Eran^ois qu’il y auoit laiffez en garniion ; de faifoit entendre aux peuples d’Italie qu’ils effoient ierfs amp;nbsp;efclaues des Erançois, dé o-ue filsvouloientfefoubf-leucr deioindre aucclesautres,ils pourroicntreprendre

attn Co

it

” leur anciennelibertéquelesEran^ois leur auoientoffee. Ce nom de liberté qui doux breu-

” eft vnbreuuage lequel afouuent empoifonne pluficurs lois, qui en ont voulu gouftcr,fit prendre les armes à plutieurs peuples qui fe loubf-leuer et, de entrans dedans les pay s des douchez de Spolete de de Beneuent, mirent a feu de a fang tous les lieux par ou ils pafferent. Ildebrand Duc de Spolete de Grinaoald Duc deBeneuent, voyansles pays de leurs Eftats ainfi rauagez, fe mirent en armes de en deffence contre ces peuples enragez, Se en vnc bataille qu ils donnèrent a ces Grecs ,les battirent de telle façon, que de long temps apres ils h oferent at- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,Stre

tantet aucune chofe. Cela adtiint l’an 7 88.D’autres difent que durant que Char l^tcrecs def-IcseftoitàRome pour la fécondé fois, Irene mere de Conffantinenuoyavers Charles fes Ambaffadeurs ,luy requérir vne de fes filles en mariage pour Con-ftantinfonfils.Mais queledictCharles laluy refula,pource que laduffc Imne dtfondiàfilseftoientinfeaezd’vnenouuelleherefie ,dffant ne vouloir doner

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ fa fille à vnherctique.Dequoy Irene offencee(^comme il hy a chofe qui plus of- «mte les^er-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* fence le cueur des perfonnes, de mefmement celuy des femmes, que le mefpris f®”quot;“-

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dele refuslenuoya vne groffe armeeauDuchc deBeneuent,de de Spolete,dont

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Ducs f effoient mis en la fubieftion de Charles. Mais l’armcci^c ladiéte yc„e dcffai-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Irene fut deffaiéle par les forces defdidts Ducs.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Or Charles continuant le cours de fes frequentes victoires, apres auoir mis

1 laBauiereenfonobciffancc.allafairelag-uerreauxEfclauons.qui effoientlors

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appelez V villes, ou V viltziens,demeurans oultre le neuue d’Albe pres du neu Us fjeU««.

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•aSo

CHARLES LE GRAND i. ROY 13?

ue Iflre. Entre autres nations que Charles auoit en fon armee,il auoit des Saxos i qui coWtre leur bon gré y eftoient. La caufè qui elmeut Charles à leur faire h priere que les Abotrites,ou les Abdorites anciens amis des Frâçois luy vindrent fair^c les fecourir cotre lefdiéls Efclauos,qui ordinairement fai-foientdes courles cWeurs pay s, fans que d’eux melmes, fans fon fecours ilh^ en peuifent em^cfcher. Ilya vnriuagecourbé en l’Océan tirant vers l’Orient, duquel la longueur n’eftoit lors encore cogneuë, mais large enuiron cent mille pas,amp; en pluheurs lieux de moins, qui eftoit habité de pluheurs nations,cont' me de ces E(clauôs,des Abdorites,amp; des Normas Danois,defquels depuis font vrtÿnedei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ics Normans de la Gaule [comme nous dirons enleur heu.) Les plus

U Gaule.

forts de tous ces peuples eftoient les Efclauons, contre lefquels Charles fin h guërre, amp;nbsp;en vn cfté brifi tellement leurs forces, que de la en auant ils n’eurent plus d’enuic de courir fur leurs voy fins,ains leulement d’obeir aux commande-Efiîauons Q-jçns nbsp;nbsp;Charles,qui leur enfeigna quel proffit receuoiét ceux qui faifoientin-

'^aincu'^

iure àfes amis amp;nbsp;alliez.

Mais la plus grande amp;nbsp;forte guerre que iamais eut Charles, apres celle qu'il , Forte guerre eut tant de fois conti'e les Saxons,fut celle que les Huns fufeitez par les Bauares ” leurs alliez,luy firent, amp;nbsp;mefines Thafidon (encore qu’il fe full rendu moynd Huns aulûMr fut de la partie. Les Huns eftoient ces peuples qui auiourd’huy fappellent «fkj Bon- gj-esjg^; tenoient la Pannonie auiourd’huy nominee Hongrie,amp; les Ifles du nube. Doneques ils drcllercnt vne armee pour enuoy er au fecours des B autres, , amp;nbsp;Charles en drefta vne autre pour leur faire tefte,mais quand les Bauares virée £« Sauares les forces de Charles fi pres d’eux,amp; celle des Huns Cl loingtaines, ils commen-ß fendent a cQ]-ent de penfer à leur confcience, amp;nbsp;pour ne pouuoir auoir fecours des Huns, fe foubsmirent à la mercy de Charlcs,qui leur pardonna leur faulte,amp; luy promirent de le fecourir,amp;accompagner contre les Huns. Voila doncq les Huns d’amis,deuenuz ennemis, amp;nbsp;entendans comme les Bauares feftoient foubsniis à Charles,furent cotraindls fen retourner,fe ïèntans fi offenfez de ce que lesB^-uares aüoicnt mieux ay mé fe fier en la foy des Fraçois que hazarder vne bataille, qu’ils delibcrcrent léur faire guerre, amp;nbsp;pour en prendre vne iufte occafion ‘ Fault auQir (comc il fault toufioLirs que cetrx qui veulent faire guerre en foiét garniz dvne * ffrela^^quot;- 4*^^ foit veritable,ou qui ait appafece de vcrité,amp; qui ferue d’vne belle couleur) * re. mirent en auat que les Bauares auoientvfurpé quelque chofeoultre les bornes de leurs Seigneuries. Les Bauares feyoulurétfoubsmettre à l’arbitrage de leurs amis amp;nbsp;voifins communs, rriaîs les Huns qui vouloient leur faire la guerre en quelque façon que ce fut,fins entendre à aucun accord, arbitrage, ny raifon,nc le voulurent iam*ais fairc,ny fe foubsmettre à aucunes loix,ou couftumes quel-cW« ya conques,ains cômencerent à faire courfes en Bauiere. Charles doneques acco-” pagné amp;nbsp;fecouru des Bauares marcha cotre eux, amp;; diuifànt fon armee en deux en dona vne partie à Theodoric Comte de fon Pâlais,amp; àMegniffid,ou autre- . ment Alafrede fon Chambellan leur comandant d’aller tout le long d’vn colle . du riuage du Danube, amp;nbsp;luy auec l’autre partie rnarcha tout le long de l’autre Pannonie au- riuage,amp;entrant dedans la Pannonie auiourd’huy diéle Hongrie,commandaa pl’J^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;degaft qu’ils pourroient. Les Bauares fuiuoiét le camp

auec force baftcauxf^amp;grande abondance de viures, ne leur fouuenant plus de salnEl quot;^le l’alliance amp;nbsp;cofànguinité des Huns,irritez de ce que lefdiéfs Huns leur auoient Charles, commencé la guerre. Les Huns partirent leur armee en deux,amp; le Roy aduerty qu’ils appro-

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CHARLES LE GRAND Ï.ROYij. LIVRE HL 181 qu’ils approchoient de luy,amp; fçaehant qu’il auoit affaire contre vne nation cruelle amp;nbsp;Barbare, amp;nbsp;grandement ennemie de la religion Chreftienne, ôc^oulant monftrcr atout le mondc,qué l’occafion qui l’efinouuoit à lesguerroyer,efloit le fiiôl de la religion, pour laquelle il faifoit amp;nbsp;entreprenqù^utes ces guerres, commanda qu’en vne grande amp;nbsp;Ipacieufc compagnie on melîàll des Autels,amp; sampleor~ que chafeunlè confeffall d8uotcment,amp; rcceut le làcrement d? l’autel. Ce que tous ceux de Ion armee firent, amp;nbsp;apres fellrc deiiotemêt recomandez à Dieu,fe refoluent ou de mourir, ou de faire vn cruel carnage des Huns. Lefquels ayans veu corne les François amp;nbsp;Barbares apres auoir penfé à leur confcience auoient prins vne ardate enuie de combattre,cntrcrcnt en vne fi Ibudainefrayeurqu’ils Fuite Jes abandonnèrent les villes qu’ils tenoient fur le Danube, fenfuyrent avau de routte, les vns en Scythic, dont ils efloient defeenduz, amp;nbsp;les autres feiettans en batteaux, qu’ils auoient fur le Danube, deuallercnt de telle villeffe, que les François ne pouuans marcher affez tofl,à caufe de leur grade armee,ne les feeu-rent oneques attaindre. Charles voyant que ce feroit follic de les fuy ure: puis qu’ils n’auoient defîr de combattre, fit faire vn fort en Hogrie, amp;nbsp;y laiffa Hen-ry Duc de Friol,amp; Gerold gouucrneur de Bauiere,auccques la plus grade partie de fon infanterie,leur cômandant de tourmenter continuellement les Huns,

Charles en

affin de les dompter,amp; leur faire cognoiftre que mal a point ils f eftoient mis en dcuoir de le guerroycr.il y en a qui difent que les Huns fe fauuans par bafteaux furie Danube, fcmparercnt d’vne forte amp;nbsp;riche IIlc fur l’emboucheure de Ra- clemencetle ba,amp; que Charles les pourfuyuant, en trouua quelques trouppes qu’il deflît, traitta felon là coullume tres doucemcnt,ccux qui fc rendirent. Et apres auoir demeuré vn an en celle guerre, amp;nbsp;deffaiét la plus grande partie de la Nobleïfe ta gnerrt des Huns,quifut l’an 7p1.il dona la charge du relie de celle guerre(qui dura en-cores feptans)àfon fils Loys,qui depuis fut Roy Empereur,amp;nome Loys le 7 “”^. Debonnaire,amp; ramena là Caualleric en France,à caufe qu’vne telle maladie fe-Iloit mife entre les cheuaulx,qu’il en clloit bien mort huicl mille.

tiers les Hits.

Eflantdoncques vainqueur de celle guerre,il conflitua la haulte Pannonie . borne de fon Royaume vers l’Orient contre les Huns amp;nbsp;Auares,amp; ayant diuifé partition en deux Royaumes la Germanie conioinôle à la Gaule, le collé de la Germanie qui touchoit a la Gaule,fut lors nomme d’vn nom Allemand F veiflre'icn, c ell de Charles. àdire,RoyaumeOccidental,amp; ce qui regarde l’Orient, fut nommé Oflerretch, c’eft à dire,Royaume Oriental,la borne duquel eflant vers l’Orient,amp; eflant re-centement la Pannonie ollee aux Huns,le nom de la Pannonie fut fupprimé,ôc occtdent4. fut nomec MArkpflemtchy c’eft à dire, borne du Royaume Oriental. Et de celle appellation Germanique Oßerreich, eft venu le nom d’Auftriche, qui corn- ^ttflrlthe. prendauiourd’huy partie de lahaute Pannonie, auec le paysde Vvitemberg. Loys fils de Charles demeura en ladiôle Pannonie fept ans apres fon pere, amp;nbsp;dellruifit totallcmcnt les Huns . Et lors à caufe de pluficurs batailles qu’il j^^medes leur donna, tant de lang fut refpandu, amp;nbsp;tant d’hommes tuez, que la Pan- Hûns. nonie demeura vuide d’habitans, amp;nbsp;la maifon Royalle du Roy Cagan, ou Hagant, tant ruinee , qu’il n’y apparoiffoit aucune marque de b||ftiment. En ces guerres mourut toute la nobleffe des Huns , leur grande gloire fy perdit, amp;nbsp;leurs grands thrclbrs , qui par tant d’annees ils auoient gaignez, leur furent oftez. Et iamais deuant ce temps là, les François n’auoient faiôl aucune guerre, en laquelle ils filTent vn plus grand butin, qu’ils firent lors. fur les ÜM» .

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,81 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHARLES LE GRAND i. ROY 13.’

Car ayans efté iufques alors panures, ils troüuerent tant d’or amp;nbsp;d’argent dedans la mailÆi Royalle de Cagan Roy des Eluns, .amp; rapportèrent tant de riches del-pouilles,amp; tantdethrefors,amp;: de pierreries, qu’il fiiult croire que les François ofterent iuftemet JI^Huns,ce qu’au parauat ils auoient ofté aux autres natios. Il n’y eut que deux Seigneurs Fràçois,qui moururent en celle guerre,Eric Pne Meureufi (Jg Forli,amp; Gcroîd gouuerneur de Bauieré, furent les François li heureux ei’ icelle,que peu d’entre eux y demeurerêt,amp; fut celle guerre prelquefans y atioir ire les Huns, eu de fing Fiançois rclpàdu,n’ellant en rien falcheulc, qu’en la lôgueur du teps, quelledura,quifutl’elpaccde huidtans.

Maintenant.il fault reuenir à ce que fit Charles apres fon depart de la Panno-jj ,^11^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Franconie,en laquelle il auoit elté né:là ou apres auoir demeure

■Concile ten» A^tx laCha felle,Jur les images.

Inimitié' en-

deux ans, mettant ordre aux affaires du didh pays, le Pape Adrian enuoyavers luy deux Êuefques,i’vn nommé Theophile ou Cleophile, amp;nbsp;Ellienne, pouraf-fembler vn Concile d’Euefques d’Alleniaigne amp;nbsp;de France. Le Concile donc-ques fut tenu à Aix la Chapelle,auquel fut ordonné celuy que l’Empereurdc Grece auoit faidl tenir fur l’abolition amp;nbsp;abattement des Images, qledidl EmpCquot; reur diloit ellre le lèptiefme qui auoit efté tenu pour les abattre : Se fault noter

ire les Pnpes, l’Empereur Crée.

Herejie de Felix.

Papes appuicz fur la faucur amp;nbsp;fecours des Frâçois,ne tafclioiêt qu’à faire perdre au Grec,cc qu’il auoit en Italie, amp;nbsp;le mettre entre les mains des François. En'cc Concile donc tenu à Aix,les Imagesfurent approuuez amp;nbsp;remis, amp;; condamnée pareillement l’herefie Felicienne, Pour en fçauoir l’origine,!! fault entédre,qne peu auparauant il y auoitvn nomméFelix,EuefquedeRauenne, qui enlon Euefelaé prefehoit l’abolilTement des Images, diloit que lefus Chrifteftoit feulement fils adoptif de Dieu le Pere. D’autres dilènt qu’il y auoit vne petite ville fur les Monts Pyrenees,nommee Orgifl’Eucfque de laquelle noinmcEe

de, ce qu’il croyoit de l’humanité de lefus Chrift noftre Sauueur, à Içatioir lien . tant qu’il eft homme, il falloir le croire eftre fils propre ou adoptif de DieuJ^' didl Felix refpondit contre la dodhrine ancienne de l’Egifte, que non leulement ledidt leius Chrift n’eftoit que fils adoptif,mais aufti en efcriuit des liures audit Euefque de Tolede, par leiquels auec grande opfiniaftreté il deffendoit fon o-pinion heretique. Adonc le Roy Chaides le fit venir vers luy,amp; en fi preface Felix déclaré affemblaiit le fufdidl Concile d’Euefques,il fut ouy toufiours perfeueratenfon hereiitiue. bcrefie,amp;: fut coiiuaincu dudidl crime,amp; déclaré heretique, puis fut eniioyean Pape Adriandà ou en fi prelènce ledidt Pape dedans l’Eglilè fiindl Pierre condamna fon herefie,amp;: le chaffa,amp; neantmoins il retourna à Ion Euefehé.

Eftant fur ce poindl Charles aduerty,que les Huns retirez en leur Royaui^ , eftoient aufti forts q les Fraçois, qu’il auoit laiffez pour les tenir fubiets,amp; qui^^ ïstreksHus^ començoient à leur rcfiftcr,il enuoya fon fils Pepin Roy de Lôbardie cotre eux,

amp; fit paffer Hêry Duc de Friol en Italie, craignant q quelques troubles fy Fontdeboif uaffeiit.Pour efpouatcr les Huns par autres moyens que par armes, il ht fairea '^'aier^'^'^ Majciice pont de bois fur le Rhin,amp; enuoia des ingenieurs pour cognoiftre, fi du Rhin,ou de quelque riuiere defCendant du Rhin,on pourroit faire vn Ca-Uautaine en- nal pournauiguerau Danube,ou en quelcun decesfleuues. Ils luy rapporte-auoient trouué deux riuieres , l’vne appellee Reguetz, amp;nbsp;l autie Unaui^atio. Alman , bien pres l’vne de l’autre : dont l’vne tomboit au Rhin , amp;nbsp;1 autre

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13? LIVRE HL 183 au Danube,luy remonftrans que c’eftoit vne grande amp;nbsp;difficile cntreprinle, ne-antmoins digne d’vn Roy,de faire tat qu’on peut nauiguer toutes les^arties de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* •

l’Europe, amp;nbsp;que parce moyen il ne fe feroit plus tant de volleries,amp; fcroient les guerres moins cruelles. Car (difoient ils) on pourra entreiße la mer Meditcrra-nee,dedans le Rliofne, du Rhofne en la Saone,de laqilffle ainfi qu’ont voulu faire quelques Princes anciens (felon Tacite)on peut conduift vn canal iufques p/fthles., ‘ en. la Mofèllc,qui tombe dedans le Rhin. Et h du Rhinonnauigueau Danube-, on ira iufques en la Mer de Pont: par ainfi toutes marchandifes feront commu-nes,les fecrets de la terre defcouuerts,amp; qui plus eft, les François pourront mener leurs armees la part qu’il leur plaira. Le Roy entreprint cell œuure,amp; àuoit ondefiamenéceCanallargede3oo.pas,iulqucsalalongueurd’vnelieue amp;nbsp;dc-n'iie,ie ne fçay de combien profond :mais il elf oit neceflaire qu’il le fut, tant que les grads Nauires amp;nbsp;de guerre,amp; de marchadife y peuffient voguer. Toutesfois tant plus on alloit en auant,il fy trouuoit tant de marefeages Sgt;c de limon,que ce faire ces ca^^ qu’on auoit fouy le iour,fc rempliflbit la nuidl : dequoy les entrepreneurs furet fort eftonnez, amp;nbsp;attribuans cela à quelque miracle, firent tant enuers le Roy, qu’il fe defifia de fa deliberation. Parquoy la forme de l’ouurage de naturc,que Charles auoit voulu changer, demeura en la forte que du commencement elle l’auoit compofee,amp; ainfi le plus fouuent les plus grandes amp;nbsp;haultes entreprin- p, fes des hommes deuiennent à rien. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4

La vaillance des François amp;nbsp;la vertu de Pépin qui en cefte guerre ne fe mon-lira point dégénérer de fon pere, effrayèrent tant les Huns apres leurs grandes pcrtes,qu’vn de leurs plus grands Seigneurs appelle Tudin,qui apres le Roy e-floit le premier en dignité, fit alliance,par le confentement de tous les Huns auec Pepin,amp; receut parvn mefinemoyen, la cognoiffimee de noftre foy. dompte':^ Peuapres,vn nommé Theodore Chreflien amp;d’effeél amp;: de volonté, fut efleu en la place de leur Roy,Cagan,ou Hacant qui mourut en ce temps, amp;: fut pareillement ce Theodore nommé Cagan, duquel nom les Roys de celle nation fefont longuement appeliez. Voila ce que Pepin faifoit en Pannonie, durât que cagM. fon pere efloit ailleurs empefehé,en pluficurs guerres amp;nbsp;affaires. Car apres a-uoir faiél tenir le Concile cy deffus mentionné,amp;: autres choies par luy faiétès: il entendit que les Huns auoient rompu la paix faiéle,entrc eux amp;nbsp;les François: qui fut caufe qu’il commanda qu’on leuall en Saxe quelque bandes de gens de ‘ guetté,des plus accorts,dcliberantles enuoyer pour fecours aux François,qu’il auoit en Hongrie. Les Saxons ne refulèrent pas feulement de venir au mandement du Roy,ains pour monflrer que véritablement ils auoient enuie de fe re- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

beller,ils tuerét tous les Capitaines qu’il leur enuoioit pour faire les copagnies, amp;nbsp;par vn mefme moyen, tous les officiers qu’il leur auoit laifrez,amp; mefmes vn udte des sa^ Ambaffadeur nomé Godcfcal,qui par fon comadenlét alloit deuers les Danois. , Puis fçaehant que les Abrodites (qui font gens fort belliqueux) pour lors alliez ^^rodit» des FrâçoiSjVenoient au fecours de Charles,ils marcherêt au deuat amp;nbsp;leur dref-ferent quelques embufeades. Ils les furprindrent de telle forte qu’ils entuerent la plus part,amp; leur Roy mefmes appellé Vizin, grad amy des Fraç^s.Come on racoptoit ces trifles nouuelles a Charles,vn pifremeffager luy fit entendre,que comme ceux qu’il auoit mis en garnifon,fur les frôtieres d’Efpaigne,tafchoient de recouurerBarcelone,que les Sarrafins auoientreprinfe,ils auoient eflé re~

/r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;1^11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-r- V 1.1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ueUesaCh^r

pouliez auec vne grade perte de leurs gens. Et tout fur 1 heure vn autre cour- gt;

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CHARLES LE GRAND i. ROY 15.'

ricr arriua,quiraduertir,qu’ainfi q Gcroald ou Gerold gouuerneur de Bauiere, vouloir effipelcher la rebellion des Huns,il y efloit mort, amp;nbsp;cinq cens des mcib î fte pua leurs hommes de fa Cauallerie. Et vraycinent les Roys ne peuuent long temps quot;nbsp;•yiure'’f^( viure,qu’ils ne cogn^Ænt que la fortune prêd le plus fouuêt plaifir à leur faire * ifMilaeur. experimenter fes deu^uiirances:amp; les Princes font miorts bien ieunes, qui '

tous leurs faiélsl’tîlittoufiours eue pour copagne ôeamicxar felon mon iugC'” lt;nbsp;ment, Dieu ne veut point permettre que l'on puifle trouuer es chofes humaines * j vnc bone felicité.Ne voyez vous pas,que comunement ce grâd Roy,au milliei^ ” » de lès profperitez,elloit battu de quelque malheur,amp; en fes plus grandes fafche ; ries réconforté de quelque bonne aduâture?La rebellion reiteree des Saxons 1^ tourmentoit plus,que le refle.Mais pour luy doncr mal fur mal,fiiruint la mort ■ ^^de^* Roy ne Faflrade fa feme qu’il fit enterrer à Maj éce au monafterc de faind

A;iban.Ayant faiél les funérailles de fi femme,il dreffa vnc armec,laquellc û coufl:ume)il diuifi cn deux:auec l’vne il entra en Saxe,ôédona l’autre à {onf^5 cttemm s* Charlcs,auec laquelle il palfa le Rhin à Colcgnc,ôr par deuers l’Occident entra *'■’ audiélpays. EtcobienquclePKoy eufl failt;flpaflerdeçalcRhin,tousceuxqtiil auoit cogncLiz de deflence ou authorité par entre eux: neantmoins ceux quire' floicnt,ay moient mieux finir leur vie cobattant pour leur liberté,qucviure loU' guement cnfcruitude.Mais que cefle indomptable natio le reuoltafl toufiours? go^iwrnt ôc creafl nouucaux Ducs,elle ne pouuoit toutesfois cômander à la fortunc,^tii ” gouucrne toutes choies lelo Ion plaifir.Les Abdoritcs pour venger le dómag^» le deshoneur qu’ils auoient reccu furet les premiers qui les chargèrent, tuèrent 4ooo.petit nobre a ouy r parler,mais grad pour eux, apres tat de batailles perdues depuis trete ans,que la guerre leur duroit. Tellcmêt que Charles en eut pitié,ôc ne chaflia ceux qui demeurèrent que de parollcs feulement, leur re-. .. , monflrant que Dieu punit toufiours ceux qui le pariurent. Parquov il ne vou-” ftrutres. nbsp;nbsp;loit d eux autre oitage que leur roy,iaqueiie il dnoit elcre la meilleure afleuracn ”

amp; le plus afleuré gage des homes. Piufieurs d’entre eux fen efloiêt fuiz delà hs ' riuiercs d’Albe amp;; de Sal,qui eflvne riuierc,que quelques vnsveulent direauoir

Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François Saliens, que fa loy Safique cn a fcmblablemenf ■

Fraçoif S4- prins Ibn nom,corne cy delFus nous auos dit. On fit des ponts fur ces deux riui^ ' nes,pour faire palfer rarmee,qui fubiuguatout ce pay s,ou par force,ou par^, relatalxs. mour. Lcs Veliatalcs melmcs, ô: quelques autres nations amp;: peuples de peudlt;^ nom,fc mirent enl’obeilTance des François, Icfquels cobattirent en celle fortheureufement, combien qu’ris y perdilfent de bons hommes, amp;nbsp;des/neH: leures mailons de France.

Enuiron ce mteime temps, les Normans ( peuple Septentrional,habitnns cii rebellèrent pour la fécondé fois. Premièrement ils ne viuoient que ée

Pyraterie,qu’ilsfaifoient autour de leurs cofles:pui3allans plus auant,vindrent , roder amp;nbsp;pyratilèr le long des colles de la Germanie,amp; delà Gaule. Non con- ' tens de cela, ils failoient des courlès fur les Abdoritcs, amis de Charles, lefqueh

6r-^ueiUeux de leurs ytiloi-rts.

luy cn vindrct faire'leurs plaintes, amp;: le prier de les deffcndre Sc fècourir contre celle nation^arbare. Le Roy des Normans,ndmé GeolFroy,elloit tcllemét enfle de gloire,amp; de vaine elperace,qu’il le donoit défia l’Empire de la Germanie, de iaGaulc,amp; de laFrilc,amp; le vatoit d’aller aflieger Charles dedas là ville d’Aix. Il auoit défia fou finis à fà puiflance les Abdoritcs, amp;nbsp;iceux renduz tributaires a foy, amp;nbsp;eufl: done beaucoup d’affaires àCliarlcs,fil n’eufl: cilc tué par vn fien fetquot; uitcurjôi

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CHARLES LE GRAND i.ROYi5. LIVRE HL 185 uiteur:amp; ainfi ce meurtre liafta la vie,amp;; la fin de la guerre qu’il proie^oit. Les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

» c t.

Normans fe voyans priuez de leur Roy,fe rendirent à Charles, amp;nbsp;feirent tant a ƒƒ force de prefens,qu’il leur accorda la paix. Charles retournant en France,bailla Charles. la charge de la guerre contre les Huns,à fon fils nommé ^^rles corne luy ,com mandant à Pepinfon autre fils, f’en retourner en fon Royaume d’Italie, pource qu’il eftoit bruit que les Grecs y vouloiêt faire quelque entreprinfe,amp; que ceux deBcneucnt,quilont prochains de leur Empire,auoient faiéb alliance aucc eux. Cela aduint fur la fin du Pontificat du Pape Adrian,ôc du comencement de ce-luy de Leon troifiefme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

En ce mefmc têps,il aduint que Irene mere de Conftantin Empereur de Con-ftantinoplc,laquelle auoitladeuotion àla vierge Marie,amp; aux Sainôls amp;nbsp;Saintes, auoit au parauant à la requefte du Pape Adrian amp;nbsp;de Therahus Euefque de Conftantinople,airemblc vn Concile à Nicc,nommé le feptiefme,de 350.ou de conc'de de 3i5.Euefques;auquelfvit ordonné, que non feulement aux Temples ilyauroit cößatincfle des Images,mais auffi qu’elles feroient adorces de droiét, amp;nbsp;que tous contredi-fans feroient excomuniez. Toutesfois celle ordonnâce fut toll apres abolie par Conftantin fils d’Irene,lequcl l’an n.de fon Empire priua fa mere du gouucrne-mentImperial,fit abbatre les Images des Temples,caira tous les Decrets,Ediéts images ab^ amp;nbsp;ordonnances qu’elle auoit faiéles, chafla tous ceux qu elle auoit aduancez amp;nbsp;mis en honneur,amp; prenant luy feulle maniement de fes affaires,ne voulut plus endurer le gouuernement par trop impérieux de fa mere. Elle fe fentant irritée de fe voir du tout priuee de l’EmpirCjfe laiffa tellement aller àla rage de l’ambition, Sc àla vengeance contre fon fils,que voulant retourner au gouuernement, ellefollicitapar prefens, quelques Capitaines pour faire mourir fon fils. Adonc 14meref^i^ ils guettèrent l’Empereur,amp; luy Creuerent les y eux,en mefme iour que cinq ans ‘quot;“quot;Jquot; auparauàtillcs auoit creuez àNicephore fon oncle,amp; le mirent en prifomou il demeura félon aucuns peu de iours apres,amp; felon d’autres y mourut, ou felon d’autres y demeura quatre ans, au bout defquels fa mere fut relcgueeauec luy, corne cy deffoubs fera dit. Mais quelques Docteurs portans affeétion à Irene,a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la

caufe qu’elle fit reftablir les Images ,l’exeufent de ce cruel aôte, amp;nbsp;difent qu’elle ne le fit point faire,ains que les Conftantinopolitains le firent,en haine de ce que leur Empereur eftoit neretiquc,pour auoir faiét abbatre les Images, corne

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cy deffoubs nous dir ós en fon lieu. Tant y a que celle cruauté enlaperfonne de

l’Empereur Grec f exerçoit à Cóftatinople,ce pédant que le Roy Charles amp;nbsp;fes enfans eftoiét empetchez aux guerres,tant cotre les Saxons,que cotre les Huns £cEauares,qui ne donerent aucun relafche à ce grand Princedequel feiournant charlesteuf-enlaville de Cuffeftein,qui eft afhfe près de Majence fur la riuiere du Mein,tint vne aftemblee de fes Eftats generaux, là ou il fe refolut de mener vne armee en p^rlewent Saxe pour labrufter ôc ruiner du tout,afhn d’ofter aux S axons,tous moyens de plus fe reuolter.il y alla donc ôc eftat entré en Saxe,mitle feu par tout ou il paf- cuerre en foit;ôc eftant arriué à ■Baràemhumh,là ou il attédoit le fecours quelesEfclauos luy menoientàlfutaduerty,queVvifmRoy des Abdorites,enpaffantle{leuuc d’Albia,venàt au fecours de Charles,auoit efté tué par les Saxons,Sci^tté dedas nbsp;nbsp;^bdorl-

Icditfteuue.Celairritad’auàtageCharles cotre eux,dôtilhruftatoutleur pays. *”j^e7s4xons Mais eux 1 felonleur couftume) fevoyans hors de moyen de pouuoir fouflc-, trâpenrs re~ nir leur follie commcncee,ôc nefe pouuoir plus ay der delà force, eurent re- 7X7»«* Je* cours à la tromperie,Ôc fe rendans a la mifericorde de Charles, qui y eftoit VuX. *

TH

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CHARLES LE GRAND i. ROY


toufiours bien difpofé,le fupplierent de leurs pardonner, amp;nbsp;croire que ce qti ii’ en auoient faiéb, auoit efté à la fufeitation de quelques vns des leurs, qui les fe* paifioient d’vne certaine amp;nbsp;vaine efperancc de liberté.Le Roy voulut auoir des oftagesjlefquels ilsM^mercnt:amp; aduint cela l’an de falut 795.

r? rape nbsp;nbsp;Leon troifiefme du nom,homme ia vieil,ôc de grade nbsp;nbsp;rare do(ftrine,amp; bone

* nbsp;nbsp;vie,eftant mont^tu fiege Pontifical, voulut gratiffier Charles, amp;nbsp;le difpofer^

Prefens du luy donner fecoLirs en fes affaires (comme Charles auoit fitit àfon prcdeceficur) ^eifeacaar- gjmoyj Lg clefs de fainét Pierre,amp; ie goufianonde la ville de Rome,auee


j^lulieurs autres prefensje priant de vouloir entioier quelqu’vn de fes Seigneurs à Rome,pour prendre en fou nom, le ferment de fidelité, du peuple Romain-Charles qui ne vouloir eftre vaincu,ny en guerre,ny en ciuilité de courtoifies^ liberalitez,enuoya a Rome, Angilbert Abbé de ûinôl Riquier,par lequel il en' trefens Je uoya à l’Eglife filinôt PieiTc,Vite grande partie du threfor,que peu au parauanr ^0 Henry Duc du Friol au oit rapporté de Pannonie, du fac de la mailbn RoyaU^ wf. de Cagan,ou Hagan, Roy desHuns,ayant donné l’autre partie aux Seigneurs^' Cotirtifans, aux Gentilsjicmes amp;nbsp;loldats qui l’auoicnt fidellement feruye'^ cefte guerre,pour leur donner meilleur courage de cobattre vne autre fois/O' ” gnoifiànt que le (bldat,aprcs auoir combattu pour rhonneur,veut ôc deman^^J * le proffit, qui font les deux chofes qui luy font bazarder liberallemcntfavie^'’ tous dangers. Sur cepoinél il entendit bonnes nouuelles d’Efpaigne : car il aduerty qu’AdclphonfeRoy d’Ellure,oud’Afi:urc,amp;deGallice,auquelilai’O*^ enuoyé forces cotre les Sarrafins,auoit par le moyen de ce fecours des Fraçois» deffaiét lefdiéls Sarrafins,amp; prins fur eux la ville de Lifbonnc,qui efl la princi' pâlie de Portugal,amp; qu’il les auoit chafl'ez de Maiorque amp;nbsp;de Minorque,ay^n’‘’ mis à fons partie de leurs Gallercs, prins vne autre, les Barbares remis fon^^ l’obeiffance des Chrefliês. Iln’euftpas defiré reccuoirmeilleuresnouuelles(]^^ celles qui concernoient quelque ruine des Sarrafîns:amp; eflant lors à Aix la Cb' pcllc,il tint vn Parlemêt folennel,cefl; .a dirc,rafrcmblee de fes Eflats générant pour pouiuoir (felon fàcoLiflumc) aux affaires d’importance. Làvindrentb AmbafTadeurs d’Adelpbonfe,qui luy apportèrent de la part de leur maillrcp^^ fleurs beaux amp;nbsp;riches prefens, amp;nbsp;amenèrent plufieurs prifonniers prins fur b Sarrafms en cefte guerre d’Efpaigne,amp; le remercièrent humblcmêt du fecours qu’il leur auoit donné, fans lequel ils confefferent que iamais ils n’eu fient uoir vne telle vidoire furies Sarrafins.


Ie foliiatco-i^at pour tko


Sarraßns deffaiéli.


parlement .i^ix.


Alors l’Italie iouyfioit d’vne paix afleuree, quand Irene mere de Confiuntin Empereur de Conftantinople gouuernant l’Empire, apres auoir faiôl ( comme Grec. nous auons dit)creuer les yeux à fbn fils,contenoit en paix amp;nbsp;repos les peuples d’Italie fubieéfs à l’Empire Grec.Lefquels luy portoiét vne finguliere afteélion, pource qu’eftans fort detiotietix enuers les Images des Sainôls,elle les auoit remettre contre les Decrets defbn fils. Elle defiroit entoures chofes gratiffief Charlcs,amp; ne l’irriter, pour la crainte qu’elle auoit de fa vallcur, amp;nbsp;de fa verub cognoifiant bien qu’elle eftoit trop foible pour luy refifter,quand vne fois elh J’auroit irÿté.Pour y paruenir,ô^ pour couurir la barbare amp;nbsp;deteftable impi^ comife en la perfonne de fon fils d’vne belle amp;nbsp;fpecieufè couuerture, elle efeU' Liit des lettres à Charles,par lefquelles elle taftha de rétorquer cefte crtiaulté fut les habitans de Conftantinople. Charles ne voulut croire ny meferoire ceU pource qu’il confiftoit en prenne amp;nbsp;en faiôt,Ôc qu’il auoit d’autres chofes a del-..... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefler en


Images re-


Malice Je Irene.


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CHARLES LE GRAND i. ROY 13. LIVRE ÎÎL 1^7

mefler en plufieurs guerres qu’il auoit fur les bras. Alors il hy eut que lè peuple Romain leul qui abufaft de la paix,que la grandcur,la reuerenceôc la lAyeur du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

nom de Charles auoit do nnec à l’Italie. Le Pape Leon,quipeu de temps deuant (comme nous auons dithauoit efté créé Pape, dés la icunc^^ulques a Ion extreme vieillelfe menoit vne vie trefreligieufe, Sc digne de c^iy qui eftoit aflis fur lehault theatre des Chreftiens. Au commencement de fon PdhtiGcat trouuant corriger les la ville de Rome trefpaifible,il f addonna à toutes chofes fainftes, comme à in- rnœnrs ftruirc ôc exhorter les EccleGaftiqties à la difeipline del Eglifc,le peuple a la de-uotion,àlapieté ôcàlacharitéenuerslespauures,amp;:vnchacun à fon deuoir.

Mais tant plus il enfeignoit à vn chacun, comme il falloit viure,amp; plus il fufei-toitj contre luy la haine des mefehans, qui ne pouuoient reccuoir G bonne do-élrine, eftans les cueurs des Romains pour lors addonnez au vice, par la licence que les longues guerres leur auoient données. Vn iour comme il alloit en proceftron generalledeLatranalEglifcfainétLaurés,iladuintquedeuant lE-ghfe (aina Silueftre,Pafchal Primicere,amp; Campul preftreÇlefquels peu aupara-uantil auoit aigrement reprins deletir deshonnefte ôc dcRordeevie) eftans ac- rnife enuers compagnez de quelques hommes perdus deletir forte ,1c vindrent furprendre, luy oftans les habits amp;nbsp;ornemens pontiftcaux,ftrent fuir tous ceux qui eftoict à la proccflion’.puis incontinent ictterent ce fainttvieillard par terrc,eftant défia en l’an 70. de fon aage, amp;nbsp;l’ayant mis en ce piteux eftat, luy voulurent cre-ticï les yeux ôc arracher la langue. Autres difent quils Grcnt 1 vn ôc 1 autre. mais bien luy Grent ils auecques leurs ongles plufieurs grandes coches de-dans les ioues au deffotis des y eux. En ftn, apres 1 auoir battu, mutile, ôc blefle

en plufieurs endroits,le mirent en prifon dedans l Egliie de Sam et Eraime,la ou ceux epridifent cpaeles yeux luy furent creuez, affeurent que par vndiuin miracle , la veuë la par oil e luy furent rendues. Klais les plus alfeurez liiftoriens di-fent, que ces meurtriers ne luy ofterent ny y eux ny langue. Eft ant ce bon vieillard réduit en G piteux eftat, indigné de la fupreme dignité, la Gdelite d vn fren varier de cbanabre, nommé Albin, fe monftra grande enuersluy, amp;nbsp;donna vn /er«lt;je..r c«-prompt rcmede à fa mifere : lequel de nuiét ay ant trompe les Gardes de ce bon nomme,le tiraliors de prifon, Se le mena a Sain£t Pierre, la ou il enuoy a prier Viuigife Duc de Spolete de venir à fonfecours. Scie tir er de la calamite en laquelle fes ennemis l’auoient letté. Le matin quand P alcbalôc Campulnttrou- pxpet(relt;ie uerent dedans la rgt;rifonny le Pape, ny le varier de cbambre, ils allèrent piller Ôc fff“quot;* ruiner leurs mailons,iettans fur les pierres leur baine prinfe cotre le SainétPere.

Viuigife venant àKomc auec vnbon nombre de foldats,tirale Pape de la peine , 5c delà prifon ou ileftoit, gclemenabienbonnorablement dedans fa ville de _ Spolete‘.mais le Pape nefutgueresla, qu’il ne print le chemin pour aller vers Charles, quilors choit en Saxe,empefché en vnc nouuclle guerre contreles re- iej. belles Saxons .Pafchal êc Campul cntendansle depart duPape, enuoyerent a-prcsluy leurs mcG'agcrs, pour exeuferleur faiéb deuant Chaînes, Sc charger de calomnies la vie duPape.LePapearriua ou eftoitlebonK.oy,quilors auoitv-ne groffe guerre fur les bras. Mais apres que Charles l’eut receu ensure reue-i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;léce amp;hóneur,fexcufaenuersluy decequepourl’heureilnelepoimoitfecou- «oientontr«»*,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lir ,1c fupplia amp;nbsp;exhorta de retournér aKomc ,luy promettant cpi apres cefte

\ guerre hnie ,luy mefmes iroit aKome pour informer de ce faict,^ pour redui-\ xeladite ville ôc toute l’Italie à certaines loix Sc couhumes. Ce pendant il tint \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

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LE GRAND i. ROY 13.


vne aflcmblee generale, au lieu qui a nom Lippia,fur le Eeuue du Rliin,amp; deb r^rlement 4 entra bien auant en Saxe, mettant le feu par tout ou il pafloit. D’autre collé k

Pape accompagné d’vn grand nombre d’Euefques, que Charles luy auoit donnez pour l’accomi^ner honnorablement,entra dedans la ville de Rome, la on il fut de tout le peu^' receu auec grand honneur. Ce qui aduint l’an 79p.

Apres que Clltirles eut par diuerles fois entré coup lur coup en Saxe, icelk k t’huilée amp;nbsp;ruinee, il vint à Aix la Chapelle, là ou il tint vne autre alTembleedc lach^ fes Eilats generaux: par l’aduis ßcconleil de laquelle il mit ordre a plufieurs af' faires, la recent plufieursAmbalIadeurs, quide diuers endroits vindrêt àluygt; tant des ellrangers que de fesfubiets . Et pour monflrer qu’en toutes chofèsil vouloir deferer le premier honneur à la Religion, il voulut premièrement ouyt amp;nbsp;reccLioir vn moine nommé Zacharie,qui venoit de Ierulàlem,amp; qui luy pot-toit de la part du Patrïarehe d’icçlle, quelques prelens beaucoup plus a ellinief Prefïw Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fainéleté qui y elloit, que pour la magnificence. C’elloient les clefs dn

Sainteté'er Sainól Sepulchre, amp;nbsp;le Goulfanon ou Ellandart du mont Caluairc. Quelques yns difent,quc cclteAmbalTade vint à Rome,mais les plus alTeurez hilloricns di fent à Aix.Âulfi ledit Prellre aireura,que bié toll deuoit venir vers luy,vneAin' ballade d’Aaron Roy de Perfe,amp; des prefens de l’Afrique. Apres il reccut l’Am' balTadeur d’Adzan, gouuerncur de la ville d’Ofea en Elpaigne, lequel mettant au nom amp;nbsp;par le commandement dudit gouuerneur,ladite ville en l’obeiflàncc de Charles,l’alïcLira que ledit gouuerneur amp;nbsp;tous les Sarrazins habitans enladi-, .te ville, auoient receu la foy Chreftienne. Les Ambaflàdeurs de l’Imperatrtf

Itene aulïi y vindrent, promettans au nom de leur maiUrclTe, alTeuree amitié ßtJettrs, intelligence auec Charles.Puis vindrent des Illes de Maiorque amp;nbsp;de Minorque, d’autres AmbafladeurSjtedre ladite Ille à Charles, amp;nbsp;le remercier de ce qu’auen fbnfecoursjils auoiêt en bataille vaincu les Sarrazins,amp; iceux chaflez de leur II-le.La vint Guy Cote de Bretaigne, qui porta plufieurs belles delpouilles qu’d^' uoit gaignees fur les Bretos,qui f elloicnt rebellez. Charles entendit nouuclhs, Charles fon fils challioit li biê les Huns, que par apres ils n’auroiét plus en-uie de fe rebeller:quc les habitans des riuieres de Salaamp; d’Albis ne remuoietau-cune choie,amp; que l’Italie fe tenoit coyc làns fe remuer.Mais en contr’échangeil fut aduerti,quc les NormansDanois,côtreuenans au Traitté peu au parauatfak entre Charles amp;nbsp;eux, rodoient la colle de la mer Bclgiquc,pillans tout ce quih ueoßeJeFt ttouuoient. Le Roy partant d’Aix, allavifiter ladite colle, amp;nbsp;mit garnifonamp;: foru- nauircs aux lieux amp;nbsp;hautes,aufquels il cognent en ellre befoin: amp;nbsp;pres de la vilb jieef^rch^r Jg ßgulognc fut la mct cn Picardie, fit tepater ccftc gtolTe amp;nbsp;fupcrbe tour,qui auioLird’huy fappclle la tour d’Orde, au hault de laquelle il ordonna ellre orui-idTourXor naitemcnt mis denuiél vn grand flambeau,qui feruill de far,de lignai amp;:de gui-JeaBoulo^ne au chemiii des vailTeaux, amp;des mariniers. Quelques vns mettent ce voyage fur les colles de la mer Belgique, Ibir la fin de fon regne,enuiron l’an 813,duquel nous parlerons cy deflbus. Il fe tint longuement à Gand,ville affile lur laf-femblement de plufieurs riuieres, à ce qu’il peull touliours fçauoir des nouiiel-leSjtant de la mer que de la terre. Il fit venir en ce lieu, Ion fils Pepin d’Italic:amp; !©ƒƒ wt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forï€utre fils Loys comme Relent en France,il fen alla à Maience, ou il

en Fftoxe, alTembla Ion confeihpuis accompagné de Pepin,il alla en Italie,ôc palTant parla

Marque Treuifane,il vengea la mort de Henry Duc de Friol, que ceux de ce pays auoient occis, comme il fen retournoit de la Pannonie, apres y auoir par

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CHARLES LE GRAND k ROY 15. LIVRE 1ÎL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

I’cfpaec de Euiä; ans fi lieureufcment fait la guerre. Le Roy fit trancher la telle à

ceuxquifetrouuerentcoulpablesdece meurtre, ôcmitvnDucauFr»l.Delà Pi^mtiondd • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

le Roy alla àRauêne,là ou il entêdit que Grimoald Duc de Beneuent l’cftoit re-uolté ; dont il fit partir Pepin fon fils, amp;l’enuoya en VAbr^.20. Mais Pepin ne fut fi toll arriuc à Ancone, qu’il ne lailfall Ion chemin ; ô?^ns quelques autres forces ny compaignie, que de Ion train, il f en alla à Rome, dedans laquelle on attendoit, il y aucit ia vn an, l’arriuee du Roy Charles fon pere. Il y en a qui di- replu àKofui fent quePepin ellant entré dedans laDuché de Beneuent,donnabeaucoup d affaires à Grimoald,Sc que voulant aller trouuer fon pere a Rome,il lailla la charge du relie de celle guerre, à Vinigife Duc de Spolete,amp;; l’en vint à Rome, vers ton pere Charles,aprcs auoir trauerfé toute l’Italie,amp; entra dedas la ville de Rome , laquelle clloit fi pleine de gens, qui de toutes parts y ^couroient ^our le voir,qu’on n y en vit iamais tant: mefmes du temps qu elle commandoit a toute laMonarchic du mondcDa plus part du peuple d’Italie, amp;nbsp;des pays circonuoi- in» P ettr y oir fins proches Se lointains y accouroit, oyantlebruitqueleRoy de Prance y de-voit arriuer,pour cognôillr^du different du Pape Se quot;de fes aduerfaires. Charles clloit de grande taille,Se affez gros,bien proportionne de tous fes membres. Il auoitlevifao’cbeau, Se luy commenc^oit ialabarbc a grifonner. il demonflroit vne arande St nraue meieffé.Tout le monde le defiroit voir auecques le Sainél Pere^, en la pluîrcucrec Eglife amp;nbsp;principale ville de toute la terre, n efperant la-mais voir fi lt;Trande chofe!Les chemins ellcicnt pleins de ce peuple,dont la plus partdifferoient de langue nbsp;de religion. Au moyen dequoy il eftoit tout diuer

femêt accoullr^ Le Pape Leon commanda que chafquc nation le diuifall,pour

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aller par bandes au deuant duRoy. V ous eulfiez veu tantoll les Romains,tan-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;milles Lombards,tantoftlcsErancs,tantoftlcsSaxonsmarcher.Toutceÿul^^.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y auoit de riche Sc de magnifique a Rome ,fut lors atteint,vn chacun en fa lâgue

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vhantoitles louanges de Charles . Parquoy les Princes ôc cappitaincs, voyans

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs faiéls ctlre ex'''ltez aRome, des nommes cie toutes les parts du monde,co-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnoiffoiét lors qffils effoiet cogneuz en tous lieux: dont ils louiffoient de celle

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gloire duratleur vie, Sc d’vne efperance qu il en feroit mémoire a ïamais. Le P a-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pe vniour deuant effoit allé audeuant de Charles iufques àNomento,amp;:le len-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demain matin choit entré dedans la ville pour le recelioir ,amp;le receut lur les de-

\ grez de l’Eglife Saina Pierre. Celaaduint l’an 800. ou felon d’autres 801. au \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mois deDccembre. Lehmaiemeiour apres fon arriuce aRome,Charlesvou-

l lantf enquérir ôe informer eu faia ôc du melcnantaac commis par Campul amp;nbsp;cb/rUs pAr \ Pafchal enlaperfonneduPape ,fit affembler le Cierge ôt le peuple en lEglile lep^pe^Fss-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SainaPierre,eS enlaprefencc de plu fleurs Euefques,tantltaliens que E ram^ois

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vindrentles aceufateur s duPtipe, quile chargèrent de pluheurs coneufftons ôc

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;impoftures-.fibien quelePapefe trouua acculateur ôe aceufe, £cles aduerfaires

\ acculez Sc chargez de pluheurs crimes par le P ape, fe tr ouucrent pareillement nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4,^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;délateurs 2c criminels. On fit par le commandenvcntduRoy,vn grand filence,^-»?^-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;durant que la caufefc plaidoitd’vnepartêc d’autre.Eftanslcs plaidoyers finis,.

\ Charles fcleua pour demander aux Prélats leur opinion : mais au ô^mmence-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment ils feteurent ,puis ils conuioient l’vnl’autre adirelc premier opinion,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le delerans ainhparhbneur le premier rang. Alaparfinles Euelques ne pouuas estre'«

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus diffimulcr, ny tair eleur aduis, pour auoir plus d’efgar d au lieu que tenoit

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\e SainôiP ere, qu àla maiehé du Roy, bien qu elle fuh gr anàe:tous d’vne v oix

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ipo

CHARLES LE GRAND i.ROY 15:

refpondirent, que Ie fiege Apoftoliquejqui eftoit Ie chef amp;nbsp;Ie maiftre de toutes * les Eglif« de Dieu,ne pouUoit eftre par autruy iugé que par foymefmes.Et que * Ti^erwfmquot; bien que CEatles fut vn grand Prince, fi eft-ce qu’il ne pouuoitcognoiftre aes’ accuïations d’vn Pa^, qui fcul dcuoit eftre iuge en la caufe. Que le fiege Ecclc- ” fs^lifenefi fiaftique n’eftoit fuOTt aux Princes laiz, amp;nbsp;que puis que Dieuauoit donne au ' jtibiette MX Pape,telle puiftàîfce fiir tous les humains, on pouuoit croire que le iugcment,ô^ ” l’arreft que le Pape prononceroit de loy mefincs, leroit fans aucune paflion,col “ ruption, amp;nbsp;affedlion, veu qu’il n’auoit autre tefmoingdc là confcience qu^* Dieu,qui le deuoit punir fil raifoit faulte. Apres quelepouuoir dcceiugemet’' fut ofté au Roy,qui fen refiouiftbit fort,pour ne vouloir eftre contrainct de iu-ger la caufe de ceîuy, auquel il ne vouloir en rien defplaire, Leon monta au fege pontifical, ôca^esauoir par ferment folcnnelprotefté d’eftre innocent des crimes que fesennemisluy mettoientà fus,il dit qu’il auoit toufiours fuiu/ la trace de fès predecefleurs Papes,amp; que le lendemain il rcfpodroit aux caloiH' lullißMion nies de fès accufàteurs. Le lendemain matin fe trouuans au mefine lieu tous b faSie^pro Pi^^lats amp;nbsp;Icpeuple Romain,le Pape montant fur fSn fiege, amp;c çuis feproftern^*' fre. à terre,amp; tenant les SaindlsEuangiles entre fès mains,re^oôdit a tous les poind^ des accufàtions de fès accufàteurs: puis derechefprotefta les chofès fufdites, par fa propre fentcnce,fabfolutamp;eutce tefmoignage prononcé dcfàbôuchlt;^ autant deforceamp;d’authorité, que fil euft efté déclaré amp;prononcé parvnaU' me. * tre: tant vault en temps ôc lieu le tefmoignage à vn homme de bicn,amp;: protêt“ ’ tion de fby-mefme.

Smperenrt ancMttfe,

üifK tma^es.

CriMUté Uitent enuers fon ßls.

Ce pendant que ces chofès fè fàifbient à Rome, Pépin ayant fàccagé tout le Duché de Bcneucnt,laifra à Luceria auec forces,Vinigifè Duc de Spoletefcom-orJreMx^f niénous auons dit ) luy commandant de faire en forte quelesBcneuentins iV /4zr« ta te ßaucuiies courfès,fiir les pays fubiets aux Romains,amp; eftoit(commc novgt; auons ia dit) Pepin venu à Rome trouuer fbn perc,pour eftre a fon fàcre amp;nbsp;cf’*’ ronnement. Depuis la fondation de la ville de Rome il n’eftoit point memoif*^’ que lesRomains eufïènt iouy de plus grande liberté,ny le fiege Romain dep^^^ Tuijßfice des d’authorité. La puiflance des Empereurs commençoit à faneantir amp;nbsp;mefpris, tant par quelques defàftres qui leur eftoient fùccedez en pluficursg'^'^'’ res,que pour l’opinion qu’ils auoient qu’il falloir abattre les images des Et d’autant que lors les Chrcfticnsportoientvne fingulierereuerence élion aufdits images, ils haiffoient par confèquent ceux qui les vouloientfiirc abattre. Ce qui fut caufe de la ruine des Empereurs de Grece,qui pour eftre ennemis des images, fe rendirent leurs fubiets ennemis,amp; en fin furent chaffez ée leur Empire. Les Princes Romains eftoient deplufieurs opinions,car voyansb fiegeImperia!commevuide,ils penferent que Dieu enuoyoit l’occafiondy mettre le Roy de France,qu’ils cognoifToiét plus que le mériter,pour les granf!^ biens qu’il auoit faits à la Religion. Il auoit ia acquis tant de viéloircs, qu’c!' les luy pouuoient feruir de degrez,pour monter à ceft honneur, à fin que h plus grand de tous les Rois, iouift du plus honnorable tiltre de la terre, amp;feni-bloit que lylieu, l’annee, amp;nbsp;raftèmblee de tant de peuple le demandaffent. Dƒ-uantagelePapeamp;: les Romains nevouloientplus eftre foubs lafiibiediondv-ne femme,c’eft à dirc,d’Irene, laquellefcomme nous auons dit)auoit fait cretier les yeux à fon fils Conftantin Empereur de Grece, amp;nbsp;au fils de fon fils, dontib eftoiét (à ce que les vns difent) morts, amp;(felô d’autres)cn exil en l’ifle de Lefbos, ou ée

Empereur iGrecenexd,

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CHARLtS LÊ GRANDI. ROY x3. LIVRE lit ilt;)t

ou deMetEelin,amp; elle feule tenoit l’Empire. Il y a des auteurs qui di^utle cou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

traire,ôc affeurent quelle n’vfa iamais de cefte cruauté,ains que ce furent les ha- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

titans de Conftatinople quila commirent, Se que toutesfois les François,pour la haine qu’ils portoient aux Grecs,imputcrent ce crimçj^adite Irene. Tant y a queledit Conftantin eut les yeux creuez,amp; fut enuoye en exd.

Donequesvenu leiour de Noeldel’an Soi.lePape Leon durant la folenni-té de la fefte dedans l’Eglife Saindt Pierre couronna, oignit, amp;nbsp;proclama ledit Charles Empereur des Romains,àla priere Sgt;c par le conlentement des Princes, ronne £mpe* qui de toutes parts eftoient alfemhlez a Rome pour voir ce grand Roy ôc les re«r François. Puis il l’affeuhla du manteau ,amp; autres aornemens Impériaux, amp;nbsp;le nomma Charles Cefar Augufte.Lors le peuple des Romains commença à crier

” d’vne commune voix,Heur,vie, amp;c victoire a Charles AugQfte,diuinement cou

- ronné, grand amp;nbsp;pacifique Empereur .Cela aduint le 3 3. an du regne de Charles,

apres que l’Italie eut demeure 330 .ans fans auoir Empereur, ny aucune marque, ny qualité d’Empire. Depuis cefte couftume dura longuement entre les Enape- /uîie 330. leurs, que ceux qui légitimement le faifoient proclamer Auguftes ,fe faifoient couronner par les Papes. Apres que Charles eut elle couronne ôcoingt,lePape fe tournant a Pepin fon fils,pareillemcnt le couronna Roy d’Italie,ôc l oignit de la mefme onction, dont il auoit oingt le pere : Sz de la nafquit vue grande mu-tation de beaucoup de chofes,comr^ae cy apres il fera dit, amp;nbsp;mefmement la par- ne\oy tition amp;nbsp;diuifion de l’Empire Romain,d’auec celuy de Grece . Apres le Pape amp;nbsp;l’Empereur (ainfi dorefnauant appellerons nous Charles ) allans par la ville vi-fiter les Eglifes, furent extrêmement prelfez des femmes, filles,enfans amp;nbsp;menu deux Empi* peuple, qui vouloient l’approcher pour le voir ,toucher, nbsp;nbsp;faluer.Mais faifans

letter delà monnoye au peuple,il f y amula de telle faço, que cela diflipalapre -fe d’entour d’eux-.puis ils fe retirerent au Palais de Iulian, amp;. de la t’en allèrent tee. aux Eglifesôc places de Rome,la ou l’Empereur fe monftra,amp; permit qu vn cha cunluy touchaft la main.Rome amp;les autres villes rcccurentynemcrueillcufc

k ioye,voyans l’Empire quafi comme par quelque diuin recouurement reuenu 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en Italie, apres en auoii: eftépriuee par 330. ou felon d’autres 468.ans quily a-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoit que les Empereurs f en eftoient allez enThrace. Delà enauat Charleslaif-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fa le nom de Roy , Sc fe furnomma Cæfar Augufte, ôc E.mpereur, amp;nbsp;fut diftrait

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sc feparé de tout,l’Empire de Rome,dc celuy de Conftantïhople,lequel auoit

I efté efieué par Conftantinle Grand nbsp;nbsp;par luy de nouuel edifiee la Cite de Con-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftantinople, au pays deThrace, ôc nommee de fon nom Conftantinople, c eft a

dire, la ville de Conftantin : car auparauant elle auoit nom nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut

ledift Charles le premier Empereur des Romains, de la nationErançoife,ôc porta l’Empire a fa race,lequel y demeuralongtemps,iufques a ce quela nean-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tifedefes fucceffeurs le laifferent perdre, amp;nbsp;transferer, non feulement en autre

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LE QVATRIEME LIVRE

DE L’HISTOIRE DE FRANCE.

E IO VR D E N O E L, amp;nbsp;Euiôl ioLirs apres fe paÛ^' renten la celebration des ceremonies du couronné' ment, ondlion de Charles, Empereur de Rome Roy de France, amp;nbsp;de fon fils Pepin Roy d’Italie,amp; la vifite des lieux Sainôls. Cela fait il falut aduifer affaires delà ville de Rome, amp;nbsp;de l’Italie, qui efloith feule occafion,pour laquelle il eftoit venu là,no poUf receuoir le Diadème Impérial, lequel du comment^' ment il refufa,monftrat en cela fa naturelle modefü^'

de façon que comme ledit Papehiy mitla couroni’^ ,.. J ImpcriallefurlateftedlprotcftaquefilcutfceuqueleditS.Pereluy euftvouW Modefite de V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l r n ii / '^ ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pr irr- ni-»- re

chdrles. doner ce tiltre amp;nbsp;nom d Empcreur,il ne fuit aile ce lour en 1 Eglile lainct Piem-Adoneques il fit plus rigoreufement q deuat informer cotre Pafchal àc Capu', qui auoiêt meurtry le Pape Leon,amp; les faifânt conoaincre des crimes à euxmi^ dus,il les fit (félon les loix Romaines) codamner à perdre la telle,corne attains poaee puni- conuaincuz du crime de leze-maieflc.Mais à lapricre du Pape, la peine leur Eut tioncontrelef modei'ee, amp;nbsp;commuée en vn exil, dont ils furent bannis en France. De là en a-l’Empereur tout le relie de l’hyuer qu’ils furet enfcmble,iufqucs

-apres Pafques au 14 d’Auril,ne firent autre cholc,qu’à donner vn bon reglcwet aux affaires d’Italie, amp;nbsp;de Rome, à fin que par apres il n’y furuint aucun trou-ble,amp;: de mettre vn fi bon ordre à ceux des Grecs amp;nbsp;des Lombards, qui encore tourmentoient l’Italie, que par apres Rome amp;nbsp;l’Italie peuffent iouyr d’vnepaix affeuree amp;nbsp;longue. Qi^ant à ce qui touche à la nation Lombarde,apres auoirpar l’cfpace de z^z ans iouy,prefque de la meilleure partie de riralie,elle ne retenoit rien de fbn ancienne religion, ny premiere façon de viure, ny j)relque plus que l’vmbre de fon premier amp;nbsp;ancien nom. Celle làuuage cruauté, dont les Lorn-E)ards vfoicnt ,lorsqUC premièrement ils entrèrent en Italie Ibubs la coiiduidc itdlie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de leur Roy Alboin, elloit abolie. Car pour auoir hanté les Italiens,ils auoient

du tout apprins leurs coullumes amp;nbsp;manières de faire, tellement qu’en laThuf-cane, amp;nbsp;aux Duchez de Spolctc, de Beneuent, du Friol,amp; d’Iurcc, il elloit mal-aifé de les dj^ingucr d’auec les premiers habitans, 11 n’y auoit que ceux qui habitèrent les villes de Rhege, Panic, óc Milan,.amp; la Gaule Cilàlpine, qui obfcruc-rent toufiours trclTupcrbementles anciennes façons de viure deleurnation'.car c’clloient les villes amp;nbsp;Iieux,aufquels leurs Rois le tenoient le plus Ibuuent. Par-quoy le Pape amp;nbsp;l’Empereur iugeans qu’il ne lcroit bonde chalTcr, ny honnellc, ains

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CHARLES LE GR AND i. R OY 13. LIVRE lllL .195 ains tout contraire à l’humanité,d’exterminer,abolir, amp;nbsp;deftruirc du t^ütlana- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

tion Lombarde, qui par tant d’afhnitez d’alliances eftoit coniointe àtant de peuples d’Italie, ordonnèrent quelle, amp;nbsp;le pays que fes R^s amp;nbsp;elle auoient G stimolo^i'e longuement tenuz porteroietleur nom ancien,amp; l’appelli^it Lombardie. La- l‘t Lombar quelle contiendroit tout ce qui eft entre l’Apcnnim,ôc les Alplt;s, le lac de Gar-de,ôê la riuiere du Mince, ou bien (felon les anciens Chroniqueurs Lombards) j'alfine.

ce que les fleuues d’Adige,du Pau,amp;:du RhinBolonois (eparent du refte de 11-talie. Dauantage ordonnèrent, que ce qui premièrement f appelloit Flaminie, où eft fituee Rauêne lors principale ville de l’Exarchie,fut nommée Romagne, nbsp;nbsp;nbsp;?quot; V

à ce que la nation Lombarde oubliant les Gréez, fe rendift plus obeiflante aux piußeun Romains.Les Lombards receurent vne extreme ioy e de voir,apres auoir perdu leur Royaume,la meilleure ôcplus belle contrée delaGauleCilalpinenomee de leur nom, veu que du temps deleurs Roys ilz n’anoient point de terre propre qui f’appellàft Lombardie.

Tandis que ces affaires fe delpefchoient a Rome, au grand contentement de tous,le Roy Pepin filz de Charles eftat enuoy é par fon pere en l Abruzzo y fai-foitla guerre, amp;nbsp;auoit affiegé Grimoald dedans la ville de Beneuent,lequel fort brauement fe deffendoit,ôc tourmentoitle Camp des François de telle lotte ôc par tant de faillies,que les viuandiers ny ofoient aller, tant quilz fcmbloict plus toftaffiegez qu’affiegeans . CeuxdeBeneuent auoientfai£t prouihonde tout «fof. ce qui eftoit neceffaire pour fouftenir vn long hege, ôc eftoientbien refoluz de bien deffendre eux ôc leur ville, ay ans opinion qu’il leur eftoit blé plus ailé qu il n’auoitpascfté à ceux de Paule ; 6c pour leurs râlions dlfolent quil femblolt qucPaule,fitucecnlaGauleClfalplnealadefccnte des Alpes,fuft commevn lardin,là ouïes François fortans des trauaux, 6c des montées amp;nbsp;defeendues des montz, deuffent aller fe repofer, 6c qu’elle deuft eftrc expofee à eux en proy e: rrrefines que Charles y eftat au fiege,pour fe volr h pres de fés terres,y auoit lait

I venir fa Femme 6c toute fa malfon. Au contraire, queleDuche de Beneuente-\ ftoltloingdetous ces peuples Tranfalplns,6c proche des Grcez 6c de leur Em-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pire,amp;c qui plus eft,fitué en l’ Abruzzo, nation de tout temps eftimee Indomta-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ble : au moyen dequoy Grimoald ne fe voulut lamals rendre.ll auoit mis vn de

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fes plus fidelles amis, nomméRofelin, dedans la ville de Chlefi, pour la garder

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre les F rançois ,lcquel ne la garda pas fort long temps : neantmolns en-

1 couragea les citadins d’Icelle à conferucr l’honneur 6c la liberté de leur pays . U \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foïtlt contre P epln quila vôulolt affteger,6c combattirent luy 6c fes gens de tel-

1 le valllaùce, quelaviéboire fut long têps en grand doubte, Gnon que Vinlgife,

Duc deSpoletc arriuaauec nouueau fecours,qulles fit retirer dedans leur fort, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yu-

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LesFrançois 6c Spoletins combattirent al’enuy a qui emportetoitl’honneur de rieux da

\ laprinfe de cefte ville .Parquoy ilz commencèrent à l’affaillir d’vne grande fu-^''quot;’^'’'^-\ rcur,àe forte que cefte honorable ambition leur donna la victoire ; car corn-\ bienqueledangery fuftgrand,toutesfoisilsncf’en eftonnerentpoint,ainçois \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tncfprifans6cplayes 6c mort,ils eftoienttoufiours plus ardensa l’a^ault.Bref,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ils firent fibien, qu ilz entrèrent dedans cefte ville de Chieti, fur laquelle ils iet-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terent toute leur fureur -.tant que paffans à Ortonne ils n y fir eut aucun mal,ains

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;doucement la receur et enleur ob eiffance. Ces chofes acheuees ,P epin fe retira à

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rome vers l’Empereur fon pere ,laiffantVinigife General de fon armee deuant yon ptre

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Beneuent,lequel fe haftoit de mettre cefte guerre a fin, premier que E epin fuft

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i5gt;4. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHARLES LE GR AND i. RO Y zj.

retournera ce qu’il en eufl?lt;-toutc la gloire amp;nbsp;l’honneur. Si eft-ce que les folHats n’entroient plus en ces diiputes à qui auroit l’honneur de la prinfe de Beneuen^-Car Grimoald le deffcndoit trop bien : aulli ne combatoit il, ainh que failoit Vinigifç, pour la qtî^elle d’autruy, ains pour la henne propre pour les biens, Z4-ï7f amp;nbsp;pour la vie: quilont deux chofes qui animent beaucoup plus l’homme a co- ’’ /fjizfn;ß nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poLir autruv : amp;nbsp;auoit Vinigife dedans le cœur vne haine com- ’

des fJitJ lions nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ ï'I i r» n

en l’homme, me hereditaire contre les François, a caule qu il eltoit arriere-nlz du Rioy Li'

dier,qu’ils auoiêt chafle de Ion Royaume. Voyant le Duc de Spoleteque les al' Eiires alloient tant mal, tomba malade de fâcherie,ou pour le moins faignit de l’eftre, ôc la delTus print occalion de lortir de Spolete, amp;nbsp;de changer d’air: dont rt^hra dedans Luceria,où Grimoald l’alïiegea tout foudain. Et premier spolete ‘ Charles luypeuft doner fecours,il emporta celle ville d’alIaut,amp;printVinigde, auquel il fit fort bon traitement, pour-ce qu’ils eftoient proches parens Douceur de aulli pource que par cefte premiere clemence il vouloir donner,vne bonne opi' ß nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres Princes de l’Italie vne bonne volonté de fe rendre i

’ luy. Puis comme fi cefte guerre euft encore commence, il voulutfonderlafim tafiede Vinigile,luy mettant deuantles yeux, qu’il deuoit plus tofttafchertr tirer les Lombards de feruitude, que de nuire à leur liberté , luy remonftrtmt qu’il faifoit en mauuais patriote de ruiner la patrie en laquelle il auoit prins naiirance,dilànt quant à foy, qu’il vouloir viure amp;nbsp;mourir pour la patrie : i^ais Vinigife ne fit pas grand cas des rcmonftrancesamp; perfuallons de Grimoald,aiiis ' ne luy failant aucune refponce, monftra bien a la contenance, que iamais il nt faccorderoit à ce que l’autre luy perfuadoit. Auftî la vertu , amp;nbsp;le bonheur l’Empereur, amp;la grandeur des François, le failoit tant redoubter,que la yertuefi feulement ce Spoletin n’olà entreprendre ce recouurement de liberté, lU^i^ redoutable, pjyg voyât ce Duc de Beneuent qu’il ne le pouuoit attirer, quoy

Ictintprifonnicr, luy mcime délibérad’obeir au temps amp;nbsp;àla fortune, uer lès terres amp;nbsp;fit vie auec celles de les poures fubieds, qui tant de fois auoient efté vaineuz. Tellement qu’eftant alfeuré des François, qu’ils trouucroitquch que grace enuers l’Empereur, il fe rendit peu apres. Pepin le relïbuuenantdut’O traitement que le Duc de Beneuent auoit faicl a Vinigife,Iuy donna la vie, p^'^^ l’Empereur î’eniioya en exil à Pauie, lans luy bailler aucune garde. Rofdw^^^ banny en Auftralie. Ces grandes conqueftes efineurent d’autres palïionsamp; affections aux cœurs de toutes natios, les vnes eftans ioyeufes de la bonnefor-ïinheur'ïa» rEmpereur,enuoyerêt leurs Ambaffadeurs vers luy,pour l’en coniouif auec vne vraye amp;nbsp;non fainte allegrefle: les autres lècôdans au temps, amp;nbsp;lè troii-Liansbien eftonnez de cefte grandeur, le faifoient malgré leur volonté. Entre tous les autres, les Grecs furent ceux qui enreceurentplus d’eftonnement. Qr eftans auxefeoutes,pour veoir quelle fin prendroient les affaires d’îwlie,il^ auoient bien penfé,que la guerre de Beneuent leroit bien plus forte amp;nbsp;pins longue qu’elle ne fut, amp;nbsp;que l’entreprife de Grimoald fucccdcroit bien autrement.

^ndoit en efperance, que quelques troubles fe drefteroient cotre les talie. François, tant en Sicile,qu’en celle part de l’Italie, qui anciennement fe noinoit la Grâd Grece.Mais quad ils entediret que la ville de Chieti auoit efté rafee,celle deBcneuét prife, amp;nbsp;Grimoald enuoyé en exil,ils perdirét toute leur efpernce, amp;c mefines ceux de la Grad Grece cômêcerct d’auoir lesFraçois en grade amp;nbsp;bone eftime. Alorsfcômc nous auons dit) Irene poffedoit l’Empire de leuat, laquelle

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enten-

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CHARLES LE GRAND i.ROY 13.LIVRE IIIL 195

entendit les cEofes qui fe paffoient en Italie, Sc mefmement à Rome fur^e nou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ueau couronnement de CEarles Empereur Sc de fon Elz, penfa que tout cela portoitvn grand cEangement,Sc vn grand trouble a fcs affaires. Adonc elle en-uoyaversl’Empereur les ambaffadeurs pour requérir fon amitié,entrelefquels charier.

Eit Leon grand Spatbaire. D autres dilent, que ledit Leon au defceu de ladite Irene,fen allavers l’Empereur,pour l’efmouuoir à auoir foin des affaires de Le-uàtScà en chaffer Irene,l’Empire de laquelle eftoit odieux aux gras, qui ne vou-loient eftre commandez par vne femme,Sceftoit feulement agréable au peuple, pour ce qu elle ne faifoit point de guerre, Sc qu elle auoit fait remettre les Images, aufquels le peuple portoitÇ comme nous auons dit) grande reueréce. D’autres dilent que ledit Leon allât de la part de ladite Irene vers l’Empereur, auoit charge de traiter alliance, Sc iurer amitié auec luy, de parler de mariage dç luy Scd'elle*. Seau casque ledit Empereur ne vouluft entendre au mariage ,fea-uoir fl dotcfnauâtl’Empire ferolt diuife en deux parties.D autres affeurent,quc Charles enu oy a le premier,l’Euefque d’Amiens Scie Comte Eligand vers Irene âConftâtinoplcjtant pour l’amitié,q^ue pour le mariage. D autres,qu’il eft bien vray qu’il lesenuoyavers elle, mais que ce fut apres auoir receu fes Ambaffadeurs, pour la remercier de fes bons offices, Sc que ledit Euefcyue Sc ledit Comte auoient charge de traiter ce mariage,penfans par le moyen d iceluy ,que l’Empire Romain ancien, qui eftoit diuifé en deux pieces,c eft affauoiï en celuy d’Italie,Seen celuy de Grece, fe pourroit réduire Sc raffembler, Sc les membres d’iceluy feparez fe ioindre, Sc par ainfi leditL Empire reuenir en fa premiere grandeur amp;nbsp;eftat. Difent auffi, que ladite Irene oy ant parler de ce mariage leur donna quelque cfperance qulifepourroit faire,mais les pria deluy donner

enaqui difent, queles Ambaffadeurs d’irene furent les premiers qui parlèrent de ce mariage remonftrâs à l’Empereur lebien qui en prouiédroit pour la reunion del’Empire,Sc qu’Irene eftoit encore ieune*. Sc au cas qu’il ne le peuft faire, auoient charge de luy mettre en auantles propos des confins de leurs deux Empires*. mais ils cogneurêtbienâlarefpbfc qu onleur feit,quel’Empereur n auoit pas enuie d’efpoufer cefte mauuaife femme, qui premièrement eftoit debas Sc infime lieu Çcar elle eftoit fille d’vn fimplchomme d’Athenes, indigne d’entrer Jrcncfcrtk enl’alliance d’vn fl grand Empereur) Seau demeurant femme cruelle,qui auoit nbsp;nbsp;**

faiéf creuer les y eux â fon fils, pour l’ambition de commander, Sc fi accouftu-mee â commâder, qu il voy oitbien qu elle ne ft^auroit obey r a luy, qui vouloit ebmandernon eftre commandé, ny auoir, ny femme ny autre pour copaignon enfonEmpire,ny enchofe qui dépendit de fon autorité Sccommandemët. Les

' Ambaffadeurs Grecsvenusvers l’Empereur, cogneurent bien auffi alarefpon-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment regner en paix, Sc quant âla demâde qu’ils firêt des confins des deux Em~ *

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^96 CHARLES LE GRAND i. R O Y 13.

vnc paWjqui fut caufe q Pepin,qui aflembloit fon Cap d’Italie,fut rappelle.Ceb fifcha fort ce ieunc Price, qui eftoit côuoiteux de gloire amp;d’liôneur,come fopi: ordinairement les ieunes Princes, qui ont dedans le corps logee vne grandeur-

Cependât Nice^ore grad Seigneur entre les Grecs,efl:ant aduerti de l’Ani' baffade qu’Ircn« auoit enuoyé vers Charles, prit la dcifus occafion,d’accufer^^ tre h-eae. calônicr ladite Irene,tât enuers les Seigneurs,qu’cnuers le comun peuple,dc que parle mariage quelle vouloir corraóler auec l’Empereur Charles,elle voU' Ioit,come vendre nbsp;trahir l’Empire deCrece aux Fraçois. Quelques vns difeo'’

queNicephore l’auoit demâdée en mariage,pour par ce moyen moter au tliro'' nederEmpire,mais qu’elle le refufi,amp; qu’eftat oftenfé du refus,quiefl:lacliôb du mode qui autât irrite les grads courages, il luy pourchafla de là en auattoü^ Jemal qu’il pou uoit. Quoy qu’il en fut, Nicephore fufcita vne telle haine Seigneurs cotre cefte femme,amp; du peuple mefme,qui tat l’auoit aimee,qiicû'’’ qu’aucû trouble en aduint,il la chafTa de rEmpire,fe fit Empereur,amp;la relega^’’

Lefbos, ou felo d’autres en Methelin. Les vns difent qu’il l’enuoyaJH^ * nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;Côllantin fon fils en Lefbos, carplufieurshiftoriês afI'eurêt,quelediótCóftati^

ne mourut pas en prifon, ôc que fà mere ne luy creua pas les yeux , ains quefej' lernet elle le fit depofer de l’Empire corne heretique,à caufe qu’il auoit faid(cO' me nous auons dit ) öfter les Images des Temples des Chreftiens : eflantenc^h aidé par les Grecs,qui fou ft en as la caufe des Images chafferét leur Prince. Irene apres auoir par l’efpace de quatre ans régné feule en l’Empire dcGrece,fut depofee d’iceluy par Nicephore.

Durant que ces chofes fc pafToient en Grece,Charles eftoit à Rome, là ou Ü demeura tout J’hy uer,amp; la plus grade partie du printéps,donnât ordre aux aff^ pan res de l’eftat d’Italie,pour le laiflcr paif]blc,tant au Pape,qu’à fon fils Pepin, traf fitl''faite et tant fort doucement les Princes amp;nbsp;grands Seigneurs Italiens,en efïàyant de lei'f partde^me nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cognoiftte en quelle recommandation il auoit leur liberté, amp;nbsp;fembb'

blemêt celle du peuple.Entre autres chofès il voulut que leurs loix amp;nbsp;ordon'’^' ces anciênes fuffent obferuees: puis il partit de Rome le i4.iour d’Auril du W** dit an 801.Il arriua à Spolete le dernier iour d’Auril,où le DucVinigife le rwwt/ewff f’ort honorablemêt,amp; en grande magnificêcedà où eflant il aduint vn fi elet^rremer- amp;C effroyable tremblement de terre que tout le pays d'Italie en fut fecoüé, amp;nbsp;*‘nalie’‘ brâlé:amp; par cefte fecoufte,la couuerture de l’E glife de S.Pierre de Rome fut uij fè pour la plus part par terre, auec fes trefs, poultres, amp;nbsp;cheurons: voire y eut-« des lieux ou les villes furent demolies,amp; d’autres englouties,les fondernens des maifons abifmez en terre,ies montaignes applanies,Ie cours les riuicres les phs furieufes en retournerêt deuers leur fôurcc,amp; la mer en plufieurs endroits fet^' cula de fon canal acouftumé, fe defbordant es autres,auec la plus grande imp^' tuofité qu’o y euft iamais cognue.En Gaule mefme cefte têpefte cachee es coca uitez fecretes de la terrc,fut fêtie le log du Rhin,amp; en Allemaigne,là ou la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

y trébla,n6 fans grandeftonement des habitans.AulE les fàifons decefteannee saifins it furet tout^ autres que de couftumed’hyuer fut auffi chault amp;nbsp;auffi beau queh ief. printépsic^i cotraire l’efté y fut tàt froid qu’il gela le iour de la S. Iehà,amp; y fit

^tàd frimaz.Ce treblemét de terre,amp; cefte fubuerfio de la difpofitio des faifons furent fuiuies,rAutône enfuiuant,d’vne grande peftilêce,à caufe del’indifpofi-tion de l’air-.ce qui merueilleufèment effraya amp;nbsp;tourmenta les poures humains. De Spolete,l’Empereur alla à Verfeil,mettat comme il auoit fait àRoiîie,ordre aux

f

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197

■les.

aux affaires d’Italie,ôc mefmement aux particulières de chaque ville ou il alloit, oyantles plaintes ôc doléances d’vn chacun, Sc accommodant toutes choies felon leur neceflrté. Eftant à Verleil, ouÇlelonl’opinion de qr^ques vns)aPauic, arriuerentvers luylfaac amp;nbsp;Lanftede,Gouucrneur d’Egypte, iitSigifmondvu ae„r ^57 autre grand Seigneur, Ambafladeursd Aaron Roy de Pene, auec granaz pre-fens, que leur mailf re enuoy oit audit Empereur. Entre lelquels y auoit vn Elephant , quilz nommoient Abulabâz, lequel ils auoient faiéf delcendre au port de Pife.Le luif Ifaac retourna femblablemêt auec cesdeux Perfes'.maisLanfrede ôcSigifmond moururent au retour,ou pour le trop lointain changemét de 1 air, ou pource que peu fouuent y a grande amitié entre Icsiuirs 6c les Chreftiens. Auffi arriuerent là mefme les Ambaßadeurs d Abraham, Roy de Barbarie, a-uec autres prelens, de forte qu’il fembloit que tous les Roys cherchalfent al en-ui,l’amitié 6c l’alliance de Charles. Toutefois pource cyu’on eut doubte que ces chéries. Afriquains eftoient plus toll venus pour efpict les aûions 6c entreprifes , que pour aucune bonne volonté qu’ils portaffent a la bonne fortune de Charles, 1 les renuoyafoudain auec grandz 6c riches dons, apres les auoir lort honorablement 6c magnifiquement traittez, affin qu’ils ne delcouuriffent ce qu il vouloit faire ôc entreprendre. Car alors les Afriquains brafioient plulieurs pratiques contres les Chreftiens d’Efpaignc, que rEmpcrcur auoit en grande affeélion amp;nbsp;,5,,, recommandation.Ql^e au Roy de Perfe, qui le dtiort Roy des Roys, les F ta-cois n enauoient aucune crainte, Icaulc qu’ils cftoiem tttiploingd eux , amp;nbsp;de leurs afe.'Au contraire,les Greet pour cftre proclics voilms de Charles, le re-doubtoient fort.Ce qui fut caufe,que pour luy rel.fter,.ls aidèrent aNicephore àfefaireEmpereur db’Eiupire de Grèce , amp;nbsp;achaffer Irene coçioiflmttbien QU elle cftoit trop foible pour rcfiftcr àla grande puiftance cc bonheur de Charles, 6c qu’il falloir àla bonne fortune d’vn grand perlonnage , oppoler pareillement celle d’vn autre grand perfonnage. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f A 1 f

DésQueNicephore eut eftehia Empereur de V,rece,nenuoy a tes fadeurs vers CEarles,pourrenouueEcrlai^i3,nceiuree entre luy amp;lt;. Irene , Sc en leur Traitté fut accordé, quelc Grec fediroit Empereur d’Orient, amp;nbsp;Charles p.ixemre Empereur d’Occident,ôc de Uenauantfentr’appelleroicntfreres. (^ant aux partages deleurs Empires , les Grcczauroient en Italie tout ce oui epuis a plesôc Siponto,maintenant nommeeManfredonie , f eftend en la nau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

le Mer de Leuant, auec la Sicile, amp;: les autres Ill es prochaines de cefte co e , ôc cpielcsEram^ois auroientle refte, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc deBeneuent, ayantfon c

Lomhardic,neferoitfuEieamp;ny à Vvnny al autre Empire,bien lt;pu il fauori aft beaucoup plus le Grec (pueleEracois fut tout, a caufe epreVes Veniciens parieret iuEementlcPape,quife meEoit de ceft accord dcNicephotc, cpu’ils nefunent aucunement meEez aux affaires de 1 Empire d O ccidcnt, il fut dit, cpie la ville ;rf„;ye,i,orne deV cnifc fauiiott àebomcs,d\eurs Seisgieuries, fcrok neutre,çoruiokegale 'J.f ïeuercncc amitié aux deux Empires, tans elfte fubieéf e al’vn ny al’autre : ôc lt;\uc,fulf en paix,fuff; en v^uerre, elle ne fer oit tenue de fe liguer auec Ârcû d’eux, arns vleroit fans aucune autre fvtbicCtion ou conttainéfe , de fes anciennes loix

priuilc2,es .V oilale tr aitté f aiéf entt e les deux Emp et eut s.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Au pattir de\ erfeil Cbatles print le cbemindeErancc l’an Sox. amp;. parles

\ cbemrns dépefcbîmttouliours aftarres, enuoyapat toutcslesVrouinces de fort \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Empire ^ensnotables feaulx,leflt;puelz il appeiloit Senccbaux, pour faite ad- scnefcktix.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ï El

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CHARLES LE GR AND i. RO Y 13.


minillrer luftice a chacun, amp;nbsp;reparer les abus amp;nbsp;torts faits. En fin il fe rendit en ■ France, ôd a fon arriuee tous les citoyens des villes allèrent au deuant de liiy, tionsdesfrd- pogt;-ir Ic rcceuoit ô^onorer, f éiouylfans grandement,amp; remercians Dieu,de ce qu’il auoit perirÿs, que lors la France full; le leul loullenement, amp;nbsp;principalap-puy de tous les alFaires humains. Les eftrangers eftans Vaineuz par Charles, ne trouuoicnt plus fi dur de luy obeyr, eftant Empereur qu’ils failoient lors qii il eftoit fimplement Roy de Francc,li bien qu’ils le penfoient cftre lortis de feriu-tude,ôc entrez en liberté. Aulîi cfperoit on la fin de toutes guerres amp;nbsp;inimitiez, fans les Saxons, quine pouuans oublier leur accouftumee rebellion, amp;celle merueillcufe haine qu’ils portoiét aux Fraçois, amp;nbsp;demy enragez de leur voir fiic ceder toutes choies li hcureulemcnt,le reuolterent derechef, amp;nbsp;firent tat, qu ih attirèrent a eux les V veftphals de leur ligue,leur remôlf rans,que fils enduroiet plus longuement la domination de ceux,qui de nouueau elloient deuenus fila-perbes,pouffe voir Seigneurs de l’Empire, il ne leur falloir iamais elperer deh berté. l’Empereur n’y peut aller pour celle annee,a caule de la pefte, amp;nbsp;fut contraint d’attendre l’an enluiuant, que toute l’armee de France y palTa, en laquelle y auoit grand nombre d’infanterie des alliez des François amp;nbsp;principalement des Abrodites, Franconiens,amp; Bauares. Si eft ce que le iour de la bataillc,htt' fanterie des Saxons fe monllra plus vaillante que celle des Impériaux, tant que ces trois nations fufdites furent contrainôles ceder aux Saxons amp;nbsp;VveftphnK non qu’ils ne full'cnt enaulfi grand nombre amp;nbsp;plus, mais ils n’elloient pas encore 11 aguerris, amp;nbsp;ne combattoient de fi grand cueur pour la querelle de Chat-les, comme failoient les autres pour fe venger, amp;nbsp;recouurer leur liberté , eftant la vengeance amp;nbsp;le defir de liberté deux fortes palTionSjqui donnent la fureur, * amp;nbsp;la hardielTe, voire le plus foLiuent la rage, amp;nbsp;la témérité : mefmes ilsfouftin-, drent le choc des genfdarmes François. Ncantmoins voyans que leurs enne-' mis pOLirfuiuoient toufiours leurs coups, amp;nbsp;qu’ils les auoient enclos, ils tour-' nerent tefte, ôc par leur vaillance fe firent faire place. De forte que palfans par b milieu de tous,ilz palTerent par leur Camp), qu’ils auoient alîis en bien fort amp;nbsp;a-üantageux lieu. Ils firent grande perte de leur collé : toutesfois elle ne furinon-toit de gu ères celle des François. Si ell-cc que l’Empereur commanda,qu’ils fuf-fent pourfuiuis eii grande diligence.Dont les Vvellphals tous effrayez fe retirèrent en leur pays,où promptement ils furent fuiuis amp;nbsp;vaincus, tant pour eftre feuls,amp; abandonnez des Saxons, amp;nbsp;fins elperance d’aucun lècours , que pour auoir affaire à vne inuinciblearmee d’vninuinciblePrince. Les Vvellphals pouuoient mieux appaifer Tire des François,que fe failàns Chrelliês. Au moyeu de quoy ils receurent tous le Baptelrne, amp;nbsp;pour celle occafion on les laifta en paix,puis on retourna contre les Saxons.Lelquels le voyans defiiuezdegensée gueiTe,de Nobleffe, amp;nbsp;de Capitaines,amp; de toute efperance de fccours, fe rendirent incontinent, amp;nbsp;confelfins leurs frequétes rebellions ellre venues d’vnefu-rie plus toll que d’autre choie,amp; louuent à la lulcitation de Vvitikind amp;nbsp;d’au-tres,ils obifridrent pardon. Toutesfois l’Empereur, pour leur oller moyen de plus le rebeller,fit paffer en la Gaule Belgique, vers les pays qui ont maintenant nom Flandres amp;nbsp;Picardie , ceux qui habitoient delà les fleuues d’Albe amp;nbsp;de Vvichinuodfaucc leurs femmes amp;:enfans,amp; leur furent ordonnez demeures


çoisau retour du }^y.


^uolte des Saxons.


f't^oire des S4X0S fisr le. impertMX.


l'homme.


tes ryefl-phitls yatn^ eus Je font chrejltensi


des Saxons a^res letsr reddition.


auec les premiers qui y eftoient paflez vne autre fois , comme cy defliis nous lions dit. Dix mille d’entre eux furent femblablement dépe/chez par toutes les


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CHARLES LE grand i.ROY 13.LIVRE mi. • 199 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Gaules. Et affin que les pays de delà les lufdites riuicres ne me demeuralTent vagues,on y enuoyales Abrodites pour les habiter.

Alors apres tant de rebellions, amp;nbsp;de batailles , fincrentlîes ruerres de Saxe, quidurerét 33.0U felon d’autres 34.ans, par les frequentes rebellions des Saxos, dts saxons quifereuoltoient àtous poinéts. Etbienquelouuentilsbattiffent lesFraçois, fi eft-ce qu’a la finds furent du tout vaincus ; mais ils ne combatirent enfemble que deux fois en battaille rengee,amp; toutes deux en vn ■mois,l vne prés du mont, auquel depuis fut donné le nom de Mont Sacié, l’autre a la riuiere de Hala, ôc a toutes deux Charles eftant en perfonne . Nous auons cy deffufdit les caufes . de leur frequentes rebellions, l’vne la diuerhté de Religion, l’autre le different

deleurs limites, amp;nbsp;l’autre la crainte de la puiffance ôc grâdeur des h rac^ois. Voi- larebMien laies caufes premieres, qui eftoient efmues par les menecs,pratiqucs,amp; remon- quot;nbsp;ftrances de V vitikind,Duc des Angriaues,qui entre les Saxons auoitplus d’au-thorité qu’autre Saxon,qui y fuft, de la race duquel defeendirent les deux Em-

, nbsp;percurs nommez Henris, l’vnfurnommé l’Oyfeleur, amp;nbsp;l’autre deBamberg, £e

troisÖttons. Quelquesvns difetit,que deluy eft auffi defeenduel origine des Duez de Saxe, amp;nbsp;des Marquis de Mifne, amp;nbsp;les font venir de V vitikind fon filz, Pareillement qu’en Italie la race des Duez de Sauoye,amp; des Marquis de Mont- p«c5 de s«-feitat en eft venue, 8c en F rance U race de noz Roy s, tirant fon origine de Flues nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

CaDet,le grandpere duquel, nomme RobertÇduquel nous parlcros en fon lieu^

cftoitàireétement dcfccnduc dudit \ vitikind.

Cf.

Charles donques ayat vaincu de tout poinéblcs Saxons,les contraignit d em-braffer la Religion Chreftienne, defaccouftumer a linuocation du norn de Dieu’.qui eff oit la feule caufe, pour laquelle Çen enfuiuant la mefmc volonte de les S4xons fonpere,amp; de fonay eul qui pour mefme occafionles auoient guerroyez') il leur auoitfaitla guerre. Il abattit leurs Idoles , aufquellesleur deuotioneftoit h grande, ôc au lieu oul’onles adoroit,fitbaftir des Eglifes ,la charge defquelles il donna à des Euefques,hommes de bonne vie amp;nbsp;de grande doâ;rine,Sc erigea plufieursEuefchez: entre lefquels fut celuy d’Ofnaburg amp;nbsp;Selingftet, diffingât leurs diocefes, amp;nbsp;les dotant de plufieurs grands reuenuz pour les aider a viure.

4U

match, venoitauecvne ^roffe armee de mer , 2gt;c vne grande Cauallerie , aufe-couïs des Saxons, ôc vint iufques au lieu de Sliefthorp, fur les confins de fon Royaume amp;nbsp;de Saxe.Mais entendant que ceux,au fecours defquels il venoit,e-ftoient deftruits, il changea de volonté,ôc par fes Ambaffadeurs enuoy a dema- p/ix entre der al’Empercur paix amp;c amitic,laquelle luy fut accordée, ala cha^e qu’il ren-droit aux Empereurs les Saxons, qui f’en eftoient fuy s vers luy , amnqu’enfon Pay de Du-, abfence, apres fon depart, ils ne remuaffent encore quelque nouuelle âamme

dedansVes cendres des ruines delà Saxe.

Les Vveftphals non contens d’auoir eftébienbattus,fe reuolteretpcu apres, femblant quilseuffent dclibete de renouuellerlcs anciennes couftumes des Saxons. Auffi quelques vns penfent, que V v eftphalie foit en Saxe.ll^furcnt réduits fans grande perte ny d’vnepartny d’autre: puis ils receurentloixamp;c ordo-nanccs des Eranf^ois, aufquelles foudain ils contreuindrent, Sc fe mutiner et autant que iamais,de forte qu’ils perdirent envnebattaille,que pour cefte occafio Def-ufle lt;1« onlcur donna,prefque toute leur meilleure ieuneffe*. qui fut caufe qu’ils dema- nbsp;nbsp;'JP

derenthumblementla paix: ôc l’ay ant obtenue,ils la rompirent incontinenf.car

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100 nbsp;• CHARLES LE GRAND i. ROY 13. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. (

elperans eftre fecouruz des Danois, ils recommencèrent la guerre.Mais pourc^ a que le Roy des Danois auoit côtradté amitié aucc l’Empereur,amp; qu’ils n fecours d’eux, iis f^ent derechef vaincus, amp;nbsp;entièrement defconfits, tantquns ne faifoient plus.que requérir pardon de leur follie.En quoy ils meritoientvn^ griefue punition,pour auoir fi ioiiuent rompu leurfoy,la meritans plus griefuc qu’on ne la leur euft feeu donner. Toutefois l’Empereur accoudumea vaincf^ charlL. ceux qui fe deffendoient nbsp;nbsp;à départir fà clcmence Sgt;c mifericorde a ceux qudi

requeroientjleur pardonna,amp; leur bailla Ofiiciers pour leur faire indice, éd' quels ils pouuoient appeller en fon confeil.Puis il leur enuoya vn Parlemét plus gens de bien de fon Royaume,qui iugeoient en diffinitine fans aucû app^^-

Parlement e- Ces iuges auoiét exprcs comandemét de rEmpereur,cie viliter fouuet amp;iecr^i' ^rreflpltalie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutcs les villes,bourgs amp;nbsp;ad'cmblees de Vvedphalie, amp;nbsp;prendre garée

Ordonnance contre les mutins.

aux paroles amp;nbsp;iniures des habitans:amp; fur toutes chofes de faire pêdrc fur le lietr amp;nbsp;fans autre forme de proces, tous ceux qu’ils cognoidroient tenir parolh ée rompre la paix,ou changer de Religion.il fit fi edroittement obferuer cefteor-donnance,quc ny les biens,ny grandcur,ny faueur, n’en fauuoiêt pas vn: car tat le grand,quc le petit,edoit prefque pludod pêdu, qu’on cud entêdu pourqrioy il edoit aceufe. Ce qui effraya tellement le peuple, que lors qu’il voyoit queb^ puni de cede ignominieufe mort,il ne doutoit point que ce ne fud vn mutin-La crainte de ce nouucau fupplice fit cede natio beaucoup plus fidele amp;nbsp;aDi^^ amp;nbsp;à rEmpereur,àcaufé que les iugcs,amp; autres qui auoiét charge, tindrentfil^' cretz les lignes, par lefquelz ils cognoidoientles feditieux,quc mefmes apresla mort deCharles,que cede ordonjnee duroit encore,lesVvedphales ne les ptn-rent tant genner,qu’ilz les voulud'ent declarer.L’Empereur auoit bié la puifhn' ce de vaincre les Saxons, de les bannir de leur pays, amp;nbsp;de les dedituer de toutes forces amp;nbsp;moyens de fe rebeller,amp; de faire la guerre,neatmois il ne peut onques domter la Saxe.Car incontinent que les Abrodites, qui edoient des plus ancien Sxxf tndon- fideles alliez de Charles, f’y furent habituez , ils prindrent la coudunae des ** Saxons qui en edoient fortis, amp;nbsp;deuindrent encore pires ennemis des François, delquels ils fçauoient la difciplinc militaire,pour les auoir longucmêt feruis en leurs guerres. A raifon dequoy ils vfoient communément de mefmes façons ée combattre,de mefrnes ordonnances,de mefmes armes,amp; de mefmes accouftre-

IX /gt;»»»? yf. mens,amp; fe pouuoient bien accomparer de vaillance a eux, mais non pas d’heur fuedesgHer- qui viciit fculement de Dieu, amp;nbsp;principalement es guerres. Charles qui coni' mandoit aux autres Roys, qui auoit tant vaincu de nations, amp;nbsp;tant dompté éc proninces, edoit fi riche amp;nbsp;puiffant,qu’il edoit mal aifé qu’il fud vaincu d’vns feule nation: Si ed-ce qu’en vne bataille qu’il eut contre eux, quoy qu’il en ein-portad la viéloirc, il y perdit plufieurs vaillans hommes.

Les Huns n’edoient encore entièrement domptez , de forte que retirezen leur Royaume,ils fe deffendoiét brufqtiement deCharles,fils de l’Empereur, a-uec lequel ils vindrent fouucntaux mains, ou quelque fois ils auoient du meilleur , que^ue fois du pire, mais finablcment furent tous deffaids, amp;nbsp;y perdi-p-iitoirede l'cnt le meilleur de leur ieuneffe. Apres cede dcffaiófc, Ie ieune Charles donna fa^Huns^'*'^ nbsp;nbsp;butin à fes foldats, amp;nbsp;enuoya Ie Roy de ce pays à l’Empereur fon pere,amp; tout

fon threfor pareillement, la plus grande partie duquel fut donnee aux hofpi-taux, amp;nbsp;aux blcffez amp;nbsp;aux malades, amp;nbsp;l’autre fut enuoyee à Rome, pour faire reparer les Eglifès ruinées amp;nbsp;tombées du tremblemêt de ferre, d’où nous auons cy

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CHARLES LE GRAND i.ROY 13X1V RE UIL nbsp;^ol

cy deft'us parlé .Les Huns, qui auoient parauant ruiné amp;nbsp;tourmenté totgel’Eu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ropc,feruoientlors de proy e non ieulement aux François leurs ennemis, mais

auffi aux voleurs Efclauons defquels ils eftoient plus pillez, que des François mefmes,tant qu’ils furent contrainéds cEercEer l’alliance de^Empereur contre -vofe»«.

les Bohèmes, qui eftoient les principaux d’Efclauonie. Le ieune Charles y re tourna,ôc ne fe trouua moins empelché à defendre les Huns, qu’il l’auoit efté a les vaincre.Car les François ne penfans trouuer en Boheme aucuns hommes de defenfc,ains quelques villains feulement, en rencontrèrent de tels que lecon-ftift qu’ils eurent auec eux,dura long temps, ôc fut plus douteux contre les F ra- cowb^t^ -çois amp;nbsp;les Bohemcs,tous deux vainqueurs des Huns,qu’il n’auoit oneques efté contre lesHuns.Tellemêt que les Bohemes heuflent point efté domtez par vne Bobemes. feule Bataille, finon que leur Duc nommé Lecchon, exerçant en ceft endroit amp;nbsp;la charge d’vn fage Capitaine, amp;nbsp;le dehuoir d’vn vaillant foldat, voy ant que quelque occihon qu’on Hft des François, on ne leur pouuoit faire perdre place, à caufe qu’ils tenoient trop Bon ordre,deliBcra de les rompre •. nbsp;nbsp;pour ce faire il

aftemBla vn petit efeadron de tes plus forts ôc courageux hommes, qu il ordonna en triangle‘.pu is voulant donner la teftehaitlec dedans laBataille de tes ennemis,il y fut tué des premiersiqui fut caufe de l’entière deffaifte des Bohemes,au trementlaviâ:oire eftoit en grandbranle.Peu de François y furent occis,toutefois plufieurs de leurs alliez y demeurèrent. Quant aux Bohemes, ils n auoient amené auecques eux,que des leurs mefmcs. Au moy en dequoy, la plus part de

k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur NoBleffe Ôc de leurs ieuncs Princes y mourut.

Deuant que cefte guerre euft du tout prins fin, le Pape Leon pour euiter les

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;menées de quelques P rclâtz qui luy vouloient mal, a caufe que trop aigrement

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;illes reptenoitdeleurs vices,f en vint en France: ôcy a deux opinions fur la caufe

\defon voyage. Les vns ditent,queledit Pape difoit venir es Gaules expres^pour

dedier l’EglifeNoftrc Dame, que Charles auoit faiôthaftir a Aixla Chappelle, amp;nbsp;femBlahlement pour communiquer auec luy du i^recieux fang Noftre Seigneur lefus Chrift que nouuellement on auoit trouué à Mâtoue.Mais l’occafio qui fit entreprendre à Leon en fon vieil aage, vn fi long chemin, ne fut tant le refpeét de ce précieux fang, ny delà dédicacé deladite Églife d’Aix, que pour e-uiter les querelles qui àRomc te drefloient contreluy, 6c pour plus facilement communiquer auccl’Empereur des affaires dItalie. En cefte mefme faifon, qui full’an de falut.804. Aaron Admiral des Sarrafins, ayant auec trois cens mille hommes, affailly les terres de 1’ Afic,qui eftoient fouBs l’Empire de Grece, con-

: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trai^nitNicephorc d’achepterhonteufement lapaix de luy , en payant tous les

ans a ceux de fa nation pour le rachapt de fonEmpirc, trente mille pieces d'or,

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c trois mille pour le rachapt de fa tefte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;lfsSlt;»rr4-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Pape retournant à Rome, paffa par la ville deTreuife ,laoulEuefque de’^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Grado,nomméFortunatGentilhommeVeuitienluy fit entendrelahaine qu’il

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lOX

CHARLES LE GRAND i. RO Y 23.

^monßräces IcsGrcofcs ennemis.Fortunat vint vcrs l’Empereur, auquel, pour l’exciter con-e Fortunat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y cnitiens,amp; de ûi caufe particuliere faire vne generalc,il fit entendre,

T:ucfque de Grado à l’£mperet(r.

les Ducs de Venife contreuenas auTraitté quiauoit eftéfaiél entre luy amp;nbsp;l’Empereur de Grece, par lequel il eftoit dit, que les Vénitiens feroient neutres làm fe mettre du party de l’vn ny de l’autre, faifoient neantmoins tout ce qu’ils pou-noient contre ledit Empereur Charles,amp;:que c’eftoiét eux, qui eftoient caufe de ce qu’audit Traitté il auoit efté fraudé des villes de la Dalmacie, lefquelles lü/ eufi'ent donné vne belle occafion d’eftendre plus auant fon Empire. D’auantag^ qu’ils exerçoient toutes voyes d’iniuftice, tant enuersleurs fubieôls, quelem^ voifîns. L’Empereur prefta volontiers l’oreille a l’accufàtion de Fortunat : niais pource qu’il auoit d’autres chofes â faire, amp;nbsp;à fouftenir d’autres guerres en pe/gt;in ya en pcrfonne, il donna charge à Pepin fon fils d’aller en cefte guerre. Pepin îtabe. demandoit pas mieux que befongne propre pour guerroyer : amp;nbsp;eftant entré en l’Italie, entendit les mefmcs plainéles de plufieurs voifms amp;nbsp;fubieds mefines des Vénitiens, qui impatiemment fupportoient, que tous les ioufS leur grandeur faugementaft, amp;nbsp;que la liberté delà ville de Venife feuleeiil^ par tant d’annees amp;nbsp;fiecles demeuré impoilue parmy tant de guerres, de troubles, amp;de ruines de tant de villes d’Italie. Pepin diftimula ce qu’il vouloir

laloujiecau-fe de ^rdns

maux.

plainte des

Vénitiens a

î^tcephore.

Elire en cela, pour attendre vne bonne occafion. Les Vénitiens, qui fapperccu-rent que laialouße de leurs voifins leur attiroit quelque grand trouble, uoyerent vers Nicephore Empereur des Gréez, 1 uy remonîlrer en quel danger la chofe publique Vénitienne eftoit expofee,(’il ne les fecouroit. QYils preiioy-oient bien,qu’vnc grande tempefte de guerre deuoit venir fondre fur eux,amp;quc fils n’efloient fecourus de leurs amis,ils eftoient en danger de perdre amp;nbsp;ville, S-' vies,amp; liberté, qu’ils auoient fi longuement gardées. A cela encore ils adioull^ rent pour plus cfinouuoir Nicephore à les fecourir, que tout le deffein amp;nbsp;le^l^' fir des François eftoit de femparer des Mers de Leuant, amp;nbsp;puis de l’Empire, de l’en chaffer honteufement vilainement.Ils vferent en cela de tous les aftiß'

ces dont vfent ordinairement ceux qui pour leur comoditéveullêt efmoUUoK leurs amis contre leurs cnnemis,amp; donnèrent à Nicephore martel en tefle. Ni* ccphorc qui eftoit homme paoureux, efmeu de ces paroles amp;nbsp;remonftrances, amp;: entendant le mefme de plufieurs autres endroiéls, amp;nbsp;craignant grandement que le bon-heur des François le depofàft de fon Empire, promit aux Vénitiens quetoutesfois amp;nbsp;quantes qu’ils feroient affaillispar les armes des François,il aideroit tant par mer que par terre. Et que cependant il enuoy croit bien toll auxKenities. vnc armcc de mer fut Ics coftcs de la mer Adriatique pour les garder, amp;poiir deffendre les limites de fon Empire,amp; les terres de fes voifins.On attendoit doc vne noLiuelle guerre en Italie, quand Obelier frère de Fortunat, qui fen eftoit fuy àTreuife,y eftant, fut par les bannis Vénitiens, qui eftoient auecluy,efleu

DuedeVenife.

Les Ducs de Venife lehan amp;Maurice,pcre amp;nbsp;fils,eftonnez de celle nouucllc cleélion d^belier, amp;nbsp;voyans que leurs affaires fè portoient mal, fen fuirenU Mantouè.Obelier voyant la ville de Venife deflituee de leurs chefs,entra dedas faction des bannis, ôc fempara de la puiffance fouucraine qui tu-multuairementluyauoiteflé donnée à Treuife. Fortunat eftant cependant en France,aduerty de ce qui fe paffoit à Venifè, incontinent partit de France amp;nbsp;f y trouua a Venife pour affifler fon frere, qui par la permiffion amp;nbsp;confentemét du peuple

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CHARLES LE GR AN D i. RO Y ^13- LI VRE UH. xc.3

peuple affocia aucc luy au gouucrnemciit de Veftat Ion frere Eortunattll y eu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

a qui difent, que Valcntimau leur plusieuue trere, lutaufu par la volonté du peuple adopté audit gouuerneiTient,aflàn queumelme tem^ trois Itères gou-uernaffent l’Eftat, que l’vn ou l’autre d’eux trois venant à mourir, ou a dire abfent, ou emp efehé ailleurs, la ville ne ehangeaft point de mandr c. P our cela, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

l’eftat delaville ne fut pas plus pailible. Car quand Fortunat Obelier eurent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

entendu, que ceux deHeraclee vouloient remettre les Ducs lehan amp;: Maurice enlcLir Eftat, pource qu’ils eftoient de Heraclec, Obelier homme vindicatif ôc cruel, fufcita ceux d’Equuli voilms des Eleraeliens, de leur courir lus,amp;:de leur faire le pis qt/ils pourroient ,pour les garder de fecourir leldits Ducs fes en nemis.lln eut pas beaucoup affaire à fulciter les Equilins contreles Heracliens: carilsauoienteufouuent,amp;de long temps querelle cnfcmble pour les diffe-rens de leurs confins , comme il adulent qu’il y a toufiours debat encre deux peuples voifins de leurs terrps. Adonc voila les Ec|uilins amp;nbsp;les Heracliens en guerre, fe donnèrent vne petite bataille, la ou d vne part d autre il fut co-batude plus grande haine que de force, ôc fut plus calamiteufe aux Equilins qu’aux Heracliens. Là furuint Obelier, les Tribuns de la ville de V enife, lel-quels pour empefeher que dorefnauant aucune guerre ne renafquift entre ces deux peuples ,ôc que de la le mal ne vint a gaffer 1 Effat de Venile , de leur con-fentenient mefme il fut arreff é entre eux tous, que ces deux villes feroient ra-fees,amp;: quHes habitans d’icelles viendroienthabiter.à’S/quot;enife. Ceux epi ont eh cript l’hiftoireVénitienne, affeurent qu’en ceffe façon furent ruinées lefilites -fi“- . nbsp;nbsp;,

deux villes .Mais d’autres font d’opinion, que ces deux villes furent rafees parle nbsp;nbsp;(

fufdit Pepin,en haine des Vénitiens . Quanta ce que touche 1 origine ôc la caufedelaguerredePepincontreles Vénitiens,Ics.opinioHS enfont diuerles.

Les vus la tirent del’accu fation que Fortunat lufdit Euefque de Grado vint la^uerre àe faire enFrance contreles Ducs de Venife: amp;nbsp;les autres difent, que ce fut pour-ce que les Vénitiens, qui heftoient fubiets à l’vn ny àV autre Empire Çcomme il auoiteffé accordé au T raitté des deuxEmpercurs ) fauorifoient neantmoins fe-cretementle parti Scies affaires de Nicephore contre Charles. Q^lqueshiffo-riens difent, que les V enitiens fe rendirent à la puiflance de P epin, par les menées deFortunat amp;c d’Obelier, Ôc que leur premierelibertéleur fut rendue, àla charge qu’ils hauroient par apres aucune intelligence ny affociation auecl’Em-pire Gtec.Maisles efcriuains deshiffoires Vénitiennes ne font aucune mention de cela .11 y en a quirdifent que P epin auoit le cueur amp;c le defir tendu a conque- pejfein de rirlaDalmacie ,pour laioindre à fon Royaume d’Italie,amp;c qu affin qu’il euft vnmeilleur 8gt;c plus aifé moyen de venir au deffus ffefes deffeins ,il tenta pari en tremife de Fortunat Euefque de Grado ,qui effoit fort affectionné au party de l’Empereur fonperc,de faire en forte enuers les V enitiens, que par vn nou-ueauTraitté d’amitié ôc d’intelligence ils fiffent vne particuliere ôc bien ample dcclaratib enuersledit Empereur fon pere,amp;c luy ,de l’affection amp;c fecours qu’ils luy voudrbientporter en cefte entteprife.Fortunat fit entendre cecy ^Obelier, Sclctirafacilementàceffe volonté .Et bien que les Tribuns delaville aupara-uanteuffent defcouuertVintention ôc le deffein dePepin, fi eff-ce que fans dire mot ils attendirent que quelque chofe fe remuaff en fon nom .Mais quand ils furent à plein aduertiz de fa demande, ils requirent que cela fuff remis au co Ceil: leqnelpour ceff effeét ils firent conuoquet devons les principaux de la vil-

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CHARLES LE GRAND I. RO Y 15. nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;î«*

Confeil tenu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iflcs dcs cnuirons, là où les affeôlions amp;nbsp;aùuis furent aulfi diiicrs,

pereur.

pArlts Keni- Ij maticre ie trouua eftre de difficile difeuffion. Honoré, gentilhomme ^d”nJndes‘de tien,amp; hommc de grande authorité entiers les Vénitiens,amp; au denaeuranttrd' Pépin. eloquent J remonî?ra qu’il feroit bon de faire vn nouueau Traitté auec Charles amp;nbsp;Pepin, amp;nbsp;d’accorder audit Pepin, linon tout, au moins partie de ce quil“^ mandoit. Angelo Particiaco,qui puis apres fut Duc,eftoit d’aduis qu’on ne cb' geaft aucune chofe du premier Traitté, amp;nbsp;luy, ôc ledit Honoré accompaigi^J' rent leur aduis d’vne longue ôebien elabouree harangue. Enfin l’opinion Particiacofutlamaiftrefl'e, amp;futrefolu qu’ils demoureroient en leurprcn«®^ Traitté. Alors ils enuoyerent vers Pepin leurs AmbalEidcurs,qui auoient cbj^' ge de le remercier du bon amp;nbsp;louable defir qu’il auoit eu de faire vne nouuC‘‘^ enitiens pour luy fairetrouuer bonne larelolution qu’b naiens À te- Lioieiit faiôle devôuloir demeurer en leur dit premier Traité. Auffi furent ptn,Grr£m uoiez cn France Ambalfadeurs des Vénitiens vers l’Empereur, qui au oient cô* mandement amp;nbsp;inftruétion de les defeharger enuers luy, des accufitions amp;b'' tes que certains bannis de Venifeleurimpofoient,dilàns par tout que les VÇ' nitiensnehailToientrien tant au monde, que Charles amp;nbsp;les François,amp;n^'' moient rien tant que Nicephore amp;nbsp;les Grecs, amp;nbsp;qu’ils depédoient tous de 1 bre amp;nbsp;de l’authorite dudit Nicephore. Les AmbalEideurs fccurent fi bien ptæ ger les Vénitiens de ce dont ils, cfloient aceufez, qu’ils contentèrent inerueil' leufèment l’Empereur , l’amadouercnt fi bien auec leurs belles paroles, qu'J les pria de n’eftre plus cn doubtc de fon amitié, laquelle il leur prornettoK’ iamais affieurec, leur permettant de viure en leurs anciennes franchifes,

bertez.

.Armee de i^teephore, C'' l'occaßon de fa defcëte

Peu de temps apres, vne grofle armee nauale de Nicephore vint aux delà Dalmacie,amp; en eftoit Chef amp;nbsp;Admirai vn gêtilhomme Grec nommé Ni' cetc,qui eftoit Patrice.Il vint a Venifè,la où il fut parlé du tort qu’on faifoit*’^’’^ Dalmates,amp; de ce qu’on començoit de les inquiéter-. Auffi il fut parlé debp^ fans quelle fut faite:feulemcnt on fit trefues pour quelques mois. Ceuxqb^’’^ ■ eferit ceci, ne difent point quelles iniures aduindrét pour lefquelles il fallaitbi' re ces trefues. Mais pource que le Roy Pepin faifoit des courfes fiurlepui^^j,quot; ftrie,amp;queacaufedeceoneftoit cn crainte d’vne guerre guerroyablejb' vray femblable, que les deux parties conuindrent par enfemble, qu’il y Trefues accor fetics de guerre pour quelque temps. Et faut par la conieéfurer,que cela adub non feulement pour la proximité des païs, mais pour ce que l’armce deNb' phore ne fuft iamais venue en la cofte de la mer Adriatique a la prière des Veni' tiens, fans eftrcbien affieurec qu’ils fuffient en guerre ouuertc, amp;n’euft voulu la premiere affiaillir les pais detenuz par Pepin qui eftoit en Italie plus fort qi^^ le Grec, fi Pepin n’euft le premier ouucrt l’occalion de la guerre, amp;nbsp;comment^ a faire les iniures. Bien toft apres la venue de Niccte, l’Eucfque Fortunat deff chef retourna en France, fe repentant (comme coulpable) de l’affedtioii qub'’' , uoitportfeal’Empereur. PeudeioursaprcsqueNicetefutarriué aVenifcjP^^ g^randspa- Ic Commandement de forimaiftre, il donna a Obelier plufieurs grands prelcns thairede l'ë- le fit gtad Spathaitc de l’Empire Grec.Bcat,frere d’Obelier accompagna Ni' pire Grec. iufques aConftantinople,pour,au nom du Duc de Venifi.*,rernercierhuni' blement Nicephore delà faueur amp;: de l’honneur qu’il luy auoit fai(ft,amp;poui'

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13. LIVRE lîlL •

les Vénitiens portoient à luy à fa grandeur . Chriftofle Euefque d’Oliuô,. qui f en eftoit fuy auec les Maurices, pource qu’il auoit cfté«ccufé d’auoir fou-ftenu le party des Prançois, amp;nbsp;auoit efté remis en fa patrie amp;: en fes biens, fut a-uecBeat enuôyé vers Nicepbore. Auffi y futenuoyéaueceuxPœlix gouuer-neurd’Oliuo,quieftoit pareillement foupçonne de tenir le party des François. Onenuoya ces deux hommes bien loing en cede Amba(fade,non tant pour aucune bonne opinion qu’on euft d’eux,que pour leur öfter le moyen de feruir en aucune chofe àPepin, fur le nouueau remuement d’affaires.

Cependant Pepin, auquel le ieune aage donnoit vne ambition defmefuree, amp;vn grand orgucil,amp;lequel la grandeur defonpere enorgueilliffoit tellement^ (^u ilne pouuoit permettre qii auculuy fift laloy ,ny vefquit a per auec luy, drei la vne armee nauale en la mer haulte du Leuant. Les V enitiens le voy ans affeu- f»ïr rezd’auoir àfouftenirvne forte guerre,enuoyerent aduertirNicephore des ap-prefts ôc des deffeins de Pepin,amp; enfemblele prier amp;nbsp;exhorter de vouloir dref-fer vne forte armee nauale, pour conferuerl Empire de la met. De leur cofte ils ne chbmoient pas, car ils equippcrentletir vaiffeaux, firêt venir aleur port ceux‘ qu ils'auoient enuoiez bien loing fur mer en marchandife, mirent garnifons de-* dans vn chafteau auprès deBrindifi, le fortifièrent,^ firent les préparatifs de -xtó toutes les chofes qu’ils cogneurent eftre neceffaires pour le fouftien d’vnc Ion-gue guerre. Nicephore fans tarder gucres , enuoy aPaul gentilhomme,Grec,a- f«r ff. mec vne forte armee de mer fur les coftes de la mer baffe de Leuant, ôc luy corn-mandade declarer la guerreàPepin.PaulayantpaffelaSicile, ôc eftantvenu en la mer Thy rrhene, print moitié par force, moitié par rufe de guerre la ville de Populonia en Hetruric, ôc la pilla*, puis mit a feu ôc a fac toutes les villes mariti-nés de cefte cofte. L’autre armee deNicephore, eftant foubs la charge deNice- pultnia. te en lahaulte mer de Leuant, affaillitla ville de Comachio, affife dedans vn e-ftangpreslaville de Rauenne.Mais N icete eftant viuement repouffe par les ha- Comuchiot.

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bitans delaville,foit par leur force Sgt;c hardieffe, foit par le reftux de la mer, Ç car

» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’vn amp;nbsp;l’autre fe dit) fut repoüffé auec grand carnage amp;nbsp;perte des Gens, ôc eftant

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fruftré de fondeffein, fut contraint de fe retirer. Mais venant a Venife, il logea

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans la maifond’Obelier amp;nbsp;de Beat,qui eftoit de retour du volage qu’il auoit

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fait vers Nicephore, amp;nbsp;fut honoré delà dignité Confulaire. lufques alors il y a-

tioit eu entre Obclier Sc Fortunat freres vne fecrette lalouGe, laquelle eftoit nourrie, non tant par vne haine, que parla diucrfite des moeurs, nbsp;du naturel*. 4e»x/r«r«,

car Beat eftoit doux nbsp;nbsp;affable, Ôc homme qui fçauoit les cœurs des

hommes, ôc au contraire Obelier eftoit fupcrbe,colere, ôc prompta faire toute iniure, amp;nbsp;àprendre vengeance, lu cefte diffimilitude de mœurs, potirce qu O-belicr auoit efpoufé vnefemme natifue deFrance, laquelle quelques vnsÇ mais fauffement) difent auoit efté baftarde de l’Empereur Charles, le nom de Beat eftoitbeaucoup plus agréable au peuple queceluy d’Obelier, ôc deGa Obelier eftoit venuenfoubçon de fauorifer fecrettement le party des François, ôce-ffant deGa cefte opinion entree dedans les entendemens d’vn chafeun, il deuint fihay G malvoulu du peuple, qu’il fut contraint defen fuyr enFrancevets l’Empereur, auquel il fit entendre vne Infinité de menfonges*. difant que fon fre-reBeat auoit vféenuersluy delà plus cruelle ingratitude, dont homme fçau- te. ïoitvfer, ôc qu apres l’auoir adopté comme compaignon, à la puiffance 8c commandement de l’Eftat de Venife, en recompenfe de ce grandbenefice 8c

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2.0^

oMier ieatfe rcdh il Pebtn.

Pepin fait ^nerre aux Pt ni tiens.

honneur, fon frère luy auoit donné occafion de fen fuyr: eftant réduit en cefif extreme neceffité,«qu’il auoit efté contraint d’abandonner Venilè, pour euitU les embufehes amp;nbsp;machinations. Apres cela il monftra à l’Empereur qu il bien aile défaire entrer lesVenitiés en ligue auec luy, a la moindre priere qu öl’ leur enfèroit. L’Euefque Fortunat fecondoit Obelier en fon langage,lequelcy deifus nous audns dit feftre retiré en France. Peu apres ( comme quelques vns ontlailTé eferit ) les deux freres Obelier amp;nbsp;Beat fe réconcilièrent, amp;fc firent bons freres amp;amis,amp;quclque temps apres eftans leurs affaires en mauuais eftM ils fallerent rendre à Pepin. Mais deuant que les Vénitiens fuflent affaillis éeK' chef, fut agitee à Venife la caufe dés DalmateSjl’ifTue de laquelle ne fut pas me» leure quelle auoit. efté auparaiiant.

Alors Pépin acculant les Vénitiens de ce qu’ils eftoient caufe que fes affaire^ amp;nbsp;delfeins n’auoient pas prins la fin qu’il defiroit, tournant contre eux la que parauant il auoit portee aux Dalmates,commença de fe declarer leur enne-my, leur fiit guerre ouuerte. Il couurit le defir de la guerre qu’il leur voub’’ faire, de celle caufe: mais la vraye occafion eftoit, que l’armee nauale des Ven’' tiens eftoit aidee amp;:fecouruë des deniers amp;nbsp;des hommes de Nicephore. quoy Pepin pres de Rauenne drelTa vne forte armee de mer, pour empebl’^'' que les Vénitiens filTent aucune courfe fur la mer,amp; qu’aucun fecours pcuH^”' trer en leur ville, amp;nbsp;que par ce moyen eftans priuez d’aide amp;nbsp;de viures, ilslU’' fent contraints de fe rendre bien toft. Les Vénitiens voyans que cefte k t- t-f-Ii 1 îrr/=»nnine nn’rvn r»’A»n ƒ}• npn/p pnnmr/ai-ionf

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ildILUlL ^lt;11 Jet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M.V X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J VV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vj^U Mil 11 tUlt ^VlllV y VllUM ƒ ViVAlt**

gers fur melTagers vers Nicephore, pour le prier de faira hafter fon armee 1®” I« fecours, mettant garnifon aux lieux qui en auoient le plus de befoing. pour^' ' nbsp;nir Pepin longuement aux abois,iufques à la venue de l’armee de Nicephomr

armèrent les ports de bons amp;nbsp;grands nauires, mirent les petits fur les cnibo”' chutes des riuieres. Quelques vns ont eferit, que les Vénitiens furent pat lt;1^^ fois affailliz par Pépin,amp; qu’à lapremiere,Ia ville de Heraclee fut ruïnee.

prinfedeBro nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difeut qu’ils u’eurent qu’vne fois la guerre auec Pepin, amp;nbsp;qu’eftant entml^'-

dolo, Cledta^ leurs terres,il print d’affault la ville de Brondolo,la tour de laquelle fut vailb’”' ment deffendue: apres la ville de Clodia fe rendit,puis Paleftine aftifef”'^^^ bouchure de la riuiere de Bacchilon maintenant par vn mot corrompu Paleftrine. Albiote aulîi feparee par vn grand amp;nbsp;pro fond canal de l’Ifle Je Mäh' mocque, fut prinfepar les armes des François.Quelques vns n’eftoiétp^s daf

Malamec^ue uis de tendre Malamocque,qui eftoit lors la demeure des Ducs : mais en fin ticiaco,(duquel cy deffus a efté faite mcntion,)fut d’aduis que tous les VenitK^

X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tetiraftent à Realte,qui eft maintenant le milièu du lieu où eft aftife la ville

Venife. Il remonftroitaux Vénitiens, que les riuages de la met pouuoient Utilement eftre occupez amp;nbsp;faifis pat vne armee de terre, mais que les ifles, toutes parts eftoient enuironnecs de mer ne le pouuoiét pas eftre fi facilcflico^ I ôc que les Âançois cognoiftroient bien toft,quelle differenced y auoit entre guerres de terre, amp;nbsp;celles qui fe font fur lamer. D’auantage, que l’armeenaïuJê de Nicephore, qu’on difoit venir, fortifieroit grandement celle des Vénitiens, amp;nbsp;que d’autant que leurs affaires Ce porteroient de mieux en mieux autour des les Pent lies ifles,d’autant le porteroient mal ceux des Fràçois. Premieremét le menu peuple A titirenta inhabile aux armes,fut commandé de fortir de Malamocque,auec tous fts men ‘ bles : en apres le Clergé auec leurs ornemens Ecclefiaftiques,Ieurs. Reliques,amp;

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13. LIVRE 1111. nbsp;nbsp;107

puis tout le reftc du peuple fen alla à Realto, hormis quelques vns qfiiayme-rent mieux attendre en leurs maifons, l’euenement de celle guerre, que changer de demeure, amp;nbsp;l’aller choifir toute nouuelle en autre lieu. Qi^elques vns di-lent, que Valentinian frère de Beat amp;nbsp;d’Obelier eftoit Duc en ce temps là, par le commandement duquel fut faite celle tranfmigration de Malamocque à Realto. Les autres nefailàns aucune mention de Valentinian, difentque incontinent que celle guerre de France eut fait déloger les Heracliés de Malamocque, ils créèrent à Realto, dés qu’ils y furent entrez amp;nbsp;arriuez, Particiaco pour leur Duc.

Quand Pepin vit que la deliberation de la guerre des Vénitiens efloitchâgce, - . il demeura longuement en doubte de ce qu’il deuoit faire, alTauoir fil mettroit nbsp;nbsp;nbsp;*

luy mefme celle guerre a fin, ou lî la lailTant imparfaite, il f en iroit vers fon pe*^ re, amp;nbsp;cnlairroit la charge à vn autre: car par l’opinion de tous,on voyoit que ce lie guerre attrainoit vn long temps, amp;nbsp;qu’il leroit mal aifé, voire impolfiblc de pouuoir empefeher que les Venitiens amp;nbsp;leurs voilins infulaires, n’culTent autat de viures qu’ils en voudroient, à caufe des diuerfes bouches amp;nbsp;entrees de mer, qui fc regorgent dedans l’ellang oùVenife ell alïife.Lefquelles ne poLirroient e- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Ere empefehees que par vne armee nauale,amp; par terre le palTage amp;nbsp;l’aduenue de toutes chofes eftoit libre par le moyen des riuieres qui le iettoient dedans ledit cftang.Mais Pepin deuant que venir à eflayer l’extremité de leurs forces,enuoya vn heraut vers eux pour leur demander fils vouloient fe rendre,cependant qu’il y auoit encore en luy quelque relie de clemence pour les pardonner , ou atten- fferault dre par la prinfe d’eux amp;nbsp;de leur ville, l’extreme cruauté amp;nbsp;rigueur de ceux, qui par alTault amp;nbsp;autre force prennent les villes amp;nbsp;les pays. Les V enitiens enuoye-, , rent leurs AmbalTadeurs vers Pepin, auec charge de traitter de la paix auec luy, moyennant qu’illa voulull donner a douces amp;nbsp;honneftes conditions, bien que chacun cognuft que iamais Pepin amp;nbsp;eux ne faccorderoient des conditions de la paix, ains ne faifoient cela, que pour lailler toufiours couler le temps en atten dant l’armee naiiallc de Nicephore. Lefdits Amballadeurs venuz en la prefence de Pepin, auec grande humilité luy demandèrent pardon amp;nbsp;paix. Pépin les regardant auec vn vilàge plein de colere,amp;auec les yeux enflez de fureur,leur ref-pondit :Eftes vous venuz icy, ou pour demander la paix, ou pour vous rendre?

amp; comme ils refpondiflent qu’ils elloient venuz pour la paix, moyennant quel le leur full par luy donnée à honneftes Sciuftes côditions,il leur répliqua. Vous deuiez venir icy pour vous rendre, amp;nbsp;non pour parler de la paix. Allez amp;nbsp;rap- Pépin aux portez à voz Venitiens,que bien toll leur ville portera les peines méritoires amp;nbsp;^7^%-dignes de fon orgueil amp;nbsp;perfidie,pourauoir trop fouuent irrité noftreclemen-ce. Auec ces rudes paroles il laifla aller lefdits Ambafldeurs, amp;nbsp;commanda que chacun fappreftaft au combat naual.Bien peu d’eferiuains des chofes Venitien ncs ont parlé de cefte legation. Mais cependant que Pepin fe preparoit à la bataille nauale, les Infulaires qui au commencement auoient prins vne ferme rc-folutiondenc permettre iamaislepaflagc amp;nbsp;l’entree aux Françoit, que furies corps amp;nbsp;le carnage de beaucoup des leurs, incontinent qu’ils entendirent que Pépin auoit délibéré de tranfporter la guerre dedans les Ifles,les Tribuns firent vnEdicl,par lequel ils ordonnerêt que tous ceux de toutes les prochaines Ifles qui eftoient d’aage pour pouuoir combatte fur mcr,euflent a venir incontinent â Realto. Viélor Heraclean fut fait chef de celle armee amp;de cefte guerre, qui en

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13.

ce temp? là eftöit ceiuy d’entre tous les Venitiens eftimé le plus braue amp;nbsp;vaillât homme,amp; le plus verfé aux affaires maritimes, tant de la gu erre que delaco-gnoiffance de la mer.

Comme les deux armées cftoicnt fur le point de combattre, ilfitvne belle harangue aux fiens,par laquelle il les enflamma amp;nbsp;encouragea tellemet au coin bat,que par vue commune voix ils l’affeurerent,qu’ils feroient ce qu’il leur com manderoit,amp; qu’ils ne l’abandonneroient aucunement: pour luy donnerter' moignage amp;nbsp;affeurance, que les Venitiens auoient beaucoup plus de courage reftiiiïsfiu- amp;nbsp;de hardieffe pour garder leur liberté , que pour attenter aucune chofefuilj^ deux de lew tcncs d’autruy.ll fit faire commandement,que chafeun fe tint preft pour le co-bat du l’cndemain. Aufli Pepin mit fon armee en bataille,amp; les Vénitiens eftms vis avis fy rengerent de leur cofté. Ils mirent leurs vaiffeaux plus legiers titz àrAuantgarde,aufqucls ils commaderent qu’ilz allaffent donner dedàsl^$ j^ufedesre- ’Ennemis, les tiraffent aux endroidz où il y auoitle moins d’eau,pour mettre nitiehs. nbsp;nbsp;nbsp;ieurs vaiffcaux à {ec,pource que les François ne cognoiffoient pas les cndroid^

de celle mer.Pepin aduilànt vn grand nôbrc de petitz vaiffeaux qui fembloien'^ plus toll eftre Barqtres de pefeheurs que vaiffeaux de guerre, amp;nbsp;fe mocquaot d’eux à câufe de leur petitcffe,fit attaquer le conflicl par les François. Ces vaiffeaux failâns ce qui leur auoit efte commandé tournèrent incontinentie dos,amp; attirerêt les Fraçois en vn goulfe eftroit, là où les galleres Fraçoifes troU ùans terre demeurèrent arreffees lans pouuoir bouger. Alors luruindrent quel' . ques vaiffeaux legers des Vénitiens, lefquels cognoiffans les routtes de celle mer,commencèrent d’attaquer les François à coups de fronde,d’arcz,amp; dem^' fo»« f/'ent- chines de guerre,amp; les couurirent tous de la grand rnultitude de leurs fléchés-dew. Neantmoins les grands vaiffeaux des François y vindrenr,plus defireux de com battre les Vénitiens,que bien cognoiffans les deflroitz de la mer en laquelle ils combattoient. Les vns les autres combattirent longuement, mais en foie flux de la mer fumenant, mit les grands vaiffeaux François prefque à fee,les carenes d’iceux ne fiiilâns plus que flotter lut la mer baffe. Ils ne failoient pas mal aux Vcnitiens,qui eftans motez fur des vaiffeaux lcgers,auoient affez d’eau pour eux. Alors le chef de l’armee Vénitienne va dire aux fiens:Regardez,mcs.. quot;amis,vous aiiez entre voz mains la victoire que ie vous auois promife, fivous, clean Àfie -Voulcz le moins du monde vous y aider: Allcz,amp; chargez les François, qui par ßldats. leur faute le trouuét défia biê eftonnez.Vous cognoiffez les lieux où vous elles, la portee de leurs vaiffeaux.Cela vous aideraichargez les de loing amp;nbsp;de pres:. carilsnecognoiffentny lelieu ouilsfont,ny laforcedes noftres. Al’heureles Vénitiens rehauflans le cueur,chargerent les François, ne iettans pas feulement traits amp;nbsp;pierres,mais aufli grenades amp;nbsp;pots à feu. En fin ils entrèrent dedans les Franc^'s^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François, en tuèrent autant qu’ils voulurêt,mirét les autres dedas

l’eau,amp; leur armeénauale fut toute deffaite,partiebruflee, partie mife à fonds. Les Annales de Venile, amp;nbsp;plufieurs autheurs qui ont elcript de l’origine d’iceL .. le difent qut Pepin le voyant reduiól en fi piteux eftat fit viftement dreffer vn rafeau fur des tonneaux, amp;: qu’il fe mit là deffus pour combattre. Cela cil creii par quelques vns, d’autant que ledit Pepin qui auoit de bons Ibldats plusac-coullumez aux combats de terre, qu’à ceux de mer,ayma mieux combattre fur vn rafeau mefmement fur vnellang là où l’eau n’eftoit pas haute, là où la violence des vents n’elloit pas à craindre comme elle eft en la mer, amp;nbsp;de là pouuoir corn-

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CHARLES LE GRAND i. kOŸ 13. LIVKÈ îllt

combattre feviFement,amp; comme ch combàt fedcntairc. Mais ceux qfHdifent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

que les François, pour ne cognoiftre les lieux paflages amp;nbsp;deftroits de celle mer ^rfe^j^ir lu menèrent leurs grands vaifTeaux en vu lieu auquel Veau eftoit baffe j ôcquede^«« là aduint leur malheur , comptent vne cbofc mal croyable. Car eft il poffible, que Pepin fuff fi mal àduifé, qu’il n’euft auecqucs luÿ quelques bons Pilotes,amp; quelques hommes des païs des enuirons, ou quelques prifonniers defquels il cuft peu apprendre Icfdits deftroitsôc paffages^ôc ebmeht il y falloir allcrîCeux qui difent que Pepin combattit fur le rafeau affis fur des tonneaux, difent aulH quele vent vint fi grad,qu il les abattit, ôc que lors les Venitiens de telle violccc chargèrent les François,qu ils les deffirent, mais il eft mal croy able, que Pepin cuft euloifir de faire dreffer fés rafeaux,Sc auffi peu,qu il euft voulu commettre amp;nbsp;fier fa vie amp;nbsp;fonhonneur,àchofefipeuaffcuree. Toutesfois en quelque façon quelcs deux armées combattiffent, fur laquelle les opinions font diuerfes, tous les Efcriuains f accordent, que les F rancois furent vaincuz, ÔC' que les Ve-nitiçns rapportèrent vne grande victoire d’eUx.

Apres que ce côflit eut prins fin, les Venitiens eurêt nouuelles que P^tff Cef-feranÇduquel on dit la famille des Certes de Rome eftre defeendut ) eftoft auec la famille Jei l’armee naualle deNicephore aux coftes de laDalmatie.LcsVenitiês'enorgueil-liz de leur recente viótoirc^enuoyerent quelques vaiffeaux audeuât de luy’.mais l’armee de Pepin, qui f eftoit retiree aux coftes de la Hiftrie, ôc qui vouloir aller chocquer Cefferan, entêdant la venue des V enitiens, amp;nbsp;craignant d’eftre cn-ueloppee entre ces deux armces,defarma tous fes vaiffeaux,Ôc fe mettat en haute mer,gaigna la ville de Raucnne,amp; pour fe vanger desV enitiens,brufta les villes dePaleftine,d’Albiole,’amp; deFoffaClodia,amp; plufieurs autres fans efpargncr le temple de Saimft Michel àBrondolo,lequel fut razé^Çe^ aduint l’an delà fon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ 4r-

dation de V enife 350.

Voilala façon de laquelle quelques vns ont parlé de cefte guerre; tnais d'autres la cbptent autremét,amp; difent,quc apres que l’Empereur eut mandé fo n filz Charles, pour fetrouuer en vne auemblec generale qu’il vouloir tenir de tous fes affaires,Ôc qu’il fit venir Pepin d’Italie, ôcLoys fon autre fils de la frontière d’Efpaigne,que Pierre Comte de Zara,amp;DonatEuefque de ladite ville, f y trou uerent pareillement,Icfquels portoient vne grande haine aux Gréez, ôc à l’oppo fite vne grande amitié aux François. Que les Vénitiens y enueyerét auffi deux Gentilhommes frcrcs,L’vn appelléObelicr,amp; ï autre Beat,defcpiels nous auons cy deffus tant de fois parlé, amp;nbsp;que ce Prince de Zara remôftroit fur toutes cho-fes au Confeil,que les F rançois fer oient vne grade perte de laiffer aux Grecs ce- « de zara ftepart dcDalmatie qui eft prochaine de l’Italie,à caufe qu en cefaifant,ils pet-droicntl’entière feigneurie de la mer Adriatique. P arquoy c eftoitle pais quils deuoient plus toft garder,veu qu’il fembloit que la guerre febraffaft peu a peu

1 cntrclcs deux Empires .Car (^difoit i^Nicephore aprefque toufiours jees vers en 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;labouché,qui{’interprètent ainfi ennoftrelangue, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pke ,1« j

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SoistoußoursAmyduFran^o'ts, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«pW».

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i^atsfinyotfiniamAtsne fois.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h difoit par eillemcnt,quc Charles auoit trop patiemment enduré les fineffes

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deNicephore,2gt;cque fi onluy laiffoitlaDalmatie,fans point de double les Era-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çois cognoiftr oient en la guerre quileut eftoit prochaine, ôc àleurs defpens,de

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;combien elle leur euft peu feruir.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f »)

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no CHARLES LE GRAND i.’ ROY- 13^

Confeil tenit

Tonr.

Aprft que la guerre cotre les Venities eut prins fin, Charles cut confeil aiiec fes cnfiins Sc les princes de fon Royaume, cornent ils fe deuoient porter pour b, Dalmatic amp;nbsp;mer Adriatique. Ils ne faifoient point de doubte qu’il ne Fuftn^' ceflairede faire la guerre aux Grecs, neantmoins ils nef^auoient foubzquelle occafion la commencer. En fin il fut aduifé delà fonder fur ce que Nke-

b4j}tidenrs de i^icefhore.

phorccontreuenoit par trop, Sc trop fouuent au Traittéfaiôl entre l’Empereur Charles amp;nbsp;luy, amp;nbsp;que cela clloit vne fufiifante caufe pour le guerroyer. Toutesfois qu’il ne falloir luy declarer la guerre, qu’on ne vill qu’elle ilTue prêdroit Celle qui auoit efté donnée en charge au ieune Charles, Il mena fon armee tour le long du Danube, amp;nbsp;commençoit ia d’entrer es terres des Grecs amp;nbsp;de leurs alliez, quand Nicephore enuoya fes AmbalTadeurs au deuant, auec plufieurs grands prefens,qui prièrent les François de ne paffer outre,leur remonflras que puis qu’ils auoient ottroyé la paix à Aaron Roy des Perfes, qui efloit infidclh, a plus forte raifon ils la deuoient accorder avn Prince Chreflien: amp;nbsp;que ceux qui comandoient à tout l’Occident, qui auoient pardonné aux ennemis amp;nbsp;presque meurtriers du Sainôl Pere,amp; qui auoiêt entrepris la defenfc de la Religion» deuo*entaulïi pardonner à l’Empire Oriental, pour le bien détour le monde. Que f’ils debattoient de quelque chofè, il falloir pour la commodité d’vn cha^ cun y regarder, amp;nbsp;félon Dieu amp;nbsp;raifon, faire vn nouuel accord. Ces Ambalamp;' deurs afl'euroient,quc le Grec ne refuferoit quelques conditions qu’onluypfo-pofàft pour auoir la paix,prians derechef le prince Charles d’auoir pitié des po-de ures humains, le repos defquels ils difoient feulement confifler en la paix J’en-Empires. Les prefens des Grecs furent acceptez, amp;nbsp;f en retournerez les François : dont la plus part, tant Capitaines que fbldats, fe commencèrent à fafeher de ces loingtains voyages: amp;nbsp;ce qui plus les contrifloit, le prince Char les, qui efloit Chef de rarmee,dcuenoit tout maladif Les François efloicnt lors cflimez inuincibles par terre: neatmoins les Grecs fe penfbiét bien plus vaillans a la mer. Aulfi la Liburnic, l’Hiflrie, ôc les regions de Dalmatie loingtaines de pdisfubie^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ia en l’obeiffancc des François,premier que les Grecs euffent rien

MX prLçoii perdu de qui efloit proche de leur cofle.Nicephore voyât qu’vne armee nautile fe dreffoit en France,enuoya Nicete qui efloit Patrice, auec vne partie Je fes galleres, pour garder la cofle de Dalmatie : puis Paul Cefferan fit voile auec le refie,en la mer Mediterarjee, amp;nbsp;d’arriuee print la ville de Plombin en Thufcanc amp;nbsp;la rafâjbruflant puis apres toute celle cofle,premier que les Geneuois euffent loifîr d’aller au deuant.

Parquoy le Roy Pépin mena fon camp à Rauenne, amp;nbsp;fit retirer Ion armee Je mer au port de Commachio,quifut incontinent affiegé par Nicete; voulatmO' n’eftoit pas feulement venu pour fè deffendre, ains auflî pouralTaillir’ François qui eftoient dedans le repoufferent (i rudement, qu’il fut co-trainôl fe retirer auec vne grande perte des nens,amp;:fe côtenter déformais de pou uoir garder la colle de Dalmatic. Les Vénitiens elloient neutres, amp;bailloient viures tant afix Grecs qu’aux François, tafehans par tous moyens deles accorder. Toutesfois ils ne peurent onques, ains fe firent tant hair a Pepin, qu’il les e-llimoit plus fes ennemis,que les Grecs melmes,à caulc que faignans foubz vm-oecaßonde brc de neutralité pourchalfcr la paix, ils auoient ( à ce qu’il diloit ) lecouruNi-lah^inedepe cepEoFC d’argent amp;nbsp;de galleres:amp; ce qui plus les luy redoit liilpets, l’Empereur Nicephore au oit peu deuant fait Obelier fon Spathaire, ôcBeat fon principal con-

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,CHARLES LÈ GRAND i. ROY 13. LIVRE ilJL iir confeillerjqiii tous deux eftoiet freres,amp;Ducs des Venities.Au moyen dequoy les Francois p rindrent Brondolo, Paleftine, amp;nbsp;Albiole, principales places de la ville de Vcnife, amp;nbsp;trouuans Malamocque toute vuide,il fen emparerent, qui e-ftoitladenaeure des Ducs,amp; le lieu oiife defpechoient tous les affaires.Puis co-tnc fils cuffent mis fin a cefte guerre, ils fen retournèrent, craignans que les armées nauales de Nicete amp;nbsp;de Paul,qui venoiet des deux coftcz,ne les enfermai-fent. Les Venitiens difent, que comme Pepin voulut entrer dedans Realte, qui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

efioitlvhe des plus belles ifles de Venife,ilnepeutoncques, àcaulequelama-ree fen retourna trop toft, de forte que toutes fes galleres demeurèrent a fee, amp;nbsp;que le lieu eft encore auiourd’huy fort renommé pour la deffaitte des François. Si eft-ce que d’autres n’en difent rien j amp;nbsp;tefmoignent que par cefte guerre le plant de la ville de Venife fut entièrement changé, amp;nbsp;que Pepin laiflànt Ion armee de mer,demeura à Milan. L’Empereur Charles pardona aifement aux Vénitiens, poürce que le peuple reiettoit toute la finite fur fes Princes amp;nbsp;gouuer-neurs. Ce qui fc croit facilement, veu qu’ilz fen cftoient tous fuys fins que home les y contraignit.

Les Vénitiens voyans que demeurans ainfi à part en pluf eurs files amp;nbsp;riuages ils n’eftoient point bien feurement,ils faffemblerent,amp;; firêt tant de ponts qu’ils Joignirent enfembleenuironfoixate petites files prochaines de Realto, lefquel les combien qu’à part elles ne femblaffent prefque rien, firent neantmoinsvne belle grande, amp;nbsp;magnifique ville, fiege auiourd’huy de leurs Duez, amp;nbsp;fage Senat. Voila la fecode opinion amp;nbsp;deduélion de cefte guerre,fur laquelle quelques autres ont eferit, que Pepin n’y fut point en perlbnne, ains qu’il y enuoya feulement . Ce qui eft bien vray femblable, car on ne lit point, que Charles ou fes , , fils fe trouuaffcnt onques en d’autres batailles nauales, mais bien qu’ils y enuoi-oient leurs lieutenans, quoy que ce grand Empereur n’efpargnaft iamais fi per-lonne, ny celle de fes enfins, aux plus dangereux combats de la terre. Il y a quel ques efcriuains des_hiftoires Venitiennes, qui dfiènt que Pepm fit deux fois la guerre aux Vénitiens, amp;nbsp;d’autresconfirmans cefte opinion , difent qu’entre ces deux guerres, fut la guerre contre les Bohemes de laquelle nous avions cy deffus parlé.

Qupy qu’il en foit, qu’il y ait eu deux guerres de Pepin contre les Vénitiens ou vne, ou que Pepin n’y fut point en perfonne, tous les efcriuains faccordent, qu en ce temps là, Charles fils de l’Empereur fut enuoyé en Hongrie pour gou^-uerner ce pars, amp;nbsp;fubiuguer les Efclauons, lefquels lors n’auoicntpoint de cer- uoyéenntn-taines demeures. Les vns appeliez Sorabes, demeurans lors le long de la riuiere d Albe, amp;nbsp;couftumiers d’obeir à leursDucs,ne vouloient point faffubiettir aux François. Toutesfois apres auoir perdu en vne bataille leur Prince, appelle Mi-ledoéte, ils furent contraints de fe rendre: puis Charles fit marcher fon camp en Liuonie, amp;nbsp;iufqucs aux dernieres contrées de l’Europe, de forte que ce presque nouueau monde commença d’auoir le nom François en telle crainteamp;reueren-ce, qu’il fe rendit obeiffant. Au moyen dequoy, Charles ramena fon armee con tre les Bohemes lors encore Idolâtres, qui fentans venir cefte grande puiffance tant de François naturels, que de leurs anciens alliez, amp;nbsp;de ceux qu’ilz auoient nouuellement conquis, penferent que tout deuoit ceder au icune Prince Charles,qu’ils nomoient le fils de Fortune. Et pour cefte occahon ils luy enuoyerent leurs Ambafradeurs,defquels le chefn’vfa d’vne fi humble harague, que doiuêt

f iiij

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CHARLES LE GRAND i. RO Y


Biar^^ue des ^mbnfrA-

ccLik qui fe rendent fubiets à vn Prince, aincois fe fouuenans de l’ancienne libel té des Scythes, dont les Bohemes font defeenduz j il parla de celle façon.

dears Bohe-lifts.

Nous auons iulques icy gardé nollre reputation, tant pour auoirdompt*^* les grandes amp;nbsp;bclliqueufes nations, que pour n auoir orteques ellé vaincuz : fi la fortune cfloit railonnable,autât d’hommes combattroient pour nollre que ” tlneßtienfi comme il Cil marche foubz tes enfeignes. LesDieux nous ont iadis fauo- ’’ moiilejuele rifcz, amp;nbsp;maintenantilz font pour toy. Cen’efl pointnollre vaillance, mais c’eft' ternes. nollre dellin qui te cede. Vfedonques du temps,puis que tu l’as: car il n’ell rieu ’ fi mobile: recoy. Prince tresheureux , ces vaillans hommes en ton obeilfiU'”

ce, qui ell le plus grand bien qui iamais te pourroit aduenir.

frJçL fur mclme têps que celle guerre fe faifoit en Hogrie amp;nbsp;en Boheme^ l’Em-lesSlt;frra'^»s percLir cnuoya deux Comtes Francois, l’vn nommé Adcmaré, Comte de GeU' nés, amp;nbsp;l’autre Hermangare, Comte d’Empus, auec vnc armee de mer, contré les Sarrazins d’Elpagne, qui lors couroient toute la colle d’Italie, amp;nbsp;les ifles (1^ celle mer,ayans prins celle de Corfe. Ces deux Comtes firent fi bien, que la vn éloireleurdcrneura, de laquelle les Geneuois emportèrent vne grande renoiU' mee d’eflrc bons hommes de marine, amp;nbsp;vaillans fiir la mer. Si ell-ce qu’ils y p^*' dirent leur Comte Ademare:car fe voyant vainqueur, il pourfuiuit fes ennefiU^ de fi pres, qu’il fe trouua enclos, tant que là gallere qui elloit l’Admirale, futiui ^Mort^d’Bf- æuds, amp;nbsp;n’y perdirent les Chrcilicns que celle la. Qi^clques vus difent, ftii^ae. l’Empereur enuoya fon fils Pépin en celle guerre biê toll apres fil deffaite

alte ,amp;que les Mores quitenoientla Corfe, entendans la venue dudit Pepi^’» rabandonnerent,cependant qu’en Efpaigneles Nauarrainsamp; ceux de Pampel^' J ne, qui quelques années deuantfefloient réduits à la foyChrellienne,rauoic*’’’ coneß^ble de quittce. Chai'les enuoya vers cLix,les contraindre d’y reuenir fur peine de ffloK' FrMce Doneques les Sarrazins, autrement Mores d’Efpagne, alTaillans les ifles de

daigne amp;nbsp;de Sicile, les vouloient emporter, amp;nbsp;ioindre àleur Empire.Mais l pcrcur apres la mort des fufdits Comtes enuoya contre eux, vn Capitaine de bien plus grand nom que les precedes, lequel fappeUoit Bouchard,lon ConnC' fiable. Les Barbares n’elloient point fi falchez deleur defeonfiture, que ioyeux de la mort d’Ademare,neàtmoiiis voyans prefque toutes leurs gallercs blefll^^ Pesffitedes nbsp;nbsp;nbsp;P^eniicr combat, ils defeendirent en Sardaigne, pour les racoullrer amp;fef^'

s^rriL^nsen frcfchir.Mais les Sardes les voulans empefeher de piller leur païs, allèrent an leur donnèrent vne bataille, en laquelle ils firent fi vaillamment leur de uoir, que trois mille de ces infidellcs y demeurèrent, tant qu’ils furent cotrains de fen fuir à vau de routte, amp;nbsp;gagner la mer pour fe fauuer. Mais ils n’eurét pas meilleure fortune en la mer, qu’ils auoient eue fiir la terre: car ils furent fi vint; ment pourfuiuiz que de trop grande halle d’entrer en leurs gallercs il y auoitû grande foulle, qu’ils tomboient les vns fur les autres, de forte que les Sardes hs tuerent tout a l’aife. Le chef de la Cauallerie Francoîfe elloit ia arriuc en Corfe» duquel lcslt;nnemis efperoient autant faire en le combattant, qu’ils auoient fiid du Comte Ademare. ils difoient par entre eux que les Francois ne feftoicntia^ mais adonnez qu’à la guerre de la terre, que Bouchard maiflre de la Cauallerie n’auoit aucune experiêce fur la mer, amp;nbsp;qu’il ne f elloit öneques melle que de h Cauallerie, qui fert de biê peu aux batailles nauales,veu que les gallercs fegoUj uernent autrement que les cheuaux. Parquoy il fe trouueroit bien ellôné qua^i

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CHARLES LE GRAND î. ROY13. LIVRE lUL 113

illuy faudroit combattre, bon feulement fes ennemis, ainçois les vagues Sela temperte: A quoy ilz eftoient tous accouftumez, pour les grandz combatz dót ilz auoient toußours remporté l’honneur, Ilz difoient d’auantage, que les F ran çois ertoiant gens prcfque habitans vn milieu de la terre, auflî neufz à combattre fur la mer, comme ilz en eftoient loing. Q^ils Içauoient bien pafler les Alpes d’vn grand cueur, amp;nbsp;conquérir la Hongrie amp;nbsp;autres extremes fins de l’Eu-ropcjmais que iamais ils n’auoiêt ofé fattaqüer aux Iftes, qui font fi proches de 1 Ocean. Tous afleurez de cefte efperance, ils tehoient la routte de Corfe, pout combattre le Conneftablerlcqucl fit Voile au deuant,remonftrant aux fiensjquc ces Barbares n’cftoient point autres, que ceux qu’ils auoiêt vaincuz en Efpagne leurs ayeux amp;nbsp;peres tant de fois en France:qu’ils n’auoient point plus d’auan tage fur la mer que fur la terre, moyennant qu’eux fe donnaftent garde entré au- chard aßn tres chofes d’eftre feparez, amp;nbsp;qu aprochâns les ennemis de plus près qu’ils pour-f®^'^'*'^* roicnt, ils les accrochaftent de leurs crocs de fer, affin que les combattans main

quot; a main, le moyen leur fuft ofté de faider de leurs gallcres tant bonnes à la rame. La fortune ïèmonftra lors fauorable aux combattans, car durant le conflit il ne fit ne vent ny haleine,tant quelamereftoit calme au poffible. Les ennemis mo-ftrerent au commencement du combat qu’ils ne le fioient point tant en la bonte des gallcres, ny en l’vlàge de bien les gouuerner,comme en leur force amp;nbsp;vaillance. Ils eftoient plus grand nombre amp;nbsp;d’hommes amp;nbsp;de vaifleaux,quenon pas fes François: tellement que la vióloire fut longuement doubteufe,quoy que les François feioigniflent de plus pres qu’ils pouuoient. Ce qui fàiôt la guerre de nier plus cruelle que celle de terre, c’eft qu’il y faut neceïTairement vaiiicre, ou mourir. A raifon dequoy les François fefuertuoient de tout leur pouuoir,d’em porter la vûftoire ; de forte que le plus fouuét pour le grand nobre des ennemis, vne gallerc Françoilè combattoit deux Sarrazines: qui fut caufe que le combat dura fort long temps, fans que la vaillance Vouluft oneques ceder au nombre. Finablcment toutesfois les Barbares ayans perdu treze (îe leurs vaifleaux,furent contraints gagner le haut,amp;femploy er tous aux auirons pour fuir plus vifte,-quot;;^ amp;nbsp;par ce moyen ils fe fauuerent: Aufli que leurs galleres eftoient bien plus lege res que Celles des Chreftiens, leurs Patrons plus expérimentez, amp;nbsp;leurs forçats plus duits à la rame. Ôn ne trouue rien par eferit du nombre des gallcres de ce conabat. Qinnt à celles qui y furent perdues, nous l’auons dit. Les François n’y en perdirent pas vhe feule, amp;nbsp;demeurèrent maiftres de toute cefte mer.

Sur le point de tant d’affaires, l’Empereur pour mieuxy pouruoirparladi-^gt;»»/’^r^«r ftribution des charges, partagea fes enfans, amp;nbsp;fit Pepin Empereur, amp;nbsp;Roy d’L talie,amp; des ifles qui luy font prochaines. Charles eut la Hongrie, amp;nbsp;tout ce dequot;' terre ferme, qu’on pourroit d’orefnauant prendre fur les Grecs. Quant à la Fran cc, amp;nbsp;a 1 Allemagne, elles deuoient demeurer à Loys. Ayans mis ce bel ordre à fes affaires, amp;nbsp;ay ans fi bien pourueu fes enfans, la reputation de luy amp;nbsp;d’eux,amp;: des François eftoit par tout le monde en grande admiration, amp;nbsp;le^mauuailès fortunes de 1 Emberéur Grec le rendoient mèfprifé, melmemêt pour auoir fait, auecques les Perfes la paix honteufe, de laquelle nous auons parlé cy deffus. Ce quifaifoit que le François eftoit plus craint amp;nbsp;obey, amp;nbsp;par ce moyen tenu en plus de reputation, tant qu’il deliberoit faire ôbfèruer les loix, que luy mefmes gt;nbsp;auoitfaiôtes entoures festerres amp;nbsp;grandes feigneuries qu’il auoit conquifes«-fm par fa vaillance, amp;nbsp;tafehoit par tous moyens de paruenir à la gloire des anciens

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CHARLES LE GRAND i.ROY 15.

Romains, eftimant cftrc fort neceffairc qu’en la terre vniucrfèllc n’y eu ft qu vn endroit, où tous les affaires d’icelle fe defpefchaffent, duquel les mortels prinf fent loix, couftumes amp;nbsp;ordonnances, amp;nbsp;aufquelles les Rois amp;: Princes obeiflet, pource qu’en forces amp;nbsp;grandeur, il furpaffoit tous les autres, amp;nbsp;qu’on fy go^' uerneroit felon Dieu . Il penfoit que les hommes lèroient bien heureux fils pouuoient rapporter de tout ce qui leur furuicndroit,à vn lieu tant equitable^: làinôt. Et pour plus toft induire toutes les autres natios àïà volonté,Il tafdioK ^ue lesFrâçois rcccuffent les premiers,les loix Imperiales qu’il vouloir luy mù' feigneursde æes faire toutcs neufues,amp; toufiours par icelles le gouuerner à l’aduenir. Dont les grands Seigneurs de France, craignans vne perpétuelle lèruitude, commencèrent à lèmutiner,tant qu’vn d’entre eux appelle Gafeon amp;nbsp;de Gafeognemef-mes, ayant charge de mener vn fecours en Efpagne, olàbien tenir ces propos^ l’Empereur, comme il vouloir faire monftre à fon armee.

Ainfi que tu nous vois ordonnez.(lacree Maiefté)nous fiiiurons tes enfeign^^^ en quelque lieu qu’on les porte: car il n’y a monftre, ny chofe tant clpouucntî'^ ble, qui nous en Iceut garder. Tu commenças à Rome d’eftre Empereur des très nations: mais tu es né Prince amp;nbsp;Roy des François, fur la vaillance defquel^^ fuijTancttle p^t ic ne fçay quel deftin,tous eftrangers portent enuie, eftimans noftre liberté l’sm^trtur. caufc de leur feruitude, combien que deuant ton regne vne feule partie de la ter re n’cuft peu fe dire libre. Tu as la puiffance de bailler vn Roy aux Hongres,1^5^ „Grecs ne te demandent qu’amitié, tu commades en toute l’Europe parla craiH' te que te porte l’Afrique, amp;nbsp;l’alliance que tu as auecques l’Afic, tu tiens touteb terre en paix, amp;nbsp;les hommes en Icurté. Tu fais obferuer la Religion, amp;nbsp;touK^-fois tu te charges d’vn foing, dont tout le mode pourroit eftre empefehé. qui fommes François, quoy que nous te voyons fi grand ne te demandons riti’ que de demeurer François comme par^auant. Si tu ne nous employ ois entes guerres, nous nous pèlerions fur tous autres plus malheureux amp;nbsp;infames.Pont-vemp'trt quoy doneques veux tu, que tes foldats, ton Royaume, amp;nbsp;ta France, tombent vrajuouetde en lafubicôlion de l’Empire?Pourquoy veux tu que nous obeiffons à vne chofe’ /»rww. rnoDîle, amp;nbsp;incertaine, comme tu as toy mefmes expérimenté ? Car fil’Êt^'* pire, qui eft le vray iouet de fortune. Ce tranfporte àl’aduenir de nation en autre comme il a commencé, amp;nbsp;que nous (oyons en fon obeiffance,il nous faudra du'

tout cftre ferfsjOU cóbattre pour noflre liberté. Mais qui pourroitafleurer quir demouraft pour iamais en France, qui du comencement porté d’Italie en Tnra-'

• ce, eft maintenant reuenu à toy, non point pour 1‘amitié qu’on portoit aux Fra-’ çois, mais pour l’heur de tes grandes viôtoircs ? Vrayement a peine ferions nous tributaires des Empereurs, qui ne Icfufmcs encore iamais de noz Rois ’ mefi-nes.

Ces patolles ne furent feulement dictes a Charles, ains de iour en iôur fe fii' fôient plufieurs alTemblees, en danger de fen engendrer de grandes fçditious. ) A raifon d^quoy il fe defifla de fbn entreprife, amp;nbsp;ne fut rien changé des ancien- i l'xmftrtur nbsp;nbsp;nbsp;couftumcs dcs François.On trouue encore auiourd’huy le liurc de fes loix» I

nepourfuft mais tout efface du temps.

finttrefrife. Comme l’Empereur employojt le teps àfaire fi iuftes ôc fàinétes ordonnances, Geoffroy Roy des Danois, ou de Danncmarch, ne le contétant de l’cften- j due de fes terres,alla courir fur les pais des Friions les voifins,qui cftoientfoubz l’obeiffance de Charles, ôc en vne bataille qu’il leur donna, les defiît. Les ayans vaiii-

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CHARLES LE GRAND n ROY 13. LIVRE lyt ^^5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*•

vaincuz, il les contraignit de luy payer cliafqu an vn certain tribut 5 lequel les

vus mettent à foixante mille efcutz d’or. Ayant eu fi bon marché des Frifons, il i^oy de DAn-^

alla affaillir les Ab rodites fubiets de l’Empereur, amp;nbsp;entreprenoit d’adioufter à

fon Royaume vne grande partie de l’Allemagne ,1’eftimant du tout affoiblie

par les guerres Francjoifes. Mais l’Empereur ne voulant endurer celle brauerie

àluy faiéle par vn Roitelet,qui en puiflance ny en bonheur ne l’egalloit en rien,

palTale Rhin,amp; fit venir fon armee affemblee de toutes parts,le troüüér aux c6-

fluens desriuieres de Vvifere d’Allare. D’autres difent, qu’il enuoyaen celle

guerrefonfils Charles auec Vne armee deEranc^ois ôc de Saxons, quelediét

Charles fils trouua au pays des Slaues ledit Geoffroy, qui auoit prins plufieurs

fortereffes d’iceux, chaffc Drafco Duc des Abrodites, ôc fait pendre eftran-

gier Godelan autre Duc d’iceux, ôc rendu tributaires Vne grande partie defdits

Abrodites. Qben ces guerres Geoffroy auoit perdu Regnauld filsde fon frere

qui à l affault d’vne petite ville auoit cfté tué,auec plufieurs grâds feigneurs Da-

nois. Autres affeurent, que l’Empereur fit luy mcfme celle guerre en perfonne,

amp; qu’il donna à ce Geoffroy vne bataille, en laquelle il le deffit. Toutesfois ne fe defefperât du tout de celle perte, il penfa mieux faire fes befoignes fur la mer qu’iln auoit fait fur la terre, pource qtie fon Roy aume ell prefque tout enclos de mer,lequel il ferma du collé d’ou viennent les François, de plufieurs tranchées ôc ramparts, n y laiffant qu vne feule entree bien ellroitte, puis il fe retira tout auprès de la mer, amp;nbsp;y fit vn fort, où il tranfporta vue foire grandement re-nommee, Sc hantee de plufieurs marchans, qui lors fe faifoit en Dannemarch. Heantraoins il fut encore vaincu par mer, tant qu il commença de laiffer toutes ces hauteffes amp;nbsp;braueries,amp;: à demander humblement la paix, qu il obtint a-uec conditions qui demonllrerent allez que toute fa colereelloit paffee .Mais de peur qu’il fe reuoltall de rechef, on enuoy a enDannemarch vne Colonie de p/,x acirdée peuple del’obeiffance de Charles,pour y demeurer,a ce que les Danois ôc leurs alliez, des principaux defquels elloientlesNormas,peuffentfaccoullumer,par ’

\ la fréquentation de leurs nouueauxholles, alafubieélion des François . Or ne faifoitledit Geoffroy celle paix,que pource qu’il voyoit n’auoir moyen de faire

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la guerre, ôc attendoit quelque bonne occafion de fe reuolter . Ce que l Empe

reur preùoy oit bien, ôc y vouloir doner vnbon ordre,quandfur ce poinét il fut aduerty que ledit Geoffroy auoit ellé tué par les Gens .Mais la ioy e qu’il eut de feveoit hors de crainte d’vnfi grand ôcfortennemy corne elloit Geoffroy, ne fArleißenn duragueres, ains fut amortie par la trille nouuelle que coup fur coup il eut de la mort de fes deux fils*. Affauoir de F epin, qui elloit mort àMilan, ôc de Charles décédé euRauiere, lefquels elloient en ces deuxlieux,pour refitler, aux non uelles entreprifes de la Greceôc des Vénitiens .Farlàonpeutveoir quel’hom-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me ne peut longuement viure, que fil a du plaifir ou du repos pour cpuelqué

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temps, plufieurs fafcheries ôc fortunes ne luy aduiennent, lefquelles fuiuent

1 talonnent debienpresfesbonsheurs,pour mcher auecquesleur îhiel,le fiel de

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cent mille defplaifir s, qui font drogues defquellcs la nature de l’hbmc ferepaiff

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccshuitfe retira à Aix la Chappelle,pour paffer les ennuiz qu’il auoit delà mort

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fes deux.enfans,amp;: pour pouruoir aux affaires qù elle luy auoit portez,portat I'

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■i;

CHARLES L E G R A N D I, ROY ij. tenir qu’il ne monflrall par larmes, fànglots amp;nbsp;autres fignes le regret qu’il eh auoit.

Au parlement lolennel qu’il tint pour aduifer aux affaires vint Odelnoph,oU If de felon d’autres, Cardulfe, Roy d’vne partie de l’Angleterre, auiourd’huy appel-^emMujffe^venoit à refuge amp;nbsp;fecours vers l’Empereur.LesâU toursul’Em ttcs difent,qu’il vint à Noyon vers l’Empereur,amp; delà alla à Rome vers le fereur. Leon, luy demandant aufli ayde amp;nbsp;faueur contre fes fubiets, qui l’auoient chaf fé de fon Royaume. Eflant de retour de Rome, il eut fi bon fecours de l’Empereur , qu’il fut reflitué en fon eftat. A Aix vindrent aufli les Ambaffadeursde . l’Empereur Nicephore,d’AmbulachRoy des Sarrafins en Efpaigne,amp; d’Emiæ ghe Roy des Danois, fuccefleur de Geofroy fon neueu, demandans à l’EmpC' reurpaix amp;nbsp;amitié,laquelle leur fut volotiers accordée. Et affin que la paix qud vouloir faire auec Nicephore full plus afleiiree, il enuoya auec Leon amp;Arfir Ambaffadeurs dudit Nicephore, quatre des fiens, aflçauoir Galdon Euefqu^ de Tours, Hugues Cote-de Tours, Aigon Comte de Forli,amp; à ce quequelquc^ vns difent, Obelier qui autresfois auoit eflé Duc de Venife,amp; lors elloit bann/ del'em û patrie. Les Ambaffadeurs eflans arriuez à Conflantinople, n’y trouuerent pereuren cS Nicepliorc, qui efloit empefehé en la guerre des Bulgares : lequel leur mand^, ßlt;intinople. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prioit de l’attédre en ladiéle ville pour quelque temps,iufques à ce qu’^^

cuif mis quelque fin à cefle guerre,leur,donnant cependant bonne efperancedc leur accorder ce qu’ils demandoiêt au nom de l’Empereur leur maiflre.Orl’E^^ pereur Charles continuant à donner ordre à tous fes affaires,ordonna que Chafteaux {croient bafliz fur le fleuue d’Albis aufquels feroient mifes de bones

EcUffis âti Soleil Cf' de Lt Lune,

fortes garnifons, pour refifler aux courfes des EfclauonSjôc de Frace enuoy? deux nations, dont on nc trotiue Ie nom,pour f y habituer auec les Albiens,qu* eftoient ceux qui demeuroient le long de ladite riuiere d’Albis. En celle annef y eut deux Ecliplès parle delFault de la Lune amp;nbsp;du Soleil, qui deux fois defFail-iircnt, amp;nbsp;qui prelàgerent beaucoup d’ellranges chofcs, qui aulTi aduindrent,corne la mort des enrans de l’Empereur amp;nbsp;autres accidens.

L’Empereur tint vn autre parlemêt bien peu apres ce premier finy,par l’aduls duquel il leua vne grolle armee qu’il diuifa en trois,en enuoiat chacune en l’vnc des trois parties de fes Royaumesd’vne delà le fleuue d’Albis en Liuonic,hquel lefutruinee, amp;nbsp;reediffia le challcau de Elohburki, qui l’annce precedente auoit elle ruin«é par les Efclauons Vvultzes, alhs fur ledit fleuue. Il enuoya l’autre armee en Pannonie, auiourd’huy dite Hongrie,pour reliller aux Huns, amp;nbsp;l’autre

l’Empereur

dtu/e e s. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bretons de la Bretaigne Armoriqne,qui remuans melhage felloient

ierntrâfils cucore rcuoltcz, Iclqucls furent fi bien challiez, qu'ils furentremis en obeiflàn depeptni^oy qq Qf l’Empereur voulaut poui'uoir Bernard fils de Ion fils Pepin dequelouc Royaume,luy dona celuy de l’Italie. Et d’autant qu’il entendit que les Sàrranns qui tenoient les Elpagncs, auoient drelTé vne grofle armee de mer, auec laquelle ils auoient refolu de donner dedans les ifles de l’Italie,comme la Corfe,laSar


daigne, la Sicile,amp; dedans l’Italie mefmes,il donna pour compagnon,autres di-lèntpour gouuerneur audit Bernard, vn fige feigneur-nommé Vvalia, fils de Bernard fon oncle , qu’il laifla au liege de Pauie, lors qu’il alla premièrement à Rome, amp;nbsp;commanda à fondit petit fils, de nc faire rien lansl’aduis de Vvalia, pendant que l’vn aflauldroit les Sarrazins par terre, l’autre les alîaillift Meûllir^^! nier. L’armee des Sarrazins vint furgir en Sardaigne, là où elle fut deflaiéle par

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CHARLES -LE GRAND i.ROY LIVRE mi. xn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;,

par Hermâgare Cote d’Empus, lequel f eftant mis en embufeade pres de Mail-lorquc les lurprint comme de ladiëte Sardaigne ilz rctournoient en Efpagne, ramenans leurs natures tous pleins de butin, defqucls Hermangare en print buit ôc recouura plus de cinq cens prifonniers Sardes, que ces Barbares emmenoiét.

Dequoy eux fe voulans venger ne firent que croiftre leur dommage ôc déshonneur. St eftjce qu apres auoir renouuellé leur armec,ils prindrêt Ciuita V ecchia prî/è -if dut enltalicjôc Nice en Prouence, lefquelles ils brufl.erent,ôc rinerent entièrement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Et non contens de ce, ils retournèrent en Sardaigne,deliberans ne prendre rien „e»ce ^ar les à mercy, mais ils trouuerent gens en celle idc, qui ne les empelcberent feulemët ^trraßns. de ce faire, ains qui les combattirent, ôc deffirent du tout, auec telle occifion quebien peufe fauueret dedans leurs natures. Hermangare pour touhours f’o-bliger l’Italie, 6c pour la rendre en tout paifible, tira Grimoald Duc de Beneuêt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

deton exil dePauie,lcquel clloit en Italie feul reliant des reliques des Lôbards, diM.

6c le renuoy a en fondit Duché,loubz condition que tous les ans il luy pay croit vil tribut de vingt cinq mille pieces d’or .

Ce pendant que tant de diuerfes chofes fe palfoient en P rance, 6c en Italie, l’EmpereurNicephore elloitbien empefehé en vue guerre qu il auoit contre les Bulgares,pour les finages du païs de Thrace.11 leur auoit donne plufieurs ba tailles, efquelles il auoit eu du meilleur', mais en fin la fortune le tournant cotre luy, en vue qu’il donna en lahatilte Mific, à. Chrunnus Roy defdits Bulgares, il fut par eux vaincu, ôc tue. Ce qui aduint au mefme téps, que les Ambafiadeurs de! Empereur Charles, defquels nous avions cy delfus parlé, arriuerent à Con-ftantinople . Staurat fils deNicephore, qui en ladite bataille fut bletfe, fe retirât à Conftantinople, f empara de l’Empire, duquel il ne iouit pas longuemét. Car i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trois mois apres Michaël fonbeau^nere, ayant efpoufe fa leur fille dudit Ni- Michael chdf

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cephore, remonftrant aux Grecs, que Staurat eftoit vn ieunehomme, indigne

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’vnc fl grande chargë qu’edoitl Empire, pour ellretrop ieune, ôc peu experi- f

I mente, ôc pour eltre au relie voluptueux, ôc par confequent non fupportable a I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commander,le chalfa du fiege Imperial, ôc fe fit Empereur, ôc trouuant a ^oia-

l llatinople les Ambafiadeurs que l’Empereur Charles y auoit enuoy ez,lcfquels 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;attendoientla fin de la guerre des Bulgares, pour fi^auoir la refponfe deNice-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;phorefur leTraitté deleur accord, fit auec eux le mefme T raitte qu ils auoient

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defiré auoir auecNiccp^hore fon pr edecefieur. Car Michaël fur fa nouuelle v fur

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;patiô,ne vouloir auoir vn fi grad ôc puifiant ennemy,corne eftoit ledit Charles,

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Les conditions duditTraitté ne furent pas longues, ôc ne côtenoient que ce qui

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fenfuit. Que Michaël auroit l’Orient auecla ville deConftantinople,ôc Char-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les l’Occident auecla ville de Rome .MaisEaulDiacre dit, que les parties des f Empereur

Ef^aignes, aVa conauefte àcfqvïelles Claarlcs auolt tant employ e de temps, oc chrrlti tantpcïàuà'laomïïïesfmemparleditTraïttévenduesàl’Lmpcreur Grec.ôcles “* lïïftoitesV emtiennes dlfent que p*ar icelluy la ville deV eniCc entra en liftte auec les Grecs, amp;c fut dit cpv elle iouiroit des immunités amp;c prinileg,es cpne^n a^ueres 1 PmpercurClraïlesluy anoit accordezMicitacl portavn fr ^rad refpe£t a Cnat les çpi anecles Xmbaffadenrs par Iny ennoy ez,il en enuoy a trois des liens,pour (i, cWIcj. porter audit Charles le dit T raitté.Ce ftirétMidiaëlLuefcpAe, Arîace ScTlaeop^ niHus premiers Spatlaaires,lc€cpAels eftans venuz a Âixla Claappelle v ers l’Empereur Glaarles, lurent lortlionoraElement receuz par luy Sc oEtenans tout ce çpuils demanàotent,lE.mpereur enuoy aauec euxversleur rrraiftre, deux liens

■es.

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xi8 • CHARLES LE GRAND I. RO Y 23.

yamp;c Pierre Abbé du Oriental ledit Traitte

Ambafladeurs, affimoir, Amathar Euefque de Trieues naflere de Nonantule pour cofirmcr auec l’Empereur l’empefclier qu’il n’attentaft aucune chofe fur les affaires de 1OC' fîibiette tux cidcnt. Sur ce po’nt vne armee nauale de Normans entra dedans l’Ifle d’Irlande sfiojfotf. lors appartenant aux EfeofTois, qui en bataille les deffirent, amp;nbsp;les contraig^*' | rent de prendre encore bien haftiuement amp;nbsp;bonteufeument le chemin de t

pays.

En ce mefme têps,qui fur l’an huid cens treze,rEmpereur,qui vouloir poUf' uoiraux affaires fpirituels auffi bien qu’aux temporels, fit conuoquer en cin^ fimble^ fr'r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaumcs, en chacune d’icelles vn Concile, fur la reformation

l{ojfne d» monde.

la reforma- Eftats , vie mcurs des Ecclefiaftiqucs. L’vn fut à Maience, l’autre à Rheims, à Tours, l’autre à Chaallôs f ur la Saone, amp;nbsp;l’autre en Arles. Il fe parla ' mierement de la reformation de la vie des luges, amp;nbsp;autres officiers, qui felî* foient corrompre,amp; trompoiêt le Roy amp;nbsp;le public: dont plufieurs furent uement puniz par lapriuatio de leurs Eftats, amp;nbsp;d’autres par fupplices corpot^'^ amp;nbsp;d’autres par baniflemens,ne voulant ce bon Prince endurer l’iniuftice fefo*^” lußice eß la Tribunal de laiuftice,laquelle apres lareligion Chreftiènne, il vouloitù^*^^' Royne de fes fy biets, amp;nbsp;de fon Royaume, confidcrant que par elles les Rois^^'' gnent, qu’elle eft la Royne du monde, amp;nbsp;quelles deux fouftiennent tous Eî”'*

pires eftats. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

election des Etiennes

Les mœurs dilTolues des gês d’Eglife furent aujîi réformées a l’imitation anciens, ôc falloit que tout ce qui auoit efté ordôné en ces affemblecs fufl Lu collationné deuant l’Empereur. Alors il fit amp;nbsp;ordonna plufieurs Ordonnanf^^^ furie fait Ecclefiaftique, amp;nbsp;furlaprotiifiondes Euefehez, amp;nbsp;autres dignite^^ benefices de fes Royaumes,être lefquelles il fit celle qui enfuit,N’ignoras poinf’ ce qui efi; cotenu çs faints Canos, affin qu’au nom de Dieu la ûinte Eglifc ionyl' fè de l’honneur qui luy appartient, aufli nous adiouftons force,amp;adiianW' geons l’ordre Ecclefiaftique: afrauoir,ordonnons que déformais, fuiuanths^^ crets des fierez Canons, les Euefques foient efleuz parle Clergé, amp;nbsp;parlepcU-pie du Diocefe où ils font ordonnez, fans receuoir aucun prefent, n’y vfr dau-cune acception de perfonnes, ains foient efleuz, felon amp;:fuiuant qu’ils fontvef' tueux, ôc décorez du don de fapience, a celle fin que par l’exemple de leurViCj amp;nbsp;vigueur de leur parolîe, ils profitent par tout à ceux qui leur font donnez en garde. Lors ledit Empereur, qui defiroit fort accroiftre l’honneur dePEgliP^j^^ chercher les eferitures des Saints Peres anciens, amp;nbsp;fit accomplir les leçons amp;h' rieux de l ho nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rniv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iJ/Tc

neur de Pe~ gcndcs, qui le chantent par chacune refte de 1 an, par Paul Lombard, c'j nommé. Et lors eftant en paix planiere, amp;nbsp;dcfia fur fon vieil aage,il famuûapb fieurs honneftesamp; fedentaires excercices vertueux,qui font dignes d’vn Prince, corne a eft udier,lirc,amp; compofer,ayant en fa ieunbfte efté fort bien inftruit aux bonnes lettres, amp;nbsp;en icelles eu pour Précepteur premieremét Pierre Pifan,honi-dode, puis fur fes vieux ans il eut Alcuin Anglois, ou Albin, homme précepteurs fort fige fçauaiit, mcfiTiemcnt aux lettres faindes, lequel eftat vers ledit rm-Charles, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuoyé de la part du Roy d’Angleterre fon maiftre,pour traitter la paix,

ledit Empereur efmerueillé de fon fçauoir amp;nbsp;eloquence, d’Ambaffadeur qu’Al-cuin cftoit, le fit fon hofte, amp;nbsp;d’hofte fon précepteur. D’autres difent qu’eflas d’Angleterre venuz en France,deux,autres difent quatre moynes, autres difent quatre DoôLeurs fans eftreMoynes, l’vnnommé lehan, l’autre Claude, l’autre Raban

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CHARLES LE GRAND i, ROY 15. LIVRE UIL 2.19

Raban,amp; l’autre Alcuinus,tous quatre difciples clu venerable Bede,par les pais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;•

de Îrance crioient amp;nbsp;prefcboient qu’ils auoient delafcience avendre, ócque qui en voudroit acheter vint à eux. Au commencement on pcnfa que ce fuffent des fols, mais peu à peu leurs beaux amp;nbsp;dodtes fermos fret croire qu’ils diloient vray. Dequoy aduerty l’Empereur, qui eftoit homme fort curieux, ôc grand a-mateur du ft^auoir, les fit venir vers luy, amp;nbsp;leur demandant quel loy er ils vou- . droient receuoir pour monftrer la fcience qu’ils difoient auoir à vendre, ils ref-pondirent qu’ils ne vouloient rien, fors lieux conuenables à ce faire, amp;nbsp;la nourriture amp;nbsp;entretenement de leurs perfonnes feulement, amp;nbsp;qu’ô leur admmiftraffc gens amp;nbsp;enfans ingénieux pour la reccuoir.L’Empercur fut fort aile d’auoir trou ué CCS hommes, amp;nbsp;les tint pres de luy affez longuement, iufqucs à ce qu’il fut contraint d’aller a la guerre; car cela aduint vn peu deuant qu’il montaft à la dignité Imperiale , amp;lors il donna charge à Claude, autres l’appellent Clement, qu’il demeuraft a Paris, ôc luy faifant bailler des enfans des gens de tous Eftats, ■ du meilleur efprit qu’on peut trouucr,fit faire heux,amp; efcolles couenables pour apprendre,leur donnant de grands priuileges,franchifes,amp; libcrtez,amp; commâ-da qu’on leur adminiftraft tout ce quileur leroit befoin. Delà eftvenuelaprc-miereinftitutiondel’vniuerfité deParis, qui depuis a efté la premiere efcolle du monde, tant aux faindes qu’aux profanes lettres, amp;nbsp;d’icelle efi; fortie (corn- i’ vniuerßte me du cheual deTroy e^ vn nombre infini de faints Théologiens, amp;nbsp;delçauans perfonnages qui ne plus ne moins que ftambeaux efclairans ont apporté vnc grande lumière aux obfeurspaffages, que 1 ignorance amp;nbsp;les herelies auoient mis en l’Eglife faincte. L’vn des autres, nomme lehan fut par luy enuoy c en la cité de Pauie, pres d’icelle luy donna l’Abbaye de Saïnû; Auguftin,affin que ceux du P aïs, qui voudroient auoir fcience vinffent vers luy pour l apprendre. Les autres difent qu’il n’y euft que lefdits lean ôc Claude qui vinffent en Prance,

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;que lors lefufdit Alcuinusayanten Angleterre entendu (pue Charles auoit

I recuilly ces deux fcjauans hommes, ôc qu il leur auoit fait inftituer des Colleges I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour enfeigner les fciences, il paffa en P rance, amp;nbsp;vint v ers luy, qui le receut ho-

1 notablement tant qu’il vefquit, ôc l’appelloit fon maiftre,ôc que quand l’Empe-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reur alloit àla guerre il le laiffoit, ôc ne le menoit pas auec luy, ordonnant qu il

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demeuraft en l’Abbaye de S ainft Martin de Tours. Alcuinusalaiffe,plufieuts ocHHr« de

I beaux œuures faits auec plus de pieté de deuotion,quc d’eloquence, comme .Xk«»«. ; le temps le portoit, entre lefqueis font des Commentaires fur laBible plufieurs i belles Oraifons delaMeffe, des Plomelies furies Euangiles, ôc autres Sermons i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quifechantêt aux Eglifes.Mais pour reuenir à ce quel’Empereur fit apres auoir

fait tenir les fufdits cincpCbciles ,pour la reformation des Eftats Scdes Eglifes,fe voy àt priué de deux de les enfans,nffauoir de P epin Sc de Charles, il fit afsêbler

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vnVatlementà AixlaChappelle,làouilaffocia en l’Empire,lePrinceToys,

l depuisfurnôméLoysleDebonnairefonfilsvnique,luy faifant faire fur l’heure p \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hommage par touslesPrinces,quipour ceft effeét eftoient en celicu,puisle reri fin fer».

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoyaen fon Royaume d’Aquitaine pour le deffendre cotreles Saftazins,la ou

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Loys fit plufieurs belles chofes.En apres l’Empereur enuoyapar toutes les Pro-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uinces, des Seigneurs qu’il nommoitSenefehaux pour faire ôcadminiftrerlu-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;B

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13.

enuoyé^emader, leur promettant dc leur rendre leur frere qu’il auoit prins. Ce qui fut Hit.

Sur cesentre-faiótes, il eut nouuelles d’Efpagne qui luy donnèrent efperan-ce de fen Hire Seigneur. Adelphonfe furnommé Ie challe Roy de Nauarre, uoit lors continuellement guerre contre les Sarrazins, amp;nbsp;combien qu’il fy pof' taft vaillamment; il ne pouuoit neantmoins paruenir à fes entreprifes. Parquoy il manda a Charles, que fil vouloir aller en Efpagne auec telle armee qu’il auoit lors qu’Idnabala l’y fit pafler, il l’alTenroit qu’en peu de temps amp;nbsp;auec peu depft ne, les Sarrazins en feroient totalement dechalTez . Ce que luy feul ne pouuoit faire: car fes gens mefines pour fa grande vieillefle , qui rend contemptiblesh^ ^riße^* *”*'^hommes, ne luy portoient telle obeilTance que de couftume.Dequoy fes enn^' mis aduertis, en Hifoient leur profit, Sgt;c le voyans mefprifé amp;nbsp;mal fecouru lt;1^^

fiens, d’autant plus hardiment couroient ils fur fes terres. Ce bon homme pro-premefe élu mcttoit à l’Empcreur, que pourrecompence de fa peine amp;nbsp;deladefenfedelaij «jw'ï char nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hroit fon heritier,ou quelqu’vn des lies. Charles qui eftoit aufli

les. ia vieil toutesfois auoit encore le cœur ieune amp;nbsp;chault,amp; plein de celle accoü-ftumee ambition honnelle amp;nbsp;Hinte, qui luy faifoit defirer auoir de belles occa-fions de guerroyer les ennemis de la foy .11 prefta volontiers l’oreille à l’olffotltt Roy de Nauarre, nbsp;luy manda qu’il luy enuoy eroit fon armee par fon petit

Bernard Roy d’Italie, affin qu’il l’adoptaft, de forte qu’on penfoit ce faicltout defpefché,amp; elloient ia les François paffiez les monts Pyrenees, quand vn Coni' te nommé Bernard, qui entre les Nauarrois eftoit emprez leur Roy le preini^’^ en authorité, remonftra aux principaux d’entre eux, que ce leur Hroit vne gtafl' Z« Nauar- ftehonte fi leur Royaume tomboit entre les mains des François. Quifutcaufi ” * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils fe bandèrent cotre leur Roy Adelphonfe,tat que par menafles ils le cotwi

c»»tre leur

l'Empereur antre les sar raz^ins.

gnirent d’enuoyer Ambafiadeurs au deuant de l’Empereur pour luy faire ente-dre, qu’il auoit changé d’opinion : amp;nbsp;qu’il n’auoitlors befoing d’aucun fecours-Ce qui plus efineut le peuple deNauarre,fut que plufieurs efehapez de la prifoti des Sarrazins, auoient palfé parle camp des François, lefquels'irritcz dequoyh Roy feftoit defdit, amp;nbsp;les auoit tant fait trauailler pour néant, leur firent quel' ques iniures : tellement que tournez en leur pays, ils femerent par tout queles François les auoient plus mal traittez que les Sarrazins mefines. Peult eftreque Bernard inuenta cefte cautelle, pour rendre d’auantag-e les Nauarrois ennemis des François. Aufli appellerent ils contre eux le Roy Marfillc à leur ayde, qui y vint auec vne grade armee de Sarrazins, qu’il auoit amené d’Affrique. Ce que fçaehant l’Empereur, il délibéra ne fen retourner que premier il n’euft veules ennemis: amp;nbsp;pour les attirer il brufla tout le plat païs, amp;nbsp;les vainquit en vne bataille Hns grande occifion, pource qu’ils fe retirerent incontinent.Neantmoins ils ne foferent depuis attaquer aux François, ny fe trouuer en campagne amp;nbsp;ne Hifoient autre entreprife que fur les fourrageurs, eftans fi bien montez queles gendarmes de France ne les pouuoient fiiiure, à caufe de la trop grande pefin-teur de leurf armes. Voyant l’Empereur qucl’hyuerfapprochoit,il deliberate fen retourner en fes pays ; amp;nbsp;comme fon auant-garde amp;nbsp;H bataille euffentpre-mierement pafte les Pyrenees auec luy,les ennemis chargèrent l’arriere-gardea la defeente des montaignes, en lieu pour eux fi auantageux, qu’ils la deffirent (lt;teuantque Charles luy peut donner fècours} auec vn grand meurtre. reureleff2^e‘ Quclques VUS difciit que ce fut a Rocetiaux: mais les plus véritables efcriuains affeurét

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13. LIVRE IIII. xii afleiirent, que la iournee de Ronceuaux fut long temps deuant, comme cy delTus nous auons dit. Autres difent qu elle fut long temps apres: Surquoy les opinions font diuerfes.

Les ennemis ne iouirent gueres du contentement de leur viôloire. Car tout incontinent apres il fefmeut plus forte guerre entre Marfille amp;nbsp;le Roy Adel-phonfe qu’ils n’auoientauparauanteu contrôles Fraçois.Turpin Arclieuefque de Reims donna la benediólio a l’Empereur, lors qu’il alla en cefte guerre,amp; fit viifermon a fes foldats qu’il-mena en icelle, amp;nbsp;Vlface luy fucceda audit Arclie-uefehé. L’Empereur veîquit deux ans apres fon retour de cefte guerre d’Elpa-gne : durant lefquels fe (entant merueilleufement affoiblir, il ne prenoit plaifir qu’en l’efcripture Sainte,amp; principalement aux liures de Sainól ALiguftin,amp; autres liures de Theologie, qui défia eftoit fort exercee a Paris par la venue amp;nbsp;el-colle des quatre Docteurs cy deftlis nommez. Dés lors il cogneut bien qu’il ne pourroit longuement demeurer en ce monde, pour fefentiraggraué d’annees yoyantyieil ôc de grands trauaux. Adonc il délibéra de dilpofer de toutes chofes,amp; de faire des Teftaments, par lefquels il donnoit qu elques partages à fes filles, amp;nbsp;aux fils qu’il auoit euz de fes concubines : mais pouiTes auoir trop tard encommencez, il ne les peut acbeuer, Il ditiila fes threfors, fes ioyaux, fes meubles, amp;nbsp;fon argent en la façon amp;nbsp;maniéré portee par fon Teftament, dont la teneur fenftiit:

’’ Au nom du Seigneur Dieu tout puiflant, du Pere,du Fils,amp; du Sainôl Efprit cLrltf.

quot; Cy commence la defeription amp;nbsp;le partage que le trefglorieuxôc treftleuot Prin-

•’ ce Charles, Empereur Augufte, l’an de l’Incarnation denoftre Seigneur Icfus quot;nbsp;8ii.de fon regne en Roy de France les 43. en Italie le 3lt;r. amp;nbsp;de Ion Empire leu. » amp;nbsp;l’indiôlion 4. efiiieu de làincle confideration, a délibéré de faire, amp;nbsp;que par » le bon vouloir de Dieu il a accompli de fes trefors amp;nbsp;de l’argent, qui en ce iour « leront trouuez en fa chambre: Ayant audit partage lur tout voulu aduifer, ace » que non feulement la diftribution des aulmoncs, laquelle entre les Chreftiens' » fe fait folennellement de leurs pofteftions, le fift par ordre amp;nbsp;raifon pour luy de « fon argent mefi-ne, mais aufli que fes heritiers oftans toute ambiguité, cognoif-» fent clairement ce qui leur deuoit appartenir, amp;nbsp;peuftent entre eux fans conten-» tion, proces ou debat, iceux diuifer par competente portion. Donques en cefte » intention 6c volonté premieremêt, il a parti 6c diuifé en trois parts tous fes meu « bles, confiftans tant en or qu’en argent,6c en pierres precieufes, 6c autres orne-» mens Royaux, qui ( comme il a efté dit ) Ce pourront alors trouuer en là cham-« bre. Puis diuifant, 6c de rechefpartiflànt Icîdites parts, a fait xi. part des deux » parts, 6c refe rua latroilîeme entière. Et des deux parts la diuifionfaiéleenxi.

« parties confifte en cefte façon. Que d’autant qu’enfonRoyaumey a xi. villes ^srSbredejvil » Métropolitaines, chacune de ces parts, foit par les mains deles heritiers 6c amis » donilee à chafque ville Métropolitaine en don d’aulmone, 6c que l’Archeuef-.. que, qui lors fera l’adminiftrateur de ladite Eglile, prenant la part qui aura efté » donnée a fon Eglife, le partage auec fes fuftfagans, c’eft aflauoir de cefte façon « Que la troifieme partie foit à fon Eglife , 6c que les autres deux pSrts foient di-33 uifees 6c départies entre fes fuffragans. Or eftchafque diuifion 6c part d’icelles » qui des deux premieres parts eft faiéte à chaque ville Métropolitaine, dont il y 33 enavingt 6c vnel’vne de l’autre fcparee en fon cabinet auec la fufeription, ôc » nom de chacune d’icelles : 6c font les noms defdites Métropolitaines, aufquel-» les a efté donnée cefte aulmone ou largefre,celles qui fenfuiuér, Rome,Raucn-

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ne, Milan3Forli,Grado,Bologne,Maience, Viuan, quieflaulïinommeeSaltz-' burg, Rouen, Trieucs, Scns,Bczançon, Lyon, Rheims, Arles, Vienne, Taran-' -taife, Embrun, Bordeaux, Tours, amp;nbsp;Bourges. Et quant à l’autre part, laquelle' il vouloir eflre referuee entière, la raifon ell telle que ces deux diflribuees aux ' fufdites diuihons amp;nbsp;parts, cefte troifieme confillafl en Tvfage quotidien, ce-' me chofe qui apparuft n’eflre alienee par aucune obligation de vœu, de la puiT ' lance amp;nbsp;feigncurie du polfelTeur, amp;nbsp;ce tant qu’il viuroit ou qu’il ellimall fvû-’ i ge de ladite part luy eflre necelTaire. Mais apres fon trclpas, ou apres que dehquot; I propre volonté, il fe feroit defpouillé de toutes-chofes fèculieres mondaines, ' f celle partie lèroit diuifee en quatre fubdiuilions, amp;nbsp;Tvne d’icelles leroit adiou- ' flee aux fufdites vingt amp;nbsp;vne parts, amp;nbsp;l’autre prinfè, feroit diuifee à Ces fils amp;nbsp;Hl' ” ; les, amp;nbsp;àfes nepueuz niepees par vne iufle amp;nbsp;raifonnable diuifion. La troif'” ; .Autres Jiut ieme felon la couflume des Chrefliens, feroit employee à Tentretenement des ' es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feroit diuifee, amp;nbsp;partie comme vne aulmo'quot;

Je l'Smpe re tir

ne à Tentretenement nourriture des feruiteurs amp;nbsp;feruantes du Palais. EtvoU'

lut t]Li a celle portion de toute la fommc qui comme les autres confilloit enar'” gcnt, amp;: or, full adioint amp;nbsp;mis tout ce qui elloit de fer amp;nbsp;de cuiure, amp;nbsp;d’autres ” métaux auecles vafes, vllenfdles, armes amp;nbsp;habillemens, amp;nbsp;tous autres blés fulTent précieux ou communs,faits pourferuira diuers vlàges,comm^” lont Marmittes, Chaudières, Couuertures, Lodiers, Challitz,Cuyrs,Mortiers,quot; amp;: tout ce qui fe trouueroit cc iour là, tant en là Chabre qu’en fa garderobbe,” cuiline,à fin que d’autant plus full’ent grades les diuifions amp;nbsp;parts de celle ’ que l’aulmone peut feruir à d’autant plus de gés. Quant à la chappelle,

Thrtfôrs de rEmjjereur excellent.

dire le minillere de l’Eglife, il ordona que tout ce qu’il auoit fait amp;nbsp;alTemble, ” ce qui luy elloit aduenuparlafucccelïiondefonpere, demeurall entier, full couppé en aucune diuifion ny partage. Et s’il le trouuoit quelques vafes,* liures, ou autres ornemens, lefquels il apparut certainement n’auoir point eH^ par luy donnez à celle Chappelle, celuy qui les voudroit auoir les achetaft, donnant le pris de laiulle ellimation d’iceux. Semblablement il ordonna des H' tires, defquels il auoit vn grand nombre en là Bibliothèque,que ceux VOLidroient auoir les achetteroient àiulle ôc raifonnable pris, amp;nbsp;que TargetqtU en prouiendroit,lèroit donné aux poures. Entre autres Threlors il auoit trois ta blcs d’argent amp;nbsp;vned’or de belle grandeur, amp;nbsp;de grand prix : furlefquellesw ordonna, queTvne d’icelles, qui efloit quadrangulaire,amp; en laquelle elloit gta-uee la delcription delà ville de Conflantinopie, fuft portee à Rome à l’Eglife Sainél Pierre, entre autres dons qu’il y fit porter,amp; que l’autre, qui elloit ronde en laquelle efloit grauee la forme de la ville de Rome, full donee à l’Euefque de l’Eglife de Rauenne. Quant à la troilieme,qui furpalToit les autres, tant cnpolƒ qu’en excellence amp;nbsp;beauté de Touurage, laquelle efloit faiéle en forme d^trois formes rodes,aufquelles efloit en gratieure tres-deliee amp;nbsp;tres-delicate engrauee la figure des trois parties de la terre, amp;nbsp;quat à vne autre qui efloit d’or, qu’on df foit eflre la quatrième, il ordonna que toutes deux feroient mifes, comme fif' plement à la troilîeme partie, qu’il auoit voulu eflre diuifèe entre les heritiers, amp;nbsp;les aulmones par luy ordonnees.il ordonna amp;nbsp;fit celle conllitution Tefti ment deuât les Euelques, Abbez ôc Comtes.qui pour lors pouuoient eflre auec luy. Lefquelles chofes fonfils Loysaccomplit incontinent apres lamortde fondit pere.

Ayafl^

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CHARLES LE GR AN D i. RO Y 13. LIVRE IIIL 1^3 Ayant ainfi fait fon teftament,il fc fentoit de iour à autte deffaillir à ^y mef-mc,amp; cftre prochain de la mort, lacpuelle fut prefagee par plufieurs grans prefa- jé ges,cômevneeclipfe de Soleil,amp;le grand pont de bols qu il auoit faitbaftir lur la mort Je le Rhin deuêtMaicnce,où Ion auoit employé beaucoup de temps, amp;nbsp;vue grade defpenfe par l’efpace de dix ans, fut en moins de trois heures tout cblume par lé feu, fans qu’on y peuft remedier en forte quelconque. Au dernier voyage qu il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

fit en Saxe, contre Geoffroy Roy des Danois , vn matin deuant le Soleil Icue fe naettat aux champs auec fon armee, il vit au ciel vn grand flambeau ardant,tra-uetfer du cofté dextre au gauche, amp;nbsp;comme chacun feffrayaft de cela inconti-nét le cheual fur lequel il eftoit monté tôbades quatre pieds,dontl Empereur tomba A vne fi grande fecouffe, que les agraphes de fon hoqueton de guerre fe rompirent toutes, amp;nbsp;le baudrier auquel pendoit fon efpee auffi le rompit, ec le laUelot qu’il auoit entre les mains luy fut tellement arrache d’icelles, qu il fut trouué a plus de vingt pieds de là. Le Palais royal d Aix la Chapelle fouuent futclbranlé ôt crolléquot;,les fohues amp;nbsp;planchers de toutes les maifons ou il lo-2eoit,eftoient naixiUememl'ouucnt camp;ranlees, vncgreffe boullequi eftoit quot;fur ledocberde l’EgUfcd'AixlaChapcllefutabbMue du foudre, amp;nbsp;tomba lui la maifon de l’Euefciue là voifuie, Se vnc gallerie qui en ladite ville alloit du Palais royal à l’Eglifei tomba. Eftant pies de la mort St laifi de fiente il la cui-doitebafferpar diette, comme autrefois il auoit fait : mais 11 fut en cela deceir. car foncorps atténué de maladie St fubftate feulement d'vnpeu deboiflon, luy eftant défia fort vieil, il dccedale feptieme lour apres qu il te fut couche au lift nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j,

preffédeta maladie,qui fut l'an 814.ou815.le aS.ioui delanuier leyi. defon cW„e». aa2e,le47. defonregne en France,le 15. de fon Empire. St apres amorti ae

; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftécanoniféSaina,Stquot;fafeftecommandeeauxParlementsdeEranceparleKoy

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eoys vnzicme.Et corne fes feruiteurs fuffent en doiite,cn quel lieu on le deuoit

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enterrer, à caufe que luy mefme nen auoit rien dit ny ordonne en fonTefta-

1 ment, en fin tous aduiferent qu'il ne potiiroit elite plus honneftement inhume l quenÏEgliCe laquelle il auoitfait cóftruire à AixlaChapelle au nom delavier-1 geMatieiStenicelle futenterré lemefmeiour defontrefpas,5tfur fontom-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beau fut dveffé vn arc doté,fur lequel eftoit fon effigie,aucc vne inferiptionEa-

ûne ainfitournee enîrant^ois : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,

Cy dessovs gist le cores dv grand et

GlEVX EMEERî-VK CH.ÄXLES , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A. 'VAILLAMMENT pe^e^y.

AVGMENTE LE ROYAVME DE ERANCE,LE TENANT HE VKEV SEMENT T AK LESTAGE DE 47- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1l M O V-

( KVT SETT V AGEN AIKE LAN S r 4. INDICTION SETTIE-

LES Ck'Lî.îîD'ES ü t


LE CINQUIEME


î E V K I E K .

Vo'Aa \avie ,Ves £aias, ScUfin de CWesKoy AeTrance, ôc Empereur Aes Komains cpuipour Va ^ranAeur Ac Ces faits a eftéVvn Ae ceux entre tousles hom mes (pui a rapportéle nom Ae GranA-.car Aeuantluy n’y auoit eu cpuWexanAte, h.o'^ AeNlaceAoine ScVompee Seigneur Komain^Conffantin Empereur Ac Grece, amp;c A,ntiochKoy Ae Syrie lt;pui euffent acepuis ce nom Ae GranA. 11 receut Grlt;wJ. parla fuecefhonAe fonpere le Royaume Ae Trance hien ^ranA*. mais ill augmenta hien^autrement,par la Gon(puefle Ae pluCteurs ^ranAes Prouinces.

P)epuis aucun Aes autres Kois hapeu atteinAre afaCTranAeur,àla(puellcilauoit

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2.2,4

par la main efté tiré par Pepin Ion pere, amp;nbsp;par Martel fon ay eul: amp;nbsp;ainfi trouuac l’elchelle dreflee par les deuanciers, moins difficile (cobien que beaucoup) b’/ lt;nbsp;fut par la faneur de la fortune, amp;nbsp;par l’agilité des executions de fes entreprifes,b guider à celle grandeur, qui fut redoutable à toute l’Europe, voire à toute l’Af' frique. Car luy ne tenant au commencement, que celle partie de Gaule qui cenjueßes de fituce entre le Rhin amp;nbsp;Loyre Sgt;c. entre l’Océan amp;nbsp;la mer qui coftoy e les ißes

Charles le ^rand.

Maillorque amp;nbsp;Minorque, il y adioufta celle partie de la Germanie,qui eft eneb lè dedans la Saxe ôc entre le Danube, le Rhin, amp;nbsp;Sala, qui diuife amp;nbsp;fepareb^ Thurigiens Sgt;c Sorabes. En apres il adioignit à la couronne de France, les Alb' mans amp;nbsp;Bauares,rAcquitaine, les monts Pyrenees, partie des Elpagnes, la Sax« toute l’Italie, la Pannonie haulte amp;nbsp;balfe, maintenant dites Hongrie amp;nbsp;Aufe^' ehe, la Dace, la Hiftrie, la Liburnie, amp;nbsp;la Dalmacie, hormis les citez maritini«^

lefquelles il accorda à l’Empereur de Conftantinoplegt;Aulïi il fubiugua amp;nbsp;ta tellement tous les Barbares amp;nbsp;fieres nations, qui font en Allemagne entreiß Rhin amp;nbsp;la Viftule,amp; l’Océan le Danube,qui font prefque femblables de gue, mais dilTemblables de mœurs amp;nbsp;d’habits, qu’il le les rendit tributaircs.Eæ tre lefquels les principaux font les Vveftphales, les Vvelatâbes,les Sorabes,!^ Abrodites, amp;nbsp;les Bohemes,auec lefquels tous il combattit,amp; les autres quilôn^ en grand nombre, il les print à mercy. Il augmenta auHi la gloire de Ion reg^^’ en ^e reconciliant amp;nbsp;acquerat pour amis pluheurs Rois amp;nbsp;natios: Entre lefquels il obligea tellement à (oy Adelphonfe,Roy de Galice amp;nbsp;d’Alturieque quandb'

Galteer £ƒ dit Adelphoufc, enuoyoit fes Ambafladeurs vers luy. Il leur commandoit,‘]'^' c^fftfi^difer^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgpQyauditEmpereur,ilsluydiffient,queleditAdelphonfeelïoitfonOj

chéries.

‘ bligé feruiteur,amp; en efcriuant à l’Empereur faifoit le mefme. Il obligea auflnu lement à luy les Roys d’Efeoffie, que parlans de luy , ils le nomoient toufioui^^ leur Seigneur amp;nbsp;maiftre,amp; eux le difoiét fes feruiteursamp; fubiets.11 y a quelques lettres qu’ils luy efcriuoiét, par lefquelles on voit toutes ces belles inferiptious amp;nbsp;leurs affiedlions amp;nbsp;obeiflance entiers luy. Auffi il eut telle amitié amp;nbsp;intellig«^ ce auec Aaron, Roy de Perfe, qui excepté l’Indie, tenoit prefque tout l’Orient, qu’il préféra l’amitié amp;nbsp;bone grace dudit Charles â toute autre amitié, de tous les Princes amp;nbsp;Rois qui eftoient fur la terte, eftimant qu’il n’y auoit ny Roy u/ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;monde,auquel il deuft porter honeur amp;nbsp;relpech qu’à Charles. Et qu^t

C

Charles le

dePerfe. Ics Ambafladeurs, que l’Empereur auec plufieurs grands prefèns auoit enuoyCï au treffiacré Sepulchre de noftre Sauucur IE s vs Ch ri sT,amp;aulieiidefare-furreélion vindrent audit Aaron, amp;nbsp;luy firent entendre la bonne volonte qu« l’Empereur leur maiftre luy portoit, non feulemêt Aaron leur accorda ce qu ils demandoient, mais, auffi leur permit, que cefàcré amp;nbsp;falutairelieu fuit foubsims àlapuiffiance dudit Charles. Et quand lefdits Ambaffiadeurs prindrentle chemin pour retourner vers l’Empereur, il leur donna pour compaignie quelques liens Ambaffiadeurs, parlefquels il enuoya audit Empereurplufieurs robbesamp; drogues precieufes, amp;nbsp;grandes richeffies duLeuànt,amp; peu auparauant luy auoit ■ enuoy é viÆlephant. Auffii les Empereurs de Conftantinople Nicephore amp;nbsp;Michaël , bien qu’il y eut quelque ialoufic entre lefdits Empereurs amp;nbsp;luy, a caule de ce nom d’Empereur,queîe Pape Leon luy donna à Rome.Si effile qu ils luy portèrent vn grand honneur amp;nbsp;relpcéh, recherchant toufiours Ion amitié.

On a peu voir par le difeours de la longue vie, qu’il n’a iamais efté làns guerres amp;nbsp;fins affaires, tantoft contre les Saxons,tantoft contre les Sarrazins,tantoft

contre

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CHARLES LE GR AND i. ROY X3. LI V RE IIIL xi5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

contre les Lombards, tatoft contre ceftuy, tatoft contre ceftuy la. Neantrnoins il fitbaftir plufieurs beaux amp;nbsp;grands edifices,tant pour l’ornement de (onRoy- -auiiae, que delà religion Cbreftienne les vns delquels il acbeua,les autres il les lailTa imparfaits. Entre lefquels, apres fon retour d’Efpagne jla où il decora ôc enrichit grandementl’Eglife Sainól laques en Gompoftelle de plufieurs grads territoiresamp; dôs,du relie des trefors qùil auoit gagnez en Elpagne,il édifia plu-fienrs Eglifes, en l’honneur amp;nbsp;retierence de Sainól laques Entre autres il édifia à Aix la Chappelle en Allemagne, vne Chappelle tout ioignant les vieilles ruinesdesbaftimësdeceltancienPrinceGranus,quidonnafonnomauxBains qui font en ce lieu dont auiourd’huy la ville fe nomme en Latin, Aquic g^anum; cell à dire ,les eaux de Grantis, amp;nbsp;futledit Empereur enterre enladiéle Eglife, corne il a efté dit.11 fit aulfi baftir l’EglifeSainôt laques à Bourges,Sainâ: laques aTholouze,Sain(St laques qui elt entre Agde,amp; Sainél lehan de Sorde, VEglile Sainél laques entre Paris amp;. Motmartre, laquelle eft auiourd’huy enclole dédis Paris, amp;nbsp;nommee Sainót laques del’hofpital, Sainét Philibert, Sainôl loffe pres deMonftreüil fut la mer,Saind Elorent pres Saumur, SaintYMaixant, ôc Charrois enPoiiâou,Conches,Menât,Mainheu en Auuergne,MoilTac, Sainâ: Sauin en Poidou,Noaillac,Sain£tTenfoy,Sain£t Paizant, Sainâe Croix à Poiâiers, Saint! Aignan d’Orléans, St plufieurs autres Abbay es,Colleges,amp; autres Egli-fes, en nombre non croyable, ôt toutesles decora tant enbenefices, rentes amp;nbsp;re uenuz, que d’or, d’argent, pierres pretieules, ornemens , ôt reliquaires, leur donnadebeauxôc grands priuileges, ôcmiten chafeune Eglife vnelettted’or valiant cent liures, en laquelle eftoit eferipte l’annee de la fondation d icelle en.

bayes. Quant aux edifices prophanes,il fitbaftir aMaiece lut le fleuue du Rhin ce pont debois, dont nous auons parlé qui auoit cinq cens pas de longueuricar autant aledit fieuue de largeur là deuat, fi ledit Empereur euft vefcu,il auoii délibéré dele faire de pierre. 11 comment^a auffi plufieursbeaux Palais amp;nbsp;Cha-fteaux-. mais fur tout il fe plaifoit àbaftir T emples, amp;nbsp;à faire rabiller ceux qui e-ftoient ruinez,en comandant les Prélats ôt Miniftres des Egli{es,qUi en auoient la charge deles faire reparer . Les chofes qu on racompte deladeuotion,vtùl-lance,magnanimité,libéralité, patience,bonté, clemence, promptitude, amp;nbsp;lire rature de ce grandPrince font admirables . 11 eftoit vaillant, grand, ôc heureux en guerre, clement apres icelle, fage Slt; iufte en paix, touhours deuotieux,touf- le Grand iours clement, touhours iufte, touhours charitable, 2c eft trefdifhcile, voire impoftible de iuger f’il eftoit plus v aillât qu’heureux,ou plus heureux que vaillant. lamaisPrince enl’ Europe ne dompta plus de nations.lamais Prince ne fut plus Religieux, ny plus iufte ,ny plus amateur déroutes vertuz 2c lettres c^ue luy. Sa deuotion fe monftroit en toutes les guerres qu il entreprenoit, tant ala defenfeduPape 2c du hegeApoftolic,que pour publier 2c fernerlenb deDieu, à extirper les her elles 2c les Paganifmes ,àremettreles'ECcleh.aftiqtms enleurs hiens,2c aubaftimés de tant d’Eglifes.S a vaillance fe monftroit es ermroits d’in-hniesbataillesfurieufes,2c heges de villes,2c déroutes fortes amp;c efpeces d’entre-ƒ«. prifes de guerre.dl môftroir par tout faiuftice àbiê faire fa clemêce, a pardoner roufioursfes ennemis 2c fes fubiers, qui tant de fois fe tebelloient •. fa libéralité en rat de dons 2c pr efens qu’il ht aux P apes,aux Eglifes,2c a toutes fortes de gés*. fa promptitude amp;. diligence enl’expedition prompte de tant d’affaires, foira

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Fdiience sie Charles It ^rdnd.

id dciilcenr

aller ou’à- efcrire amp;negotier. Sonfçauoir enplufieurs œuures qu’il a faitSji^ | patience, en ce qu’apres la mort de fon pere Pepin, il endura fi paticmmentl en- J uic amp;les menees de Carloman fon frere, qu’il ne voulut iamais entrer en quere । le contre luy.Et quand à la perfuafion de là mere il eut clpoufé la fille de Ôidief v Roy de Lombardie, laquelle puis apres au bout d’vn an il répudia, amp;nbsp;que fâm® rc luy en voulut vn mal de mort, il endura tout cela patiément, amp;nbsp;honora tout- । iours ûi mere iufques à la mort d’elle. Il elloit fort aduilé à côtracher les amitiez-car n’eftant pas fort prompt à les planter fur vn chacun, aufii efioit il ferme confiant à les entretenir amp;nbsp;garder, amp;nbsp;portoit vn grand refpeôl a les parens,aims ; .......... nbsp;nbsp;nbsp;feruiteurs.S'a douceuramp; clemence le monfira en la punition des côiurateurs- .

crelemmce. y gn Germanie quelques vns qui coniurerent contre luy, les vns defaucb furent bannis, amp;: aux autres on crcua les yeux:amp;: aucun toütesfois de ceuxlâfl® mourut finon trois, qui furent tuez fe defendans,lors qu’on les vouloir prendre amp;nbsp;mènera l’Empereur. Quelques vns difent qu’il eutvn fils bafiard nom®® Pepin,duquel nous n’auons fait aucune mention cy deflus,qui efioit beau de fiige, mais du corps contrefait, amp;nbsp;bofiri, lequel lors que fon pere efioit emp®^ ché à la guerre contre les Huns, faignit d’efire malade, amp;nbsp;coniura contre luy uec quelques feigneurs François, qui l’auoient leurré d’vne vaine elperance^ promefi'e du Royaume. Le pere defcouurant cefie coniuration fit mettrémo/' ne dedans vn monafiere ledit Pepin,amp; dit on que la Royne Fafirade, femmedrr

, dit Empereur, efioit caule de toutes ces coniurations:amp; non feulemet ellc,®^'^ aufli Hildegarde Ion autre femme efineut amp;nbsp;lulcita des coniurations cotre In/’ Dont 11 fut cotraint de fortir quelquefois de fii bénignité naturelle, pour fentir des cruaultez de fes femmes, amp;nbsp;des coniurations des coniurateurs. Tou-tesfois par tout le tempsfieïa vieil a vefeu tant en guerre qu’en paix, tant en ft maifon que dehors, auec fi grande douceur amp;nbsp;auec tat d’amitié amp;nbsp;de bienueil-lance de tous amp;nbsp;enuers tous, qu’aucun ne luy peult imputer vne feule note,ta® i'L l't'd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;petite,d’aucune cruaulté ou iniufiiee. Il aymoitles efirangers, feftti-

cÄdrT«. ‘ dioit fort a les receuoir amp;nbsp;traitter courtoifement y honorablement, de

que leur grande multitude fembloit non leulemêt onereulè en fon Palais, mais . aulfi en fon Royaume. Il efioit fi braue, magnifique, amp;nbsp;liberal, que cefie chat' ge ne luy defplaifoit point:car aufii recompenfoit il plufieurs incommoditezôi maulx,par la louange de fit libéralité,amp; de fà bonne renommee.

cenqueflesde Deuant qu’il fufi Empereur, il tenoit les Prouinces d’Aquitaine, toutlepais ^rd^^^ Gaules, tous les monts Pyrenees iufques au fleuue d’Ebro, qui commence

en Nauarre, puis conquit la Germanie, auiourd’huy nommee Allemagne, l’An gleterre, la Bretagne, toutes les Efpagnes, iufques a la terre de Galice, la Lombardie, l’Italie depuis la cité d’Afie iufques aux terres de Calabre, Prize, Saxo-nie, Bauiere, Efclauonie,Venife,amp; les terres quifont entre leur mer amp;nbsp;le Dann-be,amp; toutes les ifles qui sot depuis la mer de Germanie iniques aux bornes d’tf-paigne, amp;nbsp;contraignit tous les habitans d’iceux pais a fe faire Chrefiiens.Enfii-lant lefdites conquefies il eut de grandes amp;nbsp;merueilleufes batailles,amp; principalement contre les Saxons : neantmoins parla vertu amp;nbsp;grace de Dieu, il eutvi-éloire fur fes ennemis, li que par fon moyen le nom des François triomphafur toutes autres nations de deçà amp;nbsp;delà les monts, amp;nbsp;les mers. Et fi lès faits amp;nbsp;ge-

ites etifTcnt efté auffi biê redigez par efcrir,que ceux des Grecs ou des Romains on trouueroit qu’il a fait de plus grandes chofes que ne fret oncques les autres:

car

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CHARLES LE GRAND i. ROY 13. LIVRE llll. 117 car leurs faits ont cfté plus magnifiez par parolles efcrites eloquemmêt, que par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;•

leurs vaillances ou prouefles. Soubs fon Empire eftoient les Arebeuefehez qui fenfuiuent: Rauenne,Aquilee, Milan, Grade, Suriane,Tarente,Colpgne,Ma-chf^compri-ience, Saltzbourg, Treues, Seótz, Bezançon, Lyon, Vienne, Ambrun, Aix

Prouence,Rouen, Arles, Bourges,Rbeims, T ours, Bordeaux, Aux, T kolouze, Plorence, plufieurs autres, qui font de prefent Arebeuefehez amp;nbsp;lors n eftoiêt qu Euefchez.il fit aulfi pour le bien amp;nbsp;diredib de l’Eftat de l’Eglife tenir les cuaq Conciles deflufdits, fit mettre par ordre la Legende des Saints ,amp; enuoy a par tout le monde chercher amp;nbsp;enquérir les noms ôc obits des Saints Martyrs, amp;nbsp;samêls c^pa Confeffeurs,amp;les fit mettre envnmartyrologue parvnMoyne

mard. Apres il fit par Paul Diacre (duquel nous aubs parlé ) faire les Legendes ôc léchons qui fe chantent à lYglife tout au long de l’année; amp;nbsp;voyant la difcordan-ce qui eftoit en la maniere‘quot;de chanter amp;nbsp;pfalmodier en l’Eglife de France, qui neftoit pas lors melodieufe,il euoya dos Clercs àRomc,pour apprêdre la manie re de chanter amp;nbsp;pfalmodier, amp;nbsp;par eux fit inftruire les Framjois en l’art de Muli frodwife que, dont ils vfentiufques a prefent. Il admoneftoitfouucntlesMiniftres àcl'Egltfc, l’Eglife qu’ils ne fouffriffent point qu’aucune chofe desbonnefte ny fcandaleu-felefiftenleurEgbfe; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r n r m

Etbien que Pepin euft remis l’authorité Roy ale fus, fi eltjze que fonfib Char les fut celuy, quiluy donna la perfedtion de fa maiefté,commc ainfi foit que les Rois y Eus de la race de ce grand Clouis eftoient anéantis de telle forte,cme c eft prefquevnehbte a leur mémoire d’en ouyr parler. Mais Charles eut enluy tou tes les graces qui rendent vn P rince louable de façon qu il doit eftre propofe a tousPrinces,comme vnpatron,miroir de exemple des vertuz dignes d’eux, co-meayantlareligion,lavaillance,lebonheur,laiuftice,lef^auoir,l’eloquence, lapromptitude ,la clemcnce,la fageffe, amp;nbsp;la libéralité, qui font les perles pre- ties printes* cieufes,defquelles les P rinces fedoiucnt parer ôc faire partout reluire. Beau, grand de admirable fut de fon temps l’Eftat des affaires de France, qui eftoit riche de opulantc ,honoree d’infinies viéboires, decoree Se fouftenuc de la iu-ftice,orneedela rcligion,douee de toutes vertuz, Se agrandie Se augmentée par les armes. Turpin Archeuefque de Rheims ( fi tant eft qu il ait fait ce bure qui court foubs fonHörn') Se Eginhart Chancelier dudit Charles, ont rédigé par ef-crit partie de feshaults faits Se geftes. Turpin a mis b eau coup demenfonges en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

fon bure, comme de dire qu’il leuoit facilement de famainvnCbcuaberto.ut fur Tnrpin armé de terre auffibault que fa tefte, qu il pourfendoit de fon efpee vn Cheua- cr lier tout armé Se fon cbeual. Se qu en fes mains il eftar giffoit Se eftendoit facilement quatre fers de cbeual enfemble, Se tous neufs. Ce font chofes pluftoft dignes d’vne fable que à’'vnehiftoire. Eginhart a deferit fes faits,mais tropbrief-uement, ne deferiuant que les chefs des chofeS, comme de dire : il alla en Saxe, debruftatout,de donna fecours au Roy Adelphbfe deNauarre,puis reuint faire Pafques entelbeu.ll alla en Italie au fecours du P ape. Se fcmblables chofes, Se l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pfabreueté alaiffé aux lecteurs vn debt icroy able de voir les caufes«de fesvoy a-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ges,Seles Confeils ,les entreprifes, Se le long Se ample difcours d’icelles. Iceux

autheuïs difent, queledit Empereur eftoit dehelle Se grande ftature, bien for-mé de corps. Se auoithuiébpieds dehault,laface d’vn efpan Se demy delong,le U»e«»e»i, front dvn pied delarge,le chef gros ,le nez petit Se plat,les y eux gros, ver ds Se

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftincellas commeEfcarboucles,terrible Se furieux a ceux qu il regardoit,quaà

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118 CHARLES LE GRAND i. ROY 13.

Exereut de Charles le

Grand.

il eftoit courroucé, amp;nbsp;à fes amis doux amp;nbsp;gracieux, il cfloit {obre au boire amp;nbsp;3il manger, amp;nbsp;ne beuuoit plus de trois fois à fon repas. Qi^and il difhoit ou foup poit, il fiifoit lire deuant luy quelques hifloires, amp;nbsp;le plus foiiuent les liuresde Saindl Auguftin de la cité de Dieu, où il prenoit linguliere deleôlation. Il eftoit trefeloquent, amp;nbsp;trefaifement exprimoit ce qu’il vouloir dire: amp;nbsp;non ïeulenie*’'' ^^tntMg^ce Iç^'tuoit bien parler la langue maternelle, mais auflî parloir il promptement^^ des langues, cloquemmentle Latin, le Grec, l’Hebrieu, l’Arabie,rÊfcoflTois, le François,1j^* lemant, le Flamant, ôc plufieurs autres langages, amp;nbsp;efloit inllruic es fept arts b beraulx. Bien auoit il la voix plus claire qu’il ne conuenoit à la grandeur, amp;nbsp;inj' iefté de fon corps: Il aimoit amp;nbsp;honoroit beaucoup les bonnes lettres, amp;nbsp;les ho' mes lettrez, aufquels il fit de grands biens, apprint ( corne nous auons iadit) la Grammaire foubs Pierre Pifan,amp; aux autres Iciences eut pour précepteur^’ CLiinus, trefTçauant perfonnage,foubs lequel il employa beaucoup de téps,qtiît il eftoit hors des guerres, à apprendre la Rhétorique, amp;nbsp;la Dialeéhique , tout l’Aftronomie. Il apprint auflî l’Arithmctique, cognoifToit fort bien mouuement, le cours, les noms des Aftres.Toufîours iïportoit des tablettes la où il efcriuoit,ou ce qu’il oy oit dire,qui eftoit digne d’eftre retenu,ou les ch” lès qui luy venoient en penlee, amp;nbsp;en mémoire, pour puis apres fen relfouucn’^ mieux. Il commença vne Grammaire en là langue, amp;nbsp;donna aux mois les nont^ en icelle, pource qu aupar^auant les François les nommoient ou de nonisb' tins, ou Barbares, amp;nbsp;donna le nom à douze vents, au lieu qu’aupar^auant lU/ en auoit que quatre, qui eulTent nom entre les François. Il aimoit grandement les exercices: car il falloir, quad il auoit loi{ir,ou qu’il montaft à cheual,ou qü allaft à la chafl'e, laquelle il aimoit fingulierement, la prenant pour plaifir ho”' nefte, amp;nbsp;pour relafche de fes affaires, non pour exercice continuelamp; occiiptt' tion ordinaire, comme plufieurs Princes font, qui laiffent leurs affaires pouth chafl'e. 11 aymoit fort les eaux chaudes,au{quelles il fe baignoit {buuent,amp;: y Ihi' foit baigner fes amisôc feruiteurs.Voila pourquoy il cfleut (a. principale dcmctt re à Aix la Chappelle, au lieu que fon pere auoit efleu la fienne à Compieg””' Il fhabilloit a la mode Frâçoife,amp; toufiours portoit vne elpee,ou vn poignard, a la garde d’or, ou d’argent.

Chttrles nt-

(.^ant à l’inftitution de fes fils, dés qu’ils eftoient en aage il leur faifbit enfd gner àla mode des François, à manier les cheuaux, aiouer des armes,aalleràh

ßfut^Sdefes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftudier,à {çauoir de belles hiftoires,amp; à apprendre de beaux difeours.

enfant. Quant aux filles, il les faifoit bien amp;nbsp;Ggcmcnt inftruire par {ages honneftes Dames, amp;nbsp;pour leur öfter roifiueté,qui engendre la volupté, il les faifoit appre dre à filler, ôc a faire des ouurages. Premièrement par l’aduis, amp;nbsp;prcfquc parh contrainte de fa mere Berthe, il print à femme Theodore, fille de Didier Roy de Lombardie, laquelle vn an apres il répudia, amp;nbsp;n’en eut point d’enfans. Puh en fécondés nopces il elpoula Hildegarde, fille du Duc Hildebrand de Su eue, de laquelle il eut Charles, qui mourut deuant le pere en Bauiere, amp;nbsp;qui futpC' re de ce Beraard, duquel nous auons parlé, amp;nbsp;parlcronscncore cy apres. Au ladiéle Hildegarde eut Pepin'qui fut Roy d’Italie, qui mourut deuant fonpere, degarde trois filles, aflauoir Rotrude, Berthe, amp;nbsp;Gifle.

Apres la mort de Hildegarde il efpoufà Faftrade, fille de Rodulph,DucHe Franconicjdc laquelle il eut deux filles, aflàuoir Thcdrade,amp; Hildrude:5i ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~ - eut

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CHARLES LE GRAND i.ROY 13. LIVRE UIL xip eut vne au tre fille nomméeRotliande, qu’il fit a vne concubine, de laquelle on nelçaitlenom. Faftrade eftant decedee il eipoufii Luitgarde Allemande, de laquelle il n’eut nuis enfans. Apres la mort de laquelle il eut quatre concubines comme les grandes natures font ordinairement accompagnées de quelque vice aufli parmy tant de vertuz qui eftoient en Charles, il aimoit ce vice de paillardi- d0n»é'a fe,qui fut vne tache à icel 1 es,ôc comme vn porrcau,ou vne verrue fur le vilàige. Car il aima h defbordement, amp;nbsp;(fi ainfi il fault dire ) fortement vne de fes concubines, qu’il n’elfoit point a fon aife quand il ne la voyoit point: amp;nbsp;quand elle mourut, il la pleura par plufieurs fois auec grade hôte de fa valeur amp;c magnanimité naturelle. Les noms de ces quatre concubines font Mathalgarde, qui luy fit vne fille nommee Rhotilde. L’autre concubine fut Gerfuinde Saxonne, qui luy fit vne autre fille nommee Adeldrude, l’autre concubine eut nom Regine, de laquelle il eut Drogon ôc Hugues : amp;nbsp;la quatrième fut Adelluide, de laquelle il eutTheoderic. Il eut aufii vn Baftard nome Pepin,qui eftoit boflu,duquel nous auons cy dclfus parlé : mais on ne fçait de quelle concubine il eftoit fils. De tous lès enfims, il perdit deuant mourir deux fils amp;nbsp;vne fille aflçauoit Charles qui eftoit laifné, amp;nbsp;Pepin lequel il auoit fai61 Roy d’Italie, amp;nbsp;Rotrude qui e-ftoit l’aifiiee de fes filles,amp; qui eftoit fiancee à Conftantin Empereur des Grecs. Pepin laiffa vn fils, nommé Bernard, amp;nbsp;cinq filles, aflàuoir Adelhande, Atale, chirlfeJe Gundrade , Berthaide , amp;nbsp;Thedrade . Entiers fefdits enfans ledit Empereur Charkn nionftra vn tel exemple de fà charité paternelle, qu’apres la mort de fondit fils Pepiiîjilfitaiceluy fucceder fon fils Bernard,comme nous auons dit, amp;nbsp;fit nour tir amp;nbsp;inftruire les filles dudit Pepin auec les fiennes. Bref ce grand amp;nbsp;excellent Prince a efté fi accompli en toutes vertuz, que la matière de les dire ne fçauroit iamais deffaillirà vn Efcriuain.

Quelques vnsveullent dire que ce fut luy, qui premier eut le nom de Tref-chreftien, amp;nbsp;que ce nom luy fut donné par les Papes. Bien fe voit ce tiltre la en plufieurs tiltres dudit Charles : mais il n’y a aucun ancien tiltre, ny hiftoire bien veritable qui nous enfeigne que les Papes leluyayent donné, ny quand, ôcen quel temps il commença. Bien eft il trefàncien: car en vn tiltre qui eft a l’Eglifè SainélBenine de Dijon, ledit Charles eft appelléTrefchreftien.

On attribue à Charles le Grand l’inftitution des Pairs ce que nous auons refu te en fil vie :amp; d’auantage celle des fiefs,des Bans amp;nbsp;Arrierebans de France, amp;nbsp;delà iuftice donnée aux Gentils-hommes, des Senefehaux, des Comtes amp;nbsp;des Hcraults.

Ceux qui luy attribuent l’inftitution des fiefs, difent qu’apres auoir ledit Charles purgé la France de tant de Barbares nations qui y habitoient,acheuant ce que fon Pere amp;nbsp;fon grand perç y auoient commencé, qui au oient chafl'é les Gots,Vifigots,Oftrogots, Vandales,Huns amp;nbsp;Sarrazins d’icelle,la France demeurât deferte amp;nbsp;vuide d’habitans,il commença de doner auxGentilshommes qui 1 auoient ferui en fes guerres, a l’vn mille arpens de terre, à l’autre deux, amp;nbsp;ainfi aux autres,tant du plus que du moins,à la charge de redeuace foy,amp; de hommage, amp;nbsp;de certains autres tels droiéls qu’il luy pleut ordonner à ceux aufquelsil dônafesterrcs,qu’ilappcllavaflaux (l’etymologie duquel nom nous dirons par apres) amp;nbsp;de feruir luy amp;nbsp;les Rois fes fuccefleurs certain temps de l’a-nee a leurs defpens, ou d y enuoyer vn homme pour eux, au cas que leur indif-pofitio ou autres vrges affaires,les gardaflent de fy pouuoir trouuer en perfon-

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z3Oj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAKLhS LE bKAJNUi.KUÏ ^3.

nc, Ccl^ inftitution amp;nbsp;donation fut appellee fief comme venant defoy : ceft^ dite,que ceux à qui il la faifoit luy iuroient foy amp;nbsp;fidelité de le fêruir en tous lt;1 ' faites y ôc aefté depuis celle donation fuiuie en melme forme amp;nbsp;manière fuccelfeurs de^ Charles en d’autres terres qu’il ne doua pas, amp;nbsp;les ont en fin ' que toutes données aux Gentilhommes. Et à fin que les Nobles eulfent moyc*^ deloLiflenir lefdites guerres, ôc defemonter,armer, Sgt;c equipper, Charles miercment, puis les autres Rois en l’imitant, leur permirent de difpofer, éc' biter leurs terres a des pailàns,à vingt, trente, amp;nbsp;tant de fols d’entree,amp; a vn û^' nier, vne poulie, vn chapon, ou autre droit de rente, ou de cenhue, ciui eftûienï Proîff «/ere» Jgj clroits, aulquels pareillem.entles Rois donneret au rehe du peuple plufieüf^ tenoientpardeuers eux,lefquellesdepuis ontelléappelh^^ terres du Domaine, defquellcs ils tirerent, amp;nbsp;tirent encore certain droiél, coin* me nous dirons en vn autre endroit. Ils donnèrent à l’vn Gentilhomme laiufr ce haulte, à l’autre la balfe, à l’autre la moyenne, aux autres les deux, ou toutes trois enfemble lur leurs hommes fubiets amp;valÉrux,l’appellation d’icellesiufr cesreferueeauxRoiSjOuàleurs iurifdiélions: caries Rois fe r eferu oient toul' ramerefentte ioui's laiuftice fouLieiaiiie. Ainfi receuoit le fubiet la iuftice de fon feigneur, düxp^is. fl le Gentilhomme tenoit le vilain en bride amp;nbsp;fubieélion : amp;nbsp;h le Gentilhomni^

fe portoit trop infolemment ou fierement entiers fon fubieél, ou homme, let^' cours d’iceluy eftoit ala iuftice fouuerainc du Roy, qui luy en faifoit laraifon' Bref, le feigneur eftoit comme le iuge de Ion fubiet, non le maiftre,comme éc' puis il a efté, amp;nbsp;ne prenoit ny la pouïle, ny le chien, ny le lard, ny le bœufdic^* luy, amp;nbsp;ne le rançonnoit, battoir, amp;nbsp;exigeoit, comme depuis il a faiôt:car laiuflt ce du Roy, eftoit comme vne barrière entre le ieignetir, amp;nbsp;fon fubiet. Le leshimesdu itifticicr auoit ioLibs luy, dcs bas amp;nbsp;moyensiufticiers qu’il appelloitfes hon^' haut iHjltcier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c’eft à dire fes hommes de guerre: car ils eftoient tenuz aux guerres, deftd

Lire ledit haultiufticier leur feigneur de fief ( comme nous dirons cy apres comme les feigneurs eurent des Rois les terres en tiltre dehaulte, moyenne^ bafl'e iuftice, lefdits feigneurs donnoient d’icelles terres, les vnes à moyenne,h5 autres àbafte iuftice âd’autres Gentilhommes moindres qu’eux,lesvnsany de haubert, les autres de plainfief, les autres de Chaftellenie, les autres de Baronie , les autres au droiét de baifejmain, amp;nbsp;à d’autres droits, â la charge que lefdits Gentilhommes les feruiroient amp;nbsp;accompagneroiêt aux guerres foubs leur Baniere:amp;: acefte caufe furent appeliez les hommes du haultiufticier,outlurei-gneur, comme il fera dit cy apres. Ainfi eftoient les Rois bien feruiz aux guerres, amp;nbsp;les Gentilhommes aufdites guerres en bon nombre : car chafque fieféc-Qoii; yn homme de guerre, ou vne partie de la folde d’iceluy. Les alTembleesà hommes furent depuis appellees Ban amp;; Arriercban (commeauffi nouséi-' rons ) amp;nbsp;ne fe deura fafcherle Icóleur, fi nous fiiifons vne telle digrelfton delà defeription des fiefs amp;nbsp;des parties d’iceux, qui appartiennent a la cognoifiance de leur inftitution, comme des Bans ßc Arrierebans, amp;nbsp;des Vaftaux amp;nbsp;fubieâs. Car puis qi^on attribue I’inftitution de tout cela a Charles le Grand, il eftplus que raifonnable de les deferire, tant pour fatisfaire au deuoir de l’hiftoirc, qui nous commande de ne pafter foubs filencc tant nobles conftitutions,que pour- f ce que cefontchofes, de la cognoifiance defquelles tous les François ontvfl ■ grand befoing, pour eftre vndes principaux pilliers de ce Royaume.

Pour

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s.1

CHARLES LE GR AND i. ROY 13. LI VRE IliL 131

Pour retourner aux fiefs, comme les affaires de France des pltft grands nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;•

auxmomdres,amp; des moindres aux plus grands eftoient inftituez. Le Rotturier

ne deuoit poffeder aucun fief noble ny iufticier, nbsp;nbsp;ne luy eftoit permis d’en a^ ƒƒxn

uoir ny acnepter,feulement pay oit les droits deuz aux Roisamp; aux feigneurs par

ticuliers, en la terre duquel il auoit fes bies, amp;nbsp;ne f entremefloit que de fontraf-

fic,mefnage,labourage,amp;: des droits delaferuitude. Delà vintle Domaine des

Roys, amp;nbsp;quelques fiecles apres furent impofees les tailles, les ay des, amp;nbsp;depuis

plufieurs autres fubfides. Ces terres données par les Rois à fief, amp;nbsp;à la charge

que ceux à qui elles eftoient données, feruiroient les Rois aux guerres, tel fief ßefs.

deuoit faire vn homme d’armes, tel vn Archer, tel vn quart, tel vn tiers, amp;nbsp;ainfi

des autres, amp;nbsp;eftoient fubiets de f affembler au lieu, ôc toutes les fois qu’il leur

feroit commandé par les gouuerneurs de la Prouince, ou de la ville, qui premie rement quant a ceuxdes Prouinces f appelloient Ducs, ôc ceux des villes Comtes , puis furent appe liez Eaillifs, ou Senefchaux. Ces affemblees f appelloient ft an, ou Arriereban, qui en vieil langage Allemand Ç que les anciens Fran(^ois parloicnt ) veult dire cry,ou arrierecry, ou felon d’autres, armee, ou le cry du

Seigneur ouMaiftre venant dumotHerusquien Latin veult dire Seigneur ou Maiftre, ôc de Ban, qui audit langage Allemand veult dire cry.

Depuis l’eft mife vne grande corruption aux fiefs,tant par les voiages des ter tes fainctes,que par les guerres des Anglois ôc Flamans, amp;nbsp;par lalicence donnée aux Rotturies d’acheter les fiefs, Sc par les donnations d’iceux faiefes aux Egli-fesfeommenous auons plus amplement déclaré au trolfiemeliure del’Eftat des affaires deFrance, l amp;nbsp;nous fuffirapour c’eftheure d’auoir parlé de leur inftitu-tion,ôcnousreferuerÔs à parler de leur corruption cy deffoubs en la vie de Phi-l lippes Augufte, ôc de Charles fixieme, ôc pour cefte heure dirons que les fiers, I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftans deuenuz patrimoniaux fuiuatl’vfage eferit du fief des Lombar ds,en cha-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cun fief dominant futeftabh nombre certain de V affaux appeliez P airs,ou frics

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy des chofes féodales, ôc autres qui en defpendent, eftre prefens aux nouuel-

Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftïigandine, ou vne cotte de maille dvnhomme. C’ eft à dire, que celuy a qui

Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoit done ce fief au furnb de FFaubert,deuoit aller ala guerre auecleFFaubet-'-’'***'”’^**

Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;geon.Auffrces fiefs font appeliez enLatinFeuda LortcÆ,ceftadirefi.efsduHau

Y betge'o,cbmeily enad’autresquifontappellez f ewclôiScwtiferor^,dbteftyenue 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’origine des efeuy ersbanner ets ôc autres. Or eftat ce mot de fief procédé de fi-

Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delitéoudefoy,comme le mot leporteilf’enfuitquc ceux qui tiennent quel-

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. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHARLES LE GRAND i. R O Y


que choTe de leur Seigneur en fief, ou par droid de fief, font appeliez les LcaU^ ou Loyaux, qui vient du vieil mot Latin Leudes comme monftre le Moyne Al' zeaux ou moinus, qui dit que Contran fut doux à fes Leaux : amp;nbsp;de là les Allemans appd' zyrfHx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fief,Lehcn : qui vient du vieil mot Latin, Leudum, amp;nbsp;en France nous di'

lons feigneurs ou fubiets féodaux, c’eftàdire feaulx, amp;nbsp;le fiefeft lachofe^'^'' l’acception de laquelle ceux qui le tiennent font tenuz du lèrment de fidélité en tiers leurs feigneurs.De ce nom de feaulx iadis les fiefs eftoient appeliez:^ nuin les gens de guerre qui tiennent quelque choie en fief font prelque delà coæ dition des ferfs. Car bien qu’ils ne foient ferfs, fi elHce qu’ils feruent, amp;nbsp;doiuel feruir. Toutesfois d’vn mot plus doux, ils lont appeliez Vaffaux amp;nbsp;hommes dn feigneur,non ferfs, amp;nbsp;de là eft venu ce mot d'hommage,c’eft à dire le feruice le ferment ou la fidelité, ou pour mieux dire, l’adion de l’homme, comme tjül diroit, hominem agere. Et le nom de Vaffitl, duquel nous auons promis de parler» crß^ifica- fignifie leruice ou compaignie,venant de ce, non qu’ils loient du feruice dorne' Jeyaßal.quot;^ ftique du feigneur, mais du mot Allemand amp;nbsp;vieil François, Geffel, qtiifign^' fie compaignon, qui nous fort auec certain pris : Dont Polybe amp;nbsp;Plutarquedi' lent en la vie de M. Marcellus, que les Gaulois appelloient leurs peuples GelÔ' tes, ou bien ce mot de Vaffal vient du mot Vveflos, duquel les anciens Gaub^ appelloient leurs hommes braues amp;nbsp;vaillans, tels que depuis noz Rois chô«*^ Difference Je feilt ccux, aufqucls ils donnèrent les fiefs. Il y a difference entre Vaffaux vaffalet fub iets.LesVaffaux font ceux qui tiennent les fiefs. Les fubieôls lont les Paifansf’^ doiuent la cenfiue, la poulie, le chappon de rente, amp;nbsp;la couruee, trauail amp;ioLit' nee de leurs coprs. Toutesfois plufieurs confondent le nom de Vallaux iets enfemble, amp;nbsp;prennent louuentles vns pour les autres. Car fouucjitv®^^


Setgneursfeo

Jaiix eu


féaux.


Hemmage.

Etymdegle


verrez, que monfieur le Gentilhomme parlant de fes terres amp;nbsp;de fes hoinn^^^’ les appelle fes fubiets. Or les fubiets ne font point tenuz de fuiure leur feign^^’’ â la guerre : mais bien les Vaffaux lont tenuz dy aller, ou d’y enuoyer quelcun enleurlieu, ou en deffaut de ce de donner amp;nbsp;contribuer quelquelômniedargent à leur feigneur, pour la lolde de ceux qui y tiendront leur lieu. Ce qui 1*^ 1 , ou Heriban qui a la lignification fufdite. Pour celle leureilnousfuffirad’auoir dit ce que delTus des fiefs : combien qu’il fen pu^’^ dire d’auantage: mais ne voulans parler que de leur etymologie amp;nbsp;inllitutiun, nous remettrons les Leéleurs audit trofieme Liure de l’Eftat des affaires de Fra-ce par nous compofé, là où ils trouuerent à peu prez ce qu’ils pourroient defi-rer touchant la matière defdits fiefs.


Ean ou Heri- peult dire amp;nbsp;fappellc Ban


ian.


Inflitutten Jet Senrf-thaux O' leurt charset


Senefchaux J ett amß Jt^t.


Quant à I’inftitution des Senefchaux plufieurs l’attribuent à Charles, amp;nbsp;lent qu’entre tous les vieils Seigneurs amp;nbsp;Cheualiers de fa Cour, il en efleut quel ques vns des plus lagcs, pour aller par toutes les terres de fes Royaumes pouf aduiler comment les affaires fy paffoient, pour empefcher I’infolence,punir b crimes,amp; contenir chacun en (on deuoir. Il les nomma Senelchaux,que les vn^ veullentderiuer de deux mots Latins, comme qui diroit Senexequesy cell a dire , Vieil Cheualier. Les autres dilent que ce mot de Senelchal vient d’vnmot Allemand, fignihant officier de famille: car Senik lignifie famille, amp;nbsp;Schal, officier ou feruitenr.Tant y a qu’il donna aux Senefchaux le pouuoir fufdiól,auec iugement de fouueraineté, qui leur eft demeuré, iufques à ce que Philippes le Bel, confiderant les abuz qui fy commettoient, erigea le Parlement de Paris, pour iuger en fouueraineté , laquelle il offa aux Senelchaux, voulant que de U


en a-


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CHARLES LE GRAND i. ROY x3. LIVRE IIIL 133

cnauantleurs appellations allaffentreffortir en la court.Bien eft way du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;•

temps duditCEarles les Senefchaux trouuoient quelque matière de grande con fequence,qu’ils ne pcuftent vuider d’eux mefmes, comme vn proces entre grads

perfonnages ,il faifoit venir les parties en fa prefence, prenoit cognoiffance de caufe, ôc les appoinéloit ou faifoit voir leur proces en fon Confeil, Ôc en don-noitl’arreft. Depuis quelques vns ont voulu dire, que ce qui eft auiourd’huy le *^7.

Grand maiftre, a efté foubs la troifteme race de noz Roys, appelle le Scnefcbal, m/cM.

ouïe Grand Senefcbal de France : ôc autres ont voulu dire que le Grand Senef-chal de France, eftoit ce qui depuis a efté le Conncftable. Mais cela eft faux,co--me nous auons plus amplemét déduit au quatrième liure de l’Eftat amp;nbsp;fucces des affaires deFrance.

Et quant à ce quitoucbe les Heraults,lefquels on dit qu’il inftitua, il faut en têdre que quelques vns ont voulu tirer ce nom du mot Latin Heroes; mais d’autresle tirent du mot Allemand 2YerdU,qui fignifte vn vieil homme de guer re,ou vieilfoldat de guerre. Or Charles quiles inftitua, neles fit pas delahgni ficatton qu autourdhuy on nomme les Fleraults, qui font meftagers de guerre nbsp;nbsp;nbsp;ejlotent

de paix, ams comme vieils gendarmes de guerre, aufquels il affigna en cer-

tainslieux de fon Royaume moyen deviure, al’exemple d’Alexandrcle grand Slt;d’ Augufte Cæfar,qui donnèrent plufieurs grands priuileges aufditsHerauts. Charles apresauoirvaincules Saxons amp;Lomhards,amp; qu’il fut paruenu al’Em piteRomainleur donna les priuileges qui f enfuiuent par fa declaration meC-

« me. Mes foldats vous ferez appeliez Heroes, compaignons des Rois, ôc iu-

“ gesdes crimes . Viuczpar cy apres exempts des trauaux .P ourle bien pubhcq » confeillez les Rois, corrigez les chofes villaines ,fauorifezles femmes, aydez

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« lespupils, affiftez les P rinces de voftre confeil, Scieur demandez voftreviure,

« vozhabillemens, amp;nbsp;voftre folde ôc entretenement. Si quelqu vn d’eux vous re-l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» fufe, qu il foit infame, 6c priné de toute gloire ôc honneur .Si quel qu’vn vous

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« faitiniure, qu’il flache qu’il eft criminel deleze maiefte. Mais aufti gardez vous

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« bien de contaminer, foit pa^ï y tirongncrie, foit par feurrilite, 6c farcerie, ou par

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« quelque autre vice vne li grande gloire, 6c vn fibeau priuilege, acquis par les

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« iuftes trauaux des guerres, ahn que ce que nous v ous ottroy ons pour marque

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» d’honneur, ne retourne a la peine laquelle nous referuons a nous 5’aoz fuc-

I « ceffeursRois des Romains à prendre fur vous,fi d’auenture vous failliez .Voila \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la declaration des chofes dont on attribue l’inftitution a Charles: 6c quant a ce!

le des P airs, nous eh auons parlé au milieu de (a vie.

Orparledifcours de tant d’excellentes vertuz, 6c detantde belles conftitu-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fions de Charles le Grand ,onpeultbienveoir queceàeftévnhommed’vnad

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de tant de guerres qu’il aentrepfifes pour l’augmentation delafoy Chreftienne

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contreles Lombards, Saxons,Sorabes,Abrodites,Bauares, Sarraî.ins, Gafeons

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaumes, qui aduint foubs luy que premièrement onvoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;**

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2-34

CHARLES LE GRAND i. ROY 23.

des Empereurs d’iceluy, ôc de la nation dudit Empire. En Grèce print nailTan^^ le regne des Sarrazins, dont le changement ne fut aucunement profitable, cari* ruina l’Eglife, amp;nbsp;empefeha la publication de la vraye amp;nbsp;fainte parolle de DicU' Mais la tranflation de la grande puiflànce de l’Orient faiôle à Charles, fut grandement profitable, apres la mort duqucl,bien que plufieurs grandes guerres ci-uiles nafquiffent entre fes fuccefieurs, fi eftj:e qu’elle profita à fia pofteriteP^r . l’efpace de trois cens ans, c’eft affauoir, iufques a l’Empereur Henry quatrieim^ nu temps duquel l’Empire fut ruiné par les pratiques ôcenuies des Papes. An' rjf lt;jH4trieme patauant ledit Henry,Charles, Loys le Débonnaire, Arnulphe, les OttonSjH^' ry de Bamberg, Conrad Franc, amp;nbsp;Henry tiers, auoient fait plufieurs belles cho les grandement necellaires amp;nbsp;profitables à l’Italie, à la Germanie, à la Pannonie amp;nbsp;aux autres nations voifines.

Ceux qui ont difputé des caufes des tranflations des Empires, de celles CMfe dts nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iniulles ont conclu, que Charles eut iufte caufe de faire les traçÛ^

tioiis qu’il fit.Sut quoy il ne fera hors de propos de confiderer comment fefon^

lt;/« Empires. Jes iuftcs amp;nbsp;lalutaires tranflations, amp;nbsp;comment elles different des larcins,amp; pi^' leries, amp;nbsp;des violentes guerres entreprifes pour le droit de bienjeance. La reg^^ en fiait la diftinôlion, amp;nbsp;monftre que celuy qui prend le glaiue qui n’cft donn^ par les loix, périra par le glaiue. Donques la mutation efl iufte,quand celuy prend les armes cfl defenfeuroudel’iniurefiaideàaultruy, ou à foymefni^^’ non rasgrefTeur.

Les iuftes mutations fe font par le droiél de la guerre, c’eft a dire, quanol^^ caufes de la guerre font iuftes, fàlutaires amp;nbsp;proffitables, amp;nbsp;quand Dieu aripcb vainqueur de fitpience, de iuftice, amp;nbsp;de force . Didier Roy de Lombardie aüoit efmeu la guerre en Italie, amp;nbsp;feftoit emparé de plufieurs villes, les vues defqu^^' les appartenoient a l’Empire, les autres à l’Eglife, amp;nbsp;mcfmes auoit tué vn go^' uerneur en la partie qui appartenoit à Charles. Il y auoit à Rome des feditio^^’ defquelles les Empereurs Grecs fefaifoientfpe(ftateurs,fàns defendreny ny l’Italie.Donc eftant Charles appelle àladefenfedel’vne amp;nbsp;de l’autrejilfu^^^ chaT' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cippellé,fut defenfeur, non aggreffeur, amp;nbsp;iuftemêt oftale Royaui’O^

à boniiroitde Lôbatdie a Didicr,lequel aufti il retint iuftemêt.Et quant aux autres guerres fin i{ey4nme qu’il fit aux autres nations il les entreprint comme eftant aftailly,aggrefré,amp; cgt;f-fenfé,tant en fon particulier,que pour les outrages faits a la Religion Chrefficn-ne,de laquelle il fut toufiours vray defenfeur.

Quanta l’Empire d’Orient, premièrement Irene mere de Conftantin Empereur d’Orient, gouuernant feule ledit Empire,amp; voyant que Charles parvne puiffance afieuree cftoit feigneur paifible de l’Italie, enuoya fès Ambafladeurs vers luy, par lefquels elle luy accorda amp;nbsp;quitta tout l’Empire d’Occident : mef-mes (comme nous auons dit) luy fit parler du mariage de luy amp;nbsp;d’elle. Et apres quelle eut efté chaffee par Nicephore qui fe fit Empereur, ledit Nicephore tra-fton Jel’Em- figca amp;nbsp;accotda auec Charles qu’il euft à tenir ledit Empire d’Occident. Apres par char nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cur8plates,fuccefreur de Nicephore,renouuella amp;nbsp;confirma ce Trait-

les. té. L’Empereur Leon fucceffeur dudit Michaël, les confirma aulfi auec Loys le Débonnaire fils dudit Charles. Par ainfi ledit Charles premièrement futfaiâ Empereur de l’Occidét par le droit de la guerre, apres auoir conquis par armes l’Italie amp;nbsp;Rome, amp;nbsp;apres auoir deftruit le Royaume des Lombards. Puis il le fut par la tranfiiélion faite auec les Empereurs des Grecs, qui comme vrais Seigneurs

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2,neurs, concédèrent à Charles tout le droit qu’ils auoient en l’Empire d’Occident. line receut pas l’Empire du Pape, la declaration duquel fai£te à Charles dudit Empire, nefutny election, ny donation, ny cclhon,ains fut feulement v-ncfimple declaration, par laquelle il déclara, que Chafleseftoit légitimement reJu Empereur par le droit de la guerre, amp;nbsp;par la celTion que les Empereurs de l’Orient luy en auoient faite amp;nbsp;tranfportee ôc par le confentement fuhmiflàon du peuple Romain. Car lors les Papes n auoient aucune puiffance ny authorité cnla vile deRome,ains femefloiêt feulement des affaires de larehgion,des Ce remonies Ecclefiaftiques, des chofes appartenantes àl’ame. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;papes.

llfautbienprefumer que Charles doit eftre mis entre les plus grans, amp;nbsp;falu-taires Monarques du monde,lequel ayant efté diuinement fufeité amp;nbsp;aidé, refti-tua ôc remit en fon entier l’Empire d’Occident, qui apres la mort de l’Empereur Valentinian,auoiteftédefiré,tenté,amp; defehiré par diucrfesnations,parlefpace de trois cens ans, raffemhlantles pieces rompues enfcmhle, comme qui raffem ' bleroit les aix d’vne gallere rompue par naufrage, ôc eftablit amp;nbsp;fortifia ledit Em cbarles.

pire debonnes loix,''amp; ordonnances, adiouftant à iceluy la Germanie, la Gaule ôc l’Italie,ôc domtantpar armes les Saxons,les Sarrazins,les Sclauons,les Huns lesBauares amp;nbsp;plufieurs autres peuples Barbares .Etnon feulement il donna la paixàYOccidenf. mais qui eft encore plus à louer ,amp; plus digne dvnfi grand Prince, il fit abbattre en plufieurs endroits amp;nbsp;prefque par toute l’Europe ,lcsl-doles,ôc difperfabien auantl’Eglife du fils deDieu, enbaftiffant plufieurs Tem pies ôc Colleges ornez de fçauans hommes, Sc ordonnant Eueiques Ôc Mini- lej..

[ fires de l’Eglife, aufquels il donna debons amp;nbsp;amples reuenuz; pour leur don-l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ncr moyen de \’iurc,ôc fit queles hommes furent inftruitscn lacognoiffance

R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deDieu, Ôcaccouftumezàl’inuocationdefonfainéb Nom.

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reur d’italïe, amp;nbsp;de la Gaule, amp;nbsp;Roy de Erance, fucceda L o Y s fon fils vnique, l e d e-

* nommé Le Débonnaire, pour ce qu il eff oit doux ôc clement,Sc grand n a i r e W zélateur desEglifes*.mais ilne futcgalàfonpere,ny enfageffe,ny envertuz, i. Roy ■ ny enindufirie, amp;nbsp;auecluy commenta non.feulement de dégénérer amp;nbsp;fteftrir W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cefie excellence de vertu,qui eftoit en fon pere Charles le Grand, fon grand pe- Loys pi«r-

V rePepin, fon grand ayeul Charles Martcl,maisauffil’authorité de la Erance,

amp; del’Empire a diminuer. Quand Charles fon pere alla premièrement à Rome

* ille fitporterbienpetitcnvnberceauouenYnelittiere, ôcfutparlePapefacré TL couronné Roy de Erance, comme il a efté dit cy deffus. D es qu’il fut v enu L»ys, emtSne W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grandelet, Charles fonpereluy donnaleRoy aume d’Aquitaine, pour ce qu ily nbsp;nbsp;æ

W eftoitnc, amp;cl’y enuoya,luy donnantpour gouucrneur defaperfonne, des at- tmnt. À nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faires dudit Roy aume, x n Cheualier nommé Arnoul, qui au confeil des affai-

W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;res dudit pais eftoit afftfté de plufieurs fages Seigneurs.LafutleditLoys quatre

ans;puisvintversfonpere,aueclcquel ’^nefutguieres que derechef ilhy re-% nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tournaft. Sonperele voy arit plus enclin àla deuotion, qu a autre chofc,plus a-

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mateuï du repos que delà guerre, vn peu plus mol qu’il ne defiroit, lelaiffa

W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ainfi cn\npais ,fans guieres Y employer aux guerres .Toutesfois quelques vns

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difent, que fon pereluy manda en Aquitaine, qu’il euft a mettre fus vne grande

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armee,ôc qu’il allaftaiderPepinfonfrere en Italie,ôc queleditLoysy allaàgra-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;depuiffance, ôc que de là ilallatrouucrleRoy fonpere enBauiere .Durantlé

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2.3lt;î J^OYSLEDtBONNAlREi. K U Y 14.

temps qu’il eftoit en Aquitaine, il fit quelques entreprifes fur les Sarrazins d’El-Entreprifet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tlsfjucls il vint aficz lieureufement à bout:print quelques villes en

de Ltys ßr gon,foulagea fort fon peuple,leur quitta de gras tributs de bleds qu’ils payoiet, « ns J5i- {{5 eftoiêt fort trauaillez,amp; ne leur impofa aucun nouueau tribut ny truage-

Or eftoit ilalfez vaillant, amp;nbsp;l’euft efté encore d’auantage,fil h’euft amolli £à vaillance par vne noncballance amp;c parefte. Car durant le temps qu’il fut en Aqui^*' ne, il fit vn voyage en Efpagne, la où il print par armes les villes de Barcellonn^ deTarrafcon,amp;deTortoufe, amp;nbsp;deffit amp;nbsp;tua vn grand nombre de Sarrazins qn* eftoient dedans, amp;nbsp;les autres fenfuirent.Puis apres les Sarrazins Mores falfeni' blerent en grand nombre, amp;nbsp;venans contre luy les deffit, amp;nbsp;en remporta U vl' (ftoire. Auffi les Gafeons, Sc Biernois d’outre la riuiere de Gironde,maintenant ^Loy7cmtre‘ appellee Garonne, fefleuerent contre luy; mais il les vainquit, amp;nbsp;en ayant les sarraßns gé d’autrcs dcdaiis la ville d’Acqs, il les contraignit de Ce rendre. Apres il

tes Monts Pyrenees iufques à Pampelune : amp;nbsp;au retour les Gafeons amp;nbsp;Biernois qui de leur naturel Ibntlegers firent vne embufeade es deftroits defditcs moæ !lt;!aturel des taignes,pour luy donner vne extraitte:mais en eftât aduerti, il les furprint, cafions fit pendre amp;nbsp;eftrangler vn grand nobre. De là nature il n’eftoit pas bomrnefort malitieux, ains aimoit plus le repos qu’autre chofe pour auoir moyen de quer à la deuotion. Quand il entendit lanouuelle de la mort de Pepin Roy^^‘ talie fon frere, amp;nbsp;de Charles Roy de Hongrie fon autre frere, bien que rance de fucceder vn iour à tous les Eftats de fon pere luy fuft afteuree, fi eftj/ que pour cela il ne changea point de façons de faire, amp;nbsp;ne defiroit point de cb' ger de conditions de viure. Car comme l’Empereur fon perc,fe voyantpduéd^ deux de fes enfans,luy mandaft par vn feigneur nommé Gueric,de le venir troi” uer,ceux delafuittedudit Loys prièrent ce Seigneur de luy faire trouuerbo^ d’aller vers l’Empereur fon pere, affin de gouuerner en court, puis que fon eftoit cafte devieillefte, amp;nbsp;de douleur pour la perte de fes enfans ,amp; qu’il ftoit point pour viure longuement. Guérie ne faillit de faire cefteouuertnr^/ Loys qui le communiqua à fon Confeil, lequel trouua fort bon ceft aduerdH^' ment.Mais le làge Roy mefurant cecy plus fagement,ne voulut y entendre/rai gnant que l’Empereur fon pere ne le foupçonnaft ( felon la couftiime des vidl-^ouflurmere- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui font foLipçonneux amp;nbsp;deffians) de vouloir attenter quelquenouuel

ment deffiis. leté. La modeftie amp;nbsp;la continence de l’ambition fut à la vérité bien grande en cc

ieune Prince : mais pour cela il ne peut euiter lefaix des affaires. Carïônperefc {entant deiour àautreaffoiblir, amp;nbsp;craignant que fil venoità mourir fonfils ftant loing de luy, il n’aduint quelque trouble à fes Eftats, il l’enuoya quérir en ■ ' ‘ Aquitaine, pour l’inftruire comment il fe deuoit gouuerner au maniement des

affaires publicqs. Mais quelque diligence qu’il mift d’aller trouuer l’Empereur fon pere, fi ne peut il arriucr à Aix la Chappelle durant fà vie, ains y arriuaa-j5res fa mort. Rampon incontinent apres le deces de l’Empereur Charges alhcn grande diligence vers ledit Loys l’en aduertir. Ce qui le fit hafter tant qu’il lu/ ch(t h’t poffible, d’autât qu’il fe craignoit d’vn feigneur nommé Vvalia,lequelauoit ^elle. efté en grad credit pres de Charles,amp; manioit to’fes affaires.Loys auoit crainte

que Vvalia luy dreffaftquelquemauuaifêpartie,pourluy empefchcrlaiouyfi fànce de l’Empire. Mais tat fen faut que Vvalia luy iouaft aucun mauuais tour, que au contraire il luy alla au deuant, luy fit hommage, amp;nbsp;fuiuant la couftume Françoife, fe foubsmit a luy faire feruice, amp;nbsp;à fon exemple tous les autres Seigneurs

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LOYS LE DEBONNAî. i. ROY 14. LIVRE ÎIII. ^37 gneurs, amp;mefmes ceux de qui il fedefdoit, allèrent au deuant de luy. * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Eftant Loys arriué à Aix, il fut par tous eux falué Empereur, Sc receii pour Roy de France auec quelque forme d’election. Il fit de rechef celebrer les obfe L„yf ftlul ques de l’Empereur fon pere, fit ouurir le Teftament d’iceluy, amp;nbsp;diftribuer les laiz par luy faits,ôc mefmes fil y auoit quelques feruiteurs, qui n euffent pas par leditTeftament efté recompenfez felon la longueur amp;nbsp;le merite de leur feruice ou d’autres qui euffent efté dclaiffez ou obmis, il leur donna du fien,Et comme du viuant de fon pere, qui tenoit des concubines, cela euft donne mandais exe-ple à plufieurs femmes de la cour, qui auoient oublié amp;nbsp;laiffé couler leur hon-neur,il voulut que ce grâd train ôc nobre de femmes qui fuiuoient ladite Cour, Femes chapmen retiraffent, excepté fort peu pour le feruice de la Roy ne fa femme, ôc fit reti rerfes fœurs chacune en fa maifon.

Cela fait,il affembla vn P arlement folennel en ladite ville d Aix, auquel il fut donné vn bon ordre a tout ce qui eftoit neceffaire pour le gouuernernent de 11-talieôcdclaFrance.Il donna audience atoutes les Ambaffadesquiltrouuaa Aix, ôc qui eftoient venues vers fon pere. La premiere fut celle de LeqnEmpe- parlement reur de Conftaiitinople, qui f comme nous auons dit ) auoit fuccede àMichaël * amp;nbsp;furent les Ambaffadeurs Chriftofle Spathaire, amp;nbsp;George Dlacre,lefquels ledit Leon auoit donnez pour compagnie à Amalac Euefque, amp;nbsp;Pierre Abbe e Nonitule quele feu Empereur Charles auoit enuoy ez Ambaffadeurs vers luy. Les Ambaffadeurs de Leon portèrent à Charles la forme duTraitte de lapaix^ amitié entreles deux Empereur s.Mais trouuant Charles mort,ils le prefenteret àLoys fon fucceffeur, quil’accorda. Aucun habienefcrit quelles furentles cS- cr Leys. dirions de cefte paix, ôc n’y a que P aul Diacre, amp;nbsp;le moy ne Aimoin quiƒ lient quelors feulement furent renouuellez amp;nbsp;ratifiez les precedens Traittez laits en

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tteCharles ôcMichaël, ôc que pour iceux faire rattiher audit Eeô,Loys enuoya

Poidliers.

cc Varie mem fut aufii orèonné, queVEmçereurenuoyerovt par toutes lesProumces de fes Royaumes des SenefcEaux pour faire iuftrce a chacun ôc öfter les fuhhdesdmpohtronsôc grauezzes nouuelles,qui auoient efte mdes fur le peuple,lecpiel il vouloir defeharger .Et voulant donner vn oon Sc long repos àlltalie,il renouuella auec Grimoald Duc de'Beneuent,lapaix faidte entre Charles fonpereamp;c leditDuc .ÏLt farfant venir vers luy Bernard Roy dItalie fou neueu,ftls deP epin fon fr ere aifné,il V exhorta ahien Sc fagement gouuerner fonRoy aume,2lt; fon peuple'.puis luy donnant plufieursheaux rie es pre ens lcrenuoyaenfondit Royaume.

Apres pourfuiuant a mettre ordre aux affaires, il donna conge aux Saxons, que ion P et eau O h fait venir es Gaules, de f’en retourner en Saxe .Et pour eur augmenter V enuie d’y paffer ,cr aignant quela fertilité deleur s no un elles demeu res les arreftaft, il permit à ceux qui retourneroient de pouuoir teller f ce que Charlesleur auoit oftél ôcle deff endit a ceux qui demeureroient e^Prance. e qtieles Saxons eurent tant agreahle,que d’orefnauant ils combattirent plus o ftinémentpourlagloireàesPran(^ois,quilshauoientoncques fait contre eux pour la defenfe de leur liberté.

Eoy s auoit deux fils, affauoir Eotbaire nbsp;nbsp;P epin, al’ aifne defquels nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a/loji.

Eotbaire,il donnale gouuernement du pais deBauiere,dc al’ autre celuy de

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2.38 LOYS LE DEBONNAIRE!. ROY X4.

(jiiitainc* Apres auoir mis ordre à tous fes affaires, vue occafion de guerre h/ ’ luruint au premier an de fon regne, qui fut l’an 815. Hariold Regniffrid Roy^

des Danois, qui l’an precedent au oient cftc chaffez amp;nbsp;vaincuz par les enfans Geoffroy, duquel nous auons parlé cy deffus, ayans remis des forces fus dere- | chef leur firent la guerre, amp;nbsp;en vne bataille fut tué ledit Regniffrid, Sgt;c laifné des : miTefeaiZs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dc Gcoffroy.Hariold le voyant trop foible pour refifler à l’autre fîlsfofl 1

alujs. ennemy vint vers l’Empereur Loys, implorer fon fecours, amp;nbsp;mit fa. perfonne,^

ce qu’il tenoit du Royaume des Danois, entre fes mains. Loys luy donnaefplt;^' rance bonne de le fecourir, amp;nbsp;le pria d’aller en Saxe attendre luy amp;nbsp;fon fecours-Adonc eff ant Loys accompagné de Bernard Roy d’Italie, fon neueu, il alla Saxe auec vne grande armee,amp;: affemblaforce Saxons amp;nbsp;?ibrodites,amp; tenta deux fois fil pourroit paffer le fleuue d’Albis. Mais a caufe que c’eftoit en hy' uer, amp;: que tantoftles neiges, tantoflles defbordemens des eaux, amp;nbsp;tantofl^ glace les empefchoit de paffer, il remit le paffage iufques au printemps. Au*» que le fils de Geoffroy auec des grands vaiffeaux faifoit vne guerre de que la plus part deladite mer en ces colles là efloit glacee. Cependant que I’E®^' per eur amp;nbsp;le Roy Bernard paffoient l’hyuer amp;nbsp;vne partie du printemps en Sax^j envne villenommeePaderbrunou Parbrunpourvoir quelle finprendroit^^ fie guerre des Danois, fon armee conduite par Balderic pafTa delà le fleuuedh Z Armee de dor,au païs de Zialande region desNormans,amp; entra bien auant en pais zélande. ofcr Combattre les enfans de Geoffroy pour feveoir plus foible qu’eux.Mai^l^

dit Balderic brufîant amp;nbsp;ruinant le païs, print quarante oflages des principa^ hommes d’iceluy, amp;nbsp;vint trouucr ledit Empereur audit lieu de Parbrun,h tenoit vne affemblee generalle, ou Parlement. D’autres difent que leditW reflitua ledit Hariold en fon Royaume,auec l’aide des Saxons amp;nbsp;Abrodites:ld' quels fçaehans que les Efclauons apres la mort de Charles fefloiêt reuoltöj^ leur firent la guerre amp;nbsp;les contraignirent de rentrer en l’obeiflance des Franço*^' Cependant que l’Empereur feiournoit à Parbrun,il eut oouuelles d’Italie, les principaux hommes delà ville deRomeauoient coniuré contre la vie du l’a pe Leon, que ledit Pape les auoit voulu faire punir, ou fait punir comnie^^æ minels. L’Empereur entendant cela, y mettant le plus hafliuemêt qu’il peut ordre aux affaires des Efclauons amp;nbsp;de Hariold, dcfpefcha en Italie Bernard neueu Roy d’icelle, pour empefeher que cenouueau trouble n’apportaft ‘f-iel-sernardren- que preiudice aux affaires de l’Italie. Bernard he fut fi tofl arriue a Rome, quil ’t^b^mAlade ^^^mba Cil viie groffe maladie qui le cuida emporter. amp;nbsp;ne pouuant à caufe di

celie vacquer aux affaires, il en donna la charge au Comte Gerard, ou Gerald, qui pouruoyoit à tout,amp;: faifoit le tout entendre .diligemment à l’Empereur, e-flant en fes affaires affilié de la diligence,amp; des aduis de quelques Euefquesatfc dionnez feruiteurs du Pape.Comme le bruit eut couru par l’Italie que Bernard efloit àRome,ceuxde Calaris principalle ville de l’iffede Sardaigne venant vers Bernard,luy remonflrcrent,quela paixfaiôle trois ans deuant entre euxdv ne part, Sgt;c Ambulach Sarrazin Roy d’Efpagne ia décédé efloit non feulement dommageable aux Sardiens, mais aufïi à toute l’Italie. Bernard aiant ceR adiiet tiffement permit que ladite paix full rompue, amp;nbsp;que la guerre full declareeaint Mertdtt fA- Sarrazins, bien que les affaires d’Italie fufient en grand branle.

/-lt;z»w. Pape Leon craignant la fureur de fes ennemis,fefloit retiré à Blera, hou

il tomba malade de la maladie dont il mourut bié tofl apres. Ses haineux trou-

uans

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LOYS LE DEBONN AL i. ROY 14- LlVKh

• • •

uansparfonabfencevnebelle occafiondefevenger deluy, finon en lapcrlon-ne, pour le moins en fes ouurages, démolirent amp;nbsp;ruïnerêt tont ce epu d anoit on bafly de neuf, on réparé, fuft dedans on dehors laville de Rome. Leon monrnt levingtamp;vnandefonPontificat, amp;enfonlicu fut eflen Eftienne quatrième de ce nom, natif de Rome, pai\anant diacre: lequel deux mois apres fa création f en alla le plus haftiuement qu’il peut vers l’Empereur, ôc cependant qu’il choit en chemin, enuoy a deuant deux Euefques vers ledit Einpereur, pour luy faire iju^tneme entendre fa venue en Lrâce. La caufe d’icelle ne fe fcait point, fi ce h ch (comme difent quelques hiftoriens) pour faire que les Romains qui auoientefté bannis eufletpermilfid de retourner aRomeÇce quiluy fut accordé)ou feulemétpour donner auditLoysla couronneïmperialle. Loys l’attendit àRheims, autres di-fent à Odeans, autres à Aixla Chappelle, mais la plus forte opinion dit, c^ue ce futàOrleas,làotiLoys le receut auec tout 1 honneur dont il te peut aduiter. Le Pape donna audit Loys le Débonnaire le Diademe Imperial. Apres auoir demeuré quelques iours enfemble, ôc aduifé aux affaires d Italie,le Pape ramenant auecluy ces bannis de Rome ennemis du P apc Leon ton predeceffeur ,t enre-toutnaaRome, auec plutieurs grands prefens: ôc lors de plufieurs endroits fur uindrentnouueaux troubles de nouucaux affaires a Loys enuirÔ l’anhuiâ: cens dixfept. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç, ,,

Aïongouuerneurdc Gafeognehomme fort vicieux , fe voyant accute dv-ne inRnité de concufftoi'S qu il auoit faiéles en fon gouuernement ay ma mieux tenter la fortune, que de mourir par fcntcnce. Et pour ce faire il affembla plu-fieurs'bandouliers, ôc cftantfecouru d’vn des plus grands Seigneurs de Gafcb-gne,appelle Seguin,lequel l’Empereur auoit débouté du gouuernement d vne partie de Gafeon^’ne pour fes mauuais deportemens, il ofabicn combattre 1 ar- éit/conicr mee del’Emperem, où il demeura vaincu. Seguin f allia des forces,qui auecluy en deux rencontres furent deffaites, luy tellement affoibly qucncpouuant plus en remettre d’autres, ôc defefperant de trouuer mifcricorde entiers l’Empe reur ,luy Azon fe retirèrent enEfpagne vers les Sarra2ins,pcnfans qu’ils leur deuffent donner fecours. La guerre deGafeongne ayant prins cetlcdin, Sai.m l’vndesPrinces des Abrodites fe reuoltant contre Loys, amp;c rompatla foy qu il auoit promife au feu Empereur Charlcs,femitdu coffe des enfans de Geoffroy Roy des Danois contreLleriold que Loys fecouroit.Loy s y enuoy a vne armee qui combattant ledit Salan ôtlcfdits P rinces,les vainquit,Sc r emit ledit Llcriolà enfonRoyaume.

En ce mefme temps les Bretons fercuolterentcontrcluy ^ayanseffeu pour leur Roy vn nommé Murman, ouMarmuncion, ou V inomar que. L Empe -reur allaenBretagne auec vne grande armee,5c tint vnfolennelParlement enla yefa» villc de V ennes; puis entrant enpays, prenant les fortereffes des rebelles en quarante iours, 5c fans beaucoup de peine, apres auoir mis a mort ledit Mur-man ,ilfe ht Seigneur de toute laBrctaigne . Car apres queledit LAurman,cut ehé occis ,il hy eut aucun qui refiffaff, ou quircfufaft. ce qù on lù^ comman-doit, ny de donner offages, Scbaillavn gouuerneur,loix 5c Ordonnances aux Bretons,pour leur faire cognoiffre qùil effoit leur Seigneur. Q^lques vns di-(ent qù ayant trouué moy end’auoir ledit Mur man, \1 luy ht faire fon proces, 5ciceluy condamner 5c excecuter à mort comme criminel de leze maieRc, pour auoirvfurpé le nom 5c la qualité deRoy dvneProuince,fubieébeaudiéL

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z4-

Loys. A^res cela l’Empereur venant à Angers, y trou Lia la Royne ArmenûsÛ fcmmc fille du Comtc Hildegran extrêmement malade,dont elle mourut meniasifeme de iouts aptcs, luy laifTant trois fils, c’cft aflauoir Pepin, Lothaire, nbsp;nbsp;Loys.

en diuers endroits, il tint vu Concile de plufieurs Euefques amp;nbsp;Prélats : auqU” furent faicles amp;nbsp;adiouftees plufieurs belles eferitures à l’vfagc de l’Eglife.LaVi*’ drentvers luy les Ambafladeurs d’Abdirain fils d’AbulacliRoy des SarrazWj» qui tenoient la ville de Cæfar Augufte, maintenant nomrhee Sarragofle,deni^' der au nom de leur maiftre, paix amp;nbsp;amitié auec ledit Loysdaquelle il leur actof Paix nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aulfiy Vint VU Ambafladeur de Leon Empereur de Grece , non»”*

l'Empereur promit a Nicephoi'c d y mettre vn li bon ordre, que 1 Empereur de Greccio“ 4 Nicephore, maiftre en feroit content. Et lors il enuoya Albigaire auec ledit Nicephore,

Cadolach, fur les confins de la Damaltie, pour aduifer aux differents defiJiis confins.

Pareillement les fils de GeoffroyRoy de Danncraarch,defquels nousauon^ cy deffus parlé, fe voyons tourmentez par Hariold, qui à l’aide de l’Emper^^'-Loys auoit efté remis audit Royaume,enuoyerét leursAmbaffadeurs versW pourlefupplier de ne vouloir contre eux fecourirleurennemy ,amp; pouraue^^ ion amitié demader paix,laquelle ils promettoiét de garder amp;nbsp;entretenir inuiO' Jablement. Mais Loys cognoilî'ant que ces parolles procedoient plus toftdvflf feintife amp;nbsp;diflimulation, que d’vn cœur veritable, n’en tint pas grand compta» ains faifiint vne honnefte refponfe à ces Ambafladeurs, ne laiffa pour celad eß* noyer de recheffecours à Hariolfl.

Tandis que ces chofes fe paflbient en France,le Pape Eftienne eftât de retour à Rome, dedans le premier an de fon Pontificat décéda, amp;nbsp;fut en fon lieu efleu par le Clergé amp;nbsp;par le peuple Romain, vn nommé Pafchal,premier du nom qiquot; »»Zrf/Zwp^fcfitfacrer amp;nbsp;mettre aufiege fans en aduertirrEmpereLir,ny fans en cela luy peparUmert porter le rcfpcct ordonné par l’ordonnance fin ôte , amp;nbsp;le decret fait amp;nbsp;paöfe

Eßtenne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Concile tenu par le Pape Adrian (fuiuant ce que cy defl'us nous auons

dit en la vie de l’Empereur Charles le Grand) comme auoient fût les autres Papes qui auoient efté efleuz entre Adrian amp;nbsp;ledit Pafchal. Il cogneutbienquil auoit cotreuenu à ce decret,me{mes que les Ambaffadeurs François,qui eftoict auprès deluy,f en plaignirent fort amp;nbsp;ferme, remonftrans que l’authoritédes Exeufesdu Conciles, êt les priuileges des Rois de France, commençoient à eftre villipen-Fapea ^Em dez amp;nbsp;mefprifez.Lc Pape,qui ne fè foucioit par quel moyê il eut efté Papemoy ^f^^^elealn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cfcriuit à l’Empereur les plus honneftes lettres qu'il pciit,cli-

/ànr, que comme prefque par force amp;nbsp;contre fon gré, il auoit efté mis au Ponti-' ficat, par la violente eleélion du Clergé amp;nbsp;du peuple qui n’auoient voulu attendre l’authorité dudit Empereur comme il conuenoit. Pripit ledit Empereur Je

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LOYS LE DEBON AL i.ROY x4- LIVRE IIII. 141

neluy imputer celle faute,G faute y auoit, ains a la fufdite caufe. L t pour mieux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

( (1 ainfi faut dire ) piper amp;nbsp;enchanter Loys, il luy remonftra Ôc fit remonhi er par fes AmhalTadeurs que les vertueux Roys,amp; Empcreuis ne dcuoient tenir pour couftume ce que pour le malheur, Si necelhte du temps on auoit fait parle palfé ôc que le priuiîege donne par le rape Adrian al Empereur Charles fon per e comme Roy de France hexcedoit point la perfonne, ainseftoitleu leraent perlonnel non hereditaire. Le pape fit cefte remonftrance a cautelle.car c eftoit pour ausimenter d’auâtage Ion authoritc,amp; celle du papat,amp; pour touf-iours d’autant plus diminuer celle deLoys, amp;nbsp;de fes fuccelTeurs Rois de France, aufquels eftoit donnée cefte prerogatiue, cognoilFantbicn que Loys ne voffen-fcroit pas beaucoup de cela, tant pource qu il eftoit homme mol, ôi fimp e , 8c nullement apprehenfif de fon authorité, que pource qu il portoit vn grand hô-neur àl’EghfeRomaine,de laquelle il penfoit dépendre tout e Salut de Ion ame Chafcun penfoit que l’Empereur, comme homme de grand courage, le d eulfc offenfcr ô^fafcher de cefte audaceprinfe par le Pape, le Clergé,ôc le peuple Ro-main.Mais tant f en faut qu’il l’en offenfaft,qu’aucontraire il le contenta delà re monfttance du Pape, ôc fit d’auantage vne ordonnance, par laquelle eftoit por- oMefùr té que dorefnauant ceux qui auoient pouuoir d’ellircvn Pape ne lairroientde le faite, fondain que le fiege feroit vacanf.mais qu’incontinent apres e couronnement ils en aduertiroientl’Empereur.D’autres difent qu il donnai authorite del’elleaionau Clergé 8c au peuple,àla charge que l’Empereur en fer oit aduet ty puis apres pour y donner fon confentement. Et non content ce bon homme d’Empereur d’auoir fait cela,il palfabien plus outre-car en a^xes il donna l’ablo-luë puiffance de cefte efteétion au clergé 8c au peuple lans plus demander la co-firmadon del’pmpereur ou du Roy de France*, auquel Roy, non aiFcmpereur, l'Empereur eftoit donnée cefte autitorité.commenous auons dit cy dcfftisiSc confitmapai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

lettres les donations fartes auxpapes 8c al’EglifeRomainepar fes predcceffc'..1rs Çce qu’ri fit, ignorant la malice du pape ') 8c les feella de fes féaux, de fa propre mamies foubsfigna 8c auecluy ces trois enfans, dixEuefques,huiét Abbez, 8c quinze Comtes\ Ladite donation commence.

-loys,8c eft inferee au long dedans la Geographre de V olaterran.h/lais Loys neporruoitd.cfonautboritépriuee, ny d’vn confentement particulier,ceder vu droit donné,non aluy, ains àla qualité dcRoy de France, qui ne meurt iamais, 8c qui n’eftenla dilpofition deceluy quile potfede,ains attachéàla dignité, 8cnepeult vnRoy quitter vn droià patrimoirial,ny vn droiét aluy concedépar autruy, nonplus que refrgner fonRoyaume a vn autre. nbsp;Et auf- ^.'authmt é

lipeuporruoitlePapePafcbal de fon authorite priueeaiceluy contreuenir,pnuee«e ny fe faire eftire par le clergé 8c le peuple de Rome,fans le conlentemerrtPquot;*‘7’''^quot; del’Empereur-.8cpuisquelepape AdriandonnaauxRois deFranceceftepre- m«««. rogatrue par l’aduis d’vn Concile general. Le pape pafcbalne le pouuoit reuocquer ny en doubte, ny en infraction, fans vn autre Concile.

Car il faut que les ebofes foient reuocquees par les mefmes f5lt;^ons 8c formes par lefquelles elles ont efté ordonnées. Mais d’autant que par ledit pri-uilege’éftoit auîfi par expres porté que delà en auant,aucun Arcbeuefque ouEuefque ne fut confacré,que premièrement il h euft efte nomme,confirme Scinuefty par le Roy deprance, oufefditsfucceffeurs, 8c qu’ilanathematifoit (^commeilaefté dit enla vie de Cbatlesle Grad) tous ceux quicontreuiêdroiêt

X

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442,

LOYS LÉ DEBONNAIRE 1. ROY 14.

Ptulleßiutt iel Em^t-rt»r.

âcedecÆt, cefte renonciafion que Loys fitaVelcôtion duPapat, ne fait rien contre celles des Archeuefques amp;nbsp;Euefques. Toutesfois d’autant ^ue la depute appartient àvn autre lieu, nous la îairrons là,amp; reuiertdronsal’EmpC' reur lequel ne fit pas feulement cefte faulte de renoncera la prerogatiue de l’eleétion des Papes, mais aufli craignant que quelque trouble fe peut déformais efleuer entre l’Eglife amp;nbsp;l’Empire, pour les bornes de leurs Seigneuries, il déclara les villes qu’il’entendoit eftre en la Thufeane de l’obeiflance de l’Empire, amp;nbsp;les nomma Arezzo, Volaterre , Chiofe , Florence, Piftok) Luques, Pife, Perufe, amp;nbsp;Oruietto, laiflant tout le refte au fiege Apoftolic.

tomecim^ni ie l’occa^on des guerres tn France.

Cela faiól l’Empereur aflemblantvn Parlement folennelen la ville d’Aix la Chappelle, fit par iceluy aflbcier à l’Empire auec luy fon fils Lothaire, lt;5^ declarer Pepin Ibn fécond fils Roy d’Aquitaine, amp;nbsp;fon troifieme fils Lop Roy de Bauierc. De rechef retournèrent à luy les Ambafladeurs de Leon Empereur de Ccmftantinople, pour la mefme caufe qu’ils eftoient n’aguie-res venuz. Mais aufli eurent ilsmelhae relponle que deuant. Sur cela ad-uint vn grand trouble aux affaires de l’Empereur, pardes guerres quinafqui rent plus que ciuiles, dont la France fut merueilleulcmerit tourmentée, la grandeur de fon nom fort diminuée enuers les Eftrangers. Vvalia (comme nous auons ditcy deffus } eftoit vn des Princes que Charles le Granda-uoitle plus aymé, tant qu’il le bailla pourgouuerneur à fon arrierefils Belquot; nard Roy d’Italie . Les Ibeurs de ce Bernard furent Ibupçonnees apres la mort de Charles le Grand , d’auoir efté fort prodigues de leur honneur en-uefs quelques vns de leurs plus affcôfionnez leruiteurs, qu’on aceufa de crime de leze maiefté, pour feftre adreffez à des Princeffes du lang Royal. Vvalia fut foudain aduerty de cecy, lequel ne pouuant condamner ces aceufe^ aux grands Seigneurs, làns l’entier deshonneur des fœurs de ceieunePria-tement . Toutesfois les accuEiteurs, qui gouuernoient l’Empereur ne Ic vouloient permettre,amp; preflbient fort Vvalia d’en faire iugement. Ce que tour' iours il delay oit.

En cependant le Prince Bernard , ieune homme peu aduifé , fut fulcitc par aucuns grands Sefgncurs de l’Italie, de fe rebeller contre l’Empereur, , nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fe nommer Roy de France, dilàns, que veu qu’il eftoit fis de Pepin, fils

Bernari que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ i v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ^1

rellele^eyau ailne de 1 Empereur Charles,ôc rrcre ailne dudit Empereur Loys viuant,le medeFrice, Royaume de France luy apppartenoit. D’autant ( diloit il ) que le fils de l’aifnédoibtplustoflfucccderàrayeul,que non pas Ion Onclepuifiiédefon pere. Il eftoit a la vérité fonde fur quelque droiét : mais il le falloir faire iu-ger par les armes , qui font les iuges ordinaires des proces qui furuiennent entre les Princes, pour la fucceftion des Royaumes amp;nbsp;grandes Principautez. Ceux quiluy conleillerent de quereller ce droit, furent AnIèlmeEuefquede iesprsnces. Milan, Vvlfarad Euefque de Cremone, Rodulphe Euefqued’Orléans, Re-ginhart fon Chambrier , Reginhart fils du Comte Meginhart , Egider, Sc. autres Seigneurs, lefquels Vvalia le plus qu’il auoit, peu auoit reculiez d’auprès de Bernard, cognoiflant bien que c’eftoient des hommes remuans, amp;nbsp;qui ne demandoient que mettre quelque flamme de grandeur dedaris la tefte de ce ieune amp;nbsp;mal aduifé Prince, pourl’elperance qu’ils auoient defagrandir par fa grandeur . La plus part des ieunes Princes ont toufiours pres d’eux des » hommes

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LOYS LE DEBONN AL I. ROY X4. LIVRÉ UIL ^4^ „ hommes qui ne leur prefchent que l’ambition amp;nbsp;le vice, pour l’efperance qu ils ontdefepreualloir ,ou de leurs confeilsou de l’effeftd’icetix, fans regardera „ quelle fin cela tend.Ce qui le plus forment a apporté la ruine ôc aux maiftres, » àtelsConfeillers.

Bernard animé à la fureur de l’ambition par ces brouillons, premierernent

f’emçatadetous lespalfa^espar ouonentrcen Italie par la L rance, Sc par i Ai-

lemagne, contraignit les peuples de plufieurs villes d’Italie de luy prefter

le ferment de fidelité, comme à leur naturel Seigneur . L’Empereur aduer- paredes^f-

ly de cecy, fit affcmbler vn Parlement, auquel il fit declarer fou nepueu Ber-

nard ennemy de fa Couronne, ôe attaint ôc conuaincu dudit crime de leze ma

iefté: Se affemblant fon oft de toutes les forces qu’il peut faire de la Prance,

delà Germanie, Se delà Bauiere, marcha en Italie contre Bernard. Lors ce

icunePrince mal aduifé, mais bien tard, congneut le mal qui luy procedoit

d’auoir trop creu mauuais confeil. Car ny les foldats qu il auoit mis tut les

paffages de l’Italie ny les peuples quiluy auoient prefté le ferment de fide-

lité, neluy tardèrent pas leur foy, d’autant que dés qu’ils virent les armes de l’Empereur^ telle frayeur les furprint quelesvns amp;nbsp;les autres fe foubsmirent a fa mifericorde ÔC obeiffance. nbsp;Il print Bernard ôc lefdits Euefques ôc Sd-

grreurs qui luy auoient donné ce Confeil, Scieur fit faire leurs procès. Et bien que Bernard ôc fes complices euffent merité la mort, amp;nbsp;futlent a icelle condampnez par leiugement des Prélats amp;nbsp;grands Seigneurs de Prance qui feftoient affemblez aufufdiaParlement,fi eftj:e que l’Empereur mifericor-éâeuxleur donna la vie, Scieur fit feulement creuer les yeux, priuant nbsp;nbsp;rtBer

uarddefonRoyaume. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

Mais pour ce queluy Scies autres portoient trop impmiemmerit la perte delcur veuë,5c ne pouuoientfe contenir qu’ils ne parlaticnt mal de 1 Empereur , puis que plus ils neluy pouuoient mal faire ,illes fit décapiter, Sc quant auxBuefques ,il fit tenir vu Concile Synodal, par l’aduis duquel ils turent ton-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;duz, Sc mis dedans vn monafiere. Voila ce qui adulent auxl rinces qui c

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” rebellent contre le Chef de leur fang Semaifon , Sc contre leur Prince ou

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” uerain, Sc le mal que relt;;oiuent ceux qui font pres les ieunes Princes , Sc

” qui les confeillent de faire chofe contreleur deuoir . Neantmoins

reut, bien qu’il eut iufte caufe de fe reffentir de la rebellion de Bernat on nepueu , fieftjce que celle punition, qui puis aptes fut interpretee cruau te^ le cuidaruiner, Sc donna grande occafion à fes enfans, Sc a plufieurs autres

1 Princes ScSeigneurs, de m reuolter contre luy , Sc deVe mettre ptiionnier^ comme il fera dit cy aptes •. mais enl’vn Sc enl’autre fai£t on peult voir le luge- -ment de Dieu.

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ot ayant l’Empereur mis fin ala rebellion de Bernard fon nepueu Sc a ce-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fie guette, il f en alla en fon ordinaire feiour en la ville d Aix la Oaappelle ila

\ où les Ambaffadeuts de Sigon Duc de Beneuent vindrentv ersXiy, auec for-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce grands ptefens ,1’excufans Sc purgeant du meurtre par luy commis enla per nbsp;nbsp;nbsp;rct»«r-

\ tonne de Grimoald fon predecelfeur. AulfryNmdrent plufieurs autres

1 bafiadeursdeplufieurs nations,comme des Abrodites Sc de Borna, Duc des \ Guduf.canes,Sc àcsTunolians,quipeu deuant auoientrbpu,la ligue faiéke en-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tre eux Scies Bulgares .P areillemét y vindr et ,les Ambafiadeurs deEindeuite oU

\ Lindeute Duc delà batte P annonie, lequel attentant quelques nouuelletez,

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±44 'LOYS LE DEBONNAIRE i. ROY 2,4. vouloir cîtarger amp;nbsp;accufer le Comte Cadolach, ou Cadale Gouuerncur felon i es vus d Autriche,ou felon d’autres de la marche de Forli, de quelques cruau-tez par luy commifcs. Mais l’Empereur ne voulut pour l’heure donner aucun O rdre certain aux affaires que ces Ambaffadeurs luy amenoient, ains commen-lithMreereé P^uruoir a ccLix quela mott defon neuen Bernard luyauoit denouiieaii d'Italie, pottez. Et donnant le Royaume d’Italie a Lothairefon fils, l’enuoya à Rome vers le Pape Pafchal, qui l’oignit facra amp;nbsp;couronna Roy d’Italie : puis l’appcl-laamp; déclara Augufte en laprcfencedu peuple Romain, par le confentement d’iceluy. Mais tant fen faut que la venue de Lothaire en Italie apportait grand repos aux affaires d’icelle, qu’aucontraire elle la brouilla tant que defîorson cognent que plufieurs villes vouloient quidlcrle party des François .Poura quoy remedier, Lothaire fut confeillé de î’eii venir en F rance vers fon pere,luy demander forces pour retourner en Italie remedier aux troubles qui commen-çoient d’y naiftre,comme cy apres il fera dit.

Cependant que l’Italie fefchanffoitpen «1 peu pour entrer en vue grolle guerre, Sclaomir Roy des Abrodites,contre lequel celle mefme annee, quiftt fan 815?. 011 anoit enuoyé vne armee de Saxons amp;nbsp;de François Orientaux pour Sclaomirprt pnnir fa perfidie, vint àAix vers pEmpereur : làoneftantparfes fubietsaccu-d’vne infinité de concuffions contre lefqnelles il n anoit dequoy fe deffendr^gt; fut par fEmpereurpriué de fon Royaume,amp;: enuoyé en exil,amp; ledit Royanm^ donné à Ccadrage. Pareillement Loup, fvn des plus grands fèigneurs detout^ l’Aquitaine, fut chaffé de fès terres amp;nbsp;enuoyé en exil pour anoir vfé de plU' fleurs iniuftices enuers fès fubiets. Et par ces deux exemples on peult voir hs « .principales caufès qui chaffent les Princes de leurs Seigneuries, amp;nbsp;qui animent* leurs fubiets contre eux. Peu de temps apres, qui fut fan huiéh cens vingt, av» mefme lien d’Aix,f Empereur fit tenir vn Parlement, auquel fut traitté de In rt' formation des Ecclefîafliques, amp;nbsp;des règles des Moynes amp;nbsp;des Nonnains,^ adioLiftaauxloixplufieurs chapitres neceffaires pourfentretenemét delà police de fes terres, puis il efpoufa ludith fille deFîuelpon de Vvelfon premier Comte d’Altolf.

Lors fefmeut vne guerre en Hongrie par la rebellion de Lindeute, oil Lindeuite,duquel nous auonsamplement parlé cy deffns,pour les guerres qui fefnienrent entre luy amp;nbsp;Cadale ouCadoIach, duquel aufli nous auons caerreouutr faiôl mention, pour la grande enuie qu’ils fe portoient pour la proximité de teenHogriegt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gouuememens : Sgt;c de faiôl ilz feftoient donnez vne bataille.on Lindeui

te auoit efté vaincu, dont (demy enragé qu’il eftoit ) il entreprint contre fEm-pereurmefincs penfànt qu’il fanorifbit Cadolach d’anantagequeluy : fen venger, il f’allia des Bulgares, amp;nbsp;guerroya de telle forte le Duc Bornede Dalmatic , Prince des plus fauoris de l’Empereur qu’il occupa la meilleure partie de fes terres. Les François toutesfois fen chalferent bien toffc, amp;nbsp;y remirent ,1e Dgc Borna qui mounit peu de temps apres, laifîant pour fuccef-fèur vn fien nepueu nommé Landalque. Les Bulgares eftoient mutinez, di-fàns qu’on entreprenoit fur leurs Seigneuries . Parquoy ilz enuoye'rent du commencement leurs Ambaffadeurs vers fEmpereur, pour fen plaindre: let Bulgares nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vfètent dc menaffcs contre, lefquelles on fit diligemment marcher

la paix. ” vne groffe armee, qui fut caufe que Lindeuite laiffa toute fa .colere, amp;nbsp;auffi que les Bulgares demandèrent la paix . D’autres racomptent cefle guerre ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’vne

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LOYS LE DEBONN AL i. ROY 14. LIVRE 11IÉ 2.45 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

d’vne autre facjon, difent que feftant Lindeuite rebellé contre l’Empereur, 1? 2: o

on enuoya vers luy vne armee, qui fut par luy battue, amp;nbsp;contrainte de fen re-

tourner fans rien fairc.Dequoy Lindcuite deurntii fier,qu’il enuoy a fes AmbaL

fadeurs vers l’Empereur pour capituler auec luy, propofant quelques conditios

de paix bien hautes, lefquelles fi ledit Empereur luy accordoit il permettoit de

faire tout ce qu’il luy feroit commandé. Les conditions luy eftant reffuzces par

l’Empereur, il fe refolut de perfifter enfa perfidie, amp;nbsp;enuoy at fes Arnbafladcurs

par toutes les Prouinces fes voifines, Sc fubieéles à l’Empereur, les lolicitoit de

fereuolter contre la maiefté Impcrialle, Sc de l’aider. L’Empereur enuoyn vers

luy vne armee foubz la charge de Cadolach qui mourut deuant que pouuoir warf ca~

attacquer Lindeuite. Adonc l Empereur y enuoy a Balderic,lequel eftant entre

dedans la region des Carantins, rencontra L indeuite auec fon armee. Il le char-

gea, tua vn grand nombre des fiens, Sc le mit en routte. Borna Duc de Dalma- Linieuite tie rencontrant ledit Lindeuite, le chargea. Niais eftant au commencement de la char^^e abandonné des fiens, il fut contrainét defe fauuer alafuitte.En ce co- nbsp;nbsp;nbsp;»

hit mourut Dratramos beau^ere de Lindeuite, qui au commencement de la rebellion de fon gendre l’auoit abandonné, f eftoit mis du party de Borna.

Les Gudufeans eftans retournez en leurs maifons, furent par Borna affailliz ôc vaincuz. Mais Lindeuite fe voulant vanger de Borna, entra dedans fes terres,Sc mille feu par tout. Borna fe fentant inegal en forces à Lindeuite, fit ferrer tous biens amp;nbsp;munitions dedans des places fortes pour öfter à fon ennemy le moy en defenrichir amp;nbsp;debrufter, Sc auecfes forces pourfuiuant Lindeuite,luy donoit tantdetrauerfes dextraittes qu’il le contraignit de forth delaDalmatie, tua plufieurs de fes ^ens iufques au nombre de trois mille,ôc emporta vn grandbu-tinfurluy. Cela aduint au mois de Décembre ,1 an de Salut huiéb cens dix ôc neuf.

Au mois de lanuier enfuiuant, l’Empereur voy ant combien d’affaires luy db noitee petit Compaignon, fut Confeillé en vn Parlement folenncl qu’il tint, d’enuoyer enmefime temps trois armées entrois diuerfes parties des terres de Lindeuite, pour deftruire fon pay s, amp;nbsp;reprimer fonaudace.Ce qui fut fait au ƒ«.• mois deMars enfuyuant. Mais Lindeuite entendant cecy, ôc voyant ces trois ar ® mees venir fur luy, fe retira auecques fes gens Sc fes meubles dedans vne forte place affrfe fur vnhaut rocher,fans qu’il daignaft ny aller ny enuoy er aucun des fiens versl’Empereur pour auoh la paix, Slt;. fans faire aucun femblat de vouloir fane gu erre. Quo y voy ant les gens dclLmpcreur,coururent amp;nbsp;gafterent toute fa terre par feu Sc par glaiue, 8lt; apresLindeuite fecrettement trouuafaçb d’ef-chapper duditchafteau,Slt;f’enfuitvers vnPrince deDalmafre,quilereceutpar Criu»te \ç. moy en de l’Euefquc de Grade : mais illuy rendit manuals guerdon, car file tua, Se fe faifit de fa terre. Etapres enuoya Ambaffadeurs deuersles ges del’oft del’Empereur amp;nbsp;promit qufiviendroitdeuersluy.

Les affaires delaPrance Sc delà Germanie fe portoient de cefte faqon, cepen, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

dantqu’vnTraitté de paix fut faiéb entrel’E.mpereur Abulam^oy d’Etpa-gne,lequel ne fut fi toff arrefté, qu’il fut rompu .L’Empereur affemblant vnP ar lement folennel,auquel il fit confirmer p ar ferment Separ Ebmages des P rinces

Seigneurs quiy efioientprefens,les partages des Royaumes que peu d’an- uJijlds pit nees deuantilauoitfaitàfes enfans,Sc entendantlamort deEorna Duc deDal nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

mafie de Libnrme,cofirmaautditesDncliez,Ladifias neuen dnditBorna.Ce- tHmie.

X iii

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14^ LOIS LE DEBONNAIRE i. ROY. x4 pendant la ville de Conftantinople iouiffoit de la paix, que l’Empereur Leo M auoit donnée parladeffaittede Chrunnus Roy des Bulgares. Mais cefteP^^ print fin par la mort dudit Leon, qui fut tué par Michael, Comte de fon Palnis» aidé par aucuns feigneurs mal contens dudit Empereur, amp;nbsp;parleurs fecours î' pres le meurtre fait fut ledit Michaël efleu à la dignité Impcrialle.

L’Empereur iouiffant d’vne bonne paix en fon Royaume, celcbroit auccUi^ gnificence Royalle , les nopces de Loys fon fils aifhé auec Himingarde filk^ Comte Hugon, quand les Comtes qu’il auoit enuoyez contre Lindeuite*’^ l’ayans iamais peu attirer au combat, luy amenèrent plufieurs grands Seign^^*^^ de fon païs, qui auoient aidé ledit Lindeuite à fe rebeller contre luy. Là femo®' ^Emperenr^ H^a la fîngulierc mifericorde amp;nbsp;clemence de rEmpcreur,de laquelle il auoit parauant donné Vn beau tefinoignage, en l’endroit de ceux qui auec fon Bernard auoient coniuré contre fà perfbnne, ôc fon Eftat: amp;nbsp;les ayant fait en là prefence,non feulemet il leur remit la vie,mais auffi les remit en leurs

• lefquels par les loix eftoient confifquez à fà Maiefté, comme font les biens ceux qui font attaints amp;nbsp;Cönuaincuz de crime, de felonnie amp;nbsp;rappellant hard du pays d’Aquitaine , où il cftoit banny, le remit en fon Abbaye

Corbie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Du cofté des Danois toutes chofes eftoient paifibles, amp;nbsp;Hariold auoit^*^^ receu en partage du Royaume parles enfans de Geoffroy. Mais du cofté des A' brodites fefmeuret les troubles.Car pource queCeadrage Prince d’iceux efto^ aceufé vers l’Empereur de quelque perfidie, amp;nbsp;d’auoir contrade fècretteintd' iigence amp;nbsp;amitié auecles enfans de Geoffroy,Sclaomirfbn compétiteur mis en ladite Principauté, de laquelle toutesfois il ne iouit gueres: car apres ftre fait baptifer il deceda.

Mert de ri-

Vinigife,Duc de Spoletc eftant fort vieil fe rendit Moyne,amp; par apres vie a trefpas, en fon Duché fut mis par l’Empereur le Comte de Bicffe, Suppo.

Or les affaires de l’Italie commençoient de fe brouiller (comme nous auons

tethaire i fourni en

ditcy deffus ) dés queiothaire alla a Rome re'ccuoir la couronne d’icelle par les mains du Pape. Nous auonsaulfi dit, comme Lothairc apres fon couronnement retourna en France vers fon pere, luy remonftrer l’Eftat brouillé de ladite Italie, amp;nbsp;luy requérir des forces pour y mener. Adonc l’Empereur, durant que toutes les chofes cy deffus dcclairees, depuis le retour de Lothaire en Fran-ce iufques à prefent fe pafferent, enuiron l’an huiéf cens vingt amp;nbsp;deux renuoya 11. fon fils Lothaire en Italie, auec vne groffe armee, accompagné d’Adelhard Co

talie auee ar nee.

te de fon Palais,de Maringe Comte de Breffcjde Gerunge,fon grad maiftre dho ftel, amp;nbsp;de Vvalake moyne frere d’Adelhard Abbé de Corbie, perfbnnages figes amp;nbsp;bien aduifez, pour aftifter amp;nbsp;gouuerner la ieuneffe amp;nbsp;authorité de ce ieu-ne Prince, de leur bon amp;nbsp;fage confeil. L’Empereur commanda à fon fils, dene faire amp;nbsp;n’attenter aucune chofe fins leur aduis, amp;nbsp;de refrener l’audace de ceux i

voLiIoient en Italie amp;nbsp;à Rome remuer mefnage. Eftant Lothaire en chemin | Theederecr il fut aducrti que Théodore, premier Secretaire de l’Eglifè Romaine, amp;nbsp;Leon ' , 4 R»- Nomenclateur fon gendre auoient efté menez dedans la prifon de Latran.Quc là on leur auoit premièrement creué les yeux, puis qu’on leur auoit coupé la te-fte. Or fçauoit on bien,qu’ils auoient enduré ces deux extremes fupplices,pour la parfaite affedio amp;nbsp;fidelité qu’ils portoient à l’Empereur,amp; à fon fils Lothairc Etfu-

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LOYS LE DEBONN Ai. 1. ROY 14. LIVRE nil. ^47 • nbsp;nbsp;11* w

Et furent 1’vn amp;nbsp;I’autre aduertis, amp;nbsp;chacun par la ville de Rome le difoit publiquement, que le Pape Pafchalauoit fait commettre ce meurtre i OU Ç ce qui eft plusvray femblable^ qu’il auoitbienfceu l’intention de ceuxqüile vouloient faire,deuant qu’ils I’exccutaffenf.mafs qu’il auoit diffimulé cela Se fait (emblant de henfçauoir rien .Toutesfois les Empereurs pere ôc fils ne voulurent legere ment croire l’aceufationiettee par le bruit commun contre le P apc, ains voulurent enuoy er à Rome , Adalang Abbé de Sainét Vvaft d’Arras, amp;nbsp;Hunhes Cote de Cures, pour f enquérir du faiét, amp;nbsp;comment il f eftoit pafté. D’autre cofte le Pape enuoy a vers les Empereurs deux Ambaftadeurs, l’vn Euefque de Selua Candida, ou de N ouauilla, amp;nbsp;l’autre Benoift Arcbidiacre.du fiege Apoftolic, quiauoientchargebienample du pape, dele purger enuers les Empereurs de l’aceufation contreluy intentée. Dés queles Ambaftadeurs des Empereurs furent arriuez aRome,le Pape aftemblant vn Concile,auquel il appella trente E-uefqucs tous de fa fa^on,par vn fermét folennel,amp;: par vne proteftatib bien gra- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

de, purgea fon innocence, declairales morts auoir efte iuftement deffaits,com-me criminels de leze maiefte, 6c abfolut les meurtriers 6c coniurateurs, qui e-ftoient tous de fa famille, 6c les print en fa garde 6c proteéfion . Les Empereurs aduertis de cecy, prindrentle tout enbonne part,mcfmementl Empereur Loys qui eftoit fibon, fi doux, 6c vray ement fi Débonnaire, qu il ferma les yeux 6c lesoreilles,pour nevoir ny ouir rien de ce qui eftoit mis en auant cbtrelePape, Ôcportoitvnetellereuerence6caffeétionaufiegePapal,qu’illuy fembloit,quc Debonn^i^ ledit fiege ny les P apes ne peuftent iamais faillir : tellement que durant les vingt ftptouvingt cinqans qu’ilfutEmpereur,6cquily eutaRomequatrePapes,

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tousquatreluy ont fait des inàignitez,6c toutesfois il les atqus quatre fecoutus

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lors qu’ils ont eu befoingde fonfecours. Quelques vns difeiit, quecefutlors

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il ccdaauP apat la prerogatiue donnée par le Pape Adrian a fon pere Charles

I le Grand, 6c aux Rois de Erancefes fuccefteurs-.maiscefutdéslecommence-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment du papat de pafchal ,lequel peu apres cefte abfolution par luy donnée à

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon crime,mourut au commencement delahuiétieme annee de fon pontificat*

nouueaupape, en efteurent deux ; 6c enfinfefafehans d vnd^ouble 6cbrouille ■ commandement de deux hommes ,1e Clergé ,laNoble{fe, ôcle peuple faffem-1 blans folcnnellement, efteurent pape Eugene fécond du nom. L Empereur ad- Eugene ß-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uerty de cefte nouuelle election , manda à fon fils qu’il euft af acheminer àRo- «»a,

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me, pour là mettre ordre aux affaires qu’il cognoiftroiteftrc neceffaires.Lothaif'^^^^*^^^^^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pape Eugene-, reforma à fon plaifir 6c v olonté l’Eftat, 6c le gouuernement delà

1 6c queles papes ny eftoient que luges fouucrains de toutes les Eglifes, 6c non ■ Princes temporels. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

B nouuellesnopces de fonfilsEepin aucclafille deTubert Comte deMaftricb, 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puis l’enuoy a en Aquitaine,pour la garder, 6c deffendre contrela guerre qule-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x 111)

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LOYS LE DEBONNAIRE i. ROY 14-

L’Empereur elloit a Rouen Pan huiôl cens vingt quatre, quand les Ambalû' deurs de Michaël nouueau Empereur de Grece, vindret vers luy auec plufieurs grands dons. Entre lefquels efloicnt les Liures que fit Sam61 Denis de la Hieraf ^Mi^hdell nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Anges eferits de ûi main , amp;nbsp;plufi.eurs autres, lefquels ledit Empereur

l'Empereur, donna a l’Eglife S. Denys en France. Aulfi luy furent nouuellcment apportées des Cloches,qu’on n’auoit encores veues de deçà.La principalle charge deféits Ambalfadeurs elloit, de fçauoir de PEmpereur Loys fon opinion touchant les Images des Saints, aflauoir fi on les deuoit garder ou reietter. Loys ne voulant iuger d’vn fait de Religion, les renuoya vers le Pape,comme le recognoiflàntiu Eepapetit^e fouuetain de l’Eglife ,amp;des chofes a elle appartenantes , pres duquel elloit joituerainde D nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Ö nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T\ rr-i r a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1c ni'

l’E^lip. pour lors Ion fils Lothairc. La aulli vindrent les Ambafladeurs de toutes lesn** tions Orientales, comme des Eiclauons, Abrodites,Sorabes,VvItzes,Bohenits Moraues,Auares, Pannoniens,pour demander vn ordre reglement fur gouuernemens de leurs peuples, ôc Prouinces, Lequel leur fut donné en vnP^ lement general qu’a celle fin pEmpereur fit tenir. Quelque temps apres,il aficiU bla vn autre Parlement auquel pour mettre ordre à philieurs afiaires,il fit tous les Principaux Seigneurs, non feulement de France, mais aulfi de la Fraflt^ Orientale, de la Saxe, de la Bauiere, d’Allemagne, de Bourgongne, amp;nbsp;des adiacents au Rhin, la où entre plufieurs Ambalfades qui y vindrent, tant decc' les qui elloient mandecs,que d’autres,pEmpereur receut deux Princes des Vv t zes,Pvn nommé Milegall, amp;nbsp;l’autre Celeadrage fils de Liube Roy defditsVdt-zes,quiayans enfemble debat fur la polTelfiondu Royaume, voulurent 4^? pEmpereur en full le iuge. Apres la mort du pere, les Vvltzes auoient reccu né Milegall pour leur Roy : mais d’autant qu’il le gouuernoit trop inlobn'”^^'^ en fa Royauté, le peuple ne pouuant le fupporter, le débouta d’icelle, amp;nbsp;en fon lieu fon ieune frere: nbsp;nbsp;furce felloit efmeu debat entre eux deux. L’EttiP^

Ju^tment de l’Emigt;erew

reurayat ouy leurs raifons,amp; entendu parles Ambafladeurs du peuple fies Vvi zes, que leur volonté panchoit plus du coflé du puifhé, corne du plus iufte, de laiiné, amp;nbsp;que ledit peuple defiroit que fon eleôlion tint, ordonna que letn^ V puifné feroit maintenu en fa poflelïion, Jugeant qu’vn Prince lullc doit efttept^ « i feré a vn qui ne l’efl pas, amp;nbsp;que plus doit feruir l’intégrité d’vn homme au coin- * mandement d’vn Eflat,quela prerogatiue de Paage quand elle efl viol^^P’^’'' Piniufticc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Les Abrodites enuoyerêt leurs députez vers pEmpereur, luy remontrer que Ceadrage leur Prince,ne gardoit pas enuers fà maiefté,Ia foy qu’il luy auoitpr® mife, amp;nbsp;ledupplierentdypouruoir, craignans quelaperfidiedeJeurPnncefl^ leur portail quelque dommage. Comme pEm^ereur eull mandé à Ceadr^ig^ qu’il eull à venir vers luy pour fe purger des cas a luy mis fus, il fut aduerty qu« lindeuite, apres auoir abandonne les Sorabes, fellant làuué en Dalmatie lindevville oncle de Borna,auoit parles embufehes dudit LindevviUe eftetu^' Ceadrdge dj Ccadrage comparut nbsp;nbsp;nbsp;bien qu’il lull coulpable de ce qu’on luy

de^criwTA fi efi nbsp;nbsp;4^^’^ feeut fi bien fen purger enuers pEmpereur par belles amp;nbsp;flatteren^

patollcs, que le bon homme fe lailfant piper a icelles, non feulement le decl^ innocent de tout ce dont on Paccufoit,mais aufli le reuoya aucc plufieurs gr^u amp;nbsp;honorables dons amp;nbsp;prefens. Cela donna vn merueilleux elbahilfenienta^ Seigneurs de France, voyant que ce bon homme n’apprehendoit rien, quclô belles parolies le pipoient, amp;nbsp;que tienne feruoit de Padueftir de ce qu’onbr^

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LOYS LEDEBÖNAl. i.ROY 14. LIVRE llll. X49 ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

foit contre luy, d’autant qu’il fecontentoit d’vue purgation colorcedc belles

” cxcufes. Cc que les bien aduifez n appelloient pas clemence, ains vne fimplici-

” té molle, mal conuenante aux Princes, qui ne doiuent pas touliours vier de la « clcmence. carbienquelleloitvertu bien propre à eux, fielt ce que la milice

’ » l’ell encore d’auantage, d’autant que’la iullice ne peut iamais faillir comme

” faitla clemence qui tombe en fadelfe, qui donne la licence au mal faire. Cela aduint Vanbuift cens vingt trois,auquel aduindrent plulieurs grands prodiges, comme trcmblemens de terre, feux du Cicl,cfclairs en temps beau lerain,di-uersSc efpouuétables images empraints aux nues,ecly pies de Lune,grelles mef-lees de pierres, amp;nbsp;autres qui précédèrent vne pelle generalle,qui l’Automne en-fuiuantvintenPrance,laquelle fit mourir la moitié du monde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tuob' ô«»

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’Empereur ellant a Compiegne, a luyvindrent les AmbalTadeurs du Roy

des Bulgares demander fon amitié. 11 fut ellonne de celle Ambalfade,pour n a ƒ uoir iamais ouy dire, que de ce pays la il en full iamais venu en P rance. Adonc

( ilenuoyavers ledit Bulgare fes AmbalTadeurs auec grands Sc riebes prclens,

1 pour l’affeurer de Ton arnltié, laquelle ledit Bulgare auoit inllamment demandée parles fiens.Et d’autant que les Bretons f elloient rebellez il alla contre eux

‘ enBretaigne, nbsp;les vainquit de telle façon, qu’il les contrmgnit de luy donner

leurs ollages,ôc de receuoir telles conditions de paix qu illuypleullleurimpo-.^f^.^ fer.Ellan?àecevoyagederetouràRouen,lavindrentlesdeputezdes Abrodi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

tes, qui le plaignirent de ce que les Bulgares les inquietoient, ôc vfurpoient fur

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les finages de leurs terres. Loys enuoya d’autres AmbalTadeurs vers leur Roy»

» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leprier de vouloir Tabllenir de cela, fil vouloir que l amitié entr eux promife

d’vne part amp;nbsp;d’autre fuit de longue Sellable duree .Niais le Barbare Bulgare

' failanrpeu décompté del AmbalTade del Empereur, ne lailTa pas d entrer de-£eB»l^4re

; dansle pays des Abrodites auecvne forte armee. Ce qui cotraignitl’Empereur 'f d’enleuer vne autre de Ton colle. Se 1 enuoya au lecouis des AErodites .Niais

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ton ollentation Se monllre fit départir le Bulgare de Ton entr eprife, Selors fut f“«

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faitelapaix entreleTdites deux armees, Se ebafeune d’elles f en retourna d’ou el

‘ le elloit partie. Lors ledit Bulgare enuoya prier 1 Empereur de vouloir en-uoy er des arbitres, pour borner les confins des finages de Tes terres, Se de celles des xbrodites, qui elloient Ç ce difoit il l la cauTe de leur guerre. E Empereur y enuoyaBertric Comte de Ton V alais, Scies Comtes Gerold, Se Baldric . Niais nonobllant cela,le Bulgare mit en mer vne grolTe armee, pour donner dedans

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laDalmatie^laPjinnonie, qui furent Tl mal Tecourues par leTditsComtes,que '■

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Empereur les priua Se defauétora deleursEllats. Or n euft. fitolllEmpereur

tournéledozala’Bretagne, quvnSeigneur d’icelle nommeVvibomarcli, ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meutles’Bretons a Te reuolter.11 fut mandé avnParlement Tolennel que l’Em

pereur tenoit, auquel il comparut, Se Te purgea de telle fa^jOn, qu il fut declare abfous, Se renuoy é auec grands prefens. Mais ellant r etourne en Bretagne,il r e-

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;totirna pareillement àfon premier naturel,alla courir Segaderle piisdefesvoi

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fins,Se efrnouuantles ’Bretons a vne nouuelle reuolte,faiToit vne infinité de me-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nees Se pratiques contrei Empereur. Et comme il vToit de ces façons de faire,il sa mort

fut tué en fa maifon par vnTienfamilier,Se ainfi print en mefme temps finenltry favie Seta perfidie.

EEmpereur ellant àMaience,ElarioldRoy des D anois y vint auec fa femme fesentans beplufieursE)anois,pourfefaireEaptifer .Mais durant que les clao-'

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i.'5o

lès fufdites le pafferent en diuers lieux , amp;nbsp;que Lothaire eftoit de retour de Ro' me,amp; pres de l’Empereur fon pere,plus d’affaires leur vindrent fur les I n’auoient encores eu auparauant. Ce qui aduint l’an huiôl cens vingt fix. Az'’ (duquel nous auons parlé cydeffus) gouuerneurde Gafeongne, amena en • enne le fecours des Sarrazins qu’il eftoit allé chercher en Elpagne, Ôery‘fut tue | Abdecaman leur Roy. Il print par furprinfe la ville de Bordeaux, amp;nbsp;plufei’^ 1 autres qu’il ruina en plufieurs endroits, fins pardonner a chofe quelconque : d . façon que plufieurs gouuerneurs de places ne pouuansfè deffendrecontrehf furent contraints de les abandonner, les luy quitter. L’Empereurvoulant^’’ ceft’affaire, comme en tous autres procéder premièrement par doux neftes moyens, enuoya vers Azo pAbbé Eleazar ou Elifachar, homme deboæ ne vie pour tafeher de le difpofer a vne bonne paix. Apres l’Abbé, l’Empct^^'' enuoya des forces foubs la charge des Comtes Adelbrand amp;: Donat qui repü’^' drent amp;nbsp;la ville de Bordeaux, amp;nbsp;quelques autres places amp;nbsp;chafteaux voifin^ uec grande perte de gens,d’vne part amp;nbsp;d’autre.Et corne les Sarrazins croiRuit'^!' dedans le pays d’Aquitaine en grand nombre d’hommes, amp;nbsp;en authorité, pui*' amp;: frayeur, plufieurs villes furent contraintes de fe rendre à eux. azo pr^' ticquoit fort Bernard Comte de Barfelonne,pour le faire entrer en ieu auec h/' mais EleaZar apresaUoirveu nepouuoir rienproffiter enuers Azo, fittant^æ uers ledit Comte Bernard que luy,lesGots,amp;: les Efpagnols fes fubiets nef rent aucunement du party d’Azo. Cependant le Roy Abderan auoit enuoya Aquitaine à Azo vnegroffe armee de mer, foubs la charge amp;nbsp;conduitte^’^' burman fon coufin. Ce que voyant l’Empereur Loys, alftmbla la plusgw^^,^ armee qu’il fit iamais, amp;nbsp;la donnant en charge à Ion fils Pepin, l’éuoya en Aq^'' pef ïnvA CO taine pour refifter aux forces d’Azo, amp;nbsp;des Sarrazins. Le ieune Prince rw/« sdrra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuie de faire quelque chofe de bon:mais les Capitaines qu’il auoit*'^

v|.

brasquil^ v

pres de luy, par l’aduis defquels fon pere luy auoit commandé defegouaerneb procédèrent en cefte guerre auec fi grande negligence amp;nbsp;iongueur,ou auectc“' le crainte, bien qu’ils fuffent plus forts que les ennemis, que Aburman, Azo^ les Sarrazins firent tout ce qu’ils voulurent,entrèrent en Efpaigne,prinârentf5 villes de Barfellonne amp;nbsp;de Gironne, bruflerent le plat pais, amp;nbsp;furent aux portes de Sarragoffe deuant qu’ils euffent encore veu ny Pepin ny fon armee,ny fs mes. D’autant que marchant par le confeil de fes Capitaines,il marchoit fort h Dlli^ece re- tement, cependant que les autres vfbient de diligence. L’Empereur fe relTenW' qwfeengHcr de cefte faulte,priua lefditsCapitaines de leurs charges,honneurs,Eftats amp;nbsp;bif*’ faits, leur donnant la digne recompenfe de leur negligence, amp;nbsp;mauuais deuoi'^' Dont ils furent fi defpitez qu’ils delibererent de fen venger : amp;nbsp;deflors nafqi^”' la confpiration qui par apres fut faiéfe contre ledit Empereur, comme il fera

cy defloubs.

En ceft eftat eftoientles affaires du coflé dePEipaigneyau temps queleP‘'iP^ , . Eug-ene de«eda a Rome, au lieu duquel fut elleu Valetin premier du nom, q^'* mierfnccef. moutut le trente,OU quarantième lout de Ion Pontihcat. Gregoire quatneiu^^ feuri'Eu^e- du nom citoyen Romain, ôc Cardinal fut elleu Pape : lequel entendant l’heU' reux fucces des affaires des Sarrazins en Efpaigne, amp;nbsp;en Sicile, la ou défia ils auoient couru apres la conquefte delà plus grande partie des Eipagnes,cH' uoya vers les Empereurs Loys amp;nbsp;Lothairc pere Ôc fils, les Ambafiàdeurs, QüJ' rin premier Secretaire, amp;nbsp;Theophilaóle Nomenclateur, les prier de donnerle-COlIfS

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LOYS LL DEBONN AL 1.ROY 14- LIVRE UIL 15^ cours aux CKreftiens contre les incur fions ôc fureurs des Barbares. Ces Âmbaf-fadeurs trouuercntles Empereurs en la ville d’ingelbeim y la ou ils tenoient vn Parlement folennel,auquel fut par les Empereurs refolu d enuoy er vers l Empe reur de Grece, Alterger Euefque de Chartres, nbsp;Anfred Abbe deNonantma,

pour le prier de vouloir fe liguer auec le P ape amp;nbsp;les autres Cbreftiens, pour mire tous enfemble la guerre contre les Sarrazins .Et l Empereur pour rendre a eu ïcz ôc couuerts les Efpagnols fubiets àl’Empire Romain, de toutes les cour es des Sarrazins, fen alla en la ville deTboUjlaouilaifembladela Prance tout^ les forces ou il peut, ôç les diuifant en deux il en donna vne partie a Lotbaire, amp;nbsp;Vautre à Pepin fes enfans leur commandant d entrer par deux diuer s en roits dedaslYfpagne.Mais f eftans tous deux rencotrez àLyon, amp;nbsp;aduertis par que -Ques efpions qu ils auoient enuoy ez deuant en ï-fpaigne que les Sarrazins ne re-muoient rien, l’vn 5c ïautre P rince abandonnant leurs armees,Pepin en a en Aquitaine, 5: Lotbaire alla trouuer fon pere à Aix la Cbappelle.Mais beaucoup mieux que ces ieunes princes ne brent auec leurs grandes forces, t o ni ace Comte de Corfe ou Corfegue, lequel auec fon frere, nbsp;quelques Seignturs de

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tbufcanevenuz à fon ay de auec vne petite armee de mer deffitles Sarrazins en S4rrafi»si4r

quatre ou cinq batailles qu’il leur donna.

Sur CCS affmres aduint la coniuration faite contre la perfonne de l Empereur ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par fes enfans,de laquelle on eferit plufieurs caufes, toutes neantmoins tendan-

tes àvnemcfme bn.Les vns difent que Lotbaire fils aifné,ialoux de ce que Char

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les fon frere puifné efioit plus fauorifé de fon pere queluy, coniura contre ton U coiuratita

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit pere, Scie mit prifonnier. Les autres'difent que les enfans irritez deeequen

‘ fécondés nopces il auoit prins vne femme nommee luditb, femme audacieule, ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;illes enuoy a loing de foy, affauoir Lotbaire en Italie, pepin en Aquitaine, amp;

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Loys en Bauiere, 5c qu eux offenfez de cela^ coniurerent contre luy ,le prindret,

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ôc le mirent en prifon. D’autres difent qu’ils le firent a la fuggefiion de leur dite

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;marafire.D’autres en racomptentl’biftoire de celte façon-.Qu.il fut tenu vnCo

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eile a Compiegne par les delor donnez prélats de P rance, lefquels indignez de

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce qu’au Concile precedent,l’Empereur auoit corrigé leurs pompes 5gt;c diffolu-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fions, confpirerent contreluy , Si firent armer les enfans contreleur pere, Szle

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mettre prifonnicr enla ville de Soilfons, Sz que le P ape Gregoire fauorifoit les

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enfans en ce malefice.D’au antage,qu audit Concile les Luefques ôcPrelats con

' iurczcondamnerentleurfouuerainPrince Sz Seigneur depoferlesarmes,5)cla L ceintuYemilitaire,de fe defpouiller delà dignité lmperialle,5c au lieu des orne-mens Impériaux, prendre le froc deMoy ne. D’autres difent,queles Capitaines qui auoient efié defau£t.orez,pour auoit finoncballementpourfuyuiles Satra-

‘ z’ms enEfpagne 5c en Aquitaine auec pépin, indignez delabbte que l’Empereur leur auoit faiéte, folliciterentles enfans à coniurer contrele pere, leur mettant les co»ji*r«v ‘ nbsp;nbsp;nbsp;enauant,que fanoncbalancelaiffoit perdre 5c ruiner le Royaume 5c l’Empire,

5c que pour felaiffer trop gouuerner à quelques mignbs, il ne faifoit œmpte de i fefdits enfans, 5c qtiils deuoienty remedier, pour nelaiffer perdreleurs Eftats, I nbsp;nbsp;nbsp;Royaumes 5c Seigneuries. D’autres difent,quelefdits Seigneurs f’allièrent feu-

i nbsp;nbsp;nbsp;lement de pépin, diCans quel’vn de fes frétés fouilloitpat vn deteStable incelte

I leli^t de fon pere, en abufant deVlmpetattixluditb, 5c montrèrent audit pe-1 nbsp;nbsp;nbsp;pinquefonperelecognoiffoitbien,mais qu ilnentenoit compte . Q^pat la

A nbsp;nbsp;nbsp;onpouuoit bien conie(tuter que dédit. Empereur rà auoit aucunemétfonbon-

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251

24*

neur en recommandation,amp; que ce feroit vn acte d’vn bon fils de remettrefo*' pere en fon bon lens, amp;nbsp;en la cognoiflance de fes affaires. amp;nbsp;de fon honneur,^ cependant femparer de fes Eftats amp;nbsp;Seigneuries, qui falloient perdre ( difoic*^' bfM/w tfl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dudit Empereur. D’autres difent, amp;nbsp;eft l’opinion la plus receii^gt;

mon’furla- que plufieurs grands Seigneurs amp;nbsp;vaillas, amis reftez des amis de Bernard reucbe. d’Italie, nepueu de l’Empereur, duquel nous auons parlé cy deffus, fereuolts^' contre luy à la fufcitation de Vvaliafon gouuerneur.Que de quatre fils dehi” pcreur Pepin amp;nbsp;Lothaire commancerent à feftranger de luy: Pepin,à caufef^ aucuns de fes plus familiersôc domeftiques auoiêt efté accufez de quelquescrt' mes, amp;nbsp;aufti de ce que fon pere l’auoit reprins aigrement, luy reprochant grolfes parolles,que par fà parefte les Sarrazins delcenduz en Ion Royaumed^ quitaine,à la perfuafion d’Azo,n’en auoicnt efté chaffez qu’ils n’euftent pref^^“^ bruflé tout le pays.Lothaire eftoit lèmblablemêt fafthé, dequoy on dirniniio'^ fon Royaume, car Ion pere definembra lors le Duché de Friol dependant')^ bréparl'Em l’Italic, des Prouinces de Stirie amp;nbsp;de Carinthie, amp;nbsp;le fit par defpit d’vn nonü--'

Baldric* qui en eftoit Duc, pource quay ant le gouuernement de la fronticff Hongrie, il n’auoit empefchéles Bulgares, rompans la trefue, d’y entrer, bon courfes. Ce qui irritoit Lothaire, eftoit qu’il cognoiflbit bien que le Frioh' * 'ituard iTita vn des boulleuats de l’Italie. Au contraire les Allemans en aimoient d’auatiff^^ l’Empereur, a railon que tout ce qu’on oftoit à l’Italie amp;nbsp;aux Italiens leurcftoJt baillé. Le troificime de firs enfans, nommé Loys Roy de Bauiere, contrariait^ fes deux freres, cognoiftant qu’ils vouloient mal à leur pere. Le quatriefo^j pellé Charles, eftoit encore fort ieune, de forte qu’il ne pouuoit beaucoup ayderny nuire.

La lecrette confpiration d’aucuns Gentilhommes François croiftbit de io^ en iour par entre eux,tellement qu’ils le tranlporterçnt en Aquitaine vers Pepi® tafchans, foubs couleur de quelque raifon, chaffer l’Empereur du Royaunteti^ France.Ils n’oferent pas d’arriueeaccufer le pere deuant le fils, aihçois prindret”^ leur premiere occ^fion fur Bernard Comte de Languedoc, fàifans entendra à Pepin, qu’il gouuernoit entièrement l’Empereur, rimperatrix,de tcllcÉi-çon qu’il en faifoit tout ce qu’il vouloir. Ce qu’intenterent ceux qui cftoient fafchez de ce que les fœurs de Bernard Roy d’Italie, auoient efté reprinfo dt trop aimer, effayans, en defpit de l’Empereur, en mettre autant à fus à l’Imperâ' trix marraftre des enfàns de l’Empereur,amp; faddreffans Içfdits cofpirateùrs aPt' pin,luy remonftrerent qu’il ne deuoit endurer que fon pere laiflàft le gouuernt' ^‘irateûrs.quot;’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dc fon Royaume, amp;nbsp;de fön Empire à ce Bernard ny permettre que ledij

Bernard abufaft ainfi dc l’Imperatrix.lls feeurent h bien efinouuoir Pepin, ne penfoit point faire mal de fe reuolter contre fon pere. 11 defiroit faire guerre feulement à Bernard, duquel il print le fils à Orleans ,amp; luy fit creuer les enfuiuant le vice qui auoit engendré à fon pere toute la haine qu’on luy portoit' Bernard fenfuit en fon gouuernement de Languedoc,amp; de là en Efpagne. L’iD* peratrix deflogea de la Cour,amp; fe retira en vne Abbaye de Nonnains. Vn CoH' eile fut lors afîemblé de plufieurs Euefques,aufquel l’Empereur demandapardo de ce qu’il auoit mesfait,au moyen dequoy il fembloit qu’il confeflàft auoitlau Jy .Ce qui feruoit grandement à fes ennemis,amp; fit prefque trouuerleur caufeb^ ne. Lothaire auoit ia fait paffer fon armee en France contre l’Empereur, cfper^^ que toute l’Italie le fuiuroit en celle guerre,mais il eftoit bien loing de fon con-tc:caf

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LOYS LE DEBONNAL i.ROY 14. LIVRE 1111. 155 te'.car les grans Seigneurs Italics ne Ic voulurent iamais fauorifer cotre fon pere. Gregoire Archeuefque de Rauene,alloit de code 8c d’autre pour moy ener vne paixjôc fit tant qu ils (’accordèrent,fous coditions qui furent eftimees fur le lieu faintes 8c équitables . Neantmoins tout incontinët que ceft Arcbeuefque f en fut retourné en Italie,les freres affcmblerentvn Concile à Lyon ou l’Empereur leur pere fut depofé de l’Empirc.CeDecret fut incotinct déclaré nul par le Pape Gregoire, 8c l’audace de l’Arcbeuelque punie par la priuation de fa dignité. Ces le de lyen, miferes aduindret vingt ans apresla mort de Charles leGrand,l’an de Salut 819.

Cependant foubs l’ombre du Concile de Lyon,rEmpereur priué de toute au thorite, fut contraint de prendre l’habit de moy ne en l’Abbay e Sainél Medard deSoiffons,làoùonle fit eftroittement garder.Dontles grands Seigneurs Era-çois, qui n’eftoient de la confpirationf indignèrent merueilleufement, deman- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;)

dans àtoutes forces, que l’Empereur leur fuft rendu,tant qu’ils alfemblerentv-ne armee, 8c marchèrent contre Pepin ôc Lothaire, puis ils enuoyerentenAm-baffadeversLothaire,DragonEuefque de Mets qui eftoitbaftardde Charles leGrand,pourle prier devouloir depofer (a felonnie contre fon pere, ôcle remettre. Mais Dragon auec toutes fes remonftrances amp;c perfuafions ne peut oneques rien fairc. Parquoy ony renuoya le Comte Anfeaume de Chaalons, qui au no de tous les P rançois fupplia Lothaire de leur rendre leur Roy ,ôc Em- Lts Frlt;t»gt;{oK pereur. Aquoy Lothaire refpondit,quc fon pere auoit efté enfermé par l’autho-rité du Côcile,mais puis que les Princes Erançois le demandoient, qùon raffem 'quot;Pquot;'”’'-blaft le Concile, Scqùily obeiroitdutout,carfans vn nouueau Concile il ne pouuoit mettre fon pere en liberté. Ceux.qui plaignoientla miferable fortune del’Empereur,ôc quiblafmoientlamefchanceté de fes enfans,defiroient qu on affemblaftvnParlemcntfolennel pour le remettre. Ccpendatit l’Empereur e-ftant réduit en vn monaftere ,lai(roit faire fes bons 8c fidelles feruiteurs, craignant toutesfois qu’en cefte aifemblee qui fe deuoit faire, le nombre de fes ad- ƒ uerfaires furpaffaft celuy deceuxquiluy portoient affeéfion. Adoneques en l’an de Salut huiét cens trente quatre ,lesNobles deErance, d’Allemagne, de

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bourgongne 8c d’A.quitaine, par diuine admonition conuertis a penitence, co- 4«

1 enoiffansle cruel ôultrase qui auoit efté fait à l’Empereur leur fouuerain Sei- eSffimem.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Veut ,animetentlc peuple a remettre l’Empereur, amp;nbsp;pareillement l’irriterent

contre ceuxquil’auoientfil’afchement amp;c proditoircmenttraitte.

Loys l’vn des fils del’Empereur, qui eftoit en Allemagne, ôc tenoitleRoy-; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aume deBauiere, feftoit iatourné du cofté de fon pere. Les Seigneurs uaan-

derentàLothaite, qu’il leur rendit l’Empereur, ôc qu’ils feroient tant que (on pereltiy pardonneroit toute l’offenfe qu’il auoit contre luy commue .Lothaiix voyant la grande puiffancc quif eftoit efmeue contreluy pour la deliurance de

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Empereur fon pere ,leur manda, qù il n y auoit nul qui fuft plus dolent de la

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moïdsenfaconfcicnce, alla quérir fon pere aSoiîfons, ôcl’amena aSainéVDe-

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nis enErance ,là oùillclaiffa, voy ant queles Eranc^ois eftoient plus irritez con

y treluy, de ce qùilauoit fait mettre fon pere prifonnier ,quappaife de ce quit y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’auoit déliuïé. il partit fecrettement, ôc print le cEemin de Lombardie.

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14-

Ceux qui eftoient auecques l’Empereur,luy confeillerent de reprendre Sceptre nbsp;nbsp;la Couronne Imperiale, amp;nbsp;lailTaft l’habit de religion. Adonc luy

remife fur la telle la Couronne Imperiale, amp;nbsp;luy fut ceint au collé le B au drier Cheualerie, comme au commencement auoit effcé : dont les François reccü' rent vn grand contentement. Les autres enfans de l’Empereur vindrent ah/ , amp;nbsp;luy crièrent mercy, amp;nbsp;il leur pardonna. L’Empereur remercia les Nobles^ , les Seigneurs de fon Royaume du bonfecours qu’ils luy auoient donné en lo® extreme necellité, monllrans en cela le bon amp;nbsp;loyal deuoir de fideles feruiteurs entiers leur Prince,amp;naturel Seigneur. L’Imperatrix fut tirced^ » , Contient de Sainéle Ragonde de Poicliers, amp;nbsp;ramenee à l’Empereur. Bernaf® , retourna à la Cour, où Ibudain il fc purgea par ferment de ce qu’on luy and' iTïis lus, èc pat vn dcmcntir donne en general, dema au combat, celtiy ou ffs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jyoient intenté contre luy celle calomnie: mais aucun ne fetrouua,qnil^

**‘*'^‘' nbsp;nbsp;nbsp;voultill combattre, tant pour la crainte du danger, que pour fçauoir, qu’en'^æ

res qu’ils demeuralTent vainqueurs,ils n’elfaceroiêt toutesfois le foupçon auoit de leur confpiration. Ce temps làelloit bien mifcrable de voiries filstciM^ leur pere prifonnier,amp;par colèquent tout droit diuin amp;nbsp;humain fubuerti,tout£5 puwtionÂouchoies expofees àla rage amp;furctir,amp;laFranceen cobullion. L’Empereureftant tedesconfpi- hors de ptilon, y fit mettre tous les principaux auteurs de la confpiration faiél' contre luy, amp;nbsp;qui y auoient animé lès enfans : amp;nbsp;fiiilànt faire leur proces,blei' que par les itiges ils furent trotitiez dignes de mort, comme criminels de leZ' Maiellé diuine humaine,il ne voulut neantmoins, que l’arrell de condamnJ' tion de mort full exécuté en la perfonne d’aucun d’eux : ains vlànt de plus grâ®’ de clemcnce qu’il ne deuoit, fe contenta de mettre les laiz dedans des monaU^' res, amp;nbsp;de leur faire razer barbe amp;nbsp;cheiieux : amp;nbsp;quant aux Ecclefialliques, deJ^ faire enfermer dedans des moyneries. Voila le piteux Scmiferableeftatauçi'f* fetrouua cebonamp;deuot Empereur, lequel au plus fainél liege des Princesl^' cullers qui full en l’Europe ,trouua parmi fes grandeurs, ce grand malheur-pcuuent co^noillre les Princes que leurs lieges Royaux font des » ^«xf,eß,[e/t~de pellilence, fur ïelquels aucun ne monte qui puilfe receuoir repos à fes tra--Liaux ny leurté aux dangers qui le menalfent. Et les manuals fils de ce bon Ein- gt;nbsp;pereur ellimaiis la longue vie de leur pere leur ellre vne feruitude, ÔchailTans fes vertuz,comme ellans des barrières qui leurempefehoient la courfeelfte-nee de leurs vicesj vlèrent entiers luy de la plus vilaine cruauté, dont iamais on ait ouy parler, de laquelle eux amp;nbsp;leur race portèrent la penitence ôc le mal-heur. Car de là en auant elle ne celfa d’eflre alfaillie de tous malheurevxaccidens, qui luy furentenuoyezparle diuin iugement de Dieu,la fureur duquel ilzauoientirritée par leurs mefchancetez, delbbeiffan-ces, amp;nbsp;rebellions contre

leur pere.

FIN DV QUATRIEME LIVRE.

LE CINQ;.

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Pres que VEmçereureut efté remis eu U premiere liberté ôe puiffance, qui luy auoieut cfté oftees par les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

coniurations de fes enfans . 11 penfa que pour leur o-fterpar apres moyen de les renouuellec, il les falloir enuoy er bienloing de luy. Adoncqil enuoyaLotlaai-reen Italie, Pépin en Aquitaine, amp;Loys en Bauiere. Quelqu es vnsdifent que Pepin voyant fon perehors de prifon, f en alla fans dire mot en Aquitaine, ôc ne gt;nbsp;____fie in dplinrnnce. Dont le pe-


VOUlUtaUUtt.1 clUkiVVLVt VVV ici nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£

rc voulant qu’il luy vint demander pardon, comme auoient faitles autres deux, il luy manda en Aquitaine qu il eut a venir vers luy. MaisPepin ne voulant venir, quelque mandement qu’il eut de fon peie, luy donna vn foupçon qu’il vouloir en Aquitaine remuer quelque cliofe,amp;i d autres difentque Pepinvmtmalgréluy d Orleanstrouuer fonpere,mais quetoutin-continent 11 fe defroba deluy nbsp;^’en retourna en Aquitaine. L Empereur voy at

in*

queceieunePrincefon Ris felaiffoir gouuerner a des hommes faaieux,qui mettoient en cefte ieune relie plufieurs folles opinions , Sc melmes con i étant que betardelioitlorsaupresdePcpin,amp;luy confeilloir de faire ce qu il lailotf.

il mena vne armee en Aquitaine contre fon Ris Pépin, Ôc contre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p«« contrat

quel il entendit plufieurs manuals bruits, oftaauditBerard toutes les c aarges jiL. ôcbonneuïs, St prenant P epin l’enuoy a prifonnier fous bonne ôc fente gar e en la ville deTteues. CeiennePrince corrompant par promeffes ôr menaRes

1 fes gardes, de nuiéb efcbappa . Ceux qui ne pounoient de leurs yeux voir n^ejcb^ppe' I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eraneela paix, fcntas Pépin efcbappé,tronuetentvnebonne occaliori debimuil

\ let les chattes,ils fufcitetenr efmeurentles enfans del’-Empereur afe \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;blet, envn certain lien pont aduifer aux affaires du Koy aume,leCquelsldlloienr

\ cesremueuts de befongnesl fe vont pet dte pat lanegligence del’Empereur, ôc \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d auatage qu’il effort beforng de pouruoit aux menees Sc ptaficqnes delents

% nbsp;nbsp;nbsp;p£ïcgt; meCmement affemblerent vne gtoffe armee, ôc pour donrrer a leurs

% entteçrlnCes vn deffenCenr St patron, Ils enuoy erent en grande diligence fup-1 nbsp;nbsp;nbsp;plier lePape Gregoire devenir enPrance, dlfans par tout qu’il le fuppllolent

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•LOYS LE DEBONNAIRE I. ROY ^4-

d’entreprendre ce voyage pour trouuer moyen de les remettre en la bonne gf*'*' de leur pere. Mais ce defir eftoit feint amp;nbsp;fimulé, amp;le prétexté d’iceluytiof

mauuais impie. Le pere entendant comme fes enfans auoient tenu vn Pao t ment, auquel ils auoient parlé èc prefque difpolé des alFaircs du RoyatiæC)^ ; qu’ils auoiêt défia leué vnc armec,ne fendormit pas, ains en leuavne'autrepo^ t empefeher que fes enfans ne femparalTent de quelque Prouince, ou pourK** , fter à leurs efforts, fi d’auenturc ils vouloient le prendre derechef prifonni^^ l'effe^l-de lacomme ils auoient faiél vue autre fois. Mais comme les refforts de la natut^

Mure.

Bonte fere.

olfitnutitn d’enfant.

mefmement celle d’vnperefont d’eftranges, merueilleux amp;nbsp;inconftans nio^' uemenSjle pere qui tantoft eftoic eftrangemét irrité amp;nbsp;olfenfé contre fes eflû”® tatoft dedâs fon cueur leur brafloit la mort,ou vnc rigoureufe punition,tanW fe laiflbit couler a l’indulgence paternelle, ôc defiroit de les recenoir en graccA vouloir deuant que mettre les armes en œuure tafcher par quelque douce à remettre fes enfans defuoyezaubon chemin. Il enuoyavers eux rEeudquot;lt;]^|^ Bernard auecques quelques autres Seigneurs, pour leur remonftrer leurs tes,amp;: les difpofer a fe venir iettcr aux pieds de leur pere,leur remonftrant trou U croient en luy grace amp;nbsp;mercy, qu’il eftoitde fa nature homme doux pitoyable amp;nbsp;aimant ù craignant Dieu : qu’il les aimoit comme vn peredoK^' mer fes enfans, qu’enfbn amitié entiers eux, il furpalToit les affeélionsdeto^^ les autres peres, amp;nbsp;qu’il defiroit viure auecques eux, amp;nbsp;diuifer entre eux^i*^/ l’Empire, pour viure auecques eux en egale portion, amp;nbsp;commandement de 1 Seigneuries. Mais la legation de l’Euelquc Bernard fut vaine, amp;nbsp;ne trou^^ aucune repentance ny aucune bonne volonté aux cueurs obftinez, de ces ieunes Princes. Les fils attendoient auecques grand defir le Pape, venoit point, amp;nbsp;cependant ilcouroit vnbruitquelePapeauoitdeliberétl^’Ç' communier l’Empereur, amp;nbsp;tousles Euefques de France, fils ne vouloientobö^ à fl volonté, amp;nbsp;à celle defdits ieunes Princes. Dequoy les Euefques adiiertisi^' femblerent amp;nbsp;refolurent de n’obeir aucunement au commandement du

amp; que fil fè iouoit de les excommunier de leur cofté ils l’excommuniroiêt, vegt;J (difoient ils ) que l’authorité des anciens canons ne luy permettoit pas vne II , bre puiffince d’excommunication.

Le Pape fur ce point arriua, voulat vfèr de la puiffince Potificale, mais les f ilt;r Pape em~ l’empefcherêt d’en vfer,ou pour mieux dire d’en abufer.Bien fit le Pap' pefheparlestout CC qu’il petit, potii' mettre le pere, amp;les enfans d’accord, mais celanepoü' £uefyut. pour le commencement reufcir,ils furent contraints de fapprefter pourvu nir aux mains le pere contre les fils, les fils contre le pere. Ils fe rencontrerefl’ le cfcrfw/» d vneCampagne,qui pour le cas qui y aduint fut depuis nommee le Champ'll menfon^e, meufoiige : Car poLirce que ceux qui auoient promis leur foy à l’Empereur,/ manquèrent le lieu ou cela aduint, comme tefmoing de cefte perfidie,en a wp' porté la perpétuelle ignominie. Les deux co traites armees eftoiét preftes a coiB' I battre, amp;nbsp;ne reftoit plus rien que de fonner la trompette pour fc ioindre amp;nbsp;venir aux mains, quand l’Empereur fut aduerty que le Pape venoit à luy, lequel 1EW' pereur (bien qu’il portail vne grande reuerence au fiege Political ) ne le recueillit pas auecques grand honneur amp;nbsp;reuerence pour elite olfenfé contre luy de ce qu’il fiuorifoit le party de fes enfans, amp;nbsp;mefmement quilvouloir Four parke d’vuc ttop grande puiffance auclorité en le voulat excommunier. Tons xleux fe retirèrent dedans vne tante, là où auecques vn grand ferment le Pape

V.

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LOYS LE DEBONN AL i. ROY 14. LIVRÉ V.

proteftaqu’il neftoit venu cn France ny là, que comme médiateur dAeconci-îiation d’entre le pere amp;nbsp;les enfans, pour mettre la paix entre eux, non pour le-mer aucune nouuelle difcordc Ôc feruir de flammefcEeàles allumer à la guerre. Et que quand il aUoit feeu que le pere ne vouloir aucunement entêdre la eau le, ôc la iuftification de fes enfans,il auoit penfé amp;nbsp;eftimé que felon le deuoir de fa charge, 11 deuoit eftre le miniftre amp;nbsp;le moyen de leur accord, amp;nbsp;de toute fa puiffance fclforcer à coupper la racine à celle difcordc^, amp;nbsp;ne permettre que ceux que la nature allez d’vne fi eftroitte chaîne de fauff, fe deflialfent par le co-fteau de la guerre. Loy s refpondit à ces honneftes pavoUes du P ape,qu’il hauoit aucunement irrité ny aigryfes enfans, pour leur donner occahon de fe rebel-1er contre luy, qu’il ne portoit point les armes contre eux, pour les offenler, * nbsp;nbsp;nbsp;’ ’

ains pour foy, pour fe garder : qu’ils eftoient efmeuz ôc fufcitez par le Confcll Stlespalfionsde ccrtmns mefehans gamemens, ôede traiftres qui leur met-tolent lefeu dedans les oreilles, amp;nbsp;qui les irrltolent à prendre les armes con-'•’‘^luy- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A r n.

Q^etoutesfois il heftoit fi irrité contre eux, bien qu’il en ent trehufte 00-caGnïT, QU il ne vueille rcccuoir fes enfans en fa mifcricorde, amp;nbsp;pieté paternel-le^rnoyennant qu’il cognoilTe qu’ils foient entrez en repentance de leurs mef-fes. Qjftl receuroit vne fmgulietc loy c, (-il plaifoit au Pape f entremettre de ' feticcoidentrceax.ScdeUreconciUationauecluy. Ces propos eftans niz entre le Pinf» srl’Empcreur ,lcPape retourna au camp des ieunes Princes, Uou Ûttouu?beaucouphechofeschangees Xar cepeirdant rpueluy^ YErrv pereur eftoient en ces difcouts, vne grande troupe de foldats qui eftoient en


Le fertpne

l’armeedeLoys fe defbanderen t, amp;c comme vnTorrent le coulèrent turieuie-ment en celles de fes enfans. Le P ape ne peut retourner vers l’Empereur, comme il luy auoit promis, pource queles Princes l’en empefcberet.Loy s le voyant abandonné delaplus grande partie de fes foldats, amp;nbsp;voyou cequi reftoitmal affeàionné enuers luy, craignant qu’ils fe reuoltallent contreluy, amp;nbsp;qu ils le huraffentàlafureur ôc puilfance d’vne troupe enragee Adoncquesilenuoya vetsfesenfans les prier jdenepermettre que leur pere fut liure entre es mains Uie»f4»î. de tant de mefehans gamemens . Us hrent refponce àleur pere, que f’il vouloir fortir du Camp, amp;nbsp;f’acheminer vers eux, ils iroient au deuant de luy . A-quoy il f’accorda. Il abandonna doneques fon armee, amp;c print le chemin ver s eux. Us allèrent au deuant de luy, 8zle rcncontrans, mirent pied a terre k reccurent en toute humilité rcuerence . Le bon homme auec es armes aux yeux, ôc vaincu delà charité paternelle,les baifa, Scles pria, e von oir dorefnauant luy ehre bons hls, ôc fe reffouuenir des promeffes qu ils auoient auparauant faites, tant à luy que fa femme, ôc fon petit enfans C ar es • qu’ils luy promirent ôc l’emmenerentauec ledit Charles en leur Camp , de a

l où ils hrent delloger ludith fa femme, la relogèrent a T or tone . Ayans \ leur pere cnleur puilfance, ils partagèrent entre eux l’Empire, fe faihms faire \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Çzprefterle ferment de hàelité,par tous les Seigneurs Scpeuple la^refens . Le

y Pape voyant tant de miferables fpeébacles fe mit apleurer, Sc print fecrette-y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment le chemin de Rome, cependant que P epinprmt celuy d’Aquitaine ôc mtjî

y Loys celuy deBaiiierc.

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lothaire prenant fon pere ,lc mena a Soilfons ,là ou il le renferma dedaris

y le monahere Saint Medard auecle petit garqon Charles. Celuy qui confi-

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derera cts indignitez desenfans enuers le pere aimera beaucoup mieux de-” meurer en Célibat qu’eftre pere d’vne fi grande lignee d’enfans, par lefquelsu foit vn ioLi r précipité duhaut de fes honneurs, au plus profond abifine des mi-feres. Cclaaduintl’annee 8x7.

Impudence de ßls.

Malice det canturateurt

fnf Faulte

n'eß deux jois punie.

Peu apres Lothaire voulant pouruoiràfes affaires au commencement de celle nouuelle tyrannie amp;: vfurpation, alla à Compiegne,amp; y mena fon pere.U arriucrent les Ambalfadeurs que l’Empereur de Grece enuoyoit à Loys, comme ne fçaehat qu’il fut réduit en la calamité,en laquelle il eftoit. L’vn auoitnom Marc Archeuelque d’Ephefe, amp;nbsp;l’autre eftoit le premier Spathaire dudit Empereur de Grece. Lothaire fut fi impudent qu’il receut lefdits Ambaffadeurs auet les prefens qu’ils portoient àfon pere, fans auoir honte que ces eftragers viffei’^ vne fi piteufe Tragedie.En celle alTemblee vindrent plulieurs grands Seigneur’ de France,qui en leur cœur auoient fecrettement vne grande compalfion du piquot; teux Eftat, auquel eftoit réduit l’Empereur.Les coniurateurs, rebelles, amp;nbsp;tf^]' lires qui tenoient le party de ces ieunes fols de Princes, craignans que celleto-miferation netournaft à leur grand preiudice ,tindrentvn fecret confeiluU' quel il fut aduilé que tout ainfi qu’en vne alTemblee publique auparauant fo/’ l’eftoit purgé des fautes par luy commifes, ainfi falloir il que maintenant en dc-pofiiit les marques amp;nbsp;armes Imperialles, irreuocablement ilfatisfit àl Eglu^ qu’il auoit olfenfee. Enquoy ils failoient vne mefehante faulte , caries loixpo' litiuesamp;: politiques iamais ne donnent deux fois punition contre vne fatilm''quot; ne fois commife, amp;nbsp;mefmes laSainéle Efcrituredit,que Dieu ne iugeUmai’quot; deux fois contre vne mefme chofe.Peu de gens lurent contraires à l’arrell Sf'IO' » lonté de ces coniurateurs,amp; plufieurs y adhérèrent, amp;nbsp;y prefterent leur confia ’ tement,amp; la plus grande partie [comme il aduienttoufiours en femblables cas) pour n’offenfer les grads, y conlentirent de parolle feulement,eftant au demeurant leur volonté toute contraire à cela. Adonques fut ietté le lugcmentamp;l At-reft contre Loys, par lequel fans l’ouyr, fins l’interroger, fans le voir,fms l’acca rer amp;nbsp;confronter à aucun, fans fa confeftion, amp;nbsp;làns eftre conuaincu d’aucun crime, il fut condamné .1 quitter amp;nbsp;renoncer à la dignité Imperialle. Puis eftat lays degrade' làmené,fut dégradé amp;nbsp;delpouillédes ornemens Imperiaux,amp;veftu d’vne robbe noire monachalc, amp;nbsp;en apres ramené dedans l’Eglife Saint Medard de Soif-

fons.

Cela eftant Eiiót,Lothaire fen alla a Aix la Chappelle.Mais Dieu ayant toiil-iour? foing des gens de bien, le bon Empereur ayant efté ainß indignement traitte par fes enEins, par toute la France fè firent des aflemblees generalles, SF. particulières, auiquelles eftoit blafineeamp; acculée la malice amp;: ingratitude de u’m^le de icunes Princes entiers leur pere, amp;nbsp;plainte la calamité amp;mifere de ce bon lays. homme. Chacun defiroit que ce bon amp;nbsp;Religieux Prince fuft reftituéenladi-gnité, mais entre tous Guillaume Comte d’Eftable, amp;nbsp;le Comte EggardSei-gneur de grande illuftre mailbn, defiroient de le remettre, lefquels à leur volonté amp;nbsp;fuiaie attirèrent plufieurs hommes,tant de la Germanie que de la Bout gogne. D’autre cofté Bernard amp;nbsp;Guerin, deux Seigneurs anciens amp;nbsp;fauorizEt Merites pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Loys, eftoieiit lots en Bourgogne, allans de lieu en autre, gaignans

remettre Lait Ics ccELirs amp;nbsp;volontez dcs hommes,les vns par remonftranccs delarailôn,amp;du tort fait à ce bon Prince, amp;nbsp;les autres par dons amp;nbsp;promelfes. la le bruit couroit que Loys fils de l’Empereur eftoit allé trouuer fon pere pour tafeher de le remet

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tfe. Cela cftant defcouuert par les coniuratetirs, ils defpefcherent incontinent Tvn d’entre eux nommé Brion, en Aquitaine vers Pepin pour l’aduertir des menées qui en plufieurs endroits de laFrance fe faifoiêt pour remettre l’Empereur. Lothaire ayanthyuerné à Aix,print le chemin de Paris menant auec luy fon pe-re. En chemin il eut rencontre de plufieurs Seigneurs, entre lefquels eftoft le Comte Eggard accompagné d’vne braue ôc forte troupe d’hommes, qui fe pre-fenterentàluy,pour le combattre pourladeliurancedefonpere .Ils enuoye-rent prier Lothaire de leur rendre fain amp;nbsp;libre leur Empereur amp;nbsp;Roy, autremet (difoient ils brauement)ils fe feroient faire le chemin par la force, amp;nbsp;fuE venue leur deliberation à effeét,fi le bon Empereur preuoyant le danger de beaucoup de o-ens, amp;nbsp;le lien propre ne les eut par fes honneftes prières diuertiz de leur intention amp;nbsp;entreprife, leur remonftrant que fi elle ne reufeiffoit, ils mettroient leurs perfonnes, amp;nbsp;lafienne mefme en vn euident peril. Celte confideration iointeàlapriere amp;c remonftrance de l’Empereur, fit defifter ces bons Seigneurs deleur entreprife. la Lothaire choit arriué à Saint Denis en France, nbsp;nbsp;de l’au

tre cofté Pepin venant d’Aquitaine eftoit venu iufques fur le riuage de la riuiere de Seine, laquelle il ne pouuoit paffer à caufe qu’on luy auoit rompu les ponts amp;nbsp;enfoncé les batte aux de ladite riuiere. D’autre cofté les Comtes Guerin amp;nbsp;Bernard accompagnez de grandes forces, qui auec eux eftoient venues de la Bourgogne, auoient gagné les paffages de la riuiere de Marne, quand ils eri-uoycrent àLothaireleurs Ambaffadeurs,l’Abbé Rambauld,amp;: le Comte Gau-telin,qui auoient charge de demander au nom des deffufdits a Lothaire,lon pe-re Loys fain, fauf, ôc libre. S’il le leur rendoit (difoient ils) qu’ils luy feroient o-beilfans comme ils auoiét efté àfonpere finonils eftoient refoluz quandbien il y iroit de leur vie,ôc de leurs biens,d’employ cr leurs perfonnes amp;nbsp;leurs forces pour le rauoir, efperans que Dieu les fauoriferoit en fi iufte amp;nbsp;faincte querelle.

ff

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lothaire refpondit qu’il n’y auoit homme au monde qui eut plus de regret^

de defplaifir delà eftamité de fon pere que luy, comme il n’y auroit point ho-^Jf^“’

1 me qui eut plus de plaifir de fa profperite. Q^aucun ne luy deuoit imputer la 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coulpe de ce que fon pere eftoit priforinier,ains aufdits Euefques par le Concile

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confcience chargee,ny fa reputation diffamée, ny fouillée. Lothaire ayant faict

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cefte refponfe aux Ambaffadeurs, ils prindrent leur chemin pour f en retourner

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noya rappeller, amp;nbsp;eftans reuenuz , il leur demanda par quel moyen fe poutroit

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;accomplir leur demande, leur rendre fon pere.En oultre il les pria de reuenir

\ versluylelendemainmatin,pouraduiferauxmoyensqu’ily auroitde mettre \ cefte entreprife alafin qu’ils defiroient. Lever du remords picqualorsfacon-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcience, car la nui£t qui fut entre deux, il mit fon pere en pleine liberté dedans

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Abbaye de S ain£t Denis enFrance, printle chemin de la Bour^ongne. A

\ leparty del'Empereur,les vnspleurans deioye,les autres luy baifansles mains, ■ les autres pour le voir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4“gt;gt;

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±6q

Loys le débonnaire i.roy 14*

perftîtieûX il ne le voulut faire, qu’il ne fut premièrement purgé par vn Concile ileitjii d’EuefqueSjVeu que par quelques vns d’iceux il auoit efté condamné.Le Dim^' ehe enfuiuant ayant efté Loys en ladite Eglife Saint Denys,abfouz par vne afß' blee d’Euefques, il receut par leurs mains le Diademe amp;nbsp;le Baudrier Imperial,k où il y eut vne fi grande ioye du peuple, que mefmes les elemens fembloientî' uoir pitié du malheur de ce bon Prince, amp;nbsp;le congratuler auec luy de là reftitii' tion. Car iufques alors on auoit veu tant de grandes pluyes, amp;nbsp;tant de viole«' wer«e/ eux tempcftcs, quc les riuieres feftoient delbordees, plus qu’on n’auoit iamai^ veu, amp;nbsp;les vents auoient efté fi grands amp;nbsp;violents qu’on nepouuoit nauigu^*^ ny fur mer ny fur riuieres. Mais en cefte abfolution amp;nbsp;reftitution de ce bon K® f»ereur, il fembloit que les Elemens prinflent vne fi grande ioye que incontinet es vents violens ceflerent, amp;nbsp;le Ciel reprint le beau vifage qu’il auoit delong temps perdu par la violence des orages, des pluyes amp;nbsp;des vents.

Qiælques vns confcillercnt l’Empereur de pourfuiure Ion fils Lothaire,

il ne le voulut faire tant il eftoit bon,ains print le chemin de Creil fur Oifcjlae“ Pepin amp;nbsp;Loys, auec vn grand nombre de leurs amis, amp;nbsp;fcP*' l’Empereur, teurs, auec Icfquels l’Empereur difeourut bien longuement des affaires de leH*^ Royaumes,'amp; fèigneuries,puis les laiftans,il êuoya Pepin en Aquitaine, en Bauiere, amp;c luy fen alla à Aix la Chappelle, la où il receut auec grandei^y^ fa. femme ludith reuenant de fon exil de la ville de Tortoric en Italie.

^efprtt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Durant ces entrefaites, Lothaire mefprifant fon pere fen eftoit allé en Bout'

fer^^‘’^‘ ‘ gogne, là où il auoit prins amp;nbsp;pillé la ville de Chaalons fur la Saone, amp;nbsp;bfüfle

îàccagé les temples d’icelle,prenant occafion de ce qu’il fit fur le Comte Gtieri« qui l’auoit fortifiée.De là il print en diligêcc le chemin vers le pays du où il efperoit faire venir de Normandie Lambert amp;nbsp;Maufred deux grands O' pitaines de guerre. L’Empereur accompagné de fon fils Loys pourfuiuantLO' thaire, l’atteignit, amp;nbsp;f eftant l’vn l’autre campé fur la riuiere de la Lize.Lothn re aduerty que fon frere Pépin auoit mené d’Aquitaine de grandes forcesaW pere, commença de perdre toute efperance de la viôloire,^ fentant vn remords en fà confcience, alla trouUer fon pere, fe mit à genoux deuant luy, amp;nbsp;luy zefibdemS- da pardon. Le pere reprint aigrement, amp;nbsp;auec longues amp;nbsp;picquantes parolles fere^quot;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faute qu’il auoit faite, mais puis apres fe fentant vaincu de la bonte

amp;: charité paternelle, qui fe laiffent aifeement vaincre, ôc paflànt fà colcre, pnnt de fon fils j amp;nbsp;des Seigneurs qui cftoient auec luy, tous les fermens obligatoires qu’il voulut, amp;nbsp;le renuoy a en Italie loing de luy. Lothaire y alla, amp;nbsp;en palßt les monts, boucha Ôc ferma tous les paffages des fortes garnifbns,affin queditî lie aucun ne peut paffer en France, fans permiftion d’icelles.

Apres cela, l’Empereur délirant remettre en bon Eftatles choies qui par H«' folence des troubles palfez auoient efté corrompues, tint vn Parlement folen-à Laigui fut Matuc auquel il ordonna qu’on repareroit les Eglilès qui durât lefditstroubles auoient efté ruinees,amp; qu’il feroit parles Senefehaux amp;nbsp;lugesri goureulèrftent procédé contre les vollcurs, brigans amp;nbsp;guetteurs de chemins,amp;: que lefditsSenefehaux amp;nbsp;luges luy enuoyroiêt leurs proces verbaux fur ce faits au prochain Parlement qu’il tiendroit à 'Vvorme. Il fit aufti inform er cotre plu-fieurs grands Seigneursôc Euefques de fon Royaume, qui durant fa prifon fi-p*^fi?ur/af~ uorifoient les volleurs amp;nbsp;brigans contre luy ,amp; en fit adiourner à comparoiftre fMres. par deuant luy quelques vns, qui fen eftoient fuys en Italie. Mais de tous ceux

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LOYS LE DEBONNAL i.ROY, 14. LIVRE V. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

là,il n y eut qu’vn nommé Ebo qui comparut, lequel auoit efté l’vn de ceux qui

le plus auoit fouftenu le party des enfans rebelles contre leur pere.Eftant inter-

roguéparles CommilTaires que l’Empereur auoit députez pour l’ouir, pour-

qiioy il auoit adhéré à la mauuaife intention de ceux qui auoient coniuré cotre

luy,il refpondit bien franchement amp;nbsp;hardiment qu’il auoit efté forcé de faire ce

qu’il auoit fait,par la commune licence du temps qui permettoit tout amp;nbsp;par plu

heurs perfonnes qui accouroient à cefte coniuration. Les CommilTaires qui cempipermeF

l’ouyrent trouuerent qu’il n auoit failly que par force amp;nbsp;exeuferêt la faute quad

luy mefme fe leuant fur pieds, dit qu’il eftoit indigne du miniftere de l’Eglife, amp;s qu’il ne pouuoit iamais y rentrer, pour auoir commis vn fi mefehant aébe, que d’auoit adhéré a ceux qui auoient coniuré contre fon P rince. Ainft fut il condamné par fa fentence mefme,confirmee par celles desCommilfaires a ce depu-

* tez, amp;nbsp;par plufieurs Euefques alTemblez en vn Concile. Agobert Euefque de i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lyon ayant efté par trois fois adiourné, amp;nbsp;ne compareflant pomt,fut depolé de

\ fonEuefehé. Les autres Euefques participans delà coniuration fe Guuerent,qui l ^aquilà,le mieux qu’ils peurent. L’Empereur Ten alla a Vvormes la ou tenant 4 rvomes.

l vnParlement general, Ton fils Pepin y vint.

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Or l’Empereur qui ne faifoit iamais tenir P arlement ny alTemblee gener al-

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le deuoir que les lult;^es Senefehaux auoient fait en chafque Prouince, lut la

perquihtionamp; information des volleurs,brigans,amp; guetteurs de chemins.Eftdt informé que quelque^vns d’iceux auoient les vus par negligence procédé lentement contre iceux, les autres par corruption indulgcmment Se doucement laiffépaffer pardeuanteuxlavolleriéfans lapunir,il les chaftiabienrigoureu-fcmentjles vns Scies autres, deTvn ôc de l’autre vice de negligence, Sc de corru-

» ption ,monftrant en cela vnbel exemple aux Princes, de chalLer les luges qui t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par corruption eftouffentla iuftice,ôc qui par negligence la laiffent languir,lail-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» fans cependant glifferl’iniuftice, mourir les bons, Sc viure les melcbans. De

ger grand d elle Sc dleur fils Charles, fi ledit Empereur alloit mourir lans potir-uoir leurdit fils,cbmença de faire plus que deuant,bon’ne chere aux gran s et-srneuK àeUCourÆour \es iifoofer Uavoulo« aiiev enuets l Emoereut Ion ma ry,a ce qu’il voulut douer quelque grande Prouince en partageaeur s aar les. Leur remonftrant auecles caufes fufdites, que l’Empereur ori mary trois fils grands tous pourucuz Sc qu’il h y auoit que ce ieune garc^on, au que 1

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ri auoit encore rien partagé ny affeuré. Que fi durant la vie de l Empereur, que nbsp;nbsp;nbsp;’'quot;“quot;j

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, re,ScacefteoccafionellcpriaSccbfcillafonmary del’enuoyer querir.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lebonhommedeperefelaiffacondefcendre Scdifpofer,eftanr lt;,antmary e a

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LOYS LE DEBONNAIRE I. ROY 14.

iiemonflrace du fere mu file.

femme à laquelle il ne vouloir defplaire pour n’auoir noife. Adonqties elle ma' da à Lothaire par homes à ce apoflez,qu’il ne deuoit auoir crainte de venir,ains f’affeurer que fon pere luy feroitauffi bonne chere, qu’il la fçauroitdefirer,^^ vouloir bien ladite ludith que Lothaire cogneut,que par le moyen d’elle fonpo reelloit appaiféenuersluy, amp;nbsp;qu’elle vouloir que Lothaire luy enfutobli^^i pour tirer de luy eji recompenfe vne bonne faneur amp;nbsp;parolle au partage de lo** fils Charles. L’Empereur qui toufiours efloit amateur de la paix, amp;nbsp;qui ne deii' roit pas feulement receuoir fes enfans en grace, mais aiiffi les ennemis enam*' reconciliation, voulut bien volontiers que fon fils Lothaire le vint trou-uer, amp;acell effeél luy manda qu’il vint deuers luy pour fon grand proffit. que Lothaire eut fait auecques grande ioye,fi vne forte maladie qui le furprmt, ne l’en eut empefehé, mais eflant reuenu en fanté, tant fen faut qu’il fe foucù* de complaire à la volonté que fon pere auoit de le voir, amp;nbsp;au commanden^*' qu’il luy faifoit de le venir trouuer, qu’au contraire, comn]e fil eut vouluf****-^ defplaifirà fondit pere, il commença de tourmenter les Eglifes, de feinpat^’^ des biens des Ecclefiafliques, amp;nbsp;de fattribuer ce qui appartenoit al’Eglif 1^®' /o«r Dieu fçait fi l’Empereur fon pere fut offenfé de celle nouuelle, conim^ mente les E- dc chofc qui fur tOLitcs autrcs luy efloit extrêmement defplaifinte. Et bien (]**^ çjg ß nature il fut doux, fi efl ce que cela le fit faillir en vne extreme fureur. Il eu uoya à fon fils quelques Seigneurs,par lefquels il luy manda qu’il eut afereffoU uenir du ferment folennel,auquel il fefloit obligé quand il luy donna le Ro/^ me d’Italie, qui efloit, de conferuer amp;nbsp;deffendre les biens l’authoritédelf glife Romaine. Qmà celle occalion, il luy eftoit mal fceant, que luy qui Mo*': par ferment obligé à en ellre le proteéleur amp;nbsp;deffenfeur, amp;nbsp;qui parle nom de Ion Tiltre, le deuoit ellre, en fut maintenat le deferteur amp;nbsp;dellrult;Âeur,Lepno*t

Courftsdes tiormans Dmoii,

deurs en flu-fieun eiiroits

de rendre amp;nbsp;reftituer ce queluy ou les hens auoient prins d’icelle, ou des autres amp;nbsp;qu’il ne priEift fi peu fon ferment, amp;nbsp;fès promefEes, qu’il en ofFenfift lamaic-fté diuine,qui ne permettoit celle iniure impunie.Mcfmes le bon homme aiioit délibéré d’aller en perfonne a Rome, fins les courfes que les Normans Danois firent en Frife, qui luy firent changer de deffeing amp;nbsp;de volonté,voulant reprv mer leur brauerie. 11 enuoya vers Lothaire l’Abbé Fonques, amp;leComteRn chard, pour luy dire qu’il eut a rendre aux Eglifes, ce qu’il auoit prins, amp;nbsp;aafle-bler des forces pourrefifler aufdits Normans, amp;nbsp;enuoya l’Abbé Adrebal a Rome, vers le Pape Gregoire, pour demander fon aduis amp;confeil frir les affaires prefens. Ceux qui furent enuoyez vers Lothaire ne peurét tirer n’y l’vnen yh** tre chofe que fon pere vouloir qu’il fit,n’y la refiitution des biens des Eglifesn/ lefecours contre es Normans. Celuy qui fut enuoyé vers le Pape Grégoire,b trouua extrêmement malade,mais nonobflant fa maladie il voulut entendre,ce quel’Ambafladeurauoitaluy dire,amp;Iuy enditlonaduis, amp;lereniioyanten France auec grands prelens, enuoya auec luy vers l’Empereur, I’Euefquc de Ci-uita Vecchia amp;nbsp;le gouuerneur de Rome, pour Elire entendre a l’Empereur que* ques chofft particulières touchant 1’Eftat del’Eglife, Lothaire eftataduerty du voyage que les fufdits AmbalTadeurs du Pape accompagnez de celuy dcfonpc re, faifoient vers Ion pere enuoya vn Gentilhomme des hens a Bologne, pour empefchcr de pafler outre,auec grades menafles amp;frayeuF.ToutesfoislAb be Adrebal pour empefcher aufii queLothaire ne cogneut les affaires quifemu nioient entre le Pape amp;nbsp;1’Empereur, oftafecrettemcntaufdits Ambafladeursv-ne

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LOYS LE DEBONN AL i. ROY 14- LIVRE V. •

nclcttre quele Papeeferiuoit à l’Empereur Scia donna àvn fien fidelleferui-teur ,qui foubs l’habit d’vnhomme demandant l’aumofne, paffalibrement les Alpes, Sc la porta à l’Empereur .Incontinent vne fi grande ôc cruelle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dt itth air e.

dedans les troupes lt;pui auoient fuiuy Lothaire qu il cft prefque impoffible de le dire, de laquelle moururent les principaux Seigneurs de fa fuitte, par le depart detquels on difoit que laPrance ehoit dclnuee defaNobleffejôcaftoiblie de a force,ôc euacuee de fa prudence.Mais eftans ceux la oftez, Dieu monftra corn-quot;.bicneftlouiWc amp;proffiuUcàvn chafeun, degardet 8cobferv,et ce quiauec famentfott de fa bouche,difant qrfd ne faut quele fage fe glorifie en fa fageffe, amp;nbsp;. ny le fort enfa force, ny le riche en fa richeffe. Toutesfois on ne pouttoit affez

admirer le courage de l’Empereur, qui entendant la nouuelle delà mort de tant de tes ennemis, ne montlra aucun femblant de ioy e, au contraire 11 pleura. Sut cepointmefnaeilcutaduisquelesBretonsauoient fait que quereuo te, que tout incontinent elle auoiteftéappailee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i c • A । ■■K n .v

Vhrapeteut ht affcmbler vnParletnent folennel en la ville d Aix, auquel fai-fantvenir vn nombre d'Euefques, il ht atiffi informer de ce qui auoit ehe par Pe pin fon hls prins fur les Eglifes. Car Hildin Abbede Saint Germain desprez, vintlàfe plaindre, de ce que P epin auoit prins en Aquitaine quelques terres qui appartenoient d ladite Abbaye. Le pere manda au hls, que fut peine de deto- u, ' nbsp;nbsp;hkneeileiit itendte audit Abbé 8c àï Abbaye,les tettes qu dauoitvfutpecs i f-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furlvnfScamp;Vatitte. AquoyPepinobeitfans aucun delay rendit les tettes, 8c

vatlettres parères feellees de fon anneau, c eft a dire de fonleel, ptoteftales vou loir toutes rendre, fans aucune chofeendetentr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.


air e.


EftantVEmpcreuv à, Lyon, voulût çïenlrccogn nbsp;nbsp;c

ftolt eCmcu entteVes Euefcpes de Ly on Sc de VIcnne, tant ur eut ran^ fcance,QueCurlesEna2es deleuts tertes.Mals pource quelefdits deuxEue^ues QulauolcnteHé fonttnex de venir vers YEmçer eut, ne comparurent ^om , ce demeurapour Vlteutc indécis, àc nbsp;nbsp;nbsp;celle exemple Sc autres on peut voir cpie

lorslesEmpereurs ScRoys àeEranceauoientiurifdiaionfouueraine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a» ^ohfur

Äs,5cleLMinillres\prescelailretournaaAix,laoufafemmeduduLle es nbsp;f •

ptelfa Sc Ht plus aue iamais prelîer de donner quclcpie partage a eut s ar les. UoncQues lEmpereur alVemUavn Parlement aucpuelparladuis desSei-çneutslàptefens, il donna à Cliarlesvne portion de l’Empire,puis a anta rei lut Ode ,illuy donna enla pretence de tondlsLoys,l’ ordre de CEcuallerie, lesEaVitsRoyaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a-PP^ i-^rufej»

Normandre .UaisEienoueluditE mere du ieuneVrinceCEarles lut extreme- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

mentai(ede\oirtonHlsRoy,tieEcecpiencelailnyauoitrien nbsp;a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

daar^e Sc tutelle de ce ieuneV rince, ri eEoit par le pete donnee a ot aire.

ientendantdudidr elle tuppliaX Empereur, Scie Ht prier par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;erreurs

pideutamettre ordre a ceia, Sc ataireversluy venirLotnaire. e on predédeÇalernme,mandaaÇonElsEotEairccpuileutalevenirtrouu nbsp;’1 vou

loit auoirlacEar^e Sctutelle de(onieunetrete CEarles. Quil ïf crainte devenir ,pour 1 oSente des cEotes payees, Sc epueton appai auoittoutes ouEliees, ScmaileEoittiaHedionneenuersluy ,tpui uy vou o lonnerlamoitié delEmpire,te teÇeruantfeulemetpar Cut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;utli«re^4

r!naireextremementaitedeceEeEonncnouuellc,allattouuctloriperea

trouuer fon me.EEant doncLotEatte SclepeùtCEarles trete enlapretence de lEmpereur nbsp;nbsp;,

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PArta^edet enfans de Leys.

Z6^ • LOYS LE DEDUiNiNAlKt, I. KkJl. leurpere, amp;nbsp;eftant ia tnort Pepin,amp; Loys fe tenant lors en fon Royaume lt;le^ uiere, l’Empereur donna amp;nbsp;partagea fon Empire de cefte façon. Il donna thaire le Royaume d’Auftrafie maintenant dite Lorraine, depuis la riuiere Meufeiufques en Hongrie. Le refte qui regarde vers l’Occident, il le Honji Charles. Il laifla la Bauierc à Loys,amp; affin que ces partages fuffient lignifiez3''^ chafeun, de fa propre bouche il déclara a toute l’affiftance du Parlement, vouloir amp;nbsp;entendoit qu’ils demeuraffient ainfi, amp;nbsp;furent receuz amp;approuij^ de toute l’affiemblee.En apres publiquement l’Empereur exhorta amp;nbsp;pria re fon fils, de vouloir auoir le foingdefon petit frere Charles, amp;nbsp;de luyl^f^ de pere, amp;: puis fe tournant à Charles, l’exhorta amp;nbsp;luy commanda dehonoi: teuerer Lothaire corne fon pere. Cela fait il renuoya Lothaire en Italie. M

Loys Roy de Bauiere ne trouua pas bon le partage que l’Empereur fon uoit fait,amp; ne fe cotentant du ficn,commença à leuer des forces pour femp^^ des Prouinces de la Çermanie qui luy eftoient voifmes, mais commeJ LtfilsJémS- Jit- gue d’autre cofté,rEmpereur fon pere venoit auec vne armee contreluyjquot; deliberation amp;nbsp;entreprife, amp;nbsp;vint trouuerfonpcrej'^^ quel il demanda pardon delà faulte par lu.ylt;ommife, amp;nbsp;rentra en grace ques fon pere. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Or ceux d’Aquitaine apres la mort de Pepin leur Roy, entendans que 1

I pereurauoit donné le Royaume de France à Charles fon ieunc fils, leq*^^* depuisfurnomméle Chauue,les vnsdefirerent d’auoirpour leurRoyd^i fils de leur Roy Pepin, n’agueres décédé, mais les autres vouloientfuree*^ tendre la volonté de l’Empereur.Ce debat cfiant rapporté à l’Empereur,il® , da aux principaux Seigneurs de l’Aquitaine , qu’ils euffient à le venirtrot® parlement a Chaalons fut la Saone, là OU il vouloit tcnit VU Parlement general. La elwn principaux Seigneurs d’Aquitaine en grand nombre, premiere®® fut parlé de l’Eflat des affaires dudit pays, nbsp;nbsp;des moyens d’y remédier,p^

ceux de l’Eglife, Sc lors fut refolu que l’Empereur iroit en Aquitaine. Ado H il print le chemin pour y aller, amp;nbsp;alla premièrement à Clermont en Auu^J là où il fit par plufieurs Seigneurs du pays prefter le ferment de fidélité aW“’

Charles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Eftant à Clermont,ccpcndant qu’il mettoit ordre aux affaires de 1 il eut nouuellcs que fon fils Loys auoit leué des forces en Bauiere, amp;nbsp;quep'*, ioint auec des troupes des Saxons, amp;nbsp;des Thuringiens, il auoit fait qviciq courfes dedans l’Allemagne. Celle nouuelle apporta vn tel ennuy arEmp® zefere qu’eftant venue fur fon extreme vieilleffe, amp;nbsp;fur vn catharre qui le tourniez cantrelefils. ellefatterraau liél d’vne grefue maladie, neantmoins amafl'ant des forcesi contrefon fils Loys. Lequel entendant que fon pere auoit pafféle Rhinpo® 1er contre luy, il abandonna la Bauierc, amp;nbsp;fè retira en Èfclauonie.Le bonr reur fe fentant de iour à autre affoiblir amp;nbsp;arriuant à Maience fit tendre les Ions en '^e Ifle pres ladite ville, là où il fut par l’efpace de quarante iours, prendre autre refeélion amp;nbsp;fubflance, que l’Hoflie du Sacrement. LotM^e fils venu quelques iours auparauant efloitpres de luy, amp;nbsp;en fà prefencentp . . nbsp;nbsp;nbsp;ter tous fesmeubles,pour voir ce qu’il vouloir la iffer tant à fesenfans,qu^^’^^

^redeToys ghfes, aux pourcs, à fes feruiteurs. Il donna à fon fils Lothaire, fàcouron^ Royalle, Sgt;c l’efpee qu’il portoit aux guerres, nommee l’efpee Sainél Fier® gt;ƒ charge qu’il honoreroit tant qu’il viuroit ludith fa femme, maraflre

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LOYS le DEBONNAIRE I. ROY 14. LIVRE V.

thaire, amp;nbsp;qu’il aimeroit Charles fon fils le plus ieunc,amp;: le kirroitlibtcment Scpaifiblement iouirdela portion du Royaume qu’il luy auoit donnée, ainli quilluy auoit promis, amp;nbsp;bien qu’il fuft grandement amp;nbsp;iuftement offence corn treLoysfon fils Roy deBauiere, fi eft-ce qu’illuy pardonnaVoffence qu’illuy auoitfaióte.Qqelquesvns ontlaifréeCcrit,quvnpeu deuantfamort arriua vers luy fondit fils Loys, auquel il pardonna, luy remonftrant que pour les maux quilluy auoit faits,illuy en conucnoit rnourir. Apres auoir deuotemêt amp;nbsp;lain- Jo«»e ^ußlt element penfé à tout ce qui cftoit necellaire pour fon ame, il la rendit a Dieu tindumonde 4S6 '. delilut le 841. de fonEmpitele xj defonMgcle lt;:4-Etfutpar Drogo fon frere naturel porté enterrer en la ville de Mets,enlEg i-fefainft Atnoul pres de fa femme Hildegarde, U où il auoit clleu 8c elleue la fepultute. Mais depuisàcaufe dufiegeciucl'EmpereurChatlesleQuintvmt mctttedeuantlavilledeMetzïanmilcinqcens cinquante^ deux,amp;que la-

diteAbbave fut mince, îrançois de Lorraine uucae ijuiie, eueioc i.*—-quielloitdedans laditevillcçoutleRoy Henry deuxiefmedeFrance ,ht met nbsp;,

de ladite Eglife ,les corps deEoys, 8c defa femme amp;nbsp;de fon Clianeellier, ^les p.r.e. amp;t porter dedansl’Eglife fainft Eftienne deMets. Aumefme mois delà mo t de Loys mourut aulfi le Pape Grégoire, au lieu duquel fut etteu y'S™”'quot; bomtneRomainnomméBoucliedePorc,maismourccqueccnom eftoitlaid StinàignedeladignitdPaçale,illecliangea,8cfefitnommerSergius,^al« empVie celluy-cy ,toufK)Uts depuis les autres P^es ont clrangeleutsnom . Toutesfois d’autant que celte railon ne plait pas a aucuns, ils tiennent que les_ Papes font celte mutation àïexemple de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jam^^^'^’^'^'aùiuoircllé

ueauxnoms d fes Apoltres, 8c mefmement a SainaPiette, qu on dit auoit elle leprernierPape,lequelparauamytounom^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,iecedaautfiïEmpereur


Mort de J


Enuiton le temps de la mort de i UimpcicuL y gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„j p„«iiî

Micbael de Grece\ defasonqu’en en mefme ternps moururent ««ƒ

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PrincesHt,auoir LoysEmpereur d’Occident,MicliaelEmpereurdeLeumat,

ScGregoirePape, EtaunîefmetempsdeleuprefoasScpeudeuantceluy àe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Micbael quelques Sattaxins venans des marcViesd A rteque entrèrent en *

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lie. Et an tes auoit prins ôc piliaa ville deCiuitaVeccbia,auport delaquel-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le ils firent leur premiere defcente,ils mardaerent diligemment droita Ro- 5 j

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me,laquelleilsïieptindrentpaslcommedifent quelquesbilloriensl ains feu-yiwnitsquot;“*

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lement le (aillrent des fauU-bourgs du V atican, lors nonfortibea, 8c dellrui*

\ fitentlÈglifeSainetPiette. Llsnerompirentpasauecquesle ter lesmutail^s^ \ ny les colomnes de matbte, alns feulement mitent le feu dedans ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tenttoutelaehatucntctle.lls furent longuement en ces taulx-oouïgs,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ent bien délibéré de donner coutageufemcntlaffault a la vnlc qui steno

\ aÄregee,quand Ils entendirent eme Guidon lAarciuls de Lombar rc

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iRome auec grandes forces quele V ape Grégoire luy auoit données, es cru4*t^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nelt attaquer. GeRe nouuelleleur Et abandonner le frege, 2lt; en partant

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent le feu atousles faulx-bourgs, nbsp;nbsp;éprenant le clvemln d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

V en YaifantlL^lfeSarn€bVaul,quleRàdeuxmlllelolngdela ville de W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Kçtesauoir couruvn grand^ays, ftebrudébourgades ScY em^l’^s,!

\ drentlecbemlndeGlultaV eçcbla,là onretronuansleurs vallfeaux,t se

^x\ïiàtç.v\t\e cXacwàw àcXîi S'ïcÀe

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X66 LOYS LE DEBONNAIRE I. ROY 14.


telleeiti^epri bcllan?, atiecqucs vnc groflc armee de mer, nbsp;nbsp;auoit délibéré d’enuoyer

fenon exeeK lYmpereur Loys amp;nbsp;le Pape de Elire tous trois enfemble vnc ligue amp;nbsp;aflctU' ' bier des forces, pour aller tous contre celle gent barbare, quand il aduint (comme il a elle dit ) tous trois moururent prefqu’en vn meßne mois, amp;nbsp;û print celle belle ôc grande entrcprinfe fin, par la mort de ces trois grands


Femme enfcins de Loys.


Crlt;lt;»i/r«r ^^Jeclin de U Frante.


FeuelutiBH des (jjofes.


lojt isff.


i.'


XjUdt rtli-


Potentats.

Voila doncqucs la vie, les aclions amp;nbsp;la fin de ce dcuoticux Empereur Loy^ le Débonnaire, ainfi appelle (comme nous auons dit au commcncemendpo^ auoir cffcé grad amateur amp;nbsp;delFcnfcur desEglifcs.il elloit religieux,aflezviull^^’ grand iufticicr nbsp;nbsp;clement,amp; n’vlà iamais de cruauté, que celle fort villaincƒ

execrable qu’il fit commettre en la pcrionne de Bernard fon ncueuRoy lt;11^^’ laquelle cuid.a ellrecaufede ûi ruine, car de la nafquit la premiere coniuratio*’ qui fut faicle contre luy par fes enfans fufcitcz par Vvalia gouuerncur Bernard amp;nbsp;par d’autres Seigneurs lès partifiins.

Premièrement il elpoufii Irmengarde fille d’IngranDuc d’Angers, uc W' quelle il eut trois fils alfiuioir Lotliairc , Pépin ôc Loys, icelle cftant uioP te deux ans deuant qu’il paruint à l’Empire,il elpoufii ludith fille de GuC' fe premier Comte d’Altorf en Sucue,fœur des Princes Conrad, amp;nbsp;Râoul, de laquelle il eut Charles le Chauuc. Et comme Loys le Débonnaire penitence de la trop grande nonchallance qui efloitenluy au gouuernemo^^ de l’Empire amp;nbsp;de la cruauté commife en la perfonne de Bernard Ibnncpuö’» aufli portèrent lès enfans rebelles contre luy la penitence deleurgrandeii’^' pieté. Pareillement comme durant la vie de Charles le Grand, la France moH' ta à la perfeélion de là grandeur amp;nbsp;y demeura quelque temps,ainfi elle ne poi^ uant longuement demeurer en ceft eflre, commença à decliner loubs Loys, fl bien continua en là, declination depuis Loys iniques à Lothairc le dernier Roy de France de la race de Charles le Grand, quelle tomba de tout poind, amp;nbsp;fc tranfporta en autre race.

Et comme toutes cholès par le cours de nature ont commencement, aC' croiflèment, amp;nbsp;fin, amp;nbsp;aulïî quand elles font montées à leur grandeur, ilfi^^ necelTairement quelles fabbailTent amp;nbsp;delcroiirent,ainfi la France ellant durant la vie de Charles montée iufques au periode de Ion excellence amp;nbsp;grandeur, là pour quelque temps demeurec, il fallut necellàirementquenepouuantde' meurer longuement en cell ellat, elle tombait amp;nbsp;dccheull, comme elle commença de faire Ibubs Loys le Débonnaire, lequel citant plus iulte que vaillant, plus amateur du repos que de la guerre, amp;nbsp;ellant beaucoup plus enclin à la dc' bonnaireté qu’à l’aélion viucôc ardantc, lailïà tomber ce Royaume du bult en bas, amp;nbsp;luy donner vn li grand làult, qu’il fut longuement tout ellourdy de là lourde cheute. Loys elloit bon, amp;nbsp;aulfi c’clloit prelquc tout, amp;nbsp;bien que ellre bon foit vne chofe bonne, fi ell-cc que n’ellantlabontémcfmementen vn Prince accompagnée de quelque autre vertu, comme de vaillance, de diligence amp;nbsp;da iullice,c’ell vn corps Uns ame, amp;nbsp;ell cela interprété à vice, ou pour le moins tourné à melpris amp;nbsp;moqueric.Son zelc entiers la religion Chrefticnne elloit trelgrand,pour laquelle il entreprit pluficurs guerres cotre les Sarrazins, amp;nbsp;Mores qui couroient les Mers de Louant amp;nbsp;de Ponent failàns grans dommages, contre lefquels il combatit auec accidens diuers, amp;nbsp;moins heureufement en perlbnne, qu’en Ion ablènce par la valeur de lès Lieutenans generaulx.


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LOYS LE DEBONNAIRE i ROY 14. LIVRE V. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

De foil vet^nc, Florence reparee amp;nbsp;accreuc par Charles Con pere commença da-

uoir nom amp;: reputation, Sc Venileaiiffi, par la tranflation du corpsdel’L nan-

gelifte Saint Marc, qui d’ Alexandre y fut porté. Audi de fon temps y eut gran-

detranftation des corps de plulieurs Saints d’Italie, en Prance, Allemagne, êc des corps da

An^rleterre. Les orgues furent premièrement en vfage en P rance, les S ai razins -TrfintJ.

ane^cle Soudan de BabilonicvindrcntaRome, beftiallement delEgldeS.

Pierre firent vue eftable à cbeuaux, 6c gaffèrent la Bouille, la Calabre , a Si

eile. Kabanus premièrement Moine de Sainéf Benoift,6c Abbe dô Pu en,puis

Arcbeuefque de Maience ftoriffoit en ce temps. Il a expofé toute la Bible, tant

vieil nue nouueauTeff ament amp;nbsp;a corapofé pluùeurs autres liures Strabus moi-

nedePuldé difciple deRabanus fut le premier qui compofala glofc ordinaire,

laquelle a depuis efté augmentée. Bertrammus prebftic viuoit auffi v.e ce temps

U,4uconVfènuc4uesœuuresvn4receuzvatlesfuccefleuts LcbonLm-

vetem LovslcDebamp;mie.f eftudia fort a reformer les abuz des ïcdefiafticiues

DoatdCaCuefte vn peu deuant fa mottle Pape Grégoire c^ui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ uYi

meMonqlluv,lcomm=nousauonsytlen-a,rburacensrrenteaûem^^^^^ nbsp;nbsp;-

KomevakneL,auciuelrlfur drt,queles frebttres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oonL

nevaccaùonou gaia(\uirrefutlronneftc, 8c rpe ojs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^n'

loiem ealeutsbabits or nv argent, ny foyes, ny efcarlates, ny mx doi ts, an

nZ„“r}3aurnmrftLe des S-;enaents,8c™aux ceintes

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fouliers amp;nbsp;çantouffles ils ne çorreroient çornt d or. Et

eilefetenoC^orne.l'îiVerenravresrquelquesantresrqn^^^^

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A nbsp;nbsp;nbsp;1 U r.rAnrma Que Von doneroit aux ï-gtites des Dicns

ïranee,etrtintMn,Yarleriuel il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;desprebftres ,affni «^levarlanecef-

fiifi\sr.eMenteontralntsdeclierc\rerlenrNie,varNilsamp;desb^^^^

Sclabeuts. On neut voir donccyues partant exenaç e rq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affembloient

cnneaffcrablee^cedeViadirine tans Veut confenten.cnt 8c ro onte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-c Ou akY

OiiKKUzs 1.^ eiiXviia.dunornbydevoysauE.oyauinedeEi™ee

YiebormaircenYtmuireonverratobienYeudefoy 8cdarmti'^ yaeriie Quiptetendentdïbit Se portion aux. Royaumes betrnpites . ar aptes amo

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CHARLES LE C H A V V E R O Y 15. perc. xfais eux ne pouuans fuporter celle indignité d’vn aifné,ny endurer Ipoliez amp;nbsp;exclus de la fuccellion paternelle, melmement de ce que par folcnnj* Teflament lepere leur auoit lailféjau lieu que parauant ils nelloientgueresl’*’’ amisfe liguèrent enfemble pour leur commun profit contre leur aifné. Ce*!*’* plusjes irritoit, fut que leur pere efloit caufede la braueric que Lothairel^*** failoit, pour luy auoir donné les forces de l’Empire, auecques 1 elquelles ih*’’*' lut fouetter fes puilnez, qu’il cognoilToit trop foibles pour reliller à fa pui^^ authorité. Les deux freres donc Loys amp;nbsp;Charles alliez enfemble éren^^ rent vne armee pour luy refifler, amp;nbsp;marchans contre luy fe rencontrèrent les frontières dcl’Auxcrrois en vnvillage appelle Fontenay, amp;nbsp;fe campst|* fort pres l’vn de l’autre, amp;nbsp;penfàns les chefs de tous les deux Camps qiiepot* reuerencc du iour de Pafques qui efloit le lendemain, l’ennemy ne feroitq^^ l que entreprife, ils delibererêt de fc furprêdre l’vn l’autre.Tant que vers le poi^ f du iour, Lothaire marchant vers le Camp) de fes freres, les rencontra au du chemin, amp;nbsp;n’ayans leurs fbldats l’arrefl qu’on les mit en ordonnance, in BntniHeentre chargèrent (tout en defordre qu’ils efloient ) de fi grande furie qu’il fenenft**** vn horrible meurtre, tellemêt qu’on ne voyoit que grands monceaux de mort ; dcuàt que la moitié du iour fufl paffee,amp; la petite riuiere qui court par vne t ' Ice la prochaine qui encore au iourd’huy fappelle le Vaux Charles, bouillon^ de fang à grans flots, quelle porta en la riuiere d’Y onne,amp; efloient les comb'**' p^iedeîa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;achamcz de chacune part,que prcfque toute la Nobleffe Fraçoifèy mo**'

Noblejfe Fra tut, à caufè qu’cllc efloit en celle bataille. Elle efloit diuifee en deux felon*^ qu’elle fauorifoit les freres. Et fut cefte bataille la plus fànglante que les François euffent veuë depuis celle qui par Merouee fut donee à Attila fléau de amp;nbsp;Roy des Gots. Le lieu delabattaille fappelle encore auioud’huy Chaplis*”' Chablis, amp;nbsp;y a pres d’icelle vne vallée où efloient campez Loys amp;nbsp;Charles,q^* fappelle, comme nous auons dit,le Vaux Charles. La viéloire demeura à CMj' les amp;nbsp;Loys, pourcc que ces deux freres fentr’entendoient, amp;nbsp;auoient deuanh*-conflit enhorté leurs foldats, amp;nbsp;durant iceluy fort encouragez. Auifi eux deUjî

ehe-re ntt y ata-^neur.

pouuoientbienauoir l’œil en plus clelieux,quenonpas lochaire qui lequel auoit efperé qu’à grande peine armee conduite par deux fouuerains cheK pourroitiamais eftrc fans troubles amp;nbsp;mutinations. Encore fereconfortoit-ib' pres là perte penlant bien que ceux qui lors cfloient demeurez vainqueurs aü' roient incontinent debat entre eux, pour le partage de leurs Seigneuries. Ma*’ il aduint tout autrement, toutesfois leur viôloire leur coufta fi cher que deH temps apres ils n’eurent moyen de le releuer de la perte des hommes qu’ils aiiov ent raidie en leur gain. Lothaire fuyant au ec fon armee brilee, rompue amp;nbsp;lalfe fc voulut fauuer dedans Aix la chappelle. Mais fes freres le pourfuiuans 1 encni' pefeherent, dont luy prenant là femme amp;nbsp;fes enfans fut contraint fenfuir delà Rhofiic, amp;nbsp;fe retirer à Vienne. Lors vindrent vers les freres tant d’AmbaO’ des Prouinces,Seigneurs amp;nbsp;villes delà Germanie,de I’ltalic amp;nbsp;de la France, qua leurs prières ils faccorderent de fentredonnertrefues pourvu an,durant lequel ils clleurent des deux collez quarante grans Seigneurs pour traitter de la paix, conuenir de leurs partages.Le Pape Serge nouuellemêt venu au Potifîcat enten dant la nouuelle de la cruelle guerre efineuc entre les trois freres, enuoya en France,Georgc Archeuefque de Rauenne auecques trois cents cheuaux, amp;nbsp;force prefens d’or, d’argent, amp;nbsp;de foye, pour mettre la paix entre lefdits freres.

Mais

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CHARLES LE CHAV VE i. ROY LIVRE V.

Mais commeilcftoitapres ala negotier,les freresrompansles cheffc donnèrent vne bataille qui ne fur gueres moins fang ante,que

re donnée aFontenay, en laquelle eftant I Arcbeucfque aviec ot fes chenaux 6c fcs prefens amp;nbsp;à peine fe peut il fauuer feul de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

..duKLofee,5cdel;atntedesfteuueU^^^^^^^^^^

« ccane,amp; des monts Pyrenees. A Lothair nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laquelle print ce nom

« Royaumed’Auftrafie,qui eft auiotird uy a v^y^ntasequ’ilauroitla par

quot; de Lothaitefon fils (comme il fera dit cy ap es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;; laBour-

. tiedeBontgongnequonnommea^

- gomcTranfiurane qui eft la f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rmanie amp;nbsp;l’Empire. Ceft accord fut paffe

» Marfeille,6c aLoys demeurcretla G r aucune metioh duiéune Pe^ ïan de falutbuià cens quarante trois, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commencoit à dreffer

pinleurnepueu,lequel ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° cvnparta2e,puisquefes oncles parleur

quelques menées,pour auoir par Ki nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V dequoy fes oncles le firent pren-

rL^“'quot;’vr“°''“'^X*rion.Voiladonclt;inesCUtlesleChauueRoyc^^^^^^^^^^ (ire meme Moine vneReliS^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Débonnaire fonpere, Sclors futle

dePtance, 6ceniccluy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftefmembrê duRoyaumedeBourgogne

Duebe deboutgogne premieren

Statitibuéalapart dudit Charles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«oulut donner ordre aux affaires de totb««« En»

Lotbairefevoyant Empereur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couronner Eoys aifné de trois fils P*quot;“’’'

\t™vte,amp;p«mKtetncntd^

ou A Mott ,Roy dlulicA enuoy v r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftanc lacté

Vonneui dele factet,etpeta« qu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t iRorae ÇortVien accompagné

âvn«uîavc,Et «onteeu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àeCEatlesleGtand, CUcuné

t Roy uy allottp^ enteWe teuemn

\ nbsp;nbsp;nbsp;ff“i^”»^UontlesColàatsU^

\ ““^îl™f“quot;««’^‘l™foquot;'“quot;„;-i,MxVsàegcoTàeSumtîiotte,amp;U\ete-iLk

ceutuoupas de «Ik nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cpnadilonfatçtesAoVaçeluy

GtauyUspotusdestgUeso»

. teStNonsyNcnoxcommektny nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Concept«

Je.Queladruinefureurpendtoulioursvuricsennemïbuc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» Ju

. uaXiNomdeto«cltetVspot«s,fi'lonsnoNomTmteidAtoamy de\t ï-

b.Ctan'oyautlelcnnoRoy

Çoubsrnrffïon 5lt; feeours au fiegePapA, A entra dedans i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apene e mys Côttrone

\ nbsp;nbsp;nbsp;rebutadeebofeQUNnhommedebieneuftfceudonner,amp;c\ecouronnaincon- lt;UÄ«

\ nbsp;nbsp;nbsp;ûnentRoy dbtaXie,a eecpuArveuftoceafion de demeurer longuement a orne

\ erdaqueViedne fut çprenurCt tours.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b\ns cependant rpaeXes frétés £’ entrebattotent aànft ,Xes nattons effranges n -

\ fansdeeeffeoeeaffon,de reeXtef commencèrent def'effeuer bc efmouuotr de

\ nbsp;nbsp;nbsp;tontes parts. EnSaxeteffeuavne guerre des Çerfs^XatpieXXeEoy saueexne gran-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ceXertté effatgntt .EesXAormas cpûXors tenotent touteXamer en crainte foui.

\ nbsp;nbsp;nbsp;Xa conduite deRomAnXeurRoy ,entrèrent dedansX Aepûtatne, bê ptXXerentXes

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170 L H A K L h S Lh CHAVVE z. ROY z.)-’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;villes de Bordeaux,Xainétes, Angpulefme,Ly mogcs,amp; Poidiers, puis entr^'’’

en la Gaule Belgique amp;nbsp;Celtique, en firent autant à Paris, Tours, Noyon amp;nbsp;Orleans. Apres cela ils retournèrent derechef en Guyenne laoi*' voulurét eftablirlcur demeure amp;nbsp;vnnouucau Royaume.Charlesneftoiepo^ bien paifible au ficn, ôc auoit furies bras vne grolTe guerre des Bretons, guenade le il n’ofoit abandonner pour aller contre les Normans,pour la crainélcqu* churles. nbsp;nbsp;uoît quc cc pendant qu’il iroit contre les Normans,par derriere les Bretons

vinflent charger. Charles le Grand,dompteur de toutes les nations Septen^^ nalcs auoit bien feeu delFaire les Normans en vne bat taille, mais aucc Ci pe*’ tuerie,qu’ils ne daignèrentiamaisfcfaire Clireftiens,ny prendreofficiers'’^ couftumes des François. Apres la mort dudit Charles ils fe remirent à eldin’ la marine, n’o fans toutesfois fauanturcr guercsauant en terre, carsUp’i rsmtiesdiui^ micrbruit delà venue des François , ils le retiroient. Mais voyant du temp»

Chauue, la France toute diuifee en partialitez, lefquelles appellent touiio

vn tfers, pour les eftaindre, ils f enhardirent de marcher plus auantauxl’C que nous auons dit. Charles le Chauue fit tant qu’il mit fin à la guerrcdeBi^^ gne,apres auoir vaincu amp;nbsp;tué Homonec Duc de Bretaigne amp;nbsp;Crilpéfonnb apres cela alTemblant des forces il marcha contre eux, mais aduertis ' noit à l’encontre d’eux auccques vne grolTe armee,ils enleuerent des''’’ qu’ils auoient prilcs,les plus portatifs,amp; le retirèrent, n’olàns plus longu^m^ arrefter ny l’attendre.

Les Bohemes, les Sorabes,amp; les Marcomans feeurent pareillement bkn^ utrfe?/ feruir des partialitez amp;nbsp;diuifions de la France, mais Loys Roy de leur fit guerre, amp;nbsp;derechef entre les frères fcrenouuellerent des differents,( L'i^ortjies me il aduient ordinairement, que quand vne fois les cueurs f mefnierncntfl^)^ Ames nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les VUS coiîtrc les autres, amp;nbsp;offenfez de quelques inint^^’ '

tuueuK,’

haine en eftplus grande, amp;nbsp;plus aifeeà fe rallumer à la moindre occalionjj fèprefèntc. Lothaire menafla de faire laguerreà Charles,pourcequeGiic bert lieutenant general dudit Charles,auoit prins par rapt la fille du dit LOtli‘ re. Mais la (àgeffe de Loy s fit tant que cefte naine n amen*'! aucune gucrre.Cn cruAuted'o-^^^ deboutadc l’Aquitaine Pépin amp;nbsp;Charles enfans de Pépin leur fiere, f/f oj«w vn tni monaftere de Soiffons l’autre en celuy de Noyon, puis fenefhi’’ iceux fuiz du Conuent,il les reprint, amp;nbsp;Loys leur autre oncle donna 1 Euekn de Maience à Charles. En fin les furies vengereffes pourfuiuirentles enrans U Débonnaire de l’impiété dont ils auoient vfe entiers leur pere, Sgt;c les mirêttoiH^ en fureur amp;nbsp;en guerre les vns contre les autres, amp;nbsp;leur fufeiterent vneinfinité de troubles amp;: de malheurs.

Snfiins du quot;DebomMre

punis.

Or comme les nations eftrangeres durant les diuifions amp;nbsp;guerres des petits enfans de Charles le Grand, eftoient par icelles facilement conuiees amp;nbsp;attirées au defehirement amp;nbsp;à la fubuerfion de l’Empire, peu à peu accroiffans de force amp;nbsp;de courage, elles apportèrent plufieurs grands dommages alachofe publi-‘^^queChreftienne, amp;nbsp;n’y eut aucune fin de leurs incurfions iufques au gouucr-nement des Princes Saxons,qui fuccederenten 1 Empire a la race découles le Grand.

Lothaire entendant que les Romains par les menees amp;nbsp;tricheries des Papes, OLife fachans de l’Eftat lorsprefènt de l’Empire, ou bien pour vndefir de liberté, auoient vne afFeôtion grandement inclinée aux Empereurs Grecs, Ci bien

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CHARLES LE CH AV V E i. RO Y xs- LIVRE V.

c[uedefiails faifoient des pratiques clandeftines de leur rendre la ville de Rome auecques l’Empire,il ^tila àRome l’an de faluthuiâ: cens cinquâte quatre, ôc faifant punir les au tireurs de ces rcmuemens, changea les Magillrats , ôc renou-uellant les anciensTraittez de la confirmation de l’Empereur lur 1 elcâiion d vn Pape, contraignit amp;nbsp;fit iurcr les Romains, à les obferuer par apres en toutes es devions des Papes enfuiuans. Eftant de retour d Italie il partagea tes oy au mes paternels à fes trois enfans. Loys qui elloit Roy d Italie fut Empereur. o thaireeutla Pranche-Comté auec ce pays qui peu deuant fe diloit Aultralie,ôc quiloïs du nom dudit Lothaire fut nommé Lorraine. Charles eut e J^Yfiera. deBoursogne, ne comprenant plus quela Prouence,laSauoye, e y nois, car le Comté auoit efté donné a Lothaire looftere. Apres ce parta^ ihairc (entant fa confcience offenfee de la cruauté ont i auoit v

pete, amp;€efafchanX de viure en grandeur entre les hommes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Me fi

tiondiffamec,fallarendrcMoynededansl Abbaye e . uuiers,lt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q redit Mojtne

dê,mais„ontron longue çemtence,caHlfortit ^1» loft apes de ce inonde CenuafutïanJia cens cmquante cinci. Son fils Charles Koy de Bongongne neletóuit guietes ainsbien toft ayrestnoutut a yon

aV T7 e AernenrrrLoys nour cequ’elleeftprochalned-Ita- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

nu nbsp;nbsp;TÂdeBonraoXgne.Lothaire eutlercfte Avec-

ne,ôclemhVahVement Ve Dnc^e Qc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t?, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„rnnd def-

quit affeilongucment apres, mais fur la fin de es louis, i nbsp;nbsp;nbsp;q p^^^Q^^-^oit

honneur, car àla perfuafion de deux PrHats e on pays nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aeTreues

Ganhhier Archeuefque deMaience, amp;nbsp;I autre egan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ï^ndiaTerber-

ôtXlafuggefiiondvlfienneconcubinemornmeeValdra^^^^^^^

mA

(a£emme,fage ôevertueute Princetfe, fille dvn P rince debout nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;rj enuers

cnuers fit

Vr^n-elle efehton AKage vont iamais auoit enfansHllAccun^^^^^^

äaihteie, dont elleXut conualncue bien aifeetnent trouuant le Roy afc de teWings nout cottotnnte A affex deiugesavendtevout ceUre Les N» Aiftiit (mil eloouÇalaconcubine, Scies autres que uon , que p ; ? . nbsp;,

Af nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Âlt;;evcTcX’excommunia, ôcfutentleVàitsArcVie-ïctout àucraeViV mourut aVVvtanceVin Äe grace Kul cens orxauten^

ccftc coucuttue i\ auok eu àcux fis, affaiiou Loûiaire troiMme, 2c Hugues

ä \uWie,Scie ce Hugues uaCcpirvn autteHugues,acl,otKaite lt;Yiaxïie-nvcQvÀcft.a.nsaoY^^Wen.ltaViecon.tve'BeYenCTu’ieï concY^kent e oyaume i ceWc.Ltc^ Àeceôiuv WuOTes àcYïÀcî àeCcenàueV yacc es omtes xeTa\)OVAV^,lt;Yv^ a. taxit ê^Lm^eveuïs, Slt;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;awUcs ^xab. s

Çonui^es. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a r r-r â

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CViAes \c ÇXvÀUwe ^àuevù Âe\A mort Âe voAvaÏTe àcvfcm àe VeVmV\î du

\ «^«SviVuttY-xesltes îtweVeYu\esV)Oxnes .'LesNnsàVfcntÇY\ieÂe€a.vtV\V’eYve«ïY^ïA,^3C

\ lt;^\ie^eÀAUs\ÀNV\\eàeMex.sen\'L^vîeS3LmtLÇtVêYve,V\ÇeÇviœ\irovAnexAko^ dw

\ ^MVlt;oAj^\ime.V)\\itîes à^vÇeïvtcYue noïv, 2)C c^ueXe CWuue cYdi^vAAut d^uoVr

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tov\t ^MTV COUY ^OUY eweTOÂs ton VrereLo^sV^o^ àe'ôa.vûeYe, amp;lt;. to va weueu Vq-^ s

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VrwçtrewY amp;cVs,çgt;^ ^XtAve, V\ axûxa VoYvXieYe Àe fow^.e iMve, VvVu^ a: ^n^r*jie

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vîxoVtvé de^ telles deXeui deSuu£cn.e^\iet\, o^uV etVoVeutXesVv.o'^ a.uraes

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» f. de Bourgongnc de Lorraine (ainfi dorelnauant l’appellerons nous) fans pW dstefoUaine U nommer Auftrafie, lefquelles ils diuiferent entre eux. Parquoy ils eurc«^ continet Ambafladeurs de l’Empereur,leu rdenonceans de fa part qu’ils euucj avuider les pays qui par la mort de fon frere Lothaire luy appartenoient droit. Le Pape fèmblablement dcfpcfcha vn Legat vers les Lorrains amp;nbsp;Bourgs* gnons, leur defFendre d’obeir audit Charles le Chauue, amp;nbsp;leur commander2^ contraire d’obeir à l’Empereur, ayant ledit Legat charge de fe tranfporter ver^ lesdeüx Rois ,amp; leur enioindre expreflement fur peine d’excommunicatio'’» qu’ils euflent à rendre a leur nepueu, ce qui luy appartenoit. Le Roy Loys « Bauiere eftantperfuadédu droit amp;de l’équité, rendit à fondit nepueu ce l oncle a» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tenoit, ôc le mit entre les mains de l’Imperatrix fa femme, qui pour cell:

nefue».

Charles.

paffa en France à caufe que l’Empereur fon mary efloit empefché en ItaliecoO' tre les Sarrazins. Mais Charles demeurant opiniaftre,ne voufut rien lafehe*'*’/ mefme voir l’Imperatrix qui eftoit allee vers luy, ny parler à elle, feulement vne perfonne interpofee luy fit faire refpoce qu’il eftoit tant empefché à h rc des Normans, qui faifbient des maux innumerables au Royaume de Frantti qu’il n’y auoit ordre de refpondre, ny d’entendre à la requefte d’elle, iufqu^^ê' pres cefte guerre acheuee. Quant aux Legats du Pape, il leur refpondit«]^^ Pape feroit vn grand tort de ictter fes fulminations, ny aucune fentenceconW^ luy, deuant qu’entendre premièrement fes raifons.

Guerre ties

Tandis que tous ces troubles fe nourriflbient, Charles auoit fur les brasvnt nouuclle guerre desBretons amp;nbsp;des Normans. En celle de Bretagne il fut avorwxi CT- fois deftait, amp;nbsp;neantmoins il ne perdit courage, ainçois y perfifta,eftimantdlf'^ rrf/o ns. nbsp;nbsp;grand deshonneur aux François, fils demeuroient vaincuz des Bretons, defof'

f/oma^e J» JJuc de Sre~ tai^ne,

de fines Carpet.

te que finablement il en vint au deffus, amp;nbsp;les mit en fon obeiflance. Qudqu^ vns difent que c’eftoit celle mefme guerre de laquelle nous auons cy deflus parlé, amp;nbsp;qu’il ne tua, ny Neomice,ny Crifpefon fils,ains contraignit ledit NcO' mice qui fintituloit Roy de Bretagne de fè contenter du nom de Duc, mourant^euapres, fonfils Herifpee, du confentement des François fucceA' au Duché, amp;nbsp;fit hommage au Roy Charles. Quant à la guerre des Normans, ils entreront par la bouche de la riuiere de Loyreau pays Nantois, en Bretagne amp;nbsp;en Poiôtou, Aniou amp;nbsp;Touraine. Contre lefquels Charles enuoya Raniilf^ Duc d’Aquitaine, amp;nbsp;Robert Comte d’Aniou defeendu de ce Vvitikind Saxon Prince des Angriaues,qui tant de fois fufeita les Saxons contre Charles le Grad De ce Robert auquel Charles le Chauue donna le Comté d’Aniou, depuis defeendit Hues Capet Roy de France, amp;nbsp;d’iceluy cft defeendue la race des Rois que nous auons euz iufqucs a ce iourd’huy, comme il fera dit cy deflbubs envn autre lieu, amp;nbsp;en fon rang. Or eftoit ledit Robert eftimé lors entre les pins vailläs,auffi commandoit il a plufieurs Saxons, qui eftoient à la fblde des Fran-çois.Toutesfois l’experience amp;nbsp;vaillance qu’ils auoientfait cognoiftre enftbos lieux nepeurent tant qu’ils ne demeuraffent vaincuz en vne bataille contre les Normans* ou tous les Capitaines amp;nbsp;prefque tous les foldats furent occis. Et de laies vainqueurs marchèrent deuant Angers, amp;nbsp;la prindrent. Mais les François les y affiegerêt, tout foudain au fecours defquels vint Salomon,qui fut Roy on '‘tretat^ne. Duc des Bretons apres la mort de fon pere Herifpee. Les affiegez furentfi vint , ment battuz, que tous effrayez ils fe rendirent au Roy Charles,amp; rachapterent leur vie de plufieurs richeffes qui leur reftoient du butin, amp;nbsp;par ainfi ils efcliap-

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♦ 1 - 97^ çereftt amp;: ten retournèrent en leur pay s, ay ant ce priuilege du Roy qu on leur । vendroitgt;Gnpa(fantparleRoyaume,ccquileurfcroitnece{raire.

Or ne faut il tant f elloigner de l’Empereur Loy s que nous ne reuenios a luy amp;: faut entendre que depriisla mortdeLotliaire iamais l’Italien a efté en ^aix, amp;nbsp;en repos iufques à l’Empereur Otton premier du nom. Car elle a efte très grandement affiigec par les diuifions ôe guerres qui furuindrent entre les luc-ceîfeurs de Charles le Grand, amp;nbsp;par les contentions qui depuis

dit Othon ont efté entre les grands Princes fur l’cheaion amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eru^

pire Aoysftlsaifné de Eothaire, incontinent apres quefonpcreleultallociea l’Empire,alUenItalie auecvue groffe armee contrcles Sarrazins, ôc les com-hattit deîhtfur les terres duDuché deBenetient, ehant

dement aidé 5c fecourti de fon frereEothaire. Mais apres cefte viAoire perd.

la plus mande partie de fon armee, par pefte, ôc par d autres maladies, il lai ia Âcfflte duDuché de Benetient a Adalgife Lombard Prince nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ZeZ

quelenl’abtence dudit Loys Jelailfantpiper auxpromeffes des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

ditdeleur coïté, Sc leur mit entre mains, toutes les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Ylv^lnubut ou

gne,queLoysluy auoit données en garde, ôc gouuernemcm. uu niramp;van4 vnifi grande perfidie,retourna enltalie,reprintVefdites villes Sc un oc vanner vue 11 grai .V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reuenoiteuEram

pays,5captesauoiïremislesauairescnDonei nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„^l^irt'ancanrAin';

AfcceL IMiU l’an àe Saluthuia cens leçunte S““quot;’“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

enfjnsmades, ains feulcrocntvne Elle nomtnee HeranngMie ,n(\«a\e Qaa -leslcCdauuemariaanVtinceBofon fteïeàellmçetatnxCafemme,auQuelen laueutAemariaseiUonnalaPiouenceentdcteieKovaunaebienquefonvere...,« AuuntCaVwl’cutoïomifeàBafdeEravereutdeGYecc,

ti Ptooencè

Uanc ioncciues Loys deceàé fans enfans ,CSailes ende desNaaones ™ d anott eues eonVe lesNoroans SUes Bretons commenta de çtetendve açlns mandes eWes, amp;nbsp;entendant la mort dudit LoystrapeteurAklieiad .ç

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uortetl'PmmteenPrance-, amp;tlereuntiaueclacouronnedicelle.Poury çartie-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lût Mmit fhdain vne armee aux cSamçs, aueclamielle tl vint iufques aux Àl-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nés Jes dedtoits defuuelles il ttouua occuçex amp;; afliegex, çat les enfans de ton

V fcreLoysVtoy de Germanie, quiçatleurnere edoient enuoyex Yotirfermet

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U emorfelietletàlts naffaffcs, amp;c ï entree deleur onck enltalie Joutesfois n e-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;danslesnlusfocts ^iÇjfiJtqulterlevaysauKoy CliatleslcCSautie quientiat

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auec tes forces enVtaVie fit tant par argent 5c ptefeias qui gmgnae ape, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cWUsle

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Romains, 5c fut couronnéLmpereur 5c.Roy dVtaVie par e ape e anneu uic cWue eu»

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me fncceifeurd Adrian deuxieme . CViarVes apres (on couronnement retourna

tn'Çîancc,Youi mettre otàtc aux aVtattes àe Act^a, 2lt;. i^out nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a^ïes tctotttuct

l?lt;omc comme AÇvt AV commervlt;;alt;Ve^otsacVAauCTet 0.etalt;jot\s ucNtute ,tant tnÇcs accouamp;temeos cm eu tes mœurs ^VaÆavAtVe commun uaott ucs Vuaucots 5)cÇ’accou^r2LUtcommeVcsVlt;oïsàeVerteÇ^commeuousàtrousc^i a^v^sj^CNOu-VautreuàreàeYVus eu^Vusà-to^ YattrVÀeVVtaVre,\V àouuaVauVeauVfmceTàotou, ’ç\ùs co^uot^Aut o^ue Gu’^ nbsp;'Bereuter àeuxV rmcesVlt;omams, aVVtex àe tous co

ïteL^.esYVus ^tîLuàes maitous àe Vrauce 2gt;clt;VeVon?V^arà.tee^oVeutàesY^VucV-

L ^aux ÇVrets àesVt^ues Sc taöVous àout VVtaVte eÇVoVt AVurtee ^VVVes accotàa, SiC

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TDOurVes auoVr tauoraVÀes^rV eu creaVxu'Duc àe S^oVete^^cV autreDuc àeYrVoV^

\ rcs^ùaut^terûrtouttourstou ■çarvj, contre Va taC^Von Àe V'Enu^Vre àes MVe-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mans. Q^utàceux lt;Ve?gt;encuent VV ne t en toucVa quêtes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eîtoVent

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2-74

tourmentez amp;nbsp;des Grecs amp;nbsp;des Sarrazins, de telle forte qu’ils au oient befoing d’aide que moyen de nuire. Voulant Berenger dés le commcncc^^.^ monftrer ionanedlion à la couronne de France, voulut traitter lorslcn'’“' gc duquel nous auons cy deffus parlé, de Hermingardc fille du feu Loys,amp; du fufdit Bofon Comte d’Ardenne,beau-frcre de l’Empereur CWC Il eut le pouuoir de ce faire, à caufe que cefte Princeife eftoit nourrie enU*^ Ion d’aucuns qui tenoient ion party , laquelle fe fouuenant d’auoir àvn Empereur, amp;nbsp;d’eftredefeendue d’Empereurs, nefe pouuoitconteni^^ ce nom de Comteffe, tant qu’inceflàmmcnt elle tourmentoit fon mary, nbsp;.

qu’elle n’auroit iamais ioye, qu’elle ne le vit Roy. Au fil elle impott'^’'’^ merueilleufcment fon oncle, le fuppliant de vouloir faire Roy fonmary■ quoy inclinant l’Empereur, penlà en foy mefmes que à fa maiefté amp;nbsp;gtao“ touchoit aulTi bien de creer des Rois que des Ducs. Adoncquesilfitco*’^| quer vn Cocile d’Euefques du Royaume de Bourgogne,cn vnc maifon le nommee Mantale pres Vienne,accompagnez amp;nbsp;aflîftez des plus sofoni^oyde Seigneui's dudit pays,lefquels eftans affemblcz efleurent ledit Prince^^ iourgongie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bourgongiic, autrcs difent de Proucnce. Mais d’autant que lors h

uence eftoit comprife foubs la Bourgongne amp;nbsp;que les Rois de Bourgo^’p’’ tenoient plus en Prouence qu’en Bourgongne, tant a caufe de la douce ne temperature de l’air, que pour la commodité des affaires de ritalic,^^^ j biftoriens ont confondu l’vne Prouince pour l’autre : tant y a que nouslafP^

,, , lerons dorefiiauant Roy de Bouivong-ne. Zemaidesitl _

lioHcesdes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ot comme les Traittcz, alliances, mariages, pratiques, intelligences nbsp;nbsp;.

Fnnees. pegg qui fc font entre les Princes en elperance d’eftabiir amp;nbsp;augmêter leur pu fiance ou tromper quelqu’vn, ou de remuer befongnes, iamais ne beureufe fin, ainfi full ce mariage de Bofon amp;nbsp;de Hermingardc malheurd’^’^; preiudiciable à la race de Cbarles le Grand, car celle dudit Bofon prefqtierui na, amp;nbsp;rcnuerla l’autre, brouilla l’Italie de feditions, la fepara amp;nbsp;diuilb ce amp;nbsp;de la Germanie, amp;nbsp;en fin la race de Charles le Grand fut chalfcc ’ amp;c ceux que Charles le Chauue auoit fortifiez d’authorité amp;nbsp;de puiHhnce po^'-deffendre l’Italie contre fies propres parens,iceux là mefmes dif-ie en chaHh^”^ fapofterité comme il fera dit cy apres, amp;nbsp;femparcrent de l’Empire d’Italie.

S ur ce mariage, amp;nbsp;les menées du Chauue leiugeraent des hommes eno fort diuers. Plulieurs louoient la prudence, amp;nbsp;magnanimité du P^pt j ^»T[i(r^n uoir rendu l’Empire aux François qui auoient tant merité, amp;nbsp;de l’Eglilc^ affaire. toute l’Italie. Les autres tenoient le party des Allemans, difiinsque leRo) Loy s arriéré fils de Charles le Grand y auoit plus de droit, que non pas Cltf' les fon puifiaé. Et fi on leur remonftroit, qu’il eftoit ia trop vieil, tout rompit amp;nbsp;maladif à caufe d’vne ruine de maifon qui tomba fur luy, comme il alloit en Aullrafie, ils refpondoient que Charles le gros fon fils ieune Prince de grande elperance^ luy deuoit fucceder en tous fies droits.

Durant que ces choies le palToient en France amp;nbsp;en Italie, safile lequel Michaël Empereur de Grcce auoir alfocié aucc loy à l’Empire,tuapar trahifon Michael Bm-^ nbsp;nbsp;nbsp;Michaël, amp;nbsp;fcmpata de l’Empire, amp;nbsp;incontinent apres ce bel aôle,il eiiuôp

Ftance demander en mariage la fufdite Hermingardc laquelle luy fut au cô-^letué. mencement promife amp;nbsp;fiancee par promefle, puis donnée en mariage a Bofon (comme il a efté dit cy delTus). Aulfi Loys fils de Loys Roy de Germanie durât ce temps

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CHARLES LE CH AV V E z. RO Y ^5. LIVRE V. ^15 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

• ryindes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

cc temps la vainquit les Vvindesvoifins des Saxons ôc Salomon Dtic ou Roy deBretagne contracta paix, amitié amp;nbsp;intelligencc,auec les Normans quipolTe-doientlcs riuages deLoyre.

Charles le Chauue Empereur, ne fut plustoftde retour de fon voyage de Rome en Erance, qu’on ne luy apportait lanouuclle de la mort de fon frere Loys Roy d’Allemagne. Au moyen dequoy comme fi quelque deltin l’eut ap-pelle àauoirplufieurs pays, il délibéra fe faire Seigneur de tous les pays que te noit en fonviuant le ieune Lotbaire fon nepueu, qu ils auoient que que ois par U?ez luy ôe fon frere Loys . Et pour ce faire, il alfembla vne gro c armee inco ÙMnt aptes la mort de leur ncte,mais ils commencèrent de fe farte querte noiir ladtuifion deleurs Royaumes. Toutesfois voyans que Uur oncle Charles le CW^evouloiteraparerdeleurspays, i sfallieretenfehlepoutluy tefifter Loyslefeconddestrois,apres auoit

UiNae «offe armee de Saxons StThuringiens, pour fe voit le plus proc . duda„â,5tdelamenaffedefononcle,enuoyafesAmbaffadeursv^ ptietALtvouloitainfiinquieterluynyfesftetes,enlapotreffiondeleursbies paternels.MaisleChauuefaifantcauteleufemetvnerefponcequil^^^^ vneefpetance depaix St quilespouuoittellement endormit qu ils n^eroient

ueuLoys, 2gt;cpalfaiufques ala ville de Cologne ur e m, lt;g^luy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v

obÂce. Les Ambaffadeurs Allemans fe trouuer ent au deuant de luy nbsp;nbsp;luy

temonftterent qu’il eRoitbien plus iuRe ftcraifonnable queles Seigne^^^^^^^^ l’Empereur Loysauoit euesês Gaules Ment partagées par ra mes, ôc qu’aptes la mort du ieune Lodiaire,les Eransois amp;nbsp;ùit vn aUà,parlequel eftoit dit lt;pu’ ils départir oient la

Lorraine par entre eux.Dbcques ilne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eny rai r jp de leur

duRoyLoysd’Allemagnefonfrereaifné,Mentpriuexdelafu^ coufingcrmain. Charles qui auoitlcs oreilles bouc ces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Codeurs queX’Vquot;’

. ycuxouuertslurlcsSeigneuries defespares refpon itaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendit

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celte pa€tion dont ils parloientauoiteReropue,lor s que eu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendant

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àl’lmperatrix ,les terres defquelles par icelle il deuoit louir, q der ans

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilenauoit quiefé fon droit. Ce quevoyant les Ambaffa eur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_-c.Xois

quilsn’enpourroiét auoir iamais raiConpar paroi es,i s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t’ej-reuHede

àl’efpreuuedelaVlatte chaude .Bequoy ils fetrouuerent fort oft encez bie cequefelonaucuns ils les renuoyerentfans les outrager, outes ois

plustoftfaitleurrapportaux Allemans,qu’ihne dtelîa entvn

fentleRhin. Ce qu entedantl’Empereur qui en guerre ou en paix

ioursvferdeftnelfes St tromperies, délibéra deles (urpren re a imp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

pourcefaireilfttmarcherfonarmeetoutevnenuiOc,durant aque nuellepluyelalfatantfes foldats aucclelong chemin quils hrent,que

mammatinilseftoient fur les dents,fans pouuoir auoir la force CharlesleGros conduOceur des Allemans aduerty par tes efpies ec nbsp;e

priÇe,tenoit tous tes gens enbataille,amp;cainfi attendoitlesEranqois, e q inbruementlaltex de la longue pluye SsC du long chemin de a nui p _ dente,huent aifeement deftaits parleurs ennemis q^iils trouuerent rai defordrefutgrandamp;cloccifionpetitepourvnetellcvi€l.oire, a unte u ‘ grande,?gt;tleChauuemehnet’enfuitpour Çefauuer.Vlufieursgran s ei^

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Z-JC CHARLES LE CH A WE z. ROY xj.

CÎemtnctdt churlti It Groi.

Lts N^tnt

du chtmue.

Français furent prins amp;nbsp;menez deuant Charles le Gros qui leur fit fort bon viû ge, difiint q^ue quant à luy, il auoit le cœur François, veu qu’il eftoit deiccndu de Charles le Grand,amp; qu’il ne vouloir point leur faire guerre, ains feroit touf iours preft de les fecourir, n’ayant pafte le Rhin que pour deftendre ce qui lu/ appartenoit contre la conuoitife de Charles le Chauue. Apres ces parollcsil les laifta aller librement, amp;nbsp;cefte humanité luyferuit de beaucoup puis aprd enuers les François, car elle le fit paifiblement amp;nbsp;fans aucune contradiftio motet a la dignité Royalle du Royaumede France apres la mort des deux baftarJs Loys amp;nbsp;Carloman. Celaaduint l’an de Icfus Chrift huich cens feptantefix, ainfi fut Charles le Chauue puny de {bniniuftice,auarice ôc ambition, quihf firent entreprendre vne guerre iniufte, nbsp;nbsp;receut le falaire ordonné à ceuxçu*'

contre tout droit commettent femblables aôlcs.

' Au mefine temps de cefte routte amp;nbsp;deftaiéle, les Normans entrèrent enFU* ce par la bouche de la riuiere de Seine, amp;nbsp;de la entrèrent en plufieurs endroit delà France. Le Chauue apres fit routte trouua moyen de leur refifter, fit roW' pre plufieurs ponts, amp;nbsp;en fit faire d’autres tous neufs, qu’il fortifia amp;nbsp;munitcæ treles ennemis, les faifiins defenfiibles tant d’vn cofté que d’autre. Il fît parind-me moyen conftruire des Tours amp;nbsp;fortereftes à toutes les bouches des fieuucs qui tombent de France en la mer, laiftant garnifons en icelles felon que hnt* ceftité le vouloir, tant qu’il afteura fon Royaume du cofté de ces Normans. h fe voyant trop foible apres la perte qu’il auoit faiéte pour leur donner vnebî' taille, il les fit prier de paix, mais voyant qu’ils n’en vouloient point ouir parler» amp;nbsp;luy ne pouuant ny ne voulant les combattre, il fc tint toufiours fur fes gadts amp;nbsp;le fortifiant le mieux qu’il pouuoit attendoit vne meilleure commodité.

Mais encore cefte guerre des Normäs ne fiiffifoit pas pour donner beaucoup d’affaires au Chauue. Il auoit vne fille nommee ludith, laquelle il auoit matité

à Edelulfe Roy d’Angleterre amp;nbsp;comme apres la mort de Ion mary, fans auoif enfans deluy, elle fen rctournoit en France. Baudouin furnommé Brasdef^^ FiHtJuchM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ardennes amp;nbsp;dupais qui maintenant eft appellee Flandres

M r4uie nbsp;nbsp;lors tout plein de boys, amp;nbsp;peu accommodé de villes amp;nbsp;de maifons commeau-

iourd’huy il eft)entendant que celle ieune Princefie reuenoit enFrancc,l’arrcJ^ ôc print, citant furprins de fa grande beauté, laquelle le rendit amoureux ddK; Il eftoit beau, ieune amp;nbsp;riche amp;nbsp;de grande maifon. Parquoy finablcmentilhf poufii làns le feeudupere d’elle. Lepere irrité de ce rapt fit tenir en France vn Concile, par le Decret duquel, Bauldpuin fut excommunié, amp;nbsp;auoit delibe ré d’aller aucc vnc grolTe armee contre luy, pour le prendre amp;nbsp;punir commevn rapteur de la fille. Mais voyat que c’eftoit vnc chofe faite, à laquelle il n’y auo't nul remede, il fut gagné par les prières delà fille, ôc par celles des Seigneurs de France,tant que d’ennemy que Bauldouin luy cfl:oit,il l’aduoua pour gendre,^ pour l’honorer de quelque dignité il luy donna le pays de Flandres qu il crige^ Flandres fri- en Comté, lequel comprenoit les pays qui Ion entre les riuieresdeTEfcauMS^

Sommée, amp;nbsp;l’Occean, amp;nbsp;en fit hommage au Roy, Et ainfi aduient il fouucnt • que quand les hommes nepcuuent le venger des iniu res qu’on leur fait, ilsles » conueriilTent en amitié, foubz couleur d’alliance amp;nbsp;de dignité.

\

Comptegne rehttjhe.

Encemcfme temps qui fut l’an de faluthuiól censfeptantefix,Charlcsi Chauue fit rebaftir la ville de Compiegne en laquelle Ion pere Loys, fon gran perc Charles le Grand, amp;nbsp;(bn grand ay eul Charles Martel, fefioienc fouuenc tentii

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CHARLES LE CEÎAVVE x. ROY 15. LIVRE Vgt; 177 tcniiZjôé quelques vns veulent dire qu’il la fit redifier au plus pres qu’il peut à la Icmbkncc de la ville de Conftantinople, amp;nbsp;voulut que de Ibii nom elle fiappe-kft Carlohople,comme la ville de Conftantinople efi; ainfi appellee de ce qùe die futrebaftie par Conftantin le Grand, au lieu qu’au parauant elle cftoitap- . . , )ellee Bizance, comme cy defliis il a efté dit. Et en ladite ville de Compiegne edit Charles le Chauue fonda l’Abbaye de Sainôl Cornille.

Or durant qu’il famufoit àbaftir celle Abbaye amp;à rebaftir la ville de Copie-gne 5 il aduint que le Pape lean neufieme efiray é de la grande tempefte de guer re que les Sarrazins entrez en Italie commençoient d’y menafler, enuoyafup-plier le Chauue de vouloir donner fecours a l’Eglife, à l’Italie amp;nbsp;à Rome.Char- . lesamafla des forces, paflalcs monts, amp;nbsp;alla iufques en la plaine de Lombar- if chimt die ou luy vindrent nouuelles que le Pape venoit au detiant de luy iufques à Pa uie. La fe rencontrèrent le Pape amp;nbsp;l’Empereur, qui le receurent en grand honneur, amp;nbsp;confirma aufifi ledit le Chauue le mariage de Bolon frere de l’Impera-trix fafemme, amp;nbsp;de Hermingarde fanicce.Ses neucuz Charles amp;nbsp;Carloman, qui n eftoient pas contens de ce mariage, ny de ce que leurdit oncle auoit donne auditBofon le Royaume de Bourgongne(comme nous auons dit cy dcfliis) auccques grandes forces entrèrent en Italie,ôcfirêt tant par promelfes amp;nbsp;pradli-ques,qu’ils attirerêt de leur parti ledit Bofon.L’Empereur eftant delà les monts manda a Bofon qu’il auoit lailTé en Lombardie, amp;nbsp;à d’autres barons qui y eftoient, qu’ils euflent à venir deuers luy, mais ils n’y voulurent point venir, car'ils ' auoient ia fait confpiration contre luy, enfaueurde fes neueuzquideuoient cltre Rois de Lombardie, Sevenoient contre luy à grande armee. Ses neueuz côtrech4rles contrevérité receurent nouuelles par vn meffager qui leur mentoit, que le Pape amp;nbsp;l’Empereur venoient contre eux à grande puiflance, amp;nbsp;de peur qu’ils eurent ils f’en fuirent, tournèrent par la mefme voye qu’ils eftoient venuz,amp; à celte occafion n’eurent point de battaille. L’Empereur fe mit en chemin pour s’en retourner en France, mais eftant demeuré malade à Mantouc il y mourut d’vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

poifon que luy bailla vn médecin Iuif nômméZedechic, l’an huicl cens feptan- atxZ«?* te huiift , apres auoir tenu le Royaume de France trente amp;nbsp;lix ans, amp;nbsp;l’Empire deux ans.

On ne peut pas bicnfçatioir par qui le médecin fut folicité ny corrompu, ny qu’il fut puni de fa grande mefchancetc, tant qu’il fèmble mieux que fes fa^ milicrs amp;nbsp;domeftiques furent caufe de fa mort, que quelques eftrangers ou autrcs.Autres difent que voyant que les Allcmàs fappreftoient pour defeendre en Italie, dont dcfpendoit le nom d’Empereur, il fy tranfporta anec Ion armee pour defîendre le pas de Trente où ils vouloient pafter, amp;nbsp;qu’il demeura malade à Mantouc là où il mourut empoifonné par ledit luif Autres afteurent que chéries tn* reuenant d’Italie il mourut en vne petite ville nommee Nantua au pays de Sa-iioyc entre Lyon amp;nbsp;Geneue, prenansl’vnc pour l’autre, n’y ayant point autre difference que d’vnc N, à vne M, mais la plus alfeuree opinion ti^ntquece fut à Mantouc.

Voila la vie amp;nbsp;la fin de Charles le Chauue qui eftoit vn Prince auare, ambi-, ticux,infolcnt,fuperbe,mêteur,vain,Bc malheureux.Par tous ces vices il feftoft acquis l’inimitié des fiens, mefmement parce que mefprifant les vieilles cou-ftumes du pays, il fuiuoit les façons de faire des eftrangers,tant en mœurs qu’en accouftremens.il fabilloit communément d’vnc grande robbe à l’Efclauonne,

A

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ïiâfft contre quot;yn Prince cMfe Jejn mert.

iyS • C H A R L E S L E C H A V V E 1. R O Y 15. ôc d’vn Turban de fbyc a l’êtour de la telle,deflus lequel il portoit vne couro*^ ne,quoy que fes predecefTeurs Rois ne faccouftralTent point autrement leurs fubicts. Aufli ces vices engendrèrent vne telle haine contre luy quctju^^^ ques hiftoriens ont eferit qu’on a penfé que les plus grands de fon RoyaUW^ firent cmpoilbnner par fon médecin. Ainfi voit on que les vices des compolcnt les drogues de la haine amp;nbsp;des confpirations de leurs fubiets cont^^^ eux, amp;nbsp;que les Princes qui fe comporteront fagement ne feront iamais à fcmblables accidens, car leur bonne vie n’eft aucunement guettee, ains CU'^ fcurcc de foy mefme, amp;nbsp;de labienueillance de leurs fubiets.

Peuetio» dit ChtMite.

Il auoit eu de fà premiere femme Hermentrude quatre fils amp;nbsp;vne fille,Lw furnommélcBegue auquel le Pape Leon quatrième donna en France le tu’ J,, d’Empire, Charles amp;nbsp;Carloman, amp;nbsp;la Princeffe ludith. Lotliaire mourutie’^ cbnune. . deuant qu’il eut fait cognoiftre, fil feroit vertueux, ou autre, Charles uoit eftre Roy d’Aquitaine, ieune Prince fort courageux',voulant efprouued^ forces, luittoit quelque fois contre vn gentilhomme appelle Aubin cflimc des plus forts hommes de ce têps là,lcquelnc cognoiflant l’enfant Royal, ta par terre, d’vne fi grande rudeffe, qu’il luy rompit les reims, amp;nbsp;mourutlut du JCarloman cfloit deflinc a pEglife, amp;nbsp;auoit ia receu quelques vns des tes ordres, quand fon pere aduerti qu’il confpireroit contre luy, le fit degraded' Toutcsfoisil luy pardonna vn peu apres. Mais le perc fçaehant qti’ilfevant^ qu’on luy auoit ofté les ordres', pour quelque fois paruenir au Royaume, fitereuer les yeux ,amp; mettre en prifon. Ainfi il n’y eutqueLoysquilelum^, quit. Il auoit eu deux enfans de l’Imperatrix , ludith fa fécondé femme, quels moururent ieunes, combien que quelques vns difent que Loys le fut fils d’elle. Il fut fort deuotieux enuers les Eglifes amp;nbsp;fonda plufieurs belles^ grandes Abbayes,entre autres celle de Nantua qui cfl dedans les monts de Bi^ fcamp;de Sauoye, là où quelques vns veullent dire qu’il mourut. Il fit cnl’Abbayc Saint Denys l’vn des doux dont lefus Chrifl fut crucifié, gtan partie du fufl de la vraye Croix, amp;nbsp;des efpines de la couronne, amp;nbsp;les autres tiques que Charles le Grand fonayeul auoit apportées de Conflantinoplea^”^ où il cft enterré, referue le fàint fuaire, qu’il fit mettre en l’Abbaye Sainél Co’ nillc de Compiegne qu’il auoit fodee. Il fit à l’Abbaye de Saint Denis plufieu^ beaux amp;nbsp;grands dons, amp;nbsp;y tranflata l’Indiélion que Charles le Grand auoitd blic à Aix qui cft la foire qu’on appelle à prefént le Landit, qui commencées

cun anjlc fécond mercredy de luin,laquelle le tient deprefent àSainâDenis^'’ France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

Et affin que les marchansfuffientplus curieux amp;nbsp;affeôlionnez d’y venir,’ y impetra pardon general a tous ceux qui y viendroient confez, pour exer- 1 cer le fait de marcliandife, amp;nbsp;en donna le reuenu à ladite Abbaye, aiic^ quesfépt lieues le long de la riuiere de Seine, a commencer au pont Sam^’ Cloud, tirant à l’endroit de Saindt Germain en Laye. Auffi il y donna late^ rc de Rueil, auecques toutes fes appartenances pour rccompenfede ce qi’^ auoit prins leans de grandes richeffes pour fournir à fes guerres.

EnlEglifé amp;nbsp;Abbaye de Saint Germain des prez il fit pluficurs bellesamp;ri' ches fondations, luy donnant plufieurs villages amp;nbsp;iurifdiôlions es baillagesa^ Sens, Meaux, ôc Melun, ôc en la preuofté de Paris. Il fit apporter amp;nbsp;mettra

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CHARLES LE CHAVVE iCKOY x^XIVRE V. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

cnl’Abbaye de Charrois en Poi(Stou,que Châties le Grand aùoit fondée,le Cir-

concis de noftre Seigneur 1 e s v s c h R i s T, amp;nbsp;de la fut ladite Abbay e norn le Circoncis

neeXunCAK^ MLii. A VEglife noftre batne de Chanres.il doua auf-| fila chemifc noftte Dame.Quelciues vns difent que par teftament, il lailU a ton

filsLoys leBeaue l'Empire de Rome 6e le Royaumede France, ordonna

null en fuft inuefti, 6c pour ce faireluy enuoya la Couronne Impenale les

myauKveftemensôcvne efpee appellee Vetpee Saina Pierre. Apres fondée«

011 le voulut porter enF rance, mais pource que fon corps »oit

baW,5cquÜcommenqoit àfleurer mal on “quot;quot;“’AÀtfeso ÜX

l'Ejlife de Saina Eufebe à Verfeil,6: auboutdefept ans furent fes os pot

'quot;Dlco?re2M°dXvVgXdfeandaleenl'Eg^^^^

Delon regne aaumiv ^vrcrbfe Sarnft Pierre,lequelnnnt le nom d An-

decenoinPape,futreceue^ Egl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Fulden, lequel il ai

glon acaufe dvn ‘=quot;““^^^f^fonofftceelle aefté Pape, mais quant au fexe itioit Mieremeri . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de nation, natitie deMaience non An-

elleeftoiaemme,Elleeftoit W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe feignant eftrebomme,

gloiCe,amp; “»«“'’“Gdbette, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Penallai Atbenesauecfon amou-

ayantpntis les accofttemens .v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eognoiffance de toutes feiences 6c

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;pWc .7en remm d Rome ,‘toufiours en diffrmulant

l aptes lamoït defonmorne, eue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vefnrit fort aro;u, Sc qu eue V4»e

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoitlaetacedeyenêc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Jement deflnfsauoir,vncbacuntuttat

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;quepWreuts f cfmcruerUerent g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p,,pnrs de tous, qri apres la rnort de

1 aSeftiomié enuets elle, 5c gaigna i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mttoduittc,elle confer aies amp;n-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bton,ellefutefteuePaveiauquelofhc^^^^^^^

\ aesoidre^fitptetltes 5c ^'-'“iX~,pretentafes pieds pour eftm

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eoirfacta-Femples amp;nbsp;autels, adm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;accouftume de

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;barfci,Sc ht toutes les autres cuor nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tait^amp;futaufiegepatl’eCpacede ƒ xans nbsp;nbsp;_ po„^pç,cale,lEmpeteuïEo-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Durant que cehie femme a elte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcuxrerne de ce nom, eRant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

\ nbsp;nbsp;nbsp;tliaite defihlerlprint llrabrt quot;ùto -S

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;encores àRomeprrtleSccvne Se va Laouro nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a, rT,,^Een CEapelarn

\ aiddnSaanavie.Ceamp;eètB^edeurntencernaetó^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cardinal,qui en abufortdefortlongtemp, nbsp;nbsp;nbsp;,, pV-A pceft. enfant arnftcon-

proeeSrontolenne\\enEslamp;^““.^=^^^“^^^^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceu ennahlardrfe, entre VeCoVoUe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enXapreferrcedetout

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lavilledeRome,en\aplacetnefroe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ar rendant fon enfant ,lan

\ le peuple deRome,“Aelle anortmnfrenfanfoen \ noRreSer^neur ^57 . Aeaufc d’MrrteXfor •gt; q ArcouRume de faire aux ,gt;clomitt4n3 \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;examp; fuc vvruee

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V^nes,amp;centerree fans aucune nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uenaRentlamalsuar

\ dlvaves.V.tdevursXesPave\

\ ceRe nlace, fut R XvaVtXXe 5ä, ddl^ente femme, qu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXfred qui de fort

\ KdoV Armer Ro^ Cfotefoen ä Angletme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Wfe

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tem^s Nlndr ent a quot;R-ome fe touXgt;^-met.txe a X oXseRfart nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* V

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;barnOt Vierte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k 11

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i8o CHARLES L'E C H A V V L z. K U ï

Toutesfois quelques vnsfouftenans lauthorité dufiege Pontifical, quïln’y eut point de femme Pape j amp;nbsp;pour prouuer que cela eft faux, dilcntquc ceux quiviuoient de ce temps, amp;nbsp;quionteferit, n’ont fait aucune mention de celle Papefle, amp;nbsp;entre autres Anaftafe Bibliothécaire de Rome, amp;c lequel cowf luy mefme dit afifilEoit à l’eleclion des Papes Serge deuxieme, Leon quatricflic amp;nbsp;Benoift troifieme ne dit point que lehan huidieme, iceluy femme fiicc^' daft à Leon quatrième, ains que le quinzième iour apres la mort dudit Léo'’) le Clergé amp;nbsp;le peuple Romain efleureut Benoift troifieme, amp;nbsp;ainfi tint point deux ans le liege. Mais pourtât la commune opinion tient quetd’^' pe fut femme, amp;nbsp;qu’elle fucceda à Leon, amp;nbsp;à elle Benoift troifieme, amp;nbsp;noift, Nicolas premier, à Nicolas, Adrian deuxieme, à Adriàn, lean

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me qui donna au fufdit Loys le Chauue la couronne de l’Empire de Romc,^

apres luy deux autres en peu de temps apres,c’eft aftanoirLoys furnommeleî' gue amp;nbsp;Charles le Gros.

JehanlEfcot tcmps dudit le chauue viuoit lean Lclcot, ôc les Icculiers commenté' reilt de fenrîchir du patrimoine de l’Eglilè, amp;nbsp;d’vier de Tiltres command^f*^'^ res amp;nbsp;d’Oeconomats tels que les Seigneurs auoient le reuenu des Egliles, 1 commettoient ceux que bon leur lembloit pour les gouuerner. Mais IcCb^' ue voulut amp;: ordonna, que les Eghfes demeuraftent en leurs prero garnies,^ quelles iouiflent de leurs priuileges. Aufti de Ion temps l’Eglifcde Sens fut Hc' clarce Métropolitaine, Chef amp;nbsp;Primat des Gaules, le Roy feant en vn Conc? le national, amp;: aiïifté des Legats du Pape ôc des Euefques du Royaume. Toutt$ fois les autres Euefques contredirent amp;nbsp;propoferent qu’ils eftoient contens d’obéir aux ftatutz du Pape lehan neufiemc pourueu qu’on gardaft à chacun Métropolitain fon droiôl, ôc qu’on obferuafi: les loix amp;nbsp;conftitutions des Conciles, Sgt;c des Papes fes predecefifeurs. Pareillement du temps dudit le Chauuey . „ auoit deux Comtes en Aniou, rvn tenoit la ville amp;nbsp;tcrrouer d’Angers, amp;lau-Comte du pays qui auoit nom Robert ylfu de Vvitikind Saxon, lequel ledit le Chauue inueftit dudit Comte, Sc d’iceluy comme nous auons ia dit amp;nbsp;dirons encore, eft defeendue la race de noz Roys. Toutesfois plulieurs appellent ledit Robert Comte d’Angers.

, Loys z. A Charles le Chauue Roy de France amp;nbsp;Empereur de Rome, fuccedaaudit LE Be- Royaume fbn fils L o y s furnommé le B e g v e qui ne fut guiercs en fon rc-G VE gne, car au bout de deux ans d’iceluy, iltrepafla. Or luy fapperceuant que h ROY DE mauuaife volonté que le peuple auoit portee à fon pere, à caufe de foninl'olen-FRAN- ceamp;fuperbe,lLiy poùrroitpreiudicier, délibéra de feftudicr en tout ceqn’n CE z6. pourroit pour complaire à fes fubiets tant en douceur de moeurs qu’en iuftice, amp;nbsp;autres vertuz qui gaignent la volonté, amp;nbsp;affeétio amp;nbsp;bienueillancc du peup^^j pour öfter de la tefte d’iceluy,la mauuaife opinion qu’il auoit que ledit le Bcgne reffemblaft à fon pere . Aquoy ilfceut fàgement remedier, car dés qu’il fe vK parlement. Roy, il afllt;mbla vil Parlement folenncl à Compiegne ( feftant défia la couftn-me d’afiembler les Parlemcns prefque perdue, d’autat que Charles fon pere qui vouloir tout faire de fi tefte n’auoit point accouftumé d’en alTembler ) là ou en ' la prefènee des plus notables hommes de Ion Royaume , il donna à vn chacun grand efperance qu’il feroit bien autre que fon pere, qu’il le vouloit communiquer à Ion peuple par frequentes alî'emblees des Parlemcns, amp;nbsp;le conferuerpat la iuftice, ôc par la clemcnce. Qui font les vrais outils par lefquels les Princes' tiennent

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LOYS LE BEGVE 2. ROY ^6 LIVRE V. x8i

üetïnent ferme leur Elfat, amp;nbsp;les volontez de leur peuple. Cefte bonne promef^ ÿ 7 0 fe attira à luy les volontez du peuple, qui craignoit qu’il deut reflembler a foa perc.Puisluy voyant querimperatrixlamaraftrctoutefiiperbe delà maiefté de fon nom, amp;nbsp;de la fiance quelle auoit en fon frere Bofon Roy de Bourgogne ou de Proucnce(car FvuSc l’autre elf oit tout vn,côme nous auons dit cy âelî'us) luy tenoit fort rudes termes, amp;nbsp;vfbit de faços de maraftre,il délibéra l’auoir par douceur,amp; fit tant qu’elle luy rendit les ornemens Royaux, amp;nbsp;quelqu’vnes des pluspreciculcs bagues duthrefor que l’Empereurfon pere luy auoitlaificcs en T-fiomewtm garde lors qu’il alla en Italie, comme l’efpee Saint Picrre,dont nous auons parlé cy dclTus, la Couronne Imperiale, le Sceptre,amp; autres ornemens,dont fbn pere 1 auoitfait fonheritier.Or cognoiflant le Bègue que quelques Seigneurs François mal contans de fon pere, efloient mal affeélionnez entiers luy, tafeha de les gagner par dons amp;nbsp;prefens, amp;nbsp;n’ayant moyen de leur donner des biens temporels fè rua fur les biens d’Eglife, donnant aufditsSeigneurs Abbay es,Chanoi-nies amp;Corntez,c’efl à dire gouuernemcns,amp; desScnefchauflees,Bailliagcs nbsp;nbsp;iu

rifdióliós feló que chafeun luy drefïbitfà requefle. De cecy plufieurs Seigneurs amp;Ecclefiaftiques furent marriz contre luy, les vns mal contens de ce qu’il ne donnoitpas ces biens à ceux qui le meritoient,ains aux plus importuns amp;nbsp;fauo-ris,aux mocqueurs,aux flatteurs, amp;nbsp;à ces efpeces degens qui par vn malheur commun des Courts des grands Princes leurs font plus agréables que les gens de valeur. Les Ecclefiafliqucs en efloient defplaifàns, voy ans que les benefices forcans de leur droitte ligne amp;nbsp;profeflion alloient tomber de là en auant entre les mains des lais, amp;nbsp;rccetioir vne corruption irremediable.Les vns amp;nbsp;les autres defplaifànsde cefteindigne collation amp;diflribution des benefices, altérèrent tellement leurs volontez contre le Bègue qu’ils confpirerent contre fa perfonne amp;nbsp;fon Eflat, amp;nbsp;publiquement fe plaignirent de ce que fans leur confentement il auoitfaitfès largeflcs amp;nbsp;diflributions des Comtez amp;Abbayes,defquels(difoiéc ilsJilneponuoitdifpoferfansTaduis d’vneaflembleegeneralle amp;d’vnboncô-feiljpar lequel il faut qu’vn Prince fe regle en telles chofes. Luy craignant quelque mal de cela retourna à Compiegne, là où de rechef tenant vn Parlement fo lennel, il accorda doucement aux Ecclefiafliqucs ce qu’ils voulurent, leur promettant de ne conférer delà en auantles benefices qu’aux Clercs Ôc homes let-trez. Alors il fut couronné par Hinemar Archeuefquc de Rheims, amp;nbsp;les Euef* ques luy promirent toute fidelité amp;nbsp;deuoir fut de confeil ou autrement, luy re commandans cependant amp;nbsp;eux amp;nbsp;les priuileges de leurs Eglifes, luyrcmon-ftrans le deuoir des Princes àlaconferuation d’icelles, amp;nbsp;le malheur qui ordi- deuoir its naircment aduient à ceux qui font le contraire. Cela aduint l’an de grace huiót nbsp;nbsp;«

censfeptantehuiéf.

Lapremicre guerre qu’il eut fut controles enfans de Godefroy Normand qui feftoient emparez des terres d’vn Comte nommé Eudes, amp;nbsp;contre le Marquis Bernard qui feftoit faifi de la ville d’Eureux, gaflant amp;nbsp;pillan^tout le pays des enuirons. Il alla doneques contre les Normans qui rauageoient les riuages des riuicres de Loyre amp;nbsp;de Seine, amp;nbsp;en vne bataille en tua cinq mille, puis mar-chaiufques aTours,là où vint Godefroy vers luy, qui luy rendit les terres qu’il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°’*'

auoit prinfès, Mais Loys les luy rendit, à la charge qu’il les tiendroit en foy ôc hommage de luy, amp;: de fes fuccefleurs Rois de France. Et ainfi aduint que Godefroy par quelques vns nommé Geoffroy d’ennemy deuintvaffalamp;fubieôt

A üj

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t 1^. . ’


6’ nbsp;nbsp;■ du Roy* Loys mtna vne petite armee contre les Manceaux, amp;nbsp;contraignit paf

menafles lesenfans dù Comte du Maine qui le mefprifoient,ôc leur percinc'' mesd’eftrearaduenirplus obeiflinit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;'

^'ill‘man5^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paix auccques les Allemans fouhs condition que la,l^rraincit'

roit egalement partagée entr’eux fc les François, amp;nbsp;qu’ils ne debattroient pôM de l’Empire qu’cn Italie mcfmes *Ce quimerueilleufement eftonna lePapt^' tous les Italiens, trouLians bien eftrangc de foufFrir le domutage dcs giient^ d’autruy, amp;nbsp;en voir exempts les pays de ceux qui les faifoient pour leur ptoUf fit. Le Pape lean 9. vouloit trou tier vn doux moyen de diuertircecy,amp;û“*' roit merueilleufement que Loys fufi; déclaré Empereur de Rome. Au contai' re quelques gentils-hommes Romains tafehoient d’en faire Charles 3,. Roy“^

Pape pn- Germanie, Icqucl auecquesfon frère Carloman auoit vne armee toute pour mener en Italie, de façon qu’ils prindrent le Pape amp;nbsp;le mirent prifonnitt' Mais luy rompant les prifons le lauua en France vers le Begue. Il fc mit amp;nbsp;vint iufques en la ville d’Arles, amp;nbsp;enuoya vers BoIonRoy deBourgoog*^“’ frere de l’Imperatrix ludith, lequel luy enuoya ^ens^ pour le conduire â Lyon . Dés quele Begue feeut que le Pape eftoit en Ion Royaume, il plufieurs Eucfques au deuant de luy , lefai{ant defrayer par touto.u amp;nbsp;luy mefme-s l’alla reccuoir en la ville de Troyes en Charapaigne.

Ce pendant l’Italie eftoit toute mutinee a câufe des ligues amp;nbsp;faôhons qui ƒ efloicnt, pour le debat de ceux qui pretendotent à rEmpire. Le PapetenoKlt party François, eftimant que cela pouiiOit amoindrir fon authority, preiudicier beaucoup,fil ne failoit Empereur ledit le Begue, veu qu’il ittioit couronné fon pete Charles. Ceux de l’autre ligue vouloieiit que Charles le Gros euft l’Empire. Eflans doneques le BCgue amp;nbsp;le Papenen la ville de Troyes, premièrement le Pape le fiera, oignit amp;nbsp;couronna Empereur, pure’ndrentvn ronL^ Concile,auquel les Cornées Lambert amp;nbsp;Albert qui auoiêt pillé amp;nbsp;laccage quelques places appartenantes au Pape, amp;nbsp;qui empefehoient de tout leur pouuoU) que l’Empire vint aux François,.furent excommuniez auecque s FormofeR^' ferendaire, amp;nbsp;vn nommé Gregoire, amp;nbsp;furent ces excommunications approu-uees par tous les Euefques des Gaules. Il fut aufii arrefté ce qu’on doit oblcru^t contre les Euefques qui changent de liege, amp;nbsp;cecy tou’choit a Prothaire Prinut

Bordeaux, lequel Ibubs couleur de ce que les Normans auoient rauagéfon Diocefe, eftoit allé à Poieliers, amp;nbsp;de la f eftoit introduit en l’Archeuefché Je Bourges. Il futaufii ordonné fuiuantle Concile de Sarde, qu’on ne rebaptize-. roitpoint les cnfans,amp;que ceux qui auoient efté vnefoispromeuzal’ellat^e ordre de Pfeftrife faifins quelque fiutc,amp; eflans fufpenduz, fils clloientrenüS n’auroient plus affaire d’eftre reordonnez amp;nbsp;confacrez de rEuefque,fuffihnl qùepar penitence ils fuffent remis, (eflans abfouIts) en l’Eglife, amp;nbsp;cnle.urpte-Falx entrele miet cflat amp;nbsp;officc.Cc qui fut l’an 879.amp; la mefme année fut ratifiée entre Loys

Begue, amp;nbsp;Loys Roy de Germanie fon neueu,la paix cy defihs faiéle entre ledit le,Bègue amp;nbsp;les Allemas. Affauoir que la Lorraine feroit egalement partageeen-quot; tr’e eux amp;nbsp;les François fui Liant leTraitté c^ui furceauoit elle fiit entre Charles b ” ChauLie amp;nbsp;Loys Roy de Bauierd.Quant a l’ïtalie pource que les affaires del vn quot;nbsp;ny'de l’autre Prince ne pouuoient poür Pheure permettre qu’ils enpeuffent fii- ’ Le lèpartage entr’eux,il fut dit que chacun d’eux tiendroitôc poflederoiteeqa J ’ ch tenoit, iufques a ce qu’a leur premiere commodité en fut autrement décida ’ ôtadiii-


Le


fonmer.


Le pape en France.


Lltalie en fartons.


mante.


Condttfons amples de Traitte'.


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Lt E G;V^E.-2 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ll-V,gt;REry.' 2,85.

' aduilç entpc^ieu-x M Que fi.l’vnou l'xiitre des Princes vc,n,oicnt}o,Ln'ir,,]aiflqnc, ” les enfans.cn bas aagCyJe,;fiiii:Lijuant';en auroit prendroitJefpjng, les main-;. ” tiendroit aiiffi fernbÏ^bbenient.fiontrx?,,tous en leurs pays,terres ,.amp; Ieigncui;ies.. quot;nbsp;Qiæ.files Sartizits inftdçl!QS;3flailtoient les terres de tyn ou de l’autre, fon côni;

quot; paignonfcrpitteiiLi rrïiderid’boinmcs^ d’argent, autant qu’illuy (croit po(ïi-quot; ble. Queles biens des Egli/ès feroieHxlaifrcz entré les-mains des chefz amp;nbsp;mini--” lires dicellçs,aLi(quçUQS;ll.quel(!:u}i^14(011 violêce , les,deuxRoysleroiet txnuz-” depourfiiiurc les violateurs.^Queeeluy qui le premier contreuiendroit à aucun' quot;nbsp;point de ce Traitté, ne.po.urroit feniondre ny par fermet contraindre l’autré.à le. quot;nbsp;fecoiirir. Voila le Traitté de paix Elit entre- eux. Au Çôcile ledit Pape donna aux.

f lamans leurpremier Euefque j cell à dire les Flamans amp;nbsp;Tournaifiens furent foubstnis a l’Euefque de Noyon. Enuiron ce temps apparurent de grads lignes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je

au Ciel, amp;nbsp;fur tout Iç Soleil fcclipfa, amp;nbsp;obfcurcit de telle forte luiTes trois ben Flandres. tes aprçsmidy, qu’on voyqitles- Elloilles, comme lic’eull elle en plain minuit.-Ce qui feinbloit prefiger l’obEcurcilTement de la gloire du fang des Pepins, par les guerres cruelles qui furuindrent apres la mort de Loys.. ' . -

Le Pape demeura vn an en France aueclc Bègue, puis fen retourna yRonae, •tiaisdéliant que partir de France, le Begue qui n’auoit nuis enfans d’Adeltrude H^feinme Si auoit feulement d’vne Concubine deux ballards. Tvn nommé Lçys

LiiitreCarloman,pria le Pape de les vouloir cou ronner Ro.is. Ce qu’il ne vo.n ^^flàirçj.iugeàint ellre ebofe indigne de faire monter au tbrolne Roy al, ceux ^i-iielloient ille^itiuemêt procréez. Le Pape eflant de retour à Rome, eut beau coup d’affaires a foullenir le couronnement qu’il auoit fût de Loys le Begue, wt aucuns des plus grands Seigneurs d’Italie de Rome, qui ia au oient faiét couronner Charles fils du feu Loys Roy de Germanie, luy contredirent, ÔC-de baduint que lesRois de France furent priuez de la, dignité Imp.erialle,de laquel les^^lsde le onque's puis ils u’bt iouy : bien fut Charles le Gros Roy de France, mais ce fut «'ipresqu’il eutcfléefleu Empereur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ Fm^ire.

Sur CCS entrefûéles leBegue fit le mariage de Loys l’vn defes Baflards amp;nbsp;de b fille de Bnfon Roy de Bourgongne, amp;nbsp;peu apres ledit le Begue mourut,deuat. Mort du quileutregné deux ans, l’an de falut buiél cens oélante, ,amp; pource qu’il laiÆi fa femniegroHe il ordonna qu’Eudes, ou Odon fils de ce Robert Saxon Comte dAniouou d’Angiers. duquel nous auons parlé cy deffus, leroiqtuteur del’en-fiintquien fortiroit,ma,is tous les François commencèrent a le mutiner com-inefils n’euflent eu atitre Roy que ce que dans le ventre portoit leur veufue.Les vnsdifoient qu’il falloir attendrede part amp;nbsp;accouchement delaRoyne veufue. ‘ Les autres difoient qu’ils auoient befoing de Rois ia nez non de Rois a naiflrc, de Rois hommes non des Rois enfans penduzà lamarnelle,amp;vouloient que les baflards Loys amp;nbsp;Carloman fuffent Rois . Les autres vouloient que Bofon hommes non Roy de Prouence le fut.Les autres que le Royaume fut reioint amp;nbsp;reuny à celuy de Germanie que tenoitLoys fils de feu Loys Roy de Germanie. T^ufii ceux ’ mefmes a qui le Begue recommanda fes enfans, furent les premiers qui lesyrp-fii rent, chafeun pefehant en eau trouble, amp;nbsp;fiifant fon proflit tandis que l’qeça-fionfe prefentoit. Car cpmme dit le-Moine Aimpinus, ceux qui efloient auec Loys fils du Roy,;çntendans la mort du Begue, mandèrent aux Seigneurs qui c-ftoientlà afTemblez pour lors, qu’ils vinfTent à Meaux pour traitter des affaires du Royaume, ôc voir comme il faudroit fy gouuerner de la en auant. Ce pen- '

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2.84

LOYSjET CARLOMAN ROYS xy.

, 'I dant Bofon Roy de Bourgonçnc ScThcoderic OLI Thierry grand Charabellji' f accordèrent enfemblepar le moyen del’Abbe Hugues baftard dudelFiiii^ Empereur Lothaire, homme (age, amp;nbsp;grand remueur d’affaires à ce que solo® fe faiht de la ville amp;nbsp;Comté d’Authun,amp; qu’il luy quittaft les Abbayes qiïibj' noit en France, amp;nbsp;ceux cy firent la partie pour Bofon.Mais Gozlin S aint Vincent lez Paris a prefent di(äe Saint Germain des prez,ôlt;: Conrad Con* te de Parihs,furent ceux qui tindrent le party de Loys de Germanie.Toutesf®*^ l’Empereur vaincu des rufes amp;nbsp;promeffes, voire des partages des terres que; firent Hugues le baftard, Bofon amp;nbsp;Thierry, fen retourna de Verdun (où«'* ftoit venu,} en Allemagne, amp;nbsp;ainfi Bofon pilloit d’vn cofté, Thierry amp;nbsp;Hugues tafehoit derecouurer le pays de Lorraine, qui auoiteftél’hen^^s^ dcfeufbnpere.

Sur ces débats amp;nbsp;differens d’vnepart amp;nbsp;d’autre fur la pretention amp;nbsp;droit“'* Loys 3. Royaume de France, Loys amp;nbsp;Carloman Baftards dudefftindM ( amp;nbsp;Car- Begue, voyans que le nom de Roy eftoit fi commun, fe nomerentfo'^' LO MAN Elablcmcnt Rois de France. Ce qui leur fut confirmé par la voix, volonteamp;ƒ' ROIS DE Jç5 Seigneurs de France, qui les firent couronner Rois en l’Egide F R A N- piçj.j.ç jg Ferneres en caftinois, amp;nbsp;fcmblablement Bofon Roy de Bourgon^”' fe fit couronner Roy d’Aquitaine, amp;nbsp;fc voulant faire Roy de France affombh* U nbsp;nbsp;grande armee auec laquelle il fit de grands maux audit Royaume.Or nep®quot;

»^07 J’tiansles deux freresfaccorder fur le commandement egal de la France, ils ^tùtaine. nbsp;nbsp;allèrent à Amiens, la où tenans vn Parlement folcnncl,amp; fuiuans le fage coni'-’*

de leurs bons fcruiteurs,ils firent le partage de la France,aftauoir que Loys tic**' Françc ce qui en reftoit dclafàifie de LoysRoy de Germanie,^ ' Neuftrie SjC Carloman poflederoit la Bourgongne amp;nbsp;I’Aquitainc, Cclacto^ fait y comme ils voulurent pouruoir à la iuftice de leurs Seigneuries, noua«“ leur vindrent que les Danois Normans couroient amp;nbsp;pilloient le pays de Fraoc® amp;nbsp;auoient ia gafté par feu amp;nbsp;par glaiue, les pays d’Arthois, de Flandres, deHtu naut, du Liege, de Cologne, amp;nbsp;autres, amp;nbsp;eftoient venuz iufqucs cnTouraUj^' ciurre cotre Ceftc nouuclle entendue, les deux Rois allèrent contre eux a grande armee, /«ziTûrOTrtw. JefErent, amp;nbsp;en tucrent bien neuf mille en bataille en vn lieu près Chinon fat riuicre de Vienne en laquelle il f’en noya grande quantité. Mais bien toft ap*^ lefdits Danois Normans mirent fus vnc grofle armee de mer, amp;nbsp;coururent^ gleterre, puis vindrent en France où ils firent grandes cruautez, fc vindrent Cruauté Jes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cofte de Flandres, amp;nbsp;fc fàifircnt de la ville de Gand où ils demeurer^'’*

longuement. Sur ce point mefme Hugues fils de Lothairc le ieune Roy de raine, amp;nbsp;de Vvaldradc fa concubine qu’il print à femme quand il eut repart 1 fiénc,amafla pluficurs larrons amp;nbsp;gens vagabôs,pour cuider rccouurerleRoy^^ me de Lorraine.Mais Loys amp;: Carloman allans contre luy, le defiirent, amp;nbsp;tact’'* tousfes gens.

Comnae ces deux Rois apres ces viétoires penfoient cftrc en quelque repo^ Loys Roy de Germanie coufin du Roy Loys le Begue fufeité par Golfelin rad Comte de Parifis deux grands Seigneurs en France, qui luy promettoic^ le Royaume d’icelle,vint iufqucs à Ribemont amp;nbsp;Verdun, en intention tej promet- défit de conqucrit la France. Mais eftant venu là, il cognut bien que ces pt'’ pouuoicnt tenir leur promcfle,amp; qu’il y auoit grande diffete^ u?7ptHtttn‘r. entre le langage de telles gens amp;nbsp;l’effcdt car pour leur paflion vengeance J promt*'

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'^1

■..d

L 2.85 ncnteniri

LOYS^ ET CARLOMAN ROIS x?

üromettcntbeaucoupA pour leur foUie,amp; impofCibilité ne peuucn'

AdoncqLoys leur donnant vnhonneCce conge, fit paix auec^oui frétés ôe.Ien retourna en Germanie pour la deffendic contre e^ -' en fort abfenceyeftoicnt entrez auec grandes forces. Ces ciio

Icsdcuxfreresaduertiz queBofonaccompaignede'Caar vs^e

de Kome vcnoit eiiErance auecques vne groffe armee

amp;:contrcl’Empereur,amp;lescba(rerenthorsdelavi Y . ‘’,^I^rsnom-‘'’^®^''‘®'

ftoieatreùrezAlAdonncrcntennltredcComtéayndeUu^C^^^^^^^^ mtSemMi Pljntepslofe. PMquoy lEmpcrcut

councWe.amp;BofonfctemaaVienneauecquc^afe^ faresVafce;tafi=5«Afotlavmepnfe^c»U^ fonCefauua dedans les montaignv.s fi oren q V pn^côv Si2;tffcoy Rois x.

les deux frétés a ce Gcge, ils eurent nouue es qu ' ÿg^t quot;aidé par feu desNormans eEoient derechef entrez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Euefques preftres de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

parglaiuepVuheurscitez,EgVi.fes,Slt; Ah nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,Af.Terouenne,deVcron- ^ut^escouf

Trieues,deCoulogne, du Liege,d’Amiens, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dulon? des riuieres del’Ll- (es des Jgt;ior-

ne,àe£ambray, dé Rheims, çafte tous e^ p A nbsp;nbsp;nbsp;fon here C arloman de-

eau amp;nbsp;de Somme, amp;ia choient a Mofon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_^^^^„r^^^^.^dlc,enlaquclled

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uant VreruaeallacontrelesNormans,Se eut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qtôhamalade aSarnet

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^^‘^'^^‘^^t.Leregretamp;càedefpttqui eut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Koys,comhren ujs.

\ Dents en France ,là ou il mourut, ôc mettre ces deux frétés au rang des

queplufteurs Chroniqueurs

Rotspoureequtlsehotethahards^^^T^^ dbautteshrfentquchant Loys alaf-authtolneRoyah' Ce qui adutnt ». a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;fororife d’vn coup de xx ichc

fenableeSitpoutfuiuantvnfanghetal ot '’quot;^^ ^h^p f^e^e vnais les plus vc-ionti J™t,^lt;^uecetaaàugaïve^^^^ iiuU« Uftotïcns ifeat a. .cBt=nàam\amott âe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Acmm'A eittsnàittaçtmfc de

tequeionttereauoit Ycceuc oeux, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q\es combattitprcs’lavarie ne

la Mille deVienne,$)C rencontrant les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.;„oCYlcsuavsvoifms,

feïimKsUmoït fclonfoe, S J, ^^?,X ç-_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à t’t .moereur

wU« «pt f«?V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ttes'mheW«

CWBVGtos(,(Y'-quot;talo'Epvcntonie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ae Vtmcc Ce vetue-

eeveniAM eo—p. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àovhueœursny oteA« te (exmee ie

\ nbsp;nbsp;nbsp;xinxvo«C«NkeslNonvtex,lt;vnevo«eelt;xnvpaovp\\eç,ppe,^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vent Que ràceraAM. TO ctïenit a nç'çetce'itvne\gt;e\te inmox e yj’-Vp gt;Lgt;

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coûtât de grand.Mih.ehepovar\attaânà.te,lX tac pevatretcraar one ena qyra , ç

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ttah en vnpetat huas tantbas ,QU1\ en étattotatXecorps ttolne.v) auws nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MoTiàeCd*

\ qù‘dletompat\eeo\a\aeh.ahe. Xutrcsdafcntcpa’aVmourtataTours. equra ««m». \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uantlan'îi^^.VeudetaantÇamortAaaaoatfaatretirerXesNormansenlcur on a

\ grande Çoname de denaers, enXeaar pay ant gjtaaad trdorrt aaantaeX, be aar ant parx.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aueccares euxpoaar dotazearrs.

-ocr page 336-

C H A R L E s L E G R O s 3. R O Y 18.

Voila la fin de ces deux baftards, aufqucls quelques hiftoriens font der au Royaume de France le fils de Carloman nommé Loys furnomine , „ néant, pourcc qu’il fut homme de peu de valeur, addonné àpaillardife,oiln^ƒ

Leys Faineat. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.gt;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r 1 1 r 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rC v-i/lioS

te amp;nbsp;Vices, pour 1 entretenement delquels il ht de grades amp;nbsp;excelliues exaw par le confeil de ieunes gens qui eftoient auec luy, qui poffedoient la té amp;nbsp;fes affections. Il tira de l’Abbaye de Chelles Sainte Baudour près Paris, neNonnain qu’il efpoufa. Ce qui le rendit fort odieux aux François, puis p^r ‘ lafchetéamp;pufillanimité, combien qu’il eut grande puilfance degens qöy pere auoit affemblez, pour faire guerre aux Normans, amp;nbsp;qu’ils fuffeiit pW ruinez, fi eft ce qu’il fit paix auec eux, amp;nbsp;leur promit pay er par chacunan, ûo ze mille liures d’argent iufques à douze ans . Parquoy les François qiiin^''°^ ynpsy Idj- lurent fouffrir eftre tributaires aufdits Normans,voyans lalafcheté deleurM ehedepofe'. le depofetent du Royaume, amp;nbsp;le mirent Moyne â Saint Denis, amp;nbsp;en loth* par nccefiité amp;nbsp;par droit fuccclfif, ôc pour obuier à l’opprefiion des les aucuns firentappeller à leur aide Charles Empereur de Rome le Gros/amp; le firent couronner Roy de France. Voila pourquoy nous ne nie* ^Mnlmhre^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poiiit ledit Faineant au nombre des Rois. 11 eftoit fils de Loys Roy ée ƒ

des t^is. nbsp;nbsp;manie nepueu de Charles le Chauue, amp;nbsp;fembloit eftre ièul de la raco de Ci*

les le Grand, iaçoit qu’il fen trouuaft d’autres, amp;nbsp;que les Allemans faceatîf' paroir que Arnoul celuy qui fut delpuis Empereur fut forty decefteillnn*^ fimille.

Char- Charles le Gros doneques fut Roy de France au mefme temps ^1^^ LES 3.LE grand nombre de Normas,Danois, amp;nbsp;Sarrazins entreront en France,venansd GROS coftédeLouuain, gaftans tous les pays. Ils vindrent iniques à Paris, amp;nbsp;ROY DE rent auec bien quarante mille hommes,d’autant que aduertiz de la mort de CM E R A N- loman auec lequel ils auoient compofé,ils fcftimerent aufti abfouz du lcrment CE x8. qu’ils auoient fait, dilâns que l’accotd fait par eux eftoit auec le Roy Carlonian en particulier, amp;nbsp;non en general auec tous les François. Mais Goffelin Eticlquc deParis,rAbbéde S. Germain, amp;nbsp;Eudes Comte de Paris, qui fut après couron-France, la deffendirent ôc gardèrent fi bien, que les Barbares ne ** chnjjez.,. , J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r ”1 r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, z- o J /’phi -

peurent prendre, li qu ils turent contraints d abandonner le liege, oC dcicuj* 1er, fins que long temps depuis, ils olàffcnt retourner en France.

yn Pape cou renna trois

Empereurs.

Or Charles le Gros ayant fuccedé à l’Empire d’Italie par la mort de Loys 1* Begue, au commencement de Ion Empire chaffales Sarrazins d’Italie, amp;nbsp;de de* uant la ville de Rome qu’ils tenoient alfiegee au mefme temps qu’il fut couronné Empereur par le pape lehan neufiemc, qui en moins de quatre ans couronna trois Empereurs, amp;nbsp;ainfi en ce peu dé temps l’Occident eut trois Empereurs, dont ceftuy cy fut le troifiemc. Dont ces frequentes mutations confirmèrent

Ainu V Hes mutntions.

mæurs des

Princes. ■

ce du peuple Romain amp;: del’Italie, encruerent, amp;nbsp;débilitèrent mcrucillcufe-ment rEmj)irejamp; engendrerent de grands troubles,amp; difl'enûous,par les changemens qui aduindrent des volontez, affections, ôc mœurs des peuples .Car • telles mutations ne fe font iamais (ans grandes calamitez publiques amp;nbsp;privées, ” amp;nbsp;n’y a moins d’incommodité en la frequente mutation des gouuernemens, • que 11 les formes des polices, des loix, amp;nbsp;dugouucrnementeftoientinnoiiecs, * comme on dit communément que nouueau Roy nouuelle loy. Ce qui nefen- * tend pas tant de la loy eferite, que des mœurs des Princes, qui le plus foiiiicnt» ont

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CHARLES LE GRÓS 3ROY 17. LIVRÉ V.

ont plus dc force de changer les courages amp;nbsp;mœurs de leurs fubiets, (^ielcs

loixraefmes.

AprcS que Charles Ie Gros, eut chaCfe del Italie, les Sarrazins, 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« ‘

Allemagne,la ou il recent l’adminiftration du Roy aume de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ u

teur de Charles Roy, legitime Sc hereditaire d iceluy, cpnis u

Simple,lcquel,LoysleBcgueronpereauoitlaiffe au ventre nbsp;nbsp;‘

doncquespa{facnFrance,laottiltrouua de nouuelles guerre

ennemis de noftrefoy, cfquelles il ne fut point heurcu^ 'tcodefrov ScSigif-

amenélesDanois auec eux,foubz la conduite de eurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cambrefis,

hoy, coururent amp;nbsp;galbèrent de rechef Ic pais de Picar re,

V nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J T'l? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cleues GueldresôcBrebant,ayansprcïui^i'=it

toutlentourdeTherouennc.Cleues nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Coulons;ne,deTreues,amp;,

prinsles Villes duLicgc,deTrcnte, dc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ils croient vers la

Aix, Sc icelles du tout en tout faccagecs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;battaille demeu-

vûledeMets,VEmpereurCharlesmarchaaudeu^^^^^

lavaincuunt qu’il fut contraint d^cherc er nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Geoffroy ou Godefroy

auffifairepaix,ôc alliance auec eux,donnan a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lothaire fou ity not-

• pourfernllaPrinceffeGilleouGilletteouGa«^^^

couringeitnain,\euilalffM'tçar“mMiagetou ^fesecnsfc fiffembaptifer à

ïauhnom^Sigiâoy/sclfcs copVecs Afttie

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IcmiWiuKsà’atgmtçoutïesfaitevui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,^,«„1,:

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iufquesadouzeans.Maiscenonob nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^g^yp^rauantilsauoicntdit Nom4»i

1 \ne autrefois') qu’As auoicnt fait appoin e

\ NousauonscydeffusfaitruentiondvnH

\ manuals ffau^ou. Ceffuy efpcrant d auoir to V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Allemaus nel’en de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

\ laquelle il auoitiavfurpé, craignant que c^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Adoneques il f'ad- ,Ure/ “

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bontaffent,llmitpelned’efmouuoirfor J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mettant en ,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dreffaà Geoffroy Roy des N or mans epu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;doner oltla moitié delà con

\ teffe dele fecourlr auec pa^e So codition, q J p^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q^p effoient

l lt;4atfc,amp;ccnfcmb\= auA cuta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(oUciesgenstpAauok

\ àôEmiç«c,amp;cvoiAncsàcfoaunttiai

\ coaàmBàeOau™b.Orvt=«p««^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ennemis,Sc lt;vaeamp;on\e

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoy effort reffuze ,lEmpcrcut So luy deu «eufronalres ou foldats de

\ \uy accotinit ,\esNntmans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;„„Xïmv«e.ïoaifavla*

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;UnaveKn^antoianatntmecntonwsAesVï

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(eureallranceaueequeseux.bldonnaaGeo y nbsp;nbsp;nbsp;Y n » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Çq^a

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A rr ''^«,^,?\\\e.marntrntaurertc.i.î.mpereutrouciarn

P ™,jontk™efcCa{œ™,acelt;Yiû^m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aïefoonàk 'afes Km-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ TJn ™cb\e«I’elt;oN hNonVoituonu«

\ nbsp;nbsp;Waàen«nnvAem^àoaent«amp;cv»AonA

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enquelquelreu,qurrreur nomma,lE enaeeuvu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x • • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;strVVivpX«* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,

’\ nbsp;nbsp;nbsp;hn contre fin, cat comme ceRoy Ratbatey a\Vort,Nn des Certaines de\EmipelETOï«ïew.

\ nbsp;nbsp;nbsp;ïeutnommébdenty,\attendantenembufcade,\eÇutpurrt nbsp;tua,pt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V

\ gnabbugueseffantabandonnédetous,^^'-'quot;]^'-^^^'' esyeux.^es / \ brufferenten ce ternies touteXabbeuRûe vnatntenant appeWee bXotmandte

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^88 CHARLES LE G R O S 3. ROY ^8.

Gsfi.icleufe reßoncecles î'iormAns.

comAe les François leur remonftroient les trefues qu’ils auoient enfeinble’'^’ relpondirent que la mort acheuoit tout, Se que puis que les Roisquiaiioi“^ fait ces trefues eftoient morts, toute trefue eftoit faillie. Le Capitaine Hei’O qui par cautelle auoit tué leur Roy, ne demeura pas longuement impuni fait, car comme l’Empereur l’cuft enuoyé auecques vne groffe armée en pour faire tefle aux Normans, ils ne laiffcrcnt point de marcher vers Piris l’aifieger, Se ainh qu’vn iour ce Henry eut fait vnc faillie fur eux, ils hrciitt^^ faignansreculler, qu’ils l’attirèrent entrepluheurs fofl'es couucrtcsfculc®^^ de gazons, où il tomba, amp;nbsp;fut là dedans afTommé. Ceux de la faction

les Te Gros ne l’appelloient pas feulement Empereur, ains aufli Roy dcFw’’*' ' Les Neufiriens toutesfois neluy vouloient point obeir,dont pour les donif^ il Et vn noLiLieau accord auec les Normans, Se leur bailla toute la Neulhief*’'*' Krußrte ap- fy habiter.Cc qui fut caufe que depuis ce pays fut appellé Normandie,nonq^^ p^ys Neufiric print le nom de Normandie, ce qui ne fut iufques^*”^ que Raoul y defcendit,amp; qu’il fut nommé le premier Ducdecellccontr^’ d’autant que lors les Normans n’en furent pas longuement paifibles,flC^^ƒ du pays du Perche Se des limites Chartrains,à caufe quEudes Comte d’Ang'“'^* amp;nbsp;depuis Roy de France les tint toufiours en bride.

Mais toutainfi que Charles le Gros au commencemaftt defiieiinefleeftö*' chM^ement rcputé foi't vertueux, amp;nbsp;donnoit grande efperance de luy, il fe changea tantW fl’'æ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mettoit aucun ordre ny à fes affaires propres,

publicqs, Se qu’il fortit hors de fon fèns, Se efioit fort fubiet à maladies, mit en curatelle, Se luy fut baillé pour curateur Arnoul ou Arnulfe hh defo®

Grospritit trcrc Catloman, amp;nbsp;rut priue de 1 hmpire,ôc iceluy donne auldit Arnoui,eiLgt;'“ Jti'Empire parccmoyeiileiiepueugouuemcur del’oncle. Enceft ArnoulquifutEmp^^ cr esFrA»- api'es le Gros, les François celferent de monter au Theatre de l’Empir®

i^eceßite du Gm,

Romain, lequel par l’efpace de ccntans depuis Charles le GrandiufîjucsaluY, ils auoient pofledé, Se les Aîlemans y entrèrent, Ci bien que oneques puis id' ques à prefent, il n’eft efchappc de leurs mains. Peu deuant que Charles le gM fut depofé de l’Empire, il auoit répudié Richarde fa femme, l’a'ccufant par telle qu’elle auoit commis adultere auec Lvvitualdc Euefque de Verleil,amp; jaudiant, il iura amp;nbsp;protefta en plaine compagnie, qu’il h’auoit iamais eu alfaitr aelle.Dequoy ceffe Princefle feprintàdire: Voila qui va bien, le ferment J«' mon mary me rend toute pucclle. Se ainfi elle fut reclufe en vn ConuentdelÜ'* les. Charles le Gros apres auoir eflé depofé de l’Empire fe trouua reduiten tcllr necelïité que faifant par Bernard fon fils naturel,demander aufclit Arnoul quel' que moyen de viure Se fentretenir,à peine le peut il auoir. Dont de defplaihril mourut l’an feptieme de fon Empire Se de faluthuiél cens quatre vingt nuiâ:A fut enterré pres de Confiance. Sur quoy nous dirons vne chofe dont nous auos vn grand efbahifiement,qui cfi que bien que ledit Charles le cros fut Roy de France, Se le troifieffne du nom,fi efi ce que noz hifioriens Se chroniqueurs,ne le mettentpoint en cc nombre de troifieme du nom.

txeuß du Gros.

Voila doneques la fin de l’Empereur Charles le Gros, qui nefùtnyfot,ny fol, ny aucunement infènfé, comme on le voulut faire, mais tref-malheureW«

Car au commencement ayant fuccedé à l’Empire amp;nbsp;au Royaumé ds France par droiul hereditaire, fans dol, fraude, ny meurtre, amp;nbsp;ayant frit plufieurs belles chofês, amp;nbsp;gaigné de grandes batailles, foudainement la fortune qui luyauoit efté

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2.^9

^Har t v .

RÖ Y ig. E V X.

Ç’^^'^ipita / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eiueur Gil deffaueur, FexpoG à Ia ncix*-

1’Empire en bas Sc apres l’äuoir de/pöuiile de toutes

quot; ^^Pccefllj.' r ^^’^^oyensjlccótraignitdepafl'erlereftedefesioursenextrè-* lc^ƒ' - g’^^ßdsPrinces doiucnt predre ccft exemple pour vn beau mi-^^^^PïainesX’^ nbsp;iceiuy eftre enfeignez qu’il y a vriDieu,qui a foin des cho

* ^^’^§ouuer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Empires, amp;c qu’ilsne G peuuént maintenir, ny aii-

OU heureux fans l’affiftance Sc faueurdiuine, Sc * ^'^ftrepuiip^ nbsp;nbsp;nbsp;attanter ny entreprendre fur la fiance de noz forces, ou de

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Allant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’inuocationdeDieuScdu Gcoursdiuin.

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voy|°^*î^^^/^harles le Gros décédé Arnoul fon fuccelTeur monté à l’Em

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^fciliemêt dire amp;nbsp;appeller Roy de France. Mais les Princes Fran

I f^^^QPîteE V D E s, ou felon d’autres O d o N fils de Robert Sa-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'îP’îlfiij. r . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Charles le Simple,regnaft fur eux. Les vns di- ’

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’ nbsp;nbsp;^’^^‘'’•teur de la perfonne dudit Charles amp;nbsp;tuteur du Royaume nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*•

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iceluy, à la charge que cependant il fappelleroit Roy. Bau- I'k^ncb

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^andres Sc Fouques Archeuefque de Rheims contredifoient

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à. la promotió d’Eudes,fi eft cc que Gaultier Archeuefque

I ^Ppaifé hgincontinent apres qu’ilfutRoy,ayant le mieux qui’ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;volontez de ceux qui ne vouloient pas qu’il le fuft.

^eiC'treß«*^quot;* ‘rJÄ-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° nbsp;nbsp;nbsp;aux Normans en laquelle il fe monftra fort vaillant

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ’^^ert nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comme ils euflènt de rechefafliegé Paris, fon

I tc^r gt;nbsp;Comte Ôc maiftre de la Caualerie de Frai I a'v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^chalEi iufquesau pres de Sens, ne les pouuauv.

l f J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;negaftaflent tout le plat pays de Champagne iufques

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'a riuierç d’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contentoit de garder les villes. Eudes les iuiuit iufque

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en fit vne grande defeonfiture. Vnepartiede

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de rechef vers Paris, mais eftans repouflez, ils pri

I P'^^^^l^ataill^ , nbsp;nbsp;Bretagne,là où ils furent afiailliz parles Bretons,qui

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iferXl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ôC en tuerent bien douze mille, La France eftoit

I j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pembloit quelle ne deuft plus feruir que de proye aux e-

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Beranger Sz Guy Ducs de Spolete,que Charles\^;^^,.^^^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^uiez amp;: enrichiz, amp;nbsp;efleuez à cefte dignité,commence-

I f fedi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eux à fe fitire grands, tant qu’ils (’accordèrent que

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pQy ^^^^^^uipereur d’Italie, amp;nbsp;Guy Empereur des Gaules. Ce que

I nbsp;nbsp;nbsp;j’^/ï^’-^ce pfj^ ^^^^ueuefqùe de Rheims qui merucillcufemét hayoit Eudes,

I ’ d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Siu’^^ nbsp;nbsp;nbsp;’^^uir à Mets, ou ils auoient mis

^^5-MaislD nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guy que ceux de la confpiration del’ArcheueE

I F-Vü'I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eudes efioient vn peu trop grandes pour cefi: Italien,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Finance amp;c fen retourna en fon pays, amp;nbsp;voyant qu’il n’eftoit

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étrangers il fit la guerre à Beranger pour auoirlc

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saxh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entêdre qu il cftoit(come no’ auos dit) fils

I nbsp;nbsp;nbsp;7^156t rebelle 1°^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°u d’Aniou fils du fils de ce Vvitikind,qui tat

- ®Albert cfirnel^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles le crad.Ledit Eudes auoit ce frere nô-

U ^7 P^^^jduquel nous auôs parlé cy deffus qui apres la mort ■'''■’nmede Fracc,corne nous dit ós cy delTous.Ce Ro-r oui fut perc de Hues Capet amp;nbsp;de la

B

QtvoniîtxcQucivi.».«“-' - nbsp;nbsp;, Cote

Sellout çexe àeH^xe^^^

-ocr page 340-

2.90

Les fept sie-[leurs de l'Empire.

Char-

promotion d’Eudes au Royaume de Frace nafquit le droit que fon frereRobc^ y pretédoitjSc que la race dudit Robert Iceut fi biê débattre, qu’à la fin elle dit Hereditaire à là pofterité,qui eft larace des Rois qui touHours depuis auonseuz. Quelques vnsdifent que du regne dudit Eudes fut fait par les PrW' ces d’Allemagnejl’inflitution des fept Eleôfeurs de l’Empire,affiuioir des Arc^ Liefques de Maiêce de Trieues amp;c de Cologne, du Duc de Saxe,du Cote PaU“’ du Marquis de Brandebourg, Scdu Duc de Boheme, qui depuis fut erigc^ tiltrc de Roy, qui eft entre les autres comme neutre amp;nbsp;médiateur. plus afleurez hiftoriens difent que ladite inflitution fut du temps quele^-^’ï Robert rcgnoit en France, amp;nbsp;que l’Empereur Othon s.tcnoit l’Empire l’an de flalut 9 98 . ou 1000. comme nous dirons cy delTous. Or deux ansapr^^ que les François eurent fait Eudes Roy,ils fc fafcHerent de fon gouuernemdJ-voLilurêt qu’il fe contentaft du Royaume d’Aquitaine, amp;nbsp;qu’il laiiTaft le de^f^* rat de la Frace à Charles le Simple. Ce qui fut fait. Quelques vns difent quB*' des apporta à la France les armoiries des fleurs de lys fans nobre qui durerf’’^ iufques au temps de Charles fixieme Roy de France, qui les réduit à trois.

Fran-

Guerre entre Eudes Gr Charles.

Charles le Simple doc fut parla volonté des François couronn^^ LES LE Rheims par l’ArcheuefqueFouquesquoy qu’il n’eufl encore que ix.ans,lan Simple fjm- gt^^.Et fiutbiépêfer qu’ils firét cela de defirqu’ils euiêtdegotiuerncr^’ ROY DE afFaircs,aufîi pourvu tuteur qu’auoit le ieune Roy deuat fon couróneinêtjils^^ Fran- trouuerêtplufieurs lors qu’il fut courónc. Eudes fut fort offcnfé de CE 30. q5t il émeut grade guerre cotre le ieune Charles,les gouuerneurs la fouftindt^' viuemét,amp;; appelerét à leurs fecours l’Empereur Arnoul.Mais Eudes qui le plus vaillât,richeamp; puifiant,fe deffendit il vertueufemêt qu’ils n’y gaigneft'’^ riê.Et quelques années apres fe fentat malade à l’extremité fur le lÿ. an du Simple,fentât fa mort prochaine,il fit venir à foy, to’ les principaux du M aume, ôc leur tint ces parolles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

Harangue de Eudes.

tlin.

Voicy le dernier de mes iours,lequel femblablemét doit arriucr a to’htiW^'® aux vns plus tofl,aux autres plus tard- fi no’ pouuos eftimer quelquechofe^' diué en ce peu que no’ auos à viure. Lors que le Prince Robert monperecobi^ toit contre les Normans, il luy efloit feulement befoin garder fa vie des énenais f £4 wr# me- qu’iPrencotroit au conflit,mais il n’y a rien en ce monde qui ne nous menafleo^ naffetoHt. La mbrt.La mer,le ciel,la terre,raccidêt,nature,lefquelles nous lafonttoufiouc» prefente, amp;nbsp;fouuent la vie ennuy e tat à plufieurs qu’ils voùdroiét n’auoir iani^ cflé. En mon viuant i’ay eu plus de foin de vous que de moymefmes. Donc a‘‘ mort ie m’en doy encore plus foncier. Durant la vie nous aymons ce qui nous appartient,nous aimons noz parens, amp;nbsp;lors que de ce peu de vie nous paffons eu * vne éternité, tout ce que nous laiffons en ce mode,nous eft vn.Maintenatquei^ ’ fuis pres de celle immortalité, i’ay l’entendement plus au deliure, amp;nbsp;preuoyant * que vous qui auez à demeurer encore ici bas. Vrayement l’efpritdelhomnif’ l’homme ^di- ‘df^iu qu’il deuroit toufiours mefprifer, ce que les panures mortels abæ’ fez admirent le plus en ce monde. Neantmoins noflre malheur cil fi grand, ’ que combien que nollreame foit capable du Ciel amp;nbsp;d’vneyie eternellcjnons’' ne lailTons point pourtant de defirer les Royaumes qui nous caufent mille * foupçons, mille infidelitez, mille cruautez, mille incertitudes, mille eniiuiz,' mille lèruitLides, amp;nbsp;mille conuoitifes. ' Le fceptre,lesqlficiers,lesarmesnî’ font pas les vrays Roys, car ie plus fouuent ils les gaflent ’ôt les ruynent. •

Nous

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CHARLES 4.-LE SIMPLE ROY 3L. a LIVRE V. 191

Nous douons fur toutes ehofer defirer l’heur de la chofe publique quftfarriuc ^9^ iamais à ceux quilp rcfufent ains foffre toufiours à ceux qui le cherchent : incontinent qu’on met peine a l’auoir, il fe prefente. Dieu ne nous à point donné celle puiffance d’euiterla pelle ou la famine, mais bien d’auoir telle chofe « publique que nous voudrons, faire telles loix qui nous fembleront bon-• nés. Nlllnefttnäifttedeamp;petfonne.toutcsfois chacun eftmaiftredefapcn-•fee. Siquelqu’vnaffeaevn Royaume,ilncle peut fitoftiauoir commece-■ Im quila défia,le doit petdre.Si tous les membres d’vn Royaume, fi toutes les p»/,.. ■ pmiesfecontentêt,amp; fcntt entendét,vrayemétlecotpsferalainamp;entier,veu _ • quele hic d’vn chacun depéd du gôuuernemét pubhccj. Lequel fil viet vue fois ■ If aWftatdit SC fil commence à fe gafter,ilaifolle oudainSt ruine tous 1« plus ■ stands licurs,biés,amp;; proffits des priuez. Si toutes leschofes publiques n auoiet • quvnepéfee,amp; qu vue volSté, il ne feroit iamais beloin d alseblet quelque co-.feil-.neLmoinspuisquenoftteDieuveutquon.ait quelquecognoiffancede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

.que£aiteà’vnCÔfeiUpoina.Maispuisquelanatureno .Uv.mefmes.rXm^x^ :œ:s:vTa?iÂoftrev.^^

« defolation des champs des villes ôc de nbsp;nbsp;nbsp;y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que Charles hls de cUlnl,

Loysieuegueloityoltre y „„rhaft on le fceptte des mains . Lavie de »Koyaumc,enÇvitAàepole,ôcmy atracnav nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nup fnisioucr furies

»l’homme eff comparable anxieux que nous voyons q ^^nuTfeulenaent de i » 'Theatres ôc ne fit noint QU il pente que fes faits foy ent cognuz teuVement ne \ nbsp;nbsp;nbsp;.WerhniŒintLedoubteeniusetafansa«eaion,ams il fault qiul

\ . ““'i'ftdeDicuatoufioursl’aùl(uiluy,felon\avoWu t^uc voœTO^ \ nbsp;nbsp;nbsp;■■X%7Xquot;’“quot;'“quot;''^XkndrTÄte^^ fi,tandes,qu-ilvouseftim- A •

» poUihledelespouuoirfeulementapprebender. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i.,vunrT Annuantnari-

CcfontleshmonftrancesquehtLudesàVartideàelatno

cellcsàcognoiamp;tequilauoitencotel’cCptitbienlain. le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xv. feoucl x-ml',-«j

ttouppe rtefut moins efmeu de fes perfuafions , qne fonfrere^ neutlnlre. Jlt;otert frere httleentreprifcauecceuxàefali^ne, que fa mort me mes ne c y uaruindrent Car femblablement elle fut caufe qne ceux qni oï^^^^^^ e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Çç^^ç^aiet

rerc

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auKo^aume,effantRuesCapethlsàefonfils.llÀifoitqne^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duConfeilltoutelaEranee,le droit dereçnet auon elle tranfpoimaEn^s_

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutamfiquepremierementVanoiteuVepin.Qne ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lluelncX^t.

\ mcritÂy,^auoitVc^metnenttegn

\ nbsp;nbsp;nbsp;tactAcLLs\cRcvnc,\cRhautriequitant\eçttmetricnt\uyauoit^

\ nbsp;nbsp;4u(angKoya\.fiueà^LquespXqueRuàes,qutauoit^^^^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;contentement detonslesVtanqois, eRob. moibf^nsenta

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191 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lgt;tlAKJLJt:)4. JLE dlMFLJb KUl 30'

quelu^qui eiloitfon frété amp;nbsp;fonplus proche heritier luy fuccedail en Royaume. Plufieurs des plus grands Seigneurs tenoiéht le party de Robert, fufldeilors aifeement paruenuàfes attantes, n’eut eflé que durant ces gran troubles qui communément aduiennent és affaires de telle confequencccoit' me d’vn debat d’vn Royaume, les Normans recommencèrent la guerre.

/forth

Sur cela il faut entendre, qu’en ce temps tous les peuples Septentrion^ fappelloient Normans, amp;nbsp;quelques vns les appelloient Scythes. Nort, enK“ langue vaut autantàdire que Septentrion, amp;nbsp;Man, vnhomme.Taciteditfl^ Northen langage Alleman, finterpretela Terre mere, amp;: que Maneiloitn

Cuems Ji-tterfes Jts NormMs.

Nirrmni,

CrUMtéJes /^erm^ns.

du Dieu Tuifton fils de la Terre,duquel celle gent fe dit defccdue. Bien y il lors vn propre pays qui fiappelloit Normandie, aflis fur la mer DanoifeP^' chain de Dannemarchôc delaCimbrique Cherfonnefe. Quelques vnsdifeo^ qu’en ce temps mefine,ils coururêt iufques en Grece,voire iniques enConfe’’ tinople. Mais il n’eil pas vray fcmblable, qu’vne feule nation tenant tant petit pays,eut peu en vnmefine temps faire guerre par mer amp;nbsp;par terre prc^quƒ eH toute r£urope,amp; faut bien dire que tousles peuples Septétrionaux a vnnog^' neral fappelloient Normans. Les François appellerent Normans tousceu^ des liles de l’Océan Septentrional qui leur faifoient guerre, tous les habité de celle colle femblablement. On fçaitaifez que ceux qui vindrcntdemeiif^^ en Neuilrie eiloient de ce pays qui eil prochain de Dannemarch, amp;nbsp;encore^ dolatres. Les Normans felon les anciens, auoient les Pyrates en grandercuctc' ce. Ils n’efpouuantoient pas feulement les François par leur vaillance amp;nbsp;multi' tude,ains par l’execrable iniolence dont ils vfoient en haine de noilre Religio®* Ilstuerent pluiieurs Nonains qui pour garder leur virginité feiloient defebi' rees toute la face,autres difent qu’elles fe couppoient le nez. Ces Normans ebet choient tous les moyens de conquérir Seigneuries ,amp; de tourmenter touted terre. Pluiieurs de leurs Capitaines faignirent fe faire Chreiliens, les autres ri*' ibient des morts dedans les villages iàns aucunement fe monilrer,tant(]U^ les panures gens qui fen eiloient fuiz, retournans en leurs maifons les penfoiet' trouuer toutes plaines de charoignes amp;lcs enterrer, mais ils iortoientinconti* nent amp;nbsp;executoient fur eux toutes les fortes de cruautez dont ils fe pouuoicut aduifer. Leur principal Chefauoit nom Hailinc homme cruel amp;aymantb fàng,ians auoir eigard à qualité,condition‘ou aage, amp;nbsp;fut leur premiere defeetc aux cofles de la Normandie versFefcamp,amp; de là allèrent à l’Abbaye de ges laquelle ils bruiîerent, amp;nbsp;deflruifirent tellement, qu’elle demeura inhabited iufques au temps du Duc Guillaume longue Efpee qui fut fils de Raoul oU Rhou premier Duc de Normandie, qui la fit reedifier, puis ils vindrent à mont la riuiere de Seine iufques à la ville de Rouen, qu’ils bruiîerent auec toutes 1« Egliies d’icclle. Eilans faouls d’auoir pillé amp;nbsp;bruilé vne partie de la Norma^i^) ils allèrent à l’emboucheure de la riuiere de Loire, amp;nbsp;allans contre mont icclk pillèrent amp;nbsp;bruiîerentNantes, Angers, l’Abbaye Saint Florent pres SaulmiHi amp;nbsp;les pays de Poiclou amp;nbsp;d’Aniou.

Et comme ce Hailinc eiloit homme fort conuoiteux de gloire amp;nbsp;d’Empire, il délibéra d’aller aifieger la ville de Rome mefme. De fait il alla en Italie iuf ques deuantla ville de Sarfenne, laquelle il print amp;nbsp;pilla, maisfçaehant qüc fg mettoit en armes pour le combattre, il retourna derecbefenFran' titiulie. , eiperant y faire beaucoup mieux fes affaires qu’il n’auoit faiél en Italie-

Lerc'

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CHÄKLVS 4. tï. SIMPLE KOY 30. LIVRE V. 193 LcïciourdeceftenationBarbareeftonmx forties Pranlt;^ois, mefmcmej^t en ce temps turbulent de la querelle du Roy aume. Toutesfois quelques vns mettent cefte venue au temps du Cbauuc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ i i , nbsp;nbsp;nbsp;1 r» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v a

Lesïrancois eftans en ces deux peines ,1 vue fur le debat du Roy aume , fut-«efurladdrrnte nouuelUdçs Normans onvorort qu airs ronrbattre il y a-uoitvn grand danger, amp;nbsp;aufli àleut biffer faire ce qu i r 'lou ™'™ ’ , S Koyaume eftoit its tant defnué d’hommes, que l ils eftoieilt defeonfits en vne i_ reffource que la Prance ne fut perdue pour bataille feule ilny nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feou de dtlfimuler pourVbeure ôc

long temps. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;traitter de lapaik auec luy,moyennant rqu on

denuoyer vers Haft.nc, V™' quot;quot;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„i„,e paifiUemeht, dont

donnetonterre en France nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut trorrué bon, St adoneques fut

ilferoit hommage rniKoy . G nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j.

ennoye vers luy ,1 Abbe de Sai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amiables patolles,

f“™“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îba^ moycnnantle Comté de Chartres qtiiluy fut

quille ht condeicendre a lapatx,

»W»quot;' pour quelque ttmçs Hors du danger desNor-ttamù éevïïcu .à Va pjiou ouKaouV c^ui y vint c^ueic^ues années apres, tnins,i«l(\ues lia. venue e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s„jquov dconuient entendre qu en j,i w™*.

romrae noutdefduitons V« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meftnement enU Darre rrwntenant

rettmvs Vaux va^s Seçt^»^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ulùçlrer, riue \aterre ne pou-

àia=Danne™atr\r,\epruv\rvi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-Dontdfutadurféque Aarunaia

unrtafo porter de fruits pour U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieunes\ao,nna=s,affauorr

is enttoverorent frets nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bailrrorent arnres ,naurtes St autres

teurCur «prrrle fort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ou„ effranges terres. Adurnt

tW^neteffarrespourÄerron^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q

vrrefors r^ne ceux tprr rdo'C«;-“ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cWvn vafWant Sergnetrt d entre

rrt,Stnevou\urentporntpartrrA^ f^Va’vnnommé Goutrn.St Vautre KVrou eux nomme Guy on, cp.n ano^'-

r duquÄnousvordomparler nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„aWonle rto^' de DarreRt

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VeWls firent forte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\v „„nàrruantftt deVeuts CT^ens, 2lt;. VAxoü.

\ tner\e\\tGnyon5lt;Gonûn.tonnvS'gt; ot^tanaepaa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«Xe'W U vlt;,t GavXx'

\ Âappa anee Nn\gt;on nowJote A’Xïomnaes ^ance^nxes et nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x •gt;

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• «.lA vCmiVe nvnsàetaen

tntt Apternreternent “^““^^^Xonfrouts gagraa\avr£fdrte. Dffant Waamp;earrerquestotrseeuxduya^s^ars^ ieueLladte ,St quefelauant enknmetettenvonneaNnennvtt ,cp-\\v enmv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ao ueiiïfnxi*

enxne Vontame Vott eXavte caù fovnào’ït ôîvne Vante vnomm^ne àneoVie _ XOnentVVettonnaônetymvnsOçtùXvnontaanVovnnaet eee evnontat^e.

tommeXeXenÀemam'Àtecvtoït torvfon^^ tenant nbsp;nbsp;nbsp;«a^xes ptt onntets n^

c\n\Xano\t,Ày ententteettx-Nn. CXtteÇttevalt;\t'XXeXny tntetpteta, ny tt5lt;\ VaXaXtette’nwm.ÇvottÇ.on.'Va^antÇtne XanXeeVo'y*. patyean e a ontatne, X %à\n€kXanement ^eVanteVtne, natXaXvante tnôntat^ne ÇntXalt;Y^e e t monta, \ nbsp;nbsp;nbsp;e^tXponttotttno'yennanteeVa^teÇtne patnentt’XettVasXteneotntne^t

\ ae^te^tan^çj^eXe^eÇovs,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VXvon entendanteeey ,Çenttt enfon. ccent cpaeXc^e Çeetetteto'je ne tatet

\ nbsp;nbsp;nbsp;içtetat\oncpteeeÇVteÇt\fïnat\ôttÀonneeÀeÇonton^e,nonlt;5^\epot\teeXa\\ ent

\ enmeôteÇeÇa\teÇVteîCtçn,tna\spontXeÇpetaceÀeXa^ta^entC^tVXt\'j no^tv îJj \ Kptesanntt^att’^atxanee KfXeXVanoy Ä Kn^etette,ÀtenAXacotte ^^woanXt

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;Ducc^^ Frife, amp;nbsp;Regnier au long col Duc ou Comte de Hainault, amp;nbsp;les v^gt;‘’ quit amp;: deflit, puis prenant la route de la cofle de France, il entra dedans Icfl*, boLicheurcde la riuiere de Seine, amp;nbsp;allant amont ladite riuiere vint iufqü^? l’Abbaye de lumieges, laquelle il trouuaauoireftédcftruide par Haften^', bien qu’il fuft cnnemydu nomChreftien,fi eft-ce qu’entrant en France/'' induit de la fàinâ:eté de la religion Cbreftiennc, ou pour dés le commencen''^ fSde^ou l’amitié des Chreftiens, il donna à ladite Abbaye de lumiegeslecofp

de Sainde Amcltrude qu’il auoit prins en vne Eglifc du pays de Frife. difênt qu’il l’auoit ofté à des pyrates de fa nation mefmes, defFendantexpr^^^ ment aies gens denc prendre rien aux Eglifes,ny outrager les paifàns,b/ fteanx, villes ou villages qui fe voudroient rendre à luy, tellement qu’ilnci«®- I toit rien moins que ion larron. Les hifloriens de Normandie difent çpi^ pource que Haftenc auoit n’agucres bruflé amp;nbsp;gafté tout le pays de Foucques Archeucfque de Rouen, conliderant la calamitédutcmps,acîi^ des diuiflons amp;nbsp;partialitez de la France, du confcildetoutle peuple, allaa^^ , liant de Rhou , luy offrant la ville de Rouen amp;nbsp;l’obeiffance du pays

entré é dcffcndroit amp;nbsp;tiendroit en luftice felon la loy delEsvs Chris T, amp;lcs/'J ftumes du pays. Ce que Rliou accordant, entra dedans Rouen, là où ilch.ow”’ . fà principale demeure, amp;nbsp;y Ht baftir vn chafteau au lieu où eft maintenant^ flileCcnucnt des Cordeliers, amp;nbsp;donna à laNeuftrielcnomdeNormanàid* ptitcie, amp;nbsp;deflors la Neuftrie print le nom de Normandie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

nundie. VoiLi cc qu’ difciit Ics Auniles dudit pays. Les noftres difent que

T^meettr de ^ou.

UiPeret de lé Erénee.

maria auecques Tinfante Poupe fille du Comte Berenger de BeauuaiSjttt^^^quot;^ toufiours de plus en plus il fut aimé des Neuffriens.Ce qu’il defiroit be.wco'’f’ plus que d’eftre craint. Il ne fit point de forte guerre ny mortelle,amp; fernblo'' qu’il ne voulut pour (’habituer que les lieux qui effoient vuidcscncepais'^^'* fe de la cruelle occifionqu’y auoient faiéle les premiers Normans, ment Haffenc. Alors l’Eftat de la France eftoit bien piteux amp;mifcrnble.f‘'' Charles le Simple Roy de France digne de fon nom de Simple clboithoinn’^ j de peu d’entreprife, amp;: d’auantage la France eftoit toute diuifce en parthüt^^ pour le debat de la Couronne, amp;nbsp;durèrent ces guerres ciuiles bicnlc/pacc vingt ans, les vns fauorilans le party de Charles, amp;nbsp;les autres de Robert, enj* CLine partie des partions penfant eftre fondée fur bonne caufe, amp;nbsp;fur bon droit Ce qui fut caufe que ceux de Rouen voyas qu’on ne leur êuoyoit auciifecouj' (ê mirent en l’obeiffance de Rhou, amp;nbsp;toft apres tout lerefte de Neuftrie,enh' ■Szorm-«»«/« meftne, de forte qu’eftans affcmblez les Normans auec les Neuftriens,ilst^ Je fit ehre- dirent CC pays fort peuplé,amp; futlorsvulgairementappelléNormâdic,ouRho'J

Jfhou Sei-

ne demeura guicres qu’il ne fe fit Chreftien, amp;nbsp;le baptizant Frâcion ArchcüC que de Rouen, il eut pour parrain le Prince Robert frere du deffunclRoy E» des, qui de (on nom le nomma Robert. Les Hiftoriens Norrnâs ont eferit/quot;^ Mér’ié ede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Simple luy bailla (à fille appellee Gillette en mariage. Si eft ccqu«

nous auons cy deffus monftré que cefte Gillette eftoit fille du Roy Lothaire,^ que Charles le Gros l’auoit donnée àvn autre Prince des Normans,nom^^

quoy lefdits Chroniqueurs fe mc(comptcnt, car ils ont prins le Simple pour Gros, veu que tous deux fappclloicnt Charles amp;nbsp;trouuansceftefi leG^^ fille de Roy ,amp; donnée parvn Charles avn Normand, ils l’ont penfee fine

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CHARLES 4. LE SIMPLE ROY 30. LIVRE V. »55

CKarlcsleSimplcamp;parluymariccauecRhou.OrCbarlesleSimplcS^R^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;1

firent lors alliance, amp;: luy fit le N ormand hommage du Duché de

Doncquesfi apres ccfte alliance le Roy le Simple eut voulu m^ie ftnourut^* ^^orm^äic celle maiCon, ce neut pas eftéauec^uesRhou qui eftoit ia viel , incontinent, ains plus toll auec fon fils Guillaume qu il auoit eu e - nbsp;nbsp;nbsp;, \

Poupe, lequel eftoit vn beau ieune P rince, amp;nbsp;quia fonperc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres

Ra„4efot fauComtedcBlois , Sceutvn hb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;champagne. '•

le V leil, qui lut p ere d’O don le V ieil gt;nbsp;dont y it e\oit fon parent tuteur de Rhou cjui choie au ha delà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c^fte tutelle Scia charge de

Guillaume fon fils. Lequel entrepnotvolo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour parue- «aç-IP o-

toutlcDuché, acquerantle V -T'XXÂcmt. CeJ^urlu^ftoit nitautoyauinedeFtancequil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;si„ple labeftife duquellei-

hicnaamp;,«ulepeud'enteodenaentde

d’autant que UGità\ncferteefchelleàRobertpourrnonterauth™^^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Châtiesc0.0ttœefprifé,cftantle me nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àitenPepin.Celaaduintl’ande

. utsàesPtmccs.commenousauonscydedus drtenlepi

“t’quot;quot; 1 nbsp;nbsp;nbsp;a nbsp;nbsp;A ,l,nu8cd=ces-NormansenErance,neVmtquedela

Toute la gtandeut derthou de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^,f„nte hcfloit point hdefmiee

(aueut fectette qucRohettluy faifoit, J

dhommes,ny leRoy h idtotbtcn “lquot; ' . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ouftéles Notmans,hRo r«ƒ 4.

iioitaNttKoy^quelesEratitiorsncutfcn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pp^ulant aider deluy crtla's'quot;'-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;querelle duRoyaume. £nquoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i • rfé alanohethe, car en celle guerre co-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vray emen; du nom de,Srmple,qu A ah nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enRobert, qurlc traWoit,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trt les Normans, A fe hoir plus qu en nul nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« nu' vl deuort

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en louHenant celuy contre qui A deuort aller , traie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TrAifona«

\ louHcrùr J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

eXsuette contteles Mormans j^antprlnshn enlafason qul aeRUe-4«ittealneu{censtrexe,vnenoune\leguertefotmntemteeStmn\=^lAen-ryRoy de Germanie pour leRoyanme deLorrame aedncUeSrmpYtecouura patla'iafilance des hens ^amp;clncom.lnent.aprcsht.ime c o e rgne ememotre conleruantlaRelrmon, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

LesV trnees nbsp;nbsp;Seigneurs d Aors ne faiforent comcrence de le nommer Ko-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hex,nonplus que de tenirlesbrens dbi^A^, Sc de l’enricblr diceux. hesRors

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur donnorentles kbbay es ,aulome\\es As tenorentleslAolnes comme £tc\ aues

\ neleurlardans i^our toutes clrofes, nbsp;nbsp;nbsp;l^ur vlute, Scieurs neceurtex, edv

\ Idrent^ourChel deladrte Kbbaye nbsp;des autres mornes ,Nndrceu\qu As a^-

\ ^ehorentD ean. GeAelrcence auoitla dur élongtem^s, de lotte qu ris le luh \ lentblentoîtattaquex auxR^rles ,lrnonqueleRoy ÇrtaAembletNnVarleruet l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;general,auquellut ordonné, quelesblens desRuelques demeurer oient Irancs.

l Q^nt aceux des kbbayes llneutlceuqry laite^outcec^reRobertComte

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2.9lt;f CHARLES 4. LE SIMPLE, R U ï 50« d’Angers, amp;: fon frere Hugues en fouldoyoyet leurs gens de guerre,amp; qiiip’^ r/t»r 4tion lt;^i^î^O'-iitenuz de plufieurs de leur fuSlion pretendoient toufiours au Royaunit' Jei Ledit Robert deuant la mort de fon frere Eudes feftoit fait Abbé de Saint GCt' main des prez lez Paris, amp;nbsp;à fon Abbaye fit incorporer les Abbayes de Saintt Croix ôc deSainélOuen. Si eft ce qu’il y auoit vne autre ligue quitenoitp^ Charles, dont eftoit Chefle Comte Baudouin de Flandres, qui contrarioitiuf^ à Robert,nc voulant fouffrir 1 uy qui eftoit arriéré fils de Charles le Chaiiueqi*® la Courone de France fortit de la maifbn de Charles le Grand, amp;nbsp;tombaftcfltj® les mains d’vn autre, tandis qu’il y enauroit vn de fa race. Ce Comte pour occafion deffendoit afprement le droit de Charles,lequel tant fen fautfeomnj^ in^rddtiiJe jdiot qu’il cftoit) qu’il recognut le Flamand de cefte bonne affeclion, qu’au fr/n!:é°‘ traire il luy ofta la ville de Peronne amp;nbsp;la donna au Comte Hebert de dois qui depuis le fit mourir.

Voila que c’eft de feruir vn Prince qui n a ny entendement ny fentimcnt,rd ' au lieu de recognoiftre les bons feruices d’vn fidelle feruiteur, il luy rendiez ’ Mdlheiir Je pouT bien, amp;nbsp;les reçoit fans en donner aucune rccompenfe. Charles eftoit û ’ ^p^mcejdiot nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delnué de ceruelle amp;nbsp;de cognoiftance,qu’il ne fapperccuoitptt^^^ *

les principaux de fon Confcil comme nous auons dit, Scaufquelsilfefioit^ plus,tenoientfecrettement le party de Robert, faignans(traiftres qu’ils eftoid) Princesijul luy cftrc dcs plus fidellcs, mais autant en aduientil toufioursa Princesidio^' ne cn^noißet qyj n’ont Doint de iu5cmcnt,amp; qui ne fçauent fiiire aucunediftinôtion Sesbons * leun erM- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. z. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

aux mauuais leruiteurs.

Durant telles partialitcz, la guerre ne cefToit point. Les Normans prindrent

elle fut incontinent reprinfè par le Comte Raoul de Cambrefi frété douin Comte de Flandres, amp;nbsp;comme Hebert le prefErft de le Iuy rendre, il pondit qu’il retiendroit ce qu’il auoit conquis parfà vaillance. Dont f’cfmeut telle guerre, que Hebert qui auoit cfté vaincu des Normans, vainquit ôttua ^ouytincH RhoLi qui les auoit vaincuz. Toutes les Annallcs de Normandie afTcurcnty®

Ipsîicfde

Rhou mourut de maladie à Rouen l’an defàlut neuf cens dix •amp;fcpt,amp; diknt que pour la bonne iufticc qu’il maintint en Ion pays de Normandie, fes fubicts prindrent vne couftume quia duré long temps apres, que quand on leur vouloir faire force ou violence, ils crioient a Rhou, amp;nbsp;falloir que l’offendantS^ roffenféafjiflaflenteniugcmentpourouir droit ou baillaffeiit caution,finon qu’ils allaffent prifbnniers, amp;nbsp;qui eftoit trouué en faulte payoït l’amende aucc-

1

Pfßeitt! Je J^nbfrt pour eßre^j.

g^ucs dépens amp;nbsp;interefts.

Lesdefieinsque Robert faifbit pour monter à la Royauté, fefâifoicntdoU' cernent attendant le temps, pourcc qu’il craignoit grandement la puiflanc« d’Arnoul Empereur des Romains proche parent de Charles. Arnoul au commencement de fon Empire, fut tellement empefehé cnvne guerrecontreH Efclauons de la Morauie qu’il ne pouuoit venir en France ny en Italie pouriC' primer les {éditions, frôlions, amp;nbsp;menées quifè faifoient en l’vne amp;en 1 autre Prouince. * Durant le regne d’Eudes il ne voulut point fe melier des affaires de France, ôcconfentit volontiers qu’Eudes tiendroit le Royaume de Francecii nom amp;nbsp;qualité de Roy,amp; comme tuteur du Simple, iufqu’à ce qu’il fwtparuc-nu en aage de commander. Ce qui donna matière amp;nbsp;commencement aux confpirations defleins amp;nbsp;pretentions de droit, par lefquclles le Simple Hit

/

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lor«

CHARLES 4. LE SIMPLE R O Y 30. LIVRE V. 2,97 apres guerroyé par Robert frere d’Eudes, foubs couleur d vn droit hereditaire iufquesàcequelapoftcritédcRobertoftant la Couronne a la race de Char es le Grand, la mit en la fierinc.

Or Arnoul apres auoir vaincu amp;nbsp;deffait les Normans, qui gaftoient cepen dant toute la Lorraine, amp;nbsp;debellé les Efclauons fur les riuagcs de a riuierc e GoUHerne-Meufe, donnait gouucrnement de la Lorraine a Senebauld Ion s nature . prescelacftantrequisparBeranger, d’aller a fonfecours en Italie contre e nbsp;o r^me*

te Guy, il entra dedans la Lombar die, print Veroneauec quelques les, Sc apres auoir prins la ville deBergamc ôc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t 5^

bïois gouuerncur d’icclle que Guy y auoit mis,cha{ra c it Gty e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

contrelesRomains, appaifa tout aRome, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P vAnereur dix ans

tê.DontpourrecompLfe de ce bien fait, le Pape le déclara Empereurdi lt;

qu’il eut prins l’adminiftration de l’Empire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Arnoul

talic amp;c Rome ^noient eu de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;malheurs les foixante ans amp;

dautanteutet elles de maux,de guerres ciuiies, nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;_ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;Barbarie 7“'’’^'^*

, nbsp;nbsp;nbsp;»f»--.iuxantlefquebellesdeuxnà«ntenxefc

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pedecetfeut duVaçc

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;touslesEfctiuainsdifent auoir procédé ce gran c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^eleplusgrandquifutaduenulongtempsdeuantaumo^^^^^^^

\ vovamlesaSaità dcErancefibrouillces, Scfondans fur ce BrouiBiz queïq voyans icsattaites Uc Vra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tmuucr enla Pannonie baffe maintenant

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bonneelpetancc desleurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rb-^f

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AiteHongïie,les Hongres leurs parens,ôc feioignam euxtous

\ Çerentles Gepides amp;des Auares de leurs terres, 2)î. e aap nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ .câen-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Germanie,vinàrentenlaGauleBelgiquc,mcttanstouta nbsp;nbsp;nbsp;i 1 ç^^vrazins

pe,pltffieurspayscbangerentdenom, 2gt;cmefmcslaiffans ancie , p

Xxnou\_x\e

tv\t ^c\Ä^emv\-\es.E^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Açnes EW AvxRo^ àes G vees, Àlt;\ue c \ e ^o

G\oîs o?ÀÀ eRoïi fexAemcïtt.'Quc AcEgt;AUïeïc, amp;L Àc Cmnimc, §!C

XtWAtGouGLxÀttç.ouLutvaxàc’àWcAeGuAYYc.'DucàeVjamcïe. n kffiatsAtut àtuxE\s,^Sa.uovt \tnou\ ou. ktïuAïe Çtttaouxme es ma.uua.^, T^«e

NNtmtf.SsC AtLt\ttc,Yo\s cm^tttetac Ro^ àcs Romains c^v u^ ucce ^n »

XErw^ttt^ tCNnt E\\tnommte,Lt\tÇÂtÀc,c^'^^^^^'^^'^^^^'^^^^ -

àtSaxt. Q^\lt;Ya^s\ns ARtnt t^ut AoXaAtttLutte 2lt; A KtuuXtc na ewt

E)ut Adaptante OûentaR,^ Comte onViuc AeRottameAecYueL Mbett Corn

tt At^am\iemtua,AeÇacou. ouiX eRott Rete AeXYm^eteutVo’^s .Mats ceux

• A \ \» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Af^c ¥‘^.^

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1

198 C H A R’L E S 4. EE S 1 M P L E. K ü Y 30-

milles^es anciens tiltres, Chartres amp;nbsp;hiftoires, difent que cc Conrad ndl*’'' furlar^e**'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du fang dcs François, bien qu’ils n’afleurent aucune chofe cer«^””

d'.ArnoHl. de fon origine, amp;nbsp;que quant lt;a Arnulfe furnommé le Mauuais auquel ils

lient vn frere non Vverner,mais Bertrand,ils difent qu’il n’eftoit pas fils de ƒ. pereur Arnoul ou Arnulfe, ains d’vn Seigneur de fà Cour nommé Leopold^ fut tué en vne bataille que Loys donna contre les Hongres. Bien difentils ce Leopold eftoit parent proche de Loys quatrième de lamefme tige de CH* j les le Grand, fans déduire de quelle branche. Ce qui nous femble eflreleplus*^ , ritable d’Arnoul, il eut plufieurs fils naturels, alfauoir Seiiebauld fils deluy de Helingarde fa concubine, auquel il donna la Lorraine,laquelle depuis qu’il eut efté tué par quelquesScigneursLorrains,changea fouuét de Seigneu^j' Car les François quelque fois la tenoient parla conquefte des armes, que fois par la permifïion benefices- des Empereurs, amp;nbsp;les vns amp;nbsp;les . '* ’ en effoient chafî'ez, ôc d’autres y entroiertt,iufques a tant qu’eflant par pluü^^l’

partages diuifèc en plufieurs parties, elle eut aulTi plufieurs diners gr^n“ Seigneurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

le dernier Empereur du fang du Gritnd Charles.

A l’Empereur Arnoul fuccedafon fils Loys,lequel quelques vns difèntauo^ efté le dernier Empereur de la race de Charles le Grand, duquel il eftoh ieme de droiôlc ligne, amp;nbsp;du commencement de l’empire de CharlesiuÏQUCsJ

veux Empereurs.

la mort de Loys y a cent vnze ans. Du temps dudit Loys fut diuifé l’Empira Occident, car il y auoit vn Empereur en Aliemaigne qui eftoit ledit LoysA’^^ Italie vn autre,le premier delaquelle futBerâgier Lombard,amp; par bards tindrent par quelque temps l’Empire par force. Loys eftant inorc le an de fon Empire l’an neuf cens vnze, amp;: eftant en luy morte la race de Char le Grand en Germanie, OttonDuc de Saxe fut éfleu Empereur, mais refuUo^ l’Empire acaufe de fà grande vieillefl'e il fut donné à Conrad Duc de । ce Orientale,lequel fe voyant tant maladif qu’il ne pouuoitfupporterle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

l’Empire, amp;nbsp;fentant fi fin eftre fort prochaine, affembla les Princes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l

6c leur confeilla qu’ils fiffent Empereur Henry fils d’Othon DucdeSaxc,P‘if | l’opinion duquel il auoit efté efleu,leur remonftrant qu’il eftoit vn fort ) vaillant Prince. Les Allemans le creurent amp;nbsp;firent ceft Henry Empereur, tout incontinent chercha l’alliance du Roy Charles, amp;nbsp;luy enuoya force AW' ' mans pour fouftenir fon party contre Robert.Dequoy les Princes grandcmcD^ irritez, incontinét eurét opinion que le Simple deliberoit de foufmettre fapef' fonne amp;nbsp;fon Royaume à l’Empereur, affin qu’il ne le guerroyait point, ƒ’ quille fecouruftfil en auoit befoin. Parquoy prefquetoute la NoblcfleJ**' mât mieux auoir vn nouueau Roy habille home qu’vn hereditaire fot, amp;nbsp;d'®'’ Eohert commença de fauorifer fon compétiteur Robert, de forte qu’ala barbedusin’'

pie, ledit Robert du confentement de tous fut reccu amp;nbsp;ceuronné Roy par ué Archeuefque de Rheims, lequel mourut trois iours apres, ce que plufieurs tindrent a miracle,amp; Seulfe fut efleu en fa place. Au parauant les Françoiswd-prifans Charles pour fa fimplicité, fouftenoient Robert, mais ioignans a Icnf^ mefpris vne haine contre luy, a caufe qu’il monftroit fe fier plus aux eftrangcrs qu’à ceux de fii nation, ils ne cefferent iamais qu’ils n’eufTent fait eflire Robert pour leur Roy, tant a de force au cœur des hommes la haine ôc le mefpris, ces deux paffions les font coniurer contreleur Prince.

Encore auoit ce miferable Prince Charles des hommes à fà deuotion, telk

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CHARLES 4.LE SIMP L E, RO Y 30. LIV RE V. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

amp;ligrandccftliforceamp;lepouuolrdcccnomdeRoy, qu’encorequ’iTfoit en , ,

vue perfonne ftupidc indigne ; fi eft-ce qu’on ne fe peut tenir qu’on ne le

ctaiane,rcuere,amp; aime. Charles adoneques iufeité par ceux de fon parti de def-

tendre fa querelle contre Robert, affembla des forces, amp;c Robert ne tut de fon

cofte parclfeux à en atfembler aulb. Tous deux fe rencôtrerent pres de Soitfons

la où ils fe donnèrent vne bataille, pour le debat de la Couronne. Les Elamans

Lorrains ôc Allemans tenoient le party de Charles, amp;nbsp;Robert nouueau Roy a- ^^taiUe entr

uoitpour luy ceux des Erançois qui elf oient le plus indignez,que Charles voir

loir loubsmettre aux Allemans, le pays qui leur auoit autre fois comman e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Ceux qui combattoient pour Charles,f encouragèrent 1 vnl autre, cognoi ans linfufefance de leur Chef. Quant a leurs cnnemis,ils elf oient conduits par Robert afpre ôc vaillant, amp;nbsp;qui preferoit ce nouueau nom de Roy a a propre vie.

Toutes les deux parties penfoierit auoir iufte querelle, les vns pour ou enir c

luy qui eftoitRoy dés deuant fa naiffancc, 8c qui defeendu de tat d Empereurs reftoitfeul delarace de Charles le Grad.Les autres pour fupporter e riouueau Roy qu’ils eftimoient pour fa ve rtu, 8c reueroient en fouuenance de Ion trer Euàes/amp;t de fon ayeul qui eRoit mort combattant pmir es raçois,au iq auoit fait entendre au peuple que Robert menoit cefte guerre pour lal de nbsp;nbsp;nbsp;.

quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onuentJachofedumondUeb^

l quot;ie^-'Aevïusefteuelesœeuniuçeu^

l nbsp;nbsp;nbsp;aes^o.i-MV_ouautvesB.veveurs.UTvacenefutvaasbheure^^^^^^^^

I nbsp;nbsp;nbsp;«^raniuoaWcamp;eftamtnyfegvaniôebatvourvnKoyaumcfutvui^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;babl\e,™Ult;i«ÆeKobettfhe«avatàesç\usauantamp;conabattantvaia^^^^^^

I fudbamp;nxu^.Cenue voyant fo çatnCans te remetent

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur coïté ayant fail oranàeoccitïonàcleuïscnneraïs, quoy qui sn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oncaucstuernynrenireleV^oyCbatles.leryueleftoit '

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ievourCuiureÇaviaoire, voyant tes ennemis n auoit vlutàcK-oy latembVoitj. cb„l„.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çlus toftaiioii eamp;évaincu que vainryueut, tant queneu açtes 11

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;baffaàeursversceux quiluyaiioicnttoutiours efteconttaites. en nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V ets Hebert Comte de V ermandols, quilors effort leur C ne , qui e g

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dre deRobert, pour fe foubsmettre a ce queledrtHe ertvou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4t4n

\ uintl’andefalutneuf cens feizc.S^ablcment il enuoy avers p

Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ry,luy dire Qu’rlluy rendrortlaEorrarne moyennant que nbsp;mpereur uy _

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naEfeeours .Ce que voyant les Eranco’rs qui tenoient fon party , craij,

Y qnrlvoulutfauotrferles Allemans contre eux ,lelalfferentla, 8c le «rrrernxu Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coRé de Hebert,lequel ils prièrent de prier Claarles de fetra porter en o p gt;

Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour auoir corafell fur les aRalr es du Royaume, 8c quand Cnar es y eror q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, gt;.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leretlnt.Hebettqulne demandolt pas mieux,farfantvnEonlem nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;. aci'K’^^

Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuersleSlmple,le pria (ous couleur debbnefoy, de venir ver^ uy a eronn^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour adurfer par enfemble aux aEalres delaErance .Claarles (alfans tou tours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;wsy

V Slruple,8cfefrätauxEellesparollesduCbte bleEert alla aV er orme accopa^ß^rtEquot;^!^^

ïîimîàs ^ouïceCc.eX3.M£c ne£exo\tBX.pAevy toMitVv],Slt;. vexxriiteuVme.YitVeKO'^ ,\ç.Q^e\’v\tmtfvcÇk.rovxX'amp;^^^^V^'-^^^'^ ^tlt;\xsNYilt;totoamp;To\ÀYâiv\CÂïi^e^\iàeVciom\%c^Àlt;^^ttAtàïovt w nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

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300 CHARLES 4. LE SIMP. ROY 30. RAOVL ROYji-

, mc j amp;nbsp;dciiant tous les Princes declaira qü’il Ie donnoit à. Raoul fon filleul dcRichardquifutRoy de Bourgongne, apres Loys fils de Boflon quieut*^’ chariot. nbsp;nbsp;yeux creuez en Italie. Et fut le corps du Simple enterré en l’Eglifc SaintFui^

de Peronne. Ce qui aduint l’an de grace 9x4.

Voila la fin amp;c la vie de ce miferable Prince Charles a bon droit furnom^' , Simple,auquel doibuent prendre exemple les Princes amp;nbsp;voir que ceux qtiil®”' TrZ^iJMts idiots, amp;nbsp;qui fe fient plus aux eftrangers qu’aux leurs ,amp; qui n’ont pas WJ de cognoiftre ceux qui les trahiflent tombent en l’inconuenient où il tonil’'’' eut à femme Ogine fille du Roy Edward d’Angleterre, amp;nbsp;d’elle auoitcuvnquot; loft d'on- nommé Loys Roy de France, depuis furnommé d’Oultremer,lequel auWj troaterßltJe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^j-g demeuraicLine Sgt;c ùns fecours amp;nbsp;appuy,pour ce quelefufditl^^'’!

chitrlts.

Schifmes t»

fonde fur la donation amp;nbsp;declaration de Charles, incontinent apres la celuyfefit Roy de France. Lors voyant Ogineveufue de Charles,qu’elle pouuoit refifler à l’vfiirpation de Raoul, fen alla en Angleterre vers le deftan Ion frère : emmenant auecques elle Ion fils Loys, amp;nbsp;y fut enuiroutr^^^’ ans, attendant la commodité de retourner en France, amp;nbsp;de pourfuiurclccli®'^^ de fon fils. Du temps du Simple en peu d’efpace de temps, il y eut hui^ amp;nbsp;furent plufieurs Schifines Sgt;c choies Icandaleufes, nbsp;nbsp;entre autres y eutgf^

Concile d riernte.

Ichifme entre Formofe amp;nbsp;Serge Papes, amp;nbsp;fut contraint Formofe d’abandonn^'' Rome,amp;: fen venir en France:puis trouuant façon de retourner àRomc,rîp'^J'' la Papauté amp;bicn to fl: apres mourut, dont ledit SergeferemitaufiegcP^gt;P^,' Auflî du temps de Charles le Simple fut tenu en la ville de Vienne en DauF’quot; ne vn Concile, auquel prefiderent deux Legats du liege Romain, Pafehah^ Iehan,amp;fut lors accordé que les prebftrespourroient efpoufer femmepouf' ueu quelle fur pucelle, amp;nbsp;non veufue, poureuiter Bigamie. Parcillementloi^ . debat furuint pour le corps de Saint Denis Areopagite.

UHUtuns i’Efiittt.

Les Allemans maintiennent qu’il fut tranfporté par l’Empereur Amoulo” Arnulfe en la ville de Reinfbourg, amp;nbsp;cfllà monftrec vne Bulle du Pape 1^°^ dixième approuuant celle tranflation, mais la France tient au contraire quil [ en l’Abbaye Saint Denis en France: ce qui elt plus croyable . De Ion la race de Charles le Grand en l’Empire comme nous auons dit. Enquoyo^ peut voir vn merueilleux changement, qui cil aux choies les plus grandes dû monde, amp;nbsp;de Germanie l’Empire fut traniporté delà lignée dudit Charles ef vne autre, mais le Royaume de France demeura encore quelques années cni^ mailon d’iccluy, veu qu’il y auoit des enfans de relie en la race du Simplc.DoC' ques apres la mort de Charles le Simple, Raoul premier du nom Ruy de Boat' gongne fut Roy de France.

Raovl ROY DE FRANCE p.

ftocAyt tnlulte.

R A O V L qui fut Roy de France par la ceflîon que luy en fit Charles le SiW' pic, clloitfils de Richard amp;nbsp;d’Adelheide,auquel fon perc fils dcTheodofic Comte d’Authun qui auoit longuement débattu auec Bolbn le droit tre du Royaume deBourgongnefit porter le nom de Roy de Bourgongne en l’an de làlut huiél cens npnante vn, amp;nbsp;porta ce tiltre lèulement quatre ans lâns cllrc couronné, amp;nbsp;l’an huiôl cens nonantc cinq, il fut couronné Roy de Bout' gongne en grande folcnnité, ayant lèulement vfurpélctiltrfedeRoyaiipafn-uantjl’an neuf cens vingt quatrc,qui fut le neufieme an apres le trelpas du Roy Loys fils de Bolbn. Raoul entreprintvn voyage en Italie. Surquoyilûutfça* uoirqueles Italiens impatiês de la tirannie de Béranger enuoyerent par deuers Raoiil

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KAOVLÏlt;O^3i‘i-^VREV. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;301 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Kaoul,l«y fatfans entendre que le Royaume d’Italie eftoitle vray patrimoine

des Roys deBomvocme amp;nbsp;qu’il leur appartenoitiuftement.commeeftansfuc-

ceffeurs du Roy BoSn, qui auoit eu en mariage IWtiere vnique de l’Empe-

KutLoys fécond du nom. Ainfi luy paUietem ils le droit, pour luy dreffer v-

ncquetelle en Italie contre Beranget qui les mangeoit. Loys qui auoit vaincu

les Noimans Danois Van de falut inntl cens nonante-vn, eftoit li enfle de gloi-

te amp;nbsp;tant tontoncut de gtâdetir Sc d’Empire qu auec fon armee il paffa en Ita-

lie,comtetitBerengetouBeiengiiier,amp;tle deflit en champ de bataille ,amp;tmt „,.

leKoyaiimed'ltaliettoisans.EtVanneeaçres ceftedeffaifte.les l«l'«isSiu

et Joient qtieBerenget ne tenotiiiellalUes forces firentvneentreprife con-

tteAny, Sene^effetent quils neVetiffent mis amort. EesEftats flquot;quot;™-

àuteLasvolontietsvnPrinceefttangetptofpYerêcdetienittroçfo^^^^

lie mnrVammitQuilsportentàleutliberté,amp;lacrainteqtiilsontdelatytan

ie,çout amout ou d p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Raoul,luy fiifciterentvn ennemy de««!«quot;»-

™,ayansdefiafutpeaeslestoice^ 7 entaduerfairepouttaifondelaco-

la nation, qu ils içauoientiuy eiiicgtc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cpfnt

tentiotiàiiieftofi entre cuitdeux,poui leKoyaumede Bouigonene. Ce tat

ZiXmte dÀde^ '^flquot;' fe aifoitKoydeBourgongne,difant quile-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J 1 À rvdle d’AtlesvillecapitaledtiKoyaume,Scotdmaitc

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lloitçoMeurdeydte g eftequeielle.RaoulScHtiSueseuientEuette

1 ieraeuie amp;nbsp;fiege des Roy . nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en forte qu’ils animèrent plufieuts

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delMie. En cefte maniye H „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confiderant cela, Sc ayant affex „ „Ä.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;elvetancedeCefaireRoy^Empemur^^^

\ a~eUfanementd’aller audeuantdelaptati-nelloit pas au gte des Eftats, d “mg \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Husues d’Atles,\uy fai-

qiie de les ennemis, Scenuoy a fes Ambaft. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Avmnant otie Hu-

\(aiit offre deluy cedet tout ce qu il pretendoit en ta '®gt; y Aquov Hufues ■lt;quot;* sfiesluy cedaftla querelle du Royaume deBourgoi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u- ,q\ ne«*quot;quot;'“*

s'accorda ttefvolontiers ,fevoyant auoit telle lauem, de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ »S“-

doutoitpointqu’ilnedeuintEmpereut abonmatcbe,puisciue^^^^ ftoiétdaccotd.Vatcemoyendemeum^gue^quot;,^^^^^^ ^lt;Raou\ s en reuint enE our gongnc,ioui Aaq nfencontte-efebangedefandroit^-

CependantquecesaffrnreUepÆo«nt

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entrance les menees cy Aellus déduites, oc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

\ gtarideteputaùonenttilesbbmesqu’eftantp^ibleRoydeBonigo^^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;bettComtedeVetmandoisbeautreredeRobett,fevoulantvange delammt

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defonditbeau-lteteVuïCliatlesleSimplc,leconnaignttfcomenot ' , r

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;detefignetfonRoyaumedeEtanccauditRaou . qu^ co nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gtandsSeivneuts àcïtancc,tantpouiles taifons cy e us con en ,q V

\ ce qu'ils àvoyoientpourlots ;,mteVrinceaffexpuilfant,pout îaitetefteaux \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VAormans qui te reÇpanàolcntpat les Gaules.

\ nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;AinViÇutRkO'vi.ptoclarnéSccoutoïinéRoy deVtancc,amp;t dauttepattles

\ patùÇins duRoy Cbatlesle Simple ta mo tt, 5c de fou fils toys Çumï en Ang 1 nbsp;nbsp;nbsp;tette,voyansleRoyaumevo\édenttelesmainsdulegnimeRoy,imp\otetentt,„„.

1 nbsp;nbsp;nbsp;laidcdelEmpeteut Henry . Lequel {émettant enatmesau {ecotits destran-

\ nbsp;nbsp;nbsp;r,ois contteRaoul, fotenfinpat iceluy appaifé, moyennant ce que RaouUuy

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30X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L(JYS4. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;KUÏ 31.

* ' ■ fit vn prefent d’vne lance precieufe amp;nbsp;de merueilleux ouurage, en laquelle c-ftoient enchaflez ( felon quedifent Luitprand, Sigifbert amp;nbsp;Othon) les clout auoit efte cloue noftre Seigneur I e s v s christ, en l’arbre de b ferewHerj. Croix, amp;nbsp;difoit on quelle auoitefté aConftantin le Grand, amp;nbsp;depuis auoit efté portee en Italie, amp;nbsp;qu’en fin vn Comte nommé Sanfon l’auoit retiree, amp;nbsp;tu auoit fait prefent au Roy Raoul, du temps qu’il regnoit en Italie. Aucunsdi-fent que c’eftoit vne croix, Sc non pas vne lance, mais tant y a que l’Empereur Henry l’ayant eue de Raoul, il en fit le principal ligne de l’Empire, qui fut l’an de falut neuf cens vingt-neuf. Raoul doneques apres auoir régné deux ans, autres dilènt douze en France, mourut en la ville d’Auxerre, amp;nbsp;fut Ion

Mert de

corps porté amp;nbsp;enterré enl’Eglife Sainélc Colombe hors les murs de la ville de Sens. Durant fon regne de France, il fit baftipl’Abbaye de Saint LO' mer de Blois, amp;nbsp;mourant laiflà de fa femme Berthe fille de Bouchard

de SucLic, vne fille nommée Adelehide ou Adelinde, qui en premieres no^ ces fut mariée aLothaire fils de Hugues d’Arles, amp;en fécondes à Othon^ Grand Empereur d’Allemagne amp;nbsp;mere d’Othon fécond . Mais tous ceux qui fe dirent Roys de France entre les troubles qui aduindrent depuis lî i^egitimis mort de Loys le Begue iufques à celle du Simple , ne font point i^isdeFrace Roys, à caufc quc ledit le Simple cftoit le fcul heritier legitime de la couronne.

Nous auons dit comme Ogine femme de Charles le Simple amp;nbsp;leur fils Loys f en efiroient fuiz en Angleterre vers le Roy Adelftan fon frere,apres la prifon mortdudit Charles, mais apres ledecesduRoy Raoul, les François rappel®' Loys 4. j-^nt ledit Loys l’an de làlut neuf cens trente-fèpt.

ov- Adelftan Roy d’Angleterre pria Guillaume longue Efpee,Duc deNormaU' TREMER die,fils du Duc Rhou Normad,de vouloir ayder leditLoys ionnepueu,àfefii' ROY 31. rereftituer en Ion Royaume. Noz chroniques de France difent,que Hucsis Grand fils de Robert aida fort audit Loys à le faire reuenir d’Angleterre

faire courôner,mais celaneft pas croyable,d’autât que Hues eut pluftoft mis pci ne d’auoir pour foy le Royaume,fil eut peu,veu le droit qu’il y pretendoit.Lots mourut le Roy Adelftan d’Angleterre, laiflànt pour fuccefleur vn fils nomme Emond, ou Aimon,qui eut vne fille nomee Edich, qui fu t mariee à l’Empctcut Othon. Aufti mourut l’Empereur Henry ,laiftant pour fuccefleur enl’Empim Othon fulnommé fon fils, amp;nbsp;au Duché de Lorraine fon gendre nomme Gif' bert. Ce Roy Loys futfurnommé d’Outremer pour ce qu’il auoit pafte mm de Loyj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i i r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i r nc

ti'Ouirer»er,

Guerre en lorraine.

lamer incontinent apres le decesdeion pere, amp;qu citant Raoul loncomp tireur mort,il l’auoit repaftee,amp; eftoit retourné en Ion royaume, lequel fut cinq ans exempt de guerres eftrangeres amp;nbsp;ciuilcs, tant que les François délibérèrent de recouLirer la Lorraine. Ce qu’ils penfoient bien facile amp;nbsp;aifé,à caufe que Gib bert qui en eftoit Duc troubloit tout en Allemagne, amp;nbsp;quittant l’alliance de l’Empereur Othon vouloir mettre fon frere Henry en fon lieu, difànt que 1 Empire lu y appartenoit, pour ce qu’il auoit efté engendré depuis que fon pctcJ' uoit efté Empereur, amp;nbsp;Othon fong temps deuant. Plufieurs Princes amp;nbsp;grands feigneurs tenoient fon party, amp;nbsp;entre autres Evverard Comte Palatin: dont on n’attendoit qu’vne forte amp;nbsp;dangereufe guerre. Et cependant le Roy Loys m^' cha en Lorraine contre Othon, effrayant merueilleufement tout le pays,amp; deu pafla iufques a Brezac en Auxois.Henry faifànt guerre contre fon frere fut bim

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LOYS 4. D'OVTRE'-IER ROY 31. LIVRE VI. 303

fortbleffimvnereacoatre, amp;nbsp;retenu pnfonnicis tellement qu’il fut rontraint

luY oben- en tout ce qu’il Uy pleut. Gilbert voulant emodehetOthon de palier

leRlunJe noya dedans, 8c peu après Evveravd fut tue. Parquoyleutliguele

rompit du tout.Le Roy Loys fit alliance atiec O thon amp;nbsp;print fa Icetu nommee

Herberge en mariage, laquelle auoit premièrement

Diietó deLorraine ftitlots donne avn Comte nomrne Othon,mais pat ce

qu’ilinoututbtentoft,ContadgendredelEmpeteuten nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’‘2quot;'“'

lainottdeceContad,OthonledonnaafonfrereBrunonArcheue^t^^^^^

^nequifefitappelUrAr^

ai.:rd^ZèV;yaunaecontreCharIesleSimple,8lt;e^

Palais cbefdelacL^aeEtan^^

Vbesïont nommeDuc des Has 1 ^^^^„^^„a,e,qtii appelleHues le Grad

r nucScPtincedeErance.EtenïEgliied’Otleans

MaiieduPalaisfonfeignett , nbsp;nbsp;nbsp;. ^pj^^j^uçsIcGjanilfontuteuiamp;grand

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c.,;,,tM;trûndeToursy aükre,auqueïHues

l àeScnfcvwàeConKoyaume} '■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p-rln o-rYcedeDieu Par ces

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ r nbsp;A nbsp;nbsp;A U nbsp;nbsp;r^nptmetloitenfesultrcs,VarVa§racede^ieuAarccigt;

\ kGnuàpeveàeHuesCapetmer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;honorable eftat cnce

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exera^Vs on vent von nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n aeVhmncrenr, A commença à vrenêre

\ Royaume,8cpout ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„elldtoitqtieceuxdefamaifonpte

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e«eiu,amp;monftrertemblantdem nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Robert tonperc

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tennovent en la couronne Q.C vranoc 5

quiauoitedfoecispresdeSoiffons. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aSeftion,

AtnoulCorntedeîlante^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

le patty dtiRoy Loys, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àontlesNormans eftoientles princt*

quatioienttueeeuxdelaliguedeH

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v^nx ,11 amrai^lamaantóe vouloir par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a ÂAruAkpvp AeSömenres M^rr j

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A XA nbsp;nbsp;nbsp;-A- Cl Ap’Ç^laouiufauesavneine delariiiieredeùomcYLc Mnjj-^cre j.»

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hmakrl.Youtesfoislacbroniquede

\ ^e raconte ïoceahon de -«-«-XunXiandie ' Uy te-

\ nbsp;nbsp;nbsp;F^^Vcj:Wcau do MoKcuiU nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aux forces AuditDuc, Si c^i au

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ttXTr(eVo«KXvtgeTàûuy\uepattrabtfon,cog^^^^^

teignenrsieHiceetimet«de\aptolpetttli5cgtacedtUitDucGmiRumene^ Äpas,riattRdetarriott,Hioy\vers\uyvneambaffade,pM\aquÄeA^^^^^^^ loltÄauoitcourufos auditUe\Vo5n,i-norant\amitie Sgt;ca\Vunce VeD i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a.

Hc\\o^nauoientenlenfo\e,fovV^i^''^^^^'^^'^'^^^'^'^'gt;^^^''^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? X VAeV

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mettant a\ arVitraCTç, ^\Ad.it GuiWaumeXediamp;rent cv-ùeamp;oït entre u’j

\ nbsp;nbsp;nbsp;\ovn.htnout anobinCterXeàÆerentdentre eux,fotaecor e e reuen

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forXa riurere deSonarne ,\a oufo e rencontre

\ nbsp;nbsp;nbsp;î^. varVerentXe ViueVlormanà., amp;c\e Comte hXamand. Xon^uemmt e^

\ XXe,nnrs lelevarerentXdons amrs,aYtes tehre entreXiartex \ Xo'^anté CeXa fortXeXùue CudXaume entra XeuX en vn bau.eau ’VC^ur \ nbsp;nbsp;nbsp;tourner, les ^ens entrèrent en v n autre , mars comme rXs enorent

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moitié cXremrn, vnCXreuaXier AAormand. nommé hanXe Xe Court, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'■ TYo,„ye/,e

\ nbsp;nbsp;nbsp;hue, e^eXe Comte XrnouXXe v;XioXt de retourner encores vers X^ ■gt; awan comte.

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304

31.

ledit Arnoul fut retourné vers le Duc,n’euft efté qu’il eftoit fi gouteux, quiftt fe pouLioit remouuoir.Le Duc à la bonne foy retourna en rifte,là où ils auoient parlementé, mais il n’y fut fi toll arriué, que Banfe le Court haufl'a vn auirotj qu’il tenoit, duquel il donna fi grand coup fur la tefte au Duc qu’il l’abbatit^ terre. Et al’inftantjles autres complices donnèrent au Duc tant de coups é’et peeamp; de dagues,qu’ils le mirêt à mort.L’Annalifte de Flandres colore cemen*^' ^ndeU^' auecques vn plus iufte prétexté, difint que Guillaume Duc de Norman“^^ mortdtiDuc auoitfecoutu le Comte de Vermandois, par lequel Ion oncle fut misa pQLir laquelle venger il drefl'a vne armee, amp;nbsp;paftant en Normandie apres ques elcarmouches, on vint au pourparlé de la paix, ou ne pouuans rien conclure , ainfi que le Duc Guillaume fen retournoit, il fut aftailli des Flaman^A taillé en pieces, amp;nbsp;fit le coup de fi propre main Baudouin fils de Raoul Cornt^ de Cambrefi, fe vengeant de la mort de fon pere occis par les Normans en Vcf' mandois. Les Chroniques d’Angleterre dilent que ce fi.it Loys mefmeRoy^^ »ïzlt; de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duché deNorninn

^Normddie dic, mais cela eft fiux, Qupy qu’il en foit amp;nbsp;par qui amp;nbsp;comment que ce fùft ledit Duc fut tué. Il y auoit lors en Normandie tant de vaillans hommes,tnnc d’armes, de cheuaux, de nauires amp;nbsp;de richeftes,amp; tant de peuple y arritioic tous .Ai^rold}(oy |es iouTs, qu’cllc cftoit en plus grande reputation que iamais.

Aigrold Roy de Dannemarc chafte par fon fils Loys de fon paySjfy retira on ce temps amenant auecques luy foixante nauires,amp;la plus grande partdehno-blcfte Danoifequi mieux aimoit viure en exil, que d’obeir à vn fils tant deft-beilfint a Ion pere. Les Danois eurent le pays de Conftantin pour fliabitucr. Les Normans comencerent lors à fe deffier du Roy de France. GLiillatimelailù

GoHuerne-ment du leu-ne Duc Normand.

i.oys y a a flauen.

reult tcmr fgt;ri/onnier f^chard.

fon fils Richard 5. du nom encore en bas aage. Adonc fut donné le g-ouuern^' ment de la perfonnedu ieune Duc amp;nbsp;du pays, à trois figes amp;nbsp;loyaux Cheiiî' ualiers,qui figement infiruifirent le ieune Duc en toutes vertus dignes dvn Prince, amp;nbsp;gouuernoient fon Eftat auecques toute iuftice amp;nbsp;équité . Loy^ d’Outremer aduerti du meurtre,commis en la perfonne du Duc Guillaume,alla incontinent â Rouen, la où il fut trcshonorablement receu du ieune Dut de les gouLicrneurs, amp;nbsp;le peuple cuidant qu’il fut la venu pour le bien début Duc, receutvnegrandeioyede fivenue. Le Ducaccompagné defes gouuer-neursalloit fouuent viliterle Roy, quand vniour entre autres propos leRoV dill aux gouuerneurs du Duc qu’il auoit vn grand defplaifir ôc regret delà mort du feu Duc Guillaume, amp;nbsp;de la façon d’icelle, amp;nbsp;promit audit ieune Dut de faire tout ce qu’il pourroit,pourluy en faire auoir la iuftice amp;laraifon. Ces propos cftoient entremêliez depluficurs lionncftes difcours,de remon-ftranccs,amp;de demonftrations de grande amitié ôc afteôlion. Il fit fi longuement filler fes difeours, que la nuicl les furprint fur iceux. Et comme Jeieune Duc vouloir prendre congé du Roy, Je Roy le pria de demeurer celle nuidb auecques luy, fi bien que le Roy ne vouloir permettre que Richard Pen allait, ains le retint, amp;nbsp;les trois iours apres enluiuans donna ordre qu’aucun ne par-laftà luy, finon en la prefence des François. Qjaand le Cheualier Ofmond l’vndcs gouuerneurs du ieunePrince,amp;qui cftoitdemeuréauecques luy,vit la fiçon de faire du Roy, il penfi bien qu’il ne fiifoit cela pour aucun bien, ains qu’il bralToit quelque chofe contre Ion petit maiftre. Et pour cefit Içatioira Bernard le Danois, aulîi l’vn des gouuerneurs du Duc, amp;nbsp;qui eftoit demeure

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LOYS 4 D’OVTREMER ROY iu LIVRE V« JOS tokville.co«ment les chofes alloient. Incontinent il courut villeqneleDuceftoitdetenuprifonnicrparleRoy. c ae a P . z ùrcur oleeLaenfunefoudaine.Sc^outtiuantScquantfartrtadecequehta^^^^^ la collete luy peut admintftter, 11 rfy auott pas lufjues aux fans quetous rfaccoueuffent au logis duRoy,ctias auec gra L^Roy bien tenaient Duc,ouautretnentdstonaptotentlespottes dubÿ^ tfonné de cefoudain amas d= peupledeuan^onhoftel^mandaa fileftoiten danger 'iefepetfou'ae.Aquoy fmon^je lenditle Duc entre Aoitlc Duc entre les mains de ceux de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nrancunmalluvCaivc, lojj.

les mains d’Ofmond,Cexeufant qu’il ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difciplines .Ófmod

AnanKny,quepourfon^euran^ aupeuçle AdoncquesleRoy pren, qni\attoittetenuleditRicbard,nutenauantp U , nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ß-ditiondu“?”^

leDanoispdntleDucRicbard «elemenant enfonloM appadalaleU^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

penple.Le\endemain matin les Barons lt;^^^°'“‘quot;^'';tKoî,le(upçliant J K««».

mit Idlennellcment qu’il vanger oit la mort u ., ^qç,gçj^q^e^eicuncDucpro»Mjrc4e r^QnVqiiauoit commis le meurtre, promettan a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nluGcurs’^’J»“»!’“«’

Scmlntenit Condtoit S^lionneur contre tous. Autant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ure

bcVuWs Va prcfens, puis voulant partir c Vp^eufcs decequiVa-

noitfaitaucVaucs tours àeuant» 2^ Au repet ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte ArnouV

GaiWanmc, apres iVVes affeuracpïiVvouVoit aVVer pour ui

Âc YVanàres, comme meurtrier, Sc ceux cpii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u lt;VeVe

lt;wepo\it ce faite iViïoit mepeVe lie^e àeuantVa vi e i ‘ ï

itcouïïï en ceîVeVîonne ôi Caintc entrepriCe, amp;c poutcc lt;pic eut leune

Wo« ena.« àcïouuo« yotter nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conCcAVoit à ennoyet VeiuDuc r„,,

naL aueclotWe (onÄs, cWt àemefceaa« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,\eoueYA

OTOmîtto'ttfiviciïoumïamp;cioftravtc entoœcsveïtüT,\cs^ cuviïKcyvn au aminiàe(ovu2àuocùxOuc,c^uc(Ac(tovt(ou'^oÇ’co s, ces onu- cso (tes 2lt; temonft.rances Ç’accoràerent tous Ves affift-Aus, Sc penmrent tpie eut quot;DncaWa^aLaon, Sc pout Con ^ouuetneutVu^ àonnetent celt OVmoà, duepue

nons auons cy àeffns patVé.

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de Laon, pour le/aire ( ainii qu’il difoit ) inRrnirc‘' nourrir auecques fon fils Lothaire. Mais c’efioit pou^ f emparer apres plus facilement de foneftat.OrAr noul Comte de Flandres homme cault amp;nbsp;malicie'^’^’ eftant ce pendant aducrtique le Roy auoitdeliberÇ de mettre le fiege deuant la ville d’Arras, amp;nbsp;cogno^b

MitUHais naturel de Prince.

Finejfie du Comte de Flandres.

lanp^aç^e des corrompui^

fant le naturel du Roy, qui eftoit homme perfide,de peu d’amitié, amp;nbsp;au demeurant auare amp;nbsp;corrompu, faduifa de preuenir ce fiege, de diuertirparvneli' nelfe par vne corruption l’orage de la guerre que Loys luy appreftoit.lhi’f noya deux Ambafladeurs vers luy pour luy prefenter de fa part vn beau d’or poifant vingt marcs, auecques charge de luy dire que ledit CorotemettoJ enfes mains toutes fes terres amp;nbsp;Seigneuries,amp;fapefonneenlaprotedionflew maiefté, amp;nbsp;que comme fon homme il fè foubs-mettoit comparoir deuantic^ ' le, pour fe purger amp;nbsp;deffendre de la mort du Duc Guillaume de Normandie qui luy eftoit imputée. Quand ces Ambafladeurs feirent leur harangue an Roy, làeftoicnt comme par vn ieu ioué, prefens aucuns du Confeil fecretdn Roy, les vns alliez amp;nbsp;les autres grands amis du Comte, amp;nbsp;par luy corrompuZ) lefquelsen Icfiiuorifans amp;nbsp;le defehargeans de ce dont on î’accufoit,direntaa Roy,que fes oflres eftoient raifonnables qu’il ne les deuoit refufer. Defaço’’ que par leurs honneftes remonftrances fut appaifee la colere du Roy contre Je Cote, ôc prenant fort bien fes prefens,rendit inutile la promelTe qu’il auoittant ppy corrompu folennellement faiéle au ieune Duc Richard de veger la mort du Duc Guillan* cr-^^rfide. pj. poyj- mieux entretenir le Roy en celle perfidie, l’vn des Confeillers,(]ni auoiteu les mains greflees des prefens du Comte, remonftraau Roy qnn pays de Normandie amp;nbsp;deBretaigne auoient eftéafespredecefleurs Roys. Que Rhou Danois Normand homme banny de fon pays, fans aucun droiéi amp;nbsp;railon eftoit auecques main armee de Barbates, venu enuahir le Roynn KMr” k”“ mede France au temps de ce miferableeftat, auquel elle eftoit reduittefoubs i^ormans. Jg regne de Charles le Simple fon pere. Qtfil auoit exercé tant de cruautez amp;: inhumanitez en la France, amp;nbsp;y auoit mis vn fi grand pied, que ledit Charles le Simple fon pere auoit efté contraint de luy bailler ledit pays de Nornunéi«' “ “ ' nbsp;nbsp;nbsp;............. Enouuc

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LOYS 4. D’OVTKEMER ROY 31. LIVRE VLe 307

t».

Yn outre luy remonftroient, qu il tenoit entre fes mains I’heritier, auquel ledit pays deuoit appartenir, fil auoit efté bien acquis. Mais puis qu’il ne l’eftoit pas^ confal. nul que ledit heritier ne le pouuoit empefeher. Pour ce le confeillercnt de faire mourir ledit Duc,ou bien le mettre en telle prifon, qu’il n’en peut iamais partir. Qhen apres il affligeaft amp;nbsp;foullaft les Normans de tant d’impofitions, qu ils fuflent eu fin contraints de f en retourner en leur pays Septentrional, d ou ils e-fioientvenuz. Qhil dteuoit en ce faifant oublier le courroux qu il auoit conceu contre le Comte Arnoul,veu qu’il fe mettoit a telle raifon qu il f en deuoit corv-tenter. Voilale Confeil que donnèrent ces Confeillers corrompuz par Arnoul, confeilimpie amp;nbsp;mefehant. A cefte remonftrance le Roy commença apenfer profondément,Sc comme il fe pourmenoit fans faire aucune re ponce, e am a gité de deux paffions, tantoft de la cruauté, tantoft du temor s, vn mitre on fcife auffi mefehant que le utemler.luy tcmonftra qu’il le ÿuoit reffouuemÿ eonwlorsquileftoitdedinslavilledeRouenUepeupledieelleefmeuafedi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

ùondevint Sfaillit en fonlogis, auec grand danger de fa perfonne, pour auorr lemDncRichard,quelcditkoytenoitcnfacompagnie.LuyditqueRrchatd ellon™»auuadiarson,8c û vindicatif, que fri elchapport vue fors de te tnatirSjilfcteffouulendtoit deccquelcditKoyluyarror nbsp;ar a nbsp;orten,

vengeiortfrrtluy, fes enfans. Se qu’rl tenoit coratredrort taifonvnpays ap cz parUntflaclùrorrnedèîrLce,\aarfotceoftéauKoyleSrnrpleforr^^^^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dinerfespaffions,tantoft défaire ce qu’ilsluy corifeilloient, tantoft de ^ele

repoinqleurreiponditquilpenteronavvv^vvxa.. j

dantil fe faifiroit de Richard. Sut l’heure inefme tan is nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

énluy,ilfitvcmr alny,leDuc5 ôc Ofmondfongouu^neu , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J »z d.cefte

fenceqneleditDuciforthpointhorslavillepourchofequiaàuint,^acefte chatgele donna audit Ofmoud,fur peine delavR. e ce comman ei , mond fut grandement efhahy ,2gt;cRichar d qui e oit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couftume

(onmaffàn tint pas grand compte, ains alloit ala chaffe comme de cou^mae Scnefailloitiour quftn'allaft atmogh duRoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V^c^ftZ Si

haut allé àlachaffe,Richarà fans demander conge, y a aau 1 e o , toftqueleRoy futderetour,laRoyneGerherge a eme uy 1 % eftoMorty delavillefans cougé.Dequoy leRoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du

irrite it*

ehard,^enreprintaigrementluy Scfóngouuerneur,leurreprochatledang^

\ auquelilf eftfffttrouué enla ville deRouen,enles mentant

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ti? LeieuneVrineeRiehardexcufa aueehumhlesamp;cfages par olles, toy ôeVon

;~X-tamp;LX\eîlt;oyqulauohtoufro^^ lafonuenaneedeeequeleshahitans deRovienluy auoient

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RiehatdtutfoignenfemetgatdéenNnechamhteparflxarcaers. nbsp;e e V

\ nbsp;nbsp;nbsp;nementiuttrouuéfott manuals dvnehaeun^Sictemhla qui euoitappo

\ nbsp;nbsp;nbsp;grand ttouhle, comme il ht ,maisleRoy inconhdetene con 1 e^roitpas c q

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en nourroitaduerrit,Slt;. netegatdoit au dertiete,ainsfeulement uiuoit a u

\ nbsp;nbsp;« ntefentedelacmelle puis aptes life tepentitafahonte .Niais c’e^ enatute nbsp;es

\ nbsp;nbsp;« Vnnees inconfidete^ de faccouhumet àfaite des promptes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiereg.

\ nbsp;nbsp;» foncier pas de f’en repentir puis aptes aleutlionteSsCconfufion. ea aenaex

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tremementle ieuneViuc amp;c ton gpuuerneut ,mais aptes f ehre te o tlT. u ma ,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ds penfetent pat qyiels moyens ns enpouttoientefcliappet; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

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508 nbsp;nbsp;• L O Y S 4. C

Comme ils eftoientcnces

mond les moyens par lefquels il deliureroit le Duc Richard. C’eftaflauoir(]|Jƒ Richard le maccraft 8gt;c extenuaft de ieLi{hesamp; abftinences,tellement qu’il en tO' baft malade, ôc fi debile, qu’on eftimaft pluftoft de luy, la mort que la vie,

£m. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que les archers le voyant en fi piteux eftat, nefedoO'

noient plus garde de luy. Ofmond auoit fes gens amp;nbsp;cheuaux tous prefts enfo'’ hoftcl, pour mettre â chef ion entreprile en temps amp;nbsp;lieu. Cependant les lul^' tans de Normandie aduertis dumauuais traiôhement que le Roy faifoitalf^^

ßts de leur piuemfri'

Faille du Put.

ï eftoient bien triftes, amp;nbsp;faifbient (óuucnt ieufnes, proceflions, Sz pour luy. Aduint vn iour que le Roy fit vn grad feftin où il y eut pluficurs eftj' temens, pour lefquels voir les archers,qui auoient la garde de Richard, rent apres foupper à la falle du Roy, car ils penfoient que Richard full tant af graue de maladie, qu’il ne fè peut remouuoir. Lors Ofmond vint en fa charnbr^^ qui le trouuant mal gardé l’affubla d’vn manteau, le mena en la ville, amp;nbsp;le chat' gea Sccouurit d’vn grand fiirdeaud’herbcs:puis le trouffade trauersfurvnchî ual:amp; ainfi le mit hors la ville, ou il le dcfueloppa, amp;nbsp;monta fur fbn cheiwh ht

prenant congé de fes gens, leur dit qu’ils fe fauuaffent comme ils pourroiét. RJ' chard amp;nbsp;Ofmond fans farrefter picquerent iufques au chafteau de CoucyJJ feigneur duquel eftoit oncle de Richard de par fa mere, qui pour lors cftoltƒ 1 Senlis auec le Comte Hebert. Eftans arriuez là,ils aduiferent à ce qu’ils éeuoKt 1 ' du':^. faire. Le Roy aduerty de leur depart entra en tel defpit amp;: fureur, qu’il fit pendre les archers qui auoient Richard en garde. Le lendemain Ofmond alla a Senlis, ou il trouua Hebert Comte de Senlis, amp;nbsp;le Seigneur de Coucy, amp;nbsp;lesaéuet tit de ce qui f’eftoit paffé. Dequoy ledit Comte receuant vne incroiableioyc,n‘' la trouuer Richard fon neueu à Coucy, amp;nbsp;l’emmena à Senlis, la oùlelaifTantcn Mmees cotre bonne amp;nbsp;feure garde,il fen alla à Paris vers Hues le Grand,Comte de Paris,au-

quel il remonftra le grand outrage que le Roy Loys auoit fait amp;nbsp;prétendu faite au Duc Richard fbn neueu,le priant de luy ayder, amp;nbsp;le receuoir en fon alliance« Finablement il le perfuada tant que Hues luy promit ay de, pour le moins,h fon honneur en ce regard eftoit foullé, qu’il ne luy fèroit point contraire.

Or quand Arnoul Comte de Flandres eut entendu que Richard eftoitcl- • chappé de prifon, il en fut fort fafché,preuoyat que cefte fuitte luy apporteroK , vn grand danger. Il fen vint trouuerieRoy, amp;nbsp;luy remonftra que Richardn^ j^icbiird. nbsp;nbsp;nbsp;pourroit refifter à fes forces, finon par l’aide de Hues le Grand, Sc pour ce, bf

confèilloit de mander à Hues, qu’il fe gardaft bien d’aider Richard,Iuy fiiifànt offre de luy donner en propriété la portion de Normandie, qui f’eftend depuis la riuiere de Seine, iufques en Bretagne, amp;nbsp;au mont Saint Michel. Ce confeÜ fcmbla bon au Roy amp;nbsp;pour ce, manda àHucs 1 e Grand qu’il eut à venir vers luy pour confultcr fur ceft affaire. Hues eftant venu, le Roy luy promit ladite portion de Normandie,moyennant qu’il le voulut aider a conquérir le refte, comme Rouen, le pays de Caux, le Vexin, amp;nbsp;les enuirons fè contentant de celle por tion. A cefte offre Hues le Grand efincu de conuoitife, prefta l’orcillc amp;nbsp;tournant fa robbe contre Richard, promit au Roy de l’aider à fpolier ledit Richard amp;nbsp;prindrent temps prefix d’entrer à main forte dedans le pays de Normandie. C’eftaffauoir Loys, de la partie du Vexin, amp;nbsp;de Caux, amp;nbsp;Hues le Giand,deh partie du Belfin amp;nbsp;du Coftentin. Quand Hebert Comte de Senlis, eut entendu que Hues le Grand, oubliant amp;nbsp;faulfant la promeffe qu’il auoit faite a Richard, dele

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LOYS 4. D’OVTRLMER ROY 31. LIVRE VI. 3Q9 dele fccourir contre le Roy , maintenant (e tournant du codé du Roy, auoit a-uecluy iuré la ruine de EdcEard, il Üen alla trouucr Hues a Paris, amp;nbsp;luy deman-daçour quelle occafion il auoit fait cefte nouuellc pronteffe au Roy, amp;nbsp;rompu la fienne premiere faite à RicEar d.Mais Hues ne pouuant fur 1 heure fournir de mile ôc leçritime raifon amp;nbsp;exeufe, corne homme qui fentoit fa coi^cience char-^eed’vne2;rande perfidie, refpondit feulement qu’il falloir que les choies pal-faffentamVi. Le Comte de Senlis luy répliqua qu’il cognoilfoit le Roy homme perfde amp;nbsp;deiloyal, f alfeuroit que des qu’il auroit receu de Hues le lecours qu’il en vouloir tirer pour ruiner Richard, il ne luy tiendrou aucune c to e c cequ’illuy auoitpromis. Aquoy Hues refpondit que 1 e oy uy manquo de natolies tV fe declareroit incontinent le plus grand ennemy qu il

Le Comte de Senlis futhien aife de cede refponce de Hues,Sc le pr enat ati mot, luy fit promettre amp;nbsp;iurer entre fes mains, d’ainfi e aire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Bernard

henallttotiuerRichardàSenlis,laonentreeuxdet^,^ leDanoisfiitconclud,qnefileRoy ôcHues c rai mandie,hernard le Danois fe ioindroit au party u oy, y le de Rouen, amp;c tout le pays d’enuiron,fansle ai er nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;queHues le Grand

\ X*°cYyT'^'^''’^'‘X''^T?'^mùusmameresC^ffovcerokLrmeAeKoy 1 cVcamp;fcraleÀc'Noimaniie. en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ eUdelibetéentreeuxquatre,Bct-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contreHucs, amp;t a nUuy tenir ta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;[.gîtant quêta guerre Ce deuft e£-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nardl’cnretonrnaaRouennetailant auc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l nbsp;nbsp;nbsp;b


nvs amp;cHvies\e GrandàeuoVent entrer enNor-

Uurmexenu c\«e\eV.oy Lop 8^ « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;boften «.«.»amp;•

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„ odomQner)ararraes\onsVeCTaVtvc7.Cx,aen.vu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.„»^„‘ifC-^nrede

„ emvÀveksVa\gt;onraV.es de \aterre,en\alt;^ne\\evons aneT tonte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RsmonJlvWK«

commander amp;con\ons(erezo'oe'^ dVÇattboncVaanwer e et^nen L p^-nfV^nt *“'’^3* narmre^5e\c\ned.\eDneK.\.e\aard?)Y®^^^ enanotrvnVa^e,aa^e,a nt e^ \

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, te\ cmcNons edes.Le na^s ed v enn de \ o^ aneedres, v retonrnera a . r

^LerrnerdtNonsNonVex.Var atnd'teNonsd-AYV^^'^^^^^'^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pypt dn

\ nbsp;nbsp;nbsp;^NoLre\rettta^e£anseatdc,^Nene7-VonsenaVlt;onen,\aonNonsot on

\ .’oaNsde'HormandteaNod.reNoXonté. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n 'quot;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G\-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ged.eremdÇtranceîntttes-aCTreakÀeanV^o'^^SîCadoncnsena aa onen

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lat ttes-r\CT outentement dedendte a ton armee, (^^e nn\ d’ teene n en a •gt;

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lrndern^ tnmer anenneeVroteanYa'^s .LeVv.o'j tnt tortVronora ementtee

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aLonenYarLernard,j ^arXe G\crgt;^0, maasXe Y^n^Ve cyL ne tc^anott e ten

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LernardNotdo’tt'toner ,tetmerned\atortdeeetondatne\tan^ement ,^an ten

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c^ne '^aranant 'd \ anon edtmè ta^e, adndé CVrenAter, d ddott nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'-^5 j A^ejfe Je

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;andttttdX’]anLetdtn^.'Wdats'Lernard cYtdtc^andttVteneelt;\ttdtattott,a^ant e ecjhatA.

\ Lon ernte tes mams dedasXaNdie deKotten^tvj N'tnttenttNntenddmde ta'gawe.

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LOYS4-D’OVTREMER ROY 31- nbsp;nbsp;nbsp;5'°

que tous les Normas auoient defiré vnc paix ferme amp;nbsp;fiable, laquelle moyen' nant la volonté de Dieu ils efperoiet auoir par le moyen de fa maicflé. Quen*^ auoient perdu le Duc Guillaume, qui eftoit vn bon feigneur, ils en auoientre* couuert vn en luy, qui encore le furpafloit. Que h le fils de Guillaumereflein' bloit fon pere, ils l’aimeroient bien, mais qu’il eftoit ß ieune, amp;nbsp;mal aduifeqn^ ne le pouuoient aymer. Toute la Normandie ( difoit il au Roy ) eft maintenu en voftre puifrance,aduifez comme vous la gouuerncrez, amp;nbsp;y ferez le pluslort-Norman- ent^çndu que vous auez donné à Hues le Grad, lepays d’outre Seine, qui

la fleur des bonnes villes, fortereifes, amp;nbsp;cheualerics, amp;nbsp;le plus fertile territoire de tout le pays. En ce pays croiflent les viures dont la ville de Rouen amp;nbsp;les pn/^ d’enuironrontnourris,amp; foubftenus.Eniceluy font les villes d’Auraches,Cou-^ ftances, Bayeux, Lifieux, Eureux, Caen, Falaife amp;nbsp;autres bonnes villes amp;nbsp;ftcaux. En iceluy font les gendarmes amp;nbsp;foldats,dont le Duc Guillatimefaidoit Ôc dont il acquit l’honneur qu’on luy donne.Là font riches marchans,amp; reurs, dont les feigneurs ôé gentilhommes du pays fe peuuent ayder. Soiiticncï „ vous, Sirefdifoit 11 )que Hues le Grand a voulu entreprendre contre vous

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i • Tlôrl*

le voltres, amp;nbsp;11 vous vous en reilouuenez, peniez comment il vous obéira. iu^‘^ encore plus fier que deuant, car fa puiflance augmentée de plus que de lanioi'^ tié n’abbatra pas fon orgueil amp;nbsp;defobeifTance, ains la fera d’au tat plus croiftre^ cnorgueillir.BrefSire,ce pays eft fins vin, l’vn des plus plantureux pays du Wæ de: par ainfi ne permettez qu’il tombe en autre main que la voftre, amp;nbsp;nefow'^ frez qu’il foit ruiné, puis que vous l’auez à voftre deuotion, fins coup frapj’^’’' Mandez à Hues le Grand qu’il cefl'e de le deftruire,amp; retenez le pour vous, nSferHt^^s. ^*-’7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;part,car ß vous le permettez, vous vous en repentirez, mais il nefe*^

ra plus temps, amp;nbsp;ne le retirerez pas de fi main, quand vous voudrez. Le Roy Loys entendit bien ces mots amp;nbsp;y penfa longuement, remettant en fa mémoire» les rebellions,alliances, Se mences que Hues auoit maintefois fait contreluy, ß eut grand efgard à la puilfance amp;nbsp;bonté du pays. Et refpondit à BernardquR auoit biê confideré toutes les raifons qu’il luy auoit dites, amp;que ftiiuantfonaà uis, il donneroit ordre que Hues n’auroit point ledit pays. Incontinent leRoV manda a Hues qu’il n’euft à marcher plus auant en pays, amp;nbsp;fe déportai!: d’y la guerre, mefmcs qu’il ne fattendit point de l’auoir, amp;nbsp;que par autre moyêil . , fitisferoit de fon feruice. Hues le Grand ayant entendu ce mandement du Roy ffutsamme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

entra en foudaine colere, amp;nbsp;fureur, amp;iura qu’il fc tourneroit contre leKo/' C’eftoit ce que Bernard le Danois defiroit le plus, amp;nbsp;cftoit la fin du confeilfd-dit tenu à Senlis. Adonc Hues fen retournant tout courroucé à Paris, le CoiH' te de Senlis l’y allatrouuer, femocquant doucement de luy,de ce queleRof l’auoit trompé, le fomma de tenir la promefle qu’il au oit faite de fecoiiric Ri' chard contre le Roy, au cas que le Roy le trompaft. Ce qu’il pouuoit amp;: deuoit faire, p uis que le Roy l’auoit trompé. Hues luy dit qu’il le fouuenoit bien de la, amp;nbsp;qu’il defiroit tenir fà promefle, amp;nbsp;fe vanger par mefme moyen du Ro/» mais qu’il auoit tant perdu d’hommes amp;nbsp;tant defpcndu d’argent en celle guerre, qu’il ne pouuoit aflaillir le Roy, pour ce aufli qu’il eftoit trop puiflant amp;nbsp;ledit Richard trop foible.

Apres longues difputes ils faccorderent enfemble qu’il filloit feulement aduifer le moyen par lequel il fen poLirroit vanger. Hebert retournante Senlis, ôc communiquant àfon neueu Richard, amp;nbsp;àOfmond la bonne volonte en laquelle

contre loyj.


peßr de

■^engeance.


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LOYS 4^ D’OVTREMER KOY 3t. LIVRE VL 5» enLc^uclle eftoiiHues de fe vanger du Roy, ils refolurent d’enuoyervers Ai-groldRoy deDannemarch,lcprier devenir en Normandie au fecours d’icellc de Richard, contre leurs ennemis.Cependant le Roy eftoit toufiours dedans lavillc de Rouen,penfant eftre feigneur deNormandie,amp; ia començoit de con Hfquerlesbicnsdesfeigneursdupays, Scies donner a des importuns misimns defaCourjôc a vouloir que les femmes des bannis Sc confiiquez efpoufaflent portémmtde desïrancois,quandlesbabitans deNormandie commencèrent a murmurer,^ mefmcmentles femmes,qui difoient qu elles aymoient mieux a er noyer a met, QU abandonner leurs maris pour en prendre d autres. nbsp;e oy

Rouen, caffafon armee, renuoyant chacun en fa maifon,Scy ai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.i

miffaires pourleuerles deniers du domaine duDuc e, ôc pour or i . le,le[quet Erent de grandes exadions fur e peuple ^juineren pl^ ùst|fc,amp;moXes çout employer leur derrrol.rrou,a U foruftearrorr de ladite Mlk. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nriéuarles AmbaffadeursàeKicKartldeve-

, nbsp;' nirtfÄurlaJa^deNorth^^^ , y vint auecques vingt deux gros vaif-

\ nbsp;nbsp;nbsp;-V'eauM,ouî|ourluy relifter

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rouen,la ou ilttouuaBernatdleDanois, auque

paigper en cefte guerre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aiaioldaufllauecleurs armeesLien

\ VoûadonctplcKoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;kerettement entédre d Aigtold,lesfot»

îtes vnede autre,(puandBetnardhtf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^f^^^^^^.(.^^^p^.^^^^^ifo„

cesdeeelleduKoy, St ale prier dele “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Ai„oldenuoyavetsLoysv-

\ coufm,destertesc\umiuftementdluy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dharcftuution ou’il démi

né X.Xaffade t^utftteefteforrr^

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ooït ehre farte aRichard,ilfnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n. „revive 5^, nue cependant iVyaurort ^jorm«idie.

\ nbsp;nbsp;nbsp;enl^S^nlreueertairruourtrarrterdeeefta«^^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lloyn

\ trehredarmesentreXesdeuxarrmees. Loy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. efecientedelà

monàuT)ucGuA\aume,YO«ï . n i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieneXemener oointiucccpes

àuà«Co,nregt;^en^e’BerniràY^ \«’j,ieinîelt;YKt\es'Normans\ereco|

lt;MeiA\elt;Yirivv°'«“«'\quot;^Xquot;^?\ ? p,„„ Jà Vmenn. Les àenxL.ois eftans 7«*.^“

eftceqpeLo'jsmetçramp;rrdeconfaà •

Meàneyamp;eAnàeUorrrrenr\K«^o^ WNnrneÇeWLomrne,5.ue(rn5r«

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\ nbsp;nbsp;xxo\s Q^vÀ ^ç.Vvn co^é fe ÀcÇîewàïv^Bi tïVxew, lt;y\ As àevcvtuxexeBi es vs^ nbsp;nbsp;Çovû.x.

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3IX nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L U ï 5 4- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V i K h M h R K U ï 31.

te de fes gens, monta incontinent à chenal pour fe fumer, amp;nbsp;prendre le ehe®'quot; de quelque lieu qui fut à fa deuotion,mais fon chenal qnicftoitfortenbouu’’ au lieu de le tirer loing de celle meflee, le porta au milieu de la plus forte trouf des Normans, dcfquels il fut pris amp;nbsp;deualifé, amp;nbsp;baillé à quatre Chciialiersp® le garder,lelqnels voyans la delconfiture desFraçois qui anoient quitté Z, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hardes,cheuaux,amp; harnois,pour aller au pillage auec les autrcs,laiirerentle*

futsefch^fi^é tout feul. Quand il le vit feul, il ne laiffa perdre celle occalion,amp; paflant.'®quot;quot; uers de la prelfe, fans eflre aduifé, fe retira plus vide que le pas, vers lafo®*' Toucque,amp; fans tenir chemin ne fente,tat quele chenal le pounoitportf®’®^ loitfc retirer à Rouen, mais vn Cheualier de Rouen, qui le recognut,lcp‘’''j füiuit de fi pres,qu’il le reprint,amp; le Roy le pria trclafleclueufcmct,qu’ilh'''°‘'j fiftfauuer, hiyiurantamp; promettant que fil receuoitdeluy cede courtoil®’ | rendroit aiamais riches luy amp;nbsp;fapoderité. Tat pria le Roy ledit Cheu3l®*'d'’j^

‘ luy promit de le fanner, amp;nbsp;l’emmena iniques pres de Rouen en vne petite la riniere de Seine. Quand le conflit commêcé entre les Danois amp;nbsp;Franço® liant laTantedu Roy Aigroldfutfiny, amp;queleRoy Loys ne peut dltetr^quot;

tout Danois, Bretons, amp;nbsp;Normans cuiderent forcener de rage,amp; cnuoyt®quot;'' tout le long de la riuiere deSeine,aduertir qu’il ne paflad perfonne qui nefut® tenu. LeRoy Aigrold amp;nbsp;Bernard le Danois auec leur armee fen vinérentt^quot; droit à Rouen, la ou fut faite grande enquede pour trouuer le Roy. Bernat“ tant qu’il fut aduerty que le Roy fedoit fanué dedans vne petite ifle dehri®®^ de Seine par le moyen d’vn Cheualier de Rouen, qui l’y auoit caché. Lors B® nard fit prendre les biens, la femme, amp;nbsp;les enfans de ce Cheualier , iufquesa menafl'er de les faire mourir. Le Cheualier liura le Roy entre les mains deB^ toys derechef nard,amp; fut mené à Rouen amp;nbsp;detenu prifonnier. La Royne Gerbcrgefemme frifennier. Roy, aducrtie de la captiuité de fon mary,cnuoya prier l’Empereur fonder le vouloir fecourir. Aquoy l’Empereur relpondit qu’il n’en feroit rien : qui' vouloir foudenir ledit Loy s fon beau frere en vne caufe iniude,amp; en fa pern® ' qu’il ten oit vn trop grand tort au Duc Richard, en ce que fins tenir aucunes fßs promefles, il fedoit efforcé de luy oder fa terre, amp;nbsp;que pour cede ûutCj^ auoit le iude loyer,amp; guerdon de fi perfidie. Hues le Grand amp;nbsp;le ComteéeS^ lis aduertis de la prinfe du Roy,en receurent vne incroyable ioye,(lifans que* Normans auoiêt bien vangé la mort du Duc Guillaume, l’emprifonnementô Duc Richard, amp;nbsp;le faux fermét fait par le Roy à Hues le Grand,amp; que toutM cdoitbien employé. LaRoyne Gerbergefe voyant efeonduitedefonfrere.®quot; ^cefite^‘^* contrainte en cede extreme necelfité qui fait perdre tout refpeél, de recour®*'

la mifericorde defès ennemis, car elle alla fupplier Hues le Grand, de voiJ®quot; faire deliurer fon mary.Ce que fit Hues,amp; fut ledit Roy deliuré pour vnteiup en donnant pour odages Lothaire amp;nbsp;Carloman fes fils, quelques Baros de F®'', ce, S)C les Euefques de Beauuais amp;nbsp;de Soiflons. Ces chofes aduindrcntlanneu cés qinarate fept : amp;nbsp;fut ced accord fait a Saint Cler fur Epte entre Hues le G« dipulant pour le Roy de France d’vne part, amp;nbsp;Bernard le Danois gouiicrnq® dudit Richard,lequel en ce bas aage fentoit fort bien l’incommodité de fes aft® irtys deliure'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcf auoit VU merueilleux foing.

Le Roy Loys edant deliuré fen alla trouuer fi femme, laquelle le preflaio® de traitter quelque appointemêt,aflin que fes enfans baillez en odage luy fùlllt;*^ rendus.Le Roy luy refpondit qu’il ne feauoit aucun moyen pour les deliurer,

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LOTHAIRÊ ROY jî? LIVRE Vl. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*'

qucpoutdiofcquiliiydeutacluenir,ilnKoitplusvctslesNormlt;'inS)nynefc nbsp;nbsp;nbsp;.

mçtuoit plus en leur fubieôlion. Mais la Roy ne l’importuna tant, qu il cntioya

prier Bernard, ôc le Comte de Senlis, de venir vers luy à feurté pour e ay^’ a

faire quelque bon accord entre les Prançois ô: les Normans. Bernar

bertfetrouuercntà Gerbray pres Beauuais,au iour adigne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^NorwMiîe

quelcRoyrendvoit au Duc Ricliaidles Duchezdc Normandie amp;

ene,àtenirquittementfansretention de foinietaincteamp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mourut■

moycnftitentdeliutezlesoftageshorfmis Carlomanfi s nbsp;U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S

dtmsladieàRouen.Allots vindrent Aigrold S:Richard vers ƒ ’| ptefence dudit Aigrold iura de ne demander lamais nm av'pa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.Ce

teioit aucun dommage, ains qu en tous les aftait es, l aideiou

queLoysamp;tauffuurer àuxSeiVeursde Francelaprefens,^ deNotraandicfuteftenduiuIques àlariurercdEptequia nbsp;p nbsp;- ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j,

noitaiariuiered’Andelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«orties le Duc Richard en la

Ce trartté ainfr accordé 8c lure par les e çlt; -gj^æ^s . AigroU fen re-preCenceduRoy, print la foy ôc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^..^uel il Ce comporta fort

toumaenfonRoyaume 8cRichard enfo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;opinion de foy à fes

hgement 8c iuhement, donnant vne grar nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p alliance,le

^voihns, de fa,on que «-s R Grand dehiam auor

htpna parî,emitàfon gouuetnctu Scie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou Eumacete lots

loit piomcttte mariage àvnc fiennc fille nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o

aag«dehuic^ansCeùlement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hues amp;c depuis furnommé'^’^XM

Oratrort Hues le Grand trots I , ri t-mitinncdcBourCTonCTneparlc

Qptt, StRoy deîtance, Sc Othonqmfut ^ep. Duc d^o^u^idIc du mamgedelaamp;lleàeGilbettDucdtm^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

ditDucheapteslamotcdefont.eie,î^ia nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paristrottuet

1 nbsp;nbsp;nbsp;^“«■^^^'^“4f^“''i^^°l';‘Xreceutl’o\dtèdeCh=ualeô

\ Hutsfanheaupete futur, St Ael» “• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Amoulde Planites,pteuoi- (■»lt; ‘ -J-

\ liancefuttteffufpeae nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ, „„erre. ArnoulvatrouuetleRoy,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ansbreqnellelentarnenetottvnertonuer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;euffent

8tl\iy conlerlla de fattela anetrea Hues, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. vlnmant en-

moyeade le dépendre. Doyscroyant ayfement coulc v.canftet\ de uoyaledttComte vers VEmpereurOthonpremret u norm .

prier àeltry donner feconrs contre Huesqutluy von or I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rie v nvan*k”’h?’^

Royaumeauecquesl:u4eScVa\liancednHotmand.Acenaotioamp;etle^ mequelesPimcesonten grande Viotteut,car

Otlaon Commença de t’irriter contreHuesfonheau frété, 'pus en an cceurdndrtRnAnetcnr, ce mot doh-crXe royaume, que a tance ^a \ delny deWttes. Adoncoues anecques vne gtoSe arnaee t vtnt ttouuer \ nbsp;nbsp;nbsp;RoyAoysaSatnôcDents ,8cenxto’tntsenfenrh\e v’tndtent anteger

\ nbsp;nbsp;nbsp;'Vans,enXaoneWe eVtdttHnes,mats As tay htent ften, de forte que eperans

\ nbsp;nbsp;nbsp;deXanrendte ,As refoXnrent d AXer denantXa v AXe de Rouen, en Xaqqci c e ott

\ nbsp;nbsp;nbsp;XeVincHcXtard, o^t ne dormott gt;^as, atns forttfAott dAXt^ emment tavt

\ nbsp;nbsp;nbsp;cXtatdennoyac^eXqnesXionsXtommes enenAmtcade dedansXehoXs de tao-

\ tcX^res'a.oaten^our detconnfar X tntentaon de XRmpcrenr 8c. du. tkoy .De ma-\ nbsp;nbsp;nbsp;trnv errn,XDnrçerenr ennoy avn taennepneaa o^t A ay taaoXt An'^uXterement i^otar

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314 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h U 1 H A 1 K h K ï 33à

fa grande vaillance,deuant la ville de Rouen, pour la recognoiftrc, amp;nbsp;luy Roy ce pendant facheminoient, amp;nbsp;fe vindrent camper au pres du mont te Catherine.Comme le ncpueu de l’Empereur accompagné d’vne bonnetfO'’ pe d’hommes venoit recognoiftre la ville, les Normans embufehez ded^ bois, faillirent fur eux d’vn cofte, Sc le Duc Richard de l’autre, amp;nbsp;les alM’ rent fi rudement, que le Duc pafla fon efpec à trauers le corps du nepucH l’Empereur,amp; y eut fi afpre meflee, que les François amp;nbsp;Allemans y furentto’^, pus, amp;nbsp;la plus part occis, amp;nbsp;vn grand nombre d’iceux prifonniers men^^ Rouen. L’Empereur amp;nbsp;le Roy furent bien Eafehez de celle delFaite, ment de la mort dudit nepueu, amp;nbsp;maudirent le Comte de Flandres qui uoit donné ce coulcil d’aller deuant Rouen, amp;nbsp;lors cogneurent le mal clloit aduenu pour trop auoir creu vn homme palTioné, comme elloit te Arnoul. Neantmoins ils ne lailïerent pour cela de mettre le fiege deu^nt* ville, la ou Richard apres plufieursrufes amp;nbsp;flratagemes de guerre faifoit tient de braues faillies fur eux, cfquelles les Normans acqueroient gloif^ i^epenfMce honncLir. Othon Sc Loys commencèrent de fe repentir d’auoir troptr^^.

Comte Arnoul ,amp; adoneques delibererent de leuer le fiege de deuant Icde Rouen, amp;nbsp;de fen aller. LeComtcaduertidu mefeontentementéuRoy’ de l’Empereur, troufla bagage, amp;nbsp;fins alla fen dire mot, amp;nbsp;les deuxPt*”^^^ dellogerent de belle nuiél : mais Richard aduerti de ce qu’ils deflogeoient^ defordre,montaàcheualamp;: les fuiuitau bois de Maupertuis. Dclqtieis * faite vue grande boucherie, amp;nbsp;defeonfiture^ ôc tellement furent les AÎlenian^ François, amp;nbsp;Flamands pourfuiuis opprelTez, que le fils n’attendoit pere. Les pailànsentuerentamp;occirent beaucoup de ceux qui felloient

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;buiflons, amp;nbsp;les Normans eftoient fi acharnez fiir leurs enne®^’

qu’ils les chafferent furieufement, les battans, Se tuans iniques pres de la vu d’Amyens, ôc gagnèrent le bagage du Roy amp;nbsp;de l’Empereur, amp;nbsp;duCoiflt^ Arnoul. Ainfi le Duc Richard obtint la viéloire, amp;nbsp;puis fen retourna a gt^ ioye dedans la ville de Rouen. Cela aduint l’an nej.ifjcen^uarante-neuf.

Quelques hilloriographes difent, que l’Empereur eftant venu en France a la requellc de fi fœur Gerberge Royne de France, y mena vne grandearme^, pour mettre le Roy Loys fon beau frere hors deferuitudo, des mains de Huc^ le Grand, amp;nbsp;pour ce qu’en chemin il fccutque ledit Hues auoit dcpofelAt' OrJre mit cheuefque de Reims de fon Archeucfché,amp;yauoit mis vn fiennepueu,quot; rEm^e- p^flaparReims,amp; en chalTarvfurpatcurjamp;yrellitualevray Archeiiefque,^^ aufii print par force toutes les places amp;nbsp;villes que Hues auoit prinfes fur LoVS amp;: les luy reftitua.

QuandHuesle Grand fccut lavenuede l’Empereur afigrandepuilfinct, il deliura le Roy, dont ledit Empereur apres auoir faiél deliurer au Roy touts les places que Hues auoit prinles fur luy, retourna en Saxonne, mais cene.ant-moins en l’annee enfuiuantc, qui fut l’an neuf cens cinquante,Hues fit encores grande guerre au Roy. Ce qui efmeut ledit Empereur de retourner derechef en G/ww nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contraignit Hues a faire appointement au Roy. Voyla ce que quel-

^pfointema ques VUS difeiit.

Loys apres fi longues guerres fe retira dedans la ville de Laon ft principale demeure, la ou voulant amp;nbsp;délibérant donnervnbonordreauxai-

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LOYS 4. D’OVTREMER ROY 32- LIVRE 5^5

faires de fon royaume , il affembla vn Parlement folenncl, auquel il manda Vc-

nirtousles Principaux SeigneursSc Barons diceluy, entre lefquels vint le Com-

teHebert. Eftans vn iout tous afCemblez, arriua en l affemblee vnhomme ap-

poftéparleRoy,abilléencourrier,faignantvcnird’Angleterre,amp;femettant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

deeenouxdeuantlcRoy,luy dit, que fonCoufm leRoy d Anghterre, uy en , .

uoy oit par luy quelques lettres. Le Roy qui cognoiffoitlemeffager quiauoit |

•'nomGallopm,lefaluabienfamiliairementparfonnom, amp;nbsp;prenant les lettres,

■ 1« litlue tombas dauantluy par fon CWceÜet. Quand k Roy es eut otj

■ 1ik,A dit tout baulf. V ray ement on dit bien '(ray, quandi on dit que ^ng f

■ nekt eueres fages,mais ce n eft pas de merueitte,ear 1 An» eterre cl fee eftre

• outtetous des Climau. Lorsles Princes commencèrent ak

. deimnier.pourquoy iV tenoittelksparoVks amp;d kurrefpondit Ceft^

•CotifiakKov d’Angkterrequi me mandequil eft aduenu en fon royaume

“ qu’vnfubiefdafemo^rsfonScigneur aafterdftnerenfa maifon, amp;cquanddy^ )

■kilaçrins Sc detenu A puis la efttangk, nbsp;fait mourir de naort Ame Se

■ ditmoiiCotifin,qu.lveulLuoirfurcelaVopmiondevons nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jf.»1

. gneutsStßatoi s'deîrance, Stvousprkquekconfeilkx

.lire. LotsTbibaultComte deBlois kplus ancien nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^Sn,'

-auçemetueldesbonneurdekspa^s,. ^^^^^^^^^^^ßi^ijeutacbeudde

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- «»dioiencattanter kmblabks cas nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,^^efmesledit Hebert furent de i

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MbeatHACdaiA^,M^ fut,tukre- VJîr'quot;

■My«^igneuramp;pere,paibeaulemb

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« uns,?)tbsmouïuignom\meuiemem,ocpatc. i c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ cRtanw\c,5lt;. reccutas ce que tu as defferuL

\ Am(ifutkiitHebertorinsacmentfurvnlaau\tmontpteTàel.aonVe

\ que\acaukde\uy,eftenclredeprefentappe\\aeMontH*ertAoutA.« qvKAQueshïR.oûogtaubesnetrouuentpas cecovmpteventa c,ams

Wuebettmoutut àemaVaàte,^^ut enterreenU vAVe de

5gt;t que ÇonhXs AYoertluy fucceda au Comte.Cependant que ces

farentenNormandrc,amp;cenErance,\esHongrcsayansrauaneV^Bernarg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Hon^r«

\ XuRrahe entrèrent enYrance, Sebrudans XaBourgongne, a -a apa q '** VaVrcardrevrndrentrufquesàVamer Oceanc, St. enuttoncetemps a, a betörte Duc deBretatmve Se fon frère que lesblormans auoiuru c aa ex XeurDuché SzXes aucnent contrarnô:s defe retirer vers Ardeuan oy '^eterre, retournèrent enBtetar^ne ,en cYraderent\efdttsYAormans,amp;c gat ^ne

reuttrbrsbatâYiesfur eux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Les guerres de'Mormandieed.antapparfees ,Ldues\e Grand qut portent vne raauuAfe afreGiron auRoy Loy s, adembXa v ne groKe armee dcYAormans, auecqtestceAe courantXes terres du Roy ,aXXarufcpxesaVotGXaers ,our mit e hege,mars’dneXapeutpredre, durantXceXuy ÇeXeuavn eh.ourbXXXorr dev eut, defcXa\r,Çx, de tonnerre cnûtomXaaenX armee deXdues,2^po^'^^^^^'^^’^'^V^'''^ Xou d arnonttufcpxes auA, dontXuy tes gens furent ft efpouuentex, qu tXs Ven

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partirent,amp; leur fembla que iamais a heure ils ne feroient hors de la. Pour ccb Hues trouua occahon de faire paix auecques le Roy. Toutesfois les mans tiennent que l’Empereur Othon ayant fait vn fécond voyage en Franck pour le Roy Loys fon couhn,contre Hues le Grand, vint iniques cnNorffli® die, comme nons auonsia dit cy defl'us que Hues craignant la puilh^*^^’ ^outtemfr. ^’^umilia, ôc fut reconcilié au Roy. Ces cliofes eftans palfeesjle Roy Loys

lorraine ßef d'Empire.

tremer mourut lan^^yy. en la ville de Reims amp;; fut enterré en l’Eglife Saint Kt . my de ladite ville, ou il auoitelleu fi fcpulture. De fa femme Geberge^^ Engerbergefœur de l’Empereur Othon,il eut deux fils Lothaire depuis de France, Charles qui fut premièrement Roy d’Auftralie, appellee aütfC' ment Lorraine, amp;nbsp;qui fut le premier enfant des Roys partagé en tiltre deDn® afiauoir de ladite Lorraine, auparauant longuement controuerfee amp;nbsp;debatt^ entre les Roys amp;nbsp;les Empereurs,amp; par accord faiél entre eux demeurée fi» l’Empire, amp;nbsp;donnée audit Charles en tiltre de Duché non de Royaume. Charles cfloit le vray heritier de la couronne apres la mort de fon onde dernier de celle race, mais elle luy fut oftec pour les caufes que nous dirons t/

delToubz enfonlieu.

Par le cours de la vie de Loys d’Outremer on peut voir qu’il a eu beaucoup

Mal de la ferßdie.

fault iamais de porter quelque malencontre â ceux qui en vfent. De fon temp® y eut vne eftrange famine, amp;nbsp;vne terrible amp;nbsp;cruelle pelle par toute la Francquot;? amp;nbsp;quelques années auparauant le Soleil f eftoit obfcurci, l’air ellant faufquepar les fenellres des maifons, il penetroit defes rayons qui eftoicD^ toLisfanglans.

Noms d‘af-ßcts anciens.

Pues Cr Comtes. '

Etymologie du nom de

Deuant ce temps en Germanie n’y en France , il n’y auoit point tant deoC' grez entre les Gentilshommes amp;les nobles,neli grande diuerfité quon® trouLie auiourd’huy . Les Ducs,Comtes, Marquis, Palatins, finiplesComtes amp;nbsp;Cheualiers elloient plulloll noms d’offices, que Seigneuries nereditaires» caries Ducs, Marquis, amp;nbsp;Comtes elloient gouuerneurs des pays fur IcfqueF ils elloient commis parles Empereurs amp;nbsp;Roys. Vn Duc fouuerain en cet' tains lieux eftoit chef de gens d’armes, amp;nbsp;en d’autres, Gouuerneur d’vnePtO' uince grande. Vn Comte elloit en certains lieux Gouuerneur d’vne forte ville» amp;nbsp;en d’autres, iuge , amp;nbsp;ainli la France amp;nbsp;la Germanie eftoient pleines deDiid amp;nbsp;de Comtes qui aux guerres menoient les forces de leurs Duchczamp;Coni' tez. Sur douze Comtes y auoit vn Duc comme les Lieutenans generaux prouinces d’auiourd’Kuy commandent aux Gouuerneurs particuliers des pb ces, amp;ce Duc commandoit aufditz douze Comtes amp;nbsp;a leurs gens deguer-re. Sur tous lefditz DUCS y en auoit vn qui leur commandoit en generalquic* lloit le Duc dè France, amp;nbsp;duc des ducs,amp;: pour ce qu’il auoit lafiiperintcndaii' .. nbsp;nbsp;. ce fur eux il elloit appcllé Maire du Palais, du mot bas Allemant Meier figni-

1ms. fiant fuperintendant. De façon qu vn duc elloit autant a dire comme vn Gouuerneur. Peu à peu les D'ucsamp; Comtes, de leurs dignitez amp;nbsp;ellatsdom nez à vie en feirent des proprietez , amp;nbsp;de la vindrent tant de Comtes Ducs héréditaires , qui furent depuis . Celle corruption print vn grand cours foubs Charles le Simple, amp;vnpeu apres foubs ce Roy LoysdOutremer,durant les querelles du Royaume de France entre la race de Charles k Grand, amp;nbsp;celle de Robert Comte d’Angers : mais elle paruint a ûperfe-dion

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LOYS 4. ROY 32..LOTHAIRE ROY 33-tlVRE VI. 517

ftion foubs Hues Capet, pour les caufes que nous déduirons àlafitftlefa vie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

bien amplement. AufCr en ce temps futrenouuelee l’herefie des Antropomor-çbites,premièrement inuentcc en Ægyptefoubs le regne deTheodote le Grad Stfes enfans Arcadius Ôc Honorius, enuiro l’an 395. l’erreur damnable deiquels feftendoit iufqucs la, qu’ils cftimoient que Dieu eut vn corps ôc des membres tout ainfi qu auroit vnhomme, nbsp;le prouuoient pour dire que Dieu auoit ci

l’bomme a fafemblance. Contre euxeCcriuit Brachicr Euefquc de Veronne, aide par plufieurs autres Euefqucs, qui chaigmrcnt ce feu renouuellé d’herelie, auffr toll prefqu’on en vit la fumee.

Lothâire fils de Loys d’Outremer commença de regner l’an de falut 955. Sc mourut au neu fie me an defon regne, l an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ce Prince cognent bien

de combien fett auxPrinces l’alliance ôc amitié de leurs voifms . L’Empereur Oibo premier du nom, duquel nous auos parle cy deffus, oncle maternel dudit Lotbairc cbtinuaenuers les François la paix qu’il auoit faicteauec euxdutéps loth Ai de Loys d’Outremer fonbcau-frcre.Etpour ce que apres la mort de Hues le re roy Grand,Hues Capet fon fils aifné commençoit de renouueller la vieille querelle deeran defon pere Sc de fon grand pere, touchant la couronne du Roy aume, amp;c que ce. 33. lefdits Lotbairc amp;nbsp;Capet efioient fes nepuenx, enfans de fes deux fœurs, il les rendit bons amis, nppn.fantleuts débats. 11 aimoit fort fes çateirs, au moyeu deonoy Avonlnt fes deux tes, auoieut elle manees eu tece, 8e leurs enfans (emUabdement, fit tant qu’ils 1 allèrent voit a Arx la Chapelle.

CcftOtbonfutleptemiet eftiraéle2,itime Empereur,aptes que la race de Char lesle Grand fut pnuec de l'Empire, poutee que Conrad 8c Henry, 8c quelques ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aurtesqui fittribueretcenom,ncfurentiamaisfacrexny couronnez duPape,

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inaisleVapelebandouxieme coutonnaOtbon.Voutvoitceftefolenniteony

coutoitdctouteslesrratties dclatettc.DesEtanqoisptemietcmcntleRoydc o.WEmf. ZbX±c;efolt;n=-Gerber5e,8cHnesÂutedn^

I iamere Auoyc qui toutes deux choient iœurs de l’Empereur, nbsp;nbsp;esaccornpa

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnoientprefquetousles plus grands Seigneurs de France .Les rinces ta lens^

i y paffercnt,ôc quelques grands perfonuages Gréez, que leur Eruper^ir nomme 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nicepbore Phocas y enuoioit pour accorder le mariageidc fa fil c ^l’^^

: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auecques Othonfils de l’Empereur Othon, qui apres fon pere tut Empereur.

La magnificence de ce couronnement fut mcrueilleute en anquetx , icuz.,

CoMronnï-

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mommeties,dances,Sc tournois.lamaislcsFrançois amp;cles Allemans ne te mon- ment d’o.W

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fttetent plus grand figue d amitié. Les Allemans difoient qu i s auoient part eu

toutlhonueur des anciens Rois ,Empereurs, 5»c Capitaines François, pour quils choientfortis d’Allemaigue, eulaquelley auoit encores des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

îientaux,Ç)C que ceux des Gaules choient François Occidentaux tous e ce us a««« de» des Allemans .bref oueques ces deux nations ne fe portèrent motus eimte uy ne (’entreaccoïderent mieux que du temps de cch Empereur Otuou. Erunem Xrcheuetque deCouloguc Duc de Lorraine,que qucdquesvrts difeut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Ibe

here de lEmpereur phtou, fit guerre aRegnier aulong col Cote de Mous en Hainaut,Side fit appeller aE au cula ville de V aleuticuncs S)cle condamnant a

àït Gïs'beîtVu'j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en àouMte, aigres ceVes àeux fils lt;yn anoit K-c-

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318 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L O T H A I R E R O Y 3 3-

^nier f Äi fuirent, amp;: vindrét à refuge en France vers le Roy Lothairc.Ai”^'’^^^^;

Brunon voyant que Regnier voulant, comme parent dû feu

** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bert, prétendre droit en fon Duché, il le fit prendre amp;nbsp;conftitucr

puis ayant donné ordre aux affaires de fes pays, il pafla en France, ou ilW notablement receu,amp; la voulant rendre paifiblc de toutes les precedentesP tialitez,il fit tant entiers le Roy Lothaire qu’xl donna le Coté de Poiétou î Capet,quidéfiaauoit efté créé Duc des François, puis tafehant dapps^Y, les troubles qui eftoient entre les autres grands Seigneurs, il tomba niaW mourut à Compiegne. Parcelle qualité de Hues en Duc des François onp voir comme défia par icelle il eniamboit fur la couronne, amp;nbsp;fe trouue en baye Sainél Cornille de Compiegne vne Chartre de Loys cinquiefiuc ajgt; France fils de ce Lothaire,que parlant de Hues Capet, il dit quiH^

{OU. par le confeil Sgt;c aduis dudit Hues Duc de France, lequel en tous fes amp;nbsp;pays de fonobeiirance,ell le fécond apres luy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Enuiron ce temps qui fut l’an 96’4 . Arnoul Comte de Flandres duçncin auons fait mention en la vie de Loys Doutremer, trefpalîa, amp;nbsp;à luy fuc^*’ ,j fon Comté Baudouin fonfils.Mais le Roy Lothaire fevoulat emparer MortJn Co- Flandres, y fit faire des courfes qui ne le peurent conquérir. En celle o’® • te Je Fiai- aniiec moutut Othon ftete de Capct,quielloit Duc de Bourgongneéep^^ Jres du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gijç mourut.Dont vint ledit Duché à Henry frere duéir^^

fet. Sii. de Hues Capet. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. 1

Richard Duc de Normandie auoit f comme il a efté dit ) elpoufé fi j Hues le Grand fœur de Capet, amp;nbsp;apres les nopccs faites, ledit Hues le conftitua Richard Gouucrneur de toutes fes terres, nbsp;nbsp;tuteur de fon fils

Hues,iufques à ce qu’il fut en aage de tenir terre, amp;nbsp;d’eftre Cheualier.

M^ourlnë pgn chargea,amp; en fit trelbien fon debuoir,dont puis apres Hues Capet luyr^n dit mal pour bien en recompenfe de fes biêfaicls.Thibault Comte de Chartres ialoux de la grandeur du Duc Richard, luy efineut guerres, toutesfois le K tant trop foible pour dompter vn fi grand ennemy,comme eftoit Richard, ü retira deuers Gerberge mere du Roy Lothaire,la priant de faire en forte enuers le Roy ion fils,ôe Bruno fon frere Archcuefque de Cologne, de fufeiterguerre audit Richard, remonftrant à cefte femme que le Roy Ion fils ne deuoitpres de luy laifter tant croiftre la grandeur dudit Duc. Lothaire diipoféàcehparU mere,amp; parlaialoufic qu’il portoit audit Duc Richard, luy manda quil eutî le venir trouucr à Beauuais, pour faire l’appointement entre luy amp;nbsp;ledit Comte Thibault, mais l’intention de Bruno eftoit bien autre, car il auoit refolu dent' prifonner ledit Richard,des qu’il feroit arriué à Beauuais , pour par apres fient' parer du Duché de Normandie. Le Duc Richard allant au mandement fi '”Roy letrouLier à Beauuais, comme il fut fur les mafehes du pays de Beauiio?

^uno. nbsp;nbsp;nbsp;lin,il vit venir à dextre deuxCheualiersvers luy^qui fortoient d’vn taillis.Quad

Richard les apperceut venir vers luy, il farrefta tout court, amp;nbsp;les Chcualiersle ûluas, luy dirêt,qu’encores qu’ils fulTentau CoteThibault fon ennemi,lieft ce qu’ils le vouloiêt biéauertir,que fil alloit à Bcauuais,iamais il n’é retourneroit. Richard fuiiiantradLicrtilTcment des Cheualiers, rebrouftà chemin, amp;fienretourna en Ion Duché,amp; l’Archeuefque Bruno entendant que Richard eftoit ad uerty de ce qu’on luy vouloir faire, en recent vn extreme delplaifir, fi bien que leRoy Lothairequin’auoitfaute de tromperies amp;nbsp;defineires,fit entendreaut dit

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'LOTHAIRÊ ROY 35. LIVRE VL 3^9 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

dit Richard, lt;|u il eftoit fi mal contant du Comte Thibault, qu d le vo tdoit rui

ner.ParainGprioitleditRicharddclevenirtrouüerpourparenfemb ea

aux moyens de courir fus audit Comte, comme leur commun ennemy, Loifjiûtt

mettre amort, ouïe deftruire. L’intention du Roy Lothairc eftoit

en cmbufcade,amp; faire 2;uetter Richard pour le faire tuer, quan ƒ n

Richard cognoilfant les malices, les perfidies, ôc les tromperies

duRoy, au commencement eut quelque dcihance de lu y , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\aiffant

^on, que le Roy luy vouloir ioucr vn mauuais tour, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(’accorda d’al-

couller aux belles parolles, affeuranecs, amp;nbsp;prières e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nufai-

let vers luy, ne penfant que le Roy fut fi deuoy a ôc per e

te faire aucun mauuais tour .Richard allant trouuer e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gj^J’en- crf^ncfcr

près Arques, fut confeillé de mener les plus féaux eru nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(ebraf

L,eiàmnt„o,sefpionsnaCour,vou^efcou«mA^^^^^

foitcontieiuy.mMshconCpuauonduKoy 1« pii\oit lt;icKvcWd,que

dette, amp;clelaugage du Roy tant honneReq . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^2^^^epafVeuterent,quclc

deux de fes efpies^nepeurent rien defcouuïtr. ^^ nbsp;nbsp;p^^p^Qj^^-^çfPesoarollcs qu’il

Roy auoitvnefortbonne volonte enuers uy, r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnnemisl .Tou

cntcnoiqpauthieres ordinaires desprinces pou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j _ p2ha,rles-M.cfnil,l’vn de

tesfois eu hu comme Richard nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i. près du Roy , duquel il

tes efpieslevint aduertir quele Comte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç nbsp;nbsp;aucunement deffauorifé,com- t« pxnll«

cteîon ca«E amp;nbsp;l'fmc, tantfen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftott çUine àYquot;™« £ “

trie ouauoit fait couûtlehrutt 5 K que ici nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voulut attenter quelque cho

fecrettemêt armez, amp;c qu’ il eRoit a cram req nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nuil’vn apres l’autre pour

fecoutreRichard.llrenuoyaCes autres eux V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;wxarandnom

lafecoudefoisluy rapportèrent,quele nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cbtreleditRichard.Dequoy

hredhommesarmez,Scquenperionne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quilauoitmc

aduerty Richard donna courag,e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^Ait lieu de Charles

uezaueefoy, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;kconfmentapres,leKoyhien

l Meiuil,pour empefcherlepaRag,eau . nbsp;: ^^.^^^p,^^^allaau deuant,2£ chat-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;accompagné arriuapourpader outre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,Çe portant h vaillamment en

geaieseuuemisdetelleforte,qtuyes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^.,^vicoRéquedautre. j^cWfe

cecouhit,qudy mourutvngrand, nbsp;j,,, p„

LesRancoiscrioientUonioyeSamt^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S-»* -

endtautant, chant fort marry devoir am nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.Llpenfahien

qn cncch exploit, iXpourroitplus perdre que g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•„ ,TPrlt;iV\-^nrè -\unlu-

traittc,Sicfcdcpartithonteufement,prenant one emi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ApÇa dcRovauté

\ nbsp;nbsp;nbsp;îit.'oeAi\ç,VAc\\axàtenïctonïnM\tNïamp;o'tve\rtmÇa.N\ƒ \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CA Vabm

\ nbsp;nbsp;nbsp;a chcnh,hicn accompagné de gens,pourla garde defon corps, toutes es

\ nbsp;nbsp;nbsp;quilviendroitaparlementer auécleRoy deVrance ,ou autreV rince, q

\ Royfetoitfansarmespourfedehendre,bcapied. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iS autre cohé ,leRoy Rothaire f chant retiré ahaon fut extremenquot;^^

\ nbsp;nbsp;p\àifant,deceqiilrîauoitpeufurprendre\eV)ucRichard,l-eComteA r nbsp;nbsp;t

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52-0

recourir aux armes.

Faux bruit Je Ficharel.

U rufe'def- qùc les rüfcs ôi tromperies du Roy, amp;nbsp;de luy, ne pouuoient faillantfaut Contre Richard, amp;nbsp;que la peau de renard ne leur auoit de rien profité, conlc“^^ le Roy de prendre celle du Lyon,amp; d’entrer âûecvne armee dedans ■), Normandie. Lothaire fuiuant le confeil du Comte, entra auec vne armee de quante mille hommes dedans le pays de Normandie, amp;nbsp;alla aflaillir la ville ureLix,laquelle {ans coup ferir luy fut rendue. De la Lothaire alla deuand laiflant le Comte Thibault en Normandie, qui mena fes forces deuant RoJ ' {è campa ioignant à l’autre cofte de la riuiere de Seine. Richard eftoit ded la ville, lequel îe tenant coy pour quelques iours dedans fon logis, fit coiinf bruit parmy la ville de Rouen, qu’il fen eftoit fuy,amp; qu’o ne fçauoit ou iM allé. Ce bruit courut iufques dedans le camp du Côte,qui penlànt qu’il que Richard fen fut fuy de peur,amp; haulsât par celle {uitte Ion orgueilleux rage, entra en certaine efperance de prendre la ville . Mais Richard délibéra pafTerla nuit l’eau,amp; d’aller le matin dbner vne camifadeau Comte ôc aies? deuant qu’ils fulTent efueillez. Adonc le matin il palîà l’eau auec fi troupe, flans de la l’eau ils commencèrent à abbattre tantes,mettre le feu aux loges,! meurtrir, amp;nbsp;ruer tout par terre, de forte qu’il n’y auoit li hardy qui tenai K W camlfadedu a fuir. Le Comte Thibault oyant ce bruit farma amp;nbsp;monta à cheual duc4u Cote, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fefforçant rallier fès gens qui luyoyent tous eftourdis, fins ordre,

fins armes auec cris amp;nbsp;hurlemens. La compagnie du Duc Richard croi» touf ours des habitans de la ville,qui venoient a la fille en bafteauxpourfeco'’ rir leurfeigneur. Au contraire lenobre des gens du Comte diminuoit amp;nbsp;de tous coftez,fans tenir chemin ny fente. Le Comte Thibault fenfuit a Eurojj

apres auoir perdu fept cens quarante hommes des meilleurs qu’il eut, prilbnniers plufieurs bleffez que le Duc feit guérir amp;nbsp;bien traitter, örpuiy Homefteté nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;payer rançon ne defpence , dont il rapporta vne merueilleufcgloj

du Duc aux re. Apres cela, il alla alheger la ville de Chartres, la deuant fut tué le fils vn*' frtfonmers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte en vne faillie qu’il fit. Thibault entendant que Richard cfioit

deuant Chartres y alla pour lafêcourir, mais Richard eflanr content d’aiio'^ defFa.it le fils du Comte,amp; d’auoirgaignévn grand butin,fen retourna a pour mettre ordre aux affaires de fon pays, quirequeroient fiprelence folution. Il leua gens de tous les endroits de les terres, pour les mettre en garni' fon es lieux aufquelsily en auoit le plus debeioing, Sceiiuoya prier Aigrol*! Exeufedu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Danncmarch de retourner en Normandie, pour luy donner fecours

.Aigroli contre fes ennemis. Aigrold fexcufà de pouuoir venir,tant pour quelquesguei res qu’il auoit à fouflenir, que pour effre défia fur l’aage, mais il en noya quaran te gros nauires equippez de gens de guerre, qui fe lians èc ioignans auecques les Normans entrèrent au pays Chartrain, amp;nbsp;en Beauffe, puis de la vindreniô terres du Roy, failàns tout le degaft dont leur barbare cruauté fe pouuoir au-uifèr, bruflans amp;nbsp;ruinans tous lieux faints amp;nbsp;prophanes, amp;nbsp;faifâns palTerauni , , nbsp;nbsp;nbsp;' dcl’efpeetoutcequ’ilstrouuoientfinsefpargnerfexejaagen’yqualitédeper-

{bnne. Les terres du Roy efloient en vne grande defolation, les champs non labourez, ny femez,les villes ruinées,amp; defpeuplees,lcs villages defgarnis d’hi' bitans,le fang par tout refpandu,la cherté des viures extreme,les chemins pleins de brigans amp;nbsp;voleurs, la iuflice mife foubz le pied, la licence de faire mal en regne, amp;nbsp;toutes chofes expofees à la cruauté, à la fureur, amp;nbsp;à l’iniure . Le peuple accablé de maux tant de la puerre que de la famine amp;nbsp;cherté fe fifchoitdece-fie ruer-

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LOTHAIKE ROY* 33- LIVRE V 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;32-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

fte guerre, difantqu on f en pouuoit bien paffer: quelaperfidie du Roy effoit caufedetouscesmalbeurs, ôc qnil luy eut mieuxvallu gar er a oy auDuc Ricbard, Guele tromper. Car laTrance Çdifoit le peuple 1 n auroit pas les maux quelleauoit.Laperhdie du Roy effoit blafmee ,1abonte Sc vertu c ic ar louee, Sc les mileres communes mettoient le peuple en rage, en eepoir, tujm«. cnmaunaifevoloté entiers Ton Prince. Cbafcun crioit contre e nbsp;oy, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

pledifoitnevouloir,ny nepouuoir plusluy payer es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;es gens Ç

LNoUesamp;leùerffftatamp;\entdesaffengt;blees,auflt;iuelles,lfutr=louÂ

, WtstemonftranccsauKoy furies calanaitez duRoyaunre, Scjourlefuppher

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temét,qu’il effoit neceffaire qti il mit ffn a ceffe guerre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maux^quot;””^’'^”''

Î.Ka,8evaixaueeluyJfinquelaîraneefepeutr=lleuerd^^^^^^^

gt; «l^lleenàuL^esrerÂotrftraacestutenrfanesenlaçefcn«

, nbsp;nbsp;nbsp;ùut,amp;deÂuesautresfeigne^s

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toursd’vnrenard,Sctantoff ceuxdvnlyo . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nrince (deuxpar-

1 nbsp;nbsp;nbsp;• ««wrfe auxcouCeilletsdesi^pef nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;calamité, Aelaevuelledevendort

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pofesa^erU^effusaeffousA'^ï NeantmoiusleKoy recognoÆantfon .

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur autWte amp;Ue moyen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç^;|;„fciilers fut eontraintift ainft faut dt-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuoiï, Scia mautiane intention oe tes eu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A’nnoointemct

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXwfQuedeCtar«es,voui\uyS’^.'“'

\ Ueça«t-o«-=!leffeaemtoya^

1 tetaonfaet les emautex nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“Vdefcendte à ouelevaebonne çaix attec

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lay AepoyKieliatd t'efçonàit que ttef-volonnets tl y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.À« Alterte du

\ toitôetoutfoneteutquelavatxfeftt e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;atfoitbonne memoitedes

\ \oy comme fou (ouuetatn iet-neut .J ç „fonne, 5c aux fteus, de tua P;ff-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ooua™tcques,5cttalufot^œ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.„xvatolles 5cvto^“““'

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niereQiiiXneffatioitcommeilVepourioituuttu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mieux

\ nbsp;nbsp;nbsp;melîVutcoy ,quitantdefotsUuoit ^eceu Uueuouttequt aym««

X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ItttïetfatetteesXtainsdestnamp;delles.quedefoufftu enetae

\ nbsp;nbsp;nbsp;VoSeitcontteàtou5ctat(on,vatle^oydeïtanee,Jaufutvlus^-^^

X^ïïVQ’ctàeuw.ÂVvomracs, Q\i\.£aitoveYvita.ntÀc ÇemmesNev\ ues ,ta,nt en eTOVeVms, Sciant àeViensnetànz,SscXn^f tetnonftiant^e ƒ ^VisenY^ns,tiXneNonXottentenàtelNneVonneYî^^^

e^n eXXeXw'^ .cîioXt nSettenîitXeV^o^. Xlt;\t'o^ leY^tc^naV^teX^ta, t\nt né c^à

L tidto^eXXeÇvaneettonnet anVlt;o'^,enoçnXVYveÇeNonXoXtYXnsnet,n^ Vettonne.t

I nbsp;nbsp;nbsp;enX\et\,anQneXXe^nv VttXe'nXns £ott ,X\X n anoXt nbsp;nbsp;nbsp;^tAnà.e a.Sentanee neXn^

» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A r « 1 /-»J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;M lt;\ r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• t? „ C.«\V\., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rrpT^

nés ScWeeanees «Xattnes ,^on.t CYttatante Xonts, àuïÂntXeÇç^eXs on^onttoXt ncfucs. tùtOcet ^eseon^tttons ôieX^naty., 2)C eS’iQt tnt a.St^né vont nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

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Tnùttédt faix.

Danois

n’y feroit point, car leur Duc ne vouloir que les inftrumens amp;nbsp;authcur^ guerre,fe trouuafTent au pourparler de la paix,’raquelle iamais ne Ce ^,re, tant qu’ils y feroient. Au iour amp;nbsp;lieu aifgné le trquuerent le Roy t, ôc furent enfemble quinzeiours, durant lelquels lapaix fut faite à telles tions que le Duc tiendroit du Roy le Duché de Normandie a foy amp;nbsp;amp;nbsp;que la ville d’Eureux leroit rendue au Duc, amp;nbsp;fut ladite paix iuree par eftre inuiolablement gardee.Cela fait le Roy fen retourna en France, au port de GeffofTe ou eftoientles Danois, qui attendoient la refolution parlement, pour fçauoir fils deuoient demeurer en France, ou fen retour” leur pays. Plufieurs fe feirent baptifer, ôc demeurèrent en Normandic^^ bonne volonté, amp;nbsp;les autres fen retournèrent en leur pays, lailfans la

paix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

L’Empereur Othon premier du nom mourut l’an trente-lèpt défont*'’? trezieme de fon Empire, amp;nbsp;de filut neuf cens feptante quatre, Sgt;c lu/ en l’Empire fon fils Othon deuxieme du nom.En ce temps Regnier tous deux fils de Regnier Comte de Mons, dontl’vn auoit elpoufé fille de Charles Duc de Lorraine frere deLothaire, amp;nbsp;l’autre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;।

Batadte ft-es Ttronne.

cjjitrles Je-boutre de la tourome.

Hues Capet, donnèrent vne bataille pres de Peronne a Varnare, Si a qui auoientefté grands ennemis de leur perc, amp;nbsp;les tuans tous deux, ' urerent leurs biens patcrnels,puis faifins fortiffier vn chafteau appelle la riuiere d’Aine,ils tourmentèrent merueilicufement la Lorraine, Sc hs li^^P riaux qui la tenoient. Dequoy l’Empereur tellement firrita qu’il afembh vn^ armee, amp;nbsp;afliegea Buxe, tant que finablement il le print, amp;nbsp;raza, puis iHo”*’* la Lorraine a Charles frere du Roy Lothairc, ioubs condition qu’il la tiendr de l’Empire. Ce qui fut caule que ce Charles fauorifi toufiours depuis les An mans plus ny que fon frere, ny que les François, de telle façon que quanti courône de Frace vint a luy efeheoir de droit par la mort duRoy Loys fonnç^ ueu, on luy feeut bien mettre cela deuant le nez, auec quelques autres occafi^’^ qui le deboutterent de fon droit, comme il fera dit en fon lieu. Quelques''!’^ rl 1 t- /m n r* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au»- /-1zgt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1** R T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Î'-»T

parauat controuerfee amp;nbsp;dcbatue entre les Rois amp;nbsp;les Empereurs, amp;nbsp;par accord fait entre eux ( comme nous auons dit cy deffus ) demeuree ficfde l’Empire, donnée audit Charles en tiltre de Duché non de Royaume,amp; que ce finie mier fils desRois,qui fut partagé en titre dcDuché,au lieu que les autres eftoK^ quot;enDucTf^quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tiltres dcRoyaumes. Tanty aquequoy qu’ilen foit,ouqii’ih^''

te premier

ledit Duché en partage, ou qu’il luy fut donné par l’Empereur, il fc banaatcllc' ment pour les Allemans,que cela luy fit perdre la couronne de France. Il maria fl filleHermangarde auec Albert Comte de Namur, qui fur tous autres tcnoit le party des Allemans.Et de ce mariage fortit la race dot yfiît long temps apres, le Comte Baudouin de Hainaut duquel la fille nommee Yfibeau, fut mariéea-uec le Roy Philippes Augufle, qui engendra en elle le Roy Loys huicliemcpe-

Pour retourner au fil de l’iiiftoire, Lothairc drcflalors vne grande armee de François qui le fuiuirent 4e fort bonne volonté, accompagné defqiiels il courut toute la Lorraine, amp;nbsp;marcha iufques deuantAix, en telle diligence qu’ily enferma prefque le ieune Empereur Othon, ne le doubtant aucunement de la venue

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venue, tant qu’à grande peine fe peut il fauuer .11 affembla tout incontinent Ces \

forces pour vanger celle honte, amp;nbsp;gaftat tout le pays, les mena iniques aParis,

ouilfuttuévnegrandepartiedefesgens,parvnefaillicquehrentfurluy

eux,leKoy, HSesCapetComtedeParis,amp;HenrypucdeBourgongncfrere

duditHues enfansdeHuesleGrand, ôcchafferent lEmpereur ^ufquesaSoh-

(ons.Lailscombattirent furlariuietciïAine,auccte c uteur,que es f

morts noyezamp;tuez,firentenaucunsendroitsperdteledroit coursalad.tcn-

utete.StïEtnoeteur fenfuytauee grande çerte eonfufron, 8c l'°“e Autres

jf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4,\kP'incouDdecrensdeuantParis,parvnclailueque

Ment ciue après auoir çe^tdufut

InWondelavdleamp;td^usluy,^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à,,ç,ef- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

(uruytuftynesalatiureredAyneSU^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j,ba- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

tiuetoutlo,rbagage.Cequevoyan

urbeauorerrtoaamp;krrutere^donn

y-atitteortdvrrefasonoudauu^

ntnctr.borsumdePre\ats^^î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,5cfaentpaix,par laqueUele

amp;\î.rnçerei.r Otbon, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cWesftereduKoy,nondeteUeeftéduelt;puel- ».»Ur..

b±±:^Squot;Ân.vnebôrre^^^^

nomme Godefroy ïeBatbu elf ? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieKbeirrrs fut fait vn açptun- p„..

enuatns nous veulent faire cioite, cp en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lequel, Lothaire don-

tetnententtelBmpereur Othon, Sclc oy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Auhrafie qu auoict

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rra^tranfpottadOtbou^uteftonvenuV^ Koy»^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Boutgorrgne

\ term es predeteffeurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\Âs efctiuarns tpueLotdtatte

\ Çon here furent fort courroucer. Auiu^pGiYer à aueloues en-\ nbsp;nbsp;nbsp;aduertylt;pueïtrnpeteurOtWeftoita\\aVlt;o™=,çout^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ueprifesàeïttnpereutàeGtccc.Kvoyanttp«:fjpj^uecVedittmpc-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^“™™a\totuansduàon,8cappointeme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;wr..»..

reut entra dedans Lortatne, Sc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Otbon deuxieme dunom

norrtmeGeoStoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fonasOAtonttoifiemedu

atnonrufuttepointaudmerueartàefonzmp

M... i, GestWesf-eamp;ansarnbpaffeesenîtaee wto te quatre amp;. fut enterré enl”E.2\tfe haintVlt;emy UC îonîcopeXuestempsdeuantepueHuesCapetComtedeVatrsMptarrt^^^^^ fesnlusgràes,laihalkhhayeSaintGerrnam,de\ao^ue\leauottdefia^^^^ hert ton ayeu\,2)cfonYeteVluesle Grand, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;esmoyn tq

^ordonnerentvnjM5'oé,accconfentansle'Blt;oy bcleditVlues. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A r^vtt /

Ku^oy Lotiraàre fucceda L o s ton fils clnciuieme du nom, eque

^naquxn an ,mourantfanslidtts, 5)C futXe detrrter Vvoy deXaVt^nee e Vesle Grand, enterré a Gomnle^ne. GliarXes V) uc de Lottatne q^t

Oncle Y^us^rocliain'lrerttler,fqacVrantfa mortvouXut jatter entrancegt;^our

fenfaiteVlt;.oy.WaàsXesYtanqolsXeXray Otent extrêmement ,tantacau eqytt a uoittoufiourstenuXe^atty des AÂemansXor^ ennermslutex desVtanqots,q^^

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314 - e LU Y S 5. KO Y 34. H V hù C Ar L i K U 1 iy pour ce qu’il elloit mauuais Prince «à fes fubiets,fi qu’ils ne le voiilurét receU^^ pour Roy, ains tous accoururent à Hues Capet lors Maire du Palais, amp;nbsp;lag®*' aduife perfonnage, lequel voyant lafaucur amp;nbsp;amitié que les François luy toient, feeut bien faire ferner dedans les oreilles, amp;nbsp;les cueurs des François, mauuaife opinion de Charles Duc de Lorraine, pour le faire hair, mettan auant premièrement qu’il permettoit ordinairement aux Allemans venansS roycr la France, libre Se feur paflage par fon Duché, d’auantage qiiihn fort mauuais amp;nbsp;cruel à lès fubiets lefquels il tyrannifoit, exigeoit amp;nbsp;enarg^^.

irntfs contre Charles.

CAPET

ROY 35

degrefues impofitions, amp;nbsp;fubfides. C^e puis qu’il auoit foullenu les ennen* de la couronne de France, il eftoit criminel de crime de leze maicllé,con’'’’^ proditeur de la patrie, amp;nbsp;par confequent inhabille à lucceder à celle couron^^’ amp;nbsp;que puis qu’il elloit li tyra entiers fes fubiets Lorrains,il ne le feroit pas enuers les François fils le receuoient pour leur Roy. Ces deux raifons ôtCO” derations furent li bien plantées dedans les fintalîes des François d’eux, ne confentill qu’il fut receu pour Roy, amp;nbsp;des lors d’vn communconK temet fut donnée la couronne de Fracc aHVEs capeT,amp;ainfifutleW^ me de France dillrait de la lignee de Charles le Grand, amp;nbsp;transferee à vnen^^ uellerace, combien que quelques vns nous veullent faire croire quehÜg*’^^ j de Charles le Grand ne deffaillit point en Hues Capet, ains qu’il elloit du dudit Charles,comme on déduit parla fuiuante genealogie. ArnoulEmP^ 1 reur fils de Carloman, qui fut fils de Loys Roy de Germanie frere de Char le Chauue Roy de France, amp;nbsp;Empereur, engendra Loys le icune Empereur, j Ceneale^ieJe q^cl Loys Empereur eut feulemêt deux Elles,cefl aflauoir Plaifince amp;nbsp;Mahaut' ;

Plaifince fut mariee à Conrad fils du Comte Conrad, qui apres iceluy Loy^ ieune, fut Empereur de Rome : l’autre fille Mahaut fut donnée a femme a ryfils d’Othon Duc de Saxe,lequel Henry,quand l’Empereur Conrad femme Plaifince furent morts fins hoirs, fut Empereur de Rome, amp;nbsp;delafei’’* me Mahaut engendra le premier Othon Empereur, amp;nbsp;des filles, cell alTçaiio'f Gerberge ou Engerbergc, qui fut femme de Loys d’Outremer Roy de France fils de Charles le Simple, amp;nbsp;mere du Roy Lothaire pere du Roy Loys cinqiH^' me qui mourut fans enfans, amp;nbsp;l’autre nômcc Auoyeou Haigondequifutren^' me de nues le Grand Comte de Paris, pere de ce Roy Hues Capet. Etparhoi* croire que ledit Capet en qlque forte du collé de fi mereelloic Grand. de la lignee du Roy Charles le Grand. Tant y-aquela couronne de Francefit

oftee de la droidle amp;nbsp;niafculinc ligne de Charles le Grand, prefque en temps au moins vn peu apres,que l’Empire fut ofté à ladite race,amp; tranffcreJli racedeSaxeAllemarfde, deux cens trente-fept ans apres Pepin.

Us mnuttos nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quoy qui cofiderera les caufes des mutations des Empires amp;nbsp;Seigneurie^ |

queDieu ne les transfère pas feulement d’vne gent en autre,mais aulTi H V-ne race en autre, tant pour les péchez des hommes, amp;nbsp;plufieurs autres caufo que auHi affin quenousnepenhonspasqueles Royaumes amp;nbsp;EftatsfoientnC' ceffiairement deuz aux enfans, amp;nbsp;a la pofterité de ceux qui les tiennent par vn droit naturel, amp;nbsp;vneloy certaine de lucceffion, affin que par eux foientpoflc' dez amp;nbsp;gouuernez les Empires, qui ont efté acquis par la vertu deleurs anceftrö 'amp; par eux longuemét tenuz. Celle opinion a louuêt cfmeu beaucoup de Princes à faire des guerres non neceffixires, aufquelles auffibicn fouuent plußeurs grandes familles ont efteexterminées,comme iladuint lors, que voiihnslf^

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HVES CAPET ROY 35. LIVRE VI.

32-5

Kois deFrance débattre auccles PrincesSaxons,dvi recouurcment de I Empire

ib y perdirent Sc l’Empire, amp;nbsp;la vie, ôc la pofteritc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. VEmfift

La fapience,vertu,ôc félicité de Charles le Grand cftans diuineipcnt fufcitecs, outrent

inftruites,ôc gouuernccs, reftituerent amp;c remiret en fa grandeur l Empirp d Oc-cident, apres pluficurs grandes guerres, ramaffant 6c reioignant l ka ic, a au le Scia Germanie en vne Monarchie, laquelle il affirma ôc fortiffia de cefte ta-con, apres auoir deftruitôc ruiné le Royaume des Lombards en ta le, ait lapaixauecles Grecs, apres auoir en Germanie deftruit lcRoy aume es ^a res, apres auoir non tant vaincu les Saxons par les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° t

«, amp;nbsp;Ueut deuoit pat faclemencc, aptes auoit debelle les Eklauons, deffaa

leste ptcfqueiufques audetttiet,chaffélesSattaztnsdetoute lacaule

ieeax teoouffk entfpaigne delà le fteuuefbete. De fason que pat fe fotee amp;

valeatjat lagtandeut de fes faus.çat fa ptudence, clemence, amp;nbsp;feW^ ditl'Empitc tedoutablc aux ennemis efttangcts, 5e la î tance le plus flonffaM bmpitedetoutelaTette.Maisluyellanttnott lesfucceffeiirsdelaracede

netans de celte Stande, 5e excellente vettu,5e felaiffans

iiloufics, amp;nbsp;paffions allumées pat l'ambition de

tesmtellmes 5cvuisauxefttangetes ,fen enfuiuit vnebaineentte eux, «cvne

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5ty«isaux O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccuxlaaleut deuotvon.

diuraàion de volotez, les vns titans ceu nbsp;nbsp;y, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„„vUttrçr.r'itirnne«;

ttcotnmeàl'enuytlsfefotttffioientd'bommesAi^™^?’ “ Sjutt a: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour

“Z“£.:ru,Xr«~-^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dnnnoient de belles occalions de re-

on vit que leurs guerres domeltiques donn

Delà aduintquc dutant que lesMonatques pont lents

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lietes combattotent les vnscontteles auttes ,1a contagion e eues nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;'L

\ sueiies infeaalesbommes ptiuez.des

\ tentet tnt lents Etnpttes, 5^ Seignenttes, pat lefquels lamaKtle de lEmp ~

\ tntotefqneabbatuCjlaîtance de tout point defttuttte, taie mi eavn p

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àcntnine,5claGettnanie foullee aux pieds ftbas, que eentvnegtan ep

neàfcrelleuet. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. « . rr \ j • ►aA»»

LuErance ,lapoker'ité de Hues le Grand lt;qul ekoityffu de axe, eiet lacouronncduditRoyaumccellcdeCbarlesleGrand,enLtale eran^t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;txp.jleTÎté

tedeEorly ,Ôc Guy É)uedeSpolere,parla donation que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je cbxrles

lent tndetiitsEamp;ats,ayans contpité contrelaîtance, 5c eftans delcouuets cotnbattttét entte eux tnefmes, tant qu’aptes la mott de Guy 5càeLam ett onf

1 hls,'beraugerÇeulÇuttnalll.reàeÇdlts deux Ekats,lequel apres print Loy s oy \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dltallehlsde'boton,neueu deLoys trolficme du nom Empereur, ôc uy cre

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ualesyeux, Apres Xamort de Eerangÿer, eEant l’ItaXle en trouble, ôc les^ ta-

\ \ierisayanseÇmeutoutàeÇclentvnegqerre,appe\lans tantoEvnRoy ,tatolt,meæiuUe. \ nbsp;nbsp;nbsp;vuautre àleursÇecours ,\es vns contre les autres ,Raoul Koy deEourgongne

\ aueeques vne grande armee entra enXtalle, auquel comme Eeranger detme-\ me ms de ollelle Elle du premier ,laquelle A auoit donnée en mariage a M-\ bertlÂartpns dEmpus, Ç'oppoÇaE ,AÇutvalncuparledltR.aoul, ôc contraint \ nbsp;nbsp;nbsp;detenEnr versiesXAongres,maisInconttnentlesItaliensInconEans ôcvarla-

\ nbsp;nbsp;nbsp;bles enleut aEeOùon, Çe Çaebans du gouuernement deR.aoul,appellercntElues

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H V E s CAPET RO Y îj?

Comte d’ArieSjfils du Roy Lothairc, qui ayant occupé l’Italie, la donna afo^ fils Lotliaire: mais Béranger eftat retourné en Italie tua ledit Lothaire, amp;nbsp;fit tat que le Pape à Rome le couronna Empereur, amp;nbsp;creafon fils Albert Roy des Romains , amp;nbsp;tint l’Italie iulques à Othon le Grand.

Jugement de Dieu.

Qitelles font les rAces.

Ceft ordre, amp;nbsp;celle reuolution,amp; changement des chofes en la race de Ch^ les le Grand, celle cheute amp;nbsp;ruine de l’Empire d’Occident, qui par luy auoitOquot; lié reftauré, amp;nbsp;la tranflation d’iceluy amp;nbsp;de la France a d’autres races,cil vn lé exemple du iugement du fouuerain Dieu, qui transféré (comme nousauont iadit) ailleurs les Empires, parles pechez des Princes, amp;: du peuple, amp;vntef' moignage de l’ire diuine contre les iniuftes entreprifes, contre l’ambition, coæ tre la fuperbe, contre la cupidité de regner,amp; le violement de la pieté entiersk® parans, amp;nbsp;fur tout, contre les fuperllitions amp;nbsp;l’idolâtrie.

Or ell ce vn grand cas, que combien que prefque toufiours les homes forts» ôc robufles engendrent enfans forts amp;nbsp;robuftes comme eux, amp;nbsp;queleplusfot* uent toute leur polleritéfoit telle, toutesfois nous auons veu ceux de ftirecede Charles le Grand, les vns fivitieux, les autres fi mal habilles que ptir

leurs vices amp;nbsp;incapacitez ils ont lailTé perdre l’Empire d’Italie, amp;leRoyiæ me de France. Pepin le Gros cfloit homme de grande entreprife, CharlesMâJ' tel auoit vn efprit diuin, le Roy Pepin eftoit la mefme prudéce amp;nbsp;religio.

à Charles le Grad, on l’eftimoit digne de l’entiere monarchie,pour fonmeriiy leux entendement. Aufli durant Ion regne, les François furent à rextremice“J mtureldeli grandeur. Neantmoins Loys le Débonnaire, tant fen faut qu’il cfealW

celle grandeur, qu’au contraire il donna le premier heurt à l’Empire,amp; àlaFf^' ce. Charles le Chauue fc laiffa trop gagner à la fuperbe, dont il fe rendit odicüJ^ àvn chacun.Loys le Begue fut perfide, amp;nbsp;dcCharles le Simple on peut dire qu^ tout l’honneur de fesbraues prcdeceffeurs euanouit en luy,de forte qii’vnciti( tre maifon de lanoblelTe de France commença durant Ion regne de prétendre^ la couronne,amp; y paruint.Ce que pareillement on vit aduenir en Allcmaigne^ d’vnc mefme race, apres que celle dudit Charles eut régné tant en Francequö* Grädeur amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’cfpace de plus X33. ans. De Pepin pere de Charles MarteliuIqucJ

dechnde [4 à Charles le Grand, la grandeur de la France creut de iour à autre, enCharles^

Grand elle vint à fa perfeélion, amp;nbsp;de luy à Charles le Simple elle diminua, fabbaifla tellement, que n’eflant plus rien, il fallut par le commun amp;natUP cours des chofes, quelle changeaft de maiflrc. En cefl aage de Pepin iufqucs^ Hues Capet, la France accreufl grandement de puiffancc, amp;nbsp;de renommee,coj bien qu’icelle gloire amp;nbsp;la vertu de Pépin (comme dit ScifTcl) ainfi quelafclicit*’ des chofes humaines efl fragile amp;nbsp;caduque, à peine peut dureriufques àlatroi-fieme generation, ainsen dégénérant peu a peu, IcsfuccefTcursadrniniftwi’^ le Royaume peu fàgement, amp;nbsp;moins vertueufement, ne le peurent continuer finon iufques au douzième Roy de ladite race.

CCS deux premiers aages de noz Rois, on voit pluficurs chofes toutes dil' femblables.Premièrement de cruels parricides, nbsp;nbsp;meurtres, puis de belles guef

res tât pour la foy amp;nbsp;religio Chreflienc, que pour l’eflargifTemét Si ampliation du Royaume, mais au lieu des premieres conquefles des Rois de ces deuxfic' des, de Hues Capet en bas, onvoitles grandes polliccs, tant pour Icfàitdcb guerre, amp;nbsp;delàiuflice, que pour le fait des finances, Scl’entretenemetdclamJ ieflé des Rois. De la font venues les érections des Ducs amp;nbsp;Comtes cn prcph^rc des

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HVES CAPET ROY 35- LIVRE VI. • 32-7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

desPai'lcmês fcdentaires des iugeS) amp;nbsp;iunfdidlios de diuers noms, amp;nbsp;pouuoirs,

lesimpofitions dediuerfes fortes de deniers, comme du domaine, des tailles,

dcsaydcs,amp; d’autres choies.Qt^lqucs vns difent que ledit Hues Capcc inftitua

les Bans Sc Arricrebas, bref de là font deriuees toutes les belles amp;nbsp;excellentes

conftitutions qui maintiennent ce Royaume en fa grandeur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Mais pour reuenir au droit fil de noftre hiftoire, Charles Duc de Lorraine

voyant que Hues Capet,qui eftoit fon coufin germain auoit par les François e-

ftc efleu Roy dcFrance, leua vne grolTe armee pour deffendre, amp;nbsp;auoir par les

armes le droit de la couronne dudit Royaume, qui luy auoit e eo ce pru a

mauuaifevolontc des François .Capet de fon cofte en leua vne autre pour ou

ftenir fon nouucau droit par armes. Les Frkois voy ans qu vne forte guerre al-

loitallumcrenFrâce,amp; preuoyans vne grade defolatio d icc enuoyeret ver

CharlesYnSeigneurquifclonlachargc quilauoitd’eux, uy tee e arang

. nbsp;nbsp;CWn fcrótÖiMles) qûe pat les loix amp;nbsp;le droit, la lucccllirei

» neduKoyaumedeîtancetappartientjSçnonaHues apet. ais . loix(\mtappcllentàladitefucceffion,ellesmefmeste

.amp;àteco\ottetcotn»etudeaois.Catlt;iugt;(lceq«enouseÂn^^^^^^^^^^

. Aetoy,nYLtonte™e,veult;pucntavieptmeetuapptouuesamp; .fall«Vvtllainesà?sMletnàs,lt;puien_tousleutsaffart« . pajnoadclcurctuauté,Stlesfauorilcs,affiftes8cay es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gjde

. ramrelesïiançoisîQuand donc nous auons vendue tu ‘ ,.,„005 parcil-. laiffél'indcnnevettu Sc douceur, amp;:ïamitic des rançois, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c^exWJî

.lcmeMabandonnéamp;àclalffé,fanspenferauoirfau au e

. neùuoitteceupournoftteK-oy,traitonscboifi apet.ay. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;teftancbi-

\ nbsp;nbsp;nbsp;. fc,Coubslepoffeffeutàu ^«l^^^'^^/Xïfoùeceuxquifontenvntrauitefur

\ nbsp;nbsp;nbsp;. rYtaimrc,oppttGion te cruMte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maiftre, te teigneur, moy- cSp„«y.n.

\ :tZr;rrlZXI±:r^rh^fs-VtcbterrfonrÂ^^^^

y nbsp;nbsp;nbsp;» tondons pas,quicefoquinous guidera en cevoyage c nbsp;nbsp;nbsp;„ fpy, Jemet siui-

, que,nyquiCeranottrcKoy,moyennant^c^ousCoyons le

. àfaaer teÇreftrrr ,akYaffearon des peuples vient dfe

, cnamp;sNoniu receuoitVakimiere deVaffeftiondesFrançois ,i\cuRfa cv aores

« enttes tait couier de toy quelque goutte devertu. envainp y ‘

« l.Chadcs'l nous aimeras 2lt;. inciteras tu de nous fouVgt; euer contre ap ,

i nbsp;nbsp;« nousrendreàtoy,ainsi\teuRmieuxvaV\utetoufofieucr contre

\ nbsp;nbsp;« trdes kWemans nos anciens ennemis .Ce que tr tu cultes art,nous eu

\ nbsp;nbsp;U té que tu cultes detrré de tucceder à\a couronne deF rance comme a v

\ nbsp;nbsp;» mc,noncommeàvnetyrannie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A’-wiata-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Celte rcmoRrance qui cRoit cbmcvnCartel de dcRy

\ nbsp;nbsp;nbsp;geXecceurdeCVrarlescontreCapet.ÇîcdesFrançois.Wentraàeàans a

\ nbsp;nbsp;nbsp;^denremrerc2foordeenrrnt\esvi\\esdeVdreims,àcL.aon,^de or

\ nbsp;nbsp;nbsp;pretia de trnresRues Canct enNneV»atar\\e o^r dXuy doua, o^rrUe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;alQr-^cdte't

\ nbsp;nbsp;nbsp;tenturr\ronteut.ement,Ç)CneuÇenÇa\\utqu’r\netut^rfns.C\rar\esp er

\ nbsp;nbsp;nbsp;teÎ5tde\ùutrntcrrîidaen\av'd\ede\-aon,tecorrterrtantdauq’rtruts

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318 nbsp;nbsp;•


Ch^rltsfrins prifoitmir.


cn routtc, penfant l’auoir ruiné, mais en cela il fit vne faute qui cfl: couftu®j?| à tous victorieux, car il nepourfuiuitla viCloire,ains donna temps amp;nbsp;loin Capct fon ennemy,de fe relleuer de fa perte, de remettre des forces fus.H^ ayant en diligence remis vne armee aux champs, allaalfieger Charles amp;nbsp;ht me amp;nbsp;fes enfans dedans la ville de Laon. Ce que voyant l’Euefque d’icelle noi” me Anfelin il parlementa fecrettcment auec Hues, amp;nbsp;de nuit luy ouiirit lesP tes de fa ville, de forte que Charles amp;nbsp;{a. femme furent prins amp;nbsp;menez niers à Orleans, là où ils furent iufques à leurs trefpas. Cependant ainfi prifonnier, il engendra de fa femme deux fils, Charles amp;nbsp;Loys, amp;nbsp;dcii^ les, rvnenommeeHaruide, ou Auoye,amp;l’autre Emenarde,quifutfelo^^^ cuns marieeà vn Comte de Namur , amp;nbsp;d’elle defeendit Baudouin ।


l^ce eiudtt Chttfles.


diminution de lu Lor-truine.


Sruitsƒ fgt;itr Cupet,


étymologie dt Cupet^


Namur qui eut vne fille nominee Yfaheau , qui fut marieeà Philippes fte dit Dieudonné perc de Loys, pere de Saint Loys. Des enfans de ceCn^ eft diuerfementparlé,car les vns tiennent qu’ils ne furuefquirétguiereshp^^ D’autres difent que ce Charles efpoufa en premieres nopces Bonne filhoe cuin Comte d’Ardcnne amp;nbsp;de Mofcllane, de laquelle il eut vn filsnoflicO®, deux filles, l’vne nommee Gerberge mariee à Lambert Comte ôc l’autre Hermangardc, ou Emenardc mariee (comme nous auonstliÙ te de Namur. Qif en fécondés nopces Charles efpoufa Agnes fille de Comte de T roy es en Champaigne,comme dit Je moine Aimoiniis.Sigil’^^tt qu’Othondu premier lit, fucceda à fonpete au Duché de Lorraine Dionyfiane dit que Loys fucceda à Charles au Duché de Lorraine, amp;9’^'^ filles fufdites furent mariées ou nous auons dit. D’autres difent que tous les ei’ fans mafles de Charles,tant ceux qui eftoientnez dcuantfaprifon,queeeux9 y nafquirent moururent tous deuant luy en ladite prifon , èc laiflafeulement'^ , ne fille mariee au Comte de Louuain quifempara du pays de Lorraine, n’eftoit plus lors guere de chofe de ce que Lothaire auoit tenu, 5c de foniH”’’ appellee Lorraine. Qu’à ce Comte de Louuain,l’Empereur Othon donnapo”^ compétiteur vn Gozelo Comte d’Ardenne, qui le nomma Duc de Lorran*^' peu de temps apres, le Duc de Mofellane qui n’en tenoit que quatre®^ cinq places fur la riuiere de Meule, le fit aulïi en là petite portion appellesD’’“' de Lorraine,que quelques vns veullcnt dire eftre la Lorraine d’auiourd’huy.Ô*' dit aulfi que ce Gozelo eut vncfœur,amp; de celle fœur trois ncucuZjEuftacCjBjquot; douin amp;nbsp;Godefroy, qui auec plufieurs autres Princes entreprintle voiagc“ Hierufalem, dont il fut Roy, amp;nbsp;mourut lans enfans. Voila les diuerfes lur la race de ce Charles Duc de Lorraine.

Hues Capet fc voyant Roypaifible fit courir par tout vn bruit pourreniif Ion vfurpation moins defiigrcable, que la couronne de France luy cftoitdeuc par droit fuccelfif, amp;nbsp;legitime, tant pour ellre (comme nous auons iadit) delà race de Charles le Grandquc poureftre petit ncueu d’Eudes Comte Paris amp;nbsp;d’Angers,que lanoblelîe de France elleut Roy, durant l’irnbecillite^-enfance de Charles le Simple. Il fut furnommé Capet pour ce qu’citant ieun^ nourryenla Gourdes Rois Loys amp;nbsp;Lothaire, il pr'enoitplaifir de prendre le^ chapeaux ou les chaperons aux autres ieunes fèigneurs de Ibn aage, amp;nbsp;aicsiet' ter,comme li c’eull ellévn prclàgc,qu’il deuoit oller la couronne,ou le chapC'h R oyal au legitime heritier d’iceluy.Or voulut il prendre les ornemens Royaih à la façon accoullumcc dcsB,oisde France, amp;nbsp;voulant fe faire couronner, li^ conuoquer tous les Princes Sc fcigncurs,qui tenoient leurs terres amp;nbsp;feigncurit^ enldii'


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HVES CAPET ROY 55. LIVRE VL

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en fouuerainctc delà couronne de France .Tous y affifterent, hormis Arnoul Comte de Flandres, combien que fon Comté rellcuaft de ladite couronne, di-ùnt que luy qui du.cofté de fon ay eulle eftoit iffu du fang de Charl^le Gnmd sl^lt;^res, ne vouloir obéir à Hues, ny le recogno ihre pour fonfcigneur,ny a 1 era on couronnement. Capet bien qu’il ne fut pas fi grand guerrier qu omme enun du aux affaires, ne vouloir au commencement de fon regne, en urerce e ra ueritluy eftte faite par vn fien vaffal .laquelle monftroit vu chemin aux autres pour faire le femblablc. 11 affemblavne grande armee, amp;nbsp;tira enïlandies, print It luy toutle pays d Arthois tous les chaaeaux 8c fortereffes qu il tenoitU longllariuierUuUs.Arnoulvoyant^.leftoittropfoible^^^^^^^^^^ puiffance de Capet, fe retira vers Richard Duc de Norman nbsp;,

nous auons parle cy deffus en fa ieunefle, au que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2*

dit^Aauüir tant fait de mal ayant fufcitel^o^ot^airc c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duc ^ch^i

vouloirfairefapaix auecquesHues .LebonDucRichaii^iOuWuntUs rn»^^^ DucGuilaumefonpeteauoit e ■ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que Capet commenlt;;oit de

quel auSiparticuherementle touchoit, cai y^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^bout dudit Corn

bonneheurelfaiteguerreafesvoifins.p f q

«,ilpoittioitpat celle ptemieie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apteslaruine du Comte,

autres, amp;: que pofftblek fortpourro • particulier, que pour celuy

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Adouc il remouff r a a Capet, tant pour f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F ,,o,,ueau P rince d’vn eftat,

du Comte , qu’il n effoit bien feant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des pays de fes voifins,

decommccer fonregneparlaviolence,ô^‘ cofféleditDuc ,pour accom-affn que de fes amis il ne ht fes enneruis.D ai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ Comte qu’il deuoit

moder toutes ebofes d’vne part Sc d autre, rei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qy eftoit, fans

fliumilieraCapet,Silerecognoiftrepour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qu’An’ehoitplustêps

Ikarier U vCurpation àertftat,ny ^~“ “^^^^ ieàebarrrecotittefonfeigneut.Desrem

hrentcondefcendrealeurdeuoir.Lelt;gt;om . nbsp;nbsp;. r rj y , dclaenauant c*?«

OuieueehiGntlnv vcnditlesolacesquilauoitp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C«n»u.

leComteluthdellevaffaVauKoys nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• .^.«uohe duCbtcpouuoitamc-

Xyaritappaifaetroub\equecefteptem

net aiouEll.at,ilf’aduifaquu.falVoit faff eurer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nt?ï\nnmr-Qit Etuour

tensiefonxCurpanó, Sc en appateceles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aixaffalres, ainshoit

teqnilneamp;oitp^fi mndguertter qpcbien nbsp;nbsp;nbsp;°p^^^^ouceuts,Scvoyat jp*

horae canltaWe,r\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aounetnenrs desVtonln c^,..-

qni\anoitaSaiteagtands(eignents tXrnmd. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 %

tes4eforiRoyantne,aceqnt\senffentaNen«

1 »entMedenottgonnetnet aiaregrme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deteur confelt Sc ad-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\eur laffant entendre QU ff votffott totAeruerit uetpei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cïmedfm

\ nbsp;nbsp;nbsp;nis,Sc\esternrptes^\ny commeÇesarrns.Çretes,ScparedsenpuÆance ^an-

\ nbsp;nbsp;tó.WMbtteeU Jut nratrfietcenxqndconnoAtotteRteoSece^defon u»«..

\ nbsp;nbsp;nbsp;iiÇatnanon.ScnontÇairenter desanttes. QneXq^tcsNns mtte enx es p

\ fes,NeyansnneRnesdeUartednVa\als tefcortfaR-Roy .firent deXetyi eoamp;e

\ XemefmeenXenrs ç,onnetnemens, Sc fen Çeltent fd?,nents .Ones Sc Comtes \ nbsp;nbsp;nbsp;trotrtetittes anXten one natanant As ri eHotent que C otinetnents. e eit a a-

\ nbsp;nbsp;nbsp;noirXesEnes,nQnneinentsdesVtomnces.ScXes Comtes g,onnetnents desNiV-

\ Xes.efiaatXorUenomdeDttcSc deComteitçiaé atem'ps.nonXietedttatte,

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330 nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HVES CAPhi KUY 55-

comme nous auons dit cy defltis, amp;nbsp;rendirent leurs Eftats hercditairés pofterité, à l’exemple ôcimitatio de Hues, luy promettans de tenir de luy nbsp;nbsp;nbsp;,

Seigneuries en foy amp;nbsp;hommage, amp;nbsp;de le recognoiftre pour leur vray, Sc foLiuerain Seigneur. Bien que cefte vfiirpation des Gouuerneurs diœjj*' d’autant l’eftat du nouucau Roy Hues, h eft ce qu’il fallut bien qu il bciißc doucement, amp;nbsp;fiifant femblant de ne letrouuer mauuais, ains dauoir P° agréable ce qu’ils faifoientjtafchafcomme bien aduifé qu’il eftoit) de les ob aluy, de toutes les façons qu’il peut, leur donnant ample confirmation de qu’ils auoient faiôt.Car il vouloir en quelque façon que ce fut, amp;quoy qn’ affrer^o» couftaft,afFermir amp;nbsp;afleurer fon Eftat,amp; n’auoir au commencement de fon^

piliitutlen des donzee fgt;airs.

gne, aucun trouble, contrarierez ou oppofitions, ains falfeurer fortifie^ mis,amp; delà volonté amp;nbsp;bienueillance de fes vaflaux 5c fubieóls,^our rendre ƒ Royaume plus {blide,Ô£ pour le doner bien alfeuré à fon fils amp;nbsp;à fa pofterite' fil fiult iuger des chofes par la conieôture,lors que la certaine prcuuenous faut, quelques vns penfènt, que Hues Capet pour fafi'eurer de fes voinris vaifiux au comenccment de fon regne,fut celuy qui fit les douze Pairs de ce. Car de dire que ce fut Charles le Grand ce font des comptes, commenou® auons amplement cydefTus déduit en la vie dudit Charles. Toutesfoisim^ trouue en aucun ancien monument, n’y que ce fut Charles le Grand,ny fut Capet,mais par quelques arguments de conieéture, qui feruent d’arfezbon ne preuue,quelques vns veulent dire,que ce doibt pluftofl eftrc Hues que^“ les.Car Hues pour la feuretc de fon Eftat,les ayans mandez pour le confcillcr^ fes affaires,les voulut tenir comme frères,amis, amp;nbsp;pareils, en pouuoir amp;nbsp;autnæ rité à luy.Ce qui fait conieélurer qu’il erigea cefte dignité de Pairs, i’entedsd fix laiz, car il fe trouue que Philippes le Bel erigea les fix Clercs ou que pour moins le premier lieu,ou on les vit en ceremonie, fut a fon Sacre, commeno'-^ dirons en fon rang. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Lts anciens

Pitches:^ amp;

Or encecy fault il notter que. les anciennes Seigneuries c’eftadirc les Dd- | chez amp;nbsp;Comtez)bien qu’elles euffent des Gouuerneurs es lieux, amp;nbsp;villesreflof' j tiffans fimplement à la couronne, fi eft ce qu’il y auoit des Seigneurs naturels, 1 qui de tout temps en auoient la iouiffance,fans que les Roys les euffentfiriiftrel de la propriété de leur heritage.

Capet fit Cou nbsp;nbsp;Mais pour reuenir a ce que fit Capet,pour laiffer fon Royaumeaffeuré a foU

ßjj j^obert, affin qu’apres fa mort il n’eut aucune oppofition ou contradidio” hert/^ en la iouiffance d’iceluy,amp; qu’aucun trouble amp;nbsp;guerre ne nafquit pour le debit

' de la Couronne,veu qu’elle ne luy eftoit pas encores bien affeurec, il le fit couronner Roy à l’exemple de Pepin qui deuant mourir fit couronner Roy Ib” fils Charles le Grand, amp;de ce qu’ont ordinairement accouftumé de faire Princes vfurpateurs, defquels l’eftat n’eft encores bien affermi.Celaaduintlî® neuf cés nonantejç vn.En ce temps eftoit Archeucfque de Reims, ArnulphcoU ffainie de Amoul ffere du feu Roy Lothaire, amp;nbsp;de Charles fufdit Duc de Lorraine,aU' ^araL‘d”t'^‘ 4*^^^ Capct portoit vne extreme haine, tant pour ce que l’Archeuefqucfouftc-Grand. nbsp;nbsp;nbsp;noit le parti dudit Charles,que pource que Hues vouloir extirperamp; exterminer

la race deCharles,tat les légitimés que les illegitimes, amp;nbsp;a cefte caufe audit an,il affembla en la ville de Reims vn Cocile d’Euefqucsamp;: Prélats apportez pourk Jegrader, 5c de fait le bon homme fut degrade par l’opinion de plufieurs End' qt-ies foubs vmbre qu’il eftoit Baftard, 5c nues le fit conftiruer prifonnicràOr' leans

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HVES CAPET ROY 55- LIVRE VE , 33i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

leans aucc Charles Duc de Lorraine fonfrere, amp;nbsp;y fut trois ans, amp;nbsp;en fotr lieu /-/ fit pouruoir dudit Archeuefchcvnnommé Gilbert qui c ft oit gran pheamp; Negromancicn qui auoitcftémaiftredefcolle de Robert amp;d’Othontiers Empereur de ce nom. A cefte degradation roppo a etj^cs, ou Seuin Archeucfque de Sens,qui craignant plus Dieu que le Roy, en reprin ai t “Ïrquot;VdVSê^uu« d?fent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f” cfc,

AfonRceptcur dcfdits îleuxRoys. Vanenfoiuant qui fut 1 an 99X1.'eP^le-bn'aduettidesoccafionspoutlcfqueUesAtnoulauoitcftedepad^^^^^^^ jesouStuinemprifonnéjCXcômuniatouslesEuc quesquiy . j , , con uaui qui auoient aftili à ce Concile, 8c entioy a en î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Xït «f l» U

f cnqutiii iu tout, annulla 8c caffa ce qui auoit e e ait “ Archeuefclié' ‘’quot;P' • teiÀlesAtcheuefqtiesenleutsdignitez.deçofaGilbettdefon^ StpiiaHues quille contentaft que a couronne lt;1= XluZtóHutrt maiMaustXtinenter ainfilebonhomme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

luentilfeioitarandtottàlabonneeftimequonauoitdeluy.Gdbert (on Àtclieuedé deReitns fe retira vers l îtnpereur Q^^XôXÂcbetief- .

k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qwdeRauenne, puis Pape, amp;nbsp;“quot;y ^^^„„tnjnce.lleftoitnatifdupays

l nbsp;nbsp;nbsp;^^‘5?;ï”?^quot;^quot;S2„effebieninteuitauxbonneslettres,amp;. nour-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d Aquitaine Payant elle en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xfe d’Orléans, il quittale froc,8c

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1° ™uenarlesSarrafins,Uou^^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f'enalla aSeuAlc en L{paigne,l.ors détenue part nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apnuâlc-

l îViAofopbeinaàcieJquiauoitvnliure noinyareil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V Xnuel

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ditGi\bettÄa£oviuentdederrober.MaisataftonqueccPV-uVofopheduquel^,^^,a,p U

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilfetnitfXurpouTplusfacilernétçouuoitattraçercebi^^^

\ (o\çjat\ifcTOCiat,dne\tpeuVtùmatsgnypM.X\pcïvuc^^^ ■ VEivbavvLrà \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aucclaqueWe A auoit grande tamdiarite,de prendre e rt rure, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y (Vvpfvn-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hre.Geqne\ahV\ehtAyanràoncquesVe\rure,r\fereura,Sccrargnam

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pnnsauecrceXuy4hNouaauDi«AAe,tnoyennantqur paruint au err \ nbsp;nbsp;'

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou eh.ât de retour,A tint e£co\\e,8gt;c enVergnaXes artzVA^eraux auec gra a

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ùh des auditeurs .D epuis A tut précepteur des (ufdits P rinces ,2)C par a ƒ

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hues tut Ar ctreuetque de Reims ,puis par ceWe d Odron -Empereur, r c eue

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quedeRauennc,amp;c Ana\AcmentVape.Geuxqui\evetAentexcu er, mon ter tique Æppel-

Qu A eAoitEomme de bien, ditent que par ce qu A eA.oit granàMatVrcmaticié, ‘

NC-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SequeeetutVepremierXrommede cetemps\a,quientenditresM-at tematrques^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\e peup\e quiXors ettoitignorant ,X’ cAima eAre XAemomantien .Sur c^ emre

\ tartesdeeedaHuesGaoetXan9.de£onregneSicde(Aut22A2^'7'^?^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-vAoridec*^ ovp*»-

{’aVvevKtcYïtlNovAoïr vcvoi^^^ver c^ut Hues CA^etnN a

T^QW ÂNÇuYY^tïon^amp;CQçue. àt àioïie. ÇucccVi^oXa couïovïvxAu'^ t^ovt qcv\c iaui a c^vife o^'ï\ ^eÇttw^Qit àe Ö\2ix\cs \çt GvawÀ , lt;\u 1 CAufc c^t'E.uàes Ä Knvovi ovi ^UYvà.OVVcV,£\Àt\c^VtVVTLtVVACnX2L^i^t\\él\ÀCOVKOÏVÏve

^^ùnd^Àvvs. Sev^weuYs çq cw o^e VxGVv^yVsV. SvrcvçXe tuccc^î»- a.Y.uàe%,c.c ne ni en

N enn Xn te^anvent Â^nàes, lt;X amant ç^-t vnWoN ne ^en\t en naavn eÇk.tan^lt;ite a CMpet Aonnc lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;WetfonKÇ):^at\2ne ^atns^tXaNtoXenee £Ate aïtoX^^xt^tte àe XXnesXe Gt^n^X. ac dic».

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331 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HVLo CArHl rvv/i 35*

Qiioy qu’il en foit,ou foit que Capet ou par vfurpation, ou par iufle droit,f*’ uint a la Couronne de France, il femblc que Dieulaluy donna bien a prop*’|^’ pour relleuer la France de tant de miferes dont les vices, iniuflices, amp;nbsp;tyranu'^^^ de tant de Roys,rauoient accablée. Qui fut caufe que les François debouKcr ledit Charles de Lorraine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Ca etTete Capet futle premier Roy qui commença de fe tenir a Paris, amp;nbsp;d y taris. Royal de la France, car au parauant depuis Pepin iufques à luy, ks

fe tenoiét les vns à Aix la Chappelle,les autres à Côpicgnc,lcs autres a Laon, autres à Soifrôs,les autres à Beauuais,amp;: les autres en d’autres lieux.Etcom que Dagobert eufl choifi l’Eglifc Saint Denys pour le comun tobcaii desR^ 3e France, fi ell ce qu’il y en a bien peu d’enterrez deuant ledit Capet,

Juy jj y en a eu bien peu qui n’y ayentcflc mis. Apres qu’il fut Roy,ilm flir en la place ou efloit fon hoflel, l’Eglife Saint Barthelemi deuant le Paris,amp;auoitvne grande fiance audit Saint. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. r

Or comme Capet eut par l’exemple de Pépin amp;nbsp;par le lien propre, pmn^ que cede qualité de Maire du Palais efloit fort dommageable aux Roys,amp;-'^\ défia elle auoit audit Pepin amp;nbsp;à luy fèrui d’echelle pour monter à la Roy^' capetTupiiri la fupprima doucement, pour oflcr le moyen a ceux qui l’auroient defaireC^ mal’sßatde quc Pcpiii amp;nbsp;luy auoicnt Élit, amp;nbsp;eflablit d’autres offices plus modclles,ayJ^ ta depouLioir, ôc lefquels ne feroient point héréditaires,commeauoitd l’eflat de Maire du Palais â la race de Pepin, amp;nbsp;a celle dudit Capet.

Lors,(a ce que quelques vns difent ) il donna la charge fouueraincdcsarm^ , au Comte d’Ellableou Conneflable, qui parauant auoit feulemet la charge“

cheuaux Royaux,comme le porte le mot Latin Cames flabuU. Non qii’illuy û®' naft pareille authonté qu’auoient les M.aires, mais feulement celles desj preferite par loix amp;nbsp;ordannances, lelquelles ledit Côneftable ny les luccelTeüt^ n’oloient outrepalTer.SLirquoy nous dirons que ceux qui difent que les Con»^ Vouuoir du fiables font ce mefme qii eftoienc lesMaires du Palais,fe trompent fort,conin’^ Conneßahle, nous auons dit bien amplement au quatrième liure de noflre Oeuure delcH^^

amp; fuccez des affaires de France,auquel nous renuoyons le leéleiir.

ïn^ftutfon ties Mtref-chaux Je

, trance.

Ètjmolngie du nom des

Pttris.

Quelques vns difent aufb, que Capet inflitua les Marefehaux de France,Id' quels il Ht comme afTclTeurs adioinôlz du Conneflable, combien que quel' ques autres difent qu’ils foient plus anciens. Les vns difent qu’ils viennent (!ƒ mot Allemand,Marck.qui veult dire cheual, ou Rouflin, amp;nbsp;Sckal, quifignÜ'' feruitcurou ofHcier. Ce qui denotoitceiuy quiauoit la charge des cheuauï, ou dclacauallerie. Autres difent que Mardi auec C. H. lignifie limite fiefro»' tiere,amp;: que delà les Marefehaux font appeliez comme Gouucrneiirs amp;nbsp;lieut^' Marejehaux. généraux, aux pays de frontière. Lefquelsf difent quelques vns ) pourceft effed: inflitua Hues Capet, amp;nbsp;d’autant qu’il efloit amateur de la paix,amp; qu’iH® lîroit regnet plus par douceur, débonnaireté, amp;iullicc, que par armes, ilôt' idtlifs donna que les Baillifs amp;nbsp;Senefehaux particuliers, chacun à fa chacune Prouin* sencichaux. cc,auroient l’oeil fur la iuflicc affin que rien ne fut entreprins contre raifon, que chacun fut contenu en fon deuoir.Ces Baillifzamp;Scnefchaux efloient elhtî fèdentaircs ne bougeans de leur Prouince, rendans la premiere iufliccauxfub-pieôhsjôé leur appel relfortifroit deuant la pcrfbnnc du Roy en fon Parlemêt, qtii pour lors efloit ambulatoire, comme il le futiufqucsau temps de Philippesk Bel, ou de Loys Hutin qui l’arrefla fedentaire en la ville de Paris, au lieu que le^ Roys

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HVESCAPhl iWï 35, LIVRE Vl. . 33^ \esKoys (es predeccffeurs à certains temps de Varmee tenoient vn P arlement folennel, autrement nommé affemblec generalle auquel fe vuidoient tous affaires tant ceux del’eftat, que ceux qui toueboient aux particuliers, amp;c les appellations des appellans iugees.

EtcommelcfditzRoyspredcceffeursdeCapetfefuffent tellement oubliez enlcur deuoir,qu’ils ne faifoient aucune iufticc àleurs fubieftz, que par leur 5 nbsp;nbsp;nbsp;quot;

lafcbetéilscuffentlaifféprefque pcrdreles anciënesloixôc couftumes dePrace, a en:, Capet les renouuella toutes,aufquelles le premier il f affubgetittreffagemet^ar cellepreuoyaceluy rédit fon tegne paifiblc,lequelillailfaftorilfanta nbsp;nbsp;po eri

téquiencoresauiourà’buydurc.Etconfiderâtlemalquieftoitautrefoisadue-nuàlaPïance,decequelesEaftards eftoient aduouez départagez e ga cment auec les legitimes,il déclara que delà en auant aucun Eaftard ne eroit a uoue cnlatnaifondePrance: Se quant aux puifnez il leur ordonna certaim parta^^es

, QUI depuis felonletemps,ôe lesbumeurs desRoys,ôeles affaires duKoyaume, Qntetóaugmentezouamoindriz,defeloniceuxmjsplufieursreiglem^^^^

\ toutiboulut que delà en auant le tiltre de Roy ne feroit donne qu al aifne,qui \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auroitdroitfouuerainfurlesautr\es ,lefquclsferoient partagezen Comtezre-

Ieuans delà couronne,de luy eu feroient hommage. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Nous auons dit cy deffus quebien que les anciennes cbczamp;t Comtezcuffentdes Gouucrneurs, es lieux de vi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nui de tout

mentàla couronne,fieff ce quily auoitdes Serveurs Ae^ioroorietc téps en auoiétla iouiffance,fans queles Roy s les eu ent ru nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;Xmandic

deleurbcrinne Carions temos denantHues Capet,lesDucsdcNorma d , Qeieuineriuge.c^ar longtemps nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^;qp5\esleursDucbez,ddes Cotes de comt« Here

debourgongne,dcd Aquitaine tenoient paiiio nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nui amp;

Ioulonfe,dePlandresh' Muergne, de V ermandois, d Àniou ll.oientbereditairesenleursComtez,lespoffedlt;dierupm 1 nbsp;ernea .

NerraqnetoutainfiquelesRomaiusauoientradis es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurstiltres

k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lefque\lesncantmoinsheffoientfausauolïleursRoys,ioui

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gneutsdebtance,teno'ieiat comme eiapartage des oys,pattie

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\iince qu ils auoient en fucceffion detoutteps .En ccsHucEez dz Comtezlaerc-^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quiy eô.oient,5)lt;. auxautresEucnezocLgt;ôuatet,'qy\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ..

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couronne,ilenduradoucementqueceuxqqil’en.NOU met empare , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;p-y„rpdnôJe

bllent,C;qùi\bttdtpomnauoiraffezdeforcepom\emrefiffer,qt^^^ gnetleur amitié,de pour auoirltiy mefmes moffreVe cVaeminaux au m ,p.

furpatib qùil audit faite de\a courbne. Qm)y qui\ en fort, ut que nbsp;ape *

mentaftlbbiaeut de ceux qui défia effoiét allez grads ,011^11 auaea ceu q

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ridioientquebenefieiers delà couroiane,ou cpad euff. donne es nbsp;lens e

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g\ifeparleique\si\effoitparuenufebmecy deuantnous avionsmonVtteiacev

\ qidNOuloitsaigner de attirer afoy , fi apperti\ cpi’il fvitle premier çpiiren \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les grands ftefsEer éditait es, enfumant ce cpieCÊarlesle Grand en avioit co nbsp;nbsp;tÀwesçATC

\ mencéainfi cpienous auons monffré,comme ainfifoit que de tout temps en çe». \ nbsp;nbsp;nbsp;Gaulle,lesbarontiiesNenoient defucceffion,de qie deslapremiere generation

\ nbsp;nbsp;nbsp;desRoys debranceon entrotiue desPancartes.Quant a Ce qviitoucne es air

\ nbsp;nbsp;nbsp;ries nous auons dit tant ala Nie de Cliarles le Grand, qtie cy deffus en ce ce

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceditHues Gapet,epre ce fuff pltifiofl. ledit Capet tpitlç^ erigea que G lar es,

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334 • HVES CAPET ROY 35. ROBERT ROY 3^^ ôc bien qu’en aliénât les grands fiefs il femblafl que Capet eut beaucoup dri le domaine Royal, fi eft ce qu’il le fortifia par hommages, amp;nbsp;par nod^^ Ordonnances bien amples qu’il fit furie Ban amp;nbsp;Arriereban iainftituépar^ ^eanet^rrie nbsp;nbsp;nbsp;le Grand(comme nous auons dit).Car la confufion de toutes chofes^'id

reban. Ré fi grandc,durant les régnés des fuccelfeurs de Charles le Grand, qd^dOf lement cefte inftitution de Ban amp;nbsp;Arriereban auoit efté corrôpue,mais aüi * tes les autres faites tant par les premiers Roys Merouingiens, que par Charlcs,de façon queCapet fut contraint de refaire tout de neuf,le corps‘S ftat, rabillant les membres qui en auoient efté couppez par le defordre qdi) uoit longuement régné,

Hues Capet fage amp;nbsp;aduifé Roy, premier de la race des Roys uons eu depuis,fuccedaRo b e r T fon fils,que le pere de fonviuât auoit ronncr,amp; régna 34.ans. Au commencement de fon regne vn appelle fiJd gouuerneur de Meleun pour le Comte Bouchard,le vendit à Othon Chartres, lequel ne le voulut rendre à Bouchard, quoy que le Roy IcluX fouuent commandé. Araifondequoy lacharge fiat baillée à Richard• Normandie de le recouurcr,qui finablemcnt le reprint,amp;le rendit àbouci* Guerre en aprcs auoir fait pédre le traiftre Gaultier. Il fefmeut lors vnc guerrepot^*''^* feurgon^ne. jntercft duRoy,pour ce que fon oncle HêryDuc dcBourgôgnc eftoit fans enfans. Apres lamort duquel qui fut l’an loqi. les Eftats de Boufgogj*®^ eftoient mal contens de l’adoption que ledit Duc Henry auoit fait poutW ceflion du Duché en la perfonne d’OthcGuillaumc Cote de DijoUjpoutt^^H, J ledit Comte eftoit homme plus religieux amp;nbsp;paifible que belliqueux 5c p^ seurguignL quc,amp; qu’iln’cftoit pas hommc qui pcult refifteràceuxqui enuahit'o*^“’’. pays,ils fc rebellèrent, amp;nbsp;eftans diuifez entre eux ( comme il fe fait en tels a

res ) aucuns appcllcrent Landri Comte de Neuers leur voifin, pour citrc Prince amp;nbsp;Duc, les autres fe retirèrent par deuers Robert Roy de France prenepueu du feu Duc Henry, amp;lc prieret vouloir prendre la protc^iooc gt;nbsp;du pays,comme plus proche du feu Duc Henry,amp; auquel pour ceiveca appartenoit le droit du Duché, attendu que l’adoption d’Othe Guillaume^ 'uoit efté extorquee,amp; faite par l’importunité de la Duchefle Garfindc famcifj i^obertauec ^la grande d’iminution du droit lignager, amp;nbsp;des parens du Duc Hcnry.LeM ynearmee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entra en Bourgongne auec bonne Sgt;c forte armee,mais défia l’clroit t

en Sotfr^»n~ ^ne.

famine d’A.itxerre.

Sommattan iticnxd’^H xerre.

dri Comte de Neuers enfaifmé de la ville d’Auxerre, fchant enferme“edi^ auec plufieurs Seigneurs amp;nbsp;Gentilshommes tant dupays quedelcsiubic deNiuernois, amp;nbsp;grand multitude de foldats pourladeffenfede la ville jhns menu peuple des lieux circonuoifins qui à la venue du Roy Robertamp; ne Ion mee fenfuirent auec tous leurs biens amp;nbsp;beftial dedans icelle ville, dcmaniei^ qu’il n’y auoit viures pour nourrir longuement telle multitude.Robert auicge îa ville fi eftroittemcnt,quelesviures commençans ày deffaillir, ceux de de commencèrent â murmurer contre le Comte Landri,di{àns qu’ils n auoiet qi^ faire de fexpofer eux leurs femmes ôcenfiins alamort pour la querelle du Cote Landri. Lors le Roy eftant aduerti par efpions de la grande frmine qui cftoit dedans la ville, fit dire a ceux de dedans par vn trompette qu’ils enflent a fc rendre a fa deuotion, ôc liurer entre fes mains le Comte Landri dedans huitiours, ou fils efioient prins par force,ils {croient tous mis au fil de l’efpce, fans aucune mifericorde. Aceftcefpouuentablefommation tindrent leshabitans conlej

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ROBERT ROY 3lt;^. LIVRE VL


• 335 joel


Scaduiferent quil cftoit plus expedient de fc rendre à la mifericorde du Roy quieftoittrefdouxamp;;trcfmifcricordieuxPrince,quedeprDuoquerfafureur.en , pcrilli eminent,attedu mcfme que fans coup ferir dedans peu de lours, la ville ft prendroit d’clle tncfme par famine . Seftans ainfi refolus, ils firent ouurir les la n-pottes au Roy, amp;nbsp;luy mirent le Comte Landri entre les mains, entiers leque o» toutesfois il n vfa d’aucune cruauté.Les autres bonnes villes du pays de V Auxer rois entendans la prinfedclavillc d Auxerre fc rendirent au Roy, ôc nerc oit ■lueli villeamp;àafteau d’Aualonquinepouuoiteftie perfuadeede le rendre. AceftecaufedeKoy délibéra d’y alleren perfonne mettre le licsc. çatl'efoaee de trois naois fans le pouuoit forcer, ny amener a ration ellant ledit Cliafteauttesfoite place. It difentquelciuesYns qu ainfi que le Roy [onpauilloncbantantvnbyir'tteaDieuengtâ e 'euotion, ap nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n uBoutjo»*

ttedestnuisd’Aualontombercntpatterte.Infinilprintla ville, Uuald,8ttotitelaBour56gnelaquelleenïaniooMUonnaav^^^^^ peliaobettcommeluy^Incellesuerrele Roy »Squot;«'

, St Ràeles. Car leur DucRiebard 3. du nom faccelfeur deR.chaid a. auec vne

bonneatmeefetrouuaà fonfccours. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4,1 CnmtcRenauld«

di^mte,vnnommeLeoteïicafoiincpu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sedeYautbotitcàuPapeamp;c

««llefttçatïeleaiondupeuple,6cdesEueCq«esA^^^^.^^\^,^^^

duRo^j ,On dteffavnc armee pouï cbafticr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pns nour\e peu d’amitié .. gt;,

quelt Roy y eftoit enpetfonne, K.n°A„erdueleut bbnevolonté, fîS' fZ

poïtoientRscitoyens,cognoiiianto nbsp;nbsp;^„,,^;.cm\euïsporte? auRoy.

ileftioitmalaffeuré.Euxmal affete entiers ’ ç dedans vne tour Ceq«if«tcau(e,queRomondneçout^m^î«^^^^^^

auee quelque nombre de fes tommes.O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oneques permettre,

l Steeuxquteftoient dedans,toumtfo«^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;epoutleçeu devîntes, qnll

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y a\ioit,cllc (croit incontinent aSamee.Ce qm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:ùfgt;tX-vic

«ptCaVrornonà,onl’cnuoyaenvri(onpcrvetue^e^^^^^^^v^^^^

bc debat du 'Duc'né de Lorraine en^cn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç (elon aucuns^ de

Tranc^ois nbsp;Allcmans,pour ce qu apres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deNorembert fucceC-

ceCbarlcsqueCapetauoittenuprilonnier, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 , , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Godeffroy bis

(euralErnlredOtbonletiers ,donnaceDncWe^^^^

w., ,•» a™ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K S-t'lquot;’-

\ mn(iresentretousautresDonvranqois,pqy'- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_\-Ae,Cpc forces Slt;.vou-

\ nbsp;nbsp;uetnesvÂesWlrriperenrHenty,\eqne\fonyin^amp;^^^f^^^^^^^^^^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;\M«.reeouuiet'Va\entienneséà'iaKiegea,maisa uettiq _„viuanit\enfaire,ac

\ nbsp;nbsp;nbsp;ptoeboit,i\\enafotifiege,amp;cmircbadenamGari ,01^^^

\ voyantqùiXtranaiWoitenvamapresoesvilles.„ennfiRtU ,h-B»r \ pays,btuRa.ntamp;. mmmonteeimily nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;^qqj jc'adoLervnebataille '»

\ nbsp;nbsp;(ecoutsdtbranee,qu Apeu\t.(nmre awarder tes V nbsp;nbsp;nbsp;•» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n ce deaaR.

\ nbsp;nbsp;nbsp;aux KWemans .Ce o^vtdÇaWott B.eccRa:trement (aire ,pou nbsp;nbsp;nbsp;p_ ^Ar,ecent\aSrdit

\ nbsp;nbsp;YAcarttruoirtsds ('aec.otderen.t^b^bn(oubs condition yq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V

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‘ nbsp;f., nbsp;33^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ROBERT Y. 3 lt;î.

Valentienncs Zc Valacrc au Comte dc Flandres,qui dorefiiauant les ticndfo*'^ gmJ It hommage de l’Empire. Il regnoit lors vne telle pefte en France amp;

Icmaignc, qu’il fembloit que Dieu offence voulut aduancer la fin de tous humains, amp;nbsp;mouroit de iour en iour vn fi grand nombre de ces peftiferez*! ne pouuant fuflfire .à les enterrer, on eftoit contraint faire de grands charnier’ cimeticres,amp; les ietter dedans à monceaux,lcs vns tous roides morts, tres encore en l’agonie tirans àlamort.Toutesfoisfappaifant l’ire deDieu^^ maladie ceffi.

£ntreutue et fMxJel'Em fereur du Koj,

Com-tiJ Em-fereur^

En ce tcmps,lc Roy Robert,amp; l’Empereur Henry le trouuerent lur larn” du Cher,auec des principaux de leurs pay5,amp;parlcmcntans en ce lieu paix entre ce Royaume,amp; l’Empire. Apres laquelle, Henry deuint tant1 qu’il cognut là mort dire procnainc.Parquoy il affemblales Princes gne pour délibérer de celuy qui luy deuoit fucceder,amp; leur cofeilla rad fils deConradDuc de Vvormes.Ce que firet lesAllemas lors qu’il fut cognoiffans bien qu’il le leur auoit côleillé pour leur bien amp;nbsp;non pour vne dion qu’il luy portail, veu que durant la vie, iln’auoit oneques fàidcasac Prince Conrad.Lequel allié des plus grandes mailons de France amp;nbsp;d’AlIet’’^' gne,apres qu’il fut Empereur renouuellant la paix auecques les François,do'”’’ , la fille en mariao-e à Odon Comte de Champaigne. Sgt;c fit Raoul oncledcH”’

Ptutfton de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 -r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r rp H

^4 sour^oa- pcrattix vjilile, Roy deBourgongne, quitouhourstintlepartiderrance.*^^ fault confiderer que la Bourgongne eftoit diuifee défia en la façon q-uenous voyons auiourd’huy,amp; que le Duché eftoit au Roy de France, amp;nbsp;leRoyaui”^ qui eftauiourd’huy la Franche Comte, eftoit comme Apannage delEmp'^ aux fuccelTeurs de Bofon Roy d’Italie.Or à celle donation faite à Raoul,cî”

_ . depuis de grandes guerres entre les Roys de France, amp;nbsp;les Empereurs. Lesp'* dnekaTurs ttUcurez hiftoriens difent que lesElcdeurs de l’Empire furent en ce temps del’Empire, ôc iiiftituez ôc non au temps que nous auons dit cy deffus, auquel aufTînousi lions fait double, amp;nbsp;eft plus croyable que ce ay t efté de ce temps, d’autant tous les hyftoriens l’y accordent.

Enuiron ce téps,mourut Baudouin Cote de Flandres furnomé Belle Barbe, luy fucceda Baudouin fon fils,qui eut à feme fille Ælis ou Alis du Roy Robert» de laquelle il eut Baudouin Comte de Hainault, ôcRobert Cote de Frifctamp;VO^ fille nommee Mahault qui fut mariee a Guillaume le Ballard Duc deNormaU' CrW/ pria Lqj-j Gothelon frété de Godeffroy Comte d’Ardenne eftoit Duc de Loi' raine,Richard3.Duc de Normandie, Sc Geortroy Grilegonnclle ComteûA* iou,auquelHues le Grand auoit donné ledit Comté, à ce qu’il tint fon parties guerres ciuiles qui regnoient lors pour le debat du Royaume. Ce Godeffroy eut vn fils nommé Fouques qui fut pere de Godeffroy, pour fa force amp;nbsp;vaiHan^ ce furnommé Martel. Le bon Roy Robert apres auoir régné feul 54. ans, tret' Monde Ho- paffa l’an de grace 1030.amp;fut enterré à SaintDcnys.il fut plein de bones meurs S)C conditions, deuotieux, iufte, clement, amp;nbsp;vaillant, amp;: ne fe trouuc pas çueii-mais il deftituaft nul des les officiers, fil n’auoit forfait. Il ayma amp;nbsp;nonorales lettres amp;nbsp;les hommes lettrez, amp;nbsp;eftoit tant religieux que durant fon loifirilue bougeoir gucrcs des Eglifes.il faddonnoit fort a l’eUude des fciences libcrallcs • . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;encore plus à celle des làintes lettres , effayant par tous moyens d’enfuiurc

yer'iftde^- ccux qui auoient bien vcfcu.Il fit des Antiennes amp;: Rcfpons qui furentrcccuz, amp;nbsp;approuucz de l’Eglife vniuerfellc, ôc encore auiourd’huy le chantent pari«

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ROB. ROY HENRY I. ROY 37. LIVRE VI. 337 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Lglifcs, entre autres celles qui fe commencent . SanBi Spiritus adßt nohisgra.-

tM ; Hierufalem: Concede nolgt;is Domine'. Cornelius Centuria. Et fa femme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Confiance I ayant prié de faire quelque chofe pour l’amour amp;nbsp;en la louange ,

delle,il fit non enl’nonncur d’elle, mais en l’honneur de Sainét Deny s ôc de fes

compaignons vn Rcfponsqui fe commence. O ConfiAntia tSldArtyrum laudd-

tills-. 8c cuidoitladite Confiance qui hentendoit pas le Latin, que ce Refpons

fut en fa louage,à caufe qu’il commcnc^oit par fon nom.LaditeConftancc cftoit

fille de Guillaume Comte d’Arles, amp;nbsp;de Blanche fille de Godeffroy Comte

d’Aniou. Arles autrefois fiege Royal n’eftoit plus lors que fiege de Comte.

Robert eut de fa femme Confiance deux fils, affauoir Robert l’aif né, ôc Henry. hrt.

Ledit Roy Robert, vn peu deuant fa mort, auoit fait fon ^pticr au Roy axi-

mefon fils puifné Henry ,pour auoir cognu enluy ,vnefprit ôc vnentende-

ment plus capable de commander qu en Robert laifec , ôc po^y ce que 1 co

gnoiuoit ledit Robert trop lafche,ôc mol, ôc de trop foible efprit ôc corps pour

lubflenirlefaixdc la charge, ôc du gouucrnement du Royaume,11 voulutôc

ordonna que ledit Robert fecontentaft ‘ivi Duché de Bourgongne. Toutes- teK.

feipXdeccxily e«vn granddAatfut ccù. comme nous dirons bien “'beVoykobetteftoitfi deuoùemc,quele ioutdétonnes

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ençttftre,ScconbriMliCbartte,Scies jnudeges Scdroitz

uoit donnez H'EgliCe Siinft Denys,Sc y en donna nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jjiip, Jl.:

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demeni fonbeau Royaume de îtance d’EgWcs, amp;nbsp;de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' lt;l«‘ f« «r.

lt;\nelsilfondaïbg\ife\aina Nicolas des Champs lez klifonValau.’sclelieuoueftdeprefenrlemonaftereScdofture^ lindes Champs. 11 fonda aulTi VEglife noftte D»^'des

AOileanstghfe noftre Damedebonnes nouuôles 5c 1 gnan,SainiHilalteàVolftlcrs.^“';''^%'''‘'quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffnnà Àuthun.Sut

1 fibaamp;ulesChafteauxdeVitrigt; Montfort,5cdtftamnes Sa

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;an;eSibaftlrïî.ohteNoltreDamedcPoiffy,out '^icllel httefaiiel’E-

moyncsdclordrc Saint Auguftin,mais depuis V lippes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■,'i;„-,p(j

gliSedenouueledihce.Scaugmentantgtandementlemonafterey mit

(esdA’oidteSaintDomui^ue. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.„tinttouualafcience deNlufic-

que,ce\\c àontnousNfonsà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lamain Vt re

Ufi(otti;\3e\amorIduditKobettappatutlonguemema^^^^ tWilt cheueVue, ôc fe firent teWes tempeffes tant de p uy es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g Q

defbotdansXes ttutetes eWes couuro’tentfi grand pays es p atrms qui ftbten.tvotfinesQue\Vesfemb\o'tent proprcmentvnemer, to apres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r,fteo*f*-

nttentvncpeRe^vnefarnrnc,qui.rneruerWeufementtourmentetentiespontes „int. . KubonôcdtuottenxRoyRobertfucceda anRoyanme nbsp;nbsp;nbsp;W fonfds

puifné patV ordonnance ôc detrnerevoVoté de ton per i^Ceqnr enge ra egran i.KOX, des dÆentrons entreXesVrinces,ôcSeigneurs,ôcf’enfuffent enfututes e gran es yj, guettesanRoyanrne^fans\aûmàdxtedeRobettgt;q^dtfetafe^ agnerte es

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HENRY I. RO.Y 37.'

fon commencement.Gonftancc vefue de Robert, amp;nbsp;mere des deuxfrercs,ö' don Comte de Cbampaignc amp;nbsp;Baudouin Comte de Flandres, fouftenoieß^ la caufe de Robert, voulans que le droit amp;nbsp;l’ordre de primogeniture futgard^» fuiuantlavolontédelaRoyne Conftance amp;nbsp;les vs, couftumcs èc loix deFfï' ce,quiadiugenta l’aifné fils de Roy la couronne amp;nbsp;à tous autres aifnczlapli^ grande portion des biens,de maniéré qu’auecques große troupe de la NobW' Unit le, ils prindrent les armes pour maintenir le droit de Robert,qui toutesfoJJ comme homme fimple qu’il eftoit ne faifoit pas grande inftance de la coufon* ne. Maisileftoit fort eftrangemcnt animé parle Comte deChampaign^^^J luypromettoit qu’il le feroit Roy de France, fil luy vouloir donner la

Comte de de laSeigncuric de la ville de Sens. Dequoy il fit tranfaélionauecquesJf^*'' chami,lt;ti^ne Robert,dont il fut apres grandement blafmé, d’autant que par auarice,^7°^'^ bla/me. proffit particulier, il allumoir la guerre entre les freres, amp;nbsp;non pour le éc'

uoir amp;nbsp;fidelité qu’il deuoitàla Couronne, comme fiiifoitle Comte de dres quide fabonne volonté, amp;nbsp;fans demander aucun loyer, entrepriot guerre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

D’autrepart Robert Duc de Normandie fils du Duc Richard deuxieF”^ tout accouiluméaux guerres domeftiques ôc celles d’entre les freres poiitJ' noir guerroyé les hens amp;nbsp;efté guerroyé par eux,eftoit du party de Henry luy enuoya au fecours la plus grande partie de fit plus accortc ieunefle. fr^?enÿZ partißns de Henry auoient prins les villes de Senlis, de Meleun, de Sens, grand regret du Comte de Champaigne, car c’ehoitee qu’il demandoit. Si Robert eut voulu femonftreraufli hazardeux, que fon frère, ils fefuHentdon-nez vne bataille, amp;nbsp;eulTent faiâ: efpandre beaucoup de fing, mais il hn Foü' cioith peu qu’il demonftroitaHez approuucr le Sacre de fon frere,cftimetâiil

■J. , vaillant,amp;qu’il voulioitfuiuantrordonrrancede Ion pere, luy ceder Ion droll) ‘ contanter de fon Duché de Bourgongne, ne voulant pour fon ambition, Elire mourir la Noblcflc de France ny'|)arvne guerre ciuilc , ruiner le RoyaU' me. Au moyen dequoy la Royne Conftance qui au commencement aniœoit l’aifiié cotre le puifné, i’y accorda,ia {’ennuyant de cefte guerre, amp;nbsp;futtoiifiouf^ Merehamree aufiî bien traiclcc amp;nbsp;honotce du Roy Henry, qu’elle euflfceu cftre de Robert. Enquoy Henry fit mieux le bon fils enuers elle, quelle n’auoit faitla bonne mere entiers luy.

Le Comte de Flandres amp;nbsp;les autres quiauoient tenu le parti de Robert,fi defifiercnt de la guerre, amp;nbsp;vindrent au nouueau Roy, qui oubliant cequib auoyent faiél contre luy, les receut fort gracieulemcnt amp;nbsp;en grande ami' tié, ne voulant au commencement de Ion regne , famufer aux vengeances, ains vouloir iceluy affermir par reconciliations, amp;nbsp;par les bonnes volontezdes Le Comte de Champagne fut bien marri de ceft accord,pourfevoit deccLi del’efperance qu’il auoit eue d’auoir la ville de Sens. Adoncquesilfemi' ta dedans ladite ville, amp;nbsp;par fon infatiableconuoitife, deliberoit de la garder, mais fe voyant contraint d’en fortir,il commença de prétendre à autrechoïê,amp; principalement au Royaume de Bourgongne qu’il dehroit fort.

Le Roy Raoul deuxicime ia vieil, amp;nbsp;n’ayant aucuns enfans èc fe voyant tourmenté par les frequentes rebellions de les fubieôts, auoit délibéré debail-Cdufe de lej-fou Royaumc à l’Empcreur Contad, amp;nbsp;en communiqua fa volonté aux Sei-Cîww. gneurs de fon confeil, lefquels trouuans cela bien fort mauuais le fuppliercnt dene

/

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HENRY î. KUï i7.LlVRE VL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;339

lie ne les vouloir foubfmcttrc à l’obciflancc d’vn Prince eftraiigcr, duquel ils

n’entcndoient la langue,luy remonftrans que ceftoit vne des maledictions

qitDicu donnoit aux mefebans peuples. Sur ce pciint, ce Comte de Cbampa-

gne Odon , ayant entendu comme le Roy Raoul de Bourgongne vouloir

donner fon R.oy aume à quelqu vn, vint vers luy, ôc le fupplia que pour le ref-

çeâ; de conCangumitc, il luy pleut le préférer aux Allcmans luy quilseftoient Princes eftrangers, qui nauoient moyen de deffendreles fub- 2oHrgô.^«f.

iccts,defquels ils eftoient edoignez de G grande interuallc. Q^e quant a luy

ilcftoit du pays ayant la Cbampaigne voifme amp;c aboutiffanteà la Bourgon-

ene,amp;à celle caufe ayant plus de commodité de fccourir la Bourgorigne, que

les Allemans qui en eftoient loingtains . Outre celuy promettoit Odon, de

luy tendrefes fubicéts obeiffans, les amener à telle ration, que par apres ils

lîLroient’point d’enuie de Ce rebeller. Raoul ne voulant condeteendre a la

pnereAauxbelles remonftrances du Comte arnbitieux,ferefolut de donner

fonRoyaume àl’Bmpercur Conrad,enfaueur deGifclle Imperatnx faniep-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,1 refn«i amp;. deccu de fon efperance délibéra de

Le Comte fort irrite de ce retus, 5cdeccuaeton cLv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;unter pat armes, ce qu’il n auoit peu obtenir par paro es, au q

\ l’bmpLr cftoit en Hongrie gt;nbsp;il penfa que par 1 abfence

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^onLyendefotcerlebon homme Raoul,de reuoquer fa

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vuy donner fonRoyaume, lïiefmement ayant bonne intelligenc^^^^^

1 r À 2 r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A?eftoient pas fort aftcCttonnez a leur compiwn

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^«V^'^^^ïands Seigneurs dice y q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ptomclfes . Le Comte entra en acre's««”

\ MComte gatgnajat '1°“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delà çVus ptt de

\ Vîeut^ne eueeciues vne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àe ce eiuedeut les attott

1 donnez a vn eftranger,ne fqattottde quel col nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mures

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peine il enuovaàlTmncreur Conrad,fa Couronne,fon Sceptre ^.lesatur

1 P ine,iienuoyaa iLmpereu r v • • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffts dudit Bmpereur,de Bour^on^ne;

V ornemensRoyaux.amp;c inftitua lonncritter ne y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;icAit

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.SttConmd de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

\ nbsp;V-€l-,vmtenASout—

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lamortduRoy Raoul auoit euplusbcauicu que tou , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ersluy ce du Comic

1 vtóeutsvtWelfottes, Odontsquot;tWt\avenuede\tmYeteot

1 defaConted\ets,™tde\avMtdnd«Odon,luY^®°“'^quot;quot;quot;X?toquot;tJt^^^^^^

1 STOitttnoitdeljtenijtes.efta.ntfilsdefi’JiioV't' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tü.orVieçltentQue

1 ^Yusefeea neUfon ïAs. ü^nAnt.a,e eWle

1 teamp;\eKov'Kiou\,»iome\t\deuon.Vuamp;emenguece nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;At'P.QvivCTon-

1 cefccstdeleamp;i^^ltdtt.nelettvjefc'neienfondsoitdu. a■ i„ g^-uÇ.

\ ^ee. rtmeetem eonÇtdemnt tpeledk ^«A^nte .eftottdu eoamp;e des W

\ nbsp;nbsp;nbsp;fesnatdaiSiut Miuivs âMletra.iç,ue,amp;. tYttleoutotttuiroes

\ nbsp;nbsp;nbsp;XerraneeaupottdeMatfeille commodité fort fearitc pout otm

\ téauxbmpereuts dKllqroaigtte dadmiriifttet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nuelesRua- c»mwd«l

\ nbsp;nbsp;nbsp;ftedl.talie,dBfpaignc^5cd Afticme,patlecommetced nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

\ nbsp;nbsp;nbsp;-{«eutsu»oteummiueu,itusnuoteuteamp;Uuvnmiteufam^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?)tbnages,fausaucun.moyen.demettte\ateft.edel\ots,qu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t^ciAvocbe

\ Wsvoifms nbsp;nbsp;pat emprunt ,l^fit tefponfe que ton nbsp;nbsp;Wy plusptotU

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340 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HENRY I. ROY 37.

*’ que foi?neuca,amp; que rien n’eft tant noftrc que ce qui nous eft donné liberality ment, mefine par donation teftamentaire, amp;nbsp;diipofition de dcrniercivolontt' Aceftecaufe qu’il prioitOdonfon ncpucu,dcfc déporter de prétendre droit au Royaume de Bourgongnc ou il n’au oit rien, ny occafion d’y auoir, aurrt' ment il donroit ordre de le faire retirer. A quoy ne voulut obéir Odon,perl^ uerant de faire la guerre, amp;nbsp;à celle caulc l’Empereur marcha en Bourgongnc Et Comte nbsp;nbsp;auecques fon armee qu’il auoit ràmenee viôloricufe de Hongrie, amp;nbsp;chalfa^'

thejfe'p^r don, Ic pourfuiuant iufqucs en Champaigne. Odon fc voyant delaiflc’' lEmfereur. tous, pour cc que premièrement il fclloit déclaré cnnemy du Roy de Franrp, que apres il auoit tant olfcncé les Allcmans , fut contrainél par need'*' té (qui eft la feulle domptereflede l’orgueil apres que la raifon nehptf“ cftre) de quitter toutes fes haultcfles amp;nbsp;fc rendre à mercy a l’Empereur

14 Bowr^o»- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oncle , qui luy pardonna fans aucunes làtisfaélions. Ainfi dciricunn

gneal'Em- Royaumc dc Bourgongnc à l’Empereur Conrad, qui en print deflorspo**^' filsHenry heritier vniuerfcl du feu Roy Raoul.

Accord entre l'Ewpereur Cr le l^ji fur ht Bour-^on^ne.

Prlnctptitt-

tenir comme principal membre du Royaume de Bourgongnc,futûiâ:c vijc compoßtionlan defàlut 1034. auecqnes Henry Roy de France, afiàuoir partie de Bourgongnc confinante à IaChampaignc,dcmourroitàlacouron' ne de France, amp;nbsp;l’autre partie que nous appelions auiourd’huy le Comte Je* moureroitdu coftéde l’Empire.Ainfi fut le Royaume de Bourgongnc ftp' primé amp;nbsp;réduit en pluficurs prouinces, car vn peu au parauant pluficurs PflO' ces tant cftrangers que naturels dudit Royaume, femparcrent amp;nbsp;occupcK« fur le Roy Raoul pluficurs terres d’iCcluy , lelquelles ils erigerent lors en grandes principautcz,amp;Seigneuries lbuuerames,c0mc Beral dcSaxe,IaSauoyc,(lgt;Ji l^cieme^quot; (^^cque quelques vns difènt ) fut lors erigee en Comté, Guiguc le Gras,It Bourgongnc. Daulphiné,amp; ainfi des autres. Deflors les Empereurs d’AlIemaignefenomtnC' rent Roys de Bourgongnc, amp;nbsp;iouirent d’Arles amp;nbsp;de fes defpendances l’cfpac® J de cens tränte ans iufqucs au temps de l’Empereur Arnoul, ou Arnulphequt - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le tout fut de rechefréduit en Prouince.

Peu apres cela fait, l’Empereur Conrad fe tranlporta en Italie, pour ce que les Princes Italiens ayans apres la mort dc l’Empereur Henry, demeure trois ligues^^Af ans fans Empereur, nyfuperieur, auoient enfemble iuré amp;coniurécnvneaf' * Icmblec generalle d’iceux, que tous enfemble par vne ligue amp;nbsp;confederation folennelle,amp; par armcs,dcftendroicnt leur liberté commune, làns plus endurer leioug d’aucun Empereur,ny de la lcruitude.Et que toutes amp;nbsp;quantesfois qu’vn nouueau Empereur entreroiten Italie,ilsfc ligueroient Sc mettroient leurs forces enfemble,pour l’en empefeher, 8c pour l’en chaffer. Conrad donc-quesaduerti de ces menees, entra auecques vnegrofle armee en Italie,amp;0' don entendant le voyage dudit Empereur, amp;nbsp;la caufe d’iccluy, penfa qu’il y fc' Comte de roîtplus longuement qu’il n’auoit cfté CH Hongrie, eftimant les affaires dlta-Chapagneen Jjç Jjfßciles OUC IcS aUtrCS.

tirmes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Parquoy ne le pouuant contenter de ce qu il auoit, il recommença la guerre,amp; entra premièrement en Lorraine,qui dependoit de l’Empire,amp;pourmon-ftrer qu’il ne vouloir point feulement piller, ains gaigner pays amp;nbsp;faire guerre, il afliegea la ville de Thoul, dont les citoyens ne fe doubtoient point,fcachans bien qu’il feftoit rendu â l’Empereur. Toutefois ils fe deffendirét fi vaillâment, “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;firent

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HENRY I. ROY 37.LIVRE VL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;34X

St firent tant de faillies, Sede iour Sede nuiót,qu Odon rie fe trouuant affeuré en

quelque temps,ny lieu, fut contraint Icuer le hege .Puis craignant quon pen-

lad qu’il f enfuit,il marcha deuantBar, ôc le trouuant defgarni de toute deffen-

ce,il entra dedans .11 eujl effrayé merueilleufement tout le pays deLoyaine,

finon que Gothelon Duc de Lorraine fort vaillant homme ne voulant fouffrir

que fon pays fut ainfi gafté,fe trouùa au dcuant,amp;luy donnayne rudeamp;hirieu-

lebataillc, en laquelle il demeura vainqueur , amp;nbsp;enuoy a la bànierc d Odon a

l’Empereur qui eftoit en Italie : donttantluy que fes Allemans furent fi con-

ttmLe déformais fes affaires fe portèrent mieux,5e plus heuteufement contre

les Italiens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r j r

Açteslamort de Conrad fonfils Henry ttoiGefme du nom furnommele f..«.

Norr^fut Empereur,5e continuantlallrance quauortfonpereauecrpueslesta-

Seis.Aefpoufa AgkesfilledeGuillaumeDucdAqmtame. LesdeuxfilsdO-doMttffiambiticuxquclcperepattagcrentleutstctrcs, e que es ïûeuraSeigneut de'Royes en CKampaigne,5eTlnbaulteutChartres,amp;T ours, quieftoiil reffe de ff grandes Seigneuries quauoient poffedees leurs an -

ft es.-îbWt effort le plus entreprenant,

a^ptequeluy qurfutGodeffroyMar^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'Poms. Mais fsaclrant

Touraine

queTbWty al ort pour “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Secinq cens foixante des frens de-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilstombatrnerrtdctellefurerrr,qucTmb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Touranzeauxfe

nieurerentturle champ, qmfut caufequ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jabbaifferïeur or-

rendirent DontEffrenneamp;f^f,urexperimenterlafoy,5eclemen-

hutsfaultespaffees,queleRoyleuYOlt;Stroyade on c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout deNorLidiG, tantparladernierG volonté de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xm-nd«;

\ conWrnentdetoutlG^Guple^ Sc patlesloix amp;c coufEumes

\ fohV^ohcït affemhlant auecquesluy plufieurs mutins gen . la guette, du commencement ptmt quelques villes fut uy , p nohlefîepenltehte ademhlee. Laquelle hnamementpouïfuiuitRoh faqon, qu ellele ntint, 5gt;c 1g tendit à fon ft ete*. dont il fut oucem nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

puis aptes laide aller . CefEe grande clemence de RicLatd fut caute de qatainfiquondit,'B.oEgt;ettlGÎitpuis aptes empoifonner . a- *d p :

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;YkchertNoulantfaire vnvoyâgeenHietufalem^ptiale^oy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, , Cuil-RoUtn««

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lau cas qùil mourut en tceluyl faire apres fa mortinuelErt du rt uc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Norm*»-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laume fon fils BafEatd, encore leune, opal depuis conquit nbsp;nbsp;næ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nuele

,lt;X.TCQV\X.avvuu'av3 ». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-___ \;rAp

Ygt;\itKÓYm cntïtwvnt ccn on ïi^c oouyXc nbsp;nbsp;nbsp;rcmoïs àe co£ciece

Vmwt êic to nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ouî nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; ât ê o\gt;tco.\Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iouicstovs n n.

W’ùVx^oÇtcoTRTOis c^cicoAvé.K.^^rv.t ÀcXiXitïéàeÇauc.c^^’^'V^?)^'-ifes?)îxorks,ta.àt\^er^ù.OYv^eÇcme\s Ç’eÇtovceîcnt àcVGaàivieïûï, o^xxïXxvîixxoït^oïxvt^Gt2tns,5iC c^ KVirvCoraiG àeYgt;iGt^^^^^ SiVe Duc. g ouï

Y 'ü)

V

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, ,.J 342, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HbJNRÏi\Uï37

gongne cftoicnt ia cn difputc, à qui luy fuccederoit en ce Duché, chacun ic maintenant le plus prochain heritier. Cequi(aduenantlamortcluDuc)ni^' troit la Normandie en proyc. Lors le Duc leur dilant qu’il auoit alTeuranc® j Roy de France, que cas aduenant qu’il mourut, fondit Baftard fcroit inud“ fon Duché, les pria de le reccuoir pour leur Duc, amp;nbsp;ayant leur promelTe,^^' f^refinTl feurance,en leut ptefence illefaifift du Duché comme fon heritier, amp;conK flard hert- tu3, Alain Comte de Bretaigne, Gouuerneur Senefchal de Normandie, J*® ques à ce que fondit Baftard fut en aage. Robert donc alla en Aftc te la Terre Sainte fuiui d’vn grandamp;fupcrbe train, augmentant par ccftaU“* suigt;erbe\CT voyage beaucoup plus l’ire de Dieu, que l’appaifant, car il fault bicnf^' fomfedei^- fer quc Dicu n’eftoit point content que ce Ducpriuaft fes frétés legitimes

Duché de Normandic,qui luy eftoit venu de fon pere, amp;nbsp;de la fuccclfiofl^^‘j predecefteurs pour le bailler a vn baftard, amp;nbsp;laiffer perpétuel tefmoignag^“ fon péché. Aufli mourut il comme il fen retournoit, amp;nbsp;fut enterré a Nicen^ Bithinie. Qt^lquesvnsdifent qu’il fut empoifonnepar les ftcns.Cequi^quot; uint l’an 1035.

Comte d’Anjou appelle Fouques fils de Geoffroy, ou Godeifroy tel fit bien vn autre voyage, amp;nbsp;en plus grande humilité, carilfe tranfportaf’ Hierufilem accompagné feulement de deux lèruiteurs, aufquels il fit inter ils obeiroient à tous fes commandemens. Et lors qu’il fut cn la ville, comme vn criminel amp;nbsp;condamné, il iè mit vne corde au col,amp; fcfiiiiànt traJ^er par vn de fes hommes iufqucsau Saint Sepulchre , il commanda à l’autrede^ fouetter iàns ceffe auec des verges qu’il luy auoit baillees,amp; arriuant enteile lof te au Saint lieu, il feferia: Reçoy (Seigneur) ton mifèrable Fouques,periurcS-' te d\An]ou fugitif. Cela eft tout certain qu’il fit cefte penitence, neantmoins on n’en fefMtfouet- nbsp;nbsp;nbsp;roccafion,ny quel periure, ou autre péché il auoit commis. Ce quifàitqô^

pluficurs croient, que pour cefte grande amp;nbsp;huniblc reparation. Dieu vool'^^ que fon péché fut entièrement ccié:aufli le fils du fils d’vne de fes filles fut ques temps apres Roy de Hicrulàlem, amp;nbsp;quand la ligne maftuline de Guilfiff' me le Baftard fut finie en Angleterre, vne fille de la race duditBaftard fut marier ^ce a vn Princc de la maifbn d’Anjou defeendu de ce Comte Fouques, lequelfiic-deur des Co~ audit Royaume,amp; aux richeffes de ceux qui cftoient iffus de ce Bâftard,amp; testl^ntou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;À 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■*! r rr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tu

encore auiourd huy en régnent en Angleterre les luccefleurs. Le Comte roæ ques retournant de Fdierufalem n’eftoit point moins eftimé du monde, ny lots d'^n- mal venu des fiens, pour feftre tant humilié,ainçois chacun l’cn aimoit amp;nbsp;leo«' ^leierre tflue roit d’auantagc.

e ou^ues. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mott du Duc Robert,lcs Normans ne pouuas oublier la haynelt;]02

CHtUaiime idßuri de Normundie.

ilsluyportoient durant là vic,nctcnoientpas grand compte de ce qu’il auoK ordonné deuant que partir, touchant la fticceftion de fon fils baftard qui lors n’auoit que neuf ans, amp;nbsp;eftoit lors fans curateur,pour ce qu’en l’abfcencedefou pere, Alain Comte de Bretaisncfbn o-ouuerneur eftoit décédé par poifon que ■ luyauoient donne quelques Seigneurs Normans ialouxde fonautnorite.rt pour n’y auoirlors de Gouuerneur en Normandie, les Seigneurs dupaysfii-foient guerre les vns aux autres, amp;nbsp;toutes chofes eftoient cxpofecsàlaproyc, a uorman l’iniuftice,commc il aduient cn vn pays auquel il n’y a point de maiftre. Ce dieenproye. pendant leBaftard eftoit auec Henry Roy de France, qui prenant la querelle du mineur, amp;nbsp;voulant accomplir fa. promeffe, le créa Duc de Normandie, îf

enrc-

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HENRY KO Y 37- LlVKh Y 1. nbsp;nbsp;nbsp;343

cnrcccuthommage, puis le renuoya en fonDuché, bien accompagne,de peur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;in

dcc|uelcpiecfmotion. La plus grande partie delaNobleffe du pays, fe melcon- ß^tue pn(-

icntoitfort quvn enfant de neuf ans, ôc encore outre ce Baftardy regnaft, veu

qu’il y auoit des heritiers legitimes de la race de Rhou ou Rhollon,amp; entre au-

«CS deux des frétés du deffunft Duc Robert, dont l’vneftoit appelle Mauger

ÄrelieuefquedeRouen,amp;l’autreGuillaumeComted’Arques,princefortvail tant, amp;nbsp;de mnde expetieiace, au xuoyen dequoy ,al fefaeut vjae guene ciuile

enNotmandiepoucle débat duDuché,Mus les curateurs du baftitd,quiluy tftomtfidellcsluy mitent entre mains, tous les tbrefots de fon çete, Sc les for-

coutfcs,craienant que durant ces querer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s,/à can

leurs [’yietitaffentquieuffcntçeufaitcgtan ommage J?

(e quelagarnifon dlleans, çottoit nuifance au pays d enu ton dont d auoit eu 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plulieuis plaintes. Les vns difont que les curateurs pr omr e .

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uietle Cluftein 1 cettainiout s auquel fe mocquans de luy, pour cognoUtte la

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le etalte^u a certain lou , q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ae laluy rendre, y mitent vn

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;queleDuc nofan^t

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'.adlantCap,raine nomme G'amp;qæ ? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aeuantleditcbafteau.otiils

\ liouuetetit queledit Cretpm, =1' p, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commandale Duc de

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoitdedans,bienmuny pourfedeftenU ’, „ p c',j ç^nollit ,iutantàcnc

leter,dre,qni\\etendit,Sc qudncontinent eKoylehtdeta

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leÇiiteiainaisrebaamp;it.D’auttesdifentque nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y Qyo,,quqVcnfoitpeuaptes

eKny ouLliantles bons nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, de-Bourgongnefouftete, cou

tellede fell Royaume,contrcleDucjfoer^

uelesaecordslaits aiiecques nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foruftalaville 4 Nrgentan, amp;nbsp;i, e,, p

n ,quot;““a ?°quot;' ^ nbsp;nbsp;nbsp;?s^nmron LtUou retour contrelefa^^^

ŒS’:;:SrZ±»eftatpluslortque «res^DollesLdotmansfo^^^^^

,a\iineC.omteSK.rQues,amp;lt;.Mauger Krcbieuetcpie e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g„„.rent contre

VnieViiebità àeuXme,amp;t oncles dupetit Duc Guillaume ,Car ç luy ,me(tnementleduGuillaurneComteâMques datantquep^^^^ ft.oitfilslegitirucdnàitVùclaatà,leDucliéàe'blorman le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ „mpfon,

baîi«sne{ortetourauàefiusàucliatteauSMques,latottiÇÇia,y«ut^^,^ç^^ trouve ÂVotumes ,^ov^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àcYrancc,

1 nbsp;nbsp;nbsp;wiui, S^DovuVcWamp;vtvVpovtuou nbsp;nbsp;touDucuc . c oy V .pvpx sttdatAt

k c\k,o\iYiou fcu\cvue,ut ÇueCtatcut dt ces^cthà.vcs, mais au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftotts

\ betont cc c^ï\^o\mo\t\cà\.t.Comt.c. QuauêvXcVYuc Gm

% nbsp;nbsp;nbsp;^cÇûuoucXc ,Àmcua Nucaxmcc aux textes àu Comte o. \tq^te.s, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;âie

gt; nbsp;nbsp;LcCercitetttaàÇouÇecoutsVeKoy àeYtauce,lt;^û-eu^ettouue aec

\ nbsp;nbsp;nbsp;'^iiiuXuoiubveàc'^eusiXcCTu.ette ,'t\\aeu'Niotmuu'Xte coutte e y^nueXeDue

\ nbsp;nbsp;XcY,ey tttttUTi^tes^ Mc^cs,Ve Comte CtùSîitt C3.^^ttatue o.xtt nbsp;nbsp;nbsp;y yÇq

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544

Dtff4!ie det frMçoit.

Zgt;futre deffeiile.

auoit fait faire deuant le chafteau d’Arques,fut aduerty de la venue du Roy^ fes gens en embufeade pres des François, amp;nbsp;au point du iour, enuoya quarante hommes efcarmoucherl’armeedu Roy,quituerentamp; abbattirent d’arriu^^’ tout ce qu’ils rencontrèrent. Les François effrayez, farmerent amp;nbsp;montcrcni^ chcual y Sc pourfuiuirent ces quarante hommes, quifaifoient Icmblantdcfo^ en tirant vers leur embufehe. Et quand ils furent outrepaffez, ceuxdoTcmW ehe fe defcouurircnt d’vne part, amp;nbsp;donnèrent vne rude charge aux FrancoiS'^ d’autre part les quarante hommes tournèrent vifage,qui monftrcrent n auoir^'’ cunement peur de leurs ennemis,pour ce qu’ils les rembarrèrent fi rudcméi) pendant que ceux de l’embufchc faifoient leur deuoir, que les François deffaits, dont grande partie y mourut, amp;nbsp;partie y fut prinfe.

PdHUres

met

De cela fut le Roy Henry fort irrité, amp;nbsp;pourtant ne laiffa d’enuoyer dô lires au Comte, pour auitailler fon chafleau d’Arques.Lc Duc entendantb^ faite des François,alla deuant Arques, iurant de n’en partir iamais,qu’il ne prinfê, amp;nbsp;donna (avenue tel courage aux liens, amp;nbsp;telle frayeur au Comte, fe defrobba de nuiél, fen alla à la Cour du Roy, ou il fut quelque temf’ mais d’autant qu’on ne fiifoit pas là grand cas de luy,comme on a de couftüi^ .......... d’en faire bien peu d’vn homme pauure Ôedeftitué de moyens, il falla rcntU -^fprife':^ au Comte Euftace de Bologne pere de Godefroy de Bullion, duquel nousp^ lcrons cy delToubs. Quelque temps apres le Roy amp;nbsp;le Duc firent vn accord ƒ lequel le Roy luy promit de l’aider amp;nbsp;deffendre cou ers Sc contre tous, amp;nbsp;le Duc, de le feruir loyaument.il fen alla trouuer le Roy, auqucH* leüuc. vne belle harangue, luy rcmonflrant que fon pere l’auoit fidellenaentferuyj^ que par fon fecours, il auoit gagné la caufe de fon Royaume debatue entrer j amp;nbsp;fon frere Robert. Le fupplia adoneques de luy donner fecours contre çuer ques rebelles de fon Duché qui auoient confpiré cotre fa perfonne, amp;nbsp;fonel»’ defquels efloient chef Guy de Bourgongne,Neel le Vicomte,Regnaut Coin'^

Befiin, Grimoult du Pleffis amp;nbsp;autres. Le Roy en perfonne luy menavnbo” fecours en Normandie, amp;nbsp;eftans luy amp;lc Duc enfcmblc, ils donnèrentvi’“’ rude bataille aux coniuratcurs , en laquelle le Roy fut porté par terre dtj coup de lance que luy donna vn d’iceux nommé Guillefen . Le Comte Saint Pôl y acourut diligemment pour fecourir le Roy,amp; fcntrercncontrercnl fi furieufement que ledit Comte de Saint Pol amp;nbsp;Guillefen tombèrent par terre, amp;nbsp;comme ledit Guillefen fut proptement remonté, fon cheual fut occis lou luy par le Seigneur de Chaftillon. Neantmoins il efehappa de la preffe, amp;nbsp;fclj tira defpuis la bataille auec plufieurs des éiiemis duDuc Guillaume cnlaPo»* le vers Robert Gifcard, amp;nbsp;autres Normans qui peu d’années deuanty cfloie”’’ allez, commenous dirons bien toft. En fin le Duc demeura vainqueur, donna à tous ceux qui furent prins, amp;nbsp;qui luy demandèrent pardon, les rcmr^ clemente du tant tous cn leurs biens, amp;nbsp;cftats, faifant toutesfois abbatreleurs chafteaux, forterefies. oour leur öfter moven de fe rebeller. Les autres qui fe fauucrent

la bataille, amp;nbsp;qui ne voulurent fe feruir delà mifericorde amp;nbsp;clcmenccdu fcn allèrent aux conqucftes de la Fouille, Calabre amp;nbsp;Sicile auccques le fui i*' Gifcard.

Surquoy ilfaut entendre qu’au commencement du règne du icunc v Multitude de f^idllaumc cnuiro l’an 1041. autres difentfur la fin deceluy de fon pere Robf * les Normans efloicntfi multipliez au pays de Normandie, que pour

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HENRY I. ROY 37. LIVRE VI. 345 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

leurs familles,cfmeuz d’affeâ:ions,foit de voir pays eftrans;es,amp;:efprouueTleurs

forces à l’exercice de la guerre, ou bien que felon la couftume de Danncmarch,

Noruege, Suede, dont ils font iffus, amp;nbsp;iufqucs à maintenant foubftenue au pâys de Caux portion de Normandie, Vaifné fils de famille berite du total beri-tagc,amp;patrimoine,aupreiudicedefespulfncz,aduintque deux Gentils-bornes Normâs,vnnÔméRobert,amp;l’autreGuicbard,autres difent Gifcard,puifnez de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e„

leurs maifons,allas ebereber leur bonne aduenturc allèrent à Naples, amp;nbsp;de là en nalit. bVouillc defirans paffer en Surie. Mais pour le different etmeu entre quelques Seigneursde laPouille, ils furent parl’vn d’iceux rec^uisdele fecourir contre fonenncmy,6c de fait en fut fl bien fecouru qu’il vint about de luy, ôc ces deux gentilshommes acquirent en peu de temps,tant de reputation amp;de Seigneuries (picpluficursautresgentilsbommes Normans àleur exempleeberebansleurs bonnes aduentures, le retirèrent vers eux, ôc tellement en peu de temps f augmenta enPouillc ,lcnombrc des Normans, qu’ils acquirentle pays non feule-ment de la P ouille,mais auffi de la Sicile,amp;; de la Calabre. V oyla ce que dit l’bi-lloirede Normandie, Autres difent qu’vn gentilbomme Normand nommé Tancredpour l’occafion cy deffus dite, alla en Italie auec douze enfans qu’il a- r^ncre^ uoit. Toutesfois on eft en doubte, fi ce Tancred amp;nbsp;fes enfans fortirent du pay s y-Norraâd,quc iadis on nomoit N euftrie au pays de Gaule,ou fil vint du Septen-

gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mon auât,parmi les courfes quefaifoitlots ceftenatio Septentrionalle.Mais de

dircepue ceTancredauccques fes douze enfans,futa{fez tort pour conquérir ce

\ quedepuisilsontpoffcdéenltalie,ileftmalaiféàcroire.Parainfiilfaultpenfer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ifi celle opinion eftveritablel que lesNormans Septentrionaux de N oruege,ou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

dcDannemarcbou dclaTranffyluanie prindrentle chemin de Vltalie,bien que Ihiftoire de Sicile tefmoi^ne que ce Yancred effoit venu en Gaule ôcquilfut Dùierffj o-faià Comte d’Auteuille en N or mandie pres de Confiances, mais n ayant de-quoy nourrir amp;c aduancer fesdouze enfans,il les enuoya ailleurs conquérir “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nouuclles terrés, St f aggrandir,ainfi qu auoient fait leurs ptedcceffcurs.Ccs en

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fansf’y déportèrentfibien,que laPouille,ÔtlaCalabre, amp;enfinNaples ôtSi-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eile leut obéirent .Mais la plus affeuree opiniontient ^que Guillaume Comte

\ deMontrueil,quiefioitdefcendu légitimement dcRbollon, ouRbou,amp;clcgi-timeberitierduDuebé deNormandie fortitd’icelle,accompagné deccuxdc fafaetionfquinevouloient point obéir à vnRafiard') Sgt;t d’vn grand nombre de ube. laNoblefie de Prance pareillement, auec laquelle il paffa en Italie, pour cber-cher meilleure fortune.Et apres y en auoir eu plufieur s bonnes, amp;nbsp;mauuaifcs il arriuahnablcment enP ouillc,ou il acquit telle reputation,que plufieurs gens deguerrefetranfportoientversluy détour entour, pour efire des Viens.Tou-ttsfois Robert (urnommé GtVeard ouVifeardou Gutcbarà,gr and honneur des

I nbsp;nbsp;nbsp;il conquit àla fin,P ouille 5gt;t Calabre, 5gt;t donnale Duché de Sicile à Von here

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i/lni dit l^] Hent],

feiHHUt de

Helft].

Philip-

^46 H E N K Y I. R O Y P H I L I P. i. RU ï 3»’ , qu’vn chacun fcn cfincrucilloit, veu la grande audace qu’on auoit cogn^^^ luy a fon aduenemcnt à la couronne . De forte que la m cru cille de cc cM^ ment le faifoit auoir en bien plus grande rcuerencc. Eftant deticnu viciU^” falut 1059. il fit couroncr Roy de Fracc Philippes fon fils en l’Eglife de du confentement des Barons du Royaume, amp;nbsp;le x.an d’apres l’an laifiànt Baudouin Comte de Flandres curateur de fes deux enfans alTaiioif Philippes qui luy fuccedaau Royaume, amp;nbsp;de Hues depuis furnoraméleffj qui depuis efpoufa la fille de Hebert Comte de Vermandois, amp;nbsp;qui audit nicceda à fondit beau pere, amp;nbsp;alla au voyage de la terre Sainte auec Goden deBuillon.

En premieres nopces Henry efpoufà la fœur de l’Empereur Hcnrygt;Y0 quelle il eut vue fille,qui mourut biê toft apres,comme auflî fit la mcre,e^‘ ilefpoufa Anne fille de Georges ou Gaultier l’Efclauon Roy des Ruflie^’ laquelle il eut deux fils afiauoirlcfdits Philippes,amp; Hues, amp;vne fille qui^^ riee à Robert Duc de Normandie pere du petit Guillaume le Baftard, nous auons-cy delTus fait mention. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Au Roy Henry premier dunomfuccedafon fils Phi LiPPEsprcnnff.

PEs I. nom auffi au Royaume de Fracc, que fon pere luy lailTa riche, amp;painbl^’‘° ROY 38. la chargeamp;curatelle dudit Comte de Flandres.Dequoy tousles Seigneurs çois fe refiouirent grandement ayans le Flamand en fort bonne cllinic, les Gafeons, lefquels pour ce qu’ils ne l’aimoient point, mettoient en ana danger qu’il y auoit, que luy lailTant ainfi l’entier gouuernemcnt amp;nbsp;du Rn/ me de l’enfant, il fe fit Roy luy mcfmes, veu qu’il auoit cfpoufc lafoeuf feu Roy Henry. Mais Baudouin qui eftoit ia Gouücrneur du ieune Royj^^ Gafeos tolul qui voulut domptct Ics Gafeons (nation qui de (à nature eftbouillantc,^p^ pteàrcceuoir nouucllesimpreffions) fitleuerdcs gens de guerre en lon’^ foubs vmbre delà dcffence de la foy, leur donnant a entendre que les Sarra tourmentoient l’Elpagne plus que iamais,amp;que h on n’y donoit ordre,ils roient debrefpaflercnFrancc.A raifon dequoy la NobleffieFrançoifejpf'’ combattre pour la religion,alloit volontairement en celle armee qiaeBauu mena cnGafcognc,qui eftlc chemin des Pyrences.Toutcsfois le bruit Camp,que tout le mat pays d’Efpaignc elloit bruflé tant des Infidelles,qi’^^-treles G^- Chrellicns, amp;nbsp;qu’ilelloitimpolliblc, quc Ics ellrangcrsy pculTentviurejP que les Elpaignols mcfmes y mouroient de faim. Dont le voyage fut ronipHgt; l’armee employee à cfleindre les feditions des Gafeons, qui ne fe voyansin^v forts pour y rcfillcr,fe rendirent obciirans,amp;firent hommage au ieune Roy^^^^

taos.

’Renommee dn Comte de Flandres.

de ce pays, foubs couleur de les faire nourrir à la Cour, pour cftrc gnuz du Roy. Neantmoins c’eftoit affin que les ayans en France, ils luy fent d’oliages. Ainfi celle grande armee leuec pour la dcffencc de la retourna fans auoir veu vnfeul ennemy d’icelle. Ce trouble appaifep par art amp;nbsp;confoil, que par force, donna vn grand bruid au Comte de Flan ’ amp;leruit à plufieurs autres.

En l’an lotfi.Hano Archcuefque deCoulognc,ou deMaicnce,voyatquâp la mort de l’Empereur Henry troiliefmc, l’Impcratrix Agnes auoit par Idp

tr^mTfêm- ^1^ c^q ans cntiercmét gouuerné le ieune Empereur fon fils,amp; tous les ana ' me odieux, (c fafcha qu’vflc tant belliqueufc nation obcill à vnc fomme. Parquoy il nt ’

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PHILIPPES I; ROY 58. LIVRE VI. 347' tttoitie par force,moitié par finefle, qu’il encFefant par deucrs kiy. CognoiiEint toutcsfois quelc peuple comrnencoit à {’efmouuoirpour cefte caufe, if afl'em-bla Its Princes Allemans amp;c leur remonftra qu’il n’auoit retire I’enfant pour y prétendre aucun proffit, veu qu’il eftoit allez riche, ains leulement pour Phon-ncur du pays, ôc affin que le icune Prince fut dorelhauant gouuerne par hom-mcs. CcqueralTembleetrouuafortbon, amp;nbsp;loua grandement l’entreprinfe de 1 Archeuelque. Qui fut caufe que l’Imperatrix Agnes fe voyant priuee de tou-te authorite, fe retira a Frutelle en vne Abbaye de Nonnains ou elle ne fut gue-res, qu’elle ne paflaft en Italie, pour ce que durant Ion crédit, elle auoit fait Gilbert gouuerneur de Parme,hommefortfufhlant amp;nbsp;pourlapaix,amp; pour lagner rc, Auffiqu’cllefçauoit que Beatrix fœur de Henry fécond y eftoit,laquellea-uoitefpoufévngrandfeigneurdccepaySjnomméBonificedc Lucques,dont de yffit celle Mathilde, ouMahault, Princelfe tant religieufe,quiIcullehéritière Mathilde d» amp;deperc amp;nbsp;de mere, elpoufi le Comte Godefroy, qui par ce moyen fut lei-gneur de Lucques, Parme, Rhcge,Mantoue, amp;: de ces grandes amp;nbsp;riches terres d Italie données defpuis aux Papes par celle Mathilde, amp;nbsp;nominee auiourd’huy le Patrimoine Saint Pierre.L’Imperatrix Agnes trouua la demeure d’Italie beau coup plus commode, pour le fouuenirde fon feu mary, amp;nbsp;pour l’entretien de fa grandeur, que non pas fon pays d’Aquitaine. Lequel cfloitlors tout en giierre,a caufe que Godefroy Martel Comte d’Aniou de Touraine, homme deforce de corps,amp;gentilleircd’efprit fur tous autre recommandable, guer-royoitlcieune Prince Guillaume qui en elloit Cote, de forte qu’il le rendit fbn tributaire, luy qui premièrement elloit fon valTal, amp;nbsp;encore non content de ce, vacd'^^ die print,amp; l’enuoya prifonnier en ellroittc amp;nbsp;vilaine prifon,ou il mourut.Puis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pni

cell Angeuin efpoufa la ComtelTe maratre de ce deffunél Cote,amp; par le moyen dece mariage les enfans de celle ComtelTe heritiers d’Aquitaine, vind rent en là puilïànce, tant qu’il commandoit en tout ce pays, non point feulement comme beau-peredes enfans, mais auffi comme tuteur. Ainli plulieurs Princes elloient lors en tutelle, amp;nbsp;mefmeleieune Roy de France, dont le tuteur Baudouin Cô- comte d’^» tedePlandieslurnomméle Débonnaire, maria fa fille Mathilde ou Mahault à Guillaumele Ballard Duc de Normadie,qui parle moyen de ce mariage, entre printdegrandeschofes, amp;nbsp;principalement laconquclle d’Angleterre. Pour-quoy faire, fon beau-pere luy promit le fecours des François. '

Or faut il repeter deplus loing,amp; en bref,le droit que pretendoitle Normad en ceR.oyaume.SiicnonRoy de Dannemarch, amp;nbsp;deNoruege, ouNouerguc, flardcmi-auoit long temps dcuant,mené vne armee en Angleterre,^ en auoit du tout en tout challé le Roy d’allors, qui fe nommoit Eldefrede, lequel le retira en Not' mandie auecques les deux fils Edward amp;nbsp;Alurede, amp;nbsp;Anne fi femme, fœur de Richard troifieme qui en elloit Duc, mais lors qu’il fut aduerty delà mort de SLienon,il lailTa fes deux fils en la garde de leur oncle Richard,ôc rèpalTa en Angleterre,pour la rccoiiurer,ou n’ayât pas mené grades forceSjftit derechef vaincu par Hunute fils de Suenon, ßc fe retirant à Londres apres fa dcffiiiéle, il y fut alTiegé, amp;nbsp;mourut durant le liege . Hunute voulant rendre les Normans fes a-mis, amp;nbsp;alliez, efpoufa la Royne Anne veufue d’Eldefrede,la traittant touliours fort bien, amp;nbsp;en grande amitié. Peu apres le ieune Edward paffia en Angleterre auecques vne grolTe armee, amp;nbsp;fe campa fort pres de l’ennemy, neantmoins il fe retira lâiis rien faire, ôc dit on, que comme les liens, l’alTeurans delaviéloire,

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348 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPP ES. I. RO Y 38.

luy remonftroient que fil vouloir, il ne fc làuueroit pas vn feul de fes ennÇt^'^' il relpondit: A Dieu neplaifcqueicrccouure mon Royaume par la mortod d’hommes. Il vaut bien mieux viureûns quelque authoritc que

Guerret d'Angleterre

Promcjprï feulces des ^n^lois à ^lurede.

^ueiraue. moyen d’vnc telle boucherie. Celle rclponcc d’vn Prince déshérité fut ein plus làinte,que braue,mais ce qui eft blafmé des hommes ell le plus louuen P prou U é dc Dieu. Aulïi y régna il, depuis lans quelque effulhon de fang. P ' la mort de Hunutc, fon fils du premier mariage luy fucceda,contre lequel A rede palTa auec vne grande puinance, par l’aide que luy fit Robert Duc de mandie, toutesfois il futabufé loubs vmbre de bonne foy, car les principe d’Angleterre fubornez par Hunute, defqucls cfloit chefvn nommé Godo ’ luy firent entendre, qu’ils fennuyoyent tant dd’auarice fùperbc des ’ qu’ils ne demandoient autre chofe qu’vn prince de la race d’Eldefrcdc,quUigt; eflé leur vrayamp; legitime Roy, luy confeillans pour celle occalion quil^ 1 Hall le plus qu’il pourroit de marcher en pays, amp;nbsp;que làns point de doute?^^ les l’attendoient dc iour en iour,pour fe mettre en fon obeifiance.Ceieuny. cc encore peu rufé, penlànt qu’ils dilTcnt vray, ne print que mil honunesd^ mieux montez, pour acheucr celle entre^rife, en laquelle il fut furpriS)“^^^ ßc occis. Ardchunute fuccedaà Hunutc a’eaufe qu’il clloit fon frerede quand il fut aduerti de la làinôleté amp;nbsp;bonne vie du Prince Edward,il l^PP'

TDeff'ai ^e d'^lurede.

Edvvard qui le furucfquit, ellant alFoibly dc vicillelTe, amp;nbsp;n’ayant hoirsp°^ luy fucccdcr, voulut aduifer à qui apres fi mort, il pourroit 1 ai fier fon me.Il confidera les bons offices,amp; courtoifics qu’il auoit receuës du DucCii'j laume, qui l’auoit receu, amp;nbsp;long temps nourry, entrctenuamp; traitté en Ion ’ ^rsoi/e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fentoit plus tenu amp;nbsp;obligé a luy, qu’à nul autre, amp;nbsp;d’auantagequi «

lloit fon proche parent,amp; fage Prince,pour gouucrncr en paix, amp;nbsp;vaillantp^”^ Edy^Ard dclfendre ledit Royaume contre lès ennemis. A celle caule, il fit vn

lequel il ordonna ledit Duc G uillau me fon heritier, Scfuccclfcur au fon heritier, nie d’Anglctcfrc, amp;nbsp;de là volonté aduertit plulieurs de fes Barons, les vns d quels (comme il aduint en telles alfaircs) le trouuercnt fort bo pour Pefpera”''^ qu’ils auoient d’auoir en luy,vn Prince iulte amp;nbsp;vaillant, amp;nbsp;les autres firent blant de l’approuucr, pour n’ofer pour l’heure contredire à leur Roy. Deed refignation, ifenuoya lettres lignéesdc fa main,amp; feellées defonfeel au ^ezrfeel- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pjj- Robert Archeuefque de Canturberi, autres difcutparHeroü^

Promejfe du r.tCAHe-ronlt.

frère dc la Royne, lequel ayant par faulte de vent propre, eflé contraint de mettre à la rade du Hourdcl près Abbeuillc,GuyonCôte d’iccllc, l’alla prends amp;nbsp;lemenaprifonnier en fa ville. Dequoy le Duc Guillaume aduertidonn^ pour là râçon auditComte,vn beau Challeau alfis fur la riuierc de Dyancaud' ques fes appartcnances,amp; fut Heroult dcliuré,amp; enuoyé au Duc,auquelilpof' ta l’aélc de la donation dudit Edvvard, amp;nbsp;luy promit dc le faire paifiblement iouir duRoyaume d’Angleterre,apres la mort du Roy d’Evvard.Pour celleoc-calion,le Duc luy promit donner en mariage là fille Àlix^ ou Ælis auecques'^* ne bonne partie dudit Royaumc,amp; luy fit iurcr fur quelques précieux rcliqnai-rcs,qu’il accompliroit làpromelTc. De laquelle toutesfois Heroult ne fefouets gucrcs puis aprcs,car ellant retourné en Angleterre, amp;nbsp;trouuant leRoyEd'’' vard extrêmement maladc,il fit vn lour venir en la chamhrc d’iccluy, vneboæ

nc trouppc dc Seigneurs amp;nbsp;Prelatz par luy acdltrcz, amp;: corrompuz,

dcfditJ

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PHILIPPES Ï. ROY. 58. LIVRE VL • 339 i^fy defdits Prélats fit faire vne longue amp;nbsp;belle rcmonftrance au Koy malade au lit dclamort,luy remonftrant que puis qu’il nc lailTóit aucuns enfans pour luy fucccdcr en Con Royaume, il deuoit aduifer à qui il le lairroit,de peur qu aucun trouble ou guerre n y aduint pour Ic debar de la couronne j Sc qu il ne fçauroit choifitvn plus digne fucceffeur que Heroult. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 r

A ccnJnrdeHeroult,tous les Prélats Sc Seigneurs la prefbns appell^ en fa-ücur d’iceluy,( car d’autres n en auoit il point fait venir) crièrent que c e oit le iit Sc qu’ils ne fcauroient auoir vn plus digne Prince que uy . e on oy ex ucmcmcnt maWe leut refpondit, amp;nbsp;par plufieurs lois apres rep

vne voix demy motte, qu’il auoit délia donne Ion Roy.ti me m Duc Uume de NotLndie, ^ue de celle nouuelle donation ,'ed' Heioult auoitellélepoiteutauditDuc. Maisles autres uytepiquetcn quot;d“', , ,

loicntooint obéit àvnPtincecIlranget,8é que ce eut croi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nmo»|lrïi»

ntiir,Urit quvntant grand 8e puiffant Royaume comme eftoul Angle et-rtfajoiiueméparles Danois eRotetant peu renommez,nypavnBa^

veu^ilsauoientleditHeroult 8c plufieuts “?^V“Sn=uts dignes dy re^ gner. DonilcRoy femourant ellantfotce pat es ” Heroult pour but ®i r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n. • a tar-înne oms QUils voulotent rlerouit pour leur

çyieiits V, qu’il luy donnoit fa ruine, 8c fa Roy ,ùleut àontoit, 8c a ors nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contrele DucGuillaume.quipout

motgcarunegaîderoitiamatscetKoyav nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noi efiioir en

1 ledrèlt qii’ily\uoit par fa donation, amp;cpoml= grand

l»y,ntfaudtoitde palfeten Angletcttc,8cdymcnet e^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p

^°t’17iâfofxlmr8ccinq,lebonRoyDdvNatdmoutut,amp;incontin^^^^^ (amorties Anglois eoutonnerent Heroult ,qui parmy la loye quil et de (evtoirRoyelVoitengtandepeine,tantpourlactaintedesDanoi^d^

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tendoit i'auoirbienllllagLtreiquepoutfsauoir affeutemeiu

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guiliume deHotmandie qui auoit le ferment des Anglois, fetoit tout ce que

ilpouïïoitpoutrccouutcr ccRoyaumc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr a

Uy)nc\àuemdaatvaWonde Herouk,commentamaffer de toutes parts gens Sc aYgent,pout aRet en Angleterre. A quoy ma vo onuers acco detent la plus gart des Seigneurs, Sc du peuple de tou DucRe , dtfans qu As e-ftoientfvatténuésScpauures pour Valougucur des guerres pa ees,qu r s ne pou s uolentny deleurs corps£erulr,ny deleursbourfes aider, ce e entrcprtn tteAoltnullementneceffaltc,au contraire uefdoubteuteamp;clva’z.ardeu e . vaudroltmleuxaleurDuc garder (onpays contrefesvoluns, que guerroyer ccluy des eRtangers. LAalsle leurre Duc qui auoit V ambition amp;c la grandeur de-

R^onflr“«» de Normiuu

- AH Cue.

dansla telle,qulpenfolt que cela toucRolt a (àreputatlon, qu 'vn autre vaut tourlt(ur(ondtolt,5)cletrompaR,Çlt tant par conuocatlon dERats Sgt;callem-, blees dePtelats, deNobles, îsC du peuple, Sc par menées Sc. pratlcques, que a

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;YlobleSeluy promltle(erulcc,ï)clE’^l(c,Sgt;clepeuple,argent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Trlt;üfl«ej i«

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apres auoit (ait cela auecquesXes (\ens,l\recpû.t aide aux? rinces tes v oluns, GutllAumcz

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ailauelr aux Comtes d Anlou,deP oléX.ou,dulAay ne ,deP ontlùeu^deEoulon-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gne,?lt; autres,promettant à cRacun terre en An'^eterredllaconquerolt .Rre-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qurtÇecours duRoy PRdlppes de E rance ,\uy promettant de ternt V An’^eter-

\ nbsp;nbsp;nbsp;te deluy, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enÇatteRorrrmage, matsXeRoy commentant de porter enure

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i^fusuufe de h^ine.

nlouße d»

au Duc, amp;nbsp;ayant encore vne lècrette haine contre les Normans (Jüi aüoicntion guement guerroyé lès predeceireurs,luy refufa toute ay de amp;nbsp;fecours,amp; h voulut dellourner de celle entreprife.

Le Roy confideroit que de tout temps IcsNormans auoient eu peu d’alfccliou à la couronne de France, amp;nbsp;que fil aducnoit,que le Duc conquit l’Angleterre» ils obeiroient encores moins ,amp; que la demande du Duc elloit d’autant plus dommageable au Roy, que prolfitable àluy, pour ce qu’aduenant que le Du' fut Roy d’Angleterre il feroit defeendre les Anglois en France toutes les foi^

Premejfe qu’il hiy plairoit, pout endommager amp;nbsp;cnuahit le Royaume. LcDuccnuoyJ foubs cSmif- rcmonllrer Ion droit au Pape Alexandre deuxiemc,amp;le fupplier de luy permet' fton4» Pape pourchalfei'fon droit, amp;nbsp;en ce fàilànt Ibubsmettoit le Royaume fiAu-ixnwfr; du B^^^’terre au liege Papal,li Dieu luy faifoitla grace de le conquerir.Le Papclelu/ l'e^ltfe. permettant, luy enuoya vne Baniere de l’Eglife, auec vn anneau d’or, ou il y uoit vne pierre precieulc enchalTee auecques vn des cheueux de Saint Piert'-Baudouin Comte de Flandres, duquel le Duc auoit efpoufé la feurnonimquot; Mahault,luy refufi fecours.En fin apres auoir de toutes parts amalTc gcnsamp;ut-gern; il en Angleterre Pan mil foixante fix, auquel apparut vne Coïncide enuiron Pafques, qui auoit deux queues tendantes vers le mydi, Sgt;c futlorsd'* claré par quelques Allrologues querelles Cornettes apparoilToicntquan^'^*’ Cornette. Royaumedeuoitauoii'vn nouueau Roy ,amp; parles deux queues elloit clcn°' té Palfemblement de deuxprincipautez, alTauoir d’Angleterre amp;nbsp;de Normandie . L’Empereur luy enuoya forces, amp;nbsp;le Comte d’Aniou j le Seigneur d'

Touars, Scplufieurs autres grands Seigneurs tant de (es pays qued’aillcursK vindrent ioindrea luy, chacun demandaft ou vnc ville, ou vnchafteau,ouvn territoire en Angleterre, lors quelle feroit conquifè.

Adoneques le Duc Guillaume ayant aflemblé toutes fes forces dcdanslcs , . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nauires. Ce mit en mer, amp;nbsp;la pafTa hcurcufement,arriuant en Angleterre au

Haftingues, la ou il fit deicendre fes gens ,lcs vns apres les autres fans aucun empefehement . Comme il eut mis vn pied à terre, l’autre luy faillit, tellement ^tt^ure qu’11 fallut qu’il mit les deux mains à terre, pour fe releuer. Quelques vns puæ drent cela à mauuais augure,mais luy au contraire,dit que c’en cftoit vnbon,2^ que c’eftoit la faifine de celle terre que Dieu luyfailoit prendre à deux Incontinent vn de fes chcualicrs alla à la couuerture d’vne maifon couuerteti^ chaume, amp;nbsp;en print vne poignee,laquclle il prefenta auDuc,difant:ie vous baille la laifine de celle terre, amp;nbsp;Royaume, amp;nbsp;vous promets que deuantvnmoisi' vous en verray Seigneur.

reiour^oße nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cc que pareillement le Duc print en bon figne. Le Duc ellant arriué en Ap'

gleterre, aflembla fon confeil pour aduifer à ce qu’il leur conuenoit faire. Ilb'’ ordonné, que tous les nauires feroient percez, enfondrez, ou bruflez, affin (jne nul ne fe peult retirer, ou fuyr en Normandie, amp;nbsp;que l’efperance du retourfu' ollee.Peu de temps au parauant, Toflon frère de Heroult auoit eu different a-uec fon frere pour le partage de la fuccelfion des biens de leur perc.DontTofii’ par la faucur amp;nbsp;fecours du Duc Guillaume, auoit afiemblé quelques forces,^ nauires,ôccouroit les colles d’Angleterre,pillatamp;faccageat le pays,amp;fe faifit Pille d’VVich qui cil entre l’Angleterre amp;nbsp;laNormadie. Heroult pourluy rcû' ller,enuoya cotre luy vne armee de mer qu’il auoit fait drefl'er au port deHâton'

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fHILIPPES i.' ROY 58. LIVRE Vtl.

35’

Veut refifter aux Normans, quand il entendit leur venue. Toftón eftantaflail- roßon/m

ly pat ràcr ôc par terre ,fe retira vers le Koy de Noruege auiu nommé Heroult, ’gt;lt;« Nor-

» Silcpriade veniràfon fecours en Angleterre auecqües mille belles promef-

. fa que il luy fit, St que font ordinairement les bannis amp;nbsp;offencez qui en ga- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

. ^croient iufques à leur amc pour fe venger des iniurés recettes, pour rentrer

caleurs biens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r j

Le Roy de Noruege, amp;nbsp;Tofton ioignans enferhble leurs forces de mer

vinàtcnt aux codes d Ànglctcrre,la où HcroultKoy d Angleterre les attendoit

futlanmcrc dcDeruente, quiles combattit fi rudement que ledit Koy deNor

ucït,amp;Tofton turent cùlleien pieces, UOn fans grandepette del Anglois,amp; -

Ptutecnnemisfefaunctent. CommeHeroultfereliouiffoit du gain de cefte

WkAfcrafrefcMoitduttauail d’icelle, on le vint aduertir que Gmllau-

ineDueàeNormandie eftoit defeendu en Angleterre, au port de Haftin^es.

CettenouuellelefafcEa autant que laviftoire qtiil auoit eue contie leNo -uegienSe centtefonfteteluyauoitdonnedcio'ye.

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LeDuevnulantfçauoirïintention de Heroult tuHvfurpat,on ‘l” W«;

\ me,enuoya vers luy par pltifieurs fois, des AmbatVades, pour luy \ nbsp;nbsp;nbsp;\aèaufede(ae™e»A^gleterre,quieftoitpourrecouurerlednm

1 auoit etó ieWè parle mtlamentSedonation nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ oXi’«-

daucunerai-

fon,ny offre qui luy fut t^te nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ètic tLt efperance d'ae-

a U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Duc donnalabanieU qtielc Pape

eorddlfalloitdone^esvenirauxmau j,,AntCheualierElsdeïvndes

A rn''''R nbsp;nïÂonarmeeentroisbaiadles,donnant\apre-„„.

baWsduDucKaoul.UdtuiVa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à’Antou,Scau

tvvtwc a deux Seigneurs N otm^ï^^A^ fa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ r pcnr«; BciVmenoitla

Seigneur AllemldqueïEmpereurluy auoit enuo,eat« trofietme,accompaigné de tousles Normans, nbsp;nbsp;es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avant ordonne Fir4)(HT 4e

Moieut\anointJàetoutes\esbatail\es.DaUWe î“’Y'vlt dX colEne il tesgens,e^rrrmei\vitdefcendreYarmeedesHorr^sduWtd^^^^^ cdmeneadauoir peur, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;admntXe qtieRilrn

relies rp.iimontooieritta£rayem,^V’e^o ttouut)ufortrnatiuais_,_Seauoitaito üe P

HeroulteffoitieVia ilitirpriiisdelà ^aceuct, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u.

Meiielepoiiuoitefeliauffet, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;eaiiçremiet rencontreHe-

Voylaionequeslesdeux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deEoncourage eut .«.A».«

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rouit qui combattit n\us par contrainte de Va q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eurent du ?*'

\ NuaicreuUvncXrp dtftecEe.KUCommcncementlesHormam™r»tto \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pire,eamp;arrs fort endommagea des Viac'cies desjmgors, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t^four

îüVœ^ÀsTOUXÏÏÎiSçntN'ÂîÀst nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°'vE'* ÎV Çuïët

ojiAscomt'Cïcçxexït^ÇtxexxïexxoutVïéWextïét^co’’’^^’’’’’

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352. nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i'lt;111.ifees I. ROY 38.

cfcrfwKj'ÄK nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;baftons.A mcfurequelesNormäs reculloient,ksAii'

tntiNillt. glois faduançoientjamp;pourfuiuoient en defordre.Et come vn Anglois hauflbit

Je bras pour frapper vn Normand,l’autre Normand de la pointe de fon efpeeK tranlperçoit de part en part.D’autre cofté,lesNormans offcnçoicnt fortlesAfl' glois,de leurs traitz,bien qu’ils fc deffcndiflent bien vaillamment. En fin n t les Anglois pouuoir de fouftenir les Normans,les vns fuyoient,les autrescoiH' battoient,ou moufoient cruellement en la place, amp;nbsp;les autres bleflez fèren-doientàmercy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

LM^iteur de nbsp;nbsp;nbsp;Ccftc bataille dura depuis fept heures du matin iufques à midy, amp;nbsp;tantf

ktatlle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(es gens entrèrent par force dedans le camp folfoyé des Anglois,^

commencèrent d’abbatre tantes ôc pauillons. Deflors les Normans reprindreo' courage.

Deiible Je If4t4tlle,

iiom frere de Flerottlt *gt;*e. „

E^anditrt

Le Duc auecques là bataille palïàau trauers de.toutcs les bandesdesAn' glois, amp;:donnaiufques à.celle oueffoitle Roy Heroult. Alors les gensd^ Duc firent debuoir de tirer,amp; les genfdarmcs d’employer leurs lances amp;nbsp;elftes fur les Anglois,qui fc deffendirent de forte, qu’b ne fçauoit qui auroit du leur iufques à ce queTouffain du Bec Crefpinqui portoitî’enfeigncduDtie» amp;nbsp;quelques autres Cheualicrs fuiuis du Duc entrèrent dedans les Anglois,Icu^ donnans vne fi rude charge,que ils les tuerent à grands monceaux,làouledi^' ual du Duc amp;nbsp;ceux de quelques autres Cheualiers furent tuez, dont ils furent contraints de combattre longuement à pied,iufques a ce qu’ils fuffentfecoum^ amp;nbsp;remontez fur chenaux frais. Touffain du Bec.Crefpin.faduança fi fort, quil porta la Baniere du Duc iufques pres de celle de Heroult. Là fut occis Biornffc redudit HeroultparvnChcualicr Normand, amp;nbsp;luy paffafon efpeeautranti^ le corps. Heroult reprenant cueur, mettoit grande peine de rallier fes gensamp;-deles encourager, mais bien peu cela luy feruit, caria gendarmerie des Not' mans, força tellement la preffe de fis lances amp;nbsp;chenaux, quelle vint iniques^ l’effandart de Heroult,Scarrachant ledit effandart, en fon lieu mit labaniereiti Duc. Les Anglois esbahis de ce fai6l,amp;cffourdis de combattre,commencèrent

' de le retirer.Ceux qui cftoientplus hardis,combattoient viuemcnt,amp;portoiefl'^ grand dommage de leurs hachcs,iufques a ce que de toutes parts,ils fufienten-uironnez amp;nbsp;taillez en pieces. Et ne Içait on li en combattant ou en fuyant He^ f/erottltmort roult fut occis, toutcsfois après la bataille ,ilfuttrouué morteftenduloingdf fon eftandard, ayant vn coup a trauers la telle. Le Duc voyant vn foldat Nof-manddonnant plufieurs coups defpeesàHeroultiamort, lccafla,eftimantC' fon ennemy apres la mort, comme deluytour-rtere^^'^quot; lier le dos en la bataille. Quandlcs Anglois virent la baniere du Duc au lieu dî celle de leur Roy, d’autant plus ils furent esbahis amp;nbsp;affoiblis de cueur, qucles GutJaume Notmans eftoientaifes amp;cnorgueillis.En fin,la viéhoire demeura auDucGiiil' y4tn^ueur, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bataille perdit 0'015.hommes, amp;nbsp;de la part des Anglois fiircc

trouuez morts en la place 606lt;gt;4.

Incontinent que la nouuelle de ceffce victoire fut relpandueparlepaysjes Prélats amp;nbsp;Barons Anglois voyans qu’ils ne pouuoient refifter contre les Normans , en deffault de chef, amp;nbsp;qu’ils ne pourroient auoir mieux pour les goii-uerner amp;nbsp;delfendre que le Duc Guillaume, forcez delaneceflité,ils deïibc-rerent le receuoir, amp;nbsp;congnoilfre pouf leur Roy. A celle caufe ils deleguèrent quelques vns d’entre eux, pour luy offrir les habitans, amp;nbsp;le Royaume en fon

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PHILIPPES I. ROY 38. LIVRE VI.

355

tn Ton obeilfancc . 11 f achemina auccq^ues ces deleguez à Londres, ou il ar-

riualcvingt deuxieme iour d’Oétobre Van mil foixante-fept. Y eftant arriuc

apres qu’il eut ordonné de fon armee, ôc fc fut enquis de Veftat ôc gouuernemec

des Anglois, qui auoient forfait contre luy, en ce que combien lt;qu ils eulfentiu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

rclc reccuoir pour Roy, ils auoient porté les armes contre luy en faueur dudit

Heroult, êc contre la promelfe qu’ils auoient faite au Roy Edward deffunéV,

quil’cnauoit inuefty par tcftament,il punit(dif-ie')ceuxla,ôc les muldta en eurs

corps,biens Sc eftats, comme trahiftres amp;nbsp;rebelles, retint les bons ôc hdelles er.

cn{on{cruice,lefquelsilappointafortbien.Afes gens quilauoient accompa

gnépar mer, il donna les terres des pariurcs nbsp;nbsp;rebelles, ou eniers comptans,

amp;àquelqucsvnsildbnaenmariageplufieursnoblesDamesheritieresdupays,,

dont les vues eftoient veufues, ôc leurs maris tuez cnlabatƒ e.

berourdeNoelenfuiuantGmllaume,DucdeNormandrefutf^^^^^^

couronéRoy d’Angleterre par Âuuray Archcuefquc nbsp;nbsp;orc en ,»^5

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;......=,

uyNouranstarte ocprcYtc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils eurent fentyfes forces,ris reurndret uro? g«,l-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les armes contteluy. Mars toit apres^piuù nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;{ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rnveut au-l*“«'-

\ nbsp;nbsp;nbsp;quot;^7 ,^7“ V ÏÏc«quot;« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àeuz amp;nbsp;accouftum«, iV

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coXnïesAuvar tàonle^ucll«^

uoKn efe ƒalois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a.ecÎRs, ou f’vR voulolent lt;^ue

W àcmmàam'çA.Ec ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;âvn accoià icfvouà'vtent cpiRVen

Ment '^'■'^LemAmtenuxfAonRs flatuu 5c otàounanc« àu

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contentorent, ÎjC tequrtent eltre marntenuz nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nfAurrv en Nor-

\ nbsp;■ Ro^Eà..«à àXàeceàè,Rlt;Iu=\ FTSXX

\ ÄMVaaux KutóstóxSccouftumes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“cui-

\ wSÂvXvaççAWous uousl Et «anta 8c ymtec^aet eu

\ tome i,amu aotamuaut i ïï ■ nbsp;nbsp;jYvun eu Xu^etette celiute ramme

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;W^.^eîmusou,5cfexotteu~«atuo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

,V ’ ““ A oJL mots tutte duo ctuts. XçttsVut àc-amontdEvvi ,quonny entend, pas mx mot nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„I„,,pv«pvCnn

mandantçpaeVsoîheretsAsxouXbtentauott de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;| nbsp;nbsp;nbsp;Y^netone®^^quot;quot;’

Tt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e rsÇÇxcXeTR'blotmans.tXs nommer entNnmtetque

RoyanmeaneeqnesXes atmes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nX anotentXorx,on eon’dn-^'

tenon’barons dnpays . XXNonXnt anmtqanot nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AWexn demanda

meso^r badentaeortrgjet. Aquoy dsreÇpondnent t^te taon. nbsp;nbsp;, r • V)O^i

\ enoune,t’dsNonXorent Nter de pXns grandes îraneXnVes qnds

\ Xors .XXsXuy teVpondnent çpà VXXentVnXhrbtt deîtremarntennT en ce nbsp;nbsp;A

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anorent,tans en anorr de nonneXXes,2)cXenr accorda nreÇqne mnt eeq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mandorent.lXconbatnanttncrnAgpnnernenrd An^eterre,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'bayenx.Çondemy £rere,anecantres grandsSeXgnenrs,Xenr comrnan an

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uetnetXepaystAonXes anctennesConb-umes. AprescAandnt'a tra escaa^ , uijlnWwn

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eîtats, îcdrgrùtez,a eenx on’rX cognbtlîbrtXes meftter,htbad.tr P n rents ^.^^r de t

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les, î)C ttesÇorts cbaheanx, ponr'^ternrXe pay s en ÇnbreOâon, te an commence

\ ment le monhrabon a^^retbXe quot;Roy -, mars te XarSant par apres ^top ^on

\ netnerpardesmannmsconlerXXers ^rmpotatnrXes An^oR^^

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354 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r M 1 L 1 F r h 5 I. K U I 38.

amp; inftitua nouuellcs ordonnances, qui le mirent en la haine du peuple,amp; caufc que plufieurs fe retirèrent de fon obeifrance,amp; fenfuirent les vns ent . ce, amp;nbsp;les autres en Danncmarch, amp;nbsp;en Noruege. Mefmes que ceux d Oxio . nbsp;nbsp;rcuolterent, ou il enuoya Robert Comte de Mortain fon frere qui les red^

ioubs fon pouuoir. Peu apres ledit Robert, ne fe craignant de rien futdeß^j ttolrej. tué juec tous fes gens, par les Northombellans aidez d’Edegard fils a’EdvV cofte de fer. Le Roy Guillaume aduerty de la perte de fon frere, amp;nbsp;de les» alla incontinent à Northombelland, amp;nbsp;pour fe venger de ceux qui les tuez, fit incifer les narines à ceux qui efehapperent du combat. Autant en W ceux d’Yorch qui auoientfiiuoriféledit Edegard.

Peu de temps apres, Canut quatriefme du nom Roy de Dannemarch,''* defeendre en Angleterre pres de Hambre, auecques deux cens nauires ,acc®‘® pagne amp;nbsp;attiré d’aucuns Seigneurs d’Angleterre quifefloient retirezvers 1 CMut de â refuge apres la mort de Heroult. Guillaume aduerty de la venue des qu’ils auoient prins óchruflé la ville d’Yorch, tué trois milleNormans floient leans, amp;nbsp;réduit foubs leur pouuoir le pays de Northombelland, ib droit à Yorch charger fes ennemis, qu’il combattit amp;nbsp;deffit. A grand peut lauuer en EfcolTc ledit Edegard qui feftoit trouué en la meflee, amp;nbsp;üMMtsdef nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nauires, auecpartie defquels il fe retira en Danncmarch, apresauo'^

fdits. perdu la bataille auec grand nombre de fes gens, amp;nbsp;de Ion bagage.

Le Roy Guillaume apres auoirfeuerement puny les rebetleSjamp;aflîsgarn'' fon aux lieux qui en auoient befoing,retourna à Londres, ou il fit plufieurs bc' les ordonancesjccpcndât que le Cote Morcat accôpagné de quelques feditic^/ Anglois le reuolta contre luy. Mais il les pourfuiuit de fî près, qu’ils furentcæ traints de fe retirer enEfcolTe. Et pour ccqueMalcolornb par autre nonini^ Malcolin Roy d’Efco/Te, fouftenoit ledit Morcat, le Roy Guillaume dreifaV' venger, amp;nbsp;comme ils cftoient prefts à combattre en b' taillerangee,leRoy d’ElcolTc doutant la fureur dudit Guillaume, faccorda’ luy, promettant tenir de luyfon Royaume d’Elcoffe, ôc le recognoiftre àfouu^ rain Seigneur. Ce que les ÉfcolTois pourtant ne veulent confelTer ny en leurs hiftoires ny en leurs parollcs. Puis entendant ledit Guillaume qu’en fonabfen-sfeoj/ifoubi- ce il feftoit efleué quelque fedition en Normandie, il repafla la mer, amp;nbsp;y alU^ ou fà prcfcncc fit celfer tout ce que fon abfcnce auoit efleué,puis lailfant enNot mandie fon fils Robert, fon lieutenant general, il repafla en Angleterre.

Durant fon voyage, quelques confpirateurs penfans qu’il fut plus longuement abfcnt d’Angleterre qu’il ne fut, voulurent brouiller les cartes. Mais ad-uertis de fon retour,amp;que leur conlpiration eftoit defcouuerte,ils feretirerent foudainement au pays ’de Northombelland, ou ils fè fiuuerent en vne petite Iflc enuironnee de maraiz nommee Dunlin, amp;nbsp;de ce lieu faifoient plufieurs grandes courfes fur le plat pays, en attendant à leur ligue ceux des enuirons confplrdtion nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cfleureut pour leur Roy, vn ieune Prince de la race du Roy Edv-

defcouuerte. vai'd coiTime legitime héritier du Royaume. Le Roy Guillaume pour les cha-ftier,marcha vers eux auecques vne grofle armee compofec de Normans, aul-quels il fe fioit beaucoup plus qu’aux Anglois. Les ennemis afleurez, vindrent au deuant de Guillaume qui les rompit, amp;nbsp;vainquit. Les principaux confpira-.xwr«con- fauucrent aual la riuiere de Hambre.

/ pfTHtCUfs

defdttt. Les enfans de Heroult fe fauucrent en Irladc, la ou ils requirentaydeà Droin Roy

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PUI lip PB S 1. KOŸ. 3É. tlVlÈ vt 355

Koy d’icclle quileur fit deliurer 65.nauires de guerre, auecIcfquels ils drentpifierlacofte d’Angleterre. Mais Guillaume enuoyantBriant ton A mitai contre ccsPy rates,ils furentlesvnsmis enroutte,Seles autres pris, qui ure àecanitei. Les Danois qui venoicnt en Angleterre aufccoursde ^escon pirateurs,entendans le mauuais traittement qu on leur faifoit, ^tourner cftoicntvenus.LeKoy GuillaumefitbaftirpLiticursc a^^c^^ti^^^^^

Me,oufcftoient mirez CCS coniutateuis, Sciyän nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4’Anttlercrre 8c

leurs conrarations,faddonna tout Ua reformation de ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^.oinRov

Venfoitiouir d’vnebonne paix, quandDauid Vrince nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ enfemble de

d’Irlande t’allierent de Malcolomb Koy d fifcoce, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cbatfer les Nor-

mettretoubs leur puitîance le Royaume d’Angeterrc, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout par ou ils

mans.VoureefieL^entretent ^^tditpays pillans ôc b pafforent.Guillaumeaffemblaincontinent es gern uantdetes ennemis.llfitquatrebatailles, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-r £ttccftc ordon- we*

tùefaieàcpelrtiesVjtaucsclacualiers nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nuis alla en Galles ou il print

ennemis,IcCciuels il defc 5c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,oul=

l»illedeiirifto,8cdelaen£fcocemettrefo^^^^^^^^ ^oydbtcoeeteneftoitfuyXequeldoubtantïapuman ..... cy,amp;luyiuraAàelité.8c détenir de luy * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enlafoteftouilcWoit.

iniWe deGalles E«ï^° DaLisfaifoientnouneauxpreparatifspour LeRoynuillautneadueruquelcs U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çn nbsp;nbsp;^jj„,,eàeroetpourclaafferluYs

tetourncY en Angleterre auccqucsvn p nbsp;nbsp;lt;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tetebe mémoire

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ei^-.^lesN^orrnansduditKOYanmertt^^^^

\ eonanis tnr les Anglois, St nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nour obteruer amp;t entendre

enNornege ,Heîlin Abbé del’ Abbay e e a •» p nbsp;nbsp;oo^ter natolies de paix

lesaiSanesbcles entreprîtes AesDanois,2)C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bitlcdit Abbé contraint t’en

\ tetnntner en Meterre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ftoSpoutNentt en kn^leterte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

^«ï^'^i^Eorcesr^nelen.oYCan JP nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y

\ m4tKottesî?'ràaA«îcea4«»»W» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç^^^.GuWlaumeennoYaauàe-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dAnAeterre,a\nbqneÇespr'edeceVienrsan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vAnbenrsbrànesCbe- dam»'«

tiX«,fonîi\sGm\\aurne\eRonx,accompaiç,neàep^^^^^^ na\«s\eU\sr\comWùtlGatàiÇencia\\es,nonÇansp,ranàe^^^^^ nattlt;meSantte^e4n.c,\iA\anme\e'Ronic,'J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■gt;. P uX'anxIAottnans -n-

\al^«4es^otrnarisrriamp;\rriott,tontesïms\aNtamp;o«ed™^^^^^

aÉZo erator-

\ manbeton\tentenantgeneta\,anott contptré contreXny ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre ton

\ nbsp;nbsp;nbsp;ev anres,mAs one nous ay ons parlé deXagnerre dn Comte d knmn conwe to

\ U,?,dece\lesdebXandres\nt tebrent ce pendarntpa^^^ \ nbsp;nbsp;nbsp;Hnrmandte, depuis tnrnomméXe Conqu^t^'ot, conq^erottXe Roy anme

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ue ces affaires fe pafToient en la Frâce eftoit en quelque paix, n’ayant guerrenyo hors ny dedans, iouiflàntd’vnbon repos parle gouucrncment du Comte de Flandres.Geonroy^ tel Comte d’Aniou amp;nbsp;Seigneur de plufîcurs grandes Segneurics, fit lors qu’il mourut,deux de e neueuz fes ïicriticrs, dont l’vn fè nommoit Geofu®/ le Barbu, amp;nbsp;l’autre Fouqucs pour fes façons de fait furnommé le Rude,ou en vieil langage François,R^ chin. Geoffroy qui eftoit l’aifnéfit ( comme on dit)ƒ mpara prcfque de toutes les Seigneuries dcfononcq

Corruption du Key.

nc lailKint a Fouqucs qui cftoit fe plus icune, amp;nbsp;le plus vaillant, que Ie Comte de Gaftinois, Lequel fe voyant plus fiuorifc du peuple quefon frèreaifne/f' treprit de le chaffer du tout, amp;nbsp;pour ce faire,il fit vn accord auec le Roy Philip' pesde France, amp;luy promit le Comté de Gaftinois,amp; Chafteau Landon, I moyennant qifil ne luy voulut nuire en cefte guerre, ny ayder fon frère contre | luy.Cc que le Roy qui deuoit cftre iuge de leurs differcns,amp; vengeur dclahti^ te de fes fubieôls luy accorda.Fouques fut finablemcnt prins par fon frercGcoi froy,amp;miscn Chartre perpétuelle, dont le Roy Philippes ne fitaucunfem-blant,ains fe monftra fpeôlatcur du ieu, à caufe qu’il auoit eu le Comte de Gaftinois, amp;nbsp;en fut grandement blafmé.Par cefte faulte il monftra fà conuoitife,^ par celle qui f enfuit fà lubricitc.il auoit cfpoufé en l’a iolt;;x.Bcrthe fille de Bail' douin Comte de Flandres, de laquelle il cutLoys le Gros, qui fut Roy aprô puillurdife luy,mais {’en. ennuyant il la répudia, amp;nbsp;l’cnuoya à Montreuilh fur la mer,puisil dcphtltppes. oftaBertrade à Fouqucs Comte d’Aniou fon mary, ( dont elle auoit vn fils no

me Fouques qui depuis fut Roy de Hicrufalem) amp;nbsp;la tint longuement, amp;nbsp;fclo“ aucuns eut d’elle deux fils, affauoir Philippes amp;nbsp;Henry,amp; deux filles, donth-nc fut mariée au Comte d’Eftampcs.Il fe laiffa tellement poffeder par ceftefeni , me,que tous les affaires du Royaume fc dcpcfchoicnt felon la fantafie d’icellfj furfufe^e lavouloit point laifTeriufquesàccquclePapc Vrban irrité de cela, 1 ex

communia, amp;le cotraignit de la rédre à fon mary. Quelques vns difent que cela. aduint l’an loSi.deuant leCocilc de Clcrmôt,autrcs difent aprcs,autres durât ledit Concile mefmc . Mais il eft bien difficile de rédiger par ordre Icschofcs félon les temps aufquels elles font aducnucs,amp; fert de bien peu en ceft endroit, car il n eft pas impoffiblc que le Pape nc blafmaftlc Roy de France, deuantle

Con

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PHILIPPESÆ ROY 38. LIVkË Vit • W

Côcilc deClermont, amp;nbsp;qu audifConciîc Vinterdiôtion contre Itiy ne fut dccre lee. Or pliifieurs Euefques de Frâce voyans leurRoy excommunié,l’abadone- ^ban-lentjdiians ne vouloir conuerferauecvn homme cliars:é des excommunica-tions du’Pape. Ce qui felon aucuns aduint l’an 1091.

Godefroy Euefque de Paris,ôc Chancelier de Francefrere d’Euftache Comte de Bologne, qui efloit pere de Godefroy de Buillori, eftoif lors en grand cre dit.cnuers le Roy , lequel par fes menees brouilloit fort les affaires de Flandres; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•lt;

Cefte qualité de Chancelier eftoit grande auprès des Roys nbsp;nbsp;nbsp;lors les Chance

liers fignolent amp;: feelloient les lettrés defdits Rois, auec l’anneau du Roy, qui eftoit le feel, mais comme depuis les affaires font venuz a croiftre, on a fcparé CCS deux charges, l’vne donnée aux Secrettaires pour figner,amp; l’autre aux Gha-celicrs pour feeller, amp;nbsp;fault par là penfer que la valeur, le rang,lamaifon, amp;lc . meritede ceux qui ont exercé ceft eftat,luy ont apporté le ràgamp;l’authorité qu’il ' a depuis eue . Car on aveu fouuent qu’il a efté entre mains de Cardinaux, Ar-cheuefques,Euefques ,amp; autres Prélats , mefmes dbné à Princes, amp;nbsp;Seigneurs.

Au temps de quelques Rois de la race de Merouee, on les appclloit grans Re- rend^res. fcrendâircs, comme qui diroit grands Rapporteurs, ainfi qu on voit en l hiftoi-re de Dagobert qti Audouen etloit fonReferedaire,amp;cauoitlc Cachet ôcle Seel du Roy,l Otho eftoit Référendaire du Roy Childebcrt,qui fignoit de fa main amp;nbsp;feclloit les lettres commandées parle Roy, ou paffees par le Confeil. Depuis ils furent appeliez Chanceliers, que quelques vns ont voulu taire deriuerdu celiers. mot Latin,CdwccIUc, quiveut dire rompre,mais par cefte figmfication, l’autho rité de ceft eftat feroit bien peu fignifhee, comme qui diroit que c cft à luy a rompre les lettres qui ne font ciuiles. Quelques fois ils ont efté nommez Scrh Les ,cftans ôc Secrettaires amp;nbsp;Chanceliers, efcriuans , amp;nbsp;feellans les lettres des quot;’•“f*quot;'quot;-Roys,bien qu’entre les Romams,les Scribes fuffent perfonnes mercenaires, Ôc

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au contraire de grande authorité entre les Grecs, Sc Macédoniens, amp;nbsp;puis apres

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Empereurs de Rome.

Mais pour reuenir au fil de noftrehiftoire,lcs affaires de Flandres (qui par lej menees dudit Euefque de Paris Chancelier, commencoient à fc troubler^furet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

lors tous appaifez.Dequoy le Roy amp;nbsp;le Chancelier furent fort fafehez. Le Cote Baudouin dePlandres, ôc de Hainaut furnommé le Dehonnairc qui auoit efté tuteur du Roy ,laiffa trois enfans quand il mourut l an mille foixante-fept, ou felon d’autres, mille feptante-deux,affcauoir Baudouin, Robert, ôt Mahaut.

Baudouin qui eftoitl’aifné furnommé quot;de Mons autrement le Bon, efpoufaRi-childehlle ôcheritiere de Renier ou Herman Comte de Hainaut, veufue de Herman Comte d Ardenne, ne vefquit que trois ans apres fon pere ,laiffant

V deuxenfans de cefteRichilde, Arnoulle Simple,quiluy fucceda,amp; Baudouin \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;depuis Comte deHainaut,defquelsla mere print la charge Sc tutellc.Mais plu-

\ nbsp;nbsp;nbsp;heurs grands troubles aduindrent en Flandres, 8gt;t premier ement par les menees

\ nbsp;nbsp;nbsp;Sefeditibs de Robert furnbméleFrifon oncle pate^el duditBaudouinleBon, F^ndresi

\ nbsp;nbsp;nbsp;lequel apres le trefpas de fon frereBaudouin, v oulut fe faire Comte du pays de \

\ nbsp;nbsp;nbsp;Flandres, fe fondât fur certain prétendu partage qu il maintenoit, Baudouin de

\ l’Iheauoirfaitenlaiourneed’Audenardeentrefesenfans, Ôc que par iccluy il l auoit ordonné, que ledit R ob er tie Fr if on fuccederoit audit Comté dcFlan-\ nbsp;nbsp;nbsp;dres àBaudouin fonfrère, voire combien qu’il eut des enfans-.Ce queleditRo-

\ nbsp;nbsp;benneptopofoitpour opinio qu’il eut d’eftrebien-fondé, veu qu’il hignoroit

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358

38.

que luy mefmes en ladite iournee d’Audenardc,auoît par ferment promis rien attanter contre fondit frère, ny fes fuccelfeurs. Mais il fit cela en intention de troubler ledit pays, elj)erât par ce trouble en tirer quelque chofe à.Ionadu tage. Il auoit défia gagne vne grande partie des Seigneurs amp;du peuphi*^^’ voyant que la plus forteamp; grande partie elloit contre luy,il le déportadeu mande, au lieu de laquelle ilafpira feulement à la tutelle de fes deuxncu^“^^ ^uZ^e/uf-^ ^ffi^Lirsd’ans,laquelle les Flamansluy rcffulcrcnt,ayansfufpeélcceftepoü^^ f^eâe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuitte de tutelle,veu celle qu’il auoit faite du Comté. Eflant irrité de ce refe

fe déclara ennemy des Flamans amp;nbsp;iura de leur faire guerre, amp;nbsp;pour celle fion fen alla en Hollande, la ou cependant qu’il amaffoit des forces pour auecques les armes en Flandres, la Comteffe Richilde nacre des deux tniflci’^j । luy fit faire fbn proces, amp;nbsp;iceluy condamner, amp;nbsp;confifquer tous les biensqü* Flandres, comme criminel de leze maicflé,pourauoir entrcprins rtmne, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guette à fil patrie. Dequoy quelque temps apres Richilde fe repetittû^

fi de (y* cor rotn^H,

àloifir, car Robert entendant ce qu’on auoit fait en Flandres contreluy,' fbmmer Richilde quelle eut à luy rendre toutes les terres de fbn partage, le auoit fait confifquer. Mais pout-ce qu’elle luy rcfufà fa demande, il ' vers Philippes Roy de France fon coufin germain, luy remonflrantlctoft ƒ j fil belle fœur luy tenoit, amp;nbsp;vfiidctant belles parolles, remonflrancesjpl^'quot; tes amp;nbsp;perfuafions entiers ledit Roy, qu’il luy promit tout fecours, amp;fiippo^ phlUopti per Mais le Roy qui cfloit homme perfide,auarc, ôc corrompu, amp;nbsp;en la paro lcd“ - quel il n’y auoit aucune affcurance, changea bien toll d’opinion amp;nbsp;de volo*\^ car la Comteffe Richilde aduertic de la promeffe qu’il auoit faite à Robert W beau frère amp;nbsp;fon ennemy voulant la fiiire rompre, enuoya audit Roy i tre mille liures d’or, moyennant lefquclles elle le deflourna de Robert, amp;lcæ | ra de fon coflé, dont par vn mefmc moyen le Roy faulfii fii promeffe amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

Force de I4 f/tralie.

Confèil de niA mats Con

Jeiilers.

/.ibereteur

jcruttude lgt;i'ettre(eit.

Chroniqueur Flamand ) vn chacun amp;nbsp;principalement tout Prince fe doit bien garder, eftant alTcuré que la corde ny le clou ne peuuent tant eftreindreny rer ceàquoy on les veut approprier pour tenirferme, commelaparolle^^^^ foy eftreint amp;nbsp;lie l’homme.

Robert le Frifon fe voyant dcccu de rcfpcrancc qu’il auoit eue du fccours (âi' Roy le retira (aucc le melcontcntemcnt que chacun peut penfer ) en HollanJ^ la ou il prépara de grandes forces, pour venir en Flandres contre la Comrf» laquelle cependant gouuernoit àfonplaifir le pays de Flandres, par lefeiih^' feil des Seigneurs de Mailly ôc de Couchy, lefquels plus affedionnez proffit particulier qu’à celuy du pays, gaftercntôc corrompirent lenatureldc^^ ftc femme, la rendans foubçonneulc, deffiantc, cruelle, prodigue, amp;nbsp;tyrnnne, luy mettant en la telle vnc infinité d’cxaélions, pilleries, perfidies, amp;nbsp;trompé' ries, Icfquelles en fin furent caufe qu’elle perdit ledit Comté de Flandres a les enfans, amp;que1es Flamans ne pouuans fupporter l’Empire cruel de celle fcip' me,le rebcllerét contre elle, appellerent à leur Iccours ledit Robert. Luy auec vne grolTc armee entrant en Flandres, fut en plufieurs lieux fort bien receu comme libérateur de leur lèruitude,pour l’efperancc que chacun auoit quildc' liureroit le pays de la tyrannie de la mere de leurs Princes, amp;nbsp;de tant d’exaétio’» impofitions, amp;nbsp;cruautez qu’ils fouffroient', amp;nbsp;des mauuais confeillcrs qufhia-nioientles affaires ôc Teliat,lequel par leur auaricc,par leur tyranic, èc parlci”'^

.......----------- . ...

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PHILIPPES I. ROY 3«. LIVRE VIL

Rittencs defquelles ils pipoient ccfte femme, ils auoient réduit en vnc grande

calamité .Robert fempara de plufieurs villes, amp;nbsp;ia commenlt;^oit de doner beau-

coup d’affaires alaComte(fe,quand elle ne fçaebant que fä:ire,amp;;fe voyant pref-

que abandonnée des Plamans hormis de ces flatteurs qui la gr attoient, enuoy a

UlicrlcRoy dePrancedeluy donner fecoursencefte extremeneceflrteou

elle eftoit reduitte. Le Roy aduerti de ce qui fc pafToit enPlandres nbsp;nbsp;alla auec * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ouesl’vnc des plus belles armees qu on eut veuë long temps auparauant. es

Îlamanseftoientdiuife2endeuxfaaions,ôcparts-.lesPlamans Galhearns tou-

ftcnoientle party,non de la Comtefle (car chacun uy vou oitvnrna nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

maisd’ArnoulfonfilsleurSeigneur8£Comtc,pom

dclamifcrc enlaquellç fa mere auoit réduit fa per orme nbsp;nbsp;on ? _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• p_

Plamengansfauotifoient RobertlePrifon jlefque s enten am nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

fanceqSeleRoy auoitamenee eraPlandres, frayeur,maiseftansraffeurezparvnehellcharangueque e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutelcuref-

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m nbsp;nbsp;f fAUnceau illeurauoittemonttre) touteicurer

repnndrent courage,platanst nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;....fee des exaftrons cruau-

peranceenDreu Aenlaruftice Âejœrjuer tciinfupportables dontladite ComteileComte Arnoul ôc

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hComtÆamp;mercnciemandowmque nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^jUeàeCatfdAsfercncon- ,r,U -

\ tKKM,\aouûs Nmàtcnt auxf So\ei\couchc.Lots''.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;œ«V^iira,S4conùnua\abataitteAevuis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;icâ'oiçou ducoftè fcncftte,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\tC,omu?lt;o\)TOfa,pçeiccuantlt;ïi=ia . .^(eiettaaecccoftaa.amp;cayaiat

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•?^n„aiuCqu«en\abatai\\e,amp;ctuil

l miseaTOutte\«Yicmieislt;vnfeî'‘=f““ , ? ^.yçJ^jjntcWtafçtcScvVo-\ e^uitta«aàuerfa«es,en\aç^^^^^^ il^uthiê etbahi de voirhiê tofl apres \ Wilt;y«’apti£\gt;ciucoçàeuancelesR ü

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieiueurea nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;As mueXfemWaUement

\ nbsp;nbsp;nbsp;nemAottmvfeenWe CeCuenue^u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q

\ «can^5.»\alt;yuAeeW\eCovuteM yY^VquAauficomoÆaut^^^^ lt;nbsp;TOUvat^etttàeux óaeuauxtueaïoubsXu^ ■ sefesaeusefcoVemroKcurout--^ ' \ nbsp;nbsp;nbsp;4«o«s cotea^™«ouuc,lt;yue\eKo5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ axïAaWeVcu mrfm

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te,5lt;Qur\nauovta\aeuYveo\aueYr.vatepoureacuappeï, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.•..nrrudn.

\ nbsp;nbsp;nbsp;anec quelques vus des hens quâlny ehoVeut demeurex, aptes a

\ beuts de (es ennetnts , t\ mourut hna\Aemcr\t\ efpee au pomg,, evtv e

\ NadWPrmee.SesgensYeNoyansmott, amp;c(e(entans déplus en plus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ mouUu

\ nbsp;nbsp;nbsp;rnuenttous a (ult ,(e(eattans lt;^a Slt;.la.Et commets Y amans amei^an

\ nbsp;nbsp;nbsp;tendoleutaies pourhnure/dsfurentaduertls delàprrn e u omte o er

\ nbsp;nbsp;nbsp;Pn(ou,5)Cme(mesque\eComteVuRaclte deYiOulogqqV^tqttort entoure r

\ nbsp;nbsp;Itgeneevers SarntCmer.Cecpar (ut cauÇequclathansladlte pourmrtte ,rls e

\ nbsp;nbsp;nbsp;lol^tùremueelerehedes g,ens quiauoient auparauantlumy ledttY^oberr,

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PHILIPPES ;; ROY 38.

pourfu'ute diligentèrent de forte qu’ils rencontrèrent ceux qui le conduifoient non four rxttorr res loingdudit Saint Orner, amp;lefquels ils pourluiuirentd’vne telle viuad’^’ îf Frifon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne fut oiicques en leur pouuoir,nonobftant l’extreme diligence qu ihy'’’'

le Cewf» ie ioitlon^»e fruit.

Honte fititieiePoi hffe.

rcnt,d’entrcr audit faint Orner, auantqu’cftans défia lefdits Flamans fur talions ils euffent pareillement moyen de fe fourrer pelle melle dedans ladi ville,ou ils deliurerent le Frifon des mains d’Euftache, lequel meftnes futf^'J? amp;nbsp;mené leur prifonnier. Telle futriffuc de cefte bataille, par laquelle côme vnChrooiqueur Flamâd,eft bien monftré que la viéboire ne conlifte point en multitude des gens de guerre, ains en la promptitude amp;nbsp;allegrelTe des comb^y tans, amp;nbsp;qu’il n’y a fi grand nombre,duquel la vertu ne vienne au delTtis, comm-' appert par le Comte Robert, lequel n’ayant vn tiers des forces qu’auoithM de France,defeonfit mit en delarroy vne puillante armee.Le Royamp; ceux le fiLiuerent auec luy, fe retirèrent à grand perte amp;nbsp;deshoneur à Montreuilb^^ la mer.Celaaduint l’an icyx. En apres cefte bataille le Frifon futreceuCom'^ de Flandres parle commun conlentement dcsPrelats,Noblcs,amp;tiers auoirefgardàiBaudouinfreredudit Arnoul le Simple, qui par droitdeuo'^ fucceder. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Comme le nouueau Comte mettoit ordre aux affaires de fon ellât,lcqi'^ ' trouuatout gafté amp;nbsp;corrompu par le mauuais gouuernement delaConitf ^Lit aduerti du grand appareil que le Roy faifoit pour retourner trelenofi- Flandres en faueur de Baudouin Comte de Hainault, frere d’Arnoiil, «M» Comte. p,}ç pour fe venger du grand deshonneur qu’il auoit receu en la iourncc de U fel. Dont Robert doublant la grande force amp;nbsp;puiffance du Roy,eniioyî‘^ Ambaffadeurs vers l’EmpcreurHenry le Quint, tant affin de luy fairehommJ gcdefon Comté d’Alloft,amp;autres terres qu’il tenoitde l’Empire, que ««n MCotepratiquer fon alliance, amp;: luy demander lècours contre le Roy de France.

Ambaffadeurs allez vers l’Empereur eurent de luy telle refponce qu’ils vouW' rent,amp; retournans vers le Comte leur maiftre, le trouuercnt délia cn armes,

ccu dcfafuitte amp;nbsp;grandepertc.auoitaflembledVitrijVneincomparable

. fance,aLiecques laquelle plus toft qucn’cftiraoit le Comte Robert, il eftoitdel' ^■^”^^”^*cendu vers Saint Omer, qui par latrahifon de Wlneric Chaftcllain delapb cc fut mile au pouuoir du Roy, cn laquelle les Chroniques Fhunandesdifeß^ que le Roy fit quelques cruautez,€aril n efpargna fexe,aage,ny religion,mettî^ la ville en vn mifcrable eftac. Et auoit délibéré de faire le femblable par toutel^ Wcftflandres, quand Dieu luy picquant le cueur amp;nbsp;l’efinouuant à quelquef^' jtemnris lt;î« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fit qu’incontiiicnt il reprintfon chemin pour fen retourneren France,

fes.

Meneedu ChMCilter.

\ojr philtf- auec fl grande hafte qu’il abandonna partie de fon charroy , amp;nbsp;bagage,laifl^ot ncantmoins quelques forces au Comte Baudouin de Hainault. Voila ce difentles Flamans. Quelques vns penfent que ce foudain partemeiit du hors du pays de Flandres, fut pratiqué par Geoffroy Euefque de Paris Chancelier, frère du Comte Euftachede Boulogne, lequel portoit faueur au Comte Robert,à raifon qu’auparauant il auoit à fà requefte deliuré ledit Comte Eufo* ehe de fes priions,fans luy faire payer aucune rançon,amp;quc pour cefte occalio, voulant faire plaifir audit Robert, amp;nbsp;obuicràcequ’ilnc fut du tout dcftruic parleRoy, refoluten fôymefmcs de l’aftîftcr,amp;fuiuant ce apres auoirlong temps penféau moyen qu’il deuoit tenir pour paruenir à fbn intention, enfem-

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PHILIPPE'S I. KOY 38. LlVkE VIL 36t blcçour diuevtir le Koy de fon cruel deffeinjuy rcfcriuit fecrettement q»il ad-uifaftbienàfonaffaire, pour autant que filmarchoit plus auant Scnemettoit peine de Ce retirer bicn liaftiuernêt,il le trouueroit tràbi, amp;nbsp;liuré entre les mains CM^ed cm-^^ de fon ennemy .Dontlc Roy adiouftant foy à ceft aduertiffement,abandonnât fon cbarroy amp;nbsp;bagage en toute diligencefen retourna en fon Royaume.

Ceux quifont de ceftc opinion adiouftcnt en outre qucRobert auoit depuis ^^rccoo^noiffancc de ce grand benefice j donne audit Comte Luftacbe laforeft 'it’BetbIoo, que les Comtes de Boulongueont toujours depuis tenue.Mais poutreuenir âRobert, des qu il eut entendu le foudain partement du Roy , amp;nbsp;^üeneantmoinsbaudouindcHainault.fonnepueuaiLftéd’vnetroupedhony nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Que le Roy luy auoit laiffe2,affembloit encores de toutes parts tant de ges nbsp;. nbsp;nbsp;a-

qu illu. eftoit poffrblc,tira contre ledit B audoum, lequel il rencotra ptes Saint OtnerLleRoy Ç comme nous auons dit ) auoitpuis nagueres mis foubs fon obciffifce, èc apresvn dur ôc afpre^onflit qu’il eut contreluy ,1e miten delar-roy^en^ittâtfaydantdedfortunequibrsMdifoitb^^^ fer couler celle bonne occafiÔ de mettre vue fin a fa guerre,entra

l fcw. SI n meicKicUUcaupays deHama^i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S-'f’

’ äomma.^ .vXfeDeVdt«uecl^(Sra^é^^^^^^^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feàeraùoScamiùédeTbierry Euefque dudit lieu, ^r V mandèrent cowtejp.

; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»-«onirUcHiCan.tiÆnde\econmieialesfecouui,Asl^^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qiiùs idiuiiokniVcdit Comté de Hainiultic on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ j„f„„cS- .

l rv^quot;“^'7'^nnC5uàeHamau\i.PaacmniUchqud leàeîUtei.SiConnevueuBaudownC t d

k fut àtt.Q^kCotcKobert aurort pour i y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VnnArtenances qui de-

ieUiàres leCerat teôeméiUn Aie àennÂi auffi cettaine mtMetOKinauCom«àeHavnau\tamp;caC . ^^^J^juaouinfonfils.Le .. nbsp;nbsp;-,

tommtàeàenietstYUcUYtiConYromilYa^e ,,, CSléàeîUnàies,Mifcmb\eà ' nbsp;quot;nbsp;■■•-■

\ ^ue\a\WrenoJvo«\u5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enfemUemeni

1 w\e Jtottlt;Y«'b vouiioiiiamais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mana?,e vue à«

attoïdé(Y-\dcdrtbaudoomfetorttenu^ob ?gt; J^y^^Y^£^Yfok,Avcrdtok\a

“^quot;TfucteKionlîUiiàtes tw, eftonfciAemeiil nbsp;nbsp;,.„ i.

àvteNï\kdeX3oqa^,lt;\màetouteUVucce\ïro nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^çÇ^x^VedeVUrr- M fW»r.

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\ ietto\\Ue5eZÄUe(onweini«mMi.Vgt;^^ ^^^Vi^àeHoWàe, i»,iUa,.i’.

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\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\N\Kd\\t1A0mCtK\VX’CO^x\e,C^UCc\cVlt;O’^ à.cV)^BCV^^ ■gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ ■UaVrciYA^*^**^

\ W^e^oiiùX,

V

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5lt;;x nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES I. ROY 38.

die, Robert fon fils aifne pour fon Lieutenant, amp;nbsp;gouuerneur audit pays.

Pinceur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y eflant, fentantladouceur qu’il y aau commandement, fans enadut'

ummtnie- tirfonperc, fefit Elire hommage par les Barons de Normandie comme non comme Lieutenant,^ apres que le Roy Philippes eut mis fin à la guerre Flandres,luy alla Elire hommage de fonDuché, amp;fe liguant auecques fpiracontrefbn pere,fe voulantEiifirdu pays dontlereuenu ne prodigue defpcnce qu’il faifoit. Pour à laquelle fàtisEiirc , il impofoit grao tailles fur le peuple, couflume ordinaire des Princes prodigues, lefquelspo^ foLiflenir leur prodigalité font contraints d’exiger amp;nbsp;fouller leurs peuplcs-^^. quoy les Normans enuoyerent fe plaindre au Roy fon pere en Angleterre, f

Pnnets fro- A. ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r rt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr 1

Ji^Mesexa- l’irrita grandement contre ion fais, amp;nbsp;pour celte occalion palla lamer, aenrs. en Normandie auecques mille hommes d’armes, pour furprendre fon bert. Lequel eftant aduerti de la venue de fon perc, vint au deuant delu/jS^*®^, ques deux mille hommes d’armes,que le Roy Philippes luy auoit donnez,** enibufcade au lieu ou deuoit pafl'er fon pere, amp;nbsp;£e combattirent fere mcnt l’vn contre rautre,que la plus part des gens du Roy Guillaume y fureto** morts ou prins,amp;en laprefre,le Duc Robert abbatit fon pere d’vn coup luy perça le bras.Mais fçaehant que c’efloit fon pere,il le releua, ôc enluy mandant hûblement pardon,le pere le luy accorda,amp; le receut en grace.Lof^ pere,6lt;; Robert, amp;nbsp;Guillaume le Roux fes enfans, fen vindrent à Rouen, b®® apres qiieleRoy Guillaume fefutfaiét paneer, amp;nbsp;guérir de fa blefTurejih^ le chemin de fon Royaume, auquel il ne fut fi toftarriué, qu’il ententquot; ' que Robert fon fils plus que deuant traittoit malles Normans,amp; f’efloitreuO' té contre luy,ne le voulant recongnoiflre à pere ny Seigneur. Le pere reprenat la routte de la mer pour repafier en Normandie, fut par la tourmente Efpaigne, là où il combattit contre les Sarrazins : puis venant à Bordeaux,^ vint fon fils Robertfe reconcilier à luy, il le mena en Angleterre, amp;nbsp;de h b’’' uoyaaucc fon autre fils Guillaume contre Malcolomb Roy d’Efcoce vainquirent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

i^yd'Efcece En ce temps arriua en Angleterre Pierre l’Hermite natifd’Amyens,( y^incH. nbsp;nbsp;nous parlerons plus au long cy deffoubs,)exhorter le Roy Guillaume àl’entrc-

prife du voyage d’Outremer contre les Sarrazins qui occupoient la Terre Saæ' te. A quoy volotiers faccorda le Roy Guillaume,non fon fils Robert,fexcufiD' fur les difierens qui eftoiét entre fon pere amp;nbsp;luy,lefquels par le moyen del Hd' mite furent appaifez. Ce Robert Henry fon frere eflans en NormandiedeÜ' bererent d’aller voiramp;Eilucr le Roy Philippes de France qui cfloit à Confiai’® enfinsOjfcjOu ils feioumetent quelques iours.Et comme vn apres difner,Hcnr/ ’ iouoit aux efehets auec Loys fils du Roy Philippes, ledit Loys voyant quil doit,en colere appella ledit Henry fils de Baftard, amp;nbsp;luy iettales efehets au vila' ge.Henry leuale tablier des efehets, amp;nbsp;en frappa ledit Loys de fi grande forcf» qu’il le fit feigner, amp;nbsp;l’eufl occis, fi Robert fon frere qui furuint, ne l’en cutc®* pefché,Incontinent Robert,amp;Henry montèrent à cheual,amp;fe fàuuerent aPo” toifc,eflans toufiours pourfuiuis des gens du Roy.

Cefle querelle entre enfàs de Roys, fitnaiflre vne guerre entre les peres Sri”® Tremurt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.-mi-

guerre y„i,.Jlt;oyaumes,qui en a amene plulieursautres. Le Roy de Frace entra en

çy dic,amp; prit la ville de Vernó,nó le Chafteau.Robert auec fes Normäs prit BwH' Tran^ois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leRoy Guillaumc quiefloit en Angleterre aduerti delanaiffanccdec”-

............* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----------------------------------- flcguc^

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PHILIPPES iquot; ROY 3*- i-IVRE VII. ?«î 10^^-''’^

fernem oaffa enNormadie Stde la entra eaFrace.amp;princlesvays deX*“-

‘rc guerre,paua en iNormacue,«; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.ßnres fen retourna enNortnadie,la oti Voiß» A. yoi

KUeVoitou,amp;vainqucurdeces.^oui nbsp;nbsp;gt;

ûfercconcilu afonfils Koben. Lors nbsp;nbsp;nbsp;J manda qu’il cut à luy venir faire

naiffanicdcfonvoifinleKoy Guillaume, ï v fouuerain Seigneur.

horamagedefonKoyaume nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sequetout ainfiqu’autres-I

c^uoy Guillaume refpondic qij V „ aucrir ledit Royaume, ainfi luy fai- iifpcs,

foisilluyauoitfaitreffuz del’aid^r a co 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaumefinoil

foiiilrcffuz de luy, en faire hommage, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hommage du Duché

ÄcDieu, amp;nbsp;duPape, mais bienluy ° r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laquelle il attcndoit ôcdefiroit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

dcNornundic.Thilippes irrite de ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guillaume, entra à mam

pour auoitlegitime occafiou de rairc gv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;proffit • J _ __

armee au pays du Roy GuiU^-ume, ao , u^yfmç^^rqn’rlsdemourroiët o«^ «s*.

lin ils Rtcnt vne petite paix enfemb c, fd’annecs,de maladie, U de f lt;•«

WamysLeKoyGuillaurncefto^u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;philippcsqme«

grtde,de£arjou qu’il ne pouuoit p • vicillctfe Sc de fa greffe ,l’mita

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roit encores debon aage, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mocq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^cfembla des forces, Sc â.lla iufques

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tellement,que nonobffant Y vue Sc a-U •- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àRouen, la où fe fentant

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deplus en plus affoiblir del aage nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ^«hlsGuillaumcfurnommele nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lanes,à-onaleRoyaumcd’Mgletc«c I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Maine , amp;c à Henr y ,festïc^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àMertlcDuchédcNormanàie,J^^ nbsp;nbsp;_ paran,àiccllcMsrtitGxîl ‘

' Çots,^huiàmilleliurcs SterVms de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;corps fut apres fa mon Um«.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;res,puisdecedal’a,uo^7.ourog^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r tons fes ffcnsf’attcndoicnt a pdYet eamp;

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qudqueterrtps priurdefepulturc, ca nbsp;nbsp;.rn crooner en Y Abbaye deSatnt

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mcublcs.Le tiersiour,Henry femhsj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;corns entroit dedans YavilYc,

\ nbsp;nbsp;nbsp;HiennedcCaenqùilauoitfo^^^'^’ . nbsp;nbsp;.tesbabitans commencèrent de crtet

\ le leu,print aladite ville , Scincontincn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^^Q^p^Pclaifferent pour aller

\ auùupar figradeffroy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;corps.Cbmcilslcvoulotetmhtt

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auleu,maisapYeslefeueffainô:tlsret nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ç-;. conffruirevneî-glffefans a-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;met ,vnhomme enXheritage dnqn^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ‘ ^çÇ^^rcr au milieu d’eux^,, 2gt;c in-

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noir pay éle fonds,comme tout infenle e vm p Cercueil, cria ahaulte

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tettompantla pompe funèbre, 2lt; mettant a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çruerres, m’aiufqucs a ceffe

\ vo«..Cc\»y t;vatouttn.qtaeshtUu,'e««vov«vcns« \ heuteintimidé delà mort,mats puts quel ù^^ousle portez eff mten, Sc te V nbsp;nbsp;nbsp;mon mturc,fairela guerre a ton corps. Le teu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^y^j^^^erre d'autruy .Sla*

' fouhtensqùtlrteff point permis ff enterrer vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^ppcllcà Rbou pere î£ lu^ice

t nbsp;nbsp;nbsp;preslamort du cruel ,vousv fez encores de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couRumes qù tlnous’'^**.*

autheut de ce peuple,lequel auecques fesbonnes ^^^^^ç^\cur iniuRlce. Hen-\ nbsp;nbsp;nbsp;adonnees,peut^ustoutfeul,que tousles autres ‘compofa auecques

\ tyfdsduKoy mort,entendant\aiuRepl^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enterré, be Koy Ybt- ’t

\ nbsp;nbsp;nbsp;Iny afoizante fols de rente annuelle ,amp;t-P'^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^çedefonDucbe.Gutllaw ieK«t»4amp;

\ ItppçsteceutKobertDuc deHormandte a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couronne, ou il nevef*

\ meleKoux'fenAlaen An^eterrtpour en pten nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dudttKoyau

\ nbsp;nbsp;qntpaslonguement,?* Henry furuiuant f^ ^^^^^q\\enommceMabault,qui en

\ nbsp;nbsp;m€,îx apres aubtr régné trente cinqanslîûua v ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte d Arnou amp;c de

\ fécondés nopcesfutmatiee à fdeoSroy, ou q . „ Quba. duré 5iî. encores \ ce rnatiage eR fortie Va race des Roys d Augt^ n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yq pp

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gt;lt;4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V H I L 1 P F L S I. K U ï 38.

dure en U Roy ne Elizabet à prefent Roync d’Angleterre, comme nousdiro*’’

en fon lieu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

te.

OrJetmMtt lie^utrTt.

V^lcy le voyage de la terre ôc guerre faindc faid par plufieurs Princes“*' uotieuxamp;vaillâs,lequel furpafle en faits,vaillâccs,amp;cn bones entrcprifeston^ les plus mémorables guerres anciénes, car depuis que cefte cntreprifcfc nacuë»pas vn de tous ceux qui lenoiét quelque marque de NoblcUe, ou devü' lance,ne fea exemptoit. Les grands Capitaines conduifoient les brauesloWj quilàns quelque fjuairc 6c àl’cnuy marchoient foubs leurs charges, pour îl‘ cobattre les riches ôc belliqueux Empereurs d’Orient, qui lors fc difoientRo/’ des Roys. Tout le monde fc diuifa en deux,à railbn dequoy les Chrcfticsg»**’ royans les Infidcllcs pour la querelle diuinc, monftrcrent tout ce qu’il y îU®*' en eux d’cxpcriencc ôc de vertu. Auftl les lieux plus loingtains qu’a peineeuton peu croire quync telle armee lortant dos dernieres fins de la terre peu irajtfpoïter,furent conquisôc rendus obeiftans, de fortequeceseftrang“:*^ coQuées^qu’ilfault prclque nomer vr» autre môde,virêt leurs plainescouucft^ de gens de gtterre marchans foubs les enfeignes deltsvs chr i sT.Et^^“. .Enfei^nesde tant queeeftcgucrrca cfté bien amplement eferipte parGuillaume Archcii** lefMsckriß. qiiedcThyr amp;nbsp;Clwicelicr du Royaume de Hierulaiem, qui cnafaitvnS^ volume^ amp;nbsp;que d’autres trcfdigncs hiftoriographes François font vn peubl*' mc3 par axtams, pour auoir efté trop longs au difeours de cefte guerre, d’autics guerres fiinélcs qui depuis cefte cy ont efté fûtes,nous ne voulonsto' bcf enccmefinc vice,ains en parlerons le plus brefuement que nous pourrons ôc a’en dia'ons rien que ce qui appanient à Phiftoire de France, la deferiptiono laquelle eftnoftffcfeul but. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Mnhumeti-

P^es nos enne mû.

Il fault dioneq entendre que les Mahumetiftes qui font nos anciens CÂUWttîs, amp;nbsp;qui cftiment raefehant tout ce que nous eftimos equitable amp;nbsp;b'’'*’ îHJOteat du comcmccmcnt vfurpé vue des meilleures amp;nbsp;des plus grandes partie^ de IaTcrrc,,amp;lors ils obeiflbient a vn home feul. Lequel auoit le foingamp;wa”'^ ïoent de tous leurs affaires. Mais ils augmentèrent peu a peu leur Empire de tat de Sc4gCfiWfies,qu’ils fe mutincrent finablement,amp; firent deux Empereurs,û® l’vn fc nommoit le Caliphe de Baudras, amp;nbsp;l’autre le Caliphc d’Ægyptc eflew en vnefcdütion que fit vn nommé Halide la parenté de Manumet,amp;P^* atnfiCO.diminual’authorité du CaliphedeChaldæe, qui eftoit celuy deBaU' draSjlcqucl commandoit en tout l’Orient, Celuy d’Ægypte Seigneur a fon mencfitneiït de peu de terres,conquit par fucceflion de temps, route l'Alfriijy^’ ^d^ucc^- ^öccqucs vac grande partie des Elpagnes. Caliphe finterpreteen noftre langue feur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuceclfeur, à caufe que les Caliphes fucccdoicnt les vns apres les autres, au 1^'

de Mahumet,amp;cn lès grands biens. Lefqucls finablemcnt les rendirent tant l»'

pr^etirem’s gener4itT.

pcrbcs,amp; de cefte Eipcrbcté fengendra telle pareflc,que ne fe foucians plusf dclctgt;rplaifiir,ik ordonnèrent pour les foulager, ceux quelesÆgypticnsî^ sultMs f«Ht peUcntSultans,quenouspouuons interpreter Procureurs generaux. Voibe^ ment les Sarrazins le font longuement gou uerneï. Qinnr aux Turex qui tirent de leurs pays du temps de Pepin Roy de France perc de CharlesleGraiw» apres aiioircftc long temps vagabons, ils farrefterent eu Perf«, amp;remircni^5 Royaume en fon nom amp;nbsp;grandcur,rcllcment que la principale ville dePencK nommoitTurque. ïl fault bien dire qu’il y auoit lors de grands troubles en gt;nbsp;terre. Eimc lesquels la cité de Hicrufalcm obeifToit quelques fois aux Câb

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PHILIPPES t. ROY 38. LIVRE Vit

Caliphes deBaudras,quelques fois à ceux d’Egypte, quclqucsfois aux Rois dcsTurcs,tantquedeiour eniour elle eftoit rcdui£te en plus grande ieruitu-de. Enuiron trente Euiól ans deuant le Concile de Clermontj les Turcs la tour-tnenterentplus que iamais, ne faifans feulement mierre aux Patriarches, amp;nbsp;au-très Chreftiens qui eftoient dedans, ains par leur cruelle rage, ils galtoient cgt;i. t^unnenta, ruinoienttous les faints lieux en haine de noftrc Religio. Aufh peu de pellerins nbsp;nbsp;nbsp;• a .

fofoienthazarder de les vilitcr en ce temps auquel le hazarda d’y aller vn gentilhomme Picard natif d’Amiens nommé Pierre l’Hermite,lequel quelques vns pkrre gt;eullentdirc auoir elle premièrement Hermite, mais c’eftoit fon vray amp;nbsp;pro-Çrenom. Apres auoir cftudié tout le temps de fa ieunellé il voulut fuiure les ar-ines,mais cognoiffant en tous Eftats la vanité des choies humaines, il les quitta, amp;nbsp;le retira en la maifon, ou gucres ne fut, qu’il ne luy print enuie de faire vn voyage en laTerrefainéle.Parquoy Rhabillant le plus pauurement qu’il peut, pour eftre plus feurement entre les Barbares, il fe mit en chemin pour y aller * 11 temfMnte. eftoithommedefort gentil efprit, neantnloins de corps filaid ôc petit,amp; de la-lt;;on tant inciuile qu’on ne fe fut iamais douté de luy. Au moy en dequoy il voy a gea toutes les terres des infidellcs, apprenant leurs meurs, cognoiffant leur villes , forces, amp;nbsp;experiences, Si regardant les cruelles rigueurs dont on vloit cn-uerslespauures Chreftiens qui tomboient entre leurs mains. Et comme il fut arïiuéenHierulalcm,le Patriarche nommé Symeon,perfonnage de Sainûevie, luy acomçulcs maux infupporobles, ciue luy amp;nbsp;Us autres fidelUs eftoient contraints d’endurer, amp;nbsp;la feruitude calamité ou eftoit rcduitte cefte terre ôc contrée, en laquelle’iadis eftoit cherché le falut de toutes nations . Q^il h y a- r«r«. uoit lieu tant faint, ny tant orné de Religion, que ceftebarbare ôc impie nation heuftprophané de meurtres, rapines paillardifes, Sc violcmens de femmes, êc que les Chreftiens enduroient ordinairement tant de coups, tant de prifons, tantd’autresfupplices,qu’ils eftoient contraints ou defenfuir bientoftdela, ou de mourir d’vneeftrange ôcmifer able fatzon .Dont ils délibérèrent par en-tic eux,quePierreemporteroit lettres duPatriarcEe adreffantes auPapeV rban deuxieme, parlefquelles il le prioit auoir pitié des miferables CEreftiens delà km. terre lainfte,ôc de les fecourir. Pierre alla trouuerlePape, auquel ilprefen-talcs lettres du Patriarche, Scies accompagna dudifeours des perfecutions, Sc tourmens que les pauures Chreftiens enduroient par delà, les racomptant auecques tcllevehemenc.e de parolles, detant viues perfuafions, quclePape en pleura, Ôc fe refolut de tenir vn Concile general, pour efmouuoir tous les

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Princes Chreftiens àvne fi fainétc guerre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ - co«« pxX

\ DelàPierrealla courant prefquetoutel’Eutope vers la plus grande partie ebre/ientt. 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;desPïinces Chreftiens, perfuadant Sc exhortant eux, ôc toutes les villes, P o-

\ tentats Repeuples aufecours des Chreftiens del’Âfie: car combien qu’il ne \ futpourueu debcauté corporelle ,il eftoit nonobftant d’vn efpritvif 5»c affeu-\ nbsp;nbsp;nbsp;té, behomme de grande eloquence. Incontinent queleP ape V rban eut veu

mt,enianmillcnonante-cinq, amp;cy trouuantvn grand nombre dePrinces,Sei-

1 gneurs,Cheualiers gentilbommes ,ilhtvnetemblablcbarangue,eombien

1 nbsp;nbsp;nbsp;qu elle toit diuerfementeferite par diuersautbeurst

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H vÀ

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P H I L I P P E S I. R O Y. 38.

importance d'affaire.

ttirbiiric Jet Turcs,

Combien que la caufe de l’Eglife Chreftienne ( O vous Prélats, amp;nbsp;vaille”* Princes, amp;nbsp;Seigneurs,vrayes lumières du nom Chrefticn}laquelleabefoin(l^^^ formation,affin quelle puifle reprendre fon ancienne authorité me cômanû* de demeurer àRome pour y vacquer,fi eft ce qu’vn affaire de beaucouppf^'p portàce que celuy la m’a fait venir d’Italie en France,lequel d’autàt plus qui*f,j, important ôc de grade cofequencc,d’autat moins eft il à mefprifcr.Ie penfcq^J n’y a icy aucû de vous qui n’aye quelque fois cntêdu les chofes,qui depuis que temps amp;nbsp;années font aduenues en Syrie, en la terre qui eft appellee Les Turcs,les Sarrazins,amp; autres impies,cruelles,amp; barbares natiôs, fefbntp* armes emparez du Sepulchre denoftre Seigneur iesvs christ aucune Eglifè en la ville de Hierufalem, ny aucun autel,chappelle,ou autreu ■

ToUrmës Jes chreßtens.

ffonfefMte MX ehre-/tens.

de deuotion amp;nbsp;pieté amp;nbsp;religio, que les mains lacrileges de ces Barbaresn^y^. demoly ou conuerty à choies, amp;nbsp;vfages prophanes. Quant a la troupe délies Chreftiens qui fut prinfe aiiecques la ville, partie âefté par la crainte tourmens amp;nbsp;fupplices contrainte de renier noftre foy, amp;nbsp;partie qiiinehvo^^^ lLifaire,ny pour tourment, ny pour mcnafle,ny pour lupplice, a endure mort,amp; le Saint martyre. Et ces prudes amp;: faintes femmes, qui de toutes lesp^^ ties de l’Europe eftoient par deuotion allées en ce lieu là, ont efté par noz _ nemis fouillées de monftrucufes paillardifes, non tant pour faoulcr l’infati!’'’ villenie, amp;c volupté de ces Barbares, que pour nous faire vne honte amp;nbsp;vncin'^ re en tous fexes. Que fi ces chofes(0 Prélats,amp; Princes,amp; Seigneurs Chrefti^VJ ne vous femblent caufes alfez fuffifantes pour prendre les armes, amp;nbsp;pour vn fi long voyage, cofiderez amp;nbsp;penfez feulement à part vous, amp;nbsp;eftimezque“^'^ vous eft vne grande honte d’endurer que les armes amp;nbsp;les forces de Mahu®^ foient en telle crainte amp;nbsp;redoutance en tant amp;nbsp;tant de lieux, fins qu’aticunk'^* ofè refifter, amp;c qu’auiourd’huy elles polTedent prefque toutes les terres quioj’' i iadis efté à ce grand Empire Romain^Or pleuft à Dieu que n’en fullîons qud^ I qu’il nous fallut feulement pleurer les calamitez, amp;nbsp;les milercs d’autrny, nbsp;nbsp;nbsp;|

qui pis eft, nous fommes à la veille de lamenter les noftres, amp;nbsp;d’endurer beau-coup de maux, fi Dieu par fit fouuerainc bonté n’y remedie. Delà memoi®^ , noz peres, l’Italie a efté courue, prinfe, amp;nbsp;pillée par les Sarrazins,amp;laplusgti' | de partie d’icelle par eux polfedee. Leurs mains lacrilegcs ont pillé les villes,b ; fortereftes, les chafteaux, Sgt;c les Eglifes, amp;nbsp;mefmes cefte precieufe Eglifcrft^ ; ,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ftrefte de toutes les autres en laquelle gifent les faints corps des deux plus rent*'

J, fy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;♦ «H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;1 quot;Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/tn*• *

mezApoltres. Etnon contans delauoirpillee, ilslabruflerent. Maisqueni^ , fert il de vous dire cela? veu que pource qu’il y à défia affez long temps quect' fte impiété à efté commife amp;nbsp;eft vn peu loing de nous, paraducture elle efmoü' ‘ ’ uera bien peu voz cueurs amp;nbsp;affeéfions. Combien de fois eft ce que l’EfpaigO^ ‘ l’Aquitaine qui eft voftre,ont fouffert mefme iniure amp;nbsp;defolation’Quenicl' ‘ mes elles craignet encores à cefte heure vne nouuelle guerre amp;nbsp;ruine,amp; endoi- * uent pleurer de peur? la France bien que ces maux n’ayent encores entré das ' fes entrailles toutesfois pour la proximité amp;nbsp;voifinage des lieux, les a peu non ’ - feulement entendre,mais aufti de fès yeuxapperceuoir?Les Allernans amp;nbsp;lesau- ' tres nations Septentrionalles, lefquelles cefte horrible tempefte n’a encore ât-' Vaillance des taintcs, doiucnt penfèr qu’elle flamme leur doit venir du cofté du Soleil Jeuanr, ' mefmes que comme peu à peu elle fallume ils commencent d’en voir la rougif ‘ rurct. fiinte clarté. Que fi les Venitiens ne gardoient les coftes des mers de Leuant ‘

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P H IL IP P E S I. R O Y 38. L I V R E Vît 3^7

“ par la vaillâce defquels celle gent Barbare a efté foutient chafiee de la Hilft'ie amp;nbsp;“ Dalmatie,fans aucun doute celle tcpefteRiriefife eut défia paffe les lirnites de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

« Germanie amp;de la Hogrie. Cependant que la grandeur, les richelles, êe les « forces de l’Empire de Conftantinople ont efté floriffantes elles ont couuert « l’Europe de ces orages, mais auiourd’huy tout cela eftli amoindry, abbatu « amp;affoibli,quc ce fera beaucoup fila ville de Conftantinople mefmefenpcut ConßMino-« fauuer. N’auous nous pas veu depuis peu d’annees quelle a efte hoftiHement « pnnfe amp;nbsp;pilleepar les Turcs amp;nbsp;Sarrazins menez par Alexis,6c tourmentée amp;nbsp;“ traictee auffi cruellement que fi elle euft efte prinfepar droût e guerre, t 1 » ceRebarriere nous eft oftee,i ay me mieux vous laiffer con

« gurer,ou rcmonftrcr quelle fera par cy apres la conditions^ e at e

« roçe.L’cRomacb me creue,8ci’ay horreur quad iepen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exWm«;»»

« nous doitaduenir,de façon que h promptenient on ne «tante,quidefiafapprochedenous, cesmefmes malhe^^^^

« Acfqudsla fortune nous plaignons, tomberont ur noz c es, le , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

« Scpïys. EtplaifeàDieuqueienefoisvray prophete d^

l « coXezlquellevillame ôc miferable (eruitude (erorit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tevX

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« mes 6c lesfemmes. Les villes feront piUees ,les

\ «ruinez lesenfans 6cles hiles fer ont violées, toutes fortes ôc elpeces de tour c^lAmue^ \ nbsp;nbsp;« ™X:UoLes,^6clorsquandnozlarmesnenous for-romplus^

« den ,nous nous repentdon^ ( mais en vain, 2lt; trop tar nbsp;nbsp;nbsp;e ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne

. ,^ueno„svou«xoj,nousn.uons veUftUuKCOurfa

. çrafons ças lyie «\i nous çuÆc aàuenvï,non ç us cjue ceux

.eniurentÄ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eCçknces. QueftUSe-

ÂSÿS±;;«‘--'“'^£;i

. àTOkàtununné, £\acoruuutemion te tourmens Aeceux tpe î»'«

.fcn4)Ut\esinous,neMous çeuuenteftnouitoitaçnie, a V^rÄanecefft-’-'f*quot;quot;'''* L nbsp;nbsp;nbsp;« tic cesdarbares^aïadnaumoins vous àeura Sc pourra quot;y e mot nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;necejjue.

I «té,à\aQue\\e aucun ^ttVnedVrertVtors àe (on Cens'»ne peut répugner ny reh-\ nbsp;nbsp;nbsp;« dcï.LescommoàiteTQuevousauezparàeVa,vous y Aotuentexciter, au

\ nbsp;nbsp;nbsp;« QueceuxQuiiront àedoncourage,toutes cVioCesc^uipeuuent onrier avt o

\ .leieutCeront propices, comme \es forces ,\esconCeus,\e(ecours, ^rtc e e ,

« ÇeVatçent. Cepenàant Que vous auex tout ce\aenmain,’nraut See tre nece « Çaitededacet cede iniure comme (aiteauxCXtrediens, Se

«NOUS menade. Nous ne vous propoCons pas cVioCe epû (oit rtors e a pur « Çance àesVommes. OnarVesvodre^o’y cpûpourXagrandeur ne es « 5^orte\e nom de Grand, Se cpn edXVronneur SeXa(pXend.eur d.esXran^o\s,c a

Exë^Us^oW ■ elTODUHow.

gt; nbsp;nbsp;nbsp;« dXe pteCojue toute Xdurope, \es Sarraxrns. 'dt d autant pXus epue ra^

\ nbsp;nbsp;« grande, Se pXus grande ed (a reputatron aXapoderité, d autant pXus C o

« tts StxwviQwxs 5)C C.À^\i?Ân.es Vv^iuc^ovs'^ vows àeuexvovAs’enOWt ae

« fc»\tTO.m\’xwd.eB.rke ^ovve àcNQÇtïe w^tvóvA, m?i\s '^vÆv à.e

« '^Q^itïvtc. ÀA^tÀVXQovxA^ QcvÄ’gcwewve.^t ^xmn ot ivovwx^'àvvs. • Va.c^lt;Avé v^vxt

» nbsp;nbsp;nbsp;Q^\e N ows M\ovt\ev\lt;\eT, ojvxe \?cvlt;ttvj\es n ovas \\e\x ^tàtîCtcxovv

lt; nbsp;nbsp;„ ^fct'cvNoÇivt'ÇMe’S^,5lt;Çïnov\% «iw^v\xeL^\v\%o^tXît

\ V. ^^vvtÇo'\\.tQwXiç,ç.

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PHILIPPES I. ROY 38;

E/motiona f rendre les ttrmes.

Cr} puflic.

Sonne im-freMfoo»

amp; faftileges qui fy comettent à la grande honte amp;dômagc dunomChreffi^quot;'^ Pourquoy cft-cc que cependat que vous pouuez,vous ne prenez les armes?qi’J vous ne Vagez cefte cémune iniure,amp; ce comun amp;nbsp;general deshoneur? quevo ne cherchez amp;nbsp;donez à la Frâcc,amp; à toute l’Europe fon fiilut,là vie,amp;vnrcpû^ amp;vne paix pcrpetuelleîll faut que vo’croyez,que d’autât plus que voz forces}' ront plus grades fi vous vous aflemblez amp;nbsp;liez tous enfemble à cefte entrcpis^^* que n’eftoiêt celles deCharles le Grad,aufti vous fera plus aifee amp;nbsp;pluscertäis}^ laviôhoire,amp; la gloire plus grade.D’auatage les vainqueurs rapporterot de gLæj-Jqpi5 Joy ej-jjj-ecopenfeSjgain amp;nbsp;butin de cefte nation fi riche,5e de tant“!’ pulens amp;nbsp;floriflàns Royaumes.Mais fur tous les biens fera grand celuy du Ci qui furpafte tous les autres,lequelie promets à ceux qui volontaircmentircn'' amp;vaillâment combattront en cefte guerre pour la foy amp;nbsp;religion Chreftien'’^ Le Pape V rban ayant ach eue cefte harangu eaux Princes amp;nbsp;S eigneurs fens tant François qu’autres, telle ioyc amp;nbsp;tel defir d’entreprendre ce tra au cüeur de tous, que d’vne commune voix il fut fbuuent crié, D i Eƒ * VEVLT. Lo rs le Pape faifiint faire filence, dit encore. Allez donc allezo^^^, ues Princes,Seigneurs amp;nbsp;Cheuallicrs à la bonne heure, amp;nbsp;puis qu’à celle , prifè vous auez tous vfé de ce mot, vous le prendrez en voftre guerre pour 1” , du guet, comme venu de Dieu .Auancez vous doneques tous ceux qui voudrez croifer,affin que ie vous figne de l’enfeigne de lefus Chrift,5c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

qui voudront aller en cefte guerre, prennent fur la dextre efpaule vnecroq , drap rouge. Qi^elques vns onteferitque leiour mefmcde cefte entrepfu*^ Clermont, le bruit en courut par toute la terre,amp; fil eft vray,il fault neceftair^^ ment que ce fut ouurage de Dieu, ou bien qu’on eut feeu des la publication cbp mir4- ce Concile la deliberation du Pape,amp; ce qu’il deuoit demander, qu’onpouuo'' fuleùfe. nbsp;nbsp;nbsp;tenir pour tout accordé,veu l’eftime qu’on auoit de ce fàintperfonnageamp;l^^^

le que les hommes de ce temps portoient à la religion. Apres cela fut tenu confèil pour eflire le Chef qui auroit la charge amp;nbsp;fuperintendence de touted fte guerre, amp;nbsp;fut à icelle efleu amp;nbsp;nommé d’vn commun cofentement Gc de Bullion fils d’Euftache Comte de Boulogne fur la mer, lequel eftoitDult;: Twî/Ury/f» Lorraine àcaufe que fon oncle Godefroy leBoflufilsdeGothelon l’enu^®^^ fait fon heritier. Ce grand amp;nbsp;braue Prince Lorrain accompagné de fes freres

les fritues

Zele des feiffsenrs.

ftache amp;nbsp;Baudouin, print la croix,laiflant â la maifon Ion plus ieunefrereapP le Guillaume pour compagnie a fes pcrc amp;nbsp;mere defia fort anciens. Les amp;nbsp;Seigneurs qui prindrent la croix font ceux cy. Lefdits Godefroy,Euftachc^^ Baudouin, Hues Ie Grand Comte de Vermandois frereduRoy Philipp^^“ France, lequel en ce voyage acquit le nom de Grand, Robert le Frifon de Flandres,Robert Duc de Normadie fécond fils de Guillaume le Baftardlt;] coquefta le Royaume d’Angleterre,Eftienne Cote de Blois amp;nbsp;de Chartres du Cote Thibaut furnomé le Vieil, Ay mard Euefquc du Puy nbsp;nbsp;légat du P'ip

en l’armce Chrcftiêne,Guillaumc Euefquc d’Aurange, Ramod CotedeTiK’^^ louzeamp;de Saint Gilles, Baudouin Comte de Hainaut, Baudouin Comt^ Rcthel, Bohemond Duc de la Pouille,amp; Tancred fon frere enfans de bert Gifcard de Normandie, qui auoit conquis,Sicile, Fouille, amp;nbsp;Calabre, nier Comte de Grez, Herpin Comte de Bourges, Yfoard Comte de Die, baut Comte d’Aurange, Guillaume Comte de Fourefts,Eftienne Cointcd malle, Rotrou Comte du Perche, Hugues Comte de Saind Paul, 5^'P fleurs autresy^llans amp;nbsp;braucs Chcualicrs, quin’eftoicnt ny Duesny Coi^^

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PHILIP Pts t 0. tîVRE VU.

KobenDucdcNormandien-apntdcnicrscom^^^^^^^^^

voya2;c emprunta treixe mille fix cens marei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;marei d’ar-

tneleVouxKoy A’Ângletcrrc,ôcacfonauncte^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L ^ç,,^,aodte fiele

« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a frgt;tYtmes leur baillllc VuCnc ae rv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tes Tnnee

gent, Se pour gage dcfdites nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duché à ton frereGmUam-

Comté duMaine. Autres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ herpin ou Herpou Cpmte de Berry

me, ôcleComié de Confiances aH nbsp;y- ? Çp.«z.e pout la Comme defoF

vendit fa ville deBourges au Roy Phi ‘PP*^ onorable au vendeur, ou a ï ache-

te mille cfeux,vc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a^fhnciuerien nc

TOt.GoieffioydeB«itton,lffinq 1, Seiçneunede »quot;'t'«’’P®quot;'*1“’'quot;?'

Sfat,ouKubenEueCqueduLi g ,

cent!matci dargent ficvneliurc o , , \ A^fÇ^j^ycft^itlavilleôcchaftcau

Wansd’Kelle,pour 2,Tande fomme ® ^^^^^j^^auel aufhBaudouin fterede

dtSattcnayScdcMonfa,alBucf^uc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand Prince qui n y

Codeamp;oy vendiilcdit Comte.u n y . inciteiamp; animei delcurs £uef-jiI»ft,aBlt;Y.nny cnuoyaft des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xe.wttement tpie chacunj accoutoit de

qucsScPtclats,entTeprindrentce y‘o vtrcibe d’Ano^letcrte,d’Ê€côce)6c met- cW«»»quot;vlt;

f toutesbspattiesd’AllcmagnCyde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jc'dcslBesfcparees d’icelle. Quit

\ mcsdcspmsloingtaines contrées c a ’ _ cnvnc guerre pareille coU-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auxbfpaignols ils eHoient cmipeR ex nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uebs Satt aims .Vicrre l’Hd mite a o \r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;innommé Gaultier fut-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comagev,inciter,Sc conuier vn c ac«^ p^^\\cbo«imes,fiten menala iplus gra-

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nommé de Sens auoitaffetnbk AJ’ _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;croifcrentlcs vns allèrent ipat terre,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de partie à Conflantinople • D e ceux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en Afie Les Normans que nous a-

\ \«iuncsvMm«,iccnfinrov«fequot;® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,cncontttns\ttemps i

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«ens àeuiM cfcnçijuott nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® nbsp;nbsp;nbsp;otefcntolt.auo'ent MO vu s vnc ?,ranàc tt-

i ytoyogt;,amp;(-Mà»n5àctoccifio’'a'' t „„eon«enltl\ic,cat\»ttouuans«v-\ V«ta»n,iucccp« Ylufietus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àScentes des SmisiIm , Sc à« yumtç

\ ««»mmemtuutmentcedescoutt

\ ™^«cpvv=5nottma\ots,ac»o

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' „„çVtSMtLlns.VuIshniUemét^^^

\ Wa^Bc Sc\.uuetutkmet “XantuWteMSNlWes enStcAe.Sc hnAUetuet

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tentant de ce qn n auott endtalte, u

\ nbsp;nbsp;nbsp;la conone^a toute,fit en ht fonit er eRoger omte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A.f«eV.«ACTnrvmes

\ AAfcvvBottfeamp;hcuxeutopAcvucàeWuoutVuBmwàefaS«^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;^XMTO with choient àe àluctÇes temmcs,Âc(qjit\ «B «met nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VmtonA

\ nbsp;nbsp;nbsp;pins riche deheaucoun , fichien nVus grand. D ame . D ont v oy ant o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t «f*** *

\ nbsp;nbsp;nbsp;qnthoitladné ,quefonplusieunehere appelleRogert, evou ort i e

\ nbsp;nbsp;nbsp;deVouille,ilfefathtdNnegrandevarttedtcelle.h;eantmomstjarleconiet\^_

\ nbsp;nbsp;nbsp;anhorité deleur dehunöt nere, ils 1 accordèrent, fit ’par ceh accor

\ nbsp;nbsp;nbsp;mentaDuc deP ouille,ficBohemondSergneur de’T artnte, fit de oqe ^tes au jftnri

\ ueswWes .Ceqaiadulntvn’peu deuant\eConci\edeC\ermont.Bi^ernon \ nbsp;nbsp;nbsp;tontesioisneÇepouuanteorrtenter defonpartage,’printhsrfonherelavint de

\ Helphepourle reconurement de lacpaeWcRoget ah^errîoXafonCarwp .jve de t

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PHILIPP ES K ROY 38.

yrwi’-tfwr berantdc l’alfiegcr, nbsp;nbsp;comme ces deux freres fappareilloieiit à la

ientponr U Princcs Chrelliens allons à ce làint voyage, les enuoyerent prier de fiiirîf’'''^ ^MtneftMte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ctoifcr auec eux. Bohemond rendit la ville de Melphcàlbnfrefogt;^

croilà auec tous fes lbldats,aulqiicls il donna les Croix rouges,amp; fon । , gern’empclcha’pasvndcslîcnsdclefuiurc,ains pour leur en donner mcu'C xowtrfcourage ,il luy bailla fon nepueu Tancred fils de fa feur pour l’accowpJgJ;’ lommts it de forte que plus de vingt mille de la ieunelfe de la Bafilicatc, Fouille,.

ôcSicile luiuirét Bohemod en ce voyage, auec plulîeurs autres Capitaines ***** dats du relie d’Italie, qui fe mirent Ibubs fa charge. Les vns difent que cefi^^ raee efloit de trois cents mille hommes,autres de fix cents mille, autres mille feulemcnt.Brcf toutes les mers amp;nbsp;to’ les hautes elloicnt couuertsHev^*^ les amp;nbsp;de vailTeaux qui portoient noi Argonautes, amp;toute la Hongrie pleine Ibldats qui alloient en l’Alic, L’armec de mer feftoit feparee en trois partif’» chacune prenant vn port,toutes en fin ferendirent en vnà ConHantinoph-^

ne marchalîent point plus de mille enlcmble. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ■

Gaultier amp;nbsp;Pierre l’Hermite palferent les premiers en Aficjlàoùauçcp* j i

grande hardielle que prudence ils combattirent vnc troupe de Sarrazins^ 1 TencenuT'* ^cutvoLiloit cmpelchcrîcpaflagCjamp;furcntbienfrottez.Tourôsfoisihpâl^^''''’

miers qui palferoient en Afie, deuant que toutes les forces fcioiguilTent cnlcn’ [ ble,defiberans apres auoir deffaiôl ces prcmiers,de garder que les autres nef* fàlfentlc Bofphore.Comme Ramond fut allé furie territoire de la viHeu^y. j cie,finscnuoycr deuant aucuns efpies pour dcfcouurir ce que les ennemis* ' fbient, lefdits ennemis eftans en embufeade, le chargèrent, le défirent, rent prefque tous fes hommes, amp;nbsp;le contraignirent de fe fàuuer dedans

ßitnne.

it chre^litns.

titemcfchantc ville nommée Efleregorguc, en laquelle il n’yauoitnyviur^ hfi^chre aucune commodité. Les ennemis aflîcgcrent là dedans i Ramond, lequcH voyant hors d’efperance de tout fccours amp;nbsp;mal accommode, amp;nbsp;le fafenant“ l’cnnuy du hege, renia la'foy Chreftienne, amp;nbsp;fè mit de leur cpftc auecquel^^^ vns des Gens. Neantmoinsla ville fut encore par quelques iours dcncndü de ceux qui fopiniaftrerent de la tenir,mais en nn la famine, amp;nbsp;la fatigue de guerre les ruinèrent prcfque tous, amp;nbsp;ceux qui vifs tombèrent entre Icsnui'’^ des ennemis,furent tous mis au fil de rcipce^fHermiteauecques quelquestrogt;J pes, feftoit retire à la ville de Cinit, qui auoit efte abandonnée des haoitansgt;* cauic de la venue des Clireftiens, toutesfois ildeffendit amp;nbsp;loy,amp; laditcvillej^^' emht/fhe it tendant la venue des autres François,qui va peu trop tard arriuerent àConft^ rEmjKreitr nople.QucJques vns difcnt que l’Empereur Alexis leur dreflbit des cmbulc»^ it Grt(t. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fulpeéle celle grolTe armee amp;nbsp;celle braue entrcprilc, craignant que foul’’

vmbre d’vnc guerre faintc,cllc ne le vint ruer fur fbn Empire « Mais en fin

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'^fie.Bokquot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toute crainte oftee,toutes les forces des François ^ailerct

*1= Voulut aller à Conftantinople, à caufe de lahaine SC Chprs,’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;igt;T- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ r

Tk^Parn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ion pere Robert, amp;;1 Empereur, ains continua ion

prenant terre au Goulfe de Corinthe, il paiîa l’Ætholie, la ’■^’^îea’pL^ ^^^doine,amp;premier qu’aucun eut iceu par ou il ’ ‘-^’f nailer, J ‘^^exisgjj^^^’^^^ioignitauecques Godeffroy^

q^,^ 5^^Kcomme font les Grecs, voyant de fi grandes roiw

P^ris fort,fit femblant de vouloir complaire en tou-f . ^gt;eni,rx nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ôc voulut fe reconcilierauecBohemond,amp; à ccfte oc-

P ^esi^ëtàg f “5^^rs grands amp;nbsp;riches preiens aux principaux del armee, dçj P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuoyahabillemês,armes,amp; des forces pour

^^peren nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;c tout ce qui cftoit neceifairc â fes troupes.Et promit temf

aux Latins,(ainfi dorcfiiauant appellerons nous les no-

P ^’^pteiicf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^roitneceifairc,moyennât ce qu’ils luydôneroient tout

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ihr les infidelîcs,mcfmement toutes les villes d’Afie,exce-.

pufferePrincesChreftiensbienaifesdeceftepromeifc Chalcedoine, amp;nbsp;de la allèrent affieger Nicomedie qu’ils chre/ûs/, ^’^^‘^ntNicce en Bithiniefut mis le fiege. Cefte ville eftoitiadis

] ^P'^lée nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hu nom d’Antigonus fils de Philippes qui i’ediifia.puis fut

’^^’^’^idela femme de Lyfimachus. Les Chreftiens partiifins ^alhegerent par trois endroits, amp;nbsp;fut ce fiege ièlon l’aduis

1 Pref ^difficile qu’autre qu’on eut encores veil. Le Lac Afcagnc qnatriefme partie de la ville, luy portoit aifecment fie

p'Lac n' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;délibérèrent les Capitaines François de gagner les ri-

Kx de j\ ’ 1 nbsp;nbsp;a l’improuiftc foixante mille Turcs vindrent donner fur la

^ai^f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-îl । nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ruratfitsea

^'•antfçj^j^^^^j’'^Jaqueiic commandoit lEuclque du Puy LegatduPape, fuittr.

^entgaignaffentrien fur les François,qu’aucontraire les

iyf nbsp;nbsp;C'^nip,chargèrent Ci furieufement les Turcs, qu’ils fu-

ïesj ^’Lm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prochaines montaignes.Incontinent arriua l’arraee

op nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Alexis enuoyaau lecours des Latins,quifefüfitde tou-

y per,r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;de façon qu’eftant la ville alficgee de tous coftez fans

qu'f^^^fevnief^7quot;’^’^hniaftretédeccuxde dedans fait tellement vaincue, le te nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fe rêdrc le 4. de luillet l’an de filut lojiy.aprcs

k««quot;*'

to nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deiixiours. Elle fut rendue aux Grecs, fuiuant

q^^^^illedeNi-

prinfe, les Latins traucrfiins la Bithin

de diu^\ j herbage qui y eft, amp;nbsp;du grand nombre de ciiu v..

rp nbsp;nbsp;P^'ii tie amp;nbsp;Pcamp, amp;nbsp;prendre deux chemins. Bohemond en me-

Grand frere du Roy de France l’autre. Le troificl-

^^’^^haines'^ ^hant deflogé de grad matin fut aduerti par des coureurs, /

. c ^aduertilTement commença de dire à fes gens qu’jl falloic pour les tranchées de leur camp, Sc

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PHILIPPES I. ROY 38.

Xxhert/ttien Mcembtit.

qu’ils /^appreftafTent pour Ie combat, puis fit entendre aux autres Princes, Sei' gneurs, amp;nbsp;Capitaines, le grand nombre d’hommes, amp;lagrofle armeequiJs^' uoient fur les bras, les priant de luy donner vn prompt fècours en les aflcura^î qu’il les'chargeroit bien toft. Ayant rangé fbn armee en quatre bataillos il char gea fi viuement Sgt;c furieufement les Turcs, que ne pouuans à la fin plus foulh* nir l’effort des Latins,ils n’eurent autre recours,qu’aux môceaux de leurs moiîgt; qui leur feruoient d’vn rampart, derriere lec^uel ils fc couuroient. MaiscepeO' dant que de ce cofté la Bohemod les amaffe a grands tas, de l’autre,mille W à cheual fè ruèrent fur ceux,qui eftoient demeurez au Camp de Bohemonf prindrent femmcs,cheuaux,amp;bagage,dont les femes fe mirent à faire défi riblcs amp;nbsp;cfpoLiuantables cris, que Bohemond tournant telle, y accourut entoU te diligence,amp; chaffales ennemis defon cap auecques grande boucherie deux» amp;: retournant foudainement au combat, trouua toutes chofes fi changées, ufiretjela peu fcn fallut quc les Latins ne commençaffent a fuir. Lors le retour

preferce 4it

chef.

' fence dn chcf,qui en tel cas fert de beaucoup^renforça les cueurs des Latins,^ le combat fut redoublé amp;nbsp;rechargé, amp;nbsp;eftoit la viéloire d’iceluy bien doubteH' quot;nbsp;fe,quand les Turez de rechef entrèrent dedans le camp de Bohemond,lef^ Hugues le ils euffent facillement forcé amp;nbsp;prins, pourcc que les tranchées quile deuoif^ cnuironncr,n’cfloicnt pas encore acheuecs,fi Hues ou Hugues le Grand, bien a point venu au fecours d’iceluy, amp;: ne l’eut preferué contre la fureuril^^ Barbarcs.Alors le combat fut redoublé, amp;nbsp;ceux des ennemis qui aucofflcn^^' met efloiêt comme fpeéfateurs d’iceluy, amp;nbsp;qui ne feruoient qu’a letter de loi”? Combats re-gt; coups de ttaits aux Normans ,lefquels bien fouuent portoient aiitanid batMe. dommage aux leurs qu’à leurs ennemis, incontinent qu’ils virent cellegtanu cauallerie des François venir au fecours defdits Chrefliens, fe mirent au coiB' bat pour fecourir les leurs. Doncq allots le chamaillis fe redoubla plus fortq^'' deiiant,qui en grand doubte duraiufquesàlanuit. Enfin les ennemis laflcz^ tourmentez,voyans la plus part de leurs gens tuez,amp;blefrez,commcnccrcntd^ reculler,amp; de fe retirer aux prochaines montaignes,amp;lcs Normans ôclesautres François fe retirerent au Camp de Bohemond.

Chreßiens neorti en btUÀtlle.

Le lendemain dés le point du iour, Hues le Grand, amp;nbsp;les Normans leurs gens en bataille,amp; ne trouuans ny voyans les ennemis, pource queden^ ils felloient retirez,ils commandèrent que les corps des Chrefliens morts fui fent cherchez amp;nbsp;mis en vn monceau, pour les enterrer,}efquels en vnc fi grau“ troupe de tuez furent recognuz aux Croix rouges,qu’ils auoiet fur leurs habits* En celle bataille fut occis vn grand nombre des Chrefliens, qui toutesfoisn^ gall oit de la cinquiefme partie, celuy des Turcs, amp;nbsp;fut tout vn iour employ*'^ enterrer les morts,amp; à guérir les bleflez.Le Chef de celle armee des Turcs,! ap pelloit Solyman, amp;nbsp;ne difent point les autheurs qui ont efcriptde ceftcbatai .Alphafal le,fil eftoit ouRoy,ou feulement Chef defdits Turcs.Quelques vns difentqui Per- Fappelloit Alphafill amp;nbsp;qu’il efloit neueu d’Alphafal Roy des Perfes,quilano*'' enuoy é auecques grande armee pour fe fàifir de la Cappadocie, amp;nbsp;qu’aueetts Turcs ilfempara de plufieurs Prouinces des Grecs . Dont pour cefthcurcü^ fuccez ,fon oncle le créa Sultan,amp; à celle occafion en apres voulut au lieu d “ salaman. phafiil eflre appellé Salaman, que nous difons Solyman, amp;nbsp;que ce fut luy ƒ‘ combattit GodefFroy amp;nbsp;les autres Princes Chrefliens qui alloient à Hkrtiii lem. Voila ce qu’en difent quelques vns. Mais tant y, à qui que ce fur,

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PHILIPPES £ ROY 3S. LIVRE VIL

373

talé aecefte bataille, il fit de nuiavn fi grand chemin ciue le lendemain matin

ilfcttouuabiéloing des Chreltiésfes ennemis Maisilclloitoulihn.ouhtol,

que par tout OU ilmciioit.en liaftcfon armes effra,yee,i çauoit

lerfipcrtc ôcLonte quemefmesilfe vantoitd’auoir gaignelaviôtouclm les

Â^enVaffkLplloitUsvtlles^fatroitledegaft^

foitauelesChtefiiensdeuffentpaffetsStlevourfuinre pour nbsp;s™

T. H nbsp;nbsp;nbsp;1«, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r minines ôc Scifmeurs,marcnans par pays Itet nies, oc

îoaetnonaamp;lesatrtresCapiair^e^

MansauoitnyvwtesnyeM,Mriu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ugtt-Ueeftmaintenâtlaprin-

nortimecCogniaffrfeaaiKpredsdamontTÙ^^

cipillevllcduKoyauraedesÇatami nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puispituffaTOleur armee

înncesCbteftrês fe, reft, aduifansbienfagùent à ce qu’il ne fe

»quarte marchèrent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des ennemis.Car au commencement

tteeiviraïent point «pucune emb

l lavctrus eumteutton de charger • 7 4e tout Cecouts, ôc de toute eCperau-

l nbsp;nbsp;nbsp;loiitó mguoiffans qu’ ils ^^'^^^X^ftiens Si Ce rendirent à eux. Eîlaus la ris

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceàiceluy,allererrtauàcuautdeslt;.^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;euvnfeullreuarus allorenttoufiours

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cureutadur%lt;Y.rqlesTurcsuedemetr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^Qg^iegtoy ATaucreddePourl-

\ par of pat la.Ce (vd Et,queE audourtr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; chercher adueuture, ôc effay cr de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

\ nbsp;nbsp;nbsp;hattitent AuCamp “=^'=“quot;\®^c?nuils firentenhref, de maniéré qu’ils cj/* “

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;htprcirÂrelesvilles pluslomgtarnc^.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iciifercrat, ôc priudteut chacun

\ ’•«Hhrentlaly^e.^VamphyuM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, tes deThatfe ville Capita-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hiitclicmiuhltaherrmarchaen^^urc^^^^^^t^^^^^^ cY-tilechargèrent,ôccorn-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leiecepa’(s,oùiltentonctavnccopasquot;^= nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoienttous fut

l teitentlongueinentàlaveuedes i y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q taablement les kallens de-

% nbsp;nbsp;nbsp;leuts murailles pour regarder le corn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commandèrent aux „Æms-.«»

1 nbsp;nbsp;“““««vainqueutskt aptes

1 nbsp;nbsp;nbsp;IWiensàeleurouuritlesportes nbsp;nbsp;S^^^^.ç_XlavilleàeTlaarCe£utprmfe.

1 auoitenrotedeàansvnegarmConde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,, ^^^crc.lequelayanttouteiavie -* f

1 nbsp;nbsp;^®?^''^'^''“f“'quot;''^quot;“““’??hachedeVicardle,femitenlacompagnie

\ nbsp;nbsp;nbsp;etojmrcamp;principallementCmla nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parmerenCilicle,àelamp;eiant

\ ieplufieutsVlollandois, SxîtiCons, v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;penitencede Ces of-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;employ erler ehe de fes lours en celle Caméxe guette, P nbsp;nbsp;nbsp;p

\ nbsp;^quot;'hueèfcmkme Carton quelques grands Sel^eursd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“X

\ nbsp;nbsp;nbsp;imesles nohres,leuï promettant toute gquot; ' ^^y°^pclin Mmenlen appelle f ”

\ h\e,Godefitoy ^CesCretesauotentenlet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fenekottCuy au

\ nbsp;nbsp;nbsp;^ancrate,Q,uiqÇehanr)2Lnt des ornons deihmper nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rf^cmnidoit.

\ nbsp;nbsp;nbsp;enùtiementlenîcjs,\qsh'3h’nans,SciapVus^attde eins n ane . nbsp;nbsp;nbsp;.- Apciom

\ nbsp;nbsp;tae^engoute^Uindre Mmenie le tendit àhaudouin

\ nbsp;nbsp;nbsp;Chiehitn 5)c\aerainôcç^dice\u^ iuÇc\ues delaleheuue U rate. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enveZ'*'^*'*'*

\ heNiW de Syrie,QUI denuisXe temps des X^^ôhres eh tou tours em \ nbsp;nbsp;Chrehienne, entre tous ces trouhles cruautex des ennemis e no te oy,

\ dedans laoueWe Xhmnereur Grec auo’it mis vn Gouuerrieur ycu e ternes \ déviant Q^ieheXce^hon, Çâ. SoXymaneulLent commence de ruiner ainitout

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374


38.


le pays, qui voyant le temps de ion gouucrnemcnt acheué amp;nbsp;que 1 Enip» . xdcjju. fbn maiftre ne luy enuoyoit aucun fccours, iè Vouloir retirer en Grece. r


tesfois les citoyens d’Edeffale prièrent tant, qu’il demeura auecques eux, gouucrna comme de coullume. Or auoit il amaffé vn grand threfor,amp; çonnoit on fort de fc vouloir faire Seigneur de ceffe Cité,de forte qu aucun Citoyens n’ofoit luy deiobeir, ny le refufer de choie qu’il demandait,eraign* qu’il ne mit les Turcs dedans leur pays, amp;nbsp;les rendit tous tributaires. içaehans que Baudouin effoit pres delà, ils eurent cfperance de fbrtirdec feruitude. A ceff e caufe ils luy enuoyerent Ambaffades, pour le prier j|' porter en leur ville : ce qu’il fit, amp;nbsp;le receurent les Citoyens, comme fil gaudo^uinre- enuoyc de Dieu. De^uoylegouucrneur Grcefe defpitoit merueilleufci^^J^^ W« onora nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j| offrit à Baudouin le fécond lieu en authorité,voulant

fon Conneff able, amp;nbsp;qu’il print gages de luy, ce que Baudouin n’eut ianaais gt;nbsp;amp;nbsp;fenvoulut retourner, iinon que les citoyens contraignoient ce Grec de dopter pour fils êc heritier. Dont ceux de Samofate aduertis, enuoyerent crettement vers Baudouin, le fupplier d’auoir pitié d’eux, amp;nbsp;de lamifereqn’ enduroientfoubs latyranie du Turc Balducjuyremonffrans que puis qnee dernières fins de la terre,il effoit venu pour vnc fi iuffe amp;nbsp;faintc querelle,»’’, les deuoit refufer ,veu qu’ils effoient Chreffiens. Ces pcrffiafions furent can qtfé Baudouin mena fon armee à Samoiate,penfant y entrer de prime fàce,iuat5 voyant la grande refiffancc qu’y faifoient les Turcs, il y laiffa gens pourlafii^ ger,amp; fen retourna dedans Edeffa, ou il trouua les citoyens tous mutinezcon* Zf ^ouHor- tcclegouLicrneur Grec,dilànsqu’ils fevoLiloient venger des iniures,quillent neur ^Edef auoit faiéfes par le paffe. Auffi le tuerent ils,fans que Baudouin les enfccutei”

pefeher. Puis voyant Balduc qu’il ne pouuoit plus tenir contre les François, leur rendit Samofate,amp; quittant ion accouff umee hauteffe, les fiippliafihuiu-blement qu’on eut pitié de luy,de fa femme amp;nbsp;de ffs enfans, qu’on luy donn^ dix mille pieces d’or de la monnoy c de Conffantinoplc a ce qu’il peufviuie' reffe de fa vie en ioif priué.

Voila comment Baudouin conqueroit toufiours nouueauxpays,amp;mcfint’ quelques villes de la Cappadocie fe rendirent à. luy, entre lefquelles ciloitCï; faree.Ce qui donna courage à toutes les villes Chreffiennes de ce pays,Jecha!' fer amp;nbsp;tuer leur garnirons des Turcs .Tellement que noffre armee inarchafU' uant,qu’elle commença a defcouurir ledeffroit des montaignes,par ouilfill^*^ paffer. A raifon dequoy les principaux du Camp faffemblerent au Confeil, furent d’opinion que Baudouin auroit les Cotez d’Edeffa,amp; de Samofate, cratc,amp;rArmenie,amp;Tancred la Cilicie,amp; d’autres villes furent données àdau-


Element,


IaUhc.


Baudouin co tfutrant. Cefaret.


Ptirttt^eJe Baudouin.


Mint Tau-


tres Scignciirs.ApreSxUioir mis ordre aux affaires de ceffe region,les Princes K Seigneurs delibererêt de paffer plus outre aucc intention de fitirequelqucaâ^ bien remarquable, comme leur intention auoit toufiours efté telle désquif^ partirent de l’Europe.Aquoy ilscffoient d’auantage animez, pour la gloire 5^ reputation que Baudouin auoit acquife, amp;nbsp;prindrent Sura, ôc Socor,puisvin-drêt iufques au pied du mót Taur’,qui du cômcnccmct eftonales noftres,pouf voir ion coupeau touchât preique les nuè's,faiiânt deux cornes, amp;dclaaprinsk nom de Taur’. Ils pafferetneatmoins àiàuueté parles deilroits de ce haut root) leur ièmblât quils paffoient en vn autre mode. Et quad ils curée gaignélehau!^ d’iceluy,ils entrerét en vnegradeôc large plaine, qui les Et remettre cnleurprc' niief^


O

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PHILIPPES I. ROY 38. LIVRE VIL • 375 miereioye,laquelle leur accreut clauatage,quad ils furet aduertiz queBaudouin apresauoir donné ordre ala garde d’Edeflaauoit prins laville de Sororge, qui combien qu elle fut Chrcftiennc obcifloit neantmoins â vn Turc nommé Bala, Szeftoit de telle confequence aux Clirefliens, que d’icelle ils pouuoient mener feurcment leur armee iufques deuant Antioche en Syrie, pource que Sororge ^«tiocheen faiél le my-chcmin de la riuiere d’Euphrate Sc d’Antioche.

Le Turc Bala craignant apres la perte de Sororge perdre encore ce peu de vil-les qui luyfeftoient,fit alliance auecqueslesnoftres,obeilfiint àlaneceflitédu «luemps, tépsamp;dclafortunc.Les Seigneurs Chrelliés tindrentvn nouueau Côfcil, pour aduifer a ce qu’ils debuoientfairCjtant à mettre garniion aux villes qu’ils auoiêc defiaprinfes, qu’au chemin qu’ils deuroient prendre. Ils marchèrent vers ync ville appellee Maraife qui fe rendit à eux, amp;nbsp;Baudouin Comte de Flandres, al- M^ralfe'. lant recognoiftre la ville d’Artafie, diftant leulemêt d’Antioche de quinze mille,incontinent que les Artefiens apperceurent fes enfeignes, ils maflacrerent tous les Turcs,qu’ils auoient pour garnifon amp;nbsp;portans les telles de ces infidèles amp;lcsclefsdeleurvilleauComtc,ilfeioignirentàluy. Peuapresily futalEegé . nbsp;nbsp;.

par vnc armee.de Turcs,qui y vint pour veger l’iniure faite aux mallàcrez. Mais y,,'°, eftantfecourue parles autres SeigneursChreftiens, les Turcs furent contraints deleuerlefiege auecques leur honte amp;nbsp;grande perte dés leurs qui eurent lur la queue.

LeDucRobertde Normandie, allantauecques fes troupes au fecours du Flamandjfut en fondant vn gué, chargé parles Turcs, lefquels il receut fi bruf-quement, qu’il les tailla prelque tous en pieces, amp;nbsp;rapporta vn grand butin de leurs cheuaux,ôc de leur bagage. Les Chrelliens arriuerent deuant Antioche ville capitallede Syrie, le xi.iour d’Oôlobrede l’an mil nonante-huiéi. Il y a deux villes de ce nom, l’vne en Pamphylie voifine de Seleucie amp;nbsp;l’autre beau-coup plus célébrée amp;nbsp;grande que celle la, qui eft en Phenicie conllruite par Se- ùocht, leucLisNicanor fils d’Antiochus,qui effc celle cy,dc qui nous voulons parler,ia-dis iTommée Epidaphnis, au milieu de laquelle palTe le fleuue Orontes. On co-gnutparlesprifonniersque Calfian en clloit leRoy, tributaire du Roy de Ba-Wone,quiauoit enuoyé audit Calfian vn grand lecours des plus vaillans hom-mesdefon Royaume, delquels la grande réputation toutesfois n’efpouuanta pas les Chrelliens, car dés le lendemain qu’ils furent arriuez deuant laville,Bo-hemond auecques fept legions Ce trouua iufques fur le bord du folTé, conuyant les Babyloniens à fortir dehors.Ils fortirent bien volontiers,amp;: eux amp;nbsp;les Chrétiens menez par Bohemond vindrent aux mains. Le combat fut trop aduanta-geux pour les ennemis, car ils auoient les murs Scies portes delà ville qui les couuroiét par derriere,Sequi les refrefchilToienttoufiours de nouueau fecours. Pourcela, Bohemond ne cella qu’il ne les eut contraints defe retirer tousde-. dans,fans rie plus en fortir pour ce ioiir .La ville d’Antioche efloit toute fermée de double muraille,fLir laquelle fefleuoiêt 3(jO.Tours, autres difent 4lt;gt;o. qui la rendoient merueilleufement furieufe, Sc du collé d’Oriêt y auoit vne Citadelle Forterefe afsifcfurvnhault mont,commandant à la ville,fi forte tant del’afsiette du lieu que de l’artifice,quelle fcmbloit beaucoup plus digne à eflre contemplée ôc re-gardee,qu’aifee à ellre aflaillie ny forcée. Vn Lac qui ell voifin de la ville, ôc le fleuue Orontes font fort peuplez de poilTons, le pays abondant en fontaines, Ôc ,

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ r -k k gt;nbsp;nh J- U f • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• J 1 r- i- • Fleuue orea

en grains, vignes, ôc rruicts, Sc n eit ladite ville ioingtaine de la mer Cilicienne ta.

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^^s . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES I. ROY 38.

ou Pamphiliennc,que de mil pas.Et outre quelle elloit ville fort riche, p/rrre S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chrellicns l’auoient en fort grande reputation amp;nbsp;reuercnce, acaul^

wpined’An Que Sainél Pierre en auoit eflé Euefque,amp;: tant augmenta en puilfance amp;nbsp;authe* hwif. rite ladite Eglife,que vingt Prouinccsamp;i5o.Euefchezd’eppendoicnt de

ge,dont les quatorze efloient Archcucfchez . Hues le Grand amp;nbsp;BohemonJiJ' folus de prendre la ville d’Antioche, premièrement firent baflir vnponthr^ j^^^”^^^*'^riuiered’Orontes,amp;rafriegerent fieflroittementquelle efloit enuironnccû^ tous coflez de leurs forccs,liormis de celuy des montaignes, qui font fur k''“' le.Le fiege fut fi lon^fcar il dura neuf mois ) que les affiesez amp;nbsp;les affic2:eansi^' rent réduits a vne extreme famine, qui eut encore eflé plus grande auxalhcg^^ fils n’euffent eflé fecouruz par les Armeniês Chrelliens, lefquels au comnisi’' cemét de celle guerre eflans chalîez de la ville de Hierulàlem,fclloiêccmpâi^^^ des montaignes voifines d’Antioche.Mais comme lesviurcs qu’ils portoient ƒ Camp dedeuant la ville furent failliz, vne fi grande difettefymit que pi^' fieurs Princes amp;nbsp;Seigneurs cotraints par la faim, abandonnèrent celle entreP^' fe,amp; fe defioberent pour fen aller en leur pays, entre lefquels furet Pierre 1H mite, Guillaume Charpentier grand Seigneur, amp;nbsp;plulîeurs autres, quelques vns mettent en ce nombre, Tancred, mais d’aucuns difent que ceP^ luy,qui les rencontrant les ramena, amp;cllans par tous les Seigneurs accuie^^ trahifon, amp;nbsp;nommez traillrcs amp;nbsp;deferteurs de la caufe Chrelliennc, onleuf t^fouHeaufer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nouucau ferment,par lequel ils furent obligez fur peine de perdre leur n®

Famine ah

ment. neur,de ne faire iamaispkis celle faulte. Mais la lamine deuenoit tous les ioUP’ fi grande,amp; les Princes, Seigneursamp; Ibldats enduroient vne fi grande faim,qP*^ il fallut que l’armee fe leuafl de deuant,lailfant toutesfois quelques gens po^' la tenir enfermee,amp;: fen allèrent les vns çaamp;: les autres la,chercher leur aduentquot; re,prenant toufiours quelque ville ^quelques commoditez de viuresquilsP® retourna, pour tafcher a lextrcmitc fil y auroit moyen de la prendre.

Or y auoit il dedans icellc,vn homme de bonne maifon nomme PyrrncCn* fwdecAßquot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Caffian,lequel offence de ce qu’vn ieune GentilhomeTurc, qui

Laforcedn nbsp;nbsp;nbsp;dedans abufoit de (à femme, amp;nbsp;auflî qu’il voyoit les affaires de Caffian

toufiours de pis en pis, pour fè venger de la honte amp;nbsp;iniure que ce icune GJ* tilhommeluy fiifoitftelle efl: la force du defpit procédant de celle caufejtldi'’ mettre lavilleamp;tous lesTurcs femblablemêt entre les mains des pour acheuer fon entreprinfe plus fccrettement,il ne voulut oneques fe uriràautrede tousles Princes Chrcfliens qu’a Bohemond pour la grande nommée qui couroit deluy partons ces pays du Leuant. Adonedenuid“** urala ville au Chrcflies,le ncufiefme mois de so fiege,amp;le dernicriour de de l’an, lop^^afhanfe voulant fauuerparmy la troupe, Sclafoulledchni''^’ futtucparles Armeniens. Dedans ladite ville fut trouuéelaLacedonthsV^ Christ eutle collé percé enl’arbre delà vrayeCroix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

so^tmond Apres la prinlede la ville d’Antioche, de laquelle Bohemond fut piinced'^n Princc ôc Scigneut, par le çonfentement de tous les autres Princes,amp; Scign^^j'^^ hormis du Comte de Toulouze, Prince vaillant, mais temeraire amp;nbsp;ialouXj Chrelliens donnèrent vne bataille a Corbanc lieutenant general de l’armcc

SAtAdle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Perfe,amp;à Sonladille fils de Cairian,qui venoient au fecours des

tre Carbine. d’Antioche,en laquelle demeurèrent morts fur la place cent mille des ennenj-’

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amp; fut çïins vu nombre infini de chenaux amp;nbsp;de iumens auec quinze mille cha*-

N oila ce que feirent en Afie les Chr eftiens depuis le temps qu ils y arriuer et

iufqiulaprinfe d’Antioche .ils fe rcpoferent quelques iours pour reprendreha

Icinc des longs trauaux qu’ils auoient receuz au liege de celte ville,amp; en au

ues factions,ôc quatre mois apres marchas plus auant en pays,prindrent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prmfedei^it

les àcKuàe ôc d Alharie, là ou fourdit quelque different entre

hamond Comte de Tholoufe,lequel (comme nous auons dit)feulpar nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

fectette enuie qu’il poctoit àBohemond, contraria au commun con en

de tousles autres Seigneurs,lors qu ils donnèrent a vi e ntioc ae

bemond. DontBohemond pour euiter toutes occa ions nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p

neu troubler les affaires del’Afie, Scia caufe commune des Chreftiens,le

fee forces Des autres Seigneurs les vns tirèrent a tourna a Antioche nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de rendre amis ces deux grands

^«Sv=a«™KsaAamp;arK,^hacunl

jnUeXierv«s Vautre ,V=ur Aïfcorà demeura-

VNnceàeiaVautre nyVvuaUe leçren nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,lacaufeCUe^*ur.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

f àeVuLa,SeVeCorrrred^

faeaaereee«taucurrAomrrraKe.lt;^od J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vr^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

\ te aortoreatNtre tant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„„a vue naauuaiCe reçutatron, Sc

\ nbsp;nbsp;nbsp;''5^*'«”«o«««^^“'°7quot;A^;ftA«àKamorrànelt;lueVàeru™

\ vneteaevaïuerfeae detousVesCV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’armes tout eefthy-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que leul attecques les gens, dont u ne n t

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efnt venu tousles Seigneurs qui durant l’hy-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Incontinent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mirent en Campaigne,amp;càefon coïte

I net f’effoient retirez dedansles viBcs, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auecouchuy , fortans d’Antio- c^mpo^ne

\

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres Sôsnem^^^^

l raie jem^rrronà Comte de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^u„eslaÆans Ve fre-

\ nbsp;nbsp;nbsp;«oimt mtsVefoeyuam-rrtv^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aeteaueouç vVusgrauder t

î,eÀerortoCe,vmàrerrt,oouïcem

t conÇeqnenee queT ortoVe, Sc qu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- A • Arent Bien quot;f ripo-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur pourroitfaillir .Cela toutesf ois 1 es trompa, ca nbsp;nbsp;nbsp;p q ffeT^lnoloufe,

\ V.doa,as^ortoVe. Ce c^ut a W nbsp;f^tW

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lioineliargneux,S)Cnautin,lequeleitatQ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;netiresefcarmou fluctelle«»,-.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reWetu itumt ÇrWtamamp;c auàaeteu:t,vout auott err Querlt;vue çe^^,

dies bannies ennemis,queBoBemondcraignant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s;c\ecours nbsp;nbsp;. ,

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ealt;\ae\(\ueftouue\\e’{telt;Yrelt;\utmterromytt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'rlio\ou(am/£™«l.

\ nbsp;nbsp;nbsp;iAsretotte utoeS^ue ,!üvou\artt{eaot«uet

\ nbsp;nbsp;nbsp;fenretonrnadereelaefenla ville dAntiocBe apres n.pri e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_^YitduhAor-

\ Codefroy deBtiillon Sgt;c le Comte de Vlandres apres e p e

\ nbsp;nbsp;nbsp;mandentreprindrenttontela cBarge de ceBe guette,a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^p^

\ Ciieleqnilsprindrent,§lt;dela tournèrent toutela tuteur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’Ç^p^ç,ridte.Pl-T»gt;tof«

\ teeontteTottofe,laouvintBcamondaueccpies testotees 1 nbsp;nbsp;^^^^qp,Yaue-S^'*

\ lefnt afîiegee pat trois endroits §lt; contre lefpeta'^e

\ nbsp;nbsp;nbsp;mentdefiendnequilsnelapeutentgaignet.DesVtanqo nbsp;pp^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

\ nbsp;nbsp;nbsp;tien faite,aptes audit demeuré trois mois deuantiauite nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aida de vv

\ ge,5x.féitent Àlianceamp;camitié aueccpaesleVlt;oy de'Bripo ^■)*d

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lt; nbsp;nbsp;'378 . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES 1. ROY. 38^

yj-es J d’armes, d’habillemens, d’argent amp;nbsp;d’autres commoditez, amp;nbsp;deTnpô' li allèrent à Zebulo amp;nbsp;à Zabar, puis au fleuue de Brais, amp;nbsp;de là par pays mon-tueux ô: fâcheux, prindrent le chemin des villes de Beryt amp;nbsp;de Sagitte, def^' faree, amp;nbsp;de Ramolà, qu’ils prindrent toutes.

Les François partans de Ramolà fur le poinéldu Soleilleuant, ceuxquim^^' rwf choient les premiers voyans de loing la ville de Hierufalem, de ioyequil^^quot; Sille de Hie- rcccurent, elleucrcnt vn hault cry au Ciel, louans Dieu de ce qu’aprestant“'^ rußalem. (rjQ^uxil leuraüoitfaiôlla gtacedc veoirlalàinéleCité. Comme ils furent^^' riuez deuant ladiéle ville, ils l’affiegerent par trois endroits. Le Comte de sieged'iceUe. dres fc Campa du collé de Septentrion, Godefroy deBuillon auecquesfi“' cred du collé du Ponant, amp;nbsp;le Tholouzain du collé du Leuant. Ce liege düö trente huiéliours, durant lefquels il fefeit plufieurs belles efcarmoucheS)^^ en fin Baudouin auecques vne trouppe de bons hommes, monta leprenii^^ fur' le rampart, de là où voulans les Turcs le repouffer, il fut fi bien fuiuy autres PrincesChreftiens,qu’ilsfefirentmaiftres d’icelle,tuansamp;

qu’ils trouuoient iufques aux femmes amp;nbsp;enfans, fans efpargneraage*’!' fexe, fce qui aduint l’an mille nouante neuf, amp;nbsp;de fa captiuité le quatrecen^ nonantieme.

Godefroy d’vn commun confentement de tous les autres Princes ;neurs fut déclaré Roy de Hierufalem. Il print tous les ornemens Royau^j codefrey horfmis la couronne, difint que ce feroit vn capital crime à vn homme Chrt' 'A» \7-, Rien de prendre vne Couronne d’or au lieu là ou I e s v s Christ qui auoit rachette le genre humain en auoit prins vne d’elpines.

Cireßtens.

Mais ce pendant que ces affairesfe font en Hierufalem, les Chreffiensru-rent aduertiz qu’vne grande armee de Turcs les venoit affaillir. GodeM laiffant bonne amp;nbsp;forte garnifon dedans la ville, alla au douant d’eux, amp;nbsp;les kH' X contrant pres d’Afdone, les deux armees fattaquerent amp;nbsp;par vn long têps com battirent enfemble fans qu’on peut iuger à quidemeureroit la viôhoire.

Z/tide det Vénitiens.

Mert de Go-defrey de luiUoa.

Finablement les François vainquirent, non fans grande perte des leurs, auccques beaucoup plus grande des ennemis,defquels cent mille demeurer^ttt furlaplace,dccinq cens mille quieftoient venuzau combat,comme puisi' près on focut des prifonniers. D’autres diminuent ce nombre, tant descom-battàs que des morts, amp;nbsp;difent qu’il ne le trouua au combat que cinquante niu' le hommes, defquels trente mille moururent fur le champ. Les Vénitiensaf derent amp;nbsp;fecoururent grandement de viures, les François en celle guerre,^ prindrent quelques villes, la prinfe delquelles fauorilà beaucoup les entrepH' fesdiuerfes que ces Princes amp;feigneurs faifoient. Vn an apres la prinfe deW' diéle ville de Hierufalem, qui fut l’an mille cent, décéda Godefroy de Bunion Roy d’icelle. Les Princes amp;nbsp;Seigneurs quieftoient reliez en Syrie (cara-pres laprinfe de Hierufalem, plulîeurs d’entre eux fen eftoient retourneztn froy affin que durant vn interregne, les affaires Chreftiens n’enduraffentquel' que incommodité. Durant ce temps là, Roger freredeBohemondrodoideJ coftes de la Grece amp;nbsp;de la Dalmatie pour nuire à l’Empereur Alexis, auquel* vouloir vn grand mal,le failànt en cela heritier de la haine que fon pere Robert Gilcard auoit portee audit Empereur. Apres que Baudouin eut efté cfleu RoV par la mort de Godefroy fon rrere, il alla en Syrie indiferettement affàillirvn ..... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grânû

tmdoutn t(leu l{pj.

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P H I L I P P E S I. R O Y 38. L I V R E Vil. .

grand nombre de Sarrazins, ou il fut vaincu, amp;nbsp;en celle deffaióle furent tuez Efticnne Comte de Blois, amp;nbsp;Ellienne Comte de Bour2;on£rne, Bohemond lutprins prifonnier, amp;nbsp;ledit Baudouin fefiuuaà lafuitte. Ce qui le rendit fi Aw couard, amp;nbsp;parelTeux, que de long temps apres, il n’ofii rien entreprendre con-treles Turcs amp;nbsp;Sarrazins, amp;fut Ion nom fi peu redoutable, qu’on nefailoit pas grand casdeluy. Tancred frere de Bohemondracheptafon frere auec v-Hegroflefomme de deniers, qu’il paya pour fit rançon. Dont Baudouin enten- Baudouin. dantladeliurance de Bobemond, reprint courage, comme fi toute fonefpe-rance eut efté plantée en cell homme , amp;nbsp;alla de rechef afiieger la ville de ‘ Ptolemaidc maintenant nominee Acre. A la premiere fois qu’elle auoit eflé aflicgee parles Chrelliens, elle n’auoit peu eftre prinfe. Il y en a qui difent lt;]ue Boiiemond retourna lors d’Italie ou il elloit allé, amp;nbsp;qu’il mena en Syrie vue armee laquelle il auoit apprelleepour aller contre l’Empereur Alexis, amp;nbsp;les Grecs. Mais qu’ayant fait paix auccques eux, il l’auoit conüertie a l’vfà-gedelà guerre Syrienne, Durant que Baudouin elloit au liege d’Acre, vne armee deiner des Vénitiens, amp;nbsp;vne autre des Geneuoisluy vindrent deren- secours • fort, amp;nbsp;aiiecques leur lecours il print ladite ville le vingtième iour apres qu’il

aflicgce.

Acre cftantprinfe,Baudouin ne voulutattenteraucunechofc,queBohe-iiaond quieftoit allé en Italie ne fut deretouren Afie, ôc par là 011 peut voir qtie Baudouin porta beaucoup plusderefpecl àvn fetil Bohemond, qu’àtous les autres Princes amp;nbsp;Seigneurs Chrelliens. Qtpelques vns ont elcrit qu’apres la prinfe d Acre, fut afliegee nbsp;nbsp;prinfe la ville de Sydon, qui efl aflife entre Bery th

amp;1 ancienne ville de Tyros, Sequi futiadis la premiere ville de Phœnicie. Sydon eftant prinfe Beryth futafliegee par l’efpace de deux mois, amp;nbsp;en fin emportée auecquesgrande cruauté exercee dedans, amp;nbsp;grand butin gaigné. sydoney^ Baudouin demeura encore en Syrie comme en fon Royauitic, la plus part ocsautres Princes amp;nbsp;Seigneurs François fen retournèrent auccques vne gran-oegloire, ne rapportans pour tout butin,que des précieux Reliquaires, la fufdi-te lance qui perça le collé de lEsvs christ fut apportée, leComtc de Flan-dres rapportalc brasS.George,qu’il enuoya en pAbbaye d’Auchin,amp;:le Cote de Tholoule fit apporter les corps de fainct laques le Mineur Scdii Maieur confins germains,amp; Apoflres delEsvs christ, amp;nbsp;le tiltre de la croix dudit I es v s CHRIS T,auquel de la main de Pilate efl eferit. hfas ^a^arenns 2(ex Iudlt;iorum.

Voila comment vne partie des affaires des Chrelliens fe paflbient enAfie, depuis le commencement que ces faints amp;nbsp;fierez Argonautes partirent de l’Europe iufques àvn an apres la mort de Godefroy deBuillon,ayansracompté celle hifloire le plus fuccinélement que nous auons peu . D’autant qu’ayans entreprins d’eferire l’hiftoire de France , non Phiftoire de la guerre amp;nbsp;terre hinte finon en tant qu’elle appartient à celle de France, il nous a femblé que nous ne dénions courir filoing en la Syrie, amp;nbsp;nous y arrefter fi longuement ^ue cependant nous laiflaflions les affaires de l’Europe, amp;nbsp;mcfmementde la France en arriéré, ioint que celle guerre a eflé fi amplement deferite par autres qu outre ce quelle n’appartient pas en tout àPhifloire de France il nous fem-bleenauoiraffezdit.

Or ce pendant que les Chrelliens faifoient la guerre en Afie, il y auoit v-ne grofle querelle entre l’Empereur ôc le Pape , à caufe que les Empereurs

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I iiij

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PHILIPPES I. ROY 38.

couftumiers d’antiquité deconfercr les Euefchez amp;nbsp;Abbayes parl’anncau^ par la verge,vouloient toufiours garder ce droit, fouftenans qu’il aiioit elbo^j A *#«, \ne à Charles le Grad par le Pape Adrian lors qu’il le fit Patrice, amp;par Leonq«^“ 11 le couronna Empereur. Mais l’Empereur en cela fe trompoit, car (cômcnoü» Dwf auons dit ailleurs) ce droit ne fut donné àCharles le Grand comme à Emperf^''’ comme à Roy de France. Les Papes ne vouloient endurer celle autbot»' Pnnce. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nirt

PH‘‘■J'rt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'*5 gt;’^_‘!j^feptiemc, Viélor troifieme, amp;nbsp;Vrban deuxieme, eurent de grands differents

'f auecques l’Empereur Conrad fon pere, tant qu’ils l’excommunicrent

' **’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cuerrecr tliematiferent. Parquoy il leur fit guerre, amp;nbsp;brouilla toute l’Eglife parvnSchil

schifme. me, n’ayans les Papes autres recours qu’aux Ducs de la Pouille amp;nbsp;àlaPrintt fe Mahaut femme d’Azo Marquis d’Eft,qui eftoit vne grande Dame fort deuÇ-te,amp; laquelle donna aufiege Papal, les terres quiauiourd’huy fappelleno'^

leptrimolnc Patrimoine Saint Pierre.

J4W# Pierre. Hous auons ia cfcrit comme les Seigneurs de France iouiflbient du retient des Abbayes enleursterres. Ce que le Roy Robert leur ofla, amp;mefinesleM Henry fon fils. Le Pape Pafchal renouuella à l’Empereur Henry eftantàRo’”^ i'inne^ltwe l’inueftitLire des Euefques, amp;nbsp;prononça deuant toute l’alfemblee, que ceux^1“ desEuef“ annulleroient ledit pritiilege feroient excommuniez. Et fut aulîi chanté le, rta în excelfts^ pour ce que la paix eftoit frite entre l’Empereur amp;nbsp;le Pape. MaisI’ tofl que l’Empereur fut en Allemagne, le Pape reuoqua tout ce qu’il auoit promis auecques ferment folennel affermant que cc qu’il auoit faitauecqiiesl.b'’ pereur, auoit efté par force amp;nbsp;contrainte, ( refponce commune en la bondit de ceux quife repentent d’atioir promis amp;nbsp;qui ne veullent rien tenir ). Aprr^ l'Entpereur^ cela il condamna ce priuilege , amp;nbsp;excompaunia l’Empereur , dont fefnicü' excommunie^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;memeilleufès Tragedies, Icfquelles furent incontinent publieesp^^

tout le monde. Et craignant que l’Empereur retournaft àRomeluy donner' /•»•-(»«K/tt- furies doigts, il f en vint en France, qui de tout temps a efté lefupportamp;b ^edesp^es. amp;nbsp;vtayc deffence de l’Eglife Romaine. Le Roy Philippes de France,8«' fon fils, le receurenten grand honneur amp;nbsp;magnificence. Il alfembla vn concile à Troyes en Champaigne, auquel defirant accroiftre l’authorité du ficgc Concile à Romain, il renouuella la querelle de donner les Euefchez, qui auoit caufétlî ïnueil^e grandes calamitez par toute l’Europe, amp;nbsp;en la prefence des Ambaflades qui JesEuefehez., làeftoient venues de lapart de l’Empereur, amp;nbsp;de toute l’afTemblcc, il le reprint aigrement, difantqueceluy duquelvn chacundeuoit prendreexempb, eftoit fi fuperbe, qu’il fe vouloir mefmes attribuer les honneurs diuins. vfurpoit vndroit,qui n’eftpas fecilement ottroyé aux Anges, voulant ainU tenir l’Eglife en fubieélion, pour laquelle noftre Sauueur Ie s vs chrisT auoit refpandu fon diuin fang, auecques tant de tourmens amp;nbsp;douleurs, Sefouf-fertvne mort fi angoiffeufe, qu’il omit bien manier de la main dont il portoit l’efpee, amp;nbsp;faifoit la guerre,le fainél fàcré anneau, amp;nbsp;le mettoit (felon fafanta-fie ) és mains des Euefques amp;nbsp;Prélats, qui iournellement touchent le corps du Rédempteur.

Fui fonce des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Que les Empereurs n’auoient aucune puiffaneeque fur les humainsfcLi'

Pitpes.

parquoy ils deuoient laiffer les S a met es Clefs du Ciel entre les mains de ceux aufqucls elles auoient diuinement efté données.

Toute l’affemblec fut entièrement de l’opinion du Pape en cell endroit.

7

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'^ifutr T^^tlPPÊS I. ROY 38. LIVRE VIL J’^Mans riçjj g.’^^^^Ambaffadeurs de l’Empire fen ^etournerêt Vers leur mai-

^^ePapeàRome. PuisleRoyde France fit appeller tous f«quelques biens des appartenances des Abbayes, affin y auoient, contre lefquels ( pource qu’ils refuferent

J ^^^^^éclqb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dont ils auoient fi log temps iouy)le Prince Loys le Gros

J ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerre, amp;nbsp;commença à ceux dont fe plaignoient

Il Sçj^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Denys en France, amp;nbsp;premièrement à vn des plus Nobles uun des k-

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qqj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de tout le Parifi,nommé Bouchard,auquel appartenoit ce-

lorefJ

î'^^^corea,,^ ^’^^PoridateurMaurens eft appellee Mommorency,dont{èno-i-cii», nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n 11 n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ri 1Motumi

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^nuy celteiilultre amp;nbsp;renommee mailon de Mommorency.

J ne fqj. , °y^ vint aifement à bout de fon entreprife,combien que Bou-n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^*^uimencement en volonté de quitter fes grandes, amp;nbsp;ri-

dauoiteues defonpcre,ayeul,amp;autrespredcceffieurs,ef-

fecoqj.de France a qui ceft affaire touchoit fcmblablcment luy q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;craignant le Prince Loy s, il appella le Comte Robert ■

fç P §nenç^j^^^°^t’^ftévn des dompteurs de l’AficSc luy bailla la charge de hsiem des ^ïccs coritr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d fefmeut plus grand trouble, le Flamand fit marcher

des Egljfuommé Droc,ouDreux de Mont-Iey, grad vfurpatcur des ÿéede qu’ijj nbsp;de Beauuoifin. Les foldats du Seigneur de Mommorency ad-

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre eux le Comte Robert: tant renommé à caufe de la

retirerent peu à peu, àrailbn dequoy,

PoW Ïd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foubfmit a fes loix, amp;nbsp;couftumes. Qiiant à Droc

e Piiffetît nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de combattre le Comte de Flandres premier que fes

j-^^^^'PourqqQ^ p^’^fisquele Seigneur de Mommorency eut elle delaiffédes §t3ndeaxqj^/^’^Cjil leur remonftra qu’ils nefe deuoient point effrayer de ' itiT^ ho Pfißce Loys le Gros,veu que tant de fois les petites compai ” - nbsp;nbsp;Ceqqgt;ƒcftoientdemeurées viclorieufes des nombres prefque

^^oitfifouuent expérimenté es dernières guerres del’Afic.

' de Droc donna tel courage à fes foldats, qu’ils corn-la viéfoire en grand branlle, lans les ar- yMneus.

'•■nent fur les ennemis,qu’ils lés

' nu ils furent affie-

quot;' •-’ntdif-

..........

n. ^’■‘^^gnirent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tirèrent toufious iiviu^.,

fic^p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^os, amp;c fc retirer dedans Mont-itj,

de'^k ~ nbsp;nbsp;nbsp;têdfc ^‘^ores que les murailles fuflent toutes rafces,ils tauu..

^’^illefut du tout en tout ruincCjamp;Droc contraint de demà-

luy 2^ J P V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de France,qui le luy oclroya,amp; remit le differet

deBeauuoifis deuantdes iugesàce députez. Puis on

J Eglifg^ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Elbon de Rouflî qui fut contraint de rendre cc qu’il te-

E^heims ôc deLaon, èc leur bailler oftages de non plus les

çj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prince François menafon camp contre Leonnet de lemntt

Vainqu’Eglifes de l’Euefché d’Orléans. Apres eftre Oyfe ai ƒquatre,il fut aduerty que Mathieu Seigneur de Beau ^’H’Joy qu’iF^ °^ctipé fur fon beau pere noméHugues toute la ville de Lu Voulant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;promis que la moitié pour le mariage de fa fille.

deifendre le droit, il reprint Luferchefur ceMa-^^ütniliep nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;opiniaftre que pas vn des autres,nevoulut onc-

’ nbsp;nbsp;:? £?dra dedans Chambii,amp;: le deffendit fort vaillamment.

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38i . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES I. ROY 38.

Durant ce fiege il aduint vne nuit, ou du tonnerre, ou du codé des alîiegez,^^'^ le feu fc mit en vn des quartiers du camp. Ce que voyant ceux des autres quat tiers, pcnlàns que ce fut le ligne qu’on auoit accoullumé fiire pour dedoger,' troulTerent bagage, amp;nbsp;fiifans fonner leurs trompettes, amp;nbsp;tabourins,comme’’ Mentleße^e. ccrcnt à marcher, lans que le Prince les peut oneques retenir. Beaumont to”^ tesfois ne doutant point, qu’on ne luy recommençai!: bien toll la guerre, le lèntant tel qu’il la peut longuement foullenir,fit tant par amis enuers leM’ qu’il luy pardonna.

Nous auons dit,commcnt Robert Duc de Normandie alla en la terre auecques les autres Princes amp;nbsp;Seigneurs croifez. Durant qu’il elloit la, fonn MertJeGitil TC Guillaumc Ic Roux Roy d’Angleterre deceda l’an 1100. Apres fon decezK /x«w Prélats amp;nbsp;Barons defirans auoir foudainement vn Roy, de peur que dhn^leterre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’aduint fut vn interregne, délibérèrent que Henry freredu deffu^^

feroit receu couroné leur Roy,en delFaut de hoirs legitimes ylTus dudit u”

appartcnoitdeuantluy, au Duc Robert fon frere quieftoit outre mer, le nom duquel il faccordoit de gouuerner le Royaume iufques à fonretour» eft ce que les Prélats amp;nbsp;Barons luy dilàns qu’ils ne vouloient point attendre ; longuement,il fut prefque contraint par eux à reccuoir la couronne Royale“ j Royaume d’Angleterre.Henry trouua vne fi grande douceur à la Royauté, quand Robert mn frere par apres retourna, il luy reffulà le Royaume, amp;nbsp;plrtfieurs Traittez de paix amp;nbsp;accords faits entre eux,'’amp;: rompuz,illuy donnî'^' ■ frereafrere. lie bataille, en laquelle il le print aucc les Comtes de Mortain amp;nbsp;de la Roche,| leur fit eftaindre la veue à vn baflin afdât,amp; mener ainfi aueugles par le Royaquot;' med’Angleterre, pour efpouucnter ceux qui voudroient tenir le party I Robert,qui en celle calamité vefquit en prilbn vingt liuicl ans amp;nbsp;décédai| làlut mil cent trente quatre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, |

Robert Frilon Comte de Flandres qui au voyage de la terre fainte auoit| alliance aucc ledit Duc Robert qu’ils lcroient freres amp;nbsp;compaignons darnic^» | entendant fon cmprilonnement ôc la cruauté dont Henry fon frere auoitvie enuers luy, fit venir vers 1 u y le fils vnique dudit Robert nommé Guillaume,^ Je mena à Philippes Roy de France, qui le receut humainement àhommage^^ itorm^n te. dcNotmandie. Celle courtoifie faite par le Roy Philippes de Franck irrita tellement le Roy Henry d’Angletcrre,qu’il folicita a rebellion contrehy /Mwço« nbsp;nbsp;quelques Seigneurs de France,entrelefqucls fut Hugues dePompone,let]^^*

leuii^^”*''quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;force de fon challeau de Gournay fur Marne, empefehoit toush$

Gittrre contre le Seigneur de Gonrnuj.

balleaux de celle riuierc de pairer,fils ne luy failbient vn gros tribut pourfo“* llenir la guerre contre Loys le Gros fils du Roy. Il auoit d’auantagevoléqueF quescheuaux de prix, qu’onmcnoitalaCour:ccqui fut caufe que le Prince Loys drefla vne armee,ScalfiegeaGournay.Et pour plus le prcircr,il y fitmcncf force balleaux,amp;approcher le pPpres du challeau qu’il peut,pourrairieger collé de la riuiere.Cc que voulans empefeher les alïiegcz par vne faillie, les af' chers du Prince tirerent fi viuement fur eux,qu’ils furent contraints l’en retour neren leur fort, ou ils n’elloient pas feulement tourmentez de deuers laMar-ne,mais aulfi du collé de la terre aucc plufieurs engins,amp; de toutes fortes, con-tre lelqucls ils felloient fort bien pourucus,amp; auoient mefmcs leué des deffeæ

’• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCS

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PHILIPPES I. ROY 38- L1VRË VlI.

583

CCS aulfihaultes au vnc haulte tour de boys, dont lesbattoient ceux dù Camp.

ttencotcpoutBlusetâdefcutté,ilsmircntpluficurstables fut leurs murailles,

qui faUinçoient autant dehors comme dedans, de forte que fi aucuns fauantu- -

toientde mettrelepieddeCfus,il5tomboientmcontinentdTOCofteou dau-

ne fut de etos pieu x aiguz qu’ils auoient plantez au deffoubs. D equoy ceux du

dialleau le refiouiffoient fort, 8c ce qui plus les reconfo tta,fut que les François

fi.ientcontraintsleuetleriegepoutmarchetcontrenouueauynnemis.

GuydeRochefottqtiiefloitvndésrfusgtands Seign=utsdeFrance,Kdes . | m'.A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;knxrnit merueillcufementlePnnceLoySja caulequ apresa .

l ^T oX Xo tremarU nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e nour en^ fecoursdeceuxde Gournay. Ce

gne,i affemblavneatmee pour e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ge„s au Camp pour continuer

quefeacliantle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Champenois8cdeRochefort,lefquelsil rt...J,

le fiege, 8c menai autre au deua nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ fja^fconfortetent tant, qu’ils fe ten- ■H-.

puit8cmitenfattte.Dont « àiietit,Scpatcemoyenobtin^ P

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S«einecouroit8cpilloittoutlepaysdeBetty,tlme

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;llumbaulideS.Scuete,ouSeiei ,^^pjmteeolléd’vnepetite

tiafo!iCapconttcluy,8cttouuan q

iiuietemalai(eeapaffet,8cdont , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..^y^ouuaNngudvnpeuaudeffns

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;WileVtince Loysie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faffocialots fon hlsHe-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vquot;quot;quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jes^a trop longue xie de fon pete commença a en-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lyalbmpite auquelpeuaptesl P

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïiuycïÀ\\.eYebe\vaconucVonpeïC5i.ui

\ eftokexcommume

WY\Lmp\ïe,\e(YÀe\ANOu\oït(,àvfoivAVememeen opp^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VePapè

pviY^Jtàe cAenote à’vn€am\e\erccoucY\Yer auede

' PaLvÇÂiouer au E\s ceperfonna^e contre fonpere ,poux

ViÀiite QU Àpoïtort auà'rtEmpereur\e pere^pur£ut par on propre

àeV^r^urté rmpcrùWe^pnrs conft.rtneprr£onnrcr, ^r^^^ï%,qe\\ea^uïY^x.tr auRoyV\n\rppesàePrance,relt;pnerant£onaràe5gt;ccon£ort, e ip

V t'eaturr.

\ nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;SrrieVtortponrWronnenr àe VXmperraWemare^ere Çerors rnarntena tares

\ nbsp;nbsp;nbsp;’ preàs,tereçp.\erant\\nm\Aenvent£econrscontremcgt; Çi\s,ipnrne ar ant casny e

\ nbsp;nbsp;* fouÇerment^np ^esVorxÂenature,n'y àesÂrortsàturnsounumarns ,maprrue

\ nbsp;nbsp;“ ^etQUtVvonneur,îïtmeÇmescVi.aamp;\erour à.e\anatrurteÂèno^reSauueur e a

\ nbsp;nbsp;nbsp;“ tQrQpalt;gate ôies ÇràeWes ,rn'atracVrantpar ÇoreeXes ornenaensXmperraux,corn-

\ nbsp;nbsp;''raeVC,rorxyaVa.nceXa'Vommc,\eSceptre,SîcXaCouronne.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LeRoy VXnXrppts ne St pas nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cas Se cesXettres, ne ÇpaeXtant àuepieX n eut

\ nbsp;nbsp;nbsp;N ouXupXuSoS aràer ,ou au per e ennerny àeX Y^r£e, St excommunie, ou au SXs

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tint ctueX contreÇon pere .quot;SXais c eS.oitXe V apeV atcXiA cpùXirritoit contre ce

.CTç, eu

-ocr page 434-

384 . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P H I L î P P E S I. R O Y 38.

, tesfois fl mort n’appaifapas la haine du Pape contre luy, car par lettres fuliu* ’ ' natoiresjil commâda que fon corps fut deterré,amp;iettéhors de l’Eglifc,futtraogt; porte du Liege a Spire, amp;nbsp;fut priuc de fepulture par l’efpacc decinqans.y inefme an qui fut l’an.i 111. ou 111 q. mourut le Roy Philippes au Chaftci» Meleun apres auoir régné 42.amp; fut fon corps enterré en l’Abbaye deFlcury^^ Philtppes. trement dite Saint Benoill fur Loyrc,ainli qu’il auoit ordonné.

Parledifcoursdefonrc^neonaveu quel hommec’cll:oit,airauoiraiiar^ perfide, neregardant qu’à Ionprofiir,mcfuranttoutes chofes àiceluy,amp;ncic ’ liant fa foy que quand l’entrctenement d’icelle luy pouuoit porter vtilite.So^J' gne eft célébré amp;nbsp;décoré de celle Sainte amp;nbsp;grande entreprinfe du Voyage ûf Terre Sainte,quifut entreprins pour vn Saint amp;nbsp;bon 2ele,afliiuoir àladeliurî® cedes Chreflicns tyrannifez 5c opprelTez des fureurs amp;nbsp;cruautez des Mais ce fut vn grand commencement d’elFu fonde lang, de pertes de ramiU ^eitinte^' nbsp;nbsp;noms,amp; deraccs,amp;bien que l’intention du Pape Vrban,qui exhorta les P®®

ces Chrelliens à ce voyage fut bonne, fell ce qu’on dit qu’il ne le fit pas O’® feulement pour le commun bien,quc pour le lien particulier,car l’an dciEsVj C H P,. I s T lopy. pource qu’il ne pouuoit trouuer moyen de le faire maiftre^ ' lolu de Rome,pour beaucoup de tumultes,faôlios amp;diuiliôs,que les Seigneur’ de ladite ville failoicnt contre luy,amp; qu’il n’elloir pas bien en feurté en iccllC) print occalion départir de Rome pour venir en France, alfemblercetantccir' r Tntentwndu bre Concile,auquel il fit vne haranguc,qui eut telle force amp;nbsp;vigueur,amp; quio”’’ p^pefur le- penctraIcs alfeclions amp;nbsp;pallions des Princes amp;c Seigneurs là prclens,quebit*’ tUt yoja^e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mille hommes fe croiferent,les vns delquels palfins par Romcjcfpo”

uenterent les ennemis du Papc,amp; le remirent en fa premiere authorite.

La plus part de ces Seigneurs pour recouuicr finances pour les fraiz voyage,vendirent leurs propres terres comme il a efté dit cy delTus, wntelM grande la deuotion de ce temps, qu’on melprifoit les choies terriennes pouri perance amp;nbsp;delir descelcftes.Le premier voyage auquel les Chreftiens firentaP fez bien leurs befoignes,conuia les autres Princes amp;nbsp;Seigneurs lesautreshæ mes des aages erifuiuans, de faire d’autres voyages aux Terres Saintes, Iw^-ne furent h heureux que les premiers,d’autant que lezele n’eftoit pas û ains elfoit feulement vn delir de butiner,amp; de porter des richesamp; precieuxtrj'

lefquels I

‘.XuMriceilei fors,ô:des pierreries,comme auoient fait les premiers.Le Roy Loys le ietinchl^

fcconJs.

Loys y allèrent,amp; mefmementledit Loys par deux fois, amp;nbsp;à tous ces voyage’ ces Roys menèrent tant de Gentilshommes qui y moururent, que delavindret des procez de grandes familles,amp;les corruptions des fiefs.Car comme cesvoyi •- gesdes guerres Saintes fentreprenoicnt,tclelloitlezele d’icellcs,^'^’’^^^^”!^ 3as fils de bonne mere qui n’y allafl, ôc eut elle vne grande honte a vn gent»-lomme de demeurer en là mailon, durant queles autres efioicntalaCanipJ' gne.Le voyage elî:oitlong,la retraitte loingtaine, amp;c l’elpcrance du retour bien îongue.Ceux qui y alloient auoient befoing de beaucoup de deniers pourcefte guerre, amp;nbsp;d’autant que tous les gentilshommes y alloient, amp;nbsp;qu’ilfallqitquc ^ntilshontet pom; Jegr honcLir ils y allairent,eftans lesvns contraints par laforcc de 1 honcur, les autres par les comminations des Papes, amp;contrainôlc des Roys,ils nefea-. nbsp;nbsp;nbsp;uoient d’ouauoir de l’argent pour les fraiz de leur voyage, qu’en vendant leurs

delßlfi'! nbsp;nbsp;terres, amp;nbsp;fiefs, Icfquels ils ne pou uoient fentreuendre, d’autant que chacun eu

-ocr page 435-

PHILIPPES I. 5«- livre vu. •

fon endtoit.e(loit bien empefcU à «onuer argent. Et poutee ƒ11 ƒ au ƒ

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Nobles furent contrains de lupplier les

queiesrotmnersquien eullent, ics

Roysdepetmettteaufdltsrotturiets (aufquelsparles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

eftoitdeLdnd'achetetlesfiefsUelesachetetalachatgeciu

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J’., verent pour auoir ce{tepermnnontoutes0cc|u* ttertdadt-

dontoientaux^ys,autaMdatgen P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouttoient

monter Celle nertniffion f appelle Grace, qui continua en c ^çro ƒ ƒ qu

FaTc’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àSs feuls acbeteuts des befsNobles,lors queleS

lliteamp;febiiancesquieftoientl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gentilsbommes,lescontraignans

den^ie,amp;leur ollaritle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fonotigine aiiic guerres

VoilavneeautedelacoW nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Etançoiseurent contreles

(imaes, Sc qui depu« f en P ,, nbsp;nbsp;nbsp;„^e autre corruption des Eefs pro „„mIii

Alt;ielois,î\amansamp;Boutguigno A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au H-

tete^emeCmeorigine No^ nbsp;fgt;^„(p^„ uamp;efretourneraauSeigneur,ont

l ƒ 11 evaffslineuttfari^ §u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Carlotsqueles guerres fainte ont

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V'RoTsdiXrsquelesftefldesdlffunas ne pouuoient^SZ.'’

1 àesft\esouàesfcuts,lesRo7sU^tVmesheritiers, fetnpatoient ƒ fdits ».

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venir auditesb\\es,ou (œuts,comm nbsp;nbsp;nbsp;g aesRatonnies villes, Chatlellenies,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;licfs,^àeVa(ontvenutàlacouronnetantdesDaronnies,viue ,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;üuttmpsàePbilippesplu S „treesAel’EutooepatlespaffionsdesPa-

\ L“quot;“i^^M«^«^’^;^'XedMetlàtiex^dlegoirb.Viaor3Vt

\ nÂrSTàfeiresdelEglileengra^ trouble, pour lahalt

\ nbsp;nbsp;'Cee^l^XlsSliers. Lotdte des moƒ s de

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sa4elaregleàeÇai.naRenoift,patVin(titutiondvnnornnieE!liennedeEtan-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te,quipottoitlahairelurlacbait .Séblableïnentptint lonorigine,lotàic des

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ve\letsdHietu(alem(oubslePapeGe\ate nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■•«'’It'«'-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bauAouin,autres iiteut du x .0’ du pretniet .C eftoient des gentilshommes ƒ i

\ Çiiloientleur prineipalledemeuteaHietutaletn. Etli que ques ci^qeur

\ nbsp;nbsp;nbsp;loientenlaVetre Sainte pourvoit les lieux Sainas, ceux cy es teceuoicnt

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;triittdiengîXntenansleuïsarmeslesmenoientpattoutoiAesauttesvoutoient

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aWer^afbnqvie feurement As peuvent vo^a'^er par toute la. terre ain e. s

\ nbsp;nbsp;nbsp;portbientNnerôbbeovivnmanteaub\anc,auecxneCro’txVlt;ou^e ur e pau c, remjluvs*

\ nbsp;nbsp;nbsp;autres difeat futV cAomacb. nbsp;nbsp;dura eeA. ordre pat \ efpace de deux cens ans a-

\ ueecpies eertaruesXo’rx ordonnances dere^es rpteX Xbbe'ôernatdVeut eVert-\ nbsp;nbsp;urt,^ du eommencementNindrent en grande réputation reuetcnce .Mais en

\ lt;p.ie lt;pieXlt;pties nus difent lt;pue ceux rpui eAbient en VXierufAem Ç’eAoient \ tourucLdti coAé defdifds ennemis de noA.refo'^ ,i^^ furent au temps deVVi-* \ Xi'ç'^esXe^eX^o''j deVracetous prins envu tour auditVlt;o'^aume,commeiXfera \ nbsp;nbsp;nbsp;dit eiifoiiXieu.VareiXXement au temps duditVv.o'^VXûXippes premier ,commenlt;^a

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3Se; . PHÎLi. kOŸ 38.LOYS LÉ GROS ROY 5^' itj chitr- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chartreux. Bruno natif de Coulognc maiftre de l’efcholle

treux. ville,amp; depuis chanoine de Rheims,apres aUoir entendu la voix d’vn Do^ ' fort renomme en là vie,lors qu’on faifoit fes obfcqucs, criantde fuis par vn iufte iugement de Dieu,fut efpouuêté,amp;pour fi feurté entra enhef^, gc auecques quelques difciplcs, amp;nbsp;fonda la Chartreufe au pays de Daulp^’ au Diocefe de Grenoble, parle moyen amp;nbsp;aide de Hugues Euefquede ble, quiauflircceut l’habit de Chartreux. Enuiron ce mefme temps , Comtefle Mahault ou Mathilde vefuc d’Azon Marquis d’Efl amp;nbsp;lurnomi’’^ la fille Sainôt Picrrc,laquelle donna tant de biens à l’Eglife Romaine,qui“t. (comme nous auons dit)ont efté furnommez le Patrimoine faint Pierre, 8' , par celle donation fraudé l’Empereur Henry cinquiefme d’autàhtqUild^. coufin de ladite Comtefle.Ce qui par apres futoccafion de grands troubles^ motions,amp; meurtres. Il ne fault pafler foubs filence ce que plufieurs hiH^^^^’ racomptent,que fur la fin du regne dudit Roy Philippes, le Diable cmporO^ fiblement vn Comte de Mafcon,qurauoit eflé fort cruel feigneur• àfeslubtft amp;c grand perfecuteur des Eglifes, mais d’autres difènt que les moines deCW aufquelsil auoitfaiél beaucoup de mal,letuerent,amp;mirenten tantdepi“’^^’ Qu’aucune ne fetrouLia, amp;nbsp;firent croire que pour punition de ce qu’il

Loys 6, LE GROS ROY 35?.

Au Roy Philippes premier du nom fucceda fon fils L o Y s fixiefmeduno^ furnommé le G R o s,lequel en l’an 1018. viuât fon pere commença à regner-b^ pere(comme il a eflé dit)rauoit fait couronner deuat mourir,amp; eftoitLoys^® core bien ieune quand fon pere mourut.Des qu’il fut Roy, il fe monftra deffenfeurdes libertez Sgt;c priuilegesdes Eglifes, declarant qu’il vouloit le fupport des orphelins,amp; le perfecuteur de quelques Seigneurs rebelles rans fur leurs hommes amp;nbsp;fufceptz,lefquels depuis la nobleffc a appelle fub^ par mot corropu, car ils ne font point fubiets finondu fbuuerain,ainsfufc«p^ de celuy en la protcôlion duquel ils ont efté mis, par l’ancienne inftitution 0^® fiefs comme le mot Latin Sufeeptuf, le porte. Allors donc il y aiioit défia en ce desTyranneaux defqueJs depuis le nombre fefl augmentéfoubs Ictiltr^^ nom de Noblcffe, amp;nbsp;comme les bons feflimoient bien heureux d’aiioirpo’^î Roy ceieune PrinceLoys,amp; luy faire receuoir les ornemens Royaux,âU'* les mefehans tafehoient de luy donner empefehement. A celle occafionqucl' ques Prélats amp;nbsp;Seigneurs qui portoient vne finguliere affeélion au bien desai' faires duRoy,aduiferent qu’au pluflofl que faire fe pourroit ( pourobuierJû^ Koy s^creà cntreptifes dcs coniurateurs Sgt;c rebelles qui vouloient furprcndreleRoyai*’!; orletms. jj-Qjj; Rbeims fe ficrer), ils fafiembleroiêt aOrleas pour l’y faire ûcrcr.U doncquesfetrouuerentDembertou Gilbert Archcuefquedc SensaucclesF' uefques fes fulfragans,qui furentWalon Euefque de Paris,Manafie Euefquc'â^ Meaux,Iehan Euefque d’Orléans,Y uon Euefque deChartres,Hugues Euefç'’^ de Neuers,amp;Humbault Euefque d’Auxerre.L’Archeuefque de Sensfacrab dit Roy à Orleans, amp;nbsp;apres auoir célébré la meffe ofla au Roy le glaiue guerrier pour l’armer du coLiflcau Eeelefiaflique, affin de fen aider pour la vengeance des mefehans,amp; luy mit le Sceptre en mam,amp; la couronne fur la telle.DeslorS l’Archeuefque de Rheims pretendoit quelefacre desRoys de France nepoü' theuefquede uoit efli'e faiél ailleurs qu’a Rheims, amp;nbsp;par l’Archeuefquc dudit lieu,mais ilcflmalaiféde dire, pourquoy il fattribuoit ce droiél, pour ce qu’aupir^'

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LOYS 6. LE GROS ROY 39. LIRVE VIE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

uantilny aiioit ny Loy, ny ordonnance ny couftumc des Roys qui leluy fit

prétendre,comme cy apres nous monftrerons par exemples. Voila pour-

quoy l’Arclieueique de Rheims nomme Raoul le Vetd entendant que e

Koy fe vouloir faire facrer à Orleans,luy cnuoy a dire par vnPreftre, qui nap

partcnoit point à autre Prelat dele facrer qu audit Archeuefque, mais quan e

dit Vrebftre arriua a Orleans jle Sacre eftoit défia faiâ;. Ada vérité a princip

caufc oui sardale Roy de le faire facrer par 1 Archeuefque e eims, ut 4

lchaidoit,pource que ledit Archeuefque atroitefteefieu ans en a uer, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

ftimoit cela indigne d vn Roy, d eftre contraint au commencement quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!

gnc,fairevne chofe malgré luy .Et d auantagc il pen oit qu i ne ry po nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J .

hquemalWdeçrendrefonamp;credynhommc,auquelV

fcvolonté.ttfetiouuc encoresauiouid’huyvne jo ogre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ;„„ofoiét nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

«efqucdeCWes,varlaquelteildeffendceKoyduUafnaequelW^^^^^

ceux deYEglife de Rheims difant que plu murs oys nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

UsXeCquesdeaetas,ny nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•'

(eXVitéhehGauleBeVgique,veuquiU

tance,neveuUefaereftrauaten^ ^^^^„,„^,V,i,„„fe

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conrmandentenlaCeïurfnlA^^^^^^

. granAsnouUes 5c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ™ de varier dudrt Sacre,

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re,vo«rvursavresyreuenn,dnefa^ exelvlesl lt;^«11 rieftoirlorsafeaea

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“™“Y r noXe alun Koy delà vreranerc lignee orngtny\

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hquot;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LlatecondelcrroihCrnequrrarairrrenanrre-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;{acreaBUerms,nyar\\eurs,rnagt;sde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Car Vr ladite Bglrfe s

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnyavtavartonteftefacre^na nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;euteuceVte pY.etOCT;Atme,Ves\.voysucut t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Peheims Yut'^ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Y nbsp;nbsp;nbsp;V“’“^“î““'«sdelattotCreCcraeXevtemier\^ur

Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LovsVeLiegue. Pépin futcoutouneRoy e t . nbsp;, a ç Xi« P^neEÏVié-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que de hiaience,honiface Legat Apoamp;oVique, puis e lec ae p. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘(^.^Aes Ve

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L Wiefme eÀVLgVifeSainaOeny s enVtance. Auffifes

\ nbsp;nbsp;nbsp;Grand^CatVomaSfutent œutonuex^^SmnaL)enys ,nonpaiVM^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deRheimsny pat ton autViotité,2)C aptes Va mort e ^^^^y5^V.^^^\Soiffons\

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;infignesRoyaux,aifauoitCViatVesVeGtâàa^ ormes, nbsp;nbsp;aro ‘ ‘

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LoysVeYlehonnaite fut couronné aRVieims parVeVape nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ x e A

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;OnarVesVeOnauuefutaOrVeanscouronneparGaneVon^ rc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R'“ f^,■,YnnÄ

\ nbsp;nbsp;nbsp;LesRov'^Loysamp;c CarVomanLaftardsduRoy LoysVeLe^e, uren c

\ nexenVkVôayedeEerrierespar AuguRe ArcVaeuefque de er^. ti

\ nbsp;nbsp;nbsp;renne par GanVtier ArcVieuefQ’uedeSensaOrVeans,Wugues

\ nbsp;nbsp;nbsp;piegnepatVAreVaenefoncdeRVieims,Rao\daSoiSonspariedit teaeue \

\ nbsp;nbsp;nbsp;îscLoys dOntrerner aLaonauRi par Vedrt AreVreueftpi^. Loy sVe renne Ve nra

\ VdaennsnonparX AreVaenefone de\aditeNi\\e,mais parVeVapeLnnoeet a.Lt ce pouTqHo^ le \ nbsp;nbsp;fntVny qnivonVdt fairefacrer conLonerdeRoy VVnVippes AngnRefonfiVsVa f«re .àon-^

\ nbsp;nbsp;iq^.utdonnaVaprerogatinednditfacreaXL^tfedeVdieitnsenfanenrdeGni -

\ nbsp;nbsp;VanineLatdinaV defaint.eSàgt;i.ne frété dedaRoy’^te AWafaféme^^ AteVieneftpÀe^

-ocr page 438-

388 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYS 6. LEGROS ROY 38.

dudit lîcujcar ladite Alix fit vuider le different qui en auoit eflé au facre duM LoysleGroSjamp;lefitpourl’aduenifarrefter audit Rheims. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;,

Mais pour ïetourner au fil de noftre hifloirCjCe ieune Roy Loys au cernent de fon regne,fe vit embrouillé de feditions, faélions amp;: rebellions,^ infitn grande partie des Seigneurs de fonRoyaume efmcurent contreliiy,^'*^^ vne chofe comme fatale aux Roys de France, que ceux quienkurieune^^c ' ßditioni. font paruenuz àla couronne dicelle, ont eflé troublez des corifurations^'-^ ' bellions des plus grands Seigneurs dudit Royaume,amp; eftaufii fatalàpbû^^' de ces Rois là, que quand ils font deuenuz hommes, ils ont bien feeu chain t ces rebelles, Ôc de paffer fouuent les bornes du chafliement,amp; le conuerti^?* cruauté.Il y auoit plufieurs petis Seigneurs aux enuirons de Paris, chacun“ » quels en particulier efloit bié petit compaignon pour faire la guerre àfonR®)’* Diuers Set- mais toLis ciifemble liguez pouuoient faire beaitcoup. Corbeil auoitfonC®'” t^Htromde nbsp;nbsp;nbsp;Chartres le ficn,Pifeaux en Beauffe le fien, Montleherile fien, Chaflc“^

tarif. le fien. Creci auoit fon Seigneur, Marie le fien, Pompone le fien, amp;nbsp;ainü

fieurs autres terres auoient chacune fon Seigneur particulier. Ils eftoient£□ƒ grands Seigneurs amp;nbsp;proches parens du Roy,ôc faifoient ordinairetnentpquot; fleurs confpirations contre luy, dont fefloient enfuiuiz de grands maux contHrations conueuiens au Royaume,car ils efloient fort puifTans amp;nbsp;alliez,amp; tenoientto'*®

les pays d?s enuirons deParis en fubieôlion,fi que nul n’y ofoit feiirementvc”’^ n y conuerfer. Ils tendirent tous à mettre le Royaume entre les mains du M d’Angleterre, car voyans que ledit Roy Loys efloit encore ieune, ils nd^*’ rZerreappel pcéloient pas bcaucoup. A leur perfuafion vint le Roy Henry d’Angleterrec®

France, en intention de fe feruirdes moyens que ces Seigneursluy toient, lefquels ils luy faifoient facilles 6c aifez, felon la couflume des rcbellƒ gt;nbsp;quifot toutes entreprifes aifees,mais quand ilvit qu’il n’efloit pas ü aife defép rer de celle couronne,comme les autres luy auoient promis,il abandonna ce* guerre,amp;fen retourna en Angleterre.Et ceux qui luy auoient fait paffer la nbsp;nbsp;|

de deça,rayans perdu,receurent puis apres le mal,amp; la penitence qui ordinal*^' Findesetniu ment aduicnt à ceux qui coniurent Contre la vie, OU l’eflat de leurs Princes,| rateffrt. nbsp;nbsp;nbsp;OU ils moururent toLis mifcrablcment,OU deuant mourir perdirent leurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Sur ce point,furuint la guerre de Bourbonnois. Le Roy fut folicitédefi^ iufticeauvray heritier de Bourbon filsaifné d’Archambault, que Hamonio 1 oncle auoit chafîé de fon heritage, affin que par le iugement des Princes amp;nbsp;Scgt;' gneurs de fon confeil il fut décidé, à qui en appartenoit la fucceffion. LeRo)) tant pour faire droit à chacun que pour abbaiffer l’orgueil de ceHamon fiigeoit lesEglifes,le fit adiourner de comparoiflre à Paris.Ce qu’il reffufa,!“^^ fiant de fa caufe.Cela irrita le Roy d’aller contre luy en Berry auec grandcaf' mce,ou ilaffiegea Hamon en vn fien Chafleau, qui voyant combien il lu/®' floit impoffible de refifler à telle force,fe rédit auRoy,amp;luy requit pardo.W Droit fait a luy oûant cefle place, l’emmena à Paris, la où il fit vuider le proces men l’oncle amp;nbsp;le nepueu, rendant l’héritage à celuy à qui de droit il deuoit efchoib ^rchabaulf qui efloit aArchambault duquel defeendit cell Archambault,dont depuis Bourbon, beft Comte de Clermont en Beauuoifis fils du Roy Saint Loys, cfpoLifi la b''' nommée Beatrix,duquel mariage eft defeendue la trefilluflre maifon de Bouf' bon,côme cy apres il fera dit plus au long fur la fin de la vie dudit Roy S.

ioT Guy de Crecy enBrie,qui en la guerre de Gournay f efloit toufiours mol“^

- ' • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ cnncnii

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LOYS 6. LE GROS ROY 59. LIVRE VIL 189 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

ennemi de Loys le Gros, ayans prins vn iour le Côte de Corbeil oui efld it^fort

fauotyduditRoy,femparaparmefmemoyendelavilledcCorbeil,amp;y lau.

gatnifcn,fetranfportaversleCorotedeChatnpainnc,poutlefolicitetap^

dteles armes contre le Roy. Lequel fe moftrant diligent a ta “

defes fubiets,enuoyafectettenaent Ayeau de Gatlande auec qtielqu g

dicual,pout eirayetdeprendteCotbeilamp;yentrerdem

farted AnfeaJ,ilfut defcouuert amp;nbsp;mene pnfonmer. Le Roy to nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

fte«aceftevillefieftroiaeinent,queftancreuenuGuy.deCtecy,^

d'y entrer pour donner cueui aux afficgei, 1 ne coitgne ‘ par le Camp du

çouuoit fee, que de fe defguifer pour paffer plus

Roy,mars rlftu congneu, amp;nbsp;feu cuidant futr ,tl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rinfe

nôméGuillautnefrered’AnfeaudeGar a '1“? nbsp;nbsp;nbsp;y- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jpffi ptemiet’que

mrtftnàlaguetre,SefutCorberlrédue,8ctouslespnfonm^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

leComtedeCbàmpaigne peutarrtuer.Leqt«ld purslat^t eo,pbattteles

orrrl (ut frbienfeotté ,’ne feftoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°naMtte de Corbeil,

Rancors Ae Comte Odon fut rem« en poffetbou AeJav^^^^^^

gt; qurçeuaptes vint au Roy Loys nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aesenuironsdcChartres,Sc‘'^’“',0.;

i ComteàeVifeaux mWoit amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ^'\ptoncques deüurer cpemoy- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;print dedans Pi-feaux

\ tnnaniNïie Standefomme d’argent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortit (,àce lt;yu aucuns di~

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefmes, Sc leftt mettre en feure gar e, on.^y lierïtier : encores

\ fent^nai^reslamort duCornte de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yy^^^^QQ^y^edauKoy (cyuidepuis m

füt-t\ contrainö: pour fortir, de cyutc e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;occafton il demeura Ton enne-

V eîitoufronrs demeuree auxP^oy s 1 amp;nbsp;^^^'V^remps, 2gt;c cVrerclaant aufit tous les \ my ylns cyneiamais, attendanttouuouts e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cefte petite guerre en-

T moyens de (evenser »comme puis apres ta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pfmeut vne autre contre

\ttekoy (es (liets ceiîalors queV peu nbsp;ten eime

vrrfenplus grand plus pulffi« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ào^t Henry Roy d’Angleteit e a-

Nous aueicydeuarrtentendu la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f„„Ç,pve SccommeRobertîtifon

«orrvfUnuersRoberfDuc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ctXert

Comreieîfedres apteHatnotrdudu^^^^^ dlrommage dudrtDuetó.

eduy aïlrtltppes Roy deïïance,quii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r p„,te d Antou extrêmement

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Maintenantilfaultentendre corne .S,, p, rRobeït,frttantquepateoï

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dolent delà €ottuïre,£c '“pAfonnement t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^^^^^^^^PeditRoy Henry

tuptroirdaigentilptintlavtlledeCon

dXn^etette enNotmandte,VoueUa . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en retourna en Angle

non aigrement pnnileslgt;ourgeotsqut vau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eVrant Alé^extea

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terre.Qwlonetemps anres,Vlt;ol5ertPrnon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cttv de'ftoure.oneneNOU.-^'’'' mfonq

\ trefoas^lesÂoires deNormandie teules dt euv,q e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pieritier dudit

\ nbsp;nbsp;l«rl;narerduCorntUeïlandres,dnCantcfeelepM*^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;lriion.P.tponrlortilier ton entreprise, Selon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cmllaumeldsdu'Duc

\ nbsp;nbsp;nbsp;V\amnr,^quot;îlnerriComtedeSe\lell.ad.Verenne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ A a\ioitralaitlioruma

\ nbsp;nbsp;nbsp;Vt.o\iertleretiraNersVoNsWoN deVrance,anpere^ nqne t e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;Qetpre

\ nbsp;nbsp;gednQ,omtédeV\andres,Slt;.lelnppltadeXarderagar er on nbsp;nbsp;nbsp;çr^^i^eGnil-

\ Woylny aeeorda,5lt;ponrcelmrelny donagens \ nbsp;nbsp;laiimeiainlilappeWoitonàcaulequid eilortComte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q^iN

\ nbsp;nbsp;nbsp;dnVineVédelAorrnandte'ieomdiattrt andAorttdnCnat cou.

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390 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LUÏ5 6. LL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Küï 39.

gongne, amp;nbsp;le deffit, amp;nbsp;tua quatorze mille hommes de fes gens, amp;nbsp;grand nombre de prifonniers. Apres cefte bataille ledit Comte allaaBrug^ ou il fut recueilli honorablement, amp;de rechef receu amp;nbsp;confirmé pour^^ te de Flàdrcs. Guy de Bourgongne apres fa perte,fe retira vers le Roy d’M terre,dLiquel il.eut aide amp;nbsp;fecours, puis reuenant de deçà la mer futaullnc^j^' ru du Comte de Meulant, ôcd’ArnoulfreredeThierriComtcdelulliers» quels allèrent prendre Bethune amp;nbsp;Douay. La raifon principale poc'^r^'^ jîMned'tnclei^ Roy Henri donna aide audit Guy de Bourgongne, fut qu’il craignoit^ à neueu. nbsp;nbsp;Guillaume fils du Duc Robert fon frere,ne luy vouluft öfter le Duché deh“’

màdie, corne à luy appartenant par le droit de fon pere Robert, à l’aide

le Gros Roy de France, qui enuoyafonfils Philippes au fecours duditfij*' laume.Pour cefte occafion, ledit Roy Henri fit publier par tout le Duc^ co»»TOrf»lt;/e- Normandie, que tous gentilshommes hir peine de forfaire leurs fiefs,, Je gQçj-j-e fijr peine de la hard, n’allaflent à l’aide amp;: fecours

Guillaume Comte de Flandres. Mais nonobftant cefte deftence pluneurs

M^lleii

Ceurtr/tj.

Peffaite

t/emma^e Je JFlitnJres,

H4pkin.

Guerre en

A’ormitnille.

gncurs Normands ne laiflerent de fuiure hardiement le parti dudit Comtek ïaume, ôc luy prefter aide. Ledit Comte amp;nbsp;Guy de Bourgongneferencoiitf’' rent pres de Courtray, là ou ils vindrent aux mains , amp;nbsp;y eut grande tuerie ne part amp;nbsp;d’autre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ ’I

Le Comte de Meulant fen fuit, ôc ne voulut Onques frapper pour i’amitie 4^' portoit au Comte Guillaume tant pource qu’il eftoit fon parent, qu’nul*quot; ftoit fon homme, à caufe des terres qu’il tenoit en Normandie. Et comnieil^ combattoient,R,amond ( ou felon d’autres) lourdain Comte de Tholoufegt; Thomas Comte d’Aumalle furuindrent à l’aide du Comte Guillaume ceux qui tenoient le parti de Guy fe mirent en fuitre,amp; principalement les i* mans fans coup frapp er. Le Comte Guillaume pourfuiuit Guy de Bourgongn^’ amp;nbsp;le tua en fuiant, amp;nbsp;le furplus de fes gens fut taillé en pieces. Les Anglois làuuerent à la fuitte, toutesfbis il en demeura beaucouP de prifonniers.Depi”’ vint Lois Roy de France auecques fon armee deuantl’lfle, oufeptel^^^f^^ij dit feigneur, le Comte Guillaume ioyeux amp;nbsp;triumphant de fa viétoire,augr^^ contentement du Roy, qui en fa prcfènce luy fit faire hommage du Comt^ de Flandres par les Barons du païs. Le Roy Henri d’Angleterre vint en mandie, là ou il inftitua Duc du païs Ion fils aifiié Guillaume,amp; luy fit receuoit les hommages d’iceluy. Etbienquel’hiftoire de Normandie die, queRobet^ le Frifon inftitua fon heritier en fon Comté de Flandres Guillaume fils deKö' bertDucde Normandie, li eft-ce que celle de Flandres ne dit pas cela, ainstÜ'' que Baudouin fiirnommé Hapkin, c’eft à dire dolouere ou hacne,fils duditRO' bcrt, luy fucceda aagé de vingt huiét ans. Lequel incontinent apres qu’il fut entré en lapofteftion amp;nbsp;iouiflance de Ion Comté, enuoya fes Ambafladeursven Henri Roy d’Angleterre, tant pour leuer amp;nbsp;receuoir de luy la penfion annuel' le de trois cens marcs d’argent que fes predecefleurs Comtes de Flandresa-uoient receu,amp; eftoient en pofleflion d’auoir des Rois d’Angleterre, quepour lommer ledit Roy Henrià lareftitution du Duché deNormandie, es mains iln fufdit Guillaume vray amp;nbsp;legitime heritier dudit Duché.

Et pour autant que ledit Roy Henri ne voulut aucunement entendre ny accorder à l’vn ny à l’autre poinét, le Comte Baudouin le prépara alors pour luy faire la guerre, amp;nbsp;de faiét il entra en grande puilTance au païs de Normandie,

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Lqyç

gros ROY 3% LIVRE Vit.

^^^^o’irplufieurs places amp;C cliafteaux, tirant puis apres vers la de pie^l 7 ^^^otïipagné de cinq cents cheuaux, amp;: d’vn grand nombre de du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bonne partie de la Normandie fut reduitte foubs l’obeillan-

„ Sdefjçj^^ aume par l’effort dudit Baudouin,lequel en efcarmoucliant fut foubmifi Bleß'/ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que quelques mois apres il en mourut. Des qu’il -p««

re^^^®gt;^ais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;porte en fon pays de Flandres en fa maifon de Wi-

allant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^ruenu iufques à Roulers, il ne fut poffible de le condui-

ye qui feftoit apoftuiiiee,amp;

‘Vautre. A raifondequoy amp;preuôyant fa mort délia prochai-apres fon decez fe pourroient efinouuoir plulieurs débats

q ^^ats de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comté de Flandres il fit affembler audit lieu de Roulers,

b nbsp;nbsp;nbsp;Ülj ß ^tiares, lefquels il pria prendre apres là mort pour leur Comte,

Yle nbsp;nbsp;nbsp;antit Roy de Dannemarcli, Sgt;c de Ælis ou Âlix fille fécondé de

^accoj-q^’ ^^‘^ticudu nbsp;nbsp;nbsp;defifoeur dudit Baudouin. Aquoy Icfdits

apres la mort de Baudouin, amp;nbsp;d’vn commun cofentement Parles pour leur Comte, duquel plus au long nous parlerons

d‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chronique de Flandres.

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chroniques tant de France,que d’Angleterre, êc de Norman

Dy J ƒ ^res que le Roy Henry d Angleterre eut vie enuers (on frere d J futetn^ / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;clontnous auonscy deffus parlé,amp;

fiiteh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duché de Normandie, le Roy de France le fit Ibmmcr

dudit Duché, amp;nbsp;deluy payer le tribut auquel R hou ou f^ioh premier

^PptllajqQ^.^^^crDyç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nomdefagent Normande,il

d’iceF ’ auo.it obligé ledit pays payer aux Rois de France, comme liabitg^N ’ nbsp;nbsp;nbsp;tjtie ledit pays ne fut dit pays de conquefte ains don-

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Celle condition • Aulïifut lors conuenu entre leldits deux

auQß Angleterre que le Chafteau de Gifors ( que le Roy Guil-

it

baflir, duquel eftoitfeigneur vn nommé Pay en braue amp;nbsp;chffeMt dudi^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;abbattu, amp;: que pour celle occalioni’Anglois

5 il le Pq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Si ell ce qu’il faillit de promeffe, car l’ayant retiré de

P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pom* ce Qcfil monllroit bien le vouloir garder, toys le

^^Ues Cornte^agt;^°^^ armee Itis,entra en Normandie,amp;d‘autre collé enuoya i aiu'^^ ^^'^cereiu d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Baudouin Comte de Ponthieu qui du collé du

'1 r pfp- ‘dedans ladite Normandie. Ce fut la premiere guerre qui

' bnj 1, scient eftp., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» v, • 1 v. „ pa h i i •‘i Premerf

le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entre les Rois de France, ôc d Angleterre delà, ra.ee de gM„re en/re

„ /^Q^dberant , Sequi, a donné naiffmee à tant d’autres qui ont iufques à celle heure, amp;nbsp;qui ont fait donner plu-

^^rnpLi^ * enuiron fixvingtsTraittez de paix qui ont elle ^^yauin ^^^’^‘^icits par la perfidie des vns amp;nbsp;des autres Rois de ces Pj^*^Qnncr ^^^j^^^.ÿ^esdeux E^oi^^fb campèrent bien presl’vn de l’autre prells J Version nbsp;l^cRoy de Frante enuoya premièrement le Comte de

Henri, pour le lommer de faire abbattre Gifors, veu qu’il chofej que d’efmouuoir la guerre, tenir le pais des enuirons vJ nbsp;nbsp;nbsp;du ^^rs ellaffife fur laritiiere d’Ëpte, Ôe fait comme les fcparations

^,y ^c France du Duc de Normandie . Ce qu’il y a du biere, fe nomme le Vexin François, amp;: ce qui ell de là f appelle


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' LU Y 5 L h G K U 5 K U Y 35gt;. leNormand,amp; pour-ccque ceftcville eft fitueedesdcux coftezdelariu*^'^^ on eftoit en grand doute, auquel des deux Rois elle dcuoit appartenir. Quî^ au cliafteau, il eft du cofté de Normandie amp;nbsp;commande à toute la riuiere, forte qu’il tenoit en fubieôlion cefte partie de la ville qui eft en France. LeR*’) Henry auecques fes parolles diflimulees fit reipoÂceau Comte de Flandre’’ cXflg/o» reffufoit point la paix, amp;nbsp;que fil voyoit que le Chafteau de Gifors quelque ennuy aux François, amp;nbsp;Normans, il le feroit incontinentruincf)^ qu’il ne fçauoit point à qu’elle occafion leRoy deFrancc l’y vouloir cotraind^^ car (difoit il) Ci ie luy faifois guerre, vrayementil auroit raifon d’en pourch^^^, la ruine, mais puis que me rcpofant,on me vient aflaillir iufques en mon nbsp;nbsp;,

grâd peine feiois-ic rafer mes anciênes forterefles que i’en deurois pluftoft^^^ de toutes nouuelles. le confefte cftre vaflal du Roy de France, amp;nbsp;luy aiioit^ hommage. Aulfi eft ilmonfcigneur,amp; fi iele dois feruir,ilme doit pareille’’’^ deftendre, amp;c garder,non pas me tourmenter en ce qui m’appartient. leneVO? point qu’il peut amender deladeftruôlionde Gifors. C’eftlapaixnonlag^?', re qui entretient le vaftal fidelle à fon Seigneur. Ainfi le Comte de Flandrcd faire,les deux Rois le donnèrent la bataille pres de en laquelle les Anglois furent deftaits, amp;nbsp;leur Prince contraint feretirer ei’ ville. Toutesfois te icune Guillaume fils du Roy Henry q ui f eftoit toufioƒ monftré fidelle au Roy de France, obtint finablement de luy, que Gifors’’*/ demeureroit fins eftre rafé.

Voila ce que nous difent noz hiftoires Françoifes, mais celles d’Anglete’*^ j^efenceda chantent autrement, car elles difent qu’ayant en mefme temps le Roy Henr/ ^jdeFrSce. d’Anglcterre efté aflailly de trois endroits parles François, le Roy deFranO^ pour moftrer la caufè de fit guerre meilleure,faifoit par tout proclamer Duco Normâdie,Guillaume fils deRobert,frère duditRoyAnglois,amp; qu’ilauoit^' cité amp;nbsp;pratiqué Hugues ou Hues vallet de chambre dudit Anglois, de tueriça maiftre, mais qu’eftant ceftc confpiration defcouuerte, les adl^rens amp;nbsp;comp**' ces de Hues furent condamnez amp;exccutez à mort. Que des ce temps, le M Henry commença de fe garder mieux qu’auparauant, mais queparmy 1 crainte, il receutvne nt)uuelle ioyede ce que cependant que de toutes fes ces ilrefiftoit au Roy Baudouin, eftantblcfte, il fut contraint de fcretirerûp cefteguerre, amp;nbsp;defen aller en fon p»ays. amp;nbsp;qucFouques Comte d’Anioul^ vint rendre à luy, amp;nbsp;mettre de fon cofté. Que puis apres ils combattirent fo’*' Ptutrs effets nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre l’autre, en diuerfes amp;nbsp;petites rencontres, fims que l’vn ei”'

de fortune, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J ßjj- fjutre à caufe que tantoft la fortune lecondoit l’vn,

toft l’autre, amp;nbsp;qu’en fin le Gros accorda audit Guillaume, que Gifors ne fer”** point demoly. Voila ce que dit l’hiftoire d’Angleterre, laquelle feracy apf”® refutee en ceft endroit.

Le Chafteau de la Roche Guyon aflîs fur la riuiere de Seinejtoutioignat vfl” ZfFteda haute motaigne pouuoit alors beaucoup feruir pour les guerres de Normatl*”' fleurde lu Vn gcntlihome nomé Guyon en eftoit Seigneur,amp; fidelle valTal du Roy W' i^cheGujo. £)£q^Qy Jg pgj-g jg femme,Normâd,amp; grad ennemi desFraçois, nome Gui’' laume,eftoit demy enragé,amp; à cefte caulè il étra quelquefois en ce Chafteau,^ tuant Ion gendre en tranifbn, il ft ftifit de la fortereffe. Les grands Seigneurs voifins de ce lieu, lors efineuz amp;nbsp;animez de ce mefehant aéle, l’allerent alfiq?^* dedans, ôc n’eftimans point qu’on peut pcchercn tous des maux qu’on p”***'

V

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LOYS 6. LE GROS ROY 39- LIVRE VIL 393

roit faire à vn fi malheureux homme, vn iour qu ils parlamenterent ils luy pro

mirent prefque tous, que f’il vouloir rendre le Chaheau ils ne o enceroænt

aucunement. Aufli ne firent ils,mais ils permirent que les autres qui n e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr^ißrts dtf

tenus de leur fermêt envfaffent à leur volonte,lefc|uels apres auoir 5 .

decestraiftresenmillepieces,leslierêtainfi defchirezfur es c ayes,

rent aller aual la riuiere de Seine , affin que ceux de Rouen,

cederiuiere tenans le parti Anglois,les peuffent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;redrant deNor-

cequonauoitprinfedeleurtrahifon.LeRoyLoys c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;camte’de

mandie,menafon Camp a l’entour de Meaux, pource que e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;champaigne

paignealhéduRoyd’Angleterrecome^oitàfefmouuoirp^^^^

re Ce Comte elloit lors Seigneur de Chartres,deBlois,dcBrie, ôc deChampai

re.ee v^omte cltoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;repouffer ceux deMeaux qui

gne.Mnfi queRohert nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;flehleffa de telle forte qu ff

auoientfaitvnefailhe,foncheualtomR nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;garnifondc Lagny e-

mount peu après LeRoy ^0^^quot; ^f^,,„„eeuxamp;leurvrUe,amp;cotu- _ “Z±X:rUes°cWa fi

Netskut jarnifon^ furent

leutdaemn.Lesennemisauoietdeiio

jaftet amp;nbsp;ruiner \e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àePifeaux ayant faitfa paix auccques

. uantaueei^uestoutcsfesfotces.Hugu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;queLoysVeGios auoitraft

l dutençsdtiRoyPinhvves '^^ftPvq^^eursentreçrinfesfurVesîran, „«»,»4«

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurvouuoir Antes eefte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fonhonneur. Les armees fe renfor-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^„„e.LeCorriteBaudouindeU^^^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cotent tous les louYS tant Avne part que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u^A,,-Rnv Rr le Cote Raoul

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dres,àuquel nous auons cy deffus parle,vint en ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y TB\Vyanlt amp;■ Eftic-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dW« pour fecottrirHtt-

\ næorntes àeCliannarsne quot;“Xcar^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’i,, nulrttetduComtede

I vÄ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXdefefaLt.neanttnoLfafantetiefouftrnt

leurs ^ens àe niei amp;nbsp;renouifetent les Cltamçenors fi lomp; rpa ils fc ttoüuetent ençÛne earina™,cu tis cornmencerent des de» coftex atriettrelettrs p,e,^_ en otàonnancc ncut combattre .aStbault mena 1 aifte dextre es ennemis. Huraeslebataillott Au milieu tmi eftoit ftantyue par ttoerme amp;t fcsbanàes .Les îrançois ie diuiferent ÇemlAaBlemcnt en trois, Slt;. fut adurle que e regrment rx Comte deV crmandois comBattroit celuy àeTluBault,amp;clcRoy ’attaquerort

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aHugues,2!cleComtede¥lanàrcs aEffienne,Sgt;c lors Ce commença acargue

\ ou ils Ce montrèrent vaillans de toutes parts. Car comBien queles ennemrs \ entent plus grand nomBre de gerrs queleBlt;oy , toutesfoisla grandeur dvnte \ nbsp;nbsp;nbsp;^ùnceCeruoitBeaucoup auxCrens, 2)C Cur tous autres ,les gens de predEranqois

\ Ce montrèrent vaillans, car ils conaBattirent CrBren du coté du Comte deV er-\ nbsp;nbsp;nbsp;mandois,quils trentperdre place au ComteTBiBault, SjC tnaBlement tourner »«tUe,

\ le dos atousles ennemis,dontlaplus partie CauuaàVrCeaux, principalement \ nbsp;nbsp;nbsp;les grands Seigneurs qui puis apres en Cortir ent, Ce retirèrent a Claartr es, par

\ nbsp;nbsp;lapermitronduRoy, quitt de recBef raCer cecBateau. Wttgues eutlorsvn

\ nbsp;nbsp;comBatèneamp clos contre vnappellé knCeau, duqaeVtderneuravainqueur.

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594


LOYS 6. LE GROS ROY 32?


puis il Ce retira en Afic,amp; y finit les iours comme en exil.

Le Roy ofta la Seigneurie de Beauuoifin à Lancelin Comte de Dammat® pourcequ’il auoitfauoriféfes ennemis, amp;nbsp;pourvuemefme occahonil ^tht^^^de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Louure en Parifi, amp;; Milon de Montlehery. Philippes Baftard

leurs terres, fund Roy Philippes,amp; de la Comtcfle Bertrande , fut foLipçonné de trahilo'’)’ caufe qu’il n’auoit pas obéi au mandement du Roy. Parquoy la ville deMeiquot;* fur Loyre luy fut oftee, que luy auoit donnée fon pere, pour l’honneur on le lailTa viure,quoy qu’il euft bien merité la mort.

Thonttu de Màrle.

T ■

Concile de Seaiiittifs.

Prinfes de

Il y auoit lors en Picardie vn grand Seigneur nommé Thomas de Marie,ricb amp;nbsp;bien allié, lequel eftoit fi fort es enuirons de Rheims amp;nbsp;d’Amiens, amp;nbsp;tnefm^^ dedans la ville de Laon, qu’il ofa bien tuer l’Euefque d’icelle nomme Galdeof» commeilfefforçoitde deffendrele droit des Eglifes de fon Diocefe. LePap^ incontinent aduerti de ce faid, enuoya Conon Euefque de Prenefte, poiitl’^’' enquérir amp;nbsp;en pourfuiurcla punition. Ce Legat arriué en France, aflcmblî'® Concile a Beauuais,amp;:pource que Thomas ne fe vouloir oneques troiiuerafo” mandement,il rexcommunia,amp; enlaiflalapunitio au Roy, qui toutfoudainl’’’ faire vne effigie a fit femblance, amp;nbsp;comme fil euft efté prefent, le dégrada armes,amp; le declarant fon ennemy, manda aux Capitaines qu’il auoit en W' die,qu’il luy fiftent la guerre.Ce qu’entendu par Thomas, il fe faifit deLw^ Crecy,amp; deNoyon, amp;nbsp;y mitgarnifon. Cenonobftant les citoyens deLaofli^ remirent incontinent en l’obeiflance du Roy. Ceux de Marie au contraireeii' durèrent le fiege l’efpace d’vn an, amp;nbsp;ne fe voulurent oneques rendre que par la-mine. Crecy amp;nbsp;Noy on furent fcmblablement reprins,amp; ceux qu’on trouuab-dans pendus amp;nbsp;effrangiez. Quant à Thomas,il faifoit toufiours quelques entre prifes fur les François,amp;les tourmentoit continuellement, mais àla finfetroU' Liant furprins,amp; contraind de fc deffendre par le Comte de VermandoiSjilb fi griefuement blelfé qu’il mourut prefque tout foudain.

i^euobedes Voyez comme en ce temps, les grands Seigneurs de France Ce reuoltoknt \r^bur^o° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;merueilleufè,le mettoientle plusfoLiuentefl

grande peine.Ce qu’ils n’eulfent peu faire fans le fecoursdu Roy HenrydAH' gleterre, qui leur aidoit, amp;c de gens,amp; d’argent, amp;nbsp;haioit tant les François,que pour auoir plus de moyen de leur nuire, il fit alliance auec l’Empereur Henry, amp;nbsp;luy promit l’Infante Mathilde ou Mahault fia fille en mariage,amp; par cemoye l’efperâce de luy fucceder en fon Royaume,amp; autres grandes l'eigneuries,acaufe que fes trois autres enfans Guillaume,Hcnry, Sibille, feftoient noyez peu déliant, comm’e ils pafToient de Normandie en Angleterre. Car bien qu’a leur partement de Harfleur,la mer fe monftraft calme,fi eftee que peu apresvn vent Enfans roy- de Suéft quife leua, les fit tomber fur vn Rocher nommé Cafquct ,par lanegÜ-Mxdoyuent des mariniers, amp;nbsp;fe perdirent enuiron cent cinquante perfonnes auecb. deC“’^^ enfans Royaux. Cequidoibtferuir d’exemple à lapofterité de ne commettre lt;nbsp;ainfi l’efperance d’vn Royaume à l’incertitude des vents tant variables,amp; aub-zard de l’inconftante fortune.

L’Empereur Henry entre tous autres hautain,mena lors vne armee defoixa-te mille homes de pied,amp; de trente mille cheuaux en Italie, amp;nbsp;d’arriuce printS« brufla Nouare pource t^u’elle tenoit le parti du Pape,puis en pallant l’Appenm, ilfitrafçr Pontremolo a caufe que ceux de dedans luy vouloient cmpefdieH^ paflage,amp; quand il fut en Thufcane,il ruina entièrement la ville d’Arezzo,continuant

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LUI 5 6. Lb GKU5 KU Y 39. LIV KL Vil. 395 tinuanttoufioursfon chemin vers Rome. Ceft Empereur apres auoirchafié fonpcrederEmpirejamp;fcneftrcïàifi par force, tourmentoit de tout fon pou^ uoirlesEcclefiaftiqucs amp;nbsp;vfurpoitles terres de l’Eglife. Parquoy lePapePaf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

cal eflayoit de trouuer les moyens depoint ne le couronner.Neantmoins ils fê- fonpert. uoicrent tant d’Ambaflades l’vn à l’autre qu’il lembloit qu’ils fulTcnt d accord, tellement que l’Empereur entra dedans Rome, amp;nbsp;fut receu du Pape deuant 1E-glife faint Pierre. Comme on recitoit ce qu’il auoit conuenupar Ambaflades, affin qu’ils le confirmaffcntjcftans prelens, il fcfmeut vn grand trouble en celle place,dont,(felon ceux qui foufliennent l’Empire, ) les citoyens de Rome furet caufe,les autres en rciettent la coulpefur les Allcmans.Plufieurs Romains y furent tuez,amp; demeura le Pape prifonnier. Auquel l’Empereur dit ces mots de la lainte efeipture: Je ne te lairray point ^ue prewier tn ne maies bem.h. celle caufe lePa pePafchal futcontrainôl couronner cell Empereur qu’il haioit tant,amp;luy permettre le droit de conférer les Benefices. Apres qu’il fen fut allé de Rome,le c»ntrMMt PapeafiemblavnCôcile,amp; déclara nul tout ce qu’il auoit fait par force, puis il mourut peu apres ,amp;fut efleu en fon lieu Gelafe,qui failant publier vn Cocile a Rheimspalïa en France, pour demander fecours contre l’Empcreiur: mais il demeura malade a Cluni,amp; y mourut, ayant à peine achcué l’an de fon Pontificat* Guy Archeuefqucde Vienne fut ellcu en fon lieu, lequel efloit fils de Guillati-mcComte deBourgongne, amp;nbsp;frere de cell Eflienneque nous auons dit eftrc mort en la terre làinte,amp; pareillement de la princelTe Clemence femme du Cote Robert de Flandres, dont eftoitilTu le Comte Baudouin quilors comman-doitauxFlamans.Lanuiél de deuant leiourqu’il fut créé Pape, il luy fut aduis en dormant,qu’vn ieune iouuenceau d’vne diuine maiellé luy mettoit vneLunc en fon giron.Il fut nommé Califle,amp;: ne dégénéra point de la làinéleté,pruden-ce,amp; grandeur de fes predecefleurs Papes. Il fetrouLia au Concile de Rheims, canâleJt auquel 11 déclara l’Empereur ennemi de l’Eglife. Dont ce Prince plus irrité que elpouuantéalTembla prefque toute laNoblcfle d’Allemaigne en vne armee, délibérant entrer en Francc,amp; entiercmentlaruincr.il meualfoit fur toutes les au très villes celle de Rheims,lt;à caufe qu’il y auoit eflé excommunié.Le Roy d’Angleterre fon beaupere l’animoit de tout fon pouuoir, amp;nbsp;par ainli les François a-noientlors guerre contre l’Empereur d’vn collé, amp;nbsp;contre les Anglois de l’au-tre.Adoncques il leur clioit bien befoingdefemollrerfagcs, amp;nbsp;vaillans, amp;de cherher le fecours de leurs alliez.Le Roy Loys le Gros, fçaehant bien que tou- Frame. tes les guerres precedetes qu’il auoit eues cotre lès fubicéls, n’elloiêt que icu au regard de celle qu’il fevoioit apprellée par deux 11 puilTâs ennemis, n’oublia rien de ce qui luy pouuoit feruir.Il laifla le ComteAlmeric ou Amauhi de MÔtfort fur la frontière de Normandie, pour refifler aux entreprifes des Anglois. Le Potiruoyonce Duc Alain de Bretaigne amena toute la NoblelTe de fes pays à fon lecours.Ce vaillant amp;nbsp;vertueux Roy,nc fe fournit pas feulement d’armes,d’hommcs, amp;nbsp;de chenaux contre fes ennernis,mais d’auantage il requit deuotement,la faneur du louucrain,trefpuiirant,amp;trclbon Dieu,lefuppliantqueli par lepalTéilauoit /^co„rs i tant de fois monllré Ion grand pouuoir contre les ennemis de France, il voulut encore en celle extrémité fecourir les habitans d’icelle, qui tant humblement len fupplioicnt amp;nbsp;efl choie merueilleufequele Roy de France amp;nbsp;fes François conceurent de celle priere tel clpoir amp;nbsp;alfeurancc, que marchans contre l’Em-percur,ilsmonllroientvnli granddçfir de combattre, qu’ils le firent changer

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Diet te!» rrormes.

LOYS LE GROS ROY 35?* dopinion.Gar-penfant,quand il cntrcprint cefte guerre, trouucr le Roy ment dclaifle des Gens voyant lors qu’ils fe monftroient Ci bons uibK ’ délibéra croire les Princes amp;nbsp;grands Seigneurs d’Allcmaigne,qüi toufiours confèillé amp;nbsp;fur toutes chofes requis de ne commencer point b g re aux François, auecques lefquels l’Empire auoit efté G long temps en eftoit ia fur les marches de Champaigne, toutesfois il rompit fon camp gt;nbsp;. retourna.Lcs Anglois le tcnans tous prefts auoicnt commencé de f’efffloU incontinent qu’ils fceurcnt que les Allemans eftoient en France.Mais qiWj furent aduertis de leur retour,ils mirent les armes basdcfqucllcs ils repnnd peu apres, amp;nbsp;en defpit d’eux, L’Empereur Henry parla priere des Gens,nti fon appointementauec le Pape,puis il tint vne diette à Wormes, ouïes ôc gerands Seigneurs d’Allemaigne fe trouuerent tous, pareillement les balÉideurs de Rome: amp;nbsp;lors on difputa du different du Pape amp;nbsp;de rEmp^“^^ ’ toutesfois auecques le refpeôl de la grandeur de l’vn, amp;nbsp;de l’autre. L’Empe^ fe defmit de fon bon gré de la collatio des beneGces-.Parquoy le Legat luy 00 naabfolution de toutes les precedentes cenfures, amp;luy rendit le droit ferer,en telle forte,que luy feul en iouiroit durant fa vie, fans qu’il retour^quot; pres fl mort aux autres Empereurs.

En ce pendant le Roy de France, commençant guerre au Roy d’Angbt« . beaupere de rEmpereur,vfa d’vn ftratageme dont iamais l’Anglois nefefüi Gé,penfant qu’vn tel Prince tant vaillant d’euft touGours vfer d’vneguerrco^ uerte,amp; non de furprife.il enuoya quelques vns de fcs meilleurs foldats, en bit defguifé amp;nbsp;armes couuertes, pour furprendre la ville de Nicaife, qui en lariuicre d’Epte,ainG comme eft Gifors:amp;les ayas aduertis de ce quibdeuo faire,ils accomplirent G bien leur charge, qu’ils demeurèrent maiftres de ce ville:ou le Roy fe trouua foudain, apres l’anoir fortihee y mit bonne G)n. Ce que fçaehant l’Anglois, il ht incontinent faire vn fort fur vn tertrepf^ chain de la ville,amp; y laiffant des hommes, aufquels il fe Goit le plus,il retourné enfes pays pour affembler fon armee. Il y demeura G longuement,que 1ns çois eurent loifir de prendre ce fort. Dont les citoyens d’Andeli tous effray^^ fe rendirent au Roy, qui pour d’auantage tourmenter fon ennemi, declaraƒ

Guillaume eftre légitime Duc de Normandie, à caufe qu’il eftoit nls DiJn: Robert,que ce Roy Henry tenoit en prifon : Scoultre ce il le fit aflaillir coftédePonthieu,parleComte Baudouin de Flandres, amp;nbsp;ducoftédelabal N ormandic, par Fouques Comte d’Aniou, du Maine, amp;nbsp;de Touraine. aux François ils raffaillircnt par le milieu de fon Duché. L’Anglois voyant!^’ villes prinfes,lcs vnes par Gneffe, amp;c les autres par trahifon des citoyens, fel^ tant guerroyé de toutes parts, amp;nbsp;craignat fur toutes chofes fon nepueu qinbj debattoit fon Duché,commença de fe defefpcrer,fcfpouuentantmeruei leule ment de ce qu’vn Gen valet de Çhambrc,nommé Hugues auoit efté conuainn^’ d’auoir intelligence auecques fes ennemis:amp;combien qu’il l’euft fait mourut core ne fe trouuoitil point afreuré,ainçois foupçonoitvn chacun,fonsfo vouioi Ger en perfonne quelconques. Il craignoit tant d’eftre trahy à la table,quenl^5 mefmes euG’ent fait quelque Glencc, il ne fe penfoit point bien leuremen'^» au contraire fils euffent parlé entre eux,il coniedluroit que c’efloitdeluy.11*’^ fofoit trouuer en grandes aGembtecs,amp;encorcs moins feul.Brefoneques Pngt;’' ce ne fe dcfGa tant de trahifon que Gt ce Roy d’Angleterre pour vn têps.Néant-

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LOYS lt;î. LB GRO S ROY ^9. LIVRE VU.

nioins il commenta de prendre cucur, quand il fut aduerti de la mort du Corn te Aeflldres -.lequel faifant affaillir la ville d’Auge receut vn tel coup de pierre parl’eftomacli, qu on l’emporta demi-mort dedans fes tentes, ou il mourut feu iDies. Le Roy Loys çour venger cefte mort, entra Comte de Charries fiUttoatfifferaufeu6tàVeCpee,acaufe quvn ippeUeThtbault defeem duàesCoœtesdcBlois,auitenoitleçattidesNormanseneftoitComte.Mais rntiquiapptochort delavffle,deliberanty exercer toutes les cruautez dont atefouuc^t aduifer. Les Preftresenleutshabits Crcerdotauxfortirent aude-uaut deluy, St tous les citoy ens eniemble, dont il eut telle pitieæ ,l leur pardonna entièrement . ^^^.^„rdeceftefeçonenïrance,ceuxdeïAfie

Durant quecesÆrresfepoflo^ nelenortoientpasfortbienpourlesW

Baudouin deuxieme amp;nbsp;proche^

ûonnalonComteàEdella queluy auui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ir.nk.t;n jvn-^rre

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gentillionime îranqois,vertueux St

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;II- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-.„Ap«; Erancois fecontinuoittouiioursen 1 Alle.

k ^o^en,lagloire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vdes deuxdeffunas

I ^continent queleComte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du dernier, il print le che-

\ Ko. Godefroy'

\ raradeHietufalern,pour fe aire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G^ueB’audouin eào’it elXeu au lieu du

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pont delàpafct en Afie,qt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme fes plus famllllers luy con- i^oj d, hu-

r '\\ rc^ '1 (V r’fpkiv remonfttans que ce nouueau Roy ne luy pour

\u

1 nbsp;nbsp;nbsp;» Gekist: parle fangScvaillance uesL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nne VafCeurer

» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r-- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^radpR malntenat QU 11 ne lait encore quel aueurci.

* nbsp;nbsp;nbsp;n ambition ruine de guerres ciuiles,rYu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r c.. ^r^;„Avp îv rpnnmmer en

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lt nouutauRoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p” ç°“™àoltes «pu il eut conttelesBarba- ’’.fX.t

tes .V nVrince deV ardne entra

1 (v ïv * nbsp;nbsp;’quot;l e marcliaft audeuant

\ tee(al«t,àelt;iuoyrlneîur pasp\uamp;oamp;aàuertrlt;pur\ue

\ nbsp;nbsp;nbsp;Vymt —rt ,i\\uy dUaybar^\e ,{ansvou\orr aucunement attendre

\ îesamlsamp;e aXXiex qnivenoientafon fecours. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,.A,aGpnTRàu-Blt;i«À»tt'int«

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;KtiSr ùeUrîort_lt;me Xuy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

wk tm^*VxiV Yiœà«,aeÇiteTOV3.s çcMAàcas àeWttW«.^t\oïsco-

Æç^V'^vrasi%u«TO'j«\«CWamp;vTO%àeS'jne,Wvns G«„.^ ^.uwcsraet,\eta^^t^s ^uoYcwt toYvûvAtiAVvaacbijvovxue^A. ec CrTur»«

Xt\Xgt;MXo^e,c^i ^tXouxevkVoxiv v\W ^xû\xoYt^W\cv\vs£o\àa.tsàeViaÂce Æt k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tvivätBs teviiBs touVvowisX^i co^c. ÀeS'^Xïe, xecouuxoieBi a

\ ’^X\\%Ço\\\xitc.ç.Q^Aç.s vvoÇccts ;v\AoXeïvt^e.i^u,amp;CYîvettoXerÆ^^vïÀvov\% 2Ä.rcwiÄV-\ t\ms XeX'a.YïsXe.s ■^X^ceamp;Xe.s ^X\is ^locXvts èicX ^vm.eTOX,?»c o^X^Xws en inoXent e \ Çovng^.XueConn^Çt'îXXeà.cXXvevnXÀenv 2iY^eXXéGnAX'a.nn\e^nxïe e’x.eïç^oïti^^^ cmllAttme \ nbsp;nbsp;nbsp;Wn ^3l àvàx^e ,î)cÇe YnQnÇivQïtÇvNetmenxAni'xntXa.c^'^twXte ^eXonmiïnie, Bunt.

\ o^À neX'SiSóït ’çîls ^iîLnlt;Xe ncc^Xvon ?i\ïx'Ç)2ixXgt;^îes AeXe veAonn Àe. Va.^t\nve^ \ . Yi’çoniXem AonnevvnvenxXcon^noXÇcte o^xeXes CXneXtïensneA.o\ent^oXnt \ nbsp;nbsp;nbsp;NX\ne\XL,A ïcXtXeYe^e Aev«®xX-siXaite N’XXe AeTXx ,Xa.c^\^e on n ;iv\oXt ^^oXnt s^^e Atf «

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398 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYS c. LÊ GROS ROY. 59-

encores feeu predre.Il raffiegea par terre, amp;nbsp;les Vénitiens par merjcfquekl^ Itiy donner meilleur courage, amp;nbsp;luy faire entendre qu’ils ne le vouloientp® iaifrer,ains levouloientfecourir fil eftoit aflailli ducoftedelaterre,r2fpj^ cherent le plus pres de la coftc qu’ils peurent, amp;nbsp;d’auantage ils enuoyer^^ timons de leurs galeres dedans foncamp. Neantmoinslefiegcfutpws gt;nbsp;qu’ils n’auoient penfe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ’ ? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Aucuns ont efcript que pafTant quelque fois vn pigeon par deflus les Chreftiens cognoiflàns bien que ces oiicaux eftoient les communs po, metdoaepÂr , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il

■yn fi^eoo. lettres des ennemis, comencerent tous d vne voix, tant ceux de la terre^“ lamer, â crier fi haultement que ce pigeon tout eftourdi de ce cry, tomu terre, amp;nbsp;luy fut trouuee vnedettreattachée au col auec vne ficelle bien de ' cftant ladite lettre eferite en langage amp;nbsp;lettre barbarefque,laquellc aducriu les aïïiegez d’auoir bon cueur, amp;nbsp;qu’en peu de têps ils auroient tel fecoufs4 le fiege feroit leué,car le Roy d’Acnis deuoit bien toft(di{bientlcs lettres)^“’ auec vne grande armee, lequel a la veuë defdits afliegez deuoit tailler en alïiegeans,amp;deliurerlefditsalfiegez dufiege. Cellenouuelle

ôc ellonna aucunement les courages des Chreftiens, amp;nbsp;croybit on que les ƒ riens fortifiez d’vne bonne elperance de leur prochain fecours fouftiennfO beaucoup plus obftinement amp;nbsp;hardiment que deuant, le liege, amp;nbsp;ce qui Ç le plus à craindre fut qu’vne peur fe mit dedans les cueurs desChrelliens,dô contraindls de combattre contre leur gré, vn trefpuilTant enneray.

Cotrffinejlis ques ils fauilercnt d’vne finelfe qui ne fut pas des plus grolfieres. Ils firent^ rc vne autre lettre à quelques Egyptiens qui feftoient conuertizjoupcund^^ eftre,à quelques vns des Latins melrnes,quiparla longue fréquentation pays de Leuant, fçauoicnt celle langue,puis ils la mirent au col du Pigeon, lailferent aller dedans la ville ou ifnefutpluftoftarriué, que les citoyens duidsatels melfagers ne receullcnt la lettre qu’il portoit, dedans laquent)^ ’^^ouucrent que leurs alliez leur mandoient qu’ils regardalfent àeux,amp;:

^uts. mieux qu’ils pourroient, lans attendre aucun fecours du Roy d’Achis,acnn que les palfages eftoient fi bien gardez des Chreftiens qu'il eftoit impoflib^ leur en meiier,amp; qu’ils auoient monftré, pour auoir enduré fi log fiege,t^^ vaillance amp;nbsp;de fidelité, qu’on ne les en pourroit iamais aucunement blaim Celle lettre flitèaufe que les Ty riens defelperez de leurs lècours fe rendit auxChreftiens le cinquiefine mois de leur fiege, amp;nbsp;fut donee la ville de Tyt^ Venitiens pour auoir le plus aidé à la conquefte d’icelle. Ce qui aduint lan falut raille cent vingt quatre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jj,

pwßon des nbsp;nbsp;Tandis que ces affaires le palToient en Afie ceux de l’Europe eftoient bron

ra^eserdes Jez par les diuifions des Papes amp;nbsp;des Empereurs , lelquelîes ont fl lon^j' duré,qu’clles ont renuerfé l’eftat de l’Italie, amp;nbsp;couppé les membres éit^^ le en diuerfes pieces, aulquelles aüiourd’huy elle cil dechiree. Auui coin nousauoiisdit,du temps de ce Roy,furuint le grand different entre le ' peGclafe amp;nbsp;l’Empereur Henry, pour auoir ledit Pape elle déboute du gepar ledit Empereur,àcaule qu’il n’auoitpas cftéappellé à l’eleéliondu Pape, dont le Pape ( à ce que quelques vns dilent ) fen alla en Grèce auecq^e’ quelques Cardinaux, amp;nbsp;apres fen vint en France fe mettre en la Judit Roy Loys,ainfi que les prcdecelfeurs auoient toufiours faiél. Ce qui ty

ism^ereur. c^ufe quc l’Empercur Hêry fufeita yn autre Antipape,qui fut nommé

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LOYS V. LE GROS ROY 39. LIVRE VIL 599

Mais d’autres difcnt que Gelafc ne fut qu vn nbsp;Eape, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cv

f» en Grèce, ains f en vint en France, U ou 11 ail nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c. d. i,

deffus mentionne, durant lequel il mourut.. Lo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„nmTne Guv Ar-

blet,efleurent p^ur Pape le ftls du Contre deBoutg^g^no^-Guy^At^ cVieuefque de V renne, amp;nbsp;fut nommé Calrxtc deuxre nbsp;nbsp;* ? V . ntioapc que

le Concile de kùeims amp;nbsp;apres venant a Rome Grégoire Antipap

y:Vh±:^™^

feemprifoiiné nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.e,,,..ponuficataffeml)lavn'Concllt,auquelilexcd-

CalixufevoyantpaifiWe^Poquot;

tnunialLmpercur, Sc fut celte cxcommunieauui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

leUesUi^aes.Maisvoutceipueïtinçereur ct»gnoir grandeme^^^^

, depoß deïBmpire,commefon auoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,.

GÙe,i\aJrda auPapeouifesfucceffeutsçourluy

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pereurs de droit de ïinueftituie des tuefcliex iSt aunes benefices. tn rpuoy

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leVapeCalrxte gar^navnbcau amp;crmpcïreuxprrurl.egcpour oy ,Slt;pou

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onidenuisluy ont luccedé en ccùe dignité. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ i -r „»rpnre

\ UYrance voyoïtdelorngtous ces débats entrelesPapes ^lesEmpereuts _ \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ît ete en quelque futfcance de guerre, quandVes aÙaires deLVandres luy vin-

\ drenttrouVÀerfonrepos ,conime’iVferadit au Liutefuiuant.

st: o IKE Lî,

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LE HVICTIEME LIVRE

LHISTOIRE DE FRANCE-

tamine.

GrAndes Aumofnes.

^jjperre de hleds en teps de famine.

Es CHOSES fe faifbient en Aficcontre ceux Si font noz vrais ennemis, ce pendant qu’en l’Europe le Comte Charles de Flandres nepouuoittroiiucrp^ix atiecla nobleficde Ion pays, amp;nbsp;y auoitdélia qu’il eftoit entré au comandemêt de l’eftat,fans quel' le luy voulut obéir. La comune au contraire lainio’^ mcrueilleulèment: aulfi que le malheur du temps by donna les moyens d’auoir Ion amitié amp;nbsp;de fe eftimer amp;nbsp;direpere du poure peuple,car la faminelut peu apres fi grande en les pays,que par les ruesamp; dif' mins on trouuoit en nombre incoprehenfible les gens morts de faim. Poura laquelle obuier, amp;nbsp;à fin que les viures fulTent a meilleur pris,le Comte Charles fit partons les pays de Fladres deffendre les ceruoifes,amp; tuer les chies amp;veaugt;') amp;nbsp;ordonna que tous les greniers des marchans de bled fulTent ouuersamp; quelô bleds fulTent venduz, amp;c difiribuez àpris railbnnable,fai{àntau furplus entons les lieux ou il le trouuoit vne infinité d’aumolhesquiferoient trop longues^ raconter, amp;nbsp;a celle caufe nous nous contenterons de dire la libéralité dont il vfii en la ville d’Y pre, à fin que par icelle on puilTe mefurer le bien qu’il auoit fait aux autres villes amp;nbsp;lieux de Tes pays. Eftant donc ledit Comte à Ypre,ôs grande compalfion des cris, pleurs amp;: lamentations de Ibn poure peuple prelTé de l’infupportable rage de la faim, il ordonna vn iourquede fonbhJ on dillribuaft aux panures iulques à fept mille hniél cens pains d’vn marc hpie ce,qui elloit vne grande libéralité,!! nous voulons confidererl’extremitcamp;ne ceflité du temps. Et durant ce têps fe trouuant le Comte en !à ville de Bruges,u fut aduerti que Bertholf Vandeflrate Preuofi: de !àinéTDonas,amp; Chancelier tie Flandres, Lambert BoulTart Vandeftrate Tes freres, amp;nbsp;autres de leurs parens auoient de longue main amafle quafi tout le bled du quartier, mefines qu’ilsa-uoient par enfemble fait vn monopole de retenir Icfdits bleds en leurs greniers fins les vouloir vendre à pris raifonnable, amp;nbsp;qu’a raifon de ce,lc menu peuple mouroit de pauureté,à laquelle neantmoinsparle moyen delà diftribution defdits bleds on pourroit aileemêt pouruoir. Ce qui fut caufè que le Cote fans fefouuenirny de la gradeurny de lapuüTance defdits deVandeftrate,quieftoi; entdes plus grands feigneurs de tout le pays de Flandres, enuoyalônauinol' nier appellé Thamart Chaftelain de Bombourch pour leuer par main fouuerai* ne de leurs greniers,tous les bleds,lefquels il fit dÜlribuer amp;nbsp;vendre àr^onni'

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LOYS(7. LE GROS ROY 3% LîRVE VllL 45Î

blcpns,qui fut configné es mains defdits deVandeftrate aufquels ncantmoins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—

ihuoitkiffévneprouifionfuffifante pour eux,Scieurs familles, mcfmes pour (^yentedt le Chapitre dudit Saint D onas .Nonobftant cela, leErcuoft amp;c fes frères con- cnf^i-ceutentvnc merueilleufe indignation contre Thamard, alinftigationduquel ils çftimoient auoir efté faiôte cefte diftribution,dont ils luy firent pluficurs in-iurcs Sc dommages en fes iardins, maifons, nbsp;nbsp;poffefTionSjf aidans en cela

cours dcBouffartVandeftrate neuen duditPreuoft, ôc fils deLambert Vande-ftrate.bouffart fut adiourné pour comparoir en perfonne en la Cour du Corn- nbsp;nbsp;•

te Charles,amp;c là rendre raifon des exces ôcoutrases commis contreTbamard amp;c r^^ewen»«^ parce quebouffart ne comparut au tour affigne^l fut condamtre de rendre apar . tie aduerfe tous inter efts Sedb mages foufferts,mefmes tttor one par c

Sefon confeil,quepour nauoirBouffart comparu, es mat ons tues,amp;cbruftecs. Ce qui mcruetlleufement irrita ledit Preuo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;es a e nbsp;nbsp;nbsp;,

Icfquels furent encore d’auantage irritez par vne fentencc que c nbsp;om ep

nonlt;;afurïtnctàent qutf enfuit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auPreuoft.Ce ftls Komme fortbau

I bouffartauoitvnbeau bls matte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jeffus mentionnées,ftt

1 umamp;eftanjcmentorcuei\\eux,çcuaç«2, Comtcjui meiere de treues en-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aàmnretNnautte Cheualter q^^^our d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Kefttetenu de _

V r^i^hoKs outrageuCesvitodes enn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ouivu«

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duComK,\e(vue\ i cefte occifto vemttVed ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f„o« tenu foy

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ivtœ(euenàtottiCiffe\,amp;eenyicvie\\e\e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;itoft^de tifton.Le

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ijttt jet àufauije i\uj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CfteuiVter demindeut Con

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;totttvenu,lePrcuoft comparut aCafteV au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ae forte ouiVfembloit

\ ï'\’gt;--V^^nUectnucens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entrer çl-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;NOulottNengetlecasàctatt,ScrtortpatNu^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1. n^^nfe à Saint Orner,

A grandinconuenient ,\ebon Comte remit a autre tou c (Jbmte de- lt;11» \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dfcdant aux parties toute Noye défait Au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r „^^pç.fç.Ymet

cWquetoLdu Cbenalier ^erua^eutpurgeroitfon eru^e^^^^^^^^

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ficautftationdedouzebommesXSlobles, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o. fpe aALe- ^.r-.

con-

4^«si.fc^«(«.ioxlx Wv.uo«eamp;a^u As

NïWtÂX'ùre^ovxÇeVon.îtncnnsa.nvcmvoneàeVn v^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\c eCneroïcnt üïcyXc

Ws^nnd^^Ànx’çîiYens ,on'çovn\e moms ceux ^tVc^nc s \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n^Acvons

^W^ÇifeconYS ,\\s concXnrcniXa. à^ve^t^VlC conmVÀivon o y x r,venâc-V^VX^s,^vv.s;non^nNne.nucc^feÂme\\e met^V^.femU.Ue^U v^.mvc

it(tÇotvtlcmiÂs.\n.ies\\vamp;.oAens,c^ve^tn.ceîieVoïte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XeCnmtc

\ nbsp;nbsp;. V^^niîiàntnnAÀ^^mmç. c.’^ àeSns ÀecVvee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JmrAéTVva- **“

\ tT^^-,i«’avseeTOtmt^xùt,àô™^c\vlW^TOà=fcs|®

\ nbsp;nbsp;m^tWtVîmàxç.îLXçentenÇontreÇov,?lt;VeoeV^AVVn^.c,e

\ nbsp;nbsp;nbsp;ctSvitxx^.Ce'YVÀ^mMà.a.ocom’ûXÆmtVc.omm'a.vAà^e.m.env. n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

\ noïimvXesNÀVs Sjcn’AXaç^s ótcVX^nóiies ,Qlt;neolt;Yms£oice ;n.^e.n.t ç^v , Tb*mAïi. \ nbsp;nbsp;XttxxTLQnÀ^snoYien^noïtVnXns^xmà.VjeÇdm^ AXvvj ^'vovi ^ovnt e. nbsp;nbsp;nbsp;, .

\ îXîn^i^s^Çmon. c^n’^ ^oitdventXes m^noVvms eÇiV'm^tYS,lt;Y^vto^

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LOYS 6. LE GROS ROY 39.


401


cftoit cnlcué par les plus riches du pays,pour toufiours en faire meilleureproi** fio.Araifon dequoy lespoures qui n’auoiêt moyê d’acheter que coeilspoiiuo' ent gagner,fufTent tous morts de faim fansThamard,qui les îècouroitamp;dargcj amp;debled.Lequelparles biensfaits de fbnmaiflre fut incontinentfi riche,'' acquit tant de terres amp;nbsp;Seigneuries,qu’il deuint plus fuperbe que de couftunj^’ amp;:pour celle occafionforthay delà NoblelTe du pays. DesprincipauxdeiJ plrmtede quelle efloit VU nommé Lambert frère de Bertholfe Preuoft de l’Eglifc Ûi’’ rreuoß- Donas de Bruges. Celle dignité de Preuoll elloit telle que le ComteRolx^ auoit ordonne de fon temps, que quiconque y feroit elleu, feroit chef de to ƒ . la iullice de Flandrcs,amp; lors qu’il alla en la guerre fainéle, il lailTale Preuon

Saint Donas Regent en fes pays, amp;nbsp;entièrement Gouuerneur amp;nbsp;Chancelle d’iceux.Or Lambert fe voyant riche amp;nbsp;d’auantage frere de celuy qui lors cftoit Preuoll,duquel il efperoit toufiours ellre foullcnu,auoitprins par plufieursƒ' nees les dixmes des Eglifes de fes Seigneuries, de lorte que fes greniers ^ous plains de bled qui futcaufeque Thamard amp;nbsp;le peuple fe plaignoicnti'’ f^mîepoure dcluy, difins qu’ilfouffroitmourirde faimvnnombre infini de pouresg^'’^ déliant fes yeux,quoy qu’il eull fes granges amp;nbsp;greniers tous plains, amp;nbsp;tantôt® tinuerent ces plaintes, que le Comte en fut aduerti. Parquoy il commandîtl^“^ pißribtttion les greniers de Lambert fulTent rompus.Ce que Içachant Thamard, ilfy traflS foHra\ nbsp;nbsp;nbsp;porta auecques plufieurs de la commune, aux plus pourcs defquelsil depat^

ce bled fans en prendre aucun argent. Quant à ceux qui auoient pinllance payer,ii ordonna quelque certain pris, amp;nbsp;l’ayant rcccu,il l’enuoya à Umbef^’ Mais voyant qu’il ne le vouloir prédre,pource qu’il venoit de luy qu’il fon cnnemi,il le départit de rechefà ceux qui en auoient nccclïité. Ces chol^^ fufdites firent que le Comte Thamard furent plus que iamais aimez dup^'' charité rend plc,amp; Lambert au contraire merueilleufement hay. Pour touliours croiftr^“'? amiKe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;haine,comme le iour de la fefle des Roys, le Comte délibérant la feftoyf^

y. la mode de France,eufl fait vn Roy,qui durant le foupper difpofoit des oflgt;^ bi fille';^ de lonRoyaume,! Abbe de Saint Bertin arriuant a 1 improuille ht la beneo^' fur la tal^c. Dequoy le Comte fut tout eflonné, amp;nbsp;mefmes comment ce tant vieil amp;decrepit,aLioitlaiiré fès moynes, amp;nbsp;felloit mis en chemin en tcn’f, d’vn fi âpre amp;nbsp;rude y uer qu’il fit celle année. A celle caufe il luy demandalt;1*** le menoit. Auquel l’Abbé refponditque contrainél par ne celfité, il feveno*^ plaindre de Lambert, qui depuis trois ans auoitfoubs le nom de décimé, toutlereuenu de fon Abbaye , en maniéré que luy nyfes religieuxn’auoiÇ”^ plus aucune chofe dequoy viure. Le Comte tout efmeu delà pitiéqueluyl^ foit ce vieil Abbé, voyant qu’il ne pouuoit fournir de Lambert pource quil floit abfenr,commanda qu’on fit venir le PrenoflBertholfefonfreredcquelp^” fiant qu’on l’eu fl appellé pour eflre de la fefle, amp;nbsp;pour foupper auec le fy en alloit fort ioyeufement.Siefl ce qu’il fut bien trompé,car combien qui*/ en eufl de beaucoup moindres que luy afïis a la table, toutesfois en lieu de b

feoir,lc Comte commença de le blafmer bien fort, luy commandant recogt;^^ Frettoß. penfer tout fur l’henre, l’Abbé amp;nbsp;les religieux de Sainél Bertin'amp;iuravngr^'' ferment,que fil y faifoit faulte,il luy ofleroit dignitez amp;nbsp;offices, tant fèculi^^ que Ecclefîafliques. Bertholfe voyant ce Prince irrité ne fçauoit quellereip^® ce luy faire, amp;nbsp;d’auantage il n’euft feeu fournir de bled pour bailler aux mo) ncs,yeu que les greniers de fon frere auoient eflé rompuz, amp;nbsp;entièrement ■ ■ ' “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ...... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...... iß'

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LOYS 6. LE GROS ROY 39. LIVRE VIll. 4O5

uéles moyens de fe purger de ce qu’on luy mettoit à fus, il print le frein aux

dents,ôc iouant a quitte amp;nbsp;à double fit encore fa caufe pire.Congnoiffant néant yen^eance,

moins qu’il n’eftoit affez puilTant pour f attaquer au Comte, il délibéra fe ven-

gerfurTbamardjlcquelauoitplufieurs terres ôc feigneuries voifines des fien-

ncs,quifurent caufeÇainli qu’onvoid communément arriuer) qu il fefmcut fou-

d;nn vn grand different entre eux deux. Lambert premièrement remua les bor- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

nés defes terres, ôc les auanc^afur celles de Tbamard, dont il fourdit vn e at de par olles feulement, duquel on vint aux mains, tant que fonuen^es oisi en

demeuroit des deux coftez ôc de bleffez amp;nbsp;de morts . A cefte occa ion eux e la part deLambert,faffemblerentvn iour tous enfemble,amp;conduits par Ion fils bouebard leuncbomme afpre amp;nbsp;courageux, ils alfaillirent vn des cbafteaux Tliamard,romçirentles portes,abbattirentvn grand pan de la muraille ôc tuas ceux qu’ils rencontrèrent de refiftençe, emportèrent, roi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

tousles meubles de dedàs.LeComtepenfant que ce e quere c ’appai cro feemenr,nenfaïfoitpasgranàcas,ny neiefuft ïamais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nuoient

euRvoulufcprendrealuy. Auffi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tjauoirrmn

i ebétucznour ce different il ordonna feulement queTbamard feroitiecom „u* l enetuczpourcedineient,u or nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;po^Cbafteau réparé, amp;nbsp;remis corn- comu.

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m-- Y« feunt aux dcamp;cns nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° f, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;adreff« d ce\uy qui

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs aductfM .

1 vc»q«o,«qu\\seùffentoccisTUmard encoresauro,eut Asie

1 mndennemy uu™s.. ^“^uoUomtdeK.e2;entenîlandies,uy amp;

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demeurcroitnlusde faTacc,ôcquiiny auoitp'j

\ nbsp;nbsp;nbsp;îî^niSdjnbquafofaftanaqucracuxvouivengetceltouuagc.ainçois^

\ touttUmiÆleui en feauton gré, çourlagrande harne qu V°quot;°“

\ Cornre. Uqudxn iour de mecredy des Cendreslan -À«“

cRolb cnlEglffcSainGt Donas en la C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ ‘ Cirremenr delà

pour en icelle oy tie fetuice diuin, Sc in. effort on pre te au , „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* /’ *'

77-

Meffc,quAndvne2,tandetïOUVpedecompannons amp;calliez de Lambert, (ontmÆœholfe quiauoienr eonfçiré eonrre ledit Comte ,atriuerent tramenladitehâce.hettholfeluy àonnalevremiereouv, duquel 11

\ pontefemme,laquelle de ce fapperceuantdeg^randeffroy leffoiteffiiee que \ leComteÇegatàaff,quipuis aptes dvn autre coup queleditbertbolleluy te-\ nbsp;nbsp;nbsp;elraryeaffitlateffe,eutlacetuelleeÇpandue parla terre, nbsp;tout mcontrnent ut

\ nbsp;nbsp;Ion corps letté du bault enbas dedans le cueur duditSain ^onas,oUi e

\ nbsp;nbsp;nbsp;mtntatrdis’routsebtinuelsfansaueunelepulture,acauteque e acramteque

\ nbsp;nbsp;nbsp;ebaenn audit deldits trarffres ,pertonne riy olort aucunement mettre a main

\ poutl enterrer. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r A

\ nbsp;nbsp;nbsp;Ybamardrneontrnétaduerti del execrffole meurtre commis enlaperronne u.

\ Comte,prrntauecluy toùtcecpaffrencbtra dliomesde deffence,demandant \ nbsp;nbsp;les drxernets delav'dle courut diligemment v erslL'^ffe,mals ri ay ans tous ceux

y nbsp;nbsp;cpà'dmenolt aucunes armes,que ce cpà'ffs auoletpeuptedre en cliole ff preffeci,

\ nbsp;nbsp;dsttouuetentles meurtriers deleur vide armez nbsp;appareùlez atout mA Çarrc.j

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404


LOYS LE GROS ROY 39.


feuille.

Lamlxrt

comme ceux qui font de telles entreprinfes.Lcfquels fçachans biêquctoutH f^lut confiftoit à fe deffendre, les repoufletent de telle rudclTe que demeiir^^ Thamard pour fécond facrifice dedans l’Eglife, tous les autres.quitenoientw® Tamari tue. parti fe retirerent haftiuement.Neantmoins la diuine iuftice, la fureur,! honii' cide,amp; le ûcrilcge aueuglerêt tant ces mefchans qu’ils ne mirent oncqiiesp^ de fe fauLier, ains baftiifans crime fur crime, fe tranlporterent vers le Palais Jü Comte,lequel ils ruinèrent tout, ôc entre fes domeftiques tuerent Gaultier de PaÎMsduco LocréfonEfeuyer tranchant, amp;auecquesluyplu(ieurs Danois ScAllem^nS delquelsle Comte feferuoit,pillans au refte tous les meubles qu’ils ytrouu^' rcnt.Etenretournans verslebourgde Bruges,tuerent pluheurs citoycnstH' celle, amp;nbsp;grand nombre de Nobles du pays,lefquels ils fçauoientauoircftéftuo râbles audit Comte,amp; partiaux contre eux amp;nbsp;leurs adherens.Ils eftoiêt haueu-glez de leur fureur,amp; de leurs crimes qu’ils ne faduiferent pas feulement de fuader aux citoyens de rccouurer liberté, ôc à la NoblclTe fon ancienne puifi^' ce grandeur.Ce qu’ils deuoientfaire,amp;leur donner à entendre qu’ils efto0 la de lapart du Prince le plus proche à fucceder au Comté de Flandres, oup^ les Loix,ou parles couftumes du pay s,car cela leur euft peu feruira leurhit^^' uoir pardon de leurs meurtres,mais la fureur aueugle tellement ceux qui coin-mettent tels aébes,qu’ils ne fe fouuiennent de rien que de mal faire, amp;nbsp;oublient plus de la moitié de ce qui pourroit profïiter à euxamp;a leur patrie. Les Seigneurs delà ville,quelque mauuaife volonté qu’ils p’ortaflent aleur Comtedeffunâ, fappareilloientlors de venger fa mort, amp;nbsp;la grande iniureque ces malheureux perturbateurs des droits tant diuins que humains auoiet faite aleur principalis Eglife. Le peuple pareillement falTembloit en armes de toutes parts pour courir his aux meurtriers de celuy qu’ils tenoiet pour pereamp;nourrilTier.LâberttoU tesfois deffendu du grand nombre de fes partifans,qui eftoienttous gens rama! fez,mefchans,amp; nedemandans qu’à mal faire, fortiffia l’Eglife SainâDonas,î^ principalement le Clocher, y faifant porter viures pour long temps, aduerrif lànt tous ceux qu’il congnoilToit conuoiteux des troubles Semutationsdcl^ fuiure.

Loys le Gros Roy de France aduerti de la mort du Comte Charles de Flandres,craignat que le Roy d’Angleterre qui auoit l’œil par tout, ne fe faifit dudit Comté,drelfivne armee, amp;nbsp;alla en Flandres. Aufli qu’il ne vouloir fouffrirque la mort d’vn fi grand Seigneur, amp;nbsp;fubieól de la couronne de France, tué par lea^ propres, demeurafl: impunie pour ne donner par l’impunité, hardieflea du cemte. d’auttes fubieéls de commettre le femblable és perfonnes de leurs Princes,al-fin aufii d’induire.les eftats de Flandres à receuoir pour leur Comte,Guillaum£ fils de Robert Duc de Normandie comme nous dirons cy apres. Eftant le Roy Loys arriué à Bruges,il fitpremieremêt enterrer en l’Eglife Saint Donas le corps dudit Comte,qui depuis Ictroifiefmeiour d’apres fon meurtreiufquesallors auoit repofé dedans l’Eglife Saint Chriftofle. Et lors commença la commune à auoir le corps duCote en telle reuerence,amp;;reputatiô de Sainteté,qu’vnchacn fetrouuoit à l’entour de fon corps,le baifânt amp;reuerant comme vnefainâereli • que. Les vns luy couppoient des cheueux,Ies autres de la barbe,pour les garder en leurs maifons, amp;nbsp;mefmes ceux qui pouuoiêt auoir quelques accouftremens qui eulTent touché ce corps,f en tenoiet bienheureux,amp; les gardoict cheremet.

LeRoy

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LOYS (î. LE GROS ROY 39. LIVRE VIÎÎ- 40^

Le Roy enuoya par tout le pays fes ofamp;ciers ,pour apprehêder les meurtriers,

8c leurs complices,lefquels il fit diuerfement, Sgt;c par vue infinite e

center en diuers lieux, ordonnant c|ue toutes leurs maifons, q q

qu elles fuffcnt'fituees foubs les limites de fa iurifdicLion, fu ent ; vveuo-

leurs autres biês cofifqucz.Mefmes fut publie,amp; par Edi^ perpetu

cable deffendu,que lefdites maifons démolies ne fulfent ur gran P . j

impofees ,iam^s rcediffiees, ou redreffees, amp;nbsp;ce en mémoire1 et^ormite i peJçetré en la perfonne de leur Prince 6c feignent

D«e«ncorepourlciouilt;rhuy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defdto dcVandc-

ue,oulonfcut encore maintenant voir pi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de^Vvne des tours de fon

ftrate, deferts, vagues, 6c fans aucun edifice. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j« Bruches ôccoenutbicn

foit,voyoitfaite cescrueUes executionsenlaviUe ƒ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;for-

tluileftlitperdu.Parlt;iuoyaduertÆantfecrettementf^^^ «.»tçatvnefaulfeporte.Sc^nRiircntacaufeqi^^n^o dt^aillesàVentourXetiu^ftant rapporteaux

euxpar plufieurs ebemins pour les prendre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^çfÇendre, fouftindrentle fic-

1 uoïtlafc dedas fon fort de SaintDonas ^noient commencèrent tant à

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelque temps, durantlequelles vîntes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^anfe delenr rompHes lt;(H

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(e gäbet, St les cbairs principalementjOne ne po nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contr aignoit. Lis

I mauuadeodeur ils le rendirent’.anlnq^-ie i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onlesErançois eftoiêt

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deÇceuditeutbien deux cens du cloclner e a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^equircntbumblement fa

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la euttez par force, amp;c fe iettans aux pie s n ƒ ’ . dignes ,leur commanda

\ rnfeicorie.LetyueUçachant^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuxenUpa-

1 quvlstcmontaffentdouilsverioieni,oclt;p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Âanoranscequonleur cH,„„aes

I nbsp;tede^iife M-ï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onles doitmou- —

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;NonVoit faite, 5t ainfi comme ils «iy , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fua,Üs furent te-

1 nbsp;nbsp;nbsp;“■Qs?.ntaLatntett,îcauxp\usCo p M

\ nbsp;nbsp;nbsp;vins 8c tamenex, Sc aiceux onfit ’■°™ à'ç\Xurs roôes, 8c faifanttout-

VentaduiCer .OnattadnaVesvns aux M nbsp;nbsp;nbsp;etIeWement.Les autres furent em- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'quot;^„ensqu^ muentoitfurWieu.pourVes ,i„„.

\ Âxou rnamrexdequeït^cs tourm q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entas destouft 8c c\o

\ nbsp;nbsp;nbsp;tauelouuuementlangnir. Aucunsrurenv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i.,c »ft-irVinu enoueV

\ tfieis4e\avi\\e,pu«ainfiàetcUrex 8c demi-morts,ondes.attaeVou^enquel^_ l nbsp;nbsp;nbsp;q«t\ieupo«reft.teveuxdupeup\e,dltefdnene c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ç.omteàe

\ nbsp;nbsp;Uentkconiuration.Ltnebtpasfeu\ementvan?,ee\amordu^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;Llaudtes for ces meurtriers , car tous ceux qu on. cogrroi oi etXrouuo'it liAtne e«ntrt

\ ra\s,proc\iainsoua\Viex,efooienttantViays,que ep us ouue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;UspArensa«

\ nbsp;nbsp;^emortsparXescberrûns,tant cpueLes autres furent contraints

\ nbsp;nbsp;pi'^s, 6cl:ena\\erviure\e demeurant ÀeLeurslours enexi ,votre 1 nbsp;nbsp;nbsp;® nbsp;nbsp;i „

\ nbsp;nbsp;uefubentpolntcognu^.Pourcecpue\espeup\esàesprocVlatnescon ree

\ « Noulolera point receuolr pour Leur execraXÀemeffmancete. or a arna^

\ « reufobnde ceux qui conlurerenr^contre\eurV rince ,feruaris ’exemp ea

\ » traibres^ meurtriers,\efque\sDieu permet aucunefois tfiotnp et pto V

\ - ter pour lt;p.ie\quetemps,maisà\afinn defeoeXte fafagette cotre eux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

\ « tonber entièrement ruiner, Kufù par celd exempXe on peutmanire e

\ * voir Q^elesXtommescpûfontadonnez.aarrfoiition,auarlce,?5cenuie,ne ai eni

\ » lientpidsriattentent^îscneNeuîdent cpûtterXapXaceaaipxp^ ,tant^ran tnt t

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'40S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. L O Y S L E G R O S R O Y 39-

SiC quand telles gens veullent venir à bout de leurs defirs, ils ne font confeie^.^ ce de perpétrer tout horrible cas, pour abominable amp;nbsp;inhumain qu on fongeti, Sc de peur qu’ils ont de perdre ce qu’ils ont vne fois recouucrt,nc^^ gnent de faire encore de plus grandes mcfchancetez, ayans opinion que cei ne plus legere perce, amp;nbsp;plus facile a porter, de ne point paruenir à quelque gré amp;nbsp;haute dignité, que de déchoir des biens amp;nbsp;honneurs, qu’ils ont aclia couftumez. Parquoy cecy leur demeure de refte qu’ils ont vne plus grande^“ dace, quand ils craignent d’eftre fruftrez de leur premiere félicité. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. /

Les hiftoiresde Flandres difènt qu’apres que ces conlpirateurs curent ^ exécutez,les autres qui f eftoient fauuez, Sic melmes le demeurant de toutK coulpables, furent chaflez dü pays de Flandres oî tous autres fubiets à la couronne de France, amp;nbsp;bannis à perpétuité,lefquclsij rent long temps vagabonds amp;nbsp;fans afleuree demeure, pour ce qu’au moycnû l’enormitc du fufdit cas, perfonne ne les vouloir reccuoir, mais en fin ils frist' rerent en Hibernie, ou le Roy d’Angleterre leur accorda demeure en vnepc^ te Iflc nommé Gherma, ou ils multiplièrent en peu de temps en fi grandno'’’ bre,quc l’an de fiilut mille deux cens odante-fept ils oferent faire guerre auM d’Angleterre Edward, mais neantmoins ils furent tous deffaits amp;nbsp;decha^*“^ dudit lieu, amp;nbsp;ceux qui efehapperent deuindrent Pyratesde mer.CcquiûOi feruir d’vn aduertiflement à tous Rois, Princes, amp;nbsp;choies publiques de ne re-ccüôir,ny carefier lestraiftres,nymefmes ceux qui feulement font par fautes precedentes tombez en celle reputation.Toutesfois la plus part des Pi® CCS les rcçoiuent amp;: traittent fauorablcmcnt, pour quelque clperancequ ils0”' de fen feruir.


M4bceJes hifmmes.


FMHftya^d-tonds.


FMI ch^Jfer


plttnJrts

Tandis que Ces chofes fe faifoient au pays amp;nbsp;Coiritc de Flandres,Guillaume dYpre fils de Philmpes de Flandres fécond fils de Robert le Frifon, àlafiifin^' tion de la Comtelie Clemence prétendit le Comté de Flandres luy appan*^^’ comme au plus prochain amp;nbsp;apparant heritier, amp;nbsp;en celle qualité print les y d’Aire, Caffel, Yprê,amp; Furncs,mcttant en fa fubieclion toute la bafle Flandi^s, de laquelle il fe fit appeller Comtc.D’autrc part le Ray I Icnri d’Angleterre tendoit cllreleplus prochain, dilànt qu’il cftoitylTude MahautfilledeBaü-douin dé l’IHc, amp;nbsp;que luy ny fes predccclTeurs n’auoicnt renoncé à leur droit, comme auoient fait ceux de Hainaut, amp;nbsp;de fait enuoya vne bien forte armee^ Cafant, cfpcrant auoir la faueur de ceux de Bruges, amp;nbsp;dcpluficurs gcntilhoni-Dtutrs hert- Flandres, Iclqucls il auoitfolicitcz parplülieurs dons amp;nbsp;grandes prO' Xj, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mclTcs. Pareillement y afpiroit amp;nbsp;pretendoit Tnicrry d’Alfatc fils de Gertru e

fille de Robert le Frifon, comme aulfi failbit Arnoul neucu du bon Cote Chit' les, amp;nbsp;fils aifné de làlbeur, lequel print Saint Orner, conucrtilTantlemonaltcrc de ladite ville en vne forterelTc, de forte que le pays de Flandres fcnalloittomber en apparante defolation, fi le Roy Loys le Gros n’y eut donné vn prompt remede. Ce qui aduint l’an de falut iii8.

Loys ellant venu en la ville d’Arras, fit venir vers luy, tous ceux quipretff' lesfMendai ^°l^nt droit au pays, affin qu’apres auoir entendu leurs droits amp;nbsp;pretenfions, 'droitfeilet il pcut commc louuerain, adiuger ledit Comté a ccluy qu’il verroit y auoir c meilleur le plus apparent amp;nbsp;certain droit.Là £c trouucrent les fufditsPnnttJ, ôc auecques eux, Baudouin Comte de Hainaut qui le difoit frere de Baudouin frere d’Arnoul le Simple Comte de Flandres, tué par Robertle Frifon en law-

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LOYS G. LE GROS KOY 39. LIVRE VUE 4^7 H^ô

^ille deCaffelMaisle Roy Henry d’Angleterre ny vint en perfonne^ins y en-uoyatftiéne CSte de Blois, pour remôftrer fon droit amp;nbsp;fa proximité cy e Mree.EnfinleRoy plus par faneur que felon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;frere

RuiàtcsaGuillaumefils de Robert dit Courtehofe. Duc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut le plus du Comti de

düdiiHenry Roy d’Angleterre,non pour ce que ledit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nu il

çiock^d’autant qûelc contrairecftoit veritab nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jefafem-

Çonoit audit Guillaume,à caufe qu il eftoit Race ^ue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y £_

me,HlUeïouciuesCon.ted-Aniou, amp;Roy

VOüù point à caufe de l’empefcbernent que eni y y o. Guillaume pri-Wtetnelôc capitalennemyluy fit, IcqueUeteno J , nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fort fidelle au

Uniet. ÂraL dequoy il eftoit grand cnnemy lt;1^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ducbl de

Eoy deîtance,lequel voyant que GuiUaurne ne p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a^eR fils^d’vn

Normandie, pour ce que fon oncle leluy v urp \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q^ÿfut caufe qu’il

' nbsp;nbsp;nbsp;tantbtaue âc vaillatDuc,demouraft fans que que a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faitla fon ar-

tact pour l’en mettre enpolleuion. /^uev nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte) fi viuement,

^aeuïdYprePquelcsLlamansauo^nt e eupo

tpîdlecontraignitfcretirer dedans la VI e . r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.fpouucntex des

mcutclefiege.Cequenevoulansatten re c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;femblablementleurfei-

[ nbsp;nbsp;nbsp;menaStsdunouueau Comte,ilsferen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, demanda par don de fa

gaeuï,quilaiffantlenom amp;nbsp;deRegen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aepxvao«.

tementé, îgt;cfitfiommage de fes terres gt;nbsp;nueVedit Gudlaumepeut eftrepar

Uditonique deTlandres dit, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;% ^^^^coup de trauaux,qui£ut eau nbsp;nbsp;.

toutïtceupouï Comte Sc Seigneur,U en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(VpfC,nn vintenperConneauec

, nbsp;nbsp;^uaeViyVoysvouxlevac«cçApoutcnVofc

\uy au mois deMay dudit an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ’ -rxpU VeKovVe menaenVa

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnulc^stelt;\uu

, nbsp;nbsp;\dledeBtuges,oui\£utfemb\ab\emerrtreceu, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au Roy Henry

ttientdiSicuitédeXereceuoic,pourVaÇaueurqui V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ypße g^j^^e

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Voy V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uto—«

1 nbsp;nbsp;nbsp;\àtitcttntàSamtDmer,\aou ds utnentVcficg ,p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;c tdtre de neuen

\ duRoyaume deNapXesappeWé Krnou\à,C’e or y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^quot;PAais iifut

\ nbsp;nbsp;nbsp;duieuComteCirades, mis dedans \adite viWe, nbsp;nbsp;nbsp;ar . contraicf nirent à

\ nbsp;nbsp;nbsp;adardy 5)t prias parXeRoy, SsC parXe Comte Gur ^'^^^^^YX^urdres , moyennant

\ nbsp;nbsp;nbsp;Xa renoneratron du droit ou iX pretendoit au Comte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ entes pays, amp;c

\ nbsp;nbsp;qudquetomme dargent qurXuy tut deXiuree,pour re WeventdeuantXavrXXe

payeepatXesXrAiitansdeXavdXedeSa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____gt;\^n\ApXXev eut V ne tresgtan-

.;^\eC^™va àcVlt;o\Àto:t Â?5C^WÇ^WÀ’J^tÆtQeVtY1^3tV\t C^OVÏ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-gt; æ „cAenuONt^iV-

tTÂx^\tA,^v\sX’s^tç.,^^tV£^Qâ.onà.\ï^uetàcV^oxieàc e. vx • c

çLtta.vôt^^NXv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-catves

'^Ww^X«\\VSX^Vï£üt\gt;TOftœSlt;’çï\Wv“^^^%^®

\ nbsp;nbsp;tW%t’^lQv^rl^it%\t%îl\\xxe.%lt;^ç.sàA2^gt;2Lamp;V\^^^élve^so^v^'^^^^ V v Çç\x\ce ètw’’^ *quot;

\ ^'à^^VÀXvvt.^tVoo^Çç.x^vvAÀYtTvtÇscns nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Slt;;é\wv\^\\v

\ '^'2gt;^X-Q^ss,tttt\x^xKAç.èiïiÇixxïWvalt;t^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

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408 H L O Y S lt;f. L E GROS ROY 3^.

Jt^nonciation de Looi pUndres.

comme auffi firent ceux de Gand, moyennant quelques conditions accôrH^^ d’vne part amp;nbsp;d’autre, recogneurent Guillaume deNormândiepour Comtek filandres, encores quecefutàleur trefgrad regret Sêdefplaifir. Cela fait le Loys retourna en France, amp;nbsp;incontinent apres Guillaume de Loo,âlarequei des Barons amp;nbsp;Nobles de Flandres fut relaxé, amp;nbsp;mis en fa liberté, moyennant * promeffe qu’il fit de faire hommage audit Guillaume de Normandie coinnt^ Comte de Flandres de fon V iconté d’Y pre, amp;nbsp;de fa feigneurie de Loo, enfegt;J ble de renoncer à tout tel droit, que iamais il pourroîtpretendre au Comte Flandres. Ce que neantmoins ledit de Loon’obferua pas longuement, dant Baudouin Comte de Hainaut qui auoit femblablement prétendu droK^*j Comté de Flandres faifoit plufieurs courfes amp;nbsp;ruines audit pays, contre le Comte enuoya Bertrand Marcfchal de Flandres,mais deuant fa venue,le^‘’^ te de Hainaut feftoit retiré.

Or comme la trop grande faueur que le deffunél Comte Charles de march portoit au peuple de FlandresEut caufe de fà perdition, au contrait^ Comte Guillaume fe ruina ipar le mauuais traittement qu’il fit , non feule’i’^J au peuple, mais auffi à tous les Eftats. Il commença à greuer le pays, fieurs noualitez contre les loixamp; anciênes couftumes des villes de Flandres

MMHtMs'de- il vendoit les offices ûnsauoir refpe6t,ny àla vertu^ny àlaNoblefre,nyaf^ fwteneeHsdt merite, ny au profit publicq. Il controuuoit amp;nbsp;impofoit nouuclles

Prime.

lt;âiôs,amp; amenoit gens de guerre au pays,Iefquels il mettoit en garnifonaüxp tites villes, trauaiïlant grandement le peuple, amp;nbsp;contrcuenant alapaix

rndition d'offices.

fesfubiets auecques toute la cruauté amp;nbsp;rudefledont ilfe pouuoit creoitnouueaux offices d’EfciieuinSjamp; de Gonfeillers (dontles Flamans de cc temps} Sgt;c les vendoit au premier venu. Bref il ne faifoit cas de choi^ monde, que d’argent. Par fcs tyrannies il monftra euidcmment combienlfi”^

turel des hommes eft peruers,car cependant qu’ils font d’vne condition bail lespetisno nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autont quelque femblant d’eftre gens de bien,amp; monftrerotvilli',

fentfiii^ que de zele êcaffeélion de iuftice, pour ce qu’ils n’oferoient obéir àleutnîi^|, rel,amp; que cela ne feroit permis.Et qui plus eft durant ce temps là,ilfcinbbf * y ait quelque crainte de Dieu en leurs cucurs, amp;nbsp;eux mefmes ont celle opm* , en eux, que Dieu affifte, amp;nbsp;eft prefent a toutes les operatios des hommes, ' garde toutes leurs penfees. Mais auffi toft qu’ils fevoyent efleucza queiq puiflance amp;nbsp;haute dignité, ils mettent bas leur premiere façon de faire, amp;nbsp;eoin me fi fur vn Efehaffaut ils auoient changé d’habit ou de veftement pourm vn nouueau perfbnnage, ils fe dcfbandent à toute audace, amp;nbsp;infolence, , nent à mefprifer orgueilleufèment toutes chofes amp;nbsp;diuines amp;nbsp;humaines.fii'æ bien que pour furmonterl’enuie ils ayentfurtoutbefoingdelacraintedey

d’vne vraye bonté Sgt;c iuftice, combien auffi que non ftulement toutes le op^i'^fioi^Sjmais auffi leurs volontez fbient apparentes deuant les ycuxdetoUSj Princes. neantmoins c’eft lors principalement qu’ils efcarmouchent d’vne façon

ic contre leurs fubiets, Sc fe donnent licence de toutes chofes, comme 11 fermoit les yeux, ou redoutoit leur puifTance. Et ont opinion que tout ceqn^^ ont délibéré amp;nbsp;refolu foit par auarice, ou par haine, ou par defir immodei'^ vengeance iniufte, ou par faueur dcffaifbnnable’, doit eftre ratiffieinconnu parles hommes, amp;nbsp;que Dieu y doit fôubs figner pour l’approuucr, n ay^n^

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LOYS c, LE GROS .ROY 39. LIVRE VIIL 409

^ous auons vn euident exêple de ceci propofé en Guillaume de Normandie,le qtiel(encore que contre tout droit veu qu’il y en auoit de pPprochains que luy ) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dt

^tefleue aladignité,en laquelle il fe trouuoit depuis auoir elfe fourré au Coté flpPîrlrflcf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deFrormadu

ruares legouucrna corne cy dellus nous auons dit, amp;nbsp;dont neantmoins toit

grésil porta la iufte penitence. Carle peuple de Fladres gradement indigné de esrudefleSjiniuftices ôc cruautez,côceut vne extreme haine contre luy,amp; corn biéça petit a petit de fe rebeller amp;nbsp;fignament les habitas de la ville de l’Ifle.Lef-qudsjcome Guillaume penfoit vn iour entre autres venir dedas ladite ville,luy uo^ter let ernierent leurs portes a fon nez, difantnepouuoirplus endurer d’eftre gouuer

amp; traittez de la façon dót il les auoit comencé de traitter.Ils furet affez toft 'Jiuiz par ceux de Gand amp;nbsp;aucuns autres.Or corne ces façons de faire des villes Çxcluoient Guillaume de la libre pofTefTion de fon Coté, ainfi ouuroient elles aduenue dudit pais aux ennemis deGuillaume,côme elles fret a Guillaume de too,lequel aduerti de cela en Angleterre où il f eftoit retiré pres du Roy dudit ^oiaume Ion coufin,retourna auec grand nobre de nauires bien garniz de gens de guerre que ledit Roy Henri luy auoit baillé,vers le pais de Fladres. Pour au- cuillMmé ^uelrefiftcr,le CÓte Guillaume fe tranfporta en toute diligence vers le Dam,amp; “ten forte que non feulement la defeente dudit Guillaume de Loo au pais de ** andres fut empcfchec, mais auffi le forceret de retourner en Angleterre auec grande perte amp;nbsp;deshonneur.

■'^ptesqu il fy fut retiré, le Cote Guillaume continua fès cruautez,iniufiices, ^exaólionsjamp;cn outre remit les luifs que le bon CoteCharles auoit auparauat t^naileZjleur donnant permiflion d’exercer leurs cxceffiuesvfures corne deuant, traidantau reftefes fubiets auec toute tyrannie.Au moyen de quoy les Prélats, tarons, amp;nbsp;gouuerneurs des villes de Flandres, fpecialement de Gand, Bruges, r pre, amp;nbsp;1 Ifle,ne pouuans plus longuement fupporter l’infupportable gouucr-ricment du Comte Guillaume, amp;nbsp;confideras que fur les plaintes de ce faiéles aü H'OydeFrancCjilnefaifoitfemblant d’y vouloir mettre aucun ordre, enuoyè- CMfesdetre rent fecrettement vers Thierri d’Alfàte fils du Duc d’Alfàte,amp; de Gertrude fille uoltemens dt fécondé de Robert le Frifon, amp;nbsp;coufin germain du feu bon Comte Charles, le prier de venir incontinent vers eux, luy promettant de l’inueftir du-Comté de Flandres, veu mefmes qu’ils le tenoient pour le plus prochain heritier,comme

“ de faiâ il eftoit. Voila le proffit qu’apportét aux Princes leurs tirartnies qui leur quot;nbsp;font perdre les volontez de leurs fubicéts, leur eflat amp;nbsp;quelquefois leur vie.

Thierri merueilleufement content de ces nouuelles, affembla enuiro cinq mil-

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410

le Allemäs,ou (comme autres hiftoriês le tefmoignent) mille cheualliers à grandes iournees au pays de Flandres,ou il fut receu auec grand ioyc j tentement du peuple, Sgt;c melmement des habitans de Bruges, Ypre,ôi maderent au Comte Guillaume qui lors fe tenoit à SaindOmM”, ßtte m Flan tél Cheualiei' eftoit auec grande puiflance delcendu au pays de Flandres^l prctexte du droiôl qu’il pretendoit audit Comté, amp;nbsp;pourtant qu’il auiwl^ faiôl,attendu que quant à eux ils n’eftoient délibérez de femefler du faid diète querelle enfaueur de l’vn ny de l’autre, mais leur enlairroient le d à vLiider fils vouloient. Ce pendant Thierri qui f eftoit quelque peu arrel gt;nbsp;la ville de Gand, alla à, Courtray,puis à rifle,rrouuant par tout les lionne»«

Kouutitux prince! bim receti'^

ceptions, qu’ont accouftumé de receuoir les nouueaux Princes appeliez peuples pour les deliurer des tyrannies de leurs fèigneurs cruels.

Le Comte Guillaume aduerti de ceci voiant le peu d’occafion qu de le fier à fes fubiets,veu le mauuais traiètemet qu’il leur auoit faitjCUoy^Pji^ le Roy Lois le Gros de luy donner fecours, lequel incontinent en perfonn«* en Flandres auec grade puiflance,amp;vint iufqu’à la ville d’Arras, dont il «tp Ze Gros fieurs courfes iufqu’aux portes de l’Ifle où Thierri feftoit retiré. Et en Handres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’eftoit aifee à prendre fans vn fiege, amp;nbsp;beaucoup moins araifon

Thterr(gt;

grandnôbre d’hommes qui eftoit dedas,il fit crier leditThierri pardetiant' diencc de l’Euefque d’Arras,côme occupatcur amp;nbsp;inuafeur de la terre dauti^’l^ ôc pour fa contumace le fit excommunier auec tous fes fauteurs amp;nbsp;adherans? pareillemêt mettre l’Interdit fur la ville de l’Ifle pour auoir fauoriféThietri. la fait leRoy retourna en Frace, mais noobftat la guerrehe celTa de cotinuerf* tre Guillaume amp;Thierri,quilbuuentlèrencontroient,amp; battoient, ôcfouuen« Guerre mire en leurs rencontres'aduenoit que celuy qui auoit obtenu pour ce iour lavid^’ Guillaume et j-q fur fon ennemi eftoit lendemain vaincu,de maniéré que leur querelle ell®|’' quelquefois longuement en branle,ce pendant que le peuple defiroit metut* léufemêt vne prompte iflùe de cefte guerre, amp;nbsp;que la pl® part d’icelluy,incn^ ducofté de Thierri,comme de celuy qui leur fembloit apporter la liberté.

Sittiùlle.

Thierrieftantvn iour entre au tres forti delà ville de l’Ifle pourcherchet Comte Guillaumefon ennemi, le trouuaà Axelleauecques vngrand nouLiellement il auoit ramafle des pays de Normandie, Picardie amp;nbsp;France. D« forte que là y eut vn trefapreamp; furieux conflièt,auquel leditThierri apresauoil longuement fouftenu l’effort de fes ennemis, amp;nbsp;fait tout ce qu’vn vaillant Û' pitaine en rencontre tantinegale eut peu faire, fut mis endefarroy,amp;fefaui*’ en la ville d’Aloft,ou neàtmoins il fut pourfuiui en toute diligence par le Comte Guillaume ôc les fiens,lefquels liurerent en mefine inftant plufieurs amp;nbsp;diutß Tjnerrt ynin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ladite ville, elperans parce moyen eftonnerles habitans dicelie,de

CU.

forte qu’ils feroient pour le moins contrainèls de deliurer ez mains du Comte Guillaume leditThierri, en laperfonne duquel ilsiçauoiêt cofifterlafinouco-tinuation de cefte guerre.Pouràquoy paruenirleComte Guillaume fetroiiua finablement en perfonne deuat la porte ,criantamp;faifànt comandemét à ceux de eSmandemet dedas qu’ils eulTent à luy faire ouuerture, corne à leur vray amp;nbsp;naturel feignent, de Frtnce. alfeurat au refte de tout bo traitement, amp;nbsp;qu’il ne demadoit autrechofeque la perfonne de Thierri. A quoy ne luy fut donné aucune relponce,mais vnarba leftier de dedans nommé Nicaife luy tira vn coup de traiâ: en l’elpaule droite, dont le bras falluma amp;nbsp;apoftuma de telle forte que cinq iours apres il mourut

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LOYS 6. le gros ttÖY 32. LIVRE VUL

''leuant ladite ville d’Aloft, le 17 .iour de luillet de l’an 112.5. Autres difent de-^întladitc ville de Llfle^ qui fut caufe que les François voyans mort celuy pour ^deffence duquel ils faifoiêc cefte guerre, fe mÔftrerent plus traidlables enuers I nicrri tant que finablement ils reccurent de luy l’homage du Comté de Flandres au nom de leur Roy, amp;nbsp;de la alla par les villes dudit païs, aufqiielles il fut Wreillement receu pour Comte dudit pay s,amp; fut autant agréable au peuple, ôc ^laNobleflequepas vn defes predecefteurs.AulïiFouquesComte d’Anjou amp;nbsp;epuis Roy de Hierufalcm ( qui cftoit en France apres le Roy le premier en ri-rhefles amp;nbsp;authorité ) luy donnad’Infantc Sibille fi fille en mariage, dont illit hilippes qui fut Comte de Flandres apres luy. Ce Comte d’Anjou eftim.é en-

tous les plus vaillans de ce temps, fit vn voyage en la terre Sainclepouric-cotirirles Chreftiens. Il eftoit fils de Fouques le Rude ou Recliin Comte d’An lou, amp;nbsp;deTouraine„amp; de cefte Bertrade ou Bertrande amie du Roy Philippes premier,de laquelle nous auons cy deffus parlé.Son pere durant fit vie auoit plu jeursrois guerroyé amp;nbsp;merueilleulcment tourmenté le Duc d’Aquitaine,dont ileltoit valfal.Parquoy fçaichant ce Duc qu’il eftoit mort,amp; que le Prince Fou-^uesfon fils n’eftoit encore qu’vn enfant, il fit nuerre aux AiiCTeuins amp;Toüran-

telle qu'il fembloitquil vouliift entièrementdeftruirece Fouques. Ce la Comtefle Bertrande fia mere empefeha, amp;; fe deffendant vertueufement g^réa les païs de fon fils, neantmoins routes fies vertus ny la grandeur de fa mai-nepeurent oneques effacer la tache d’auoirefté fi long temps hors d’auec oninari pour complaire au Roy Philippes.

Mais pour retourner cl iioftre propos,leieunc CoteFoüqucs deuenu gradue Qcmeurapas feulement Seigneur des riches terres amp;feigneuries que Itiy auoit laillees fon pere,car Helie Comte du Maine luy dona fa fille vnique appeleeVi-Perge en mariage,au moyen de quoy il futCote du Maine apres luy.Il eut qua-trefils deïeRe Viberge, dont Godefroy fut leplus renomé a caufe qu’aiant efi-poufe la fille duRoy d’Angleterre il en eut vn fils nommé Henri,qui en fut fern bUblementRoy. Ce Cote Fouques le voiant veuf de fii premiere femme auoit poufe la }^_oy-f^infi que nous auos ditj'paffé en la terre Sainéle, acopagné de cent homes d’ar mes,auec lefquels il fit de fi grades entreprifes amp;nbsp;les acheua fi heureufemêt,que rintles Cbreftiês de l’Afic que les Barbares en eftoiet to’ efinerueillez.De forte radiance Je quelque têps apres quil fen fut retourné en Europe, le Roy Baudouin de

Hicrufalé fe voiant vieil,amp; fe fouciat d’vn Prince fuflifant pour luy fucceder en fonroyaume,fiitcofeillé par fies amisSc (ubiets d’eflire ceft Angeuin qu’ils aüoi-ent cognu fi vertueux. A cefte caufe il l’éuoya quérir iufqu’en Anjou,amp; luy do- ‘ nala Princeffe Melifcende fa fille aifnee pour femme aucc l’efperâce de luy fuc-

. ceder.Puis il maria la puifnee appellee EÎifè,aùec le ietine Bohemond Prince de Antioche,quifut vne ehofe dotil trouuafi bie arauenir,qu’il loua toufiours le cofeil de les fubiets,amp;cognut qu’ils l’auoict fidelemét côfeillé:car depuis que le Prince Fouques eut efpoufé fa fille,il le defehargea de to’ fes affaires, amp;fe mo-lira tel contrôles ennemis de la foy, qu’il fur monta mefmes l’elperance qu’on a-uoitcdccuè' de luy.LeRoy Baudouin mourut l’anjyi.amp;luy fuccedal’Angeuin lequel peu apres fut aduerti de ceux d’Antioche que leur prince BohemÔd fon beaufrere eftoit mort en vne bataille cotre lesBarbares,n’aiat laiffé d’éfans qu’v-ne feule fille nomee Confiance. Parquoy ils le'prioicnt de luy trouuer vn mary^ qui full digne d’elle amp;nbsp;de les gouuerner. A'quoy voulant obeir,il ne fe monftra

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LOYS 6-. LE GROS ROY' 39.

tonflaee mt- poiiit âffcôté ny à fès pai'ens, ny à fes amis, ainçois cognoiflant lafuffifanceJü rieeaKämoJ Pxincc Ramond fils puifiié du DucGuillaume d’Aquitaine (quiauoittoufiouis tKcLt nbsp;nbsp;nbsp;efte fon ennemi)il le fit pafler en l’AfieSc le maria auecques celle PrîncelTeCon-

llance,pa,r le moien duquel mariage il fut feigneur d’Antioche, qui eftoitlepr^ mier de tous les princes Chrelliens d’Orient,apres le Roy de Hierufalem.Awf' les lèigneurs de l’Afie eftoient héréditaires par la vaillance des Latins, amp;

l'^e’^^equot; 3'Utres des François, dont la renommee elloit telle, que les Barbares pcnfôicnt Jiuires. que tous les Latins fappellalTent François. Car combien que les autres peuple Chrelliens amp;nbsp;les Princes d’iceux femonllrairentafFeóhezaladeffenceaebf^'

PuleHr (2quot; gloire Jes francois.

De/plt Jes Crees,

ligion y amp;nbsp;que plulieurs eulTent prins les armes amp;nbsp;palTé en Alîe,amp; les autresci^' meurans en leurs maifons les eulTent fecouruz de prières,d’argent, amp;nbsp;deviut^^ de forte qu’vn chacun meritoiten ellre a tout iamais loué,toutesfois les çois f en elloient acquis la principale gloire, tant par leur,vertu amp;nbsp;perfeucMi’' ce, que par leurs haultes entrepriles, amp;nbsp;vaillans faiôls. Aulli les Grecs l’indigné' rent tant de voir les Latins ne fe contentans de l’Europe, acquérir Royaun^^^ amp;nbsp;Seigneuries en Orient, amp;nbsp;commander aux nations qui ne fc fouuenanspl^^ des Romains elloienttoutes accoullumees àleurobeilïànce,que leur EmP^' reur appelle lehan, heritier de Ion pere Alexis, en cautelle amp;nbsp;ambition bera de leur oller la Tetrarchie d’Antioche. Ce que Içachant Sanguin Satr^P^ de Halape, qui elloit fils d’AlTundure amp;c pere de Noradin, leune PrinceentIƒ

Barbares de fort grande elperance, amp;nbsp;voiant le peu d’amitié que £è portoKj ces deux nations Chrellicnnes, il cogneut qu’il y failoit bon pour luy, tantqu^ print Ion occahon fur les fecrettes haines d’entre les Chrelliens, de leur coni' menceî la guerre. Et de faiól lors qu’il fceutque les Grecs entrèrent ésfeigne^' .. ries du Prince d’Antioche pour les conquérir, il entra auec fes forces au , me de Fîierulàlem. FTalape ell la meilleure ville de Sirie apres Antioche, riiJdp^nom Roit anciennement nommée Heliopoli. L’Empereur Grec elloit ia en

‘° auecques le plus grand nombre de gens qu’il auoit peu alTembler, amp;y prins d’arriuee le relie de ces villes que tenoient encore les noRres, conque premièrement par Tancred, amp;nbsp;lors delpendates de la principauté d’Antioci^^' J'^Jî^gMer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chrelliens de l’Afie elloient lors guerroyez en vnmefnietemp’

roje:(. des Grecs amp;nbsp;des Barbares, dequoy ils fe trouuerent fort empefehez. Siell-^^

que le Roy Fouques qui elloit homme de guerre amp;nbsp;experimenté,ne perdit on ques rien contrele Satrape. Quant a Ramondencore ieune Prince,ilnele d fendit point de fi grand cueur, ny ne fe porta fi vertueulèment contre 1 Emp^ reur deGrece,lequcl ne le guerroyoit pas pour le difFerêt de la religio,ains po^ vne enuie de conquérir pays, amp;yregner. Toutesfoisilsfaccorderentnnab^ Xr ment foubs condition que le Grec rendroit laCilicie,amp; mettroitpeine depten i^monJ. dre Halape pour le Prince d’Antioche, qui en recompenfe de ce deuoite*

a l’auenir homme lige des Empereurs de Grece,amp; leur failânt hommage pays,y receuoir les Grecs en garnilbn.Il lailfa a fon dam entrer l’Empereur dans Antioche,dont l’Empereur tout fuperbe de le voir dedans celle bonne le, penfoit ellre au delfus de fes attantes, amp;nbsp;feigneur de toute la Syrie.A rail le edmf lt;/»dequoyil commanda que les portes fufient ouuertes à tout fon Camp, Xir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faillirent du challeau, fe vantant qu’il feroit venir vne fi grande puj

fiance de la Grece, amp;nbsp;meneróit telle guerre aux Barbares que leur faulfeloyi roit totalement abolie, ôc les Turcs amp;: Sarrazins fieroient entierementruin^

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GROS Rk.-lo'''''^'’Sgt;'oi(r''''°^^^'’'^''°“^’quot;® point retourner en la ..

plus dextres de la langue qtietiv..

lo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Latins auoicnt rccouuerte cefte ville que les Grcv^

qZ 1 P'^’s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'' ^’^uantage qu’ils auoient reprins fur les ennemis de la

co'^ au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sirie,toute la Phenicie amp;le Royaume de Hierufilem

aux a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^utresfois perdu.Ce murmure creut tat petit à petitjqu ils ^ntixhf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ife

W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;empefeher l’Empereur de faire quelque force. Lequel

len Po nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;remonftrant qu’il n’dloit en ce lieu, que pour leur

b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f|} ^’■'B^’^der le pays d’Antioche contre les Turcs amp;nbsp;Sarrazins, tel-

Chafteau eftoient allez forts fins luy, amp;nbsp;fe pouuoient

^^lrnes,il en eftoit fort ioyeux, affin que fon armee ne fut

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;garnifon,ains qu’il la menaft toute entière auecques

Gtecfc 'Ïquot;- ennemis communs de tous Chreftiens.

q nbsp;nbsp;d’Antioche, Sgt;c ramena tous les fens en Grèce, ou il ne fut

J ^etournaft auec plus grandes forces, amp;nbsp;defeendit à Atta-

'^hctuin q P l^^ri^philie. Il marcha en Cilicie, puis changeant tout iou-4^?^ douljj a 4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en la Comté d’Edefîa en telle d’illigencc, amp;nbsp;fans

lu d’P^ nbsp;nbsp;^^7,qu’il y print d’arriuee la ville deTurbafie,qui eft loing

dp^Mhro-aj '^^^’^^^^d’enuirondix lieues, contraignant le Comte loffelindc - quot;nbsp;'l^’iFne?^ de ne luy nuire d’orefnauant. Il fut fi mal traitable en fon en-Qf par ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poind contenter qu’il n’euft fi fille mefmes en oftage,

îj refiifç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en auoir de ceux d’Antioche plu s aifement, amp;nbsp;faire tant

de luy obéir. Vers lefquels il enuoya quelques vns des , ce qu’ils auoient leur fantalie, amp;c fils ne vouloient rf ^’aiiob^ nbsp;nbsp;nbsp;auec leur Prince Ramond, mais donnans a congnoiftre

d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peur de luy ny faulte de cofeil, ils rcfpondircnt n’eftre point

Prince auoit accordée, fàns lapermiffion des gran-

Peuples de fes pay s,amp; mefmes touchant la principauté d’An eftoit point venue de fes predece{reurs,ain3 eftoit le patri-^^^dilfut aduertide cefte refp once, il enuoya prier le n nbsp;nbsp;fon.. nbsp;nbsp;nbsp;^7 permettre qu’il vifitaft les faints lieux de la fainte Cité, amp;nbsp;!■ smptrtur

(. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Contre les ennemis d’iceux.Cc fageRoy cognoiflant bien ce-

que J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Latins auoient fa bonne volonté fort aggreable,

!fi SrLV^ nbsp;nbsp;nbsp;de Hierufilem heftoit pas tel qu’il peut longueraét nour

.^^Qy‘'ige,q^^j';i^^^^cequela fiennc. Parquoy filauoit telle deuotion de faire de Iç nbsp;y 3,llaft feulement auecques dix mille hommes, amp;nbsp;qu il mettfoit

A^fi-cndüij. J ^^^^^comme Ci grandeur le mtritoit.L’Empereur fc voyant ain-

retira en hafte en Cilicie,amp; comme vniour cftant f '^’'^'^y^ntianJ^^^^’’ ^^’^cr à vn fanglier d’vne flefche,dont le fer eftoit enueni-f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ais efte gueres bon archer,il fe frappa luy mefmes dedas la main

^P^7c penfant bien mourir, il fe retira en la ville pour deli-ƒPaire cotin nbsp;nbsp;nbsp;affaires. Et comme les médecins rafleuroiêt que fil R

^WlfcrQ|V^’‘ ’a main premier que ce venin euftinfeélé le demeurant dd gcicry, ne fy voulant point accorder, il leur refpon-*^fi '^ourut c nbsp;nbsp;nbsp;^ciecques vne feule main ne fçauroit gouuerner la terre: ôs.

rince,qui fe ß^nt en fes forcesamp;grandeurs,pretendoit à la Mo

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tva,tàne.

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LOYS LE GROS ROY 39.


I4 futceßion deiourbon.


La France n’eftoit pas lors fort trauaillee de guerres,amp;n’y auoit on faittt durant ce temps qu’vne petite entreprifeen Bourbonnois contre Hawon, quel fevoulant faire feigneur de tout ce pay s,en auoit chalfé fon nepueuArr bault, foLibs couleur d’vn doubte qu’il faifoit, qu’on a veu fouuent arriuef partages des grandes fuccclTions, afl'auoir fi le fils du frere aifné mort doibt


tient à fon oncle puifné de (bn pere.Hamon fut contraint fe foubsmettreaui^“ gement des grands Seigneurs de Bourbonnois, qui ordonnèrent quele ieu^“^ Archambault auroit tel droit en la fucceflion,qu’euft eu fon pere en fon amp;nbsp;ainfiHamo n’ê eut qu’vne partie.Ces choies mifes à fin,leRoy de France

^el^coZZ ^^P contre le Comte d’Auuergne, pource qu’il auoit chalfé l’Euefquc^ d'Kuuer^ne Cletmont hoi's de fon Euelché. Et comme les François le fulTent campez^ • veuë de celle ville,les citoyens faifoient tat de làillies, qu’il les falloir toufio^’^ ellre en armes. Ce que voyant leComte Almcric de Montfort,il leur drdfita^ d’embufeades,qu’il en print quelques vns, aufquels fe raonllrât plus homnir guerre que pitoyable, il fit couper la main dextre, amp;nbsp;les renuoya en leur vu dont les autres fefpouuenterent tant qu’ils prièrent leur Comte d’obeirauM ^uÙ^eutbe ^receuoirtel Euefque qu’il luy plairoit. A quoyil faccorda, mais voyant

François hors de fes pays, il fit encore pis que iamais, amp;nbsp;pour celle occalioH ® Roy retourna,amp;print d’arriuee le Challeau de Montferrand qui hellpasloi^ê de Clermont. Parquoy le Duc Guillaume d’Aquitaine drelfa vnc arnicepo^ mener au fecours des Auuergnats,pource qu’il les difoit ellre de fes fubieds,^ defaiélil marcha fi auant qu’ilfe campa tout ioignantles François. Dugran nombre defquels il fut tant efpouuenté qu’il demanda finablement à parlemcn' J[Kuuerÿgt;e ter,amp;lors fe ttaiéla viie paix foubs condition que le Comte d’Auuergne ticfl' relleue d‘^ droit dcformais fon Comté du Duc d’Aquitaine, amp;nbsp;le Duc d’Aquitaine jwwwf. j)uché de la couronne de France, amp;nbsp;par ce moyen celTcrent toutes les guerres»


dit Comte,


Guerre en ^uuer^ne.


le Comte


^uitatne.


le premier

de ifa-plet.


L’an vnze cens trente, le Pape Honoré mourut,amp; luy fucceda Innocent, commença la guerre à Roger fils de Roger Comte de Sicile, qui le premier!^ nomma Roy lt;ïc Naples, pource qu’apres la mort du Duc Guillaume de Pouil-le,fe voyant Seigneur de la Fouille,de la Calabre, de la Bafilicate, amp;nbsp;de la terre de Lauoro,il (è voulut dire Roy d’Italie, amp;nbsp;fen faire couronner. Ce qui plus le


rendoithaultain,eft qu’il luylouuenoit encores delà gloire quauoientacqui-feles predecefleursjlefqueîs venus de (impies gentilshommes jfeftoiêtparW vaillance faiôls fi grands qu’il ne luy reftoit plus quelc nom de Roy, veu quiU® pouuoit comparer aux plus grands Roys de ce temps, en terres, riches Seb gneuries. Les Romains voyans qu’il affeôloit trop grandes chofes,luy Honnirent vne bataille dont ils emportèrent la viôloire. Neantmoins incontinent fonfils Guillaume luy eut mené (ècours,il leur en redonna vne autre auprès de Sainôl Germain, ou le Pape Innocent amp;nbsp;quelques Cardinaux qui l’acconipa-en^^ur^**^ S^^^^’^b^rirent prins Sgt;c rendus à ceComte Roger, qui pour la reuerence decc ’ nom de Pape,ne le garda pas feulement de tout peril,ains l’ayant receu en grand hôneuramp;magnificence,il I uy permit fen retourner quad il luy plairoit. La Sam tetc de l’vn amp;nbsp;la libéralité de l’autre les rendirent fi grands amis, que Innocent oétroya à Roger toutes fes demandes, excepté le nom de Roy. Ainfîlegrand ennemi du Pape,lLiy fit tout ce dont il fe peut aduifer,amp; au contraire fesïubien


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LOYS 6. LE GROS ROY 39. LIRVE VUL 415 cflàycrentale chafTer de fon fiege.Car incontinent qu’on ouyt le bruit de ûi pri-fe a Rome,vn appelle Pierre fils de Leon,riche citoyen Romain,fe feit ellire Pape amp;nbsp;couronner par la faueur du Cardinal Gilles EuefquedeTufculane, amp;nbsp;de )lulieurs autres de Ûl faólion,qu’il auoit corrompuz à force de prelcns, amp;nbsp;vou-ut eftre nomme Anaclete. Innocent ne fe Tentant aficz fort pour luy refifter,le retira en France. A celle caufe le Comte Roger de SicilefedeclarapourAna-clete,amp; toutainfi qu’il auoit obtenu d’Innocent toutes fes demandes excepté lenomdeRpyjCenouueau Pape le luy accorda, ôc fe dit Roy de Sicile, failant les terres qü il auoit deçà le dellroit, tributaires de ce Royaume, comme la Ba- naît. filicate, la Fouille, amp;la Calabre. Il y eut aulfi quelques ligues en Frace pour la Papaute,araifon que le Duc Guillaume d’Aquitaine tenoit le parti d’Anaclete tantalaperluafiondel’Euefque d’Angoulefme, que pourcequ’iln’auoit onc-ques feeu impetrer d’Innocent qu’il eull vn Legat en Aquitaine. Innocent arri-ue en France alTetnbla vn Concile à Clermot, auquel Anaclcte fut déclaré Schif tnatique,amp;de la il fe tranfporta à Orleans, ou le Roy Loy s le Gros le rcceuant niagnihcquement,le làlua perc de tous les humains. Ce que feit pareillement le Roy Henry d Angleterre qui l’attcndoit à Chartres. Il fit tenir vn lècond Con- concile dt die a Rheims,ou plufieurs bonnes amp;nbsp;làintes conftitutions furent ordonnées, fi nuintenanton les obferuoit.Les Prélats de France, d’Auuergne, d’Angleterre, d Efpaigne,amp; la plus part de ceux d’Italie fe trouuerent a ce Concile,tant que le Dticd Aquitaine laifia le parti d’Anaclctc,amp; fauorifa Innocent.

Le Roy toys de France qui iufques à ce iour auoit de tout fon pouuoir def-fendul Egide amp;nbsp;les biens d’icelle, qui auoit faiél que toute la Chreftienté obeif Iditaii Pape Innocent, qui fefloittoufioLirs monftréfauorable aux Prélats de lonRoyaume,commença lors à vfurpcrlereucnu de leurs bénéfices. Etcom-Wevn lotir quelques Euefques l’en plaignoient àluy,il les repoulla de telle for- e^Ufesyjur te,quel Abbé laindt Bernard l’en blafma bien fort, amp;nbsp;luy annonça(ainfi qu’on dit) qu en bref Pire de Dieu vengeroit celle grande audace. Et d’auantage il ef-criuit cotreluy,plufieursEpiftrcs,ou il le reprcnoitlibremét,lefqiiels on trouue cncoreaLiiotird’huy.Il eft tout certain que leRoyPhilippes fils qu’il auoit fait couronner peu dcuant,fe pourmenant quelque fois ez fiiulx bourgs de Paris to-L^firudemêtdedefltis Ion cheual,qu’il mourut peu apres, amp;nbsp;dit on que le che-ualauoit eu peurd’vneTruye qu’il rencontra en chemin.

Adoncq lut Loy s,fils du Gros fiacre par le Pape Innocent,(amp; ell ce Loys le Loys 7. HL par quelques vns furnommé le Gracieux,amp;des autres le IE vn E,yauecvne le Iev-uufligrandelolennité qu’onceutellé fiacre autre Roy:àcaule que pourellain- ne roy dfcleSchifme,ilyauoitgensaceCôciledcRheims detoutes parts dclaterrCj 40. amp;n’eftoitpasencoreacheué.Iln’y anatiôcn toute la Chrelliêté en laquelle les Franceiuf-Papesfefoiéttâtficz,ny femblablcmét aient trouué tellecours,qu’ils ont frit en Frâce à chacune fois qu’ils y en ont cherché,^ quelque autrcRoy n’y en a point tantveu qu’à fait Loys le Gros.Car de fon temps Vrban,Pafcal,Gelafe,amp; Inno-cétypalTerêt.Nousnecoptôs point Califte à caufequ’il elloit Fraçoisamp;qu’ilfut 4.Papesyi» efleu eflant en Frace. Apres leCocile de Rheims,le Pape Innocêt alla voir l’Em-pereur Lothaire auLiege,pour le prier de donner ordre q IcSchifme fut elleint. Ce que I’Allemat luy accorda debonairemet, ôede fiait il mena vne armee en Ita Iie,amp;remettât Innocêt en fon fiege,il chaflaAnaclete qui mourut incotinent a-pres.Il y auoit lors deux Roys en Frace,dont le pere elloit vieil,fort hay des gês

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ROY 40

i j^oûfBFrquot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;le fils encore icLine amp;nbsp;peu expérimenté. Aufii Thibault Comte t

(epere etßij Champaigne,defcendu des Comtcs de Blois,homme de guetre, debonente^ dement,amp;fort aggreable à Ibn peuple,amp; a fiiNobleflc,ne faifoit pas gräacas CCS deux Rois,dervn comme ia vieil, amp;dc l’autre comme trop ieune. Ce'î'p ^yimefpri. bien cognoifiant Loys le Gros,ficn indigna tant que combien qu’il fut tout ci

de vieiliefle,fon grand cueur toutesfois ne peut endurer queluy Scfonhlsl^ fent ainfi mefprifez, tellement qu’il aflemblavne armeeamp;entrant terres He Cow»? de Comte, il afliegca premièrement la ville de Bonneual, qui fut foudainpn^ ch^mpai^ne d’aflault,amp; entièrement ruinec,cxccpté les Egliles Conuents.Ceque ^uerrojie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Champenois,il laiflà toutes fes hautefles,amp; vint humblement demandetp^

don au Roy. Lequel ne voulant rien laifler en les pays qui luy fut rebelle, men^ ion armee contre vn autre ennemy beaucoup moindre que leComtcdeCb'’' pagne.Il y auoit lors vn Chafteau fur la riuiere de Loire qui fappelloitBriçon net, dontle Seigneur tourmentoit ôt volloit tousles paflans tant par eau par terre, les contraignant de luy pay er vn grand tribut, aumoyendequoy Roy fit rafer le Chafteau, amp;nbsp;lors la France demeura en vnc grande amp;heurû^'

Lf« men ~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;),■

tiondes kens nbsp;nbsp;nbsp;Lcs bicus amp;nbsp;priuilcgcs de l’Eglife f augmentèrent bien fort du temps dequot;

del E^ltfe. fippcs prcmier,amp; Loys le Gros fonfils, car premièrement le droit de contff les benefices fut ofté aux Empereurs:cc qui diminua beaucoup de leur autho^' J. erdresen çuucrs Ic pcupleiaulTi Cil dcmeufail toufiours vnc rancune contrel’Eglii'^'Ç üierußilem. lors du confentcment de toute la Chreftienté furent érigez trois ordres dercH' gions en Hicrufàlem. Les Hofpitalliers de laint Iehan,lcs Templiers,amp;lesTc^ toniens,qui d’vn Ci petit commencement font deuenuz par fucceflion de temp® riches Sc puifians.

Deuant que les Chreftiens euflent recouuré la terre Sainte,les marchanslt^' liens amp;nbsp;autres qui hantoientlcLeuant,auoient obtenu des Empereurs trapes Orientaux,pcrmifiion de faire vne Eglifè en Hierulàlem, laquelleilsoC' dierent a noftre Dame, amp;nbsp;y faifoient faire le feruicc à l’vfigc de l’Eglife pource que les Siriens fuiuoient en leurs ceremonies les côftitutionsGrccques. Peu a peu les Latins en firent conftruire vne autre, amp;nbsp;deuxConuents femb mentjl’vn d’hômes amp;nbsp;l’autre de femmcs,affin que plus deiiotcméttantrvn ƒ l’autre fexe peut vacquer a oraifon: amp;nbsp;viuoient ces religieux des aumofnes ƒ , 1 - , leur faifoient les pellerins.amp;eftoient les homes de ce têpsmerueillcufemctcb ZdchdrUe an . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;/• C 1 1 \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;z-». r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n 1 r 1 U' A c

ttenne. ntables,choie trclagreable a Dieu.On fit encore baftir vn holpiral ennieruw» tant pour les filins que pour les malades,dont l’Eglife fut dedice àS.Ichan,amp;l^ trouLierentpluficurs qui vouans chaftetéamp;obedience,laifrerent tous autres^' faires, ôc fie mirent à penfer les Pellerins. A raifon dequoy ils furet nomez Ho ' ffofpHabers pitallicrs, amp;nbsp;poLir Icscognoiftrc des autres,le Patriarcheies lignad’vnecroiy de/iieritfa 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fur le dcxtrc cofte de leur manteau.C’eft le premier ordre des troisfül'

dits. Apres que les Chreftiens eurent prins Hierulàlê,neufgrands Seigneurs b* tins(dontles deux principaux eftoient Hugues Paia, ßcGodelfroy dcS.Oin^l vouèrent pareillement,auec vn grand nobre de ceux qui les fuiuoient,obedie^ amp;nbsp;chaftetéjaufquels le Patriarche comadafe tenir fbuuêt furies chemins, rendit feurs des courles des Barbares, à ce que les pellerins y cheminaflentpb^ fcurement.il leur fut donné vncplace deuant le Téple, ou ils firent conlW^ des mailbns pour fè loger,^retirer leurs armesamp;lcurs chcuaux,Parquoyon

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Ir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ROY 40* x.. .

móftrerêt tels en peu de têps, qu’ils ruiw-

ils ’■‘Apport quot;^‘^j^^âceSc gradeur de courage cotre les ennemis de la toy, Q^^üroiejjj. r 50inunemétlaviûoireauccques force dcfpouilles,ou biê

f ^^^^^japresauoir combattu iufques au dernier foulpir. Et plus rn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;auoient laifle les armes, on n eüft fccu trouuer

jll’^samp;gracieux. Il fut ordonné au Concile de Troyes tenu

du nbsp;nbsp;nbsp;Qu’ils ‘P^ du nbsp;nbsp;nbsp;Honoré, auquel prefidoit l’Euefqüe d’Albano corn

dre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;robbes blanches logues ûns croix. Neatmoins

fedes ^^Mers amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prindrent les croix rouges deffus. Les deux or-

?5’^blo{pitalliersdeuindrent en vnmomêt fort riches, à eau-

Rois amp;nbsp;autres grands Princes amp;nbsp;Seigneurs

dier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^o^nerent incontinent. Qmant aux Teutoniens,iis eurent

pQi T ^^ftre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de leur nation. Ils firent faire vue Eglife qu’ils de- wj«/«, '

^dades nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;holpital femblablement, tant pour les fains que

Ùes ^^'■P'^iuiv '^^^^’Joient premièrement en pauureté, combien qu’ils ne l'^i’s ils pri^? ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donna puis apres plufieurs terres amp;nbsp;Seigneu

lûiç ordi- f 1'^ C’^oix noire fur vn accouftrement blanc. îicp^^luuücnt. A ^Iditseftimez fort Religieux,portoient les armes Sgt;c côbat-f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^’^uirc ceux qui fenfuïuent,delailfans toutes mondanitez

M nbsp;nbsp;’ qui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contemplatiue. Dont les premiers furent les

app ??^^^ncerent leur reigle l’an denoftre falut 1084. Et en fut

Yjjp^^^enfeio.j^\^.^^unon, natif de Coulognc, lequel eftant Chanoine de

^^’■’nelTe, Sclifoitpubliquement. Il efleutpour demeure bert'^^^^^uitp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Grenoble, du temps que Hugues home de fain-

fen ’ nbsp;nbsp;nbsp;de o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Treze ans apres vn gentilhomme Lorrain appellé No- i^cl^rtrtu-

fou^t bien venues Cours des Rois 8c Princes,

^^d:e vie mondaine, lailfa toutes fes richeires,amp; fe traf-

I dV^^pP^^ifieur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Premonftré, ou il fit ediffier vn Conuent, 8c là falTcm- prets^nßre.

1 ^eCkl de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui firent vn ordre nouueau encore appellé auiour-

• Qü Laiigi-çl’Abbé Robert de Molefmc en l’E- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

l^inft / ^diamp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trop gran des richeffes de fon Abbaye eftoient cau-

lij^ nbsp;nbsp;de lepfj*^ommcnçoient à dégénérer de la deuotion, modeftie, Sc

de nbsp;nbsp;P^^decefieurs, il en partit auccques vingt vn de fes freres, amp;:

con?^^^Ppellé c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tranfporta en Bourgongne en vn lieubofcageux,amp;:

Ly ^^^^Uientd P nbsp;nbsp;nbsp;}amp; la commença vnenouuelle reigle de religion, du Cßtiux^

hiç du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eucfque de Chaalons, de Hugues Archcucfque de

frQ ' ^ais pgy 1 . don de Bourgongne qui fut le fondateur premier du bafti-

^^li^ieti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuoc Bernard (natif de Chaftiilon en Bour-

f ^orte^qy’-q, niefme ordre, luy donna fi grand nom, amp;: l’augmenta Fr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ftime plus toft rAutheur,qiie non pas à l’Abbé Robert.

^.^’■^oce ioLiifloit lors d’vne heureufe paix,amp; eftoientles ôcy^ ^^^’’andstn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fo^^ deuotieux. Le Roy Loys auoit eu en faieu-

gardai^^^P^^^’^^otesfoislafaûeur diuine auecques fon experience

‘ èorutç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre eux, amp;nbsp;facquit par fon grand heur, plufieurs

h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oiUaiime de Poidou Duc de toute l’Aquitaine n’ayant au-

ne fçauroit mieux marier l’Infante Leonor fa fil-c bien publicq de fes pays,que pour le proffit de fes fubiets,

w

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418 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYS 7, LE lÈVNÈ ROY 40.quot;'

leonor D»~ thejje Je Guyenne.

Manege Je Fojt GT’Je Leonor,

Inßru^ion Je pere àfils Koj.

qu’auieüne Prince Loys fils du Roy Loys le Gros gt;nbsp;qui ia eftoit couronne ■ deFrance. Le Roy n’euft pas femblablement trouué mariage pourfonn 5 P riche amp;nbsp;duifible que cefte Ducheffe d’Aquitaine, ôc toutainfiqueleteifpJj^j les affaires d’alors ne demandoient que la confommation de ce managC) les hommes f y accordèrent aiièement. Car en ce voyage qu e fit le Duc me à Saint laques en Gallicc, il fe trouua tant foible, qui! fe cogneut ro ^r j de la mort. Parqüoy il pria les grands feigneurs qui l’accompagnoient, çu iayaffent par tous moyens de marier fa fille auec le Prince de France. CCH luy promirent tous,tellcment qu apres qu’il fut mort, ils enuoyerent Am des vers le Roy Loys,pour l’aduertir de la derniere volonté de leur demm gneur. A cefte caufelcRoy enuoya fonfilsLoys à Bordeaux, ou il Ducheffe Leonor auecques le grand contentement de l’vne amp;nbsp;del autreni qui euttoufioLirs duré fi ce Prince cefte Princeffefc fuffentgouuerne mariage ainfiqu’auoit penfé le vieil Duc Guillaume au lit de la mort.M fortune qui peut beaucoup és choies humaines, amp;nbsp;le peu de prudence c mains, firent tout changer en peu de terres. Car combien que ce manager commencement eftime heureux amp;nbsp;promtable, il fen enfuiuit toutesfoisWf malheureux diuorce,dont on ait gueres ouy parler. Au commencement vu cun fen reliouiffoit, amp;: mefme s le vieil Roy Loys, elpcrant laiffer apres w fes enfans heureux,amp; Ion peuple en paix.Il régna trente ans puis tentant approcher, ne voulant rien perdre de l’heur qui le prefentoit, il voulut volt fils deuant mourir, amp;nbsp;pour ce faire il l’enuoya quérir en Galcogne, amp;nbsp;1°^^ ƒ « fut arriué, il le pria en publicq amp;nbsp;luy commanda qu’il traittaft mieux les m , qu’il n’auoit pas fait, qu’il eut fiir toute choie, la Religion en recommandai ’, qu’il fecourut les pauures, qu’il deffendit les veufues amp;nbsp;orphelins, qu il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

par tous moy ens à la conferuation de la paix, amp;nbsp;proffit publicq. 11 luy nbsp;nbsp;nbsp;,

Comte Je Dreux,

ftra qu’vn Royaume n’eftoit autre chofe qu’vne charge amp;nbsp;gouucrnementpo quelque temps, de l’adminiftration duquel il falloir rendre compte tout , tinent apres la mort, deuant le iugeeternel, quiàchacun (lèlon cequilavc^ ordonne vn eternel fiilaire. Mourant le Roy Loys le Gros lailïàlîxenfansil-O)^ Roy de France, Henry Euelque de Beauuais, Philippes Archidiacre de Bouf' gongne,Pierre gendre amp;nbsp;heritier de Regnauld Comte de Bourgongne,Roi^ Comte de Dreux, amp;nbsp;Confiance mariée au Comte Ramond deThoulouzc-Quelques vns difentque ce Robert fut le fils aifiié dudit Loys, mais poufC^

,Armoirus Jes enfant Je France.

qu’il n’auoit nul elprit ny entendement, il fut par ledit Loys le Gros f)arles François déclaré non apte amp;nbsp;habille a porter la couronne de France, uy fut donné le Comté de Dreux auecles armoiries de l’Echiquier dor zur. Et faut noter qu’en ce temps là, les pu liriez de France ne portoientpo^f armoiries les Fleur-de-lys, ains feulement les couleurs de France quieftoient or amp;nbsp;azur, les vns en bandes,ou demy cheurons comme les Ducs deBourgofl-gne de la race de Capet, les autres l’Echiquier comme ceux de Dreux, amp;ain * des au tres. Mais le Roy Saint Loys fut le premier qui donna aux puilnez de F»-ce, les Fleur-de-lys auec difference, car depuis les vns y ont mis vne cortice,ai*; tres vne bande, autres vn orle, autres vn lambel, autres vne autre choie a la dit' ference de l’aifié. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

' Pour reuenir à ce Comte de Dreux il fut marié, amp;nbsp;eut plufieurs enfans,qjt depuis firent beaucoup de guerres en France. De luy defeendirent les Ducs de

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ ......■ ‘ * Bretaigii^)

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1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aaap app inripqy • iiouai-wddt’ inaj auinrXoqj aa anb luafy

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ap suojit’tLi sapuviS snjd sap xnap anb ajnta p'saxianS sangyo/^^^^^^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;njd 3U3JiHinjua 3uopqipjnj sanbnoq ap sjq notuy^p aiujo^ /qj

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-aj ua ‘Xjuajj jnaiaduigj r aauriu 3nj saadou sa.iaiiu3jj

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3nvqrjA|[33n3aiouapp3UA3uauiapi3jsuic‘sapL’uisuejuasuy3^^^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-33 UOJ 3p uv • no ■ aj ‘aipu^uijojsiajjaiajguy p Xjuavr /

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ij}n^-i€iiut’j3njinbso39a{sXoq Xo^ apninoui anb aauui

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•a.ipa ajoaua 3u^ip uaj suA sanbjanb anb uainy^^^^^^ u ƒ

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘xH.Aa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;suinvXo'g aa ua aiup pa aao apaa anb sdiuai gyy?^ rP^^uJo

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»p»^y -FJspsiP3ujiuj3pnpu3aj3p3iop3pnb3uvjip‘Xo^ajiçjy

PUî^’HD ’H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sjanbjap'Xanoo ap sinauSia^L

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410 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LUïö 7. Lb IbVJNb KUl 40*

fMx entrt

r^n^loii l’Eftoß

aggreable à luy. Cependant qu’il commençoitfon regne partes voyes ftice, quelques gentilliommcs Anglois fe fafchans du prefent Eftat j Royaume fe retirerent vers Dauid Roy d’Efcofle, luy faifans entendre crime que les Anglois auoient commis contre eux mefmes, en ce qu ay^^ pule làcrement delafoy,amp;du ferment promis àMahaut amp;âfes ’j^j auoient couronné Eftienne pour leur Roy. Le lù^plierent de vouloir armes venger celle iniure Sgt;c defloyauté, amp;nbsp;rendre a Mahaut f«n Royaui’^^^.’^p, qu’en cela ilferoitvne œuure aggreable tanta Dieu,qu’aux homroes- , colfois efmcu de celle remonllrance entra à grand puiflànce dedans lA u. terre, amp;nbsp;y print quelques petits challeaux. L’Anglois ne fendormit pas collé, ainsallaau deuant deluy auecques vnegrolTc armee. Comme rentlîpres l’vn derautrequ’ilsn’attendoientquelecombat,illcurprinta deux,vn delir de vouloir plulloll entendre aîa paix, que venir aux mai^^’. fur tout Elliennedefirant la paix, enuoyafcs AimbalTadeurs vcrsDaiii‘iP. .j la faire. Elle fut doneques faite a la charge que les challeaux que auoit prins luy demeureroient. Ce que Elliennc fit pour fe rendre arni colfois. Mais en cela, il fc trompa, car puis apres voulant que l’EfcoHois prcllall le ferment de fidelité, tant fen faut qu’il le voulut faire, qu’aucoigt; re il dit publiquement que premièrement il l’auoit donné a Mahaut. fois pour complaire au Roy Anglois, il commanda à fon fils Henry de‘^ re, amp;nbsp;à celle caufe ledit Anglois donna audit fils le Comté de Huntyng^ Cela fait, le Roy nouueau ayant mis ordre à plulieurs affaires, vn bruit par toute l’Angleterre qu’il elloit mort, amp;nbsp;bien que ce bruit fut faux, commencement il femblall qu’il ne portail aucune conlcqucnce,fieft‘:^‘î^ puis apres il fut caulè de beaucoup de maux, car fellant ce bruit efpandu pW^ uant, les ennemis du Roy fondez furîceluy,cfmeurcnt le peuple àvnegf^ defedition, amp;fes amis amp;fidelles feruiteurs ,amp; entre autres quelques vns

bruit.

MMuait fubiet}.

Normans fc dillrahircnt amp;nbsp;aliénèrent de leur premiere volóté amp;nbsp;affcólion,**^^ ifeuolte fin- parans de pluficurs places du Royaume, Icfqucllcs bicnjtoll apres ^efuryn grande diligence, le Roy Eftienne rccouura, amp;: retrancha le cours de treprifes. Mais eftant content de cela, il ne feeut vfer de faviéloirc, f)uniirant point lès ennemis amp;nbsp;rebelles, ils deuindrent fi audatieux, amp;nbsp;orgues eux, qu’en apres ils attentèrentpluficurs mefehantes amp;damnablcs entrepn fes contre luy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Mitille Cz* routte.

Eftienne voyat que les courtoifics amp;nbsp;graces qu’il faifoit à fes fubiets Anÿo ne le mettoient point pour cela en leur bonne volonté,amp; qu aucotrairc leurs fcélions tous les iours faftbiblilToient, comença de leur öfter les immunitc^ delcharges qu’il leur auoit donees, amp;nbsp;de leur dclhier ce qu’il leur auoit proi^'^' Ce qui le mit fort en la mauuaife grace amp;nbsp;opinion des Anglois, cependant Geoffroy Comte d’Aniou elloit auec grande puiflànce entré en Normadi^-fticnne y paflà auec lès forces,amp; lè ioignant à celles de Ibn frère Thibaut qun; trouua, donna la bataille à Geoffroy,amp; le mettàt en routte deffit fonarmec. la eftant proprement amp;nbsp;heureulèmêt fait,Efticnnc cotraéla amitié auec toys7-Roy de Eràcc,amp; luy fit homage du Duché de Normandie par fonfilsEuftacn t nouuellcmêt en auoit efté créé Duc. Aiat mis cell ordre aux affaires de No mâdie,il retourna en Angleterre, ou il n’euftfi toll mis le pied, qu’il fut aducr^ d’vngrad préparatif de guerre qui ^faifoit cnEfcoflc.C^lesEfcoiroisloUj^

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LOYS7. LE lEVNE ROY 40. LIVRE VIIL

prétexte de garder le ferment de fidelité fait à Mahault,auoient brouillé les cartes en Angleterre. Le Roy Eftiennc pouruoyant (ôudainemet a cede nouuelle guerre,reprint par force les places qu’il auoit parleTraiéléiufdit donees aHeil-ry nlsde Dauid Roy d Eicofl'c,lequel indigné de cela, entra aucc vne groflear- ,An^ctent, nieededans l Angleterre,faifant toutes les pilleries,raçonnements, ôc cruautez dont il fc poLiuoit aduifcr.Ce pendant le Roy Eftiennc auecques tell,c diligence foppofaaux EfeofToiS qu’il les contraignit de (e retirer.Mais tandis qu’il repouf foit les forces eftrangcres,il fut aflailli des domeftiques defonRoyaume, eftant manifeftemcntpourfiiiuidcladiuine vcnlt;^eancede Dieu pour La pcrfidieôc par iure,d autant qu il auoit contre tout droit ôc contre La foy promife a Hery Roy precedent,amp; aMahault fa fillc,cnuahi le Royaume d’icelle, qui ne luy appartc-noitaucunementjVcu mefmement qu’il auoit rcceu beaucoup defaueurs, honneurs,amp; biens dudit RoyHcnry.Robert Comte de Cloceftrc ayant fecrette intelligence auec Mahaultfl(œur de mere, iour amp;nbsp;nuiél fecrettement efpioit les ^étions d Efticnne,ôc ce que le tcmps,lcsaccidens, amp;: lès affaires apporteroient, ^lurtoutl’elludioit entout cequ’il pouuoit, de rendre Eftienncodieux aux Seigneurs d Anglcterre,affin que par leur fècours, en fin le Royaume fut rendu ^Mahault amp;a(on fils Henry.Leur remonftrant que c’eftoit vnegrande villenie amp;^mefchancetéd’eftretrompé,amp;: circonuenu par quelcun. amp;: encore plus grau

f'iUaîn Jt tromiier 4tt* iruy.

quandc’eftoitdefon parent. Que c’eftoitvnegrande calamité d’eftre pri uedefesbicnsjamp;encoreplus grande d’eftre fruftré d’vn Royaume. Quec’e-Itoitvnechofe indigne d’eftre vaincu,mais encore plus indigne de Feftre par ce (uy auquel on auoit fait beaucoup de biens. Ces remôftrancesamp; autres eimeu-tetJes affeftions de ceux qui tenoient le parti de Mahault, de Eicon qu’eftant le EoyEfticnne empefehé àlaguerrc fufdite contre le Roy d’Elcoflc, plnfieurs gentilshommes,Icfquels la mémoire des biens amp;faucurs reccucs du feu Roy HenryelmouLioit,incontinent prindrent les armes, amp;nbsp;femparcrent de plu-ficursfortes places. La nouuellc de ce nouucaii trouble fut fort defplaifantc au . nbsp;nbsp;RoyEfticnne,qLii auoit délibéré de ne quitter iamais l’entreprilede cefte guerre,

quil n eiiftdeffait le Roy d’EfcolTcjpoiir n’eftre tant fouucnt tourmentée guer lt;7«frr« f/4 foye par vn ennemi tant voifin.Mais il cogneut bien qu’il falloir rompre G deli-heration,pourobuier àceftepeftedes troubles inteftins qui font plus dangereux q les guerres eftrageres.Il quitta doc l’Efeofte, amp;(’ê retourna en Angleterre la ou auec grade célérité 11 reprint quelques places dot les rebelles f’eftoiétfai-fis,amp; les mit en fuitte. Mais voyat que les Efeoftois ne dormoiét pas de leur codé,iHctourna en E(coflc,5clailfalagardedefonRoyaume àThruftin Archeuef qued’Yorch,amp; le pria d’auoir fur tout,lefoing de relifter aux machinations,amp; entreprifes des rcbcdles.

Le Roy d’Elcofle aducrti du depart du Roy Anglois, amp;nbsp;des troubles nouuel grcnjfo» Icmét cfmeuz qui Fauoient rappelle en Angleterre,y mena fon armee,à laquel- iMtKMt lefcjoignirent quelques rebelles Anglois, amp;nbsp;entre autres Robert Comtede Clocellrc,duquel nous auons cy defi'us parlé.Mais Eftienne luy donnant la bataille,le vainquit, ôcdeffit bien dix mil-le hommes des hens,amp; contraignitfes ennemis fe retirer en Efeofle, ôc fes rebelles en France . Le Roy Eftiennc mcruei'lleufement aifede cefte viôloire, fe-retirant à Oxfort fut aduertique Mahault amp;nbsp;(on frere Robert venoient auecques vne armee contre luy,amp; q’uvn grand nombre d’Anglois chafque iour fc rendoit à eux. Cela luy fit auoir £0up-

.......... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..... ....... ' N

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LOYS i. LE lEVNE ROY 40

çon de tous ceux qui eftoient pres de luy,de façon qu’il commença à fen amp;nbsp;à ne leur communiquer plus fes defleins,confcils,amp;cntrcprifes,heefteden' ce fiilbit naiftre en eux vne nouuelle haine contre luy,amp;augmenter lancicnoc« Eftienne commença de craindre les menées des hens, amp;nbsp;les forces cftrangcrcs, mefmemét eftat aduerti que l’Imperatrix Mahault fon aduerfaire, de to’ cok^ alfembloit forces amp;nbsp;lecours. Adoncq confiderant qu’il ne pouuoit mieuxW* tCallquot;quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouuoit cotenir en amitié le Roy Loys de Frâce, il luy cniior

Deßr Kalita

{edeFrlt;»tct hes Ambafladeurs auec lettresôeprefens,le prier de doner Coftance fa feut fils Euftache.Le Roy Loys ne refuû pas l’alliance de l’AngloiSjCar donnant^“ te feur au fils de l’Anglois, il promit audit Roy Eftienne tout fecours amp;nbsp;comtejßfe Cefle affinité donnoit efperance àEftiennc d’vnc perpétuelle amitié entre wy

Roy de France, quand furuint la mort d’Euftache, apres laquelle Confer fut remariée à Ramond Cote de Toulouze,amp; bien quelle fut mariée àvnCoJJ, fi eftee quelle fe faifoit toufiours appellerRoine,qui eftoit vne couftumedeƒ cien téps,quc les filles de France eftoient tant honnorees, que bien quellest fent mariées à autres que Roys, elles eftoient neantmoins toufiours appelle^ Roines, mais d’autant que cela retourna en mocquerie, depuis onlesaapf^' lees de la-qualité de leurs maris. Voila ce que dit l’nifloire d’Angleterre,

Quelques autres hilloires difent qu’incontinêt apres qu’Eftiéne lê rut fait / Mahault vouloit entrer en fon Royaume,amp;ellatt^ te hautaine d’auoir efte feme d’vn Empereur vouloit toufiours eftrcnomej ƒ pcratrixjamp;n’cut iamais penfé qu’aucû luy eut voulu débattre le Royaume d gleterre, ainçoisauoit toufiours efperé d’y fucceder apres la mort de fon pf^t« fans aucune controuerfe. Mais voyat que le fils de fà tante en eftoit couronn^ Roy,amp; y regnoit,clle cognut que la diligece eft beaucoup plus requife encc qui pretendét à grades chofes,que non pas la pareffe, toutesfois elle ne le de pera point,ains cognoilfant que fes forces heftoient pas telles qu’eilepetit^*’ fercenoLiueau Roy fon coLftin,('qui neantmoins l’euflent bien peu cmpdf^ deuant fon couronncmcnt)cllc délibéra chercher fecours par tout ouellef nbsp;nbsp;|

^monflrdn-ce du bon droit.

Uetioir dit

Ferplexhc toit.Elle n’euft peu f addrelfer qu’au Roy de France, car bien que fon beR? deMah4ult, fouques fut Roy de Hierufiilem, il auoit neantmoins plus de bcfoingqu ƒ fecourut de rEurope,que puilfance d’aider a fa bru pour le recouurementd gleterre.Ellen’auoit aucune alliance auec les Princes eftrangers,amp;:fç3umt que fon coufin Eftiêne auroit toufiours du fecours de Fracc,par lemoyede frere,dontlcRoy Loys faignoit eftre ignorât. Parquoy elle delibcrahmd luy,preuoyant bien que fit le vouloit monftrer iufte Roy, il diminueroit bd couples forces de fon ennemi,amp; pour cefteoccafionfe trouuantahCoiitf le fupplia hublemêt qu’il ne voulut permettre que la noble maifon d Aniouft auoit tant fait pour la Frace,amp; pour toute la Chreftiêté, fut pritiee du d’Angleterre,que les Comtes de Blois auoient vfurpé fur clle,lelqucls talc lO de l’occuper par le fecours des gens deguerreFrâçois,qu’iisy faifoiecp^iY ‘ fon comandement ou côgé,affin de n’e eftre point à l'aduenir fes redeuables.^^^ le luy rcmonftroit fèmblablemêt qu’il debuoit(luy qui eftoit Roy) entreprt , ceft affaire d’Anglcterre,amp;mcttat fon fils encore ieune enfât, au Royaum^H^ luy appartenoit, garder les droits de luy qui eftoit pupille,amp; d’ellefémeK contre l’audace amp;outragc de fes ennemis. Voila cornet cefte Imperatrix i hoit deuât le Roy de Frâce. Au contraireThibault Cote de Blois trop

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Loys 7. le ievne rov '40.' lîvre viii. w

de fa gradeur,fçachât biê q leRoy Eê alloit en Poitou,amp;en Gafcognc pour acou ftumer ceux de fcs pays encores fes nouueaux fLibiets,a fon obeiflace,ne daignaquot; one fe trouuer en ce voiage biê q to’ les grads Seigneurs dePrace y euflet efté fe mos.Ce q Ic Roy trouua fort mauuais, ôc le luy iputa à vne grade audace,tellement qu’on ne doutoit point en France,qu’ilne fit le ieune Hcr y d’AnioUj Duc deNori-nandie,amp; quereceuantfon bornage il ne luy baillaftfecours pour l’en mettre en pofleflion.Ce qui pouLioit beaucoup nuireauRoy d’Angleterre, amp;nbsp;cenueitlft de dauâtage ’ImperatrixMahaultfètrouuoit délia aufli forte que luy.Mais cenou ueau Roy agité d’vnc couoitilè de regner,fongeoir tous les moiens de fe deffen dre,amp;n oublioit rien de ce qu’il penfoit eftre necelfaire pour fc continuer en ce-11egrâdeur.De forte qu’il fit courir le bruit,que l’Empereur premier mari de la Princefle Mahault mere du Ieune Henri d’Aniou fon copetiteur, eftoit encore valant,amp;de fait que c’eftoit l’occalio pourquoy, elle fe faifoit touliours nomer Imperatrix.Et de fortune, il fe trouua vn home qui relTemblant entièrement de proportio de mêbres, de forme de vifiige,amp; de faços de faire à l’Empereur Hê-n(quc côme nous auos dit,cefte Mahault auoit efpoufé en premieres nopccs)fè difoit par tout eftre celuy mefmesEmpereur,tat q plufieurs en elperoient grads troubles.ToLitesfois apres auoir cogneu la témérité de cell afFroteur,on l’enfer macn vn Couent.Cc qui fit croire d auantage le foupçô,veu la legere peine dot ^ccuf4t»à ortlcpuniflbit pour vne fi grade faute. Tellemêt que les vns penloict pour tout certain,que le mariage de Mahault auec le Cote d’Aniou n auoit point efté legi timc,ScqueleIeuneHêrieftoitBaftard.Elle ne laiftbit point neatmoins de pour fuiurefondroigmais cc fut trop tard, car ce fut ô’.ans apres que Eftiêne eut efté couroneRoy d’Angleterre.Mais coe on dit en comun prouerbe,qu’êcore vaut il mieux tard q iamais,elle acôpagneedelaieuneflbd’Aniou,duMaine,deTou neprinsta \ raine,amp;deNormadicpa(la enAngïeterre,amp;aprcs quelques rêcotres dôna vne ba taille a Eftiêne, quif en difoitRoy,en laquelle il fut defFaitamp;prinsprifonnicr,amp;

I mené a Mahault,qui l’euoya en prifon en lavillc deBrifto. Geoffroy mari dcMa Lauft entendant l’heureux fuccez des affaires de fit femme en Angleterre, entra ttuec vne armee dedas la Normadie,de laquelle peu apres il f êpara, amp;la nouuel ft deladeftaiteamp;prifc du Roy Eftiêne,Iuy acquit l’amitié tant des Normas que desPrincesvoifins,amp; d’autre coftéleRoy Dauid d’Efeoffe a la prière de Ma-Lauft, entra dedas le pais deNorthombelland qu’il coquit,amp; garda au no d’elle, debyi^toire LImperatrix Mahault femme trefaduifee,confidcrat fiigemêt qu’il falloit vier promptement de laviéloire ne fendormit pas,ains pouruoiant a tout ce qui luy ftmblaneceftaire à cefte guerre,print les villes de ''J^inceftrcamp; d’Oxfort,puis al la a Londres,la ou les habitans de la ville la recourent auec grad honeu r amp;nbsp;ioye. Corne elle eftoit là,mettant ordre aux affaires,Mahault feme d’Eftiêne y vint la fu P plier de vouloir pardonner à fon mari,amp; luy permettre qu’il peut rentrer en fon Roiaume, amp;pafler la le refte de fes iours en vie traquille.Mais tant fen faut, inhtrèdefë-que 1 Imperatrix Mahault voulut a ladiêteRoine Mahault accorder aucune dé fts demandes,qu’aucontraire elle la renuoia auec iniures amp;nbsp;menaffes.Ce qui irrita tellement ladite Roine Mahault,que biê qu’elle fut extrememêt addoloree de la prifon de fon mari,ficft coque confiderant qu’il falloit auoir la deliurace de fondit mari,ôc la paix,non par les prières amp;nbsp;honneftes parolles amp;nbsp;requeftes, mais pasles forcesamp;les iTiains,elle madaincontinent à fon fils Euftachc,(autres difent Guillaumc)no moins promptamp;vaillant que le pcrc, qu’il eut à affembler

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LOYS 't? le IEVNE ROY 40.

le plus de forces qu’il pourroit. Ce qu’il fit en toute diligence, tant infolcnte de la bonne fortune amp;nbsp;viôhoirc,quc comme les habitans . lÊefertune 1^ de Londtcs fe plaignilTent àelledesiniures ScfoullesreceuesduRoy fon pere, amp;nbsp;la'fupplialfent de vouloir remettre fus, les ordonnances“

'' Saint Edward,elle les tança aigrement,fi bien que le peuple tre elle,commença de luy drclTer des embufches,amp;:â tendre à quelqueic Elle fapperceuant bien tard qu’il ne fault iamais qu’vn Prince define a !ƒ Lj pie vnc requefte iufi:e,ny qu’il le rudoyé, amp;nbsp;rabroue,fortit de lavilledel^^^^jpj ôcf ê alla à Oxfort,amp; ne pouuant fc gouuerner en la variété damp;fa fortune, baye de tous les Seigneurs Anglois.Et pour mieux leur augmenter lan*'*’ ’. le leur faifoit ordinairemêt des reproches,amp; fit plus que deuant reflerref Eftienne,luy fit mettre des fers aux pieds,ôc commanda qu’on luy donna peu à manger.Henry Euefque deWinceftre frere du Roy Eftienne,voyan tous les iours croilToit la haine des Anglois contre l’Imperatrix Mahaun, fiderant qu’il fe falloir feruir du temps amp;nbsp;de l’occafion,fortifia toutes les P * defon Diocefe,amp;mefmementlavillede W'inceftre,dedans laquelle n • ferma,attcndant ce que produiroit la fureur amp;nbsp;l’infolencc de celfcfenana^’ d’elle mefme fc precipitoit en fon malheur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

- L’Imperatrix aduertie des menées de cell Euefque,appellaàfonfccoursy‘ stpredfiter }lt;oy dTEfcoffefononclc,quivintincótinét,amp;toLisdcuxaffemblasleui'slo leur.”'* allerer aflieger ladite ville.La RoyneMahaultamp;fon fils Euftace ^^copagne^^^^^

Miih/inlt yatneue

Londrois irritez contre elle,amp; de tous ceux qui tenoiét le parti d’Efticn^’ vne grofl'c armee fe trouuerent là,amp; attaquans l’Impefatrix amp;nbsp;le les mirent en routte. L’Imperatrix faifant par tout courir vn bruit qu eUc c morte, commanda qu’on portail vn ccrcueilh ( dedans lequelondifoh^^ elloit enfeu elie) en la ville de Clocellre. Robert Ion frere qui tenoitprn“^ leRoyenfavilledeBrillo fut prins prifonnicrauecplulîeurs autres, ôt au dement traitté par la Roync Mahauît,qu’il auoit traitté fon mari.

CMfe de I4 ruine d' ^leterre.

Le Royaume d’Angleterre elloit ainh fcparc en deux faôlions,amp;ialcs§^ res ciuiles auoient mis vn tel poilon dedans les cueurs desAnglois,quonvo clairemét qu’il l’en alloit perdre.De celle ruine eftoiet caufe leRoy Ellicne,q iniuftement felloit emparé d’vn Royaume qui n’elloit pas à luy, amp;nbsp;RobertqP^ iullcment fecouroit fa leur, amp;qui luy faifoit faire ce quelle faifoit.Et eRâs toU* deuxprifonniers,chacun eut efperance queDieu ayant copalfion des calaæi^ du peuple Anglois,finablement y mettroit vne bonne, neceflaire amp;nbsp;defiree Adoncq les Seigneurs Anglois amateurs du repos public, qui defiroientqut' paix fe fit entre les deux ennemis par La permutation des prilonniers, mirent auat ces conditions: AlTauoir que le Roy leroit mis en liberté, amp;nbsp;polTederoit Articles de Royaumc, amp;nbsp;quc Robctt tentteroit Cil fon Comté ,amp; fe mettroit du coltc^ b-oy, fins pouuoir plus iamais abandonner fon parti. Robert rcfufaccscondi'^ tions tout ainfi que fil eut effcé en liberté planiere,amp; l’Imperatrix ne voiiloittP'^ tendre a aucune paix,fi elle ne rentroit en Ion Royaume. De celle negotiation fatigmenta amp;vlcera d’auantage l’inimitié d’entre les deux faélions,fi bien fin le Roy,amp; le Comte fe falchans extrêmement de leur longue prifon, amp;

Deuxfudlôs plus en la fortune de la guerre qu’aux Traiélez de paixïê deliurcrentdeprilon par elchange de l’vn a rautrc,fans faire aucune mention de paix. Et en cllans oc-hors,ôc renouuellans leurs mutuelles iniures reçeues, renouuellerent vnepb’

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LOYS 7. Lî- ÎÊVNE B.OY 40. LIVRE VUE 42-S )»gt;•

forte guerre c^ue deuat.îls fe rencontrèrent auec leurs forces pïes de Winceftre,

làou?lt;ol)ertmitlcRoy cûroutCjÔcdeflàtvngrandnombredefesgens.LeKoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

irrité de ceftebote amp;nbsp;deffaiâc, affembla vne groffe armee,ôc aUa aflieger lay iL

led’Oxfortlàoul’lmneratrixMahaultfeftort retiree,efperâtlaprendre,ou par

force ou par famine. Il fut trois mois deuant, amp;nbsp;l affregea u e ror ernent que

ceux de dedans fe voyans réduits a l’extrémité de lafaina, ôc ors^ e S' •

d’auoir fccoursny d’hommes ny deviures ,acaufe que o ert n

egalles à celles du Roy pour îaffaillir, commencèr ent a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;• fa n r r« r Je

Uei ie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auec le Koy,eutreles mains de Xl

«t fiWe furies cUps,lt;vieles foldats ’quot;°™“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couleur fcmblable i

femttliçaràe^elle fhabilla toute deblanc, aftn q V ie^obant de nuift de

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la neige,elle peut trdper les y eux des ennern, .h a A-„„„„Q£PYtbafteau,Ôc

‘ fcCauuadedmslaNilledeWallmfot^- ^“quot;y^'ieuxuariies.Durantlacjuel-

‘ Uuelquetemps y eut furfeance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ n -^^vrenuauneuficmeanàeCon

‘ nbsp;nbsp;nbsp;leLbrenneamabort forces amp;c argent,^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deMahault décéda aMon-

‘ ï^^«tcaïaimecU5xxnUlt;^ueRcGcoWoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dEfeoffe,entert-

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«uerlbellay .Henrifon hls qui effort^au ^q^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Anpu, amp;c delà

‘ dantlamottdeCon pere ,rncontment pc r ^^^^,^oVontarrement aluy.

allaenHormanàre,leslraVrtans deVaque nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pafîa en Angleterre auecques

KiantmrsNnhonordre aux anarres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aulne defrrortquetr-^B

‘ î«unorrforeâWrrresme.Âxuxfotces^to^^^^ « ter eereuneV rince au combat. Mars corn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;r rorruoiteux de gVoire,Sgt;c

‘ ’'^^^foltcouhumierement nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^’^^^^^ç_\^£ortune,mefme-

» couhunlrersdexpofetleurNieStteurs O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,?A IpMovrXutiamais xenir aux KAweUe

-------

V LknAeterre demeura en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ V Â u qm V.Vtienneo^r effort

\ quandEieula regardant en pitre efmeut ’^^'^V-^^^^ÇQ^^^vraVnXafeignen \ nbsp;nbsp;nbsp;canledetous ces maux pont auorr contre tout nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de XaqueWe au pavanant

\ nbsp;nbsp;nbsp;ne daunuy,delovteqrlX commenta de defrvev X*, ' _ \ ^q^Qp^^^vn.de\e Ejtienneief»

dauert ehe tant edolgné.Adoncc^res cependant^ nbsp;nbsp;nbsp;vxevdttXonfdsEuffaàre xeUvAix.

\ ùrtauxvnàrnsauecXereuneXXentl,'dadulnt^\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AeVvaneeXansXarffetan-

\ nbsp;nbsp;nbsp;mandeXaluXdrteConÇtacelent deVqysXeXeune oy nbsp;nbsp;nbsp;„ pZ^çeNevsXonXre-

\ nbsp;nbsp;nbsp;tuns enXansdeXXe,Xacp.reXrepen de teps aptes tn^enuore

\ nbsp;nbsp;te?5c^cdmelXaeffedrtXtematXeeanComtedeVXm on ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^gp^deXaÇn-

\ nbsp;nbsp;uedelonhXsNvnlt;pre,aucpreX'danortdeffmelonR.orau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cWeeaa

\ nrte^ amrtre deXa'Vrance,cp.nXuy eEorttvesXronova e p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tendue a

\ ktudxa. desXongnes guerres, aanorvXelmrt dre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lt;yo\tntptes deXuy ,

\ queXqtepàrxdùeqnoy XapevceuasqneXqneslergneutsq

\ ddueuxdeXaparx^^dleventlncontrnenttvounet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«tve eux dwae navt. r »'x «ntre

\ nbsp;nbsp;fonlXs,^Xes drXpoXetentXtXnenaXapârx qàedetut tare ce . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;y

\ . ^V^u,nuttlrtaUscorrdrtmAùvVuct^^^^^^

\ »Reyenkn^etette,^Wenty ttendtdttXaXdotmadte,o^^ t

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Ellienne ledit Henri luy fuccederoit audit Royaumè,comme fon vray time heritier,Que le Comte Robert amp;nbsp;les autres Princcs,Seigneurs,Gentilsb‘’ mes’Prelats ,amp; autres quiauoieiit fuiuil’vnou l’autre parti lans aucundol, fraude,iouiroient de leurs biens,honneurs amp;nbsp;eflats. L’vn l’autre Prince rut content des conditions de celle paix,qu’Ellienne adoptaHenri pour Ion faßble^n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fils nommé Guillaume encore enfant conceu(commeaucunsdi'

fent) d’vne concubine, lequel fon perefitiurer nbsp;nbsp;promettre fermét de fidelité

^belard.

Prepoßtions iierttiquec.

Henri,amp; leditHenri publiquement appella ôc déclara ledit Ellicnne Roy‘1^'’ ç gleterre,amp; Ion pere.Celafaiél Elliêne alla vifiter tous les endroits defonRo*^^ , me,amp;rimperatrixMahaultamp; fon fils repairerentlamer,amp; vindrentenAnjod-igt;iferespoHr Durat CCS dilïercs d’Angleterre il f en cfineut d’autres en terre ferme,amp; lareli^wn. palemêt touchât les affaires de la religion lors attainte de là coulluinierenw die. Vn Breton nommé Pierre Abelard ou Abbayelard maillre fbuucraincn l’art de Dialeélique ellimé l’vn des plus doéles hommes de fon temps,auoitpd heurs difciples qui le fuiuoient pour apprendre les fciences liberales, en maniéré qu’on y couroit de toutes parts,mais ne le contentât du grand honneur qu on luy portoit, amp;nbsp;de la réputation qu’on auoit de luy,il entra en laTlicologie,amp;R voulut melier de dilputer de la religion,ellant fi opiniallre qu’il cotrarioittqu ' iours à tous les doéleurs d’àlors,amp;principalemét quant à la definition de hM) dilànt contre la doélrine de tous ceux qui en ont làinélemêt eferit, queDieun^ poLiuoit rie faire,fino ce qu’il fait lelon l’ordonnâce amp;nbsp;ordre defafapiéceamp;iU' flice, voire que ce qu’il fait il ell contraint de le faire par la necelfité de h natu re.Tenoit encore que Dieu n’elloit point autheur de toutes les chofesbóneSjfi^ que les biêheureux ne iouilTent point de la vifio de fon elTence: Scaffermoit vne grâde abfurdité,dilànt qu’enDieu il y a quelque cas de mellâge.Il mettoit quel que cas de neutre être Dieu amp;nbsp;fes creatures, amp;nbsp;imaginoit quelque autre elfcnce etemelle,que la toute puilTance de Dieu. Il croioit amp;nbsp;enfeignoit que les Anges peuuêt creer quelque chofc,comme ainfi foit que le Symbole rapporte aPiei^ crerftf«»- des P^^^’^ent ócfimplemeiit la création de toutes chofes tat inuifibles que vifibles. (hoßes. Il foullcnoit aulli que la palfion de nollre feigneur lefus Chrift nous eftok^o*' nee feulement pour exemple de patiêce,de vertu,amp; d’amour qu’il nous amon-llré,amp; que la foy n’elloit qu’vn iugement qu’on faifoit de quelque chofe, telle-

dfiÏtóü.

Concile de Sem.

ment qu’il Icmbloit qu’il vouluft dire qu vne perfuafion faLilfe,amp; vne douteuk opinion, fc poiiuoiet coprendre fous la foy Chreftienne,amp;fi celleherefieauok lieu eile aboliroit bien toll nollre ferme amp;:lainólereligió.Ill’aidoit en fesdilpƒ sctetce de I4 tesTlieologiqucs de la fignificatio des mots('qu’il nonioit la Iciece delà didio) cn teile forte qu’on eut dit que cófeflant que nollre Dieu ell vne Trinité en vn^ feule eirence,il eut nié amp;nbsp;foullenu le cotrairè,tout par vn melmemoiê.Onafle-bla a Scs vn Cocile de l’EglilèGallicane contre fes erreurs,amp; fut adiournedeco paroillrc a iceluy,mais n’y ofant venir,il fut dit amp;nbsp;arrelléaudit Concile,que to les eforits feroient publiquement brûlez. Cela toutefois nêpelchaccgradnoni ZÆlebrd de difciplcs quTl auoit de le fuiure,ne luy de continuer en fes opinions.Par-^^ue[ ' quoy il fut encore cité dcuatlesPrelats,lefquels apres auoir longuemêtdifputc condanerêt dcrecheffon erreur,dot il fe rapporta auPape qui déclara fa fede he 1 retique,amp; luy défendit ellroiélemêt de ne tenir iamais propos de telles choies-J. Bernard, g^ßemard ôcS.AnfcaumeArcheuefque de Canturberi eferiuirentcontreluy.il auoit elle premieremét marié,puis moine de S.Denis,puis Abbé d’vne Abbaye cnBre-

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LOYS 7- LE lEVNE ROY 40. LIVRE VIII.

42-7

«nBretaignc dont il eftoit natif, amp;nbsp;premièrement auoit efté feparc de fa fern- ’ '

me qui auoitnom Eloys,laquelle auant Tefpoufer il auoit tenue comme fa con-

cubme, ôc apres ladite feparation elle f eftoit rendue rcligieufe au monaftere

d'ArgentueifjOuily auoitlors des Nonnains o^ui depuis en furent tirees, pour

neviure ny chaftement ny religieufement amp;nbsp;lors ledit Abelard fonda au Dio-

cefedeTroyes pres Nogentfur Seine,l Abbaye du Paraclit, ôc enfit A e

fe ladite femme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n r rr

GdbertdelaPorecnatifdePoitiers ôcEuefquede ladite ville fut aufti accu-

(é de tenir quelques propofitions er ronnees trop fubtilcment par uy c tu

tes envnliure qu rlauoit fait delà Sainte Trinité. Aquoy contrarioient de tout

leur pouuoir fes deux Arcbidiacres fort doctes hommes, ain 1 qu e

muviTOcntles gens d'EgUfe i’^ors, aufqueh SniiuBemard fe loigmt du corn-

mencement,2c fut alafinle principal de fes aceufateurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amn. lY^r^esoue

t plufieursparerreur ont nominelehan desTerrrçs, qdilon S ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

l nbsp;nbsp;g«resàlararles\eGrand,amp;equA—am Ce

1 nbsp;nbsp;nbsp;®5i'i'-oysleGtos,te\\etnetitquiUa^roitqui

l nbsp;nbsp;lt;|»ieftinMtaetoire,Neu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J i„seommeitcement foubsvn

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“'y\J„T^p^u^loftpenfetQudeutCm-

l tdVtmeeiyieftoit OaatVesVeGrand. Û

1 nbsp;nbsp;nbsp;u^VsgBettes fouts ÔiarUsarrictefls de C nbsp;nbsp;nbsp;, „ f ., Vpionner Kov cona

1 etiSaàu\o,aumedeTrance, 'o'^rvaAC’eiyountfairec . aaraeans

I • rneàeWu\eCtar\es\eGrand.^amir\aurortva^ nbsp;oftante.

1 nbsp;nbsp;nbsp;S“''’'“quot;™o«’:âMf''°quot;'''^'‘^^°7'°tw™abedàenfionenttc\eVave'^V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H-.», «i««i

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B ges prendre poMton dtceXuy . hvai y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-araoPt efté fait fans Con

\ nbsp;nbsp;nbsp;ntoh,\edttPiette neCetoft McheneCqne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^p^QPYve,2gt;cCnt

\ nbsp;nbsp;\e\eQtioncbftttneepat\ePapebnnocent.Yly poYi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^,Q^p.j\QyijY\snetlt;it:e- nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;,

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418 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYS 7. LE lEVNE ROY 40- '

cönfenti â ce diuorccjde non plus facrificr, amp;nbsp;pareillemêt excommunialeConi te de Vermâdois,amp; fanouuclle femme Peronnelle. A raifon dequoylcRoypl que deuant,amp; folicite de la Roine qui le prelfoit de vager le deshonneut le Comte de flit à fl focuijdrcfla vne armee, amp;nbsp;la mena contre le Comte de Blois,lequel bien qu’il fut en grande eftime, n’eftoit pas toutesfois comparable au Roy ny enfof-ces, ny en richelTes : dont craignant eftre ruiné par celle guerre il demanda u paix qu’il impetra loubs des conditions que Saint Bernard reprint aigrement, coftditionst- comme trop iniques. Car il ne la feeut oneques auoir qu’il neuf premier obte-pXr quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auecques humbles lettres, nbsp;nbsp;fupplications, que les cenfures contre

les Euefques, amp;;le Comte de Vermandois fulTent reuoquees. Cequelc Papp n’eullaccordé fans la promelTe qu’illuy fiifoit, quece Comte reprendroit la premiere amp;nbsp;legitime femme, car voyant qu’il demeuroit oblliné au fecondma

1 riage, il l’excommunia de rechef Qui fut caufe que le Roy alla contre le Coin te Thibaut, amp;nbsp;d’arriuee print Vitry quielloit delonobeiflanccjamp;le ruin^ détour en tout, il nefaifoit aucune difficulté de faire brufler tantles Egli“^ autresjieux, de forte qu’en la principalle Eglife furent brilliez bir^ quinze cens perfonnes, tant hommes que femmes, tant ieuncs que vieux, penfans ellre en feurté pour la reuerence du fiinél lieu,fy eftoientretirez, M fe recognoilTant le Roy peu apres, il en eut telle repentance, amp;nbsp;en print lig^an douleur,qu’on ne le pouuoit refiouir de quelque pafle-temps qu’on luydÓna^ rertu'^^Je S. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccllc caufe on enuoya quérir Saint Bernard, qui lors fur tous autres

rifloit.en bonté de meurs, doctrine amp;nbsp;fiinte vie. Lequel du temps deLoys Gros, eftant difciple feulement (ainf qu’il difoit) des forells,rochers, amp;nbsp;autttgt; lieux fauuages, amp;fans aucun précepteur, eftoit deuenu fi doôle que lot de celle folicitude enpublic, amp;de cell vmbre au Soleil, il fe fit cognoiitrcp vn des plus grands de ce temps, amp;nbsp;en fçauoir nbsp;nbsp;en faincleté. Lors qu u

riué deuantle Roy qui le reccut en grand reuerence, voyant les pleurs ^ nuels de cc Prince tant trifle,amp; en fçaehant l’occafion,il luy tintccspa.ro ■ HAr^it^uede Si CCS larmes ne feichent bien toft, vraiement elles pourroient ellreni , s.ierMrd. tes pour efleindre la memoirc de la grande fiutc quc VOUS fifles aVitrr

fiez y de la confiance amp;nbsp;de la vertu, faites cognoiflre que cc n’efl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

de femme, monflrez vo’ de courage Royal, amp;nbsp;premier que la fureur , t ant offencé tombe fur vo’,tournez voz forces q vous auez employees a ne des Eglifes Chrefliénes,contrc les barbares ennemis d’icelles,amp; perte de la religion.Ne vo’deffiez point qnoflre Dieu tât bon,amp;mifcricor 1 ’ , fè puifle appaifer premier qu’il vo’ ait monflré fà rigueur, moyenantqu , fez felon les comandemens, no pas de voflre puiffince,car cc n cflneu, * , celle qu’il vo^ a donee,amp; qui deppéd de luy,laquelle vo’ deuez enip**^y jje * feruice qui fera voflrehonneur,amp; la grand gloire de voflre nation. Le nbsp;nbsp;nbsp;,

Créateur,c’efl luy qui vo’ a fait naiftre d’vn tant vaillant,amp; exceller PnuÇ^^’^y, i^„. mettre en auant,ne quand vo^ nafquites ny depuis que vo’ eftes ne, qti , procédé de fibôté?amp;: entre autres chofes,ceflc grade honorable• quelle vous eftes qu’il vous a donnée, non pas pour en difpofer avol r f , mais à, fon honneur, amp;nbsp;fuiuant fes comandemens,amp; pour luy en rendre nbsp;nbsp;nbsp;.

incontinêt qu’il le vous madcra?Il vo’ a baillé hômes,cheuaux,armes,rir nbsp;nbsp;,

amp; a voulu q lagradeurdevoflreno amp;de voflre maieflé fut reueree en

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- ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,.Ae^ *

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\ nbsp;nbsp;» ^'i^^N^xuvoutcommune nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\X meu^e^ a

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430 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYS 7. LE IE VN E ROY 4Ó?

ZtH^nge Jet Zrtinçois,

mes,il f eftoit adrefTé à DieLi,amp; à fes Eglifes, qu’il auoit malheureufcmentbi») .4 lees.11 leur remoiiftroit d’auantage,que celuy ne deuoit point eftreRoydcl'f^ ce qui faifoit fi peu de cas de fon Dieu. Car il auoit perdu le droit du ruinât ainfi les Temples,amp;faints lieux,que fes predecefleurs Rois auoientedi fiez,fondez,amp; enrichiz d’vnefi grande deuotion , amp;nbsp;toufiours dcffendu2‘^?' tre leurs perfecuteurs amp;nbsp;ennemis. Qiie celuy qui auoit exercé tellerigueur lefexc amp;aage inhabile aux armes ne deuoit point regnerfur les François ƒ * font cou ftu miers défaire guerre pour iuftes amp;nbsp;faintes occafions,amp;:pourl^‘’\ fence des plus foibles,contre la tyrannie des puiffans amp;nbsp;audatieux.Quequf®^* lu y, il n obeiroit iamais à vn homme fi temeraire, de tant peu d’cfprit, amp;nbsp;uoit plus de befoing d’eftre gouuerné que de gouuerner les autres, ny Icurd””

•' mander. Que fi les François luyobeiffoient dorefiiauant, il falloir ncceiliii^ ment qu’ils fuffent ennemis de Dieu, auquel il auoit commencé la

’ nbsp;,, drefrantauxlnnocens,amp;afes Eglifes.Ce Comte de Blois eftoitentcnduacP*

fieurs, qui adiouftoient foy à fes parolles, à caufe du lieu qu’il tenoic entre coteJeBloit grands,amp; de l’amitié que luy portoit le pcuple,car il eftoit tant liberal, lier à vn chacun,qu’ô le nommoit en plufieurs lieux,le pere des poures, tendoit on qu’vne generalle fedition en France, qui fins point de doubtey bien toft efmeue,fil y euft eu quelque chef ou compétiteur duRoyaunic,co^ il y auoit lors en Angleterre.Le Pape Innocent mourut en ce temps, amp;luy’“

ZMAfow foli céda Celefl;in,qui ne tint le fiege que cinq mois. Parquoy Luce fut cite's\lAfdtn lieu,lequel femonftra toufiours fauorableal’Eglife Gallicane,amp;folicitap^f* te^uerre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ambalfadeurs le Roy de France amp;nbsp;les François d’étreprendre lepal^S^

delà terre fiinte: leur mandant que fi on n’y donnoit ordre, les Latins lèroi^^ entièrement chafl'ez de l’Afie. Saint Bernard d’autre collé qui auoit entrep^ns la charge de perfuader les Princes Chrelliens â celle guerre, mettoittooti poLiuoir de les induire â prendre les armes contre les ennemis de la foy, Exoriaiion4 llrantau Roy de France qu’il elloit lefeul moyen d’empefeher les grande UJite^uerre gneurs dc fon Royaume, qu’il Ibupçonnoit le plus a fe reuolter contrchb^ ils ne fe garderoient pas feulement de luy defobeir, ainçois efmeuz,ou de U ligion ou d’vne honte,ou d’vne conuoitife d’honneur ou de l’exemple dele predeceireurs,ils.prendroient les armes amp;nbsp;l’accompaigneroient luyçui^‘b leur Roy,en toute obcilfance nbsp;nbsp;amitié.Il fe tranlporta pareillement versie^

teThibault, amp;nbsp;le fupplia en l’honneur ôc mémoire defes anceflres,c]ndo bliall les inimitiez palfees, atout le moins pour le bien commun dehrta mere de tous les François, laquelle (difoitil ) fellcpouuoit parler vous querroit maintenant,affin que la paix regnaft en fes pais,ôi que la cruauté,* cifid,amp;tôut autre malheur de la guerre tournall fur les ennemis de lefus CW Mais puisque fe taifant elle vous faicl celle requefte, accordez là luy, enfans. Vous fçauez que les Rois font hommes, pcuuent pecher amp;gricfuement offencertant Dieu que les hommes. fois quand ç^uelcun recognoit fes faultes, qu’il fen repcn\qu’il tafehe parb^ nés œuures a les efFacei^ilne fiult pas le ruiner,ny l’en punir,ains luy aider, foulager corne on voudroit faire celuy qui recueilliroit les reliques defonW^ frage.Le deuot faint Bernard fut caufe que le Roy, amp;nbsp;fes Princes faccordere ’ amp;nbsp;ne parloir on plus que du palTage en Afie. Le Pape Lucc mourut deuant paffe de fon Pontificat, ôc luy fucceda Eugene, qui tout foudain fe tranipP

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LOYS 7. LE lEVNE ROY 40? LÎRVE VIIL 431

«1 France ou il trouua que le Roy auoit défia voué le voyage de Syrie,amp; tandis ƒ * S.Bernard pafla enAllemaignejaudeuant duquel on accouroit de toutes parts,, pour la grade renornée de fa faintctc.il leur remoftra que les Fraçois feftoict ia croifez,que le Roy auoit ia prins refcharpe,amp;le bourdon, amp;nbsp;que la ieunefle de • France le pouruoioit d’armes amp;nbsp;decbeuaux,amp;fappareilloit pour cepalfage, Qucc’clloit grand honneur auxAllemans renommez par toute la terre,d’auoir celle braue difputeauec les François, lefqucls pour fouftenir la religion fe mon ftreroient plus vertueux: amp;vne grande gloire à l’Empereur qu’vn homme de telle maiefté fe voulut faire conduôleur de tous les fidelles pour la deffcncc de lafoy contre les Turcs.

Ces rcmonftrances firent tant que celle vertueufe enuie fengendra entre ces DfßrJe^uef éeux peuples tant belliqueux, lefquels rapportèrent plus d’honneur de la guer- quot;A»*?* re fainte,amp; fe mollrercnt plus prompts à l’entreprinfe d’icelle. Et encores pour z plus les y encourager, il vint lors nouueaux Ambafladeurs d’Orient qui reque-rans l’aide amp;nbsp;faneur tant de l’Empereur que du Roy,leur firent entendre le dan-gicr des affaires de l’Afie, amp;nbsp;cornent les infidelles cfloientdeuenuz fifuperbes . , pour les viôloires qu’ils auoient depuis n’agueres emportées, amp;nbsp;pour voir tous lesiours leurs delfeins fucceder de mieux en mieux, qu’ils fappareilloient plus lennßdelles. Tamais contre les Chrelliés,dc forte que fi on n’y pouruoioit, le Roiaiime de ldicrufilem,amp; la Tetrarchie d’Antioche cfloient en grand branle de retourner tuentoftcnleurpuilTance. Ces rcmonftrances animèrent tant les Allemans,amp;: les François, qu’il fut encore plus facile à Saint Bernard deles perfuader.

Les François eftoient fort louez de feftre croifez pluftoft que tous les autres, fit caufe que les Allcmans voulans auoir leur part de l’honneur, firent telle diligence à fapprefter,qu’ils furent les premiefs en chemin.Et ce pendant le Pa-peEugenefetranfportaaParis amp;nbsp;de la à Rheims, ou il fit tenir vn Concile,au-Telpliifieurs bonnes Sgt;c faintes conftitutions furent ordonnées, amp;nbsp;l’herefie de Gilbert de la Poree Euefque He Poióliers, touchant la Sainôle Trinité condamnée,fins toutesfois que ce Prélat en fut aucunemêt puni, non pas feulement no-ftdinfimie, pource qu’à chacune fois qu’il fut appelle pour refpondre de fes o-pinionsjil dit qu’il les foubsmettoit au iugemét du Pape oudu Concile, ôc tout foiidain qu’elles furent déclarées erronnees, il les confeffa en grande reuerence, amp;fins en difputer,fe réconciliant amiablement auecques les deux Archidiacres fcsacciifatcurs.Othon hiftoriographe eferit, que Fors qu’o l’aduertit que Saint Bernard cftoit preft de prendre la plume pour eferire contreluy,ilfitccfteref-ponce.Efcriue ce qu’il voudra,voire d’vne plume de fer ou d’vn diamant fur vne lame de plob.L’autre hcretique Abélard luy auoit bié prédit durât le Cocilede SésjquO dilputoit defes hcrefies,vne plus dangereufe iffue de fes affaires,öcl’a-iioitattaque de ce q ditVergile qu’Ænee deuoit bié regarder à luyvoyat so pro chain voilinVcalegon bruflcr,luy voulant faire entendre que deuàt peu de téps il fetrouucroit en telle pcinc,qu’il le voioit lors.Saint Bernard cfcriuit afpremét lt;ontrece Pierre Abelard,amp;fetrouucnt encores auiourd’huy fes eicrits. Othon . . aeferit deGilbert,mais contrariant toufiours à Saint Bcrnard,amp; celant pour ce- . Ileraifon la vérité enplufieurs endroits,ainfi qu’il confeffa publiquement à Par-ticlodelamort.Toutcs ces chofes fufdites neleruét de gueres à rhiftoire,fmon (cec^uime femble beaucoup y pour faire entendre que c’eft vne grande folie de nbsp;nbsp;tn^ße.

finiiCttrefi auât cnPelcriture Sainte fins la bien entendre.Donc pour retourner

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45»-


LOYS 7. LE lEVNE ROY 40.


à no lire propos, l’Empereur partit le 4. iour de Feburier pour aller enAfc accompaigné de foixante mille hommes de cheual, amp;nbsp;d’vn nombre infinidai*' très peuples de toutes fortes.Il print fon chemin par Hongrie,tantquefinab^ ment il arriua cz pays de l’Empereur de Grèce, qui eftoit fon allié à caufequils auoient efpoufé les deux fœurs.

Le Roy de France partit le quinziefme iour de May, amp;nbsp;paflant par Allemai-gne,il tint le mefme chemin qu’auoittenu l’Empereur, menant aucc luytoute la plus acorte ieunefTe Françoife,amp; femblablement laRoync Leonor fa femme, pourcc qu’elle ne le vouloir point Iaifrer,amp; qu’elle difoit auoir furtoutcscho; lèsdefir de voir le Prince Ramond d’Antiochefon Oncle, duquel lesAmW' fadeurs eftoient venus en ce temps auecques forces prefens, pour prier bM de fe hafter, amp;nbsp;luy remonftrer qu’autrement les affaires des Latins alloientfort v mal en Syrie. Ceux qui accompaignoient le Roy enuoyerent auxicuncs pos qui demeuroient en leurs maifons, vne quenoille amp;nbsp;vn fufcau,comnieado , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;femmelettcs,dont plufieurs cflncus de ceftchonte,prindrcnt les armes,amp; firent

le voyage.Il y auoitvne grande affembleede nauircsamp; gallcres cz ports de Pr^ uence,ayant charge le general d’icelles de fe tranfporter,fuiiiantla cofted en la mer de Leuant,amp; aller trouuer le Roy à Conftâtinople pour faire ccqou

comm.anderoit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, -

^ie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fort par leurs pays,il y rut amiablement traicte,amp;qu il f’y monltra pareiiienit*

fortliberal, mais que peu apres il f’y cuida engendrer vnehaine dontroccano fut telle. Vn nommé Borich qui fe vêtoit eftre du fangRoyal de Hongrie,quo/ que ceux qui le contrarioient le diffent eftre Baftard,apres auoir cfté vaincu DelAtfurîa Ig j^oy Gcifc futle dcbat de la couronne, fe retira aux François pour eflayerdt

* mouuoir encore quelque trouble en ce Royaume. Ce que fçaehanteePri^ Geife,il leur enuoya fes Ambaffedeurs, qui apres leur auoir remonlhéquiiP® ftoit raifonnable de recompenferlebien parlemal,lcs prièrent de leurrent Borich grand ennemy de leur Roy, amp;nbsp;compétiteur en fon Royaume.Ccq'’“ deuoient faire,fils vouloient eftre ditsFrançois,amp;mémorables des bons traître

mens qu’ils auoient receus en Hongrie. Ce Borichfeftoithumblemcntproi Frach'ife des né deuant les pieds du Roy Loys, lequel rcfponditaux Ambafnicleurs,qnc‘

maifons des Rois eftoient Eglifes,amp; leurs pieds,corne les autcls.Parquoyih^ ftoit raifonnable d’en retirer ceux qui y alloient à recours,pour delà les Frauere/pen aufupplice. Aquoy l’Ambafladeur refpondit : Encore cft il moinsraifonn^ '

ft.

ble qu’vn Roy deFrance entreprêne la proteéfion d’vn Baftard qui( puis nbsp;nbsp;nbsp;*

ne guerre aux Eglifes amp;c autels,ôc qui d’auantage ne recognoift la Sainte, vr^* amp;nbsp;Catholique Eglilè, amp;nbsp;ne luy porte aucune reucrencé.Borich voyant le • ger où il eftoit pour la difpute qu’o faifoit de la tefte, print le meilleur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

L’Empereur d’Allemaigne apres auoir efte honnorablemcnt reccu,amp; ntag”* ficquement traiôlé de l’Empereur de Grece, fennuyant de laifler tatrepofet^^'^ y- Thrace. fte grande armee qu’ilauoit,paflaen AfieparlcBofphoredeTrace,ouiltfû^ ua îes chofes aller bien autrement qu’il n’auoit pas efperc, ayant toujourspj” fc qu’à la prime veuë des fiens, les Turcs fcndcuoiêt tous fuir, amp;nbsp;qu’ils ne ƒ

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tOYS 7. LE ÎLVLÎE ROŸ 40. LIVRE VllL 4^3

uoicntçointçlus durer dcuantluy,qu’ils auoient faidt deuant Hugues le Grad, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

BoKcmoiid,amp;Qodeffroy. Mais ce premier paffage, ou du y avoir ny Roy ny nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Empereur,les foldars auoientbien vue autre volonté, vne autre force, vn autre nbsp;nbsp;nbsp;;

confciljamp;cd’auanta'^evnfigrandzelealareligion, quils eurcnttoufiourslafa-

ueuïdmincdelcurœfté. AulEi firent ils bien autre cbofe que non pas à ce der-

nict,auquelyauoitvnfi grandEmpereur puiffantRoy quifefians en eurs

forces, ne penfoiét trouuer perfonne qui les oîaE attcdre,ny lieux qui vurpeu

fontrefifter.LnSyrie pareillement les enfans ôc neueuxde ceux qmauotetprel-

quefobiuguél’Empire Oriental,neftoient plus coparables aux Turcs en force

l,«jÂe.ne Vnctans çasfeuleæentdcUurAraues pvcdccefle«« =^'‘ ‘fquot;'

tdwion amp;bonté,mais aulfi. envaillance,vertu ôccon et. orne vn tour e

teloffelrnd’Edeffavieil Capitaine amp;nbsp;expérimente eftant au liél

ucïti QU vne grande armee deBarbares elbon entree en onpays,i c. nbsp;nbsp;nbsp;/ ‘ ‘

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àfonfils auffi nomméloffelin,qu il marcbafo contre eux auecques ce q

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïoitaffctnbler degens.Cequetoufiours délayant cicune nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» nbsp;' t • J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t Apc ennemisYon peretout vieil amp;nbsp;maiaucy me nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

\ Welone,^-Asn=àouW«»

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oncyttœdu la bataille, juoy ?AVmDOitctN ne ^iaoite. Actes que ce vieiV Co-

1 nbsp;nbsp;nbsp;(ïiclonâs,i\sneMetafcuteîdemVott nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

l tnetmys cV^oyîouques deUieiulale , comme mort, amp;nbsp;actes “l»'-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;gailW,tomba fi rudement pat terre, qui, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iVsUbntfonfilsaifné

\ auoireîténortéenlaville iluy futgucresquiVnemotirutTaifiantionmsa 1

\ WqaeUa^mjneUeVtfcettàeVeut mete enttevtinóa “t*«, 'V' ï

1 nbsp;nbsp;nbsp;befooitfommeriefioitsueres crainte des cnnemisnyobeyc des Viens

gt; ïceitoitremmeneitoitguercb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Comtezamp;c VrincipautexdelobciV- pmme\oiné

1 nbsp;nbsp;nbsp;Uiortunevoulut davantage, que tous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V Sp\lt;Tneurs ou^

\ nbsp;nbsp;WàesCWefensetiAftefttamp;tita\\ots%oun«neTcat^^^^^

\ nbsp;nbsp;nbsp;\imaouueaux'jenuiicV'E.ato\te,acaufeque estteis ° ' nbsp;nbsp;,, j. jyÇÇjçont

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;morts denagueres,anÇqne\s\csfiVs encore rennes auoient n nbsp;nbsp;• nbsp;’ nbsp;^Ves auoiét

te qieqneVquesVrincefiesÇenXesEeritieresd aucunes eces e dYOnVédesSeignenrstousÇraixNentmdeErance,Separ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Q^neXés

\ nbsp;nbsp;nbsp;'$gt;e\gr\eursdiceux^acefi.eoccafionXX fut arte aSaguinSatrape e^ nbsp;nbsp;quot;nbsp;„ÇurXes

\ nbsp;nbsp;nbsp;gtadpeiue audit peu deSendrefesfeigneuries deuat ceteps, e clt;^ lUevnpntvn

\ Cbreftieus entre antresXav'fiXe Ssc Coté dLdefia .dXy auoit em a

\ nbsp;nbsp;Satrape enXeoniegrad ennemi des noftres ,rpiieVk.oit 11 gyan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;NonebaUnci

\ nbsp;nbsp;deforces,^ derie\ieVfes,qtid£ut crééSuXta^eo^ auditpVufieurs ,3^^

\ «œntsATOScn«AanoSWanwvwqnc,iot\cv^^^

\ fa'^pééditbaramune.LLmpereurd Kdemaignenetetoucia p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vsprtÇk

\ nbsp;nbsp;fottesdeeesLarbares,ny de otieXome cbfedferrddAdernét,

\ nbsp;nbsp;qieXaguerrefedeuL-feuXement conduire dNiteimpettioiite, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç

\ ràistousXesmo^ensqù'dsen’dentpeu.defirerdeXedefraireXu^

\ nbsp;fieu petddit d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tours nu fi grand tion^5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;urprtn es

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454 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYS 7. LE lEVNE ROY 40:

« « Tures,OU de faim, amp;nbsp;autres miferes, ou pour fe perdre en ces chemins chreßittts, gnuz qu’apcine luy reftoit la dixiefine partie de ceux qu’il au oit mcnez.Etp® ce quedeiouren iourluy aduenoient nouueaux defaftres, il fut finable’’^ contrainól retirer le miferable relie de fon armee des'pay s de l’ennemi.

isys^ con- Rov de France elloitiaarriuc à Conllantinople ou l’Empereur de ß4ntfnoPit. I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1 r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 .p . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 f

luy ht tout l’honneur dont il le peut aduiler, pins ayant entendu queiona“ de mer fe tenoit a l’ancre à Corfou il manda à fon Admirai qu’iî print min de Rhodes, 5c apres auoir quelque peu leiourné en Grèce il pafla en A ’ fe ballant de marcher en la plus grande diligence qu’il peut fans fedefterd^ cune chofe, à caulè qu’il Courut vn faulx bruit, que les Allcmans auoienc^ en vne bataille,telle occilion d’infideilcs,que tous les palfages de rOrientC‘ ent ouuerts.il n’elloit pas encore bien auant en Abc, quand il rencontra Id^^ ne Fcderic Prince de grande cxperience,lequel depuis fut Empereur,que lt;nbsp;pereur Conrad fon Oncle enuoyoit par deuers luy pour des affaires quiW^.

menez fi fecrettement, qu’on ne feeut oneques rien fçauoir des propos qun lloient tenuz entre ces deux Princes.Mais ceux qui elloient venus auecFed® tindrent tels propos aux François.

itmonfirAn- nbsp;nbsp;Vous n’auez point trop demeuré a palTer en Afie ,■ amp;nbsp;nous y fommes p*

ce AUX Fron Jeuant le temps.Lcs Grecs nous baillans des guides,nous firent tant de fes, que nous ne fcifmes aucune prouifion de viures. Nous nous alTeuri de celle nation incognue,pcnlant que le Chrèllien n’eull iamaisvouluU®’*' per le Chrefticn, ne fçaebans aucun chemin nous fuy uionsquot; les guides ces traillres nous auoient baillez, qui nous ont menez par plufieurs defertS)

Meplacetez. prefqucfaiôl tomber entre les mains de nos ennemis, puis ne fe laflans'pÇ''^^ lt;/« Grecs, moins comettans telles mefchancctez,quc nous endurans ces miferes,ils h lècrettement defrobbez,amp; congnoilfans tous les dellroits ôc palfages dup^J l’en font fuiz amp;nbsp;nous ont lailTcz.Mais il nous aduintvn bien, cell quenousif'’^^ | I ualmes l’armee des Barbares qui nous donnèrent vne bataillc,cnlaquelle^P [ auoir monflrénoflre vaillance nous qui fommes,hommes,defirionsuirtô choies mourir par la main des hommes, ôc non pas de la miferable faim. bien heureux font ceux qui moururent en ce combat,car par ce gloricuxij^^^ re,ils euaderent amp;nbsp;la trahifon des Grecs,ôc les tourments dont nous menais nemi,amp; nous au contraire priuez denos vertueux compaignons,quilorsiur^^^

SA^e AHuer- occis,nous cllimons les plus malheureux de tout le monde,encorequelani’ ^^ 1 tifement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fucccdc heureufemêt.Ce que nous començos d’efperervous

tant de vaillans homes en celle armee, amp;nbsp;qui d’auantage auez nollre , heur pour exemple,!equel nous vous racomptons,pour vous rêdrc pms vous admonnellons que nous fommes Latins 6c vous elles Latins. Parquoy nous relie encore quelque choie qui vouspuilfe aider, nous vous le pm®^^ tons de bien bon cueur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

AutretnAlice Quelques VUS Ont eferit queles Grecs mellcrent duplallreauccqncsh ' des Grecs, qu’ils cnuoyoient aux Chrelliens, dont il en mourut plufieurs. Peu l’arriiiee deFederic dedans le Camp des François, L’Empereur Conrad m cowrf/Bm- ioignit auecques eux, 6c cheminèrent quelques temps cnfcmblc, mais fereurà nablcmcnt Conrad fe retira à Ephelè, 6c y trouuant les nauires de Grece^iie coßAtsno^le. jyjçner à Collâtinople,dont on ne Içait roccafi5,finô que fe voyât auec 11 pe'* armee toute lalfeôcdelfaite,!! ne pouuoit endurer desFraçois qui clloiet ento

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te’

^’fvWi^\nsgnnàe€oïOC,o V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ap nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?Va-

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®™»ï,MçioctocieceV ’ ^cce^ï« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-iis art , çoVw'^ X

\ cabenNnVokemna^’^cWe -van^ \ cO'aC^^'^’

\ WeW £es g,ens en V^cis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e çeïs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Àe’V

\ NonU^vn\oaer,Vong,temV^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;na^^c.M^eMaaioav^

\ qdA^jî^vtovideVantïc co^ rncnÇ^^’^ mao^‘A'Jb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i-c

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^i’K\^eY,\\^Àe£eenàn,2lt;lt;^orn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rse^çAo^ it

\ nbsp;nbsp;nbsp;URoy qmmenonUbaUi^^(e,c^^

\ ^£'^i£o\.ta\\et£esg,enstcni^^^^ . p2isqc'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vqR cc£ lyyonab’^c

\ nbsp;nbsp;nbsp;^^^^«vomigne,AneàonBto CY ,

\ ^teOenûe Camy • T quc^^ \e roCgt;A^^ nbsp;nbsp;nbsp;^pçes a

\ nbsp;nbsp;^W^Qe\nynnnegt;Ycnc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ^\es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;We

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’i^MRenneremendesCVrc r^ooiï^cq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qçyiaï?Y^^ .

\ %^^sdnR.y,VMsne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aes

\ nbsp;nbsp;nbsp;R^gnnàoîàïe,ainsmatcKo nbsp;nbsp;^^ptoc J^eÇqavi’CO ç^mesbes

\ nbsp;nbsp;nbsp;^wXesennevTÂsqvn^’c^® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\QoesCO^'^V\ oeO^ Axinb^^''^^^ n

f ^«irent J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^«^‘peichcr que i lt;v..-

lieux ou iis feftoient embulquv. .

François demeurèrent eftonncz.Mais leur tvv/^

lieu G dangereux,leur commanda prendre leurs armes, ccr-

L nbsp;nbsp;nbsp;J^^’ir Cfi ç^n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, leur remonftrant que l’effroy ne leur pouuoit de rien

1 nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;inpf^^^^^^bveu que le plus fouuerain rcmede qu on puifl'c trouuer es

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’oublier point: Que les lieux eftroits ou ils eftoiêt

1 ferQ-^*^ ^beaucoup, à caufe que les Barbares ne les pourroient enclor- f„fe furie 1 nbsp;nbsp;^ciparQijQ^^l^^^^^ï^^-in^^sfeprefenterentefte, amp;nbsp;combattre hommeaborri- ^-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q J ’ieuoient mettre toute crainte arrière,veu qu lis n atioient quel-

I , ^^droits ouTft nbsp;combat à l’entour du Roy, lequel fut alpre amp;nbsp;doubteux.

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ai f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bagage,les femmes, les enfans, ôc autres inhabiliesaux {fcfjtrcs^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;On n’o‘^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auons dit la Roinc fuiuit le Roy ) tout elloit en trou-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çj^ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cris, plaintes amp;nbsp;gemiifements. Le Roy fe iettant des plus

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g’^ande prefle des ennemis pour fecourir les Gens, fut foiiuêt

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les in^T ,T’^’^’^csfois le combat dura iufques à la nuiól, amp;nbsp;furent eon-

'■^’^bersJesp quitter la place. Toutes les cauernes,les boys,les ctaux5iGey,jj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’entour eftoient plains de femmes ou autres

O ij

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4^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYSy. LEIEVNE ROY 40?

qui fy eftoient retirez,tandis que les plusvaillas combattoient.Incontincntil^^ U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;{^cn furent allez,les François ayant gaigne le deflus de lamontagj^

ou ils fattendoient de camper,apperceurent les feuzamp;loges de leur auantgîf“ âquoy ils cogneurent qu’elle eftoit entière, Sgt;c qu’ellen’auoit point combît^^' A celle caufe, le Roy apres auoir enuoy é de tous collez pour raflcmblcrccü’^ qui fen elloicnt fuiz,defcendit en la plaine pour fe ioindre auec elle,amp; fut , uis le lendemain de laifler ce chemin,poLirce que le continuant,rcnncmi toufiours le moyê de les furprendrc.Parainfi il fc dellourna,amp; fapprochatto^ fours de la mer il paruint finablemêt à la ville d’Attaliezce que fçachaslesûp'' tailles de l’armee de mcrFrâçoifc,ils partiret deRhodes, ôcvindrenttrouucr Roy, lequel le mit en Ces nauires, amp;commandaaux Pilotes tenirla routedeSy rie. Il ne fut plus toll arriué à la bouche de la riuiere d’Oronte, que le PrinccB-^ mond d’Antioche ne fe trouuallaudeuant de luy, amp;nbsp;l’ayant rcceu engrandef^

François femblablement,il les mena en Antioche,ou inf’ll fit tout l’honneur amp;nbsp;bon traiôlement dontilfe peut aduifer, tant pourccqi** elloit François luy mefmes, que pour ce qu’il auoit elperancc de fubiugcr tierement par leur fecours,les Barbares fes ennemis.

Le Satrape Sanguin elloit mort apres plufieurs entreprifes hcureiifemei’^^ MwtJu rx- cheuees,amp;entreautres,apres auoir remis le Comte d’Edeira,amp;toutelaMefop” obeilTance. Il auoit lailTé deux fils dont Mirmiraneluy fucceda^’’ la Mcfopotamic,amp;Noradin en laTetrarchie de Halape: laquelle ne pouuoK^ lire longuement en paix, ny Ibn Prince auoir le moyen de Aire guerre que cc' le d’Antioche ne fut en grand danger.Parquoy le Prince Ramond defirantfoj’^ Friere Je q’aon la ruinall, prioit,pcrfuadoit, amp;nbsp;admonclloit le Roy Loys,que puisqu'* mtnd X Lo-^s elloit allé en Syrie, pour la dclFence de Ja religion, il fe voulut premièrement*' drefler à Noradin, qui felloit toufiours monllré ennemi des Chrelliens, roitencoreplus le temps aduenir,fil failloit auecques lès François àlc rum^*-du tout,ou pour le moins à l’alFoiblir de telle forte qu’il n’eullpluslapuifun^' de lè remettre fus. Ce qui luy elloit aifé,vcu que les Barbares h ’elloicnt en nîU coparables aux François. Apres le retour defquels(fils le lailToientlorsenp^'^' râleurdei ß prendi'oit les arres de fon dcffunclpere, conquerroit toufiours nouuel^* FrMiois. Seigneuries fur les Chrelliens.

Ce Prince Ramond ne difoit que la verité,mais ce ieune Roy de HicruiaJf^ amp;nbsp;là mere cnuoierentlorsle Patriarche de la Sainte Cité enAmbafladc versla Roy de France,le prier que n’entreprenant point la guerre de Flallapc, il fc^o^' mille Royaume de Hierulàlcm, cnefde toute la religion Chrelliennc.Ceqn« le Patriarche remonllroit ellre necelîàire,pour les grandes courfes amp;nbsp;coqu«f^ qui y failoit de iour en iour le Roy de Damas. Lequel lè pourroit fàcillcmcnt vaincre moyennant le lècours des François,autrement que toute la Terre S^' te fen alloit per due. L’Empereur d’Allcmaigne voyant que l’hyuer elloit emprunta les nauires de l’Empereur Grec, amp;nbsp;fellant fait mener en Phcnicc,» y t'Èmperéur P^po''b amp;marcha auec fon armee iufques à Acre. Dequoy le Roy de France X ^ire, aduerti,delibera mener la lîenne en Hierufalem, amp;nbsp;luy aduint lors vne occalio de Ce cotriller grandement,^ pour fes affaires mefmes. Caria RoyneLeonodJ toute accoLillumee a hanter gens de guerre, lè rcpolànt en Antiot entre toutes les voluptez d’Orient, commença d’auoir le bruit d’eftre par trop

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. ^OYS 7. LE lEVkE ROY 40. LIVRE VIÎl. 457 lil«rallc de ce quelle deuoit le plus fogneufement hôneftement garder.Cha-cun Je voyoit,{çauoit,amp; cognoifroit,amp; le Roy fon mari fut le dernier qui fetiap nbsp;nbsp;nbsp;,

perccut,aucc le delpit qui ordinairement accompagne les mariz qui fàpperçoi- * ucntdetellcschofes. Toutesfois cftant es pays de Tonde de là femme amp;cn »«. contre« fi loingtaincs,le temps amp;nbsp;le lieu n eftoient point bien propres pour fen quérir de ce fait,amp; le veriffier, aulfi que les François eftoient fur leur partement ^urp^er outre.Parquoy le Roy tralporté d’vne fureur nouuelle Sc incognue a peu, deflogea d’Antioche gt;nbsp;amp;nbsp;fi foudain q^u’à peine dit il adieu au Prince Ramona, qui ne fçaehant la caufe de ce fubit depart le prioit de tout Ibn pouuoir arrefter pour la guerre de Halapc. Mais le Roy pcnfiintàfaiufteamp;parriculie-te ouleur, le refijfa. Luy fe voyant rcfufé, ne daigna le conduire demonftrant a ^^cnpuplicqjepen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pQj-j-Qjj., Les François palTe-

rent toute la Phenice, tant qu’ils arriuerent en la terre fiiinte, dedans laquelle ils ne le portoientainfi comme gens de guerre, ains comme vraiz religieux,amp; lors qu ils approchèrent de Hicrufalem, leieuneRoy auecles Princes defon Royau me, amp;nbsp;les prebftres en leurs habits làcerdotaux, fortirent au deuant, amp;nbsp;les menèrent en grand honneur amp;nbsp;deuotion dedans lalainte Cité. lamais Latins ne iè trouuerent en compagnie plus grande, honnorablc, amp;nbsp;plaine de maiefte, que ment lors ceux de ce voyagc,àTafiemblee du Roy de France, amp;nbsp;de l’Empereur* Apres qu Js eurent vifité les faints lieux,amp; accompli leurs deuotions,ils tindrêt Ä«? vn confeil pour délibérer de cc qu’ils auoient à faire pour le bien, amp;nbsp;accroiffe-ment de la Religion. Tous les grands feigneursde France amp;nbsp;d’Allemagne qui auoientfuiuy le Roy amp;nbsp;l’Empereur, eftoient à cefte affemblec, amp;nbsp;mefraes tous es 1 rclats,amp;: Princes Latins de l’Afic,excepté feulement le Prince Ramod d’An floche. Il y auoit d’Italie deux Legats du Pape, amp;nbsp;auec eux,trois Marquis,Her-wan Marquis de VeronnCjAmcde Marquis de Turin, amp;nbsp;Guillaume Marquis de Motferrat que le vulgaire deuoit pluftoft appelleren Latin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

acllre,montfcrtilc,vcu la grande abondance de tous biens que produit cc fer- quot;1. filMarquifat, dont le Marquis auoitefpoufélaPrinceflcIudithfœur del’Em- 1 pereiir d Allemagne.Quand tous ces feigneurs furent airemble2,amp; que chacun eut dit fon opinion, ils faccorderent finablemcnt à celle du Patriarche de Hic- . rufalem nommé Fulccre, lequel confèilloit obftinement, qu’on fadrefTaft au ' * ^quot;7 Roy de Damas. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

A cefte caufe toute l’armce fè mit aux champs le vingt cinquième iour de i^rmetJei May 1 an mille cein quarantedeptdc noftre fiilut, ôc quand les chefs amp;nbsp;capital-nés fe virent en la pleine d’outre le mont Liban, ou cft alfifela Cité de Damas, ils mirent leurs gens en ordonnance pour prefenter la bataille aux ennemis, qui neantmoins fe tindrent enfermez dedans leur fort, fans faire aucune faillie. Cc-fteville de Damas eftoit forte, amp;nbsp;bien pourucuc tant d’hômes,armcs, cheuaux, Viures,que capitaines vaillans,amp; expérimentez. Il y auoit tout autour plufieurs lardins, amp;nbsp;vergers fermez de folTez amp;nbsp;murailles, fus la plus part defquels fefle-uoientquelques tourelles dont on fcpouuoit alfez delFendre,amp; d’auantagé ils eftoient feparez les vns des autres de tant de ruelles amp;nbsp;chemins, qu’il eftoit neceftàire aux affiegeans de Combattre a chacun iardin, comme fi cc fuffent e-fté petitsforts, pour deffendre les approches, tellement que c’eftoit toufiours Difßculie';^^ vnnouueau labeur, amp;nbsp;principalement du cofté du mont Liban, que ces cloftu-rcsfaduançoient bienl’efpace de cinq mille pas. Les Chreftiens auoient tous

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ces empefehemens d’approcher de celle place, amp;nbsp;outre plus il y auoit dedans h bons hommes, garnifon, que fans cefte ils faifoient des forties par ces the* comtdemtt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;incogneuz,amp; en tuoient ou prenoient toufiours quelques vns de ceuxqai

i l'4rmee. f aduenturoicnt le plus. A raifon dequoy le Roy, amp;nbsp;l’Empereur firent delfen”” qu’homme des leurs, n’euft à aller deuant la ville fil n eftoit bien accompai^”^) amp;nbsp;donnèrent ordre que les folTes qu’auoient fait les Barbares fulTent rempli^^i les chemins vniz amp;nbsp;garniz en aucuns lieux de grofle amp;puilfante cfcorte.nsy firent pareillement mire plu lîeurs pauoispour garder les pionniers, amp;autrq qui faifoient les approches contre le trait des ennemis. Les gens d’armes nid* mes f y trouuoient à pied armez de toutes leurs armes, pour toufiours tenir Turcs en crainte, à ce qu’ils ne Ibrtiflent fur les gens de pied allez mal armez, empefehaflent cefte entreprife, laquelle fut fi viuement pourfuiuic, que cesiar-dins, amp;nbsp;vergers furent prefque tous démanteliez. Ce que voyans les Barbares qui auoient entreprins de les deffendre, fe deffians des lieux qu’ils auoientpen-lez imprenables, ils les laifterent, èc lè retirèrent fur vne riuiere qui coule tou^ contre les murailles de Damas, pour deffendre que les noftres ne la palfaH””^' Mais les François les y alTaillirent tout foudain, au fecours defquels l’Empcr^uf enuoya des Allemans, qui ne furent plus toft arriuez, que les ennemis taffent la place, amp;nbsp;entrèrent dedans leur ville, ou les Chreftiens delibererenti”^

frtinçoistf-füllentlet Tures •

xßotttttmtnt tie Cf ux Je

Dtmiu.

fterenttout ce qui eft neceHairepour vnfiege. Ceux de Damas voyanslaplüs part de la Noblefle Latine fi pres de leurs murailles,amp; que leurs iardinscfquels ils f eftoient le plus fiez ne leur auoir de rien féruy, commencèrent tant a le do* clperer qu’ils prindrenr confeil de fien fuir, amp;nbsp;craignans eftre fuiuiz des Ch^* fticnsjils fermèrent de chailnes nbsp;nbsp;autres empefehemens,toutes les rucsptocHu

XfferMce d’tuoir

Pumts,

fur

nés de l’endroit qui eftoit alTiegé. Les noftres fe penfoient ia feigneurs de celle belle amp;nbsp;grande ville, de manière qu’ils, difputoient entre eux, aufquels des ces elle demeureroit.Theodoric Comte de Flandres prioittous ceux qu’ilp^* Ibit y auoir puifiance, qu’on laluy laiÛaft. Aquoy faccordèrent aifeementio Francois, Allemans, amp;nbsp;Italiens, amp;au contraire fenoffencoient bien fort les L tins, quide long temps demeuroient en Afie. Dilàns que combien que le Coi” te de Flandres rut grand Seigneur, vaillant homme amp;nbsp;d’ancienne maifon,il^ ftoit toutesfois de nouueau en Syrie. Parquoy il valloit mieux neprédrepoi”^ lors Damas, que ces nouueaux venuz euITent le fruit de tant de leurs labeurs paflez, qui par railbn eftoit deu aux vieux Princes amp;nbsp;Capitaines, qui de fiH temps eftoient en ce pays pour la dcffence delà Religion. ils tenoienteespro' posfecrets, neantmoins peu apres aucuns d’entre eux furent foupconnezd”-uoir prins de l’argent des aftiegez, pour faire que le camp fe leuaft fans prendre la ville. Aufti furent ils^d’opinion, que le camp fut traniportédu cofteduSe* ptentrion àl’autre coftéde la ville quiregardelemidy,remonftransqueccii endroit eftoit beaucoup le plus foible à caulè que les murailles cftoiêt fort balquot; les amp;nbsp;nouucllement faites.

Confeil de traijlres-

Onadioufta foy aces traiftres, amp;: fut le camp ramené envn lieu le plos mal commode du monde, car ils feftoient reculiez de la riuierc,par oiiiÇ”' venoient tous leurs viures, amp;auoient la ville entre deux: qui fut câufe(]0”j commencèrent incontinent à le douter detrahilon, amp;nbsp;principalement qu”” ils virent la grande famine amp;nbsp;faulte d’eau qui fe mirent tant entre les hoinm«,

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LOYS 7. IE lEVNE ROY 40. LIVRE VIIL 43^/aJY h«»

lt;S[u entre les cheuaux^ amp;nbsp;co^neuret qu’il ne leur eftoit plus poflible de regagner le lieu qu ils auoientlaiffe, a caufe que les Barbares fy eftoient remis,amp; I’auoiet fortifié plus que iamais, amp;nbsp;encore pour bien leur aider celle difpUte de la fei- (ommode. sneurie de' Damas, caufe de tout le mal, fe continuoit entre les grands. Dont l’Empereur l’ennuya tant, qu’il lailTa le fiege auec tous les fiens,amp; l’en retourna par mer. Quant au Roy de France il palTa le relie de Teile amp;nbsp;tout Thy uer enfui-uant en la terre Sainéle, puis furie commencement du printemps il print la pal Loysiett^iù mcîqui elloit le figne d’auoir achcue fon voy age) amp;nbsp;fe retirant à laffe, il entra dedans fes nauires pour retourner en Europe. Il heut pas fai€l log chemin qu’il nerencontrall comme àTimprouille vne armee nauale des Grecs qui le Vou— loyt «»««»-• loient mener par force en Conllantinople, Sc vrayement ils eulfentplus gai- ” gné en ce butin par leur trahilon que h auoicnt one feeu taire les T urcs en tous leurs combats,mais ils n’en furet gueres feigneurs, car Georges gouuerneur en SicilepourleRoy Roger,y arriüadefortune,auecvn plus grâdnobredenaui-resquenauoiétpaslcs Grecs,amp; ne voulatlailTcr emmener le Roy prifonnier,il fit tirer dedans leur Admiralle quelques flefehes qui auoient le fer d or,leur dó-nant à entêdre par celle façon de faire qu il cllôit appareille a la paix ôc a la guet rc.Parquoy lesTurcs fe defilieret de leur folie,amp; print le Roy de France la route de Sicile,puis f y cllant quelque peu refrefchi,u remoUta fur mer,ôc arriua n-naUementenProuence. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j- r

La premiere chofe qu’il fit allant de retour enfespaysil prétendit Datation deluy Sc delà Roine Eléonor fa femme ,fe refouuenatde ce qu ellê luy auoit dit en Antioche, qu elle ne palTeroit point plus outre, amp;nbsp;pource qui

1 la voulut contraindre d’aller en Hierufalem, elle dit Sc déclara qu’entre luy ôc elle y auoit cognation ôc lignage en quart degré,tellement qu ils ne pouuoient

1 auoir l’vnïautre en mariage, dont ils h auoient eu difpence, amp;nbsp;a cefte oCcafion

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcfireroitd’ellrefeparee. Qi^lquesvnsauffidifoientqu’EleonorVelloit rolle-

1 ment enamouree d’vn Sarrazin nommé Saladin, ôc en auoit receu de grands

1 dQns,amp;felloitmifcfurmerpour fen aller auecquesluÿ ,mais quelle lutrel-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coüffeparvnChcualier François .T outesfois comme nous avions dit,le Roy amp;£

' elle ancrent enfemblc enHierufalem. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Tant y a que l’an de falut mille cent cinquante deux le mardi deuantPal-qucsdeuries,ilfit alfemhlcr enla ville de B au genei fur Loire par l’auûiorite duîapevn Concile ou furent les Arclieuefques de Rheims, Sens ,Rouen, 'bourdcaux,amp;c plufieurs Euefques Sc F r elats, ôc grand nombre de Bar ons*. la eHant (uffiLmmcnt proviué le lignage qui elloit entte ledit Roy Loy s ôc la LoineElconor fa femme,ils furet fcparez.LeRoy auoit dit al’oreille a fesFre-lats affemblez afapohelavraie caufe defahalne cotre elle,qui ehoitfapaillar-dile publique,mais ne voulatqu elle fuR publiée pour nefe charger d’vnebon tclaplus grande queleshommes mariez peulfent rcceuoir ,les pria de fe fonder Iculemêtfur lelignage,8lt; de rompre en quelque forte que ce fuRleur mariage.

Apres cehe feparationle Roy larenuoyaenfonpaysdcGuiennefansrien retenir de fes terres combien qu’il eut deux hiles d’elle, bc que fil euhvoulu ill eutpeu faire punir corporellement,2gt;cfe faihr de fefdites terres . Or le Roy qui fefafchoit de fa feme, pource quelle elloit fort impudique obtint duFape celle difpéte de repudiation bc dalîembler vnCbcile ^a charge queleditRoy centribuerolt en faueur du F ape certaine fomme de deniers pour les ahalres

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LOY S'7- LE lEVNE ROY 40.

tfreldtseßeui delaTctre Saintc,amp;futentlefditsArcheuefques choifis amp;nbsp;efleuz parleRoy^ ^ffße's. nbsp;nbsp;nbsp;Jg Pape,qui leur màda fècrettement qu’ils ne faillilTent pas de ropre ledit mam'

/zff.

Eleonora

ge.Chafcun fefinerueilla fort de celle repudiatio à caufe qu’il en auoit filles, dont l’vne fut depuis mariee au Comte de Champaigne, amp;nbsp;l’autre aTfi^ loisferema- bault Comtc de Chartres.il iicfut pas longtemps fans le remarier, amp;nbsp;print 1 h' ^alaßlte faute Coiillance fille d’Alphons Roy de Galice auecques laquelle il paJh «Aÿj e ca £^^jgne^tant pour voir fon beau-pere, quepour vifiterl’EglifedeSaindb^' ques. Qiynt à la Roync Eleonor qu’il auoit lailTce, elle le remaria au Henri d’Aniou,qLii apres la mort d’Elliêne fucceda au Royaume d’Angleterjt ainfi qu’ils auoiêt accordé,amp;par ce moyen il elloit Roy d’Angleterre

^ei^^uries Normandie de la fuccelfion de là mere,de celle du pere, il elloit ComteéAo ^^^^’^'iou,de Touraine, amp;nbsp;duMaine,amp;à caufe de là femme Comte de Poidou,^

Duc d’Aquitaine,dite Guyenne.

Il eftoit mal aifé que la paix durafl loguemêt entre deux Rois û puilTw''^’ defquels auoit répudié cefte riche Princefle Eleonorjamp;l’autrc l’auoitpuisapf^ elpoufèc,amp; merueilleufèmctraimoit.Les Anglois difent queLoisRoyéeFf^ ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce commença le premier la guerre,amp; qu’il alla courir enNormandie.LesFr^

Guerre tntre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aucoiîtraire loLiftiennêt que Hêrirefmeut le premier, Sgt;i. començahgp^f

rc pour le Côté de Tholouze qu’il pretendoit luy appartenir à caufe de fa me.L’AbbéRobert hiftoriographe de ce temps là fort priué du RoyHenri,w ftient fon parti amp;nbsp;dit, que le Comte Ramond de Tholouze quife vaillant au premier paffage de la T erre fainôte auoit vn frere (du nom duquel ne fait aucune mention) qui fut Comte dcThoulouze,amp; maria là fUevnKju^ au Comte Guillaume d’Aquitaine ayeul paternel de la Royne Eleonor,hlt;l^^, voulant pafler en Afie pour la deffenfe de la religion, auoit engagé le Cointe de Thouiouze à l’oncle de fa femme appelle Ramond qui lors elloit Comte fainéf Gilles,amp;qui fe diél Comte de Thoulouze apres cell engagement. Ion de quoy le Roy Henri demandoit que ce Comté luy full rendu en ren l’argent pour lequel iKenoit.Les hilloires Angloifes racomptent autrem^^^^ fait,amp; difent que quand le Roy Lois efpoufa Eleonor heritiere amp;nbsp;fille de v laume Duc dAquitaine,amp; qu’il demâda ledit Comté dcjTholouze auw Cote de fainél Gilles,ledit Comte premieremêt le luy rcfufa à plat^mttl^ pres le congnoilTant trop foible pour refifler à la grande puilTance ovn n Roy,le feeut li bien amadouer par prières amp;nbsp;blâdilTantes paroles,enprennn^ mariage Confiance leur dudit Roy vefue d’Euflache fils du RoyElliennc gleterre,que la polTelfion luy en fut continuée .MaisHenri apres qu il ente P

Eleonor demanda audit Comte de fainél Gilles ledit Comte lou-:^e. nbsp;nbsp;nbsp;pre de fa femme,toutesfois voyant que le Comte appuyé lur la faucur, let gt;

amp; alliance du Roy Lois le luy refufoit,il luy commença la guerre mee,amp; alla aux enuirons de “Tholouze, Ce que voyant le Comte il enuop F plier le Roy Loys de le fecourir.Ce qu’il fit,amp;; auecques fècours entra de ville.De quoy eflant le Roy Henri aduerti,il changea de de/rein,amp; l’tn Je The- ßjjnt: en Normandie,a{rembla plus grandes forcespour aller alfiegerTno comme il y fut arriué, amp;nbsp;que les deux armees des deux Rois chaînes quelles n’attendoient que venir aux mains, ils firent vnenouue pxwfw«/«entre eux, par le mariage qui fut promis entre Marguerite fillcdu Ko/

ROIS, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aifné du Roy Anglois. Et ainfi fut le Comte de

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JOYS 7. LE ÎEVNE ROY 40. LIVRE VUL 441 hcrainâedu prcfcnt peril.Ce qui aduint l’an de Glut, 116^3.

Voilacomentleshiftoires Angloifes racomptent la caule de celle guerre,amp; Icuenemcnt d’icelle, mais quelques vns des nollres difent que le Roy Henry d Angleterre nauoit aucun droit au Comté de Thoulouze, ains qu’il entrepre-noitlculemcnt la guerre par gaieté de cœur, amp;nbsp;pour la fiance qu’il au oit en lès grandes forces amp;nbsp;richefles. Et vrayement fi ce n’euft ellé qu’vn engagement, amp;nbsp;opinions fur non vne pure vendition, ainfi que dit l’Abbé Robert, il elt malaile à croire ou ^nelepcrc dEleonor ou le Roy de France, ne l’eut dclgagé Si mefmes ledit Roy deuant larepudiation d’Eleonor,laquelIe il aimoit amp;nbsp;traittoit comme fon cfpoufc qu’il ne penfoit iamais répudier, amp;nbsp;auoit alTez d’argent en fon threfor, pourretirer ce riche Comté. Peuteftrcaulfi quille vouloit laiflèr au Comte qui lors en iouiflbit, pour ce qu’il auoit efponfélà fœurfilledu Roy Loysle cahrs friß Gros. Si eft ce que le Roy Henry print Cahors fur les Thoulouzains, amp;nbsp;en fit gouucrneur fon premier Prefident appellé Thomas, homme de bien amp;nbsp;de fain

vie,pour toufiouts retenir mieux les Quercinois en Ion obeilTance.

Apres la prinfe de Cahors, il mit le fiege deuant Thoulouze principalle ville ne ce Comté. Dont le Roy de France aduertidrefla vne armee en aulfi grande diligence que fil eut veu la guerre amp;nbsp;le feu au milieu de fon Royaume, amp;nbsp;la me uaaufccours de fon beau-frere, qui fut caufe que le Roy Henry leua fon camp louz^e.

deuant Thoulouze,amp;fé retourna. Voila ce que difent noz Hilloricns. Depuis ce temps l’amitié ne fut iamais bien grande entre ces deux Rois, ainçois re-Pnndrcntbien fouuent les armes l’vn contre l’autre, furprindrent quelques vil-hs,gafterêt le plat pays, amp;nbsp;mefmes eurétplufieursrêcontre^,dôt fc enluiuirent uegnindes occifions.Philippes frere du Roy de France Archidiacre de Paris en Freredeu.’' lutlors eficu Eucfque,pourcc que le fiege vacqua : mais il quitta cell Euefehé à Pierre le Lombard Citoyen deNouarre ellimé le principal amp;nbsp;le plus doclede tous les Théologiens de ce tcmpslà,enquoy ilfut aduouédu Roy Ion frere, qui toufiours fit grand honneur à ce Lombard.

Tandis qu’il auoit paix auecques les Anglois, il fut'aduerti que le Cote Guil-JwinedcChaalons,lcComteGuillaumeduPuy en Auuergne,amp;le Vicomte dePoulignac tourmentoîent les Eglifes de leurs Seigneuries, amp;nbsp;en vfurpoient ' ics-ippartcnances.Parquoy il mena vne armee contre eux, amp;nbsp;les contraignit de fcdefilier de telles exaélions.Et pour ce que le Comte duPuyfe rendit obeil-fint déprime arriueelcRoy luy pardonnaamp;luy rendit fes biens.Q^nt àceluy de Chaalons,qui peu deuant auoit faiél plufieurs outrages aux moyncs de Clu ni,qui felloient tranfportez par deuers luy auec la Croix, amp;nbsp;les habits facerdo-taux,pour l’cfmouuoir àpitié)on luy donna la vie feulement, amp;nbsp;fut fon Comté cofifque.Quelqucs vns ont cfcrit,que comme le Comte de Chaalons felloyoic vniour les grands Seigneurs de fon pays, vn homme incognu arriua à la porte cSudiciiu de fon challeau,amp; que l’ayant fait fortir pour parler a luy, il le contraignit mon Ions emporté ter fur vn chcual,qu’il auoit amené,lequel tout foudain fe difparut,amp; le Comte fcniblablemcnt,quioncques puis ne fut veu. Nousauons cy deuant racompté prefque femblablc chofe du Comte de Mafeon. On dit auffi que le Comte de Ncuers grand ennemi de l’Eglife tournant quelques fois la telle pour regarder derriere luy,mourut foudainement.

Apres la mort du Pape Adrian 4. vingt deux Cardinaux, ou felon d’autres dixhuiôljcflcurent Pape vn appellé Rolland natif de Gennes grand ennemy de

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44X


LOYS 7. LE lEVNÉ ROY 4Ï


Sehifme en l’S^ltß,


l’Empire.Ilreftoit encore quatre Cardinaux qui Eoppofercntà cefte dont les trois efleurent Oélauian citoyendc Romme qui voulut efireapp^*^ Vidlor troifiefme. A cefte caufe ilEefmeut vn grand trouble,amp; vn villain ,


Concile de

Punie,


dcnrs de l Empereur a» .


me en 1 hgnle. Ce que içacnant 1 Empereur r reueric hcderic Dai Dcrounin. eftoit lors au ficge de Creme) apres auoir acbeué maintes heureufes entrepdl^ en Italie,manda à ces deux Papes,qu’ils fe trouuaflent a vn Concile,qiiil‘ill?‘’^ bloit à Pauie,pour congnoiflre amp;nbsp;ordonner de leur droit . Alexandre luy vieille rcfponce,qui eftoit que le Pape ne peult eftre'iugé d’homme viuant,S’'®^ voulut comparoir deuant l’Empereur, ains fe retira à Anagnic. Viftot aiicoj traire promit à ceux qui l’en aduertirêt qu’il fe trouucroit en tous les lieuxf ' plairoit à l’Empereur, lequel fît tant auecles Roys de France amp;nbsp;d’Angleif^^^’ qu’ils enuoyerent leurs Ambaftadeurs à ce Concile. Ces deux Princes duran*^ cefte difpute ne voulurent point recognoiftre vn feul des deux cfleuz pourvraV Pape. Alexandre auoit premièrement efté efleu par dixhuid Cardinaux:n)îi$ n’auoit perfonne à ce Concile de Pauie pour delfendre fon droit. Ceux qui^J noient le parti de Vidborfe fauuerent d’auoir efté fi peu à fon cle6tion,pi^f moyen qu’ont accouftume faire ceux qui en quelque affaire fe trouuent moins d’vnaduis.Ils difoientquele grand nombre des Eleôleursd’Alexan eftoient vne vraye confpiration-d’homes de peu de valleur. EtpoiirattirerlHj^ pereur de leur cofté ils affermoient en plaine aftiftance,qu’ils auoientfindt^ menee,pour auoir vn Pape ennemi du faint Empire ils vfoient de ces mots) que tous les partifins d’Alexandre auoient toufiours contrarié aux Empetc^^^' Qifils eftoient grands amis de Guillaume Roy de Sicile, amp;nbsp;ne feftoientpoin^ vouluz trouuer ny eux,ny leur Pape à ce Concile,ny en lieu ou l’Empereurcü puiffince,pource qu’ils l’eftimoicnt leur principal ennemi, amp;nbsp;craignoient(]i'‘ les fit punir de la mauuaifè volonté qu’ils luy portoient, premier quefaireiug^ ment du droit qu’ils pretendoient au Saint fiege. Ces perfuafions fiirentô^^^ que l’Empereur penfant que ceConcile touchant le different de ces Papes, de grande importance pour les affaires de l’Empire, enuoya fes Ambalfilt;J^'^ vers le Roy de France le prier de le vouloir aider à öfter ce Schifmc. Il futcnti^ eux conuenu, qu’ils fe trouueroient en certain lieu alfez l’imitrophe deFrant^


plitßfurs d’AlIemaigne,amp; fut à Dijon. Là fe trouuerent Henry Roy d’Angleterre?^ Jt?«4Pzw». Roy d’Efcofl'e,amp;: leRoy de Boheme. Alexandre ne i’y voulut trouuer, dild’^ qu’il n’auoit point efté ordonné par fon authorité,amp; le Roy Loys deFrancetæ gnoiflant qu’il y auoit de la coniuêce fe tourna entieremét du cofte d’Alexadtc ne fy trouua point,amp; luy manda qu’il fe redraft en France. Auffi f’y retirai'» le fécond au de fon ele(ftion,accôpaigné de l’armee de mer de Sicile, amp;arriucco Proucnce,il fe tranfporta peu apres à Clcrmont,ou il alTembla vn Concile.Fedc ricmal contant de ce que luy amp;nbsp;tant de Princes auoient ainfi perdu leur peine, commanda àViétor de fe retirer en Italie.MaisViétor mourut en chemin aLuc ques, ôc en fon lieu Guido Euefque deCremone fut efleu,qui depuis fut appelle Pafcal troifiefme. Auquel l’Empereur Federic, le Duc de Bauiere ,1e Comte


Z^atreCon-file de cltr~ inottt.


Concile de Touri,


deBreme,deTrieues,deCoulongne, Sgt;cdcBambergue promirentobeiflance. Apres le Concile de Clermont, Alexandre en alla tenir vn autre à Tours auquel pour le refpeôt du Roy de France, les Rois d’Efpaignc de Hongrie amp;nbsp;d Angk' terre enuoyeroit leurs Ambafladeurs,amp;furent annullees toutes les conftitutios


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444

L O Y S ÿ. LE IE VN E ROY 40?

amp;d’autrc:Graticn compétiteur du decret fut enuoyé du code du Pape, Lombard du cofté de Thomas. Finablcment le Pape prononça pour I uefque. Voila ce que quelques vns dilent.

Les plus communes hiftoires afleurent que ledit Archeuefque venu en rhomat ett ce vers le Pape luy monftra plufieurs ordonnances de ce Roy iniques amp;nbsp;tre raifon(qui pour n’y auoir pas voulu obcir)eftoicntcaufedefonexil.LeP^ lereceutforthonnorablement, amp;nbsp;le réconforta de là fortune. Cequcparei** ment feit le Roy Loys,amp; lors Icdict Thomas quittant fonArcheuefehéhr^’^''' entre les mains du Pape,lequel malgré luy leîuy rendit, amp;nbsp;luy commanda faller tenir en l’Abbaye de Pontigni Diocefe d’Auxerre en attendant que km feront d’entre le Roy Angloisamp; luy fut terminé.Thomas y alla,amp;fefit Le Pape amp;nbsp;le Roy enuoyerent leurs Ambafladeurs vers rAnglois,Ie prier dei^ ceuoir en grace amp;nbsp;en fon Royaume lediél Thomas. Aquoy ceRoy tantit rité ne voulut oneques faccorder,ny par remonftrances amp;fuIminaiionsdnPa pe,ny par prières du François.En fin le Roy Loys en la compagnie duditThæ mas alla en Normandie en vn lieu auquel Henri fe trouua, amp;nbsp;la apres plufit^ Thomof ten- pneres, difputes, nbsp;nbsp;remonftrances, Henri recciit en là grâce Thomas, amp;I7

promit de luy faire faire bien toll reparation des iniures qui enauoientefte^ . tes. D’autres dilent queThomas accompaigné de Philippes ComtedcflJ’' dres ( quiauoitfuccedéàfonperc Theodoric) retourna en Anglcterrc,icio d’aucuns le cinquiefme félon d’autres le feptiefme andefon exil, ou peu apt^ il fut parle commandement du Roy tué par quelques Gentilshommes, po'*'' n auoir voulu abfoudre ceux qu’auparauant il auoit excommuniez. Ce qui ' uint l’an de falut mil cent feptante-vn. Quarante huiél ans apres fa mortfiitdquot; entre les Doéleurs de Paris alfauoir fil eftoit damné ou fiuué. Il y

Roger Normand qui foullint qu’il auoit merité la mort, ellant rebelle contre leRoy quielloitminiftredc Dieu. Les autres au contraire foullenoicnt,«]''^ bon droit onledeuoit tenir du nombre des Martirs,’pour ce qu’il eftoit pour le Clergé.Le Pape Alexandre qui lors elloit de retour en Italie, adiiettm TJ3omaic4no faraort,la caiionifa,amp; làcravn autel Cilla commémoration defonnomçt^*'^ felpandoit par toute la terre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Le Roy Loys«quelques années apres palTa en Angleterre,pour vifiterle lepm ehre de celuy qu’il auoit retiré en France durant fon exil,amp; fecouru de tout lot* poLiuoir. Leshilloires Angloifesdifcntquc ce furent quelques Euefquesqti' l'^ngloh Thomas auoit excommuniez làns les vouloir abfoudre, qui le firent tuer,ût*' foup^onne'Je chargent ledit Roy de ce meurtre, lequel preftgeantbien qu’il feroit foupçon^ temeurtrt. accufé d’iceluy,fit ferment folcnnel deuant les Légats qu’auoit enuoyeftl’^ peAlexadrc pour enquérir de ce fait,qu’il en efloitdu toutinnoGét,amp;quil2^°*'' cité occis fafts fon feeu ny commandement.Les Legats ne peurent prouuer le Roy eut fait comettre ce meurtre. Toutesfois l’Anglois iuraamp;proteftaaut^ femblance de grand douleur amp;nbsp;repentance qu’il auoit feulement autresfoisM ledit Thomas,amp;quc poflible de celle haine elloit procedee la caufe de fimort-Les Legats luy ordôncrentpour peine, qu’il enuoyall deux cçns hommes mes en Hicrufilem,à la deffence de la foy Chrclliennc amp;nbsp;que luy mefmeenpt^ fonne eut dedans trois ans a faire vn voyage en Syrie, auec les autres Chrelliens,pour faire la guerre au commun ennemi de la Chrcllienté,( comme puis apres fit fon fils Richard) ôc que dorcfnauant il eut à maintenirôCCQnfetƒ

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LOYS 7. LE lEVNE ROY 40; LIVRE VUL 445

les Eccle(iaftiques,amp; les droits des Eglifes. Il y en a qui difent que ceRoy endura cftre bride aux conditions quifenfuiuent. C’eftaflàuoir que luy amp;fon fils , Henri tiendroient le Royaume d’Angleterre de telle façon, qu’apres leur mort aucunnefutappelleny couronné Roy duditRoiaume,finon celuy quifcroitlt;^’A«^Z«fr2 nommé par le Pape. De cela les Chroniques Angloifes ne font aucune mentio.

Peu de temps apres le Roy Henri fe vit tourmenté non d’ennemis eftran-gcrs,ainsdefesenftns propres.il auoit faióh quelques années douant couronner fon fils aifnénommé Henri ieune Prince,audacieux, ambitieLix,amp; téméraire,amp; luy auoit fait faire hommage par les Anglois. Lequel ne le contentant du leiiinom de Roy,vouloir regner ôc commander de fiiilt;â, toutainfi quefaifoit fonpere,quitOLifioursluyremonftroitquele tiltredeRoy , amp;l’efperancedu Royaumeluy deùoient allez fulfire,linon, ôc que f’il perfeueroit en celle delo-beiffanccjil le chalTeroit Sgt;c feroit couronner fon frere Richard, qui de quatre fieres qu’ils clloicnt,elloit l’ailné apres luy.Lors le Roy Anglois,Scie Roy Loys firent vn accord,5c par mefme moyen vne alliance telle, que l’Infante Margue- Alltia mtrt rite de France encore fort ieune fut mife entre les mains du vieil Roy Henri, af-finquillagardalliufqu’à ce qu’elle fut en aage d’cllre mariee,ôcque lors il la ma riaftauecques fon fils Héri,qui eftoitia couronné Roy d’Angleterre,amp; qui luy deuoitfucceder audit Royaume. Levied Roy Henri garda fi longuement la Princefle de France, quelle elloit plus que mariable, Sc toutesfois fuiuantl’ac-rordprccedét, il ne la-bailloit point au ieuncHenri fon fils conuoiteux de celle , l^r^ndealliance,amp; du Royaume dont il elloit couronné. Parquoy peu à peu ce vi lainSc deshonelle bruit f engendra,que le pere abufoit incellueulcmct de cel/ -le'îuideuoitellrefiibru. Les François ôc AnHois auoient fait vne padlion quefù'**/ Gifni-crl,.. • r 1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1- i’

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'-'^iursuemeureroit neutre lans obéir ny aux vns ny aux autres, tandis que Ion. regarderoit félon la raifon auquel elle appartenoit,amp;: que ce pédant quelcun de ordre des Templiers fe mettroit dedans Seen louiroit, comme garde de celle place. IlletroiiLiequeleRoy Henri ayant prins l’habit de Templier, entra vn loLirdedans,fe difant Téplier,amp;y mit garnilon.Le ieuneHéri le reuolta lors co-

pore,amp; fe retira vers le Roy de Francc,qui l’aduouant fon gendre,amp;vaf-^weutdcliiy l’hómagedu Duché de Normadie. Leshilloires Angloifes di-^onr queJe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France voulat fe venger du vieil Roy Héri d’Angleter-

^Ojlulcitafon fils contre luy,Scluy promit en celle affaire tout fecoursScraucur. ^lais les autres ne donnans ce blafme à Loys, en continuans le premier propos, difent que ledit Henri le fils apres auoir fait cell h5mage,retourna en Angleter jo,amp;oftallnfâtede Frace àfonpere,amp;refpoufa,amp;d’auataCTe le cotraignit à co-Lntirqueles Anglois luy filTét de rechef hommage corne a leur Prince.Le pere ^erueillcufc'inét ofifencé de cela,voulant auancer fon fils Richard,luy donna le buche d Aquitaine,ôc l’cn mit en polfelfion. Le ieune Richard fit cell accord aucclc Cote de Thoulouzcjqu’il fe diroit fon vairal,amp;luy valïàl du Roy de Frâ oc.LinimitiécroilToittoufiours entre les deux Hêris pere amp;fils, àcaule que le 'vieillard ne vouloir point fouffrir de cópaignó au Roiaume, ny que fon fils re-gnaft tandis qu’il viuroit,ains luy accorda l^ulement vne penfion pour viure amp;nbsp;Ientretenir en attendant fa fuccelFion. Et tout ainfi que la vie du pere fembloit trop longue au fils, femblablement le pere ello’it en grand foucy voyant Ion fils touthomme,amp; fi enuieux d.e regner.Ce qui aduint l’an 1175.

heshiftoires Angloifes qui(comme nous auos dit ) chargent le Roy Loys de

P

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44« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYS 7- tEIEVNE ROY ^o*

Frace,d’auoir irrité le fils cotre le pcrcjdifent que ledit HenriRoy d’Anglc^^ le pere voyant la mauuaife volonté de fon fils contre luy, amp;nbsp;délirant 'j dier par quelque doulcevoic, enuoyafes Ambafiadeurs versie Roy prier de vouloir admonnefter nbsp;nbsp;confeillier fon fils ieune Prince volage ôé

confeillé de retourner vers fon pere,de l’obeilTance duquel il fefloit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;।.

mauLiais confeil de quelques mefebants hommes,qui le polfedoietjamp;lelo mettoit lediél Henri le pere de reparer par apres toute la faute^ fi faulte y ^uo qu’il pourroitauoircommife contre fon fils, amp;nbsp;de fe comporter fi bien ’ nbsp;nbsp;nbsp;luy,qu’il ne luy doneroit aucune occafion de plus fe reuolter.Cequ’ilremet

au

ce

bien qu’il ne falloir efperer aucune railbn de fon fils, ny fecours du Roy amp;nbsp;alors vint audit Hêri mal fur mal. Car Leonor là feme PrincelTe impudicqi^^ ^cmalicieulejefmonuoitfcome puis apres on cognut)fes enfans cotre leur pet^’ Mere irrite Le vieillard Roy fe voyant de tous collez alïailli de la fortune, alTembfi forces,implorale fecours fupport de fes amis, voifins,^^^ les leruiteurs fortiffia de reparations, amp;nbsp;d’hommes les places voinnes François. Qj^elques mauuais gouuerneurs qui elloient auecqiiesleieuneHen ri l’irritoient contre fon pere, öcl’animoient à luy faire la gu erre, pour luy tulciteurs par la force,Ic Roiaume qu’il ne pouuoit par douces parolles arracher deluy-quot;jet^pnwa LeRoy Loys promettoit au ieune Henri toutfecours amp;nbsp;aide coinmealon gendre. Ce ieune Prince picqué de tant d’efperons , n’ellant plus en doubted ce qu’il deuoit fiiire, auecques vnc grolfe puilTante armee defeendit en Guie-ne. Le pere ne foppofia pas tout incontinent à la ieune fureur de fon fils

pirt.

J^dlfcieitfe tdloufte tie femmtgt;

comme celuy qui penloit qu’il falloir fuir celle guerre comme la mort (choie detellable devoir deux armées l’vne du pere l’autre du fils l’vne cotre l’antrclpr® miercment voulut par douces voyes, amp;nbsp;amiables remonllrances, amp;nbsp;tond''' rions adoucir amp;nbsp;amollir la fierté du felon courage de fon fils. EtcommeqU“' ques Seigneurs Anglois nonfaólieux,ains gens debientenans le parti du 11 le fuiuans, fe repentilTcnt de leur faute,amp; recognoilTans la foliede ce ieunePriu cc,fe vinlTent rendre au pere amp;nbsp;luy demander pardon, tant f en fault queledit pere les voulut rcceuoir, qu’au contraire il les renuoia à fon fils, les exhortant de bienamp; fidellemcntferuir leur maillre, amp;nbsp;auecques eux enuoya fes Aid' baffadeurs pour traitter de La paix auecques luy, amp;nbsp;luy prefenter pluhcurshon' nefles conditions.

Mais tant plus le pere tafehoit par prières amp;nbsp;foubsmifiions d attiédir la chaleur furieufe du fils,amp;plus fa mere l’efchauffoit par l’ardeur de fii malicc.Caron dit que celle mauuaife femme enragee de ialoulie,de ce quefon mari(bienqun fut vieil ) faifoit l’amour à quelques Dames,dit tant de maux de luy à Richard, amp;nbsp;Geofifoy fes deux enfans, qu’elle les efmeut à contraéler par enfemble vnc ligue auecques le Roy leurfrere,contrele Roy leur pere, amp;nbsp;d’aller trouuerleur dit frere en Guienne pour faire la guerre à leurdit pere. Henri le fils bienaife fier d’auoir fes deux freres compaignons de fi fureur,manda auxAmbafladeiirs que Ion pere luy auoit enuoyez pour parler de la paix,qu’il poferoit bienvolon-tierslesarmes,moiennâtque fon pere luy lailfall la puiflàncc, amp;nbsp;legoutiernc-ment du Roiaume d’Angleterre. Alors il fefit promettre par plufieurs Cappt-raines amp;nbsp;loldats,de le fiiiure en celle guerre cotre fon pere, amp;nbsp;laifla doucement

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LOYS 7. le ÎEVNE RÓY 40.' LIVRE VIIL 447 aller ceux qui ne voulans fobliger a ce ferment, allèrent troiiuer fondit pcre.Le pere voyant cell obftiné courage de fon fils,recent vn grand regret,amp; delplaifir TftLS comme celuy qui voioit que celle guerre entre eux deux porteroit vn grand inalafonRoyaLime,amp; à fes autres pays terres,amp;Seigneurics. Mais quand il vit quilny auoit autre remede que celuy des armes, il aflemblalaplus deforces quilpeut,amp; fe tint fur fes gardes, pour n’eftre furprins à l’improuille. Les Sei^ gneursquieftoientauecques leieune Henri, amp;nbsp;lehan, amp;nbsp;Geoffroy fes freres, entendansque le bon homme de pere cftoitrefblu de combattre fil y elf oit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

contrainâjOti d’attendre a vne bonne paix 11 Ion fils y auoit tant foit peu d’affe-d:ion,eftoient en grande peine comment ils pourroient fi bien amp;fi longuement entretenir ces ieunes Princes en la haine qu’ils portoient à leur pere, qu’ils ne la depofalTent iamais, qu’ils ne l’enflent chalTé de fon Royaume. Adoneques par toutes t'cmonlfrances, perfuafions,conleils, elperanccs, amp;nbsp;faux bruits dont ilsfepouuoient aduifer,les irritoicnr,cntrctcnoicnr,amp;efchaufFoicnt à la guerre, aux armes, amp;nbsp;a la haine, mais fur tous le Roy Loys defiroit que celle guerre le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—j

terminait par les armes, Iclquelles il aidoit des fiennes, amp;: a celle occafion man-da au Roy Henri le fils, qu’il eut a le venir trouuer à Paris, pour aduilèr àleurs affaires.

Eftant leieune Roy Henri arriué à Paris, le Roy Loys amp;nbsp;luy confultent ôc aduifentauecquesles confidans adherans dudit Henri, des moyens del’en-tretenementde celle guerre, amp;nbsp;par où ilia falloir commencer. Et affin que Henri neut aucun foupçoli ny doubte de la foy de ceux de fa ligue,Loys le pre-. JPætjpuis les autres,l’vn apres l’autre par ferment folennel,luy promettent delc lcruir amp;nbsp;fecourir de leurs perlbnnes, ôc biens,iufques à ce qu’ils luy eulTent fait tccouurerfon Roiaume.Le icune Prince bien confirmé-de fes promefles, donna a fes foldats pour mieux les obliger à luy,chafteaux, terres, champs ôc villa- „ nbsp;nbsp;_ .

ges,connrmant les dons par lettres Seigneurs de la main,amp; leellees de Ion leel. ieune prince Lepere elloit en Normandie quand il fut aduerti de celle nouuelle ligue . Cela apporta afivieillelfe vne extreme douleur, d’autant que d’vn mefme coup il le voioit chargé de deux guerres,l’vnc domellique contre fon fils,amp;:rautre eftran-gerecontre Loys Roy de France, mais pource que la làilon de l’hyuer enla-tfuelleilelloit,n’elloit pas bien propre à faire la guerre, encore voulut il par nouuelles Ambaflades amp;nbsp;entremifes retenter les cœurs de les cnfans,amp; leur fai-te entamer de rechef le propos de la paix, cependant que pour n’ellre fiir-prinsjilfaifoitfes préparatifs de guerre. Mais non pas auecques ladiligence qui yelloitrcquife,car(lelon la coullume des vieilles gens qui ne veulent iamais preparer a I4 entrer en guerre, fils ne voient toute efperancede paix leureflre faillie) il di-^^“quot;quot;-laioit deiour à autre deles faire, efperant amp;nbsp;attendant toufiours quefes en-fans £e repentiroient de leur folie, amp;nbsp;quitteroient les armes. Mais les François ayans ioints leurs forces auecqueslejeune Henri, incontinent que le printemps fut venu, en diuers endroits, amp;nbsp;en vn mefme iour entrèrent dedans la Normandie,laGuyenne, amp;nbsp;la Bretaigne, bruflans le pays, amp;nbsp;prenans amp;nbsp;alfail-lans villes places, amp;challcaux, amp;nbsp;affin que de tous collez le vieillard Henri j^o^d’jsfcojfè fut tourmenté amp;nbsp;alfailli, Guillaume Roy d’Efcolfe qui felloittrouué en ce-ftealTcmbléeque le Roy Loys auoit faiôle à Paris,amp;auquel le ieune fils auoit donné le pays de Northombelland, entra auec vne armee dedans Angleterre,

I

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448 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYS 7. LE lEVNE ROŸ ïo?

marchant audit pays de Northombclland voulut Een emparer par sfcojfoli re- Mais il fut repoulîe par les habitans dudit pays, amp;nbsp;y perdit vn grand noffîbr« fès gens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x a:

Or ce pendant que les François font en Normandie, amp;nbsp;famulcnta pillf'^ sie^ede ^er ^’^huet le pays, le Roy Loys alla afliegerla ville de Vernueil au Perche, »««/. pource que les murs d’icelle choient haultz, amp;nbsp;fi bien remparez qu on ne

Lioit y monter par efchelles,ny les abbattre par aucunes machines de guerre,^ opiniaflrete qu’il vit bien qu’il lie la pourtoit emporter fins vn long fege, d autant quelques prifonniers il entendit que les habitans auoient fiid porterlane^ force viures force bleds, il le fortifia là deuant pour contraindre parvnlo**» fiege,amp; auecquesvnelongue patience les habitans à fc rendre,comme pres ils firent . Cependant Henry le vieil entendant que ceux de Vernu^^ ledeffendoient vaillamment, amp;nbsp;qu’ils auoientencoreaflez degensjdcmuiquot; tions de guerre, amp;nbsp;de viures pour tenir longuement,il alla courant le plat p^/^’ donnant toLifiours quelques efcarmouches aux François qu’il rencontroit^ FrittetJeyi- càpaigne.Mais fe fiant que ceux de Vernueil tiendroiét plus longuement

ne firent,il fut deceu defon opinion,car leur defiàillans lés viures pluftoft® ne penioient,ils turent contraincts de demander au Roy Loys, les trerucspu trois iours,à ces conditions,que f dedans iceux ils nauoientfccoursdudit ri le pcre,ils fe rendroient,moyennant qu’on leur fauuaft les vies, amp;nbsp;qu on nul mal à leur ville. Loys leur accorda leurs demandes, amp;nbsp;print d’eux leurs O' ftages. Ceux de dedans tandis enuoyerent diligemment aduertir ledit dercxtremeneccfiité en laquelle ils efloient reduitz,amp;des trefues qu’ilsaiioi^ faiôtes auecques Loys, amp;nbsp;des conditions d’icelles. Henry fut bien eftonne« celle nouue)le,commc de chofo qu’il n’eut ianiais attendue ny crainte,Tout^ foisferefoluantenchofef preflee, il alla luy mefinesen perfonne verslavy de Vernueil, amp;nbsp;fe campabien pres du camp du Roy Loys, lequel cognoifl-i'^’' venoit aux mains auec le Roy Hcnry,il perdroit l’efpcrancedepoiitioy r,. prendre ladite ville,faduifa de tromper fon ennemi par vue rufe. Il enuoy^^®*' dire à ce Roy vieillard,qu’il auoit enuie de le mettre d’accord aucefes enfans,^ parler auec luy de ceft afFaire,amp; fil plaifoit audit Henri d’y entendre qu’ileutî dire à qu’elle heure du lendemain il voudroit que tous deux parlementafTcntc** femble,qui eftoit le iour que les trefues données à ceux de dedans deuoientcï' pirer. Le vieillard faccorda à la demade de Loys,amp; fe fiant aux parollcs tropé’ fes d’iceluy,promit de fe trouuer le lendemain,au lieu accordé entreluyamp;lAi” baffadeur de Loys.Le ledemainHenri vint au lieu là où Loys deuoitvenir,poul accoplirfipromefre,mais d’heure,de point,amp;de minute à autre, Loys eniioy*^'' tantofl vn gentilhommc,tantofl: vn autre à Henri, qui difoient que leditLo^s viendroit dedans vn quart,demie,ou vne heure,le iour fe pafla ainfi,amp;cepenlt;l‘^^ Loys enuironnala villede.Vernueilde fes foldats, Recommanda aux Cappi^*' de la ville, que Henri auoit effédefiiâ. Illetirf’^ dire cela,affin que leur faifant perdre toute efperâce de fecours,amp; leurdonnlt;p't vne nouLielle peur ils fercfTouuinflcnt de tenir leurs conditions des trcfuesbi' ôtes trois iours deuant. Ceux de dedans croyans eftre vray ce que les Fm«' çoislcur difoient, d’autant qu’ils auoient défia entendu que le RoyHcnry^ vieil eftoit venu àleurayde auecques vneforte amp;nbsp;puiffante armee,

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^ieiix nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Loys Papperceuant queles affaires deHeni; -

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;penfé , délibéra de Ie tromper encores vne autre

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’autant qu’il fçauoit que Henry aymoit mieux endurer

‘ dit^p^^fs ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du monde, que combattre contre fes enfans, il fit tat

' nbsp;nbsp;nbsp;fe ’,'y ^onft J ’^entèrent enfemble, délibérant de l’y ne main comme on lesdeuxi^ri

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;St de l’autre, porter la pierre. Là quand iis furent en-

çyT^ffentax^'^ÿ^^’^S’-^^dement amateur de la paix, corne font tousvieil-t ^^ftinez ^^dneftes condities à fes enfuis,que prelque il flefehit leurs ' lt;iti ^^^^4'-’cconcorde,quadquelqsenuieuxdeleurrecóciliation ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a nbsp;nbsp;nbsp;P’-’^lic les deftouriierêt de telle façon de cefte bonne inten

‘ îiiJfe çjç nbsp;nbsp;nbsp;pouuans fe contenter d’aucune condition, ou ouuerture

pjquot; ^^partix S? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourparler,fans rcfouldre aucune chofe.Et com-

Ll| ^^P^^‘^don du pere, amp;nbsp;des enfans, plufieurs iniures èc mots fe ^^^dent efté proferez des bouches des vns, des autres, qui

à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pere,ou celuy des enfans, incontinent les Anglois elle- nbsp;nbsp;nbsp;parti!.

y HeX'Ù “R™““ fuporterlesiniures 8z villains mots qu’b difoit Cq'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fo^^J æ Vieil, fe ruerent furieufemêt fur les Fracois, mais eftas lef-

1 du Pei^ ^i’^emêt rappeliez Sc retenuz par ledit Hêry,ils firent aux Fra-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naakte Roy Loys qui ne vouloir que garatir fon gêdre

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^nr l’heure veuir aux mains, amp;nbsp;peu de iours apres en-

I peu ^^'^^‘^’■^^cquesvn bon nombre d’hommes,Robert Comte de Ce I bu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deffait fur mer f efioit venu fauuer en France

JJ taut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y pour la fe rendre auecques Hues Bigot ôc par enfem-

^n Coil-' ƒP^^ promeffes partie par force, que les Anglois fetour-

U'='gt;mtefa “‘quot;““Henry.

Ce for nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oonfeil de Bigot alla deuant Norwich, amp;nbsp;le trouuant

ft / ^nt paffee nbsp;nbsp;^tnparaXes Anglois fapperceuas des forces qui de Fra-

^^’^^oufe xxf^^^^^'^^quot;Sl^terre,affemblerent les leurs en vn certain lieuafii- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

canf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;La{ch,amp; Humfred chef de la Cauallerie,grand

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^’'’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoient deffait les Efeoffois. Eftans

. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aduifans à ce qu’ils deuoient faire. ’''hard auquel le pere

Duiffance de commander en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'’’’a les au-

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1.0X3 7. LJC. ItViNE, JVK-Jl 40.

très de vouloir luy obéir en ce qu’il leur commaderoit, amp;nbsp;de faire fèulemetbi«^ ' nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;diligemment ce qui par luy leur feroit ordonné. Comme tous luy

promis amp;nbsp;iuré auecques vn haut cry, de faire ce qu’il ordonneroit,incentif tous fe ruetcnt furies ennemis.Lors Robert qui ia feftoit campé à Bure viH’: leurs ettemts. Duché de Suffolk confiderant qu’il luy eftoitneceffaire de prendre vnaW.

deffein, amp;nbsp;vnerefolution toute contraire à celle qu’il auoitauparauantpf^

ïrdncù'it JeffMtS,

Fréncois.

Trtfnes.

n’auoit plus autre penfee que de conferuerfon armee, non d’acquérir chofe. Doneques confidcrantquedefuir, ce feroit vn acte trop villain, enfemblc dangereux, amp;c qu’il ne pouuoit demeurer longuement campeaü^ ou il eftoit, pour la ncceffité amp;nbsp;difette des viures qui tous les iours luy croulé » fe refolut de mettre, amp;nbsp;conftituer l’efperance de la vie de tous, en la valeur courages. A celle caufe, quand il fentit approcher les forces du Roy ,iln^‘ tir les liens de leur fort, amp;nbsp;allant audeuant d’eux, ne fit point femblant de fer la bataille, laquelle fut donnée bien afpre. Les François que routa clö^ Robert auoit mis à la pointe contre les ennemis, firent vn grand carnage, contraire les Anglois cognoilfans le naturel des François, qui au comment ment ont vne violente fureur, laquelle fe relafchc, amp;nbsp;amollit incontinente^'’’ me vnc corde trop roide tendue, ferefolurent d’attendre patiemment ce mier effort, iufques a ce que les forces defdits François vinlfent a l’alanguit ƒ affoiblir. Comme les Anglois fapperceurent que la force des François Mquot;' blilloit lors qu’ils les virent branfîer, rcculler, d’vne grande furie ils fe iett^^ rent à trailers eux, apres auoir rompu les premiers rangs, en firent vnecrue le boucherie. Robert voyant fes gens en fuitte, fit tout ce qu’il peut par cris,te monflrances, amp;nbsp;prières pour les raffembler, Sgt;c raffeurer, pour recommencet chamailliz ôc ce qui plus luy donna d’enuie de reuenir aux mains, fut quand vit que les ennemis pour la trop grande ardeur qu’ils auoient de pourfuiurclct premiere viéloirc, auoient défia perdu leurs rangs, amp;nbsp;cfloientfeparezça fans ordre, amp;nbsp;que iaeflans las du trauail amp;nbsp;de tuer, ils corn mençoientden^ foiblir. Il auoit vne bonne efperancc de leur rauir la viôloire, amp;nbsp;de la renuen fil pouuoit vne fois raffembler les fiens, amp;nbsp;leur remettre le cueurau ventre.'^ qu’il eut facilement fait, n’euflefléquc fes troupes eflans ça amp;nbsp;la efearteesp^ les diuerfes charges des ennemis, ne fepeurentiamais remettre en vn. Etcoia* meilfaifoit en cela le deuoird’vnbon capitaine, il fut en uironné des ennemie rt^lotre - prins. Ce iour là furent prins dix mille hommes amp;nbsp;autant de tuez. CcuxçJ' fe peurent fiiuuer de cefte bataille fe retirèrent à Ceflre, affin qu a,ucc lavy ils fe fiiuuafrent,amp; garentiffent de la fureur des vainqueurs. La nouuclledecei viéloire portee non feulement par tous les endroits d’Angleterre, mJUsauiB^ Frace,dóna frayeur aux Frâcois,amp; à ceux qui tenoiêt le party du ieunc HeryA Loys començant de Ce deffier du bon fucccs de celle guerre,peu apres fit trcfuçs pour fix mois auec le vieil Henry, car défia il fè fafehoit de fupporter tardepc^ nés de pertes pour la caufe deffence d’autruy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Ceux qui tenoient le party du fils Henry reprenanscueur,duratlefditestre' lies faites entre Henry le pere, amp;nbsp;le Roy Loys de Fràcc deffirent en reuancheo« cefle perte quelques troupes du party dudit Henry le pere. Dequoyctoquot;' Henry le teu- ^lt;duerty Henry le fils, fenna d’vne nouuelle efperance d’auoir la raifon delc^ ue yeut re- eiincmis, Si délibéra de recommencer la guerre plus forte que deuant. fowTOfWfr lu Doiicques eflant le temps des trefues fufdites expiré,il tirafecours du Ro/ ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-------- - - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£oyS

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Y s

Sfc»! ÏEVNE ROY 40. Llvx.-Jq nbsp;nbsp;nbsp;y p^Ïeil Angleterre. Le perc aduerti de ccftc ë’

ftottîf. l,-^^ ,vien,7 ««'

JIU

Ie p^oy pQ^g entendant que ia Normandie n’

J;p^^Uete *^’^^o’^nies, il l’enualiit, amp;: alla aflaillir la ville deRo' Henry le fils accompagné de Philippes Comte a«, i de nbsp;nbsp;^liheroit de faire tout ce qu’il pourroit pour prendre la villes

n’y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refolurent de ic bien deftendfe, amp;: d’empefcller que les

ƒ ^îhs Pj-g^^ ^^raflent. Comme ceux de Rouen eftoient en celle belle refolu-^j^^de deda^j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efcliellerent les murailles penfans la furprendre,mais

LÂ’ VoPç ^^^^poulTerent fi viuement, qu’ils ne gaignerentiamais le ram ^^dçrençj,.^^^^^itUiour de la fefte làinél Laurent que le Roy Lois auoit en y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ quot;^donc ü la célébra honorablement,amp;: commanda à fon armee

toutes œuiires, amp;nbsp;pour ce iour donna trefues aux allie-co ft® §t‘'^ndi nbsp;nbsp;nbsp;^gteabie aufdits alliegez,que peu f en fallut qu’iî ne leur en

J fjj. nbsp;nbsp;nbsp;fuient, car eux ellans las nbsp;trauaillez d’vn trauail non ac-

n^^^^lèhatge^j nbsp;nbsp;nbsp;^ifed’auoir moyen amp;nbsp;loifir de mettre les armes bas,

dos ,amp; de prendre quelque repos amp;nbsp;plailîr tant au dormir

^tirsçjg J^^uger.Mais comme ils fy amtifoient par trop,ils donneret loi- nbsp;nbsp;nbsp;àt!/gt;or^

deleur drefler vnôfurprinfe. Caries François s’appelle-

Qh ?^P^tmetr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;afliegez Ce donnoicnt,ils fupplierent le Roy Lois

difi^furprendre,pour ne lailfer ghflér la belle occafion Hj ®''^^Voj4i . ƒ g'hgner la ville. Du commencement le Roy le leur refuza, ^jfWdefg^' ^^.^dter ce fainét lourd’vue fi grande villanie. Mais en fin e-üoj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^*^portunes prières,il leur accorda ce dontilsleprelToiciiti

ta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^^’^t:ques drelfins leurs efchelles en vn endroit ou ils

lee.

Vq fticiine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;incontinent montèrent en grand nombre

jiçf ® deux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eulTent tiré par la main des leurs autant qu’ils en euiicix.

k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ f nbsp;nbsp;qui feftoient allez pourmeiier au clocher d’vne Eglife^

P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t;ouue£g . Alors ils crièrent alarme,alarme: auquel cri les ba-^

auoi ^^tnes pour vager fi grande perfidie accoururent au lieu ou les A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;défia gaigné le rampart. amp;nbsp;les deffirent.Cc mefme iouf arri-

^noL, ^^COUKa,,® rd’ t A rr • t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;■ i Eßdhiirs

tan r c^, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iiiegez. Le Roy Henri lepere qui atioit entendu en

cç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de France eftoit allé aflieger la ville de Rouen,femet-

feß nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gtänd fecours deuant ladite ville,amp; de nuiél fut re-

n, fitr feg p. - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne fapcrceuans aucunemet de la venue de Henri, ains

cotinucrét le fiege.L’Anglois de nuicl enuoyaquel Galles qui foüuent efcarmoucherent les ennemis, fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuflet portez en leur cap, amp;nbsp;luy mefme d’vn autre

^^trep^T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Roy Lois qui fe fachoit de la Idgueur de ce- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

nom amp;pour la caufe d’autriiy,Voiat que ce liege du to it vcßT^^-’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guillaume Archeuefque de Sens, amp;nbsp;Thibault

Heri,luy offrir trefues pourqlques iöurs,f-i l’afleura

Hu d’vn ac nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leditHeri voudroit il le trouueroit pour parlameter

l^accorde^^^*^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enfans. Heri qui n’àuoit autre defir

Ipy nbsp;nbsp;nbsp;^’jpeques fefdits enfans, accorda les trefues, Ôe affigna le iour

ged nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pa^V^ deiToient trouuer à Gizors pour trailer de cell affaire-,

dedep^^^ ^nabaffadeurs entendu l’accord des trefues, leua le fie-î amp;nbsp;fe retira a Paris, puis quelques iours apres vint a Gi

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P nij

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4^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IhViNh, K U ï 40.

zors pourparlamenterauecques Henri. Mais ne fepouuans proprement J«Rois accorder fur les propos de paix entamez, cell affaire fut remis avn^ i^is. autrefois.

Le vieil Henri durant les trefues qui eftoient entre luy,amp;: le Roy de Francf» amp;nbsp;fes enfans, fen alla au pays de Poictou, lequel fon fils Richard auoit redtu foLibs fa puiflance, cependant que ledit pere eftoit occupé à la guerre deNof' mandie.

Richard aduerti de la venue de fon pere, amp;nbsp;des treues faiéles entre fon amp;nbsp;fes freres, ôc le Roy Loys, ne fçauoit â quoy fè relouldre, car il confderoit nepouuoit toufiours fouftenir vne fi forte guerre fans l’aide defes guez auec luy. En iTn prenant vnc relolution, amp;nbsp;ne perdant cueur,fon(hrittogt;i* te fon efperance fur les armes, il délibéra de fe bien delfendre contrefon Il mit garnifon aux villes, ou il penfoit que fon pere deut paffer, amp;

Tefo»/ere. forces falla camper pres de fondit pere, efperant de iour àauttrevneboæ ne occafion de combattre. Ce pendant Henri par tout ou il pafToitprenoitit’ villes, chafteaux amp;nbsp;places, partie par force, partie par crainéhe donnée auxbî' bitans , amp;fèmbloit qu’il deut faire le mefme par tout ouiliroit. Cequieffr^)'^ ' tellement Richard, que perdant cueur amp;nbsp;cefte premiere refolution de cotnbi' tre, il fe deffia de (es forces, amp;nbsp;fe meit à courir ça amp;nbsp;là, fans ofer attendre meede fon pere, amp;nbsp;en fin voyant que toutes choies mal baftoient pour luy enla commença d’accuferlon malheur, amp;nbsp;de fe refouldre defemettrealamifen-l'ynßL corde de fon pere. Doneques mettant les armes bas, il vint trouuerfonpeti^) ôc fe iettant à genoux deuantluy,Ie fupplia de luy pardonner là faulte. Lepere elfneu de charité paternelle, auecques les larmes aux yeux, le rcceut humainC' g ment,luy accordant tout ce qu’il luy demanda, amp;nbsp;delàenauantletmida,^^ vea fils, nbsp;nbsp;careffa comme fi iamais il n’eufi: failli, ne luy en fit nul reproche,ny nulniau-

c uaisfemblant. Ce vieillard faifoit cela, partie eftantefmeude celle bonte pater* i^fjfrtsdeU nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;force de la nature, de laquelle les refforts font admirables,partie

pour attirer parcefl exemple fes autres enfans à fe rendre à fa merci. Eta fin que cela fefill le plufloll qu’il feroitpolfible, il enuoya ledit Richard vers fes freres Henri amp;nbsp;Loys Roy de France leur parler de la paix. Richard difpoh l’vn amp;nbsp;l’autre à vne bonne volonté de reconciliation, amp;nbsp;les alfignantacetrou-uer à certain iour à Tours, pour parlamenter d’icelle,fen retourna vers fonpe* re, lequel entendant que Ion fils auoit defir d’entendre àla paix, recent vfl^ incroyable ioye, amp;nbsp;fe trouua au iour alfigné à Tourslàoùvindrent leRo/ - Lois amp;nbsp;Henri amp;nbsp;Geoffroy enfans dudit Roy Henri. Là le pere receutfeseæ

Enfans recon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

cllie':(aiiferetânsen grace, puis venaiis aux particularitez de la paix, premièrement 11 accordé entre eux que d’vne part amp;nbsp;d’autre les prifbnniers feroient renduz ’ fains fiufs, fans payer rançon. Qi^c ceux qui auoient tenu le ^arti du ' pereôç du fils retourneroient enleurs biens amp;nbsp;eflats, fans pouuoiral’adtie-’ . paix entre ft nir eux ny leurs enfans eftre recherchez de chofe qu’ils euffent faiéle. ' recrenfians. places amp;nbsp;forterefles baflies durant les guerres feroient démolies, amp;nbsp;que lep^*' redonneroità fès enfans vnhonnefle eflat amp;nbsp;entretenement, pour nourrir entretenir eux amp;leur famille, felon qu’il conuenoit à enfans de maifon telle ‘ qu’ils efloient,amp; que lefdits enfans reuereroiêt amp;nbsp;honoreroientléurpere, ’ toutes chofes leur obeiroient comme il leur efl commandé par l’ordonnante' de Dieu, amp;nbsp;par la loy de Nature.

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«l-

livre Via*' A-ïpnry Roys-deïrance Sc Païxamp;’ quot;‘ -'-rejutdeplus h^cetnlte ' les dtitxRS^

L£ lÉVNt -

ZV,««TaK^éfereconciUetentWit^^ 'on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affin que cefterccon^i' lapto”''®^5 ^.pnne fils du'l*’- quot;

ffle duRoy Loys aucc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^euncK nonen-S ^pete,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H^'a fille eftoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„arde entre les ■» j^enty

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“'quot;«“Angleterre,

1 eji? a tquot;l« elle fut en aage de 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fes enfans,les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'entetncnt de

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;outragesrece Legrandeioye amp;nbsp;i „„ jurans tou-

I CEji ®'^'',amp;rcuxteceuanspateillenie . ■ entbien''o'°quot;''^ ’ duRoyfilé-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ktSeutsaffaires qui

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1 futLfquot;’^quot;’'’^’™ettanttonslcsiour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ttic° gjuit que ce vier

I dc7 T,'^'^fquot;quot;aoitïcxcufedcce * eoicvn ntefc a , plus longr^ yfritf* 1 fe^'’“'«'eàeLoys,ilconrutequot;^^^gllenev^

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1 km''“'reàfesPïincesSc’Birons-^quot;'' judepuismarice^ , ‘j.gcc que Dieu l y''quot;eeIfeÆla,auifutnomroéeAgues,amp;- I gg„cc 'it’Xuiur Seine quot;U-\ b'quot;quot;'deGrel.LcditRoy toys po“^“Xhhaye de ffarbe^W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,, s.,,1

l nbsp;nbsp;,yquot;quot;itftia:,dcluy donner lignee, on ‘ tjquelleilgid’ -dov Henri d’Aquot;

1 nbsp;fquot;','™dquot;e de Saint-port près Meieun nbsp;nbsp;‘Xlamer-hquot; ,Ifcnune,Hcu

1 fquot;quot;dales Akkayes deNeuf-pott,amp;tdepune nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deLeouolf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ge

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p'quot;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftquot;quot; ledit -oy . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y ‘quot;^quot;quot;quot;1 Vfecoiiie Put nquot;quot;“

l ÂrWgt;'^“ff'oydquot;draquot;gt;^““”' 4 Rov SaintLoysDaleco • ^dlûlc,amp;çni(fia3.RQineblaiicbemcrcduRoy

-ocr page 504-

'454 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOYS 7: LE lEVNE ROY 40-

riee ail Roy de Sicile,la troificfme au Duc de Saxe,dont nafquit thon amp;nbsp;la quatriefrae à Ramond Comte de TEoulouze fils du Comte R3

lt; Le Roy Loys de fa premiere femme Leonor,eut Marie amp;Alizon.Marie^r fa Henri Comte de Troyes,amp; Alizon Thibault Comte de Chartres. reillemcnt deux filles de la Roine Confiance fille du Roy de Galice, . te amp;nbsp;Ælix.Marguerite ainfi que nous auons dit, fut mariee aucc le ieiinen d’Angleterre,amp; Ælix long temps apres aucc Richard frere de ce Henri, fin de ces deux mariages fort malheureufè. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jjj

^frijue. Durant les fufdites guerres d’entre ces deux grands Potentats, les Arabes

renten Affrique,amp;conquerans la Mauritanie firent prendre le Roy dicel^ me aufïi ils tuerent le Roy de Bugie,occupans fon Royaume,puis nrentdes treprifes fur la Fouille, amp;nbsp;fur la Sicile, mais les Princes iffus du fmg Normal’ leur firent telle, affauoir Roger Roy de Sicile, lequel apres plufieurs vicWi

• gaignees fur eux mourut, laiffant vn fils nommé Guillaume, qui eflant a , Grec,quienvoulo tous les Latins, amp;nbsp;mefinement à la race de Bohcmond,de laquelle cfloit ce R J . Sicilien, mais bien que Guillaume eut bien peu deforces au pris du Grec,» ce qu’il deffit 140. nauires d’iceluy.

Enuiron ce temps fefmcut vn grad debat entre Milles de Pierre-fonsSi fetuxfrtres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cheualiers,qui auoiêt efpoufé les deux feurs filles deDreuxdeMoü '

fay .Pourcc que ledit de Pierrefons auoit par force oflé audit dcMarlehmoit^ dudit chaflcau deMouffay quiluy appartenoit à caufè de fifemme.Leditlt;!ƒ /»ƒƒ« Jn Marie fen vint plaindre au Roy,qui y alla,ôcaflaillit le chafleau. Ceux dededa$ apres feflre longuement deffenduz fe rendirent eux amp;nbsp;la place au plaif t lonté du Roy,qui les amena en la ville de Paris pour en jEaire iuftice,amp;baillaau-dit de Marie la moitié qui luydeuoit appartenir audit chafleau ,amp; fit abbatre amp;nbsp;defmolir l’autre moitié en ligne d’inobedience. Pareillement comme les citoyens de V ezelay filTent de grandes iniurcs aux moynesamp;conuent dudit lieu, citas en cela fouflenuz par leCote deNeuers,leRoy y alla auec vne armee,Mais le Cote craignant cell orage,vint fc letter à la merci du Roy,amp;lefupplierdcpât donner à luyamp;:aufditshabitans,qui eurent le pardon qu’ils demandèrent enten yers les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commc ils fclrent audit Conucnt,cc qu’ils en auoient prins. En toutes ces

chofesleRoyLoys moftrafonaffeélion aux Eglifes de Ion Roiaume,amp;cnhiiii uante qui fera déclarée au liure fuiuant, il déclara celle qu’il portoit aux affaires des Chreftiens en la Terre Sainte,

FIN DV HVI CTI ESME LIVRE.

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LE NEVFIEME LIVRE DE'

H7Ä L'HISTOIRE DE FRANCE.

N c O R E que le Roy Loys de France eut beaucoup d’affaires en ioRoiaume,amp;affcz de lieux ou employer fes hommes amp;nbsp;lès forces,h eft cc qu’il portoit vne telle affcófiön a la Terre Sainte que durant les guerres fufdites contre 1’Anglois,il y enuoya le Comte de San cerreauec vn grand nombre d’argent qu’vn chacun de fes fubiets auoit baillé felon fi deuotion, voulant ce Roy fecourir en fa vieilleflc amp;nbsp;d’argent amp;nbsp;d’hommes, ceux qu eftant icune il auoit fecourus de fa per-fonne.Quelque temps apres fon depart de la Syrie,lc

SoudaNoradin dcHalape auoit tué en vnc bataille le Prince Ramond d’Antio-corne il vouloit deffendre fon Eftat.ll laiffa vn fils de fafémeConftance no- ff’che mort. wcBohemod, laquelle ne pouuat longuemêt demeurer en viduité, fe remaria ^RegnaultdeCaftillepourauoirlemaniemêtdercftatdefonfils. Ileffoitho-îîicbraueamp;vaillât,amp;nefe contêtoientfculemét les Barbares de ruiner le plat paysjiins drefloient tous les iours tant d’aguets amp;nbsp;d’embufehesaux Princes amp;nbsp;ScigneLirsChrelhens,quilsn’auoientny teps, ny lieuauquel ils peuffent trou-J’eraucune(êurté'Æt ne craignoient pas tat les Empereurs,Rois,amp; Princes,que ieshabitans de ce pays nommez Affaffins, qui font corne bandoullicrs des mô-t^gnes.Ils cftoient bien foixâte mille homes, amp;nbsp;ne poffcdoiêt que dix villes de-pendâtes des Phenices.Les Heffenes ne feftoiêt pas tenuz loing de leur pays,lef queJs(lelo Pline)fuyoient tout cc qu’ils penfoient leur eftre nuifint, viuoiét fins femes ny argent,eftimas que c’eftoiêt deux grades pelles dugenre humain. Peflesda Mais on pente que les Affalïins font defcéduz des Perfcs,lcfquels apres auoir re-ceulaLoydcMahomet,furenteftimezle3 plus deuotsamp; religieux de tousles autres Barbares,pource qu’ils ne faifoient cas ny de l’honcur ny des autres choies tant defirees des mortels, ainçois viuoient entre eux lans quelque different ou ambition.Et lors qu’ils elliloient quelcun pour regner fur eux, ils nauoient aucun refpetl ny aux biens ny a la nobleire,ains fculemêt a l’aage, amp;nbsp;aux bones meurs,amp; le nÔmoient Arlàcide,qui content de ce tiltrefcul emploioit le reffe defavieaugouuernement de leurs affaires. Et tout ainfi qu’ils vouloient qu’il de\gt;j, nefempefebaft que de fa charge, aulïî penfoient ils que le plus grand bien qui euft feeu venir à rhome,eff oit de mourir pour le biê publicq lors que le befoing le requeroit. Ils apprenoiêt plufieurs amp;nbsp;diuers langages des leur enfance, amp;nbsp;a-uoient tous celle opinion, que tuant quelcun d’autre religion que celle qu’ils ”

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LOYS 7: LE lEVNE ROY


fuiuoicntjils rncritoicnt tous la celefte éternité. Tellement que fîaucundcuX auoit charge de tuer quelque Chreftien,il ne craignoit point d’aller feul en ville ou chafteau pour le trouuer amp;nbsp;le tuer au milieu des liens, qiioy qu’ilfeeutbien **‘*’^^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il leroit incontinent apres taillé en pieces, amp;nbsp;de la les Italiens puis les Fraçois

ont appelle Aflaffins,ou Airalïinateurs ceux qui hardiment amp;nbsp;de guet a pas tuet vn hoe.De celle faço fut tué le CoteRamod de Tripoli. Car voyâs ces qu’il ne fe defiftoit point de les guerroyer, deux d’entre eux, qui au oient entre-

y. • ptins de ce faire, le tuerent dedans fa ville de Tripoli, dont cela fut caufe les autres grands Seigneurs Chreftiens furent plus foignetix d’auoir homes autour d’eux,pôurles garder.Incontinent queleRoy Baudouin fut deucnuhoui-me,amp; eut prins le gouuernement de lès affaires,il afliegca la ville d’AfcalonjtJui fut par mer fecourue parles Ægyptiens, cependant que le Satrape Noradinfai-foit tout ce qu’il pouuoit pour la fecourir par terre. Ce Satrape elloitfortloup-autres grads feigneurs de Ca. feôle,de fe vouloir faire trop grad,defortf qu’ils ne defiroient pas trop fon bien, amp;nbsp;principallemcnt le Lieutenant duRo/ de Damas, qui eftoit home fige amp;nbsp;diligent. Apres la mort duquel,ceux de Damas comcncerent à meïpriler leur Roy, amp;nbsp;fennuyer de luy pource qu’ileM home pareireux,depeu d’entendement ôc de nul foing execution, l’amu^nc pluRoft à chofes baffes qu’au manimét de fes affaires. Celle indignité engendra en lès lubieôls,le melpris de luy, puis la haine contre luy qui font chofes quioi- ’ dinairemêt fêgedrent aux cueurs des fubicts parla neätifeamp;imbccillitedelcuß ’ 4fçnchantleSatrapeNoradîn,illetrafportaen diligéeeàDamasou il fut receu en grade ioye de tous les citoyens qui le cognoilfoiéthoedccucu^ amp;dignc de regner, amp;fe fiuua leurRoy àla fuitte,auec quelqsvns qui lefuiuirct. Voila ce q porte auec foy le melpris que font les fubiets de leurs Princes.Lcsay tresvilles dépendantes de ce Royaume,fuiuât l’exêple de laCappitallcferedites au Satrape.Cefl home qui efoit vaillâtamp;experimêté ellat deuenu orgueilleux de l’accroilfement nouueau de Ca. grandeur,ne fe contéta pas encore de ceUa*quot;^ ‘ pour elfaycr de faire leuer le fege aux Chrelliens de deuant Afcalon ,ilalfic?^^ sie ede a ‘deIcuts villesappcllcePaneade,penfint bien qu’ils UCfiudroientpasdela* Hehe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;let fecourir. La vaillance toutesfois firmonta celle cautelle, caries nollres pte-

uoyans la grande hôte que ce leur leroit de lailfer Afcalon fans la prendre, gnoilfins d’autre collé la grande perte qu’ils feroient fils perdoient Paneadr, mettant tout autre confeil en arrière, ils aflaillirent Afcalon fi furieuf ment^^ auec vne telle refolution,que tant les citoy es que les gens de guerre qui y conflitdeitÂt ent en garnifon, delefperez de lè pouuoir fauuer autrement, firent tous enfr^' ^fcAlen. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faillie,amp; combattirent fi bien, qu’on doubtalonguement aufquch

meureroit la place, mais finablement la plus grande partie de ceux de dedans ^fcAlonre- tent tuez. Arailbn dequoy ceuxquidemeurerent,commenccrentdetrjidrf dut. rendre leur ville, furent les conditions telles, qu’ils fortiroient leurs

fauues,amp; fe retireroient en Ægypte. Or ne fçauoicnt ils point, ny les cito)'^’’^ ny leur garnifon que le Satrape Noradin eut alfiegé Paneade,dontlcs noftt^^f lloientcontinueliemétaduertis parleurs efpies, amp;nbsp;de toutcequifyfaifoit)^^' fut l’occafion pour laquelle ils felloicnt tant hallcz de donner ce furieux

n^te^deuAli ^‘^’-loient oôlroyé ces conditions à ceux d’Afcalon,qui n’efperoientautret^ fe-:^' élement d’eux que celuy dont vfent les hommes les plus cruels, entras

en vneville. Si ellce qu’ils n’eurentguercs meilleur marché,carfcretirant‘

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Xjlt; X *

jue leur auoient lai*-

lt;e{auuercnt furent ’'•sChre-

Stands nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^^^*-’21ife2 des Turcs, detOlHv-

1^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ternisj amp;nbsp;tellement pourfuiuizj que ceux qiu ,

piufieurs eftrangérés contrées . En ce pendant u.

rç amp;: c ^fcalon, amp;nbsp;prindrent le chemin de Paneade, ou ils donnèrent Noradin,,en laquelle les Templiers rapporte-z7örlt;/Ält;//-

V*

qü’1 de^? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chafle, amp;: deffaite des ennemis.

Dut ^^^'■'■^^'^ait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;heureux, Sc tant redoutable aux Ægyptiens,

, nbsp;nbsp;nbsp;Pn’^^^Dco,, nbsp;nbsp;nbsp;d’Alexandrie de luy pay er tous les ans quelque certain tri **

‘ Pon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donneur deced^il’an de filut mille cent foixatc-troisj làiflant

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hj drere Ainieric, ou Amaulry. Au commencement de Môr#^/e

lï«'‘

‘ nbsp;nbsp;nbsp;dçs'^^^’' Contre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reprindrent cueur, Sc pour n’auoir aucun ennemy e-

tin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ciu l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peuflent auoir guerre, ils firent de leur repos naiftre

; VaJj de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Soldan Habei, voulant faire fon fils Nofedo- Le Soudan

* nbsp;nbsp;nbsp;tile f nbsp;nbsp;gt;nbsp;öt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mahumetifte en Ægypte, affembla vne troupe de gens

- nbsp;nbsp;nbsp;ôc d nbsp;nbsp;nbsp;dç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auccques leur ayde tua le Caliphe, puis apres l’auoir

‘ nbsp;nbsp;nbsp;Po' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J‘^deau amp;nbsp;de fon threfôr,penfant eftrc entièrement feigneur

' h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç.- • Spirituel d’Ægypte.Mais les autres feigneurs qui n’eftoient

‘ po’^ ^^S^rêt d !-^^doiijtous efmeuz Sc irritez d’vne û malheureufè entrepri-' Pat? ^Qei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;edafteau, ad’afEiillirent pkifieurs fois .Dont ne £e trouuac

’ d gettavne grad fomme d’argêt amp;c autres precieufes bagues ' Wtï Ses St nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’vn chacun eftoit empefehé a les ferrer, ils fortirent

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^drerent en des lieux,ou ils penfoient eftre en fauueté.Tou-

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Td fe repofoiet iamais,les furprindret amp;nbsp;tailleret tous en rem^lien.

' Pie le Ve nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils prindrêt vifauecplufietirs pierreries Vautres

‘ cef ■ ^^^P^tpuis apres aux Ægyptiens, moyennant vn

^J^^loit fai V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;blafma fort,pour ce qu’on difoit que

temps vn plus grand trouble en Ægypte, car voyant nouu eau Soudan refufoitde payer le tribut que

■^'’oient promis a fon predecefl'eur le Roy Baudouin, pen-’'k vne armee en laquelle eftoient tous les prin-''-'fs maiftres du Temple amp;nbsp;de l’Hof-

•Sc ne Ce parloir encores

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1 NYicomoeüteuïen

I e\\\TAe\5ÀtaAÂe,§^

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458

Noradin y enuoya vne armee conduite par vn Mede appelle Siracone qui bd „ nbsp;nbsp;, eftoit fon Conneftable , ce qui eftonna tant le Soudan Dragan, qu’iloB

aiu Roy Baudouin le tribut accouftumé d’Alexandrie. A quoy ilne'fefloitonc-ques voulu accorder, quelque bataille qu’il eut perdue, amp;nbsp;par ce moyenib^*^ paix auecques les Chreftiens, amp;nbsp;fit tant enuers le Roy, qu’il luy enuoyavne armee pour le fecourir contre Sanar, en laquelle il eut telle fiance quille dd-fit,amp; le Coneftable de Noradin séblablemét,qui eftoient ia entrez en Ægyf^' Tandis que le Roy Almeric eftoit fi heureux enÆgypte quifutlanmw^ cent foixante cinq,ceux de la Tetrarchie d’Antioche perdirent vne batail.e con treNoradin,car voyant ce Satrape le iour du cobat qu’il n’effcoit pas leplusfort il fe retira peu a peu en lieux pour luy fi aduantageux, que fe voyant trop lenif' rairement fuiuy des noftres,il retourna fur eux, amp;nbsp;les defeonfit entièrement,ut Tæ tous les principaux demeurèrent prifonniers, amp;nbsp;entre autres Bonemon Je ^loraJin. troifieme du nom Prince d’Antioche, Regnaud Cote de Tripoli fils de Rtt-mond,amp; loftelin troifieme fils de loflelin Comte d’Edefla. Le Soudan Dragan qui eftoit demeuré vainqueur par le fecours des noftres fut lors tué en trahilof lué. quelcun des fiens. A cefte caufefon côpetiteur Sanar quifeftoit toiifiouu d*'’ ; M ƒƒcaché depuis fit deftaite,fe remit fus, amp;nbsp;entra dedans la principalle ville dAgy/ pte,ou il fut receii des citoyens, qui changèrent d’opinions felon le changeront du temps amp;nbsp;de la fortune. Cefte ville eft la plus grande ville du monde. Les-Æ-gyptiens la nomment Chaire qui en leur langage fignifiievainquereflé,amp;lf uelque deThyrefcrit auoirouy dire à ceux du pays que le Soudanloar (tant renommé a caufe de fes grandes viôloires) la fonda acinqlieuè's des vieilles ruines de l’ancienne ville de Memphis trois cens foixante-huiclans apres le coro-mencement delafaulce loyde Mahomet. Les Latins l’appellent Chaire.

Zr choire'

Memphis.

Les Æo-vptiens font beaucoup plus rufèz ou heureux, que forts ou vaillans.

^e^ptiens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feftoittrouué aufecours deSanarlors qui futdeffait parDh-

Siritceite yaincH.

gan,auoitauecqucs luy, le fils defon frere Negemonde appelle Saladin, leune homme de merueilleufe efperance,amp; qui monftroit bien eftre capable de des chofes. CeSyraconetafehoit partons moyens defe faire Soudan. Cequc bien cognoilfant Sanar, amp;: craignant ce grand SepuifTantennemy, ilfutcon-traint demanderfccours au Roy Almeric,ou Amaulry,amp;luy promettrede luy continuer le tribut, que luy auoit promis fon predecelfeur Dragan. Parce moyen les Chreftiens allèrent à fon fecours,amp; fut Siracone vaincu par leur variance, amp;nbsp;chaffé de l’Ægypte.Noradin fit femblablement vne grande perte en ce temps, car Godefroy frere du Comte d’Angoulefrhe, amp;nbsp;Hucsfurnomnic Ç

NornJin Jeffait.


Cdltphe Je SmJ^s»


GrinJeuf Je ^irtfcone.


meurtre de fes gens, qu’il fut contraint laiflcr les affaires d’Ægypte y SiC tourner en fcs païs pour les garder. Si eft ce que pour toutes ces fortunes, Syw cone he perdit cueur, ains fe monftra homme d’experience amp;nbsp;de vertu.IHetr ■ porta vers le Caliphe de BaudaSjauql(apres l’auoir adoré)il rcmoftra,qui!elwit le vrayfuccefTeur de Mahomet,tant que luy feul deuoit cotnanderatousles mains,amp; pour cefte occafion rabaiffer l’audace des Ægyptiês,qui ofoiétbien^' uoirleurCalipheamp; fouuerain Preftre en leurs païs,Iefqls to’ effeminezamp; de faitjpoüuoiêt bien eflrc vaincuz. Ce Caliphe refiouy de ces parolles, que Dieu luy eut enuoy é vn tel home cômeSiracone,le fit chef de to’ fes ges guerre,amp; cómadaluy qui eftoit le fouuerain Potife de leur Religion,q to ce^’^


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Loys 7. LE ievne R0Y40. livre ix. 44igt; tjuiaufoientle hom de Mahomet eh quelque teüerence, amp;qui le voudroient defFendre, marchaflent loubs la charge contre 1 eà Ægyptiens. Gehe entreprife fut grande, amp;nbsp;digne de mémoire, car tout ainfi que les Latins eftoient partiz de leurs pays, pour faire guerre en Orient, aufh tout l’Orient efteit en armes, pour fubiuguer l’Empire Meridional.

Tout le demeurant du monde attendoit quelle yflue àufoit cell affaire, voyant cefte barbare feôle quiauoit prefque infeôté la terre vniuerfelle de fà inßdellescn vaine fuperftition,diuifee en deux,amp;: tafeher a fe ruiner.Ce different eftoit fon-de fur le debat des deuxCaliphes^qui eftoient en difpute de la fouuerainetc.Les Chreftiens pouuoient regarder cefte guerre fans fempefeherpour les vns, hy pourlesautres, amp;toufiours faire quelque gain delà perte de ces infidclles.Tou tesfoisleRoyAlmeric fe reffouuenant de l’accord d’entre luy amp;nbsp;Sanar, dreffa vue armée contre toute l’efperance de fes fubiets, amp;nbsp;alla au fecours des Ægy-ptiensdifànt qu’il vouloir deffendrefes tributaires contre Siracone, amp;que fi pour let on enduroit qu’il demouraft vainqueur, on verroit a la fin qu’il feroit plus grad ennemy des Chreftiens,que des Ægyptiens. Ce vaillant Roy voulant toufiours tenirlÆgypte enfonobeiffance, print bien la hardieffe de mener fon armee iufques au Chaire,fans faire femblant de craindre les bondes amp;nbsp;cfcîufès du Nil, pour ce qu’il âuoit le Soudan Sanar, amp;nbsp;le fils de Caliphe auec luy. Siracone fe houuaincontinent au deuant, amp;nbsp;luy donnant vne bataille il fut fi furieufèment chargé du cofté ou il comandoit,que La pl’ grand partie de fes gens y demeure-ret,amp;futcôtraintquitterlaplace.Ce que rapporté a fon neueu Saladin,ilfereti rafinsgrandeperte,amp;rencontrans quelques grands Seigneurs des noftresen dcfordrejl les emmena prifonniers,amp; fit tant enuers les Citoyens d’Alexandrie ennuyez de payer le tribut aux Chreftiens qu’ils le reccurent en leur ville auec-ques tolls fes gens. Le Roy Almeric auoit plus grand defir de vaincre ce ieunc Saladin qu’il cognoiffoit fage amp;nbsp;vaillant,que non pas fon oncle quelque renom ^lexMÏlrii ()u il eut,amp;pour cefte occafion il affiegea Alexandrie fort eftroittemêt,amp; n’ou-Hia rien de ce qui peut ferüir à la prinfe d’icelle. Au contraire Saladin la deffen-éoit corne celiiy qui eftoit d’vn cœur inuincible,amp; fe moftrerent les Chreftiens iOHvaillansaucommencement, amp;nbsp;les autres perdirent entièrement courage^ Siracone eftoit en la derniere Ægypte auec le refte de fon armee, penfiint pour yfairc vndegaft, contraindre les noftres deleuer leurfiege. Voyant néant— moins qu’il trauailloit en vain, Sgt;c craignant perdre fon neueu Saladin auecques tous ceux qui eftoient a Alexandrie, il vint à appointement,amp; pour deliurcr les alTiegez, il fit rendre les prifonniers Chreftiens, amp;; laiffa l’Ægypte en paix. Parqiioy le Roy Almeric f en retourna en fon Royaume en grande gloire amp;nbsp;honneur, auquel il heut pas grand loifir de ferepofer. Car eftant aduertique le Soudan Sanar auoit faitvnc fecrette paôtion auecques Siracone contre les Chreftiens, il retourna en Ægypte, amp;nbsp;prenant d’arriuee la ville de Pelufè, il la ruina du tout, puis il marcha iufques deuant le Chaire-, efpouuantant parce moyen le Caliphe amp;nbsp;le Soudan de telle forte, quô ne refufàns aucunes conditions pour auoirla paix, ils fe fbubsmirent de luy payer deux millions de de- . . niers dor, amp;nbsp;apres en auoir payé deux cents mille comptant, ils luy baillèrent oftages de luy enuoyer le refte a quelques certains termes, lefquels acheuez ils O- Studtin, nefccurcnt oneques fournir d’argent. Parquoy ils delibererent de furpren-dreles Chreftiens, qui fefians en ceft accord nefedoutoientd’aucunlt;?chofe,

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LOYS 7. LE lEVNL K U ï 40.

Et de fait Syracone approchoit défia auec fes forces, qui fut caufe que le RoyA^ meric fe retira ne voulant fe laiffer enclorre entre deux armees. Syracone fut r£'

sanar tut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ægyptiens comme celuy qui les auoit deliureZjaulTi au premier moyf*

qui fe prelenta il tua le Soudan Sanar,amp; fut proclamé Soudan apres celle du confentcment du peuple Ægyptien.Mais il mourut premier que l’an futpal' fé,amp; luy fucceda fon neueu Saladin,lequel fe tranfporra au Chaire, amp;nbsp;Faignif'' ^nlifketue vouloir adorer le Caliphe (qui eftoit comme nous auonsdit leur fouuerai'’ Prebftre ) il entra en là chambre, nbsp;nbsp;l’alTomma d’vne maffe qu’il portoit cach^^

fous fon mateau.Dequoy to^ les Mahometiftes Oriêtaux,amp; entre autres leÛ liphe de Bandas, fè refiouirent merueilleufement, amp;nbsp;en eut le Saladinvnemo ieureeftime, qui par ce moyen fe traffoit le chemin pour paru enir à lentierB^ Ïgt;ire de tous les Barbares. Le iour qu’on lecouronnoit felon la fuperllition . eur feéle, il auoit eflé nommé lofephe qui eft vn nom luif fouuétesfois des Sarrazins, puis on l’appella Saladin, qui fe peut interpreter en noftrclangU” Correcteur de la Loy. Combien que les Princes Occidentaux euffent cofflun^ ment guerre entre eux,fi eft ce qu’ils enuoyoient fouuet ( amp;nbsp;principalement^ Rois «de France amp;nbsp;d’Angleterre ) quelque fecours ou de gens ou d’argent Chreftiens de l’Afic, autrement leurs affaires fe portoient fort mal . Ces gtan^ feigneurs de laTetrarchie d’Antioche,qui auoient efté prins par Noradin,tuff deliurez encetemps,dôtles vns payèrent leur rançon comptant,les autres bai lerent oftages de la payer apres leur deliurance.

Afori du i^y nbsp;nbsp;Le Roy Almeric de Hierufalem mourut l’an mille cent feptante-troiSjlaiHant

Baudouin aagé d’enuiron treze ans, mais pour ce qu’il eftoit ladrejccon feil futd’adiiis quelegouuernement du Royaume feroit baillé au ComteRa-(ni; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tripoli, qui feftoit monftré tant vaillant au comencementdelag^*

re fainte. Ce ieune Roy Baudouin maria l’Infante Sibille fa fœur aifnee (quiW) deuoitfucceder au Royaume ) auec Guillaume fils de Guillaume Marquis c Montferrat, proche parent du Roy de France, amp;nbsp;de l’Empereur d’Allenajt^^^» lequel mourant trois mois apres ce mariage, laifla fà femme grolfc d’vnfiM“* fut nommé Baudouin. Apres la mort de Baudouin,Saladin fempara du mede Damas, amp;dc fes villes femblablcment, oueftoient gardez les oftages qu’au oient baillez les Chreftiens pour feurté de leur rançon. A raifon dequoy quelques vns de l’Arabie fe mirent en fon obeiffance. Ce barbare eftoit tout ardent d’acquerirgloire, amp;nbsp;d’accroiftre fes feigneuries: auffi voyantqueforW ne le fauorifoit, il faidoit autant bien de cefte faueur qu’autre de fon temps ■ nAtwel ^ß-Qß ^fpre fijbtil, diliffcnt, audacieux, liberal, vaillant amp;nbsp;cruel au debatƒ debArbAre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ Si • i i i i • n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• »nîlllt

Melefalii.

ieltrts de Saladi».

victoire, mats apres icelle traittable amp;nbsp;débonnaire. Il neprenoit autrej«** qu’à l’augmentation de fon nom amp;nbsp;de fon Empire, ayant beaucoup plus ciieur que bonne cofcicnce. il deliberoit amp;nbsp;tafehoit de fe fairefeigneurdot^^^ l’Orient. Melefàla fils de Noradin tenoit la TetrarchicdeHalape,amp;dauti''^5 grandes Seigneuries, amp;nbsp;riches contrees,amp; defiroient les noftres qu’il demeu en fon entier, preuoyant bien que ce feroit leur meilleur, que toutl’Orientto® baft en la fubieclion de Saladin, qui fappreftoit à luy faire guerre, P Comte de Tripoli délibéra de le fecourir, ce que fçaehant Saladin,illuy telles parolles.

Pourquoy veux-tu que ie tourne mes forces contre toy feul, queiayab^ blees pour mener contre mes ennemis? Laiffe moy faire ce queiedefire, nbsp;nbsp;nbsp;’

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^0 Y £

LlVtx^

- tîiç^ ^'^^’■cfjie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;Je la guerre d’autruy, ie t’accorde ce que tu potu..

' ^îir^ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;der^obles homes Chreftiês, queï2.y engaigcnon feule-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mcfmesjlefquels iauray iufte occafio de

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ennemi.Ie veux que tu cognoilfcs, queie ne

* S'^er'^'^ heii^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inuiolabîe auecques toy, mais que ie te veux

faite q,^ ’u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous pourriez auoir perdu par la fortune de la

hh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de 4’^ nbsp;fèmble point que vous ayez iamais elle vaineuz.

Mb ^^fttes f nbsp;nbsp;nbsp;‘'Accepta fes offres, SiC ne donna aucun fecoiirs à Mcîe-

^\^f^ogt;-iirent fort au commencement d’auoir recouuré ces

’’fth nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oftage. Mclefala ayant efté chalfé par Saladin

excepté de la Tetrarchie de Halapc,amp; de la ville d’A- ‘:ha_fféf4r slt;t

hte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conditions qu’il plairoit au vainqueur, qui luyen-

g'-’erroycr les Chreftiens de toute fi puilfancc.Lc quatrief-‘^’'’^°’-^®)Philippes Comte de Flandres arriua en Syrie, ôc

4

L U**

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iJis' deAcre.IlfytrouuapareillementpluheursAm-deGfecCjamp;des principaux de faCour,qui furent d ad-.

■ dont Saladin fut incontinent

ay;^ opinion §ƒƒ] Egypteauec fon armee. A cefte caufe les noftres change- quot;nbsp;ê l'rquot;quot;“' ™quot; P'“.^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g“«“;

cot«.

fçjj. *diaç^^■ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auec les TêplierSjlailTa la ville de Hierufalemamp;ic pays

]çp®g^iant auecques Bohemond Prince d’Antioche, autres di- re^flun, dch ^’^^iftted nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deTripoli, tous deux enfemble ioinâs auecques

Sai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 amp;nbsp;vne grande partie des Templiers,mirent le fie

C’^desCp nbsp;nbsp;dedans leur camp prefque toutes les forces de la Tf

venuz d’Europe. Ce qui fit penfer

'^Hi! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'’^^^^^’-^oyoitoccafion d’entrer au Royaume de Hieruf

noftre Dieu prenant pitié des..

îç aao-ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sc l’heur au ieune Roy Baudouin,lequel premier que

®^dr de tutelle amp;nbsp;gouuernoit luy mcfmes fes affai-

oOtl«'

fa P‘'^rtic^4P’-'^eres amp;nbsp;oraifons par tous les fiiinéls lieux, il ordon-4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Croix qui eftoit en Hierulàlem, fut portee contre

cç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout ce qu’il peut fournir de gens,il marcha vers Al-

for{^^'‘^ffevillg'j^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ennemi (^y addrefléroit premier qu’en autre lieu, pour

çjjJd’^g^ ^7 pouuoit beaucoup feruir en toutes fes entreprifes. Saladin plh'^ de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îiicfiiie temps,amp; prenat fon chemin par l’Arabie,!! arriua sâUln fin

h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celuy qui eftoitle

fe'b'^ft '^y^'^ümci?' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auecques luy vingt-fix mille cheuaux, il entra de-

ôç nbsp;nbsp;nbsp;5 il ttiojj 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il commença â gafter le plat pay s.Il fertoit

.(TV-

£{ƒ P^donriQjj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paifans, il brufloit bourgades, maifons amp;nbsp;villages : brefil

chofe,que le feu ou le fer peuflent mettre afin. Il mar-

pef k^^^^^^hreR nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®scftezdlt;îazeamp;dcDarhi, Rapprochad’Af-

fib! ’'f‘^setînç^?^^^^®5cnoientcampcz,amp;nefcnofoient reculler pourem-don/i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® pay s, craignant le grand nombre amp;nbsp;horri-

Et fi quelque fois les ennemis

j ^^’■®^^^f4ucentreprife,lesnoftres feretiroientincontinent

‘ ^^‘P • Ec Roy Loys aduerti que Saladinapprochoit entra

Q^iij

lt;

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LOYS 7. LE lE VN E ROY 40;

dedans la ville,auecques tous les fiens, ne doubtant point qu’il n’y fut bientôt

CrUliuie

lerie par plufieurs bandes,pour toufiours faire plus grand dçgaft. Auflihriiiiis amp;nbsp;l’occilion furent telles, que non feulement ceux de la plaine ne pouuoient trouuer lieu de feurté, ains les montagnars mefmes eftoient en vne mcrueilku-fe crainte, amp;nbsp;fongeoient ia ceux de Hierufilem qui fè voyoient fans quelque garni{bn,en quels lieux ils fen pourroient fuir. Le Roy Baudouin voulant fur* prendre Saladin qui lors ne fe doubtoit de rien,fortit d’Afcalon jamp;fuiiwn^ la cofte de la mer le plus fecrettement qu’il peut, il trouua tous les Barbares en defbrdre, ain/iqu’ilauoit efperc, qui toutesfois commençoientafonarriuceî fe rallier par le commandement de leur Prince. LesChreftiens n’eftoiententout que trois cent feptante-cinq, hommes de cheual, entre lefquels eftoit Odonde Saint Orner grand maiftredu Temple auecques huiôl vingts Templiers, Autheurs ne parlent point du nobre des gens depied,mais avoir ce qu ils en ont efcriptjon peut cognoiftre qu’il y en auoit bien peu, veu qu’ils attribuent ceftt viôboire à vn miracle, amp;nbsp;à la vraye Croix qu’ils au oient auecques cux.Durantk combat les ennemis faflembloient de toutes parts, tellement que la viéloirefut doubteufe. Les Chreftiens l’emporterent à la fin, amp;nbsp;fut tué vn grandnoœh® de ces Barbares,amp; prefque tous defualifez. Saladin fe làuua à la fuitte, laillnnt les fiens en teldefiirroy qu’ils moururent tous a la fin,ou de faim ou de froid,on d’autre mifère.Mais il plaignit fur toute chofe, la perte qu’il fit de fes MamfflC-5 9*^^ eftoient les feruiteurs que les Seigneurs menoient auecques eux en bataille.L’Eucfque de Thyr(qui eftoit du temps de celle guerre ) eferitquelcs Satrapes Turcs,amp;autres Princes amp;nbsp;grands Seigneurs ( qui en langue Arabique fappellent Emires) faifoient apprendre les armes à leurs ferfs ,tant aceuxquib auoient prins à la guerre,qu’à ceux qu’ils achetoiêt, ou qui eftoient nez en leurs maifons,amp;fien quelque entreprife ils femonllroientvaillans,ilslcurdonnoiet incontinent liberté, amp;nbsp;les efleuoient de tout Icurpouuoir, amp;nbsp;fen trouuadefi vaillans, que Saladin efleut fa garde de Mammeluchs, tant qu’en vne bataille il auoit toufiouts aupucs de luy. Auffi ne laifToient ils rainais le combat,que tous ceux de leur coflé ne fen fufient premièrement fuiz,amp;ne fen fuit point Sa ladin,qu’il ne vit fa garde de Mammeluchs deffaite.

Toutes les plus grandes forces des Chreftiens qui eftoient deuant Arethufe, s'ie^ed’yfre Icuctcnt Icut fiegp,amp; Ce retirèrent fans rien faire. L’an enfuinant, Odon grand tbujileué. niaiftre du Temple fut prins des ennemis, amp;nbsp;ietté en vne eftroitte amp;vilainepn-fbn,en laquelle ils le firent mourir. Le Roy de Hierufalem eftoit bien àûprin; fe,mais il fenfuit, amp;nbsp;fut fà honte beaucoupplus grande que fit perte. Ainfk fàifbient plufieurs entreprinfes entre les Cnreftiens,amp; les Barbares.Ncvoulant Saladin qu’on l’eftimaft pour tout vaincu, il mena vne armee en Mefopotanuc amp;nbsp;enchaffalefrcrede Noradin, puis il conquit non feulement le Comté dE-. nbsp;nbsp;_ defra,ains Carres amp;nbsp;Parthe entiercnicnt,amp; dit on qu’il cftenditfon Empireiui-

metßif. ques aux indes,de forte qu il luy rut par apres bien aile de vaincre amp;nbsp;lubiugucr les chreftiens.

Tandis que cc grand amp;nbsp;puiflant cnnemy, laifloit le Royaume de Hieruïîilfni secede Guy enpaix,leRoy Baudouin mariafàfœur qui cftoitvefue, auecqucsGiiydeLu-Gentilhomme de l’vne des plus anciennes maifons de Poi6toii.Surquoy nous

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LOYS y. LÉ lEVNE ROY 40. LIVRE IX. , 4^5 nous eflognans vn peu du fil denoftre hiftoirc,nous dirons que leditGuy eftoit défeendu de la race ancienne des Comtes de Poiôlicrs, amp;nbsp;de la fiiccelfion de la FceMelufincjtant chantée par les Romans,fille du Comte de Poiôliers, iàgc amp;nbsp;vertueufe Dame, qui fut mariée au Cote de Forefts, amp;nbsp;de ce mariage fortirent Melußn», CCS branes Chcnaliers, Geoffroy,Hues ou Hugues,amp;ce Guy de Lufignan dont nous parlons. Au mefine temps de ces nopces plufieurs grads Seigneurs Grecs, arriuerent en France vers le Roy'Loys, amp;luy demandèrent l’Infante Agnes fa fille aagec feulement de hui et ans, pour le Prince Alexis fils de leur Empereur Emanuel.Ce que le Roy leur octroya, Sela leur bailla pour mener en Conflanti-nople,foubs condition que des que leur Prince feroit en aage,il i’efpouferoit,amp; I4fille de en cependant les nopces furent célébrées. La Princeffe de France fut honorable ment receuë en cefte grande amp;riche ville deCôfl:antinople,ou 16 ne parloir que delbatemens amp;nbsp;de ioye. L’Empereur voulut que les deux enfans Royaux fuf-fent couronnez amp;nbsp;honorez de tiltre Royal. L’Infante Marie fille de l’Empereur (quieftoitiamariable)nevouloitpointdemari,filn’efloit Roy. Cequefon Grec. peretrouuafortbon,amp;pour ceftccaufcilfitRainier fils de Guillaume Comte dcMontferratjRoy deTheffalieHuquel le frereCainfi quenous auons dit)auoit cfpoufe la fille du Roy deHierufàlem,ôcluy donnant fa fille en mariage,il les fit tous deux couronner.

LeComtedeFlandresfduquel nous auons parlé cy deffus) apres auoirqueL qnctempsdemeuré auecques le Prince d’Antioche, retourna en Hierufiilem pourvoir le Roy Baudouin fbn coufin germain, puis alla au mont Sinay en pel-lerinage, mais a fon retour il fut affailli d’vnbon nombrede Turcs contrelef-fitielsilfe deffendit vigoureufement, mefmes il combattit corps à corps vn Prince Turc qui eftoit de flaturede beaucoup excedente la commune des autres hommes,amp; au refte bien adroit amp;nbsp;vaillant, qui neantmoins fut deffaiél par coït Comte, lequel luy oftafes armes qu’il porta toufiours depuis, amp;queles uccefleurs Comtes de Flandres ont toufiours portées, affauoir vn Lyon de Sa-“hlanguéamp;armédegueulles avnchamp d’or,laiffantcelles que les Comtes Tun} ƒ predecefleurs auoient portees,qui eftoient vn gyron d’or, amp;nbsp;d’azur a vn chef , , tlcg^culleSjqueLyderic I. Foreftier deFladres coquit fur leTyrâPhinaert. A-'PreshviftoireqPhilippesCóte de Fladres eiit^Ótrele Prince Turc que quèlqs hifioircs nomêt NobilioRoy d’Albeme,il f ê retourna en fon Coté, la où apres auoir mis ordre aux affaires d’iceluy, qui durât falogue ab fence auoiét eflé fort brouillez,il fë vint à la Cour du Roy Loy s, ia vieil,ôccaflé, amp;nbsp;duquel il auoit au P^raiiât tenu fur les fods deBaptefnie, le fils que de fon no il appella Philippes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cemtr

quifutRoy apres ledit Loys.Leql fè voyat agraué de vieillefleamp;de maladies, phlil^fesA» i^defehargeade to’ fes affaires fur leditCote qui les gouuernoit au grad cotéte ^»fie. tttetdLiRoy,maisnôau gré de plufieurs feigneurs delà Cour, quicfloiêtialoux tlda grade authoritéamp;faueur qu’auoit leditCote, coe il aduiet toufiours q ceux ^uifot les plus fauoriz des Princes,fôt aufïi lesplus chargez d’enuies,Scceux qui ont le moins d’authorité,portêt enuie a ceux qui en ont le pl’. Ce q par apres au oomécemet du regne du Roy Philippes amena de groffes guerres auditCote,amp; apporta plufieurs maux à la Frâce. Car ceuxqui apres la mort du Roy Loysfê- çoû. ’arerêt de la volôté,des oreilles,amp;de la perfonne du ieune Roy,(qui auoit la vo oteamp;les oreilles de cire,amp;aifees a receuoir toutes impreffiós,feló le naturel des •cuncs Princes) luy firent tant de faux rapports du Comte, qu’ils le mirent en la ’/f“””

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4lt;^4


LOYS 7. LE lEVNE ROY 40.


iMéldurt^ ^nedes ieu-fftt Printet.

difgrace dudit Roy, amp;nbsp;I’animercnt à luy faire la guerre, fe iouans ainfi debicæ nefle de ce ieune Prince, pour laoullerleur palTion particullicrc.

mal qui ordinairement fuit les régnés des ieunes Princes, que toufioursilson^ pres d’eux, des hommes quiabuîans de l’imbecillitc amp;nbsp;foiblelfe dcleuraagf»^ tournent, virent,amp;difpofent leurs volontcz,amp; affeôlions entiers, amp;nbsp;contre ils veulent,amp; aux defpcns de leur maiftre fe vangent de leurs ennemis,cepend^t qu’ils le chargent de peines, de guerres, amp;nbsp;de trauaux,amp; queluy amp;nbsp;fon

AUW ƒ U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V/ÀV U/XVX* VJVtV. VW J 4 V U VA V V*X J WWXCfc

Naturel Jt yitill^rJs.

enuie au Comte de Flandrcs,mais fes maladies amp;nbsp;fon vieil aage le preflbicnc telle façon,que félon le naturel des vieillards iln’auoit autre défit, quclt;îccoü 1er les iours amp;nbsp;les douleurs,fans qu’il eut moyen ny force de refifteraux amp;nbsp;pratiques qui Ce dreffoient contre le Comte,qu’il eftimoit l’vn des plus vaillans,amp; expérimentez Seigneurs de fa Cour.

j J 'Y V’ V Pl}itffgt;fgt;n

Id.,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

Adoneques le Roy fe {entant grandement affoiblir tant pour fon vieilaagfgt; que d’vne paralyïîe qui luy eftoit aduenuè,fit couronner amp;nbsp;facrer àRheitndo^^ {ils Philippes aagé de quatorze ans feulement, par Guillaume Archeuefquc Rheims Cardinal de Sainte Sabine lors Legat en France, amp;nbsp;oncle maternel^ dit Philippes,le premier iour de Nouembre. 1179. A ce couronnementfc J ua Henry le ieune Roy d’Angleterre qui auoft HacéMarguerite fœur diiditl lippes,lequcl come fon {ubietamp;Pair,a ce {acre porta la courôneRoyale.Atil i) fut le Comte Philippes de Flandres qui portoiH’efpee, amp;nbsp;pareillement y les autres Pairs,amp; grand nombre des Princes amp;Seigneurs. Peu apres auconacn cernent de l’annce mil cent odante, le Comte Philippes de Flandres, piati^^^ le mariage dudit Philippes Roy auec Yfabeau deHainault fa niepee,fille douin Comte de Hainault, amp;:dc Marguerite de Flandres {œur dudit Philipp^^’ lequel en faueur dudit mariage donnà â ladite Yfibeau toutes les villes MAnägedu èc Seigneuries qui font maintenant du Comte d’Arthois,comme Arras,BetJ pojiphdti’fes 5 Hedin,Saint Omer,Lens,Aire,Bapaulme, autres qui font de la Neu fe,poureniouir par ladite Yßbeau, amp;nbsp;{es hoirs apres le treipas dudit Cot^l lippes.Les nopces furent célébrées en la ville de Bapaulme,auf]uellesallillefj‘ j les Comtes de Flandres,de Hainault,de Namur, de Clermont, de Ponthieu, Saint Pol amp;nbsp;autres en grand nombre, eftant lors le Roy Loys griefiiementif^ lade de fa paralyfie dont il mourut en lafufdite annceiiSo. amp;nbsp;fut comment'’’ auons dit enterré en l’Abbaye de Barbeau fur Seine qu’il auoitfondce,aLitrcn jdtrt JeLtj/s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saint-port. Les vns l’appellent le Piteux, pource qu’il vfoit d vncgtau^^

pitié entiers les poures,d’autres l’appellêt le Ieune, pourlarailonquenoiisi dite,fur la fin de la vie du Roy Loys le Gros fon pere.

' Pu temps de ceRoy Loys le Ieune viuoitGratian moyne qui compild^ cred,lequel le Pape Eugene approuua, amp;nbsp;commanda ellre leu par lesVnip^J^ fitez. En ce fieclemefmcfleurilfoit Pierre Lombard Euefque de Paris quili^ liure des Sêtences,amp;: la glofe fur les Èpiftres Saint Pol,amp;furle Pftultier,^^ rut Lan mil cent foixante-quatre. Aulfiviuoit de ce temps là, Pierre le psf?« hm- gcur que les Latins appellent Petrus Comeftor que quelques vns difentp^’^^^^ tMsdeceteps nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoircfté Euefque deParis,parladcmi{rionqueluyen fitlcfief^j^

Roy Loys. Ce Pierre fit les quatre liures des hiftoircs EcclefialhcqucSjS^p^^ fieurs autres eferitures,ôcdit on que ces trois honîmes eftoient frétés Baft^

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PHILIPPES L AVGVSTE ROY 41. LIVRE IX. 4^5

En cemcfmc temps vefquirent Pierre de Blois amp;nbsp;lean de Sarefburce Euefque de Chartres,qui ont fort eferit contre les difloliitions des EcclefiaftiqueSjSe pareillement vindrent en celle mefme ûifonles pauLires de Lyon autrement dits .

J • O • r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;igt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^andotii

VaudoiSjOC amii nommez d vn Pierre Waldo citoyen de Lyon, amp;nbsp;commença 1 ordre des Carmes, Scceluy des Wilelnins liermites, amp;nbsp;l’Eglife de noftre Da-mede Paris futedificepar Maurice Euefque de ladite ville.

Ainfi doneques au Roy Lois le leune fucceda Philippes deuxieme du nomfon fils furnomméA v g v s t e amp;nbsp;Conquérant, ou Dieu-donné.Il y auoit Philip-cn ce temps grande multitude de luifs en France, delquels on femoit ce bruiél, P e z. çue tous les ans ils derroboient vn enfant Chreftien,amp; le menoient en vn lieu A v g v-iousterre,amp; apres l’auoir tourmenté le crucifioient le iour du grand Vendredi, s t e, LcieuncRoy Philippes au commencement defon regne entendant cela, fit Roy 41: prendrelefdits Iuifs,amp; les tourmenter en diuerfes fortes. 11 en fit brufler quatre vingtsenvnmefmefeUjamp;puisapresenrâiiSô'.leschaflatousdefonRoyaume, excepte ceux qui fe conuertirent a la Foy. Quelques vns fe firent baptizer, les vns infpirez de la grace de Dieu, les autres de peur d’eftre exilez, amp;nbsp;de perdre julfi punl':^ leurs biens ; les autres aueuglez de leur erreur amp;nbsp;perfiftans en icelle, tenteront par le moyen de quelques vns,aufquels ils donnèrent de grands dons, de pou- • uoirdemeurer. Mais le Roy voulut qu’ils deflogealTent, amp;nbsp;fit édifier plufieurs

Eglifes es lieux de leurs lynagogues, nbsp;nbsp;mefmement a Paris,a Orleans, amp;nbsp;à E- h~

H^mpes.Depuis fe voyant bas d’argent a caufe des guerres, il demanda aufdits Irùftgrande fomme de deniers, amp;nbsp;leur permit de retourner en fon Roiaume, comment aulTi fon fuccefl'eur Loys leur ouurit apres luy tout le Royaume «e France.

En ce mefme temps le fentant l’Empereur de Grecepres de la mort, il ordon nifon neuen Alexis tuteur de fon fils, qui eftoit encore trop ieune pourgou-uernerl Empire. La grande amp;nbsp;royalle ville de Conftantinople eftoit lors toute nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ico

pleinede Latins,pource que l’Empereur Emanuel ayant cogneu leur vertu amp;nbsp;fi adite tant a la guerre qu’au cofeil,les auoit toufiours aimez,enrichiz amp;liôno-J’cz.Vnc grande troupe de la noblelTe Françoife y eftoit allee pour accopaigner Lprincefle Agnes, La plus part de la ieuneile Italienne y eftoit lemblablement 3uecques Rainier,amp; d’ananta^e plufieurs autres qui de iour en iour y arriuoiêt pourleur trafique de marchandife amp;nbsp;autres affaires.Tellement qu’on voioit en b Cour de Grece plus de Latins que de Grecs,amp;bien mieux venuz tant du ieu- deLtws. ne Alexis que de fon tuteur.Dont les Grecs f offencerent tant qu’ils appellerent Androniepour gouuerner eux amp;nbsp;leurs affaires.Ceft Andronic auoit efté accu-fede plufieurs crimes, que l’Empereur Emanuel luy auoit tous pardonnez a ^aufequ’il eftoit fon coufin germain, amp;nbsp;l’auoit fait gouuerneur du Pont. Il ar-riiiaaConftantinople auecques vne armee d’infidelles,amp; y trouuant Alexis tu- Alexisaueu, leur du ieune Empereur, illuy fitereuer les yeux, fetter le pupille dedans la nier,puis on commença a tuer tous les Latins qu’on peut trouuer dedans la vil-le, les plus vaillansdefquels coururent aux armes,amp; fedeffendirentvertueufe-ment. Voyans toutesfois qu’ils ne pouuoient deffendreny tenir cefte grande ville qui eftoit l’vne des principales villes de la Chreftienté,ils gaignerent leHa-ure, amp;nbsp;entrans dedans en vingt-cinq galleres qui eftoient à l’ancre, ils paflerent -le Bofphore,le Propontide,amp; le deftroit de rHellcfpont,puis ils entrèrent dans I Archipelago tant irritez contrôles Grecs qu’ils bruflerent amp;nbsp;ruinèrent entie-

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^66 PHILIPPES i. AVGVSTE ROY 41. rement toute la cofte, ne pardonnât à pas vn de ceux qu’ils pouuoient Quant a ceuxquinefepouuans fauuer eftoient demeurez àConftant’^P ’

Cruauté

les Grecs les taillèrent tous en pieces,cxcepté feulement Ramier, auquel r donneret parles prières de la princeffe Marie fà femme. Andronic quiie, nommer Empereur careffoit de tout fon pouüoir la ieune Agnes de Franc^)4.^ d’J(ndre»ic. eftoit couronnee Iniperatrix,délibérant de l’efpoufer incontinent qu

é^fidrome tue'.

roit en aage,affin d’euiter l’inimitié des François, mais il fut ruiné des fien^ a' mes,carfennuyans les Grecs de fon audace amp;nbsp;cruauté, ils enuoyerent «]^ cnPeloponnefevn Prince du fang Imperial ap^ellé Ifacie, arriué à Conftantinople ofta a Andronic les ornemen

periaux, ôc lefit mourir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. u

En ce temps le Roy Baudouin de lerufàlem promit l’Infante Elue icune feur aagee feulement de huiôl ans,à Hemfrede Seigneur de Toroß le de Phœnicie,amp; auoit efté le pere de ceft Hemfrede ConneftabledeHicr*' lem,amp;:capitaine fort expérimenté. Aufli fon fils eftoit tel qu’oil auoitlo'^^o de elperance de luy.LeRoymit l’entier gouuernement du Royaume mains deGuy deLufignan,maispeudetempsapresilleluyofta,amp;enn • ronner Roy le fils de fa feur aifnee nommé Baudouin, qui n’eftoit vn enfant. Ce Roy Baudouin eut plufieurs amp;nbsp;diuerfés guerres contre Sa a ’ defquelles il emportoit quelque fois la vidoire,quelque fois il demeuroij eu, combien qu’ils ne fattaquaffent iamais fi eftroiólemcnt, quel vnou con^uefies entièrement vaincu . Mais le Barbare augmentoit tou fours fes Jetaladin. d’vnc autre part, Car incontinent que le fils deNoradinfutmort,il leiaii tout le pays de Halape, amp;nbsp;voulant la fortune luy fauorifer du tout, elle eng dravne telle enuie entre les Chreftiens de l’Afie, que plufieurs guerres 1 en

fuiuirent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. jj,

Terr es du Comte de

J^lnedeltt terrepûnte,

GuydeLufi-

d, Kellef

Le Comte Ramond de Tripôli f eftoit tellement effrangé du Roy Bau 0 qu’ilne voulut obéira aucun de fes mandemens. Il eftoit eftimé le prenu^^ de toute la T erre Sainôf e apres le Roy tant èn authorité que richeffes. Le té de Tripoli luy eftoitvenude fon patrimoine amp;nbsp;eftoit feigneur deTib^ amp;nbsp;de toute la Galilee,à caufe de fa femme. Il garda toufiours les trefuesqu uoit auecques Saladin, quoy qu’il fit guerre au Roy deHierufalenigt; e(^ mourut en ce temps qu’on comptoir l’an de fàlut mille cent odantecinqj fànt pour tuteur au ieune Roy Baudouin fonneueu, amp;nbsp;pour tous les affaires du Royaume, ce Comte de Tripoli, en fbuuenance de ou cienne amp;nbsp;grande maifon. Mais la fortune baftoit la ruine de la terre lainte ce ieune Baudouin mourut peu apres fon oncle. A raifôn dequoy IcsTemp mirent la couronne entre les mains delà Princeffe Sibille fà mere, do ayeul, fon pere, fon frere, amp;nbsp;fon fils auoient efté couronnez, prefentafonmari Guy deLufignanquiparcemoyenfut RoydeHieru amp;nbsp;de la terre fàinte. Et tout foudain commencèrent les fterettes naines eu nouueauRoy qui vouloir tout gouuerner ,amp;le Comte de Tripoli, qu*^ accouftuméde cefaire. Cequ’eftantrapporté auxChreftiensenlEr^op^’æ cognurent bien que tout eftoit perdu en Orient ,amp; ne furent deceus ee pinion. Les querelles amp;nbsp;manifeftes inimitiez ne portèrent pas tant de 0 ge à ce Roiaume, que firent les faintes reconciliations quifontbienpnÇ^i ^^ les haines ouuertes, car elles furent caufe de toute la ruine. Saladin uuoi

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PHILIPPES ÀVGVSTE ROY 41. LIVRE IX. 46^7 alTicgé Tib cri ad c, à Foccafion dequoy les Chreftiens Eapprefterent pour le fe-courir, nevoulans perdre vne tant belle ville, amp;nbsp;qui tOLifiours I’eftoit mon- . Hreefifidelle. Le Comte de Tripoli fe ioignit auecleRoy monftrant le fem-Want d’cftre de fes meilleurs amis, mais le cueur n’eftoit de mcfme le viGge.Ils auoiet en leur armee enuiron quinze cens chenaux, amp;quinze mille hommes de pied pour aller trouucr les barbares qui n’eftoient pas moins que lors qu’ils a-uoicnt combattu pres d’AIcalon. La vraye Croixfqui choit des noftres chime comme vn gage fatal de la terre Sainôlc ) n’ehoit plus tenue en telle reuerêce, uy fl deuotemêt maniee qu’on auoit acouhumé. Quelques autheurs qui choient de ce temps, ont efcrit que les prehres d’alors viuoient fort mal,amp; choient entachez de plufieurs exécrables vices, amp;nbsp;entre autres le Patriarche de Hieru-falem. Que la deffaihe des Chrehiens hit prédite par grands amp;nbsp;horribles trem des freßres. ziemens deterre,que plufieurs afpres ôc impétueux vents feheuerent de toutes parts, que le Soleil fut longuemêt obfcurci,qu’il tomba de la grehe auhi grofie 4U vnœufd oye,que lamer féfla en plulieurs endroits pl’ qu’on n’auoit iamais

, amp;nbsp;qu vn des vallets de chambre du Roy fbngea la nuidl en dormant, qu’il voyoïtvne grande Aigle tenant fept dars en fes griffes, amp;nbsp;criant en voix humai jeautour de l’armée des Chrehiens, M alhe vr svr hi er v s alem. rnerufilem. vrayement il fut bien aifé aux Barbares de vaincre les nohres, veu que Dieu æpermettoit.

Lctroifiemeiourdeluilletdel’an 1187. denohre fiilut,les Chrehiens ehans en chemin pour fecourir Tiberiade,camperent pres de la fontaine de Sophorc, pnis le lendemain ils marchèrent vers Ethin pour y loger,qui choit vn village commode à caufe de l’eau. Mais ils rencontrerentles ennemis,amp; fe donne pntvnebattaillequi dura iufqucs àlanuiôt qui la fit ceffer fans aduantage de vnc ny de 1 autre partie. Et ne peurent les nohres fe loger dedans Ethin,pour-les Barbares y choient les premiers, ains furent contraints farreher en '^nlicu limai propre,qu’ils n’auoient eaue ny autre chofe, dont ils fe fuffent peu ’■errefehir eux ny leurs chenaux. Parquoy il leur ehoit neceflaire decombat-ƒ æ lendemain, S: fe fauuer par leur vaillance, veu que par cehe mifère,leurs otees fulTent en peu de temps diminuées.Entre plufieurs opinions,la plus part entre eux eftoit d’aduis qu’on fit vn battaillon des meilleurs de leurs horrimes quidonncroit de furie au lieu ou ehoit Saladin aucc fes Mammeluchs, lefquels »on fuini. on cognoifloit facilement aux enfeignes, pource que fils choient deffaits tout erelte feroit aifé a vaincre . Mais le Comte de Tripoli fit tant que ce bon con-cii futmeprifé, remonhrant qu’il falloir ehendre leurs gens le plus qu’il feroit poilible affin qu’ils fe monhraffent ehre plus grand nombre, amp;nbsp;que.les enne-ne le peuffentenclorre. Cehe ordonnance luy donna moyen de f en fuir, ut caufe que les Barbares trouuans ainfi les nohres feparez,entrèrent aifément J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les deffirent. Marchans doneques les Chrehiens en tel ordre contre

esinfidelles,qu’ils auoient en tehe,a rgt;eine eurent ils commencé l’cfcarmouche deff^ts, lt;îue le Comte de Tripoli ne tournah le dos auecques tous fes gens.Ce qui tou-tesfoisne defefpera point tant les autres, qu’ils ne combattiffent fort vaillam- (^^^f^deTr uient.Neantmoins depuis que le iour commença à fechauffer, la fatigue, les ^oU s’enfuit. P uyes, lafaim,le chauld, le Soleil qu’ils auoient au vifige (ce que le Barbare a-uoitfagement preueu ) le peu de nombre qu’ils choient au regard des ennemis, efpoiiuentement qu’ils receurent d’auoir ehé laiffez du Comte de Tripoli,

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-4x;8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES i. ÄVGVSTE ROY 4L

qui cftoitvndes principaux de leur armee,furcntcaufedeleurentieredel^^i) caufe de I4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Car premier qu’ils peuffent gaigner la montaigne, ils furent tous taille^

threßens!^ pieces,amp;BonifaccMarquis deMotmrrat frere de Guillaume y demeurapn^ nier. Ileftoit allé en la terre lainélc pour eftre tuteur defon petit neuen ns fon frereGuillaumc,lequel il trouua mort,amp; Guy de Lufignan ia courone

de Hierufàlem.Toutesfois ce gentil Marquis penlà que ce luy feroitvnen de fen retourner en Europe,fans faire quelque chofe digne de memoirecon les ennemis de la Religion, amp;nbsp;ainfi il fut prins auecqTics le Roy Guy, amp;nbsp;les grands Seigneurs del’armeeClireftienne.Lavraye croix tombalemblî £4 frojx pn- jYient nbsp;nbsp;la puilTance de Saladin.Mais Dieu fit lors telle grace aux fiens,

Vtete des ckreßiens.

bien qu’ils fuflent entre les mains de leurs plus grands ennemis, ils ne peiw oncques le courage ,ny ne l’oublierent. Car Voyans que le Sultan auoitc mandé qu’on fit mourir tous les Templiers, excepté feulement leur grand fi-re.vn cbacundes ChreftiensfaduouoitTemDlier.nour triompherdeccs

bares par vn fi glorieux martyre. Il ne fe fauua oncques de tous les hoinw^^ nom que le Comte deTripoli, à raifon de quoy on ne doutoit point qu»’’ quelque fècrette intelligence auec Saladin, lequel pouuoit aifeementcontl^^ rir tout le demeurant de la terre làinôle, ayant ainfi deffaid toutes les Chrefticnnes en cefte bataille. Aufli trouua-il la plus grande partie desv toutes vuides amp;nbsp;delaiflees de leurs habitans. Le traiftre Comte Ramonde ƒ iîir If nninr biv rpnrlre fij vilip dp Trinoli.nir trnnnp mnrt VUe nUlWflt *


Con^ueßes de S^Udin.


ALir IV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M.V 1 W.J IVUUl V XtV Viliv UV XX nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;UVUUV iltVLb

fon liél, amp;nbsp;dirent ceux qui l’cnfepuelirent, que pour certain il eftoit circon Mefchancete' qui monftre aflez qu’il ne f eftoit pas feulemét reuolté contre le Roy Guy qd lt;/« foOTze Pj^yQÎj- tant,mais aufti contre fon Rédempteur.

Tripoli.

HÎerufalet» rendue 4U^ SaUdin.

Perte de I4

Le Sultan Saladin mit lors lefiege deuant la fàinéle Cité de HierulalJ ’ dont les citoyens amp;: autres qui cftoient dedans,n’ayans aucun moyen dek fendre,amp;defclpercz detout lècours vindrent àcompofition,amp;voyansqd leur eftoit permis d’en fortir leurs vies amp;nbsp;bagues fauues,ils la rendirent le deP^^ iemeiour d’Oélobre quatre vingts neuf ans apres quelle auoit eftéconqdi^^ par Godefroy amp;nbsp;fes compaignons. Tous les Latins en fortirent,entre eftoit la Royne Sibille. Quant aux autres Chreftiens ilzy demeurèrent cok me les Grecs, les Syriens amp;nbsp;les Armeniens fqui font deux noms de nation)*^ lacobites, les Georgiens,^ les Neftoriés,qui font trois noms de fefte.Lavra) fro/x. croix recouurce par l’Empereur Heracle du Roy Cofdroe de Perle fut due du temps de Heracle Patriarche de Hierufalem, amp;nbsp;la fainéle cité ‘^Pdqd^^^ fiir les Barbares du temps duPapeVrbanfècond,retourna enleurfubiediod temps duPape Vrban troificme.

Saladin ayant mis ordre à ces nouuelles conqueftes, marcha auecfonatn^^ ^4/4«/»» yers nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Afcalon ou il penfoit y auoir grofte garnifon, combien qu’il n’y eut enc^^

iA/calon.

rc homme de deffence. A cefte caufe il ne refuza aucune condition qucluy lulTent demander ceux de dedans, pour auoir cefte bonne ville.-Entre \Afi4l0nfe clrofcs il leur promit de leur deliurer le Roy Guy amp;nbsp;le grand maiftreéuR'’’ ple,mais quand il cognut le peu de forces qu’il y auoit dedans la ville,il fafché d’auoir efté trompé, qu’il refulà d’acoplir là promelTe,tellementquy. deliufa lesnoftresdebienvnan apres. Encore contraignit il le Roy Guy premejße du j-gj. jg nbsp;nbsp;nbsp;iamais prétendre droit au Royaume de Hierufilem, lequel fetk^

^ufm. fut déclaré nul par les Euefques d’Orient, difans qu’il auoit failli de promeh^^

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PHILIPPES 1. AVGVSTE ROY41. LIVRE IX.

ceuxdAfcalon, touchant la dcJiurance du Roy, amp;:par ainfi qu’on n’cftoit point tenu de garder fa foy accluyqui auoit premièrement faucelafienne, amp;nbsp;nicfinesen vn affaire qui concernoit le proffit public de toute la Chrefciente.Lc ckmcticede Soudan Saladin fc monftroit fort traittable ,amp; liberal a ceux qui ferendoient aluy, amp;nbsp;ne contraignit aucun Chreftien de Ibrtir de fes pays conquis, que les Latins feulement, laiflans tous les biens aux autres qui y voudroient demeurer, 5tviurefoubs fes loix,moyennant quelque certain tribut qu’il leur iinpofa.Brci il fit tant que les noftres ne tenoient plus en toute l’Afic que ces trois villes,Tri- , poli, Tyr, amp;nbsp;Antioche. Ces malheureufes nouuelles d’Orient paffeesenEu-rope, contriltcrent merueilleufement le Pape, l’Empereur, les Rois, amp;nbsp;les peu-pies fiddles. Heracle Patriarche de Hierufalem fetranfportoit de Royaume

lt;n Royaume, pour inciter les Princes à entreprendre le recouurement delà ter r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(.

re faintc, tant que finablement il arriua en France le feptiefme an du regne de ' Philippes Augufte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

Les affaires de l’Ahe fe portoient fort mal pour les Chreftiens ce pendat qu’v-ncmanierede gens appeliez Coftereaux tirerent au pays de Berry, amp;nbsp;vers la ci-redeBourges,ouils firent de grands maux amp;nbsp;inhumanitez, car ilstuoicnt ôc prenoientles hommes prifonniers, forçoient femmes, couchoient auecques dlesenlaprefence de leurs maris,amp; pilloient amp;nbsp;brufloient les Eglifes. Ceux du paysde Berry,fen eftas plaints au Roy,il leur enuoya des gens de guerre,qui en deffrentiniques au nombre de fept mille. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cojlere^ux

Leicune Roy Philippes au comcncement de fon regne fut de bonnes mœurs ^conditions, amp;nbsp;donna vne grande efperance qu’il feroit Roy deuotieux, bon,

amp; vaillant,car il aimoit amp;nbsp;craignoit Dieu (qui eft le vray commencement de fipicncc ) fit deffendre tous iuremens ôc blafphemes de Dieu, amp;nbsp;des Saints, amp;tousieLix,tauernes,amp; lieux diftfoluz.Et quand quelques vns fuftent chartiers, ou autres cftoient trouuez blafphemans le nom de Dieu, incontinent les faifbit punir de quelque eftat ou vocation qu’ils fuffent, amp;nbsp;les faifoit ietter amp;nbsp;plonger dedans 1 eau, ou faire d’eux quelque autre publique punition.

Bien toftapres ces chofès faîtes fourdit vne grade querelle entre luy amp;nbsp;Philip) ’ pesComte de Fladrcs,dont la caufe eft racomptee en deux faços. Les vns difent ^uc ce futpour le gouuernement de la perfonne amp;nbsp;ieunefTe dudit Roy Philip-pes que le Roy Loys fon pere (félon aucuns ) auoit donnée audit Comte auec le Cardinal de Sainte Sabine oncle maternel du Roy,amp; qucdelafefmeutvngrad different cntreledit Comte,amp; Richard Duc de Guyenne frere du Roy d’Angle tcrrc.LeCoteeftoitfouftenu amp;nbsp;aflifté d’Odo Duc de Bourgongne, de Thierry Comte de Chapagne,de Baudouin Cote de FLainaut amp;nbsp;de Namur fon beau frere, de Hugues Comte de Saint Pol, de laques d’Auefncs, de Hugues d’Orfy Chappcllain de Cambray,amp; autres.Ledit Richard eftoit porté du Roy d’Angle terrefon frere, du Comte de Clermont, de Rolland de Coucy, amp;nbsp;de plufieurs autres Seigneurs : amp;nbsp;mefmes le Roy nonobftant fa ieuneffe fouftenoit le party du Duc d’Aquitaine.D’autres racomptent autremet cefte guerre, amp;nbsp;difent que lors que le Comte de Flandres fit le mariage d’Ælix auec le Roy Philippes duquel il eftoit parrain, il l’auoit en faueur d’iceluy inftituc fon heritier, mais que ce n’eftoit que par apparence de parollcs, car apres la mort de fa femme fille de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Raoul Comte deVermandois,de laquelle il n’auoit nuis enfms,il tenoit amp;nbsp;pof-fedoit toufiours ledit Comté, qu’il ne deuoit point tenir apres la mort d’icelle.

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470 PHILIPPES X. AVGVSTE ROY 4t

Le Roy difoit que ce Comte luy deuoit venir amp;nbsp;retourner, commeP. jjrochain heritier du Comte de Vermandois, bien qu’il fit par pkiucurs Comté de lommer le Comte Philippes de le luy rendre, toutesfois il n’en vouloitn^ rcrmandofs. nbsp;nbsp;Cela engendra au cueur du Roy vne haine contre le Comte, laquelle fut

uantage augmentée amp;nbsp;allumée parles calomnies, faux rapports àmenees^ quelques feigneurs qui auoiêt porté enuie au Cote,tant de là grade authorité, que de la faueur qu’il auoit eue pres du feu Roy Loys, amp;nbsp;dudit . Philippes fon fils.La haine d’entre le Roy ôcleCotef enflama ii fort,quclcR pour le vanger de luy,délibéra de répudier fà femme niepee dudit Comte, caiiCecaute- dant la caufe de ût repudiation fur la proximité du fang, caufedéfia ku[e de re^tt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p qj- fojQ p^j-g Loys quand il voulut répudier Leonor fa femme.Le plus

'*‘*°'*' nbsp;nbsp;ennemy que le Comte de Flandres eut pres du Roy.eftoit le Cote de ClemWt

lt;\ù

Paix (nf re eux.

Le Roy amp;nbsp;le Comte font leurs préparatifs de guerre, amp;nbsp;le Comte eftanti^P^ ' mier en campagne,entra dedans la France,vint gaftant amp;c deftruifàntlepaysi ques à Senlis, puis tirant à Louure en Parihs, amp;nbsp;de la a Dampmartin, tua A i,-. ' rie Comte dudit lieu dedans Ion lit. Mais le Roy marchant auecques fonarmt^ contre luy, il ferecullaiufques.au pres d’Amiens, la ou les deuxarmeesfevo/^ i’vnc l’autre, ils modererent leur fureur, de façon que fans coups ferir, iLW paix a la charge que le Comte durant fit vie iouiroit du Comté de Vernaand gt;nbsp;dont il feroit hommage au Roy, amp;nbsp;qu’apres fà mort ledit Comté reuienm au Roy, ôc que le Comte rentreroit aux Eftats, penfions,amp; biens-faits quu

uoit en ce Royaume.

Les Chroniques de Fladres difent que par l’entremifè du Cardinal Guu^U' me Archeuefque de Rheims,amp; Thibaut Cote de Blois odes dudit Roy,treWJ l{e»onciation furet accordées être ces deux Princes l’a iiSx.Et que pêdat icelles,le Cotevoy^t 4Euefehe. jjgpouuoirefpetcraucuneligneed’Yfabeau fàfême,pourcequelleeftoittou iours malade, amp;nbsp;cÔfiderant que Mahieu fon frere eftoit mort fans cnfans,fitt^' nocer fon frère Pierre à l’eleôlion qui de luy auoit efté fiiitte en l’Euefchedeû-bray,amp; pratiqua le mariage d’entre Alienor,ou Leonor ComtefTe de Ncuers Si veufue dudit feu Mahieu fon frere, amp;nbsp;du fufdit Pierre fon autre frere. Ce Pierre mourut biê toftapres,laifrant d’elle vne feule fille.Yfabeau fême du Cote mod* rut auffi durât ladite trcfue«amp; pour ce quelle mourut fans hoirs,fa feurAlien^ qui en troifieme nopces feftoit remaricc au Cote de Beaumot fuccedaau Cotf deVermâdois.Nonobftant cela,le Cote Philippes fous couleur du dÜteretçun Préparatifs auoit auec le Roy de Frace,ne fe voulut deffaire dudit Côté de Verniâdois,qdi du. Eoy contre futcaufe que le Roy fèperfuadat d’auoirâcefte occafionplusiuftepretextcdî le Comte, j^enej-guej-j-g audit Côte,fit de grans apprefts, affin de pouuoir apres lapaix,oü felon d’autres la trefue finie, luy recommencer la guerre. Dont aduertylefdquot; te,amp; voyant que le Roy Henry d’Angleterre fe mettoit pareillement en equip-page pour affifter amp;nbsp;accôpagner le Roy, redouta lapuifTance de ees deuxPrw-ces,amp; pour y rcmedier,fe tranfporta au pays du Liege,en intention de pratiquer rent de pro- L'imihe fecours du Roy Hêry des Romains, fils de l’Empereur Federic, dult; mejfe!, nbsp;nbsp;nbsp;il ne peut tirer aucune chofe,quc le vent de beaucoup de promcfTcSjparlefquc •

les ilaffieuroit leComte Philippes d’enuoyerau nom de l’Empereur fon pere, amp;nbsp;au fieii, leurs Ambafîadeurs vers le Roy de France,pour le perfuader dente' dre à quelque paix honnefte, à laquelle fi ledit Roy ne vouloir entendre, declareroit fon ennemy, amp;nbsp;viendroit auec toutes fes forces fecourir ledit Cote.

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VHILIPPES i; AVGVSTE ROY 41. LIVRE IX. 471 Lc(}uelnen pouuant tirer autre chofe, retourna en Flandres, ou il fit fom— werfes gcntilhomnles Sc vafiàux de le fuiure, amp;nbsp;aflcmbla toutes les forces, qui ^peupres efgallerent celles de Frace amp;nbsp;d’Angleterre par l’inefperee venue d’Eu des Duc de Bourgongne, amp;nbsp;de la Gomtefie fie Champagne accopagnez d’vne belle armee, Icfquclles par enfèmble marchérêt en Frâce des que lefdites trefucs wret expirees,d’autat q le Cote auoit vne couftume de n’attédre iamais fes êne-niis en so pais,ains d’aller toufiours audeuat d’eux,pour repoufler de so pars l’o wgequeles armes de fes ênemis y apporteroiêt.Surquoy ily avnc grade dilpute mymfon entre les difeoureurs des affaires du monde ; affauoir fil efl: meilleur avn Prince d attendre fonehnemy en Ion propre pays, oude l’aller combattre dedans le piys dudit ennemy.Eftas donc entrez défias la France,il recommença la guerre P usrortc amp;nbsp;plus cruelle que iamais, laquelle eutportévn granfi fiommageà lEftatdc CCS deux Princes fans l’entremife fiel’Eucfqucfi’Albe Legat fiu Pape,

les fit condefcehfire à, vne paix,par le traitté fie laquelle il fut fiit,que le Corn cowr, te rendroit au Roy, le Comte fie Crefpi auec quelques autre s chafteaux qu’il a-^oit iufqu alors tenuz fie par fa femme, moyennant toutesfois quelerefifiu a— uecletiltre de Comte fie Vermanfiois demeureroit audit Comte fa vie durant «ulement, apres fa mort retourneroit au Roy. Voila ce que chantent Icffii-tes chroniques. Les Flamans haut louent merucilleufèment ce Côte,difàns que comme nous auons dit, il fut en Syrie ( quelques vns difent âpres la mort fie fà ctnme,autresdeuant) qu’il combattit contre pluficurs Princes Barbares,en J^Pportade grads èc honorables butins,amp; entre autres les armoiries qu’il alaifi « comtt, CCS (commenous auons dit) heriditaircs aies fuccefleurs Comtes.Qj^retournant du voyage de la terre fainte par mer,il alla furgir en Portügàfla ou il efpou aMahautvcufuedu Roy dudit pays, belle amp;nbsp;gallante Princefie. Qif apres l’a-noirefpoufee,il fen alla deuant en fonpays, amp;c que quelque temps apres elle fè niettant fur mer en vne flotte de vingt nauires, elle fut aflaillie par vne armee de ^cr Françoife aux colites de la Normandie, amp;nbsp;qu’à peine pouuant elle efehap-per de celle embufeade,elle fc fauua en Flandres auec cinq vaifleaux feulement, ^^uelcs autres quinze chargez dethrefors, meubles, amp;nbsp;pierreries, furent prins

par les François, menez à Chcrebourg, amp;nbsp;le butin diuife entre ces pik farts, amp;nbsp;vne grande partie donnée au Roy amp;nbsp;à fes officiers. C^e ce Comte pour vanger celle iniure amp;;villenie,dreira vne armee de mer,alla à l’cnconrrc des vaif- wrr. féaux Frâçois, qui apres le pillage amp;nbsp;partage fie ce butin f elloicnt mis en haute ii^cr,(juilles deffit,amp; tua foldats nbsp;nbsp;mariniers iufqucs au fiernier,amp; que apres a^-

uoir prins les nauires François ornez amp;nbsp;ficcorez fie fanons, amp;nbsp;enfeignes aux ar^ moines de France,il tira vers Cherebourg, amp;nbsp;que quelques vns fie ceux fie ladite ville penfans que leurs vaifleaux qui elloicnt partizn’agucres fie leur port, Fenretournaflent victorieux amp;nbsp;chargez ficnouucau butin, allèrent au deuant deux, amp;nbsp;femirent dedans les fillets du Comte, qui print,pilla,amp; làccagea la viU ledeuant qu’on fc fut apperceu de fa rufc.Qujl recourut tout le butin qui auoit elle prins à fa femme, amp;nbsp;en print vn grand, tant fur les nauires François que dedans la ville de Cherebourg. Qjïil y fit punir capitallcment, partie des Pyrates, amp;nbsp;mourir cruellement leurs chefs. Que cela fut caufe que le Roy Philippes re-nouuclla la guerre au Comte ,amp; qu’ellant iceluy aide des forces de l’Empereur il donna beaucoup d’affaires au Roy. Voila ce que difentles Flamans. Mais chacun fçait bien qu’en ce temps toute la Normandie elloit poflefiee

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4^1

J^ornntnJlte »IUX

PHILIPPES 1. AVGVSTE ROY 4gt;.

par les Anglois, amp;: que les François n’au oient aucun pouce de terne fur kriui ge de la mer, ains ehoient feulement puiflans enterre. Bien appert il çwj Comte fut vn grand guerrier, qu’il lit plufieurs belles chofes en Syrie,quiK pouG la veufue du Roy de Portugal,amp; que le Roy amp;nbsp;luy eurent fouuentgutt re enfemble.


ComttK

Pareillement les chroniques de Flandres difent, qu’apres lapaix ledit Roy,amp; leur Comte,le Roy répudia fa femme niepcc du Comte.CcquH c»lt;}ueflfsdit ritaà renouLieller vnc autre guerre au Roy, amp;nbsp;entrant auec grande puiflancc^” ’ print la ville d’Amyens, amp;nbsp;pluficurs places, Sgt;c forterefles du pays ' • . Vermandois. Neantmoins paries entremifes du Roy Hêry d’Angleterre le Trtfuesenire l'Cjtrefues d’vn an furent accordces entre eux, lefquelles eftant expirees,®quot; d’eux leua fes forces, amp;nbsp;fe mit en campagne. En celle guerre le Comte portoit vn Ellendart planté fur vn haut charriot à quatre roues, fait en manic-eßend4rt J» te d’vneTour, auquel elloit paint vn grand amp;nbsp;horrible Dragon,gettantp^f les yeux, les oreilles, la bouche, forces flammes de feu, voulant parla mon-

Fmx enire tux.

flrer qu’il vouloir mettre la France en feu. Les deux armées ellans près 1 vnc l’autre,leRoy eut enuie de parler au Comte.Lc iour amp;nbsp;le lieu de leur pourparJe alhgnez, ils fy trouuerent amp;nbsp;fansFcntremife d’aucune perfonne hormis du Cote de Blois qui y fut feul appelle amp;nbsp;qui elloit comme arbitre amp;iuge pour corder les points, fur lefquels ils lèroient en different, ils firent vnepaix,par traitté de laquelle il fut dit que le Roy reprendroit Y fabeau G femme, amp;nbsp;que le Comte luy rendroitles villes d’Amyens, amp;nbsp;autres places que durant celleguer-reil auoit prinfes furie Roy au pays de Vermandois,retenantneantraoinsletu-tre de Comte dudit Comte, amp;nbsp;les villes de Saint Quentin,Han,amp; Perônc,pour

c^nfede nbsp;nbsp;en iouir fa vie durant. Voila ce que difent lefdites chroniques.

guerre ellant finie, les Anglois qui ne pouuoient longuement demeurer en paix, donnèrent au Roy Philippes occalion amp;nbsp;matière d’vne nouueHc If rfxw. guerre.Le pays de V exin en fut la caule,d’autat qu’vnc partie d’iceluy auoit c/lc done en dot reuenat à Marguerite Gur d’Augullc,en mariage faifant d’elleauec Hêry fils du Roy Henry x. d’Angleterre.Le fils elloit ia mort deuatfonpcreA' G veufue n’ayant aucun enfant de luy reuint en Frace, amp;nbsp;biê toll apres eftatde-rexn'd^nn' ’^^^ridcc en mariage par Bela Roy de Hongrie, elle fut mariee auec lu ƒ .Le Rof endot. Augulle êuoyafes Ambafladeurs vers rAnglois,luy demâdcrlepaysde Verur qui auoit elle donné en dot à Gfœur.Mais l’Anglois faifant la fourdeoreille,nr vouloir rien rendre, amp;nbsp;rctenoit la ville de Gifors, qui ell aflife commevncbaf-rierc entre l’vnSc l’autre Vexin, place en ce temps là tresforte. Voila ces deux „ . Princes en armes, amp;nbsp;aux apprells de guerre, de laquelle il y eut vn plus grand

tefKtrMäce. appareil, que de leuioue, earns ne vmdrent ïamais aux mains, ains rut guerre aulïitoll cllaintc que nee, par vne nouuelle alliance qui Gt contra-dee entre eux deux. Ælix fœur du Roy Augulle fut promife enmariagt^ lippes mariee Richard Duc de Guyennc fils aifné du vieil Henry, amp;nbsp;fon futur fuccefleurau

Royaume d’Angleterre, amp;nbsp;fut menée auditpays. Richard venant trouucrit Roy Augulle,luy fithommage delon Duché de Guyenne,aumcfmetcmp prefque que Geoffroy Ibn frere qui auoit cfpoufé Confiance fille de Cona^ Duc deBretaigne, amp;qui apres la mort de fon beaupere auoit fucccdc audit Duché, mourutà Paris là ouil futauccques fuperbe pompe funèbre entent dedans l’Eglife nollre Dame, lailGntG femme grolTe d’vn fils, qui eut not”

Artü5'

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. ’’’^iLippp. . u!?'l'5’P0ür*r’ Angloifes difentque cefte guerre d’entre ces deux Rois Voj ‘^'^^^iffercii f^’^^^^’-’^^SjlvnepourleEridlduVexin,amp;l’autrepourceque à autre de prefter â Augufte l’hommage qu’il luy de-«wre

i ^cnrf nbsp;nbsp;Guyenuejamp;: qu’à cefte o'ccafion Augufte leua vne armee^^^’

“j gt;lefquelles eftans prochaines 1 vne de l'autre, Sc

t rJ .'^‘'‘rdinal Lésât du Pape Clement les fit entrer en vne paix, /« «’e»;sÄow

P'intr ,'quot;'finesT?n?n ‘'°™P5‘= nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armees.

p, ƒ'^'l-'ivilijj*7?P’ vindrentnoiiuclles del’Afie, que leSaladin apres la

, excrceoit fur les Chreftiens toutes les cruau-~

CIi?ï^’P^aceç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^hfer, bruftant amp;nbsp;saftant pays, amp;c prenant hommes,

^^reß-i? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-ZT’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, lefChnSiïi.

‘‘^^nsîjy nbsp;^^^‘^ux,amp; Villes, auecques telle fureur Scpuiflance, que les

plus refifter,ny tenir leurs fortereftes.Ceux qui porte

P^’'Chreftiens dé delà, le fecours des

en ■ j nbsp;nbsp;nbsp;Henry d’Angleterre ( fil vouloir aumoins obey r au

Çj ’^Ôeterrç nbsp;nbsp;^^’7 au oit efté fait par les Legats du Pape qui furet enuoyez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^’^^^forrnerdu faicl de la mort de Thomas Archeucfquede' làirequot;^auons dit cy deffus ) eftoit tenu amp;c obligé par ferment 1 fit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^onne à la Terre Sainte au fecours des Chreftiens, ôc

le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noftre religion. Heracle Patriarche de Hierufalem

fornmer de fa promefle, auquel il offrit vne grande fom-

lt;311’1; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pii ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’entretenement d’vne guerre fainte, amp;nbsp;pour le recou-

P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chreftiens. Mais le Patriarche tuy refpondir, pour fAfi:

Pc nbsp;nbsp;nbsp;l^efoing d’or ny d’argent, ains d’vn chef. Ce qui l’efineut

tîiiç ƒ ^y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefme en chemin pour y aller. Le Roy Augufte ôc

’^^^contrans pres de Gifors parlementèrent enfemble pre-, puis de l’entrcprinfe de cefte guerre

M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’entreprendre enfèmble,(é promettans foy ami

I nbsp;nbsp;nbsp;50çi ^^'^'y^leur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feulement ils fe donnèrent les mains l’vn à lautre, mais

faines nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^’^gages on eut dit qu’ils auoient depofé toutes leurs

îiej^jj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;héd’vn eftroitlien leurs cœurs amp;: affeôfions,

liàj. Ms nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerre. Augufte fit à Paris vne affemblee ge-

i ^et/^^M,CQ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaume, en laquelle fut refolue l’entrcprife de

l àççft pasl^^olonté amp;: aduis de plufieurs Prélats amp;nbsp;Seigneurs, qui I fîij P’^^’^eprife^ °’bque veu qu’il n’auoit aucuns enfiins, il allaft en perfonne 1 îtep fliteafPe^^’ 11 nbsp;nbsp;nbsp;^^onobftant leurs remonftrartces il fc refolut d’y aller.

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refolu que tous ceux qui ne fe croiferoient, amp;nbsp;n’en-

I le^K %îes n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ pay croient le dixiefme de tout leur reiienu tant

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^^uliers, referué feulement les Chartreux,les Benardins, La^jmtu^

I ^on ^^y Aiio-i n ™f’^5^ixiefme appelle la Saladine. Là fe trouuercnt auec-I Co.F'^’ Richard nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affemblee, ledit Roy d’Angleterre, le Duc de Bour-

Blois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guy enne, Philippes Comte de Flandres , Thibault

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Perche,de Beaumont,de Rochefort,de Cham-

Chartres, de Hollande

' Euefqucs de Rouen, de Canturberi, P4„i. continuation d’vne ft lon-

R üj

^’i^tÀXYvnvs^à.^ CWt’^^^-»^ _ç^^Yxes

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474’ 'PHILIPPES 1. AVGVSTE ROY 4t;

(3ttetrèeti

gue guerre fe preparoiet,fept mille tant Anglois que François croifezfeinir^”^ en chcmin,pour aller en Syrie foubs la charge amp;nbsp;conduite d’vn nommé natifde la ville d’Auenes en Hainault Lieutenant general des armées de Brabant.Ils fc mirent fur mer, amp;nbsp;allèrent premièrement en Sicile, pour de* prendre le chemin de la Syrie.Les Danois,Friions amp;: Hollandois ioignans armees naualcs enfemble allèrent faire la guerre aux Barbares d’Affriquc,^*'J. non contans de leurs pays,elloicnt entrez dedans l’Elpaignejamp;cnauoicntbtJ lé vne grande partie.Les nollres entrans en la Barbarie,mirent le fîcgedeuant * ville de SylLiine,laquellcau quaratielmeiour ils prindrent d’afl'ault,firentp-'ii'“’ au fil de l’efpec tout ce qu’ils trouucrent dedans, puis la pillèrent amp;nbsp;bruflerenf' Delaprenans lechemin de la Sicile ils prindrent la ville deMelIinc, gnansau fufdit Jacques Hannuyer,amp;l’ellifans pour leur chef, tous enfemb prindrent la roLitte de Syrie.

l^enouitelle-tnen( de hittites entre les

Guerre 4

Tb»ttleuz.f‘

i. Jeffri s dit tuitlhcur.

Le Roy.Guy cftant fortiffié de nouucau fecours, amp;dc nouuellcs forcesoC Chreftiens qui tous les ioursluyvcnoient de l’Europe , auoit mis le fiegedeui^ la ville d’Acre iadis nommée Ptolemaide,làoù les Pifans, amp;nbsp;les Vénitiens aiio* entmené vne armee de merfuperbe amp;nbsp;magnifique, garnie de la plus gfn^, partie de la noblefle Italienne. L’Anglois quelque promeffe qu’il eutfaicted lire de lapartie,ne fe remuoit point, ne bougeoir, amp;nbsp;ne faifoit aucun préparât de guerre,amp; par vne longue demeure laifToit refroidir celle premiere ardciif qu’il auoit de faire ce voyage.Lors fe reuerdirent les premiereshaines Sequere les de CCS deux Roys. Car Richard apres la mort de ion frere Henri,fevoya^*^ affeurc de iucceder a fon ^cre le vieil Ffcnry,au Royaume d’Angleterre,reçoit mença vne forte guerre a Ramond Comte de Thoulouzc,amp; print quelç^ villes fur luy, entre leiqucllcs fut celle de Moiflac. Ce qui arma le Roy Ph*“P pcs,comme chofe qui particulièrement le touchoit,amp; auecques telle diligent amp;: célérité,il Icua des iorccs,amp;: les mena fi loing, qu’il print lur TAnglois, Cba fteau-roux,Bulàncais,Argcnton,Lcuroux,Montrichard,Montforeau,Ven‘’° me amp;nbsp;autres villes. La guerre falloir ietter dedans la Normandie,quandleM Henry d’Angleterre fortant d’icelle auecques grandes forces,alla courir 1^' pays d’Augufl;e,brufla quelques villes d’iceluy , amp;nbsp;entre autres celle de Di’CU^ Mais comme il vouloit marcher plus auant, il fut contrain6tdcferccullcr,jgt;^ la venue de l’armce d’Augufte.Les mauuais fuccez des affiures du vieil Roy 1^“;' ry ,1c rendirent abicél amp;nbsp;meiprifé de tous, mefmes de fon fils Richard qui eftoK caufe de cefte nouuelle guerre,lequel laiffant celle qu’il auoit commencéecon trele Comte de Thoulouzc,foubs couleur de ce qu’il fe plaignoit quefonp^'^'' ne vouloir pas taire les nopces de luy,ôc de la lœur d Auguite, ce

Z# filseoH e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;abufoit, toLit aiufi qu’il auoit faiét de l’autre qui cfioit promife auditif

lefere. Henry,(comc il a cfté dit cy detîlis) il fen alla trouucr ledit Philipp« frerede 1 dite Princcfle,qui eftoit en Ion armee. Auffi Henry le vieil, duquel la condiuo’' cfioit fl malheureufe, qu’on ne pouuoit dire fil efioit plus mifcrableRoy) pere,cll:oit de tous coftez tourmcnté,amp;apres auoirperdu plufieiirs petites pi ccs,amp; villes, commençoit de perdre les grandes amp;nbsp;fortes, amp;nbsp;efproiiuoitcc(]iilt;^ rt/elenfît^s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ont cftimé elltc prefquc vne loy infallible des effeds de nature, ou

fortune,que toufiours les icunes Princes vainquent les vicils, quelafot^ rittoufioursalaicunencjamp;fedcftourncdelavicilleffc.Auguftcprintlavib “J

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STE ROY 41. LIVRE IX. 475,^,.,.,-

.de partie des murailles,amp;: vue grolTe tour d’i-f. 7rV»‘'•■ ~ ■•r.:.amp;c pics d’iccllc palamp; La nmere dcLoi-

vjafier au fil de 1 elpee, Ôi de -gt;,ƒ/«4

’ Paire tarder la de-quot;•^dantà

^i^rcs auok abV^aw ’- *- v, v- - . ^ '^^^^^.X)ekv\A\kAffwg,£ï^^

cevix à^

Mtd^uïVA\c,tï\s nefe ï^nû nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

G^uvks contta.ïgï^^'quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vwa

^Wow,ï eceviiN n G. gvan.^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àc ÇaWt 117 9. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.,

Ç 7 ^vv^\ob.ïvc.'^££'^^^7^^^^tKoï’


ilmou^

Aicrfduyitil delaguer Htwj, jgufte, di-commença

)£« rJj'^


xiuais iLKv, ; que l’interruption du voyage ains l’attribuent â Philippes A? ƒ de Cl ûinte cntreprife illuy

s cy dcfTus nommées.

kfonpere,couronné Roy d’Angleterre, fit ’

•’-’1 Iny furent rendues les villes qui ‘■“dcTliouloufefutamî

(~ II- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ff

'quot;iceurdudit


’^venant(uï


,eïïlt;-


c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donnée à Ramo..

t,i ’°'L 'rft à nbsp;nbsp;nbsp;Angleterre termina en Angleterre it.,

Ur ^’?’^^niçnç ƒ nbsp;nbsp;eftrangers, iix. ans apres que Guillaume le

a ^^niparer de l’AngIeterre,car ceux qui apres régnèrent peu-i Ail 1e^ A^^^PP^^^ez Anglois,d’autant qu’ils nafquircnt,amp;furent nour

‘^®glctcrrc,amp; ainfi elle fut rendue à elle mefmes. Les hiftoires cq Oif nbsp;nbsp;l^dit Richard repud4a,amp; enuoya e 1 France Ælix fœur du d'^ugufie

promifeamp; deftiiiee en mariage,pource qu’il foup «quot;quot;o?quot;*

(ijp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iiuoir inceflueufement efté fouillée par le vieil Henry fon nbsp;nbsp;»

^oiipromit mariage à Bcrengaire,ou Gengaire fille f^' les ariiiç^ ^‘^^’‘^l'^Gcomme nous diros cy apres.Il eftoit bcfoing.de deG ’^^Hors l’vj^ ^»gloifès amp;nbsp;Françoifcs,amp; de les mettre en ccuurc, foit dedas

^’■’treRoyaunie.car elles ne pouuoieiit longuement chom nbsp;nbsp;nbsp;.

i ni 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f '^5^^1‘^îRsdeimangeoient a ceux des deux nations. Dequoyp^.j^.

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!.ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prefenta par la necclfité des affaires de l’Afîe qui eftoit la

i g 'le les pî-^ T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;matière,amp; le plus louable fubieél quelles euffent peu

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moins de dommage quelles neuflent fccu

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoit trcfncceflaire pour les affaires de I’a-

I {^' ^^'^^eativQ nbsp;nbsp;nbsp;ioigniffent leurs armes amp;nbsp;armées cnfêble, pour l’entrepri

autant que cc mcfmc tcps,amp;mal à propos pour IcsChrc

ÜQ l^Uta^ nbsp;nbsp;nbsp;Accédé Guillaume Roy de Sicile, qui eftoit le meilleur

U Permet fo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chreftiens par delà, amp;nbsp;qui leur auoit nagueres en-

{jj épp/ nbsp;nbsp;^bunitions de guerre, amp;nbsp;de viures au fiege d’Acre, lequel a-

an,cepêdantque Saladinvaillat,diligent,amp; redouta-

^’^P^is^nc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Barbares d’Orient cotre les noftres. Henry Cote de

£ v''^’ifbrca nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^dit fiege auecques toute la fleur de lanoblcffe defès ch^mpea

çt^^^lTe debft Noftres le courage qu’ils commençoient de perdre par la ^^penois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forces, amp;nbsp;de leurs efperances, eftans lors les

vaillans amp;nbsp;hardis hommes. Or il y auoit en ce fiege, famine amp;c difette de tous mais aufli

®ytes les incommoditez de la guerre y ef

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PHILIPPES i.‘ AVGVSTE ROY ?

I

feftoient fortifiiez en ce fiege, de tranchées haultes amp;nbsp;profondes,amp;eftoicntW' „ pez en lieu fi fort,qu’ils ne craignoiét pas d’eftre afiaillis ny forcez des enncmit» mais ils eftoiét trauaillez d’vne difientcrie,qui leur faifoit plus de malamp;dcpeur que l’cnncmy n’euft feeu fairc.La Royne Sibille amp;nbsp;quatre de fes fils mouruteft' Edmînede Conrad Matquis de Montferrat efpouïà Elifc feur puifnecde laditeRoyntgt; maUàie 4^. qui(comme iioLis auons dit)aLioit cfté ptomife au Prince dc Toi'one, amp;tutfl^'

t^Empereur FeJertc e»

Crece,

Mort duiltt Empereur.

liuree audit Conrad par là mere qui la gardoit en la ville de Tyr, Conradpit le droit de la femme commença defe dire Roy de Hierufidem. Ce qui ofiençJ grandement le Roy Guy,d’autant que défia par le conlèntement de toute la tcf re il auoit cfté efleu Roy de ladite ville, amp;nbsp;difoit qu’il n’àuoit faift aucune ebo-fe pour laquelle il deutcftrepriuédes ornemens Royaux, amp;nbsp;du filtre dcM' Plufieurs PrincesSc Seigneurs couuertementfouftenoient fonparti,amp;fauon-foicntlà vertu, ne voulans appertementoffencerle Marquis compétiteur an Royaumcjpoiircc qu’il eftoit redoutable,tant pour fa valleur, quepourfesfot' ccs,tenant en fes mains la ville de Tyr trclcommodc aux commoditcz,amp;vfagt^ de cefte gucrrc,amp;dclaquelle feule on pouuoit tirer toute l’elperance dulecours des Chrèftiens. On attendoit de iour a autre quelques grands Princes quivgt;n-lènt en Afie,pour accorder ce different.L’Empereur Fedcric eftant partidA^' maigne auecques vne grande amp;nbsp;puilTante armee ,*auoit pafle par toute 1 Hon^ grie, ia eftoit venu en Grece, amp;nbsp;auoit ia donné frayeur de Ion nom a la vuic de Conftantinople, en laquelle il eftoit Venu.Il arriua en rArmenic,làoiiillut fort honnorablement receu de ceux du pays, qui cftoient bons amis des entre-prinfes des Chreftiens de l’E urope qui cftoient en Afic.Comme il palfoit achc-ual le fieuuc Seriphcc ou Selcphe, le chcuâl tombafoubs luy, Sc luy defloubs, dont eftant releué,incontinent apres il mourut erïtre les mains des liens,cftant

e

I’jSmpereur

ia vieil,ôc cafléde plufieurs trauaux qu’il atioit (ouflFerts. C’eft cequcracomp-te rEuefqiie de Tyr,qui eftoit de ce temps la qui eft plus veritable amp;nbsp;plus vray femblable que ce que d’autres diftnt, amp;nbsp;qui eft trop efloigné de la qualité, dition,amp; aage de ceft Empereur, dilànt que feftans en temps chaultmisdedans ledit fleuuc pour fc baigncr,il fe noya. Sa mort fbudaine fit foudaineraentfepa-rcr amp;nbsp;difliper fon armee, toutesfoisfon fils Henry auecques ce qu’il peutraf fembler,rafleurer,amp; retenir auecques foy,alla a Antioche,là oùfes gens furent aflailliz de tant de cruelles amp;nbsp;diuerfes maladies,ou foit pour l’intempcraturedî

l’air,oufoitpour viure trop difiblument, ôc à l’Allemande, amp;nbsp;pourboire4-' manger plus qu’il ne filloit pour l’extreme chaleur du pays de delà, que la plu^ JW rf Vt' de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moururent. Dont le nombre dc ceux qui refterent fut bien petEds

UdtteMrmee. îorte que chaiigcans d’aer,amp; fe mettans fur mer pour aller à Acre, il nef’en trou ua que mille huiélcens qui peufient porter les armes.Le fils fit enterrer le corps defon perc àTyr, amp;nbsp;ne fit aucune autre chofe memorable. Alors tontelef-perance des affaires de l’Aficjfut plantée aux deux Roys dc France, amp;nbsp;d’Angleterre.

L’an.iiÿo, le Roy Augüfte voulant entreprendre le voyage de la Terre fain-tCj laifla la Regence amp;nbsp;charge du Royaume,amp; de fon fils Loys aagé feulement de deux ans àÆlixfiafemme mere dudit ieune Prince, ( car Elifc ûpremier^ femme eftoit morte) amp;nbsp;âGuillaume Archeuclque de Rheims, amp;nbsp;Cardinal fon oncle maternel, amp;nbsp;dedans TEglife fàinôl Deny s prenant dudit Cardinal,lc5 en-

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PHILIPPES 1. A’VGVSTE RÖY41. LIVRE ÎX. 47^ enfcignes marques de ce fàcré pèlerinage,qui eftoient le Bourdon amp;nbsp;la Bela-ce, print fon chemin, amp;nbsp;fen alla par terre a Marlcille amp;nbsp;le Roy Richard d’An-glecerrcfy rendit auflîparmer. Deuant que partir il fit plufieurs beaux ftatuts ordonnances, entre lefquclles il en fit vne bien digne de mémoire touchant hprouifion des benefices qui vacquerent durant fon abfence contenant ce qui l’enfuit.

S il adulent que par mort quelque Euelché ou Abbaye demeure vacquate en quot;nbsp;h nomination royalle, nous voulons que les chanoines de l’Eglifeou moines ’ dumonaftere vacquant,viennent deuant laRoinc amp;nbsp;rArcheuefque, comme Prowfionfu^ quot;nbsp;ilsviendroientvers nous , amp;nbsp;demandent franchement d’iceux, le pouuoir libre benefices, quot;nbsp;defaireleur eleâio. Au relie nous admonellons tant lesChanoines que les moi ’ nés, qu’ils ellifent vn Prelat tel, qu’il foir agréable à Dieu amp;nbsp;profitable amollre quot;nbsp;Royaume.Mais faifant mention de la Roine en celle ordonnance, il ell facile à cognoillre quelle fut faiôle Regêtc des la premiere fois que le Roy entreprit le voyage d’outre-mer dés l’an mille centoôlante lèpt,veu quelaRoyne Ylabel mourut l’an mille cent oclantc neuf, amp;nbsp;que le Roy ne fc remaria point iufqucs afon retour de Leuant, cell alTauoir l’an mille cent nouante lîx.Semblablemét poureeque la cité de Paris n’elloit point dole du collé du petit pont, tirant P^is mil Vers le mont fainéle Geneuiefue,amp; preuoyat que lî durât fon ablènce y fulTent Inruenuz aucuns ennemis ils l’eulfent peu facilement prendre amp;nbsp;piller, il fit ve-mrvers luy fept perfonnages des pl’ notables de ladite ville,aufqucls ayantbail lelegouuernement d’icelle,il les nomma Efcheuins,amp; leur donna pour armoiries Icfcu de gueullcs à la nef ou nauire d’argent, au chef d’azur, feme de fleurs delys d’or, pour monllrer que Paris ell la capitalle, amp;nbsp;comme maiUrelTe des villes Françoifes, de laquelle le Roy ell le chef, Seigneur,amp; Patron, comme ce-my^ui commande fur vue nef ou toutes chofes abondent. Aullifault-ildon-j

alavillede Paris cell honneur quelle ell non feulement la capitale de ce *'“‘'“5* lloyaume,mais aufli le patron, le miroir,rexemple, le magazin,la foire, le fon-dque, la boutique, amp;c bref le lieu duquel toute la France fe pouruçit de tout ce «juiluy ednecelTaire. Ledit Roy fit ciorre ladite ville de murs, portaux,amp; fol^ ^2, qui ell ce qui ell contenu depuis la riuiere de Seine àl’hoflel de Neelle L'extellenré près les Augullins,en tirant amp;nbsp;comprenant tout le circuit des portes Saint Ger-main des prez, Saint Michel, Saint laques. Saint Marcel, à retourner à ladite ri-uiere de Seine par le haut de ladite ville, au lieu appelle la Tournelle à l’endroit des Celcftins. Apres ces ordonnances faites, il alla en l’Eglife Saint Denis, là ou il print l’Auriflamme, qui efloit iadis l’enfeigne coullumiere des Rois, quand ils vouloient aller en guerre eflrangcre, SiC la donna à porter au Comte de L'^nrifiit» Clermont.

Pour retourner trouuer Augufle que nous auons laifle à Marleille, cépendat qu il ell là attendant le vent pour f embarquer, en vn mcfme iour le fouldre torn bacinq fois duCiel,amp; fellant embarqué, il eut pour quelques iours lèvent bon, mais citant arriué à la colle de la Sicile, felleuavnefurieufetempeflc,qui , efearta tellement fes vaifleaux,que les vns furent rompuz, les autres enfoncez, les autres defarmez de leurs attirails, amp;nbsp;les autres poulTèz contre des bancs de fable, ou contre des rochers là ou ils périrent. Celle tourmente luy fit perdre vngrand nobre d’homes, de cheuaux,amp; de machines de guerre,amp; fut cotraint deralfembler les pieces caflees ça ôc la,pour refaire vne nouuelle flotte de vaif-

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488 P H I L I F r t A V Lr V igt; 1 L RUI 41.

féaux(chofetrefmiferable nbsp;nbsp;deplorable à voir) Richard fans aucune tempej^i

Kplitrdaßiu ny dómage, ny perte arriua 2 fàuuete en Sicile,amp; fe ioignit a Auguftequir^ uete'en stcüe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;caffez, amp;nbsp;attendoit vn nouueau fecours de France, amp;painC'

ceflitépaflerentlàtout l’hyuer. De leur continuelle amp;nbsp;familière frcqucntatioi' amp;nbsp;de leurs deuis communs, qui deuoient appaifcr leurs haines precedentes,a“ contraire nafquircnt des ialoufies,des picques amp;nbsp;des differents, qui les Fnnf« tu/i entrer en querelles. Ce qui ènfeienc les grands Princes qui fe veulent conn-' nueren amitié, amp;nbsp;en bonne opinion lesvnsenuers les autres, de ne icvok mais,ou fe voyans, de ne fe hanter priuecment,car leur fréquentation ramijcf^ • engendre en eux Ôc. en ceux de leur fuitte, vne ialoufie, vne haine,amp;vnmopt^ comme il fera plus au long dit ailleurs. En deuis particuliers, le Roy Richai • entre dit à Augufte. le u’ay iamais touché v offre feur, ains eft encore toute telle qnC' leideuxi^is quand elle vint à moy .le lay feulement promife amp;nbsp;non efpoufec. Gengairfloquot; '

félon d’autres Berengaire ) fille du Roy de Nauarre eft ma legitime efpoule' Quant à voftre feur elle fen peult bien retourner chez voüs. Augufte fut fort. S4gefe nbsp;nbsp;nbsp;offenfé de ces paroles,dcfqueiles il ne fe voulut reffentir pour rheure,ence ƒƒ

d^u^uße, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;téps,pour ne troubler par leurs differcts particuliers, les affaires delA-

(icf qui ne dependoient que d’eux. La feur de Richard auoit efte marieeaGoi laume Roy de Sicile, lequel cftant mort fans enfans,Richard demandoit aTan senrde nbsp;nbsp;nbsp;cred heritier dcGuillaumc,le dot que f2 feur luy auoit porté,qui eftoitvnetref-

fomrne d’argent,dc laquelle il auoit lors vn grand befoing,amp; fil l’eut eue

elle l’cuft bieu fort accommodé en cefte guerre. Mais Tancred eftoit tant cl-puifé d’argent, amp;nbsp;de moyens pour les affaires qu’il aüoitàfupporter^quiU^ pouuoit pour l’heure payer cefte fomme. Cela mit ces deux Roisenpicque^ ' en different,^ y fuffent entrez encore plus auant, fi les affaires de delà qui!« deHxf^ois. empefehoient affez ne les en euffent gardez. L’Abbé loachimaduerty deceœf-ferent, amp;nbsp;venant d’Italie en Sicile vers les deux Rois, trefcuricuxdefçauoiric-uenemét de cefte guerre,Ieur rcfpondit qu’a la vérité ils iroient en la terre faut-lt;ft:e,mais qu’ijs ne profiteroient pas beaucoup,d’autant que le temps n’eftoKpas encore venu quela grande befte deuteftre exterminée, amp;nbsp;que la terre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

deut cftre par les Chreftiens rauie des mains des infidelles. Dequoy loachim |

Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;YVIUctUiC PI UUUVIV * VwXlIXXl V AX nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ctMlVO« X lt;U1VX vv* *** **’^'“

Tdtncredbà- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ri ’ i - -i igt; • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i / igt; r

fierddu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tien ccfte guette. Roger Roy de Sicile 1 auoit engendre d vne liennc com“

^utrefre-dtFitm de

loachia.

desidle bine,amp; lePapeapres la mort de Roger difoit que venant à mourir le vrayamp;lc' gitime Roy de Sicile,le droit de la prouifio amp;nbsp;clcélion dudit Royaumeapartc-noit à luy amp;c au fiege Papal, mais les moyens, les richeffesjlcs fupports fidesj-mis de Tancred renuerfoient l’authorité du Pape, fi bien qu’il fut Roy nonob-ftant la pretention du droiél du Pape. Roger régna vingt trois ans, amp;nbsp;auoiten* gendré vn fils amp;: vne fille legitime, affauoir Guillaume, amp;nbsp;Confiance,amp; Id^^ baftard Tancred.Guillaume fuccedant à fon perc régna douze ans,amp; fon fl? v-nicque aufti nommé Guillaume, amp;nbsp;gendre du Roy d’Angleterre régnaip TMcreds'em ans, 8)C moutant fans enfans, ledit Tancred fempara du Royaume. Conftai^f p^ogej- auoit efpoufe Henry fils de l’Emperdur Federic Barberoufc Qj^lques vns ont laiffc eferit que ccfte fille fut rendue Nonnain, d’autant que l’abbé loachim qui fentendoit fort bien en l’art de deuiner, auoit prédit queb ellefèmarioit, de fon ventre fbrtiroit vn flâbcau, qui embraferoit toute lltau« Si quelle eftat ia aagee de cinquante ans ou plus, par l’enhortemét amp;nbsp;par les K-lîion-

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L î

’’“’'^tanç/^®® ^VGVSTE Rüx antral* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^fpoufa l’Empereur Henri, affin qupicu.,

£rn ^ä'ins d’vu baftard. Et qu’eftant ladite Conftance iixx.

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuint erode, mais pource que le bruiót courut par

s L*’ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;™«1°« fi’f pofa vn part, fon mari au

allç a ^onde C , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tendre vne tente, la ou il 1 a reit mettre a la veuë de ßtppofitmß

que t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;vifitee dé toutes les femmes qui y vouloiêt

^oubte de la fuppofition du part full oftee ôc leuee, amp;nbsp;que dif nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Federic deuxieme du nom Empereur. Voila ce que

du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Allemans diûns que cela eft vne vray c fable, ai-

l’Emperetir Federic BarberouiTe, Guillaume Roy de

ieune à Henri fils (ie l’Empereur 5 amp;nbsp;lfov fi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temps, amp;nbsp;les anneeSjquc ce fei'oit vne grande honte de

Vru^i Voxr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ti nom de ûi femme demandoit le Royaume de Sicile,

ftojf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouuoit dilpoler dudit royaume comme 11 eut bien

P • ^tiçoup plus la caufè de Confiance amp;nbsp;de Henri, qui ia e-pir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qy ^^P’^teur, que celle de Tancred. Sur quo y nous pouuons iiar-

^(:cb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les affaires de ia Chreftienté, n ont efté tant brouillez , .

autre affaire que pour les querelles amp;nbsp;differents du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

^’ftoire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^ys des enuirons,comme il fera veu au fil ôc progrez flünu'.

„ i r V k n • i r -r P qu'i] Pyrauce - ^^P^ndantau heged Acre, eltoient plus tortinez dvne IMcI’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tioient d’auoir iecours,quc d’hommes ou autres forces

, ^^t)it leuc des pays de l’AfTyrie, delaMedie,de laPer-tous ceux qui eftoient capables de porter les ar-

àeS4-

hti Ce t:xipe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noftres,auoit en plufieurs legeres efcarmouches

llt;sa f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres auoieiit au ventre. Au parauant chafque

auoit aocouftumé de mettre dix barbares enroutte,amp;de

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^Quuenter, mais Saladin auoitia vaincu les Latins habi-

' üçç Icsd^^ ^treouftumoit fes foldats , non feulement à regarder les

yeuximaisauffiaies affaillir ôc combattre. Ilalfaillita-

I^ant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 f nbsp;nbsp;nbsp;tie fon armee les Chreftiens, l’effort defquels au f«j.

touftint ,mais puis apres fè fenranteftre inegal à eux, dé

tail fo nbsp;nbsp;nbsp;Itonte amp;nbsp;perte qui eftoit apparente, il fe retira auecques

U vn de noz cheualliers feftant aduancé de-.

^^ttapiedjamp;fon cheual fe fentant libre amp;nbsp;defehargéde

^en^tioie^i^ ?ƒ unadant, f en retournoit au camp, amp;nbsp;ceux qui eftoient lîits D T nbsp;nbsp;nbsp;ptiut, amp;nbsp;arreftaft. Ceux qui ne fçauoient pas com-

d fqui eftoient allez les premiers fulfent deh teftç part de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peur,ils commencèrent de branfler, amp;nbsp;de fe reculler,

S-'^n fau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au refte de leur armee. Saladin feeut bieii prendre

qui vill nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tappellant les fiens, il fe rua fur les noftres, amp;nbsp;la

det^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yi^^ltin feeours.GirardRilefordmaiftre des Templiers r/illuncejes

aimoiêt mieux mourir fur le chap quedece-

U vift nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la force d’aucun ennemi,faifant tout ce qu’il pou-

‘^^’^t! jaacquife,amp;encourageât les Chreftiês à leurdeuoir, ‘ ut Vaillamment,no fans payer fa mort bien chere à ceux qui

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«So nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES 1. AVGVSTE ROY 41.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

laluy vendirent. De l’autre cofté André Comte de Breme recent la

2i4ojtJu co~ ççyjj qui fortirent delà ville,amp; cfiant accablé de coups tomba, puis cftantp^^' re e sreme, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tente bien toll apres trefpafla. La valleur de ces deux qui tournera

l’effort de l’ennemi contre eux,le fouftint viuement nbsp;nbsp;brufquementjiur(]gt;^’‘\^^

que Geofroy Comte de Lufignan frere du Roy Guy amp;nbsp;maiftre generaldiiC‘'P’ vint aucc vn bon fecours, empefeba ces barbares de paffer plus auantaug-’'” profit de'leur viôloire. En fin Saladin fe retira amp;nbsp;ceux qui cftoiétfoi^^ delà ville, y furent rembarrez, amp;nbsp;enuiron deux mille des noftres demeurer^'’' fur la place.

Orpour retourner au Roy d’Angleterre, il partit pP tard de Meflînequ guftc,-amp; eftâten merfut longuemet pouffé d’vne violente tourmente, arriua enCypre. Ceux de Fille le voulurent empefeherde prendre terre, terrtfncypre malgré cux il y defcédit,la prjntamp; la pilla, ôcmit les garnifos aux places dicy^' Les Anglois difcntquecefutlàoitil elpouGla fille du Roy deNauarre.Coiii^ il droit ion chemin vers Acre,il rencontra vne flotte de vaiffeaux qui portoit viuresamp; fecours aux afliegez^En icelle y auoit grande quatitédebl^ üaciuiesde 2.jQ^Scorpions,machines de guerre,plufieurs pots à feu grégeois,amp; autres dfO-” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0*^^^. Il y en «a qui difent que dedans des petits pots jl y auoit des ferpens

meux qu’on deuoit durant le combat letter aux noff res. L’Anglois deint cel flotte, amp;nbsp;apres f’alla ioindre aux François, qui près deTyr enauoientaenii autre lemblable à celle là. Augufle recent fort amiablement amp;nbsp;courtois' fontleiTurcs ment Richard,amp; luy dona pres de luy à choifir tel lieu amp;nbsp;telle alïiettcquil wy plairoit,pour faire camper les gens,amp; luy monftra vn lieu qu’il auoit fait for“' fier, amp;cnuironncr defoffez, auquel il y auoit vn fort bien garni de tout ce qu“ eftoit befoin. Il luy monflra toutes les tranchées amp;nbsp;forts, tant ceux qu’il aiio“ f!omeßete':(^ commcncez,que ceux qu’il auoit acheuez,amp; Faffeura qu’iln’auoitvouluaW'‘ ƒlir Acre deuant fà venue,tant pource que cela auoit efté accordé amp;conucnuc“' tre eux, qu’afin qu’en vne commune caufe le fruiél de la vidoirefut commun' Ce camp eftoit compofé de François, d’Anglois, d’Italiens Scd’AllemanSino” ch nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoiét reftez de l’armee de l’Empereur,car partie de ceux la cHoicr

■fitennt. morts, amp;nbsp;partie retournez en leur maifons,mais de ceux qui de iour a autre Vf noient d’Allemaignc,cfmeuz d’vn bon zele affeâion qu’ils portoient a celP guerre fiinéle, de laquelle aucune nation Chreftienne ne fè vouloit exempt“' , . nbsp;nbsp;Tous auoiêt les yeux fichez fur Augufte amp;Richard,tous leur prefenterétIci“'

^ugufle^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ ■ rr • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ifUlS

chefs uice de leurs perlonnes, amp;nbsp;tous leur obeifloient bien voloticrs. Alors lesuiquot; iehrmee. commencèrent auec toutes leurs forces d’affaillir la ville garnie de bons amp;nbsp;vm lans fbldats, Icfquels auoient tenu deuant eux par l’efpace de trois ans ceuxqtH les affiegeoient,mais quatre mois apres que les Rois de France amp;nbsp;d’Anglctc^^ l’eurent affiegee,elle ne pouuant plus fupporter l’effort des Chrefî:iens,feren à la charge qu’elle rendroit la vray e croix, amp;nbsp;tous les prifbnniers ChreftienS que tous ceux de dedans feroient à fiiuueté menez à Saladin fans quaucunw“ fait.Sous ces conditions la ville ouurit les portes auxChrefticns,dca laquelle entrerét premièrement ceux d’Autriche,qui plantas orgucilleiifcm“’’ leurs enfeignes furies muraillcs,fattribuoientla gloire de la prifed icelle, nüi’

François,amp; les Anglois les en ofterent,d’autant qu’en ce fiege auoitfurto^, ftriche. “ tes autres nations paru leur valeur. Cela fut fait à l’inftigation de Richard, puis apres eut occàfion de fen repentir,comme vous verrez cy defToubs.

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PHILIPPES iZAVGVSTE ROY 5. LIVRE IX. 48« tU -c

LcrefpeólStdefirdc lavraye Croix auoit grandement efmeu les noßres à là tompofitiondeladitevillc.Mais bie qu’elle fut ïoigneufement cherchée parles Llt;tyrlt;tje BarbareSjclle ne fut jamais pourtantitrouu.ee. L’Anglois penfintque cela fut Xeno“!««-hit,non par volonté diuin.e mais par fraude,des infidelles,dc defpitöc de fureur «??. tiiatops-es Barbares qu’il rencontroit, qui deuoient dire menez auSoudan^ iufqucs aü nombré.de lept mille,hormis quelques vns des plus riches amp;nbsp;graads qu’il prùit à rançon . Augulle au contraire gardant la paólion du trai(âc,fit loi-gncufementconferuer tous ceux qui efloient enfa garde, entre Icfquels dloit contr^lesut vn nommé CharacLix homme dlimé des plus fàges d’entre eux, par leconfeil duquel on difoit que Saladin dloit paruenu a la grandeur. Le gentilhomme François qui gardoitCharaeux^aduerti qu’il dloit vntreshabille homme, amp;nbsp;quilfentendoit en l’art de la deuination,le pria de luy dire par quel moyen, amp;

__ comment pourroient les Latins coriquerir amp;nbsp;garder la T:erre Sainte . Aquoy Charaeux refpondit, qu’ils ne pourroientfaire ny l’vn ny l’autre, que premiere-*Ticntilsn’euirentrenuerfé le Royaume d’Ægyptc. Maisjes François, ne firent PretJiftiönJe pas grand compte de cela, amp;toutesfois le fuçcez des affaires qui l’en enfuiuit, ^onftrabienqu’ilfalloitcommcnccrparrÆgyptCjamp;acheuerparlaSyrie.Au-

permuta les Sarrazins qui luy dloient efcheuz parfort,auccquesautant dcCbrcftiens qui efloient cfclàues entre les mains des ennemis. Boniface Marquis deMontferratpere-.dc Conrad qtfi auoit fbubflenu le fiege de Tyr contre les barbares,fut deliuré de leurs mains,par la pieté ^diligence de fon fils.La Pc ftllencefeftantmife dedans le Camp des nollres en Syrie , enpeu deiourstua Fel^ilenee'a» P ^^dcjo.queEuefques que Comtes, entrelefquels fut Philippes Comte de Wres qui ia par deux fois auoit dlé à la Terre Sainte.

Aiigufteeflant tombé extrêmement malade, pria le Roy Richard enfemble P'Ulicurs autres Seigneurs dele venir trouuer,amp;leur dit.Ie nepuisfMdïicurs} K^monßun-plus outre fupporter l’inclemence intemperature de cefl aè‘r,durant celle fiai-æn cbaleureufe. Si ma mort pouuoit proffiter à La religion Chrdlienne, ou a ^nears. q^dqu vil de vous,ou au commun falut desChrelliens,il n’y auroit indilpofitio q^'dconque qui me peut feparer de vous,ny me tirer d’icy,mais plus vous Icrui-^^S^proffitcralavied’vnabfent, que la mort d’vn prefent. Il fault que iem’cn

m’en allant ic vous laiffe cinq cens Cheualiers, amp;nbsp;dix mille hommes ^^phd,quifontlafleur,amp; l’ellite des forces de France,defquels Odo,ou Eudes

’ Dlic de Bourgongne aura la charge, amp;nbsp;ie leur feray pay er leur foldc, amp;nbsp;entrete-bernent,amp; accommoder de tout ce qui leur fera neceffaire. Richard ne pou- soupçon Je uoitreceuoiren bonne part celle exeufe d’Augulle, dilantquetoutàefcient l^dift Augufte abandonnoit la Sy rie,amp; fen alloit en France, affin que trouuant 1^ Guyenne,Scia Normandie vuides d’hommes,il peut plus aifeement les enua-^ ^ffjde façon que le Roy Augufle ne peut auoir fon congé que premièrement iï ^efe fut obligé par ferment folenneî àrAnglois,den’attenter,foit par fraude obligation ou par force, fur aucune chofe appartenance à iceluy,que cinquante iours a-près le retour dudit Richard.

Ainfi Augufte laiffant le nombre des hommes fufdit en Syrie, mit le relie dedans des vaiffeaux François,amp; prenant auecfoy trois nauires des Geneuoisfes * ^niis,amp;leur Admirai nomé Ruffin Volta alla cofloyätl’Afic. En fin apres auoir Kome, * pafféplufieurs mers,il paruint à l’embouchcurc du Tybrc, amp;nbsp;de la alla à Rome

S

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481 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES 1. AVGVSTE.KOY ÿ

vifitcr le Pape Celeftiii, amp;nbsp;les liéux faints de ladite ville puis reprenant print la volte de France,ou il arriuaâlàuüéte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.t

eom mM/leJeul enA^e-Commundt-

En Syrie toutes les ilafions quiycftôient demeurées obciflbientavn K ’ qui eftoit Richard Roy d’Angleterre,amp; parle depart d’Augufte furent aflop'^^ les contentions fecrettes,amp;' quelques fois ouuertes d’entre ces deiiïRoySP^ le fait du corhmandemcnt(le{quelles comme il eft fouuent aduenu ailleursip

ßLrfttM. toientplufieurs incommoditez aux affaires de l’Afie , amp;nbsp;au contraire les ftiensfapperceuoidntbien que le commandement du feul RichardIcnrp^^^ toit vn grand auancemèrit. Saladin ayant perdu là Ville d’Acre, commença fattrifter nbsp;nbsp;d’auoir mauüaile èfpctance de les affaires. Sa reputation *

Le milhèur iiltereles quot;ya

fort grande commen^oit à fô diminuer'èntre les fics.Cequieftvncommun^ • ciderit qUe lemauuais fucces des affaires d’vii grand,a-ltcreles voloflteZ)*''“ » étions,ôcopiriions des hommes.Cela le fafehoit encore d’auarttagcquefesp^f tes, bien quelles fuffént grandes ,dontilaimôit mieux dêfes mains ruiner qu’il ne pouuoit garder,que dé le laiffer par les ennemis prendre entier, ou der ou deffaire.il fit doneques par defefpöir amp;: furie delmânteller toutes lesquot; Vgrtedttâe- Ics qu’il auoit en la coftc maritime delaSyriè, amp;nbsp;abbattre tous les chafteauï citadelles qu’y eftoierit, fuyuant en cela le cohfèil de Charàcux, dnquelnous^ lions parlé cy deffus.Richard fit rebaftir les murs d’Acre que les noftres auoi^ ruinez, amp;nbsp;ceux de Porphyrie, amp;nbsp;d’Afcalon que Saladin auoit dcfrnolliz. Templiers reffirent Gaze,cependant quel’Anglois rebaftiffoitlesmursdclop tittes d'.A- pe,ou laffe. Le Barbare failànt.de frequentes faillies de Hierufalcnijtalcnoi fterebaßies. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Latins dc rcffairc ccfte defmollition,amp;no fculemcut ut

reffaiéle la ville de laphc, mais bien d’auantage l’Anglois y mena vnc de Colonie de Latins, pour y habiter. Les armes Italiennes Uffees amp;: rompti^^ de la guerre quelles auoient fouftenue par l’cfpace de deux ans, ou plus, fenr^ LUr^uis de tournerentla plus part en leurs maifons. Deux Affafiins tuerent ConraaM MjntferrM Montferrat,comme il fepourmenoit fans penfer à rien dedans deTyr, amp;nbsp;eftans prins amp;nbsp;condampnezà mort, forent menez au fiiplicetous ioyeux,comme fils euffent fait quelque aéte digne de mémoire. Les autres fent qu’il fut tué par quelques hommes attitrez par le Prince de Toronicoii io rone^rrité de ce que ledit Marquis luy auoit raui là femme,comme nous auongt; dit cy deffus.

Eliic vefue dudit Marquis,par l’aduis amp;nbsp;entremife dudit RichardforcmarM à Henry Comte de Champaigne, la mere duquel eftoit four des deux Rof) aflàuoir d’Augufte de par lepere amp;nbsp;de Richard de par la mere. Etaifinquili^ matière de haines amp;nbsp;de difeords, l’Anglois perfuada au Ro/ Guy de prendre de luy leRoyaumc de Cypre qu’il tenoit,en rendant auxT^ pliers la fomme pour laquelle il le leur auoit engagé ,amp; en vertu de ce, 1cm Guy luy cederoit le droit qu’il pretendoitau Royaume deHicrufalem,^*^^* refte de la Syrie. Guy fâecordant auccques l’Anglois paffa en Cypre, y portant U cyfreen- tot.it cc qu’11 auoit, depuis lors le Royaume de Cypre demeura en la fanw « trelet mainj desLufignans,iufques à cc que les Vénitiens l’ofterent des mains d’vncnllcu'' cji^re^ux“^ ^oy dudit Royaume,iffu de la famille des Cornares, l’vnc des plus anciénes w renifles puil millcs dc Icüt ville,amp;à demeuré pres de cet ans ceRoyaume entre leur mais,i eiHx Ttms. quesà,cequcdepuispeud’ânees,leTurcleleura ofte.Pour accópliramp;pn^

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PHILIPPES û AVGVSTE ROY ÿ? LIVRE IX. 483 toutes CCS chofesJ’Anglois cftoit retourné à Acre, la où il print refolution de taterla ville de Hierulalcm,qui eftoit Ie plus precieuxamp;honorable butin de celle guerre. Odon Duc de Bour2;on2;ne Lieutenant general du Roy Augufte fur tesrrancois demeurez en Syrie, ioignitfes forces auecques celle de iAuglois, rufilem. lurantdecontinuerparenferablecelleguerrcaffinqucla proyeamp;: la gloireen ’ luiTent communes. Ils vindrent iufqucs aAntipatride,qui eil vne ville Iituec en treCefaree amp;nbsp;laphe. Richard marchant auecques Ies forces le premier,le baga-gelefuiuoit,puisleDucdeBourgongncquieIl:oic fumy de lacques dAuenes. ßunof. Saladin les attendant en vne embufcade,les vint charger par les flancs. lacques my tournant vifage, le rcceut brufquement, amp;nbsp;le fouflint iufqucs à ce que les Francois qui n’eftoient pas loing de la, vindrent à fonfecours, nbsp;nbsp;que I’Anglois

intendant le chamaillis de ceftc meflee y arriua. La fut combattu vaillamment dvnepart amp;nbsp;d’autre, amp;nbsp;mefmement de celle du Barbare,qui fçauoit bien que le ^elTein des Chreftiens,efl:oit d’aller affiegerHierufilem,amp;:que c’eftoit leur feu-hefperance,amp;quequirauroitfepouuoit prefqueafl'eurer de demeurer vainqueur de toute cefte guerre. Les François amp;les Anglois en ce conflit faifoient (fui mieux mieux, amp;nbsp;comme â l’enuy ,lt;àquimonfl;reroit plus de valeur.Iac-/v„”f^’’^ tjuesd Auencs n’auoit pas délibéré de ceder par haults ôc braues fiiôls, à aucun dcccuxdel’armee Chrefl;iennc,pour quelque grand,ou riche qu’il fut. Il eftoit luiuy des Brabançons amp;Hannuyers amp;nbsp;des Flamans, qui apres la mort de leur Comte Philippes eftoient demeurez par delà. Le conflit commença à midy,'amp; uuraiufques àSoleil couché.Quelques hiftoires difent, que Richard fut biefle

coup; de Beche, mais les Anglois n’en parlent aucunement. Le Duc de ßourgongne,amp;fes François firent fort bien , eur deuoir, amp;nbsp;lacques d’Auenes conibattant vaillamment y mourut,non fans vendre fa mort bien chercha la gra ueadmiration des Barbares, amp;nbsp;mourant laifla la viôloirc aux Çhrefliens. On Qitqu en celle bataille mourut vn plus grand nombre d’homes, qu’il n’en efloit ^^ortiamais auparauant en aucune autre. Il n’y mourut des noffres aucû hom-^tfignaléquelediól lacques, amp;nbsp;n’y moururent pas beaucoup d’autres Chrétiens.

Pelendemain,ils allèrent camper au village de Bethleem, diftant egallemcnt delaphe amp;nbsp;de Hicrufilem, laquelle eflant veuë de leurs yeux, fon afpecl ioint setlkem auecques leurs precedensdeffeins, amp;nbsp;leur vidloire recente lesdeuoit encoura-g^rdyallerlatefte baiflee. Mais Richard fur lequel eftoient plantez les y eux ^etouSjHefut d’aduis de l’afliegerjdifat que a caufe que l’hyuer qui approchoit, L'hyuer fw-illèroitmalaifé de le pouuoir faire,amp; que le port de Iaphe( fi quelque tempefle^^'^^'^quot;'’quot;-!'® ùiruenoit comme il aduiêt fouucnt l’hy uer)ne pourroit les accommoder,ny de Viures ny d’autres fecours.Il f’en retourna doneques a Acre, autres difent â Af-wlon,amp; les François allèrent paffer leur hyuer à Tyr qui appartenoit au Corn-tedeChampaigne, à caufe de fia femme. Tout ce qui reftoit de l’arrnee naualle^ne. dItalie,voyant ccflc ardeur de la guerre fainte fe refroidir,fen retourna. Le Pape Celeflin dcfireux de la pourfuite amp;nbsp;continuation d’icelle, auoit enuoyé vne grande fomme d’argent pour l’entretenemcnt de celle armee, amp;nbsp;prioit in-Ihmment les Çhrefliens de ne laifïer paffer aucune occafion de combattre onneyeut ny d’affieger, mais nonobflantcefecours, amp;nbsp;ces remonflrances, Richard voulutnnllement faire la guerre durant l’hyuer, lequel il pafl'a de la façon que nous auons dite.

S ij

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'4U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES iTAVGVSTE ROY 41.

Les Eiftoircs Angloiles dilcnt, que durant que ces cliofes fepaflerent^ ficjAugufte eftant de retour en France cognoiflant qu’il eftoit temps dclc'f ger de l’AngloiSjfe confeilla auecques quelques Seigneurs de fonRoyaumC) moyen qu’ily auoit de luy faire la guerre , amp;nbsp;que quelques vns preuoysn^ aduiendroitj’en voulurentdiuertir, luy remonftrans quilnekt® pas honnefte de guerroyer Richard,cependant qu’il eftoit bien loing cmpcic® a la deftence de la religion Chrefticnne,amp; que fil faifoit autrement, il feroit'^“-eufé d’auoir fait la guerre, non feulement à Richard mais à la religion. Toütc^ fois ledit Augufte plus poufte d’vne haine, enuie, amp;nbsp;paftion particulière guide de la raifon, folicita amp;nbsp;pratiqua leanfrere dudit Richard, a quelques troubles tant en Normandie qu’en Angleterre. Et pour pouuoirpi facillemcnt attirer amp;nbsp;difpofer le courage de ce icune homme à cela, illuypr® mettoitfàfœurÆlixenmariage,auecques vn grand dot, laquelle nousauon^ cy deflhs ditauoir cftérenuoyée parRichard,pourleioupçon quil eut quel pere en auoit abufé, amp;aucc ce dot il luy promettoit de luy enuoyer ieifiefmeu pout enuahit le Royaume de fon frere. Ces promefles efmeurent incontinc’’^ tiespnmejfiJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoit VU icuiie hommc ambitieux amp;nbsp;conuoiteux de rcgner,amp;fillt;;'^^

efte dcftoLirné ócretenu par Leonor fà mere,il fé fut allé trouuerAuguftc/0“ pretexte d’auoir quelque affaire à luy zDequoy faperceuât AUgufte.lIfarmH” contincnt,amp; entrant dedans la Normandie,print plufieurs villes d icelle, s’empare tie Icfquelles fut Gifors, qui luy fut liurce par Gilbert Gafeon gouuerneur dt Normandie, pjpjj- tQuj; qu il pafla. Voila ce que difent les hiftoires AUgb* fes,mais les noftr es ne parlent aucunement de cela.

Grand^l^^in nbsp;nbsp;L’hyucr eftaiit cependant pafrc,amp;le printemps venu,Richard retourna^ J

de i^chard. thlccm ,amp; en chemin rencontrans plufieurs chameaux chargez d vne giî® quantité de viures amp;nbsp;de munitions, que le Saladin faifoit porter de 1 Ægy^ Hierufàlem,il les print. Ce qui fut le dernier aéle devaleur qu’il fit,carlors« igt;) print vn extreme defir de retourner en fonRoyaume,amp;d’y ramener fonarme^ Ilfitadoncques affembler tousfes gens,aufquels en vne longue harangue,i entendre qu’il auoit efté aduerti que lean fon frere machinoit defefaireM i^Mon^râces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^out ainfi que durant le premier voyage delà guerre fainteraK

dtKiçhardt foubs Godcffroy de Buillon, Guillaume feftoit emparé dudit Royaume, pendant que fon frere Robert eftoit empefehé à ladite guerre. D auantageq»; auoit eu aduis que le Roy Augufte auoit enuahi la Normandie, amp;nbsp;en toutesl^ parolles chargeoit la perfidie amp;nbsp;defloyauté d’Augufte, amp;nbsp;foit que cela fut vri^ ou faux, toutesfois il feferuoit de ces remonftrancesamp;exemples pourpouuo^^ , . nbsp;nbsp;nbsp;. plus honneftementauoiroccafion d’abandonner cefte2uerre,amp; de fen retout

Fretextes de t

i^chard. nbsp;nbsp;ncr en Angleterre,ou en Normandie.

Doneques trouuantpar confeil,qu’il debuoit pouruoir afcsafFaircs,ôtftury tourncr,qui eftoit ce qu’il defiroit, amp;nbsp;attendoit de ceux aufqucls il failoK^ plainôtes amp;nbsp;rcmonftrances, il fit auecques Saladin trefues pour cinq ans, qui ftoientque tout incontinent les Latins abbattirentles murs des villes quiM - uoient fortiffiees depuis la reprinfe d’Acre.Autres difent queles conditionspot lesaladin.^ toicnt,que Ics Chrcftieiis rendroient toutes les villes qu’ils auoient durant t trois ans deuantprifes fur les Sarrazins, hormis Acrefear Tyr amp;nbsp;autres peut'’ villes eftoientauparauantpoffedeesparles Chreftiês) nbsp;nbsp;quelesSarrazins^nJt

tenteroient aucune chofe, fur cc que lesChreftiens poffedoient.Ces conditio^

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. nbsp;nbsp;. t îVRÈ iX.

2.. ÀVGVSTE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8c de tant de nations

Sr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^Ldufeuïotnmes.leut tentps

-^‘‘“'FXasbeaucoupde

’-z^eflrqw^^

fbuüent icc ‘ av^^^^^^irren ^^^ï'endent vains tous les preuv. ^ich nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils ne fc foucicixv

kt f ^üoitd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;font littiere. Le Saladin aduerty du uv-

les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;impofa telles côditions de trefues qu’il vou

des CH^ nbsp;nbsp;nbsp;^‘'lutre les accorderoit, par icelles fendit bien foibles

Syrie, amp;nbsp;faifoitpeur aux autres, qui y voudroient ^^roit c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour néant ils trauailleroient à conquérir,ce qu’à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

§ens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de rendre. Mais ces confiderations n’entrent iamais en

îcs 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^tiourin fonnant les leur fait oublier toutes,amp;

He nbsp;nbsp;nbsp;P’^i^ce veut.CeLa fait,Richard lailTant la charge des afFui

^otnte de Champagne,ôc ayant fa flotte de vaifleaux tou-grand nombre des flens, û femme Beren bicile, amp;nbsp;de là en Angleterre, luy auecques vn petit nô-U B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Thrace. Vne horrible tempefte le furprint,qui

à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fhabillant en Templier,amp;

Merto nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a pied, accompagné de peu de gens, délira V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouriêrendre enfonRoyaume d’Angleter-

ge de France qui craignoit, mais il tomba

‘M’a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arriué en la haute Hongrie qui auiourd’huy eft ap-

viH‘ d aiiQi nbsp;nbsp;nbsp;reflbuuenant qu’en la guerre fainte à la prinfe de la vil-

enfeignes de ceux d’Auftriebe des murs de ladi-que le bruit fte fa

^L’dit pays eftoit diuulgué, il commença à auoir crainte,amp;: efeartez. Mais tous fesdefleins ne

ftoi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il fi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deftin, car des qu’il fut arriué à Vienne premiere ville

ftoi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P ^^''Qgueu partie à fon langage, par lequel on cognut qu’il e-

a fà façon amp;c grauité, par lefquelles on co gnu t que ce ne Idç y qui efto nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ partie à La große chere qu’il faifoit, amp;nbsp;xà I’bonneur

luy faifoient, amp;nbsp;partie à fon veftement

gîiü^^^sde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trop vil pour la chere qu’il faifoit. D’auantage

q’.^^^^^^^flt’iauoientefté enAfie, SequiPy auoientveu,lereco-efloij. ^Ifent qu’il fut aufli recognu à l’anneau qu’il portoit au y eft • nbsp;nbsp;tant nbsp;nbsp;nbsp;'quot;^tzhet, auquel eftoient grauees les armoiries d’Angle--

Mt. y que le bruit courut par la ville, que le Roy d’Angleterre

U ^^'^puld D nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

pour anQj^ Auftriebe aduerty de cela amp;: bien aife de celle bonne ad-ep ƒ ^riyende fe vanger de l’outrage qüe ledit Richard auoit

fep nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^nuoya prendre. Ce qui aduint l’an de filut mille

^tinom ^’^P^teur Henry fils de l’Empereur FedericBarberouf- f k jp’ ^^’Pmpej-ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demander Richard à Leopold,lequel le luy en~

{pp '^^Priit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, t mettre en prifon, la ou il demeura vingt-deux mois,

P^'tyant rançon de cent cinquante m^e liures ftcrlw

S bj

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48tf

PHILIPPES i. AVGVSTE ROY 41.

Les Anglois qui touïîours nous accufent de perfidie, deromptures detrcf-ües,amp; depaix, amp;de toutes fortes de malice, pour nous rendre odieux atûu^ le monde , difcnt que le Roy Augufte eftant aducrty de laprinfe detentio*’ li^contincntprier lehanfrere d’iceluy, de (efcruir decefteoC' l’octaftan. cafioH, amp;nbsp;de fiemparer durant la prifon de fon frere, du Royaume d’Angkquot; terre . Aquoy illuy promit tout fecours amp;nbsp;ayde. lehan efmeu des folici»-tions amp;c promefies d’Augufte, de l’occafion preien te, Sc de fa cupidité, alla^ Angleterre, la ou affemblant des forces compofees d’hommes perduz, amp;nbsp;uitant à la rcuolte amp;nbsp;a la {edition, print quelques petites places, amp;nbsp;fe voulut attaquer aux plus importantes, mais il en futrepoufle parla fagerelîftafl' cede quelques grands Seigneurs dudit Royaume. Ce qui donna telle frayât audit lehan, amp;nbsp;à fes complices qu’eftant abandonné d’iceux, il feretiraca France versAugufte, en efperance d’auoirde luy des nouuellcsforces,por.' retourner encores derechef en Angleterre. Voila ce dont nous chargent les Anglois.

Jehan tn France.

DeßriJfs Tafts.

^rmeeJt

L’Empereur Fïenry enrichy delà grofic rançon del’Anglois, menavn^ grolTe armee en Italie, amp;nbsp;eftant mort Tancred Roy de Sicile, amp;nbsp;Roger loo fils, il fempara de la Gam|)agne,de l’Abfuzzo, de la Fouille, delà Calabre, de la Sicile ,amp; trouuant a Palerme, Irene fille d’Ifàac Empereur de Grècequ* auoit efté mariee ou ftlon d’autres promife feulement au fiifditRoger,iHal'^ elpoufèr à fon frere Philippes , amp;nbsp;le créa Duc deThufeane. LePapc CelelHn voyant ceftEmpereur fiheureux entoures fes entreprifes, lepriade vouloif entreprendre vne guerre Sainte, qui eftoit lors le feul defir des Papes,tant pour le zele que les vns portoient à la religion Chreftienne, que pour laiflcrlc temps de leur Pontificat honoré amp;nbsp;célébré de chofe tant remarquable. Mais l’Empereur fexeufant fur fes affaires importans de n’y pouuoir aller, enuoyaen Afîe vne armee foubs la charge de Conrad Archcucfque de Maiencc, amp;nbsp;deHcn ry Duede Saxe, car tousles iours nouueaux affaires fur affaires naiflbienten Afîe. Henry Comte de Champagne eftant en la ville d’Acre, tomba du baut du plancher de fon logis qui fondit foubs Iuy,amp; fe tua, amp;nbsp;en icelle ville mourut Marguerite fœur d’Augufte,laquelle apres la mort de Bela Roy Je Hongrie fou mary eftoit allee vifîter la terre fàinte. Elife fut mariee a Amaury frere de Guy vncfrhnvHx deLufignan, lequefeftant apres la mort de fon frere, couronné Roy de Hit' rufàlem amp;deCyprc, commença décommander auxvilles JeTyramp;dAcre-Auffien ce mefinc temps décéda Saladin terreur des Chreftiens, àlenterrt-ment duquelfut parfon commandement au bout d’vne picqueou dvneiaH' ce, portee fàchemifè, amp;audeuant marchoit vn Hérault qui choit ces mots. Saladin vainqvevr de l’orient: de tant d e gran-DEVRS ET DE RICHESSES QV’lL EVT EN SA VIEjN’eMRO’^' TA APRES SA MORT CtV E SA CHEMISE. Il laiffaueuf Ms, W' quels Saphradin leur oncle paternel mit tous à mort, hormis vn qui auoic auftînom Saphradin Soudan de Halapc, lequel par lafàueur amp;nbsp;fupport dts bons amis de fon pere fe garda des embufehes amp;nbsp;machinations de Ion one. De ce Saphradin oncle nafquirenr Meledin Soudan d’Ægypte amp;Cor.i i

Hort Je

Z« M4«r« SoLi Jjn he Damas, amp;nbsp;de Hierufalcm. Cependant les Afres, les Numides amp;nbsp;tgt; V’^lt;^”^’IVlaures eftansgradement irritez de laprinfe de la ville de Siluine,amp;decc^ (comme nous auos dit) la cofte d’Affrique auoit efté pillée par les noftr«al

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. LIV R L A. _

/ntrc Alphonfe Roy de Ca strand pays,que

co'

’ ’ - CvinC

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fe^t Franc • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apres ceftc victoire cou.,

quïispàflaflentles Pyrenees,

dçQ^j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'dugufte eftoit ordinairement en fön Royaume afTailIi de

^^tid nbsp;nbsp;nbsp;^rifans d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’AlfateTeur du Comte Philippes de Flandres /■^aitneattx

f^’^îîite^d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut pour mary

^é d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Si d f Fîainaut amp;C de Namur, dit le 'Quart,lequel eftoit en dire-

f^onit^ d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Baudouin fécond fils de Baudouin de Mons,pri-

• f ^^Uin fil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par Robert le Frifon,duquel nous auons cy delfus

F’ nbsp;nbsp;nbsp;defdits Baudouin amp;Marguerite,braue amp;nbsp;vaillat Prin

deGrece tenoit le Comté de FFainauit, qui eftoit

d'A^ P^re,amp; par le droit de fa mere fempara du Comté de Flan Içç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelesRois de France auoient quelque temps aupara-

Ver ^’^^fuage aux Comtes de Flandres. D’auantage il enuahit ! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftui auoit efté à fon oncle par la paétion faiétc entre cemfetle

'^oisv de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aufli nous auons dit cy delfus.Augufte

COTgt;-

reii/^^^’^svçK- î. quot;^^^ïHlenavne armee contre Baudouin.Ceux de Verman-^ep^j^'^’^^apT , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Roy, luy ouurirent les portes de leurs villes,le re- ^lt;^(e

^«ntv ^^yVd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fir^en t tout ce que le Roy leur commanda.Les ar- JJ

î lïiais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rencontrerent au pays d’Artois là où ils fe batti-

d’Arras amp;nbsp;de fainét

quot; ’ ^^fP^’rfen V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendre au Roy.Ce qui faftha grandemêt le Com-

«ger attendit vne autre meilleure faifon pour luy .Les Chro-

^ue le Cote Baudouin apres la mort du ftifdit Com-''lt;’rs leRoy Augufte,pouraunomdeia

■^'iqe du Comté de Flandres;

'^omté en ^eneraf

O

quot;^ïàbeau

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onclc tnaternêl alla vv..

^fRuerite fa femme,luyfiirehomnilt;i.j^

—'uloit faire homage de tout le lt;gt;lt;.-

•'ïr donné à fa niepce Elife ou i xv. nu’en auoient iouy fes am

' nbsp;nbsp;fit vn fort mau- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jt

-^oins

en gencrd

de CA ‘, r nmtc X-

en rien diminuer ledit nbsp;nbsp;nbsp;j; Aonmaage. -

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;accorder ce different,de forte qt V Xsmage du ^omt

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Baudouin, au nom

e.

i Xovt ’ ^^^’^^«ftlt;ie(^aleNeuf-foffe,ô^l i fon predecefleu \ ^tt^ionc^ues ce different des affaires ÛÇ Uante-urde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„.„.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;incontinent vne nouuelle

I îriV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partit de ÏAfie ( comme nous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;claofe fur î^^'n

1 qup nbsp;nbsp;F'^’aais au Roy Richard de hattenter nbsp;nbsp;.„res le retour dudit

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tes mains de heopoU

I dl, ft ƒprifonnier en Auftrichc entre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pi

I mcff nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Seigneurs Anglois lommcrent auö nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;। vouloir tenU

• ^^^^^uhlauoitfitedleurRoy.Auguft^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S iu)

/

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4^8 P H I L I P P E S i. A V G V S T E- R O Y 4t ' de n’attenter aucune chofe fur les terres diceluy,mais difoit que par ce il n’eftoit point obligé de ne demander point le dot qui eftoit deu a £à leur quelle auoit elle répudiée par ledit Richard, amp;nbsp;qu’il n’eftoit point honneur ' rendre amp;nbsp;renuoyer vne princefle de fi bonne maifon comme eftoitladite’ êcderetenirfesbiens.Celleguerrefallafondre à Gifors,cependant G'^ars prl/e douin rcprint la ville deS.Orner. En lin le Roy print la ville de Gifors,

J’^ugtifte eftât reuenue d’Angleterre ,fut mariee au Cote de PothicuA^^ ville de Rouen qui eftoit àl’Anglois fut airaillie,mais ce fut en vain .Ce pci’ Richard cftant deliuré de prifon par Leopold Duc d’Auftriche,fen rctournî^ (on p^oyaume,auquel il trouua les affaires en meilleur eftat qu’il ne pêfoitl^^’ gt;An^kterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difent qu’Auguftc aduerti que l’Empereur vouloir deliurcrRich^ ’

fit prier ledit Empereur de ne le deliurcr point, amp;nbsp;à la fufeitation d’Augn*^ » l’Empereur cuida iouer vn mauuais tour à Richard, lequel eftant arriué gleterre fut honorablemêt recueilli par lean fon frère,amp; fc ligua auec luy faire la guerre aux François de laquelle Richard auoit vne extreme enuie,po’’^ venger desiniures qu’il penfoit qu’Augufte luy eut faites enfonabfence.^ gufte print Eureux,Neuf-bourg, ôc autres places, ce pendant que Ricnat“ îbit fes préparatifs.

Lors fenflamma plus que deuantla guerre de Flandres laquelle touteslo^’ Guerre term! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point terminée par le hazard des batailles,ains par alliances de niaria^^'

tgt;ee par m4~ Baudouin auoit cfpoulé la fille du Comtc Thibault cngcndrce de fifeut H Au gufte, laquelle venant trouucr ledit Roy au milieu de fonarmee,àfapric^ fut faiôl entre le Roy amp;nbsp;le Comte vn traifté de paix, à la charge que le pays of Hainaut, amp;mefmementauflî toutle pays de Flandres qui ell depuis le Neu ' foffé tirant vers l’Orient demeureroit à Baudouin amp;nbsp;que les villes d ArtîS

Orner, de Lans amp;de Hedin Sgt;c tout le pays qui tiroir vers l’Occident Flandres,, dcmcuteroit à Augufte, amp;nbsp;fut ce pays érigé en Comté, lequel fut nomme le Comté d’Artois, duquel Loysfils du Roy fut inftitué le premier Comte. BaU' ^’Au^aße douin vint à la Cour de France, là où eftant fort fauorablementreceu,^’^'’' tomte reffé du Roy, il fut pour fà valeur amp;nbsp;merite par luy faiftCheualierl^ni^ ftoit lorsvn grand honneur) ôcceinôlpar ledit Roy du baudrier de chcualc-rie. Il fit vn voyage en la terre fàinéle, amp;nbsp;en y allant il recommanda amp;nbsp;donn* en garde au Roy fes deux filles leanne amp;nbsp;Marguerite, dont peu de temps apij^ Augufte donna en mariage leanne à Ferdinand ou Ferrand fils du RoyC Portugal,amp;ce par l’aduis de Mahaut fille d’vn Roy de Portugal vefue duCo®' te Philippes mort à la terre fainôle.

Les hiftoires Flamandes difent qu’eftant ledit Baudouin en Afic, courut ƒ bruiél faulx qu’il eftoit mort ,amp; que lors eftans fes deux filles deifufditesu^' meurees en la garde de Philippes Comte de Namur leur oncle,il print tierement le gouucrnement des Comtez de Flandres amp;nbsp;de Hainault. cortMi?»-«; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Roy Augufte nefutpastropcontent,pourcequ’ildefiroitfairego'’'

rnentdeilm uemcr Icfdits pays parlesfiens, qui futcaufe qu’il trouua moyen d’auoit Ç Comte de Namur, qu’il retint longuement iniques à ce que leanne nllca*^ nee, ôc heritiere du Comte Baudouin fut menee en la ville de Paris, amp;nbsp;tilles dt( Co nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Roy, demeurant l’autre fille nominee Marguerite en la charge

Tladres dc Boffarx d’ALiefiies Preuoft de fainôl Pierre del’Ifle, parent du CoiutC' Mais pource que le Roy eftoit*par trop empefehé aux guerres qu il

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ïfvwSlt;oovxookAnVlt;o^ uU nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;üU^Vn'ï®**^\ ïU^

\ We..dueAMtus^,eà’vce^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

\ \^'1^lt;oemteuï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a,^Ae^ • y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v e^evn-quot;

\ WïAs^KttevetçonàttentA nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-vnà^^‘ -cXan^^^^A

\ ^^tmdmecoÂionlt;\ne ^vvt ƒ ce^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.j\\es rAite^'’^^

\ nbsp;nbsp;^tWVtmeetóei^nenï^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V V.o5

\ ^^w^M^vtVo^s.Vo^Bc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vUs*-®^ vcalt;^^’^'

\ V«™4,^lfes uov«^

\ ®iKSi«um(\ueK®3-'^^S to'5)-^^Clt;tece'’'''”cüSVa‘;'''^‘^jt\e«'°'i\ei6^^^

\ nbsp;nbsp;«i»^o'i,\GNi\\œKVesV'°^^eamp;Và nbsp;nbsp;.^àcc û nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.,p

\ ^^^^WWmeteAuàït^'^ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faC^^'’^vfffnt^ a AeÇlt;B^^

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45gt;o PHILIPPES i? AVGVSTE ROY

• ne voulurent donperleurArrert fur cefte repudiation,laquelleils cognoi bien illegitime amp;iniurte:les autres que le Pape aduerti de cefte fes Legats interdit leRoyaume de Francedes autres afieurent queleldits 5 mirent interdidion fur le Royaume, au cas que le Roy ne retournâlu fiifemme Gelberge,amp;nc quittaft Marie.Le Roy ne voulut obeyr a larre p . nonce par les Legats.Dont fut affemblé vn Concile d’Euefques fut ordonné que interdiôlionfèroitmife fur le Royaume de France. LA 'urMßion^ fideur que le Roy auoit enuoy é audit Concile en appella au Pape, neantæ^^^.

lefdits Legats prononcèrent ladite interdiélion.Le Roy irrité contre les ques qui y auoient confenti,les ietta tous hors de leurs Diocefes amp;nbsp;bene ƒ gt;nbsp;.

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lestourmentapartoutouilsfe retiroient.Quelques vnsdifentauiric[tii t

MCttßr le

Knhe E^f- ferrer ladite Gelberge au charteau d’Eftampes .La colere ôc haine du trelesEuefquesfappartàauecletemps,amp;IcPapeenuoyaenFracevnno Legat nommé le Cardinal Oélauien. Augurte fit afiembler quelques Pre r fbn Royaume à Soiflbnsjlà où il n’y eut aucun qui voulut aceufer le Roy, qtiïl auoit répudié fa f emme^ny de ce qu’il auoit faiôt contre les tuciquc^ y en auoit il plufieurs,qui difertement ôc longuement fouftenoientfacau quels eftoient louez amp;nbsp;attentifuement efeoutez de tous.Ils firent plulieui les harangues en faucur du Roy )amp; aucun ne leur contrarioit.Car qui el n eut erté fi hardi,qui en la prefcnce du Roy , l’eut voulu accufer’Lcs allil a

1- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r r n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;irrreStle^

Eloquence d’ynteune homme.

tendoient de point en pointgt; que quelqu vn le prclentart, pour deDaïuc rtenir la caufe de Gelberge, quand du milieu de la prclTe du peuple h amp;nbsp;attendant,fortit vn ieune homme non cogneu, ôc qu’on ne fçaiioit doiB noit, ny d’où il eftoit,lequel apres feftre mis «a genoux, amp;nbsp;apres auoir ties blement demandé au Roy,au Legat, amp;nbsp;au refte de l’aftemblee, conge de p^ ’ delFendit fi bien,fi longuement, fi clairement, amp;fi eloquemment la caule rte Princefte ertrangere, abandonnée de tous,amp; parla tant reuereinnient notablement du Roy,qu’il concitaaux cœurs du Roy,du Legat,amp; delal i *

Mtrjtcle Ott fuf^oßtion.

ce vne grande admiration de luy. Ayant mis fin à fon parler,il fe reflerra la prefle d’où il eftoit forti, de façon qu’oncqucs puis il ne futveunytto QÎ^elques vns pêfent que ce fut vn Ange enuoy é duCiel,autres crcurcntq« fut vne chofe apportée par l’artifice du Roy deDannemarcli.CeioLirla,nß^

rien refolu de cert affaire,lequel trainant en longueur, les Prélats attendoient‘ defiroient que lcRoy de fonbo gré fans aucune cotrainte,reprintladiteGc lUrle touß ge.Ce pendant il tenoit toufioursMarie,amp;ne la vouloir quitter.Le Legate taure retenue Pfel^ts luy donnèrent vn certain temps, dedans lequel il eut à fe feparerde

rie,amp; a retourner auecques Gelberge. Mais le Roy n’en vouloir rien faii^* . rtoit neceflairc de mettre fin à vn artaire fi important,pour lequel cefteconip gnie de Prélats eftoit fi fouuent affcmblee. De recheflcs Prelatsfaftembyf^^^^ amp;nbsp;le Roy auecques eux,là où les voixamp;opinions de tous com mencèrent a t plus libres que parauant.Les Prélats eftoient en grade peine de fçauoircetli* des^EKlatc. dcbuoient refouldreen ceft affaire tant de fois débattu, quand le Roy cona^ tirtant la neceftité en vertu,fe retirant de raflemblee fans mot dire,monta a c ual,amp; mettant en croupe ladite Gelberge,fen alla en vn fien chafteau la près-^H^ußere- Le Legat,amp; les Prélats bienaifes de ccla,fefcparerent, amp;nbsp;par apres decedaN^ fnntjafem j-jg Le Pape déclara legitime Philippes procréé d’elle amp;nbsp;d’Aiiguftc,nôfins^f^

deadmiration deplufieurs. Gelberge eftoit des deuxcojftez parente du

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I ’^Uipp-, ,

.’flkrf.n ^^^-AVGVSTE ROY I.LIVRE i...

«Oh ^^oyphiv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A -

qn/i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premier auoit cfté mariée à vh Roy de Dannemarch,

te nbsp;nbsp;luifs h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;regne, Aiigufte auoit ( comme nous aüons dit)

i nbsp;nbsp;a,.. P^Ur en .•^’^^ÿ^°^^oyaume,maisfe voyant alors cfpuiic d’argent,il les

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^'‘ehnement pour le fouûicn de la guerre fainte qui

qui cftoieht ( comme nous a- ^nr^cnt.

hf lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en Orient, fouhs lacharge deCdrad Archeuefque

de Saxe, prmdrent en Syrie la ville de Bery th, nbsp;orkuh

P^r aiFiuE ”^§^’‘^^’^Torone,amp;cOmmc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point de la pré- ' a* «

par compolition,les Barbaresfuruindrent qui les contrat

htJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoifent demeurez en garnifon dedans Be-

U lt;îî’^^^msnw- ^^^^®^^’^’-hnee,laquelie ils fortifièrent, amp;repouflbientviuemet

plufieurs fois d’aller allieger la ville dcHierufalem, sjmon tie

^his 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^omtc de Montfortl’Amaulry pres Paris, grand Cappi-

Q’tiaarriué en Syrie,auecques quelques forces Françoiies.

i ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ^napereur Henry,renuerû tous ces defleins, amp;nbsp;l’Archcuef

paPj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saxe, l’authorité dcfquels eft grande de importai!-

pr jeunes prières

re|. seen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ y par raiions eftre diipolez ny perluadez a demeurer d a- ^uittau tA

toroir plus de foing amp;nbsp;d’affeàion à Pentretenement de la /e.

'''dln'c P^’Enî ?“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mondaines. Incontinent apres leur depart les

«C, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“’Ph' i amp;c la ruinèrent, ôc les Chrefiîens qui furent trouuez

1 qu’ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’efpee. La prinfo de cefte ville rendit les Barbares fi

rêtjj ‘î^^i^êcç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^ nbsp;nbsp;nbsp;les Chreftiens, pouren exterminer du

François côduits par leCotc deMontfort,leur fi

D ^^perâce.Trefues furet faites entre les deux partiespouf quel

4jj^P ^tlesviq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^ccördéque Barbares n’attenteroient aucune

te J ï^^^nslçj ^^^^quot;Fyr,amp; d’Acre.Ce qui aduint l’an mil cent nonante-huiôfc. t refues t»^ t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;compofez eritre les Chreftiens amp;les Sarrazins, le Corn- chfefi,es

4'’««t« d4T'‘”^hie-fes gens en France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’‘

c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftoient en trouble pour ladiuerfité des eledions piuerfiseh-

Empereur Philippes Duc de Thufcanc ^io»s d'i:m

Henry deftund, Sc grand amy des François, les autres O-

' ' ^'’xe, amp;nbsp;fils d’vne fœur de Richard Roy d’Angle-' nouuellele fit incontinent defloger

’''■' Infignes Impériaux. En f»x,

'’’’•£ Philippes ap

J’Mfi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Allemâigiïe prendre les

^ci^ç ’ I ^’^itié 8^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;argent par Ton oncle* Au contrant

C^^q^ahtd’E f Recours des François, ne perdit cœur, ains fouttiut -.

donnée. Pour cela Richard ne

^’^hicJ^^Î^^Muifan^ ^^acommencec à Âugufle, amp;nbsp;de prime arriuee reprint la ^^^Tonre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je fiege fe rendit àluy. Les Anglois difent que

fcLijjç nbsp;nbsp;^e ladite nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exigea premièrement du peuple,puis de l’ordre Ec

^Us P nbsp;nbsp;■^’•’guftep 8’^andes fommes de deniers. Dont pour fe venger de

laccagea toutes les Eglifes de Normandie,chaE aucunes d’icelles, les vns pour haine de l’interdidio

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45gt;x

PHILIPPES X? AVGVSTÊ ROY 41.

. contre luy donnée fur la difpute de fon mariage cy deflus declarcc, Iesautfƒ fttr^E^Ufes. pour les foupçonner de tenir le parti de I’Anglois : chargea Icfdites Eglue^

mainede pluficurs autres,tellemet que les Eccleliaftiques dcuindrent fortpo^ ures/Or difent quelques vns que l’intention du Roy. n’eftoic pas fortmauu^^ gt;• en ccla,ains eftoit de garder ces threfors pour les employer en temps amp;lieu^ tleliurance de la Terre Sainte, amp;nbsp;des prilbnniers de fbn Royaumequi eftoic^^ ' gltfet 'aMoy detchuzpar les infidelles.Toutesfoisil apparut que ce n’eftoit pas fonintentA tmpioyt. nbsp;nbsp;car il ne retourna oneques-puis outre mer, amp;nbsp;n’enuoya ledit argent au fccou^

des affaires de la T erre Sainte, ains l’employa à ceux de fon Royaurac, rrf/«c entre fortifications des villes de frontière d’icéluy.Lors fut faite vne petite trefuct^ let deux nbsp;nbsp;tre.Ccs deux Roys,durant laquelle I’Anglois fen retourna en fon Royaufflf,

Augufte famulà à donner ordre aux affaires du lien, tenant cependât touhou |V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forces entières, pour n’eftre furprins à l’improuiftc par fon ennemy.

tux.

.'a»

,An^lois def

' fut caufe que I’Anglois ne demeura pas long temps delà la mer, ains fen retour leVapelet na incöntinent deçà au continent pour éftre preft de fe deffendre lors queA^ pnf daccord gyReapi'cs la trefuefinie,leyiendroitaffaillir. Durant icelle,lePape,lesvns fent Celeftin quatriefme, autres Innocent troifiefmc, autres Grégoireneuh^ me,cn'Uoyafes Legats vers les deux Roys,les prier de faccorder, amp;nbsp;de retoiif^ rgt;^eelMre netlcurs fotces amp;nbsp;leurs rancunes furies infidelles.Maiseftant le temps des ttc ucs expiré,amp; ne voulahs les deux Princes fuiure les prières du Pape,ils le rni en campagne amp;nbsp;fe déclarèrent la guerre. Richard alla afficger la ville dYflo^ dun affile fur les marches de Berry, penlànt quAuguftequi eftoit pres ae ƒ vicndroitpour deffendre ladite ville, amp;: que lors fe prefenteroit vnebelle fion de le cobattre.Mais Augufte ne venant point, Richard courut tout le py de Berry,amp; print toutes les petites places d’iccluy. Augufte voyant ne feçourirlepays deBerry, au oit paflelariuierede Loyrc, amp;nbsp;eftoit deuant V nueil,autres difent Vernon,au tres difent Aumale,qu’il tenoit affiegec.Elhnt**^ rité de ce que pAnglois faifoit,il laiffa le fiege de Verno ou de VcrnLieil,oU male,amp; marcha contre I’Anglois qui n’attendit pas, ( felon que les François ventent) la venue d’Augufte.Les Anglois difent que ce pendat quAugulreei 0 deuant Aumale, Richard y furuint,pour contraindre Augufte de fe leucr. M les Anglois las du long chemin amp;venas trop temerairement au combat,ne rent endurer les forces,amp; la vigueur des François, ains furent contraints del fuir. Augufte retournant deuant Aumale,affiegea premièrement le chafteaud ferendit bagues fauues,puis print la ville, amp;nbsp;fit razer le chafteau. Voilaccç difent les Anglois. Or I’Anglois faifànt refrefehir fes gens, affiegea Milhnf

très difent Meullan,la print amp;nbsp;rafii,amp; corrompant par argent les gardes de ques autres places,les print. Augufte y vint auecques fon armee pour Ion ennemy,qui ne le voulut attendre. Le Ciel menaffa lors le monde, carp fieurs lignes y apparurent bien effroyables .On dit qu’au pays deLaonnois leua vne horrible tempefte qui fit plouuoir des pierres. Chaumont aucuns lent en Baffigni,autres fur Loire fut brufté de fouldrc, amp;nbsp;la ville de Chartres P vn feu fortuit,fut en la plus grande partie ruinee, amp;nbsp;l’Eglifè noftrc Dam^ Cloiftre bruflez,auecques la mort d’vn grad nombre d’homes.Au pays d^j^ Horrible fre yoilis oii vit des Cotbeaux porter en leurs becz des charbons ardans qu ns a ,5^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rêt planter fur des maifons,dôt falluma vn grand feu qui êbrafa vn grand p^J^^


E^ntnges


gfußemeat


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PHILIPPES i. AVGVSTÊ RÖY 4i. LIVRE 495

Les Angloisdifentqu’apres toutes ces gu erres, Ies Roys ia laflez d’icelles, , commencèrent de parlementer de la paix. lean frere de Richard aduerti de ce » h,craignant que par les conditions de ladite paix, il fut trahi, ouobmispar au-^uftc,penfa quele meilleur feroit pour luy,de le fier feulement à Ion frere amp;nbsp;no aautrc.Adoncqucs il l’alla ietter aux pieds de Richard, amp;nbsp;le fupplia bien hum-blemcnt de luy pardonner par vne amour fraternelle ce qu’il auoit contre luy commis par vue malice non fraternelle. Il n’oublia aucun point ny artifice deperfuafion qui peut feruir à fon affaire,commémorant le deuoir delà charité fraternelle,amp;lcs biês qu’il difoit auoir receus dudit Richard fo frere,dclqucls il confelTa auoir efté ingrat, amp;nbsp;Ce plaignant de fon extreme ingratitudc,le remer didecequ’ilviuoit, amp;decequ’encoreilluy refloit moyen de viure. Le Roy hichard efmcu de cefte honefte harangue, luy refpondit que volontiers il luy pardonnoit, mais qu’il defîroit feulement qu’il peut oublier les iniures qu’ifa-uoitreceuës de fondit frere lean, lequel eflant réconforté de celle parolle profit de teuerer amp;: refpeéler dorefiiauant fondit frere, de depoferfes façons dô

Lite paflees,amp; deles furpafferpar bons offices. Adoncquesilfut remis en la , poflellion de fes terres,amp; fut par Richard reccu au lieu, ôc rans qui cônuenoit ^fiqualité. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•• ■-

fes propos de paix cncommencczf comme nous auons dit} entre lesdeux *■

Roys ne pouuans apporter aucun efreôt,Augufi:e alla allieger Vernon, dedans ^^tquelle y auoit vne bonne garnifbn de Richard qui fouftintle fiegedes Fran^ Çoisiufqiiesd ce que ledit Richard y arriua. Les François fapperceuans delà puédel Anglois,laifrans vn peu la viuc pourfuite du fiege,fe préparèrent pour ƒ combat,affin de n’efire furprins, fi d’auanturc l’Anglois en vouloir manger.

^011 dit que les deux Roys par l’entremife de quelques Princes amp;nbsp;Prelats,firêc luinemcntvnc paix aux conditions qui f’enfuiuent.Qipe le Roy de France dó- emre^ ^croitaceluy d’Angleterre à perpétuité la ville d’Y iTouldun j auecle pays des ^nuirons,amp; luy quitteroitles pays d’Auuergneamp;de Gafcongnc.QuerAnglois onneroitaAugulfe,la ville de Gifors qu’il tenoit. Mais pourcc que chacun ^'titque bien toft apres ces deux Roys rallumans le feu de leurs anciennes hai-^^^iteprindrent les armes plus furieuiement que deuant, il elf plus vray fembla ^cqtiils firent entre eux des trefues,pour peu de iours qu’vne paix,veu que fils euflent faiél vne ellé n’eufl fi peu duré,ou elle euffc efté bien trompereffe.Les Daube fur

^'^glois difent qu’apres la prinfe d’Aumale,Baudouin Comte de Flandres quit le parti d’ALigufte fe mit de celuy de l’Anglois Regnauld fils du Comte Dampmartin en fit autant. Richa'Êd fut biê aife d’auoir ces deux hommes de

on collé. Se de les auoir defliez d’auec fon ennemi, SiC pour fe fortiffier de tout ^oqiiieft neceffaire au fouflicn d’vne fi longue guerre, fit accord auec Ramod ^ccorJauet fôtedeThoulouze,auec lequel il auoit auparauant eu de grands différés pour ï’^ifon dudit Coté, ôc eflant ledit Cote veuf de Coflance tante de Philippes, l’An gloisluy donna en mariage leane fa fœurvefue de Guillaume Roy de Sicile,amp; ny rendit tout ce qu’il auoit prins fur luy.

L Anglois eflant fort de celle nouuelle alliance faiéte auec le Cote de Thou- ledit comtt loufc,amp;dc celle intelligence contraélee auec le Cote de Flandres, ScRegnauld éeDâpmartin remit, fus'plus grandes forces que deuant,amp;defcouurâtau Cote Baudouin fo deffein,luy dit qu’il auoit délibéré d’alfaillir en mefme teps lcRoy Augufte par diuers endroits.Ce dclfcin ellant trouué bon du Cote, il alla courir '

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494

PHILIPPES i. AVGVSTE ROY 41

retco^re nbsp;biuflant,pillant,amp; làccagi

CoH^utßes

le pays d’Artois,ccpendant que d’autre cofté, Richard courut le pays de VcxiH) - ff f,_____géant tout par ou il pafl'oit. Augufte fe voyat en viinid metemps chargé de deux grolfes guerres, enuoya quelques troupes contre le Comte Baudouin,amp; luy fen alla contre Richard, ( là où elloit la force de celle g'uerre)quitenoitaflicgcc la place de Corcelle.Philippes voulut dôncrfecours auxalîiegcz,mais il enfut empefehé par Richard.En hnellant enluy vaineuh crainte par la honte, amp;nbsp;fngnantde vouloir attaquer Ion ennemi qui felloit prez des murs préparé au combat il entra dedans la place,non fans grande perte des liens.E’Anglois ne perdant courage pour cela, ne laiflade continuer lelie* ge.Mais quand il vit que la ville elloit li bien fournie d’hommes,amp; deinunitin^ de guerre,que tout ce qu’il y feroit,leroitvn labeur inutile il fe leua de deuatitj Reprint le chemin du pays de Bc3uuQilis,failant vn grand butin.Cependant^ue ’ Richard faifoit ces choies en ces endroits, Augulle de l’autre collé enfiiloieaii tant par toute la Normandie. Voila ce que difentles hiftoircs^Angloiles. De* quoy ny les Flamandes ny les Françoiles ne font aucune mention.

Or leldites hilloires Angloiles pourfuiuans ce fil d’hilloire,difenf qucpeiu*

Tlrefortrou cliard alla CH Poiólon, pourpunir quelques Seigneurs cîudirpays,quiauoient ueenpeitoH. fauonic Auguilc contfeluy . Eftant arriueen ce pays ld,ilfutaduern qu'vn ûengendarmeauoirtrouLié vn grand threfor dedans ia terre. Il Hr venir à luy ce gendarme,lequel craignat que lediót Richard voulut predre tour cc threfor,on pour Ic moins luy en faire vne mauuaife part, fen al la au pays de Lymolin, cjd bien qu’il fut du Duché de Guyenne appartenant arAnglois,eftoiriieantnioiJiJ I^tcldrdpour poifede par les François, Sefe iettant pour fi feurte dedans la ville de C.iiihc,on futtce thre- de Chalux, donna aux habitans d’icelle vne bonne partie de fon Threfor. R-i* chard fuiuant ce gendarme qui fuioit,ou pluflofi fon mauuais efprit,3ihen fy morinjamp;mit le hege deuant Caulac ou Chalux. Quelques Annallcs dangle* terre difcntque Richard ayant cfté aduerti qu’en la ville de Caulacyaiioifvn gtiind tbreforcacbc,y alla pour rauoir,ce que nous efiimons cflrc piusverin« i ble que l’autre article. Donc Richard voulant faire vne mine à cellephicedel' ^mort. '^^^^‘'‘^b^^danslcfofietropinconûderémcnt fiquedu hault delà nwrailleln/ | fut tireevnefîcfcbc qu’on penlà efire empoifonnee qui luy ft vncpii)'emoftcl^ I gt;nbsp;■' • le au bras gauche, lequel eflant lbudainementamp; fop négligemment lié,ih( t laiffa pour cela de pourluiure la mine amp;nbsp;le hege, de la ville, qu il ptint douii l f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apres,{ans trouuer dedans aucun threlbr.Durant ces doiizeiours,hpbp

deuinr h enuenimeeSeil fentit doulçur h grande,qu’il cognucbrequ’dcnnwiif' ’roit,amp; de fainil mourutl’an defalut,mil deux cens. Voda que dilenrlesClifO' niques d'Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

' ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tbrefor trouuepar ce gentilhomme, dont cy delfus notisni^’ I

de Frdcedilènt que c’elîoitvn Empereur, fi femme, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

dit threfor. îcs Elles,qui cfloîtdeIcutgrandeur,ôegroEcuraÛ'is à tab}e,Scquelelilitsplt;^doa I nages table amp;: terteaux elloicnt de hn ormalîif amp;nbsp;cpi’autourde la table )iI . lettres eferites, qui donnaient â entendre les noms amp;nbsp;les temps qu’auoitte^'^^ I FretenßSfur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Empereur qu i auoir fait faire ceEc table. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

orejor. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Richard qui en fut aduerti, le voulut auoir di/ànt qu’il e/loit fön' Ê

uerain audit pays de Lymofin,amp;: qu’à celle occaCio ce tbrelorhy deiioitapp^' a

• tenir par droit d’Aubcnc,mais le Chcualicrqui l’auoic trouué cnla[eir£(]‘»^ t

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PHILIPPES xï AVGVSTE ROY ÿ

.. r fiirecroirequ’il mourutd’cnnuy ScdetriftelTe. MaisTopinionlaplusveritablt lamend'Ar cft, qu’il fut tué par fon oncle. Confiance DuchelTe de BrctaigncmeredAftus fe plaignit de ce parricide enuers le Roy Philippes,qui fit donner audit leanail-leant n 'n æurnement peribnnel pardcuât fa perfonne.ll nc comparut point, amp;ncnuovi tu deparrlci point fexculcr. Dont il fut condamné comme attaint amp;conuaincu du crime^« dtet/elonie. parricide amp;nbsp;de felonnie.De parricide,en ce qu’il auoittuc fonnepueu,amp;dcid® nieen cequ’ill’auoittué dedans les terres du Roy de France,fubied:,v.M parent dudit Roy. Et d’auantage eftant déclaré ennemy du Roy,amp; delaFii* ccjfes terres mouuantcs de la couronne furent confifquecs à iGellc,amp;fiJtditquc fi aucun vouloir refifter ou fedeffendre contre l’execution de ceftarreft,qu“

Terresdeiea nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j-^ luyparlavovc des ai'mescommc contre vn rebelle. Lc5

Poitcuins Sgt;c les Bretons animez contre lean, pour le cruel meurtre parJuycu-miseniaperfonnedefonnepueu Artlius, armèrent leur ieunelî’c, Selcnuoyc* yiUescle Jea rent au fecours d’Auguftejqui print pluficurs villes aux terres de lean, lequel It voyat trop foible pour ref liter à la grande puiflance d’Augufl:e,enuoyales Am bafladeurs vers le Pape Innocent troifiefmc implorer fon ay de contre Augii' llc,qii’ilaccufoitd’auoir violé non feulement les trefucs mais aulïî le fcrnie^ amp;nbsp;le traiété de paix faiét entre ces deux nations. On voit encore vne EpiftitY ce Pape eferite aux Prélats de France qui eft dedans le Droit Canon,parlaqud' . , nbsp;nbsp;nbsp;leilditaluy appartenir la cognoilïanced’vn ferment violé. Les Legats aJimæ

VroftJePa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' i „ ' v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;I /T.ntnJf-

cent venans en France, dénoncèrent a l’vn amp;nbsp;a 1 autre Roy, qu ils eullcnt a ut pofer les armes,amp; à donner la paix aux Templcs,partie defquels par lamaliccS^ 'Denoncia- Iqj iniutes de la guerre auoient elté ruinez, amp;nbsp;partie deftruits de telle

f'illes Nor* mondes prt-ƒes par ^tiSJe.

Q’-æ miniftres ii’auoient plus aucun moyen de viure. Que le prcniierdc ces deux Roys qui defobeiroita leur mandement, fon Royaumeferoitinttr' dit. Le Roy d’Angleterre bien aife de ce commandement du Pape, falFeuroit lt;^elt;JeiTicurer enVauthorité delà puilTancc Pontificale. Auguftctrouuantbien eltrange,que piar ce mandement vne certaine amp;nbsp;alTeureeviéloire luyfutol^^^ des mains,appella de ce mandement au Pape,ôc ccpendatpôurfuiuit fondioit. Il print Falaile,Damfront,Conches,RueI,Andeli fur Seine, amp;nbsp;pluficurs autro’ places.Il mit le liege dcLiant Chafteau Gaillard fortereflcbaftieparlefeuRol Ricbard,fur vne Roche au delfusd’Andcli furlariuiere de Seine. llfutdeii^ fix mois amp;nbsp;reduifit les alliegez à telle famine, que comme les bouches inutile’ chalices de dedans ne furent point reccuës parles François, n y par eux fecoU' siege de cha ^uês dc viui’cSjVne femme grolTe à la veuê de tous enfanta, amp;nbsp;fon fruit fut ince® fieMCail- tinent raui amp;nbsp;mang-é.

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;La ville de Caen q^ui en langage Latin eft appellee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme quiy

roit Ça 'ijDomus,a dire la maifon de , fut prinfe parcompofitionjLy^ fiegedura deux mois deuantRouen.Leshabitans d’icelle par laperminionoô siegedtp^në François,enuoyerent vers leRoy Angloisle prier deles lecourir.LeditRoy^' manda qu’ils filTent du mieux qu’ils pourroient,d’autât qu’il ne pouuüitJerair« Euxeftonez dccefterefponce,amp;: mauuaifc efperacc, fafTemblcrentpourcon fulterde ce qu’ils deuoientfiire. Les vns d’eux difoientquedeleur pre^i^^ re origine ils eftoientFrançois,amp;: que le pays qui lors fappelloit Nonw’'-auoit autrefoiseu nom Neuftric, quieftoit vne partie trelhoble amp;nbsp;trefopiil^ te de la France. Qifelle atioit efté erigee en Duché à foy amp;nbsp;hommagedelK^** ronne de France, ôc defes Roys, qui auoient la fou ueraineté fur ledit

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PHILIPPES X. AVGVSTE ROŸ41. LIVRE 497

Qiulsnevoyoientpoint qu’ils enflent aucuneoccafion defouftenir plus Ion-*“* gueméteefteguerre, mais au cotraire beaucoup d’occaflos de renouueller leur, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

ancienne amitié, alliance, amp;: intelligence auecques les François. La plus forte

amp; grande partie fut de celle opinion. Ils enuoyereht leurs députez au cap vers Je Roy, qui les receut efeoutafort fauorablement, rendirent leur ville,à la charge quelle feroit maintenue en fes anciens priuileges, franchifes amp;nbsp;libertez, Auflifeftant celte ville rendue de fon bon gré, plufieurs autres villes de la Normandie à fon exemple firent le mefme, amp;nbsp;toute la Normandie fe foubsmit à l’o beiflance du Roy de France xyo. ans apres quelle fut donnée a Rhou ou Rhol-æn.Le Poitou,rAniou,amp; leTouraineen fireiitautat,amp; ainfi reuindrentauRoy ^uguftelaplus part des terres detenuesparles Anglois dedans les Gaules. Aci-gulleentreprint ladeifenccd’Artus en clperancede gagner furlelianles pays 4^ illuy enleua,defquels il auoit vne extreme enuie,laquelle fut colorée de cell m^léentfur lequel Augüftefit declarer lehan parricide amp;nbsp;conuaincti de fe-ænnie pour donner meilleure couuertureà fon droit de bien feance, auquel mulioursles Princes trouucnt aflez de beaux amp;nbsp;Ipecieux prétextés armez de la Qu'Cédés armes. Audit pays de Normandie depuis Rhollon ou Rhou y a eu ix. y tics, dcfquels il y en a eu fix qui ont cité Rois d’Angleterre. Cela aduint l’an c filut mille deux cents cinq. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. 1

Alors nafquit la guerre fainte. Ifaac Empereur de Grece auoit racheté à grof-^3nçonfon frere Alexis des mains des T tires qui le tenoient prifonnier, amp;nbsp;en '

^ousfes affaires (e feruoit de fon confeil amp;nbsp;afliflance, l’aiioit fait fon Lieutenant pcneralreprefentatfa perfonne par tout fon Empire,amp; luy auoit donné vne tel-hautliorité,que ledit Alexis efloit detout poinél Empereur hormis du no, qui culluy reftoit pour l’accompliflcment de fo grande puiflance Sgt;c abominable eu pidite de regner. Alexis faifant bonne mine,faifoit fort l’empefché au maniemêt d't^leiâs.

affaires,difant que ce qu’il en faifoit,efloit pour le foulagement de fon frere H^idloit debile ôc maladif,amp; duquel il confefloit auoir receu non feulement la *°crte ÔL deliurance defàprifon,mais aufli la vie.Il manioit tous affaires tant de P‘^ixquedeguerre,voyoit Sgt;c oyoittoutes depefches,amp; toutes comiflions,don soldescharges,eflats,dignitez,amp;:dons,amp; par ce moyen tournoit les cueurs,les yeux ôc les volontez d’vn chacun entiers luy, amp;nbsp;obligeoit a luy les perfonnes. f Eniperetir qui efloit vu Prince voluptueux, ne famufoit qu’à la chafre,qu’aux Lames, amp;nbsp;qu’aux petits exercices du corps, fans exercer fon efprit aux affaires, Icfquels il fuioit comme vn poifon. Il lotioit la valeur,diligence amp;nbsp;vertu de fon frere. fore,ferefiotiiffoit d’auoir vn fi grand Empire entier,amp; fauf, auec loifir^plaifir, 8c defeharge d’affaires,^ de fcflre defeharge de ce pefant fardeau fur fondit fre re,difant qtiefonEmpireSc fa perfonne efloient conferuez par la vertu d’iceluy. Qu_e fondit frere luy rendoit la pareille du plaifir receu de îuy, car apres l’atioir deliuré de la fertiitude amp;nbsp;captiuité des Barbares, il luy appaifoit par fà di 1 igen--ce,larépét é des troubles amp;nbsp;des affaires.Brefl’Empereur auoit fait fon plus ieu-ne frere fon tuteur,chofe qui efl contre tout ordre, amp;nbsp;contre le droit de nature.

Celle ioyc mal mefuree luy porta fa rtiine,car Alexis oubliant tout deuoir diuin ^[aifné, humain ne fe contantant de l’honneur amp;nbsp;du rang qu’il auoit d’eflre en l’Em

pire le fécond apres fon frere entiahit mefohantement le tiltre d’Empereur, qui feul manquoit à fa puiffancc,amp; effrenee ambition, amp;nbsp;prenant fon frere qui ne fe doutoit de rien moins que de celaj luy creua les yeux, amp;nbsp;le renferma en vne e—

I

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chante' Je fib.

458 P H I L I P P E s Xï A V G V s 1 E K U I 4^' llroitteamp; obfcureprifon. Alexis fils d’Ifaac encore ieune Prince voyant rnéfchancetc commife en la perfonne de Ion pere, fe fauua deuant quil lire prins par fon oncle, amp;nbsp;ellant conduit amp;nbsp;accopagne par quelques leignc Grecs vers les Latins,fen alla premieremêt vers l’Empereur Latin Philippes4 auoit elpoufé Irene là fœur.L’Imperatrix receut fort honorablement amp;nbsp;cha Element fon frere chalTé fuitif,amp; pria l’Empereur fon mary dcnelaiflerimp nie celle dctellableamp; exemplaire licence de prendre amp;nbsp;meurtrir les Eropctc^*^’ acte de trop preiudicieux exemple, luy remonllrant que c’elloit chofetm laine amp;c detellable, de voir fon pere Empereur ellre emprifonné, amp;priue micre d’Empire amp;nbsp;de la Ibcietedeshommesparfon frere, qui auoit deluy ceu amp;nbsp;recouuert la vie, la lumière, amp;nbsp;la liberté, amp;nbsp;de voir l’héritier prcsqpti l’Empire vaincu amp;nbsp;chalTé par la mefchanceté de fon oncle,errer ça amp;nbsp;la coin mendiant. Elle diloitqu’vne partie de celle indignité rctournoit fur elle,qnit

chiirlte Je JUl..

lloit fille de Ilàac^ôc fœur de ce ieune Prince,amp; que mefmes elletouclioita Philippes Empereur,qui elloit gendre d’Ifaac. Ciuele parricide Alexis neutia^ mais elle fi ofé ne hardy de comettre vne fi grade amp;nbsp;execrable mcfchancctç, n’eut mcfprifee vilipêdee la maicllc dudit Philippes,car fil l’eut cué'en qq reuerence amp;nbsp;honneur,il l’eut craint,amp; n’eut par côfequent ofé attatervn lup chat aôle.Celle feme Grecque rfmeue d’vneiullc douleutjfaifoittellesamp;lîf^ blables remóllraces afon mary,fi biê qu’ellelè dilpofa à quelque végeacc,m^ il elloit alfezempefchépourfoy, en vne guerre qu’il failoit contre Othon lo” othoncompe compctiteur en l’Empire.Il elloit fort amy d’Augulle,aucc lequel ilauoitcotta titeuren clé amitié intelligence Sc fappelloient freres amp;nbsp;compagnons d’armes, pEntfirt. France elloit paifible, opulante, riche amp;nbsp;plaine d’hommes, de richelTes, dar

mes, de cheuaux,amp; de reputation.Ia Baudouin f elloit croifé pour la guerre lai te,amp; par toute la France on leuoit argent pour le Ibullient d’icelle amp;nbsp;pour eu occalionlePapeamp;leRoy auoient permis de leueren France le vingtiun^ KeyageJeU toLis Ics biés de toutes persones.Chacun fenrolloit pourellrede lapartieio^

Ptl/iins da

FriOKtis.

la, les Champenois eftoient eftimez grands guerriers. Auflï en ceftcguerreapquot; parut grandement la valeur de lehan Comte de Brenne,amp; de Henry Comted( Saint Pol, aufquels feioignirentles Euefques de Troyes, SedeSoilfons-Lent^ bre des gens de guerre de celle aflemblee eftoitfi grand,amp;auoit tellefiaceefll^ valcur,que deuat partir ils fe refolurenr que lors qu’ils approchcroiêtl enneni/ ils fe diuileroiêt en deux parties,rvne delquclles feroit la guerre en Syrie, tre iroit tanter la ville de Damiette, pour empelcher que le Soudan ne peut eæ uoyer des forces del’Ægypte, amp;nbsp;que plus ailèement amp;nbsp;auec plusdefeurte,^ moins de danger, les nollres peulTent recou tirer la terre fainte,- Sgt;c y eftablif 1^^

%/tererla‘ Empire. lls n’cftoient pas d’aduis pour aller à Cóftatinoplc,de palier par la Ho-terre/aiiue. grie,amp; pat la Thrace,amp; de la palfer en By thinie, d’aütat que défia les Grecsc-ftoiêt ennemis déclarez des nollres. Ils trouucrent dóde plus expédiât amp;nbsp;meu-

thefdts

Chreßient.

leur d’aller en Italie,amp;: de la prêdre le chemin par mer. la clloiét les nollresarn-^omteJe u^z cn Piedmót,quad au grad dueil malheur des Chrclliês,lc Cote de Chain champagne, pagiic qui Ics mcnoit,deccda. Augulle aduerty de ce defiillre, efcriiiitaBonita-Mar uiiJe ^ticcMarquis dcMotferrat qui entêdoit fort biê l’eflat des affaires derOriet,quj Montferrat auoit logucmêt fait la guerre en Grcce,amp; en Syrie, amp;qui elloit allié amp;nbsp;aparen^ aux maisos des plus grads Princes Chrelliês,amp; le pria de vouloir fe fairechefoÇ celle armee,amp;dc celle guerre. Il fy accorda biê volôtiers,amp;êtreprint menah modelte-

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41.1.. . dii ‘■^^rgCjquetous l’appellcrent leur perc.Ils conkiitci^ ^’^^quels y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tl’auoir dcsvaifleaiix pour Faire le voyage par

fe: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuoient commencer,

tout nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;villes gradement fortes fur mer,V eiiife,Genncs,amp;Pi-

‘l’-ieVenife eftoit celle qui pouuoit donner le affaires d’Orient,amp;:qucles Vénitiens y auoientJy-quot;;„^*lt;’

cr

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Geneuois ny les Pifans. Cela aduint bien a pro -

fçj de vai(p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres, car comme les François auoient befoin'

kl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoient les Venities befoing de foldats, d’autant q^.

I ‘quot;tutres peuples habitans la cofte de la mer Adriatique,rodoient ftmuois ’’^hd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en telle fubiedion que les Vénitiens n’ofoient fe met-

del nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tæ 1‘^dere feftoitreuolteecontre les Venitiens,amp;

® Hongrie, amp;: que les ennemis eftanscbafîez delà poflefïion

tljj^^^^kui-çp^^^5®titraints de tourner la gu erre en terre, amp;nbsp;de conferuerle fçp^^ ks ter nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armes amp;: forces terreftresy trompans les gueires mari-

les terreftres par les maritimes. Cefte diuiiie occabon

paæ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^tticnsamp; aux Françoispour lefecours amp;nbsp;commodité des vns sicows pour

ïoii? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Çois promettoient vne grandefomme d’argent pourlcs

dief nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cependant que ce voyagé amp;nbsp;leur paflage tirent en quot;

^yans nbsp;nbsp;nbsp;^US Ies iours nouuelles forces de François foruiennenr, les

l’argent qu’ils auoient apporte de France, non feu-

P^j dequoy payer ce qu’ils auoient promis pour leur pafTagej

kuj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;extreme neceflité, furent contraints d’emprunter

^Qr ai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des V enitiens, laquelle puis apres ils payèrent par srAmois attx

helpens d’autruy.lls Ce mirent donc fur mer,amp;: prindrent d’a-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au ^^’^’kadere, plufieurs villes de la cofte de la mér Adriatique.

üôg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ref^j ’■^^uit cefte cofte a leur deuotio ils voulurent pafler enSy rie^ UmirMrU

^Ik nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cotre les Grecs.Or les Seigneurs Grecs quia-

Pn^ ^^^^ine Alexisfeftoiêtfeparez,amp;: l’vndeçal’autredelàeftoiet '^^^^f^lireftiens, rcmonftrer l’accidentSc la calamité d’Ifiac,qui PUîmesJeh en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;desLatins,amp; toufiours en fon Empire les auoit receuz,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerres ûintes.Remonftrerent aufli la mife

1 ItaG ^outpç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Alexis,qui par le pere auoit efté fi foigneufemêt

^ha nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aimer amp;nbsp;honorer les François, les Aliemansjör. les

^^kxispçj’^^^'^^^’ïFecours desRois,Ducs,Princes,amp; du Pape,cotre ce mef d’a^^~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France eftimoit que fi Philippes Empereur des

deiT^^^ ^^’ds efl- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tefte cruauté, ceft affaire fe porteroit bien,

E^fl ‘'^ßTiis,freres copagnons d’armes,amp;; que les confeils, dià r’^^it q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoient cômuni(|uez Sgt;c defcouuerts à l’autre. Au

dift^^^bamp;cde ten ^’^pereur auoit vne extreme êuié de fe veger de cefte mef-

les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feme en fon Empire.ll fe refoüuenoit des in

Pde P^feut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autresChreftiens de deçà auoient receuës desGrecs,

rnis à itiQj.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de G feur Agnes auoit efté par eux chaffé de fon Em recels des

daii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du ie ’d Frâçois auoiet efté par eux cruellement traitrez.Que

°’^P°’'^^^°l^P^^drelavengeäcedes Grecs amp;deCó dehï^‘^donn„ fo^tereffe de leurs affaires amp;nbsp;E,ftat,àfin que par ceft exéplé cSßailmple' leurGifç ^ll^lgneequellefuftdesFrançois,nefuftfiaufeenyhardic^^j^/^ de leur cuider faire iniure, fans en eftre bien chaftiez.

T iiij

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^oo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES 1. AVGVSTE ROY 41«

Et que à cefte occafion il falloir planter vne exemple amp;vne marque du François en la ville de Conftantinople, qui eft comme vne efehauguette ifcluuguet- pp^rope amp;nbsp;de l’Afie, à fin que d’orefauant il fuft redoutable a toutes naO® amp;que toute laterre cognut que ceux qui feront mal aux François n eu rontpasloing le péché. Les Vénitiens de leur cofté eftoient eftragement tez de cc que quelques années auparauât Emanuel Empereur de Grcce o j ioindre àluy pourfairelaguerica Ks ortesJ laumeRoy de Sicile ennemy des Grecs, auec lequel ils auoient contrat paix, fit en vn mefme iour par toute la Grece prendre tous les marenan nitiens,amp; que bien que leurs ambafladeurs fulTcnt allez vers luy le prier ment de leur rendre leurs prifonniers, il auroit neantmoins contre le dro gens, fait emprifonner tous lefdits ambaftadeurs, entre lefquels eftoit Dandolo, lefquels il rendit a la fin apres leurauoir faiël endurer vne m d’indignitez.

neral des re- nbsp;nbsp;Alots de bonne foi'tune Dandolo eftoit general del armee nauale

tiens,ofFenfé tant de l’iniure particuliere que de la generale ôt commune, rant d’auoir la vengeance de l’vne amp;nbsp;de l’autre, mais pource qu il nel auoird’Emanuel, qui eftoit mort, il la vouloir auoir de l’Empereur de ]{eligioiointe qui qu’il fuft. En cela le faidl de la religion fut ioinél aux pallions huma MX payons Le Pape Innocent troifieme,par lettres, par légats, par ambafladeurs rc ftroit aux feigneursFraçois, que iufques alors la guerre fàinde auoit elte prife amp;nbsp;poLirfuiuic par la force de la religion Chrcftiëne, mais que deua venir la,il auoit fallu remettre lesGrecs en leur deuoir,affin qu’ils fcioigni àl’Eglife des Latins, amp;nbsp;recongneuftent le fiege Romain pour lefouuerai*’

, Chreftiens,amp; luy obeiflent. Qik fi au commencement les Grecs eufleu CMirairts o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Latins, amp;nbsp;fe fuffent les vns amp;nbsp;les autres bien açcordez tant au

flnians des dc la religionqu’aux entreprinfes des guerres fàinôles,les Turcs amp;nbsp;Us Sat

MX enflent efté facilement deftaits .Que de là auoit procédé la longueur de ” ’ re contre les barbarcs,laquelle iamais ne fineroit,tat que les Latins amp;ies ' qui eftoient voifins de ces barbares, tiendroient vne opinion contraire Alexis ^ets aux auttes. Le ieune Prince Alexis fut par le Pape, par l’Empereur Phihpp^^

let frMtois. par Philippes Augufte Roy de France enuoy é vers les Franç voyage de la terre fainële. Il les trouuaàladcre,làou ils ne tendans la commodité de pafler par mer en Syrie.Il fut par eux receu ré comme il appartenoit à vn fils d’vn Empereur, amp;nbsp;meimementeftantrc mandé par ces trois grans Potentats.De luy mefme ilfe fçauoit bien aide recômander comme eflant Grec, banny, necefliteux, de bon beau, ieune,amp; inftruiól parles Grecs qui eftoiëtauecluy,quifçauoiéibien^^^

faifoient rien?' amp;honJ^

armee efloient celles des François ,il voyoit bien que ce feroitàeux açni roit obligé de tout le bo fucces de cefte guerre, amp;nbsp;qu’il faudroit qu y enitiens ce que les François leur deuoient, amp;nbsp;qu’il fit par argent aux Vénitiens desiniures qu’ils auoient receuës des Grecs quelque teps o la mort de l’Empereur Emanuel.

jo»oUl^^tio II fit doneques aux François amp;nbsp;aux Venitiens l’vne amp;nbsp;l’autreprornel e-François de payer leur dette deuë aux Vénitiens, amp;nbsp;aux Venitiésdelesj^ ,.j cr XfnnKw penfer deniers des iniures fufdites receuës de l’Empereur Emanueldö‘L

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uvjS ij ssnbosnr mjsï rj nw-isjo sunv'i aanuK’j sunr^xne jaipjadma jnod'uojiruitj sanbüsnu aSrnu q.inj310^3 utuXx np.sjpusS sut’ojvjViop quot;nbsp;‘ ■ -arquioo^ |ï 310^33 30 -SSJnU’U S333nUS3| 5331103u 3ZoAn;i?^‘I'’^J45j4tJ 1

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501 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES AVGVSTE ROY 4lt;

de impetuofité,amp; les François prindrent terre auec fi grade fureur, dentelle vifteffe chargerêt les ennemis, qu’en vn mefmc téps on les vit deice - nbsp;- de leurs nauires,prendre terre,fc mettre en bataille,frappcr,courir,tuer,ƒ

uttrn^'^ ‘ fàcrer.L’efcarmouche dura longuement, pource qu’il ny auoit quelinl^^

Françoife qui la fouflint, d’autant que les chcuauxnepouuoient fi toit de dre des nauircs.Les Grecs auoient vne belle cauallerie,amp;îes noftres auoicn mille bons hommes de pied,huiâ: mille cheuaux, deux cens cinquate Gai dont il y en au oit foixante a trois rangs, 70.de charge, amp;nbsp;ixo. bonnes a po^^^ cheuaux. Cependant que la vallcurdes François amp;nbsp;le combat tenoit lesf '^rmees de dcs Conftantinopolitains fichcz aies regarder, amp;nbsp;leurs cœurs en fulpens lerr?^ dcuoit aduenir,lcs Vénitiens fc faifirent par derriere de 10. Gallcrcs comldt lo^ râgs,Grecqucs,efquellcs il ny auoit pas vn homme, efians abandonnées de mariniers,qui fen eftoicntfuiz,quiles auoient armeesamp;parccsde efl-QÎj. necelfaire pourlaguerre,mais eftans effrayez delafuricS^'^^' lance des Vénitiens qui froiffoit ceparoti ils paffoientjfefauuerentalaW ’ les Grecs Jef dcLiant qu’eflrc afiailliz d’eux. Soixante mille hommes de guerre de laienn^ foils. Grecque rendirent aux Frainçois la bataille plus difficile,amp; la fin fut,que ces des Grecs furent prefque toutes deffaiâ:es,bien qu’on ncfçachepaslcn bre de ceux qui y moururcnt.Mais il fault bien penfer qu’il fut grand, dau ,, quelanuiótenfuiuantla bataille, levied Alexis meurtrier amp;nbsp;parricide a rrejorcache. j , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i \ i. i r -n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;z t a i rr i» a*LI »ozIpNO'

donne en garde a 1 vne de fes filles nommee Irene Abefie d vne Abbaye uc* nains vn grand threfor quelle auoit caché dedans terre en lieu facre,amp;q^'^ Z/tîexit s‘en nuiôlpouttromperIcs citoycHS amp;nbsp;Ics cnnemis,il fottitdelàviUcauccbien de fes confidansfeomme il adulent en tel accident ) entre lefquels eftoitfong^ dreTheodore,amp; ainfifefauua.Lafuitte duTyran eftant le matin defeounett^» l'Empereur lesConfl:antinopolitains,tirans de prifonlc vieil Empereur Ifiac,radoret,en tire Jeprifin jefiguiffaus de fa. deliurance,de fit vie fiuuee, amp;nbsp;de fa viéloirc gnignee, ounrent les portes de leur ville aux Latins,amp; appellent amp;nbsp;fàluent les noftres, ven^dß ûuueurs de la liberté des Grecs,amp;: delavicamp;maicfté de leur Princc.lls fupP“^

Itßls de f Empereur rouis.

les François de leur monftrcr le icune Prince Alexis, amp;nbsp;de leur permettrequ 1 le peu fient faluer,amp;ainfi fut la ville de Conflantinopic exempte du pillag^^ des voyes de l’hoflilité.Ifiiac fut deliuré, fon fils remis en la dignité imperia ।

par ce moyen vne nouuellc gloire acquifcaux François amp;à leurs aflbcîcz.t vieilEmpereur remercia le plus afFcóliicufcment qu’il peut les noftres,dccc(]igt;J par leur bote,charité, amp;valleur,la Grèce auoitefté dcliureeduiougd’vneni^^^ rable feruitude,amp;qLie pour fon particulier,!! en auoit reccu tat de biêjqucbM la veuë ne luy peut cftrc renduc,toutesfois la vic,la liberté,rEmpirc,la . fon fils luy auoient effcé renduz,amp; luy rendu à fon fils,amp;de ce que les armespj' Etmereiemës fcs par cux Contre Mahomet,auoient efté employees a fon fecours, ayansci H uuxfrëiots. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qyg caufc particuliere cftoit la caufè gcneralle de la religion.

pour tant de biens rcccuz, on ne pouuoit leur rendre graces ny reinerciemeoS ny nuis guerdons pcnfcr,ny nuis nonneurs décerner condignes à leurs meriic^f charité'Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;valcuts.Que la cliantéamp;la diligence de fon fils en cell affaire,cftoit tantlou^

fils tnuers le ble,amp;tant recommandable en fon cndroit,qu’il vouloir tenir,ratifiîer,amp; acco* der tout ce que fondit fils leur auoit promis pour fàdeliurancc,amp;nonfeulC' ment ccla,mais encore fils n’eftoient contens,il leur en accorderoitd’auantag^ ne voulant qu’ils fuffent mal contens de luy à, qui ils auoient fauuc la vie.

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^''''quot;’'«tfc quot;'^^GVSTE ROY, 4.. LIVKx. ')®4c'î*''^*'uets'l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auccqucs les liens, quel moycir il y aiiip,.

'liiipft*'^^^’^Dli ^^^^‘'intinoplc fiflentplus volontiers ce qu’il leur com-dcu, (]£ '^^^Qîitiers donnafTent les deniers qu’il vouloit teuer fur eux, «leni nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. *°‘^“gation amp;nbsp;parolle de ton fils, il fit camper les François Prum^tis,

^tiih nbsp;nbsp;nbsp;Fl J,Vénitiens dedans leurs nauires.L’Impofition de ces

^rJ?°^M6lt;:a' ^^^’'^^^’^i‘'^leüeeamp; collcded’ieeuxlcur elloit fort griefue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

Wr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pveu qn ijs auoient accoultume d impoier tnbutaux au- lesf^che.

’^P^yen Sur ce point trefpalïa l’Empereur Ifiac, amp;nbsp;dit on

^ifcàf^^^Pctiipll nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans vneobfcure amp;nbsp;puante prifonj amp;gt;

ilîi nbsp;^^’^oyable attante amp;nbsp;crainte de la mort, auoir efté delà

riçp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diiPerence foudaine amp;nbsp;non efperee fa-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c’eftoit ce qui le fit mourir, où fil y en aiioit queE

telle d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vefquit pas longuement apres fon pere.

% '^?^‘“^îon a,P ^‘^’^l^antinople murmuroient,crioyent,amp; fe pîaignoient de nfih-

^rccç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c eftoit vne chofe villaine, de voir l’Empire des Grecs

^çî^^infi'^ep^^.''?^^^^tinegarfon,àviicauare, amp;nbsp;fuperbe nation ,amp; que la

defnuee d’argent. Que défia la Candie grande amp;nbsp;opu de la mer auoit efté par luy donnée en pur don aux La- cre«.

tille,d^ ^°^^^*'^^^^tnople amp;c l’Eglife Grecque auoit efté par luy forint J ^^'^’-ibsK, ‘^°^yr au fiege Romain,de receuoir l’opinion de l’Eglife La-

1 obeiftancc de l’ancienne Rome,d’ou vne fois ils eftoi-

^’de 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^’' grand Conftantin l’Empire fut de Ro-

pour fon particulier,cela fe difoit par tout,

troupes amp;c aflemblccs le menu peuple les Seigneurs

’IcE ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’•*‘-”“neur,amp; vnefeditionfefleua, on courutaux

‘’^ticcques vne fureur desbordee au Palais

auieune Alexis. Ilfem-

'1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’vn accident foudain luy porta vn nou-

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tronfeil.Du fefte du logis du Palais, il fe monftra aux ci- reine ou eji

vouloir demeurer en leur puiftance, amp;nbsp;ne faire par apres

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aduis,ains de vouloir dcfpendre tout d’eux. peuple appM

1 devç reflL^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appaifer ce tumulte, mais tout incontinent le ieune fiM^uce^

Sc de’ ctmimença de fenflaramer du defir P'^oth'• ^yaq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tie volonté . Il nepouuoitfatisfaireparenfemble«!

Wcl ^^^^t)it CO nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fil vouloit tenir auxFrançois ce qu’il leur auoit

^oit d peult^'^^'f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ficus, amp;nbsp;il ne trouuoit aucun moyen ny

'^.^^^tlre de fatisfaire aux vns amp;nbsp;aux autres. Il penfa qu’il e-tîcsf P^ier Jç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;promefle aux Latins qu’âfesfubieûs. Adoneques

vill nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Montferrat de luy enuoyer fur l’heure de minuit,

t'oitc c ^^^oitoo^’ ^ll^eurant que la porte delà ville prochaine du Palais phlç ^^^titdefc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^’t quelques fiens fidelles feruitcurs qu’il y enuoye-

pt'oche^a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''^tfnommé Myrthile par d’autres appelle Murtzu-

^Qtii '■’^^^^tiltef 1 F’^P'^^'^tir amp;nbsp;conuoiteux de l’Empire. Comme lanuicl dltloa. ti’-uourfeflcua eftant fufeité par certains

que MyrtEile attiltra pour l’efmouuoirjpuis tout incontinêt

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PHILIPPES i: AVGVSTE ROY S'

Myrthile fc mon ft r a, amp;nbsp;fit vnc haraguc au peuple par laquelle il fit entendre co* aiioit vne grande compaflion du miferable eftat de la Grece,amp; des GretS) faurrjmoit- CD cc qu’ils eftoicnt gouucmcz parvn ieune homme inhabile à goinierner,It-Itftu- JjifpQij- manier à la cupidité des Latins, qui le faifoient précipiter au pre-• . cipicc de l’iniuftice.Qiïil eftoit bien befoing que la ville de Coflantinoplech“ Z/feeußttion de l’Empire de Grece,regardaft «àfes affaires, amp;nbsp;cut I’ceil a foy,veuqu’cl ecfiogt;t (tntreleiEm trjhieamp;venduc par ceux mefmes qui la dcuoiet côfèru er, amp;nbsp;garder. Qn’dsiuo'' /«■«nCrr« nbsp;nbsp;nbsp;befoing d’vn home,qui ay maft la patrieamp;fes citoyens,deuant que ce qui re

ftoit du nomGrcCjVint à eftre exterminé, Alors f efleuant vn grand cri,amp;appl'quot;* diffement du peuple, les vns crioient qu’il le falloir faire chef de la chofepiiblilt;^* que qu’ils eftoientd’aduis d’eftablk: les autres qu’il le falloir inftituer chcfdes rorcesamp; armees de rcftat,amp; les autres qu’on le deuoit eflircamp; creer Empereur. tm^neur^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demicrc acclamation de le creer Empereur furmonta touteslesautres,b

quelle futincontinent fuiuic de la commune voix des Conftantinopolitains,^ ainfi fut Myrthile créé amp;nbsp;proclamé Empereur parcefte populacefurieufe,^ , enragée.

1

FIN DV NEVFIESME LIVRE DE L’nrSTOlRE DE FRANCE.


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“ YVSWV LIV KE DE


*, VeEûmt cVeCtxonou (ucceEvon,auxs Y^davoXovx- ƒ* nbsp;t^fuûcufe àvA nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,xï\conùnent AeEbeva. de met- ^e«r i» ff‘‘

^^e\e£eu aux Naxffeaux àes V emùetis, ^ovu miexxx p^-oEeï aux Evauc^oxs toute efçetauce àe £e Youuovt

i £auuet,^toVAsUxoyeus àerccouutetvVm-es EevA-CeVxeàe£ese,aEeYcscEat^ecs àe YOxx,deVout-amp;c àe toutes autres maûetes Sc Âto-

1

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' \\ç.(^\\EEvv'X\.\XXÇ. Ç,En oEîi^e, SsC C\vEï\C.

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rHlLlFFLox. AVLrVoir KUi 4^-defe repentir de ce qu’il auoit faiél contre le ieune Alexis enfaucur thilcjSc publiquement difoit qu’il falloir trouuer en quelque façon quecd le remede à leur faulte, amp;à leurs troubles.

ut Greet thitr^ent les latins.

I Doneques Myrthile craignant celle foudaine mutation du peuplcgt;tfd crei/treJe uaiit leicune Alexiscachédedansvnlieu obfcurouilfeftoitfauué,defip'^^ pj.g, jYiain re{lrangla,amp;incontinent apres fit courir vnbruiél que leditAt^ d’efefperant de fes affaires fefloit luy mefmes èftranglé. Or puis quelesVjO\ tiens auoient eftépar tromperie en vain affailliz, Myrthile qui auoitran) fes deffeins amp;entreprinfes,deliberad’affaillirlcs François par les armes A' feinélc de religion. Il feit armer tous les Seigneurs amp;nbsp;gentils-hommes la ville, amp;nbsp;auecques vne belle har^gue qu’il leur fit,les anima à faire ce ƒ leur confèilleroit, les prians de vouloir maintenir amp;nbsp;garder leur patrie la . ce, les monuments de leurs peres, la gloire de leurs anceftres, leur bonne four''cmÇn- prcfcnt,amp;: l’efpcrance de leurs fucceffeurs.Qijm puis qu’ils auoient deuant Icjs «erUf^rte. yeux les muts de leur ville, dedans lefquels ils eftoient ncz,nourrizamp;e liez en efperance de grandes chofes, qu’ils euffent pitié amp;nbsp;companion Temples,de leurs femmes, amp;nbsp;de leursenfans, Scneperrniffentaucunemt*’' qu’ils retombaffent en vne fi mal-heureufe amp;nbsp;fi miferable fcruitude, qun conuiendroit pluftoft mille fois mourir. Ayant par celle harangue encout^ gé fes gens, il'Commanda aux prellres de fe veftir de leurs habits mens Ecclefialliques,amp;aulïide porter deuant eux vne bannière a limage de vierge Marie, amp;nbsp;ordonna aulTi que lès troupes bien armees les fuiuiflentot laffent courageufement charger les ennemis. La fureur des Grecs les poui à l’endroit ou elloit Baudouin ComtedeFlandres,làouaucommencemegt;’^ le combat fut grandement doubteux, puis comme oneutdonnélalarmej^^ tout le camp des Latins ,amp; que de tous collez ilsaccouruffentengrandcdm gence,amp; chargeaffent furieulement les ennemis, les Grecs furent tuez, chai e menez battant iufques aux portes de leur ville, amp;nbsp;la bannière dclaviergc

niereque de toute autre perte, amp;nbsp;les noftres furet irritez d’vncnouuellcamp;i“' lie fureur. Les Vénitiens amp;nbsp;les François le lierent d’vne plus forte amitié qu« deuant, amp;nbsp;iurerentamp;fe promirent fidellemcnt de pourfuiure celle guerre,^ perfidie,d’vne commune volonté amp;nbsp;d’vn commun aduis, làns que les vnscii' ies treprinlTent rien làns l’aduis conlêntcment des autrcs,amp; que ce quiferoitp' ^r^iüeHs^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;butiné, feroit egalement diuifé amp;nbsp;departy à ceux qui le meritî'

roient. La ville fut tenue afliegee brauement par l’elpace de feptàte-deuxiourS) làns que ny iour ny nuiél les nollres donnalfent aucun repos ny relafcheaiit alTiegcz, amp;nbsp;comme les vns lortoient de garde ou de rcfcarmoiiche, les autres siege Je c»n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y enttoicnt. Les François faifoient la guerre par terre amp;nbsp;les Venititn^

fiMtinofle^ par mer,tellement que les vns amp;nbsp;les autres donnoient tant d’affaires a ceux de dedans , qu’ils ne Içauoient de quel collé fe tourner. Les Vénitiens lièrenten-^rtißeet Je dciix galleres aulquelles ils ollerept les rangs des rames, amp;nbsp;fur icelles W ^«errf. ftirent des tours de bois plus baultes beaucoup que les tours, boulleuars, ou ramparsdela ville, amp;nbsp;là mirent des Ibldts choifis amp;nbsp;cfleuz qui debuoient tirer des traiéls amp;nbsp;du feu aux murs amp;nbsp;aux ramparts des ennemis,

Dandolo feiten cela cequ’vnhomme de bien peult faire - Ilietta duleudc-dans la ville, qui brulla beaucoup demaifons,amp; en l’endroit, ou elles turent

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PHILIPPES 1. AVGVSTE ROY41. LIVRE X. 507

^Mees fefmeut incontinent vn grand tumulte amp;nbsp;frayeur. la Dartdolo eftoit degaignervnegrofle tour bien prochaine du port, d’autant quefes loi-la gardoient auoient tous cité ou tuez ou chafTez àforce de coups de traifts, quand Myrthile y arriua au fecours,là ou de rechef il fut combattu ært longuement auccques vne yflue doübteufèdu chamaillis. Les François leur collé faifoient bien leur deuoir de combattre par terre, amp;nbsp;leur conuint

pluftollcombattre contre les folTez, contre les tranchées, amp;nbsp;contre les Icuees terre que contre les murs de ladite vi Ile, amp;nbsp;eurent autant d’affaires queia-

eurent autres alïiegeans. Cecofté la, d’autant qu’il regarde vers Sainôte le Palais Royal, amp;nbsp;quel’aduenue du continent y cil beaucoup plus

amp; plus comitiode aux ennemis, çftoit bien remparc amp;nbsp;fortifié, mais l’ef-l‘'iudacc,lafurcur, amp;nbsp;le granddefir de vengeance des noftres, fouldroya

°^gt;h,caira,froiiratout, amp;nbsp;y palferent Jaauoientles ennemis gaigné vne ^roC^^eMcefidt forte tour, qui auoit nom la tour de l’Ange, d’autant que la eftoit vne ima-dvn Ange. On dit qu’il auoit efté prophetifé à Myrthile que la ville de

'^onftantinople ne pourroit iamais ellre prinfe que par vn Ange.

Comme doneques il entendit pour certain que lesFrançois auoient gaigné la four de l’Ange, il commença bien toll de defelperer fes affaires amp;nbsp;delà vie, ^lanuiélfuruenant, durant que les François entroient courageufèmcntpar porte,il fortit par l’autre toute âroppofite,amp; ainfi futfaitela voyc al’vn amp;nbsp;hutte ennemi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mynkile.

Incontinent les preftres fe rcueftiffans de leurs fiirpliz, chappes, amp;nbsp;pré- .

nans auflifemblablement les bannières de leurs Eglifes, amp;nbsp;la Croix,allèrent a-ßMtinofU.'* •^^cques grand honneur Screuerence au deuant des vainqucurs,fe ietterent aux

quot; foldats ôc mefinement des capitaines, les prians de fe refTouuenir de ’ a condition des chofès humaines, de le contenter de la viéloire, de la gloire, quot;nbsp;uelhonneur, de l’Empire, amp;nbsp;de l’immortalité du nom, mais qu’ils fabftinfTent quot;nbsp;uetuer,debrufler, de piller, amp;: defàccager. Qipe puis qu’ils eftoient hommes quot;nbsp;«euffent aufïi pitié des hommes, que puis qu’ils eftoient Capitaines amp;nbsp;foL ” lt;hu,ils eufTentaufli pitié des Capitaines amp;foldats,qui bien qu’en vaillance ” ^tionnefortune ne fuflent leurs cfgaux, eftoient pourtant Capitaines Ôlt;fbh ” ôc qu’ils gardaffent amp;nbsp;conferuaflent leur ville, de laquelle (fils ne la rup * ^oitnt point ) ils auroient beaucoup plus de plaifirs amp;nbsp;de commoditez que quot;nbsp;bis la ruinoicnt.Quelle auoit efté la ville capitale de l’Empire des Grccs,main-• tenant elle l’cftoit de celuy des Latins. Que puis qu’ils en auoient eu lefbing, pie c^pû^dt * comme de ville appartenante à autruy, a plus forte raifonle deuoient-ils bien*^“ quot;nbsp;^uoir d’auantage, puis quelle eftoit deux mefines. Que les autheurs de tous quot;nbsp;ces troubles amp;nbsp;malheurs Alexis levied, amp;nbsp;Myrthile portoient vnecondigne quot;nbsp;tecompenfe de leurs follies, d’autant qu’ils eftoient en fuitte. Qujls euflcnt ^»thewt quot;nbsp;pitié amp;nbsp;compaffion d’vne innocente amp;nbsp;infortunée tourbe de peuple,oppreflee ’ amp;grandenient tourmentée des frequentes tyrannies de leurs Seigneurs parri-quot; cides. fils faifoient cela, Dieu qui eftoit le Seigneur des armees^leDieu quot;nbsp;des battaillcs, le Dieu de mifericorde leur en donneroit la retribution. Les fup^ , » plièrent de pardonner à leurs habitans, de veftir les cueurs de doux amp;nbsp;de-• ments Seigneurs amp;nbsp;peres ,non d’ennemis amp;nbsp;de rudes maiftres amp;nbsp;pofTefleurSi » depardonneurs,non de vainqueurs, amp;nbsp;recognoiftre à leurs larmes leur mife-• rablc condition, amp;nbsp;leurs maux paffez.

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PHILIPPES 1. AVGVSTE ROY 41.

Les chefs efmcuz de ces pitoiables fupplicatios firent crier par vn Heraut,

ties lieux forts de la ville , puis aller aux Eglifes rendre

au fouuerain Dieu, pour le grand bien qu’il leur auoit fait, d’auoirfiheureui^quot; ment gagné cefte ville.

nuiél furuenanr, amp;nbsp;ce temps qu’il failloit employer à fe faifirdes lieu^ ' quiprofßta. forts, proffita plus aux miferables cytoiens de la ville, quela mifericoroedt'’ vainqueurs. Ainfi fut doneques prinfe Conftantinople,ran mille deux cens ^SßStinople nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;douzième iour d’Auril. Les chefs tindrent vn confeil, pour aduiferaui

faires de la ville, nbsp;nbsp;de l’Empire. Les vns difoient que puis que Dieuleurîquot;

uoit fait la grace de gagner vne tant honorable viéloire, ils ne deuoient ruinât vne ville tant ancienne, amp;nbsp;importante, aftife comme au theatre du monde,'' jDtuns^dduis I fembloit eftre vne Guette qui regardoit dedans rAfie,amp; l’Europe, ou coii^ JurMprinJe. a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i i. ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;igt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i n I zgt; 111

cepreftnl-

me vn ceil de 1 vniuers, regardant a 1 vn amp;nbsp;a 1 autre monde, eftant plantée • lieu le plus commode qu’autre quifçauroit eftre, pour tenir en fubieiâion ennemis de noftre religion. Qfiil feroit beaucoup meilleur d’y lailTer vngo'' tierneur, d’y mettre vn nouucau peuple, d’y eftablir noz loix, amp;nbsp;del’accoiin mer à recognoiftre le Pape de Rome, pour fbuuerain iuge de l’Eglife vniueu^ le. D’autres eftoient d’aduis, qu’on ne deuoit permettre en UChrefticntef 'jquot; Empire, tout ainfi qu’il n’y auoit qu’vn fouuerain Pape, amp;nbsp;que laraifon,^ ûifon le requeroient. Que Irene fille d’IIàac legitime Empereur des Grecs/ ftoit Imperatrix des Latins, a laquelle le droit, amp;nbsp;les loixaccordoient^amp;den^ roient l’hercdité paternelle, qui eftoit l’Empire de Grece, d’autant que ladite Irene Jmpe- tone eftoit fille vnique dudit Empereur. (^c Philippes Empereur des auoit efté l’autheur de cefte guerre, ôc qu’il eftoit fort amy des François, ftoit ennemi des Venitiés.Mais la plus grand part des Seigneurs,cofideransç'^^ Tdutynprin affaires de Grece auoiét befoin d’vn Prince prefent,amp; particulier,furêtda -Liis d’en eflire vn à leur deuotion, qui refidaft furie lieu, amp;nbsp;peut donner aux Latins »“fecours aux voyages amp;nbsp;entreprilès des guerres Saintes. Cefte opinion Cquot; ftant la plus forte, nbsp;nbsp;la mieux confeillce fut fuiuie de tous.Aufli deux Euciqucs

de la Syrie, l’vn de Bethleem, amp;nbsp;l’autre d’Acre, qui auôientaccouftumc devenir fouuêt au camp des Latins pour inciter les noftrcs aux entreprifes des guerres Saintes, furent admis aux confeils, amp;nbsp;deliberations quife tindrentfurlek-étiond’vn Empereur , amp;auecqucs eux y furent aufti appeliez deux Euefqud

HM^eu'tn Comte de rltindres JEmpereur,

de France, alfauoir ceux de SoifTons ôôde Troyes, Sgt;c FÀbbé de Lcmcly. h® principaux chefs furent Baudouin Comte de Flandres, amp;de Hainaut, Loyi Comte de Blois. Guy Comte de Saint Pol, Ichan Comte de Brennc, Boni-face Marquis de Montferrat, le Comte du Perche, amp;cinq gentilshonun^ Vénitiens. Ces Seigneurs amp;nbsp;Prélats, apres auoir trefdetiotement prié Dieu de les infpirer d’eflire vn bon amp;nbsp;iufte prince,d’vn comun confentement donnèrent l’Empire de Grece au Cote Baudouin de Flandres,richc,braue, amp;nbsp;vaillantPnn-ce,qui eftoit oncle maternel de Loys fils d’A u gu fie, amp;nbsp;qui en cefte guerre auoit faitplufieurs beaux exploits d’armes.

Le Marquis de Motferrat quitta l’Ifle deCadie aux Vénitiens,moyennatvne grofie fomme de deniers,amp; luy eftant en recompenfe donnée la Theflalie,urut déclaré Roy d’icelle,veu mefinemêt que long teps deuant,Emanuel Empereur des nbsp;nbsp;Grece auoit deftiné le Royaume de Thefialie à la maifon amp;nbsp;famille dcMot-

^Grece^J^* fcrrat.Lcs Ifles de la merÆgee furet données aux Veniti'és,amp;vngcntillion^uie

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PHILIPPES i. AVGVSTE ROY 4t. LIVRE X.

de lâvillc de Troyes en CLipagne nommé Geoffroy vaillant foldatjfut déclaré, ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Ducd’Atl'icnes,amp; Prince d’Achaic.Ceux là,amp;Ies autres aufqiiels on donna ou a quot;nbsp;lafeigncurie de quelquevillc,ou d’vn pays,les eurent,à la charge de faire porter au fifcq ou domaine de l’Empereur Baudouin,laquatriefme partie du domaine amp;nbsp;de toutes les impohtions de leurs terres, amp;nbsp;d’icelles firent iby homage au-ditEmpcreur,amp; fes fucceffeurs cnrEmpire,amp; promirent d’iceluy tenir leurdi-

tes terres en A ipannage qui eff vn mot Grec,duquel depuis les François ont v- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;V

feaccomodâs la donation des terres de deçà à la lignification qu’ils voyoiét en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h

celle façon bailler les terres de delà,côrne noUs auons dit au 3.1iure de l’eftat des affaires de France,là où nous renuoiros les leéleurs, pour entédre la fignificatio de ce mot Apanage.On donna aux Coftatinopolitains vn Patriarche qui eftoit gentilliómeVenicien,nómé Thomas Mauroceno,qui dedàs l’EglifeS. Sophie donna à Baudouin les ornemens Impériaux. Et lors côméça l’Eglife Grecque à iis l’accorder en opinions auec la Latine,amp;de recognoiftre le PôtifeRomain,pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Grec

louuerainiuge de l’Eglife:amp; les Grecs qui ne pouuoientfupporter l’Empire, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

litithorité des Latins,lè retirèrent à Andrinople ville deThrace,diftate de trois oucinqiournees de Conftantinople,bien comode pour receuoir le fecours des B'trbares.Dcuantl’an reuolu,Ienouucau Empereur Baudouin affemblavne bel ^amp;puiffantcarmee pour courir fus âu Roy de Bulgarie, lequel affifté deplu-l'cursPtinces,amp;de la communauté de Grece(qui corne nous auons dit, fuppor jott inipatietnmcnt l’Empire des Latins)tourmêtoit Icfdits Latins. Auec laquel s^uJouin l^tl^tHaalTieger la •ville d’Andrinople ,ou lafortuneluy fut li contraire qu’e-l™tal’improuille affailli par les Barbaresamp;par les Grecs,il fut prins prilonnier ^’p3rleditRoy enuoyéenTurquie, fiquelcs noftres qui n’en pouuoientfça-^oitny vent ny nouuelles,le tenoient pour mort en la bataille. Au moyen de-

lt;liioy les Princes Latins elleurent pour Empereur en fon lieu, Henry de Flan- F«« sav dresfonfrerCjamp;IehanCote de Brêne à la priere des Latins qui clloient en Syrie ^llaenLeuant.Amaulry Roy de Cypre parmy tant d’affaires des Chreftiens fe coportoit fort mal,bien que par le droit de fa feme il fintitulaft Roy de Hieru-hlé.Dcs que le Comte de Brenne fut arriué deuant la ville d’Acre, il efpoufa la belle fille dudit Roy de Cy pre,fille de Cbrad Marquis de Motferrad, ôc fille de lahlled’AmaulryRoy de Hierufalê,amp;ccftePrinceffe vraye amp;nbsp;legitime race des ffois de Hierufalé,déclarée Roy ne dudit Royaume, fit que fon mari le Comte deBrenne, en futfalué amp;nbsp;nomé Roy.Ce pêdat les Sarrazins ne dormoict pas de Icurcollé,ainsaduint que le Roy de la Barbarie Africane mena vnenouuelle année cnEfpagne.Les Fraçois elmeus tant de la religio, que de la crainte d’vne guerre prochaine,fe refolurêt de mener l’cflite de leurs forces au fecours des Ef-paignols.Lefquelsfehafterentdc cobattrcles Barbares qui les dcfiàrêt,amp;apres exercèrent par fer amp;nbsp;par feu,lcur fureur,tant qu’ils trouuercnt pay s,iufques à ce re, quelcfecoLirs des forces de France, d’Allemaigne,amp;d’Italie les leur fiteeffer.

Lors furent les Barbares deffaits en vnebataille,nonpas touteslois auecques fl grande perte qu’ils peuffent eftre chaffez du tout,ains femparerent de la f^iis, Grenade,laquelle ils ont poffedée iufques au temps de nos peres, qu’ils en ont efté chaffez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

En ce mefmc têps prindrêt comécemét 4 .ordres de religion, affauoir des Pre-dicatcurs qui font les lacobins,des freres Mineurs qui font les Francifeans, ou Cordeliers, ôdc^AuguftinSjôc Carmes. Samtl François Italien natif de la ville

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PHILIPPES X. AVGVSTE ROŸ 4î-

i«^«xfre d’Aflîflio fut inftituteur dcsCordeliers,S.Domini q Efpagnol natif deCalaHon MendsMs. jnftitualcs lacobinSjAlbertPatriarchedeHiei'Lifalecopofa la regie desCar^ ’ [i/tinuru he amp;leP^peLmocêt3.approLiuarinftitutió del’ordrcdeS.Auguftin.AUuiVC re/ijue. nbsp;nbsp;nbsp;cn ce teps,vn nomc Amaulry ou Almaric de Chartres, home fçauat, maisn

tique,approuuat(ce difent quelqs Chroniques)toutes paillardifcs,foubsvni

‘ de charité, amp;nbsp;qu’il fouftenoit qu’vn chacu eftoit tenu de croire quildt^^^, quot;nbsp;■ - de lefus Chrift, amp;nbsp;que quad lefus Chrifl fouffrit mort, amp;nbsp;palbó, nous fou^ mes auec luy. Ccft Almaric apres (à mort fut codamné,amp;excómunieau Coc de Rome,amp;:fes os iettez hors du Cimetiere,puis ards,amp;reduits en cèdres,De autres ordres furent fupprimez,a{rauoir les Hûblcs, ainli fe nomoientils,amp;

J. Dominique.

fJereßedes .yflbi^eoie.

Ordres ßtp- pauures de Lyo, defquels(cóenousauós dit}eftoitfódateurPicrrc ValdoL)® nois.Le PapeLucius auoit condamné l’vneamp;rautre fede,laquellc toutesfoisn^ pouuoitdu tout eftre arrachée.S,Dominique fut grad pcrfecutcur deshcrctiqs amp;nbsp;môftra grademêt fon zele à l’extirpatio des hérétiques Albigeois. Etcôbiegt;y que plufieurs ayent eferit d’iccux,amp; que tous douent ce no aux hérétiques,^ de ce téps là auoiét infeélé laplufpart de la Gaule Aquitaniquc,amp; Lyonnoiie, eft ce que pas vn n’a feeu encore dire, qui en fut le chef amp;nbsp;autheur,ains print le nô de la feéle du pays,auquel premieremét celle herehe print fa racine, q les premieres qui en firêt profelïio publique fe mollrcrentà Albi,citeallilc^^ pays de Laguedoc.amp;fi anciêne,qu’elie eft baftie des le téps q IcsGauleseftoienj en force,amp;qu’écore lesRomains ne les auoiét fubiuguees.Ces hcretiqs croioi^t (à ce que quelqtiesvns ont cfcrit)qu’il y auoit deuxPrincipes,5ccreateursdctoii Opinions def chofes,aftauoir le Dieu amp;le Diable:quc ceftui auoit créé le corps ainfi qDieu * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit cópofé lésâmes. Ceftuy eftoit le Dieu bénin,amp;luyatribuoiéc le nounc^

jues,

Comte de Thoulottfe Jse residue.

fffreti^ttes opinions.

Aïefprts des (eremonies.

Teftamét pour fi part,à caufe qu’il eft veritable.Mais le Diable eftoit noninie^ Dieu malin ôcautheurdu vieil Teftamét qui eft méteur. Etpource(cócditliU' ftoire des Albigeois) le Cote de Thoulouîe dit vn iour qu’il ne vouloiriaanon part au Dieu de Moyfe,amp;ne{ouhaittoitqu’illuy afliftaft àfa fin, ils nioiétlarc-furreélio des corps ainfi que iadis firétlcs Saduccens, amp;nbsp;la plus grad partie des Philofophes anciés,eftimâs que le corps amp;nbsp;fame auoiét vne mefmc fin,Eteftoi-entfiaueuglez quebiéqu’ils receuftent lenouueauTeftamét,fiefteequemai heureulcmét ils nioient que lefus Chrift qui y eft eferit naiftat en Bcthlcé,terrc-ftre,vilibleamp;crucifié en Hierulalé,eftoit vn mauuais hoe, là où le bo Cbrift(aii' fi qucfaucemétils maintenoiét)nemageany beult iamais,amp;nefutincarne que fpirituellemét,amp;par ainfi côelesChcrintiés,ilsluy,faifoiétvn corps fintallique écimpaftible contre toute authorité de la fainte Eferiture. Mais ils auoiét fi bien pourueu à leurs aft'aires,quepournetôberen incôueniét,ils nioient toutapU les liurcs de Moyfe,fi ccn’eft quelques authoritez quifaifoiétpourcux,amp;qna uecreuerence ils diloient qu’on deuoitreceuoir. Ilsfemocquoientdcshme-' railles des morts, ôc des prières qu’o fait pour cux,amp; ne croyoiét qu’il y eut cn-fer,ny purgatoirc.Leur doélrine leur enfeignoit que d’étreraux Eglifespoury prier c’eftoit chofe fuperflue,amp;làns aucû proffitaux fidelles, ôdcbaptcfineleur 'rü^s^'deCdiiis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inutileMufsi n’en tenoiét ils du tout copte, fi ce n’eftoit affin que du tout

hertdques. ils n’eftrangeaffent le peuple fils venoiétà l’abolir. Quàt au SâcremétderiioUd ils en parloiét aucc toute irreucréce difàns que le corps denoftre Seigneiirndl no plus au pain cofacré par la parolle deDieu,amp;par le miniftcrcdii prcftre,quil eft au pain comun, ou és autres chofes que nous vfons. Au refteilsfcfiiifoH acroirc

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'quot;gt;itek i. AvGVSTE ROY 41-LlVRh desamcs d’vn corps enau-

fïit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^e^^’^i^P^d'cCjclles cntroient es corps des Set-

d; ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;belles fi Phóe auoit malvefcu en ce mode.Qi^ Pil clloit par

enf ^^iïiar’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^®rps de quelquePrincc ou autre iliunre perlone.Ils c6-

chofe lubrique, ôc difoiêt que ceux qui engêdrcnt des

tiç 5i. ^oiiftej nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiiuuez en lefuchriftjamp;toutesfois fe côtrariâs en opi-

Cel} nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cÔionftion de i’home amp;nbsp;de la lerne faite par les par-

à caufè que c eftoit chofe naturelle, Ôc rcceuoict

^‘^belçyj, ^^P^eiiairc d’annees de la migration des âmes es corps diuers , , . dôa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;purger,de laquelle parle Platô,mais nô aucc intelli

^“^nguczpar diuerfitez de nos les vns des autres, carauxvns .tellequot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou bos homes, amp;nbsp;ceux cy eftoietlauoris, amp;nbsp;chéris

dec?!’^'^^^its nbsp;nbsp;nbsp;3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îeCote de Thouloufe n alloit par pays qu’il n eull nbsp;nbsp;nbsp;ilej

f ‘^bpagnie, lefquels alloiêt vellus de noir, ne mageoiêt point

J'bçs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe faignoiêt challrcz, bien qu’ils fulTent fort pail-

foi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’'^^oient croyans ou fidcllcs,lelqueîs bien qu’ils velquifl'cnt

ne peuflent attaindre àla perfeólió des au tres,fi clpc-l'iirc“quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vie éternelle Entre CCS p arfaits on choifif

‘ftiû ff ^“‘er » nbsp;nbsp;nbsp;^’-ælques,lefquels impofoiêt le» mains fur les autres, pour Mts nbsp;nbsp;nbsp;'

quelqu’vn mouroit fans telle impofitiô,ils difoiêt cllre poij wit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais eux faifans tel deuoir fur le plus corropu d’être

ç nbsp;nbsp;faillir que celuy là fen alloit entre les bras de Icftis Chrill,

■^’■^^’^aifoDominicale. De leur parti elloiêtlesCotes de tIiou .

tQBigorre,amp; de Carmain,amp; mcfmcs le Roy d’Arago,amp;biê nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

opiniôs,fi ellce quelles ne fufeiterêt pas tat la haine

îïiçj^^^^fîTicrf nbsp;nbsp;nbsp;Princes contre eux,que fit la liberté de làgage, dont ils y- .

hii^jj^^^^^tlej^^^'^l^^samp;fiifTolutios defdits Princes,amp;des Ecclefialliqs,amp;mef-aQQ-î^^iuerfçjj nbsp;nbsp;nbsp;aêlions des Papes.Ce fut le principal point qui les mit en Cénf» Je

geopH^oy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les chargea de plus de mefehantes opinions, qu’ils n’en J*'”quot;

fufeité par les Ecclefiaftiques de fo Royaume,qui char taCfi^outesfortesd’herefieSjpoLir ce qu’ils blalmoiêtamp;accu foi 8^01 î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Papeinnocêt 3.d’interpofer en cela fon a ithorité,amp;de le

ice«'

1lt;leDn ^'^rdin^l^j ^^'^’■^dqs au bô chemin.Le Pape enuoya audit pays d’Albi-îesit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii^ Porticu,Nicolas Euefque deThufcuio, l’Abbé

Abbez dudit ordre,gês treirauas,amp;de bone vie,qui aile tro^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fquot;‘^’^bolique amp;nbsp;les ceremonies de l’Eglifc au pays d’Al- preßhestte

M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de perfonnes qui les voululTent efeouter. Et voyâs A»''««

gco' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup audit pay s,ils fe retournerent,mais peu apres

Challcau-neuf moyne Legat audit paysd’Albi-

% nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Raimond Cote de Thouloufe,par cöreJerhtt

il ne fe vouloir corriger ny amender pour au- ion(e excont

Nos chroniques de Fracc difentquc

par ce moyne Legat du Pape, màdaau Legat qu’il

lutfde fe ^^dle de S.GilIes,amp; que là il parleroit à luy,amp;vicndroit Legat y alla,amp;ytrouualcCôte,lequel ne luyvou

, ^^^amp;^r,ains le nienaira,amp; dit qu’il le feroit mourir de malle nbsp;nbsp;nbsp;ifcSfe

Partit de ladite ville de S.Gilies,deux feruiteurs du

V iiij

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51X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES X. AVGVSTE ROY 4t

Comte que le Legat ne cognoiflbit point, fe mirent en là compagnie, amp;nbsp;, rentauee kiy ala repeuë du dilner, amp;nbsp;l’aprefdinee deflogeans auecquesluy»^ amp;fai{ans femblant de vouloirVaccompagner à la fouppec l’vn d’eux liiy le fer d’vne lance,ou d’vne iaueline entre deux coftez, dont il tomba a terre, en regardant ledit meurtrier, ne difoit autres parolles, fors, Dïsn

chrétiens4- Hianda au Roy Philippes, amp;nbsp;à tous les Seigneurs de France, que comme bon» »zwflt;fo«rf Chreftiens,amp;vrays enfins de S.Eglilc, ils euflét a enuoyer ges cotre ces hercti-lej^llgt;i^eots qucs,amp;contre les terres du Comte de Thouloufe,amp;en Albigeois,à Narbonne

amp;c autres terres voifînes ,qui en eftoient entachées. Voila ce qucdifentnosAn-Comte de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui difent encore ce qui f enfuit. Le Legat ayant fait entendre lafonmii'

Thonlonfe re tion du PapCjlc Duc de Bourgogne,le Comte de Neuers, amp;nbsp;le Comte deTho^ lt;/»lt;ƒ alafy loufe,qui par crainte feftoient réduits a la foy,les ArcheuelquesdeSens,^

Rouen,les Euefques de Liheux,de Bayeux,de Chartres, de Coraingc,deCoi«' „ rans,amp;dc LodefLie,amp; l’Abbé de Cimorre,amp; plufieurs autresPrelatSjChcw)'^^ peuples fe croiferent pour aller contre les hérétiques Albigeois,auec vnc/or te puiflante armce.Toutes leurs enfeignes eftoient marquees delà Croix• allèrent alfteger la ville de Beziers, dont eftoit feigneur vn nome Roger faulteurdefdits heretiques.La ville fut prife,amp;bicn 6o.mille teftes tuées eniec tefieri frtfe bruflerent,prindrentRogerprifonnier,amp;confifquerêtfiterreauRoy.D^ la ils allerer àCarcaftbnne ou tous les habitans du pays,hommes,femmes,^^’’ * fans feftoient retirez. La ville fe rendit, amp;nbsp;par traiélé fut dit que ceux de dedans -,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en lortiroient tous nuds,leurs natures dcfcouuertes.Cela eftat fait,ils retourné-

frinfe. rent en France,amp; baillèrent la charge de cefte guerre ôcdeleurarmccajyiquot;^

Cote de Montfort pres Paris,braue amp;nbsp;vaillat Cheualier. C’eft ce que difentnlt;^ Annales.Les autres difent que les Legats du Pape venus en France pour lew* ' de cefte herche,par l’aduis des fufdits feigneurs donerêt la charge de celle guet re audit Cote de de Montfort,pour le fouftien de laquelle chacun contribuoii argent.Il afïiegea Beziers, amp;nbsp;par l’aduis defdits Legats, enuoya dire aux habit^ d’icclle,qu’ils eulfent à luy enuoyer le roollede ceux quieftoiét dedasleurvi Icinfcébez de cefte herelic,Scque les autres euffent aies letter dehors,ou queU^ . mefmes en fortiftent.lls ne feirent ny l’vnny l’autre,dont la villeeftantprifef^ d'^rrtpris force,elle fut pillee. CarcafTonne fut prife,amp;les habitans enuoyezauccleursf billemês.La ville de Caftelnau d’Arri fut longuement afliegee, en laquelle N rent pris 50.homes, qui aimèrent mieux eftrc brûliez tous vifs, que de rcuenV-L’an ixio.les habitas de La ville d’Albi ne voulans attendre la fureur de lalorcf» ‘^lUferëd. ouuritcntles portes au Cote qui ne leur fit aucun mal, mais peu apres ils ly^ uolterêt,dot ils Ce repentirét, car les autheurs de leur reuoltcmêt furet La Vaur fut prife d’alEault,laoù quelqs heretiqs obftinez quinevoulurétk ƒ dire,furent aufti brûliez, amp;nbsp;le Capitaine de la ville nome Amaulri braue fol fut penduamp;; eftranglé,amp; 80 gentilshomes decolcz.Le fexe des femes cir4rdeD4- lt;elpargné. Girarde Darne de ladite ville fut iettee dedas vn puys profôd,amp;: lu medelaKauir dans aflomec de piettcs. Grande cruauté fut cxercee contre les habitans fte ville la,d’autant que peu auparauant ils auoient en embufeade lurprins«!^ ques vns des noftrcs allans au camp du Comtc,amp;les auoient tuez.

Les villes de Rabaftens,de Gaillac,de Cauftade, de S.Anthoni, deSuin

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^«ïux de Cahors par l’aduis de leur huvx.^ prendre ceux qui eftoient uuv.

en fi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comté, efperat que ce feroit Je guerdon de fa

P prife nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Les noftres furent longuement deuant Moiflac, qui

Pj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^^^debouclierie faite dedans.

p^^^’^Çois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ens treze, les affaires de France fe portèrent fort mal. Les

§, ^HiteJçji ^^P^^^hez en vne autre guerre n’auoient moyen nyloißrde

geois, amp;nbsp;le Con te de Tholoufe feftoit reuoltéj

il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ßeretiques, Alphons Roy d’Aragon auoit leué vne ar-

tçfp ^^fler Jgj.’^^^^^^ufecours duditCôtefonami,voifin,amp; parant, aJaquel-fQ?’’'’‘iGaron nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^y^^^nees, amp;nbsp;iaeftoitleditRoy paruenuiufqLiesaMu-xo‘‘quot;fquot;««

âeR nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SJ^^nd les Comtes de Foix amp;: de Comminge auecques leurs

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’autant qu’ils eftoient parens amp;nbsp;vaffaux du Comte »

ieunefte de fon Eftat en armes. On dit que Par-

J^'te Çqj^ ^^ues cftoit compofee du nombre d’cnuiron cent mille corn- fZzt^ c ny fç^ nbsp;nbsp;nbsp;Montfort negalloit pas ces forces delà dixième partie.

aiix ceT''^^ ^ßociez amp;nbsp;cappitaines ne fe fians pas tant aux forces hu-

fe préparèrent à tous deuoirs de bons Clireftiens. Les

SaiC^^^ de L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, d’Agde, de Lofdeue,amp; de Comminge qui auoient e- /’ƒ«lt;’«gt; dt

^’Jefchcz par leurs diocefains ,eftoient en noftre camp auec

^eti^ ^güerteq^^^'^^^^^^poi’toient point les armes fur le dos,ils ne fiifoient ^^%ainoient point des efpees,mais eftans les deux armees Dewir d’E-f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prières trefdeuotes, fupplians le fouuerain

Itiiji H^’ils P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, de fe faire chef de fes foldats, dene permettre que

^ui ep nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour enfeigne de leur guerre fut vaincue, ny que leurs

tn nbsp;nbsp;nbsp;Kumaines lesfurpaffoient, triomphaffent deux,quia^-

cauf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efperance enû diuine bonté. 'Qifil hrypleut fefmou-

“ice, de leurs prières, oraiions, amp;nbsp;vœuz.Leurs larUics eurent p^».

vain guit, vn grand nombre d’hommes fut vain-de bons Chreftiens, amp;nbsp;l’herefie nbsp;nbsp;.

’ ~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ffereUMd

-^^‘Comminge turent mis ytsîncH':^.

^’’«■nrinfè aucc

- fti-

nctv..

deThoulouiv,.»

Aragon y fut tué. La ville de x *

él’hommes amp;nbsp;ruines de maifons, la pluIpai v

i nbsp;nbsp;^^htté«2^^S’'^’^duomb.rc d’hommes fut tué du glaiuejôt encore p os g,-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dont il en mourut plus de vingt mille, amp;nbsp;ceux qui re c fg.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mourut en cefte battaille des noftres qu vn genti

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelques autres gentilshommes qui n eftoient pas eau

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftrc de grande maifon ny pour grade vaillance, amp;nbsp;n y

I ?’^^ithen5^^P^’^’^-^enozgesdepied.EttoutainfiqueleComtede Mont or I de ceft^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;brauement gagnéceftebattaille,aulft feeut ilvferfort

1 des ^^'^oire, car continuant cefte guerre,il print toutes les vi es voi-1 Î^^Pourcp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;êc mefmcment au pays d’Agenois amp;nbsp;de Roueigue,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pentiffent mal de la religion, mais affin qu’elles ne peufient

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Symon auoit en fon courage conceu vne grande cfpe-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;richefrcs,confiderant qu’il auoit trop peu de biens

r ,, J^^^^defavertUjamp;ve nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’ou il eftoif. dauantage i auo

'quot;Lilians feigneursjl’vn nommé Amaulry, Sgt;c l autre y mon

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514

PHILIPPES X. AVGVSTE ROY 4’«

Ceilc bataille fut donnee l’an mille deux cens-treze, felon aucuns à Muret pres deThouloufe, amp;nbsp;felon d’autres à Muret viH^ ƒ te atM e. (2omminge,veu qu’encor à prefent on y voit vne chapelle fur vn mont voil‘O de ladite ville, en laquelle eft enterre ce Roy d’Aragon, nommé felon aucun^ Alphonle, felon d’autres, Pierre feptieme du nom fils d’Alphonfe.Ceqüic* temioigné par l’autheur de Phiftoire des Albigeois, qui fut du temps que co bataille fut donnée.

Enuiron ce temps là, fefleuerentàPatis quelques heretiqucSjdôntily^uo*^ quelques preftres, quidifoient amp;nbsp;fouftenoient, que la puiflancc duperetiurîgt; tant que la loy de Moylè fut en vigueur, amp;nbsp;d’autant qu’il eft eferit, queleschO' lès vieilles font abolies par la furuenue des nouuelles ,iesvschri s


P4rif.


ntrebt^uff

Femme i

au temps que ceux cy prefehoient ces chofes. Et lors ils difoient que les SaCfO mens du nouueauTeftamêt auoientdecours, amp;nbsp;aduenoitle temps amp;nbsp;regned Saint Elprir, amp;nbsp;par ainfi les Sacrements d’Euchariftie, deBaptefmc,amp;autrc5 ceremonies n’auoient plus de lieu, ny efficace aucune, ains eftoit chacunIcuiC' ment purgé, amp;nbsp;fandifié intérieurement, ôc fans aucun ade interieur,parhg^ ce du Saint Efprir,pouuanteftrefauué par telle infpiration. Ils haufloientw ques au Ciel, la vertu de charité, amp;nbsp;l’amplifioient de telle forte, que ce qui trement eut efté péché, pourueu qu’il fo fit en charité, cefToit d’eftre offence. Ainfi ils commettoient toutes efpeces de paillardifes, foubs ce beau mafquc^^ charité, promettans impunité de tels vices aux fimples femmelettes qu ilsdecc uoient, prefehans que Dieu eftoit bon, amp;nbsp;non iufte retributeur, félon quecW cun aura mérité par fes œuures. Ges erreurs furent prouuees amp;nbsp;aucrees alen' contre d’eux, amp;nbsp;furent leurs procès faits parl’inquifiteur delà foy,amp; grands clercs de l’vniuerfité à ce commis, amp;nbsp;apres ce ils furent baillez amp;nbsp;de quot;nbsp;urez à la iuftice fèculicre du Roy Philippes Auguftc,qui les fit tous brullcuo tesfois il fit grace amp;nbsp;pardon aux femmes,amp; fimples gens,qui auoient dit eft) failly amp;nbsp;péché parlafeduétio defdits heretiques.Etpourcequ ondi oit qu’ils tenoient cefte opinion de ceft Amaulry herctique dont nous auonspat cy deffus, qui n’agueres eftoit mort, fon corps fut deterré amp;nbsp;brufle

L’ancnfuiuantlaprinfedeConftantinopie, l’Empereur Philippes gran a emftreitr tué my dcs François fut tué par Ancheraf ou Wittilifpach Comte Palatin, connut il fàifoit femblant deluy vouloir baifer le genouil enluy faifànt lareucrcnce-Et comme nous auons dit,Othon grand amy del’Anglois fils delafeurde e Roy d’Angleterre fut'couronné Empereur par le Pape Innocent troilicine, de fàlut mille deux cens-neuf. Ceft Othon eftoit homme plus courageux

OjPjofj changea bien toft,car incontinent il commença de le hair a mort, pereierexf r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• IIp JctCnîr

mmit. nbsp;nbsp;nbsp;re iniques a l’excommunier, amp;nbsp;en plain Concile le declarer incapaoie ac

l’Empire, amp;nbsp;à le depofer d’iccluy,auec commandement dudit Innocent den tenir pour Empereur, amp;nbsp;de ne luy obéir, quittant les fubietsdu ferment ƒ deuoient. Othon alla en Italie, la ou il print la Romaigne patrimoine e glife Romaine, amp;nbsp;plufieurs autres terres, puis pafla en la Pouillc pour lapr dre fur le Roy de Sicile, en intention de fè faire en apres plus facilement mai ilyeufgHCf de toute l’Italie. Il auoitvnc armee, qu’il entretenoit aux defpens des nn^ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Angleterre fon oncle luy enuoyoit, amp;nbsp;ne faifoit pas la petite

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AVGVSTE Kv, -

il auroir mis ordre aux affaires d’Italie, i,,

Pir J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^îpout rendre à fon oncle,le Duché de Normanaiv

ferî f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prcdecefTeurs de fondit oncle, deuant que l’Em-

j lîç ^^P^tons d ^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;he Roy aduerty de cefte menafTejpour luy chauß

)' du fig nbsp;nbsp;nbsp;i^ien prez, fit tant en tiers le Pape qu’il déclara ledit Othon en- othon ixmr-

te ^^lüfcita nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;priué des infigncs Imperiauxjamp; les électeurs de l’Em

genees cß ? ^ugufte qui enuoya vers eux fes Ambaffadeurs pour fai-fciî^?^ vin^ nbsp;nbsp;nbsp;Empereur,Frideric ou Federic Roy de Sicile icune Prin-

do nbsp;nbsp;l^dit Ocftoit yffu de la race de plufieurs Empereurs ôc ia of-

Orage de 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voulu luy toilir le Royaume de Sicile. Voila

dl f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui alla tomber fur l’Allemagne, la ou eftant allé le—

Uçll . ys fils J» f^’^^Quné Empereur a Aix la Chappelle, puis venant à Mets, Fe^me eße» parlementèrent enfemble, amp;nbsp;fut entre eux renou— ancienne amitié d’entre les Rois de France, amp;: lesiuftes poreurs. Mais tout incontinent nafquit vne nouuelle caufe de

Brctaignc, apres la mort de Geoffroy fon premier Artus, auoit efpoufé Guy fils puifhé du Vicomte de huo ^^ortdcf nbsp;nbsp;nbsp;engendré deux filles,affauoir Ælix amp;: Marguerite. Guy

les Ä ’^^^.^^n-fils Artus adminiftra fagemet ledit Duché. Ceux qui uuciefidè hsp'^^S^duD^T?^^ difentque premièrement la Bretaigneeftoit en foyamp;c ftca nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Normâdie, puis de la couronne d’Angleterre,mais n’y

moins les Bretons veullent aduouer cela.Le Roy Augu-lie ^^^^afTadij^p^’nerte la Normandie, tourna ailleurs la temperte de la guer-fifLoches, que i’Anglois auoit premièrement defmo-leîe^^ d’A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne pouuant fourtenir fon effort fe rendit. Au contraire

la J PP^lEé à la Rochelle, reprint la ville d’Angers,amp; de co-^^^ntella, mais puis apres fe reffouuenant que c’ertoit la vil-prins naiffance, il fit rebaftir les murs, eftant appuyé

S ^‘^Eié ôc intelligence qu’il auoit contractée auec leVicom ' I ^Ue j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mauleon, amp;nbsp;Amaulry de Lufi gnan vaillans cheualierSj

Mt^^^^^Çoisl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cesfeigneurs prinsen vne embufeade

rlols

hc cqj^ nbsp;nbsp;’i^efferent, I’Anglois perdit l’efperance qu’il auoit par leur

aperte fut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup de mal à Âugufte,amp;: ce qui luy augmén

erance defaffocier la Bretagne, d’autant çq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eien marriz du prefent Ertat des affaires,femparerent d’vn

Sai le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^quel leurs forces venas par mer d’Angleterre auoiet ac

tçh '’^°1 ^nuov / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y firent vn fort, ou ils mirent garnifon .1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘““dé

vol.

ayant repouffé les Andois qui IV

qn ^^^yAuo-nft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^rccuxquiletenoient,

e fouftien de fes guerres voulut côtraindrele^ le^ fran r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foudoyer quelques nombres de foldats,mais ils

ton^’^lloit hj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils ne le feroient point, amp;nbsp;ne le deuoient faire, fi

guerre: autrement ils eftoient exempts de telle trlt;ti»fGa uaenaffez par le Roy, qu’il leur ofteroit les villes amp;

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaume,ils furent contraints de faire ce qu il vou

A.nglois ne furent pas fi obeiffans à leur Roy que ceux cy, ny

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PHILIPPES i. AVGVSTE ROY 41.

la do uceur de leur Roy fi grade que celle d’Augufte enuers ceux de fonRoya ^kterr^fffgt;ui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;longues guertes que lehan au oit fupportees,rauoient cfpuife d argent

yzd'argent. nbsp;nbsp;nbsp;y auoit défia fix ans qu’il iouiffoit de tous les benefices de fon Royf

Pretexte

[^{duis Je f/ijferen ^leterre.

d’Euefehez,qued’Abbayes,amp;Monafteres,dohtil entretenoitfamaifon,la ponce, ôc fes armes.ll exigeoit argent des riches Euefques,Moynes, amp;nbsp;1 roi gt;nbsp;difànt, pour faire la caufe de (on exaction meilleure, que d’autant que duran vacance du fiege Pontifical de l’Eglifè deCantorberi il n’auoit voulu receuo pour Euefque en icelle,Eftiennc homme de bone amp;nbsp;fàinte vie efleu parlesPi cefains, amp;nbsp;iacré SiC pourueu par le Pape, l’Angleterre auoit efté interdire. « Euefques chaffez amp;nbsp;réduits en extreme neceflité, fe retirerent vers Auguite, quel à la priere du Pape affemblà à Soiffons vne affêblee de Prélats amp;nbsp;Seigneurs de fon Royaume, pour aduifer aux moyens qu’il y auroit de’paffcr en Angici re contre le Roy lehan, pour luy faire la guerre comme à vn perfecuteur j Eglifes, lequel le Pape auoit excommunié, quittant amp;nbsp;rclleuantfes fubiets ferment de fidelité qu’ils luy deuoient. La plus part des feigneurs furent daou que le Roy deuoit mettre fur mer,vne armee, amp;: aller en Angleterre,vcuqnci

Anglois ordinairement amp;nbsp;bien aifeement paflbient en France. Qu ii iufte caufe de ce faire, tant pour y cftre cfmcLi par l’aLithorité du Pape, quepo^^^ remettre les Euefques amp;nbsp;autres Prélats en leurs Eglifès, dcfquelles ils auoien^^ fté chaflez par la tyrannie de Ichan, qui auoit efté excomunié par le Pape.Tous les feigneurs d’vn comun cofenteraent promirent à Augufte le feruice dclcu perfonnes en celle entreprilc,hormis Ferrant,ou félon d’autres Fernand ou Ferdinand Comte de Flandres qui auoit audit Comté fuccedé à l’Empereur Baudouin Comte de Flandres (comme nous auons dit) lequel en celle aflcnablccle louant fur pieds, remonllra que le Roy deuoit premièrement rellituer aiixPf^' lats de France, ce qui leur auoit efté ofté, Sgt;c £âirc iullice à vn chacun, deuant qu’aller en pays ellrange impoferles loix de iullice, amp;nbsp;de pieté, amp;nbsp;pour fonpar ticulier requeroit queîes villes de Saint Orner amp;nbsp;d’Aire, qui auoient eftéoftees àfes predecelTcurs, luv fulTent rendues. Le Rovfe voyant picqué de celleparo


Comtf.


le,amp;: fentant en fa confcience qu’il auoit tort, amp;nbsp;que le Cote Ferrand (ainfilap; pelletons nous dorelhauant) auoit railbn de demander ce qui eftoit à luy, du“' pißimiilatio nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour l’heure celle iniure, amp;nbsp;pour ne troubler parcelle demande,fon ardat

ferrMd ne y eut l'offre

CawteJe

défit fur l’Angleterre, luy fit fecrettement offrir la valeur de ces deux villes eJ deniers cornptans, felon l’cllimation qu’on feroit de leur valeur. Aquoy néant-moins Ferrand ne voulut aucunement entendre, ains partit trefmaUontantdc la ville, amp;nbsp;affemblce de SoilTons, amp;nbsp;pratiqua fecrette intelligence auecqueslc Roy lehan d’Angleterre, pat le moyen de RegnaudComte de Boulogne, qui auoit promis vne fille qu’il auoit eue de la fille de Guillaume Comte de Boulogne amp;nbsp;de Mortain à Philippes fils d’Augufte, amp;: de Marie de Morauie.

Jntellt^entes fufpeltef.

Lors eftoit ledit Comte Regnaud en Angleterre, amp;nbsp;parmy les intelligences de celle praticque, fut conclu le mariage de Marguerite de Flandres fceiirdeU Comteffe Icanne femme de Ferrand, auecques EmondDuc de Cornouaille, amp;nbsp;furent fiancez, mais non efpoufez, d’autant que ledit Emond mourut deuanda confommation de ce mariage.Ceux qui difènt que le Comte de Boulogne nc-ftoit point en Angleterre, ains fè tenoit en là ville, difent auffi qu’Auguftead-uertydes ambaffades ordinaires que rAnglois,amp; ledit Comte fenuoyoient l’vn a l’autre, manda audit Comte qu’il cull â fe déporter de ces menees d entre luy^’

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‘“5


^Hlllpp^g 1. A V '-

^nglois. Le Cote iuroit fort amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qtic -

TScXoir dedans fa

tp fefponiiit qo nbsp;nbsp;nbsp;xA nttiin A'-

'Francjois, mais le Com nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lla âeuant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ j^irent en-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f”®'quot; ®‘^°°Æne^tehabitasdela^u^^ nbsp;JduRoy Au-

1 ttPh, •^’l*'’^^^^^lantdeuantBouloigo ’ Avenraverslescn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JVr contre 40e 4»xoj'',

I ^•,^'SW»Wimtéd«c«fteto»^^^6 deftxnees P^Lgufte

quot;'-’quot;l'eaueles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sdeïlandtes.Larm«^^^^


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Cl^ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Il print les viuvo

Jçf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^S^^llcfutfcmblablemêt prife,amp; rcu^

Gand qu’il aflicgeapar quelque» l^^'^'^tiiiej^^’^^QîtitcdcBouloigne, Guillaume Comte dcSalilberi, *. l^^^lques autres Cheualiers ôc Capitaines d’Angleterre, que

*^poijfu etiuoyez au fecours du Comte de Flandres,vindrent par mer, fn Qn/^^^^^fuiuv ^.^*p®^^mtent les nauires du Roy de France, Icfquels ledit Roy

à Q ^j^^Ues au Dam, en intention de retourner ( incontinent qu’il feft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P ? nbsp;nbsp;l’Angleterre.Dont neantmoins les Anglois l’cn garde-

quelques nauires François

^atiu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres, Sc peu apres defembarque-

ftrr P^UrF nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affiegerent par terre la ville du Dam ( te-

Ho nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Auguftejdcuant laquelle vint à leurs fecours le Comte

c«n«* ;Vii)ï***

poo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pîtis de gens qu’il aiioit feeu Ôc peu Icuer. Le lt;r,

deCandjôc tira en toute diligence vers leDam

f^iis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ennemis y auoient mis, amp;nbsp;apres auoir chafle lef-

Flamans qui cftoientaueceuxCce^qui toutefois ne fefir

^Ue [ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^s gensJil ordóna qu’on mcit le feu au refte de fes n;

• \e n'

^tç^^^'^jaueg^^^^^^^^’Q^-^tigloisnen peulTent profiter, amp;nbsp;puis retourna laquelle, il fit peu apres appoinâement ^*quot;-

4e n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^y^ Flandres aucuns noftages tant dudit Gand,

|’{{|^^erueill^ P g^s,Ypre Sgt;c Douay.Puis retourna en France fort faf-b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;irrité,laiffant ncautmoins fon fils Loys en la ville de

Stç nbsp;affaire à f r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P™5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vehemence que ledit Loys mefmes

de la fureur de la flamme. Il brufla femblablem^nt en nttndrts, F''^ysH nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P‘^y5 Caflel. D’autre cofté les Comtes Fer-

lia^ ^^Hifües nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Boulogne,tirèrent auecques leurs gens versie

J) ^Pfifoiïuigj,^’^^Dattirent chafleaux deSagetteamp;Collevvide,rame-iiay Matteren nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nominee Beatrix,fille d’Arnould,

dit ^'^^Wir î^^^^’L’^^’^cî^tauTournaifisjfe faifireiitde la ville deTour- srußemtns Fl ƒ J 'Cela nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grande partie des forterefles amp;nbsp;murailles de la-

qiijp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ville de l’Ifle, amp;plufieurs autres villes de

ûn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foubs l’obeiflance amp;nbsp;pouuoir du Comte Ferrand,

Pfand J. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F^ilippes retourna diligemment auecques autre puifi

P^’is ap ƒ ’^^pûnt la ville de L’Ifle qu’il pilla, amp;c ficcagea du tout, la en fey nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;flamme, a raifon du peu de foy qu’il auo.it

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518 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES 1. AVGVSTE ROY 41.

troLiLiec aux habitas d’icelle, Sgt;c ayant laifle bone garnifon en la villedeDoiiä)') reftittie aux villes de Gand,Bruges,amp; Ypre leurs oftages, moyennanthlof” me de trente mille marcs d’argent qu’il en recent, il fe retira derechef vers

Royaume. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

td Gattie ^nerrojee.

i’ ,lt;^nflois tontrele trait cois.

Toute la Gaule eftoit cependant embrafee de guerre. Le Roy lean d Ang terre bié aifs de voir que la tempefte qui eftoit appreftee pour venir tomber iu' Itiy eftoit allee fondre fur le Comte de Flandres, amp;nbsp;fe voyant pour 1 heureoe * uré de peur amp;nbsp;de danger lerefblut de mener au fecours defes amis Seconi^' derez les forces qu’il auoit appreftees pour fe deffendre contre Augufte,casa^ uenant qu’ihle vint aftaillir.Come l’ Anglois fut pres du Dam,il apercent aulog de la rade de la mer vn grand nombre de nauircs,car pource que ce port n eftoquot; pas aftez grand pour receuoir la flotte des vaifteaux d’Augufte,vne partiedd^ natures eftoit à l’ancre à l’abri des mOntaignes. lean cognoilTaiit bien quecj'^ ftoient des natures des ennemis,enuoyales recognoiftre par des foldats habi ' lez cnpelchetirs, qu’il fitietter dedans des petits efquifs.Lors de bonnefortU' ne pour l’Anglois, la plus part des foldatsôc mariniers qui cftoiêt ordonezpour la garde de ces nauircs, eftoient defeendus en terre, les vns pour aller çueiir des viures,les autres pour aller à la picoree. Les loldats enuoyez pour recogno' ftre ces naLures,rapportans l’eftat auqu el ils eftoient,donnèrent courage acc'''' de toute l’armee. Angloife de leur courir fus, comme ils firent fi brtifqtieinen' qu’ils prindrent lefdits nauircs, mirent en l’eau la plus part des foldats à: nia' riniers qui y cftoient,bié qu’ils fuppliaflentles Anglois deleurlàtiuerlavie.C^' Âef- fait,les Aiiglois allèrent aflaillir les autres vaifteaux qui eftoient au port,ho'* il y eut vn long combat, d’autant que pource que le lieu eftoit fort eftroitjh . nbsp;nbsp;nbsp;grand nombre de combattans ne pouuoit aifément terminer l’afcarmouchC)

cependant les foldats François efgarez ça amp;nbsp;la en terre,aduertiz par les cris,b'quot;'' mens amp;nbsp;fuitte de leurs foldats amp;nbsp;mariniers de la venue des ennemis,accourü'

haftiuementàlcurs vailTeaux, ôc firent vnebrauerehllence.Maisd'itiwf'' que l’Anglois defeendu en terre de tous les deux coftez du port tourfflcntoi^ tuoit,amp;; aflbmmoit les noftres a coups de traiôfs amp;nbsp;de pierres,amp; quelesnauiK’ quailioints amp;nbsp;liez enfcmblc,àcaufe de l’eftroilTeur dulieufiflentquelabat' e n eftoit comme terre/lre, les François ne peurent longuemét fouftenircf* les trancois. effort,ains apres vne grande tuerie faidle d’vne part amp;nbsp;d’autre ils furet tousp^’ iufqties au dernier.LesAnglois bien ioyeux de cefte viôboire,prindret les leurs vaifieaux pour fen feruir, mirent les autres à fonds ou les brullerent,6t^ '• . mirent leurs gens en leurs nauires pour le tenir prefts de combattre le Roy Al' gufl:e,li d’auenture il vouloir venir au fecours des fies. Augufte aduertidecdh grande delFaiôle voulut mettre vne armee en mer, mais d’autant que ceh ftoit trop long,amp; qu’il y falloir du temps,amp; de la delpence bien grande, il h 'lAngloisen femapout Vile autrefois à Cilatioitlarailon.Ce pédant l’Anglois palfaenGuy' Guynne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ß fi^c^orda auec leConite de la Marche 1 vn des plus grans fcigneuj^

dudit pays.De là il alla par mer ala Rochelle, amp;prcnàt terre alla à Angers

nouLielles murailles.Les Poicleuins fufeitez par quelques An^loi^l^ reuolterent contre Augufte, Sgt;c fe rendirent à lean, qui fe voyant fortifie grandi de la reddition amp;nbsp;du fecours du pays de Poiólou, délibéra d’alleren^^ taigne, tant pour débiliter déplus en plus les forces des François, quepourû'' ftourner Augufte de la guerre de Flandres.

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PHILIPPES X. AVGVSTE ROY 41. LIVRE X. 519

Le Duc Guy duquel nous auons cy delTus amplement parlé, contenoit les Bretons en leur debuoir amp;i. en l’amitié qu’ils portoient aux François, amp;nbsp;repouf-ûbrauerneni l’Anglois dedeuant la ville de Nantes, amp;nbsp;eftant decedee Con- . ftancefa femme, il auoit par l’aduis Sgt;c confentementdes Bretons, donnéfà fille vniquenommeeÆlis engendree de ladite Conftancc,à Pierre fils puifiiédc Robert Comte de Dreux Prince du fang Royal de France, comme nous a-uonsdit cy dellus lurlaiinde la vie de Philippespremier. Robertauoit en- i uoyecefien fils des qu’il futparuenu en aage de congnoifiance, auxefehol-les aParis en intention de le faire eftudier aux lainéles lettres, amp;nbsp;d’en faire vn homme d’Eglife, .à fin que fon fils aifiiéeuft tout le bien paternel. Mais Pierrevoyant ce beau mariage offert, auecques vn beau Duché lailTa la robbe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

longue, amp;nbsp;les lettres, amp;nbsp;les ordres qu’il eftoit prell à prendre,amp; fe maria.L’Anglois retourna derechef deuant Nantes, pillant ôc o-allant le pays, mais Pierre „• j 00 ureuxmarie nouuellemêt a 1 heritiere du Duché de Bretaigne auecques les Dreux dut lorces dudit pays marcha a lencontre deluy,amp;au commencement dcflitles ^oglois, amp;nbsp;les mit en routte, mais comme il les pourfuiuoit trop inconhderé-^ent,ilfiitprins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^l’Anglois quil’enuoya prilonnier a Angers.Laprin-'

ledecePrinceellonna les courages des fiens,mais ils furent refiouiz amp;nbsp;recrcez ’ivnnouueaufecours, carie Vicomte de Touars oncle paternel delà ducheffe ■^1^5 )lt;iuittant le parti de l’Anglois, falla rendre à Lois fils d’Augulle, qui auec vnearmeeeftoit en Poiôlou, pour reconquérir ledit pays contre l’Anglois qui

oitcependantdcuatlechalleaudela Roche au Moine alfis fur la riuiere de -^ffgedelaro tenoit affiegé,non tant pour efperace ou defir qu’il cull de le prêdre

9^cpourtoufiours dellourner Augulle de la guerre de Fladres, la ou fe iouoit egros ieu. lean abandonnant ce tiege, amp;nbsp;ne fe fiant pas beaucoup à la foy des oideuins,voyant aulfi que ledit Loys efloitlàpres enPoiôlou,leretiraà An-

lors Lois reprit ledit pays, fiiûnt punir les principaux autheurs de ceux S^iauoient confcillé les Poiéleuins de fe rendre a l’Anglois.

Ferrand Comte de Flandres preiioyant les grands affaires qu’il elloit taillé Apporter,au moyen de la guerre par luy fufeitee cotre Augulle,amp;cognoif-‘^■^t^iiefes forces ioinôles à celles de fes confederez,n’elloienr fulfilàntes pour attendre celles dudit Roy, enuoya les Ambaffadeurs vers l’Empereur Othon cnnemy des François, amp;nbsp;grand ami de rAnglois,lcquel lors elloit en là ville de AxbChapelle en Allemaigne. Ces Ambaffadeurs negotierent h bien auec luy Ihiuât îa charge qu’ils auoiét de leur maillre, qu'Othon leur promit de fe trouver aulTi toll que le Roy Augulle, au pays de Fladres. Il affembla le plus de for-cesqu il peut,entre lefquelles il auoit les Saxons. Le nom de Federic fon corn- ^rmfed’o-petiteur n’elloit alors encore fort cognu de deçà tant pource que ledit Federic lt;;ftoit fort ieune, ôc n’auoit par aucun beau faiôl elpandu là memoire,que pour cequ il fe tenoit en fon Royaume de Sicile lointain de ces pays feptentrio-naux. Le Comte de Flandres accompagné du Comte Regnauld de Boulogne, nbsp;nbsp;nbsp;, „

Jr Irin- , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f 1 T' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duco-

Qu Comte de Salilberi, amp;nbsp;du Duc dcBrabant fe meit enlacampaigne, amp;nbsp;de tedetlddres prime arriuee allèrent affieger la ville d’Aire, dont neantmoins ils furent contraints de leuer biê toll le liege par la venue d’Augufte,qui venoit à grade puif-lance, de loin furpaffant les forces de fes ennnemis, amp;nbsp;à celle occalion ces fei-gneurs fe retirerent plus auant dedans le pays de Flandres, attendant la venue- /Joj Au^iiße del Empereur Othon,qui délia elloit en chemin.D’autre collé AUgulle aduer-

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510 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES X. AVGVSTE ROY 41«

tidufecours qui venoitâfes ennemis, pour plus grande feurtc feretiraycrsl^ Tournailisamp;fe logea dedans la ville de Tournay, ou il auoit délibéré dattefl Comte Ferrand amp;nbsp;les liens . Lefquels aduertiz de l’arriuee dudit pereur Sgt;c mefmes qu’il eftoit défia pres de Valenciennes l’y allèrent trou^ amp;eftans toutes leurs forces vnies, amp;nbsp;all'emblees, tirerent vers Tournay,

San deßf ctmb^rire.

Hiinnut,

eftoit/iugufte attendant ce que les ennemis vonloient faire. L’Empcrcurd^ logcale premier amp;nbsp;l’alla camper pres de Mortagne, en vn lieu bien fort cniH ron à huiôt mille pas loing des François. Augufte dehroit combattre fonc^' nemideuantque lesforcesde fesconfederezfe ioignilTentàluyjdaiitantqi!^ tous lesiours luy venoiêtnouuelles forces d’Angleterre,amp;d’Allenraignc.Lc'' ncmi ne vouloir point manger de la battaille,fe tenant toufiours clos amp;coV uert dedans fon camp, dont Augufte voyant ne le pouuoir attirer au comW ; entra dedans le pays de Hainault, mettant le feu par tout, de la retournât Tournay au mois de luing de l’an mil deux cens quatorze. La citât aduertiju^ l’ennemi eftoit dcflogé de fon fort, il le fuiuit incontinent .L’Empereurtnlo lèmblant de prendre le chemin de l’IHe amp;nbsp;de vouloir empefeher les Fraçois , entrer mais il auoitvn autre delTein en fonefprir, ôc comme il y eut entreiß

amp; le Roy vne petite riuiere, amp;nbsp;qu’il euft au bas d’icelle trouuévngue,p’' quel il fit pafter fes forces, deuant que le Roy f en apperceuft, il rebrouftato court chemin contre l’opinion ôc doubtedes François, quiauoient délia pehhtrat'ton p^fibr partie de leur armee furvn pont drefle fur cefte riuiere. Et pourrompf^ d'othon. aux François leurs defteins amp;nbsp;les ilTues d’iceux, foit qu’ils vouluflent donner

l’Iftc ou à Tournay il auoit délibéré de les aflaillir a l’improuiftefur leurpalb ge de ladite riuiere,eftâs ainfi feparez par icelle deuat qu’ils fuflent tous pa le FMteioiaits enfemble. Peu fen fallut que le Roy ne fit en cela vne grande rau

qu’il ne donnaft à Othon la fin de fon deflein, car cependant que fon ariuee paflbit le pont de cefte riuiere, luy eftant las du chemin amp;nbsp;du trauail, Stde hafte, amp;nbsp;tourmenté de la chaleur du Soleil, fe mit à dormir fous vnfrefntj'y^*^ eftant efueillé par les fiens,qui luy dirent qu’il falloir ou fe preparer au co^° ’ orMpon a nbsp;nbsp;OU prcdrc vne fuitte hôteufe,il comanda de fc tenir prefts,ce pédant quift^?

otnifon àDieu dedâs vne eglife prochaine,en laquelle il entra,amp; y ayâtrait^ fbnoraifon reuint auxfiens,au{quelsauecvnioyeuxvifigemonftrantvnprf^ fàge amp;nbsp;augure certain de fia victoire future il dit .Mes amis ayons bon coirf^ n’ayons point de peur, ayons l’honneur deuant les yeux, amp;nbsp;la crainte de premièrement, auquel nous nous deuons recommander. Nous auons a corn battre contre vn ennemy codamné amp;nbsp;excommunié parl’Eglife, amp;parfesnj^^ chancctez feparé delà troupe des fidelles. Ayant dit ces parolles, il ceHtrfßnejpe ceux de l’auantgarde qui auoient défia pafte l’eau, qu’ils euflent arepaü^ mefmc endroit, ou l’Empereur auoit pafte à gué, amp;nbsp;qu’ils euflent le dos l’ennemy qui auoit le vifage tourné vers eux, amp;nbsp;qu’ils l’allaflent alw^ auec la mefme finefte que l’ennemy les penfoit aflaillir. Le Roy ayant fte inftruClion aux fiens monta incontinent à cheual. L’Empereur eftoita a taille de fon armee, amp;nbsp;dcuantluy y auoit vn chariot, furlequel eftoit elle^ • cornette,en laquelle eftoit grauee vn Aigle d’or ayant les deux griffes lut le d’vn dragon horrible iettans flammes par la gorge. Galon de Montignv'’ du pays de Vermandois, lequel eftoit braue amp;nbsp;vaillant gentilhomme) toit deuâtle Roy Augufte fa cornette, qui eftoit l’Auriflammetireedeltp^^^

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^S^tde p'^j. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Otliô eftoit mchee par le

QBoulongne. L’aiiantgarde du Roy

tQ \ ^I^ol L p^^^^’-îcdeBoLirgongne,amp; l’arriegarde par Gaultier

Y ttiarcha droit contre l’Empereur, amp;nbsp;du commencement l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^fle I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pasjamp;laifl'oit couler le tcmps,attcndant que ceux qtfi

trouuéle guc,amp;aflaillitàdoâles Allemans,leG üƒ nbsp;nbsp;nbsp;de pg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loing, Sgt;c craignas d’eftrc furprins par derriere, com- ^„^e/ *

SqE? fut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;petit, amp;nbsp;de fe retirer en vn lieu vn peu plus elle-

tournèrent le dos au Septentrion Sc qu’ils -eurent le nbsp;nbsp;nbsp;.

que c’eftoitenuiron l’heure de midy.Les Cliam

Içj y’^Uratt5 nbsp;nbsp;nbsp;apx Soiffonnois, lafeherêt deuant cent cinquate genfd’ar-

tirer les ennemis au combat. Les Flamans

^Uç nbsp;nbsp;nbsp;fi Ei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ferrand mefme les receurent fi brufquement qu’ils

Peft FI nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demeura pas vn. Ce qui rendit bien fiers, amp;nbsp;or-

^ttians amp;:Hannuyers,amp; rendit Gaultier Comte de Saint Fol fufi

(iJp^^^foDp’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lailTez cruellemct tuer, mefmes deuant la bataille il a-

àc

K ^^^eutn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auccques les ennemis' amp;nbsp;de leur man-

^ach^^^'^^plüU r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;ordonnoit en noftrc camp. Lors le

fon a nbsp;nbsp;nbsp;Flhonneur amp;nbsp;de ion cftat que de fa propre vie,al- Ȁ

le receurent brufquement. Ferrand faifoit fort bien

ƒƒfiens de confeil, de mains,de bras, amp;: de prières amp;nbsp;les U J nbsp;^fté br nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en leur remonftrant que parles François leurs villes

fint^ de 7^ piilees, leur plat pays d’eftruit amp;nbsp;leurs biens emportez, de leur patrie,affin qu’ils ncrecheuf-feruitude, ôc ne vinfTent à tomber foubs la puifTaneç d’au-SoilTonnoisjles vns fort renommez pour les beaux

itjOrient, amp;: les autres pour l’honneur amp;nbsp;luftre de pQ^l^Ursc^ P°5’’-les beaux fitits de leurs anceftres, ne vouloient permet-^‘^portafTcnt la vidoire fur eux. Gautier Comte de Saint

fi'o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’troupe de gens de chenal, faifant vne grande feneftre à tra- p'X

con^F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;allaaflaillir par les flancs, ce pendant que fur le

ôlt; le nbsp;nbsp;’^‘^illammêt auecques vne grande efperance de la vidoire.

lîiv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celle bataille touchoit plus qu’ànul autre,alloit deçà

collé tântoft d’autre tantqfl combattant contre vnenne-vacquerà tant de chofes, la nbsp;nbsp;nbsp;*

fico nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 ^^evoy oit aucun bon fuccez de celle bataille nyau-

5 Car il a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;firopereur mefme bien empefehé ailleurs ne le pou u oit

yens, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’Cit a foullenir l’effort de ceux d’Arras, deBeauuais, amp;: d’A-

Françoife choifi neufbraucs gentilshom-

G5 7°^lcuîej^ nbsp;nbsp;nbsp;garde de fa perfonne ordinairement pres de luy,lef-^«A

R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gardèrent, mais auffi cuiderent apporter la mort à O-

1p, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vififT« ^^^andé aux fiens, que lailfans tous autres,ils tiraflent droit . nbsp;nbsp;nbsp;.

Icufd autant(difoit-il ) que le Roy ellat tue,ils recueil ® toutela vidoire.F es Allemans aulfi voyans de loing l’Au-icelle l’endroit ou elloit le Roy ne tiroient qu’à

X iij

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51X nbsp;nbsp;nbsp;- PHILIPPES i.'AVGVSTE ROY 4?

C4 J Xycu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs pLiyes,amp; trauaux,ains cberchoient feulement par leur mort

vne honorable viótoire amp;vn grand honneur. Les gentilshommes quieftoienr au tour du Roy pour (a garde commençoient de falFoiblir, nepouuansfiloH' guementfouftenir I’cffort amp;la fureur des Allemans,amp; defiaonvoyoitbranflcr rAuriflamme,amp; tantoft bailTer,tantoft haulfer, qui eftoit vn ligne quelesafr portoiêtmalamp;qu’il auoit befoing d’eftrefecouru.LorsRcgnaulu Comte de Boulongne ayant repoulfc Eudes,ou Odon Duc de Bourgongne,^ voyant la troupe du Roy defcouuerted’vncofte, voulut donner dedans, laallàillirle Roy:mais en eftantbien pres, on dit que comme ayant eu frayeur de la prefêce du Roy tout ainft q d’vncchofc diuine,il fen retourna tout court» io»r 2^ venant à aftaillir Robert Comte de Dreux,il fut prins. LeComte Ferrand qui Eeftoit donné l’Empire de la France,amp; qui penfoit bien en eftre Roy, comme 1 pour luy feul l’Empereur amp;nbsp;tant d’autres Seigneurs euflent combattu,amp;queU rr-wfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerre le fit pour luy feul,failbit tout ce qu’il pouuoit, n’elpargnant ny ûper-

f«rlt; lu lbnnc,ny celles des liens. Car délia les ennemis auoient entre eux partage,ƒ «Bfw»/. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Royaume de France, en failànt mourir le Roy. Ils auoient dcftinciC

nom de Roy amp;nbsp;la ville'de Paris capitalle du Royaume au Comte dcFlanrlreS d’au tant qu’il eftoit ilfu de fang royal,qu’il eftoit grand fcigneur,amp; vaillant Capitaine, amp;qu’il auoit mis vnc grade armee en campaigne,amp;: auoit de fes deniers fouldoyé,^ entretenu l’armee de l’Empereur.La Guyenne Si laNormandiee-ftoient deftinees au Roy d’Angleterre, amp;nbsp;au Comte Regnauldnon feulement fon Comté de Boulongne, mais aulfi les pays de Laonnois amp;de SoilTonnois. A Othon,la Champaigne amp;nbsp;l’vne amp;nbsp;l’autre Bourgongne, Ferrand eftoit vngrand Cappitaine, amp;nbsp;les Flamans amp;nbsp;Hannuyers fe monftrerêt biê dignes d’vn tel end c^^hattans vaillamment amp;nbsp;fouftenans en diuers endroits les efforts des enne-fureur, mis. L’clperance Si la fureur qui font deux puilTans amp;nbsp;piquans aiguillons pour faire entreprendre chofes grandes animoit Si cncourageoit leurs courages,qui fortiffioient leu rs corps,li qu’ils vouloiêt ou vaincre,ou fils cftoientvaincus,! c-Pefefpow de Rj-ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;camjge des ennemis.Ferrand ne feftoit fortiffié des perfon-

ncs ny des mains des fiens, mais corne il vit qu’apres auoir fait ce qu’vn grand Capitaine peut faire,la fortune fe monftroit cotraire à fes deffeins,amp; quclcsru-fes,forces,amp;cntreprifcs de la guerre ne pouuoient rien ftruir ny proffitercotre la volonté du ciel,contre laquelle ne peut refifter la puiffancchuinaine,ilfemit à faire le vaillant fbldat,amp; combattant hardiment fouftenoit les fiens, ôdaoud voyoit le plus d’affaires,^ les fiens le plus chargez,il y accouroitlesfecourir,^ f'^Uunee de toumoit les ennemis contre luy.Et cognoiflant bien qu’ilnepouûoitvaincre,» ■; 3e(]roitàtoutlemoins mourir en combattant vaillamment, amp;nbsp;venger amp;nbsp;vendre bien chèrement fil mort en faifiint deuat luy,des grands tas des gés du RoV» laiffànt aux Françoisamp;à leurRoy la viéloirc qu’ils gaigneroiêt,plus clicreqnirt Sirefolutlon n’euffcnt defiré.Son cheual eftantblefle foubs luy,amp; le^cntantraourir,ô^tom-bcr,il mit foudainement pied à terre ,amp;cftant charge de coups, amp;nbsp;dephyes,^ tout rouge de rauines de fiing il lembloit ne fefmouuoir ny de la douleur^ vérrur^. * ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mal,ny du fpeéVacle de fes playes fiinglantcs,ains tant qu’il peut fe tenir de-

bout,amp; tenir les armes au poing, il combattit.

En fin eftant enuironné de toutes parts,amp; iette par terre,il fut prins parH^ rw4»lt;Z rtt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Marueil, qui en recompenfe, eut la fcigneuric de Villcbois en Augou-

mois, laquelle à toufiours depuis demeuré cnlamaifo de Marucil.LesFbm^

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PHILIPPES i.’ AVGVSTÈ ROY 41. LIVRE X. 515

CcHannuycrs,qui reftercnt fe fauueret à la fuittc.Dont bien leur en pHnt,car les François qui combattoicnt de ce codé là, amp;nbsp;fur tous les Champenois, choient allez au fecours du Roy, qui eftoit tenu de bien pres par les Impériaux, les vns defquels auoient bien vertement chargé ces gentilshommes qui gardoientlc Roy,les autres le chargeoient, Sgt;c l’auoient délia porte par terre. Pierre Comte d’Auxerre coufindu Royjcquelfcomme il adulent {ouuét en ces malheurs des guerres ciuiles)eftoitfufpcól à l’vne amp;nbsp;à l’autre armee,dautat que Philippes fon frereauoit efté tué du cofté deFerrant,pource que ß mere eftoit prochaine parente de la femme dudit Fcrrant)auec fa troupe louftint l’effort des ennemis,cc pendantqu’vn autre Pierre furnommé Triften defeendant de cheual,furicclluy monta le Roy porté par terre. Et tout ainft que les ennemis auoient tous coniu-rec amp;nbsp;iurec la mort du Roy, amp;nbsp;ne tendoient qu’à luy, ainfi vne troupe choifie delanoblefledcFràce,du courage,des yeux,amp;des mains chcrchoit l’Empereur comme fi elle euft mefprifé les autres perfonnes de moindre pris, amp;nbsp;fe faiîàns y-ne grande ouuertLire à trailers les ennemis,feirent tant qu’ils paruindret iufques ^luy.Guillaume la Barre braue cheualier,ébrafla l’Empereur au foyedu corps, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

voulut porter par terre. Girard Scroph mettat la main a 1 elpee, en dona vn chtrthé. gfandcoupdedansl’eftomacde l’Empereur, maisfoncorfelet empefeha qu'il cz-

'utnyphyeny fang,amp;que le coup n’entraftdedàs le corps. Comme Scroph vculi: redoubler,fon chenal eftant blcfle au front, f eftonna, amp;nbsp;prenant la fuitte, tira Ion maiftre hors du côbat,bicn que Pierre dcMauuelin fit tout cc qu’il peut pour le retenir par la bride. Depuis cela aucun ne vitOthon au front,car il corn- ils’enfnifi tticnçadefuir.Thomas de S. Valier accopagné de 50. chenaux, ôc de deux mille l’Onshomesdepied,fouftint l’effort de iept cents chenaux Brabançons, quile chargèrent,amp;les tua ou print tous fans perdre fur l’heure des liens qu’vn feul homme,leqiiel eftant puis apres trouuéblefle entre les morts fut fi bien penlé tju en fin il en guérit. Regnanld fut le dernier qui peul t eftre vaincu,car voyant ^tsautresoutuezou mis en rontte,il euft bien peu en fuyant le fin Lier mais il ne pcult iamais fe refondre à prendre la fuitte, ny à fe charger de celle honte, bien lt;]uedeuant qu’ils vinflent aux mains,il auoit efté d’aduis contre l’opinio de tous

ils ne deuoient point combattre. Et comme cela le mit en l’endroit de quel-• qties vns en opinion de conardife,amp; des autres, de trahifon,il dit: ie monftrcray . auiourd’huy par l’effort de ma main,ma foyamp;mô intégrité,puis que ie ne fuisny • efeontény creu en ce lieu.le puis feulement fouhaitter non donner vn bon fuc- jebitn, » cez de celle bataille, mais ie pnis'bien promettre ce qui conlifte en moy, amp;nbsp;qui . en depend.L’chnemy ne meblcflera point par derrière,en me voyant fuir.Q^il » nie frappe hardiment au front fil peult. Que l’il me fault, il fen trouuera mal,amp; Jt » llhJe faux que ie meure d’vne mort villaine,amp;:malheureufe. Lors il ordonna

de telle façon vn bataillon degens de pied en forme triangulaire,que faiGnt les pointes loing l’vne de l’autre,!! lailTavn grand interuallc entre deux,d’où il peut félon les occafions quifeprefentoient,courirfurles cnnemis,auecques vnebo- orJonuMu netroupedecauallcrie,amp;feretirerquandilvoudroit, affin qu’eftant ainlî fon bataillon dreffé en triangle,l’enncmi n’euft moyen de donner par le derriere, amp;nbsp;affin auffi q les gens de chenal peuflent fecourir les gés de picd,amp;Ics ges de pied ceux decheualjle fccourans mutuellemct les vns les autreSjamp;aufti que de qlque coftcql’éncmi fe tournaft,il l’euft en face.doc par les collez ouucrts il enuoioit fcstropcs,quàdilenvoioit eftre têpsamp;bcföin,amp;quadelles ciloiét chargées il les

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PHILIVPES 1quot;. AVGVSTÈ ROY ÿ

retiroit. Celle rule amp;nbsp;tróperie duraalTez longucmet fans aucun elfed,^^f que fix brauesClieualierSjVenasfurieufcment courir fus àRegnauldjlvn F^nitit, ' nomméCinelou Cinicres,ellantparRegnauld porté de foncheualparterrCj contraint de combattre à pied, cependant que les autres regardoienteep» temps, ledit Cinicres ou Cincl donna vn grand coup defpee au ventre diij cotedeFeu‘ ual du Comte dont il tomba dclToubs. Làaccourutvn grand nombre a lgt;^nedefflt;fiSl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jj troupe du Comte mife en routte,luy leuc de delToubsfoncheu*^’

amp; grand debat f efmeut entre eux à qui auroit la gloire de la prinfe du CoHit® Sur tous Gaultier de Fontaines, amp;nbsp;lean Robert vouloientauoir cefthonn^ amp;nbsp;le dernier de tous furuint lean de Neelle qui elloitvn fort bel homme fige amp;nbsp;de corps,mais non fi vaillant que les autres, car comme ceiourlit eut acquis quelque honneur,iln’auoit rien faiél dont il en peut rapportât

le eousird yeult atioir le guerdon des yeillitns.

Comte de Foulon^nt fris.

Fainte dudit Comte,

rilioire entière.

pas tant feulement, parmy les autres vainqueurs maisaulïi faifantlebraiif fapprochantdeplus pres au Comte,voulut mettre la main fur luy,amp;aimM. ledit Comte elloit fon prifonnier. Cell homme couard amp;nbsp;poltroneult maillre de celle dilpute contre les autres Seigneurs, amp;nbsp;là bonne mine eu monté la valeur des autres, fi vn gentilhomme nommé Varrin 1 vn des pW» ‘ uoris du Roy,amp; grands feigneurs delà Couramp; homme vaillant,braue, lag^»^ droitturier y luruenant, n’eull vuidé ce dilferent. Il pria tous les Seigneurs Ibldats la prelcns d’auoir bon courage, amp;nbsp;de falleurer que le Roy recoinpcw roit vn chacun felon fon merite.Le Comte fe rendit al uy, citant leue, amp;nbsp;tire de delToubs fon cheual, on commençoit de le mener au Roy, quand appetf^ uant de loing Arnould d’Audenarde vaillant gentilhomme qui venoitawthe cours auec vne troupe de bons hommes, il le lailTa tomber à terre comme cœur luy eut failly,amp; commefil le fut efuanouy,amp;que delalTetéjdctrauauo demalilnepeutpalTerplus outre. Ceuxquilemenoient cognoiflansquecc' lloit vne feinte,amp;quc leComtcauoitfait celle mine quand ilauoitvcuvnnoU' ucau fecours approcherpour 1 u y,le montèrent foudainement a cheual Yeiu menèrent diligêmét au Roy,car défia le bataillo duCote drelTe en triangle aya perdu fon chef felloit allé ioindre audit Arnoul.Les François ne pourfuiuirea' pas beaucoup les cnnemis,pource qu’ilsvouloiêt garder le gradnobre de pril’’'

î^e^ quot;nTon fîchcs qu’ils auoiêt pris amp;nbsp;qu’ils auoiêt cobattu depuis le midy iulquesatt mers. nbsp;nbsp;°’* foir. Voila la ionrnee du pot de Bouines, ainfi ell appellé le pot,oii elle fut

nee amp;gagnee par les François. On dit qu’il y au oit cent cinquante millelioi” mesdepied cnrarmeedel’Empejeurlenobredeceux decheualnefefçaitpa’ au vray, bien dit on qu’il y mourut mille cinq cens Cheualiers, qui pour leurva corwwf nbsp;nbsp;leur auoient par l’Empereur ellé honorez du tiltre de Cheualerie. La cornette

d Otho frife nbsp;nbsp;nbsp;ppfyjpereur ou elloit celle Aigle cy delTus deferite fut prinfe,l’Empereurmja

enfuitte, amp;nbsp;trente feigneurs prins prifonniers entrelefquels futle Comte e SnlifFpri R po-n^nd Gnmre deRoidofTne fut enuové en Dtilon aPeroniie,^

Ferrand a Paris au Çhaftel du Louure, que ledit Roy AugufteauoitfairU ƒ tant pour mettre fes tiltres amp;nbsp;Pancartes que pour y eraprifonner lesgran s Seigneurs, amp;nbsp;pour ce que lors c’eftoit l’vn des plus fuperbes baftiraensdc duioHwe^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î l’appeila au langage du temps, le Louure, qui cft comme qui agt;'

roitrœuLire quafi chcfd’œuure.Lcs autres prifonnicrs furet cnuoyezendiucf' fes prifoiis.Les Annales Flamades difent qucle Cote de SauoycfutpareilleUict

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^lï ÎT

Ptifn. AVGVSTE ROx ^..

Qi.’ i ^^^Qhtö te pj-J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Arnoul d’Audcnarde Zc Baudouin oe v-

let J'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furent les Ducs de Brabant amp;nbsp;de Lambourch, amp;nbsp;le

bataille fut donnée le vingt-cinqiiieme iour de luil-

de PI 5^^5~lt;iuinze amp;: apres icelle le Roy confifqua a fa couronne îy^'Sle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AnJracc»

^^gleterre eftoit cependant aux efeoutes en fon Royaumcj kk eftoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutes les façons dont il fe pouuoitaduifer. Autres di-

Bou■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Augufte.Laperte de

^per nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perdre plufieurs bons amis, amp;nbsp;luy donna vn niau-

ïpe, nbsp;nbsp;nbsp;fe rtefterent eftoient ou faintemeiit fes amis,ou fe declarant ^-f tires

^ti bon^^ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y vns pour ne pouuoir fupporter fes tyrannies, Sc

fs f Ws gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur patrie aflligee, amp;: les au très d’vn mefeontente-

^Cre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ej^ ^ ‘’■Uoient pas les honneurs dignes de leurs valeurs amp;nbsp;merites,

quot; tîii/'^^^^tPeQt ^^^^^^niataffedionnez enuersluy,tendoiéntà vnefedition l^ites^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tyrannies,cruautez amp;nbsp;iniuftices. Ce qui eft le couftu— sMire Jet

hb î fort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tyrans, Sgt;c mefehans Princes. Ce changement d’af-

^Uef^^l^^pee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amollitlecueur, amp;ledi{pofaa receuoir volontiers la

gat vers les deux Rois, qui les d fpoferent ü bien d /lean 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trefues pour cinq ans. Car Augufte eftoit las de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

aptes ?8^uit de fon Gofte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• lesdeux

Hti n trio nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tlu pont de Bouines.alla a Paris menant auec foy

Comte Ferrand lié enferïc, amp;nbsp;à l’occafion des fers f’kh' iambes il eftoit porté en vne littiere fur deux ehe-^'Ï’-ùUqc nbsp;nbsp;nbsp;voyoient fe mocquoieiit de luy, amp;nbsp;pour luy faire def— pif.

fuu nom, amp;: pour ce que deux cheuaux qui eftoient fer-difoient, que deux ferrans portoient le tiers Ferrand,amp; recognoiftance de tant de belles vidoires que la ^ftue Augufte auoitgagnee fur Ferrand, au

'*'^^l^dle Âi^ nbsp;nbsp;auoit deftait quelques Anglois en Poitou, Augufte fit

Senlis',laqueile il nomma amp;nbsp;appelb no-

Voy 1’Akj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;icelle mit Religieux de l’ordre de Saint Auguftin

telL^^^^ktetr r Saint Vidor lez Paris.Quelque têps deuat, au retour du

PetitstourmétalesEglifts defonRoy^me,priuaaucuns I 6c nbsp;nbsp;°”''^«eres, print plulieurs terres des Eglifes lur tout leurs

Rentl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annexa quelques vns à la couronne, amp;nbsp;en donna

ffth ^%don nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui lauoientfuiLiy enfesguerres. Et en recom-

H’a’ils f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tlt;rres vagues S)C roturières aux Ecclefiaftiques, à

^gj^^^^ötbef^-j^'^p^tiiroicnt certaine fomme de deniers aux Rois lors qu’ils en (jü’y ^Arriçj.g^ ^’•^^tnoyende Roy remit fus fa gendarmerie ordinair

deuint pour cela fi mal voulu des Ecclefiaftiques, tïi^î T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ietterent leurs fulminations fur luy. Ce qui j^éworlt;/j

j^’^Qfos,que fi de la en auant quelque chofe luy fuccedoit

Mlé plus nbsp;nbsp;procedaft de punition diuine, pour auoir fpolié les gens

biens. Dont eftant fur le point de donner la ba-

^^dansf?filandres, au pont de Bouines, il fe mit en trefdeuot- r«z» figlife cy deffus mentionnée, amp;c là promit à Dieu, de rendre

biens, fiefs amp;nbsp;domaines, ôc de baftir vn Temple à

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la vierge Marie, moyennant qu’il plcufl à fa diuine bonté luy donner re contre les Flamans. Ayant gagne la victoire amp;nbsp;prins le Comte, il ne reftituer aux Ecclefiafliques, leurs biens, amp;nbsp;de ballif pres de Senlis, lafufdi Eglife a la vierge Marie qu’il appclla N offre Dame de la Victoire. Il renditaj*^ Ecclefiafliques leurs fiefs a la charge qu’en temps de guerre, ils fourniroient camps de chariots pour porter les munitions de guerre, les viurcs, choks neceffaires pour vn camp. Ils continuèrent cela pour quelques temf’ mais apres fe fafchans,amp;plaignas de la vilité de leur condition,ce droit de fouj nir des chariots, leur fut commué en argent, amp;nbsp;fut dit qu’ils contriburoient là en auant à la folde des Bans [amp; Arrierebans. Mais auffi fe plaignans de cei contribution, amp;nbsp;nepouuans longuement endurer à leur col, le iougd’vnelt^ iiitudc, ôc d’vn deuoir, ils fe difpenferent à la fin de toutes charges, couruees,». contributions, amp;nbsp;fe faifms de iour à autre, riches, achetoienttoutcequidllt;’*^ leursricher nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forte qu’ils fe trouuerent maiflres des plus beaux lieux de UFrJn

ce amp;c efgaux en richeffe à la couronne des Rois. Lefquels ayans longuctnetto-leré cefle immunité des gens d’Eglife, vint Philippes le Bel qui impofa fureux, vne dccime, de laquelle ils crièrent tant que cela rut en partie caufe, quekP^P^ Dfowwf« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;huiélieme l’excommunia. Et ayans noz autres Rois continue

tilts.

amp;i quand la neceflite les a preflez ont recherche leurs bourfes iufques au

Il ne (era hors de propos de racomter que les chroniques difent, que laview^ ComtelTe de Flandres mere de Ferrand qui vfoit de Fart magic que, vnpeudÇ' uant ladite bataille du pont de Bouines, voulut fçauoir par ledit art, qu elle!ƒ-roit la fin amp;nbsp;aduenture d’icelle, amp;nbsp;fit lès forts Sgt;c enchantemens, à la façon de ceux d’Elpagnc, dont elle eftoit voifine (car elle eftoit Portugoife. ) Elle eut re/ponce qui fenfuit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Oracles mo-^uturs.

On fe combattra, amp;nbsp;fera le Roy abbattu, foullé des pieds des chenaux, ƒ• n’aurapoint de fepulture, ôc Ferrand apres la vilt;5loire ferâ rcceu àParis,engrdd triomphe amp;nbsp;proceflion. Toutes ces chofes peuuent eftre expofees en deuxta-^ons,felon la couftume trompereffe des anciens oracles,car tout ainfiaduintii que le fortl’auoit rapporté en doute entente, d’autant que le Roy fut abbattu contre les pieds des chenaux, mais il n’euft pas fepulture , car il ne mourut pa^» amp;nbsp;fut ledit Ferrand rcceu à Paris en ^rand triomphe,d’autant quele Roy 1 art^ na comme en triomphe,mais ce fut a la honteamp; dommage dLiComtc,nonaW' fi que la Comteffe Finterpretoit à fit gloire amp;nbsp;aduantage.

Ttmmedu

Cott

Or la Comteffe leanne outree de douleur de la perte de fbn mary, amp;nbsp;bcau^ coup d’auantage de la crainte quelle auoit que le Roy Augufte fit procéder criminellement contre luy, alla trouuer ledit Roy à Paris, aumefme tempsgue

z/f/o/ff nbsp;nbsp;habitans de ladite ville faifoient grands efbattemens pour la ioye de hpun-

fe du Comte fon mary. Ce qui d’auantage rengregea le regret, amp;nbsp;la douleur de cefte Princeffe efplorce. Elle alla trouuer le Roy en fonPalais, deuant lequelfc iettant a. genoux, ayant la larme à l’œil amp;nbsp;la trifteffe au plus profond de unie,

Sire ie confeffe que mon mary vous agriefuementofFencc,amp;quilat’i^‘' Sa IjAranÿu d’eflre rigoureufèment puny, amp;nbsp;encore que i’aye prefqu^erdu toute efperance de fa. vie, fi efl^ce que ie me confolc aucunement en l’aflcuranccçu® voflre clcmence Sc bénignité me donnent. Pour celle caufè ie vous fiipplien^'

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PHILIPPES AVGVSTE ROY 4T. LIVRE IX 52.7

’ üóir tant cfgarda ce qu il a commis j qua voftre naturelle bonté, amp;nbsp;qu’en celle ’ taufe ne vueillez appeller en confeil voftre courroux qui eft iuftement conceu, ’linsvoftieclemencenaturelle.Faites quelagrandcurdevoftrecouragefurmo-te voftre colere, a laquelle les hommes vulgaires melmes ont accouftumé de donner lieu, tant es chofes grandes qu’es petites. Regardez f Sire ) fil vous fera oienfeant, de faire mourir celuy là, que vous auezelpargné enlafurcur delà guerre, amp;nbsp;de retenir les biens de celle qui de Ion bon gré les vous offre, amp;nbsp;defi-red eftre voftre obligee feruante, amp;nbsp;fubieôte, mefmes de ne tenir fa vie que de vous, pari afteurance que lu y pouuez donner de celle de Ion feigneur amp;nbsp;mary.

9^oyie vous fLipplietrenaûblement(Sire) vouloir adioLifterPopinio quei’ay ^ue Dieu vous a done celle ouuerture.amp; matière, pour delployer voftre vertu,quot; - ■ tn etnble affin de mieux perfuader à vn chacun que vous préférez la volonté de? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

tntaircj a toutes les offences qu’on pqurroit commettre contre vous, n’exer-:

ceant point feulement voftre libéralité enuers ceux qui l’ont meritee, mais aufti tndroitdevozennemis. Car combien que ce foit vnegrade louange de do-

Atours au milieu des grandes angoiffes, 11 eft-ce que la clemence ne donne point moins de lullre amp;nbsp;d’ornement à vn Prince, ôc principalemêt quand il fera luoltion de faire vengeance d’vneiniure.quiluy aura efté particulièrement fai-^^t.Etficeux qui pardonnent les fautes legeres rapportent quelque louange ^’J^‘intee,qtie fera^ce de celuy qui modérera fon ire, quand le crime eft digne

? Vne telle bonté n’approche elle pas aucunement, à la clemence amp;nbsp;mi-^ficordediuine? Vous pouuez bien nous oller (Sire) à mon mary la vie, Se à lîioy toutes mes poirelhons,mais c’eft à vous maintenant de nous les donner de

„ r / ^^^loles oftant point. Enquoy vous imiterez la bénignité de Dieu, amp;nbsp;^ezicmbiable à luy en cell endroit. Car comme ainli foit que vous ayez au-^^^ntdepLiiflànced’vn collé que d’autre, il vaut mieux faire bien que mal, amp;nbsp;^Oüs contentant de voftre P Liiftànce, amp;: authorité, mettre en oubly la rigueur ƒ ^quelle vous pourriez prefentement vfer, amp;nbsp;penfer feulement que la puif-ice vous eft d’en haut oélroyee pour conferuer aflifter les humains. C^àd ''Qus aurez làuuc la vie, amp;nbsp;pardonné voftre mal talent à plus de gens, cela ferä, Pourvous acquérir plus grande gloire amp;nbsp;louange. Finablement (Sire)laiffant ‘^P‘'^tt b retnonftrance que quelque autre vous pourroit en cell endroit fai- lerrmi. ^^jundignationconceueau moyen des villes qu’ilfe perfuadoitluy auoir elle tort oftees, la induit à vous mener guerre amp;non autre delir qu’il euft

devons nuire amp;nbsp;offenfer. Voicy la conclufion quci’cntends faire, foit que , ^on mary foit mis au dernier fupplicc, amp;nbsp;que ie demeure priueedemes ter— f^Sque cela me foit imputé comme n’ayant deffendu celle caufe fuffilàmment, que nous foyons abfoubs, de laquelle grace nous ferons entièrement rede-

*^3Wes a voftre bonté amp;nbsp;clemence, à la louange de laquelle cecy fera pareille— ^entadioufté, que non feulement vous nous aurez grandement obligez, mais ^ftivousmonftrerez auoir encore mieux deffendu noftre propre caufe, que

“Jiioymefme.

La Comteffe parla qualî de celle forte, amp;nbsp;puis fè ietta de rechef à fes pieds, tafehant incelTamment àfon polTible d’adoucir amp;nbsp;appaifer la colere du Roy Philippes, lequel la relleuatout incontinent, l’affeurant fermement que fon ^eßonee ■fitentionn auoit oneques efté de faire mourir le Comte Ferrand, amp;: ores qu’il

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518 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES 1. AVGVSTE ROY 4’-

CÎemt/ice

Peffit / 0-then.

cuft cfté de ceft aduisjqu’au nom amp;nbsp;à la requefte d’vne tantvertueufc il'luy euft pardonné la vie, de laquelle derechcfil l’afTeura, non pas toutes 01 de la liberté amp;: deliurancc dudit Ferrand, pour ce qu’auparauant il vouW uiferfoiibs quelles conditions ilferoit plus expedient de le relaxer, accor neantmoins aladiteComtefleleanne.main-leuee ô^iouilTancedeion Co de Flandres, moyennant toutesfois amp;nbsp;a condition que ceferoitfoubs ianiâ i amp;nbsp;félon que fes predecefTeurs clloieht accouftumez d’en iouir. Dont lai cefTe le remercia tr ef-hu mblement j amp;nbsp;puis retourna vers Flandres, ou euec plufieurs fafeheries tant à raifon du peu d’eftime que le peuple faifoit d ellC)*] pour ce que tout le plat pays auoiteftédeftruit par les François.

L’Empereur Othon merueilleufement defpit de la grande pcrtcqiHuUO faite en la bataille de Bouincs, fe retira en fon pays de Saxe, ou apres ieitrc fon bon grc defmis de l’Empire, il fit tant qu’il fut abfoubs del’interdid wis ut luy parle Pape, amp;nbsp;cftant furprins d’vne dyflenterie mourut audit an mille oeu

cens-quinze.

l'Empereur^ L’Empctcur Fedetic deuxieme du nom ayant çfté efleu Empereur durant la vie d’Othon ( comme nous auons dit cy deffus ) fit pat fentence imp^^ mettre fbübs fes mains toutes les terres que la Comtefic leanne tenoit delt pire, amp;nbsp;ce fbubs couleur que rEmpcrcur difbit, que la Comtefle aiioitou de faire les deuoirs accouftumez. Mais enl’an mille deux cens vingt-vncnW uant, Henry Roy des Romains fils dudit Empereur, louant la main deWitc terres, rappellalafufdite fentenceimpcriallede fbnpere,d’autantquiHuy^' ftoit apparu, qu’à caufè de l'emprifonnemcnt du Comte Ferrand il n'auoitd c poffible à la Comtefle fa femme de faire les fufdits deuoirs.

Les officiers du Roy Philippes Augufte vindrent fe plaindre àluy,d^' Al^’^^elrireque les biens amp;nbsp;droits des gens d’Eglifc faugmcntoicnt,lesn^ti5 fe diminuoient d’autant. Il leur refpondit que les biens-faits du Cieleftoient grands enuers luy ,amp; la France, qu’il ne vouloir defhier aux Preftresamp;nux T/tffefUon glifes aucunes chofes de celles qu’il auoit faines, floriflantes, entières,amp;coti-pluftoft par la diuine bonté, que parla prudence humaine. Aucon-traire lean Roy d’Angleterre cfpuifé d’argent, pour auoir longuement foultC' nu plufîcurs guerres, amp;nbsp;outre ce irrité contre les gensd’EglifedefonRoyaæ me, amp;nbsp;offencé de ce que (commenous auons dit) le Pape l’auoit excommunia pour n’auoir voulu rcceuoir vn nommé Eftîenne efleu Euefque de Canturbcri) amp;nbsp;confirmé amp;nbsp;Caere par le Pape, amp;nbsp;auoit interdit fon Royaume, feftoitemp^' ré des richeffes des Eglifèslefqu elles il auoit conuertics à fon vfage. Le court' ge félon de ce Prince pouuoit bien mcfprifèr l’excommunication du PapC)^' lire de Pieu les exccrativns des gens d’Eglifè, mais eftarit contraint de recognoiftre parmi tant de malheurs qui luy furuenoient, la iufte ire de Dieu, il ne refufa deæn frir aucunes conditions ny loix qui luy fuffent impofees par le Pape, ou par*^ Prélats de fon Roy aumc,ny aucunes regies de penitence qui luy furent don-' nees,tant fuflent elles rigoureufes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ilreceutauecques grand honneur amp;rcuercncc, le Legat qu’auoitcnuoy^

tioncontre^ Pape, amp;nbsp;à fcs pieds mit volontairement fes infignes amp;nbsp;ornemens RoyauX' fut cinq ioLirs attendant qu’elle fentence le Legat ietteroit contre luy, nbsp;nbsp;nbsp;*

xicme contre fon atlante, le Legat luy rendit amiablcmêt fi couronne Roygt;m^’

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PHILIPPES i.AVGVSTE ROY 4t LIVRE X. 51«?

f qui fut vn don non cfpcré ny attendu par lean,lequel en rccompenfc de ce bien promit amp;nbsp;iura pour luy amp;nbsp;fes fucceEeurs Roys,que le Royaume d’Angleterre, amp;nbsp;lafeigncuric d’Irlande qui lors n’eftoit point encore Royaume, feroient te-nucsafoyamp;hornage du fiege Romain,amp; luy feroiêt tributaires de mille marcs dargent par chacun an,amp;deflors fit au Pape foy amp;nbsp;hommage de fondit Royau w«». rue. D’auantage il receut ledit Eftiehne en fon Euefehé rendit aux Ecclcha-Hiques les biens amp;nbsp;fruits que par l’elpacedclept ans il leur auoit prins, amp;nbsp;voulut que de ceux qui auoient efté côfumez,dilEpcz,ou brûliez,eftimation fut fri ‘^ipromettantderendrelalommede ce qu ils valloient quand ils turent prins. parl'An^loii Et affin queledit Roy lean ne peut tromper le Pape,le Legat fit iurer amp;nbsp;promet Ueaux Seigneurs Anglois, que fi leur Roy venoit a. manquer a aucun des arti- Crainte^orr^ Ees parluy promis,ils le côtraindroiet par toutes voyes a tenir fa promelfe.Les uutoires Angloifes ne difent pas cela,amp; ne parlent aucunement de cefte foubs-N'-’»-'' fp’ 1 ruibio.Orauoitîe Roy lean befoing de grades fommes de deniers pour payer A 'quot;'*’' ^^qu il auoit promis,amp; il n’en auoit poinr,veu les grades pertes qu’il auoit fouf 'ftes.Etvoulantfatisfaireaux gens d’Eglifc, il fut contraint d’inuenter de nou-^'3uxmoyens pour recouurer de l’argent-, de faire nouucllcs impofitions, de tuileries autres pour contenter les Ècclefiaftiques, amp;nbsp;defellogner desloix, ^'^uftumesjamp;ordonances des anciens Roys.11 vfoit de toutes les cruautez qu’ô tm^ofinont -penfer,exigeât amp;nbsp;tuant les homes,amp; forçanr,amp;violant les femmes.Ce- ^7,,

telle rage dedans les cœurs des Anglois, qu’ils délibérèrent de demander ^coutsàleuvennemy Philippes Augufte Roy de Fracc,cotreleur propreRoy.

• ^^q^oy on peut voir la force du defir de la vengeance,qui contraint les homes Vorce ele yen quot;nbsp;7^^lt;^otirirmefmes àlcLirs ennemis. Quatre d’entre les plus grands .Seigneurs^^“quot;^,^-, I ^gfoisparl’aduis des autres pafterent vers Augufte, amp;nbsp;le fuppliercnt devou-Q'fprédrccnprotetftion l’Angleterre, amp;que tout ainfi qu’il eftoit Roy deFra-^^lilpcrmift qu’onl’appellaft Roy d'Angleterre. Augufte rcfufa cefte oftfc,di- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

5'’tqu 11 nevouloit violer les trefues qui eftoict entre luy,amp; le Roy lean.Loys

s ayant prins oftages d’eux,palfa en Angleterre,La où. eftat receu, amp;nbsp;fallué nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Key

P°'^tRoy,il entra dedâs la ville de Londres,amp; ceux de Haptonne amp;nbsp;de Lincolequot;^ cniioyç]-£|. Jçyj-j députez vers luy,pour luy prefter obeiftance.Iea aduerti de l’ê-^‘■^pnledeLoys,ôcdesmenees de fes fubiets,enuoya prier le Pape d’interpofer authoritéjamp;de faire tant enuers Augufte qu’il euft à le defifter de ce ''°y^ge,ôc(dLifoufl:iêamp;faueur promifeaux Anglois.Le Pape quilors aimoitlea^f'lt;»'lt;j'wif potirceqn’il luy auoit rendu tributaire fon Royaume,enuoya vn AmbalTadeur v^rs Augufte,pou rie prier de fe vouloir déporter de cefte guerre d’Angleterre.

^Suftçfcome difent 1eshiftoires d’Angleterre) ouyt bie volotiers l’Ambafla-^^fau Pape,mais il ne peut en aucune faco eftre diftuadé de doner fecours aux ”glois,allegat pour fes raifons,que lean n’eftoit aucunement iufte,amp;legitime je^n iUegiü-^

Angleterre,d’autâtqu’ill’auoitiniuftemêtrauià Arthus fonnepueUi,amp; y 11 auoit tâtoublié,foy,là patrie,amp;fa dignité qu’eftat vfurpateur duditRoyau'^^^^^’^^' illauoitrédu tributaire au fiegeRomain,amp; que d’autat qu’il auoitfait cela ansl’aduis ôc confcil des Princes, amp;nbsp;Seigneurs de fon Royaume,il eftoit par là coulpe,digne d’eftre priué de tout honneur,amp;de la qualité Royalle. LoyseftantàLôdres,tous les Seigneurs, melrncs plulieurs de ceux qui eftoy^ cntles plus fiuoris de Iea,vindrét luy prefter obeilîance. AlexadrePvoy d’Efeof- Efctjpnsen hleyint trouuer,eftant accopagné d’vn bo nombre de foldats, que les Anglois

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ƒ30 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES r. AVGVSTE ROY 41;

lailTerét librement entrer en leurs terres,pour ce qu’il venoit à leur fecours. tô forces de Loys faugmcntansdeiouràautre,ilfubiuguafacilementtoutkp*y’ du Nort de F Angleterre,hormis la ville de'Xifincellre là oùlchan feftoitüj* ué,amp; le challeau de'V/indelilore ou'W'infor . Les Ibldats François vfoH

fW'.

Con^uefles

JufoleneesJe grandes infolenceSjCar ils ne pafi'oient en lieu qu’ils ne pillaflènt maifons,hon’' foUdts trdn mes,amp; femmes,amp; mefmes pilloientles Eglifes, amp;nbsp;les ornemcns,amp;reliquiif^‘ d’icelles contre la volonté de Loys, qui n’en pouuoit ellre le maiftre. Conin’^ Loys alloit vifiter le pays qui tire vers l’Orient,celte infolence des foldatsfâüg-menta tellement que par ou ils paflbient ils ne lailToient rien. Loys allaafièpe* Norwich,qu’il mit aifement en fa puiflance,amp; print dedans Thomas BiirguC' re de Humbert Capitaine de Douure.Il fit bien garder ledit Thomas,efpet^ par le moyen d’iceluy corrompre Humbert Ion frère, affin qu’illuy rendit^ place de Douure,amp;ainfi appuyé fur celle cfperance, amp;nbsp;aulfi eflant fufôte fon pcre,qui luy manda qu’il auoit fait vne trcfgrandefaulte d’auoirlaifie^^f j^efduîtldiC j-æj-ç }yy YQg place tant importante comme elloit Douure, il y alla mettrclc“' ^ritre^*^ ge,amp;plantant deuantfes machines amp;nbsp;engins de guerre,donnoit nuiétamp;l®^^

par Ie moyen d’ice.

J^efolution - d’afsie^ez^i

f^VtnJeltJo-re.

de dedans eftoient acoups de traits amp;: de pierres bien fort reculiez du fofTe, üe^djfe^ux de la muraille.Loys perdant ciperancc de pouuoir auoir celle place par force» premièrement tanta d’efmouuôir Humbert a la rédre par vne menaflequiHuy feit de faire mourir cruellement Thomas fon frere fil ne la rendoit. Mais com* me il vit que cela n’efmouuoit aucunement Humbert, il luy fit promettre de l’argent: toutesfois cela Fefmeut aulîi peu que la menafle de la mort de fonfre-re,amp; ne peut elbranler la magnanimité fidclIe.Loys irrité de cela, iurapublique ment qu’il ne partiroit iamais de douant ladite place, qu’il ne l’eut prife, “ n’cullfait cruellement mourir tous ceux qu’il trouueroitdedans.Dontilpoor' fuiuit plus afprement le hege que deuant,ce pendant que les autresPrincesquii auoit lailï'cz a Londres, allèrent alTieger le Chafleau de W'indeliforc,afltn({uc de tous collez la guerre fe fit là où il en feroit befoing.

^rm(e Je ICM cruelle.

lean voyant que lès ennemis efloîent detenuz par ces longs fieges de villes» enuoya de toutes parts amalTer des gens perdus qui le vindrent trouucr. Eftafl' fortilfiédccenouueau fecours il partit de la ville de Wincellrc,amp; comme* c’eullelléVn foudrefroilTant amp;brifant tout,il brufioit,pilloit,amp; rauagecit toutes chofes iniques aux Eglifes,mais il ne dura pas longuemct en celle cruîii té,car peu apres il mourut de trillelfe,amp; d’ênuy qu’il eull de voir toutes fcstroii

MertJe kd. noycr deuant luy au palTage d’vne riuiere. Ce qui fut Fände falut n'/' de fon aage,5i.amp; de fon regne ï 8.

Sa mort ncantmoins ne fut pas fort aggreable aux Seigneurs Anglois, les refiouit pas beaucoup,d’autant qu’ils auoycnt ( cedifentles Anglois jappd-lé Loys fils du Roy de France, affin que par fon Iccours amp;nbsp;par le moyen de ic5 forces,ils peuflent conferucrla liberté du peuple Anglois, iufques à ce qiieou leur Roy lehan fut contrainól de recognoillrefifaulte, ou quefon fils Hencp ]^fgt;entdnce fut vcnu en aagc Capable de gouuerner amp;nbsp;manier alfaires. Etpourccquch'’ Jes^n^leii ny l’autte n’clloit eiicot aduenu,ils ctaignoieiit que fi Loys venoitàellreniai-llre de toute l’Angleterre ellcferoità perpétuité en la puiflancc, amp;nbsp;fi-ibieélion des François.Ce qu’ils vouloyenteuiter plus que la mort. Or d’autant quils auoyent appelle Loys pour leur commodité , non pour la fienne, amp;nbsp;çull’

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PHILIPPES û AVGVStÈ RÖY41. LIVRE X. 53^

Voyoicnt que la haine qu’ils auoient portée à leur Prince,les mettoitence dan-gcrjSc craintC) ils en reccuoiêt vn grad cnnuy,amp; ne fçauoient à quel point fc re- ger cr irtt~ loiidre.Loys apres la mort de lean fe forgea vne cfpcrancc dedans l’elpritdefe hiremaiftre amp;nbsp;Seigneur de toute l’Angleterre,amp;adoncqucs il pourfuiuit plus qucdcuantlefiegeduchafteaudeDouureefpcrantquedanspcudeiours Hü- quot;nbsp;l’crtlerendroit,mais tant fen fault que Humbert en voulut rien faire, que mef-nicseftantfolicitc,amp; pratiqué par Guillaume Comte de Salilberi ( qui en la bataille du pont de Bouinesauoit efté prins par Philippes Augufte,amp; qui lors fui-tioitleditLoys) il demeura plus que deuant ferme en fa fidelité,Leys craignant FîJfliittoih, quelclôgtemps qu’il employoit au fiege de cefte place, luy fit perdre d’autres 1^“quot;''’ celles occalions, leualedit fiegc,amp; haftiuement fen alla à Londres, puis à Lin-

en paflant mettoit en Ibn obeiftance pftufieurs petites places. Il y en a S^itlifent que Loys ayant entendu lamortde lehan, repalTa en France, amp;c qu’y ^yantaffemblé vne nouuelle armee, il retourna incontinent en Angleterre, «fr/tnre. celan’eft ny vray, ny vray femblable j car fil euft fait cela, il euft fans au-double,irrité contre luy les volontez de’ ceux de Ion parti, amp;nbsp;renforcé le ^Œurafesennetnisjquin’eulfentpas failly a luy empefeher le retour, amp;c ladel-^^nteenleurlfle quandily fut retourné, d’autant que défia ils le repentoyent ^luoirappelléenleur patric,àlcur fccours,vn Prince fi grand, fi puilfant, amp;nbsp;û ^^'loutable.

pendant que ces chofes eftoient raaniees par Loys, amp;nbsp;par quelques Sei-^eurs Angloistenansfbn parti, Guillaume Comte de Gloceftre Marcfchal

*^”tenant general des forces du Royaume d’Angleterre, mena auecques Henry fils ii a Gloceftre,Henry fils de lehart aagé deneufans auecques les autres frères, ^alTemblatous ceux qui auoient tenu le party delehan. Làfe trouucrent ^'iiplufieurs Seigneurs qui auoient tenu le parti de Loys, amp;nbsp;le Legat du Pape ^^itenoitceluy de Henry. Le Comte leur remonftra auecques tant de rai-°nsquilsncdeiioient choifirvn Roycftranger pourchafter celuy quenatu- fir-^nR^y ^‘«uraiioitlegitimementdonné,qued’vn commun confentement ils filue-

proclamèrent pour leur Roy, ledit Henry. Ce qui fut en la mefine an-mort de fon pere.

nouuelle apporta vn merueillcux changement aux affaires de FrancCj ^Angleterre, car ceux qui tenoient le parti Royal, furent bien aifes de cela, ceux ^qui tenoient celuy de Loys, voyans que leur cas alloit mal, fe vindrent j^^ftrealamercy mifericorde du nouueau Roy , qui la leur donna, ne vou-commencement de fon regne,en temps turbulent,amp; n’eftans fes affaires ^^corcbieneftablis, mefeontenter aucun, ny taindre le commencement de fon ^^S'^ede la cruauté du fang,ny brouiller fon eftat.

, fut troifiefme du nom Roy d’Angleterre.Loys craignant vne tra-J on(qui eftoit la chofe qu’il craignoit le plus)fortiflia les places qu’il auoit pri cSjamp;mefmcrnemcnt celle de Harfort, amp;nbsp;apres retourna à Londres pour tan- ^oysmalai-^cramp;fonder lesvolontez des Seig-ncurs ,1a plus part defquels eftoient def

Il kio C • i- r n ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’t T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gieierfe.

Dicn rcrroidis, amp;nbsp;feftoient retournez du coftede Henry, amp;nbsp;les autres ne pouuasfitoftfcrefouldredece qu’ils deuoycntfaire,ny quids dcüoient fuiurc regardoient de quel cofté(comc on dit)tourncroit le vent, amp;nbsp;fe confeilloiêt les Vns amp;les autres lequel des deux ils deuoient fuiure. Ils cofideroient amp;iugeoiêt ^ucccfcroitmcfchammcnt fait a eux d’abanddnerLoys, leql ils auoiét appellé, ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y ij

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PHILIPPES X. AVGVSTE ROY 41;

ôcau

deration,qu’ilnefcroitpas bon nyfeurpour euxdefefieràvnhommecftraæ cr/inte d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point la volonté bonne à leur patrie. D’auantage ils eftoientcf-

Coml/tt Jc Ijncûle.

l'excomumca ftayez dc ce qu’ils auoient cfté excommuniez par le Pape pour auoir contrew tien. volonté du hege Romain appelléleditLoysen Angleterre. Et bié quel’amo^^ de la patrie, amp;nbsp;la belle efperace du ieune Prince H enry, les perfuadaft deferen-ger de fon cofté,toutesfois ils y voyoiét vn grâd dager, pour le voir pari incapi cité amp;nbsp;imbécillité de fon aagc,inhabille à porter les armes, amp;nbsp;à manier affair«-Sur ces difficultez,les vns quieftoient retenus delahonte,fere(olurentdena' bandonner point Loys,iufqucs à ce qu’il leur fut permis de le faire plushonnf-f ftement,ou qu’il fe fit quelque traiélé amp;nbsp;accord entre ces deux Roys, àegallcs conditions. Doneques allans trouuer ledit Loys à Londres, ils confukerentamp; Trefuei entre commuiiiquercnt auec luy de tous affaires,ce pendant que le Papeextrememet Gr j-narri de voir cefte guerre en Angleterre,entre Princes ,parens amp;nbsp;amis, fur les volontez,amp; l’cleélion d’vnRoy,fit tant que Loys amp;nbsp;Henry firét entre eux,trd-ues pour quelques iours,durant lefquels Loys accompaigné d’Alexandre Roy d’Efeoffepaffa en France,amp; cependàt le Comte de SaliiberifallarendreaHen ri.Ce qui affoiblit grandement les forces amp;nbsp;les courages des François. Loysff' tourna en Angleterre,vn peu deuant que le temps des trefues expiraft, tirant àLondres enuoya fes forces deuant le chafteau deLincolepour 1 ailiegcr, sif^edeiin- cat la ville eftoit à eux. Les François donnèrent deux affaults en deux dinersen-droits audit chafteau, tandis que l’armee de Henry conduittepar Guillaume Comte de Gloceftre,couroit le pays qui eft autour deNothymgam,prenantai-fement toutes les places d’iceluy, amp;c dc là alla à Lincole, là oùpourdcftouwtf les François du fiege du chafteau,il donnaiufques aux portes, amp;nbsp;fclForçadclcs rompre,mais fes gens furent repouffez parles François,ce pendant queparvne poterne de derriere le chafteau, Fulcas fut introduit, amp;nbsp;receu dedans par b ^il* ficgez.Dés que Fulcas fut la dedans auecques fes forces,il entra dedans h ville, ne'Mfdits chargea les citoyens.Ce qu’entendans les François,ils entrèrent dedans la vu rembarrèrent Fulcas dedans ledit chafteau. D’autre coftéles Angloismenez par Sauari de Mauleon,duquel nous auons cy deffus parlé, rompirent 1« portes dc la ville,amp; y entrèrent. Dedans la ville y eut vn dur combat, maisca P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fin les François furet mis en routte auec vnc grade boucherie des leurs. Il y cn^

qui faulfemertt difent que Loys eftoit en cefte meflee,amp;: qu’il fut prins,mais(cé' menons auós iadityil eftoit ce pendant à Londres.La prileamp;lepillage delà ville de Lincole donna frayeur aux autres villes qui tenoient le party des François, car tout incontinent elles fe rendircnt.Loys effrayé de cefte noiîuelle,craignant crnintede («linfi comiTie nous auoiis dit ) vne trahilon, fefortiffia dedans la villedeLou-

dres,y ayant fait venir nouueau fccours de France. Le Comte de Gloccftrcalla mettre le fiege deuant ladite ville, mais les Seigneurs Anglois fe reflouuemins du grand benefice receu de Loys qui eftoit venu à leur fecours,£àifoienttoiirce Deßrdes Sei pouuoicnt pout terminer cefte guerre entre ces deux Roys parquciqtj« bons cgt;c honneftesmoyens ôcaccords, amp;touslesioursenuoyoientaLoysu« cbnditions dc paix que Henry propofoit amp;accordoit.Surccs entrefaitesiHuni

note à Loys,dont Loys fe voyant hors d’cfperace de pouuoir plus auoirfecouts de France puis qu’il auoit perdu ceftuy là, cognoiflant bien quilnepourroit

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''^^LlPPESi. AVGVSTE ROY 41. livre a.

It U

*no-leterre,reccu ties conditions de paix qui luy Ri- . ' *ne d’argent pour la reftitution des ofta-

--’ndu au Royaume d’Angle-

’■'onorabiement ac-d’An-

^^'i^UueaucuneenoLt;^^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\,wvv- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v.,-,vw-

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^^tte,pïuvtlechemin du toto ’ ^Yv^ o y^^^du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aatl^-

^^teuetacontentbienceV v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ae leanl^ . . p\\eauo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-rtcsapf^'

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L^ttveuiwieuneHeï^^^^V , Qçïiïû^d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a''hlt;

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^eqi 1^^ ton pofleflion alla Clx .., dir/^^^tioitçn?^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pays là. Il leur monltta.^

à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte dudit Comté. Aucun ne v.

a-ccord luy preftereiit le ferment de fidelité. Il cou...

W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Thouloufe amp;: de NarbÔnc,de ruiner Ôc abbattre de-

ordonnâmes murs dcleurs villes, amp;nbsp;de combler les

PtQô efl;^ Sl’aç cela leur defpleut,amp; qu’ils maudiflct la venue amp;nbsp;le droit inim nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s de leurs villes, ôc fe refolurêt d’endurer puis a-

pjj^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^oigniteZjpuis qu ils cftoiet les demolilleurs de ce qui les »»m;//«»

pour au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dernier mal qu’ils eurent, car Symon n ayant^ nbsp;nbsp;,

cueu^^*^-^ nbsp;nbsp;defpendu à la guerre cotre les AlMgeois,pour mieux

* Poii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 ^^domptez de ces peuples là qui encore tenoient de l’Eu-

exaction d’vne grande fomme de deniers, amp;f/ d’, des collecteurs qui n epargnoiét pcrfone.C’eft vne choie

Y li j

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534 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES X. AVGVSTE ROY 4t

cfmefueillable que les Hommes fofFenfent beaucoup plus de leurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

particulierSjq des publics,amp; qu’il n’y a cHofe qui face plus grade playeaucueuj* /rfr^erderhomme, que lademaude de Target. Ceux qui cotfaints parlecömandcff^^* ßt/cheufe. -duComte ruinoient leurs villes, ne peurent fupporter la ruine de leurs bourKS-

Ainfîla guerre qui fembloit auoir elle entreprife, faite, amp;nbsp;poutfuiuic poiir*^ Kontur de defenfe de la religion Chrcftiêne,amp; qui fc deuoit terminer par douceur,enp^*. -V4W3»f»r. donnant à ceux qui f eftoicnt renduz amp;nbsp;foufmis par Toubliancc des choies jW'

Ièes,Ic renouuclLa quand on vid que le vainqueur y procedoit trop rudement' Les collecteurs eftans refufcz,ropoicnt portes,cnleuoiêt meubles, exccutoici’^ les homes, les menoiêt priloniers,amp; de toutes parts on oy oit pleurs, plaintes^ ^xecntionru crieries d’homes amp;nbsp;de fëmcs. En fin le couertiflant la douleur en fureur,le tians^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ladeffaitedelabattaillecôtreles Albigeois faùue^*’

Eipaigne)entendât ces troubles retourna en fbnCoté, là ou il fut rcceu tant les Thouloufàins que par les villes voifines.Derecheflcs Euefques queSymo^ ^^°ncomt*e diocefes y en furent clialfez, d’autat que le peuplecognoa loit qu’ils tenoicnt le parti dudit Symon.Il n’y eut chofe qui tant portail de dO' mage amp;de mal aux guerres fàintes,que ceftecouftume ia inueteree quepatv^^ honefte prefeription chaeû demandoit ce qui luy appartenoit,amp; quelarelig'*’’ D'irehle» la iuftice,amp;: le feruice de Dieu cftoit toufiours en la bouche d’vn chaeû, fiûremttl. contraire en leurs cueurs amp;nbsp;effeCls. S’il y fuitallé du fait delà religion,lil°^ bliance de toutes fautes paflees euft efté commandée amp;nbsp;oblèruec, qu’vn cflàt reuenu de Ibn hcrefie à vne bonne opinion on euft cefle de piller uagerles biens,chacun euft efté de ce mefine aduis-. Mais alors ceftoitvndin^'

Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aflfaire mondain, qui eftoit du droit d’vn Comté. Si celle dilputeeu

^^Te fan ^fté oftcc, il n’y eut eu aucune occafion de guerre. Ramond demandoitlô’’^' ftat,il y alla amp;nbsp;y fut rcceu. Simon difôit que le Cocile le luy auoit accorde, fil valeur le luy auoit acquis,ôc que le Roy le luy auoit confirmé. L’vn foLicioit que de débattre fon droit.Le Pape eftimoit qu’il y alloit Selon 1 jHit/ohroit neur,de ne chager d’opinion,ains de fouftenir ce qui auoit efté refolu

en Taifemblec de tant de prélats, amp;nbsp;declarépar là bouche. Voila ces deux Com* tes en guerre. Simon demadafecoürs à Augufte contre lesAragonois,quipoH^ veger la mort de leurRoy luy faifoiêt vne forte guerre és êuirôs de Carcaflbn^ eniM^uedat amp;nbsp;alTcmbla ixooo. hommes qu’il mena aux enuironsd’Albi amp;c deThoulon^

ou toutes les villes amp;nbsp;places luy frirent renducs,amp;luy firent homage. Ceux

Thoulonfefaulfiins leur fcrment,fortifierent leur ville, amp;nbsp;fe rebellèrent con^ V nbsp;nbsp;r nbsp;luy.Le Cote Symon rcceuantnoLiueaufècours du Roy,alladeuantladitevn i

Sjmonjetau / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zv'i.ii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r gt;nbsp;-it nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i • J ‘! «^niirill*

rud'A.ugufie amp;nbsp;en vnaflault qu il luy donna, rut frappe d vn coup de pierre,aontiiniow

CequiaduintTanixiS. Guy fônfils luy fucceda au Comte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

'iurtd nbsp;nbsp;nbsp;Apres la mort de Symon,le Roy enuoya vne armee en Albigeois fous ho

man. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gc de fon fils Lois reuenu d’Angleterre. D’arriuee il prit le chafteau deNut®^

de,puis mit le fiege deuant Thouloufe,qu’il ne peut prendre.Dont fenretour^ nant vers fon pere,incontinêt apres fon retour 1 efeiits hcrctiques reprindrétp fleurs places qui auoict efté gaignees fur cuxjamp; firét plufieiirs maux a auoient efté laiflez pour les garder, amp;nbsp;entre autres Guy fils de Symon futp'^^

MortdeFEm Comte de fiiinôlGiUes tué,amp; luy fucceda Amaulry fonfferc. ' ftreurde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefme iour que la iournee du pont de Bouinesfut donneeen^ ’

Henry Empereur de Grèce deceda en la ville de Conftantinople,amp; enfon

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f 4ï. L1 V ..

xerre fon gedre proche patv^ locent^ fut par le Pape Hono-

'“'quot;iirnaa Conftantirto— ’’^é Robert-.

^’^ïcO'

''?ÇîlT^fc= Empereurs... i pb ^^coü nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lainoiv.

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Empereur de Grece, puis Pen i ...

' ïav nbsp;nbsp;nbsp;^jp‘^''y^^^utrevoyeYolandfafemme^Ôcfonfilsnv._

‘ re nbsp;nbsp;nbsp;efpe ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forces à Conftantinople il alla deuant la ville uc .

' pirc^}^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prendre^ dedans laquelle cfto.it goutierneur Theodo-

‘ e(i ^rece a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^fperoit de remettre par le moyen de ladite ville, l’Em-

‘ ^orS^ c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nation, ôc de l’ofter des mains des Latins. Les noftres

v et«*:!’

’ demandèrent à parlementer aucc luy. Aquoy il fac-‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Ue I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoit, faiûnt bonne mine amp;nbsp;femblant d’eftre leur crec^/é^

ß^eut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ny de parolle, ny de vifagechoG qu’ils luy demaii—

^an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;finefte Grecque, que parlementant auecques le

‘1 foi/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;propos en propos, amp;nbsp;le pria de venir difner de-

‘ Eis fit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peu fin ôc rufé y alla mais y cftant il le retint pri-

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^es fers aux pieds, amp;nbsp;l’cnuoya en Thefl'alie. Robert fon

- ^*^pereu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Conftantinople, fut par les Grecs Latins falué amp;:

Oïl«**

‘ 3n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trefues accordées entre les noftres amp;nbsp;les barbares fi-

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Hongrie partit de fon Royaume pour ^Eer

' tiif ''^pton nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coî^traint par commandement, amp;nbsp;tcftameiit de fon pe-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit faite,amp; par l’inionôlion du Pape. Il auoit

Eo J^'’^‘’fiüces ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bauiere, ôc d’Auftriebe, arriua en Acre la ou

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H’^^^ues forces de France,foubs la charge amp;: conduite de Erix

ftîi ^^’Me^^’^^eGauthiergrandChambellanduRoy,aulquelsfcioi~

Elæ’^’-ft3.1em,amp;y auoitgrande apparenceamp; eïpe-^ GrfWeï.

‘ ^Pt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enfèmblé deuflent faire quelque belle chofe. Ils

gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou ils deffirêt quelques troupes de Barbares. André

J^™»ie{'(.j “ dedâs le fleuue Iordain,penGi eftre quitte de fon vœii,deuoit ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au comandement du Pape. Dont il fen retourna a

' lef^\^^Eres i- ^.^Eeminde fon pays. Apres fon depart,les maiftres des trois ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ee faifîrent d’vn promontoire entre Cæfaree, amp;: laphe amp;nbsp;^clrefiltns^

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme d’vn fort,il s tenoient les B arb arcs en fubie*

prQæpromontoire fiît appelle le fort des Peller iiçjterre P nbsp;nbsp;nbsp;noftres, tat à ceux qui venoiet par mer,qu’à ceux qui ve

nu Goloo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;porta vn bo fecours à cefte guerre,car ceux deTrie

^ptes l^^.ï’^’^^cttâs publiquemêt vn grad fecours d’homes amp;nbsp;d’argêt Hjç ƒ ’•ttïdrent, efmeurent les autres villes d’Allemagne de faire le ^tîïeiîerent vil fi grand nobre d’hommes,qu’ayans prins diuers firêt vne flotte de loo.vaiflèaux bié armez. Eftàs

J-fnt terre à Âcre,qui lors apres la prin-

^quot;'^bitans en Afie. La aufli fe

■'•’nefTedc Francè

’Ï^’cts^aVmcïKàûaûc^'i^î'-^^?y-A.pïiiact»-''*' lt;nbsp;^v^vsv»-^'-' yv icw»

’^Wii^a.rvnboaxeTÄten-^^^ gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^gz

^^'^^HwxGiVtra. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;YqVs-}^^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\Ccï^

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Cónfeil de le.tn dt

Prenne

Sondes dn

Pamiette.

Eff'ort des noßrtSi

lureur des aßie^e^ns.

^^6 PHILIPPES 1. AVGVSTE KUï 4^’ grande amp;nbsp;haute entreprife. Que l’Ægypte cftoit chef de la fuperftition latrie contraire aux Chreftiens, amp;nbsp;que tant que fon Empire feroit debout « noftres neferoientiamais en Syrie aucune chofe alcuraduantage.Qu?!^ Ie de Damiette eftoitfubieóle feulement au Chaire, débattant du fécond ' au ec Alexandrie. Qificelle eftant prinfe, les noftrcs auroicnt en leurpuiiwf vn fleuue vne region tresfertile,amp; que de fbn bon grc lavilledeHieruw fe rendroit, veu que défia nous aurions en mer i’Ifle de Cypre, amp;nbsp;au contin Acre, Tyr, amp;nbsp;Antioche. L’EuelquedeTyr dit, que Damietteeftdiftantc t mer de mille pas, amp;nbsp;autant de l’vne des emboucheurcs du Nil,commeonVit de Syrie par terre.On fçait bien queHeliopolis eftoit vnc bien opulente vil e l’Ægypte, mais il y en a qui difent que la ville de Heliopolis qui eft Damie^’ alTez loing difiante de Æliopolis, bien quelle fort en la mefme Agyptf) enuirbnee, amp;nbsp;muree detrois murs par l’Empereur Ælius Pertinaxamp;rutde nom nommeeÆhopolis. Ce mefme Euefque ne recognoift que quatre ciu boucheures du Nil, bien que les anciens en comptentvnze,Iesfeptdefqu£ font naturelles, les autres quatre artificielles. Au riuage de l’vne d’icelles, dW affile Damiette amp;nbsp;vne foffie nauigable tiree du Nil l’enuironnoit amp;nbsp;en h* vne Ifle. A l’cmboucheure y auoit vne Tour,amp; aux enuirons d’icelle beaucoup de maifims qui faifoient prefque vne ville,amp; y auoit vne chaine qui palloit o riuage en autre pour cm pefeher l’entrce aux nauires ePtrangersfi d’auenturc y vou.loient entrer par force. Les noftres ioignans leurs flottes amp;nbsp;forces enlet^ ble partirent d’Acre, amp;nbsp;ayans eu bon vent, vindrent bien pres de Damiette, fulTent aifèement entrez dedans le port d’icelle, fi la chaine ne les eneut emp chez. Ils la rompirent auec vn grand effort des mains, amp;nbsp;de Pinduftrie. Mais penfims auoir fait le paffage libre, ils eurent encore plus à faire contre ceux qui gardoient la Tour, que contre la chaine. L a Tour cltoit baftie de pierre tresfortej amp;nbsp;garnie de machines de guerre,dc traits,amp; de bons foldats,qumm’' blioient à faire bien leur deuoir.Noz nauires furlefquels les noftres auoient dreifé amp;nbsp;efleué de hautes Tours, amp;nbsp;noz gens mefmes eftoientfort tourmeu-' tez tant de l’ennemy, que du tumulte qui fefmeut entre eux.Carlesnoftiescti' oient qu’on f’approchafl; de plus prez, amp;nbsp;qu’on icttaft les pots. L’ennemy cnoU qu’on marchaft, affailliß:, amp;nbsp;frappaft les noftres, amp;nbsp;les foldats empefehoientb mariniers de faire leur office, amp;nbsp;deuoir, amp;nbsp;les mariniers les foldats. Parmy trouble,tumulte,amp; crierie,rvnc de noz Tours qui en hauteurfurmontoitlcsiquot; tres vint à tomber, amp;nbsp;fondre, amp;nbsp;tombant, fit vn grand bruit, comme (fi le cK* euft deu tober) Sc vn grand dommage aux nofi;res,miferable ^eclacle des Chre ftiens,carpluficürs accablez deffoubs y demeureret morts. Ceux qui n’y furent accrauautez pour rheure,les vus fè précipitèrent dedans le Nil, les autres feiet' terent deffius les autres nauires,les vns fè froiffans vne iambe, les autres vnbras, les autres fe bleflans à la telle, amp;nbsp;les autres ia bleflez demeurans foubs laTour dont la ruine cotinuoit,y demeurèrent ou alTommez, ou inutiles par plufieurs iours, lans pouuoir rien faire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Morts O' lleff-Z-

Sage remen-firance de thef.

Le Roy lehan apres auoir appaifé ce bruit, amp;nbsp;donné la charge des blclfeza bons chirurgiens pour les pencer, amp;nbsp;fait chercher amp;nbsp;tirer de l’eau les corps ou demy morts, ou ia morts, amp;nbsp;fait enterrer les noyez, ou acablcz, confoldt^ foldats,les priant de ncperdrcle couragepour l’accident d’vnc Tour tomber, amp;nbsp;de n’attribuer cela,ny à leur couardife, ny à la valeur amp;nbsp;hardielTedcs énemiSj Qnil

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Philippes 1. AvGVSTE roï 41. livre x. 537 \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

^ilEiilloitioindrevnbonadLns Sgt;c confeil ala vaillancejqu’ilnyauoitence-'^armecprcfqueaucun foldat,qLiine fut digne de commander, amp;nbsp;mefmes de

‘ 'keiler vnearmeCjmais qu’il failloit, felon la raifonamp; les ordres de Ja difcipline militaire,que chacun d’eux obéit aux Chefs de fà compagniejamp; de fâ. nation,amp; v, ^uclesfol(latsobeiflentauxCappitaincs,les Cappitaines auxmaiftres de camp^ ‘ les maiftres de camp au Lieutenant general,amp; Chef de l’armee. Qujl falloir ^uelesChefs femonflralfentperes des foldats,amp;les foldats enfans entiers leurs , , Ms. Cycles Chefs auifiJTeht bien à ce qu’ils deuoient faire deuantquel’exe chef^

’ ^Mr,quilsleconfultaflcnt en commun , amp;nbsp;conferaflent les façons defquelles ” y le deuoient comporter en celle guerre,affin que rien ne fut fait auec inconh-

tous les chefs, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ '

lemblerentjamp;d’vn commun confentement fut doneela charge de celle guer t^Alecommandemêt de celle armee à lean de Brenne tant pource qu’il eiloit |MdCapitaine Ôc vaillant homme de fi perfonne,que pource aufli qu’il clloit ^QydeHiertifalcm,amp; que chacun dit que tout ce qui en celle guerre feroit re-’■■'S fur les Barbares luy feroit donné,comme chofe dette a fi valeur,amp; à fa qua

Cardinal Pelagitis que le Pape auoit enuoyé fon Legat,fut totifiotirs ho Honneurfait Meamp;refpeclé comme il cotienoit à fl dignité. la nouuelles forces auec noti-' Muxviurcseftoientvenus de l’Italie foubs la coduitte des Euefques de Milan, ^^hegiojde Faencc3amp;deBrclI'e,amp;lesBarbares Içauoientbien delfendre ce qui tftoitàcux.

^^^oudan felloit campé à la veuë de Damiette, pour donner aceujtdede- jesoHd^ ) St efperance d’vn nouueau fecotirs, amp;nbsp;leur cnuoyoit fotitient par c^mpepret “^ Micdes nouuelles,des meirages,des viurcs des foldats,des armes, amp;nbsp;tout dont ils auoient befoing.Il ne tafehoit qu’attroutier occafion de furprendre „

ItSnnft r 1 nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 n ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Secours HHX

^‘puicreSjii queJqti vne luy eltoitprelentec,ou par Je hazard, ou par leur ncgli

Tous les iotirsJcs Barbares amp;Jcsnollres drefloient des elcarmouchcs ^■^fquelleslesnoftresdemeuroient totifiotirs Jes vainqueurs. Les Barbares ne pouuoient ellre attirez a vnebataille,ny nepoutioient les nollres leur empef-»«z» ez-tM,ny coupper les viüres,d’autant qu’ils atioient le fietiue du Nil à comandc-^^’^hquilesfortiffioit accommodoit de vitires, que l’Ægypte Itiperietir S^^'^napournotirriiTcs fiens Scfes voilins,letirenenuoyoicen abondance.Au cômeJâez ^ontraireleNil fe cotippant en pltiJietirs parties ,amp; en vn lieti febanoyant ça amp;nbsp;d\tpegez.. Vnlautrcellantcotippéenfoflezamp; canatilx, en l’autreellant empefehé par Mees amp;nbsp;chaufleeSjdonnoit pltifietirs incommoditez aux noJlres. Et pour ce 4^clennemy ne votiloit manger de la bataille,lcs noflres delibererenc de com-battre derechef cotre les mtirailles,amp;d’affiillir la totir.Dcux des meilleurs char P^ntiers qu’on peut trotitier en l’armee, lians deux natures enfcmble, baJlirent ^flfusvnetoLir de bonne amp;nbsp;forte matière, qui montoitatiffihatilt que la tour

Barbares,amp; efloiét les aixamp; les poultres,amp;les pieces de bois, fi bien liées amp;nbsp;snteesenfcmble,qu’aucune force ne Icspotitioit rompre.On fit approcher celle touraiîifc fur ces deux natures près de la tour des Barbares,amp;dti fatixbotirgioi-gnant icelle,amp; eiloit celle tour natialle ftiitiie d’autres nauires bien eqtuppez,amp;: toutlerelie de l’armee fur terre en bataille,tant pour Elire frayeur à ceux de dedans la ville qu’affinque le Soudan ne la peult fecotirir finsellre chargé. La pnrieux chu commença vn cruel amp;nbsp;furieux chamaillis. Ceux du fauxbourg fe deffendoient vaillamment contre leurs ennemis.Dedans le fauxbourg,dedans la tour, amp;nbsp;de-

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PHILIPPES ï; AVGVSTE ROY 4t-* dans les trânchees y au oit non feulement des Ægyp tiens, habitans SiC ori^ teuples de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d auttes dcs autres endroits de l’Ægypte, amp;nbsp;des AW

l'^ße cr lt;les Perles,des Seres, des Indes, des Gararnantcs,ôédes Ætliyopiens,qitt e

noient là, d’autant que celte ville cil comme vn marché public auquel to fortes de marchandifcs fe portent des plus loingtaines parties delà terre, font tranfportees aulfi. Ce qui les animoit d’auantage à combattre pour gJ^ auec leur vie leurs biens, qui font les deux chofes que les hommes onticsp chers,amp;: auHt encourageoit amp;nbsp;incitoit les nollres à combattre, tant pour la gionChreltienne que pour fenrichirdu butin de ces nations opulentes, nollres approchèrent le plus pres qu’ils peurent leurs nauircs de terre, arfinlt;J^ Hans lur le riuage ils peulTent combattre main à main, amp;nbsp;hommeahonirnC) qu’ils peulTcntioindre de bien près les ennemis. Au contraire lesBarb^ coups de traits,amp;de pierres,empefchoient les nollres de prendre terre,amp;de [ prochcr de fi pres.Ce qui plus elFroya les Ægy pticns,tut lt;|Lie comme vnde nauiresalTis fur le riuage que les ennemis tenoient,fut tiré a bord ,amp;qucie defoldat. ' bares defeendans de leur tour,fe fullent iettez dedans, amp;nbsp;eulTent

faire vn furieux carnage des nollres, l’vn de nos foldats defeendit au fon dit nauire,auquel il fit vn grand trou,par lequell’cau’entrant enabondanr^) périr amp;nbsp;noyer les liens auecques les ennemis, amp;: alors tout foudainla toU^ . Tour des en^ bois des nollres plantée lur les deux nauiresfufdits, venant auec grandevi nemts frije. fc,fcmpara de la tour des Barbares,lcfq.uels ellans efpouuentez de cch ro^ , d’vn miracle,ellimerent qu’ils auoient a combattre auec vnnouueau gereû Fauxlottr futicux amp;nbsp;cnragez.Ellant tout incontinent prinle celle tour,amp; ceux de Damietse dans tous chairez,ou tuez,ceux du faulxbourg perdans cœur,feretirercnt,d‘i^^ ^*'quot;’** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tant qu’ils elloient tirez, amp;nbsp;blellez du hault de la tour que les nollres auoientj,

gnee,ôc les autres nauires furuenans, amp;nbsp;mettans nos foldats pied a terre, ceux qui furent trouucz au fiuxlbourg, furent tuez iufqucs au dernier, trouuee grande abondance deviures,amp;fur tout des richelfes quiefloicntHc

^nuironnee Je tnutes jutifts.

. des,qu’il lèmbloit que la Perfe,rArabie,amp;les Indes cull'entellé pillees. fïc?- riche. Or relloitencorela villc de Damictte,ville trefopulente,laquellefutloU nement tantee,amp;: attaquec,pour voir fi on la pourroit prendre fur la chaude, fur la frayeur de la prinfe de la tour, amp;nbsp;des aducnucs de la ville. Et rut alian par machines,par engins,amp;par elchelles, mais les nollres ny gaignerentqued coups amp;nbsp;des playes.Neantmoins ils le campèrent dedans le fiuxbourg, rent vn bon nombre d’hommes entre la ville alficgce amp;nbsp;le Soudan,affin que^ cours,nyviures,nepeulTententrer dedans. Les ennemisvouloient entrer dans,amp; les alliegez en fortir, mais les vns amp;nbsp;les autres furent empefehezdet^ re ce qu’ils vouloient, auec vue grande perte des leurs. La ville fut enuironn^c de tous collez par les nollres, fi qu’il ny pouuoit rien entrer.Cc pendant fiege tiroir en longueur,vn grand vent felleua,qui efineut vne fi furieufetemf^ lle,amp;fit tellement enfler le Nil,que furmontant les riuages pres delquelslesßO

PeiborJe-mis du Nil.

ft res eltoient campez,amp;fe dcfbordant,il couurit tout le pays d eaii,amp;galta p‘ cipallementlcs viures.Lesnollresiugeansquecelane procedoit point deU turc du flcuue( qui a bien accouftumé de fenfler, amp;nbsp;fc delborder, mais celte laifon là)ains que cela elloit aduenu par la iuftc ire de Dieu, furent ex tez par le Legat du Pape,à ieufner,amp; prier trois iours durant,amp; le (Juatrielme ventcelTant, lamerfappaifant,amp;: le fleuucfe rcflerrantfoubsles riuagesen

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g, Ci O


f» Q. 'S 9


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54Ô nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES i.’ AVGVSTE ROY 41.'

Jeeoursen-

foigneufement la garde que dcuant,amp; fe repofoicntjil falla camper pres lies,amp; replis des eaux,à l’endroit là où le Nil fc iette dedans vne grande du'quot;sMd”n voiline de la ville deDamictte,de là où il enuoya incontinent quelques troup* aux alliegeZjfoubs l’obfcurité amp;nbsp;filence de la nuit* Ces troupes fe mirent haï“ ment amp;courageufement en chemin, en deliberatio de troper les fentinelles“ Chreftiens,amp; fapprocherent de la ville,fans eftrc aucunement veus ny defeo^^ uerts des noftres. Les premiers efloiêt ia entrez dedans la ville, quad lesLati”’ fen apperceuans,crierent alarme,amp;{e mirent en armes.Ceux qui eftoientenco^ re derriere furent taillez en pieces,d’autàt que ceux de dedas, amp;nbsp;ceux quicM TMlléenpie- ent ia cntrcz fermèrent haftiuement les portes, laillans les autres dehors eip^ fez à la boucherie,craignans que parmy ce trouble de la nuiôl les ennemisp« melle n’entralTent enfèmble.

ets.

Tuitte des B4rbares.

• Les noftres enorgueillis de celle viôloire,le lendemain lailTansvnegrande tie de l’armec deuant la ville,pour fouftenir le ficge,fe vindrét en bataillepr^ ter deuant le cap du Soudan pour luy liurer la bataille, mais lés Barbares elFrayez de la veuë amp;prcfence des nollres qu’ils virent fi ardans à cobattrcjau donneret leur cap,fans vouloir venir aux mains. Les Latins entrez dans les tes des ennemis,y trouuerent non beaucoup deviures,mais vn grâdbutinf * pillèrent.Le Soudan fe retira biê hault aux canaux du Nil,amp; les nollres de proye,amp; le mocquans de la couardife des Ægyptiens, retournèrent en le camp.De ce mefpris les nollres recourent domage amp;nbsp;honneur, car elhatleRe»/ de Hicrulàlem,allé aucc les Ibldats François alTaillirle camp des ennemis^'’ luy ietta quelques grenades,ôc pots à feu,dont plufieurs des liens furetbriin^ » ri^oire des nbsp;nbsp;Jyy mefme fut en grand dangcr,amp; Gaultier amp;nbsp;Milon de Mante furent

coups de coutelalTe. Apres celle delfaidle, ils furent d’aduis de ne famufer à autre chofe, qu’au fiege deDamicttcamp;fur tout d’empefeherqu’aucun n’yentrall.

Ellans ceux de dedans plus ellroiflemcnt alfiegez amp;nbsp;enuironez quedeuant, amp;nbsp;réduits à vne extreme nccelfité,amp;famine, amp;nbsp;priuez de touteelperancede cours,ils firent des alfêblees pour confultcr de leurs alFaircs,amp;quelquesvnsû Tamine d’af lcurs,denuiôl ôc à cachettes fe rendirent au camp des nollres. Ilfenfiitencoi^ rendu d’auantage fi les chefs de dedans n’çulfent fait murer les portes de la vi le, amp;nbsp;fait delfence aux habitans de n’aller furies murs amp;nbsp;rampars fur peine de vie, affin qu’aucun ne peultlortir,oufe letter du hault des murailles dedans Mime^luehs. foUbz.Lcs chefsamp;les Mameluchs alloient çàamp; là par la ville, vifiter regardî* toutes chofes,amp; mefmementles magalîns, amp;nbsp;voyans qu’il y auoit bien peu b]eds,diuiferentcequirelloitentreeux,en petites portions. Lcmenupeup contraint de la difettc,mangeoit ce qu’il trouuoit,full ce chofes cocedeesA?^^ r^minedeme mifcs OU delFendues par laluperllition,faines ou mal laines, bones ou m^^’ nupeufle. fes,fiilles OU nettcs,cuittcs ou crues,Scainfiallongeoit fil vie, auec ce quilp°’'^ uoit trouuer.Ornepouuâs les afsiegez endurer ces incomoditez humaines For« la la laim,qui ell la pafiion qui le plus amp;le plus louuêt prelTe l’hôcjils eftoietan affligez de l’ire de Dicu,car la pelle, la rage de laquelle auoit eflé premierenie'^ F/«-« ‘^floncieaucamp dcsnollres,puisdutoutellainte,fclloitietteededansb^ j amp;nbsp;y faifoitvncgrandcboucherie,amp;deiouràautrc cernai f’augmentoitd*: le façon,quenon feulement il ne fe trouuoit plus des homes pour vifiter, p^^^^ fer,fecourir,fcruir,amp; afsiller les malades,mais aufsi il ne fen trouuoitplusp^

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PHILIPPES i.’AVGVSTE ROY 4Ï. LIVRE X. 541 lescnfeuelirjny enterrer,pour les tirer des lits,amp;maifôs,amp;pourfeparer les viuâs dauecles morts. Les rues, ôcles maifos plaines de corps morts,rêdoiêtvnepua teurvilk'iinejamp;vnacrmallentatamp;infcót.llny auoitaucûlieu exêpt de la pelle, ny aiicû qui fe peiilt vanter de n auoir ellé attaint d’icelle,ou de peur,amp;aucun recede nypouuoittrouuerrcmcde,fi pargraceamp;milericordeilnele demadoitdelon cnneray,amp; qu’il ne fe iettall a fes genoux pour rauoir,amp; qu’il ne fe rendit à luy. tarage amp;nbsp;la fureur du mal,de la faim,amp; de la pelle tourmatoit ceux qui mou-roiéqamp;aimoiêt mieux mourir que de fhumiîier àleurs ennemis, Scafabaiffer iufqueslà, que leur demander fccours. Les nollres au oient biê entendu qu’ils e-ftoiéttourmêtez de lafiim,mais ils ne Içauoiêt pas qu’ils fentilfêt vne fi grande incomodité amp;nbsp;domage de la pelle. Ils auoiêt fait des barrières amp;nbsp;trachées pour empefeher q ceux que la faim cotraignoit de fortir,nc le peulTêt faire, veuqu’ils péfoiêt bié q ceux de dedasvoudroiét ietter le menu peuple,amp;les bouches inu-bles dehors, amp;nbsp;les nollres au parauat auoiêt intermis la violêce du ficge,attêdas q ceux de dedas cotraintsamp;forcez par lane celïité,fe rendilfêt à eux, affin q lans aucune effuirió,ils peulTent demeurer maiftres d’vne ville rat opulête.Il y auoit tonfuenriii tldiavn an entier que le liege elloit deuatDamiette quad qlques foldats des no lires ayâs ellé fi hardis de moter bic auat fur les murs de la ville, oyas vn fi grad Ule'ce,dedas icelle fi qu’il fêbloit qu’il n’y eut perfonne,efcoutcerêt longuemêr, puis voyas que ce filencc continuoit,retournerêt au cap, amp;nbsp;firent entendre aux siknadtJai Chefs ce qu’ils auoient recognu.On pouuoit craindre quelque rule amp;nbsp;trompe-ùedclenncmy,amp;: qu’il voulut prendre aux fillets les nollres. Toutesfoisonfut d»duis deliazarder quelques hommes,dc tanter la fortune, amp;nbsp;de faire monter

troupes bien garnies fur le rampart, comme fi elles eulTcnt deu aller contrevn puilTant cnnemy quicult deu vaillammentrefifter, amp;àccllcocca-honfurent drclTees des efchelles. Les nollres ioyeulement montèrent fur le ra- sj^elleidref pjrtfanstrouueraucunerefillence. Cômeils furent dclcendus dedans la ville,-fiquot;* Vne petite troupe de Barbares quifeuls elloient reliez de la fureur de la pelle, pouuas porter armes,amp; qui à caufe de la famine amp;de l’infeêlio de raèï,clloient Teillejfe da extrêmement foibles,les voulurent eôbattrc,rnais ellas incontinet taillez en pie ceshmatiere dót les portes auoient ellé murees fut abbatue, le palTage fait, amp;nbsp;Icsnoftresintroduits amp;nbsp;receus dedans auecleurs enfeignes delployees.

qui entroient, fentirent vne odeur villaine,amp;puante,ils virent vne villedefpcu^ plees,amp; horrible à voir, les rues pauees de cor^s morts,amp; vn defert àfreuxamp; ef-pouuâtable, quiefmouuoit l’cnnemy mefme a copalïion.Les nollres y elloient entrez appareillez de fairevn grand carnage,amp;à faire couler le fang par les rues, cftans irritez du long liege, amp;nbsp;des trauaux qu’ils auoient fouffierts. ils auoient leurs cfpces nues au poing, mais ils ne trouuercnt contre qui les mettre enœu-ure.Carmcfmes on ne pouuoit entrer aux maifons,ny approcher des rues, lino enpalTant par delTus les corps morts, amp;nbsp;fur d’autres qui ne l’elloient pas encore, amp;quitiroient miferablementàlafin. De 70000. perfonnes de la ville, n’en furent trouuez que trois mille, encore elloient ce ieunes enfans ( car tout le relie elloit mort ou de fer,ou de faim, ou de pelle, amp;nbsp;la plus part elloient enco- d’icelle, re fans fepulture. ) Ces trois mille mefmes elloient fi alangouris que c’elloit pitié a les voir, amp;leur fut la vie donnée, à la charge qu’ils nettoieroient la ville, amp;nbsp;enterreroient les morts. Voila l’ylTue, amp;nbsp;la fin du liege de Damiette, qui dura plus d’vnan, laquelle fut pripfe le cinquiefme deNouembre lan de falut liin

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S 2.

PHILIPPES I. AVGVSTE ROY 41:

Le butin d’icelle fut grand,car on y trouua beaucoup d’or amp;nbsp;d’argent, amp;nbsp;grii HtedeMi!^ ïioæbre de pierres precicufes,dc meubles,amp; d’autres richefles.Les Latins apres l’auoir faite nettoyer,y demeurèrent encore apres plus d’vn an, comme ficcuil efté vne Colonie, en laquelle ils euffent voulu habiter , oublians leur andenne

Aitil Je lit guerre.

prendroit en cefte guerre luy appârtenoitjamp;vouloitdon' le. ’ nercefte villeau fiegeRomain,leRoy deHierufalé trouuat cela fort mauuJir, amp;toutesfoîslcdiirimulant,{c retira à Acre. L’an enfuiuant comme Pclagios fe fafchafl: de voir que les armes des Latins croupifToient fans rien faire, veulî defir amp;nbsp;l’efperance qu’il auoit de ruiner du tout les Barbares,amp; leur fuperftino, ßccomandaft q chaeû reprint les armes pour pourfuiure cefte gucrre,amp;alicrco Soudan,amp; alTiegcr le Chaire,les foldats ne luy voulurent aucunemento-beyr,ains tous d’vnccomune voix, difoient qu’ils n’obeiroient qu’aufeulRoy de Hierufalem.Lc Legat par le commun confentement des £bldats,fut cotraint de l’cnuoy er prier de venir de rcchcf entreprendre la charge de cefte guerteen-exeuCes du trcptifc pout la dcftence du no de Dieu.Le Roy de Hierufalem fexcufoittoiil-affaires particullicrs ,tantoftfurfonindifpohtion,m.i!stu fin prefle des prières des Seigneurs Latins il retourna au mefines têps queLoys Duc de Bauierc y arriua auec vne bonne troupe d’hommes defôn pays.LeLt- • Sxhertxt'iea g^t preftoit ptioit qu’on fe mift bien toft en campagne,remonftrant qiichn- ’ uJeb^u“^^. treprife de la guerre faintc feftoit enuieillie par ces iôgues dilatios logueurs, • ttf^nte. amp;nbsp;que ceux qui loing de leurs maifons faifoient la guerre, deuoicntfehafei')’ prefter,diligenter, ne perdre point temps, n’endurer l’oifiueté, ne cefler, nclan- * guir,ains aller amp;nbsp;tourmenter les ennemis,amp; tanter toutes chofes. c’eflok • la façon de laquelle les anciens Empereurs, Roys, grands Princes amp;nbsp;CapiWi- ' i4façond‘dc nés auoientacquisEmpirc,gloirc,grandeurs,amp;:richeffes.Que ceux qui eftoient' ^ttertr £migt;t amp;nbsp;guerroycz,amp; qui deuoient garder eux,leurs perfônnes Si leurs biens ' deuoientdilayer,prolonger,amp;differer,tenir en longueur leur ennemy,tromper fes defTcinSjdeceuoir fes œuures,amp;:fes encreprifes,lc matter,le laffer, amp;nbsp;lenuyet ' iufqucs à tat qu’il ait débilité fes forces,amp;qu’auec le cœur il perde efperacc.QUt' le Chaire eftoit vne grade ville, mais q les plus grandes villes par la guerre feren' doient grads deferts fi on y iouë a quitte amp;nbsp;â double,!! on efforce fà vaillance,li’ on y met delà diligêce,amp;qu’ô en chafle toutelongueur.Quc les grads Empire^' coc font ceux des Souldans ne doiuent eftre aftaillis par les armes cftrangeresh * du premier coup on ne les rêuerfe,ou pour le moins fi on ne les affoiblit detelb * faço,qu’ils ne puiflent plus dorefnauat leuer la tefte,ny fe rell euer.Car autremet • ceux aufquels ils ont drefle la ruine,la leur dreffét â eux mefmes.qu’ilnefnlbi^ • tatet ny affaillir l’ÆgyptCjOU puis qu’o l’auoit vne fois aflhillie, il ne faiHt^lt • frtndre. nbsp;nbsp;poiiit la laiftet lâ.Le Roy de Hicrufàlê ou foit qu’il fut picqué de douleur •

qu’eftât appclléRoy du S.Royaume,la ville deDamiette qui auoit efté jpriftpar les armes de ceux qui eftoiét allez â la guerre fàinte foubs fà charge,amp; coduitte,

nepoLiuoit tâter l’Ægyptefuperieur (ans vn grâd amp;nbsp;euidêt peril,difoitqui y iroitaucunemêt.Qu’il eftoitqu’cftiôdelâTerrefàinrefeulemét,nôde hy ‘ ‘ f^ßJtlttpes guerre cotre Méphis,ny Babilô,ou Thebcs d’Ægypte, lefquelles apres que ^/te. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcroiêt prifes ne demon rroiét pas lôguemêt en leur fidclité.Mais quatalaSy^'

que Godeffroy de Buillô amp;nbsp;les autres Seigneurs fès aiïoCiez eftoiententrez c dans amp;nbsp;l’auoiét prife amp;nbsp;pofTedee.Que pluheurs Roys Latins en auoiét ellcny

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PHILIPPES 2.; AVGVSTÊ ROY ïi. LIVRE X. 543 ^^.-^,,^ ftresjamp;qu’clle elloit noftre.Qi/illouoit bien volontiers la célérité,la diligence^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(

iecourage,amp;lardeur,amp;les autres chofes que Pelagius louoit,mais qu’il les £ail loitemployerenSyrienolàjOÙiln’y en auoit aucun befoing, amp;la d’où l’on né j^efilution pourroittirer aucun proffit. Le Legat perfifta en fon opinion , amp;nbsp;parlafiiinóle puiffancedefonautboritc,commanda au Roy de Hierufiilem,auDucde Bauie rcjamp;aux autres Scigneursamp;cbefs,de le rtiettre en campaigne,mcnairant d’cxco-munierceluy ou ceux qui ne voudroient luy obéir»

Au milieu de la plus grande chaleur de l’Efté, dix mille hommes fe mirerit en «mpaigne,les vns de bon zele, les autres efmeus delà menafle de l’excommu- . nbsp;nbsp;nbsp;,

nication. Les Barbares failàns bonne mine amp;femblanr, d’auoir peur, fentans i« noftres marcher, fe retiroient là où ils voy oient leur commodité. Le Legat roalexperimentéàlaguerrCjVoyantcelajfcreiouilToit,amp; hault louoit iufques 3uCid,ceux qu’il voyoit fi courageulèmcnt marcher, difmt que la fortune ay-ûoitlesvaillans,amp;que toutes chofes fuccedoient toufioursmal aux couards. P«Latinsfefaifirentd’vn pont que l’ennemy auoit fait baftirfurleNil, amp;fii^ ƒ t taillez en pieces ceux qui le gardoient. Ils le campèrent 3. dix iets de pierre Idaville duChairc:ce qui deuoit donner peur aux Barbares. Celle ville trelàn-^*înne,amp; trefopulente,fe prefenta aux yeux des noftres brâues ôivaillans hom-®«jncz amp;nbsp;nourris parmy les guerres,amp;accouftumez de fenrichir des defpouil ^^'Ideursennemisjamp;dcleurs villes,amp;: d’en orner amp;nbsp;parer leurs maifons. Les ’'oftrescouransçà ôc là, amp;prouoquansccux de dedans au combat, leur fai-oicntpeuvjg^pjrcfl'e,couardife, lafeheté, amp;nbsp;poltronnerie,Ieur ' ' ^i^si^ucfils eftoient hommes ils deuoient fortir,mais ils nele vouloiét faire, ^5yenoientclosamp; cotiuerts dedans la ville. Ce liege fe tira en longueur de *our aautrc,amp; La grande opinion que les noftres conceurent d’eux mcfmes,amp;le P'udecasquilsEiifoient des ennemis, les rendit fi fiers amp;nbsp;fi nealio;ens, qu’ils fumption. ^iclouuenoient plus du detioir de la guerre,ny du foing de leur deuoir, ny de |itdc,ny de guct,ny de fentin elles.Ils fe fioient en leur vaillance, amp;nbsp;en leur bon 'Mcfaduifansjamp;neferelfouucnans qu’ils alloient en Ægypte, amp;nbsp;qu’ils fc- itNilfleunt '^i^ntmisdedans des tranchées,faillies,ruilTeaux, ócfolTez d’vnfleuuc trom- trompeur.

P^^’Lqui non feulement apportoit viures à leurs ennemis, mais aufti les fortif-noitjlciqucls d’autant plus qu’ils eftoient moins vaillans ,amp; entendans moins icmeitier de la guerre,amp;plus ils vfoient de rufes pour fe conferuer. Les ennemis tirèrent ainfi en longueur les Latins, amp;nbsp;les abuferent de plufieurs longueurs amp;nbsp;i^feitssw tromperies,amp; faifoient femblant d’auoir peur pour Ce rédre moins redoutables torrs. ^pbsmefprifez cnleurendroit,d’autantqueeux cognoiflarts les aduenues, ôc tieihoitsdupaysjôc fe feruas des occafions,ôlt; commoditez du tempsjamp;des en trcmisjvouloient circonuenir amp;nbsp;attraper les noftres,lors qu’il fe craindroient le rnoins de tout cela. Les noftres tout à efeient fépareret des lieuxqui eftoient en treles Icuees,penfans eftre couuerts d’icelles comme d’vn rampart,affin que fil aduenoit qu ils fulfcnt àl’impourueuë alTailliz par les Barbares, ils euftent loifir de prendre les armes, mais ces lieux eftoient molz amp;nbsp;bourbeux, d’autant que

l leshboureursdupayslesarroufoicntdes eauxderiuantes des canaux du Nil, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- j ,

I amp;nbsp;des qu ils fy furent mis,lc Nil commença à f ebarioyer par tout. Là ils fe trou I lièrent prins comme dans vnpiege,fans pouuoirfe deffendre ny refifter, ny I fansauoirautre moyen d’cxploitter leur vaillance, amp;nbsp;ainfile Nil febanoyant .

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auxÆgyptiens defefperàs du bon fuccez de cefte guerre,vnc tr, l'èf^oîrT

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544

PHILIPPES x? AVGVSTE ROY V

hures corrompus.

ytiilÎMce trompee.

vióloireplus defiree, qu’efperee,ou attendue fur des nations guerrières, ôlorieufcs.Eftans leuees les bondes amp;efclufesdes leuees, les Barbares couun* rent d’eau le camp des noftres amp;nbsp;leurs tantes, amp;nbsp;fut Ijaufi haulte que tires furent corrompus amp;pourris,amp;n’y auoit aucun lieu auquel on fepeutmet-tre à fcc.

Alors les Ægyptiens le fiifirent des lieux les plus haults, affin qiielesnoftrf^ ne fe peuflerit tirer,ny fauuer des bourbes, amp;nbsp;des lieux couuertsd’éau. fut la vaillance mconiidcrcc,amp; la grande fiance de foy expolee à la violcnccdes traiôls,amp; à lafiareur des ennemis, amp;nbsp;lors que les noftres vouloientparlaforc« fe deffendre, leur hardielTc fut vaincue par la rufe.Lors chacun des noftres com mença à crier contre le Legat Pelagius, à l’acculer amp;nbsp;condamner, amp;nbsp;ameflitc deluy. Onnepouuoitaccufcrle Roy de Hierufalem d’aucune chofc,(l‘''U' tant qu’il auoit talché de diffuader cefte entreprinfe, que contre fongrcilcftoit venu a cefte guerre,amp; qu’il n’auoit prins cefte charge qu’auecques grandespro-tcftations.il ne pouuoit aufli honneftementfe plaindre de ce defàftre, pourne lembler qu’il ne vouloit fen refiouir. Mais quel confcil eu ft peu alors donner /-•O T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Iz» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il t-w/ar* z4 tAzMit- /z-vTr i Sir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ùn/MirC nAlllîûlCfl^

foreep^rmer foldats rcceuoir de leurs chefs amp;nbsp;Cappitaines? Et pour ce que les Vénitiens, Pifans,amp;les Geneuois quieftoientdemourez a Damiette eftoientbeW' coup plus forts par mer que par terre, comment pourroient ils amenerfccours par mer au Chaire? amp;nbsp;comment amp;nbsp;par qu’elles forces pouuoientlesnoftresrom prèles leuees amp;nbsp;efclulcs desruilTeaux, qui par mille replis feferpentoientçaSC FAitlteeJera la, poutlcs tromper amp;nbsp;deceuoir, veu qu’ils eftoientclosamp;enuironnezdiccux, necefsite'. afiiegcz parl’cnncmy vainqucut? Ils ne trouuercnt meilleurmoyennyaduis que de ceder a la neceflité,de fe donner les mains licès, amp;nbsp;de reccuoir delcnne-my telles conditions qu’il luy plairoit impofer, amp;nbsp;moyennant que ce futûns le deshonneur de la religion, amp;nbsp;fans tafche,notte, ou ignominie de leiirhonneur.

Intention de L’êncmy ne defiroit point le fing,amp;: difoit qu’il ne demädöit point desnoftres rennemj. Icurs vics, ains fculcmcnt quc l’Ægyptc fut rcftituéc en fl premiere dignité, S-' ■ que toutes chofes fuffêtreftablies en l’eftat qu’elles eftoyêt deuâtqiieDamiettt fut aftiegee.Ils requirent donc queDamiette leur fuft rendue,amp;querarmeedîgt; Chreftiens fe retiraft fortift hors dcl’Ægypte. Si on regarde la fin del efe' conrid^âtio fjnec pour laquelle les Latins auoient entreprins cefte guerre, amp;eftoicnt.w‘ makes'^ auant en Acgyptc,ce font de dures conditions, mais fi on confidere le cou^ • des chofes humaines ce font accidens qui furuiennent a tous lesplnsgrandsho- « mes du monde. Les Latins ferefolurent de fouffrir pluftoft mille fois h mott)' o/r« de h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commettre vnc villenie Ôc lafeheté. Adoneques les Barbares adioulfo

rent que voulans en quelque forte que ce fut, que Damiette leur fut rendue, ifi rendroient aux noftres la vraye Croix que Saladin auoit prinfe. Commetf^ articles furent portez amp;nbsp;déclarez à ceux des noftres qui eftoient demeurez dedans Damiette,vn grand debat fefi-neut entre eux. Les vns difoient qù ilsnefo reccuroient point,les autres difoient qu’il ne falloir pas troper ceux qui eftoiem pehtfur di (^ieiiant leChaire,ny les expofer à la boucherie,amp;qu’il falloit conleruer tant de milliers d’ames qui eftoient la deuant,ce pendant qu’on les poutioit fatnietp^^ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la reddition d’vnc ville feule,amp; que les villes confiftoient au nombre deshom-

mes,non les homes en l’enclos des murs,amp; des foffez des villes.Geuxqiifturc^ d’opinion à ce côfèil tenu à Damiette qu’on deuoit retenir la ville,1 empörterer,

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«lif

'^^^f|Ue{{- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^a 1’0^^^^^Peruee, ce fcroitI’appu^ - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des noftres,

^J^Oiite nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’eftant rendue amp;nbsp;perdue, tn. emportcroit auecques

b} nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Latins,amp;:qu’adonc'ilvalîoitmieuxelprouuertoutes

ai nbsp;nbsp;nbsp;Qui f nbsp;nbsp;nbsp;4^’^ reccuoir vne paix tant ignominieufe amp;nbsp;dommagea-

tr^ei nbsp;nbsp;nbsp;d’opinion contraire, fe retirans de ce confeil, accoururent

par force amp;c violence aux maifons de ceux qui eftoient cô-à leq ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armes,pour par ce moyen amp;nbsp;par la force les contraindre

eftoient deuantle Chaire prins de-

te J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■^^^^^^^^^Sjeîîtcridircntqueceuxde Damiette eftoient en de- prias

lii*^ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuoy erent dire que fils ne vouloient la

tçj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuoyeroient à Acre qui nefiudroit pas de faire ce qui

^®^^4o’cllefe rendit aux Ægyptiens. Ainft fut Damiet-îeF Pdnfc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tant de labeurs des Chreftiens perduz à la conquefte

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendit cefteindignité plus fupportable, fut que

^’^^^^^^oft res gagné vnevidoirenon ûnglante,nefit,nedit

■1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aux noftres,ains vfi de grade douceur entiers eux,

Viij nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de guides, ôi pareillement le Soudan de Damas fit^auec

U nbsp;nbsp;nbsp;ftuich ans, par le moyê defqtielles le Roy de Hierulalem

dr ^■^SbVola J r nbsp;nbsp;perfuafion du Pape, eftat fa femme decedee, il donna en

ôc d’elle,amp; ia couronnée Roine de Hierufalê par le

*'’• Pederic Roy de Sicile amp;nbsp;Empereur des Latins, pour d’auan- SfLneei ^5 ficré Royaume, ledit Empereur d’entreprendre plus volon- Federte,

«Jtii eft caufe que depuis les Rois de Sicile fe sot touf-P^SKov'' de Hicruûlem, bien qu’ils a} ent mal pourftiiuy par armes ^th ‘ ^Qiïi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour auoir en autres guerres prophanes efté allez em-

ïiH nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefme de labataillcdu pont de Bouines, l’Empereur

fut deçedé de defpit qu’il eut de fa perte amp;nbsp;honte ceft dçb nbsp;nbsp;nbsp;ctoifa,amp; entreprint vne guerre fainte,mais dilayant Sc dif

qii’ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘quot;‘titre,il ne bougeoir,amp; ce pendantDamiettefut ren-

fi^lt;itn ^M»ellcluy apporta vn grand blaftne, amp;nbsp;reproche, dlaiitant

M'IqÔ, 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'/rr ry nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^,*■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;federte AC'

lîtv ^Pp^^tté 1 /^^^gtietir en eftoit caule,amp; qu elle auoit a l’Ægypte, 8c aux ^OeT' nbsp;nbsp;nbsp;â r ^^^^‘^’^^tîditcz qu’ils y recetioicnt. Le Roy de Hierulalem

laques de Compoftelle, amp;nbsp;en chemin efpoufaBerengaire

tîieR ^^'^datît nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puis long temps apres retourna en France,

tiffaires fe coiidtiiloient en l’Afie, le ieiine Henry troifie-

tüt) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ordre aux affaires de so Royaume,amp; le Roy Au

^t^ttjfxifint pkifienrs belles ordonanccs, Sc loix. L’Anglois

T^ru’ 4ro5’ “

* (Jç ^hilipp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de luy rendre les places qu’il auo^tpnnfesftir fon pere. r

«. kj^^S‘îerre nbsp;nbsp;nbsp;’^^pondit qu’on ne deuoit iamais rertdrc ce qui par le droit

r dç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;légitimement pris.Ce qui eft vne rcfponce commune en

pliif^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;‘^^tillent rien rendre.

pli nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-'^tigufte fut aduerty que Guy Côte d’Auuergne fàifbit

grâtles e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^tgt;léces à fes fubiets, amp;nbsp;impofoit amp;nbsp;leuoit fur eux

'^'’-11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^dfiosjöc sômes de deniers,fans le gré,vouloir, ne confente- d’^n»

^’’^^txuloitabftcnirnechaftier. Ètcôbien que le Roy l’euft ’’^onefté de fe coporter plus doucemêt qu’il ne faifoit éviers

---•te continua en fes mauuais deportemensg

Z iij

^\Ù5kB

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ruina vne Abbaye aux terres du Roy,amp; print amp;nbsp;emprifonnaiEueiquc de tic mont. A cefte caufe le Koyqui eftoît conlèruateur des Eglifes de fonRoy^i*'' me nbsp;nbsp;nbsp;qui ne vouloir fouffrir telles licences impunies , âflembla vne armeCjJ

olfßinatlon dudit Cote.

alla contre luy. Et bien que ledifComte ne fut alTez fort pour refiler ahpui^quot; ïànce d’vn fi grand Roy,fi efl ce que corne obftiné qu’il elloitj il nevoulutrccô gnoiftre ny fa faute precedente d’auoir tourmêtc fes fubietSjny celle qu il alloic faire de vouloir foullenir l’effort d’vn Roy, ôc de n efe venir mettre à Adonc le Roy entrant aux terres dudit Comte, fen fiiifit,amp;’les annexa au

moine de la couronne de Frarrcc.

L’an ixx3.1eRoy Philippes Augufte cftatenIavilIcdcMatefurSeinc,tonil’^ malade d'vne fieure quarte qui le tourmentalongUement, amp;nbsp;quand il cogu'*^ qu’il faffoibliflbit ôc qu’il luy conuenoit mourir, il fitfon teftament Sc ordonnance de derniere volonté,par laquelle il fit plufieurs beaux ftatutsSc ordonan-aumofnes,amp;; entre autres chofes il départit de fes threfors amp;nbsp;richei-’ fos ou il luy fembla quebQn'eftoit,ôc que charité l’admoneftoit. Car premier^' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meiît il donna 8c lailTa en lay de de la Terre Sainte,cent mille liures parifis qu*

ordonna eftre baillées amp;nbsp;deliurees au Roy de Hierufàlem, qui lors eftoit vf****. Ses luisteßa en France receuoir amp;nbsp;demander ayde contre les infidelles. Aux Cheualiet^“ Temple cent mille liures parifis,5c a l’holpital de Saint lean de Hierufàlemcent

urance d’Amaulry de Montfort, fit femme, amp;nbsp;lès enfans qui eftoient détenez prifonniets par les heretiques du pays d’Al^eois^Puis ordona cinquante nulle liures tournois pour eftre diftribuezaux panures indigens : que tousfes riches habillcmens fuflent baillez amp;nbsp;deliurez aux Edifes, combien qu’il leuren

rt»

Concile 4 Igaris.

toj done alTez de neufs, amp;nbsp;delFendit que nuis n’en fulTent baillez aùxmeneftricrs^ iongleurs. T at le prclfa la maladie, qu’rendit Ibn el^rit à Dieu la premiere Ide de Iuillet,au point du iour l’an 11x3 en la ville de Mâte,amp; fut fon corps êterre en Mort JlAtt- l’Eglife S. Denis en Frace à grad honneur, par le Cardinal EuefqueduPof^j* eftoit L egat en Frace pour le fait des heretiques d’Albigeois,prefent Ica Roy de Hierufalê,qui fy trouua auec Loys fon fils ailhé,quifut Roy deFrâCeaptesluy amp;nbsp;Philippes fon puilhé,amp; grade multitude de Baros amp;nbsp;feigneurs, les Archeuel-ques de Rheims amp;nbsp;de Sês,ôc biê x4.Euelqucsamp; autant d’Abbez qui lors eftoiet venuz à Paris pourvu Concile qu’on auoit alTemblé pour le fait des heretiques Albigeois. Augufte comença à regner du viuât de fon perejl’an 1179 en l’aagc de 14.ans.Il fut appelle Augufte amp;nbsp;Dieudonné. Augùfte du mot Latin qui veut dire augmenter, d’au tat qu’il oftaaux Anglois les DuebezdeNorma-dic amp;nbsp;de Guyenne,amp; les Cotez d’Aniou,de Touraine,du Maine,amp; de Poitou, £^u^t^e. 5c qu’il les ioignit à la Couronne. D’autre collé il y ioignit les ComtezdeVet-mandois,Vallois,Clcrmont,Beaumont,Auucrgne,PonthicUiAlançon,Lyi^°' fin, Vendofine,Dampmartin, Mortaigne, amp;nbsp;AUmale.îl fut appelle Dieudonne pour ce que fon pere ellant veuf, amp;nbsp;hors d’aage de fe marier, amp;nbsp;hors d’elpoirde generation, il print femmc,amp; apres plufieurs oraifons faites à Dieu, illuy don-UeriuMo ße ua ledit Philippes,lequel à celle occafion fon pere appella Dieudonné. Il fonnom. Prince fort deuotieux, amp;nbsp;iullicier,amp; grand amateur de la police. Il inllitualc

Preuoll desMarchanSjôc les Efeheuins de la ville de Paris,amp; fit pauer laditevil-le,pour-ce qu’auparauant elle elloit fi falle ôc orde, qu’on n’y pouuoit aller, chalfa de fonRoyaume tous mommeurs, mencllriers, iongleurs, farceurs, __ . ........................... - ........

,___- -

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PHIL.1.AVG. ROY 41. LOIS 8.IlOY4i.LIVRE X. 'U7

atcurs, amp;nbsp;hineans, amp;nbsp;autres miniftres de volupté amp;nbsp;corrupteurs des meurs.Il 3cnetavn marché que les malades de Sainél Ladre auoient droit de faire hors Paris I efpace de quinze iours,amp; le fittenir dans la ville au lieu qu’on appel oit Champeaux pres l’Eglife Sainôl Innocent, amp;nbsp;à fin que les matchans peuf- ’ ent tenir leurs marchandifes à couuert , en feurefé ,ilfit baftir les Halles , amp;nbsp;^hw/e-lt;«A? de encore appelle ledit marché la foire Sainél Ladre. 11 fit aufii clotre le Ci-

\ Innocent, amp;nbsp;le Parc du bois de Vincennes, tel qu’on le Voit au-lourdnuy, la ou il mit vn grand nombre de cerfs,bifchcs,dains, amp;nbsp;autres beftes ^nuages, que Henry troilieme Roy d’Angleterre luy enuoya de fes forefts de èrmandie.ll donna à l’Eglife fiinôl Deiiys des prècieufes reliques, que l’Em-H’^tur Baudouin luy auoit enuoyees de Cöftätinople,c’eft alTaüoir de la vraye /{tliquairts.

■^oix vn pied de long, des cheueux que I e s v s G H R i s T auoit en fon enfan-vne efpine de la couronne, vne des coftes amp;nbsp;quatre des dents de Sainél Phi-

^pes,dés drapeaux en quoy Ie s V s Chr i s Tfütenueloppéenlacreiche,amp; veltemcnt de pourpre qu’il auoit véftu Iciour de la Paffion.

^èmps vefquit Maurice Euefque de Paris,home ilTu de bas lien, mais ?uatamp;de bone vie,amp; pour fes merites efleu Euefque.Afipourfuittefùt ache r«.^ 'ak nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Paris decefumptueuxouuragequ’o voitàuiour-

laquelle deuantluy les fondemens auoient eftéfaitsamp; efleücz iufques r ?kL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;car on ne fçait qui le premier la fonda, ny en quel têps. 11 fonda de

ƒ DoayesdeHermaux,de Hermeries,d’Yerre,amp;:de Gifoùilmitnonnains, «aeionfPn.nc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïx a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r-k........ nbsp;a ..

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;**4|^»/iULSr\4.HlWl X-u^llLV icfclll VU J. XixuxxwiAAV UiVu v^iicUXi^O JJlVa X ctLlO • Ll—

o deuant mourir fit vne conftitution generalepar tout fon royaume

3nt les vfures que faifoicnt les luifs fur les Chreftiens amp;c défendit qu’ils ’’^punlTenten gaige aucuns ornenicns del’Eglifejamp;quenul luifnepreftaft au-^^nargeiit à vn religieux fans le confentemêt de Ion Abbe amp;nbsp;chapitre.Qj^ nul jeftiennefùfttontraint à vendre fes heritages amp;nbsp;rentes pour les dettes des 'f^ryfuus?

mais bien que les deux parts du reuenudu detteur nbsp;de fes pleges fulfenc

“gnees aux luifs, amp;nbsp;que lors de ladite alfignatio les dettes ne côuruffent plus,

^^111 que les vfures defd'its luifs ne couruirent qu vn an apres lepreft faiól,

PQ^^Hiirej^rinlTent que deux deniers par mois, amp;nbsp;que pour dettes que deuf- chrtßies nS ^^^‘esCbreftiens aux luifs, leurs corps nepeulTent eftre aucunement dète-quot;^'2 Pionniers.

■^uflidu temps de ce Roy, Thibault Corntede Champaigne engendra de ^ndeou Blanche filleduRoy de Nâuàrre,Thibault quifut depuis Roy de 3iiarredepaïfamere,amp;Comtede Champaigne amp;nbsp;de Briedeparfon pere,amp;: .

mariagenafquit leanneRoine deNauarre CômtelTe defdits Comtez, 3^1 lUt Mariee à P lilippes le Bel Roy de France comme il fera dit en fon lieu.

L 0 Ÿ s huidieme du nom fils d’Augufte ayat attaint l’aage de 37 .ans, en l’an Lois 8. P, nbsp;nbsp;’yd' fùcceda a fondit père, amp;nbsp;commença à regner,amp; fut en l’Eglife de roy 41.

^quot;Y^^^cre amp;couronné Roy par Guillaume Archeueique de ladite ville en la pere de preiencedeplufieurs grands SeigneuTs de France qui luyprefterent le ferment S. Lois, endelite. Apres fon lacré acheué,il alla à Bar en Barrois,là où l’Empereur Fé-èericctluy parieret enfemblè auec grande amitié, renouuéllat les amitiez amp;nbsp;le îiomfraternel d’ëntreles François amp;nbsp;Allemans,amp; iuras paix amp;c amitié l’vn àl’au tre. henry Roy d’Angleterre tenoit la meilleure partiede la Guyenequimou- i’smffrenr.

enfoLiueraineté de la couronne de France, ôc a cefte càufc eftoitvalfaldu ' - ----------*

Z iiij

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LOIS 8. ROY 42-


548


de

frrfWf,

Villen de

Se retire en fr4l3Ct,

Roy, de ladite couronne. Toutesfois il ne fe trouua point au facte du M fenuoyaaucunemet cxcufer, foit pour maladie ou empefchementhft^ res. il auoit fait Gouuerneur de Guyenne, Sauari de Mauleon gentilhoini’^^ de grande amp;nbsp;ancienne maifon,amp; de grande reputation. Le Roy Lois 1 aflai»^ en vne bataille defdt fes gês,amp; le mit en fuitte. Les vaincuz fe lauuetêtaNior^ ôc le Roy vfant diligemment amp;nbsp;bien de fa viôloire,alla aflaillir ladite vilbA' contraignit de fc rendre, à la charge que Mauleonamp; les garnifons de déduit poLirroient fortir bagues faunes. Mauleonauccques les fiens fe retira aSain** lean d’Angeli, là ou le Roy les ponrfuiuit de telle viftclfc que nonfeulemt^ Gujennepri- força de tendre ladite ville. Se derechef fe tirer de là, mais fcftantled'^ Mauleon ûuué à la Rochelle, il le contraignit de quiôler ladiôle ville, rendre,dont il fut contraint laiffer le continent fe fàuuer enAngleterre.Coii' j^duleonac- me Mauleoiî fc voyant par tant de fois efehappé des mains amp;nbsp;de la fureur des fufe de trdhi ennemis,peiifoit eftre en feureté,il tomba en vn plus grand'danger quedeuantj acenfé de trahifon amp;: d’auoir trahi amp;nbsp;vendu aux François, es vilUsamp; les affaires de Guyenne:dequoy il cuida perdre la vie,mais feftantfortbiêpnj' gc de ce qu’on lu y mettoit fus, il fut abfous, toutesfois fe voyant toufiours/u-fpeól aux Anglois,amp; remarqué de quelque note qui fentoit de lapreceden^ accufàtion,il fe retira vers le Roy de Frace, qui le recent amp;nbsp;traitta fort honorablement , amp;c luy fit beaucoup de biens, amp;nbsp;depuis fe feruit deluy enfesguerrtS' Les hiftoires Angloifes difent,que corne Sauari de Mauleon gouuerneurdc Guyenne faifoit bien fon deuoir en fon gouuernement, le Roy Henry d Angle terre enuoyaenGuyenneleCote de Salifberifon oncle,pour voir leflat des affaires de delà. Le Comte fiiifant la vifite dudit pays y vouloir corn mander a Cou plaifir,accufiant par tout les aóiiós deMauleon,qui fe fentat eftre de bonnemai-fon,2i au demeurant homme de biê, ne vouloir endurer qu’vn autre comnian-dafl enfonGouuernement.De là nafquit vn grand different entre le Comte 5s Mauleon,amp; de là aduint que les Anglois fufcitcz par le Comte commencèrent de ne faire plus compte deMauleon,amp; de dire qu’il eftoit effranger, amp;nbsp;homme auquel il ne failloit auoir aucune fiance ne feureté.Mauleon irrité decefteindi-gnité, ôc voyant qu’il ne feroit iamais aimé ny eftimé des An glois,fe retira yeis Lois Roy de France, qui eftant bien aife d’auoir gaigné ce grâd capitaine,fefer' uit de luy en l’cntreprife que biê tofl apres il fift de faire la guerre contre les Pc* quiauoient rendu vne partie de leur pais à l’Anglois,amp; dônalachar?

de celle guerre audit Mauleon, lequel allant en Poiâ:ou,amp; furprenantles P0I' éfeùins à rimpourueuë,de prime arriuee print Niort,puis la vil edelaRochel-le, laquelle il foftifia,à fin que cefteville aflifefurlamer,amp;fortcommodeau:i Anglois qui l’auoient longuement tenue, ne peuft eftre reprifepar eux.Hemy offencé del’iniure reccu par Mauleon, enuoya diligemmentfonfrereRicntit cStedeCor- qu’il auoit fait Cote de Cornouaille amp;dePoiôlou,cn GuyêneauecvnebeUcstt ^cny'entie^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mer.ll ariua à Bordeaux,amp; de là alla deuat la ville deS.Machairealcpt

lieues par deffus ladite ville,afrife fur l’autre riuage de laGarône appellee Giron de par ceux du pay s.Il prit ladite ville de S.Maçhairc,la Reolle,amp; Langon tontes trois affifes fur ladite riuiere,amp; de là alla mettre le hege deuant la Roche e, Lois enuoya en Guyenne au fecours des fiens, Hugues Comte de CharopstSne FraKoisdef- ^Læ^ques bien grandes forces,amp; Richard entendant la venue des Françoislcnt dreffa vne embufeade, en laquelle il les furprint, amp;nbsp;en fit vnegrandetticn^

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tOYS S; ROY 41. LIVRE X. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j49

Les Francois las de celle guerrejamp;dolents de leur recente perte,fe felTerrerent dedans les places qu’ils tcnoicnt,amp; Richard laiflant bonnes garnifons aux lien-neSjfc retira en Angleterre.Voila ce queracomptent les Anglois,mais nos hi- , ftoiresdifent que Richard deuant partir,fit trefucs auec les François, amp;nbsp;que les ^re le^déux Anglois eftoient bien las de celle guerre, d’autant qu’ils auoient perdu leurs al-lez,amis,cófedere2,amp; aflbeiez en leurs guerres,to^ grads perlonages,amp;vaillas Capitaines.L Empereur Otho elloit mortjlailTant pour luccefleur Federic Roy de Sicile grand amy des François. Regnauld Comte de Boulongne eftoit mort fnprifonjlailTantpour fuccelTeur en fon Comté Philippes fon gendre frere du wouf. ^oyLoys,amp; Ferrand Comte de Flandres elloit encore prifonnierau Louure a Paris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

En ce temps la, Amaulri Comte de Montfort retourna du pays d’Albigeois lt;inFrance,amp; par faufede viures,abandonna CarcalTonne, amp;nbsp;pluficurs villes

cnalteauxcn Languedoc,qui auoient efté conquellez parle leu Roy Philip

pas a grands defpens fur 1es hérétiques d’Albigeois. Ce fut lors qu’Amaulri de fncon^Mt ontrort fils heritier du Comte Symon,voyant le peu de conllance du peu-phaquiilauoitafairc,amp; que de iour à autre fes fubicéls le retiroient à fon ad-^naire,nepouuantfepreualoird’vnli puiflant ennemy, ny delFendre Ion domaine,refigna au Roy Loys de France fon feigneur, le Comté de Thouloufe Sgt;c

terres quefon pereluyauoitconquiles furies ennemis delà foy,tant fn ^ercy,Albigeois, Agenois,que CarcalTonne, nbsp;nbsp;pays limitrophes,amp; en in-

idcRoy, amp;nbsp;le fit fon fuccell'eur. Et le Roy en elchange le feit Connellable jance,! ayant cogneu homme fige, amp;nbsp;expérimenté aux alEiires de la guer-

J^^'liiccmefme temps mourut Bernard Comte de Comingequi ayant lailîé icdeclt;,mtn~ Jireurdes Albigeois auoit fléchi le col lur le ioug de l’Eglilè. Il auoit efpoulé ■ ' afie deMont-pellier laquelle fut depuis mere du Roy Jacques d’Aragon.;

Enlaniii^.letroifiefmeiour de May,le Roy tint vn general Parlement ou oncile en la ville de Paris, auquel le Pape Honoré fit par Coradin Cardinal ^hoiience Legaten France rappeller amp;nbsp;reuocquerlafentence d’excommu- Excommtmt 'ainicnt quiauoit ellé prononcée en l’an 1115. au Concile de Latran contre Ray- quot;ƒƒƒ” / ^aaond Comte de Thouloule, nbsp;nbsp;lefdits hérétiques d’Albigeois ,amp; leur donna leuee.^.

™y deux repentiijamp; retourner en la foy, amp;nbsp;fut le Comte de Thouloufe qui

3üoir eflé interdit,réputé pour bon Chrellien par ce qu’il retourna a l’obedien-^^delEglife..-

Eepeuple de.Fladres auoit receu tant de pertes, de maux,amp;de dommages des guerrespaflees, qu’il ne fe remuoit point. leanne femme de Ferrand amp;nbsp;fille de Baudouin Empereur de Grèce qui auoit cflé tenu pour mort,commandoit au-’fp^ysSçaceluy de Hainault.Comme laFlaiidres relpiroit defes malheurs Pillez,il fe prefenta vn home qui fe difoit eflre Baudouin .la auoit cell homme l’émuebefongnes enHainault,qui eftoit le pays patrimonial de Baudouin, d’au f^nt que les habitans d’iceluy fe fafehoient d’obeyr à vne femme,amp;que le pays neielleuoit pointde la courpnne de France.La Flandres lereceutlur les con-nns aueepetite compagnie, mais elle ne le recognoiflbit point encore pour fon Comte,nypour Empereur. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CMe!led'it»

L hiftoire de Flandres dit que c’eftoit vn Hermitte natif de Champaigne no-me Bernard de Rays,home fin amp;cauteleux,lequel fadopta de foy mefme pour Sarcle Comte Baudouin de Flandres Empereur de Conftantinople, peredela

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L U I i ß. K U l 41.

Comtcfle Ieanne,amp; print occafion de ce faire, d’autant qu’il refTembloitdeft^^ ledit Baudouin,felon que tous ceux quiauoient veu l’vn amp;lt;: l’autre enrcdoyei^^ alTeuré tefmoignage. Cequiluy fut comme vne entree amp;nbsp;ouiierturepout“''* gerer à la dignité de Seigneur amp;nbsp;Comte de Flandres, amp;nbsp;de Hainault. Parquo/ ayant fait complot auec aucuns nobles de Hainault, ( dont neantmoins on n^

trouue les noms par eferit, amp;aufqiiclsil dcplaifoit merucilleufemcntdeW^* saninflrtt- loî^g^cnips gOLiuemez par vne femme,lefquels aufli entendoient les affaires üittt. toute la maifon dudit Baudouin)il donnoit à entendre ( comme lefdits noblf^

l’auoientbieninftruit)qu’il eftoit ledit Baudouin Empereur de Grece,difnnc qu’apres auoir efte prins deuant la cité d’Andrinople par le Roy de Bulgarie»] eftoit efehappé des prifons d’iceluy, au moyen d’aucuns marchans quilano^^^ racheté,amp; pour luy payé vne treigrande rançon. Eftant arriué à Valenciennes, il fit croire cela à tous les Flamans ôcHannuyers qui vindrent vers luy.

pnnt argent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gtâd atgêt d’aucuus d’cux,fen alla plus outre,amp;vint vers l’Ifle.LaouauU

amans . j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grands deniers foubs celle couleur qu’il eftoit le fufdit Baudouin-

Et conceuant défia quelque cfperance qu’il paruiendroit quelques fois au Cote ôc (^u’il rccompenferoit ceux qui l’auoient recognu,il fè mit en chemin pou^^ ' VA par les lcr a Bruges,clfant grandement accompaigné deplufieurs de Flandresamp;dcn-yilles et pays naut. Eftant arriué à Courtray, il fut la femblabiement receii auec aplauain'i* ment par les habitans dudit pays, lefquels auoient défia eflé deceus du luWi flux bruit que ce galant eftoit le vray Empereur Baudouin. Au moyendequo/ ceux qui fe fentoient obligez audit Empereur, ou pour le bon traitement quU leur auoit faiél, ou pour quelque autre benefice qu’ils auoient receudeluy,n% coLiroient pour voir ceft Empereur forgé à la hafte. Et en ceft endroit on pen«. bien voir que rie ne les efmouuoit à cela,que l’inconftancc naturelle par laque *, le les peuples ordinairement défirent toutes chofcsnouuelles,outrcceqnpJ3, reftemblance de la face de trompeur a celle de l’Empereur Baudouin fauoriioit grandement fbn impofture. Car ceux mefines qui auoiêt efté fort farnilie’’^^^' dit Empercur,tenoient pour certain que c’eftoit luy fans autre, nefaiiansaucune difficulté de l’affirmer aux autres, voire auec ferment, Scquandlc bruittdc cela fut venu iufques à Bruges,amp;: à Gand,le peuple alla au deuantideliiyjtapot' tant à la grace amp;nbsp;bonté de Dieu,vn tel falut qu’il n atendoit aucunementjamp;fii' ^e^Aei^moo- gtaiid hoiineut à ceft homme,comme a fon Comte.Ce ruftrefefaifoitpoi fleur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ter en vne litière par les rues,amp; eftoit en tel equipage qu’on euft dit queccito

On sKcourtà luj.

Loys If fait yenir a lisy

véritablement vn Empereur, tellement que rien ne luy defailloit, carie peuplé fourniflbit tout ce qui luy eftoit neceftairc, pour fe monftrer tel qu il le éifoit eftre. La multitude accouroit vers luy par bandes amp;nbsp;troupes, amp;nbsp;chacun luvhi' foit la bienuenué comme on a accouftumé de faire quand quelque choicely meuree en fauueté contre toute efperancc.Ce bruit vint iufques aux oreilles la Comtefre,laquelle de ce grandement troublée êccraignant d eftre debouttee de fes Cotez de Flandres amp;de Hainault, fe retira pour remede amp;nbsp;aftîftence vers le Roy Loys, lequel à la requefte trefinftante d’icelle vint à Peronne ,ou il man da ceft homme à venir vers luy. Il vint à Peronne accompaigné degrandeno bleflc defdits pays,6c accouftré en Empereur a la maniéré de Grcceauecvn amp;nbsp;. ■ - nbsp;nbsp;mateau de pourprc.Et eftat venu à la prefence du Roy ,ilfut deuattoutle

^ticles!*^^* feil par l’Euefque de Beauuais interrogé fur plufieurs articlcs,aufquels ilrc pon

dit affez pertinamment, non pas toutesfois aux trois derniers qui fur laM 4

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LOYS 8. ROY 4i

furent propofez,amp;: lefqücis, cftant tel qu’ilfe diloit eftre, il nedcuoit aucunement ignorer. Sçauoir le lieu auquel il auoit fait feaulte amp;hommagc, le lieu amp;nbsp;de qui il auoit receu l’ordre de Cheualerie,amp; finablemct le lieu amp;le iour auquel ilauoit cfpoüfé Marie de Chafnpaigne là femme. Et d’autant qu’il demada iour delay ilifques au lendemain pour rcïpondrc aux fuldits articles, le Roy ôelcs

^lens {’apperceurentalTez legerement, que le galand auoit complote de paiftre Iwhommcs de bourdes amp;menfonges,voire cTautât plus qu’il eftoit aflez facile Snotter la peine qu’il auoit à tenir bone contenace,amp;à farder fon lagage.Outre ‘^daceuxquiregardoicntle plus pres au port amp;nbsp;geftesde ce contrefait Empe-^^'^btroiiuoient en luy faulte de celle bienfcance amp;nbsp;bonne grace qu’ont cou-^miercment ceux qui font bien nez, amp;nbsp;bien nourris. Au moyen deqiioy amp;: P^urplufieurs autres conieôlures qu’on voyoit en luy,le Roy le tint pour trom ^ur,ô{ pouf }g (Jechafla de fon Royaume, ordonnant qu’il eu 11 à en vuider J ans trois iours, amp;nbsp;ce foubs peine de la bard. Qui fut caulè que tous les no-ƒ5 amp;nbsp;autres qtiii’auoient fuiui,amp; accopagné,l’abandonnèrent incontinent, amp;

ce côtrefait Empereur foy troifiefmevers Valêciennes, amp;nbsp;delàen Bourgo-ayâttoutcsfois au parauat ch âgé fes accoullremês Impériaux en ceux d’vn se Jefgufß pauureamp; fimple marchant,lcfqucls neatmOins ne le Iceuret tant bien dclguilcr, crƒ»«/ 5:ecogneu,amp;prins parMelTire Euerard de Challenay,qui le fit mener

æverslaComteireIeanne,en prefencede laquelle, voyant que Ibnfaiél e-^°’tdefcouuert,amp; efperant par tel moyen rUôüuoir la PrincelTe à compaflion nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

^^^P'itrer d elle milericorde,apres fellre prollernc à fes pieds, il confefla Ion de celle forte.

^damejvous pouuez voir en moy comme fortune fc iouè des mefehants /^''^^uçiefuis.Aulfine fut il oncqveu qu’vn péché n’attirall vn autre,amp; vn fe-» ail ƒ 5 5:^rit qu’à la fin ils aueuglent fi bien les perlbnnes que ( pcnlans *■ ils'*^ chemin) ils tombent en la folTe qu’ils on faiéle eux mcfmes, dont » qh' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apres retirer. Ce qui femanifelle prefentement en moy,

'^ontrcuenantàl’ellat ôc profelTion que i’auoisfait d’homme religieux amp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;adonné à la mondanité,amp; de ce non content, eftant

, n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b grande fimilitude qu’il y auoit à la proportion de mon corps,amp; li-

‘ foujf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Empereur Baudouin, me fuis tellement cha-

• m’ rnefme, que me formant défia en mon cerucau vne dignité qui ne

'^Ppartenoit,atiois délibéré vous priuer des polfelîions que iullement amp;nbsp;à bo ‘ poiledez,pour cotre droit,amp;iniullement m’en inuellh,n’cllant à mo ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous déduire le fuccez de matrahifon,amp; faulccté,7?e«r,

* av nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnefmes le fçauez autant bien,que ie Içaurois vous le declarer. Or

grand mal,amp; fçay bien que ie merite vn tourment nom ,j • r outesfois(Madame ) ie vous fupplie que préférant pitié amp;nbsp;milèricorde ' cehiullice,il vous plaife me pardonner,failànt cognoillre par ' ^^^cun,que d’autant que mon péché cil grief, vollre clcmêce amp;bonté ' ^fnu^d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tournera à grad louange,amp;ie demourray à iamais plus iin^juiert

Ns , P^^^’^Dien pour vous que nul autre qui viue, d’autant que vous m’au-

pardonné Lemis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’1

Pcll leanne apres que le fufdit Hcrmittefque les hilloircs appellent ellç[g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;longue barbe)cull ainfi de fa propre volonté confclTé fon melFait,

f P^ir 1 aduis de ceux de fon confcil,pendre en vn hault gibet,à la veuë de

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L O Y S 8. R O Y 41.

gAuioutn tüt.

tout le monde,cn la ville de l’ifle.De cefte executio procéda depuis entreIcpcU ple,vnmerueilleux murmure,à caufe que chacun difbit amp;nbsp;maintenoit que ladite Comteffe auoit fait pendre fon pere, amp;nbsp;fut cefte opinion amp;nbsp;perfuafionte lement enracinée es cueurs de la multitude qu’on ne l’en pouuoit aucuneffl^r diucrtir,de forte que la Comteffe mefme fans la confeffion dudit Hermittc tai' te en G prcfènce,cn euft pareillement doubté,tant eftoit effrontée lafTeuracei: rrtflrtt en- affirmation de ceux qui eftoicnt de cefte opinion. Pour laquelle cftaindrcamp;j*' uoyeÇaco- neantir,amp; pour faire par mefme moyen ceffer le fufdit murmure du peuple,*^ fi^ntinople. Comteffeenuoyadiuerspreftres,tantvers Conftantinoplc,queAndrinopoK, ailleurs,pour eux informer de la mort de fondit feu perc, enfcmble pourcu* tendre comment,en quel lieu,amp; quand il trefpaffa. Lefquels certains tépsap(C5 rapportèrent fidellemcnt a ladite Comteffe, que ledit Empereur Baudouin loR pere auoit efté prins deuant la ville d’Andrinopole,amp; enuoyé par lohânin Roy deBul^arie,àla Royne de Bulgarie quife tcnoitenvne ville nommée Ernoc, amp;nbsp;que a la perfuafion de ladite Royne,eftant iceluy Roy retourné en fon pysgt; il auroit fait dccoupper, amp;nbsp;mettre en pieces ledit Empereur Baudouin, fouW pretexte que ladite Royne G femme hauroit aceufé: diGnt cotre vente quiyoy auoit propofé amp;nbsp;promis la faire couronner Impératrice, fi elle le vouloirdey-urer deprifbn,amp; venir auecluy vers la cité de Conftantinople.Quelccorp^du dit Empereur auroit depuis efté ieélé aux chiens,par picces,lefqucls ncatmoins MtrMletlu n’y auroient touché.Que le lieu ouledit corps auroit efté iefté,auroit a laveur non ßins grande admiration d’vn chacun, efté enuironné d’vne mcrucillcul® clarté.Que les pieces d’iceluy corps auoiêt efté recueillies par vne feme de Bour ritaiJtfon gongne,quidcmeuroit audit lieu d’Ernoc,amp;tenoithofteleric,laquelleenfton twfs rtcutd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pQu J- reuercnce du nom Latin auroit fait enterrer ledit corps. Finibæ-

ment qu’en mettant dedans terre ce corps,lc mari de ladite femme auroitnnW' culeufemêt efté guery d’vne fieure dót il auoit efté long têps trau aille. Ces cno-des Gs furent rapportées par diuers perfonnages de bonne confcience, amp;nbsp;dignes de lefquels fe trouuerent vn preftre nômé Ichan EuefqucdcMutulo,amp;

vn religieux benedidin appellé melfire Albert Doôteur en Theologie, qm auoient paffe le mefme an par ladite ville d’Ernoë, amp;nbsp;logé chez lafufditefcrt' me de Bourgongne. Voila donc comment l’cntreprifc folle amp;nbsp;outrccuidccû* cc pauure euft vne fin malheureufe,amp;: le moyê par lequel on futafTeureaupay’ fGndrcs du trefpas pitoyable mort du bô Empereur Baudouin, lequel ftf Jel^mortde merucilleufemêtplcuréamp;regrctépartous fes vafGux,amp; mefmemcntparhCo-

Situdoutn.

lennne tu '^ient yoir tim(r0^eur.

»yteeußuta»

teflc Ieäne,qui cftoit d’autre cofte en grad (bucy pour le tant lon^ empnlonnC' met duCotcFerrad fon mari,lequel fut quelque têps apres dcliure. Voila ce c uc dit l’hiftoire de Flandres,amp; les propres termes dót elle vfe. Celle de France air, que la Comtefle Icane ne voulut iamais voir ce Comte impofteur, ains couoya feulcmentversluy,vn homme qui luy fàifântpluficurs amp;diucrs interrogatoi; rcs,parla à luy en cefte forte. Si vous vous ventez d’cllre le vray Baudouin, * vous vous glorifiez d’eftre le vray Empereur de Grece, ie vous demande pour-quoy auez vous abandonne les affaires de Coflantinople quife rcpoioicntiu vous,en vn temps aufquels ils auoient le plus affaire de voftre valeur amp;nbsp;conif*; Pourquoy auez vous abandonné, amp;nbsp;lairfe expofez corne en proye aux ennemi cruels,tant de braues Capitaines qui vous auoient fi bien ferui enfes guerres, qui entre tous les autres Princes Chreftiens vous auoient efleu pour leur C

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8. ROY 41. LIVRE X.


553


amp; Empereur, amp;nbsp;vous auoient colloqué en la fouuerainc dignité des Chre-quot; fonnable de faire femblant de ne vous congnoiftre point, que vous recon-“gnoiftre, veu que vous eftes lé faux amp;nbsp;impofteur Baudouin? Pourquoy eft “eequau temps que les affaires d’Orient eftoient appuyez fiir vous, vous les * auez laifle ruiner, amp;nbsp;auez faint vne mort, amp;nbsp;caché voftre vie ? Quel guer-• doncft-ce qui appartient à vn fi grand menfonge ? quelle eft la caufe de ce-“ ftefainte? Sivous auez voulu faire croirequevous cftiez mort,pourquoy * dl-ce que nous vous croirons eftreviuant, veu que parl’efpacede vingt ans cnerdon de “ vous n’auez efté en aucun lieu , amp;nbsp;n’auez efté rien ? Pour quoy eft-ce que ' vous n’eftes retourné du temps du Roy Philippes Augufte, amp;nbsp;de ceux qui • vous poutloyent bien proprement arguer, amp;nbsp;conuaincre de grand menfon-

'cniez vous qu on vous vueille croire ? Y a il ïamais eu des hommes de bas * *^^Quifefoient attribué les noms des grands Empereurs amp;nbsp;Princes?

“^uez vous apporté à noz calamitez. Vous pourra bien cefte terre vous re-* congnoiftre pour fon Prince , pour fon Comte,amp; pourfonfils,laquelle enA'’^* quot;nbsp;te grandes aduerfitez vous n’auez recognuc ny pourpatrie, ny pour nounifi quot;Hcreny pour mere.

Vous elles vn impofleur, vn faufaire, vn perturbateur du repos publicq, “ (grans amp;nbsp;damnablcs crimes) le moindre delquels eft capital, amp;nbsp;digne defe-“ nbsp;nbsp;amp;nbsp;exemplaire punition. Vous auez impofé au peuple vne opinion

quot; contraire ace qui eft vray, malicieufement vous vous attribués le nom d’vn “ grand Prince , foubs la reflemblance d’vn vifage SiC par icelle troublez les quot;nbsp;pedions amp;nbsp;volontez de ce peuple , qui eft par voz impofturcs tellement PeuplefeJuit leduift qu’il eft en doute fi vous eftes le vray Baudoin ou non, amp;deftour-

quot; de la naturelle obeiflance qu’il doit a fia Comtefle amp;nbsp;Dame fbuueraine. “ ^Ucroit beaucoup meilleur pour vous amp;nbsp;pour nous, que vous rccognufi'iez ’ voftre faute, car voftrc oppiniaftreté vous donnera le cbafticment qu’elle amp;: • voftreimpofture méritent amp;nbsp;voftre confeflion vous pourra faire trouuer mer-* amp;nbsp;pardon . Il eft bien aifé a congnoiftre que vous recongnoiflez fecret-’ tement voftre faulte, que le ver d’icelle vous picque laconfcicnce,amp; que vous • vous en repentez.Mais adiouftant crime fur crime vous ne voulez confélTer vo quot;nbsp;lltcmeffaitnyvoftrerepêtâce,amp;pêfczpar la diftimulatio de TvilcSc de l’autre * tromper le monde, comme vous aueZ fait par vne qualité faulfèment vfiirpce.

Ceft impofteur faifant toufiours bonne mine ne voulôit refpondre, ains me-quot; naffant tous ceux qui 1 interrogeoient d’vne face deshonnefte couuroit fon im-quot; pofture fa grandeur Iimulee, feulemét difoit qu’il auQit en fies pais trouué

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LOIS 8. ROY- 41.


554

8^efert llt;t m/tießidtt nem.

Suilets tn-^rats,

Corriipt'iOft Jr mxurs.

ftmpofleur rece^noit les hemmes.

fes fubiets plus rudes que les ennemis en Orient, que deu anti a ville d’Andrino ’ pole combattant vaillâment pour le bien amp;nbsp;honneur de fa patrie, amp;: pourl Em- * Comte de _ pij-g Jg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui maintenant le pourfuiuoient il auoit efté prins par les enneniis •

Flandres pris la perte dc fon armee làou pourlamaiefté particuliere de fa qualité,

pour la generale du nom Flamand il auoit efté enfermé en vne prifon,amp; laalfcz ’ dou cernent traitté, amp;nbsp;n auoit enduré aucune indignité ny vilennie. Que lon^ ' temps apres s’eftant diuinement offert vn fecours du Ciel,amp;vne oçcafiondek’ £àuuer,il l’auoit prinfè, amp;nbsp;feftoit fauué,mais que quand il fen retournoitenio*’ ’ pays, il auoit efté derechef prins par d’autres Barbares qui ne fçauoicnt quic- ’ ftoit celuy qu’ils auoient pris,veu qu’il ne fe defcouuroit pas à eux qui il eftoit, ’ qu’en cefte forte,il fut mené en Ahe,la ou il fut vendu comme vn vil eicbuc » a quelques Syriens,amp; auoit efté deux ans en vn lieu la ou il auoit laboure h ter- ’ re, amp;nbsp;fait autres œuures de l’agriculture, des mains meftnes qu’il auoitnwuit ’ les armes,amp;porté le Sceptre de la Grece. Qffil eftoitaduenu que comme quel-’ ques marchands Allemans durantles trefuesfaiéles enttelcs Latins, del Ahe, les Sarrazins,paffoient vn iour par vn grand chemin près duquel il labouroitw • terre,parloient deuifbient enlèmble en cheminant,luy qui les recognuta * ßeco^nup4r leur langage eftre Allemans, amp;nbsp;qui fçauoit parler Allemand,les appellat leur' m^rc ans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ß p^^j. defaftre il auoit efté réduit en la calamité en laque

le ils le voyoient. Que ces marchads Allemans l’auoiét racheté à peu de pris,amp; • qu’eftant à cefte heure reuenu en là patrie, les hens mefmesluymifoientamp;ot-’ foient des iniures,qu’il n’auoit receuës desGetes cotre qui il auoit fait la guerre, * ny desThraces cruels,ny des Scytes furieux,ny des barbares Syriês qui 1 auoiet * acheté. Qim les affaires deFlandres nef’eftoientiamais mieux portez que durit' qu’il en auoit efté le Cote. Que iamais le nom des Flamas n’auoit efté h honore « amp;nbsp;redoutable que durât qu’il en auoit efté Seigneur, foit qu’il fut loing ou ptes lt;nbsp;dc fon pays.Q^ là patrie eftoit ingrate enuers luy, amp;nbsp;fes citoyens amp;nbsp;fubietsin * gratSjCn ce que maintenat retournant en Ion pays, apres tat de peines, de maux, • amp;nbsp;de trauaux endurez, ils le traittoiêt de cefte façon. Qinl cognoiflbitbieque * les bonnes mœurs eftoient changées, amp;nbsp;quelles auoient dégénéré dc celles de fès vieilsperes, amp;nbsp;qu’il ne fefmerucilloit plus fienfonabfencelaFladresauoit' reiettéfès anciens ftatuts,amp; bonnes mœurs, amp;nbsp;en auoit prins demauuailes,veu' Ie bon eftat auquel il la laiffa.

Il difoit encore d’autres choies beaucoup plus pregnantes,quand celuy ƒ' rinterrogeoitlclaiftà,d’autât que les Flamâs ne decidoient aucun fait degrade importance làns lavoloté de la Coteffe Icanne, laqlle amorthaioiteeft home, foit quelle feeut au vray q Baudouin Ion perc Empereur de Grece eftoit mort, Ibit qu’cllefuft lî affriandee de la douceur du cómademér,qu’ellenelevouloit dclmordre,ny mefme à Ion pere quand il fuft venu fain amp;nbsp;lauf. En fin vngrand nombre de SeigneursFlamans filuerent ceft hôme,amp; le rccognurent pour hot Cóte,amp; pour Empereur deGrece,amp; a ce que qlques vns dilènt,il moftroithicn qu’il eftoit le vray Comte, nomant vn chaeû par Ion nom,difint a ceftui-cy ceftui-Ia, qu’il eftoit de telle amp;nbsp;telle famille,amp;racc,fils de tel pere,amp;de telle me re,amp; qu’il auoit fait tels amp;nbsp;tels feruices. leanne enuoya fes Ambafladeiirs Lois le fupiplier humblement de vouloir vanger la mémoire tant honorable fon pere oncle dudit Roy, des impoftures de cenouueauhoejamp;quepuisqy eftoit fon coulin amp;nbsp;fouuerain, il luy pleut aider a fa coulînc,fubiette, amp;va^ ------ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- - - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Adonc*

^dtourne.

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'4X. LIVRE X.

0°®”' ^‘iiouraeihcnt perfonncl à cell homme j pour compa-^ * I nbsp;Hl ej,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comparut bien accompagné, amp;nbsp;comme il fut deuant

* ^0 ^Çay de

” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous doiue appeller en vous fakiant. Baudouin

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hainault grand excellent Prince y depuis Em-

tç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î^on oncle maternel. Moy eftant encoré bien ieune en-

' 14 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pkuray. Sonfrere vaillant Prince luyfuccedà en l’Err '

” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T nbsp;nbsp;nbsp;be pays de Flandres qüi rcleuedema Courone

quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chofes ia faiéles ôc paflees fc pouuoient rem/

fi mon oncle n’eft point mort, il peuft eftre

quot; tiçp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comté,amp; à fon Empire,ou que fil eft mortpl peuft

quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CL3X aller contre la renommee de fa mort tenue par tant d an-

coïgt;’

quot; Vo^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;humaines, nbsp;mefmemcnt les Empires confiftcnt

‘‘ahu FcjOhpF. nbsp;nbsp;^^ortels qui eftvne voix de la renommee. Diètes moy

IPu fgt; r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 n n / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î ■ fißtntltsEm

quot; 'lud nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftre appelle, ôc comment vous voulez que le vous^,r,f.

quot; plü f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftre eftimé amp;nbsp;appelle mon oncle y monftrez moy par

' q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que vous l’eftes. Il ne me fçaüroitaduenirchofe

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;edevoirque i’ayenvain amp;nbsp;faulfement pleuré mononclee-

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nepenfe pas me pouuoir aduenirj que mon Oncle me

* lt;jUi nbsp;nbsp;nbsp;fiendray comme mon pere. le veux vous faire vne petite

fi haul4matière vous fera amp;nbsp;tefmoinsamp;iüge. levons Qÿefltans '*^Uirß,- . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;w f r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcx nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, du l^oy a

du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘T'is mon pere vous à appelle Ion vallal, Sgt;c vous a donne ptmpjfettr»

'' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Flandres^ en quel lieu', en quel tempSj deuan qui , €11

” îte«’■«ieic, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous lift lorsCheualier ôc vous donna le baudrier

* Pot f' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;femme efpoufaftes vous? par quel moyen par quelle en-

“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? enquellieu^ôc en quelle ceremonie Aftes vous ef- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ficmeura muet, ne feeut refpondre à toutes ces que-

1 Mj. glad m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y auoit enuoyez,amp; fut pendu amp;nbsp;eftranglé.Cela el- ^enJ».

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ “^^^^'CjCar lesvns difoient qu’on le faifoit mourir à tort,autres^ o«ihrv k,

1 cfiq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1x15.ôcainfi le racomptent les hiftoiies de France.

enuoya derechefvn Cardinal Legat en Frace pour noiiuelle guerre contre les hérétiques Albigeois qui nbsp;nbsp;H/

pî’dmiëres erreurs. LeRoy aflembla fon armee àBour-

«ntt P''^i' le nbsp;nbsp;nbsp;kfqu en Auignon,les habitans de ladite ville qui eftoient

Jç nbsp;nbsp;nbsp;Koy ^^^^'^’'■^^^‘krent les portes à foil armee.Bicn voulurét ils y laifter

Hetiaq^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;perfonnes. Cela fembla indigne au Roy,dont il mit

‘ yfiæ ejui dura longuement, fi que plufieurs braues hommes y fi’'’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guy Comte de sinû Pol. La pelle fe mit dans le quot;

de deu’quot;^ 1°“^ nbsp;nbsp;h ne voulut leuet lcfiege,3ins iurade hcpar-

’ftkil ne l’eut prife. Ccüx de deXans eurent peut de la ville troi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f fît abbattre incontinent les murs

i^^aifonsqui appartenoient aux principaux de ladite oftez,^ y ITQ2J- Euefque vn moine de GlunyjD’Auignon le

Aa îj

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L U 1 5 Z. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 41. L 1 V R h. A.

ix» eJQt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prouence,puis en Languedoc contre ceux qui fe fentoient

frtni. herefie,amp; toutes les villes, chafteaux,amp; forterefles defdits paysfe mircntenion çbeilTance, iufques àquatre lieues pres de Thouloufe. Q^and le Roy eut toutes ces chofes, il eftablit fon lieutenant pour la garde du pays, Ymbcrt Beauieu qui fut depuis Conneftable de France, puis délibérant de fen retour-JHorf4 Lois nbsp;nbsp;nbsp;en France,il arriua àMontpenfier en Auucrgne,là où vne groflemaladie

jy

hMotpeßer, furprenant,il y trelpaflale leudy dcuatlafeftedeToulTaintSjraniiiJ.letro’ me an de fon regne, amp;nbsp;nacnmourant,nyapresfàmort rapporté aucun tilt gt;nbsp;que celuy que la valeur amp;nbsp;la ftinébeté de fon fils luy a laiflce,car il cft fciileny^ 19«. /»erf de appelle Lois pere du Roy Sainôl Lois.Il gift à SainôlDenis,amp; eut à femme B ehe fille du Roy de Caftille, Si nicpcc du Roy lean d’Angleterre,de laque ei euft quatre fils amp;nbsp;vne fille.Le premier fils fut Sainél Lois qui fut Roy apres uy» le fécond Robert, qui futComte d’Artois,amp; qui fut perdu Si tué alaMoreeo^ tre mer au voyage de Hierufalem, Ictiers Alphons Comte de Poiâiers, quatrième Charles Comte d’Aniou,qui fut depuis Comte de Prouence dep-rf j^oy de Hierufalem amp;nbsp;de Sicile par l’inueftiture du

Vrban,comme nous dirons cy apres. La fille nommee Yfabeau fut relig'^*'

en

^eruunelle-ment Je I4 It^nee Je Charles Ie Grand:.

Lois fonda pour l’amour d’elle. EncemelrneRoy Lois retourna la lig’’^ Charles le Grand qui eftoit faillie par fept generations depuis le temps den Capet fils de Hues le Grand Comte de Paris, car ce Roy cftoit engendrea beau fille de Baudouin Comte de Hainault, qui eftoitilTu deHermengîf ComtelTc de Narqur,fille de ce Charles Duc de Lorraine, auquel Hues UP oftale droit de la Couronne de France. Du temps de ce Roy la Lonibnr^^ la pourfuitedu Pape Honoré fc rebella contre l’Empereur,SainôteChlr^”® ULemhardie rilToit, le Papc Gtcgoire neufieme fit amalTer les Decretales,amp; commaiw^i fe rebelle, gjjgj fuflent leuës aux Efcholles, Si iugemens de toute la Chrelliente.

FIN DV DIXIEME LIVRE DE l’histoire de FRANCE.

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lvnziesme livre de

L’HISTOIRE* DE FRANCE-

SAINCT LOIS NEVFIESME, ROY 43.

O Y S îiebfieEne du no, qui pour (à grande deuotio S. LoyS amp;nbsp;affection aux Eglifes, amp;nbsp;aux affaires des Chreftiês nbsp;nbsp;Roy /

rapporta le nom de Sainôt, n’auoic que douze ans 43. * quand Loys Ton pere trefpafla ,amp;luy lucceda.L’Egli-lè de Rheims n’auoit point lors d’Archeuelque qui peut Sacrer le icune Roy (felon la couftume qui depuis le debat efmeu au Sacre de Loys le Gros, feftoit continuée qyc les Roys de France fc feroient facrer âRheims).life fit facreren ladite Eglife par l’EueG que de Soiffons, l’vn des fuffragans dudit Archeuef-

^‘^^•ßJanche de Cafiillc'mere de ce ieune Roy, manioit amp;nbsp;gouuernoit les af-du Royaume foubsla ieunefledcfonfils, nondefon authorité priuce, ^yßepuiflancedemere,maisparladerniere volontéamp;ordônâcedu Roy Loys * Qnmari,lequel allant à la gtierre contre les Albigeois fit{bnTeftamenr,par le- tefiAmët da il voulut amp;: ordonna qu’au cas qu’il vint à deceder en ce voyage,la charge ^goiiuernement des affaires du Royaume,amp; de fes enfims fut donnée à fa fern

déclara Regente,comme la cognoiffant làge femmeamp; vertueufe, amp;af- lt;nbsp;^‘'lionneeàleurs enfans amp;nbsp;au Royaume. Le Roy eftant mort, amp;nbsp;celle femme ^^hifilRntdel’vn amp;nbsp;de l’autre pouuoir à elle donné parle Tellamêt de Ion ma- slanche, Rfldibera de gouucrner le Royaume en paix, d’y faire obferucr les anciennes ordonnances fiir laiullice, Se furies autres affaires,amp; défaire bien inllruire fes onlàns,ôc mcfmement le Roy,pource quelle cognoiffoit eflre important qu’il L’in^ruHioa hit inflruiót en la cognoiffance de toutes les vertus dignes d’vn Prince, amp;nbsp;que . la bonne inllruélion d’vnPrince prolfite à fes fubieôls,amp;ell la regle qui les dref-^^

le àla vertu amp;nbsp;à leur deuoir. Gelle bonne intention fut interrompue par nou-eyk ucaux troubles Scaccidens de guerre. Les hérétiques Albigeois qui du temps . du dernier Roy Lôy s auoient ellé abfoubs, voy ans le regne de ce ieune Prince, amp;nbsp;legouucrnement de la mere, commencèrent à melprifer l’vn amp;: l’autre 1 amp;nbsp;à

J 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ V. T.J 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• d^ynieitnt

reprendre leurs premieres erréurs auccques les armes.La Roync Blanche qm au commencement ne faifoit rien fans Gonfeil,enuoya contre eux, plufieurs Euef-ques amp;nbsp;Clieualiers,qui |)rindrent le Comté de Thouloufe Le ieune Ramond Comte d’iceluy, indigné de ce que les forces du Roy auoient enuahi fes terres

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^^3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S. L O I S R O Y 43.

(nonobftantfbnabfolution amp;la promefle qu’il auoit fîiitdc ncferemueraii-


uons cy dcfTus parle)qiiclc Roy Loys dernier auoit laiifc goLiucrneurdeLan-renes dudit ggt;Jedoc,menavne armee dedans Ies terres du Comte, amp;nbsp;print la ville deCaftcl cemtéprifts Sarrazin là où il laifla ß peu d’hommes amp;nbsp;de viures, que bien toft apres elle fut reprinfe par le Comte Ramond, cependant que ledit Seigneur de Beau jeu ac-compaig^é des Archeuefques de Narbonne,de Thouloufe, de Bourges,amp;lt;lc l’Euefque de Carcaflbnne, mit le fiege deuant Montech, penfant faire leucrle fiege de deuant Cartel Sarrazin. Mais il ne peut en tirer lediól Ramond neï’cut prins. Ce qui fut eaufe que par le commandement de la Roynenicrc du Roy,il alla faire le degart aux terres voifines de Thouloufe, amp;nbsp;menaflantla* dite ville du feu fillaprenoitparlaforce,il la contraignit de fe rendre defon bon gré.

Le Comte Ramond qui n’auoit peu ertre vaincu partant degrands amp;bra-ucsCappitaineSjle fut par la rufe d’vne femme,amp;ne luy rertant aucune efpcran-ce de iè pouuoirremettre,receut telles conditions loix qu’il peut a Blanche luy impofèr.Et d’autat qu’il n’auoit qu’vne fille feule nommeeleanncaagec“^ neuf ans,il fut dit qu’elle (croit promifc en mariage à Alphons frere du Roy fi lors bien ieune d’aage, amp;nbsp;lt;^ue lors que les deux parties {croient en aagcfluW c le mariage (croit consomme.Que le Comte pcrc de la fille iouiroit duditCo®* té fil vie durant,amp; qu’apres (à mort,ledit Alphons y fuccederoit par le drôictdc (à fcmmc,amp; que cas aduenant que Alphons amp;nbsp;Jeanne n’euffent aucuns enran^, ledit Comté leroit annexé à la Couronne, comme il ert aduenu depuis. Vou*


fnt^t it Thouloufe.


It Ctmtt yiiincH.


Camteffe de ThouleuT^ mmee 4 siphons.


ce qui aduint au commencement du regne du Roy Loys. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Certe guerre ayant prins finpar ce Traiclé, Blanche fitaflembleraPäUS/ ,/tffemllee tfols Ertats, pour aduifcv auecques eux, aux affaires du Royaume du Roy^° des^.efitts. fils,amp; aux plaintes amp;doleances des François.Elle qui auoit défiagoufteW ccur du gouuernement,qui entendoit les afFaires,amp; qui au maniement ne vouloir point auoir de compagnon,vouloir par eux ertre declaree Icid® genre, amp;nbsp;gouuernante,amp; comme elle crtoit femmeaccortc,amp;fine,elle bien gaigner,amp; praticquer par dôs,amp;prome(res la plus part des côuoquczu dits Ertats,qu’ils firet ce qu’ellevoulut:fibiê qu’elle començaàcomâder a tafie,fansy appeller queceux que bon luy fêbloit,qui ertoient homes copiais à (avolôté,car elle n’en vouloir point de ceux qui fahurtoict àfes opinios^i les voulufîent renuerfer quand elles leur (cmblcroiet mauuailès.Cela fit nai no feulement à la Cour,mais aufli par tout lcRoyaume,des faâ:ions,dcs )rati^ ques,des menccs,amp; des ialoufies. Les Princcs,les Seigneurs, amp;nbsp;les grands iats qui auoientaccourtuméd’ertre appeliez au confeil des affaires régnés de Philippes Augurtc amp;de Loys dernier,trouuercnt bien eftrange qu ne l’crtoicnt plus,qu’on ne faifoit compte d’eux, amp;nbsp;qu’vne femme feule ertrangere ignorante des loix du Royaume, comandart à tant d’hommes-^^^^ fa(choient,feplaignoiét,fede(pitoient amp;nbsp;crioient dccc que le Royaume ■ tombé foubslt;vn enfant,crtoit gouuerné par vnc femme

amp; difoicnt que tout ainfi que les femmes (ont cxclu(cs de la fuccelnon redité de la couronne de France, ainfi le deuoient elles ertre du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re-

comme en tous Ertats bien pollicez elles ont toufiours eftç non


Ptputez,


TAnions e» Frtotfe.


flainie det Sti^iuitrJ»


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559

i^T''^'^’gou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LIVRE XI.

dcbouttees de toutes charges ci-

^üft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lntreautres Seigneurs quifcplaignoicnt, Philippes Co-

-C?f'»amp;P-ernddu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte ie

quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p '^P^^öfFencédecequclegouuernementduRoyaumeneluy

' plhs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftant pouiTé du defpit,lequel graué dedans la tefted’vn

ch en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand cœur donne les ouuertLires amp;nbsp;inuentions des nbsp;nbsp;nbsp;, ,

de p//a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tafchoit de rendre Blanche odieufe au peuple de la

gouuernement.il commença de faire des brigues,amp; des

' P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;courir des mauuaisbruitS'c5treBlâcl?e,amp;de tirer par î*'*^’*'

plufieurs grads Princes Sgt;c Seigneurs, amp;nbsp;les perliiadâc

de febiæ^le bien du Royaume,leur remÔftra le tort qu’ils (c fai-ƒ ^Uefe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui eftoient hommes amp;c François}gouuernerSe comma-

de ^^^gûeuj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte cfmeurent teilemcnt les afïeôlions des Priii-

quez du peu de conte quecefte femme failoit

cçp, gf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;authorite leur eftoit par elle oftec qu’ils luy promirent

des l’heure Pefleurent pour leur Chef à la pourfuittede p^’^ Les menees rendue la Roynehaye des Seigneurs d'

fan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy cftrcencoreieune, délibérad’executer ce qu’il auoit

quot; nief nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^y donnoitvn mefpris defaMaiefté,amp;puiE

‘ fich nbsp;nbsp;RUc 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hardielfe de faire ce qu’ils Eiifoient, comme il- aduient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ues Roys font mefprifez,amp; que ce mefpris encourage plu-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Genauer mefnage ,foubs lepretexte du bien public qui eft

bj) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des bonnes amp;nbsp;des mauuaifcs intentions furies affaires

5j.f^^Ôc4, nbsp;nbsp;nbsp;(ayant vnepartie des treforsdu Roy Philippes Auguùe

H ^^y^Lonfrere dernier dcccdé) il fit fortiftier amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°'''

k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Calais, pourec qu’il la congnoiiToit propre à drefler les

îtai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘î entreprendre les guerres naualles, amp;nbsp;que delà il pouuoit

en bref temps palTer en Angleterre, fi la neceftité l’en con-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortiffication que le Comte faifoitde fa ville de Ca-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'voulut troubler les affaires du Royaume, toutesfois il

pratiques amp;nbsp;deffeins, qu’on ne pouuoit l’accufer

4 ^Ptance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilauoitàfa deuotionvne grande partie de laNo-

W i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rÎ^ ^^^icee contre Blanche le fauorifoit,

but ^^^PPfoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoit fine femme amp;nbsp;Efpaignolle, faduifa,puis

gz nbsp;nbsp;femme de luy mettre en tefte vn Prince voifin ,puif-

amp;^ande renommee, au moyen dequoy elle tira de fon

fio '1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CO ^^’^dres n’agucrcs tiré de prifon Sc racheté par fa fem-

Pis ff nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diminuer i’authorité amp;nbsp;faucur que le Comte de

Rm f^uletn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François,quand ils virent que ledit Comte n’auroit

cç. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ent a vnc femme, mais bien à vn treferand amp;nbsp;trefnuiftanc

B’g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''

augmenter amp;nbsp;fortiffier fa puiffance,.

r* tti par douces prières le Comte Thibault de Champaigne,

A a iiij

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que quelques vns difent cftrc aufTi Roy de Nauarre, lequel de ligne patera’ defcêdoit de la maifon de Frace,amp;de par fa mere de celle d Efpaignc, uant tenoit le parti du Comte dcBoulogne,amp; des autres ennemis deU ƒ ) iediflier dt Voila pourquoy elle le voulut deflier d’auec fes amis pour les aifoiblir ƒ ’ fts Min. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’attirer de fon parti. D’autre part, Pierre de Dreux Duc de Brctaigne c p

fà femme,amp; Robert Comte deDreux fon frere. Princes du fang de Francc,^^^ uoient vn grand defpit de ce qu’ils n’auoicnt nulle authorité ny comman

Royaume,amp;:pour y entrer amp;nbsp;fe vanger de Blanche,firent(commcon i Pom^aej'^ ync confpiration contre le'Roy, eftans accompaignczdc pluficurs Sci^^ irritez contre Blanche de ce qu’elle leur auoit refFuzé quelques terres duv maine du Roy,ne confiderans qu’elle ne le pouuoit faire, d’autât que ledit maine eft vne chofe facrec a laquelle on ne peut toucher,mais cuxnayansc confîderation, vouloicnt qu’en quelque forte que ce fut ces terres leur ru données,le reffus dcfquelles leur fit prendre les armes.De prime arriueei sp drent deux forts chafteaux,aflauoir Sainôt Jacques de Beuuron,amp; Beleinic,H Âf««rc»» O- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’oheiifance du Roy,lefquels le feu Roy toys fon pere allant

itle/meprii les Albigcois, auoit donnez en gardeau Duc de Bretaigne. Laprinie c deux chafteaux fit defcouurir la mauuaifc volonte de ces Seigneurs. Aiini^ dequoy,leDuc de Bretaigne amp;le Comte de Dreux frères, furent acculez î i/xBcfef-vw- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entiers le Roy, lequel par l’aduis de (à mere ( contre laquelle non con

dietliue. tre luy ce ieu fe iouoit amp;nbsp;qui vo uloit que le Roy penfafi que tout ccqu’on foit contre elle, fefaiioit contre luy) les fit declarer rebelles amp;nbsp;criminels de ze maiefté,délibérant leur courir fus,ôt les faire punir filles pouuoit prendt • Mais le Comte de Champaigne voyant que le Duc de Bretaigne auoit trop peu de moyens de refifter aux forces du Roy, moyenna d’appaifer leRo/,'^’/ rcmonftrant que dcuantque condamner ces Seigneurs,il Heuoitlcsfaircap peller par deuant luy,amp; entendre leur caufe par eux mefmcs.

Le Roy par l’aduis de quelques (âges feigneîirs trouuant bon cellacluis,man putde jire~ da au Dtic de Bretaigne amp;nbsp;à fon frcre, qu’iîs cuifcnt à venir.vcts luy,ponrloX' Ni^nemadé. cLifer des cas â cux mis fus, autrement qu’ils fe refoluifcnt d’auoir la guerre en bref. Blanche ne vouloir point qu’on fuiuit ces làgcs moyens,ains voulant rill' ncr fes ennemis infiftoit fur le premier aduis.

Le Duc amp;nbsp;fonfrère firent reiponce qu’ils eftoient treshumblcs,trcfobeü' ^os,amp; tresfidelles fubieóts,foruitcurs,amp; parens du Roy, qu’ils vouloycnteüt ter toute gucrre,que la paix leur cftoit trcfàgreable, amp;nbsp;qu’ils fupplioicnt le RoJ de leur afligneriour amp;nbsp;lieu pour fo trouuer pardeuers luy ,pour deffendre cr^lntede leur caufe, amp;nbsp;traiéler de la paix. Lelieuleur fut affigné à Chinon, mais ilsny furfriCt. comparurent point d’autant qu’ils furent aduertis qu’on leur vouloir iouervn mauuais tour, les furprendre.

Le Roy les fit adiourner a comparoir en perfonne par deuant luy,maisleDuc ny voulut comparoir, craignant toufiours quelque furprinfedrcfl'eeparBhn-.yCutrecTM» J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

rf. chcjtoutesrois pour ce qu il craignoit qu o luy ht perdre Ion partage qu ii auon auparauant demande, comme iflù d’vn enfant de France, il fit fupplicr le de vouloir prendre la peine defe trouuer a Vandofinc,la où volontiers il i' roit.NozHiftoircsracomptentque le Roy partant de Paris pourallcraVan-dofmc, ledit Duc amp;le Comte fon frère ellans aduertis de fon departement fcrclo-

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lt;E XL lans entre les mains, luy fai-’ nbsp;nbsp;ovaume à leur plaifir.

, i . arejjee contre

““n dre, mais

de le

Pto nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs embuf^hes pv.

cftant aducrty de cefte trabifon nbsp;nbsp;.

PM ' ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuotion de Blanche,amp; felon aucuns eftoit u..

«flq- co- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bonne mine, amp;nbsp;femblant de l’aymcr, en tiroir ce

^’^rbeipîvoulut pafler outre. Et d’autant que fes ennemis •'ii?’’'lu’ils jçgt; d n ofoit partir de Montlehery pour retourner a Paris, crai- me'^paur le . ’■p’^iftflent. Mais Blanche Ibudainemenr arma les Parifiens qui

de la, Sgt;c remmenèrent à Paris. Dont les coniura-“““nt fccrettement. Il y en a qui difènt,que

■t

’•'Roy eftoit à Eftapes, ôc hors j^e^ue/ '•'»•(upplierdeieur

'quot;dans

4^7^^ lt;^oniurateurs Iccu..

^^^^^E[uiccpcndât edoità Faix.^

Icr7’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^H’^ldeureftant accordé, ils y va*.

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur auoit fait prendre les armes,neftoitpouA.

) ç nbsp;nbsp;ôc 4e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eftat, ny contre fa perlbnne, ains pour la conferua-

f • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour le tirer des mains de fa mere, laquelle(difoient

gouuernoit le Royaume. Oreft il certain que p3jÂny fq^^^æPouffrir que les Princes du fang approchalTcnt la perfonne iJan ï^^^g'îols nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affaires, ains eftoient le Roy Qc le Royaume gouuernez

cha nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup plus que des François, ôc les ad-

J îûis, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;honneurs, au grand delpit nbsp;mefeontantement des

p^P’*^’^æ’^fîdenon:rehiftoire,les coniurateurs voyans que entreprit auoit efté defcouuerte par le nbsp;nbsp;■

Hoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 ^p^^^’^P^g’^^î^^’^terent toute leur fureur amp;nbsp;haine contre luy,

venger, de luy offer fon Comté, amp;d’enuoy er quérir la ^^^quellepar droit de fucceffion appartenoit le Comté de n eftant ce confeil trouué bon par aucuns d*entrc eux,

S’) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^diiis, qui fut de moyenner la paix entre le Duc de Bretai-

C*'en, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, cfpcrans par ce moyen attirer a eux ledit Co-

Koy ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy: amp;nbsp;quad bien il ne voudroit eftrc de leur fadion,

Ÿçj'^dQtiratioi/p^^^PQ^^ le moins ilslc’mettroient en la malle-grace du ^h(jUe| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paix auec le Duc de Bretaigne, amp;firent tant par allées amp;

clt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Promit de donner Blande là fille vnique à lean fils du

gt p^^^Vilîe J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fut accordé qu’à certain iour on ameneroitlaPrin-

^aulferre pres Chafteau Thierry pour confommer ce raaria-

7 nbsp;Ibfpedc au Roy amp;nbsp;à Blanche, que comme le Duc amp;c

ftiçj 17^ nbsp;nbsp;nbsp;pi'eparatifs pour fe trouuer au lieu affigné, amp;nbsp;y mener

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;célébrer les nopccs, le Roy par le confeil de fa

amp; faire tout ce quelle vouloir, manda au

hnt^ l^^’^dretoQ^^^^^.^^^'^^p^effement fur peine d’encourir fa malle-grace, îsuoit en France de n’accomplir ce mariage. D’au-

ffü 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;) auoit touliours confpiré contre làperfonne amp;

p7 llibi r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des menees en ion Royaume, pour faire duc Je £gt;

decq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f'Ornte obeiffantau mandement du Roy, rompit les

^^nage. Dont le Duc Breton fut tellement irrité, qu’il man-

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S‘

LOIS 9. ROY 43.

da à la Roync de Cypre, luy promettant ayde amp;nbsp;faueu’r pour recouurerk^ té de Champagne ( duquel elle cftoit vraye heritiere ) detenu a tort par rc

Comte.

eux qui eftoient en armes j amp;: entriins dedans le pays de Champagne, gaftetenr êc bruflerenttout ce qu’ils rèneontrerent en chemin. Ils attirèrent auflidde coftéjleDüc dcBourgongnc quiauoit elpoufé la fille du Conite Robert Dreux,amp; eux ioints enfemble entrèrent par diuers endroits dedanslcpays“ Bric amp;nbsp;de Champagne, mettans le feu aux villes amp;nbsp;forterefles. Le Roy ne voa lantlaifler au bcfoin le Comte, qui eftoit tout à luy, alla en perfonne a ion ƒ cours au pays de Champagne. Le Comte brufla plufieurs fortes places amp;nbsp;vu

Comté, cornme Efpérnay, Vcrtus,amp; Sedanne affin d’ofter aux ennemi^

• nbsp;tous lieux de retraitte, amp;nbsp;toutes coinmoditez de viurcs. Le Duc de Bourgon

gne alla affieger la ville de Troy es qui fut fècourue par Simon lèigneur de loin ïor/f^«frre uille, amp;nbsp;puis pat Ic Roy,qui cftant artiué dcuant,délibéra de combattrelcDnG tn chapa^ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Scigncuts Sgt;c Barons François qui cftoient auecques luy.Mais eux voyants

que le Roy eftoit en perfonne en Ion armee, ne voulurent màugei' delabaw' Pri'ereau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mandèrent au Roy qu’ils n’auoient prins,amp; ne portoient les armes co^

luy, ains contre le Comte de Champagne, amp;nbsp;pourcc luy mandèrent que iiiWy plaifoit ne fe trouuer point en la batailie, ils attaqueroient volontiers le Comt® amp;nbsp;le Duc de Lorraine, qui eftoit en là compagnie auecques trois cens homing d’armes moins que le Comte, amp;nbsp;le Duc n’auoient. Le Roy leur fît rcfpôce qu n n’auoit point délibéré de mettre fes gens en bataille, fi luy mefmes ny eftoitea itysyeuttâ- propre perfonne,amp; qu’il vouloir tater le hazard de la guerre, toutainfiqu^l^'’ terU^uerre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fecourir. De celle refponce furent les Barons grandement

efbahiz, en forte qu’ils ne fçauoient quel confeil Ils deuroientprendre,caril$’”' vouloient point combattre contre le Roy, ny porter les armes contreluyfcotrt me ils le difoient bien)ains contre ceux quilepoffedoienr. Les Barons qiiiauec quelque modeftie, foit qu’elle fut fimullee,ou vraye,conduifirent ceftegtKtrC) craignans irriter le Roy,dcrechef luy mandèrent,que volontiers ils trouueroitt moyen de faire condefeendre la Royne de Cypre à la paix auecques le Comt^ „ de Champagne, fi ledit Comte aufti de fon collé y vouloir entendre. Mais!« deLojs. nbsp;nbsp;Roy leur relpondit qu’il n’entendroit aucunement à faire la paix, amp;nbsp;ne permet'

troit que le Comte deChampagnefy accordaft,que premièrement ils nedeflo* gcalfenti vuidalTent de tout le pais de Champagne.Les Barons apres auoiren tendu l’intention amp;nbsp;volonté du Roy,leucrent incontinent leur camp pour all^ ailleurs, mais eftans dciour,amp; de lieu en autre pourfuiuiz par le Roy,il les cMj-fa du pars de Champagne. En fin fut fait par le moyen du Roy, vn appointcniec entre la Royne de Cypre, ôc le Comte de Champagne. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Or pour reuenir au commencement de celle guerre, dés que ledit Comte c fut rendu du collé du Roy, amp;nbsp;eut quitté le party des autres, la Royne Blanc le fine amp;nbsp;aduifee femme, voyant que de trois chefs des coiuràteùrs contrele Roy fon fils, amp;nbsp;elle, qui eftoient ledit Comte, amp;nbsp;Robert Comte de Dreux, amp;nbsp;Pierre pe^xhefs 2. jg Dreux Ion frere Duc de Bretaigne, elle en auoit délia gagné vn, elle pen a aittriT:.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’eftoit pas tout fait, ains qu’il falloir encore tafeher de gagner les autres

ptßiiwkt deux, ou pour le moins vn des deux, amp;nbsp;defunir les freres, pour rendre plus roi-blc celuy qui demeureroit opiniaftre en G coniuration, amp;nbsp;pour pouuoiriouer

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5. JL U 1 S 9. R O Y 43. LIVRE XI. 5lt;î5 aifcmet vn mauuais tour à celuy qui fe redroit a elle, fi d’aueture il vouloit-

P*3pres remuer quelque chofe. Le meilleur moyen d’attirer Kobert de fon co de luy promettre maniement amp;gouucrnemët d’affaires, charges, ho-Eftats, amp;la bonne grace du Koy.Ce font toutes chofes qui amollilTent

^nlescueurs mal affeôlionnezSemai contens,refperance ôc le dcfir dcfquelles Pp^nt les hommes. Robert fe laillant gagner aux promefles Se belles parolles

femme, quitta la fon frere,ôe vint vers elle,Se vers le Roy. On luy fit au ^^'^^encement bonne mine, comme on fait à telles gens, mais il ne trouua pas

on luy auoit promis,car on nevouloit pas le luy tenir, amp;nbsp;de retourner d’ou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

loityenu, il n’eftoit plus temps, d’autantqu’il auoit défia perdu le cueur de

La repentance feule mais trop tardiue luy demeu-de ce qu’il auoit fait, foit d’auoir prins les armes contre le Roy, fbit d’auoir

]Wc fon premier party, ôc de fefire trop fié aux parolles de cefte femme,ôc fail malgré luy, il demeurafl la, ôc fe contint le plus doucement qu’il peut.

Woit plus grande diligence d’vn cofte Si d’autre de foliciter, gagner, Si F nquer des amis, amp;nbsp;à defunir les vns d’auec les autres, Sc a faire des menees, puticques, qu à hure vn» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Blandie ne talchoit

’l^agagner des hommes,à rompreSr defnouer les intelligences de fes ennemis, ^imertre chacun en foupçon l’vnde l’autre. Une reftoit plus que Vleric de ^'^'=uxDucdeBretaigne,qui eftoit toufiours en armcs.Blanche qui l’auoit def-ladefliéde fon frere, d’autant aflfoibly, fit tout ce qu’elle peut pour le gagner. ^his luy cognoiflant bien que ce quelle enfaifoit n’eftoit que pour le troper, apres qu’on l’auroit eu, on pourroitiouer quelque mauuais tour a luy, amp;

Comte de Dreux fon frere, demeura obftiné. Doneques fe voyant premie-^«nentabandonné du Comte de Champagne, puis de fön propre frere, il fut •^otraint d’aller quérir loingtain fècours des ennemis du Royaume. Mais qu’eft-quot; '•^queledefefpoirnefaitfaire?quandil contraint les hommes pour fauuer leur ‘ j^^i^deniandcr ayde aleurs ennemis mefmcs,aufquels fouuêt ils trouuent plus

Wort, qu’en ceux de leur patrie?.

feDuc Pallia au Roy d’Angleterre Henry troifieme du nom, pour faire la guerreau Roy. L’Anglois n’euft feeu demander meilleure occafion que celle là de voir fon ennemy tel qu’eftoit le Roy de France, en combuftion amp;nbsp;guerre a-uecles Gens,qui eftoientcotraints de recourir à fon fecours, amp;nbsp;qui le conuioiêt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,■

htiroienc ( comme par la main ) dedans la France. Henry promit audit IXic 4itire'fn dcpaflèrau printemps prochain la mer auecques vnegroffe armee, mais cefte promeïTeauoit fon eflfeóf bien loing d’elle, car lors qui eftoit l’hyuer, Loys eftat îduerty de cela, leua vne grolTe armee, amp;nbsp;la mena contre le Duc. Premieremêt Ma droit à Angers queïe Roy Loys fon pere auoit eue fur les Anglois, amp;nbsp;l’a-Wbaillee audit Duc auecques plufieurs autres petites places. Loys penfoit , bien que ceux d’Angers endureróient vn long fiege,neantmoins ils fe rendirent incontinent, amp;nbsp;party de la, il alla prendre plufieurs autres villes à rcntour,que lcDiictenoit des Rois de France,amp; comme il vouloir paffer outre pour entrer mu dusauantenBretaigne,leDucfefentant trop foible, aymamieux efprouuer tlemanJe aclemence du Roy,que tanter la fortune delà guerre. Parquoy il fen vint vers luy, pour luy requérir pardon, lequel aux prières de Robert Ion frere luy fut ottroyé, promettant tenir en foy amp;nbsp;hommage du Roy le Duché de Bretaigne, sretai^nt. duquel deuant tous les Princes il luy fit le ferment de fidelité. Dequoy les Bre-

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S.

43«

tons luy donnèrent grand blalme, amp;nbsp;depuis l’appellerêt le DucMauderCjVCi^ MMflerc' ^’''’^^ ‘^^tioiteftrefçauantpour auoirlonguement eftudiéaParis, commenoiis auons dit en la vie d’Augufte. Ainfi print fin la guerre de Bretaigne.

Les Annalles dudit pays difent que le Roy Loys fit en la ville d Angers ledit Duc foubs couleur d’entreprendre le voyage d’outre-mer pour conqu^ la terrefainte,amp; que le Duc amadoué des belles parolles duRoy,amp;prcf(]ue o cé, luy quitta entièrement toutes les demandes qu’il pourroit faire pour lep^^ tage de Robert fon pere. enfemble foubsmit fa perfonne,amp; fon Duché au M ßuSft M fuccefieurs Rois de France , fouz certains points entre eux fpccihez. ' j^oy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pource que le Duc fit vn grand tort à foy amp;nbsp;à fon Duché, les Bretons 1 app«ƒ

rent Maucîcrc, tant pour la raifonfufdite, que pource que fil eut voulu croij fdoMllnc * le confeil des clercs, c eft à dire des hommes fages amp;nbsp;lettrez {qu en

on nommoit clercs), il eut mieux qu’il ne fit, regardé les tiltres defon Du ’ amp;iceluy empefehé de celle Ibubsmifiion. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

Il y-a quelques autheurs qui difent que le Roy Loys ellant au fiege ƒ Ancenis, autres difent douant Angers en l’an mille deux cens-trentegt;^ Ion parlement lt;^ui eftoitlo^- —‘^uiatoUvlcB JaperfonneduRoy,aut|UC donne vn arreft contre le Duc de Bretaigne, ou elloicntles Comtes de nbsp;nbsp;nbsp;’

de Ch^iHipagne, de Neuers, de Blois,de Ghartres,amp;: de Vendofme, le de Beaumont, le Conneftablejl’Archeuefque de Sens, amp;nbsp;les EuefquesdeF^'-'J - a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chartres,amp; plufieurs Baronsôc Prélats qui lignèrent ledit arrell,leq^^^ ,

ttrrtß nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' pyn des plus notables qui ait efté donné depuis Charles Martel (

on attribue l’inllitution des Parlemens) iufques à Philippes le Bel, ou to) Hutin fon fils qui inllitua le Parlement fedentaire tel qu’il eft auiourdhuy-

Quoy qu’il en foit,ledit Duc apres auoir gagné la bonne grace du R^Z A fit vœu d’aller en la terre fainte,amp;: luy,Thibaut Comte de Champagn^^’' ry Comte de Montfort, amp;nbsp;Erix ou Henry Comte de Neuers, ou felon, ny4^tmU de Bar, amp;nbsp;le Comte de Cornouaille, frère du Roy d’Angleterre, y tfrrf f4nitf. compagnie, amp;nbsp;le premier lieu ou ils defeendirent en Allé fut à Acre, r*’ * tion d’y faire quelque notable feruice à la foy Chrellicnnc, amp;auxC*^ Mais en fin le Comte de Champagne amp;nbsp;Mauclercfurent contraints leurs armures en bourdons amp;nbsp;bcfàfles, amp;nbsp;en cell eftat, comme pelft^’^^’‘ auec fauf conduit des barbares,vifiter le faint Scpulchrc,amp; fen rctourn^^^^^^ leurs pays, pour faire autre chofe. Les Comtes de Neuers amp;nbsp;de ^cï-craignans aucun danger, attaqueret les barbares, mais ils furent derrai

DeuaifJ^yn frinct.

Loyi yi»t 'yißter ßri

he Koy cependant deuenoit grand, öc pai les arraircs qu u autre luy fûruenir, Sgt;c par Vinftrudion que luy donnoit fa. ble de les adminiftrer, amp;nbsp;gouuerner, eftant de fa nature deuotieux j bon,amp; gräd amateur du bien publiCjamp; du repos de /es fubiets, amp;nbsp;“C me: choies grandement louables en vn prince, amp;c ncceflaires a gitimement gouuerner Sgt;c regner. Il eut enüie de vifiter toutfonRoy^ . faut que fa. prefence pourroit polTiblc amollir les cueurs mal affeôtees enuers luy, amp;nbsp;raflerenerfeomme vn Soleil) tous les ro difeordes ôc guerres paflees. Allant de pays en pays, il erigeaque amp;nbsp;plufieurs Comtez, entre lefquelles le Sire de loinuille dit qu i té de Poitou en Duché, toutesfois il ne fe trouue en aucun nitre q pays de Poitou ait eu autre qualité que de Comté, amp;nbsp;par ainunou

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gt;tOüfj LOIS 9, ROY 45^ LIVRE XL 56) ledit Comté à Alphons fon frère ,amp; commanda

no nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Poiôlou de faire foy amp;nbsp;hommage de leurs terres amp;nbsp;Sei-

Par ce moyen Hugues Comte de la Marche ( le Cemujl^e dedans le Comté de Poidou) eftoittenudcreco-

ç(| Koy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;le Comte Alphons. Mais Yûbel [a. femme qui eftoit

^uoit efté femme de Roy tous deux Roys d’Angleterre,

iHç|.^ eftoit pa^^ quot;nbsp;Royncjbicn quelle ne fut que ComtcfTcjluy remóftroit

^ç|j §^dii nbsp;nbsp;^^^iQnnable que luy qui eftoit beaupere de Roy, deuint hom-

h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^Iphons, amp;nbsp;qu’il luy fit foy ny hommage, proteftant qudt

f P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reucrcnce a Jeanne femme d’Aîphons .

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Comte Geoffroy de Luzignen de ne point obéira sufituhon

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a I nbsp;nbsp;nbsp;èn mémoire commcii auoit eu deux frétés qui auoiét Je

Me î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’autre Roy de Cy pre , dont il feroit mal feant ^77X7/«-

■^’^isnen qui eftoit de lignée Royaile,de faire hommage au ntfibm Je

'-•^oiftrepour Seigneur. Par ces perfuafionsjle '’»•iédu Roy, délibérant de ne tcco-

’ '”'eur. Alors fecicttemciit

' Gns queper-

^-»iv

ik'''^''äucu„'^'’''’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la t

Cour pKln- Cornu äcU e,qui eftoir lors •iroour ^onßtt.

d Comte

Sc ?ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contraindre de

Vnj nbsp;nbsp;Oünçj 1quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en la ville de Saulmur,ia v..

fondit frère l’ordre de Cheuaicü^, le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cefte grande fcfte,le Roy partit de Saulmui j.

Icihk^î^^^fics J nbsp;nbsp;nbsp;fr^î^c iufqucs a Poidiers, pour luy faire reprédre Ces fîcfz

vyquot;’æ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que leComte àe la Marche auoit af-

hf ^fîrav nbsp;nbsp;nbsp;de-gens,amp; tenoit les champs au tour de Luzignen. Cefte pointers,

s, qu’il-did‘depuis qu’il euft lors voulu eftred

iours dedans la ville de Poidiers qu’il n’ofoit fortir,cr3i-Marcheluy courut fus, amp;nbsp;difoit on que le Roy amp;nbsp;le

gfj Jy pouf ß ^uoient leurpaixmal faidc auec le Comte de la Marche, fut c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du danger ou il eftoit, mettant à part tout refped de

d’aller trouuer le Comte de la Marche, Sc la Royne

' îfai ^i^âis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» amp;nbsp;fut faid entre eux quelque accord fourré qui ne du

' 1^’ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temps apres,le Roy leur vendit bien chèrement la con-

CO nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donnée d’aller vers edx-. Ainfi fçauent les Princes fe

hf c ôCttetou ^^^^ctes que leurs fubieds leur donnent.Loys ayant efehappe j^ --^nces,

• Mais Je Comte de la Marche auec fes alliez re-lltii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.P^'^^crobeiffanccau Comte de Poitiers. Parquoy Loys fit

eft I*

I«)’

‘^toid en la Marche. A fit venue iLaffiegea Mo-

Geoff^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘i’^dlttilt,amp;: y mettant garnifon alla affiegér Fon-

le b • ^cgt;mtede Luzignen,amp; apres y auoirtenü le fiege quel-

lès I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’armes,amp;:entradedans.

ï^^^’^^’^'^tircux Itîccez de Loys en fes guerres amp;nbsp;entreprin-c vfanj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^^fehantes coniurations de la Comteffe de la Marche,la- çolt;

I) J ƒ ^^omtïics nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auec grades promeffesamp; pris d’argent, attil-

empoifonner. Ces gallans vouians exécuter cefte dana-tet defcouucrts, amp;prins fur le faid lors qu’ils vouloiét ietter

Bb

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§66


S. L o I s p. R o Y 45.


du poifonfiir les viandes du Roy, amp;: ayans confeflé la vérité furent peiiduz^ nainpedus. eltninglez . CcftcmauuaHefemme voyant quelle auoit railly 1011 coup,entra en fi grande rage qu’elle Ce voulut tuer, n’euft efté qu’aucuns de fes domefti-ques l’en engarderent. Neantmoins demeura elletoufiours en fou inaiiiui’ courage, en forte que le bruit courut iufques aux oreilles du Roy,quelle auoit Eüe attilcre attiltré des meurtriers pour le tuer. Au moyen dequoy il auoit touiioursalcH' des meur- totii' dc ù pcrfoiine gtaiid nombre de gens armez, amp;nbsp;ne parloit à luy aufui’ homme incognu qu’il ne fufl premièrement vifité, fil portoit aucunes armes. Quelques vns diient que ces meurtriers furent enuoyez par Ariacide clieidfi Aftaflins,lequel peu apres fe repentant dc fon entreprinfe,enuoyades liomnicJ parlelquels il leur manda qu’ils f en reuinlfent, ou au casque ces hommes ne les trouuaflent, d’aduertir le Roy qu’il eut a fe garder d’eux. Mais ilncftpas croyable que ce grand cnnemy dc Lois euft enuoyé ces meurtriers pourlesjc-Lioquer li toft,amp;; vault mieux croire qu’ils fortirent de la mefme boutique don cftoit iorti le poifon.

filtre tHiir lice de femme.

Prelcheuri fontre Poys,

Enccmefmc temps ladite Comtefle enuoya en Angleterre certain noni' brede gens d’Eglifejlefqtiels foubs ombre de prefeher la parole de Dieu, toient les Anglois ia mal alFeclez entiers les François, a prendre les armes a l’encontre d’eux, diEins que le Roy Loys totirmentoit par guerre toutelaNo' blefle, ôc melmement ce le qui deffendoit du Roy d’Angleterre,auoitdélibéré de l’abolir amp;nbsp;perdre du tout. D’aduantage {difoient ils ) qu’il auoit a tort cliaflé lesAnglois de la Normandie,amp; f’efforçoit encore leur öfter la Guyenne.

lequideffendoittlnRoy d’Anglcterre^amp; .'luoitHeli-

Inueiliues Contre Iny,

Quhl auoit ollé au Comte dc Lufignen tous fes biens, amp;nbsp;que non content dcce,il vouloit chafler le Comte de la Marche de fespays,amp;priuer fesen-fans qui lont freres dc Roy de leur vray heritage, fans eftre meu de pitié pout leurs ieunes ans,ôc fans auoir efgardau lieu à la grande maifon dont ils fontfortiz. Qjfadoncques ilferoit bien plus iufte amp;nbsp;raifonnablcd’entreprendre vne guerre contre le Roy dc France qu’aller guerroyer lesSarrafins,amp;les nnimenHe^ infidcllcs. Ccs prcfchcmens eftoient faits aux Anglois par desprefeheursin-feuple. {fruits par la ComtefTcjlefquels ayans aiféemét armé amp;nbsp;animé lesAngloisd eut . mefincs bien difpofez à receuoir toutes caufes de hayne,pouuoientfacile-loysfedoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;i. • i -r iM

craindre, ment tairc penter le Roy Loys que puis qu on 1 auoit voulu empoitonner, me deuoit craindre qu’on le vouluft guetter pour le tuer,amp; qu’il y auoit en France des aflaflinatcurs meurtriers, qu’il deuoit autant craindre que ceux dc Syrie, ou de Phénicie.Les Anglois fufoitezpar ces prefcheurs,nefe voulurêtferuirdc mefehates voy es de poifon ny de meurtres, ains apertemet mirent leurs armées en campaigne,5ccomeilcerent la guerre,amp;; eftans patfez en France,ils cognuret it^y d'^n- Lien qu’ils auoiét affaire à vn vaillant,aduifé amp;nbsp;tage Roy .La mere du Roy Hen ri amp;nbsp;de Richard alla au deuant d’eux,les remerciant dc leur bonne affeftion amp;nbsp;pieté filiale,en ce qu’ils apportoient fecours à leur mere, amp;nbsp;a leur bcauperc con tre les enfans de celle Blanche Efpaignole. Ainli la nommoiét ils par mclpris amp;

Guerres mnl t^^tinc.Oi* ccfte femme mcrc de ces deux Princes gouuernoit cefte guerre,amp;en eSdta^^s^par eftoit Comme le chef, fi biê que conduifiant tous les aftaircs defléins diceiie, Jemmes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieunesPriiices fes enfans ne firent rien qui valut,amp;cognurét bien que qu.un

les guerres font gouuernecs par femmes,les armées deflites guerres ne font pas grand effeôl.

Deuant que l’Anp-lois fufl defoendu en armes en France, Loys alla mettre .........-- ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lefiejf

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s. L O I S 9. ROY 43. L r V R E X I. 56^7

le ïîegc dcuant Fontenay, qui fut bien vaillamment deffendu par ceux qui e-ftoient dedans, amp;nbsp;ne pouuoit les endommager beaucoup. Qui fut caufe qu’il . .

J r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;1 rr^ 11- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aef(^

commanda taire vnenaulte Tour de bois, par laquelle on pouuoit aileement tmay. voir dedans la ville, amp;nbsp;y ietter ôc porter pierres amp;nbsp;dards,mais incontinent ceux dededans mirent le feu à ladite Tour amp;labruflercnt. En ce conflit futblefle au pied le Comte de Poiôliers , dequoy eftant le Roy grandement irrité fit donner l’aflault plus grand que deuant, en forte que la ville fut prinfe amp;nbsp;mile à flc,amp;tous edifices publicqsou priuez furent entièrement rafez hors-misles rontengy Fglifes. Le fils du comte de la Marche fut trouué dedans la ville amp;nbsp;prins prifon-uier. Apres le Roy print amp;nbsp;abbatit Villiers appartenant à Guy de Rochefort, qui tenoit le parti de l’Anglois.

Le Roy d’Angleterre faduançbittoufiourspourfe venir ioindre au Comte uelaMarche, èc leurs armées eftans iointes, ils fe vindrent Camper auprès de Taillebourg, ou pafle lariuiere de Charante, fur laquelle n’y auoit qu vn petit y-Aiïlebonr^ ont de pierre bien cftroit pour pafler. Le Roy eftant aduerti que fes ennemis /«rcUx«?. ^ttendoient, leuafon camp, ôc tira droiél à Taillebourg. Le Comte de Poi-

qui eftoit guéri de ûi bleffure conduisit rauantgarde,amp; le Roy venoit a-pfes cnlarrieregardc.Quad Richard frère duRoy d’Angleterre qui auoit char- j^ichardfrtre S^dedeffendre le pont, amp;nbsp;le paflage de la riuiere entendit que le Comte de ^oittiers eftoit en l’auantgarde, que le Roy cftoit encores bien loing, il ten-

amp; haufïà le bras defarmé , amp;nbsp;appellant le Comte de PoidierSj fitfigne vouloir parler aluv. Mais le Comte ne voulut parler à Riçhard fins le

Roy, eftant en cela retenu par la difeipline militaire, qui delfend à onthonmie^ de parler à fon ennemi fins le commandement ou permiflion militaire. ^oion fuperieur. Incontinent les deux Rois arriuerent fur les hors de lari-Wcte,la oii il y eut vn dur conflit d’vne part amp;nbsp;d’autre, les vnsvoulanspren-

le pont,les autres le defifendre, amp;nbsp;empefeher qu’il ne fuft prins. Les Fran-^ois furent vne fois rcpoulTez, car les Anglois auoient de leur cofté le chafteau °' Taillebourg, qui leur donnoit grande aide. Le Roy voyant cela fcmitle P'îtnicr pour gaigner le pont, Ôc tant fit d’armes que mal-gré toutes les for-

ennemis, il le print, amp;nbsp;pafla tout oultre. Mais pource que le paflage e-fortcftroit, il fut fuiuy de bien peu de fes gens. Au moyen de quoy

fdlaiit défia le Roy d’Angleterre arriué en la battaille ) le Roy Loys fetrou-en grand peril amp;nbsp;danger défi perfonne, çar pourvu homme qu’il auoit a-

^ecques luy l’Angloisenauoit cent. Cependant que Loys fouftenoitcoura-geufement le faix de la battaille, fes gens palfoient toufiours la riuicre,les vns pit fur lepont, amp;nbsp;les autres en batteaux,amp; quand ils Rirent tous palTez, les ^■^glois furent incontinent aflailliz de telle furie qu’ils recullerent amp;nbsp;comence-^ntabranfler preftsàfemettreenroutte. Ce quepreuoyant leRoy Anglois Qonnoit courage à fes gens, les admonneftant de bien faire, amp;: leur remon-Rroit aufiiquece leurferoit grandehonte, fils eftoient vaincuz par les François. Mais tout cela ne leur leruit de rien, car les François fiifoient tant de Rifts darmes fur leurs ennemis, que l’Anglois commença lofs a chercher le ^iioyen pour fe fauuer, amp;nbsp;à. l’inftant tourna le dos, amp;nbsp;f en fuit droiôl vers Xain-ftes pour fefauLier dedans laville.Les Anglois furent fi viucmétpourfuiuiz par Fitifeda gt;

R le Roy n’eut commandé de prendre prifonniers ceux qui fe

B b ij

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5^8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S' L O 1 S 9. ROY 43.

Bataille deffài^le d’^n^loii^

XMittes rendue.

rendroient,il ne fen fut fiuué que bien peu.Et tant fut la pourfuitte chaude,que plufieurs François premier que fe recognoiRre entrèrent pelle nielle auecqi^^ les Anglois dedans la ville de Xaintes,amp; y eRans recognuz, furent prins niers. En ceRe bataille mourut grand nombre d’Anglois, amp;nbsp;en furent prinspD fonniers bien quatre mille ou enuiron. Celle mefme nuiôl que le Roy d Angi^' terre fe fut retiré à Xaintes, il fe courroulfa fort au Comte de la Marche, luy if' prochant qu’il l’auoit fait venir en France, foubs affeurancc qu’il trouucroitl^' cours amp;nbsp;faneurs des François. Ce qui eR vne commune promelTe de ceux appellent à leur fecours vn plus grand qu’eux. Parquoy la nuiél enfuiuantlcU Roy fit mettre fes gens en armes, amp;nbsp;commanda que les portes delà ville fulTcot ouuerteSjamp;faignant d’aller aflàillirlesFrançois,tourna fon chemin,amp;tira droit à Blaye, dont il eRoit premièrement party. Apres lepartement del’Anglois, J ville de Xaintes fe rendit au Roy Loys, Se le Comte de la Marche fevoyantfiu amp;nbsp;abandonné de tous, délibéra de ne plus preRer l’oreille aux folles parollcs c fa. femme. Au moyen dequoy prenant fes enfans, amp;nbsp;fa femme, fe vintrendrea

Accord dn

des prières des Seigneurs, amp;c en faueur de fes enfans luy pardonna,auec^^'^^ condition que tout ce qu’il auoit prins fur luy, par droit de guerre,demeutj®^ au Comte de Poitiers, pour qui la guerre auoit efté entreprinfe . Auw auecluj. Comte quitta au R.oy dix mille liures de rente que chacun an ilprenoit lut luy . Et demeureroit feulement au Comte delà Marche, Meflin, Cretoye, amp;: Eftarde, lefquels Chafteaux il tiendroit du Comte de Poitiers, amp;nbsp;luy ™

le ferment de fidelité.

Celle paix eftant faite entre le Roy amp;le Comte de la Marche, le d’Angleterre ( qui felloit défia retiré a Bourdeaux ) enuoya fes AmbalfadetJrs vers Loy s, pour auoir trefues auec luy, lefquellcs luy furent accordées patIen-tremife de la Royne Blanche qui elloit là tante. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Mejjfns d'vn iennel^j.

fttfcite.

Les hilloires .Angloifes diient que dés le commencement du regne de Loys ledit Comte delà Marche mefprilànt fa ieunefie (comme toufiourshst^^' nés Rois font mefprifez de la plus part de leurs fubicts)remonftra au Roy d’An gleterre fon béau-fils, qu’il elloit temps de recouurer les places que Philippes Augulle auoit prinfes à lean fon pereamp; en cela ledit Comte luy promittout ayde, Iccours, confort, amp;nbsp;alfillance. L’Anglois eftant lolicité par ces belles rc-monftrances Sgt;c promelfes du Comte, délibéra d’entreprendre vne guerre contre Loys. Mais la delTus les chroniques Angloifes ne faccordent pas,carie? vnes difent que tout incontinent Henry Roy d’Angleterre enuoya en Normandie , en Bretaigne, amp;: en Poitou des hommes, pour fonder amp;nbsp;elpier qu elles eRoient les volontez des peuples de ces pays là entiers luy, amp;nbsp;que pour ce qu’il luy fut rapporté que leidits peuples eRoient fort affedionnez enuersles François, lans aucune contrainte il faduilà de remettre ceRe guerre a vne autre faifon. Les autres difent qu’apres que Héry eut Icué fur so peuple vne grade some de deniers,il equippa vne Ilote de vaiircaux,amp; qu’auecleditCote Hugues il palfa en Bretaigne,la ou il mit tout à feu amp;nbsp;fing, amp;nbsp;qu’eRat repouflé par IcsFra-çois.il fut cotraint fê retourner en Angleterre fins faire autre chofe.Lcs autres difent que quelque temps apres eRant folicité de rcchefpar ledit Comte K par Pierre Duc de Bretaigne derepalTer en France, il ferefolut de retanterla fortune de la giierre,amp; talchcr de reCouurerce qui luy auoit eRc prins, (^ua-..... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donc

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ï^quot;gt;/' ^O'^ ’. -

k'’‘* '‘''amp;ifa'' i* ^°'’ ’■'gncjil paflk aUec vnc belle Honv auec lc Ducamp; ledit Comte,ii entra dcdaiu _

No ’Oüj r ^^^’^ceant toutes voyes d’hoftjlité. L’enuic de Henry croii-^’-1 Ion de la rcnommée des Ailglois vn grand nombre de Loys qui quelques ioürs auparauaiitauoit pris quel ^rlt;wce. J^Bïeton,entrelefquelIesen:oientHoudon,Ciiantoceaux, ^^oia nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nuage de Loire, vouloir empefeher que l’Anglois ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ÿ^g

deffioit fort des volontez amp;c ioyautezdes M^nefriftt.

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oftant aduetti de la venue de Lop, palEa en gra-

Loire,fans que Loys fappcrceut,ny qu il l’en peut em-

, puis de la tira en Xaintonge. Loys fui lue fon en-deux grandes iourneesdeuant luy, amp;nbsp;en chemin priât r^ni ƒ ^p?^y^ nbsp;Villiers appartenantes au feigneur de Rochelt -

Tes ^^inale nbsp;nbsp;nbsp;Hugues,amp; les ralà,puis palfant la riuicre de la Charante,

Xainôlonge. Voila ce qucdifent leshiftoircsAngIoi-.g^* tî,u^*^uouer qu’il N eut bataille entre ces deux Roys, ieulemeiit .

^iles k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftrangeres 1 ont efcrit, en laquelle les François ru-

P^ts P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 ’/? S’^’‘'ipres cefte bataille, paix fut faite entre ces deux Roys.

d’autres difent que ces deux Roysayans leurs armées faitbilans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnfcmble fans combattre, d’autant que Loys

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieunes Princes, amp;nbsp;non encore bien expérimentez au

tççj nbsp;nbsp;de pp P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cela le confeil aflauoir Loys de fa mere la Royne

^üe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon oncle paternel,qui auoitfuccedé à Regnaud Corn

prifon, amp;Henry,de Ranulphe Comte de Ccftre,amp; conftilmttr

j^JSloisdifçj^^ P^^^ Put conclue amp;accordeecntre ces deux Roys.Ç’eft ce que perdu la feigneuric de

lîj^parcHej nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^t)us avions dit cy dcffvis ) deuoit tenir le parti du Comte

^L.oy d’Anglet^rrc,amp; fefut trouué en la bataille precedente

en autres affaires. Les Prouenceaux maltraitiez p^uieur^g

quot;^Êce ^“^°ud , par plufieurs fois luy remonftrercnt le mauuais prJre fo» '' Nh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^lfoit, amp;c pource qu’il ne voulut entendre a famander, il

^or J ‘ le fTyrans qui doiuent toufiours attendre vnc con-

h p ^^^^uthors la ville de Marfeille, eftans refoluz de le chaffer ProuüfmL ' ■^‘^oneq ils enuoyerent quérir le Comte de Thou-

Jejç Leftç _ plus prochain parent de leur Comte, pour le faire leur Sei-Pjj.j'^Pffcha nbsp;nbsp;nbsp;^ftneue entre les Comtes de Proucncc, amp;nbsp;de Thoulouzc,

trouuer à la guerre, amp;nbsp;à la bataille de l’Anglois. deuxRois,le Comte de Prouence fit alliance auec nbsp;nbsp;-

^'Af?“’^°yLovFïr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Marguerite qu’il donna pour

diôb^^'’^tre S- J * '^^^onor,ou Leonor lafeconde fut mariée a Henry Roy c^JePnr-^

Sanxelatroifiefme,futmariee à Richard frere du-

ties nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^ftoit la dernicre fut par luy gardée en referue. Par le

le Comte mit en fon obeiffancc la ville de Marfeille,

^’^^^^ntrer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u’y voulut one- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

’ tis via le demeurant de fa vie auec le Comte de Sauoye qui a-

Bb iij

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570 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ï ù 9. K U I 43‘

uoit cfpoufé fa focur.Parquoy de tous les ennemis dudit Comte ne reftoitjlus qUeleComtê de Befiers lequel eftoit venu aflieger Carcaffbnnc, amp;auoit prins les fauxbourgs dont il battoit fort la ville quand le Roy y vint pour aire

vers le Roy pour obtenir pardon. Le Roy (qui n’eut one pareil en clemencc clemeiKtde^ Jouceur), lercccut luy pardonnafonoffence, amp;nbsp;ainff demeura leRoyp^^ fible en fon Royaume fans auoiradeunennemy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, i

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nous auons diól que le Comte de Prouence auoit encore vncfille a mari^-

• ' Le Comte de Thouloufe la Vouloir auoir pour femme,amp; le pcrc de lanllcy ö noit (on conlcntement, mais pource qu’ils eftoient prochains parens, lUut□ foing premièrement d’enuoyer à Rome pour auoir difpenfe. ToutesfoisIcPj' pMeur du pe (fauorifant le Roy ôc Alphons fon frere qui deuoit fucCeder au Tafe aLeys. Thouloufc^ne voulut accotder ce mariage. Et cc pendant que cell affaire le menoitàRome, le Comte de Prouence décéda. Alors du confentement Comte de Sauoye,laditc fille fut mariée a Charles Comte d’Aniou,

' nbsp;nbsp;nbsp;Roy de Sicile frere du Roy Loys. Ainfi furent mariées les quatre filles du Com

{^4tre ßllet du Comte

^ynes.

frouence en (ombuffion.

fiirUgt des freres de Loû

’ te de Prouencc,lcs deuxà deux Roys,amp;lcs autres puis apres furentRoyncs»^ me nous dirons cy apres. Les Prouençaux parla mort de leur Comteauoicnt repris leur liberté,de laquelle ils abu{crcnt,amp;lcs villes de Prouenceeftoienten difeord l’vne cotre l’autrc.Parquoy Charles auec le fecours du Roy alla en Pro uence,laquelleil remitdu toutenibnobeiflancc, amp;pourcequ’il auoiteipooi ladernierefilledu Comte de Prouence, ( comme nous auons dit)par le vouloir du Roy,les Prouenceaux le receurent pour leur Comte amp;nbsp;Seigneur, amp;nbsp;dau^-tage le Roy luy donna les Comtez d’ Aniou amp;nbsp;du Maine, amp;nbsp;à Robert ieuncfrerc,donnale Comte d’Artois^ayant fait défia Alphons ComtedePoj,' (ftou par donation d’Apanage amp;nbsp;Comte de Thouloufe par mariage, enricW^' fiant ainfi fes freres plus aux defpensd’autruy qu’aux fiens.

L’vniu'erfitc de Paris eftoiten ce temps fort floriffanteen toutes bonnes let-trcs,arts,amp; fciences,ôlt;: de toutes parts y accouroient les eftollicrs. Mais grand lesliabitans de la ville ,d’autantquelcscfcollicrsle P^‘^^g^’^rent qu’ils n’auoient pas eu fufïifanrc reparation d’aucuns exces qui leur auoient efté faits, tellement que des parollcs ils vindrent aux mains amp;nbsp;grany meurtre fen enfuiuit.Ccla les irrita tellement qu’ils abandonnèrent Paris,amp;!ƒ efco^sm4l retirèrent aux autres Vniuerfitez. Dequoy eftantle Roy d’Angleterre aduerti, en attira vn grand nombre cnlavillcd’Oxfort,lcurpromcttantvneinfinitedf fauorablespriuileges,d’hôneurs,dcproffits,deprcrogatiues,dcdroits,amp;defia-chifts,de façon qu’il fèmbloit que les lettres culfent efte chafl'ees de Paris, “C forceiesfet- la Francc.Lc bon Roy qui auoit opinion,amp;difoitpubliquement,quclesartsn-f«« [jçr^nx,lcs lettres humaines,lafaintc difeipline, amp;nbsp;les fcicnces portoientautant d’honneur amp;nbsp;de luftre que les armes, que les hommes amp;nbsp;mefmement les Pnn-

fcroit vnc belle alliance amp;nbsp;aflbciation, de ioindte amp;nbsp;marier la gloire des de guerrières auec la cognoiflance de la dodrinc, amp;nbsp;des chofes diuines èchuw^' Lojsiiuxleh nés,incita ôcconuia les Parifiens à aimer les lettres,à fauorifer les efcolliers,a vouloir mieux traiôler qu’ils n’auoient fait auparauant, amp;nbsp;a entretenir nombre de fçauans perfonnages pour la leéturc ôc inftruAion des bonnes^ tres,aufquelles fut par cc bon amp;nbsp;vertueux Roy, rendu l’honneur qu elles

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s. LOIS ROY ïj; LIVRE XL 571

toient.Or liiy ayant défia fiait prcuuc de là vaillance, amp;nbsp;trouué â l’êHude a la fioiitude vne façon de viure plus repofice,plus fiiine, amp;plus douce qu’en la guer- lt;7'oj Ja rf)faclonnatoutalarcligion,àlapolice,âlaiufi:ice,àrvtilité publique,au repos defon Royaume,amp; à i’illufiration amp;decorement d’iccluy,pource que les Roys feprcdccclTearsJcsvns par la malice amp;nbsp;licence dê leurs ficelés, les autres par inauuâisconfeils, les autres par dclices, au oient fiait beaucoup de chofies grandement preiudiciables à ceft eftat,au repos public,à rentretenement de la iufti-

(fil cft loifible de le dire)auoiêt prefique fiubuerti tous droits diuins Ôehu- perttmtni J» mains,d’autant qu’ils vendoient les ofifices, éxpofians au plus offrant amp;nbsp;à Par-S'm,cc qui cftoit deu aux merites amp;nbsp;à la vertUjdonnant par celle vente,enuieamp;: ‘liierte aux acheteurs de vendre ce qu’ils auoient acheté. Car qui acheté en gros î^ccoullutné de vendre ei^dçîail. Etn'auoient aucun efgard aux merites des homes, ains à la force delcurbourfè,amp;donnoicnt partie de l’argent qui proue-î^oifdelavente des offices aux flatteurs,mentcurs,minilf res de volupté, nbsp;nbsp;au-

^'’fsiouris de Cour,amp; employ oient l’autre à baftimens non ncceflaires,à babio 'des,ôta autres chofies vaincs.Dauantage pour fàouler l’ambitio de leurs mau ^2isminiftres,amp;pour fiubucnir à leurs fiuperfluesdefpenccs,impofoientexa-''OOnsiurlepeuplcjfaifans tous les iours des daces,amp;impofitios nouuelles,met Joicntles{i5nies es charges par fiaucur,brigues,mcnecs,amp;corruptiôs,enduroiêt ƒ oorrupti5(Jes iuges, dônoient les chargesamp;adminiflratiôs des Prouinccs ôc “^^gfädseftats àhomes no expcrimêtcz,Tes vns icuncs,les autres vitieux,amp; n’a-ooientaucurefpcél au merite, ny à l’expcriencedis mefeontentoient les gens de corr«/-/»»» homes debonlieu,eflcuoict les petits cópaignós, rcculoientlesgrâds, de vertu,permettoiêt tous aéles d’iniufl:ice,meurtres,paillardifeS)blafi-pncmeSjôtreniemêSjCofondoient les hôncurs,lcs donnans à perfonnes viles, amp;nbsp;“’'**gnesdiceux,amp; breffaifioiet toutes les chofes qui portent la ruine amp;nbsp;la mort ^^^eftats.Lehon Roy S.Loys voyat celle diflblutió mife en ceft efl:at,ofl:apre-’’'''fcinétle moyéamp; Fefperacc aux homes,de pouuoir paruenir aux honeurs ' ’Wargêt,corne on fiaifoitauparauât,faifàntvn rigoureux edit, par lequel oit que les eftats amp;nbsp;offices fuflent de la en auant donez par merite, ne lu y ^^“hteftrehónefte ny raifonnable,qu’o acquit par or ou argêt, amp;par la fortu ^^î^quieftoit deu Scdefliné a la vertu:cognoiflant en cela qu’il fault que celuy q^^achctc,vende,5c que la vente des chofes qui font deuës au merite fait defefi P^i'etJés gens de biê,de paruenir aux honneurs,ôcofle Fenuie a chaeû de bic fiai- Defe^irJt' ’^^amp;defcxcrceràlavertu,quâd onvoit qu’elle ne fert de rie pour attaindre aux bts ôe dignitez.Car couflumiercmet les homes fiadonent aux chofes qui font ' imecsjôc qui ont plus de cœurs en leurs ficcles,tout ainfi q les tainturiers tai-gfift les draps de la couleur qu’ils voiêt cflre la plus eflimec.il retrâcha amp;abolit îuili toutes les exaéliosamp;daces impofees par fes predecefleurs,ne prenât que ce quhftoit defonDomaine,amp; des comuns deuoirs, cognoiflant combien telles wadioîis ont fouucnt fait efleuer les peuples,amp; mis la fureur amp;nbsp;la rage en leurs cœurs,iufques a attenter à la perfonne de leurs Princes . Et au lieu que fes ance-trcsraifoientde dosimmenfies aux perfonnes indignes,Sc tiroient la fubftâccôc «grefle du peuple pour enrichir certains particuliers,cefluy cy n’exigeoit poît b peuple,donoit les deniers quiluy rcfloiet de fa dcfpcnce ordinaire, amp;nbsp;qui luy cftoiétlcgitinncmêtacquis,aux pauurcs enfas orphclins,amp;les êploioit à œuures Piesô{charitablcs,faifoit rebaflirSc reparer les lieux faims, amp;nbsp;les edifices defmo-uifioiïnablc de faire telles reparations,que

B b iiij

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5. L O 1 S p. K O Y 45.

iflAtt Jonnet. 'lt;fgtns Jtÿteslt;i

ton JtHeif

de laiflcr Icsvicilz baftimcns pour en baftir de nouucaux qui ne fcruent dericn. Qinnt aux charges, honeurs, dignitez, amp;nbsp;cftatz, il rcgardoit bien ( commcila cftédit) au mcritcdes perfonnes,ôin’y auoitny faucur,nypriere,nyargent,wj qualité, qui le peucefmouuoir à les donner qua perfonnes dignes de tes exercer, donnant par celle confideration enuie àchafeunde feftudiera lavertu. Et quand quelque homme de valleur mouroit, il auoit biencfgardàfcsferui-ces pour en faire receuoir quelque proffit à lès enfans,non qu’il donnait auxen-fans les Eftats des pères, fil ne les en ellimoit dignes, mais en quelqueautreû' çoniufle amp;raifonnable leur faifoit receuoir quelque proffit de la valleur,amp;lt;lü merite de leurfdióts pcres, amp;nbsp;par ce moicn contraignoit les filz de Icurreflèm* hier en merite, non de croujppir amp;nbsp;fappuyer fur la vertu d’iceux,pourauoirdes biens amp;nbsp;des honneurs. Il contentoit vn chafeun, cognoiflant les raeritesdes hommes,les emploioit aux charges dont il les ellimoit capables, fe fouucnoit d’eux en leurs abfences pour les mander, quand quelque charge digne d euxie prelèntoit,ne lailToit impunie aucune iniullice, ny meurtre, punilToit rigorcu-fement les blalphemes,reniemens,amp;paillardilcs,faifoit cas des hommesdebon lieu,amp; felludioit en toutes chofes d’ellre tel qu’il fault qu’vn Prince foit Son liecle elloit bien heureux,G vie fainte, amp;nbsp;luy vn vray miroir amp;nbsp;excmplcnw^^ les fuccelTeurs,!! tous l’culTent voulu enfuiure. Chacun iouril donnoitaudim*

ßre quot;^in Prin ft.


luftteeçr deff^eactdt l»]S.


leuM^e dt


loysh/thlle homme.


S^ttMlleen Afrique.


fouuent au bois de Vincennes,il alloit quand il faifoit beau temps, fepourme-ner dedans le parc, là où il falTeoit delToubs vn arbre, amp;nbsp;donnoit audienceavn chacuc. Sa deipence elloit magnifique,amp; pourtant bien rcglee, amp;nbsp;lipetitc,coni me l’on voit en lès ellats, que c’ell vne cholè elmerueillablc au pris deccJlequc noz Roys ont faicle depuis. Il chalTa de là Cour les Ballelleurs,farceurs, tes Ibrtes de gens, qui ne lèruêt qu’à donner plaifir,amp;à corrompre les meurs, fe monftrat laint en toutes les allions delà vie,gouuernoit toutechofe^uecm Iigion,iullice,amp; grande maiefté. De façon que le peuple rappclloitfonperC) la Nobleflè fon Prince,les loix, leur gardien amp;nbsp;tutcur,la France vray Religion fon proteéleur, amp;nbsp;deffenfeur.

Pour reuenir à ce qui ell de l’ellat que nous auons lailTé aflèz loing po*^]^ les louanges du Roy Loys, il faut bien dire auffi parmy toutes fes vertuz, qu* Içauoit bien fùrc fes belbngnes, elloit fin homme, amp;nbsp;ne lailToit rien perdre fa grandeur, de fon proffit, amp;nbsp;de ce qui touchoit à fes affaires. Ce qu il mon bien au Roy d’Angleterre,amp; au Duc de Bretaigne, lefquels il fitvenirau po qu’il vouloir.Le Roy Anglois Tellimoit du commencement vn homme 1 r pourcc qu’il le voyoitfortdeuotieux,mais àlafinil le congnciitpourn homme.

Apres qu’ils eurent fait la paixey dclTus mentionnée, leditRoyAn^ auec grand nombre de François alla en Affrique, pour dompter ceux qui ne celToient de courir en Elpaigne amp;nbsp;la piller tous les iours, amp;lc ragon ioignant fon armee auecqueslc Roy d’Angleterre amp;nbsp;les François, na la bataille à ceux qui eftoient palTez d’Affrique pour venir en meura viólorieux,amp;:reprint fur eux Valance qu’ils auoiét prife.En ccJ c les François eurent le los,Ôc le pris de toute proueffe, dont le Roy dA pa loua grâdemêt,amp; leur fit plufieurs dós,auec lefquelsamp;cnfembleles e P qu’ils auoiét gaignees fur les ennemis,ils f é reuindrét en grad honeur e


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I nbsp;nbsp;nbsp;L o T ç

LIVRE XI.

cftoient cependant bien brouillez. Robert d’Auxerre

^^0^ ^^^oplc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ei^oufévne belle amp;nbsp;ieune geiitilfemme natifuede

de}' ‘^^ftiere d ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auparauant promile a vn gentilhômc Bourgui-

f^Pit a æ nbsp;nbsp;lèntant plus honoree de l’alliance de l’Empereur,que

ƒ ^^wrguignonGpromelïèjamp;donnalàfille à l’Empereur, ^ff^res ds

pj nbsp;nbsp;ceft honneur fut bien toll conuertie en mort,car le Bour

de l’iniurc qui luy auoit elle faite,que retenu de la gra-

^’itrant d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ faccompagna d’vne bonne troupe de foldats,

P nbsp;nbsp;lamaifon de Äfte femme, trouua la ieune elpoufee

E æ ’quot;^’■’PP^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oreilles, Ôc ietta la mere dedans la

^hattjp ^^P^’^^ur ne le peut faire appréhender pour le faire punir, il Idonjj^^j^^sbarbaf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;accompagné de ces gallands qui l’auoient âC-

^f^âutc.Pcu de temps apres Robert mourut amp;nbsp;fon fils Bau-

Pite j^^^^illirç nbsp;nbsp;nbsp;^^une Prince fut aflaiili de deux guerres, Icfquelles pareil

c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Latins, car il y auoit deux compétiteurs en FEm-

'ieb 11 nbsp;nbsp;nbsp;craignâs que la Grèce ne deuint toute Françoilè,amp;que ttteufs en

tout diftraiâ:e des Grecs,fe feparerent Sgt;c diftrahirent

lt;^ux mcfmes eftoient entre eux diuifez.Theodore gen-

fere^^’^^’'iophf æ^^^gt;^fiantfcommenousauons dit) par les Latins chaflé de ^llt;.^^ou^j^JÎWadelavilled’AndrinopIc,amp;fenômoittoufioursEm-

''‘^t)it prins ce nom de fon bcau-pere, ainfi en mourat

depifgendre. A Batazes fucceda fon fils nommé Theodore

*. f^entr î^^’'^^tiel. La famille des Theodores eftoit trefilluftre,noble

y en auoit vne autre au pays d Pont, de laquel- mille des

^fece^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Scieurs fouucrains de plufieurs prouinces dudit pays. Le

æ appellé lean eftoit par fes fubiets appellé Empereur de

droit, pource qu’il eftoit de la race des Lafeares qui

Theodores fegiorifioient beaucoup d’en eftreiftuz. Ces

Sc nbsp;nbsp;entrees en guerre fur la querelle de l’Empire, oublians

^^ ^Utre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fâng, fi la mefme peur que les Latins faifoient à

eut gardez. Ce feigneur habitant au pays du

vni nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour guerroyer l’autre, offroit par l’entremife des Ve

tnariage à l'Empereur Baudouin, pcnfint parcelle al-

P^utf nbsp;nbsp;nbsp;^®tJx parties, que bien ailèement Batazes amp;nbsp;les Andri-

vaineuz.Les Bourguinôs craignans que Baudouin

^an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nouuellc,amp; du wcours de fon beau-pere,voulut

fi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fonpereparlavilanie commife en la per-

le meurtre comis en vne vieille fem me,confeiilereiit les

titcn’^ ^î-iy reh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Baudouin n’entendit point audit ma-

par fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gardaft bien que la facilité Francoife ne fuft

Ptit'^'^^^ti'opp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Grecque. Ils remonftroient que Pierre ayeuldeBaii

^’Oîi (f ' nbsp;nbsp;nbsp;eqçQ nbsp;nbsp;nbsp;Grec Theodore auoit efté trompé,amp; que par fi fim-

Hâiitg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tvn homme mal aduifé, vne vilaine reputa

Mue nbsp;nbsp;nbsp;honq E^^^^^l^nrent que Baudouin deuoit entendre à vn plus ad-

‘Win fon nbsp;nbsp;'^Wigc,amp;; chercher vn beau-pere duquel il ne luy peut^ ’

PÇon^crainte,ny tromperie.Que lean de Brêne Roy de Hie-oui auoit vne belle fille à marier, Sd. mariabb

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574 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S. LOIS'). ROY 4 3.

nommee Marthe, fœur de pere de la feue Emperiere Yoland femme^el Ena pereur Federic. Que ledit de Brenne qui eftoit homme de bien amp;nbsp;entier,le fireroit non beau-perc enuers ledit Baudouin (fi Cas aduenoitquilefpo^^ fille) mais pere vray amp;nbsp;naturel,amp; qu’il failoit prefererralliàncedecegrâal’rquot;’. ce à celle de ce Barbare du Pont, amp;nbsp;de celuy d’Andrinople,amp; quil efloitnecc Eonaduis. faire de commettre au confcil, amp;; à la proteélion dudit de Brenne, la perlon”

de fon gendre amp;nbsp;fes affaires, amp;nbsp;ceux delà Grece. Tous accoururent a celleopi nion,fi bien qu’ils furent d’aduis d’appeller ledit de Brenne,amp;dcle declarer gent amp;nbsp;adminiftrateur dé l’Empire. Eflant ledit de Brenne quelques années uant créé Exarche de Rauenne par le Pape, il auoit vaillammeiït deffendn ” lu^d^enäZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cotre l’effort de l’Empereur Federic qui auoit eflc fon gendre,

celle alliance efloit ropue par la mort de la femme dudit Empereur quioecc • ûns enfans. Brenne eflant arriué a Conflantinople pour prendre le gouuern« ment de l’Empire de Grece donna fà fille au ieune Empereur d’icelle. La prêt ce de fon gendre quiefloit Empereur, amp;nbsp;fils, amp;nbsp;petit fils d’Empereurs, pouuoit fembler mininuerlamaieflé de Brenne. Adonequespar fon confeii cei^us^^ Prince f en alla vers les Princes Latins, requ erir leur fecours, premierenimt en Italie vers lePape,puis en France vers le Roy Loys, amp;nbsp;aufïî pour vinter tes p z’£OTƒ^r^ttr amp;nbsp;terres qu’il auoit en France amp;nbsp;en Flandres ,amp; mettre ordre aux affaires ƒ gt;nbsp;creeenPrace y auoit. Ce Seigneur du Pont irrité contrenous, de ce que fa fîHe^uoit eiter

fufee, la maria au ieune Theodore fils de Batazes, foy difantEnipereuren drinople. Alors commencèrent noz affaires à fembrouiller, amp;^fe porter ta ■

f4r Lojt»

Baudouin engagea aux Vénitiens inoycnnat grande fomme dargent quus ƒ prefterent pour lefouftien de la guerre dcGrece amp;:defonbeau-pere,IecWP peau de la Sainte Couronne d’Efpines, dont noftre Seigneur voulut cllrccou ronné en là paffion l’Efponge de laquelleîil fut abreuué, le fer de la Lance o Logis le frappa au collé dextre,amp; grande partie de la vrayé Groix.Le Roy LO) deuotieux grand amateur de Reliques, les rachepta dûfdits VenitienSj K Êiilànt venir en France, les receut en grand honneur amp;nbsp;reucrence, amp;nbsp;les dans la fainte Chapelle de fon Palais Royal à Paris, laquelle il auoitnûuuc f ment faite conflruire de l’artifice qu’on le voit auiourdnuy.

’Plainte Jet Greet.

Æxeufes tie l‘Empereur Fe^tric,}

Cela anima d’auantage les Grecs contre les Latins, car ils fe plaignoient«]''' les choies Saintes fi longuement gardées par les Grecs,amp; dcfqLielles iln y ault;gt;’ aucun commerce, elloient par les Latins dillraittes de leur lieu, engagées preciccs, vendues, loing tranfportees. Les Grecs voulurent lur cela efmoi* uoir vne guerre fainte contre les Latins, amp;nbsp;bien que les principaux Princes fent entre eux mal d’accord, fi ell-ce que pour ce fait ils faccorderent enfem de les guerroyer. Mais la deliberation amp;nbsp;l’entreprinfe de la guerre, qui n fembloit vrayement Sainte fe vieilliiroit,tant parla nonchalance,que par es uifions des nollres.L’EmpereurFederic de iour a autre fexcufoitparnoiiueiux empefehemens de nouueaux affaires, amp;nbsp;par belles parolles promen« e nés furies autres, auoit trompé premièrement le delTein, amp;nbsp;l’elperanccdu ‘f Honoré, puis du Pape Gregoire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Aduint que l’an mille deux cens trentc-vn, cllant ledit Federicclpovuerit des menalTes de l’Eglife R omaine fil n’alloit en la terre fainre, il fut Sarrons à d’y aller. Du temps qu’il failoit la guerre en Italie, il auoit en fon armée a a de des Sarrazins qui habipqient en la ville de Nocera. Il aimqû

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1 d 9. A. U Y 43. L 1 V K b Al. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;57S

(j I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ’

ci]gt; j par vne longue frcquciltatioii qu’il auoit cue auecqucs eux, il n oitnon feulemêt,mais fçauoit aulli parier le langage Sarrazin. Eilant en .

ties noftres fans eftre efpié, il contraria fccrette-intelligence Sgt;c amitié aucc des Rois, amp;c Satrapes des Bar-^SSdes vus èc les autres Eenuoyoient tous les iours, ambaiTades, meiTages V^nndan luy rendit de telle façon les ruines amp;nbsp;demollitions de 01,’1 p^^^i^ieruiàlêruinee. qu’il en retint le Saint Sepulchre de noftre Sauueur ,

ail nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*■ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;1 II 1

yuuiceitrelcplus precieux monument de tous. Les murs de la ville de Scplchre, tire‘'^iiè^tnent rcediffiez dCS mefmes pierres qui en atioient eflé par fondemens, amp;nbsp;appoiccs, amp;nbsp;remifes en leurs mcimes lieux, amp;nbsp;lîiat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelques Egliles rebailiesdeneuf de leurmcfmc premiere

receut la couronne nbsp;les inhgnes Royaux,amp;: de

fnf. Soudan rcceut les villes de Nazareth amp;nbsp;de laphe qu’il repara,amp; 5 , loutre les fecrettes intelligences que ledit Federic auoit auecques le luy le incontinent

I yttlertres an Pape^ au Roy de France, amp;nbsp;à tous les autres Princes Chreftiés 'tiesde ioye amp;nbsp;d’allegrefle defdites trefues. Le Pape oftencé de cela, amp;nbsp;efti-cftoit vn homme impie,amp; vn brauache,amp; vanteur,ôc que fes tedewimpie ch f j^^^^^PP^ndoient que de la volonté du Soudan, efcriuit aux principaux

.1 armee dudit Fcderic, les prians de garder,amp; preferuer le nom Chre-n’gj^’-^’^^^'^^t-ifches qui eftoient cachées aux actions de Federic. Cefoupçon les fondé, car on defcouurit que Federic fitiorifoit beaucoup plus ttcti J ^syphons, que les noftres.il auoit en Italie laifle des gouucr ws Pfoninces quiauoient charge de guerroyer les terres du Pape, corn-t s nrent partant de Syrie il en lailla d’autres qui auoient charge de confer '^pliisreligieufcment le Traitté frit auecques le Soudan que les Chreftiens, niedefquels furent pillez, autres tuez par les'foldats dudit Empereur, lequel

de retour en Italie, fe déclara tout outre cnnemy du Pape. Pierre des Vi-?^^^l^^celier dudit Empereur,a eferit de ce temps la plufieurs lettres au nom '^^'uy.Toutesfois ceft Empereur eft par plufieurs cfcriuains fouftenu,amp;: def-':^contre les Papes, mefmes l’Abbe de Vfptirg qui eftoit de ce temps là, ré- ^^‘^^ricex-f Qî^hiftoire des louanges de Federic, amp;nbsp;du blalme qu’il donne aux Papes,

ledit Federic ht la guerre fainte auecques vn grand aeleSt affection aReligion Chreftienne, qu’il ne.pcut iamais par aucune priere,offre, ’^^uctcncc, obeiffance, amp;nbsp;foubsmiflion, appaifer la fureur des Papes,ny la haine ^üiJs luy portoient, ny le dehr qu’ils auoient de le ruiner. Et pour mieux fpe-cela, il ne fera hors de propos de fefloigner vnpeu du hl del’hiftoire du Loys,amp; declarer plus amplement ce fait touchant à ladite hiftoirc. Celte ancienne deuotion,amp; hmplicité des Papes auoit défia commencé à^ ftlcoiiller, amp;nbsp;a fe changer en vn defir d’Empire, amp;nbsp;de grandeur,tellcment qu’ils^ '**’ ** lt;nbsp;cliroientaiioir l’entier Empire d’Italie, pour lequel ils auoient de long temps! uebatauecqnes les Empereurs,combattans contre eux,tantoft auecques armes oiiucrtcs,amp;les vnes empruntées des eftrangers,les autres à leurs de{pens,amp; ta-j toll par fraudes amp;nbsp;par puiffance des fulminations,^: efpouuentemens Ecclcfia- conucitifi lliques. Ils auoient fur tout vn lingulier defir de ioindre à l’Empire de la ville de Rome, toute! Italie ancienne, qui eft contenue depuis la Calabre,la Pouille, èô 1 Abruzzo,iLilques a la Lôbardic, ôc en auoient excluz ôc chaffez les Empereurs^

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laiflant la Lombardie â débattre entre lesAlIemans,les FrançoiSjamp; les Venia^» penfans bienqu’apres que les vnsamp;les autres feroicntlasafentregucrro) rr' J 'pourceftcProuincc, ils pourroient plus aifeementfen emparer fans coup j3t eins es JI5 çQgj^QjipQP,jçj-j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu Ils ne pourroientiamais retenir ee quils aii^^

ia conquis, ny acquérir le refte, ny maintenir leur grande autnoritc amp;nbsp;puiu^ fils n’empefehoient celle des Empereurs en Italie, amp;nbsp;fils ne les cnriroient faifoient en forte qu’ils ny pcufTcnt cflablir leur demeure ny leurs forces. C« cupidité eUgendraaux cueurs des Papes, vncimplacaple hainecontrclesEi^^P_ rcurs, laquelle ne peut cftre moderee ny a doucie, ny par la confideration calamitez que les guerres portent,ny par l’èffufion du fang qui fen cnfoiuK) ils ne vouloientiamais remettre les enofes à aucun accord qu’ils 11 enflent

tout ou partie de ce qu’ils d'emandoient.

fetiteurt.

Othon'^tut deffenJrt

sfi txeom“ muDfi,

De ces deffeins peu tient eftrebôhs Sc afleurez tefmoin^s quelques oshin e- cy deffus récitées, mcfmement celle d’Othon contre lequel fut cfleu cefc e duquel nous parlons. Eftant ledit Othon entré auec vnc ardiee en Italie le il difbitappartcniràl’Empire, il fempara de plufîeu;:s Prouinccs, amp;con d’icelle, amp;nbsp;mcfmement de la'Tliufcahe détenue amp;nbsp;vfurpee par les Papes, il alla en la Pouille amp;nbsp;en la Calabre Proumees de l’Empire, qu ils auoient nent voulu diftraire de l’Empiré amp;nbsp;foubfmcttre a l’Eglifc. Otnp vouloitra lefdites Prouinces pour deffendre le droit de l’Empire, no pour challer ou g . royerFedericqucIePapeluy auoit oppofé comme vnboprétextedeion fein. La plus grande partie de l’Italie fe rendit volonticrcmcnt àOthon.Cefl voyantlc Pape Innocent 5 . qui preuoyoit que cefte volotairercdditioni« gnoit amp;nbsp;refferroit en bien pctitlieu là puiflancc des Papes, amp;nbsp;cognoiflant?‘' ncpouuoitfitofl par armes repoufler ledit Orhon, iliettafurluy fesM® tions amp;: excommunications, lefquclles eflfaycrent tant ledit Othon, que jfne vaincu ilfortit de l’Italie amp;nbsp;rabandôna,amp; lors le Papefufcitafcóineno^ uôs dit cy defftislles ElcólcursxlerEmpirc,deproceder avncnouucllcdf ƒ d’Lmpereur,de depofer Othon,amp; d’cflirc Empereur Fcderic Roy de 1 vnc l’autre Sicile.Fcderic alla en Allemagne qu’il coquit,amp; reduifit Othonavnt defcfpoir,que quittât toute cfperaceamp;dcfir de l’Empire,il paflalcreftedeiav^ cnfàço de vie priuee.Fedefic apres cela, acheua le refie de la guerre àuec )eu })eine,amp;print les pays de Brabât, de Hainaut,amp; de Lorraine,^ les villes de oigne'amp; d’Aix la Chappelle,en laquelle le Pape le fit couronner, amp;c obligctp. ferment,quc des qu’il auroit pacifié les troubles amp;nbsp;affaires de l’Allemagne, fembleroit le plus de forces qu’il pourroit pour aller en A fie au recouureniclt;’‘ Federiceen- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j-gj-j-g Qintc.Le Pape ne le faifoit obliger à cela,que pour le defir quflauo

de I’cnuoy er bien loihg^affin que cepêdant que Federic auectoutes fes forcer roit loingtain de l’Italie,!! peut plus facilement féparer d’icelle,amp; 9^,^a ledit Emper eur,il ne peut y cflaolir fa demeure. Et â celle fin aulfi qu il içæ que le Pape defirafl rcntrcprifc,amp; l’aduanccmet de celle guerre Sainte,ila bla vn Concile â Latra auquel fut refolu ce voyage, amp;nbsp;grâd nobre d hommes croifi.Et bié que Fcderic eut donc au Pape Innocét le Côte de Fundiau me de Naples pour l’inciter amp;nbsp;obliger à le declarer legitime Empereur, pô»-(»wa de ic Pape en vertùde celle donation le luy eut promis, fi cil ce que ledit uoitiavfurpé par toute ritalie,toute la puillance amp;authorité d Empereur,' qu’il monllroit clairement ce qu’il auoit en fan talie de faire, mais femettani * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cflcquot;quot;

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^^ICsß ’ l^^nesanrv’

U ^^^’’^üi'eT embrouiJic

?n d xiP^^Q’^orétroifiefmcfonluvv^-

Fcderic ayant mis ordre au^.

Bu ?^H^elqs^el^oiieommcaiaxv,. Qu' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Thufcanc, amp;: dc la Pouille ioints aucc quelques

L^ V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur foy à l’Empereur fe fuflent emparez de quel mmr^tf^ul

aFEmpirc,ilsbruflerent

P/'Jfrcs.Federiciuftcmctirritédela perfideiniure des fies, £ ^^p^^gßcurs traiftres,amp; les deffitheureufemet, chafiales EueE ftrßitt ücf ten nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fonauthoritc en mit d’autres en leur lieu. Garîes

anciens droits que l’Empereur Henry quatriefrae a-îi5?^^aut}jç^^^®^fiPquales biens de ceux qui feftoient fauuez versie ^^^^P'^rpetü I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcdition,amp;: les priuant de leurs dignitez,les condamp- Em^rmru

^ommelc Pape vouloir que ces Euefqucs fuflent reinte-’^ondl î l’Empereur ne le voulut point, ils entrèrent en vue s’-»'»«««

^'’^iianiaisncfepeutappaifer.

' '^'le depuis les Papes portèrent a la pofterité de ''«ir la faire reuoltcr contre luy * Puis

■ -^noitfàpalïion.il fit venir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

*■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 T» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^fltOU^B-

•'-^diiRoy-M- „ J, lit.

Ac

/^Hh quot;

fortuuv

d’Aniou freredu dirons cy apres.

de HieruGlem voulut accorder ce ditrci^,

W ^^’*’^7 rem nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouuant faire, pour le moins il modéra la haïuv

livrant le manuals cftat des affaires dc l’Afie,aufquels il eftoît

(içp eny nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cefte rcmonftrancc amollit vn peu le cœur du Pape,amp;; lt;/rJKW»c*

bjç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Hierulàlem, qu’il donna audid Fedcric veuf

ctî J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fillcYoland auecques promeffe du Royaume de

pQ^]^P’^eslesi^Q°^’^^^‘d^2ntparlccontrad de ce mariage obliger qu’inconti-Eli nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la charge de la guerre en EiTerre Sainte,

aæç'^^’^’-^cela ^^^’’’^^^^^’T^izinSjCcquiyauoit efté prins par eux. Federiefo-eri^’ .??^^ontinent apres les nopces fe préparant à ce voyage,voulut

f'fcmonc, les Princes d’Allemaigne pour aduifer aucc- s'eiH^eàU Es ? nbsp;Fan nbsp;nbsp;del’Empire, amp;nbsp;au goiiuerncmcnt d’iceluy durant fon ab- nbsp;nbsp;nbsp;f**'*'

l pJ E)ien°^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cefte affemblec fufpcdfc, brouilla les cartes en la Lom-

I ^^ftTo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affemblee ne fe fit. Cela donna à l’E

.,retarder fon voyage amp;nbsp;fon entreprinfe, amp;nbsp;au T il auoit tout à efeient cherchée de tourmenter Fdc fon fucccffcur, ne mit à nonchaloir, car ne ce

’ ^’nc contre l’Empereur,il aceufa le quot;'ouîoit tenir à fon beau

'*• l’Italie,preuoyac

' ’-Pape

WkCiïtTOïxeneuheiïnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’•ane'i^- , nbsp;«pv»-

Mïcàeccamp;uïs en aucune nbsp;nbsp;v.ViöUCï^^'^’’^^gt; ^fo’v^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«z Xn^i'«”'’'*

^^neàt{a\ôw\ieuï,Scà^^®^^V.'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XeV^V^^’l^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fmeïûcî^^ l’n«llt;f«

^wnàececYicVeAeucnen ^VQïnïncs’^^’^quot; c Ac

\ ^^QïûTOCNnetanànornbtc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Camp;

\ nbsp;nbsp;^Wemaisie (ouVjs U conAuv » x y cnti^eÿï^

\ \WA\e Ae'SùnàiG. ^out fc ctoi c

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ïörtune ie Teieric.

Zfçcufition (ontre Z«j.

premicrcment y fut longuement detenu par vne grofle fieburequilcfop a caufe de I’intemperature de I’aer qui y fit mourir le Lantgraue, auec autres, amp;nbsp;puis apres eftantrepoufle par la force des vents contraires aux ftroits qui font entre la Moree amp;nbsp;la Candie,il fut contraint defeiourneraBu'' difi plus longuement qu’il n’eut voulu. Alors le Pape ne confiderant tous ce cidens, commença plus outrageu{cmcntamp; âlpremêt que douant,à fulminé excommunications contre luy,de l’accufcr de pariure,de perfidie,StdaduK^^’ d’àuoir fait mourir fil premiere fcmme,deluy impoferla coubedelapcrt« la ville de Damiette,de le charger de trahifon amp;nbsp;perdition d’icelle, danimef'”’ chacun contre luy, amp;nbsp;de crier alarme. Adonc il appella en Italie lehan de Brc” ne Roy Hierulàlem beaupere dudit Fcderic, amp;nbsp;luy donna le filtre d Exarc » amp;nbsp;commanda aux Seigneurs de Thufcanc amp;nbsp;de la Lombardie dclcuer

L’Empereur defirant de Ce purger des crimes à luy mis.fus parle Pape,cnu^^ prier les Princes d’Allemaigne de fe trouuer a Rauennc.Mais eftant celtea!^ bleedc rechefempefehee par le Pape amp;nbsp;par les troubles de la Lombardie, , futaparelcrits ôc declarations toutes lefdites aceufations du Pape,amp;vou^ faquitter de la promefl'e qu’il auoit faite à fon beaupere -, amp;nbsp;à laquelle il l’cu°’ par ferment obligé, il partit de Brindih au mois d’Acuftdcl’anmilledeuxc^’ : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vingt-huid,laiflant la charge de l’Italie à Regnaud Duc de Spolete.LePapOf'

rité de ce que ledit Fedcricn’eftoit allé prendre congé deluy ,amp;nel’elloù^^J tiers luy purgé des crimes qui luy eftoient obieôtcz,amp; voyât que par la les exco Tgt;erfgt;à ist munications nbsp;nbsp;fulminations eftoient melprifces,cntra en tel e fureur amp;nbsp;d^

qu’il comanda aux forces Chreftiennes qui cftoient en Syrie, de nefuiureif'”' pereurny à luy obeyr,ôc incontinêt apres le depart d’icciuy,il fcruafurlcM' de Naples,amp;: remplit Fltalie de troubles.

tre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’Empereur eftantheureufementarriué par mer à Acre contre l’efFortécscra'

bufehes des Têpliers,amp; receu fort honorablement par les forces Chrétiennes, noobftantles menées Scinhibitions du Pape,fitauecle Soudan trefues pour dix ans,auec trcibonnesamp;treshonncftes conditions,quifurent telles,qLiel3villede Sestr'-fuesha fdierulàle luy feroit rédue fans aucû meurtre,tous prifonniers réduz finspayef rançon,amp; le Royaume de Hierufalé rendu fain amp;nbsp;entier. Et apres auoirrcballi le Soudan, les villcs dcNazarethôc delaphe, amp;nbsp;icelles fortiffieesde bonnes garnifons,^^ c“ . mis ordre à tous les autres affaires du Royaume, il retourna en Italie, fecoiU' Italie. pofant a diffimuler les iniures amp;nbsp;indignitez qu’en fon abfencc onluy auoitW-éles.Des cetemps là,les Roys deSieilefe font auffi appeliez Roys de Hicruü-lem,amp; ont porté les armoires del’vn amp;nbsp;de l’autre Royaume.

Mais bien que Fcderic fe comportait le plus doucement amp;nbsp;modeficinent qu’il luy fur poflible,fi eft ce que pour ccla,il ne peut modérer ny adoucirlePi' Coleredu Pa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Euefqucs amp;nbsp;Princcs d’Allemaigne,entre lefquels furent Leopold Duc

jfeconireluj d’Auftrichc, Othon DucdeMaiance,amp; BernardDucdeCarinthie,quiparlcl-paced’vnan,ne firent autre chofe que prier le Pape de vouloir rcceuoir ledit Federic en grace,n’en peurent neantmoins iamais venir àbout,ny amollirfihii ne.En fin cllefepacifia adoucit moyennant la fomme defixvingtsmillel^' nres d’or,par lefquelles Federic racheta fa bonne gracCfôiCc deliuradcl exconi-^'talietn. ” municationinterieélee.Cequiaduintl’an. 1x30.

Les eicriuains ordinaires amp;nbsp;melmcment les Italiens deffenfeurs des Papes,ne veulent

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Lois 5,; roy^v livre Xi.

ceß. nbsp;nbsp;nbsp;cela,mais bien que cefte grofle fomme d’or fut donnée n

d’entre l’Empereur le Pape ne dura pas beau-

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^l^’^P^^cur venu en Allemaigne pour reprimer les mefehan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à co^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fedcric Duc d’Antioche fils de Leopold, lequel eftant

- H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcuànt l’Empereur pour refpondre aux incèrrogatoj-

* d’H ^ccüf^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lur pluficurs violemês,rapts,Vautres mefchacetez dot JhiAlt; crueh

Pf ^^Papcmefprifél authorité dudit Empereur,amp;parléinfolêment d’Ali nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premiere haine.L’Empereur auoit enuoyé plier les

Mainfroy fon fils baftard,que puis queHenry fon fils çæ Liifle de Marguerite d’Auftrichc fa femme,Fedcric amp;nbsp;Henry, ^oy des Romains, Conrad fon autre fils. Les Princes

’^^olontiers fa demande, mais comme il vit que le Pape les füf-d mit foudainement ordre aux affaires de l’Au- nbsp;nbsp;..,


Voy ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^crement affcmblcriciv...

^’^^^^c-fixiiob^t d’eux eequu^

trouua vn autre expedient. Fcdei xv qu’il leur rendit cequi contre leurspaôiesjamp;con-

ƒ f P“”^ Royaumes de Sicile amp;nbsp;de Naples. Le Pape des^ radiions contraireSjde rechef enioignoit à l’Empereur qu’il

delj^ '^reur f f confédérées de laLombardic qui au oient confpiré con citation du Pape foubs vn nomfpacieux amp;nbsp;trompeur Empereur monfiraft ne pouuoir faire cela fi elles ne défi-fi ellprciudicc, amp;àceluyde ^'^^irde ^^i^^^^^cnoicnt àfon obeiffance, le Papepreuoyant ce qui de-d’h^p^ ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^*^^Lîe£me fois l’excommunia, amp;nbsp;luy commença la

% dirent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-Laquelle printvnc Ci malheureufe fin q plufieurs villes Federn Jere

À Liteautres furet diuifccs enfatffios, ^4 ^^^^^difç ^'■^^LomeSjles vnsGnommansGuelphes,amp;lcsautres Gibel

efiant ainfi tourmêté du Pape appella en Allc-

üojç fur ƒ ‘^^pfifoient Gihellins pour ce qu’il fappuioit fur eux, comme cor/^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnurailles,amp;nomaceux qui luy eftas cotraires,ôc fui

■ Au, Yp;gt; mais la prononciation a cfté loj.j^LilrejjQi^,^^^^difent qu ayant l’Empereur Fcderic rempli l’Italie defa-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oger R T’clques noms de long temps auparauant mis en auant,

pç. ^fialie il c nbsp;nbsp;nbsp;Sicile craignant que fi l’Empereur Conrad 3. du nô ye-

^Lafle de fon RoyaLime,veu que toufiours les Em

^ier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roys de Sicile,^faifat guerre àiceux,enuoya nbsp;nbsp;âesufle

tîiçA^Lanitx^çj. ’^Lafiadeurs pour attirer de fon parti Guclfon Duc de Balzan * ^^ficiler,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lmpcrcur,commeiifiî,amp;quelaefi:antlagL]erreaIlu-

'^uq'u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S””'* fecours, tant en fon nom qu’au nom du Xta“,Y‘

«Z^'luquâYfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;our donner à cefte guerre quelque fiinte

^Hc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iPoit vaffal amp;feudatairc. Contre ce fecours combattit

de l’Empereur Federiefnômé Héry,né en

du lig nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoit bien aife d’eftre appelle de ce nô de Gibeüin,

ia nbsp;nbsp;nbsp;^^cgt;it né. En cefte bataille doneques l’vne des armées

Cefutencefteeuerrequf -’'’remcntl’lta-

Cc

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580 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S. LOIS ROY 45*

Ellant doneques l’Empereur iuflement irrité de tant d’iniurcs, auecvnciß* croyable diligence mit fur terre amp;nbsp;fur mer deux grolTes armeçs, amp;nbsp;donnant celle de mer à fon fils Laurens qu’il auoit dcclairé Roy de Sardaigne, amp;nbsp;ral general de la mer ,Juy il entra en Italie deu«ant qu’on pcnfall qu il y deutjo trer,amp; d’vne grande colcrerafa,brulla,pilla, amp;: faccagea plu fleurs villes qn* ttalie fteca^ refillerent,amp; en print plufieurs autres par compofition, ellant en celaaydep plufieurs Seigneurs d’Italie,quifefalchoient de l’Empire des Papes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Le Pape voyant les affaires de l’Empereur aller fi bien au prciudice des lien, recourut à. fes cxcomunications, à la Icuee nouuellc de gens de guerre,amp; ceflions generalles,amp; en apres pratiqua à fon Iccours les Vcniticns,les attirant^ vnc nouuellc efperance de grand honneur, amp;nbsp;proffit, pour la mémoire dcsvi ôloircs qu’ilsauoient eues contre l’Empereur Federic BarberoulTe.LePapcvo^ ieP4igt;epr4- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pf^tiquctle Roy Loysde France, amp;nbsp;l’Empereur voulut diuertirlc 1

fiftKns.

finite tes Ke- Loysdccclle ligue, amp;nbsp;voyant qu’il ne lepouuoit faire par Tes Arabafladeu il le fit prier de vouloir accorder lieu amp;nbsp;iour auquel ils fe deuroiét trouucrpoui communiquer par efifemblc, des affaires des Chrclliens. 11 fut accorde entre les députez de l’vn amp;nbsp;de l’autre Prince,qu’ils parleroient enfemble aBaren rois,amp; leiourfutaffigné amp;nbsp;nommé, mais quand Federic entendit que Loy^ ƒ alloit auccques Vne belle compaignie d’hommes choifis,amp;auec tel apparat fi on venoit àvuider leurs differens par lcsarmcs,Loyspourroiteftrclcniai flre,il manda qu’il efloit tombé malade, amp;nbsp;qu’a celle occafion il ne fe pouuoK trouucraulicuafligné,lbit qu’il eut délibéré de prendre leRoy fil y âlloitæ accompaigné,ou foit qu’il ne peut elgallcr la magnificence braueriedesF^ çois, ou foit qu’il changcall de defleins, ou qu’il fut empefehé d’autresacci Toutesfois ce qui f enfuit confirmera l’opinion qu’on eut que cefut vnetroin

peric. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

Le Pape Gregoire voulant alTembler le Concile de Latran, duquel nous auos Comité Je U tran.


pläiate Je Lojf.

Prélats renvoyez^.

Mort Je Ptt-fes.

Cunijue/te Je Ÿederic,

parle, enuoya prier le Roy Loys d’y enuoycrdc FranccquelqucsPrcUts-AbbezdeClunj, deCifteauXjôcdeCleruauxfemirent en chemin pour/ conduits par rArcheucfquc de Rouen chef de celle Ambafladc,amp;fembarquaJ à vn port de Prouence,furent fur mer prins par quelques nauircs de Fcdcric,q^ les traiôla fort rudement.Loys le plaignit que le droit des gens, amp;nbsp;les droits uins humains auoient ellé violez, en ce que des Amballadeurs d vnRoya France,perfonnes Ecclefiallicques, mandez par le Pape fouucrain iuge del glifeà venir à vn Concile general qui fe deuoit alTembler pourlcfaiótdchR^ ngionChrellicnne,auoient elle furpris. IlefcriuitauditFedericdeslettrcsƒ gres amp;nbsp;piquantes, par lefquelles il le plaignit de la prinfc de fes Euefques. Fe c, rie ne voulant pour les differens qu’il auoit à dcfmefler auec le Pape, dclplair^ Loys,luy enuoyalefdits Euefques lains amp;nbsp;laufs,fexcufat de celle prinfe,hlt;l^^ le 11 reiettoit fur fon fils,dilànt auoir ellé faiélelàns fon fceuamp;commandenient-Lc Pape Gregoire décéda deuant que les Prélats fulTent alTemblez àRoniep^f ce Concile. Celellin 4.fon fuccelleur ne régna quei 8. iours, apres la mort n quel le liege Pontifical demeura zi.mois en interrcgne.En fin fut dieu 4.qui deuantqu’ellre Pape elloitamy de Federic,mais changeant daftet auec la qualité il ne fucceda pas feulement au Pontificat de fon fuccefTeur, aulfi a la haine contre Federic, lequel durant celle interregne du liege Pont* cal auoit prins les villes de FaenGc,de Parme, amp;nbsp;de Boulongne.

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yefit*

Atdonç ° 5°

k''''^'’'’Us an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pape chafle de toute l’Italie, il fe retira enFrancv,^

{,: Côril nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;touhours efte ie refuge des Papes) amp;nbsp;ayant afTembié à

^UariT,, -1 1- t- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r •^ivpr- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, £e(ies Pafifi

ç{^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“cionaadiourncmetpcrlonnel a 1 bmpereur,ordon-

te * '’««mal 5°'quot;'“ “dit Côcile à certain iour qui cRoit fi prochain qu’il

iioj f L nbsp;nbsp;nbsp;Empereur de fy trouuer. Le Pape donnoit ce bref

æ^^pereur de fe trouuer à cefte aifemblee, ëi pour a*

le contumacer amp;nbsp;condamner. L’Empereur ne prefix,ains enuoyant feulementfes Ambafladeurs

^ei) ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luyeftre donné pour comparoir,le PapefeE

chargeant l’Empereur de nouueaux crimes non feule-

P^'’’ficü nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î^ais aulïi il fit tant qu’il le fit depofer de l’Empire, bien feMrk Je-

Qj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eferitz copofez par Pierre des Vignes amp;: autres,il mon-

haine Ôc lesaccufiitions des Papes. Caries Ele-Henry Lantgraue deThuringe qui mourut de-

lîel nbsp;nbsp;nbsp;de r/ttaid:. Et apres là mort efleurent Empereur, Guillau-

nafquirent tant de difeordes, amp;: de guerres en-

P ^ö^c, que contre les Loix Sgt;c anciennes conftitutions ils J' V?§rinciE^ ^^lt;^ours des Princes eftrangers,amp;mirent l’Empire d’Occi-boy T^peteyJ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voir là ruine prochaine.

dedélibéré de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ucrà Lyon, Ôc eftoitiaarriuéàThurin

don?^^’àati ^^^’'’^^^seftant aduerty des menees amp;nbsp;pratiques d’Innocent, fian E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Princes de Sanfeucrin amp;nbsp;autres auoient à la fufeita-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Me^p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maflacre faid par les Guelphes for-

h|i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gibellins qLiitenoientfonparty,amp;:quelavil- rie,

h P fcprinfe par fes ennemys, il rebroulTa chemin,amp; retourna roJJ^°kiufq^‘^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faifant venir des nouuelles forces de la Fouille, amp;nbsp;de la

Qaïîbre de ô^ooco. hommes, il alla alfieger Pauie,amp; fit enui-campa. Là il fit vne ville qu’il appella Viôf oire, hçj ^eur çj^P^fi’surs beaux baftimens, garder place à ceux des Eglifes,amp; , en fit baftir vne qii’ 1 luy dcfdia amp;nbsp;con- fiie.

^'Êmpe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’or à la marque dudidSaind,qu’il appelloit des

i^^îic ^tîoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;compagnie trois de fes enfans, Henry le plus

dç J. qu’ij f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lieutenant general amp;: Vifroy en Italie durant fon sb-

Uü nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Concile, Eedericbaftard Princed’Antioche^amp;

il auoit donné le gouuernement de la Thufeane, amp;

lîto nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9^’il fiiéllbn Lieutenant general. Mais ce

Vu 'T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lentement pourfuiuy par les afiiegeans, que les aG

de f ^'quot;ic nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faillie,la ville de Vidoire fut par eux bruflee,rarmee

Pfonthreforpillé.Etbiêquecefteperteluy futtrefgran- ^rxke. dre) fetnett P^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c’-æur qu’il fe voufift foufmettre aux

^ant nouuelles forces fus,il contraignit ceux de Pauie à fe ren-^oec lereftede fonarmee, fon filz Laurens affieger

PUek '^^^’Jlcan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^'ouinces tenoient le party de rEmpereur,amp; mefme-

Vq. I VoIqj^^^cepte les Florentins,enuers lefquels ledid Eederic fit tant

5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de leur ville. Toutesfois ils ne ƒ

^‘Maille l’Empereur. Laurens eftant par les Boulonnois

^5 ut vit prins par eux, Ôc eftant mis en prifon y mourut,

Ce iij

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'tMimis fh Jf FeJfrit frins.

fleurt it

vingt deux ans apres fa prinfc, commeil appert par fon tombeau 4 core aBouloigne, êcqulyfutbaftilan mille deux ccnsfeptantc deux. l’Empereur fe voyant non feulement abandonné de fes amis, quels le plus fouuent fe changent auccques la fortune j mais aufli de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Kort de Pt Jt rsf‘

mcfme qui auparauânt l’auoitfauorifc, Sgt;c eftant aduerti qu il y auoit P coniurations amp;nbsp;machinations contre iuy, les vnes pourle tucr, les autres p rempoifonner,il délibéra de fen retourner en Sicile, mais en chemim poifonné enbcauät,amp; mourut l’an mille deux cens cinquantc.Voihh n guerre d’entre les Papes amp;nbsp;l’Empereur Fcderic,amp; ce qu’en difent les plus î rez autheurs, qui en cela louent grandement ledit Empereur, amp;nbsp;au co blafmentôc aceufent l’implacable haine des Papes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

Le Roy Lois eftoit cependant en paix en fon Royaume, ôcauoitvngr^^ defplaifir devoir en guerre l’Empereur amp;nbsp;le Pape,lequel il fouftenoKJ tre l’Empereur. Adoncqnes difeourant en fbn efprit, qu’il eftoit en U de fbnaageÇcar encore n’auoit il regne que vingt ans ) amp;nbsp;qu’il eftoit tant reux en mere, en femme,en freres,amp; enfans,abondant en richeflcs,amp; nommee eftoit efpandue par tout le monde, confîderant auffi qucpwW Princes Ghreftieùs eftoient allez, les vns en Syrie,les autres en Ægyp^^

deßr les ennemis de noftre foy,il luy fèmbloit chofè indigne que lu y leul detnt en repos fans faire feruice trefàgrcable a Dieu. Adoncquesildelibcr.'idc cevoyage, mais vne forte maladie le furprit qui le mit tant au bas qu il ngt; nu pour mort. Il auoit ia perdu le poux, la parolle, amp;nbsp;tous autres fentimen^j quandparvn diuinmiracleilcommêça à parler ,amp; la premiere chofequ il fut qu’il dernada que la croix de ce voyage luy fuft apportée,amp; la rcccut par J tojtfetràft mains de l’Euefque de Paris. Auecques le Roy fè croiferent fes trois

plions Comte de Poiôliers, Charles Comte d’Aniou amp;deProuence,ftYf'' Comte d’Arthois,Hugues Duc de Bourgongnc,le Comte Guillaume

Vrmees O- dres,Guyon de Flandres fon frere,HùguesComte de S.Pol,Gautierfonneucu, Hugues Cote de la Marche , les Côtes de Sallcbruche,dc Vendofmc,deMo'^^' quot;quot;V'v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jç Dreux, Hugues le Brun amp;nbsp;fbn fils, Gaubert d’Afpremot amp;nbsp;ftsfrer«)

ti4te Jt iour hn.

Z^J^emblte i Puris.

StAndit rt~ ^fnte m SrMtt.

Va- Archambaut feigneur de Bourbon(duquel la fille fut mariee à Robert Cô te de ClermÔti,rvn des fils du Roy fainôh Lois,amp; de ce mariage eft ifllie la trefîlluftre maifbn de Bourbon) Dreux de Marie, Guillaume Morlet,Guillaume des Bai' resCheualiers,amp; plufieurs autres Cheualiers en grand nombre. RamondCotî de Thouloufe beaupere du Côte Alphôs fc croifà,mais il ne fit point le voiagCj car il mourut,amp;fut enterré aFont-Euraux pres de fà mere qui eftoit fille deIc^ Roy d’Angleterre. AufTi fe croifà l’Euefque de Beauuais. Comme le Roy ht preft àpartir,il mada tous les feigneurs amp;nbsp;gentilshbmes de fbn Royaume pour fè trouuer àParis,là ou apres leur auoir fait plufieurs rcmonftrànces fur les eau-fes qui l’incitoient à entreprendre ce voyage,il leur fit faire foy amp;nbsp;hommagcA' iurer qu’ils tiendroient loyauté à fes enfans, filaduenoit quelquefiniftreacci-dent de fa perfonne au voyage d’outre mer.Il donna auec l’aduis des Seigneurs amp;nbsp;Prélats de fon Royaume, amp;nbsp;des plus fignalez hommes' d’entre le peuple, b Regence dudit Royaume à laRoine Blanche fà niere, à la charge qu elle feroit ordinairement afliftee du confeil de plufieurs Seigneurs fès plus fidelledei-uiteurs. Elle print doneques ce gouuernement fans aucune enuie,pourceqtic au commencement du regne du Roy on auoit bien congneufafoyamp;ûptt''

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;nant(i-cs^quot;‘ ' - « rele

’• ®'°Y 4).

rendoient redoutable, quw . fçjl^^oyayj^^ auöitplusd’aduisjde bonconfeil, amp;cle um.

^oït fa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ß’auoit CU en fa ieunefle. Le Roy auoit délibéré de lau-

pill ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France auecques fa mere, mais ladite femme ne vou^

tiügt;^^''^'^Wc4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demeurer auccqucs fa belle mere, qu’elle haiifoit

lurç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î pour cc que ladite belle mere eftoit ialoufc de l’ami-

Cq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;femme. Elle alla donc auec luy, amp;nbsp;autant en vou

lt; ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Poiâ:iers,amp; d’Aniou qui fuiuirent leurs maris. Le

s*

5 ouif nbsp;nbsp;“ïcre, de fa fcmmejde fes freres,amp;: des autres Seigneurs,

Phn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;encore le Pape innocent 4. qui luy donna fon Legat

a ƒ ^“^^^^‘'’^rfeiilelaoutrouuantdes Gencuois qu’ilauoit

'Oiir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon armee de François il fembarqua felon aucuns le

te n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’-^ouft auquel iour aufli il mourut l’an 1x70. ôi: cft en cc ' '^'7 *’

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^’^^phôs fon frerene fe peut embarquer auecluy,tant pour

îîri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ladie,que pource que £a. nouuelle fucceflion du Corn

Sy?^'^'^h(îej^^^^^’^pefcba,Leio. iourdcSeptembreenfuiuant,le Roy

'^yp’^e, treEcommode à ceux qui font des entreprifes fur la nbsp;nbsp;tncj^

PtMt au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Luzignen Roy de ladite Ille, recent le P n v Loy s

‘^oif^'^'^g’ieu T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;courtoiße,amp;Ies accomoda de to

Jie. JU X.

Cypre,mais fon â ““s to ve*

«lefir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nccelTaire. Cela fut l’an ii£4. felon loinuil

f‘uf 0 ^f^mona nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ægypte,fans faire lô^eiour en C;

^iciif nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;attendre fes gens qui n’cftoiêt encores v-

cngêdravnefu*

^tg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oncap,dontmoururêtRobert Euefque deBeauuais,

Cotes de Vendofmc ôc de Dreux, Archabaut Seigneur

i (|’/’^plufie^j^^^^^arle,GuiUaumcMorlet,amp;GuillaumedesBarrescneu^ frçf^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vaillâs chcualicrs,iufqs au nbbredcx4O.amp;futle Cote

^^jleRgA^^y mallade qu’il en cuida mourir, A caufe de cefte grande Cypre ’^ï^p^’^^l’^^dediuiferso armee,amp; Penuoyer engarnisbparles dep ^eçL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que la maladie eut Exit so cours.Qiwlques vns disêtque

Xo^'^^'^yauu,'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auec grad nobre de feigneurs amp;: de menti peuple

Loysfeiournoit cn Cyprc,les Ambafiàdeurs du duj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy, amp;nbsp;luy apportèrent des lettres eferiptes en

lat Uoft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prince luy enuoyoit, par lefquellcs (eftant tra*

que''^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vit qu’il luy madoit qu’il auoit auparauant efté ido-

cçj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chreftien, amp;nbsp;auoit reccu le faint laue- xojî.

prefentoit au Roy toute fa puilfance, pour

fes ƒ ^^^re.Cefte ambaflade fut receuëauec grande ioye du Roy, PfP Joyeux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au Tartare,ôc luy manda par eux,qu’il eftoit grâ-

fernem- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^ßtendu qu’il eftoit reuoqué de l’erreur Pay enne, Sc le

gv ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;let nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en la foy Chreftiêne, amp;nbsp;icelle augmêtcr par bone

«^^’PPdir?^^;,’lt;°yluyenuop,vne tante d’efcarlattc faite en maniéré Cn.J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ten r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Image de l’Annonciation noft’'*’ Dame,auec plu- tare,

.at

qui, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;articles de noftre foy, St les li nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''quot;’t deux

langage Sarrafmois, aufqucl de Dieu amp;nbsp;le Saint Euangif

^'^names doétes amp;

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584 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s. L o I s p. ROY 45«

Eftans arriviez là, le principal fubict de leurs prefehes fut qu’ils ne deuoicn^ , porter aucun dommage aux autres nations, amp;nbsp;mefmement à celles qui embrafle la Religion Chreftienne. Q^ils confideraflent qu’ils eftoienthow^ Grandturde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dieu auoit fait les hommes pour f entre ayder les vns les autres.

pieu. uoit Ibing des cliofes amp;nbsp;allions humaines, amp;nbsp;qu’il cftoit fpeôtatcur,iugC}amp; quefteur d’icelles,donnant aux hommes le guerdon amp;nbsp;le fallaire de cequi»a uoient merite. Que l’homme qui aydoit l’autre homme, amp;nbsp;qui fe reflbuueDO'^ d’auoir efle fait, creé,amp; mis en lumière pour ayder les autres nommes,amp; ap’’/ ter quelque commodité au public, celuy là fapprochoit à la grandeur i'Jiamme a^- ôlion dc Dicu, treffliaut trcf puiflant. Que lefus Chrift Dieu gt;nbsp;Seigneur, facrifice ôc viôlime immolée defoymelnie,auo^ plus eftroittement quedeuantlié amp;nbsp;obligé les hommes les vns aux autres; iceuxobligez à Dieuparvn inuiolableTraitré Scaccord. Qifilauoitattire abbailTé la diuinité aux chofes terreftres, baffes, amp;nbsp;icelles efleueesaladiuin*

Moyens pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloient louit de la beatitude du Ciel, deuoientfeprop®*^^^

fowrduciel,. pour exemple amp;pour patron ce grand chef, amp;nbsp;que tout premier ils deuoi^^^ amollir la fureur de leurs cueurs, fc réduire à la douceur amp;nbsp;à l’humilité, cit les richeffes, les grandeurs, amp;nbsp;les honneurs qui eftoient en fi grand pris entre les hommes, eftre chofes viles, baffes amp;nbsp;abieàes, Sc eux mefines refrimern ' peu. Que ceux qui feroient cela participeroient du ciel amp;nbsp;dc I’itninortau^ ne feroient priuez de la diuinité.Les lettres que le Pape auoit enuoyeesen tarie contenoient cela mefmes que les prefeheurs prefehoient. Comme Ie r

tare leur demandoit quel homme eltoit celt Innocent,amp; ce rame auqueu» / pnqueßesdu auoient porté lettres, ils refpondirent que lefus Chrift eftoit fifagcmcnttnt’ô Tartare. té au ciel, que deuant qu’y monter il auoit mis ordre aux affaires delàterno qu’il auoit ordonné vn homme qui tiendroit prefque fon lieu icy bas, qui 1 Kan dupa e p^fi^iroh le Pape, auquel tous ceux qui fappelleroient Chreftiens,feroient

rïntffes det Cordelterst

Maux de lit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Chrejltente. l'^S amp;nbsp;leS dllCOrds, Ics

beiffans. Il falloir que les prefeheurs tinffent ce langage, pour entretenir Tartare en fà bonne volonté. Adoneques il leur dit qu’il vouloitenuo/er Ambaffadeurs vers le Pape Innocent, mais ils l’en voulurent diuertir,luy monftrans qu’il mettroit fes Ambaffadeurs en grand danger, d’autant qu falloir qu’ils paffaflent parles terres de ceux que les Tartares auoientguet royees, amp;nbsp;ruinées, amp;nbsp;que les habitans d’icelles les pourroiêt outrager. Voiu que difoientnoz prefeheurs, mais ils auoient bienyne autre raifonqum difoient pas, qui leurfaifoit tenir ce langage, car ils ne vouloient Tartares viffent plufieurs chofes toutes contraires àeeque lefdits preien^ auoient dites, amp;nbsp;pronocees en la louange des Chrefticns,d’autantquilseui veu des guerres de toutes parts, que les Chreftiens n’eftoient pas fi gens de^ qu’ils les auoiêt depaints au Tartare,rEmpereur cotrele Pape, le Papejrriceco trel’Empereur,les factions des Guelphes amp;nbsp;des Gibellins,lcviolemétdeto droits diuins amp;nbsp;humains, les vns difiins fbuftenir le Saint Siege Romain, autres le Sacré Empire,les Roys amp;nbsp;Princes Chreftiesfentrcguerroyerjlesg’^^^ res amp;nbsp;les dilcords, les pilleries, amp;nbsp;toutes mefchancetez eftre couuertes du^ de feruice de Dieu,amp; la charité,Ia iuftice, la paix,la concorde,amp; 1 humilité prefehees, amp;nbsp;non obferuees. Qif on ne faifoit rie moins q ce qu on prefeho' to’ eftre en hayne amp;nbsp;guerre. Qj£e la fuperbe, l’auaricejla liaincjla paillardife,rambitiQn,amp; bref toutes fortes dc vices regnoiêt entre les Chg

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frJcCS

^^VNmvineÔLOit en aucun V

Me%,Vonnems,amp;evoVuvce’^.^ Âeû^^^^^W5

^WïouiWec àesbatons Ac nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sel

l'»'^«VNo\ï\oitiuonantltoïUc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AeG^ccc-»^ ccafi^uA'^

l WtlïiAuponlonolt'^^^’eV^tlnA VVotb^°, çç^^deur^^

\ hw-K^Q^^ndeanoylAïcltcucA nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ duV^^ veï ^faAcO^'^^'^^ nbsp;nbsp;nbsp;».((4-

ïTe ^P’^iflancJ P^^^irent que leur Prince x^.

p3s fa^ nbsp;nbsp;nbsp;Paidcr a la cóqueftc de la terre iainw..

en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plufieurs creurent eftre veritable cc L|v.

virent arriuervers Loys les Ambafladeurs Tar-porteroit plus de dommage à leur nouuellé foy, que nbsp;nbsp;fault

{Jjj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;attendu qu’ils pouuoicnt veoir tous vices abonder en-

^^^cur donna occafionde faire à leur Roy mauuais rapport nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ '

Chreftiens.

^eq'^'^’^^peii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cfté prins auparauant parles noftres,amp; qui n’auoy-

cy ^iüertis de leur creance Mahometique,quelque remonftr^-

U k ‘Ici r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parla bonne Sgt;c (àinte vie du Roy, efmeuz à rece-

*^3!^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faire baptifer. Le Legat du Pape fit rappeller

ilb Tem nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paire le feruice diuin par toute l’Eglifc de Cy pre .Le

cfcrmit de Syrie au Roy quelques lettres par lesquelles

^Ov nbsp;nbsp;poF^æSoudan d’Ægypteauoit enuoyc par deuersluy, vnde fes

I deç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J P^fler delà paix ii le Roy y vouloir entendre, ôc comme le *

,tc

délibérer de la refponcc qu’il deuoit faire, le Roy pliç^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aduifé , amp;nbsp;qui cognoiflbit les meurs, amp;: les menees

àes'î^«'-

ptçj^.^^itau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;mefmement celles dudit maiftredesTem-

I ^Oçy ’1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien a fieu ré que ledit maiftre auoit enuoy c

Soudan,amp; qu’il auoit attiré à foy cell: Admiral qui eftoit ^îîn P^Us ß eftoit bien villain, d’autant que par ce moyen le Soudan fe de?'’^^'‘enFj-^^’^^^^‘^^^^^^^odroitqueleRoy demandcroitla paixpourfê quc^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^ceftecaufeleRoy d^enditau maiftre des Templiers

I fîAmbaflades du Soudan, amp;nbsp;de ne parler à eux en queî-îîiçJ'^netinï^^^’^P’^omis au Roy de partir bien toft de leurs maifonspour ftir/’^^^^rttjç^^’^P^^^^urpromcire,ains partirent bien tard, fi bien quefc

ucr, les vns furent efeattez ça, les autres là,amp;: Frdnçeîî fi longuement en quelques Iflcs efgarees,que tat commencement du printemps presdu Roy, qu’ils n’y ors arriua Guillaume de Ville gentilhomme François, amp;

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armee naualle de la Morce, qui eftoit à la deuo-

’■ nbsp;nbsp;nbsp;^^^finaRobert Duc de Bourgongne auec vne bonne trou-

*' ’^^’‘^s.apres auoir pafle l’hyucr en Achaic. Le Roy ayant — ccllcs.de France que celles d-e la Mo-

’-5 Chreftiens furent

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U Ö pK* Damiette,ils fe rcfolurcnt de combattre pour la dcfcentc, carles Ægypbensc-^z.5‘% nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoient en bataille fur Icriuagcauecques machines de guerre, refoluz dccom


MdLvX w nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il* ClU'IiL'ilCC Ulv IVLAL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JLfamp; iJMUiUkcvll j ViUMXk VlX

mtd’er.^''^ dcs armcs de fin or qui rcluilbicHt dc loingau Solcil. Celle nation quidetout temps nous elloit ennemie,vaillante, amp;nbsp;caultc,auoit par la longueur des guef rcs, amp;nbsp;pour auoir louuent cobattu contre nous, apprins nollre façon dcguef royer,amp;nos rufcs.Ilsfelloientrefoluz dcnelailTervuides d’hommes,les ges alTailliz par vne nation qui tant fouucnt failbit la guerre à leur region n ^oluilodet ehe amp;opuläte,ains d’empefcherdc tout leur pouuoir que les Françoisneprin ^f£/^ttet)s. fcm-tej-j-ejpes François ellanslavenuz defiloing,auecaireurancc dy trouuec beaucoup d’affaires,falfeuroient bien d’auoir dequoy combattre,amp;cn voyo'^’’ bien deuant leurs yeux vne belle occalion. Adoneques ils fe refolurentdc )ren dre tcrre,quoy qu’il leur deut confier, amp;nbsp;de combattre main à main, fçaeh^ bien que les Ægyptiens ne les oferoient attendre. Ainfi contraignans les Pi tcsamp;maillres des nauires,ils prindrent terre,amp;difpofercnt leurs Arbalefticß, Archcrs,affin qu’à coups de traidls ils delhichalTentlcs ennemis de delTus Icn^^ ge,commc ils firent, li bien qu’vn grand nombre des ennemis detneurafifi*^ luy, entrelelqucls fut le Satrape, amp;nbsp;les autresfelàuuerentà lafuittededans ville^ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

. Or elloit celle ville trcfriche Sc opulante, amp;nbsp;en la guerre precedente nauo^ peu élire prinle qu’apres vn long liege qui dura plus d’vnan,amp; cenonpai force,ou valleur des alïiegeans, mais par la violence de la pelle amp;nbsp;de la fainiD^» amp;nbsp;laquelle par apres auoit elle munieôc fortifliec dc folTeZ, de raurs,dc ramp^J? de machines deguerrc,de viures amp;nbsp;de munitions. Cela pouuoit débiliter foiblir les courages des noflres, quand ils confideroient qu’ils auoienta^® battre contre vn gros lleuuc, contre dc fortes murailles, amp;nbsp;contre de * .rrf/rx/fWMrt hommes. Les Barbares ayans perdu le Satrape grand amp;nbsp;vaillant Capitain^^ folurent bien dc n’endurer vn liege, ny les maux qu’ils auoient endurezƒ gne du Roy lehan de Brenne, ayans palfé le relie duiour en la ville, dans que le rendemain,les ennemis commenceroientà tanter les murailles Damiette 4- ccllc.Vn pcu deuant le iour ils mirent le fcu cn toutes Icsmaifons tantpubu bandonnee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;priLiees,amp;ayans faitdrelTerfoudainementvnpontdeballeaux,q‘’*'

terêt laditeville mife en feu,amp;fe fauuerêt pardelTus le pont en l’autre partiedu^ uage.Les François aduertis dc la ^itte des Barbares, amp;nbsp;voyans lefeu dedans ville y entreront,amp;l’eftaignirent, làuuans eux qui elloient ellrangers ,1a laquelle le feu auoit elle mis par lès mcfmcs habitans. Les Barbares ayans pî* ce pont,lc rompirent, de forte qu’il ne fut pofliblc dc les pourfuiurc, amp;furenj trouuees grandes richeflès, fur tout grande quantité dc bleds cn celle place


Celle det FrM^eif.


Fichejfes de PfUnietie.


Tortiffiee.


'Putfie eiet Jiarbjtrts.


'fir


te amp;nbsp;riche.

Le confcil eftant aflemblc par les noftres,quelques vns furent d’aduis dcpoüf fuiurc la vióloirc,amp; marcher à 1’encontre des cnncmis,difans qu’iircroidgt;i^^ £c de les dcffairc,eftans ainfi efperduz de celle recete frayeur, amp;nbsp;que deitant 9*^ I’enncmy reprint cœur,amp; alTemblallnouuelles forces,ils dcuoient aller Ic Chaire ville Capitalic amp;nbsp;demeure des Roys du pays, là ou ils hommes amp;nbsp;femmes fi efperdus,elplorez,amp; effrayez,qu’il leur feroitfacile prendre. Celle opinion fut trouuec bonne de tous, amp;nbsp;cull elle fijiuie fi fe fut IbuLicnu du precedent ficge,qui clloit qu’il ne failloit


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îiiiJ,'f'*“liiilfall°!^™™'Ogt;'dinaire,amp;n.itureldiiNilnefutpaffé. Ccftaduis km,,, U, ■ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la venue du Comte Alphons de Poidiers

Noucmbfe l’an de grace 1x51. les Barbares vindrent nbsp;t jc

b^'^ttirenc, amp;les noftres ne cognoiffans Icpays QÂ-*

^‘'11^‘Uix du Nil tantans h en cell endroit là ils pour-

des commencement en vain. Toutesfois fàifans

efpandrc leau,amp; l’enuoyeren vn en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jj'

ils voulurent pafTer, mais les enne-

ï?'^L'l'7P«vn'coups de traitsamp;de pierre,amp;les noftres voulas confer-rHe/'^^^quot;^dufeu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deTours debois amp;nbsp;d’autres matières,les enne-

A%? des n n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vn Æ^yptien du cap des ennemis Ce vint

^'^aiir?'‘^^’^àpu^ IJ nbsp;nbsp;nbsp;^Icurenfcigna vnendroit làoiiilspourroientab

‘^ontre les nbsp;nbsp;nbsp;P‘^hferent,amp; eftans paflez marchèrent tout droit la tc-

T’ele nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chargèrent Ci viuement qu’ils les mird

ayans gaigné le cap

h ^^^'^ppor ’^durlc tieuue firent vn pont de la m.atierequelescnne-^Wcç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;remparer ëz fortiffier leur camp.Ce que les noftres

‘^^’^^^^ntioindre deux toutes leurs forces quieftoienc

^Hç t '^'^’^Heali ‘^^’^/'ohs.Le lendemain toute l’armee des Chreftiês eftant , %t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CQ. p^^^^f^t-'harger les Barbares Ôc les deffit amp;mit en honteufe mhefdrfquot;

grands ëgt;c principaux chefs des Barbares mou tnaîadie amp;nbsp;fon fils Melexala incontinent apres la HloP nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dynaftes de Syrie,vers les Phylarches des

^Perr ^yansdela religion Barbare, aufquels il auoit remonftré Noms^a des Turcs ëz des Sarrazins, difiant que tous des François, amp;nbsp;que fils ateendoient que le

^^ilsç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ç^nroient plus de quel cofté fe toiirner.il y auoit de gran

^cs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Halapeamp;ceux de Damas, mais la crainte

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;danger les rendirent fi bons amis,qu'ils

f^Q Jr fccours amitié.Le Soudan d’Ægypte cftant mort, rTaït ’^^claues nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut donnévnbonfecours tant d'hommes

^^^/^^quot;‘^enbre de ceux là eftoittrelgrand, d’autant que

partie de la ieunefie de leurs voifins, ou riffeiresâ fçpj.^p’^^^^^^^‘'iucs.MaIexala accompagné de ces grandes for-^ofires,quinedemandoientpas mieuxqu’vne

^ouri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils peuflént ou auec vue grande vaillan-

en 1' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grande gloire. L’ennemy ne voulut point G pre

^cgt;mmode,amp;:d’autant queles noftres eftoient ca-

Jde telle^Q’^’^dirent de grandes maladies, de fieb-.p'^’^deures de pieds,de telle forte que la contagion en-’^ris les autres, amp;nbsp;les ennemis clloicnt fi pres

ties Cînr*-

^Pdndrent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des noftres fortit du carap.Sur tout les grandes

grands fcigncürs. 11 ny auoit aucun qui pour fa ,

Cs ? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lt;^7 Loy s attaint du mal,prcmiere-

*•’ r^ourage combattre contre luy, mais en fin il fut

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s.

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouuoït fccrettcment au dcfccu des ennemis fc faire porter^

*' te dedans vn petit bafteau anal le fleuue, deuant que les ennemis en maiftres.Les Seigneurs luy confeillerent amp;nbsp;le fupplierent qu il faute ) luy remonftrans qu’eftant û perfonne fauueles affaires des jjj porteroienttoufiours bien quelque defaftrc qùileur aduint cndroit.il ne voulut le faire,difànt ne vouloir abadonerjes fiens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.„{

bandonné d’eux,amp; qu’il eftoit relblu de fubirôc endurer aucc eux telle »MfleauxUequot;:^ Q^’il pl^^ifoit Dieu luy enuoyer. Deuant que lo peuft remuer le camp i chiirttttt. de la multitude des malades,fes Barbares mirée aual le fleuue des baltc^

auecques des charettes entre Damiette amp;nbsp;le camp des noftres, affin peuflent nullement fccourir,amp; aufli furent quelques bafteaux des noftris par les ennemis, amp;nbsp;les autres mis à fonds. Le Roy eftoit fi atténué de la m que bien qu’il eut toufiours le cueur bon, fi eftccqu’ilncfc Ce peu d’nommes qui n’auoient encore cfté attaints de la maladie, ou q« auoicntguercseu,prindrcnt lesarmcs,amp; prouoquerent l’enncmyauco mais d’autant qu’ils eftoient peu ils furent vaincuz amp;nbsp;deffaiélz multitude des cnnemis,amp; là furent prins prifonniers Charles 5c Alphon^ Nul feceuri du Roy,lcs autrcs furent prins ou tuez, amp;nbsp;peu Ce peurent fauucr. Leca p

eftoitle Roy malade ne pouuoitcftrclccouru ny deffendu parlesniaia Je Roy amp;nbsp;les autres feigneurs qui cftoiét auec luy euflent cfté bien ayl« nbsp;nbsp;*

tans de mourir en cefte fàinétc guerre. Le Barbare leur offrit de fonb^ conditions de paix, àla charge quclcur armee fc retircroit,qu’ils Damictte,qucles prifonniers d’vnc part amp;nbsp;d’autre fuffentrenduZjquctrc^,^^ fuiTcnt faiétes pour dix ans,amp; qu’ils luy donnaffent certaine groffe gent qu’il demandoit.Laneccflité impofoitees conditions. Le ftoit que le Roy eut à iurcr qu’il les obfcrueroit, amp;nbsp;garderoit de point cÿ Piete dtLtyi vouloir d’auantagc que le Roy au cas qu’il ne les obfèrucroit, reniait

Loys rcfulà condition îi execrable amp;nbsp;dctcftablc,dont Dieu le recompt*’* grande foy,amp; confiance,amp;cnuoyavnegriefue punition au Souda, qu’il fut vainqueur, amp;nbsp;qu’il impofàftaux François,telles loix qu’ilvouW gt;nbsp;qu’il fuft grand amp;nbsp;puiffant Princcamp;vaillant Capitaine,amp;fils,ôcpctit fils de grands Soudans,fieft ce que deux efclaucs rachetez elprins d’vncfoudamt rour,enla prcfcnce de plulicurs feigneurs qui ne fen remuèrentûmais,le '’■lt;»» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la fortans auecques les mains fanglantcs, amp;nbsp;cohtinuans enceftera/

U^refence

entrèrent furieufement dedans la tante du Roy,tcnans leurs efpccs toutest umMtfledt ges du fiing tout chaud du Soudan, amp;nbsp;auoient délibéré de le tuer, ou de Je ' f traindre à cefteimpicté que le Soudan luy auoit voulut impofer.

bon Roy,bien qu’il fut au liôt malade, la maiefté de fa prcfcnce, amp;nbsp;la ' c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vifage réfréna la rage amp;nbsp;fureur de ces enragez, laquelle de foy mcimc

froidit, 5c eux demeurèrent là tout court fans pafler outre, fc contantans prendre vif II fut accorde aucc eux, quepourfa dcliuranccdc la pc“^quot;” Roy,5cdc tous les fiens,on leur donnoit huiél mille liurcs d’or,de laquelle me il paya quatre mille, Ôc pour le refte donna fon frère Alphons 5c gage.Et bien que par leur conuention il peut fcnallcrdelà oui eftoit, fho/liefour où bô luy fcmblcroit,fi cft ce qu’il ne voulut iamais partir qu’il n eut pay^to

ladite fomme. Qj^lqucs vns ont laiffccfcrit, qu’il donna pourgagelno Sacrement,ôc que les Barbares la prindrcnt,mais cela n’eft approuue

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s. LOIS J.’ ROY 43? LIVRE XL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;584

bienafleurchiftorien. Alors les François partirêr de Damietteamp;fe allerer de Sy ^5«!*♦»«' lt;nbsp;Fï ric.LeRoy fans aucune fraude ôt. dilatio fit rendre les prifonniers. Vn Barbare ‘ furnóméTurccmiaquidevolleiiramp;brigadeftoitdeuenuEmpereLir ôcRoydes l^oys,faüfât vilainernetfiifoy, nelaifl'a aller que 4000. prifonniers de 1x000.

^uilenauoitjbiêqifil fut coucnu qu’ils fuflent tous rêduz d’vne part ôcd autre. prt(onniers Adódcfperace èc le defir de rauoir,amp;: racheter les autres retindiêt Loys en O-riet,puisvoyâtqueceft affaire tiroir en logueurja douceur des lieux {acrezamp;le défit de rcbaftir ce q les Barbares y auoiêt ruiné, l’y retindi êr.Le nobre des Fi a-Çois qui cftoiêt allez en Ægypte eftoit3iooo. delquels il n’c retourna en Frace lt;luclixmillc.CependâtLoysenuoya fcs deux freres vers fii mere pour la colb-^^bamp;pour luy dire que de quatre de fes cnfins,les trois cftoiêt fains, Sc^Ic qua-^ rricfmecncób'atatpourTafoyChrcflicne'ëïïöïtmört^c il auoit defîré^auoit Pjr icelle acquis la Courone deMartyre.LeRoy fit rebaftir Sydo,Cefarec,amp; la-P“^amp;enuoyâtdeçàamp;delàfcs Ambafladeurs par topics endroits ou il y auoit ^«noftresprifoniersjil les failoit racheter tatoft cet, tâtoft deux cês,amp;:trois ces ^brois.Lanouuelledclaprifedu Roy amena vngrad trouble amp;nbsp;vne telle lice-

France,que plufieurs vagabonds fefleuäs en troupes foubs couleur qu’ils *^^‘”’** fcntvouloir aller à la guerre fainte,tenoient les châps,amp;pilloient le peuple.

de Bourges amp;nbsp;d’Orléans, alTemblans des forces coururent fus à ces beli-en deffirent vne grande partic,contraignans les autres à fe retirer. Blan-

^‘leinercdeLoysaduertiedcfa prifcjdonnoitle mieux qu’ellepouuoit ordre Fd«jf fe-»»/# ^^’^affairesdeFrance,pour empefcherlcs troubles,les diuifions,amp;: les reuolte-

que cede nouuellemenaflbitjftifant quelque-fois courir de faux bruits de J^aeliurance dudit Roy,amp;de fon acheminemet enFrance,pour par iceux retar-entreprifes de ceux qui eftoient prefts de remuer mefiiage durât fon ab-bnceamp;prifon.Et fault biê direquecefut vnbelccuurcamp;miraclc dcDieU)amp;vri ^fîdheur à la Frace que durât l’abfenceôcprifon deLoys,aucû voifin n’attâta au

guerre cotre ceRoyaLime,amp;qu’aucû trouble ne fy efmeut,d’autac quelcs rrMce.

^‘^^Stles autres auoiét beau ieupourexecuter de belles entreprifes. Mais Dieuj^ ^^^orifoit cell Efl:at,amp; la pieté de Loys, leql durât les cinq ans qu’il demeura en / oubliaaucû deuoir de pieté,deuotiô, religio,vaillance, iufticeôc fà^

H^f^^-Deuant que partir il fit recueillir les os des Chreftiés qui auoiêt efté tueZ ^quie/poient çàamp; là en plu fieu rs lieux efpars fins fepulture , et les fit enterrer bonnoablemêtenlieu Sainêf.Savic mcfme fut par les Barbares admiree, et re-ucreecore vn miracle. Dot plufieurs qui pgt;ar force d’armes et par menaffes n’a-uoyét peu eftre induits au Baptefmc,furêt par l’exêplc de favic efmeuz à le rece-^oir.Du comêcemêt il demcüfà en Oriêt,puis il fy arrefta par les prières des Pa P^Squiluy promcttoiêt d’efmouuoir tout le refte des Chreftiés à aller en laTer tffm/.'*

Sainte foubs fa coduite et à fo fècours.Ccpédât que le Roy Loys eftoit occupe a la guerre fainte, le Pape Innocêt 4. envn Concile qu’il tint à Lyon, fit pri-ucrl’Empereur Federic x.de l’Empire,et mâdaaux Eleûeurs qu’ils eufTêt à pro-ccdcrànouuelleclecliô.Cc qu’ils fircnt,ct à fon mâdemêt cfleurêtFdêry Lâtgra UcdcThuringe,leql ayât mis le fiege deuâtV Ime fut frappé d’vne flefche,et toft apres mourut d’vnfleux de vêtre. Apres fàmortGuillaume Cote deHollade fut dieu,mais toft apres il fut tué par les Frifons l’an 9.de fon regne. Eftant Fedcric mortàTarante,Conrad fon fils legitime iflii de luy,amp; non de la fille de lehan dc Brenne Roy de Hicrufalem, mais deConftance filledu Roy deCaftille,fe difbit par le droit de fonpere,amp;Roy de Sicile amp;nbsp;Empereur., difant quedeuant

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ù. L U 1 5 K U ï 43.

l’cxcomunication amp;nbsp;priuation de fon feu perc au Concile de Lyon,il auoitefte alTocic par luy à l’Empire. Affin donc qu’il peut deffendre l’vn ScFautre droit,« partit du pays de Sueue ancienne patrie de ta famille,amp; print le chemin ditaue, ^e^ednk. pendât que Mainfroy fils baftard dudit Federic qu’il auoit faitSe créé Prints de Tarante voulat fe faire doucemêt Roy de Sicile,amp; fe difant feulemêtgouuet Mninfoj ha- ncut d’iceluy,mettoit a fa pofte des garnifons par toutes les villes dudit Royau-me.Mais les Capuas,les Neapolitans, amp;les Aquinates fuiuaslavoloniéamp;lecU' mandemêt du Pape ne voulurct le receuoir,ny ces garnifons dedas leurs Seyeutfal- Luy perdât cœur de ce reftuz,alla au deuant de Côrad,amp; Thumilia fort a luyj^ rf de filua corne fonRoy ôc Prince, luy promit toutferuice amp;nbsp;fidelité,amp;pourfcvtfl

ger des Neapolitas les déféra entiers luy coe criminels delezemaiefté,difitquc jfobuier aux troubles qui apres la mort de l’Empereur Federicfon Neapolitans, pere eufleiit peu aduenir â Naples,amp; en Sicilc,il f eftoit porté pour gouueracui:

Creu de Ce-fitd.

ConradJe dit Empereur.

Mefchance-tf'^e Main froj.

Demande le ^ouuernemet

defdits pays,pour les confèruer audit Côrad,amp; auoit voulu entrer dedas Ja ville de Naples pour fen afleurer,les habitas d’icelle luy auoiêt reffufél’cntrcedes ?ortes,amp;robeifrance.Conradieune Prince qui ne cognoifloitnylesmcufsny CS volontez des peuples d’Italie,amp; croyant aux parolles deMainfroy,lef^quot;^^^‘ cia de fon bon office,amp;alla aftieger Naples, deuat laquelle il fut Icfpacedeliuii mois, amp;nbsp;en fin la print par famine,la defmantella,puis fit rebaftir les murs d ied-le. Incotinctla ville de Capue enduramefme fortune, amp;laville d’Aquinoiut bruftee.Corad feftat rêdu maiftre paifible de fon Royaume,il ne luy reftoit pi que l’Empire,Ôc eftat de l’humeur ambitieufe de fon pere,voulut côferucrccw tre d’Empereur en fa famille.Eftat de retour en Allemaigneil trouualesfalt;ftæs amp;nbsp;les partifas duCotedcHolla de Empereur biê fortes,amp;toutçs chofes àhy^ traites. Adoeperdat tout enféble cœuramp;:cfpcrâcc,laifrât enSueuefo filsCotadm amp;fafême fille duDuc de Bauierc,il retourna en Italie,là où il mourut, nô las ion pço d’auoir efte êpoifoné.En mourat il laifta fo fils abfêt fo heritier, ôduydo^ia pour tuteurs quelques feigneurs du pays de Bauiere qu’il auoit menezauccloy pour la cofiâce qu’il auoit qu’ils fcroiêt fidelles à fa fêmeamp;a so fils. Les villes qui auoiêt efté ruinées parCôrad,portoiêt vne extreme haine à leurRoy enfant, fes tuteursamp;gouuerneurs,amp; ne vouloicntreceuoir leur comâdemét.Lcs autres f y laifterent aller.Mainfroy qu’o foupçonoit auoir fait êpoifoncr Corad, amp;nbsp;qi» des le comcncemêt auoit voulu fe faire Roy,alors retobat derechef en ceftecu pidité faifoit tout ce qu’il pouuoit pour faire par faux bruits hair cesgouuet' neurs,amp; demada le gouucrncmêt du Royaume de Sicile aux feignenrs d iccllc» à ceux de 1’Abruzzo,de la Fouille,de la Calabre,amp; des autres Prouinces leurre-moftrat q ledit gouucrnemét efloit mieux deu à luy qui eftoitné,nourry,amp;d^^ ué en ccRoyaume,qu’aux Bauares qui au no du pupil gouuernoiêt auec toutes pilleries amp;iniuftice.Maisenvnfigrâd Royaume auqlfontcoprifestâtdePrO' uinces nbsp;nbsp;tat de villes tat au cotinent qu’é vne I/le trefriche,tous n’eftoict pas

Siale tributaire au pa^e

mefmeaduisamp;voloté.Le Pape Innocét retournât de Fracc alla vifiterle Royaa me de Sicile, coe tribu taireamp;valTal au fiege Romain,amp; entra auec grades forces dedâs Naples,qui iaauoit parles habitas d’icelle efté reballie. Mainfroy iouant de fes tours amp;nbsp;finelTes accouftumces,allaauecques grande reuercnce au devant duPape,raireura d’auoif efl:é,amp; vouloir toufiours eftre trcshûblcamp; trelobeH at feruiteur,amp; fils du Pape amp;du fiege Romain,amp;qu’au nom del’vnamp;delautr^? defiroit auoir le gouuernement dudit Royaume,amp; corne il eftoit dextre, eau G amp;nbsp;hmulé, il feeut vfer de tant d’artifices auecques Icfquels il amadoua amp;pip^

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f’Kquel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;43- LIVRE iu

'^YQUî îïiQ P^fti cle ƒ' parauant pour auoir appertement contre le fiege Romain

de°^ P^’^^j^uoitefté excommunie, fegrcgé del’Eglilê, amp;par ce rrotn^eU ^^'^‘^^'nunication d’honneur , fut par le Pape reccu en

l'on^'*' *’PtiXù nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*“t “quot;fi™-'»’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;1°- F„, M.,i

a la nbsp;nbsp;P‘^ute de Tarante a luy faite par fon pere, ôc kiy fit plufieurs Pn»« 4e -f»,

àM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grande partie de l’authorité des Bauares.

Pf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^j^ples mourutjmais dés qu’il fut maladcjMainfroy ûns atten-

\ ^æ^ülir P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nocera,amp;les armajauecques Icfquels il alla à i’im

de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^P^j T^ldoutoientderien,amp; quihyuer- /uifsdsj^e-^

Êft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ofta leurs armes,chenaux, viurcs,munitions, ëc. engins

decede 8c enterré ledit Pape à Naples, Alexandre enuoyavne armee foubs la charge d’OólauianV'-

Mainfroy. Mais eftant Mainfroy auf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pris de fon ennemy,iine i’ofaattaquer, ôc fut contraint

voyant qu’il ne pouuoit auecques fes forces refifter ^’’'P^^'^dre,parrufeilf’endeliura .11 fit Gcrcttcment fortir 'd’'’^Vns aulfi fins que luy lefquels eftans vn peu loing,en fubor-ent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qtp I *»cfchans qu’eux j qui eftans veftuz de dueil amp;nbsp;tous efplo-

lan ^Sjl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Sueue auecques des lettres qu eux mefmcs aüoy-

contrefait, amp;nbsp;aucc l’armes feintes portoienc

Vqv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ccl^c^pofturc futcrcuë comme

f pet'\^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftant trompé par ce bruit leua le fiege, amp;nbsp;les Bauares

k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mort,amp;fe laiftans pipcr,abandônerent leditRoyaume,

n’ayas plus perfonne pour qui ils le deuftent gouucrner. dueil fit de belles amp;: fomptueufes funérailles, come pour

Stande B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lethrcfbrduRoy, quieftoitàPaîerme,doniildô- Matnjrty ,

I nbsp;nbsp;RQ^''^’''P^üsa ^^?f^®'^‘^‘i’‘aed^fjtfairieamp;proclameRoy de Sicile,pource

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ac fo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;heritier desRoy s d’icelle,Sceftablit fa puf

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fceuftque Conrac' quot;

I gç èc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nouuelle de fa mort creuë, amp;: approuuée de tous.n -

1 Coiifia^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auecques le Roy d’Aragon, luy donnant en maria-

I çt^ ^yne5 niais le Pape luy recommença la guerre, non feulement I JïîJZ^d’vnj^^^^^^’^'^J*rince,amp;vfurpateur,encequecommeBaftard ilfeftoit I ïçV nbsp;nbsp;hereH^^ndataire de l’Eglifc Romaine , mais auifi comme à vn stitnte.

I leq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nnemy de la Religion Chrcftiëne,amp;appclla cefte guer-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ ^^^oya de toutes parts des prefeheurs pour animer paë

I cöj^ qu’ils J employer cotre luy en la guerre qu’il luy vouloit neuroient employer au fouftië de la guerre fainte. Ainfi fc en vne guerre particuliere,qu’ellcoccafio pou-

Ado^^'^^^^pnuu •'^y?^^‘^^^^nrerd’auantage en Orient? Qu’elle elperan-riç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;suoir de nouueau fccours contrôles Turcs amp;nbsp;Sarrazins?

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prières ôc des l’armes des fiens,il partit de Sy-

i vnç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exemples de picté,de confiance, amp;: magnanimité , 2

pQn nbsp;nbsp;^ftnit d^^ jP^^yne Blanche fa mere peu apres la nouuellcreceuëde

enterrée en l’abbaye de Maubufi- '

. ) fin elle auoitfbndec auecques celle du Lys pres Melëun.

Ddij

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^^2, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5. L U 1 5. K U ï 43.

Itrtunt Je

Alt; /m

Son trefpas auoit laiffé la France comme vn nauirc fans pilottc,amp;eftoitbefoin? de la fccourir proptement par fon retour. Adonc il partit,lai(rant en SyrieleCaf dinal de Rome Legat du Pape, amp;vn vaillant Cheualicr nome Geoffroy gines.La troifiefmc nuidt apres fon defpart, vne tant furieiife tcmpcftefcHcU^ qu’elle pouffa fi nef contre vn rochcr,raais cefutfanslecaffer,ny brifer,(lo''' celle grace miraculcufc fut attribuée aux prières de ce bon Roy.

Eftant en France de retour d’vn fi long voyage,il trouua prefque tousdepiæ rez les affaires de l’Eüropc qu’il auoit laiffez en affez bon cftat. Eftatmortlb'quot; {^faires de percur Guillaume Comte de Hollande, les eleéleurs de l’Empiren’eftoientp^ flere^quot; d’accotd fur l’cleélion d’vn nouueau Empereur,car les vns en vouloicnivi* aleurfantafie,amp; les autres à la leur. En fin ellâs corrompus par argent, Icsvns sthiCmeen elîeurét Richard frere du Roy d’Angleterre,les autres AlphonfeRoy deCaiu*' l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Schifme dura ans,ou felon d’autres 13.01118.

fOFwe nbsp;nbsp;hoys eftant de retour en fon Royaume fit plufieurs belles ordonances pouf

tenir les gens de Iuftice,Baillifs,Preuofts, amp;nbsp;Sergens en leur deuoir,fans eftr^ pineurs ny magers fur peine d’eftre definis de leurs offices.Entre ces ordonufj^^ fut celle tant rieoureufe contre les luges qui fe l’airroiet corrôpre,amp; quiftroiec

attaints de concufïions amp;c malucrfàtions en leurs eftats, caripar icelle il ftoit deffendu d’acheter aucune chofe meuble ou immeuble dedans les licüi^*^® leur iLirifdiôlion,ou d’y cotracler alliance ou mariage, ou d’y auoiraucunsbc' Deffenfei de ncfices pour leurs cnfans,ou d’y prendre ou permettre cftre prins aucun prefent (orritptoitt. IcLirs fêmes,ou feruiteurs. Et iurlareformation de la iufticc,clela police,amp;-des finances, il fit plufieurs belles ordonances femblables où celles del’acicnn« Rome,amp; fi quelqu’vny contreucnoitilluy faifoit faire fonproces, chacun felon les defmerites. Les vns eftoient condamnez à amandes pccuniai' ■cotrelesUaf^^^-gt;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pout Certain temps en Afie contre les infidclles. Ilot'

fhemateitn. doniia que les Blafphemateurs du nom de Dieu, ou des Sainâs fuflentmat-quez lur le front d’vn fer chault,ou euffent la langue percee,mefmcs on dit qu il fi t en ià prefencc percer la langue à fon Admirai pour auoir renié le no dcDl^“' ^'y^^”^^“^^^Toutesfois il n’cuft iamais Admirai ordinaire d’autant,qu’il n’auoitaucuneni£î faute. “ nbsp;nbsp;cnion obeiffance,ains quad il faiïbit vn voyage outre mer,il empruntoitdefû^

beau-pere,ou de Ion frere Comte de Prouence des ports au dit pays pour drd' fer fon voyage,pour lequel il empruntoit des vaiffeaux desVenitiensamp;des Gî' neuois qui luydonnoientvnAdmiraI,Iepouuoir duquel ne duroitquctatqö^ ciajfalejlM gueppc5^ le voyaged’oLitremetduroient.ilchaffa defon Royaumetouslf^

^uiert.

Banquiers Italiens pour la grande cuacuation de deniers qu’ils fàifoient. lld«-fendit les bordeaux amp;tous ieux, hormis ceux de l’arc amp;nbsp;de l’arbalefte.

Trafic il a Damiette.

Son depart de l’Orient gafta tous les affaires de delà. Il y auoit audit deux grandes marchandes amp;nbsp;fignallees villes par deffus toutes les autres. Afl^' uoir Damiette pour les Barbares’, amp;nbsp;Acre pour les Chreftiens, laquelle la perte de Hieruûlem eftoit leur ville Capitallc, en laquelle fefaifoit le coiru^

pÆthyopiejde l’Arabie,amp;d’autresheurcufcsôiIoingtainesproLiinces,amp;cofrp^^’ ptMolrJee làles Vcnitics,amp;Gcncuois en tiroietee queboleur fébloitpourletrâlp'’^ remtienscr [et ailleurs.Lcs François durât le temps qu’ils iouiffoiét des pays de delajpof^“^ refpcélaux Venitiês amp;nbsp;Gencuois,à caufe du bon fecours qu’ilsauoic^ donné à l’entrepnfe de celle guerre ßiinte amp;nbsp;auoiét done la troilielmepartie

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59^

quot;^'Vont'uAoraéenueR^'^ ' ' j^iol‘ n S toi'J'’^'^^''AcVeUï^^’^^* s^tJ'”quot;”

rxœsSs-'-*'^;,

I M^^^auokeîkémaûeea 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Anucteû''?^^^

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'•ts,., “«’S amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J y’”gt;?‘t «ï-,

*'£'“.'’‘''’dwt d?l'c°“’“?V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Koy }çj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;empire de la mer, comme ceux là tau^,.

plü ? ^'^^^ilie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amis, fi eft~cc qu’apres fon depart l’eftans leu..

l-i, ^OfahL ^^^^oufiesrenoLiueUees, Philippes de Montfort lemÔjElroit ‘’illle 1 ‘^aUYC„„ ■ nbsp;nbsp;nbsp;,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-, renttftnscr

^ît ’ Conf I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu aux autres. Les vns amp;nbsp;les autres auoient leur Gtsewen.

^^^)leuf5 pi '^ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Podeftat,leurs officiers,leurs loix, ordonnances,amp;

^cbaTf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iuftice.Mais outre ces chofes profanes, il fourdit en-

chofes facrees.LesvnsSe les autres difoiêt que l’Eglifo de ^ap nbsp;nbsp;^’J^jtîiais pour cela ils ne vindrent pas du premier coup aux

lit! aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quefapuiffancef’eftendoit ordonna que l’Eglifc leroit

autres,amp; voulut que fon ordonnance leur fuft incon-

le»» irllft’

fo ■? Geneuois fins attêdre l’ordonnance du Pape fe faifîrêt Cimetiere,le cloiftre,amp;; l’enclos d’icelle,amp; en firent 'y»e£^ (lç'y'‘^^''‘)ôcpô(n ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;garnirent de munitions de guerre. Philippes voy oit

îiij ^b^enij. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Les Vénitiens indignez de ceftebrauerie,partirent

a de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rompans la chaîne quii’enfermoit,

galleres à trois rangs des Gencuois, amp;nbsp;a vingt trois naui- its renititi» ^^^^^ent démolir èc abbatre l’Eglifc de Sainà Sabe, com-r nbsp;nbsp;nbsp;’

parleurs ennemis en ce qu’elle auoit efté accommo-Ii«s7quot;'nierco?3“*“'*““‘ l’an mille deux cens foixante vn. Ce different Vâh ? ^®^in ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feulement d’vnc cruelle guerre, mais auffi aux La

grand Empire entre les Grecs amp;nbsp;les Barbares. Delà en a- ” ks nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4^crellesfaugmenterenrde telle façon qu’ils fe donne-

j)-^^^iftres tant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘'^^^^^uelles du commencement les Vénitiens furent

aunj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grandeur de leurs forces, que pour eftre fecouruz des

gt;i»oM ’’mon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puiffans en guerre,

doh^^ ou ih nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Brenne, Baudouin fon gendre fe retira à Conftan-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affaires en pauureeftat, amp;nbsp;mauuaifcefperançed’y

’ poli Wki nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aucune bonne fin d’iceux,delibera d’enuoyer vn

* Iny nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Poing de la menaffe ôc attante des dangers

* ôty nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Prefor, d’autant qu’il cognoiffoit que coufi

» üoj^'^Mion nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grande aipidité,vnpremeamp; guerdon d

ni J Argent fc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceux qui ont les pupils en garde,de k„

,jUlt;

,ov«

^ön fil ^^’^4uès I autrement,car il emprunta vne groffe fomme ' mains^^ nbsp;nbsp;niarchans de Bruges, amp;nbsp;leur donna corne po

pour le nourrir amp;nbsp;entretenir, leur promettant amp;nbsp;f des deniersprouenans des terres qui)

Dd iij

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5^4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S. L O I S 5?. R O Y 43.

en France.Ces marchàns mirent cell enfant qui eftoit leur gage,â Vcnife,cepci^ dant que le pere demeura àConftâtinopIe auec plus de courage que d elperace.

Nous auons dit cy deffus que deux grandes familles delà race des Empet^^'^ Deux races de Turquie qui au parauant eftoient en different fur la contention del Emp*' deTnr^Hie. j-g feftoient teconciliees par vne affinité. La plus grande authorité eftoittombée entre les ftiains de Theodore fils deBatazes. Theodore mourut furlere-

nouuellcment des haines d’entre ces deux nations, amp;nbsp;mourant laifla deuxicti' nés enfàns defquels Michael Palæologue fc fit tuteur, en efpcrance de fe hits maiftre de l’Empire par la mort de ces deux pupils .Or eftant homme dcg^n Princed’^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;haulte entreprinfe,il alla aflaillir Guillaume de Ville Princed A-

th^itynincH. chaie,comme il rcucnoit du voyage de Syrie, Sgt;c l’attaquant en battaillc lé vain-

• quit,amp;print, amp;nbsp;ne le vouloir lafcher que ledit de Ville ne luy donnai!la viW de Ragufe.Eftant vainqueur de ce Prince, il alla partoute la Grece animant Sé' GrwrfwwK exhortant les gentils-hommes dudit pays àfe reflbuucnirde l’ancien honneur • tontre les de la Gtcce, qui auoit donné aux hommes la premiere congnoiflancedesnrts • Fwflfw. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fciences. Qiïils enflent à fe mettre en liberté,alfin qu’eftans accouftnm'^^ ’

de commander ils ne fè miflent en fcruitudc, amp;nbsp;ne permiircntqueleurpatt^ -noble amp;nbsp;fi ancienne changeaft de loix,de coutumes,dc langue,demeurs,u‘'^' quot;nbsp;hits, amp;nbsp;de ceremonies , amp;nbsp;futelchangec au nom de la Gaule Grece. Il aliénaquot;’ bla beaucoup deforces,amp; d’hommesdefireuxdereconurcrl’anciennelibtt-Pdî^eobgue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Grece,amp; falla prelènter deuant Conftantinople.Baudouin voyant que

Mßie^e Con- de fehfermer dedans icellequi voyoit de les yeux la noblefle delà Grece,SiP^' jkmdno^’le. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.


Forces des Fenititns.

Hellefpant.

læologuc, ce ne feroit paslemeilleur amp;nbsp;le plus expdientpour luy, veu md-mes qu’il n’auoit que bien peu de forces des François,amp; d’ailleurs la plusgnm-de partie de l’armee nauale des Vénitiens (furies forces maritinresdelaqucu^ iufques alors les affaires amp;nbsp;lapuiflànce desLatins fcftoietappuyezlfcnclto^ lee a la guerre contre les Geneuois, il faduilà d’enfermer le deftroit del Hcnci-fgt;ont auecles nauires des Vénitiens qui refloient au port,pour cmpefch£rlt;l^® ennemi ne le bouchaft, amp;nbsp;n’euft liberté de roder la cofte de celle mer, cpi'* ne femparaft de toute la poflcflîon d’icelle qui eftoit la feule elperance desno-ftres.Ainfi l’Empereur Baudouin, amp;nbsp;le Patriarche luflinianfembarquèrent de dans leurs vaifleaux pour exécuter ce qu’ils auoient rclblu en leursronlcils.Lo citoyens delà ville fe voyans deliuresdes noftres, de nuiélouurirent les porte» , à Palæologue, amp;: aux Seigneurs qui eftoient auccluy,amp; auecgrandeioye

legreflèles receurent. Ce quiaduintl’an izyg. le 55. an apres quelle auoit elle prife fur les Grecs parles Frâçois amp;nbsp;Vénitiens. Baudouin amp;nbsp;le Patriarche voy‘'t5 leurs affaires en fi piteux eftat fans aucune elperance d’y pouuoirdonnerreffle-abandonnèrent la Grece^

bMdonnee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j tfiireS

Ce pendant le Roy Loys eftoit en fon Royaume, donnant ordre aux anau

d’iccluy,menat en là royauté vnevie devray Roy,en la religion celle dvnvray riefiiinlle homme d’Eglile, en la iuftice failànt l’ofiice de vray iuge, amp;nbsp;en toutes les adios le monftrant homme de bonne amp;nbsp;làinéfe vic.ll eftoit fobre en fon boire,mati'

gcr, amp;nbsp;parollesjfes habillemens eftoient fimples amp;nbsp;non diflolus,il ne portoy safoirleteei foyc ny pierreries,il ne depedoit point en multitude d’habits, faifoit moder^siBH. punir les malfaiÔleurSjet donnoit grans biens aux pauures. Il fit baftir plulie^’ . .. Eglifes et monaftcres, c’eft aflauoir Reaumont, l’Abbaye de Saind Anthour^ J. aßmens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celles dc Maubuiflon et du Lys ( dont l’édification eft

■ — nbsp;nbsp;nbsp;-■ ------- - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..... auciinJ

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S: LOIS 9. ROY 43. LIVRE XL 59S

lucuiis (comme nous avions dit cy deffus) attribuée à la Roy ne Blanche fa mere) Sc pluQeurs autres Religions de lacobius de Cordeliers. Il fit pareillemét aParisbaftir l’hoftel des Qmnze vin gts pour les trois-censCheualiers aucuglez enhtene Giinte, amp;nbsp;l’hoftel Dieu pres l’Eglife noftrc Dame, l’Eghfc d« Begui-ncs, des Blancs Manteaux, 6c de Sainte Croix de laBretoimerie. u nbsp;nbsp;nbsp;J-

ftirleconuêt des Chartreux, aulieu appcllé Vauuert pres la porte Saint Miche alotsnbmeelaporteà’Enfer,6cceluy des Carmes. APonthoi eyn o e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

àVemon fur Seine vn autre,amp; d Saint Cloud pres Pans, 1 Abbaye des Corde lieisquYfabeaufafœurfonda afarecp-ieftc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.„„’rt-nvnn

Quandles benefices del’Eghfe efeheoient a fa donation au ant c^u il en vou-teU rLn.''f-S-roitauxsensd=nend=lTftat^^^^^^^^^^^^

'• nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;, t • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiR pfioient clercs, ociettrez, oc ufo Proutitonats

, ratnuifc

, nbsp;nbsp;Woimman r^ue ceux a Sy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„a conferl des gens foges . Û

, tftoiaidiomrraet çi^uil ne reff nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ScIufociets.Sc öfter du tout j.

, feWfiçnncinaUecutedebienre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Edit,lequel i.jgt;.

1 lesabuiqinfefaifoientenluftice. A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rz Muons bien voulu interer

tonsanons ûraeVhifioireduSire de lointnlle, 6c lavions

tuknofoç. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nr^vàeîïance,eftaUÆonscv-^etousnoz

' JJousLoysvarU^race AenieuK y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;encv^elques offices

leiwet f«v

les 1

• Miù,Pïeuofts, Maires, ^i^es, nbsp;nbsp;______ ferment aiietantquiUferont “

“«'JnsMàttsofficcSjüsferont t „mctiicVes Siileftrarrgercomeau mGmtmlt ■ »«e^ùonàeçerfonnesunt a—S.Sççrouuees. -H-

A /nforentputrH.enUens8cencorçs,fe\olexigence

MOTentenioignosfliiiSc iiAAWlt;;VtcuoftsAuces,8catitresofficiersnDUS p.mi.Sält;i«

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^.eenxàlfenrsinferieursScfnVietsJ--

5W aïiotis^amp;anoffrc co^to nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apq Comtes 2lt;. atitt es offi-


^^■ff\iteforicrs,Recetienrs,Preu.oits, ^ti , . nbsp;nbsp;_ a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^^Xsaarderbt

•'^Wtutrernetteutsdenoxftna^^rutMotqw^

•\Arn,fotrfoitenetaeriéCtfote»t,oamp;e,n5arrrenui(e^^^^^

k *lt\it'it\ii\\efairexeux,na.\eutsfemes,8cent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V cAA^erpnAreamp;r.te^*^*’*quot;“

\ 'Wrr»tiirr4orieneamp;teceu,qtiÄs\efefotincontinent8tfonsdenveridte8cie \ quot;nbsp;Wi,Ytfemb\a\Àement ou i\s ne fer ot faire aticuns dons ne pref eus a anen \ '^WsdhtiXsfoXentfubfets pont o^neXo^nefanent onftiv^ort,6^anec(xues œ \ “iriRrQrçweXaendsfcaurbt 6ceogyvoiffrontanenns officiers, eignens,on an \ ' ^iifeatra'pinenrs,6dAgt;nfenrsenXenrsoffices,paro^ioy ns doinenti^et te enrs \ ' Xinefflt;ees6cnoÇrrefethice,o^As neXesfon^Xedtot,nei^atfanentgt;çromi e^an \ ' irnnét.kins e^i'AsXes ^nriitbt,6c cotti^etbt feXb ojueXe casXeteqmert,en one

ÇiTAVTWt à«

• ivj'i-gt;'x^ü^TO.(i,(ics^sa\ac\inen.a\nencvavvm'c.v-vNKj«Kvjo,.v.^-^~^-.-- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^atuw«.

®fQier^t'^nvv%\ev\antnons,tY^ecenono\iÇtan\.À%fo\.enX.^vJon.exoe\ia'tit

\^e\.\'î\\s.lt;s «»^ev^nents, tontes anttes ^eits ^e eonvKinne affin, Vy^^^f'i’trnenteittiXsfcien.t ^at^eT,^Q^i\a ayentetaaitte Âeneontit\e^^lt;^^^^ Y WK.ïinn^^^sfetWAet^ontX^etaxnte ÇiC^ttrittto è^enox tnatns nbsp;nbsp;àeWote

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S • L O I S 5). R O Y 4^3.

Sur les mariages.

Juries detts.

du monde, mais auflî de la peur amp;nbsp;punition de Dieu. Et apres nous prohibons« Sgt;c deffendons à tous noldits Baillirs, Preuofts, Maires,luges amp;nbsp;autresnozoffi- • tiers, qu’ils ne lurct ne diet aucune parollc de Dieu,de là digne mere, amp;nbsp;des be- » noills Saints amp;nbsp;Saintes de Paradis,amp; a femblable qu’ils nefoiétioueursdedez, • ptsMeaiix frequentans les tauernes amp;nbsp;bordeaux fur peine de priuation d’oftice, amp;depu- • (^uuemes. nition telle qu’au cas appartiendra. Nous voulons auffi que toutes les fo les * femmes de leurs corps amp;nbsp;communes foient mifes hors des maifonspriueesA' ’ lêparees d’auec les autres pcrlonnes, amp;nbsp;qu’o ne leur louera n’affermera aucunes * D« f^iilar- maifons ny habitatios pour faire amp;nbsp;entretenir leur vice amp;nbsp;pechc de luxure .A- * près ce, nous prohibons amp;nbsp;deffendons que nuis de noz Baillifs,Preuofts, luges, • amp;nbsp;autres officiers amp;nbsp;adminiftratcurs delufticenefoyenttant hardis dacque-* ^xiaies. rir ne achepter par eux ne par autres aucunes terres ne poffeffions es lieux dont' ils auront la iuftice en main, (ans noffre congé, licence, amp;nbsp;pcrmiffion, amp;nbsp;que * Ibyons premièrement acertenez de la chofe. Et fi au contraire le font,nous vou « Ions S)C entendós leldites terres amp;nbsp;poffeffions effre cofifquees cnnoftremain.h « au femblablene voulons que noz deffiifdits officiers fuperieiirs tant qu ilsiecof « [- en noff re feruice,marient aucuns de leurs fils,filles, ny autres parés qu ilsaycnt, « en leur bailliages amp;nbsp;reffiorts,fiins noffre congé Ipecial. Et tout ce dcldits maria- « ges ôc acqueft? deffendus. N’entendons point auoir lieu entre lesautrcslu- « ges amp;nbsp;officiers inferieurs,ny autres mineurs d’office.Nous deffendonsauff que * Baillifs,Preuoffs, n’aucun autre ne tienne trop grand nombre de fergens, ny de » bedaux, en façon que le commun peuple ne loitgreué. Nous deffendons pa-' rcillementque nul de noz fubicts ne foit prins au corps ny emprifonne pour ‘ leurs dettes perfonnelles fors pour les noffres,amp; qu’il ne foit leueeaucuneam^' ' de fur nofdits fubicts pour fa dette. Auecques ce nous effabliffons que ceuxftui lt;nbsp;tiendront noz Preuoftez,Vicomtez, ou autres noz offices, qu’ils ne les pumeut • Surl/sof- vendreny tranfporterâautre perfonne fans noffre congé. Et quand puh^^]^ feront compaignons en vn office, nous voulons que l’vn l’exerce pour tous.

* orror** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nous dcffendons aufli qu’ils ne deffiaififfent homms^de làifine qu’il tienne,fans

cognoiffàncede caufe,amp;:fans noffrefpecial commandement, amp;nevouloP^ /ftîpffs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il foit leu é aucunes exalt;ffions,pillcries,tailles,ny couff urnes nouuelles. Ad-

fi nous voulons que noz Baillifs,Preuoffs,Maircs,Vicomtes,amp;autres noz 0^^ ciers qui par aucun cas ferot mis hors de leurs officcs,amp; de noffre feruice, qungt; foient apres ce qu’ils feront ainfi depofez, par 40 . iours refidens au pays dewgt;; tes offices en leurs perfonnes,ou par Procureur fpecial,affin qu’ilsrefpondenU ceux qui viendront nouuellementauldits offices à ce qu’ils leur voudront uC' mander de leurs meffaits ôc de leurs plaintes.

Par lefquels effabliffiemens cydeffusdits le Rpy amanda grandement m frettojiUe Royaumc, tellement que chacun viuoit en paix amp;nbsp;tranquilité. Au parauat 10 farts '}£du(. fice de Preuoff de Paris le vendoit au plus offrant, dót il aduenoit que pluncu ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pilleries maléfices effoient commis, amp;nbsp;effoit totallement iuftice corrom

pue par faneurs, dons amp;nbsp;promefles, dont le commun peuple n’ofoit habiter au Royaume de France, en forte qu’il effoit prcfque vague, amp;nbsp;fouuentcsfois plaids de la Preuoff é de Paris,n’y auoit que dix perfonnes au plus,pourlesgt;'^*^^ ^^iÊequot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;abufions quel’ on y faifoit. Pourtant ne voulut plus le Roy que la

uoff é fut vendue, ains voulut que dorefiiauant elle fut donnée à quelque?^ fage hôme, aucç bons gaâges, amp;nbsp;fit abolir toutes les mauuaifes couftumçs

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s. LOÎS ROY 43? LIVRE XL


597

Icpourepeuple cftoitgreiieau parauant, Sgt;c fit enquérir par tout le pays ou il pourroit trouuer quelque bon iufticier. Et luy en fut amène vn qu’on appelloit Eftienne Boileau, auquel il donna l’office de Preuoft de Paris, lequel depuis le gouuerna treflagement audit office,en forte qu’il n’y auoit larron ny autre mal-laâeur qui ofaft demeurer en Paris,que tantoft il ne fut pendu, ou puni à la rigueur de iuftice,felon la qualité du deliól. Entre les autres belles ordonnances amp;ftatutsqLi’ilfit,ilenfitvnetouchantla prouifiondes dignitez, Abbayes, amp;nbsp;autres benefices du Royaume de Frace,amp;:cnfuiuat les faints Canós,Decretz,amp; ordonnances faites tant du têps de Clouis premierRoy Chrcftien,quc par l’Em pereur Charles le Grand fes predeceffieurs, amp;nbsp;contient ladite ordonnance la for fiiequifcnfuit.

“ Nous voulons amp;nbsp;ordonnons que les Prélats de noftre Royaume,Patrons,amp; » Collateurs ordinaires ayent leur droit entier , amp;nbsp;en iouiffient fi que chacun aye ueuénientce qui eft de làiurifdiôlion.Voulons queles Eglifes Cathedralles, amp;nbsp;Uts, » autres de noz terres ayent libres leurs eleôlions,lefquelles fortiront plainement quot;nbsp;'^^rcffeôi:. Voulons en outre amp;nbsp;ordonnons que les promotions desPrelatures, ’ Qignitez,amp; autres Benefices quels qu’ils ffiient, amp;ôrhces Eeelefiaftiques foient ‘ ^tesfuiuant l’ordonnance, dilpofitiön, amp;nbsp;determination du droit commun - contenu es facrez Canons amp;nbsp;Conciles de l’Eglife de noftre Dicu,amp; feldti les De * ‘^'^cts des anciens faints peres.Nous plaift que les exactions amp;nbsp;charges infuppor-’ nbsp;nbsp;nbsp;impofees par la Cour de Rome a noftre Royaume, amp;nbsp;par lefquelles il eft

’ ^Ppourifort miferablement, amp;nbsp;lelquclles on y pourroit impofer cy apres, ne ' » oientdeformais leuees en forte quelconque,fil n’y a raifon euidente,iufteamp;de •’ccdîîte qu’on ne puiffie point euiter,amp; fans noftre exprefle volonte nbsp;nbsp;confen-

• 'cnicntdes Eglifes denoftrcRoyaume.

llauoit eu de fl femme Marguerite de Prouence cinq fils, dont les quatre c-foient viuans.Philippes premier qui luy fucceda à la couronne, Pierre qui fut ^tnte dAlançon,Robert qui futComtedeClermont en Beauuoifis amp;nbsp;qui cC-P'^'^lalheritiere de Bourbon duquel eft defeendue la maifon de Bourbon, lean f » fi^hutfurnommé Triftanquinafquit en la terre fainte qui fut Comte deNe-

amp; toys qui mourut ieune. Il euft auffi de fa femme quatre filles, alla- sesfiHes'. ^oirBhnche qui fut femme du Roy de Caftiile,Yfabcau qui fut mariee auRoy c^cNauarre,Marguerite au Comte de Brabant, amp;nbsp;Agnes au Duc deBourgon-gnc.Dcuant que faller coucher le plus fouuent il faifoit venir fes enfans deuant Meiirrecordoit les beaux faits amp;nbsp;dits des autres Princes, amp;nbsp;leur difoit qu’ils , ^esdeuoient retenir pour prendre exemple, amp;nbsp;pareillement leur monftroitlcs festnfani!^ *iitsdes mauuais hommes qui par luxures, rapines, auarice,amp; orgueil auoient perdu leurs terresSc feigneuries,amp; les enhortoit d’en auoir fouuenance,affin de rgt;efaire comme eux.Ilfetrauailla fort à mettre paix entre fes fubied;s,mefme-

entre les Princes amp;nbsp;Seigneurs jlefon Royaume ôedefes voifins. Il fit la ksis. pan,apres fon retour d’outre-mer, entre les Comtes deChaalons deBour-gongnefon fils qui auoient grande guerre enfemble.Et pour faire ledit accord, il enuoya plu fleurs gens de fon confeil iufques en Bourgongne à fes defpens,iuf quesaee que le traiéle de paix fut coclud. Pareillement il mit d’accord le fècod f»fre fes Roy Thibault deNauarre auccqucs les Comtes de Chaalons amp;nbsp;deBourgon-gnequifiifoientgrandguerrel’vncontrerautre,amp;le feitàfes propresdelpês.

Apres qu 11 eut fait la paix entre les Princes defufdits, il fefmeutvne grande

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ö. LOYS ^^■RO’Y 45’

filtre le Comte Thibault de Bar,amp; le Comte de iafœur àfemme,lefquclslècombattirentrvnrautreraain^^^^j^^^jj.cr,pi’?2jji quigny.Le Comte de Bar print prifonnier le Comte de Lux^*^^ gna le chaftcau de Ligni qui eftoit au Comte de Luxembourg

ui

hnâin deÛbubsP^'

me. Et pour la paix le Roy y enuoya Poton le Chambelw^ apP^^^f fî^ i medumonde en qui il croyoit le plus. Et tant fit le Roy q^,^

gens de fon grad cofcil le reprenoient aucunesfoiSjde ce qu ’ P

peine à appaifêr les cftrangcrs, amp;nbsp;difbient qu’il les deuoit Wi qu’apres qu’ils fe feroicnt bien entrebattuz, leurappoi»^®’®®®^

‘‘fin ten

Pti2p°r h

coup mieux puis apres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r3rfæf®‘‘®'Je'''

Aop'^y eurrefpondit le Roy qu’ils ne difbient pas bien«

.xnces si grands Seigneurs qui font voifîns de mon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yoir *

, les laifTe guerroyer les vnsaux autres ils pourroientdireentre^^^^-^^^jlsa^^,^ de France par fà malice nous

laifle guerroyer, amp;nbsp;pource

cr4zWf Âe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moy,amp; me pourroient venir courir fus, dont nbsp;nbsp;j 9^^^ jjs- *■

l’ire de Die» bcaucoLip endurcr,amp;: d’atiantage ie pourrois encourir Pire d^

F-'Hoift eft celuy quif efforce de mettre vnion amp;; concorde en

Pour le bien amp;nbsp;iuftice que les Bourguignons amp;nbsp;Lorrains V

’aymoient tant,amp;: luy obeiffoient de fi bonne volonte qu de venir plaider deuant luydes difeords qu’ils auoient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jj.

, nbsp;nbsp;nbsp;autres, Ôcvindrêt vers luy plufieurs fois à Paris,â Rheims,a Me qu’il fd

sefiUtßtt à SurtousautresîieuxilaymoitladcmcurcdePoiiry,amp;nedaut^^.^^yg I ne. Vn iour qu’il y eftoit,ainfi qu’il deuifoit auec fes famihets ? con^^SÎoY» ! grand honneur qu’il auoit iamais rcceu auoit efté en ce heU- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

tres luy difoiêt que ce auoit efté à Rheims,là où il auoit efte nbsp;nbsp;nbsp;xecc^, j

il refpondit que non a Rheims,mais biê audit Poiffy H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j ^Xulîi- 1

tefmç,quicftoitleplus grand honneur que l’homme peuftr^ .

il efcriuoit à fes amis familiers,il fc foubs-fignoir, Loy s de

itfimeitlele nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;adioufta àla guerifon de la maladie des Efcroueilcs,lc ng ,

‘•tie.

eftant de retour de la terre fàintc, il prenoit vn grand pl^dix SainteBible. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Defbntcmpsviuoit Guillaume de Saint Amour Doéten noinc de Bcauuais,lequel en fes fermons fattachoit principe pocrifie des Prélats,diûnt que ce vice eftoit le plus danget^^^

touterEglifeeftoitinfeÂée.IlfoppofàauxMoynesamp;furt‘^^^^jj-e9‘^^îLrt S

ßn^^eL''' les aceufans de ce qu’ils troubloient les Eglifes.Maisle

me les fouftint fort amp;nbsp;ferme contre Guillaume, amp;nbsp;le déclara

furnommé le Grand natif du pays de Sucue, amp;nbsp;â la vérité boni

le temps,amp; Thomas d’Aquin amp;nbsp;Bonauanture de Bain

deliersflorilToicnt en celle fâifon,lcfquelsviuemcntfbuftenoie

Mandians, dont aucun n’ofa plus dire mot. Ce qui fut l’an de a Venant le Pape Alexandre a mourir, Vrban quatriefme nat^^ Champaigne luy fucceda,homme de grand courage iffu de „•«/ .ftant fils d’vn rauaudeur d’habits.Il enuoya en Angleterre die pour appaifer les guerres ciuilcs qui y eftoient. Mais CO nbsp;nbsp;nbsp;jjj

qui lors regnoit audit Royaume,apres fon retour de France le Roy Loys,vouloir rompre quelques ordonnances qu n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

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ó. LUYS p. ROY 43. LIVRt XI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5^^

auöit prefque forcé les Seigneurs de fon Royaume,il cfmeut I rebel] nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre luy,amp; quelques villes des plus grandes de fon eftat fe

ttentpar les menees de Symon de Montfort. Celle guerre vint pour ce abolilToit 1’ancienne couftume d’Angleterre fall ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^IfncfTe entre les Nobles, à caufè que les puifnez n’auoient rien ôc

ailleurs quérir moyen de viure. Mais Polydorc Virgile femblable,amp; bien qu’il face mention des loix, quelles elles elloient ains dit qu’eftat faite l’alfemblee des dol nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Oxfort, le peuple y propofi deux requcfles principalles en fes

ftn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que les Poiôleuins qui gouuernoient le Roy,amp;autres e-

anc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chaflez d’Angleterre, amp;nbsp;l’autre qu’on remit fus certaines loix

l^olirl^f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;abolies. Les Seigneurs de Poiclou fen allèrent, mais d’a-^

Ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;elloient proffitables au Roy,il ny en auoit point de nouuelles.

fut caufeque Symon de Montfort Ibullenant la querelle du peuple, n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prendre les armes contre le Roy, amp;nbsp;Richard fon frere fut eilcu

r ƒ es Romains. Symon leur dona la bataille, en laquelle Henry amp;nbsp;Richard ^letem^ris, prins prifonnicrs.

,. ^nitbienfeant au Pape de ne permettre que ce Royaume d’Angleterre ^!^^‘^'înilfutbien loingde]uy,fcruinall par guerres intellines, puis que peu bp’^^^^^^P^^^nant iffelloit rendu valïàl amp;c tributaire au fiege Romain. Mais telv^n,fFairc plus pres de luy, amp;nbsp;qui de plus pres le touchoit que ^linf ^”S^^’'^^^^gt;S[’-ii^^^^^^’vfLirpation faite fur le Royaume de Sicile par lùt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il defiroitchalTer dudit Royaume en quelque façon que ce

' l'tcu fçauoit que Conradin elloit viuant, amp;nbsp;qu’il elloit délia gradelet. On °*’^hgitimemêt l’oppofer aMainfroy,mais la race des Empereurs Federics Lessueutt riesPrinces Sueties elloit no feulement hay desPapes,mais aulTileur lufpccf êc redoutable. L’Angleterre amp;nbsp;l’Efpaigne elloient tourmentées

tr U ^’'^^5^ririles,dc forte que le Pape nepouuoit elperer aucun lècours con-' ainrroy que des François, fur Icfquels elloit fondée toute fon efperance . '^ecllantluy mefmes Fraçois.Le RoyLoys ne pouuoit ellre attiré, cfmeUj conqueftc,ny iouilTancc des plus grandes terrcsamp; richelTes que ccl ilauoit,mais Charles Cote d’Aniou amp;nbsp;de Prouence fon frere elloit tour-

’^'^ntedes importunitez de là femme, laquelle pour fe voir fœur de trois Roy-’^^bdloitfafchee de ce qu’elle feule entre fes loeurs dont les deux elloient Roy-’^^5i^lautrelmperatrix,elloit appellee Madame, amp;nbsp;qu’en lesTiltres ellen’a-

3i]tre nom,que de ComtelTe. Surquoy il fiut noter comme nous auos def-cy delTus que lors quand on parloir aux Roynes, on les appelloit Roynes, ?^^eauRoy feul on donnele nom de Sire,amp; Icsautres Princelfes elloientin J«erammét appellees Mefdames.Lc Comte d’Aniou prelTé de celle ambitieu-^otiniportunefemme(lèxe duquel rambition,la malice,^l’importunité exce- At^llceiles ^toutes les autres) luy donnoittoulioLirs bonne elpcrance de la faire Royne,^^'”'”quot;' yinarcnt le defir d’elle,amp; la promelfe de luy fi bien à point, que làns y penlcr riitappelleamp;conuicàeflrcRoy deSicile.CarlePape Vrbâranixlt;J3 . enuoya Cardinal fon Legat vers Loys,le prier qu’il cnuoyaflfon frere Charles Cote Aniou amp;nbsp;de Prouence en Italie,pource qu’il luy vouloir donner ledit Royau- ,

mpJnC' I e r 1 I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 T-. - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles con-

caediciie,Kenlemble enuoya des lettres a tous les Seigneurs dcFrace pour stale. muiter a prendre les armcs,amp; entreprendre vne guerre fàinte contre Main-

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^oo'

s. L O I s ÿ. R. O y 4Î’ — -J ^iinemy de l’Eglifc. Voila comment les Papesf com^ dcffus)cômcncercntd’appellerfâintcs leurs guerres cotre ici j^^p^pe ’ ne vouloit du cômencemêt entendre à celle guerre,mais nbsp;nbsp;nbsp;. Cotod

à mourir le 3.an de Ibn Pontificat,lors que relperaiicc de Cnâ nbsp;nbsp;nbsp;pp^ Jgl.

êc de fl feme fembloit eftre perdue par la mort du PapeS^P^ fuccS^ nbsp;nbsp;jfjit

iladuintqu’clledeuintplus grande que deuat.Car à Vrhan die ou felon d’aütres de S.Gilles,qui auoit effé ( ebmenous

- nbsp;Pape Vrban enuoy é Legat en Angleterre,pour appaifer les

eftoient,amp;fotappciléClement ^dunó.IleftoitnatifaeNaAo»“^-' plusamy deCharles qu’auoit eile fon predcceffeur.Eftantab pe,dont il partit d’Angleterre pour aller en Italie,amp;pafla

d Charles tout fecours Se moyens a la cbquefte de cha-Us. la poffelfion de fon Pontificat, d’au tant que la ville de Rome

amp; non fübieéle au Pape,amp; de fait les Romains auoient efleu^o làns plus recognoiftre le Pape. Le Cote d’Aniou an’quot;'*” '

•^tonTonnt Marieille auec 3o,GalIeres,menâtlàfern*-

furent par le commandemen»- *

Trilgt;itUtsi- Sicile amp;nbsp;de Hicn’^quot;'

tile 4HX Pii-^ RoVS ’

fet.


4itg rfr


, ,.n3rCle»'quot;!«gt;£.'’ ..uneauecäyA ...V au Pape,nomez ôc couronnez nbsp;nbsp;nbsp;pyccf'

^Mdicm en I’Eglife S. Pierre,à lacharge audicR.oyaunae,payeroïêt chafque annce,aux PapeSj nbsp;nbsp;yyc^üjjji

Ie ducats de penfion.Pareillement il fit par Grmcnt ohh^j (lequel dorefiiauant nous appelleros Roy) amp;nbsp;qui en vn fi à luy fait par le Pape ne reffufoit aucunes conditions,que bic*^ fut offert,il n’y entendoit neantmoins en aucune fone.Le P^P^p^oyjüt’’^|isC telle,car il ne vouloit que toufiours retenir ledit Charles en deuotîo,fans permettre qu ilf agrandît d auatage,de peutq*quot;’ * 'esvenoit à eftre Empereur,il luy defiiiafl: la penfionfufdit^? noir amp;nbsp;obeiffance. Quelques hiftoires difent que le Pap^ de Rome.Les Guelphes qui eftoient chaffez de leurs maifbns nbsp;nbsp;nbsp;jeF

traire,fuiuoient le Roy Charles,entre lefquels fut vn grand n(^ tins,amp; ia eftoit de France par terre arriuee vne groffe arniee ei^^^ Charles auoit auec luy (on gendre, le CôteRobert de Flâ^r es, chard Comte de Vandofme,!’

Euefque d’Auxerre, amp;nbsp;p^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

dats des pays deFlandres,d’Aniou,du Maine,amp;: de Proucce. nbsp;nbsp;Je

. affin qu’elle peut conferuer amp;nbsp;fouftenir à fbn mari amp;nbsp;à elle 1^ u Royne qu’e le auoit tant ardament defiré, vendit toutes les ' c. J ù nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiouldoyer ôc entretenir les foldats. Les Allemans diicatq

fitt, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rencotre que Charles trouua Mainfroy qui fut au Comte de^^^

cime refinance il le deffit amp;nbsp;tua,mais les autres difent longuement difputec, en laquelle les Florentins auffinous^^j^^j^ji”^Srôi^ que leurs banis firent de belles chofes.Eftant Mainfroy tue, nbsp;nbsp;nbsp;ß /of

üble poffeffeur des Royaumes de Naples, amp;nbsp;de Sicile. Et^ eonquefte du Royaume de Hierufalcm dont il cU7e* parle Pape,il fe trouua embrouillé en vne

Car Coniadineftantcependant deuenuhomme,prt pres de luy,que puis qu’ils auoient faittant de belles choies nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,ir

conduitte de Ibn pere, amp;nbsp;acquis tant de gloire amp;nbsp;d’honneut, qu’il fut iniuftement dclpouillédu Royaume de

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S. LOI Slt; 9. ko Y 45. LIVRÉ XL

Vltalie eftoit toute afleurceauoir bien toftfurlesbras^ vjiearmeedeS^^^^

amp; deBauarcs menec par cc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^X'e p« G«clphcs, K

Royaume de Siale, amp;nbsp;lales Gibellins chaffei de Fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pgi^n la couftu-

lcfc|uelsau parauant ils auoient pareillement chane^^,^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Adoncqueslc

medes bannis,confortezd’vne efperance deVEmpire vacquânt de- xfpn««« hçc comme contraint d’vne ebofe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^ditCoradin^ôc difant c^ue

Jt

Mislimott del’Etnpetcut Federic ‘^“quot;^quot;ouueniement dè l’Empire aç-durant la vacation d iceluy, I adminiUration amp;nbsp;Cbarlesdcquel peu aü cbxrlwo^rf-» Vanenoit au fiegc Romain,créa vicaire de I æp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la diar ge qu il

PatauantilauoitcreéRoy, en outreluy o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gibellins.- *quot;

bcouttoitlePape, ôc le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difoitEmpereur,ôc àuoit deux fre-

Cependant AlpbonfeRoy deCaftiHe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pederic.Tous deuxfeplai-

KsbtauesPrinces,l’vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peu refpcftez du Roy leur Frere en

gaoient de ce qu’ils eftoient mal traitte nbsp;nbsp;nbsp;V. ^e2;arder,neles appelloit aux co-

« (^uil ne faifoit compte d’eux,ne les dais nbsp;nbsp;^g^pix^neleur donnoit'ancunes

fab amp;c deliberations des grands affaires nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelques mauuais cbfeillers

J tbar^es,amp;toutparleconteil ôc àla nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aymez de leur frere.de peur qu’ils

J nbsp;nbsp;qaincvouloietquccesdeuxPrincestu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^pditsconfeillersnenfuffentde-

I uenttaffent au maniement des affaires,^ q^^ l’indisnité receuë de leur frercy , 1 nbsp;nbsp;nbsp;boutez Adonc ces Princes pouffex du e p^^^ piquas eguillons,f’cnfuiret deluy',

i nbsp;nbsp;nbsp;^dulouç(;ô qu’il auoit d’eux,quilo^^'^ nbsp;nbsp;amp;. Y autre vers le Roy Lois, dcliberet

, nbsp;nbsp;nbsp;Wwtli jucïtc a leur frcre,Ws en^tt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jntJtion ils feifo'ient ce voyage,

. blt;œoMepouuokbienflt;;auo« a^ ^„„ecuxrrois,maislaflnledeclata. , CMoufcioutortrpiecefuftvnieui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donner Cecoùrs pour guet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

I nbsp;nbsp;nbsp;bopYb^V^ïceluy qui (’effort retire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnbufclie cacbee (oubs ceff e de-

, »^gt;brerc,pVnfalt;purl7-o;tou^^^^^^^^

. nbsp;nbsp;nbsp;»«Je ,m»s suffi confiderant «pu 1 ne fetoit pas 'oR nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p„,.

ÂV^oÇeffxon de VaxnaetUaider nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v\ leur monîVîe-

amp;,ACCorA«enfem 5 j, WWnte^akvoVonte Scatt nbsp;nbsp;nbsp;r a onsoÄccs.MavsQuec\vma\cur lojs.

°X^v\s\o\i\oVct\tenceü.endroitïcceuo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\r,;tflt;ue HenivVeneft-ant

endamtna d’ananta^e a\a ç^ette nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i AMcedrc enLtaXve,tj•

lt; ^h^deneWetVveAXttfotnttevtin^^

\ ^“Mlt;^ue\eYe^nedeC\\aAcsi^ùntT^\nsanantYacn\c. n^ o

\ nbsp;’^^«kdetnadet£eco\xwamp;£otcescbtxe£on£tet^cna\\aNets e

\ nbsp;'^^^\ vtexbe.Slt;\e£eent£ï\)\enamadonet deWW’i^V^’^ô es^ anec

\ ^Vxees de\avnÇ^eean£ede£ondenatt,t\ne\eVave\u5 ^xckaN ne grande £otntne

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nxonait tont£econts amp;c aide. W £ut v^t nbsp;nbsp;eitojensRomains

\ tttt^enneinenr de'Çlt;ome amp;c bt entrer en\\ç,\t’i \es V\£ans amp;c\es Stenots anee \ VsWvAes. VesGenendrsXanorentdeba UGie anec Conradin t^-nenbnNint \ ^«ve.VederieXùvxcdKnbrieVie ienneVrincedev^^

\ WWr,^ebnnk^vixdeôo\reamp;re^t\tation,\aeorn^a^naanee'ooriorn-\ ^'^'^^^^'^^’cnesXesVi£anseboienta\\eTenK£tir\ûeanee’,o.\^a\eres,de\aon\\ \ ^^^’^'^'^'^^VederiedeCakiWeaneoNn^rand norrdirede’amp;arbaresAe ^aferiten

il

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60Z

43-

* Sicile, de; laquelle prefquctoute ils femparerent,excepté de S aragoffe, de Md-fine, de Palerme,amp; fe firent prerter par tout le ferment de fidelité, pour amp;nbsp;au rLigt;wnt nom de Goiiradin, La ville de Nocera que les François tenoient fe tourna aul-l^Sicile. il de leur coftéjiur le poinôl qu’vn getilhommeNeapolitainnommeCapuccio banni de fa patrie eftant entré dedans le port de Naples auec quelques vailTcaux r -»«As des Ge^euois , cria viéloire au nom de Conradin, amp;feftant fur ce cry efmeu ■-^vn grand tumulte, il fut aiiec grande perte repoufie. Ce qui aduint au melm« io.ur qu oïi.faifoit les funérailles de la Royne Beatrix femme du Roy Charles, «.■svr ’ nbsp;nbsp;lequel pour obuier à ces troubles nouucllement fufeitez en fon Royaume,pat-

tit de la Tufçarte ou il ertoit,amp; alla mettre le fiege deuant Nocera.

Cenrtuli» tn liithe.

Conradin fuiuoit de bien pres fon ennemi,amp; le Papeeftantà Viterbc,qiuC' ftoitalors la plus frequente demeure des Papes,entendant que Conradineftoit défia bien anant en Italie, l’enuoya menaflerde fes excommunications, fil fe defiftoit la pourfuitte du Royaume de Sicile. Conradin fertonna fi peu de /'/eerdat le CCS mcnafle§, que mefines il voulut que le Pape vit fon armee, amp;nbsp;a cefteocca-it. fion la fit à la veuë du Pape toute paffer le long des murs de Viterbe. Elleefloit bienlvne desjplus belles que l’Italie euft iamais veuë, car outre le grand nombre des.Sueues,Bauares,Auftrichans,amp; Allemans dont elle eftoit compose,i yauoitvnnofnbre infini deGibellins chaffez de tousles coftez del’Wàe dfTe'deudnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f cgardaut paffer ces troupes,amp; ces deux Princes, affauoir le Roy Coradin

Utdpe* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Duc d’Auftriche fuperbemét armez,foitqu’il cognuft que ces deux icuncs

hommes fallaffent mettre entre les mains de Charles vieil amp;nbsp;expérimente capitaine,foit qu’il eut quelque diuin augure amp;nbsp;prefiige de leurs proches malheurs, prononça ces mots, Ces ieuncs hommes fe précipitent à leurs malheurs.

Ce pendant le Roy Charles tenoit eftroitrtement affiegee laville de Notera -il ■ quieftoitdeffendue^parles Sarrafins quiy habitoient. Ilnelapouuoitprendte aautant que ces barbares eftoient vieils foldats,amp; grands ennemis des Fraçois. Adonques il fit faire de grandes tranchées tout au tour delà ville, a fin que Mrs qu’il leueroit fon cap de deuant, ceux de dedans ne peuffent fortir,amp; lesluiure, amp;nbsp;fe ioindre à Farmee de Conradin. Il laiffa deuant ladite ville, quelques ttom chdrletyeut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la tenir toufioursafliegee,amp; auec fon armee fe refolut d’aller au deuat

lutdtlle. de fon ennemi qui fapprochoit, amp;nbsp;de tanter le hazard d’vne battaille, d’autant qu’il cognoiffoit que tou^ les Siciliens defiroient de retourner fous l’obeiffan-ce des Sueyes , pour la douce mémoire de Conrad pere de Conradin. 11 conf 1 «. -,vauoit ia prefque perdu toute la Sicile, amp;nbsp;querarmec demerdes Pifànsbrufloitlacoftedelamer, fi Conradin entroit plus auant eu

lesJeuxdr- pays, Ics Fiançois perdroient tout ce qu’ils auoient en Italie . Les deux armées TOf« voiff- defiaarriuees au lac Facin, amp;nbsp;Coradin Feftoit cape en vn lieu bien commode pour combattre, Charles fit veftir d’armes amp;nbsp;d’armet à la royale vn vieil capitaine nommé Alard chef de là Cauallerie, luy commada de mener 1 armee comme fil euflefté le Roy, amp;nbsp;luy dit qu’il femettroir enembufcadeaii fonds d’vn vallon là voifin, auec vne bonne troupe d’hommes,amp; quequandil congnoiftroit en eftrc befoing il viendroit lefecourir.Le vingt-troifiemeiour d’Aouft, l’an de ialiit mille deux cens ïoixantehuiôt les deuxarmeesvindrent aux mains, amp;nbsp;combattirent vaillamment par l’efpace de trois heures. En Alard vertu en Roy fut porté par terre amp;nbsp;tué, dont les ennemis penfans quels Roy Charles euft efté mis à mort, crièrent tous Vilt;rtoire,amp; renouucllans lecoffl-

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,'„f‘‘quot;’i’a,t„^/- Lois roy 43- livre

‘cii'l'c’lkcute l'’ quot;^'^ILictcrent tout ce qu’ils trouuerent. Les .Allemans qui «ht nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point encore ioué des mains, commencèrent leur

P ® ^''^î’âoire ne demeuraft aux Italiens amp;: Elpaignols, qu’ils ï viît nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gloire amp;: du butin, amp;c croyons que le Roy Charles full

I V^/’^rs ran ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à eux, amp;nbsp;qu’il ne falluft que la pourfuiure, rora-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' Alors CL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ddbcndez tuans ce qui fe trouuoit à leur

«leïk^ ‘^^^’-lerfa r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans le vallon fufdit, fortit auecques fes trou-

) Sc les a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chargea les Allemans, les Italiens, ôc Efpaignols

hf ^^^^rlapl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;tournant le carnage furies vainqueurs, delqucls il de-

qu’ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nombre de douze mille. Charles ne cefla de tuer

pl^’'l‘^fprifon^l^^ ’^^^contré Federic Duc d’Auftriebe, ôi Henry de Caftille ^ile nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui f T’-^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

'^f^ttep nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy,amp; qui fou b s l’efperance du Royaume de Si-

d’,nSquot;y'fteguerrc,alorsictt3ntfeshabillemensRoyaux, amp;prc-’lel VjiD nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cendarme commença de prendre la fuitte. Comme il

y trouuant vnc nacelle, il pria le maiftre d’icelle Pife, luy offrant pour le payement du paffage de luy don-

'■hofe qu’il auoit au lieu d’argêc. Le maiftre de -^oinsjöc a l’anneau, que ce ieune ^^trefon proffit,comme

appellant

\ ^^A'^xkavxQxcnipApsU^ oVvxR® . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pïoC^^ \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;rcV^^^*^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

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1 ^^kstnno^aAcmapA*^^ atxxX^^^'^

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\ ’ômHtxxùÀeCÂc^'^veVavà ^^^^vteVe

\ lt;o^^x^\.xAoAuccCot^àxïvi^

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s. L O IS % ROY 43.

plufieurs qui trouuerent trop eftrange amp;nbsp;cruelle celle façon de procéder, difoient mal feante à la maiefté Royale de faire ainli mourir rigoureufemétles Princes qui d’vniuftetiltrc pourfuyuoicnt leur heritage, amp;accufcrent le comme aurheur de ces fuppliccs,amp; celuy qui auoit follicité le Prince François a fenfanglater ainli les mains au lang d’vn fils d’vn Empereur, amp;nbsp;forti de hplû$ I« {{ÿù ne illnftre race de l’Europe. Mais quoy ? les Rois ne’pcuuent fouffrir de compel' peuuenifouf tcut Cil leuts louLierainetez,amp; viuant Conradin il euft efté impoflible àChark^ viure en repos, d’autant qu’il n’eftoit pas fi peu cler-voyantquil'’^ cogneull a quel peuple il auoit affaire,amp; qu’à tout changement de temps, ieune Prince euft velcu,il n’euft ouy que complots amp;nbsp;menees des Ncapolitaip» ennemis du nom Frâçois,pour remettre les Sueues au Royaume.Ainfiprind’*’ la race des Princes Sucues en ce Conradin, amp;nbsp;fut Sueuc reduifteen prouincti pindel4rlt;tce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Priiice du fiingancien desRoys premiers quiluy comandoicnti

des Sueuet. lefquels auoient tenu l’Empire plus de 150. ans, amp;nbsp;la Sicile yij.ans.

fromeffe ft' nut.

Et combien que Henry d’Elpaigne euft bien delTerui lemblablcniort,toU' tesfois il ne mourut pas, pource que le Roy Charles de Sicile l’auoit ainfi promis à l’Abbé de Mont Calfin qui le luy auoit enuoyé prifonnier,inaisilfutnus amp;nbsp;enclos en vne chaire de fer, vnc chaîne de fer au col, amp;nbsp;en ceft eftatfutnif^^ par toutes les villes amp;nbsp;citez delà Pouille, amp;nbsp;de Bcneuent,amp; deiiantluyo*^^^' coptoit fà malice amp;nbsp;rebellion, pourauoir tantpourchaffé de mal au Roy tna

Coftijutfles ch4rl(s.

les fon coufin,lequel luy auoit fait tant de biens amp;nbsp;honneurs ,tcnenicntqun a uoit fait Sénateur de Rome. Ainfi demeura Charles Roy paifible du paysdcla Pouille de Beneuent. Mais il y auoit vn Cheualier nommé ConradCapuene qui eftoit en Sicile là ou il print toutes les villesamp;places que tenoit leRoy Cnar les,referué Palerme amp;nbsp;Melfine. Le Roy y enuoya Guy de Montfort,Thonias de Coucy, Guillaume l’Eftandart, Sgt;c Guillaume de Beaumont auec plufieurs

genfd’armes,amp;tellement pourfuiuirent leditConrad Capuche qu’il fenfuit a -fuite Je cu- uanteux de place en autre. A la fin ilsleprindrent par force en vnchaftfau,^ ftuine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cj-eucj-ent J^syeux, puis le firentpendre amp;nbsp;eftranglcr,amp;parainnCu‘'^“^^

eut tout le Royaume de Sicile entièrement, amp;nbsp;le tint paifiblement iufqu^^

Sicilepuiftbit que Confiance d’Aragon luy recommença à faire la guerre.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Et d’autant que les Siciliens auoient fait longuement difficulté

Roy Charles lequel ils hayoient à caufè de la mort de Conradin, amp;nbsp;qu aufh^ eftoient folicitez d’ailleurs,Charles ofta les chefs, faifânt bannir les plus gra® amp;nbsp;apouriftant les plus riches,amp; mit de fi grands tributs amp;nbsp;impofls furlcpcupl' Sicilien que plufieurs furent defpouillez de tous leurs biens, n’ayans dequoy fàtisfaire aux charges. Et à fin qu’ils n’euftent moye de fe reuolter on mit de tes amp;nbsp;grandes garnifbns parles villes amp;nbsp;fortereffes du Royaume. Ce ffw/’/e/rn«. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defoy-mefme) que depuis tout a vn coup

vengea des defplaifirs receuzde plufieurs François, comme vous verrezcp pres. Voila ce que difent noz chronicques. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.11

Plufieurs hiftoircs difent qu’apres celle tant infigne viéloire,toutes les v qui f eftoient mifès du cofté de Conradin fe redirent à Charles. La ville de

Pn»7f (/e cejfa endura le fiege vn an durant, dontChales indigné du long retardement)'^^ radelarazer.Leshabitans vaincuzdelafaimouuranslesportesdeleurvi ’ fortans dehors en habits nô feulement de perfonnes accufees,mais damnees ay ans la corde au col,fe vindrêt ietter aux pieds de Charlcs,imp'^^

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ló»


leiç^'^^^^^^^^^confeflansIeurUu.. leur par l^jScf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoient dedans ne fe mefleroient plus des

' -deûrmez quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lefdits liabitans condamnez à pay

'quot;^medede» ' -quot;G £icu lté, amp;nbsp;que quelque . ^^ -'if’S citoyens. ffaineeeatm

S lebruitdela^quot;quot;’''*'’^’^-t

Ve amp;c

( CQj?^^’^^say. '^P‘^’;f^harles,les plusgran de leurs biens, amp;iccux tv.

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles mit de grofl'es garnifons

^ffa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^‘'^^^Çois à tenir en grande fubiedion les siciliens.

I f Chr npaflbient en Italie le Roy Loys fut aduero v^ue les i Iç^ lorti^;(jg| nbsp;nbsp;nbsp;en Abe (è portoient trefmal. Caries Tartares eftans df

e,ayans contrarié ligue amp;focieté d’armes auêcques bruflce celle partie de la Syrie que les Sarrazins

1 Qftte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terriblement les ennemis de noftrefoy. Ce qui don rwi^e/’A/e

U' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cfperance de recouurer ce que bous y auids perdu, '

e^Qj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par la cupidité amp;: licence des gens de guerre. Car les

garnifon dedas la ville de Cæfàree que le Roy Loys auoit

Tartar nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terres que Guirboc grand Capital

prinfes fur le Souda Sarrazin commun ennemy de luy prindrent vn grand butin, amp;nbsp;commele fils delafœur de deluy rendre Ce qu’ilsauoientprins,ils ‘^uparauât auoit elfe tout no fire, voyant celle iniure luy

Vq D nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gensjfe rendit noftre ennemy, amp;nbsp;alla afiieger la ville de

Mi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas plus heureulc, car Meto

diofç^ nbsp;^^lant allé en la Cathaonic y auoit au commencement fait de

comme il tenoit parmer afliegée vne ville,le nauire ’^l'oué amp;nbsp;percé par vn de fes ennemis, fenfonça,amp;il y pe-5^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apres auoir dopte plufieurs nations le gouuernement

d^i kiy nbsp;nbsp;. y’'^^ auoit eflé donné,partant de là pour aller prédre leRoy-

le;?féâ,;;^^^^^h;=uparlamort de fon frere, trouua que Cobille fon au-fç J ^^Pate. Ainfi feftat efraeuë vne guerre fraternelle en Scy thie, vne bataille au milieu de i’hyuer, amp;nbsp;com,battirentforc glacé. Mais feftant la glace efcliauffee, amollie, amp;nbsp;rom-

îpp nbsp;nbsp;Soy J J^’aimes d’vne part amp;d’autre enfondrerét, amp;nbsp;perirét en l’eau, /“'tpmryne

Syrie Q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuccedéàTurcemin chafla facille-

quin’eftoit aidé d’aucun fecours des fiens, dont il fut

^ué par^°y æ^’^^aienie, qui eftoit fort fon amy. Eftant 1 n)ç trgP nbsp;nbsp;nbsp;P'^^SjBaudodacliard luy fucceda,lequel eftant le terme des

Latins expiré, ne voulut pourtant leur reco-

^a guerre,fe referuant à les aflaillir lors qu’ils n’y penferoient ■^'’fiaie que Conradin fut deffaiél r'”' Charles R.oy oui n auoit guere-s d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ '' «^ar-

CB.'

1 .

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606 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S. LOIS p. ROY 43.

uoyerent vne cómune Legation au Roy Loys par laquelle ils le prioiét courir à leur extreme befoing, amp;Charles qui eiloit Roy de Sicile,amp;qui peauoit efté déclaré Roy de Hierufalé deliroitaulfibien pouuoir recouure^ fàinteCitéjCommeilauoitfait la Sicile, amp;les François enauoientvnexuei'^' defir,pour lauer la honte amp;nbsp;ignominie qu’ils auoient receuë en Ægypte.

prie

MaI Je ßin tJfftnee.

reutdUèr

Xtajfaillir Carthage.

AullivindrentversLoys,les Ambaifadeurs desfeigneurs ôtEaronsdcLi refainte,enfembleceux du Papc,lefquelsluy remonllrerentl Eftat tion des panures Chreftiens qui eftoient outre-mer, le fuppliansamp;cnhortan^ rechef à la guerre cotre les inlidellcs,amp; à faire le voyage de la terre ûintc.H promit d’entreprendre ce voyage pour la féconde fois. Ce que les plus làgcs fbn confcil ne trouuerent bon, veu que fon abfence caufoit tou fiours degran troubles amp;nbsp;malheurs auRoyaume,à caufe que la noblelTefouloit le peuple,ç la iuftice eftoit mal adminiftree,amp; peu crainte, amp;nbsp;que les voihns de ce Rop^ me auoient toujours les yeux ouuerts furiccluy durant fon abfence.Dni^ geluy remonftroient qu’il eftoit fur l’aage, maladif, peiànt amp;nbsp;fifoiblcquap^ ne pourroitil endurer le harnois.Toutesfois quelque mal quiluy peutadn ôc qui luy fu t propofé de fon abfence, amp;nbsp;de l’entreprife de ce voyage, il rentreprêdre,amp; fen refolut,madat à tous les (eigneurs amp;nbsp;Baros de fon 1 y me,qu’ils enflent à le venir trouuer à certain iour qu’il leur ordonna. Il longuement qu’elle contrée des Barbares il deuoit aflàillir la premicre.Les baflàdeurs de Charles Roy de Sicile luy remonftroient qu’il deuoit attaquÇ^ premièrement Carthage,amp; que d’autant que les AflFricains eftoient perpétué ennemis de ritalie,ilsauoiêt àla dernicre guerre brnflé la Sicile,amp; cftoict gtai' dement redoutables audit Royaume amp;nbsp;alaProuence.QueleRoy dcSicilcÇJ

La larlfArte ^ffricAne.

aufli eftoit Cote de Prouencene pouuoit leurcmêt palTcr en Syrie, ny aller * coquefte du Sacré Royaume de Hierufalê, fil laifloit derriere luy entier pieds,le Royaume de la Barbarie Aftricaine,aflis à l’oppofitede l’Italie,dcw cile,amp; de la Prouence.Qu’eftant ce Royaume alFoibli ou conquis, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

puilTance des Fraçois,tontes chofes plieroiêt fbnbs leur vertu. Ce quiicroit 1 aifé àfairc veu que ladite Barbarie eftoit prefque expofee à leur veuë, amp;Qued Prouéee iniques là,ny auoit qu’vn petit tragueôldemer. Charles deliroitcel cntreprinlèpourlacomoditéde foy amp;de les affaires, elperantqu’ilsfcporte* roient mieux,amp; que fon Royaume en feroit plus alfeuré quand les forces amp;rij chelTes Aftficaneslèroient renuerfccs. Loys entreprenoitdedeffcndrelnyic® DeßrJeLajt tous les Chrcftieiis ôc toute la Chreftienté, affin que ce pendât qu’il attaquerait Latins qui eftoient en Syrie peulTent eftre aidez contre leurs cæ nemis,amp; que les forces des Sarrazins fulfent tellement empefchees,qu elles peulTent donner fccours à leurs amis amp;nbsp;confederez. AdoncLoys contracta 1 gueamp;rfocieté d’armes auecquesHenry 3.du nom Roy d’An2;leterre,affin quccc pendat que ledit Loys iroit en Afirique affieger la ville deTnuncs,ledit Angloi$ menaft vne armee de mer en Orient, amp;nbsp;qu’apres que ladite Carthage leroitpn le, les deux Roys ioignilfent leurs forces enfemble pour aller a la conquclte laSyrie.Et affin qu’il n’y eut ou peut par apres durant leur abfence naiftre aucu TrMlléeHtre ncfoLipcon de 2;uerre entre les François amp;nbsp;les An21ois,Ieur ancien diftercnt lu\ f'T'L’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr.. • nbsp;nbsp;nbsp;! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_______.l'Ann-lflIîn*

appointe pawn noutieauTraicte,par lequel il ru t dit que par apres,i pourroit prétendre aucti droit fur la Normandie, ny furies Cotes d Anion, Maine,Poiólou, amp;Tourainequc fes predeceircursauoientpDiTedeZjamp;t]';^*'^^

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s. LOYS P. ROY 45. LIVRE XL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;607 !.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

» auoicntperduz aux guerres qu’ils auoiêt eues côtre les François. QiaeleditHe- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

“ ry iouiroit de la Guyene, qui'^ftoit de la Garonne amp;nbsp;que par enfemble il auroit Terres acw-* le pays de Xaintonge iufqucs càlariuiere deCliarantc,amp;les pays deLymofm amp;nbsp;» deQuercy.Tous lefquels pays il tiendroit en foy Schomage de la Couronne du » Roy de Franccjduquel a caufe de ce il feroit valFal amp;nbsp;home lige. Nos ChrOni-

çues de France difent que ce T raidie ne fut fait entre ces deux Roys fur l’entre-prifedclaguerrefiintejquifutranTitrp.ains que ce fut neuf ans dcuantquifut un 1160. ou lijp. Et que lors ledit Henry vint à Paris, là où Loys luy fit donner certaine grande fomme de deniers par le moyen de laquelle il céda, quitta, amp;nbsp;tranfporta à Loys,amp; aux fiens perpctuellemêt,tout le droit amp;nbsp;adlio qu’il pou uoit prétendre au Royaume de France, amp;nbsp;exprefTement y renonça de ion vouloir amp;nbsp;confentement en la prcfence de Richard Roy des Romains fon frère, amp;nbsp;dcplufieursfcigneurs amp;nbsp;Prélats d’Anglctcrre,amp; Loys luy donna les pays de Ly *nofin,Agcnois Perigort,Xaindlonge,Bourdelois,Bayonne,amp;le pays des Lan- r^ys Jonne^ '^^S^ue ledit Henry amp;: fes fuccelTeurs tiendroient en foy hommage du Roy

France,amp; feroient inherits amp;nbsp;appeliez amp;nbsp;intitulez es rcgiffcres de France,Duc •^Aquitaine amp;nbsp;Pair de France.

Les hiftoires Angloifes fuiuent la premiere opinion quant aux conditions, / ^yadiouftent que Loys donna à Henry cent cinquante mille efcuz pour les Eaiz delà guerre,mais elles ne parlent nullemêt de la focieté ftite pour le voya-S’^delaTerrcfainte,ains mettent ceTraiôlé audit an.1x59. Ceux qui difent qu’il f^ùaitpour lafufditc focieté amp;nbsp;entrcprife,difent que ces conditios furent trou-

fort bonnes desAnglois,d’autat qu’ils ne perdoientrien de ce qu’ils auoiêr, ^’’^couuroicntpar cede paix plufieurs chofes qu’ils auoient perdues parla B^fireAuHi Henry Roy d’Angleterre eftant tourmenté par les armes amp;les bri-l’^KdeSynaon de Montfort, auoitcfprouué la bonté amp;nbsp;foy de Loys, lequel e-^nt allé à Bologne fur la mer,y fitvenirà luy lediô’lSymon,amp; lepriaamp;exhor ^dene vouloir plus tourmenter fon Roy,de confiderer le mal que portoit ce- ce au Cemte ^^guerre ciuile,amp; qu’il fe gardaftque ce pendant qu’ilfc difoit conferuateur

deffenfeur des loix, il ne vint à deftruirc le Royaume par vne longue guerre, ^^^ntlaquelle il faut que necefTairement les loix fc taifent,amp; que la indice foit Mal^ynbS ^Meeparl’iniudice. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

^^Cotnte Symon fe difàntprotecleurduRoyaume, des loix, amp;de la liberté Anglcterre,difoit que pour fon deuoir,fa foy,amp; le rag qu’il tenoit audit Roy-^%ilnedeuoit abandonner la caufe du peuple d’iceluy,amp; que c’edoit leRoy Defence Je

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui auoit violé fa foy amp;nbsp;fa parolle, ayant rompu les ordonnances faites

Y^uemblee d’Oxfort,non luy qui les obferuoit. Loys voyant Symon inexo-

I ^“hamp;obdinéenfonentreprifefinsl’enpouuoir diuertir,lelaifia. Symon rc-I ^°ürnacn Angleterre là ou donnant vne bataille à fon Roy, il fut vaincu par E-1 ''vardfils de Hêryamp;tué,laidant de foy vn fi grand regret au cœur des Anglois 1 ^^j^^^ontdepuis honoré comme vnSaintMartyr.Guy fils de Symon voyant 1 S^ilnepouuoitauoir aucun fecours de Loys contre fon Roy, l’en alla vers le I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles de Sicile amp;nbsp;Vicaire de rEmpire,qui le dedournant des entreprin-

I la guerre d’Angleterre le fit fon Lieutenant general, amp;nbsp;quafi comme I ^°^P^lgnon en la conquede de laThufcane. Le peuple Anglois edoit mal af- peufilemal I ^ùeenuersfonRoy,amp;luy vouloir vn tref-grand mal pour la mort du Corn-I ^^dcMontfortjdont illuy fembla que non feulement luy edoit honnorable,^’” I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ùlj

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608 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S. LOYS p. KUÏ 43'

mais auffi neceflaire l’amitié du Roy de Frace qui au plus fort du mauuais Guerre oßee. de fes affaires la leur offrit qui cft lors que les anciens amis l’abandonnent

blient.Eftant cefte paix amp;nbsp;amitié contraôleeauecrAnglois,vneautreocca' de guerre fut affopie. Les anciens Cotes de Thouloufe cftoient proches pa des Comtes de Roffillon qui pareillement eftoient Roys d Aragon, auoient quelque fois efté Comtes deThoulouzc amp;nbsp;de Roffillon, amp;nbsp;Lob gon, amp;nbsp;comme il aduient en vne grande maifon la ou il y a beaucoup den ces Prouinces auoient efté parties amp;nbsp;diuifees en plufieurs Seigneuries, de ta, qu’il eft difficile de dire au vray par quel droit,ny en queltemps,ny aquic a fucceda, veuquedeplusfrefche mémoire le Roy Loys ait eu plulieutsdfi Troumees dt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confins amp;nbsp;fut le dtoit de plufieurs villes amp;nbsp;Prouinces.Ce qui entteteno',

ttppeüees.

la caufe de ces débats,eftoit que tantoft cefte Prouince eftoit appelle leCo de Thouloufe, tantoft le Comte de Saint Gilles,amp; tantoft IcVicomtcde bonne.Mais la Prouince qui eft entre le Rhofne amp;nbsp;le Gar, eftoit lors app^ la Prouence,de laquelle Marfeille eftoit la ville Capitalle. Philippes fils du Loys auoit prins à femme Elizabet fille de Lacques Roy d’Aragonamp;l^^ . Pierre, amp;nbsp;fut par vntraiéléditamp;ordonné que le Roy deFrâceaiiroith' Carcafîbnne qui eftoit en controucrfc,amp; que le Roy d’Aragon, auroit ôc Plt;oftillon.

uerjetnent

Marfctlle thef de Pro-ttence.

.Araires de jp [andres.

Mefchant précepteur.

Mefchant tuieur.

Querelles en tre freres de deuxlit'^.

loys yettlt appaijerces querelles.

Pareillement la Flandres fut deliuree de la crainte d’vne grade amp;nbsp;plus uilc guerre pour auoir cfté le Comté par plufieurs années polTede par des mes. lehanne fille aifnee de Baudouin Comte dudit Comté, amp;nbsp;Grece l’an 1133. apres la mort de fon mary Ferrand,efpoufa Thomas trerep néduComtedeSauoye. Ceftë leanne eftant morte fans enfins,Margücn fceiirluy fucceda,a laquelle auoit en fa premiere ieuneffe efié donnépo^^^F. cepteur vn homme nommé Guillaume, homme d’Eglife, qui du comen^^ eftoit efhmé homme de fainrevie,mais corropant cefte ieunc fille il enabul^»'quot;^ luy fit deux fils,dont l’vn eut nom Ichan,amp; rautreBaudouin.L’hiftoircof dres dit que ce fut Boffart d’Auefnes tuteur de ceflePrincelle quiladeib^^^ ôchiy fit ces deux enfans.Or foit que ce fut ou Boffart fon tuteur,ou Güilh^' fon précepteur qui luy firent cefte villanie, apres fa mort elle efpoufavng^^ tilhomme de Champaigne nommé Guy ou Guillaume deDampierre, elle eut trois fils , afîauoir Guillaume, Guy, amp;nbsp;lehan, lefquels apres la inom leurpereeflant leur mere ia vieille vouloient gouuernef les affaires Comté, amp;nbsp;fen irnpatronifer, fans auoir aucun efgard aux autres deux cnf-^‘ iflhs de leur mere amp;nbsp;de fon précepteur, qui ne vouloient permettre dcllrc[^ uez de la fuccefhon de leur mere, ny de rcfperatice d’icellc, amp;nbsp;fouffenoientto ôc ferme qu’ils n’efloient point baflards comme les autres mettoientenauan^ ains fe difoient auoir efié procréez en loyal mariage, amp;nbsp;que bien que Icurp^r^; ne fut de maifon egalle à celle de leur mere,amp; que lediét mariage n euft pasd diuulgué au inonde, fi eft-ce que le Papel’auoit approuué amp;nbsp;authorifc. Apr^ les parollesparlefquelles ils vouloient monftrer leur droiéla toutlcmonde, ils eftoiêtrefoluz dele deffédre parles armes.LeRoy Loys qui eftoit louucrain de Flâdresfe voulut mefler de ce diiferét,amp;adiugea leditCôté aux enfâsdcGui laume ou Guy de Dâpicrre,ccgt;feillât les autres deux Princes de ce tuteur amp;nbsp;cepteur,de ne defcouurir la vergogne de leur mere, amp;nbsp;d aymer leurs demisIr^ res corne ils deuoiêt,amp; leur fit doner quelques feigneuries au pays de Hainadt

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6^9

ÿa»TOùas, 5;. àamp;ôt qpe^°’^D nbsp;nbsp;jjasite ‘ï' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'°‘r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'t'l'’’“'

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\ ^*4fe.J„.lt;ïAes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cVofc^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Auc^ueVnova i ^i^oit^onn^.

\ vS'^lAwXc^o^A-O^saY? ■ç^.ova'^'^' (VvéAA'’‘^°' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pilquot;''

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\ '^æiàçic.BsXjAçntfcXas nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’(Vn'rtAo'''^ . AeAâA^^

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\^»“à':,ttatnÂMe,taMfoy='Î^Z^^gt;)ae')'^ ‘A

^y^i0^QYvàe,vaîn^ _

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s- LOIS s. ROY 45- aeto‘«ÿ vieilles ruines del’aiitre, ou baftie bien pres de là. Celte nbsp;nbsp;nbsp;ßfoft^ ’

auoitvne grande haine contreics Latins, amp;nbsp;quieftoitn , munie, donna tant d’affaires aux François,quelle refrelc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iÇ5

cienne vertu des Carthaginois. Ceux de dedans firent amp;nbsp;les attaquèrent fi refoluementamp;viuement, amp;nbsp;leur duîi , ^j-^ille?

Sy’quot;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy voyîtquilsnepouuoienteftrerepoufc

fien pourroiêt retourner vainqueurs fi on ne vouloir na g;deû^^’’ i les vaincre, commanda aux fiens de fe reculler driucerneut^^^^^yg j{ nemis vn peu loing des folTez amp;nbsp;des murs de ieurdite vu Conneftable de mener vne bonnetroupede cauallerie eut Icurl^j^ les foficz de la ville, amp;nbsp;fe monftrcr aufdits ennemis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SiC y 5 ƒ s

frayeur. Cela eftant fait,leur pertinacitc commença a l’a amp;: eux a perdre entendemêt. Leurs capitaines ne perdirei

la ou ils cognoifToient,leurs gens ou branflerou felpoi’^’^

Les Barbares reprindrent cueur,amp; corne le conflit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pjteu^ '

amp;:huee feflcua du cofte de la ville,qui eftoit vnvray fig^^

aires de leans. Seen apres vnc grande frayeur eftonna nbsp;nbsp;daiir^^^ arcsA'

antre le Roy, ôc ceux qui combattoient pour luy •

lie f amulbient à regarder le combat de terre entre les nbsp;nbsp;nbsp;nice Je

ayans leurs courages fufpenduz entre crainte amp;nbsp;François l’approchant d’vne forterefle aflife fur la mer,Iaƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jyi

Æfro^ dts refinance. Celle prinfe abbattit de tout point les cucurs des £xrU«. çon qu’ils commencèrent à fuir. Loys auoit comande qu 0^ nbsp;nbsp;plus j.

qui ietteroient leurs armes, amp;nbsp;qui fe rendroient, qui fut cau nbsp;nbsp;nbsp;pg

le nombre des prifonniers que des tuez. La ville eftant lom j^ptici'î • uecques promefle aux citoyens dcviefauue, fe rendit bien Roy Loys alla mettre le fiege deuant Thunes, ville plus En chemin il combattit contre le Roy de la nation, la ou nbsp;nbsp;nbsp;£ois (jH'

rent tuez. La ville fut aftiegec,mais les Barbares ayans par

Xrv’lf'îS«' .

^urtfArti Jff- par les François, fe rt*olurent de ne vouloir plus c^rouuer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

ter la fortune. Loys prePappofant l’intention amp;nbsp;les delTein nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

refolii de ne bouger de là qu’il n’euft prins la ville, laquelle le nbsp;nbsp;nbsp;döflr^ n

affamer, veu la multitude des hibitans qui eftoient dedans-

Skiede nbsp;fiegeeparmer amp;nbsp;par terre,amp;tenue^anteftroittement de tous

Thunes. p^n^' ’ j toutes commoditcz S)C efpcxince depouuoirrecou^^^/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q(‘ P

par l’efpace'dei^.mois endure le ficg-^52 [’extreme neï^^ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;| l

e enuoya fes Ambafladeurs vers Loys^jour parlanaen pendant qu’onparleamp; difputcdcsconditions, rnegrand mit dedans le camp des François, qui commença a’^s moin^ fnuit-^^ b Là mourut lean Triftan Comte de Neuers fils du Ro^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jiiil'

queledit Roy fiten Uterre Lunte amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S«’ So

Triftan vn peu deuantfonpere, le vingt-cinquiemeiot nbsp;nbsp;jfpjdeten u

de deux cens feptante. Le bon Roy attaint d’vne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k

l’autre, apres auoir fait à fon fils

Ph.ltppesouUuyfuc«y;-„,e.;lt;^ fieurs belles rcmonftrances, par lefquelles il 1 excitoit a Dieu,à l’obferuation de laiufticc,amp; au fbing de fes fubiets nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yjqe t

S ur l’heure de fa mort arriua Charles Roy de Sicile fon te tr

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. Saveniie allegea aucunement les cueurs des François attri-K de la mort du bon Koy, óc fit perdreaux ennemis labrauerie qu’ils cómen-^icnt de prendre de la mort dudit Roy . AulTi l’arriuee del’armeenaualledes Anglois augmenta les forces amp;c les courages des Cbreftiens, amp;c donna vne nouvelle crainte aux Barbares .Richard frere du Roy Anglois eftoit décédé, amp;nbsp;Hen ^fon fils Comte de Cornouaille nefçachantlamortdeLoysarriua aulTiauec i^enfirt de fe ''ne armee naualle, affin que la ville de Thunes cftant prinfe,dont il y auoit gra-decTperance, ils peulTent ioindre leurs armees naualles cnfemble amp;nbsp;aller en Sy-ncirouuer Edward leur coufin germain,en intëtion de ne partir de la qu’apres îiuoirtoute conqueftee. Les Barbares eftans par mer Sc par terre aflailliz Ôc af-ûcgei, S; plus que deuant tourmentez de la faim, de rechef commencèrent a s^rb^nes tour

1 pitittnenter de la paix. Ce que les noftres ne reffuferent pas, eftans mcrucillcu-l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tourmentez de lapcftilence.-Les conditions qui furent données au Roy

1 ' ^^wefiirent celles cy. Civils rcceuroient dedans leurs villes les faints perfon-l ' ^«squeles noftres leür doneroient aufquels il feroit permis de prefeher libre-I ’ nbsp;nbsp;amp;publiquemét la parolle de lefus Chrift, et que fi qlque Affricain efmeu

I • ^mircdenozfaintes prédications ,vouloit fe rendre à noftre Religion, illuy 1 quot;nbsp;^permis delefaire, ßc de febaptifer. Que le Roy Barbare donneroit au Roy I ^^icile quarante mille efcuz de penfion annuelle , qui eftoit la fomme que le- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

l ' dcuoittousles ans payer au Pape. Cela fait les François dclibererent de I pli« en Afrique, en cfpcrancc que le changement de l’aër pourroit changer la l ^Wdelapeftc.Ils f embarquèrent ôevindrent iufques ala cofte de la Sicile, fo«««« 1 ^^'^tncils furent prefts de prendre terre, vne furieufe tempefte f efteua qui l '^^Ics nauires, en fit périr quelques vns, amp;nbsp;rompit amp;nbsp;caffa les autres, telle-1 ^‘^tqueles François fortans de la pefte entrèrent en la calamité du nauffrage.

1 ^«nuez àDrepanolapcfte fy mit,dont moururentThibautRoy deNa-I '^’^^ïfabeau fa femme fille de Loy s,laRoync Elizabeth,amp;vn nombre infi-1 quot;l^tnulbommes,de foldats,8c de menu peuple, de forte qu il fut aduifé de I %fiiïàlaguerreSainte,ÔcdeprendrelechemindelaFrance.Nozhiftoi-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que le Comte Guillaume de Flandres mourut à D repano . Mais les

1 ^Mes difent qu ayantlcdit Comte eftéblefle en vne bataille contre les Sar I ’’^^“VtîihquelleilfeftoittrouuéauecleRoyLoys quiy futprins,ilreuinten I '®'^P^^deFlandrcs,la ou peu apres il mourut fans hoirs de fon corps,ôc difent I 'peccfutVan mille deux cens cinquante .Philippes Roy deFrancefilsdeLoys 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;print le chemin de Ciuita V ecchia, puis de la alla par terre à V h

1 nbsp;nbsp;nbsp;diQüdy auoit vn an que les Cardinaux eftoient affemblcz pour eflire vn

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àClement,nepouuansfur cefte election f accorder .Le corps de

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SaintDenisenFrance.

Voihhvie, ßefin duRoy Loys neufieme du nom qui depuis parle Pape \ bonificebmchcTOe au temps de Philippes le Bel,fut mis au nombre desS aints,

ƒ nomme Saint.V oila quel a eue fon regne,regne vray emet de piete, religion, fwnebetc, iuftice. Sa ieuneffe fut fort tourmentée de rebellion s, foubsleua-Vons,ôc(editions de quelques Seigneurs,mais fon aage virilles dlffipa,comme ^nSoleilqnidrffrpeles nuees. 11 eftoit deuotieux,iufte,vaillant,liberal,feuere, ^dement, v(ant de toutes ces v ertuzfélon qu il en cognoiffoit eftre befoing. ^tbnt\enu en aage de commander, fa mere Blatiche f eftant demife du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

ornement des aSaites, ôciceluy remis fur cebonRoy ,illareueta toufiQurs

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• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S. LOIS 9. ROY 43,

delà en auant avec tout l’honneur âcreuercnce qu’vn fis doiràûmerC'^P''^ la mort de Ibn mary (comme nous auons dit) cette Royne print la charps y tutette du Roy fon fis âclegouuernement delbn Royaume, amp;nbsp;pour ce

Quélit J foit femme ettrangere, Se qu’en fes affaires ellefc feruoitdu conleilJ ftmm^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ll^ ^^^pl^ttcurs ennemis, au demeurant femmedignedetûii^ 1

ouanges. Elle nourrit Ion fis des fon enfance en telle reuerence de rdigioa, de toutes chofes honettes, ôc dignes d’vn Pnnee, ƒ il^d^eroit mieux mourir que faire vn mefehantacte, flba off^^^^^^^^^dcdeuotPrincejdelbrtequ’ilnefefautelbihidi

de fnn n fl J r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dis quand il deuint homme rendit encore le aoni


dautresfTniiiiprnlt;-nr / ^rgt; P^^^^^^^^^^^^‘DccetenipsiJn’yauoitpot en leur departement r /r i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dur le reüe du peuple qui edoitcotenu

valid,Ami,,

‘^^ditRoyonplddoicn2pon/f‘p^^

_____^ '■P^^^balais.ôcappelrntnn rpl^ Ipimldiasdcb


rierelrAn.


lt;^oiî. ôc^lis fl xr J- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;goitre Hure de 1 Eltât. lean Comte

Normandie. Cequifutîan^md^Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rente

rne fut faitte à Pads vnefnl nbsp;nbsp;nbsp;U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trenteneuf,amp;tenuironcetépsmt

plufieurs beriefet J

vie Lovsftreediffi^^l’r vf^^^^^^^^^^^'-’^f^^pourlafuilentationdt^

grands bie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de plu fleurs Keliquaires,Icurdonmiitt^

^eleâion d } nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P^^^deurs belles ordonnances cy delfus reciteesft-

.. SaintDeni nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lieu en autre,les corpsScfepulturesl'

mesàceii7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^P^^l'entati6s,rculptures,amp;eßipies,[nei'

amp; les ft m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tJ^eRoynes delà lignée de Charles leCrii ,

dpf-fnrQ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^P^^dedextredePEglif^ ôc les autres qui efoientdefcédui 1

r-iin Âr f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ht mettre a la lèneüre. Le Sire de loinuillefon conternpe- '

f f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enJaquelleilracomptepiuheurscnt^ *

ƒ5 no a dudit Roy, tant en ce qui concerne là rclision,âtdeuouon,(}irel/ nbsp;nbsp;‘

^^deiiie, continence, Ôt fobricté, Marguerite fa ßllcDucnelit i n.^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Saint Marcel lez Paris, ou elle vefquitJf^ '

ICC» luuii, après le treipas de fon pcrc, Sc y mit religieules Cordelier^- j Innocent 4. cjui fut de ce temps là aima fort les quatre ordres des Mandi««^ nbsp;nbsp;'

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PHILIPPES 3. ROY 44. LIVRE XIL

icurdonnaplufieurs priuilegesjamp;contrelefdits mandians Guillaume de Sainét Amour cfcriuit. L’alliance des ligues amp;nbsp;cantons au pays des Suiffes commença, ôccliaflerent hors de leurs pays plufieurs Nobles qui eftoienttyrans,6c qui leur faifoiét exaftions iniuftes.11 y eut fcbifme en l Empire par l efpaœ de vin^t Uoisans,amp;ceparlafaaiondesPapes.LePapeVrbanquatriemeinftitualafe-^^^t^^J ftçDieu amp;les oàaues, ôc SainaTbomas d’Aquin, Bonauenture^neid des Cordeliers,Albert le grand,ôc Accurfe P orentin commentateur du Dioi£t Ho-

l liffoienr,


en


\ oft. te nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''lâ teA coouete Sm-

en inexeniNn gxanAnomXne, anVRqne a.tVu-leM Ae ^Vx^neseRanAny metmes enVWtaAW^t»»»^-' ÇotYvVnstetooteï. amp;tMcÇopewœî« àcS».ïts.

iKuçmQj.ftAoft.enteaae.lWnXŸMV^'J^^®™ .’' v AY\\çièux«X'Tf'*'' EheiÄ^Xecox^s lAXemeni aneWernomutY^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«^«inorté

cerß^x^xvte,^tX\n.\^evncrtee .PAais quelque temps aptes tut onœpV aW’^ifcÇamQtücYvysenEranee. Vbuippesapteslamott de a e

Keovù’^XxçcvL du Roy ClvatXes ton oncle aWa à Rome ,pms' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'eKoiétÂn^

bthevùvudeNitexbe,là ouïes CatdtnauxattemlAeTpout eUttesn nbsp;p . _ nbsp;nbsp;p^pt.

tt’^iiadttQi^^^YittonÇutl eleCl.ton d’tceluy .LapteCence du cotps mot

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r t

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«14 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P H i L 1 P F h 5 3. K U ï 44.

Lois,amp;: lamaiefté des Rois philippes amp;nbsp;Charles eurent telle efficace enuerslcî Cardinaux qu’ils fe refolurent defaccorder entre eux, delamelme£içonquilî Pniicaexhor auoient accouftumé auec graues paroles amp;nbsp;renaonftrances d’exhorter les prin-Chrediês à la concorde amp;nbsp;vnion.ils eileurent Pape vn nomé Thibault natif de Plaifance Archidiacre de Laude,qui pour lors eftoit en A/ieaued’Anglois home doôle Sc de bone vic,qui par freqtiêtes prédications auoit excité les princes amp;nbsp;ieigneurs Chrefties â l’entrepri/è de la terre ïâinte, Sc edàt elleu Pape,ilie noma Gregoire io.dunom,amp; fen retourna en Italie.Edward qui cftoitacuint Acre,aduerti de la mort du Roy Lois,amp;que les François qui luy auoictpromis d’aller apres la côquefte de Thunes fe ioindre à luy en Syrie, fen retournoiéten France, deûogea de la Syrie, Se faifant trefues auec les ennemis, fen retourna en Angleterre. Henri dis de Richard Cote de Cornuaille Sc Empereur deccdf, fxrt desyne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iours auparauant edoit venu à Viterbe,là ou ce pendant qu’il y lêiour

noit luy aduint vn grad malheur acôpagné d’vn execrahle crime. Guy de Mont fort(duquel no^auosparlé cy dedus){èvouldt végerlurledit Hcnaide hmort de fon perc tué en la bataille d’Euesham,rencontrant ledit Henri dedâs l'E^hd S.Laurens luy donna deux ou trois coups d’efpee,Scle tua,ôcfe faifantauecIon largue,fans q perfonne lepeutempefeherny defefauuer,fortithors rEglife,amp;: trouuât vn chenal predd la porte d’icelle,fefauuavers le CoteRour del’Anguillare fon beau-percen Tufeane dc laquelle il edoitgouuerneur.Les Anglois difcntque Guy apres la mort de fon perefedoit allé mettreauleruice des Rois Philippes Sc Charles,Sc que ce meurtre fait en leùr prefence fmstjuils Meurtre non nbsp;nbsp;^Idet en deuoir de l’épefchet leur fut imputé,ou pour le moins leur dônavn

pQurfuiuy. grad blafme,Sc mefmemct à Charles qui en qualité de Vicaire de l’Empircçu/l edoit,nepourfuiuit point ce meurtre comis das les terres de l’Empire, Sdou/h nu par celuy qu’il auoit mis gouuerneur en Tu/cane. De Viterbe Philippes a Boulogne la grade,Sc Alphons Comte de Poiéiiers Sc de Tboiilouze(onon~ Mortduj:S- cle,Sc leanne là femme Cotede de Thoulouze alors moururent en vncbaldr^

Boulogne nomé Cornet,Sc furet leurs corps emportez en France,ccluf du Côte fut enterré à S,Denys,amp; celuy de la Côtede en l’Abbaye de Gerd pres

Ltttine.

rhom/ts Squirt,

^uTourSnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^Coronefuiuât lâcord fait parleurT raióté de mariage. En ceüc tengt;

me print dn 1 ancienne race des Cotes de Tholoufe. De Boiilognele KoyalhJ Mild,puis dCremoneld ou les habitans d’icelle ne le voulurent lailfer entrer,nj ^Crémone nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^ditcs, ny logis, ïiqu’il fut Contraint dc loger aux faulxbourgsd'autra

difent qu’il y entra ôc y feiourna en intention de faire paix entre les Venitiés lt;V Geneuois,lesquels portèrent tel refpedi a la gradeurde ce Roy, qu’à ûrequeûe ils deent trefues ponr cinq ans.Le Roy en dn arriua à Lion,là ou le Pape Gregot rgt;iferet entre refe trouua ôc tint vn Cocile general, Se pource qu’il y auoit vn grand dilferent l’Egliïè Grecque Se la Latine furpludeurs articles de l’efcriturefainde,i: I mednemet furie S.Eiprit, àïçauoirdequiilprocedoit,ilpriaThomasdA^uio ) qui lifoit Se enieignoitpubliquemet âNaples,d’efcrire quelque chofedelacon J tention des Grecs Se des Latins, Se de venir à Lion, mais ce bon vieil homme i mourut en chemin.Le Pape audd y dt venir le Theologien Bonauenture,(]aine / pas le chapeau deCardinal,bien que parauantil eutrefufé l’Archeuefne /

d’Yorch en Angleterre, difantque telle charge edoit trop grande, amp;nbsp;pelante- j Les vns diïcnt que ce Concile fut tenu lors que le Roy Philippes fen retourna

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’■ ^'‘’Y 44-^^rï^^^^ftaresr'p 5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’■æ ix744’autres Tan

iHg]j^''^''^'^e, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fy troLiuercntjlefqueïs ayans defil pnna...

^éag'^’^^cleS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rccognureht lePapepourfoiiuerainiugede

^oil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, q,' pprocedoit du Pere amp;nbsp;du Fils.L’Empire de Grccc fut o-

fiit f4 nbsp;nbsp;nbsp;^^ï’ierie qu’il y fit, amp;nbsp;pat Ie Pape adiugc à Palæologue»

 e^'^^’^^pcreqp nbsp;nbsp;^omte de Coniouailie frere du ïtoy d'Angieterte qui

les EI 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bien que fon compétiteur Alphonfe Roy de Ca-

Stiißp 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de l’Empire efleuret Empereur Raoul Comte'd’Au-

vaillant, qui auoit efté grand maifire d’hoftei r„jrf

firetiurerqdansranreuoluiliroiteillta

ik ^^^rles cm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Irnperiaie.li régna iS.ans amp;ne peut iamais aller en

^ï^'î^’^biê^^ ?Allemagne, amp;cdifoitfouuent enpriue

4eV tfe 1amp;obligatió d’aller en Italie,fi eft-ce qu’il crah

Empereurs qui y

I’Et nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^^•^^^^j^^gnifiquesamp;plcins de bone efp€raGe,mais q ceux

Poftir eftoict trifles, miferables, Sgt;c pleins de defolation.

^an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon Royaume, fit premièrement les funérailles des

de lean Triftan Côte de Neuers fon frere à S.Denys,

lîii^ [ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;facrer par l’Euefque de SoifTons, d autat que

pafteiir.Ce qui fin fait l’an iiyi.Il n’ou

les fages amp;c faintes renaonftrarices que fon perc DeuwÂei,g

’m^’^fuiure, car il comença à faire iuftice,à efeouter vn cha '■tf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efperâcequ’ilferoit iufle Prince.Apres

'4J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affaires,amp;aduiferà ceux de fes fubicts. Au lieu

l'b ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J^Flâdrcs mort,il fubrogea Guy fd frere,amp; fit qu’àThibaut

®‘^mcfi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deNauarre,fucceda Henrifon frere,qui

Içft’^^dee à pi P l^obert Comte d’Artois,en laquelle il engendra leannc Brji^ Pcvoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bel fils dudit LoiSjComme il fera dit cy apres.

pour femme Marie fille d’Erix ou Henry duc de nbsp;,

Kov n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de l’an 1X74.amp; fut coronnee amp;nbsp;oinde Roine en la

de Seq nbsp;nbsp;nbsp;P‘^’‘ Pierre Archeuefque de Rhciras,de quoy Gilles.Ar

H^f'^'^dice^ nbsp;nbsp;nbsp;but pas fort contcnt,amp;f’en plaignit,difint que c’efloit au

liî^^^KheinJ l^glibsipoutcc q c’eftoit en fa prouince,amp; qu’audit Arche duQnj 1^5PP‘^^tenôit l’ondio des Rois, ny des Roines de Frace hors , appellee Belgique.Surquoy fut allégué de la partie archeueCquei

I ll«o nbsp;nbsp;que E ‘/^“^’^^fqoe ne fe deuoit point coplaindre de chofe qui euft

^P^ll^^ maifon du Roy,efloit exempte de luy,amp; qu’àce-

^1, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ondio appartenoit audit Archeuefque de Rheims. nbsp;nbsp;nbsp;.

‘^^^defiafurraage,s’adonnatouteàlareligioiiamp;deuotion,

P^^udfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affaires,en l’an 117x.il alla au Côté de Thouloufe

^üdi nbsp;nbsp;^ort d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘d caufe que(come nous auons dit)il luy cftoit efi

îticE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^’^'^Iphons amp;nbsp;de leâne fit femme. Mais les feigneurs tonne

de Q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qrclles.LeCôte d’Armignac au cômencemét tour

ubône,amp;: luy faifoit guerre n’ayât que fes forGes,puis ayât ’^erdu fon frere, il appella à fon fecours le Comte de Foix.

Ff ij

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' Guerre

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;as nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES 3. ROY 44.

Girard n’eftant a/Tez fort pour re/iftcr a deux Comtes,n’ofântfeniettreen cam paigne Ce retira dedans Câ fortereÛc de Ca/èbône Jà ou il fut aûie^é, Si tat qiiil depouuoirfe deffendre,ilfcdc/Fenditauecfafemmeamp;/escnfàngt;.

Mais quad il vit qu’il n’y auoit plus de moyen de fouHenir le fie^e, amp;nbsp;quefcn-nemy nlloit entrer dedans, alors pour fe tirer de l’eminent danger de là vie,illt fàuua parvne poterne qui eftoit de l’autre coHé de l’ennemy. Le Comted’Âr-mignac apres auoirmis tous ceux quif y trouuerentau fl de l’efpee, cnuoydi femme les en fans de Girard au Comte de Foix. Le Roy mena vne arm« Coté de roix Contre le Comte, qui fe Hoir tant en fon bon efprit, en la force naturelle dclon guerroyé, pays motaigneux, amp;nbsp;en fes forces, qu’il ne fellona pas de voir le Roy venir con tre luy. Il fembloit que la forterefle en laquelle le Comte de Foix l’elloitrenfeb me fuft imprenable,d’au tant quelle elioit affile fur le coupeau d’vnc haute niô-taigne, a laquelle Un y auoit qn’vne petite aduenue entre des chemins droits, e-{iroits,amp;: taillez dedans le roc,amp; au demeurât forte de murailles,de tours,amp;de baliionSj ôc bien munie deviures,d’armes,d’hommes, de machines de^uer-re.Le Roy pour plus facilement vaincre fon ennemi, vainquitpremierementia nature,car il ft couper ôc brilèr la roche, Screndre celle droitte amp;nbsp;roide montée plus ailee a monter, y faifant faire vn chemin tortueux amp;nbsp;alfez aifé,amp;:aiiÛi hll auec terre remuee applanir les lieux pendans, Ôc efargirles efroits. Cela ne le peut faire qu auecques vne grande peine,fucur,amp;trauaiî d'vne grade multitude ^trdonne\^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sl^^^ 7 ^^ployez. Le Comte de Foix voyant cela, commença

d auoirpeur, èc hûblement fe redit au Roy qui luypardôna,àla chargequilde meureroitvn an enprifon, Scquelon Comté leroit confiquéàla couronne. Mais ayant elle empnïonné,quand Je Roy vit qu’il auoit efeadez bienpunide fa faulte parla longue prilon,ôc que (a brauerie amp;nbsp;ob/lination eurent ellé-iil^^ domptées amp;nbsp;vaincues, alors il luy fut du tout pardonné, il fut mis en libert^)^ remis en Ion Comte. JTlozdironicques difent quel’an mille deux cens feptim Zf toa- deux le Roy Philippes eïlant aduerti que Ramond Bernard Comte de Foix fre/uj. nbsp;nbsp;nbsp;fon fubietauoit fait pluheurs exces ôc defobeilfances àaucuns defesfubictsou

olfeiers du Cote de Tholouze, il alla cotre luy auec vne armee, mais que quad le Comte de Foix lefeeut il vint a merci.Le Roy par la deliberation de Ion Co-Soa cote tu- feil le fit prendre prifonnier, Sc mener aBeaucaire, ou ilfutvnan,amp;furentû femme, fes enfansSc fon Comté mis entre les mains du Roy. Gafeon ou Gallon vn puiffant baron de Berry qui auoit efpoufé la file du Côte de Foix,efant aduerti qu ’6 auoit rapporté au Roy qu’il efloit caufe que ledit Côtefefloitdlcue vint incontinent trouuerleRoy,amp;:lefuppliant à genoux ôdes mains iointes de n’en vouloir rien croire, offrit à fen purger par fon corpsàl’efpeeôcdlahn^ ce, ou autrement ain fl que le bon plaifirduRoy de fon Con feil ferait, et fl tant que le Roy luÿpardonna, ôc l’an eflatpafré,le Roy voyat que le Comte re^ cognoifloit fa faulre,il le deliura,luy rendit fon Comté,le ft cheualier,etfelep uit de luy. Enuiron ce temps Pierre Comte d’Alençon frere du Roy fut marie auecques leannc file de lean Comte de Blois, et les affaires de Foix furent fuyuiesa vneguerredEfpaigne. Blanche flleduRoy Loysatioitefémaricea Ferrad fis aifné du Roy de Caflille, et par leur côtraâ: de mariageauoiteûédit que fi Ferrad venait à mourir deuant fonpere, et que foa frerepuifnéfufalon viuant,neatmoins la race et les en fans dudit Ferrand fuccederoiétau Royaume à leur ayeul.CeieunePrince ne vefquitguiere,ains mourut,lailfant deux ietinti . » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enfati^'

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017

iisÏln’^^ 3. ROY44- livre a... ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efperance qu’ils fuccederoient à IciirditaycLu.

Royaume deuant la more de fou tre frincet celle ancienne queftion fi longuement amp;nbsp;fou-

^'krçp P^ifiié 4’-^^ i ^^^‘^^s,afrauoir qui doit lucceder àllieredite d’vn Prin-On nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«lu fils aifné ia décédé qui cft la queftion

^’■'^’^l^ollealicuounon.CeSanchefefitfaireamp;preftcr .•.

feigneursdudit Royaume\ âr auoitia

beaucoup defsrees, amp;c de moyens, Sgt;c

%(ii ^^^^nfiins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’iceluy. Blanche fe retira auec-I

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^‘'■ucc vers le Roy fonfreregt; implorant fon ayde. Nos »»»j«

^‘'^uche la renuoya en F ran-

enfans, amp;nbsp;que plufieurs feigneurs de Caftiile qui

l'fincefr’^^ ^uidit contraéd de mariage, accompaignerent en France

Ces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Philippes mit vne armee en campagne amp;nbsp;Al-

'■''''dt^’fWaeS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fercffouiienant delà proraefleamp;iaeau

Vik*^’P^Hanp Ji nbsp;nbsp;«1^13.uoua, Sc de puiftance paternelle luy donna fa ma-

eligion dedans les cœurs de fes fubieéls,

S'I'F AinfiiU, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crime, fils obeilToient à vn fils maudit

Aj^'^^ontég^ ^P^^^uimencerenc de prendre les armes contre Sauche, en

dele priuerdu Royaume, amp;: de l’efpcranced’ice-

\ /^^tle c ^^p^udonnéfe vint letter aux pieds de fonpere, amp;: pleurât

^'Jy feH nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;doner fon pardon,ou prendre de luy telle puni-

eut plus deforce au cœur du pere que la nature fouurirent, amp;c la cleraence entra

1^’y P‘^3fdonna là faute,luy donna fa benedisftion, P^^protïje/^^Z^^™P^^«^‘'’'fion,luy Icuafamaledidionprecedente^puis ^cefjy J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fufdit contrat,amp; Famitié portee à fonfils aifné, ôc

^J’ ’ ‘yettat toute fur ce Sanche,enuoya fes lettres parères feel

graueefôimagejaux villes deCaftille,parlefquel

sJ nbsp;nbsp;nbsp;l‘'i mort de fo fils Ferrâd,il ne luy eftoit rie refté de pl^ chM^enttnt

Sî! n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fculluy reftoit, vouloir amp;nbsp;ordonnoit qu’apres fa de yolpntede^

^imprecoit toutes les malediâaons qu’il

pcp’ZZ

'iccZ'^scbZ ‘■'^^^^Q’-’^uent le plus fouuent félon celles de leurs Princes, Ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auparauant eftoient raauuaifes contre San

ftue leur Roy leur commandoit,ôtapres

^’^ci’-irrelesenfans de Ferrand. Quelquesvns

^^uppes oncle maternel des ieunes enfans mineurs defirant

af mec iufques au mont de Marfan ville alfifè

Sanche venant auec vne grande armee iufques

dalles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donner la bataille, mais quele Pape leur enuoya vn

ƒ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Accorda, Toutesfois celan’eft eferit par aucun autheur bien

^oy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il fb

Nauarre apres la mort de Henry Tumulusn

iZ'^^^m'^mpaigneamp;dcBrie, qui trefpafta Fan 1x74. en la

Icule petite fille nomee leanne.Les vns difent que

F f iij

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chZ°L^%p,, £5p-,, ‘ I '-•^

‘l^'-'hà.eT ’

Prin

^^^ccfTy. fl

‘■Vu,

Pc[jp r,j tourmentée amp;'n t é'eïîiy nbsp;nbsp;nbsp;ou et te. A titres dlient gu 't

adu}'^^ outre les feigneurs du Ko) Petite U ^^^‘^^t'egned’vn jeune Prince nbsp;'^^^pjOLi^ç^^^^^^one,enuoyuenNsuurre, ^oelijy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;or ledit pays,muis pour cegu.

olletir ^^^^tougouLiernemétnelütip^^^ ^oors mtiins, ils i’elïeuetctt^'

^^Oïr

'^t'niee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pourledeliurer,

^OUo XJ. Ote d’A tiLioitupprePee pour

-cqu^-j^ -'Qid^^'^^oBçl^t^tsébncoulinJegldeliuniPoj^'

ptir^iP nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oeKoyneIeune,guidepoisbit j

i^''^ob^j.d’^‘^tj]s çQ ^^^^^'^odi[U^e,fLit pi-.-y ^t^ppes.Le Côte d'Artois 3pt^

y’^'^S^Pou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^oceq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pj.^ dQ p , ^^^^ornblement commdbap^^^

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no,jy''ChiljclL y°y‘''P‘amdcJaBrcdie,i) , ^^’^‘^CinsBd'^'^^ndcp^^}', lt;S- °'lS‘30cennÀ'^°y’^~S''^adtnteiil3,itl^

a,cu:„ d^‘^‘!’’‘tonl,^l'Vi3jjy''njjy:S‘aellg,,^ r‘ pf^oicclléadi^inilbépi' ' û^^lt:etoty^L ^forédePnirennourirtouslc-f^-Poequ J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ope nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^le P^oyaumeentrclcsninin^

gentiment, dontlP^^

^'Zy^Piyyapp°d^^dodPy'yldodPt^^^^^ ■l'cnnce quec’cuddPl^

éa,P‘’ll^'°yPpn'-ochop3,d)pp««-, vers PuellelcR'^' ' ‘^‘^nB,.^P°yn,o„/lr3 v„d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I)

pour Perm '’ ß^^tidc imprudence, de’’' / ‘ ^^^crird vnecholedontlcdité^

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^^^^Q^\ÀorvRaAvàeÂQmcesàcvU ,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vi^^ï n^v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;QVlt;v^‘^’^2.e nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

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-ocr page 670-

Celle Je char les Je Siede.

iJefrM P°’J^f^^^^^ncrparparoJJesledcbatde Ferrandamp;d’Alphons furleRoyaumc ^^erdeca- Caïlillcje Roy de France Fen alla à Bayonne, amp;nbsp;ccluy de CäüiHe au mont pillefiyytt de Marfan pour eûre plus pres pour en parler, Sd. ellans là,chafqi/eiourilsûi-uoyoyêtl’vn à rautreArnbaifadesôemeûages qui toutesfoisnefrétric.LeRof d’Aragon alla trouuerle Roy a Tbouloufejà ou il feüoitretiré. On co^nutdf toutes parts quelenomFraçois n’ciloitpas exêpt del’enuie,amp;queleP^ipcbito las 4.auoit en horreur l’accroilfement ôelagrandeurdes FrançoiSjCarfon Leg^ dénonça au Roy Philippes qu’il euflafabïienirdefairela guerre en Eipûifigt;^‘ crendeuret nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delà Frâce fembloit trop grande, cariln'y auoit aucune t^ueiK

heur de la inteflincytous les Ducs,Cotes Sefeigneurs fes valfaux lubieâs cHoictlorto-Fronet. beiffanSjclle auoitpaixamp;rainitiéauecles Allemans,amp;rla Nauarreelîoitde/linec a la France parle mariage futur de leane Royne dudit Royaume amp;nbsp;de Philip pes fis du Roy.Et Charles oncle du Roy,grand ôc riche Prince, eHoitRopde Sicile,3c d vne bone partie del Italie, SenateurRomain,gouuerneurdcRome, 8gt;d. Vicaire de 1 Empire,tenât a fa deuotion laThuIcane,amp;rprcIque toute l'Italie, hors laquelle il e/Ioit craint amp;nbsp;redouté, ca r il elloi ta pres a d reder vn e grolle ar

mee pour aller en Grece, pour remettre les feigneurs François en leurs^Eûats !c

- f^igticuiies,dcfqlles le Palæologueles auoit cha/fez. Apres la mortdelaCôteûe î •gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^ouence la fcmme,ilauoit elpoLi fêla Elle de Baudouin EmpereurdeGrece,

dont 11 eut elperancc de fe voirmailîre delà ville de Cd/iatinople, quihiybten partie relafcherl ardantdehr qu’il auoit auparauat eu de côquerir le Royaume L •- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^'ipc Nicolas animoit les autres Princes Chrediens cotre Chat

' ‘ l^j^ p^rlolennclle ordonnance ordonna que dore/hauantlegouuerneinétde

r J Rome,neleroit qu’vn an entre les mains d’vn home, Sc qu’aucun çm fioint Jnpo tut dehgneeroyallene peut dire admis en cede dignité.Illuy oda leaoa,^^

Tiltre de Vicaire del Empire,difantnepouuoir en autre façô côplaireàl’E'^P^ reurRaoul,ôcdeliberoit de creer deuxnouueaux Rois,tous deuxdehmailôVi

FSouneaux nne de laquelle il edoit, amp;d eriger deux nouueaux Royaumes en Italie, T^bufcanc,pourempefcherauxRoysamp;:natiosedrangeres

Italic,Scle moyen de laruiner. Or fçauoit il bien aiiifi laconiuia-tio aite cotre les François ôc le Traidié de paix fait entre les GrccsdlcsArago-

Menet Jes français.

nois.'Il y auoit vn gentilhomc nome lean de Proebyte, lequel du téps du re^ I duRoyMainfroy auoit edefeigneur de cede Ide là. Luydedrant de retourner 1 l^^hiens,fen alla aCodantinople, là où trouuàt l’EmpereurPalmologaces j n emy des Fraçois, il luy a ugm en ta d’a uatage la bain e parla barâgue qui l’en luit C edlàns doucc(Souuerain Monarque ) que les François dont apres àconlul' j teramp;r (detfeignerles moyens de retrer en ced Empire, amp;: de vous oder d’entre lâ ' mains la Monarchie de Grece, veu que dciotirà autre on voitpader forcesnou ' uenes de France en Italie,amp;: que les Fraçois font de grads appareils fur mer,syd ‘ paixadeuree auec tous leurs voi/ins, adln que plus à leur aile ils puidentpour- •

Paix entre du'ure amp;nbsp;mettre a En cede guerre, laquelle ils font délibérez de faire auec toutes * tios yoißns. durs forces,Sc auec tous les moyesdefqls ils fepourrÔipreualoir, Que dvous‘ edes oihf,amp;rattedez fasremuer, vndpuiffat ennemy en vodremaifoii,ceiîÊst• écotre char- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Grece,d autat que les François Eers amp;nbsp;firouchcs, ôc fe fouuenàsJes •

vidioires Grecques fur vos predecedcurs,fcrdc plus qu’indiportables, mcttfl^* pied en vodre Empire. A uat doc que ces farces foient afféblees, il fiultliirptea- gt;nbsp;dre Charles Roy de Naples, lors qu’il ne penfe pointa telle entreprial'e,

l'JC'

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ife?'?'gt;anÏÏ‘’^^ Ï^°Y 44. livre .XII. jOUfil eftimpoffible delop-

'^''^ióh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moyen le cours de fes vidloires, amp;c

^ernn’^^ ƒ ^^befarrefter en fa maifon. Les Siciliens font trefaf- _ ., c ft^^’^'-^nle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.P^’^eï’ic amp;nbsp;de Mainfroyjaqticlleleur eftreprefentcejt^r^

^ftoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oubs lefquels,eftans Rois naturels amp;nbsp;natifs du

'''’^fscj' ^^'^’^^Fran Ce qui les rend d’autant plus fafchez de fe voir ' Et nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^’^uent fouftfir d’obeir à vn peuple eftranger, info-

' ^ncor nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point fils le rcuokct d’auoir faute de Roy, amp;nbsp;de

'^çci?^ktîced nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’auoir faute de deffenfeur,filsf’emancipentdu

'^^^kçftæ^^^ainfj- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;itie Pierre Roy d’Aragon a clpoufc Con-

'‘^ty^r^Friiiceffe nbsp;nbsp;nbsp;^K^kimeheritieredenoftrcProuince. le fçay com-

'H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelle vehemence ellepoulTera fon

” pîîid, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gendre de Mainfroy, amp;nbsp;heritier de l’Empereur Fe^

’ gt;%h kiy 1 ^Q^^^nce fon ay eule, puis que le Pape mefme a fait vn aucunement queperfonnclepriue,

J celle piece qu’a tout le moins l’Aragonois fera côtraint 'Miç O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;pour les droits patrimoniaux de fà femme,'

feu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moyens, le temps, amp;nbsp;le loifir pour fe ruer

‘^quot;it!i[ • ^’’^cçSq ®^^'pere,d’ou le François l’a dechaffé trefiniuftemêt

„ ^’^’^^In)ioignc2 noi forces auecques les fiennes,Char} moyen de tourmenter, felon fes dehrs i.*

' V ^tupifç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bon langage, ôc dire ce qui eft, ou il faut que vous per- l’ynsu

' ’'^h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François foit dechalTé de Sicile,amp; vous eft cefte co-

'Pautre. Par deux fois les François f quot;nbsp;' “’’ez fur '^jn nbsp;nbsp;nbsp;pç„ j^^P^btain, 1 vne loubs Charles fils de Pepin

qu’ils auoient fur l’Empired’C

* ^ih nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pariurer,le Pape en peut faire vne

* ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ernoire denozperes,lorsqué viuant leRoy deri«*-

iû ieune , Baudouin Comte de Flandres vfurpa le nom ôc ‘^’’h vous alfaillent pou r la troifieme fois b ^’•-'ondc du tout occupé iceluy eux ce qu’ils ci

';K.;ieto«cclt;Vgt;a«

\ ,'’*^«lt;îAeàvt\e^n 4=^'° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

h:S'M

\quot;MWe\\c\a'j rocfoe ' ^ïjCÏ-iC ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-\ a\U

\awweiiv^en«, nbsp;nbsp;‘^eWcV'='J?„i ceU’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oo otû'

'“quot;KWxe,nxo^ e««.vxt lt;\« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LacV^^quot; ^cx • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\v5

Mt.^XcWióenti'= ’

W'ftxWWAeCo'àA«' •

quot;’»AW«Vx\(= nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AüV-'’1

'‘^WtütVa^eWoX^^

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c^treprinÉèj amp;nbsp;obtint delay lettres adreûantes nu Roy

n^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^ontreles Frnnçoispariàfemme.Ilfutentr’euxconiie’

entre j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnchettcs, amp;nbsp;fâns fâîre brait aucun, foütniroitnr^é[fgt;o‘gt;^

^°j‘*^Sr4- mer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Roy d‘Aragon e^uiperoit vnebellentme«^

oninueateroit (Quelque inligne amp;nbsp;cruelle tromperie. Sur ce point^f

r^avs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quatriemenatifde Tours, ouil^

/Ir dudit 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Charles excommunia felon kilquot;'

^ß^Hl..,;; Romain. IcRoyeequ'ilmvouloiipis obeMlçt ■‘’’■''e'ß'- amp;nte,cquipa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^o^leurdcvouIoircntrepKndrcvncpu««

trecho/cquedudif„„ ‘^'^^’^enûCouramp;en/isp.ipsnefepirhitd'm- j

d'Araaon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Charles,enuoyapnf f

Ae,.orled,t4‘^

‘^eursduPaaenecet^lTrnrrl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;edretemps.amp;cômelesAmbaii-

f Mit mir

’. P^^^^^^ditRoyd'Arao-on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^ois.Le Roy de Fraceaulfienuoyi •

^fioit entreux,de luy vouloir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^r l’affinité ôc proximité du ûn^(]ui

fl c’efloit contrôles Sarre, fi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qi^ulPaifoit ce grad appareil de guerre,

r'elr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fit:point de difhculrétant degransamp;diuersRoyaumes

• ^^9ne7esLnço/5fÆ/oÆ

ffreffiondit quiln’efioit ntic nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^P^tjffientayderen Ci fainte guerre,

le premier affiaillir m^iç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refolu quel Royaume des leursil de^

^^tnent fecours, il deflrerolr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aux François luy offiirvolonui-

t^7 enuoya vin^t mille efène nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr^ voulurent preüer de l’argent. Philippe^ '

d’autant que c’e/lo^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en enuoyerdi

mais qu’en cela amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour aider dvneûgrddee/’tt^

^.^^/^^^Çoisauxentreprifes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oholès il cognoiliroitla bonneaffidion

2inGdepetitesïommesd’artre-nr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fjl^tte. MaisPalæologuen’enuopuiti

^i^^d’efpuiferles François

leonj 1 ^^P^odant lean de Prochite^v^à P^^^^^^/^P^oyer contre euxmeûnes. ^^^^^P^i^eurriueealla ver^ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cordelier, retourna en Sid

amp; de Palerme, amp;nbsp;d’autres Str 1 nbsp;nbsp;nbsp;P^^^g’^^^ds Seigneurs des villes de MeifiO’'

faire ce quiPenfuiura bien nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auquel il les exci:

n.gt;

ai

^fPlSSPsodtante-vnlec nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^duintque le lourdePa fques de l'an nur

l^^fdonnoirvcïpres de fimn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tous les François, au fon deS^

dfoienten Sicile furent tt Jr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me fine heure, tousles François çuic

prouerbe des vefurec l ■ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^dre d’aucune choie, ôc de là cil venul:

P^’ncr. Aprcscel.

llt;^2pourIcrZflfd

SUC, lt;]uiibrcgucaldf'Rofchquot;^d'' ^PuucpouyuiurcPabü/o-my de rF cri id- r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles auoit elle excommunie amp;: declare enne-

ne ne ddJ J ^^^^^tpnns Ikarredez. Alors edloit le Roy Charles en Tlwld oedlenou il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m^fdi^rireuxaccident. Edant aducr[idlt;^

Char/fsad- puFdoubléôc grandement defplaifant,nuir »'rfjajetr,- , P^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ti^ut, 11 Pcn alla trouuerlePape, Sc de la changeant Ion dual

unir P’'chemin de Rhegio. Ilauoit Tes ennemis à fa veuc, car ilny a-qii yripetit traguedt de mer, mais les Siciliens PeRolent faills de empaty^

delà

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PHILIPPES 3. ROY 44, LIVRE XIL

àcfes nauiies Sc attendans la venue du Roy d’ Aragon, auoiet ofte à vn chacun

Itmoyen deçaffcr enl’lfte. Le Roy d’Aragon pour faire toufiours penfer au *

qu’ilauoit entrepris vne gucrre'fainte contreles ennemis de noftrere-

^^?,'on,auoit gaftéjtuinê, amp;nbsp;brufté la cofte d’Afrique aux enuirons de Hippone,

^iseftantaniué enl’lfle de Corfegue, attêdit c^u elle fin prendroit le defftm Ôc ^»er^tnct.

^towation de lean de Prochitc, pour felonie fuccex d’icelle, fe refouldre de

'1 ^tquAieuïoit£aire,ayanttoufiourslcsyeuxÔc penfersouuerts amp;drellezlur

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comme fi entendit affeurement que la coiuration auoit elle executee, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i,

\ Weraiüactefm,lecognoiffantquelesSiciliens luycftoientgianacment^-

\ tewiA que pour auoir fait cefte executionils ne çouuoient lamais obte-

' .metev,™ pardon du Roy Charles ,il penfa ou ils ne pouuoient plus

Mte37Luilfaifoitlgt;onpotirluyenSicile.Touresfoisilnevou-

UaiÂo!ldeaogerde\aotiileftoir,oueçrerni^^^^^^^^

. , «‘'«MirenuevondroitentreçrédreleRoyÇWescp^auoitf^tve^^^^^

l *Vi»piefcnndlauoirpeti|ourvnfiege5esfoldarsPraqoishru^^^^^

= *'4d'idev'agetlatnottdcleutspattiottcsAcoçaign ,

\ ^«isWadiiehleauxornhres ^^M'-XStL^d^re^Zir.ne

\ ^'jxàeàeàasnefedoutoietpas de moins, i 'p Aeftendce amp;cnv auoit femme,

■ I S,'.iei\latd,fiin,tna\ade,ordt e,aoalit 6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lie-

'1 Wta,lonlabeuï,fontrauafi,fonfang,2c. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vfnnnes auiVeVcur donalîenf.

•\te'^s,\eeotitme\ttauafi,amp;^l3-5^iettc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ae vit ne futvenu en Sicile,

èneroffit ton armee des nauires rme ?M(nrgiraVAerme,\aourl^fc- „Xydeftinexalaguerrecontreles Wasanoientptinfes fuïCuatV ,p I „.eÇ.^evnent enforces matiti-

(^“.^riXcontmentXesSic^^^^^

'’J^^'i^iW^vvxeinfonesanoTtonvs, 2x.no y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A A'vfovîosXenaxton

^Vtueut^cplnf^nts.OnttelesÀenxptecedentescanfes^

'^^W^ivQwdesSlcfi^tens contte\esYtanqois,A^ a. qq«. A comelelont àe '^'•'^laptetntetecanfevlntenlavfil^de vAetme,cpit^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nt\é.X\VçAlfe

’»Wl'nLrnestóérriesieViiteNiVXeaRoRtenMoyas.ededenotioalY.g ^XiraXanietiVépres ieXaN'iXXe,XesVt'aqoistov*gt;s orrfcreicreY.tde ®''WïtaneXonesarrtiescacXiees,'îomXXoictXcsternes5i.tiXXes,ScXentta et ''3W«temR\estetins.CeXaitritateXXemétXesVomesmmaris,veresA«^ ^^^^'^i^xeptetnKittvYtUAs ebmancetetlittet a.vvs.Vta.qovs ^es coups nepie^e, X'^'sv^xvtY^ç.ovxù.nent ceux «Xe\a vfiXe ptinXtentXcs armes,merentto Xes vra-S^\'gt;Xx\3vu\t^ç.ç^ç_vnaamp;iéretefn^^ 3Ç2irtomcXXXe,’Arà'^ eur.aucunX'ranqoXs ^^^^larraeN n-Xace lt;pre o^AcprcsNns racompx^m«

-ocr page 674-

P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e ape ^iJrs AmbaïTadeurs, lefquels feiertansàfes pieds, auecvneftmulecc^'

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ollispeccatamüilidoniinolfispace. Aaiiof

ChriH- fn 1 Pjilermitas faifoiêr ce quauoicrfakles luifs éuersld^^ Kov des lui^f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Rußlers en luy faiûas la reuerence,amp;:lefjliiMJ^

ce qu il luv obirn'^f ^baûadeurs le fupplia/Tér de leur doner telle pcnitgt; duquel ils Äßoiet di^ß nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ferédilTent a celuy del’obei/li^^

offen»des Ré de Charles leur n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;violéâcoffencchniH^' '

rinuettitureduquelP^udanceduûegcRoman, pour lors alîie^ce rend^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n^bitans de Mclline ^ui e/loit '

folerr^nelßairlpiro^^^^^^^ fcpeutparapreseßrcd^^^^^^

nepaieroient pointaudit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^potee de ce qu’ils auoiêt fait. Quib ‘

paye au Roy Guillaume^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gi'and tribut qu’ils auoient aupurjuant '

^^^^^^^i^ions.amp;: nevnith i i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voulant receuoirny accoréct

/^Xoßee. portion ôc volonté fans au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de MeÛine lefoubsmettre àfadil-

dition volontaire Sc de n^ii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^pdon amp;:condition,touteefperancedereJ

Moniales Siciliens Scleuri^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cardinal Legat du Pape excom-

audidcoursôcnarration^cremensdel’EglH'e.Toutesfoiscommue tous tiennêt Sc Raccord nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ohodes les autheurs dont difcordans, fiePce

le Liege fut leué de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;larriuee du Roy d’Aragon âcdclda

lettres. Charles par les Rpr, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;c que ces deuxRoisfentreefcni/iR^

^ojn,utre. durant le temps de nai ^^^^^.^^^^^Sdefoetnent ledit Roy d’Aragon lt;1^ ^^L^J^^^^^^^^^l^^^^f^deuoir d P ^^^l^^ontre tout droit de proximité, a/Lniie, o^able fraudcj Se par vne vnllf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuahypar vne deteïlablelt;^^'^^^

ß^lloy auoite/iddonne I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Royaume de Sb

^^sparJes Fraçois, veumeïm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sicilies, tourmentez en tâtdefor-

rn^^^^y^^Pcrdcedefcconrc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout l’vniuers,ils nepouuoiétauoirre

U ^^l^^lofroy Roy de

fioj, .j^^^^ÿtiquvnbon peredn'

ßtidsfuiPet fraudez ScLholi J^^f^tierLès en fins. Qujlnepouuoi PR^^^^P^l^naetpuisa le Pane nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaume qui leur appa

O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;articles côtenu-ß.. t l^^curauoitcôfrnié. ouequatm

^dtàvnautreRo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles,ilnauoitcLlébefoingu'vn

'^^f/^ttresaugmeterét^^^^^ß^croietnyne nieritoietaucunerefpó-l^j^L^^‘^clrct,dót Charl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la haine de ces deux Rois,gu'el j

débat dvnRoyaume nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tidit Pierre no Lèulemet ennemy poiüt nbsp;nbsp;j

^t^^tuellesforcesd’ELpa»jjQ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘ddaeuramp;pourlavie. Pierre attendmt

f^^^P^^^dtvnbôtiÔbred nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;devenir des terres qu’ilauoitenFrîC(f

'^^^^j^tieurs de Frdce,.lettres'’cnuoyapar toutesles villesamp;àroii^ ^Icihénesjcurremôïîrâtot nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^t:spour les incitera la végedee des vefpmi

H ^^^^^Lfacreatioitefléfaitndfeulemctcôtre ,


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PHILIPPES

livre xil


qui auoicnt cfté maffacrez^mais auffi contre le nom commun amp;nbsp;public ^«François, amp;nbsp;que fil n cftoit vangé par le fang de celuy qui l’auoit fan faire, ïcleroitfaitmeshuydeleur grandeur,amp;: {croient les François en mefpris ôc re-procheenuers toutes nations^Et affin que plus volontiersamp;auecmoins de raiz «(de danger,le Roy Philippes de France fon nepucu luy enuoyatt lecours con-nd’Aragonois,il doua au fils puifné dudit Roy Philippes nomeCharlesCom e ndcValois ilTu de la premiere femme dudit Roy fœiir^e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q

ntamp;lledcfonfilsCharlesleBoiteux,qquclquesvnsnoment rince nbsp;nbsp;nbsp;L .

, «lt;(nfaueurdecemariageluydonnaleCôtéd’AniouDecemariagena^^^^^^^

l MVblippe^dcValois.Aucunsdifentquele Roy

f-it^our^uoirfecoursdesFrançois.Adoncvnegroffe^

^WcnobleffcdeFrâcc palfaenltalic.EntrelcsPimce amp;

les ’“■«Co^ed'AlcnçonftcreduRoy.RobettCoratedA^^

^tfentquetiuandces Seigneurs foc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte d’Artois,

^aiduRoy Châties laiffaLieutenan. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ço^ba„u amp;nbsp;pris pii-

Wtmitlut met pour faite guette aux’ r 3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Philippes de Fri- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J.

fe™.t,SMahle\uentPietreComted^

'««0«cnlaPouille,8e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? Jconuent des frétés Mineurs. V oila ce

WfuisfesosapportezaPatisauConu»^^^^^

tótill A C quot;li i'” i

'J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;UnvCharlesefcallaftfoncnnemicnfotccsdetetc-ffii«».;

^'r«nfolL,5trnaffactes,Stcratgnmentlt;lueme^^^^^ ht.e«teahvn=gtandecruautU-on«ed^^^^^^^^ ^d^VoJXSudU’iteSela fureur de Charles

“'»''»ttecnxamp;tladitefftet^uvnpetittraguea de met,de faconqueks affaires 'loiaiMefts de teceuoir en grand couç.h' Atagonois pat xne fineile àeftour-^«t4XienloingïotaVtdntalloittomhetfutluy,cariUeteiettafutla^,^^^ ^’««hoiiileSloitNenu .ï.tpout ce tpaelehruit commun coutoit “ut

à AïïagoïiheRoitpomtVYommcrond,amshn amp;c cauVt, gt;nmt^àcbonnefoy,ny detondeur,affisdctvomperies,demWches,amp;c iifaiÄnesd\nRoy,AC’aduiffid^ ceRemU . CeRquebien quARitu '*WcmaopY^^'^’^Elctau\t dether au corobatleditRoy CV\aAes,quiaum c-^'i'Vucaducq^SîCÏe fommer de (y trouuet C’d eRoïlKommc debien,5)C Vi e oit Ro’^,\uy ÇaiRutYatVedit HetauVt YcmouRtetcyf

Aeiettùiiiet etitte eux deux Veut diRetet, à qui Veto'itRoy de S’iciVe uns a twiKd\e,queVadeRtuitea,iïiCi commeiVs FaifoientpatVeutsaimes,Remo„(îrAiv qu eWe deuint eYitiete,Çauue,5lt;ticVie au Vainqucut ,SiCqu eVVe ne c « et de koj '* WhukatcqutsVatuineScmott du vaincu. Ce deRy îutÇoita^'^ie.aDVeau C'Y roj. ^VAdti,Q^Y(tYicote(q.\ï\£utvieiV£ut exiiememetaitedete voit Yiotiocqneau

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chlirlts ^^^‘'^^fP^^^^^oirmoyenc}cïprouuerûvaieur,âide£iirevoirium6dch(Ji^^^ tiiKoftt^M. Ic des deux natios de l’Efpagnolle ou de h Frdçoiie efloitI3plus vjilljtc.

il ne cognoiüditßcnc defcouuroûpas la ruïè de rEfpagnol.llfutrefo/u cntrc^^

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^uxPrinceSjquc chacun d eux meneroit:centcheuaux, amp;gue ccs deuxtf(gt;^'

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^^‘^^’-'’^deux,iecôbat[roiê[j amp;: q le Prince de celle à gui

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^ iouiûanccentière Scpai/iblede cedontilsfccóbi^'

U , rcßlx, ^^^^^^gt;q^^l^^oitlaSicile.Cescdditi6sfu^^^^^

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^^f^^^^^^?^^l^^^^^‘^^quot;^^^^^^^^duliculàoù/èferoi[cec6hu.LesFr.wçoif

17 fquot; * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et pas que ce fut en Sicile, qui eîloit toute.'ib‘li‘

tl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^quilauoitnömoins f ’‘^:''‘quot;^•^^(‘^'^°j‘^^^Jq^'‘^!^P■^p‘:c^loictoat3Clurln,

fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terresaccomnri-rri' » ^^'^'^^,’'’^^'”-^gt;^‘gt;°‘iftifpeâ,Iespot:mitileJis

7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lois côb 'mre deianr I ™'ll ''‘,1% ^^‘ ^P°^quot;^‘'°‘t'tfoubs lebopbiûrJuilitAt!'

quot;'f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de !.,Gnyéne,AelM,edt,

^''^^‘^dd-AnsIeterrcFdunomT^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles feeut quehRepE-

dcM^rtgnelediXS^^ ^^lt;^licequ’ilfqcrnrr^-7n,, -7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;impuni, bie quill eut peu pourluiiire,

dpcelu/arreîlecs leli^i ^^^}Cliarles ne fiilîit de f t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lour alïignc entre les côbiP

troupedeThâm^^^^

^tiepoÆbleiamaisaL,pirau£Zn^F^‘'‘''‘^'''^'‘''quot;°’'^‘''‘’‘F’'™^^^ dcpl^nobles nvdc nine K l-^ ‘^ooitveu vnc troupe de cet homes, côpol^^

rtgt;ß^ns en^ Rols Qui dcLioîent rn,nK... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^eaux,pourvoivcc cdbateiitrecesdeux

^^’^~s, mais auec vngrddcourige

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gt-'^csinefmes les vus nm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Allcmians,desEfpai(rnols,amp;:à

les vns enuers l’vn des R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fpeciablc,les autres portezd’aiicâiÔ!

^'^^ouoitamp;rfairoi[loaerôca2ôm^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delavill

de routes les fortes de coLirmif' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui y venaient, vfint enuers et-

^duifer,edlimdtauer’fgt;a • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^dliofpitalire,Se de libéralité dont ilfepouüo(

dcdluvvn prand heur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^j^^^^^dneurauRoy d’Angleterre fonmai/lrti

gouuerneur,auoiten:éen^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ville de Bordeaux, dontileiloti

q'JclfoubslafoydelbnrtT'T'^T^.^^^^^^

f'’ cs,„. uoient decider ^ino-^,-1 dcparleiugemet ëc dccihon des armes, ilsde^ cou. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^procozdYngrandKoyaurnc. Ms,s,ors

täte, de leurefoer^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oir Ce combat furent bien trompez de leur.it-

gon,nc fy trouuT. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dc[îr,dcdu fruit de Icurvenue.CarPicrreRoy d'An

^^tilponrlntr ‘ d^^^i^^^^^^^‘y'^l'^^y^oyd’Âras;on,ny Pierre,ny home de cbe^

P^dleqoilemen^fT^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce qu’ilauoit deffgnc,carilauoi[euitél3(e‘

/yi^^~ ces desFrpmi d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;httilie,!auoitreiettee en Frace, Scauoitrcpoudfclesft-

bien qu'il f ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;portesâc entrees delà Sicile.ll votoit

^rnbfi ff Pipy nbsp;Charlrsvoire prcfque impoifible de remettre en^

gens nbsp;nbsp;es forces qu ‘il nuoit en Italie, quifoubs cede efperancedt

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PHILIPPES 3* ROY 44- LIVRE XIL combatPeftoienti'ctirees,amp;que quand bien elles fe pourroient reioindrejeur premier ardeur amp;nbsp;defir de combattre ne fe rcmettroit pas. Charles iufques a la nuit biénoirejdemeuraatiec fa troupe fur le champ. Quelques vns ontlaifleef-crit,qiiele Roy d’Arago pour euiter la note depariureamp;depoltrónerie,pource quilauoitiurédefctrouueraBordeaux,y alla en home priué,â cheuauxde pofte, accópagnéfetilemêt d’vn hóme,amp;qu’il alla trouuer le gouuerncur de ladite ''ille,auql il fedefcouuritjdifât qu’il n’auoit voulu faillir de fe trouuer la au iour ^lbgne,mais que d’autant qu’il auoit entedu que le Roy Philippes de Frace ne- gStomparut “eu de Charles fon enncmy,cfloit là auprès auec vne armee,il ne vouloir,amp;n’o-bitfecômettreau cobatalTigné entre Charlesamp;luy, d’autât que la partie feroit 'jop mal faite,amp;trop deftuautageufe de mener cent hommes contre les grades P^tesdes François, SequeCharles auoit plus de moyê de faire venir vn prompt 'Cours de France que luy d’Aragon. Ledit Roy difbit cela pour fexculer du duquel ilne vouloir aucunemerit manger, amp;ainfifen retourna il en la diligence qu’il eftoit venu,ne fe fouciat pas fort ny du cobat ny de tenir Triâtes de ^'oy(felô lacouftume de la plufpart des Princes) puis qu’il auoit fait ce qu’il a-j'''°'tproiettéamp;defiré,amp; qu’en fon ab fence fes Lieutenans auoient fait ce qu’il '‘'cauoit donne en charge.Il auoit enuoyé fa femme Confiance en Sicile pour ’“'urer des volontez des Siciliens, le nom de laquelle leur eftoit en grande re-‘‘'•rence pour la mémoire du nom de la grande Confiance. Auffi Roger de Lore *^orbanni de la Fouille, Admirai de 1’'armee de mer de l’Aragonois attira au

Charles le Boiteux fils du Roy Charles, qui voulut cobattre, bien que le Pape l’en voulut diuertiramp;dcflournerrdot fon armee nauale fut enfon luy auec quelques nauires pris en cobattant.Celle perte donna vn grand aux François,ôc d’autant plus grand que peu de iours apres le Roy Char- boiteux.

^’miuaauec vne belle armee de mer,Iaquelle fî fon fils eut attenduc,ils eulTêt ^'fperer attendre vn grand auantage fur l’ennemy .Le pere elloit chargéamp;: J‘liedannées,de labeurs des armes, amp;nbsp;d’ennuy du mau liais fuccez de fes affai ^'outesfois il ne vouloir defilier de fa pourfuitte, ny de fon droit,ny fè rêdre,

’'ouloit aller iufques au bout,cobattre,amp;tanter la fortune. Ce pendat qu’il ’billeen villc,par les villesamp;pays delaCalabre,de laPouille,dcl’Abruzzo, '^luttes côtrees Royaume deNaples pour folicitcramp;praticquer les cœurs, ^^Montez des homes, il fut furprins d’vue heure, dont il décéda l’an ix8x. ^'’iiicr,ou lelô d’autres l’an n^.le y.de Feurier.C’efloit vn home de grand

de grand entendement,mais malheureux par la faulte des fies (corne ‘'lcriuains difent)qui gaigna plufieurs viôloires,mais fur fa vieillelîe la fortu-fitfouLient amp;nbsp;aigrement fentir fes fecoulfes.L’hifloire de Naples dit,qu’a mort le Pape Martin 4.bailla à Robert Côte d’Artois la charge du Roy-de Sicile,Sc la tutelle des enfans dudit Roy,pour ce que leBoiteux(côme °^sauons dit)elloit prifonnier. Mais d’autres difent que le Roy de France en-y^cnSicile ledit Cote d’Arthois pour garder ce q Charles y auoit laiffé d’af-^f',amp;pourfegouuerner du tout par le confeil du Legat du pape, coe il fit, amp;nbsp;^pdeha que leRoy d’Arago n’y peut rien faire. Le pape excomunia ledit Ara-0 ’^P's,ordqna vne guerre fainte cotre luy,le priua du droit defoRoyaume d’A mumi. ^3®gt;^lcdóna a Charles Cote de Valois fils du Roy de Frace,amp;d’vnc fœur du-mgonois, affin que les habitans dudit Royaume ne fe plaignilTent que le

de leur Royaume fut transféré en vne famille eflrangerc, amp;nbsp;les acquit-

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^K4tre

ta, ahfolut, ôedeliura du ferment de fdelitc qu’ils auoyent fit audit Cela fut caufe que les François bien apointfedeilournerentdeLapourfiiitt^'^^ ^^(^ll^jpour tourner toutes leurs forces contrelcRoyaume d’Aragon, en mdl^^ temps que lacques frere de Pierre de Roy des Ides de Maiorque edantdidi^ de Ion Royaume par Alphons dis de Pierre fcdoit retire a fecours versleRtl b^rrneejt France, qiîidrelfa vne forte armee en laquelle cdoient cesRoys,alfauoirli^‘ / y^lt;î«r, quesRoydesIÛesdeMaiorqueôc deMinorque, Philippes Poy de F rance,Pl^‘ !

jppes on s Roydehlfiuarre, amp;nbsp;Charles Ion autre dis inuedi parle Pape nbsp;nbsp;nbsp;/

o^aume nbsp;nbsp;^^ë^^’^^^doldatsportoient la croix rouge,comme fils fulfentd j

foni^nvu^^^^Ar nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'autant que le Pape auoit ode audit Pierre le droid^ /

rcfemocn^innrA nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deffendudeplusfintitulerôcinferireRoy,leditPn^ i

dit au Rovheaues^^^^deuantParpignan, laquelleferen-villldtMRoA reufticsFnneois tintf yP‘S‘^ygt;vgt;cvouIutcnt cfpronuerttymendceliA-

r=iis,ny’p.trl'autbomcf’r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ny pm- h crainte tcmaaÛi daRoislàptt-

opiniadrete d’autant ou eP^^r^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^peut edre induite a dcfiikr defon

^‘yejcu.wt de dedans amp;nbsp;leur auoit dann nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les courages de cens



Cennes


courusp,-irpierre aiiictt.nif’^ ^'^'^'^^■^^^^^'^‘^‘^‘toulloursefpersoceMrf^' I3 ville de MetTiueauoir ton nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe conlîoitqucroii’'''‘

droit Gennes h fureur des R^jlZuî

PtTpiJa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cede villeilTlfemYin^d J nbsp;nbsp;’ ’‘l^^^ivoientextrêmement delpiKtlt;l‘'‘-‘

• ‘MfedeffendrfZ^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vcuctksFrdfAx«-

faire Inbraue Sefunerbe amp;nbsp;vn ! ‘^^^'’quot;^^^^‘'^'^doient,amp;à h barbe de misais lors les trots R oi

le mirent en trofJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Valots dtuiferent leur campenttuis/

coilez.Ils h battent amp;nbsp;atr'il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ta viIle,qu’ilsenuironiierétdeKt‘

àceuxdededans.D{nm ‘aéiifbblfff^'‘quot;'’^^f‘^°'irquot;t''^^'”^^^^^^^ ter de breid,e,f:vn cheminaire.amp;tlesfoldatsauecefchellesyvadmtme

qaelanuitf,.menante

I. J Vpniaftrcte des vns Se des autres. On ne faifoit aucun doubteqae

■p. c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^PP^^nçaiîauecmefme furie, amp;tauccplusmndd' !

de Icurs murs Ics a{ries;ez voyoïêtapptt I 1

£1, copjoiuoient bien qu ilsnypourroientrefUer. Eux doccjucscilonntt, j cuantle iour enuoyerét vnAmbaifadeur au Koy qui luy dit que les plusytiili ' /

de anciens de la ville luy promettoien t de la luy rendre dedans trois ioiits, nuis .

rie.

dùion le peut faire du confentenientde tous leshabitans, d’autant (ju’ilpaudt encores quelques jeunes folsefuehtez qui n’auoièntpea edre diïjwfezàcclb

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PHILIPPES 3. ROY 44. LIVRE XIL

^'^^rsparens, amp;nbsp;de leurs fupericurs.Lc Roy laques prioit pour eux,amp;ai- i^^5' '^^*cuxiouirdeceftevilletouteentierc(carleRoy deFrance la luy auoit

.Le Roy de France leur donna le eß donné. • on qu ils demadoient,amp; le fiege ceflà tout ainfi que fi la ville euft efté défia

J oe.Maisles François le laiflerentbeffler auxrufes Elpaignoles,carceuxde ns auoient demandé cell elpace de temps, pour durant iceluy aduertirle cftoicnt,amp; que c’eftoit fait d’eux amp;nbsp;de leur villen' *^^^^^^ocouroit promptement. Ils ne pouuoient enuoyerny meflages ny paflages eftoient occupez par les François. Adonc à ^^naute tour de la ville ils firent vn grand feu par lequel ils donnèrent le fi-'dö ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^os K ois cognurent (mais trop tard ) la fraude amp;nbsp;l’artifice

æiirs demandez. Incontinent on recommença la batterie a-plus prompte dont on fe peut aduifer,fi bien qu’en vn inftat prinfc, amp;nbsp;tout fut rais au fil de l’elpce iufques aux femmes amp;nbsp;petits cl» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gentilhomme du Coté de Roflillon fe fauua dedans vn

'fiaouilfegarantitdelapremierefuriedes François,amp; apres que latue-j ?}parlefpace de quelques heures continué dedans la ville,amp;que la fureur, t Tf)amp;lacoleredcs Fraçois fefutappaifee,cebafl:ardàlarequefte du Roy ^'sHit pardonné, amp;nbsp;la vie luy fut fàuuee, dont puis apres il fe feeut bien re-0^ y par pluficurs bons feruices qu’il fit. La ville fut ruinee amp;nbsp;bruflee,amp; le j^fede Roflillon rendU au Roy Lacques. Il falloir paffer plus outre, mais les ^patou les François vouloient pgt;affer effoient occupez par les forces amp;nbsp;ar-Roy d'Aragon. Ce ballard natif du pays amp;nbsp;grand chaffeur auoit a la ' 'apprins tous les chemins, fentiers,amp; deffroits d’iceluy. Alors les foldats quot;nbsp;. P difpofts,villes, amp;: legers, choifis par les Rois, furent par luy menez amp;: ^f'itspardcs chemins effranges, cependant que les Rois tentoienr vn autre par les bari^ues de ces motaignes pour trôper toufiours l’ennemi, qui p^ffloitiamais que lesFrâçois deufl'ent grimper parmi ces motaignes.Ce ba- méni^gnei. .'‘‘nonflraenceflaffaire vnegrande fidelité,auiriles Fraçois neluy donoiêt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3

de les trôper ny de feuader, ayas toufiours les yeux ouuerts fur luy, deprcs.En phifieurs êdroits il falloir couper des arbres,dcs buiffons, .^^lliers qui efloiét Leî amp;nbsp;ioints enfemble en forme de haye pour leur em f ƒƒcf le paflage, amp;nbsp;trou noient phifieurs hautes amp;nbsp;difficiles roches, de façon 'oienfouLientils efloient contrains de marcher furies genoux, de fefforcer quot;hs pieds,de grimper,amp; de (’attacher des mains aux rochers,aux racines,amp; I’'troncs des arbres de peur de febouleucrfer du hault en bas. Toutes chofes f^f'Hoiétcontraires,amp; pour les acheuer de paindre,ne leur deffailloit aucune J ^æ^jcicl ennemi les armes. En fin ils arriuerentaux fommets amp;nbsp;coupeaux ^'’niont.'iignes,qui pendoiet fur les telles des ennemis. Celle crainte inopinée ^pcclcntantaux yeux des cnnenns,donna aux Rois vn paflageafleuré,car Fier ‘'■•icontincntauec grande frayeur abandonna fon cap, fes tentes,amp; fes barica- 4.oj dééAfa '^»â^cjiiellesilf’efloit campé ô: fortifié,amp; mal aifeement peut il faire rompre gô abandons r°urlenflii|-Jesg,-Üfje5 leuees, les pierres qu’il auoit mifes deuant fon camp pour fcfortifier.Lcs François pillèrent fon camp là ou ils trouuerent beaucoup 'meubles 5c d armes, amp;nbsp;apres fen allèrent au Comté d’Emporias.

(-^trnec de mer dreflee pres de Narbonne par le Roy de France ioincle aucc

G g iij

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«SL


w nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celle des GcncuoisSc dés PiPans, quiauecbonnependo amp;cntrctcncmctdloict nbsp;nbsp;!

vpnus a fon fecourSf printparde par crainte,paruepar forcepludeurs villes mJ’

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ritimcs Scports dugouuernement d’Emporias,ePlant fccourue d’vneanneelt;l^

terre. Pierre-late ne PouPlint l’effort du Piege qtivn iour. Ceux de dedas voyait ^épouuoir plusfedeffcndremirentdenuidPlefea dedasleurville, apresaitoi^ efpaules ce qu’ils pouuoient emporter, à fn que les Françoisn^ pouffent iotiir de la ville enuere.Le Roy de France alla mettre le fege deidtP^’ / aecômodec de tout ce qu’il luy falloit. Le^ouuernd^ / ice e nomme Raimond de Cardonne, homme vaillant amp;e fage, ne Pit rien té / metto^'^^^^d^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Id violente furie des François, ainsfa^emeitt 1

erJrfm/j neceffdrr^ m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy nionProffpreuoy oit bien cequiePoit j,

y,iifaßf^f, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ y euroitles courages des habitans, mettait bône garde auxmuuil- 1,

edoient demn^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;endroits chacun à Ion tour, àfn que ceux qui / ,

lez. Il faifoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ôe du feruice ceux qui e/îoientlasSemuiil /

nuoient les vffarr^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^s^dos,cepedan[qu'ils

le feu aux machT^ tournez vers les murailles de fa ville, ôc vnenuiâalhniertre ^ois Cenend ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^Pfegeans.Cefiegeduutrois dohfa^X^^^^^ prochain Se vnp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour fe mettre en embu feadeentre vn port

camp des Frmcni^ lt;^^riari timed ou Ion pouuoit facilement porter viures au negroffefommede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leursvhires,maisauûiv-

Herd. Plnftnnrç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n ■ ^^bulcherutdelcouuerte,amp;rleffoyenPutal

l’armec au deuint nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oient d’auis qu on allaPlauec vne grande partiels

nemi Mais Raoul nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qtieledeffeinnereuPcidU'^'

‘'ccparedcPP PhP J P' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niions contreiPncmP'

‘oufourinidédllurP^PróPcrPquot;''^''^'^^^^^

ebene Pèretira C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P^ries,cognoiffant qu on a delcouucrtPonembuf j

CutHreßon~ ne'.

de tromfieur.

Clivant nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defefnuuer.CarLivertufsfp t ■

e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^P^ce de Ton propre effort eütouûoiit^ f

b1e-rr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cueureffonnérecognoiffintûfoi 1 ,

pourfo fuport taffbededeceuoirfoncnemi' 1 lt;

p. ' r ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oit que cela ne luy probte,de tant plus il cil defcourJ ' 1 ,

(^boitenies tTPienees,amp; fedeibedelàenauatdetoutmoyenguifepei^^' i « ^prc ^nteraluy.Aireurezvo^queiamaisleRoyd’Aragonnefemettraenph-quot; j * ^^^^^pbande, ains taichera défaire longue immortelle ceileguerreauecfe^

^s,ü nous nele trôpons auec meßneart amp;nbsp;troperie. Or qu’il/epcrfuadeçi^^ nbsp;nbsp;,

■. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pont pour luy profiter,mais que nous luy puiûions dônetvn cte^^

en iabe,amp;le tromper auecfès inuentions.llayoo.cfieuauxjamp;iooo.fantallûi^, nous y coduiPons 300.homes d’armes Pans nulle Panterie il les attendra,penl^^^ q U ils ne fçaehent rien de Pes embuPches,ePpeerat de les allerattraperôi deH^P^-

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PHILIPPES 3gt; ROY 44. LIVRE XII. 631 .^’'nezmoyvnetelletroupe mais clioific telle que ie là voudray,car bien qué , . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’ofail coparoiftre auec cet homes cotre cent,pour vuider fa que-

, f ■'lima mieux eftre marqué amp;nbsp;blafmé d’vne infame couardife ôc ignomi-qu’icy fe voyat en pP grad nôbre que no’, il ne fera point culte de no’ attédre amp;nbsp;de côbattre,fe fiat en ce qu’il nous furpaffe en nôbrei.

I ’^Coneftable ayat choifi 3oe.Cheualiers des plus gentils copaignos ëc vail- ƒƒ .^Menalla auec bonne deuotion de donner delTus l’Aragonois, amp;nbsp;marchant, d’auantage le cueur au ventre vfant de telles

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(vaillans Seigneurs) les enfans de ceux qui par îeürs hauts faits

' U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;glorieux amp;nbsp;vne louange non peri(rable,lefquels platas les cloirt/lfs

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de leurs vertuz 8gt;c viétoires en Europe, Ane,amp; Afrique,ont cnrichy la

^'^^tlcsdefpouilles de leurs aduerlaires, amp;nbsp;ont illuftré le nom François,

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortiz de tiltres magnificques de Royautez, amp;nbsp;Empi-

, J nbsp;nbsp;nbsp;le nom de François n’eft point nom de nation,ains feulement vn tiltre nSie Fr-/«-

, ôe vaillance à ce peuple qui eft ainfi appelle. Ces ans paffez, corne par , f ^ous fuflions en opinio d’eftre inuincibles, fi eft ce que noz ennemis nous ,^^onuenâs par rules, amp;nbsp;alTaillans traiftreufemet auec leurs trôperies,nous ont , ^’’^'^eblafrae,lequel il faut auiourd’huy effacer auec la viéloire fur ce Prince* .ceux cy ont vaincu iadis par rufe amp;nbsp;auec leurs fineffcs,vfonsaufti de

' itu battons a bataille ouuerte. Les vefpres Siciliennes lont rehôm- ttrmes no far ^^par la ruine ôepiteufedeffaite des noftres, faites abominablement parles ’’’‘-f'’’ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ce Roy pariure. Voicy ce iour qui eft la vigile de la fefte de l’Affum

.^’’'’Qclaglorieufe Vierge meredenoftre Dicu,rendons ceiourfolênel plus memorable, en ïàcrifiant par iufte guerre, ces parricides amp;

.fWiers deteftables,affin que iamais ce iour ne ft reprefente deuat leurs yeux deur cauler vne grande douleur, amp;nbsp;mémoire enniiyeufe de leurs pertes, amp;

.;“dayét plus d’occafion de fe contrifter en ce iour, qu’ils n’ot eu de le refiouir . “^^^noftre deffaite en Sicile.Nous voicy 300.homes d’armes,qui en allos atta-

. ^^îoo.amp; quelques troupes ramaffees fuyardes de fanterie. Si deux d’entre Prowtjfe Je ^foffroiêt moy pour les côbattre,i’en ftroy tout refiouy,amp;me promettroy

, , ^^cueur vne certaineamp;afleuree viéboire.Ie fçay qu’il n’y a pas vn de vo’ qui , ^^^''iimefmedefir amp;nbsp;vne pareille force amp;nbsp;gaillardift, amp;nbsp;pour vous faire co-que ie ne dy rien de bouche, que le cueur ne marche de mefme , on le ƒ'^t3ifeementvoir amp;nbsp;cognoiftre, en ce que parmy toutés noz troupes ie vous ^y^hoifis côme la fleur de la ieuneffe d’être la Nobleffe de Frace.Il ne faudra ia , no’ cóbattiós home à home, ny main à main, car ceft eftadron accoftera le ■ ^nrfugitif amp;nbsp;rufé,amp; ruinera ces gouiats qui les acc0pagnent,aflfln que par l’cf- ^^^^7**** onde cefte noftre troupe vnie,le falut amp;nbsp;la gloire de chacun en particulier ftit °nllenue, fi bien que chacun de nous ayat terraffé fbn hôme,amp; furmontans en

, ^°’^bre la cauallerie Aragonoife, amp;nbsp;l’ay ans domtee, nous taillions en piece les , ^‘^^nlTinSjpour rendre lamentable lamemoire aux ennemis de ces embufehes

Piteux fl malheureufement dreffees.

Voila ce que dit le Conneftable Raoul. Les gens de cheual apres auoir efte onez amp;nbsp;exhortez au combat par les Rois fe mirêt en chemin, faignas de predre '^fluydu port pour y acheter quelque choie, amp;nbsp;d’aller comme gens affeurez ^ninefccraignoientpointdu combat. Comme ils furent arriuezincontinct au tw/tU

Gg iiij

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lieu la onl’embu/che eftoit drcflcc,Ics ennemis fortans d’icelleauecqiicsgranJs cris, talcherent de les elpouu enter amp;: mettre en routte, amp;nbsp;deles enfermer entre Comlgt;at tnire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cap amp;nbsp;le port.Mais les Fraçois qui fans faire lemblat de ricncffoicntdchâ

Jtra'Tonw. ‘'ipp^rcillcz au combat, mirent la main aux armes. Il fut la combattu vaillâmcnt

d’vne part amp;d’autre.Les Aragonois eiioient plus forts en nombre d’hommes, les François en valeur amp;nbsp;courage d’bommes,pour ce qu’ils edloienc tous choÜH ôc clleuz. Pierre combattit trefuaillamment, fiifant le deuoirdelold^r, dccii'i’

taincy de Lieutenant general,amp; de RoyyCombattântj exhortant,remonïlranrjt’v encourageant les plus tardifs,amp;froids,affeurant les craintifsjouiunlcs vailbns, thejJe^uer- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;medàcliiy feul du meïlierde toutes fortes degens de guerre. £ttoi/t

re.

ainfi queiufqu aceiourilauoitpar hnefîès tromperies augmenté Ion Empire, ainli voulut il (en ce combat qui fut le dernier .uiquel il fc trouuâ) nwn/lrei le dernier effort de fi vaillance. Il auoit affaire contre trois cens hommes dlcuz

Valeur Jes

Francsss

choilis d entre tous les François. Et quand plus les François fecognoifloicnt en petit nombre nbsp;nbsp;tant plus chacun fefforçoit de monffrer la valeur. Ils corn-

battaient contre 1 ennemy auecques vne haine implacable, amp;nbsp;entre euxparc-mulation de vaillance. Pierre talchoit de les preffer de ff prez, Scdelesfitrerli fort,qn ils ne pendent tirerleurs traits, amp;nbsp;que pour effre trop enfoullelcsvns empelchaffcnt les autres,mais comme il vit que ce lien deÛein nereufcilfoitpss ôc que nonobffant cela lesnoffres combattaient, ôcropans lestais des s^ens de pied les mettoict en routte,alors auec quelque troupe choilie des liens,il le mit deuat toute fon armee,priât le relie dele fuiure,amp;: de ne comertre vnelis;rande h ‘ir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^^^'^hre fut vaincu par vnpetit,amp;vnRop

commence'. P^^ Conueffable. Le chamaillis recommença pilus fort amp;e dru que deiunt,tt' beaucoup d Aragonois lurent tuez, auffi ellaiét ils beaucoup,amp;peu deFrlp’l^ qui pareillemct elloiêt peu,mais le domage d’vne part ôc d’autre fut egal, partien eull pas cede al autre fil ne fut aduena que Pierre effat hieße J'vngrâJ coup de pique au vifaige qui luy lit vne grande playe, nefe fut retiré delà bauil FterreenJa- le.Come il tournait fan cheuaJ pour l'en retirer,vn leigneur François prm^des refnes de fa bride, vouloir le renuerferde fon cheual,ou l’éniener,mais Pierrede fan efpee coupa les relues,les laiffa erre les mains du Fraçois, amp;nbsp;brochât fonde ualdes efper6s,le tira delà prelfe Sedu dâger. Cepedat le Roy Philippes enuoF de fon camp au fecours de ces trois cents qui foullenoient tout le faix delabJ-taille, quelques troupes decaualerie ôc d’infanterie, amp;nbsp;ellant à leur venue re

»^ca^onot's nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chamaillis, lesgês de cheual des êneniis qui relloiét fuiuirétleurRo^i

routte. hlelfé ôc luyant, èc leurs gens de pied furent tuez. Il y mourut plus de centdii’

ualiers Aragonois, Sc Pierre l’ellant faune à Villa Franquapeu deiours apres deceda_iz^4. amp;: fut enterré d Barcelonnc, ordonnant par tellathent que les Illes de Maiorque ôc de Minorque fulfent rendues à fon frere. Noz chroniquesdi- I f fent queledit Pierre eflant en Sicile, entendant que le Roy Philippes de Frf ce elloit entre en Aragon, laiffa la Sicile, ôc vint en Ibndit Royaume, la ou il tilt tue a vne courfe, ou il effoit venu en habit diffimuléauecpoo. hommes deche^ ual pour cuider furprendre les François durant qu’ils tenoient le hege deuanr Gironne, amp;c qu’ils effoientalléquérir des viuresauport des Rofes ou elîokl'^ mee naualle du Roy. Voila ce qu‘elles difent.

yZ^^ucurs. nbsp;nbsp;nbsp;Pierre auoit enuoyéLacques fan Ills en Sicile, ôc Alphons amp;nbsp;FedericfesiH' f

tres dis elloient en Ion Royaume.Les Fraçois vainqueurs retournas en leur dp nbsp;nbsp;'

furent

Mort Je ■Pierre.

frMeots

• lt;0

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PHILIPPES 5. ROY 44- LIVRE XII.

I'

furent aucc grande allcgrcflc reccuzjamp;comme la nouuelle de la mort de Pierre

Hit apportée, on commenc^a plus fort que deuant abattre Sc affatllir la ville de

Gironnejesbabitans delaquelle eftoientbien refolus de fe deffendre ôc auoiet

Acsviurcspour quelques iours,mais comme ils cntendirctlamort de leur Roy

li^hrétfuppberleRoy Philippes de leur permettre d’enuoyer quelcun quileur

^napportaft certaine nouuelle.il leur fut permis,ôc y enuoyerentvn homme le

1 'pel ayantveu leditPierre mort,retourna tout pleurâtôedefolé vers les fiens,^

I ^«tcmplitdetoutedouleur ôctriftelfeJlsfe rendirent auxPran(^ois aux condi-

i ^'Onsqu’ils emporteroient fur eux ce qu ils pourroient,hormis leur or ôc argeu'^ cirer»»?.

l i^futitufededanslaville,garnifon dePrancois.Voila celle guerre d’Aragma h-

l wej'oti^me delaquellc naiffoit de la fureur des Papes de ce temps la,qui cftoy-

1 ^’'hicbatouilleuxquillcurfcmbloit que leur puilTance n elfoit paasbien œn

i ne fe mettoient en deuoir,tout aulh toh qu’ils auoient aduace v nP rin

^^ide(icfanointer,Ôc par mefme moyen eftrecaulc de grandes guerres

lt;^c«ÏEj.feulsbJe ceux que cauferent depuis leurs tuenees pav eux con-‘^tedrhangebentmcJnftantde Vrnueftitur^edu Royaume deNaples, ». F f (««Mouaioué de f.Cmglantestragedies, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;““Tr

’ WinWoit que toutlepaffe-temps des rapes de ce temps la eftou de met ^'^«nnoifeôtPuerreles princes du monde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ville de

^^PliÆppes dePiance ayantmifewne Etoile gatnifon dedan

C«4™e4bde peftilencefemitdedansfoncamp defasonqui^co^^^^^^^

SusqudlauoitfaitvenirlgroffeçenfionScentretenement,^

' Voifecolrel'opinion des Erançois -“«“VÄn^Xdeumt '*^5quatante-cinqgrandsnauites de guette pour e c ,

'gt;twwj(là\a coftVà'Efpaigne,i\ entendit quenerte

^Wle SC mercenaire des efaangets auoit elle licenciée par le Roy

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ,kille Se oiiinelailfo'it couler aucune occafiondefaite

SSt Ste'fcnalee amp;c oui eftoitle Ceul outil 8c attiCan de (afortune , print a

^fXŒwï-parleRoyVWippesA-qeftam^^^ ^tiateeouts,amp;t.neLellhrmeenaualeaueclaquelleilallaaft^^^^^ 'laiumedoicntlesautresnauitesdesEranqois. egtan no nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

gt;îiiiWm nombre des nofttes,5c ceux de deàans,teceiueTO aiiec gtadioy e dubault deleurs maifons, Sc des feneftres cWount a coups iu

V''W4emr\\esles¥tanqoisleCquelsenceReexlremencceffilcmiieiitkf »gt;»»»,ScàleutNi\le,Scayansaffexempe(cRaesennernis,aeamp;^^^^^ *quot;î'«iTOieniaKexdeloifitdefctetiterauRoyr\iilipYcs.Ceamp;ettift.eiiouuelle 'W\ema\4ineoyuuieamp;Dtttna\ade.HCelaifoitpoïteren\itiete,maisttou chtvùvns eh.tb\ts,occuper des ennercûs,hf AXuty cotnoattte, de âU.

b\\. ceiKibRun n oAXiimment. .VeRoy de faXhiet e auee N ne n obs. ttendAante, en .^^'iU'^tQxtVsW,ÎÂ.voyiLntqnef^\nVeteneAponnon^alVeta.neefesvnvdets, ^^^d'^’^'^hensfernn.entsvnvtenx.VaVi.ù.ete ÇutXent^ efip^nXes. Qrande fotceaXa \MeW\aQ^xA\edbne^\nnentedenQnneanx n\oyens,amp;cexeneNnenonne\\e

We^'^tnnX.eReiy tontmAade o^AeRbn,^ ay aùe eot'çs e^yienne deXanva- n«epné.

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^34 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P H I P I LL L S 3. R O Y 44.

ladie,rcnforça foin courage,commanda que l’on fe feit le chemin parles armes» i^oym^Me qh’on allaft aflaillir l’ennemy qin auoit accouftumé dc fe feruirtoulioursdes feaconra^e. rufes,ôtde Cc caclicr pluftofl: entre les deftroits des montaignes quedecôbattrt»

alfeurant les fiens que quand les ennemis les verroient bien pres deux,ilsnc fouftiendroient iamais leur effort. Que leurs deftroits au lieu de leur profttci

^/îens^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nuiroient, ôc les trahiroient j Ôc (croient leurs fers amp;nbsp;leurs ceps qui Icsrcn-

droient liez entre les mains des François. Il prioitles fiens de fc reflouuenirdf* ce nom des François,amp; de ce qu’ils cftoient hommes forts amp;nbsp;braues, iflusdeb-race des plus vaillans amp;nbsp;redoubtez hommes du monde. Qu^apresauoirrcn-« lequel eneoH uerfé les ennemis,ils fe filTent vn pont fur cux,amp; qu’ils pafTafTét fur iceluy, pour. M^emein. rctoumcr vers leurs pcres,femmcs,amp; enfans. Qu’il leur cftoit plus aifé de chai-.

fer les ennemis eftonnez de leurs deftroits,qu’il n’auoit efté vn peu au parauant facile à 300.gentilshommes d’en delFaircyoo.auec deux millehomcs depict,amp; de tuer vn Roy de deuxRoyaumes,feigneur de la mer, amp;nbsp;grand Cappitainc.b . nbsp;nbsp;nbsp;prefence du Roy,fon langage, la pitié que chacun auoit de fa maladie,defafol'

blefie,amp;de fon courage enflamma aux cœurs des François vne ardeur incroyable de combattre,amp;d’auantagc chacun deux confiderant qu’ils cftoient perdus fl par la force amp;nbsp;valeur ils ne mettoient peine de fe faire le chemin par les armes (qui eft le plus piquant aiguillon qui fçauroit piquer les hommes} ils prindrenc vue telle refolution,qu’ils ^rimpoient par ces rochers, allans par des lieux ou u mais perfonne n’eftoit aile comme perfonnes encouragées ôcmenees dclahi-Qrimperper reur,lâns prcuoit les dangers ny les coups qui fe prefentoient à leurs yeux. , Ainfi furent par eux paflez les monts,les deftroits lurmontez, les chemins0^ uerts,amp;:les ennemis chaflez,lefquels cftonnez de la grande hardielTejOU plui*^ rage des noftres fe fiuuerent par des (entiers cognus à eux (euls. 3Ljè’lavilledcParpignan,làoLi eftant deplus en plus le Royprefle deM^^ dic,il décéda au mois d’Oéfobrc l’an 1185.le rj. de fon regne amp;:lc4O.dfl^*^^^5

MùrtJe Phi ge.Sa chait amp;nbsp;fes entrailles furent enterrées en la grande Eglife deNarbonn^» os furent portez «à SainôE Denys en Francc,amp; fon cœur aux lacobinsdeP^tis,^^ laRoyneMarie fil derniere feme demeura apres luy vefue 3lt;?.ans.Cclleannéec remarquable pour la mort du Pape Martin 4.grad amy des Francois, amp;nbsp;detroi* Roys,aflauoir de Charles de Sicilc,de Philippes dc France, amp;nbsp;de Pierred Ai’ , gon. La ville de Gironne, amp;nbsp;les autres villes que le Roy Philippes auoitprini^

Mort der i i ■rr i a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P xt Ai • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ilz-nrC'

Seienßtns.

retournerentioubslapuillancedes Aragonois. Nos Chroniques appencu«-Roy Philippes le Hardy fans dire l’occahon de ce nom, mais communément phijippei nS n ednommé que Philippes 5.du nom, fils du Roy Saint Loys,auquelhpont' fon fils tous deux Roys de ne font honorez d’autres tiltres que de pere amp;nbsp;fils du Roy Saint Loys.Lediti lippes laifTa dc fa premiere feme,deux fils,aflauoir Philippes le BelRoy de Fran ce apres luy,amp; Charles Comte de Valois, d’Alençon, amp;du perche, qui Fut du Roy philippes de Valois,amp; vne fille mariee au Duc d’Auftriche.Dc de femme il laifîa Loys Comte d’Eureux, amp;nbsp;Marguerite mariee au Roy d gleterre. Vn peu deuant fa mort il fit philippes fon fils aifné Chcualier,amp;Ii^)^^ efpoufer leanne Roy ne de Nauarre,amp; ComtefTe palatine dc Champaigncquot;

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j (Tüs,

Can eile Je

Dc (bn temps fut tenu à Lyon leConcilc duquel nous auons parlé cy auquel Gregoire dixicfme fit ordonner que le Pape fut cfleu incontinent

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PHILIPPES LEBEL 4. ROY 45. LIVRE XH. «31 l^ltcfpas de l'autre, ou que l’on mit les Cardinaux en prifon fermée f ce qui de- ' puis aefté appelle Conclaue ) en laquelle on ne leur donnait que boire ny que manger iufques à ce qu’ils fefulTent accordez. Celte ordonnance fut alors laite VOurcaufe que le fiege auoitvacqué pres de trois ans auât qu’ils fe pculfêt accor derà faire eleâion. Audit Concile furent aulTi calfees quelques moyncries qui ^iuoient d’aumofnes. Iufques icy les Tartares furent incognus en l’Europe, mais lors ils fe monltrcrcnt entrans en Hongrie auec cinq cens mille hommes ôdorsvneparticdesVaudois, apres que Waldo amp;nbsp;les liens furent chalTez de j J 3,'^ i 4on,fc retira en LoinbardTe,ou ils fe multiplièrent tellement que leur doôtri- \

Kcommcnlt;ja a eltreefparfe pari Italie,amp;vint iniques en Sicile.Les Papes exci- '

1 KKittlcommc il a elle dit) de merueillcufes amp;nbsp;horribles T ragedies par la Chre-1 W,pour raifon du Royaume de Sicile,ôclehan l’Efcot,ôdehan André deux 1 ÇmndsDoétcursflorilToient.

1 Ihilippes le bel, quatriefmc du nom fils de Philippes fufditfucceda à PhiliT-HçZ l lonpercenl’anliS^.auRoyaumedePrance,amp;;fevitenfemble Roy dcErance pes le l ^(leNauarre.Dcs fa premiere ieuneffeil auoit eu pour précepteur vn grand Bel 4.

I TteologienRomain de l’ordre des Augultins nommé Gilles, amp;.1’auoit priéde Rqy 45

I ^w«(|uelnuçQ,um.çqu’onvoit encore del’inllitution des Princes. Comme le 1 fut à Paris de retour de fon facre faid à Rheims, ccThcologicn felon la 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ancienne de l’Vniuerfité qui a accoultumé de faite vne belle haran-

l apres fondit facre,luy fit au nom d’icelle laharangue qui f enfuit.

l ’ %ns du templclRoyTrcfchrGllien)amp; comme fortans de parler auec Dieu,

I ’ ’J^diargede voltre Maiclté de dire,il faut que nous parlions auec no moins l'Kmuafnl.

1 ■ “'fîuerence deuant vous,que hagueres deuotîeufement nous avions fait pour \ ‘''^^Çtleres deuant les faints Autels. Aufli efperons nous que vous nous orrez I '‘'•^autantdecourtoifie débonnaireté, comme gracieufement vous aviez I ‘Swndc àvollrc fille l’Vniuerfité de harangueren vottre prefence, affin que I * '^^entédiezdes voftres, ce que de voftre propre mouucmét vous euffiez fait, I quot;Mçrifant point nos propos de nous qui auons accoullumé de fouucnt ar-I ’^’'^ncrvollremaielléTrefchrcllicnne. Mais deqvioy peut on mieux àpro-l • NifeoutirdeuantvnRoynouuellcmentvenantalacouronne,que d’vrigou 1 ‘ ^^^cntd’vnRoyaumeîVeuquelenomroyalhellpaschofence,outvou- nom 1 * f''mrre,ains comme il pae femble, il l’a etlé du ciel pour le proffit des hom-I ‘'^'^•EniantqueDicu,pcrc,amp;; autheur de toutes chofes, ayant créé le genre hvi-I ' ^,fc retint ce degré fouuerain de commander fur tout ce qui cil formé, neat I ' Wnsaffin que nous le contemplaffions fpirituellcmcnt, amp;nbsp;vinfsions a plus ar-\ ‘’^^raentle chercher,amp; que par defir ôc efperancenous tendivsionsversluy ,il l * ’^ivoulufc tenir parmi nous,amp; habiter en terre.Bien a il inllituezles Roys cô-l gt;nbsp;’^v(çslicutcnans,ôc vicaires,de forte que tant plus faintement vn chef vit, amp;nbsp;de y l’approche de Dieu par intégrité de vie,amp;mieux à propos ôcplusiu- Liant-h litrocîitilportelc nom ôc filtre de Roy .Tous donc ont cllé donnez a vne mef- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

y t^effn Se confeil,mais les vns ont efté louez pour vne raifon,les autres pourvue y„e T,^n* furpaffaff-tousles autres,chacun

M'Jintcxccllé en quelque rar été,ôevertu hgnalee.V eu que les Roys ontvngrâd V champ pour paruenir a gloire, alaquelle tousles hommes afpirans V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fontpouffez plus qucle reffe

y ^tiumains. Cèffcequimc faitiuger celuy làcffre trefdigne de la couronne

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• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cyd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P Hî L I P P E s L E B E L 4. R Û y 4P

royallc,lequel ayant leu,ven,ou entendu quelque beau trait devcrtu,OLipcrfc'’ óljon en vn autre, amp;nbsp;ta/ebe de le le Elire propreamp;fcn embeHir,afîin qu il le nbsp;nbsp;'

excellent en ce qu’il louhaitte es autres pour leur accompIiOement. Icnekn^ ‘ itaetrjet. conlcienceiRoy fouuerain) vous voyant amp;nbsp;conEderant U gninJeurdevod^ '

Maieiléde reprendre Tcxemplc des Perfes, les Koisdefquels ayans a comman-' der fur vne infinité dépeuples nbsp;nbsp;ProuinceSjSlt;: cognoifi’ants que leurs enEim ne '

pou noient eflre inPruirs parla voix mefinedes vertus, ils fefiorçoient detroii‘ * ' ,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ucr quatre hommes des plus raresamp;fignalez en vertu, rviiellantrcnommc«!^'

grande iulîicej’autre excellent en prudence,le troificfinc plein d'vnendminbk' .. confiance deforce d'cfpritjamp;le quatriefme continent amp;nbsp;modefle au pollible,^ * tin priwet eitoient telles gens auiquels on donnait la charge de l inflriiélion amp;nourntU' redes PrinceSjamp;:des en fans des Monarques des Perfes. Or tandis qu’inuiohbk’ ' crAndeuri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^f^'httrCjCe/l Empire futauffi Icpliisgrand^quot;

Ffrja. ioit obferuec entre nous,ôcqu’elle paruienne iufqucs a noflreinemoire.Mai^ * ne puis allez melbabir de choie qui a mis eÆonnementen l’efpritdespluslàges * de ce monde,que de tant de Roisamp;grads Empereurs,qui pour leurs haults lain ‘ lont acquis gloire,ôcheureufe reputation,amp;:lerquels,foit fortuitement,ou in- ‘

Hcment feHans acquis de beauxamp;rhonnorables tiltres, bien queles vnsa^entC' * »infrsiibrej nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;domptcurs devilles,lesauttesilluHres, ceuxey grands,ces autres*

heureux, Augullcs,ouE)ebonnaires,ou autres telles marques degradeurôdouâ '' g^fli n en trouuez vous pas vn qui iulqu’à ce iour ayt peu facquerirparlonine' * rire le lurnom de iulle,tous ayans lailTé a part celle partie laquelle cil laprind ' pale Se ia plus propre du nom ôc office royal, pour empoigner celles qui loi^*

ÿHef d ri,'' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutgere d homes,Scbeaucoup moins necellairepourlepublish*

iufte. occalion de cecy procede,d autant que l’homme iulle ell celuy qui aplusild *

gard au proflir de Ion prochain que de loy-mehne, comme b les îlois,lefquels ‘ font inllituez amp;nbsp;donnez de Dieu pour lès Lieu tenans, n’efloient mis au monde' pour plulloll pro filter a la choie publique qu’a leurs appetis Sc dcllrs,amp;allîn de' ihrlecommun ôc vniuerfcl de ceux quiluy font donnez en gat*' p’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lollice cH ce douaire ôc perfection de l’ame, laquelle conferuant

Jont nen. L efgard donc d vne telle faute efl de mefme conflderation que celle d’vue coin' gt;nbsp;mune ruine, amp;nbsp;la caufe de quelques grandes amp;: cruelles guerres, entant qucld' l hommes penfent que ce foit le fouuerain bienen ce monde que d'abonderfn^' 1 tousautres en richefrcs:Sc neantmoins laplus grande magni fccnce,Scia plus r( 1 marquee grandeur royale efl celle que lors que vousauez domptées vosafe-' I gt;nbsp;étions ô: conuoitifes, vous tafebez de tout ainfi furpaffer les autres en bienfii' ' / * honneflementle voflre,comme vouslefurmontezenexcd- ’ ƒ ’ ' nbsp;nbsp;fence ôc pui fiance, ôc fur tout conuient fefforcer de les aduancer auec celle ret- ' / ♦

tu de laquelle les autres prennent leur droitamp;fondement,affn que toutes le}^‘^ ' / * tres la regardent,dependét d’elle,foientdicellerapportées, fèrepofèntenfesiH'* / • gemensjluy feruent de compagnie, ôc luy facetperpétuel fèruice. Ceflecyl^^' /• doubte efi fa ludlice, pour laquelle fi la force, confiance, graultene batail'quot; / leat, /

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PHILIPPES LE BEL 4. Jlt;OY. 45. LIVRE XIL lcnt,cllcperdfavigucur,fon nômamp;fa grandeur,ôcau lieu d’icelle prendront pla-' ccjacruautéjledefrciglement amp;nbsp;la folie, amp;nbsp;fi la fagefle n’y met empefehement ' onverrafoudainque celle apparence defagelfe feravnepure malice, cautelle, * fdlacc,6:trahifon,ôccnporteraàbondroitletiltrc.C’eftàla iuftice,puis qu’ci- ' ’ Ica rctiréle genre humain desbois, ôc des folitudes pour les faire habiter les ; ‘ dut, ôi leur enfeigne la courtoifie, amp;nbsp;qu elle les a ciuilifez en leur enfeignartt hsloixôc les liens d’vn nœu St focieté de pareille inftitution de vie, c eft a elle l * liif-ie^defairequeles bonnes mœurs ayent vigueur , quonfuiuela pieté^a I ’ honte, modeftie, continence, attrcmpcnce, amp;nbsp;pvud’hommie. Voire fi la. nbsp;f v

hhttahté,laquelle fe glorifie de vouloir proffiter aux autres amp;nbsp;deles aduancer, * i^’daiàcccy fans faire tort ou iniure à perfonne, ôc fi elle ne f arrefte aux . ’ ^«4icc,delaquclleelle fe dit eftrelafœur germaineôcplus legitime,perdra le 1 ‘^«ckcc{taduantagc,fipluftôftcllcrauit amp;nbsp;defpouille les vns pour en reue-

quot; ^cntichir les autres . C’eft vne mcfme force que celle de la magnihccn-'' i^htgeffe laquelle faultqu elle foiteflogncede touteiniureôeiniquite,a toutes foient contenues foubs le nom Sc tutelle de iuftice, amp;nbsp;qu e e oi

’ ^toutes, Sporte le nom de toutes enfemble. AuUi eft ce elle qui mon „„„[ouh ■ ^'^^^ehfon enort enla conferuation du genre humain, en ayant elle f^ule prêt- ..ß.. ■ «i?«amp;oxdonnéeUfoim=:Æellc procède queVhorame regardant au Cul,

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efeudlon de reuerence enuersles chofesd,urnes, Sc luy enfer- « I ramp;ion. Scies moyens de confacrer aUieu des temples, luy ^ÇiLs,Scfactifices,Sc comme fl ladiuinitc Itiy eftoitptopofee deuant les ■ l'MKclaprooofe pour limiter enbonté, Sc iuftice •• affin lt;pue tout ainli que ■ ^lotuerainCréateur aconioint Sc lié, par vne certaine Sc etetnelleloy, les I -, gt;a,lcsa!ltes,lesmouuementsdeslieux,lesteuolutions du temps^ autre . I 'Wti ,de laquelle elles ne peuuent fefgatet, auffUaiuftice »

fitous les Royaumes terrefttes veulent eftre fermes Sc

, ,^imffiquilsfuyuentfansceife,lcsloix,Scdroiô;sfaltitaircspatiee e ■ l nbsp;'«««. CcftciufticcdoncQuesallantSc clieminant parterre,Scdclateit n - nbsp;nbsp;,

1 '.'*«gt;»tlesnues,Sc touclaant au Ciel, ne fouliaittant tien pour loy

l*iitlioCc quelconque,rendant a cliacunle ficn,fait queles nornmes en rec nbsp;nbsp;nbsp;sonijmïfuS '

■K\a,toutnettenttoutcequilsont,8ccommeàvncDamefouuetaane,luya„j„„,

’'irtixaVc Ceçttc royal en main. C’ eft poutquoy les Rois iuft es Sclegitimcs quii . . ^iiuinit\atouftumc,lordônance,laloy,lanature, ScleconCentementpu icq,

A J^.jüctlcsRoyaumcsenlafucçeffronàeleursparés,doiuétCurtoutes^'io es

‘\ .p'^aattàfuiutelestracesdeiuftice,entantqucd’elleilspoutroncreceupirvn

A nbsp;nbsp;nbsp;^faà,Ylus ample,Sc plus àutaVÀepainmoine,8lt;. des ïicVieftes plus a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uem

, \ nbsp;nbsp;nbsp;telles quéleur aurontlaifteeslçurs pares .Lefquels leur mettent en

, \ ^^'tqpoileÂmns,reucnus,armes,Villes,cliafteaux,€oïtere(Ves Ssclleux de deften-i\ ^^^'^uqullsÇolétiuftes équitables 2gt;clgt;onsR.ois,5gt;c quilslaiftent cecy pour le h'^i^ealt\iisçï^Ç^Y^^.xeIPà.cefteR.oyne,8lt;fouuetaine Dame del’vniuers. Car eramdrons nous d appellerlaluftlee,Roy ne 2gt;cEmpefiere^ puis qut

' \ »V^^'^^A'^'^donnelesRoyaumes , quiles defend, amp;cles rends faines, augu^ -w.. va ^^^''^Wbles'. de lotte qneVil eft ainlif comme v ray ement il eft) quelaiu-^^ptelhte pins aux autres qna loy melme, on ne peutauHi difiimuler que ^^'^^?^dna.tnayT.Roys,lortisdeRoys,5^qiidoyuent engendrer des Roys

Vlli

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nc /c ïcntent rcdeüabJcs de tout à ceüe Röyne,amp; qu’ils ne l’hönorcnt, !lt;■ /urtoutes choCcs. Etafiîn que ie comprenne toutcn vnjaiu/licccftbnicrf Ja religion, mode/lie, force,prudence,amp; liberalité,amp;nepeultcftrefeparccJ^^ Roy fans alteration ôc grand preiudicc de la royalle dignité, amp;n’ya difEcultéâ la mettre en œuure ^non plus que le refte des vertus: entant ƒ, lafagclTe ell vnc perfection de lame, qu’aucun ne peut former,nefedooDet,f'^ liant vn prelent de nature amp;yn bien ôcdondu toutpuilTant.La force

{lance eli auffi vne certaine vigueur amp;c elfort de Fame, laquelle lèfaitcoa^no'' farttdecott Are CS aClions de chacun, voire quel’habitude du corps raie voir la ftcilité o» ' jtMct. nbsp;nbsp;nbsp;difficulté de la continence en l’homme. Mais la iuffice procedede lafcule'fO’ ’

•^lonté,ôc chacun effiuffe,ou au contraire,toutain/î qu’il lay plaid, ôefur tous d- ' ledofffe 6c donne aux âmes royales,affin quelles la mettent en euidence.Latôr' pani dt ax- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;dela face,la grauité du frôt,Iamaieffé duvifagejerjfô-' :

turf. nement amp;nbsp;clarté des yeux ( puis qu’il ne fault pas taire ces rares dons dnCid) ' j de grand effeôt pour efmouuoir les hommes, 6c les admonederdepenfer*

cffoit la ßgufe du premier homme que Dieu créa des le commencetnér, * 6c qu ils feront en l immortalité bien heureux,ceux qui régnerontiudementen ‘ .4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mondc.C^e h la beauté corporelle eff de telle cólêquécequeparvndenmi’ '

racle elle attire les autres hommes a lauoiren admiration ,qu’ed'Cegu’ondoit ‘ effimer de celle beaute royale,laquelle conhffant en l’ame, rend va Princeprel- ' diuinité?Côurage doncques( Roy bien-fortuné J embrsder ‘ tiioy celle Royne des vertus, 6cfai£les qu’elle tienne les premiers rancs en vo- '

Ion vifimage en voffre efprit, façonnez vous felonieslod ’ d’icelles, 6cnc faites rie que par la contéplatiô de ce qu’elle vous indruirs.le/idf quot;nbsp;affeure que vous prendrez plaiûr en là ffequétation,quel’aymerez,6c qu’elle^ ’ rccompenfe vous rendra aggrcable, 6c bien ayméde Dieu, 6c reueré, craint,^ admire des vo/lres, 6c des eflrangers mefmes, qui orront le bruit de cedefcde-élion,Auffien lommeceîuy fera vrayement Roy, non ffibieélau ’ des chofes,nyaux communs renuer/êmens caufèzpar l’iniure du temps6-des' caulcs qui aduiennent fortuitement, 6c aufjuells les Seigneurs fônrredeuables, ' Aqctel aura toubours la iuffice plantée au cœur,faccouffumeraal’exercer,6:ii‘

Xtitllfsitoy- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;queparfbn adreffe.Etpar ce moyéil félicitera non feulement le remf^

Ml»» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fon regne,ains l airra les traces de fon bon heur a fapofferité, goudsnten'

-monde quelques traits de celle félicité que Dieu fouuerain Roy 6c triliulld^ * Pramejfej de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c piomis aux bons Roys 6c Princes équitables, pour la lieuzenan'

' Dieu eux ce duquel vous effes appelle en ce Royaume, affeantfurlc tlirofne des Roys dP Trtuw. nbsp;nbsp;Prance vos peres 6cpredeceffèurs. Voila ce que dit ce Theologien Romain.

- EffantPhilippesdeuenuRoy,ileutvnef}nguliereaffeóiiondemettrevnr(' glementa la iuH:ice,6c voyant que parla malice des hommes, les procez elîoy-ent tellement multipliez, qu'ils ne pouuoient effre vuidez au con feil tenu près fàperfonne, comme ils faifoient auparauant, il fft baffir en l’Ifle de la viilede , du Ai^^is, villeeapitallc de fon Royaume, au mefme lieu ou cffoit l’ancienne de- / ryiuà de PU meute 6cle vieil chaffeau des Rois,vn Palais tel qu’il eff auiourd’huy, âcordoU' / 7ngt;Heu.iSdu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce lieu feroientpariuges à ce ordonnez, tous procez vuidez 6ciny^ /

Purlemetu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ffcl, ôcfutceffe Compagnie compofee de Preffdens, Confeillers, Aduo- /

cat, 6c Procureur du Roy, appelleeleParlement, 6c deceff œuure fut condv-àeur

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XÎI.

^curmelEre Engucrräd de Marignv Comte de Lon2ueuille,amp; Hipcrintendant , J r I £ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n - nbsp;nbsp;nbsp;/ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 r *■ nbsp;nbsp;nbsp;»-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;EWHerrattd

uestinances de France. Ce Parlement fut inftitue de telle façon,qu il ne tien- nbsp;nbsp;Al4n^»7.

'Ifoic que deux fois lan, c’eft à fçauoir à la Natiuité de lefus Chrift,amp; a la pu-rification(autres difent ) àl’Affumption noftre Dame.

Depuis toys Hutin le fit ordinaire. Au parauant les François fe gouLiernans plt;irlement ^•niplement au fait de iudicature, eftant lors le nombre des caufes amp;nbsp;des procez P^nt,acquiefçoicntauxfentencesdonnées parles Baillifs amp;: Senefcliaux,qui ^niinillroicnt la iuftice en dernier rclTort, eftimans laid d’aller chercher loing iufiued» droict par relliefs d’appel. Mais venans les hommes à croiftrc en malice, les ■

P'^ocez à multiplier, amp;ies Senefehaux amp;nbsp;Baillifs a mal adminiftrer la iuftice, amp;: ’^^pouuans les Roys en leurs Parlemens déambulatoires cftablis près d’eux ycqueraux iugemensdes procez entre parties, amp;nbsp;par enfembleaux affaires '‘fit qui tous les iours augmentoient par l’augmentation de la grandeur de la ledit Roy Philippes le Bel faduifa de fiire tenir les iugemens fouuerains certain,^pourcefteffeóldebaftirledit Palais. Ilinftitua auftià Rouen '^'dpccc de Parlement, qu’il nomma Efehiquier pour l’adminiftration delà zfd^tfuîer J“lliccdeNormandicamp;defpuis foixante dix ans a cfté ledit Efehiquier fait Par-'•^fntordinaire.Quplques vns difent que d’autat que la Chiquaneric de Fran-^'^äugmenta alors par le tranfport que i’Eglife Romaine qui lors vint en Fran- r^meoffor-p'^tfitauxfiegcsdela iufticc,leditle Bel fut contraint de faire baftir ledit Pa-

faire la compagnie des luges fedentaire .Et comme d’vn coftéleRoy

^^toit ordre a la iuftice, de l’autre leannc Royne de Nauarre fà femme feftu- ccüegede ; j*fitàlogerles bonnes lettres, amp;les hommes lettrez,amp;fit baftir à Paris vn Col-^^auiourd’huy nommé le College de Nauarre, pour l’inftitution des enfiins, *hnftru6tion des lettres,amp; des fciences,amp; difeiplines.

ff Comte Guy de Flandres auoit fait des acquefts de plufîeurs terres, villes ‘'incuries ,amp; au commencement du regne de Philippes le Bel alla àParis ^tliiy faire hommage defon Comté de Flandres. Aquoy Philippes le Bel Jeffusdefin 'voulutrcccuoir que premièrement il n’cuft procuré versies nobles amp;cô-

päiitcz de Flandres, la confirmation amp;nbsp;ratification de la paix faite à Mcleun deuxeens vingt-cinq.Ce que le ComteGuy ne pouuant h toft impetrer

/’«tsEftatSjilfit enfinvenirles Ambaftadeurs du Roy en la ville de Burges

I nbsp;nbsp;Vinochjou il fit affembler les nobles amp;nbsp;deleguez de Flandres, qui entre

^ains defdits Ambaffadeurs iurerent celle paix. Dont neantmoins ils fe re-

P^^tirent puis apres, amp;nbsp;tout à leur loifir. Moyennant cela fut le Comte rcccu Et comte re ’'^^tliommage,mais quelque temps apres le parlement de Paris nouuellemcnt quot;quot;nbsp;* '^'par le Roy, faifoit exploiéler au Comte de Flandres en premiere inftance ^'öaétions reelles que perfonnclles au grâd preiudice des droits,couftumcs, ^fP^üilegcs des villes. Les Flamans feftans plaints de cela auditie Bel,obtin-

'’’fdeluy lettres patcntcs,par lefquels il mandoit à fes Baillifs de V ermadois, py^nSjBeauqueme amp;nbsp;autres fes officiers, qu’ils euflent à eux déporter d’ex-f aux pays de Flandres,ou exercer aucune iudifdiéfion, fauf en cas de ref-°'fiordonnant au refte que les caufes pour Icfquclles fe feroient les adiourne-exprelTcment declarees aux commiftions, amp;nbsp;lettres defdits adiour-'’emens.

A

ƒ’^Cîla,Edward premier du noRoy d’Angleterre vint en Francejamp;fit auRoy Duché deGuyêne,amp;autres terres qu’il tenoit de luy,amp;îors en Italie cn^tepe»

H h ii

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^■40

cependant que Charles le BoiteuxHIsde ar es oy de Sicile eiloit detenu priïonnier en Aragon, Robert Comted'At pourluyce quiJuyreïloitpardela.Ilauoitchoihfademeutei ^^plcs,la OU 11 apprefîavne armee de mer auec partie de laquelle il paiTa en Si^ • l^^^nten efperance dereco^^ renuoyâ Ces forces a Naples pour ramener les autresqui/e^ defrn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Oger Admirai de 1 armee de mer Aragonoife, apres auoit

tedArdi^ni nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^Pt^ouidlefallaruerfurl'armeeduCó^

^^eFritg tenant aii/le I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^inttous les nauires d’icel/e,

audcuantd'v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^If^h^cfùtparuenu aux oreilles desennemis,il 1

porcs dcProucncMsîsccs

fortComti’ GuvdeMnmfnrrn, ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^g^eursemmenerentauecûucseux

■ quot;nbsp;rcffcsrwdCsanir^ '^^j'^’^’^ °‘^ ‘^^oenugnnd Si pmffintfcigneur,cll3atiil

rrM,.i,f„, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P^rimentezaux guerres terredres Sipeuimiu-

borrrid ledit Guy/eM6ifortau'ii'^°''‘f^'‘fL‘°‘^'^^‘^^‘”^''^'‘quot;''-quot;'^'^ Quiluvfiir nfPr’rr' 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oulutlafchcrpour quelquegroûe rlço

lt;^IduL deMontforlkr^uelfK^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eneriupcsri.

nuxpieds 8^vf,tr a i' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refferreen vnecïlroitteprifon,ksfn

niis en h per^nned nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^^gncdu meurtreparluyconi’

EdYvldRoYdAn

ces vu Trridléfurf^ ^r^rre crurp3rüsAtr2bsll3deurs,(]u'entreresdearFnir-fcrcnt^M^^

lins Qu’iloriernii’l nquot;^ ^'^^‘^So’dp^yeroiC}o.miIniarcsd’3rgemti'Eii 3ume^s gè ‘u d

rerieiileefureux ^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnaifon d'ArngonJeueroit'rexcomuniaiiorii ■

de d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;OiL-Iperfusderoitii ChsrlriCmt.

que le Pape Martin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;[out droitpr luy prétendu furie Royaumed’Angon

routes ceschnfpr; 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Que fl dedans trois ans, il n’accompliddi(

XnfMsJi

xnfMsJi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J’ rfr:ernettre en la prifond’ou il efoirlorti

berLufr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;détonnerait pour ofages lès enfinsR^’

^^^équede Thouloufe

tre ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prince de la Moree qui depuis mourut ieune, â: (^‘i'

richer: r! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou cinquante gentilshommes Prouenceaux des ph^‘

fiirc in nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te Naples dit que par deux fois lcRoy Anglais voulut

c:3nG nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t^ox Princes mais que n’ayant peu reufeir à Li premiere, ti

rf-fî- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^tirs feigneurs,à la fécondé il ft tant que ladite paix fut sr

S4 Jeh

eeauxu ^^Çs conditions, beaucoup plus rigoureufes que n’efoietlespre-prir^H'P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^uoitpropofèes. Par ce moyen Charles retourna d’Elpaigneea

'^■^■-■Pr^ngriuutrcunsuprcsamp;prife.^^^^^

ant ore^uren France,iltafchaàfiirequele Comtede Valois renoU’

•* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce que d^us, mais iln ’en feeut venir à bout, âc d’ailleurs le PapeNied^^

ortratifferny approuuerle Traidiéfait entre ces deux Princes, did”^ quilsnauoientpeu tranfiger du Royaume de Sicile valfalâ^feudataireduh^^ gc R omain, faas le confentement dudit fiege amp;nbsp;de luy.

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,IA?XE XIL lt;^4t ^-quot;lettQUpe

ji^‘'Chad4 BEL 4. ., pre'quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partir de Frace acGop«j^

Po Ÿ^«Ic fu”chemin de l’Italie arriua à Florence, la ou x.

, amp;c entreprint de fouftenir le party des Guelfes, en Italie. Car Vgolin Girardefto gen-

^fîpi P^nic çk nv nbsp;nbsp;’ chef de la fadion des Guelfes j ayant au comrnen-

^’’pf r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pLf'^ nbsp;nbsp;nbsp;partiedeffait la.faólion contraire, eftoit Nenu en.tel- Guelfft.

'^5sp|'^^ iamp; efl;o|î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entre fes citoyens qu’il gouuernoit toutes chofes a

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le feigneur de fa patrie. Il eftoit cftimé de tous 1« vn

Qî^imçs du monde,amp; au oit aufli bien opinion de TeftrCjCar il

vaillât.Hauoit grade au thorite en.

en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand nombre d’enfxns, d’enfans de fes enfana

I nbsp;nbsp;nbsp;les biens que l’homme peut defirer , Il prenoit plaifir

j ^hji^^’l^enrefQamp;luyme(rneseny penGntfcftimoitbicn

lîfiî vn P amp;nbsp;ne penlôit qu’aucun mal luy peut iamais aduenir. or^ue^jtU

en ri nbsp;nbsp;l^H^n folennel, auquel il conuia tous les parens amp;nbsp;a-

, deij^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;louaft, adrairaft, efleuaft lufques au ciel fa bon-

Pepy^^^oitde^^P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^efes plus grands amis nommé Marc,quelle cho-

%1 J nbsp;nbsp;nbsp;hdarç foit qu’il eftimaft les chofes humaines eftre de

' Vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ihbieétçs à mille hazards, inconueniens, ou foit

MfVÔieƒ f?—nialheur deuoir aduenir a Vgolin, luy rebondit• LtredeSitit le coLif nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;longuement défaillir à tant de prolperitez.

bons ifhumainés, il eftoit neceflairc qu’vn homrne qui ’'^cen/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plaifîrs. en ce monde, ôc qui n auoit iamais fenty

^'-îelfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ocip pefant de la main de la fortune. Or comme les

^^^’^Ihlir, les Gibellins prenansles armes Ôtfe l’v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs ennemis, airiegercnt famaifon ôç la bat-

tjjç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enfans, amp;c rvn des enfans de fes enfans qui fe mirent

tttjj de fgj ç r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hn le prindrét auecques deux de fes enfans trois

d’ieçjj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les mettans prifonniers dedans, vne forte tour, iette-

W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vit J P nbsp;nbsp;la riuicrc d’Arnc. Dedans cefte prifon le perç mou-

^°‘^^gh‘^‘^ ^C)urir de faim fes enfans , ^bien * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ennemis, d’eftre contans du fupphcc de fon corps, amp;:

Ijt ^oiraücj*^p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fallaft perdre, il ne luy fut iamais pourtant permis

GibelV ^^^^’^ent de l’Eglife . Cefte inhumanité rendit fort odieufe Charles arriuant fur cela en Thufeane fe mit du cofté

I ^llius banni^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defquels.çftoit la chofe publique de Florence,mai£i

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j y ladite Yifle aupkhtfairvneliguç auçcques la choft^pW'-

maiftres, des bannis des

’'CS 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y^öienr mis auecques les Florentins, les autres auecques,

party. Les vus amp;nbsp;les autres auoient les ieu^

^üoîtf^.^^^bef nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des foldats mercenaires. Ceux d’Arezzo auoient

bs(j'^’^Veniyj\^^^’’^ftnee Hilermo Euefque de leur ville, caria fuçeuc les cjpj^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^haçun des deux partis pefoit que fa caufe fut fainte.Ghar

dp t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ayrnery ou Enguerrand de Narbone grand

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ ‘'^’’ccqucs cent gentikhorqmes amp;c îenfeigne auxEleûr-de-

Qticqucs foubs xe chef amp;nbsp;foubs cefte enfeigne ils çombatti- fans.

^'‘Giuels ils tuèrent enuiron trois mille amp;nbsp;en prin-

Hh iij

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(^4^ r H 1 L i r r LS LE D L L 4. ROY 4J.

dreiît deux mille. De Jàaduint que les Florentins fe rendâns forts entre eux, redoütàbles enuers leurs voibns, fe fenùrent fort obligez nUx François, Si

Flore/uint. gtaiids amis d’eUx. Charles le Boiteux fen alla à Rome, autres difenti P croule, la ou parle Pape Nicolas (quatrième il fut Vn iourde Penrhecoliel'ia mille deux cens ofüante-neuf, ou mille deux cens oóiahte-huiót couronné Roy

- del’vneamp;de l’autre Sicile, ôc dilpencé du ferment qu’il auoitfaitau RoyLif-Mdhturd d’Aragon. De Celle perfdie aduintâ Charles vn grand malheur, disn^ ê^^^don des perlîdies ôt delloyautez. Les ennemis de Charles le nommoient feulement Roy de la Fouille, mais lePapeyadiouHala couronne, ôi le nom de Roy de Sicile. Ce qui ht aux Aragonois perdre toute efperance d’amitié Site-Conciliation en tre eux'Sc les François, amp;nbsp;de rentrer en grace auec le Pape, Â.’lc Roy Anglois a caufe de celle perfdie le rendit cnncmy des François.

rintpes Jet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Or cottime les Aragon ois l’elloient par h n clic s emparez de la Sicile, ainli

vouloient ilstanter par fnelfes les villes de terre ferme, amp;nbsp;efmouuoir troubles rebellions au Royaume de Naples. Ils frent tant qu'ils frent rebeller h ville de Catenzano contrcles François, âtl’ayans à leur deuotion, ils h forti-herent en elperance amp;nbsp;delfein de tarer les autres villes. Robert Comte d'Artois y alla mettre le (lege pour la rauoir. Mais lacjucs Roy d’Aragon fis de Pierre le dilànt Roy de Sicile, Sc Roger fon Admirai fytrouuerent auecvue^ro/fearmee, amp;c deliurerent les aûîegez delà peur âc du mal du fiege. Ilfailloitqueces

DtßrJtet- deux armces contraires vinlfentaux mains en belle campagne. CequeleCom-itutre. te d Artois deliroit le plus du monde, amp;nbsp;elloit extrêmement aile de l'occa/ion tquilèprelèntoit a luy de combattre contre lès ennemis. Adocilftafonarmee vnelèmblable harangued y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j;.

Ce que touliours vous auez Ibuhaittelvaillans lôldats)vous cR mis cniusi^i ' êcpouucz (û bon vous lemble) venir à la bataille contre les Aragonois cnpld- * ne capaigne, pour vuiderle different du Royaume Sicilien cotenuenlatontri- ’ bution d Italie,querellé de (i longtéps parnoz aduerlâires.Ornefautilp^l^^^ ennemy trop loing, ny courir iufqu’à Nicee, ou iiifqiiesiAn-l’etinemjf . tiochc, OU a Bouincs, ny en d’autrcs lieuxrcndmcz pour les grandes vidoires ' f * • queles François y ont acqùilès. Voyez icy deuant voz yeuxl’Aragonnois que ' tantvous vouliez vôir,aduilèz comme il fe prefente au malfacre^ âcveutexpc' râleur Jet rimcnter de rechefquelle cil la vaillance Françoilev Defa par deux lois 'auoa^' qnerelle, pouf la deffence du droit de noz pareH ' en Ce Royaume, premièrement à Beneuent^là ou Mainfroyfutdefconften v ’ ne feulé ba taille, amp;: depuis pres le La c F nein, là ou Conradin fis d’vn trefilluûn ‘ EnipereUr^ amp;: FedericDuc d’Aufrichéybien qu'ils füÛèntvaillans amp;: ftntui •

F^tÀllet ér nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de leurs amis âcalliez,furent •

p^i^nousdelfaits amp;:mis en routte,ellatplusglorieufe amp;é excellête celle derniere • vidloireLque n’auoitéllé celle de Beneuent.Mais les precedentes n’ont rien ef^ ‘

kirdement Éobat(rCj‘ ijLteJa fécondéneïléplusilluâre guelapremiere, afin ' vodlre verni amp;: louange allant tdii f ours- en croilfantÿvdusla cobliez d’vnhei^^ ' plein^^de repiitàtioh immortelle. Prenezdôncvoz armes en la bonneheure,^' quot;

(chacun le mette enldh rang, pref à batailler,felpn que le requiert la nbsp;nbsp;nbsp;quot;

ßeürdunom François, âc vollregaillârdilê,amp;laiuû:icedela caufe pour laquai' * le-nôiis venons au combat, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-injïttuj ili ik-Li:

LeCoiu-

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XIÎ. ^4^

Le Comte d’Artois ayant fait celle harangue laifla dedans ion eâ'rnp vn bon nombre d hommes pour le garder amp;nbsp;pour tenir toujours en fubieôlioh les por tt5delavilleafliegec,àfinqiieceuxc|uivoudroient{ortirdedcdansfLine'ntou viuement rembarrez ou deffaits, amp;nbsp;mena le relie de fon armee eh caimpaigné. geilede Roger amp;nbsp;elle ellans venuz aux mains combattirent fort furieufêment,

Roger qui n’auoit iamais peu par les ennemis ellre vaincu en mer, vouloir par quelque braue adle en terre augmenter Ia gloire qu’il auoit de longtemps acquife, amp;nbsp;lacques menant celle armee contre les François la premiere qu’il a»- nbsp;nbsp;nbsp;.

Iamais menee, vouloir faire quelque adle qui le recommandallâlapô^ «nie. Les François demeurèrent vainqueurs, amp;nbsp;y eut plus de honte amp;nbsp;de fuit-^'lt;îuc de carnage, car il n’y demeura furie champ de morts des ennemis que franco. cents ou enuiron, amp;nbsp;les autres le làuuerentdc viftelfecn leurs nauires.

P^cs cela les Aragonnois delibererent de traniporter la guerre ailleurs polir dellourner les forces des François du hege de CatenzanO. Ils al-

Caiettcauecvne armee de mer. Ceux de dedans le deftendoient sielt;^t Jt *înimcnt,ce pendant que Charles auec les forces du Pape partoit de Rome c«««. pries aller fecourir. D’autre colle le Comte d’Artois laill'ant vne partie de îtmcc aufiegede Catenzano marcha au deuant des ennemis. L’Aragon-ptenoitCaiette enfermee ScalTiegee par terre amp;nbsp;par mer. Le Comte d’Ar-hulloit de delir de combattre, mais Charles defiroit beaucoup plus acom pA per fes affaires par vn bon accord que par la decifion des armes. Aulïi l’/ita-pois ne demandoit qu’vn moyen par lequel l’vn amp;nbsp;l’autre millent les armes ^amp;quc les conditions de paix qui auoient elle mifes enauant furlareddi-remifes fus amp;nbsp;bien obferuees. L’vn amp;nbsp;l’autre Prince en-prent leurs députezâlieualïigné pour traitterdelapaix,mais ne la pou-. bircjils firent vne trefue pour cinq ans. Ce qui fut fait contre la Volonté

United Artois,qui clloit extrêmement marry de cell accord,difant que les ^pispouuoient ellre vaincuz amp;nbsp;deffaits fils fuflent venuz aux mains auec-■pes François, mais ne polluant aucunement par fa remonllrance diuertir çy Charles du defir d’accord, il fe defpita amp;nbsp;le retira en France. La ville de jjj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, felon le Traitté de leurs trefues fe rendit à Charles, amp;nbsp;la Sicile de-

^palacques.

iftoire de Naples dit que quand le Roy îaeques eut delailTé Caiétte, amp;

Oürnc en Sicile, Charles ayant fouuenance de lafoydesCaiettans,lcs ' ' exempta de toutes tailles amp;nbsp;tributs pour dix ans pour recompenfe

retour à Naples fit grandes feiles amp;nbsp;folennitez, faifant (ompenfte. ^^'^^ierfon fils ailné Charles Martel ,amp; eflant Ellienne Roy de Hongrie

annee là fins autres enfans que Marie femme de Charlesj

Martel Roy de Hongrie par le Legat Apollolicque, châties mat aulTi mefmement qu’il y fuccedalt amp;nbsp;reprelentall la perfonne deCâtfl ^oy de grie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’vn certain AndrealTc forty de la race des Roys de Hon-’

L d' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entré en ceRoyaume, amp;en eut occupé quelque par

deNaples pourfuiuant ce fil dit que Iaeques tafehant de faire

J ^^uecques 1 Eglife amp;nbsp;Charles, le Pape Boniface huidliefi-ne fen entremit qj/^cTraiélé d’icelle ledit Lacques promit de quiéler Fille de

’ ' Prendre à femme vne fille du Roy Charles, amp;nbsp;luy deliurer aulfi tous

H h iiij

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0'44 r H 1 L 1 r r h 5 L h n h L 4. R O Y 45.

fes hls qui tenoient pour oÆages en Cathaloigne, amp;nbsp;Je Papeauecques CJurJft' . nbsp;nbsp;nbsp;promit tant faire que Je Comte deVaJoisrenonceroit à J’inue/liture du RoyâU*

te Sotteux i, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, gt;

enrrMte. «IC Q Aragon que Jc Pape Martin quatrième iuyauoit donne. Quand iesarii'

cles de Idpaix furent ainû fâits,le Roy Charles en perfonneaJJa en Fr^nceDOU^ laconclurrej amp;nbsp;parle mandement du Pape traida Scconcludparcnfembley^ accord encre les Rois de France Sc d’Angleterre, puis Penretourna aucctjuft* feshlsen Italie par le chemin deFlorence,ouiltrouuaCharlesMartelfonbli s'en retour- ^lhiéqui luy vcnoit audcuant accompagné de deux cens hommes d’armes, «4 en /tal/e. de la par Rome retourna dedans I^aples en grandeioye. Voila ce que dilcntlf^ hilioires de Naples.

Pour reuenir au premier hide l’hiüoire que nous auons laiÛe aux trefues accordées entre les Rois Charles amp;nbsp;lacques,apres qu’ils eurent par icelles paciFeJ leurs diiferens.Les alFaires de Hongrie apportèrent vn nouueau troubleàChar Vils du bot- les. Ilauoiteudelàfemme Marie vne grande troupe d’en fans, à fçauoirncut maûes amp;cinq femelles.Les mahes à les compter par ordre furent Charles Martel ailne hls,depuis Roy de Hongrie par la fuccelhon de û mere. Loys ^ui fit Euefque de ThoLiloufe,Sc canonile pour ïàinéipar le Pape lean 11.dunom,RO hert qui fut Roy de Naples apres Ion pere, Philippes Prince deTarante qui futprilonniera Palerme, lean Prince de la Moree, Trihan qui nafguitguand f^urst^4tj. Ion pere choit en Cathaloigne, Raimond Belinger qui fut Regent delà Vica-lie, Lois Iccond Duc de Durazzo, Pierre Comte de Grauine. Les cing filer stffiUts. furent Clemence féconde femme de Loys Hutin Roy de France, Blanche lern-me du Roy lacques d Arragon,Eleonor femme du Roy Federic de Sicile, Marie femme du Roy de Maiorque, Sc Beatrix qui fut premièrement femmed^ ÄZZO,Marquis dEflôc feigneurde Ferrare, puis deBeltramo de Baizo, nnduDaulphin devienne. Charles Martel apres la mort du Roy E/Fienticàt Hongrie fon beau-pere, Sc de Ladiflas fis dudit E{henne,fe difoit Roy deHon-

Hroit de la mere,comme chant le plus habille amp;nbsp;prochain a fucceder futiamais Roy de Hongrie que de nom,nyylor fere crfils. hcurcuxau fuccczdcsaffairesdc Hongrie que fonperel’auoit ehcenceuxdn

Royaume de Sicile. Il engendra de fi femme Clemence file de l’Emperenr Raoul,Charles Robert, qui par cy apres auec beaucoup dediffcultezferaHot dudit Royaume, ôc fera feulement appelle Charles. Il eut pour competitentcf ^ndrelere nbsp;nbsp;nbsp;Royaumc Andre furnómé leVenitien Prince hardy ôc vaillant,amp;à fn (ff

nous prenions cehe origine plus hault, il fault entendre qu André fécond Rof de Hongrie de fà femme Gertrude S ueuienne auoit engendré Bela, Colomani ôc Andre, amp;nbsp;quelques files entre lefquelles fut SainéfeElifabetb. Apres la moti de fà femme, chant allé par le commandement du Pape en Syrie, iln’y ft beaucoup degrades chofès,^ fen retournant auecques peu de gloire amp;nbsp;d’honneut, ilpaffa ( comme difèntlcs hihoires de Hongrie) en Italie, là ou fénamourant

Marquis d’Eh, la print pour femmeamp;lamena en fon fiât. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^ti apres ilia laiflaenceinéte. Cefleveufie ayantfâita-

pres la mort de fon mary aflcmbler les Seigneurs du pays, les affeura gu ’eilet- ;

floit enceinéfe, mais nonobhantcela Bela fon beau-fls amp;nbsp;guiauoitauRoynn ; lt;nbsp;fuccedéà fon pere corne fon fis ai fié la contraignit de fen retourner en It^’ nbsp;nbsp;nbsp;/

lie vers le Marquis fon pere, la ou elle enfin ta vn fis qui fut nommé Eflienne-Ce ieune Prince ehant deuenu grandelet, de ïè fentant auffeffe de granit maiinn

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’WWVtS U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ' ,,^;i cA\VSco'’'’quot;x'fTcoï''‘ï’''St, AeSquot;^

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^J^^^^'àwvàcwBuXVorûme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' U

‘ ^j’quot;4gt;ÀwXmma=ü' »«î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ŸVA'Vf ^LesV^'^'Ae i''*''’^üï

^’^Av.Watmecàcce^'^^^^aaSï^ieV coïùïùcûceïCBS, '•Q

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K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oute noire,tantoil ie retitans les vnSjtantoR les autres, felon gue les (op

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCS leur affdibliifoient ou croiilbient. Comme la cauallerie d’vnepart amp;nbsp;d’üuue

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^liintleulela charge,le Conneilable de France qui elloitdu coûcduDucde

en Un gaigna la viSioire, 8gt;c ihr le champ moururent mille cing

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^hx£u!i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que d’autre,defqucis il penauoitpiusdesea

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François. Les trois bis du Comte de Luxembourg pour h

defquels les ennemis combattoient, furent tuez,amp;le Comte de Gueldtes

Comté de Luxembourg,qui parla deciûon deceilebst^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celle quer elle fut vuidee pathful'dj'

^pP^lPcepar vn mariage. La bile du ^^^Ùe Henry quieiloitbis du ComteRen^uIt, n ' rv dnn n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leeres auoiteilé tué en la fufdite bataille, âe fut au fafdit Hf

cheuef££^Comte deLuxembourg.LeComtede Gueldtes,!d’At' 'inrrc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ ^o^ogne furent deliurez en payant rançon, St ce Henybticp

ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prince, amp;nbsp;Empereur des Romains feptiefme du nom.

GMfrrfj'An cgucrrc tailoitau mcfmc téps qucIcsaifaires dAngleterreappottctétoc ^^^^cenvnenouuclle. Q^lques nauires Anglais vindrenttodetb ^^S^andbutin. LeBelenuoya versieRoyE-ceouih -7,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premier dunom, pour le prier de faire rendre par les s^ens

te Je cela nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deNormandie,mais lAngloisnefaifantcoio-

■ylyiddc tres terres ni l’il rf^n^- j j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couronne a cauiê du Duché de Guyenne StJU-

crime de leze ,r,,ie£ Jan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloirluymettrdusen

neTrnp^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^-^^^^P-bieélsdu Roy de France Abu d

fititHede

Guyenne lamïilnri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de France fut enuopé en

forte,a^rmCnn.: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vnes retenues des

Connedable on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furent battues, amp;nbsp;nÛhillies, ouparleEt ,

^^y lt;àe France, quil renonçait ôcluy quitté coures fesfc,g„curies,amp;droits guiltcnoirdclur, Si dellcour» ^tfy^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘joeionîntetitioneiioitdelesrecôquclîetenbtt^ 1,

'U,r... yyyy.^dc£yrsluyditftsnifierdeSi^nces.8ccorr\mettcerâgifletÇoîiriys.

e ce que difentnos Chroniques, mais les Angloifes qui ne faccordentpi^ / i, icnaueclesnollres, difent qu’Edvvard auoit enuoyéa Bordeauxlixnauiref f pour la garde amp;: tuition du pays de Guyenne Sc que les deux dlceux, alhns tour e ongdela code delà Normandie fans craindre aucune chafe, furent prinspi^ ƒ '*^^rirK. ycic Hotte de vailfeaux Normans, amp;■ vncpartie des marinierspenduz amp;: edriU' ƒ

terj^cduecvne bonne ârtnee de mer, âuxcoûes de Normandie. Robert K nufdices colles, enuoyn quelques brignntinspour defcouurir ûen mcrsl)'^^' roitpoint des vnilTenuXjmnis ne delcouurnntrien,ilentra dedans l’emboucheU' re delà riuiere de Seine,là où trouuant quelquenauires, lesprint, enmidesv^ k

y

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JHlUppfs IE BEL 4. ROY 45.. LIVRE Xlt. «47

. T^^'æmcnalcs autrcs,tua plufieurs mariniers d‘iceux,amp; puis prenant le lar 'îincrvoirluiattircrlcsFrahçoisaucombat.Comrneilcftoitfurceftectc-defcouuritdeloing quelques nauiresNormans chargez de vin,qui

‘^DtdcGafcognc.Robertlcs chargeantjlcs printayfcment, amp;tuant laplus “^oy^^lchhtsvaificauxen Angleterre, Les François voiilans ^S'^dcriniurercccuëfurrcmboucheure de ladite riuiere, drefl'erent dili-^^^tvncflottedevaifleaux,quifcmit incontinent en mer,ôcapprocha

flotte Angloifc.Cc pendant mcfl'agersalloient amp;nbsp;venoient d’vne «autre,les vns demandans raifon amp;nbsp;vengcancedela foy violee, les au-

cc qui leur auoitefté pris. Et d’autant que ce

f débat entre les François amp;Anglois cftoit venuünslcconlcnrementamp; Pe[gt;4t entre ‘de l’autre Roy,amp; que les cœurs amp;nbsp;volontez de ces deux na-aigries, il euft elle bien aifé d’y mettre vn bon

^jj»*îQ$lafufeitation de Charles Comte de Valois, frété du Roy, lequel e-de fa. nature delîreux de vengeance, ne celTa iamais qu’il n’euft ani

^*'‘0yfon frere àfe vouloir rclTentit amp;nbsp;venger de celle iniure. AuHi furent ^îârmcs d’vne part amp;nbsp;d’autre. Adoncl’armcenaualc des François tira AngloiSjcn bonne volonté de les combattrc,amp;les Anglois de leur co-mains de bon cœur fy préparèrent, amp;nbsp;y vindrent. Les

^^j^'’QC(^ues aux mains. Au commencement le combat fut doubteux, amp;nbsp;la plus grande qu’on n’auoit accouftumé de voir au conflit de deux li

fut tiré en longucur,mais en fin l’armee des Frâ

«eflaitc. Les Annales ne mettent point le nombre des nauires perdus, Yrant^ois cz* 1^1'tousd’accord dient que la tuerie dcshQmcs,amp; la perte des vailFcaux fut

Philippes aduerti de ce defaftre,amp;grâdcmct marri amp;nbsp;irrité d’iceluy, U'^fnicrcnuoya adiourner leRoy d’Angleterre corne fon valTal à cawfedu faits!quot;

Guyenne,amp; duCoté de PÔthicu,pour refpodre à l’aceufatio àluy im (K ’î l’infradio de la foy promile à fon hÔmagc,amp;en apres d’au tat qu’ilfça-{^^(jucl’Anglois ne coparoillroit point,pour ne pouuoirtrouuer aucune

Frace ny à Paris deuat les luges par deuat lefqucls il elf oic adioutne, pendatEdvvard enuoya Emod fon frere à Paris pour m luges,mais les luges qui cherchoiétf corne oo dit) U '“^11 nœud en vn iong que la cognoilfance vraye de ce fait,amp; ne voulans d’Emod relpondat pour fon frcre,declarer€t ledit Edward ßtc.Ut w* ij^^^'îuRoy Sic àiuftice, le codancrent par cotumace a eftre priuédu Duché

^y^nnc,amp;i’en priucrent. Cela elf at fait le Roy de F race enuoya des fçcrcts nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

a Bordeaux pour Iblicitcr fecrettement les volotez des habitans d’icellç

Vnç ^‘^‘“OAicshtluiurcpar Arnoulde JNeeüeConncttablederracc,auec

■idifConnclfable cftant arriué à Bordeaux print aifement ladite ville p^fe^^r b ' polccàlarebclliô,amp; apres cela,fêpara des autres villcs,lcs vncs fuiuans l’ex

Guyenne, amp;nbsp;les autres folicitees amp;nbsp;pratic-proinclTes.Les Anglois voyans la foudairie amp;nbsp;trefpernicieufc 'Onde tant de villes, fe retirèrent aux places plus prochaines de la riuiere ’'Jio^f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ietterent dedans vne petite ville nomee Rions(qui

|lûif ^^P^^ dcchofc)amp; la fortiffierent. Voila cornent les hilfoires An-'gt;«0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerre,ôcla caufe d’icelle. Addc l’anglois enuoya cnGuye

J 1 ^l^ues forces par terre foubs la charge de lehan Breton braue amp;nbsp;vaillant ; '^^e,amp;;vnc armee de mer foubs la coduitte deRobertTiptoft.Ces deux ar-

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^4S


P PTÎPilL^L E S LE.BEL 4. ROY 4^.^


Tr^^furJet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ëntréescïi Guyènneydonnerentj^fcJo gucracoprenclcsbiiîoires^

frMçoif. g^oifcskcEc frayeur acix François,que les vnsfefiuuerenr d'vn colle,

, . ti'es d Ÿn aLitré,fe rcrirans aux lieux les plus forts, Se la plus part d’eux furent ou tuez, Voila ce guedifctles hilloires Angloifes.D’autrecollél’Andoisl)^^^ mieux fe fortifier d’amisSede fecours, feit alliacé auecleCotede Flâdresfgt;^‘'^ moyê du mariagegui fut fait de Philippe Elle dudit Cdteaucc le Prince de les ïeaiEIsScheritier dudit Roy d’Angleterre. Ce qui fut l’a 0-94. Le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

qu’ilvoyoitpariccluylesforcesdel’Ansloit 1 agrandies. Ce q^e nedntmoins ilfceut treibic diffimuler,iüfqu'i ce qu’entendit 1 le (rranrf'thh-n.^ii--------// x~. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t . nbsp;nbsp;nbsp;1. ■■il


quot;î


„ t 4 ty . yi----'-jujf i^iiicLiuiL uuurcunauirei'niiippc‘*‘quot;

‘ Ier,n1‘/a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hoyné feraitp.U3duê!ui:ecÔ!cm,gvcli6ll»

3e3lliîceifn,.-âfn F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;offencéleRofptitt- j

Comte Je rt-dt^FeF 7 ‘^^^^,011 le RoyinEnimentaife que fon deifeinauoittantbienfuc-vUJrerpri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dc}ay,arreilerprifonnierledit Côte, cnfembletousceuxgui

iePf'd ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^jfmettantfus audit Côte que corne criminel de leze mr

resrrthf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;on corps^s^/Fs biens, a railon de l’alliance qu’il auoitn’m^'

ce Ler nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Angleterre ennemy mortel de la couronne de Fd

foLiliendt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tîuoîr rien entendu de l’inimitié des deux couronnes

Pii le fur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^7 mettait fus,veu mefmcsgur

Franceamp;r,mc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aifeurance au Royaume dt

Poferdëhivcô^^'n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy,ilefloitenfapuiifancedeJii-

iûcrenaettanteauitil''^^‘^ir^^^^^^ blemêteflreouv 'ÿ^/l^^P^^^^‘^^oitnedeuoir eiltecÔddpndfamfraid

drës. M^s Fi Fllr. nh P r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;impoFoit, ôcrcnuoyéen Ionp3p deFb

indite alliage

r»ct Aat4t4 (JjPJçQ-^.^p \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celle leune PrincelTe mourut de regret, amp;nbsp;fa mort,

tre les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^reilIcmétl’Angloïs tira dfotipattu

- .t jy^j^ ..„g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;B3.qauquelildona E Elle Eleonor enniatùs7^

,, frmcs,S-ôledit nyi;ly7F°7’°'', •lyj^ocdcj^r.ysmjuxparky


V.


•*«»1 U-


f^nmer.


»■rtniïük.


Adolohr^!- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des ennemis au Roy de Frâcc,ftIigue3ueC

dVafTau^cfleaEmpereurparqlquesElcdfeurs,cotrel’oppolird , aned nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Albert Duc d’Auttriclie,moyennät quelque Come d’ars^i^^ I

nn frr- ^AJ Z^^j^'^P^^^^bqtdenuoya vn cartel de deßdau Bel, carteldolphparlagracc de Dieu, R oy des Romains, toujours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

fn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^Z^^^^^^^P^dfTant Prince Philippes Roy de Frace.Cómeiid'* ! '

yy^i’pdles.terres,pohreFPions,domaines(lroiti,^

Ea:z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S.Empire,ôcque fans raiCon vous les déteniez,1

es habitansd’iccluy fc forfacent villainemet entiers nous, quisno'^^ ' i hchiF^ /


ffs.



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PHILIPPES.LE BEL 4. ROY 45.quot;'LI VRE* X1Î. 649 litharge dudit facte Empire: nous ne voulans ny ne pouuans oublier le'deu de noftre office,auos délibéré de recouurer à force d’armes, Sc de toute noftre puif Uce fur vous, ce qu iniuftement vous nous detenez, pour nous vanger braue- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

■ mctd’vne fi,grade iniure,laquelle ne fommes difpofez de fouffrir'd’auatage,done àEmburgle x9.Nouembre Van de falut ix9 4. Pbilippes ne tenant par grand tópte de cell Empereur ne luy fit aucune refpócc, ny par Heraut ny par efcript, linsluy enuoyafculemet vn paquetbien do*,auquel y auoit vne lettre fans au- .

tunc eferipture. Voila ce que difêt noz cbroniques.Le Roy le Bel voy at que to’codez 11 eftoit affailli de guerres Sc d’enemis,fut cotraint pour fouftenir eur ftttut,de charger fon peuple d’vne grefue impofition qui fut nomee la Ma eto _ ^temiercmét fur les marchas Sc gês laiz feulcmct,Sc apres de prédre le centre '^bÇüislecinqudtieme de to’ les bies,tat deslaiz que des dercs.Dequoy Ic peu

I lleoKdfetteui.amp;iParis.Roaen.Otleîs amp;nbsp;autres villes tua ceux quilcuoiet wfeJ.,»«.

l quot;fcimpofmon.LePaneBoniface 8. ne voulut cófcntit qu o mit aucune impo

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le clergé,amp; fut ce fit vn deevet cotre to’les Rois nbsp;nbsp;Princes ’™s

fcro,«aucunes exaaiSs fut les gés d'EglUe.les excoimnriat a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ft-,-

Çtptadltquetoutesceschofesfefaifoi^en ta^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^aiditeiitvaillâmentamp;ttitidrentlongucroet es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ivR ville Ùatnetev

S«,™a,sen6ni\sfutent conttaintsde tendteeux Scia vd e alame cy testât CWes,conittievous verrezcy aptes .LeConne^e^^ Meauoitttiis lèfiege deuatit laville de Podenfac '^iwmtiréftcvfyneboutgadefans^mursnyfo ^^JZamp;Tesycl™^^cognoiffoientbien qu'^

»«i,futvetttiisdefenalletbaguesfauuesfatisetia.RrettitlesGafc^.^^^ MiUe aptes auoitptitis laville la fiiddmantc et, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;', J \ j

'^iquieLét dedans,dles euuoyaliez êc gareouez aRios Kdeua«^^^^^^ «4tevaUU6tvéàte efttanglet.

lt;»W™edeAans\esleutsdesaffiegez,amp;cviaetiautuelleàefianceentteles^^^^ les GaCcons ,tne(tneinent entre ceux qui

^«quelesautteslesvoulufcnrträte .Detaconquvue gtoffefedm^^^^^^

««namp;àauslaville entre ces denxnatios, qurfut catamp;

i'tatleGeuuetneutdelavilleqnreteitMglors, teen leur corntnnndete^^ '»lAeemtueilsfevouloientCauuér dedans desbaftea^uxquredorenttelari- • nbsp;gt;

'ittrtî^tjenutïtïovWùuement,Vesvnstomhansàedans\eaufenoyctevït,Sc .VVnffohe ÄngVotfcracomvt^utdvne autreUqovace

tWaccmcnt àe guetteen Guy enne,àvt qù aptes queXes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ots euteltt c àa

l^hstwwta-\\sdidaGçonQuenou*auon^tacompte cy dehus ,ptmdtentRuet-

’ \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;taats vtansmaVAe\etttvtaotte,5lt;tamtito te^W^ ati ptWag,^ ,

^'ihbatta,coatC)teat\esc\aatt\ps ^Ee Vdbattdotetttqaamp;c\a tatts tettttaVtettn

' \ ^^^tt.^,^,v^v\tVpit pottaNttgtaVdbmagje,catyGbtedeNAotóetedttR?»y ^e \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-Ntte putKattte atVCtee Vï^ ttounant.

', nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ç,^attVe^\\esVutpttttt ^ett tua Ntte g^tanVe pattte, Ç5C Veut o

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urerentaux villes maritimes, amp;: à l’armee de mer Angloife. Les chefs dchrmce oife dontl vn e/ioit nommé lean natif de S.lean d’Angeli,Si vn âutrclcin,

lt;^^erduz de peur, amp;c fen fuir, enuoyerent deux compjs^nn^

^ges epied a la ville de P odé/acScautat dîa ville de S. Seuer pour les garder, po'gt;»^r/.,)!rj^^’^^^^^^^^^^^^f^^^Mererentyfaireprouifondemunitions.ChârlcsCô[( ^y^''^-'^-J^^/^'^^otsaduertidecela(pourned6nerJ^^^^^

duaZ?'

fâc amp;nbsp;luvffnad^v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bordeaux auoit efléprinfe) d’alleralljegerPolt;lf I

h bameLicurlLcnfL'yA’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f‘cgc, SccommaaJ; ƒ

fcndoiencviilhmm ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quielloiemdedmfeild- /


popi-fifuirencnlnsér^^ ^‘°quot;'‘^'^^^^f°'^P‘^‘‘P‘ccfIIcsdttComte,lctousJcas

'! aOiegez fuûintforr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bacterie à ladite ville.Etbten tjaela

' doienteZLquot;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la fureur des alTtegeans f.eace^Mfcdtfcn-


Ç^lsfapperceLi:inlt;!rl / P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feurpour eux, carlesFra-

cntrela riuierc amp;nbsp;la viP nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nglois, leur couperent le chemin, femircnc

^uezfut bien petit p ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les premiers qui fuyaient. Lenombredff

i^oiéijt coupe le chem^^^fr^^ comme les autres virent que les François ku^a-î^ôi'reJ» fieauxiufaues a. ce- n,i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de neceÛîtévertu, combattirentdeuanthl’^-

prins. LcsFrancois^avr, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;client prinfepar les Frâçois ils furentpareillemct

gentilshommes AnaL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;victoire,non trop fanglate gardèrent les

Voila



‘‘ ContMrt d'A:

Cime auec plu^d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnsfefloient refoluz de pourfuiure la guerre de Gui

■Anglais partant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dsnauoientfaitau paraudt.Emondfreredu Roy

^cmeedemer, edloit arriué 1 ^’Sl«iJtfduC5rrd'ArtolsTfdcffilmamp;îf“^^^^

'Na7RiHa^' Jr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contraignirent de fereiferrer dedans la vilîe-

Dtans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^cEmond décéda a Bayonne, mais les Anglais racé-

eue nn7 h /!■ ' 9^cles chefs des Anglais, ôc mefmemcnt ce lean Breton, cpUt- d n-i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ent auoir eü c tué à Fions, fen allèrent apres la prinfedi-

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contindrentfàgement, fans faire aucune faillie fur

rançois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;elles difènt que enuiron ce tempsIa,le Roy Edward

onditfrere Emond contre ceux dupays de Galles, quifefoient ^gt;»fereurfo czcontrcluy, amp;nbsp;qu’ayant Emondattaqué Jefdits rebelles, ilfutpar eux de du tout chalfe de leurs pays. LAnglois voyant fes affaires feporter n charge dudit lacre Empire: nous ne voulans ny ne pouuans oublier le deud^ nofrt

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Philippes le bel 4. roy 45. livre xiî. ^51

Guyenne, enuoya à l’Empereur Adolph foixantc quinze mille liiires . '^^monnoye d’Angleterre,pour amalTer des forces, Sz les ioindrenueccel-f^'ped.iutre cofté aflembloit le Comte Guy de Flandres, pour venir par en-

les hiftoires Angloifes dilent qu’en ce temps là qui fut l’an 1I95. auparauant aiioit efté prins à la prin-® '^”ions, amp;nbsp;quieftoit vaillant gentilhomme,amp;auoit faitpreuuedefavail-fidelité, fut en fin par le delir derccouurer fil vie, amp;nbsp;fil liberté, poufle

* °^lllcrfil bonne reputation precedente d’vn mefehant aclc. Car pour fie tirer MefihSta^, ^prilonou il eftoit il promit au Roy Philippes que fil le vouloir lailTer re-

en Angleterre, il feroit en forte auecques le Roy Edward fon maiflre, 1 feroit chefd’vne armee de mer, amp;nbsp;qu’ayant obtenu celle dignité Sgt;c char » ’‘‘*^ettroit incontinent celle armee entre les mains dudit Philippes. Celle t ^fic amp;nbsp;tromperie ellant trefagreablc à Philippes, il le lafeha, ôi. luy promit

Ifiomas de fen aller en Angleterre,en lailTant audit Philippes fes deux fils ’^''foftages.Thomas (c voyat en liberté, fébloit ( corne on dit) tenir Dieu par l^picds^incontinent palTa en Angleterre, la ou corne il elloit homme de va^^

de tnerite,il fut fort bien veu amp;nbsp;receu du Roy Edward.Se voyat biêfii-fon maillre, il le fit prier de luy donner vne armee de mer, mais le Roy

que IcditThomas pour le defir qu’il auroit de recou urcr fes cnlàns,ne f rtiie mefehant aóle,la luy refufii. Cependant le Bel fe fiant fur la promef-ƒ fhomas, mit vne armee en mer, qui print la routte d’Angleterre pour d’a ^^^geprclTer l’Angloisày mettre pareillement lafienne. Celle armee fut 1^‘^’quclques iours à l’ancre à la colle d’AnHeterre attendât la venue de Tho-^dequel neyenant point au iour par luy promis Sc alfigné, l’vn des natures ^^façois approcha de la rade,amp; mit en terre quelques hommes qui cognoifi-ÎJ^'^dalangue èc le pays, pour l’enquerir de l’occalion du long retardement de '^mas.Ccs hommes ellans d’aduenture prins parles Anglois,amp;;ne faccordas

'’ilintcrrogatoire que feparement on leur fiiifoit, furent incontinent mis à Dounrejgt;illet ƒ • Dcqtioy ellant irrité le chef de l’armee Françoilc, tira droit à Douurc, Se ^tpied à terre pilla la ville. Les habitans ellans furprins d’vne foudaine ^p'utjfen fuirent, mais puis reprenans ciieur, amp;nbsp;faifans ionner le toxin,alTem ^^ttous ceux des villages amp;nbsp;lieux des enuirons qui fe trouuerent en li grad

y que le trouuans fur le vefpre à Douure, ils fe ruerent fur les François I'^'fenoient les champs pour piller, amp;nbsp;les dcÊfirent ôe tuerent.Le chcfdes Fran* l°*5quitout ce iour là felloit amulé à piller la ville, oyant le bruit des fiens qui ^^outoient au riuage, incontinent auecques le butin qu’il peut emporter, fc J ''uaenfes nauires. Dont les autres François qui elloient ça amp;nbsp;la efpanduz par ^'thamps au pillage, amp;nbsp;qui ne peurentà temps fefiauuer aux nauires, furent a-^f^toustuez, le nombre defquels vintiufques à huiélcens. Des habitans de °üiire peu en furent tuez, car f ellans premièrement làuuez à la fuitte, en a-pr« ils retournèrent amp;nbsp;chaircrcnt les François, mais il mourut vn grand nobre flemmes amp;nbsp;d enfans,aufquels les François ne pardonnèrent.Ce pedat que ces wofes fc paffoict de celle façon,Thomas deTourbeuillebien marry de ce qu’il ncpouuoit mettre a efiheh le dcflein de la trahifon, penfii qu’il failloit attanter quelque autre moyen. Adoneques il fit prier lean Roy d’Efcolfe de vouloir quitter le party del Anglois, amp;nbsp;le mettre de celuy de Philippes, amp;nbsp;d’enuoyer

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Stcöd dejfettt mitl rcttjd^

Traître cxvtt

P H I L 1 P P t S L E B EL 4. ROY 45.

cn EicoÛe vne armee pour faire la guerre à f Anglais, à fn qu’ellant le d ward par ceüe nouuelle guerre etnpefché,il neluy fitponible doner fecoun ny poiiruoiraurremêràla Guyenne. Mais cedeûeinfacccdaaulîimalquel^^^ tre, carilnepeut aucunement pratiquer l'EfcoÛdis. Sur ces entrefaites Thomas de Tourbeuillefut enuers le Roy aceufé de trabifon, de laquelle eHaatcO' nbsp;nbsp;j

uaincu, il fut à Londres execute, ôc receutle digne falaire des traillrcs.

ef oient entre ces deux Rois, enuoya deux Cardinaux, premièrement en Frin-ce vers Philippes, puis en Angleterre vers Edward. Ces Cardinaux remonllte-rental vn ôtai autre Prince,toutes les occalions dot ils fe peurent aduifer pont les accorder, mais voyds que les haines de ces deux Princes auoient fiauâtprins racine dedans leurs cueurs, qu’il feroit mal-aifé de les defraciner,amp;: qu’ils auoiét relolu do la laouller par le lang amp;nbsp;parles armes, ils fen retournèrent à Rome lans auoir rien Elit au melme temps que le Roy Edward enuoya en Guyenne auecques dos lorces. Ion frère Emond, Sc Flenry Comte de Lincolc qui allcrct delcendro a Bayonn e, la ou ils paferent l’hyuer. V oila ce que difent les chroni-

. . , ques Ans:loifes.

M4r,a^edu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r I gt;nbsp;t,

xtS)^'Ef(oJP Bn ccmelme.tomps félon qu ellespourluiuent, Charles Comtede Valois frere du Roy Philippes donna en mariage là Elle d Edward fis du Roy khan d Efeofe, lequel efant par cefc alliance appuyé furie lècours des François, S: fen orgueillilftnt d’icelle délibéra a la requefç ôc exhortation de Philippes de commencervne nouuelleguerredl’Anglois. Ceferelolution efoitcns:tand rmtguer- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il^b'iqttclle deuoit tomberlurle chef ou del’Efcolfois, ou del'An

1 nbsp;nbsp;ou del’autre, ôc n’y eutautre chofequi vainquit,

ny qui dellournaf decefe entreprilè ledit Roy lean, oue l’amour de là


car il eltoit Fran,lt;^ois de nation, ôc Seigneur de la Seigneurie de Harcou^^^ l^ormandie, laquelle puis apres le Roy Philippesde Valoiserigea enCûi^^^; Adonques lean oubliantle ferment qu ilauoit faitdl’Anglais, iemitdiitolic de Philippes qui efloit fan Roy amp;: Seigneur. Au printemps enfuiuant Emond partant de Bayonne ou il auoit byuerné, ôc menant lès forces cn Bourdelais, mit le liege douant la ville de Bordeaux, prefentant tous les iaurs l’efarmoU’ ehe aux Fiançais qui elloienc dedans. Mais eux pen fans que les Anglais fep^^' lentallent temerairement iufq u es fur le bord du lolfé, laillirent fur eux.Les Aif' glois failans Icmblans de fuir, menèrent loing de la les Fraçois qui lespoiirlui' Liaient, ôcpCLi a peu les attirerêt a vne cmbulcadc qu’ils leur auoient drellee, heu bien cÔmode pour lefdits Anglais. Bilans la arriuez les François, ils furent prefque tous tuez, ôc ceux qui fuyaient ellans pourfuiuis iufqu’atix portes deh ville furent deIfaits nbsp;nbsp;malïàcrez, de forte qu’il demeura trois mille François

fur la place. Les habitans delavillereceuans quelquesvns des fuyards dedans icelle, fermeront les portes aux Anglais qui elloienc prefs d’y entrer, lefçuds efans repoulfczparleldits cytoiens, premieremecpillèrent quelquespetisiaux bourgs dicelle,puis les bi uferenc. Apres cela quelques vns de dedans /a villeen Lioyerctfecrccemet vers Emond pourluy tenir propos de la reddition de ladite ville, toutes fois cela ne peutreufeir, pour ce qu’efans defcouuerts ilsfurécph-f of punis comme traifres, qu’ils n’eurctloilir de liurer à Emond la villcqu’ds

mais pour ce qu’il n’auoir aucune machine de guerre pour battre ladite ville, il feu

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^ö’ï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J‘quot;‘

;.xuvv.s

quot;‘'gt;«tSi,tma\œ»KcV\'^n'‘5 _ nbsp;nbsp;nbsp;^°^”rtiO'£'-'^^' oO'-'ï \toVgt;°'^^rnot'^''^^ ,’quot;”*'**

y^^^^vtitïx^iMÇ^cown'âAJ'i^^?^

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(;oïïtxeks nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AVVÎ'^^^A

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S'vW\tCo»ta«î^»”VsVo'''X,ôesC'^'^o«à«’^‘

■gt;x.™à.îoxc«VOUt'C « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;'

Uamp;Cor.«^e\,V°^ àct^\Cx«e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c'V


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’'î'?^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘quot;l “ ''°^“^ nbsp;nbsp;nbsp;‘^'= t-

Pl-jj^ J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Robert de Flanuiv.

^^^^^^8^^^^‘ieTeuremonde,choifisamp;ci*v-_

de Blois,amp; Guy Comte de u,.-

^nhoisauoit nommez pour foy. Ils ne fe treuuc

'■^’çj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour f nbsp;nbsp;Sentence, ny comment ce debat î’appaifa. Peu apres

fafcheries que le Comte leur auoit autresfois

dçfp^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Bel, par lequel futen

lt;'^yeh?^y d’alle^quot;^^ aux bonnes gens de cinq villes, Gand, Bruges,Y pre, '^.gt;5^ ‘ £tnpij-ç ç nbsp;nbsp;guerre par force d’oft ou autrement hors du Royau-

‘^î;p de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® eftoit par expres comadcmêt du Roy,amp;de fes fuccef-

de p^j* ^^adement fut depuis tenu pour priuilege,amp; eft de l’an

en vne guerre qu’il auoit eue contre ieCôte de Hai-il eu^^ß^^.c leurs pays,ne fut parles Flamens fes fubieâz fi bien Ce-fpi^ nbsp;nbsp;nbsp;^aifon dequoy,ceux de Gand,craignans l’indignation

.p ^‘^itce^^ J P^”^ iccrettes alliances auec le Roy de France, lequel (æç ï^^^lotitier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foubs fa fauucgardc amp;!: protedion. A quoy il î’in-

%1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit de nourrir continuelle querelles

Ah, ^^^ledüdîr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fubieÛs,amp; pource aufli qu’ayantledid Roy'

Wk'f^^^^oven il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ellant en volonté de laluy rendre,il luy fembloic

’°ifir d C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ aftaires auditCote contre les liens propres,

® ^yanger de la detention de fa fille,amp; beaucoup moinsde f^eterUeSte

preiudicc de la France.En fin toutesfois le Cote

Sblç^^^'^ylaleue

'^Qü/^'^^’^sau çquot; / ƒ ^’uquanteicfme denier de tous biens meubles amp;nbsp;im^

Ptat?ueFlandres, fi auant neantmoins qu’ellefe mouuoit de

**' nbsp;nbsp;^Côte,g^^*^X^^^°udition que ledit cinquantiefme fcleucroitpar

on authorité feule. Que la moitié dudit cinquantielmc

■-’■'• moitié pour ie Côte,amp; que leRoy y pourroit

li iij

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auoir vn home de là part pour voir faire bo amp;: loyal copte, Sc pourrcceuoittl^^' mains des députez du Comte la moitié dudit cinquatiefme. Que toute pcdoigt;‘ ne de Flandres fut cotrainte à. declarer parlèrmentla valeur deles biens,amp;’ toutfeferoit làns tirera colèquéce,corne de tout ce appert parlcttresdu ioiit^l^ ' 1 Epiphanie de l’an fuldit izp^.Mais le Cote conliderantquelàdilTimuhtion

^Jfemblte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuoirs palfez ne lèruoient de rien,il Et alfcmbler tous fesamys, parens,^ l

«ff rUndres. cofederez en la ville deGrantmot,aux fettes de Noël izifô.entrelcfquelsellodt 1

Adolph Roy des Romains,Edvvard Roy d’Angleterre,leDucd’AuEriche,ld / Egt;uc deBrabant,le Cote de lulliers, Guillaume de lulliers fon fis, lean Cótede I

^^i^^'^^bE-obert Cote de Neuers, Guillaume, Henry,amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

rlulntesJu 1-^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Namur, Sc plulîeurs autres Princes,Barons,'amp;:ChciH^ j

pre ence defquels le Cote Guy propofa plutteursplaintes amp;nbsp;doléances nbsp;i

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ce que ledit Roy cotre toutdroit

y etenoit a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tquellc il auoitconduitte vers luy,{oubs couleur de bone

oy, requérant au rette que le bo plaittr defdits feigneurs fut d’aduiferaumopé qu 11 deuoit tenir pour fadite file, amp;nbsp;comment il fe deuoitgouuerneren cela.

quoy urentarneneesplafeurs diuerfes opinions,Ies vues tendâtesàla^er re,^ es autres a la paix ôc tranquilité,amp;: les autres bralantes ôcdoubteufesenueb


SxafHons furies Fit-t/M/tf.

MtresJe fon^dclfeinA^r^^^^^ nbsp;nbsp;defiances au Koy leBcl,parlerquelksill'adtier[iroi[lt;Je

.vdc^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^nrrcprinfc, aLdAonlcr^

ircr en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difeours de ced œuure.Deudiçu'^

if Comte inanp-erde Is^o-i f: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cartel,le Comte quinauoit


cuv^Ôvfnfl-n toienc iL ce,^r■r^n„^r^ll nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,”‘^''°‘'^po^'^^^ut':rl3gucm,Sclcßanteali

T' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ P‘'^n]‘dremmt mit bonnes girnifons Jcd

quot;,^s^ YinbenufoniutrcßUcfoubsIes mcfmcsconucn3ncaamp;conditionspüi- /

Cor^l' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Et peu apres ledit Roy Edward amp;U‘ ,

’^'^‘-'’■ComteconErmeretlesrufdmesalSdcesparleursIettresmnm^^^^^^ / d^^pp^CrepromtrentlvniraurregouteamitidgntePigenceamp;atàanct^ f' f^y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^d^cant ledit Comte de faire tou/iours La guerreaüi II

deuxmoisapres qu ’ilen aurait elle femons,requis, \a

Gttfrrexu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;promirentqu’ilsnefèroicntlamalspaixuf [tdà^ .

frMut/f, auec e Roy de France làns le conlentement l'vn de l’autre. Que tous les enfant j ;

ta Cote G up lèroient compris en celle alliance la guerre durant.Etpour ce

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XIL

IcComte Guy ne fc fentoit alTez puiflant pour mener guerre auRoy de France, I 9 ledit Edward promit luy faire payer tous les ans durât la guerre,la fome de do. roilliurçs tournois à deux termes,amp; cepar dcfluslafomequeledit Roy luy a- Aiiiawti ’ uoitdcfiafaite deliurcr.En outre fut dit Ôcaccordé que Icfdites alliances feroiet perpétuelles,amp; ne fe pourroient deffaire ny dilToudre par Pape ,Empereur, ny pat lutte en quelque forte ou maniéré que ce fut, n eftoit du confentement des l 'lîuxpartics.Dequoy ncantmoinsleCôte cuy ferepentitbientoft apres, com-’neilferaditcnfonlieu.Orlcs Ambafladeurs du Comte cftans arriuez vers le l^oyjuy prefenterét les lettres de crcace duCôte Guy, Ôc l’Abbe de Floref chef

, • ’itWitc Amba(rade,fit audit Roy vnc femblablc harangue. Sire cell vne ver-! * ''^itcslouable ôc digne de recomendation entre les Rois amp;nbsp;Princes,entendre a-

* glande patience ce que les Ambaffadeurs ont charge de leur declarer,oftans * ^^Ituts cœurs toute paffion, à ce que fi l Ambaflade qui leur eft faite les con-! • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en reçoiuent plus de ioy c,amp; que les Ambaffadeurs en foient mieux re-

l • ^'^amp;diuorifez.Et au cotraire s’ils leur difent chofcqui leur deplaife que ce no

• lt;ilsfcacbét diffimuler leur colere,Scieur dÓner rcfpoce gracicule,pour le • ’'fptaàcVeftat auquel ils fot appellez.Sire,ic vous fupphe me pardoner li •^ttietdlerembftrâceenuersvous.Cequiferapourvousaffeurerqueienelay^ ■ï»gt;t^»raucüdo«tequeïayedevoftreiuftketónugntéenuerslesA^ •lt;Msvourlo««Vandementlavertud'vnfiboPnncc^u.acouftumede • »lt;«oi,üLhum«n=ment toutes fottes d’Atnbaffadeuts. Ot Siteloccafto de •4e«„uevcrs,ofttctnaiefté,eftçatlec6mâdemetdetteshaultamp;vettueux ■gt;,ltCôte Guy deïlâdtes noftte tteftedoutc fasneur,lequel ‘l”«hefvo ■^WTOusiequeiitqueluy voulieztenuoyetMadamePhiliwefafille. Au-'gt;«mveule tort amp;nbsp;gtande iniutlice dót vfex enuets luy, 11 vous ƒ uerttt t^u il ■Munit aucune âiofe devons en fief,iiy eftte aucntiemetvoftte oblige ou Wnt'atmefmes qtieles gtefsSc m^cffaits qu= ''°«’ auez «eteez “Y 'Stamp;,ôtfettnésdefquelsauttetnétilçouuoiteftteyo^ ■''‘'*uÂauiefteÇSite)queçuifquefesvrecedetsbublesScamiablesdeuom ■ Svoftte endroit tiêptoffitè,çourvo’ induite alateftitutiodeladiteDanie ^^tàlcfoctelatauoir de bref pat armes encotes qu il aimaft troç mieux çar droit pat vnc reffitutib amiable ScvolotaireScpar cemopndemeu- Menxife J« '^ttiNoftre endroit tel qu’il a efté itffqucs aprefent, que de proce et par vo-y e ‘ îbQÜditkbtrevous qu’il defirc âtotffiours cbferuer pour Ion feigneurSccote-' ^^^fVouïtant CSive') aduffez C’il vous plaiff a nous faire refponcecar v ous auez oulapaix oula guerre. A ceffebatâgue des Ambaffadeurs P lamas ’^^^’^rdbonditenceffeforte.PAcffreursleskmbaffadeurspoureeque^ ’ ^^^riiMQnepeu [outlet les téméraires baragues Scies audacieules re poces, * d'Imbue ny 1 autre ne font fuffffantes pour animer les cœurs puhl animes,te ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

'’Q'iffitdtay Ibgpropos .Mais vfant enuersv ous de plus de patiéce que le ne e ‘ 'i'oisA autât que auec v offre maiffre v ous v ous effes rebellex cotre moy ,i u biNQvi^^^darerqueiem’appcrqoisaffe7.dubutauque\leCbteGuy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MtnnjfeJ«

iS^Xtbtuevous pourrezV affeurer de ma partit efpere traite de forte, qu il repem A«ce. ^tiwaoccahovrde te repentir tout àloiftr de fa rebellion [au moins fi y contt ^'it'iqùd^ç^QYittemoy Itaffiuemet Sc temeratrement entreprtfe.Etpource que . \tb\s délibéré entioy et debref aucuns de mes gens v ersluy, pour plus au me ^'ttàixiÎQrtaetdefa'volonté,vouspouuezretourner vers vqfft^

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^5^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES LE BEL 4.ROY 4^.

qucs ceïle rc/ponce quand bon vous /cmbJera. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

ztcotefre- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^^bâÛiideurs Flâm^ns ^iucc ccRe rcfpocc rctoumcrecvcrslc CotcGuT, /

MttU^utr. lequelprcuoyantlefâixdelaguerrequilvoyoittôber furfes cCp2ulcs,l’â(liiili I

dedoncrdebeâuxpnuilegesauxvilJesdcFlâdreSfpourgâgncrlcscœursdeshi bkâs d’icelles qu’il cognoilToit e/lre aliénez de luy. En quoy ilproffitâ bicpeu, pour ce que fon peuple auoit deûa conceu û mauuai/è opinio de luy,qu’il2uoit beau faire pour les gratiffier,qu’encore ne pouuoit leditCote e/lrc bien 2iméL( » I Fell toujours veu que la mauuaiCe opinio quvn peuple conçoit vncfois de fon, I Prince,ne fepeult qu’auecgrad diffieuhe defraciner quelque courtoifiequele. Prince luy face.LeRoy de Frace plus irrité de ce q leCoceGuy luy auoitfiitini • nbsp;nbsp;'

n’en monflroit le fêblant, enuoya peu après leut

ttoy4. yer/ le partcmét,! Archeuefque de Rheims, amp;nbsp;l’Euefque de Senlis vers le Côte Guy de Flandres, auec charge exprcÛe de taicher premièrement dele diuertir partous moyês a eux poF[ibles,de fon entrepri{è,ôc au cas qu’il y voulut perfiller, de met tre leur interdiéiion fur le Cote de Flâdres. Aufïi il leur cômanda qu’ils aident a fc gouu erner, felon les occaûons quifèprefenteroient pour la conferuatiôde Ihdneur delà couronede France.Les Ambaifadeurs fufdits eûas arriuezàGad ou eftoitle Côte Guy,amp;le Cote Robertfon dis, luy déclarèrent eûreàluyen-uoyez de la part du trefpuiÛatSctrefviôiorieuxPhilippesRoy deFrace leur fou-uerainamp;trefredoutéfeigneur,pour entédreScïçauoirhleComteGuynduouoit ce que de û part auoit eïlédit parfès Ambadadeurs enuoyez audit Roy. Ilsad-

./cimoneße ^oncdcrentIcdîtCotedeuantqu’attendreïàrefponce,qu’ileut2penlerSecofi-mentMHcS- dcrcrles diuersôcdagercux euenemes des batailles,amp;:mcûneslemalbeureuxfuo cez qu ordinairemét auoiet eu les entreprises de ceux qui fedeuoiét contre/euf PrinceâcSèigneur fouuerain, auquel^fil vouloir bien amp;: feuremétpouruoii^^^^ aOaires)il deuoit garder la foy ddelitépromifè, Sans trop farreSlcramp;hS^^^^ quelques alliances,deSquelles il fc pouuoit beaucoup promettre,amp;poÆb^^^^f

Zffef/ptut peu receuoir. Que quant a fa Sille,le tempsScSês amiablespourfuittes pourroiér f voire du tout effacer la mauuaife opinion imprimée au cerueau du Roy,au moyéde l’alliance qu’il luy auoitpratiquée,^ que ce feroitlefo^i^^ rainamp;rtredeur chemin pourparuenirala reSlitutiô d’icelle. Cige touchât la voy( défait a laquelle il fe preparoit,il trouueroit en dn quenon Sculementilneptoi

^^^esremta dtcroit cn aucnnc Sorte,mais qu’il fe Sèroit braffé vn breuuage dont la digeliio^ flrMcet. tourneroita luy ôc aux densentropamere aigreur. Se aigre amertume. D’aquot; uantage qu’il condderaSl combléplus iuSle occadon le Roy fon feigneurauoif . de fcplaindre deluy cn ce qu’il contreuenoit ordinairemét à la paix deMeleuiJ, fredeurtle ^ccorocc Se faite auec les predeSieurs,par luy puis n agueres iuree, Separfes vai' /Mfx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saux ratifdee Se condrmée, attendu principallement qu’il ne deuoit ignorer nbsp;nbsp;1

fortifdcations. Se reparations,qui iournellement Se à fon adueu fefaifoiét en fa nbsp;nbsp;;

pays de Flandres deçà la riuiere de l’Efcault, qui eSloient direéfement contre la nbsp;nbsp;f

capitulations de ladite paix. Q^e nonobSlant ce,le Roy plus patient à di/dniu-1er les faultes de des vaffaux, quen’eSloitle Comte Guy à melpriferfes propres paldôs,n’aiioitiuSques alors fait aucune demoSlratiô de fen redétir. Ceqaear-moins il n’entendoit a l’aduenir laiSfcr paffer par telle conniuence Se diSfiniuh' nbsp;nbsp;.

don. Se ce d’autant moins que le Comte monSlroit vn trop aSpre redcntimeii^ ^^f^^rition de Sa dlle,Iaquelle toutes fois ilfçauoit eSlrenonnorce Sebiérriir

tee en la Cour du Roy Son feigneur. Se pres delà Royne.En foinme, qu’il n 'eSlr-inaSl que CCS moyens par eux alléguez procedaSïcnt d’aucune crainte qleR^f nbsp;nbsp;gj

î- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XII. «S7

''»’iny de fes racnaffes amp;c beaucoup moins de la guerre qu’il auoit mife en op-Wy de toutes les entreprifes qu’il pourroit faire contre la couronne, mais q

feule bonté Sc débonnaire inclination, iointc au maigre pafle-temps qu’il ÎJtndioit cnbruine de fes vaffaux, l’auoient contraint luy faire remontrer les .^WuGUtcs.Etfar celefdits Ambalfadeurs dirent en figne de celade Roy no .'uefouucrain feigneur remet en vos mains,le choix que luy auez fait prefenter 1. Sc de guerre. Surquoy nous vous prions nous donner voftre refpon-I /^idolucjcnfemble de nous declarer fuiuant ce que nous vousauonsaucom-

,^tncementderaandé,fivousaduouezlalegatiô de vos fufdits Ambalfadeurs. hComtc Guy ayant bien entendu ôcpefc les reraonftrances desAmbalfa-^'uniçyïance,5cfe confiant aux alliances qu’il auoit faites aueclcsfeigncurs ^Mjsn0mcY,amp;cenlaiufiice defaqucrclle,leur refpondit, que non fcul.ernet ’^îiulamp;oitScaduouoitcc que par meure délibération de Confeil il auoit lait Mtï auKoy defirace,mais aulfi que de rbehef il les affeuroit de fe mettre en ^uiîi^ouïïccouurit par armes,cc qu’onluy detenoit atort, ôc que iu ques a ^UoBneluy auoit voulu rendre par douceur i Lefdits Ambafla eursquie nous auons dit)!’ Archcuefque de Rheims,Sel Eue que e

^ustdtetdMoceiuGomt^patritentacUvilledc

Comte Guy 8t Robert fonamp;Uayvt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au

melbtionoai tout le Comté dePlandrcs.


ance,voyant t^ue nonobftanUes

Côte Guy de Tlindtcs,i\ncftoitçiÂledeU

-.ira ue ientteonte ue la suerte.defccndlt à mctuedlcufc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îquot; “

'*'«àtn!le,ouRobettdeBetbuueeItoiteirçetroue,StpuaaMMquette^^^^^^^^^^ .

■'«iiîraaorcsleficïe deuMl’V(le,ouilfeiouma(quelque teçs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

gt;a«t™ëdéRobtrtCÓte i^ttois retournât de GaCcogne. De ton q

aOi de tous eo!l=x,erruoyavne groffe troune de S“

conttelcdïtComteà’Artois,quipYes deVavi e c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v nbsp;nbsp;-vi rUwAns dlt;f

UsPWrrsielquelsenceamp;ererreomreaovelleeçarlesîlamm^^^^ ^*Uous,nutuetoumisen£uitte.Pbi\i?V«Irls vmquedu ComtedÄttors, ^U«ursmtresteigrreursymourutent,amp;t\edrt Comte çuntvrtfonmetsl s '*ta4e\«\W,l ÂA.\bemont,amp;tv\ulieursauttesfagneurs qutlerruoy. Wtwisdtdansgrandescbatettes en¥tarïCeUenA.tiois,ayantfcutmettre ^«««TOlabanniete aux armes dudit kttois. ku moy en dequoy, ceux de -

ÄytenoitaKtegexJe rendirent, St tetoubsrmrentv^açvorteruema '^gt;re4uRoy,antertoutesfois,que\eComteRobettàeNeuersfefutCau-'tMaccbnirvf de de neu de gens,Ce retrtaenlaNiWe deBruges.O autre co ^^WeLWdkrmisavreslaCutditeNiaoire vourfutuanttouCrou^fa ^*lsunne,nrrnt\esNi\\es àeCaSe\,Berges,S .-ry inocb.Eurnes SttoutW eamp; Wtt,W\eRoy dcVtancetecemvnmemev\\euxcomememet,\eque\avA-duRoy d KtvAeiettevetsEitvi^c^ ,\ama\ione ^atmvon c æ

W\eWWeÇonh\%,^aueceux\eRoy d kn^eteite feteùtetetNets\aNi\R

As ÇetçnétXa en. ’^\ns getande Çevxttecat\e Cote ne Çe bon de'Vitnv es,Vetoes tev oy as aVadbnex de eenx lt;m\\es denot’iv

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6^3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES LEBEL 4. KUï 45-

de leur ville, amp;nbsp;fe foubfmirent du tout afon obeiflance amp;nbsp;volonte. LcM renJattfoy. nbsp;nbsp;nbsp;le lendemain dedans la ville de Bruges,ou il fciourna quelque

pour rcfrcfchir fcs gcns,en intention de mettre peu apres le fiege deu«int i' de Gand. Mais à caufe des trefues qui furent durant ce temps accordées ent^ Igj Rovs dc France amp;nbsp;d’Angleterre, aufquelles eftoient comprins les Goni les Jeux pjjndres amp;nbsp;de Neuers, amp;nbsp;autres leur confederez, le Roy Philippes

tourna en France, plein de gloire de viôloire. Et furent lefdides trerucs^ cordees pour deux ans, à condition que le Roy Philippes le Bel reticndroi Flandres,ce qu’il auoitaquis ôegaigné durant lafufditteguerre,enfembk^ les fufdittes parties fe foubsmcttoient,commc de faiôt elles firent,detousicu

diiFcrens,amp; queftions, au Pape Boniface. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Auant partir le Roy Philippes laifla pour Gouuerncur de celle partie der ƒ paeulJt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit conquife,Raoul deNeelle Conneftablc deFrace,rrercduC^^^^

râtelle geu- de Sainôl Pol.Et peu apres les Rois de Frace amp;nbsp;d’Anglcterre,amp; le Coteder quot;nbsp;enuoyerêt à Rome leurs Ambafladeurs vers le Pape Boniface poiirrenio'' ftrerpar chafeun d’eux le droit qu’ils pretêdoient en leur fufditte querelle- es LePajjeiu^e AmbaHadeurs du Roy de Frace furent l’Archeuefque de Rhcims,amp;le Comte Je leurs Jif- (jg Sainól Pol.Du cofte de Flandres y allaRobert de Bethune fils duCóteCu^ mais onnefcaitquileRoy Angloisy enuoya. Le Pape ayant ouy tous Icldic^ Ambaffadeurs en leurs raifons,ordônaque le Roy corne caufe ôcfource de to les maux inconueniens aduanuz,remcttroit auat toutes chofes, Philippe e Flandres es mains du Cote Ion pere. Quil reftitueroit audid Comte, toutes es villcs,chafteaux,amp;: terres qu’il auoit fur luy conquifes au pays de Flandres,S-’it' nablemêt il rendroit au Roy Edward toutes les places amp;nbsp;forterefles qu

Cf,

^JJemilee Je Prélats,

” fur luy gaignecs au pays de Gafeogne. De cefte fentete furent expediccslettres ou bulles qui furet baillées audit Archeuefque de Rheîs pour les porteraüM qui en fut h fafché que le Comte d’Artois marri de la triftefleduRoy,P^u^ Bulles,amp;les icttaau feu,difant que iamais tel deshoneur n’aduiédroitàRoy Frâce,q fe loubsmettre a telles códitiós.Lc Roy ne voulut acquiefeer àccftelen têce,amp; fecrettemét fit praticquer Adolph Empereur des Romains,amp;pourledi-uertir dc la ligue que ledit Empereur auoit faite auec ledit Côte,amp;le Roy d Afr gleterre,il luy dona en mariage la fille de Charles Cote de Valois fon frcre,amp;h la trouuer en la ville deCoulogne,là où furet renouuellecs les anciénes alliatt^ d’entre les Empereurs Scies Rois de France,amp;promit leditAdolph tout fccouit ôcayde auditRoy. Voila que dit l’hiftoire deFladrcs,mais c’efi: cotre l’opiniodî toutes les autres,comme vous verrez cy apres. Quelques hiftoriens diient que durant celle guerre,Charles le Boiteux Roy de Sicile reuint d’Italie en France, lequel à Ion arriuee fit tant que trefues furent arrelléesamp; conclues pour deux ans entre les Rois de France amp;nbsp;d’Angleterre.

Le Roy le Bel ellant de retour à Paris fit alTembler les Prélats de France,amp;Icur monllra lettres amp;nbsp;bulles par Iclquelles le papeoélroyoitàluy amp;à fonfilsaifne qu’ils pcLilfent prendre amp;nbsp;leuer vne décime fur tous les benefices du Royaume, toutes les fois queleur confcicnce iugeroit qu’il enferoit befoing,amp;aulli quils peuffent prendre amp;nbsp;leuer deuant les guerres,toutcs les rates des Egliles,d vnan apres la vacation, qu’on appelle la Regalle.

neeimes il eft bcfoing dc racompter ce qui durant le temps dc toutes ces guerres, S.'le ’^’^ouble de tant d’affaires en Gaule, aduint en l’Italie. Le Pape Nicolas 4. dlîi’f mort,les Cardinaux apres auoir demeure deux ans, ou felon aucuns, iS.moi’

7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;finJ

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PHILIPPËS LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XIL ^59^ ûnsçouuoirfaccorderfurreleaion d’vnPape,efleurenten cefte dignité vu no nicPicrreBrutio furndmé Moron, natif d’Efernia^qui eft vn lieu pres la vi le de Sulmc,Hermite de profefTion^fc tenant en vn hermitage nommé Moron loing

‘ 'lîhvcuë amp;des vices des homes.Incontincnt apres fon eledion il Pen alla en a 'iilcdcl’Aquila,U ou il fit venir vers luy, tousles Cardinaux amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enou Fr4»fo»f.

^^luxiufqucs au nombre de douzCjla plus part François,pour grati et

i ^ItKoy Charles de Sicile,amp;c entre autres fitCardinaux deux emaites celtflin f.

1 ^^tnmé Celcftin 5. Au premier confiftoirequ il tint (commet e orço

( J^Kitrl’EglifeRomaine à fin que leClcrgéd icelle feruit exemp 'gt; ‘^'ûcouruïtellemêtla malueillance amp;nbsp;indignation de plulieurs qu e

rlsl’appelloient fot amp;nbsp;radotté.V n de ceux cy nome Benoift fubo •W’heouamp;fantvnperruis en la chambre dKcluy.parpufieu

•*lro™;eficeufteft4uellt;lueAngeduCKl)Ceeto^^

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;car cefte charge la excede tes fo . y^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,ß-n fonfalut. ijHÎtter le

WÙuyconfeilloLtquencedirnaVapauréilpourueu^ \klesfutaduertidec«chofes,8cfa.fatvenirversfoylePap^^^^^^^^^^ ^tQu’qt nbsp;nbsp;n • nbsp;nbsp;nbsp;ff,kl P rul’d ne reiettaft vue telle dignité,laqu elle luy e

«luyeftoitpoffibkqu . e . „a„j7jie»w«iirlt;i.Eftantderctour 7«doC,el. Aquoy 11 refpondit,«/«r.lt;r ce 5«

^quot;iMfe définit de cefte chatgele «.mois de fonP nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ’ ^^^„f^iPers

tnfon heitnitagc.Benoift de Caiette nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comroencemeni '•*' ’•

^^ctcdijamp;tfutappelléhonifaceS.dunom. * f,,/,f,„,,(lgerafttCe-VtsdePaesXuycraignâtqueleçeupleleine^

\MtSitenfetmei envtieprifô fort eftroitte,ou ille gaidaiiftques^ KttanonifaauCathal^uedes Saints,Loys neuhfmedun^

VçandpeteduKoy Phâippesleliel,Sc depuis ce teps\a,leàitKoy Loys

•H

Mlcbimt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a’jccoiàlcsRois ie Siâc amp;nbsp;A' Aragon,

.^WaauecePapcvouïonmctueQaLuukvx nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 a. rr,A«rrp^irt-

à’Axagœ cftoit AeceAé, Macrvucs ton frété U delà gu vt e Ski taL=rné^deftreuxdeioukïatftWe,nétS:enreîos duKoyau^

Vlt;\tnl«y efton efeheu çar h mort de fondit fret e, ftt yar \ enrremrfedu^^^^^^ gt;keatcotd auecVeKoy de Stóïe au conditions fiiiuan es • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;S„ j, ,.-

*^^QukuïokVaSïci\cauKoyCWes,eCpoufooitUR\VeÆysAVu7

Q^CWestcïoitcnforie (yueCWes àeValois fterc dur*!«». ‘^MïDçtsïc ^e\ qmtteroït amp;c renoncerok au droit patïuy ptete ƒ u lut le ‘Swl’m2on,patVmueftitutequc\u7euauoltfaiö:e\ePapeMamn.Les ''H’t^iuteattêàus ,matsVeCotute de V aVots nevouVut reuoucet au dtou ûu-quauec grande tecotupeu£c. iVauoueu eu dot de U

Katou,amp;c a\oYS toubeau peteXu^ douuale Comte duM.atue,a ta c ^^'^t^^cotumetVlttYtVteuoucalkau droit duditV^oyaumeAacques retourrta eu ^yunme.

Ott t\ Çut pat Ve eoutcutemcut N uiuetVeV tcceu Sc coutouue Vlt;oy u tt æ ^^'i5Jitae,tueiruesàVaioyedetousVesTtaur^ois.Nos CVttouiques dileut, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^on renonce À

3^Yvtdetit defc deSaite des ttaueqisteeottciVia aVAx^Vi^, - ïc^Ufe.

A Kta^ou,eÇp etaut t'aider deVuy courte tes euuemis, St qjî iVVtty tc-a.utue que CVtatVes de\ aVois Ç attriVtuoit pat Ve droit Cutdit nbsp;nbsp;au

’^d^ttVapoutVe regard de.VareiVitutVouScdeViutauce de ÇoucouVtuC at es Vç.VtapVes,^ta.outteVeVapelttVerueÇrue h.ra^ouuoisVlt;oy deSatdai^ue.

’^^?^}^^\^v^^_qtqxeVapaixeiV.oVtparruy\aVrace,Sî.VesVraqoVstauoVét


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PHILIPPES LE BEL 4.KOY

par victoires,partie par Tmiûez amp;nbsp;accords, carlcRoyEdvvjrd r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Lpoufa Marguerite fœur du Roy Philippes le Bel de Fracc,amp;:pjt

tlCCOr Ce m^rjAfy'C^Jcciip PhllltlPy^^K Im/ rt^nriit


------lU ƒ X LiJUil iV JLyUtlJC UU \JUJiLUigt;, neJJttUn dt toniques Angloifes difenr que ce mariage amp;nbsp;cell accord de la reddition du quot;jreofff. UC e c Guyenne ne fut pas fait alors,ains que ce ne furent que des trefuesi:

guc ong temps apres par vnepaix faite entre les deux Roys,leditmariaireamp;!c-dt^ccord furent faits(commenous dirons cy apres).

i ^^glois que le Roy Edward auoit auecluyntt-cfnT/i'Ild ^^^^^^.^^.^^‘-'^^^'■^^^^^^G’-yjfutentlogezpartiecnbvillcdc (jç ' ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oil auec le Roy Edward en la ville de iMeeketR

cede^^^^^ (^^^^d,prindrentderabfence deleur eheftouteItctu-

(dcfditcs trefues nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoirvn merueillcux mclcontentement

Gand en fiueiird 1^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^l^lmoient, Se enreiettoientlafaultcfurceuxde

rent^


Flandre}.



ctramp;amadoucrlcsDJu/ngt;h^ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

cnleurDoLiunir /u / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les auoirpeu apres du tout J

P^‘i‘‘^‘f^ÇÔsdeamp;rcpou.4c„mL,^^ I bl^z des foulL SC ’lîoiènSlT“ ^^nniercsdefDlnvfi^c • j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mirer incontinent en armes,

^nglois qui ovds'e h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b marché, ou pareillement ils trouueràla

rtit-liiiiries rois en ßrent vne telle l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^uoir en la villei’eßoictlàalPemblcz. LcsGan

cents aut^^^^^^

Jcrlêdcmain vifiter ifFquot;quot;''! ' ^^J^enr le demeurant en fuitte,ïien deliberezéà^ kerke

le reße de leur vit^ T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tant elîroitte quil leur en peullfouuenirtout

tois amp;nbsp;de^la tuerie de C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Edward aduerti delà furie des Gan

te de fon Royaume


étJclapDuvabandônéde fesprincipauxcofederC rlunfcjquot; CO Ré fans auoiKf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entrepris la guerre contre Philippes. Lccjuclddui^

pr jftreDresdeCn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cDouayScdeBethune,Sepaifantoutre,trouuarcncd

dhiin Pi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^cgt;ber[ de Bethune Comte deNeuers,accompagne

Sd-rric nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en diligence ahfemblez Sc qui en En furent défaits .

/nul ‘^^ttc. ^trmyedequoy leditCharlcsCdce deValois mit blé to f apres j J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U Roy tout le pays de Flandres en generalhormisGand,on

^-'r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^tireaueefesenfansjdeflituédufecoursdetousiesallier^^


faits.


flanJrei ton


ry-ai'/? J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onne viuante, nefçauoit de quels bois fiire Hefehes Sc de fa prcdiibirenfo^

g4»J4uoc!o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;calamite future, delaquellcil fur plus affeuré qu'auparauat, lorstjn'ó

,y vint aduertirde lnppointementôcTraiélcqueceuxdcG3ndàcachettes,fy^ on iccu,auoicn[faici auec ledit Cote de V^lois,par lequel ils fcfoubsmottoft àl'o-


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O O -Ó o ft pj


lt;4 o


lt;U aJ


G.


-ocr page 712-

en fInneres,

prifonniers en cichângeles vns des autres. L’Anglois trans fera fes forces contti les EfconoisjScPhdippes contrôles Flamans de la façon fufditCjCe pendant (]U^

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l-aguerre Sicilienne fe renouuelloit.

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Sicile pour aller predre la poifeifion Se ioiiilTancc

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou Royaurne d Aragonjes Siciliensprenans les armes femparerent despLicO,

des forts, ôedes villes maritimes pourempefeher que les Frdcoisn entraient en

de laques elfant tgt;arti d Efpaigne pouraller en SicileautC' I ques vne armee e mer, fut par les Siciliens amiableinentSefauorablentent I pour Roy dudit Royaume. 11 feinblott /

'7 Iuypourrcfpondredccelm rl ll‘quot;''°'^‘yn‘'‘^quot;^^^^^

rönne

'SA' aLcc ûmereia vieille ikiemonP

d aucune rrnmo' ^onitra Sc alfeura quiln auoit en ced a/faire de cncïloit contre fonn^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;innocence,Ôc à cdbattrefibefoiin^

- Ss;quot;^

battoir fut prins, Se luy Ce iettmtded^'‘^quot;'‘7‘’'Ar^^^^ re luy donf, moyen LommodtdTf 7

ccacviâoire;maisdcnulfrrda L ncencietUcques, amp;nbsp;fe defftrirAddl ^‘1 tant au-,Ifauorifort toufoL fonf“^ î“quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;covaigm d,v

inutiles. Donqucsfutceae2uer/ ’^^'‘'‘'‘''^A‘'quot;'‘'‘‘‘^'°‘quot;^'''‘^A (commediferilnozchtonLoA

la fœur de Philippes nefe/ludl ^^^A^P^de mariage fufdit d’EJrrirJ.^dc pereurAdolnh^amp;îl,.r • nbsp;nbsp;nbsp;A'’‘^‘“’quot;^‘'^°^‘‘l‘’'^biireguertetowelF’gt;'

a’ZAÂë^^rroyet Adolph, 0(10^02 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1quot;i'‘’l

pour luy faire la guerre CeneArJ ,°‘P^ auoit prins ärgernde liiagh ‘cnucequ-ilhiyfuoTpifm^^^^^

dla o-uerre de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;i gt;nbsp;^Sl^^^^uoit amené beaucoup moins detorc(b

Rov nnnrf-^i,- ! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^oïc, en Ce OU il fefloit laiffe corroiuprepai

liiert efleu ôcle priuins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quilnâuoit gardé la foy pronu

FraZcoZ^lfA f ‘”PAquot;'^^°^'^-C-nouueafEm

la bataille à Âe/^P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t'ûanrpar eux aidé âelècouru degens St d’argent,lieu

Federic tih d Ala u'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le rua. lUîtaullt alliance auecle Françoè, car f

Leëfmt d

' nés Icn, J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^oirtouûours detenu prifonnierpar le Roy Phil’A

Pour v^Üf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fufdits en l’an mil trois cens vn alla enFlanJi^^ _ ƒ

lefaifirtF nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^A^^^^^P^X^ff^f^uelles il tenait pour confirgueesScüenn^

âu moyen de ccj receu oirpar tout en qualité de Comte, dccoinnid''' nbsp;nbsp;ƒ

enclin t

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* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lift

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comté de Flandres

g-Gand, ou il fut auec vne gran e g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;façon du gou

Xd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y firplufieuEsbelles «'^“quot;quot;XS.eutenant

! 'quot;quot;‘''nili ^'’“‘^•Cela fX il commit pour Gouueme ut amp;

quot;’«'«y laques de Chaftillon feignent de Leufe amp;^d Cond

-neur.iint

es


%n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Flandres, fit cornxi.^

ne furet iamaisacii^.

sprcs y furuindrcnt contre ledit gouucruv.. és ^^poürfuffi \ nbsp;nbsp;Caifel, de Courtray Ôc plufieurs autres, amp;c pour

Ms I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b a filment s, il mit fus des tailles û excelfiues

Mççj ^Phefiionspeuple l’efleua en armes pour refifter aux

^’^^^onletourmentoit.D’auantageilfouffroittoutesm , Ce qq^commander au plus foible, amp;nbsp;^euefïuria

^iJti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fembleroit^ amp;nbsp;fiiuorifant èc fouftenant les grans imfeßtie»Si

™nu peuple. Lesgrands riches eftoienr exempts des CO-petits accablez d’impofitions. Et bien que hrê{ quot;^P^^hitcs ^^g^lircntpremieremêtaugouuernciir,puis êuoyaflent au Roy mefme,fi cft-ce queiamais ils n’en

villes fe defmirêt de l’obeiffance du Roy fuiuant V ^^üragç JJ “^^ges,quî fut la premiere qui fè reuolta amp;nbsp;qui donna oc

^’auap^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fcreuoitcr.Ccux de Bruges donc ne pouuâs amp;:

Gouuerneur amp;nbsp;des Frange ’■

%f .Miiy Q ’ l'âlïctnblerent fur le pont,là ou ils tuerent plufieurs fe allèrent deuant Ion logis en intention

■'Itç ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne Pen full fuy delavillc.il feûuuaà Couttr

KÏÎ''?Bruve,r.7, auquel il fit fes plaintes Sc doléances de la mutine-

délibéra de ruiner ladite ville, ôc faire pafTer au fil

Kr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^elle» pour punition de leur rebellion. Ceux de dedans

Güy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tomber fur eux, enuoyerent prier lean Comte de

^te, enfans du Comte Guy de Flandres deles venir fecou ^ftat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nombre d’hommes,amp; y faifâns aflemblcr les

' k,^t^elques villes de Flandres,ledit Comte lean leur fitv-'^sarnis

* Sc tV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tniferable feruitude en laquelle vous elles detenus Tjr^nßt

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ties François , il vous relie quelque fouuenance de la

'Mb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^V'^ux fubiets vous deuezàmonfeigneur le Comte mon

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 entre le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ lïiaintenant prifonnicr auec bon nombre de nobles

jienepcnlè point qu’auecvollrc abonne occafion vous ne preniez maintenantles ar-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;la vollre. Or auons nous mené par

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sc fay nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;capitaines,amp; foldats, lelquels vous peuuent gran

‘Mcç nbsp;nbsp;gardej. ]*^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affaire. Si donc vous aimez vollre honneur, fi.

'^tej nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4’^^^ '^t)us deuez à monfeigneur le Comte vollre

la nbsp;nbsp;æ t:o^mun droit des gens vous obligent à pourchaflér

'^^^^tezp;,a vous deliurer de la miferable tyrannie ou vous e-François, fçaehez maintenant cognoillre amp;nbsp;employer

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^^^LIPPES LE BEL 4. ROY

It nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuriez le plus deßrer en ce inonde, qui dlidi- • j

Pire PeiçFnpnr r, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^g^lnimortelled’auoirdcliuréro- • I,

fivousnvvo ^^^^p^ildnou ileli contre tout droit detenu. Oubicn • h Dernctncllpm^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VOUS deûreliez ôt^attoutz •

neoccaßondevr^ nbsp;nbsp;nbsp;i - j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a hduenir vous n aurez such /

‘'r--

liitude dvoH-rp r, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous aimez le mieux,ou blet-' /

^^oant entre vos mains

Le Comte ! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

S^^^^^i’vnardanTdeßTdr^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dAs troisellats a-

oiais elle autre nn,,^ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^Ipodirentquelcurintentionnauoitia-

te publique amp;nbsp;Dourd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dangers pour le maintien de h liber- i

Miftn J» pourueu OLhls^n/r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la mifere en laquelle il eüoit detenu,

Qu’ils n’enaunipni-^ 1 ^^^^^^^^^^^^^^^clôlutionauditComteacaule ncaaimblelt;t.De b Jvillesqtiilcs auoiear tnuo)'tzice-

utrs luj.


Comte lean Ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P‘^o‘»‘‘-cnt deduenir bientoülcja

contre vn upuiûiintRoy, auquel elle âuoitiürchde-

FIN pv DO VZIEME LIVRE DE

-ocr page 715-

LHISTOIRE de FRANCE-


cefte reuolte des Flamâs afTeurcnt que le premier lieu ou ils comencerêt àfàireles fols fut en la ville de Bru ges^i elf ce que la façonôc là caufe eh eft diuerfement racotec, car il y en a qui ont efcrit que la populace de ladite ville tira hors de prifonvn petit vieillard nome Pierre,tiflerah de mefticr,borgne,amp;côtrcfiit,grad ba billard amp;nbsp;mutinjque legouuerneurdu pays auoitfait mettre en prifon pour auoir trop bardimét parlé con-tre les Frâçois. Adonc la populace le fit fon chefauec


^^iidicf cffrôtc grad de corps,fort amp;nbsp;cruel nômé Bridan,amp;delibera de faire '’'tvnccniellc boucherie. Mais les François affailliz par ces beliftres achar-^(edcfendirenttrcfvaillâment contre eux,de façon que la plufpart d’eux crai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Relire prins amp;nbsp;punis, feh fuirent hors la ville de Bruges, amp;ehtrcrcnt de for ' fciaiis les villes du Dam,d’Ardcbourg,amp;de Malines Jà ou ils tueret les Fra- f«»-(j'^^^Juilsy trouuerent. Les François qui eftoient dedans Bruges, enuoyerent ç^^dcrfecours au Roy qui leur enuoya 150.chenaux fous la charge de laques

S.Pol. Chacun penfoit bien que le Cote feroit vue cruelle punition de ^*quifetrouucroient coupables de ces feditions,amp; la populace qui eftoit re l^^'ledans la ville de Bruges,craignant que tant ch particulier qu’en general on ^^nitrigoureufemêt,fit vne fècrette coniUration de tuer tous les François.La Câpres que leCote de S.Fol fut entré en ladite ville,corne les François furet . ‘^”%lasamp; recreuz du trauail,amp;: dorrnans en feureté,quelques vns des parti-P^'^sdîbcoiuration du tilTeran amp;du boucher,amp;qui ne s’en eftoiêt point fuiz J mirent fecrettement dedâs la ville. Eftans ralliez enfemblc,ils rem

l’air amp;nbsp;la terre de Griz,de turriulte, amp;nbsp;de frayeur,amp; à mcfme inftant cha J ^Proprietaire amp;nbsp;maiftre de logis tua foh hofte en fon lit.La noblelTe Flamah- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par

U 'iriieftoitdedans la ville ayant pitié des François, en reueillaamp;: fauuaplu-voulans fauuer hors la ville amp;nbsp;prêdre leurs cheuaux amp;nbsp;armes

' ^renttellement furpris qu’ils ne le peurent faire. Aulïi la populace auoit mis peufe ptuue triers des rues de grandes foliues ôc poultres pour empefeher le pplfage aux

amp; aux François. L’hofte du Cote de fainél Pol qui eftoit ^entilhom-^^^ouaauecques quelques autres,mais toutle refte des François fut tué. S^otilsbomcs Flamâs voyas la populace toute furieufc,amp; fahglâte du fang }r:haudamp; bouillant des François, craignoient quelle fevint ruer fur eux, die eftât plus quefaoulle du carnage des François, fc contêta de cela,Scies pk,

Kk

-ocr page 716-

Ze Comte

gentilshomcs nc luy denierei: aucune chofe quelle leur deniadall, füccómolls ainn lesvns auecles autres,St la nobleïTe comêça à deuenirpopulaire.Philipptf f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Flandres j nbsp;nbsp;^ Cote Guy auoit en la Pouillereceupiuheursbien-faits du Roy Charles

Ê nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feconrs des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;on don beaucoup dc villes St fci^neuties,Icfgiielles

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiens. 1 re it toutes audidt Roy, St fè tira de Con leruicc, afin de pou noir fans aucune

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ferment,fecourir fa patrie St côbatre contre les Francois,

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouble. Le Roy le Bel auoitdreifévne^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laquelle ilvouloitïètrouuer en perfonnCfauec

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lokcouunrdcccnor.iacIcsFllmlff ‘gt;^^^^^ LeRoydAnglacc^

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auilnevnnlnm, 1 ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tant amy du Roy dcFtace,

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PmsLamp;mfLbboti I

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rn.f.if.u, Oiiu/'cnimcjecn/nsfi°'^ '^‘PP^vIdicaû femme quieHoit fernd’iahy.

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f CiivneemfJS \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mUheutaduiennebieatollîwlhc

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^npeinedeceamd/nr r .1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^on mary luy difoit, amp;dlan

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Roy nefçachdr dr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f'erc, luy ft incontinent entendre ccLi

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comença à fe defFer ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuoit deffier, veu qu’aucun neluyeüoitnônic,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Boûeduc il dit au’d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celle eau fe lors qu’il arriu.a fur le pays

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs villes âcaufe de Ch nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;combatte pour lors les ennemis, nyaïlàillir

ycrquil’e^ la làiCon ripoumufe d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ilauoit des liens,laquelleilcolorade

FrJe,fansauoirnen

•^pVokaeequedifentguUgfelSalk^^^^^^

Uouin le ieunelLPr J‘1^ Philippes fis Jelie-Comte de (^^der à loii beiuDere en l’P _^^^F^iflilt;^fme auoit inllitué,difoitdeuoirfac-aree. foii Pontifcat on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bonifacedcfiroitextrêmement que durât

lion il voulut .Dtnrtr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerre fâia£te, St fembla que pour celle occa-

^loycômàdfdem nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^nom,letiltre, St la qualité d’Empereur,

forces ^^AEie. Adonca nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il pourrait deforces de Frâce,

r» nahe, toute la Nobled^ce grand lubilé, le Côte Charles mena en Italu

Patrimoine de fainü Pierre ^ot'tfacelecreafooLieateaantgcaealiu

tellement ouf le f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guelphes eHoient plus tynedeaintaigties,

GiMesct- TEi]frcinegt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bappelloict Blancs ôt les autres Noirs, ôtles affaires'^deh

quelques Gibïlhm oui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutes fois nÔ tft déplorez qu’il n’y eut

tilshomeuF! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^coient Stprocuroiétlebien de leur patrie. Les genre pa/gt;ehj v(;pg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Pape Boniface qu’illuypleut enuoyer

J 3'' ^cursdifcords,ôtpource{lelfeâ,lePapt fort fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qtri efloitvnhome de belle ôtgrâdepfenfe, amp;:

ticrfh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cuuyerpour eelt nïtaire, vn name

naffpne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^^^^^fsmaifons-ils cRoiéten diiferét entre eux,ilsncdó

eurs ^^isoccaüó de retourner en leurpatrie.CharlesCóte de Vdoi^ accoudunJt

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■’HILIPPES le bel 4. ROY 4ÿ. LIVRE XIIL i^Mumeauxautrcsgucfïesd’entre voifins, amp;zne cognoiflànt auClinentcnt

^’^ditiondcs difcôrdesamp; fadions ciuiles, eftant cependant magnificque-Tuf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Florentins J demeura quatre mois auec eux. Partant delà

Calabre, d’autant que Federic Roy d’Aragon auoit prins ^Herr« cml * 'ppcs fils du Roy Charles le Boiteux , corne il alloit en Sicile,Cans fe douter nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'”**

^^^ücuncfurprinfe,amp; auoit reprins la Calabre. Le Comte de Valois eftantàrri-

'^Calabre prefenta la bataille à Federic. Mais il n’en voulut iamaismangen

*iayant Charles reprins la Calabre, amp;nbsp;voulant pafl'er en Sicile j il contrai-

0'^ ƒ cdcric de rendre ledit Philippes amp;nbsp;de iurerfblennellemcnt qu’il n’atten-^f°'damais aucune chofe fur le continent d’Italie, ains ne pafleroit les bornes

Sicile. Leonor fille de Charles le Boiteux 1 uy fut donnée eii mariage à la le Pape amp;nbsp;ledit Roy l’aideroiét d’armes, de gens amp;nbsp;d’argêtau recou-

„ du Royaume de Sardeigne ( lequel ou quelque autre qui que ce fufl) îcquisilquitteroit aux François la Sicile laquelle cependant iitiendroit

En fin ces conditions furent de nul effeôl à l’vn amp;: à l’autre, amp;c le ma ^^neferuitderien.

^ïntlcCóte de Valois rappelle en France par le Roy Philippes îbn frère læsaffaircs qui fe remuoient en Flâdres, le Roy Charlesle Boiteux defiroit

Ç Sarrafins habitas de Nocera qui tenoient la fupeiftition Mahumetique

réduits au Chriftianifmc, nbsp;nbsp;d’autant qu’en la guerre precedente d’eutre hitmettßesi

j/Kbarlesfonpere ôc Conradin, ils auoient tenu le parti dudit Conradin, .^^itvoülu qu’ils luy donnalTeut deux fois autant d’argent que les Chreftiês W ville luy en donnoient, car clic choit habitée par les vns amp;nbsp;par les au-fJrauoit il tellement tourmenté Icfdits Sarrazins, qu’il les tenoit prefque *^^Efclaucs,toutesfois par leur induftrie, fobrietéjamp; frugalité,ils auoient

(; plus acquis de richeffes qu’ils ii’cn auoient eu du temps du RoyMain

gt;del Empereur Federic,bic qu’ils fulTent fauorifez amp;nbsp;fupportez d’cux.E-^dorscótraints par le Boiteux de recognoiftre IesvsChrist, quelques

‘^firent baptifer, les autres demeurans obhinez ne peu rent ehre conticrtiz ƒ times par coups amp;nbsp;tourmés à renier leur faulfe religion. Ehant lors la paix

'11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;1 b 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• T?r ■ I T 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(hrißianifmt

j| 'te a celle partie del Italie, quelques natures Elpaignols amp;nbsp;Italiens accou-j^'''^^àviure de la piraterie, amp;nbsp;de la guerre firent leur chefvn Téplier nommé I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la PoLiille vindrent aflaillir la ville de Salones qu’ils prindtent amp;pil

rendirent la mer amp;nbsp;la colle d’icclle peu feurcs,pillèrent l’vne amp;nbsp;l’autre

Wnt vne vraye guerre de Pirates,mais encore no telle qu’ont acouflumé les nobles amp;nbsp;braues larrortSjCat ils n’öbeiflbiet point à leur chef Ils tue-

Koger, amp;nbsp;ne fe contêtans de l’auoir tué,amp; ne pouuans endurer ny vn legi-vn illegitime chef,amp; commandeur ils cflifoient tantofl vn chef tahtoll

''®2ütre,amp; les tuoient quand il leur defplaifoient. Et ce qui elf le plus efmer-oiteefte guerre dura bien douze anSjbien qu’elle ne full entretenue ny con^ Leur lon^ut '•‘^tepar aucune difeipline militaire,amp;qu’ils n’eulTct que vingt galleres à troisXquot;quot;quot;'

quelques autres petits vaiireaux,mais ils efloient de iour à autre fecou

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Grecs,EllansadonCparuenuz à la colle dcl’Attique, ils tuèrent le Duc

Q Athencsdela maifon de Brcnne,amp; prindrent la ville d’Athenes,ôcdc la titans Tuèrent h fnlaMoreCjiadis nômec Peloponcfe fé faifiret,amp; apres auoir tué les Icigneurs hançoisqui pofledoient vnc grande partie d’icelle, ils femparerent de leurs”'^’ waifons,femes amp;nbsp;biês,amp;: là efleurent leur demeure, delailTans peu à peu le natù rd des pillars,ôc Facoullumans à la façon de viure des voifins ou des habitans«

Kk ij

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GüS

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Caßahan Roy des Tarcares que nous appelions le Grand Cham auoù vaincu

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cia. les PerfesSc mis la Perfefoubs Ca puißance.IlauokelpoufelalilleduRoyd’Ac-

meniej a la prière de laquelle il fekoit fait Chreßien. Et apres auoir vaincu ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;saî,g„e autc j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^gypt:lt;^ßl conquît la Syiic. Eßant aduerti que la Perfe fc rebel-

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^chrefltens cnuoya ßs Ämbaßiideurs au Roy de France amp;nbsp;au Pape Boniface huid-

’ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour auecques leur commune

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jf^^^.^°^^^^’^^^^^^^^§^^^lt;=ouurerlefacréRoyaumedeHierufalem.Bonifie^

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dctrant fon Pontifeat les Chreßieasrccouura/feni

quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RovleBe^J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ôcenuoyaenErâceau ,

ne voulut incont-ir, i / ;^^^^^^P^^nfe de la guerre fainlt;ße,öc aiicasquil ƒ dons ôc excommnn^^ obéira fon mandement, il lemenaßoitde fes fulmina- j , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yilled’Apnnierfr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^I'Archmcrche'dcTh^'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pluH^urs vilks qu'ilpea M

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iiedimité ilpicmif '^^‘^‘^^‘^‘j^quot;^‘}‘'‘^‘]^‘^‘’‘l‘^^^I^uefqusCeviiellem«ic

duR.oy,ainselloirnn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^‘C°‘'^l^ditEucfque qu’ilnetenoiirien

. _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cub.cäduPupc, tantuutcn,pohqu'aulj„n,»d.

J.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d,c contre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^‘^^‘^PPdle’^poyrfepu^trdecc

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'.‘^dcRcyfut.

I fois qu’il fußmoleßd en G n J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le punir, il ne voulut toutff

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dvn grand Prince de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

rr J ’^^^^^P^endrela venrredcf^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ont il fe pourrait vanner,gueden •

'Vgt;t4,. at gurdccnfrcIcsmZ‘s^d°i'A^I°^‘'Pquot;^fquot;'^‘^'‘^^^^^^ Pt-es ^outâloifiraduiferàcen, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Narbonne,pourpuisa-

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;irrité de cela ôceminxr^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Boniface futs;ran(]e

i g^dlhdmcRomiin purlea ''P^ ’^^°y^'^’'‘^^’d‘3credc Nurhônequidloit ' p'^p^nda

^»^/ques. . -^’-^Ifile^ Pape parordnnntjr, r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dApamiers en toute liberté.

culTent i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^«d.t fuMs de France qui

' voulut tenir ùRome. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tiÆgnu, en m Conaleqii

/que ledit Pnpr enuova/lmißfr'^^'f ‘'°'' Chronicques. D’iutra diùi d’Apamiers fonL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de commandement put

fe preparer d’aller outre mer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^’incontinent ôc fans aucun delay ileuiîù

fqutendre, pour les grandes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P°q‘gt;uitpourJorshennanri,t

voyant qu'ilne pouuoit obl’enirrefoAff'f°T-

I^ptiueroitdefon Rofi‘ml’c‘f'’^‘^“u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uobteinperoitau Pajgt;^

fon»,er, nbsp;nbsp;nbsp;JementIc Roveul’il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n- nbsp;nbsp;nbsp;‘f^^^P^^ollestrop haultainesindignèrenttd-

. ! cqngnofrfncfdféf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ceschofefvenuoib

/ rrcmettre de nrendrr^ r i r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^n eut en aucune maniéré a ft^'

gqeleRof uf t J quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rubTideCurles terresamp;reuenuz Je J'Eg/ire./Ü

r e qoutraintdeCuredcauIe des grandes guettes qu'Jiét-denoit

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PHILIPPES LEBEL 4. ROY 45. LIVRE XIII. «O i.

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ft kt'

Hcnoit pour la garde S: defFence de fon Royaume) amp;nbsp;outre plus lt;jue par la con-tumaccdu Roy,amp;pourcequ’il auoit detenu prifonnier fon Ambafl'adeur con- / uclcdroid common de toutes eensdeRoyaume de France eftoit deuolu a I’E- ** giwRomaine,amp; run obtemperoit aux commandement amp;nbsp;deftences du Pape, juPaptit»» ' Hicroittcnu au nombre des beretiques, auecques tons fes fauteurs amp;nbsp;adhéras. ^Archediacrecitaplufieurs EucfqueSjAbbeZjTheoIogiensamp;autres Docteurs iccrtâiniournommé,pour fe trouuerdeuant le Pape à Romejamp;annulla toutes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

« indulgences amp;priuileges donnez aux François par fes predccelTeurs Papes, i ^'fterigueur entedue, le Roy en la prefence de fes Baronsamp;de tout fon Cofeil, / ^^nitnanda par meure deliberation de toute i’alfemblee, que le premier Legat MoJfß» ''“luoit outragé le Roy futdeliuré,amp; que tous deux Gns delay enflent a vui-

ion Royaume. Voila ce que quelques hiftories racomptent, amp;nbsp;d’autres di- j '^uelePape enuoya l’Archediacre de Narbonne vers le Roy auecques vn lt;nbsp;J ^P^*’^uclildemandoitauditRoy,filfctenoitpas fubieôldeluy, tant es sfcrittin temporelles que fpirituelles, kiy deffendant que deflors en auant, il ne

P^^neleuaftaucune chofedesRegalles des Eglifes de fonRoyaume,quoy qu’il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k’no/

amp;reuoquoitlediól Pape toutes graces, indulgences, amp;nbsp;oôlrois

r*l auoit faiét en faneur du Roy pour la conduitte de fes guerres, amp;: fi par a- S ^''’iladuenoit qu’il fit lc contraire,lePape declareroit le tout nulamp;fàns effeél.

^ant aux Prélats de France que le Pape auoit mandez aller à Rome,le Roy j ^Mut permettre qu’il y allaflent,toutesfois quelques vns difent que lesPre-’‘'tteuferent enuers le Papc,de ne pouuoir aller a Rome, tant pour les guet- vont 4 .^cme '‘^Flandres,que pource que le Roy auoit peu auparauant deffendu de por-

i®fny argent hors du Royaume, mais à fin qu’ils ne fuflent reprins de defo-J‘^ce,ilsenuoyercnt vers le Pape trois d’entre eux pourfexeufer. D’autres h«rnlerr49 celle legation des Prélats fut par apres ( comme nous dirons enlbn

Pape plus que deuant irrité de ce que le Roy Philippes empefehoit les ƒ de France d’aller à Rome, l’excommunia, difant que pour auoirmis .. vn Euefque, ôc prins amp;nbsp;recueilli les biens des Euefehez amp;nbsp;Abbayes

^*S^vacquant,amp; fattribuerle droiéldes inueftituresfacrées,ileftoitdigne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d.»

A^itimunication.D’auantage il difoit vnc chofe dont tout le monde fefmer j ,pell que ledit Roy ne deuoit feulement par tout droid facré amp;nbsp;pontifi- î ^'iflorer refpeder le Pape,comme le pcrc des âmes des Chreftiens, mais i

deuoit rccongnoiftre pour fon fouucrain feigneur amp;nbsp;Prince en toutes (

^'Papeeferiuit àtous les Prélats amp;nbsp;Seigneurs de France des lettres, par Icf- j phsillcs quittoit ôc dilpenfoit du ferment de fidelité qu’ils auoient fait au ? ^y^Bel,duquel il mettoit le Royaume en interdidio ôcproye.Il dbna à l’Ar p^^crelufdid la charge de declarer cela cnlaprefcnce des Seigneurs amp;Prc-^^^^'lcFrance,aucc celle bulle d’excommunication amp;dc difpencc du ferment ^^hançois enuers leur Roy, lequel mit hors de prifo-n ledit Euefque d’Apa-

le Comte d’Artois brufla ladite bulle deuant quelle fut leuë en la pre-Seigneurs,amp; chafla rudement ledit Archidiacre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

pendant que Boniface fe mefloit des affaires de France, d’autres nou- | foen Italie,amp;a Rome mefme il fit la guerre auxColonnois j

ce que quelques vns difent) que d’autant qu’il eftoit tout Guelphc amp;nbsp;en-y

Kkiü

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, t^my capûal des Gibellins, il les vouloit tous ruiner Se dellruire, defquelsles 1 q ^^^oiseiloientles chels, ioit quil fut oifcncéStirritéde cequelesCo' ƒ f'tn^e'ice de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^PP^yez fut 1 antiquité de leur NoblciTe, St fur la grandeur^delcunti-

quiluy eiloientredoubtables, auoient pillé fan baaave(auquel y süoic ^’^^B^^^^^ors qu’il fen allait en la ville d’Anagnia dontileûoii frld^ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hs feiloient emparez de quelques villes appartenantes àl'b

decret folennel faiéien Canfiiioire,oil.de ferentDourr^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Colonnois Cardinaux, toutes fois ils neliil

Chreiliens def nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Policitoienr tous les Roys St Princo'

geils l’accufoipnf J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Celellin, homme de bonne St fiinte vie. D’auantF

nommer Pane nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’herefie, St en Un ne le voulaient aduouer

»litre Saul- Icfquels il braifoitdauantage contre celle race des Colonois, cotte . Pc, hérétiques St anth nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ilpotiuoit,les difas edrerebelles àl’Egîi

'b ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;où il fut fort bien veuamp;t r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Colonne fe retira en France,

P^^^^ntpour euite^rl f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres Colonnois fe retirèrent làouils

PoixanteSe Z^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ondit queleBelpromMce

pourquoy.Guillautn^n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuoyez,mais on nefçaitlacaufe

enuironl’an 13 oz,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou procéda leur haine. Ces chofes aduindrear

Ibientaupays deFlnndm^^^ ^lt;duertides nouuelletez qui deiouràautrecroil'

ComteRobJdfnoïl°quot;yy quarantem,Ue comblai foubsbeUge ƒ.

. ■• ;“''Co«/w„.jcAquot;x™7rXtSxX;rcê;r':

Celle d’Italie GuvPrin J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Philippes fon autrehls nouuelleinent reueni

^lâtnansrnan ir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oJ^^J^^:deLeevverghen, amp;c autresle^uehlefdiii

copao-n / nbsp;nbsp;nbsp;oient ePre capitaux ennemis des Français. Ces Seigneurs 3C'

Uret^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^êj^^duFranCjd’Yprejamp;d’autres villes,cédas au téps^i^

redit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aires,S^nedefdaignerctpas dereceuoiren leurcopamie,cePier

ceJer,,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^PP^f^ons cydcüantprié, ôc de le faire Cbeualier. Le BoucHcbnc

P nbsp;nbsp;obeilfante a fes Cotesôc aux Seigneurs du pays quelle fut alors, Seh' .

baltst' en- . vnsnyles autres ne furent tant populaires que lors,de façon qu’ilfcni' *i^lef^Mle J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comtes ôc Seigneurs combattilfent à qui plus vferoi^

d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contraire le Comte d’Artois allait en celle guerre auecpb*'

^hardielfe Sc de fureur, que de conlèil ôc de dilcreti6,ôelèmbloit qu’il menait nbsp;nbsp;l‘,

csjtrançois comme fils eulfent elle gens indomptables contre vnenatio vilt poltronne, Sc qui eufefe mille foisvaincue. Pres de Courtrayferencon- nbsp;nbsp;l'/


)gt;


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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XIII. lt;^71 ^flt;:rentlcsdeuxarmees5 en vn lieu nome Grœrninghe. Les Flamans feftoicnt f^pcz en vn lieu fort de nature, amp;nbsp;Fauoient encore d’auantage fortiffiéparar- / ^pcsjcn deliberation de liurer la bataille au Cortite d’Artois, eftans a ce de tat A / P^scndinsqu’ils fçauoient eftreimpoflîble de pouuoir paruenir àleurinten-L qu’ils craignoierit qu’autreinent ceux mefmes qui

mis de leur parti ne changeaflent d’opinion. D’autre cofté les Fran-^i^iifesau pollible de la refolution des Flamans, entant mefmes qu’eu efgard '^rgrofletroupCjilstenoient défia laviôloire pour afieuree, firent telle dili- de fUmans. S^‘\^(|uilsfetroLiuerent le lendemain pres des Flamans, qui commencèrent ^^['•lonnerdu grand nombre des François, veu le peu qu’ils eftoient au pris

ennemis.Le Comte d’Artois ayant appcrceules ennemis, mit fon ar-'’’^^''ïbataille,amp; comme il vit que les Flamans ne fe remuoient point, il com-^‘^îafes gens de donner le fignal de la bataille,de fe ietter dedans eux, amp;nbsp;de ^^sraiicôbat.Regnaud ou Arnoul de Neefle,Côneftable de Frace voyat ce ^^^ädement duComte d’Artois,tafeha de le diuertir de l’executiô d’iceluy,Iuy '’’^OHftrant que fi les François alloient charger l’ennemy ils iroient fe precipi- i«?. ^*'urafleuree ruine. Que le lieu ou l’ênemy eftoitcapé fedeffendoitdeloy que quand bien les plamas ne bougeroient d’vne place tous afiis,ils e-forts de la nature du lieu ou ils eftoient,qu’ils defferoiêt les noftres. Le

^«Artois eftoit tranfporté d’vne haine implacable contre les Flamans,amp;ne ptcceuoiraucun confeil, vouloit(quoy qu’il en aduint ) les alTaillir, car prifon vnfrere de Guillaume Comte du Val

.'^inqu’il auoit prins en vne bataille. Le Conneftable auoit efpoufé la fille , P ^illaume fils du Comte Guy de Flandres . Adonc le Comte d’Artois dit au ,^’^l^âble,qiiiluy auoitdonné vn bon aduis: Ahlafchc traiflre, ie congnois connejfAUe^ , aymçs plus ta femme fille du fils du Cote de Flandres,que le bien de r Fvtilité publique. Pareillement leditComte aceufant de couardi- commande-

‘J^trahifon tousles autres qui luy voulurent dilTuader le combatjcomman ment de coat allaft attaquer i’enncmi,lcquel il difoit fe cacher de peur,amp;que quand

“nevoudroit mordre du combat,on l’y tiraft par force. Les feigneurs ôc ... qui eftoient là,entendans les parolles iniurieufes que le Comteauoit

J. ^^Conneftablc n’oferent luy contredire, amp;c le Conneftable irrité amp;nbsp;aigri J f'^nerefpondit autre chofe, linon que ce iour la par fa main il prouueroit j^.^Q^ctaire de ce que le Comte luy auoit dit,amp; que puis que ledit Comte vou- j^ß^ßiation *Wrefoyamp; tous les autres qui eftoient en celle armée, amp;nbsp;ruiner la Fran- d’actufAtie». '^æprefenteroitdes premiers dcuantles enfeignes,amp;: fexpofèroit le premier ^^^oups.Orn’eufientpeulesFlamans defirer vne plus grandfolliea leurs en-que celle là, ôc le Comte lehan fils du Comte de Flandres voyant qu’il ne ,P®'inoitcuiterlecombat,parIaauxfiensdecefleforte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

, grandes entreprinfes ( preux amp;nbsp;hardis cheualiers, mes bons amis amp;nbsp;^°nipaignons)n’elloient accompagnées de grad danger croyez que bien petite hlouange de ceux qui en pourroient auoir obtenu la viéloire, amp;nbsp;pour ce

j. ^^^^^Mautâtqu’ily aplus de peril,d’autat auffi y a il plus d’honeuramp;de gloi

’ ^immortellerenomée. Nepenfez point que les grades chofes fepuiflent cequilfiut Iq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ueauecpeudctrauail IbpailTe gagner beaucoup de

^^gc.Aîfi mes amis,Yo’pouuez cognoiflre ce qui pour fe maintenir en liberté

K k iiij

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amp; fexcmptêt de Ccrüitudë, doit eürc mis â 1’aducnture, outre ce que Johliga^^ non que nous auons â noftre honneur, lequel nous fommcs tenuzdeJd-drèjurques à.lamortj nous doit oHer tout J’efpouuentcmcnt, quelamultiiu-^éuteie ’ dede nos ennemis, ou l’cucnement douteux des bataiJlcs nous pourroicntmc-

ritoircraentcâuièrjâedeuonsîêuleniêt craindre, quela faiihcde cœurncnow I face encourir quelque infamie, ôe que l’iniufiicede J’enneiny,ne nous donne’ ’ plus de peur que nolire bon droit de condance. Car pat telle lafcbctcl'oa' 1 ' pourroitre doubter l’experience de fortune,laquelle donnaiadis au Roy. Aie-’ 1

Tttitnanth-e accomipagné dc bicn petit nombre de gens, la vidoirc d’vne infniie ' y/ûn^uettr de Perfes. La mefme fortune, ou pour mieux dire, la iuflice Si prouidenceli ' i'y»^r4»i. Dieu J o61:roya(qui efl de mémoire plus frefehe, amp;vn exemple domelliiliif'’ a Robert le Fri/on,n ayant que bien peu defoldats auecquesluy, voire dont li' plus part eûoient rudes Si incxperimentezàla guerre,devaincreparfavertu,' Si par fon bon droit,le Roy Philippes de France, premier de ce nom auecgaes ' . vn admirable nombre de combattans,plus expérimentez amp;nbsp;fiitsàl'exercited:' îâguerre. CeneantmoinsfagrolTearmeefut defFaiéle, rompueen bataille' rangée,â enfeigne defployee,amp;en ouuerte campagne,par ves magnanimes pte' deceÜeurs,qiji efioiënt bien peu en nombre, mais beaucoup en magnanimité de cönrage par la raifon de leur bon droit ils fupplierent à la faulte du nombre, amp;nbsp;par là force de leurs bras,ils reûflerent a la crainte de la fortune, comme là •

Zt irait til (aminttrt.

chans que la multitude des hommes armez ne rend point la vidloireplus a/feu-ree,amp; quepoureflreen moindre nombre queles ennemis, l’on nedoit point' perdrelaffeurance, Sc encore moins l’e/perance degaigner la gloire duron}-' bat. Vous cognoiflez le bon droiftquenous auons en celle guerre, il vousfrut • fouuenir de 1 obeiûànce Si fidélité queiulques icy auez touïioursrendiir^ • Comtes SiSèigneurstSi li ie ne fuis trompé il vous louuict encores desguerdós' Si bons traiéîemens qu auez continuellementreceuz de vollrelovauté.lr crop ^ue vous ayez la tyrannie en horreur, Si penfe que chaeû de vous eïlautatprdl' à la rechalfer de foy, comme appareillé Si obligé a receuoirla mort pourl'ro-' liberté,en laquelle le Comte Monfeigneur Srpere Srnospre' hirié, decelfeurs vous ont touliours IbuHenus Si deffendus iufquesicy. l'iousfquot; auons a noUre ayde le Dieu immortel, commeceluy qui ell le certain ven^^rr:' des Outrages, Sil affeuré proteôfeur de l’innocence. Si donclaraifon,lebôdmi^' ~Si htr toutes chofes laide de Dieu, ne nous deffaillenten celle querelle,!^’ fons quc le bon courage ne nous (bit encores point delfaillanr. Si quand lalbr-tune voudroit eflre enuieufe denolirebon heur, choililfons pluHoUvnçmort' honorable,quevne viehonteule Siluiettea vne mifcrable feruirude. Conh-rrneores de vôllrepart,que ne deffendrez feulement la querelle priuéedr' vollre Prince,mais encore la voflrepublique,auec vos biens, voUre liberté,vos* femmes Si enfans,lefquelspouuez imaginerellreprefentemenrauxEglifes, lrgt; aux lieux fàcrez les genoux Hefehis Si les mains ellâdues vers le Dieu tour peil' -lanten cdtinuelles Sitrelardate'sprieres,pour vollrelâ}ut,viéloireSiprofperiré). ày as apres l’aide de Dieu, colloqué toutes leurs efperâces en la force devosfcii^’.

, parlaqlleils efpcrét ellre deliurez delà calamité qu’à to^enfêble cóuicdrapcti^' vous auez de tels tyrans pour vos Seigneurs. PrenezdotiCt

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XIÎL 6^ t., Vn /IL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h'f

ontcntrcprins

fc ruine, faites que Ton voye leurs deïpouilles pendu es dans noz Temples j ^'Ji’ininionel trophée de viôloircjafleurez vous que la iuftice de Dieu amp;nbsp;la for . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tomber furnoz ennemis les maux qu ils nous menai-

Weurgrande confufion,amp; à voftre perpétuelle gloire. Or en celle confian-pour en voir commencer reffeôl, amp;nbsp;inuoqueray à hom nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;liberté, la faueur de Dieu, amp;nbsp;le fccours des

^^ndis que le Cote lean parloit ainfi, fes gens entrèrent en telle ardeur qu’ils ^^rdeur drjpatience de le lailTer acheuer fes propos, à Hn de luy relpon-’^^ilseftoient prefts àhazarderleurs vies à toutes fortes de dangers, pour

tj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuoient au feruice du Comte Guy leur feigneur naturel, amp;nbsp;solJ4t3 Jtli-

ƒ'**■ de leur liberté, amp;nbsp;tant commencèrent à fenorgueillir,amp; à conceuoir v-k ^neufe audace en leurs courages, que ceux qui auparauant eftoient làifîz ^'nierueilleufecrainte amp;nbsp;froide peur,àraifon du grand nôbre de leurs enne

Ppderentlors leurs capitaines de les conduire au conflit, amp;nbsp;qu’on coraen f^^ellee, qui d’autre collén’elloit moins defiree des François, lefquels ne Q pas grand cas des Flamans fe promettoient lans aucune difficulté, la vi-

Adonc ils fe vindrent fourrer confufement à bride abbatue la lance baif-^^detoutelaroideur des cheuaux dans l’clcadron desfufdits Flamans qui ^^ient encores bougé. Ils fe mirent en extreme deuoir pour foullenir la fu-f leurs aduerlàires. A celle cruelle rencontre tombèrent plufieurs cheua-'niacampaigne, les vns fe mellans parmy les autres en telle foulle, amp;: auec jj^friblebruit, amp;nbsp;tant efpoiflepoudrière, qu’il eflimpolfible deracopterpar ?^u,les prouefles amp;c braues faits d’armes qui fe firent des deux collez. Tant f Wuxfans maillres fortoient continuellement de lafoulle, amp;nbsp;tat d’autres utCordrede j^poiettenas leurs feigneurs pêduz parles pieds aux ellricrs, qu’àlêtour de

^^tîillela plaine en elloit toute iochee amp;: couuerte. Car celuy quielloitvne ^^ftnucrlén’auoit plus moyen de fereleuer. Le Comte lean accompagné de

(Je Namur fon frere , amp;nbsp;fuiuy de Guillaume de luilliers, Robert de Leev- etmte }e4n, Henry de RalTegben, Arnoul de Dixmude Baudouin de Comines

I ^’'itres,marchansdeuant toute leur armee, martclloient li courageufement 'nnemis qui les ofoient attendre, que bon gré malgré ils lurent côtraints '^Meriufques entre les bataillons de leurs gês de pied. Ce qui bien peu leur ‘nta, par ce qu’à raifon du petit ordre qu’ils auoientmisà leursditsgensde

^'Mcaufe du peu d’ellime qu’ils faifoient de leurs ennemis,lefdits ges de pied Oient délia perdu leurs rangs, amp;nbsp;ne tenoient aucun ordre de combattre,dont

^Ppîrceuansles deflusnommez pourfuiuirent leur pointe, donnans par leur ^erdeotlcun ^'Oiplevn fi grand courageaux leurs, qu’ils faifoient peuàpeu abandonner’'-‘T-’'ennemis la campagne toute couuerte de leurs compagnons occis,amp; ruiflel-O'edu fang de leurs playes,faifans tel deuoir que finabïement les ennemis ne Pr'iiians plus foullenir leur force, leur quittèrent laviéloire, amp;nbsp;commencèrent encourir a vau de routte, pelle mefle,prenans vne foudainc fuitte,tant efper-Ozquefefcartans les vns arriéré des autres, fc ietterent comme à làuueté dans niieurs villages circonuoifins, ou les paifans en faifoient vn terrible carnage.

0 maniéré que de toute celle armee de François n’en efehapperent trois cents ^rAnew def-loetous iiefulTent ou morts ou prifonniers, amp;nbsp;entre autres auoient ellé

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...... ,, 1^74 ï'irilLlPPES LE B EL 4. ROY 4p

Mtrts 'e 'n^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Robcrt Cofnte d’Artois couûn du RoydeFtanceJtiegutsd^

flelet^lle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gouuemeur de Flandres, amp;c auecques eux, felon les chroniques!(

Flandres le Roy de Maiorque,Godefroy de Brabant ôcfon fis feigneurde Vit' zon, les Comtes d Eu, de la Marche, de Dampmartin, d’Aumalle, amp;nbsp;d’Aufti Jean Fis du Comte de Hainaut, Raoul Seigneur de Neelle CônefabledeFrin ce, Guy fbn frere Marefchal de l’oP. le Comte de Tancaruille.Emerv Ip Cund

J r' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres Princes amp;t Barons, auec bien quatre mille

S^^rsm^^rt! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pcupleGnsnombre.

tP,.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Flamans vferent de grades craautez en l'endroit

Artois, luydonnans plu heurs coups apres fontrd' Cruaute'cotre Hrmt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^mans furent fort enorgueillis de ce que Philippes Je

casoii’ilnJn^^^^’ ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par ferment de retourner en fa prifon2U

tournai en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^irc ce dont il ehoit chargé, amp;nbsp;n’ayant peu rien faire, ilti'

^ournaenfaprifon,oupeuapresilmourut

tureZ CnmZf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’incontinent apres la fufdire defeonf

tune aßaillirent^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Icsfiens, pourfuiuans le hide leur bone for

^eftaua^r A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Courtray, l’Iile, Douay, ^toutlc

quot;’■ àicc de h couronne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnsnimement hors de lobd-

Fe retire en TrMtee.

qui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(^Ç Flandres ledit: Comte leân

ce du Roy qui fe fentoite^r^^ ^^^cspres d'Arras. Q^oy venu à h

Flamans appellee de ■ ? ^^^°^^^^^^cenlaiourneedeCourtr3/[gt;^‘'l^

dees, ôefelop^ea a Virrv ,gt;,- r» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^uccquesjccllealh enperfonneenFb’

Fean de Namur v il la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cuay, qu’il aïhegea. DequoyaduertpleContt(

e/lantpreüà faire tout °^ ^cmee, amp;:logea à vnelieuëpres decelleduRoF

^iese^ôefe retirer. rf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;desFlamans, fut contraint leuerb

vnspenfentnnZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;OiL^lf^

tilfement ouihiv^^t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cRoyne voulut combattre, a eaufe de certain aduc^

ScdesPlatn-jn. T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cutreJesmsinsduCötck^

dain nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z'quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;viures fut caufe de ce fou-

flSran/aPDireil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^,^^J^^fSl^’f^nfoit:,onnevitiamßsßpeud’eßeäd'vn

ils ßrent u^nf ' 1 îx cfpart du Roy, les Flamans tirerent vers Artois, ou

P J 1 f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coïtpalfage, ou leflits Flamans perdirentbi^i’

“LddcndLnrvcrs

ceux de Tournay,ordonnant à cesfns,f iemblee de ion ârmee fe ßtpres de Peronne, ou il vint enpcrfonne,auccgü(i leConi^^

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XllL 67$ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ’

^^Comte de Valois fonfrere, mais parleconfeil amp;c pcrfuafiondu Comte de Sa 'loycJeKoy donna peu apres auxEiamans trefues pourvu an, a la charge que ^waniiccüesjle Comte Guy feroit en liberté,Sc regarderoit de irouuer moyen gt;nbsp;^’^ïtHcsîhtnans 6c la couronne de Er ace de taire paix, 6c au cas que ladite paix ohb^dtiS l ’'^lüiarieftee dedans ledit an inclufiuement, il feroit tenu de retourner erifa l , Adonequesles Elamans leuercntleur hege de deuant Tournay, amp;nbsp;vit l l^EouGuy mis hors de prifon,rctournantbien vieil Ssc catfe en on pays. 01 a

i ’^^quciiÇçnt les chroniques deElandres,lefqucllespourfuiuant ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

I '''Ô^hqucçourceque auxfufditestrefues dentreErance6c E an rc^ ne

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guillaume d’Auefnes, hls de lean Comte de Haina.ut, de Hollande,

\ i'idinàc, 5c lequel tenantle party duRoy de Prance auoit durant lefdites \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nit fubtilité fur le S eignem i Audenarde la ville de Veffmes, amp;

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6c munie debonnes garnifom lean de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

\ ^'l^Gmfonfteielots gouuerneurs dcîladtes,alots afletnblerentvne ^ro -l 'J'-VnrantiennecbtoniquedeTlandtesdit,queleî“A^“'/i'ÏAele-I hw, quifitbaftir ce cbafleau amp;c

I j''^'l«unefeioitiamaisgagnéçaïfoicc,iu quesaeeq

l feTquot;'^'“r'’^“^'''^'T'''t“'EuhdônnMentvnOifonpoutvnb^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°'ÄöSblamamprindtentN7al-

l Nçiiaevalloitqu vn denier narifis. Ce . , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;conueleamp;t Guil-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ƒ “quot;T''quot;quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tuerét Guy tueCque d’Vtrecbt on-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Auefnes QU ils mirent en routte,amp;t tu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 rgt;,?fpnlpmpnti\sdef-

\ ç ^iitGuillaume, puispafferentoutre enDuyuc an , nbsp;nbsp;nbsp;, Zicriczcs ÙôxAk

\ ‘‘*l«iennenmhedilsretournerent5cmirentlefiege

\ \muame deleurs aens aucc aucuns. Yelandois cnHoVlande,ou pat tout

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rC^^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ousv errez incontinent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a . e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AeTbictte 6c.

\ l^Wlesfulditcsenttcfaittes, Vhibppcsde an

1 ^^urc,retourna auecla Comtefc fa femme au pay nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hrent ôc.

\ V^^v'nraagè nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J^itUdonna iceuitdcUanàtes p,„a,j.,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'' ralltnourannaiierlesfutdttsàifet«sa.~'lt;

\ b ^'iîïiuiWes,ilf employ a grandement po nbsp;nbsp;PV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mettre ordrcAe

\ ^^'^^tVQuedurantlafufditeanneeilhauoiteftepoÖlb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r -ç^om-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deElandtes retournafelonlafufdite nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pf ■? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;af-

\ WteaUnrriilletrois cens-quatre. Aucpueltemps e a \ ^^l^Qurla quatrième fois V ne grande puilfance, vm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

\SdQutpllemontenVenelle,6cenuoyapareaueenYelandevnegro^^^ \^^^^afeeLsàeceuxdeTiericzes,queCuyde^Aamurauoitafiiege X'^'^'i'Up^^^ijjYesailezell.onnélorsquilfutaduerty que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apfre-.

V^'lteaqQW^Ytheauo’ienttousell.é desalts,mefmes que es^ o an ois \ ^^^^tpeurluy liurerlabataille 6c outre ce, il fqauoitla qualité u \ l^^'^^Eraueeleurauoitenuoyé,quiconfill.oitenfeizegal eres nbsp;eneuj

Août elf dit chef 6c y'theriietAeGrimoaldi.CenonohlfatVedit de Vlamur,arrêta de tauter o

^ferpuler au danger dvnehataille, enlaqueWe aptes auolr longtemps

Mu Aei gens furentfiu3Îo\emen.t defraits, 6clu^ prins 6c conftitue pri onniet

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g^‘^^^dintere{l Se recullemëtdes affaires de Flandres, car il fut enijoyé 211C3^

f^oy par Ion Admirai, Sc depuis conduit à Paris ou il fut mis pnfonnict. 1 D autre colle Philippes de Flandres Comte de Thiette, lean de Namur loa 1 dcl^amurfon couhn tafehoient par toutes les voyes à

Dtßr de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deredude le tout a quelque bonne paix Sc tranquilite, âcmefmesl^^ / ,

f4x. ^^^3,ns qui elloient loubs eux, prioient pour euiter l’effuhon de fans app' / • dut pardône,promettas de faire ediher cent chapelles

ceux qui elloiët demeurez morts tanta Bruges qua la lourntcl' 1 gt;nbsp;toLUp^h^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appel/ee de Courtray, Sc au furplus de condefcendrc^ I gt;

FÜlip^et »y Ic^nrrl ^^^J^-'^bles Conditions de paix. A quoyneantmoinsIcRol I .

ri- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^j‘^^’^^^^^^dtentendre,Scbeaucoup moins apres bild' j ,

Zroch^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

pour fentrechara nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;on n’attedoit que le ligne des capitaines I

fie que d autre no^^' ^d^pg^^^.T^^^^^^P^i^f^^^^^salleesScvenuestantd’vnco- ƒ mencee par Gui^h ^o^pe c ierlarneflee,laqueUe toutes fois fut peu apres enco /

P cois d’vnptf^llpitr^ r ' nbsp;nbsp;nbsp;^doib auec Ton bataillon dona dedans les Fran^ 1

■iäß'ß' ‘■antdd’armccFbimndi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fccondc'p.vleJ:ina- ƒ

obtenue nrec nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k \ j - vidloire eut de beaucoup obfcurcyla derniere 1

leRovfutdeGr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;étions parlé cy deßiis) en tantmefmestjue I

QuemcrueillenGtn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ë^^^^^^^^^^^oienttraitté,quefanslefecours I

ureuxresfrerelt;; n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Proposluy Brent les Comtes de Valois, amp;:dT 1

tinSedautres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^°^^^^^^^^^^^ohleanComtedeDanipnuf I

de Flandres Maie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^bataille,perdu celle grand enuie qu’il auoitaup^g 1

' P n P^^^^^^^^^P^^^i^orsderarmceFlamandevoyanslesfddits 1 l^b^^^lPc,la chance tournacon- I trelhotablen rr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;non toutesfois fans /

decellrt' k^'Tquot;^''!'^ g^lpouuoient compter celleviaoireauranp 1

J,.


du Roy Philippes)cauM ^•rtsj^yac j n ’ ^J^ourut ^^^^^hletuentlean frcrc du DucdcBour£ron2:ne,Hu{^ iZ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^plufieurs autresperfonnagesdenomScdcq^lité.DuCO j

e ^tnansfurêe occis ledit Guillaume de lulliers, Sc bien quatorzeniil‘‘! sommes. Pour cela leddits Philippes de Thiette ScIeandeNamurfreresncptl /

. P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;} ^insferetirerent vers Bruges, Sc vers Gand en intentiond'ii- I

forces, les ioindre a. ce qui leur eûoit demeure deladitedd- J ^^oomniencermieux que deuant,commedehàitils trouuerentmopti^ 1 bon nombre de foldats, auec ledquclsils marchèrent ven I le Roy Philippe's d’enleuerleïiege, qui depuis la fuldJ' I

1^^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sc de logeront fur la Deule nonguec^^ a

Af/gt;oiateme/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcl armcc dudît Roy Philippes.Lequel efbany aupolUble d’vne tellea

dide temps recueillie, dit non fans grande tncruciH^^ t quilluy ïèmbloit qu’il pieu u oit des flamans, carauÛi fappreûoientilsf^^^^ I derechefluy liurcrvnebataille,maisle Duc lean de Brabant craignant les iolt;^^ ! uenieus qui en pourroicty(Tir, Sc meûacspour euiteral’effufion tant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45, LIVRE XIIL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

fang Chreftiê^ttouua moyen de moyehnèr entre les parties vnàppointemêt • d

îüQuelencores qu’il detift eftre grandement à l’atiantage du François,il fit con-^cicendrclefdits Flamans aux conditions amp;nbsp;de la manière qui fenfuit.

' Premièrement que les Flamans auroient bonne amp;nbsp;perpétuelle paixaucclc ‘ Koy,amp;: moyennant ce leur demeureroient leurs biens,libertez,amp; franebifes fai / • nés amp;nbsp;entières.Qi^e le Comte Guy feroit du tout reftably amp;nbsp;remis en fön Com • rc Scfeigneuric. Que tous prifonniers tant d’vn cofté que d autre,feroient deli-• nrez quictes ôc francs. Que pour toutes offences les Flamans pay croient au So«tp»;/?w»» • vue amende pecuniaire qui ne pourroit cxceder la fomme de buift cens • mALliures, pour laquelle arbitrer feroient eflcuzbuiâ:perfonnages,afçauoir

■ ’ d’vn cofte ôe quatre d’autre.Nonobftant lefquelles ebofes le Roy vou-^'^Hcmblableraent pour fon bonneur effeurance, que les villes de llfleôc auec leurs appendances fuffent mifes en fes mains par maniéré de gage 1 contrepant pour les tenir feulement iufqties à ce qu il eut efté fatisfaiôt

'^'Idufdite amande, amp;nbsp;comme lors fut mis par eferit amp;nbsp;publié aux deux ofts, '1^1 caufa vn merueilleux contentement, tant aux vns qu’aux autres. Et le len-U aptes ™e Uöittes villes (dont depuis fonùffuz plulieurs débats ) fu-■«tWes des mains du Roy ou de fon commis, chacun vetoutna en fa chacu-•'■llt;peuaotcsaumoisdeMatsduditani304-™o“™tleComteGuyen apn u,,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

'»«4oy deîtâceàCÔpiegne,aagéd?plusdelt;iuattevinguans lamottdu-..

I’tltois fut celee amp;nbsp;tenue fectette, amp;nbsp;eftant embaufme ftn mis » vap.i- - nbsp;-

N.™ deplotûA gardé iufques dl’efté de Van 1305,epue la paix eftat conclue ^^Keftcc,il fut apporté enFlandreSjSc enterfe aF ines. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« j-r

HosClitonicques tacomptent vn peu autrement cede guette, Sc difent que Allimans auoient commencé la guerre au Comte de Hainault, pouteequ il »««hHollande amp;t laZelande qu’ils difoient appartenir aient Comte Guy. Milde des îraiicois,le Comte de Hainault tepo ƒ abien facilement fes en M de fes terres, 8c eftant la guerre pouffee en Zelande, 8c en la met,le Roy Kidelafoufteniren faueut du Comte de Hainault contre le Comte de Mies cémun ennemi deVvn 8c deVautte, Sc conlidetant queleHamand ne Kit eftre d™té ny vaincu, fil n’ eftoit preffé pat tett e amp;nbsp;pat met,il fit venir KàefexegalletesGeneuoifes,furlefquelleseftoicA.dmiralRegnietGti- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;' '

quot;^Muel ayant mené fes galletes en l’Océan aux colles de Handres empef-'''««quelesîlamansnepouuoient fottitenmet .ToutelaHandreselloitcn

Flamans nef’eftonnatrspo'mtdefcveoiramftpreffezdc tousc(gt; pUmAos. tout cc qu’ils pouuoicnt pour ,fc bien deffendre .ils firent auni tondes fut les confins d’Artois, Slt;. itifqties Curies fofCez delà ville d Arras^ ^bin^tYentles Cauxbonrg^s d’icelle, Sc comme ils lavoulurent tenter ,ils fu^-'^^tinecques ^randebonte Sc perte des leurs,repouffex .Fis voulurent aller aC-H^xbNûle de SainCt Orner, mais lesFranqois qui y efioient en ^arniCon entièrement deCcouuerreFeur entreprinfe Ce diuiCerent incontinent en I 'çatties .Fis efioient trois mille cbeuaux, F vue partie deCquels Ce mit en ^P’Meade dehors laville,envnlicuCort Sc aduantag,euxScies autres Ce rem btmetent dedansla place .Oommelesylamans encores ^orieuxdela viéfiob 'Qebbattaille deOourtray appr oeberent delà ville, Sc vouloientattirerles ’^ittsaneombat,Cevautans deladiteviOLoire,ceux de dedans Caillirentbie tofi. ■vitlo'wc '^te\ix,îic edmeueerétàles cbar^nr ,Oe pendat cbfis Çontbienauaut aux mains

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Ö-ZS PHILIPPES LE BEL 4, ROY 41-

ceux qui EeEoient: mis en embu/cade dehors lâ ville fe preCenterentau milieu de la fureur du combat, Ôc chargeans les Flamans, les delErent,fi biciKjUil en demeura quinze mil lurla place, Sc en vne autre rencontre pres d Airebuid ‘ cens Brugeois furent:dcifaits,ôc a Tournay cinq cens.Ainh fut:réparéelabon^’

delà perte receuc à Courtray,ôc recouuercle premier honneurde la guerre.

Les Flamans cEoient bien vaincuz mais non domptez nyruinez,ains edttns delfaite pluEoEirritez qu’elpouuentezny defFaits,ildreïlèrd vne nouuelle armee,les vns encouragent amp;: animent les autres à auoir bon coü-rage,Se5 eEas animez ôccôfortez d vnenouuelle elperancc,lespetits,les^ranS) e eigneurs, les gentilshommes, les villains, le peuple, les richcs,les pauurcsl^

fprm s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S^^^era/lcspartouf Je Davs, ies boutiqucs/utéf j

defr^Z' ^^^^Çiccs,meEiers, tratiaux ceûerét,horsinis des armes,â:ne I de ceEe-n- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lc Eoy voulaiitluy mcfine CI)petfonncinanicr i

c^mndd^M^' ^^oitiaarnuéen Flandres auecques vnegrandearmec.llfclloit I retteriTr'^l;^^^^^^^^ V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c^^P,cnutromMa

^erdcL Fit-t ^^^^(^^ees, ôcnepenfoit le Roy quelennemyvoulutnian-ter de nn ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^^.ins.Les Flamans commencèrent à parlamcn-

toutdehr ‘J,^'\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ferait, enoit.Ud^^^^

penfoientn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tenoient ladite paixtoute alfeurce, êeguine

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent vne tcUefr:, ^^^'^^^^^e,lcs Flamans entrèrent dedans le camp du Roy, amp;:rmi-

de gentils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles de Valois auec vn grand nombre

‘^yLouragc,nydcÏihtio^ fntrf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ,,°^^^^^^’^^^^rmaenextremedilio-ece,amp;:vovdseii(ns

cotte dbrmne X ] r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G^^^en bourgeois de Paris qui portait ! '

Comme lece nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le défendirent pendant qu’il s’armoir. f ‘

ejuela nremir^^P^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^l^'^^eipinion on leur fai fait refinance,

chacun fe renA^ ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que le courage reuenoifaux Pragois, amp;nbsp;guf

rnaillis bien f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Roy,ds furent bien eEonnez.LdcÔmençaledu

En celle I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deffaitefufdite qui tourna toute furies Flamf

dues} fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voyant furprinsffelon ce que difent quelques Chrom ƒ

S4ß4tHffi Per J,,en mémoire de fl belle victoire,ôc du grand dan I '

quot;quot;quot; Icare nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccfcflatue Roy aile dcheuah

main dr ^iO- uo/lreDame de Paris deuantla grande porte du ci la rear nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entrant,combien que quelques vns veulent foullenirque ced ! -

npres la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^dippes de Valois, qu’il Ht drelfer en ladite Eglid ! '

■^offCeXo-nu^tre R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gaigna contre les Flamas. Cela aduintl’an mille trois cens J

iertje£e. ■ // ' ? nbsp;nbsp;nbsp;dirnomincdcBcthuiießlsailneduComtcGuyderlindro

thuDe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;esprifoijg de Bourges, ou le Roy l’auoit au parauant fait mettre,'

I ^^^^^Elandres fè fiifbit aulîi nommer Comte de Neuers, poureegf“ file vniqtie ôc heritiere d’Odon ou EudesCoiiittf^ eu ers s de Hugues Duc de Bourgongne ôefrere du Duc Robert, auqn'^ /

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PHILIPPES LÊ BEL 4. ROY 45. LIVRE XIÏL

^Douay fiiflcnt ( comme didl eft ) cs mains dudit Roy, toutesfois les prifon-wersn’clloicnt encores renduz, iufques à cc que l’amande cy dclTus mentionnée fut taxee. Voila ce que difentnoz hiftoires. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiurfarkn

Durant I’emprifonncmet dudit Cote Robert jamp; peu apres la fufdite paix faitè EuantLille furent tenues plufieurs iournees 6t Parlemens entre les gens dudu: l’blippesRoy de France,amp; ceux du pays de Fladrcs,amp; fur le faiôl de la taxatio flamande dont eft parlé enladite paix. Aufquelles fins furet fuiuant icellcjef- ^rl4trfu les huict arbitres y mentionnez,dont les quatre qui eftoient du cofte d ice-

^jcftoient Loys Comte d’Eureux frere du Roy, Robert Duc de Bourgogne FrÀnc«« çÿ* fldlrier deFrance, Ame Cote deSauoye,amp; lean CótedeDreux,mais les qua- r/xnwnj* ^'‘^iucoflédcFlâdres eftoient fimples Cheualiers.Sçauoir lean de Cuik. eftra-l'tieia terre de Brabant, lean deGaucre feignent de Scournay, Gherardlc

1 ^P'^tchaftellain de Gad,amp;Gherard feigneur de Zottegen.Les arbitres du co-I ^Eflandrcs accordèrent amp;nbsp;feellcrent aucc les arbitres du cofte du Roy,cer-1 ^^irticlcs,lcfquels neantmoins ne futêt depuis admis ny aduouez par les Fia I 'quot;Mouftenâs qu’au moyen de Vincgalité,qui fe trouuoit entre leurs arbnrcsi, I ^^In’cftoicnt que fimples gentilsbômes,amp;; ceux de France tous grands Princes I Jedit appointement eftoit boiteux, amp;nbsp;l amande indeuement taxee. met baiteuxi I Quelle paix toutesfois fut accordée entre les deffus nommez aux conditions I ƒ Idon qui f’enfuit.

tr/ittiili faix.

I , l’'lt;itiaierement,quelesFlamâsaffigncroicnt au Roy vingt milleliures de ter-

I /ç^'Rnte perpétuelle par an,auCôté dcRotbelois,leplus commodémentjque I , 5 lcFourroit,amp;: ce dedans le iour fainétlean de 1 an i3o8.Qufils pay eroiet au I , j’^uatre cents milleliures en (quatre ans, dont le premier payement efeber \ ;'quot;^abS.leandcl’ani3o6 . Qmilsbaillerót fix cens homes d’armes du Comté 1 ^^Hindres en bon ordre amp;nbsp;equipage, pour fcruirle Roy vn an entier^ la part 1 *^lluyplairoit. Quele Roy pourroit punir par voyages 3000. perfonnes de 1 du Frac coupables des meffaits paffez,les miloultre mci,amp; les deux I • ».iH ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. t lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1 nbsp;nbsp;nbsp;________ a. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

‘Jji«cinqprincipallesviUes,Gand,Bruges,Yprc,Liüeamp;Douay,dedâsleiourf’”'‘quot;^^«‘

i '.Mlcan de Van 1307. fans iamais les pouuoir refaire ny remettre fus. Qt^e ’ Sw CCS cEofcsJc Cote Robert,Guillaume Sc Guy fes freres,amp; les autres

I ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;Flandres çrifonniers feroient deliurez,corne femblablement feroit le

1 ‘/orpîduCôteGuy,quieftoitVâneeçrecedêtedecedccnlapnfon.QuelesNo

1 ^’SicÔmunaultez de îlandres feroient telle feureté qu’il feroit aduife, pour \ ^WrncFcfoubftraire de Vobeifiance du Roy, ny de fes fuccelfeursRoys de \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iamais ils ne f allieroient aux ennemys duRoyaumc,ny les fecour-

\ * ’'^Wonfoïteroient,ny fouftiendroient, ôc file Comte le faifoit, il forferoit y ^^V'Omtt deîlandres. Que pour lafeureté de ce que deffus ,1e Comte Robert ponriteKc y it îbndrcs mettroit au pouuoir, Se es mains du Roy ou de fon commis,lcs y tlnîieaux,\dles, St cbaftellenies de Liîle ,Douay ,'Betbune, St les cbafteaux y itCiKd St de Courtray, pour les tenir iufqucs ace que lesvin^t milleliures y Es terres Feroient affiances,les fortereffcs abbatu es, ôt les Pèlerins mis en cbe-y ïnrn. Q^lc Koy pourroit faire abbatre les cbaFleaux de LiFle St de Cour- c« ^»»1 yvuy qur\ anovrfaict fortifftcr ^le fons defquels neantmoins demeureroit y FLorrrte de quot;Flandres. Que ft les cbofes fufdttes n’eftoient en leur temps Sclieu y itcomplies. Le Comte Robert forferoit l’amande de folxantc millellures.^

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PHILIPPES LEBEL 4. ROY«.

frouue'.

amp; nonobïlant ce Ie Koy pourrait: procéder a l’encontre des Fhmans cen/ures amp;nbsp;excommunications du Pape, amp;nbsp;auÛi par adiournemens à Paris-, rom Qi£e tous alliez d\ne part ôc d’autre feraient comprins en celle paix,releruel^, f^^isaault,en ce qui peult toucher amp;: concerner le Comte de Hoiaa-, de,Se Zélande. Cefutfaiôl amp;nbsp;coiiclud par le fdiûs huidi arbitres àAcbicrsIut, Oiangcau mois deluing,ran i^oy amp;: fut ledit Traitté confrmeamp;. approüuc rrMte ap^ par les procureurs des villes Se communaultez de Flandres, referué de ceuxdi: prouHt. nbsp;nbsp;nbsp;Biuges qui n auoientla leurs procureurs, pour-ce qu’on ne les y vouloir voir,

ny ouyr. Et tanta il apres fut ledit Comte Robert deliure delaprifon.inoyta-preallabJe confrmation qu’il ht du fufdiä Tmitte, lequcf/ I^itrtrchxe' n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(^^^tenir a peine dexcommunication,amp;£ins d’icellepouuoit

Ra^ P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;canfentement du Roy ôcde fes fuccelfears

me Adèle d-N ^11 °ir‘- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sc Ie.w de Flindrcs,i:Dgt;

Orl^^inede ^ncrellet.

ms amp;nbsp;rot Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G-ahumL Guyhlic

te de recrrer^^n- dfdei T

Fhndteîleùrn lJJ’^‘”^quot;^^^ntaueceux le corps du Comte Guy Je ouecvde Js ^J’ quot;'^“^' quecy aeiius nous auons dit.

S^aie. p]ç futVar^roLH nouuJhs de ce fe paix furent diuulguces en Flandres,le peu f^'ßiäesRuncinindJrlJ^^^^^^

Jes arFiri-f^c rl I O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^hitantes conditions. Aumoyendeçaoy

SlijxJUU nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—eoufenti JleU

fublur. ‘ paix Peu r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup moins mettre a execution icelle

dresledïquot;^

lande En icelle f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cote de Hainault,HolandeiZe-

bant pule mil A

CdtedeNim nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!

Gu vô de Hi ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ebleuz du codé de Flddrcs, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '

laume d’Aucf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;: denomez arbitres de la part dudit GuJ

guesnniiri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^11 cherchaitdiuersmoyensâcplufeurspratic-

paixdel’in nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SccSfrmationdelalufdite

l^fyii'reen /’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pource qu 'oii ne voyait ordre, ny moyenpourdcelcsiaire

pour quelque temps en fufpens,durant legud coPé de Flandres le plus Page 8c le plus ancien mou-

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^hfoor voyat Ja rigueur du Roy Philippes, iointe a queJcjuei

U ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laudes dont vPaient quelques arbitres François, Pc déporta drh

P^^pe, de maniéré que ne repaient du codé de Fl.uidresp^ GUxaibuies,lelquels ePoientmerueilleuPment PuPpePs a ceux dcFlandrcTi toutesrois Procédèrent8callèrentauant enleursaffairesauec IcsPuPdits^r-

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PHILIPPES LEBEL 4. ROY 451. LIVRÉ XIÎL ^81 l^itres du cofté de France,amp; foubs cfpoir de complaire a ceux de Bruges quie-Joientlesplus obftincz au refuz, amp;nbsp;qui plus que tous les autres reeuHoient au blditappointement de l’an mil trois cens-huilt;^ firent en lorte que le Roy Philippes fut content conuertir les pellerinages des trois milles perfonnes en l’a-^sndede trois cens mille liures que lefdits deBruges feroiêt au lieu defdits pcl-piinages tenus ^obligez payer en certains termes lors prefix.Dót neantmoins Waits de Bruges ne fe contentèrent aucunement, dilans qu’ils fetenoient à la pîiifaideamp;publiée en deux armecs,apres la bataille de Mót en Peuelle,qui fut ^^Icqu’âu mois d’Aouft enfuiuat du mcfme an trois cens huid,fut cÔcIuamp;ad- jg ^'Ic^uele Comte Robert, amp;auecquesluy les députez des trois villes, Gand, ceuxde eru

Ypre fc trouucroient à Paris pour faire paix finalle, Lefquels eftans ’Affiliez, furent par les gens amp;nbsp;officiers dudit Roy interrogez, fi en tout ce l'iîdcflus ils ne le vouloiét pas abfolucmêtamp;fims aucune exception foubsmet-^'îudit amp;nbsp;ordonnance du Roy. Aquoy de la part deldits de Flandres fut ref-Wuqu’ouy,au cas que la fentence amp;nbsp;arbitrage d’iceluy Roy fulî'cnriullcs amp;nbsp;i^ffpeneejei ^onnables.Moyennantauffi que leurs franchifesjlibcrtez, mursamp;fortereflcs ^euraflent entières, amp;nbsp;leurfUIfent gardées fuiuantmefmement le contenu 'l^paixauparauant publiée aux deux armées peu apres le conflict de Mons fèygfg, ''‘l’cnclle.Ilsmonftrerent bien lors qu’ils n’auoient intention de feloubsmet- i ntr^nbs-'f'WmcntàrordonnancedLiRoy,ny deperlbnncviuante.Surquoy leur fut ''î^ué,quc leditTraiété dont ils parloienteftoit anéanti pawn autre lubfe-'‘‘’■l^faid amp;nbsp;contracté audit an mille trois cens cinq, lequel ils deuoient bien ^‘ptçramp; reccuoir,attendu principallement que leur Princen’ê faifoit aucune ’'Acuité,mefmes que luy amp;nbsp;les frereSjl’auoient confirmé,iuré,amp;approuué. Fi-^Ifment, voyant qu’il ne pouuoit tirer autre chofe defdits Flamans, le Roy *fcnuoyafans rien faire. Mais peu apres confiderant la grande difficulté qu’il ^oit àfairc au fufditTraiôlé faire condefeendre ceux de Flandres fit rappeller quot;•députez dcfdites villes,à la requefte dciquels enfcmble du Comte Robert

II

plulieurs autres Princes, Barons, grands Seigncurs,il modéra la fufdite ß lt;nbsp;3’’ ^^cnlamaniercqui fenfuit.

hemiercment qu’il pardonnoit tous meffiaiéls, amp;nbsp;efloignant de fon coura-ï ^'^unoLiuemcns d’ire amp;nbsp;de mal talent, ilreceuoitle Comte Robert, 5c le

Flandres foubs fa protection Ôc làuuegarde. Qujl accordoit que des ’''^’^fniille liures de rente que ceux de Flandres luy deuoient affigner au Corn- 'f ' Rcthcljils pourroient rachepter la moitié pour fix cents mille liures, forte ' Wonnoyc comptant,en payant les arerages à rata de temps, leur baillant refpiCt I ‘ p'iHignation des autres dix mille liures iufques en dedans de la Pentecofte / ' prochainement venant. Que les forterefles des cinq villes demeurcroient 'larttrejßet ’ f'’dlat,amp;fans les abbattre, iufques à ce que le Royle commanderoit,fwfla •jonerefledeÈrugeslaquelleilne vouloireftrecomprinfèenceftegrace. Qu’il • ‘furquittoit toutes difmes,rentes, fubuentions, impofitions, amp;nbsp;autres charges ' ilauoitmifes fus en Flandres, parfes gens tenans les relenghes à l’Ifle, lorS äeueiri’ '^uclepays de Flandres eftoit en fes mains, 5c foubs fon gouuernement. Ainfi/ ■‘aitamp;accordéenlavilIedc Parisau mois de May en l’an 1305).

Aucuns de Flandres fc contentèrent de cela, les autres n’en vouloyentouyr j , parler,neantmoins poureuiter plus grands inconueniens elle fut aucune-

L1 iij

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gt; ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES LE BEL 4.ROY 4Î:

mentacccptee.Pcu apres fourdirentaupays de Fladrespluûeurs débats Sctn^it , pour le faiél de ladite moderation de l’an mille trois cents neuf, faite fut paix precedente de l’an mille trois cens cinq, d’autant que les Flamans nf t^ouchantlarente devingtmilleliures,nf • ' TUmMis nt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cendre a aucüns autres articles contenuz en ladite modération. Lagu«'

^^trecolle les plus pacißcques pour euiter plus grands inconueniens,Yûii' le^r^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cBreobfèruee Sgt;t. executee,ôtdefaitfaiuanticelleils/îtt!gt;t

ßir^l ^P^ ^^^tnilliuresfpromettansd’alßgnerlesautresdixmilliuitt nes lemj/i^n' ^^^‘^^^^^^^^^^^oyerent leurs lettres d'obligation au Roy Philip au lieu d'icell:. Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;Ac Betbune,ceilant Sc confieoiX

tionl^a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte Robert dcFlandtct Icfditcs IctttctdoL

l’an mil trois rt^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delu^ec

Bcobert ßt lefufditt^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par le contenu defquelles ßmble que ledit Conitt

derachant Maie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aucune reßruation ou condition

cédelespouuoittLhemr“‘7‘’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

amp;nnetlettres. Ce gu'tlTtulfdTquot;^^’

Enguerrand de M3rienYComr^ ,^'‘‘'‘n‘^“‘ ^''?‘‘‘‘‘iVquot;'‘^tf / ' d’tmttes )grandI„tenLltd ^^^‘^^'^‘'’‘“^’SC^‘^ Cnnfedleroelldon / , ceE affaire luy Et défaire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^’^quot;ces deFrance, amp;nbsp;principal conJaäeat lt;k

‘’'“'‘^^rellitucroitleCditschaaeam nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘l‘‘cde gtaceillayreajroi!^

trouMpat fuccelTton de temns E’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■.^quot;lt;}»‘’)' neanunoiajli

Gut J plaiiir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^P^ a mn merueilleuxregtet âc grânddc'

i»a Ces guerres de Flandre J. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

P-oy Philippes K rgt; I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;longuement, Se tindrent long ten^plf

uindrenten France T Icelles, durant lefquelles plu fleurs ^ßc arriéré file de R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oite dEureux frere du Roy efpoufa

fcùnrtzoyt ^oysneußefmedu nnm^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^^^ois,amp;le Pape Boniface canonilil^^^ï

‘»»fl. pes mitNonnainsde Idrdmf“‘.^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saina,amp;le ReyPhUp

auoitdeneuffiitF rr,r,a ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^loiqueau Monaßere depoiîfv,lt;J^‘1

combien queaunaran f'^r^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dudit Roy SainâLoysfonafU

bettauoit fait faffe âcenff il ^“^.PêbPc que Conffance femme du Roy gt;1 y eut vue treforande d ir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^cligiemtdel’ordte SEnüBenoill.Ae^

rZquot;'r- PVniuerEtédePariti‘’“°‘’‘'^‘quot;‘quot;P-‘dleurs,M3iEces,amp;Eftigt;lliersl‘

PnfpenlmylcZ^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ladite y,Ile, pour ce queie rtenoâaaoi

ft la. lecture de- tnts,- 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nomme Pierre le lumel. Adoneques cci

fence Se entre a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le PreuoßamandaSt repara lot'

colliei. “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dtt condamné.! defpendte Sc bafferÜä fi

dAuril tniltroisccnsquâtrc,laRovne Icanncfemn. Bois Je Vincennes Sc fat enterres auxCorJeliers 3 Pûrii, contre leut Edifie qufnf‘'?°‘' nbsp;nbsp;nbsp;commune de BeeuuEs feûeutteç

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temporel,a caulède quelquescoali^

r/moiioa il f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^coduilôitfStbi-uEerentl'hoEelEpi/copehmnscettdtl

d:Z: ‘'‘‘f^!pquot;‘P-'‘‘-Vcctpumzp,rleso(EciersduditEuerq^^

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;B oüirace continuant en fl baine contre le Roy philippesleedj^'

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoi^

Z'


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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XIIL

Uoitdeclairécnncmy de l’Eglifejl’auoit excommunié,amp; auoit adiugé a l’Empi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'/

rHcRoyaume de France,amp; alors commença d’appeller l’Empereur Albert qui Quelques années auparauaiit auoit efté eflcuà celle dignité, amp;nbsp;auquel il auoit ‘g^fZ. «puisfon clcélion dcfniéce tiltre. Ce qu’il fit d’autant que le bruit couroit Quctoutainfiqu auparauant le Comte Charles de Valois auoit appertement «cfire6c pourchalTé l’Empire d’Orient,ainfi alors faifoit il femblant de vouloir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. „

P^^^endre à l’Empire Germanique. Il fut conclu amp;arreflé entre le Pape amp;lEni-| ■. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

que ledit Empereur feroit tout ce qu’il pourroit pour delpouiller le

1 nbsp;nbsp;nbsp;Philippes le Bel de fon Royaume, ôc pour contraindre les François de rc-

^^''^uoiftrci’pæpirc amp;nbsp;l’Empereur pour fouuerain de receuoir de l vn amp;

1 ’^^Qtretclles loix commandemens qu’il luy plairoit leur impofer. On voit 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelques lettres Latines du PapeauRoy, 6c du Roy au Pape,plaines

^’ilWes amp;miurcs,lefquelles quelques vns penfent eftre faintcsamp;compolccs N ws non par deux fi grands perfonnages. Celle du Pape au Roy Phi-?gt;enHançoisefttelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1b'T’ƒ

. Boniface Eucfque, fcruitcur des fcruitcurs de Dieu, a Philippes Roy dcs( c v, 1. n v j Sw.Crainsàeu ôc obferucfes commandemens .Nousvoulons quetu

Quetu es noftre fubieâ: tant enTemporel qu’au Spirituel amp;nbsp;que: cc1 n eft /Jôy ic conférer aucunement ny prebende ny benefice aucun. Si tu as g hodqu’vn d’iceux,fifaultilquetuen rcferucsles fruits pour gt;nbsp;Situenas conféré quclqu vn: Nous ordonnons quela collation en, ‘ Me, reuocquons tout ce qui en aura efté fait, ôceftimons fols ôceftourdis .^qui croyentle contraire.Donné àLatranle 4. des Nones dcDccembrelc.

an de noftre pontificat. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n r • nbsp;nbsp;nbsp;\

UKoy luv icfponàil dauttes lettres en Latin dont la teneur l enluit en.

Squot;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, T r j-r r I Hr

' «WesüatlagracedeDieuRoydesTransois.aBonifacefoydifantfou-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

' nbsp;nbsp;wL,peS ou du tout point de falut. Soit aduertie ta gr^de follie

'Wttmctité.qu'auxcliofes temporelles nous nauonsoueDreupout lu-' l'®»», tr Que les vacquans de quelques tglifes te prebendes nous appattren-' '?'4tàioitîs.oyal,te que c’ eft à nous d’en petccuoit les fruicts, te nous der- d«» Swtiancbant deïefpee,contre tous ceux qui nous en voudtoient empel ' HeoMton .ellimansfols ttfans cetuelle ceux qui penfentautrement. , ,bt;oyavantteceucesbellesletttesduVape,fltàTatisaffembletles Trelats aume,6c enlcut prcfonce racomptala nouuellc façon de taire de Bo c'otreluy ,en ce qu’ill’auoit excommunié,6cmis fonRoy aume en proy c, I d'autat queBoniface n’eftoit pointlegitime ?ape,il appelloit de ce fait Xpoftoliclors vuide depape6cdepafteuY.Puis il dit aux prélats .levons ^^inide^^efficur s') a qui deuex vous la fidelité amp;cobeiffance,6cditesmoy aqui ^^'mNousbbmage des Euefcbcx,iurifdiâcions,villes, Sclionncurs que vous te „ 4^ ces prélats d vue cbmune voix tefpondiret quilsneftoictfubictsny

I '*^iii\dEóme du mode que deluy ,6cne deuoiét obeiffance ny feruicc a autre q'ialiiy,i^outlaper(onne, Couronne, grandeur, 6cmaiefte duquel ils cftoy ent ofirt Je d employ er leurs vies 6c biens,comme fes tresbumbles 6ctrcCôbciftans fer ***^3 • toxs^cÇubieÊks. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

L hi’^oY^ tftantparleP ape folicité contre\eEel,ne v onluttoutesfoisy en-

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^‘^'^r^^’rt^eanen- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^11 dvne maladie, que pour ellre empefcbe en vnefor-

f^dfiiil'Aa- p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^sEfcoIlois. Peu apres le Poy Philippes le Bel donna en nu-

j’rj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m^du Roy Anglais qui fut depuis Roy loubs le noi^

re Ar J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pendant par ce moyen lier les cœurs des Roys deFran-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais tout le contraire en aduintfCard:^^

'^dèursd’p^^^i^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerres qui depuis aduindrent entre les fuccd

eleterrefoubde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diceluy nafquit vn fis qui fur Roy d'Ai^

RovdePrancpn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^l^efme,qui apres la mort de CharleslcF^^

heu fera

fi-jyantle mieuY nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iJoüpsix nyen terreny en mer.S^mCo/utrn^

moyen d’oppoferfora°cZ°!c!^amp;quot;‘'‘'‘^'' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ildoo«

afTeurance de f-i vi^ ^r„e a * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^^oiiuant aucun lieu auguelilpeiitrroU'

igt;nns

l’Italie urinal mrrllr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ç^ amp;rla comme vn vagabond, futenhcGilc

ces pyrates veauz deuir ia vdlg V/T,, mpiralennemy.AJemtliif ^l^eparcuxamvablemfnfi ,■ n • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IdentilhomeFrançoisavat

•^oit Sara , jfiecon^„euquot;dZudrd‘^quot;’' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^deres,mb^adk

‘'^^dron. ^raarr^ccroar ^^^^ueftp^^sfembfnr i ^^^/^^jl^Iecours de dès amis. Cegentil-hom-Ccdlc gallcre amp;nbsp;le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fufnilfttantquelemaiihede

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’dpourrontiterdr

■ ... ^y^dorédfil^^l^ydi^.^y^'r,a^^^^

^^pfisgrandoueceliiv r,, ’ ! r deceluy quilcraignait, quieftoi[rf^lt;^^ par dautres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1 fouffroit. Toutesfois Guillaume de Lonttatet,


l^Ucr.


ii

l:ee contre l’excomm ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefme, 1 appcllaticii qu’ilauoit intetiet-

‘ 311a en Italie ôcf:, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dudit pape. Adoneques illd

rL retardement eP /''^^^^''^P^f^^^^^^^^^^difantquelacaufedefadMei-

•^Jcf quot;’*' que accord entrai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;edloitfuruenuedcmetttequfl

^efoixintrm P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Roy, ôc d’autant quecydeifus nous auonspal^

Pf^^P^P^^^^P-oy audit Pape, ledit Longaretou fo-

vnvrgt; ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e Roy luy faillit: fournir vne groife fomme d’artrent parla

An^nil ques inquiets de Siene ou de Florence, nommez les Pétrucci, ixcufes nbsp;nbsp;nbsp;F e oy auoit enuoye vers IcPape l'Euefque d’Auxerre, Scies Prélats !(

utfrints. nbsp;nbsp;ç ^^3000 enuoy erct audit Pape vne commune legation de trois d’entre eux, pour

excu cr enuers luy, de ce qu â don mandementils n’auoient peu aller.à Rome, pour en auoir eue empedebez parle Roy, corne nous auos dit cy de fus. Le l’a-

, P^P^^^^^^^^^^^^‘^P3‘'t^^^urexcufe,ôcnependditpasqueleRoyluyvoulutilrel' ’ ^3uuaiie partie, ny atranter a fa vie,ains cuidoit que ledit Roy votr-lutdeulementdc feruir de don appellation, ôc qu’il en eut donné la charge àlty’' galet. Edlant Sara reuenu en G maidon, deguide en habit de varier, adFcmbbl^' crettement trois cens gentilhommes François,qui apres les guerres de Sicile

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PHILIPPES LE Bel 4. Îlt;ÔY 45. LIVRE XÎIL ôâj Lpaixfaite entre les Angeuins amp;nbsp;Aragonois eftoient efpars en diners endroits 'lLalie,ôi leur donna l’argent que Longaret auoit eu des Banquiers Petrucci. 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

Longaret qui auoit corrompu amp;nbsp;pratiqué par dons amp;nbsp;prefens, quelques EabL ^ansdelavilled’Anagniajôc qui pareillement auoit complotté auccques les Gi- —*-«*• Ldlinsdcladite ville, fetrouuaauec Sara. Ils fe mirent en embufeade bien pres 'icladiteville, enlaquclle eftoit le Pape,amp;eftanspar ceux de dedans introduits,

point du iour ils efleuerentvn grand bruit. Les courtifans amp;nbsp;les Cardinaux crédulité, ftnfuircnilesvnsi^a, amp;les autres là.Comme le Pape Boniface fe vit trahy, ilfe Çtnôrvcftit haftiuement de tous fes ornemens ôc habits pontificaux, fault nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

I Itiuiifonfiegc.Saratoutfuricux iurantScblafphemant commevn homme l qtivemmer fon ennemy, ßc feu venger, entra dedans la chambre ou eftoitle 1 E'i'tQt'el neltiy refpondit rien, mais comme Longatet lut entre auec 1 efpee I ’«tinnoinv ,1c menaffant 'de le mener en prifon à Ly ó pour le faire depofer de 1 f‘*liBiitéPapalc,lePapeluy refpondif.ïcnduretay bien volontiers,ce qui ad-1 ’»tictbonVapeSiluerius.'ToiiayeulcfiantattaintSc conuaincu delherelie 1 *«Mteois,ftu parle feu iullemêt puny d'icelle, êc receut entiers Dieu amp;nbsp;les .-.M ‘l'lt; I UiBcsdivne guerdondefa mcfchanceté.Dontilnefautquettitelbahnies 1 .‘«feiniufteinent fiirprins par toy heretiiiue Sc mefehant. On dit que tout in I .»«nmeefte premiei e fureur de Longaret tomba, amp;nbsp;donnant feulement des I AiuPape amp;nbsp;pillant (onPalais ,ilfen alla. Leshabitaiis d Aiiagniaquine 1 .Wnthln de cefte entreprife, ic qui hatioient elle cotrompux par Sara, ny 1 Ânaaret, eurent commiferatlon du Pape, Sc ceux qui auoicnt intelligence I '*i«sdeux,eftaiistouchez d'vnremordsffcd’vne repentence prindrentles 4L..4«.

\ nbsp;gt;voutlefecours8cdeliuranceduPape,fibienqtiettoisiotirsapreslaptin^,...^

\ Wntfecouitipat force gensqtiidesvillesvoihnesaccouroientaluy,il utf 1 Mdc prifon 8c deles gardes quil'abandonnerent. Atilfivn çand nombie \ '»»tames (ortitdeRomèpoutvenitàfonfecouts, 8c en finle^tPapeartu \ '^mc,laouil mourut le ttente-cinquieme lotit aptes faprinfe ,1 an de lalut ..r. 1 *»^11015cens-ttois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____

^dironiquesderrancedilentc^uec^uandlciapeD nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

^iwiAivlsiawelUiu confei\àeTtancc,AUaouta 5:çrovofaàa(lem^l KonCeA çoun remefe,amp; affcx q«e\es oMcns des Cardinaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

'«»»«.CoWes lt;^u'A auoit àeçofexA'leMs auoidaii vaCer Se 'pitonsScoiacesneb^ Mentimwe ,df’en aWaadacued Aiiagma,YOUi tem | '«««lt; Stfe mtt en\a s-atde de ceux de\a cnè,en\a(^ue\\e (es aduetlanes V al-

1 «Baw.ïaiquo'fWaaï.iunsQuinauoiemmoyendeKhftM.roantteietai. t

I Wms,QuAs ^mffentrcceuoitdeut Vaçc, Se ûtoftqu Asj atnueicntpis Ie \ '«itWtmt,8e nat deux fols culàaleVaçeeftte tue YatNttcVaeualietColonois,!

\ Wdlf onlc deftouma, loutesfols àc\a main atmec du gantelet il le h aç | \ ^^^\ix\(i\\Çaiüe,VuÇQuesà2,ïanàeeff\i(ioïv àeCanCT ,Ç)c£\.\tVàkVapeCOU vue \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;GvûWaume àeI^oç,aYet¥Yaucc\s,lt;Yve\eVlt;o'y auoxt a.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àeWev. Q^uà ^Ao^aret V eut couàuu a Viorne,û

\ WN^\Qx.V\gt;ou2lt;ïïo'o\eVlt;o^ ^o^PYaucecp.ùc^VïVomç^àeto'^^patuvoquot;^ ta avo

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àcfeuàYcàetcscuuemts,am£v quefes pYeÂecefetsont

\ W\Q\ixs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Âe'SeuàùVs tieus. VeV ape cbmttXe à'tSeteut Ä eutteXe^oN nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

tCüUïS.

^tXxixdç.ç.^Xviaj^^'^jLtXaXeuXcKouxCatàtuaX^Xu'^ covutuaubautcYuÀcu otaou-^ \ ^'X.tc^\.'j.Gsqçj\Q^^^._p^YsVbvSc'Vape£^tuXt àcàausXe àia£te\_à.e£atuôî. Xu’^c.a

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45.

Rofrie,amp; luy print vn flux de ventre,amp;(commc on dit) entra en frenefiâ licru- ' vehemcnte,qu’ii rongea amp;c mangea fes mains,amp; mourutpitcufemcnt)amp;

3** '1 • nbsp;nbsp;riieure de fa mort furet ouyes foudres ôc tempeftes horribles ,wdit cbäliem.

Voila ce que difèntnoz Chroniques,mais autrement racomptececyPlatinccn

) la vie de Bonihice. Car comme ce Pape arrogant eut interdit le Royauincdî 1 '*** \tJf^^J^/France,amp;:iceluycxpo{écn proye, le donnant à Albert Roy des Romains,If

1 Roy Philippes pour dompter l’orgueil de ceü homme, enuoya Sara Colonnf» 1 / ciu il auoit nrehepté des Pyrates,à Rome auec Guillaume de Nogarct cbcualif^ « Gafcon,ou du pays de Lâguedoc,auquel il fc f oit fort, fous prétexté dâllerpti nbsp;nbsp;I

Cetonue blierla fon appel au C6cite general.Mais il auoit bien autre cas enpcnCee,atI' j eeHdeniu^. Colonois, ayant hiiél amas d’homes, amp;nbsp;ayant des intelligences auecles Gibet 1 lins que le Pape auoit tourmentez à Anagnic,y fut receu fccrettementdenuid 1 auec fes forces,ôc deux cens hommes d’armes qucNogaret raemi,desFrançoJî f eïpars,au feruicc du Roy de Sicile. Si qu’entrans en la maifon paternelleduPi-pe,aprcs les portes rompues, fe fiiûrent de fa perfonne, Sc le conduirentptilon-Rome,ou il mourut le trete cinqiefme iour apres. Ainfi(dit Platinclnioa rut ce Boniface qui prenoit plus de peine à fe monflrer efpouuentabic (juc Religieux,aux Roys, Princes, na rions, amp;nbsp;po ten tats, Sequi fefforçoit d’ofer amp;: don ner à fa fantafie,les Royautez, amp;e feigne unes, de chaïfer amp;nbsp;remettre les grands comme bon luy fembloit,nayant autre deûrque d’amafîcr des trefors de ^ucl-fuA, Sc fins aucun efgard deraifonamp;iuilicc. Apprennent pur • j llipt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’exemple de ceüuy cy tous les Primats,tant Ecclehafiques que temporels, de ' l

CO m mand er, âc au Cierge, amp;: au peuplenon arrogamment, ârauec infolencc» /j

. ■ comme cefuy cy duquel eû: faiôbe mention, ains débonnairement, amp;: en toute • ’ f^^odelîicjâe:aymêtmieuxelireaymez queredoubtez,entant quedelafrJpeut' i procédé a bon droit la ruine des Tyrans. On tient que ce Pape fut fibrouihi ^^hcorde amp;: les partialitez entre les Italiens, amp;:nonimee- j

' ment entre les deux plus puisantes Citez d’Italie, Genes, amp;nbsp;Venilè, au grand malheur delà Chrefi:ienté,ôc fur toutpourlelècours delà Terreûinôle. Apres la mort dudidl Boniface, les Cardinaux, Euefques, amp;nbsp;Prélats fen retournèrent a Rome.

Peu deiours apres là mort fur créé Pape vn nomme Nicolas, natif deh ville de Treuiïe, chef de l’ordre des Iacobins,ne de bas lieu,amp;: voulut eüre appelle BenoiH, neufefmedu nom,qui efoitlenom que Boniface auoit deuantcjuil fut pape. Bonifiée làuoit crée Cardinal Se enuoyé Legat en HögrieauecCbit de Martel ia mort, fis de Charles le Boiteux, pour difpoferles Hongres a le receuoir pour leur Roy, apres la mort d’André le Vénitien. Ccqui rendit ledit Legat agréable aux François Seaux Cardinaux partifans de Boniface. Eflant deuenu pape il excommunia Sara Sc Longaret, Sc pource qu’euxamp; SxcSmun'14 quelques Citoyens de la ville d’Anagnia qui efoient de leur intelligence ne comparurent pasà vnadiournement perfonnel qu’il leur ft donner, il les fr / par contumace conuaincrc de leze Maiefc diuine amp;nbsp;humaine. Il rcceuten f grace Pierre Sc Lacques Colonnois, qui prouuerentefre innocens de la vio-Jence commife en la perionne du Pape Boniface, toutesfois il leur deffendir amp;c inhiba ( fuiuant l’inhibition a eux faite par ledit Boniface ) de porter le ebr-peau rouge, voulant en cela monllrer combien il honoroit la mémoire de Ro-nifacc, Sc combien il approuuoit ces decrets.Le Roy de France enuoya vetsff

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PHILIPPES LE BÊL4. ROY 45. LÎVRÉ XIÏÏ.

P« Ambafladeurs, pour fe purger de tout ce quon luy auoit peu obieder de ci difantqu’ilnauoitpenfé aautrcchofe qu’à appellerdcuantleßege Apo-ftolicderexcommunication amp;: interdidion dudit Boniface, qu’il n’auoit ia^ •^sisrienfccu delà violece faite en la perfonne d’iceluy. Le Pape Benoift print '«cxcufesduBelenbonnepartjamp;luylcuantrexcommunicationdefonpre-’Iccefleur le reconcilia à l’Eglife. Ilreuoqua les reuocations amp;nbsp;graces expecla-Jiucsque ledit Boniface au oit ottroyees contraires aux faints Decrets, amp;nbsp;vou-^ lutqucles eleâions,confirmations ,amp; autres difpofitions des benefices de ce ^oyaiimeeuflentlieu,amp;:quc ceuxà quicelaappartenoit,envfairent comme ^pirauant, amp;c fur ce ottroyafes bulles amp;nbsp;lettres apoftolicques qu’il enuoya au de France.

fitaflernbleraParisenl’Eglifenoftre Dame plufieurs Euefqucs,Ab-rons, amp;nbsp;Clieualiers,amp; leur monftra vn eferit que le Pape Benoifi: luy a-“^'tenuoyé,lequel il fit lire,amp;par iceluy ledit Pape abfoluoit le Roy, la Roine, ^jTcmüet i ^^nfans,amp; fon Royaume delafentence d’excommuniement que le Pape Bo-^eauoit prononcez contre eux, combien que le Roy n’euft de ce fait aucu-J^Pourfuite,ninfi quele Pape l’atteftoit par lefdites lettres.Et pour faire aide au ^^yiafhn qu’il peut réduire fa monnoyc à la valeur ancienne, il luy ottroya le

^esdes benefices de deux années, amp;nbsp;excommunia tousles aduerfaires du-‘»loy amp;nbsp;de fon Royaume, amp;nbsp;aucc ce reftituoit au Chancelier de Paris, la fi-^'ftdclalicencedetous les maiftres de Theologie amp;nbsp;Decret, laquelle faculté P ^peBonifaceluy auoit oftee, amp;nbsp;icelle retenue à luy, amp;nbsp;àfes fuccelTeurs. Ce Je décéda le huiàieme mois defbn PÔtificat,amp;apres fa mort fefmeut fur l’e-^ond’vn Pape, vue grande altercation, non feulement entre les Cardinaux, ’’’'saufli entre les nations Françoife amp;nbsp;Italienne. Le nombre des Cardinaux ç'^Çois cftoit grand, ôc auoient grandes intelligences amp;nbsp;authorité en Italie,

I nbsp;nbsp;^Bonifaceau commencement de fon Pontificat eftoit tout François,amp; en fa

des deux Charles Rois de Sicile, plufieurs Cardinaux auoient efiécreez Papes précédons. Alors doneques les Cardinaux Fraçois tenoient la plus ^‘partie, ôc vouloicnt faire vn Pape à leur deuotion,qui fut François, amp;nbsp;au ^^'^'lireles Italiens fauorifans leur nation, en votiloientfiirevn Italien. Ilya-vnan quele fiege papal eftoit vuide, amp;nbsp;en fin ils accordèrent que les ^^dinauxFrançois miffenten àuant trois Cardinaux, moyennant qu’aucun / /'^^neuft efté ny ne fut contraire aux aéles de Boniface,amp; que les Italics euC choix ócFoptio de l’vn des trois. Il y auoit vnArcheucique de Bordeaux

’’oipmé(felonaucuns ) Bernard,félon d’autres Bertrand Goth, quiauoit efté

I ^'lt;!Archeuefque par Boniface. Deuat que ceft Archeuefque fut Pape, il cftoit ortennemy du Roy de France, d’autant qu’aux guerres de Guyenne, le Com-^^de Valois frere dudit Roy auoit fait plufieurs maux à fes parens, amp;nbsp;à leurs ]s„„emy det ^ons. Or fil eftoit bien volontiers nommé parles François, iln’cftoit pas Fr4»figt;û.

j nioinsdefire par les Italiens, amp;adoncques l’an mille trois cens-cinq, il fut cfleu

1 ï’2pe,amp;:vouluteftreappellcClementcinquiemedunom.LesAnnallesdeFrà-tcdifcntqu il cftoit Lymofm, mais en cela elles fe trompent. Car il cftoit du pays de Bazadois, gentilhomme de bonne part, ydTu delà maifon des Vicom-

Gafeogne, amp;nbsp;feigneur d’VIefte enBazadois,dont il eftoit natif, âouilntbaftir vne belle Eglife en laquelle il fut enterré quarate-cinq ans apres

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^ss nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PHILIPPES LEBEL 4. R O Y 4;.

P^^s diccllc Et baEir en vn pnys Eerille amp;nbsp;clefert,vn desplüsfot^^ lt;: altenLix de France nommé Vilbndrant appartenant auioLird’huy 2UxSd' gneurs de Duras.

b Roy le Bel Put aduerty que ce/l ArcbeuerqueauoitelléeûeuPJ' P^^^ pour fe le rendre amv -, Sc pour eiPacerde la memoi^^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^oontentement qu’il auoit des rudeÛès Maigreurs du Con^'

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^^^^IbgePapalenAuignonjlaou leditûege dcmciit'‘

, amp;’premièrement vint en lavilledeLyonenlaguclIed^^

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vnerZ'^quot;’r''T^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Franccjd’Angleterre, It d’Aragon, llye^^

rent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui de toutes parts de l’Europe y arriu^ i

leanDuc^e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Furent eilouiPez amp;t tuez delà preiPe. Entreautr^^ /

ePoit charp-ee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ocable Foubs vne vieille muraille de Saint

bleiTc ôt le Pane nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ombaFurluy, amp;: le tua.Le Roy de France

tellement 000^^00''^'^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rudementFoulléSt blelTédvnpicd,

ç . pe ddvne^^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedelTus Fatelîe, dehgJlIed

chron^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^^lcurdefxmdle Fonnsd’olfot

du Pape ten ans lelt;; r f st nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France amp;: fes deux frères ePoient à piedpres

tlFutc^ouron^^^^

dmauxfesLep-atsen Tm!’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des ceremonies Unies, il enuoya trois Car-

amp;c ordoner tous affaire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutpouuoir amp;: authorité de commander

Cnrdmaux^^^^^^

lean âc L'tq'-^es Colonnes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;FeulItalien,linon qu’ilrePituala dignité^

oncle luy rendit vnetm^fe^re^^^^^^r ^f^^^^^tellé nourri ôtelîeuéparF’J d’vn bon nombre de beimieurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce bien fait. EPant accom/f',^

d’vn petit badeaupour mettre le'ni nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^/^it oncle comme il

ville de Scafufe ôcletm d T ^^^de^ngedelariuiereduRhin/^^^da d^y^uoit voulu Hdre la ville de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^trequefonondci^^

vcl.tfurl'e FrdnccsEleéieursd’Allemafrneea nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duy appartenait de par fa mere.

reur,ôcfutlonsuementv.f^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Furl’eleétiond’vnEnf

^fnryy^m pitainc qucgrand Seigneur.

ffreur.

élion, amp;: incontinent apres

m dedans deux ans a/res if r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘‘ ‘“y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1“''

tres deux consonnes /as ks Cas/P/°'''- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tteeu^

ne Ss l-autse consonne oSist/ r ^j quot;quot;nbsp;‘

lean nni nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' fn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• f-'C qui naauint ïamais a autre Empereur

tance de fnn n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Albert fon onclej ePanr touché de la repeii'

nltence n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ouuer le Pape Clement pour en rcceuoirbpt'

donner \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à telles pelncs qu’il plairait au Pape lupor-

^«M/'on tie/t!le renuoyad l’Empereur Henry ôcluy commanda de denii^-

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onne dvn Empereur. Henry le condna a perpétuité dedans vnino

na ere. nbsp;nbsp;oneques lean fe renferma dedans le couent des A uguEins àPiP^i

laind^^


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PHILIPPES LEBEL4.ROY 45. LIVRE XIII.

’^tfmeannee que Charles le Boiteux Roy de Naples deceda. Charles fils de

•yindEh aifné duditBoiteux, eftoit cn Hogrie qui luy appartenoit à caufe de

mere .Robert oncle paternel de ce ieune Prince, eftâtallé enlaProuen-

^t(|uicftoit de I’hcritage de ton pcre fut par les peuples dudit pays receu pour

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte.

I nbsp;nbsp;LtPapeClementtenoitfonfiegePontificalenAuignon (qui eftoitlors du-

I daComté^ôcfutleditRobertparlePapecouronéRoy deSicile, Screceuafoy

1 ^liommagc du Royaume d’icelle, aux mefmes charges amp;nbsp;conditions que Ion

1 I^i^U^tandpcrey auoiêteftéreceuz.L’EmpcreurHenry accufoit laduis nbsp;nbsp;nbsp;ptßritHt-

I btnçtîtursprecedes, en ce que par couardifeamp;nóchalance ils n auoient ofe en- O’7*

\ '’^ttnltalie,ôcdeliberadcnetrauailleràautre chofequarcrnettrelanciënom

^^fttnpeteurs enlcur premier luftre,hohneur,5lt;authorite.Il con 1 eroitau 1

Mlemagne qui eftoitla mercScla nourrice de tant d Erapereurs,p u leurs

Mtsauoient efte faites autrement qu’il ne falloir, Sc que pour e eu nbsp;nbsp;uc; e

«WA cinq Impctcuts auoient efté tuea, amp;t qu ileftoit befoing de chaffer Jr*. ^^ûttcsdAuftrichhuditDuché.affrnquecefteheUc amp;nbsp;grandeprourneenc

’»fatocquanxEmuereurs.CedeffeindeYEtuçereurHenryfatdefcont^^^^ P'WngneursdeceçaysU.amp;dela nafquirent çluGeurs ntefdrffc^nsamp;^

gt;«amp;\ni«rie«(esçarottes contre ïhtuvereur '’»4tequefi\Nou\oitfaite\aguetteenAufttichc,dnefut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-i Ln

“«®tVOUt\e€avaduditDucW.

?“®îaitiiucnit,aconfitmaenice\uy,¥edeticfis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et , nbsp;nbsp;Ç ■ utetdc

^Wn.Ufo;amp;chommageYOur\editDuche rUuy

rT^ëtSSÂ

^ëÂsarnt^cuteW

AiTOtnmeVeï.o^aumedc-Bohenac'nntenUmM 'Atiadcnaeutt\onguementdevu«.heTave nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foubsYacon-

YWAverenrenrnefrneternvsauottuotaatrt^cet^^^^^^^^ ^tfonûtamp;àeîtetretueÇquedeUatencedenuj.

''quot;'*ut(^cônte cViofe aifjattenante a\a tiame e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enceffat

'‘YaÂanqueXeamp;ortmarttevneatntetœut in '®uiiit«\\eque\eittVearvauo'ttet{OuÇec. enuo-j. \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Çetnneut

0^ancnnneNondrdvireRRer ào nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çtandenr

w\\q lexoït eomm'a.ndé te. cpac nbsp;nbsp;nbsp;oe mo'j enu. monte nbsp;nbsp;^.Q^^xa^e ohvandtt

anctens teXstanes Empetents. LAats ee

^e(ltvns,5 -çtotet^ vatNantettes,vateSotts

ŸaT'quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t“^^^”^retrol qnr\ YottottàX^tnv«-

^ItWiale de\a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aftettion^ Y ceqùlWu'j v»b-

rtxix.Ca.'ôûvenqueXevaYelntîEtentdeRommc tene ra » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^vn

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iembloitnedeuoir permettre ny endurer que les alfaires delvneStdelii^^fi dàpendiûent tellement des Empereurs, quns neaemeuraiienttouiiouts^i“' puiûànce ôc diipobtion des Papes,ôcconiideroit qu’il ferait vn grand torcil^’^ Pontiheat Seau liege Papal St qu’il l’airroit a. la polierité vne perpetneJlci^^ ^itiie de foyjfilnelqauoit,nepouuoit, Si n’ofoit défendre ny garderparcoU' feil ou par force,les droits de la puifànce Sc la grandeur des Papes, qui dernf^ en main Sc par tant de hecles felloient conferuées Sc quiluyedoientefchei^d donnantes. Alors leslècrets delfeins du Pape St du Koy Robtil ue l^ diuulguerent point, maislaHn monfra que les entreprinfes Empereur femblerent trop grandes, St furent redoutables au Pape amp;aii' ,^\i f^^^^^^^^titreeuxdenepermettreque l’Italiedeuintfoubsb P^mlancedesAllemans.

il nu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armee en Italie, St ia efoit arriué furies eerresdit

^^^'^^^pE^^^^^^^^^^dubault d’vnemonui^ 1

Pr P ^ines de la Lombardie ( qui de ce coféla efia premierePtouin- /

S4.- ' If^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mains,Sc regardant le Ciel

Dien. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^Eglantes^faftions d’Italie, ni Ly^portaûèn^^^^

* dit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe qu elles auoient fait a fes predecelTeurs Empereurs lAufion

n’atmienf,-gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fa bouche, que iamaislefdiresfadiof

iamais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prédecelfeuts, d’autant qu’ils n’auoieni

pereur fi l v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ifi^Ucs, Sequ ’il n ’aduien droit aucun mal à l’Em-

”gt;»»ßiiriy. bien oh*H • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ic nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;imprimer dedas là tefc. Ilcognoilbii


^-‘quot;f^‘^granaeura«Lai^’-'

bnlamp;deum nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“^tnyloiable que ce debt. II.wou delis emiay/caAm

tkreno^ ^!r’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'^^^^‘^‘^‘^^S^dedeuantla ville d'Arezzo,hqaA

quot;quot;'Tquot; o.. y°‘^'’[^biegee pour remettre les bannis de leur ville chalTez p.vUä» «^rhrf,a,, contraire. Voila ce que rEmpereur manda aux Florentins. Ses AmbalTaJeiia

h-de braues amp;: fuperbesparolles, quimonilroient f Sr4itep4rol. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Câtils difoicnt que ledit Empereur qui eEoit yi’

^gt;^^y^orieux,grandjtreûagejâlt;:puiûant,elloitdchaenl(3lit) e»rs. qui ^^^uoit vne armee compofée de nations edrageres tireesde toutesprrti oingtaineSf vaillantes, ôe braues, la force amp;nbsp;furie defquelles aucune autre rr-

quot;^ucun pays ôc aucune fortere/fe ne pourrûient endurer. Les Florentins KtFfà^Jef pon ic^ut que la harangue desAmbalfadeurs ne faccôrdoitpas biéentout. F/orentiit). nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cc qu’ils dHoicnt que l’Empereur Henry efoit vn treifagePrincefSctju'il

uaènoit de h braues nations en Italie, cen ’efoit pasgradafedeftgeß'e, veuf^ ^ouHes grands Empereurs auoient de cou fume de mener les Italics contrei^

nati ons, amp;: qu’iln efoit raifonnable qu ’il comtnandaf aux Florentins ^'»Ee. P^^uicrrrc leurs bannis, ny de remettre en leur patrie ceux d’Arezxo chalFez.

rei/rs. nbsp;nbsp;nbsp;Et que quant a ce que IcfditsAmbalfadeurs les priaient de receuoitl’Emperetx

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Philippes le bel 4. roy 45. livre xi il ^^91 '*'leurvine,ily aduiferoient quand il feroit plus pres.

Ccqui les fitvefpondre fi hardiment ôc librement, fut la ligue Evite auec-lt;lu«leKoyRobert de Sicile,lequel eftant par le pape Clement enuoye de houenceenltalie,y arriua deuant Henry . Or eftant Henry delcendu en Ita-^^iptcfquetous les Seigneurs des villes d’icelle allèrent au deuant de luy, es ''''^çitaffeftionjles autres par crainte, amp;nbsp;les autres par deuoir. La ville de i ^lt;:on\tnc toutes les autres villes d’Italie, eftoit diuilce en deux taârions . ny

1 ’P'iniin eftoit chef des Guelphes ôc Matthieu V ifcomte,des Gibe ins, mars l Watbieu eftoit chaffé de Milan, amp;nbsp;eftoit (^àamp;U vagabond auecquesbien I ^^'iietnoyens,ôc beaucoup de ncceffttez. Il alla trouuer lEmpereur en a l lt;Uft, là où vne grande multitude de bannis f eftoit rendue, pour le lup-j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le les remettre en leur patrie. Ils le fupplierent amp;nbsp;confcillerent evou

àMilan ,luy remonftrans que c eftoit fon chemin, Sc que a comrno ' nbsp;nbsp;V., nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;} J . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_____U«;.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/.n vlllP. V

anaires d Italie ly appeiioit. a. isuipctvu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. l’Bmprrw

^'quot;itnoit, demandant à toutes de l’argent pour les fraiz de Ion arm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. jgt;rie d'aller.

.llalùdoncquesàMilan, amp;nbsp;comme il eftoit en chemin i

aller, Guv Turtian chef des Guelphes aductù quel Hiupereur ne ai oi l^Çmd compte des Gibellins, alla au deuant de luy . La pre ence nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ckf Jti

^SuppailerlMilan toutesles querelles ein,les,les bannis fu ntlans ^uft dommage ou ignominie d’aucun remis . La ville eftoit toute pleine de '^lbdallegreffe,derchouiffance,amp;d’vne cfperance de repos, quand Itm-l^î^ütftivnimpoftpour la folde defon armée,amp;pour foncntictenement. ?^^^itw’onleuacentmille efcu2,ala grande crieriedu peuple quieutvou-^\4^eurbienloingdelà,amp;enlad'lvilleplufteursefmem^

lei«

quot;^«crenr nuimalaifecment furent affoppics -E^uïnilletroiscens vnTe,le ‘'^’àdafcftedel’Epiphanieledit Empereur fut enlEghfc Sain Ambioife ^Mn,couronné delà couronne de ter . DeMilanilallaauxvftlesvoihnes, defquelles deleur bon gréluy ouurirentles portes ,les autres de cram-

'^'^bsaXes par force. Il créa MathieuVifcomte fon Vicaire,^Lteute-'^WalaMilan, mit àfapofte des gouuerneurs at^ autres villes

^l^atmis ordre aux affaires delaLombaràie,il alla a Genes,la ou il fut tiois %^yreeeutamp;cefcouta fauorablement les Ambaffadeurs de EedericRoy ^^i5on,Quilevenoient prier d’entrer auecquesluy en ligue contre o ert contre

hSieile,Scies remit ÙRomme,leur donnantbonne efperancedefairece nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.i-

lùbàemandoient.Ilpartit de Gennes par mer auecques quarante ga eres es

enallaaVife, faifanttoutlelongdela cqfte delà mer marcher la ^Mieïiç^g^-tjYie grande partie defon infanterie, Sc faccager les terres desLu-^'^^l^^V^urce qu'ils effoient liguex auecques les Elorentins. Il demeura moins ^hbq\ii\rvauoitfaiöi.a Gennes, Sc delà tirant aRome,il ne peuten lEgùfe ^i'ad.VVerrereceuoir latroifiefme couronne comme il défit oit, pour ce que ^^'\iirùer là, eftoit occupé parla faOciondu Roy Robert Sc des Vrfins . A- T/4u?fwr ^'^’^tq\i(tlt;^\xeceutRditecouronne enVEglifedeLatran,parla maindequel- bRomâms. ft'icvÈ^xô^maux.Ilimpofavn tribut furie peuple Romain. Ce quile ht efmou-

ceux qui auoientauparauanttenuYe parti del’r,mpeteur 2gt;c des Colon-

QueVLYûpeieuï £ut cotiamt àe vuvàeï àeK.o« M vu v\

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PHILIPPES LE BEL4.ROY4P

iTie, Sefen retourner a PiPe, la ou ayat faiél aûignerledict Roy Roberta certain

loui prehx, comme ledit iourfutvenu, amp;nbsp;queRobercneconip.2relfo}rpoin[,il

Sicile M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;declarer ennemy deLEmpire, condamner criminel Jclezt

contumaee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^jamp;cluy oïta lenom,les marque5,amp;: l’autborité de Roy. Cela irrita cnco^

^0 auantagelerape Clement, qui declaralediélarreilnul, d’autant que kdid lieu ou ilnehiifoic pas Peur pour luy,amp;:f ^^-^'^-r.hPapediioitquece^^^^^^

4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SC vadbldeLEglifc Romaine.

la vide dc^R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(allant la paûé de la Sicile en Labruzzo,amp;:ayantpnni

wt Iff Z’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rvs votamp;s. b éiÂk I

hoientauRov nvi^-Tj ' ta’ ^^^^^^^^^^^^^^gt;Sclcshabitansdupaysnele ƒ l^‘'^'iucr,defZdcpfER'l'r

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en lu vdle de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcmshJ,e,i/Audlgt; I

'^’’^quot;''--meLddeeedlfnf f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

cinpoifonné dedans

.......1. /, nbsp;nbsp;Lort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Les Floten,insL

ciitreleurscitoiens dpi K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^P^h^^nl^urville, Sdaconcoré^'

a,ùte»,i, leutfdks bnîiniscnleuépnttief

qMlelioit orobiF^ ^p^,^ne^‘:n leurs mations, amp;fu,amp;âvn£diapi,k-

amp;a, amp;Jnft furent iointz

bcparez ôc aigris nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^nlemblc les corps amp;les cucuts au parauant

peine ßc minm^vou^^k^‘^^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ennemy tiré d’vne trranJ:

fil’Emnereurpnf, 1 / ^^^'^^^^^^^‘^^^^^nagonois. Le Pape auoit Jdibed

ye„t der Sc cLfertousJsacLcsTai^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'aire la guerre, amp;:Jerci'angt;

A...^a.rreÀ en nu.tnt tuoir uur.. f ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^prreurtnort,dnevoulutdtk

tous eLZ .f1 ‘'“’'L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce ntefntCcn,,

n • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cicoientcn France iurcnr prwsamp;cniprj7onnczcnd‘

fut ptrtr ï' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qucltjues vnsdtdincquell.,nski’apc,draii^sl

f t i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ledit rhiJjppes Jc voyant Papen/chdd:

] -I- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P3pe promit 3. phihppes toute amitié moyennant ce gti(

rfconahe'^, ^PP^s uy promit de faire mourirtoLis les Templiers t^rands detraäeurs Ja

a O utions des Papes ôc des gens d’Eglilc. Mais deuant quepadctJa c lo es ont ils cJloient accu fez, il fault aller bienbault ßc parler quelque peu esoi ces indlitueziadis en HieruPàlem, tandis que les Chrcficnsla poJeJe'

^He7rn'’ff,c' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parlé cy deuant, mais d’auttint quelle

ntjalem. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prefcntc d’en parler derechef, nous dirons que premierementpf'

rent les Chanoines du Saindi Sepulchre, IcPqucls affJloienttouhoursauP^' triarche,ôccelcbroientlediuinPcruicc. Apres ceuxeyen fut drelfee vnecoH'


ueej.


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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRÉ XIII. ^95 ,

0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ J 1- • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

P^gnie de Religieux en l’honneur de lavierge Marie, l’Abbé defquels ne pou-fuffire pour traiôler ôc conduire les malades amp;nbsp;les pèlerins baftit vnho-

W amp;chappclle au nom de fainót lean l’aumofnierjoù. les religieux dudit deaierufale Wtalviuoiêt durefte dudit ?ibbé amp;: des moyhes, fans que pour lors les ho-'pitaliers euflent faiôl vœu quelconque. Mais lors que les Chreftiens furent ^^'gneursde Hierufalem, il y eut vn des frétés del’holpital qui print l’habit, ^tnitvne croix blanche fur fon veflemcnt, fobligeant a obedience, amp;nbsp;alTem-^Qtfes confreres, les incita à faire le mefmes,vlànt de mifericorde aux pa.li-^^^samp;de deffencc aux pèlerins quivifitoient lesfainéls lieux, ôc fut cell or-Chcualicrs deuëment authorifé parle Pape Honnoré fécond, qui leur l’habit qu’à prefent ils portent. Ce font ceux qu’on nomme maintenant

Miers de Malthe, depuis que la cité amp;nbsp;l’Ille de Rhodes leur fut oftee cleuatiert ?^^Sultan Soliman. Et d’autant que les hofpitaliers ne fuffiloient ennombre ^leMalteou ^quot;flaconduitte amp;defFence de ceux qui alloient vifiter le fainét Sepulchre, defines que plufieurs eftoient deualifez amp;nbsp;occis allans àleur deuotion ,il quelques vns qui eftans conduits de l’efprit de Dieu, fe vouèrent de les

5c delFendre, ôclefquels feruirentainfiparl’efpacedeneuf ans ^habit feculier. Le Roy de Hierufalem les nourrilToit entièrement dti fien Nre, leur donna lieu en vn coing de fon Palais pres du Temple, amp;nbsp;pour- rïpllcrspour ^ftirent-ils nommez les Templiers. En fin ils prindrent l’habit blanc auec- ^uojmnfino ^'^vne croix rouge , obeilTans au Patriarche, en luy payans décimés de ‘^^reuenuz.

J Ws ceux-cy,d’autant que les Allemands n’auoient àquiauoir recours ‘^urlangueallans vifiter les fàinéls lieux, il y eutvnhonnelle homme Aile-^lt;lquibaftitvnhofpitalpourlaretraiôle de fanation, y fondant vne chap-■ '^par l’authorité du Patriarche qu’il dédia à la vierge Marie, amp;nbsp;là print com-^’’cement l’ordre des Cheualicrs qu’on nommoit Theutoniens, amp;nbsp;eurent ordres chacun vn chef qu’ils appelloient grand maiftre,homme fage ôc expérimenté au faiéldela guerre. Voila en general ce qui ce pcult di-^'^’iiniaircment des Cheualicrs Hierofolymitains. Relie maintenant à voir cbeualiert 1 j'ddes Templiers, defquels lefubieôl efltout propre en cell endroit, amp;nbsp;Hterofolymi I %ns leur hilloire felon que l’Euefque de Tyr l’a amplement deferipte par en celle forte.

annee ( dit-il ) que le Seigneur Baudouin du Bourg Comte de ^.æhitelleu pour Roy fécond de Hierufalem, quelques nobles hommes quot;’ere les Cheualicrs aymans Dieu,firent profellion de challeté, obedicn-’ ^epauureté entre les mains du Patriarche de Hierulàlem. Aufquels com-^'^^’^^n’euflentny Eglifeny domicile certain, le Roy donna lieu pour quel- Lwnœuz temps en fon Palais, vers la porte qui regarde le midy, amp;nbsp;les Chanoines

ƒ ƒ ^t^ple de nollre Seigneur leur oélroyerent la place qu’ils auoient pres 'ttt Temple, pour y baflir leurs offices, amp;nbsp;tant le Roy que les Ecclefialli-

T’^^contribuerent pour leurs vellements amp;nbsp;pour leur nourriture. Orla'pre-JPæt'e profeRion qu’ils firent, amp;nbsp;que le Patriarche leur enioignit pour remif-de leurs péchez,fut qu’ils gardaflentqueles voyageurs 8gt;c pellerins qui ve-

Jtoient vifiter le faindl Sepulchre, ne fuffent vexez ny defualizez par les vol-quot;tttsquilesattendoient enaguet.

Lnnneufiefme apres leur inflitution, à fçauoir mille cent vingt neuf, vnesaT

Mm iij

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 41-

Zéfjjemllee femblee de Prélats futfaiûe â Troyes en Champaigne ou aïTiderentlesArcbc^ rlS’ec^quot;'' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, amp;nbsp;de Rheims 6c le Legât du Pape 6c le!s Abbez de CiJkûUX^'

de Cleruaux, auecques plufieurs autres^Ôc en ce Concile fut inllnuee h reglc^^' L'i forme de l’habk de ces Templiers, gui pormieni: la Chappc, 6c

Z-» re^le cr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^ croixrouge, pour ekremarquez parmy les autres, fuÛentib

l’h^é d» Cbeualiers ou freres lèruans. Ceux- cy legouuernans pour cjueltjue temps fo^ J,'/; I ^frnfhtrt. f^ioôiemenv ,fatisfairans au deuoir de leur regle 6c profelJion, dla ßn mdp^l’ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anslhumdicc ( qui cEla mere des autres vertuz ) ïeïou/lrabicentdel'obei/1^'^'

ictif d,fo~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui eüoic leurinllituteur, amp;nbsp;duquel ils auoientrecculesptc-

tcffuncc. ^iers biens-h^as «Sc auancemens, amp;nbsp;defiians les difmes 6c décimés, à' v/'iit' ^’^utruy,furent en fn odieux 6c fafcbeux d tout le monde. nbsp;nbsp;,

’e^l'^tnildes Ar,nn a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f ^ui viuoient de ion temps. Ces Templi^'^

rrr-efTe^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ßuiä:ete, 6c enrichizparlemoycn d’icelle,

P enorgueillir gu’ih oublierendeurDica.l^

plufieurs trr^ni T^emphers eur faifoiencparefcriptsditfimstoircsunfola

Chreaiens,ren,ans celuyquiïs ,,oi,ii- '

f^nsurnfen^T^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en premier lim

, ■ lESYs^Cnn 1’quot; ^^“lß‘^'^^d^^^^°croientamp;renonfoientnoareSeieeii‘', quot;mort Se uafT, contre Lt croix amp;nbsp;image reprelinoi’f' ’ , ueauxvennr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;clandetlinement ils receuoientlest«“' ' ,

tement amp;nbsp;ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grandtnaiareeaoiteOeafeci«-' ,

idolatries


de lefin chriß.


''quot;‘^•'quot;’•'UmainsdesMK'^^^n'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;’e’yenquela terrefainâe elloitreJaiâeéi' i

roylefoupç5nauoitpointfautedepteaac,ret ' /

trak °Z quot;

yices.

Zxnr^k, ^^^‘“quot;‘r'Meabominable contrenature, amp;quils auoient vne idole âciimub- '/ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^eueltoiet de la peau conroyee d’vn homme, Ôc en lieu desyeuxlui ‘I

ps • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^deuxefcarhoucles. On difoitqueccrimulachreleurferiioitd^ ’ /

iJoliiIrte cruelle.

^^^bqui 5' uy lailoient honneur Screuerence,6c qu il eiloitoingt tous lésons j ,' oela grelle dvnpetit enfaut,engendré d’vn Templier ôcd’vnefllejequclils hn I fçity d ou l’on auroitpefchécelle forte d’idolâtrie, ficen’df ƒ « ßl^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ttribue aux forcicres vaudo^es. En tin i J

^^^^^niccufez quils bruûoient les corps morts de leurs c6pagnons,amp;c qu’é' j gt;1 ttireleseen-j^■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^dresauxautres,ayansopinion quecellcboilfonlesten ' j,

Jra^damtrs flus forts ÔC vaillans ôc confans àloulFrirtoute chole, ôccequipluslenp*p de dommage ef qu’on tenoirpour tour alfeuré, que fies Chrellicnsed-* gt;

lenr fait le voyage d’outre mer, qu’ils efoient perduz à caufe que ceux cy!^ 'K auoient venduz au Soudan de Baby lone, auquel ils auoient intelligence.il ' leurtchjir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^culèz d’auoir conlpiré Contre le Roy de France, ÔC quilsauoicntpl^

mfquot;' nbsp;nbsp;fon bien pour en aider fesaduerlàires, ioinflaulf qu’ils portoiét quelques clngt;n‘ nbsp;nbsp;i

tncs elcrits en vne conroye ôc ceindture quilsauoientceindlefousleurs

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PHILIPPES LE BEL4, ROY 45. LIVRE XIIL «5$ '^“HacIiair.EIloitd’auantageclefFendxi par leurs ftatuts, qu’ils neufleilt à tenit 15 * Wcsfonsdcbaptcfme aucun enfant pour le Chreftiennerjny entrer en lieu oû “y îuft des femmes en geGnc. Voila les crimes qu o leur improperoit,pour lef^ ^^dsils furent deffaits amp;nbsp;tellement arrachez de la terre , qu’en vn mefme iour prins amp;nbsp;emprifonnez par toute l’Europe. Quelques vns difent que le ?^^ndMaiftre de l’ordre des Templiers eftant preflaeflrebruflc a Paris,comme '''''t(|u’on neluy tenoit lapromelfe qu’on luy auoit faite de le deliurer, pour-1 quot;^({u’il confedaft les crimes cy deffus recitez, à caufe qu il n y auoit aucune

P'^üue contre luy èc affin que fa confeffion fuffit pour luy faire amp;nbsp;parfaire fon V^îs,ilfeplaignoit del’iniuftice du Roy ôc duPape,ôcles adioutnatouS ^xàcomparoiftre dans an amp;nbsp;iour deuant Dieu,pour rendre compte delà vio I à tant de gens de bien, amp;nbsp;d’hommes innocens qu ils faifoient mou-CcsTempliers furent bruflez l’an de noftre Seigneur mille trois cens-fept '^^^Koy mourut l’an mille trois cens-quatorze comme auffi le P ape fina fes «..« Diert* mefme année,comme les dattes deshiftoires monftrentle contraire

.^tteUTcmpÜeB futentfoites deux affcmblccs generalles des Prélats de '“«Kd’vne au mois de May l'an mille crois cens-cinq a Parts y feant 1 Aiche-

Seiis,amp; l'autre à Senlis,ptefidant l'Atchcttefque de Rlieims,amp; » tou y«d™x tut condamnée cede fefte deTempliers par la mefme coiamp;Ilion qui eftoient piifonniers. Tellement qu'il n eft pas vray femblab e a ce WtWeurs fouftiennent qii'envne fibelle abonne troupe dbomes, le ^oit Mellé sardê aux Templiers fil y eud eu indice tat foie peu enleur vie amp;nbsp;ta-*4tfiiLD'auantas;eauCôcilegeneralcelebteaVunneenDaupbinMlU ''!'ttllitleRbofne,ral'ani}ii.futdutoutabolylotdtedesTcmpliers,amp;pet nbsp;nbsp;nbsp;„i„

''»«Euefnues8cMetra7olitamsdefairepunirceuxquotrouueroiccoupa--tgt;b‘ '*1B queles innocens fero'iencnoutrixhonedemet du reuenu des comman \t»\u.ilfutpermisquedeuxd'entr'euxbabitaffentenfemble,^encore.

Cbeualiers de Saint lean euffent par decret du Ccincile partie de la cou-Sadesbiens amp;c retientix des fufditsTempliers condamnex.fi ed ce que ce Xteointlieu êsRoyaumesd'Efpaigne.Portugal.Cadille Sc Aragon.a yS'An'y auoit d'autres qtfetix, comis pour tenir rede auxMores, quileur °--' •quot;Ititcontinuellementlaauetre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1. CJ

''l-aquelqUesautbeursqutdtfentquecommeleanàe-Boütgognecbeide SRàesTecupliers fut mené au fup^ice il proféra ces mots, Maintenat que coni Amnéi \ .'‘’iunniismourir, amp;, qu'il n'edplusbeCoing de mentir ,re confede veritable-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cbvms contre moy ,ôccontte\es miens pVufteUrs mefcnancctez,^

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mérité vnc grande punition Sevn grand tourment 5 pont auoir en a

'^^’téeteu's.aquiie ne deuois pas complaire, Sc pour les appétits douceurs^ Itfiviç, commis plufreurs crimes Sc villanies contre mon ordre, ftbien merite ’ ^^liMgtonelvreft.iénegt;.Ueslruy ie ne v eux plus viureny requérir qu onmé

. fiwli'q ve ,ny vier d aucune menfonge .Tü-ant aptes cela mis au feu, 2gt;cluy e-\ ^^au^eixàpeu mislefeu aux pieds pour le contraindre aconiefferfes crimes^ ^l’^Ufùdme qu apres quele deVtors du cotps fut du tout\)ruil.é, queles en-'■^^dles pendantes gtillaifent,rendans vue puanteur extreme ,i\ ne te diuertlt s, \ouxt.a'nx. iamats de ceife premiere conRancc amp;c confeÔion , ne monRra '^acqxesancunftgne devouXoir cXtangerXvne ny Vautre .Xielamelme faqon

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45.

auflî moururenf auccqties luy deux grands SeigneurSjdontl’vn eüoitfrcred^ Egt;a.ulpEin de Viennois.Les biens des Templiers furent conüfquez àlâcoüron-s'tensdes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furent annexées les terres rcleuantes mouuantes d’iccllc,

remfiien ^^^^t^es furent par arrell du Pape données aux bofpitaîiers de Sainél Icdn “»//fwesL. fl-l^^iifalcm. Pareillement quelques autheurs difent qu’apres quelePâpeClc

condamné 1 ordre des TemplierSjamp;qifil eut enuoyécômiûionâl’Ai’'

€ reue q^Je de Maicnce pour faire le proces amp;nbsp;la punition de ceux qui fctrouuc-torenten Allemagne attaints deleurs erreurs SccrimejleditArcheuefqucâÛenr

3. es ques ôcautresgês d'Eglifedelàprouince,quicomeilseUoiétaHaH' lier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;proces defdits TéplierSj vngentilhômenoméHuguesi-

mârn-inv . J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ion ordreayans les armes couuertes foubsleun

tuxf.,,,. dcuintlcPape nui

’»nK-i.m,. renwlicrs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.Unformer doucement des vies amp;nbsp;aaions Jckltts /

crimeScdepriün nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

Acfunnnme I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nommes faOent ab fous, fied ce eue l'ordre 1

niez les cheualiers T Rl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Sainä lean de Hierufalem depuis nom- /

des biens des Templle^ '°^‘3: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de M.drhe, Mans enrich,z k aggriadiz /

Pommes d-orM.LjL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;detourespârts amaife (^tdiides

fcrenTvnearr^eeS^^

noientprinfe voulms r ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deRhodu furies Turcs fàta- I

freurs aï,tres fvci^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bocc.tceTloreur.kplu: /

hbremlntdes vier,’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils elloientriches, amp;nbsp;qu’ilsparloitnt nbsp;nbsp;/

irritèrent contre en '/ 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;desimpoPures du hege Romain, tl^ nbsp;nbsp;/

au R nv^lt;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ourir. Celle cruauté donna vne mauuaiCe rcpua'^lon /

des cilmes7'^^-^^ nbsp;nbsp;nbsp;dcourt quvn prince qui le rend trop feuere à la piiniPion j

noirl ■ K - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Poient fuppofez, il faut pen fer qu’il fait cela.pouta- • ƒ ,

Clemeinn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efplus poulfc de l’auarice que de la iufice.Lerape • /,

nar le r!^- ^^^/P^^^dvn Concile de trois censEuefques,augud * _ P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confitutions0cordonnances.ilcanonilale

apres le Concile fny, comme il YOU-

tnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bordeaux il mourut en chemin au chafeau de R oquemaurclùr

O ne a deux lieues d’Auignon,fan mil trois cens-treze, ou mille trois cens

(quatorze,ôc quarate cinq ans apres là mort âc apres plufeurs débats furleliei^ ƒt 3uque ildeuoit e/lre inhume, Ion corps fut mis en fEglilè d’Vfefleen Ban- L qu ilauoitfait badir comme nous auons dit.

E(. qy le Bel edant veuf de la R oyn e leanne de Nauarre fa femme, ftneni zojfjteyJt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dis aifne Loys, Roy deNauarre (qui fut depuis Roy de France loubsie

zvzt/furrf. nom de FJutin) ôc l’cnuoya a Pampelunepouryprendre la couronne duhd

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PHILIPPES LE BEL 4. ROY 45. LIVRE XHL 6gt;7 ^lt;-1^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

^oyaume,amp; donna a fonlcçôd fils Philippes qui depuis fut Roy foubs le nom ,

Poidliers, autres difent de la Marche,qui luy îTOitefcheu par la mort amp;nbsp;donation de Guy Comte dudit pays,qui luy donna P^dlleincnt le Comte d Angoumois, amp;nbsp;à Ion troiliefme fils nommé Charles fce«re»xf» H^l^epuis fut Roy foubs le nom de Charles le Bel,lc Comté de la Marche. Ce bien-heureux en fils, car ils eftoienttous beaux, amp;nbsp;vaillans princes, ^'$Untmal-heureux en les trois bruz, que l’an mil trois cens treize, elles fu-^^Uccufees d adultere. Ce furcntMarguerite fille de Robert Duc de Bourgon

I deLoys Roy de Nauarre fils aifné du Roy ,Ieanne fille d Othelin 1 ^Rittde Boiirgongne femme de Philippes le Long Comte de Poiéfiers, 8c I fille dudit Comte femme de Charles Comte de la Marche,lefquels

1 '’“‘ifieres furet Roys de Frâcel’vn apres l’autre. Ce foupço de ces adulteres ad

1 Abbaye deMaubuiffon pres Pontoife, amp;nbsp;leur procez eftant deuement \ ^^ûiutouualeanne femme de philippes innocente du crime, amp;nbsp;par ainfi fut à pur 8c àplam,ôcles autres deux furent mifes prlfonniercs a Chafteau

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;waifutSeme.lioùUditeMii^etitemoututbKntoftaMes.

I '■••le, teeuraàp«p«uiû,8crhiiipvesamp;Gaulticr d Aunay adulter« de ces

\ Mes curent les parties bonteufes couppees,puis furent attachez a la queue

I ■■^•mtiuments.amp;depuisMaubuiffoniufquesaîonthoifetraineiîousnuds

l gt;sliprayne,rurlestroncsdesfom5nouuelertrentcoupoez,(iuileuref-^W„„.

\ %tt„t touteù peau, amp;nbsp;en apres furent penduz amp;nbsp;efoanglei, receuans a

\ Xne de ceux qui fouillent les litx royaux, 5c ïhuy tfier de drarnbre delà \ ’^'f'tlcLoysKoy deNauarte quicftoitle melfaget des adulteres de ces prin-\ '^Atûédu Steftranelé.Ledtt Loys auoit eu defadite femrneviie ûlle notri-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;apres la mort d'elle, il efpoufa Clemence faut de Robert Roy de |„ ƒ,

1 quot;^ttliedeCbatlesMattel,ou felon d'autres du BoiteuxRoy dudit Royau-1 ''fltHonerie,deliquellcilcut\nfils nommé lean ncbuiaioursaptesla 1 'lcfpnpete*.5t àcefte caufe n eft au tangdesRois,5c Cbarles Comte delà ' gt;àepuis Roy foubsle nom du Bel, 5c aptes la condamnation de ta lem-'i \licefpouCaMarieftledeïEmpereutHentyfeptiefme, Comte deLu-

1 6 commenc^a vne nouuellc guerre en Flandres, d autant que le Comte

I MùuoitpayélafommeprorarfepaïleTraiaéprecedent,8cquelcsvtl-\ ^l'iUüoient eRc engagées iufques au pay ement d’icelle, vouloient le reuol- cjme \ ^^'^îineleRoy , qui commanda àEnguerrand deMarigni qui cRoit comrne

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit,Comte deLongueuille, grand ConCeillet,8cCelon d’autres,grad

àes tinaces dcFïance,ôcl vn des plus fauoris feruiteurs de fon maiRre, moyen derecouurer argétpour fairela guerre cnElâdrcs,8cdaffem ?quot;^'gt;neaimécpourlamcner au pays d’Artois. Le Roy allaluy mcRneenper- ae 1 MçwÇon camp,comme il futVicnpres du pays de Flandres ,leComte Ro-KmbaRadeurs pour luy demander la paix .Du comme-,Roy nelesNouloitvoir ,ny ouyr, tant il eRoit irrité contre lesFla-enhnàlar equeRe d Lnguerrand au quel ils Rrent n n grand prefervt, enys,Scieur Ritlapaixoélroyéetelle qutls demandoient. Ce qui£ut P Al» äonne« \ieTt\\extoxigmedelaliainnequeles grands commencèrent de porter aLrt- AuxiU™«!.

de ta mort,puis auecle temps £ut ceRe Laiue augmentée pat d au-'^^^attidemçpù.iutuindtent. - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

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g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE BEL 4. ROY 4^:

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S/r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'^roniques de Flandres difenr que lan 1313-Flobert Comte de Phndra

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faire hommage au Roydefon Comté, ce(ju’d

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ôc rengagement des villes del’ll^quot;

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neJrii^‘^ï'l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte Robert comparidi en pctlon-

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;memenfir^^.^,,^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lfouay,amp;Bethune,amp;meünesconiüf'

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cipalcmcntquc lc3con°mua°Pd Fl‘‘^‘'^“^'''''quot;‘^deM3ngny,menduptigt;-

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.(• :( ^omme pourlaaneP^l f.1- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^oient rembourféle Rovdd^

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P°^‘-‘'^^y‘ngtm,ncIiuresdcccm7uricha^^^^^ quot;‘’T'quot;’ ‘’'‘'quot;“1 /

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^‘^»o'trMoirtoutConComcé ondl^

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;emiovTrn ^P'j'^jP^’^^P^^ë^^^^^PPdcI'IlIe,3iifemn /

JF nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P‘'‘^‘^‘^,eoysRoydcN3U3[[efurr-^

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^ddcMario-nianerar ß^^^'^^^^^^^^^^^^l^oysCoted’EureuXfamp;En- /

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ober^n’attenchtlav ^^^^^^^f^‘^^^^^^'^^gt;derquelsncantmoinsle- 1

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘'^^^j’r^^'^duLis^douilenuoynpraciau^^'

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^l^htpre{ènteràEn(Tnrrr i,^,~l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bonne fommed'srgeot i I

I SS'“

me vous verrez cy après nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^S^oirand, amp;nbsp;fen vengea en temps

du Comte Robert leurPrinr^^^^^^^L^^^^^ dontleRoyvfoitdfendroit

Bothune,Srque Robert ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcfdites villes de}’Ille,Dou21f

paruiendroit facilement au rcr^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'^P^^^bementqueleRoyluyfiufoic,o(

dres Flamanganglcs dix mil 1 ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d^blites vdles,luy affigncrentenf/p'

dites villes audit Comte R 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dontleRoyauoit tran/porteen efchdyedd'

villes ôc Chaflellenies de Pi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ôc a ces fns taxèrent toutesl^

^poo apres mefmes durLtlL^/^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;flonfonport amp;:lt;J^

q^’dfcabbattre les portes murs

Sc ceux d’Ypre à la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceux de Bruges incontioco!

^^ouuertementreJfus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venant, mais le Comtec^

dcRetheil PR -liPn^j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tourmenta fort Loys Comte deNeuers^:

dePPeuersd^/eRed nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Robert, mettant en fes mains lefditsCointt'

dcsfufdks bicffuir.nulZT''Tquot;d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i h

lan-iivr, ’1J r ■ ^^^^^^^^cucillizafonprofbr,letoutfoubspretextelt;}‘^ p iureen ’cHoit entretenue. Le Coup^^ / yfûrJr'' dern-^^’^ ^^^^^^\°^^^^^^^omentauec fa femme au Royaume de France,elipl dire h‘i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Poiffy Vers le Roy en intention d’au oir la main leueeJdd;

pvnr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutes fois ne luy fut feulement ô:t^'

^^^pl^cLlj il fut par ordonnance du Roy canif

Ôc furet fes enfans mis hors de fapuiFTancejfouffrat au reilepluL^^’^

-ocr page 749-

fHlLIPPES LE BEL 4. KOŸ 45. LIVRE XIIL e»9

rüdc{res,c|ui lors luy furent vfecs par les François, Ôc ce à l’occafion qvi’il

‘'îvouloit confirmer le tranfport que le Comte Robert fon pere auoit faiôl des

ailles de riflc^Douay amp;nbsp;Bethunc,dont aufli ledit Comte Loys proteila en pre*- ,

laicedcquairenotaires,pour en temps amp;lieuen pouuoirpourfuiurefon droit

pMiuftice,amp; ainfi qu’il appartiendr oit. Peu apres en l’an 1314. cftantlaful^ dilctiduc d'entre Flandres amp;nbsp;la couronhc de France expirée ,1c Comte Robert deïlandres aflcmbla de recbefbonne troupe de gens, auecques lefquels u Btplüficurs courfes au Tournefisôc en la Cbaftellenie de 1 Ifle. V oila ce que di-ftailtt Anmales de Flandres.

1 Fumillc trois cens quatorze, le Roy Philippes le Bel affcmbla plufieurs

1 înnets Seigneurs, Barons amp;nbsp;députez des villes de fon Royaume à Paris, amp;nbsp;la

*^lacour defon Palais fit dreflervn efehauffault ou il monta, amp;nbsp;par Enguer-’^ddcMarigny, eftant debout au pres de luy, leur fitremonftrer les grandes Jtemonßritft-

, ’^^îneesQU 11 auoit faites à caufe des guerres qu’il auoit fupportees Sc celles l S^llUhfairemar ce que le Comte de Flandres ne vouloir entretenir n acco-1 î*‘'^ïcontcnu auTraitte amp;nbsp;appointement qu’ils auoient lurc amp;c promis ,amp; lut \ ^î^ilcfdits députez de le vouloir aider de leurs biens. Adoneques Eftienne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

l Bourgeois de Paris feleuaôc parlant pour ladite ville de Pans,dit

1 ^'^«ftoient tous prefts ÖC appareillez de luy ayder de corps amp;nbsp;de biens,en \ Sc^uAspouttoU. Apres cesparolles,femblables refponcesfirent tous \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deleguez ôt enuoy ez àladite a(rcmblce,par lesbonnes villes duRoy-

\ gt;(oubsvmbredelarefponce deladite a(remblee,furfaiteamp;impofee par \ gt;Koyautne,vnegrandeamp;exce{fiuetaille,quilefoulaamp;endommagea l gt;up,deQuoy lepeuple donnalacharge ôclacoulpe audit Enguerrand de \ Syeômetàifiourslesgrandsfontchargezparlepeupledesim^

' Chroniques diCent quel’an i3B.füt par lePape enuoy e en France vn Car i Xatnommé Nicolas pour preCcher la croiCade pour aller outre mer, l MsarraCins, ôtleiour delafeftede PentecoheleRoy affemblagrande l '^’^tïeàParis,Scenl’EgliCenohreDameenlapreCcnce duRoy d’Angleter- ƒ \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Ca femme qui cftoient v enuz en France, fit Chcualiers Ces

\ ^^^lasamp;cpliifieurs autres.Ee mecredy enCuiuantleRoy Philippes Ces deux \ gt;^hVhilippesamp;tCharlcs,leRoy A’ AngleterreBcpluficuts autres Seigneurs \ i^Vhcualiersdefdits Royaumes Ce croiCerent pour aller outre met contre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crot*

'^^^'^it\a5,Scpour cefic cauCeamp;àfin de publier ce voyage A outre mer,fut fait ^''^^ïtQtnl’lfienofireDamcàPariscnla preCencedu Cardinal àccdéputé. gt;nbsp;^^l'^'iîtntrcrcnladitehle fut fait vnPont fur baficaux pour la multitude du \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aCfiuoit,Sc toute la Cepmainc des feries AcPétecofiefut célébré gra nbsp;nbsp;nbsp;{-«llic-

y ^^^^khfieauTalaisderarisnonuellementbafii,toutelavillefuttcnducde i«« 'lt; p«*»« nuiO:, Sc tousles ^ens de mefiier de îaris habillez de diuerCes

buvadmttempsCoubs vmbre des gqerres queleRoy auoit cuës,onvoulut ^^trevat mOàon de dix deniers pour liure de toutes dérees v endues ,Cc qui '^^'^'^^'^^htfi.éfait.'bes'NormansSîCvieards iuretentles vus aux autres qu ils ^'^^htoitnrpoinqÇjciuCqaesàVamortdeffendroientqàelleneÇutVeuee. juUn.

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700

lm.

Ccquifutcaufèquele Roy pour euiter aux troubles qui en euflent peu adu^' nir,la Et: cefler. Aufli en ce mefme temps il y eut grande cfmotion dcmenup^ Efmentn ) pj^ Paris,à l’occafion des monnoyes que le Roy auoit cLingees amp;nbsp;affoiblif^ amp;pillerêt les maifons de ceux qu’on difoit qui en elloient caufe, amp;. quilauoicn^ ^confeillé,amp; mefinement celle d’EftienncBarbette, alîifealaCourtillepresP^ bruflerét,amp;abbatirêt,amp; coupperent les arbres fruiûicrs des iardinsj^^ j /èps des vignes, amp;nbsp;autres chofcs,tellemêt qu’ils n’y laiflerêt rien. Apres alierécen Mtùfons fil-; la maifôn dudit Barbette,en la rue S.Martin a paris,amp;rompirct les portes,hufi feneîlreSjôc cofFres,pilIcrentles meubles,ietterent la plume des lits au vent, focerent les vins es caues,de/couurirêt la maHon,amp;firct plufieurs autres dónU;

t.

seß{ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 nbsp;nbsp;allèrent deuant la mai/ôn du Temple ou eiloitlogéle Roy,amp;lailt;î

meut (otre tindrent tout le iour en grand nombre,corne s’ils 1 culîent voulu a/îieger, voir^ ^*^7' en û gr3.nd fureur que le Roy me/me ny nuis de lès officiers n’ofoient iortitdc-hors,n entrer dedans ledit Hoffiel duTemple. Et corne quelques vns desoSicicti jtt l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;viandepourlbnmanger,Iapopul3ccbpK- ,

de du Xoy!'* noit,amp;iettoit en la boue,en mettant les pieds deflus,amp; Et beaucoup d autres in-folences queleRoy comme fagedifsimulâ pour l’heure. Mais trois ouquatre | iours âpres que populace fut retiree amp;nbsp;appaifée, apres informations faites, le I /Meux. nbsp;Pffuoffi de Paris en print vu grandnôbre,defquels apres leurprocez deuement I

Punition de

1 fait, furent plulîeurs penduz deuant leurs maifons, les autres es portes dePdtis, | iufques au nobre dezS.à En que ceux qui viendroient a Paris de plulieursPto- J uinces,fuirent efpouuentez par la peine d’vn tel crime. AufsifourditaLyôvne 1 Seditienit grande fcdition.L Archeuclque de ladite viUe auoit debat aueclesolHeiersdu i

lyen.

OM

I Roy,furl’authorité têporelle amp;nbsp;fpirituelle, fembloitaufdits officiersj I dit Archeueique vouloir trop entreprendre fur celle du Roy,amp;: les hnbit^^de l Lyon fauorifoient fupportoientledit Archeuefque, fi que feditióf^i^^^ffi^' 1 uit.Lamp;Roy y enuoyafon Els aifnén6méLoys,quiappaifa toutes cboUsjSc nuf I d’accord l’Archeuefque S)i les odEciers. peu apres décéda lcRoy philipPi^i^^^^ 1 à Fontainebleau en Gadlinois,la où il edloit né. Ce qui futle z8. an deldnrepr j ILan ip4.amp;fut enterré a S.Denys en France.Il fut vaillant Sc hardy mais lubietl l / a pludieurs accidens de fortune. On dit que la premiere entière adléblee des per- / J- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L j nbsp;nbsp;France qui fe trouua aux facres,futa celuy duRoy philippes lcBel,noneni^ /

J^ert du Ifoy Ie nel. ,

! tre de Ducs de Bourgogne,de Normàdie,ôcde Guy enne,ny des Cotes dcTb'^ 1 akfinpâ zCfdeChapagne, Si de Flandres,car lors la plus part de ces Duchczamp;Cótet^ I ! dloientvnizàla couronnejC'edladfauoirla Normandieôcla Guyenne parlesee I j quedles du Roy philippes Augudle,Thoulouzeparledecezd’Alphô{èfreted‘^ I / Roy S.LoySjôi heritier vnique de Ramdd Cote de Thoulouze duqlilauoite^ | poude la Elle,SiJaCh^agne par le mariage dudit philippes leBelamp;de Icaneitr i j ne de Nauarre, Côtedle de Cnapaigne Si de Brie. A celle occaEo ledit le sel gea en ce Royaume Ducs SeCôtes à l’image des anciens, amp;nbsp;voulut qucExdti^ xreltim MpJijg fauoriz reprelentadfent ceux là, l’vn le Duc de Bourgogne, l’autre celuf^ I j

* J^ormandie,amp;ainû des autres. Et quant aux fix Clercs, il y en a qui difentlt;l‘'^ leditleBel les infitua, pour rendrefa Cour plus célébré, amp;nbsp;le nobre plus I du nombre de douze,amp;plus venerable etAuguûe defxlaiz amp;nbsp;defixclerts^^ ƒ elloient le fdits Euelques fus n6mez,lefquels pour ellre lors fes côfcillcrsf^‘‘^^ luoriz,Sienpl^grâd credit enuers luy,dôna pour l’amour d’eux ce ge à leurs fuccclfeurs, defquclz ils on t tou fours depuis iouy ctiouill'cat

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BEL4.ROY45.LOI51O. ROY4lt; LIV.XIII, 7015”?-''’/ confirma l’ordre des Auguftins qui n’eftoit point (j.^f^receuè à Paris,Les Tartares ficparcrêt du Royaume de Cóftantinopic amp;c dçj pi'de de l’Empire.Boniface S.(coe il a efté dit)fut du regne duBel,amp;'

^y^eftc dit qu’ il entra au Pontificat corne vn Renard,y régna corne vn Lyo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8,

çj °^tcôme vn chien. Il inftitua le grand Iubilé,amp;publia le ^.liure des De- .

'^Sjamp;nourriflbit les difcordes entre les fadlios d’Italie. OttomaTurcco-

perf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1313. amp;nbsp;régna x8.ans.Il comença petit â petit à vfur- ottoman,

ff^j'*’'lEuropc,roccafion venant de ce queles Empereurs de Grecedemande-

cotre les Bulgares.La Cour Romaine fut trafportce en Fra-C^«*^»»«*•» enlcigna la chiquanerie qui y a depuis toufiours efté,amp; les Cheua-^*^ ƒ

XU ^^odes, comeTTa eft^t, fuccederent aux Templiers amp;nbsp;fut en ce têps 5,7^, ^scóquifeparlefditsCheualiers.LafefteDieufutinftituéeparlePapeCle« Frante.

K ^i'iuifitlesClcmêtincs.L’vniuerfitcd’Orleasfuftinftituec,grand Schifme

^^*’1 Empire,amp; leal’Efcot Cordelier,Dinus,amp; lea André Legifte,Picrre de

I'^'tche,Dantes poëtejamp; ArnouldeVillenouëMedecin cxcellét florilToiet

‘S dixiefme du nom furnomé H v T i N, Roy de Nauarre, ôc Côte Pala- £ y ' '^Chapaigncôt de Brie de par fa mere fucceda à fopere Philippes le Bel au æ dePrance l’an 1314.ou l’an i3i5.Incontinêt apres le trefpas de fon pere

'^dargét d’eux. Au comcncement durant la vie de fondit pere, corne nous

^%il auoit efpoufé Marguerite fille de Robert Duc de Bourgogne 6c d’A- uift ‘•lie du Roy S.Loys, de laquelle il auoit vne fille nomeeleane, qui fut dc-^‘’^* de Lois I.Cote d’EureuxfreredePhiljppesleBef Si

L ‘ladite Marguerite decedee en prilbn à Chafteau Gaillard fur Seine pour .. “Uque cy deuatnous auosdite,ledit Roy incontinêt apres fon aduenemêt jj^ourónc cfpoufa Clemence fille de Charles Martel, ou du Boiteux Roy de

Si fur de Robert Roy de Sicile, ôc biê r o ft apres il fut oingt Si ûcr é en Rheims,amp; elle audit lieu couronee. Apres ledit fiicrc pour ce q Ro-jjj'‘Eôte de Flandres amp;les Flamansnevouloiêt pas tenir les couenances que promifes au Roy le Bel ledit Roy Loys affembla vne armeeôc accôpa-deux freres Philippes Si Charles, qui furent Rois apres luy, 6c de fes

c ^lariuiere du Lis,mais à caufedes grades pluyes qui toberent alors, il ne Tlandrts.

Ij Mer oiitre,fi qu’il fut contraint l’en retourner fans rie faire.Dequoy ilfu t ^^^‘‘troucé qu’il iura de retourner en Fladres,refi:é enfuiuar,6c de ne cefler ia-

FlamaSjfas qu’ils peuflet efperer de luy aucune miferi-ttd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilappreftoit vne nouuellc armee pour exécuter fon intêtio,le Có-

hndres enuoya fes ambalTadeurs vers luy, aucc lefquels il fit vn appointe fia T’^5P'-°™rent faire ratifiier aux Flamans. Toutesfois les Chroniques de 3 pariet aucunenemét de cell appointemét,ains le remettêt incotinêt

I uR nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;durât la grolTelTe de fa feme par luy lailTee enceinte, 6c

' de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cote de Poiétiers fon frère qui fut depuis Roy. Le Côte

.M • le Bel fô frere,porté vne extreme euic â Melfirc Enguerrad de j ^f*§‘jlCôtedeLôgueuille,felô aucuns,Côfeiller,6c felô d’autres,grad intédat W«rr-«^ ledi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Bel, tant pour caufecy defius déduite qpource que ‘

fefi^ ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoit fauorifé. Si ayme de fon maifircjôcque ledit Roy le Bel

°‘^plus en luy qu’en fes freres, Or tout ainfi que là ou il n’y a nulle lumière,

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nn

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LOIS ïö. HVTIN ROY 4lt;r.

iln’y a aucune vmbrc,ainfilàou eftoitlâfaueuramp;lagradcurJàcftoitauUi^^'' uie.Les grads qui luy vouloient mal comme choit ledit Cote,le CotedeS , Sc Ferri de Pinquignijnepouuans luy faireourrage,defaitdurantlavicdiiM le Bel luy Liifoient mal par parollesjcarils lemoient parmi les oreilles amp;nbsp;les Jontez du peuple,plufieurs mauuais bruits de luy, faifins accroire audit peuple que ledit Enguerrand eftoit caule de l’alteration des monoyes, amp;nbsp;de tat d’imp^ Étions amp;nbsp;de gabelles que ledit le Bel auoitimpo/êcs en Ton Royaume. Ce rcditEngucrrandmal voulu du pcuple,lequcla biévne grade gorge pourcrief, '»’►U «j^vmais il n’a point demains pour faire mal,û les grands de l’ellat ne les luy donnet

’ TJ,ne l’irritet.Il ne pouuoit faire autre mala Engiierrad qu’à luy foiihaitter tout malheur, amp;nbsp;à tenir de Juy',de vilaines parolles, qui font les armes amp;nbsp;la vengeance du populaire. Il falloir donc qu’vn grand ht mal à Enguerrand,ôc quepourlc charitable couuerrurejemanieaude

mtfle. la foule du peuple. Charles Comte de Valois fe trouua propre à celle acculàtiô, Voulant à Enguerrâd vn mal de mort pour beaucoup de railôns, dont l’vncdcs flecouttrt» pÉncipales outre les deifus mentionnées, amp;nbsp;outre la lalou fie delà faucur, dloù ‘ rt^ cehe ci. Auitempsdu Koy le Bcl,il y eut vne grande querelle entre deux^dds barons de Normandie,c'eh aifauoir entre le Sire de Harcourr,Scie Seigneutde Tancaruille Châbellan Ôc Connehablehercditaire deNotmandiejlesieigneii-

^e'^r^jf^' ^1^^ he fquels furent depuis erigees en Cotez. Leur different vintpourvnmou- j fti^aeurt '. lin, futla poÛcifion duquel y eut vn grand débat.Le Tort deHarcourtfîcredu 1

Sire de Harcourt accopagné de 40. hommes armez,battit amp;nbsp;blcßa lessens du

Ptur moulin.

tleu4tU It

vhn tr.oiiuer âllûc-Bonne,le lire de Harcourt,Sc le Tort fonfrere.Livint courir le Chambcllan,(jui cria au feigneur de Harcourt gue qui luy ouuritoidete-tre on y trou ueroit vue fourche à ^nt. Le Sire de Harcourt donna vn Jemfntii à rautre,Sclà y eut vn ïi dur conhi(Tque plu heurs hommes dem eurerêt fur la place. Le Rcy le Bel les htadiournerpar ledit Enguetti^^ de Marigni,à coparoirdeuantluy.Comme ils alloict en Cour, le Sire de Harcourt trouuantleChabellan quipihbit,luy courut fus,amp;:luycreua vnceil.LeClM Jan guéri fupplia le Koy de luy permettre le combat contre ledit de Harcourr. Le Comte de Valois fouilenoit la eau fe dudit de Harcourt, amp;nbsp;Engucrtddccl!^ , du Chabellan, autres difent au Enguerrand fouilenoit Harcourt, amp;1cCÔk1- ,

onichaeun ^^^^^Éan.Toutcfois la première Opinion ch la plus Veritable.Enguettandlc^ 1 le,0‘ deftn- henoit que Harcourt auoitcomis trahifon, ScleCotefouhcnâclecotraire,^/'’

guerrand fut h outrecuidé ôc fol qu’il dementit(à ce qu’on ditjledit Cote.Toii-tefois il eh mal croyable qu’vn hmplegentilhomeeutvoulu defmentirvnPna ce frère du Roy, ny qu’vn Prince vaillant amp;nbsp;courageux corne choit leditConi-pnfffi/if nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut voulu endurer vn dcmetir.Et d’auantage toutes leshihoires difentguh 1

Jonne ù ya auertand choit vn fort fage Sc aduifé hommc,amp; fi cela eh vray iln’eulîfait* adte de folie de démentir le frère de ion maihre. Il eh plus vray croyable que^ » haine vint de ce que le Chabellan fouhenu par Enguerrâd gaignafacaufecotr-la deffenfe du Cote, amp;nbsp;que delà aucc d’autres cau fesprecedétes Sc d'autres f nbsp;'

CdtVedim- fy ^jjiaherent puis apres procéda l’implacable inimitié du Cotede Vnloiscoit^ * le Comte Cf E.nguerrad.Or nepouuat(c6e il a ché dit)le Cote du teps duRoyfon frcrci^^’' h f x^^tterrand. ger dc ccla, Sedes autres cauies,il en trouua la comodité Scie moyen au N

Roy Lois Hutinfon neuen, Donc ledit Enguerrâd fut made venirenlaniJil^ .*1^ du nouueau Roy Hutin auxfolfez S. Germain del’Auxerrois, ou ^hbdepteien^

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^^VTTN ROY 47-LIVRE XHL

' Sp£ '’’“ï f« demandé L efto.ent les tvefors amp;nbsp;Us B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„dn,

i Wi»5r’gt;;quot;,'’gt;''y’»oUeftér,cntrouué. AquoyL-’S“^ *' '‘Î'iifj»'în'i™''’6e rendroitbó copte quandbefoing en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g.j„y.ie,

I t''''’'is fc^'5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maintenât,ledit Enguena ''P^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„Jus grande

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^ôfeianeur de Valois^quc ic vous nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;, r voftte

Sm 'gt;yéle âemeuranr au payement des d^tes du l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cotede Valoiso en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy reC- e^n

I * trintcnpluss;’^^^®*.^*®*^’ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais vous, amp;nbsp;lojJ le Cote en e j^cue ou le

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fEnguerrad,amp;lc tappe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^fonniet au

Wï 1 ^«^^mpetché par les affiftas. Enguerrand lut mene p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

^ote fit crier amp;nbsp;publier que f’il J auoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nour ce qu'En- ^lT»»rr.

.„eleteitm jeVincennes

-■-inarleCora


X’ i A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;né

^gt;vv^eWeaYïX^ïï^^^'^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aece^^^^

gt;X««vo»s4«sWev«''j;^^ea«^quot;’'quot;ç^A»à^quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'ete?

'quot;^ttfenceNH Xi'JOO'-””, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^üà''- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.\cVa-'(‘lîî „vequot;*

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' ^amp;fcTOsjnà»ÎM»’'«gt;'‘‘“L Viens Ae cV-

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704 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LOIS 10. HVTIN ROY 41^.

fouucrain. Veut on Cçauoir fi ces prefes ont eile dónez à EnguerndjOU plailoli ‘ Uonneur^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pat vn voîear,amp;: afTairtneur Dublic? AduiCezCifoudain que le feu Roy fùc'

■ynfanon, mott, il fc trouuahomme qui /âluall,honora/l, ou reueraft ce gradeouniM ‘ ou û aucun luy a fait: l’honneur de parler à luy cat feulement S’il n’y aperfonn« ' qui ayme ce mefcbac corps,il fen fuit que les dons qu’il fe vente auoirreccuz

§te, font rapines amp;: butinfaiciurlesinnocens, Sz. lefqnels il a tiraillez,^' non par force,a toutlemoins par crainte. Que û tu es f friant de riebefeSr^^P conuoicife eR cantinfatiable, exerce tes larcins à ton aife fur nos biens amp;nbsp;iorcü-nej,mais pui quelesRoys Ibnt amoureux de nosvies,ne te iccle point furnou^) ‘ saeoMu ■ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, de quelle punition cllant CH vi^quot; i

morcgt; Ä nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;: de quelle ignominie te doit on diffamer aptes ‘ 1

Uiflice^ent- aur rnv 31 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ous iuiqucs a tancquc Ibicnévn plus mefebanthomn^^'

fontafdiirez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;frayeur des mefchans,amp;lefoulagemetdeceui(li^‘

de neruerrid ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q^J^ mifereiTu es paruenu par tes cruautez àfibaultdegtf

Etauov^attÂ^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ruine de France, homme ne fçautoit cflrepit^- •

Sn^^tfrranci ]ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de tant dcgeus dc bien qui font en vie, veuqac •

dire tromoc ellanr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bernois toutd’vn fcul claind’œil,ilpouuoù

r^^antmoins Une t'-i n-7‘ f haiEoit quelques cas qu iln’yauoitd'anicka, • filence quelle opinion^fa'^^^ feultraidl d’iceluy, pourmonâtetpatcc fouldront ils,puis que le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;preud’hommie. Etquoygt; les viuanst’ab''

f^rce?Ilfc2uoicau^fln • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lage R.oy mourant te condamne dcrdlf-

rede)que du temos de h cr. 1 ^^d^^uoitil fouuenance (a En queicaâ^b ^firanleimpodtimifurl^’^^^^i^^^^^^^^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onfcitvne-

den-

flamand,bien qu’à neu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lans rien faire,il fen reroutnadupap'

fçaitqu’alors turecem letter nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cut peu le dompter. OH'

U, luy communiquoù les licmldllR nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t:r

Aiyverslennernd ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ta ne ta esp-quot;

•»fuantparmylo’a, ffeoTf“’ ^'■'Y

Le font med nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des complaintes, Sections que le Ciclsditn [ ’

toute» cent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^j^^ff^rnasatacaufelamcmoireheurcafe d'vnRoyinn!gt; '

■fttfuße». . ‘. . , ^S'^^f^rand qui a tout mis en coftilid, Sequi par fa delloyauté,S'hquot; nbsp;nbsp;*

^^^^^^^^^^^ritife,luy qui edoit en l’irritantvr^' *

n-' 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;regnard il elt deuenu Lyon co ere nous, tofea‘''

a enu Cf^taut que force ie vomiiTe cesparolles contre toy, mefouinn^' cto ptirriciue, ôeJe ta trahifo cotre ccRoyaLime. Mais ta diras que ee/îeiii^‘f' quot;nbsp;c ‘^^^^P^*^^gtcrapsrecherchée. Eicoute vufiitplus nouueau, LeRoyi'^'quot; ' ippeste miten main mille marcs d’argent pour les donneraa Pape Clcmes^' ‘ 1 Oferois tu bien dire que tu les luy as donnez ? le te coaiiaincraY de monPreray qu’encore cede Pommeed entamaiPon,en tes nbsp;nbsp;nbsp;‘

amp;:Pac5f PcelleZf naarquez, depreds à edre traa/portez, Sçaaroiton troiMlt;l ‘

crûuitee

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70S

HVT.s

‘ W-fWintoattc cpecc ^paÇ^p^ ij,

'ÄX c’A «lt;^u^\»V^Vef««'«^fcgt;n,^ t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«■»^'quot;‘'■

quot;'quot;'^«tatViC.ouiKoroa'n'^'quot;^ ^eteinct^quot;^ ,u'jfc’7?\f»et't«“'f’

\ ^^^'^^^ttt\a.ms,ma\stuVas

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;^uk àdgt;euxetour^er aCacue

\ ’'^ïtctviiisàLn^uetïa.n^ ^Tuasfo'-'^ quot;S^ üXcsct^^^^^

'

, ïlt;îgt;^lt;^'ii\teWïenàïecoï^V ,auslt;\ icsto^^^

'\ ,'^^^V^üse(cYue\stuVas ï\eKo7^^^^-ve

,\ gt;^^gt;^o\.kamp;,MnsV^aaVe^

A J^îamp;ott.VNïvàcsmeAk'^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„t öVie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pcrtau^^

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5gt;c Nfuï^et UcVvaïÇ,^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r c^ue noV'^^ ,tes€o^^

\ SvW’ççcsrenào'itïavn^ ’^^^vfoï^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te

'\ ’^tvtt^OYamp;c^^a.t^ent.entaï^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çÇ^s V°

Y*fc4tVmsgt;ou5.“ï«“£ïLote«'=7o^öAtU^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s.-f»quot;’

A gt;ù.»feM,\«f etteste «-fIjV^s f-‘‘“-. \ ,S» ,»iticWcs ifOMUOW«’ fa,ttbaft''?Laoc''-* Ae ÏVSV' „uW'^^ A *™rats.Cefcto’Jlt;\«'’'^ ‘ çôtéa.“^”, ççijifon^ (f^oi eft' Ven '°”

\ àeW A^3.tuïîvotne ^Vees , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Âvx nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

\ Ht Y^ï 107 ^ttnCes 5î- V V Âû nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c^àw S«» *»»»p^**‘*

\?e^SAtI^ueu»à\e nAe,on V ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«CeA'’’''Äquot;^f

\ Vlt;5tXuvcomtn»^7 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;icç^f •'” e5àlt;= ‘^^Ar nt

gt; 'A’A'''totwmY«à«V«=“ .Çeï,6^''=”AYtq«='^^?feni°^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.«l.»^«

, '‘'''»TOwomtesYoat'^^^quot;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nào'^’^ te à’^^'‘'°'^’,ftto'’^^'' wf*quot;quot;'

^Htvacnt ALï\2y\etï'3^^ • Y V-05 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-ft oV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ft 5C

'^^«\e£i;\t4econue^^^^^'-^^’A’-Qo-fn^^^^t ’*vlt;çt«vou\ottU®»efte7

i^u i\\ en O AetoAc àe Y

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dEnguerrandapprouuéamp; degrande conïcquence. Sitùlenies,icleprouii(-• /

amp; feray voir à chacun le profht que tu tiras de ceEe tienne autborité dur- • 1 ^ihemarcs d’argent queceuxdeCambray deuoictclonnrt' I jp/f^uerranJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d Artois furent par toy Jeuez, amp;nbsp;en feis ton propre,tellement qu’il n'^'i ' i

'offencetout, ny ornme,ny chofc que tii n’ayCS offcnccc amp;nbsp;violcc pourlerailàfèmct deton * I

pill^g^^^lt;^1^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oyauXjdcli^ ' /,

'lotccufede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trahifon,amp;: crime de leze maieEé, amp;nbsp;n’ayant fait confciencc

famciJe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^ccufc cncore de parricide.Comment^qucceloit ' 1

ntoyqui te blaûnegt;Non non,ceil tout le niddegui fen veut, n’y ayatperfonn: • 1

lt;-. gt;nbsp;vensezlemi-i-fj;,-' I ^^^^cpeüuec impunemet imiter. Ab (Roy trefiu(lc}gt; '

'{.‘J ifm,. •. nnnici deccm’efe^wd' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ParlesconcuÆonsamp;i.r- ‘

cmaueccaeTa^ a f- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peut earc rendu au Prince dcHuici

mencemetitdevonr^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;preud’hoiniedeslcto

'^ï^furdnce fl

exterminât la ne/le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puniÛbnt le cheflamp;: Prince des mefehants,

hi/lfctftylnBolm^e\^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^uLouure, Sccomtnelilfe

ledits, qu’vn homme cnnnihl Jtrf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Valois les pi ai firs qu’il luy auoir

partie, tjuc le Roy foullfnoitfr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''op^^iuilauoiciffiiteàfom

rations intentées contreluv nbsp;nbsp;nbsp;f''’.‘’Squot;I‘^^‘f‘'°ff°‘‘l’'enlt;'oIootiers/atctii

qu’on luv imno/bi.^.,in nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uelloit lèulement accufedehtcis,!tat

ittençadedefrpererd’iceilëamp;d tju’il peut,il pari dedeaefaçof^,R^^°''‘''‘‘‘‘‘'^P^^ deuaffqiëfëëuiTÊëR^^^^^^

pceferueamp;eardém nbsp;nbsp;nbsp;^°ygt;‘^”aps lespluscalamireuxdela Franccilaii’

dépendre contre / P Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;jue vous elles Roy, mepreferutre'

richfhonmeZ

tria vie. le ferais “ZZZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feulement d mon bien, maissnit'

rmy^., en autre qu’en vfus ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;homtne qui viue, fi lauois efpettsa ,

mon innn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’autreque devous legucrdond^' f

Qu’ilventp' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paroles,iniures,et pique / ,

Hanf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hors delà clemêce, l’irriter à la cruauté, et 11' ,

§ ^^e,et J^^^ttaindre demonfàn^jlecomencementdevollreresne.Di' , lacaufè de la mort du feu Pape Boniface, etfoubscouleuréc* , acculetaciternéretmefchamêtlefeuROff vofrepere.Or,Sire,Dit‘^ ‘

toDW/rifrf. yuei le P usl^uieufemet faire cômencervoflre regne, et fire viurelagloirH^ ' va eur dudit feu Poy,deuat qu’iladuiene que fa mémoire foit accu fee en frf * , lation intetee cotre moy, et que quadbie iladuiédroit q moy quiayeféfon^ ' , uiteur et minifhe, feroispuny de mort, yne ignominie eternelle full dôiieH^-^ ‘ ,

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Lois ïo. hvtin roy 4^. lïvKë xül

‘ Û I pavvous,Sire,fon fils,qui deués à la pofterité lailfisr exemple de ce m ïshónies düiuent dire ou penfer des Rois decedez. Ie vóus fupplie tresliu-Sire, que vous mettiez deuantvozycux non feulement le temps qui ^pîffe,mais auifi celuy qui eft a venit^auquel les homes qiii viutônt lors, efli ' '^trótqucmó fait touchera au feu Roy voftre pere,amp; que ii i’ay tort, il en au rà ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que fi Ï2y bien faiót^ il en fera loué ,Tel que Vous iugerez le principal

‘'i^iniftredefesaffaires, telles penferontils auoir par voftre iugement mefme e-* ^ftdesaftions dudit Roy. Entre nous miniftres des Rois, nous fommes eurs jg'i ’ pieds Sc leurs mains. Si vous endurez, Sire, que nous foyons aceufez p^r Ceux àon.

* lt;11'1 n’ûfeht pas mefdire deuant vous du feu Roy voftre pere i, duquel hors e I * colite pretence ils mcfdifcnt à gorge defploy ce, vous endurez que ce bon Roy I * ^Hîccufc, amp;nbsp;que la honte de fa mémoire foit eftenduc aux fiecles aduenir.

Iluiutàtnoy,Sire,lepourray bien rcfpondredemonfait,filvousplai Cconaè ! ^^veriié vous faites)attenduemét efeouter mes raifons,ôc que vous vous mo-, “’^npluspromntôc enclin à donnerlaVie •ßclefalutdi’innocencevqu aexpo-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ain calomnies,le fang amp;nbsp;la vie des hommes afftigez. Les richeft^

‘ ^liueutsfont toufioursenuiees. Ces aceufateurs dilent que les grans biensS-‘Wericeçeuuentmalaifémentdemeurernyfubhfterente^leauxp^l^^ ’’''^dîsfauorisdesRois,nyenccux quimanient leurs glands affaires.^ nbsp;nbsp;nbsp;1

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annezlcs mlins liées de telle faqon que vous ne pourriez exercer au-

' Mibcralité .Vous fardes plufreurs dons à pluheurs hommes, Sc ne le pafte 'gt;Que vous nefaciez quelquehle à qftelquvn.le ne refp^on pas pour ma det-' ^tùh loy Cincienne, car icy h eft pas agrtee cefte queftron, a fqauorr Ir r ay l^àesvrefens,mars il fault feulement fqauoir Scprouuer frrelesay prins nenne. gt;intahir mon maiftre,ôc pour vendre fes affaires. le refpondray en peu de pa cela,amp;c fl voftrepere,lle nom duquel,Ànnat ne nomme pas apeitement ''^nicitementl’aceufe') pouuöitreuiure,ilf’enpurgeröithienaifemGnt Voir

‘ Site que ce crrandPrincc diroit.Pourquoy eft-ce ( Annatl que lot^ Vn *^'ï«iom,f^rs dirige mien, tu mefdis de moyÆft-ce arnli qu’entre nous Rois ■ Suons(bmesaccouftrcz aceufezapresnoftredeees, ôc quftlaiftequVn ‘ Mitaceufè deuant fon fils gt;nbsp;Duratmavie i’ ay efte pArYanthorite du Saind * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par l’oninion commune de toutle monde purge delà mon de Rom

‘ nbsp;nbsp;nbsp;a cefteheure apres ma mort ï en fuis accufé.Ge h eft pas a Enguerrand

* '’ld\iniatcnveut,mais c eftamoy^ceheftpasluy qü il accule,mais c eftmoy ‘ ^^anrernoire^ 11 me taxe trop» vilainemement et mefehamment, lors qn il dit anaehilefiegePontihcaldeRome pourletranfporter enhrance.Eti Xnnatnef’acotdeny nefentcdpashien,carlachofemelmedeloy et Ion (ontrArie. “ ^'e^idntcl’ ohiedion de ce crime, de forte qu’elle h à hefoing de ma t éfponfe * ^n^\îication,veuqueluy mefme dit quelePape eftoitfi lihte quil vint en • et Eaulphiné, et de là en Auignoh pour eftre plus près de lamer.

* ànaiidnoit mieux parler que cela, car iamais il nentraenlafantafie desRors I nbsp;nbsp;^’^lnnte,qu eux qui ont de filongtemps accoufturaé à fouftenit les V apes SsC

h bt’^cRoaaain ,v ôuluffent maintenant f aire, attenter, ny p enfer aucune cho-* hraannafte contre eux, ny luy . ÇV^on die ce quelon voudra, quel’ opinion en 'ióitrdle quilfemhleraàchacunla deudir prendre, que chacunfelàrfietranf-' yorrer tout a fa f antafie ,fi eft ce qne ie dit ay v eritfolement que ce futle mîà

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Lois to. R VT IN ROY 4e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

femps, non la mienne. D’autant plus que les ebofes font ' / CS, P uslontelles rigoureufement amp;: plus fouuenttourmentées, autres ^^^'^tportent: mieux St plus longuement, pource quelles feruentfb^ I cli fainâe Sz fouuentagitee de tempeües bot ' I ^^^ ,esäotsScreHots,resvndesamp;:fesm3ree3,elleelltourniägt;' I ^gttce, amp;nbsp;poulTeeaumilieudelamer,ôtpeufouuentellelle^' I les tempelies du temps du Pontißcat du PapeBoniiJ’ ' ƒ delamn^n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plaihr amp;nbsp;de la volonté delà lorruneoU* r

mesÆt au^vgt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^l^'^quelle les confeils amp;t deïTeins fontincognuzauxbé- ‘ r

paiTé en Flandres 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foubs le nom d’Enguerranddece (juilif’ /

a^élesco^^^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:

dedruéteur. En cede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;r.edrenomméleur.conferua[eur,(]uebs ' /

, nbsp;nbsp;plus encore declemencTc^rV.''^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;teputation de vaillance, mais ' I *

auecpeu de fang des ennemis Tr7

, , , icleuraydonneséf^^,,'l/^^^^J^^P^^^^^^^^^^ousdedruire,deffaireamp;:(^^^^ que c’edma grande louam^ZT^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;siccufera cle cela Enguerrand, ^uis

cttent j^oux me demander n-ird nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venoicntàmovice- '

“• me. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^udè-iemadàcrez.^Edanten cokreexrrc •

lt;]uclc Comte dcFhn^ cnuoyôk Z’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

igt;t yertu îoinéiesmâinK Dijf^n-^ z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me demander h pdixi’

nundcZTc^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.nRoyqudors^.-L

mcûocle deûr oil’lltn ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.‘°r’^’^S^‘’^‘^'^‘‘^^gt;‘'^dent,amp;ngt;oderctklit‘

^is premierempnt-1 'æ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^P^^^^^^^omnnderâïdymefme?I(^^

^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘dlcfaçon que tant plus icvoyoyckCoid^“

rouce.

'^quot; peLtAScâofs ‘'‘‘^ nquot;‘1'quot;^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leyouiLL,bouts f on '

rnercQuerirhûml’!^“quot;

„ ... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nuque!fou^kbonodleequ»

aire cm antf ors mefmes que nous hommes appailèzôc adoucir) d’dhc neantmoins en extreme colere contre quelquvn, ôc que nous commandions ^crettement a quelquyn de nos feruiteurs ßcminidres, d’efeouter, confond' ti^ceuoii(comme 11 c’edoitcontrenodregréjeeluyquepubliquemenrnous' j om ne fiait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iniuric, menalfe, amp;t repoulfé. Voila pourquoy il adulent quequandon '

siousauoiis voulu ny commandé, onpenfe bien iôuuen!' que nous fbyons trahis .11 n’y a fi heureux ny ddele minidre nyferuiteurde ?n/ç. lt;7/7 7/ nz» nzitrr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;____Ct 7 r- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;! C ir_____-pr ....',1 ‘ nbsp;nbsp;nbsp;•


}^/s.


demândej: toLiceschofes aux Rois,ôcd autant qu’ilu’y a nulle honte de denun-MM^er foM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ils ne nous veulent donner aucune liberté delesrefufer. On nous appelle '

R. ois, feigneurs, amp;: maidres. Se tou tes fois nous fommes fer fs ôt eflaues dc^‘1^'^ mandeshonnedlcs ôe deshonnedes, ôc desprières raifonnables amp;: deltaifa^^'

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,0^ “■ ^quot;':^»’‘sss-s? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

^S^^Uniimts.ï.ncoWÏ Cba“^quot; \X lt;V-quot;V°, amp;c

5'^Wwé5lt;ÀeàomTOÂ?gt;^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aeà^^'^^’v

cVofe àcnosXÜ^^^^ ^^^Vtex lt;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rt?»'^*'*^

.gt;n.ov.m««force,a«acto'

?gt;Ào«™onU àonn^amp;f'es

\ J^^iVAtViouteotwecncVe i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^V£\e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rtice*^^^^

\ ?;W.,oXnïuncvva

■ \ »'^^^^'iuetYancVieV« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rovuï^^^’^^ A de

\ ,?^d'-^'iïitÏM€oïeïvtüenCa.ns

\ gt;™.nàcn),«nq«evcfoff«

\ ^^''î.MKinàWicoro«'^'' uÏ'S‘^’'^°ftoi'.^'^'*'’''Annï'è^®°’quot;„'vs

A '?iiWtàono«c=ft«ê'? ■ „eïsaoi'Xo'^f“^ ien^^‘‘'^^tf'«cöv'«''^^‘

\ ,,Mttnot4umn,K-c\« riRAece^quot;^ -,o\''*‘f'''

\ *^l4«usiMniisnenAeio’’’' v^itiO'S’''^ nasgt;’^’'\' avW^''°^'^'^.

\ .‘*^«tt4i\àmàevou\o'«gt;®*^'^^ it cc'’°”^°'^'Q')?'''‘^^°lïft'‘;to'*''°'^,\eUi4°''''*

\ ,'gt;nö,,e„anniVionncuv Qua^'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JoVi?^“Xe\V?°'^' nbsp;-r,*!.

\ ;Wcte\M0'»ï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AesVoO”^quot;' ’.t fa« ƒ taX’^^'AftcsabV^t'' Æt.

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■ ’«S^ a™ft,c«\«V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

' ïittaauéAU

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710

tenant: que ta vois queluy mort,qui c/ioitlc ïeuliuge amp;c tefinoing des

gt; S’ I^^^^P^^^__‘deffendrejtum’accufesdeuan[leRoyfoniîls.Qtteferây-icmil(!gt;' P ^En^uer-'* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuis?à quj auray-ic recours? O Sire vous qui edes vnRoy trefckn^d, •

r^nti. permettez quei’appelledevo^àvoflreperePrincetreûuüe, amp;nbsp;gui ne peut d^^’’ i trope,aßn qu il me iuge. Toutlemodediraquefay fait tout le conttûirede^’ / que ledit Seigneur Roy m’auoit commandé, amp;iele confeireray,mais cefetili^' / Grnent,amp;:ne refulèray point de receuoir vneignominie qui loithonorabk'^^^ ‘ i j mémoire du tielpaïfe,moyennant qu’ellene porte pointdelàn^nydemort.bi^' / » oitmort,! e e;enm6nom,amp;ïàmortn’ellaintpointfoniuvement,amp;^^* d ^ous plairadecasdes bruitsili^' L cornlt;! Ân ^^^^^^^^^^^^ésSemurmures des ignorans.Defoylepeupleebii' / autresanim^'ti- ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^yl^^h^^éfprit,amp;:l’amedupcuple.Quelest ƒ

defiprerêcel’appaifera.TumiSiCCU» ƒ due autre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peuple, ou deguel-, 1

derechef n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'^^^^^^^^^^ouiniudle^CarqueflilnecelTairede toucher. 1

^-‘^^g^ig-^^^caufe,Detmndedoncgues. ƒ point confeiPe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Plagiante. Ayespitiédema prifonamp;nevueille. I

point accu fé- m nbsp;nbsp;nbsp;C - TP^^ ^^^nier décédé par fes dernieres parolles nem'i, I

qiion ne dit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tgt;Pous. SI mes biens qui font beaucoup moindtes, /

rnnatd^^ bien Sire ienePav nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l

quot; ces2,^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

duq^dldmnnZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^d^^oitrrrkélepeup^ ƒ

vousçocrnoiifez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^^^^P^^denCe.lJyaplufeursautresremedescjue, L

r ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^r^mdray-ie d’entrer au Palais quemoy-mdmeay, L

dufeuRoyvoilrenere nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^M^inefefouuicne du grand benefcereceii. I,

‘ d’iceluY ôc à lerend ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ediffier qu’aie fouiller du fm^. J gt;

^‘mit4ux auoirniriéd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f'^'^^P^^ds,ôcfupplietreshumblementvoûreiniielb, I

ôclaauellfilm^ ^^^^W^^‘^^ndeznioy,Sire,lavicqueDieuinadône(,. 1 n2ofïécondcrel[ÏZAh^T^^‘‘'L‘^’‘'‘'quot;‘f^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11

rgt;o»gt;tfrrweaînfvnnc.r;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^tjxlescommencemcsdevofrereeae,. ,

fowk nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^’■^^^^oP'^sâfouhaiitrSc Dieu vous face fl heureufeniai! ’.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L^‘^^^^Ç3chentraire,non feulement ce que vous vou- nbsp;nbsp;i

Beauuaisdeinandalacop ^mene e» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^iP^^épondre.PourJorslln’yeudlnen d'arreflénydeif'

/‘•pri/io. ge contre luy,ôc rut ramené en fa prifon. Etpourcc qu’ilyauoic bien beaiieuitf dacculationscontreJuy,niaisquihfy enauoitaucunepgeuucj 'Scquec’euildl‘ yo(

-ocr page 761-

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^enoit

lo'. ttV'Tl'N *G,police'’'''^°7'fut■ ,e*^«onaccou(lutnee A^'^f^piouJace^acj^^fr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

V’teo a'quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f ^Toit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;raé P a«'°'^ nbsp;nbsp;'“lte5

l^Stï '’'®'^-CeCendantc^uecefe'C ^jnte'^''”°'? ;« StQticlci“®’^ „’5

\CS«taci^eftoitaateffee i quot;“ÄesicV^^o'^^^Xteiiainh^

' \i,?'''quot;™«MtEng«ett»'if.„xanlfHquot;! ic.

' t^f'^^^^^l'itCQuelacirefutiondue, ^enftnae nbsp;nbsp;nbsp;Q^pson^’^®'^ ƒ tg

,\^''igt;»tw,^nicleutcha«6tfotces^^^^^

. VQ''« à« cUCesfevnÜaWes q“'“quot;'. EnfinH«6“quot;'TÄ ’quot;hquot; Agt;C''«Ç««laçunitiondestomtne.nonî^^^^f^^^^^t^^^

' \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moven i'acoutciï ' u joa.ibet'i'^ Sooeft§'''l'^'^,,cà

■ I Vl,'^'®''é ivnoit amp;c penin amp;c eftt^°amp; PaUi5'^®^^''j' AtiP-oï Ai-h

, \ IS'foeaccnfattLftit p.U ,« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’”’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'quot;üf“

A Ù'»lt;'tWtiesgrands degree 5„coresVoUo“^g„çUtteç»r^tn ..9...

•I 'i4i,'““'''='=wutUlongdcsdegr“’ ^.ned'iceM® lUetaVtattcn^’S ‘

A ^’*«fton,neitmoinsonenvottvne^^^^

A *î'iquot;®‘™'^''“'Potiï)“quot;^quot;d''°”'^„niertccesஓ

\ ^^UsAekc^ueWefonieï^ö^^'^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. r

A CliacBnroitMBKnt'^'r“^'™’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jp Cbai'^'^^°'’nit ^P''P’quot;‘'’

A i,! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r «adecl»^^'®'.‘^ftoitceU=‘l''quot;’'’ -,;c

A ÿ*'âtquot;S«ttandfntetnçrifoquot;W'’

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l-clt;wtc, tone vieille n'âtro nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fpiétût' fjóoni''^^'''^ „,

\ ‘^^«elage denfotcellement, amp;nbsp;«!?.=quot;•» .cite nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'' L

\ ^ï\«slc^j,^paenrnez,d.fol“^''''3te®V' Way A'=*'''“ot-

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoitfaulfc,amp; lt;iueceux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jAe 'flfcitevocl'’'”'^

A »-™-letemvsdptopospout,

I K'm ^^^eforceAeUùloufieô^ ,nr\esViomi^^^ ’ r

1 A’ “°''’“’ ^“'quot;ftoit Ht't'quot; ’

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïnaV addle comme n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(Vinns ontA)^^'-^ r ■ a u'

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;euiKoN kune,ny mAlh^

I Aes i^erfonnes qm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcleUï^ co ?

X ‘ Vgt; madrés,ÔC oniçour « venge nbsp;nbsp;nbsp;^Aes a V elUi . du V. )

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cîue\\es,amp;: ^randemet Çï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nAnC^ents ant^

Vk ^WeàcVa\\oislt;vntabufanrà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ô- Silesftna^ l,,uaebo’«*

\ 4gt;lt;redAercherksaaions

\ ^^^^Ï^UeuxrvuidntemVsauBcUuo^^^^^^ \^^'»tïant;^,Xngner5deftoton^^

Ci^^^WanBeViVairpoloitn . deSensJaU • p^eCqvaevo^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

«^^^^'’‘^Adelesfrétés Atclaeuelci«^^.„,l,8cauotc^

'(! ’tt ‘®quot; quot;l' Cambray ,vn de fes paie - y chatte^“ fut pO«'^’‘^°'' ;ent tSiàc^oyanrnelcaçofteAlfttedA'^\^„„jo„corV^^^^^^ U,'quot;®‘'“l'e,la ou du temvs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J Eng«quot;'^” nbsp;nbsp;\cs ina«lt; S.“' ’

ÏÏ^'^'PçtesanedtinemavreslaiP^^fden^î^ tgt; enfutent marris, defa““'tpun«i°“ t^^Uaîrance,furent atttlbP« quot;f

d'Engucïïanà.

Ö

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Pnnttion Ju Comte Je

■«

tm.

c Cote de Valois futfurpris dvnegriefLiemâlâdiefânsypouuoirtrouuetiU^ cun rcrnede,amp;fuc Jog^ tcps fans parler ny reCpirer^ü quonpêCoit qu’il fulimoit. vns,qu’il portait la punitió de l’iniuUc nat^n Eaguerrand.Toutesfois d’atjtres diCent que cede inaLidie naduintp omte Chailes du temps de Lois Hutin^ains de celuy de Charles Ie

Je^ru nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il mourut, comme nous dirons cy apres,

grande enuie d’entreprendre vn voyage en h

/oncdimnrl^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'’^^^^^^‘'^^^'^^^^^’X^^^^ramp;promisàfonpercd'cxcciit^' 1

mes furies nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pereauoitàcellelPeâleuédesd^^' 1

de Clemêt Ucs Cafrl- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vuidc de Paûeur,c2r apres la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

derfurl’cleciion d’v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^mr^nt demeuré vn an entier fans fe pouuoiraccoi' 1

les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Côcc de Poiâiers Confrere teC^- /

Concur. Lese ff

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d fif fff „ffér

de troubles amp;: deSeffef' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^‘l'i^nePonaSatamp;tfliiii

• Bel auoit ordonné nn.f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dir comme le Roy Pb^

fgt;^‘rfyr^dc„drokiPnrrsMff^^^^^^^

P^deme-t timbuhtoiredeuftfef^^^^ pourcent edrM^id‘ ne du Senat Rom-tin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r n Bcdenraire, compofedlafaçonanaen-

amp; rPueCtjuo de Parés,

^iJSurede cennpT r, U - ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bienis, quelques vns ont prias nuuu^

cemotdeHulin r ^■^^c^^^^^^^^^^^^Barlementfedentaire,card'antanrf dloit vnenronoU ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dire mutin ou bruid,on a penféfcr'r

bruits ôcdequcrluel^''''^'''^^^^^ que ce lieu du Palais deuoit efrcplan^'^ faLfdéfit!

n-trl^c ftt O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘1 rlance qu on voyoïtles panures ^ensmourirdds^-

vanif A c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘idite année remarquable pour vne Cornette (]uif

ueJchfZ.'

xrefitoatl'n f ’ ^^lt;^^111 a ce que quelques Chrouicques difent,l’Euefchéde Til'll uefehez.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enge en Archeuefehé, combien que d’autres difent qu’ill’auoit

auparauat,ayant loLibs foyfix Euefehez, adfauoir Motauban, Rieux, Mirep' auaui, om ez amp;r S’, Papoul, toutes nouellement faitesparlePapelehcinr comme auui Maille fais J LuïTon, Tulles, Cadres, Sarlat, Saint Flour en Au^^' g ne, Vabi es en Rouergue, ôc Sain fi Ponts en Languedoc,furentfiitsEuefd^ !

^ori lt;ieff/( nbsp;nbsp;nbsp;mois de Filing de 1 an mille trois cens feize, le RoyLoys Hutiniutfy^^l

tw,

d’vne maladie foudaine dont trefpalfi le lendemain, âc fut fon corps ent^^l ' Sain fi Denys. 11 morue le fécond an defon regne aux Bois de Vinccnnccgt; fantfa femme Clemencegroffe. A u temps de fon trefpas Philippes Cois^i

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LOIS 10. ROY 4lt;;, PHIL?5. ROY 47. LIVRE XIIL 713 ipV-M--vvh»3’o^e Poitlicrsfonfrere^ScCharlesComtedeValoisfononcleeftoicrltàLyonpour hleûiond’vnPape fucceffeur à Clement cinquieme^ôc eftant de retour à Paris,

Comte de Poiétiers durant la grolTeffe delaRoinc veufue en attendant fort V^ithtinftituéRegent.Elle accoucha d’vn fils qui fut nome lean,ôc ne vefquit ^'ifhuidiours. Acefte caufeiln’eft mis au nombre des Rois. Apres la mort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

’^'^deune Prince, Eudes ou Odon Duc de Bourgogne oncle maternel de leagt;-^'dlede Lois Hutin,difoit le Royaume de Pracc apartenir a fa niepee. Aquoy fcgncurs Prâtjois tenans le parti de Philippes t’oppoferët,difans le Roy aume

1 ^'hâce appartenir feulemëtaux homes non auxfemm.es quiny auoiêtaucun ■

1 ^^dt.Q^elquesvnsdifent que ce fut lors que fut premièrement mife en euiden j ^'^loy Salique pour le fait de la couronne de France, qu’au parauât on n’en ' ^ûitouy parler, Se que Philippes là fit approuuer par tous les Seigneurs du

Sîume, ayans gagné les vns par promefies ôc les autres par force amp;c par me^ '•’'ïs.llmitadoncques en auant ces mots des loix Saliques amp;nbsp;Ripuaires des an ^ïrancs.QyE L E s ï E M M E s n’aYENT a SVCCEDER en later Scf»»ofs. h S ALI QV E. Ce quieft ( comme nous auons dit ailleurs) vn article des loix ^qucsamp; Ripuaires pour les fuccefîions des mafles entoures generations amp;C ^îîceSjiion particulièrement pour celles des Royaumes, amp;nbsp;lors leditPhilip-à ce c^ue quelques vns difent, l’appropria ôc accommoda a fon defir diiant

^qour ce quelaFrance eft en terre Salique,les femmes ne pouuolent y fucce ^.Mâisceft article ne parle point delà couronne de F rance,corne nous auons vn autre lieu. Doneques Philippes ayant affaire à vne petite fille, defti-fccours ôc d’appuy, ôc eftant homme qui par fes promeffes amp;nbsp;biensfaits

Wt obligé la volonté de plufieurs hommes n’eut pas grand peine à faire paf-^cefteloy Salique veu qu’ilauoit affaire contre vne partiebien foible,amp;: fe ^Koy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■'

MoncP H1L ip P E s Comte dePoiétiers fécond fils du Roy Philippes le Bel philip-^^ttedeLoysHutinapreslamortdefonfrere,amp; de ce petit P rince Ica qui ne pes 5. ''^')uitque8.ioursfutfalué Ôc couronné Roy deFrance amp;nbsp;deNauarre,amp; corn dIÛ: le S^^icgner en l’an 1316.11 auoit 3. filles de fa feme leàne fille d’Othelin Cô- long ’''^^bourgogne,amp;; deMahaut Cbteffe d’Artois,l’aifnee defquelles il donna en roÿ 47, '^'idEudes ou OdonDuc deBourgogne,qui auoit cotreluy debatu en fa

niepcela couronne dcFrance',ôc pour dotluy donna ledit Comté de s« ^'if^ogne, auquel cefte fille auoit tucccdé apres la mort de fondit ayeul ôc de ^liett ton oncle maternel .La fécondé fille du Long futmarieeàLoysfils du

Robert Comte de Flandres Ôc deNeuers, ôc la troifieme au Daulphin de ^'«tnois.lcanncfille deLoys Hutinfera cy apres mariee àLoysÇou felon d’au-^ '^^VaPbilippes Comte d’Eut eux fils de Lois, amp;nbsp;par fon mariage le fera Roy ' de .LesFlamans incontinent apres le decez du Roy Loy s Hutin enuoye-^‘^^^«sleditPhilippes heff at encore que Reget leurs députez pour auoir paix îutchjpï^inc^ois, Ledit Regent par Y aduis St. confeil du Comte de Sauoy e, de f-L«h^C.omtc de V alois, du Comte d’Eureux Sc du confentement du Comte

, nbsp;nbsp;^^Yhnàres, comme à ce contraint par les députez dudit pays, qui ne vouloiet

tetourner fans auoir paix, fit vne moderation fur tous les fufdits T raittez ap ixp«'* ^ointetnens en ccfle maniéré. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ' * VïCïYvieïcraent cyue lefÄksdetVandres viendront en àcuë iiumAitê faire \a

• RuwtnteaMonfreur Ve Ketent pour accpierir fa bienueiVVancc amp;c

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leurt fettls-mißitns.

ie deuatioft.

declarans auoir merueilleux regret du me/contentement amp;nbsp;courroux aul-' quels iis ont prouoqué Monfieur Ion perc, Monfieur fon frété, Sx, luy. Qud' ‘ Comte Robert de Flandres fera tenu amp;nbsp;obligé/oy tranlporter outre mer auci- ’ ques luy,à Ja conquefte delà terre /àinte au premier general pa/Tagequifyfertt’ b auantqu’ilfoiteneJlat. QiaeMeJïire Robert de Flandres diâdeCalTcljlils' m'aifné dudit Comte Robert fera en dedans vn an incluliuement vn pellcH-’ nage à Sainct Jacques en Gallice, vnàno/lre DamcdeRocIiemadon,vnanO'’ Rre Dame de Vaultbert, vnà noJlre Dame duPuys, amp;vn à Saint Gilles en * ProLiencc . Et fil ne les peut tous aebeuer en vn, il les fera en deux ans. Queb ‘ Cbaftclde Courtray ïêra par le Comte de Flandres deinolly,dontlematciuf ‘ fera deliuré au gens du Regent, amp;nbsp;que iamais ne fy pourra ediflîeraucun ebr ’ Reau, Que ceux de Flandres payeront au Regent deux cents milleliurcs. Qyp * l’Ille,Douay, Sx. Bethune demeureront perpétuellement aux Rois de France. ' Que moyennant ces chofes,le Côte amp;nbsp;la Comteßede Flandres feront rdlitu^^ * en la Pairrie de France, amp;nbsp;ne la pourra ledit Comte forfaire en nul cas, releruei ' l l^culcmentles caspourlcfqucls les Pairs de France forferoient leurs terres au ‘ I iugement des Pairs.Qjue inquilition, correfiion ny punition ne feraiamaislai- ' | tedenulleperJonnede Flandres pourquelquecho/èquifutaduenueiulîjuesa‘ t lors.Mais leur feront leurs vies fau ues,en femble leurs biens,franchiles,libertei, * 1

couRumes, Sx vfaiges, Sx ne feront renuz doner hoRaigers,ny tenir prilonpoüi • quelque cliofe que ce foit, ains leur eR le tout pardonné. Queleracbapt(iclt;l‘-^ ‘ mille liures, Sx des pèlerins fe fera franchement, purement, amp;nbsp;fans aucunecon- ' । dition. Qneledit Regent fin formera des fortereRcs de chacun lieu, amp;: h id^^ ' mations vcué's, ordônera delà demolition d’icelles, felon Sx ainfi qu’ilapp^^ ' dra. Que incontinent apres la publication deceRepaix,leComtede ' I Deftnohtten fera, abbattrc le ChaRel de Calfel, lequel ne fe pourra iamais refaire,nclùtp’’^ ‘ I clechti^eM. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demolition des fortere/Tes de Gand, Bruges, Sx Ypre. Que les fnccnp ‘ I

hommes d’armes qui deuoient feruirle Roy a leurs defpens, Sx felon fonphid ' K ne feront tenus feruir autre part que deçà la mer. Que l’ordonnance de hlofd ' a parle Roy Philippes fon pere fera entretenue Sx gardee, pournutiai ' t oitfiJ. quelle peut toucher amp;nbsp;concerner ledit Regent. Que l’on pouruoiraàccquf ' a le Comte de Flandres fuccede à Loys ßls du Comte de Neu ers, voire combif' a

■ qu’iceluy de Neuers fon pere trefpalfaR deuant le Comte Robert fonayeP^ ‘ a Que le different d’entre le Comte de Flandres Sx celuy de Flainaut feramis d ' a mains du Regent,par forme de foubsmiRion. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

ram Je ce Trait te'.

. De ceRe moderation, les députez amp;e procureurs des villes amp;nbsp;commun.wtt^ tlamanieen- de Flandres fe tindrentpourcontens, promettans Sgt;c iurans l’cntretenementdi-celle. Dont neantmoins ne fe contentèrent les villes amp;nbsp;communauté! de Flr:-dres,au contraire à l’inRigation du Cote Robert leur Prince, recomencerend^ guerre cotre les Fraçois, mettas à celle ßn fur mer plu fleurs nauires,auecldlt;ii ils en pilleretplußeurs de France, difansauecvnecautellemalicieufe qtfilsn*quot;^

iloient tenuz de garder iâ paix quefur ferre, amp;nbsp;non fur nier. Cela donna nJ/l; ïànce dvne nouùelle guerre entre eux amp;nbsp;les François, Sc ledit Philippes dtdd'

contre eux procède nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

quot;^niüemens, qui conrrdignirentplu/ieurs de iêretirer en Flandres. EtentreûH^^^ , Loys CointedcNeuers ôcde Kethel ßls aiihé dudit Comte Robert de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

dr(^

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fHlLIPPÊSj LE LONG ROY 4ÿ; LIVRE XÎIL 71)

iiC à caufe de cé, ledit Roy mit incontinent Neuers amp;nbsp;Rethel en fes mains, '^•Hantala Comtefle femme dudit Comte de NcUers, deux mille liures feule-

pourfon entretien. De façon quelespartialitez commençoicnr grande-’^'quot;tafaugmentcr,quand le Pape lean ±3. pour y remedier, enuoya en France

f-ardinal GoncelmCjqui fit tout fon pouuoir pour mettre paix entre ces deux i-tP^peyeat Gîtions. Mais voyant qu’elle ne fc pouuoit facilement faire,il fit faire entre elles ’’'dùcspourvn an j durant lefquelles le Comte Loys de Neuers amp;de Rethel ’»aifiiédudit Comte de Flandres, eftant nouuellemcnt forty de la prifon en la

fon pere l’auoit auparauant fiit confiituér prifonnier, fe tranfporta à Pa-'’^lOtii’humiliantau Roy il rappaifa,amp; obtint de luy main leüee de fcfdits CÓ-

peu apres mourut à Paris, amp;nbsp;fut enterré aux Cordeliers. Ce pendant le Ifuee^. ^dinal Goneelme voulant apres le terme des trefues expiré, trOuuer moyen *raire vne bonne paix entre ces deux nations, en l’an 1319 » Ce tranfporta en la ^de ToLirnay ou il auoit fait âlTembler le Cote Robert,amp; Loys fils de Loys ^tedeNeuers fon fils. La en la prefence dudit Cardinal amp;nbsp;des députez dil ^ydcFrance,leComte promit d’aller bien toft apres faire hommage de fort ^•ntc au Roy, amp;nbsp;confirmer la derniere moderation faire en la derniere aflem-AAu moyen dequoy chacun retourna chez foy^mais le Cote Robert ne tint Tomeflejamp;n’alla point trouuer le Roy corne il auoit prornis.Le Roy indigné Reelle faute, requit le Cardinal de iettet l’interdidion fur la Flandres j mais le ^dinaldcfirantpluftoft adoucir les chofes que les aigrir, moyennavne autre

pour vn an, pour durant icelle trouuer moyen de faire vne paix. D tirant pctrefuele Cardinal fit tant de pourfuittes entiers le Comte Robert de Flart-J^quefinablement en l’an 13io.il alla à Paris, ou il fit hommage de fon Corn-

Roy, en la prefence des villes amp;nbsp;communautez de Flandres, qui auoient ^■■geexprefle de prendre vne finale conclufion fur lefdits differents . Chacun ^penfoit que la derniere paix fut par luy accordée amp;nbsp;ratiffiee,mais ils fapper ^^^ent bien du contraire par larefponce que fur ce fit ledit Comte Robert,di-

il ne confirmeroit point cefte paix ou moderation que premierernêt 011

‘“'ly rendit les villes de Douay,l’Ifle, amp;nbsp;Bethune, Veu rncfnaés qu’en faifant le du Comte j^portd’icelles,ladite reftitution luy auoit eftépromife par Enguerrand de

principal conduéfeur dudit affaire,amp; qne foubs cefte fiance amp;nbsp;non aU

quot;'J'^ntil auoit de ce paffé amp;nbsp;feellé fes lettres. Le Roy eftant de cefte refponce ^^nicnt irrité, fit en la prcfence de tous ferment folennel que iamais le Co- du '’^uroit lefdites villes, amp;: voulut que le mefme ferment fut en la fufdite affem ^^itpar fes oncles amp;nbsp;par fon frere. Le Comte Robert fen vouloir haftiuc-

retourner en Flandrcs,mais ilfutfuiuy parles députez des villes, amp;nbsp;có^ '^utezde Flandres,amp; requis quefon bon plaifir futde retourner, Veu prirt-r^fetnentqu’ils auoient dcfdites villes amp;nbsp;comunautez chargetrefexpreffe, de Partir de Francc,âuant la conclufiort finale de la paix. Le Cote Robert preffé P^cfquc force de ces remonftranccs,retourna à Paris,amp; cofentit la Confirma-

^'Q’^de hfufdite paix,laquellc apres plufieurs communicatios fut finablement , 'Coderee de la maniéré qui f enfuit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fur TrAÎtte'i

^oyiCóte de Neuers fon pere,il fuccederoit apres le decez du Cote Robert

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♦f

fon aycul,enla Cote de Flandres. Que ceux dudit FlandrespayeroientnuKo'* ' l en dedans vn an immediatemét fuiuant, la fomme de trente mil liures. Que‘ ) l^tmcut, ils promcttroicnt que fi auant que le Comte de Flandres, oulèsiuc- ’ (' celfeurs contreuinlfent iamais d cellepaix, ils nelesfecourroient d'argentJd J clteuaux,deconfeil, d’armes,degens,n’yautrement. Que la Dame d: Cou-* ! cby f lie du Comte Kobert iurcra icelle paix, mefmes qu’on lafcroitlenil)li- ' 1 blemétiurera Robert de CaÛcL Ce fut fait d Paris le cinquième de May enliii nbsp;l

mille trois cens vingt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ’


^tlle de

^itnee.

ï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q Hile en mariage, la Ibmme de trente mille liiita

patins, a prendre furies deniers que ceux deFlandres luydeuoient, Ictulc P'^(^^lt;^cnts. Et au cas que ledit mariagene fottiil/on ne feroient aucunement tenu^à ce que deû'usJbi^ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maiiage fut confommé, les fufdittes conditions eurentlicu, amp;■'

tut le Comte de Flandres entièrement ddfil'i defdites villes, del’lûe, Doiuv, Eetnune.

Ceoendantque ces affdires fe manioient en Flandres, le Roy ßt appcllctl td-^ttois qui par force auoit vfurpele Comté d’Artois, ^^dit Robert nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilrenonçaau droit dudit Conne,amp;

uarenc tiuon e otnte de Beaumont en Normandie, Seauxptimsdes du rrihet A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Marigny, le Roy permit que fon corps fut defpendn

Chartren nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^t premieremet enterré en l’Eglifdci

rgt;^Vf'gt;terrt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^orpsdu Eeu Archeuefque de Sens fon frere, amp;nbsp;depuisporte

ry amerelian?^^^^ nbsp;nbsp;d^uoit fondée. Il y euR vn Preuofl de Paris,iUléé

medimpA ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^l^otis du Chafleletdetenoitvnriebd^'

uofleRan^L^r''''' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;courir. Le tour de l’execution venuJcPtc-

ure homme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans les prifons pendre vnpo-

rrelief de

luyfuppoû le nom de ce nebe P4rts fendtf, euféSe ) equelildt deliurerfoubs le nom de cepauureinnocent.LcPreiiolh^ ^^ranglé.

ayant quelauïTnl^roccafion de faire guerre en la terre fiinte.LeLéf rneluÂierm A^l ^^^^^P^^^dre ce voyage fupplia le Pape lean vinattroUÎi^ cefl effe^/p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Putauecleur conPentemet. LeRoyaifemblantpoU^

toutes chnf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Euefques, ils refpondirent que quad ils verrold

re alors o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^les Princes Chrefliês affêblez pour cede guet'

roienr an nbsp;nbsp;nbsp;a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^oy fans aucune difRculté, oucontribu-

rriuilf^es ß^ajnn f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parpriuilcgcs fpeciauxdel’Eglife,lesEccß i

difpencez de toutes couruces,ôe de l’exercice deb * antrr-n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^[^^meuans qu’il voulaitleuerceflargentpourl’employeri

a Pp^itre,ils nelevoulurent aucunement fccourir.

J P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’aller aux voyages de la terre fiiiite,ainselloien[

d^^Rois tournees ailleurs. Le Pape fufdit auoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

DpcdeBauiere auparauanteflcuEmpcreiir.f'^ nbsp;nbsp;!

en grand débat,car deux grands Princes fcl’attrihuet''' eflantl’vnS:lb‘^^^^

Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;egallitc de voix. Les forbannis de Gennes,pourc{lreremis enlcuq'^'

^^•^^^^imoicntfecoursàMathieuVircomtechefdelafaaionGibellint,^

Vicjft '

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fUlLIPPES s-LE LONG ROŸ47- Livre XIlI. 71?

ficaire de l’Empire, llleurcnuoyadesforccsfoubsla charge de Marc fon fils

1 J ^^fieune homme,lequel ayant mis le (rege deuant la ville de Gennes,manda sîf^edtGt»

; de dedans qu’ils eufient à receuoir les bannis,amp; à leur rendre leurs biens.

de dedâs enflent vne lois receu lefdits bannis il n y auoit aucune dou

l '^'l’i'Ûshcuflent enduré pareille fortune que les autres, amp;nbsp;qu’ils neuflént efte

l ^^(t.Adoncilsimplorerentle fecours dudit Pape amp;le fupplierent devou-

I ^'^It^deffendre cotre les iniures de leurs ennemis. Le Pape mâda a Marc qu il

^Ibhftenir de faire aucun outrage à ceux quieftoient en la protection du

'^Aomain.Que f’il auoit aucune raifon ou droit a faire ce qu il faifoit, qu il

armesbas,amp;que par parolles il le remonftraft amp;qu il feroit efeoutte par

*^Komain,qui auoit telle couftume d'efeouter ceux qui imploroient (on perConnes affligées qu’il vouloir que toutes chofes allalfét felo droit amp;nbsp;que chacun euft ce quiluy ap par ten oit. Ce ieune homme qui auoit

’‘'’«içsau poing ne fit copte d’obeir auPape,difant que le different qu’il auoit Hs Geneuois,n’eftoit pas du gibier ny delà cognoiffance du Pape, ains du '^^ereur.LePape difant que d’autant qu’il n y auoit aucun legitime Lmpe '^^^rhitrage ôc iunement de toutes chofes tant faintes que prophanes luy ap Nort,dedara ledit Marc hérétique ôcennemy de l’LghfeôcfuÜa guerre ^«cou„eUsVtfcom«,8cÆnquelePav=hpeukfaiiefanseftreenïperx-^^^ S'Mttesaffiitcs.Afcfforçadc comçoferles differens qui cftoiententire Wektic d’Araeon !c le R07 Robert de Sicile.St çetfuada aPedetic de luy Sla ville dcRbcçio qullauoiturmfe furies ¥tanlt;;ois,îcqudii’auoitia-'^^loulii tendtcàRobett.quclquepriete,raifon,remoftrance,oumenace qui ?'«tutfaite.EeTape donc fe lit donner ladite ville,difant qucleditîederic la lliaoit donner pour ce qu’il auoit toute çuitfance fouuetanie lut la Sici e ''•Huttes tiouincesfubieftes à icelle.Quandleraçe euft laville deRbegio, ''’»itentielestnainsdcRobeit. EnquoylesAtaçonnoisblafmeientçu 1-

^■^étlanerEdieduTane,quidifoitçourfadeffencc,quayantco^nu u ro \îcdeïautreTtince,luydquilaco§noiffancedecefaitavvartenoit,auoit“ 'Màitevilleàfonlegitimc nbsp;naturellergneur, nbsp;qu rl iVeuft pas eflerar-

Xle queveu qu ileil eftoitfeulemêtle devofitaire,amp;l'arbitre,8cleiuge des Nlesd’entiecesdcuxTtinces,ilcutlójuctnétienuladitevillequilnauoit Nis,Ht quefileuftfaitauttetnét,tleuftfaitvnaaed’vnborriede[loyal,tnek lt;»«!., S^Îgt;ciniQue.LePlt;oy Vlt;obcrt auec douie de fes gallctcs nbsp;dix du Tape,print

\Weàe Gennes,mais pour cela ils ne firentleucr le frege de deuantGcnnes,

'^xiules efioientlcs forces desV ifcomtes,fi ar deutel affeékipn des bannis,amp;lr '^'xillt courage deMarc.llny auoit autre moyen dele tirer delà, que daller

1 'Wiïlîtville deMilan.Tlùlippes fils d’vue(œur duVlt;oy Plt;obert de Cuarles Y)eltb{r4tl(itt ^'^^tcde\alois,quifutdepuisK.oy dePrauce ScfuruomméTliilippesdeVa- un.reM.l*.

1 ^xiilla enltalie aueepeu de for-ces,S)cfaifoit apres foy v euirvueV)ellearruee,qui \ ^^'^^^^foislefuiuoitbieuleutemeut .Les villes de viedmoutfe rendit et aluy, \ Y^^xirovxvre ilf arrefiaeutreNouate nbsp;nbsp;nbsp;erceilpour attendre fou armee. Ga-

ÀeyAatliieu'Vifcbte,coufi.deraut qu ilferoitbeaucoup mieux de fe fous gaU« rtf àe^p^^Yiqois cpu’efprouuerleurs forces 5)Carmcs,euuoy aversie-fes KmLafiadeurs,parlefquelsilluy promettoit de fe fouLsrvicttre

^fnaingcment de toutes fes querelles de differ eus .Gefi,elrouuefie remouffrau-^^fadefvogcrleditTliilippes delitalie, de effaut de retour eufirance trouuale

O O ù\

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718 PHILIPPES ƒ. LE LONG ROY 4^.

^rMctffieiot nbsp;nbsp;^/Ehilippes Ie Long attaint dvncgriefuc maladie, Sc toute Lt Frsncepleine

• depe{le,Ia cauLc de laquelle on trouua ne procéder pas de 1’inclemence de l’iër, de la malice des lui fs qui eRoient en France. Ils auoient eliéchadez dePd-^*'*ftepAr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Philippes le Bel, puis remisparLoys Hutin, maispourfe ven^^et

ittmifs, ^tir precedent £xil,amp; du pillage de leurs biens, amp;nbsp;craignans auih guede K'

Ih Lclaiûerent corrompre pardespreiens des Roys Sc Satti-

' • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^trazinSjScconfeillerentles LadrcsôcMefcauxquielloiée

^quot;ne^ntlts Lç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ietter des poilbns dedans les puys. Pluûeurs d’iceux furentapptlt;^‘

^^^^lÈecemaleEcc lurentpunis, les vns brûliez, amp;nbsp;lesautr^* nbsp;nbsp;1

Ques nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furet tous mis en priibn en diuerslieux.(2iL^ l

bien on^ / ^^hqu^s au nombre de 40.eRans prifonniers a Vitri fe doubtans 1 homme^d^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui leur femblalcph^ j

les ôccaRe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

yns les au- Rayder ' fL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rp)r]a vnleunehomme quieRoitfortScpuiilantde 1

Leur bon frr^f^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Là eRranglerent tous les autresqnidc 1

taiedel'eRrnn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a la mort. Apres cela le vieillard pria le ieunehoin- I

uom pcrfonn/’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;homme qui en Rn demeura feul, fans 2- 1

donner.Ilnrin^r^ l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tieles autresluyferoient 1

ne feueRretont I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\°^^L orôcl argent des autres, ôc fe voulut fauuerpary- 1 '

fez fe rompit vnei-^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^orde,mais elle rompit,Ôctombant dedans les fol- 1 •

Princes fclailfoit aouiiprn^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^’Ll futhommc bon dc fl nature,neàtinoift

m^uuMS conlcils d^l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘’•‘turels des Princes ont eiiécorrompusfxlfi '

leurs fnbieéU^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cRvenu beaucoup demali *

Ritandesexa(R’ions°R^T^^^^^y^‘^^^^^‘^^^ ^^^^^Lllcrs luy confeilloient de faired: l dechacun Mais le pen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LL vouloir auoir le quint denier du vaillaar t

sMs mandaMd3cieuremenLlquot;Ro7n“^a‘^'‘'^7^^‘'‘^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!

foMnmpof.^ di^j Royaume dfsC^ if nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y/1^^ ^Ltoient deucnues le rantcs âc grosreuenus I

tmn.

rnentve/cLi Sca /r^^^Lentgrandement Scnonnorable- / • cesamp;frens d’Fp-Iif/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des annuels des benef I

dcs'^Iuif; dn^ 1 ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^^^^^^^Leuez,Scies biens des conffeationsdesLóbard^ / \

P I-tinte J ft ftnpie.

ne les Hef S' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^riegrandes lbmmes,amp;c finepayaitpoint ces offeiert I gt;

Mtreforauxgensdf cnauoiêtrml nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autourdelup,

fonpere /tr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il nauoit eu aucunes guerres come auoiteii ’

dixitlm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^hje dupafTage d’outremer,auoicrequisauPapeP nbsp;*n

nomm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tie certaines troupes de pay fans qu'on ‘a

remt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^ ^^tJ^^enr en France, tout ainf qu’ils frent dn Pn

ps u oy Sainót Loys, Sc fevantoient de vouloir paffer lamer, amp;nbsp;aller ri J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S'-^^r-e contre les infdelles. Ils auoient deux chefs de marque Sc dinarr Kt

reaux. z’ ‘Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ffuioir VU Prcflre qui pourfes meffaits auoit efdehaUfd^ rf^

rr^oyneApoflatdel’ordredeSain6tBenoifl,lefquelsabufereitr rL erreurs Sc lesefprits de ceflepopulace,que les fimplespafleurslaiP Ki leurs (hefs. Otent Icur troupcaUfScIcs labourcurs leurs attelage, pour fuiure ces deuxini' K

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CHARLES 4. LEBEL ROY 4S. LIVRE. XIIT. 719

qui leur faifoisntaccroire'que ceferoit par euxquela terre fainte de- »'7‘ 1 '’''«cftrerecftuucrte.Etfaulticy dire,quelorsily cutvneti'opgradeconniuen

qu’au grid preiudicc duRoyaume,on fouffroit foubs vn fi vain

difficile entreprife pour telles gens,que les armes fuirentainfi libre- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

'J^'^'titreles mains du peuple.En fin, cefte villenaille fut deffaite en Langue-^*“

qu’au lieu de dreflèr leur furie contre les infidellcs d’outre mer,ils ion ileßr dn

^'^'l'^îrcnt aux lujfs que le Roy auoit rappeliez en France. Le Roy le Long

d’ordonner que par tout fonRoy aume n’y auroit qu’vn poix,vne aui-

ç'’'’'ttnefure,amp;; vne monnoy c,ôc que ladite monnoye tant d’or que d’argent

ÏWe à pris fi efgal que l’or acbeteroit l’argent, amp;nbsp;l’argent l’or.Ce qui euft

JtdioCe fort proffitable au Roy amp;nbsp;au Roy aume,mais comme il eftoit fur

deliberatie,il fut afiailli d’vne grofle maladie,dont il trcfpaffale ein peandefonregncjle troifiefmeiour de lauier l’an mil trois cêsj^gt-vn, P'^corps enterre à Sainôt Denys. 11 euft pour femme laluîHTte leanne fille ^''^’^îlinComte de Bourgogne de laquelle auecquesles trois filles dont nou« parlé cydeffus au commencement de fa vie, il en eut encore vn autre

gt;«Blanchequifut teliçicufe. CcftcRoyncleannefut«liequifitbaft.t

At-eie Boutgonnne à Puis au deuant de la Chappelle duquel eft eue ore

Sÿe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chkr;

. p-4 L î s 4,de ce nd fucceda au Roy Philippes le Long fon frété juxRoy- us 4.

.^Icîrancc amp;dc Nauatte. Au commencement de fon regne il heuft autre oift n 1

défaite en forte que toutes chofes fuffent gouucrnees Stcoduites pat

.^'tlesloix amp;patl'authotité des tnagiftrats. Il aduifa que pour le tteqiKnt ?*5tMntdesRoys,amp; lamalice du temps Sclepeu de cotredm des mallaits, :gt;woitptinsTOetellehcence,qu’ellefeftoitrenduelatriaiftteffeAquelae,„^ ■MtJesKoys Jedes lotx eftoit en peu de pris, de refpea,6e dhonneuten •Sduneuple,8e,qu'ilnefailloitpaslaiffetplus auant prendre tacineace .'JWmaïuy fin temonftté pat aucuns grands petfonnages quelaleule

.XientteieniieJe lieeeiifemhleparlaprudence Se condtiitte dsngtand .\iee,8equ'ilfuftaduiCê que filesloix d'elles tnefmes pouuoientrelre-“'’’‘«rainàteïaudace des malins.elles fuSitoient ala conferuationSedeften-Manemiiandime fois elles autoienteftd publiées 8c gtauees aux cœurs .^Wmes.MaisquandonNitquilhy auoitaucune teuetence du droittny '^KoneSVeutcertainsgrandsamp;CNCttueuxpetfonnagespoutKoys,quieu- »ƒƒ.«„ . 'gt;\ttWe dc\atuiiion,gatde amp;nbsp;deffencedesloix Scdeshomm.es. Qhon '^tswotdonncNnfiegesSc en\a main'roCceptte,i,deux chofes tacreesi aftin

l'^lifÇitnttaifon^àtoiR Seiuftice ,irrfottrialîent des deliRs, 8c qu entoures ¥or((s À eux ?i\s ûnffenôe \Ru du Ibuuctam Dieu. Mais quand ou auoitveu. données.

Vùcap^^ç^ç^iQYpdeuoitreYrimerScYunirVïen feu eremét\esmauuais,fi\s neveu. Y^RtORpp^r^^xiuenteftre cftaftiezbons exem-

auoit queXesRoyaumesbien fondez fur des Voix cY-ueuftent dure, Usloixduïet \ ^eXesfuYYdrces SÂaYurûtton des Y^ûts eftotentneceftaires ^cYiandde cas\e

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CHARLES 4. LE BEL ROY 48.

* * r * ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

■'* ‘ qLiementjdonnoientencorepkis de fray cur,eEnouuoientd’auantagcJescffurs^ r^ult fttnir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feraoientd’vn plus redoutable exemple. Qkjl e/î’oitdoncDC-^

lisÿ-ands. ceÛaire de faire punir les hommes d'authorité,d fin qu’à leur exemple cbicùco'^ gnoidcquautantluy en pend il à. l oreille, ôcque ce qui fera peur auxinauuaiîj,

quot; ' donnera’afieurance aux bons repos public, qui font les deux choCes delipid-les defpend la tranquilité publique.

Cela luy effant rcmonRrCjii fiit efmeu d faire leprocez à lourdain de l’l(le,b‘ quel quelques vns difentauoir efpoufé la mere du Pape lean iz.ll eHoitgcnab /ourJain Je fioiTime Gaicon,de gradeSz ancienne maifon,amp; auoit fût plu fleurs crimes,bo' ^l^ldes,rebellions,forcemens de femmes amp;nbsp;de filles, il auoit rue vn fcrgcntdai j mes duRoy,fiifant quelque exploit contre luy,amp;t entretenoitauecluy vn^dtl [ t^ombre demauuais garçons,brigans,amp;tvoleurs. Le R.oy en faucur du Papehf !

donnegrace pour dix-huiôl crimes,pourIcmoindre defque/sdnicn* 1 hJeantmoinsapresauoirobtenuceflegrace,ilfitpisguedeiun[. I

Aloccafion de^uoy,il futadiourné à comparoir en perfonne deuantleRop^^ 1 fon Parlement a Paris,pour fe venir pgt;urger des cas dluymis fus. Ilyvintlup^^' I bernent accompagné de plufieurs feigneurs qui lefouflenoient. Làfeirouuc^ 1

'.^ceufe'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Marquis de Hamptonne, qui eiloit neueu du feu Pape Clementf. 1

gneurd Âlbret amp;r plufieurs autres qui propofcrentvneinfinitédemalucrhtiôs I contre ledit Iourdain,lequel pour toute refponce dit que le Roy luy auoittouc t pardonne. Mais pource qu il fut trouué que depuis la grace ilauoit commit e plufieiu-s crimes il fut renuoyépardeuantle Prcuofl de Paris, pourluphirel'lt;’^ I proces, amp;: fut mis prifonnier dedans le Chaflellet, tellement contreluvfttf' 1 cédé que par fentence dudit preuofl,il fut codamné a eblre trainé, âepuisp^^^ 1

^^^‘'^nglé.Dontil appella en Parlement,ld où il fut dit parla Cour,quAi^^'^^^ I e/lebien iuge, rnal appelle,amp;:aiDÛ fut ledit lourdain renuoyé audit preuofl,lt;ld I le fit traîner,puis pendre au plus hault du gibet de Montfaucon. Ceh 1 l'ani^z.^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Guerre en nbsp;nbsp;nbsp;Edward z.du nom Roy d Angleterre auoit enuoyéen Guyenne Aimonfoi^ 1

Guyenne, fiorcau fccours dicelle,maispoupcc quela tempcfle l’auoitretenulons^uarit^ j fur la mer,amp;: empelche qu iln’auoitpeu d temps arriuer audit pays,les François I parfurprifes fefloientf a ce que difentles hiHoires Angloifes)ia emparez d'vi!^ I bonne partie de la Guyenne. Edward aduerti de cela,ôcdefirant par doux nbsp;nbsp;nbsp;/

tieux moyens y remedier,au commencement de Idnnee enfuiuante, eauoyi^ 1 '

'^^h^yne femme Y fabel Elle du Roy philippes le Bel,vers Charles le Bel fon frere,poi!^ I rf^n^FrM- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Icsdiffercnsd’entreeuxdeux.CharlesleBclpromitdfafœurderendti f

te. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;audit Edward fon mari toutes les places prinfes fur luy, moyennant que fuiuât

la couflumede fes anceffres,il luy vint faire le ferment de Edelitc, Scpreflcrbó' mage des terres qu’il tenait deçà la mer. Yfabeladuertitfon maridelarefpond nbsp;nbsp;y

q ü ’elle a uoit eue de fon frere. Scie pria ôcconfeilla de ne vouloir reçu Herd ceJt' i uoir. Edward aduerti de cela, incontinent enuoya en France fon fis Edvvjrl 1 aagé de douze ans,qu’il auoit n’agueres fait Duc de Guyenne Sc princedef^'

JVenttmt^e les,lequel apres auoirfaitau Roy Charles le Bel l’hommage deu parIcsRof ^Duchéde d’Angleterre aux Roys de France pour le Duché de Guyenne, retira defoiil'^ oncle tout ledit pays.

Loys de Flandres alors viuant( Sc depuis apres fà mort furnommé de Crrff

pour ce qu’il mourut a la bataille de Creïfyau téps du Roy philippes de

elloJ

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fils de Lois Comte deNeuersamp;de Retheil filsaifné de Robcrt'deBe-^^quot;’^Comte de Flandres,amp; audit Comté fucceda à Ton grand pere. îlfut(com t quot;ous auonsdit) marié a Marguerite fille de Phiilippes le Long Roy de . J. ^^dont 11 eut vnnis nomme Lois, qui luyfucceda amp;nbsp;vint a la principauté 'Pia^üresi jd^üiiernement de Flandres, eftant encore bien ieune, amp;nbsp;fe fcruoit en les àf~ /^Principalement du confeil d’vn Abbé de Retheil, qui ne cognoifioit le jjij'damp;les humeurs des Flamans.Cela fut caufe que ledit Cote eutplufieurs r ^nsauecfes fubiets. Deuant qu’entrer au gouuernement, amp;nbsp;enlapofi'ef sesde^emeh ; '•PComté de Flandres, il eut à raifon de ladite fucceflion debat contre Ro 3^' Bethune,amp; contre Matthieu Duc de Lorraine mary de la fille aifiiee du-~ joert de Bethune.Ce debat fut mené amp;nbsp;dilputé deuat la perfonne du Roy I pdeBel,amp; en la prelènce des Pairs de Frcîce, ou ledit Lois de Crefly faida

Qioderatio de l’an 1316.par laquelle auoit efié expreflemet dit en la preien-» dp confentemét dudit Robert de Calfeföc de la dame de Couchy fille ai£L

^;’B.obert de Bethune,que pofé que ledit Lois Cote de Neuers pere de ce /•JeCrefly, allaft de vie à trefpas deuant ledit Robert de Bethune fon pere ?^ileftoitaduenu) nonobftat ce,la Flandres viendroit audit Lois de Cref

■’,'fogeant en cell endroit a la couftume de France par laquelle efi: dit que re ^Ptation ne peut auoir lieu. Oultre ce que ledit confentement amp;nbsp;accord a-^'’depuis elle confirmé par le traiélé de mariage d’iceluy Lois de Crefly fait j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Au moyen de quoy ledit Lois requeroit que le Comté de Flandres

.^•^ftadiugé.Ce que le Roy Charles afliflé de fesPairs de France fit, lauf tou-'^partage raifonnable à Robert de Cairel,amp; autres qu’il appartiendroit, .AdiudiaM '^^Rioyen efeheut ce Coté audit Lois. Quelques hiltoires difent que pour-

deuant que ce proces entre l’oncle ßcleneueufufl: vuidéparleRoy ôc ^^irsjledit Comte Lois fintituloit Comte de Flandres,contraignant les Fia-?fliiy faire hommage, il fut à caufe de ce adiourné à comparoiftre à Paris coteadlour^

le Roy, qui le fit conftituer prifonnier au Louurc,amp; que quad il eut audit Roy qu’il auoit efté aflezpuni en prifonde l’outrecuidance qu’il /prifcjil en fut tiré à la requefte de fa femme fille du Roy Philippes le Log, ^tfon proces veu,leComté de Flandres luy fut adiugé,duquel il fit hom-'ƒWii Roy,amp; en mefme temps efprouua la leuerité ôc clemence du Roy,qui

vertus dignes d’vn Prince,amp; grandement neceflaires,moyennant que tlemence tf» '^fioient bien a propos mifes enœuure. La guerre fefmeut en Guyenne

Rois de France amp;nbsp;d’Angleterre. Fdugues feigneur deMompezat en S^ois auoit audit pays ('fins congé ny permiflion du Roy) fait baftir vne for ^.'’•«grandement commode à l’entretenement ôc fouftien de la guerre. Il fut ’ ’’ïtnc â comparoir par deuant le Roy,amp; y ayant comparu il fouftint que ce . ^neftoit de la cognoiflance ny iurifdiétion du Roy de France, amp;nbsp;qu’il auoit ’’oiftir fa forterefle dedans la terre du Roy d’Angleterre. Le Roy de France ^••’dloit fouuerain de la Guyenne fe faifit de la place encommencee. Mom-P«z^taueclefecours des Anglois en chafla les François, amp;nbsp;en tua vne bonne ’•■oupe.Lors la guerre commença a fallumer, non entre feigneurs particuliers, entre deux gras Rois.Le Bel enuoya prier l’Anglois que fil vouloir qu’on penlaltquil ne fuft aucunement confentant ny intelligent de cefte entreprife,il

liurer entre les mains ceux qui en feroiêt coupables. Amaulri,ou felon autres, Amé,ou Emon,ou Aimond frere du Roy Anglois vint a Paris penfimt

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CHARLES LE BEL 4. ROY 4s.

par prières amp;: remontrances faire quelque choïè enuers le Roy, lequel liif ri' ^^^^^^^^lolumer qu’il nepardonneroûiamaisà ceuxquinecomparoiûroft poinrpar deuanr luy. Que Mompezat eut à fe reprefenter deuantla Courdi Parlement de Paris, Sequ étant ouy on luy ferait droit Se iutice telle queIcc^^ lerequerroit. Que n étant ledit de Mompezat ouy, ilnepouuoitdonnerloit ^rret fur ce dont il etoit accu fe,Se qu’on n’auoit point accoutumé de donaif / graceny pardon qu’a ceux quiauoient confete leur crime, àtn qu’ils coynoU' • l Cotnmtntles ^ritqu ctanspour leur forfait dignes de mortels ne tiennent la vie que p3rlrgt;

( nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce oit e upp ici le R oy de vouloir pardonner audit de Mompezat,lekoperi

( nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoya auec uy en Guyenne, lean, ou felon d’autres, Pierre d’Arbelay que quel'

tnfirmMwn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^l^^ricclierdeFrance,SedepuisCardinal,pourinfor'

foutre Mom- mer dufaitdeMôpezat,S:pour le faire venir deudt luy. Se l’interroger des car à

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe^r. ^^XmisfusÆtantleditdA^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guyenne,Se voulant cotrnoitrede

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-j/n rrognut r^ri que Mompezat ne vouloir point fè foufmettreàlaiuûiee»

ripnf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^»^^l^^rretournad’Arbelay vers le Royfansauoir

^^.^P‘^^^^^^^^^p^écherroutrecuidacedeMonipeza[,puir mfifcemajHe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lulticc 11 y auoit fccu nypeu rien faire

ladie ou’d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Veilois oncle du Roy,penfànt être guéri delà longue nu-

pezat illetr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;menant vnearmeecontreMoi’'

P/ J - eleMomnev^r^z^l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fes. Se le battit Se chaifa,print hpbü

tf^^trwae' Se vmit ifn ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortcrcfîc qui etoitcaufede ceteguerre,

DUedcsFrsncni nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dAngleccm,lequel eliant aduerdilclA‘-

tindrentûau'Ufr y^’^i'deladkeville,maislesliabùansdieelleli’^' mifcésmaitduRffdeFialfcfamp;2quot;^^^^

irait en A nerffgt;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I n nbsp;nbsp;^g^S^^^^titAmaulri(ain fil appellerons!

‘‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Acre a.

PouralTeuranr,- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ComtedeValoisquilemeneroirauRv

eharve aile Fil ° ^S^‘^‘iS‘‘°)'gt;AdicAmaulndonnaqu3treCheualiers,ll' decaîesriinprp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lestetes. Toute la Gafeonf^

France retm ' P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gironde fut mife entre les mains du Ro^‘1^

ledit Comtp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^’jr,Bayonne,ôe Sainôi Seuer,Se par ce moyen furent

'AmaulriFr 11 ^^^^^j^^^^^^^^'^P^^^siufquesàlafetedePafquesenfuiuint t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paÛa en Angleterre. Leiour destrefues

maisà’ce

Rov d'A I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^l^^^riicques,Yfabeau de France femme d'Edward r

Edward r^Ave’^^n dndif Roy Charles vint en France amenant auec ellgt;' Edw-^rd R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;depuis Roy d’Angleterre fous le nom df

nnin(-/.n Ä nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^^^fues furet prolongées, fous efperanced’ip

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faire venir dedh certain tépsleRoyd’Anp^

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£ on markers ^Roy.Mais cobien que ledit RoyAnglois par plu fieursbi^

rance, toutesfoisilnetintfapromeife,amp;:pourfencxen^' re que pareillement difentnos hifloires cotre l'opinion commune,dou-naa on it q^diaelîqit en Frace aueclà mere, toutes les terres qu’ilauoit^^

Aft'

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CHARLES LE BEL 4. ROY 48. LIVRE XIII. 713 Siuinc Sc Ponthieu amp;nbsp;autres deçà la mer .T outefois félon ce que les lûftoi-’'J^’^loifes amp;nbsp;autres difent, ladite RoineYfabel ne vint pas en France pour Aille Roy Charles le Bel fon frere, ains au contraire pour l’irriter.Les vns ^^lt;10 elle ne fit le voyage en France par le commandemët de fon mari, mais Açfceu ôc fous couleur d’aller vifitcr les Reliques de S .Thomas ArcheueL l ^^tatorheri,d’autant qu elle eftoit mal contente de ce que fon mari fe gou y4{,{/ ,n Pru» '^''^çarl’aduis ôc confeil de Hues le Defpencier, amp;nbsp;qu il eftoit impoftible ÿ^ny fon fils, ny autre Prince eut faueur, finon entant qu’il plaifoit audit J^hle. ayant pour quelque temps fupporté cefte indignité,en fin perdit pa-,^'gt;^couuantvngrâd defpit enfoname,delibera delaiCfer fon mari, amp;nbsp;fen J^Mrance auec quelques feigneurs ôc dames d’Angleterre,amenant auec eIU indigna Ç'^'iRls Edward, qui depuis fit tant de guerres en France contre le Roy Phi f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h ƒ /'•'A'rv-

Vie Valois fur le debat delà couronne de ce Roy aume,comme il fera dit v i- nbsp;nbsp;nbsp;vy lt;ilt;

quot;’''itu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Moy Edward irrité contre le Roy Charles de ce qu il auoit retiré ladite V,hnplaignit de telle façon à lean xx.que ledit Pape mâda àCharles qu’il Haine 'J^î^nàteà Edward fa femme ScEdvvard fon fils,amp; d’autant que le Pape vit bniandernentneferuitderien,ildeclarapublicquement laditeYfabel ôc

Edward ennemis du royaume d’Angleterre LaRoineYfabel ebpou-Sie ceftemenaffe,delibera de retourner en Angleterre. Mais fur,ce point %ires fe contrarient, car les vnes difent qu’Y (abel r etournabaftiuement ^''^'^leterre, pour le dcfir Sc l’efperance qu elle auoit de rentrer en grace auec Cowjrdnet é \ùLcsautresdifent,quelleeftantforiirriteecontreHuesleDefpencier d‘h.ß.,ra. ^^^îils, amp;nbsp;contre le Comte d’Arondel qui gouuernoientleRoy fon mari, Kde retourner en Angleterre en intention de faire contre eux foufteucr gt;hpour£e venger d’eux .Ce qui depuis fembla eftre veritable par ce qui femme, 'ÿnt. Car cefte femme qui eftoit treshabile voy at que ces deux Hues pere gt;Wiêt chaffé delà cognoiffance des affaires d Angleterre,ôc delafaueur 'a tousles gens debien, amp;c qu ds auoient mis aux charges,honneurs amp;c ^^ursparêsamp;c amis,ne pouuoit auoir aucune efperace d eftre aimée de fon quot;Ni buorifee par luy , veu qu’il eftoit poffedé par ceux qui en plein confeil S A auoient faite declarer ennemie dudit royaume, ôc quil’auoient mife quot;'Ane Au Roy fon mari. Ce pendant Gaultier Stapylton Euefque d’Excès '^'^'AipaftéenFrance auecladiteRoine,£ecrettemêt£e defroba A elle, amp;c Ven 'Xixen Angleterre defeonurit au Roy Edward tousles Aeft'einsdefa fern '^^^'Inyantaffemblévnbonnobre d’hommes,eritrelefcpiels eftoientlesban ^^^’^ois,2)t entre autres Roger deMortemer grad capitaine,paffa en An^e- nbsp;nbsp;ijqn»»»'»«

KnuAes Xv\^o\£es lt;Xu àe^^-vt 2)C Au xetouv AeV^iAïte K.oïue .^ais c^uev-'V^Vv^o’cVtus c^uVoïU. efoitXesVü^oïYes Ae cexemi^s\a.,A.\.£eut c^u eïkiutX ÇAicX , ^^'■^’5itviÇtelt;:ouueÇourua.û,Slt;.\csàexAxH.ues’çcYC 5lt;^\s,£’eu£uit Auec£ou£As \ ^'^'^^\\,k\v!\oult;Lom.xeAe¥»,eut,2)C'R.O^cxAe'^oxxcmevNcxs\eKO'^ C\Ya.x\es\e

lt;Y-\e\e£A\xs AeuxWuesÇvxctVv.Vïcua.'UccCVvsLvVes lt;Yvctaut£’eB.

^oyïucy £ccouvs l£a£cxv\x, o^u’^u coBixaixe ’\\ Ae £ou §£içç^Y£u-a.£ïonàe’a.oVgt;extComte A Mtots, ^'t£t^ç\xo\53.Çç,ei^x.temeut Ae £ou£tete, SiC £e letttaN ets CuAïaume Comte Ae

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714

CHARLES LE BEL 4. ROY 48.

Hâinaultjle frere duquel nommé lean la mena en Anglcterrejàoubpluspait des Princes dudit pays l’appelloienc. Quoy qu’il en foit, toutes leshiftoiresl’n^ cordent en ce qu’elle alla furgir auec/ês nauiresàla coite del’illede SurHlolck qui regarde à l’Orient,d’ou Ion va tout droit à Londres,là ou citant arriucc,elltf fitJefgt;»fer fittcnirvn Parlement auquel le Roy Ion mary fut depofé delà dignité RoyÀ

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couronné Roy amp;nbsp;ledit Hues le fils execute à mort,

vv Enuiron ce temps là,le Comte Charles de Valois ia vieil amp;nbsp;caîTc amp;qui depui» ? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niort d’Enguerrand de Marigni n’auoit portéiour delànté, tomba enfonei-

Comtede maladiè, durant laquelle ilEtfairevneaumofnegenerâle pârhvilledc ral^Jrétom EanSjôe difoientles dîEributeurs d’icelle,priezDieupourlamedefeumonfei-hwa/asie. gneur Enguerrad de Marigni amp;nbsp;pour la lànté de monfeigneur de Valois,à’/net

• toientlenom lame dudit Enguerrand deuanr la fantéôi le nom du Comte.

AinE cofeda le Cote eEre chargé de la mort iniuEe d’Engucrrad. Il deuinttout perclus de fes mehres amp;nbsp;en fin mourut à Paray pres Chartres dix ioutsdeu.mt

Sare/setttaa- Noel 1 an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut fon coips enterré aux Jacobins àParis^Sc fon cœut.'iux Cor

eftoit fis de Roy.frere de Roy,peredel{oydeFrice tous trois vyas nom Philippes, Ôc oncle de trois RoisSc fi iamaisnefutRoySon pere efloit Philippes hls de S, Lois, fon frere Philippes le Bel, fon Els Philippes !;

Sft^ualstei^. de Valois, amp;nbsp;fes trois neueuz Lois Hutin,Philippes le Long, amp;nbsp;CharleslcBel, ƒ durât le regne duquel il trefpa/fa deuant que la couronne de Frâceluyefcheur, comme apres la mort dudit Charles le Bel elle ht â Plilippes de Valois fon dis. nbsp;nbsp;j

Débats e» tilanslrts.

Bien to/l apres que le Comte Lois de Flandres eut ehé mis en poûellionde j Ion Comté, debat fefmeut entre luy amp;nbsp;fes confederez d’vnepart, amp;nbsp;Gui//^- ! me Comte de Ffainault,de Hollande amp;nbsp;de Zelande d’autre. De quoylesorti' I fions ne font efcrites parles hiBoires, fautpenfer que celaprocedoitde ƒ haine Sc ialouhe inueteree qui depuis tant de temps auoit duré entre les nui' 1 fons de Flandres amp;nbsp;d Auefnes.Tant y a que de tous collez on failbit grands sp- I b/epparfil Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guerre, qui menahbient vne entière ruine amp;nbsp;delblation dudit paps- /

guerre. Le Roy Chatlcs ne voulant permettre que ces deux Princes fe confumafent par leurs dilcordes, ht entre eux vne paix donc les articles fenlùiuent.

Premièrement que le Comte de Flandres renoncera â tous hommages queh , dornte de Hainaut luyßouuoit deuoir à caufe des Illes de Zelande, quittait' ' i tout le droit que luy amp;: (es fuccelîeurs Comtes deFlandrespourrontpretendt^ ' auldites Illes par conhlcation, pour deuoirsnon faits,ou autrement. Queledtt ; Comte de Flandres quittera toutes les debtes amp;nbsp;obligations des deniers qud' Siuy^anceJh Comtc de Hainault ôe de Hollande luy peut deuoir,remettât au (ùrpîustout^ rlMJm! peines,amendes, forfaits pour faute de payemét defdits deniers, (^ue d’autn colléle Comte Guillaume de Hainaut quitterafemblablemétauCote deFlandres tout ce qui luy pouuoit deuoir. Il renoncera aulli à ce que queluyScllgt; predecelfeurs Comtes de Hainaultpretendoient es terres d’Alo(l,de Wah, d(gt; quatre mehiers, amp;c de Grant-mont, rendant fur ce toutes lettres,iugemens,(en tences nbsp;confrmations des Empereurs ou Rois d’Allemaigne,amp;:Elefteurscai' ‘

i^entnciation nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anichilcz. Quc ledit Comte de Hâinault renoncera pareillement au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

Jucomtede ucnedeCambrehs,açcordantque lesSeigncuries deCreuecceurStd’Aln^^^^l Hamault. enfetriblelachafelleniede Cabray demeurent perpétuellement à melfirel^^ , p In U,fit' n nbsp;nbsp;nbsp;Flandres amp;:àfes fuccelfeurs. Commeaulîi accorderontlefditespartiest

circommenage ôc inquiûtion fera faite furie fait des feigneuries de Lelfiue^^ nbsp;nbsp;nbsp;I

....... ” “ .........

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Charles LE bel 4. roÿ 48. livré xüi. m

P‘^’- hommes és mains defquels dcmourront lefdiôles ter-eux fera décidé du reffort d’icelles, èc que ce pendant lefdits fcigneurs y pourront cxploiéler. Q^e quand aucun de-,i^'’3iftra de la en auant entre lefdits Comtes de Flandres amp;nbsp;de Hainault, ils , j^ürront plus commencer par guerre, mais fe foubsmettront au diél or-.^îneedefixpreud’hommes,lefquels en qualité d’arbitres décideront de ‘fiirs differents, felon qu’en leurs confciences ils trouueront effre de rai-les biens des Hollandois,amp;Zelandois bannis pourauoirfouftenule^” .{|ïComte de Flandres demoureront confifquez au prouht du Comte de ,j^,amp;fi aucune reftitution y eichet, le Comte de Flandres fera tenu la ,ij,'!'tioyennantlafommcde3ooôo.liures que le Cote de Hollande fera tenu ,[jj?frpour ledit effeól audit Comte de Flandres. Que lefdits Comtes quit-à l’autre tous dommages,prinfes, pilleries,amp;; interefts quependant la ^^ilsfe font faits amp;nbsp;pourchaffél’vn à l’autre.

q^'Uapres cefte paix conclue amp;nbsp;arreflee par le moyen amp;nbsp;entremife du Roy le Comte Loys donna au Comte lean de Namur fon oncle,la feigneu-^Leau amp;nbsp;de l’Efclufe, de ce don furent treFmal contans ceuxdeBru-

.’i'*! allèrent mettre le liege deuant l’Eclufe j la prindrent amp;nbsp;pillèrent, amp;nbsp;y sie^e dei/an^ le Comte lean de Namur, qu’ils menèrent prifonnier en la ville. Ceux

^anc fe ioignirent a ceux de Bruges , amp;nbsp;tous cnfemble fc rebellèrent ^deur Comte. lean Comte de de Namur fit tant qü’il échappa des mains comte de rpouuoir de ceux de Bruges, lefquels auecques ceux du Franc recognoifi çurfaute enuoyerent leurs députez vers leur Comte,lefupplier de les par-leur rebellion. Le pardon leur fût facilement accordé par le moyen ƒl)bé de Vigclay,qui gouuernoit ledit Comte en payant feulement la lom .^1 Soixante mille liures, moyennant laquelle le Comte leur remettoit tou-^ ƒ offences paffees, fe chargeant de l’amandement de la prifon du Comte

Namur fon oncle, amp;nbsp;brefleur accorda tout ce qu’ils demandoient. facilité ne fut pas louee de tous ny profitable au Comte, car en icelle iJiit autant d’erreur qu’il euft peu faire en exerçant cruauté,d’autant qu’on ^faillir en l’vne amp;nbsp;en l’autre quand on en vfe fins diferetion. Aufii porta ^Mcilité au Comte Lois vn renouuellementdefedition, car ceux du Franc »^Bruges fè rebellèrent derechef, amp;nbsp;le ComteLois leur pardonna leur rebel-^^■Enccrepourla troifieme fois ceux de Bruges amp;nbsp;du Franc fe rebellèrent ?®^clcur Comte , plufieurs prouinces de Flandres fe ioignirent à cefte re-, l'On, de laquelle Robert de Caftel oncle du Comte fut foupçonné. Cepen-nobles deFlandres d’autre cofté faifoientdes aft'emblees,bruftans corne ^Wefehange les maifons du comun peuple, amp;nbsp;faifans décapiter amp;nbsp;mettre lt;5«w# entrt Cultes roues tous ceux qu’ils prenoient du parti contraire. Les nobles fu-en route par ceux de Bruges qui de leurs differents fe foubsmirent au i^Sotnentde Robert de Caftel ,amp; de ceux de Gandamp; d’Ypre.Les capitaines ^oeux de Bruges compafurét au cloiftre de Dunes auec forGes,àu moyen de-^ S^oy lefdits arbitres n’oferent prononcerleurfentence, le Comte Lois vint en

'’niede Courtray pour la retenir en fon obeiftîmGG,mais eftant icelle aftiegce hïtrts.

j par ceux de Bruges,ceux de dedans fefmeurent contre leurComte,amp; le deliure 1 nbsp;nbsp;nbsp;es mains de ceux de Bruges,qui i’emmenerêt prifonnier en leur ville,ou ils

ƒ logèrent en la halle foubs trefbonne amp;nbsp;feure garde, amp;nbsp;en fa prefence firent

.....................PP

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yiif

CHARLES LE BEL 4. ROY 48.

Gentilsh»ti. tnourir cruellement tous les gentilshommes qu’ils auoientprins auecqueslup. mestue'^. Cell hottible ïpeéiâcle donnoit vn grand creue-cueurau ComtCj m^iisilhlloic cruauié nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^dence, âc qu’il dilhmulall là douleuriufques à ce qu’ileutmopea

Srtiges. de Pen venger, comme il Pt puis apres.

Le Roy Charles le Bel aduerti de Tes feditions ôc cruautez, enuoya vctsceui de Bruges, le Baillif de Vermandois tant pour leurremonPrerleursPiuke^, ^adoucirleurfureur, que pour leur demander aunomd’iceluy RoyleConJ te Lois,comme rubiet amp;c valTal delà couronne.En quoy neantmoins ledit Bill' 11 neproPta ricn,ains Pc trouua au plus grand danger dePa vie qu’il Pt lannis,^^

ym-nojt.

p‘^\‘}uylt;E’lt;^s‘:‘!oyensdelailicevilIemoinsfurieuxquelcrcEeiIeu{teliéati

M fnnl“ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eiiefques de Tournay, amp;nbsp;de Temiaae,

urination ûrplu/îeurs cau/cs, amp;: meEiiemcnt Put aqa’ilsae fuhnln'tP“^“^' ^^'^^^‘^^P^''^‘^’“l^'^^^P°^‘^^P^‘^P''ecedenK.Decelle uansIeurfnl ‘’^^quot;quot;ll°quot;'^P‘^'n^^^‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dal3rue;es,ainspt,arPm-

rdnnr f P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘“^‘^’Yp^c, amp;nbsp;Rtcnten Potte que RobePdc a-

‘iiquot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dudtt Côte, futpateuxiaPituP

liall' 1 ‘^°^‘^^‘^“!‘'^‘^^°y^^^^‘'^^^‘^^*^^^‘l'-'lt;^’^':’gt;^nuoyadetechcpPesAiii

‘^quot;^y‘”‘^^°;^gt;quot;^°y^nnantbonnesamp;:honnorablesconditio,,5qua-

aii'ib i,,^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^^lt;Jx de Gand,enuetsleiqueh ils Prêt auÛipni

.ta- • donne^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;latauPedePaiTeutanceque ceux desPq«

luxTP nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nedeltutetiamais le Comte, queptetntett.^^

‘^’^'^^‘‘^°^'^‘^.‘^’^‘gt;‘^’°‘^‘l^teaedeFlandresnePePuirenrmats nç,, * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tR^Ptettde CalPel^ouuetneutdeFlatidteSjtita

ce^yi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnindnombre d’hommes, amp;nbsp;Pc rencontrins

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouas, elles Pe combattirent l’vne contre l’autre, amp;nbsp;en Pn ceux de

qui allerentaûiegerla villedeQnd L irrr, r! ^sliabitans d’icelle, à ce qu’au parauant ils n’auoicnt vou-J,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f ^.^^^°^§^^^'^olonté.Maisparl’entremiPedesAmballadeun

qpP ePoient encores à Gand près le Comte lean de hi- nbsp;nbsp;t

mur, appoiiitement PePt entre Robert de CaPPel ôc ceux de Gand, parJegad / ut itque ^ydits de Gand Peioindroient auPdits de Bruges, lePquelsaulPiPül / u^nt ce, eroiet tenus de dehurerle Comte leur Peigneur dedans quatorze iouti en muants ^ndant lePquels on aduiPeroit à la maniéré delà deliuranceScli-

Comte Jeü- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;omte pourplus grade Peuretéd’vn chacun. En Pn aprespluPicutf

e ats lu tie Comte deliure, amp;: apres la deliurance il alla trouuerleRoy Chof' es auquel U Peplaignit des violences PaiPtes en PàperPonnepar ceux de Bruges, eiequimdeluy prePer Pecours ôc aide pour chaPier leur rebellion. Le Rog uy ayant pour cep elPcPlpromis des Porces, le ComtePaiPit tous Pes appre/b' pub punir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dePendre a grande puiPance en Pn pays de Flandres, mais ceux dcBn^'

P^fulnetf. ges ePas aduertiz de cela, Sc craignas receuop vne rigoureuPepunitiô,enuoY^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h

rent leurs députez a Paris vers le Roy ôz leur Comtepour les Pu P pli er en tout^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

humilité queiournee leurPuPaPgnee en laquelle on peutaduiPeràlàmédr^

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PuislL ƒ


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5KÂKLES LE BEL 4’ ROY 4?. tlVRE XÎIÏ. 717 r^ion que leur Comte pourvoit prétendre,amp; dcmànder contre eux pour . , Rebellions,offrâs d’obéir en tout ôc par tout au commandement amp;nbsp;volon .''iitComtejlequelpourcoplairc au Roy Charles quiluy confeillade vou-- i-t«r l’heure entendre à vne douce reparation, amp;nbsp;attêdre vn autre faifon de

.’hncc,leur afhgna vne iourneeà Arkespres Sainâ:Omer,à laquelle ils ,^^rent,ôclà hit faite la reconciliation du ComteLoisauecquesfesre-*^ Aprcs celle paix faite, le Roy ht par fes députez propofer quelques do-ÿ contre les Flamans, difant que par la rebellion fufdite, ils auoient con-

1 ^üàlapaix de l’an mille trois cens cinq,en ce qu’ils n’auoient fait démolir ^RRes amp;nbsp;murs de leurs villes fuiuat ce qui auoit elle arrefté, ny pay é la fom-Ntionnee en la fufdite paix, amp;nbsp;qu’ils auoient contre le traidc d’icelle fait •

auccques les ennemis de la couronne.Ce qui demeura pour 1 heure im

(fe de la mort prochaine de Charles le Bel qui décida bien toll apres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d

Charles le B0 iniques à l’heure auoit entiers tous rapporte reputa

tie ôc clement Erince,mais il la perdit bien toll, d’autant qu’aptes a-nerementrcfufé auEapevneleuee de décimés furie clergé de France Pape demâdoit pour faire guerre contre l’Empereur Lois dcBauiere, dtRoylaluy accorda à la charge qu’il en auroit la moitié. Ledit Pape communié amp;nbsp;déclaré ennemis de l’Eglifeledit Empereur,^ les Vifeon , aels,commenousauonsdit,auoientpromisàPhilippesComtedeyah nbsp;nbsp;; nbsp;nbsp;'

fe loublmeure fur les differens qu ils auoient auecques les Geneuoïs, au *ntdu Roy deFrance,Sc qu’ils tiendroient ce qu il en otdonncroit.Com ''^htent que l’armee des Fran(^ois auoit repaffé les monts en ^a, 6e que

Vhilmpes le Long eftoit mort,ils tenoient plus que deuànt eiyoïttemet ^^daville de Gennes, 6c ne voulurent iamais quitter le fiege, finon apres Mévamcuzenplufieursefcarmouchcsterreftres 6èmarines,6c quandils S’y pouuoirrienfaire.'.Lesvilles delaLombardie quifeftoientrniCesau oenna.

AnPaoe. furent en partie furprinfes pat les Vilcoutes,

;Heffraecs,6cmcMffeesdefetenire.ÜseftoicmvamaiBhomiMS,har-aïtiÙKS, amp;nbsp;oeiConnes cupides de grandeur amp;. à' Empir e, Sc 1 Itanc eftant Ke de fes guerres ciuiles mÓftroit amp;nbsp;prefque ouuroitles occalios aleurs ylt;cupidicex.EePapeenuoya courre eux vnlegatamp;c des forces^d au-\EoisdeEauiere Cevanioit de'(ouloirdeftendreUs droits de Umpire gt;\iNioUnce duîape'.Sc du Roy Robert de SiciU ,i\ Us fecouroit de tou-

i ' ^'^loïces qu’il pouuoit.

A’^loy Charles le Bel ht mutation de fa monnoy e, 6c la mua de forte en ^\iinhquauoitfai£tfonpere,dontpluheuYs dommages vindtét au Roy-^'^K^on hcclefuthonnoïé des lettres 6c fciences,6c porta pluheurshommes

,entrelefquels il y eut pluheurs docteurs en lEglife,comme vn mowjieji '^'^^^ICkanTheologicn qui deffendantl authorite des Empereurs, efcriuit

picquant 6c plein d’iniures contrele Vapeleanvingt-troheme,fouhe-^^^tçpx^yp^Ynper eut h ehoit en rien fuhieCf au B ape en ce qui concerne la tem-l^’R'^\tt,\caufeàecelaleVapelc déclara hérétique. LEmpercurhois deBa-htrtitÇ^Ynâtdesefctits d’Cgt;han,f’oppofahardimet atoutes les entreprifes du.

^V'^i^^^nhliantpat tousles quartiers del Empir e v ne appellation contreluy. ^^Iqelean mourut, 6clors hoys de Bauiere difoit que durant 1 interre-

hege, B apal, c ehoit à luy feul 6c non aucun à autre de faite en forte


omes

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71$ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHARLES LE BEL 4. ROY 48.

qu’vn bon amp;nbsp;legitime Pape y fut mis. Apres auoir en hattaille vaincu amp;nbsp;prins Pf dericDuc d’Auâncbefon cópetireuren J’£mpirc,ilde/cendicenltalieJ’anniJ y’ois cens vingt fcptfSc reuenant â Milan il receut en rEgliCe SainôîAmbroilc^^

remonie ferui par les Vifeomtes. Il auoitia prins la premiere couronne a Adli Cbapellc par le moyen des Euefques de Maience amp;nbsp;de Trieues, Ôc il receutpas apres la troifieme à Rome par les mains d'EIlienne Colonne chef de h fadioa con traire au Pape Ican.Ellantà Rome il fit eûire amp;nbsp;declarer Papevn Corddict nommé Pierre Reatin, amp;lefitnommer Nicolas cinquiefme. Cellemefinean-nec le premier lourde Feurier décéda au bois de Vincennes le Roy Charkslc de fon regne, ôc fut fon corps enterré en l’Eglife fainâ. Denys. 11 eut pour premiere femme Blanche fille d’Otbelin Comte de Bourgongne SedeMa haut Comtefie dArtois. Elle commit adultere deuant que ledit Cbarlestull Roy,comme nous auons dit en la vie de Philippes le Bel, amp;: furlong tempspn-Séparation nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;challeau Gaillard pres d’Andeli fur Seine, amp;: depuis fut parlePa-

fafem nbsp;nbsp;fcj^arcc de luy à caulc de cognation ïpirituelle fondée fur ce que Malnulta-

d'tiuec^ me.

uoit furies fonds de baptefme tenu ledit Charles, En fécondés nopces leditRo)!

Ses taures femmes.

quelle il eut vn fils qui mourut incontinentjamp;elle peu de temps apres en la vilfi d Y/Toudun, amp;: fut enterreeau Couent des Nonnainspres Mótargis.En tierces

maincjlaquellc à la mort dudit Roy fon mary demeura enceinte, comme nous Celltttlen des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuiuant. Le Pape Benoiïl douzième de ce temps là fattribualc

freltssares. premier les collatios de toutes les Prelatures,Euelchez,amp;: autres benefices, pour foy que pour fes fucceÛeurSjpriua ceux qui efioientindoâes, âcigo‘’^^^ de leurs benefices, ôc ordonna que tous fes Chappelains charaffent leursbeuscs Canoniales à nottè. llcopola plufieursExtrauagantes,âclaBenediâinepour les moines de 1 ordre S. Benoilî. De ce temps les Sarrazins furent defeonfits en GM doars, Efpaigne, amp;c Dantés, Pétrarque, amp;nbsp;Bartole tioriiToient, amp;nbsp;lean de Mena Tbeo^ logien cfcriuitleliureintitulé, leRomantdelaRofe, qui efi: Ivne desplus anciennes poëfies Françoifes.

FIN DV TREZIEME LIVRE DE

l’histoire de FRANCE.'