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Huybert van Buchell (1513-1599)

K

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Huybert van Buchell (1513-1599)

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JL

Kistoria Gentium

Octavo n®. 833.

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L’HISTOIRE

DVROYAVME

DE NAVARRE,

CONTE N nbsp;nbsp;nbsp;E ROYEN

Roy', tout cc qûi y eft aduenu de remarquable des fon origine:

£t depuis que les I{oys d'Ej^/igne l'ont vfrrpé; Ce quifefl ftill Crplt;tße' sufques siujourd'huy p4r fes :^s le^stsmes^ Jiruant Außy d'/thre^e'de CHißoire de ces der-

mers troubles de Srtsnce,

Tircc des meilleurs Hiftoriens, Latins, François, Epagnols, amp;nbsp;Italiens, amp;nbsp;dediec



’A PARIS,

®hcs -{sj, coiAs GiLiis, rue fainft Lacques aux trois Coutonnc»,8f à boutique au Palais furie Perron vis a vis de la gallcrie par où on va à la Chancellerie.^

M. D. XCkvl.

- - -- ■- ~~~ -, ., K^uec pnutle^e du }^gt;y.-

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IRE.

Je ne ferny reprins {fnon ie^oj^ Ennemys ) de dire en ^ce lien ^tte tousles Princes Chreßiensfifen~ uent propoßrles Roynles genereufes n6iions de wflreMaießecojnmeyn clair amp;luiftnt fniroir deuant leursyeux, tjni leur re^treßnte tî;« fait veoir à toute heure, lt;}ue four fçJoufinettro toutes chofes gt;nbsp;Ht doiueot oheir à U Raißn, ^ue celuy eß trejdi^ne de commader à flußeurs, ^uihnln Raifon pour Roj«? Maißrtfet Moyennant laquelle fortifiée foußpnue dt ^oßre au^uße valeur nbsp;nbsp;magnanimité, (y* af

fißee dvn petit nombre de vo^ifidelei fubie^s firuiteurs, principallement de voßre belli-Noblejfe Françoif, vous aue^jionqueße ^ß efiat, bien qu'il vous appartienne par la by fondamentale d’iceluy. Çefie loy efi forte

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EPISTR fnuiolcthle’,'amp;*ouelle »'aurait lieu en ce Soy^

dume (ce (jui ne peut fans ft Totaleruine^ciui né ‘void cldirement en 'voßredtcie Mateße^ toutes les marques cl'‘vngrand Rojiytel que yous eßes ? Id probité^ pieté amp;nbsp;religion catholique la pre-ßancedu corps, les particuliers trait%^duyi- f Jage , la clemence portant la tranquillité , amp;nbsp;(Hantant plus admirable quelle eß rare és Roji: lagraceyenant du ciel , depouuoirtoutceque To»J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de penfer que yous nepouue:!^

que ce qui eß du deuotr de retenir “voßre force ^ defendre les petits de l'tnture^ violence des plus puiffàns ? deprouuoir à toutes chofespar voßre prudence , de furmonter tous dangers ,

de voßre main liberale rallier 0? re-vnir fagement les cœurs volonte'x^de ceux d'entre yiX^fùbieéls, qui yous eßoyent contraires. Ce qut d'inne occafton à ceux qui toufiours font de~ meure';!;J^ermes en voßre party , comme ils de-

uoyent, ont foußenu yoßre cau/e auec Heßee amp;* la plume , encouru mille dangers

grandes pertes amp;nbsp;rigueurs pour yoßre feruice , defperer 'm iour quelque recompenfe, du moins.

payement, desgages O autres appoindiemens quilpltiß à yoßre dtdle Maieße leur donner, l ay ceß honneur d'eßre du nombre de ceux qui yolontiers vous ontjeruypar efcrit : ^pleuß

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E P I S T R E.

à Dieu queiefujje de ceux qui veusontfaifi paroißre q» 'vnebelle f)lut»en'a mo'ns eßeu-ttle ^necejjdire'à leßablißemet de voßre Maieße, quvne forte amp;nbsp;rotdde lance : pource que ceßecy a terrace ta force-, l’autre , les prétextés de yots^ennemis. Enquoyie ne yeux taxer les bons François que yoßre fain^e conuerfion •voua ha reuny , mais yot^fubieSl-x^ rebelles^ e^'tgnolifés , qui en font encores auiourd’huy plus obßines amp;nbsp;enduratt:. Or bien que ie naye que bien petite part en la louange que ces excellentes plumes fe font acquis, mats trejgrande en la perte , qu’eles peuuent tndtffertmment auoir fat£iepour yoßre feruice, ie ne latfferay defup-plter en toute reuerence, ^oßre admirable facilite de ddner ßl luy platß,congé amp;nbsp;ßufcodutbi aeeße brieue , mats 'vraye Htßoire deyoßre Royaumede^auarre {tireedes meilleurs Ht-ßortens Latins Efpagnols , pour continuer leferuice que ie vousdoy en ma charge) de ß pfefenter, nbsp;nbsp;proßerner humblement aux pieds

de ‘voflre Maieße , aßnque parfenfauorahle Accueil, elle publie plus hardiment, la naiffdnce origine dudiEi Royaume, lesfaiEls des Roys quivousyontpreceddé , lesgeßesamp;*mer-^‘lUeufes prouefes, de yoßre diéie Maieße, la-^i^elle Dieu yueille toufiours preferuer , pour , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iÿ

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'e TI S T R E.

•voty\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;{oug^4cteHx, ce^tiunre^ty--

4lt;ime rfflonr amp;nbsp;toyy d’^ne perdurable paix

voftre trefliumblc Sc trcfobciflant fubiç amp;nbsp;feriiitcur C. Sccretairc Interprète de voftrc Ma-jcfté.

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Extrait élu Priuile^edu Roj,

Par grace amp;nbsp;Piiuilegc du Roy il cft permis à Nicblas Gilles marchand libraire demeurant à Paris, d’imprimer ou faire imprimer amp;nbsp;expofer en vente vn liure intitulé Htfloire Âu JtNttHtfrre ,»nten4ntde gtyen goy tt»tcequiyeß tiiuenu de rem/ir/juMe desfon origine, (y' depuis tjue les gtys d'Sßsigne l'eut vfirpé, ce quis'eß jaiPl et' f4^é iußjues au/eurd’huy p4r fes legitimes Keys,fer~ is4t 4ußi d’4lgt;reFe de l'Hißesre de ces derniers troubles de Fr4nce,tireedes meilleurs Htßertes,L4tins,Fr4n^ois ey bteilieus^ex dedtee 4U R.ey p4r vts des Se-cret4iresinterfreirs de pt M4ießeyS)(. fôt faiéles def-féces à tous Libraires, Imprimeurs amp;nbsp;autres de quelque cftatamp; Condition qu’ils foient,dimprimer ou faire imprimer,venare ny diftribuerlcl-di(ü,s liures d’autre impreffiô que de ceux que Ic-did Gilles aura imprime ou faiâ imprimer, amp;nbsp;ce iufques au temps amp;nbsp;terme de dix ans finis Si. accomplis , fiir peine deconfifeation defdiâ:s liures par eux imprimes ou vendus, amp;nbsp;de deux cens efeus d’amende,moitié appliquable anous amp;nbsp;l’autre moitié àudiél Gilles. Voulant en outre que mettant en brief au commencement ou a la fin de chacun defdifts liures l’extraid dudiét priuilege, il foit tenu pour fignifié amp;nbsp;venu a la cognoifiànce de tous, comme plus amplement cft déclaré audiél priuilege. Donné a Paris le ptemier iour de Mars. 1556.

Signé par le confcil. Le Roy

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de Navarre, -

» r

I E Royaume de Nauarre efl: vn petit angle de la prouinccd'Efpagnc^qui lîl fe confine du cofte d’O-rient, au Royaume de France, amp;:dans lequel il entre en partie 5 par les monts Pyrenees: d’Occident au long du flcuuc Ebrus, Sz prouince de Rioia,dc Septenttiô, au pays de Guipuzeoa, 5e du cofic de Midy,au Royaume d’Aragon:Ses principallcs villes font Pampelonc,Eftellc,5c Tudclle,de lalesmontsifaindlchandepiedde port, deçà les môtagnes en la terre des Vafcos,/'i. auec quelques autres places du Royaume dcNauarre, ainfiappcllé,felon qu’aucuns ont cfçritjpar la corruption du nom de la montagne qui cft en iceluyjqu’on appelle encor auiourd’huyNauaca; les autres ob-

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Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

fcrucnt que Naua cft la planure qui cft naturellement au pied des montagncSjamp; Er-ria en langage Cantabrien,duquel le peuple vfe fort en ce pays, lignine terre, de forte que ces deux mots, Ndttei errin ioints cnfemble fignifient terre plaine,d’aultânt que à la vérité, le Royaume eft^aflis au pied des monts Pyrenees, amp;nbsp;cftbien vray fçmblablc, que du temps des grades guerres des Maures, Saralins, en Èfpagnc j les ^pauures Chreftiens quifeftoient retirez aux monts Pyrenees éleurcntvnRôy,amp; aucc l’aide amp;nbsp;faucur diuinc,cftans defeen-cluz,rcconquircnt amp;rccoôurcrét ce qu’ils auoyent perdu,leur pais de Planure, qu’ils appelloiétpour cefte caufe, du nom fufdit NMA erriA-, Sz depuis, par la corruption du nom,on l’a nomme Nauarrc,nom qui luy , demeure encore auiourd’huy. Or ce Royamc cft vn des plus anciens qui foyét enÉlpagne, aulïî font les Roys d’iceluy, fondateurs des Royaumes de Caftille, amp;: d'Aragon, mais les enfans ont ruiné leurs fondateurs comme ic diray cy apres.

Estant donc l’Efpagne faccagee amp;nbsp;pillce,paMes Sarrazins d’Aphriquèfcn l’an 'jïS, les Chreftiens qui eftoient du cofte des monts Pyrenees, Proclamèrent,pour

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de N au Arre'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3

leur Roy dcNauarrc (ou ainfî q quelques yns veulét de Sobrabre ) Garcia Ximenes de maifon illuftrc amp;nbsp;valeureux libérateur d’EfpagnCj qui fut feigneur d’Amefcua Si d’Abarguga places non cflongnces du lieu où depuis fut fondée la ville d’Eftclla. Ce Roy ayant alTemblépour fon commécc-mét fix cés homes afleurez amp;nbsp;refolus Et grandes proueffes-Il efpoufa vnedamede noble maifon, nômee Yniga, de laquelle il eut vnjfils apellé Garaa Tnig», Si difent les autheurs Èfpagnolsj qu’ayât pris la ville d’Infa en Sobrarueilfintitula Roy de çefte côtree,amp; no deNauarrc,dequoy les Nauarrois indignez, le quiterent amp;nbsp;fc ioi-gnirentauRoy deOuiedo. Don Alonfc catholique qu’ils appellent Roy de Leon. La premiere occafion que prindrent les Chreftiens de ces môtagnes Nauarroilês amp;nbsp;d’ArragOjde drefler vn Eftat entre-éux pour faire tefte aux Mores, fut d’vne afsé-blée, à l’enterrement d’vn Hermite^qui fc tenoit és lieux folitaires pres de laça en v-ne motagne appellee Vrucl.Ceft Hermite fut enfcuely au lieu où fut depuis baftylc monaRere deS.Iehan de la Penna, qui fut premièrement vn college de Chanoines. Garcia Ximenes régna quarente amp;deux

A ij

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4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , Htfloire

‘ ansjamp;laffi fon pent Royaume à Garcia Ynigo'fón filsauqucl fc rangeree derechef les Nauarrois.'Mais Froila Roy d’Ouïcdo qui premier de tous en Efpagnc vfa du Sióni de Don, regnant à Ouiedojes contraignit par armes de retourner à foil obeiflàticc.

C.trciA Tnigo. II, Roy de N.tUArrc,

Royaume naiflant de Nauarre Garcia Ynigo à fon ^^^^^pere Garcia Ximenes, l’an fept cens 50,. h'uiôt. Ce Roy cftcnditfesiïmi-.tcs à caufe des diffentions qui eftoient entre les Maures : car il print lur eux la ville ide Pampel O nc^ laquelle nous lifons auoir aulTi cfté prinfc enuiron ce teps par Charles le Grand,Roy deFrance : quifaift iu-ger,que allant en Efpagne'au lecours de Ibnaballa , Roitelet de Saragofle, il (c voulut faihr de Papclone fur le R oy Don Garcia Ynigo,pour mieux afleurcr sô paf-fage,6c pour auoir eu différant auec luy. Je Roy Charley, fît dcfmantelcr ladite ville. CcRqyDón Garcia Ynigo eftoir PriH-ccguerrier, qui rccouura en Kàùàrre la ville de Pampclonc,qui cftoit entre les 4 k

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de Nduarrc.

mains des Maures print autres places hors de Nauarre, amp;nbsp;chafla les Sarrafins de celles qu’ils tenoient pres des montagnes, amp;nbsp;fe nomma Roy de Pampelone .• eftoit bon Roy, amp;nbsp;fonda plu fi eu rs Eglifes.Ayac eu a fon feruice Afnar petit fils du Comte Eudede Guienne luy dônales terres qui font entre les deux riuieres nommées Âr-ragon ,aucctiltre dcComtc.Lc fîege de ce Côté eftoit laça rcçognoiflànt la fou-ucraincté des Roys de Nauarre. Don Garcia régna quarante amp;nbsp;quatre ans, laif-faut vng ms appcllé Fertun, il gift à ïaind Ichan de la Penna en la fepulture du Roy fonpere.

Von Fortun IlI.RoydtNMurre.

On Fortuny.Roy deNauarre, premier de ce nom, furnommé Garces ou Garcia i commença à régner l’an huid cens deux. Il eut la guerre non feulement contre les Mau-rcs^mais auflî cotre les François, qui cou-royent Sipilloycntle pais de Nauarre Sc d’Arragon auflî bien que celuy des Mahu-metiftes, car les gens de guerre n’ont rien dcfàindquccequieft fterile^amp; fans bu-^,»trz».

A iij

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w nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

tin: Du temps deccRoy,futlafamcufc bataille de Ronceuaulx, où il fe trouua aueefesNauarrois, poqr Ie party des Ef-pagnols en 1’an 809.Ce Roy fuft maryé à Theudcj fille de Don Galinde Comte d’Arragon,à caufe de laquelle il fût Com -te d’Arragon : toutesfois ceftc vnion de Arragon Nauarrcm’eft pas rcceue de . tous autheurs.ains eft faite par aucûs plus

Gew4/lt;Hr/e ' 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f • fîT r -rk

tard. De ce manage lortit 1 Inrant. Don Sancho Garces,qui fuccedaau Royaume auquel poflible cefte D.Theude fut mariée en fécondés nopces : car aucuns auteurs difentjquelleauoit efté mariée au-■parauant a vng Capitaine de Charles le Grandjôcdufangd’iceluy, nommé Bernard , autre qucceluy qui gouucrna Ca-thclognc: Dom Fortpn eut forte guerre aucc les Arabes Maures, tant qu’il yefeut, amp;fefaifoicnt perpetucllemét lesvnsaux autres tous les dômages qu’ils pouuoient. La villeide Pampclone defmentclee par Charles le Grand,cftoit tantoft en la püif-fance des François, tâtoft des Nauarrois, fouucnt des Maures, aufqucls DomFor-tun amp;nbsp;les Arragonnois,amp; autres fiés alliez donnèrent vne bataille,au lieu dit Olcafa, ou Olaaft J en laquelle mourut D. Ximem

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de NaMre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7

Aznar, Côte d’ArragonJ’an 803.0U cnui? ron, frere de Dom Thcude : neantmoins les chrcftiens la gagnèrent, par la vaillance de ceux de Roncal, qui en curent pour tcfmoignage,amp; marquede tiltre, amp;nbsp;priuir iege de Nobleflc, dont ils iouiflent eqeor nbsp;nbsp;nbsp;*

de ce temps.Il régna i^.ans amp;nbsp;mourutl’an 8iy.amp; dit-on qu’il fut enterré à fund lehâ de la Penna.

De D. Sancho Garces JIII. Roy de Nauarre,

Fortü mort,fon fils Don Sâ-premier de ce nom, furnômé Garces ou Garcia luy fuccedade-quel cQtinua de faire la guerre aux Maures, auec heureux fuccez. Il eft faid mention d’vnebataillc par luy gaignee cotre les Ma-humetiftes l’an Sii.en vn lieu nommé Oc-haran,que autres appellent O chauierre,en laquelle les habitans du Val de Roncal, qui auoient rauantgardc,fircnt fi bien leur deuoir,qu’ils méritèrent nouuellc confirmation 5 ôf validation de leurs priuileges de noblcfle, amp;nbsp;leur en furent leurs lettres dcfpefchecs à Pampclone, au moys de Feburicr que l'on comptoir huid cés foi-xantc,qui oft l’an de la Natiuité de noftrc

♦ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A iiij

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8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiß o ire

Seigneur, S22. Ces peuples encor qu’ils foient fubiets de Nauarre ,leuoicnt tribut annuel des François leurs voifins, par pa-ches^Se paix faide anciennement. C’eftvn lieu du rclfort de Sangueflcj fitué és móts Pirenccs Nauarrois,confinant à ceux du Val Breton,qui font de Frâcejdefqucls ils cxigeoicnt trois vaches chacun an, le tre-zicfmc lourde luing fefte de S. Antoine, auec certaines ceremonies ob.fcruecs de loguc anciéneté. On eftime ce tribut cftre venu des guerres que ce Roy eut auec les Gafeons amp;nbsp;Françoisdefqucls indignez de la routtede Ronceuaux, couroyent ordinairement les terres de Sobrarue , amp;nbsp;Nauarre, amp;nbsp;ce apres auoir par luy, ou autres ficnslucccflcurs,efté viuement repouflez, amp;nbsp;contraints de faire la paix,amp; l’hommage fufmentionné, D. Fortun Ximenes Comte d’Arragon mourut combatant vaillamment contre les Maures d’Efpa-gne,ne laiflànt aucuns hoirs.Don Sancho Garces eut beaucoup a faire à fe defendre contre les Maures, amp;nbsp;quand il en fut dcli-i tiré,il alla à S. lean de la Penna, où il fit de grands dons,fit baftir la plus grande Egli-fc,où il fit tranfportcr les corps des faindts Hermites. D.Sancho Garcia mourut en

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de Nauaytc» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9

vnc bataille qu’il eut contre les Maures, l’an 83 î. fut valeureux fie fige Roy,qui régna enuiron ans J amp;nbsp;fut enterré a S, Jean delà Penna.

De Don JCimeno Tni^ue:i:;j Y. Roy de N quarre,

Dom Sancho Garces gt;nbsp;Roy de Nauarrc fucceda vn fils Don Ximen premier de cc nom, fyr-nommé Garcia, amp;nbsp;autrement Ynigucs, enuiron l’an S^x.Des faits de ceRoy amp;nbsp;de ces moeurs amp;nbsp;qualitez, les hiftoires font muettes : mefme plufieurs autheurs paf-fent tous CCS premiers Rois de Sobrarue ou Nauarre,amp;: cómcncent feulement Phi— fioirc dcce Royaume à Dó Yngo Arifta, qui vint depuis àla Couronne. Cc néant-moins fi l’on prend garde à l’année que mourutlc Roy Don Sancho Garcez,amp;à la fucceflion du Roy Don Ynigo Arifia fonfilsjce Roy Don Ximeno,régna enuiron 8.ans,amp; mourut l’an 840. 5e tient on qu’if cft enterré au Conuent de S.Sau-ucur deLeyre,aucc D.Nugna fa femme. Du temps de cc Roy commencèrent à s’cfpandrc par toute Europe les miracles que faifoitSainéllacquesen CopoHcllc.

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I o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir s

De Don Tnigo premier nbsp;nbsp;feul de ce nom, fur-

nommé Ximenescommunément appeüé ^rißa KI.Roy deNauArrç.

^■^ÿllNuironPan 840. vint à la Cou-tonne Don Ynigo Arifta, aucûs Jifcnt qu’il eftoit fils de Don Ximenes lufmétionné,autres (entreIcfquels cftCurilcEfpagnol Auteur graue) afferment qu’il eftoit fils d’vn Comte de Bi-gorre,nômé Simon, amp;nbsp;qu’il fut efleu par les fuffrages des gés de guerre Roy de So-braruc ou Nauarrcjà caufe de fes vertusSc proueffes, tât y a peu de certitude en l’an-tiquitéjprincipallemcnt aux races, ori^ gincs.Le nom d'Arifta luy fut tgt;aillé à rai-fon de fa vehemence,amp;ardeur à la guerre. Trtmier Lcs Efpagnols nommct Arifeo vn hom-courageux amp;nbsp;hardy.Ce fut le premier desRoys de Nauarre qui fut oingt amp;nbsp;çou-ronnéjàlafaçondenoz Roys de France: ce qui fut obferué aux autres Roys fuiuâs, combié qu’aucûs croyêt que telle couftu-me vint feulemét en Nauarre,depuis qu’il y eut desRoys de la maifon de Châpagne. Or les François, entre les peuples Chre-ftiens,ont retenu cela des ceremonies de l’ancienne Loy des Iuifs,par le confeil de

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de Nduarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n

leurs Eucfques. De fontcmps^Sc depuis quelques années, le Siege Epifcopal de Pampclone eftoit en l’Abbaye Royallc de faind Sauueiar de Leyre, gardant néant-moins le tiltre d’Eueique de Pampclone, PU d’Iruua,a caufe des guerresamp; du degaft des Maures II a faiôt long temps la guerre aux Maures,amp; a reprins ïür eux en la plaine de Nauarre , beaucoup déplaces, amp;nbsp;quelques Auteurs tiennent qu’il print fur eux la ville de Pampclone,amp;qu il les chaf-fa de toute cette contrée. Du temps de ce Roy, de fa mortne de fa Sepulture, non plus que de fes faits ne fe trouue grande certitude entre les Auteurs, ny encore de la maifon ou famille de fa femme, qu’aucuns nommét Oncca qui eft à dire Yniga autres Theude, tirât l’vnc de Pampelonc, l’autre de Bifcaye : polTiblc qu’il en eut deux ainfi nommées. Il mourut à ce que difent quelques Auteurs enuiron l’an 867. amp;nbsp;régna enuiron 27.ans.

VieDom Gtrcitt III.de ce nom nbsp;nbsp;VII. Roy

de Nutuarrejitrnommé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme

le fécond.

Om Garcia furnomméYnigncz 3 .de ce nom amp;nbsp;7.R oy de Nauarre fucceda à fon pere DonYnigo

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Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Arifta, l’an de la natiuité^dc noftrc Seigneur 867. Il vnit le Comté d’Arragon à fon Royaume par le mariage de luy Sz de Dame Vrraca, fille de Don Fortun, dernier Comte, ou de Dame Endregot Ga-lindcjde la mefme maifon amp;nbsp;famille d’Arragon. De celle Dame il eut deux fils D. Fortun amp;nbsp;D.Sancho Abarca, ôâ vnc fille jjnôméeD.SanélinajOuSâcha, Dclanaif-lance de D. Sancho on eferit celle fable: c cil aflàuoir qu’allant le Roy aucc fa femme inconfidcrcmét par les monts de Na-uarre,il fut furprins par des coureurs Maures , amp;nbsp;tué : amp;nbsp;la Roync portée par terre, percée d’vn coup de lance Morefqucpar le ventre,cllat enceinte de ce D. Sancho. Quelques heures apres vn Chcualicr qu’o appclloit D. Sancho de Gucuara, paflant par là, rencontra ce piteux fpedablc, amp;r vid que l’enfant auoitpalïe vnc main par la playe de la mere, f efforçoit de fortir: parquoy ce chcualicr defeendant, coup-pa,amp; agrandit la playc,en forte,qu’il en tira cell enfant vif, amp;nbsp;fans aucune blclTurc; puis l’emporta en fa maifon aucc bôs tcf-moins, où il le fit nourrir comeil aparte-noitdufqucs à ce qu’il fut grand, amp;nbsp;puis le prefentaaux cllatsdu Royaume, amp;: le fie

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De Nauarre. I5 recohgnoiftre pour leur Roy legitime: 'mai^ comme nous dif’ons, cela rcflemble à vnc fable,amp;: n’a pas grande authorité.Sa -fille D.Sandina fut mariée au Roy Ordo-gno 2.fils d’Alphonfc le grand Roy d’0-uiedo. Du temps de ce Roy la prouincc ' d’Alaua eftoit grande, amp;nbsp;portoit tiltre de Royaume de ce temps entre les Maures, poflcffcursd’vnc partie d'icelle, refidans «u val de Burunda,cotre Icfquelsles Roys deNauarre auoyent cotinuelles guerres: amp;nbsp;notamment de ce temps queviuoit le K oyD.Garcia Ynignez,eft faittemetion 'par les Autheurs, amp;nbsp;aufli par les tiltresde 'l’Eglifede Pampclone,d’vne bataille don-néeau vald’Inuquerra, entre Abderramé IVoÿ de Cordouc,amp; IcsRoys Chreftiens, D.ÔrdognoSc ce Roy Don Garcia, qui fut perdue parlesChrcfticns:lorslc Roy Abdcrramen entra en Nauarre, Sr y print ifc pofl'eda plufieurs villes amp;nbsp;places. En la-'dide bataille'fut pris l’Euefquc deTuy, nohimé Dón Hermoge qui ne pouuaht ’ fupporter la rudefie de la prifon à caufe de fon viel aage,bailla en oftage pour fa rançon vn fien nepucu, appellé Pelage, beau Rvinc enfant, d’enuiron quatorze ans ,'aa fiirplus nourry rcligieufcment,amp;.' en gran-

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14 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflûiré

decrainte de Dieu. Des qu’il fut entre les mains des Maures,le Roy Almâfor poufîc de deteftablc apetit, en voulut abufer à fonplaifir, amp;nbsp;l’induire à prendre la Sede de Mahimcl à quoy ce faind enfant refifta s vertueufement. Parquoy le Roy in.dignéj r»/lt;»*fr«/le fit tuer par diuers tourmens, Scietter Jn«e«me»r-riuiete de Guadalqubir, où fon corps eftant trouué, fut enfeuely par les Chreftiens : la mémoire duquel, pour fa grande vertü en fi bas aage, eft digne de durcràiamais. Don Garcia Ynignez n’a-uoit que I7.jans quand il coinman ça à rc-. gner, amp;nbsp;de fes tendres ans exerça l’art militaire contre les Maures s fut Prince belliqueux , franc amp;nbsp;liberaljSi lur tout Catholique amp;nbsp;grand fcruitcur de Dieu,frcqucn- ' tant lesEgliles auec grande deuotiô,mou-rut au val d’Ayuar, en vne bataille contre les Maures l’an 8'85. dont fait foy l’efcrip-Mire de fon tombeau, à faind lean de la Penna.Il régna 18. ans. l’on trouuc neant-

I moins eferit au liure des Rcigles de faind $auueurdcLeyrc,quele Roy don Fortuno fon fils l’enterra en Leyrc.

Tgt;t Don Fortuno 11.amp; dernitr de ce nom

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' VI lI.RoydeNttUitrrt,

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de Nauàrre. 15

E Sceptre de Nauarre, depuis la D.carcia Ynignez quoy qu’on ait voulu eferire d’vn interrègne de plufieurs années, durant que Don Sancho eftoiit incogneu, nourry en lamaifort de ceux de Gueuarc, vint fans aucune doute à fon fils aifné D. Fortuno 1. amp;nbsp;dernier du nom l’an 88j.au defaut duquel il n y eut peu auoir interrègne, attendu qu’il y auoit vnc fille mariée a D. Ordogno a.du no Roy d’Ouiedo, laquelle indubitablement auroit fuccedé à fon pcrercar def-ja commençoit à preualoir le droit de fuccelfion, mefmes des femmes, par defliis les cleâiÔs accouftumées d’ancienneté entre ces peuples. De ce Roy Don Fortuno donne tefmoignage vnc charte de donnation, qu’il fit au monafte-re de Ley ré l’an 9 01.Il eft eferit és memoires de faind Sauueur de Lcyre, que lors que le Roy D. Garcia fon pere fut tué, il cftoit en Cordoue ; par ou il y auroit apa-rencc,quc les Maures qui le tucrent n’e-ftoient de la ligue du Roy de Cordoue, mais quelques voleurs, ou fadieux felon lt;iue cefte nation auoit de couftume de vi-ure en perpétuelle diuifion amp;nbsp;querelles. Eftant Roy de Nauarre D. Fortuno,il fut

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Hifloire pareillement Comte d’Aragon, par fuc-celfion naturelle. Des faits de ce Roy n’y a aucune choie notable eferite par les Auteurs, finon qu’il eftoit fort religieux,amp;; Tcheriffoitlcsmoyncs aufquelsil Ht beau-»0W ■Fvr‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dons puis l’ah 901.Se voyant viel

tn» fi fd,i fans enfins meu de deuotion, fe rendit moyne au monafterc de lainCt Sauucur de I.eyre, laiiïànt àfon frere Don Sancho Abarcale Royaume deNauarre amp;: Comté d’Arragon. Il régna 16. ans, amp;nbsp;apres /à mort fut enterré au mefmc monaftere de fainél Sauucur,où il auoitprins l’habit de Religieux.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

A

DcD.Sancho^b.trat 11.du nom IX.Roy di: Nanurre, ,

Abarca,lcquclaucc laRoync fa fcmeD.Toda allaaufufdiét monaftere de

Lcyrc rcceuoirja benediétion de fon frère le Roy D. Fortuno duquel ils rcceu-rent vne couronne amp;nbsp;plufieurs autres ri-. ches loyaux. De la Royne Toda le Roy D. Sancho eut vn fils nommé D. Garcia

Sanches, du nom de fon ayeul, amp;nbsp;de fon per«

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Arcia Ximenes premier Roy de N auarte, commença à régner l’an H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;femme Ynigade

filz appelé Gat-cia Ynigo, régna quarante deux-anSjgift àSaind lean de la Penna.

a Garcia Ynigo fucccda à fon Perc l’an 758. amp;C de fa femme ilTaifla vnfilz nommé Fortun, régna 44. ans,gift à fainét lean de la Penna.

Ynigo Arifta fucccda par deftion, aucuns di-fent qu’il cftoit fils de Xûnen Ynignes, ilcona-

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mença à régner enuiron l’an 840. eut à femme Thcudejdclaquclle il laifla Garcia YnigneSj régna 27. anSjinourutl’an 8^7.

Saheho furnommé Abarca ii. du nom fucceda a fon ftcie, eut a femme Roda, de laquelle il eux'Garcia Sanches, amp;nbsp;f. filles,à f^auoir Vrraca femme du Roy d’Alphonfe 4. du nôin Roy d’O-uiedo'êc Leon la deuxiefmc, Marie femme de Se-hibflitj. Comte de Bârfclonne,la j quot;Therefa fem-mede Ramir Royd’Ouicdo,la 4. SanchafurCô-teflede Caftille ,1a dernière fut Blanche D. San-choj'rcgna 19. ans, amp;nbsp;mourut l’an 920. gift au mo-naftétc Royal de S Jean de la Penna.

Il Sancho 3 du nom fucceda à. fon père, eut à femme D. Vrraca .'dc laquelle il laiffa D. Garcia, D. Gonçalo amp;nbsp;D. Ramir qui mourut auant fon Pere,régna 14.ails amp;nbsp;mourut l’an 993. gift à S. SauucurdeLeyre.,

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de laquelle il eut D. Sâcho,il régna y.ans moa-rurl’aniooo. ôücnuiron felon aucuns,il gift à S. Sauueur de Leyte.

13 Sancho 4. du nom fuccedaà (bnpère,ilfut lùrnommc le Grand, eut .à femnte D. Nugiiacn premieres nopces, de laquelle il eut D. Garcia,a-ptes luy,Roy de Nauarre,D.Fernand amp;nbsp;D. Gon-çallo, d’vne concubine il eut D. Ramir,qtnfut faibtparluy premier Roy d’Arragon,à Feniand fon i, hlz, il laifta le royaume de Caftillc, il décéda l’an 1034. gift au monaftere d’Ogna.

14 Garcia Sanches de Nagera 6. du r.om fucceda àfonpcreau royaume de Nauan e, eut à fi;mmC Efticnnetre, de laquelle il eut Sancho D. Ramir feigneur de Calaora,Fernand Rémond amp;nbsp;4. filles aflauoir Emefitda,D.Ximena, D. Maior, D.Vtraca la dernicre, fon nom eft ignoré, il régna 20. ans, mourut l’an 1054. gift à fainélc Marie la Royale à Nagera. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

15 Sancho dii nom furnommé Garcia fucceda à fon perc, eut à femme D. Plaifancc,de laquelle il eut D. Ramir Sanches ,amp; D. Eluira D. Garcia, amp;nbsp;D. Ramir, régna 22. ans mourut l’an 1071?. eftant tue par fon frere Rémond, qui efpoulà Eluira, de laquelle il eut vn filz D. Garcia Ramir, qui depuis vint à la couronne.

15 Sancho Ramires 5. du nom fucceda par ele-ftionpourgouuerner fes cou fins qui eftoient fort itunes, tut à femme Felicie laquelle mourut l’an io86daiflànt D.Pierre amp;nbsp;D. Alphonfefesenfans, ilicgnaiS. ans,mourutaagede49. ans l’an 1094. gift à faintft lean de la Penna.

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Pierre i. du nom fucceda à fon pcrc,eut à femme Berthe ou Ignés Italienne, de laquelle il eut Pierre amp;nbsp;Ifabel,il régna lo.ans amp;nbsp;3.mou,gift à fainôUcan de la Penna.

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vn Ours, amp;nbsp;ainfi mourut le R oy Sancho fans en-fans ayant régné 40. ans, mourut l’an 1134. gift à fâintfe Marie de Ilt;onceuaux,icy prend fin la i. lignée des Roys deNauarre^laquellcdurajiS.ans.

2a Thibaud i.dunom Comte de Champaigne Sc Brie, amp;nbsp;fils de D. Blanche fille de Sancho le Sage, corne plus proche parent fucceda à la Couróne de Nauarre, eut pour premiere femme vne Dame de Lorraine,de laquelle il n’eut cnfaps,en a.nopccs il cfpoufalafilledc Guichard feigaeur de Beaulieu, de laquelle il eut Blanche femme de lean Duc de Brctaigne, St en 3.nopces il eut Marguerite,delaquelle il laifla Thibaud. Henry, amp;nbsp;Leonot, il décéda l’an 1253. gift à la grand' Eglife de Pampelonc.

23 Thibaud 2. du nom fucceda à fon pere, eut à femme Alix de France, de laquelle il n’eut enfans, feulement vne fille baftarde, il dccedal’an 1271. ayantrcgnéiy.ans.

24 Henryi.dunom furnommélcGros,fuccedaà fonfrere, il eut à femme leanne fille de Robert Comte d’Artoys, freredeS. Loys,delaquelleil eut Thibaud,lequel fanourtifl’c tua, amp;nbsp;leanne régna 3.ans 7.moys,moutut l’an 1224.gift à la grand Eglife de Pampelonc,ces Comtes de Champagne neregnerent enNauarre que 40.ans.

25 leanne de Nauarre fucceda à fon pere Henry eftâc aagé de 3.ans,cut pour mary Philippes le Bel, Roy de France, duquel elle eut Loys, Philippes, Charles amp;nbsp;Ifabel femme d’Edouart 2. Roy d’Angleterre ; ladiétc leanne mourut l’an 1305. gift aux Cordeliers de Paris.

2Ó Louy s I. du nom, lurnomme Hutin fucceda à ' é iij .

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fa mere au royaume de Nauarre, amp;nbsp;par la mort de fon pcrc à ccluy de France, eut pour Femme Mar-gucritCjde laquelle il lai (Ta ICannc qui cfpouG Phi-lippes d’EureuxA' en i.nopccsilelpouia Ckniece fille de Charles i. Roy de Naples, de laquelle il nclaifTi entans,mourut l’an i3i3.giftà S.Denys.

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aagce dcij.ans,Icannc Duchcfle dcBrctaigncjpuis, aprcsRoyncd'Anglctcrrc, amp;nbsp;vn caftard nomnté Lconcl.il regln 57. ans amp;nbsp;mourut à Painpcionc, aagé de 55.ans l’an 1386.

? I Charles 3.du nom furnommé le Noble fiiccc-daà fon pcrc.cutpoui femme Leonor,de Caftillc, de laquelle il eut leanne femme de lean de Foix, Marie t]ui mourut fille à.Pampclonc, Blanche qui fut Roy ne de Sicilleôc dcNauarrc, Beatrix Com-t elle de la Marche, femme de laques de Bourbon, Ifabclauflj décédée fiUc , Se Loys qui moururent ieunes, ilrcgna39. aps,mouruLl’an 1415. aage dc.64.ans,giftcn la grâd Eglifcde Pâpelonc. 51 Blanche i du nom fucccdaàfon père,eut pour mary learr Roy d’Arragon,duquel elle cutCharlcs qui fut PtinCc de Vienne, ft mire de Henry Roy de Cafiilic, amp;nbsp;Leonor femme de Gafton Comte de Foix,elle mcqrutran 144 nbsp;nbsp;nbsp;lean Ibn

mari l’an 1479. «r •

33 Leonor r. dcccnom^fueccdaa fonpcrcl’an i^79.ciit pour mary Gafton Comte dcFoix, duquel elle eut wallon qui eut pour femme Matlclai-nc de France, lequçl mourut d’vnclclat de lance, laidant François Phebus amp;nbsp;Cathetinemn outre D. Leonor laifla lean qui fut Vicomte de Nar-bonne.Picrrc qui futCardinal,laques lequel mou rut (àns eftrc marié, D. Marie femme du Marquis de Mont-fcrrat,Icannc femme du Comte d’Armi-gnac, Marguerite femme de Frâçois dernier, Duc de Bretaigne , Leonor femme du Côte de Câdalc, amp;nbsp;encor Leonor qdi mourut ptoruife au Duc de Medina Ccly, elle décéda l’an 1479. gid CB Tafala ^u Conuent de S.Scbaftien de l'ordre S. François,

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Î4 Francois Phebus i .du nom fucccda à fcs pcrc mcrCjcftantaagédcix.ans.il régna 4.ans,mou-tutl’an 148fans cllrc marié, cftât cmpoifonnnc, gift à l’Eicar en l’Eglifc cathédrale,amp;par ia mort la Coutonc de Nauarre entra en la maifon d’Albret. ; J Catherine fucccda àfon frere Frâçois,cut pour mary lean d’Albret, duquel elle eut lean amp;nbsp;André qui moururent icuncs,Henry, Charles ou Fraçois qui moururent à Naples,Câthcrinc, Anncfcramc du Comte de Candale^Quitcrye, Madclainc,Ifa-bcl, Sc cinq autres qui moururent icunes , pcrc t du Comte de Rohan en Brctaigne, le Roy lean d’Albret amp;nbsp;la Roync fa femme moururent l’an 1517. gifcnt en l’Éfcar en Bcarn.

3^ Henry x.dù nom, fucccda à fcs pcrc amp;nbsp;mere, eut à femme Marguerite de France, fœur du Roy François 2. de laquelle il eut Icânnc leur fcullc hcricicrc,ildcccdaran 15 jy.

37 icanne d’Albret 7. femme qui régna en Na^ narre'fucccda à fon pcrc, eut pour mary Antoine dcBourbon Duc de Vandofmc, l’aniyyg. lequel } futtuedeuantRouanran 1561. amp;ladidlcleannc l’an lyyx.lailTant Henry amp;nbsp;Catherine.

58 Henry de Bourbon fiiccedaàlàmcrcauroy-aume de Nauarre, 61: apres la mort de Henry de ‘ Valois au royaume de France, comme fon plus proche heritier,a pour femme Marguerite de Va- , lois,de laquelle il n’a eu enfans, Dieu luy doint la grace de rccouurer fur l’Efpagnol fon royaume de Nauarre , iniuftement occupé par lediét Elpa- ; gnol, noftreanciencnnemy.

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de NdUdrre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17

perc Aflebles. Il eut d’elle aulïi cinq filles, dont l’aifnéc nommée D. VrracaXime-nés,fut femme du Roy D.Alphonfe 4.du de Hamt-nom,Roy d’Ouiedo,amp;: Leon.La a.D.Ma-’’'' rie, ConteflcdeBarcclonne ,pourauoir eftcmariécà D.Seuiofrid y.Comte.La 3. D. Therefa qui fut mariée à D. Ramin Roy d’Ouicdo, frère de D. Alphonfe. La 4.t).Sancha, Conteffe de Câftille fecôde femme de D.Fernâd Gonçales, amp;nbsp;la plus ieune D.Blanche Vclafque,le mariage de laquelle eft incertain. Ce Roy fut gene- ' reux amp;nbsp;magnanime, amp;nbsp;en perpétuelle guerre contre les Maures,regnans en Ala-ua, amp;nbsp;aux confins de Nauarre : les terres defquels il courut amp;nbsp;fouragea plufieurs fois, print amp;nbsp;démolit plufieurs places, en rebaftit d’autres les particularités dei-quellcs font incertaines, à caufe de la negligence , ou defaut des efcriuains de ce temps là: mais en general, on tient qu’il alTubietit à fa couronne, amp;nbsp;rendit tributaires tous les peuples qui eftoy ent depiûs les confins, iufqucs au mont d’Oca, d’vnc.»gt;î-lt;(»-cofté d’autre, fuiuant le Cours d’Ebro

' r \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 1 î „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nituant.

lufques a Tudellc,ôc contrôles motagnes, à Hucfca:mefmc pafîànt les Pirenées, co-quefta furies François celle partie de Gaf-

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18 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioirs

congucj ou fondes Bafques, qui eft au pied des Môtagnes, ou pédant qu’il eftoit occupéJes Maures vindréc affteger Pam-pelonc} eftimans la prendre allant que le Roy D. Sancho la peut venir Iccourin mais le contraire aduint : car non feulement les afficgés furent lecourusmiais lés Maures chafiés Se pourfuiuis bien auant en leurs terres, auec gi andc perte de leurs gens,En ces gucrrcspHuflre fut la vertu Sr proucHe de ceux de Sobraruc amp;nbsp;Riba-•gorca,lpccialement dvn capitaine nommé Centuîlo. L’hiftoire d’Efpagne fait-mention d’vne guerre qu’il eut contre le Comte de Caftille D. Fernand Gonça-Ics, fondée Parla reparation dcpluficurs dó mages faits par les Nauartois, paftans

repalfans par le pays de Caftille, fous prétexté de faire la guerre aux Maures, auc'c lefquels D. Sancho fit \ ne paix au defauantage des Caftillans amp;nbsp;autres fiens voifins : ce qui mefeontenta fort vn chacun. Parquoy le Comte D. Fernand demanda reftitution des deeaft.s àc cuccs faits en fon pays:mais ces mclTagci s furet renuoyésauec parolles iniurieufes amp;nbsp;de mefpris, à raifon dequoy on vint aux ar-mes,ÔL y eut vneafprc rencontre desdeuX

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deNauarre, *^19 armées,à vn lieu nommé Era de Gollan-da, où fut refpandu beaucoup de fang. Durant ce combat s’eftant rencontrés les deux Princes,D. Sancho amp;:D. Fernand, ils coururent l’vn fur l’autre de telle ani-mofité,qu eux amp;nbsp;leurs cheuâux eftas portés par terre,le Roy D. Sancho fe trouua ' mort du coup de lance, amp;nbsp;D. Fernand grieucmétblcffé Ce malheur entendu en l’armée des Nauarrois,les rendit laches ôr defeouragés, fi que le châp demeura aux Caftillans. Celle nielmc hiftoirc raconte qu cftant venu au fccours du Roy D,Sancho,vn Comte de Thouloufe,auec grande armée, defireux de vanger la mort d’i-celuy, comme amy allié qu’il eftoit, amp;nbsp;s’eftant ioint aucc le refte des forces de Nauarrcjfut derechef combatu, vaincu, Si mis à mort par D.Fernand,lequel rédit murtduRaf les corps de ces Princes occis aux leur pour les enfeuelir. Or du temps de cefte defaiôie,ny delafaçon de mort du Roy D.Sancho Abarca,il n’y a grade affeuran-ce en ce qui e'I narié par ccflc hifioire gencralleroneftime toutesfois que ce fût Cnuiron l’an 920. Il cft hors de doute que cefutvn Prince vaillant amp;nbsp;magnanime, amp;nbsp;teileméc renômé,qu’encor de temps il.

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i xo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

ny a fi fimpic femmelette au Royaume dc Nauarre, ny autre pcifonne^quoy qu’il ignore les noms des autres Roys, qui ne iàche celuy de D. Sancho Abarca, qui , n’en parle, amp;nbsp;face honorable mention, Mrê'du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Princefâgeamp; vertueux. Il

eftendit ainfi que cy deuant nous auons chigt; dit,les limites du Royaume dcNauarre, iconqueftantfurlcs Maures fortauantde tous coftez,mefmes le long du cours de la riuiere d’Ebro, dont fait foy vn chafteau qui porte encor de ce

prez de Saragoffe,

temps fon nom.Plulieurs autres marques Baflinunts trcuuét de luy en Efpagne. Le chalteaü faits far Zf de Ses,amp; celuy d’A rrafate,depuis dit Mô-GuiPufeoa, àprefentdemo-no»4»«»ily,font fabriques d’iceluy. On tient qu’il peupla; amp;nbsp;ceienit de murs la ville de Lu-ditdidlRaj.^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I n • Ä 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r •,

• grogna en la Rioje. Ample mcmoirc tait de luy vne charte de priuilege, amp;nbsp;de don-nation des lieux defainót ’Vincent, amp;nbsp;Lc-deua,au monafterc de S.Sauueur de Ley-re, en datte de l’an 919. par ouplufieurs chofes qu’on a elcrit de ce Roy ambigue-mcnt,font elclarcies Ar confirmées.Entre autres il apert par icelle , que de fait il cftoitfiis.deDi Garcia Ynignez,frère de D.Fortunojamp;r mary de DonnaToda. D.

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de Nauarre.

Sancho frercdeD.Ordogno iS.Royde Leonquita fonfrere fe rebellant contre Iuy,amp; fc retira vers Don Sancho Abarca pour aiioir gens de guerre pour moleftet fonfrere. Don Sancho régna 19.ans ou enuiron,amp; mourut en l’an 920. ou vn peu deuant, fut enterré au'monaftere Royal de S. I can de la Pena.

De Do« G^rciti ïlll.eltt Nom,^ JC. Roy de Nittmyre^furnommi Sanches.

Pres la mort de D. Sancho A-barca il y a erreur aux hiftoires remarquable en ccd endroit, aflauoir qui choit ccluy qui re-gnoitlors en Nauarre. Car les vns tiennent que ce icune Prince Don Sancho vint à recours au Roy D. Sancho Abarca, fon ayeul maternel : autres difent que ce fut à fon fils D. Garcia Sancho,ce qui' eft plus probable, affermons les plus dili-gens autheurs, que le Roy Don Sancho Abarca de Nauarre mourut des le regne' du Roy D,Ramir,peredeceRoy D. Or-dogno,enuiron l’an 920. ayant régné cn-uiron 2o.ans, ou peu moins, fur les fiens, amp;nbsp;vaillammant repoufle les Mauresinfi-delleSjdominans en Alaua, ou ailleurs en ‘

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11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiß Of re

fes confins : Auquel vint à fucceder foa fils D, Garcia Sanchcs au Royaume de Nauarre amp;nbsp;Comté d'Aragon. Durant le teps que D.Fernand demeura en la Court

Roy -y Sancho, il fut traitté particu-dt Leon. licrcment du mariage du Comte D- Fcr-Fernand nbsp;nbsp;J ycuf aucc D.Sancha, Infante de Na-

Cowfe de ■’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P,. nbsp;nbsp;1 t-k * 1 Al nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

cafliiie. uarre hile de D. Saefio Abarca,amp;: feeur de

0. Garcia à lors régnant, amp;nbsp;fut mis en a- ! M J etnwe, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i r» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i '

uant tçeluy mariage par la Roy ne mere du । Roy D. Sancho Gordo, D.Therofa qui çftoit fœur de D. Sancha, non pour bien yeillance aucune enuers le Comte deCa-fi:ilie,mais pour le letter dansles rets quelle luy preparoit,en hayne amp;nbsp;par vangean-çede ce qu’il auoit occis fon pere le Roy P. Sancho Abarca :quoy que c’euft efté i en güerrc ouucrte. Fartât leur défit eftant d’atraper le Comte foubs feintife amp;nbsp;pre- f texte de nopcesde Comte alla en fön pais ' de Caftille pour ic preparer au futur mariage, mais il trouua que pendant fon ab-fence, les Nauarrois auoyêr couru fes terres,amp; fait plufieurs aéles d’ennemis, dont .'Ifc plaignit premièrement par meflages, demendant rcftabliiremét de ce qui auoit cfté violé amp;nbsp;pii lé, mais ce fut en vain: par-quoy luy qui eftoit courageux, fc mit in-

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De N AU dr re. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zj

continent en armes, amp;: entra dedans les terresdcNauarrCjdefitfcs ennemis, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^,,uaT-

fit faire raifon. Les pratiques du managers, ne laiiferent d’aller en auant, par la folici-tationamp;entremife de la Roynemerc de Leon,fœur de l’Infante de Nauarre, Don Sancha, laquelle auoit comploté aucc le Roy D.Garcia Sanches fon frère, d’atirer ôcatraperlc Comte foubs l’apaft de ces nopcesjamp; prendre vcngcace de luy à leur Volonté. Tant fut parlé amp;nbsp;allé de part amp;: d’autre que le Comte D. Fernand le lailïà perluader d’aller en Nauarre,pour côclur-rece mariage; amp;: ayant conuenu aucc le Roy D.Garcia de Nauarre 5 que leur cn-treueue fc feroit en vn lieu nommé Cir-uegna, acôpagné de cinq Cheualicrs feu-lemét.Quand le Comte futarriué,lc Roy y comparut aueç trente cinq hommes de chcual : parquoy le Comte le voyant lur-pns,fe cuidafiuuer dans vn hermitage, Je cajhHe mais la Saindeté du lieu ne le peut earen-ttr,qu 11 n y lut aliiegc, amp;nbsp;contraint de fe m«,« ƒ.«. rendrcjà côdition qu’on nele feroit point fi»-»'quot;-mourir. Eftant prins, il fut enfermé dedâs vn fort,nommé le Chafteau Vieil,amp; alTés durement traitté-Qiielquc temps apresvn cheualier Itahenjallant en pèlerinage à S,,

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2-4

Hiß-oire

lacqucsj entendant que le Comte D. Fernandeftoitlà detenu prifonnier, eut grand defir de le voir, d’autant qu’il auoit ouy fa renommée, vertus amp;nbsp;proüelTes en plulîeurs endroits,trouua moyen de luy reme atiß nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pattir de la ce chcualicr alla

/(■aers rtflj/trouuer l’Infante D.Sandra qui eftoit bel-le amp;nbsp;gratieufe:à laquelle, auec douces re-monftrances il fléchit le cœur, tellement qu’elle commença à aymer amp;nbsp;délirer la liberté du Comte D.Fernand.Cefte Dame poulféc de cefte affection, fit en forte que elle le deliura, amp;nbsp;mit hors deprifonvnc nuidjs’cftans donnés foy amp;nbsp;promeftès de mariage l’vn à l’autre, fans le feeu du Roy D. Garcia, amp;nbsp;par cnfemble prindrent la Dfihrance route dc Caftiiie: d’où à peine auoyent ils touché fes limites , qu’ils rencontrèrent grand nobre de gens de guerre.Geftoyêt Icsfubictsdu Comte, lefquels aux nou-uellcs de fou emprifonnement s’eftoyent aftemblés en armes,payant drefte vne effigie à la fcmblance de leur feigneuna-uoyent prefté le ferment deuanticelle, amp;: iuré qu’aucun d’eux ne rctourneroit en fa maifon que le Comte ne futdeliuré, Sz quiconque feroit autrement;, feroittenu . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour traiftre. Ainfi délibérez venoyent en

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de Nduarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zy

Nauarrc, quand ils eurent ccft heureufc rencontre du Comte D. Fernand, amp;nbsp;de la ComtelTe D.Sancha,fon efpoufe.Lc Roy D.GarciaSanches aduerty delà fuittede fafoeur amp;nbsp;deliurance du Comte, irrité à merueilles, aflembla Ion armée, amp;nbsp;entra és terres de Caftiile,où le Comte luy vint au deuant à grand puiÆincc,amp; luy liura bataille,cn laquelle les Nauarrois furent dcfFaits,amp; le R oy D. Garcia prins prifon-nier,ayant efté abatu d’vn coup de lance, amp;nbsp;frinji par le Comte melme qui l’auoit cherché amp;c rencontré durant le combat. Ainfî fut mené à Burgos , où il demeura treize mois en bonne amp;feure garde, puis aux prières de la ComtelTe D. Sancha fut mis en liberté,amp; renuoyé auec honnorable compagnie en Tes terres de Nauarre. Ce neantmoins ne furent terminés leurs differents, car quelques temps apres, eftant le Comte D.FernandalléàLeon,lcRoy ' D. Garcia reuint derechef par les monts d’Oca amp;nbsp;Bureua, courir iufques à Burgos auec grand nombre de gens d’armcs,amp; fit tout ce qu’il peut pour perfuader à la Cô-tefTe D. Sancha fa fœur de s’en retourner auec luy : mais elle n’y voulut entendre: par ainfi il s’en retourna auec grand butin

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Z 6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

âyantfait fort grand degaft par le pays de Caftillc. Dont aduerty le Comte demâda reparation amp;nbsp;mena vnc armée en Nauar-re,donna bataille aux plaines de Valpurc, prez de Nagera amp;nbsp;Bîion, où eut le Comte enticre latisfadio du Roy de N au arte. En ce temps le Roy D.Garcia de Nauai reconfirma en fes terres le vœu de Sainél Emylian par lettres expédiées l’an 934. GalindcEucfqucdc Pampclonc, pour la grade deuotion qu’il auoit entiers le Con-uent de laind Sauucur de Leyrc, où auoit efté autresfôis le fiege Epiicopal de Pam-pelonc, donna à l’Abbé religieux de ce lieu toutes les décimes de l’Archiprcsbi-terat du val d’Onfclla par lettres de l’an 938. A lamcfme maifon amp;monaftcre le Roy D.Garcia fa femme Don Therefa donnèrent le villar de la tour, prez Nagera,aucc tout fon territoire amp;nbsp;iurifdiôtion i’an 943. lté par autres de l’an 944.1e Roy D.Garcia,la Roync fa femme, amp;nbsp;D. Ga-iinde Euelque, qui cft là àppcllé par le Roy fon maiftre amp;nbsp;Seigneur, confirment la donation de lapart des décimés appar-tenansà l'Euefquc des lieux la nommes: amp;nbsp;en outre autre donation eft faidc de tout ce que le Roy de Nauarre pourra

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de Nauarrel 17 conquérir de là en auant fur les Maures,' infidelles amp;nbsp;barbares.Mourut enuiron l’an 969, régna 49. ans ou enuiron, amp;nbsp;gift au monaftere de fainâ Sauueur de Lcyre qui cftoit de ce temps là vne mai bon plus au-lîloriféeque fainâ lean de la Pcna,pource que là eftoit le fiege Epifcopal de Pampe-lone.Il laifTa de là femme D.Thcrcfa Don Sancho Garces fon luccefteur, D. Ramk qui gouuerna la contrée diète Vicaria Sc trois filles alTauoir D. Vrraca, Ermefilda, amp;nbsp;Ximena.

De J). Sttncho Garces III Du nom Xl, Roy de Nauarre,

L y a peu de certitude des faits l^dcs Roys de Nauarre de ce temps, par la negligence des ^hiftoriens, ou defaut de leurs cfcritSjUe pouuâs fçauoir vrayement l’année qu’il fucceda à fon perc, ny que fort peu de fes faits, tant y a qu’il eut a femme vne dame nommée D.Vrraca,de laquelle ilcuftj.filSjD.Garcia, D. Gonçalo amp;nbsp;D. Ramir,lequel D.Ramir mourut auant fon pore, D.Sancho qui donna pour fame de fon fils aumonaftere de $.Emylian, la'vif-

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28 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffifloire

le de Cardcgnas touttes fes apartenan-ces, renouuclaîacordque fonpere auoit fait auecleRoy D. Sancho Garces Roy de Caftillel’an 992.amp; l’an 993. Mourut amp;nbsp;régna x4.ans felon que l'on peut recueillir du commancement de fon regne, amp;nbsp;fut enterré à faind Sauueur de Leyre.

De Von GttrcUdi^ le Tremblant V. du nom çÿ* XII. Roy de Nitnarre.

On Garcia einquicfme de ce no, 5^ furnomméle Tremblant fucce-da à fon pere au Royaume de Nauarre, l’an 993. Il fut furnommé ainfi, pource que lors qu’il entroit au combat il fremilfoit, non pas de peur, mais par vnc façon naturelle : ce qui fe conuertilfoit apres en force amp;nbsp;vaillance, depuis qu’il cftoitvnpeu efehauffé. En certain priui-Icge amp;nbsp;donation de l’an 996. de la ville de Herrerojodroyc par ce Roy D.Garcia au monaflere de S. Emylian de la Cogolla, eft faide mention de D. Sancho amp;nbsp;de D. Garcia fesnepueux, qui furent enfans de. D. Ramir, frere d’iccluy, lequel on npm-moitRoy d’Arragon,c’eftoit polTible le tiltrc fculementdccluy mourut duviuant

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de Naudrre, du Roy D.Sâchü Ieurperc,amp;par fa mort Gonçalo leur autre frere eft dit auflî régner en Aragon,auec la Royne, mere de ces trois Princes,D.Vrraca,amp; non les en-fans de D.Ramir, qui c6ferme encor plus que ce n’eftoyent que tiltres. Auquel lieu de fainft Emilian,ce Roy D.Garcia,amp; D. Ximena fa femme, font autre donation, de l’eau qui vient du val d’Alcnfonpour arroufer leurs champs amp;nbsp;vergers, vniour amp;nbsp;vne nuit de la femaine, aufquels tiltres eft nommée toufiours D. Vrraca.- Car la couftume des Princes eftoit en Efpagne, de nommer toufiours par honneur leurs meres amp;nbsp;femmes,és lettres de dons amp;nbsp;pri-uileges qu’ils odroyoyent : pour leur ame (diient ceux cy) amp;nbsp;pour celle de leur pere, amp;nbsp;font cefte donatio à faind Emylianjle-quel iis appellent leur patron.Grade pour certain eftoit la deuotion qu’on auoit en ce temps à iainclEmylian,lequel eftoit in-uoqué pour aduocat amp;nbsp;patron , par les chreftiens d'Eipagne, depuis Burgos,iuf-quesàlamcrOceane,duquel font deux monaftcreSjl’vn appelle d’enhaut, l’autre d’embas.

Or le Roy D. Garcia le tremblant ef-j P oufa D.Ximena,quoy que fur le nom de

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30 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

ccße Dame y ait grandes diucrfités entre les authçurs, de laquelle il eut D. Sancho qui futRoy aprcsluy.llrecômâdalanour riturc amp;nbsp;inftruétion d’iceluy à D.Sanchoj Àbbé de laind Sauueur de Leyrc, qui fut puis Euefque de Pampelonc. Les qualitez de ce Roy font peu cognucs , par faute d’anciens tcfmoignages d’hiftoircs:on en célébré vne, qu’on doit à bon droit douter s’y c’eftoit vertu, ou vice,c’eft qu’il ne fçauoit refufer chofe qu’on luy dcmâdaft. Lahberalité ésPrinceseft vertuloüablc: mais lors ils méritent d’eftre tenus pour ^^^’craux,quâd ils donnent aucc iugemét, par mclurcjà gens dignesamp; qui le meritét: autrement on les qualifie prodigues,igno-ransmcgligcns fc cotempt^ursde laprin-cipalle partie de leur office, qui eft de bien apliquer les falaires °: les peines. Des guerres de fon tcmps,cntreprifcs, ou fou-ftenucs par luy, ne fe trouuc non plus mémoire. Il régna à ce qu’on eftime,fcpt ans, looo Scainfi viendroit fon décès à l’an millième de laNatiuité denoftre Sauueur, fon corps fut, félon aucuns, enfeuelia fainôt lean delà Pena, felon autres a fain (ft Sauueur de Leyrcjqui eft oit lieu plus fameux, amp;nbsp;de plus grande authoritc.

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ds Ndiidïrs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;31

Ce D.Sanchoyl111.du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XIII. Rty

de Ngt;tUi(gt;re,

5f7fx^^ Vx cftats du Roy Don Garcia le rreml)laiii,iucccda D. Sancho Ion fils crezieline Roy de Na-uari v,Print e vertueux, magnanime amp;nbsp;il-lufire, pour la grandeur de lès faits: Au regne duquel i’hiftoirc amp;nbsp;principallcment la railon des temps^commencçd’cftrc plus' claire amp;nbsp;certaincjqu’en ceux de fes prede-ceflêurs II fut lurnomme le grand, princi-pallement pour la grande eftenduc de fes cftats J amp;nbsp;puis pour les grads exploits qu’il exécuta, tant en paix qu’en guerre,3rai-fon dequoy il s’intitula Empereur des Ef-pagnes, cc que les Gots auec toutte leur grandeur amp;: puiflancc n’auoycnt ofé faire. 11 efpoufa D.Nuguajfille aiftiée de D.Sancho Garcia, Comte de Caftille,nonob-ftantquc Ics'hiftoires d’Aragon la nomment autrement, amp;nbsp;donnent au Roy encor vne autre premiere femme, D.Caya, Dame d’Ayuaz, laquelle pîuftot fut concubine,que femme legitime,d’où n’afquic Don Ramir premier Roy d’Arragon. Par cefte Dame D. Nugua, il hérita le Comté de Caftille, ainfî que nous dirons amp;nbsp;d’eîlc

!

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1

31 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloirt

eut D. Garcia Roy de Nauarre, apres luy D. Fernand premier Roy de Caftillc,amp;: Don Gonçalo.Roy de Sobrarue amp;: Riba-gorçail le trouua en perfonnc, ou enuoya a tourtes les guerres qui furent entre les Princes Chrefticns amp;nbsp;les Maures, l’eftat dclquels eftoit de fon temp.s fort esbrâflé, àcauledes diuifions amp;nbsp;feditions de celle , gent mutine, ainli que nous auons plu- ; licursfoisdeclaré:amp;futce Roy plus heureux dehors, qu’en la maifon.

Leshiftoiresqui traittent des faits d’i- ; celuyjdifcnt qu’eftât abfct de fon Royaume en quelque guerre contrôles Arabes, fon fils D. Garcia demanda à fa mere vn tref-beau cheual de l’cfcuiric du Roy, qu’il aymoit fur tous les autres,amp; auoit ellroit-tement recommande à fa femme, de ne ■ permettre qu’aucun le trauaillaft ; néant- * moins elle delirant complaire à fon filz ayfncjle luy accorda,mais eftat depuis di-uertic par vn cheualier, nommé Pedro de Sefé, ou felon autres, Fernand de Ordo-gnaua grâd Efcuyer du Roy,elle s’en voulut exeufer, confiderant la delfenfc que le Roy luy en auoit faiôle:dequoy D.Garcia trop irrité, pour vne chofe de néant,fe va mettre en la telle, qu’entre ce grand Ef-

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de Naunrre'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;33

cuyer amp;nbsp;fa mercy auoit quelque familiarité amp;nbsp;conucrfation peu hônelte: fomme, ou qu'il creuft, oubicn que par méchanceté il le controuuaft, oubliant Dieu toute pieté filiale,il propola de lès aceufer d’adultcreramp; ayant communiqué fon de/-feinàfonfrercD. Fernand^qui eftoit de meilleur naturel que luy, le voulut forcer de luy feruir de tefmoin, ou adioint en telle méchanceté : ce qu’il rcfufa pluficurs fois amp;nbsp;fit deuoir de confeiller D. Garcia de fe déporter d’vne fi lache entreprife, mais ce fut en vain. A la fin laieunefle de D.Fernand vaincue ou par l'importunité, ou par la crainte de fon frere aifné, le précipité iufques là, qui luy promit de ne re-' ueler point la fraude amp;nbsp;menfonge qu'il luy auoit déclarée. Le Royeftant de retour en fon chafteau de Nagera, ceper-uers enfant D. Garcia ne faillit point dc^ mettre en auant l’accufation contre fa mc-re,dontlcRoyfut esbahy extrêmement, d’autant plus qu’il n’auoit oneques veu chofe en la femme qui l’euft induit à foub-çonner d’elle aucune deshonnefteté: amp;nbsp;ne voulut croire Icgcrement à ce que le ie uan^ fils difoit, ains examinant diligemment l’affaire, tafehoit par tous moyens de def- **

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34 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-Hiftoire

couurirla vérité Il fill toutesfois mettre laRoync en prifon, dans le Chafteau Si: maifon forte de Nagera 5 puis tirant à part D.Fernand fon deuxiefine fils^l’enquit de ce qu’ilpouuoit fçauoir de cc faiôljà quoy il refpondit auRoy fon perc ambiguemétj ôc en. forte qu’il le mit en plus grand foup-ç;on qu’il n’eftoit auparauant.Partant ayât le Roy fait alTembîée des grâds Seigneurs amp;: gens de fon contciljeur propofa ce pitoyable cas, leur demandant aduis de cc ■ qu’il deuoit faire. Eux rcfpondirent, qu’il eftoitneceffaire que la Roy ne fepurgeaft par contraires prennes, lelon les loix, ou bien que fuiiaant la couftume lors envfa-ge, cllctrouuaft vncheualier quidelFen- . did facaufeaucclcs armesîautremêt qu’il falloir quelle foulfrit la peine deuë à vit ; tel forfait, qui eftoit d'cflre brufléc. La î panure name attedant ce iugement,eftoit ; en continuelles prières à Dieu,de vouloir declarer fon innocence, en quoy fa mife-ricorde l’exauça: car cftans def-ja palfés quelquesioursjfans qu’aucun s’ofaft pre-fenterpour fouftenir quelle eftoitchafte .

■vert/tieTi. gchonncftc Princefle, D.Ramir, fils Ba-Roy D.Sancho, fc mit en anant, offrant de combatte pour la iuftice de la

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de NaUäre»

Koyne,contre tous ceux qui voudroyent maintenir l’accu ßition formée cotre elle. Orainfi qu’on s’aprcftoitpour le combat, ilfctrouuavn Religieux de bonnerenô-mée,amp;fortreucréenNaùarre, lequel fe doubtantdc lafivmdc, ou autrement ad-uerty,félon fa prudcnceamp; bonnediligen-ce,vint trouucr les deux enfans Royaux, D, Garcia amp;nbsp;D. l'crnand, amp;nbsp;les (éeut par ' bonnes amp;nbsp;lain des rcmonftranccs n bien Reli^ieux^ perfuader,qu’ilsfurent touchés très viuc-ment en leur coiifcicnce, Sz commencèrent à aprehender Penormité de leur péché, d’auoirofé machiner la mort à celle qui cftoit inftrumcnt de leur vicjContrc la Vérité,amp;pour chofe de G peu de comptes; parquoy fe iettas aux pieds de ce bô per-lonnage, confelTcrent leur faute, deman-dans pardon à Dieu, amp;nbsp;prians le religieux^ de trouuer quelque remede.àfin que celle pourfuitte cellà ft, eftant Pinnocence de la Roync cognuë, amp;nbsp;qu’ils r’entralTent en la grâce du Roy. Le religieux les ayant con-lôlés,amp; donné bonne efperancc, alla de ce pas vers le Roy, auquel il déclara ce qu’il aubitvfait amp;nbsp;entendu de les enfans: Je prians au furplus de leur pardoner celle faute; à laquelle leur icunelTe ôc la colcr«

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36 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

i^ffeciion ie mere.

les auoycnt induits. Le Roy content à jncrueillcs de l’innöcencc auereé de la Roynefafemmc,ladeliuradeprifon5 , voulut quela grace Se faueur que fes en-fans pretendoyent rccouurer entiers luy, dependift totalement de leur mere, à laquelle il les r’enuoyaimais elle fe monftret vrayemét mercjoublia le mal qu’elleauoit caufe de vouloir à fes deux mal auilés cn-fanSjSt: leur pardonnant de vraye affedio, les remit en la bonne grace du Roy. En ce fait femonftra grande la vertu amp;; magnanimité de Don Ramir, laquelle prit plus grand luftre par cefte conftance , que liiy qui eftoit fils d’vne autre femme:vou-lut maintenir l’honneur de fa maraftre cotre les propres enfans d’iccllc : en reco-gnoifiànce dequoy le RoyD,Sancho,fai-fànt de fonviuant le partage entre fes en- '1 fans J. donna apres là mort le Comté d’A- ■ ragon à D. Ramir, auec tiltre Royal. Par ce partage amp;nbsp;reglement fait par le Roy D. ' Sanchojamp; D.Nugna fut orne D.Fernand de meûne tiltre Royal, à la fuccclïion de Caftille, qui elchcuta icelle parla mort violente de foft frere D.Garcia, ainlî qu’il • eft cfçrit en l’hiftoire d’Efpagneieftant de-njeuré Nauarre à l’aifné D. Garcia, amp;nbsp;l’an- . cié Royaume de Sobrarue a D. G onçalo:

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de Na.uârre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;37.

voulans honorer tous leurs enfansde ce nom amp;nbsp;tiltre de Roys, quifutcaufe de grandes diuifions entre ces heresdefqucl-les poHible eu lient cefle, fi vn d’iceux euft eftéeftably Roy fouuerain fur les autres, lequel eut maintenu l’cftat des Chreftiens en Efpagnc vni amp;nbsp;plus puiflant, pour re-poufler les Maures. Le Roy D. Sancho fut tref-deuotieux amp;nbsp;religieux Princc:car outre la confirmation des donations que luy Sc fa femme firent au monaftere de famâ: v. jj’. Emiliamde la ville de Ventoft, cc lieu par D.Garcia fon perc amp;nbsp;autres : il fit voeu de donner au Conuent de fainól Sauueur de Leyre,lcdilme du pain,vin,amp;: herbages des lieux qu’il prendroit fur les Maures: amp;nbsp;fur cefte.efpcrance drclTafan loij.vne armée,pour aller alfaillirles Infi-délies, par la frontière de Funes: auquel lieu de Funes il alfigna amp;: donna à cc mef-me monaftere vn vignoble qu'il eut des habitans, pour auoir tué dix Maures en ce temps de paix, pour lefquels ils deuoyent d’amende mille fols, qûi eftoy ent autant defcus,ou cnuiron.Plus en Falfes vnepol-felfion,mailon,vigne amp;nbsp;autres apartenan- nbsp;nbsp;1

ccs:EtenNagcra les maifons, vigncs,ôc ■ champs du Roy Antrayo, duquel nous^

C iij

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3§ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißaire

Coitc!les (

lïauons aucune certitude qui il fut. Ces choies donna-ii au temple de S. Sauueur de Leyre.Or ne fçait on point quel fuccez eut celte guerre du Roy D. Sancho contre les Maures,finon parçoniectures, qu’il fut bonjtk: à fon louhait, d’autant qu’il y a en ce temps confirmation de luy, de la nobleirc,amp; exemptions oètroyces par les predecelfeurs aux habitans de RoncaLLç zele de ce Prince religieux fut tel qu’il af-fcmbla vn Concilie a 5. Sauueur de Lcy-re.l’an loaa.Mais le principal decret d’ice-luy fut la confirmation des priuileges oôtroyés à ce monaltere par fon ayeul D. Sancho, amp;D.Vrraca l©n ayeule, ^D. Garcia, amp;D. Ximena fes pereamp; mere: laquelle confirmation fut fouferitepar le Roy amp;nbsp;tous fes enfans.L’an apres loij.fut ■Fenu autre Concilie en la ville de Pampe-ione, auquel lieul’Euefché futrcmile transferee de S.Sauuçurde Lcyrc.où cllç auoit eu fon fiege quelque temps, La lut aulfi enquis des anciens limites de la iurif-diôtion rclfort de l’EucfchédePampe-îonc,amp;: les bornes amp;nbsp;termes plantésjc’c-floitmatiere des Concilies de ce temps. Alors eftoit Eucfquc de Pampelone, Abbé de S.Sauueur D.Sancho le majeutj

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de Nau Arre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^9

qui auoit cfté précepteur du Roy gt;nbsp;mais il ne peut voir ce remuement, à caufe qu’il mourut cefte année, fon fuccefleur portât mefmc nom que luy, furnômé le mineur, le veidjl’an ioî6.quifut le fèptiefme Euel-que de cefte Eglife en nombre, laquelle on ne fçait bonnement à quel Archeuef-que elle eftoit pour lors fubiette. Deno-ftre temps c eft a celuy de Saragofle. Or le Roy D. Garcia eftant mort le Comté de Caftille tomba par hérédité à D. Sàncho legrand,àcaufede D. Nugnafa femme, fœur aifnéedudeffunt,amp; fut la premiere femme qui fucceda en Caftille, il y cvitfuccM m guerre entre luy,amp; le RoyD.Bermondde Leon, quiauoit efpoufé l’autre fœur du Comte,nommée D.Thcrcfa,par laquelle le Roy de Leon fut defpouillé du pays qui eft depuis la riuiere de Cea, iufques aux anciens limites de Caftille. Mais par l’cn-tremife des grans feigncursamp;: bons con-fcillersdeces deux Princes bcaux-freres: ils firent paix amp;nbsp;accord cnfemble,par lequel mariage fut contraéfé,entre D. Fernand,fécond fils du Roy de Nauarre,amp;: la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;।

fœur du Roy D.Bermond,D.Sancha,quî auoit eftéproinifc au Comte D.Garcia de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Caftille.Par ce traitté, les terres prifes par

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40 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffiftoire

lé Roy de Nauarre fur celuy de Leon, dc-mcurcroyent deflors du mariage aux cP Comté de Caftille c.ifi,iie enafligné à D. Fernand, prendroittiltrc de Royaume. Royauiïic, Quand îlcommeiiceroic à c’n iouyr. Ainli furent bons amis, amp;nbsp;maintin-

drétpaix,amp;concorde entre eux ces deux Eftats de Leon amp;nbsp;Caftille, iufques apres la mort du Roy Don Sancho le grandde-quel enuiron l’an 1035, reftaura la ville de Palence, pour opinion qu’il eut d’auoir efte guéri miraculeufement d’vne entorfe qu’il s’eftoit faitteà vn bras, en voulant enferrer vn fanglier à la chafle, parmy les ruines de cefte ville,iadis deftruide par les Maures, amp;nbsp;àl’édroit ou auoit efte le temple de faind Antoflin. A ce lieu il reftitua fon fiege ancien Epilcopal,amp;: luy fit grans ^a[üt Ci-lt;lons. LesEuefques de Palence fc difent wJefcrwd Comtes de Pernia de ce temps. Il fit plu-fieurs autres donations à diuers monafte-

res, Si mcfmes par deuotion qu’ilauoit aux reliques d’Ouiedo , s’achemina ainfi que pèlerin celle part : mais par chemin il fut tué, comme on dit, amp;nbsp;futcnfcucly à Mort da Ouiedo, amp;nbsp;dcpuis transféré au monafterc ^oy d’O2'nà,ranio;4.Apresfondcccz,fesen- ' Kauarre. faus prindreiit polleliion des Royaumes

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de N au irre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;41

à eux ordonnés par leur perc, amp;nbsp;mere, af-fauoir D.Garcia de celuy de Nauarre, D. Fernand de celuy de CaftillcjD.Gonçalo Er«'/«» i, de Sobrarue amp;nbsp;RibagorEi, amp;D. Ramir d’Arragon. Ainfi vn grand Eftat, à raifon duquel D. Sancho s’eftoit fait appeller Empereur des Efpagnes, amp;nbsp;iurnommer le grand,fut mis en pieces, au grand dommage de la chreftienté. i^es qu’il fut hors d’entre les viuâs, le Roy D. Bermond fon beau-if cre, ne voulut tenir les conditions portées par le traiefé de mariage d’entre fafœuramp; D. Fernand,nouueau Roy de Caftille, ains fe mit en effort de luy rauir les terres confinantes à la riuiere de Cea, conqueftées par D. Sancho le grand, amp;nbsp;qu’il auoif defpuis laiffées à D. Fern and, 5c à la femme d’iccluy, fa fœur en mariage faifant. Entendant Don Fernand qu’il fe mettoit en armes à fon dommage, femit cndeffenfedcfapartjamp;cutfecours de fon freie D. Garcia,Roy de Nauarre, de grâd nombre de gens de guerre, qu’il conduifit luy mcfme en perfonne,à vn lieu nommé Liantada , les deux armées'ennemies fe rencontrèrent fur la riuiere de Carion, ÔC cobattirent furieiffemcnt entre elles, aucc grand meurtre d’vne part ßc d’autre : mais

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42lt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

Don Bermondy perdit Ia vicjpcrcé d’vn coup de lance:par la mort duquel, d alitât qu’il n’auoit aucuns legitimes enfans, la zw»» it fuccelTiondcLeon, amp;Ouicdo fut deuo-Ltmamp;ca lue à D. Fcmand, maty de Don Sancha, /,ae,ioj7. foeuj-Ju (JefFunt. Ce fut fan mil trente

feptjquelcs deux Eftats de Leon amp;nbsp;Ca-ftillc furent vnis.D. Bermond fut enterré a Leon, aucc fa femme en grand honneur magnihcéce, laquelle D.Thercfaeftoit decedce quelque temps auparauant. Ainfi il finit pour auoirefté perfide amp;nbsp;ne vouloir tenir fa promclTc à là propre fœur, la^ quelle il congnoilToit cftre Ion heritiert?, comme nous auons dit cy defliis alfez amplement.

l

DçDo» Gârcia Scinche^^de VI.

XlIII.Roy de NAudrre.

On Garcia fixiefme du nom,fur-Sanchez amp;nbsp;commune-ment appelle deNagera,heritier du Royaume dcNauarre, vint à la Couronne ainfi que les autres freres, l’an mil trente quatre, viuant encor fa mere, la RoyncD.Nugnadlfut furnommé San-ciiez de Nagera,à caufe qu’en ce lieu il fut

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de N au Arre.


45

îiourry,amp;fit fa demeure iufqucs à la mort. Voire mcfme y fut enterré. Les partages faits parle Roy D, Sancho le grand leur pcre,luy furent grandement preiudicia-bleSjd’autât que comme ailné qu’il eftoit, la fouuerainetc de tous cesEftatsluy ap-partenoit,dGfquelsnc demeurai D. Garcia que la Couronne de Nauarre, le pays quicftdepuis Burcna,amp; Ogna, courant parla contrée de frias.contcnant lept tel-j« fors, appelles anciennement Caflalle vieille propremét, Se en outre Alaua, Na- sânebe^“* gerajamp;pàrtiedeBifcayc.Or lcRoy Don Garcia s’acorda du commencement afléZi bien auec Don Fernand fon frère,Roy de Caftillc, amp;nbsp;luy ayda ainfi que nous auons diftjà la guerre qu’il eut contre le Roy D. Bermôdjàs’elfablir au Royaume de I cô: niais depuis ils vinrent en querelles,com-meaufli entre luyamp;r D. Ramir, tant qu’il vefeut ne fit oneques bonne paix. Il fut marié des qu’il eftoit encor Infant de Nauarre, à vneDame Françoife, nommée Eftiennette, delamaifon dcFoix : mais polTible eftoit de la maifon de Carcaft'on-ne, ou Befiers, d’où fortirent depuis les Côtes de Foix, de laquelle il eut plufieurs enfanSjalTauoibquatre fils, Don Sancho

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44 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

anfäiogie Garcia qui fut Roy apres fonperc, Do» NaiMrrf. Seigneur dc Calaorra, TorrefilU» de los Canieros,Riuafrefca,Lca,Villoria’ Trebeian,amp; autres,D.Fernand le troificf-me Seigneur de lubcra, Lagunilla,amp; au-^ tres places,Sc D. Raymondle quatriefmc , Seigneur de Murillo, Agon, Sc Agoncil-, lo,5cquatfesfilles, D.Ermefilda, ou Er- j mifcude, qui fut Dame dc Villa Mediana, ! amp;nbsp;Mattes,D.Ximena, Dame dc Corcuc- -ros,amp; Hornos. La troifiefme D. Majon ; Dame de Ianguas,Sc D.Vrraca, ou felon ' aucuns Oguenda Ia derniere Dame,d’Al-ucrite,Lardcro Sc Mucrones. Tcllcfut la poftcrité du Roy D. Garcia Sanchez de . Nagera:du regne duquel les Efpagnols mettent l’inuention de l’image de la Vierge Marie, du monaftcrc Royal delà ville de Nagera, en l’honneur dc laquelle D. * Garcia , Sc fa femme Eftephana , ou Efticnnette 3 firent baftir ceConuent de l’ordre de S. Benoift : 8c en outre, inftitua onlrt »I-leRovvn ordre de chcualicrs du Lis, à „arrt. nbsp;nbsp;caufe qu en icelle peinture y auoit vn valc

de fleurs de lis blancs : Sc voulut que les chcualicrs portalfcnt en leurs robes des hs peinfts à lcfquille,d’ouuragc de broderie. Cefte fut la deuife des Chcualicrs de l’or-

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de Nauturre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 ƒ

dre de Nàuarrc, duquel furent honnorés 1 nbsp;nbsp;nbsp;les enfans R oyaux amp;nbsp;plufîeurs cheualiers

,, Nauarrois, amp;nbsp;eftrâgers, depuis fut trat mis à la pofterité en celle maifon de Na-uarre.Le Roy D. Garcia honnora fort la ', noblelTè, amp;nbsp;confirmai an 1043. Les priui-1045. ; leges des gentilshommes du val de Ron-X. cal,en tefmoignagc de leur perpétuelle fi-- délité enuers les Roys Nauarrois leurs J Princes, dclquels il rcceut de bons ferui-z nbsp;nbsp;ces contre les Maures, mcfmc contre vn

Prince Maure aulfi nommé Aly Maymo I ' comme le Roy de Tolcdo, contre lequel Z D.Garcia eut vne afpre rencontre, au lieu [ de Rccorbafcfca,ou ce Maure fut vaincu . nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;tué.Sur celle get il print la ville de Ca-

; nbsp;nbsp;nbsp;laorraj’an mil quarante quatre enluiuant: j

guerre à la vérité plus heureufe que celle , ; qu’il eut depuis contre D, Fernand Roy y de Caftillc , fon frère, homiiic fatal pour , I les parens amp;nbsp;alliés. L’enuie qui trauaille , I ordinairement les hommes, à caulè dés J ’ prolperitezd’autruy, engendra vne haihe

I en D.Garcia,contre D.Fernand, laquelle , f fut acreuê,amp; nourrie par le different meu

s entre eux pour la ville de Nagera enda ii Rioycjou D.Garciatcnoit là court, Scies ■j terres de Burena, lefquclles le Roy Don i

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4 6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fftßotfe

Fernand maintenoic eftre des appartenu' CCS de fon R oyaumc de Caftille. Le pre-. mier amp;nbsp;plus indigne effed, par lequel celle mal-vcillance fe defcouuritj futlatra-hifonbraïTée contrelc Roy D.Fernand, en la vilic de Nagera : car citant iccluy yc' ' .nuvifiter,feloniedebuoirdc fraternelle ainiticjfonfrerc D. Garcia malade au lit, ^duerti.que par fon commendement d» Roy D.pßle vouîut..d,etenir, amp;:dc faid s’il ne fe fapuCjileftoit arredé prifonnicr : cela t trejm frt enflamma tellement Tvn contre l’au-itiCjqu’edans venus aux armes, la mort de l’vh enfuiuit.Ce mauuais tour fut longuc-jinent dilfimulé par D.Fcrnandjartcndant .temps oportun dc s’en rclfentir, quelques cxcuîcs que luy en Iceut faire D. Garcia, ' voyant que le coup auoitfailly.Ainfî vcf-eut ce Roy de Nauarre en continuelles haynes de Icsh'crcs, D. Ramir, Se D.Fer-nand:,coramc il auoit pourchalfécpar fort mauuais naturel celle dc fes perc amp;: mere: Prince à la vérité peu digne de taire la guerre aux Maures,pour l’aucncemcnt de la religion Chreftienne : contre lefqueb (nonobilant qu’il fuit en ce mauuais mef* nage aucc les liens ) il ne lailîà d’cnuoyef

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dr Naudrr:. 4-7

àrmée J Scieur oftala ville de Funes, Fan ' mil quarente cinq.Pour rccouurer fa fan- ^°45i• [ té il auoit enuoyé mefTagers à tous les E-; uefques,6cAbbés renommés en Efpagnc, ; afin d’impetrer par leurs prières fa guerb 1 fonde Dieu,En ceftedeuotiô ilfefitpor-1 ter au monaftere de S. SauueurdeLcyrc, ! croyant que par les oraifons des religieux ; de leans fa fanté luy auoit efte rendue» Ipourceôcenrecompcnfe, donna à icelle

maifonleConuent de Centurifontes,en-ferablc pluficurs autres biens. Mais pour tout cela il ne diminua en rien le mal talent contre D. Fernand fon frere,lequel ! ne s’eftoit voulu laiffer prendre. Or ces I Roys Chreftiens, ambitieux Se perfides

Icsvns aux autres, iufques àn-efpargncr 21 leur propre fang, penfoyent fe purger de ' l tous leurs pechez, en demeurer quittes 51 pour biêbatir des temples, amp;nbsp;les enrichir

Sc douer de rentes Sc grans reuenus » a.

l'enuy Fvn d.c l’autre. Sur cefle opinion le

quot; ' Roy D.Garcia oâroya plufieurs dons amp;: priuileges à l’Eglife de fainéle Marie la Royale de Nagera, qu’il auoit fait baftir

5 pour fa fcpulturc, declarant que fes dons cftoycntpourleremedede fon amc, de ., 'I celles de Ion pere,de la Royne fa femme.

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48 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Zc de fes enfans, aucc aprobatió des Seigneurs de fonRoyauinedcfquelles do-’ nations amp;nbsp;priuileges il cntendoit dcuolf durer iufques a la fin du monde,fur peine» à qui les enfreindroit, de mille milliers de talenSjappliquables au monadere. En tels termes font conceuz les memoires Se lettres qui fc treuuent audit monaftere, de jQ l’an mil cinquante amp;nbsp;deux veues par Ga-'ribay.

Parmefme perfuafion le Roy D. Fernand de Caftillcbaftit le temple dclaind liidorc en la Cite de Leon. Et afin qu’il eut dequoy rendrer-ee lieu plus autho-rifé,il rccouurale corps dudióf S. Ifidorc qui eftoit en la ville de Seuille , d’où il auoit efte Eucfquc,dont furent rcccueurs D.Auito,EucfqucdcLeon,amp;: D.Ordo-gno, Eueique d’Aftorga rlefquellcs reliques ilfitporter à Leon,fit rcbaftirla ville de Zamora, qui auoit demeurée en mon«-ceaux de pierre dcfpuis le regne de Don Ramirtroifiefmc.Le Roy Don Garcia de Nauarre fit pareillement baftir la ville de Derattajamp; fit autres œuures. Or pour rc-uenir à l’inimitie qui regnoit entre ceS 1054* deux frères,clic reuerdit l’an mil cinquare quatrcjcnmaniéréquelc Roy D. Fernâd eftant

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deNauarre'« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;49

eftant deuenu malade à Burgos gt;nbsp;rendit à B Garcia lapareille.-cars’eftanttranfpor-té vers luy D.Garcia,pour le vifitcr,amp; luy

'■ oftcrlefoupçonde cc qu’il auoit attenté

' contre luy,il fut faifi, Sc emmené prifon- Garcia eit

' nier à Cca. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Caßiiu.

Don Garcia, par belles parollcs amp;nbsp;ar-gcntjfit en forte que fes gardes le laiflerét .

* efehapper. Ainfi plein d’ire St maltalcnt, s’en retourna en N auarre, oil il mit cniem-ble vne puiffante armée de fes fubiets, de Gafeons de Maures, alliés ou merce-naires,laquelle il mena par les mots d’O-ca, iufques à Aâapuerca, à quatre lieues de Burgos :dequoyeftant def-jaaduerty

® ' le Roy D.Fernand s’eftoit preparé de fon

'* nbsp;nbsp;çoftépourluy refifter, auec grand nóbrc/reNJ^J^

degens de guerre,tirez de Caftille, Leon, ô- cafl,iie.

' Sc Afturie.Ncantmoins, auât que deioin-

' ’ dre ces deux armées au combat, il folicita par plufieurs melTagcrs le Roy D. Garcia '

lt; de fe retirer,le priât qu’il oubliaft les cho-fes palfées, amp;nbsp;que déformais il luy voulut

f ' eftrcbonfrere amy:mais tant eftoit ir-tiré D. Garcia, qu’il ne voulut entendre à aucun falutaire confcib.parquoy s’aduen--

5 çansles armées d’vne part Sc d’autre,eurct f rencontre afpre ôc furieufe,en laquellefut

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D

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Hifloire refpêdübeaucoup de fang chreftienimaü Ie malheur fut tel pour le Roy D. Garcia; qu’il fut rencontré en la meflée par deux chcualiers Nauarrois, qui s’eftoyent retirez malcontens de luy en l’armée du Roy D. Fernand. Lefquels coururent fur luy') amp;nbsp;le tuerent:parquoy l’armée Nauarroii^ Ti.cyD.CAr nbsp;nbsp;nbsp;toft mifc en route, amp;nbsp;deflfaite. Lamort

CM ie Na- du Roy D. Garcia fut griefuc aü Roy U Fernand,lequel deliurafon corpsaux fiésj pour l’enfcuclir, amp;c ne pourfuiuit point ceux de Nàuarre mais feulemêtles MaU' res,qui eftoyent venus à celle guerrezTcl* le fut la fin du Roy D.Garcia^ayant régné 1054. vingt ans, l’an mil cinquante quatre,fof corps fut cnfcuely a fainéle Marie la koyal le àNagera.11 s’intitula Roy de Pampelo-ne,Nagera, Alaua,d’Oca,de Bureua, Caftillc la vieille, Sc encor de Bifcayc, 01' à la vérité il pofledoit la plus part du pays» en foy dequoy il fe trouue lettres conte-nans que l’an mil cinquante trois D. Næ guo Sanches, Comte de Durango , ôe D' Luguncia la femme fonnerent vne Eglhé de S. Auguftin, qui s’appelle à prefent S' Auguftin de Echauarri, pres du lieu oH long temps apres fut fondée la ville 3«

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deNauarre.

Hclorriojefquelles lettres furent confir-lîiécs par le Roy D. Garcia, comme régnant en ce pays là. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, tr •

En outre le Roy de Caftille la neuue ’X s’empara de Caftille la vieille de la terre cafliüe fitr de Burcua,du mont d’Oca, amp;: partie de la j' Kioyedl eft fait mention d’vn débat d’entre le défunt Roy D. Garcia de Nauarre, amp;nbsp;S. Dominique diéldcSilos^quieftoit vn religieux natif de CagnaSjCnla Rloyàj de berger deuenu Moync, amp;nbsp;nôürry au monaftere de S. Emylian de la Cogoîa,là où il print l’habit de l’ordre de S.Benoift, vefeut fi religieufement, qu’il en fut

Abbé : mais pour eftrc trop grand prote-âeur des droits de l’Abaye, amp;nbsp;de leurs exemptions, il tomba en la defaueur du Roy, qui le chafla de là, amp;nbsp;de tourtes fes terres,dequoy toutesfois il fc repentit par apres,le voyant s’eftre retiré en Caftille amp;: bien receu du Roy Fernand fon frere.

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5.

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De Don S^ncho V.du nom^^ XV. Roy de NAUtirre,furnommc Garciit.

ce;Royaume de Naùatre, a-près Don Garcia Sanches, au oit fuccedé fon fils D. Sancho Gar-

ij

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Hifloive

cia, par lequel he peut eftre empefchél^ cours des vidoireSjSc conqueftes du Ro) D. Fernand fon oncle, qui luy of la apfO la bataille d’Atapucrca, bonne partie terres que fon pereauoit pofledées: quoy il s’allia auec fon aut^: oncle D. R^' mir, Roy d’Arragon, contre le Roy Doquot; Fernand.Par cefte alliance, difent les aæ theurs Efpagnols, que ces Roys fc bailla rent en gage plufieurs villes amp;nbsp;fortercÛc^ amp;mefraesqueleRoy de Nauarre quitté à celuy d’Arragon,amp; aux fiens à perpetu*' té, les villes de SanquefTa, Lerda, amp;nbsp;Oo' dues.Le Roy eut à femme vne Damc,nó' mée D.Plaifance,de laquelle il eut des cP' fans, mais d’iceux ne fetrouuememoif^ aucune certaine.il fut de peu de vertu, partant eut D.Fernand deCaftillc fonoB' clcjHioyé de le reflTerrcr, amp;nbsp;luy limiter fôquot; Royaume de Nauarre, ainfique bonlu/ fembla.fut à droiôtjfut à tort, amp;nbsp;pour puf' gerfonamedonnoit tous les ansàl’Ab baye de Clugny,mille pieces d’or,amp;;fflOquot; rant lailTa trois enfins malles qui fc ruinC' ^quot;^'’^^^“rcntl’vn l’autre. Or files frères CaftillanS eftoyent mal d’acord, ceux de Nauarfquot; n’auoyent pas plus de charité entre euX^

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de l^auarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;53

car entre D. Sancho Garcia, D. Ray-niond fon frcrc, eftoyent des enuics amp;nbsp;mal-vucillances fecrettes, lefquelles auec {5 le temps fc dcfcouurircnt : car ayant Dori Raymond quelques places fortes à luy, y aucunes en gouuerncment du Roy fon ,11 nbsp;nbsp;nbsp;frcrc,attira à luy par donsj.amp;' largefles plu-

,1' fieurs, à. qui l’Eftat prefent du Royaume a ennuyoit,il fc rebella, amp;nbsp;voulut tenir fort ;5, nbsp;nbsp;en ces places-mais le Roy D.Sancho,auec

la N obleffe de Nauarre l’en chaflerent ai-fement. Cela fut vn nouucau deftourbier [1' aux Nauarrois, de pouuoir auoir raifon des Roys de Caftille, qui detenoy ent les II- nbsp;nbsp;terres cy deffus mentionnées.

{( nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D.Raymond ainfi chalfé n eut recours

gi à aucun des Princes Chreftiens voifins: H' nbsp;nbsp;lefqucls,come il fc doubtoit bien, auoyét

en detedation fes cntrcprifes,mais fe reti-ij ravers les Maurcs^cnnemis de noftre foy, f èc guerroyant auec eux contre fon frété, y fut donnée vnc bataille prezdePenalcm ,ti nbsp;nbsp;où le Roy D.Sancho fut tué,qui fut enui-

C- ronl’an mil feptante fix,ayant régné en-^5 nbsp;nbsp;uiron vingt amp;nbsp;deux ans. Ilauoit eu de fa

(C femme D.Plaifance, entre autres enfans, D.Ramir Sanchcsjôt D.GarciajD.Ramir qui pour lors cftoyét fort icuncsjà lanou -D iij

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54 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

uelledela mort de fon perc, fe mit en fi protedion de D. Sancho Ramires, Roy d’Arragon, lequel auffi les Seigneurs;

cheualiers de Nauarre appellerent pouf régner fur eux, à caule de laminoriréde leur Roy 5 pour s’oppofcr aux efforts, cntreprifès du mauuais D.Raymond qû» pourluiuoit de fe faire couronner Roy^*' Nauarrc, 8^ def-ja s’eftoit làiiÿ de la viH^ de Pampclonc,amp; vfurpoit le tiltre deRo/ d’icellemais il en fut vcrtueufcment rt' pouffé,tellement que defcheu de fon an’' bition;amp; ne fçachâtpius quel confcilpr^' dre, il fe retira à Sarragoffe, vers le Ro)' Maure d’icelle,oii il paffa fa vie banni, de la libéralité de ce Payé,y poffeda quff qucs terres amp;nbsp;places, qui pafferent depuis auec vnc fienne niepce,nÔmée Marquifc femme d’Aznar Lopez,cheualicr, laqud' le en fit donnation à l’Eglife colegialle d? Saragoffcjde fainâeMarie Majeur.

De Don Sancho Ratnires VI. de ce nom.^ XVh Roy deNauarre II.d'.Arragon.

VandD.Sancho Ramiresyintâ. la Couronne de Nauarre, il 1 auoit def-ja quelques années

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de Nauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;55

qu’il regnoit en Arragon. Il auoit efpoufé vnc Dame,fille du Comte d’Vrgeljappel-lée D. Felicie, de laquelle il eut trois en-fans, Don Pedro qui luy fucceda enfes Royaumes, D. Alphonfc lequel regnaa-presfonfrere,^ D. Ramir religieux au monafterede fainét Ponce dcTomcres, prez de Befiersj defpuis Roy parle de-cezde fon frere D. Alphonfe mort fans enfans.En cc Prince donc fe rcünircnt les deux Royaumes de Nauarre amp;nbsp;d’Arragô, quarente amp;nbsp;deux ans apres là fcparation diceux:Il fut guerrier amp;nbsp;politiq.il fc trou-ue vnvolume de Loix particuliers dÔnées par cc Roy à ceux de lacca, qui eft inféré entre les vz , amp;nbsp;couftumes de Nauarre d’aujourd’huy : mais les principaux aftes font grandes donations amp;nbsp;exemptions a,ux monaftereSjparroiffesSc colcgcs d’El-Pagne.

Or le Roy de Caftille D, Alphófc cftoit fort mary de ce que les Nauarrois auoy et appcllé pour régner fur eux, le Roy Don Sancho Ramires Roy d’Arragon, pluflot que luy, de qui le droiét eftoit plusvala--blc 3 eftant coufin germain du Roy Don Sancho Garcia deffunt, par ligne legiti— rue J au lieu que le Roy d’Arragon ne luy.

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^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

touchoit que par ligne baftarde En fin ib s’accordèrent par enlèmble au trcf-granil-dommage du pupille, amp;nbsp;demeura Patn'* peloncj touttes fes apartenances j Nagera , amp;nbsp;les autres pays, dont eftoi^ij faifi Don Alphonfe, au Roy d’ArragoU' moyennant qu’il en feroit rccognoiflan' ce, amp;nbsp;fe confcficroit eftre vaflàl pour regard du Roy deCaftille. Ce Royauoitj fait la guerre aux Maures, durant le tempq qu’il fut Roy d’Arragon feulement, amp;: â' liant que d’obtenir le Royaume de narre , les auoit chalfés des montagne^ lt;i’Arragon,Sobrarue èc Ribagorca, amp;nbsp;eo ; outre guerroyé le Roy Abderramc*!-d’Huefca,pris la ville de Barbaftro, eftanL puis acreu du Royaume de Nauarre, continua fes entreprifes, conqueftcsl contre les Maures, leur oftant le chaftcaq de Mugnoues és enuirons de Secaftilb,; en Ribagorca:Cobin, Sz Pitilla, Si eutau^ • pres de Saragolîc vnc grande amp;nbsp;cruelle bataille»Pour fatisfairc aux frais dcfdittc^ guerres,ce Roy eftoit contraint de mettre la main quelques fois furies rcuenus Ec' clefiaftiqucs,n’eftans fes finances fuffifan' tes à tant de chargcs:mais les Euefques lt;1^ ce pays s’oppoferent viucment à luy, amp;

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trauaillerent cn forte^par la crainte d’cftrc d’amné, qiïils luy firent faire amende hó-x«» ƒlt;•lt;ƒlt;«* norable confefler en public dedans

l’Eglife de Roda, amp;nbsp;deuant l’autel de S.aux ^.ccle-Vincent,eftans prefens cc pourfuiuans-^“-/^'?*“* 1’Eucfquc du lieu, D.RaymondDalma-cc, amp;nbsp;celuy de lacca D .Garciajpr opre frète du Roy,qu’il auoit grieuement offencé, cclaauintenuironl’anmil huitante deux auquel temps D.Ramir, fils du Roy Don Garcia,meu de grande deuotion, donna de nouueaUjSc confirma ce qu’il auoit done au monaftere de fainfte Marie de Na-^ géra, qui cftoy ent les lieux de Torrefillc, Cameros, Treuexan,Rilafrefca, Lea, Vil-loria,amp;: faind Pelage de Cerezo, S.Pierrc de Torcfille, fainôle Marie de Veraca, amp;nbsp;autres places amp;Eglifes iniques à faire les moy nés,amp; Abbé de ce lieu,ou il eft enter-rèjfcs heritiers vniuerfels.Lc Roy D.Sancho Ramires gaigna l’an iuiuant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lc^°^3'

chafteau de Groas., dont il fit vn prefent au Monaftere de S. Viélorian pour s’ac-quiter de certain vœu fait par le Roy D. Ramir fon pere. Aucuns efcriucnt que peu apres il recent vne grande route autour de Roda, où on dit que le Roy D. Alphonfo gardant toufiours cn fon cœur quelque

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ƒ 8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoim

colere,cle ce que Ie Roy d’Arragon poflc' doit le Royautne de Nauarre, donna ftquot; cretteiTscnt aide amp;nbsp;faneur aux Maures 3^ futcaufedeceftedeffaitcde Chrefticns.

Mais l’année luiuante cependant que 1«\ Roy D. Alphonfe ordonnoitlesaftairef dclanouucllc conquefte de Toledo^ que les Maures plus defunis que iamaiSjOS pouuans congnoiRre le malheur qui le* ’ pourfuiuoit, continuoyent à s’entrepilld^ à fufciternouucaux troublesentre cu^V D.Sancho Ramires, ne voulut demeure^ ■ oyCif de fon collée ny laiÜcr efçhapper Ö, belles amp;nbsp;fi opportunes oçcafions d’efiaf', gir lès terres, amp;nbsp;aduancer la puilTance de5 Chreftiens en Efpagne.il gaigna donc fut ces infidellcsvne bataille,pres d’vn lieu dit ; Piettra Pilida, print fur eux la ville d’At' | quedaSjSc eut derechef vne autre bataille ’ contre cefte gent Morefque, prez la cité ' de Tudelle : amp;nbsp;en troifiefme lieu les co ni' bâtit autour de Morella, lefquelles renco-tres adnindrent toutes heureuferaetpout les Chrcfticns.Et l’année fuiuantc voyant ïooj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit fait conqueftes notables au plat

pays, donna à fon fils ayfnç le Royaume de Sobrarue, amp;nbsp;Ribagorca,lè faifant npm-raer Roy : amp;nbsp;quelques temps aptes mou-

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de NdUdrre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;59

Tut la R oyne D.Felicie fa femijic,laquelle

f fut enterrée à S.lean de la Pena, amp;: conti-1086. nuanttoufiours contre les Maures l’an mil oôlâte amp;nbsp;neuf pres la ville de Môçô, tou-1089.

• tesfois auec grande difficulté, à caufc de la fortereflc du lieu, amp;nbsp;de l’obftinée defence de la garnifon. Çefte mefmc année furent par luy confirmés les priuileges de No-blefrejamp; totalle exemption à ceux du val dcRonçal, (tefmoignage qu’ils eftoyent toufioursvaillans,amp; hdellcs àjleurs Roys.) L’an 1091. il contraignit Abdcrramé,Roy 1091. Maure, de la cité de Huefea, de luy payer tributjdonnafecoursàfonçoufin D.Al-phonfe de Çaftille, és guerres qu’il faifoit és marche^ de Toledo, amp;nbsp;ay at fait deffein d’affieger auec le temps la cité de Saragof-fcjpource commença vnc fortereffe près la riuiere d’Ebro,à cinq lieues de Saragof-

« nbsp;nbsp;fe,qu’il nomma Caftellar : gaigna depuis rortieCu.

t fur les Maures Olalla, Almenara, Nauat#'“*quot;--peupla Liue, amp;nbsp;pour tenir enferré le Roy

quot; d’Huefca.j fortifia les Chafteaux deMar-ï cicllo, Loarre, amp;nbsp;Alquecar, aux marches t de la terre de Sobrarue, amp;nbsp;mit en fa puif-t lance tbut ce qui eft defpuis ce lieu., iuf-5 ques àMottaragon,prochaind’vne lieue ' d’Huefea. Parquoy le Roy Abderramen

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6 o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Hiß o ire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

fc voyant retrainft Sz prefle de jour jour,eut recours au Roy D. Alphonfc df i Caftille, offrant deiuy payerplusgran^î-tribut qu’il ne faifoit au Roy de NauarrC)lt; s’il le vouloir prendre en fa proteólion : ; quoy D. Alphonfc de Caftilleentendit)? comme ccluy qui eftoit prompt à s’agranquot; dir cn quelque façon que ce fut,tantpcüt l’ambition aux cœurs humains, que mcf me n’efpargnant fon coufin le Roy Do’’ Sanchodl luy auoit fouftraiôl la feigneurif de Guipufeoa, vnie de tout téps à la coæ ronne de Nauarre,amp; en auoit eftably CÓ' te amp;nbsp;gouuerneur en fon nom Don Lop” Dias,de Haro,Seigneur de Bifcaye. Ces façons defplcurent grandement au Roy\ D. Sancho Ramires,lequel a ccftecauft) ayant defpcché à la frotiere d’Alaua queh ques troupes de gens de guerre pour enquot; tretenir leCaftillans,alla au fiege de Hucf eanefolu de la prendre à quelque pris quc cefutdaluy tindrent compagnie fes en-fans,D.Pierre Roy de Sobrarue,amp; D. AIquot; ’ phonfeauecles forces de Nauarre amp;nbsp;Atquot;^ ragon:mais comme il procedaft encefiC' : gepar trop grande affcôtion,ilauintquc voulant recongnoiftre les endroits de h place plus foibleSjainfi qu’il la tournoyoit

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de NdUdrrc. 61

auec Tes capitaines,il fut attaint d’vne fielt ehe Morefque au deifuus de 1’aiflclle au if deifaut du harnois, ainfi qu’il haufîbit le J bras,pour monftrer à quelqu’vn qui eftoit », pres de luy,vn lieu qui luy fembloit pro-à nbsp;nbsp;nbsp;pre à faire fa batterie .Ce coup fut mortel, ra^n oeà^

(, nbsp;nbsp;nbsp;ce que Tentant D. Sancho, fe retira en fa

Y tente,difiimulant plus qu’il pouuoit fon j[ maheftant la/il fit promettre amp;nbsp;iurer à D. P nbsp;nbsp;Pierre,Sc D. Alphonfe fes enfans,qu’ils ne

ji partiroyent point de ce fiege, que la villa iC nbsp;nbsp;nbsp;ne fuft en leur puiflànce,amp; toft apres ren-

1» nbsp;nbsp;nbsp;dit l’amc,ainfi qu’on luy tiroit la ficchc de

Ÿ la playe.Il fut Prince magnanime amp;nbsp;guer-^ gt;c nbsp;nbsp;nbsp;lier,lequel acreut fes terres desxôqueftes

’gt; heureùfcment faiétes fur les Mauresnnais

il eut fes voifins Chreftiens peu fidelles, mefmes D. Alphonfe,Roy de Caftille,ay-p nbsp;nbsp;nbsp;malaluftice amp;: police-.cc fut par luy que la

i» ■ ville d’Eftella eut fon origine,qui eft de ce p. tempsvne des trois citezdcNauarrc, ôc c ‘ la deuziefmc en dignitê,il fit le plus ieune V defes enfans D.Ramir religieux del’or-P nbsp;nbsp;dre de S. Benoift, au monaftere de faindt

Ponce de T omeres, D. Ramires mourut

y nbsp;nbsp;l’an mil nouante amp;nbsp;quatre, en l’aage de 49.1094.

{ ans,regnai8.ans en Nauarre, Si 31. an Si

J 26,ioursenArragon,laiffant comme défit

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Ïïx nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

fus cft did trois enfans:fa mort futvnioöf de Dimenche, quatriefme de luin delà fuldideannée 1094. Sclccorps iufcjues^ Ia prinfe de la ville,fut porté au monafter^ de Montaragon, amp;nbsp;de là à S. lean de Pena.

TieD'an Pierre,!.iu Ncm^XVII. Roy (lis N‘W.trre,O' IlI.cC^rra^on.

io94.

a Ar Ic decâz de Don Sancho Raquot; mires, vint à la Couronne Dófl : Pierre feul de ce nom entre P5 RoysdeNauarrc3amp; i.entre ceux d’Arraquot; gon,l’an mil nouante quatre, ayant ja rc' gneenSobrarue amp;nbsp;Ribagorça neuf ans. A fon aduenement il iura de maintenir les LoixSr priüilcgcs du paysdl s’intitula Roy dePampelone,amp; d’Arragon, amp;nbsp;fuiuantla promefle faitte à fon pere il continua 1^ liege d’Huefca,lequel fut long amp;nbsp;difficill^ à caufe de la force du lieu, Sc de la rclîftan' cc des Maures lahabitâs,aydés parle Roy Almocabeu de SaragolTc, amp;nbsp;autres MaUquot; res,amp; aulTi d’aucuns Chreftiens, du noiU' bre defquels le Comte D. Garcia de Ca' bra, amp;nbsp;D, Gonçales vaflàux du Roy de Caftillejcftoyent.Ccux cy eftansvenus aü

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de Nau.xrre. 65

' fecours lt;l’Hucfca,aucc vne grade amp;nbsp;pui£-fantc armée l’an mil nonante fix,amp; cuidas faire Icuer le fiege , curent bataille aux champs dids Alcoras^auCc les Nauarrois, amp;nbsp;Arragonnois^qui la gaignerentj mettat à mort plus de trente mille Maures, amp;c le furplus en totale routtejamp;: fuitte:tcllemét que la ville deftituée du fecours efpcréjfe rendit au Roy D. Pierre de Nauarre Sc de Arragon. Icy font forgées les anciennes Ze nx««,

' armoiries d’Arragon, fur vne vifion que lesEfpaguols efcriuains difent cftrcappa-’X«»»«j

” nbsp;nbsp;rue à plufieurs Arragonnois,durant le cô-

bat : affauoir S. George à cheuab auec vn“^ Awgi».. efeu d’acier, auec croix de gueules, com-

' nbsp;nbsp;batant pour les Chreftiens : amp;nbsp;qu’aprçs la

'• deffaitte des Maures, furent trouucs qua-treteftes de Princes Maures fort remar-y quables, à ràifon dequoy, difent que le â nbsp;nbsp;Roy D. Pierre print pour armoiries d’Ar-^

ß nbsp;nbsp;ragon la croix rouge,en champ d’argent,

f auec quatre telles de Maures, de mcfme couleur aux quatres quarres de l’efeu. En.

y celle journée d’Alcoraz furent renom-

* nbsp;nbsp;més pour leur vertu amp;nbsp;prouclfe, Gallon

Ricl,louche de la famille,des Cornel s,E e-

' dcric Atrocillo, Lopez ,Eerencio de Lu-; nCjGomesde Lune,Eottun Maza,Simon i

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Ïj4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hift oir e

Aznar,Otcicia amp;nbsp;Sacha Pegna,chcuaIicrS Arragonnois. Huelca prinlè,laMolqu^ Maieur d’icelle fut a l’inftant dediée en E' glile cathédrale, amp;nbsp;le hege Epifcopal lacca transféré en icelle cité, ainh qu) auoit cfté autresfois. Dans la ville furent trouués des Chrefticns Muzarabes, quels auoyent vefeu durant la dominé' tion des Maures en icelle, toufiours en B' berté de leur religion, exerçans leurs ofß' ces dans le temple de S. Pierre. Le Ro/ Don Pierre doua magnifiquement ceft^ Eglife cathédrale d’Huefea, inuita grans priuileges les hommes de touttC’ pars à la venir peupler, amp;nbsp;fi habituer. L' Roy D. Pierre, du viuant de D. SancM fonpercjfutmarié àvnc Dame norame^ par aucuns Berthe, par autres Ygnes, lö' lienne, de maniéré qu’il cft incertain s'il eut vne feule femme,à qui ces deux noir-foyent attribués,ou bié s’il fut marié deu^ fois.Tanty a qu’il eut de (a. femme efpoU' fécjVn fils nommé comme luy, D.PicrrC) amp;nbsp;vnefillcjdiéte D.Ifabebl’vn Sz l’autre îcs enfans moururent auant le pere : l’en' fant D. Pierre neantmoins eftant mari^ auec D.Solin fille du Cid Ruis Dias.Qudi à l’autre fille du Cid, D. Eluira, elle eut d« foil

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deNauarre'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cj

fonnury D.Ramir SanchcSjfilsdüRoy D.Sancho Garcia,vn fils nommé D.Gar-f cia Ramires, lequel dcfpuis vint a la Cou-rönne de Nauarre,amp; vnc autre fils appelle lé D. Sancho Ramires, qui fut Seigneur ’i^ de Dcgna Corrada,amp; vne fille, D. Eluira (1^ Ranaircs, laquelle fut mariée en Caftillc, ’i' auec D. Rodrigo Gomes, fils du Comte î' D. Gomes de Candcfpina , amp;nbsp;Garmas. li' Par ces alliances, cftant la maifon de Na-6' uarre amp;nbsp;d’Arragon fauorablc au Cid Ruis i)ias,qui poffedoit Vallance, il fut fouuét aydé 8e fccouru contre les Maures, d'hô-mes amp;nbsp;d’argent,par les Prince d’icelle. Or

/ apres la prinfe d’Huefea, le Roy D. Pierre b* lailTant dans icelle en garnifon D. Fortun ifî Garces de Biel,8e D.Ferris de Licaua, 82

D. Pierre de Vergas, alFallit 8e print vn “i! chafteaU tref-fort, pres de Beloa, appelle i'i^ Calafanzo, 8e eulïcnt fait luy ôe les autres ïi® Princes Chreftiens plus grans effeds, s’il y eut eu plus de fidelité 8e de bonne intel-ligence entre eux,voire plus de zclle,8e de ■C) bonne religion,mais chacun tafehant d’a-grâdir fa maifon, 8c pour ce faire fe dônâs (1' les vns aux autres pluficurs deftourbiersj i^ 8e cmpefchemensjîa force des Maures ac-crcutjpat l’vnion qu’ils auoyêt faide d’Ef-- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g ;

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66 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi flairé

pagne amp;nbsp;d’Afrique.C’cfloit au temps cjd plus bruyoyentlcs armes d’Orient, Si 4“' tous les Ptinees,Seigneurs Gentils-hO' mes guerriers de France, Allemagne, Iw’ lie, Angleterre,voire mefme d’Elpagn^ brufloyent du defir de faire ce voyagé oubliant leurs pays, affaires, familles maifonsjpour s’acheminera cefteeniff prirc.Parqüoy cc neft de mcrueillcsgt; flat des Maures prefquc aterré en Occ* dent,par leurs feditions amp;nbsp;partialités,ayâ' trouué l’appuy des Miralmumins d’Atf*' que en temps que chacun couroit alaco' quelle de Lcuant, fut reliably amp;nbsp;remis W* par les Almorauides.

■ Ce fut de ce temps que les Seigneurs (irtyés ÂH^culiers, ou laiz,commencèrent àiouyrf“^^

propriété, s’acomoder des reuenus E“-' clcfialliqucs,dcs difmes par toutte lEuf*’' pe,ayant le Pape Vrbain expédié fesbiJ' les aux Princes amp;nbsp;potentats Chreftien^ confirmatiues de celles du Pape Gregoir*^ vij. donnés a fainél lean de Latran, 1’^'' ïoy^.dont les Nobles de la Gaulle Nau^^ re feurent bien faire leur profit.’!'outes permilfions,amp; facultés de iouyr des bic”^ qu’ils appellent fpirituck de l’Eglife gt;nbsp;°' , élroyoit le PapCz pour donner courage

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;éy

aux hommes de faire la guerre aux infi-dellcs.

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En ce temps,le pays de Nauarre .eftoit gaftéparvne multitude de fauterclles chenilles, dontlesNauarrois eurent re- C' Cours au faind Pere, luy faifans entendre leurs calamités : Le Pape, par l’aduis des Cardinaux, enuoya vn Euefque.d’Oftia, nommé Gregoire, lequel les aduertit que cela aduenoit pour leurs pechez, poflibls quel’Euefque de Pampelone,D.Pierre de Roda, ni autres leurs pafteurs ne leur en auoycnt rien dit, ou bien ne lesauoyenc feeu perfuader que telle fut la caufe de ce chaftimrnt.CcllEuefquc d’Oftiafut creuj amp;nbsp;partant quelque amendement aduint entre les peuples de Nauarre : à raifon de-quoy le fléau des fauterclles, amp;: chenilles cefla. Pour cela ce Gregoire d’Oftia fut cftuné Saind,amp;: cftaujourdhuy lepatronfi,a proteéf euv desvigneS;. fruits de la ter- nbsp;nbsp;nbsp;det

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re a l’encontre des chenilles, ßrfemblab le ^£,7 vermine,en Efpagne. Difciplediceluy futNjw^nf.

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faind Dominique,did delà Calcada, lequel fe tint long temps és terres voifincs dcNauarrC;à quatre lieues deNagera, recueillant les pclerins eftrangcrs,qui de di-uers endroits de l’Europe alloy ent vifiter

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HOI.

' Hifloirè le fepulchrc de fainôl lacques. Ce S. Gr^' goire mourut depuis a Logrogno,amp; enfcucly a la Berneça en Nauarre.En me temps fut inftitué l’ordre de CiftcaU’^ au diocefe de Chalon en Bourgongnef^ vn certain perfonnage nommé Robef' Cependant le Roy D. Pierre ne ceifoit^' faire guerre contre les infidelles de lof voifinage, ôc fur eux auoit pris le lieu Pertufa. Dcfpuis il fe mit au liege de la cit' de Barbafto, laquelle apres grans effets tant des alïiegeans que des alîiegés,!uyf' randue,enfcmblcle chafteau de Vililla; autres forterclfes de cefte contrée ranifl' cent vn.Il rendit incontinent a cefte fon liege Epifcopal, comme elle auoitf^'^ autres fois,amp; en fut lors Euefquc D.Po^’' ce, qui l’eftoit de Rode,

Ordre des Temples.

Ce fut en ce temps que la cheualiere temple de Hierulalem fut ptemicrenuf inftituéepar vn'ccrtain Hugues de Pag^' nis. amp;: Geoffroy de fainôl Adelman,vouP a tenir le chemin afleurés, depuis le de laffa (loppc anciennement) iufquesa“ temple,dcfpuis meflans la cheualiere aüC^ les règles monacales, ils conftituerent v)' ordre approuué par les Papes, parfü^’ ceflion de temps, acumulcrent fi grand‘s-'

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deNauari,' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6f)

richcflcs par tourte la chrefticntc, que les Roys, amp;nbsp;les Papes mefine leur en portèrent enuic, dura leur ordre l’clpacc de deux cens ans : de la defpouillc defquels pluficurs s’acommoderent. Ces tcmplierSyj^^^^quot; furent la fource de tous les ordres militai- tQM Its «r-res qui font defpuis venus en la Chreftiê-“^''“^'^quot;'*'' té.Cc RoyD.Pierre,amp; fesenfansj furent enfeuelis a laind lean delà Pena^ dernier des Roys qui y fopt enterrés enfemblc fes enfans,apres auoir régné tant en Nauarre qu’en Arragon dix ans amp;nbsp;trois mois.

Dt Don^lphonfèjJCVIll.Rqy de t^Iatictrre IIII.d’i^rrit^oHiEmpereur des E^agnes, ßtrnomme lebatatUttnt.

Royaumes Chreftiens d’Efpagne furent ioints comme envn corps, l’an mil cent huit parlafuccclfion de Leon, Caftillc, Tolède, amp;: autres co nqueft es efehues aD.Vr-raca,femme de D. Alphonfe, Roy de Nauarre amp;nbsp;d’Arragon. Or entra le Roy Don Alphonfe de Nauarre en Caftille, cftant en armes, menant auec luy fa femme D. Vrraca, mais il ne luy fut befoin d’vfer de forces,car tous luy furet obeilTans, villes.

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70 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

fortereïTes amp;nbsp;grans Seigneurs du pay^) lefquels il regit amp;nbsp;gouucrna en toutt^ douceur,humaniré,amp; bonne iuftice, il forte guerre aux Maures qui confinoycnt fur les marches de fon Royaume d’Arra' gon. Il fut furnommé le bataillant,a rai' fon des faits d’armes y amp;nbsp;batailles ou il

1' trouua durant fon regncraifermans'lcs hi' ftoricns qu’il fut neuf fois en bataillera* gée,amp; emporta la vióföire en tourtes, excepté ésdeux dernieres batailles qu’il eut prez de Fraga. Des qu’il eut le pied'en Camille,il commençaàpenferacequi pour-roit adueni'r, fi fa femme venoit a mourif fans enfans de luy,partant mit és pficipal-les places, Sr villes fortes de ce RoyaumC; des gouuerneurs amp;nbsp;capitaines de Ces de Nauarre d’Arragon, /affin que s’il C' ftoit befoin de quiter fes Royaumes, il s’e , peut deiâifir aueefon honneur amp;nbsp;aduan-n' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cognoiflbit aulfi fa femme Vrracî

J»co«rÏ4»u fuperbejngrattejegere, amp;:aflezpcuhon' f^trbt (i;- neRc 4e fa perionne,partant comme bid’ ’ aduiféjil fe munilfoit pour tous eueneméJ que le temps pouuoit amencr.Cefte femme fur legere occafion,conccut vne haine tref-maiigne cotre le Côte D. Pierre An-furesgt; Seigneur de vaillcdoJit, quil’auoit

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de Nâuarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;71

- nourrie, amp;nbsp;luy auoit gardé fes Eftats apres oiort du Roy fon pere,feulement pour-ce qu’es lettres qu’il auoit efcrittes au Roy ion mary, amp;nbsp;à elle, les aduertiflant qu’ils vinflent prendre polfelïion de leur hcrita-gedlauoit intitulé fon mary Roy deCa-ßiilcjpour cefte caufe elle entreprit de luy öfter fa terre de Vaillcdolit,amp; autres bics, maisleRoylereftablit en iceux incontinent : amp;nbsp;affin qu’il fut plus afleuré contre la rage de cefte femelle, il l’cnuoya en Ar-ragon,aucc D.Elo fa femme, leur donnât en gouuerncmentlc ieune Conte d’Vrgel fon nepqçu.

La premiere expedition qu’il fit contre les Maures, fut enuiron l’an ino.fur fes frontières de fes pays d’Arragon amp;Na-uarre, ou U fut aflifté par pluficurs Sei- ; gneurs François defireux d’aquerir honneur amp;nbsp;renommée. Difeourant le long du cours d’Ebro,il print Tihaufte, Borja,Ma-gallon, amp;nbsp;autres places de ces marches: tellement que l'heureux fuccés qu’il eut en cefte entreprife, luy donna courage d’ef-feôluercequcfes predecefleurs Roys de Nauarre auoyent de.long temps dçfigné»-fçauoir eft de prefler, amp;nbsp;d’aftaillir la cité de Sarragofle par tous moyens,,pour la re-

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Hifi oire

âuire a fon obciflancc : laquelle comme? faifoit femblant d’affîegcr, commençant’ donner le gaft,amp; fe faifir des lieux propte’ enuiron icelle,le Roy Abucalem luy vif' prefenter la bataille,acompagné de graf' de puiflance, laquelle fe dcfmela pres Vâlticrra, ou fut ce Maure vaincu,amp; tu’ fur le champ. A la faneur de cefte viótoit' le Roy D. Âlphonfe print Morella, amp;: t^' folut d’affieger plus eftroidcment la cil’ de Sarragofle ; parquoy il mit en premie* lieu dans le fort du Caftclar vne grolf forte garnifon de viels foldats, appelle pour lors en Efpagnc Almogarabcs,gef* continuellemét entretenus alafoldcde* frontières des Maures. C* ’ nbsp;nbsp;nbsp;liege fut long amp;nbsp;périlleux : car les Maure*

sit^eie sar deffcndircnt celle cité, grande, peuplée,^

bien munie,courageufement. En ce lieg* fe trouuerent plufieurs Seigneurs Fraf' çois,amp;autres defqucls furent Gafton.SO' gneur de Bear, le Comte de Commige*' amp;nbsp;Rotron Comte de Perche par lequcll’ ville deTudcllCjfituée fur Ebro,entre Sat' TMefri. ragolTe, Sz Calaorra, fut prinfe d’emblée' fi far h Le Roy D. Alphonfe pour rémunérer le TmfcJ nbsp;nbsp;Comte de Perche d vne prinfe de fi graf'

de eonfequcnce, pour le liege ou il cftotej

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deN^tftarre'^

luy donna ceftc place j laquelle defpuis demeura iointe au Royaume de Nauarrc.

Pendant que le ficgefc continuoit, fe tiouuant le Roy D. Alphonfe en la Cité de Barbaftro, vint en fa court le Comte Bcrtrâd de Touloufe,fils du Comte Ray-môd^Sc de D.Eluira fille baftarde du def-, fiintRoy Alphonfe vj. Ce icunePrince cftoit depoffedéjpar le Côte de Poiôliers, de touttes fes terres,a raifon dequoy eftat bien receu amp;nbsp;honnoré par le Roy,ôc auflî pour cftre par luy aydé au recouurcment defesbiensjilfe fitvaflald’iceluy le reco-gnoilfant pour fon Seigneur fouuerain, de tout ce qu’il pofledoit nbsp;nbsp;poffederoit

(felôleshiftoires Efpagnoles) qui futen-uironl’an iii6.Neantmoins cclaneprofi- iii6. ta de rien au Comte Bcrtrâd:car les guerres continuelles que le Roy eut contre les Maures, ne luy donnèrent loifir d’entendre aux affaires de Touloufcfioint que le Comte Guillaume de Poiélicrs eftoit

amy du Roy, amp;: vint luy mefme en per-1» nbsp;nbsp;fonne a la guerre contre les Maures d’Ef-

il' pagne, amp;nbsp;notamment au fiege de Sarra-l* gofre,aucc les Comtes de Cominges ; amp;nbsp;1» nbsp;nbsp;de Bigorre.Enuiron l’an mil cent dix-huit in8,

P' futprinfe parles François la place de Al-

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74 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hipoire

mudebar,forte amp;nbsp;bien munie, qui donn« p/f A^/fj grand cifroy aux Maures circonuoifins, fMnp«. leur fit abandonnerplufieurs places, Iî$

aflîcgezdc Sarragofle commençans à deffier de pouuoir garder long tempslcuf cité employèrent tous leurs deniers, cre' dits, amp;nbsp;moyens, prians, amp;nbsp;folicitansk^ Maures voifins Joingtains delcs’fecoU' rir en leur extreme befoin. Parquoy leuf futenuoyévn Capitaine appelle Tenin, auec gens amp;viurcs, pour mettre dans b ville,il fut rencontre,mis en routte, amp;nbsp;dc' nalifé prez de Doraca, par le Roy D. AP phonfe, amp;nbsp;le Comte de Poiûiers lequel félon Curite, autheur Arragonnois, s'! trouua auec''fix cens cheualiers. Laprîb de celle grande ville futen Deccmbrcmil , cent dix-huit, en laquelle ellant entré b .

Vnji ie Roy D. Alphonfe, il fe logea dans le P3' s-MTd^oyîf, lais des Roys Maures,appclléAçudapre^ laportede Toledo, puisfcmiftaordoU' ner de l’Ellat d'icclle,pour en faire fa capP talie ville. On trouuâ en SarragolTe plU' fieurs Chrclliens,appeliez Muzarabcs,qiif vîuoycnt la entre fes Arabes, en alTés de liberté dcleur religio,laquelle ils excf' çoyentau temple appcilé Nollre Daiti^ ( del Pilar,édifice fort ancien. Ces chob^

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deNauarrs»

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ftinfi exécutées, on fit mettre le fiege devant la ville de Taraffonne, laquelle ne fit pas grande refiftancc.Elle auoit efté aupa-rauantdùla Couronne deNauarre, demeura par cefte dernière conquefte , en celle d’Arragon; Puis inftitua vn ordre de Cheualiers, à l’imitation des Templiers de Hieru{alem,qui s’appcllade faint Sau-ueublcur alfignant rentes rèuenus, affin orJr« Jts qu’ils s'employaffent de meilleur courage

à extirper, par armes, les Infidclles de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;““

terre d’Efpagnc,ce qu’il auoit propofé Si fut l’an mil cent vingt. '

Voyant le Roy que fa femme D. Vrra- ® cacftoit impudique : la ht referrer en la fortereffe de Caftelar,prez la ville de Sar-

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rago(fe,d’où elle effayapar tous moyens d’euader ; ce qu’elle fit, eftant oyAec pat aucuns Seigneurs de Caftille,mal contas, aucc Icfquels elle fe retira en fes Royaumes,là ou elle print cou feil de faire diuor-ced’auec fon mary, prenant occafion fur-ce qu’elle auoit cftè mariée outre fon gré, amp;nbsp;par contrainte,Se auffr qu elle eftoit fa i coufinc remuée de germain, ne pounans

p ton mariage elf re tans oilpente de t’bglite Romainedes grans Seigneurs Ôc Eftats de c Caftille confiderans les grans troubles, SC

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. Hißoire mifcpes qui dcuoyent aduenir, ficcde^ fcing eftoit effedué contre le Roy D« phonfcjils n y voulurent confentir, 315’ prindrent en toutte reucrencc leur Roy' nc,amp; la ramenèrent en Arragon, au M fon mary, lequel diflimula les iniures !ƒ cues d’cllc,amp; la recent en grace : mais cOquot; me elle continuaft en fes meurs def-ho5' neftesj amp;nbsp;oubliaft de plus en plus fon h off neur, lcRoylachafla de fa compagnie’ jamais J fans fc foncier beaucoup dugo** uernement ou adminiftration du Royu'^' mcdeCaftille.

Haut pour certain fut le courage de^quot; Roy,amp; monftra bien qu’il faifoit plus ftat de la vcrtu,amp;: de fon honneurjque biens mondains, fe dcflàififlànt de fi a*”' pies iurifdiâions que celles de Cafti''* Leon,Tolede,amp; autres,que luy auoit îf porté D.Vrracadaquellccftant remife^*^ fes p^s,fe plaignit de ce que plufieurs tcrefics luy cftoyent encores retenues, mandant aduis amp;nbsp;aide pour les rccouur^f' Celles qui efloyent gardées par capif^ nes,amp; gouyerneurs Caftillans, luy fure5’ rendues fans attendre le mandemant Roy.EntrcautresD.Pedro Atifurcsjj'J' continent apres la reftitution, par luy 1^'

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DeNa,Harre. 87 âes dcquelques places, s’en vint trouucr le Roy, qui eftoit en Caftellaz amp;nbsp;compa- n. Ptdn roilTant dcuant luy, monté fur vn cheual blanc,amp; vcftu d’efcarlate,mit pied a terre, amp;nbsp;tenant vn licol en fa main, luy dit qu’il auoit fait enuers fa Roync amp;nbsp;Prinecffe naturelle, deuoir d’vn fidellc vaifal, néant-moins qu’ayant failly enuers le Roy auquel il auoit iuréjhommagc fidcllité, il luy aportoit la main,amp; la bouche, inftru-ments du ferment qu’il luy auoit faidjafin que d’icelles,amp; dc tout fon corps, fut fait ce qu’il plairoit à fa Majcfté commander.

Le Roy D.Alplionfc,toufiours fcmbla-ble à foy mefme,quoy qu’il fut ennuyé de la reddition de fes fortercnes,luy pardonna,acquicfcant au confeil èc remonftran-ces des fagcs,qui louèrent fort la fidellité, „ned» Rsy amp;rondeur dc ce cheualier,laquelle deuoit D.At!gt;hlt;»f fcruir d’exemple à la pofterité:parquoy iK'* fut renuoyé auec honneur en Caftiîle.

Dc la en auant D. Vrraca ne fit aucune

chofe dc bon : elle obtint fon diuorcc pat l’authorité du Pape Pafcal. Lorsfevoyat fans bride, elle fc desborda eftrangemenn Elle eut def-honnefte conuerfation aucc le Comte D. Gomes dc Candelpina, amp;: d’ieeluy engendra à la defrobéc vn fils

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78 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-Htfloirè

nommé à ceftc caufe D. Fcrnad HurtaS® àattidos. ou le defrobé duquel eft deflèndu la mille des Hurtados , illuftrc maifon Efpagne.il eft certain que le Comte Gomesjicn bref temps eut l’entier gouu^' nement du RQyaumc,amp;: dilpofa des afta^' res d’iccluyjtât delà guerre que de lapai*'? à fon plaiftr Se volonté, il y eut auflî Hol’ Pedro de Lara qui finfinûaaufli en la boi^ ne grace de la Royne^Se fut en peu de tép’ de fes plus agréables mignons , dont Comte Gomes eftoit fort ialoux. La vi® dilfoluc de D.Vtraca,eftoit tellement cO' gnucdctouSjamp;partout, que le Roy Do’' ) Alphoalemeu deiuftedeldain, fe refolu’ , ,, d’entrer en Caftille, auec grande armé«) Kogt;D.A/-init aurcu amp;nbsp;a relpcc tout ce qu’il reir ƒ’’O”/« l controit.

Contre luy fe mirent aux champs deux amoureux de la Royne D. Gomo^? Sz D. Pedro auec les forces de Caftille, Leon,Se ayans rencontré l’armée duRopi compoféede Nauarrois Arragonnoi$) vaindrent aux mains,prez de Caudefpina? nongueresloingdc Sepulueda. D. Pedr® qui conduifoit iauantgarde, fut des pr^' miers chat gé,St: premiers à fuinfe retirant à Burgos^oài eftoit la Royne, portât nou'

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deNaiitiirrel

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uelles de la routte j qu’il n auoit pas cu loi-fir devoir. L’armée de Caftillc fut deffait-te,amp; mife en routtejplüficurs bons cheua-licrs tués,amp; autres prins, notamment D. Gomcs5Comte de Candcfpina, aucc vn ficn frerejappellé D. Diagomes y moururent fur le champ. Grade fut la vertu d’vn de la maifon d’Olea,qui pottoit l’eftandart du Comtes Gomes, lequel eftant mis bas defon cheuahayant les deux mains coup- _ pées,retint l’eftandart ferré entre fesbras, tant qu’il eut l’cfprit, criant a haute voix, lt;l’o Olca, Olca. Apres cefte viâioirCjlcRoy

0' D. Alphonfe pafla iufqucs a Leon, par le 91* territoire de Campes, faifant cruel degaft

amp; malTacre par ou fon armée paffbit, à

;C) l’endroit des partifans de D. Pedro. Et pource que les deniers defailloyent, les loldats s abandonnans au pillage,commi-

!eS rent infinis brigadages amp;nbsp;lacrilegcs. Ayât eS) le Roy D. Alphonfe pénétré iufqucs en

Galice,auec le mefme defordreda noblcf-fcdeces contrées aflembla ce qui eftoit jj, propre à porter armes, ôc vint au deuant de ce furieux ennemy, menant en l’armée (0 le ieuncD, Alphonfe Rayrnond,fils deD*

NrràGa,amp; de fon premier maryjlc Comte jii Raymond de Bourgongne. Et derechef

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8 o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

D.Alphonfe bataille prcz d’vJ' beu appelle Carrora de Augnas, entre 1«^ Leenois, in' villes de Leon, amp;nbsp;Aftorga, ou les Nauaf' Caiiegiis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Arragonnois curét encor du niei^'

leur J amp;nbsp;fut prins prifonnier D, Pedro TrauaSj D. Alphonfe Raymond fc faUü^ en Portugal. LeRoy deNauarre rameï’^ fon armée viftorieufe, en vn lieu appelle Nençon ou il enferra la Royne puis tourna en fes pays, auec grande quanti» . * ;deprifonniers,amp;debutin.

La Royne deliuréed’vn fi grand daö' get, ne laiflà pourtât de fe donner du bo'' _ nbsp;nbsp;nbsp;P temps,auec fon mignon D. Pedro de

iZiîl‘Z°y radequel faifant le Roy, amp;nbsp;paffant outf* rgt;e m C'a- iuïqucs a cxtrcmc tirânie, irrita les cocu’^' de la nobleïTe, en forte que plufieurs plus grans confpirerent d’abandonner^’ Royne, appeilcr au gouucrnement Royaume D.Alphonfe Raymôd fonÖ^ Sc malgré la Royne fa mcre,amp; fon aino”' rcux,reft3blirét Roy de Caftillc, ôc Leo® l’an ii22.ayant régné le Roy D. AlphoH^ de Nauarre en ces Royaumes prez quatorze ans , en perpétuels troubles grans tourmens.

Enfin D. Alphonfe Raymond fa mere Vrraca das la Tour de Lcomo^'

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de Tranar te. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8t

parl’entrcmife des gras Seigneurs, la paix ƒ!) fut' faiâc à telle condition, qu’elle fe dc-porteroit de tout gouuernemcnt amp;nbsp;*na-nicment d’affaires, amp;nbsp;fe contenteroit d’v-il' nepenfion conuenablc à fa dignité. Quât a Don Pedro de Lara gt;nbsp;fon mignon apres tigt; auoir longuement tournoyé ça amp;nbsp;la en 0^ fuyant en fin fe retira a Barcclonei P iK L’an mil cerit vingt cinq le Roy D. Al-ƒ phonfe de Nauarre dit le combatant mc-na vne armée contre les Maures de Valance, dont il courut amp;nbsp;fouragealc pays, Ji' puis ccluy de Grenade, amp;nbsp;apres tournant 0^ par Cordoue, ainfi qu’il s’aprcftoic pour ƒ î’afliegcr,füt empefehé par vne armée fur* tf* uenante des Maures. Almoradides-, auf-lit*' quels il liura la bataille, Scies desfit. Ncât-moins ne lay femblant bon de s’arefter • 1’ pour lors à ce fiege s’en retourna chargé J'' de proye,de tourtes fortes..

îl^ 11 mena au voyage de Catteloghe l’in-7Ö' fani D.Garcia,fils 8c heritier de D. Ramir* Sanches, auquel àppartenoit de droit la fucceflion du Royaurrie de Nauarre, pour

J' eftre iffu de ligne direde Sc legitime du Roy D.Sancho Garcia fon ayeul.Ceieu-VIAJ htri-ne Prince fut laiffé par fon perc mourant,“quot; en gouuernemcnt a D.Sol,veufue de l’in-* dtHaiMnt / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F

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fant D.Pcdrojfa tante maternelle,fille Cid Ruys Dias,par laquelle il fut ftounl en fa première ieunefle, eri toutte vertu J fainéleté, èc Vappelloit on Seigneur Monçon.Apres celle expedition, le peupla le nouucau bourg de Pariipclofl® qu’il auoit fait conftruire prez raneicnl'' ville,qui s’appelloit de ce temps la Iruö^ c ell a dire bonne ville : y mit des hât*' tans François, prins d’entre les genslt;^* guerre qui l’auoycnt ferui contre les W res, Icfquels il voulut rémunérer de Id*’’ bons feruiccSjCn les logeant en celle no“ nelle creue, leur donnant les priùilegcs^ exemptions de la ville de laça rondoquot;' qu’ils elloyent venuz de Cahors Q3.ercy.

Trift it ßayoniit.

Ce fut enuiron ec temps que le Roy o Alphonfc de Nauarre, eut quelques‘i“ batsaüec les habitans des Pyrenees, o’ collé de France, au Duché de Guyeno“' que ie conicélurc ellre, que fauorifant“’ Comte de Touloufe, amp;nbsp;de S. Gille,Ü guerre au Comte de Poitiers qui detenoquot; les terres dudit Comte de Touloufe, Ü/ fiegea la ville de Bay one, laquelle il pdi^ Durant ce fiege,il fit fon tcllament, Ü naàl’Eglife de Pampelone, au moP“

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;83

ftcrcdeLeyrc,lavillcamp; chaftcau d’Eftcl-^^jaucc tous lès droits,proffits, amp;nbsp;cmolu-^cns d’iccllcjfit aufli plufiçurs laigS3amp; dós dc grande cohfequencc : mals Ic plus important detous,futccluy qu il fit aux religieux du Sepulchre, amp;nbsp;a l’ordre des chc-uiliers templiers, amp;celuy des hofpitalicrs dc Hierufalem, de tous fes Royaumes de NauarrcjSó d’Arragon,amp; outre-plus de ce W4OTe»« quil pourroit conquclter de la enauant j„ d. fur les Maures,ordonnât particuliercmet, AZ/bj»/« que (es armes, amp;nbsp;fon chcualfuflcntcn-^^j'^*' uoyés aux cheualiers du Temple. Toutes CCS ordonnances fit ce Roy', par la hayne qu’il portoit a ceux de fon fang, fe voyant vicl,amp; fans aucuns heritiers engendrés dc fon corps,mais il y en eut peu d’executé, à caufç du grand trouble,amp; detrimet que cela euft peu porter à l’Èftat des Chrcftiés d’Efpagnc.Si eft-eeque fon teftament fut fût aucc touttes les folcnnités,6c corobo-tc par les peines, Sc commiâtations qui cftoyçnt en vfage en ces ficelés là. Eftant de retour en les Royaumes, il crigea vn ficgc,6c court particuliere aux habitâns dc la ville de CalatMub, leur odroyant plu-ficurspriuilcges, Ôcirununités, iufqucs à ordonner que les reuenus Eeelefiaftiques

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g 4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ht flaire

fuflcnt patrimoniaùx,afin que les habitai amp;nbsp;naturels feuls , enpeuflènt iouyr. A« camm'enccment de l’année mil cent trét^ trois ce Roy fit vnc affcmblée des Euel' qncs,amp; grans Seigneurs de fes pays à Sâ-ragofle pour délibérer de la guerre contre les Mauresda fut décrété de laguerre coæ tre les Maures,vfurpateurs des terres d’Ef pagneA quant amp;nbsp;quant fut doïiné ordre à tout ce qui cftoit necefiàire pourvue ft grande entreprife Ayant délibéré dextet' miner de tout point les Maures J1 comen' ça au dcçad’Ebro d’affaillir ceux dcLcri' da, amp;nbsp;Fraga, fur 1 cfquels il print par com' pofition la ville de Mequinenciadors forte a merueilles,amp;: ayât fait les Maures leur plein pouuoir de fe deffendrc.De la il vint deuant Fraga ville munie,amp; naturcllcmét forte,afize lùr la riuicre dcCincadaquelle il commença de ferrer de preZj enuiron le moys d’A ouftjinais l’hyuer furuenât, il fut contraint dcleuerlefiege, amp;nbsp;rompre fon camp,auec bonne volonté d’y retourner fur le printemps,ce qu’il fit,des le moys de ^^34’ nbsp;nbsp;Feuricr mil cent trente quatre.Or fi la pla

ce eftoit forte auparauant, les Maures y auoycnt tellement befongné, durant leur relâche de l’hiucr, qu'ils i’auoycnt rendue

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de 'N au Arre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8 ƒ

încxpugnablc.L’ayâtlcRoy D. Alphon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

I« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe afliegée amp;e. efTayé cn touttes les façons

poflïblcs à luy fut contraint en fin de Ic-üervneauticsfoislefiegededeuant cefte

V place, cognoiflànt quelle eftoit imprena-r« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dIc.Ainfi qu’il fe retiroit, les afliegés prer

y nbsp;nbsp;nbsp;Dans courage,tât de la rctraidc des Chre-

ƒ- ftiens , que de quelque fccours qu’ils a-üoyenteuducoüéde Lerida, feiefterent il nbsp;nbsp;nbsp;aux champs,amp;donnèrent fur la queue de

y nbsp;nbsp;nbsp;l’armée Nauarroife, laquelle ils contrai-

r nbsp;nbsp;nbsp;gnirent d’arrefterjSt tourner vifage, pour

y nbsp;nbsp;combatre.Laaduintau Roy D.Alphonfc

r nbsp;nbsp;nbsp;d’eftre vaincu,chofe du tout nouuelle, amp;

r- nbsp;nbsp;nbsp;dure a luy,qui auoit par tout battu fes en-

jf nbsp;nbsp;nbsp;nemis, deipuis qu’il auoit commandé aux

it nbsp;nbsp;nbsp;armées. Partant fe retira extrêmement in-

’t digne,amp; confus, perdu en cefte iour-[c nbsp;nbsp;nbsp;née grand nombre de Chrefticns,amp; entre

I« autres quantité de vaillans chcualiers j( grans Seigneurs de Nauarre amp;nbsp;Arragon. ji Les Maures enorguellis de cefte viôloire,

amp; de ce qu’ils auoycnt chafle le Roy hors c leurs limites, entreret aux terres d’iceluy, mettant a feu amp;nbsp;a fang tout ce qu’ils ne y pouuoyent amener,amp;: paruindrét iufques

a Mouçon ; dequoy dépité le Roy fe mit t en vn malheur indigne d’vn fi grand Si

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86 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jfißoire

fagc capitaine qu’il s’cftoic toufîoursmon* ftrc :mais on court pour néant contre volonté de Dieu. Éftant fes forces difli' pécs, amp;nbsp;chacun retiré en fa maifon, apreJ laroutte qu’ils auoyct rcceuc, il rapcla les plus prochains » amp;nbsp;fans atendre qu'ils fuf-fent arriués en nombre conuenablc, pouf acompagner fa perfonnc,fc mit tout vieil amp;nbsp;caflé qu’il cftoit,auec quatre cens honi', mes^de cheual feulement,à la pourfuite de ces Maures,qui emmenoy et grade proye de tourtes fortes de biés, amp;nbsp;innumcrablcs prifonniers Chreftiens : les ayant attains pres de leur fort de Fraga,il s’apperceut de fa faute, amp;nbsp;fe cuida retirer, mais il n’eftoit plus temps:car les Maures s’eftans alfcZ aperceu du petit nobre qui les auoit pour-fuiuisjfe retournèrent contre eux, amp;nbsp;ayäs cftandu leurs bandes par aflez grand circuit , enuironnerent le Roy, ôc là trouppc MitfJu qu’ils mirent prefquc tourte au tranchant x«gt;D.x/-dcrcfpéc, entre autres le Roy y fut tué:

cela aduint au moys de Scptcmbrc,dc l’an 1134. mil cent trente quatre. T elle fut la fin du

Roy D.Alphonfe le bataillant, excellant Prince,amp; heureux, files calamités dome-ftiqucs,la haynç des ficns,amp; iâ trop grande iupcrftition n’euÛcnt miné, amp;nbsp;aifoibli

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'Nau^rre.

la vigueur defon clpritj qui luy faillit du tout cnfcs derniers iours.On dit que fon corps fut rccueilly, amp;nbsp;cnfcucly au Mona-ftere de Icfu de Nazareth, de Montarago: toutesfois plufieurs eftiment qu’il ne fc trouuc point, s’eftant perdu criccftcdef-faitte efearte de fes gens, comme il eft ad-uenu a autres gras Princes, cn femblablcs rencontres. Le bruit courut entre le peuple,qu'il s’eftoit ûuué de la mcftéc,amp; que fc voyant pour la deuzicfmc fois vaincu, chofe non acouftuméc à luy ,11 en print fî grand crcuccœur,qu’il ne s’ofa plus montrer à fes fubicts,mais s’cn alla en Hierulà-Icm d’ou il ne reuint plus. Il auoit régné l’cfpace d’enuiron de trente ans. A fon dc-eczdes Eftats de Nauarre amp;nbsp;d’Arragon fc trouucrcnt en grande perplexité, tant a çaufe que Icurdcffunt Roy riclaiffoit aucun fucccflcur dired de luy, que pour rai-fon aufsi du dcfcfpcré teftamet qu’il auoit fait,les dificqltcz furent acrcucs par les partialitez des Seigneurs qui ne fc pou-uoyent accorder cn l’clcdion d’vn nouveau Koy.

Pendant qu’ils débattent entre eux, le Roy D. Alphonfc Raymond de Caftillc eftantaduerty dudcccz de fonbeau père,,

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88 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

rcucilla, par l’aduis, amp;nbsp;folicïtation de Gonfeillcrs, fes viels droits,, amp;nbsp;pretendan' queles Eftats dc Nauarre amp;nbsp;Arragon 1»^ appartenoÿent,, comme arriéré fils eftoit de D.Sancho le grand, qui fut M dc Nauarre, amp;nbsp;Comte d’Arragon? moyen de s’emparer des terres de la riu*^' rc d’Oija de Villaroda, Grau on, Nage** Imgrogno,Arncdo,Bigucrra,amp;plufieu'’ autres places, iufques à Calaorra, qui l'*' rent lors retranchées du corps de Naua*' re, tellement que la iurifdidion de Royaume fut bornée du cofté de Caft*^ le,par le Fleuue Ebro,courat le pays 3’A laua,amp; print la ville de Maragnon, Sr a**' tres forts mettât tellet erreur aux Nau«*' roisjßc Arragônois quen eut efté la craiO' te qu’ils auoyent de perdre leurs exemf tions amp;priuileges,amp; recepuoir.quelq**' mauuais traittement du Roy D. Alpbofl'® ils fc fuflent volontiers rendus tous a lu)' Apres auoir bien rauagé, il fut admond^^ de n’oublier l’expiation de fes exces, po“’ ce fit plufieurs belles donations au ß^fterc de faind Emilian, qui fe trouueu* e- vfirfa- eferittes receucs par Beréngir, Archil' diacre dc T oledc.Eftant puis entré en A*' ie cafliOe. ragon,fit le racfme d’çgaft qu en Nauarn'

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de Nauarre'. 89

Lors les Nauarrois amp;nbsp;Arragonois fc voyâs preffés par le Roy de Caftillc,fe haftcrent de remedier à ce mal, qui leur venoit par faute d’aùoir vn chef:partant s’eftans afsê-blés au lieu did Boria, ville appartenante aD. Pedro deÂtares, cheualierdu fang Roy al,qu’on cftime fils de D. Garcia, fils de D.Sanchobaftard de D. Ramir, pre-mier Roy d’Arragon, de D. Thcrefe Caxal fa femme,grande partie deux eftoit d’aduis qu’on l’efleut pour Roy de Na-

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uarre amp;c d’Arragon,d’autant quilsauoyét cognu en tuy plufieurs qualitez Royales, fçauoyentquelefeu Roy l’auoit grandc-mant eftimç, amp;: que pour reçongnoiffati-ce de fes merites,il lüy auoyent donné la ville où ils eftoy ét èc plufieurs autres dós. Toutesfois ceperfonnageautremét doué. D.p«lt;lro4 de grandes vertus, eftoit graue amp;nbsp;feuere outre rnefure : à raifon dequoy il eftoit J moins aymé de la nobleffe dcNauarrc, dont mcfmes aucuns fe fentoyentparti-^'j^^^'^^“ culierement offences, de ce que quelques fois l’ayans voulu vifiter, on leur auoit réfuté l’entrée,difans les portiers que mon-fieur eftoit empefehé en affaires de granit de confequcncc:mais ils entendirent def-

puis, que les occupations de Don Pedtiq

:Ci nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

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50 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jj

eftoycnt,qu’il fc faifoit teftonnerpar g barbicr:partant fa grande outrecuidance’ amp;nbsp;importune grauitéluy fit cc dommage e 3,qu’il nc fut point efleu Roy de Nauarre» ç, »jdifans rafTcmblécjquc les prindpallcsvç'' SJ tus,qu’cftoyent requifes aux Roys dctfai^ Zi sjloycnt a D. Pedro : affauoir, la clcmcnce SJ S’il a monftré (difoycnt-ils) fon outrecut“ »» sjdanccamp; arrogance infupportable, eftao' jgt;en cftat priuCjqui pourra doubter qu’l' J 3’près qu’il fera monté au trofne Royal» ij, nc fc iette du tout hors des termes de mo' tç defticjamp; qu’il ne vilipende les S cigneurt amp;Gcntilsnommcs fcsfubicts.Partantcô' cluoycnt,qu’ilfc failloit bien garder de lé y' foubmettre à vn tel homme, mais àuiûf* g, lent de choifîr autre S cigneur^qui fut Hef ccndudu mefmefang^donc le pays,par II g prouidêcc diuinc n’eftoit pas dcfpouruc'J- t; qu’ils auoyêt D.Ramir,frcre du Roy ddquot; p funtjD.GarciaRaraires feigneur de MoU' 1; çonjamp; autres qui auoycnt dôné meillcut ç elpcrencc d’eux,que n’auoit fait D.Pedro j A la perfuafion de ceux cy les Seigneur^) J amp;nbsp;gens d’Eftat afïcmblés à Boria,incIinC'^ l rent à D. Frere Ramir, qui eftoit moyu^ / de l’ordre de faind Bcnoifbmais affin qu^ J cqla fc peut faire aucc plus d’ordre »

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deHMAvre» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;91

moins de dificulté,ils refolurent de chan-g« le lieu de l’afTemblce amp;nbsp;s’en aller a Mouçon pour la y déclarer amp;nbsp;ordonner en bref temps à furuenit a leurs affaires, ec qu'ils firent comme verrez.

XlX.RoyieNKtMrre.

’deflogement qu’ils firent de Borja pour aller à Mouçon,il vint vn autre penfemêt auxNa-'' üarroiSjConfiderans qu’ayant efté D. Frc-rc Ramires l’clpace de quarante ans nour-« entre lesmoyncs,il cftoit croyable qu il fçauoit mieux les chofes apartenantes à la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j,,

vicinonaftique,qu’iln’entcndoit la char- Rryx««,« gc de régir vn Royaume,outre qu’ils furet piquez de quelque foupçon, que les Atra-

1gt; gonnoiscüifans vn Prince Royal d’Ar-ü’ lagon, fefaifoyent voir par ce moyc, aux r premiers lieuxjôc faueurs, amp;nbsp;honneurs de J' la cour : parquoy ces chofes eftant mifes ÿ enauant en:^emblée patticuUere, par D. 0' S^cho de Rôfas.Euefque de Pampelonc $, Ladrou de Gueuarajfils d’Ygnes, chef de quot;nbsp;nbsp;nbsp;maisô de Gucuara en Alaua,Guillaume

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* H iß oire

»34-

il fut conclu qu’au lieu de fc troùucr l’aflembléc gcneralle àMouçon,lcs Eft’’ Nauarrois s’aflembleroyent à Pampc^^ ne.-ce qu’ayans exécuté en grande diügf ccjilsefleurent D. Garcia Ramires, gneurdejVIouçon,pour Roy de Na«»^ lequel cftoit fils de l’Infant D.Ramir,p^'’ fils du Roy D. Sancho Garcia, amp;nbsp;arri^ fils du R oy D.Garcia vj. qui eftoit fils Roy D.Sancho le grand. Lors de eledion,eftoit D.Garcia à Mouçon,tcf'' de fon appanage, auec les Arragonß^’ alfiftant à l’aflcmblée qui fe faifoic là,pô'’ l’eledion du Roy futur, ne penfant moins que de paruenir à ce degré, qu^''' Guillaume Afuares d’Oteyca, SeXi®^ Afiiarcs de Torcs,cnuoyés par l’alTembl^ dePampcloncdcvindrcnt aduertirdc^ qui s’eftoit paftè, amp;nbsp;l’emmencrent temêt à Pampelone. Ainfi fut eftably W de Nauarre D.Garcia Ramires, au d’Odobre, mil cent trente quatre, aagéd'enuiron quarentcans. Quan«* Arragonnois entendirent qu’il y auoif' Roy en Nauarre, ilsefleurent fans d^-D. Frere Ramir pour leur Roy, Icqud* uoitcftédcftinéEuefquede Roda,amp;fi^' baftrojlayantauparauanteftéde Burg*’^

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de Nauarre.

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Ü de Pampelonc , cftoit preftrc à ce qu’efcrit 1'Archcucfquc D. Rodrigo Xi-mencsjpar cc moy é les R oyaumcs dc Na-uarrc, amp;nbsp;Arragon, quiauoycnt cfté vni$ l'cfpace dc cinquante huit ans, dcfpuis le Roy D. Sancho Ramires, furent fepafeZ cncesdeuxRoys. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Le Rôy de Nauarre, D. Garcia Rami

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res,voyant le progrez que le Roy dc Ca-ftillcauoitfait, tant ez terres de Nauarre, que celles d’Arragon le doubtant d’eftre du tout impuiflant pour refiftet avnc fi grande force,que Celle de ce Roy D. Al-phonfc,principallemct s’il fe rer^doit mai-ftre du Royaume d’Arragon, comme il y auoit grande apparence,le relolut d’acquérir la paiXjamp;l’amitie d’iceluy^par quelque fshmilTion qu’il luy fît de fon Royaume de Nauarre. Eftant doneques D. Al- ^»y it phorife dc retour en Arragon,apres les ce- Nlt;lt;»4rre fi remonies de fon couronnemet, ces

Princes s’entreueirent, auec grand figiies'ctfjiiik. debienvueillance,en Pradella, ou leurs accorSjSc confederation furent eófirmés.

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Le Roy D. Ramir d’Arragon, qui ne pouuoit obtenir fon Royaume, pretedoit neantmoins d’occuper ccluy de Nauarre

. fur D.Garcia RamireS,difantqu’il luy ap-

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j?4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfloire

partcnoit, comme cftant frerc,amp; lcgifii^ fucccflcur du feu Roy D. Alphonfe le c(f batant,combien qu’au contraire, D.G^! cia y auoit plus de droid que luy, ny predecefleufs Roys d’Arragon, d’autîi“ qu’il eftoit fils de l’Infant Don B’ mir Sanches, amp;nbsp;petit fils du Roy D. cho Garcia, occis par fonfrère D. mond,par conuoitife de régner, aprcsl^ quel parricide les Nauarrois appellerez D. Sancho d’Arragon, père de ces R0 D. Pedroj D. Alphonfe, de ce moyi’' pour régner für eux,à caufe de la minôi^ té des enfans de leur deffunt Roy, amp;?lt;’* rembarrer äuec les forces d’Arragon’ tneurtricr D. Raymond amp;nbsp;fa fadion,^ rempcchcrdc regnerenNaûarre : mefme auoit le Roy D. Garcia Rain^^ meilleur droid en Arragon, que n’aüO^ D. Alphonfe Raymond de Caftillc, p®'“ eftrc defeendu du Roy D. Garcia Sacb^ fils aifné de D. Sancho le màjcurnnâh^ la force reghe,le droid fetairt amp;nbsp;n’aü^’' Nonnobftant tourtes ces raifons, D.

fe Ramir vouloit faire la guerre en rc,amp;: s’eftant mis en armes, contraigni*: Roy D. Garcia d’armer de fon coftCj/^ quel pour cuiter les inconueniens q'i'

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deNauArêl

menaçoycnt, fi D. Ramir fc fuft accordé auec le Roy de Caftillc premier que luy fc hafta de luy faire hommage î ce qui ne fut de longue durée : car toft apres le Royaume deNauarre reprint fon ancienne, amp;nbsp;hereditaire fouueraineté. D.Ramir qui fc tenoit a Monclus, aux Montagnies de So-braruc,ne demeura guercs à fc foumettre aulfi au Roy de Caftillc, amp;nbsp;luy faire hommage de fon Royaume d’Arragon : par-quoy D. Alphonfcluy renditcc qu’il tenoit de fes terres 5 hormis Sarragofle, amp;nbsp;quelques autres places qu’il retint pour les gardcrjamp; deffendre, amp;nbsp;s’en feruir contre les Maures. Ceperidantaux frontiers Uonmtje des deux Royaumes, entre les Nauarrois amp;nbsp;Arragonnois , fc demenoit mortelle guerre : mais la negotiation de l’Euefquc dcPampelonejD.SanchodcRoIàs, Ar-G*«quot;« lt;»-ragonnois de nation, qui fc mefloit des

* plus auant au traitté de paix qui fe fit, fut telle, qiïildonna oceafionauRoy Don Carcia de le foupfçonner de luy cftrc trai-trc,amp; pour-cc le chafla de fes pays-.dont il fut notté de trop grande feuerité.

Les prélats qui auoyent entrepris de ? traitter l’appointement ne ccflctcnt de trauaillcr, iufqucs à ce qu’ils le reduirent à

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5? K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioirè

tels termes, qu’on elliroit fix ebeualicrS; trois de chacun Royaume, par l’arbitrag' defquels les differents fcroycnt;accord-' Sgt;c déterminés. Pour la part de Nauatt'’ furent c fl eus Ladron de Gucùarra, Guil' làumc Azuarcs d’Oteyca Si Ximen uares de ToresrPour Arragori ,‘on choil^ D.Pedro d’Athares,D.Caxal3amp; d’Huefca.Ces fix aficmblés au lieu deV^ dolùengo.,apres plufieurs confeils;amp; coi'' fcrancës, iùgéfèht que les armes pofé^’ d’vrie part amp;nbsp;d’autre, les Roys demcur'' royent de là én äuänt bons amis, amp;nbsp;po®* reglement entre eux, affigrierent au D.Garcia Ramires la fuperiorité fur laJ’“* bleffe,lequel cohduiroit les armées côc’’ chef,amp; capitaine general des deuxRoyäquot;^ meSjSc que le Roy D. Ramir auroitcoi*' mandement fur le demeurant du peuple amp;nbsp;feroit adminiftrer la iuftiôc, ce qui iioit auoir lieu pour le regard de leurs fonneSjSe leur vie durantjfans tirer àcoi'' fcquence, de laquelle fcntence ne fur^^ trôpcontens les-Roys. Neantmoins *^ Ramir voulant fatisfaire à D. Garcia, ch perfonne à Pampclonc, où il fut rec^ aucc grand honneur J amp;nbsp;procura en p^^ mier lieu la reftitütion de tEuefquc Dlt;’’

Sancb»

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De N^Arre.


97

Sancho,lequel il remit en la grace du Roy D.Garcia.ta fut aduifé d’eftablir certains, Sreuidens limites entre les deux Royaumes deNauarre Se d’Arragon.. La reparation fut tirante 11 ligne depuis fainéte Eu-Cralie, iufques à Biofal demeurant le val de Ronçal a lapart d’Arragon. De là pal-lànt par la riuicre de Sarazas, iufques oU les eaux entrent dans celle d’Yda , le pont fainét Martin, amp;nbsp;de la iufques ôu fc

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dclchargeYdadansle fleuue Arragon, S£ celles d’Arragon en Arga,amp;: celles d’Arga en Ebro, Si le long d’Ebro iufques à Tu-dela. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Ce partage fait, il fembloitbién qu’entre ces deux Princes ne demeureroit aucuns reftes d’inimitié, amp;nbsp;que Don Garcia

, RatniresreuercroitD. Ramir comme pc-re,D.RamircheriroitD. Garciaainlique fon fils,auquel mcfme il o(flroya,favie du-rant,des terres de fon apparinagc,V altier-ra,Q^adreita,8c ce qui eft dcfpuisRonçal, iufques a Bifoal,lefquelles il tiendroit en fiefs de la Couróned'Arragon,pour cftrc reünies à icelles apres fa mort. Toutesfois D. Garcia n’eftoit point contant de ceft 'jf accord, 8ç auoit ie ne fçay quelle perfua-fion,qu’il napartenoit point aD.Ramir G

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c,8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir s

de régner, mefme en Arragon, daut^” qu’il auoitcftémoyneprofets, que fur la pourfuitte qu’il fitd’eftre uré de l’hommage qu’ilauoit fait a D. mirjà caufe des places, amp;nbsp;terres cy Hcflj mentionées, il entrcprint de l’arreftcf*^ Pampclonc, amp;nbsp;donna charge à aucuns'’ fes gens de ce faire : mais il ne le fccisf^ pas bien exécuter,carie Roy d’Arrag®' en fut aduerti par vn chcualier, dit In': dAyuar, fi qu’ayant conféré auec D. , dro d’Athares, ôc autres chcualiers ragon,il fortit incogneu, luy cinquieliquot;’ de la ville. amp;nbsp;ne ceffa de piquer qu’il arrîué à fainôl Sauueur de Leyre, là oquot; attendit trois iours fes gens, qu’il auquot; laifies dâs la ville,Icfquels le vindret trof * uer,comme il auoit donné ordre qu’ils J’ fent : amp;nbsp;de là fc retira à fauucté à Hudquot; Par ainfi il en print au Roy D.Garcia fi; mires comme à fon bifayeul Don Gad Sanchcs,quâd il voulut retenir prifonui’ D.Fcrnand, premier Roy de Caftilled^ frèrepuifné,enlavillcdeNagera. A caufe comméça D. Ramir à remettre fcmblegenfdarmcspour la guerre fut»' deNauarre,deiaquelleleRoy D. Gât^ fc tenant tout alTuré, fit pluficurs prou»

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deNaaarre.

fions pour fa deffcnfc amp;nbsp;feufcté rla mcil-leute (iefqucllesj de plus grade confequê-

K bicnfaitsdesconftituans comme chefs de toutlercftc delanoblefiè deNauarrCiGe

■f Baâari, d’Aybac,dcLeet,dcSubica,de Radjjdc Bidaurrcjdc Montagut,deVrox,

ij’ de Cafeant de Maileon. A ces nobles

F (moifonsilcftablit vn chef, lequel feroit reueré fur tous,âpres la perfonne du Roy:

in' ce fut D. Ladron de Gueuara, auquel il bailla tiltre de Côte, amp;nbsp;fut le premier qui Premltr

'il .fe dit Comte en Nauarre.: cela fit-il pouf- Cquot;’”“ '» ce qu’il voyoitqu’aucûs Gentilshommes deics pays fe debandoyeiit pour fuiure le

i’ party d’Arragon, 8z fe rctiioyent vers le c Roy D. Ramir, qui les recueilloit, nbsp;nbsp;leur

affignoit terresjamp; heritages, en Arragori.

De ce nombre fut D.Caxal, grand Sei- v .

ni' gneur pour le téps d’alors,ayant des biens ‘ CS deux RoyaumeSjdont il quitta ceux de Nauarre, pour feruir le Roy d’Arragon, mais comme il femefloit de grande affe-dion de ces differens, il en penfa porter griefue peine peu aprcs:car cftant enuoyé

J’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G ij

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100 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

paflc RbyD. Ramir versI’Empcfcurf ' Alphófè de Caftille, pöur reftabiif lap^ ‘ auecluy,3finde poüuoir mieux erften'i’ auX afFaires de Nauafre, aiilfi qu'il pallj' ' inconfldcrement ricre les terres de^'

uarrc,iceluy cncftantaduerti,lcfitpr^ drepresd’vn lieu appcllé lors Cares, Bourg, leqücl a creu auec Ic temps gt;nbsp;prefent comnic ville,homméc Poftti* RoynCjfur lariuicre d’Arga,au tour Jc'' quelle croiflcntles meilleurs vins det®' lepaysdeNauarrc. D.Caxalfut mis^ eftroitte prilón, où il demeura qucllt;!’ temps ; mais l’Abbé de faind SaUiicUt“’

Lcyre,qüieftôitfon parentjamp;grandafi J. -bailla au Roy tousles loyaux, amp;thrdlt;’' dcfonEglilcpour lcrachepter. Pargi*’ apres fa deliui ance, il fc monftra eftrfl'' recognoiflànt enuers ce monafterc ,1'' donnant tous les heritages qu’il auoit^ •

..Tudclle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

Ju R^y^D. elle fut la dextérité du Roy de Cal^ aiiphonft Je^ayant réduit Nauarre amp;nbsp;Arragon 1°“^ p de^câfiiae.fouueraincté,amp;comme fondataircs

fon Empire,*qu’cncores qu’ils culfentg'*^^ de volonté de s’entrecourir fus l’vnl^jj tre,il les empêcha qu’ils ne vinlfent aux armeSjtant par fon authorité, qu^r

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dcNauarrf,

I autres moyens, orcs les retenant par pfo-f ; me{fes,orespariîienacesjeftiman,tquede-meuransen l’eftat prcl'cnt,il les auroit plus t' afoncommendement, que fîl’vn croiC-i',, faut par le dommage, ou ruine de l’autre, deuenoit fi puiflant,qu’il fc vint à rebeller contre luy, luy retufer la recognoiflan-

?^i ccjôc homage qu’il Ijiy auroit iurce. Tou-r J tesfois apres que D. Ramir fç fut retiré en vn monaftere amp;nbsp;qu’il eut marié fa fille a f D.Raymond Berenger Comte de Barfc-lonc,lcditCôtcallatrouuerD. Alphonfe

gt; de Caftille où fm^t couchées amp;; arreftées K les conditions amp;nbsp;articles delà gücrtç qui fc deupit faire en comrnuri,f outre le Roy clt;,„, D.Garcia deNauarre, entre lequel cftoittre/fRojiJe capitulé le partage dç la peau dç l'Ours,

1quot;^ auant qu’il fut prins par vn article, portât j- fragen que les terres dp Royaume de Nauarreà»’”’''*

' , conqueftcr,D. Alphonfe en auroit la tiet-ce partie 3 amp;nbsp;les deux tiers reftans appar-' ticndrqyêt au Prince d’Arragon D. Ray-mond, à la charge de les tenir en fief du ''’^Royaume de Caftille.

Kftaut l’armée de Caftille en point de marcher D. Alphonfe paffa à |a frontière ’-.deNauarre, fiir la tiuiçrc d’Ebro, le lorig jde laquelle marchant, il vint a la ville de

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löö nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- Hifloire

Gahorr^/làoù luy vindrent au deuant^ SaÂchô'Eucfi^uedeGalaorra,D.Efti£’’’' prieur de fainóbC Mariela; Royallc de N get f s^-rX'MichebEudquc d e ' Ta raflù’’”' au0cleCôiîitc D.Ladcon de Guèùar«’^ audpcs-’te^ïiels ■^S’employcrent heureu*^ inent-à’4.p{ïifef lambitiôn de ce ccUiucrtiflânt laguctTc en vue bónep^” quifut'côfiôlue par rentreueue dpsatf*“ Rôÿs.'dé Gaftille ôc Naüarragt;cntre Gal^'' rajiamp;Alph'aro »pour lien de laquelle^ acordé le mariage dôTlnfanc Dt aifiîêde'Càffill€,amp; de D. B tanche,

ÏI40. Roy GarciadeNauarreylann^O' Ic^promcflcs faides par parollesdefui';

* à caufe du' bas aage de l’InPànte, qui d10r s mile en 1 a pbiflan ce du R oy P*’

. Alphonfefonbeaupcre, poureftreno'“’ riccnCafïille,iufqucsà ce quelle fut pabié pour la cbnfommation du niarUr 1 - Gela fiât pour la v. fois vn arreftjamp; rière’atix dclTeins Idu' noüucau Pd'’^ dÀ.rragon,qui ne làîfTôit pas en paix t Garcia Ramires, lequel fe tenant for ƒ gardcs'fcfentoitbien âfTcz fort pour 1 refifter:ear encor que le Comte fut preux cheualiçf, le Roy Don Garda’ luy cedoic en rien de vertu amp;nbsp;gtândciif’

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deNaudrri, 103 courage J fçauoir ,êc bonne difcipline de guerre, Si iî eftoit tres-bicn afîîfté de bas Sc fages cheualiers, entre Icfqucls luy fai-foyentfidelle feruicc i’Euefque de Pam-pclonereconcillié D.Sancho de Rofas, le Comte D.Ladron de Gueuarra,Seigneur en Ayuar,Guillaume Aznarcs? Seigneur en SamqueflejXimen Aznares, Seigneur en Tofalla,Ramir Garcia, Seigneur en la ville de fainôte Marie de Vxe, Martin de Lect, Seigneur de Gallipenco amp;nbsp;Peralta PierreTifon, Seigneuren Cadrefta,Ro-drigo de Acagra,Seigneur en Eftella,Rodrigo Abarca, Seigneur en Funes amp;nbsp;Val-tierrajean Dia Seigneur en Cafeant, Ra-ffiit Sanches,Seigneur en Maragnon ( ce-“oyent gouucrneurs ou capitaines en ces places) Si autres en bon nombre, tant de ion Royaume que de F rance. 11 maintint fesplaces frontier esbien garniejfclon que def-ja il y auoit donc bon ordre, ainfi que Princeprcuoyantj amp;nbsp;bien aduifé, comme la forterefTe de Tudcllequi luy eftoit ad^ uenue par mariagCjBureta amp;: Sos. Il auoit idis dedans la forterefle de Nalon vn vaillant capitaine, nommé Girard le Diable, dans celle de Freicano vn autre capitaine cllrangcr,dit Robert deMatalon, amp;: ainfi G üij

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104 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

aux autres fituées fur la lificre d’Arragoi’' Outre ce auoit pratiqué l’amitié amp;nbsp;allia”' cedcFrançe, premièrementauee Louy* fixiefme diél le Gros, puis aucc Louy’ • fepticfme diôt le Icufnc,dcs forces duqa^‘ il tuf fccourujS: fon armée renforcée,lo” que l'Empereur D. Alphonfe fcprclent^ premièrement entre Cortes nbsp;nbsp;Calur,^

puis en la derniere expedition de Calao” ra,où la paix fut conclucjßc confirmée pJ' le mariage de l’Infant de Caftillc D. Sa”' chojauec l’Infante de Nauarre D. Bla”; chejaquellele Roy D. Garcia auoit de D.Marquealc fa femme, fille du Coi”' te de Perche Rotron,qui luy auoit appoi' té pour dot la ville de Tudellc, obtenu^ parle Comte Rotron,du Roy D. Alphô' fe le bataillant,pour fes merites amp;nbsp;vailla”' •ces, comme nous auons dit cy douant. De cefte Dame eut le Roy D, Ramirt^ plufieurs enfansîc’eft allàuoir, D, Sancb” qui fut Roy apres luy, D. Alphonfe Ra' mires. Seigneur en Caftro Vicijo,pl”® l’Infant D.Margncrite, laquelle hit Rop ne de Naples,amp; Sicilië,mariée a Guillaü' me fils de Roger.perc Semere d'vn autre Guillaume Roy de Naples amp;nbsp;Sicillc. La Royne Marguerite décéda enuiron h”

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de NdUArre.

Jl'

mil cent quarente Se vn, apres laquelle fe remaria lé Roy Don Garcia en fécondes nopces auec D.Vrraca,fillebaftarde de L’Empereur D. Alphonfc,8c d’vne gentil-femme nommée D.Gontrudc, fœur d'vn certain Diego AbrcgoUjOu Apricio. De celle fécondé femme eut le Roy vne fille.

11*

0-

,11'

1)5

tr

appellée D.Sancha laquelle fut femme en premiere nopces de Gallon, Seigneur de Bear, amp;nbsp;en fécond mariage de D. Pedro de Molina,duquel fortit D.Almcrigo, ou Mauriquc,qui fut vilconte de Narbonne, par fuceelfion de fon aycule paternelle Di Ornefindc. Aucuns difent que la fécondé femme du Roy D. Garcia ne fut point çe-^ ftc D,Vrraca,fillfrbaftardc du Roy de Ca-ftillcD.Alphonfe , mais vne fille de Don Lopesdias de Haro, Seigneur deBifcayc troifiefme du nom,amp; premier qui s’intitula de Haro,laquelle s’appclloit D. Geo-freyde,dont lafœur D. VrracaLopés fut femme du Roy D.Fernandde Leon deur iiefme de ce norajfils de l’Empereur Don Alphonfc lors régnant. Ces deux Dames curent aulfi vn frerc,nonamé D.Lopes de Haro,appelle lebon,qui fut braue,Sc vail-

iß:

nion prinfe’dcl’Archeucftpe DXpdrigo

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IG 6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Ximenes dc,Toledo Nauarrois3 eft pin* aprouuée,amp; creuë des Efpagnols. Geltet que nous trouuons des mariages du Ro/ D.Garcia. *

’^43» Durant l’année mil cent quarentetroi* que la guerre duroit entre D,Raymond D. Garcia Ramires comme defTus cft dit) ledit Comte.Raymond fe trouuo.it nof ièulemcnt empefehé en celle guerre nint* encore contrelesMaures voilins d’Artî' gon,amp; Catclognc,ains aulfi cotre aucun* çhcualicrs Prouençaux ennemis de Do” Berenger Raymód fon frere qui s’cRoyn* emparez de quelques places , tellement qu’il fut contraint d’y aller en perfonnt' Parquoy fes terres furent fort endommr gécs,amp;: trauaillccs par les Nauarrois, lei' quels fe trouuans aflu* ez du collé de O' llillc;faifoy et toutes chofes à. leur auantr ge. Neantmoins àfon retour il print im eux la ville de Sos. Le Royaume de Nng uarre eut de ce temps plus grands limites qu’il n’a eu defpuis,luy ellant ollé le ino}'” de les acroillrc funlcs Maures, à caufeqn” les Royaumes d’Arragon amp;nbsp;Gafdile f»*' foyent barrière entre deux : tellement qu” celloit aux Caftillans;-Arragonnoisj

' Gattclans aies guerroyer comme frontin'

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de N an irre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;107

Kes,à VaIIânce,amp; autres leurs terres amp;nbsp;fei-gncuries.Et tants’en faut que les Roys;dc Nauarre tlui font defpuis venus, fefoyent peueftendre d’auantage, qu’au contraire ils ont foüucnt efté encor plus referrés, par la violence, trop grande puiflance des Roysde Caftille.

Au voyage que fit D. AlphonfcRoy de Caftille contre les Maures il fut fccou-ru des forces deNauatre amp;nbsp;Arragon, car auant foiî defpart il s’entremit de faire da paix entre Nauàrre Sc ArragoUjSe pour ce faite il le§conult;3quaà faitidEftienne de Gormas,où cftans venus, il ntqieut obtenir d’eux autre chôfc,qu vne trefue de peu deiourszôar les forces d’ArragÔ eftât ocu-l pées contre les Maures, le Roy de Nauar-re rompit la trefue accordée, pource que ayant le Roy D. Garcia fait foliciter, Sc admonefter le Comte par l’Empereur D. Alphonfe, amp;nbsp;autres Seigneurs, amp;nbsp;Prélats de fedefmettre, amp;laiftcrles pretentions, qu’il fe vantoit auoir au Royaume de Na^ uarre, il tt'en voulut rient faire ains mena- • çoit de lés pourluiu'fe en temps Sc lieu»-Parquo^lesNauarrois coururent le pays d’Arragôn,5cprindrcntlaville de Thau-fte , ôclesÊayosqu'ils garnirent de bons-:

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io8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

hommes, pour faire frontière contre lô Arragonnois. Durant ce temps les habi' tans de la ville de Pampelonne luy eftans defobeilïàns il fut incité d’y aller pour les reprimer Sichaftier. Eftant arriuéjàrOC' ca,pour cliaflèrjainfi qu’il picquoitamp;bro' choit par les bois amp;nbsp;montagnes, fon chc' nal heiirtant à vne pierre,vint à bronche^ fi lourdement, que renuerfant luy !gt;C Û charge en lieu eftroit amp;: rabot£eu^,lc

Mort Ibrompit Ie pied,amp;r autrement s QffençaÜ AoyJeNa- violcmmcnt qu’il mourut fur la placemans 5X1» k4-qu’on y peut remédier, ayant régné feiz^ anSiß«: quelques iours. Son corps fut por* à Pampelone,fut enfenely,aueç pompe R oyalle, en la grande Eglifc amp;nbsp;fur le pfC' mier des Roys de Nauarre, qui y ait eu â . fepulture. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

J

J^eDon Sancho , VH, dtt nom ,/ur'homm^

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-¥X. Jioj de Nattarre.

aÿi Stant venu a la Gourqnnc de Nauarre D. Sancho furnommé le fagçamp; vaillant,fils de D. Garcia Ramires, leßc vne alfcmblée Sgt;ceptre-UQue de Princes en Tudilem, pres de Ai' gués chaudçÇjQÙ fc trouucrét l’Empereur

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deNdUarc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lOÿ

D.Alphonfe,amp; fon fils D. Sancho Roy de Caftille amp;nbsp;le Comte D. Raymond Berenger jPrince d’Arragon : leîqnels con-Ipircrcnt contre le nouueau Roy de Na-uarre,amp; efcriuircntplufieurs articles pour le fait de la guerre. Entres autres fut accordé,que le Royaume de Nauarre le cô-quefteroit à communs frais,amp; fe partiroit par moitié entre l’Empereur, amp;nbsp;le Comte, excepté les forterefles que les Nauarrois tenoyent 3 appartenantes à la Couronne d’Arragon,lcfquelles préalablement le-royent reunies. Quant à la ville de Tudcl-le, fa iurildidion fe partiroit entrant la moitié d’icelle en la portion des terres qui font defpuis Ebro iufques à Moncayo: amp;qiie pour la moitié du Royaume de Nauarre que pérceuroit le Comte , amp;cn fc-roit comme gouuerncur d’Arragon, foy amp;nbsp;hommage au Roy de Caftille. Que le iour de faindMichcl de celle année venu, l’Infant D Sancho, rctircroit pardeuers luy l’Infante de Nauarre D.Blanche,pour rcfpoufer,ou bien (fi bon luy fembloit) la pourroit quitter. Telles amp;nbsp;autres fembla-bles conditions furent eferites par ces princes,à la ruine du icune Roy D. Sancho de Nauarre, St de fes Eftats, s’y Die«

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IIO nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifióire

ne l’curt guarenty. En ccfte refolution partirent les Caftillans, amp;nbsp;ArragonnoiJ de Tudilcm, SiC fe mirent chacun endro^ foya donner ordre à ce qui eftoit befüll’ pour faire la guerre, eftimans que leur e”' nemy,qui n’eftoit qu’vn enfât, ne fc poul' roitguarentir contre fi grande puiuanc^i mais Dieu qui en auoir arrefté autremcnii ne donna lieu a leurs complots.Peu ap^ deceda D.Pedro Athares,quiauoit faiH)' d’eftre Roy de NauarreSc dArragon,feil' dateur du monaftere de faindc Marie lt;1^ Verucla,où il fut enterré.

Les Nauarrois Ibupçonnans quel^l”? entreprife contre leur Prince en celte femblée de Tudilem, furet diligensan’”' nir les places frontières, amp;nbsp;à rcnouucH”^ les alliances de la maifon de Nauarrc,aii'‘ les Roys de France, autres grans Sö' gneurs de celte nation. Leieune Roy Sancho fut courône apres la mort de fo” pere,en l’Eglife de Pampelone, oùiliuy d’oblèruer les Loix, amp;nbsp;ordonnances û’ pays, qui eltoyent celles mefmcsqu’”quot; appelle de ce temps, le droiét dArragoi'i lèlon lequel fe gouuernoyent lors Naua^' ré, Guipufeoa, ôc lieux adiacens, Sc co”' ioints à Nauarre. Saind Sebaftien ^”'

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deNauamquot;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iii

tftoitdecetemps là lieu de grand trafiq’, cut du viuant, amp;c par I’oftrby de ce Roy» fes droits amp;nbsp;priuilegcsjcorame eut pareil-leraeut la ville de Durango en Bifcaye. On furnomma ccRoy le fage,pourcc qu’à la vérité il fut fage amp;nbsp;aduifé Prince, amp;nbsp;pour fa vaillance, ôc magnanimité eft par aucuns appcllé le vaillant. 11 eut quelque inftruftion aux lettres ,honnora les gens fçauans gt;nbsp;èc fut ftudieux de la Sainéle Ef-cripturcjilfemonftragrand iufticicrzpour o. toutes Icfqucllcsvertus il fut fort prifè des autresPrinceSjamp;bonnorèjCraint Sgt;c aymê

l'y

de fes fubiets.Lcs armes de la ligue de T u-dilemle commencerct à trauailler desfon aduenement, Se luy firent quelque dom-Utage aux frontières de fon Royaume, mais fi ne perdit-il aucune place de con-fequcnce ; car combien qu il fut fort ieu-ne,il auoit vn efprit vif,ôc le cœur magnanime , auec ce qu’il eftoitbien, amp;nbsp;fidellc-ment aydé par fes alliés ,amp; feruy par fes l’^auarrois. Les armes fc demenerêt pour

0^

tl'l

ij'

le plus par levaldeRonçal ; mais ilnya mémoire, que ny en celte année, ny autres fiiiuantes fut fait aucun exploit me- Le R»? morable Se tient on que Louvs Roy de f*' rrance,quiauoit cite rorv grand atny duajN4»u.re.

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Ill nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oire

H54'.

Roy D. Garcia défunt, affoiblit gran^^ inent les efforts de la ligue de Tudileiii)^ les empccha tant qu’il peut, amp;nbsp;parto'^® moyens, eftant ou fur le traidc de Margt;^' gc,ou bien marié nouuellcment à l’Infà’’’ de Caftille D.Ifabel, en faueur de laqucl’® alliance D. Alphonfe fe, déporta de gucrre.ou la négligea, amp;ƒ D. Sancho R*’! de Caftille fon fils,aux chois duquel efto? remis d’cfpoufcr D.Blanche, ou delah**' icr, l’efpoufa, Si en eut vn fils au bout l’an,nommé D.AlphonfejlequelfutR^Ï de Caftille, amp;nbsp;Toledo, apres lepere, eus tiennet que les nopces duRoy Louy*' amp;nbsp;de D. Ifabel fe firent apres ccschoi-l’an mil cent cinquante amp;nbsp;quatrCjS^ qud^ Roy de Nauarre fe trouua à Burgos i ay^ pompes amp;: magnificences d’icelles, qui!quot;' rentadmirés parles François, pour lcrf cxccfliue fumptuofité. Les terres de géra eftoyent lors vn des principaux go«' uernemés de Caftille:car les gouuerneufS d’icelles eftoyent capitaines generaux dd frontières vers Nauarre. L’Infant p.Saif cho defigné Roy de Caftille les poflcdoH Si y auoit vn lieutenant nômé Roderig*’ Gomes,fils de D. Gomes de Candefpin^ qui cftoitvn des plus grans Seigneurs dlt;

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;113

Caftillc,cependant le Côte D. Raymond ‘Bciég^cr ne ccifoit de chercher les moy es

{; d’cmpietcr le Royaume deNauatre ,tant^

,115 ilcftoitdcfireuxdcle loindre à Arragon j)' amp;eftoit continuellement apres Don Al-pi phonfe de Caftillc pour le faire declarer jlt ouuertcment,défait eimcmy du Roy (It D. Sancho tant (pue 1’ a.n mil cent ein quan- x»« «»f« 0lt; te fix fut derechef fait v ne nouuelle ligue n«*“*quot;*«. jï. entre eux, amp;nbsp;entre autres chefs de leurs 11' conuentions pour plus grande corrobo-Jt ration d’amitié, le mariage futur acordé 3^ d’entre le ieune Infant d’Arragon D .Ray-0' mond,qui dcfpuis eut nomD. Alphonfe,

8cl’Infante D .Sancha,fille deï'Empereur

'c5 D. Alphonfe, 8c de fa dcuziefme femme lE D.Rica,fille du Roy dePoulogneVladif-0$ laus,qu’il auoit efpoufée enuiron l’an mil îr cent cinquante 8c vn. Toutesfois iamais on ne feeut induire l’Emper eut Don Al-y phonfe à nuire par effeét auRoy dcNa-uarre qu’il aymoit,ainsfoubs main luy ai-1(5 doit pluftoft, de la en auant on ne trouuc ÿ memoires d’aucunatfe digne de récit fait 0' par ce Côte, fi ce heft qu’il fuborna quel-lii ques infidelles cheualiers ,qui pafferent de ,0 Nauarre en Arragon, mefmes v n des plus ’y, gtans,nommé Garcia Ahnoiauit, lequel y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H.

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‘II4 . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oire

Ic vint trouucr a Lcrida,amp; fc fit fon va«* 1^57’ L’an mit cent cinquante fept moutj ^i^hon/i’ D.AIphonfcdcCaftille 5 auquel fuccci^ /ifydtCa- cn Caftillc D. Sancho fon fils ce que 1? chant D. Sancho le fagc de Nauarre c«* . - rut amp;nbsp;fourragea prcfques iufques à B*''

• gos,en hayne de ce que D. Sancho aii^J ' lt;nbsp;nbsp;nbsp;- touliours ligné les traittés,amp;ligues

Comte de Barcelonnc auoit fait fon pcre,amp; contreluy .•amp; outre ce luylt;i' tenoit Nagera, amp;nbsp;les terres de la .d’Oya,D.Sancho de Caftilleenuoyai^ ' armée foubs la conduitte de D. Pero Pf ce de Minerua, laquelle ayant renconf celle de Nauarre près de Baguarc «J vindrent aux mains ez campagnes deV pierre 3 pres de Affencio. EnrarinécB uaroife D. Lopes Dias de Haro, Côtelt; Bifcayc.menoitl’auantgardc. Le Coii* D. Ladron de Gucuare auoit charge* l’arricre garde,auec le Comte D. San^f^ j de Larrincar,Inigo Ramires d’Ayuaff autres : le Roy elfoit en la bataille : Ce*; de Caftiüc palfoyent en nombre ceux'* Nauarre, lefquels pour n’auoirvoulut tendre les forces qui leur vcHoyenf^ i France furent deffaits des Caftillans. contrains de fe fauucr aux pro chaînes i'’'

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de Nduarre. ,iiy

'.û”

tcrclTcsJc fecours leur eftant vcnujêc vou-lanseffacer ccftc ignominie,ataqucrcnt les Caftillans, qui leur liurerent dcicchef la bataille és mefincs plaines de Valpierc, les deffircnt.Ces chofes font efcritcs en quelques hiftoircs dc.Nauarre,mais non ercuèsmy receuës des autres autheürs Ef-pagnols,pour-ce qu’ilsy mcflent des choies peu apparentes,amp; d’autres du tout fauces,commcce qu’ils difcnt,quG le,Comte D.Pcdvo Ponce de Mincrua, vfa d’vncli-

beralité inufitée enuers les pvifonniçrs, tantNauatrois que François, les laiflans tous aller fans payer aucune rançon j ^qui ne (l pas y ray femb labié j amp;nbsp;aulTi qu’ils af-, ferment que le Roy D.5aricho mourut en la premiere bataille, ce qui cft rcpsquuc par les autres authcurs,S£ par lettres til-

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tres qui fe trouuent encores,tcfmoigraans..

qu’il vefeut plus de trente fept ans apres: fi' par ces raifons, cequlcftinleré es hiftoi-, ly tes de ces deux victoires eft tenu pour fuC- »

f)‘ pcftabqndroit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Bien cft plus authentiq’ ce qui^çftdiôt

du Comte D.Raymond Berenger jPriiiTj 11*' ce Si gouuerncur d’Artagôzc’eft quç bruf-, rt lant de cbnuoitife d’aupir le Royaume de, 15 ' NauarrCjilfolicitoit le Roy D.Sancho de gt;

Hij ' '

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Hifloire

'Caftilló par tous moyens de fe dccb^ auec luy,amp; que ces Princes cómuniqU'gt;f' 'leurs armeSjCoururcnt lus au Roy de lïjS- 'uafre, Sz que l’an mil cent cinquantehU' D.Raynrond vintluy mcfme enCafti^' acompagné de grand nombre de prêt»*? amp;nbsp;chéualiers pour rcnouueller, amp;. aiTif’ fier leurs ligues, amp;nbsp;accords, ncantmoU' fans aucun cfeôl du cofté de GaftillcjP^

P^ix entre lfaMrreamp; :Ana^n,

tantluy fculfit la guerre en Nauarred print Bucreta amp;nbsp;quelques autres forts de peu de conlèquencc.En fin vof que ceftoit vn os àluy dur à ronger? qu’il s’efforçoit en vain cotre vn ennem,’ qui auoit non feulement moyen de fc Jquot; fendre de luy, mais auflî de l’offencenil' rendit traiélable aux perfuafions de tainsbons perfonnagesiParqüoyl’an''^^ cent cinquante neuf apres plufieursneg' dations de paix entre ces deux Princes/ s’entreuirent, amp;nbsp;demeurèrent amis, nutans fin à tourtes leurs querelles batSjqui auoyent duré prefquevingt। ans, le Roy de Nauarre portoit pour ,, i uife viie bâde d’or en champ coloré, ' des deux bouts par deux Lions, par ' quels il entendoit lefdits deux Roys“^ Cafiille èc Arragon. *

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de^^ânarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;117

ïlnefefautesbahir fi les Princes fecu-licrseftoyenten troubles pour dominer les vns fur les autres,poflîble auec quelque uilonnablc prétexté, puis que les prélats d Éfpagne leur eftoyent en exemple, fans aucune raifon. Caria primauté fur les autres Eucfqucs que celuy de Toledo tc-noit, n’eftoit recognuedetous: car l’Ar-cheuefqucde Braga, amp;nbsp;celuy de S.Iaç-que; refufoyct de luy obéir,mais le primat des primats, Adriamiij. enuoyant de Rome fon Legat le Cardinal Hyacinte, les y contraignit par fencence.

Apres la mort du Roy Don Sancho de Caftille luy fucceda fon fils Alphôfe qua-triefmcdunomamp;feptiefmc Roy enCa-ftillc n’eftant pour lors aagé que de quatre ans, amp;nbsp;comme ordinairement la mc-noritédes Roys engendre des partialitez pour le gouuernement il en aduint aufli auieune Roy D. Alphonfe par la fadion de deux grandes maifons de Caftille, afta-uoir l’vnc de Caftroamp; l’autre de Lara.Ces tumultes amp;nbsp;confufions inuitoyent le Roy de Nauavre D. Sancho, furnommé le fa-ge, à faire fon profit, qui cft le but ou vi-fent tous les hommes du monde:dc ce faire toutesfois il auoit quelque droit, meCt H iij

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H 8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot;''Hîfloire

mes d’enuahir le traiók de la riuîere d’Oji; quot;lt;3ùe l'Empereur D. AJphorife auoit ernW^ durant le fiege vacqüant, oü interrègne*)' Nauarre Se ArragpixSi fc mit en artnes^ entre hoftillemét en icelle Prouinceipr)”“ Logrogno;Entrcua, Se Cerezo:amp; pai^quot;' outr*;print auHi Biibiefca,amp;: prefquctoü' Ge qiii fe prefenta en fon chemin, iulqu'* aßurgos : rempara amp;nbsp;fortifia tourtesc'’ places,rîôt toutçsfois il ne fut long temp’ icüyfïànt.Toutes ces chofes fit le Roy * Nanarre fans reliftànce de la part de O' ftille, fauorifé du temps turbulant Tenfance du petit Roy D.Alphôfe:ioa))‘ qtie dücoftc d’Arragon il le trouuoit amp;réparlâpaix peuauant conclue auccj'' Comte D, Raymond Berenger, laqud' fut d’auantage coroborée par le decez *); celüy 5 qui i’uruint l’an 1162. en Picdin*' aubourgdcfaindd’Almace, prez laß'*

Ce Prince s’efeoit achenuX camte Ray pat mct en Italie,auéc fon nepueu le C*’’ te de Prouence,pour conférer aueclE’’' - pereur Fedcric Barber-oufie,qui pourl*’*’ faifoit guerre aux Milanois.

Reuenantau Roy de Nauarre D. Sa''' cho,il gouuerna fon Royaume aucc gf^;. fagcfle,amp;: bonne iuftice, ayans autour

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de Nanarre, 119


luyçluficursbons,amp; vertueux prélats amp;nbsp;)/’ cheualiers. Quant à fes affaires domefti-

lt;iues,il fut marié aucc D. Sancha Infante ;ii* de Caftille,qu’autres appellent D.Bcacia, fille de l’Empereur D.Alphonfe d’elle / eut belle generation,affauoir, D.Sancho, )!’' lt;luifutRoy apres fon pere D. Fernand,amp;:

D. Ramir, lequel fut Èucfque de Pampe-? lonc : car les offices Eccleliaftiques chat’-gés de grans reuenus ,n’eftoyentde long; of temps plus chargés de pafteursgt; 2lt;. furucih lans aux confciences, meurs des Chre-


ftiés,mais appanages des enfans desRoys, amp;nbsp;fut autrement appellé D.Remy. Outre ces trois fils, elle enfanta trois filles, fça-uok eft,D. Bcrenguela, qui fut mariée au Roy Richard d'Anglctetrc furnommé cœur de Lyon, amp;nbsp;laquelle ayant eu pour douairelepays du Mayne en France, ÿ. vcfcutle refte de fes iours, apres le dcçez de fon efpouxj en louable viduité,la fecô-de fille du Roy Sancho, amp;nbsp;de D.Sancha, fut D.Thercla autrement Conftancc,qui . décéda viergc.ôcLaez fut D.Blâchc,J'*

riéc,au ComteTihaud de Champagnc,6c dcBrie,donteutfourcçla race des Roys

deNauavre de la famille de Champagne ^1, amp;Tibaudleur fils.Enuiron l’an mil cent

H iiij

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110 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Hifloire

foixante cinq,la fentcnce du proccz de»' trc les Euclques de Pampe!one,amp; deSai' ragoflcjcornnicnca du temps dcD.Lop^’' prcdecefleurdeD.Viuian^aucc O. Pedr®, de Zarroyan pour leftandue de leurs Di®' cefes, iurilHióHons, qui auoit cfté parle Legat Hyacinte, Diacre Cardin* du tiltre de fainde Marie en Cofuedin,W confirmée par le Pape Alexandre troifid* me fuccefTeur d’Adrien quatriefme,eftîni a Mompelicr en France, lequel par fa bu ', confirma aufli les priuilegcs de l’Eglife lt;^'1 Pampclonc j amp;nbsp;l’ordredes chanoinesff] guliers de faind Auguftin,inftitué par l’Êi uefque Don Pedro de-Roda,ainfiquq uoyent fait les antres Papes fes predeetf ; feurs. t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

1175.

L’an mil cent feptante trois le Roy DJ Alphonfede Caftille entra au Royaiimj deNauarre,auecvncgrofTe armée, coït] trefoh oncle le Roy D. Sancho le fag^gt; inuité tant par les courfes amp;prinfcs quf iceluy auoit faittes ez terres de la RioyeA Burcua, durant s’a pupillarité qu’auÆ^ l’inftigation du Roy d’Arragon fbn coU' firtjlcpays duquel D.Sancho auoit anail'* pendant que l’armée d’Arragon eftoit'“' R oyaume de Valence^contre les MaufC^'

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de lgt;Jauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xzt

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cftimant qu en lab fence du Roy, amp;nbsp;de la gendarmerie d’Arragon il pourroir bien faire fesbefongnes. Eftans doneques en aunes ces deux Roys de Caftille amp;nbsp;d’Arragon, amp;nbsp;paflans par diuers endroits le Roy D.Sancho, il fe trouua aucunement foible,pour leur refiftcr,amp; fouffrirent fes pays infinis dommages amp;nbsp;calamités. Car ducoftede Caftille cftât fon armée vaincue, les Caftillans coururent iufqucs à Pampelone:dc l’autre coftéle Roy d’Ar-^ ragon print fur luy la ville amp;nbsp;chafteau de Milagro, dont la garnifon tenoit perpétuellement fa frontière en alarme,à raifon dcquoyil la rafa,mais dcfpuis elle fut rc-» baftie par les Nauarrois. Nonobftant ces deux forces coniurées à la ruine de ce D. Sancho,il fe deffendit vaillamment contre le Roy d’Arragon, luy oftant les cha-fteaux de Trafmis, Caxuelos, les che-ualiers plus renommés qui fuflentlors au Royaume de Nauarre,comme onvoitpar les viels tiltres des priuileges des villes Si rnonafteres.cftoyent Inigo Almorauid en Ronçal, Sancho Ramires,en Aybar, loi-Gain en Sainde Marie de Vxue, Ximen Almorauid en Peralta, Garcia de Albero en Tudclle3amp; Martin Ruys çn Eftella Icf-

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Ill nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflotre

quels auoyentcngouuernemet ccs licuï amp;fortercflcs, amp;nbsp;coramandoyent auxat' 1’77- méesNauarroifesdecc temps. En outre

I’an mil cent feptante fept le Roy de Cî' ftillc entra de rechef cn Nauarre aiiccvn' armée qui fut de peu d’effet, par les coui' fes que les Maures firent cn Caftille Si ^^19- ragon:à raifon dequoy les deux Roysio*' gnans leurs forces enfemblejaffiegerentw ville de Cuenca.Plus l’an mil cent fept^^ neuf nouuclle ligue fc fit derechef enH’ CCS deux Roys de Caftille amp;nbsp;d’Arragoquot;’ pour faire guerre àccluy de Nauarrcd communs frais gt;nbsp;a commune coqufft^^ fuiuant laquelle D. Alphôfe le noble R'’) de Caftille preffa tellemét le Roy chojducoftédelariuiere d’Oja, qu’ilW ofta les places,dont iceluy s’eftoit empâ'* durât fon enfance,reprint auffi Birbic'^ Cerefo, Brauon, Entreua, amp;nbsp;Lugrog^J demeurant par ce moyen Seigneur, ’ maiftrede la Rioycamp; Bureua, fans q'-defpuis les Roys de Nauarre les ayent rccouurer.A cefte perte faioignit la mo, de laRoyne de Nauarre,PrinGeffe de gf’ de vertu,laquelle félon aucuns fut rée cnrEghfcprincipalle de Pampclo^j Ii8r. Le Roy D.Sancho de Nauarre l’an

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äe'NauArre, iij cent huitante vn fortifia vne petite ville qui s’appclloit lors Gafteiz, pour feruir de barrière contre le Roy deCafiillcamp; munir fa frontière en la prouince d’Alaua.Ce lieu defpuis accreu,amp; augmenté de pgur-pris5amp; fie peuple, fut appcllé Viétoirc, la partie de laquelle qui de ce temps eft ap-pelléeVilade Luco, eft ce bourg dc Ga-ftciz.à la nouuclle ville il oélroya, le mef-me droit qu’à ceux de Logrogno, l’amendant amp;nbsp;corrigeât en certains lieux :donna aux habitans plufieurs priuilegcs,’mefrnes qu’il ny auroit fur eux aucûs iuge ny gou-uerneur eftranger,mais naturel du paySjamp;r qu’il feroit par eux cfleu, amp;nbsp;changé, S’il ne fetrouuoit fidclle,amp; capable: lequel priui-Icge s’appclloit,lc priuilege Merinodelon le ftile du pays. Ils ont gardé ceft ordre en l’adininiftration de leur villes laquelle eft des mieux regies d'EfpagnCjl’occafion de cenom Vidoria, fut pour quelque victoire obtenue en celte contrée cotre les Ca-ftillans,ainfiqu’il eft bien à prefumerrmais par le deffaut des hiftoires de ce temps, la pai ticularitén’eft feeué. Apres que cefte ville fut venue en la'puiffànce des Caftil-lans jils l’acrurent de beaucoup plus grand circuit3amp; y firent baftir les quatre parroif-

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114 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ht flaire

fes, de fainft Michcl5fainôl Vinccnt/ain® Pierre, Si fainôh Illefoncc, ou Alphon^^^ De ce Roy D.Sancho le fage,eft racomt^ qu’ayant enuiron ce temps, couru la tert^ de la Rioya Se Bureua, laquelle Don phonfeluyauoit oftée les années precc* lt;lenteSj.amp;: eftant paruenu iufquesprez Burgos,au lieu dit Atapucrca,il donna'’quot; coup d’efpée cotre vn Oulnée, pourniilt;^' quer que iniques là s’eftendoyent les W tes de Nauarre : puis en retournant autquot; vne quantité incroyable de beftail, tre butin y ainli qu’il auoit vn peu palfé monaftere de faindt Pierre de Cardcgoquot;i l’Abbé du lieu,qui cftoit vn venerable rquot;' ligieux , print l’eftandart du Cid R*'*’ Diasjibifayeul du Roy Don Sancho (f eftoit cnfèuely en ce monaftere ) mont' furvn mulet , accompagné de dix de moynes le plus robufte defquels poitoit cell cftandart,amp;: ce mift apres ceft armé^ piquant amp;nbsp;courant à toutte bride,tât eut attaint le Roy deuant lequel il s’inclf na fort humblement. Le Roy esbay voir ces moynes ainfi equippés auec'quot; eftandartdc guerre, leur fit neantmoift aflczbon'recueil, comme il eftoitdcuœ ticux:amp; demandant qu’il les mcnoit,l’A^

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dé N au irr (. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'iij

bèluydit,qu’ilcftoitVAbbé de S. Pierre

15 de Cordegna, 8c qu’il eftoit venu le fup-j{. plier que pour l’honneur du deffunt Çid.

Kuis Dias fon bifayeul (qui eftoit enterré

jjC chez eux ) 8c de l’eftandart d’iccluy, qu’il d' nbsp;nbsp;voyoit entre leurs mainsj il luy plcuft laif-

.c' nbsp;nbsp;ftt la proy c qu’il emmcnoit.Lc Roy y pc-

ÿ favnpcu'àlafinilfe fentit tant prefté de

la mémoire du C-id Ruis DiaSi 8c de la de-

jS' nbsp;nbsp;uotion 8c grande veneration qu’on auoit

lors enuers les religieux gt;nbsp;qu’il leur laiffa cefte grande proyc qu’il auoit faitte de

J«' touttes fortes debiens, pour les rendre' à leurs maiftrcs,dont chacun ne fut pas cô-tant .Entre le Roy de Caftdle SiC celuy de Nauatre furent les contentions de longue durée,combien que par interuallés il y eut quelque repos , mais c’eftoit vne paix fourrée,ou foupçon de guerre. L’Ogro-

(f gno 8c Àgufero cftoyent, par quelque ac-

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■ It 6

la röUgion Chreftienne,dont ils fe renP^ nioyét tous,le Pape Luce troifiefircpû“' •lors régnant enuoya vn Cardinal Legs’ en E(pagne,pour voir de les appointcb'quot;’ quel y via de grande diligence, mais no® auée tel elFetft qipil euft bien voulu. En temps le Roy Don Alphonle d’Arrag®^ ayant fait tenir vn Concile prouinciâl^ Catelogncjcn la ville de Taragoneft'® decret entre autres, que les notaires del’ en auanrne mettroyét plus le nombrei’' années du regne des Roys de France^ contrats qui fc feroyent en Cattelogn^’ comme ils auoyent obferué iniques alof^ ai ns feulcmét l’an de l’incarnation de nO' flr.e^S eigneur Icfus Chrift:c'eftoit ne voquot;' loir plus recognoiftre lafouucraincté^* France,dont la Cattclogne, SiC Comte Barfelonnc mouuoit Puis voyant quel' Roy de Caftille ne luy tenoitnulacof“' de grand cnnemy qu’il cftoit aucc le R0 de Nauarre il deuint fon amy Pour ce ft' re les deux Roys s’entreuirent au lieult;l.’ Boria,ôe firent enfemble vne alliance o’' fenfiueSi defenfiuedafut accordéqucR’ amis,amp; ennemis de l’vn de ces Prince 1^' roy ent réputés pour tels,par l’autre, royen tenus de s’entrcayder l’vn l’autre)’

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deNauArre, 117

deffendre leurs Eftats, pour l’obfcruation duquel accord ils mirent en gage, chacun . de la part,les villes 8c Chafteaux fuyuans: ^auoir eft,delapatt deNauarre, les villes deValtierra Ablitas,Môtagu, fainfte Marie deVxe,Chaftillon de Sangueffe jaucc leurs fortereffes,8c de celle d’Arragon, les villes de Borja,Sob,Malon,Rucfta,8c Pétillas,pour la garderie ces dix places,fut ctlcu de commun vouloir des deux Roys,

D.Pctnâd Ruys d’ Acagraj chcuaiier d’O-ngncNauanois, maisc^ui demcuroit ca Arragon,Sceftoit gouuerncur amp;nbsp;capitaine de Daroca,amp; Caiatdub -Ceftuy fit foy ferment a tous les deux Roys, dcbicn 6c dddicment garder ces places, pout les dciiurcr tourtes dix à celuy des deux, au preiudicc 8c dommage duquel l’autre au-roit contreucnu au prefent traiété : lequel î nbsp;nbsp;fut iuré non feulement par les Ro^ s gt;nbsp;mais

auffi par les ay fnés de leursenfans,D .Sancho deNauarre, 8cD.Pedro d’Arvagon. Et fut adioufté qu ou,8c quand D.Pernâd Ruysfevoudïoitdefcharger delà charge de CCS lieux,8c fortercffes,quc quatre che-ualiersde chafquepart feroy et nommés, pour d’entre eux era choifir deuxrl'vn de ceux qui auroyent eftés nommés par le

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'118 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi flairs

npo.

'Roy de Nauarre, l’autre de ceux du M d’Arragon,és mains dclqucls feroyenf^ mifes les fortercdcs auec mefme ferfflf afçauoir les cinq de Nauarre au chcual'^ Arragonnois, les cinq d’Arragon^'' Nauarrois. Cefte ligue faidc 1’an milc^quot;' ftonante fut fuiuie d’vn autre d’entrcl^ Roys d’Arragon amp;nbsp;celuy de Leon, oof^ ■rcillcmcntD. Sancho Roy de Portug^ ; fut attiré tous contre Caftillle.CesalIùquot;'* j CCS faiélcs confirmées auec tous j mensjamp; folcinnités rcquifes,neproduit^ , pas fi grand orage quelles auoyétmenJ*' fé. En fin apres que le Roy D. Sancho fage Roy de Nauarre eut fait quelqo^ courfes legeres en Caftille, il mourutl’^

1 -, - - -

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mil cent nonate quatre, ayant régné

rente amp;nbsp;trois ans fept moys, amp;nbsp;quelq»' iours, le corps duquél gift én la grau'! Eglife de Pampelonc.


DeVonS^ncho VIII, dernier duno^^^ XXl.RoydeNii^ifrre:furnotnmé le tort, j amp;A.Mrement l'Enfermé,

E Roy de Nauarre D. Sancho!' Porta fonaducncmétàlaCo»' ronnefut confcillé de proccd«' cnuc^'

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dej^lauarrel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;119

cnuers Ic Roy de Caftille aucc prudence, c cft à dire,di(fimulant iufques à tant qu’il futbieneftably.ceftpourquoy IcRoy D.

fO'' Alphonfe battit tout a fon aile la ville de RauirctRas le pays de la RioyCjqui ettoit

. ^dgieux entre eux, amp;nbsp;fur la fronttere de ƒ bJauarre. Sonfurnom déportluy fut dô-; nbsp;né pour fa magnanimité, mais onrappek

f’ii U auffi l'enfermé, à caufe que fur ces der-nicrsiours,luy ettantvenuvncancer àvn pied,qui le luy rendoit groSjCnflé, Sgt;i dou-loureux ,il s’enferma dans le cbatteau de n ïudcllcjfans qu’il premift qu’aucun le vit, 1** ny parlatt àluy, fmon fes feruiteurs ordir r naires,amp;: domeftiques. Ce fut le xxj. Roy ƒ deNauarre en nombre, defeendu par li-gne mafculinc du premier Roy D.Garcia l'i’ Ximenes,laquelleauoit continuée en fuc-ƒ celfcurs mattes par cinq cens dix huit ans, deffaillant en cettuy cy pat la mort de l’In-fantD.Fcrnand fon fils,deffunt durant la vie du pere,ainfi que nous dirons.

V Ce Prince fut grandement eftimé en i vertU;proueffe iuttice 2c police, de ma-■ nicre que les Nauarrois tiennent que ce fut le meilleur Roy qui eut encor régné oï fut eux .Entre autres memoires qu’il laiffa ƒ deluy jil diuertit le cours de la riuiere d’E-

I

Cf'

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130 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

bro,qui couloir par Mirepoix, amp;nbsp;le pafTerparTudelle,de luy fort ayæeC), fréquentée, laquelle il ornad’vne Egquot;, colegiallejd’alTés belle fabrique,bien chement par luy douée. Il rempara tifia les places de fes frontières deuers y ftille Arragô, en erigea denouue”^ corne en la Prouince d’Alaua, le chaft^ de Treuigno:amplifia la ville de Viéî“'quot;’ èc en la Rioyc,la GardcjSc fainôlVinc^quot;' amp;nbsp;du cofté de Guyenne, que les Ang^’L polTcdoyent en ce temps-là, ilfortife* ville de fain01 Scbaftien,amp; Fontarabi^^ Guipufcoa,mais cefutpourautruy.QH’? aux baftimens de religion, outre l’Eg'*'^ colcgialle dcTudcllcjl fit, amp;fonda p®* fafepulture,fainôleMariela Royale a ceuaux, colege de chanoines, ôr en oigt;'^ les monaftercs de fainde Marie do H*' ro,amp; de fainde Marie de Oliua,tous de l’ordre de Cifteaux, dót les Abbess liege,amp;voix és cours,ou Eftats dcN«'’* re,comme auflî a le prieur de Roncciigt;‘^ neantmoins il ne fut gueres liberal ho^* neceflitéj a ces œuures religieulcs quoy il amaflà grans threfors,amp; richeö^ voire plus que Roy qui fut enElpag’^ Par celte fienne chicheté, polfible adi»''

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DeNàUdrre. 131

qu’il diminua fes terres, amp;nbsp;perdit les Pro-uinces d’Alaua, Sgt;c Guipufeoa, lefquellcs

1 nbsp;nbsp;furent iointes à Caftille.La iunfdidtion de

Nauauare n auoit iamais efté tant rettan-chéc, ny rcftrainfte, que du regne de ces

;û‘' deux Roys Sanches^pere amp;nbsp;fils.

Or ce Roy,donna luy mefinc occafion

JP au Roy D. Alphonfc le noble de luy cou-rirfus-.car le voyat fort empefehé a garder fes pays des inuafions des Maures, enor-c''' gucillts par la recente viótoirc, melme qu’il gifoit auliôfblefféj il luy Icmbla téps ir conuenable de recouurit fes terres de la

Rioy e, Bureua, que le Roy de Caftille

}f. luy detenoit. Parquoy ayant comploté w auccle Roy de Leon fon allié, eonfe-,0^ detc,il entreprint la guerre contre le Roy F; D.Alphonfele noble, amp;nbsp;entra l’an mil cétuÿô. lt;1* trônante fix dans le pays de Caftille, met-Il', tanttoutàfeu.ôc àl’efpée,principallemét K’ en la côtrée de Soria,Si Almacan.Le Roy

de Leon s nuançant de fon coftè és terres de Campo,fit encor pis-.car il y mena des

A Maures du pays d’Extremadura,auec lef-quels il auoit ligue, amp;nbsp;ne faut douter que leditRoy de Caftille n euft efté aflailly de celuy d’Arragon , fi la mort dudit Roy d’Arrason ne fut lucuenue l’année méfme

I ij

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132- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Hiftoire

mil cent nonante fix en la ville de Parp' gnan.Et fut telle I’affedion de cc Royi^ phonfe de Caftille,de fe vanger des Rof. de Nauarre amp;nbsp;Leon, que pour y pourult;’' plus fcurement ic ayfemententendrC)’ melprifa les iniures amp;nbsp;Homages qu’ilault;J receu duMiralmumin Roy Maure, trefues auec luy tant auoit-il plus àctf** ~ la vengeance contre les Chreftiens, lt;1^ contre les infidellcs.

Lamaifon de Nauarre appro chant fin, par faute d’heritiers maflcs, il fonnablc que nous préparions les ledt^^ à l’accès qu’ont eu à celle Couronne defeendans des femmes qui en fontii^^ difans quelque, chofe de la maifon ƒ■ Champagne en Frâce,ou D.Blanche, du Roy D.Sancho le fage, amp;fœur Roy D.Saneholcfort,regnâtcnce tefj fut mariée. Les Comtes de Chainpagquot;! ont elfe des plus grans terriens de Fran‘S' illuftres par anciéne noblclfc, tant delC* elloc, qu’à caufe de leurs alliances 1' riages és plus grandes maifons deTEur'’' pcj’an^09 eft faiélemetion d’Odonf^^ mier Comte de Champagne, de Brie»^ en outre de Blois, de Chartres amp;nbsp;dcT^ rainedequel fut vn grand remueur d’an*

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de ISiMane.


133


C)' 'X

1^1

JC*

rcs, eut plufieurs contentions contre le Duc Ricard de Normandie,duquel en fin ilefpoufalafille en fécondés nopces,fit la guerre au dernier Roy de Bourgongne, Rodolphe,amp; fut caufe qu’il refigna feep-tre amp;nbsp;couronne à l’Empereur Conrad : la fille duquel Odon auoiteuë a femme en premieres nopces, amp;nbsp;d’elle engendré Ef-tienne amp;nbsp;autres.

CeftEfticnnefut Comte de Champagne l’an mil trente deux apres le decez de fonpere,amp; Seigneur des autres Eftats d’i-celuy par fuccelfions fraternelles. Il mourut a la Gucrefainfte en Syrie, ayant engendré de fa femme Alix, ou A della 3 fille de Guillaume le conquerrant baftard de Normandic,amp;: qui conquift le Royaume d’Angleterre,Thibaud amp;nbsp;autres enfans.

Thibaud fut Comte de Champagne, premier de ce nom, l’an mil cent vn, furnomme le grand : poffeda auffi les Côtes de Bric, de Blois, amp;nbsp;de Chartres fur-

. nomme pcte des panures : eut à femme Mahaut Princeffe Allemande de grande nïaifon,dc laquelle il eut , entre plufieurs .. autres enfans, Henry qui fut Comte de Champagne amp;nbsp;de Brie apres luy, l’an mil

cent cinquante vn.

I iij

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154 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

1196.

CeftHenry furnommé le large, qnj' triefme Comte de Champaigne,fut en , fie auec le Roy Louys le ieunCjamp;p*^ aucc Philippes Augufte, où il fitgw^“* fcruices à la cauferefpoufa Marié de FraC^, fille du Roy Louys feptiefmc diél Icic**' iiCjA: de la premiere femme Leonor, Dif cheirc dcGuicnne, ôc ComtefledePn*' étiers.Dc ce mariage fortirent Henry 5 Thibaud, qui furent fuccelfiuemct Gon'' tes deChampagne,rvn apres l’autrc.H«®' ry alla à la guerre d Afie, ôe femariât au^ la fille du Roy Almaric , ou Amaury Hierufalem, veufue de Conrad, marqni’ de Montfcrat,fut fait Roy de Hierufalcn’’ mais s'en reuenanten France, ilmoun'' fans en fans maft es. Parquoy fon Thibaud deuziefme de cc nom fe faifit la Comté de Champagne, l’an mil ccii' nouante fix,au preiudice de deux filles lt;!ƒ Comte Henry defunt:amp; fut fizielme Co‘ te Palatin d’icelle. Ce fut ce Thibaud qiquot; efpoufa D.Blanchejfille du Roy D- Sach®

Je Sage,laquelle enfanta vn fils pofthuWM alïàuoir,apres le dccez de fon mary; enui' ron l’an mil deux cens vn nôme 'Thibaut: comme lepere qui fut Comte de Chain' pagne amp;nbsp;de Bne,nonnobftantlesprcten'

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di Naudre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;13,5.

tionsd’vncfœur quieftant née durant la ƒ vie de leur pere : laquelle en vain dcbatit ceftefucccffion.Outre-ceparledccez de D.Sancho le fort »dont nous traittons à prefent,fans cnfans, ilvintala Couronne de Nauarre, par fucceffron maternelle,

jj. ' Prince grandement allié és marfons de . -(jz Prâce,ôc d’Angleterre, duquel nous trait* tetonsamplcmcntenfonlieu. Maintenât teuenons au Roy D. S ancho, furnommé le fort,régnant de ce temps en N auarre.

JJ, Ce Prince fe maria auec vne Dame Trançoife fille de Raymond, Comte de ÿ Touloufe quatricfme de ce nom, qui s ap-pellaD,Clemence : d’icelle tient-on qu’il n’eutaucuns enfans, parquoy felon cet-, tains autheurs, il lalaiffa, Si elpoufa vne

,j( fille de lEmpercur Pcderic BarberoufTei 'jt toutesfois ce dcuzicfme mariage eft affés ,ÿ, incertain, mais quant au premier, Garcia d’Euqui ,Euefque de Bayone, alaiffé par

J- nbsp;eferit,qu’il en eut v n fils, nommé D. E cr-

dinand, dit Calabaça lequel mourut du '^0 viuant de fou pere, de la cbeute d’v n cbe-ual,courant apres v n Ours, nbsp;nbsp;fut enterré

enl’Eglifecollcgialle de Tudéllc. 11 n’eut autt es enfans legitimes, mais bien eft fait métiôd’vnfilsbaftardmômé Guillaunae,

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I3lt;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Or eftans les anciennes Ligues de Câ' ftiUe^ôr d’Arragoh rcnouellées^entre 1Ö Roys D.Alphonfe le noble^ Sc D. Pierf^’ • ils s armerêt au dommage du Roy de Nü' uarre, enuiron l’an mil deux cens,ce 9“’ voyant iceluy , chercha de s’apuyer do 1200. Princes eftrangers, amp;nbsp;en vint iufquesk , . quil folicitaleRoy des Arrabes, Abci” Pn»ceMlt;î-_‘ , nbsp;nbsp;, . , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ J

lolcph Mazemut, deropre latrcfi.ieq'ii' tenant reli- auoit'faidcj pour dix ans^auec le Roy lt;1' Caftille : affermans aucuns autheurs qquot;' D.Sancho alla luy mefme en perfonnetquot; Aphrique tràitter ceft affaire aueccePr*'’' cc Mahumeftifte: lequel'neantmoinsn' voulut rompre fafoÿ, bien luy fît-il fent de grande fomrae de deniers, plufîcurs riches ioyaux. Durant fence les Roys coniurés entrèrent patƒgt; uers endroits es terres de NauarrcjOti^ auoit laifTé pour fon Lieuteriant vn cheualier appellé Alphonfe Fernando de Guendulayn:amp;prindrent Ayuar, Ronçal, qui demeurèrent au R®) en d’Artagoh, amp;nbsp;d’auttc coftéMiranda,ƒ /roje nbsp;nbsp;nbsp;Infura,lcfqucllcs places le Royde Caftd*^

l'ctint à luy, eftans d’acord ces deux colligues de partir ainii leurs conquci^ qu’ils feroyent fur le Roy dç Nauarre.

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àeNdMrre,

futtout ce qu’ils firent pour cefte année. / Quant au Roy D.Sancho, il tomba malais , de,en fou voyage,d’vne maladie aigue, amp;nbsp;peftilentialle,laquelle fc refolut, amp;nbsp;termina en fin en vn cancer qui luy dura toute la vie comme cy deuant nous auons dit. Cefte indifpofition entendue enEfpagnc, dôna courage au Roy deCaftillc de pour-fuiurefonhcur,amp;cflayer par tous les efforts a luy pofliblc, de ioindre ceft Eftat aux ficns,eftimant que le Roy D.Sancho, qui hauoit point d’enfans,ne la feroit pas longue, amp;nbsp;que iceluy mort, il ny auroit pas grande refiftancc qui le peut empef-cher, d’autant que l’vn de les frercsgt; Don Ramir cftoit d’Eglifc, l’autre icunc^ôc ab-fent,amp; le Comte de Châpagne, fon beau frere,eftoit ou mort,ou acheminé pour le

voyage de la terre Sainfte:quoy que ce fut, il eftoittantefloigné, qu’auantqu’il fut venu de France,debattre le Royaume dcNauarrc,oùilauoit droiôkjil cfperoit \ d’en eftrc def-ja poffefleur. Sur ce deffein il temet deffus nouuellc armècjamp;entra en Alaua,courut toutte ccfteProuincc,5gt;cfi-nallement alfiegea la v illc de Vidoria, laquelle fut vaillamment defendue par D. Âlphonfe Fernandes dcGuendulain qui


V,


o'!'

$


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158 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htßoire

s’cftoit ietté dedans auec plufieurs bof* foldats du pays d’Alaua amp;nbsp;dc Nauarregt;^ fouftint Ic fiege longuemet, fans eftreff'J cunement fccourUjny mefines auoir nOf uelles du Roy D. Sancho, tant que les ' Utes leur commencèrent à faillir. Duraf' ce fiege vindrent vers le Roy D. Alpho’*' fedeCaftillc les députés de la Prouin*^ de Guipufeoaj luy offrir que s’il alloit perfonne en cede partjils fe rendroyen*? luy^defircux de long temps d’eftre vn**’ la Couronne dc Caftille, à caufe des noquot;' ueautés,amp;: furcharges a eux impolées les Roys de Nauarre, l’heur ou malbcf* dcfquels ils auoyent fuiuis l’efpace de tante fept ans.Ccft offre fut trcs-agrcàb** au Roy D. Alphonfe comme chofef*^ auantageufe : parqqoy laiffant au fieg^*^ Viôtoria pour continuer iceluy D.

Lopes de Haro,il fe tranfporta pn perlb'''^ Guipufeoa,laquelle Prpuince fe ƒ i en fa protedion, des Roys, de CaftiH'^’ cafiiUc. a certaines conditions, .amp; liurqrent fes mains laforrerefies defaimä Si Fontarabic,enfemblç le chaftçau Vcloaga,quieftcn la vallée d’Oriarc? frontière dc.France, lieu propre pour ï affurer au beioin vn paffage .cnGuyc*'*’^

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deNauarre.


139

jjj tenue lors par les Anglois, d’autant qu’il auoit efpoufe vne PrincclTe Angloifc. Outre ces places il luy baillèrent le cha-ftcaud’AthaUjen la frontière de Nauarre,

vi' Jl'‘ oif

qui eft ruiné de ce temps le chafteau d’ A-choros;. du val de Lenix, amp;nbsp;le chafteau d’Arrafate,ditaprefent Mondragon,en la frontière de Bifcay Cjauec Ic fort qui eftoic lors bafti fur la montagne de Helofua^du-quel aparoiffent encor auiourd’huy les ruines,laquelle montagne eft en la iurifdi-

. ftion de la ville de Vergarajôc eft diôlc au-( trement Arizuoa.Ainfi obtint le Roy de i( Caftlllc,D.Alphonfe le noble, cefte Pro-y uincc de Guipufeoa, fans venir a la ri-V gueur des armes',ô£ s’en retourna grande-

ment coûtent au fiege de Viéloria, qui continuoit, cftans les alfiegcs aubout de . leurs viures : à raifon dequoy ils folici-toyent par frequens meflagers, felon les moyens qu’ils auoyent,le Roy D. Sancho üj, leur Seigneur,1’aduertiflant de la neceffité jj{ ou ils eftoyent réduits, qui les icttoit es mains de (on ennenay, s’il ny pouruoyoit, mais luy ne fçaehant pas tout ce qui s’v cftoit paffé ,abfent ,mal difpofèjôc efloi-gué de fon confeil,lcur fit entendre qu’ils

fcrendiffcnt au Roy D. Alphonfe,aux

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* /» • 140 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißotre

1200.

meilleurs conditions qu’ils pourroyc”' Ayant receu cefte refponce, les tinrent encores bon, l’efpace de dix 1quot;^ '■ iours,attéaant fi le Roy auroit point pf'quot;’ meilleur aduis, mais voyans qu’il ne I«* venoit chofe de fa part qui leur douJ*^. e/perancc d’eftre deliurés, cftâs extrei”^ ment prelfés de la faim, amp;nbsp;de nccelfité'^^ toutes chofes, rendirent la ville,autrci»^, par fon aflîette, par l’artifice de fes fl'quot;' raillcs3amp; tours eftimée inexpugnable-laprinfc de Viôloria, le Roy deC^ft'* fut maiftre de cefte autre Prouince d’Aj^' uada contrée d'e Araxa fe rendit •• il pf'quot;’ Irrurita, amp;nbsp;Maragnon, faindc Croix/ toutte la vallée de Campeco. Cefte conquefte fit ce Roy D .AlphonfeJ’ann^ mil deux cens,partie par armes, partief redditio volótalrezce qui diminua bc^■ coup le Royaume de NauarrejCombiff qu’aucunes places fc remirent derech^li en l’obciflànce du Roy D. Sancho, Prouince d’Alaua,ny fon hcrmaudadjôquot; confrcrie,nc prindrent oneques droit, gt;’) iuftice de Caftille, excepté Viôloria gt;nbsp;Treuigno. Or pour s’alTurer plus des G«*' pufcoans,amp; pour les gratifier auflî, le R”! de Caftille fit rebaftir en cefte Prouin^f)

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d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Ndnxrre.. 141

1 fur fon riuagc maritime, les villes de Guc-.jid tana, nbsp;nbsp;Motrico, lefquellcs il fortifia de

jjM bonnes murailles, ôc tours,Se doua de pri-uileges. Apres que touttes ces chofesfu-

. ƒ rent faides, le Roy de Nauarrearriua à

ƒ Carthagcne,8es’efcoulapar Arragondâs fon pays,auec grandes richefles qu il ap-portoit d’Afrique, eftant arriué il trouua

.ÿ nbsp;nbsp;que le Roy de Caftillc auoit afliegé fref-

chement la ville d’Eftella, laquelle fut dc-liuréc du fiege pat le bruit feul de fa venuc çÿ nbsp;nbsp;(tant à de pouuoir le nomjôela reparation

d’vnRoy prefent) que s’il eut demeuré d’auantage en Afrique, fon Royaume de ÿ Xauarreeftoit totalement perdu. Ayant Ven oculairement les dommages que le

■ Roy D. Alpbofc deCaftille luy auoit farts, ((if nbsp;nbsp;illuy envoya des Ambaffadeurs le prier

deluyreftituer ce que fâsiuftice,ny droit, nbsp;nbsp;nbsp;,

ÿ nbsp;illuy auoit prins durant fon abfencc,con-

tte la maniéré de guerroyer accouftumée li^' en ce fiecle plein de loyauté, mais le Roy (ri* de Caftille ïentretint pat delais, Sgt;i refp ô-0^ tes ambiguës, laiffant le R oy D. Sanebo cl nbsp;nbsp;tondder et fes p ettes tout à loifrr.

L’an mil deux cens trois ils conclurent 'rios*

entre eux vne treue, pour la conclufion^quot;^ ol delaquellele Roy tgt;.Sanebo vint en per-

d'

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142, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfloire

fonnc auecaireurance,a Guadalaiaraf» Caftillc : la fut accordé que les armes cdquot;' feroyent pour cinq ans, entre les dcuS Royaumes, aucc refolution de quelque places de celles que le Roy de Ca® auoit prinfes de Nauarre:amp; pour obferuä' tionde treues furent mifesen depoft^'’’ trc main de cheualiers, nommes par deux partisses chafteaux d’Abufejo, 0*“ mio, amp;nbsp;luucra, dclapart de Caftillcj^ Irureta,Luzula,amp; làinôf Adrian,du coü* du Roy de Nauarre,amp;pource que la2'’quot;' re d’entre Nauarre Sc Amgô duroittouj'' jours, le Roy deCaftille print fur luy J* charge de les apointer, amp;nbsp;ec pendand*' cefler les armes de tourtes pars.

Le Roy de Nauarre D. Sancho left' n’ayant eu encor allez de pertes, il luy r arriuavne l’année mil deux cens fept. fut la pitoyable mort de l’Infant nand fon frcrCjPrince bien aymé des N , uarrois ,dont eftoit mife au rang des cal’’ mités aduenues à ce Royaume en ce alfauoir.Qu’eftant célébrés par feiles,^ fuperflues rcfiouilfances, la feftede Nicolas d’icelle année 1207. en la ville ƒ Tudelle,lelon la couftume des Chteftft^ ainlî que ce Prince généreux eouroù*

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(le 'NduarYe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14^

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cheual armé,faifant certains icux, amp;nbsp;exercices par luy ordonnés, vn porc entrcpaf-lantpar les iambes de fon chcual Ie fit tó-berfi mal a poind, qu’il fcfroiflalatefte contre vnc colomne de pierre , dont il mourut tteze iours apres, eftant aaeé de trete ans.De ce Prince,lequel les autneurs Mon i» louent pour vnbraue, amp;c vertueux

lier,n elt faitte metion aucune en laguer-D.^ernaJ. rc d’entre Caftillejamp;Nauarretparquoy eft à prefumer que le Roy fon frere fe doub-tant qu’il n’entreprint quelque noueautc contre luy en fon abfcnce, amp;nbsp;a fon prciu-dice, l'auoit amené auec luy en Afrique, ores qu’il luy portaft grande amitié. Ainfi font les affaires du mode méfiées de plai-fir, amp;nbsp;d’ennui, d’amitié, amp;nbsp;de ialoufic, ou

' queccieunc Prince volontairement fuft ; allé auec fon frere en Afrique defireux de

f'

Voitjamp;fe faire cognoiftre.

, SuiuantcequcleRoy dcCaftillcauoit promis à ccluy de Nauarre de faire auoir paix entre luy Së Arragon, en fin l’an mil izog.

T deux cens neuf elle fut du tout conclue:

’ j Ou fut notable le deu oit qu’y fit l’Arcbe-uefqucD.Roderigo Ximenes de T olede. Celte paix fut faide eftans affcmblés en campagne les deux Roys és enuitons de

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14 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffifioiri _

Mallcu. Entre autres particuliaritcs^. les Efpagnols efcriuent des accords d ƒ Ie Je Roy de Nauarre prefta à celuy ragon vingt mille marauedis d’or , P®'? lefquels furent baillés en gage, Si dep'’' les chafteaux de Gallur, Pitilla Efcojqui furent mis, pour le temps dd moix, és mains de D. Ximeno de cheualicr,au bout defquels,fi le Roy ragori ne rendoit les deniers, les places'^ royent mifes en la puiffance du Roy“’' Nauarre,pour en iouyr iufques à rébou^' cernent. Les dilTentions, Sc guerres lt;!'' auoycnt duré entre Nauarre, amp;nbsp;Arragû*' parl’efpace de foixantecinq ans, fuT^ alors terminées, amp;fut eftablicbonne^^ entre ces deuxEftats.

temps il aduint grand defordre, amp;nbsp;m“’ neries entre ks ïubiets, de Pampelon^i quoyauoyent donné occafion les ieuJ^ nllcs de la villc,qui s’eftoyent iniuriées vnesles autres, amp;nbsp;commefouucntd'Vi’* petite eftincelle s’alume vn grand feu,(Jquot;' embrafe tout vn edifice voire vnc viR^ ainfi CCS querelles firent, que les habita^’ de Pampelonc fe diuifans en partialit«^ ceux du bourg dcfainôl Scruin,amp; ceux**’ bourg de fainét Michel, pour fouM chacun

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chacun fes femelles, vindrcnt aux coups, amp;-auxmcurtrcs,fansqu’ony fccut dôner aucun ordrCjCn l’abfencc du Roy, lequel ncantmoins les appaifa, par fa prcfcncc, pour quelque tempyS:mais s’eftant dcfpuis retiré dedâs fon chafteau de Tudellc, fans plus fe communiquer à perfonne, tant a caufe du mal incurable de fon pied, qui rengregeoit, que pour autres occafions, les ieunes homes de Pampelone recommencèrent leurs infolenccs, amp;nbsp;inimitiesj de forte quvniours’cftans ataquez ceux dudit bourg faindMichel,à ceux de fainâ: Seruin,à belles armes, la furie, amp;nbsp;rage fut telle,qu’il demeura fur le pané plus de huit censperfonne,tant hommes femmes,que,”^ hiles, amp;nbsp;lurent bruflés pluneurs maifonSjPrfropfZ«.« tant eftoycntils montés de venimeufe gelés vns contre les autres. Ce qui lit lor-tirlcRoy D.Saného defavolontairepri-fomafin d’y rendedier comme il fit. Entre autres remèdes, qui pouuoyét feruir pour l’aducnir, il cognut que la paix ne pouuoit point durer entre vn grand peuple, ou cftoit multitude de ieunefle, qui n auoit gueres affaire,amp; qu’il choit neccifaire que entre eux fourdift tous les ioursquclque Oi/’**’ nainCjU on ne Uouuoit moyen de les cm-jdota«-

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149 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfloîre

ployer. Voyant donques quefon pCT cftôit adonné aux armes, plus qu'à excrcicedl s’auifa, puis qu’il n auoit , ne guerre auec fes voifins, de drefler q““ que garnifon en la frontière des

, ou feroyent enuoyés les ieunes hômcy ces pays,pour fe façonner a certaine pliné de guerre,amp; pratiquer les armest’*’’ .norablcmct cotre les ennemis desCHt' ftiens : A cefte caufe il pria le Roy D. qucs,ou ceux qui pour lors regifloy^tlo* Royaume d’Arragon, de luy vendre I’

. fruids, amp;nbsp;la iouyflàncc des villes d’A® mus. Caftelfabib, Ferrera, Ferrclon,^:* Catamor, pour fa vie, pour y drefferf® cfcole d’Armes, amp;nbsp;les obtint, confinéquot; les mefmes moyenneurs, la paix accord' entre les Roys D.Sancho,amp; D.Pcdro,!' ’ années précédâtes, laquelle commença' a fc troubler entre ces deux Eftats.

Ce lîcclc produifit au monde des ordf'; jiouueaux de religion tous contraires a“' précédants ordre de moines : car au bj queiceuxlanc fcpouuoycnt faoullcf^'’ biens amp;c richcfles temporelles qui If' eftoyent données par les Roys, amp;nbsp;Seigneurs,comme à l'enuy les vns des«*' tres, ceux cy les reiedoyent j

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deNaumrre', 147 cftat d’cftrc pauiircs,êlt; ne pofTedcr rien au módede premier fut celuy des frcrcs pref- i'orJre dn cheurSjQue nous appelions en France Ia-coDinSjlautncur duquel rut ce chanoine ra pref^ dOfma,Venu d’Efpagne en France, aucc fonEuefque,pour louftenir l’authorité de l’Eglife Romaine contre les Albigeois, amp;nbsp;leurs adherans, déclarés hérétiques par le Pape Innocent iij.Et fut le veu, amp;nbsp;profef-fîon de celle regle,de prefeher cotre ceux qui fe deuoyeroyent de la foy.Enuironij22. le commencement de l’an mil deux cens vingt deux. D. R a mir Infant de Nauarre, frère du Roy D. Sancho l’enfermé fut fait Euefque de Pampelone,de la charité duquel les autheurs cfcriucnt, aucc admira-tioHjqu’il donnoit tout ce qu’il auoit aux pauures, amp;nbsp;que tant plus luy aboridoit, P lus il donnoit.

Le Royaume de Nauarre en ce temps cfloit ailes mal gouuerné, à caufe de la vie folitaire, amp;nbsp;enfermée du Roy, qui ne fc communiquoit a pcrlbnnc, qu’à fes ferui-teurs domeftiques,amp;nc vouloir ouyr parler d’affaires, A ce mal furuint encor la mort de l’Eucfque de Pampelone, D .'Ra-mirfon frère lequel pouuoit encor aucu-^ nement retenir par fon authorité,amp; reuc-

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Hißoire euflent voulu troubler0^11

148 rcncc ceux qui

E{tat,domeftiques, ou eftrâgerszparquo/ 1*5^» ' cnuiron l’an mil deux cens trente vn.

Lopes nias,Seigneur de Bifcayc,quiauo*' quelques terres en la fouuerainetédeNi“' uarre, incité, ôc fouftenu par le Roy Do* Fernand de Caftillc,trouua occafion,^ prétexte de faire quelques rauagemens^quot; ce Royaume. D’autrepart, le Comte Tl*' baud de Champagne pretédant droitaO' , dit Royaume de par la mere D. Blanch^’ fille du Roy D.Sancho le fage,eut intell*' genees,amp; pratiques fecrettes en Nauair^i pour eftre admis a la regime du Royaume durant la vie du Roy nbsp;nbsp;nbsp;Sancho l’enK*''

mé : donticeluy aucrti, apreslonguene gligence, commença à s’appcrceuoirlt;i* fon dommage. Partant dcfplaifant,amp; ele* - pitéjdc cesentreprinfes, tant du Royd

Caftillc,que du Comte de Champagne,** fe délibéra de les fi ufter tousdeux delcur** pretenfions, amp;nbsp;fe vanger fpecialement du Roy de Caftillc:!! fit entendre au Roy P’ l’Aime d’Arragon, qu’il auoit chofea l**/ communiquer, qui redonderoit grandement à Ion profit:amp; pource le prioitdefo vouloir rendre a Tudelle,s’cxcufant dccc qu’il n cRoit luy mcûue venu le trouuefi

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deNauarre. 149

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fiirl’empcfchcmcnt, amp;nbsp;indifpofition de fa perfonnc LcRoy d’Arragonne faillit dc veniràTudelle:amp;pourcequelcRoy dc Nauarre ne pouuoit bouger de la chambre ,il entra’au chafteau, Sc parlèrent en-: fcinblc, Lc Roy D. Sancho s’eftant grandement plaint du Roy D. Ferdinand de Caftille,qui ne fe contentant dc poffeder tant de terres que fes prcdecen'euis luy auoyent rauics , auoit encor nouuellcmét couru,amp; fourragé l’on pays, luy demanda confeiljamp; ayde, pour s’en rc{rentir.-amp;: ayât difeouru pareillement fut ladefobciflan-ce, amp;nbsp;peu de refped du Comte Thibaud de Champagne,d’auoir attenté de trâcher du Roy de Nauarre luy viuant, conclud que S’il vouloir faire vne ferme alliance auecluy, amp;nbsp;entre Nauarre, amp;nbsp;Arragon, pour auaillir le Royaume de Caftille, ne ccfTcr qu’ils n’euffent contraint le Roy ■ D.Ferdinand à luy reftitucr les terres dc la

riuiere d'Oia, Bureua, Alaua, amp;nbsp;Guipuf-coa,ou icelles conqueftesduy faire rendre les fruits,amp; rcuenus d’icelles, ôc payer les î frais, defpenfcs de la guerre, il feroit ; nbsp;nbsp;content dentendre a v ne mutuelle dona

tion des deux Royaumes fort auantageu-ic pour le Roy d’Arragon, amp;nbsp;fon fils Don

K lij

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iyo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Alphonfe^aflauoir, que les furuenas d'cn-tre eux deux heritafl’ent de tous les deu-’^ Royaumes. Le Roy D. layme trouua cel» fortbö:car il cftoit ieunc, Sc cri fleur daa-ge,amp; fon fils aufli donnoit cfpoir de viürc, la OU Ie Roy D. Sancho auoitMcfiapalfe lafoixante huitiefme année de (on aag^i Sc au demeurant eftoit fi gras, amp;nbsp;plein d« humeurs, Sc tant trauaülé de fon cancer, qu'il n’attcndoit que l’heure de dcfloget de ce monde.Ccft accord entre eux fard) ilsarrefterentqucl’an^ïéefuiuante les gés de guerre, de l’vn 5c de l’autre Royaume, fcroyentprefts,amp; fc trouueroycnt en lien aflîgné au moysde May. Rien n eftoit ph® à cœur au Roy D. Sancho, que de recon-urer la Prouince de Guipufeoa, cftimani que par la feparation d’icelle, le Royauin^ de Nauarre eftoit priue d’vne des princh paies cômodités que puiflTeauoir vnpayy^ qui cft la marine, les Seigneurs^ amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

paux du côfcil du Roy D. Sancho,en ceft j । accord,furent D. Garcia Almorauid, 1^'’ , Sancho Fernandes de Montagu, D.Gu'l' laume Baudouin,amp; D.GtiillaumcIuftit^ de Tudclle,qui eft vne principale dignité-Ceuxcy,amp;:autres Seigneurs,aueclesdc-pütcs des villes de Nauarre, lignèrent Ic^

Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

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1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Nauarre. 151

i eonucntions ie. accords d’entre ces deux

f Roys : cc qu’ils firent du cofté d’Arragon ■j. les plus grands S eigneursjamp;qui tenoyeut 1} les principales charges, entre lefquels font r nommés D. Pedro Fernandes d’Acagra, c. Seigneur d’Albarrazin, Athon de Foces, [J grand Maiftre, Guillaume de Moncade,

* Rodorigo LizauCjArtal de Lune, Simon 1« Vrrea,Blafco Maza, Pedro Ferez, lufticc f, Majeur dArragon,amp; Pedro Sanches, fc-;t’ crctdrc d’eftat d’Arragon. Pour fournir J, ' àccftcgucrrc,ilfalloitquclc Roy D.San-i cho mit la main a fes thr'efors, qui eftoyet (, ; grand S, car ayant fait affés longue années ;ü vue vie retirée,il auoit peu aifement accu-1)5 n\uler,cftant exempt de dcfpcnlès : il def- -11- bourça doneques au Roy d’Arragon cent 01 j niiliolsd’or,ccftàdirccfcus, ou ducats, parpreftjôcaduance, Sceuten gagcHer-;)'! rera,Pcgna rctonda, Fcrrelon, amp;nbsp;Faxiuc: ;Si nbsp;nbsp;comme il choit homme prudêt, amp;nbsp;fort

;r entendu au fait de la guerre, il ordonna ;(1 i tresbicn cc qui choit de faire en ce com-tncncemcnt:maisl’amour qu’il portoit a iP fes thrcforSjgafta toutnoinét que le temps £:ƒ venu qu il fdut marcher contre Caftillc, C' amp;quc les armées eftoy ent en point,il vint fi* nouuelles au Roy d’Arragonsque l’iRc de

K iii|

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IJ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Majorque s’eftoit rcbelléerparquoy plus à cœur de garder le fien, que d’enûO mager autrui,il fc fcruitpour foy des g«’’* de guerre qu’auoit mis enfemble , pour guerre de Caftillc JelquelsilmcnaàM^' jorquc.-tcllemét que le Roy de Nauarft' fc trouua foible, pour entreprendre dfj' trer en Caftiile,ou le Comte D.Lopes^' Haro cftoit en armes,pour le combatfs^quot; pâflàge II luy fcmbla que le Roy s’eftoit mocqué de luy, fi qu’entrantf*’ grande colère contre luy, il voulut roi”^ pre tout l’accord,amp; paches qu’ils auoy^*^ faides cnfcmblc.Dctout ce qu’il difoit ’ faifoit, cftoit le Roy D. laime aduero “* quelques chcualicrs Nauarrois peu ennuy és de ces façoi’ tnoÿiabits, de viure cftrangcs dcfdaigneufcs, do“*

D.Pcdro Ximenes de Valtierra en cftf“ l’vn.La guerre de Majorque cnbrefteinp paracheuée, le Roy D. laime retournâ? Tudellc pour s’exeufer, amp;nbsp;s’offrir de faire en l’aducnir, amp;nbsp;mefme de fourJ^i pourla guerre de Caftille deux milles uaux,amp; autres forccs.-mais il ny eut otd“* que le Roy D. Sancho vouluft entrcf*“'’ conferancc aucc luy. DauantagCj P. Garcia AImorauid,amp; D.Ican Ferez®*

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de Nauarre,


155

Batczan, capitaines de l’armée qu’il auoit fur la frontière contre Caftille, alaveue des ennemis, réduits a tel point par Don Lopez Dias de Haro, qu’ils penfoy ent de lour a autre deuoir eftre attirés a la batail-le,ilmitanonchaloireux ôctoutee qu’ils faildyent:amp;el’crit-on quvn gétilhomme

(O*

enuoyé'de leur part, pour communiquer auRoyl’eftatdes affaires, amp;luy demander deux cens cheuaux de renfortjmoy é- ^turs t -nant lefqucls les capitaines le failoycnt#’’-”’^“ forts de donner bataille aux Caftillans, demeura quatre iours entiers fans pouuoir i»oUlt;se. auoir entrée,ny audience. Ces meurs fa-touches amp;nbsp;deipiteufes firent que le Roy D.Iaimefe retira en Arragô, fort mal cô-

Ip- tent,8c que les Caftillans firent des dom-ƒ. mages en N auarre,à quoy il eut peu r epa-ter ayfement,dont il faigrit encor d’auan-

A tage,cn forte qu il deuint infupportable a C, fes officiers,mcfmes domeftiques, qui ne ♦ • pouuoyenttrouucr moyen de faire chofe afon gré. Ce chagrin amp;nbsp;trauail d’efprit

IJ'' ioint auec la grande charge de fon corps tepleft Sc mal aifé , fa maùdic longue 8c Incurable auec le bon nombre d’ans qu’il

J anoitjemirentautombeaul’anmildeux 1234. cens trente quatre,ayant régné trete neuf

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I ƒ4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiß o ire

ans,neuf mois,amp; dix iours. Il fut en feud}' au monaftere Royal des Chanoines lt;1^. fàinde Marie de Ranccuaux, qu’il auoi' ’ luy mefme fait conftruire.

{ t

t i

De D.Thibaut^f/remier du Nom^^ Hoy de Nituarre^furnemmé le Majeur amp;

Comte de Champagne,premier Rey, ’ qui par ligne maternelle ha régné en Nauarre,

SjÉitoftquelcRoyD.Sanchoft' Æ mort, les Nauarroisenuoyerci*' en France,au Comte Thibaut‘S' j Champagne, fils de D. Blanche fœur Roy delFunt,luy doncr nouuelles 3ccefl* fucceflion a luy cfcheucj’admoncftantil' fc hafter, auant que le Roy Don lacqu^ d’Arragon sen faifift, en vertu des dro^ prétendus,à caufe du don mutuel entre les deuxRoys aTudcllegt; amp;nbsp;par 13 moyen aulfi des intelligences qu’il poæ? uoit auoir au pays : en quoy le Comte n£ fe montra parefleux,car ayans eu des pai' tifans en Nauarre, qui l’auoycnt' aducti/ 1 de tout ce qui s’eftoit pafic entre ces deuS Roys,amp;finallcmétdclamortde fonoæ elCj les Ambaffadeurs le trouuercnt

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de Nau^trre. 155

à ordre amp;nbsp;equipage de marcher vers Nauar-ƒ icjouilarriua entéps oportun, pour faire fesaffaires auec aife amp;nbsp;commodité, a cau-oedesempefehemens qui detenoyent le ^oy D. laymc, lefquels luy importoy ent

il, P^'^SQ'ænonpasdcpourfuiure cefte do-’ nation faitte au preiudice des vrais hcre-* tiers de la Cout onne de N auarre, fans rai-fon que’conque, par vn Roy troublé de violentes pamonSjtant de corps, que de-fprit. Auffr cft certain que le Roy d'Arra-gon n en fit iamais grand eftaf.car mefmc aucûs ont laiffé par efcrit,qu il quitta, fans

Z dificulté aucune,!es Nauarcois ( eux de ce le requerans) du ferment,foy,Sc homma-û'’ gc qu’ils luy auoycnt prefté lors que le co-trait d’entrC luy amp;nbsp;le Roy D.Sancho de-fund fut paffe à T udcile; autres difent que dcfpuis il en fit vn don, ô: remit tout ce droit àD.Pedro fon fils, pour le pourfub lir. urc auec le temps,comme dechofe ou il y ; ! auoit peu d’efpcrance. Ainfi fut reccu, de-/ ' c!arè,6t Couronné Roy deNauatre Don

Ihibaud Comte de Champagne , auec’ ƒ grand contentement Si rcfiouiffance de tous les bons Nauarrois. Afonaduene-û’* ruent iliura 8c confirma les dats 8c priui-

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t.Lix»quot; Rtys Na-»arroh.

IÇÔ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflotre

ta cn mieux, ce fut l’origine de la fecoö' ’ ligne malcuÜne des Roys de Na««’’' , cftant en D. Sancho achcuée iapremK“. quidefpuis D.Garcia Ximenes auoifdtf l’cfpacc de cinq cens dix-huit ans.Lci*'^ ceflîons tombantes en quenoillcs/ cftatSjamp; fouuerainetés, contre routdf^ diuin, naturel, amp;: humain, amp;nbsp;contre t®‘ exemples des bien ordonnés Royaoi““' és premiers aageSjCauiant que les Pr# cftrangcrs incognus, diners en tu«* vicnnét à regner fur les nationsjdôc q* quesfois il en eft bien pris gt;nbsp;mais bien uent maux,amp;r troubles pernicieux en aduenus. Orpour cccoup, les Nauar'' ne fe trouuerét point mal d’auoir vn de race Françoife, lequel fut moyen d* croiftre fes forces, amp;nbsp;la dignité de c'* Couronne, par plufi^urs acccifoirci coftéde Franceifamere D. Blanche^ du Roy D.Sancho lcfage,amp;lœurdutlf nier Sancho, fut la premiere fcinmcf introduifît en Nauarre la lucccifion nine, combien quelle ne regnaft po'?» lt;nbsp;cftant dccedée auant le Roy D. Sancho“' fortfon frere D. Pedro Ramires drola Eucfque de Pampclone, entreJ““' ’ çres tint la main fidellcment, Scdiligc'’’’ ’

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;157

ment à la conferuation des droits dc ce

Th»baud,qui fut appelle le Majeur, a ladiff(,renc.e defon fils,amp; fucccflcur nô-ii‘' me ïhibaud comme luy, des faits duquel nous nanons gueres d’enfeignements par les hiftoires feulement on a peu recueillir ,de luy par memoires,amp; efcripturcs tédans 1*^ a autres fins ce que nous en traitterons. Il l®' fur rnarié trois fois,fclon que eferiuent les / Elpagnols.Enpremieresnopcesilcfpou-l'i' U vne Dame de Lorrainc,rfille d’vn Côte de Mets, de laquelle il fut leparé par au-l”* thovitè du Pape, lans en auoir aucuns en-hns. Sa fccôde femme eftoit fille de Gui-cfiavd,Seigneur de Beaujeuqui peut cftrc, (1' fut le troiliclme de ce nomgt;duquel maria-ge n’afquit Blanche, mariée au Duc lean î* de Bretagnedurnommé le Roux En troi-7 fiefines nopces il efpoufa Mai gucrite,fille ItNa»««. f de Àrchembaud , des Comtes de Foix (poffibley a il faute au nom; car dc ce têps heft faiöe mention és hiftoires d’aucun

’ll ArchcmbauddcFoix) de laquelle il en-'A gendraThibaud,amp;Henry, quiluy fucce-5'4 dcreni l’vn apres Vautre au Royaume dc ® Vljuavre,6c vue fille nommée D.Leonor, », ?tD.Pcdro,Seigncur dclamalfondcMu-tu^abaljquicftdecctêpsdeftruit, autour

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158 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Hifloive

. de Mandegorria, ainfi dit en langue B' caine,quifignifienaontagne rouge. ces mariages^ou au moins les deux par luy contraólés auant que de venir ä' -Couronne de Nauarre, qui fut l’an tre»'

amp; trois de Ton aagedes meursde cc Priiquot; font louées parles Efpagnols, difanSjri“ cftoit libera’bmodcfte,grâd baftiflcur,^i mant la mufique, curieux des chofo lt;nbsp;partenates a l’agriculture, à raifon def 11 peupla le pays de Nauarre deplul'^''' elpeces de fruits qui n’y cftoyent encore Icfquels il fit porter de France : tclleWf^ qu’il s’eft conferué encor en Nauarre'’’ forte de poires, qui s’appellent Thibugt; nas,ou Thibaudines:fur tout il fut liquG,amp; grand zélateur, de ces baftinir’' cft le chafteau de Treuas. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

De fon temps fut acheué vn procc? grande contradiétion, entre lesinoj'i'. noirs Benediétins, fit ceux de Cifteaub'l cequcleRoy Don Sanchodefunda'“'' voulu changer les anciens religieux d«' Sauueur de Leyrc, y mettre de M de Cifteauxçce qui n’auoit peu acoinpl' pour la refinance que firent les Benc^^ ôtinsdefqucls en fin, regnant le Roy T; baudjperdirét leur caulcimais quoy q®”

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deNduarre,

. furent condamnés, depofledes, s’y ne ƒ cefferent ils iamais qu’ils ne fuflent remis

^ulcur ancienne poflefliô:ce qui fut apres lamortdudcuziefmc Thibaud, regnant Henry (on frere, auquel ils obligèrent de payer fix cens charges de bled par an, iuf-^ues àtât qu’ils luy euflent liurç la fomme de huit mille marauedis d’or. Finallement

,ügt;

pour terminer les nouuclles inftances que les vns amp;nbsp;les autres faifoyent continucllc-uient,VArcheuefque D. Sancho deTole-de,Infantd*Arragon,amp;: celuy dcTaragÔ-ue, munis de l’authorité Apoftolique du liege Ko main,impo fer ent p erp etueî filé ce aux moynes de (ainôl Benoift, Ssi. remirêt eu polfclfion ceux de Ciftcaux.Et apres la mort du Roy D.Henry, le gouucrneur de Nauarre quitta les moynes de ce tribut, pour la defeharge de la confciéce du Roy, comme imp oft exceflif, nbsp;nbsp;inique. Ainfl

: demeurèrent les moynes Cifterciens de S. Bernard, parcifiques iouyflans de ce

lll‘

’ monaftere de faindt Sauucur de Lcyre. A l’occafion des débats ôc contétions dç

1*

CCS freresjs’efgarerét, Sc perdirét plufieurs tiltres,lettres, amp;nbsp;documents de ce monaftere,qui feruiroyent de beaucoup en ce temps, pour l’illuftraüon des aflaircs de

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Hifloire

Nauarre.

Eftâs les affaires de Syrie,amp; du Roya’’' ; me des Chreftiens cn ces contrées mal maniés, amp;cngrande dccadenccj J Pape Gregoire ncufiefme fit prcfchcr*' croifade par toutte la chreftienté, paf moyncs de S.Dominiquc,8^ de S-Frayf’ principalement : parquoy plufieursPf*’’^ ces,amp; grands Seigneurs de Frace, amp;nbsp;lt;1'^5 tres Prouinces voifines fe croiferet,


chef de cefte expedition Ie Roy Thibaquot;* de Nauarre. Les Seigneurs ScCheualit'’ Chreftiens defirans paftcr leurs troupe par mer,ncpcureteftrc accommodés a^cpfabliqucs de Genes , amp;nbsp;Pize,^ t4i«/ frt- eftoyct lots puiflantes de vaiffeauXjaca* m^^tnSy-1-ç puetrcs mutucllcs qu’ils auoy®“ cnfemble,au grand dommage de la ! ftienté. Les Vénitiens pareillement e? brouill és és affaires de l’Empire des Gr(^

nc leur donnèrent aucun moyen pour

ciliter le voyage:parquoy leRoyD.T^ | baud amp;nbsp;fa compagnie, mrcnt contrai^'


MdUU Vt m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iUl VXIL v*,/***«quot;

de prendre le chemin par terre, amp;nbsp;ft coquot; duire par long,amp; périlleux voyage cnSy rie,où eftans arriués à Antioche, auec finis trauaux, ayans cu a combatte coni^ 'Iafaim,lcs maladies amp;nbsp;nccclficés detoquot;“ quot;

ï(

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de Naùare» i6i

tes chofes^outre les enneniis,qui s’eftoy et J laifis des palEïgcs J aux deftroits du mont laurus, il le trouua que les detlx tlers de§ gens de guerre,qui eftoy ent partis de Prâ-) P ce, Nauarre, des frontières d’Allemai-i, gne,eftoycnt demeurés par les chemins, ». motsderhaladie,outués pârlcsTürcs. Le f ’ refte de ces panures erodes arriuerent à

,jl!

Acre,quicft l’ancienne Ptolomaide, d’où ils commencèrent a guerroyer lés Turcs, peu heureufemeUt, d’autant que l’Ëmpc-rcurPederic dcuziclmc,ayant laide par la Palcftinc des garnifons Allemandes, ne ip voulurent preller aucun fccours au Roy dehSauarrcjdautantquilsreputoyent les Prançois pour gens dédiés, amp;nbsp;affeités au Pape, auec lequel leur Empereur auoit plufieurs controuerfcs,amp; grandes querel-/'• les.Encor aduint- il, pour plus déftourner l’heurduRoy D.Thibaud, queplufieurs

ï P^§iaie,fcdesbandérént, amp;nbsp;retournèrent ■” enleurs maifons,cntrc.lefquels fut le Duc deBrctagne.Parquoyil fut forcé au Roy deNauarre, apres pluficurs malheureufes rencontres, de s’en retourner par mer en Occidcnt.Arriué qu’il fut enprâcc,ily fit quelque feiour, pour vifiterfes terres J amp;: ’if nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

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ldi , Hifloire puis paflîi en Nauarre. Ce voyage du R®/ D. Thibaud de Nauarre ne fut point M en compagnie du Roy faind Louy^d , France,ainfi qu'au cûs efeviuentainsqu^, ques années auparauantjaflauoir l’an'’* 1238. deux cens trente huitjou celuy du Roy

Louys fut fait dix ans apres,ou douzed^. Ion aucuns, comme il apert par les resFrançoiles. Eftant de retour Royaume il out de grandes contentif auec les Seigneurs,amp; communautés fubicts. ou tenans fief en iceluy, leiq^^. il defiroit, luy eftoit befoin, coiun'f nouueau vcnu,amp; eftranger,contcnter'‘ qu’il fit,auec prudence amp;nbsp;grande pati^^'. amp;nbsp;non moindre dextérité. Ceux qui H baillèrent le plus d’affaires, furét D.G®| laume Vifeontede Sola, D. Rayntofi Arnaud Vifeomte de Tartax,amp; D. G/' deMoncade, Seigneur de Béarn, auoyent des griefs, ôz plaintifs contré' Roy : il les contenta tous le mieux peut. Au Vifeomte de Tartax bailla Vil*' neau auec toute la terre de Miexa, amp;nbsp;H'' ftauares, aux autres, autres chofes:td': ment qu’il pacifia tout. Auec l’Eucfqu^ Pampelone? D. Pedro de Gaçolas, Roy pluficurs differents,pour les di®*

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de Navarre.

amp; immuniteit de fon Eglife, qui procédèrent fl auant,que l’Eucfquc prefuma d’excommunier le Roy, amp;nbsp;mit interdit non ieulement audiocefe de Pampelone,mais ^n toutte Nauàrrc ; ou a caufe de fes présentions amp;nbsp;controuerfesme fc difoit mef-fe,ny matines, linon ou le Roy les faifoit Ndwarcf. parforce celebrer, dont eftoit appelé : amp;nbsp;cord fut fait entre le Roy , amp;nbsp;l’Archeuef-

Cependant rEucfque eftoit en Arragon, au lieu de Nauardungt;d’où eftant quelques fdisfortideRoylefit atrapper, amp;nbsp;mettre en prifon comme traiftre. Cestempeftes durerct trois ans, ou les Efpagnols ne fail-lent pas de letter toutte la coulpe fur lè f ' * Roy. En fin par la diligente fOlicitation i^'; desSeigneurSjcheualiers amp;nbsp;prélats, L’ac-


ü','

lt;iue,amp; l’interdit léuCjCc fait l’an mil deux cens cinquante trois.Le Roy D.Thîbaud •nourut en luliet amp;nbsp;fut enterré en la grande Eglife de Pampel one : en la mefme an^ née mourut auiTi laRoyne D. Blanche de Caftille mere du Roy de France j Sainéé Loys, laiflant vn beau droid en Caftille à fon fils ( s’il eut voulu pourfuiurc) amp;nbsp;à fes defeendans aulE qui tous n’en firent onc-ques grand comte, fuiuant fa dernière volonté elle fut enterrée a S. Denis en

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ï^Ï4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hijiotrc

France prcz Paris,lafepiilturede laqut fc peut voir encor de ce temps mil û® lt;nbsp;cens nonantc fix.

Pe Dan Thibaud Is teune deu^iefnte, de ce nom X^III.Roy de Nauamgt; amp;

Comte de Champagne.

ç

1253.

Hibaud dcuzicfmc fuccedaa^ t pcre,I’an mil deux cens cinq“' 3 trois n’ayant encor accomply,| H quinzielmcannée defon aage,la tuW lî duquel,amp; rcgêcc du Royaume, eftoitt^ tre les mains de fa mere Marguerite h Foix. Les hiftoircs de Nauarre difent lt;J-\ f leRqyd’Arragon, D. laymc ou lacqu^’ g vint enpcrfonncaTudclIe vifiterlaM ' ne veufue, £gt;i ïc Roy Thibaud fon fil$4 firent là vnc ligue oflFenfîue 6r defcn|'i entre eux contre Caftillc : offrant le R'\

Cc

D.Iaymeàlaveufue, amp;nbsp;à ce pupille, tu’ ce qu’il pouuoit,amp; qu’ils feeurent dciii^® der, fansprciudicc toutesfois dcsdtoit 'c ■qu’il pretendoit en Nauarre, defqud^'’^^ cneuiroitamiablement, apres que le R'’! Thibaud feroitparuenu enaage:amp;ccpc‘'' da! It fut accordé que lorsqu’il feroien’^ jeutjil cfpQuferoit vnc des filles du

tin

b.

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DeNauarre. i6y d’Arragonzaffauoir D.Confiance, ou D. Sancha au defaut d elle; Seen cas de mort du Roy D.Thibaud, le mariage fe feroir. 1 auec D.Hcnry frcrc d’iceluy : promettant l en outre le Roy d’Arragon de ne mariée 1 fes filles enlamaifon de Caftillc, fans le I confentement de la Roync D. Margueri-(1 tcxlleauffi promit de fa part d’empefeher J ifonpouuoirquele Roy fonfilsn’eipou-hft aucunes des filles de Caftillc, Icgiti-mesjnybaftardesjfpecialcnaent dufccôd À mariage du Roy D. Ferdinand. En cefte i ligue fut compris le Roy de France, Sz '1 l’Empereur, de la part de la Roy ne Mar-a gueritc-.Sc voulut le Roy d’Arragon met-tre condition,que la prelente ligue feroit ’ 1 approuuée,Si confirmée par authorité du 'fl Pape,dans certain terme, amp;; qu’il y apofe-l'roit grandes peines, amp;c cenfures pour les 'Icontrcucnans. AlaRoync veufuc affifte-ÀrcntD. Garcia Almorauid, Don Sancho Aîctnâdcs de Motrtagu, D .Garcia Gomes 4d’Agoucillo,D. Gonçalo Ynancs de Bat-Æâu,D.Corbatan de Eeot,D .Martin Gar-Jees d’Eüfa,D. Pcro Gonçales de Moren-J^ugt;S:D.Martin Gonzales de Morentiu, Jp .Guerrero Sierre,Simon Giros, D .Pc-Fto Ximenes de Valtierra, amp;cD.Lopex

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\66 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi aire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

. Arecs,doyen de l’Eglife colegiale de -i dcllc ; lefquels iurerent tous foletnfie ment l’obferuatiôn des articles de

-Confederation. L’aiTemblce partie de délie , le Roy deCaftilleéut inconti*’^ aduis decefte ligue faitteà Tudellc'P quoy il ordonna plufieurs conipagi”^®. gens de cheual, amp;nbsp;de pied, qu’il fit mincr'àlafronticre de NauaiTe,pt^‘' dant que ce Royaume luy apartenoi'gt;' qu’il vouloir pourfuiute fon fût mes.D’autre codé la Royne D'-Matgquot;^ te regente munit fes villes. Se cbadd contre Caftille de fortes garnifonS) pareillement fccouruëdu Roy 3’Art^ de forte, que les Caftillans ne point auant pour cefte fois. Cependî^; Roy D. Thibaud accomplit le quin?, me an de fon aagejparquoy on troucgt;’ de le declarer Roy majeur,Sr le couto’'' cc qui fut fait,l’an mil deux cens ein ƒ te quatre, en la grande Eglifc de P lone 1 où il iura l’obferuation, tion des droits du Royaume, Desqi* vit auoir l’adminldration en main affaires, il voulut que lalliaccjór ligu^î ia mercauoit faitte auec le Roy d’Ard' fut de nouueau Ripulée: amp;nbsp;pource fei'

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deNauarre.

n'1 ijii*

^*1 f^' (*■'

les deux Roys en l’Eglifel appellée no-ftre Dame de Montagu , là où’ ils capitulèrent , amp;nbsp;fut dit-^que le Roy DJayme defendroit le Royaume de Nauarte contre tous,amp; qu’aucun des deux Roys ne fc-roitpaixny trefue, fans le confentement dcl’autre.Pour raffutance defquelles cho-fes.mefmes des mariages fufmèntîonnésj furent mis endepoft, de la part du Roy Thibaud,les fortereffes de Gallipienço, Arquedas, Monreal : amp;nbsp;du cofté d’Arra-goUjles chafteaux de Rueda,amp; Sos, le lieu de Vncaftcllo.-lefquellcs places de-uoyent demeurer és mains dé chéualiers Nauarrois qui nçaritmoins feroyent ab-fousjamp; quittes par le Roy de Nauarre, du ferment qu’ils luy deuoyent, amp;nbsp;de fon cô-fentement feroy ent ferment a céluy d’Ar-tagon, auec referuation, promclTe de rendre touttes les places à ccluy contre lequel feroit par l’autre fait faute.Tout ce-i la futilité, fait 5^ promis par les Rôys, leurs principaux hommes. En cefteligue firent auflî comprins, amp;nbsp;nommé-par le» Roy de Nauarrole Roy de France,èctous fes frercs.-amp; par le Roy D laymc,Charles Comte de Prouence, frere du Roy de FranceuCelaarrefté. entre fes Princes,cô-

L iiij

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16 s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^HiftoiïS

in CU G â lg( guerre fortebaydej amp;nbsp;furieullt; és frQ^çres4c Nftu^iFfç.^ Oftiilcj^qu^ cnté4oit t^txt plUiS VQlôjûçrs le Roy ragonjpQyïÇ.çe qUe §’cftans celle bçliçç 1q5 Mwrçs 4m p^^y§4e VallcuecjC’ nonibçfidjCrpilus^eiQWanÈç «14}?,,,^^“'’'

eç çt)iin ;^ar 4raP Içvùîçhefj, 1q oy,4fiÇlt;aftiUo les 1 oiwftcROiiSi’Jf fouhs iDa4i»p4rbayrHj^ovueetOz amp;nbsp;en“)'* qu’UpotÇtpiçauRoy DxJaçquçsjfi nGan,tifeoi5^,qMÇ paï U4Uigenco de p^**' fleurs graiiïs,p.erlonrïagiçs;,.U fefit inçont*' lient ynçjtrçFuc de.quelqucs rnoiÿidnxi''* laquelle)jetant vonq llt;Roy D.Iâyniee^ Nauaiffç^ n. DiegO) Iioptçs de Haro gnçur4e;Biè:ayelc Yirit trouuer, ion vaS^ljcftantmal content du Roy

CafJiUej^qui .ne fut pas petit aduatage a“^ affaires de cefte ligue contre Caftific : ci DxDicgQ eftoit'.vn b.îlaue.amp;: vaillaot capi' taine,L.-feßcoy D,Alphonfe pretondoit droits, .-afteiens defiles, prcdcccfliurs aii Royaunjode N.auarrc, .pu pburle moios quctD.Thibaud li}y,ca fit hoinniagecd que le Roy H.Garcia R3feires,amp;t lesRob D. S.ançhcs,fils,amp;quot; petit-fils d’iccluy, auoit faite au Roy D. Alphonfe huiétiefineEmpereur des Efpagncs* St aux R ôys deû-

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de Naudrre.


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{!gt;

ftille ; ce que le Roy D Thibaud refufoit, alléguant que c’eftoit vne recognoiflance cxrorquée pat violence, fans aucune rai-fou amp;nbsp;quêtant s’en falloir qu’il vouluft fe foulmettrc à chofe aucune aux Roys de Caftillc) qu’au contraire ilentendoit re-couurcr d’iceux les terres de Bureua^ Rcoya,Alaua,amp; Guipufcoa,amp; autres terres de Caftilie la vieille, que les predcçef-Icursde D.Alphonfe auoyent rauics, 'ifoipcesdcsappartenanccs du Royaume deNauarre. C’eftoyent les caufes de faire

I entrer en guerre ces Roys,lefquels latref-I uè expirée,mirent leurs gens.aux champs; I fosNauarrois Arragonnois faifansla ,| rniffe de leur armée és cnuirôsdcTudel-* ,1 fojamp;cles Caftillâs vers Alfarojôc Calaorra.

'M ld ci

LeRoy deCaftillc, èc celuy d’Atragon ^cnoyent en perfonne les armées contraires,Iclquelles eftât h prés 1’Vne de l’autre, qu’on n’attendoit que l’heure de les voit venir aux mains-.mais fur-ce il n’y eut faute de bôs per lbnnagesgt; qui s’cmployc-1 rent pour erapclchcr teldelotdre.LeRoy i D.Alphonfcfitremonftrera celuy d’Ar-{ l ragô,que c’eftoit chofe indigne,8cdutout

I contre foncfperance,de voir,c[Qcluyjqui ‘ 1 cftoitfonbcaupcre, portait les armes CQ-

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170 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

tre Iuy,n’cn ayant receu iniurc ny offene« aucunc.-amp; Ic prioit nc l’cmpefchcr enfai“' fte pourfuitte, des droits qu’il auoiti'quot; Royaume de Nauarre,que le Comte Tlquot;' baudluy occupoit,le Roy Don laymeM refponditjqu’il nc pouuoit en bonne coH' fcience,ny felon le deuoir abandonner defenfe d’vn icunc Prince qui luy cfté rccommcndé» les affaires duquelquot; eftimoit comme les ficnnes propres. Plquot; beurs prélats, ic gens de grande authorquot;' fcftâs en vain employés pour mettre pai^ entre ces Princes, vn (impie gentil-hon' me Cattelan,natif de Sefalu,dc la mail“? de laRoynede Caftille D. Violant,y plus que tous les autres, Ccftuy eyv'”' trouucr le Roy d’Arragon, amp;: luy feeu' bien perfuader, amp;auec fi viucs raifoquot;' qu’il ploya fon cœur a la paix. L’office enuers ceftuy cy,futparle chcualierreiquot;' réa l’androit du Roy de Caftille ; heureufe fa negotiation,qu’il eut promet de conférer prefents de leurs differents^ querellés. Parquoy eftans dreffées qu^*' ques tentes en vn champ entre les ûO' armées.les trois Roys s’entreuirent SCO' reffcrentfortamiablemcnt, febanquerrquot; rent les vns les autres,Sc auant que fe fep^'

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de Natiarre. rji rcrfufent debon accord.Car nonnobftât quelque ligue qu’cufle fait les Roys âc c.afiitie an Nauarre d’Arraeon', Si quelque bon^“quot;ƒ courage qu’eut móftre le ieujic Roy Thibaud, fi^ft-ce qu’il condefeendit à faire hommage au Roy de Caftille, ainfi qu’a-uoyent fait fes predecefleurs pour foh te Roy it Royaume de Nauarre.Car le Roy de ftillceftimant auoir gaigné fonbeaupere'j' le Roy d’Arragon,par celle cntreucue,qui c^fliae. ala vérité luy fcfuoit de beaucoup,mefmc acaufe que la Royne D.Violant la femme fctrouualaprefent, demanda au Roy D. Thibaud les plus extremes chofes qu’il peut, ne delirant rien moins que d’entrer en accord auec luy.mais ne luy cftant rien tefufé, ils tranfigcrent,amp; compoferent en forte que leRoy D .Thibaud demeura vaC-liildu Roy D. Alpbonfe: Si fut dit qu’il tiendroit vn lieutenant en la court de Ca-ftillc auec fes tiltres, Si que toutes les fois que le Roy dcNauarre fcroitappellépour lebefoin des guerres quipouroyent fur-uenir, il feroit tenu de venir feruir en per-l fonne,ou par fondit Licutcnât,auec deux i censhommesde cheual.A toutes ces con--l dirions condefeendit le ieune Roy, ou '1 pour ne fefentir ailes fort pour rcliftera

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VJ % nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

fon aducrfaire,ou fe doubtant, ou s’apct' ccuant que le R oy d’Arragon s’cftoit b**' lé gaigner,ou bien en conlîderarionû^ repos public Joint qu’il ncfailoitricn nouucaujamp; que fes predecefleurs n’eußc' faióljnonobftant que D. Sancho Fernan* des dcCafcante3amp; autres chcualiers N«* uarrois l’cn dcfconfeillairent,amp; incfmeb’ bourgeois amp;habitans du bourg dclain^ Seruin de Pampelonc,lefqucls, «'ipres tous les autres,tant prélats,chcualiers,qü^ communautés du Royaume curent coæ fcnti,ôe approuué ccfl:cpaix,perfiftcrcnta lareprouuer, ôcnefi voulurent oneques trouucr:à raifon dequoy ils furet chaftib par le Roy comme mutins, par amendes pécuniaires, toutesfois cftant quelques iours par apres fon couroux palfé,!! conli-dera que ces Pampclonois edoyent bons, amp;nbsp;fidelles patriotS)amp; ayraans fon hôneur, amp;■ grandeur, amp;nbsp;qu’ils auoyentrcfifté a b volonté par vray zele, amp;nbsp;amour qu’ils portoyent a la courone de Nauarrc^pour-cc leur fît rendre leurs deniers; de là procéda la couftu me, qui a duré, qu’es choies concernantes à Cadiile.cc bour^ ne met-toit point fon feel.

On penfoitquelcs affaires d’entre Ca-

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de Naua^re.


Ï73

ftiUeamp;Nauarre d’euflent eftrepour long temps paifibles,mais les cffeéts monftrc-rcnt ceftc année mil deux cens cinquante fept,que la paix d’être les Princes n cft biê ‘ fouuét entretenue par autre lien,que leur plaifir, amp;. commodité, fans auoir efgard a accords,fermés,ny promelTcs.Car le Roy de Caftille ayant mis fusvnepuiflante armée, fous couleur d’auoir foupçon des Maures,la falloir tourner vers la frontière dcNauarrCjpoury faire quelque notable brefehç,pendant qu’on ne fc doubt oit de

Parquoy les deux Roys, Don layme dArragon, Sgt;c Thibaud de Nauarre fc remuent haftiuement en armes Si ne tarda ?,ucres, que D. Henry Infant de Caftille, fmtcduRoy,amp; D.Diego Lopes Diaz de Hato,vindrét trouuer le Roy d’Arragon, cnlavillcd’Eftclle,auec lefquclsds fe liguèrent contre Caftille failant llnfant grandes plaintes contre le Roy Don Al-phonfe Ion frété, Sc aucc eux encor plu-ficurs grands Scnotables Seigneurs, qui ' \ tous ftrenthommage audit Roy d’Arra-■ \ gon,luy promettansle luiure contre tous les Princes du monde, oùillesvoudroit mcner.Lcs choies eftans enbranfte de ve-tùxauplus grand defordre du monde. 11

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174 Hiflotrc fut tant trauaillé par les conciliateurs 5 amateurs de paixjquclcfdits Roys fircni derechef nouucl appoinôtement.

Or pource que les Eftats que le Roy D' Thibaud auoit en France,aflàuoirJaCb' pagne, Se Brie, requeroyentfaprefenc^, ou de quciqu’vn de grande authorité, Roync’D. Marguerite s’y en alla mais mourut en la ville de Prouuins, d’où d» fut portée au monaftcrc de Cleruaux,amp;'l^ inhumée. A celle caufe il falut que le R®! fon fils s’y acheminaft,pourtant il recoi”' manda fon Royaume de Nauarrcaü Roj d’Arragô,amp; laiflapour Senechal)amp; GoU* lierneur en iceluy vn cheualicr Franco’-'' appellé Geoffroy de Beaumont, dont !lt;• Nauarrois ne firent pas grand compte,^ encor moins du Roy d’Arragon, auc^u” ils ne voulurent prelter aucune obeilïa” ce:amp;: pour-cc commença a fe rompre h initie entre les Nauarrois, amp;nbsp;Arragônois 1’301557. Le Scnefchal voyant le Royal’' me a luy commis,cntrer en troubles, vi”’ trouucrcn diligence le Roy D-Iaymcq”* clloit a Barcelone, Sgt;c obtint de luy affe”' rance de paix, pour quelque temps CBtt’ les deux Eftats.

LcRoy dcNauarrequi cftoit cnFf^”“

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deNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17 5

Ce, trouuant fes affaires fort embrouillés, s’employoit à efclarcir , amp;nbsp;fouftenir fes droiéts des Comtes de Bric, amp;nbsp;dc Champagne,qui luyeftoyent debatus, leiquels par la faucur amp;nbsp;authorité du Roy fainót Louys,luy furent conferucs : èc d’auanta-ge fut fait Ie mariage de luy, amp;nbsp;d’Ifabel dc France, filleduRoy,àMelunJaquellc il emmena en Nauarre. Le Roy D.Iaymc fut celuy qui moyenna ces nopecs, lequel prefque en mefme temps donna fa fille Ifabel en mariage à Philippe le hardy, fils du Roy fainét Louys,amp;heritier delà couronne de Franccja luy accordée long téps auparauant. Or n’eut le R oy Thibaud aucuns enfans dc cefte Princeffe: parquoy

1*

lû'

apres la mort luy fucceda au Royaume dc Nauarre fon frere Henry, ainfi comme nous dirons cy apres ; Bien eut il vne fille baftarde âppellèc D.Marquifc, la mere de laquelle eftoit nommée D.Marquile Lo-pcdcRada, qu’on peut iuger parente de Gor dc Rada,qui poffiblc pour cefte iniu-relcdefpaifade Nauarre, Se fe retira en Arragon,où il fit foy ôô hommage de fon cbaftcaudeRadaauRoy D.îaime. Cefte

1 fille fut defpuis mariée aD.PeroPernân-1 des Seigneur dc lxar,fils du Roy D.îaime

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Hifloire

amp; de Don Thercfa Gil deBidaufa,qu'i auoit elpoulcc clandcftinemét,durât hb' fence dn Roy D.Thibaud,quicftoiccón’t delïus eft dit en France. Pluficurs chofc fc faiioyentpar excès en Nauarrc, oupj' la flute dès gouucrneurs, ou par la rufe^ finefl'e des Princes voifins. Vn principal cheualicrdcNasarre, nommé Gonpi^' Ynanes, de ßatzan, fe retira vers le Rol d'Arra2;oft, èc fit vn fort aux frontictlt;$ d’entre Ar{'agon,5C NauarrCjCpnl noir®’ Boctajd’où il fit plufieurs courfes amp;nbsp;doU’' mages és terres de Nauarrc.Quelqueami' tié qu’il y eufi: entre le Roy d’Arragon, celuy de Nauafre,fi n’y auoitil point faut^ de doléances, amp;nbsp;fcmenceS de querella* cntr’cux : Vne des plus apparétcs prctd'' rions,amp; couuertures que le Roy D.îayi”' auoit,c’eftoit qu’il difoit, que pour fecou rirleRoy Don Thibaud il auoit fait pi'’' ficurs grans frais, defquels il vouloir efti' rcmbourcé:amp; a tout propos fc feruoit elle, quand il auenoit quelque defordro La fomme qu’il demandoit eftoit Ci grâJ^’ qucny ce Roy Thibaud nyfonfrercHo' ry, qui régna apres luy, nelapcurentoO' quiter.Or cnuiron ce temps , ou bien toi apres le palfige de la PrincelTe

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de Ni^u^rrei I77

fille aifnée d'A Roy fain61 Louys amp;nbsp;fœuv delà RoynedeNauarrequ’onmenoit en

I Caftille,lcRoy D.Thibaud arriua cnNa-l uatre, où il elïaya de mettre quelque bon ordre,ôi prépara les chofesncceflaires au

1 voyage d'outre mer , qu’il entendoit faire jl aucclc Royfainä; Louys fon'bcaU pere. q Làiltcnouaaucunement l’amitié alliâ-n ceaueclcRoy D. lay me, 6c renouuella l’acordauccccluy de Caftillc'.6cayâtlaif-

^ fé gouuerneut cnNauarre Henry ion fre-n te Comte de Bonax,s’cn reuint enTrance «tenantauec luyDdeanNugnesdeLara

quot;q fhaiinédcD. Nugno Gonçales de La-ta, plufieurs auuxs cheualiersNauar-

''*1 tois,^ Caftillans. 11 emmena paréillemêt auecluy fa fcmmelaKoyne Elilàbetb gt;nbsp;bü ^1 ^hbel,laquelle '1I laiffa gouuernantc de fes ’’*1 Comtes de Champagiae amp;nbsp;Brie-.puis pat-titaueeledit Roy fainèl Louys qui sem-Marqua a Marfcillcxauec toute fon. armée, .

^1 anmois de May, mil deux cens foixantc ^^»9* n neuf, pour palVev en Syrie •.mais d'gité par les tourmentes amp;c- tempeftes marines, il.

n luyîalutprendretèrré en Sicilië, d’où par ’'1 aptesilpaffaen Apbrique’.maisl’iffué de f'A rdie expédition fut mal heureùfc,âinll t*l qùonpeutvoiréshiftpiresdcTtîtricei.quot;” ^‘1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. M

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178 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloife

Pour lors il y auoit pluficurs grans gneurs en Elpagnc lefquels fe fentans 0 fences dn Roy Don Alphonfe dcCafti’ firent ligue par enfcmble, amp;nbsp;la prcini^ chofeqJils firent apres qu’ils leurentj^ réc entje eux,ce fut d’enuoyer l’Infant^ ' Philippe en Nauaire,pour cfTayerdei^ j ' dre a leur caufe le regent de ce Roya^ quot;i D.Hcnry, pour l’intcreft qu’il auoit b^ilferlcRoy D.Alphonfe, détenteur» tantdcProuinceSjdesappartenancesii^“ Couronne de Nauarre :■ luy promctW^I' confederez (contre leur intention tout^ fois ) de luy ayder à r.ecouurer icellcS) les vouloir fauoriiêri auecles forces“'

Royaume (qu’il auoit en gouuernew^ auquel itspretcndoy eilt faire leur rejamp;Jg aflènibler toutes leurs forces,afl*

moyens. Le regent D.Hcnry ayantfj féj êcconfideré la conlèqucncc de tS-^ cntrepiâfcj çôme fage, ainfi qu'il clh^ s’cxculâ fur ce qu’il n’eftoit que Lieutei* de fon frere,auquel il deuoit rendre cdp* de fon âdminifiracion, qu’ilnç defr^ rien plus que de luy remettre fon Roj^ ' me en l’cfiat qu’il le luy auoit baillé, | cflàyen.par nouuclles entreprifes

- muer ,1’eftat d’iccluy, fur incertaine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Nauarre. ijlt;)

rance de melioration. Auec telle refponce

J Sen retourna D. Philippe en Caftille frù-™ the de fon intction.Peu apres eut nouucU {4 les D. Henry de la mott de l'on freie, le M Koy D. Thibaud, adüenue en la ville de ïnpam en Sicille^au retour du voyage de îuncs,ouïe Roy l'aindt Louys eftoit de-

J cedéaufli. Le Roy tint fon Roy aume de lA Nauarrel’efpacede dlxfeptanSjôc quatre A mois j amp;nbsp;eftant décédé fans aucuns hoirs â IcgitiincSîfon frété D .Henry luy lucceda.

4 LaRoyneveufue D. Ifabcl quifctrouua jA enïrànce lors du decez de Ion mary rc-4 cent Ion corps, cpiifut porté auec celuy a du Roy faind Lou\ s , Si le fit enterrer en J l’Rglilc de Ptouuins : foit pour le def-4 Çhifir de la mott de fon mary, ou autre 'A mtirm\té,e\lcne furuefquit gueres àluy.

Grûs premier de ce nom, d XX 1111. Rr,y (le Nattarre : Comte de Ja Ch^tmj^nigne de Brie^^ Prtir (fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de France.

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henty fuccedà a foù fteré,

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mil deux cens feptante vn.

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lutndmmé le gros, à caufe 1271.

•aA R'iü choit exccîfiucmcnt gros 2lt;gra,s. Et

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n

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i8o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

combien que la commune oppinioni que les homnies gras font volontiers'* douce,amp; benigne nature, fi eft-ceque*^ ftui fut fort afprc,amp; de dificille conuci*' tion:ce qu’il monftrabicn,pfincipalle®^ a l’endroit de Don Armingel Eucfqut ; Pampelonc, qu’il traüaillaft inceflara®^ Les Seigneurs confederez de Caft*“' voyâs que D. Henry eftoit acreu encû^ amp;C qu’il eftoit receu Roy de NauarrC) 1*? , enuoyetent derechef D.Philippe,po® foliciter de feioindre a leurligue.Lenû’ ucau Roy D.Henry fit refponccjquepquot;* qu’il eftoit déformais maiftre, amp;nbsp;n’au®' rendre raifon a perfonne de fes aôtionV eftoit trefeontent de rccepuoir les cod’ derezenfon Royaume, Scleuraydcr*^ tout ce qu'il pourroit : mais a la cha'l’ qu’eux préalablement viendroyent âf toutes leurs forccs,amp; celles de leurs âJ^ le mettre en pleine pofTeflion des terrai deBureua, Rioya, Alaua, Guipufeoa^q autres que le Roy D. Alphonfc amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

deceftèurs auoycntiniuftement vfurp^^ 1 amp;nbsp;detenues appartenantes a la cquroR^ de Nauarre. La. demande fcmbla

diddle à l’Infant D. Philippe, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ccluy qui n’auoit du tout deipouillé

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Je N au irre.


iSi


mour amp;atcrncUc,ny celle de fon pays, fc icfolut de répudier celle alliance fi cfierc, 8c onereulc^ôc partant tefpondit, que luy» ny les compagnons n’eftoyent de tel pou-uoir,qu'ils peuffent accomplir ce qu’il leur

1 demandoit pour lors, Si fi confelfa fran-

1 chemét qu’ils ne voudroy ent faire fi grâd

1 dommage au Koy leur Seigneur 5 que de A le dcfpouillcr d'vne fi grande eftanduc de J pays.Larcfponcc ouycgt; le fi.oy D. Henry A fcdcfporta d’eftre de leur parti,ne voulant I fans grand profit rompre les accords que J Nmarrc auoit auec Caftille, Sc fit fage-’1 ment de nattirer, vn fi puiffant ennemi ’ 1 Contre luy. Don Philippes retournant en

Caftille,rencontra fes cofederésjaufquels

1 il Ht le rapport de ce qu’il auoit faiftauec 'I IcftoyD.HGnry, ce qu’ils approuuerent. n Au commencement que le Koy Don 'vint ala couronne deNauarre, il

a âuoit eu a demefler auçc D .P edr o Infant dAttagon,pourle droit qu’il pretédoit,

'd comme cclfionaire du Roy D. lay me fon w P^’'^’^'^RoyaumcdcNauarre ; maisîlluy ' ^1 vint bien apropos, qu’entre le pcrc 6c le ÿ,, fthreffourdir ent grandes contentions, 6C dcbats;à raifon defquclsl’Infant D.Pedro kj- fieointa du Roy de Nauarre, afin d’eftre

M Üi

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Htfloire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j ,

par luy fauorifé en fes entrcprinfes, nbsp;nbsp;nbsp;'

pour luy en donner meilleur courage^”' uoya par deuers iccluy vn cheualicr noni' mé D.'Guillaume de Cruillas,pour chei^f ' amp;: aóórder entre eux de ce pretédudro*^’ dont Ie;Ux)y D. Henry ne faifoir pas ' comptCjroutesfois vloit de bonnes paroi' ] les, amp;gt;entretcnoit ceieulne Princejdo»' nant toufiours quelque crainte au R”)' D.Iayme,qu'ils s'accorderoyét enlenibl^i pour luy nuire,qui fut vn bon moyen âquot; Roy de'Nauarrepour s’afleurer d’icclnj'i car D. Jaymej depeur que celle liguen' s cfFeâ:uâft,preuintfon fils,amp; recherchai' Roy D,Henry d’arhitiegt;amp; confedcratioi'i faifant auec luy vne trefué de plufieursanquot; nées,durant lefquellcsil ne fe parloir d' pretentions,droits ny aôlfbns reelles perfonnelles quelconques , ainfi tint 1 Roy D. Henry le gros fon Royaume pad fiblement,par les difeordes d autruy.

Or sell oit marié ce Roy DiHenry an^j que de venir a la Couronne, amp;nbsp;lors qp'“ n’elloit que Comte de Ronai, l'êanncfll'' de Robert Comte d’Artois fferc de fain^ Louys,parquoy elleappartenoit aux mai' fons Royalles de France, amp;nbsp;d’Efpagnf' De ccjmariage m’afquircnt au Roy Don

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ÄeNaudrre,


183


ri

! Henry D. Thibaud , lequel ia nourrifle laiffa tomber du haultd’vne galerie, en la fi ville d’Eftclle, Sc le tua : autres difent que ce fut fon gouucrneur,ou nourriflier, qui le laiffa imprudement tomber, amp;nbsp;en eut

O'

iHi

jr

telregrctjqucluy mefme fe précipita’a-pres l’enfant, amp;nbsp;fc brifa:autres fils n’cut-il, parquoy la ligne mafeuline des Comtes de Champagne finift en Nauarre en ce P/'» Je Roym’ayant duré que quarante ans.Il eut en outre de fa femme vnc fille, appellée Com tel de D.leânejcorame leur mere, qui vint a he- chapagne riterdu Royaume de Nauarre, Comtes deBrie amp;nbsp;Champagne,amp; autres Eftats de lonpere.Lcsautheurs Efpiagnols cfcriuét que le Roy amp;nbsp;la Royne, fes perc amp;nbsp;mere, la firent reccpuoir,amp;: declarer Royne aux EftîtsdeNauarre,n’eftant aagée que de deux ans, amp;nbsp;fept mois, fut moyen de l’vnion de Nauarre auec Frâce,pour quelques années. Ce Roy D. Henry chant en Nauarre lieutenant de fon frere le Roy D. Thibaud, amp;nbsp;n’eftant encor marié, eut a-moureufe priuauté auec vne Dame, heri-tiere de la maifon de Lacarra, de laquelle il engendra vn fils, qu’il nomma Henry, comme luy. Ceftuy-cy cftant creu , fut chéri par les Roys lucccfteurs de fon pere,

M iiij

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184 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

i amp;nbsp;tint Ia dignité de Marcfchal, ou cW désarmes au Royaume de Nauarrcjamp;r*^' on que la maifon, amp;nbsp;noble famille Héry de Nauarre, Seigneur d’AblitaSj® defccdiflede luy.Orlesans du regne de D-Henry le gros gt;nbsp;furent feulement trois,J”' fept mois dix fept iours.Il mourut enb^' té de Pampelone, en l’hoftel Epifeop^’ l’an mil deux cens feptante quatre,

' ■ nbsp;nbsp;lt;nbsp;enterré en la grande Egliied'iccllc. Il n f'

particuliere mémoire de les faits,ni de bj gouucrncment en Nauarre, horimis rompit vue vnion faitte du temps du Ro/ fonpredecelfcurDon Sancho, entreiß* bourgeois,amp;habitans de Pampelone, jcc temps diuifés err Nauarreric, Bourg, habitation,ou peuplement, la caufe quil' meut n’eft par les autheurs mile autrem^ Enon que cela eftoit dommageable à*, cité. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

I)e ’Don ICitnne premiere du nom

j ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^gnuntentJauArre.

H' On leannc,fille vniqucjamp;'hcfi' I tieredu Roy D.Henry dcmc^-' entre les mains des Efiats lt;1^ Nauarrejeftant feulement aagee de trou'

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Delgt;Ja,ua,rre. i8j ans.Grands troubles s’efmeurent incontinent entre les Nauatrois, tant fur lad-miniftration amp;nbsp;gouucrnemét du Royaume,que lur la tutelle nbsp;nbsp;nourriture de l’In-

fantc.Lc gouuernemcnt du Royaume ou Interregne fut es mains de D, Pero Sanches de Montagu, Seigneur de Cafeant: mais pour le regard de la nourriture de l’Infante , qui eftoit lors es mains de la Royne veufue fa mere,il y eut grandes cô-troucrfesenl’aflcmbiée faidea cefte oc-y Ciliô,en la cité de Pampelone ; car les vns ”.1 vouloyent qu elle futbailléeauRoy Don Ju Alphonfe:amp; de ce nombre eftoit D, Gar-M da Almorauid : contre ceux cy eftoit D. ' d ^ero Sanches deMontagu,D.Armingel ■A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Pampelone,auec autres en b5

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’aduis qu elle fut mife

qj( estnains du Roy Don layme d’Arragon: ' nbsp;nbsp;’'aais la Royne fa mere defiroit qu ellevint

t 'nlapuiffancc desPrançois,amp;dcmâdoit J pour tuteur de fa fille Sc du Royaume Phi-‘ i lippes Roy de France. En ces difputcs ôc

contentionSjqui n eftoyent conduittcs ny auec raifon, ny auec modefticj la Roync ct^gnant que quelque mal n’aduint a elle, Siafafillcjeftant aydée par quelques Sei-?,ficurs,amp;cheualicrs tenans fon parti, fç

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j86 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hijiotre

defroba vnc nuid,amp; emporta aucc elk«' France 1’Infante qui caufoit la querelki où elle fut huinaincment recueillie par*' Roy Philippes troifiefmc lors régnât lo® coufin germaii). Les Nauarrois fachai’' fon defpart ncdifputerentplùsdclafîll^’ ains entendirent déformais aux brigué qui fe faifoyent de la part des Roys de ftillc,amp; d’Arragoiijpour eftre chacûdegt;** reccu Roy de Nauarre, foubs la faueurif leurs droits, qu’ils aliegoyent rclpcäi#^ menty auoir. Le premier qui fut aduci^ de la mort du Roy Henry, fut le Roy ƒ layme d’Arrago, partant defpechapwf tement Ambaffadeurs versiesEftats,!’ prier de ne l’empecher en la iouilTancc •gt; ce Royaume,qui luy appartenoit dedto^ non feulement a raifon de la doption,^ donation que le Roy D. Sancho le luy en auoit fait, mais auffi de plus loi'; temps : pour-cc difoient-ils que les Ro)’ qui auoyent tenu ce Royaume deipuisD Alphonfe le bataillant,iufques â ce tefflp’’ l’auoycnt polfedé par force, SC s’y eftoyf' introduits fans caufe legitime,au donw?'

iniure des Rois d’Arragon. Outre-o leur remonftrcrent,qu’il ehoit deu par feus Rois de Nauarre a le ur R oydo®'*'*

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de Nauétrrê'. 187-mil marcs d’argent, qui augmentoit d’autant l’aôliô qu’il pourlùiuoit audit Royaume,pour Icfqucllcs chofes ils demâdoyct qu’ils enflent le Roy D. layme, ou fon fils le Roy D. Pedro pour leur Roy lequel ils eftimeroient le meilleur pour eux , leur promettansbon amp;doux traittemêt.D’au-ttcpartjle Roy D. Alphonfe délirant que fon filsD. Ferdinand de la Cerde obtint ce RoyaumCjluy ayant renoncé les droits qu'il y pretendoit d’ancienneté : amp;nbsp;fans entrer en autre rcquefte, luy bailla vne armée,pour s’en emparer par voyc de faid, ^aduint que ces deux pretedans s’entre-deinandcrent aide amp;nbsp;faucur, pour vaindir quet chacun afoy ceque tous deux defî-toicntamp;brigoicnt. Les Seigneurs amp;nbsp;députés des eftats voyans ces troubles me-uaccr le Royaume de quelque grand mal, forent d’aduis d’enuoycr l’Euefquc de Pâ-pelone, le gouuerncur a Sos, pour ad-uiferd’accomoder en quelque façon leurs affaires auec D. Pedro d’Arragon, lequel s’y trouuajSc conférèrent enfemblé,ou ils refolurent, que pour le regard de foixanto mille marcs d’argêt, ils en demeureroient à ce qu’en feroitdit parl’A.rcheuefque de Tolede.D.Sâcho frere d’iccluy D.Pedro,

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1S8

Hißoire

cftirae prelat fort entier,amp; de bonne coH' fcience : amp;nbsp;quant au refte,il ne fcroitpro't cédé par armes d’vn cofté ni d’autre, aifr’ auec moyens iuridiqucs,amp; paifibles:àrai‘ fon dequoy ils firent treues pourquoi' que temps. Les ambalîadeursrctournésij* lieu de l’afiemblce des Nauarrois fut ck

au Pont de la Royne, où trouuercüî prélats amp;nbsp;chcualiers du Royaume, députés desvilles de Pampelone,Tuiicll^ Eftella,Olite, Sanguefià, PontdelaRof' nc,amp; autres. Là en la prefence de cefte^' fembléc D.Garcia Ortiz d'Açagra,vn^J^ agents de l’Infant d’Arragon , deman* que le Roy D. laime fut rcceu pour R») de Nauarre, deduifant les droits d’iccM foft copieufemet, auec promcffcsquec^ la rcfulteroit au grand bien de ce Royaæ me. Cependant qu’ils eftoyent encesp’^' ! çedures, D.Fcrdinand de la Ccrdc Infa®^ de Caftille entra en armes dans la paySj'’“ il auoit pluficurs cheualicrs de fon paf^ Venant doneques par le pays de lariui^^ d’Oja, palfa Ebro, afliegea lavilllt;:“^ Vrana-mais voyant quelle eftoitbieng^j^' déc,partit de là,amp;:vint a Médauia,laqu-d il print, amp;: puis gaigna. la tour de Morw amp;nbsp;Et plufieurs autres degafts, fans rrouult;^^

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deNauarre. 189

tcfiftancccn campagnc.Cefte force faictc aux Nauarrois du cofté de Caftille , fit qu’ils enclinerentplusa Arragon, ôcafia de pouuoir donner quelque ordre, réparer au danger qui les preflbit,cnuoycrét derechef vers l’Infant D.Pedro,qui eftoit aTaralfonc, ÏEuefque D. Armingcl, lequel,ores qu’il fut Caftillan,ne tenoit nullement le parti de D.Perdinâd, pour lors, îeauecluy le gouuerneur Don Gonçalo

I ^nancs deBatzaUjSc fon fils D. lean GÔ-Çalcs de Balzan, amp;; D. Gil Balduin, gou-

I uetneur de T udelle, amp;nbsp;D. Martin Garces

de Vnca.Ces députés luy firent entendre

1 delà part des Edats, qu’ils feroyent tref-dl qn’ainû fut 5 qu’il eut quelque bon '^1 droit au Royaume deNauarreJ Szquils défit oient fort de fçauoir de luy quelle bône amitié ils pouuoient pour le prêtent Cranter enfemble : Aufquels D. Pedro fit .. tclponce, qu’il défirent que le mariage fc , l promit d’entre l’Infante D. Icanne Sc fon

1 fils arûaéD.Alphonfc fon heritier-.amp;: ou il I viendroit àdeffaillir auant quelle fut en 4 aage,quellefetoit mariéeauec D.Iaimc i fon fécond ; êcfi le mariage ne pouuoit 1^ 1 elfte accompli auec l’Infante, que ce fut l auec quclqu v nés de fes coufincs germai-

11

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Ip o . titjtoire nes, ifTuc des filles du Roy Thibaud pH mier,fpccialemcnt de la DuchelTe de taigne. Offert de leur bailler, pour au gouucrnement de leur R oyaume, D. Alphonfc fon fils deur exhiba quanti quant le droit que fon peré le Roy D. mcauoit au Royaume deNauarre, ceffion qui luy enauoit efté faiâer Coquot;^ ' chiant J que li ces chofes ne leur eftoi^’' agréables, qu’ils aduifaffent de le rectf üoir luy mefme pour Royidâs vn an. W rcmettans amp;: deliurans librement tout^

Royaume. Les Ambafladeursrenuoyf* auec celle refponcc, raffcmblce futrei”’' feenla villed^Olite, amp;nbsp;ayans la coniiJ'^ Tur-cc qui eftoit de faire,accordèrent l’Infant d’Arragon félon les articles i)'* 's’enfuiucnti Quclc mariage d’entre Di^’ Alphonfc d’Arragon, fils ailhéde D.P^ dro, ôÂl’Jnfantc Don IcannedeNauai’' s’accomplirojtîamp; où elle viendroitanio*^ rir auant le temps, poufchafïeroient cftats de luy faire efpouferync de Tes cou* fines germaines, fille du'DucJean de taigric : Et au cas que D.Alphonfc vintj deceder auant que ce mariage fe paff’'! l’Infante ou l’vne de fes confines icfo’' baillée a ccluy des fils de Don Pierre, q”'

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de N andre'.


191

feroit plus proche amp;nbsp;habile a hériter dn Royaume d’Arragon: amp;e ovi leseftats de Nauatre, pour quelque legitime cmpcl-chemcnt,nc pourroient accomplir ce que dcfiùSjils payeroient à D.Pcdro la Tomme de cent quarente mille marcs d’argent, pour les frais amp;nbsp;defpens qu’il auroit peu faire pour la deffenfe du Royaume de Na-uarre,amp; ce des deniers du Royal patrimoine d’iceluy,outre les foixante mille marcs «luieftoientdefiadeuz, faifant en tout la «quantité de deux cens mille marcs d’argent, de l’alloy ayant cours en ce tempSj payables dans vn an apres le fait dudit fnipefchement,à compter du iour de Paf ques, fans que ces accords portaffent aucun prciudice aux droitsamp; pretétions que Ton pere Don laimc amp;nbsp;luy auoient au Koyaumede Nauarre, cfquelslesEftats ptomettoient delcureftre fauorables, ÔC leur aider en tout ce qu’ils pourroicnt.Ces ptomefles furent faittes, ôc durées parda plufpart des Seigneurs députez l’an 1274.1274. fur peinsde ehoiren crime de lezc.Maje-Ré,s’ils y failloient,excepté pour le regard des mariages-.,.d’autant que les Princeffes n’eftoient en leur puiflance. Mais D. Garr nbsp;nbsp;nbsp;’

cia Almorauidi ôc autres j^aufrement affe-

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Hifloire

£tks, netrouuerêt point ces accors hörn' Sc n'y voulurent confentir , niJesiur^ dont naquirent grands troubles {ions au R oyaumc : Se n’eut aucun de articles efFedh, pource que le Roy PhiUf ffeyaumepç fjg Ffancc print le Royaume de N^' protection, amp;nbsp;en fit Roy ftnet da fils,auquel 11 fit efpoufer l’Infante D»lc^' tranfou. ne,fruftrât le Roy d’Arragô. CariaRof ne Icanne veufuc de D. Henry s’eftantf^ tirée en France, auec l’Infante fa fille tieredu R oyaumc, cftàntaducrtie deto*’ ce qui s’eftoit pafié en l’aflemblée Eftats d’Olite, en fut tellement picqu^ qu’elle bailla fa fille entre les mains Roy Philippes : lequel la rcceut, Royaume de Nauarre,en fa protedioßf faifant nourrir aucefes deux filles, guérite, amp;nbsp;Blanche, qu’il auoit eues dc’j dcuziefme femme Marie de Brabant,!^ quelles eftoyent aulfi petites Se en mdiquot;* aage. Cefte Infante D. leannecreut^ beauté corporelle, grace, Se gentille^' autant que PrincclTe de ïon temps QiJoy Pbilippes rie tarda gueres^ mire Philip la faite elpoufcr, tou te icune quelle

P^‘futur,àfonfils Philipp^’’ (/«NtfiMw. furnommé le Bel. qui luy lucceda^quot; Royä«

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deblauarre.

Royaume de France.

Les chofes de Nauarre eftants en l’cftat quediteftjD. Garcia Almorauid, grand iduerfaire du gouucrncur D. PcroSan-^’’^'^* ches de Montagu, Seigneur de Cafcante, liïAMmii, ÔC fauteur du parti dc Caftille, print occa-fion d’cntrer en querelle, èi. troubler le Royaume, fur les piques qui eftoyent entre les habitans dc Pampelone, de long temps diuifées, amp;nbsp;mutinés les vns contre les autrcs.Ceux du quartier appelle le Na-danoisjauoyent voulu faire certaines fortifications contre le bourg,enquoy ils fu-tent empefehez par le gouuerneur qui dlimoit querelles barrières entre des ha-bilans d’vnc mefmc ville, eftoyent vray îtcroilTcinent, SiC nourriture dc haines, Si fi^ditions.-cc qui cft veritable:parquoy D. Garcia prenant à fouftenir les habitans de iaNauarrerie,le Royaume en bref temps fut tellement bandé qu’on n’entendoit parler que d’excès, meurtres, volcries, Sz autres mefchancctés par toute l’eftandue d’iccluyipour à quoy remedier, fut convoquée derechef vneafscbléc des EJlats en la ville de Pampelone,là où ne pouuâs conuenir duperfonnage du pays pour les régir amp;nbsp;gouucrncrjil fut arrefté qu’on en-

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154 . Hi/làre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

uoyeroit en France fupplicr le Roy i®; lippes d enuoyer quelque Seigneur q}* tint lieu de Viceroy, pour leur Prince®^ laquelle eftoit en là tutelle. Le Roy P®* lippes leur enuoya vn cheualier fage,2^quot; grande vertu, appellé EuftachcBeum^'' bu Bellemarchc,quifut receu, amp;reu^|

entre fes mains iurerent les Éftats lité à leur Roy ne, dont il rcprefentoii perfonné. Ce cheualier, par prudence^^ moyens amiables, en peu de temps le Royaume en paix. Le Roy Don laü’:’ d’Arragon ialoux de ce quclesFranÇ*’' empietoyent ce Royaume. Sz cftant hÇ'^ tl’elperance des mariagesarreftés auccilt;^ fils D.Pedro a Olitc, commença à dcni' der l’autre chef de la capitulatiôjqui de luy deliurer le Royaume , amp;qucf Eftats luy aidaflent àleurpouuoiriP*^ obtenir fes droits, ce que n cftant accolt;*^ pli, la guerre commença aucunement' s’elmouuoir entre Nauarre amp;: Arragf^' La pacification eftablic dans le Royan*®^ par le Viceroy François, ne Rit de long^' durée : car aucuns chcualicrs ennemis gt;nbsp;repoSjfe mirent à ferner des accufatióS’ tenir par tout propos feditieux conm’ gouuerneur, dilans gt;nbsp;que ceftchofeig”''

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tninicufc aux Nauarrois d’eftrc regis par Vneftrangcrjamp; fpecialementcflayoyent d’cimouuoir le peuple de Pampclone. Dauantage ayant pratiqué quelques gentilshommes de Caftille, voifins de la frô-ticre de Navarrejes firent venir dedans le Koyaume en façon de coureurs, amp;nbsp;ennemis, afin de faire mettre le gouuerneur en armes,amp; auoir moven en quelque rencô-

1 tte,ôcme{léedcs’en defpecher. Le gou-1 uerneur Prançois voyant les affaires fc 1 troubler du cofté de Caftille, vint àEftel-

' 1 fijayant ordonné que tous les cheualiers, 4 amp;nbsp;gés de guerre le rendiffent là,auecleurs armes, amp;nbsp;cheuaux, là où il eut aduertifle-dl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’on luy braflbitrpar-

quoy partant de nuiél, s’en rcuint à Pam-pdone amp;nbsp;s’eftant plaint en plein confeil decefte pcrfidie,cftonna grandemét ceux tpihen eftoyent participas, Sr encor plus

À coüuertcs. Parquoy comme fouuét il ad-A uictrtqucle vice remonftrè, ou reproché I aux irrauuaisAcs rend plus hóteux,amp;: enra-; A ses,ces coniurés furet fi temerair es, qu’ils a luy commandèrent de fe retirer en Pran-

' I ce, dvîans, qu il y auoit des hommes affés '1 tnKauatie,qulsauxoyctmicuxlesgott-

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19Ó nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

uerncr que luy:à quoy le gouucrncurC pondit, qu’il nedoutoit point de la fancc des Seigneurs de Nauarrc,amp; -, û part il n’auoit affedé, nybrigué^, charge, ains luy auoit cfté commâlt;le^Fj le Roy de France fon Seigneur, tuteuf) protedeur de leur Roync , amp;nbsp;de Royaume ; en quoy ils ne deuoyent/'^ particuliers, luy donner cmpeichenif’î qu’il n’eftoit pas délibéré de leur neantmoins qu’il feroit afsêbler lesEft^^ amp;nbsp;fi par commun arreft il cftoit dit qu’u retiraft en France , il y obtempérer®’ moycnnât qu’ils luy donnaflent defeb’* gCjamp;: tefmoignagc de fon adminiftrati^ autrement il ne pourroit comparoi“ deuant fon Roy,aucc fon honneur,lclt;l''' il eftimoit plus que fa vie. L’afieniW'^ communiquée à Pampclone, il ne fi c^j clud rien,ne trouuant chofe pour laqu®’ ils d’euflent refufer le gouucrnement ' cheualicr François , parquoy apres f ficurs altercations , amp;nbsp;propos feditie®^ i).S4rfM proférés par les partifans de Don Car®'

Almorauid,principal autheur de ce del®“' f4yt. nbsp;nbsp;nbsp;dredis fc partirent, amp;nbsp;de ce pas courut®”'

aux armes ; tellement que le gouuern®' fut contraint defe rcmpatcr,amp;for”^*^

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deNauarre» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^-^

’f

dedans Icbourg de faind Sernindes habi-tans duquel promirent de le fccourir 5 niourir tous à fes pieds, pluftoft que de ß^’ fouffrir que luy, qui eftoit lieutenant de leur PrincelTe fouuerainejeuft aucun mal^ nydefplaifirdà dedans fe retira aulfi Don Corbaran de Bidaure.Contre ce bourg fc bandèrent pour l’autre party ceux de la Nauarrerie, ayas pour chef D.Garcia Al-inorauid,amp; fc mirent à faire les vns cotre les autres tous les efforts que la colère j amp;nbsp;fureur de gens plebcyiés, amp;nbsp;barbares peut confciller : tellement que l’authorité, ny les rcmonftrances, amp;nbsp;prières des prélats, autres grands pcrfonnageSjqui fe mon-ftroyent neutres moyenneurs de paix, feruit d’autre chofe,que d’adioufter de

,1^

l’Huülc au feu. Ils trauaillercnt grandemet ‘ pour faire vne trefue de quarante iours, mats ce fut leur dóner loifir de fe fortifier pour commettre touttes les cruautés qui s’cnenfuiuirenf : car les mutins de la Nauarrerie , durant la trefue, tirerent, par le moycndel’Euefqucdc Pampclonc Don Armingol, grand renfort de gens eftran-gcrs,aueclcfqucls, la trefue expirée, ils rucrent contre le bourg.-mais voyâs qu'ils/«it»,»», nelepquuoycnt forcer, ils.coururent les

N iij

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ipS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

champs, où cftoycnt les vignes de W contraires,qu’ils couperent,amp; arrachcre^i fiintu. pouuans allés encor aflbuir le“'’ cruautés,tuerét tous les petits cnfansqi’J ceux du bourg auoyent baillé à nourf' aux villages,les froilïàns, par horribkiquot;' humanitéjContre les pierres, amp;nbsp;inuraillt^ adiouftans à ces impiétés défait, iufcgt;*f iniuresde parollcs contre leurs aducrl^i' res,amp;: au deshonneur de leur Royne. O''quot; tre ce,ayant ce peuple brutal entendu qi* D.Pero Sanches de Montagu, lequel ce dernier tumulte auoit cftécontraiit^J gpuuerneur Euftaçhe de Bellcmarchei^ vouloir réconcilier auec luy, vindrent # nuit en fon hoftel, amp;nbsp;le mallàçrerétcru^ autres mclchancetésc’’' thit de mirent les habitans de la Nauarrçrie,cûi'

Majcllé de Dieu, amp;nbsp;de leur Royi’^ '

parquoy ils attirèrent vn grief iugcni^-| îur eux,car ayant eftéle Roy dcFrâceauj uerti des delportemens des rebelles,desq commcncemctdc leur conlpirationûC*'i couuertc,s’en fentit grandement otfenc^) Partant pour chaftier ceux qui.auoyc^U porté lî peu de relpeét à {'3. grandeur caulé les m3ux qui s’en eftoyentenfuwi'' cnicnMclcs executeurs d’iceux,ilm't^'‘^

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deNauarre,

Vnc puiiïàntc armée, qu’il voulut mener enperfonnccnNauarre, l’an 1276. mais 1276. cftant arriuc à Saulucterre en Beam, contraint d’y feiourner quelque temps, a eau-lcdesncges,quiell:oyent tôbées en grande abondance, qui occupoyent les pafla--ges des montagn^cs, il fut tant folicité par, ceux à qui ce voyagenc plaifoit, qu’il rc-Iblut de s’en retourner, baillant la fleur de fon armée pour conduire en Nauarre a Charles (les hiftoires de France l’appellét Robert ij.)Comte d’Artois,lequel trauer-lant les monts par^acca, vint par San-gueflà,camper à Pampelone,n’ayant voulu palTer par le val de Ronçal,pouccequq leshabitans tenoycntle parti de ceux de laNauarrcrie:Au (ecours defquels eftoyét entrés au Royaume quelques bandes de Caftillans, lefqucls le voulurent retirer quand ils entédirét la venue desFrançois: mais cftans chargés fur l’arriéré garde, fir rent quelque perte de leurs gens : amp;nbsp;corn- t mcilsferctiroyent lentement, les Fran- - »■ k Çoisjamp;lesNauarroisdelcur parti, les a,f^ faillerent derechef fur la queue : à raifon dequoy ils tournèrent vifage, mais ils fur rent deffaits, amp;nbsp;tournés en fuitee,, aucc grande perte. Or pourcc que durant le

N iiij

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too nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

combat, les Nauarrois difoyent fouuci’’i ) aüxCaftillans,.z/^«zfO)-«lt;tw?c’eftàdirt^)) ’ reuenés vous? amp;nbsp;que cefte demande pi®* i J fleurs fois fotouye,amp;réitérée .-on dit ’ jlt;4°'^rnaü nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t^tiî fut bafti pout enterrct ’

morts de cefte rencontre, futnommt* cefte caufe l’hofpital a qui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

pelle encor ainflauidnrd’huy. Le Conit^ l d’Artois affiegea la Nauarroife, laquelle“ t prefla detclle façon, que D. Garcia Al' I morauid,qui eftoit dedâs auec autres ' Complicesen bon nombre/e defiantdd* * pouuoir defendre,fortit vne nuift, abaæ i donnant le miferablc peuple, deftint Jquot; ’ chaftiment qu’il auoit bien mérité, ’ âhefs fe rctirerêt au Chafteau de Sar,dd | ils furent deflogés par les François, amp;nbsp;cO' ’ traints de s’enfuir en l’iflc de Sardrdgne. '

Les habitans delà Nauarroifefcvoyai’ ' au matin fans capitaines , furent grande j ' ment troublés, Sz cômë gens oui cftoycn' ' Tiift Je U meilleurs brigansamp; (eciiticux,quc foldatSi t Haiurrerie prindrcnt a crier mifciïcordejêt demi' t der pardon au Comte d’Artoisdcquclfi}' gnant d’auoir grand pitié d’eux,ce pendit f qu’il les amufoit de parollcs d’vn collé,lit t aflaillir de l'autre les muraillcsjamp; forterd t les delgarnics de defenfeurs, tant quelt$ 1

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de Nauarre.


101


I foldatsy cntrercntaudcfpourucujfcmet-n tans à faire vne cruelle boucherie de cebtuchme peuple mal-heureux, ne cclfans de tuer n tant que le iour leur dura, amp;nbsp;puis la nuiât M cftant venue, firent leur deuoir depilier, ‘ faccagcr,amp; commettre autres excès, 8£ ’ I violcnces,quelaviftoire,lahaine,8clafu-'^{1 nbsp;nbsp;nbsp;confeillent au foldat hifolent^ Sc ne fc

' il '^Q’^^^’^tans d’auoir tuè les hommes,8c ra-l 'll leurs biens, fans efpargner les lieux fa» ' 5I ,ny prophanes, s’cftenditla rage fut

Ô4 cdificcs,lefquels furet def-'1 Mis amp;ibruflès,dontfefentirétlesautrcs (ï 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

4 S^artiets de la ville , qui cftoyent pro-.1 ^ains,paffantlcfeudeïvnàrautrc ,aucG A ?gt;^and ruine de ceux qui n’ eftoy et en faute A ^'itantquedescoulpables. Le feu fe print

1 ^'iHi en la chambre des comptes, ou furet ’ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confumès plufieurs tilttes,lettres,Ôc

if\ '^^^’Ipturcsanciéncs du quot;Royaume deNa-

A Meder elle qui fe peut fauuer futpoitè A iti Chafteau de Tiébas, oùlethtefor,at-, 1 chines 8c chambre des comptes de Na-’‘^1 Mc a ehé long temps. Âpres que la furie les hommes qui cftoyent envie, vl teftés du glaiuejfurent condamncsgt;8c exc-A curés a mort publiquement, comme trai-’ól ^'^^^■•’^’'^^’Aaapantaucunlafeucritc du lu-

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iO;2,

Hifloire

gement 5 finon ceux que l’innocence leur enfance cxcu(a,amp; furent tous les c de ce peuple confilqués. Ainfi fut clcitj|^ de la Nauarrerie de Fampclone, parn* iugement de DicUjCn punition des cfüj tés brutalles que les mutins, habitans celle,auoyent exercées contrel’aage' ' nocétjés villages autour de la cité.amp;le

autres rebellions amp;nbsp;lafehetés. PojL''. meurtre commis cnlaperfonncde P Pero Sanches de Montagu de Cafea*’ Sc autres excès, Si dommages, furent ’ culés, Si appcllés en ii^c’ment aux fl de Nauarre pourec aflemblés, Ics^P nommcSjD.Gonçal Inigo, lean InÇ^ amp;nbsp;fon fils,Simon de Varris, Michelû' CCS de Varris, Garcia Ferez de Lico Pero Ximenes de Sabalca, Simon”' de Opaco.Enego Gil de Vrdanis,San inignes de VrdanisGonçaluo de ArW. amp;nbsp;Ruy Gonçales fon frère,Sancho P de la guerre, amp;nbsp;Ochqa Ferez £bni. lean de Armendaris, Ieanamp; Sancn^

Bifcain, tous Icfquels ne comparé’ point;, firent leur caufe plus griclue»^^ taifans partie Ruy Ferez dcElchalcS • dinand Ferez deEfchalcs, Michel* 4c Subica;.amp; Fedro d’Aybar. Farces^’

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DeT^AUArre. 203

cutions,amp; procedures, le furplus des turbulents intimidés, fe contint,amp; demeura le Royaume en paix pour vn temps, •'ts

Hf

L’an mil deux cens huitante vn il y eut jjgi. vnc entreucuë du Roy D-Alphonic de Caftille,dc l’infant D.Sancho, amp;idu Roy D.Pierrc d’Arragon,au lieu dit Campillo, és enuirons d’Agreda, où fut iurée ligue amp;nbsp;confederatiô, entre eux contre tous les Princes du monde, mefme acorderet dc faire la guerre cotre Nauarrc, à moitié dc côquefte entre Caftille Sgt;c Arrigo, mais le Koy de Caftille ne pouuât rié faire pour la diuifiô auenue entre luy amp;nbsp;(on fils D.San-^ho qui le defpoireda,les A rragônois fculs ftbattoyét aucc les Nauarrois, fans aucu-^cefpargne,mefme ceux de Sos,amp;FiIera, ^ótrcleshabitansde Sanque(re:amp; eftoyét fi acharnés les vns fur les autres,qu’il y eut bien à faire à les defpartir : neantmoins la bonne diligence d’Euftache Bellcmarchc

ff»

gouucrncur dc Nauarrc, fit cclTer les ar* mes,8t accordèrenttrefues pour quelque^ temps. Bcllemarchc retourna en France, amp;nbsp;enfon lieu gouuerna le Royaume dc Nauarrc vn Cheualicr nommé Guerin d’AmpIepuits. Le Roy dcFrâce Philippe ƒ iij. cftant protecteur de ce Royaume pour

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.204 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* mfluire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:

fa niepcela Roync leanne, auoit aufliofl cafion de pcnfer aux afiàires d’Efp^g''' en cc que les enfans de D.Perdinan3lt;it ' Cerde,nais de fai’œur D. Blanchcauo)'^ efte non feulement déboutés par leR^Ï p. Alphonfe du droit de fucceflion ôgt; ‘ Gôuronnejde Gaftillc qui leur app^'’^’: noit,comme enfans de fon fils aifné outre ce eftoy ent ces deux Princes, phonfe amp;nbsp;D. Ferdinand de la Ce rdc/' ténus prifonniers par le Roy d’Arrag®* au Chafteau de Xatina : amp;nbsp;d’abondant® [ ftbitaducrtij.qu outre les eflàis desAr/ gonnois du temps palTé, leur Roy ân*’’ taitnouuel accord auec Don Sancho*’' Gaftillc a Campillo,prcs de TaraflonC)*’® cftoit capitulé entre autres chofes (cogt;^' me nous auonsdit) qu’ils aflàilleroyen^ Royaume de Nauarrea commûs fraisai partiroyent la côqucfte d’iceluy par W*”' üaehiM. tié.Itcmque s’eftans derechef veuz P*”’ Mns des Sancho de Gaftillc, èc D. Pedrod’Ar*'^' auoit ccdé au Roy D.

nnire Na- tout le droit qu’il pretendoit cnNauanM promettans de n’y faire iamais la fans fa volontéjann qu’il fut plus libre) ƒ aidé des forces d’Arragon, pour depon^' der fon pere.Contre tourtes ces mach))”’’

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i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Nduirre.

I tions eftoit le Roy Philippe afles fagc, Sc puiflant : Sc de fait, y pourucut fufamp;fam-ment ; de forte, qu’elles rcülTircnt touttes nbsp;nbsp;nbsp;' -

Ict'l Vaines,pour Ic regard de Nauarre.Solicita toutesfois en vain le Roy deCaftille , Sc

Vil celuyd’Arragon,pourladcliurace defes

(1 nbsp;nbsp;ncpueux,qui eftoy ent aXatina. Il enuoy a

(lf| cn Nauarre bon nombre d’hommes de chcual, pour la tuition du pays, Sc pout

M prompts a autres occafions, quelc ÿI temps pourroit amener. Les diuifions qui eftoyent entre les Seigneurs de Caftille, y I les vns tenans le patty du Roy D. Alphô-rfii ^^les autres celuy de D. Sançho fon fils, jol', ^ment opportunes aux Prançois, amp;nbsp;Na-tiatiois cn plufieurs chofes 3 car le Roy au-

Ä ^eftc'Nauavre leruantde tctrai£teatous

’,A qui eftoy ent en la mauuaife grace de yV ^’Sancho,plufieurs des principaux hom-

Vi «\es de Caftille,Sc lieux dependans, fc v.e-tioyentioindrcaies troupesISlauarroilcs,

^(i^l amp;îtançoifcs, Sc faifans des courfes dans 5lf\ bCaftille,tenoyent toufiours ce Royau-medcblauattc cn reputation, Sc failoy ét

■lA redouter les forces d’iceluy,lequel en peu .jA de temps changea fouuent de gouuer-neurs-.car aprestuftache de'Bellcmarchc, 5cbuerinArnplcpui£ts,y furentenuoyes ’

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zo 6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

Guillaume de Broëde,amp; puis Icandew flans Seigneur de Darapierrc, Marelcfe de Champagne, lequel y eftoit l’an fl» deux cens huittâte trois, lors qu’entre a» tres Seigneurs de Caftille eftoyent reW giés en Nauarre Don Nugno de Laf* Don Pero^Aluares des Afturics Da’ Ramir Dias , Don Ferdinand Ruis Cabrera, amp;nbsp;Don Ferdinand RuisdeSa daigne, Icfqucls fc ioignans auecautr!* qui tenoyent bon au pays : aflàuoir 11^ fant Don layme de Caftille Don^ Nugnes, Don Aluar Nugnes , amp;nbsp;tous aidés des troupes Françoifes, uarroifes faifoyent des couifcs iullt;l''^’ à Tolôde, auec grade deftrudion amp;nbsp;ru'ij^ d’hommes amp;nbsp;de biens : car le Roy def ce en vouloir à l’Infant D. Sancho coJ me vfurpateur du droit de fes nepueuxrl Alphonfc,amp; D.Fcrdinand de la Cerde^ non moins eftoit cnnemy du RoyD'^' Pedro d’Arragon,tant à caufe de la tiondefes nepucux,amp;lcs complota ucc Caftille,que pour les chofes aduen'' au Royaume de Naples entre les gonnois, amp;nbsp;François, ainfî que nous tons. Ces coureurs,qui cftoy ét vnccogt;

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de 'Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;±07

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pctcnrc armée de quatre mille cheuaux, amp;nbsp;grand nombre de gens de pied, retour-nans deuersTolede,auoyétdcfrein d’entrer en Arraoon, amp;nbsp;d’alTaillir Taraflbiine: ce qu entendant le Roy D. Pedro, qui tc-noir garnil'on a Longrogne, auec trois ces cheualiers pour la defence de Caftille, cn-uoya prier l’Infant Don Sancho, de s’acheminer celle part, afin de le Iccourir contre les François, èc Nauart ois,qui ve-noyent deftruire fon Royaume d’Arra-gon, ce que l’Infant fit incontinent : amp;nbsp;s’eftant ioind auec le Roy D. Pedro, fau-uerent Taralfonnezncantmoins perdirent les Ârragonnois le Chafteau de Y1, encor qu’il fut bien deffendu par Ximeno ^cArtreda: perdirent aulTi Lerda, amp;: Fileta, qui furent baillés en garde a ceux de Sangiielfe : Baylo) amp;nbsp;Arbuis furent def-ttuids, amp;nbsp;palfercnt les François êeNa* uarrois iulqucs à Verdun. Comme ils s’en retournoyent delà, l’armée du Roy Don Pedro, amp;nbsp;de Don Sancho fètrou-ua en lieu quelle ne pouuoitfuir la bataille , que les François leur prelcn-toyent ; mais les Cheualiers Caftillans refugiés , qui les accompagnoyent, leut

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xo8 ' Htfloire dirent qu’ils auoycnt volontiers couru* paySjamp; faiól leur dcuoir es alFauts despl’' ces qu’ils aüoyent prinfes, mais quu coucher la lance contre Don Sanebo»^ n’eftoit leur intention : c eft à dire que** pilleras«:brigander les vilIesA'lès pauur^ innocents,qui nepouuoy êt-més des relies des g!ands,ils le faifoyent volôtie** mais qu’ils ne fe vouloyent adreßefä“’ Seigneurs, qui leur pouuoyent do'n^ impunité de toutes les mcfchâcctés auroyent faiâes, amp;nbsp;qui auoyent de fc vanger d’eux,s’ils fe môftroycntU*! afptes ennemis. Ainli fc retiterét les truquot; pes Françoifes, Nauarroifes vers pelone, d’où aucuns Seigneurs retournèrent trouuer Don Sancho,ajgt;

fait leur paix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,,

Ce dâger où fc trouua le Roy D.

fit qu’il pourchaflà trefucs auec pour quelques mois ; car il auoitmu*quot;'' pluficurs chofes à dcfmeler aucc plufic’^ cheualiers d’Arragon amp;nbsp;Cattelognei 'f fc fentoyent fort grcués de luy,pour W, gucur Scalpretédefcs mœurs, amp;nbsp;que façon de commâder,s’adrefl'ant J®. me à fon propre fang, contre tout rdP des ioix 5 amp;nbsp;de nature. Ce fut luy

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' de J^dMrre. 109 qui fît les vcfpres fi renommées,elides Si-aliéneSjquiabufapardiuerfés fois Charles de France Roy de Naples, qui fut excommunié par le Pape Martin füccefieur de Nicolas iij. qui delpouilla' fon freré propre du Royaume de Maiorquc;

Lan mil deux cens huitante cinq le Roy 1287. de France Philippe iij. amp;nbsp;fon fils Philippe le Bel Roy de Nauarre cftans entrés en Cattelogne , auoyent prins Parpignan, ruiné,tjue villes que chafteaux,iufqucs au nombre de vingt fept, mis le liege deuant hvilledc Girone. Les viures pourîccâp cftoyent portés de Narbonne, aux pro J chains hautes? amp;nbsp;ports d'EmpuriaSj R ofes ^'autres, amp;nbsp;de là quelque peu d’cfpaee de' chemin par terre, auec garde des gens dé’ chcual.Ceque le Roy d’Arràgon voulant-dcftourner,amp; auec ce, faire butin des deniers qu’il fçauoit qu’on portoit pour lé payement des gens de guerre, vint dreffer vneembufche de cinq cens eheuaux , amp;nbsp;enuiron deux mille hommes de pied, entre la mer,amp; le câp des FrançoisiDequoy ayatit eu le Roy de France aduertifiément par les èfpies,cnuoyâ au deuant, par le cô-'

I Icildu Conncftable de France,trois cens I hommesd’arnuschoifis,foubsla charge

O

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2, IO nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfloire

d’iceluy, lefquels arriués au lieu des e'”' bufehes 5 ôc recognus eftrc en petit noquot;’: 'v bredurentincontinent enuironnes faillis 5 aucc grands cris, par les Arragc^î^ nois, qui penfoyent bien les desfairen®^ les Françoisquot;, qui eftoyent venus là P'’’“' combatrcjlcs rébarcrent fi bien,que qu’ils fufiènt inferieurs en nombre, i'^ monftrerent plus qu’efgaux en vaiHquot;quot;' amp;nbsp;courage. Les Arragonnois animés f* leur Roy prefent, faifoyent grand deuo tellement que ne cedant les vns aux aut^ ( la méfiée dura affes long temps fans tagedufqucs à ce que le R oy Don heurté d’vu coup de lance, amp;nbsp;bleïTé uemét en la face, fe retira du combanp’’! quoy fes gens fe monftreiyt lors vain^^l La caualleric fe fauua auccle Roy;*^: quant aux piétons, ils furent tous taü’, en pieces ; II y mourut fur le champ ? d’vnc part que d’autre, beaucoup de , Mort j«blcfic,IcRoyD. Pierre s'eftant fait p^^ ' Keyijy/r- à vîIle-Franchc, mourut toft apres de bleflîire.

Or cftant Ic Conneftable de Franck retour au fiege de Garone, il fut reçue auec tous Ies figues deioye qu’il eft bic, les aflieges fçaehant la mort de 1


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deNiluarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m

Roy Raymond de Cardonnc qui cóman^ nbsp;nbsp;nbsp;-

doit dedans,rendit la ville au R oy. En ce lieu la pelle ferait au camp du Roy, par-quoy lut contraint retourner en France ^rompre fon armée,Scellant à Parpignâ, où l’armée paruint à grande difficulté, il y rendit l’ame,ayans les Arragonnois occupé tous les pas des motagnes, il fallut gai-gner le chemin pied a pied auec l’clpée. Durant l’année 1286. la guerre dura toui-128^. jours entre les Nâuarrois amp;: Arragonnois. Il y auoit pour Viceroy en Nauarre, vn gentilhomme nommé Clement de Launay; vn capitaine Nauarrois nommé Di lean Corbaran qui auoit la charge de lai honteire d’Arragon, fut défait, amp;nbsp;priiis pat D.Pedro Cornel Arragonnois. Les Nauarrois auffi entras en Arragon y fou- ' tagerent tout ce qu’ils trouuerent deuaht cux,amp;furlafin de l’année fut fait trefue, laquelle durapeu,car fouuent il fällöit vc~ niraux mains, prindrent les Nauarrois fur les Arragonnois Sauucterrel’an 1289.1289. l’année fuiuantc i29p.la Royneleanne de Nauarre accoucha d’vn fils,nômé Louys, qui fut par apres heritier des deux Roy àu-f mcs,amp; furnommé Hutin. Le Royaume de Nauarre ayant changé de gouucrncut

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ztt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire A ,

1195. y auoit cn Fan mil deux cens nqnate

vn chcualier François nommé Huguö“’’ Conflans : ncantmoins les grands Efei* Sz charges du Royaume,gouucrnemcn'^ capitaineries particulières cftoyét lés,pour le plus aux Nauarrois nature^/ comptoit on cn ce temps, cn Natiarff)' liureSjfols 5c dcniers,ala manière de

, ccjfur tQuteftoyent pourucuS5amp;: dilig^'” ■ nbsp;nbsp;, menpgardéesles frontières deueróAf'^

gon, où par le.pafle on auoit fait brefehe amp;nbsp;;prins plufieurs places meurcrcH,ta.Nauarre, par Ie traitté del' raicon, ou pour lemoins cn paix ncfutfaitaucuncnientionde les rendf^ EftantMcrinOjOU Prieuoft de Painpdof^ Diego Sanches de ; Garris, fut mis de nuilt;ä ,;dedans la ville, par Symoß ' A rdaiz, Michel ,d e Alçan egui, amp;nbsp;Ga!:c'j', chéSjgésde balTc códitió,defircux deß*quot; faire ,,dQhtifurent. brûlées plufieui'S i”* fpi?Sj (^es-gijrncraens prins, furent pcß.

^ftr^ßglcsiLegouuerneurreinpßt“’? fortifia pTnficurs lieuse maiidns‘ Royau/W;, principalömct aux frontlef^' Èf: aufl|dcùôgcrlcs Anglqis du pay^ uiro.aX^ni^ji:^. ^caufe des .guerres dcmcùoy^rt. cruclicrneB^ entre la

V D nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

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de N au Af ri, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;-xij

France d’Angleterre. lufquesa cc temps dura la confederation d’entre France, Nauarre amp;nbsp;Caftillc : aflauoir, iufques au decez du Roy D. Sàncho : mais alors, pour les partialités renouuellées d’être fes : enfans, amp;nbsp;ceux de la Cerdc gt;nbsp;toute amitié fe rompit.

, L’Anmil deux cens nonantc fix cftant la Caftillc diuiféc par guerres ciuilesgt; les

l Nauarfois Arragonnois ayans paix en-I tte eux,entrèrent en Caftille conduits par a D. Alphonfe de Cerde qui fc difoitRoy

ûc Caftillc j tellement qu’on veid vne pi-4 toy able tcuoltc en tous les endroits d’Èf-

Ça^ue, la pefte s’eftant mife au camp des J Nauarvois Çé Arragonnois ,ils furent con-jA ttâints fc retirer Sc faire trefue, laquelle ils gt;1 rompirent incontiricnt apres, fe faififfant delaluifveric delà Cité de Nagera, lieu A fort de nature j Ôc où ils fe fortifiercnf.di-4 fins,qu’ils latenoycnt au nom de l’Infant W n.Alphonfe de la Cerde,qu’ils appelloyët A Roy de Caftille : amp;é comme ils v ouloy ént 'A procéder plus auant és terres du T raiéf de 4 lariuicrcdeÇ)ya,ils furent repoufféspat (d F)Acan Alphonfe de Aîaron quildsaffi.e' gcaenlaIuifverie,Sgt;clGSprcffa tellement, 4 qn^ils furentconttairfts delà quittet/Gc fc

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.214 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

rendre pareillement : aufli furent rcnlt;lf au Roy lacqucs d’Arragon les villes Lcrda,Vlfilera amp;nbsp;Sauuctcrre, afin cleft*'^ vne paix ferme entre ces deux Royaui”'^ d’Arragon amp;Nauarre: l’An mil trois ce”' Alphonfe de Roleed, cftoit gpuuerfl^ en Nauarre,lequel enuoya en Caftille 'i'' AmbaiTadeur delà part du Roy Philippe le Bel , amp;nbsp;de fa femme D. leannc Ro)'quot;' proprietaire de Nauarre, pour dcwanil^ les terres de l’ancié patrimoine delac®quot;^^ ronne de Nauarre, vfurpées parles precedents de Caftille, lequel Amball^ deur cftoit vn cheualier Nauarr ois, qui** renuoye par la Roync Marie, Sc fon feil,auec les meilleures raifons,amp;: plus j cieufes parolles qu’ils peurent. Le Roy’^l France eftoit lors fort empefehé con^* les Flaments de Bruges, autresjCODf' j lefqucls il au oit rcccu vne notabU rout'd auec mort de pluficurs grans SeigucutS entre Icfquels eftoyent Robert Coiu'* ^’ArtoisjRegnaud de Neflc,Conneftal’‘‘ de France5amp; plus de deux cens autres p^' Tonnages de renomi 'L’AmbafTadeur t£^ tourné, le gouucrneur eut confciluu^ l’Infant D. Alphófc de la Cerde, D.I^ Nuencs de Larajamp;r autres ennemisdcO

V D , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;....

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deNauttre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;115

r'

ftillc, lcfqucls conclurent d’cnuoycr au Roy Philippes D.Ican Nugnes, Si autres quot;nbsp;Ambafladeurs , afin qu’il authorifaft les promefiesfaidtesen cefte afTcmblcCjqui cftoyent de conquérir pour Nauarre,toutes les terres d’Oyajôc le Royaume de Ca-ftillcpourD.Alphonfe delaCerdc. Ces AmbalTadeurs furent bien rcceus en la Cour de Frâce,amp;foudaindcfpcchés5aucc aprobation de tout ce qui auoit efté faidl, cfcriuit le Roy au gounerneur^qu’il dô-nafttoutcaydejamp; affiftanccaux refugiés deCaftille, contre le Roy D. Ferdinand.

Durant ces chofes, rEucfquc de Pam-pclone, Arnaud de Puyanc,Bafquc de na-fion,tint trois finodes, pour la reformatio fon clergé qui en auoit bon befoin.

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Auflfi la Royne de Nauarre D. icanne fc/“J?'”/’”* Voyant d aage, ht balhr en la Cite de Pa- deNauarre. fis le fameux clergé de Nauarre, qui y eft, doüanticcluy de bonnes rentes, en Cha-pagne, tant pour l’entrctcnement des rc;^ gents, amp;nbsp;profefleurs en Theologie amp;nbsp;és fcicnces humaines, que de la Chapelle, amp;: miniftres d’icelle. Cefte mcfmc Princefle cdifialavilleappeléePôntdelaRoyncen Nauarre, autrement dite Cares : Si ayant Yçfçu en France fans aucunement reuenir

O iiij

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'-Hißohe en NauarrCjlcfpace de trente amp;vn an, 0“ pnuiron , mourut l’anmil tcois cens cini]' laiflànt Louys, Philippes fcCharIcS) If*quot; quels régnèrent en France-, amp;nbsp;Nauan^' lucecfliiuement l’vn apres l’autre,amp; lûh^' qui fut Roync d’Angleterre , mariée Edouard deuxiefme fut en terrée auxC'’^' deljers de Paris, vn an apres le décès lt;* çefteDame. .j,

Ve Louys Huttn^premterdu nom XXVllt;

3 deNau4rre^amp;gt;^6.deFrance.

Ouysfils duRov PhilippcSjS.'*)' D.Ieânc,furnommé Hutin, p'J' mier de ce no entre les Roys*^ Nauarre, fuccedâ à fa mere audit Roy«'*' me-Il ncs’intitulapointRoy,lînonapt’ fut fait couronnera ParapcJoi^ mais feulement Hls aiCné , amp;nbsp;hcririef';^ Royaumc ;fon furnomde Hutin -mutin,ou rioteux, qu’ji acquit eftantp^' tienu a la couronne de France,ou bien uant rnehnes, Cclon aucûs, foitpouran*’^ ’ fulciré des noilês, fait pour les auok^^ ' paifées. Dés que la mort delà Roynel^ J îccuc en Nauarre,les Efiats saÛcinbltt^''^ à Pampclonc , Sz aduiferent d’enuoy'^

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de NàUArrê. iij Ambafladeurs enPrance^pour fupplier Ie ï^oy Philippes dc leur enuoyer Louys fon Hls,leur Prince naturel,^ ayant efcrit let-

'(f.

ol''

I tres à ceft effed au no m des Eftats, furent I defpechés l'Euefque D. Arnaud de Puy a-I na,8cPoitun Alinorauid, bien amp;: honno-I tablcmcnt accompagnés : lefquels arriués (1 enlaCour de Prance, remonftrerent aux I Koysie grâd ennuy que le peuple de Na-I uarre portoit dc la perte de leur Roync, jii nbsp;nbsp;fouueraine Dame, pour la confolation

'^1 duquel ilslupplioycnt que leur nouucau

I ^oy Louys s’y aebeminaft au pluftoft 1 r|uilpourroitj accompagnant ce defir cx-

I ttetnedesNauarrois de raifons neceffai-tes,dautant qu’ils auoycnt grandes plain

'll tesàfairedugouucrnemcntdesViccrois, S'^i auoyent adminiftté les affaires du

1 Koyaume, au grand detriment, èc foule d'iceluy.à quoy auoit donné occafion la ^'1 perpétuelle ab fence du fouuetain magii fttat,lequel n auoit peu voir à l’œil l’eftat i de fon pays, amp;é fon peuple, mais s’eftoit toujours feruy des y eux, amp;cdcs oreilles \ d’auttuy,dont les rapports font v olontiers rn faux,§4l’effcét,Si vérité, ou teue, ou dif-

J frmuléc. Cede requcRe fembla lufte aux '1' Roys pcrc, dis -, ncantmoins le Roy

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al 8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi flaire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

Louys ,nc vint cnNaiiarrc que deux î®*' apres,cependant il fc maria en France? Marguerite fille de Robert ,Duc de Bo®® gongue, de laquelle il eut en dot cinqua®' te mille Hures en argent, amp;nbsp;les terres » Gien fur Seine:duquel mariage iflit le®®' ne, quifut RoynedeNauarre,mark®’ Philippes Comte d’Eureux, fils de M de France, par laquelle les Roys dehfj uarreont querelle droit en la Duché ®'l Bourgongne contre les Roys dcFranC^i car ayant eu Robert Duc de Bourgong®} pere de celle Marguerite,pluficurs la plus part d’iceux ne laiflà aucuns ho®*^, amp;nbsp;la pofterité de ceux qui curent enf®®! «défaillit aulfi to 11,ne demeurant de la i®®^ fonde Bourgongne autre race quec®®, de celle Dame,mariée à Louys HutiO'^

Durant la dilation du nouueau Nauarre à venir en fon Royaume, il ƒ des gouucrneurs,ou Viceroys,a la ma®* ƒ rc accoullumée.Lcs grans troubles ad® nus en France les années precedentes; ' caufe des querelles d’entre le Roy PW pes le Bel,Scie Pape Boniface caufé plufieurs dcfordres,dont elloii®| uenue vne famine extreme par to®^' Royaume. Le Pape Boniface auoit®®®

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deNaudrre.

i)

munie le Roy Philippcjamp;bailla fô Royau me en proye à qui le pourroit occuper: mais luy mefmc fut laproye des François, le fuccclTcur duquel, Benoift xj. abi'oult le Roy,fa maifon,amp; fon Royaume,lequel ne tint le fiege Papal que huit mois. Apres fon décès,grandes controuerfes, amp;nbsp;brigues furet a l’eledion d’vn nouueau Pape; tellement que le fiege fut vacquant plus dedix mois,ne fc pouuans accorder les Cardinaux François amp;nbsp;Italiens affemblés aPerufe,lcfquels en fin conuindrent, que trois Cardinaux François feroyent nom-*nés par les Italiens, ou bien trois Italiens pat les Françoisd’vn delquels feroit efleu par l’autre fadion, les Italiens vou-^^rent cftre les nominateurs,pourcc nom-’tictent trois prélats François, qu’ils ^oyent cftre mal contens, amp;nbsp;ennemis du PhiEppes, entre lefquels eftoit l’Ar-clieucfquc de Bordeaux,Bernard, Bafque de nation,qui fut efleu Pape par les Fran-Çois,8calarcqueftcdu RoyPhilippes.Ce fut ce Pape qui fit venir en France la cour Romaine l’an mil trois cens amp;: cinq, Aijoy.

pc oftroya au Roy de France les' décimes


i\uy ucriancc icb ucviiiiti Bcclefuftiqucs, pour reparation des dé


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21© .iHffiotrey

gafts que Icsgucrrcs.auoycnt Gaufé, droit de patnonnat fur quelques dclaiflccs, pour les pouruoir de miniftrtS’ dignes de ieùr charge. Le Roy Louys 3^' cópagna fou pete durant tous ces remue racDS d’affaires, amp;nbsp;partant ncpcutfîW’' venir en fon Royaume de Nauarre coiU' me il eut bien defiré,ioint qu’il cftoit bif icunemeantmoins les dcpeîches,amp;:lcttu^ de touttes fortes s’expedioyent en lu’ nprn,amp; non eh çcluy de fon pcrc. Depu*' que les Roys de France vnirent par ff’' riage, la couronne de Nauarrea la^' cefla toute la querelle du droit de fupcri^ rité qne les Roys de Caftille pretendoyU’ cn jceluy, lequel ayant iadis acquis F’* leur puiifance furmontante celle de uarre gt;nbsp;ils perdirent auflî par^meûne de plus pouuoif, qui eftoit lors dued^' deFtance.Le Comte de Poidlicrs,!’!'*' lippes frere du Roy Louys Hutin, auedj^ quel le Roy tl’Arragon auoit pourchaly de faire le mariage de fa fille Marie^ûp’' nantqu’on Iç fit Roy de Nauarre,fût lié l’an 1306.3 Icanne fille de ÛthelinC^ te de Bourg,ongne : les nopccs .duqed* firentaCorbeilj apres lefquclles le Rf/ de^NâtiafrCj Louys s’achemina en lu”

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deNauarre, -in

Royautue,bien accompagné de noblefTe Françoife.Eftant a PampeLoncdl fut couronné,auec grand contentement j amp;nbsp;ioye de tout le Royaume, l’an mil trois cens 1307. feptlors Commença a fc nommer Roy\ cftant aagé feulcment’d’enuiron feize ans.

11 iura de garder les droits , amp;nbsp;Loix du [ Royaume,amp; puis voyagea,viûtant lesvil* I les,6c places d’iceluy,auec grâd con cours I defesvafl'aux,amp; lubieds,quiauoycnt eftè gt;1 bug temps fans'voir leurs Roys, Prin-A eesÇouucrains, ênuerslefquels le Roy fc 4 n\ônftradouxamp; affablc.Toutcsfois eftant 4 «n ia ville ’d’Eftclla, il fit arrcfter prifon-4 î^letsD.Eortun AlmotauidjSc MartihXi* 4 iWs d'A-yuar^qui s eftoyent formalités 4 Vont les priuileges de la nobleffcdeNa-t 4 uatte,contre les gouuetncufs.E ran^ois,K n s'cftoyeni.enttemisau gouuernemét pous A bgaràe,Sc confetuation du pay s,dontdes 4 ^'lariois fctro.ducrét aucunement fcâ-^ 4 dâlites ncautmoins files paya ,dc raiforisi, 4 Sc loïtant de gt;^auatre jpouL.tctournet en A France,crumena.ces deuxprlfcnnlcts. D. '4 îonun mouVut lt;in prlfon, mais Martin 4 toïfit par (la faueur du Comte, de Valois^.

4 Rcpiel toutesfois ne vefeut gyieresaptcsi jA iltnt.tuiuiçat .plus dedcuxxens gentfiS’

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211 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

hommes Nauarrois, lcfqucls il appoi^^= en France, tant pour les rendre plus dionnés par biés faits, amp;nbsp;les accouftum^ aux mœursFrançoifcs,qu’auffi pourinoif commis autant d’hoftages par deucrsluyi de ceux dont il auoit defiance.

’308.

ijio.

n: Le Pape Clement v. ayant fait vn memorable,qui poifa fort aux Italiens^ aux autres nations, d’auoir tranfport^** fiege Papal en France, entreprint enco*! vne autre affaire digne de non moin^ renom : les Chcualiers Templiers acerf“* en richefles, cftoyentenuyésparlcspl“’ grands:tellemcnt que le Pape meu, ou“* j confcience, amp;'defir de reformer les ou voulant participer au butin, fit mer, l’an mil trois cens huit, contre flj’ -par toute la chreftienté, les citans tous r comparoiftre au Concile par luypub^, deuoir le tenir pour ceft effed , l’an trois cens dix, en la Cité de Vienne*^' Dauphiné. *- quot;nbsp;r

-Auant amp;nbsp;depuis ce Concilie, eftansp^ les informations faitte entre ces Che#’' licrs,plufieurs attainds de griefs, mes crimes, grandes executions s’eny”' J fuiuirent,plufieurs furent efteins par

autres diuers fuplices. Aucuns les

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de N AU irre.

voulu cxcufcr,amp; ont laifle pat cfcrit, qu’ô Icsa faid mourit, à caufe de leurs grandes richefles. Le Pape prononça ceftefenten- . , , cc contre cux,prelcns les Roys de France yj;. amp;nbsp;dcNauarre,Charles Comte de Vallois,fü««. Philippc,amp;Charles frères de Louys Hu-finj^ autres. Ainfi eut fin l’ordre des Té-pliers, qui auoit duré enuiron deux cens ftns.Dcs dcfpouillcs de ces Templiers, les Chcualiers defaindlean de Hierulalcni furent enrichis,lefquels auoyct, l’an 1308. gaigné l’ifle de Rhodes,amp; aydé à deftrui-tclcs Templiers,le Pape ôé le Roy dcFrâ-ce partirent les meubles confifqués d’i-ceux.

Mtres ordres de Chcualiers eurét ori-giue des ruines de ceftuy cy, comme ceux ^idsdcChriftus en Portugal, parle don ûilioence du Roy Denis, lequel leur ^ffignarentes,ordonnât qu i\s porteroy ét pour marque vnc croixblanchc,encbaf- V ficdansvne croix rouge.

Au Royaume deV alcncel’ordre did de n Uûftrc Dame de Montefa, qui eft foubs Ix regle de Cift eaux,leur fut baillé pluficurs ƒ places apartenantes aux T empliers.

L’an mil trois cens dix ,les'Nauarrois ijioè jincnccrent leurs vieilles querelles con-

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i.i4 ■

tïèceux d’Arragon, defqucis (quclquf^ accords qui fnflènt enfuiuis ) ilsnefuren’ oncques bons amis:amp; fort jus dc Piticl^ lieu qui lors eftoit du Royaume de uarre coururent les terres vûilînesdAf' ragon^faifans^^des maux ineftimabJes: «fe'j quoyprouoquélcRoy Don lacqucs/”'! ûôÿa vne ariïiéc affieger cefte placcj D'Jf/'ttfiis-furentdcfaîtspar les habitans de

‘ilt;‘ giicde/viilefrontierc dc Nàûarre.aidéS“^ ^onno^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gendarmerie Fran’çoifc

depuis rentrés les Arrago=nois en rc,ayant cou ru iufques a la ville d’Olitf) I fouragé le pays, ils furent derechef ch^| gespar ceux deSangueïTe, amp;nbsp;autres Ueux voidnSjainfi qu'ils perifoyent pâlii la riuierc d’Arragon ƒ au gué de S.Adfl^l furent d erechef encor dcfFaits,aucc perte de leurs gënsjamp;r de l’cftandart Ro?j jfutn ief- d’Arragon,que ceux de SanguefTeemj^ j fmtte. terentjâ railon dcquoy,êr en memoir^ | leur vertu, amp;nbsp;vaillance, ils poi tent pn armoiries,par oéiroydu Rov Louysh j tin,les bandes'de gueullcs d’Arragô,i”^l , cn-champ d’Argent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ,

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les troubles de ly^ l

*■ furie K olnc, entre les habitans delays J , amp;nbsp;leur ArchcuGÏque Pierre de

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deNanarre. zi;

I Caufcdcl’vfurpation qu’iccluy faifoit fucTrowL'ej à R laiufticc du Roy : le Roy Philippes y en-’(’'I Uoya fon fils Ic Roy de Nauarre , lequel 11*1 print cc prelat prifonnier 3 amp;nbsp;l’enuoyaau '!q Roy fon perc;àraîfon dequoy, amp;nbsp;pource V j quil auoit ofé mettre la main fur vn Ar-K| chcuefquc.ilfutapclle Hutin.Cescitoyes “If a| t/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;done

ƒ I pacihcs retournèrent encores a tumul-rf,, ƒ I tuctsioais ils furent chaftiés, par le mefme (f'l Roy de Nauarre. Ce fut lors que la Roy-1^1 nc de Nauarre Marguerite,les Corntelfes q leanncdePoidietSjSe Blanche delà Mar-n ’■^CjQuiauoycnt efpoufé les trois frères q tnfans de France LouysHutin, Philippes q amp;nbsp;Charles furent acculées d’adulterc, 6c n mifcspvifonniercsauChafteau Gaillard, Pn»«/?« 1(^1 ’idquclles la Comteffe îeânc de Poiótiers H hittrouuècinnocéte,maislaRoyneMar-

guérite de Nauarre, Se la Comteffe Blan-M chtconuaincucS3 furent condamnées à #1 perpétuelle pnfon.où Marguerite mourut toftapres, les adulteres furent executes à q mort par diuers, Sgt;c afpres fuplices. C’e-q ftoyent Philippes gt;nbsp;amp;nbsp;Gautier d'Aunoy q frères. Vnhuiffier de la chambre qui fer-

I uoit de maquereau, fut pendu Si eftrâglé^ n Ceft de cefte Roy ne de Nauarre qu’on M recite, que voyant paffer quelque beau

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2,10 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hl poire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

ieunchomme, cJIclefaifoit prcndrcf amener fccretrcm ent la nuiót en la bie,amp; qu’aprcs auoir prins fon desho’^j ftc plaihr auec icclny,le faifoit letter ' Ja riuicre de Seine afin qu’il ne s’en taft:ce qui fut en fin delcouucrt.

cefte ambigu e fentcce, Regmum intcp’''' tioitte rifuereponum eß.

Peu apres mourut en Pracc le Roy™ lippes le Bel, laiïïànt Icfceptre des çois à Louys Hutin fon fils Roy uarre. Aucuns tiennent que ce Roy P*'! lippes. Se le Pane Clement curentvn igt;«»lt;/»»neiournemcnt deuant Dieu en la villi' cxccutoit vnCheud'^ Templier en leur prcfencc, natif de^ pics, lequel les voyans en vncfcndlf^ pour voir ladidc execution, criaahai'’ voix dilant, puis qu’il n’y 3. puiflancc' monde à laquelle ic puifleappeller dc' fentence donnée, ie vous aiourne tûquot;; deux à comparoiftre deuant Dieu l’an prcfent:Sr de fait,dans cefteannéen’’ iji^. trois cés treze, ScTvii Sc l’autre inouru^'^

Louys Hutin auoit défia régné huit en Nauarre, quand il obtint la Courofli’' de France.Des affaires qui fe pafrerentf’ Nauarre defpuis que ce Roy fut venu s

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deNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;117

Couronne de France, n’y a pas grande meraoire, aufll fes iours furent brefs : car dixhuit mois apres il mourut en l’aage flo-riffant amp;nbsp;non meur de 25. ans huidt mois, ßcvniour au bois de Vincennes, lecin-quieime du mois de luin, l’an 1315 fut enterré à S.Dcnis,amp; fut le troficfme Roy de Nauarre de ceux qui furent enterres en France,laiflant fa féconde femme Clcmé-^ ce,fille de Charles ij.Roy dèNaplcs, amp;: lœur du Roy Robert, groffe d’vn fils qui ne vefeut point : de fa premiere femme Marguerite il lailfavne fille Icânc qui par apres fut Roy ne de Nauarre comme tan-toftnous dirons, Sz durant la groffeffe de bdietc Clemence,le C omte de Poidtiers,

Philippe s de F rance, fut efleu regent des deux Royaumes de France Se Nauarre, pour adminiftrer iufques à ce que l’enfant qui naiftroit, s’il efioit mafic,auroit ataint '1 l’aage de quatorze ans : Sc là où fe feroit 1 vnc fille,qu’à elle Si à fa foeur Icânc, apar-J tiendroyent le Royaume de Nauarre , SC J Comtés de Champagne.Sc Briermais que J luy fucccdcroit a la Couronne de France J par droit de couftume, côforme. Se àl’or-4 dre que Dieu a mis en nature. Se lùiuât les bonnes conftitutions des anciens Eftats,

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P ij

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X18 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

de ne recepuoiràla Couronne vnefe® me qui eft Faitte pour eftre regie, amp;na’ pour commander.

De nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le long fécond, de cenomXXVll'

Roy de NitU((rre,lt;i^ XLVII.deFranct

V. de ce nom.

tôîroF E fut l’an mil trois cens qoin^' que le Roy Philippes le lógv^ a la Couronne de FrancCjamp;^' uarrcjplufieurs Seigneurs cftoyent d’a“*'' qu’eftant decedé l’Infant lean Poftb'i’’’' du Roy Louys Hutin, les Royaumes France, amp;nbsp;deNauarre appartenoyent“' droit fuccefïif à leanne de France,fille ccluy, amp;nbsp;de Marguerite de Bourgong”^ Ceux qui tcnoyent'ce parti, eftoycntÊJ deDuedeBourgongne , Louys Golf'' de Neuers,amp; Himbcrt Dauphin de Vic*^ nois, mais pour les appaifer il bailh^' Duc de Bourgôgne,Icanne fa fille ail^^ en mariage,amp;; pour dot le Côte de Bouj' gongne patrimoine d’icelle,au Comte ““ Neuers la fccode nommée Marguerite)^ Marie la troifiefme au Dauphin. En façon il leur ferma la bouche, recuB^^ leannc faniepee du Royaume de

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DeNauarre.

rc, qu’on ne luypouuoitdcbati'c. Or de tout ce qui fe pafTa enNauarrc durant Ion règne,ne fe trouue relation digne de récit: feulement cft faittemêtion d’vn gouuer-neurpour luy au Royaume de Nauarre, nommé Ponce de Morentin, qu’aucuns appellent Seigneur de Rouflîllon, autres Vifeontes d’Anay : de l'Euefquc de Pam-0^1 pelone,D.Arnaud de Barbaztan : Aymar iq Seigneur d’ArchiaSjDon Martin d’Ayuar n allier du Royaumej,D.Inigo Perez de Ra in lt;lachcualier, D. lean Arnaud d’Efpeleta, d «IcFAbé de Lerin,dç D.Martin Inanes de j VrrisjD. Pedro Ximenes de Mirafuentes, 1 Capitaines,D.Garcia Martines de Oclao-

Diego Martines de Vrris, Sz Michel ƒ I tartines de Artella cheualierSjqui confti-I tnoyent le confeil d’Eftat du Royaume, il I ruourut l’an 1321. d’vnc fleure quarte : il a ^1 ^cgné cinq ans deux mois en Nauarre amp;nbsp;gt;i en France :-fa mort fut à Fontainebleau: /| fon corps fut enterré à S.Denis,fon coeur iil'j au Conuent des Cordeliers de Paris, amp;nbsp;M fes entrailles jCn celuy des lacobins, felon lacoufturae introduite du temps du Roy llM S. Louys : amp;nbsp;fut des Roys de Nauarre le ifi^ I cinquiefme qui fut enterré en France.

P iij

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xjo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J-J tjt Dire

De ch drie s le Bel Pftmier du nom^

Rny de NdUttrYt,^ XLVIII’ de qudtnepne de ce nom. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

a'^ fans malles a Fontaincblcau/n*^ ceda foil fiere Charles Je

l’an Jjii.és deux Royaumes de France, de Nâuarrc. Or auoit Charles, lorsqU’l effoit encor efloinné de cesfiiccci'lîoi’';| répudié Blanche là femme, conuaiiiOl d’adultcre, comme il acflédiKcy dclBI laquelle eut la viefauuc,pourcc qu’o tro'''! ua que le mariage fcpouuoit défaire, UmJ mort,parauthorité du Pape : d’autant Charles le Bel effoit fon parrain,amp;rau(^| Le mariage tcnuc fur Ics foiis. Partant il elpoufa en 1^'1 condes nopces Marie fille de J’Empcref l sèquot; ' ‘ Henry de Luxembourg, amp;nbsp;fociir du RoJ | lean de Bocfmc. Au commencement c»| regne du Roy Charles premier du nonbl clfant gouucrncur ou Viceroy dupaysd^I Garriti Nauarrc,lc fufuommc Ponce de Moren-j nXw*quot; tin,lechaffcau de Gorriti fut cmblépJf | ceux de Guipufeoa fur lesNauarrois.pouf I cclâ, ÓC pour autres occalions le gouucr-l ncur ayant dre/fevnegrand armée, entra I en Guipufeoa, délibéré de mettre le pays I

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deN.tuarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;131

au feu, Siâ àl’cfpéc : pourcc commençant )ar le chemin dcTouloufe en Guipulcoa, )iufla Bcraftcgui,amp;: fit ties maux incroya-)les,(àns efpargner les lieux facrés, ny les prophancs. Pouffant outre vers Bertibar, l’armée Nauarroife fut arreftée au bas des montagnes par les Guipufeoans, quis’e-ftoyentaffemblés en nombre de huit ces (aucunsdifent huit mil) en armes foubs laconduittede Bil Lopez de Ognes, Seigneur de Larrea , qui s’eftoit iaifi des. pas cftroits, amp;nbsp;lieux aduentageux par où l’armée deuoit paffer, ayant mis au haut des rochers,amp; precipices, aucuns paifans, lef-lt;iuels,lors que le fort de l’armée, entrée bien aduant par ces dificillcs paffages, marchoit, laifferent rouler des tonneaux pleins de pierre,à ce préparés, qui en aca-Werent vn grand nombre,St outre ce,mirent tel defordre en l’armée,que fe prefen-tans,amp;:donnansdedans furieufement les, huit cens foldats armés quieftoyent aux paflages,ils mirét en fuitte,ôi totallc toute

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îJauamu

ce grand nombre d’ennemis,en raifant vn carnage mcrucilleux,gaignant tout Icba-gage, qui eftoit de valeur de plus de cent milliurcs,chofe ptclquc incroyable, eu çlgard al’incgalité des forces,mais qui eft

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XJ 2- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

toutcsfois tefmoigné non feulement les memoires de Guipufeoa, mais aulsj par ceux de Nauarre : tant eft périlleux hazard de la guerre.Entre les morts delf I nom de l’armée Nauarroife furent trofj nés vn frere du Viceroy, en outre Do® Michel Sanches Alaucs. Don Martind' Ronçal,Martin Vrtis le Seigneur deRoquot; fobeljean Corbaran de Leet lean W tines de Maudrano,Ican Henriques,Do®l Martin de la Pcna,Pero Sotes, lean U pez de Vrros, Mcrni Maieur de la Mont®quot; gne,Pierre de Ayuar, Martin de Vrfafl^ de Martin de Ayuar,'qui portoitl’cfti®' dart Royal, amp;nbsp;autres iufqucsau noinb®^ de cinquante cinq cheualiers. Entre It’ prifonniers fut Martin de Ayuar,St vni® tre fien fils,le noriabrc des foldats futtt^ gran d amp;nbsp;de cefte rencontre font end^ de ce temps chantés chanfons tant en Û ftille,qu’en Guipufcoa,au lâgagedu pays

de là eurent commencement autres guet' res qui fe demencrent depuis entre M uarre amp;nbsp;Caftille.L’an rail trois ces amp;nbsp;vint quatre eftant dccedée la Roync Marie, Roy Charles fe remaria pour la troificfm® fois, a Icanne fille de Louys de FranÄ Comte d’Eureux j amp;nbsp;focur de Philippts

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de 'N A HAY re.


2-35

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d’Eureux,lequel fut Roy de Nauarre quelque temps apres,à caufe de fa feuime lea-nc fille du Roy Louys Hutin, hcritierc de Nauarre.Et cc mefme an,laNauarrerie de Pampelonc,par permiffion du Roy Char-IcSjfut commécée a rebaftir, quarate huit ans apres qu’elle auoit efté deftruiélc par IcComtc Robert d’Artois.CcRoy Char-

i les le Bel, ny (on frere Philippes le long l ne virent oneques le Royaume de Na-I uarre, à raifon dequoy plufieurs fe def-I l)ordoyent,en licences excès, fpccialc-I mentes frontières, outre la volonté de

lîursPnnces,conniuanSjamp;; diflimulans en icelles les gouuerneurs amp;nbsp;Viceroys gt;nbsp;qui

'myent leurs pafhons plus qu’ils ne chet-choyent l'honneur 3 Sc feruice de leur mai-ürc.Parquoy entreles Nauarrois, ’^igonnois des frontières de Sangueffa, 6c '*^,1 du Real,^autres places limitrophes,qucl-n que accord que les Roys euffent enfem-

i Èlc,toujours y auoit des courtes, piUencs n nbsp;nbsp;autres violences, tellement que les Ar-

M tagônois ehoyent côtrains de tenir touf-'1 iours grandes garnifons en ces lieux là.-' \ dont le Roy d’Arragon fc plaignoit au

Roy Charles J lequel COmmandoit affés

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154 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

qu’on vefciit en voifins, Sr amis, mais il ^3^^* n’eftoit point obey.Or I an rj28.deceHal^

Roy Charles le Bel, au bois de Vincent' ayant régné fept ans, Sr quelques iouft lt;nbsp;laiHant la Royne fa femme enceinte, b” quelle acoucha d’vnc fille,nommée Bla”' chcjkiaamc future de Philippes DucJ‘ Orleans : il fut cnfeuely a faincf Denis France.Grandcs qucrclleSjôc diuifionsf^ rent apres la mort de ce Roy, tant en Fr^' ce qu’en Nauarre.En France, pour-ccq“‘ durant la grofTclfe de la Royne, Edouat’’ Roy d’Angleterre,fils d’Ilàbel dcFniit^' fœur du Roy deffunt, difoit le gouuetn'' ment luy apartenir. D’autre part PhilipP^ de Valois, coufin germain des trois niers Roys morts,maintenoit qualu)l partenoitla rcgence, comme proche ritier de la couronne de France.

La mort du Roy Charles fccuëcn narre,ces peuples qui auoyentacoiiftui’J a viurc liccntieufement,Sr pour n’auoY long temps veu la faCe de leurs Roys,di‘ moyentauoir acquis liberté dcFaircto** ce qu’ils vouloy ent Slt; leur venoit entd fcmirpnt àtumultuer, à cfmouuoir dirions en toutes les villes de cc Royauns^ de Nauarre. £n fin leur colcrc fe defehs'

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de NâUAYre.

gea fur les luifs qui cftoyent cfpars par les villes en grand nombre, odieux aux chre-fbens, tant à caufe de la diuerfite de religion, que pour les excefliues vfures, par lefqucllcs ils cfpuifoyent toute la fubftan-ce d’ieeux : partant ils lé mcirent a les fac-cager par tout, ainfi comme ennemis à bftella, Viana, Funes, Marzilla, amp;nbsp;autres licux,auec 11 grande cruauté amp;nbsp;auidité de lauir,qu’on dit qu’ils firent mourir plus de

I dix mille perfonnes de ccftcfcétc,hom-I nies,femmes,amp; petits enfans.Pour remc-I dieraufqucls excez, èc aulfi retrancher la I fourcc, amp;nbsp;origine d’ieeux, les Eftats de । I l^auarrcs’alTemblcrct en la ville du Pont J ® la Roy ne, pour aduifer, fans aucun ref-J P^d,àquideuoitappartenir le Royaume • I dcNauarre,ou au Roy Edouard d’Angle-tcrrCjOualaComteue D. Icanne d’Eu-j 1 lîüx, Les Eftats furent tenus à Pampel o-jI ne, ville capitale du Royaume là où les

Voix furent diuerfes, d’autant qu’il y en a-3 uoitbcaucoup tenant le parti d’Anglcter-J rc;autres amp;nbsp;a meilleur droit,tenoyét pour 3 la Comtelfc qui cftoit en mefme degré ■J que le Roy d’Angleterre , mais fille d’vn

1 fils,8:1c Roy d’Angleterre fils d’vnc fille. ,1 Ainfi fut la Comtelfe d’Eureux, Icanne,

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2,^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoirc

dcclarcc vraye, amp;nbsp;legitime heriticre Royaume dc Nauarred’an i^aS.ayante^ le Royaume vacant cnuiron quatre mo^ Et attendant quelle, le Comte Phiüf pesfonmary vinffent prendre poflèlTn’' du Royaume,declarcrent regent amp;VK' royD. lean CorbarandeLect, alßer“ Royaume, lean Martines de Mede®’

DePhilipf^es troißcfmedunom,t^

Roy de Nim‘frre^Çurnommé le N able y Comte d’Eureux.

œlHilippcs Comte d’EureuX,^ dcLouysdcFrance, qui fut ® de Philippes iij. fils du Roy^ LouySjCft par nous compté po'’ 29.Roy de Nauarre.fut furnommélcN bIc.Dés que l’eleótion en futfaide par Eftats dc Nauarredis enuoyerent fadeurs au Roy de France, Philippes^ Valois,luy declarer les raifôsquelcs R®)? cfleuz auoyent au Royaume, qui auoitt*' meu les Eftats à faire clcdion,amp; par mes Ambaftàdeurs le firent entendra’ Philippes d’Eureux , amp;nbsp;a fa femme, fommans de venir prendre polfcflîony Royaume, Si le gouucrner. Le Ro/“'

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de Narnrre.

France ne donna aucun empefehement, parquoy les efleuz Roys de Nauarre fe préparèrent pour s’y acheminer, amp;: y arri-ucrent enuiron le commêccment de l’an mil trois cens vingt neuf, tres-agrcablcs^3^^^* au peuple,qui n auoit veu Roys au pays de long temps. Les prélats,chcualicrs, amp;: gés fagesdu Royaume, auant leur venue,a-uoyent couché par eferit les conditions aufqucllcs ils les vouloyent reccuoir en la fuccefiion du Royaume' de Nauarre : lef-qucllcs auant que faire les folemnités du Couronnement, amp;nbsp;iurcment, ils prefen-

terent à Philippes, ôc à icanne fa femme, ctlcuz pour les confiderer amp;nbsp;accordcr,ce qu'ils firent, fans difficulté. Les Eftats af-fcmblés en la ville de Pampelone, ces co-lt;iitions furent iurées par iceux, dont les articles principaux s’enfuiuent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'lt;«•« /quot;»r

Promirent aux Eftats de maintenir, amp;nbsp;garderies droits,loix,vs amp;nbsp;couftumes, libertés amp;nbsp;priuileges du Royaumcjtant par

l cfcrit,quc nô elcritSjamp;dcfqucls ils eftoyct

',C'

cnpofTcflion amp;;vfage,àcux amp;: a leurs luc-ceffeurs à iamais, lans les leur diminuer, ains pluftoft augmenter.

n. Q^ils annulleroyent tout ce qui auoic elle fait au pteiudicc d’iceux par les Roys

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238 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

leurs predccelTcurs, amp;nbsp;par leurs 'lans delay, amp;nbsp;nonobüant empcfchenii^' quelconque.

III. Que dans le terme de douze ans i'-uenir ils ne feroy et barre autre monnoy que celle qui auoit cours pour lors*' Royaume, êc qu’en toute leur vieik**' batroyent plus que d’vne forte déni®' noyenouucllc : amp;nbsp;qu’ils feroyent par®®quot; biens amp;nbsp;reuenus, proffits amp;: einolunK®' du Royaume aux fubiets.

un. Qu’ils ne rcceuroycnt a leur féru*®; outre le nombre de cinq perfonnes gers, maisfe feruiroyent des naturels®

non a aucun cftrangerdcfqucls enfer®)’ homage a la Royne, amp;nbsp;rccongnoiftr®?' les tenir pour elle,ôe pour le legitime tier du Royaume.

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deNauare,

Royaume,ny contre ceux qui ci cur o y ent Icgitimement fucccdcr en iceluy.

Rftats,pour en inueftir ceux a qui de droit fl appartiendroit.

Que s’ils contreuenoyent a aucune cliofe des deffufdides, ou partie d’icelles, lôfubiefts feroyent quittes du ferment, .. Silubicétion qu’ils auoyentenucrs eux. couroKMe-! 'I nbsp;nbsp;Ces articles iutés,S4 promis par le Roy, tntnt àe

la Roynedls furent iolcnellement corn

I ronnés,amp;oingts,amp;;leurprefterentlcsde-n pûtes desEftats, Seigneursramp; dignité du n Royaume,foy ferment d’obeiflancc,cn

I lagrandeEglifedcPampcionc:amp;; depuis, fl fur la forme de gouuerncr le Royaume, furent pfins,entfele Roy jôc la Royne,rc-

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' X4O L oire

glements opportuns, Jefquclles chofes^^ ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crittes furent enuoy écs en France,

cordées, amp;nbsp;corroborées par Ie confenif ment du Roy Philippes de Valois;à Pan» , ceftc mefmeannée 132Ç. Le RoyPW i Bril e- pes de Valois retint de l’héritage de iacnæ f

ßne les Comtés de Brie nbsp;nbsp;Champagne (

quelque temps apres il luy bailla aü«** J N4»4itlt;. terres en rccompenfe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(

Les Roys de Nauarre Philippes amp;nbsp;nbsp;nbsp;t

eurent les enfans fuiuantSjCharlesJ^ 1 4«(4r«. fucceda au Royaume, Philippesî tGdcLôgucuilIe,Louys Comte de Bea'*' i mont le Royer, Sc depuis Duc de Dura» i ieanne mariée au Vicomte de Rohafl* J

Marie Royne d’Arragon,femme deD’’-' Pedro le cérémonieux, Blanche Ro)* de Frâce,derniere femme de Philippes»^ Valois, amp;nbsp;Agnes Comteflè de Fois, riéc a Gafton Phebus : partie defqa^ eftoyent nais auant leur cleâioii,par‘j* nafquirent apres. Louystroifieimefls“’ ce mariage fut Comte de Beauinonf ^quot; Normandie, pour auoir cfpoufé l’hcrinj re de cefte maifon, de laquelle il eut yn*’ appellé Charles de Beaumont, qui eipo*'' Ci en Nauarrela fille du Vicomte JeMf Icon » SiC fut premier porte-bannier^“quot;

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dèNauarre,. '141 Royaume, par bien faucur du Roy Charles fon oncle.Et de cc charlcs de Beau je lïiontcftdcfceiidulamaifon dcBeaumot Sfanmone en Nauarre. Apres la mort de la Comtefle lt;lc Beaumont,Louys efpoufa leanne fille amp;nbsp;heritierc du Duc de Duras en la cofte: i'; «le Mardoine vers la mer Adriatique,amp;en fût intitulé Duc. Or apres ces chofes farces en Nauarre, ainfi que nous auons rc-citéjlc Roy Philippes ayât nouuellcs que le Roy de Frâceacheminoit vne puilTante ûtiuée contre les Flamens rebelles^ qui a-

I ûoyent chaffé LouyS leur Prince, amp;nbsp;fait 1 infinis outrages aux officiers du Roÿ^ en J fiibSren parolles,partit dcNauarrezpour J nbsp;nbsp;faillir au befoin à celuy qui luy auoit

ij| lûifletant humainement prendre lapof-;| feflion de ce Royaumc,amp; laifla en Nauar-J ie,pourgouuernante, la Roync leanne.îl J fetrouuaàla bataille que le Roy Philip-J pes de Valois donna à Calfcl aux Fiâmes, 4 ou vingt mille d’iceux demeurèrent fur le d champ:au moyen dequoy le Côte Louys fut remis en fon eftat, amp;nbsp;les Flamens dôp-tés.Cefte guerre finie , le Roy de Nauarre teuint en ion Royaume : cc fut lors que l’Infant D.Alphonfcde la Gerde, fils de D.Ferdinandaifné du Roy D. Alphonfe

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Hißoire

I’Aftrologuc, mai traitté en CaftiHc il pretcndoit la couronne,‘fit donnatiûquot;' la couronne de Nauarre des droits Ç“' prçtendoit en Guipufeoa, Alaua, amp;nbsp;' Rioya,amp; autres terres, lefquellesentö^’ voMtiS «l^auoycnt efté du Royaume de Nauarre^''* ^Ai^honfia tresfois, vfurpées ,amp; retenues pat, ht couronne Roys de Caftille. Aucuns afferment 4N4»4rrc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;QU»’

qu’il en foit j le Roy Philippes defii^ d’ordonner la iuftice, Sz la bien faire adnquot;'

niftrer en fon Royaume,qui en auoit befoin:auoit befoin d’entretenir paixat'^ fcsvoifins,enuoyaauRoy D. Alpho®’’ Roy de Caftille, Ambaftadeur pouffé jinAafsnie chcchcr foii amitié. Les Ambaffadc®^ ‘^'^‘‘quot;^r^t’otiuerent le Roy cnlaville deTalaut'' de la Rioy a, duquel ils furent bien rcc^^; Leur legation portoit, qu’ayant eftéi* plufieurs années le Royaume commcf'^ ué de fouuerain magiftrat,amp; prcfqucabt donné par fes Roys,cen’eftoit merueü‘‘ s’il eftoit aduenu que plufieurs chofes ftoyent faides contre les anciennes ail*'' ccs,amp; accords d’entre les maifons deC^ ftillc Si Nauarre,car que fe foucioyentl® Viccroys,amp; gouuerneurs commifiion^t res, hommes cftrangcrs, amp;nbsp;quin’auoyct’

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deNauarre'.


i43


aucune conuenance de moeurs, ny autre lien d’amitié aucc les Efpagnols, comme il cnallaft,poutucu qu’ils fulTent obéis au pays,amp; qu’ils fc peuflent vater d’auoir plu-ftot fait iniure,q reçue,y tenans côtinuel-lesgarnilons degenseftrangcrs,prompts a tous excès? dont il eftoit aduenu que Dieu, quelqucsfois en auoit fait iugemét, amp;nbsp;mefrae en la derniere rencontre prés de Bertibar : ou par vn chaftiement extraordinaire,amp; merucilleuXjDieu auoit fupleé à la negligence des quatre prochains Roys, (juiauoyent tenu le Royaume de Nauar-rCjlefqucls s’en cftoy et fi peu fouciés, qu’à peine l’auoyent ils daigné regarder de loing, mefine les deux derniers ne s’en dloyent oneques approché à pluficurs I heus, de maniéré, que la licence entre les mauuais s’eftoit toufiours augmentée, ôz 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

continuéeiufqucs aprefent que les legitimes heritiers de la couronnedeNauarre cftoyent reuenus a leur poffeffron, ayant parledecezdu Roy Charles le Bel, efté appelle Philippes Comte d’Eurcux,mary de leur vtay e Roy ne D.leanne,pour y regnet ,lefquels auoyét dreffé cefte Ambal-fadeversluy, pour luy faire entendre ces choies,comme a Prince voifin,Seamy,

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I . 144 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;Hifloire

auec lefqucJs ils defiroyct entretenir amp;nbsp;concorde,par tous les bons offices, Princes,amp; eftats voifins peuuentrccc®'’*' les vns des autres. Le Roy Don AlphoO*^ ayant ouyeefte Ambaffàde, acconin” déeaux defleins des nouueaux Roy/“ Nauarre, palliant, nbsp;nbsp;adoucilTant ainlî

chofes aduenues auant leur elcótion ces deux Royaumes, rcfpondit qu’il fort aifedeeeque les Nauarroisauoy^’’' eu occafion de recouurcr pour Roysc^*'^ a qui de droit cefte courone appartenO'^ -amp; que de fa part il entendoit, deft*’ conlérucr perpétuelle amitié auccle Philippes, amp;nbsp;la R oync leanne, amp;nbsp;le mo'’' ftrer parefFedentout ce qui feprefep^^ roit.'cc qu’il feroit entendre a tous Les iets, afin que de la en auant les vaflàux leurs Roys,tant Nauarrois,queFranç(gt;*, fuflènt bien traittés en CaftillCjSc oua“/ mal,ou dommage leur feroit fait,qu'il*'quot; amendé : qu’ils aucrtilfent de fa partie*quot;^ Roys de faire le femblable en leurs teir«^ Les Ambaffadeurs rapportans cela, dof ncrent grand contentement au Roy ^jj' lippes, lequel, pour donner lieu à la ce, qui eftoit fort détraquée, eftablit nouuclle court de Parlement en Nauan^

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nauarre» 14 c

3 Qui fut appelléc nouuelle, à la difference ri de l’ancienne, eftans nommés de fa part, ‘’1 amp;nbsp;de celle des trois Eftats du Royaume f I perfonnes idoines ^Mefme Ambaffadc, en îH fubftance,fut par luy enuoyé en Arragon, 4 Sien Portugal, qui furent aulTi renuoyez lf| auccrcfponcesagréables.Leschofes ainfî 1(1*1 remifes en quelque meilleur cftatj amp;for-ƒI me qu’auparauâtje Roy, amp;nbsp;la Royne s’en {1^1 retournèrent enPrancCjlaiffans pour gou-;ii*| uerneur vn gôntil-homme François nô-« mé Henry de Guliac,ou de S olibert,mais (^1 auec pouuoir vn peu plus limité que ceux ojl des autres Viceroys, amp;nbsp;gouuerneurs pre-jd cedents. T cl eftoit l’Eftat de Nauarre iuf-

ques à l’an 1331.QUC le gouuerneur de N a-H uirre Henry de Solibert, al’inftigation, J*l comme il eft crovable,dc D.Icâ Manuel, H Sc de Don lean Nugnes de Lara , entra en M querelle auec le Roy de Caftille; ôc d’autât

1 qu’il congnoiffoit bien que les forces de ijiSl Nauarre n’eftoyent fuffifantes pour offend ■{S-l eer beaucoup le Roy de Caftille, 6c que ,£ri celles dcFrance, outre quelleseftoyent M ^^oignées, auoyét afles a quoy s’éployer côtrcles AngloiSî s’acointa du Roy d’Ar-jifi ragon, foubs l’appaft, amp;nbsp;clperance du ma-({ii liage de D.Ieâne fille ^fnéc du Roy PhU

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CL dj

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2-4^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflotre

lippes dcNauarre,aucc l’Infant d’Arrag“^’ D. Pedro.J heritier delà couronne. P® ceft effet fut enuoyc en .Cartclognc,^‘J‘ cité de Tortofe,D. Pero Gôçalcs dcM' rentin, où il fut fort bien veu par !c R® lequel ayant ordonné l’Archeuefqi’^‘ SaragofléjD.Pedro de Luna;pourtraité de ce mariage auec luy,le conclurent,iH”, fl que nous dirons, amp;nbsp;accordèrent s’acompliroit dans certain temps, pendât D.Pcdro aideroit les gouucrnO''* de Nauaffe prefentSjSc aduenir en toutt'* les guerres qu’ils auroyent pour le Roy^“quot; mede Nauarre. Le principal moteur“' ce mariage cftoitD. lean Alonzo deH^ rOjSeigneur de Los Cameros, qui nouuellement adioint auec D. lean M’' nucl, amp;nbsp;cherchoit occafiô de nuire au D.Alphonfe.La Royne de Nauarre icanne eftant en France, acoucha ce#' année de l’Infant D. Charles heritier lt;1® Royaume de Nauarrejamp;dclacôtédE®' reux. En fin l’an 1335. il y eut quclquti emotions en Nauarre,le gouuerneurlir' ry de Solibat refidoit au chadeau d’Olicri auec trois mille liurcs d’eftat, amp;nbsp;les place! fortes du pays cftoyent gouuernées pal chcualicrs fidcllcs mis parles Eftats.'Etlc!

l V

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de NauArre. 147^

I cKaftcaux de la riuiere defquels cftoit M.c rin OU gouuerneur Arnauld de Lcct, c-I ftoy ent tenus par les capitaines fuiuans.

I Au chafteau de Cortes commandoit I lean de Soifi^a Herrera, Pero Sanches de bl Varelo, a Pena Ronde,Pero Ximenes de

Tunes,aCorella,Pero Sanches de Mon- nbsp;nbsp;1

idi tagu,filsdeFortun,a Aracicl,Inigo Afnar ilTl ieCorella, a Sancho Abarca, Mathieu ,^1 Saillant,a Efteca, Garci Perez de Dax, a ^lt;1 Valticrra,Geofroy deVillaribo,aC.adrci-ÿd ta,Gançalo Perez de Gorrociam,a Com-.4 paroffojD.Alphonfed’Efpagne, a Abli-jd tas,lean Martines de Nccucffa, a Arguc-ÿl das,Pero Sanches de Montagu,fils de Pc-irl to, Artaxone cftoit tenu par les habltans, 4 h chafteau de Rade par Simon Martines , M de Barafo ay n,p our les heritiers d’ O ger dè^ ,(l I Mauleon,par faute d’hommage.EnlaMe-

tindad ,ou teffort de Sanqueza, dót cftoit Menn ou gouuerneur ,O ger de Gramont,

M afainfte Care, lean Regnaut le chat, au OT chafteau de Murillo, Diego Perez d’Efpc-* ^(Sl run, a laindt Martin de V nx,Gar ci Xime-yq ncs defainftMartin,aVxue, D. Alphon-fc d’Efpagne,a Gallipianco , Pedro Ar-naud de V rtauia, aCafeda ,Efticnne de çA Cormeilles,aPegna,Pierre de Cuyuero,

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X4? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

au ViclchafteaudeSanguefTaj GarciA' naldes d’Ezpclcta, a Pcticlla en Arrago’'! D. Martin Fernandes de Sarafa, a no,D.Simon de Sotes, a Ongaçayria,n^ lias Martines de Irurqzqui^a Loguin,Ilt;^ Martines d’EuIaja Y rurlegui, Martin ciad’Ollaoqui, aValcarlos, Martini^ gnes de Vrfa.a Rochefort, Lobet dcN^ baissa Monteyran,Pierre Sanches de caratea^a Rochebrune,Guillaume Arn^quot; Durdos,a Guerga, lean de Sauain,aT'^ bes,Garci Michel de EchayréjaChaft^ neufjRpdriguc d’Ayuar,aBurgui, Aznar de Ezeurra,a Yûba,Martin de Lcyuiip a laMerindad, ou relïbrt ' Pampclonejtenoit le cafteau de Toloy®^ Ferc^'nandDias deVillaalta, a Afa,!^’ de R ouuray, a Lab raca j lean de BuUi Oro jean Fernandes de Baquedan, ah çes,Bernard je fainâ Pelage,aCaff' Pierre Garcia de Ciraquegui, a LanaJc Botayroa,amp; Martin Sanches de Villa®^ ra,a Andofîlla,Roger d’Alamaina, aR^ Corbaran de Leet, a Acagta , Ro»* Martines d’Arronis, a. Peralta, Alph®^,^ Dias de Morentiu,a Artafona,pieglt;’ çhes d’Eulate, a la Tour de

Velez de Medrano, au chafteau de Tor^i

J

1

i t t ç î t tl c t

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de Nduarre.


149

Diego Lopez d’Mfafua^a Maragno? Mar-,l tin Sanches d’Azedo, au chafteau de la

garde,lean Morcuant, au chafteau de Milagro,Renaud de Bouray, au chafteau de

d Montiordan, Alphonfe Petez de Moren-^,1 tlu,aLcrin, Garci Sanches d’Elpeleta» a ’ 1 îrines,OrdonisdcBlandiaco,a Arcas,D. 'lt;,1 Pedro Ximenes de Mirafuentes , au cha-fteaudeMirandcjLopePerez d’Agnoa,au chafteau de Belmarques, Philippes de ' I Coynon,alaTour de Mendauia,Sancho y PerezdcLodofa,au chafteaudeCclatâ-'hi lgt;ot, Michel Ramires de Cufia, au cha-fteau de Larraga , Sancho de Licaracu, bl Lefquels capitaines dc'P orterelfes cftoyet “1 tousfalariésparlcRoy ,amp;;iouilfoycnt de pluheurs droits, Sc preeminences, iouxte

|\ lesloix,vs,Szcouftumesdu Royaume de '1 Nauarre. Or Ictraittoit touftoursle ma-41 d’A.rrag,on,D.Pedro,par D. Pedro de Lune Krcheuefquc de Sarragoffe, Si U DPedroGonzaResde Morentiu, Sc au-

tres députés, lefcpieVs ayant eftélongue-ment entenihïe en la ville de Cortes, le

\1 conclurent l'an mil trois cens trente cpia-1^34. M trc.Lcs conditions furet, cpaeleKoy Phi-’^1 lippes deNauarre conftituolt cent mille 0,1 “

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H iß aire

fahchos, qui valent autant de liutes tout' nois. Je dot à fa fille Don leanne : amp;nbsp;gaige Se alTuranee du futur mariage, iurf' baillés en depoftj de la part deNauart^ LefcaitjArquedaSjSainâeCare^Murill'’’ Gallipicnco5amp; Murgni:amp; de celle du If’; d’Arragon,Fayos,Boria,Malon, Canif daliiubjSos amp;nbsp;Sauuetcrrc:amp; furcntless'' ticles fignés par les parties, auec plufie“’’ cheualiers,a Daroca. Le Roy de Caftquot;* entendant cefte alliance, ialoux, amp;nbsp;f noyant qu’on ne cherchoit qu’occalnj'’ de gucrrc,efcriuit au gouuerneur, qu'il o*quot; uoit oneques entendu que fes fubietspn'I taflènt dommage aux Nauarrois, amp;nbsp;de leur part il auoit efté commis chofe^j^ requift reftabliflèmcnt, ilcftoitpreft^^ faire : mais le gouuerneur faifant l’or^f lourde à tout ce qui luy eftoit efcrit:pei' Ra en fori propos,amp; fc faifit,par arnicS) monaftere de Hilero, qui eftoit lors en pofleflion de Caft'illc,qui auoit efté auP^ rauant de Nauarre. Le Roy de Caln ' voyant que c’eftoit a bon efeientjcnnnj^ pardcuerslc Roy d’Arragon, le prier, faire en forte,que fon fils D. Pedro nc ioignit point aux Nauarrois, pour der au dômage de Caftille. Le Roy ’

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de Nduarre.


2-Si

(f)

[1 ragon fe trouuant fort malade, rcTpondit, ,;( 1 que fon indifpofition ne permettoit point .{l| qu’il peut entendre à tels affaires, amp;nbsp;que fi fou fils auoit volonté de fauorifer les Na-uarroisjil ne l’en fçauroit empefeher, eftât en l’eftat qu’il eftoit.Cefte rcfponce diuul-

4 guée entre les Arragonnois ,1’enuie leur jj'l creutdc fe renger auec les Nauarrois 6c partant Don Lopez de Lunagt; qui eftoit le iJtl plus grand S eigneur du Royaurne,D .Mi-jfl cficlFerez Zapata, amp;nbsp;Lopez Garcia, ac-0(i| Compagnes de plufieurs autres cheualiers, ’y| que l’Infant D.Pedro leur donna, iufques au nombre de cinq cens chenaux, vindrét trouuerlegouucrneur de Nauarre a Trr-gt;-^quot;'«s’”'-

ajl dclle, amp;; de la entrans auec les forces dequot;quot;“,”/*' ^Iti ^auarre dans le pays de Caftille, y firent nuimito»!.

Vn grand degaft, emmenans force butin, il fans qu’aucun fe prefentaft pour leur faire 4 tefte;dontleRoy de Caftille aduerti,fut (^^1 tres-dcplaifant , donnahs ordre le plus pTi prompt qu’il peut de fournir la frontière' de guerre, enuoyant le prieur deX faln(âIeàn,D.A.lphonfeOrtis,vers Dorri ,'ÿl lean Nugnes deDara, à fin qu’il print la dtl charge de défendre le pays, auec les gens ‘ '4 ftdil'luy donneroit.-mais Dylean quelque

kçl réconcilié nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut aucc la Roy ne fevoti- '

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tjî. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oire

lut oncqucs fier en luy, amp;nebougw Bifcaye,encor que le Roy luy promiil luy donner Morallcs amp;nbsp;Villclonjamp;p'æ fieurs autreschofes:ce que voyant le D.Alphonl'e Gt capitaine de ccftc Martin Fernandes Puerto Carrero,^'^' uoyaaueçluy a la frontière D. Diego pez de Haro,fils de D. Lopez le petit Ferdinand,Rodrigues de Villalobos,^' lean Garcia Manriques, D. Rodrigues lt;* CifneroSjD.Pero Nugnes de GulinaU’^ le frere d’iceluyjRamir Flores, D. Lof^^ Dias d’AlmacaUjD. Gançalo Ruis D.Gonçallq Nugnes Daça,D.Aluaf R'’' drigues Daca, Alphonfei-j^ernandes nçlj Gargi LaflbdelaVega.-,amp;fon Gqnçalo Ruis de la Vega, Pero Ruis Û' nllo, lean Alphonfe de Benauides, Rodrigues de Sandoual,Sanpho Sanch^ de Royas, ôcplufîeurs autres.çheualicts^® nom, lefquels ne firent aucun refusûij marcher fous Martin Fern^cs, ores y.en eut entre eux alfês qui eftoyent^'' plus grande maifon que luy, d’autant qu** reprefentoit la perfonne dp l'Infant Pedro de Càftillc, amp;auoitdelployé 1^' ftandart d’iceluy , cftanc Qtdonné pat-Roy pour fon lieutenants capitaine g^'

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DeNattarre. x$3

I neral : amp;nbsp;«lefmes comme le Roy voulût faire quelques excufes, difant, qu’il eut dcfiré que îbn fils fut en aage de pouuoic monter a cheua1,amp; qu’il le leur eut volon- * oq ùcrsbaillé pour capitaine, ils relpondirét tlA que non feulement ils obeiroy ent a Marti! tin Fernandes Puerto Carrero, qu’ils co- oî,e;/?lt;t»ce O'* guoiffoyent bon cbcualier, puis qu’il le lt;1« P' • leur bàlloit pour chef, nrais encore à vn 0' moindrevoire mefmc a vnvalet d’efta- ^»’»1« [»rtit Ki lgt;le,s’illecommendoit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'èvn^bit

gouucrncur deNauarre eftât aduer- tbeuaUer.

-11 ti de celle armée Caftillane qui fe dref-H fuit,munit le monafter e de Hiter o, y en-yl tioyantD.Michel Perez Zapata, cuidant t'I qu’ils le viendroyentaffaillir. LesCaftil-itl 1ms eftâs tous aflémblés en Âlpbar o, laif-v' fms le monaftere, s’acheminèrent droit Vcrsïudellc, iceux defcouuerts, foudain ^1 les A.rragonnois, 5gt;c Nauarrois leur larlh-\A ttntaïencontrc,fans fc foucrer d’attendre \t\ le retour de Michel P crez,qui auoit mené ’i\ 'Vue partie de leurs forces a Hitero. Oc cl cîloyentlesGaftillans plus forts degens Û decheual,amp;ê en lieu propre pour biens’ en Ó ieruit,parquoy venus aux mains, encor que les Mauartois fiffent grand deuoir, çl ucantmoins ils furent mis entoutte., 8c

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Hißoire ’


154

rcpoußes vers la ville, auec grand me“'' trc,amp; prinfe dcplufieiirs.il efi anoterq“' ce ieu fe fit fans le gouuerneur,amp;fansD' Lopez de Luna, lefquels ne fortirent i»' cunement de Tudelle : de forte qucli“' mée Nauarroife, Arragonnoifcfep*’“' uoit dire fans chef, parquoy ils furet cbî^' fcs,amp;batusiufqucs aux portes delà Les Caftillans vidorieux, retournas Alpharo, rencontrèrent Michel Zap’quot; aucc fes troupes, reuenans de Hitero, quel rengea fes gens a la fàueur d’vn qui le dcffcdoit des ennemis,encor boU“' lans de fureur de la frefehe viôtoirc, s’eflàyoyent de franchir outrcjdont pi®' ficurs fe trouucrcnt mahtoutesfoislanquot;® titude des Caftillans les furmonta, Michel Ferez mcfmcaterré, amp;prinsp^ fonnier, auec pluficurs autres, nuit, il ne faut douter, difent les hiftoK^ que tous lesNauarrois, amp;nbsp;Arragonn”^ en cefte derniere rencontre,n'euircntd’'l mis a mort. Ainfi doublement viótorit’j les Caftillans fe retirerent aucc forcep’t fonniers, grand butin a Alfaro, fan’ bazarder, pour quelque iours, de renW'' enNauarre,car auffibié ces vidoiresK auoyéc alTés cher coûté. Ceux qui eamp;of

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de N au irre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

au monaftcrc de fainélc Marie de Hitero, ores qu’ils fuflènt afles bien remparés, Sz pourucus de viûuailleS; n’oferent demeu« rer là, ainsle quiterentj amp;nbsp;puisd’iceluy s’emparèrent les Caftillans, lefqucls allèrent aflaillir le chafteau de Tudegnen,ou eftoit garnifon de Gafeons amp;nbsp;Nauarrois, qui le rendirent ; perfuadez par les belles raifonsd’vnmoync Caftillan, qui eftoit dedansauec eux. Les Caftillans prenans courage de ces heureux fuccés,rentrèrent puis par trois diuers endroits en Nauarre, fouragerent le pays, amp;nbsp;y firent tout le mal qu’ils peurentretournâs en leur pays auec forces prifonniers, amp;nbsp;grande quantité de bcftial. D’autre parties peuples de la Pro-uince de Guipufeoa entédans que la guerre le demenoit és frontières de Caftille, Nauarre amp;nbsp;Arragon, fans attendre autre Rendement entrèrent hoftilement en Nauarre, a la conduite de Lopez Garcia de Lazeario, qu’ils créèrent leur capitaine, amp;nbsp;faccagerent grande cfpacede pays du rcflbrt de Painpclone, en fin mirent le fiege deuât le chafteaü d’Vnfa, qu’ils prin-drent. Le Roy de Caftille aduertide ces heureux exploits des fiens, voulut arefter le cours de leurs vidoircs, craignant qu’il

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2.^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

ne s’alumaft vn feu de guerre cntt'cf'“quot; amp;nbsp;Caftille,qui ne fe pourroit fi toft dre : pource manda qu’on fe contint gt;nbsp;*ƒ conténtans de défendre les terres couronne, fans entrer fur celles de les c”' nemis : mcfmes reuocqua la plus partdö capitaines, Srcheualicrs qui cftoy et louns la bannière de l’Infant D, Pedro,que duifoit Martin Fernandes Puerto Cai^ fo.Luy quelques autres obéirent ailquot;' ftant:mais Gârfi LalTo de la Vega,amp; b*’®' çalo Ruys fon frere firét encor vne coi®’ fe, inenans des troupes de gens de dans le pays de Nauarre du cofté de la So* fiere,ouilslaiircrentdes pitoyables ques, bruflans, amp;nbsp;ruinans tout ce qu’il K trouua en leur voye.Lcs nouuelles de excès palTerent en France, efmcurentpl'’' fieurs parents,amis amp;nbsp;fubiets du Roy Pl^ lippes,àférelfentirdes maux quelesC^ ftillans auoyent faits en Nauarre, cnti^ lefquels Gallon Seigneur de Bcarn, Comte de Foix fe hafta de paffer les Pf renées auec grand nombre de foldatsBj' arnois amp;nbsp;Gafeons, ayant fait reueuêlt;'^ foldats a Viane,qui eft a vne lieue de L®' grogno,il les mena dans les terres de ff ilie ; ou il fit du degaft, ainfi qu’auoy^’1'

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Naiiarre.

fait les Caftillans en Nauarrc,puis fe vint camper deuant Logrogno : les habitant duquel lieu indignes devoir leurs ennemis fl pres deuxdortircnt fur iceux/a la co-duitte d’vn gentilhomme du pays, nommé Ruis Dias de Gaona,mais ils ne furent pas les plus fortSjàins furent rudement,amp; aucc grand meurtre repouffés dans leurs murailles,eftans pourfuiuis de fî prés, qüe fans la hardiefle de Ruis Dias dè Gaonif,

il'' 1 lequel,aucc trois compagnons, fit telle à I rentrée du pont,aüx ennemis,tant't^ue les jl'l autres fuffent mis a fauueté daiïs la ville, tt^l Silaiffé les-portes alfurces,ilsfuflebt ch-^ iû'l très pelle melle, ^eulfentprinsLogro-ju gno celle iournée la Or employa cell 14 cuyerfaviepour lé falut de fa patrie, imiq 1 tant,mais auec moins d’heur,l’exemple du

in' I Romain Horace Codes : car il fut tué fur ’*^“'**

i i hpontauec fes conapagnoris. XeComte y l de Foix n eftànt peu paruenir à fon efpe-i rance,de gaigner par celle auenture la vil-$1 lede Logtogno,tamena fes gens a Viana.

Cependant le Roy de Callille adùerti de'’ 'fi 1 favcnue,auoit donné ordre que pluficurà ‘ ÿ I bandes dé gens de pied , Si de cncual s a-(/1 cheminafferit vers la frontière,aucc inten-

1 tion qu ayant la drclfé vue forte armée,ils ûH nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R

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ijS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

cntrafTent en Nauarrc s’il vcnoit apropo^ de iorte qu’il y auoit aparcnce qu’on tic“' voir vne guerre pcrnicieufc entre puiflans Royaumes. Car il eft bien api^ fumer que le Roy de France s’en futmw; bien auant, pour la faueur de foncooW Philippes Roy de Nauarre, amp;nbsp;pouriquot;' donner ocCafion aux Efpagnols dcpv^*“ inpr de lauter fi aifément les limites do*'' nature,a borné ces deux nations.

pleut a Dieu qu’en celle cfmotion de co’*' rages d’yne part amp;nbsp;d’autre arriüa en narre lean Atchcucfque de Rheiæs, ailoit en pèlerinage a faind Jacques , Gallicc,lequel voyât cefte;guerre entre les Nauarrois amp;nbsp;Caftillans, gères occafions efcriuit vue lettre au 84 (je Caftiliej’adraoncllant d’entendre^ paix.Ce Roy qui n’en cftoit pas moins“ fircux,quc l’Archcuclque^ print celle et cafion fort a propos, monftrant que uerance d’vn grand prélat i’inclinoitae temperer a fes laindts aduertiftements,™ enuoya Martin Fernandes, Puerto C^r^ ro amp;nbsp;D.Gil Carrillo de Albornosarc«* diacre de Calatraua en l’Eglile de ' Parl’aduis. amp;: rcfolution de ces trois fonuages » aufqucls fut adipint Ferdjni”'

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•gt;

, deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^9

Sanches de Vâilledolit notaire maicur, ou fccretairede Caftillc fût accordé la paix en ces conditions.Que entre D.Phi-lippes Roy de Naüarre,amp; Don Alphorife Roy de Caftille, leurs valfaux, Sc fubiets fetoit paix, cefExtion d’armes pour vn temps limité ; Que quatre Commiffairès feroyent nommes, deux de chacune part, pour le reftablifferaent amp;nbsp;reftitution dés ptinfes faittes., d’vne part amp;nbsp;d’autre , pour la reparation de tout ce quifecom-mettvoit de là en auant aü prejudice de ceft accord : Qj^e le monafterc de fainétc Marie de Hitero feroit rendu aux moy-ncsilefquelslc tiendroyent en nutralitéj 1 iulques a la d ccifiô,dcquel rcflbrt il eftoit l nbsp;nbsp;nbsp;ce à fin que le'feruice diuin ne fut inter-

I rompu, amp;c fans que de la part des Nauar-l rois,ny Caftillans leur fut donné aucun I trouble, ny empefehement ; Qj^e les cha-ftcaux de Tudegné,amp; Vrfa demeureroy ét

1 és mains du Roy .de Caftillc, iufquès à ce .1 qu’il fut cognU' iuridiquement des diffe-[l icnts,2gt;: a fentence difinitiuc: Que pour le l regard de la propriété du monaftere de J Hiteroferoyentefteuz arbitres, vn quot;Na-

l uarrois, l’autre Caftillan, 9)C pour tiers vn d CardinalRomain,àgrcable aux deux pat-

U

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11^0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' Hifloiye

ties,,qui ch iugeroyeht ï amp;nbsp;que cepan^i ..ceflerayent tourtes rancunes amp;nbsp;tnîl“; ianccs entre ces deux Royaumes^ Ro)'®’ fübiets.Ccs articles arreftés, furet ddfi'. .confirmés parles deux Roys. Nous^“® dit deuât que D. Pedro Infant d’A^'î :gô deuoitelpouferl’lnfanteD. leann'^l Nauarre fille aifnéede Philippesd’Euf^'. Roy de Nàuarre, mais ce mariage _point deffetjCarilapliqua plus foncff“' Marie deuficfmc, fille dudiól Philippi’, ifoeur de leânc^eft entre autres aceordsi.'j ;cn dçffaüt de hoirs mafles ladittc^l^‘ -heriteroit de Nauarre,des-hentantpi-.quot; jhioycn leannc fille aifnée, amp;nbsp;en outre*®' donné en dot foixantc mille fanchoSi’ -pour afliirancc fut baillé pluficursp*^^®’ ôc chafteaux en depoft des deux iufqucs à l’an 1338. quelle fut mariée e“' -ville d’Alagon j, faifant la ccremonid*--ucfquc de Çhaalon,lc Roy de Nauarre”’ fi peut trouuetjd’autât qu’il acompag*’”’’ le Roy dc.Francc aux guerres qu’il an”” contre les Anglois amp;nbsp;eftoitprelquc toU* iours en prance, laiflans pourgouucrnc“’ enNauarre desVicerois François, do”’ .eftfait mention d’vn Regnaud dePo”^'

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de Nauarre.


i6i


5.’

amp;d’vn Guillaume Brahe, au temps def-qucls lesloix du duel cftoyent en grand

pratique cnNauarrc,tât entre la Noblef-fe,qu’autres maniérés de gens. Or s’eftant enuiron l’an 1343. compolécs les guerres d’entre les François ScAnglois, plus par faute de moyps de la pouuoir faire qu’au-

I uuce Qcmoyps QC lapouuuu lauttj^uau-n trcment, Ibrs Philippes Roy dcNauarrc

-1 . • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ 1» 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• r*. r T» _ _ nbsp;


'fl obtint congé d’aller vifiter fon Royaume, alloit a propos,de voir le fiege d’Alge-ïite,dont le bruit cftoit grand par toute là

4 cbrcfticntè.Orccdcfirluycreut eftanten (i** Niuarrc,pour les chofes qu’il en oyoitdi-q ie,fpecialcmcnt quand il entendit quil fc fl deuoit donner bataille, corne il y en auoit H apparence, amp;; que s’y attendoit le Roy de fl Caftiltc. Partant le Roy Philippes inuita fl plufieurs de fes amis, faifant Icuéc de gens fl tant dcNauarrc que de P rance, ordonna fl de charger plufieurs munitions, SiviureS fl aux ports de Guipufeoa, où il s'achemina, fl aptes auoir donne aduis du tout au Roy, fl B. Alphonfe menant auccluy feulement fl cent hommes de cheuàl, amp;c trois cçnshô-fl mesdepied, quifetrouuercntpresautout fl de luy, grandhonneur luy fut fait en tou-fl tes les villes de Caftillc, par oùilpaffa,

1 l’ayant ainft ordonric le Roy, ilarriuai

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z6z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/^ißoin

Seuillc cnuiron le printemps où le R®! de Caftille luy enuoya des AmbalTadc“'* au deuant, pour luy aire la bien venu«»* le mener a Xeres de la frontière, où fc uoyent trouucr plulreyrs gradsScigncui^' amp;nbsp;gcnsdarmcsgt; pour l’acompagner, pour l’honnorcr,quç pour la Icufétédeö perfonne,, a caufe de l’armée des qui cftoit-campée furie flcuue Guadiaf' Ainfi fut côduit le Roy de Nauarre a res,. amp;.dc la au camp, auec to us les üg“'“ d’amitié qu’il eut feeu defirer au dcua’’’ duquel fortit le R oy,accompagné dep'quot;' fieurs grands Seigneurs CaftillanSjCftf’’^^' gers,François, Anglois, Allemans/^^ très nations. Le Roy de Caftille fit honneur au Roy de Nauarre, de ne® berer de chofe de confcqucncc, fans i*' mettre en fon confeil, noyoit, ny reff*’quot;^ doit aux Ambaflàdeurs; queluy Le Roy de Nauarre de fon cofté ftroitentqutaffcëlionnç, èi. dclîrcuX luy complaire. P ufieurs clcarinoue furent faictes en ce temps, ou les Nauarre,amp; Gafeons ic luonilroycnt^. lants amp;nbsp;courageux : ncantmoins cii j mention parles hiftoires d’Efpagne^* grande occafîon de donner vne rout^^

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de N au are, fîgnc aux Maurcs^qui fc perdit par la faut« du Comte Gafton de Foix, lequel,ce jour la,auoit la côduite des Nauarrois, amp;: Gaf-cons.ncantmoins ils en parlent en paßant amp;nbsp;comme de chofe incertaine, amp;nbsp;pofîible peu équitablement,adiouftans que de Kote le Comte demanda fon congé, caufant certaines exculês, denepouuoir demeu7 ter,tant fur-ce que fes gens n’eftoyent pas l’ié payés,que fur le befoin qu’on pouuoiç auoirdeluy en France: amp;nbsp;qu’il ne fut pof-f'Hc de le retenir, pour quelques priereç temonftrances que luy feeut faire le Roy de Nauarr e,ny mefme le r oy de Camille, qui luy offroit tout contentement. Rn fomme, felon les autheurs Efpagnols, Rpattit auec bonnetroupe debonsche-ualierSjSc foldats,amp; emmena auec luy fort frerezmais cftant a Seuillc, il mourut, qui donne à entendre que fon indifpofition cauû fa retraitte, ou pluftot les blclfures receues en vqc furieufe cfcarmouche qu’il fouftint contre les Maures faillis d’Alge-zire, en laquelle noz hiftoircsFrançoifcs afferment mefmes qu’il fut tué,Oeftoit le pere de Gafton Phebus^duquel il fera parlé cy apres. Le Roy Philippes de Nauarre mefmes tôba malade, amp;nbsp;autres Seigneurs

R iiij

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1^4 Hißoire auflîjccqui procedoit de latempetâtuf® de l’air d’Andalufic, trop ardent pour François, Icfqucls ne changeoyent rK” de leur manière deviurc acouftuinée^fo“' cftrc en pays diuers du leur, la maladie du Roy dcNauarre fut telle,que confeillcp^' •fes médecins des’oRer de là, amp;nbsp;lefcf* porter France , ilfalut qu’il print con?^ du Roy deCaftille, lequel ne laijfa aucu“ • office d’amitié pour le foulagernnais eft^ feulement venu aXercz,forceluyfutdâ‘ refter ià,rengregeât le mal,duqucl ilnw'i' Î543. rut au moiÿ de Septembre 1J43. Ilauod

régné en Nauarre quinze ans,amp; cinq mod ou enuiron. Son corps fut portéàPagt;^ pelone amp;: enfcuely en la grande Eglifedi' celle cité , par tous les endroits ouloß corps pafla, és terres de Caftillei furcn' faittes grandes ceremonies, apparéc'* de ducibpar commcndcmcnts du Roy P' A Iphonle de Caftifte. Les aiithcurs Elp^; gnols qui ne flatent point les François,d çriuent que le mal empira au Roy Philip peSjde dc{p!aifir,à caulede quelques 6quot;' tes que firent, aucuns François des ficuS en vnc embufehe di cftee contre les Ma“' res, ou par leur trop grande haftiuété fut perdue vne belle occafion d’en detairç

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Deî^auarre.

grand nombre. Les Seigneurs Anglois auflî appelles par leur Roy, lailTerent le camp:amp;ainfi demeura, félon que les au-theurs racomptent, le Roy Don Alphofe gt;nbsp;aucclesEfpagnols, amp;:ceux de Portugal^ ic d’Arragon eftoyent a fa folde, ce qui fcmble bien eftre eferit par les Efpagnols, afin que l’honneur de la prinfc des Alge-dres nefoit communiqué à tous. Apres la mort dudit Roy Philippes Jeanne de Na-uarre fa veufue gouucrna fon Royaume dont elle eftoit proprietaire gt;nbsp;afles prude-ment combien quelle eut des fubietsmal ailés a manier,amp; qui ne cherchoyent que querelles. Toujours entre ceux des frontières de Nauarre (notamment les habi-tans de Sangueffe , Sz les Arragonnois) eftoyent noifes, amp;nbsp;riottes, nonnobftant lefquelles elle Iceut bien entretenir l’allia-ce amp;nbsp;paix auec le Roy D. Pierre d’Arrago fon gendre,voire mefme apres la mort de, faillie D. Marie : de forte que tant qu clic vefeut, le Roy D. Pierre fupporta touttes les infolenccs desNauarrois qui couroyôc quelquesfois bien ayant en fes terres, fans en faire grand femblant, pour l’honneur,-amp; amitié qu’il portoit a fa belle mereimcl-mes ne fit plaintes^ny fe reffentit ainli qu’il

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H iß oire •

cut pcu,amp; dcufaircjdcccquc s'cftaps^^' bclléslcs Eftatsd’Arragon, autres tre luy. Pluficurs faifoyent leurs rctrai^^ en Nauarrcjêc dc la tiroyent aide d’arm^ dé viures,amp;: autres chofes pour luy faire 1* guerre. 11 eft bien croyable que le R®/ d’Arragonfenionftra patiënten ccsch^, fes, afin de ne rompre autres defleins auoit,amp; ncs’incornmodcr,fic cmbiouill“^' en plus grands affaires. Car fçaehant kT la Roy ne leanne de Nauarre fa belle

grandement honnoree enFran^’ enteeténoit fon amitié,à

«,/o«r/odc fon moyen, pour luy rendre le /«quot;X Phil’Ppcs de Vallois fauorable, lequel^ en vouloir aucunement, àcaufedu

D.Iacqucs dc Majorque. Et fit fi bîé cc*' Dame, quelle maintint la paix entre amp;nbsp;renoüales alliances paftees,parvn trai^ té de mariage, quelle mit en auarit, tre Charles, fils du fils aifnç du Roy P® lippes,amp; vnc des filles du Roy D.

defà fille D.Marie. Oreftat ceftePf^ ceffe venue en France,pour donner aux terres, amp;nbsp;cftats quelle y auoit, Charles amp;nbsp;Philippes fes enfans,ayant {ç. gounerneur en Nauarre melfirelcan Conflans Seigneur de DampierrCjM^

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de quot;^auarre. i6j

rcfchal de Champaigne , clic mourut a quot;Conflans fur la fin de l’année mil trois cés IJ49, quarcntc neuf, cinq ans apres le décès de fonmaryjayant tenu le Royaume de Na-uaire enuiron vingt deux ans, à laquelle fucccdafonfils Charles, qui fut furnom-mé le mauuais.

Pf Charles deuxiefme de ce nom JCXX. Roy de N(t»itrre, gt;nbsp;i

Harles fucceda a la Couronne de Nauarre apres la mort de la mere, il fut furnommé le mauuais pour les troubles qu’il caufa,tant deçà que délaies monts Pyrenées,amp; l’cftrangc ^3çon qu’il auoit en les meurs. Eftant appelle des trois Eftats de fon Royaume, il y vint l’an mil trois cens cinquante, amp;nbsp;futH5°' couronné en la cité de Pampelonc, en laflembléc pource faitte a la manière de fes prcdeccfleuFs, iurant l’cbleruation des immunités du pays-fon couronne-ruentfutacompagné de quelque libéralité enuers l’Eglifc Cathedralc'dc Pampe-^one,a laquelle il donna,entre autres choies, vnc grande croix d’argent, cfmailléc duzur,a fleur de lis. Durant fon couron-

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'ièS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;।

Dement') s’öfmcurcnt aucuns peuples mæ ]tins,pretendans J’infraâion dclcurspri' uileges lelquels le Roy chaftia rigoureu-fement,par fuplices cruels en grande quantité,fi que le remede palla la maladie de beaucoup. Par aiefme violence il travailla la nobleflc de Nauarre, de manier^ quelle diminua grandement,fe monftrani en tous fes faits inconftâtgt; volage amp;legf^ à croire:s’il eut quelque chofe de bon/^ i fut vn certain honneur qu’il porta auJf Ecclelîaftiqucsjjamp;: aux gens de Icttres.D^’ fon aduenemcntleRoy d’Arragon cnuoyévn fien fccrctaire pardeuerslny» nomn-jé Pierrçde Tarrcga,pour côfirinet l’aliance qui eftoit entre ces deux RoyaU' mes, :amp; peu apres luy defpccha dcrcchei autre AmbairaderafrauoinD.Lppcz Cote de Luna,amp;D.Ican Fernandes de Hcrediai Chaftelaii) d’Ampofta, pour plus amplis confirmation,S£ renouationde la liguoamp;^ confederation d’entre eux : propolan? Roy dç Nauarre alliance par mariages; findçtenirlcs Royaumes d’Arragoft,^ de Nauarre vnis en amitiéIvnauecJa“' tte.-car le Roy d’Arragon craignoit graß' dement que le Roy D. Pedro de f qui eftoitPrincealpre, dangereux?

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de'N au Arre, peu fiddle, ne luy rompit Ia paix,rcprcnâc les querelles de la douairière d’Arragon, amp;nbsp;de les enfans, amp;nbsp;qu’il ne feioignit aucc ccluy de Nauarre par quelque alliance a luy preiudiciable. A cefte caufe propofe- .i lent les Anibafladeurs le mariage du Roy ^.Charles de Nauarre, aucc vne des filles du Roy de Sicilië de la maifon d’Arragon. Et pource qu’il cftoir bruit que le Roy de Caftillc, lequel n’auoit encor côclu lema-fiagede Blanche de Bourbon, pretendoit dtfpoufer Blanche de Nauarre,fœur de ce Eoy Charlcs,amp;: veufue du Roy de France Philippes de Valloisjl fut prié de l’cmpef cher.Le Roy Charles qui auoit volonté, confeil de prendre femme en France, ^’exeufa de ccluy de Sicilië, amp;nbsp;alTeura le Eoy d’Arragon,pour le regard de la Roy-* Ucd’oiiairierc de Frâce, quelle ne fe rcma-neroit plus : car c’eftoit couftumcobfer-uécènFrance de tres long temps, que les Roynps demeurans veufues, en quelque . ieunelTe que ce fut, ne feramarioyctplus, Au rcftc accorda aux Ambaflàdeurs defe trouuer, amp;nbsp;entreuoir auec le Roy d’Arra^ gon:ntais auât que cela s’effeduat, le Roy D.Pçdto de Gaftillç-,qui auoit cfté aduer-* ri de tout ce qui eftoit paflé entre le Roy

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^7O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflotre

D. Charles 5 amp;nbsp;les Ambaflàdçurs ' gon,fit tant qu’il attira le Roy de a Burgos,ou ils s’entrccarcflcrcnt au poHgt;‘ blc,amp;s’cntrefircnt grands, amp;nbsp;riches fentsJ’an niil trois cens cinquâte vn. le RoyCharles fe trouua en celle veuêfo” ffere Pliilippcs. Eftant de retour enNf uarre, ayant plulieurs grandes entreprii^ en fa. telle. Ils’aprcfla pour palTcr en Fr^^' ce: dequoy eftant le Roy d’Arragop»^ , uertijil rcnuoyafommérdc faproinew | dcfetrouuer enfemble, ce qu’il acconi^’ alïîgnant le lieu de leur chtreucuë a Mo®' blanc,ou, par mcfme moyen, il vifiter®'’ en partant par Hucfca,fes niepees D-Coi’’ ftancc,amp; D.Ieanne Infantes d’Airagoquot;! Ainlî s’achemina le Roy D. Charlespo“' aller en France, menant auec luy fes deu^ freres D.Philippes,ôc D. Louys. La veuf de ces deux Princes à M omblanc ne rendit pas meilleurs amis, ne conclu!®* enfemble ce que le Roy D. Pedro d’Ar®' gonauoit efperé.

Le Roy de Nauarre venu en Franck commença a remuer beaucoup de chofe car outres les Comtes de Champagne de Brie, quil maintenoit luy appartenir, ilquerelloitla Duché de BourgongnCj^

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de N a» Arre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;171

«aufe de fa mere la Roy ne leannc, iffue de celle tnaifon de Bourgogne de par fa mere,amp; pluficurs autres prctcntions:cn quoy le Roy lean n’auoit pas intention de luy 1 faire droit,le trouuant ainfi par confcil, il eut pour principal aduerfaire vn autre Charles,ou lean felon les hiftoires de Frâ-ce, Conncftable de France, de la maifon deCaflille,Cointe d’Angoulefme, fils de D.Alphonfe de la Ccrdc, dont aduinrent grands fcandallcs, meurtres,amp; rebellions par le Royaume de France. Eftant le Roy deNauarre en ces pouifuites, par voye de droit,pardeuant les Eftatsdu Royaume de France,amp; les cours de parlement amp;nbsp;fic-ges de iuftice d’iceluy.Le Roy lean le cui-dant pacifier, amp;nbsp;rendre plus traitable, luy donna vne de fes filles en mariage ; amp;nbsp;en recopenfe de ce qu’il demandoit, luy bailla Mante amp;nbsp;Meulan-.mais cela ne luy abaif-lapas le cœur,.ains fit cotraire effeôl.Ceftc Prificcflè appellee Icanne, fut feule femme cfpoufée de ce Roy Charles de Na- Genetiogie uarre, lequel, eut d’icelle ample amp;nbsp;noble generatiojL En premier lieu de ce mariage n’afquit'.Charles qui fut Roy apres le pere, Philippes lequel mourut iculne,' Pierre, qui fut Comte de Mortaing en

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'Nörmandie. En outre, nafquirent les filles fuiuantes, Marie qur'fut Con^ fc de Dénia., mariée a Di Alphonfe râgon Blanche qui mourut en j -treZeans, amp;c Icanne Düchcfie Bretagne,êc dcipüis Royhe Du Comte de-Mortâing ques hiftoircs difent cftre ifiu vn fils mé Pierre de Peralta, lequel fut Cón®» blc de Nauarfe, fouchc, amp;nbsp;origin^“ Marquis de Falfes,par ligne féminine W’ tesfois qui font auflî Comtés de fi'E Efteuan. Auànt qué le Roy D.Charles mariaft il eut viî fils baftard,nommé P®” Leon deNauarte, ou Leonel, d ou defeendus les Marquis de Cortes, chaux de Nauâtrs : Ce Leonclfut enge®' dré d’vne damoilclle de là maifondEu*^ De luy n’âfquit D. Philippes premier“^ ce lignage, Marcfchal de Nauarre : de Philippes D.Pcdro,deluy DiPhilipp“^^ DiPedro frères,de D. Pedfoj vnautrcD' Pedro,tous fücèelfiuemét l’vn apres l'a“' tre Marefehaux de Nauarre. En ce dej' nier D.Pedro faillit la ligne mafeulirie de D. Leonehear il laifla feulement vnefiUf) nommée Don Hieronima de NauarfÇj qui fut femme J en premieres nopccs,dlt;;

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, dcNduarre»

D.îcan le Ecnauides, cheualier Caftillan, lequel fut aufÏÏ Marcfchal deNauarre? a caufed’elle;amp; en fécondés nopccs cfpou-fa D, Martin de Corduba,amp; Vclafco, Cô-gt; te d’Alcaudctc, qui a efté de noûre temps Marcfchal de NauarrCj cefte cft la pofteri-téen Nauarre du fang Royal, defeendant de ce Roy Charles, lequel pourfuiuant af-prement fes droits contre le Roy deFrâ-cc, polTeffeur du Duché de Bourgongne, amp;nbsp;d’autres terres qui auoyent efté patrimoine de fes predecefleurs, eut pour ad-'^erfaire,comme nous auonsdit j Charles d’Efpagnc ( qu’aucuns nomment lean) Conncftable de France, Comte d’An-golefmc, fils de D. Alphonfe de la Ccrdc, Infant de Caftillc : furent telles les ini-mitiés qui s’engendreret entre cux.àcaufc de ces procez, prêterions, qu’à la fin le Royaume de France ardit de guerres ci-uillcs,s’én méfiant les A nglois, attirés par le Roy de Nauarre,qui le râgcajamp; appuya d’iceux : lequel pour fe vanger de fon ennemi, le Comte d’Ângoulefmc, amp;nbsp;Con-neftable D. Charl es d’Efpagne cftans lors en Normandie tous deux,le fit gu etter, amp;nbsp;furprendre de nuid dans la ville de l’Aigle , S)C maflàcrcr dedans fon lid, par le

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2-74 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfloire

minifterc de D.Rodrigo de Vris 5 Ramirjd’ArelIauj D. Corbaran des Barons de Garro,amp; Anticdc,amp;äUtr® cheualiers, amp;nbsp;foldats Nauarrois. s’cn falut qu’il diflïmulat ce fait, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.•

me il Ie publia, confeflà, Sz maintint auoit cfté fait par fon commendeincnV qu’il auoit efté iuftement occis;dcquoygt;^ Roy, amp;r toutte la court, furent cngtai^ troubles, voyant l’audace du Roy uarre indóptable, amp;nbsp;nourrie par qui luy adheroyent en fon RoyauiïiCjO“ tre lai confederation qu’il auoit aued Anglois.àlaqucllcmelmes il rerlcRoy D. Pierre d’Arragonjquit““, tesfois ny voulut entendre, à caufe eftoit allié du Roy de France, amp;nbsp;qu foit eftat d’entretenir l’amitié d’iedn? Pour obuier aux maux que telles pouuoyent produire:il falut que lean diflimulat, amp;nbsp;par promclTes d’imPquot;' nité,dons, amp;nbsp;redirions de villes felon les demandes,amp;prctenfionsûuR‘’ï de Nauarre : elïàyaft de rôpre celle alH^J’' ce, qu’il auoit traittée auec les Angl^' iulques,mefmcs,aluy bailler le DucH^”' jou fon fils en oftage, pour le faire ven'^’ la cour,où eftât venu, le Roy fitfetnbl^'

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deNau:irre.

lt;ie luy faire fon procés, mais ce fut vné farce iouéc ; car l'ayant fait venir deuant luy,a genoux, rcquerat pardon,il luy par* donna le meurtre du Cônneftable,amp; tout ce qu’il auoit commis contrôla couronne de France, amp;nbsp;fon authorité, intercédant pour luy la Royne Blâehc, veufuc du Roy Philippes, fafœur, amp;nbsp;laRoyneIcanne fa femme,rhais ceftç pacifîeatiô fut bien'toft troublée:car le R oy de Nauarre cftimant que le Roy de Frâce audit pluftoft dilayé Ion couroux,pour le luy faire fentir en autre temps qu’oublié, ne fefepar oit point des alliacés faites au pteiudicc du Royaume de France,entretenât toufiours fecret-tes praftiqucSjtant dedans, que dehors le Royaume. Et comme il cftoit turbulent, amp;toufiours faifi de dcsfiance,amp; foupçon' 3yant le Roy lean fait aflcmblcr les ERati de fon Royaume, amp;: remonfttant les ne-ceflités de la guerrc,demâda deniers pour foudayer trente mille hommes,le Roy de Nauarre voulut erripefeher cefte fubuen-tion,amp; y contredit a ibn pouuoir : néant* moins elle fut accordée. Le Roy lean ex-trement fâché de l’audace, du Roy de Nauarre,qui au lieu de luy eftre aydant,com* me bon gendre, amp;nbsp;qui auoit fràichcmcnt

S ij

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27 lt;5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

cfté par lùv abfous d’vu grand crime) inóftroit dur aducrfairea tous l'csdcffeinJ)

attédoit occafio'n propre pour le laquelle fc prefenta à propos en la Roûan,à la réception,en Normandie)“)“ Dauphin Charles, qui auoit efte nouw' lernent, par luy pourucu de cefte oùietrouuerent les grands Seigneur^; paysmotamment le R.oy de Nauarre/“'' me Comte d’Eureux, membre deladi'^ Duché J lequel ne fe doutât d’aucuncch“^' fcj fut furprins auec pluficurs autres gïieurs chcualiers, eftant à table baq““' nement dif tant auec le nouueau Duc, le tout SxiydeNa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,amp; complot acordé entrehp'

re amp;nbsp;Icnls^ ü entre ccuxcjiu turent prisde Comte de Harcourt, les Seign^'*’’ de GrauïiIe,Maubuô,Colinet Sgt;c Doub' eurent les teftes tranchés , autres pandus, par le commendement du R“’) Le Roy de Nauarre fut enuoyé nier au Chafteau Gaillart fur Seine gt;nbsp;, la mené à Paris,amp; finallcmét au forte^, leux en Palluchles procés faits a tous ƒ me criminels de lezc Majcfté, leurs jj confifqués Sz mis és mains du Ro/i'^ jj les falloir gaigner a force d’armes : nbsp;nbsp;.

ville d’Eureux,celle de HarcourtA'®“', fc trouuercnt munies de bons foldat^^

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de Na.ua.rre.


177

o'

uarrois,amp; autresclc ce parti, qui firent refus de les rendre au Roy, fc fias au fccours des Anglois,qui tenoyent Calais, amp;nbsp;trou-bloyent grandemét le Royaume de France,tant du cofté de la Picardie, que de ce-iuy de Guienne,lefquels, l’an mil trois ces cinquante fix, entrèrent en Normandie, s’eftans ioints auec eux Philippes frere du ? Roy de Nauarre, amp;nbsp;Godefroy oncle du Comte de Harcourt. Le Roy lean auoit

•ff

(Cgt;

alt;iucrtideccftc procedure le Roy D. Pc-^0 d’Arragon, afin qu’il ne luy femblat aduis qu’il eut rien fait a la legere , eftant chofedeuëalaraifon ,qucles Roysqucl-9’^cs louucrains qu’ils foyent, iuftifient ^ogt;t$ adions 5 amp;nbsp;les mettent en euidencc, peine d’encourir blafmc amp;c d’eftre repûtes tirans,amp; hays de tout le monde,cô-violéts,amp; iniques. Le Comte Gafton l’hebus,lors tenant le Comté de poix,qui luoit cfpoufé vne fœur du Roy de Nauat-

1 tCjnomméc AgncSjfe reflentit plus qu’aucun autre de la prifon d’iccluy, paflant en

l ^IpagnCjil effaya defmouuoir le Roy D. I Pedro d’Arragon fonbeau frere, pour fe I declarer aduerfaire du Roy lean, s’il ne I deliutoit le Roy de N auarre, mais le R oy ‘I L.Pcdro neluy vpulut obtempérer,car il ‘ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S iii

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17 8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

cûimpit l’amitié de France cftrc treffeut appuy de fes Eftats, amp;nbsp;Royaume, ioint qu’il doubtoit toufiours de guerre lijy,amp;Ic Roy D. Pedro de Caftillc, bien promit il d’interceder pour luycnuersb Roy leâjôi le prier de vouloir vfèr de cU* mence,amp; traiter ion prifonnicr, fans pal' fiójains auec l’ordre de luftice,amp;: encorô de nexiger fur luy tout fon droit,eu eiga'“ qu’il cftoit Roy,Sç fon gendre,amp;d’aille''^ du fang de France: ce qu’il fit de gratiil’ aiFcólion,cnuoyant au Roy de Frâce Ai”' balFadeurs pour c’eft cffet.-parquoy leRoJ lean, tant par les folicitations du Roy il' Arragon.que des Roynes fufmentione'^ Sz autres grans Seigneurs de fon Roya^ mc,fitciitcndreauRoy de Nauarre s’apreftat de refpondre aux charges çulatiôs de fon procureur general, amp;nbsp;q” luypcrrncttoitdc prendre des aduoca^ ôc gens du confcil, de quelque natiô q”” VQudroit, pour fa iuftificationj i’aifeura”f qu’il ne l’empefcheroit en fes defcnl”*' que s’il fc trouuoit qu’il luy eut fait apç”” tort, qu’il luy en fcroit^tcllc raifon, tisfaólion,qu’il s’en çontenteroit ; nwb ” au contraire il eftoit conuainçu decrii”' delczeMajcftéj c’eftoit a luy a luy 1”quot;^^

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de Nduarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;279

grace,ou non,felon qu’illuy plairoit. Suivant cela on entra en procés, par voyc de Iufticc;raais dans peu deiours la prinfc du Roy lean aduint en Guyenne, par les An- frifl iu glois,quifit cefler ces moyens iuridiques. Apres la prinfc du Roy lean, le Dauphim amp;nbsp;Duc de Normandie fon filsjvindrent à Paris, ou par l’aduis des Eftats aflcmblés, luy furent ordonnés cinquante Confcil-1ers, pour adminiftrer amp;nbsp;régir le Royau-Bic. Par ceux cy entre autres chofes , fut propofée la dcliurance du Roy de Nauar-rCjtnaisle Dauphin fonbeau frère, l’cm-pefcha.Durant Ca. prifon,Louys, fon ieuf^ Bcfrcrcjvint en Nauarre, pour gouuerncr le Royaume,lequel fi.it pratiqué par le Roy D.Pedro d’Arragon,amp;rcccutdc luy aide, Ârfecours contre le Roy dcCaftille, qui luy auoit meu afpre guerre. Cepêdant on chcrchoit tous les moyés de faire fortir le Roy de Nauarre, Icfqucls en fin on trouva, parle moyen de Philippes de Nauarre frere du Roy Charles,lean de Pinguignac gouucrneur d’Artois, êcautres François acompagnés de D. Rodoric de Vrriz, D. Corbaiâ de Lcet, D.Charles de Articda, D. Fernando de Ayaya, amp;nbsp;du Baron de Garro,qui le tirèrent du chafteau d’Aïeux

S iiij

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x8o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire ’

cn Palueil, où il auoit cfté prisonnier huit mois lequel lieu ils efchelcrent lt;1^ nuidj tuant le capitaine les gardes:^ tient-oh que Louys Duc d’Anjou,l’vnti^ enfans de France,y tint la main,contre qucdcfiroitlc Dauphin fon frère Duc*^^ Normandie, lequel cuü: bien voulu le procés du Roy de Nauarre eut cfté amp;nbsp;parfait, afin qu’eftans fes biens co'’' fifqucSjil vint à le faifir de plufieurs gt;nbsp;terres qu’il auoit en Normandiefiointil'^^ impofarit le Dauphin plufieurs gros tributs fur les peuples de France, il craiguo'f que le Roy de Nauarre ne fe mit du coû'' du peuple, mutine a caufe de ces chargé cn plufieurs lieux,notamment en lavi“' de Paris. Le fait de ces chcualiers tut longuement loué fpecialement cnNauari® en mémoire defqucls ôrpourlebon ft'quot; ùice qu’ils auoyent fait a leur Roy, le“^ noms furent eferits cn la chambre lt;1^ Comptes du Royaume de Nauarre. Roy Charles eut plufieurs affaires enft^' ce contre le Dauphin fon beau frerc,ne3^ moins il y eut, en fin, quelque efpcce ƒ reconciliation entre cux,efiant le Roy^* Nauarre porté,amp; fouftenu par les Parifi^^’ Sc leur prcuolt des Marchans Eftien”^

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de Nauarre.


xSi


Marcel,amp; par l’Eucfque dc Chaalons,par-quoy il fut ordonné, par quelque forme de lufticc tenue,que les biens meubles, ÔC immeubles du Roy dc Nauarre luy fc-toyent reftitués, amp;c que les chofes qui eftoyetpaflées feroyent oublices;amp; mef-mes, que les os de ceux qui auoycnt efté exécutés à Rouan, feroyént baillés aux parents pour cidre cnfeuclis honnorable-nrent, amp;nbsp;toutte note d’infamie oftéc, amp;nbsp;que leurs biens confilqués feroyent ren-

1 dus aux legitimes heritiers. Mais quelque l promeffe de paix que le Dauphin fit en 1 ucft endroit, fi móftra il defpuis par effed, 1 qu'ilnen auoit aucune volonté : A raifon

QctYioy grands troubles s’cn cnfuiucrcnt, lointquclcRoy deNauarre perfiftoit en fes demandes, d’eftre mis en poffcffion des Duché de Bourgongnc, Comtes de Bric amp;nbsp;dc Champagne, ancien patrimoine de fes predeccffeurs.Le Roy de Nauar-. ïe de fon cofté mit gens cnfemblc, tant dc i fes paitifans Prançois, que defes fubicts 1 de Nauarre. Le Dauphin auffi de fa part 1 affembla grand nombre dc gensdarmes, 1 Sc fe demena la guerre autour dc Paris

\ dcMauarre slequdfe vint pat-

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iSt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflotre

quer à faind Denis-le Dauphin, amp;nbsp;fonîj' niée demeurant à Conflans, amp;nbsp;pontu® CharétÔ, exclus de PariSjiufqucsaceqi*^ Afor» ÎE- par ceux de fa faction, ayant elle

lt;/« Mar-thanili.

cnne Marcel preuofl; des Marchans,'! rut uitroduit auec les gens, en la vilicgt; la porte fainôl Antoine. En cctemps^^ conclud le traitté de Bretigni, fur la del*” uranceduRoy Iean:parquoy on trouu^

bonde reconcilier ces Princes,

bonne diligence de plufieurs moyénea^ furent faits amis le Dauphin, le Roy Nauarre,lefquels,a cet effet, s’entreuir^ a Pontoife : mais ce fiat vne amitié plcJ^c defoupçon:carayantlcRoy de Nauatt^ rcceu certaine fomme de deniers des P*'

rifiens pour liccticr les Anglois.amp;Nau^f' rois dont il s’eftoit ferub les faire

ger des villes de Mante,amp; Mcleun nbsp;nbsp;’if

tres CSenuironsde Paris, il n’en fit ains les rcteint,amp; foudoya de nouueau,*^ rendât par ce moyen fulpeft an Dauphi”’ Sz à toutte la France, Le Roy lean en mit d’accord le Roy . de Nauarre au«® le Dauphin fon fils, amp;nbsp;de fa part le receu' en fa bonne grace, iurant le Roy Cha^' les de Nauarre de luy cftre fidelle à iania*^ Apres s’eftre reconcilié l’an 1361,il ferÇ^“^

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de Nauarel

l cnNauarve, Ayant eu dc fa feinmelaRoy^ neleannevnfils,enlavilledc Manterle-

i^uel fut nommé Charles, comme luy, Si lt;^ui luy fucceda au Royaume. G elle meC lucannéeijói.leRoy D. Pedro de Ca-ftille effaya de tiret à fon parti, amp;; embrouiller en la guerre qu’il deliberoit faire contre le Roy d’Arragon,le Roy Charles de N auarre lequel eftoit frailchemcnt

: 'lt;uu de Trance en fon Royaume de Na-l narre,defiré, amp;nbsp;bien r eccu, comme ccluy

^uiauoiteftMorigtcmps abfent. Lapve-iT'ieïechote qui fit y eftantarriuc,fut dc ^icnrecompeufer les Seigneurs Sócheua-^icrsquil’auoycntferui, Sifccourucn fes affaires deTran ce, entre lefquels eftoit le pbs remarquable D. Rodrigo de Vrriz» lequel eut pour fes bons feruices le gou-l 'itrnemcntdes reffotts dc Sangucffc,Olir

I

r'

reScTudclleJeBaron dc Garto eut autre forte de recompêfc, ne fe voulant arrefter cnNauarre, car il eftoit cheualicr errant, cherchant la guerre, partant retourna

cnTtance. Or comme toutes choies euf- L« R“? “1* fent eftè affés paifiblcs en Nauarre iufques alors,il fe prefenta occafion d’y remuer,amp; troubler tout, a la venue des Ambaflà-« quot;/e Cafitik, dears du Roy D,Pedro dc Caüillcj Ifligo

(I


Ä il


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z84

Hi ft oire

Valdez, Icfquels vinrent congratuler ? nom de leur maiftre, le rechercher tié,amp;nouucllc ligue,amp; le prier de ïç trouùcr en lieu où les deux Rqys ' ientconférer, deprefcncc cnfcmblc» Roy Charles fut fort aife de celle radc:amp;comme ileftoit touliours en of*' nion d’auoir guerre contre le Roy deFr^' ce,iufques à tant qu’il luy eut reftitué ^^ terres qu’il pretendoit luy appartenir foit cftat de l’amitié de Caftille, pour preualoir en tel belqin. Il promit lt;1^”’“' aux Ambaflàdeurs d’aller a Soria en Ilille:amp; ayant accordé premiercmét «»ƒ fes Ambafladeurs quelque forme dcpaquot;i s’y achemina l’an 13 61. menant en fa co^' pagnie fon frere Louys, amp;lc Captaiquot; Buch,grand Seigneur en Guyenne,l'Aquot;' bé de Fefcan, amp;nbsp;autres, tât Nauarrois ƒ François.Lc Roy de Caftille fc rrouuaa“ lieu alïîgné,amp; les rcceut en toute demoquot; ftration d’amitié, amp;pour le premieradquot; confirmèrent, ic validèrent les articles^ paix, amp;nbsp;alliances contenans ligue offe’’“' iic,amp; deffenfiue contre touSi Apres quc' ques iours pafles en fcftesÆieux d’armf*) j amp;nbsp;autres esbatemens, le R oy deÇaftquot; 1

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deNauarre, 185 ayant conuié ccluy dcNauarrcàvn grâd î feftin,luy dit, qu’il auoit quelque chofe à il luy dire:à raifon dequoy, eftans entrés en r nbsp;nbsp;Vne galerie,le Roy de Caftillc luy tint tels

propos,en prcfence de D. Garcia AluareZ

1' de Tolede maiftte de faind lacques de Inigo Lopez de Orofeo, Martinjanes de

P Scuillc grand Threfotier, Martin Lopez P de Cordoue grand chambellan, Martin P nbsp;nbsp;I^cvnandcs cheualicr du Secl fecret, tous

# du confcil priué d’iccluy,amp; aufli des prin-i' nbsp;nbsp;cipaux Seigneurs,ôtchcualicrs qui auoyct

Il accompagné le Roy Charles : M on frère, ii: (dit-il) puis que nous auons fait ferment ï denousaiderl’vnl’autre cotre nos enne-,, ;C mistic vous veux bié declarer, que la paix,, Il lay auecle Roy d’Arragon,a efté fait-,, ri contre ma volonté, Se au detriment de,, Jt I rnon honneur'.car Aben, Alhamar, Roy gt;, H deGrcnadc, s’eftant confédéréauecluy,,, couroit mes terres d’Andaloufic Sc ce fut,, jd lacaufe quv me fit condefeendre à faire,, (1' I paix,a fin de chafticr cc Maure-.maintenât „ ÿ I que i’é ay eu ma raifon, ie ne me fens obli- ;, JU géa gardercefte paix,finon que les places „ fl' 1 quei’ay rendues me foy ent rebaillécs, amp;

I les fr^ de la guerre, cauféc par le R oy de S Arragon, payés ; parquoy fujuaut la pro- „

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i^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

gt;3 mcflè quevöus m’aués faiólcjuréc.-ievoi^ 33 lonime dem’aider cn cefte guerre,''O^ 33 forces, amp;nbsp;de voftt c pertonne. Le Roy y Nauarrc fut fnrt esbay de ce langage;^' trouua furprins, ne fachant que rclpódrf' carileftimoit que le Roy dcCaftill^ uoit aucuns cnnemiSjquand il iura la pailt;' amp;nbsp;alliance (ulmcntionée. En fin fl modf* * d’eftrefort defîreux défaire ce que le M D.Pedro de Caftille v-ouloit, mais flen'^' da téps pour pouuoir Conférer a part fes côhfciÜers^'qù’il auoit la amenés. To®’ furent d’aduîs f qu’il obtempérât au R”/

I D. Pedro:car autrement il ƒ auoit dang^^’ qu’eftantlà perfonne au pouuoir d’icelaj' il ne luy iouaft quelque mauuais tour/'’' me il cftoit téméraire amp;nbsp;cruel, amp;nbsp;fansaj' cun refpedûointqu’eftâtle Royaume*'^ Nauarredcfpourueu, amp;'les forces de Rille allés grandes autour d’eux, il cftoit î craindre,que s’il fc monftf oit rétif, refufoit ce qui luy demandoit, auec fa tentiô,il ne fitauflî quantamp;quât courifj pays a fes gcns,aucé'notable dommage“' luy,amp; des Nauarrois fes fubietsfll les cte®' amp;nbsp;fit refpôce au Roy de Calf il le, qucM'’ èc les moyens eftoyent à fon common, mentjpourtieu qu’fl luy rendit la fâteiR''

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deNauArre. 187

' I s’il receuoit incommodité,pour s’eftre ré-1 du enncmy du Roy d’Arraeon fon beau ’ I frcrc.A cefte faute l'amena doneques I’al-

1 Hance de Caftille,par luy tant recherchée, I pour s’en feruir contre les François, qu il ; I nc fit aucune difficulté de fe mettre és f I mains du plus infidelle Prince de la terre.

Donc fuiuât ceft accord,lc Roy deNa-

^1 üarre ne faillit à la promefle de Soria, eii-’'I noyant defier le Roy d’Arragon,fondé M fur ce quedurant fesaffaires,amp; prifons de n îrance,ilnel’auoitvoulufecourit:a quoy n s offrant le Roy d’Arragon de luy fatisfai-’U reparbónesraifons jilnenvoulut enten-^’1 dtc aucune. Ayant doneques aflemblé t^ttrre aiè Il plufieurs gêsdarmes, il vint affieger la vil-

l le deSos, laquelle il print, amp;nbsp;puis Sauuc-'*^1 terre, peu apres il rcccut deux mille hom-n mes Caftillans qu’il difpofaaucc fes Na-H uarrois fur les frontières d’Arragon,où ilS '.4 firent plufieurs pillages, meurtres 5c bruf-

Icmcnts. Le Roy d’Arragon entendant f I bien que la guette que le Roy de N auar r c H luy fiüoit,cdoit chofcforcée,aduifadclc H àiucrtir,6c fepater,par moyensfubtïls gt;nbsp;do

I l’alliance de Caftille. P our ce fairc,fçachât fl que le Roy Charles cftolt touhours’en f I querelles pour laDuchc de 'Bourgongne,

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x88

Hi flaire

ßc autres terres,auec le Roy Hc Fran^^’ enuoya vers le Roy lean D, lean Fer*’^ j des de Heredia Ion Ambafladeur klt;î'quot;' cftant venu en Auignon,ou ayant eu fleurs parlements au ce les Seigneurs ƒ Confcil du Roy de France, cxploidj. bien qu’on fe contéta de remettre les o* ferens en iugement, amp;nbsp;arbitrage du d’Arragon Ion maiftre, amp;nbsp;de fix Car® naux:cfc qui fut caufe que les Roys deN^ narre amp;nbsp;d’Arragon gt;nbsp;de la en auant, coi”' incnccrcntaauoir fccrettes intellig^'^''^ cnfemble,au preiudicc de Caftille.

En fin l’Abbé de Fefcan Legat du PaP'’’ effaya de mettre paix entre ces Princes, obtint du Roy de Caftille, que D. de Nauarre s’y employaft lequel alla pa'' 1er au Roy tîArragon à Buriana,amp; ame”^ a Moruicdro,au Roy de Caftille,le Coi”' te de Dénia D.Alphonfcd’Arragon, futdefpuis premier Conneftablc enÛ' ftille, amp;nbsp;Marquis de Vilena, amp;nbsp;aucciceM D. Bernard de la Cabrera, amp;nbsp;autresuu”** toutes leur diligences furent vaines, can^ Roy D. Pedro de Caftille ne vouloir ouy” parler de paix, finon que le Roy d’Aragon luy promift de tuer D.Hcnry Com”” deTranftamarc, D. Teilofrères, cequ(*

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de N AU Amt

refufa de faire au commencement', montrant d’auoir horreur d’vn ade û mef-chant,que de trahir ainfî ceux qui auoyét curecoursafaprotedió, amp;nbsp;lauoyeht ïér-ui : ncahtmoins defpuis il n’ert fit aucune ’confcicncc, fc voyant prefTc, amp;nbsp;fes terres par trop endommagées parle Roy de Cà-ftillcjôr ÿaccorda aucc le Roy de Nauarre, pour tuer D. Henry, ce que Dieu ne per-raitjCar ilauoitdeftiné n.Héry au Royaume de Caftillc, amp;nbsp;Leon, amp;C pour fléau, Si châtiment exemplaire du tiran D.Pcdro, lequel promit au Roy deNauarre de luy bailler la ville de Logrogno, s’il vouloit '' ' tenirla main à ce meurtre. Pour ce faire

deux Roys d’Arragon amp;nbsp;Nauarre accordèrent vne cntrcueuëaSos, feignant . icRûy Charles de vouloir quitter l’alliance de Caftillc. Pour alTurance, amp;nbsp;garde de h ville ou fe deuoyent trouuer les deux Roys, fut choifi pour cappitainc, amp;nbsp;gouverneur Don lean Ramires dcAreillam, cheualierNauarrois,Chambellan du Roy Charles, lequel print pour fon lieutenant fonfrercRamirdc Arcillcm, auec trente hommes d’armcsjtrente lanciers,vingt ar-balcfticrs,amp;autres foldats. Les Roys entrèrent en Sos, auec chacun deux home?,

T

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19 o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. H iß o ire

■ amp;auoycnt cfté mandés D. Henry, *' Teillo^ pour s’y trouucr. D. Henry',*” accompagne de huit cens hommes à c# u31,lGfouels ayant laiiïc hors deh'^**,”’ il entra dedans, luy troificfmc, ainfi Q** gt;nbsp;uoyent fait les Roys. Leans entra au i’Abbé de Fefean, mais ne fachant rien ce qui fe braflbit contre D.Henry. Ay®^ les Roys traitté Sz deuifelonguement”* leurs affaires, par femblant, eftimans lt;1”* J’ocafiôn cftoit oportune de faire Help”' cher D.Henry,ils parlèrent fccrettem””' D. JtJfRa auee D.Ican Ramires, l’incitât d’exccu*^ meurtrc,amp;luy faifant grandes prom” Miwvraye^^^ = Hiais Ce chcualicr, qui auoitle c(f”j i»«»noâ/f,noblej amp;nbsp;vertueux, n’y voulut oncq”” mieux mo” /lt;» lt;rlt;iA,yon rir cent fois, que de tacher fa renomn’”^ crime û execrable que ceftui-là.

TrTjia.^oy^royans qu’ilsauoycntenvaindj^ JC .que ceftui-cy deuft cflre minière ” leu r trahifon,ne fccurent que faire, fino” diflimulcr rentreprife,amp; fe retirer enkn^ terfcsjcnioignans filencc a D.Ican Ra®*' rcs.Deceft ade généreux D. leâRaroirô d’Areillam mérita loüange immortel^ outre ce que Dieu l’horinora grandcfflcn* delpuis; l’ayant adrcITé en Caftillc au tép*

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de N an Arre'.

que ce D. Henry y régna, par lequel il fut aymé, amp;nbsp;chéri, amp;nbsp;obtint d’iccluylà fei-gneurie de los Cameros. De luy font def» cendus lesComtés d’Aguilar de la famille d’Areillan. Or cefte affaire mal entrepris,-n’ayant peu eftre exécuté,fut lors difïimu-. léamp; teu. Défia en autre temps-eftoyent. palfés pour parler Sc accors entre ce Roy D. Pedro dArragom ScfohfrcrcD. Ferdinand Marquis deTorfofe,au dommagCi de Don Henry, pource qu’ils le voyoient dcfircux de .régner en Caftille , 'auquel Royaume Don Ferdinand eftoit legitime licritier,fi D. Pedro le cruel mouroic fans» enfans procrées de loyal mariage : toutef-foiscenefut oneques l’intention du Roy d Arragon de bien faire a D on Ferdinand fonfrere,ny luy pourchaffer honncurs,ny aduentages quelconques : mais comme il cftoit homme plein de defdaigneufc en-uie,amp;: fans amour,ny grace aucune enuers. ceux qui luy faifoyent feruicedl mettoit* facillcment tout en hazard, n’efpargnoitî perfonne, amp;nbsp;dilfunuloit enuers tous pour ^commodité prcfcntc.Or D. Henry qui le congnoiffoit bien, fccut aulfi diifimulet a fon tour j amp;nbsp;fe garder de luy, le maniant fidcxtrcmentjque par les moyens, amp;nbsp;for*

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zpi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflotre

CCS d’Arragon, il fe fit voye pour parue a fes dclfcins.Et de fait, peu apres pr^^'^ vne nouuclle, amp;trcs cftroitte ligue iceluy,cn confequence de laquelle fure enuoyes en France D. lean Fernanda Heredia, amp;nbsp;François de Pcrillos,capir^ nes du Roy D.Pedro d’Arragon, auec M gentjpour foudoycr gens de guerre.

Or le Roy d’Arragon, defîrcux lt;leuf hors de Cefte guerre de Caftillc) fail®' toufîours tenter par le Roy Charles Nauarre, s’il pourroit amener ccluy Caftillc à quelque bon apoindeinét,iu^ ceftoit temps perdu:parquoy les Roy^;. Nauarre amp;nbsp;d’Arragon le rcfolurent de Pj rc entre eux vne ligue pour confirnaatK’i amp;nbsp;lien de laquelle ils accordèrent mari^î’ entre l'Infante Don leanne fœur du R*’? Charles,Sc flnfant d’Arragon Don If^ Duc de Gifonne,heritier d’Arragon» lors de quatorze ans. Et en outre le d’Arragon s’obligeoit de bailler cinqua®' te mille florinsjpour defengager quelq^’ villes que le Roy Charles auoit engag®^ au Comte de Foix Gafton Phebus fo® beau frère-: Item deluy foudoyer certai® nombre de gensd’armes, contre qudq®‘ ennemis que ce fut ,-notamment lix

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de N au Arre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;16^

hommes à chcual des gens de Nauarre contrc-Caftille : amp;nbsp;fi ceftoit contre Frâce, de luy en Coudoyer mille, amp;nbsp;luy aîdér par mer amp;nbsp;par terre de touttes Ces forces, au hcfoin:amp; en outre luy quitta à perpétuité, pour demeurer a la couronne de Nauarre, Saluatierra,amp; le lieu dit le Terme du Real. Pour affeurance defquclles chofes , qui eftoyent fort au grand honneur amp;nbsp;aduen-tage-du Roy de Nauarre,celuy d’Arragon ptomit de mettre en depoftlavillcdclac-ca,Vncaftillo, Sos,Exea,amp; Tiermas, qui lt;reN4»lt;nT( feroyent cômifes a la fidelité de Raimond Allemand de Ceruillon, chcualicr gonnois, auquel pour ceft effed Ceroit réunis le ferment d’hommage, amp;nbsp;vaflclagc ‘ju’ilauoit enuers le Roy d’Arragon,amp; iu-rcroit fidelité à celuy de Nauarre, pour luy liurcr les places mifes en fes mains, s’y de la part d’Arragon eftoit contreuenu aux accords fus eferipts. Le Roy de Nauarre,de fa pàrt,promit de quitter l’alliance du Roy de Caftille, amp;nbsp;luy faire la gucr-rcjamp;a fes enfans: amp;nbsp;de fa part mit en dépoli, ou gage, la ville amp;nbsp;chafteau de San-gueira,Gallipienco,Vxue,Aybar,Cafeda, Pitelles, la Penna:amp; en outre la perfon-nc dArnaud Seigneur de Lufcjfpn cham-»

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2.94 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

bcllan» fort agréable,amp;priué : lefqucüy chofes furent iurées fur 1’hoftie, au liey Vncaftillo, prefens les Comtes de mare, Ribagorca, Sc autres, aufquels Roys recommenderent de tenir cefte liâce fecrete. Ce ne fut pas afles à ces Roys de fe munir contre l’effcót du de Caftille, pour leur feurté amp;nbsp;deifeofe mais en outre voulurent partir entrecu^ la peau de l’Ours auant que l’auoir pris ƒ uifant le Royaume de Caftille,enfof^ ?. qu’au Roy Charles deNauarredeuoit^^'

meuter la Cite de Burgos, auec tou^ Caftille la vieille, touttela terre desm^'® d’Occa,iufques aux limites de Nauarre»^ la mer Occeane, en ce compris la terre rdrtagt iu Guipulcoa,Alaua amp;: Bifcaye, amp;nbsp;dauan®' Soria, amp;nbsp;Agreda. Etpo'*' auant que le Roy d’Attago furent alfignés le Roy^®'

Tolède,amp;Murcia:conipircrét au®

*' nbsp;nbsp;la mort du Roy D. Pedro de Caftille5°^'

frantle Roy d’Arragon a celuy de Nau^' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re deux cens mille florins, amp;nbsp;la propri^^^

. des villes, amp;chafteaux de Sos, Vncafld) Exfeaamp;Tiermas,s’iile tuoir, ouleluy yroit prifonnier : amp;nbsp;fans celaluy offrit ^ Cité de lacca, auec fon territoire, léeSjdcs maintenant. Pour plus diflîniul^^

* li-

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f

DeNdUdrre.

CCSmenées,ils otdónerent que D. Louys frerc du Roy dc Nauarre fc mettroit a Courir les terres d’Arragon, mais qu’il amp;nbsp;hifleroit prendre prifonnicr par Don'~Al-phonfe Comte de Ribagorça : ce qui fut fait, mais Louys de Nauarre fut bien toft deliuré, amp;nbsp;fccut ü bien le Roy deNauarre couurir fes intentions j que celuy de Ca-ftille ne s’en peut'-appcrccuoîrpôut lors. Ce dernier complot fut ainfi machiné etb tre ces deux Roys, fans le communiquer a pcrfonne,a caufe du Comte deTf âftama-

D. Henry, auec lequel le Roy d'Arrar gonfaifant autres diuerfes menées : car le l^oy D. Henry affedant ouuôrtement le Royaume dcCaftille, fur Icfperance des faueurs qu’il attendoit dc France,promet-toit au Roy d’Arragon j que s’il lüy aidóit de fa part, il luy bailleroit,en pleine propriété,amp; droit fouuerain la fîxiefmc partie des terres qu’il conquefteroit par fon aide, amp;moyés en Caftille:à quoy preftoit l’oreillcleRoy D.Pedro d’Arragomtouf* iours inique enuets fon frere D. Fcrdinâd Marquis dc Tortofe , auquel du droit, âpartenoit' le Royaume de Cadille, fiD. Pedro le cruel mouroit fans enfans legitimes. Or ces marchés n’eftans tellement

T iiij

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Hdfloire^j couucrts, que l'Infant D, Ferdinand n't“ fentjft leyentUl en fit fi grâd bruit j S-'S’t“' carmouchaHc faço^ique le Roy d’Af** gon J amp;nbsp;le Comte dc Tranftamarc furent d’aduis dç ^ên dcfpechcr duquel con^^' fut D.Bernard de Çabrcra,ce qui £utc toft aprcs:car voyant l’Infant D. dii|and.qu’il cftoitauflî peu, afreuréen^'i ragon.j qu’en Caftillc , amp;nbsp;à cefte caufe*’ voulant retirer en France^ le Roy d’Arr^. gon fon frerecutmoycndclefâircarr^*' ter, nbsp;nbsp;tuer au chafteau de Buriane, rent* toire dç Valence. ji j

?.. L’an ijéj.jm.ourut le Roy lean dcFw”' cc J cftantxetourné en' Angletcrrc, deliurerdesoftages qu’il auoit baillés pouuant induire les Eftats du Royaui”* de France d’accomplir les capitulatio^ accordées auec l’Anglois. Celle nouucï entendue par le Roy Charles de Nauarf^’ il s’aprefta aulfi toll pour pafler en FranÇ^’ auquel Royaume fon beau frère Chutquot; cinquiefme auoit fuccedé ; cd guerre d’Arragonl’auoitfi Bien enud°P pé,qu’il ne peut : parquoy fes affaires dl*' rent affes mal au deçà des móts Pircncd' Bertrand du Guefelin chcualier Brerof) qui dcfpuis fut Conneftablc de France^quot;

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de Nauarre',

nomdunouucauRoy ,luy print Mante, amp;nbsp;Meulant, Sgt;c autnes places en Norman' die, fe en mefme temps mourut fon frère Philippes 5 qui luy vint fort malapropos, pour les remuements qui enfuiuerent en îrancc , a l’aduenement de ce nouueau Koy.

L’année 1364. rcnouuellerent derechef 136/^. leurs alliances les deux R oy s de Nauarre, amp;nbsp;Ârragon,mais aucunement differentes^ Sc changées,cftant ja defcouucrt ccluy de

1 Planaire ennemi de D. Pedro deCaftillc, l hsfctrouucrcnt pour ceft effeft à Sos, ac

if

cordant de continuer cefte guerre contre Caftillc,fansquil fut licitealuy de faire paix,ny trefue, fans la volonté de ïautre: QuclcRoyD.Charles de Naurrenc fc-roit aucun accord auec le Roy de P rance, que ccluy d’A rragô n’y fut compris. Baillèrent l’vn à l’autre oft ages,pour affurance de leurs conu entions, affauoir, de la part

i.

du Roy d’Âtragon fon fils D. Martin, 8c de celuy dcNauarrc vn fils de D. Louys fon frète,8c les enfans de D .lean Ramires d’ Areillan,de Don Martin Henriques, du Seigneur de Grammont, dcD. Bertrand. deGueuarra 8c autres. Ces conuentions

I furet iurées pax les principaux cheualicts,

4

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2, ^3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-Hiftoire

amp; villes d’vnp part amp;nbsp;H autre. Etpo*’’’^® que les fommes de deniers promise aW capitulation de Vncaftcllo, au Roy Nauarre cftoyentfort augincntces,il rut ditjQue des maintenant le Roy d’Arrago” luy deliureroit cinquante mille florin^ comptant a S os, amp;nbsp;pour le furplus luy It' equot; roÿcnt baillées en gage la cité dclact^ SoSjVncaftcljTiermas ôc Eiçea. Autreat' cord particulier fut fait entre le Roy D®quot; CharlcSjamp; le Comte de TraftamarcDo'’ Henry, entre les mains duquel deuoycf^ demcure'r lesbftages.Le Roy de Nauatf^ promit d’entrer en perfonne en CaftiÖ^

y faire la guerre : amp;nbsp;pour s’alfurer de P' Henryj voulut auoir en oftagCjdc fapit^ fa fille D. Leonor, qui fut defpuis Royu^ de Nauarre,amp; vn fien fils baftardjUomiff D.Alphonfe Henriques. Le Comte pt^ mift 3 que fi quelque iour il obtenoit'^ Royaume deCaftillc, il n’empefeherot^ point que le Roy de Nauarre ne iouift terres de l’ancien patrimoine de Nauart^) vfurpées par les RoysdeCaftilIe. ^plquot;' /leurs autres. ’ ..

; Or efloyeht les confcils d’entre le Ru/ ' de Nauarre du Comte Don Henry

’ffanftarnarefecretS3 amp;nbsp;Icparés d’auec»

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ile 'NAUdrrè.

Roy d’Arrago,lequel fe gouuernoit, pour 1) le plus,par l’aduis de Bernard de Cabrera, le cheualier fage, de grande experiance, j( par lequel il cftoit fouuent deftourné de D ce ou les autres le vouloyent faire condef-j5 ccndrc'.araifon dequoy le Roy de Nauar-„ rcjamp;leCôte D. Henry luy en vouloyent.

loinr que comme priué confeillcr , amp;lt;: de V plus grande authoritc, il eftoithay des au-J nbsp;nbsp;très Seigneurs Arragonnois, moins fauo-

j 1 lifés. Parquoy s’eftant derechef affem-j I blés ces Princes en Almudear, le R oy de 1 blauarrc,amp; les Comtes deTrâftamare, , I dcRibagorca confpirerent d’oftercecô-11 feiller au Roy d’Arragomôr firent en for-' I te,qu’ils le mirent en la mauuaife grace JI d’iceluy. D. Bernard eftant aduerti qu’on 4 le vouloir prendre, fe voulut retirer, Sc

I fuiant arriua en Nauarre a Carcaftello, J l les habitans duquel lieu v oyas qu’il eftoit . 1 poutfuiui par Garci Lopez de Sefe, fer-

I merent les portes de la ville : mais cftants

1 fomiuès par Garci Lopez, au no des deux

1 Roys,de luy liurer D.Bernard-.ils le rctin-l drent, attendans le commendement du

, 1 Roy,lcquclleur manda qu’ils Icliuraffcnt , l és mains de Garer Lopez, amp;nbsp;par luy fut 51 Wné à Murillo, où il demeura quelque

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300 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

temps 5 en cïperance d’eftre dcliuré : il cftoit tant mal voulu du Roy de re j amp;nbsp;du Comte de Tranftamare,quepat importunes accufations 3 Sz chargcsilsnc ceflèrent pointjiufqucs a ce qu’ils l’culfcD^ fait mourir. Ce Bernard de Cabrera auoK efté autresfois côtraint de venir a la Co® amp;nbsp;s’employer aux grans affaires d’Eft® où il eftoitfort aduilè,auant l’an qu’ennuyé du monde il auoit délibéré® le faire moyne.Le Roy l’auoit chéri, uencé,auflî enreceut plufieurs bons co® feils ) trcfprofitables feruiccs , tant guerres de fon Royaume, qu’en celles ® Sardaigne,amp; de Caftille. Mais comme^^’ courtifans plus ils cherchent la grande® amp;nbsp;l’honeur de leur Prince, amp;nbsp;font pare® plus honnorés,amp; aimés, tant plus font fubicts aux'enuics, mal vucillances:aii''’ en print il à cellui- cyrcar ayant, pour troP adherer au Roy fon maiftre, acquit l’i® mitié de tousles Princes, amp;nbsp;grands See gneurs du Royaume, lors que par les i”® nées du Roy de Nauarre, ôé dur Comte® Tranllamare, il fe trouua prins, il n’y perfonne qui luy fut fauorablc : ainsq®quot; par vne commune confpiration luyf® fiitfommairement fon procés, amp;nbsp;çonU^'

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;301

^uèiuge d’iceluy fa propte nourriture 1’In-Don lean Prince de Gironc, lequel ^eant au tribunal, Si ayant pour aflcflèur I^ominique de Cerdagne, luftice majeur d Arragon ( qui deuoit eftrc defenfeur de loprefle, pour le deu de fa charge, office) prononça fentcncc de mort contre ce panure vieillart decrepit. Il fut mené au enarché de Sarragoflcjlllec décapité,amp; fa Ber»*«! it cefte portée au Roy, quieftoit à Barcelo-ôe ; tels làlaires ont fouuent les plus fidel- eflé tnfgt; fi-confeillers des mal aduifés Princes, Ainfi mourut miferablcment vndes plus „Mijîr*. grands perfonnage en nobleffc, fens amp;: vcrtu.qui eut efté de long temps en Arra-gon,lequel, fans le Roy fon maiftre ,auoit execute chofes tres grandes, le Roy, fans luy ,'oncqucs riauoit fait chofe qui

1 valluft.Lc fils dudit Bernard nommé Ber-l nardinauoitefpoufé Marguerite dcFois, I fille du Vifeomte de Caftclbô,ôc de Con-I ftancedeLune.

r 'r

1 .Orpour rcuenir aux promeffes capi--1 tulations faides entre les deux Roys de H Nauatrcjßc Arragon, elles n’auoyct point ,t I l’execution dcuc,Ôc fi les oftages accordés (i l n cftoyent point deliurés : car ce n’eft pas ,11 chofe ordinaire, en tels traittés, que les

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301 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir e

^aits fuiucnt les parolles cftants les entre lei CCS touïïouis agités dc desfiance les rnitces. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres.Pärtjuoy le Roy de.Nauäfr^'’^

réceuant deniers du Roy d’ArragoU; luy fournifioit point dc gens dc pour oppofer à l’armée dcCaftiHc/^''., hue es terres dcValencejamp; fi commenÇ'’*’ 1 ■ a penfer a plufieurs delfeins, peu ,

bles au Roy d’Arragon. Si le Roylt;ic^^ ■ uarre, ayant trompé le Roy de - ’■■■■ cflàyoit d’en faire de mefme à. ccluy ^7

ragon,le Roy d’Arragon, dc fa part, ■ n faifoit pas moins contre ccluy de

rc: car il au oit enuoyé en France fesA^J bairadcursjcfqucls traitèrent,en lacitCy Toulouze, aucc les députés du Roy Frâce Charles cinquiefme, amp;nbsp;auec Louf^ Duc d’Anjou frered’iceluy,vne ligue, laquelle les François promettoyent lt;i^' der au Roy d’Arragon à conquérir^ Royaume de Nauarre,amp; en defpoullief Roy Charles, amp;nbsp;Payant conquis, s’oH*' geoycntdeluy fournir toufiours lances,contre quiconques le voudroih^' pouffer de la polfeffion d’iccluy, LcRlt;’^ d’Arragon promettoit aufli dc foncoft^ d’aider aux François a côquerir la GuieO'

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jé Nauarre» 303

furent faits l’an i364.eftans en inimitié les ^5^4'

J Koys Charles cinquicfmc de T rance, ic

4 meils cftoientïrançois,amp;beauxfreres, •'J' ?

J ils s’accordèrent defpuis, faifaritpàix cn-j,i fcmblc;parc[uoy le Roy d’Arragon perdit 4 (es peines, amp;nbsp;ne luy feruit l’alliance, pour-chaffécen¥rancc,achorc cj^iielconquc.Lh guerre continua neantmoins toute celle

J, nbsp;nbsp;année entrcles François ôc lès partifans

^A ïvnluy eftoit mary,ôc l’autre frere ; car le

\A d’Arragon ne ceffoit de foliciter le A Roy dcFrance, pour l’effeft de l’alliance 'A conuenue Y an precedent à T ouloufe, fpe^ A da\cnrent pourlaconcpiehe deNauarre: A à railon deouoy il luy auoit enuoy é encor

3 cede année nouueaux Ambaffadeurs. Le

\ RoydeNauarre eftant aduerti de touttes

-n CCS choies,pteffafortlaRoynefafcmmé 71 de s’acheminer,encor cpiclle fut enceinte, 'd Son voyage naporta lors cpivne brcüe U trcuc-.mals defpuis la paix fe fit, pat la gtâd diligence des deux Roynesleanne fenvgt;

U me duRoy deHauartCjôc Llâche fa fccur\

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304 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;► Hifloire

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;par l’adrcfle, fens, amp;nbsp;prudence deOfj

-tal de Buchs lors p.rifonnier des FrançoA .pour les partialités de Nauarre.

I}ó6. Roync aËureuxj 1’an 1^66. elleacoucb’ d’yn fils nommé Pier re,qu’on appelle jte.de Mortaing, amp;nbsp;apres fes couches eU' .fc.retira en Nauarre , auec fon fils ai® ■Charles, aage lors de quatre ans, amp;nbsp;cei“J quelle auoit enfanté de nouueau. , wiEn ce temps le Roy D. Pedro le cf® Roy de Caftille auoit forte amp;nbsp;afpregquot;^'' ; f je contre.D. Henry fon frere natureH“* vouloir defehaffer du Royaume de Q Rille le legitime Roy pour s’y mettre, ƒ•’' me defpuis il fit : or durant cefte premia'*

' guerre,Ie Roy de Nauarre, ne bougeâtquot; faueur de l’vn, ni de l’autre de ces eontendants : mais ayant feeu que le R’/ Don Pedro de Caftille s’eftoit retire^ Bayonne, depofledé de fon Royaume) le vint voir, amp;nbsp;fe trouua prclcnt aux îj' cords, amp;nbsp;proueffes que firent le Prince« Galles, Edouart amp;nbsp;luy : puis cftantde tour en Nauarre, il fut fort iolicitc par quot;' Henry, de feioindre de fon cofté,

- nbsp;nbsp;nbsp;s’eftoit ja obligéparpromeiTe auRoy P'

Pedro de Caftille, amp;!. au Prince de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

de leur donner libre paflàge par fes

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de Nauirrt. 505

Le Roy d’Arragon aduerti de toutes ces chafes,preflbit fort,par fes Ambafladeurs, le Roy de France, d’cfmouuoir la guerre aux Anglois, amp;: au Roy de Nauarre'à quoy il promettoit de fe ioindre de fa part, pourdiuertir forage quivenoit fur le nonucau Roy de Caftille O. Hcnryde-quelilelTayadéfairercccuoir aufli ence-ficliguc:amp; de fait, il y auoit guerre perpétuelle és frontières d’Arragon amp;acNa-

, üarre. Or nonobftant les chofes fufdittes, tantfolicita.Sc pratiqua D. Henry le Roy ,

I Charles de Näuarrc, qu’il luy fit oublier les

I ï’romefies faittes par luy, a Bayonne, aUN^Mire.

I Roy D.Pedro de Caftille,amp; aux Anglois, 1 nbsp;nbsp;nbsp;vint trouuer iceluy D. Henry a Sainde

q Croys deCampeço, luy promit, amp;nbsp;iura H '1’eftre de fon cofté, nbsp;nbsp;d’empefeher a fon

iH pouuoir,lc pas de Nauarre, a l’armée An-,11 gloife;ce qui cut grandement fcrui a rom-pre tous les defleins entreprifes du Roy n dechaftè,car il n auoit és paffâgesdes Pilt I renées rien qu’il le fauorilat,que les villes 'C1 de S.Scbaftieh,amp; de Guctaria en Guipuf-M cespromcffesjfolcnnellement fait-il l tespar le Roy de Nauarre au Comte D. } l Henry, alfifterent D. Gomes Manrique^ ÄI Archcucfquc de Tolede j U» Lop ez p cr-

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306’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir e

nandèsdèLuna, Archeucfque gofïé, DlÄlphonfe d’ArragonjCotntc Dcniafamp; Marquis dcVillena, Hu Göefdïn, plufieurs autres gradsSö' gneurs de Caftille,France Arragofl. fut àireftée confederation ligue les Roys d’Arragon, de Nauarre, amp;nbsp;Do® Henry , a commune defcnle contre tou^ promettant le Roy Charles de fe te®® preft auec les forces de fon Royauf®^ pourfcjtrouuer en perfonneen labau»' qu’on eftimoit quife deuft donner :pof aifurance, dequoy fut mis endepoftd* mains de l’Archeuefquc de Sarragofle'^ chafteau de la Gardc:amp;: celuy de S. en la puiiïancede Bertrand du Gueldi®' amp;nbsp;celuy de Buradon , baillé engardeab lean Ramires d’Areillan. En recoinp«^ des bons offices que D.Henry cfpcroit“ Roy Charles, il luy promit bailler la vi»® de Logi ogno, en propriété, à luy amp;nbsp;fiens , 11 yauoit aparence que les affaires du Comte Henry pafferoyent mieux, celles de Don Pedro, amp;nbsp;partant le M Charles efleut de Ce tenir du cofté desfl^ forts comme il luy fembloit. Le Roy GaftilledcpofTedé^amp;le Prince de

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de yauArre.. , 307

entendans ccftç 'ligue, la trouuCTent fort ÿ cftrànge : 8r eftaiit l’Anglois plus fami-,i lier du RoyMe N auarre, fe plaignit gran-

dement a luy , cflayànt de le ramener aJ» R«? fespremieres profocÀcs, ce cjuilfit: luy^'““quot;*’

4 fâifant derechef qùitt'er/par infignehn-)Igt;1 conftancejc parti du Comte Don Hen-14 ry,amp; du Rôy d’Arragon , moyennant les jl 1 promeffes qu on luy-ht/ic luÿ bailler, ôu-!, 1 tre Logrognoja cité de Vidorià, qui;t’c-H noit encor le parti'^du Roy Dont» cdrQ, il . 4 s obligea donc par contraire jugement,de !i| leur bailler paffage, amp;nbsp;de fc troùuer^cn 151 perfonne, auec fa gendarmerie; en laba-t)| taille,enleürfaucur, cxcufanr.fâ fegcÂté ƒ' I fut ce que le R oy aume de, Caftillc appar-} I tenoit de droit a D. Pedro, Sc faîfoit auec (4 cela fes deffeins de fe preualoir-de l'ami-4 tiéïSides forces des Seignetifs-An^ois UI en fes querelles, pretentions qd’il àuoit 14 contre le Roy de France , qùi luy trou-:i I bloit grandement fes affaires. ' Ôr les con-){I uentions que le Roy Don Pedro de Ca-ij I ftillc fit auec le. Prince de Galles Furent eachs m-151 telles, llluy dotyn'à‘des lors la Séig^nddtie ‘J' le 1 de Bifcaye,SiCaftro'r^c Ordiales'amp; en ou- amp;• Il Pn»-ÿ 1 tre payer les getts de guerre qù’iïrnenéroit quot;

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3ö8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;//ivoire

cnEfpagne.'Iaiflà és pains des Anglo*^ en oftage,fes trois fill« D. Beatrix^ CoD' fiance amp;nbsp;Label îpropit la cité de Son»* lean Chandos Conncftablc^eriCuycn'^^ pour l’Anglois, amp;nbsp;a pluficurs autres Selquot; gneurs ehcualkrs autres places,amp; viU^ de Caftillc. Et fur ces accords, pleins » bonne cfpcrâce, puis qu’il auoyentleRof de Nauarrepour amyjS’achemincrétauP | grande amp;nbsp;puiflànte armée, pour renictU’ le Roy Don Pedro en fon Royaume?’ printemps de l’an 1367. Or le Roy Chat' les, ou troublé en fa confcience,ac^ des ferments qu’il auoit tant de fois tau*' (es,ou pour autre raifô ne fe vouluttrequot;' uer en cefie rencontre du Roy D. PedrUj amp;nbsp;du Comte D. Henry, ainfi qu’il auo” promis ains foubs couleur d’aller chaflefefît prendre prifonnier, par coa^' plot accordé,a Oliuicr de Manny, cheu»’ lier Breton, qui tenoit le chafteau de B«' ria au nom de Bertrand du Guefclin,lt;]'') auoit en don du Roy d’Anagon, auquel fut enfermé : amp;pourncmonftrcrd’eilf® du tout defloyaljil laifla à Pampclone D’ Martin Henriques dcl’Acarra fongn” clcuycr,amp; porte enfeigne, auec trois cens lances, luy commendant qu’il fe ioie”*^

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de Nanitrre. 309 à l’armée Angloife, amp;: combatit en icelle. L’armée Angloife arriuaà la Cucua, ou Combes de Päpeloncl’an condiiittc parle Prince de Gallc,non point par charité, ny amour qu’il portaftauRoy Don Pedro dechafie,ains pourcc que l'honeur, amp;nbsp;la louange qu’auoit acquis Bertrand du Gucfclin, d’auoir cftabli le Côte D.Hcn-ty pour Roy de Caftillc, ne laiflbyt point (lorrair ledid Prince de Galles, lequel dlant à Nagera il cfcriuit a D. Henry,l’in-titulant Comte de Tranftamare, cftant aû demeurant fa lettre pleine de toute cour-toifie, l’admoneftant de quiter le tiltte de Roy,pour le bailler à D. Pedro vray heri-ricr. Pour refponce, D. Henry dinqu’il nç pouuoit entendre à aucun accord auec ce-Juy qui auoit, contre tout droit naturel^ meurtris tant de perfonnes du fang Royal de Caftillc, qui faifoit à tous propos fau^ç fcrments:En fin ils s entreheurterent fi aC? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, A 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;*gt; Cruitutta»

premcnt.esenuironsd’Alefon, quen nnny, D. Henry fut défait demeurant entre les^». mains des Anglois plufieurs grands'pcr-fonnages tant François, Nauarrois, quq Caftillans,la plus part des Caftillans furet maflacrés par commandernent du Roy P.Pedro.Ceftc victoire aduint le troifie^

V iÿ

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.3^?

ffißoire

me lourd’Auf il l’an 1367. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Le Rov deNauarreaduerti décide/'' éloire;pchf^u’il éftoit temps de fortir ïà cachette,^pourcc preffà Oliuier de MâH' ny de le' .^HTet fortir f mais la difiçiilte^' ilôit que ce cheualter voilloi^; eftrê 'dé (on bien feruir, pour auoirpris le Ro)' priijbimièr. Le Roy Charles luy bailla fo® fils^pùlfnè D. Pierre, eti oftageduy pt”' ibettaht 'que s’il le vouloir venir trquucrs Tu^elîe'^, if luy baillcroit la,tout ce qaü luy audit pf omis amp;nbsp;dauâtage • le bón chc' üâlier print l’I n f ant D. P ed 10, le mitdçU^ rph'chafteau de Boria^dêliura le Roy, peu après! par grande fimplefleje fuiuit^ t mais il ny fuf pas lî toft entfC) qu oh-l’énipoigna amp;nbsp;remjt on enprifon, îufqdjes' a^çc qu’il eut rendu l’oRagé. Auf*' Jü'ÿ dcudit^eurc faifi^yn iïen frei e conîmànderaent duRp^ : maïsairïnqu’i^ fç yqudóitjauuer, en fu^^'ant pardeilus TtdlétjiLFut 'tué par'ceux qui le pùurfûi' ’^â'dyfefl'Ld âoy Charles'çfcfiuit ineoß' '''fïhcïit'.'iiu 'l^oy d’Arra^on , fc plaignant dü'tlo'rCquë les Bretons , tenant le dw' ûëiù dc’B,q^ia y Si Magallon!, luy auôycD^ fait^amp; '^üe^cfmc IlsTuy 'dctcnoycotlo®

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de 'NAUturre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ju

fils J lequel il auoit efté contraint de bail:-1er en oftage, amp;entendoit qu’iU l.Çiv’our » loyent meneren France:cc qu’iVlcprioit d’erapefchcr mcttans bonnes gardas lue les paflages en fes terres. Difoit d’auan-sl tage,qu ils le menaçôycnt de courir les terres de Nauarre, fefians au port amp;nbsp;fa-^ ueur qu’ils auoyent d’Arragon, pour lors: parquoy le prioit de ne leur donner for-. cesi, tiy aide quelconque en telles entre-ï-'i pri^s, amp;,dc ne trouuer point tnauuaisî

1 s’il menoit vne armée deuant Boria^pouCK

I ddiurcr- fon fils de Prifon. Pour faire

I cefte Ambaflade fut enuoyé en Atragoni

I Garci Sanches pricur/dc, Ronceual j .Ic-ï 1 quel non feulement exécuta bien fa char-1 ' l gc,mai.s,d’auanrage entra en traidté de ’I luariage-entre les Infants Charles'aifnc

I deNayarre, amp;nbsp;Don Leonor d’Arcagon,.

Il fille du Roy Don Pedro. Le Roy d’Ar- i.i-wjs«* 1 ragon qui n’auoit befoin d’ennemis, d au-:

1 tant qu’il .craignoit le Roy de Cadilleji .„rtvi-I fit çelfer toys Ids troubles de Borja ,

commatida aux Bretons de rend-ic l’Infant Picrrdj, lequel eftant porté à,T,ud_cl-le , Oliuier de Maiiny fut aufTCdeliuré de prifon. Quant au mariage encor

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- V iiij

K

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311 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

que le Roy d’Arragon le defiraft, tat fort J le Roy de Nauarre, ayantr^y fon filSjUc fc foucia d’y entendre ,'ŸOü'^ premièrement voir à quoy reiiiendroy' les remuements de Caftille qui furent tc^ que D.Henry derechef par laide des R* çois remit fus vne fécondé armée.

Quant au Roy de Nauarre, il recotquot;’'* les places qu’il auoit Baillées en depo« faifant ligue auec le R oy d’ArragoiuSi Henry 5 en quoy il fut aidé par le Roy Pedrp de Caftille, Sralafaueurdeh''* ^oire qu’il auoit obtenue .• toutcsfois nobtintd’iceluy,ny Logrogne, ny b'A de yiÂqire, qu’il luy auoit promifes,^ * ne peut retireMcs mains de D. IcanRj' mires d’Areillan,cheuaIicr debié amp;d’hæ neur, la place de Buradon, dont il eftéefleu gardien, amp;nbsp;depofitairc, dih®^ à qu’il ne fuiuoit point l’heur des Princes,nJ no»/lt;4» leur paflîons, mais l’équité de la foyP’'®' mife, amp;:iurée. Ce bon cheualiers’efto*' retiré en Arragon , des la bataille perducgt; quant D.Henry fe fauua de France,au ftt' picc duquel-il ne tarda gueres dclpuis à“ mettre.

Le Prince de Galles, auantiquepartit pl’Efpagne, auoit tramé vne ligue fertne

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deNauarre. 315 entre les Roys regnans en Efpagne,amp; luy, auec diuers defleinSjCn laquelle il le faifoit fort de faire que le Roy de Nauarre fc maintiendroit fidelle Sz fourniroit bon nombre de genfdarmcs. Quant à celuy lt;i’Arrâgon,il embraffoit la ligue (ce fern-bloit de grande affeftion, cftimant qu’il ncpouuoit mieux faire que defc loindre, pour lors, au Roy de Caftille vidorieux, amp;aux Anglois,pour conclufion, amp;nbsp;arreft decefte confederation, iournéc fut afli-

1 gnceaux Ambaffadeurs de tous les Prin-I cesaTarbes ; ce pendant les perfidies du I Roy D.Pedvo de Caftille fâchèrent tcUe-I mentlc Prince de Galles, qu’il s’en reuint nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi«-

I a Bordeaux trcf-mal content. Au iour afli-

I comparurent les Ambaffadeurs des priwifsd'^ , 1 RoysdcNauarre amp;nbsp;Arragon, Sc duPrin-i»«.

l ce de Galles a Tarbes,où defpuis arriuerét

1 ceux de Caftille. Les inclinatiôs des Prin-

1 ocs eftoyent telles, que le Roy^’ Arragon J1 eutbienvoulutcnirlcpartide D. Henry, l s’il eut ofé^mais il fuiuoit la fortunerceluy

' I de Nauarre eftoit plus incliné au Prince I de Galles : mais quoy que ce fut ils vou-I loycntfepreualoirdel’occafiondcstrou-, l bles, amp;nbsp;tirer chacun fa part des terres de

l ^ftllle : le Roy d’Arragon vouloit Mur-

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314“ Hißotre

cia,amp; autres villes ; ccluy de Nauarre d^-njandoitles Prouinccs de Guipufcoai?^ Alaua,amp; nommément victoru, Sauu^' terre, amp;nbsp;Treuigno,amp; plufiéurs villes cnllt; Rioya : le Prince de Galles pictcndo'^ Bi.fcaye, Caftro d’Ordialesamp; plulieutS autres lieux, prometans tous d e fe coptre D.Henry,amp; luy empefcherlep^i' Tage,en Efpagne,fi ces. chofes leur eftoy«' aCeordces,amp; baillées par. D( nonils auoycnt.aufli bonne ligucr^auec EX.Hcnry^s’il leurfaifoit pfomeflès; Airili eftoit misjle. Royau*®-de Caftillc a rencant. D’autre part le R*’/ Edouart, perc du Prince de Galles, Rpy d’Arragonfaifoyent leurs menéd^ part,pour partir entr’ eux le Royaume .d* Caftille,amp; Leon,amp; y donner lieu au R0 Charles de Nauarre : ainfi fe penoye®' ces Princes/le partir entr* eux ce que auqit ordonné aautre5amp; furent Icutspf®' p^ofitions,amp; di/putes a Tarbes telles, êéd*’ tant_deçhofes,qùcnepouuâns rien co®' dure 5 il? reinirçnt leur aflcmbléc a 01^' ron^ où ils firct encor moins,d’autant D. Henry :au.ec ion armée Françoifei®^ leur pourparler entra en Arragon Beraiard baitard du Comte dc^Foix,P®'^

)n Pedro;II' Volonté

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deNduarrr, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;31 j

tn Caftillc ou fe rendirent a luy plu-fieursvillçs amp;nbsp;places, cnfemble pluficurs gentilshommes fuyans la fureur de Don Pedro.Etl’an 1368. Pendant quelc Com-i tcD,Henry prefloit de pres Tolède, les villes de ViCtoriajSaluatierra, d’Alaua, Logrogno, quitenoyent le parti du Roy D.Pedro, fâchés de la continuelle guerre que les Guipufeoans, autres voifins, leuvsfaifoyent le rendirent au Roy Charles de Nauarre. celle reduction feruit heiujcoup.au Roy dcNauarre D.Telloji quitcpioit,B.ifcaye,qui eftoit lors en mau-uusmcfnage auec fon frere D,Henry.On: ditqu’ayans les habitans de ces villes fait, entendre au JRoy D. Pedro leurs necclfî-, tés,il jeur fit entepdre qu’ils tinlTent bon pouciuy, tant que polTiblc leur feroit, SC que quand ils ne fepouroyent plus def-rendre', qu’ils fe rendilTent .plufloft a, DomHcriry fon ; frei e baRard , lans fe defioindrc- de la Couronne de Çaftil-le , que nxnn^pas^au Roy de,Nauarre, qui les ; retrancheroit de cc corps. En ce tçmps aulfi le Roy . Charles dc[Na-uarre , pour faire deniers , dont il a-uoitbefoin,vendit ala ville dciViana, le

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3IÄ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Ï368.

droitappellé Fontadera, enfcmblcieli'' dit Agoncillo, amp;nbsp;bourgs de Vrlicilb)^ Lacagurria,aucc leurs appartenances,p' lettres dónées a Olite Ic feptiefrac Aouft cefteannée i^óS^Eftant ja mort Roy de Caftille, occis de la mainpropf^ de D. Henry fonfrerebaftardlc ij. 1°“' de mars,de laquelle plufieurs chargée B'; trand du Guefclin,comme luy ayât fau® û foy, amp;nbsp;promeße de Ic mettre en lieu“* feurté. Apres la mort du Roy D. D.Henry luy fucceda la gradeur, amp;rhc“* de ce Roy fut (ufpede aux Roys de uarre amp;nbsp;d’Arragon, lefquels traitterentl“' gue cntf eux, fe rcftituercnt 1’vn a 1’auU* certaines ville amp;nbsp;chafteaux. Auec cux apres fe mit le Roy de Portugal, d’Angle' terre amp;nbsp;de Grenade, ialoux des profpef'' tés de ce nouucau Roy de Caftillc, eftant rcceu pour Roy,licentia Bertram“ du Guefclin.auqucl il donna plus de »* yingts mille doubles d’or contant outff plufieurs villes amp;nbsp;places. Eftant dereto^ en France il fut fait Conneftablc:Orqu3t aux affaires d’entre Caftille amp;nbsp;Nauan^i plufieurs dificultés fe prefentoyêt au noUquot; ucauRoy Henry, poürl’abfenccduHoy Charles de NauarrCjne fe voulant

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deNauärel 3iy l laUoyne D.leanne fa femme,qui gouucr-M noit le pays cependant, d’arrefter, ny te-* H foudre aucune chofe fur la reftitution des H villes de Logrogno, SauuctcrrcjAlaua, }il Viâoria,amp;:SaindeCroysdeCampeçoz, lt;1 vfurpccs fur la couronne de Caftille. Car 4 le Roy Charles ayant feeu, des l’an 1370. d «^uclcs Anglois ô£ François venoyent dc-»I icchcf aux mains, cftimant que c’eftoit 11 occaliô propre pour rccouuret les terresj ( 1 îc droits qu’il pretendoit eftre de fon an-, l cienpatrimoine, pofledècs par le Roy de ïrancc, auoit paffé les monts, eftant en

' I Notmâdie,cn la ville de Cherbourg,fans ' I s’aptocRcr de la cour dcFrancc,ne le fiant il aucunement de fon beau frere le Roy 11 Charles cinquicfme a fon partement, D. ' I leanne fa femme eftoit go uuernante', Si ' l pourçonfeilluy auoit donne D.Bernard 11 îocaütRuefquc dePampelonc,amp;; DJean Il Crufat doyen dcTudelle. Pat laRoync 11 gouuetnante furent rendues au Roy d’Âr-' 1 ragonlcsvillcs de Sauuctetre, la Real, ' i ôcliguctraittécauecleRoy,leurs accords ; I tendoyent au dommage de Don Henry

l Roy de Caftille jlcfquelles chofes furent 1 tatifiées pat le Roy Charles ; lequel eftant \ pratiqué , appaifé aucunement pat le

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518 , Hifloire

1572.

Roy de France, fit paix aucc luy, qui ra enuiron cinq ans : à raifon .dequoy s’aprcfta pour retourner en Nauarre*'** la fin de fan if^z. Attendant'lequel tour, laRoyne fa ferriméfolicitéc[0»! raifon des viUcS cy del fus déclarées s’eftoycnt rendues au Roy de Naùarre/ fccur prendre 'autre meilleur expedw’’^ pour contenter le Roy Don Henry, ,d’accorder que le Pape Gregoire auoir frailchement fuccedé a Vrbain ô® quicfinc fut iuge de ce different, iulques a ce qu’il eut enuoyé vn Cardiff auec fuffifant pouuoir, pour endeten”'' ncrgt; les villes ctemeurcroyent és mainS“' Don lean Ramires d’Areillan chciial*^ de grand vertu,amp; cftinic, qui lestiendr”'' comme en depoft,au nom du Pape, accorda la Royne,afinqüë leRôyai«®^ fetroüuaft entier J paifiblp au'rctoor® fon maryrmais nonobftànt èeft accord” Roy D. Henry ne laifla d^fiàÿer s’ilfoy'” roit auoir ces places par armes î amp;aciui”' que Sauucterre, Alaua,amp;(ainâc Croys teduirent a fon ob ci fiance: mais £gt;c Logrogno demeurcTent en-depoft”® mains de Don lean Ramires d’AreiH^'i' De ccjft excès du Roy Don Henry

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De'N AU dr re. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;519

gnît le Roy Charles au Pape Gregoire xj. en Auignon,puis vint en diligence en fon Royaume de Naüarrc pour le dcflFendrc contre l’armée du Roy Henry de Caftillc, qui menaçoit d’entrer en fes terres, s’il ne luy rendoit fes villes de Logrogno, amp;: Vi-ûoria. Le Roy D.Charlesluy remönftra, que puis qu’il auoit efté accorde de decider ce different,par le iugement du Pape, amp;nbsp;qu’il y auoit en Elpagnc vn Lcgaf.alfa-uoir, Cardinal Guy de Bologne Eucfquc de Portuéfc,qu’il eftoit content qu’iccluy encognuft, amp;nbsp;iugeart, ce quelc Roy Don Henry luy accorda;amp; partant eftoit venu le Legat à laind Dominique, ayant eu communication des droits, amp;nbsp;allegations desdeux Roys,les mit d’accord,aux conditions qui s’enlüiuéf.Que les villes de Vi

I ftoria,amp; de Logrogno, leroyét reftituées I auRoy de Caftillc;Que l’Infant de Nauar-’I reD.Charles,prélroit en Mariage n.Leo-4 norlnfâtcdeCaftille,fillcdu Roy D.Hé-('1 ry,aucc dot de cent mille doubles, a la ce- . ,

I J / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 rr .Accordent

(ij 1 lebratio du Mariage,Sc outre,amp; par dellus N4««r. lu laditefomme lc Roy Héry debourccroit,quot; C4.

au mcfmetéps,vint mille doubles au Roy^'^'*

t* I de Nauarre^pour les frais qü’il auoit faits 0' I durât letéps qail auoit tenu lefditcs places

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^io nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H;flöhe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

Que pour afTurance de laccomplifl^* de ce mariage, l’Infant D. Pedro de Nauarre,demeureroit en oftage cn ftillcjés mains de la Royne D. Icaigt;oe, quesace que l’Infant D. Charles futp^\ uenu en aage fuffifant.Ccschofes arrcH^ d’vne part amp;nbsp;d’autre, les deux Roys squot;^ treuirent en la ville de Brionejlefqucls^j® firmerent derechef tout ce quiauoit c accordé:amp; eftant de retour le Roy dç**; uarre en fon pays, il enuoya incontin^”’ fonfils D. Charles, pour fiancer l’In^*”'* D.Leonor,lequel vint a Brionc, bien’'' compagnédes grands Seigneurs de b narre • Sz illec furent faites les fiancii«^’ aucc grand fefle,amp; magnificence : lesv* les de Vidoria, amp;nbsp;Logrogno furent dues, amp;nbsp;apres le retour de l’Infant D“quot; Charles, D.Pedro fon frère fut enuoy^^ mains de la Royne de Caflillc,poury eftf en oftage, fuiuant l’accord.

- Le Roy de Nauarre ayant donnéordt^ à ceft affaire, rechercha les deportetne^* de ceux qui auoyent adminrftré Royaume durant Ion abfcncc : trouué queplufieurs fautes auoyent d commifes par l’Euefque de Pampelon^» le doy c de Tudclle, qu’il auoit

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de Nauarre,

confcillers à la Roync fa femme, iccux craignans d’eflrc chaftiés, s’abfenterenr;

L Euefque print Ie chemin de Rome, où il paruint à fauucté, amp;nbsp;illec il acheua Ie refte fa vic:mais quant au doyen,qui fe vou

lut fauucr en Caftil!e,il fot fuiui, attaint ptezde Logrogno, amp;-Ià tué par le commandement du Roy:Toft apres la Roy ne Icanne retourna en France,où elle ne vef» eut pas long temps. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■?

Sur la fin de cefte année 1375.1e Roy D. i Charles, amp;nbsp;fonfils aifné vindrentà Ma-Le Roy Se ^'iltrouuerlcRoy Don Henry,auquel

de Nauarre ht entendre que pourt,4,„j,lt;i»-ofter vn ®rand desbourbier, amp;nbsp;trouble en fes affaires, qui pourroit luy cftre meu deil-lâ-part du Roy Edouart d’Anglcrre , amp;»gt;«ƒ Se h’Edouart Prince de Galles, fils d’iceluy, ildeuroit crabraffer leur amitié, laquelle il z’An^/w. auoit charge de luy offrir,à côdition,qu’il rompit l’alliance, amp;nbsp;confederation qu’il auoitauecleRoy de France leur ennemi: amp;nbsp;moyennant ce ils promettoyent de ne donner aucun aide aux filles du feu Roy D.Pcdro, lefqucllcs eftoyét en Angleterre, prias le Roy Edouart, amp;nbsp;le Prince fon fils, inftamtnent, de les vouloir remettre en l’heritage paternel, ioint que lean Duç

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3X2, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• H iß: dire

dei’Anclaftreauoitcfponfé D. Confc®' cCjl’vne d’icelles,à caufe de laquelle il tédoit le Royaume de Caftille luy appaf' tenincomme tenant licud’aifnée duRo/ D.Pedro, déclaré legitime, Sc rendue cquot; ceRe qualité parles E ft at s du Royaumes Toutes lefquellcs pretentions ieroyétp^ les Anglois laifTées,Sc mifes à neants’il » deportoit de l’alliance de France : amp;nbsp;qu’il deliuraft quelque quantité de ducats au Prince de Galles,en acquit de ce quck Roy D.Pedro fon frcrc luy eftoitdemequot;' rércdeuablc. Ces ehofes fureht mifese^ auantparlc Roy de Nauarre,comme

• charge des Princes Anglois ennemis France,aulquels il auoit toufiours adhet^’ Scadhcroir, pour les torts qu’il difoit 1«/ eftrc faits parle Roy de France fon beau frcrc : amenant plufieurs raifons appareæ tes,pour induire le Roy D.Henry aiefCU' géra ce parti : mais luy, qui ne tenoitU couronne de Çaftillc d’autre, apres DicU) que des François ne voulut fe raonfttaf ingrat,ains relpondit refolument, qu’il na quiteroit iamais l’amitié de France,tant qu’il viuroit : mais que s’il netcnoitqua desbourcer quelque fomme de denierS) pour contenter l’AngloiSjqu’il cftoit bien

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â^lSlauAŸre. Jtj tontcntdelefaire :.ccqueleRoy de Na^ üarreditn’cftrc fuffilàiic, le prioit en outre de ne prendre en mauuaife part ce qu’il luy ,cnauoitdit, puis qu’il en auoit charge dci Roy d’Angleterre. Le Roy D. Henry dit, qu’il ne luy pouuoit fçauoir manuals grc de ce qu’il luy .auoit dit, Srainfile Roy de Nauarre retourna en lès pays. Telle ref-ponce feeuë par le Prince Anglais, luy defpleut grandement : carie Roy de Ca-ftillc donnoit grand contrepois a leurs affaires,pour l’aide,amp; fccours qu’il donnoit partner aux François, ayant vnc bonne ' quantité de vaillcaux de guerre, conduits pîr tncflîre Ambroife Bocanegra Gene-'^oisfon Admirai,qui tenoit le paflàge entre France amp;nbsp;Angleterre tellcmét empeß elle, qu’outre plulicurs petites priics qu il auoit laides, il dôna vne routte a vne dote d’Anglcterre:cnuiron ce temps, prenat 36. vaifleaux, auec leurs charges prez la Rochelle,où fut pris prilonnier le Comte dePemcbroch general de l’armée, telle-tirent que ce n’eftoit fans Caufe que les ■^nglois eflTayoyent de defioindre le Roy lt;icCaftille d’aucc celuy de France.

Le Roy de Nauarre n’ayant doiîc rien peu faite comme nous auos cy defl'us ditj X ij

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32-4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mjtotre

enuers Ie Roy de Caftille, comme il turbulent,amp;: ennemi de repos,foi'ffl2ƒ lîouuelle querelle au Roy D. Henryjl'^ payement de cent cinquâte mille doub qu’il auoit promis pour le mariage“C fille Don Leonof.car le Roy de refufa cent cinquante mille reales da*? ' qui eftoyent en ce payement, difant, lt;1 le Roy de Caftillc eftoit tenu delay la fommo en or. Ces reales en fin perdues pour le Roy de Nauarrcjalo^ fion des querelles qui furuinrent L’Infant Don Pedro, fécond de qui auoit efté en oftagc,fut rendu, t® temps fut le Roy de Nauarre aduerti,*! D.Rodrigo de Vrrisjchcualier quis’dl® grandemét employé à fon feruice ent”

‘ J r fes affaires,tant en France,qu’en Efpag‘’'^ dfftoKuerie. auoiz Iccrcttcs intelligences auccK * ;

D.Henry de Caftillc,lequel defiroitd^ faifir de la ville de Tudelle fur EbrOj^- \ parofe, nonobftàntlesaccordsj tés contradées aucc luy. De eftoit Mcrin,amp;: gouuerneur D. Ro®^■’ lequel pour ceft effet eftat pratique^ promeffe du Roy D. Henry de compéfe en Caftille,amp; de luy faire dp® fer vne fiene niepccjfiile d’vn de fes

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de Näuarre. 315 Le Roy Charles informé de toutes ces choies, en fut grandement dciplaifantrcar Üaimoit D. Rodrigo, amp;:pourlcdeftour-ncrdcccftcfi peu honnefte entreprife, il lu y fit entendre, qu’il auoit feeu le traitté du mariage qu’il faifoit en CaftilleJ’admo neftant de n’y entendre en façon aucune, fans le confentement de fon confcil.Don ‘ '• Rodrigo cftimant c^ue le Roy ne fçauoit rien des autres menees^ains fculcmctpou-uoit aiioir fenti quelque vent du mariage, ne fc foucia de chofe qu’on luy cutdiôfc, ains fc mit en chemin,comme pour aller à nopces. Eftant venu â Pampelone, il fut arrefté par le commandement du Roy, 6c enquis fur la trahifon, ne pouuant reietter les indices qu’on luy monftroit, fut con- £xecHtii»t damné à auoir la tefte tranchéc:ce qui fut^^^^““^quot;^* exécuté, en fecret toutesfois, pour l’honneur de fa famille, aufquels le corps fut baillé, ôc par eux enterré au monaftere de fainâ Auguftin à Pampelone. -De celle mort curent telle frayeur plufiêuts autres chcualiers de Nauarrc,âufqucls les façons défaire du Roy Charles n’eftoyent agréables j qu’ils depaiferent, fc retirant où ils penfoyent eftrc les biens venus, Ceci ad-uint l’an 1376. auquel les villes de Pampe- ijyS,

X iii

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316 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;FJ iß oire -

lone,Pont de la RoynCjGardc, S.Vinci^li Arcos, amp;nbsp;fainót lean dePied de Port,îP' prouucrcnt le manage d çntre l’Infant Dgt; Charles,amp; D.Lcpnor de Caftille,3ueckî ferments, vfçs en cc temps, ce que pro' cura le Roy Charles, afin de plus auturi^ la future fuççcflîpn.

Lan X5.77. flufant P. CharlesdcN^' uarre defireux de vifiterla Couronne pranpe, prefià tantleRoyïonpeie,qu^ eut fon congé : deqiioyil fut fort delcnO' feillé pat le Roy D,Henry de Caftille le’* beaUTpere,, qui fçauoit quelle ocçalion auoit lejRoy de France de hayr le Ro/ deNauarre. Car outre qu'il aupitiafc» de rendre le Roy de Cadille Angloisf^ ^uoit engagé, Pliureiceux Anglois^^ ville.dç. Cherbopijg, en Nprmandie 1 fait jdufieurs autres traiéls, an domin‘'’5^ des François. Npnpbftant.cela, linf“’'' Pon Cliarics ne l'aiflà de s’acheminer, ûnt cRat qu’il n’aupit point offcncé 1^ Roy‘Ib.n oncle, ôc que des differentsqu(‘ çcluy auoit aucc fon pere, il n’en pouuoit ricn ,-^ qu’au pis aller, il fe rctireroit ferres quçle Roy fon percâiioic enNof' mandic;. n approcht-rpit la çpur,iân5 at

ru

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deNauarre.

fcurancc. En ceftc deliberation il partit de Nauarre,fort bien accompagné, entrö' Icfquels eftoyent Baudoin;Bcllofcrantj{ capitaine de plufieurs places en Normari-^ die appartenantes au Roy de Nauarre. lacqucs de la rue Chambclan du Roy, le* Seigneur d’Ortubia capitaine de la Garde de l’Infant,Bafque de nation, Pierre d’E-' Hampes,Doôfcur en Theologie,amp; autres^ Le Roy de France aduerti de cefte venue le fit prendre, dés qu’ils furent en France, lacqucs de la ruc,lequcl fut trouué faifî de’ quelques papiers, qui accrurent grande^ Ment le foupçon aux François. Iceluy^ inis a la torture j'confcffa qiicle Roy,fon-maiftre , auoit comploté auec lcs An-glois, que s’ilvouloit promettre au Roÿ'-dcNauarrele Duché de Guyenne, Stluy payer deux mille lances,il feroit guerre aux François , y. employant toutes les forces de fon Royaume de Nàuarrc, de fes terres dc Normandie/-parquoy ilfutferré en bonneSc feuregarde.L’In*' fant eftaht grandement fafchcdclaprin~ fc dç ce icheualier j' ric fcachant les choj^' les qu'il auoit manifeftées , vinq itrouuôÇ le Roy- .à Scnlis ,'aucc iauf-conduit.., 1(?

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5x8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoife

fupliant Jedcliurer cc piifonnicnàqnoy : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Iç Roy fit re/ponce, qu’il ;ne Ic deliureroit

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^çint, mais luy feroit faire fon procés amp;nbsp;3

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon pere, auquel il cnccncioit confilqw^

« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout tât de teircs qu’il auoit en fon Roya«*

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me ; amp;nbsp;a[u furpjus luy ^commanda de ne

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partir de'lacour/aus foncongé. D’auan-

ij nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ugcje Roy fit venir deuant luy Baudoui^n

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, luy enjoignant de ïè defailîr

4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eu (es matins^ ou de fes capitaines, de tou-

S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tes less places. amp;nbsp;fortcrciïcs qu’il auoit en

charge du Roy de Nauarre : cc que Bau-i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;doimne pouuants’c^Jcofer., promit délai'

rejamp; en fît ferment. Neantraoins le Roy J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Juy baillà'gardes5iufîj.ucs à,cc qu’il cuftac-

compli ce^u’il promettoit. Mcifire Ferdi-ji nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naud d’A ya.ncs cheuahec Naüarrois,gou-

uerneur pour le R oy de Nauarcc é.sterres I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deNormandic/utauffi prisjelquélsauec

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jacques deja ruëjamp; Pierre d'Efianipcs fut

[ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnuoy.éàParis. Surccle Ro.y eaCcritdtauX

Princesamp; Potentats 'eîlringers, ifur ces cmprilbnuemensj. fàifantgrandcs queref les f amp;nbsp;plaintes contre de Roy d© Nauarre fon beaufrerc : Si tort apres commençalî guerrealprc.amp;cruelle contre les; Nauar-roisjcn. Normandic.dont Philippes frcr^

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deNauirre. 3x9

duRoyLouysDucde Bourbon ,amp; Bertrand du Gucfclin eftoyent chefs,lefqucls en peu de temps,prindrcnt la plufpart des villes, chafteaüx, Sr forts apartenants au Roy de Nauarre, Sr n’y eut que Cherbourg , lequel, tenu par les Anglois, fouf-tint lelîege l’cfpace de fept mois, fans que les François le peuffent prendre. Cependant le Roy de France fit furprendre D. Pierre puilhé de Nauarre, fa. foeur Ma^-dcja Breteuil,lcfquels toutesfois il tint en libreprifon^Sr fort honhorablcment. En nicfmctéps fut prins au chafteau dcBcr-ôayjivn fecrctatre du Roy de Nauarre, nôniéPierreduTcrtre,duqücl,pacvoye. de tourmcnts,ondcfcouurit beaucoup ’de

-XmVj y-

pratiques, ôr menées du'Roÿ fon maiftre. Cîftuiicy,auecJacques de laRuc i furent condamnés àmortdeurs corps feparés en quatre quartiers Sr mis aux principalles-Trrtr« cx,~ aduenues de Paris.quot;' ■quot;.■quot;riquot; '-nv /ƒ«'« quot;'Ces nôuucilôS entendues en Nauarrej le Roy Charl es-fut grandement troublé,-tant pour la pridon de fes enfâfts,quc perte' de fes paysi amp;nbsp;ce qui lé tenoit en plus grâd-pénfement, cftoitcc; que le Roy de France, pour iuftification de rcmprifonnemét de les enfans^auoit informé tous les Prin-

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330 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoire

ces Chrcfticns dc fes portements, amp;nbsp;in ciroit contre ]uy,fingulicrementlei'°y D. Henry de Caftille contre lequel H ftoit monftré rcuclchc , defdaignc'*'^ en toutes fes adions, nonobftanc alliances. Et comme il eftoit d’efpùt Touche,inconfiderc, ôr abandonne“^ toute raifon, fc mita imaginer mauuais.dcHcins^pour preuenir ceuxqugt;‘ eraignoit,5e dciia regretoit la mort de 11' Rodrigue Vrris, qu’il auoit fait inc'jn'' Sc duquel il auoit tiré-tant dcbonslcriH' ces, Si: le banniflement de pluficurs auu^ çhcualicrs, qui luy euflent fait bon bdO'J’ alors : mais il cfperoic ique les Anglûi^ fijl^ere dtt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,f

dur- eitoycnt vn bon appui pour luy en to» les de tj»- cuenement : amp;: fur ce fondement ilvoU'

cflàycr de furprendro la ville de Lo-grogno, qui eftoit le rempart de Caftilk contre Nauarre, cftimant qu’il efténcroU le Roy Don Henry patedfc exploit luy fucccdoit, ou l’cmpefchcroit grande* ment, Si feroit paroiftee aux autres-qu'il n’auoit pgs Je . coeur failli mais voyant que la place cdoit bien, .munie amp;û' gneufemént, .gardée par la diligence de Don Pedro Manrique., gouucrocur de ccRe frpAUerCjil le fit pratiquer parptû-

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deNauarel 331 mcfles de grands biens qu’il luy donne^ roit cn Nauarre, auant mainUa fom-me dc vingt mille doubles. Don Pedro qui eftoitbon feruitcur de fon maiftre, ßr au refte cheualier d’honneur jaduertit Ic Roy deCaftillc, dc toute cefte menée: amp;nbsp;receutleRoy cefte nouucllc iuftcmenc ainli que les Ambafladeurs du Roy dc France arriuerent a Sauille, pour le pref-ferinftammentde faire la guerre au Roy de Nauarre : ce qu’il accorda promptement :amp; eferiuit a Don Pedro, qu’il en-^’'^'2' tretint ce marché auec le Roy dc Nauarre J amp;nbsp;tafehaft ic plus dextrement qu’il pouroit, de l’atraper dans Logrogno, amp;nbsp;l'y retenir prifonnicr. Don Pedro ayant reccu telle refponce , monftra tous les lignes poflîbles, qu’il defîroit complair te au Roy dc Nauarre, luy aflîgna temps propre pourluy liurer la ville,rcceut aufli quelque partie des doubles- ducats. Cependant fit entrer fccrcttcmcnt, amp;'ala file bon renfort de foldats dans Logrogno: amp;nbsp;pourmieux s’alTcurcr dcbic exécuter cefte cntreprifcjamp;ne hafarder rien,fit entrer cnla ville dc Nauarre, quin’eftdiftâtequé 4e deux lieues, Don'Pedro Gonçales de

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331 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . Hifloire

Mandoça,aucc fix cens lances, lequel fai-foit bruit d’auoir querelle auec D.

Manriques.Lcs chofes ainfi ordonnées,!* ne reftoit finon que le Roy de Nauarrefu* G mal auife, que d’entrer dans Logrogu®* ce qu’il droit refolu de faire,contre l’aHu!^ de-tout Ion confeiU qui i’afiuroyentqü^ D. Pedro n’eftoit pour faîrc.vnc tcllch' cheté5amp; en outre le confcilloycnt de tout Jailîèr3amp; entretenir la paix qu’il auoit auc** le Roy de Caftille. Pour tous ces bol*® Gonfeils il ne laiffa de venir au temps of' donnéjiufques au pont de Logrogno,.!-' compagne de quatre cens lances,portant fonenfeigne Royallemelfire Martin riques. Au deuant d’iccluy faillit D.

Manriques :/faifant entrer les Nauarroj^ coyemet dans la ville, où les logiseftoj^' ja faits, fifisattendantdymcncrle Rof’ l’y inuitoit fort courtoifernent : maisfou: daift il luy print vne opinion du malheuf) ou il’alloit fe plongeri' fe retira du vers Viane,dilànt,qu’il n’y vouloir pas tü' tretj pour lors, enperfonne. Ccruttfl? bonne infpiration. D. Pedro voyant k'proye luy eftoit efehappée, fitdeual*' zer beaucoup de Nauarfois qu’il tenoü)

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de Ndudrre.


333

aucuns tués, autres prifonnicrs, amp;: autres fe fauucrét:entre Icfquels fut meflire Martin Henriques, lequel voyant l’Emeute, faifi de Ion cnfeignc,gaigna le pont, où il fctrouua enfermé deuant amp;nbsp;derriere entre fes ennemis, ou apres auoir combatu ne pouuant palTer fc icttaauec fon cftan-dart en leau amp;nbsp;fe fauua à nage, corne aufli fit le Seigneur d'Olaoqui lefquels parue-nus au Roy luy racoterent le tout:dequoy il ne s’cfmerueilla pas beaucoup, ncant-naoins il en fut grandement fâché, pour la perte qu’il auoit fait de beaucoup de bons hommes Par ce fait fut cuidemment rom-pucla paix entre Caftille amp;nbsp;Nacarre. Le KoydeCaftillcdepcfchafon fils D. lean, Prince en la fleur de fa ieunefle defireux d’honneur,lequel dreflavne arméepour entrer en Nauarre. A cefte caufelc Roy Charles aduertidcces préparatifs, apres auoir confulté auec fes eftats, pafla à Bor-^‘ dcaux,pour demander aide, aux Anglois: ce qu’il eut ; car il emmena auec luy fix ces ^»gioù. lances, qu’Anglois,que GafconSjfoubs la charge de meÛire Thomas Treuct Anglois,amp; du fieur de Berbecin Gafeon.

Or l’an 1378. la guerre fc démena fort H7 8« entre Caftille ôc Nauarre faifans les vus

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Hi fl oire

fur les autres grandes courfes amp;

amp; furent 11 grans les frais de celle guerre finance dec^ucldRoydc Nauatrc confumaenticrî' ment toutes fes finances, fans que fonfl^ Charles, venant a regner, trouuall vnK“* ducat és coffres de la Thrcforcrie Roy^' le.En la ville du PontdclaRoyne,meügt;f^ TZnM Thomas Treuet, capitaine des Anglo*^ An fut tué par les habitans,àcauledequei' quesinlolenccs. L’Infant D. lean 3eO' jflille entra hollilcmenten NauarrCj^i' lant contenance d’alficger faind Vincent’ mais cftan t la place forte par nature,amp;ptf art, amp;nbsp;bien munie, ils fe retirèrent a Lo‘ grogno, où s’cllant ioint aluy D. Pc^ro K/î antiques, tous cnfemblc r’entrcrcntcB Nauarre, où ils ne trouuerent aucune refi' fiance : car le Roy Charles fetenoit deffenlîue:parquoy les Caftillans brufle-rent Laraga,Arraxoua amp;plufieursautres places, iniques aux portes de Painpclonc: deuant laquelle cité l’armée Caftillane fc' iourna vn mois entier, cfiant Don IcbB logé au village de Gorrays : pendant h' quel feiour ceux quitenoyent lafortcrd' le de Thiebcs,la rendirent a Don Pierre Manriques, qui la brufla ; cefioit vn cha-ficau edifiéparlcRoy Thibaud premier)

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de 'N au àrre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;335

dans lequel, des le temps de Philippes le

$ÿ Bel,comme en lieu fort, ôc de grade feuc-{, téjauoycnt cfté tenus les tiltres, regiftres^ gt;; amp;nbsp;papiers principaux du Royaume, lef-15 quels furent tous bruflcs a ce coup, au )1 grand dommage du public.En fin voyans P les Caftillans qu'ils n’eftoyent afles forts ■{ pour prendre Pampclone,ils deflogerent, vindrent alfieger Viane , laquelle ils

P prindrent,apres plufieues combats. Lap„y,i Garde fut aulfi pvife, puis voyans l’hiucr v-“«

? 1 iprocher, fe retirèrent en Caftille, Don ( I lean alla trouucr fon pere à Toledo, au-11 quel il donna raifon de cc qui s’eftoit paf-• I fc cnNauarrc, 8c par cnfemble ordonne-) I tentvncnouuelle armée pour retourner JI au Printemps en Nauar re. On trouuc par ‘ I quelques memoires de cc temps, que, le } l Roy de Nauarre fc plaignit grandement gt;nbsp;I deplufieurs cheualiers Nauarrois, qui fc 51 monftrerent peu fidelles en cefte guerre, ; I mefmcsayans efté t’apellès deban, re-. 1 ftitués par luy , entre lefquels eftoyent 11 nommes Don Ramir Sanches de Afiayn, , I 6c Don lean Ramir de Areillan le icu-, 1 ne .- ecux-cy gt;nbsp;8c autres fe retiroyent , I ïvn apres l’autre vers le Roy de Ca-. I ftillc 5 où ils trouuoyent bon 8c gra*

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33^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

deux accueil, au lieu des rudelTeSj^^ æ gucurs du Roy Charles : tellement qu^ quot;nbsp;nobleflè de Nauarre dinlinuoit tcllefflcnt) jvkyS/re nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcduifoitprefque au néant, b

il Roy Charles eftant au deçà des tnontS ^ou»mgt;egt;ir fon Royaumc cftaut resipar meffitch''’’ deN^iiam, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, J. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ç, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mn

Qc Preiiiiy 5 cncLiâ.iicr François 5 Chambellan,lequel l’aducrtit du nouuca« appareil de guerre qui fe faifoit en C.w/ le.-fur quoy ayant meurcinent delibere J' voyant foible,(ans argcntjamp;t mal feruitl^' ficnSjfercfolut d’appaiferle Roy Henfy; Pour-ce luy enuoya vn Ambanadsut)^ Burgos, pour l’induire a quelque accot''' CS qu’il ne rcfufanullement ains rcfpód'' qu’ils ne le trouucroyent point dificifc n’y mal aifé à condefccndrc a ce qui iero*' trouué raifoiinable. Parquoy le Roy® Nauarre feferuit encor cefte rois dcDon Ramir Sanches de Afiayn, renuoyanti Burgos , aucc le prieur de Ronceuatü') homme de lettres, d’authorité. Û’ Ambafladeurs furent ouyspar le Roy P* Henry ■ ayans difeouru fur les coni' tions de la paix, elle fut conclue en ces p.i;Klt;wtreiirticlcs. Amitié perpétuelle fe iurcroit CaftiUe amp;■ entres les Roys,amp; Royaumes de Caftifc

Nauarre,fans que celuy de Caftilb

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âe Nauârre. 337 ( Schaft aucunement de la confederation auoit auec le Roy de FrancezQue les eftrangers, Gafeons amp;nbsp;Anglois feroyent renuoyés hors les terres de Nauarrc:Que les villes prinfes par le Roy de Caftille fur ^eluy de Nauarre feroyent rendues : Que leRoy dcCaftüle prelleroit vingt mille ’ doubles d’or, prefentement, au Roy de ^auarre,pour la folde des gens de guerre 4^’ildcuoit licentier :pour afleurancede lîreftitution defqucllcs la ville delaGar-^^ 'le demeürcroit ch gage au Roy Di Hen-fy:Quc le Roy dcNauarre,pourafTcu-••ance de l’entretenement de ces articles ^^paix, amp;nbsp;qu’il ne la romproit en façon S'Jclconque, bailleroit en depoft vingt places du Royaume de Nauarre a D. lean Ramires d’A teil la n, notamment le cha-fteau d’Eftella, dont les garnifons feroy et payées par le Roy de Nauarre, amp;nbsp;que Tu-dclle rceeuroit garnifon de CaftillâsrQuc lArraga, Mirande, amp;nbsp;faind Vincent fe-roycntdu nombre des vingt places,lef-quelles feroyent ainfi tenues pour dix ans, amp;iceux expirez fans contrauention, toutes feroyent rendues au Roy de N auarre, oufon fuccefTcur. Ces chofes accordées, amp;nbsp;iurésjla guerre ceira,au bié amp;profit ge-

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35S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

neral des deux Royaumes. Ce faitdc.M dcNauarrc vint à Alfaro, vifiterl’Infant D.Ican de CafHlle, amp;nbsp;là accomplit du contenu en la capitulation, puis ptquot; apres a l’cntreucüe qui fe fit du Roy CaftiJle amp;C. de Nauarre, fut paracheué sMre des rcftc dc leuTS accords^ qui furent fort tltiquot; tß^dtshm- avantageux pour le Roy de Nauarre, ƒ* mur, er ccuant cn ce le fruit de fon inquietud’^' dommage, comme il auoît fait en France.

IJ00. nbsp;nbsp;nbsp;L’an 1380.mourut Charles cinquiefo^

dit le fage Roy de Franccjde fon viuant“ n’y eut aucun moyen de reconciliatie'’ entre luy amp;nbsp;le Roy dc Nauarre fon bcaquot; frere, parquoy fon fils Charles deßjegt;^ prifonnicr, iufqucs à la mort dudit M de Francc:apres luy régna Charles foid' me fon fils, ieunc, en la tutelle des Philippes dc Bourgongnejór lean de ry fes onclesjclqucls fc monftrerentu“'' ficillcs auxpourfuittesquc faifoitlcRquot;)

DtteflMt de Nauarre, pour fa reconciliation, deliurance dc fon fils, qu’ils le firent f”quot;

Chunks It frer en penferaent, 5c deliberation de p tuuuuait. faire empoifonner tous deux : parquo^ ayant trouué vn Anglois propre à ce q“quot; braflbitd’enuoyaala cour dc France, ni de certaine poudre mortelle,

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(kNauarrf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;339

fiirc mourir ces deux Princes, luy promettant grandes recompenfes en l’aduc-nixjs’il mettoit en effed céqü’il luy cnioi-gnoitjamp; deflors luy garnit la main de dou-Wes d’or. L’Anglois fit tout le pofliblc, pour accomplir la charge qu’il auoit, mais fesfrequentes allcesjôc venues es cuifincs lt;)cs Ducs, auec ce qu’il cftoit Anglois-Jdc firent (ôupçonncr:tellcmët qu’eftant pris, 3UCC fa poudre,amp; ayant cofefle qu’il auoic hellé enuoyéjpour faire mourir les Ducs ^«Bourgongne amp;nbsp;Berry, à caufe qu’ils 'mpefclioycnt la deliurance de l’Infant ‘^^Nauarre, il fut décapité. Cefte faute lt;fcfplcutgrandement au Roy Charlcside ^aoirre, ne fçachât plus par quel moyen ^ccouurer fon fils.

Durant ceft ennui du Roy, il auint que Querelle s’efmeut entre melfitc Fillot de , Grantmont Seigneur dcGrantraont, au‘'quot;‘quot;f’*^’ ^oçades monts,amp; D.Ramir Sanches d’A-'”’’ fyain,pour choies concernantes le ferui-cede leur Prince. D. Ramir cftoit aceufé, par le Seigneur de Grantmont, d’auoir nicfme attenté côtre ia perfonne du Roy: tellement que venans a l’efprcuue des armes , par ordonnance des luges delegués pat le Roy ƒ 5c cftants comparus au iour

Y

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-340

Hißöire

Trahifitt

Jes fahtei

aflignéccs cheu^Uers pour conibatre,ts‘' Icsiurçnt les iinportunités des parents, amis d’vn^ part amp;nbsp;d’autre,qnç lé . duel cc*' faS^. .demeurèrent tous deux a la difpoljquot; ^tiori;j amp;nbsp;bon plaifir du Roy, lequel les F mettre en prifon jj.rvnH^alïçauoir, leSet grieur de Grantmont) au chafteaudcl* -villede faindleandePié dePoitjl’âurf* dansTafalIa.Le Seigneur d’xA.fiayn cfté quelque temps en cefte ville pril“quot;' nietja la garde de certains foldats PicaA trouua moyen de corrompre fes gardes-dé forte qu’il fe faifit du capitaine du chj' fteau, amp;dela place mcime. Lebruit“^ cell aduenture Entendu par la ville,leshquot;' bitans fc mirent incontinent en armes, ƒ ‘ fiegeant le chafteau, I equel par la trahitquot; d’vn des foldats mei(mes,qui auoit trahit' capitaine Sgt;c la place, fut rcprins,amp; eniquot;f luy,D.Ramir Sanches d’Aßayn amp;nbsp;fes co* plices,auquel le Roy,tant pour ce fait,qöC autres pâlies,fit trancher la telle,amp; conW' qua fes biens, S£ furent pareilicmentcxc' cutés les foldats qui luy auoycnt aidéa » faifir du chafteau de Tafalla.Quantawcl' ûre Pillot de Grantmont, il denreurattoi^ ans.cn prilbn,amp; püis fut dcliuf^.

. Or cependant le Roy D .Charles eftäquot;*

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DeNauitrre. _ '341 en grand penfement dc fon fils Hetenu en Franeójfit foliciter/par D. Léonor fabru, qiiis’cftoit retirée en Caftillc,le Roÿ Don Icän,frerc d’icellcjgradement alliösSe amy des François,de luy èftre aidant j Sc interceder pour la dcliuraiicc de rinfant Don Charles. LeRoyde Cäftillc defireux 4^ gratifier a fa feur^s’employa enuers le ieu-ne Roy de France,amp; fes tuteurs, amp;nbsp;les importuna par ta’nt de meflàgcs, lettres amp;■ AiubalTadcs, qu’ils mirentTlnfant Charges deN'auarrc en liberté. Quant à'D. Pedro foh frcrc püifnay,amp;: D. Marié fa fœur, ilsàuoyenteftépieÇa^rèlachés, D. Char-^csjtoft apres fa deliurance, paflà en Na-uatre au grand contentement dc tous les.. . Nauarrois. Grande fiit la malice du Roy lt;nbsp;fon pcrc,d’entreprédre v ne telle mefehâ-cctécontrelcs Princes de France,Icfqucls donnèrent tefmoigriage de leur generofi-té,de côiifentir à la deliurance dc l’Infanti rel Ju (jui ne pouuoit-maisdcla coulpe-de fort ƒ• cfgt;arifi pere,lequel en toutes fes.aôtions môftroic vnc afpïëté de nature telle,qu’il neut fcctf pourfulufe lès droits gt;nbsp;ny traitter d’affaire àufeun àüec les autres Princes , finon en clfôlérè'6e defdaintSc où il rte pouuoit obtenir ce qu’il pretédoit, àuoit recours auX'

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'342' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

mauuaisartificcs, defirant de fe vanger ceux,qui luy, fai.foy cut quclquç iniurc, tousipoyens.

Ilauoic vpe focurnom^ee D. Agr!'’’ mariée au Comte Gafton de Eoix,lt;^'' PhcSu.s, laquelle J pour les inauùais qu’il poiiuoit aupir-fait ^u mary dicûfe mtfortmaltraitcécd’iccluy : dc.forteÿ' elle fut contrainte d^laiamp;r çÔpagne^ amp;ck retirer en Nauarre,amp; tpftaprcsi“' fuiuicpar vn fîen fils qu’elle enauoitrquot;' nomm^ GaftonjCpme fori pcrc,où tous deux bien reccus, ^honnoréspquot;»'' Roy CharlcSjiceluy copferat auçc fa du niauuais traitement qif elle audit en ^fon mary, conccurvnc telle hainecoo^''’ leComtcgafton^qu’ilatiltraleIcuneGâ' af^ He nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Nduarre, fton leur nls,pour empoifonnçç.fQn pr c”tJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bailla d’vnc poudre ycnirneufc»b‘‘'

Ae uertiflant que c’eftoit vn rncdicaniétprn' fin 1mm pre 5 pour faire changer la mal-yeuiU^^ que le Comte auqit contre Iuy,amp; fa®?^^’ • quot;nbsp;enbonncamitié.yÇçieuneSeigngMflquot;!'quot; pic 3 amp;nbsp;mal-adui,fé ,Groyanc cc que Je BP? fonpncle luy difoit ,.rpuint en fonpçrCj, en intention de luy aflaifon?^| quçlquçyjande, auecceftepoudrcîfflîi^ ne feeut. l^bie ioucr ion pcrfonnag6)lt;}n'^’’

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de Nm Arre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;345

JCttant h poudre dans vn metsj il ne fut apperceu par les cuifiniers, ou autrement dc(couucrt:parquoy le Comte fit prendre ^Me L ce fienfils,amp; vnique hcritierjamp; le fit mou-rircnprifonmiferablcmcnt:deforte qu’il ne laiflà apres luy, finon des fils baftards •quine fuccederent pointa la Comté de Foixd’vn defquels eftoit Bernard,qui fer-uitlc Roy Henry ij. de Caftille, en la con-quefte du Royaume J contre le Roy Dono„-„,,^ Pedro,amp; luy fut rccompcnfégt; amp;: done des ƒlt;««« de i» terres,amp; Eftats en Caftillc,duquel defeen-diientlcs Ducs de Medina Ccli, ou Zclim ceu. dont la race maternelle appartiét au; fang de Caftille , comme enfuit D, Ferdinand delà Cerde,fils aifnédu Roy D. Alphon-PclefagCjOÙlcPhilofophe laifladeux filsa D,Alphonfeamp;D,Ferdinand. De D.Al-phonic marié en France, fortirent Don i-ouys,Comte de Clcrmont5amp; D. Char-, IçSjOuIcan, félon autres,Conncfrabl^'dc France, 8c Comte d’Angoulefme. Doa Louys Comte de Clermont, efpoufa en Andalouzic,,D. Lçonor de Guzman, fille de Don Alphonfc.Perez dcGuzinan, amp;nbsp;fut Seigneur de Hulna,amp;: du.Pont fainde Marie, amp;nbsp;autres terres de par là femme: duquel mariage ilfircnt Don Louys, Don

Y iüj

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344 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* H/ßotre

leanjamp;D.IfabcldelaCcrde. Ceftc Don Ifabcl fut par le Roy Don Henry ij. apres qu’il fut eftabli Roy de Caftillc, mariée » Bcrnatd baftard de Foix, eut en dot Medina Ccli,auec tiltrc du Comte, d’eux pafquit D. Gafton, furnommé delà Gerde,laifîànt ce nom de la maifon de Foix,K Bearn. Il fut dcuxiefme Comte de Medina Celi:amp; eïpoufa D. Mcncia de Mando-çajfille de D. Pierre Gonçalcs de Mando-ça grand Seigneur en Alaua, Sz d’elle eut vn fils nommé D.Louys marié auec Don leannc Sarmiento, fille de D. Diego P«' rez SarmientOjdcfquels nafquit DonGJ-ftondpla Cerdcij. qui cf^oufa D. Leonor de Mandoçaj fille de Don Inigo Lopez de Mandoça, Marquis de Santillana, dont'forrit D.Loùys,qui fut fucceffeurdc la Comté, laquelle fut erigée en Duché en luy. Don Louys cfpoufa Don Anne de NauarrCj amp;nbsp;Arragon, fille naturelle du Roy Charles Prinçe de N^uarre, amp;nbsp;Arra-gon.

Or tels que nous auo'ns dit^eftoyentles deportements du Roy Charles de Nauar-re,lequel en fin Dieu frappa de leprecc qui luy fit laifler le foing des affaires du niondçjamp; s\idonher aux oeuurcs pics, qo*

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deNauarre» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;345

cftoycnt de baftir amp;: inftituer chapelles, fonder mefles, pour foy amp;: fes parens def-funtSjamp;pource laiflcr rentes aux Eccle-üaftiques ; fur tout procura de viurc en paix auec les Princes Chreftiens. Eftant 1 Infant Charles atriué enNauarre enuirô Iccômencetncnt de la guerre d’entre Ca-ftille 6r Portugal, le Roy D. lean denïâda quelque renfort de gens de guerre Nauar-rois, pour mener auec luy, à quoy le R de Nauarre confentit volontiers, rccots desbons offices qu’il auoit fait enuers les f rançoisjpour là deliuraiïce de fonfils,lc-quel il enuoy a, bien accompagné ; à éeftc guerre, rr’y pouuant aller en petfonne 5 a, •* caufe de fon indifpofitiô.L’Infant fit quel-' 1 quefeiour auec fa femmeü. Léonor, qui 1 cftoit crt Gaftille: amp;nbsp;puis pafsat butte, vint I trouuer le Roy au camp deuant Lisbone, I ouilnedemeuraguercs,cftantleRoy D. 1 lean contraint,pàrlàpcfte,qüifumoit foil I armée,deleucrAcfiege, amp;nbsp;reüeriffien Ça^ 1 ftille;amp;lieential’Infantfôtibcau-fterc,en I toute amitié,sofort contentâe'lùy'.* '' I L’ân'1386. Ic'Rôy Charles niàrîà fa fillc^S^^' 1 leahAc à lean de Montfort Duc' de BVe--l taigne, duquel elle eut quatre filsiamp; trois l filles ; amp;nbsp;puis en fécondés nopccs cfpo'ufa' *

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34lt;» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

Henry de l’Anclaftre Roy d'Angleterre« Ilpaeifia-auflî çefte année, les fcditiôsq^^ ceux de Pampelone auQyentcfmcuesen-tr’ çux,fajfant chafticr les Autheurs diedquot; lcs,entrejefquels cftoy entjdcs principau-'^ Vnnommé André de Turillcs, lequel fd exeeutépar luftice.

Cefaityfç trouuant fort malade delefrc aitifiqucdifftnt lesEfpagnols, èc nosW' fto;res Ecançoifes de mal acquis, par Id paillardifc3jqui.çftoit,poffiblc, vne efpr^^ de y etQlliÇ 5 donc il languit long temps, » api?Iladpsrncdecins,qui le pcnloycGvÛ!’’ laße .»x«- d’eau ardent, pour le refl:aurer,y mirent*“ «ncfft fR de }a fc;print au pauillop dç fo*' lit,dont ij.bruflajfanspqüupir eftrefcco**quot; ru.-autFQS difent qu’il fut enuelopc,amp;coU' fudedansivphnecuiltrempé del’eai***^' daqt, fiç quele chirurgicia youlantcoupe* lefiletdf 14 çoufturej^ucc-vnebougic, quot;nbsp;feu cnnaÀit foudain lejîj^çcuil brufla'j B.oy, quijç^eftoit cnuelqpéj tant y a qu'quot; finitfçyjquFS en grande piepplcxité dynW' ladiCjdâSîIfi-villedc.P^mpcloned’an ._b8^d;aryciqqagnt^ cinq de forçaagc, fraU*^ f^t dc^ fp ti itegnp, amp;. futfojÇi corps enlevé' ly pn liè^t^Çidç Églife dGlaEaefcç'çicfoJ “ cfioitkçœur delà.Royne,iß:fcqirn?

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deNMärre. 347 pedéflçnFranc« Pan 1578. fescntrâillcs . fâiniâc Maric de Ronccuaux, fon.cccur .,. nbsp;nbsp;nbsp;■*

af:dndcMaried’VKuc*,r c-

Ht Charles Hl.du nom nbsp;nbsp;XJCXI. Rój dc :

i^Mitrretßrnomme It noble, -yt •

-I ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. '1-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;: Jb ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '

V Royaume de Nauarre fuCcc-da doneques Charles iij.du nom 'cn I’ordrc des Roys de Nauarre. hfutfurnoinmé le noblçjpour (a. liberali-te)prhiautéjamp;: autres vertus, qui le firent psifcÉ, amp;nbsp;aimer a tous Us .princes Chcê-ftlésfcs voifinsjô^; en general a tputes ma^ PlMcs de gensûl eftoit aagé de vingt xdnq înSjquand il vint a la Cpuronne. Et lors du dçcez de fon perç fe trouuoit ca la ville de Pinnanel en Caftille., auec lcrRoy ' B.Ican fon b eau-frère,d uquei il print cÓh ge, auec larmes infiniesjayant rcceu les pouuçllcs tSö telle fut labcncuolencc amp;nbsp;fingulicre affèdiojbque le Rôy de Caftillb Juyportqitquedésilecoramcncemcntdc t’ï lt;nbsp;fon t£|gnc.^ il obtinr d'içeluy la pîcineA amp;c 'bquot; chtierçr^ftitution des viUesÀ^fcbaftcaH.:èEjkM«rrA. dç T udellci fainâ: Vincent, yianc,Guàr de,:, du -SKr £ftclU, Mirandc, Larraga, ^Itqyent en déport,depuis U derniereipan/« kr»

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348 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ''Hißoire

feittcaüec le Roy’D. Heifty ßn hea» Gaftnifc,amp;-ee nortöbftant que le terme lt;1® A*”- nbsp;nbsp;nbsp;dix ans capitulé ne fut élchcujoutfc ce,lu/

fit prefent des vingt mille doubles d’of’ preftés au feu Roy fon per-c,'-amp; lequita la refponcfc qu iceluy auoit fà'rtte de vingt mille liures , pour la dcliurance de meflît^ Perlas de TortiiidAngloisf, prifonnier en Caftille.Tels iamp;î plus grans biens fit le Ro)' D.Ieandc Caftillc au Roy Charles iij.^t Nauarte foïi be^u^^frere, le-mblableméf ala R'oyne D.ÖÄ' Leonor fjïfeminc, amp;atnl ftlteLquilauôIt éu'd’içclle^ lelqucllcsei floyentjcn cc’ténipsj en Caftillei 8^fit outreduiure ƒ amp;aecompagnöf le noü'üea» Roy;aIlarÈt eït fo’fl Roÿaüttie,pàr Icspri*!' cipaux de fa'riôb'lclTe,lequel eiftanrartiu^ en Pampdlorie, amp;nbsp;illed reCeuiauec ^and^ rnag«ificönce-,'gt;6t ailegf cflfej par lés Éftats dasRöyaumejtepïemier aâe qu’il fir.ponl 16 göuuerncméiït’ d’ieeluyi filt^ de relonr dfeaucc ibs lubietSjêc éOnlchlôïSî/d’àdhe'

xlt; J» nfräu PapeClement feptiefçnèiprcfidant éù Aüign§,amp; téiSeftCF Vrbainivj. airijfi

i»- fftifoycntles Rôys de France,ficelé CaRi*'

V yo,uloir,pôur çfelâ-,fepârcr Hë l’Églil^^Apn' - ftcflique J ainjH^oij^ir a ce qöi'fêéölt'^ét

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de Nauarre. i345i fchifmc ordonné, par Ie concile general: puis il chercha l’alliance des Princes voi-fins, par les moyens ordinaires gt;nbsp;Icurcn-üoyant fes.Ambafladcurs, fpecialcmcnt en Arragon, où il fit ligue, amp;nbsp;amitié aucc le DucdeGironç heritier d’Arragon, mefmetraittadc marier fa fille aiinécD. leanne, aucc D. laques aifné du Duc de Girone, en intention d’vnir la couronne de Nauarre aucc celle d'Arragon5d’autant qu’il n’auoit aucuns enfans malles,mais ce niariagcncdortiteffeél.-’-quot;

Surle commencement de l’année 1387. laRoyne Leonor fa fcnlmetomba fafeheufe amp;nbsp;longüe maladie,qui caufa plu-fieurs ennuis çntr' eux:il eut d’iccllc les en-fans fuiuants. Don leanne aifhée, qui fut femme de lean dcFöix fils d’Archébaud, D. Marie, qui mourut fille aPampelone, D.Blanche,quifutRoyncdc Sicile, amp;de Nauarre,D.Beatrix CôtelTe de la Marche, femme de lacqucs de Bourbon,D.Ifabel, auffi decedéc fille. Apres ces cinq filles, eurent le Roy Don Charles amp;laRoyne Leonor, D. Charles leur fils qui mourut icune,amp; D. Louys, qui ne vefeut que fix mois de compagnie pourchalféc, hors maciagôjVn fils,nommé P. Godefroy de

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3yo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« Hißoire

Nauarrc, qui fut Marefchal du Royauiö^! amp;nbsp;Comte de Cortes, amp;nbsp;vne fi lie Hide

I can ne de Nauarre, laquelle fut marice J Inigo Ortis d’Bftunegâ, fils de D. d’Eftunega. De eesenfans fait mention ƒ teftament de ce Roy, qui cft en la grann^ Eglife de Pampcionc, où font aufli nonj' mes les frères d’iccluy\raelfire Pierre Cote de Mortaing, amp;i. Leon baftard, Marie aufii baftarde dc Nauarrc, marier

J, au Comte de Dénia.

L’an 1387. cftant en féru curies guerres ■ d’entre Caftiîlc amp;nbsp;Portugal, palFcrent repalTerent par Navarre les troupes Frâæ çoifes, que conduifoit le Duc Louys rl^ Bourbon,au fecoursdu Roy D. lean,qtii furent bien pourueucs, amp;nbsp;traitées ami*' blement par le Roy Charles, lequel apres la rctraié^e d’iccux,amp; l’accord fait pat 1^ Roy de Caftiîlc auec le Duc de Lancla-ftre, vint a Calaorra ainfi que nous auons cy deuant dit, Ce coniouir auec le Roy R lean, decefte pacification. -

La Roync D. Leonor, ayant efté deux ans fans porter beaucoup de fanté,amp; ne trouuant remède par aucun Wt de medcquot; eine,fut conièilléc de changer d’air, amp;nbsp;s’en aller enCaftiîlc, oùil y auoit éfpcrance,

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de Namrre.


351

qu’humant l’air de fa naiffancc,cllc rccon-utiroitfafanté. Aceftecaufcle Roy Don Charles fon mary, qui l’aimoit, la meha luymcfme, vers le Roy D. lean frété d’i-scllcjaucc lequel ayant demeuré quelques iours en feftes, il paffetemps diuers, en la ville de Nauarcttc,amp;: s’en retourna,ôc laif-faillec la Royne Don Leonor,pour y de-meuter/iulqu’à ce qu’elle euft rccouuré fa fintc. La Royne hit non feulement bien

l tcccac,5c trainee par le Roy dcGaftillc l Ion frère, ains defray ée, amp;nbsp;toute fa mai-l ^on,5: honnoréc autant qu’il fut poffiblc. i Lftant en cefte aife, elle commença a le 1 porter mieux,amp; enbref rccouura la pre-l iniercbonne difpofition : mais comme le I corpsvalutmieuxdecc cbâgcmcnt d’airgt; I l ofprit d’icelle en rcceut grand dom.magc; l car fut pour les commodités, 5c paffeteps I qu’elle reccuoit en celle grande,5c magni-l nquccourdeCaftille,oupour autres l uafions, elle print opinion d’y demeurer, 1 5c ne retourner plus cnNauarre, caufant 1 ce fie peu raifonnablc propos fur vn '1 niistraittcmcnt qu'elle dil'oit auoir reccu l du Roy Charles fon mary, qui ne l’aimoit l point, difoit elle, elloit chiche en fon en-\ droit,que les reuenus ncluy cRoy eut bien

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551 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hl flaire

payez, que les cheualiers, amp;nbsp;officiersCj ftillansgt;qui eftoyétafon feruice,n’eftoy‘’' bien veus ny refpeâés en Nauarre; tres telles exeufes de femmoja qui la va®*“ té.jchcs autrui, rclüifoit plus, qucl’hon®^ fteté en fa mailon - ce que le Roy efcoutoit d’affeôtiô fraternelle, mais au^ grand mefcontentcmcnt, fçachant, ou 1' doutant bié, quec’cftoycnt prétextes pc® ' véritables. Quand le Roy Charles fo“' qu’elle fe portoit bien,il luy efcriuit diiK*“ les foiSjqu’ellc s’en retournaft aucc lu/^ fon Royaume , dequoy elle s’exculi”'’ trouuant ores vn empefehement, orcs''® âutre;tellcment qu'en finjCognoiffanth®' tention d’icelle, il y employa le Cardiuy D.Pcdrodc Lune Cattclâ,maisfansfru'^ car la Roync voulât capituler aüec leRe! fon mary,mcttoit en aduent conditions!’ hors de raifon, qu’il fallut chercher auttf moy es. Défia cftoyét pafTés deux ans, q'’® elledemcuroit en Caftillc,necelfâtlcBey fonmary d’vfer detouslesmoyensawW' bles qu’il pouuoit,pour la faire retourner amp;nbsp;differoit mcfme de fc faire couronne' Roy deNauarre, pourledefir qu’il auogt;' de celcbrer celle ceremonie en la cowp^' gnie d’icelle, amp;nbsp;la faire couronner pareil'

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,, deNauarre,, 355 lement auec luy ; mais voyât qu’il perdoit, • temps de luy .eferire, amp;nbsp;enuoyer inefla-gersjil enuoya D.Ramird’Arcillan, amp;nbsp;D. -Martin d’Ayuar Arabaflàdeurs au Roy de -Caftillcjcftant en Guadalajara,aux Eftats, le prier d’interpofer fon authorité enuers fa fœur D. Lconor, afin de la faire retourner en NauarrCjviure auec le Roy fon ma-ry,ainfi que Dieu amp;nbsp;l’honnefteté le commandent. Le Roy ouytbenignement les \ Ambairadeurs,amp; s’offrit de faire, en cela, fon deuoir,ce qu’il fit:car eftant allé trou- ’’ lier fa fœur,en f on logis, le iour füiuanc, il iuyremonftraque c’eftoit chofeiuftc, ôc raifonnable,puis quelle feportoitbien, amp;nbsp;que fon mary la demandoit, qu’elle allaft letrouuer.-amp; pour mieux la perfuader, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

promit, que fi elle n’auoit en Nauarre l’é*- mUe J» Rat, Sc entretenement conuenable’a

grandeur Royale 3 quùl luy dcpartiroitaCRo^n^ de les biens, Sc luy bailleroit grande compas gnic de Cheualiers amp;nbsp;damoifelles, pour la rendre en Nauarre, auec l’honneur qu’il luy appartenoitiEllc n’ayant dequoy contredire aux luftes remonftrances du Roy fonfrere,luyrefpondit, neantmoins, CCS tcrmesn’ay grande obligation a voftre gt;4' bénignité, Monficur, pour plufieursrai-

Z

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354 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

3, fons,outre le bon con feil qu’il vous plai» 35 me donner prefentement, auquel ieco-3gt;gnoy bien que vous cherchés mon hon* 3,neur5amp;mon proffit.Le Roy mô Seigneur, 3, amp;nbsp;mary fc doit auffi fouuenir de voüre li-35beralité,amp;: amour fraternelle, vféeenuers 3,luy,cn chofes de grande confequencc, en ma faueur.-car fans ce que vous-vous cm-jjpJoyaftcSjà ma requefte, enuersIeRoyde nifiuchts Prance, qui le tenoit prifonnicr polTible Jf N4«T«cuft-il rrouué plus grandes dificultéscnlî contre fin deliurancc,qu’il n’a cuës. Eft^ntvenucn Efpaigncdl feait quels honneurs,amp; donsil

,5 a receu de vous,du viuant du Roy fonpe-»3 rc;amp; lors qu’il vint a fuccedet a la courofl' 3, ne de Nauarrectout le monde a veu, coin-“ nbsp;nbsp;3, me libéralement vous luy aués rendu les

V 3? places,que vous pouués iuftementretenit

J, en Nauarre, depofitées a la paix faitte en-3, tre voz pères .’VOUS luy auez outre cc,quit-te vingt mille doubles d’or, amp;nbsp;la rcfponcc „faitte pour ce Seigneur Anglois,prifon-3, nier de guerre montant vingt mille liures: J, vous me fîftes partir de ce voftre Royau-35 me, fi tofi que Je Roy Charles, pere de i. J, monfeigneur, fut décédé, pour aller en la ,5 maifon5ou ic portoy tout ce que i’auoy de ,5 bon J amp;nbsp;de précieux pour comparoÜlre

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deNauâre, 355

plushonnorablemét entre les Nauarrois, aucc les daines amp;nbsp;damoifelles de ma fuite, „ nées de grandes familles , toutes chofes „ reuenantes a rhonneur,amp; commodité du y, Roy mon Seigneur : mais au lieu de reco-gnoiftreccla enuersmoy ,ilme defplaift,, grandement de dire,amp; ne le puis dire fans „ rougir,qu’il ne ma rcccuë ny traitée ainfî „ qu’il deüoit ny les miens auifi. -Certaines „ prouifions m’ont efté, par luy ordonnées „ par chacun mois,pour l’entretenement de „ mamaifon, amp;nbsp;de mon eftat, amp;: de mesfil- „ 1«, donti'ay efté toufiours fi mal payée, „ que fouuent I’ay efté' contrainéte d’enga-,, ger mes bagues, pour contenter mes lér-,, uiteurs, les plaintes defquels il me faloit,, ordinairement ouyracefte caufe. Outre y, ce, eftant deuenue malade en Nauarre,,,

d’vne maladie dangereuic, ôc quiprefque,, me conduifit au dernier pas de ma vie, i’ay,, efté deücment informée, que la langueur,, ou i’eftois entretenue, ne procedoit d’ail-,,

leurs, que de certaines herbes nuifantes, „

qui me furet baillées par vu médecin luif,,, enuoyé par le Roy mon Seigneur, pour M»* f T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t-- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lieNdiMrrt

me penler. le croy bien que ces herbes ne me furent pas baillées par fon commen- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

dement, nv de fpn.fceUjSc ja a Dieu ne ii

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Hiflóire

,5 phifc, que ccla entre en ma penfée)®ii5 „ ic trouue fort cftrangc;'que m’en cftan' „ plainte,il n’ait daigne s’é informer à pi® 5, amp;nbsp;punir Gc mauuais médecin,comme“ meritoit. Voyant que mon indifpofitlo” „ ne s’amendoit aucunement, ieluy rcquiS ,, en grace, qu’il me lailfat venir en Canin’^; J, en voftre maifon, ou, graces à Dieu, 3, voftre bon recueil, 'ï'3.y recouuré maie“' „ tc:mais cependant que ie fuis fey? en ccH^ ^3 aife , i’ay Iccu que plufieurs flateurs, ,5 mauuais feruiteurs duRoymoSeiffuenfi „amp; miens gt;nbsp;m’ont chargé de plufieurscalO' nies enuers luy, qui l’ont grandement^*' ,, té contre moy:de manière, que ie nc(lt;^'î 3J comme mô eftat,ny melmc ma vie,pourw „ eftre affeuréc en Nauarre, fy ainfi que vous 33 meperfuadés, ie m’en rcuay ; Parquoy *lt;* „ vous fupplie, Monfeigneur, au nomlt;l'j „ Dieu, amp;nbsp;pour l’amitié fraternelle, qu’il „ vous plaife délibérer fur mon retour vers 5, le Roy mon Seigncur,amp;mary,quei’aimc, 5, amp;nbsp;teuere, auec vozbons ôc fidclles com , 5 feillers, pouruoir à la feureté de ma viU’ ,, de mon honneur : car fi en quelque fr „ çon ie tomboy en danger , ou receu«“ „ quelque indignité, vousyauricsintereft'

Ces paroles, accompagnées d’vne con-

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dehJayarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;357

ij finance composée à pitié, firentgrandc-

Oient cfmouuoir Ic Roy Don lean,lequel ayant promis a fa fœur qu’il aduiferoit à fon affaire de touttc affeûion, en conféra

P aucc les gens de fon confcil, amp;nbsp;leur mit en confidcration les propos que la Royne de Nauarre lüy auoit tenus j les faifant tous

J iurer,quils luy donneroyentbon5amp; fidcl-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le confeil fur le retour d’icelle vers le Roy '1

) fon mary. Les confeillers , ayant meure-; oicnfdelibcrè entf eux, comparurent devant le Roy,amp;: luy dirent, qu’ilauoit efte , Oouuébonpar eux, qu’il fit iurer le Roy

Charles fon beau-frere, dcbicn/amp;hon-

I Oorablement teaitter la Royne Don Lco-, nbsp;nbsp;nbsp;oor fa femme, que pour affeurance de

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cela il baillaft en depoft quelques places

, de Nauarre és mains de chcualiers non , nbsp;nbsp;nbsp;fufpcâs, amp;nbsp;moyennant ce il leur fcmbloit

I que la Royne fc pouuoit affeurer de re-. tourner en Nauarre, amp;nbsp;viure librement aucc fon mary. Le Roy de Caftille trouua bon ce côfeil,amp; ayant fait appcllcr fa fœur D.Leonor, le luy déclara,lexhortât de Vé-fulurc, ce qu’ellemonftraluycftrepeua-greable,ncantmoins elle y côfcntit,n ayât exeufe legitime d’y contredire-.patquoy le Roy D .lçan ayant fait appcllcr deuant luy

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358 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoirt,

ks Atnbaflàdcurs de Nauarrc, Ies voulut renuoyer auec celle refponcc,£nais euxrc-pliquerent quelcRoy leurmaiftrefooit bien tous les ferments qu’on ,voudroit) mais de bailler places en main tierce, ilnc feroit rien : rcmonftrant pluficuts raifons f‘ pertinentes, pour lefquclles il ne deuoit ^“mary. faite tcllc chofc. Apres-^luficurs allegations J ôcdifputes fur ce faites , laRoync ditj que s’il plaifoit au Roy fon mary de durer, amp;nbsp;promettre entre les mains du Pa* peClemehtjdu Roy deFfattcCjamp;duRoy îon frète, qu’il la traitteroit biemelles'cn retourneroit. Les Ambaflàdeurs refpon-dirent, que le Cardinal D. Pedro de Lunâ auoit délia propofé tels ferments,amp; Roy leur maiftre auoit refpondu,qu’iln'e-ftoit befoin de mefler le Roy de France entre les differents de luy amp;nbsp;de la femmCj amp;nbsp;que quant aux autres il n’en feroit difi-culté. Les difputcs croilfant, amp;: s'ébrouil-lans de plus en plus, au grand regret du Roy dcCaflillc, qui cognoilToit bien que ■la Roynefàfccur eftoit retenue d'ailleurs, amp;nbsp;qucleS chofes alléguées contre Ion fflU' ty eftoyent pures calomnies,il fe trouuoit en grande peine.-car de fait ilportoit fo-guliere amitié au Roy Gfaarles de Nauar* '.1 \

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de Nauarre. 3 59

a la Royne fa femme auffi. Les Am-bafl'adeurs déformais hors defperance de pouuoir obtenir le retour de la Royne, demandèrent que l’Infante D.Ieanne fille aifncc deNauarre J amp;nbsp;a laquelle la fuccef-fion du Royaume appartenoit, a faute de lïiaflcSjlcur fut deliuréc, pour la mener en Nauarre au Roy fon pere, puis qu’il pou-Uoit faite eftatde nauoir autre enfansde laRoyne^perfiftante en fon peu raifonna-ble propos,de vouloir viure hors de la cô-pagnic d’iceluy .La Royne s excufa,amp; did, ^üe ce heftoit point fon propos, de vouloir viure feparement d’auec le Roy Charles,mais defiroit eftre affeuréc de fa vie. Et lalut que le Roy fon frère, qui toufiours _ J lexhortoit de fe lailfer confeiller,amp; croire' ce qu’il luy difoit, enuoyaft le Prefident quot;nbsp;de fa chancelcrie Aluar Nugnes de Villa Real, en Nauarre,pour informer fur les herbes empoifonnées, qu’elle difoit luy auoir efté baillées par le médecin luif rapporter les depofitions des tefmoins, fnfoiwafÆs qu elle nomma ; mais ce fut vnc informa- p-jquot;“' tionfaidc fans partie aduerfe, amp;: au grand fcandalc du mariage delà Royne D. Leonor : parquoy, par aduis du confcil R oy al dcCaftille mcfme,elle fut fuprimée. Or

Z iiij

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360 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Hifloire

demeurant la Roync obftinéc,de ne vouloir retourner vers fon mary, le Roy Caftillc fit tant enuers elle,qu’elle confen-tit de renuoyer fa fille aifnée Don leanne: car il luyïemonftra, que cela adouciroit

' aucuncmétlcRoydeNauarre cnuerscl-ie.Dutre,qu’ilyauoic danger, fi elle la re-tenoit, qu’il ne fe dcfpitaft, amp;: n’inftituaft heritier de fon Royaume fon frère Pierre Comte de M ortaing. Or à la vérité ilim-portoitgrandement aux Nauarrois, que celle fille fut en la puilTance de fon pere, car ils craignoyent, que la mere ne la ma-riaft a quelque Caftillan,contre la volonté d’iccluy,amp; au preiudice de la liberté du Royaume. Lafillefut accordée aux Am* rtîi,tu2 a bafiàdeursjamp; deliurée aiceux,auecvnedc fonftrt. les fœurs ,bien amp;nbsp;royalement accoinpa-gnécjdés la ville de R oya,ou le Roy, amp;nbsp;fi fœur vindrent pour Fachemincr iufqucs cnNauarrCjOuelle fut receucjauec grand contentement du Roy amp;nbsp;des Nauarrois: ncantmoins demeura iceluy fort picqufi de la rebellion, Sc mefpris de la Royncfi femme., .-1

‘ Voyant auoirtrauaillé en vain,pour faire que la Roync là femme reuint à luy, délirant quelle receut la couronneaucc ■ I. -X......

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de l^MArre. ^61 luy^'felon l’exemple des autres Roynes, lt;luri’auoyent précédée,fe refolut de ne di-fcrerplus fon couronnement : partant fit affembler les Eftats de fon Royaume en la cité de Pampelone, là où fut faiôtc la fo-Icmnité de Ion couronnement telle qui S’enfuit.

S’eftants affemblés les députés dp clergé,delà noblelTe, amp;:du tiers eftat, les AmbafTadeursdes Princes eftrangers, en ùgrande chapelle de l’Eglife Cathédrale, '«Eucfques en leurs habits pontificaux, ^EuefquedePampelone Don Martin de Salua, quifutdcfpuis Cardinal» dit telles parolles auRoy. t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cermwui

Roy,noftre naturel Seigneur,il coulent, auant quevousreceuiésle Sacrement de la faindc OnÔlionjquc vous preftiés a vo- iMm, lire peuple dcNauarre le ferment accou-lluméde prefter en ce Royaume de Na-uarre, par les Roys voz predecefleurs. A (juoy le Roy refpondit, qu’il cftoit preft de iurerdors luy eftat prefentée vne croix amp;nbsp;le liure des Euangilles» iceluy cftandant fa main deflus, profera hautement ces parolles.

Nous D. Charles par la grace de Dieu Roy de Nauarre, Comte d’Eureux, Sic. ^ueleslioyt

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3ÖX nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

lürós 3 noftfc pcuplc dc Nauarrcjfur ccßf itarfeiffie. eroix,amp; fur lesfainâs Euangilcs,pat poiJS manuellement touchés, amp;nbsp;a vous Icspt^* gt;3 latsgt;amp; riches hommes des cités,amp; bonnes 33 villes,amp; a tout le peuple de Nauarre ,poiit J} tous voz droits, loix, vs, couftumes,fran’ ,3chifes , libertés amp;priuileges s fçauoirefti que chacun d’iceux, ainfi que font, feront »3 par nous maintenus,amp; gardés a vous , êis fuccefleurs, tout le temps de noftt^ 33 vic,fans les rompredes meliorant, amp;nbsp;no® 3’ les empirant,en tout,ny en partie Si 33 tourtes les violences, Sz forces, qui pout' 33roycntauoircfté faiôtes a voz prcdecci-ssfeurs aufqucls Dieu pardointjouavous 3, par nous ou noz officiers, ou fc feroyent ?‘en raducnir,nous les ofterons, amp;nbsp;cotn®' 3, derons faire ccirer,amp; amender bien,amp;: cn-„ tierement,félon que de drDit,amp; en bonne „vérité elles feront manifeftées par gens Je bien,amp;fiddles. Apres le iuremét du RoV» les députés des cftats du Royaume, félon leur rang, s’eftans leués, iurcrent pareille^ ment en la manière qui fenfuit.

Nous N.N. Barons de Nauarre, tant en ßtbtas du noftre nom,quc de tous les cheualiers, Quatre gcntilshomcs du Royaume, iurós a vous, * R oy noftre Sire, fur ccflc croix. Si fur ces

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deHauArre, 3^3 quatre fainâs Euâgiles, par nous manuellement touchés, de garder, amp;nbsp;défendre fî-dcllement voftrc perfonne,Sr voftre terre fc de vous aider a garderjmaintenir, amp;nbsp;défendre les droits, Scloix,détour noftre

pouuoir, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

Enteile formeiurcrent les procureurs, amp;nbsp;députés des cités amp;nbsp;villes, chacun félon fes droits,loix,vs, couftumes, priuilegcs, franchifeSjSt libertés, dót ilsiouilToyent. Ces ferment,preftés d’vne part amp;nbsp;d’autre, horfmis par le clergé,qui ne iure point, le Roy fe retira en la chapelle de S. Efticnne delamcfme Eglifc, ouilfedefpouilla des veftements dont ileftoitvcftu, amp;s’eftant mis vnc robe de foyc blanche en telle ceremonie accouftuméc, amp;nbsp;appropriée, fut ramené, par les Euefques de Taraffonne, amp;nbsp;de Dax,a la grande chapelle,ou eftoyct appreftés les chofes necelTairesjafon on-dion. Illeceftant lc Royenuironné des®”^/’ Euefques, il fut oint d’huile par l’Euefquc dePampclone.aucc les prières,amp; fufrages en tel cas accouftumés:amp; a l’inftant,s’cftât le Roy dcfpouillé de cefterobe blanche, fut reueftu d’autres habits Royaux, amp;nbsp;fort riches, ôts’aprochantdu grand autel, où cftoit vnc cfpée,amp; la couronne Royale,amp;

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564

Sceptre Royal, il ceignit l’c(péelt;lc û tomonne (ir main,amp;: la tirant hors du fbüreau, hhau' •it fitftr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gjj figne de luftice, amp;- apr^s^

remitjpuis il print la couronne,amp; fchmit en telle, amp;nbsp;finallcment print le feeprre en la main : cepédant les prélats continuoyej leurs oraifons,Sz pricresr Ces choiesainli faites,le Roy môta fur vn pauois, ou clcui ou cftoyent peintes les armoiries de Na' uarre, lequelcftoit fouftenu parlesdcp^ tés de la noblelTe, amp;nbsp;ceux de la citédePa' pelQnc,amp; trois contrées d’icelles, Bourgi Peuplement amp;nbsp;Nauarrcric-, tant au nom de ladite cite,que des autres cités, ôe villes du Royaumcjfclon quïl auoit efté ordonné parle Roy : fur quoy furfaiteprotefe-cion. publique par les députés des cites d’Rftclla Tudelle, villes de Sangueflà) OliW,amp; autres, qui n’auoyent peu mettre la main pour aider afoulleuer l’cfcu,dan5 lequel cftoit le Roy porté i, que cela fut . fans prciudicc pourlorsyamp;pbur l’adocnir, aleurs,communautés. Ainli futefleueJe Roy par cesdcputés,qui ci'icrentpar trois fois en langàgeEfpagnol,Real,Real,Real. J Eftant ainfi lé Roy porté dans ceft efeu, a la façon des anciens François,ilicttades pièces de monnoyc parmi le peuple., amp;

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DeNauarre. 3^$

puis fut leué de là,par le Cardinal D. Pedro de Lune,Legat du Pape,qui fe trouua acefte ceremonie, amp;nbsp;par les Eucfqucs de Pampclone, amp;nbsp;Taraflone, amp;nbsp;mené feoir cnvnficge Royal, haut eflcuéj en grande ni?gnificence côtinuans toufiours les prélats,amp; autres EcclefiaftiqueS,leurs prières, amp;nbsp;oraifons,finiflans par vn Te Lm-lt;i«»»Mlt;,altcrnatiuemcnt chanté.Ccs chofes ainfi paracheuécs,lc Procureur general du Koy nommé-Garcia de Lcach au nom du ^oyJ’Euefque dePampelonc pour luy Se ^ouslcsEuefques,amp;Clcrgé du Royaume, les députez des nobles,amp; des villes, 5^ co-niunautés en demandèrent aéte a Pierre dcGodeille notaire Apoftolique,a Pierre delauaris clerc,amp; notaire Apoftolique du

I Liocefe dePampclone,amp; a lean de Ceil-ludo notairc,amp;; fecretairc du Roy’ce qui

1 leur fat oôlroyé,amp;expédié en forme.pour I le dernier afte de cefte folemnité, fut châ-I téclamelfepar l’Euefquedc Pampfelone, I ouïeRoy,faiuantla couftume de fes pre-I deceffeurs,offrit drap d’elcarlatc, or Sc ar-i gent.Ce couronnement fe fit la quatrief-1 me année du regne de ce P rince aflauoir, l au mois dèpeurier mil trois cens norran-1390. *l te. Et pour faire plus particulier récit dés

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Hifloire hommes qui fe trouucrcnt en ceftcaflèni' blée,députez pour les eftats^ou autrcinétj y tenans rang: En premier lieu y fut p«' fent D.Pedro de Lune Cardinal diacreda tiltre de lainólc Maric en Cofraedim, _gat à ''bittere , en Efpagnc^ du PapeCk' mentjrefeant en Auignön,D. Martin Sal' ua Eucfque de Pampelone, D.Iean dc O; laorra, amp;nbsp;Ia Calçade, D. PedrodeTaraf-.fonnCjD.Fcrdinandde Vic d'Ofonc,Dc' Pierre d’Ampurias, D.Iean D ax, Garcie d’Eugni de Bayone, confeflcurfli' Roy,tous Euefqucs : Item lAbbé dcirs' ehe,Ie Doy en de l’Eglife collegiale dcTæ dcllcslcs Àbbésdesmonaftcres dciain^ Sauueur de Leyre, Delà Oliua, Yrancu, Hitero,amp; S. Sauueur dcVrax.de Prieurdf l’ordre de fainél lean dc Icrufalcm,les gnités chanoines, Sz clergé de l’EgHIc Pampelone , pour l’eftat Ecclefiaftiq“^ pour la nobleâè, amp;nbsp;ordre militairegt; s'/ trouuercnt D. Leonor dc Nauarre fterc hailard du Roy,D.Arnaud RaimondSci-.gneur de Grammont,D. Arnaud Sanch^ Seigneur de Lufe, D. Pierre Seigneur oc Laxaga, D. Martin Henriques dc Lacar« Marefchal du Royaume, D. Rarair d’A' reillan, D. Martin Seigneur de

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(le Nauarre» ^6-/

amp;(3c fainft Iulien,D.Ican de Vcara, Don Ferdinand d’Ayanc,rncflîrc Martin d’Ay-üanD.Bertrâd de Laccata, D.AluarDias de Medrano, D.Ximcn Garcia Vifeomtc de Baigner,D.Pierrc Sanches de Corella, D.Picrre Inigues d’Vxue,D. Martin d’Ar-tieda,D.Pierrc Arnaud de Garo, D. lean Gafton de VrroSjD.Garcia Ramirez d’A-fiayn.D. lean de Bearn, le icune D. Pierre Sandies de Licaracu, D. lean Rodrigues d’Ayuar,D.Raimond d’Efparca,amp;; Don Pierre d’Ayanc : ceux cy furent accompagnés de pluficurs autres Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes , ainfi qu’il eftoit conucnablc à la grandeur d’vn telafte. Comparurent auffi les députés des communautés,amp; bones villes du Royaumccaflauoir, de la cité

1 dcPampclone, Bourg,Pcuplcmét Na-l üarrerie d’icelle, qui eftoyent trois quar-I tiers,où contrées de la cité , ayant chacun I fonluge, amp;;luftlcca part, choie quiles I entretint long temps en diuition. amp;nbsp;caula I tfmeutes, amp;nbsp;feditiôs lamctablcs.dót nous I en allons récités aucunes cy deuant ; mais 1 ce Roy,par confcil prudent,les rcduifit en 1 Vncorps,amp; fit ceffer cefte occafiô,au grâd I bien,amp; repos des habitans:ltem,lcs depu-l tés d’Eftcllajdc TudellejSan guelfe, Olitc,

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3^8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

dupontdclaRoync, d’Arcos, temps eft de Caftille de Viana, dslâ de,qui eftaufti du reflort de CaftiHc, c ■ Vincent,de S.lean de Pic de Porc.dcMo créai,de Ronceuaux, de Liunbicr, * Icfranche, d’Aquilar de Bernedo, vni' auflî a la couróne de Caftille,auiourdhu)) Se de Lans. Outre ces députez,honnoK rent ce couronnement plufteurs Baron^) ChcuaIicrs,amp;Scigncurs de CaftiUcjf*^ cc,amp; xA.ngIeteiTc,amp; les Ambaffadeu*'^ Roys Se Princes Chrefticns,noniffl^®^ le Vifeomte lean de Fuflcnfaguet,lc . gneur de Caftclnau Raimond Bew^', D.Alphonfe de Lune Archediacre de rone,ledoôteur lean Fernandes de na, Don Diego Lopez d’Eftunegagraa Threforicr, Diego Lopez de Logranntf ftred’hoftel du Roy de Caftille, rnedde François de Pau d’Arragon,meirire de Montagu,meflire Bernard de Roftai^s Bafque.T ous les dcftiis nommés,amp; autr^ en grand nombre, furent tefmoins de qui fe pafla en cefte ceremonie, ainfi appert par les alt;ftes, Se cfcriturcs, qui font en la chambre des comptes du Royaui”^' Le mois de lulliet enfuiuant toba Iccceai^ du temple où cftoyent célébrés cescho-

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deNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^6^

fes,qui donna occafion au Roy ' amp;nbsp;autres d’y contribuer pluficurs dons, amp;nbsp;aumoß-nes. La mort du Roy D. lean de Caftillc furuint lors trefmal a propros pôur le Roy de Nauarre : car. outre qu’il 1‘aimoit, èc eftoit de luy fratcrncllemét ayme, il eftoie inftrumcnt propre pour dompter l’opi^-niaftreté de la Roync D.Lconor, laquelle ’ ƒ ; donna beaucoup depeine defpùis au Roy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

fon mary, auant que de la pouuoir faire defloger de Cadillc, fe retirer aucc luy.

Al’aduenementdu Roy D.Henry a la couronne de CaftiUe, le Roy D. Charles de Nauarre enuoya Ambaflfadeurs fc con-douloirde la mort du deffunt, amp;nbsp;coiouyr defonairomption,amp; faire telles autres ce-

1 ïînionies,vlitées araduenement des nou-» ueaux Rois,offrant l’Ambafl'adeur de Na-

{I uarre toute amitié gt;nbsp;aide de la part du J RoydcNauatrefonmaiftrc. Et prièrent jl le Roy D.Henry de Caftillc, défaire en-51 uersfatantelaRoyneD. Leofror, qu’elle j| teuintenNauarreviure auccle Roy fon JI rnary.àquoy ceux du confeil s'eftans cm-J1 ployés de toute affe(ftion,naucncerét rie, deNauam l car elle les yepoufla aucc les mcfmcs ex-l cuies qu’elle auoit alléguées au Roy Don l lean décodé, tant prcnoit-ellG de conten-

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370 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir e

temcnt de viurc en la cour de Caftillc5 clic s’embrouilla parmi les diuifions furuinrent durant la minorité du Roy 'Henry, amp;C fit tant qu’elle fe fit côtinucf* pcnfionsquelc feu Roy D. lean foulo’ luy bailler, amp;nbsp;en cor d’auantagc.Par la citation de laquene,amp; d’autres du conl® onofta l’eftatdcConncftable aDonM

£Jl4t it Ciiußabli

* phonfc d’Arragon, qui en auoitiouy ans,peu apres elle efmeut nouucaux t ƒ bles en Caftillc,s’cftant iointc aucc le de Bcnauent,amp; le Comte de Gijon. , Le Roy de Nauarre entendant q»* femme auoit dôné caufe au Roy d’eftre mal content d’elle, araifonoe'.' menées, amp;nbsp;turbulentes pratiques ésa«*, rcs de Caftillc,eftima que l’occafioneft®*! propre pour la faire venir en Nauarf«) quoy ellerepugnoit tant quelle pouuo*^ S)C pourcerenuoya fes Ambafiàdeursvf le Roy D. Henry, qui furent meflire^^^ tin d’Ayuar gouucrncur, amp;nbsp;capitaine Tudellc, doôtcur,lcfquels trouuetj^ la cour a Alcala de Henarcs, amp;nbsp;Roy de vouloir moyenner enuers la M ne fa tante de fc diipoicr aveniren^ uarr c viurc aucc fon mary, comniele uoir le requeroit :'que fi clic nepo“'“’

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deNduarre. 37I

cftrc induittc a cc faire, qu’il luy pleut in-terpofer fon authorité, a cc que les Infantes fes filles leur fuflent dcliurécs,pour les ramener auR oy leur pere,lequel tiendroit cclaagrand benefice de luy.Le Roy Don Henry defiroit grandemét que cefte femme fc redraft,car elle ne fcruoitcn Caftillc a autre chofe qua entretenir troubles:dttroMe, mais comme il cftoït d’efpritdoux, jSô mng, ilnefc pouuoit refoudee a vfer de contrainte. Partant il refpondit aux Am-bafiadeurs, que fa volonté eftoit de complaire en cela, ôz en toutes autres chofes ' au Roy leur maiftrc,amp; qu’il feroit tout (on poflible,pour perfuader fa tante de s’en al-Htjpource defpecha vers clic vn meflager, auec lettres fort pcrfuafiues : mais elle ref-pondit, pourexeufe, ce qu’elleauoitfait plufieurs fois. Pour le regard de ces filles, lt;iit,quepuis qu’elle enauoit enuoyé deux au pere,on luy pouuoit biê lailTer les deux autres,pour fa confolation. Le Roy vcüc cefte re(pôcedit aux Ambaffadeurs, qu’ils S’en retournaflent, amp;nbsp;afTeuraftent le Roy de Nauarrc,de fa part, qu’il feroit en fo rte, que la Royne fa femme fe retireroit vers luy : mais qu’il ne trouuaft point mauuaiSj fi premierr'^'-nf il’vouloit cflàyer tous '

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^37i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

11?

•MU

moyens amiables^ amp;nbsp;bien feants à Princes -conjoints en tel degré de parenrage:^^ - que pour le moins,fi elle perfeueroit en ß obftination, il luy enuoyeroit les Infantes r fes filles. Les Ambafladeurs apres auoit - renouuellé' les vieilles ligues, Sz l’ainitie ■' d’etre les deux Princes, où pluficursgrâds ■ Seignêursdc Caftille entrerét, s’enreuin' ’-drent en Nauarre , donner raifon a W “Roy del^n'egotiation par eux faide.

”'£e Roy de Caftille eftant venu à Vailß dolitjfut derechef requis delà part duRoJ de Nauarre , de fa promclTe : fur quoyi* print terme de deux mois, pour fcnuoytf -la Roync,amp; fes filles, fans qu’il y eutaucn' jie faute:puis ayant fait confulter fon coH' ■feil quelle alTcurance la Royne de Nauat' re pouuoit rail'onnablement demander’ fon maryduy eftant rapporté, qu’en iurar, pat le Roy D.Charles,quelquescheus' liers principaux, amp;nbsp;députés des cités, villes deNauarre, quelle feroitbien, hoinnorablcmét traittée,elle n’auoitcaul^ de contredire, ny reculer de s’en aller fon mary : Il enuoya, aucc les deurs de Nauarre, vn gentilhomme, faire entendre au R oy leur maiftre ce trouuoit par fon confeil,amp; p-our recep

b

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de Nau irre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;373

ceferment.Car DHenry Roy deCaftille defiroit fort qu’elle dcflogeat de fespays^ d .uawy tuais il ne fcauoit comment la mettre hors honneftement auec (on honneur. ■ •

Or elle-mefme en apprefta l’occafion: mt, car quand elle eut entendu, que le Duc de Benaucnt,amp; les autres de la ligue s’cftoyêt réduits à l’obeiflànce du Roy,clle craignat quelque furprinfe, fit tant que le Conne-nable Don Pedro vint à Roa, auec deux cens lances, amp;nbsp;quelques gens de pied, amp;nbsp;lors fevoyât comme afleuréc,cilc enuoya pardeucrsle Roy,luy demander affeuran-ce,amp; fauf-conduit pour venir en cour, fc iuftificr, mais le Roy eftimant que le Duc deBenauentjle Conneftable amp;nbsp;fa tante,Si tous fes ligues en general gardoyent en leur cœur la mefme volonté qu’-aupara-uant, fc refolut de les chaftiçrl’vn apres l'autre,amp; partant fit arrefter ceux qui de la partdelaR’oynedeNauarre luy auoycnt

1 efté enuoyès : puis cftant venu à Burgos, mit en deliberation,en fon confeil, ce qui

1 cftoitàfairc. Là eftoyent l’ArchcuefquC I deTolede,les maiftres dcfainétlacqueS^ . 1 amp;Calatraua,l’Admirai D. piego Hurta-l do deMendoça,D.Tean Hurtado, DiRuy 1 Lopez d’Auajos , amp;nbsp;autres, dont .aucuns

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A a üi

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374 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß aire

cftoycnt entrés armés au confcil, par commandement du Roy. Le Duc de Bc-nauent y.vint auflî, nonobftant qu’aucuns de fes amis l’euflent aduerti de le rctiicr,ôC qu’on auoit délibéré de le prendre. Ainfi qu’il entra où le tenoitlçconleil ,1c Roy lortit,feignant de vouloir aller fouper, dift tout.haut, qu’ils aduifaiïcnt ce qu’il D. r«/ei-ic falloir refpondreàla Royne de Nauarre. ^ Bmauet jg fut atrcfté ptifonnicr, uiis a“

chafteaude Burgos,puis à Monreal,amp;li' nallement du temps du Roy lean au Chafteau d’Almodauar del Rio presdeCor-doue,oùil acheuafesiours: cela faitjluy fit laifir toutes fes terres, amp;nbsp;pareillement celles de fa tante la Royne de Nauarre:amp; by mefme en perfonne, accompagnédeno-bre degensdarmes s’achemina àRoa, ou clleeftoit, pourl’aflieger, amp;nbsp;prendre .-de-quoyleConneftable, quieftoitaucc clbi aduettbl’abandonna s’en alla en Galli-j cc.La Royne fe voyant delaiflée, fe mit a faire grandes lamentations, remplilfant U Btyne tout le chafteau de Roa de pitoyables ens: JiNauane pguj- plus efmouuoit à pitié, s’habilb de ducil.elle, fesfilles,fesdamoilellcsjî^ femmes , .enuoyant Ion confelfeur au douant du Roy»p our Içauoif quelle eftoit la

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deNauarre, 375

volonté cnuers elle, puis qu’il venoît ainfi auecarmée. Le Roy luy dift quelques raisons qu’il auoit de ce faire, puis marcha outre,iufqucs à Valcraj d’où il enuoya leâ • Hurtado de Mcndoça,amp; Ruy Lopez d’A-ualosverslaRoyncjaufquels, elle pleine de larmes, amp;nbsp;en habit, nbsp;nbsp;contenances de

ducilfe plaignit grandement du Roy fon nepueu, difant J qu’il luy vouloir öfter fes biens.-poup ce demanda afteurance, pour allerparlcr à luy. Les habitas de Roa pen-hnsàleur feureté, enuoyerent offrir au Roy la place J s’il luy plaifoit les receuoir pour luy, amp;nbsp;ne les alliener plus, dont le Roy fut content,y entrant peu apres j vers lequel la Roy ne eftant venue,ils entrèrent dans vne Eglife, amp;nbsp;illec eurent plufieursgt; propos enfemble. Finallcment le Roy luy accorda la iouyffance du reuenu de Roa, Sepulueda,Madrigah Areualogt; retenant a foy la luftice, luy commandant de le fui-ure a Vailledolit,où eftant, amp;nbsp;cognoiffant parades bonne experience,les mœurs de laRoynefatante, il refolut de l’enuoyer enNauarre vers le Roy Charles Ion mari; R'/o/««'»» àquoy nonobftât l’eftat où elleeftoit pour r ”“7,^ lors,elle repugnoit autant qu’auparauant: parquoy le Roy craignant qu’elle ne fc

A a iiij

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Hiftoire dcfpaitit à la defrobée, amp;nbsp;s’en allaftenfct' mer cn quelque place forte, qui luy coU' ftcroit encor beaucoup a auoir:coinman-daau Prieur de faind lean de mettre des gardes au logis d’icelle, amp;nbsp;luy s’cnallaa Tordefillas. La Royne cogneut allots, qu’il falloir a bon efeient quelle retournait en Nauarre,fans autres alfcurâccs,lt;iuc celles que le Roy fon mari auoit données de promefles feules,amp; de ferméts, amp;puis que tous moyens luy deflfailloyent d’eX-cufcjou de delay, elle enuoia prier le Roy fon nepueu de bien confidercrce qu’il fd' foit,en la voulant contraindre de s’enfC' tourner cn Nauarre par force :amp; puis que la choie cftoit de fi grande impôt tance, que de fon honneur amp;nbsp;de fa vie, elle le prioit de la mettre cn deliberation aux liges de fon côleil,prélats amp;nbsp;gens de lettres, à fin d’auifer ce qui cftoit raifônable qu’elle fit.Le Roy fort aife de ce quelle luy fii-foit entendre, commit l'affaire auxÈuef-ques de Palcnce, Se Zamora, par l’aduis defquelsilfutconclud, que la Royne D. Leonor deuoit retourner vers fon mari, Sr que le Roy fon nepueu l’accompagne-roit iufqucs aux limites de Nauarretccqui Juy fut fait entendre, à fin qu’elle fc difpo-

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âeNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;377

faft d’obeir:clle acquiefça, mais à fon grâd regret'.parquoy le Roy rcuinta Vaillcdo-^^X’X”* lit,amp;delàprindrent enfcmble le chemin R»?»« »i* de Nauarre,ayant enuoyé les deux defluf-dits Archeuefqucs , enfemble l’Euçfquc d'Albi, François, amp;c autres àTudellc, ad-Uertir le Roy D. Charles de la venue de fa femme, amp;nbsp;prendre de luy denouueau le ferment, de la bien, amp;nbsp;honnorablement traitter,

Audeuant de la Royne vindrent l’Ar-chcucfque de Sarragofle, accompagné de pluficurs cheualiers de Nauarre,deFrancc amp;d’Arragon,aufquels elle fut remifc,aucc fes filles,aux limites de Caftillc, 6c de Na- p. i^nor üarrc,au grand contentement du Roy Henry,à qui elle auoit efté en charge plu-fieurs années, par fon efprit turbulent, 6c ambitieux. Le Roy D. Charles monftra, par effeôl, qu’il n’auoit iamais eu mauuaife Volonté contre ellc-.car il l’a reccut,8c tous

ceux qui eftoyent en fa compagnie, auec grand honneur, 8c demóftration d’amour 8c de ioyedattaitta humainement,8c l’ho-notaautant quelle euft feeu delirer, 6c or-donna,quc feftes, 6c fignes deioye fulTcnt faits par tout le Royaume de Nauarre, à caufe de la venue de la Roy ne D. Leonor

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S, 'Hißoire

de Caftille. Et pourcc que iufqucs à ce temps ils n’auoyent eu cnfcmble aucun enfât mafle, il voulut faire iurcr aux Eftats de fon Royaume pour-ce conuoqucs ä Pampelone,quelques mois apres le retour de la Roy ne,les Infantes fes filles pour he-ritieres legitimes du Royaume) amp;nbsp;de fes autres Eftats , lefquellcs fucccdcroyent l’vnc au defaut de l’autre, iufqucs à la der-niere viuantc.il fit faire le fermer aux fub-iets,félon qu’il cftoit acouftumé enEfpî' gnC) Si pour cuiter guerres amp;nbsp;feditions, dôt il auoit l’exemple tout recent aux pays voifins d’Arragon,amp; de Valence.

Depuis que la RoyneD.Lconorfutre-ioiotcau Roy dcNauarrc fonmari, elle acoucha d’vn fils en la cité de Pampelone, lequel comme le perc, fut nommé Charles,mais il vefeut peu. La tranquillité en ce Royaume fut grande fous ce Roy Charles , lequel vefeut fort content de fafem-me,apres fon retour, Si la laifla régenté en fon lieu,lors qu’il paflàen France, qui fut 1597. l’an mil trois cés nonante fept : car il auoit plufieurs grands affaires à demeflcr aucclc Roy Charles fixiefme, qui luy detenoit plufiçurs places faifics dés le temps de leurs pcrçs,ar plufieurs fois l’auoit folicite

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ae i\Jauarre.

en vain,par Ambafladeurs, de luy en faire raifon.-partant il falut qu’il y allaft en per-fonnc. Auant que partir, il ordonna eftre payé à la fabrique de la grande Eglife de Pampelonc, ruinée quelques années au-parauantjlequaranticfme denier de tout le reuenu de fon Royaume, pour douze années, dont elle fut rebaftie amp;nbsp;réduite en l'eftat,amp; forme qu’on la voit àprcfcnt.Dc ce,y a lettres données à S. lean de Pié de Port,par ce Roy, cede année mil trois cés nonante fcpt,au mois de May. Son voyage de France ne luyferuit de guerestcar outre que le Roy de France n’eftoit pas confeillé de fe delfâifir des places qu’il te-noitjnotamment en Normandie, l’amitié qucle Roy de Nauarre auoit aucc les An-glois luy eftoit fufpeéte Sz odieufe, côbien que cefte amitié n’eftoit au dommage des François,eftant pluftoft vne neutralité, à fin de viure en paix auectous, qu’autre alliance,ny confederation.

Voyant doneques qu’il n’eftoit pas le bien vcnu,il s’en retourna incontinent en blauartc, d’où il r’enuoya quelque temps apres en F rance, versie Roy, le Cardinal de Pampelonc, qui s’eftoit retiré enNa-

1 uartc, aptes pluucurs maux loufferts en

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3^0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Auignon,pour Ie Pape Benoift.Iccluy vamp; de ü bonne diligence,amp; moyens fi oppt”^' tuns,qu’il inclina le Roy de France, amp;nbsp;fon confeil, à donner rccompenfe au Roy ® Nauarre, de fes terres : parquoy falut que derechef il retournaftpalTerles Pyrenees. En ces entrefaites mourut le Duc de Brc* tagne lean de Montfort, mari de leannc ^^quot;quot;'^^“^^fœur de ce Roy Charles de Nauarre, h nuchefie quelle auoit de fon mary quatre cnianSi lean,qui fut Duc,Richard Artus amp;nbsp;Giles. Ccfte PrincelTc fut defpuis cfpoufée pat Henry de l’Anclaftrc Roy d’AngletefW quatriefme de ce nom,celuy qui priua fon coufin Ie Roy Richard de la Couronne, le fit mourir de fain en prifon, duquel elle n’cuft aucûs enfans,au moins qu’il fe trou-ue par eferit. Or le Roy Charles ayant fait iurcrfon fils Charles, parlesEftats defon Royaume,pour heritier d’iccluy, maria fa fille aifnée D.Icannc a lean fils aifné d’Ar-chambaud, qui auoit fuccedé au Comte dcFoix,amp;dcBcarn,parle dccczde Mathieu de Caftelbon, la féconde de fes filles nommée D. Marie mourutfille:amp;quant a la troificfme,cftant peu auant dccedécla Roy ne Marie de Sicile, qui auoit laiflepar tcftamcnt,ce Royaume a Don Martin Ion

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;381

mari,fils du Roy D. Martin d’Arragon, il penfa de la faire Roync de Sicile, amp;nbsp;la faire efpoufcràceieune D. Martin veuf. Il cn-uoya donc pour cefteffcéf» fes Ambaflà-deursauRoy d’Arragon, lequel fut fort content, amp;nbsp;confentit à ce mariage, non-obftant qu’on luy eut prefenté plulîeurs autres bons partis pour fon fils D. Martin Roy de Sicile,6r que les Siciliens du con-fcild’iceluy fiflentleur poirible,pour luy faire entendre au mariage de leanne foeur du Roy l’Adiflaus de Naples.Lcs conuen-dons furent faiétes entre le Roy d'Arra-gon,amp; les Ambafladeurs, tât de Nauarre, que de Sicile, entre lefquels eftoit Pierre b/«-Serra Cardinal de Cattanea , au lieu dit*'^’quot;^^'“ Altura,au Royaume de Valence, lan mil 1401. quatre cens vn,amp;fûtdit, que le Roy de Nauarre bailleroit en dot cent mille florins afa fillcjdu coing d’Arragon.-alTauoir, quarante mille comptant, amp;■ les foixàntè mille reftans dans certain terme, pour lefquels il bailleroit en gage les villes, amp;nbsp;cha-fteaux d’Arçuedas, fainde Cara, Murillo, amp;Gallipicnco:lc Roy d’Arragon oblige- * ' • roit,pour le doüaire,lcs villes chafteaux de Sos,Sauueterre, Vncaftillo, Si Rueftd. Et pource que les maries eftoyent ioints

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jSi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

par quelque lien d’affinité, feroit procurée la diipenfe du Pape Benoift. Pourla confirmation, amp;nbsp;execution de ces chofcsjc^ Roys d’Arragon, amp;nbsp;de Nauarre s’entreui-rentaux limites de leurs Royaumes, entre Cortes amp;nbsp;Mallen, où ils iurerentccqugt; auoit efté conuenu. Auecle Roy deNâ* uarre iurerent D.Leonor de Nauarre Ion frere,D. Charles de Beaumont alfierma-jeur,D.Martin de LacarraMarefchal, R François de ville Elpefa Chancelier (b Royaume,lean Ruis dAyuar fiiperinten* dant des finances,amp; D.FrcrcMartind’O-loaqui prieur de S. lean, amp;nbsp;autres comme firent pluficurs S cigneurs J amp;nbsp;prélats de 13 part d’Arragon. Cela fait,fut mené le Ro^ dArragon à Cortes, où ayant efté fcftoy« magnifiquement parle Roy dcNauarrC) luy fut dchuréc l’Infante D.BlâchC) Prim cclTe d’excellente beauté, laquelle il emmena en les terres^ amp;nbsp;ayant fait vnc armee à Valence deplufieurs galcres, Penuov« en Sicile au Roy D. Martin fon fils, foul’’ la charge de D. Bernard Cabrera chcu3' 1402» lierCattelan, l’an mil quatre cens deux» Cefte dame futenfinRoynedeNau^ car toft apres le plaifir de ces nopccs,lmm^ 4^1 mort de D.Louysij.fils du Roy

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DeNduarre. 383 uarrc^aagé dc fix mois, amp;nbsp;no gucrcs loing de celle dc D. Charles fon aifné,lefquels deux Infants font enterrés en la grande Eglifcdcla cité dc Pampelonc, amp;nbsp;fi D. Blanche furuefeut a fa fœur aifnée D.Ieâ-ne:amp; partant la couronne dc Nauarre tô-ba en fucceflîon de filles, faifant derechef le Roy iurcnpour fon hcritierc au Royaume,fafilleaifnéeDonIeanne,amp; fon mari D.Iean de Foix. Cefte mcfmc année vac-qualeficgc Epifcopal de Pampelonc, par la mort du Cardinal D. Martin dc Salua Euefquc dc cefte cité, lequel auoit pafte le Ixvj. an de fon aage, en grandes peines amp;nbsp;trauaux, pour louftcnir le parti du Pape Benoift d’Auignon.En fonlieu obtint l’E-uefehé Don Michel dc Salua fon nepueu, qui fut depuis fait Cardinal par le Pape Benoift, à la fuite duquel il mourut deux ans apres a Monaco.

Or eftant pour la troifiefmc fois rappek lé le Roy dc Nauarre en France,fon voya^ ge fut plus a fon proffit que les precedéts, caril obtint du Roy Charles fixiefmc, la terre de Nemoux,érigée lors en Duché,amp; en outre douze mille liures tournois dc rente annuelle,à prendre furies deniers du domaine de Bric, ôc Champagne , Se

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3^4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioîre

certaine bonne iomme d’argent compf^^ pour toutes prêterions, amp;nbsp;droits,aufqu«15 il renonça,ne pouuant autre choie moyennant Icfquelles chofes cell'i le tihtc de Comte d’Eureux en la maifon de Nâ'

uarre,prenant celuy de Duc de Neinoux-La ville de Cherboug en Normandie, W' nueaunom du Roy de NauarreparleMî' filtre Je rcfchal D. Martin Henriques,fut par ceß

accoi d,liurce aux François : les lettres, Je U mM expeditions duquel parachcuées, leRo/ quot;Mtfequot; D.CharIcs s’en retourna en Nauarre, p^i

diuers chemin:car il pafla par Languedoc, amp;nbsp;Cattclogne, oùil vifitale Roy D.Maf' tin a Lcrida,auec grand contentement, plaifîr des deux Princes allies. Delàpaf fant par Sarragoirc,fe rendit en fes terres, où il s’adonna delpuis a faire baftimens en Safliment plufieurs lieux, mefmes les deux fomp-^'tueux palais qui font l’vn en Tafalla, l’au-cLries'\. tee en Olite,lcfquels de ce temps, toinbét JeNauarre en ruinc,par faute de reparations, Ipccia«

Icment celuy d’Oiite, où ontaccouftumé de loeer les Marcichaux de Nauarre :amp; Q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

difentles Elpagnols, qu’il auoit intention de tirer vne chaulfée, au chemin pané, Si couuert,pourpouuoir aller, en touttéps, ûns incommodité, de l’vn à l’autre de ces deux

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deNaitare, 385 deux lieux qui ne font diftants que d’vnc petite lieue. Lepontdïftella furlxriuie-red’Ega,cft aufli ouurage de ce Roy, qui, pourauoir vefeu en côtinuclle paix, auoit deniers à foifon,pour employer en, telles ftrufturcs.Pendant qu’il auoit efté en Frâ-cc, on auoit tenu quelque propos de mariage d’entre fa dernière fille D. Beatrix,amp; b.laques fils du Comte d’Vrgcl, du fang Royal d’Arragô, lequel pour certains em-pefehements, n’eut aucun efièd : partant, eftant le Roy de retour, ilia mariaauec le Comte de la Marche Jacques de Bout-. Ron.Lcs nopces fe firent en la cité de Pâ-pelone,ran mil quatre cens fîx,auec gran- *40^« de folcnanité, amp;nbsp;ample concours de no-bleflcjtant Efpagnollc,quc Françoife, en-üironlc commencement de la guerre de Grenade,amp; peu de iours auant que le Roy D.Henry de Caftille mourut-dont la nou-ücllefut grieue au Roy D. Charles, grand ami,amp; allié de la maifon de Caftille.

L’an mil quatre cens vint fcfi^lc maria- 1420» gc de l’Infant D.Ican d’Arragon, fils deu-ziefmedu Roy D.Ferdinant dcffunt,auec laRoyne de Sicile veufue D. Blanche Infante de Nauarre. Parle traidé accordé des l’an precedent,il fût dit,que au cas que

Bb

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jSd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hfßoire

rinfante hcriticrc prefumptiuc duRoy^®' me de Nauarrc(car dcfia cftoit dcccdéc gt;» fœur aifnéelaComtefledc Foix fans cæ fans)iroit de vie atrefpas auantqucl®” mari, ayant, ou non ayant cnfanSjiccl“^ ncantmoins regncroit tout Icreftcdc' vie en Nauarre apres le Roy Charles w beau-pere.Dc cefte conditioUjSt proff^' fe iurée rcfulterent pluficurs troubles Nauarre. Outre rexpcôtatiuc du Roys'* j me fut baillé a l’Infant D.Ican,parleK‘’l Charles,en dot de D. Blanche fa fille q**’' tre cens vingt mille florins d’or, du coil’s d’Arragon, fix fols amp;nbsp;huit deniers,fon””^ ' fort notable pour vn Roy de Nauarre,3^'

gurnent de fes grandes richefles, amafle^’ fant V. iti Sz mefnagecs durant la longue paix dciu

regne. Pareillement fut accordé, que r/ço.cÿ-l)' terres,amp; forterefles que l’Infant polfcûo’* ßUnche Je au Royaumc dc CaftiHc Si. Arragon,*';

3ffelt;ilées à l’hcriticr qui naifiroi’ Tioy Don dc cc matiagc fuccedant en la couronné M-Mhn Nauarre. Or polTcdoit l’Infant en

ragon les Duchés dc Candie,amp; dc Moni-blanc, le Comte de Ribagorça, h cit^ dc Balaguer,ôc en Caftillc le Duché de Pi-gnafiel l’Infantazgo, Sé la Seigneurie ï.ara:amp; en outre,les villes dc Cuellar? Ca* ßrorlcris, Villalon, Si Haro : puh

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de NAuarre. jSy encores Alua de T ormes,Olmedo, Pare-desdcNaua,Maiorga,Villorado, Cerezo, Medina del Campo, Arauda de Dudro, Roa, amp;nbsp;Colmcuar, autres places, lef-tjucllcs, és teps fubfcqueSjil perdit toutes par guerres qu’il eut contre Caftille,les til-tres, amp;nbsp;lettres cftants demeurés ésarebi-ücsdeNauarre. Ce contrad, amp;lescon-uentions de mariage frirent iuréesparles trois Eftats du Royaume. Et fut longuement difputé entre l’Infant D. lean, amp;nbsp;les Côfeillers du Roy de Caftille, quelle pact ildeuoitcelebrerfesnopces: en fin il obtint congé de quarente iours, pour les aller faire cnNauarre, où il s’achemina, accompagné de grande noblelTe Caftillanc. B’icy en auant ce D. lean s’intitulera Infant deNauarre amp;nbsp;d’Arragon. Les nopccs paracheuècs, reprenant le chemin de Ca-

1 ftillc,auec o.Blanchc fa femme,il rencon-1 tta meffagers de la part de D. Sancho de 1 Royas Archeuefque de Tolede, qui l’ad-I uertiffoit d’vn grand excès commis pat ■ l l’Infant D.Henry Confrere maiftrede S* î l lacques,le folicitât de fehaftet de retour* ‘ 1 ncrcncour.

' 1 Le fait fut tel, que D. Henry, troifieCme ' 1 fils du feu Roy d’Arragon D. Eerdinand ' 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bb ij

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ƒ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloiré ,

defîreux dcfpoufer ia plus ieuncfœur‘‘

Alte urne- DJeàn dc Caftille, D. Catherine’^' le Marquifat de Vilena pour dot, (i« ^oy desfiant dc la pouuoir obtenir, fereW' dArra^oif. nbsp;nbsp;nbsp;l’iiuoir par forccs,pource entra vuiouti

accompagné de trois cês hommes arraßi 'dans Tordcfillas,où eftoitla cour,8£scnr para de la perfonne du Roy, fauorife p’’ leConncftableD. Ruy Lopez d’Aualo^' L’Infante D.Catherine, a laquelle n’cßo^' agreabie le mariage de l’Infant D. HenAS rentra au monafterc de fainde Claire“ celle ville,d’où elle fut defpuis oftée,dâ“' tant que D. Henry emmena le Roya^“' gonia, amp;nbsp;de la à Stuila, prometant de»' iuy vfer aucune force, quant au mariage-L’Infantdc Nauarre, amp;nbsp;ArragonD.Ies’ ayant fceuccsnouuelles, rcprouuagt»’'^ dementie fait de D.Henry fonfreie,!' dilpofant de luy eftrc contraire en tout e' qu'il pourroît : parquoy il conuoqua,20l' medo, tous les amis, amp;nbsp;ceux d’entre Seigneurs, amp;nbsp;cheualicrs à qui cell exces defplaifoic, de forte qu’en peu de iours » alTembla bien trois mille lances. D’autquot; cofté l’Infant D. Henry fc préparant à guerre,s’eftoit muni de gensdarmes prêt' que en pareil nombre, enlacitéd’Auü^-

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de Nduarre. 389

Eftans les parties prifcs d’entrer en vnc furiculc guerre,la Roy ne D Leonor veuf-Ue d’Ârragon amp;nbsp;mere de ces deux Princesse mit entre deux, trauaillant en forte, . que toute cefte gendarmerie fe retira, excepté mille lances, qui demeurèrent à la garde du Roy : puis venant au traidé des nopccs,l'Infante D. Catherine eftantin-ftamment priée par le Roy fon frère, qui n’eftoit point libre de prendre D. Henry / pour fon cfpoux, n’y vouloir entendre en façon quelconque. D.Henry ehanttouf-iours le plus fort prez la perfonne du Roy, croyant que fon frere DJean fut contraire a (es dclfeinsjempcfcha qu’il ne vint fair rc la teueren ce au Roy, amp;nbsp;fans fefoucicr d’iceluy ,nylde ceux qui le fuiuoyent,con-uoqua alfemblée defes partiaux,en forme à’Eftats,ôù il fit aprouuer le fait de Torde-fillas,amp; ordonner ce qu'il vouluf.mefmcs fit faire lettres au nô du Roy, adreifées an Pape,par Içfquclles il le prioit d’oóftoyer à l’Infant'D. Henry les terres de la maiftrife de fainét lacques en propre heritage a luy,

1 amp;nbsp;aux fiens,cn tiltre de Duché : demande I impudente, ôc pour telle rcieôfèe par le 1 Pape,puis fe maria D.Henry,aucc l’Infan-1 teD. Catherine lacoufine germaine,luyiy.

Pt üj

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390 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

faifantafligncr, pour dot,le Marquif^t Vilena,en tiltrc de Duché, cc qu’il ne luy dura gucres d’autant que peu apres le Roy fc mit en pleine liberté, puis par arreft R» confcil fut dégradé du tiltrc de Marqué de Vilena,amp; fes terres faifics par comma' dement du Roy.

1421.

En ces cntrefaiéfcs acoucha a Pignafid D. Blanche Infante de Nauarre d’vn fil$ l’an mil quatre cens vingt vn, lequelfut prefenté au batefme, par le R oy, a OlmC' do,amp; fut nommé Don Charles : Aluarcl^ Lune fut fon fécond parrin : D. lean pcfC de l’Infant,feftoyale Roy,amp; toute la couc magnifiquement, amp;nbsp;en toute libéralité. Deux ans apres ceft enfant fut porté en Nauarre, à I'inftance du Roy D. Charles fon ayeubqui crigea lors Viana en Prind* pauté,afFcdée aux ai (nés de Nauarre, annexant a la villcjamp;chafteau de Viana,celles de la Guarde,fainôf Vincent, Bernedo. Aquilar, Vxeneuilla, Pomplation, iâind Pcdro,Cabicdo,Valdc Campero, Maro-gnon,Toro , Herrera,amp;Buradon ôeen outre,luy donna Corela, amp;c Cintruenigo, Peralta amp;nbsp;Cadreita, ces quatre dernières defiointes de la principauté en Seigneuries à part:amp; és Eftats affemblés à Olite,^®

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deNauarr.e» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^91

fitiurcr heritier du Royaume de Nauarre, apres lc deccz de l’InfantD.Ieanfonpe-R^cfc^r-rc:ce fait, peu apres il deceda de mort fou- lt;!lt;! daine en la ville d’OHte^au mois deSep-*'quot;'quot;’ tenibrcjoùils’ocupoita faire baftir:Prin-ce regrcté des fiens,amp; des eftrangers,pouf. fes vertus, amp;i: paifible nature ; lequel outre CCS chofes, mit paix perpétuelle en la cité. de Pampelone ,iadis amp;nbsp;auant luy diuiféc en trois regions,dides Bourg, Pcuplemët amp;nbsp;Nauarrerie,gouucrnécs par trois diuers luges,aueciurifdidions feparées, Icfquel-Ics il abolit J amp;nbsp;rcduiüt le tout fous vnc mcfmciufticc, aboliffanva iamais ces nos faâicux, mettant fur iceux vn feul gou-uerneur amp;nbsp;magiftrat, l’an mil quatre cens vingt cinq auquel il mourut,fut le lxiiij.de fonaagc,amp; trente neuf defon regne,auec neuf mois:amp; fut mis fon corps en l’Eglifc de Pampelone, au mefme fepulchre de la Roync Leonor fa femme.

f

Di Dom lean premier du nom, nbsp;nbsp;XXXIII.

Rry de Nauarre,

Près Don Charles fucceda au Royaume de Nauarre D, lean fon gendre, à caufe de la Roync Bb iiij

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Hifloire

D.Blanchc fa femme,paflant Ia couronné dc Nauarre de la maifon dc France en cd' Ie de Caftille,amp; Arragon,par foute d’hoii^ maflcsjcc qui dura toutesfoispeu deiours: il eftoitaagc d’enuiro vingt huitanSjquiil il commença à régner en Nauarre Lors du dcccz du Roy D. Charles, il cftoit au camp du Roy D. Alphonfc, lequel irrité contre le Roy dc CaRille a caufèdc lapri-fon dc D.Henry fon frère, s’oftoit mis W ûrmos, ayant fon oR és coliés dArragon, èc Nauarre,autoulr de Taraiïone , lequel il Ht: entrer és terres de 'Nauarre, auÙitoli que la nouuellc vint de la mort du Roy: puis fut fait telle ceremonie : D. lean qui dcuoitfuccedcr, 'demeura trois iours en' fermé, lefquclspa/îcs, ilmontaacheual) acôpagné du Roy fon frere,amp;: foilàntpor-ter l’eftendart dc Na uarrc,par vn ch cualicr nommé NugnoVaca, amp;nbsp;marcher douant luy vn héraut,vcRu dc fo cotte d’armes de Nauarre, criantj Nauarre, Nauarre, pourlc Roy D. Iean,amp; D. Blanche fa femme : lé promena pluheurs tours partoutlccanrp: trompettes fonnans, fieiùiui dcplulîeurs cheualicrSi gentilshommes

Arragonnois a picd,fons que toutcsfois il s’y trouuaü aucun Nauarrois :

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deNauarre» 395

blcfl« de Nauarre de fon cofté, en fit autât aOlitc, pour laRoync,D. Blanche leur Princefle naturelle,non fans miftere, puis allèrent en Caftillc,pour caufe de l’empri-fonnement de D.Henry leur frere. Durât leurditvoyagcJesEftatsde Nauarre s’af-fctnblerent ,faifant nouueau iurement au Prince de Viane D. Charles. LaRoync Blanche fut la premiere qui reuint en Nauarre,amp; peu apres y arriua le Roy fon mary , ayât fait renôciation de certaines fien-nes terres de Caftille,cn faucur dé fon fils I).Charles,aagé lors de fept ans,où furent rcnouucllées les ligues, amp;nbsp;confederations d’entre CaftillcjNauarrc amp;nbsp;Arragon, ayât le Roy D.Iean ample pouuoir du Roy D. Alphonfe fon frere. Geftemefme année i428.fut inftitué l’ordre dcsHycronimitcs^42^» en Efpagne, a laquelle donna commence-ment Frere Lopez d’Oluiedo, dodeur és droits, amp;nbsp;religieux à faindBarthelemi de Lupicana.

L’an mil quatre cens vingt neuf, le iour ^429-, de la Pcntecofte furent couronnés le Roy D.Ieamamp; la Royne D.Blanche fa femme, a Pampelone,lcs trois Eftats du Royaume a(remblés,amp; les droits,priuilegcs,amp; libertés du pays par eux iurés.D.Martin de Pc-

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394

Hiß oir e

ralfa Eucfque de Pampclonc fit la.ccr^' monic dcTondió, autres accoufiufflC^ en tel cas. Là furent prefents les Ambalfi' deurs des Princes cftrangersJ’Euefqued^ Sacre J» Calaotra^Gcluy de Taraflône, àü celuy

Bayonne,auecplufieurs Seigneurs amp;nbsp;chc' ualiers,tant de Nauarre, Caftillc qiï Ar«; gon. En cc couronnemet furent dcrcchd iurées,amp;: confirmées les conuentions ma' ti imoniales d’entre le Roy D. lean, Ü D-Blâche héritière, faides du temps du Roy D.Charlcs pere d’icelle.

Au partir que fit le Roy de Nauarre de Caftille,il y lailîà fon amy,amp; familier Di«’ go Gomes de Sandoual Comte de Caftw Xeris,lequel fit incontinent réparer la ville de Pegnaficl, Portillo, amp;nbsp;Cafiro Xeris chofequidonnaapenferau Roy D. Lan de Caftillc,amp; qu’il auoit quelque entrepri-fe a fon dommage, amp;nbsp;que le Roy de Nauarre s’en eftoit allé mal affedionné cn-uersluy .-en laquelle oppinion il fut confirmé par les nouucllesqu’il eut, qu’en Nauarre,amp; Arragon onfailoit leuée de gens de guerre,de pied, amp;nbsp;de cheual, combien quo couurifi: cela fous le voile de les vouloir enuoyer en France,au fecours duRoy CharlcSjgucrroyant contre les AngLi^»

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deNauirre.

loint qu’ayant cfté traidé quelque accord Opacification entre Caftille,Nauarre, Arragon,ores que lcRoy de Nauarre l’eut accordée, amp;nbsp;lignée, ccluy d’Arragon n’y auoit voulu entendre. A. ces caufes le Roy de Caftille enuoya Ambafladeurs en Na-uarrcj pourfçaUoir quelle eftoit l’intentio du Roy de Nauarre, amp;nbsp;fe plaindre de ce qucfaifoitlcComtede Caftro:Aufqucls fut refpondu, qu’il ne fe inachinoit chofe aucune contre luy, amp;nbsp;que les gensdarmes qu’on lcuoit,n’cftoycnt point pour mener eu Caftille, amp;nbsp;que quad bien on les y nie-ueroit, ce feroit pourchofequinepour-roitdefplaireauRoy leur maiftre. Or e-ftoyent en effeét le Roy D.Iean de Nauar-rcjceluy d’Arragon,amp; D. Henry leur fre-

coniurés contre le gouucrnement de Caftille, voulant abaiflèr ceux qui eftoyêt gt;:rop grands, amp;nbsp;en efleuer d’autres, qui c-ftoyét déprimés,amp; chaflésifurtoutle Roy de Nauarre eftoit en ialoufîe enragée,pour la grandeur du Conncftable Aluaro do Lune;amp; comme il eftoit d’cfprit turbulct, ne ceftbit de chercher occafion de querelles,entretenant fon frere le Roy Don Al-phonfe d’Arragon en la haine qu’il auoit conccuc contre le Roy de Caftille,à caufe

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^^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

dcrcmprifonncmcnc de D. Henry:paf* quoy cftant ainfi difpofésccs deurPHn' ces,toutcs chofes £c prcparoy ét a Ia guerre dcquoy la Royne D.Blanche,amp; les Eftats de Nauarre, eftoyent en grand fouci. Lc Roy de Caftillc de p^rt^fe pourueuft) faifant aflcinbler gensdarmes de tous endroits,pour refifter, tât au Roy de Nauarre,qu’à ccluy d’Arragon. Là defliis le Roy de Nauarre enuoya s’exeufer, amp;nbsp;requérir ic Roy de Caftille de s’entrcuoir,mais les cxcüfes ne furent creües, ny reiitrcueue accordée. Eftans les gens du Roy en ordre de marcher, le Conneftable s’achemina vers la frontière d’Arragon, amp;nbsp;le Roy mena le refte de fes forces vers Pignafiel, ou s’eftoyent fortifiés le Côte de Caftro, l’Infant D. Pedro frère des Roys dAr-ragon amp;nbsp;Nauarre,leur autre frere D.Hcri’ ry elfaya de mettre gens dansTolcdc,inâis les habitans rempefeherent. D’aqtrcpart, les Roys d’Arragon', amp;nbsp;de Nauarre entrèrent en Caftillc,auec deux mille cinq cens hommes d’armes,ôc quelques gés depieo’ fans quçle Conncftable leur peaft empel' cher l’entrée,aufquels Icioignit D. Henry leur frere auec deux cens vingthommes dccheùaux, contre les.promcftcsfaiôteSj

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âcKIauitrïe.

üscoururent iufqucs prezdeCogolludo, amp;nbsp;paruenus a Xadraque , leur cftant en tjucuë le Conneftablc,ils luy prefenterent la bataille, laquelle il rcfufajauflique le Cardinal de Foix fils d’Archambaud,amp;: la Royne Marie d’Arragon, fe mirent entre eux, amp;nbsp;moyennerent ,queles deux Roys Sen retourneroyenten leurs Royaumes, ' amp;nbsp;que le Conncftable de Caftille pricroit , le Roy fon Seigneur de reftituerau Roy deNauarre les terres qu’il auoit en Caftil-Icquiluyauoycnt efte faifies, mais l’indignation du Roy de Caftille cftoit fi grade, qu’il ne fit compte de tout ce qu’on auoit capituléjains mâda à tous fes fubiets,qu’ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ*

teinfent lesNauarrois pour ennemis, amp;:dtgw cotrt leurs fiflent la guerre à toute outrance. quot;'“7

La guerre cftant déclarée par le Royau-nie de Caftille,les Bifcalns,amp;;Guipufcoâs, Alauois,amp; Riojans fe ietterent foudain en Nauarre, où ils firent des maux ineftima-bles. Le Roy de Caftille manda à celuy d’Arragon, qu’il cfpargneroit fes terres, ■s’il fe vouloir fcparer d’auec le Roy de N a-uarre, ce qu’il refufa, parquoy le Conne-ftablc de Caftille entra en fon pays où il fit de grans rauages, puis luy manquant les i nbsp;nbsp;nbsp;viures,fut contraint fe retirer vers Medina

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398 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Celbpuis de la à BurgoSjOÙ vindrent baflàdcursjdc la part des Roys d’Arrago'’’ amp;nbsp;deNauarrCj pour traitter de la paix ƒ luy de Nauarre remonftroic particulier^' ment au nom de la Royne D. Blanche)^ de fon fils D.Charles,qu’ils n’auoycutw^ chofe, pourquoyon leur deutauoir hri leurs rentes,amp; pendons,mefme ledoùaire de la Royne, laquelle n’auoit oneques co-fenti aux querelles d’entre les Roys, il leur fut refpondu quelle cftoit compli*^® de la guerre, puis quelle auoit vendu bagues pour fournir deniers au Roy mary,amp;fâit autres dcmôftrations de coeur ennemi. Ccluy qui plus faifoit de mäuX aux Caftillans cftoit vn chcualicrnomiuc Sancho de Londogno warefchal du Roy» iflu de la maifon de Londogno,prez d’Or-dugna, Mehre de Bifcaye.Ceftui-cy coü-r^rint la Ri‘oya,vn iour, fut furprins,parles mtdts ca- embufehes que luy auoit dreflecs Dicgrgt; ßiaant. pci-e2 Sarmiento capitaine de la Baftide, amp;nbsp;emmené dans celle forterelTc prifon-nier:mais cefte perte fut toft recompcnfcc par Ruis de Mandoça le ehauuc,natif de Scuille , qui feruoit neantmoins fidellc-mcntlcRoy de Nauarre, quicftantpan* de Tudellcjaucc quatre cens cheuaux,

I

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;399

Cinq cens piétons,courant la contrée d’A-greda, contre lequel D. Inigo Lopez de Mandoça SeigneurdeHita, amp;nbsp;Buitrago, qui tenoit illec garnifoni pour le Roy de Caftille,cftant failli, amp;nbsp;venu au combat au châp d’Arauiana, il demeura vaincu, aucc niortjamp; prifon de pluficurs Caftillans,tcls furent les effeds de la guerre l’année 1419. *43o«

L’an mil quatre cens trente, le Roy D.

lean de Caftillc s’apreftoit pour faire la guerre au Roy de Nauarre, auquel il en vouloir, amp;nbsp;n’oubliant forte aucune deri-gueutjfe refolut de le priuer totallemét de tous les biens, que luv les fiens polTe-^'quot;quot; J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;À-71 r r • J’ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Rlt;ylt;leNlt;

Qoyent enCattille, tans clpoir dy iamais«arre e» plusr’entrer:pourtantil donna à plufieurs CifiiUea, liens fauoris tout ce qui luy apartenoit en Caftille.Cepcndant rEuefquc de Calaor-ra D.Diego d’Eft:uniga,ou Suniga, amp;nbsp;fon oncle D.Pictro d’Eftuniga Comte de l’E-defmajufticemajeur de Caftillcjauec les forces de la frontière, prindrêtpar efehel-les la vil le de Guardc en Nauarre, diftante de deux lieues de Logrogno:le chafteau fe fit combatte,amp;coufta beaucoup debÔs hommes aux deux parties, amp;nbsp;mefmes lors qu’il fut renforcé de nouueau fccours cn-uoyé parUc Roy de Nauarre, faifoyène

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400 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

courfesjamp;fanglantesfaillicsfur les cflnf misjQui tenoyent la ville:mais a la longue ils furent referrés, amp;nbsp;prefles tellement, qu’ils capitulèrent de fe rendre,fi danscef' tains iours ils n’eftoyent fecourus, pendit lefqucls cefleroyent les armes:amp;fi lecoufS leur venoit,feroyent tenus les affiegésde aducrtirl’EucfquGjàfin qu’il fit ce quebo luy fcrablcroit.Ccla accordé, le capitaine delaplaccafliegée fit vne mine foubs terre, par laquelle il fit entrer grand nombre de foldats, quelcRoy de Nauarreluyä' uoit enuoyés, le terme pris, citant preft rerßdie discxpitct, Ic Capitaine aduertit l’Eucfquc, Kastamsi. qygjg fccours clloit attiué, amp;à l’inftant fouurit celte mine au milieu de la place, d'où fortirent des foldats Nauarrois en grand nombre, qui commccercnt à chat-ger fur les alfiegeans, auec grand trouble? amp;nbsp;confufion de l’Eucfquc, Side tous Id Caflillans, lefqucls neantmoins irrités d« celte perfidic,fe mirent en telle dcffcncc, qu’ils rembarerent les Nauarrois dans lent folTé, amp;nbsp;contre le chaltcau. L’affaire nc-trife dt U ^^tit fuccedée aux Nauarrois à fouirait, Gardt leur dcffaillant les viures, ils abandonne-Caßii- pgy pgy forterclTe : ainfi demeura la Guarde, ville, Sr Chaltcau en lapmlhn-cedu

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DeT^aHArre. 4QI

ccduRoy deCaftillc.

Eftant la cour en Aftudillo, arriua vn Ambafladcur de la part du Çomte lean de Foix pere dc Gafton, qui efpoufa defpuis Leonor heiiticre de Sl auarrc,lequel lb plia le Roy D.lean de Caftillc, que ion plaifir fut,que IcComtc fon maiftre s’employât, pour mettre paix entre luy,amp;; les Roys de Nauarre amp;nbsp;d’Atragon .• à quoy le Roy dc Caftillerefpondit,qu’ilfçauoicbon gréau Comte de Foix de fa bonne volonté, 1 en remercioitnnais qu’il n y auoit moyen «ew» du de paix. D’ailleurs,le Comte d’Armignac, cnnemidu Roy dc Nauarre, amp;nbsp;du Comte deFoix, ayant donné tous lescmpcfchc-tiacns qu’il auoit peu du cofté de Gafeon-gue, à ce qu’aucun fccours ne palTaft dc France, en tau eu r du Roy de Nauarre, amp;: pour celle caufe fait de grâds frais,enuoya prier le Roy dc Caftille de le rembouteer, auquel furent alfignés, amp;nbsp;payés dix mille florins d’or.Cellc année fut fait Comte de h«». Haro D.Pedro dc Vclalco,capitaine general de la frontière dc Nauarre. Le Roy Caftillan eftant à Burgos, cut nouuellcs

1 Rue l’Infant D. Pedro, courant le pays és enuitons dc Zamora,auoit pris le chafteau

\ d’Alua dc Lifte : amp;nbsp;eftant puis pafte a Of-

Cc

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40i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

ma,où I’arméc de Caftille fc dreflbit lît*'*' ucrent par dcucrs luy vn frerc CorüC'J^ confeffeur dc Ia Royne de Nauarrc Blanche,qu’on intituloit Archeuclque^^ Tyr, meffire Pierre de Pcraut grand mal; Ure de Thoftei du Roy dc NauarrCjamp;^y Ure Ramir doyen de Tudelle conleillef“'* Roy, AmbafTadcurs pour Ie RoydeNi' uarre.-enfemble ceux dc la part d’ArragOj pour traiter amp;nbsp;conclure la paiXja quelque pris que ce fut. Les dificultés furent gran* des, toutesfois lcraifons amp;remonftrafl' ces des AmbalTadcurSjen fin admifes,trd' ues furent accordées, au lieu de MajanO; pour cinq années, tant par mer j quep^ ^narJ «»- terre,entre les Roys dc Caftille, amp;nbsp;D. Ht' tHCafliUt, j.y gjj Prince des Afturies d’vne

le Roy D.Alphonfed’ArragonjD.It^n Roy de Nauarrc,D.Blanche fa. femmC)^’quot; D.Charles Prince dcVianc leur filsdaU' tre : Elquclles trefuesentrèrent,pour!ƒ part du Roy dc Caftille le Comte d’Arnai' gnac,amp; de celle desRoys frcres,lc Comte de Poix.Fut aufli accordé par icellcjqudt Comte de Cortes D. Godefroy de uarre,bcau-frcredu Roy D.lean,quiauojt fuiui le parti de Caftille, ne feroit moleto ny inquiété enlaiouyflancc de fes biens»

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deNauàrret 403 hyâütrcment. Ce cheualief s’arefta longuement en Caftillc, failant bon feruice au Roy de Caftillc es guerres contre les -Maures,mefnie feurcté fut accordée pour le regard des Infants D. Henry,amp; D. Pc-dro:amp;pour iuger des differents durant la nbsp;nbsp;nbsp;aU.î

trefue, furent nommés fept perfonnages de Nauarre Sc Arragon5amp; fept du cofté de Caftillc, le ficgedefquels feroit en la ville ■■'leTara(rone,amp; Agreda,alternatiuemcnt. En cefte maniéré ceffa la guerre d’entre Caftillc, Nauarre amp;nbsp;Arragon, au grand •lonamagc du Roy de Nauairè ; car il de-nieurade(pouillédetout ce qu’il auoitde Mens en Caftil le, St en outre, delà ville de laGuarde en Nauarre.. Et d’auâtage quel-quepaix qu’il y euft entre Caftille ScNa-^“^ uarrc.le Roy D.Ican deCaftille,ne laiftbit^^',','JZ de noufir toufiours occafionsdequerel-/»gt;lt;/f K4-les : amp;nbsp;entretenoit le Comte d’Arraignac grand ennemi du Roy de Nauarre, luy fourniftant argent, afin qu’il feruift Comme d’vne efpineaupied d’iceluy, pour le tenirtoufiours mal-aifé du cofté de Fran* ce,amp; par ce moyen l’empcfcher de rien at-

, tenter contre Caftille. Et pour plus grand preuue de fon mal talent contre ce Prince, ne fe contentant dcldyauoirofté fes ter-

Ce ij

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404 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

res de Caftillc, luy Hc démolir le de P^naficl. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

L’au mil quatre cens trente deux fin de ranncc tomba en Nauarre, gon telle quandtéde neiges, quclcsvi'l*:® litiges mer- bouFgades en furent comme aflîcgccs, iteiii,ufef. continuant a neiger par l’efpace de qur rante iours, tellement qu’on ne pouuo^ aller d’vn lieu a autre, amp;nbsp;aduint, que pari' longfeiour d’icelles fur la terre, plulicrgt;'* animaux,mcfmcs des plus fauuageSjamp;'o*' féaux de toutes fortes, le venoyent rerrdr' aux lieux habites,entrans par les mailonii prelTcs tic la faim 3 fe laiiroyentprcdrc3“‘'j hommes, ainfi que s’ils culfentdelpouil^' leur naturel farouche, amp;: fulTcntdeucii“^ ■ ■' ■ priuésjpreïâgc des maux qui depuis auio* dreneen cepays. î

-.H34' L’an mil quatre cens tränte quatrej' Dm fait Caftillc donna au Comte d’Ar; ftir le Roy mignac,fon grandamy, pours’eftrctod' grand ennemi du Roy lt;1' Nauatre, les villes de Cangas, amp;nbsp;TincO) aucc tiltre de Comte. Celle mefme année le Roy de France enuoya AmbalfadeurJ en Caftillc pour renouuellcr l’aliâcc dtn' treles deux Royaumes de France, ftjile,aufqucls le Roy Caftillan donnaaquot;'

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de NituArre. 405 dience en grande majefté: Là ils citent vn liontref-priué, couché aux picz du Roy,-non fans fort grande ntcrucillc, amp;nbsp;esbaip fement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

La trefue d’entre Caftillc, Nauarro, Arragon eftant expirée l’an ^^^.vindrcffc Anibafladeurs àlacourdc Caftillc , de ta part des Roynesd'jVrragon, amp;nbsp;de Nauar-ie,fupIierleRoy de prorogatio detrêfuc, pour l'abfcncc de leurs maris, ce que le Roy D. lean leurodroya pour quelques mois.'àquoyfcruit de beaucoup d’y auoir enuoyé D. lean de Lune coufin du Con-ncftablc qui gouuernoit le Roy fon mai-ftre. Ces deux Roys freres cftoyent allés en Italie, alapourfuitc du Royaume de Naples,où les chofes cftoyent palfées conic s’enfuit. Apres que le Roy D.Alphon-fe.r’apellé en Efpagne, pour les affaires quiletouchoyétdeprcz, la Royneleânc, amp;lon fils adopté Louys d’Anjou eurent qucl(^ue relafche, amp;nbsp;moyen de recouurep la cite de Naples, amp;nbsp;autres places du r oyau nic,rcftoit feulement le Prince de Tarente lean Antoine des Vrfins partifan du Roy I).Alphôfc,qui faifoit tefte au DucLouys d’Anjou, lequel guerroyant en Calabre, fut furprins d’vnc heure ardente, dont if

Ce iij

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40 lt;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir e

mourut a Cofcnza^ans Jaifler aucunsen-fansj’année (434.01 laquelleauflïpaffide cc{tc vic la R oy nc Icannç laifiant par te-ftament, ou vray, ou faux, hciiticrdu Royaume de Naples, Rene d’Anjou Duc de Lorraine,f'crc de Louys iij.dehind,le' quel cftoit alors prifonnier au chafteau de Salins en Bourgongne pour la dcLuracc duquel les rctîlcurs, amp;lt;: gouueineurs du RoyaumCjeflcuz apres la mort de la Ro)quot; nCjenuoyercnt Ambafîadcurs en France maisaufli les affedionés à la maifon d’Af' ragon, appcllercnt le Roy D. Alphon/c, lequel peu auantjcftoit venu en Sicile,ayut Jaiifé en Arragon la Royne D. Manda fcmmcjaupit amené quant amp;nbsp;luy. Ion tie' IC D.Iean Roy dcNauarre, quiauoitauflî JailTé le regime de fon Royaume a la Roy* ne Blanchefafemme,Royncpropricr.'iirc d’iccluy. Aucc eux plulicurs cheualicrs Arragonnois amp;nbsp;Nauajrois, patrerentau Royaurne de Naples,venât atïieger Gayc-tc, dans laquelle y auoit trois cens Genevois,enuoy es par le Duc de Milan Philippe Marie Angelo, qui tenoit le parti de

• Rene d’Anjou. Les aflîegés fc fentaspref-fésjfirent entendre au Duc le befoin qu’ils auoycnt d’eftre fecourusj lequelpronipte-

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de'NdUdvre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;407

ment donna ordre de dreiïer vnc armée a GcnneSj gouuernée par Blaife Ar«axeto, lefûuelsfedrefTerent vcrslifle’de Ponce; dequoy aduerti le Roy D.AIphonfegt;print dix-neuf gros nauires, Sf onze galleres, relolu d’aller en perfonne, rencontrer fes ennemis: Ayant donc fait voile, vinrent a rencontrer l’armée Geneuoife, laquelle confiftoit en douze grandes nauires, trois galereSjVne galeacejôr vne fuftc.Eftant en veue, l’vn de l’autre, le general de l’armée Geneuoife enuoya vn trompette dansvn cfquif, faire entendre au Roy d’Arragon, que leur intention n’eftoit point de leur, nuire,ains feulement pour tirer hors de Gayetc leurs foldats, citoyens amp;nbsp;marchas auec leurs marchandifes , biens, amp;nbsp;les emporter a Genes, le trompette fut rete-? nu bonne efpace de téps,qui fut employé encôfultes, on fut refolu qu’il falloir don:* nerdedans.-y ayant apparence que les Gc-neuoisauoycc enuoyé ce ttompette pour ce qu’ils eftoyent faillis de lt;a:ur,pource commencèrent a crier bataille, batailleuse quant amp;nbsp;quant,a tirer coups d’artillerie : à quoy fut promptement rcfpondu par les Gencuois,dc forte que s’acrochant nauirc a nauircjlc combat fut afpre amp;nbsp;cruel,Si par

Ce iiij

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4o8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hfßoirc

alTcz bonne espace douteux, tât que trois groflès nauircs laiflccs en arrière garde par les Geneuois ,ayâtgaigné-vcntenpoi)i!C) vinrent de roideur hurtet-a trauers les na-uires Arragonnoifes, qni en fin perdirent tout, demeurant le Roy d’Arragon pn-, „ , fonnicr,commeaulïi le R.ÓV deNauarre, Lt Roy de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• -i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r

N^uarre Vint au pouuoir GôGaliot Lomciin trtfinnnr. cnlcnible tous leurs principaux capitaines

Arragonnois amp;: Nauatfois, Sc plus de fix cens loldats, trezenauircs furent prinfo, amp;nbsp;la plus part des gaietés bruflccs:furli fin du combat ilsdcliurercnt plus de quatre cens prifohniers foldats, fans les niarf niers,retenans feulement les principalles perfonnes, car la multitude des prifon-niersdeperiteeftoffe ne fait quepc/cher, vray eft que parmi la multitude de ceux qui furent rais en liberté,fe fauucrcntplu-ficurs çhcualiers de grand lieu,qui nenirêt rCGögilus. Parcefte route fut leué le lîégc dc Gayetre,amp; tes prilonnicrs menés a Si-uonc^d’où ilsfurent depuis, par le côman-dèanent du Duc de Milan diftribués tu di-ôer/csprifons,afiauoirle Rôy D.Alphou-fea Pauic^ amp;rlc Roy de Nauarre àAlilau.

Çcs pitciifcs nouucllcs troublèrent gr^^' dcmönrltsRoyncs d Arragön, amp;r de Na-

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de Näuarre. 4,05» mrre.Toutesfois la prifon de ccs Princes, fut brcue:car cftant le Duc de Milan courtois, vifitant fouucnt ccs prifonniers,ilfut libicnperfuadépar le Roy D. Alphonfc, que fon proffit,amp; de fes Eftats feroitbeau-coup plus euidenc de fouftenirle parti des! Artagonnois,que celuy des François,quc Vaincu par les raifons d’iceluy, il les laiflà lors aller libres, fans rançon aucune, ains au contraire leur fit plufieurs beaux, Se riches preféts,apres les auoir traittés Royal-Ictnent plufieurs iours. Il fit conduire le Roy de Nauarrc,amp;: Don Henry fon frcrc lufqu’à Porto Venerc,par fix cés cheuaux^ pour leur garde,amp; pour fcruirle Roy D. Alphonfc ; à raifon dequoy les Gencuois indignes fc rebellèrent contre leDuc.Si la nouuelle de la routte,amp; prinfe des Nauar-ioiscaufa grand dueil en Nauarrej le plai-hr en fut d’autant plus grand, quand on Iceut fa dcliurance, lequel s’eftandit iul-4ues en Caftille, où lcRoy deNauarre c-t 'joit fort déliré,pat plufieurs a qui la grandeur du Conncftable D. Aluaro de Lune dcfplaifoit.L’vn d’iccuxjaflauoir, l’Admi-falde Caftille Don Fedcric defpecha vn ^elTager alaRoync Blanche, l’aduertif' J que l’abfence de fon mari eftoit fort

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'410 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

1436.

preiudiciablc a luy,amp; a tous fes amis,po’'f cc que fes aduerfaires prcnoyét tout a ic aifc tel accroiflcmcnc qu’ils dchroy^^l fcniblables aduertilTements luy futét lés par plulicurs autres chcualicrs Caiu*' lans,parquoy elle cnuoya en Italie,auROf fonmarijtroischcualicrs de famailbn^a' fçauoir,mcllirc lean Henriques de Lacaf' ra,Sancho Ramires d’Aualosefcuycrtri' chant,amp;le Seigneur de Vertis,affin dehi' lier fon retour, mais luy amp;nbsp;le Roy d’Arr^' gonfonfrere eftoyent fort cnuelopest” la guerre de Naples durât l’année mil q“** tre cens trente fix,où la Ducheffe de Lof' raine Ifabel,femme de René d’Anjou prgt;' fonnier,efi:oit venue,amp; auec laide du Pap^ Eugene defendoit vaillemment le droit de Ion mary.Les Roys frères aducrtis affaires d’Efpagnc, par leurs amis,amp; lerüi-teurs,furcnt d’auis d’enuoycrvcrsle Rop de Caftille vnc cômunc Ambaffade, pout traitrer auec luy de paix à quelques bônÇ’ conditions. Les Ambaffadeurstrouueret la cour a Tolcde, où ayant expofe au Roy leurchargCj il pleut a Dieu qu’apres pb' ficurs conferances, amp;nbsp;altercations,la pai’t fc conclud, moyennant les promeires de mariage d’entre l’Infante D. Blanched«

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deNauare, '411

Nauatrc,aucclc Prince des Afturics Don contient i Henry de Caltille,aux conditions fuiuan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tn-

trtCafliUe,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, • • 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nauarre,

Que le mariage s acompliroit dans cer-tain temps entre le prince Henry heritier des Royaumes de Caftillc, amp;nbsp;D. Blanche fillcaifnéedu Roy D. lean de Nauarre,a laquelle,en douaire,fe ront afligné le Mar-quifat de Vilena, les villes de Medina del CampOjOlmcdo, Coca, Roa, amp;nbsp;Arauda: du reiienu defquellcs terres le Roy Don lean de Nauarre iouyroit les quatre premieres années : Que fi de ce mariage ne naiflbyent aucuns enfans, le Roy de Nauarre auroitdix mille florins d’or de rente annuelle , aflignés furies reuenusdeCa-ftille»

Qu’à la Royne de Nauarre D.Blanche, amp;nbsp;a Ion fils D. Charles feroit baillé pareil-lemét alfignation de dix mille florins d’or par chacun an,leur vie durant.

Qu’à tous les cheualiers qui auroyent, durât les guerres,amp; querelles paffées,prins parti d’vne part amp;nbsp;d’autre, feroyent remi-iesles offences, amp;iceux reftituésen leurs biens, amp;nbsp;dignités, excepté de lapart de Caftille,Don lean de Sotomajor,maiftre quifut d’Alcantara,amp; le Comte de Caftto

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412, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hrftoin

Xcris, amp;nbsp;dcl.i part dc Nauarrc D. Godefroy dc Nauarre Comte de Cortes.

Item qua l’Infant D. Henry frercdes Roysd’Arragon amp;nbsp;Nauarrc, Icroycnt af-fignés cinq mille florins dorde rentehe-rcditaircparan:amp;a I’InfantcD. Catherine fa femme, baillés comtantcinquante mille florins d’or,pourfon dot.

Ces articles accordés, la paix fepubh^ cs Royaumes de Caftillc, Arragon Na-iaarre,amp;fut enuoyé à Azagno, aucepou-uoirfuffilànt D. Pedro d’Aeugna, fibde Lopez Balques d’Acugna Seigneur de Buédia, faire au nom du Prince D. Henry les premieres promefles : amp;nbsp;fut accorde, que les fiançailles folemnclles Ce feroyent en Alfaro, là où Ce trouua. au temps afin gné,le Prince D. Henry,accompagné du Conneftablc dc Caftille Aluaro dc Lune, amp;de plufieurs autres Seigneurs,cheualicrs Sc prélats , lefqucls citants arriués deux jours auât flnfantc, aduertis qu’elle eftoit à Corclla,luy allèrent au deuât,auec toute leur fuittc.La Roy ne de Nauarre mere de rinfantCjlc Prince Charles fon frcre,lE' ucfquc de Pampelone, auec pluficyrs autres prélats, mcflîre Pierre de Peralta grâd mailtrc de l’hoftcl du Roy, meflîrc Leon

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deNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;415

de Garo,amp; autres chcualicrs, plufîcurs dames amp;nbsp;damoifelles de Nauarrc vcnoycnt cn compagnie (i’icclle,tous en equipage digne d’vne telle folemnité, laquelle fc célébra en Alfaro, l’an 1457. ftipulant,amp;: re-ceuantlcspromcfTes D. Pedro de Caftille Eucfquc d’Ofina, eftant les deux fiancés aagés feulement de douze ans. Le Prince D.Hcnry donna pluficurs beaux,ôc riches loyaux a l’Infante,amp;: vfa de mefmc libéralité enuers les dames, Si chcualiers de £3. compagnie, Si fuite, puis ayant paffé quatre iours cn Alfaro,en grandc fefte, Si ref-iouiffancc, les parties le feparerct,retournant chacun cn fes terres,Si maifons. Par cefte paix,furent aufli reftituésau Roy de Nauarre la ville, Si chafteau de la Guarde, êclcschaftcaux d’Afaturuquen, Buradon: amp;nbsp;du codé de Guipufeoa, furent rendus les chafteauxjôr places de Gorriti, Cobo-no,Toro, Aracicl,amp; Saragna,que les Gui-pufeoans auoycntpris durant les guerres. D’auantagefurent rendus au Roy dcNa-'uarrcla ville de Briones, quant a la Seigneurie , amp;reuenu, demeurant toutesfoLs le domaine fupreme au Roy de Caftille. Cefte paix fut promife, Si iurée,fur peine de trois cens mille florins d’or, payables

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414 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

par le contreucnant, amp;nbsp;confirmée par les tonfj/xiz« grandes dignités de chacun Royaume, tant Ecclefiaftiques, que (cculiers pûtes des principallcs villes cités,cômc Pampelone, Eftcllc, Tedclle, amp;c des villes Sanguciïc,Olite, Arcos, BiSce,S. Vincent) autres,amp; fu rent ces accords mis en for

me par Barthelcmi de Rênes Iccrctaircdu Roy D. lean dcNauarre,amp;:delaRoyne Blanche fa femme, amp;nbsp;par Âlphonfc de Binero grand threforier fccretair^ g du Roy de Caftille. Celle mcfmcanneC) fw« QtJi fut l’an mil quatre cens trente huit,tu-tombant» tcnt appottécs au Roy de Caftille, rits J» Oil. pierreSjqu’ó difoit cftre tombées du Ciçl

en grande abondâcc,cn Madernelo, ma*' fon appartenant au Conneftable, Icfqucl-les ores qu’elles fulfent aftes grandes, t' ftoyent ncantmoins fi legeres, qu’encor quelles tombalfcnt fur les perfonnes, nt les ofFençoyent aucunement, chofenul' ueilleufe,amp; tenue pour prodige,prefagc^t les maux qui auindfent en Caftille cefit mcfme année,car IcCôncftable D. Aluaro de Lune, outre ce qu’il eftoit infolent auare,eftoit auflî peu fidclle à fon Roy,ri® forte que la plus grande part de Caftille mit en armes contre luy^mclme le Roy lt;1^

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de Nauarri. 41 j Caftille eut nouucUcs, que le Roy de Navarre,amp; fon frère D.Henry,accompagnés de cinq cens hommes d’armes, clloycnt entrés en Caftille,amp;:nc fçaehant fous quel prétexte, attendu l’accord puis nagueres Conclu entf eux, il enuoya par deuers le RoydcNauarre, les prier de ferenger de fon parti, amp;nbsp;de venir a la cour : le Roy de Nauarre obtepera, amp;nbsp;vint a Cuellar trou-uetleRoy ,aucc fix cheuaux feulement» dont toute la cour fut grâdemét refiouy e. Orcftoyentilsvenusà la folicitation des Seigneurs côfederés,amp; aufft incités par le defir qu’ils auoyent de pouuoir rccouurer ce qu’ils auoyent perdu en Caftille. Le RoydeNauarre s’eftant feparé des autres venu vers le Roy,receut grand hôneurgt;

amp; bon traitement : mais l’Infant D.Hen-ty ne s’auança point, ains demeuraauec fes trouppes , leiquçlles il mena à Pigna-fiel, où on luy ouurit les portes, l’ayant ainfi commandé le Roy : amp;nbsp;to ft apres eut confcrance auec le Roy de Nauar-re fon frère , a Minguela, pres de Cuellar, s’entendant fort bien auec luy, fans toutes-fois en faire fcmblant. Car le Roy de Nauarre demeura auec le Roy de Caftille, amp;nbsp;Don Henry fc retira a

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4j6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Vaillcdolit,aucc les Seigneurs de la liguf-Peu apres ariua D.Rodrigo de ViHaudfâ-dojpremier Comte de Ribadco,amenant trois mille hommes de guerre au fcruice, fccours du Roy D.Iean fon Seigneur» Les Roys de Caftille, amp;nbsp;NauaiTC,luy alk' rent au deuant iufqucs à PignatiebCeren-fortjamp;’ autres occalîons, firent qu’au mois d’Odobre de l’an i4;9. la paix futcôcluc» entte autres articles eftoit, que le Roy de Caßille rcconipenferoit le Roy de Na; uarre,amp; D.Henry fon frère, des biensq«* leur auoit oftés , mais cefte paix ne fc poU' uoit eftablir pour les cftrangcs dcffcnccs en quoy on entretenoit leCaftiHan, df forte que le Roy de Nauarre, voyant ces façons de faire, s’acheminèrent de Madrigal où ils cftoyctjvcrs la cour, mais le Roy de Caftille leur enuoya defendre d’y venir : parquoy le Roy de Nauarre mena quelque nombre de gens de guerre versla cite d’Auila dont il s’empara. Dclàle Roy de Nauarre eferiuit au Roy de Caftillcvnc lcttre,plcinederemonftranccs,dcbons5î amp;nbsp;falutaires confeils, aeufant grandement le Conneftablc de Caftille de plufieurs crimeSjd’auarice, cruauté, tyrannie, info-lcncc,amp; melpris des Princes,amp; Seigneurs, voire

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de'N an Arre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4'1^

Voire du Roy mefme, cn la prefence du- crW*«: lt;juel ilauoit bien ofé tuer vn efeuyer, amp;nbsp;inclmcs’eftant vn valet,pour fuir fa furie,

Venu ietter aux pieds du Roy , comme c-«-tref-afTeuréc franchife^il I’auoit batu quaft-^'^^*' tnfon giron,à coups de baft6ri,cftendant Icbras par deifus Ic^’cfpaules du’Roy, fans porter aucune rcuerencc ala dignité d’i-* celuyjà toutes lefqucllcS chofes le Roy de Caftille ferma les oreilles , mafs voyant tpie toutes- chofes tendoyent mal pouf luy,pacifia le tout aux mieux qu’il peut.Cc fîit, il luy fembla temps de celebrer les nopccs du Prince D. Héry, amp;nbsp;de l’Infante ôe Nauarre, eftant défia pafles trois aris^ tiepuis lcsfiançaillcs3amp; fctroUuantsles cP poux chacun en l’aagc de quinze ans;' le’ lien de proximité qui pouuoit empefeher' leur coniondion fut diflbult par le Pape’ Êugeneiiij.Eftantdoncques mandée rin- . ûntc, elle entra ën Çaftille Fan I44ô.ac-14^0. compagnéc de la-Roy ne Blanche iamcréi nbsp;nbsp;■'

èc de fon frère le Prince de Viahe, enfem-Wcde plùfièurs Seigneurs amp;nbsp;prélats. Elle' fut receuë, en’la ville de Logrogho, par D. Alphonfc de Cârtagcnc\ Euefque de' BurgosiD.Inigo Lopez de MandoçaSei-^ gneurdcHita, amp;nbsp;par le Comte dé Haro

-Çd

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418 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflóire

D.Pedrö de Vclafco.Dc là lc Prince Don

Charles sen retourna en Nauarre wee * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon gouuerneur D.Iean de Beaumont,le-

„ quel, au nom du Prince adminiftfoit le gt;nbsp;Royaume, la Royne fa mere abfcnte. La

PrinceflèjSC toute fa côpagnic arriuerenta Vilhorado, maifon du Côte de Haro,où

fut grandement fcftoycc, amp;nbsp;honnoiéc en magnificence de feftins, ieux d’armes gt;nbsp;inuentions fomptucufcs,amp;: encor plus en Birbicfca par le mcfmc Comte-De mcfmc fit D.Pedro d’Acugna en Dut' gnaSjOÙ le Prince D. Henry vinttrouuer îon cfpoufcjà laquelle il fit dô de pluficnr$ beaux ioyaux amp;nbsp;elle à luy,puis s’acheminèrent à Vaillcdolit, où, elles s’acheminè

rent. Au deuant d’icelles fortirét les Roys» tous les grands de la counqui firent vnè magiîifique entrée en la ville,amp; dcfcenoi-rent la Royne, amp;la Princcfic au logis ùn A Roy de Nauarre, amp;nbsp;ppu apres firent l^^ Xrf^f’^^opçes, lefqucllcs furent célébrées ano^ grande pompe, mais la mefauentuten cefte Princefle clpoufce fut telle, qnef Prince Don Henry fc trouua impuiffant Lt Prince confommct Icmariagcjcc qu’cllcdiflin’^' lavertueufement par longues années-

froid amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;^11® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»nccrét

tnifuijfnnt. L an I44.i,les troubles rçcommcn^^

derechef ça Caftille pour caufsduCo,

1

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(kNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;419

neftablejcs Seigneurs confedcrez cftoyét au Royaume de Toledc, enfcmble Ie Roy dcNauarre,pourfecourir D. Henry, lei-quels entendans que Ic Roy procedoit contre eux a la rigueur, repaîTctent les monts, reuenants vers Medina del Campo, amp;Oliuiedovilles du RoydeNauar-rc 5 dont celuy de Gaftillc s’eiloit- faiiî. Eftantsaprochés de Medina j confumans le temps en demandes, amp;nbsp;refponces, ceux d’Oliuicdo reccurent les gens duRoy de Nauarre, l’armée duquel croifToitdeioür en iour, fe vint loger és pafquiers de Medina,a deux traits d’arc de la ville, dans laquelle le Côneftable entrajaucc plufieurs autres la nuit fuiuâteauee force canal en e. Dedans ladide ville le Roy de Nauarre auoit deux cheualiers affeôtionnés à fon ieruicG,airauoir Aluaro de Bracamont, Fernand Rejon, aueclcfqucls il fit en forte, qu’vnc nuit' cftant de garde le Con-ncftablc,ne fe fouciantde faire les rondes en perfonnes, ils donneret entrée au Roy de Nauarre, par le quartier appcllé noftre Dame de l’Antignai lequel entrât auec IcjS Sçigncursconfcderés funeufement dedâs la villeaucc leurs forces,côtre lefquelles il ucfut queftiô defe mettre en deffcncetcar

Dd ij (

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410 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire'

le Roy Je C aflil le fçachât afles qu’on n'W vouloitquafon Conneftablcluy cóoian* da de fe lauuer.Eltantcuadé,Ie RoyfcK; tira für la place de fainél Antolin/ansl® donricr grand penfement pour ceux qui entrogt;cnt, Icfqucls vindrent incontinent liiy baifer les mains. Et le Roy de NauaU^ luy fit la reucrcncc fans luy baifer la main-Puis pour mettre vne bônefin àcestroU' blesjes Roys de Caftille,amp; Nauarre, vn compromis en prefence de tous lô Princes prefentSj és mains de la RojH® Marie de Cafl'illcsquc le Conneflablcfo^ tiroit de la Cour pour fix années prochai ncs Se confccutiucs, qu’il n’eferiroit aucu' nés lettres au Roy,Se que parle Connefta-blc feroit baillé quelques places en depoft) cnfemblrforifils : Que le Roy de CaftiUc rccompcnfcroit celuy de Nauaire. Allots commença l’Admîral Don Federte dc-ftre fort en la grace du Roy de Caftilio,no fans ialoufie du Roy de Nauarre,qui en eut volontiers fait du bruit, a fa façonac-couftumée : mais fon impatience fut retenue par le Comte de Caftro fon ancien,S-fidelle feruiteur,lequel luy rtmonftra,qu^ cela ncpouuoit redonder qu’au proffit de luy, amp;nbsp;des autres Seigneurs dclcur

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de N a, U ar ra. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4x1

Pour adioufter plus eftroit lien a laquelle, illuy confeilla, puis que la Roync Blâche amp;nbsp;femme eftoit nouuellement decedéç, defpouferD. leannc fille dudit AdmiraL contiijuans toufiours ces Seigneurs a ourdir la ruine du Conneftable, laquelle en fin ils virent.

La Royne de Nauarre, defpuis quelle eut conduit fa fille en Caftille, n’eh partit plus. Elle eftoit PrincelTe religieufe, ôc grandement adonnée aux deuptions, amp;nbsp;pèlerinages, principalement és lieux de-diés a la vierge Marie, où clic fit aucuns c;,e(/eN4-voyages durant les troubles cy delTus mé- ,, donnés,en quoy s’occupât, aduint quelle décéda à fainfte Marie de Nieua, l’an mil quatre cen s quarâte deuxj là où fon corps nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à -

aefté enfeueli, il;eft incertain entre les Efpagnols.' caril ne s’en trouuc marque, ny monument en Efpagne combien queU le ordonnaft, d’eftre portée a làindc Marie d’Vxue, amp;nbsp;que la prieuré d’Ayuar fut -annexée a celle Eglifc,ce qui toutesfois n’a pas cfté faid. Parla mortdecefte Prin-cefle la fucceftion du Royaume de Nauarre tomba a fon fils Charles Prince de Via-nc, lequel pour lors auoit accompli la xx. année de fon aage , nourri par les Sei-

Dd iij

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42-2- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi flaire

gncurs de Beaumont gt;nbsp;de laquelle maifon Louys cftoit le chef, qui delpuis eftant bit Conncftable de Nauarrc,pailcRoyD-lean,fut le premier de ce lignage pourucu dçcetiltrc,Ôlt;dignitéi Les Seigneurs de Gaftille a,yans,auec tant de conterions, combats,amené le Cóncftablc, Si ceux de foil parti,au profond des inneres, cómcn-çcrent à fc piquer entr- cux,amp; à le bander en petites ligues Si partialités, dot les amis da Gonneftablefc fçauoyent tresbienfer-“ uir.L’Eucfquc de Segobia D. frere Lopeï

I de Barientos,outrc-ce qu’il cftoit fort anii jtrtifcVs'de Cóneftable^ayant OU craignant d'auoir l'Eittfque diferentjäuec D.Iean de Pachcco grâdb' miÜQr du Prince Don Henry,trocqua fon ' Euefehépour celle d’Auilla,à caufe quel? Prince faifoitpre/que ordinaircmet ii dc' meure a Segobiaf, po’lftbJc voulut-ilqu® ce ft efeharige iêruit de voile a ce qu’il pre-tcndoic fînemét faire ,fufint feinblantde hayr,amp;fuir le Prince D. Henry, lorsqu'il auoit le p»lus d’cnuic.de s’ihftnucr en Idgti-cç^y remcttrele Conncftable, Si icretiree delahgueduRoy dc Nauarre. Toft apres D, Pedro-Suarez de Tolcdc ScigneurdO-rope/â,fauoriféparle Prince D.Hcnry de ÇtiûiUç, fc en cotcnancc d ennemi

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DeT^Auarre. 413

dans Taku era: cc qu’eftât fccü par le Roy de Caftillc,qui fc trouuoit lors en S.Maric dclMaua,aucc le Roy de Nauarre^pour célébrer l’â rcuolu de la Royne D. Blâchc de Nauarrcdefûde, les deux Roys s’achemi-ncrét celle part,auec quelques gés de guer rc,amp;: contraignirent ceux de dedans de fc rendrc.Dc là,tous enfemblc allcrét a Tolède,amp; par chemin virét le Côncftable D. Aluaro de Lune a Efcalona, où le Roy, ôe lî Royne furet fes côperes d'vne fille qu'il eut.LcRoydeCaftille cftâtaRamagafut folicité parle Roy de Nauarre de faire cô-ftituerprifonnicrsplufieurs cftâs en cour, kuorifans le Côncftable, luy baillant gar-debeaucoup plus grade que de couftume.* ce qu’il cndura:car il cftoit pufillanime, amp;nbsp;de cœur nullement Royal,mcfme endura que D.Hcnry Henriques frère de l’Admirai amp;nbsp;Ruis Dias de Mâdoçafuflentpcrpc- £, tucllemct en fa chambre à veiller amp;nbsp;cfpierw«“«;quot;

qu’il faifoit, pour en aduertir le Roÿ dc-^„„7« Nauarre,amp; fô gédre le Prince D.Hérÿ.Or fiifiitaïuy cft-il croyable ce fait fut de la rufe de D. CaßiUt. ftere Lopez de Baneuto n’agucrcs Eücf-que de Segobia,lequel cédoit à dôner oc-cafiôauxcôfcderés d’vferde quelq grade rigueur enuers le Roy,par laquelle il appa-

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42-4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

ruft qu’ils Ictcnoyct^çn feruitudc dont Ie R oy, amp;nbsp;fon fils le Prince des Ay rics,amp; autres qu’il vouloir rendre amis d Conncftablejcuflent caufe de fc relTentib comme il aduintxar ceft Eucfque,foft bile homme,fit tant par moyens amp;nbsp;inuc’’-' - tion$,qu’il gaigna lean deiPacheçoJequel cftoit le coeur du Prince D. Henry) luy fit remonftrer, combien cftoit chol« indigne a luy , de fe maintenir anécccu’^ qui traittpycnt tant indignement IcRçy ion pere. Par femblables per.fuafions induit le Prince D.Henry a fe feparer dc^ ligue; ce qu’il.fit finement) felon qu’il çonfeilié par lEuefque ^e rendant ami Conncftablc,qui cftoit prefquedefelper^» fc voyant tant pourfuiui. Défia commeO' çoitd’aparoiftrcrcffclt;ftde ce que brafldù rEuefquc,enccqueleCôtc Haro s’cftoit plaint de la fubie^io où on tenoit le Roy

qu’il y remedicroit : Scdcfaidiseftoit acheminé yers le Comte de Plaiiapce D-PicrpdcVclafco.-parquoy le Roy dcNa-uarre le fit fuiure pour le prendre, ce qui ne peur cftrc,tellement qu’en peu deiours il amafta mille chenaux, contre lefquclsle Roy deNauarrecnuoyamil Sc cinq cens

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deNauirre, 415 lances,conduite par l’Amiral,amp; le Comte deBcncucntjlcfquels menèrent auec eux le Prince D. Henry qui ne fc defcouuroit; encores,amp; feruit de tant, qu’il empefeha U rencontre de ces deux parties, les rendant aucunement amis.Pendant qu’ils eftoyent en ce voyage, ayat laiffé les Roys en Tor-defiilas,Pcro Aluarcs Oiorio,dc la fadion dcl’Euefque d’AuilaJc vint prefenter douant la ville accompagné de force gendarmerie. Ces chofes donnèrent grand (bupçon au Roy de Nauarre, amp;nbsp;à ceux de. fa ligue,qu’il y auoijt quelque coniurc contre luy,amp; ne fçaehant bien encor defeou-» urirqui, amp;nbsp;qu’els eftoyent les coniurés, pour s’en mieux certifier, il enuoya prier le Prince D.Henry de venir aTordculIas, à fin de conférer enfemble pour ache-r uer d’acablcr du tout le Conneftable, felon qu’ils auoyent conuenu enfemble. Le Prince ayant eu fur cel’aduis del’Eucfquc, quinedemandoit pas mieux, s’y en vint, auec deflein de manifefter au Roy fon père la ligue qu’il auoit nouucllcmcnt faidc. Arriuât a Tordefillas auec l’Euefque d’A-uila, amp;nbsp;lean de Pacheco, ils furent receus par le Roy de Nauarre , auec grande de-naonftration deioye. Pour lors il n’y eut

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, Hißoire

ftfoycn de conférer cnfembicj ny parler d’affaires, car on cftoit fur le point dû célébrer les nopccs d’entre le RoydeNauar-Te,amp;: la fille de l’Arniral D.FedcricHenri-ques^qui fc preparoyent amples,amp; magnifiques a la Tour de Lobaton, où tous s’acheminèrent.

lt;gt;

quot; Ce mariage fut accompli au grand regret du Prince de Viane Don Charles,au preiudiccduquel le Roy D. lean retenoit, amp;ne fc vouloir deffaifirdu Royaume de jNauarrc,lequel eftoit (on propre heritage mâternel,-dônt fuiuiret plufieurs troubles. CcftcPrinccfrc nommée D.Icannc,eftoit du fang Royal de.Caftillc!. d’autant que l’Amital D7Fedcricfon pere eftoit filsde D.Alphonfe Hcnriqucs3amp; petit fils de D. Fcderic maiftre de fainôl lacqucs, lequel, par le commandement du Roy D. Pedro le cruel fon frercjfut tué à Seuillc. En mef-mc temps D.Fcrnand d’Aualos,chambellan defl’Infant Don Henry d'Arragonjfu* enuoyé pour amener aCordouc D. Beatrix fœur du Comte de Bencuent D. Al' phonfe Pimentel, promife à l’Infant fon maiftre:en laquelle cité fc célébrèrent ces autres nopces:amp; de ce mariage de D. Hé-' ry frere au Roy dcNauarre amp;nbsp;de D. Bo^’

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âeNdttarre. 4x7 trix,fut procrée D.Henry d’Arragon, appelle l’Infant de la fortune,ou fortuné, lequel vint a cftre Duc de Segorbe. ■' ' La Cour de Caftiîle retournée de la^ four de Lobaton a Tordcfillas, on commença à traitter des affaires du Cônefta-blcjfur quoy le Prince D. Henry remóftra au Roy de Nauarre,qu’il feroit bon : pout determiner fur chofes tat importâtes, que tous ceux de la ligue fe trouuafïcnt enfem-l^lcj ce qui pleut au Roy de Nauarre. Et pource qlelicu deTordefïillas cftoittrop petitjfut affigné le Heu de Arcualo. Or de-f toit grandement rEuefque d’Auila : que Roy3amp; le Prince,père,amp; fils peuffent li-. Ltement conférer enfcmble, ce qui cftoit tres-dificille:car au tour de la perfonne du Roy de Caftiîle,en fa chabre, amp;nbsp;par tout y auoitefpies mifespar le Roy de Nauarre, qui prenoyent garde a ce qü’il difoit,amp; fai-foiqtoutcsfoisl'Euefque trouua môyédd ’uy faire entendre,qu’il contrefit vn peu le malade, amp;quefon fils, fous ombre de le, vifiter, luypourroit direplufieurs chofes’ quiluy plaiiOyent.Le Roytintle lit quelque tenipsjamp; par tel moyen le Prince eut opportunité de luy defcouurir la nouuel-' le ligue l’afTcurcr que le Conncftablç

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41^ ‘ Htßoire

qu’il auoit chaHc le deliureroit encor captiuité,en laquelle on le tenoitzdequof fe refiouic telleinét le Roy, qu’il ne tenir de donner ligne extérieurement da-uolr conceu quelque extraordinaire efpf' rancc,ce qui donna loupçon aux gardes, qnelepcre Sclefilsauoyent eu propos de grandç ponfcquence enfcmble;pourcec!i aduertifent le Roy de Nauarre, lequel fe doubtoit fort de fEuefque. On fit demander au Roy, pari’AdmiraLqucllcsbonnes raifons luy auoit dites le Prince fonfils dequoy ilscftoit tât refiouy:Lc Roycou-nrant fagement ce qu’il fçauoit,rcfpondi() quec’eftoyent comptes de folies, amp;nbsp;bayes de icunclïè, ralTcmblée d’Areualo nefe peut tenir par îles menées de l’Euefquo puis peu apres le Prince fç defcouurit ennemi defonbeau-perele Rqy de Nauafî rc. Voyant doneques le Roy deNauarre quols eftoyent les dclTcins du Prince, amp;nbsp;qu’il falloir venir a la force, ils affemblerét gens de tontes parts,comme le Prince fai* toit de fon colic,le Roy de Nauarre ayant affemblé plus de deux mille chenaux,emmena le Roy de Caftillc a Portillo,amp; Payât illec lailfé en la garde du Comte de Ca-ftrojtira le chemin de Burgosjdclibcré de

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deNdudrYf^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4ï:5i

Combatte le Prince, toutcsfois il n’y eut 4UC ümple cfcarmouchc, pendant qu’on perdoit temps pour pacifier le tout,le Roy de Nauarre fe voyant le plus foible, deflo-geafans trompette la nuit, amp;nbsp;fc retira en Palencuela. Le Roy de Caftille mal gardé en Portillo,fous femblât d’aller alacbaf-fc,efchapa au Comte de Caftro, amp;nbsp;vint- â Vailladolit,où l'Euelque d’Auila le vint trouucrincontinent. Le Roy D. lean de Nauarre, l’Amiral./Sc le Comte de Bcnc*-üentfe virent lors réduits bien bas, prin-drcntrefolütion de s’en retirer chacun a

J leurs terres, amp;nbsp;illcc attendre l’euéncmènt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

deseho'fcs'.parquoy le Roy de Nauarre-,

1 qui dclpuis quelques antiées n auoit veu 1 le Royaume dcNauarre, s’y en alla, aueè 1 intention de Ce pouruoir là d’hommes, Sc \ de tous moyens, pour faire en bref vnc 1 puiffante armée', pour entrer eti Cattille i contre fes aduerfaircs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

l nbsp;nbsp;nbsp;bftant ar riuè en (on R oy aume, il glrhit

1 nbsp;nbsp;auant toutes chotes, fes places fronticrcS,

1 nbsp;nbsp;decc qui cftoit ncccflîûre,pour refrfter au*

1 entreprifes duRoy de Caftille,lequel tou-\ tcsfois ne le loucioit guercs de Id pourtui-\ uiecnNauarrc ,ains tendoitfcUkmcnta \ le dcfçouillcc luy 6c les Ûens, d« ce qu’ils

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4'30 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Hijlotrt

pofledóyen'f en Cafti]le,amp; fout premicrf* ment mit cn fa main Medina. deiiCampo,

Oliuedo tpuis la ville dePignafid frt prifc pax force,amp; mile à fac’Roayamp; Atcu-da de Dierro ouurirent les portes au Prin-cedcqucl 3 èâ le Conncftable [ n’ayans plus qui Icurfft telle cn Caftillc la vicIlc^palTe-rent en Andaloufie, contre l’Infant Don Hcnr.y^Ie contraignant de s’enfuir au pays de Marciagt;où il s’enferma dans Lorca,amp; lî fç fitfoft, iufqucs à ce que le Prince Icfo retiré en Caftille, amp;nbsp;lors il paflà cn Arra-gon*fc ioignant au Roy de Nauarre fon foerç^lequelramalToit gés. pour retourner eflCalblle.L’an i445;moururentIesRoy-nçs LeonordcPorrugaljamp;MariedeCa-ûille^foeiirsduRoydc Nauarre, nonfans foupçon depoifon : celle de Portugal fut portée 4c Tolede, où elle deceda, au mo-■jiallcrc de S.Marie de la bataillcda Roync D.Maric,morte en Villacallin, bourgade deSegöbia, fut enterrée au monaftcrc de Guadalupe. Prcfque en mefmc téps mourut Lopez de-Mâdoça Archeuefque de S. ' lacques. Su le printemps retourna en Ca-faille le Roy de Nauarre , par l’endroit d’Aticnm accopagné 'de quatre cés hom-rnes de.cbcuaLamp;: ftx cens piétons, Sid’ati-

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T^auArre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;43 t

üée print Torriia, Alcala dc Hènares, AI-calalavicillcjamp; fainól Torquat,làoùarri^ üal’Infant D. Henry fonfterc,auec cinq cens hommes d'arm es.Ces nouuellcs firéç pafler le Roy dc Caftillc dc Medina au Royaume de Tolède,oii ayant afTcmblé lc plus de gens qu’il peut,11 fe drella la part où ilpcnfoit trouucr le Roy dc Nauarre ; approchant d’Alcala dc Hcnarcs, la ville luy fut rendue,amp;: là feprcfentaleRoy dc Nauarre,pour coiîibatre, mais çeluy de Ca-ftille ne voulut accepter la bataille : par-^uoylc Roy deNauarrc3amp; D.Henrypaf-icrent leport, oùmont delaTablada, Si menèrent leur armée àOliuiedo, où leur eftant les portes fermées, amp;nbsp;fait refiftan-ce, ils entrèrent par forcc,puis ayant fait informer contre les coulpablcs , le Do-âeur Fuente ,amp; deux autres gentilshom-v mes furent condatnnésà mort» amp;nbsp;publi-, quement executçs.Lc Roy de Ca-ftiHc s’e-; fiant mis à la trace de celuy de Nauarre,. vint eaiaipcr aux molins des Abbés à vnc; ' petitçlieüe d’Olmedo,ayant en fon armée, le Prince fon fils,le Côneftable,lc Comte-d’Albe,D.Inigo Lopez de Mâdoça.puis fe-vint ioindre le Cote dc Haro. D’au tic part, l’Amiral,! CS Côtes de Bcneuct,amp; de Çal^o

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'45^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire'

D.Pedro de Qwgnoncs, D. lean 3cTo-bar,niandés parle Roy de NauarrCjCntre-renten OliüedOjaücc mille cheuaux, lef-quels adioints à. ecüx quelcRoydcNa-uarre, ócllnfant auoycnt amenés j amp;nbsp;rc’ cuillis, faifoyent nombre d’cnuirofi deux mille cinq cens cheuaux. Eftant les chofes cntermes d’cftre décidées par vricineui-tablc bataille, le Roy de Nauarre n’ayani enuie de fc mettre en hazard, fit demandet parlement au Roy dc Caftille,de quelque! chcüalicrs d’Vne part amp;nbsp;d’autrcecc qu’eftat accordé l’Amiral amp;nbsp;le Comte dc Bcncuét d’vne part , amp;nbsp;Eucfque dcCucncaj amp;l^ Conneftablc d’autre,conferant cnfemble pluficürs fois,amp; a diuers iours, ne demandant, quafi), le Roy de Nauarre plus autre chofcjunon,qu’on luy reftituaft fes terres, amp;nbsp;eftatSjCommcaulfial’Infant D.Henry, au Comte de Caftro, amp;nbsp;autres de fa ligue: mais quant au gouucrnemét du Royaume amp;nbsp;querelles du Conneftablc,il ne s’en fai-foit aucune mention. L’Eucfquc Lopez de Bariento vfant de fes rufes accouftu-mées,dilaybit, amp;nbsp;prolongcoit le pourparler tant qtfilpouuoit, fçaehant qu’en peu d^iours déuoitafrîucr au'câp D.Guittierc de Sotomajor maiftre d’Alcantara,auec

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deNauiirre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;455

fix cens hommes de cheual, par lequel rc-forc le Roy de Caftille fc trouüant fupc-heur en toutes fortes, il efpçroit de voir les ennemis de tout point défaits, Sz contraints de fc rendre a la mcrjci d’iceIuy,S£ de fon Conneftablc. La conference finie, fans aucune conclufion,lc Roy de Nauar-re^ôc fes confédérés, enuoyerent au camp meflire topez d’Angulajôc le licéçiç Cuellar fon chancelier, remonftrer au Ro.y de Caftille les maux, pertes qui s’enfui-uroyent d’vne bataille, a laquelle le Con-ncftable,ne fe fouciant que de fon intereft particulier,afpiroit tiranniquement, pout le fruit qu’il efperoit de la mort des meilleurs chcualiers de Caftille : partant qu’il feroit chofe digne de luy, de chaflèr cefl: homme arrogant de l’authoritc qu’il te-noit indignement, ôc ordonner qu’ils fuP fent ouys en iuftice,en quelque cité,ou autre lieu de fon Royaume, là où ils fc trou-ueroyent en equipage de paix, ne menans chacun que dix hommes fur mules: Autrement, proteftoyent de faire leurs plaintes au Pape, amp;nbsp;que les malheurs qui auiert-i droyent de là en auant-, feroyent par fa' faute.Lc Roy rcfponditjqu’il y pouruoye-roit,8c voulut que cefte demande fut bail-'

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434 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifîoire

lée par efcrit.DcuxioursaprcSjcftantâ«^ DiHenryrccongnoiftfclaplâ^“’ mit en 'd’Oluicdo, aucc quelque nombre dcch^'* /««tfe. nbsp;nbsp;nbsp;vaux legcTs,fut chargé d’autant d’ennci’''^

fortis de la ville,quiluyfirenthontcü^ ment reprendre la route du camp a aualée, ce qui dcfpleut fi fort au Royfo® perc,qu a l’inftant, fans vouloir plus ouy^ parler d’acCord, il fit delployer fon dart, amp;nbsp;mettre fes gens en efquadronS amp;nbsp;ordonnance de bataille, tenant l’auatt* garde le Conncftable, aucc huit céshoiquot;' mes d’armes Sc luy l’arricrcgarde, oUi^' ftoyent fix cens hommes d’armes, (ans!ƒ? gcnSjquijCn grand nombre, eftoyent pofés chacun en fon ordre,Icfquellesib’’’ tenir fermes l’cfpace de plus d’vne heure, 3 la veuë de la ville d’Oluiedo,attédantqu^ le Roy dcNauarre fortift contre luy :h' quel indigné de ceftebrauade, encor n’euft forces cfgalles à celles de fon aduet' faire, toutesfois, corne Prince courageux, voulut fortir, contre l’aduis de plufieurs, au combat,eftât défia ailes tard, oppoUni l’cfquadron, que luy, amp;nbsp;le Comte de Ci' ftro conduifoyent au PrinceD. Henry de Caftillc : èc l’Infant d’Arragon frere du Roy de Nauarre, l’Amiral, le Comte Bc:

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de Navarre.

hauerftjPedro de Guignones,amp; Ferdinâd Lopez de Saldaignc auec lercftc de leurs forces contre le Conncftable dcCaftille. Lors commença la bataille enuirondeux heures auant folcil couché, où le Roy de Nauarre amp;nbsp;ceux de fa (uitte, quelque bon deuoir qu’ils fiflfent,demeurèrent vaincus: amp;nbsp;bien print que la nuit fe trouua prochaine J qui fcpara la meflée, empefeha les viôioticux de pourfuiure plus outre leurs ennemis : de maniefe, qu’encor qu’il yfuftcombatuaucc grande obftination, 11 ne mourut-il fur le champ, que fort peu de gcns,amp; enuirOn deux cens de ceux qui auoyent cfté blecés à la bataille. Le Roy deNauarre,amp;: fon frété D.Henry, qui fut griefuement blelfé a la main gauche, fc retirèrent à Oluiedode Comte de Benauent fuit iüfqu a Pedraza:!’Amiral fut prins par vnEfcuyer nommé Pierre de Carrera,lequel neantmoins le rendit luy-mcfme en lamaifondclaTour de Lobato. Plufieurs grands Seigneurs, amp;nbsp;autres furent prins au ilombre de plus de deux cens, entre lef-quelsles principaux furent le Comte de Caftro,amp;vn fien fils nommé D^Pedro de Sandoual, meffire Alphonfe d’Alarçon, Don Henry Henriques frère de l’Atniralj

Ec ij

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436 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Cuttims d'AliMnt-du dccafitc.

Mort de l’Infant D, Hery d'jfr-rag«».

Ferdinand dc Qnignones,Diego dc Lon-dognofilsdc Sancho Rodrigo d'Aualos, nepueu de D.Ruy Lopez d'Aualos, iadis Conneftable dc Caftille, amp;: D. Pedro dc Quignoncs:mais ccftuy cy trouua moyen de fe fauucr.Lc fefte de 1’arniée des ColK-gues fc fauua en diuCrs endroits, fans eftre pourfuiuie, alafaueur delà nuit. Le Roy dc Caftille fort ioycux dc cefte viftoirei defpecha par tout fon Royaume lettres, commandant qu’ori cn fit lignes de ioyc, fit édifier vne chapelle au lieu dc la bataille, qu’il nomma du faind Efpritdela bataille : amp;nbsp;ayant le iour apres, cnuoyc^ Vailledolit Gutticrcs Sanches d’AluatJ' dojprifonnicr, la nuit mefmc du combat, luy fit illec trancb cr la tefte. Auant minuit) le Roy de Nauarre, Sz l’Infant fon frète fortans d’Oluicdo,aucc tout cc qu’ils peu-rent emmener , prindrent le chemin de Portillojamp;par Fuente Duegna paruindrét à Daroca,amp;: dc la à Calataiub, où l’Infant D. Henry mourut de fa blefîùre qu’il auoit rcccue en la main,laquclle s'eftoit enflaffl' méeftbn corps fut pour lors mis cn la chapelle de D.Iean dc Lune de celle cité, defpuis trâfporté à Poblcte,où gift le Ro/ X).Ferdinand.Il laiflà fa femme D.Bcatrbt

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de Nauarre.


437

enceinte, laquelle defpuis acoucha d’vn fils qui fut nommé D. Henry d’Arragôn, amp;par furnomrinfant Fortuné : la mort d’iccluy fut d’autant plus griefue au Roy deNauarre,qu’elle aduenoit en temps fort importu,apres la perte d’vnc batailledoint que fc voir priué d’vntelfrere,eftoitvn acceffoire a la douleur qu’il portoit de la mort recente de fes deux focurs Royncs de Cafti 11 e amp;nbsp;de Portugal, ne reftans plus, detant d’enfans,qu’au oit lailTés le feu Roy ^.Ferdinand, que luy, amp;nbsp;fon frere D. Al-phonfe Roy d’Arragôn, lequel eftoit refi-dât,prefque toufiourSjà Naples, amp;nbsp;n’auoit aucuns legitimes enfans.Par cefte dclcon-ücnuefutleRoy deNauarre totallemcnt abandonné dès Seigneurs de Caftille, de fa ligue,lefqucls fe rctirerét chacun en fon quartier,pour dôner quelque ordre a leurs aifaires:mais le Roy de Caftille viâorieux les pourfuiuit a toute rigueur de iufticcjles faifant declarer rebelles , aplicquant leur bien a fa couronne, fans efpargncr aucun.-le Prince D. Henry neantmoins fit tant, que l’Amiral Don Federiefut mis hors du roolc des condamnés,mais non fans grandes diheukés. Dans le chafteau de Medina deRiofeco eftoit D.Thcrefade Quigno-Ee iÿ

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43? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

neSjaiicclaRoyne D.Ieannc cfpoufe du Roy dc Nauarrc. Le Roy cftant là venu, l-eccut la place, aucc fauorables partis a ccs dames,par l’interceflion du Prince, lequel confema les biens,eftats, famille de l’Ami rai,a la charge,qu’il retourneroit aufcP uicc du Roy,dans quatre moismcâtnioins laRoyne D. Icâne demeura en la puilTan-ceduRoy de Caftille:par ce moyen fut tellement diffipéela ligue contre le Con-neflablc,qu’il n’y eut ville,ny chafteau des coniurcs, qni ne fut rendue en la puiffancç du Roy,ny aucü perfonnage de nom, qw ofaft comparoiftre, ny s’y oppofer, ainsKt retirèrent les vns en Nauarrc, les autres cS lieux les plus eflongnés, amp;nbsp;moins freque-tés par la cour, l’Amiral, le Comte de fie-nauent, D. DiegoMâriqucz gouucrncut de Lcon,D. Pierro de Quignoncs, Lun Tobar,furent de ceux quiprindrêt la mute de Nauarrc:à raifon dequoy le Roycraignant quelque entreprife de ce cofté la, vint à Burgos. AinfilcConncftablc Don Aluaro dçLuncdcliuré de fi grands enne-r« c«n«e. pais , reuint en plus grand crédit qu’aupa-Jiabie en. l'auant, Sz d’adminiftratcur de S.Lcqucs fnfAMah arc, Icfqucls honneurs ne furent qu’apalf

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deNattarre, 459

detnilheur qui le pourfuiuoit,pour le précipiter en extreme milere. Il entrctenoit l’amitié des Princes de Portugal gt;nbsp;comme pour vn dernier refuge : amp;nbsp;au temps de cc-fte guerre,auoit impetrç au Roy de Caftil-Icjleeours de mille fix cens cheuaux, amp;nbsp;deux mille hommes de pied, lesquels D. Pedro troificfmeConneftable de Portu- four le V.ey galjfilsde rinfant Don Pedro regent du Royaume J ieune Prince de dix (cpt ans, ƒ■ amenaà Majorca apres la bataillc.-qui fu- . , ,4 tcntreceuSjS: feftoyés gracieufemét:mais pourcc que le befoin de s’en feruir ceflbit, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,

onlcsr’enuoyapayés Sebien contcnts.En cevoyagclcConneftablc traittajaucc les Portugais J de faire cippufer au Roy fon maiftre, veuf defpuis cinq mois,D.Ifa-gt; bel fille de l’Infant D.Ican, défunt maiftre de fainéflacques de Portugal, fans enrien communiquer au Roy mefme.tant prefu-moitilauoirdepuiffanccfur luy. Ce ma- je liage,auec autres chofes, furent defpuis uhum di* caufcquelc Roy le print en haine mor-telle» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JonCeimc*

Le Prince D. Henry, amp;nbsp;pluficurs cheualicrs confiderans la grande perte qui feroitjfitantde grands Seigneurs, ôlt; ex-1 cellens chcualiets demeuroyent effranges 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ee iiij

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440 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

de Caftillc,firent en forte vers le Roy, qui defoy me (me eftoit alfés patient, amp;trai-ôablc,qu’ils obtindrent vn pardon general, pour tous ceux qu’ils auoyenrportés les armesauccle Roy de Nauarre, auquel notamment reftoyent les articles fuiuâts, concernans l’Amiral amp;nbsp;Comte dcBena-uent,afliiuoir.

Que pardon efiôit oûrqyé a l'Amiral, reuiendroit en Caftillc , quand il s«jgne«ri autoît çoiigé du Rov, amp;nbsp;fç retirerait en à »» maifon de la Tour de Lobat(on,en laquel-i Si aux confiuSj amp;r limitei d’icelle,il le-rojt confinépour deux ans.

Le Comte de Bcnaucnt auroitparcilar-reft en fil mailon de Benaucntjpour autres d eux an s, amp;nbsp;qu’il rctircroit en là garde, Si chargé la Royne de Nauarre D. leannc, fans la lailfer partir, mcfmc apres les deux ans expirés, fans mandement du Roy, amp;■ confentement du Prince Dbn Henry, apres que le Comte mcfinc, amp;nbsp;l’Amiral auroyent preûé le ferntent de Hdelitéah' iicnir au Koy, ôepromis le feruir contre toutes perfonnes du monde, felon qucic-quicrcntics loix de Caüillc.

Ces choies paflécs en cede maniéré, le Roy cûant à Burgos, donna a D Jean Pa-

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âeNaudrre. 441 chcco,cnfaueur du Prince D. Henry fon fils,le Marquifat de Villena.

Allors non feulement le Roy de Nauar-rc, mais fon fils le Prince D.Charles, ôr mcfme D.Alphonfe d’Arragon maiftre de Calatrauajperdiréc a ce coup tout ce qu’ils auoycntenCaftillc.

Delà maiftrifedeCalatrauale Roy de Caftille cnpourueuta Auila,Don Pedro Giron frere de D. lean de Pacheco, amp;nbsp;D, Alphonfe, qui s’eftoit retiré en Nauarre aucc fon pere,déclaré defeh eu, amp;nbsp;priué.d’i-celle mcantmoiris Don lean Ramires de Guztnan grand commandeur de l’ordre, fc fit intitiiler maiftre, contre Don Pedro Giron : lequel desbat s’apointa puis apres, parl’cntremifc,amp; authorité du Prince, amp;nbsp;autres grands Seigneurs de Caftille. Eftât le Roy de Caftille à Toledc, il ofta le gou-üernemet de la cité a Pere Lopez d’Ayo-la,d’autant qu’il eftoit partifant du Roy de Nauarre, amp;nbsp;la donna a Pedro Sarmiento.

Cependant le Roy de Nauarre ( qui auftî eftoit comme regent en Arragon, en Fabien ce du Roy Don Alphonfe fon frere) Fc pouruoyoit de deniers, amp;nbsp;tous autres moyésjpour rcnouueller la guerre en Ca-ftillc, où il tenoit encor deux places for-

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442- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

tcs:aflàuoir, Aticnca, amp;Torrijo ; moyen du Comte de FoixfongédrcC^' ton, qui auoit cfpoufé la féconde nHCv-Leonor a qui puis apres cfchcutla fuccd' fion du Royaume de Nauarrcpictcndoit de tirer quelque notable fecours. En tien ça cftoit capitaine meflire Rodrigo n® Robellcdd ) aucc deux cens hommes oc chcualjêé quatre cens pictonszlcfqucls par continuelles eourfes, tenoyent le pays au long,amp; au large,a plufieurs lieux al étourj en alarme, tuans, bruflans, amp;nbsp;emmenant tout ce qu’ils rcncôtroy cnt,dont lesplaiæ tes ordinaires ciloyent faiûes fouuçnt iquot; Roy de Caftillczpaçquoy furent ordônécs quelques compagnies de caualeric en ƒ«; fte part, pour reprimer ces coureurs, iliaques a tant qu’on eut mis vnc iufte armcfi cnfemble , pour alfieger la place. Pour mieux donner ordre , amp;nbsp;vaquer a cefte guerre : le Roy accorda quelques petites querelles, que le Prince fon fils mouuoit, amp;nbsp;odroya liberté a l’Amiral,amp; Comte de Benauent de leurs perfonncs,ics rcftitiunt librement en leurs terres, amp;nbsp;cftats : amp;nbsp;en outre permit que la Royne D.Içannc,cf-poufedu Roy dcNauarre, feroit mifees mains de fon perc, amp;nbsp;par luy gardçc, iuf

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deNauarre, 443

(jucs a ce qu’il (croit ordonne, par le Roy de Caftillcjde la rendre au Roy fon mary; fut auflî fait pardon a D.Diego Gomes de Sandoual, retenant toutesfois le Roy, les fortcrcflesd’iceluy pour deux ans:mcfme pardon oâroyéa fcsfils, ceschofesainfi ordonnées, le Roy deÇaftillevint au fie-ge de Atienca laquelle fut batue, Sc aflail-fie furieufement,auec engins, amp;nbsp;machines à l’antique,amp; auffi bombardes de fer, n’e-ftant la bronfc, ou la fonte encor en vfage en Elpagnc : tellement que Rodrigo de Rebolcdo , capitaine de la garnifon , fc Voyant prcfle,fit entendre au Roy de Na-uatre, que s’il n’eftoit fecouru,ilnepou-uoit tenir long temps.Sur quoy le Roy de Nauarre, qui n’eftoit en equipage de pou-üoirfaire lcucrleficge,cnuoya propofer quelques moyens de trefucs a celuy de Caftillcjlcfquellcs furent accordées à cô-dition], que les deux villes d’Atienca, amp;nbsp;Torrijojferoyét mifes és mains de la Roy-ne Marie d’Arragon, pour quelque cfpace de temps limité:durant lequel feroit adui-fé aux moyens d’vnc bonne paix entre les deux Roys:amp; où leurs differéts ne fe pou-royent accorder que la Royne rcmettroit les deux places entre les mains de fon

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Hifloire

bcau-frcrc Ic Roy de Nauarre. Par-c« moyenccfTans les armes, le RoydeCa-ftillc entra en Ia ville d’Atienca, là où meu par on ne fçait quelle occafion, fans auoir elgard a ce qui auoit cRé capitulé,il fit fac-eager, amp;nbsp;ruiner quelques maifons,amp; met' tre le feu en autres, dont bonne partie de la ville demeura bruflée : dequoy le Roy de Nauarre fut fort offence, amp;nbsp;ne voulut ßiUt. plus demeurer a 1 accord , ny bailler les chaftcaux,amp; places a la RoyncMaricd’Ar ragon,reprochât au Roy de Caftille, qu’il auoit faufle fa promeffe : manda à fis ges, qu’ils excrçafTcnt toute la rigueur des armes, faifànt dupis qu’ils pourroyent en CaftillCjCe qu’ils firent, amp;nbsp;auec tels excès, 1214 6. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a’^Cafi:illerenuoya,l’anI44^•

’^ Don Charles d’Areillan, Seigneur de Los Cameros, grand amp;nbsp;renomme capitaine, pour s’oppofer aux pillerieSjôc courfes des Nauarrois d’Atienca : auec trois cens lances,amp; contre ceux de Torijo D.Alphonfc Carillo d’Acugna nouucllement pourucit de l’Archcucfché de Tolcde,mais ceux de Torijo ne faifoyent pas grand comte du-dift Archeuefque, nclaiffansdc courir le pays, amp;nbsp;emmener en leur fort grade quantité de butin : ce que fçaehant le Roy de

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deNauarel 445

Caftillc commenda a D. Inigo Lopez de Mandoca, que prenant les forces de l Ar-chcucfquc auec autres nouuellcs qui luy furent ordonnés,il continuaft d’afliegcr la ville de Torrijo,cftant ja allésauant en l'année 1447. le liege fut long encor qu’ci- ^47* lcfutfurieufementbatuc:car meflirc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

de Puellcs qui la delfendoit, eftoitvaillât, Si expérimenté capitaine, toutesfois la Continue le mina tellement,que fe voyant de iour à autre défaillir les hommes, les viurcs,amp; autres munitios necelTaires pour fouftenir vn liegCjS^ n ayant clpcrancc du fccours du Roy de Nauarrc,il lé refolut de tendre la place, à conditions fort honno-tableSjfe retirant auec les fiens, amp;nbsp;fes har-dc^fauucs en Arragon : demeurant touP iours la ville amp;nbsp;chafteau d’Atiença en la puilT^ncc des Nauarrois, Icfquels, malgré D.Charles d’Areillan, fortoyent, amp;nbsp;cou-toyent le pays : amp;nbsp;d’auantage prindrent la PeignadAlcaçar,fortcrcllc au territoire de Soria , d’où ils fourageoyent Enfant grand butin de bcftial ,amp; autres chofes à loifon,qu’ils enuoyent vendre en ArragA, où ils auoycnt leur retraitte, amp;nbsp;aport allu-te, comme en pays appartenant au frère de leur Princcj qui lors eftoit à Naples bac

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44^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

aducrti,a fon grand regret de tous les trou-biesde Caftillc amp;nbsp;Nauarrc:auquelilseffl' ployoitentoutce qu’il pouuoit, pourtó appaifcr,par lettres, amp;nbsp;AnibafTadcs ,fauo-rilant neantmoins, plus fon frere D. 1^^ Roy de Nauarrc.Lc Roy de Nauarre eftat venuauxEftats du Royaume d’Arragofl) qui fe tenoyent en SarragoHe, pourpre^' der comme gouuerncur general en lab' fence du Roy fon frere, fut fomme pat doóleur Surban, amp;nbsp;vn Alcaide de cout Ambafïadcurs enuoyés par le Roy de Ca-ftille,de deliu rer la place d’Atienca, fu'Uƒ ce quiauoit efté accordédefqùels Anibaf fadeurs fe plaignerét aux ERats, de ce les pillars qui endommageoyent le pays de Caftillc, auoycnt refuge amp;nbsp;retraiôc eo Arragon:a quoy fut rcfpôdu,quc par Ah’’ bafladeurs expres ils feroyent refpö!^^? au Roy de CaftillerSc toft apres furentdd' pechez l’Euefque de Taraflbnnc Don b' ques de Luna, amp;: D. lean de Ixarjefqud^ trouuercnt le Roy a Soria, auec charge traiter la paix. Le Roy de Caftille leur entendre qu’ils lefuiuilfent a Vailledob’-» où il eftoit preffé d’aller : ce qu’ils ne vou lurent faire,pour-ce s’en retournèrent SarragolTcjfans rien fane.

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deN(Uiiirri, 447 Sur le commencement de l’année 1448. 'S Ambafladeurs vindrent derechef trouver le Roy de Caftille à Vailledolit lel-^üels ayant traitté de plufieurs chofcs,cô-durentenfinvne trefuc defeptmois en-Caftille amp;nbsp;Nauarre : dequoy les garnirons Nauaroifes n’ayans eu aduis aïfés toft, ^ntprindrent la ville de fainéle Croix de Camperojappartenant a Lopez de Royas, lequel ils emmenèrent, fa femme, amp;nbsp;plu^ ficurs autres perfonnes. Le Roy de Caftille enuoya en Nauarre fommer le Prince Charles en confequcnce delà trefue pour reftitucr S.Croix,cc qui fut fait.

En ce temps deux Caftillans fc retirèrent enNauarre aftàuoir l’Amiral deCaftille amp;nbsp;le Comte de Caftro,lefquels furent les tres-bien receuz, amp;nbsp;chéris par le Roy de Nauarre, qui les emmena en Sa-ragofte, auec luyoù il fut aduifé que l’Amiral pafteroit à Naples vers le Roy d’Ar-ragon , pour luy faire entendre tout l’c-ftat du gouucrnement de Caftille,amp; le fo-licitcr de venir en Efpagne, pour leur ay-der a rccouurer leurs rangs,terres amp;nbsp;dignités,ou bien qu’il Permift qu’ils fe peuf-fent feruir des forces amp;nbsp;moy és d’Arragon.

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448 HififliŸe

fuiuant ce confcil l’Amiral s’embarquai Barcelone, amp;nbsp;paflàia Naples , où bien recueilli par le Roy D. Alphonfcj^ efeouté en fa requefte 3 que ne pouüant luy micfme venir en Elpagnc ainfi qu’il ùc-lîroit, il defpccha lettres, amp;: mandements aux Eftats d’Arragon, de fournir au Roy de Nauarre fon frere, gens armes, viurcs, deniers defesrentes, amp;nbsp;tout autre chofe en telle quantité qu’il auroit befoing pout faire la guerre au Roy de Caftillc. Auec telle prouifion s’embarquerent.l’Amiral les fiens pour retourner en Efpagnc,ayant rcccu dons amp;nbsp;prelénts, èc tout autre bon traitement arriua vers le Roy de Nauarre, lequel fort content de fi fauorable defpC' ehe , conuoqua les principaux hommes d’Arragon à SarragolTe, amp;nbsp;leur notifia le mandement de leur Roy : furquoy lesAr-fagonnois ayant eu confiil, fuppliercntle Roy de Nauarre de ne les mettre point en querelle cotre Caftille,auec lequel Royau' me ils defiroyent conleruer la paix, tant qu’il leur feroit poffible. Pluficurs remon-ftrances,prières,amp; proteftations leur fith de/Tus le Roy de Nauarre, pour les perfua-der : mais il ne peut gaigner fur eux quib allaifent à la guerre auec luy :il en tira neat*

moins

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deî^auàrre» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;449

taoins les fommcs de deniers qu’il voulut, puis qu’il ne pouuoit les induire en general,pratiqua plülîeurs cheuäliers pârtî-‘^uliers, dcfquels lien tira fcrüice t amp;nbsp;polit le iaire voy c plus ample, aiféc a ce qu’il pretendoit, citant ailés adUèrti defsihlb-lences, amp;nbsp;folies du Gonneftablc deCa*-ftille, au grand de (Hain de la-riobléfle Ca-ftillane amp;: dont nous parlerons peu apres pour Vous dire que l’an 1449.le temps des ^449* tiefues entre Caftille, èc Nauarre eftant finides garnilons d’Atiencajamp; delà Pegna

Alcacar commencèrent a courir la cam* pagne,faiiàns la plus cruelle guerre- qu’on Içautoit imaginer. Le Roy de'Nâuarre fort ioyeuXjde ce que le Comte de B en a-’ ücnts’eftoit fauué eii Portugal pour la '«„a Crainte qu’il auoit du Conneftablc de Ca- « ftillc amp;nbsp;dont celuy de Nauarre efpcroît ti-rct lecoursjaiTembla toutes fes forces fous la conduite de DiPedro Vrreaj Don lean Fernandes de Hercdîaj meflirc Rodrigo de RGboledo,D.Fernand, ßc D, Diego en-fans du Cote de Caftro,amp; du luftice d'Ar-'’ ragön,contre la ville de Cuenca. Ordon-nantpourchef general fon fils baftard D.* Alphonfe d’Arrag'on n’aguercs'maiRre de Calatraua, L’arittéc pouuoit eftrc de fix“’

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45^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

mille hommesjtant de pied que de cheuîl Icfquels-âpres auoir feiourné quelque el' pace de temps au liege ne la peurét forcer, aufli qu’ils entendirent quelc Conneftî' ble de Caftilk venoit pour fceourir la vil' Je, laquelle eftoit défendue par l’Eucfqi’f D.Frcrc Lopez de Bariento meilleur hô* me de guerre,que théologien. Au coftéde Requeua,amp;Vtielcnuoyale RoydeNâ' 1 ' narre D.Baltafart fils du Comte d’HucluJ auec deux cens cheuaux, amp;nbsp;cinq censhô' mes de pied, lefquels courant la riuierc (fc Xorquera, fit butin d’enuiron dix mill« chefs de menu beftailra la recoufle def

quels eftantfortis les habitans de RequC' na,amp;: Vtiebils furent combatus amp;nbsp;defaits»

Tiefaidi demeurats trete de leurs cheualiers morts

Ùw nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furent emnie-grand diflipation du furplus.

nés prifonniers par les N au ar rois, auec

Hauarroa amp;nbsp;Arra-

Puis cfiaya partons moyens d’atircr le plus qu’il pouroit des Seigneurs de Caftil-le, leur faifânt rcmonftrcr que s’ils endu-royent plus long temps le ioug duCon-neflable qui eftoit forcené de gouucrncr, ils s'en repentiroyent tard, amp;nbsp;lors qu’ils ne pouroyent plus cuiter leur malheur, amp;nbsp;la ruine de leurs maifons, qiïiccluy braffoit.

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de Nauarre. 4^1 tiâyan: autre but,,, que d’exterminer les grandes amp;: puifTantes familles de CaftiHc, pour y eftablir fes familiers, amp;nbsp;gens de fa laçon.Sur tout defiroit le Roy de Nauarre d’amener a fou parti le Comte de Haro D. Pedro de Vclafeo, bon cheualicr ay-niant iuflice, riche amp;nbsp;puilTant de biens, ô£ d’amis, amp;nbsp;auquel dcfplaifoic la dcfrcgléc ambition du Conneftable, amp;nbsp;l’inique pri-fondctantde gx?ns de bien. Or pour l’a-uoirdefon coftéjil luy donna l’cfpcrancé, de marier fon fils le Prince Charles a la fille d’iceluy : tellement quelafplendeur de l’eftat Royal où D.Pcdro verrait fa fille, fi le mariage s’accomplifroitjFesbloyt luy fît drefier les oreilles. Cela aucunement accordé,ils enuoyerent gens prudents, 6c auifés vers le Prince D. Henry,6c fon grad amy le Marquis de Vilena D. lean de Pacheco,amp; fon frère D. Pedro Giron mai-ftredeCalatrauavcrsD. Inigo Lopez de Mendoça Marquis de Santillana, D* Pedro d’Eftuniga Comte de Plaifancc, èc vers D. Rodrigo Manriques grand commandeur, 6c qui fe faifoitappcllcr maiftre defaindlaCqueSjàfindclcs faire ioindre a cefte noüuelle ligue contre le Connefta-blc,aquoyilsmonftrerent d'entendre» êc

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45X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

offre dit

R»7 de Grenade.

y auoit grande apparence, qu’à celle foi5 le Conneftablc feroit de tout point exterminé: mais tous beaux commencemens n’ont pas la fuite de mcfme. Le Roy de Grenade aduerti de toutes ces menées, enuoya offrir d’eftre de la partie, promettant qu’il entreroitpar l’Andalouficjaucc toute la force de Grenade pour la fauo-rifer.

Le Prince H cry de Caftillc lailfant Toledo retourna a Segobia, Sz ayant aflîgne iournéc aux Seigneurs pratiqués par le Roy de Nauarre, amp;nbsp;Comte de Haro a b Crugna,maifondc Pero Lopez de Padil' la,arcftercnt là de mettre leurs gens enoî' drcjpour fe trouucr tous enlemble en tcp5 determine, à fin de commencer la guerre contre le Conneftable : le Prince Ca-ftillan fut près, amp;nbsp;ne tardèrent gueres à fe joindre a luy le Comte de Haro,amp; le Marquis de Santillana,mais les autres ne comparurent pointjinefme le Roy de Nauarre nefe trouua en equipage pour marcher û toft : parquoy l’cntreprife fut rompue,amp; s’enefiant retournés chacun en fon quartier,le Prince D. Henry s’acorda auec le Roy fon pere comma aulfi fit le Comte de Haro,amp;: Marquis de Santillana : Sz fut par

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de 'N au Arre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;453

mefme moyen rompu le traité de mariage du Prince D. Charles de Nauarre aucc la fille du Comte de Haro. L’Amiral, amp;nbsp;CÓ-. te de Caftro firent aufli leur apointement, lequel ne dura guercs, carie Prince Don Henryauoit fes oppipions a part, lequel fouftenant le maiArcdc CalatrauaD.Pe-droGiron, contreD. Alphonfc d’Arra-gon,rendit les efforts qu’il fit, pour entrçr en la maiftrife, inutiles amp;nbsp;vains. L’Amiral de Caftillc, amp;nbsp;Comte de Caftro,nc pou-^^^^' uant demeurer en feurté de leurs perfon-ncs en Caftille, retournèrent en Nauarre, St aufli pour-cc qu’on leur ten oit peu, de beaucoup de chofes qu’on leur auoit pro-mifes : le Roy deCaftille, eftantcomme fcmbloit de bo accord auec le Prince fon fils,pour faire la guerre au Roy de Nauarre,baille au Côneftable de Caftille le gou-uernement de la ville de Toledo, cependant le Prince s’acheminoit vers la frontière deNiuarre auec fon armée Caftilla-nc,laquelle entra par l’endroit de Vianc, quelle ne peut forcenay ant leRoy de Na- , uarrebienpourucu amp;nbsp;muni toutes les pla- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' f

de la frontière, partant palfa à T orrai-ba,la garnifon duquel lieu faifant vne rude faillie fur les Caftillans, les mit prefquc

rf iij

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454 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffifloire

en defordre, eftant capitaine dans Torrak ba D. lean de Beaumont prieur de faind lean du Royaume de Nauarre. Somme il

J fit fi bien qu’ils defemparcrent, âr allèrent , par le quartier de Bcrrueçajmircnt le ficgc deuant la cité d’Eftclla, das laquelle eftoit capitaine, amp;gouuerneur pour le Roy de Nauarre Lopez de Baquedamj là vint le i^oy de Caftillcfe ioindreaucc le Prince fon fils, amenant grande puifiànce quant amp;nbsp;luy. 11 eft croyable que ce fut en ce voyage, que le chafteau de Buradon fut prins, amp;nbsp;rafé : dequoy le Prince D, Chat' ' les, quiaucclc conlcil Royal gouuernoit le Royaume en l’abfence du Roy Ion perc, fut fi marri,a caufe que c’eftoit la meilleure forterefle de Nauarre^qu’d eftima quec’e-„ J ftoitfait du refte du Rovaume: amp;nbsp;diton rri»fe D que come hors d’elperace,il print vnc de-c/,4r/« dt uifg Je deux leu tiers rongeans vn os,tisni-

Jquot;*

fians pour l’os,le Royaume de Nauarre.

La cité d Eftclla eftant furieufement ba-tue,le Prince D. Charles fut d’auis de venir parler au Roy en Ion camp:ayantdôc-ques obtenu d’iceux faufconduit,ilfutpac eux receu humainement,ôe fes bonnes, amp;nbsp;bien dites raifons fi fauorablemcnt efeou-tÿcs, qu’ils furent comme contraints, par

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DeNauarre. 455

fon honnefte, amp;nbsp;bonnes façons, de leucc Ie fiege,à quoy vnc bien grande armée, à peine les cut peu cótraindie:tant ade for,-ce la vei tu,qui fe forme par bonne nourri- ta vertlt;t tureenvn naturel maenanime : ôc à lave-f^*quot;

■ I , r r 1 I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g«« ar

me, on n’eut Iccu, lelon le raport des au-„ej. thcursjtrouuer en ceft aage Prince plus généreux,ny mieux apris.que D. Charles de Nauarre ; car outre les dons naturels de beauté,douceur, affabilité enuers tousamp; hauteffe de courage au befoing, il eftoit orné de fainéte doctrine, qui regifîb it fes. gentilles moeurs, amp;nbsp;de plulieursbellesamp; 1452. louables fcicnccs, par lefquellcs il eftoit admiré en fon teps,le rendit fameux apres fa mort, il aymoitla pocfie,eftoit verfé âuxhiftoircs, afl'és fubtil Philofophic.-tel- • Icmcnt qu’il tranflata en langue Caftillanc lt;nbsp;les Ethiques d’Ariftotc,faiCtcs latines par ’ Leonard Arctin, qui floriffoit de ce tépst ' nbsp;nbsp;,,,.

enquoy il monftra grande dextérité, iugement, traidant celle matière auec termes,amp; vocables fl propres qu’il ne cepou-uoit mieux faireice liure fut par luy dédié

I au Roy D. Alphonfe d'Arragon fon ôn» cle.ll efcriuit outre-ce vne brefue chroni- Ecrits

l quedesRoysdeNauarrefesprogeniteurs, commençant des plus anciens temps, iuU **'

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;E f iiij

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'45^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H/ftdire

4455.

qucs au Roy D. Inigo Arifta, Si de la con-tinuer î’hiftoire iufqucs au regne du Roy Charles l'on ayçul laquelle chronique le trouqe encor aûiQurd’huy eferite a la main pleine de fautes commifespar les eompi-{lcs;car'Cllen’aoncquesefté imprimée. Il cfcriuitaufll quelques vers, employât ainü en fes.hoinn elles exercices le temps qui luy açlqcnçoitjcn fes pççupationSjau gou-uernetnent du Royaume, lî que ce Prince fut chcrijayniéjamp;t bénit d-vn chacun, esé-ple dp Ibn propre pcre^auquel il s’ingéra de demander le Royaume deNauarre, Ion propre heritage paternel, qui luy ‘cauU grands troubles, amp;nbsp;extremes aduerfitéSj efquolles il fitprcuqc de fa magnanimité, amp;nbsp;(înguliere patience, qui fut mieux co-gnuCjSc regretéc apres fa mort.Eftantdôc Icué le liege de deuant Ellclla, le Roy de Caftillc amp;nbsp;le Prince fon fils fortirent de Nauarre, fans plus y faire aucun dommage,amp; retournèrent à Rurgos. L’Amiral de Callillc venant en Nauarre amena aucc luy fa fille, amp;nbsp;la liura au Roy Ion mary. Eftant doneques cnferable ces mariés , il ne fe pallà gucrcs de temps, que la Royne fc fentit grolTc, refidant a vn lieu d’Arra-gqn appellé Frefne ; parquoy le Roy lean

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deNnuurre. 457

fort loycuxdecefte nouuelle, la fit aller ' en NauarrCjpour y faire fes couchcs:ellc fit fa demeure en la ville de Sangucflc le refte de l’année 14.53. là entendit auecle Prince D.Charles,amp; le confeil du Royaume, aux affaires, ôcgouuerncment d’icc-lu/jU ce confentant le Roy Ion mary, mais non gucres au gré de pluficurs cheualiers Nauarrois, feruiteurs affeâiônés du Prin-ce Charles, melmes de ceux de lafamillc, amp;nbsp;faôfion de Beaumont: cftimant que Tau-thoritéd’vne maraftrene pouuoit appor-^^'^“quot;' ter au Prince,ny au Royaume bicn,ny repos aucun.

Et pour autant que nous auons cy douant promis de raconter en bref la vie du Côncftable de Caftille D. Aluar de Lune, qui de fort petit lieu par les faneurs du Roy deuint i’vn des plus puiffants du Royaume, laifferons vn peu a parler des affaires de Nauarre pour parler d’iceluy Conneftable,car ja approchoit le temps «ic là punition , cftant paruenu au comble de fes iniquités, dcfquclles luy mcfmc pourchalTa la iufticc par Ion audace, amp;nbsp;effréné appétit de vangeâce, Il haiflbit mortellement le Comte de Plaifance D. Pedro d’Eftuniga, amp;cftoit pareillement de

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458 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- Hifloire

Juy hay. Contre cc Comte le Conneftable dreiïa vne ambuche,pour le conftinicr phfonnier.Le Comte citantaduertidecc ' qu’on luy bralToit, communiqua fesdef-feins auec le Prince, le Marquis de Santil-lana,Ic Comte de Benauent^celuy de Ha-rn»rf/,r.y(ro,amp;autres qui efloyentdc perdre la viC) X;ne574- OU 1»faire pcrdrcau Conneftablc,pour-ce Ut. nbsp;nbsp;nbsp;firent cnfemble vn complot^quele Com

te de Plaifance, èc le Marquis de Santilla-na enuoyeroyent leurs aifnés, aueccinq cens lancesj loubs prétexté d’vnc querelle quieftoit entre le Comte de Benauent,S-' D. Pedro Aluares Oforio : 6/ qucpalTant prez de Vaiilcdolit, où le Roy amp;nbsp;le Con-ncftablc eftoyent, ils trouucroyent moyé de fe faifir d’vne porte, amp;nbsp;mettans leurs gens en la ville,prendroyent, ou tircroyét le Connellable, publians que cela fêtai-foit par le commandement du Prince D. Henry. Tout cela vint a rien,car le Con-neftable en fut aduerti : toutesfois la Roy-ne Ilabel peu amie du Connellable folici-ta les conjurés de fc halter, ce-pendant quelle defiroity tenir la main, leur dcfpC' chant la Comtefic de Ribadeo foubs prétexté de venir vifiter le Comte de Plai* Gncc ton oncle. Celte Ambaflàdc faiôto

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de 'Nauare',


459

au Comte, lerefiouit grandemêt:amp;pour' ce qu’il eftoit cinpefché de fa perfonne defpecha promptement fon fils aifné D. Aluaro d’Eftuniga aucc feptante lances, auec lesquelles il vint à Burgos par vne nuiâ d’vn Lundy premier May 1473. Le • Roy fçaehant toutes ces choies, entra cri opinion que cell emprifonnement ne fe pouuoit faire fans grand fcandalc, amp;nbsp;partant enuoya dire a D. Aluaro qu’il s’en retournait a Curiel, car il ne pouuoit exécuter ce pourquoy il eftoitvenu: Mais Don Aluaro cheüalier courageux amp;nbsp;hardi, luy rcfpondit,quc fur fa vie il faifiroit le Con-nellable,amp; le luy rendroit pris:amp;: que feulement il luy pleut bailler vne ordonnance , amp;nbsp;decret de prinfc de corps, ce que le Royluy fit expedier enteile teneur. Don Aluaro d’Eftuniga mon Alquazil majeur, ie vous commande que vous preniés au Corps D. Aluaro de Luna maiftre de faind lacqucsiamp;s’il fe met en defcnfc,que vous letuyez, D. Aluaro d’Eftuniga venant à D«re» d, lamaifon du Conneftablc pour le pren-J - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;... * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neßable»

dreinde peut auoir jams tirèrent les vns fur les autres : en fin Don Alphonfc de Carthagena Eucfquc dudit lieu, amp;nbsp;Ruis Dias de Mandoça , aufqucls le Conne-ftable monté a cheual le rendit,le Roy

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4lt;5'o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Ic fit conduire a Portillo, où Ie Royalla peu apres amp;nbsp;là faifit grande quantité de monnoye appartenant au Conncftable qu’il fit mener a Vailladolit,puis commanda que fon proces luy fut fait, ce que fit fonprocureur Fifcal auccdouzeiuriieon-fultcs delegués, amp;nbsp;comme conuaincud’a-, uoir attenté fur la couronne de Caftillc,^ auoir commis pluficurs aétes tyrâniques, fut condamné d’auoir la telle tranchée,laquelle fichée fur le bout d'vn poteau dc-meureroit par l’clpace de neufioursen Ipcdacle, ce qui fut fait. Tous les biens furent confifquésquicftoycnt tres-grandS) carilpolTedoitcinq Comtés, amp;fcptantc tant chafteaux qu’autres places, pouuoit coter Curfes terres plus de vingt mille vaf-(iux lâns les dependans de fa maiftrife ordre de làinôl lacqucs, amp;nbsp;auoit de rcuenp par an plus de cent mille doubles ducats, fans fes cftats amp;nbsp;offices : toutes lefqucllçs chofes luy cfioyent aduenues parlalibc-Roy.Il eftoithomme caut,amp;dif-Ctmtéjia. fimulé,fouplonncux,enuieux, ennemi, l’If. perfccuteur des grands : ce qui luy coufta la vie: vanteur amp;nbsp;oftentatcur de là race, 5f progeniteurs , ne le fouucnant point du train de fa mere,qui luy rendoit fon otigi-

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déNauarre.

ne fort doubteulc. Au rcfteil cftoitboii homme d’armes, amp;nbsp;adroit cheualier, fort ócrobuftedccorpSjCncor qu’il fuftdc petite ftature.mais bien compoié: hardi a la guerre, aduiié^ fort, amp;nbsp;afable amp;nbsp;conuerfa- 5 ble en cour, gracieux enuers les amis,dif-cret en fes propos, amp;nbsp;alfés,eloquent, pourueude bonnes raifons. Or d’autant que le R oy auoit tout pris fon bien,on mit vn balfin d’argent a l’endroit où cftoit fà telle, à fin que ceux qui vouloyent dôner quelque chofe pour l’enterrer, le ictaflent dedans : dequoy on recueillit beaucoup d’argent.C’eft chofe notable qu’ayant vn iour,cnquis certains mathématiciens, de fesaduenturesaduenir, comme il luy fut refponduqu’il mouroit fur cfchafaud,que les Efpagnols appellent Cadahallo, il s’entromftnt u alla fouuenir, qu’il auoit vne place qui s’a- quot;nbsp;pelloit Cadalfo, dans laquelle il ne voulut oneques mettre les pieds : mais il monta

Ilurvn autre Cadahalfo, dont il nes’eftoit doublé. LcRoyD. lean doncqueslc fit mourir, comme rebelle Se criminel de leze Ma)eftc,cncor qu’il n’eut oneques ro-pudances, ny porté les armes contrel’e-ftandart Royal, celuy qu’il auoit tât aimé, plus à lapetit d'autruy, que pour le deuoir

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4(^0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfioirc

qu’il auoit à iuftice, amp;nbsp;plus par lafchcte dß cœur, que poufTédcbon iugcmcnt -vertu. Orne furuefcut-il gucrcsàfonCô-ncftablcjamp; mourut de violence, d’vnefie-I4J’4. urc quarte a Vailledolit l’an i454, pcuauât famortilauo’itfaitacGordauec le Roy de Nauarre,lequel fon fils Henry dit l'impuil-Tant ratifia ciieor mieux,donnant penlion annuelle au Roy de Nauarre, pour les pre-icnfions qu’il demandoit fur la Cuftillc. f J. Ce fut en ce temps auquel eurent conv mcacement les maux amp;nbsp;calamités dcNî' narre, pour les partialités quis’cfmeurent eniccluypour telle occafion. Le Printe de Viana D. Charles eftantdouédegran' .desvertus, amp;nbsp;en aage florilïànt,auoiten l’abfenccduRoy D.leanfonpcFe,gou-uerne le Royaume de Nauarre îàinâcmét, amp;nbsp;en gcâd iuftice, au côtentement de tous .auec le bon confeil des Seigneurs du payS' iiotamènt de Louys de Beaumont.Quaiid fon perc s’eftant ioint, en fécondés nopccs a D.Ieanne Henriques fille de l’Amiral de *ƒ Caftille,voulut quelle participaft augoU' qm fut trouué mauuais pat ne fimme plufieuts,lcfquels incitèrent le Prince,(]ƒ cfto’c heritier legitime du Royaume, de me. ne permettre que celte maraftre s’ingcran

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de Natiarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 61

de commander en fa polTeflîon. Lcdcfir deregner 3 qui chatouille toutes grandes, amp;nbsp;magnanimes natures, pouffa fi auant le Prince D. Charles, obeiffant iufques alors au Roy fon père, qu’il luy déclara l’intention qu’il auoit de iouyr feul de fon droict en fon heritage maternel, auquel fa belle mere n’auoit aucune part!amp; de laid fc pre-paroit de la mettre hors du pays,amp; de refi-fterau Roy fon père, s’il fc vouloir oppo-fer a fa volonté : amp;: en lomme effayçr d’a-Uoir ce qu’il pretendoit par la v oy e des ar-mes.De ccflcquerellepcrnicicufe, amp;nbsp;qui fucceda mal au fils contre fon père,{ourdirent les deux faélions qui infeéteient le Royaume de Nauarre par longues années desBeaumontois,amp; Grammôtois, noms prins de deux puiflantes farnilleSjalfauoir,

lijn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11'1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Beaumont

celle de Beaumont delà les Pyrenees, Gram-celle de Grammont au deçà du collé de France, combien que celle de Beaumont euH eu fon origine de Normandie , êc fc npmmafl premièrement Lulé : néant- It moins toutes deux d’ancienneté ilîucs du fang Royal de Nauarre 3 ce que tef-moignent les armoiries de ces deux mai--fons , amp;nbsp;mefmes le chef de la porte Grammontoilê, qui font les Marclchaux

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4lt;î4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi o ire gt;

du Royaume,Maquis de Cortes,nes’intR tulent de Grammont, mais de Naiiarrc. Or cftant lors meflîre Louys de Beaumôt Conneftable de NauarrCjchef de la famil-lejuy amp;c les fiens prindrét le parti du Prince, La maifon de Grammont amp;nbsp;fes adhc-rans au contraire, fouftenans la querelle du Roy contre fon fils, amp;nbsp;d’icelle eftoyent chefs meflîre Pierre de Peralta, qui à l’oC' cafion de ces tumultes, fut fait Connefta-ble. Les raifonsdu fils eftoyent, qu’eftant fils,amp; legitime heritier de D.Blache Roy-fte proprietaire de Nauarrc,il luy apparte^ noit de regner,mefmc attendu quclc Roy fônpcre eftoit conuolc en fécondesnop' ces, ce qui le deboutoitdc tout droit, adion qu’ilypouuoitauoir amp;c prétendre! Le Roy au cótrairc,di{öit,que par accord, en mariage faifant,auoit eftédid,quefuft qu’il eut cnfa'ns,ou nô,de luy amp;nbsp;de la Roy-ne D. Blanche j il regneroit fa vie durant! lequel article auoit efté iuré par IcsERats ’ du Royaume, amp;: partant deuoit auoir lieu.

Ce point debatoit le Prince comme cho* fc faide a fon preiudicc, illicite en droid, pourcc non valable : car comme par les loix du Royaumcjdc deux mariés,le furui-uant iouyt des biens de fa partie dclundtOj

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de Naiidïre}

parvfufruid, tant cÿu’il demeure en viduité , auffi pert-il droit, s’il fe remarie. Or e- ' ftoitla queftion, fi la condition appofcc au contrat de mariage, enfauéur du Roy D.Iean,faiôtc contre les loix de Nauarre, amp;auprciudiccdu Prince fon fils, faifoit lacaulè bonne,mais quel que fuft ce droit, On vint aux armes. LaR oyneD. Icanne, refidentc en Eftclla aduertic de ce que cô-Ipiroit D. Charles, le fit fçauoir incontinent au Roy fon mary,lequcl vint d’Arra-gon en Nauarre, auec bon nombre de gês de guerre,aufquels fe ioignirent les Gram* inontois:Premiercment,il eiraya,par Am-bafîades, amp;nbsp;pourparlers , de diuertir le Prince fon fils de cefte pourlùite peu hon-norable.par laquelle, difo it-il,il fouilloit le luftre des races de Nauarre, Caftille, Ar-tagon,amp; France, donc il eftoit defeendu: S^eftoit l’affaire reduirtc en affés mauuais termes entre perc amp;nbsp;fils,par les bonnes rai-fons des AmbâfTadeurs du Roy D. lean, chtfi ie । fans le confeil des chefs de la part, de la fa-dion Bcaumontoife, qui retindrent le Prince en fon premier propos, de vouloir ftAW /* iouyrabfolumcntdefon Royaume, amp;nbsp;les Grammontois, lefquels irritoyeht le Roy contre fon fils, eftimans , comme il cft

9s quot;,

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Hifioire croyable,l’vnc part amp;nbsp;l’autre,par ccs trou-bics J adioufter quelque choie à leurs eftats, biens amp;nbsp;honneurs gt;nbsp;plus que fi le Royaume cftoit tranquille. Toutes negotiations,amp; traitté de paix ceflansje Prince fit aflemblée de gensdarmes, tant cheua-liers,que du peuple de fon parti lepot-ta pour Roy l’an 1456. donnant piiuilegcs, franchifès, Si graces, amp;nbsp;faiiant autres adö RoyauXjdont les lettres fc trouucnt encor en la ville de Toralba,amp;aii‘ fait a{gt;fei- très endroits du pays. Conuoquaauffirlr 1er Roy Je Caftillc aucuns fiens amis, dont quelque troupes entrans par 1 endroit de Logro-gno en Nauarre, furent desfaites pics Vianc,parieRoy D. lean, lequel comme fage capitaine, leur alla au deuant ne voulant atendre que toutes les forces de Ion fils fuifent alTcmblées auant quelecoin-batre : Apres lequel exploit y eut diuertes rencontresentf eux, auecviûoireambiguë , es enuirons, d'Eftclla, Pampelonc, Olite St Lombier, tan t que la dernicrebataille de celle premiere, guerre ciuillc fc donna près delà ville d’Ayuar,cn laquelle , par la vertu, amp;nbsp;vaillance de melSrc Pierrede Pcrault,amp; Lopez deCaftillo,amp;r autres de la faôtion Grammontoife, b

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de^auirre. 467

Seauhiontois furent vaincus, amp;nbsp;le Prince Charles fait prifonnier,lequel fût mené à Tafallapar le commandement du Roy,^«- nbsp;nbsp;«■

Quis’y trouuaaufli toft apres,Sc elTaya de ^anicner à quelque moyen de paix':ice lt;lue le fils, mal conlulic, mcfprilaî Si qui fit pis,eliayant d'inciter les Roysvoifins a prendre la defenfe de fa cauCc, fut fut-? prinsvn paquet qu’il cnuoyoit au Roy Don Alphonfe de Portugal, par lequel

i furent fccus plufieurs traiétes à railon '.'1«-.^?. dequoy il fut referré au chafteau de Mon-troy. Les fadions fur cela s’aigrirent de . -'v,'.,. forte, que par toutes les villes du Royaur nie,cntre.mefmcs citoyens, amp;nbsp;voifins, les maifons amp;nbsp;familles iebâderent l’vn contre l’autre, dont fortirent infinies cruautés, meurtres ,bruflcments, Sr autres dia-'* boliques effeds, amp;nbsp;impiétés des guerres ciuilles. Laprifondu Prince eftoir li en, sditims nieufe a Don Louysde Beaumont Com-fquot;j‘’” te de Lerin , qu’il ne cofl'a , par diuers rKjaume moyens amp;nbsp;alfeurances qu’il donna, qu’iln^hw-neut obtenu du Roy la deliurance d’ice-luy ; pour lequel mefme (tant luy cfioic-il affediôné ) il bailla fa perfonne propre en oftage,demeurât prifonnier l’cfpacc de 7.

l ansiMais quandle Prince fut en libertéj il

M

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4lt;gt;S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. Hifloiïè

cranie^Ä: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fautcsdccoiifcillcrs,qui 1’animercnt

Ls- dc venir derechef a Ia guerre : car 1’appetit t,n mffare dc domiiicr n’a point de frain,fpecialeniét enfans des Roys. Laiflànt doneques IcComtede Lerin tenir oftage, il reprint Jes armes, fc remit aux champs pour h fécondé fois, amp;nbsp;lors retournèrent les fa-tflions de Beaumont, amp;dc Gramraonta fuiùre chaeû fon parti, amp;nbsp;faire plus eftran-gc,amp;r barbare guerre qu’auparauant gt;nbsp;dont le Royaume,en general, fe fentit plufieurs Prince D. tmnécs aptcs.La tin fut, que le Prince fut cbariei. dcsfait detcchcf prez d’Eltclla, Sz fes gens di/fipez^raais il fc iàuua a courfe de chenal ayant refolu de ne pourfùiurc plus cefte guerre, fi peu heureufe a luy, s’acheminât à Naples vers le Roy Don Alphonfc fon oncle,laiflant les gens dc fon parti en grâd trauail,amp;: dâger en Nauarre, où les femen-ces de difeorde entre les deux factions cô-tinucrentdefpuis alTésfouucnt.

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Prince D.Charles trauerfant laFran*

ce,amp; Italie,y fut par tout reccu auec grand honneur, mefnie à Romme par le Pape Calixte Efpagnohmais finguliereinent If feftoya,ôchonnora fon oncle,admirantfa fagefle, les graues amp;nbsp;Royallcs façons d’i-celuy,rcipondantcs fort bien à ce qu’il fit

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deNduarre, 4^^ auoit entendu par.renommée.: äcHfcux dele voir en bonimcfnage auecjçRoy D»-lean fon père, s’employa fortaJes pacifier: enfcmble,faifant en cela tous offices de bo parent, amp;nbsp;de Prince Chrefticn..:,lt;arilluy remonftroit ordinairement le deupir que les enfans ont enuers leurs pères j auquel les Princes fedoiuentplus eftroidement fubmettre que les autres,comme ceux aux mœurs defquels tous les fubiets ont ac-couftumé de fe façonner : eleriuant d’ailr leurs au Roy D.Ieap ce que il penfoit pou-uoirferuiraluy faire aymer , amp;defircr la prefcnce de fon fils, mais ce bon amp;nbsp;vertu eu.y Roy n’eut le moy é d’accomplir vnç fi fainâc loüablc entreprife, empefehé par fa mort, qui furuint au chafteau neuf r, dcNaplesd’â 1458.cnl'an lxv.defon aage; On ne fçauroit penfer auec côbien d’hon-neur,amp; de faneur il chcrifibit les gents de lettres, ayant couftumé de dire ïbuuent, que le Roy fans lettres,cft vn afnc couron- quot;nbsp;ne laquelle fcntence il auoit leuë en vn proëfme, douant la traduétion Elpagnolc, du liure de la cité de Dieu:amp; pource il cm-gt; ploya partie de fon temps à l’cftude des lettres, mcfmc il tranflata heureufement les Epiftres de Senecque, difoit fouuanç

G g iij

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47 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoire

àuoirlcu fjoätorze fois le viel amp;: nouucau teftattiéht, lifoit founencTitcLiuc?amp;les GommentairesdeCcfär. c.

. Oreftanb D.Alphonfc Roy d'Atragon lt;1 lt;0;. niort,plufiears villos 5amp;aucuns desgräds

Scignéürs’j» mefme 'du-.Róyaume dcNa-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles dc

Naüarre deis’ingcrer ca-cclle couronne Napolitainöjlaquellcils luy ofFroyét:mais illeürfit refponceteile,qu’ils cognurent qu’il auoit apfinsa eftre modefle, alui-tirc Vequiré amp;: iufticc, ne fc voulant.lettcr tcineraireimLcnt cn la poffeffion d’autruy, pourn^ donner aucune màuuaiic oppi' nion de luy,il palfa en Sicile,Royaumecf-chcujpar la niort de D.Alphoni'c,auRoy . fon pere, aucc ceux-d’Arcagon Sz Sardai-' gne,M3iörque,Valêncc^amp; principauté de

Cattcî'ogne,en laquelle, par droit des fils aifnés des Roys d’Arragon, il venoitaac-querir la principauté dCuGirone, des-lors» -amp;lc droit de luccefliô cn tous les Royaumes àPaduenirll ht en Sicile quclquc.fe-iour,aymc honnoré des Siciliens, pendant lequel il eut priuauté araoureufeaucc vnc damoilellc trcf-belle , mais de bafle cftofFcjnomméc Capa, de laquelle il en-gendra-ddux enfansj l’.vn nommé D.Phi-

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de quot;Nduarre. 471

HpcdcNauarrc amp;nbsp;d’Arragon,qui fut mai- nbsp;nbsp;nbsp;,,.

ftrc de l’ordre de Montcla, qui mourut en liguerrc de Grenade, au feruiccdu Roy Ferdinand fou oncle ; l’autre s-’appclla D. leâ,lequel fut Eucfquc d’Hucfcadl eut aulïi vne fille nommée D. Anne de Nauarre ôr Arrago^qui fut Duebeffe de MedinaCcli, femme de D. toys de la Ccrde:mais il cft incertain fi elle cftoit née de cefte mere, Durant ce temps,le Roy D.Ican (JeNauarre pren oit polTcflfion paifiblcmcnt du Royaumed’Arragon,aluyefchcu par la moftdcfon frere. Vers iccluy arriucrent Ambalfadeurs de la part dü Prince Don Charles fon fils,pour le fuplier,que les fau tes pafleos obliées, il le reccut en grace : à quoylc pere ne répugna pasbcaucoup,car il eftoit pour lors allés tendre cinuçrs les fions, notamment enuers le Prince Don Charles, lequel citant continuellement folicité par ceux de la faélion de Beaumont, quife maintenoyent cnNàuarrc dans qùclqucslforts, amp;nbsp;continuoyent la gucrconc pouuans fans luy accommodor leurs affaires,defiroit de retourner en Ef-pagne pour leur aÿdcr ou a obtenir paix,

1 oua fc guaiétir par les armes.Ay at eu dôc-1 ques refponce à fon gré du Roy fon pere.

Gg iiij

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47i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

^459' il partit ccftcannée 14y9.de Sicile,menant en fa compagnie grand nombre de Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes Siciliens, amp;nbsp;au-tres,amp; vint furgir a Barcelonne, où eftant le bien venu, amp;nbsp;reccu par les Barcclonois, auec grand honneur amp;nbsp;pompe,il fit fibiéi que le Roy pardonna^ en fa faneur, à tous les Beaumontois, amp;nbsp;déclara qu’il vouloit que tout ce qui choit paffe fut enfeuelyA' couucrt a perpétuel :oubly : eftansde l’o-beiflànccj Sendelizé du Princeenuers k Roy, amp;nbsp;delà finccrc volonté du Roy entiers fon ßis J furet caution les Cattelâs.b reçociliation d’entre IcpereS/ le filsffaide au grand contentement de tout le Royauquot; mcjlc Roy D. lean fe voyant Princepuif lànt, pcnlà aux moyens de recouuretles terres qui luy auoycnt efte conbCquécs en Caftilleramp;pouryparuenir, traiâa ligne auec le Roy de Portugal D. Alphonfc, accorda le mariage d’entre le Princefon fils,amp; D.Catherincde Portugal., fœur du Roy D.'A'lphonfe,amp;rdc D.Icannc Roync de Cafiillc:en laquelle ligue entrerétl’Ar-çheue/que de Tolède D. AlphonfcCanl-Nauutaulo d’Acugnal’Amiral D.Fedcricbcaupe-'

‘‘‘re du Roy D. lean, D. Pedro Gironmai-cafitUe. ûre de la Calatraua -, èc tous les Manriques

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àeNduarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;473

de Caftillc,autres:dequoy ayant le Roy D. Henry de Caftille fend quelque vent, parl’Archeucfquc de Scuille D. Alphonfc de Fonfcca,il fut aduifé par le confcil, que onenuoycroit l’Eucfquede LiteRodori-go amp;nbsp;Diego de Ribera, Ambafladeurs en Arragonjfoubs couleur de le çoniouyr en fonno de la bien venue du Prince Charles,amp; de fa reconciliation auec fon pere-Sc cependant auec charge d’offrir au Prince toute amitié traiéter auec luy fecrette-ment le mariage de D. Ifàbcl de Caftille fœur du Roy. Les AmbafTadeurs ayants exécuté leur commiffion fort dextrement mcirent au cœur du Prince Charles nou-ucaux penfements, qui le firent entrer en efperancc de pouuoir , par le moyen/' du mariage de Caftille, amp;lafaucur qu’ilau-roit en confequence d’iceluy, obtenir fon Royaume de Nauarre : parquoy il laifla l’Infante de Portugal, laquelle a cefte cau-fefe retira au monaftere de fainde Clerc de Lisbone,où elle paflà fes iours en virginité 5 mou rant quelque temps apres, ainfî qu’elle eftoit acordée auec le r oy idouart d’AngIeterre,quatriefme de cenora.Auffi peus’effedua ceft autre mariage j pour la btcfucté des iours du Prince D. Charles,

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'474 Htfioire _ ayant Dieu ordonné que cefte Princ^^^ fut efpoufc du frère puifnay d’iceluy. fefperancedu (üpportdeCaftille rcco®' mçnçalc Prince I). Charles à encouragea ceux de la parrialité de Beaumont,amp; a*”' Kcitcrplufieurs Cattelas pour remuer les chofes en Nauarre,amp; Arragon:car l’cfpr't vnc’foîs enfoceclé de l’appctit de rcgncr, contenir.C’eftoit au tempse}“^ tndom-le Cardinal Bcflàrion, hommedoétc, de nation Grec,eftoir adminiftrateur perpe-Bfßarim ^ic FE glifc dc Pampclonc,par Ie dccés Cardinal. dcl’Euefquc DiMartiiide Pcralta.

LcRoy D.Hcnry dcCanille ayant,paf fon prudent con£eil,rópii cefte ligue d’entre Nauarre ,quot;Arragon Sz Portugal que luytramoit D. lean Roy de NauarrCjTe mita perlêcutcr ceux dc fon Royaume qui s’y eftoyent ioints. Et pour-ce qu’il eftoit certain que le maiftre de Calatraua y e-ftoit entré,ilmonftrafort mauuals vifage au MarquKde Villena fonrfrcre,maisilfut ft adroit,amp; aduifé,qu’irieiuftifia enuers le Roy, amp;luy ofta tout’e foupçon qu'il en fut. Dc là aduintquc les deux freres,con-eeurent vnc haine mortelle contre l’Ar. chcucfquedcSeuülc.

1460. . L’année 1460.le Roy D.Ican dcNauar-

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deNauare. 475 reamp;d’Arragon/fir conuoquer les Eftats delà principauté de Cattelognca Lerida, amp;nbsp;affigna ceux d’Arragon à Fraga. A Vat-femblée dc Lerida comparut le Prince D. Charles : où pendant qu’on conféré des affaires, vn gentilhomme nommé lean Carillo Prefenta au Roy lettres decreâce de l’Amiral de Caftillc Don Fcderic fon beau p,ere,amp; par luy fut aduerti de tout ce qui eftoit paffé entre le Prince ion fils, amp;nbsp;le Roy D.Henry.-adiouftant,qucceuxdete Roj* la faâion Beaumontoife, incités par le Prin.ee Don Charles, fepreparoyent z hicuut i» guerre, aufquels fe ioindroyent les Cat-tclans-.cc qui troubla grandement le Roy.- cbrtriequot;'* parquoy ayant eu fur-ce l’aduis de les, plus priués,2e fidelles confcillers, il fit ap-pcller le Prince en vnc chambre à part, làluy ayant déclaré ce qu’il fçauoit dc fes menées,Sepratiquesde reprint aigremet, difant, qu’ileftimoit auoir engendré vncj-furic,quiinccirammcnt le tourmentoit,amp; troubloit fes Royaumes, retôbant tant dc' fois en rcbelliô, amp;nbsp;abufant de la douceur^i ôê indulgence paternclle:mais que le teps eftoit venu qu’il falloir vfet des remedes opportuns à fa forc^nerie, amp;nbsp;le réprimer..

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47^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi poire

Zi chafticr de forte , que le maihèurcox exemple dele voir pcreamp; fils viure encô-tinuel foupçon des aguets de fon fils cefle-roit en fa maifon: A quoy voulant rcfpon-dre le Prince,il ne fût efcoutégt;ains,par ordonnance du Roy fon perc, eftant arrefté, fut condamné de tenir eftroitte prifon au chafteau de Mirauet.-toutcsfois à la fuppli-rrince D. catioH dc pluficurs grands Seigneurs, auf-cbariti. quejj fcmbloit trop rigoureux 3 il fut mené en plus douce prifon foubs bonne \ nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fcurc garde en la Aliaferie delà cité de

Sarragoflcjau grand defplaifir des Royaumes dc Nauarre amp;nbsp;d’Arragon, amp;nbsp;parcillc-ment du Roy dcCaftillcj lequel eftant en la ville de Madril, fut aduerti toft apres de celle detention du Prince Charles. Auec iceluy fut aulfi emprifonné Don lean de Citteîant Bcaumont frere du Côneftablc D. Louys .»/«•(«/«»t Cattclans qui çftoy’ent refpondants it de la reconciliation faiétc entre le perc, amp;nbsp;fr«»«, fils a Barcelonne J entendants ces nouucl-

Ics, enuoycrent promptement vneAra-baflade, vers le Roy de quinze perfonna-ges de grande authorité, pour Içauoir dc luy la caufe dc la captiuité du Princc^d’au-tant qu’il leur fcmbloit,que le Roy, en ce, auoit côtreuenu a l’alTurancc qu’ils auoyét

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deNdUArre. 477 fâiâc pour Iuy,dc le bien traittcr amp;nbsp;aymer paternellement. Ayans entendu du Roy que Ceftoit pour confpiration, amp;nbsp;intelligences qu’il auoit auec fes ennemis,cpntrc lès Eftats,amp; l'a perfonne, eftât cefte la troi-fielmc fois qu’il eftoit tombé en ce crime de rebellion, ilsvfercntde plufieurs prières S: rcqueftes, en faueur, amp;nbsp;pour la deli— Urance du Prince : mais voyans qu’ils ne profitoyent en rien j ils s’en retournèrent, amp;nbsp;rapportèrent la rcfponce du Roy à ceux quilcsauoycnt enuoyés. Alors les Catte-lans forts indignés, adioufterct a ces quinze encores foixante autres Ambafladeurs, qu’ils renuoyerent de rcchefà Lerida,vers le Roy,auquel lAbbé d’Ager, chef de celle Ambalïàdc, ayant remonftré auec grade liberté,le refentiment que les Cattelans auoyentdela prifon du Prince de Viana, amp;nbsp;de Girône, Ion fils, lequel s’eftoit alTcu-ré d’eftre cheri,amp; amiablcment traidé par Iuy,furlcspromcfl'es amp;nbsp;cautions qu’ils en auoycnt faides, eftimants d’eftre par icelles fulfiGmment muni, contre les calomnies,amp; aguets de fes aduerfaires, principalement de l’Amiral D.Fcderic,qui machi-noiteuidemmét,amp;par tous moyens d'exterminer l’aifné amp;nbsp;légitime heritier des

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• 47^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfloire

Royaumes de Nauarre, d’Arragon, autres Eftats annexes à celle couronne, a fin defleuerjamp;r amener en iceux les enfans defàfille, contre toutdroitamp;picté,pro-tefta,que tous les Eftats delà principauté 5otttte nbsp;nbsp;de Cattclogndvemployeroyent vies,biêsi

af- tous autres moyens qu’il fçauoit Caueians amplcSjSt grands en celle Prouincc, enuert le pourguarentir le Prince Don Charlesdc ^■,nce D. toute iniure,amp;le deliurer d’vnc fi inique ‘ ' derention:Partant le fupüa d’aduiier, auec afFcdion paternelle , à la requefte qu’ils luy faifoyent de mettre iceluy en pleine liberté,ôc l’oüir en fes iuftificatiôs, ne précipitant point fci| iugemes en caufe fi graue 6c importâtc,pour complaire à la Roy-ne fa femme, ny au pere d’icçllc:euitâtpat bon, amp;nbsp;prudent confcil, les grands troubles,amp; mifcrcs qui s’en pouroyent enfui-urc, fi autrement il en vfoit. A ces rudes propos , 84 pleins de menaces refpondit le Roy, auec grande moderation, amp;: gra-uité,concluant,, qu’il fçauoit faire iufti-ce, amp;:n’cftoit délibéré delaifl'erlon propos de chaftier fon fil s, tât de fois rebelle, amp;nbsp;abusât de la clemcce,par aucunepafliô, ny importune folicitation de fes fubiets.

Les Ambalfadeurs ayans eicrit, Ken-

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de Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;479

Uoyé ccftc refponce , foudain s’enfuiuit vne manifcftc reuolte des Cattclans, lef-quels ayans affemblc grand nombre de gens de guerre, amp;c obtenu, parleurs Am-bafiàdcurs enuoyés a Segobia, fecours du RoyD. Henry de Caftille, de mille cinq cens cheuaux, foubs la conduite du commandeur Gonçalo de Schaucdra^auance-rcntccs forces vers Lerida, en intention de fe faifir de la perfonne du Roy, mettre à mort tous ceux de fon confcil,amp; par-ti;Et pour plus aifement exccuter leur cn-treprife, eurent fecrette intelligence aucc pluficurs courtifans, dont les principaux cftoyent François d’Efpla, Gerard Ccr- £„(„ƒ,«ƒ» rjillon, amp;nbsp;lean Agullon: mais Dieu gua-quot;‘quot;'' rcntitleRoy, ôe les Gens d’vne Gfurieufe^'^“quot;' coniuratiô, dcfcouuertc furie point qu’on la deuoit exccurer-.ncantmoâns G à temps, que le Roy eut loiGr d’euader par la porte des frétés prclcheurs , nonobftant que Don Pedro d'Vrrca Archcucfque de Ta-ragonnc,rvndcs Ambaffadeurs deCat-tcloçnedeconfeillaft de n’abandonner la ville de Lcrida, ains faire tefte en icelle à les aduerfaircs , l’aduis duquel cftoit approuué par tous les autres Seigneurs qui fetrouuoyent là alfcnrblcs.

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480 nbsp;nbsp;nbsp;. Hifloire

Le Roy ne fut pas plus-toft forti, qüc leS coniurés entrèrent au palais, penfans d’y ±« caiurtt maffacre ordonné .• mais ils le trou-fMüent. uerent vuidc,dont ils furent tref-mal con-tens. Le Roy fe retira à Fraga, où les Am-baflàdeurs auoyent délibéré de le fuiurc, amp;nbsp;cflàyer encor de l’induire à mifcricorde enuers fon fils,cftimâs que l’eflày amp;nbsp;commencement des troubles qu’il auoit veu le flefehiroit, Scameneroit à quelque douceur : mais ils changèrent d’aduis, amp;nbsp;fans luy faire autre inftance, s’en retournèrent en Cattelogne.Les forees des coniurés furent dreflecs cotre Fraga,où le Roy eftoit, lequel a cefte clufe, fe retira a SarragolTe, leur laiflànt la ville en proyc. Cependant les Barcelonnois prindrentprifonnierD. Louys de Requefeans leur gouucrneur, ceux de Valance,d’A rragon, Sicile amp;nbsp;Majorque,concourans,amp; fe ioignans auecles coniurés,pour la deliurâce du Prince. Sur tous, la faction de Beaumont en Nauarre fe monftra afpre, amp;nbsp;prompte à pourfuiiire fes aduerfaires de Grammortt qui tenoyét le parti du Roy,aucc telles ruines, amp;nbsp;calamités du Royaume, qu’il n’cft pofliblcdc les exprimer, eftantsles courages du commun enragés à fouftenir chaeû fafiftion, prefquc

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De N AU am. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;481

prcfquefansfçauoir qui les mouuoit,ny pour quelle occafion ils venoyent aux ar-mesjcar qui eu fl demandé aux Bcaumon-toiSjOuàccuxdeGrammont,pourquoyMtZe lt;itt ‘ ils eftoyent fi adonnés chacun à fon parti, ilsn’culFcnt fccu rcfpondreautre chofe,fî-iion pour-ce que leurs parents, ou leurs Voifins eftoyent ainfi affedionnés. Les excésjamp; defolations croiflàns de tous collés,le Roy D. lean fc fentit poind en fon cœur, quafi comme fi tels malheurs pro« ' uinfTent d’vn iugement de Dieu, qui vouloir qu’il veit amp;fcntift en fes Royaumes, ce qu’il auoit fait fouffrir és precedentes années à ccluy de Caftillc .• partât il prefta l’oreille, amp;nbsp;ne dcfdaigna point les admo-nitions, qui luy furent de nouueau faides parpluficurs fages, mcfmcmêt par vn certain religieux Chartreux du monaftere de la Scala oei en Cattclognc,tcnu lors pour £» nbsp;nbsp;oi

Prophete,le nom duquel cft fuprimé, ou oublié par l«s autheurs:ôc fe refolut, à leur perfuafion,de mettre le Prince en liberté, Scie bailler aux Cattelans, qui en faifoyct ligrandcinftance.Ilfucdoncqücs tiré de là Aliaferic de Sarragofle, par là belle me-tc la Roync D.Icanne, laquelle par le cô-5^cmcnt du Roy, s’achemina aucc luy

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481 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

en Cattclogne, amp;nbsp;le deliura aux Cattelâli au lieu de Villc-franche.La commune,amp; jJ««'renommée cftjquc defpuisquc frtfia, Pfincc fortit de celle prifon, il n’eut vn lanté,amp; alla fa vie en decaden' mm, nbsp;nbsp;nbsp;ce y ce. coniomption euidcntc de lour en

ioubtant qu’en bref il fut eftaint, amp;nbsp;don-nentccblafmeplufieursàla Royne Don Jeanne dcl’auoir empoifonné, àtînd’a-uancer au droit de primogeniture, amp;nbsp;foc-ccflîon au Royaume d’Arragon, amp;nbsp;dependances d’iccluy,fon fils D.Ferdinand, lors Duc de Momblanc-.eftantminiftredc telle mechâceté vn certain médecin eftrâ-

14 Ra neS^'’ ■ apres fut faifie la Royne, d’vn n. itannquot; canccG Dieu la punifïànt d’vn fi execrable ƒ»»»•« Je/«forfait. Autres reiettentcelleaccufition, D/é» comme faulTc, controuuée par ceux de la fadlion de Beaumontdaquelle, nonob-ftant la deliurancc du Prince,continuoiti faire la guerre contre les Grammontois, mcfmc en la ville de Lombier, d’où efloK faifi,au nom du Prince D. Charles, Charles d’Articda : cotre lequel le Roy enuoy» fonfils D. Alphonfe d’Arragon Duc de Villa Harraofa,auec bon nombre degens de guerre,qui alfiegea la ville,amp; peu après I y vint le Roy en perfonne, aucc ceux de

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deMaudtre, 483

SanguefTa, amp;nbsp;autres villes de Ia fadion' dé Gramót:péfqücls fe fentaiit prefle Charries d Artieda,demada fccours aux Caftil-lans,qui s achemiri erct celle part:aflauoir, les troupes du commandeur Gonçalo dc Sahauedra, Sc ccllesde Rödrigo'dc Mar-cheua,qui firent leuer Ic liege. Le Roy.IX lean ayant mis garnifons à Pa£npelone,fic a Lcrin, Sc autres places Beaumontoifes-, dont il fe dcsfioit,vint a Cdlatâiub aux E- nbsp;nbsp;'

ftats^aifiant le gouuernertlat dé Nauarre a fésenfans D.Ieâ,amp; D. Alphofed’ArragS, pourla guerre qu’il craignoit,amp;prcuoyoit contre Caftillc, laquelle arriua auffi toll.

Cara AraUdaarriua D.Pedro Giro mai-lire de Calatràua,auGC deux mille.cinq cés homes de cheualjelquellcs forces loin tes auec la grofle garde ordinaire,que menoie le Roy D.Héry, faifoit le fonds d’vnc puif-hrtte armée, auec laquelle le Roy s’achemina vers Logrogrso, où il couoqua tous leshommes propres à la guerre des Pro-uinccs d’Alàua,Bifcaye,ôr Guifpufcoa,def-puis l’àgc de vint ans,â foixante, exprimât métdt ca-parfes mandcmcns3'amp; ordonnances^ qu’iiy*''''”i scftoit tranfporté en perfonne en cefte guerre, entreprinfe eii fiucur de fon bien aytpé coufin le rrince de V iana o.Charlcs

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4 §4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire ,

heritier proprietaire de Nauarrc.Lc non* bre des gens de guerre fut fi grand,que les Nauarrois, quitenoyent le parti du Roy D.Iean,efpouuantcs d’vne fi puiflantear-inée, rendirent plufieurs places Jans attendre d’eftre aflaillis, fpecialcmét la Garde,Areas,amp; fainôl Vincent, Quanta Via* na., elle fut battue furieufement, amp;c allés vertucufcmétdeffenduc : maisenfinmd-fire Pierre de Peraut, Conneftablc lors de Nauarre, fut contraint delà rendre à D' Gonçalo de Sahauedra,capitaine general de rarmée Royale en ce liege, Seigneur fort expert en l'art, nbsp;nbsp;di fciplinc militaire.

LcConneftablefortit par vncporte,habillé en dueit, par autre entrèrent les Caftillansrdans laquelle place ordonna le Roy gouueincur Don lean Hurtado de Mandoça.Lc Prince Dom Charleselloit lors en Bârcelonne,bjcn aymé, reuete par les Cattelans,lequel entendant le fuc-cés de celle guerre de Nauarre, enuoya par deuers le Roy D. Hct^ry vn gentilhô-me Cattelam nommé lean Trcillast^ucu chage d’accorder,.8c conclure les articles de mariage d’entre luy amp;nbsp;l’Infante ■ bel là foeur ; ce qu’ayant fait ce chcualiet) - accopagnéde l’Euefqued’Afiorga, puh»

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deNauarre. 48Ç parpermiflîô du Royjà Arcnalo,oii cftoit rInfance,aueclaRoync D.Ifabella mere, laquelle il vifiraau nom du Prince, amp;nbsp;puis s’en rctourna:mais il ne tarda gueres, que le Prince Dom Charles,touliours languît-lânt dcfpuis la dernière prifon, ne paflàt cfc4rz»f. de cefte vie,en l’autre meilleure, non fans grande opinion d’auoir efté empoifonné, ainfi que nous auôs dit, parles pratiques de D. leanne fa maratre.

Les Barcelonnois voyans que la fin de ce Prince approchoit,amp; cftoit prochaine, le priercnbqu’il efpouiaft la Cappa fa concubine, de laquelle il auoit eu deux enfans D.Philippe amp;nbsp;D. lean, afin que par le mariage fubfcquent ils demeuraflent legitimes, amp;nbsp;confequemment heritiers defes droits : mais cela ne fe fit point. Il n’y eut forte aucune de rcmedes,vœus,ny prières oubliées,pour la conualcfccnce de Dom Charlcs:ce nonobftant il fallut qu’il paf-fat le pas,au grand regret de tous les Cat- R.fentana telans. On dit qu’il confeflà d’auoir gran-dement failli, en ce bandant contre pere, auquel il deuoit, amp;nbsp;fes biens 5 amp;nbsp;fes eftats,amp; fa propre vie, luy en demandant pardon douant tefmoins : Pardonnant aulfi a tous ceux qui l’auoyent offence, amp;

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4^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloirt

pourfuiui en quelque façon queccfut,il mourut aagc de quarante ans, fon corps fut enterré au monafterc dc Poblct,oùlcs anciens Roys d’Arragon fouloyent cftr£ cnfeuelis.Peu auant fon dccez,par accord fait entre le Roy fon pere amp;nbsp;luy, traidc par la Roync Icânne fa belle mere,ilauoit obtenu le gouuerncment de CattclognCj îurifdiôlion,amp; reuenu de celle Principau-té,rcfcruant au Roy feulement le tiltrede fôuuerain : ôf par mcfmctraiâéauoyent eftédeliurés dc prifoti D. lean de Beaumont d’vnc part, amp;nbsp;D. Louys dc Rcque-cens d’autrcj,par efchange.Par le defaut de Dom Charles, la Principauté de Viana, droiâ: fuccelfif dc Nauarre, reuindrét ä P-Blanche fa foeur Royne, qui auoit eftéde Caftille, fßparcc d’aucc le Roy D, Henry lors r,cgnantj amp;nbsp;monta l’Infant D. Ferdinant Duc de Montblanc fon frère, fils du Roy Iean,amp; dc fa féconde fernrnc D.Ieâ-ne,ala fucceflîo de.la couronne d’Arragô. . IiC Roy D, Henry dc Caftilleaduerti de la mort du Prince,ht cftat de retenir la ville de Viana, mefnie de côtinucr la guerre, amp;nbsp;pour ceft effed alla au fîcgc de Lerin: laquelle placç,acaufe de fon inexpugnable affictc, il ne peut prendre ; parquoy H ramenafô armécàLogrognOjapresauoir

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de NâUArre. 487 perdu quelques troupes des fîcnSjCourâs» ^fouragcâns le pAys,rcncontrés,amp; côba-’:rics durement par D.Alphonfc d’Arragô, ^autres capitaines commis à la garde de Paiïipelone amp;nbsp;iacôtrée, pres d Abarçuça. ^e Logrogno le Roy Caftillan pafla à A-J^auda de Duero, où cftoit la Royne ; là il ^eceut lettres du Marquis de Vilena D.Ieâ ^cPachecojfaduifant qu’il auoit fi bié travaillé,qrArcheucfque de Tolcde, amp;nbsp;l’A-viirals’eftoycnt rengés à fon fcruice,à raison dequoy il vint a Madril,amp; de là a Oca-gæioù I’Archeucfquc premier luy vint bailer la main,menant auec luy les H ériques _ parents de l’Amiral,qui peu de iours apres Mtle mcfme,puis rArchcuefquc amp;nbsp;Amiral ^•Pederic commencerct d’eflayer a mettre la paix entre les deux Roys dcCaftille amp;d’Arragon. Pour cefte caufe le RoyD. leâ vint à Tudellc, vers lequel fut enuoy é le Marquis de Villena.ayant premiercmét le Roy de Cadille rcccu pour, oftageD. lean d’Arragon. En Tudella fut debatu allés des moyens de paix,a quoy ne pouvant prendre conclufion aucunedl fut-ar-l'eftéquclc Marquis pafleroit à Sarragof-Iç auec le Roy Dom lean , amp;nbsp;Ia Roy-nc fa femme,pour traider des affaires plus

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4^8 i/ißoire

amplement. Le Marquis fît quelque fc* iojr à Sarragofle, car ie Roy D.Iean eut occafion d’aller en diligence en Cattclo-gne : ce-pendant la Royne le traitta magnifiquement, amp;nbsp;aucc grande faueur: entre autres le fit manger à fa table,qui cftoit feruic de dames amp;nbsp;damoifelles,fans aucun hommc.LeRoy D. Icaneftant retourné à Sarragofle,la paix fe conclud, moycn-nât ofl:ages,amp;: places en depoft baillés dîne part amp;nbsp;d’autre : aflàuoir la Garde^faind Vineçt, Arcos amp;nbsp;Larraga,par le Roy d’Ar-ragon : amp;nbsp;de la part de Caftille, Lorca au Royaume de Murcia,amp; Cómago enterre de Sorie, Les Nauarrois ne furent point contents que le Roy D.Iean baillaft les places du Royaume de Nauarrc,pluftoft que celles d'Àrragon,cn depoft, mais il fallut qu’ils enflent patiécc.Lcs Cattelans pacifièrent aufli aucc leur Roy,*18c iurerent amp;nbsp;recogneurent l’Infant Don Ferdinand, aagé pour lors de neuf ans, pour heritier, amp;ïegitime fucccflcur en la courôncd’Ar-ragon, qui fut dés lors intitulé Prince de Gironc.Ccftepaix d’entre le Roy D.Iean amp;nbsp;fes fubieds dura peu,fuftpours’eftrç certifiés les Cattelans de l’inique mort pourchafléc au Prince D. Charles qu’ils

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deNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;489

îUoycnt tant aymc.amp;qu’ils dcfîraflènt I0 ''^nger,fut ^our autres occafions : tant y a en la Comté de Roflillô, Ampurdam, amp;nbsp;autres endroits de Cattclogne fe firent apres grandes cfmotions amp;£. tumultes, eftanc chef principal des feditieux le Cote de Pillars, faifoic-on courir le bruit, tlücl'amc du Prince Don Charles fc plai-gnoit dç nuit par les rues de Barcelonnc, tlemandant vangeance delà Royne Don leanne ia maraftre,qui l’auoitj par poifon. Contraint de fc feparer de fon corps : pour obuicraulquels defordres, la Royne vint aGironne, là où elle fut incontinent cn-'iirûnnéc.amp; afliegée par le Comte de Pillars , Sc contrainóle de fe fortifier aucc le Prince D. Ferdinand fon fils dans la tour de l’Eglifc Cathédrale de celle Cité , au grand danger de leurs vies, cependant les Barcclonnois chaderct de leur ville tous les officiers du Roy, amp;nbsp;quiconque ils fça-Uoycntluy eftrc affcôhonnés, refolusdc ne luy obéir plus, ains le donner au Roy dcCaftillc.La Royne alfiegee, amp;.'prelïce dans Gironne, auoit les habitans fauora-blcsjlclqucls loubs la conduitte de meflire Puy maiftre de Tordre de Montefa, faifoit grande reliftanccimais ils ne fccurent en-

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490 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoirc

garder que Ie Comte de Pillars n’entraft dans la cité,lequel airiegea,?^ bâtit furieu-fement la tour,qui eftoit forte,delireux de prendre la Royne,amp;: le Prjncc fon fils. Oc tel deuoir firent ceux de fon parti que le Comte fut repoufle de la ville.auecgrande perte de fes gens. Le Roy fetroiiuant bien empefché,acaufc delà contumace, amp;nbsp;rebellion qu’il trouuoit non feulement en Cattclogne, mais és autres endroits de fes RoyaumcSjCnuoya en France, prier le Roy Louys onziefme, de luy cftre aydant de gens amp;nbsp;d’argéf,auquel il engagea,pour la fomme de trois cens mille efeus dot pour foudoy er les gens de guerre, les Cô-tçs de Roflillon amp;nbsp;de Cerdagne. Il obtint de luy deux mille cinq cens hommes de Gbcual,ou eftoyent fept cens lances four-nies:amp;:'eftoit general fur toute cefteforce cftrangere Gallon Comte de Foix,amp; Seigneur de Beam,gendre du Roy D. lean.

En ceflc guerre, qui fut longue amp;difi-cillc:firent leruice au Roy pluficurs cheua-liers de la fadion de Grammont,dont les plus renommés eftoyent mcflîre Pierre de Perault Conneftabic de Nauarre,Sanches de Londogno fils du Marefchal de Nauarre, Ferdinand d’Angulo,Efticnne

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deNduarrequot;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;491

dcGarOjRoderigo de Puellesde Vifcom-tc Bemand d’ArmédarisJean Henriques-de Laccara, nbsp;nbsp;Gil d’Aualos, laimc Dias

d’Armcndaris Seigneur de Cadreite, Pedro d’Anfa,Iean d’Aguerri,amp; Sacho Der-, bitijfurnominé l’opiniaftrc, qui portoit pourmotjamp;deuifcjQ^E si qj-e non: fe glorifiant dc ce qu’il cftoit contentieux: araifon dequoy cc cheualier eut en ion tempsplufieurs débats amp;nbsp;querelles à fou-ftenir. l a venue des François fit leuer Ie Comte de Pillars, èc fes gens de deuanc Girone. Aipfi efiant deliurée la Royne? Sf iointe à l’armée du Comte de Foix,elle fit courir fus aux rebellcs,cn diuers endtoits, contraignant aucuns à demander pardon., Le Roy ayant fait amas de gensdarmes, les enuoya fous la charge de D. Alphonfe d’Arragon fon fils ioindre auec cefte ar-, mée du Comte de Foix-.luy fuiuant apres, -fut detenu en la ville dc Balaguen pour appaifer les habitans efmeusjcn laquelle il entra en armes, amp;nbsp;illcc eut nouucllcs de la reddition de Tarraga, où il fc traniporta: mais toft apres luy fallut defloger, eftant aduerti que D Jean d’Agulon venoit ay ec grand nombre de gens de guerre, pour le prendre. Parquoy il retourna à Balaguer.

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’452' Hiflotre

Les Barcclônois poufTés par cxtremcdcP pit contre leur Roy, le déclarèrent cnne» mi du pays,par publique,amp;iuridiquepro-clamation, difansqu’ils fe retiroventabô lean decia- , nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

té mnemy droit de 1 obcillancc de celuy qui auoit : cfté meurtrier de fon propre nlsjoprcfîèuf | ‘ic fes fubiets,infraótcur de fa foy, Szpro- ' lt;leto««Wmefres,amp;vioIatcurdcleurs droits,priui-

Icsaftes, amp;nbsp;procedures fur-ce faides en forme a Rome 3 au Pape lors régnant qui cftoit Pic ij.SicnoiSjdc la famille de Rico- i lomini. Et par decret amp;nbsp;ordonnance des trois Eftats du pays dcfpcchcrêt vnc Am-baflade au Roy de Caftillc, afin d’eftre pat luy rcccus, défendus, amp;nbsp;guarentis contre les efforts du Roy D.Iean.

L’Ambafladeur fut vn gentilhomme af-fés verféaux lettres, nommé Copus, lequel paflà en habit defguifé en Caftillc, amp;nbsp;trouualcRoy D.Henry à Aticnca,quis’c- j ftoit venu là refiouyr apres les nopces par luy faides de la fille puifnée du Marquis âcSantillana,aucc Bertrand delà Cueua fon mignon Comte de Lcdefma, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

confeillcrd’Eftar.L’Ambafradcur parla au Roy,luy déclarant l’occafion de fà venue, amp;nbsp;fa charge, quieftoit de luy remonfttcr

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de NauAYre} 4^$

le droit j qu’il auoit en la principauté de Cattclogne, amp;nbsp;au furplus de la couronne d’Arragon, meilleur que le Roy D. lean, d'autant qu’il cftoit forti du fils aifné de D.Leonor d’Arragon Roync de Caftille, cftantléRoy D. lean, amp;fonfrerelcRoy D. Alphonfc ilTus feulement du puifnay: qu’il auoit accafion propre pour le rc-couurcr jparlcmoyen des Cattelans iu-ftement indigncSjà caufe des impiétés, Sgt;c tiranniesduRoy D.Iean. Le Roy ayant ouyCCS chofes accôpagnécs de pluficurs ^uerellcSjtcmit l’Ambalfadcur a Ion conseil,a Segobia,où il reuint:amp; ayant là pro-pofé en pleine alTcmblée des grans Seigneurs, amp;nbsp;confcillcrs d’eftat ce qucl’Am-oalTadcur de Cattelognc luy auoit déclaré, les oppinions furent diuerfes. En fin l'A mbaffadeur citant appelléj^ çnquis de ce qu’il demandoir, il expofa qu’il auoit cité enuoye pour obtenir deux chofes, aflauoir, que le Roy de Caftille rcceut les Cattelans pour fes vairauxjamp; qu’il leur aidait de quelque nombre de gens de guerre, pour fc dclFendre de leurs ennemis, ^onllrant la charge, amp;nbsp;mandement qu’il ^uoit des trois Eftats deluy prefter obeil-

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494 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

auoit fes offres tres-agreables, confertot, Sc accorda a tout*amp; furent ordônésdcuX mille cinq cens cheuaux au fccours des Cattclans j dont feroyent capitaines Don lean de Beaumont prieur jHc fainôtican 'deNauarre, amp;: lean de Torres cheualict natif dç Sôrca.Gcs ges dc(péchés,le Roy •D.Henry,pour fauorifer cefte guerre,vint à Agfcda.

En ce lieu vint vn Efcuÿer de Nauarre habitant a Tudelle,lequel deClara a Doni Bertrand delà-Cueua Comte de Ledsf-•ma,quefî le Roy Dom Henry luy vouloit bailler quelque bonne recompcnfe,ilhiy d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;liureroit la cité de Tudelle : On promit a

Titdiiie. cell E fcuyer certaines rentes affilés fur'A-■grcda- amp;nbsp;fuiuant le complot,amp;accord fait auccluy,fiir enuoyéahcure aflîgncc,Pedro de Gufman, auec vint braues foldats, pour s’emparer d’vne porte, SC par icelle introduire le fccours du grand nombre de gens de guerre qui le fuiuroit. Pedro de -Gufman, amp;nbsp;les fiens cftants entrés dans la cité,furent tous prins, parquoy le Roy D. Henry merucillcufemct indigné, enuoya fes troupes fourager le pays autour de Tu-dcllc,aucc commandemet de mettre tout a feu amp;nbsp;a fang : mais ce degaft cefla par la

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de'N au Arre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;495

reftitution que firent ceux de Tudellc,dcs prHonniers. Le Roy D. lean aduerti de toutes CCS chofcs/c fortifioit de fon cofté, Si ja auoit armée fuffifante pour aflaillir les rebelles, Si leurs alliés amp;nbsp;protedeurs, s’eftants ioints a luy l’Archeuelque deTa-ragone D.IeaUj le Comte de Prades, D. Mathieu de MoncadoSjD. Anthoinc de Caidoue,D.Guillen Arnau Cçruillon, amp;nbsp;plufieurs autres cheualicrs Cattelans-Partant vint mettre le fiege deuant Lcrida.-au Iccours de laê^uellc places’eflayans de venir ceux de Taraga J ils furent deffaitspar b. lean dArragon, que le Roy fonpere enuoya au deuant, lequel emmena plufieurs prifonniers au camp. Neantmoins le Roy Icua le fiege de deuant Lerida, ad-üerti qu’vn capitaine nommé Marinon venoit au fecours aucc dix mille-’comba-tans:amp; d’ailleurs que lean d’AgulIó eftoit en campagne pour mefmc effet,amp; que D. HugodeCardouc'tenoit aflicgéela ville de Miralcamp, place forte,amp; grandement iniportante aux affaires d’Arragon. Par-quoyil s’adrefîà premier celle part, mais b. Hugo n’auoitpeu continuer le fiege à caufe des grands chaleurs, Si s’eftoit retiré. Parût le Roy fc vint ioindre aux trçu-

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49lt;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffißoire

pcs de D. Alphonse fon fils, qui tenoK âf‘ iiegé lean d’AquiUon dans Cafteldas.làis rendit aufli le Comte de Foix aucc lag£æ darmsric Françoifc.Par ces forces fut tellement battue,amp; combatue la ville amp;châ-fteau de Caftcldas, que lean d’Aguilloo fut contraint, quoy qu’il propofaft diüct-fes conditions, de fe rendre à la merci du Roy, lequel lefit exécuter à mort par iu' ftice,auccautres capitaines,à Balaguer: laiflàntlavilica la garde de Melïirclcan dcLondogno.

Le Comte Gafton deFoixâuoitcfpoU-féD. Leonor deuxiefme fille du Roy D. Iean,cucdclaRoync D. Blanche deNa-uarre fa premiere femme : Se pour-eequ’a lafoeur aifnéc d’icelle Dom Blanche,qui auoiteftémariée au Roy Don Henry de Caftille : ii. par luy répudiée,fans en auoif cnfans,appartenoit la fucccfTiô du Royau-Nauarrc,au defaut du Prince Chat-jiAean «J;' Ics dcccdé j il fut comploté^cntrclcbcau-gendre,d’cmpefchei cede Ro/' fwx. nbsp;nbsp;nbsp;ne delaiflee de Caftille, de le remarier, a

fin quelle n’eut enfans, Sc que le Royaume de Nauarre paruint a D.Leonor, amp;nbsp;en la maifon de Foixzpartat elle fut liurée entre les mains du Comte Gafton ion beau-? quot;nbsp;.■......■ ■

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;497

^rcrc, qui l’cnuoya en France, au lieu de i’Efcar, enlapuiflànce^dcIaCôtcfTe Lco* norfafœur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iJ' -i-

Entre les capitaines qui feruoyent le Koy D.Iean, eftoit vn Caftillan, nommé lean de Sarauia,qui trauailloit fort les ennemis,Icfquclscfpierétl’occafiô de lefur-prendre, tantqu’vn iour ayant couru, amp;nbsp;pillé le pays autour de Cerueraul fut chargé par Hugues de Cardona,qui auoit plus de quatre mille combatans, tant de pied, que de chcual,fi que force luy fut de qui-ter fa proyc, amp;c fe fauuer dans le chafteau de Rubinate,où il fut afltegé,amp; rudement combatu aUcc force artillerie, amp;nbsp;engins.* Luy craignant d’eftre forcé, eut moyen d’aduertir le Roy de fa nccelïité, lequel ÿ accourut aucc fes forces:à raifon dequoy^ D. Hugues , ayant laiffé au fiege de ceux quitcnoyentle chafteau, cinqcen's de fes hommes,fe retira en lieu fort, d’où chaeû iourilprefentoit la bataille au Roy : nus aux mains, la vidoire fut doutcufez-^rwee quelque temps, mais en fin elle demeura par deuers les gens du Roy.Il moürut, en celle rencontre, qu’aux cfcarmouches dufiege.plus de mille cinq cens hommes’ des cnnemisjmais aulTi prefquc autant des

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4P 8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffifloire

gens du parti du Roy : de forte qu’ilneut oGcafion de la mettre au rang des hcurcu-fcs. Delà l’armée Royallc fut menée au fccours.de ïArchcuefque de Taragone, que ceux de Lerida,amp;dc Gerueratenoyét enuironné, Sc afliegé, en pays defauenta* geux ) lefqucls dcfcmparcrcnt. D’ailleurs D. Alphonfe d’Arragon obtint vne victoire prez de la ville de fainûe Colombe,auquel s’eftant iointc l’armée du Roy, cefte placefc rendit:amp; outre ce fut prinfe de force Ccrialgt;-amp; toute cefte contrée,pc-o 4ant que la Royne,amp; le Comte de Foix, ‘en autre endroit, forçoyent la ville de Moncftde *amp;: rcceuoycnt pluficurs autres places,qui par crainte fe rendoyentà leur jaicrcy^

yPeu apres le R oy D.Ican ayant ioiiit en Mocadie fon armée, auec celle delà Roy-ne fa; femme, amp;nbsp;de fon gendre le Comte deFoiXjleconfcil futd’aduis qu’on allait afliçger Barcelone,amp;ainfi fut arrefté,ores /^^ ‘que le Roy fut de contraire opinion. Les

Barcelonnois auoycnt receu le fccours de * Caftillefufmentioné3amp; refolus de n’obeir

plus auiRoy d’Arragon, auoycnthaulfé les bannières de Caftille ; la cité cftoit riche amp;nbsp;opulcntegt;plcine d’hommcS;amp; dar-

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dfNauarre. 499 Wcs,forrcde murailles amp;nbsp;tours, amp;nbsp;bien pourueuc des chofcs'dc marine : partant taifoyent fouuent de furieufes faillies, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/Tl tl

cicavmouches contre rarnaec HôyaUCj au ß4rfeUhgt;. grand defaUentage d’iccllc, tant par mer, lt;luepar terre,mclmcs donnèrent la .chaiTc

Capitaine Vilage, qui leur tcnoit la.mer entpefehée, aucc huit galères Arragom noiles;tellemct que le Roy efleut, pour le meilleur parti,de Icuer le hege,vingt iours aptes qu il y eftoit venu, ayant par ion fils b. Alphonfc d’Arragon, donné le gaft au pays,d’autour d’icelle cite. De là, l’armée fut menée a Villcfranche, laquelle place futforcéc,amp; Y fit le Roy exécuter, par iu-HicCjquatre eens des nabitansjrritc de ce, fr,nfe Je qiïàl’entrée de la ville auoyent efté occis

l deux capitaines François : ce qui donna telle frayeur aux autres, que pluficurs fc tendirent, lans attendre la force. A celle faucur fut alfiegèela cité de Tarragonc, laquelle au commencement,fit grande re-fiftancc aux aflàuts qui luy furent liurés-, fans toùtcsfois faire fortie aucune.* mais a-ptcsvoyâs leurs chaps gaftés,84broflés,8£

1 la batterie ,affauts continuels Se obllinés, 1 tômcnccrentles defenfeuts a lacher leurs \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H ij

1

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500 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

courages,mefmc apres que Ie fecours qûi leur eft oit v enu de Barcelo ne, mis en tci-, rc,euc cité combâtu,amp; contraint de régal-ils fe rendirent ”” aux plus tolérables conditions qu’ils peu-

rentau Roy, lequel y laiffa pourgouuct-neur meffireRoderigo de Rebolledo, s’en retourna à Balaguer. LcsCattelans ainfi prefTcSjrenuoyercnt en CaftillenoU' ueaux Ambalfadcurs, dont l’vn eftoitAf- ; chcdiacrc de Girone, Icfquels iointsau^ l’Ambafladeur Cattelan refidantprez“^ Roy D. Henry firent nouuclles offres fubmiflion, entière obeifTanceàiccli'y’

' lefupliansde s’intituler Roy d’Arragoi^’ amp;: Comte de Barcelone, puis qu’il eilo*' certifié que ces Eftats, de droit diuip,ƒ' humainduy appartenoyct,amp; que laptop' te volonté des peuples luy inuitoitjdcn’^' dans au furplus fecours de gens degucrt'^' Le Roy de Gàftillc, outre celle publiq**^ Ambairade,cftoitfolicitédemefiTiescho l'es,par plufîeurs Seigneurs amp;nbsp;comiuun^quot; t tés de Valence amp;nbsp;d’Arragon,amp; de clinoit fort aux demandes dés dcursnnais l’Archeucfque de Tolède,^ Marquis de Vilena, principaux cpnlcil

du Roy,amp;al’appctit defqucls fc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

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^el^avnrre. 501

iors tous Ies affaires du Royaume , n e-ftoyent pas de ceft adnis,fut qu’ils s’enten-lt;Iififcnt aucc le Roy D.Iean d’Arragon5OU autrcmcnnparquoy l’affaire debatu au cô- ' ’ (cil,il fut refpôdu aux Arabaffadeurs, que S’ils vouloyent auoir des hommes pour les fecourir, quil falloir qu’ils aportaffent lt;lenicrs;amp; que quant a prendre le tiltre de Roy d'Arragon, amp;nbsp;Comte de Barcelone, ilcftoit befoingau Roy D. Henry de Ca-r ftillc de plus mcurcment y penfcr,pour s’en refoudre. Les Ambaffadeurs répliquèrent , que s’il plaifoit au Roy fc declarer franchement, amp;nbsp;prcridre leur caufe, defenfe en main,comme de fes vallàux,ils expoferoyent leurs vies en depoft, fi de-^ans foixâte jours apres telle declaration,

ne mettoyent en fes coffres la fomme defept cens mille florins d’or, cela fembla Vnfongea l’Archeucfque, amp;nbsp;au Marquis: car pour le temps d'alors, la fomme cftoit au nbsp;nbsp;nbsp;J?

cxccffiucmcnt grande,amp; joint auffi, qu’ils 2uoyent autre but,ils firent tant, que con-trclopinion de pluficurs autres du cofêili le Roy D.Hcnry non feulement rcfufii ce qucluyeftoitpropofé, mais fc retira du tout de cefte guerre d'Arragon,donnant a entendre qu’ü vouloir plus-toft moyen-

li iij

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. Uißoirc ncr vnc bonne paLx,par le moyen du Roy de Prance* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

leRoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ï^uoyent intention,amp; efperaccl’Ar-

C47Jlt;amp; e[ chcucfque,êc le Marquis de «faire en lotto

Nauarfe, ou bonne e«4!gt;»i. partie d’iccluyfcomberoit en la couronne de Caftille, par le traitté de celle paix, pour donner forme a laquelle, ils mandi; j ene au Roy,ü.Iean,amp; au Comte de poix, qu’ils Lenuoyalîcnt quelques capitaines Françoisjde ceux qui'eftoyent en Carte-logne, pour conférer des moyens d’accord aucc le Roy de Caftillc, amp;c firent autres menées,pour dcfgoutcr les François de celle guerre, efpiaus leur profit, foubs couleur de remettre le Roy d'Arragon,K fesfubietsen bon mefnage- Ce-pehdant Ics.courfcs làccagemcns, Se ruines conü-nuoyent en Cattelognc. Le Comte de M^illars, amp;le Seigneur de Cruillas,. aucc grand nombre de gensdarmes, ayans al-

gt;. liege derechef Gironc, furent mis en lui-tCjpar Pierre de Roquabertin gouuerncur de la cité, où ils perdirent grand nombre de leurs gens amp;; bagage.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ù.

Les François titans vers Morella, redui-firentplulicursplaces, ducofléd’Vrgeta l’obeillànce du Roy :mais s ellans rençon-tiés prez d’Ixar,aucc les Callillans, en bo-

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deNauäre, .503 neoccafiondc les charger, on dit qu’ils leur firent entendre,que fçaehans la boii-neamitié3amp; perpétuelle,confederatiô qui cftoit entre les Roys de Frâce, amp;nbsp;celuy de ■' Caftille jls ne vouloyent coucher la lance contre l’cftandart de Caftillc,ôc de cc s’ex-euferentenuers le Roy d’Arragon, dhàns qu’il Içur eftoit ainfi commandé,amp;.parlât lepri.erpn.t deprendreen bonne’.part, s’ils fe mefloyent d’appaifer les differents qui eftoyet entr’eux. Le Roy d’Arragon s’accommodant a ces confcilsjaucC clperarice de quelque bon iugement du Roy de Frâce là deffus,confcnnt qu vndes capitaines François fe ttanlportaft en Caftille',;en)iâ ville de Montagu, oùfedcu.oittroùtierJc Roy D.Henry, amp;nbsp;là conferaRauecJccluy des moyens expedients, pour appointer toutes chofcsd’Archeuefque de Tolède,amp; leMarquis de Villepa y menèrent le Roy, foubs couleur de lachaffe ; amp;nbsp;fut accordé^ que le Roy de France feroit prié d’en-Uoycr vn Ambaffadeur en Caftillc,pour faire ceffer cefte guerre. Le capitaine eftât de retour, ayant fait le rapport au Roy d’Arragon, amp;nbsp;au Côte de Foix fon gedre, de cc qu’il auoit arrefté auec le Roy de Ca-ûillcjil aduint qu’à leur folicitatiô, le Roy

I i iiij

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504 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ffißoire

de France Louys xj.enuoya vn Ambaffa-dcurcnCaftilie, lequel trouua la cour a i, RojiAlmacan/où ayant efté ouy,fut prinsiout XI. d’vnc entreueuë des trois Roys, aïTauoit

France,Caftille Sc Arragon,cn la fron-tierc, entre Fontarabie, amp;faindleandc Lus:cc-pendan t furent fufpenducs les armes de toutes parts, les Cattelans exclus de ce confciljdedieurants incertains entre l’efp erancc ôi la crainte, attendans ce qui Icor rcLuendroit de l’ifluc de l’cntreueue.

Le Roy D. lean approuuant toutes ces chofcs,vintaSarragofre, en intention db fe trouuct au lieu deftiné:pour la veuë des Roys,lc Côte de Foix heritier prefomp-tif delaCOÙronncdeNauarre,a caufede fàjfcmmc,pafra en Nauarre, où il fut bien receu, mefmé de la faôtion Beaumontoi-fe.Or lé tempsvenu de l’entrcucuëjlc Roy d’Arragon, pour aucunes caufes, ne s’y peut,ou voulut trouuër, fc fiant qu enuers le Roy de Caftille, l’Archeucfqiie de Tolède, amp;nbsp;le Marquis de Villena, amp;nbsp;enuers celuy de Frâce ion gendre, le Comte Gaft on de Foix, feroyent fcsaffaires,amp;au-royent efgard à fon honneur, amp;nbsp;proffit. Le Roy D.Henry arriua à faind Sebaftic en la Prouince de Guipufeoa, fur la fin de

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de NauArre, joy

Mars l’an 1463. amp;nbsp;le Roy Louys vint en ^4^3* incfmetemps a Bayonne, vers lequel cc-luydcCaftillc enuoya l’Archeucfqùe Toledo amp;nbsp;le Marquis de Villenajauec Al* fa,x. uar Gomes de cité Real fon fecrctairc, Ambafladeurs, eux le luy côfcillans ainfi, affin de traitter auec luy de l’accord,amp; pacification des troubles d’entre les Roys de Caftille amp;nbsp;Arragon, les Çattelans Tes ffibicts. ■

Or oh dit que le Marquis de Villena fut vlt;z««« lors appointé par le Roy de France, auec penfion de mille efeus par mois, qui font jePranct. douze mille efeus par an.Eftans doneques les affaires ainfi,amp; par ceux cy maniées, le Roy de France fit coucher fa fcntence comme iuge amp;nbsp;arbitre,entre les parties en telle forme.

Que le Roy D. Henry de Caftille s’ab- Sentm» Ju ftiendroit entièrement des affaires des Cattelans, r’appelleroit, amp;nbsp;feroit vuider fes gens-d’armes hors du pays de Cattelof-» gne,dcdâs vint iours, amp;nbsp;que pour lés frais qu’ilauoitfaits en celle guerre, le Roy de Arragon luy quiteroit la ville d’Eftclla, auec tout le relfort, ou departement d’i-ccllc, qui eft vn des cinq membres du Royaume de Nauarrc,auee certaine qua*

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Hifloire

‘ ' rité dc doubles d’or,.cc qu’ilïcroit ten'S d’cxecuter dedans ßx mois,pendantleß quels la Royne d’Arragon D.Icanetien-droit oftagcen la ville de LarragajCnla puiflànce‘dc l’Archeueiquc de Tolede: , Que les Cattelans retourneroyent en la puiflance de leur Roy, aufquels pardô general feroit fait de tout le palTé : pour af-fcurancedequoy le Roy DJeanleürbaÜ-s .. leroit oftases fuffifants. Celle fentcncc

m'/ inanifellccneht au dommage du Royau-quot; / me de Nauaite,odieufe aux Cattelans, K

baflàdeurs fulmcntionnés jlefqucls efe«-uirent au Roy D. Henry ,qtfil s’auançaft aucc fa cour amp;nbsp;fuite,iufqucs a Fontarabic, amp;nbsp;à l’inllant vint le Marquis de Villena, - amenant le Co'mte de Cojningcs Admi-- - raideFranccauecluy ,qtnvenoitfemon-drci amp;c pricrleRoydeCaftille,dclapaft du Roy Ion maiftre, qu’ils-lè vilïènt és terres de Frâce : ce qu’ils auoyent cotnplotej amp;:aceô.rdé à Bayonne, i.

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dcNdnxrre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;507

pagnols,appartient a l’Efpagne, amp;nbsp;tout Cc que le flot de la mer,en montant, couure. Le Roy Dom Henry pafla, aueeplufieurs graus Seigneurs amp;nbsp;chcualicrs, en diuerfesr barquesjcntrclcfquels onnôme D. Pcrogt; Gonçalcs de Mâdoca Eucfque de Calaor-ra,D.Icâ de Pacheco Marquis de Villena, D.Gomes de Careres maiftre d’Alcan tara E„tre»tue D. lean de Valcncucla prieur de S. lean, a'« D. Louys d’Aeugna Eucfque de Burgos, D.Beitrâd de la Cueua Comte de Ledef-umJec«.

ma amp;nbsp;autres,tous fort richement,pom-pculcmcnt habillésrce que n’eftoit le Roy deFiancc,ny fes courtifansgt;tcllemcnt que les Efpagnols fe mocquoyent d'eux. S’e-Ihnsamiablcmct falués, amp;nbsp;embrafîes ccs.

deux grans Princes, fur la riue, amp;: vfé en-tf eux dc’plufieurs .ceremonies, amp;nbsp;patelles gracieufes en tel cas açcouftumés, le-Roy D.Henry parlant le premier, ils aile-rentauvilage d’Andaya, appartenant, au Roy de France, où la fcntcnce arbitraire, futleuëdcuant les deux Roys, par le fe-cretaire Aluar Gomes,prefens les Ambaf-fadeurs : amp;nbsp;apres quelques autres paroll-cs d’amitié, fe partirent contents l’vn de l’autre, retournant chacun en fes tçrres.) Kftant le Roy Dom Henry de retour ù;.

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5o8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hipoire

Fótarabie,il fit appcller les Ambafiadcurs dcCatcelogne, qui 1’auoycntfuiui en ce voyage, amp;nbsp;leur déclara le contenu en U fentence, amp;nbsp;ce qu’eux eftoyent tenus de faire par iceljc,dont ils furent fort esbais amp;■ delpîaiïâns : ß que vaincus d’impaticn-cc,àcaufe de l'indignité qu’il leur fembloiç fouffrir , dirent pluficurs parolles hautes de colcrc, voire de mauuais prefage des inifcrcs,qui dcnoyent aduenirau Royaume de Call ill e, acculàns le Roy de laiche-téjde confentir a telle fenccnce,amp;rfes con-feillcrs ie Ambafiàdeurs detrahilon. En cxecutiori de la fcntence, le Roy D. Henry retira fes gens de Çattelogne, amp;nbsp;abandonna du tout celle guerre, puispalfa a ^Segobia,amp; l’Archeuelquc de Tolcde vint a Larraga,ville du Royaume deNauarre, pouryrecepuoir la Royne D. Icanncde Nauafre,laquelle deuoit, fuiuât lafcnten-çe du Roy Louys, demeurer en fa puilfan-ccjiufques à l’execution' entière de ce que par icelle le Roy d’Arrago lon mary eftoit tenu défaire; i

Les Eftats’de Nauarre furent du tout mal contens, de l’alienation qui fe faifoit delà ville, Sf relTortd'Ellclla, portion du Royaume , mais ils ne fçauoyent pas le

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deNAuarrs, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;509

fécrct, car il n’y eut aucunes des parties, qui fit mieux fon profit de la fcntéce, que le Roy d’Arragon, lequel fc fentoit fort afTcurè du collé du Roy de Caftillc, par les bons offices que faifoyent pour luy l’Archcucfquc de Tolède , amp;nbsp;le Marquis ce Villcna, gens pratiqués amp;nbsp;du tout a Ion commandement: de forte qu’il ne fc ^onnoit pas grande peine, que la R oyne fa femme demeuraft entre leurs mains. Quant à Eftclia, il n’eut oneques volonté de la bailler au Roy de Caftille : amp;nbsp;pour palier 3 amp;nbsp;couurir fon intention gt;nbsp;il tint moyen,que les Eftats,en corps, protefte^ rent contre cefte fcntcnce, comme donnée par iuge imeompetentTans ouyr parties gt;nbsp;amp;nbsp;en manifefte détriment dn patri* moine delà couronne de Nauarre •• amp;nbsp;d’abondant meflire Pierre dcPerauItCon-neftable de Nauarrcdê ietta dedans Eftel-la,fcmparant de la ville, fié chafteau comme s’il fe füft rebellé contre fon Roy: de forte que le Roy de Caftille commença à fefafchcrcontre fes eonfcillers, amp;nbsp;à con-noiftre aucunement leurs menées,ferepentant grandement d’auoir abandonné les Cattelans. L’Archeuefque deTolede, amp;nbsp;le Marquis de Villena côgnoifîant fon

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510 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfloire

indignation, pcnfercnt a yrem edier,dofl-nans a entendre, au Roy, a l’Arche-diactê de Girone, vn dès Ambafladeurs de Cattclogne,qu’il n’y auoit rien de gafté cncor, amp;nbsp;qu’ils eftoyent a temps de mieux faire que iamais .-parquoy ceft Archedia-cre fut defpcché gt;nbsp;pour porter éefte nou-ucllcaux Cattekns,amp; les encourager a tenir bondes alTeûrans'jau nomdù Roy de Caftillc,qu’ils auroyent en bref plus grâd fecours de luy qu’auparauât,mais VArche-diacrc arriua tard : car les Eftats de Catte-

lognc , fort offences d’auoir efté ainfi de-ccus par le R oy D.Henry.auoyent quitté

Cafl:ille, amp;nbsp;toute l’ciperance qu’ils pou-* uoyét auoirdeec cofté là, amp;nbsp;s’eftoyenta-dreffésala maifon de Portugal, eflifans pour leur Roy D,Pedro Côneftablc de ce D Pelt;/r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la,petit fils du Roy D. lean pre-

lt;Z» porttgrt/micr, amp;nbsp;fils de Mnfant D. Pedro Duc de d^A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftdit deflendu,par ligne

par' maternelle,des Roysd’Arragon,d’autant /««Met. quefamerePeftoit fille du Comte laques d’Vrgeljamp;dc D. Leonor d’Arragon fille du Roy Pierre d’Arragon iiij.du nom.

D’autre part, le Marquis de Vilena vint remonftrer au Ro-y D. Henry les reüoltes de ceux d’EftcHa, amp;nbsp;les dificultés qui em-

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de'Nauarre, 51’1 pcfchoycnt que la fentence neftoit accomplie, propofant de recepuoir cnre-compenfe quelque autre chofegt;plus-tbft que de s’opiniaftrer fur ccla:ce que le Roy negouftapas beaucoup, toutesfois, pour ioucr a moins de perte. Ilenuoyaen Na-uarrcD.BertranddclaCueua Comte de Lcdefma, amp;nbsp;D. Pierre Gonçales de Man-doçaEuefque de Calaorraj,qui dcfpuis fut Cardinal amp;Archcuefquc de Tolede,pour traitter de ces chofes auec le Roy D.Ican, la Royne fa femme , Icfqucls s’excu-foyent fur la rebellion de leurs fubicôls, qui empefehoit qu’ils ne pouuoyent accomplir ce qu’ils defiroyent ( a ce qu’ils di-foyeut ) en ceft endroit. Eux cognoiflans afles les feintes, enaduertirentle Roy D. Henry,lequel leur ordonna, qu’ils cheuif- \ fait du mieux qu’ils pourroyent;parquoy apres plufieurs conferâces, ils s’en retournèrent fans rien faire, amp;nbsp;difpofcrét le Roy de Caftille de faire trefue, ce qui fut effe-lt;^ué peu apres. Lan 1464. encor qu'il fut 1464, fruftrédeccquiluyauoit efté adiugé par lafentence du Roy de France Louys xj. Ces trefues auoyent efté iurées de part ^,d autre notamment par le Cotmtc Ga^-fton de Foix, au nom du Roy lean fon beau-perc, amp;nbsp;par Don Leonor fa femme

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hz , Hifloire i , .., hcriticre du Royaume dc Nauarre/emm® qui appetoit fort à dominer.

Peu apres Ie Roy Dom lean alla faire lî guerre aux Cattelans qui s’eftoyent rcuol-tés de luy,ayant couronné pour leur Roy D/Pedro de Portugal ,amp; laiflà en Nauarrc le Comte Gafton de Poix, auec fa femme D. Leonor, intitulée Princclfe de Viana, par l’àduis de ceux qui eftoyent de fon con feil amp;nbsp;parti, délibéra de faire quelque entreprife fur Caftille,pour fe contreuan-ger des places dc la Garde, de faind Vin* cent Si que les Caftillans auoyent retenues defpuis la dernière guerre.Ayant donc en grand diligence, amp;nbsp;lilenccalîcra-blé bon nombre dc gens de guerre,il contraignit aifémcnt,amp; fans perte des fiens,la Cité de Calaorra à fe rendre,en quoy il fit chofe agréable aux chcualiers Cafiillans coniurés cotre leur Roy D. Henry. Apres ce fainle Comte dc Foix fut côfeillé d’en-uoycr vers le Roy de Caftillc.luy faire entendre,que ce qu’il auoit fait ,n‘eftoit pouf rompre la paix d’entre Caftilleamp; Nauarrc,mais feulement pour reprendre à la valeur autant comme les trois villes cydef-fus mentionnées, qu’il detenoit a la couronne de Nauarre où il auoit droit:quc s’il

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de blauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;513

lùy plaifoit d’enuoycr quelqu’vn par de* uers luy,pour aduifer de copofer par quel-quebon expédiée, leur differétjil fe (oub-inetroitàlarailonamp;cquité. Le Roy D. Henry y enuoya incontinent le licentie Diego Henriques, qui parla fort braue-nient, amp;nbsp;audacieuferaent au Comte, amp;nbsp;à la Princeiïe fa femme fur cefte prife de Calaorra, leur eôfei left oit principalemét D.Nicolasd’Echauarri Euefquede Pam-pelone,amp; par fon aduis fut renuoyé, auec le licentie Diego Henriques, vn autre de incfme robe,pour fupplicr le Roy D. Hé* ry) de rendre les trois places de la Garde, lainft Vincent Sc Arcos, amp;nbsp;que Calaorra feroit incontinent reftituée ; Sc outre-cc, que le Cote amp;nbsp;la Princeife luy aideroy ent des forces de Nauarre contre fes rebelles, amp;nbsp;ne dôneroy ent ayde, ny faueur à iceux enchofe quelconque. -Céfte Ambalfade propoféc deuant le Roy de Caftille, a Se-gobia, le contenta fort,ßr renuoyale licentie Diego,auccrAmbalîàdeurde Nauarre , pour accomplir ces reftitutions, Uioyennant que pouraftcurâcc de ce que le Comte, amp;nbsp;la Princeife fa femme pro-mcttoycntjil baillaft en oftage D. lean, 6£ p.Marie leurs enfans.Les deux Ambafls-

Kk

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514 , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Hifloire

dcurs s’cftans acheminés, celuy de Calnl' Ic demeura à Logrogno, amp;nbsp;celuy de Na-uarre paruin t vers Ic Comte,auquel il dona raifon de fa charge: amp;nbsp;fuiuant ce qui auoit cftépropofédc Comte,amp; le licentie Diego Henriques fc vekét depuis en certain lieu, toutesfois ils ne s’accordèrent point,eftant le Comte Gallon importune parla ligue de Callillc.

. Preuoyantdoncl’AmbalTadeurdeCa-ftillc, qUcle Comte auoit enuic d’aflîeger Alfaro,il donna ordre que promptement centhornmes de cheual entrèrent dedans, amp;nbsp;y ßc mettre forces viures. Quelques îours;aprcs ellantle Comte Gallon aTu-dellc,il rcmanda l’Ambalïàdeurde Caftd-If jàiîn detraitter derechef d’accord, luy mit en telle J’Euclquc D. Nicolasjamp; meffire Martin de Perault -mais ils firent moins àedlle veuc qu’aux autres, carl’E-uefquefe déborda en parolles iniurieufes cotre le Roy D. H enry, de forte que chacun en auoit honte : fur quoy l’AmbalTa-'deur de Cai^illefeporta ti modellcmcnf, amp;rabatitlcs propos de l’Euefque aueefi bonnes raifons, qu’en fin il luy fit rccon-gnoiflrc fâ faute,Scs en exeufa. Somme h fin delcurs difputcsfutjqucle Comtcnc

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deNatMrre» 515 baillcroit point fes ciifans en oftagc : Sz que file Roy dcCaftille nc vouloir rëdre les places qu’il detenoit dc Nauarrc^ il ivoic niettrc le liege deuanc Alfaro. L’Ambaf-fadeur partit aucc cefte rcfolution, amp;nbsp;cn quatre iours qu’il demeura à Alfaro, là fit rcraparcr, amp;nbsp;munir du mieux qri ibpeut» puis alla aux terres-de Soria mettre gens cnfemble,pôur là fècôùrir. Alfaro âflûcgéc amp;furicufemeht bàtué'par le Comte ftonjtintboUjnpnobftant qu’ellefoitfi-tuée entre CalaoTraSc Tudclle.où eftoy et großes garnirons Françoilcs amp;nbsp;Nauarroi-lesnant que dans la terme dc douze iours le fecours dc Cafîill e comparut, qui edoit d’enuiron mille trois ces cheuaux, amp;: cinq mille piétons conduitspar D. Alphonfe d’Arcillan Seigneur de Los Cameros •• a raifon dequoy le Comte Icua le fiege, ramenant les gens a Tudcllc, amp;nbsp;toll apres eut nouuellcs que les habitans de Calaor-ras’edoyent rués fur la garnifon Françoi-fequi eftoit dedans,amp; cn ayant fait carna-ge,s’eftoycnt remis cn robciffancc dc leur Prince Henry.

Ces delordrcs dcplcurcnt grandement au Comte,amp;au Conneflablc P.Pierre de Pcraltajamp; autres Nauarrois, qui cn don-

Kk ij

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Hifi o ire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,

noyent entièrement la couipe à 1’Eucfquc dc Pampelone D. Nicolas d’Echauarrb lequel caufa ce mal, que lesplaccsdch Garde, dc S. Vincent amp;nbsp;Arcos, lciqucllcs d’ancienneté cftoyent de Nauarre? font toufiours dcipùis demeurées cnlaiurifdi-lt;âion dc Caftille.

Le Roy D. lean, apres la vidoireque fon dis D. Alphonfc auoit obtenue à Po-telin,rcceut plufieurs peuples d’Ampur-dam qui fe rendirent a luy, les vns volon-taircmentjlcs autres dccrainte. Etvoulât prefler le ûege de Cernera, place forte pat haturc,manda les troupes de D. Alphon-fc,amp; celles que la Royne auoit deuât Val-decona, ville fitucc à vnc licué prez de Tortoze.-mais D.AIphonfe, auant que de s acheminer au camp, ayant fccu, que les habitans d’fqualada cftoyent en difeord entr’euXjlcs vns voulansrccongnoiftrclc nouucau Roy D.PedroJes autres obeyrà D. lean, s’aprocha près, amp;nbsp;eut moyen de les furprendre, pendant qu’ils eftoyenten contention. Eftant dedans il rraiétabicn ceux qui tenoyent Icpartidu Roy Dom Icâgt;amp; punit les autresrpuis pourfuiuit fon chemin à Cernera,laquelle fur fi diligemment batue,amp;; aflàiilie, qu’en fin clic fcrc-

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Nauärre, 517 «lit à çorapofition qui leur fut accordée d’auoir la vie, biens amp;priuilcgcs faufs, amp;nbsp;entiers. Legouuernenaent de celle place futbailléàlcandcCarraxona, amp;puis on alIaàPrataSjOÙ le nouueau Roy D.Pedro auoit laiflé garnifon s’eftanr retiré à Bar^-celonc:Pratas fut rendue,amp;Rodone aufli, en fin le Roy D.Iean fiten forte qu’il rc-couura toute la Cattclognc,le Roy Doni Pedro cftant mort en la ville de Granol, diftante de cinq lieues de Barcelone, de . poifon, comme on croit, non toutesfois fans grande peine. Grandes furent les altercations qu’il y auoit entre ïcs Cattelans apres la mort de D. Pedro Portugais, les vns cftans d'auis de réduire leur cftat en forme de republique, ainfi que Genes Sc Venife,autres de retourner enl’obeilTancc du Roy D.Ieand’vn amp;nbsp;l’autre eftant reict-té ils efleurent pour leur Roy René d’Anjou , Prince du fang Royal de France, lequel,ja viel Sc calfé, neantmoins defireux de tiltre Royal accepta l’offre, Sc aucc le congé du Roy Louys xj. fit leuée de gens parla France, qui en fin firent pçu, yoila, comme D.Iean fe comporta.

Du cofté de Nauarre l’Eftat n’eftoit pas en plus grâd repos,car regnans les faóliós Kk iij

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51'8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiß oir e

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Grammont,amp;: de Beaumont au pays,Ie

Comte Gafton de Foi x, mary de D. Lco-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xïor hci'jtieredu Royaume,qui Icgôuucr-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«oit 5 fe donnoit à entendre que c’efteit a

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy de iouyr des lors du tilrre Royal,

droits amp;nbsp;preeminences d’iccluy.'parquoy fc fortifiant de ceux de la favIionBeaU' montoife, lors qu’il veit fon bcau-pcrele Roy D. lcan fort empefehé es guerres de Cattelügnc.il s’empara de plulicurs villes, . forterefl’es de Nauarre, Sc fraifehement auoit affi egé Tudelle, cité de la faâion'de Grammont : dequoy le Roy D. lean ad-uerti 5 iur l’htur tic fes affaires de Cattelo-gne, mena celle part fon armée fort exercée aux guerres paffées, pour donner fe-cours a ceux qui foutenoyent Ion parti: mais auant qu’il fut là, D. Louys de Beaumont Comte de Lerin, fe fàifit de la ville de Pampelonc, les liabitans de laquelle efioycnt prefquc tous fcétatcurs dcceux de Beaumont.Plufieursmcmoircsdcpcu d’autorité font mention que ce Comte de Lcrin fit dure guerre non fculeinétaux Nauarrois de l’autre fàôfion , mais aulft aux Arragonnois, couransiufquesàfaca, Exca des cheualicrs, ayant pour corn- nbsp;nbsp;,

pagnon en fes cofcils^Si: entreprifes Cbai- j

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âeNauarre,

I« (i’ArtIeda,ofta au Conncftable mcflîre Pierre de Peralta,la ville d’A ndofilla, amp;nbsp;a D. Inigo d’Eftuniga,Comte de Nicua, celle de Mendauia:puis print Artaxona ôr Olite,amp; plufieurs autres places,faifant autres grands exploits, d’autant qu’il tenoit bvillcdcPampelonCjamp;qu’il en difpofoic comme s’il en euft efté Seigneur amp;inai-ftre.

En cetéps eft fait mention d’vn fameux brigand,nommé Sancho Rota, qui auoit sambo r»-û retraite en vne montagne prezde ville de Tudellc, diète nbsp;nbsp;nbsp;Verientts del

Si auec tränte cheuaux qu’il auoit couroit ésterres d’Arragon,amp;y faifoit grand butin, traidant bien neantmoins ceux qu’il prenoitprifonniers: Pour empcfcher lef-quels dommages, tantde certui-cy,quc du Comte de Lcrin, les peuples de laça,' SclanoblclTedcs enuirons s’eftans alTem-blés, firent monftre de vouloir entrer en Nauarre:mais le Comte de Lerin leur envoya au deuant bon nombre degens de guerre, conduits par Charles d’Artieda, Machin de Gongorra Seigneur de Gor-dia.Icand’Ayanc, amp;nbsp;Ferdinand d’Ayanc, lefqucls ayans rencontré les Arragonnois prçz de Sangueflà, à vn certain pont, qui

Kk iiij quot;r-

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Jio nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

cft fur Ic fleuue d’Arragon mirentpicd a terre, laiflàns leurs cheuaux, cftimans de combatre plus à leur aduantage à pied - Si venus aux mains, empefeherent JcpasauX Arragonnoisjles contraignans de retourner en leurs terres.

Or la venue du Roy D.Ican aucefonar-mée feeue en Nauarre, haufïà le courageà ceux de Grammont, amp;nbsp;eftonna fort 1« Beaumontois , qui connoifloyent ailés qu’ils nefcroyentfuffi/âns pourrefifterà /i grande force, que celle qui leur venoit fus : Parquoy ayans eu confeib fur les affaires qui fe prefenfoyent, auec le Comte Gallon de Foix, ils l’admoncllcrcnt de s’accorderâucc le Roy Con beau-pere, lequel ayant jârcfolu de lâiffèr le Royaume a. fa aile D.Leonor apres fa mort, en pou-uoitiouyr peu de temps, a caufe de fa grade vielleffe. Partant leur femblpitbon de fe contenter d’auoir patience, ce peu gui refîoit de vie au R oy, amp;nbsp;le laiffcr iouyr da tiltre du Roy de biauarrc:cequc le Comte rrouua bon ,'car il ne voyoit aucune cf-perancc de viétoire, s’il fc tut opiniadré à pourfuiure fes entreprifeS par les armes. Ainû furet mi fes les capitulations en auât, en la maniéré que nous dirons cy apres:

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quot;Deï^lauarre. 511

Auant la dernière couclufion dcfqucllcs, Tc Roy D. lean eftant defia de retour a TaragonCjpour entedre de toutes fes forces,amp; moyens a Ia guerre de Barcelone, la Roync Icanne fa femme eftant de long temps affligée d’vn cancer, qui la confu-inoit,vint a fa fin. On dit que fe voyant a lamort certaine, amp;nbsp;fe fouuenant du Prin- z«»« lt;f^~ ce D. Ferdinand fon fils, elle dit par plu- ’''‘.S”’-fleurs fois, àuec grands foufpirs, O mon fils,quctu mecouftes cher amp;nbsp;renOmée, çft quelle confeflTa auoir pourchalTé,amp;

Z t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t Confejinin

moyenne la mort au Prince D. Charles: dequoy le Roy fut tcllcmét indigné, qu’iP'*

r 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 • nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-11^ n,/«»w

le 1 ctira lans la vouloir plus voir : elle eut j,'Arragm. ce-pendant le contentement que fon ambition pouuoit prendre, de ce que fon fils D. Ferdinand eut tiltrc du Roy de Si cille, auantfa mort: fon corps fut cnfeucly au monafterc de Poblctte, fuiuant fon tefta-ment. Auint aufli enuiron ce temps , qui eftoit l’an 1469. la pitoyable mort duieu-ne Gafton dcFoix , fils aîfné duComte Gafton,amp; de la Princefle Leonor, lequel deuoit fucccdcr apres eux a la Couronne de Nauarre. Eftant grande aftcmblée de Princes amp;nbsp;Cheualiers au lieu de Liborne pres de Bordeaux, pourhonnorcramp;ac-

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52.2, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

compagnct Charles de France frerc du Roy Louys xj. nouuellcmentréconcilié aucc iceluy, Sgt;c pourucu de Ia Duché de Guyenne apres la guerre ciuillc, qu’on ap-pclla du bien public, ce ieune Gafton fut attaint d’vn efclat de lance j courant aux

tournois amp;nbsp;iouftes, qui fe faifoyent là en grande magnificence,amp; fomptuofité, dót Hort dit jj naourubau grand defplaifir de tous ceux jrfLx?’ qui le congnoiflbyent, mefine du Duc

Charles,laiceur duquel, amp;nbsp;du R oy LoySj il auoit efpoufée, nommée Magdelaine, de laquelle il lailTa deux enfans : aflauoin François Phebus, qui fut Roy de Nauar-re,amp; Côte de Foix, amp;nbsp;Catherine fa fœur,

laquelle fucceda a fon frere, qui mourut fans hoirs. Poifjble ne fera-il hors deraf

fon d’expo fer icy lafuccelfion dclamai-fondcFoix,quiahcritédu Royaume de Nauarreja recherchant au plus haut,dont les hiftoires font mention, en laquelle, comme nous auons dit en ceft hiftoirc, s’eftoit vnie la feigneurie de Rcarngt; des enuiron l’an 1286,

Ontrouucquc lepaysdeFoix fut érigé 4eFo« 7«en Comté, enuiron l’an 1062. par Ray-dcuxiefme de cc nom Comte de deXauarre,Touloufe, lequel en inueftitBernard fils

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de N Marre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jij

puifné de Roger Comte de CarcalTone, amp;nbsp;d’Aladais fa femme. De ce Bernard, Sgt;c de Beatrix fille du Comte de Befiers, naf-quit Roger, qui fut deuxiefmc Comte de Foix,lequel engendra en Arcendie vn au- ' tre Roger fon luccefl'eur en la Comté de Foix, deuxiefmc du nom ,pcre de Roger troificfme,qu’il eut d’Eximenc fa deuxief* me femme,, ayant clpoufé en premieres nopcesvncdamc de Prouence nommée Ellicnnette. De Roger troificfmc Sgt;e. de Cecile fille du Comte Raymondde Barcelone, nalquit Raymond Roger, lequel efpoufa vne dame nommée Philippe,dót ileutvn filsappcllé Roger Bernard, qui luy lucceda en la Comté de Foix, 5c vne fillediâe Efclermonde,mariée au Roy de Majorque, Raymond Roger fit endurer pluficurs indignités à fa femme legitime, àl’appetitd’vnc concubine,quieftoit de la religion Albigeoife. Roger Bernard fut doneques Comte de Foix, apres fonpere fixiefme en nombre, enuirô l’an mil deux cens vint amp;nbsp;trois,5c fut furnômé le grand. Il efpoufa Brunixende fille du Comte de Caftclbon, de laquelle il eut Roger dit Rotfer Comte de Foix apres luy, Efclcr-gt; monde femme du Vifeomte de Cardon-

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ƒ i 4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

ne, amp;nbsp;Cecile femme du Comte dyrgcl. Roger Rotfer fcptiefme Comte deFoixi Ü ein quiéfmc du nom^’efpoufa Biunixen-dc fille du Vifeomte de Cardone, de laquelle il engendra Roger Bernard fixiez me de ce nom, amp;nbsp;huidiefmc Comte de Foix : De luy,amp; deManigarde dcNarbô-nc nafquircnt vn autre Roger Bernard qui fucceda au Comte, Agnes qui fut femme d’Efquibat Comte de Bigorre, amp;nbsp;Philippe mariée a Arnaud d’Rfpagne Vifcôte de Conferans. Roger Bernard feptiefme du nom,amp;neuf-vicfme Comte de Foix, paruintau Comte de Foix apres la mort defon pcrc, enuiron l’an 1262. lequel ef-poufa Marguerite fille de Gafto de Mon-cade Seigneur de BcarnjST de Marthe de Foix,par le moyc de laquelle il vint à vnir la Seigneurie de Bearn au Côte de Foix, par l’aduis des Eftats de Bearnjaupreiudi-ce du Côte d’Armignac, quiauoit cfpou-fé la fœur aifnée de Marguerite, laquelle Gafton déshérita, en haine de ce qu'en certaine guerre qu’il auoiteuë ,il nauoit cfté aucunement aide par le Comte d’Armignac, ainfi que defonautre gendrclc Comte de Foix.

Or eut Roger Bernard de Margucritp^

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deNauarre.

de Bearn fa femme quatre en fins : afla-uoir, Gaftonl’aifné, lequel fut Comte de Foix 3 apres fon pere, dixiefme en nombre,amp;ie premier de celle maifon qui iouït delafcigneurie de Bearn Brunixéde femme d’Hclie de Perigort, Conftancema-riécau Seigneur de Mirepoix Anthoinc de Leui,amp; leannc, qui efpoulà Pierre fils du Roy D.Iacques d’Arragon.

Gallon doneques premier de ce nom Comte de Foix amp;nbsp;Seigneur de Beam, cf» poufa leanne fille de Louys de France Comte d’Eureux, amp;nbsp;de Marguerite d’Artois,dont ilfirent Gallon heritier du Cô-téjRoger Bernard Vifeomte de Callelbo perede MathicUjamp; d'Ifabel de Caftelbon, qui' fucccdcrent l’vn apres l’autre en la Comté de Foix,amp;: Robert Euefque de la Vaur. Il eut aulfi vn fils ballard nommé le Loup, Seigneur d’Arauath, qui engendra Blanche femme de lean de Gaulli, ou Grailli Cap de Buch. Gallon deuxief-mcjonziefme Comte de Foix amp;nbsp;deuxief* me Seigneur de Bearn, de celle famille, eut de fa femme Alienor, fille du Comte deCominge, Gallon Phebus,lequel fuc-ecdaafonperc , l’an 1334. troifiefmc du nom, ayant cfpoufé Agnes fille du Roy

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Hifloire

Philippes de Nauarre, en ent vn feul fihj duquel il fut Ie meurtrier, l’ayant trouuc faifi d’vne'boete de poifon, quclc Roy Charles de Nauarre (on onclc luy auoit bailléè ^pour faire mourir le Comte fon perè^a'qùi il vouloir mal, fans que toutes-fois l’enfaht en ;eeft aucune coulpe, car il ncK'çâ'üoitqucIlç drogue c'cftoit:parquoy ne luy refta âptes fa mort autres cnfatis legitimes , (nais plufieùrs'baftards, comme Iobbain,qui fnt l’vn des quatre de ceux qui furent bruflés-a la mommerie du Roy Charles ßxieffne au banquet de S. Marceau, où Comme dit FrôiHàrt à l’hoftclde SiPaiil a Paris, s’eftans abiliés de roilie-iur laquelle aucc poix auoit cfté attachéforce lin délié pour fe faire paroiftre cftre (au-uages,Gratia. Sc poffib:e Bernard de Foix, qui fut marié cnEfpagnca O.Ifabel delà Cerde Princelfc du fang de Caftillc, louche de la maifon des Ducs de Medina Ce-lijs’il n’eftoit fils de Gaftô deuxiefinepre-decelfeur de cedui-cy.

La fùcccffion du Comte de Foix,amp; Seigneurie de Beam efeheurent lors a Mathieu de Caftclbô fulnommé, lequel n’eut aucuns enfans de fa femme leannc fille du Roy D. lean d’Arragon : amp;nbsp;partant hérita

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deNduarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ27

de fes feign curies, amp;nbsp;eftats Ifabcl fa fœur, femme d’Archambaud de Grailli Cap de Buch, duquel mariage i(firent lean raifiaé quinziefme Comte de Foix, Gafton Cap de Buch, d’où dcfccndcnt les Seigneurs deCapdolat, amp;nbsp;Candale, Archambaud Seigneur de Nouaillcs,Pierre Cordelier à MorlaSjpuis Euefque de l’Efcar,finalemét Cardinal fondateur du college de Foix a Touloufc, amp;c Mathieu Comte de Cominf me nous auons dit, amp;nbsp;premier de ce nom eut à femme en premieres nopccs Marie. deNaua^re,laqucIlcJdecedéefans'cnfans,•^'‘’'»f^^’-^z-ilcfpoufalcannc d’Aibret, dont nafquitj^^;^^ Gaftô fon fuccefleur és Comtés deFoix, Camte de

Seigneur de Bearn, La maifon de Foix a efté grandemet illuftre es faits de ccftuy b’X. ‘ cyicar durant les guerres d’entre les Fran-.

• O A I • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 TA z-M 1 Faièlt ve-

çois amp;nbsp;Anglois^au temps du Roy Charlesneret^^c 2e icpticfme, ce Compte Gafton fut ceIuy^^‘'A”Ci-quifitplusdcpreuuedc valeur contre lesp.,^/ * armées Angloifes tenans la Guienncjoù il print par deux fois faindl Scucr Cap de Gafeongne, ôcg^gna Dax a force d’ar-mesjaucc grandcarnage des Angloisj de-, ^nfeurs obftinés de ces places : fecourut f artax, aflîegécpar i’elpace de fept mois,

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518 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire ,, ' ' \'

parle góuucrncurde Bourdcaux. Ilreftb tua en la Vil comté de Cominges fon oncle Mathieu,depolfedé par le Roy deFrâ-ce, lequel y au oit inhalé vn Elpagnolno-mé D. Rodorigo de Villandrago Comte de Ribadeo, où il fit démolir le chafteau de Rochcfortzmoycnna la liberté,amp; refti-tution en les biens au Comte d’Armignac detenu prifonnicr,pour intelligences aucc les Anglois. Eftât defpuis fait gouucrneur de Guiennc,par le Roy Charles,fit fi afpre guerre aux Angl ois, que en peu de temps il les depoflèda prefquc de tous leurs forts en celle Prouince : tellement que Bordeaux,cité principalle, amp;nbsp;fiege de guerre, fut contrainte de fc rendre au Roy de France,l’an mil quatre cens cinquante vn, amp;nbsp;peu apres la ville de Bayonne, tellemct que les Anglois fe trouuerent exclus entièrement de toutclaGuienne.

Comte Je Clermont lean Je Bonrèon.

Defpuis s’eftant la cité de Bourdeaux rebellée contre le Comte de Clermont lean de Bourbon,les Anglois pareuxap-pellés, encor qu’ils fe fullcnt emparés de plufteurs places,furent, par la vertu amp;nbsp;bone conduite,principallement du Comte Gafton de Foix,repouirés,chant Cadillac la dernière place qu’il leur oha : E n to utes

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deNauâtrrei

ffquelles guerres il fut fidcllcnicnt, amp;nbsp;diligemment accompagné, amp;nbsp;fecourupar^.^^ fonfrere Pierre de Foix Vifcóte de l’Au-tree J Tronc delà renommée maifon de«^^^quot;»“'-. l'AutreCjpere de lean de l’iAutrec Pofthu-{°” ‘ me,duquel fortirent Odot de Foix, capitaine alles fameux aux guerres de Lôbar-die amp;nbsp;de Naples. André Jieur de l’EfparC, amp;nbsp;Thomas diét l’Elcuin : de Odet fut fils

Henry de l’Autrec.

Tant fut le Comte Gafton de Pôixfa.-uorifé du Roy Charles fepticfmc, qu’il bailla en mariage a fon fils â'ifné, nommé Gallon, comme luy, Magdelaine fille. Au lugcment fait a Vandolme par le Roÿ Louys xj.du Duc d’Alençon il tint le lieu duComtcdeTouloule au rang des Pairs dcFrancc, laquelle prééminence dura eu toutes telles occalions en la mailon de Foix, les Seigneuries de laquelle furet par luy accreues du Vilcomté de NarbonCjSt « des terres de Capdolat Sic autres acquets, finallement de la co'uronnc deNauar-“^' rcjparfon mariageaucc D. Leonor d’Ar-ragon, fille du Roy lean, d’Arraeon' , KdeNauarrepar la femme,duquel noasN4»«rrt«» traitons a prefent. Or de cemariage fortit^« lapofterité qui fenfuit:Gafton,qui luy de- *

1

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53 o Hifloire

fucccdcr, êc lequel nous auons(^it rwK.ezJeeftremortaLibornejaiixiouftcs, amp;ts' D.Lea,KT £1^^ fç cclebrovent à l’adueneincnt du aArragoit^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'✓-i r »n»

/üe du Roy Duc Qc Guicnnc. Charles rrere du Roy /«-«» d’Ar- Louysxj.laiflànt hoirs apres luy François N4»«xr«.**' Phcbus,amp; Catherine les enfans:Plus lean Seigneur de Naibone,Sc puis Duc de Nc' inours,quigaignala iournée deRaucnc, oil ncantmoins il mourut 3 amp;c Germaine

deuxiefme femme de D. Ferdinand Roy d’Efpagne:De Gafto Alienor nafquit le troifielme fils nommé Pierre,qui hit Car-dinaljamp;lcquatrielmc lacqucs, cheualicr preux J qui mourut au feruice du Roy Louys XJ. Plus cinq filles, Marie femme de Guillaume Marquis de Montferat Icane femme du Comte d'Armignac, Marguerite femme du Duc François de Bre-taignCjmcredclaRoyne Anne de France , Catherine mariée au Comte de Can-dale,dont fontilfus trois enfans,Faifné dcfqucls fut Comte de Candalc, puis vn Archcuefquc de Bordeaux , amp;: vnc fille mariée au Roy de Hongrie,nommée Anne.la cinquiclme fille de Gallon,amp; d’Alic-nor,fut aufli nommée Alienor, qui mourut iàns dire mariée.

Or reuenans aux querelles d’entre le

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deNaüarel yji

Comte Gafton de Foix, pere dc ccux-cy, auecle Roy D.Ican fon beau-pcre, iccluy obtempérant au bon conlcil dc fes amis, amp;nbsp;feruircurs, amp;nbsp;ayât faiä; fçauoir par Am-balfadeurSjau Roy fon intentiomfc trou-uercnt a la iournéc afligncc a Olite le Roy amp;nbsp;D.Lconor fa fille,là où ils conuindrent en ces articles,eftant le Comte Gallon dc Foix abfcnt en France premièrement.

I Que tous les peuples,villes,communautés, amp;nbsp;nobles, autres dcquelque c-ftat3amp; condition qu’ils fuflent de Nauar-re,rcconnoiftroycnt pour Roy,fitobci-; royent fans contredid,auRoyD. Ieangt; tout le temps de fa vie.

î Que le Comte Gallon, amp;nbsp;laPrincelTe fa femme prometoyent de maintenir les priuilegeSjdroicSjSc libertés du Royaume, ainü qu’ils auoyent ellé gardés,amp; maintenus par le pâlie.

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5ji nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hfßoire

ucrncurs perpétuels du RoyaumCjduranï la vie du Roy J fans pouuoir eftre reuoc-qués, excepté que lors Iculcmcnt que la perfonnedu Roy fctrouucroit dedans le Royaumedeur gouucrncinent cefleroit.

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de Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;555

fiiques que feculicrs , vfurpés defpuis la prihfe du chafteau de Morillogt;fuflent rendus a leurs premiers legitimes polTe/Teurs, dedans le terme de fept mois, lauf, amp;nbsp;excepté les meubles,amp; iruiâs confumés, amp;nbsp;qui n’eftoyent en eftat, mettant au néant toutes donnations,amp; engagemens, que le Roy, ou les Princes, ou autres en culFent peu faire. En ce non toutesfois conjpris Icsdiffcrcns d’entre le Comte de Lerin, 5^ D.Iean de Beaumont,amp; Charles d’Ar-tieda, contre le Conneftable de Nauarre melTirc Pierre de Peralta, amp;nbsp;le Marefchal D. Pedro de N auarre, aufquels eftoit enjoint de fe foubmettre en robeiflàncc du Roy dedans douze iours apres la publication des prcfenteSjà fin de terminer iceux differents par voyc delufticc, für peine, faifant au côtraircjd’eftre tenus pour con-tumax amp;nbsp;rebelles, amp;nbsp;pour tels eftre pour-fuiuis,amp; punis, comme perturbateurs du repos public.

9 Que tous ceux qui auoyent cfté indeu-ment prins prifonniers,defpuis la furfeâce faiâc par rÀrchcucfque de Sarragoflc,fils du Roy,au nom d’iceluy,amp;: les Princes fc-royent relafchés, amp;nbsp;mis en pleine liberté^ çn payant leurs defpenfcs.

iij

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534-

ffifioire

IO Que les trefues accordées par eux, QU leurs capitaineSjfuflènt obfcruées gt;nbsp;tant a l’endroit des naturels,qu’eftrangers, en leurs perfonnes,amp; biens.

Il Q£c ce qui auroit elle prins gt;nbsp;amp;nbsp;reprins au prciudicc d’iccllcs trefues,fçroit red n dciiuié lans rençon,autre q de la defpéce.

Que le Roy, amp;nbsp;les Princes iureroyent

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de N au irre. foicnnellcmcnt de faire exécuter tous les chefs,amp; articles fuldits,en forte qu’ils euC-fent leur plein amp;nbsp;entier efreâ:.

Ces chofes accordées furent publiées au chafteaujou palais d’OIitc,le ieudi tren-tiefmc de May, 1471. amp;nbsp;furent reccues par lefccretaire lean de faind lordi, amp;nbsp;iurées CS mains del’Euefque d’Oloró, aueepro-mefle faidc depuis par la Princeffe Dom Leonor, de fait c approuuer par le Comte fon mary lefdits articles, dót elle enuoye-îoit copie authentique 3 feellçedu fecl dudit Comte, au Roy fon pere : Aufquelles chofes fe trouuerent prefents D. Garcia Eucfqued’Oioron, D.Pedro Scigneurdc RoSjÂmbalTadcur du Comte,amp; D. Frere Bernard Hugues de Rocabcrtin,chaftel-laind’Ampofta, meflire Rodrigo de Re-boledo,D.Gomcs Suares de Figuefoaj amp;nbsp;meflirc lean Paies vicechancclicr du Roy, Apres ce, la Princefle garnie dcprocura-tion de fon mari, données aux Bains de Caudes Aigues au val de Dofan,iuraen 01ite,au nô d’iccluy, és mains dudit Eueï^ qued’Oloron, lobfcruanon des chofes fufdides,prefents lefdits chaftelain d’Am-pofta,amp; mcflîre lean Paies,amp; D.Ferdinâd de Baquedau vicaire general de i’Eglifc dç

L1 iiij

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Hifloire

Pampelone. Toutes ccs capitulations nç furent de tel efficace, que les troubles du Royaume de Nauarre en ceffirlTcnt, Icf-quels durèrent encor affés long temps.

Dom lean Roy d’Arragon,amp; Nauarre ;jprcs auoir cheui des differents qu’il auoit aueefon gendre Galton Comte de Poix. amp;nbsp;fa fille D.Lconor, pour raifon comme deffusdu Royaume de Nauarre, enuoya D.Alphonfe d'Arragon fon fils, auec les Comtes de Prades,és enuirons de Barcelone pour procurer a quelque pris qucce fufl de l’auoir : ce qu’il eut. Les habitans citmence ayans demandé mifericordc Je Roy D.

du Ruy D. •'

lean par linguliere bénignité leur par-donna à eux,amp; à leurs confédérés,tout ce qu’ilsapoyeiit perpétré contre luy,mais en outre les confcrua,amp; confirma en leurs biens,libertés, priuileges, exemptions, amp;nbsp;droits anciens.

Durant ce temps le Roy eut nouucllcs d’vpnouucau tumulte, quis’eftoit clineu ÇeJition en en Naparre , auquel la Princcfïc fa fille N4«4n'e. courut vn grand danger,amp; plufieurs de fes feruiteurs y eftoyent demeurés : le fait fut tel, lean d’Athondo auditeur Royal des Çumptes,citoycn de Pampelone, amp;nbsp;Mi-

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deNaudrre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;537

cHcl d’011acarizqueta,ôr autres de la n^cf-înecité, lcruiteurs du Roy, Sz de la Prin-ceffe , amp;nbsp;de la faction de Grammont, cn^ Ircprindrent en haine, amp;nbsp;diminution de la paitialtté Beaumontpife contraire, qui poflèdoit la cité de Pampclpne, d'y introduire la PrincelTe Leonor, auec troupes de gens de gucrrcjSc l’en rendre rnaiftrclTc paifible,amp; abfolüe,ayans doneques çpm-niuniqué cnfcmblc leurs confeils,la Piin-ceffefcdeuoit trouuer, deuantiour, à la porte de la luifijeric, ou Sauaterie, autres nient la tour delà pprte Roy ale,amp; le Ma-rcfchal D.Pedro deNauarre pour s’emparer de deux tours prochaines.

Le temps afligné venu,la Princelïc aueç les gens, trouua la porte ouuerte, par les Grammontois,par où eftant introduire, le Mareichal fe mif dedans ces deux tours, auec feptante gentils-hommes , amp;: lou-dainfeprindrent à crier ceux de Gram- _ ,,, mont, viue,viue,la Princellc;ace bruit d. LeeiKr. les Bcaumoptoisj encor que troublésjçp-me en chofe inopinée,amp; de nuif,coururét aux armes,amp; firent en forte, que non feulement ils empefeherent leurs aduerfaircs de palTer plus auant en la cité,mais côtrai^ gnirent la Princefle, fes gens de fortiç

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Hifloire à grande hafte? car bonne partie des fob dats,qui la deooycnt fuiurc,n eftoy çnt encor arriués. Ayans recouuré la porte,ils al-fiegerentlcMarefchal D,Piecro,amp;fcsfol-dats, dans ces deux tours, lefqucls ne fc chaiafite^t. voulans rendre au commencement,en tin le firent, quand ils virent mener le canon pour lesbatrc.

La Princefle craignant qu’il ne mefa-uintau Marcfchal,amp; aux autres qui eftoyét aflîegés, enuoya dire, que ce qu’ils ena-uoyent faitjcftoit par fon commandemét, amp;nbsp;partant prioit, qu’on ne leur fiç aucun delplaifîr;Brcf,ils fe rendirêt, fur promet fes, qu’on les laifteroit tortir tous, auec leurs armcs,fans leur mesfaire, ny mcfdi-re : nonobftant Icfquelles, ils furent aufli to ft faifis,amp; enfermés és prifons Royales: F(gi rompue jg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;là où üs furent aptcs cruellemét,

O” meurtre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i z • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

«/» Maref.amp;^ perfidement dagues,amp;ticnt-onquelc thuideNa- Marefchal fut tué par la main de D.Phi-t^ei. lippes de Beaumont, frcrc du Comte de Lcrin. Ce faivl fafcha fort la Princcft'c, laquelle a caufe de ce,voulut que cefte porte fuft apcllée, de là en auant, la porte de la trahifon .• pour aucunement vanger cefte iniurCjfit procéder contre le Comte de Lerin,contre D.om lean de Beaumont

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âeNnudm. 53

prieur de S. Iean,amp; chancelier du R oyau-me de Nauarre, amp;nbsp;contre D. Philippes, amp;nbsp;leurs frères, amp;nbsp;D. lean Comte deLuza, Charles d’Artieda amp;nbsp;fes enfans, Arnaut d’Otza,les Alcaides, ou preuofts, amp;nbsp;iurcs dePampelonc,amp; autres leurs alliés,amp; cô-pliccs, lefquels, par arreft Sz authorité du Roy, amp;nbsp;de fon confeil, furent condamnés, comme criminels dclezeMajefté,a mort, priuation d’honneurs, confifea-tion de biens.

Les memoires de ce temps chargent le ' Comte de Lcrin, difans, qu’a fin de mieux iouyr de la cité,il en auoit chafîé les ferui-teurs du Roy, ôr de la Princeflc,amp;y auoit eftabli officiers, gens de guerre à fa dévotion , contre l’aütorité d’iceux, laiurif-diâion defquels il yfurpoit, vexoit, amp;nbsp;ty-‘ rannoifoit le Royaume : qu’a la faueur, ôr aide du Comte, les Guipüfcoans auoyent démoli les forts de Laraun, Lecunberry, beyca amp;Goriti, amp;qu’eftant iceluy plu-ficuis fois mâdéjparla princcire,aux rftats alfcmblées du Royaume,il n’aucit onc-ques obey:Quc luy ayant efté enuoyé par le Comte de Foix lean, amp;nbsp;Pierre de Foix fes enfans, amp;nbsp;la Princcile, pour le perfua-der de fe rçger à l’obeiflànce dcuë,il auoit

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540 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

rcictté leurs retnonftrances , amp;nbsp;s cftoit mocqué des iuflîons du Pape Paul, pour i cp regard ; lefquellcs chofes pleines de ( conrumace amp;nbsp;mcfpris, auoycnc induit la j PrincefTe, à faire cefte entreprife. Autres eftiment quelle fut poufïee d’cxtrcmC 1 ambition;,amp; dcfirdcdominetjplus que par les excès du Comte, encor qu’ils nefuf-fent legers. Or le Comte de Lerin, amp;nbsp;la fadlion firent aufll de leur collé le procès aux autres , ôc quant à la mort du Marefchaljils’en exeufa, difant, qu’jl l'c' lloit venu chercher , s’eftoit mis en deuoir de prendre la cité, amp;nbsp;de couper la gorge à tous les ßcaumontois, qui cftoyent dedans ; toutesfois cela ne l’cx-eufe point d’auoir failli à fes proipcf-fcs.

I^e Roy Dom lean donna dcfpuis COmpcnlèa lean d’Artondo dcfixvingts florins de rente perpétuelle, a luy aux liens, du coing d’Arragon : en outre, permit qu’il portail, pn vn quartier uc iefeu de lès armoiries les armes Royales de Nauarre. A Michel d’OlIacariz-queta fut auflî donné autre rccorapcn-fc. Celle fedition auint en PampelopCj

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àeNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;541

für la fin de l’année mille quatre cens feptante vn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1471«

En Nauarre, toft apres cefte entreprih-fe faillie, de furprendrePampcloncjpar laPrincefle , le Comte Gaftondc Poix fon mary , reuenant de France en Na-uarre, eftoit décédé a Ronccuaux , de maladie , l’an mil quatre cens feptante 1472. deux , lailTant heritier de fes terres , amp;nbsp;eftats de Bearn ôr Foix , fon petit fils François Phebus , aagé lors de cinq ans feulement, lequel demeurant en la tutelle de Magdelainc de France fa mere, amp;nbsp;de la Princefic D. Leonor fon ayCulc, fut aulTi heritier du Royaume de Nauar-re^apresicelle,laquelle en ce temps gOu-uernoit la Naûarre a caufe de la grand vicillcffe où eftoit Dom lean fon pere^^^^^^^ Roy d’Arragon, les tiltresdcD.Lcoiior D.teonor cftoyentlors,Princeftc heritierede Na-‘l‘^-gt;^‘“*”'quot;-uarre, amp;nbsp;Infante d’Arragon, amp;nbsp;de Sicile, Lieutenante generalle pour le Roy fon Seigneur, amp;nbsp;pere audit Royaume deNa-uarre. Apres ledecezduComte GaftOn, cefte Princefle failànt fa refidence en la ville de Tafala,y conuocqua les Eftats, où ics grands Seigneurs fc trouucrcnc,

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54^ Hifioîre

fpecialcmét les chefs des factions de Gri-mont amp;nbsp;Beaumont, lefquelles feâcs e-ftoyéttoufiOurs enuenimées d’ire,amp; delîr de s’entrenuirc, fans qu’il y apparut aucun bon remede. Auint, comme il eftaifé entre cœurs mal difpofés a concorde qu’entre le Comte de Lcrin, amp;nbsp;le Conncftable meflîre Pierrede Perault,s’emeurétgrads propos, amp;nbsp;afpres contentions aux Eftats: dequOy fc méfiant trop auant rEuefquc de Panipclone D. Nicolas d’Echauari,le Conncftable fè fcntaiit par trop iniurié de luy, lemenafïà de luy faire perdre la vie. Or auoit cell Eucfque bruit d’eftre vri peu pluspriuédelaPrinccffe D. Leonor, que l’honncflcté ne permettoit ; ce qui le taifoit auffi auoir en horreur à plufîeurs, ialoux del’honnciirdc leur Princcirc,pre-nans plus en nlauuaifc part vn tel forfaiûj d’vn prelat qui deuoit donner bon exemple,que fi c’euft efté quelque autre.D.Ni-colas,apres ces menaces, craintif fe retira en fa maifon, d’où il ne partoit aucunement. La PrincefTe, ou defireufe de pacifier cefle querelle, ou bien qu’il luy tardait de demeurer tant fans le voir, luy manda plufîeurs meflages, qu’il la vint trouucr au monafterede fainétScbafticnjde l’ordra

I

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de ’Nauàmt 543 de fainôl François, en Tafalla? où elle ac-complifloit vnc neufuainc, car elle cftoit fort deuotieuie de ces pères, amp;nbsp;leur faifoit beaucoup de bien ; mais l’Euefque, qui a-uoit peur de malencontre, par chemin, s’exculoit.En dn elle luy enuoya vn de fes familiers,nommé meflîre Ferdinand de Baquedau, amp;: vn autre chcualicr did mef-firc Hugues,qui luy firent tant de promef-fes,qu’ils l’afl'eurcrent: partant il s’achemi-na,lurvne mule,Vers Tafalla, en compagnie de ceux cy,amp; autresîdcquoy le Con-ncftablc en edant aducrti,la colcre le trafi-porte : en miniere, qu’il ne fc peut contenir, qu’il n’allaft récontrer l’Euefque fur le chemin, où il le tua, près des portes de la ville de Tafalla, fans auoir refped à la pa- Eufßjut de rolle de la PrincelTc, ny à la dignité Epif-copale, pour laquelle, ainfi violée, il de- cSaßaiie. incuraplufieurs mois excommunié.

Cefte mort fut de grand fcandalc en Nauarre,amp; en la cour d^u Roy D. Ican:fur tous s’en refentit grandement la Princefle Leonor. Au lieu du défunt fut eflcu Euef-que de Pampelonc,ou, corne ce fut^Jour-ueu de cefte dignité D. Alphonfe Carillo Caftillan, compté pour lequarenticfme Eucfquc de ce Siege. 0’autre part, le Roy

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544 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

D. lean aagclors defcptantcanS)fcàoùquot; uoit cnueloppe cn vne falcheulcquerellé aiicc les François,pour teile occafion.pie-ça cltoitengagé la Corhtedc RouiFillon rr4»fo«eÿ-aii Roy Louys xj. pour la fomme dc trois æiHc cfcus, Icqiiel y tenoit des gou-ucrncurs,amp; officiers qui fouloycntlc peuple, ^faifoyencplulicurs éxtorlîons in-fuppörtableSjdont ioürncllcrnent cftoyéc faites plaintes parles habitans, requerras la proreélion de leur R'oy:cc que les François ^rouuoyent trcf-mauüaiS:parquoy le Roy Louys enuoya AmbafladeurS par de-ucrsle Roy D. lean.lefommcr delcreffi-Comfc de bourcer de ces trois cens mille efcus,amp; rc-hßiüeit. Çomté, ou bien qu’il laluy baillaft en pleine proprietéjOU fîl’vn ou l’autre né luy plailoit,qu’illuy dortnaRcaution en France dc la Comme, pour luy cftre payée dans certain temps.Cela mit le Roy Dom lean enpenfemcnt.neantmoinsilrcfpon-dit aucc grande modeftie,qu’ilprioit le Roy LouÿSjdc nele prefler point à temps fi mal à propos, amp;nbsp;apres vnc fi longue, dommageable guerre qu’il auoit menée contre fes fubiets, dc le rembourcer de ce qu’il luy deuoit,car celafuy cftoitimpofli' blc/noins dc luy v cdre,amp; aliéner dû tout

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(le Nduarre. 545 Ccqui cftoitde la Couronne d’Arragons Et quant à la caution qu’il luydcmâdoit, iln’eftimoitpas que cela fuft ncccfTaire à luy,qui auoit,graccsaDieu,dcquoypaycr aucclcteinps.Dc ceftc refponccne furent point contents les Arabalfadcurs, ioint que ceux de Parpignâ impatients du ioug des François, commençoyent à fc rebeller ouucrtcment contre cuxtparquoy le Roy Lotiysenuoyades gens de guerre en laComtc de Roufl'illô,pour chafticr ceux de la ville de Parpignan, lefquels auoyent contraints les François habitans parmi eux,de fe retirer dans le chafteau, d’où ils canonoyent la ville, amp;nbsp;en icelle faifoyent grand dommage.

Pour appaifer ce bruit,le Roy D.Iean y accourut, elTayant par tous moyés de per-fuader au peuple d’obeir aux François, promettant qu’en bref il les ofteroit de cefte peine : mais eux refpondirent franchement, qu’ils aimoyent mieux mourir, que plus retourner ibubs tels maiftres. Eftans en ces difputes, le Roy D. leanne fe donna de garde qu’il fut aflîcgcdans la ville par l’armée Frâçoifegt;que les autheurs Efpagnols difent monter a plus de quarante mille combatans , laquelle l’ayant

Mm

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'540' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

enuironnée de tous coftés, comcnçoycttî à la batte par dehors, Scducofté ducha-fteau par dedans l’allaillir, en forte quebo befoing fut aux aflîegés d’auoir bon courage,amp; fe bien défendre,à quoy leur ferait beaucoup la prcfencc de leur Roy. Le fic-gc continua quatre mois : ftnalcment(au bruit de la venue du Prince D.Ferdinand, lequel à lanouucllcdc l’arriuéc des François,auait fait amas de gens de guerre, tât en Cafl:illc,qu’Arragon ôr Catelognc) ils dcfcmparcrentjfc retirant fur les terres de France.

/faine malice des farlgt;ignvis contre les ran fois.

Le Roy D. lean, amp;nbsp;la ville deliuréc de ce danger, on alla au deuant du Prince, s’entrebraffant le pere, le fils aucc grande ioyc, puis vindrent de compagnie cn-fcmble à Parpignan. Le Roy pria derechef les habitans, de vouloir obéir aux François, pour le peu de temps que la cô-moditéde fes affaires requeroit, les afl'eu-ranr,qu’ilrembourccroitlc R oy de France,amp; les retîrcroit à luy. Eux obftincs ,rc-fuferent, amp;le prièrent de bailler au Roy Louys autres gages, ou bien de leur permettre de fe retirer ailleurs, où ils pou-royenticar ils abandonneroyent volontiers leurs maifons, amp;nbsp;biens j voire leurs

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de N au irre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;547

■’^ics propres,pluftoft que d’eftre plus fouf-niisaumauuais craictemenr des François. Le Koy D. lean voyant qu’ils eftoyent ainfi relolus,lcur lailFa pourgouuefricur D.Louys de Requefeés, puis s’en retourna auec Je Prince fon fils à Barcclonnc: niais toft apres elle fut derechef aflîegée gt;. . par les François, mandant le Roy Louys xj.àfes capitaines , qui honteufement â-uoyentlcué le liege fur les terres de Nar--bonncjqu’ils retourualïent, amp;nbsp;n’en bou-gcall'cnt: qu’ils ncl’cüfsétprinfcjamp;y deuf- ' lentils tous mourir, dur peine d’eftre déclarés lafchcs,amp; trailires à leur Roy nbsp;pa

trie. Parquoy ils l’enuironcrcnt amp;nbsp;donnèrent tant de peines, l’efpace de huit mois, qu’ils la mirent à là dernière neceflitê-Caf outre leurs grans trauaux,lc defaut des vi- GranJe fL urcsyfuttcl, qu’ils mandèrent chiens

Chats,mclmcsiulqucs aux hommes morts aux alTauts, car ils n’efperoycnt nulle mi-fericordé des François qu’ils fentoyent auoîr grandement olfcncés,toutesfois ils leur pardonnèrent, ne leur faifaht aucun

Peu de temps apres entra en Guipufeoa' fo-Vne armée de François , conduire paf-^quot;'!“ * 7' Arttan d Albert, dont la pollcrite a regne tfarre,

Mm ij

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548 Hifloire cnNauarre, amp;nbsp;cc pour fan o filer le dePortugai D.Alphonfe contre D.Ferdinand Roy d’Arragon amp;nbsp;Caftillc : car R Roy de France à caufe de ce qui cHoit fur' uenu en Parpignan,hayfi'oit IcsArrago-noiSjôe les alliances qui auoycnt duré cn-^«Mneesà tre Fearrcc Caftillc iufques à lors,frirent fronce rompucs.Lcs Ftançois ayans efté là quel' CifliUe xo- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temps à courir le paySjUc peurentfai-

re autre chofe que de retourner.

Or le iour fainôl Denys huióliefmc iour 1476. d’Auril i476.ilsaftîegerctlavilledcFoti-tarabie.où rien ne fut cxploiâé, f non di' uerles efcarmouchcs legeres. Si eft- ce que le Seigneur d’Albret ne voulut partir du pays, fans y laiffer de bonnes marques: confiderant que Ion armée cftoit puiflan^ te,£equcles Roys de Caftillc embarafles aucc le Roy de Portugal, amp;nbsp;leurs propres fubiets, n’eftoyet pas pour y enuoyer vnc armée pour le combatrcjdclibera de courir le pays , amp;nbsp;le mettre a feu, amp;nbsp;à fang. Eftant dôcqucs entré en la vallée d’Ojar-cun,adeux lieues de Fontarabic, ilbrufla l’Eglife parochiale, amp;:enuironcinquante hommes qui s’eftoyent retirés au clocher: pareillement mit le feu dedans pluficurs maifons de cefte vallée,amp; nonobftant que

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de N andre.

le Comte de Saluias fe fut mis endeuoir de défendre la ville de la Reaterie,les Frâ-çoisy entrèrent, labruflerent, amp;nbsp;emmenèrent des prifonniers, puis mirent dei e-chcflcficge deuant Fontarabicj mais ce futen vain, r

Eftants en ce temps les fadions de Beaumont, amp;nbsp;Grammont plus enragées que iamais à s’entrenuire au Royaume de Na-uarrc,amp; mefmcslcs inimitiés d’entre le Comte de Lerin D.Louys de Beaumont, amp;lcConncftabIcmeflire Pierre Perault, pourfuiuies en toute extrémité de rigueur, le Comte commeça a traiéler aucc le Roy D. Ferdinand Roy deCaftillc,de le faire Roy de Nauarre,amp; luy liurcr la cité de Pampelonc3amp; autres fortcrcifes du Royaume,qui cftoyent en fes mains : partant enuoya en Viftoria, par deuersluy,’ certains cheualiers Nauarrois,luy offrit! fon fcruice, amp;nbsp;tout ce qu’il tenoit ; le Roy fîttres-bon racucil a ces cheualiers, amp;nbsp;remercia le Comte de Lcrin, amp;nbsp;eux de leur bonne volonté amp;nbsp;de leurs offres : mais quant au refte,did,qu’il ne pretédoit rien au bien d’autruy : car le Royaume de Na-uarre appartenoit,de droit, afafœur la Princefl’c D. Leonor, amp;nbsp;apres clic a foq

Mm iij

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^^0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

petit fils Françoi? Phebus Comte de Foisf

Seigneur de Beam. loint que le Roy D.Ieanfonpere cftoit iouyfrahtamp;: du filtre , amp;nbsp;de l’authorité Royallc en iccluy, durant fa vie : partant que d’entreprendie chofe aucune contre le droiôl des perfon-ncs a quiildcuoit tant d’honneur amp;d’a-roitïCj ce feroit non feulement iniquité, mais impiété fie facrilçgc amp;nbsp;pourcc il n’y vouloir entendre en aucune façon, bien luy defplaifoit-il de voir les haines ficn-uenimées, entre le Comte de Lerin,amp;r le Coniieftable de Perault, que volontiers il s’cmployeroitàlcsapointcr,efiimant office digne de luy,de pourchajîcr la paix,amp; repos de ce Royaume là, qui cftoitruiné parles mifcrcs des guerres ciuiiles : par-D Ptrii- qtioy les inuitoit tous deux de veniraVi-nand mft itoria, remettre en luy leurs differents entrt Jebats. Aucc CCS funCtcs parollcs il

Usdfttxfii' ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

donna contentement, Sgt;c admiration aux chcualiers Nauarrois,lcfquclscftants de retour en Nauarre, D. Louys de Beaumont, amp;mcffirc Pierre de Perault chefs depart, fctranfportcrcntà Vicloria,où fi le Roy D. Ferdinand ne les peut entièrement réconcilier, pour le moins lUcsmii;

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de Nauarri. 551 en trefues, leur ayant rcmonftré, à l’vn, amp;nbsp;à l’autre, aucc douceur Sc grauité méfiée 5 leurs fautes, amp;nbsp;l’amendement d’icelles,au proffit du Royaume de Nauarre, ie. d’eux en particulier, amp;nbsp;pour le fcruîce du » Roy D.Iean leur maiftre.

Dcfpuis le Roy D« Ran fe voyant fur le bord de fa fofle, délirant de lailïer quelque repos en ce miferablc Royaume, où. ; les partialités auoyent mis telle confu-j lion, que ny la crainte de Dieu, ny le ref-pcél de luftice, ny l’amour d’iionnefteté * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.-i nbsp;nbsp;. flatdtüit-

ne pouuoit retenir les nommes, qu ils n c-

• xerçalTent toutes fo rtes de mefchancctçs, meurtres violements, facrilcges, voleries, brullemens, delolations horribles par tout le pays,dont s’enfuiuoyent des iuge-ments de Dieu terribles, Se efpouuenta-bles .pcftcs,famines, Se autres tels fléaux de fqn ire, tous non feulement accrcus,

I mais procureSjöc amenés par le fecod ma-riagedu Roy,amp; les excès qui s’é cftoyent luiuis.-par ces çhofes, di ie,meu le Roy D. lean d’enuoyer au Comte de Lerin telles ƒ»(«gt; amp;• alTeurâcesmu’il le Ht venir à Sarragofle,QÙ

• n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, 1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- Z 1 Tgt; ««♦Roj'S“-

scltanttralporte,bicnaccopagne,lcRQy „,e je Içreceutbicn amiablemcnt Sc luy donna

Mm iiij

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551 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloiré

paixzpardonnaàtous, en general, Icsof-de CCS fadions: foufi vne amp;nbsp;polir plus grande confirmation de tout, fillebaftar-fi nbsp;nbsp;de,en mariage,nommée D. Leonor d’Ar-

»t«//d»t4»ragon.Par ces moyens D. Leonor veufue Slt;y- lean, Foix,Royne future de Nauarrc,recou-ura,fans vfer de force,fes places, amp;nbsp;fortc-rcflcs,amp; fut obeye, excepte la ville de Ca-fcda,qui fe fit battre,à la prinfe de laquelle mourut cc vaillant Capitaine Sâcho d’Er-uiti, qu’on furnommoit IcPorfiado, ou obfi:iné,au feruicc de la Princelfe D. Leonor : enuiron lequel temps fut célébré vn finodcàEftclIa, par l’Eucfque de Pampe-lone D. Alphonfe Carillo, oii il fut traitté des ceremonics,Sr autres telles choies. Or fe trouuant le Roy D.lean, apres ces choies,en paix, amp;nbsp;grand repos,refidât en Bar-d./mRoj cclone,nonobftant qu’il kill viel, Si plein lt;fe Nauarre jg maladics,!! deuuit amoutcux d’vne ieu-(y Arravo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;-r, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• n r i

«wowewx nepucelle nommée Lrancmc Rôle,par la beauté, gétillclîeôc bône grâce de laquel-TO«wlt;z;f2/‘'qg|j pg confoloit par baifers,'amp; fades em-brafremcnts,l’ennuy dcfavieille^^e,Ialaif-lânt,au lurplus,entière à celuy quil’efpou-fi par apres. Puis defireux de conférer de prcfcnccauccfon fils le Roy D.Fcrdinad,

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âeNaudrre. 553 fur les affaires de Nauarrc,Arragon amp;: Si-cilc^amp; autres fiens Éftats, luy fit entendre quille verroit volontiers, au lieu de Vi-â:oria,fi la guerre qu’il menoit lors contre le Roy de Portugal, ne le detenoit par trop.Le Roy D.Fcrdinandfortioyeux de voirfonpercjfc trouua premier queluy à Victoria, où peu apres comparut le Roy d’Arragon, accompagné de grad nombre de Seigneurs, amp;nbsp;gentilshommes choifis des plus anciens qui fuflent en Nauarrej Arragon, amp;nbsp;autres fiens pays, tellement que la veuë d’vnc fi venerable vieillefTc futmerueilleufemeht notable amp;nbsp;admita-ble:car le moins aagé qui y futjpaflbit foi-xante ans,tous en habit decent, conue-nable a leur aage, amp;nbsp;neârmôins différend. Le fils cftant allé au deuant du perc, fut entr’eux debatu affés long temps des ceremonies,amp; ne voulut oneques fouffrir le Royd’Arragon, que celuy deCaftille luy bailaft la main, ny rccepuoir ledefTus au marcher,ains entrèrent en Victoria eftant le perc à la main gauche du fils ; amp;nbsp;comme ils fuffent arriués deuant le logis préparé au Roy d’Arragon, amp;nbsp;i liée tous deux def-cendusàpied,dés que le pere s’apcrceut que c’eftoit fon logis, il monftra d’en eftre

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,5J4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hl flaire

marry, comme ayant commis vnc faute: Vous, dit-il, mon fils,qui eftesSeigneur, amp;nbsp;chef de la maifon Royale de CaftiHc, dont nous fommes venus, deuez rceeuoir de nous tous l’honneur, rcuercnce, amp;nbsp;fer-uiccqui vous cft deuë, eftant l’obligation que nous vous auons en cc regard, comme à noftreRoy, amp;lupcrieur, plus forte que celle du fils enuers lepere, partant remontés à cheuai, amp;nbsp;ic vous accompagne-ray à voftre logis:car la raifon le veutain-fi. Et fallut, par la grande importunité du perc,quclc Roy D. Ferdinand remontai!, qu’il fut accompagné par luy, tenant le rang dcRufdit iniques à fon hoftel, où eftant demeuré, le Roy d’Arragon s’en rcuint au ficn.

En l’clpace de vingt iours, que les deux Roys demeurèrent à Viéforia, le perc déféra toufiours l’honneur,amp; la prééminence, en touteschofes,aufils,futà felèoir, ou à fc leucr,au parler, marcher, amp;nbsp;s’etr’a-compagncr,efcrirc, amp;nbsp;en toutes occafiôs, PU les grands Seigneurs vient de courtoi-fies amp;nbsp;ccremonics,pours’entrcfairehon-ncur:furquoy, entre les Seigneurs amp;chc-ualicrs de la cour,furent meucs quçftions dilputes, fçauoir mon, fi c’eftoit çhpfc

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de'NauArre, 55 ƒ conuenable à vn pcre, Je faire fi grande foubmiflions à fon fils, duquel, outre luy eftre pere,il eftoit encor holte,çftant cho-fe ordinaire d’honnorcr toufiours,Sc donner Ie deflus à celuy que nous rcccuons en noftre maifon, encor qu’il fut de moindre qualité que nous, amp;nbsp;fi c’eftoit bien fait au flsdcrcccuoirccs honneurs.

Ilfcmbla aux Eipagnolsjpar ic ne fçay quel iugement,combien que le Roy d’Âr-ragon ne tint rien qui rclcuaft de la couronne de Caftil le, amp;nbsp;qu’il fuftperede D. Ferdinâd, amp;nbsp;logé chés la femme d’iccluy, que chaeû d’eux auoit fait ce qu’il deuoif faire. Les propos amp;nbsp;deuis 4c çcs deux Princes en cefte entreueuë, furent des affaires de Nauarre, touchant la future fuc-ceflionde D. Leonor, amp;nbsp;de fon petit fils François Phebus Comte de Foix:amp;: tient on que lors furent retranchées du tout de lacourône de Nauarre, eu efgard aux frais que D. Ferdinâd pouuoitauoirtaiètsàla guerre de Parpignan,les villes amp;nbsp;forteref-les de S.Vinccnt,Garde,Bernedo, Arcos^ Larraga,amp; Mirâdad’Arga,aucc paét, q les VS amp;nbsp;couftumes, droits Se priuileges qu’ils auoyent leur feroyét maintenus à perpe-tuitéimais cftât certain q long temps auâç

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^^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oirc

cette affembléc S. Vincent, Ia Garde amp;nbsp;Arcos,cftoycntpoflcdées par les Roysde CaftillCjil eft croyable que lors clics furet feulement confirmées au RoyD. Fcrdi-nand.Ils traitterent pareillement des cho-fes qui appartenoyentau Royaumed’Ar-ragon amp;nbsp;de Sccile,amp; puis fe rctircrét chacun en fes terres,amp; ne veid plus le Roy de Caftillc fon pere, lequel paflale peu de ioursquiluy refterent à viurc, à Barcclo-pcrafligédc gouttes amp;nbsp;autres maux,qui accompagnent couftumiercment les viel-lards chargez d’ans.Et fe cognoiflantbicn approcher de fa fin, parvnc ficurc mortelle qui le furprintjil fe confefia, amp;nbsp;communia, faifant tout ce qu’vn Prince Ca-' tholique eft obligé dcfaire,ordonna amp;nbsp;fit fon teftament, amp;Iaifla pour (on heritier vniucrfcl fon fils D. Ferdinand Roy de Caftille amp;nbsp;Sicile, Prince de Gironne, ail-né d’Arragon: Cordonna pour fa fille D. Leonor Princeflè de Vianc, propre héritière de Nauarre,ce mefme Royaume qui luy appartenoit. Il ordonna plulieurs autres chofes, comme il eftoit conuenable à vn fi grand Roy, amp;nbsp;voulut que fon corps fuft enterré au Royal monaftere de Po-blctc.Le cinquicfmeiour de fa ficurc, co-

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deNauarre.

^noifTant qu’il luy falloir partir de ce mo-lt; de,ilclcriuit au Roy fon fiîsjqu’il cftoit fur lepoinâde pafleren l’autre vie, Sc qiïil luy donnoit fa benediólion paternelle, a-uecla Roync D. Ifabel fa femme, l’aduer-tilfant de pluficurs bons amp;nbsp;proffitablcs ! confcils, amp;nbsp;fur tout l’aduifant bien d’auoir

l’honneur de Dieu en grande recommandation. Il mourut fort repentantjapres a-uoir rcceu deuotemcntrcxtremcondio, comme on luy celebroit la Meflc, fur le point de la communion d’icelle, le Mardy n, dixneufiefme iour de Feurier, l’an 1479.1479. ' aagé de quatre vingts vn an, fept mois, ' vingt iours, amp;nbsp;fut enterré au Royal mo-

nafterc de Poblette.

D, Leenor Jîojiuede Nauarrt XX Xl I [. en

tordre herttiere proprietatre de ce Roy

Mme,

(sr la Cf»(iuie/gt;ne Pnncejje qtn en h.t hérité.

On Leonor,premiere amp;nbsp;feule de T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entre les Roynes pro-

prietairesde Nauarrc,fuccedaau Roy D.Iean fon perc,audid an i479.ncuf

ans apres quelle fut veufuc du Comte Gallon de Foix fon mary, comme cllant

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55 s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

fille de la Royne D. Blanche, propnctaîré du Royäume de Nauarre, amp;nbsp;niepee de l’cxcclIctD. Charlespaifiblc RoydeNa-uarre.Elle fut coürônêe Royne,en la ville dcTudclICjVn leudy 28. iour deFebiiricb neüfiefmciourdclainoit du Roy fonpc-rc,ôù clic iura amp;nbsp;promit, felon l'ancienne couftume de tous fes prcdeccireur,dc garder amp;nbsp;maintenir les droits, loix, priuile-* aesjfranchifcs îîbertcs du pays. Le fils aune de cette Royne amp;nbsp;de l). Gallon de Foix, fut Gafton, lequel portant le tiltre de Prince deViane fut marié à Madame M3'gdelcnedcFrâce,amp;mourut à Libourne, d’vn éclat de lance en courant en vn tournoy.Ce Gafton eut deux enfans,Frâ-çois Phebus,amp; Catherine,lefquels fuccef-ftuement l’vn à l’autre , furent Roys de Nauarre Sc Comtes de Foix. Leur fécond fils fut lean, qui eut pour appanage la Vicomté de Narbonne,que le pere auoit a-chetée, amp;efpoufa Marie, fille dcLouys Duc d’Orlcans qui fut Roy de France xi;, de ce nô. Paradin dit mieux, qu’elle eftoit fille de Charles Duc d’Orlcans: d’eux naquirent Gaftô de Foix Duc de Nemours, qui mourut en la bataille de Rauenne, Germaincjcjeuxiefmc femme du Roy Ca;

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De AU Arre.

îholique D.Ferdinand,laquelle en fécondés nopceSjcfpoula D.Ferdinand d’Arra-gon Duc de Calabre, fils legitime de D. Federic Roy de Naples, lequel mourut, cftant Viceroy de Valence. Ce Vicomte de Narbonne lean , fut gouuerncur de DauphinC)amp; depuis de Guyenne, Prince hardy,vaillât Sc renominé és guerres An-gloiles amp;nbsp;d’Italie, où il accôpagna le Roy Charles huiétiefrne, auec grande autorité amp;nbsp;crédit, puis il mourut à Eftampes,au temps du Roy Louys xi),où il fut enterré. Leur troifiefmefils fut Pierre nay à Pau en Bearn l’an 1449. lequel s’addonna aux lettres,amp; elleut la vie Ecclefiaftiquc, fùuz laeonduitte amp;nbsp;difcipline du Cardinal de Foix fon grand oncle Euefque de Lcfcar, amp;nbsp;Legat du Pape en Dauphiné amp;nbsp;Prouc-ce:apres le decez duquel, ayant proffité és vniucrfités de Tholoufe,Pauie êgt;c Ferrarc, en l’vn Sc l’autre droitdlfut faid auffi Cardinal,par le Pape Sixte quatriefme, du til-trcdeS.Cofme,amp; Damiâ, eftant jaEuef-quede Vanrics, amp;nbsp;pourueu de plufieurs riches benefices , par la faueur du Duc François de Bretaignc fon beaü-frere, qui auoit clpoufé Madame Marguerite de Foix faïœur,d’où uafquit la Roy ne Anne.

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jdo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire -

Le quatriefme fils du Comte Gallon amp;! de D. Lconor, eut nom lacques, feul de tous leurs enfansquinafquitenNauarre, fut fort eftimé,amp; honoré par le Roy Loys xij. de l’ordre de S. Michel, amp;nbsp;de la conduite de cent hommes d’armes,acquiftle renom de fage amp;nbsp;vaillant aux guerres de Lombardie amp;nbsp;aillcurs:mais il mourut ieu-ne ayant à peine attaint l’an tréntiefme de fon aage, fans auoir efté marié. Il laiflà quelques enfans naturels, qui furent d’E-glifc,amp; poflèderent amples benefices, iuf-quesaux derniets iours du Roy François premier. Outre ces quatre fils nafquircnt aux Comtes de Foix Gallon amp;nbsp;D. Leonor,cinq filles,dont la premiere nommée Marie, fut femme de Guillaume Marquis de Montferrat, lequel fit eriger l’Eglile de Cafal en liege Epiîcopal, par autorité du Pape:Cette Dame fut accompagnée vers fon mary, l’an 1466. par fon frere Pierre de Foix, par Bernard ballard de Foix, Godefroy Bafileac Euefquc de Riucs, par l’Eucfque de Conlerans amp;nbsp;Pierre de So-breuille, amp;pluficurs autres Seigneurs gentils-hommes. De ce mariage ne nafquircnt aucuns enfans malles, ainsfeulement filles, dcfqucllcs l’aifnée efpoufa Louys

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deNauafre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^6Î

louys fils de Thomas Marquis de Salul-ics ne lucccdercnC au Marquifat de Montferrat ces filles,au Marquis Guillau“ me leur pcre,airis vn fiin frere. leaniïc Cz-conde fille du Comte Gafioh Sz de D* Leonor fut mariée au Côte d’Armignac, fils de ccluy qui fut occis par le commandement du Roy Louys xj. duquel mariage le Roy irrité fut tât pctfecuté le Comte , qu'il falluft qu’il fe fauuaft en Caftillc, d’où fefiant aux promcflTcs fci'mcnts Sc belles paroles du Cardinal tf AIbi, Am-baflàdcürdu Roy audidRoyaumCjcftant rcuenu en France, il y fut dagué cruellement. Parquoy fafcmmcIeanhcdcFoix s’en retourna en Bearn, n’ayant eu de luy aucuns enfans. La troificlmc fille fut Marguerite dp ou le de FrançoiSjdernier Duc de Bretagne: duquel mariage nafquircnt deux filles, Anne amp;nbsp;Ifabcau.-Ifabcau mourut ieunc, mais Anne fut mariée a deux Roys de France fuccefltuement, Charles viij. amp;nbsp;Louys xij. De Louys elle enfanta Claude amp;nbsp;Renée, dont Claude promife, premièrement à Charles, qui fut depuis Royd’Efpagne, amp;nbsp;apres Empereur v. du' nomjcfpoula le Roy François de Valois i. Lors Duc d’Angoulcfme : Renée fut ma-

Nn quot;

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^62. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

liée à Hercules d’Eft Duc de Ferrate. Le Comte Gafton amp;nbsp;fa femme D. Leonoc curent aulfi Catherine leur quamelincfille , mariée au Comte de Can dalle, mere de trois enfans dont l’aifné fut Seigneur de Candalle : ledeuxicfmc, Archcuefque dç/ Bordeaux j amp;nbsp;la troiiiefme qui fut vnc fille nommée Anne,Roync d’Hongrie Si Boeme, femme d’Vladiflaus, fils de Cafi-mirRoy de Polongnc.Ce Vladillaus premièrement Roy de Boeme,auoit elpoufé auparauant D.Beatrix d’Arragon, veufuc du Roy Matthias de Hongrie, enfaucur de laquelle, les Hongres l’efleurent pour leur Roy.mais il fit diuorce aucc cllc,pour fa lubricité,amp;cfpoufa depuis cette Anne deFoix,laquelle fut menée à fon mary pat la Duché de Milan,lors pofleddée parles François,amp; par la ville de Venilc, alliée amp;nbsp;grandement amyc de ce Roy, cftant lors Duc en icelle Leonard Lauredan. De ce mariagenafquit Louys, fuccefleur à fon pereaux Royaumes de Boeme amp;nbsp;d’Hongrie , mary de la Royne Marie de Caftillc, lœur de l’Empereur Charles, amp;vncfille nommée Anne, qui cfpoufa Ferdinand d’Auftriebe, depuis Empereur,frère de Charles, amp;nbsp;à caufe d’elle,Roy de Boeme

' î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V

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de Naudrre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5^5

amp; de Hongrie,apres la mort de fon bcau-pere le Roy Louys, duquel mariage de Ferdinand amp;nbsp;Anne, nafquirent Maximilian Empereur amp;nbsp;plulieurs autres enfans. Lacinquiefmc fille dcGafton deFoix de Leonor de Nauârrc, mourut fans êftrc mariécj eftant feulement promife au Duc de Medina Celi, ifiii de la mcfmc maifon de Foix,amp; s’appelloit D.Lconor, comme la mere. Cette noble amp;nbsp;illuftre fuite de grands Princes 8c Princeflès a produid la maifon de Foix 8c de Nauarre, donnant en mefme temps, à la Chrcllienté quatre Roynes confines germainesù fçauoir C^t-therine de Nauarre ôc Germaine, de Ca-ftille amp;nbsp;Arragon, Anne de France, 8c Anne de Boeme Sc Hongrie:chofc fort rare, ôc peu fouUcnt veüe en la Chrcftienté.dôt redondc au Royaume de Nauarre vne grande gloire 8c honneur.

La Roync Leonor régna fi peu de téps» que nous n’auons fubiedt d’eferire autre chofe d’elle : 8c croy que fi elle euft régné long temps, nous n’en eufiions eu faute. On tient qu’elle mourut de fafeherie de la mort infortunée deFEuclque dePampe-lone D. Nicolas d’Echauarri, Sc n’y auoit j que 24. iours, quelle auoit fuccedé au

Nn ii

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5^4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

^479*

Royaume quinze quelle auoif efte couronnée àTudclle,où elle mourut le douziefmede Feburier, l’an 1479-par fa volôté mefme, enterrée au Conuét de S.Sebaftian, de l’ordre de S. François, en Tafalla. Depuis ce Conuent fut demâ-telé, par le commandement du Cardinal François Ximenez, Archeucfque de To* ledc,gouucrncur de Caftille,pour-ce qu’il trouuoit le lieu trop fort, hors de la ville^ pouuant cftre caufe de quelque grand mal àl’aduenirs’il n’eftoit dcmoly.

_ Pc Dom Fgt;',inço[S Vhebuftrente-qtt^ttnepne Roy dt Nattarrti

François feul de ce nom fur-Phebus fuccedaàlaRoy-ne Leonor Ion ayeule , l’an mil quatre cens feptante neuf,cn l’année dou-zielme de Ion aage, citant nourry en là Comté de Foix amp;nbsp;Seigneurie de Beam, en la garde amp;nbsp;tutele de Madame Magdeleine de France fa mcrcj amp;nbsp;dtr Cardinal fon oncle.Il fut trois ans deuant qu’il paf faft en fon Royaumc,à caufe des feditions qui fe rcnouuellerét5auiri toll que la Roy-Leonor fut morte,entre les Bcaumon-

1

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deNauarre» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^6^

defquels Ie Comte de Lerineftoit^^“quot;**/'* chcf,tenât la ville de Pampelonc, amp;lt;: ceux ”°quot;7 deGrammôt qui fijiuoycnt meffire Pier-^quot;«’”»«'* rc de Perault Conneßable de Nauarre, èc Dk'i’ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' mf’Hdit.

inuippcde Nauarre Maréchal, Scauoyct pour leurs forts .amp; retraites les places d’E« ftellc,Sanguefle,Olitc,amp;: bonnepart en la ville de Tudelle. Lamereduieune Roy y» 1 nbsp;nbsp;fit vn voyage,comme l’on void par lettres

1 quelleoôtroyaen la ville de Pampelonc, t^ette année là,amp;s’,esforça de pacifierles

I troubles, mais elle ne gaignarien,amp; ne., i peut mettre fa volonté en effeél.Plufîeurs • Prélats amp;nbsp;grands Seigneurs de Caftillc

Arragô s’cmployoientauiri,mais en vain, de mettre la paix amp;nbsp;d’appointer ces fedi-I ticuxobftinés amp;nbsp;endurcis en leurs mau-uaifesaffeétions, LafadiondeGrammôt fur tout eftoitdcfplailàntc devoir le Côte de Lerin marié à vnc Dame de lang Royal,fœur du Roy D.Pcrdinand de Ca-ftille, s’eftant emparé de la ville de Pam-, pclouc, capitale du Royaume, Sefaifoit Courir le bruit 3 qu’il fe vouloir faire Roy de Nauarre. Durant ces alpres ÔtenuenL mées querelles pourluiuics par ces deux^ fadions,aduint que Philippe de Nauarre^, fuccefleur en l’LÜat de Maréchal à fon pc»

Nn üj

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566 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiß oir e

- nbsp;nbsp;••■•rePierre,amp; és inimitiés^ contrcle Comte

.,i nbsp;nbsp;nbsp;de Lerin» furprint la ville de Viane, mais il

ne peut eflrc inaiflrc du chapeau,où cora-mandoit vri gentilhomme de la maifon de Gongora., pour leparty du Comte : amp;nbsp;fc dcfiant.de la pouuoir garder, il fut fi tranfportjédcla haine, qu’ayant conuenu ttueclcgouucrncur dcLogrogné lean de Riucra, le bapitainc Mudarre, amp;nbsp;autres gens de guerre Caftillans, il leur mit entre lesmains.cette ville. Le Comte de Lcrin fort irrité de ce faibt, fc mit en deuoir de rccouurèt cette, place, d’importance non tant à lûy, ny à fa fablion Bcaumontoife, qu’à tout le Royaume :amp; fit h bien qu’il reprint amp;nbsp;regaigna Vianc amp;nbsp;Larraga,qui cftoit de long temps polTcdóc parle Roy de,Caftille: amp;s’il euft efté aulfi puiffant, qu’il eftoit de grand conrage amp;nbsp;fagelfeàla guerre, indubitablement ileuft regaigné les places de S. Vincent,la Garde amp;nbsp;At-coSjConime il s’en mit en deuoir,mais il fe trouua foible:print.neantmoîns,en cet heur, la ville de Miranda fur Arga, amp;nbsp;fit ictterdcdâ.s la riuierc ceux qui la tenoyét. Le Royaume de Nauarre eftoit ainfi troublé àl’aduenementduieunc RoyFrâçois Phebus,en danger que les Roys de Caftil-

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deNduurre.

ie, fur telles occafions, ne scfmeulTent à fon dommage, tant pour les mauuais offices des chefs de part,que fuperflus deuoirs des capitaines des frôtieres, lefquels pour fc monftrer trop bons feruiteurs, tirent fouuent leurs maiftres en querelles iniques,outre leur volonté. Le RoydeCa-ftilleD.Ferdinandcftantà SarragolTe, le Cardinal de Foix amp;nbsp;fon frere D. laques, ondes du icune Roy François Phcbus,de Nauarre,allèrent le trouuer, amp;: le fupplier de fecourir ce icune Roy, pour reprimer l’audace de fes fubicts qui troubloyent fon Royaume, y cxcrceans tyrannies inr croyables amp;nbsp;mcfprifans fa ieunclTe. Le Roy D. Ferdinand les receut gracieufe? ment, comme fes nepueux, enfans de f4. fœurlaRoync D. Leonor, amp;nbsp;promit de faire, en ce qu’ils demandoyent office de Prince Chreftien, amy amp;nbsp;parent proche qu’il eftoit du Roy François Phebus. Ce-pendâtquclcRoy deCaftille faid feiour à SarragolTe, le Marefchal de Nauarre qui eftoit à Tudelle auoit intelligence ordinaire auec pluficurs Seigneurs de Gaftillc, defquclsaucûs fachans lapromelTe amp;vo--lonté de leur maiftre, commancerent moyenner la paix entre les deux fadions

Nn iiij

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5(^8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ht flaire

de Beaumont amp;nbsp;de Grammont, qui rui-noyentle Royaume de Nauarre.En quoy aBcciucuiemcnt s’employa vn frère Prcl-cheurdu Roy D.Fcrdinâd nommé Abar-ca,qui fit fi bien que fut accordé le mariage d'entre mcflîrc Philippe de Nauarre Mai cichab amp;nbsp;vnc fille du Comte Loiiys dcLcrinjeftimantqueparle moyen d’vn tel mariage, ces Seigneurs mettroyçnt la haine fous le piedj.s’accordcroycnt amp;nbsp;s’ay-meroyent comme alliés, amp;nbsp;que les autres partilans fc conformeroyent à leur exemple,amp; fe conticndroycnt:mais ce bon Religieux y fut trompé : car ceux de la fadiû de Grammont reprouuans ce mariage? corne pernicieux à leur party, amp;nbsp;par trop auantageux àlafadion contraire,qui leur vouloir öfter vn grand Capitaine, (ceurét tellement flatter le Marelchal Philippes, qu’oresque les accords amp;nbsp;promeflés fuf-icntpâiU’cs {] auant, qu’il n’eftoit ny hon-nefteny licitedes’enretirer, il fcrctrada neantmoms amp;nbsp;déclara qu’il n’y vouloit plus entendre. Le Comte de Lean fe fen-unr offenfé de cela comme il eftoit d’vn cœur haut ôrfupcrbe,fcvcngca inconti^ pent apres, amp;nbsp;tua le Marelchal Philippes, tiinfi qu’il alloit de Sanguciîii à Villefran-

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de Nduarre.

ehe, parler à D. lean de Ribera Caftillan, l’ayant le Comte attendu expres fiir les chemins, tant pour le chaftier de falegc-reté,qu’efineu de jaloufic, de ce par lernet, qu’il alloit faire auec ce Caftillan, fe doutant de quelque trahilon amp;nbsp;menée con-îrcluy, amp;nbsp;le Royaume femblabié à celle de Viane, qu’il ne pouuoit oublier. Ainli de mefme main, furent depefehez le perc amp;lefilsMarcfchaux du Royaume de Na-uarre , Sz fucceda à cette office meffire Pierre de Nauarre, frere puifné de Philippes,qui fut le quatriefme de cette maifon, qui eut cette dignité. Le Conncftablc melfirc Perre de Peralta cftoit lors hors Naium 4. du Royaume, lequel ayant obtenu, auec grandes difficultés, abfolution du Pape, du meurtre qu’il auoit commis en la per-fonncdel’Euefquede Pampclonc Nicolas d’Echauarri,alla faire publiquement amende amp;nbsp;recognoilîànce de telle faute, en la grande Eglife de Valence,amp; mourut bien toft apres,laiffiant heritiere de fa mai-fon vnc fille feule,nommée D. Icanne de Peraltajqui fut femme de D. Troilo Car-tillo d’Acugna, fils de l’Archcuefque decendanî de Tolede. Cette maifon de Peralta defeen-

4üit de la fouche Royallc de Nauarre

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Hifloire

par la mort de mcfiîrc Pierre,cefla en cette famille l’office de Conneftable, amp;nbsp;fes fuc-cefleurs furent intitulés Comtes de fainft Eftienne amp;nbsp;grâds Chambellans des Roys de Nauarre amp;nbsp;entra en fa place meflirc Louys de Beaumôt Comte de Lerin, qui fut dcpolTedé de cette dignité de Conne-* ftable,qui vint depuis à D.Alphonfe petit fils de meffire Pierre de Peralta, les heritiers de la maifon duquel, par fucceflîon , de tempSjfc font appelles Marquis de Fal-''^^SjVille de Nauarre. Le pauure Royaume de Nauarre eftat ainfî foudroyé des guerres ciuiles, les oncles du icune Roy ayans eu du Roy D.Fcrdinand promefles, que s’ils ne pouuoyent renger fes fubiets rebelles à l’obeiflancc de leur Prince, par voye amiable, laquelle il leur confeilloit d’eflày cr auant que venir à la force, il leur fourniroit gens de guerre, munitions amp;nbsp;deniers, pour les domter, s’en allèrent en Nauarre accompagnés de plufieurs Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes de la cour du Roy de Caftille, aucc intention défaire tout ce qu’ils pouroyent,pour réduire,par la voye de douceur, eneftatpaifible, K cftans arriués en la ville de Tafalla,con-ùoquerent incontinent les Eftats gcnc-

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deNatiarre. jyi raux,en vertu des pouuoirs qu’ils auoycnt •^cfaMajeftc : promettans Ie Cardinal amp;: nicfliré lacques de Foix libre amp;nbsp;alTcurc accès amp;nbsp;faufconduit à tous. Les deputéz des trois Eftats du Royaume eftans com-paruz en grande amp;nbsp;honorable compagnie, amp;ayans entendu lapropofition dir Cardinal, $i:caufedc leur venue en Na-uarrcîàquoy cftoyent ioinôles lettres du RoyLouys xj. exhortans les Nauarrois defemaintenir obeyllàns à leur Roy amp;nbsp;le recognoiftre amp;nbsp;feruir ainfi que fidelJcs vaflaux eftoyét tenus de faire, pouruoyas en ce faifant, à leur bien amp;nbsp;repos, amp;nbsp;à la-tranquillité de leur patrie : tous vnanime-ment rcfpondircnt que les Seigneurs Sr peuples de Nauarre n’auoyêtiamaispen-fedefe départir de la deuë öbeiflancc au Roy François Phebus, qu’ils rccognoif-foyentpour leur Prince naturel amp;nbsp;legitime : ains au cÔtrairc,auoycnt efté iufques' à lors en continuelle ialouhc amp;nbsp;crainte, qu’à caufe de fon ieunc aagc,amp;: abfencc dut Royaume, amp;nbsp;des defordres qu’à ces eau- ' fes, s’y engendroyent, quelque cftrangcr s’en emp^raft ou y fift quelque notable brèche. A cette caufe,qu’ils ne defiroyent pas moins que luy J fa venue l’en fup-

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Htftoîre plioycnt trcf-affeducufcmcnt comme du tout neceflàire. Que fi elle auoit eftéfc-tardée parles excès, ambitions amp;nbsp;tyran' nies d’aucuns particuliers, il fccuftquccc auoit efté, au grand regret des autres, nullement du confenremept cômun. Partant qu’il vint à la bonne heure ; amp;nbsp;qu’ils eftoyent bien prcftsdcle rcccuoir amp;nbsp;de l’honnorerainfi qu’il appartcnoit.Cettclî agréable amp;nbsp;defirée refponcc entendue par le Cardinal amp;nbsp;fon frcrc,ils l’efcriuirçntin' continentaux Roys François Phebus à fbn grand oncle D.Ferdinand. Et pour-cequccen’eftoit rien faiél quinerccon-cilioir CCS deux grandes maifonsdu Comte de Lcrin, amp;nbsp;du Marefchal D. Pierre, le Cardinal s’esforça de tout fon pouuoir, pour les rendre amis:mai$ ce fut aucc trel-grandes difficultés, tcllemétqueplufieurs lois ils tindrent l’affaire pour dcfcfperé; Neantmoins fçaehans quepar laperfeue-rance, on (urmonte tous grâds obftaclcs, Sz qu'en chofes û iàinétes !lt;. loüables, il le faut principallcmcnt eucrruçr, ils trauail-Icrenttant, qu’en fin, ils cuiderctlesauoir accordés. Et pour vn plus grand amp;cftroit lien de cette paix, eftant en Care/mc l’afi fcniblée de cc$ Eftats, le Cardinal voulut

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de bJauarre.


'573

que le Comte amp;nbsp;le Marefchal commu-niaflent cnfemble en vnehoftie mi-partie au Conuent de S. Sebaftian de Tafaila. Mais comme le cœur des hommes eft bié fouucnt different de l’apparenee, cette rc-« conciliation n’eftoit que mines : carnon-obftant les promeffes, ferméts tout reaped de religion qui fert fouuent de voile, aux mauuaifcs intétions,lc Comté de Lerin , eftimant auec toutes ces ceremonies, auoirbien affeuréfonaduerfaire, delibe-roit de le tuer à la premiere occafionjcfti-mant que s’il fe depefehoit de cctuy-cy aulTi blé qu’il auoit faiôl du pcrc amp;nbsp;du frère d’iceluydl n’auroit plus ennemy en Na- rrahifi» uarre qui luy fift tefte. Le lendemain donc lt;/» Comtt de leur accord, qui eftoit le iour du grand Vendredy, ayant feeu que le Marefchal D.Pierre partoit de Tafaila, pour aller vers Tudclle,ou bien au Monaftere d’Oliac, ri allas’cmbufcbcr en bone trouppe,au def* foubs d’Agnorbe, pour l’affaillir au def-pourueu.aupaflàgc. Le Marefchal qui ne fedoutoit d’aucune chofc,s'cn alloit en compagnie du Comte de S. Sebaftié fuc-ceffeur du Conneftable de Peralta , aücc Icufs-gcnsunais eftant près du lieu de Verni bufeade, où la mort luy eftoitapp reliée,

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574 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

i)icu voulue qu’il en euft aduertiflementj OU en quelque façon defcouurit la trahi-fon que le Comte luy b ra (Io it. Parquoy foudain il tourna bride amp;nbsp;Cc fauua à toute courfe,pourfuiuy par fon ennemy ii viue-■ment,que fans labonnc alTiftancc demef-fire Arnaud gouuerneur d’Vnçue^ amp;nbsp;fa prompte retraite en vne Eglile, il eftoit mort. Le Comte en furie, defehargea fn colcrc, Icmelmc jour, fur autres Gram-montois:car il tua de fa main, meffircLeô lt;le Garro le baltard, fArchipreftre Men-digorria, lailïà pour mort mcflîrc lean de ) Vêlez de Mcdra,lans autres, que tués que bicccs : puis s’en retourna tn les maifons. Peu apres cftans commis certains meurtres amp;nbsp;alïàlfinats par ceux de la mai foil d’Artieda à l’endroit d’aucuns de celle d’AyanCi les meurtriers furent recueillis parleComteLouysde Beaumont Con-neftableiA raifon dequoy ceux d’Ayanc, qui auoyent toufiours lùiuy le patty de Beaumont, Ce reuolterent du collé des Grammontois. Ces choies font remifes par aucuns plus vray fcmblablcment, en autre temps, apres ces Ellats, dilâns cju’il n’eil croyable que le Conncllable Ce Cuii tant oublié que de commettre vn tel for-

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de Nature. 575 faiftje iour du grand Vendredy, après fa I nbsp;nbsp;reconciliation fi rcligicufement faióte,

mefmes cftant le Cardinal Pierre de Foix ' Sc fon frété meffire lacques de Foix au paySjamp; les Eftats du Royaume aflemblés? 1 amp;nbsp;croyent pluftoft que telle renouation de querelle aduint long temps depuis, amp;nbsp;du regne de la Roync Catherine , pour nouuclies iniures furuenues amp;nbsp;fufeitées entre ces Seigneurs.

Le Cardinal de Foix amp;fon frere lac^ quesdeFoixayaseudes^ftats larefpon-cc qu’ils defiroyent, amp;nbsp;ordonné le mieux qu’il leur fut polfiblc,les affaires du Royau me,retournèrent en Arragon, deuant que le Roy D. Ferdinand, enfortift,aucc lequel ayans confulté, ils conclurent qu’il cftoit expedier que le Roy François Phe-bus s’acheminaft en fon Royaume amp;nbsp;y entraft en armes, au pluftoft que faire fc pourroit, auant que les volontés du peuple, par les occafions qui pouuoyent nai-ftre,fe changeaflent. Retournés en Fran-^cCjils cxpofeccnt au icune Roy amp;nbsp;a madame Magdelaine fa mcrc,cc qu’ils auoyenr faiâ tant en Nauarre qu’en Arragon, leur fignifiant que toute l’cfpcrance qu’ils de-uoycntauoir d’vnbQnfucççsdcs affaires

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^-^6 Hifloire

de fa Majcfté,confiftoit en Ia diligeneeJ Parquoy à 1’inftant furent conuoqués amis Sc lèruiteurs de toutes parts, dont ils mirent en'fcmbic enuiron mil cinq cens chcuaux,amp; pareil àombre de ges de pied, aucc Icfquclles forces, ce ietine Prince accompagné de fa mere du Cardinal fon oncle,entra en N auarre,ôù il fut rcceu pat la Noblcffc Se villes,fans dificultc ny refi-Lt Roy ftcnccaucune. Le Comte de Lerin mef-re nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcfplaifant de fa venuë^

cnnfm luy liuta la ville|^c Pampclonc, confidc-Htyaume. fant quc s’Ü fâifoit âutremêt,le ieune Roy auoitd’vncofté,leRoy de Caftille, St de l’autrcjccluy de Franccgt; P/inccs tref puif-fants, proches parents, qui lecontràin-droyent de faire fon deuoir. Le Roy fit fon entrée en la ville, au mois de Nouem-1482 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1482. où s’eftans affemblés les trois

EftatSjil print la couronne Royale, prella amp;receutles ferments de fidelité, amp;nbsp;bonne adminiftration, en la grande Eglifocn la manière accoufl:uméc,prcfcns le Cardinal fon oncle, les Seigneurs du Royaume,la Princeffè fa fnefe,accompagnée de Dames amp;nbsp;DamoifelleS, lesÂmbafladeurs de France amp;nbsp;de CaAillc amp;nbsp;d’autres Potentats, eftant lors aagé de quinze ans feulement’

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DeNauarre. 577 mcnt:amp;: furent taicts cciour,amp; autres fui-uanS;toiirnoys feftes en toute magnificence. Apres, il fc mit à vüiter en perfon-neks villes amp;nbsp;forterefTes , tant pour voir la forme du gouucrncmeht du pays, que pourrecçuoir particulier ferment des capitaines amp;gouuerneurs, pouruoiràl’ad-minillration de la iuftice, amp;nbsp;remarquer comme chacun eftoit ferme en fon ferui-ce: tVpour pouruoir nneux au repos, amp;: tranquillité publique, fit faire defenfes à fon de trompe, en fa cour, amp;entout le Royaume, lut peine de la vie, de n’vfct plds decesnomsfeditieux deBeaumon-tois Grammontois. Et pour gratifier le Comte de Lcrin, amp;nbsp;le rendre plus affe-ftiomréà fon fcruice, illuy conferrna la Conneftablic qu’auoit tenu au precedent tneflirc Pierre de Peralta defunâ, 8c en outre luy donna Larraga 8c autres lieux qu’il auoit gaignes fur les Caftillans, ex-ceptéViane,pourcequellecftoitchef de Rrincipaulté, 8c le tiltre des aifnés de N a-tnrrc : neantmoins luy bailla lagarnifon 5c capitainerie du chah:eau. A la grande Egilleoùilauoîteftécourônéjlfitdos 8C oftroya priuilcgcs, meimes d’eftre exepts de logis,dont il y ä lettres données à Ta-

Qo

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578 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

falle,au moys de lanuicr de cette annéci gratifia pareillement autres Seigneurs St gentilshommes^ Eglifes, Villes amp;nbsp;perlon-nes particulières, en telle moderation Si équité,que tous admiroyent fi grade prudence,en telle ieunelTe, Sz louoyent Dieu d’auoirdonné vnfibonRoycnNauatre, en toutes Icfquelles choies il fe prcualoit deslensamp;prudcccdcla Princellc fame-rc,amp; du Cardinal fon oncle,amp; autres gens d’Eftat de grand Içauoir Si experience / qu’il auoit en fa cour amp;nbsp;autour de faper-fonne. Pendant que pour Ion bas aage, la Princefle Magdeleine gouuernoit le Royaume, ellcvloités lettres de tels filtres : Nous Magdeleine fille ôéfoeurdes Roys de France,Princefle de Vianc,tutrice amp;nbsp;gouuernantc de noftre tref-cher Si tref-aymé fils FraçoisPhebus, parla grâce de Dieu Roy de Nauarre,amp;c.Cc Prince fut furnomme Phebus , pource qu’il cftoit beau entre fes parcils,commclc Soleil entre les Efloilles, amp;aufli pourauoir eu quelques vns en fa race portans tel nô, On luy pourchafladiuers mariages, mais il ne s’en accomplift aucun : car il mourut le 15.moys apresfoncouronnement, s’e-ftant comme monftrc au monde amp;nbsp;fou-

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de Nauarre,

defailly en fa grade ieuncfle. Le Roy P« Ferdinand de Caftillc fon grand oncle “ly Voulut bailler en mariage, fa fécondé ““CoD.Icanne, qui depuis fut héritière de ^ous les Royaumes ; mais la Princede fa *^erc, fuiuant Icsconfeils duRoyLouys ^J-pcuaifcitlionné aux affaires de Caftil-^^jl’en deftourna : Mcfmc empefehement ^ut par elle amp;nbsp;le Roy Louys , donné au tnariage defafœur I). Catherine qui fut ^oyne de Nauarre, du Prince D.Ican

Caftillejheritier de la couronne : car le Roy Louys qui auoit de grands defleins latede, vouloùt marier ce ieuneRoy François Phebus à D.Ieanne Religieufe iCoimbrajprctcnduc Roy ne de Caftille: efpcroit moyennant les forces de fou Royaume, amp;nbsp;ce droiôf prétendu, reietter-bs Koys D. Ferdinand amp;nbsp;D. Ifabcl, des Royaumes de Caftille ôc Leon j retenir à perpétuité,la Comté de Roufrillonjamp; autres chofcs.Ce qui aduint tout au rebours de fa volonté. A cet effeôt,il auoit enuoyé Ambaffadeur en PortugaljVcrs le Roy D. Alphonfc, la mort duquel aduenue cette année, Si celle du Roy de Nauarre peu apres, renuerferent tout ce confeihauqucl , aulfi le Roy D. lean de Portugal qui vint

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ySo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoiri

apres, ne voulut iamais prefter latireillc.

I483. Le commanccmcnt de l’année 1483. fut ‘f'* falchcuxamp; trifte auxNauarrois, àcaufe François Phebus, lequel la Princeffefa mere auoit r’arnené en France, pour fuir les importunes foli-citations des mariages qu’on procuroit en Efpagne à luy amp;nbsp;à (a fœur Catherine, qui n’eftoyent agréables au Roy Louys xij.fa mort ne fut lans foupçon de poifon: car fans apparence d’aucune maladie, il fc fentit com.rac frappé de mortelle pointu-re,apres auoirioué d’vne fleute, qu’on luy auoit prelentce J duquel inftrument amp;: de tout ce qui depend de la mufique, il le dc-ledoitfort. Éftant proche de la mort,il dift ces mots prins de l’Euangilc : Mon Royaume n’cftdc ce monde, partant ic lailfclc monde:ne vous troublés point, carie vay au Pere. Il mourut en Beam,au chafteau de Pau,l’an quatricfmc de fonregne, à compter du décès de D. Leonor îbn ayeulle, n’ayât que 16. ans accomplis. Il fut enterré à Lcfcar,cn l’Eglife Cathédrale de S.Maire, Sifutic feptiefme Roy de Nauarrc,qui fut enterré en France,

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de N dH irre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;581

VtD, leandKlbret trente cînquiefme Roy de

N Marre nbsp;nbsp;nbsp;de lit Roy ne 'D.Catherine ftt

femme heritierede Nauarrefixiefme Princejfè tjut ha hérité du

Royaume,

Om lean troifiefme èc dernier liirnomjné d’Albrct, ia Roy ne D.Cathcrinc fa fem- t me lucccdcrcnt an Roy D. François Phe- ) bus,leur coufin amp;nbsp;frere : îa R oync cn ladi- ' âc année 1483.amp; Ie Roy^depuiSjau temps qui fera remarqué cy apres. La Roync D. Catherine ayant nouucllcment hérité du Royaume de Nauarre, cftoit du tout à la deuotion de France, ainfi que fa mere amp;nbsp;fur le poind de fe marier, aucc lean d’Al-hretfilsdu Comte Amand. Surquoyou vnpeudcuant, cftoitaducnucla mort du Roy Louys xj»qui auoit aucunemét troublé l’alliance d’entre ces deux martds

O

Royaumes, de Frâce amp;nbsp;,Efpagne:car eRâs allées Ambafrades d’vnc part amp;: d’autre, tant pour faire les accouftumées doléances amp;confolacions ordinaires enteis ac-cidcns,quc pour traiter des alliances, en outre de la reftitution du Comté de Roulfillon, que les François tenoyent,lcs

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Hifloire

Ambaflàdeursd’Eipagneauoycnt e urc-ponccpeu agréable du icune RoyChar-* i; Ml r i p • jes Vlij.qui auoit fuccedc au Roy Loiiys, de fes tuteurs amp;nbsp;confeil : de forte qu’ils auoyent faiól les proteRations Sgt;c dcclara-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tions qu’ont accouftumé les Princes de

fairc-quand ils font fur les termes d’entrer en debat amp;nbsp;guerre.'Parquoy la RoyneD. Ifabcl auoit pourucu la frontière de Ca-Rille, ioinfte à Nauarre de fortes garni-' fonSjSc enuoyé forces dcdasTudclle ville de Nauarre,qui eftoit de leur party, foubs la conduite de D. lean de Ribera. Des Ic ; - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temps du dccez deD.François Phebus, la

PrincefTe fa mere, craignant amp;non fans caüfe,lcs rcuoltes amp;nbsp;remuements de ce peuple allez cnnemy de repos, y auoit enuoyé le Cardinal de Poix amp;nbsp;le Seigneur d’Abenas frète du Seigneur d’Albrct, lef-qucls auoyent faiét alfcmblcrles trois E’ frats, pourrcccuoir d’iccuxnouucauferment de fidelité, pour laRoync D. Catherine,amp; voulut au furplus, qu’ils receuf-fent pour Viceroy Icdid Seigneur d’Abenas, nonobftantque le Conneftable D. Louys de Beaumont,Comte de Lerin s’y full: fermemét oppofé,amp;r euft, à cette cau-fr, pratiques amp;nbsp;intelligences aucc le Roy

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delSlduarre. 583 D.Fcrdinäd fon beau-frere. Cc Seigneur d’Abenas cftoit homme fage amp;nbsp;modere, qui gouuerna aflTés bien le Royaume de Nauarrejamp;s’csforçadclc tenir en repos, iniques à ce que la Royne Catherine ehât mariée auec (on ncucu Ica d’Albrct, vint en pcrfonnelc régir ôc gouüerner. Cependant le Conncftable, qui auoit la ville de Pampclone en la puiflance amp;nbsp;plufieurs autres places, efmouuoittroubles, amp;nbsp;don-, noit entrée aux Caftillans, au Royaume, fouz couleur de leurs partialités de Beaumont amp;nbsp;de Grammont,Sc fe continuoy et lespourfuittes de mariage,tantqu’apres la mort du Roy Loüys, eftant touliours Ibllicitéc la Princefle Magdeleine de bail-1er la Royne Catherine la fille au Prince D.IeandcCaftille, elle futconfcilléc de dire, pour finale refponcc, que l’incgalitc dcsaagesne pouuoit permettre que cela lefift,attédu que fa fille eftoit en aage mariable,amp; le Prince encores petit enfant au maillot; amp;nbsp;que le temps qui courroit auat qu’il fufi grand, pouuoit apporter grands troubles amp;nbsp;defordres au Royaume de N a-uarre, qui fur tout auoit bcloin d’hommes pour le régir, amp;nbsp;réprimer les querelles ordinaires quç ce peuple naturellement y

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5^4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hipoire

'1484.

cntretcnoit de tout temps: amp;nbsp;que fans ceft empefchcment,ellc amp;nbsp;(a Hile Ic fentiroyet bien heureufes d’vnc fi grande alliance: eftimans n’y auoir au monde fcmblable party à celuy du Prince D. lean, heritier prefomptif de tant de riches puiflanS Royaumes. Ccnonobftant laRoyne D. liabcl feperfuadantde pouuoir cffeâucr cc mariage, quelque empefehement qu’il y cuft,s’entrctinfl; en Vittoria bonne partie de l’année 1484. ayâr mis comme nous auons ditt.enNauarrc D. lean de Ribera, auec gens de guerre, lequel s’entendant auec le Comte de Lerin , print Vianc, le chafteau de S.GregoirCjCeluy de Irrurcta, Vautres. Aces defordres Je Viceroy cl-fayoit de remédier par fa prudence, amp;nbsp;cô-tenir les peuples en l’obeyfsâce de la Roy-ne leur Princefle naturelle.- En ce temps mourut le Pape Sixte iiij. fuccedanten fa place lean Baptifte Cibo Cardinal du til-trede S. Lanrens enLucina, amp;nbsp;Eucfquc deMalfettc, qui fut nommé Innocct viij. L’an précéder cftoirdcccdc le Roy Loys xj. lequel ( comme il fut bruit) par fon te-itament, auoit ordonné que la Comté de Rouflillô fuit rcftituécau Roy D. Ferdinand Ion légitime Prince : ce que toutef-

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de N au Arre.

fois le Conlêil de fon fils ne trouua pas bon.Ce Roy eftantfortdcuoticux cnuers S.Iacqucs,auoit donné dix mille clcus, ôc cauoyé force metail 5c ouuricrs, pour y foi-c iaplus grande cloche qui fuft en la Chrclhcnté.

lean Vicomte de Narbonne, oncle de Çàtiict.inc Roy ne de Nauarre 6c de de-hinit Roy François Phebus fon frère, querella incontinét fos Seigneurs deFoix amp;nbsp;de Bearmdifanc qu’eftans terres dedans les limites du R oyaume de France, où les femmes ne fuccedent point,la Royne Ca-therine fa nicpcc cftoit incapable de les querelle les tenir partant quelle fc deuoit conten- . ter d'hericer enNauarrCjqui fc gouûernoit^««„„ .j« par autres loix, 6c luy lailFerces dcux Seb Selt;sm. gneuries Sur ce different s’cfmêut vnc grande guerre entre les parties, cftant le Vicomte de Narbonne fauorifé par Gaf-parde Villemur SencfchaldeFoix , 6c le Seigneur deCaulmont, lean de Caftel-verdun 5c autres, Icfquels l’an 1484. accô- o pagnés de nombre de gens de chcual ôc de pied,prindrcnt par trahifon d’vn nom-naé Romengas,la ville de Mafcrcs, ôc puis fcfaifircntde Mont haut: finalement allèrent alTaillit Pamicrs,où les citoyens vou-

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586 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

loyent bien rcceuoir Ic Vicomte,qu’ils rc-cognoifToyent pour cftre fils de la inaifon de Foix, mais non pas fes gens de guerre. Dequoy indigné le Vicomte alla à S. Antonin,qui eft rEglife cathédrale amp;nbsp;refidc ce de l’Eucfqiac,d’où il chaffa pafchal Euef-que poflefTeur, amp;nbsp;y mit à fa place Mathieu Artigalu^ prétendant plaidant cette E-uefehé contre l’autre, failant en outre, le Vicomte ce qu’il peut,pour entrer dedans l’amiers^nais perfiftans les habitans à luy refifter ,iIEt41utqu’il fe retiraft àMaferçs, d’où il continua la guerre contre fa niepcc amp;la mere d’icelle la PrincefleMagdelçi-1485. nc,laqucllecnuoyaran 1485. pour garder les terres de Foix, lean de Lautrec,auec grand nombre de gens de guerre leués en Béarn, amp;nbsp;au Comté de Bigorre, Seaulfi pour recouurer ce que lean de Foix Vicomte de Narbonne auoit vfurpé.Lc Seb gneurde Lautrcc marchant pour exécuter la charge qu’il auoitjfutprcuenu furies chemins, par le Seigneur de Rodel Rai-môd Lordat, qui le pria de la part de ceux deSauardun,quis’eftoyent donnés au Vicomte peu de iours auparauant,de leur pardonner, rcmonftrans que ce qu’ils a-uoyent faid, eftoitpourcuitcr le danger

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deNauarre. jSy prcfcnt, Sr appaifer la colcrc du Vicomte, Contre lequel il n’eftoyent afles forts pour le defendre:eflans au demeurant,en bÔne Volonté amp;nbsp;dcfir,dc lèruir la RoyneD.Catherine , leur PrinccflTc naturelle, amp;nbsp;que ü Ion plaifir eltoit de les reccuoir , ils luy obeiroyent amp;nbsp;reietteroyent volontiers le iougdu Vicomte:partantlc prioitee Seigneur de Rodel, de le hafter d’aller à Sa-iiardun, l’afleurant qu’il feroit tres-volon-tiers receu amp;nbsp;mis dedans. Le Seigneur de Lautrcc entendant à cette offre s’achemina amp;nbsp;arriua à la porte du pont, à la mefmc heure que le Vicôte de Narbonne aducr-ty de toutes ces menées, le trouua à Tan-tre porte qu’on appelle d’Vlmet. En cette fortes’eftâs rencôtrés ces deux Seigneurs, au lieu defc battre, fcfirent honneur amp;nbsp;cortoifie, amp;: entrerêt en propos d’appoin-tement amp;nbsp;de paix,lefqucls curent telle co-clufion, que lean de Foix Vicôte de Narbonne iouyroit de Sauardû,où ils cftoyêt, MafereSjMonthautamp; S.Efpartio, amp;de l’Eglife de fainâ: Antoine , du chafteau d’Heremen amp;nbsp;Montagu amp;nbsp;autres places amp;nbsp;forterefles : lequel accord, comme iniu-ftc,nc full entretenu : car quelques iours apres, Odet Cardinal de Carcaflbnne, recouura Monthaut amp;: fainél Antoine,

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^8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftoire

amp;Ies rcftituaà Ia Roync Catherine. Lc Sieur de Lautrec auffi cl’autrc part print Montagu,S. Efpartio amp;nbsp;lc chaflcau d’He-remenqu’ilfitdefmolir. En ces affaires e-ftoit entretenue la Roync D. Catherine, au commanccnicnt de fon rcgnc,au grâd contentement des Seigneurs, chefs des faótions de Nauarre, qui cependant fai-foyentbicn leurs befongnes, aucc les intelligences qu’ils auoyct en Caftille,quelque bon ordre qu’y feeuft donner le Seigneur d’Abenas Viceroy audid Royau-1486, me. L’an fuiuanc i486, le Vicomte lean de Foix pour fe rccompcnfcr des pertes qu’il auoic faiótes,furprint,par l’intelligen-’ ce d’aucuns des habitans, la ville de Pa-micr^jô^ y laifTa le Seigneur de Laucllanet auec quelque nombre de foldats:mais par mcfmes moyens, amp;nbsp;aucc l’ayde d’vn fer-rurier qui contrefit les clefs de la porte de Conferans, Pierre Bufctc, capitaine ens uoyé par la Princeflb Magdeleine SC la Roync fa fillc,rccouura la ville,Sc tua plu-fieurs de la garnifon, Sc mcfmes leur Ca-pitaine Lauellanct, pilla ce qu’il trouua de leur bagage. Ce neantmoins la guerre quot;ne termina points ams.fut continuée au grand detriment des pays de Foix amp;nbsp;de

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deNdUArrCi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;589

Bearn. Durant ces trauaux, laPrinccfle Magdeleine, kiflant le grand amp;nbsp;auanta-geux party qui s’offroit du Prince deCa-ftillc, maria fa fille à lean d’Albrct ou de iabritjdontpluficurs maux auindrent aù Royaume deNauarre: car ilfut fort mal aifé d’y réger les fadVeux à la raifon. Ceux quiauoyent intelligences auec IcsCaftil-lans, tant s’en faut qu’ils del’raflent que ce mariage auec D.Iean fc fift,qu’au contraire,ils l’empefcherét en ce qu’ils pouuoyêt» pour n’cftrc lubicks à vn Prince qui cftoit puiflirnt pour les chafticr de leurs fautes, amp;nbsp;ncantmoins fc i’eruirent de l’occafion de ce qu'il ne s’eftoit accomply, pour refi-fter à leur Princcfl'e, ôcàfon mary lean d’Aibret , amp;: fc maintenoyent, par ces moyens,en leurs tyrannies. Grande faute fit à la nouucllc Royne amp;nbsp;à fes affaires, l’abféccdc fon onclede Cardinal de Poix, qui fut appellé à Rome cet an i486, par la Pape Innocent viij. pour l’employer à la pacification de Naples,qui cftoit troublée ’ des guerres ciuilcs d’entre les Barons du Royaume, amp;nbsp;leur Roy Ferdinand : eftant encores en grande querelle le mcfmc Roy auec le Pape,lequelenuoya àNaples ce Cardinabauec facultç de Legat, à latere^

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55gt;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfloire

oùilcompofa aucunement les querelles, mais il mourut à Rome, fans plus retourner en Nauarre : l’Eftat duquel Royaume cftât ainfi miferablement diftraid, Amâd Seigneur d’Albret pcrc du nouueau Roy, fe refolut d’entrer On Nauarre,où ayant eu conferéccaucc fonfrerele Seigneur dA-benas Viceroy,puis aucc D.Ican de Ribera,rauageant lors le pays,pour les Roys de CaRille, fouz couleur de défendre K louftenir D.Louys de Beaumont Conne-ftable amp;nbsp;Comte de Lerin,amp; qui eftoit fai-lî de quelques villes', il fît en forte qu’il le perfuada d’aller aucc luy à Valence,vers le Roy D.Ferdinand,où cftâs arriués le Seigneur d’Albret catrefTé amp;nbsp;bien receu,fup-plia le Roy de prendre la bonne volonté qu’il auoit de le feruir,pour effed,d’autant qu’il eftoit pauurc gentilhomme dechaffé de fes terres iniuftemét,par le Roy de Frâ-ce irrité contre luy, amp;nbsp;lean d’Albret fon fils,la perfône duquel amp;nbsp;fon Royaume de Nauarre il vcnoitîuy offrir, le priant de le receuoir en fa protediô;amp; auflî qu’il auoit charge de luy faire lamcfmc requefte de la part des Ducs François de Bretagne, amp;nbsp;Louys d’Orleâs, pourfuiuis amp;nbsp;affligés par le mcfmc Roy Charles : Icfquels tous luy

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de N au Arre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^91

promettoiét fcruiceamp;: ayde à rccouurer fa Côté de RouHîllô, amp;nbsp;en toutes autres oc-cafiôs. Les propos du Seigneur d’Albrct furéc ententiuemet amp;nbsp;fauorablcmét exécutés par le Roy Dlt;Ferdinand, lequel luy oâroya tout ce qu'il luy demanda, enfa-ueur du Roy fon fils, commandant à lean de Ribera de luy refiituer ou à fes Lieute-nans Viana amp;nbsp;routes les autres places qu’il tenoit du Royaume de Nauarre. Et daua-tage donna ordre d’equipperen Guipub coa amp;nbsp;Bilcaye vue grande armée de mer, contre le Roy de France, pourlcfccours des Princes fufnommés,lcfquels pareillement auoy et (ollicité le Roy d’Angleterre,Henry y.d’eftrc de la partie : A quoy il inclina, tellement qu’il fc trouva es collés de Bretagne grand nombre devàilTcaux Efpagnols, dontclloit capitaine meflîrc Grallc,aueclequel Amandd’Albret s’en retourna:amp; pareillemét vne armée d’ Angleterre commandée par le Comte d’El-cale,au dommage des Frâçois,lelquels par vneviéloire qu^obtintle Roy Charles^ ou les Lieutenans, à lainôb Aubin, fcdcli-urerent de tout danger, dcmcuians prisonniers , le Duc d’Orlcans Se rncirirc Grallc. Le Seigneur d’Albrct voyant la dcsfaiclc, fe fauna: le Duc dcBrctannc,

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Htftoire

èn mourut d’ennuy amp;nbsp;tourment d’cfórit,' laiflant deux filles , dont Anne l’ailnée, ores qu’elle fuft promile à Maximiüâ Roy des Romains qui cftoit de la ligue du Duc d’Orléans , fut pourchalîèe par le Roy Charles, pour elpoulc,dchrcux,parrel mariage,d'vnir la Duché de Bretagne,à fa couronne. Et pource qu’il auoit fiancée Marguerited’Auftriebe fille du Roy dos Rortiains, laquelle, encores forticune,e-ftoit nourrie en Frâccd'ouz el^^erance des futures nopces, il l’a r’enuoya amp;nbsp;fut apres mariée au Prince D.Ican de Caftille. Les Bretons ayans eu de tout temps à contrecœur la domination Françoiiè, tenasleur PrincclTeau chafteau de Nantes,firctnoii-uelles menées auec les Roÿs dcCalhHc èz l’Anglois, amp;■ obtindrent grand fecours' de fvn de l’autre,venant sencral de l’ar-mee Ef|iagnôlc,cs riuages de BretagncD. Diego Perez Sarmiento Comte de Salinas, auec D. Pero Carillo d’Albornos Si autres renommés capitaines ayâns deux mille hommes d’armes amp;nbsp;grand nombre d’infanterie arbalefticrs piquiers amp;nbsp;har-quebufiers,qu’ils appelloycnt en cc temps là e/pingardiers-Cepéndantle Roy Char-îeSjauec vnepuilEinte armée, alla aflicgcr

Nantes,

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deNauarre.

Nantes,amp; par intelligence d’aucuns, obtint la ville, le chaftcaUjSc la DuchelFe, laquelle il cfpoufa l’an 1489. amp;nbsp;la fit Royne de France, le rendant maiftre de fon patrimoine malgré les ßretons.Ccttc Prin-cefle Anne belle amp;nbsp;gracieufe, eftoit fille delaDuchefle Marguerite, amp;nbsp;petite fille delà Royne Leonor de Nauarre, comme nous allons diet cy dcuant,amp; confine germaine de la Royne Catherine de Nauar-re,de laquelle nous traitons à pré fent. Les affaires d’entre Caftillcamp; Nauarre,depuis le temps qu Amand d’Albret eftoit allé trouuerle Roy D.Ferdinand à Valcncc, cômenous auons diét cy deuant, auoyent cfté aflez paifibles , mais le Royaume de Nauarre, en foy n’auoit ceïTè d’eftretra-uaillé,par les factions, dont la Beaumon-toife auoit toufiours pour chefjc Conne-ftable melfire Louys de Beaumôt, Comte de Lerin-.ceux de Grammont fè tenans joints auec le Seigneur d’Abenas, Viceroy amp;nbsp;gouuerneur du pays,attédans,auec grand defirja venue des Roys D. leanôr D. Catherine, aufquels ils proteftoyent vouloir donnér toute obeiflânee. Or les grandes affaires q'u’eurcnt ces Princes au deçà des Monts,les detindrent longue^

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594 Hißoire

ment : car outre qu’ils n’eftoÿent aucunement en la bonne grace du Roy Charles vuj. lespourfuitesdeleur oncle lean Vicomte de Narbonne, les auoyent perpétuellement inquiétés iufquesàl’an 1493« auquel ils aûoyent accordé auee luy : ôc pour affeurer en leur abfcnce, les pays de Foix èc de Beam, des firrprinfes S)i vfurpa-tions d’iccluy,lüy auoy ent quitté les villes de Sauerdun, Maferes, Monthaud amp;nbsp;Gi-bel. Gc Vicomte eftoit demeuré veuf de madame Marie d’Orléans foeurdeLouysj qui fut Roy de France, auec deux cnians: à£çatioir,Gaftô quifüt DucdcNtmours, 8i Germaine femme future du Roy Dofti Ferdinand d’A rragon, apres la mort de la Koync D. Ilabcl, lefqucls enfans^p^*^ qu’ils ne furent bruflés dedans le chafteau de Maferes,cette année là, par le feu qui y fut mis inopinément, par la fottife d’vnî femme feruantc: mais Dieu Icsauoit or-donnésà grandes chofes. Ayans donccó-tentélc Vicomte, amp;nbsp;eftant le Roy Charles enterttif à fon voyage de Naples, lean Seigneur d’Albret amp;nbsp;la Roy ne Catherine mariés, paiferent en Nauarre, accompa-,gnés de bon nômbre de gens de guerre, pour la doute qu’ils aaioycnt de quoique ql

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DeNauarre.

rebellion de la part du Conncftable, lequel tenoit à fon corumandement la ville dePatóp'elone, ydifpofoitamp;ordonnoic^,^^^^^^^ touctes chofes, comme s’il euft cfté Roy. Etdcfaidarriuansles Princes aux portes^quot; *** d’icelle,l’entrée leur fut rcfuféejamp; eux cô-traintsdelogcràEgues, où ils dern.curc- ca,i,.nne. rent quelques iours iufqucs à ce que le Conncftable, amp;nbsp;(a fadion s’eftans modérés, 'eurdonnerciït entrée. Là furent nC-fcmblésles Eftats amp;nbsp;les Roys:couronncs aueètes ceremonies acCouftumées, pre-fents plüfieurs Prélats,SeigncursiGcntils-hommes amp;’A mbaflàdeurs de quelquéÿ Princes.Ce fut ledernicr couronnement Demitr qui fc foit faid en Nauarre de noz ioîir^i .

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mehtmNi

Car citant ce Royaume venu toit apres en »«n-« la pöfleftioh des Roys de Caftilledls n’ont quot;•A.'»»«* Voulu côtinuer telles ceremonies, fe con-tentans de rcceuoir le ferment dès Eftats, „, ,, a la manière d’Elpagne. Les tiltres quéRu^'iiMi» prindrent les Roys lean amp;nbsp;Catherine de^ Nauarre, furent Roys de Nauarre, Ducs LTnr. nbsp;nbsp;'

deNernours, Garidie, Mornblanc amp;nbsp;Pe-gnafiel, Comtes de Foix amp;nbsp;Seigneurs de Bearn, Comtes de Bigorre, Ribagorça, Ponticure amp;nbsp;Perigort,Vicomtes dcLi-*’^°ges, Pairs dc France, amp;nbsp;S eigneurs dfe

Pp ij '

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^^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

^94* la ville de Balagner. L’an 1494. D. Cefar Borgia, qui fut depuis Duc Valentin, ou de Valentinois,Cardinal,fils du Pape Alexandre vj.print par fes procureurs, poflèf lion de l’adminifiratlon perpétuelle de l’Eglifc de Pampelone,par le decez del’E-uefqnc D.AlphonfcCarillo, côceflîon 14^^. Pape fon pere,amp; l’an fuiqat 1495.11100-Mort de tut la Pnnccifc Magdeleine de France, Roync Catlicrinc^à Pampelo-ne,laquelle auoit accopagné là fille àfon couronnement, amp;: s’elîoit toufiours ver-tueufement employée, à la conferuation des Eftats de les en fins, par fclpace de 25» ans qu’elle auoit velcu en làindc viduité.

■ Son corps eft enterré en l’Eglilc de Pam-pelonc,en la grande chapelle. Enuiron ce temps la Royne D. Catherine vifita les Roys D.Ferdinand amp;: D.Ilàbel de Caftil-Je en Alfaro,dcltjucls elle futfort carclléc amp;nbsp;honnorée, ainlîqu’ilconuenoità vne telle Princeire,amp;: ne lit on point autre oc-cafion delôn voyage, que pour s’entre-uoir. Apres que les Roys fe virctmaiftics dcPampelone amp;de plufieurs autrespla-ccs,obeys amp;nbsp;reuerez de leurs peuples amp;: fubiets, amp;nbsp;bien accompagnez de gentilshommes degens dc^ucrrcj fçrelouue-

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deNduarre^ ^57 nans de plufieurs infolences amp;nbsp;aéles téméraires du Conneftablc meflire Louys de Beaumontjtant contre le Roy D. Içah d'AiTagonjamp; D- Leonor leur aveulie,que contre le feu Roy François Phebus amp;nbsp;eux mcfmcSjnotammét du refus que les Beau-montoislcurauoyent faid des portes de Painpelone, amp;nbsp;autres récentes occafions, fe mirent à le perfecuter afpremét, de maniéré que le Royaume de Nauarre fe trou-ua de rechef, en plus grade confufîon queNdM^n-«,: jamais, n’oublians les deux vieilles faóüós * de fe feruir des occafions à s’entrenuire en * tout ce quelles pouuoycntdefquclles mi-feres furent aucunement alfopiesjpar l’en-tremife du Roy D. Ferdinand de Caftillç amp;nbsp;Arragon, qui moyenna tel accord que le Conneftablc meflire Louys de Beaumont fon bcau-frerc fe retireroit enCa-ftille pour certain temps limité, durant le-quel cefteroyent les armes d’vne part SiCchef du far d’autre : amp;nbsp;que fes biens amp;nbsp;terres feroyent mifes en depoft és mains du Roy D. Fer-dinand. Ainfifortit le Conneftablc hors de Nauarre, mais il n’y perdit rien : car le Roy D. Ferdinand luy donna deux fois autant de reuenu qu’il auoitauparauantdc faifant Marquis d’Huefear en Granadc.

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598 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Louyi de Lc iiom dc gucfte ouuertc cefTa cti Nx^ uarre,mais on nelaiffbit pas d’y commet-5««-i’/fw/tre meurtres Sc pillcrics,fans aucune iufti-dercar ces peuples eftoyent de iorig temps àccouftumés à tels excés,amp;au raelpris des loix. Ce qui empira cnco!'cs,par la faute des Roys lean amp;nbsp;Catherine, lefqucls par rnauuais aduis affeótió tref-indigne des Roys fouucrains, en fin fe bandèrent en

ligues l’vn contre Fautrede Roy tenant lo fartiei party de Beaumont^ amp;nbsp;la Royne,celuy de r«(Zes i; Grammont.donts’cnfuiuircnt maux infî-lettrijitifiett. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I n t

Kituar-

•re,en Ca-

niz.Quclquc temps auparauantje Roy ah Voyage du la ttouuet en Caftille le Roy D.Fcrdinâd, ^lt;7 qui eftoit à cette heure là de retour à Se-uille, de la guerre Catholique dcsAlpu-xarres : lequel rcceut le Roy dcNauarrc

aucc grandhonneur amp;nbsp;coiircoHic J’cfpacc dc dixl'cpt iours qu’il y fciourna. Pluficurs affaires inouuoyent ce Prince d’aller en Caftille : mais deux eftoyent les plus importants : carilpretendoit retirer les villes dc la Garde, Arcos, fainft Vincent Bermedo, les chafteaux de Toro amp;nbsp;Herrera, autres lieux de la Soficrra,que le Roy dc Caftille pofledoit de l'ancien pa-trimoinede Nauarre:plus pourledroiâ: delafcuRoync D. Blanche dcNauarrc,

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deNlt;tudvre. 59^ premiere femme du Roy D. lean d’Arra-ragon,bifaycule delà Roync Catherine regnanrCjS: par donnation faidc par con-trad de mariaged’iccllc, demandoit l’In-fantazgo de Cafhlle, le Duché de Pegna-ficl amp;nbsp;Seigneurie de Lara amp;nbsp;phjficurs autres tcrrcs;amp; aucccc la fora me de 420112. florins vj.fols viij. deniers du coing d’Ar-ragon:pourlcfquelles pretenfionsjc Roy lean d’Albret, amp;: Catherine deNauarre cftans a Pau, auoycnt n’agueres depefehé en Ambalîàdcaux Roys de Caftillc, deux frères Cordeliers, gens d’entendement : à fçauoir frere leâ de Vadre gardian de Co-rella,amp; frerçlcan de Ro,gardiâde Tafel-la,auec amples inftrudiôs,pour en cheuir; mais ils n’en auoycnt rapporté que gra-cieufes parollcs amp;nbsp;exeufes dilatoires. Outre cet affaire,les prcfTonfortlcfoupçon qu’ils auoycnt du Comte de Lerin, nou-uellement retiré en Caftillc, amp;nbsp;là accren d’honneurs amp;nbsp;biens, cftans mcfmcs ad-? uertis que Iç Roy Dom Ferdinand l’a-uoit plufieurs fois follicité de luy faire ceffion Si tranfport de tous les biens, droids amp;nbsp;adions qu’il pouuoit auoir dedans les terres deNauarre , luy promettant triplç rccompenfe en Caftillc;

Pp iüj

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600 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

fuftpoùr l’amour naturelle qu’ilportoita fa patrie, ou bien qu’il eftimait plus le rang qu’il tenoit prefque comme Roy en Na-uarrc,que d’eftrc en Cafblle, dcuancé par pluficurs autres, comme il cHoir ncceflai-rc. Ces deux occasions principalles firent partir le Roy lean d’Albretgt;amp;la Roync Catherine fa femme de Pau,où ils eftoyet allésjdes qu’ils eurer nouuclles de la mort du Roy Charles viij. amp;nbsp;retourner en Na-uarre, où la Royne demeurant pour gou-uerneraflfiftéepar freie Pedro Érafo Abbé du monaftcrc de FOliue, Le Roy lean d’Abret eftant donc pafTé à Seuille, pour prendre quelque refolution, auec le Roy D. Ferdinand fur ces affaires, obuieraux inconueniens qu’il craignoit,amp;; renouuel-Icr la paix, amitié amp;nbsp;alliance, d’entre les deux Royaumes,fut logé auecles Roys de Caftillejcn la fbrtcrefTe amp;nbsp;chaflcau de Seuille amp;nbsp;pour plus le gratifier amp;nbsp;honno-rcr,fut défendu au Conncftablc amp;nbsp;Comte de Lcrin d’entrer au chafteau. On dit que le Roy D. Ferdinand fit fonder celuy de Nauarre,s’il trouucroit bonne latroc-que qu’il defiroit faire auec le Comte de Lerin , des terres qu’il poflèdoir en fon Royaume? contre autre recompenfe en

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de Nau irre. 6o i Çaftiilc, amp;nbsp;moyennant bonne fommede deniers qu’ils baillèrent au Roy lean d’Ambrer, afin qu’il confentift que ces terres demeuraient à Caftille,lcqucbnonobftâc la mauuaife volôté qu’il port oit au Comte,en voulut auoir fon aduis,qui fut qu’ont fie deuoit iamais changer terres amp;nbsp;domaine, pour argent. Autre chofe naduancea le Roy lean d’AIbret en ce voyage,que de reeeuoir bonne cherc faire riches pre-fents:pai quoy il reprint le chemin de Ion Royaume de Nauarre, laiifant fes affaires indécis.Le Comte de Lcrin Conncftable de Nauarre, s’eftant par cette entrcucüe, reconcilié auec luy, le fuiuit, amp;nbsp;demeura quelques moys en Nauarre,en bône concorde I.c Cardinal Borgia fils du Pape A-lexandre, s’eftant desfaid de l’Euefchéde Pampelonc, amp;nbsp;refigné icelle au Cardinal de S.Praxede, il Ce desfit auffi du chapeau de Cardinal, enuiron ce temps, pour fui-urelcs armes : à quoy il eftoit plus enclin qu’aux affaires Ecdlelîaftiqucs, amp;nbsp;fut faidt parfon pere. Duc de la contrée, diôfc anciennement Flaminia, Sz capitaine general de l’EglifetCe fut 1 e Duc Valentin.

Or le Roy lean d Albret eut de la Roy- Gmtakÿe Bc Catherine de Foix fa femme,ample

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(^02. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Hifi oir:

ncration:à fçauoir lean amp;nbsp;André Phebus* {jui moururent ieunesHenry lequel leut iuccedacsEftatsdeFoix amp;nbsp;Bearn, amp;nbsp;au tiltre de Nauarre, amp;nbsp;nafquit trois iourt après la mort d’André Phebus fonfrere, 1505. cn la ville de Sanguefla Pan 1503. aurnoys

d’Aurildes parrains duquel, au baptefme, furet deux pèlerins Alemans,quipalfoyét d’auanture au temps de fa naiflànce, pour aller à faind lacqucs dont l’vn s’appelloit Henry,amp; l’autre Adam:cc que le Roy fon perefitpar deuotion : mais les Efpagnols difent que ce fut vn aduertiflemêt amp;nbsp;pre-fage de fa future condition de viure eftra-ger amp;.pclcrin hors de fon Royaume. Outre ceux-là,il eut Charles,nommépar aucuns, François, qui mourut au voyage du Seigneur deLautrec à Naples : Catherine, Anne,Quitcrie,Magdeleinç,lfabel5amp;î cinq autres enfans, dcfquels on ne met les noms, qui moururent icyncs^ de maniéré qu’en tout, laRoync Catherine luy enfanta quatorze enfans. Des filles Anne fut mariée au Comte de Candale : en laquelle maifon ja eftoit mariée la Tante de la Royne de Nauarre , nommée aulTi Catherine, Mere de la Royne Anne de Hongrie,femme du Roy Vladiftaus. Habei cf-

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Jf ’Naiurre.

poufa ie Comte de Rohan en Bretagne. Cc Roy Dom lean d’Albrccfut magnifi-*^**” queamp; pompeux cn fa Cour amp;nbsp;maifon, 1“^ laquelle eftoit fréquentée de noblelfe*^^'*'''»-tant d’Bfpagnc Cede France j que d’autres nations, autant que celles des plus grands monarques. Son eftude amp;nbsp;plaifir eftoic diuers : car il aymoit les lettres amp;nbsp;les li-urcs, dont il fit amas amp;nbsp;drefla vnc Librairie alfez copieufe, rccherchoit curieufe-tnent les genealogies des maifons nobles , vouloir entendre leurs armoirics,8d blafons, annobliflbit ncantmoins qucl-quesfois aucuns de peu de merites : pre-noit plaifir à deuifec familièrement amp;c cn grande priuautc aucc fes iubicdts amp;: autres, comme s’il euft efté,non pas Roy mais vn limplc Gentil-homme ; dan-çoit volontiers fi peu tenoit fa graui-tc Royale qu’il ne faifoit dificulté de fc irouuer aux feftes alTcmblécs publiques , Sr fc refiouyr aucc les Dames ôr Damoifelles , à la mode du pays , al-loit priuément difncr Sgt;c foupper amp;nbsp;faire bonne chcrc aux maifons de fes fubicôts s’inuitant foy-mcfmc : ce qui le faifoit aymer pat aucuns , ôz par

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4Ö4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ Hifloire

autres,mefprifcr,comme ne fachant tenir Ton rang:amp; auoit cette eomplcxio de l’air de France,où les Princes fc rendent qucl-quesfois trop familiers amp;nbsp;accointables aux petites gens.Il eftoit tellement adonné à fes plaifirs que le plus fouuent il fc repofoit des grandes affaires fur autrui.cc qui luy amenoit mefpris amp;nbsp;malucillance de plufieurs.’car par ce moyen, contre les ferments amp;nbsp;promeffes faiotes à fon cou-fbnnement, plufieurs eftrangers eftoyent admis aux Eftats, offices amp;nbsp;benefices du Royaume de Nauarre:dont luy furent faites remonftrances proteftations plus d’vne fois aux alîèmblées d’Eftats, par les Seigneurs du Royaume,mais il n’en fai* foit aucun compte;car il eftimoit auoir vn ■ grâd rempart,en l’amitié des R oys de Ca-ftiJlemonobftant laquelle,le Roy D. Ferdinand ne laiflâ de capituler auec ccluy de FranceLouys xij.qu’ilayderoità lede-pofïederdu Royaume de Nauarre,pour en inueftir Gafton de Foix Duc de Ne-mours,'fils du Vicomte lean de Narbonne,amp; frere de la Royne Germaine : lequel D.Ferdinand s’en empara depuis luy mel-mc pour autre occafion,ainfi que nous dirons. Or fur läßn de l’année 1506. le Duc

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de Nauarre.

Vajcntins’eftant fauué de laprifon de Medina del Campo, amp;nbsp;venu en Nauarrej il trouuaqùe le Roy D.Iean d’Albret amp;la Royne la femme s’eftoyent rendus partiaux l’vn cotre l’autrcscommc nous auôs traidé cy dcfluslt; Parquoy leDucmon-ftrant en cela fon fens amp;nbsp;bonne volonté,* fit en forte qu’il les reünit, rendant le Roy. Ion beau-frère, fauteur de la fadiion Grâ-montoife, à raifon dequoy le party contraire fe trouua fort empefehé : mais le Conncftable meflîre Louys de Bcaumôr, homme de grand courage,ne laiflàdefe maintenir haut, amp;nbsp;fuperbe en fon râg, tellement que luy eftant venu, vn iour notifier quelque mandement du Roy yn certain officier, il le fit charger de coups de ballon,amp; ietter dedans vne prifon au char fteau de Larraga,voulant donner à entendre qu’il ne felbucioitgucrcs du Roy,ny deles aduerfaires de Grammont par luy ^aicheoie-fauorifés.-cequiluy coufta fa ruine : car le raire J» Roy indigné, amp;c à bon droidl,dece faidl audacieux, l’ayant par plulîeurs melTages lerttinA, mandé de venir en Cour,fans qu’il obeift, détermina de le deftruire totalement. Or auoit-il pour amy, encore qu’il full de la fadion contraire D. Alphonle Carrillo

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do 5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoin . ,

de Peralta J Comte deS.EfticnnCjfils de Ttoilc Carrillo,amp; petit fils de 1’Archcuel-quc de Toledc D. Alphonle Carrillo d’A-cugna, qui radücriilToit de tout ce qui fe machinoit contre luy, amp;nbsp;qu’il fc gardait bien de venir à la Cour , s'il ne vouloir tomber dedafts les ernbufehés. A raifoa de cette contumace,le Roy luy ayant faidt .. faire fonprocez, le fit condamner à per-confilqua fes biens, corrime lérw. criminel de leze Majcfté. Et ayant mis gens de guerre aux champs, pour i’cxccu-tion de cet Arreft, dôiia la charge au Duc Valentin foribeaü-ffere, délcpoùrfiiiure en toute extrémité de guerre, laquelle le Duccommanccâ par le liege du chalteait de Larraga le xj. de Feburier l’an 1507. mais vri gentilhomme nommé Oger dé Betaftegni, qui comfnandoît dedans, le défendit brauem'ent, dè lorte que le Roy qui y eftoit en perfonne, 4c le Dùc, leue-rent lefiege delà,êdallèrent àVianeioù la ville ne leur fit aucune rcfiftcncc, mais le chafteau tint bon, nonobftant que les viurcs leur fufîént fort courtsiDequoy le Comte de Lerin, Conneftablc citant ad-uerty, délibéra de le lecourif. Parqüoy ayant afiemblé iufques au nombre de

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deNauâfre, èQj deux CCS bons cheuaux, amp;nbsp;quelques gens de pied, vint à Mendaua, cipier l’occalioû d’executer fon entrep rife,laquelle luy fue-ceda bien,en ce que la nuid mcfmc5s’cfle-ua vn tresfort orage amp;nbsp;horrible tempefte, qui fit penfer au Duc Valentin que les ennemis ne fc mettroyent aux champs, Se qu’ils ne fe hazarderoyent point de fccou-rir les afliegez. Parquoy il retira à couucrt les gardes amp;nbsp;fentinellcs, qu’il auoit accou-ftume de tenir aux champs, aux aduenucs du chafteau. En quoy il fut trompé, combien qu’il fuft cftimé fage, amp;nbsp;aduifé guer-rier:car à la faneur du bruit des vents, amp;nbsp;de la grofleplüye,foixantc cheuaux partirent de Mendauia auec chaeû vn fac plein de farine, amp;nbsp;aucuns portans de pain cuir, lefquellcs prouifions ils mirent dedans le chafteau, par vne poterne, fans cftrc fentis ny apperccus. Le matin venu, ces gens de cheual s’en voulans rctourncr.ap-“ pcrceurent fur le chemin de Logrogno, certaine caualierie, qui leur fit croire que c’eftoit vn fecours de trois cens cheuaux Caftillans, que le Duc de Nagera auoit promis d’enuoyer au Conncftablc.'Partat feprindrent à cticr,Bcaumoiit, Beaumotj

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, Hfßoire

cc qui donna l’alarme à la ville. Le Duc Valentin s’eftant faid armer de riches armes par vn lien valet nommé lanicot, lequel autresfois auoit feruy le Connefta-ble,fortit dehors,monté fur vn braue chenal , qui auoit les nafeaux fendus,accompagné de mille hommes de chcual,amp; grade infanterie,amp; tint le chemin de Menda-uia,dilant,où eft,où eft ce Comtcrcau?ic iurc Dieu,qu’auiourd’huy ie le feray mourir, ou le prendray prifonnicr : ie ne celTc-ray iufqucs à ce qu’il foit entièrement dc-flruidjSr ne pardonneray ny lauucray la vie à aucuns des ficnsitoutpaflcraparl’ef-pée iufques aux chiens amp;: aux chats. Ainfi pouffe d’impetueufe affcâion , deuança les fiens au trac de cesfoixante cheuaux, qui fc rctiroycntdeuantliiy. Le Conne-ftable auoit mis aucuns de fes gens aux champs tât pour recueillir (s’il en euft cité befoin) ceux qui eftoyent allés auictuail-icr le chafteau de Viane,que pour defeou-urir ce qui cftoit en campagne du collé des enjicmis,lcfqucls voyâs venir le Duc, qu’ils ne congnoiffoyerit point, feuLSC d’vnc Cl grande affeurancede doutans bien qu’il eftoit fuiuy de quelque grade troup-pe,fc retiicréc lulqucs la où eftoit le Con-neftablc,

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delSlauarrè»

ncftabic, lequel s’efmcrueillant qui pou-uoitcftrece cheualieramp; de la hardie/Te^ Er quoy, dit-il, y ä il perfonne icy, qui ■ ofaft aller affronter ccbraüe, quis’apro-chcfiprcsdc nous?lors fc desbandereht trois gentilshommes de fa trouppe, lef-quels âllcrcnt le rencontrer en vn chemin creux en güifc de fofféjoù malpouuoit vfcrlcDucdclâ force Scaddreffe^ny de celle de fon cheüal, amp;nbsp;ayât couché le bois contre luy,vn d'iceux le print fouz l’aiflck le droidcjau defaut du harhois, ainfî qu’il hauffoit le bras,poür donner coup de lance,amp; le pafla toüt outre, dót il cheut mort par terre ; On dit que celuy qui fit ce coup w«rlt; eftoit des Garcefes d’Agredaipar ces trois cornpagnons le corps fut incontinét def-pouillé, amp;laiiré nud fur le chemin, luy ayanscouucrt fes parties honteufes auec vne pierre, amp;Ies riches delpouillesportées au Conneftable, qui s cnalloit retirant,fans qu’il peuft cognoiftfc autre cho-fc dü rtiort, firion qu’il deuoit eftrc quelque grand Capitaine, iufques à ce que la mefmc matinée Iaaicot,le valet de chambre , qui s’eftoit mis apres fon naaiftrc , amp;nbsp;auoit failly fon chemin,fut prins par quelques coureurs, amp;nbsp;menéauConneftablc4

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^io nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi.floiïè

par luy fut fceu,apres luy auoir faid mori-ftrer Ie harnois Se habillemcs, que c’citoit leDuc Valentin Ccfar Borgia, quiauoit cfté tue; le corps duquel fut troüué par l’armée qui marchoit apres luy, enl’cftat que nous auons diét-En l’arriere garde de laquelle efloitleRoy D. Icancnperfon-iie,qui mena grâddueilde la mortdcfon beau-f(cre : Sz l’ayant faiél couurird’vn manteau decarlatte, le fit porter à Vianc, amp;nbsp;enterrer en la grande chapelle dcl’E-glifeparrochialle de S.Mariegt;où onlitcet Epitaphe en langue Efpagnole.

ipitofheJ» ^quijfdxe en foca tierra

. ■ Et (JW lit-pax J la o^uernt PeF fo loel mtwdo ha%ia. O tu,qne quot;Vas a bufear Dignas cofii de loar-,

Ce qui peut fignifier ce que s’enfuit, en suffi peu de parollcs.

O en peu de terre

Vn qu ox hit redouté, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

par tout ha porté

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de 'N a narre.

Pajptnt tjui-vas chenher

Q^eltjue ch'^p louable'. '

Pour chofê plus notable^ 'C).}

Plus loin»edois marcher»

On remarque en Efpagnc, poür vflé'cho-fe digne de memoires que la mort dü Due Valentin aduint au-Royaume dcNauar-rejàfemblablciour qu’il auoit au mefme Royaumeq^rins lapoflclïîon de l'admini-ftration perpétuelle de l’Eglife de Pampe-lone,princ!palle de ce Royaume,à fçauoir l’onziefme de Mars,auquel on faidt lafefte de S. Gregoire Pape, ßr qu’en cela Dieu voulut montrer quelque tcfmoignage de fon ire contre celuy qui par mefpris de toute religion, auoit quitté l’cftatEccle-fiafbque, amp;nbsp;fa charge paftorale, pour fui:^ urcle mefticr finguinairc des armes. Le Conncftable euR bien plus defiré qu’il euft efté prins vifjpour en taire vn prefent au Roy D.Fcrdinand.LeRoy de Nauarre à caufe de cette mort,entra en telle fureur contre le Conneftabic, amp;nbsp;tous les tiens, que mefme aucuns des parents d'iceluy, qui fuiuoyent l’armée R oyalc,furent contraints de fe retirer} ne s’ôlàns pretenter deuant luy,auquel le chafteau deVianc tefifta pour lors,encor que fon armée full

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lt;Si i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

creuë par les trouppes, que luy auoycnÉ enuoyé de Caftillc D. Bernardin de Ve-lafco Conneftable, Sc Duc de prias, Sc Ie Comte de Nieuagt;auec lequel Scie Comte d’Aguilar,leRoy auoit toufiours entretenu particuliere Sc eftroite amitié : mais il pana aux terres du Conneftablcj oùil fit toutes les ruines Sc degafts qu’vn ennemy irrité peut penfer, print la ville de.Lerin, oùilrenuerfaSc brifalefepulchedes pro-eeniteurs du Conncftable.Sc de la mailon CoïKtc Je dehenn , qui citait lofnptueux amp;delu-' Lertn nbsp;nbsp;nbsp;peibc ftrudutc, tafa (es maifons, couppa

vignes ôc oliuicrs,puis courant amp;nbsp;prenant J« tarait le tcftc dc fcs placcs, Sc chafteaux, partie N4»Mrw. p^j- re(j Jition volontaire,partie par Force, où il falloir pendre les capitaines qui kiy faifoycntrefiftanccjle mit en tel poind, qu’il fut contraind for tir hors du pays, amp;nbsp;fe retirer en Caftiüe vers fon beau-frcrc le Roy Dom Ferdinand d'Arragon, fui-iii de plufieurs autres de la fadio de Beaumont, laquelle demeura pour lors du tout atterrée , amp;nbsp;les Grammontois rclcués: entre Icfquels eftoit la Marefchaucée du Royaume. Et d’abondant obtindrentjà l’occafion de la retraidc du Conneftable, J’Eftat d’iceluy, en la perfonne de D. Ab

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de 'Nauarre. 613 phonfc Carillo de Peralta j Comte de S. Eftienne.AIors fe rendirent les chafteaux deVianeamp;de Larraga : en cet exil le Conncftable viel amp;delpouillé defcstcr-lt;-tes,mourut quelques mois apres en Atra-gon,cn la ville d’Aranda. Sa femme Don Lconor d'Arragon décéda pareillement, amp;cn mcfmc temps,en la ville de Tortofe, cnCatelogne. Le corps du Conneftable ayat cllé quelque temps en déport au mo-naftcredeVcruela, fut depuis tranlporté à Lerin, où il cft enterré. Son fils Dom Louysde Beaumont luy fucceda apres la ConqucrtcS^vfurpation de Nauarre,farde par le Roy Dom Ferdinand d’Arra^-gon,enla dignité de Conneftable ôéde grand Châccliçrdu Royaume, amp;nbsp;en tous fes autres Eftats amp;i. biens, cftant par ligne maternelle, nepueu du Roy Dom Ferdi-nand,amp; petit fils du Roy D. lean d’Arra-gononziefmcdccenom. Il fut bruit que le Conneftable amp;nbsp;Ion fils auoyent dé-ja traitté auec le Roy Louys douziefine de depofleder le Roy lean d’Albret du Royaume de Nauarre, pour en inueftir le Duc de Nemours Gafton de Foix fon nepueu, comme dé-ia a efté touché cy deirus,amp; que Loys de Beaumont le fils D,

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614 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htßoire

Françoi? dcßeaumont^ amp;nbsp;p. Picrrc Mc-nal de Beaumont aH^reinc en France pour fölJiciterjc Roy à cctjiffaired’afTeuräs que toutes çhpfcs Juy .(proyqnt ailées amp;nbsp;faiio-rablesuîîaisle Roy-IePuys lorscmpefché en autre? afFaircSj.melnies à rèngçr la ville de_, Gerincs ,^qui s-çfto.it rebel.ié.e,contre luy^n’y Yôülu.t,cnt.lt;iiijtlre. Parquoy rçtour-nereqt c^iAlTagQn p» Louys dé Béau-monty^îD. Pierre Menai, laiflans O. Fi a-çois au ie^ipe du Roy de’France,où il de-mpura jiufqucs i cequleftant appelle par fon perp Pxlcande..l^aumont, qui auoit certaine qucrcRe ic dcsfi auçc Amador de Lafcanjaüquel'iln'cpouuoit rclpondrc, à caufe defà vicillclfe, il le .vintpreffentec du rcgnecic çes Roys,aiicombat,jpoptre A.-mador nnais fur lluurc du combat sellât cfmeucertain different, lurla qualité des armes,ceja les cinppfcha de combattre, confommant toute la-Journée cn difpu-tes.£llant decedé furja,lîn deian 1507. l’Euefque de Pampclonelp Cardinal D. Antoine, en fon lieu fut promcü par le Pape Iules ij. le Cardinal de S. Sabine, nommé Façio,mais ayant le Chapitre de l’Eglifc de Pampclone cllcu deC-ja le Cardinal Aurziid d’Albret du tiltre de faiiivl

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deNauarref

Nicolas tn cttrcereTulliitno, frcreduRoy, pour leur Euefque,fut rcicttéle Cardinal de S.SabinCj Sc empefché à predrela pof-feflion de cettc Euefché. Parquoy. Ic Pape lulcs mitinterdid cn tout Ic Royaume de Nauarre5au commancement de 1’an 1508. qui dura vn an tout entier : Sc fallut, pour oder ces cenfurcs,quc le Cardinal par luy pourueu full Euefque de Pampelonerdót'quot;quot;^'' il print polTeflion par procureur. Sc fut I’e-Icódon faitle par le Chapitre, déclarée nullc.Ce Cardinal Facio ne vefeut guercs apres.Parquoy le Cardinal Amand d’Al-bretjfrere du Roy reuint cn fon droid, amp;nbsp;fut receu cn la place du defund. L’Archi-diaconat de la table de cette EgÜfcjdigni-té principallc Sc de grand reuenu,fut baillé à D. lean de Beaumont, pour fon fils, nomme auflî D.Iean,frere de D.François de Beaumont fufmétionné, lequel eftant de retour de France en Nauarre, fut non-obftant les haines des partialités de Beaumont Sc Grammont,chcry Sc fauorifépar le Marefchal D. Pedro,quicftoit lors le perfonnage de plus grande autorité, qui fuft auprès les Roys D.Iean Sc D. Catherine, qui iouyflbycnt de leur Royaume tranquille Sc fans bruit,depuis l’cxpulfion, ■ xh.;-..J. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;05 iiij —

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Ct C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

du Comte de Lehn, amp;nbsp;de meffirc LouyJ de Beaumont Ion fils, amp;nbsp;autres de la fa-* dion Beaumontoife auoyent Iprs l’ef-*pnt tédu à le reftituer en fon ancien eftat, amp;: reünir les places qui en eftoyent diftrai-’ tes,amp;tenues par le Roy de Caftille.A rai-fon dequoy , amp;nbsp;pour demander autres droits qu’ils preLendoyent,ils auoyent cn-uoyé plulieurs Ambaflàdeurs, au Roy D. Ferdinand , lefquels auoyent rapporte bonne clperâce d’obtenir ce qiïilsdcman-doyentenla plus grande partie. Patquoy ilsauoyent derechef r’enuoyéle DodeqC leap de laflij Seigneur de Pauierrç:L3‘^'^® de Môleon, amp;nbsp;le Protenotaire Martin de laureguiçar,qui eftoyent du confeil, aucc amples inftrudions de capituler, côpolec amp;nbsp;cheuir de toutes leurs pretctiós en cette forme:Quc le Roy d Arragon Regent de Caltille,leroit prié,que s’il faifoit quelque accord aucç le Roy dç France,les Roys de Nauarre y fulsét côprins:Qu,c les Ambaf-fadeursferoyent grande inftance au Roy D.Ferdinand,qufi les villes de S.Vincent, Sos, Arcos,Garde,amp; B.énedo,amp; le furplus des places de la Sofierra,tenues par luy,K par la coui one de Caftillc, leur fuflent rc-ftituécs,fuiuât l’ordonnâce de la feu Roy-jie p.Jfabeljà fon décès,comme lieux ap-

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del\[auarre. 6iy partcnans à la couronne deNaua’rre:Que pareillement ils demandalTént cóme cho* feshereditaires, les Duchés de Gandic amp;nbsp;lt;leMomblâc,amp; Ie Comté deRibagorça, la ville de Balaguer en Arvagoiîj le Duché de Pegnafiel, amp;nbsp;l’infantazgo de Caftille, les villes de Cuellar, Caftro Xeris, Haro, amp;nbsp;Villalon,amp; autres terres;amp; en outre, la fomme de quatre cens vingt mille, cét amp;nbsp;douze florins d’or, hx fols, huid deniers d’Arragô,bàillée en dot par le Roy Charles iij.de Nauarre, à fon gendre le Roy D. Jean d’Arragon.Voila les pretentions des Roys de Nauarre enuers Caftillc, dont ils auoyepteu plulieurs efpcrâces vaines,que failbnleur en feroit faide, mais en ctfcd, le Roy D.Ferdinâdjpar fes dilatiôs.mon-ftroit allés d’en auoir peu d’enuie, amp;£. qu’il attendoit quelque autre occafion de s'acquitter, fans rien rendre de ce qu’il tenoit. Etxqupy la meilleure ex eu fe qu’il eu fl c-ftoit la reftitutio de ceux dcBeaumôt qu’il. fçauoit cftre tresodieufe aux .Roy s de Nauarre. L’Ambaflade ayât faid fon deuoir, Hii perdu plulieurs iournées à la fuitte de la Cour de Caftillc, s’é retourna fans rie faire amp;nbsp;fcdcfchargca enuers les p oys o.Ieâ amp;nbsp;o, Catherine,qui pour lors cftoyét en Frace,

I

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4i8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Parquoy ils repafTcrent les monts .amp; retournèrent en Nauarre, où fe trouuâs lors que plus ardoyent les guerres d’Italie, le Roy D.Ferdinâd qui auoit deflein de mener vnc armée en Gafeongne en faucur des AngloiSj leur enuoya demanderpaf-fage pour fes gensd’armes,viurcs ôc mqni-tions:amp;: pour fcuretéjqu’iis luy baillaffent en depoftlcschaftcauxd’Efteilc Maye cnNauarreamp;rccluydeS. lean de pied de Port au limite de Francejeur promettant ainli qu’il auoit faiól autresfois, en reco-gnoilTancc de cc plaifir,de leurreftituer les villes de S.Vincent, Arcos, Garde, amp;nbsp;autres de la Principauté de Vianc. Les Roys D. lean amp;nbsp;D. Catherine fc trouuc-rentfortempefehés à cette demandemar ils fc voyoient fort engagés en chaeû des deux Royaumes,de France amp;nbsp;de Caftillc, de façon qu’en CCS differents amp;nbsp;querelles où cftoyent ces grands Monarques, pre-nans le party de l’vnjils fc declaroy ent ennemis de l’autre, amp;nbsp;voulans eftre neutres, ilseftoyentcnproycà tous deux. Eftans en cette incertitude, leur propre oncle Amand d’Albret, Seigneur d'Obal,qui eftoit lorSjCn leur cour, Ambaffadeur de France, les fit ployer de la part du Roy

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de T^audrre»

(gt;19

Louys fon maiftrc, leur faifant promeffes d’infinies faneurs gt;nbsp;dequoy cfl'aya en Vain deles deftournerMondoguedp AmhaJt--fadeur du Roy de Caftille, leur proteftant Si annonceant les maux ,quijeuraduiilgt;ï dret. Decc!a cn.atitincontiii4taduerty'l$ Roy D.Ferdinand, cftitnxaiïoiroçcaijan ƒ propre à fes defTeinSjpour vanr la couron- ) pc de Nauarre à celle de Gaüüile.Parquoy j fit grandes plaindtcs de cette refolution f adherence des Roys de Nauarreau Roy.l de France, qu’il appclloit fèhifmaâque :és' cnnemy de i’JEglitc Romaine ^ au Pape In- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j»

les,lequel avant.v.fédes moyens ordinair tes,aiçauoir d’admomtions amp;i perluaiions paternelles enuers ces Princes, Iclô l^ €oi~gt;.rau,ramp;v-me Si manière de R orne, de .quitter;

liancc des peruers amp;i. fe ranger aucc lu y, amp;nbsp;Kaunrreamp;’ fes adhetents, voyant qu’ils perfiftoy ent tcnirlcparty de.France, procedda contre » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

eux, par le dernier remede, les deolatant^ parl’aduisduConfiftoire,dfdsCardinaux ichifmatiques Si hefQtiqurs,les priuant ôcXrl’«« Icücpoftcritc,de tousdL’oits au Royaume deNauarre, Zi de tous leurs .biens., Si les 4* baillant amp;nbsp;transférant au Roy D.Ftrdi-nand,Regét de Caftilledes forces duquel / préparées piourpafl'er en'Gitÿêne fc trou-?

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42,0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

' lièrent à propos amp;nbsp;feruircnt à l’vfurpatiott 1 de Nauarre. Ayant feeu le Roy lean d’AI-bret toutes ces procedures, il enuoya a Burgos D. Alphonfe Carrillo Conneftâ’' * 1 blc,amp; DtPedro de Nauarre,Marefchaldu ,i Royaume Ambafladeurs, à. findcrcmc^ ' dicr aucunement aux dangers quieftoyét apparéts,lcfquels ayans trouué en la cour ‘ de Caftille meffire Louys de Beaumont, amp;nbsp;autres exilés,follicitans aucc grande faneur le Roy D. Ferdinand défaire l’entre^ prinle de Nauarre, cftimans que c’eftoitia îèule occafion qu’ils pouuoycnt ciperer d'eftre remis, ils furent fi mal recueillis» qu’ils n’eurent plus grande hafte que de s’en retourner faire rapport au Roy amp;nbsp;aux Eftacs aficmblés à Tudeje , que toutes chofestendoycntàlagucrrc. Le Roy D. Ferdinand ayant pour prétexte d’aftaillir ce pays g la fentcnce amp;arreftduPapc,amp; pour moyen,les intelligences de pluficurs fauteurs de la fadion Beaumontoife és entrailles d’iccluy , eftima que ccluy roit chofe aiféc de l’vfurper: partant différa la guerre de Guyenne; Neantmoins, pour plus grande iuftificafion , pour couurir mieux fes iniuftes deÛcins g de i’vfurpation de lgt;iauarre, qu’il vouloirfàh

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tie 'N AU Arre',


611


tV


rc, ayant faiâ affcmblcr fon armée au-t«^ifuM.-tour de la ville Vidoria,dótleDucd’Al-lgt;eDomFedcricde Tolede eftoic Capi- DnwdMif« taincgeneral,enuoya de rcchcf fommer’quot;quot;*^quot;^ les Roys de Nauarre, dé mettre entre fes d,Lnd mains les places, amp;nbsp;chafteaux fufmcn-«^quot;?lt;^N* donnés, les aduertiffant qu’à leur refus, fe mertroit en deuoir d’executer la fen-lt;/» iegim tenceduPape, ic les defpouilleroit non^“'^ feulement de Nauarre , mais de tout ccfejaiefL qu’ils pofleddoyent en France ; Nonob-ftantlefquellcs proteftations,le Roy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'S*

lean, luy refufa palTage amp;nbsp;la deliurance des chafteaux,alléguant l’amitié amp;nbsp;allian- ‘ **^*\^-

ce qu’il auoit auec le Roy de France, ne

a.UUiu dUCL nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vxv xiaixvv^iiu* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• \ À

fc pouuant perfuadet que le Roy Dotn

Ferdinand , lequel il n’auoit iainais of-fenféjfc miftà bon efeient à lepourfui-


ure, auec telle rigueur qu’il difoit, mais ilfetrouua deccu:car le Ducd’Albe eut J commandement foudain, que laiflant le i chemin de Guipufeoa, il entraft dans le i Royaume de Nauarre, pour l’vfurper,' ce qu’il fît, fe trouuans lors les Roys l

1 lean 8c Don Catherine à Pampelône,! l’armée Caftillane cftant dé-ja à huid| lieues près d’eux ,,fi defpourucuz de tous moyens de refifter , que le Roy lean,

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6zz .V« Hi^oire

meilleur party, que dc eoatramü defloger, amp;nbsp;abandonner Je Royaume, amp;nbsp;frrettrerm fe retirer en Fiance.LeshabitansdcPam-pelone,fe voyans delailTés, luy demande-. rent, puis qu’il s’en alloit, qucc’eft qu’ils ' ' aooycntàfairc;-Dcfcndczvous,dift-il,le mieux que vous pourrés , amp;nbsp;fi vous ne pouués vous maintenir, rendez vous au R oy D.Ferdinand à quelques bonnes cô-dition$:car de ma part ie donncraybon ordrequ’iLneûouyragucrcs de Nauarre. ‘ La Royne Catherine trouua eftrangcque le Roy fbn mary lailFall U toft fon Royaume, auant que l’armée de Caftillc fift aucun notable efFort:mais il partir, parauan-ture pour la desfiance qu’il auoit des Pam-pelonois qu’il fçauoir cftre affeâionnés au Comte de Lerin, amp;nbsp;à la fadion Beau-montoife, nonobftat toutes rcmonftran-cesquellelüy Iccuft faire,lexxij. luillet l’an 1512. diiant qu’il aymoit m cuxviure parmyJes bois amp;nbsp;montagnes que d’eftre prifonnier en fes terres. Sa retraite fut par ' le val de Baztan, amp;nbsp;le chafteau de Moya, amp;; s’cn al la à la Cour de France, laiflant la Royne fa femme à Pampelone, laquelle y ayant encores feiourné deux iours apres luy,le fuiuit auec le Prince Henry fon fils,

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deNautrre.

amp; trois filles, amp;nbsp;l’ayant attaint, entre autres propos pleins d’amertume, luy dift: 0 Roy, vous demeurez lean d’Albretgt; Si nepenfez plus au Royaume de Nauarre, Ia Rojne d’autant que pour auoir efté fuperflucmêt

k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r n ! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ n- r y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;■‘’J fi’*

Don, vous en aues eue moins eltime des mAtj. voftres,amp; vous eftes perdu,vous Sc voftrc Royaume. Auecccs Princes partirent du Royaume le MarefchalD. Pedro Si plu-fieurs autres gentilshommes de la part de Grammont.Le Comte de Lerin D. Loys de Beaumont auoit telle intelligence en la cn‘'^^CMr Cour amp;nbsp;en tout le Royaume de NauarredtNauam, qu’ilauoit particulier aduis de tout ce qui s’y faifoit amp;ordonnoit,dont il aduertilToit le Duc d’Albc, lequel marchant auant, fe Campa à deux lieües pres de la ville de Pâ-pelonCjayant en fon armée fix mille hommes de pied,amp;: mille Si cinq cens chenaux legérs Caftillans J fans le renfort de ceux de Beaumont, amp;nbsp;de leurs amis, parents Si partiaux. Les habitans de Pampelone en-uoyerentaudeuant, demandans au Duc d’eftre receuz à certaines loix Si conditiôs (car de fe défendre ils n’cnauoyent ny le pouuoir,ny pofliblc la volonté ) aufquels lut relpondu par le Duc que c’eftoit aux Vainqueurs de donner loy aux vaincus.

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Ä2,4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiftojre

ƒ Partant qu’ils aduifaflcnt de fe rendre lî-ï brement en fes mains, ou s’attendiirefic

J d’endurer toutes !es mifercs calamités I. qu’onadceoullurae voir aux prinfeS des villes. A railondequoy ils reltraigftireftt leurs demande» à foblèruation de Icürs anciens priuileges amp;nbsp;libertés : ce qui Icuf fut odroyé, amp;nbsp;outre ce aucunes pf ouifiôs pourl’cftat prefent. Entre les articles qui leur furent accordés, les principaux furet les luiuahs : Que le Duc d’Albe feroit de-j formais détenteur amp;nbsp;moyenneur des ha-bitans de P'ampelone és demandes amp;nbsp;re-queftes qu’ilsferoyent aux Roys D.Ferdinand amp;nbsp;D.Icanne,pour chofes ou hon-notables,ou profitables:Qi£e ceux qui de-/4 redditionmeureroyétvalfaux amp;nbsp;feruiteursdesRoys dtPafcioDe. jg Gaftillc fcroycnt conferués amp;nbsp;mainte-' nus en leurs biens amp;nbsp;eftats» falaires, rentes amp;nbsp;pendons qu’ils auoycnt accouftumé de

I receuoir des Roys precedents i qu’aux autres qui le rctil croyent, (eroycnt payées Iculcment telles chofes, iufquesau iôüt de la redditiô de la villeiqueles reccoetirs Royaux recouurcroycntles rentes, rcue-nus,gabelles,amp;autres emoluments de la couronne, comme ils auoycnt accouflii* méj a la charge qu’ils rehderûycnt en U

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DeNauarre.

ville de Papelone:que lesjgages des Con- j fcillcrs Prefidcnts de la iuftice, amp;nbsp;Audi- j teurs des Comtes Royaùx, amp;nbsp;autres officiers amp;nbsp;tnagifirats des Roys Dom lean amp;nbsp;D. Catherine, leur feroyehtpayés,à Ia charge de refidençe à Pampclone ; Quc ' les habitas de Ia ville demcureroycht bós fcruiteuts des Roys D. Ferdinand amp;nbsp;Dj Ieannej-amp; moyennant ce iouyroÿêfit de leurs biens meubles amp;nbsp;immeubles dtoitS^ amp;nbsp;priuileges anciens:amp;: pareillement ceux quiauoyentfuiuy les Roys D. lean amp;nbsp;D.'l Catherine,{i dedans trenteioursj, ilsreuc-noyent aü pàys:Que les habitàhs dé Pàm-pelone ne fetoyent tenus de donner logis àaucun,fàhs paycmcL non plus que'ceux de Sarragofle, Valence amp;nbsp;Barcelonc.-Quc ’ les Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes, qui dans leterme de trente iours/erangeroyentau firuicc desRoys D.Ferdinandamp; D.Iean- ' ne, ferOyent bien honnorablcffiet traites en leurs,perfonnes amp;nbsp;biens, farts eftrc rechefchés de crimes quclconqucs,qü’on pourroit mettre en auant, du temps des difrentîôns'amp; partialités palfées, de Beaumont amp;nbsp;de GrâmonnQhe quand ils mar-cheroyerit en guerre, leurs priuileges amp;nbsp;rangs, quant à leurs perfonnes amp;nbsp;degrezi

I

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Hifloire

leur fcroyeut gardés ainfi que du temps des Roys precedents : Que les droits de prouifiôs de viures,draps de foye, deniers amp;nbsp;autres chofes dcües par les Roys Dom lean amp;nbsp;D.Catherine, à leurs offieiers, citoyens de Pampelone, rangés auferuice des Roys de Caüille,leurs feroyent payés, moyennant bons amp;nbsp;authentiques enfei-gnements : Que fi aucuns de ces Articles fe trouuoict au preiudice d’autruydeiuge-ment en feroit déféré aux Roys de CaftÜ-Ic DéFçrdinand amp;: D. leannc la fille. Plu-

Is')-’-.

) I Jl •'

fieurs autres chefs furet mis en auant,partie accordés, partie r’cnuoyés au Roy amp;nbsp;fon Confeil, mais ceux cy font les plus : notables îlefquels articles furent promis I amp;iurés parle Ducd’Albe, au nom amp;par J le confeotement des Roys de Caftille, le , vingt quatricfmc Iuillct,prefcnt D.Louys i de Beaumont Conncftable, D. Antoine

I d’Acugna Eucfque de Cuenca, Pero Lo-I pesde Padilla, Ferdinand Suarez de Tolède, amp;nbsp;autres Seigneurs. Et bien que le Duc euft accordé de n’entrer dedans la ville que le lendemain, à fin qu’il ne fuit reproché aux habitans, qu’ils/eftoyent rendus prcfquc auant que voir l’ennemy, fi cft-ce que le Çôte de Lcrin,def ja Con-

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deNattam. 6iy /Mvha neftabicde Nauarrc^y entra Ie ij'icfineiour '|^ t xxiiij.amp;lesxv.Ie Ducjaucclcrcftcdelar-I mée. Ainfi, par Evfurpation amp;nbsp;tyrannic ! desRoysdeCaftille,auiicudefaircdroiót | amp;nbsp;raifon aux Roys de Nauarre, de leurs ] nbsp;nbsp;nbsp;'l'quot;

iuftespretcntionsjvillcs,places amp;nbsp;deniers । que les Roys de Caftille leur detenoyent, ' Comme ha elle diôt cy deuant, demeurèrent defpouillés les Roys D. Ieanamp; D. i Catherine de leur Royaume de Nauarre,

1 qu’ilsauoycnt tenu dix-huid ans amp;nbsp;demy, cnfemblc, amp;la Royne feule près de dix

1 ans, apres la mort defon frère François j Phcbus-.ôcdesceiourxxv.de luilletijiz. ' lourdeS.Iacques.Nauarre,par cette in-,,. . lutte conquelte rut reunie a la couronnccon/üeöjf de Caftille 468. ans, apres que du temps N'’*'quot;'quot;«, du Roy D.Sancho legrâd amp;nbsp;par fa mort,

•, ilenauoit à iuftecaufe,cftéfeparc.

Apres la reddition de la principalle vil-le,le DUC d’Albe fit fommet les autres lieux forts dù Royaume,de fe rendre, leur pro-, mettant s’ils le faifoyent, qu’ils feroyent

traitez,auec la mefmc clemencc que Pam-pclone,finon qu’il les aflàilliroit amp;c pour-

‘ fuiuroit à feu amp;nbsp;à fang, comme fcôtaircs de Princes, déclarés fehifmatiques amp;nbsp;he- '

. retiques,ainfi qu’ils difoit. Au commen-}

Rr ij

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6i8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

cement aucunes villes fc monftrcrcnt di-j ficiles : mais ayans après penfé à eux, les villes de Lumbicfj SanguelTe, Montreal,

, i Olitc Si Tafalla^ amp;nbsp;la ville de Tudele, fc ' rendirent : le chafteau de laquelle tint bó pour les Roys iniuftement dechalTés, có-ie‘a mandant en icelüy Denys de Deça,nota-ble Gentilhomme amp;■ bon fcruiteur defes

1 maiftres : Ceux du val de Ronçal amp;nbsp;du i vald’Amefcoa feconfians en la force naturelle de leur pays montueux, ne firent compte aucun de fe rendre.Le Roy Dom Ferdinand qui eftoit à Burgos, entendant le fuccés de fon iniufte conquefi.e,enuoya

, renfort de gens au Duc d’Albe : amp;pour mieux inftifier fes aâions amp;nbsp;leur donnet

■ i couleur, dcpefchal'EuGfque de Zamora ' D. Antoine d’A cogna en France, Ambaf-fadeur vers le Roy lean, luy offrat que s’il vouloir fc départir de l’amitié amp;nbsp;alliance 'lu Roy Louysdl luy rendroit fon Royau-rgt;.F«rci»- me de Nauarred’Euefque ne paruiiit point fté'frifiquot;-' lufquesau Roy lean,luy porter cefteAm-nxr a, bafladc pleine de moquciic amp;nbsp;de fcinfifc: car nonobftant le priuilege des Ambaflà-' deursjilfut arrefté prifonnier en Bcarn^ d’où il ne fortit que moyennant groffe rançon. Pour cettecaufe,le Dued’Albc

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deNauarre, dtc) cftoit fur Ic point de pafler en Bearn, à fin j lt;ie véger lïniure qu’il difoit auoir eftéfai’ ƒ äc au Roy fon maiftre amp;nbsp;à fon Ambaflà-deur,necÓfiderant,fous l’arraganceEfpa-gnolcjque 1’iniure de fon maiftre enuers les Roys qu’il auoitdefpouillés amp;iniuftc-ment priuez de leur Royaume, eftoit bien plus grandc)amp; digne d’eftre vangée, mais Voyant les places de Tudele,Olite,Tafalla amp;nbsp;Eftelle eommancer aucunement à s’ef-* inouuoir,au bruit, qui couroit de la venue du Roy Iean,auec vne armée Françoife, il demeura en Nauarre,où ayant ordoné les chofcs,en manière qu’il fcmbloit qu’ôs’en peuft afleurer, il fit afsêbler les principaux homes de Pâpelone,au Couêt S.Frâçois, } amp;: leur ayât faiâ; vn long difeours pour iu-ftifier amp;nbsp;couurir cette inique vfurpatio du Royaume de Nauarre,par le Roy Ibn maiftre,les requit de p refter le fermét au Roy ‘ D.Ferdinand,lefqucls demandèrent trois iours de terme pour y penfer ; Içfqucls ex-? pires,ils dirent qu’ils eftoy ent contens, de faire le ferment,comme fubieds, mais nô côme vaflàuxrQucllc difference, demanda le Duc, faiétes vous entrevaflaux 6£ fubieds ?En ce,dirent-ils, que vaflal s’en-i-tend celuy que le Seigneur peut bien, s Rr iij

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rîjo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

' lt;! nbsp;nbsp;nbsp;Z l’iCi ou mal traiter,ainfi qu’il luy plaift, mais le

fubicâ: doit eftre bien traité de luy. Alors Duc leur avant rcmonftré qu’il ne fal-

*' loit quils doutaflent que le Roy ne les

vouluftbicn amp;nbsp;fauorablcment traiter en I toutes chofes, amp;nbsp;leur alléguant pluficurs 1 raifons,à fon aduantagc,les induifit à pre-I fter le ferment, amp;nbsp;faullcr la foy promife à • 4 leur Roy,s’eftans monftré traiftres Si infidèles en leur reddition trop volontaire)amp; J fots en contrefaifans les fins^de demaniJcr ' temps d’aduis, apres qu’ils font entre les mains de l’ennemy (auquel neantraoins ilsauoyenttoufîoursefté enclinsgt; parles pratiques des Bcaumontois) ou de ceux qu’ils font femblant de leur eftre aduerfai-res, pour exeufer leur defloyauté, ou laf-

' cheté, enuers leurs Princes legitimes amp;nbsp;naturels dechafles de ce Royaume. Car ' en toutes les guerres amp;nbsp;differents, que ce

Royaume ha eu des fon commancement, j aucclcs RoysdeCaftille ôc Arragon , la ' villedePampcIonenes’eftoit iamaisreii-! duc à aucun Prince de Caftillc ou d’Arra-' gomque cefte feule fois:ce qui dcmonftrc fa perfidie,ôc l’intelligence de fes habitans [ auccl’chncrrii, quelque mine qu'ils ayent faiôl.Tanty aqu’ils recogneurent le Roy,

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deNauarre.

D.Ferdinand pour leur Roy Jequel parlât dc Burgosgt;s’aprocha de Nauarre, iufques àLogrognOjOÙildcmcuralercftçdecct- • nbsp;nbsp;.

tc année là j pour entendre à défendre amp;; fe eonferucr eette nouuellc proye dc l’E-, ftat amp;nbsp;Royaume Nauarrois ainfî caute-j leufement Si facilement vfurpÇj mais difî- ; cilement retenu ScpolTedé,apres rvfurpa-l y tion. Carie Duçd’AngoulcfmeFrançois' de Valois, qui fut depuis Roy de France, ''' mena vne armée Françoife par la Guyen-ncjpour rembarrer les forces Efpagnoles Sc Ang!oifcs,amp; en cette armée eftoyent le Roy lean d’Albret, Charles dc Mompen-fierDue de Bourbon, OdetdcFoix, Vi--comte dcLautrec,les Seigneurs dc laPa- ' liflè amp;nbsp;Longueuille, amp;nbsp;autres, failans en- . nbsp;nbsp;nbsp;;

uiron 40. mille hommes amp;nbsp;quatre mille ' chenaux. Sur la fin de l’an 1512. s’aduança le Roy de Nauarre aucc fix mille hommes j de pied, amp;nbsp;mille cheuaux, accompagne ’ desSeigneurs dc la Palillc,amp; Longuguille, Se entra en fon pays par le val de Ronçal, d'Aibfet en où il gaigna Burgui,ayant taillé en les Efpagnolsqui eftoyet cngarniforj,amp;tt€c armée^ leur chef Valdes, capitaine dc la garde dc leur Roy D. Ferdinand. D’autre cofté le j Duc d’Angoulefmç fit entrçrenGuipuf-

Rr iiij

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6^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Hifloire

^coa, aucc dix mille hommes de pied, Si quatre cens cheua,ux,lés Ducs de Bourbô, Scigffeur.de Laurrcc,Iefqucls deftruirét Vrum VrançUjOiarcum, amp;les villes de Hornam amp;nbsp;Rentene,amp; afliegerent S. Se-. baftian:fn^is toft le partirêt Sc fc vint ioin-. dre lé Vicomte de Lautrec auec les forces du Roy lean, qui marchoitcontre Pam-pêlone. A Iprs cîtoit capitaine de pontara-bie? Diego Lopes d’Ayala,Seigneur de Ceuolc,qui y fit faire la plate forme appelée de Diego Lopes du cofté de France. En l’année du Roy lean çftoit le Marei-çhal D.Pedro,amp; plufieurs delà faôfion de viußeun Grâmont,les partifans defquels efpars pat fUccs re- leRoyaume, firent reuolterplufieurspla-

ces au party du Roy, comme leâ Ramires lei. de Baquedâ Seigneur de S.Martin,la ville d’Eftellçjmelfire Ladron de Maulcomcel-le de Mirâde, Martin de G’oni/raraHa,Pedro de Rada,celle de Murillo,meffirelay-me Vclez de Median,SaindeCarCjamp;au-tres,parautres.Le Roy eftimoitquclavil-

-' • nbsp;nbsp;le de Pampelpnc en feroit de mefme,mais

il fut dcccu. Sur cela , l’Archeuelquc de ^Sarragolïè D. Alphôfè d’Arragon, tils ba-Rard du Roy D,Ferdinand,enuoyatix cés hômesde TcrueljDarrora amp;nbsp;Albarrazin,

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ûe f^auArre. 633

pour entrer dedas Pâpelone, Icfqüels paf- yieioin J» ians à demye licuë près de S.Martin, furet .aflàillis par nouante Ronçalois à pied , cinq de chcual qui les desfirent, amp;nbsp;les dei?' pouillerêt tous .en cheraife, Sc les rcuoye-rentde Colonneldcfqucls alla à Olite demander fecours, mais peu s’en fallut que l’Archeucfquenelefift pendre. Antoine deFonfe.ca s’enferma en Pâpelone, D. François de Beaumont coufin du Conne-ftable aflàillit Eftelle,amp; print la ville, mais non le cha(leau,amp; recouura celuy de Ber-nictte,amp; D.Pedro de Beaumont freie du Conncftable, le chafteau de Montjardin. LcDucd’Albe eftantences entrefaites, comme enclos entre les armées du Duc d’Angoulefme,amp;: celle du Roy de Nauar-, rejes trôpa cuadant par chemin deluoyés amp;nbsp;s’en alla rendre auec fon armée à Pam-pclonc: amp;à fin que le fiege du chafteau d’Eftella n’entrctinft par trop, amp;nbsp;auec dei-tourbier, les forces du Roy deGaftille,fut enuoyé de renfort à ceux qui rafliegeoyet F). Diego Hccmandesdc Cordoue, Par-quoy lean Ramires de Baqucdangt; prefté extremément fut contraint de le rendre,à côdition de fortir armes amp;nbsp;bagues lauues, St enfçignes defployées,refulât les gi âdes offres que le Roy D.Ferdinâd luy olfroit.

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ß’34 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hijloire

s’il vouloit demeurer à fon fcruice : Ainü arriuacc bon chcualier au camp du Roy de Nauarrc :1a ville dc Larraga défendue par vn capitaine François, fut aufli rédue a pachesde Roy de Nauarre print par force le chafteau de Tiebas,où eftoitla Dame dc Gurendayn de la maifon d’Artieda, laquelle il laiflà aller libre, amp;nbsp;ayant reccij / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nouucau renfort de deux mille Allcmans,

affiegeaducofté delà porte de S.Nicolas, pamftinne Ja ville dc Pampclonc, où furent faiâes forties amp;nbsp;elcarmouchcs, par où le Roy de Nauarrc cogneut que la force des afliegés eftoit grande. Le Duc d’Albe mit dehors aucuns dc la partialité dc Grâ-mont qiïil eut pour fufpcds,amp; ayant vifî-té les endroits de la ville qui pouuoycnt cftrc dâgereux,amp; mis bon ordre par toub remparant les brèches que les ennemis faifoyentaueclcurfuricufe batterie,il fc prépara pour fouftenir l’alTautjqui fut ba'd-lé vn Sammedy xxvij, dc Nouembre, où les aflaillans furent repouffésjaucc grande perte. Cependant le Roy D. Ferdinand AffautfM- refidét à Logrogno, aduerty de l’cftatdcs te»«. nbsp;nbsp;nbsp;affaires, auoit aflemblé les forces d’Alaua,

Bifcaye la Rioya,partie deGuipufeoa, amp;nbsp;nonobftant le danger des François,

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de N Mirre.

ne partie de l’armée Jcfqucls eftoit encore en fes limites, amalTa iufqucs au nombre de ij.mille hommes combatans, alïi-gnant leur rédez vous au Pont de la Roy-nCjOÙ il enuoya le Duc de Nagera D. Pe-lt;lro Manriques, furnommé le fort, capi- ' raine general de cette armée, au bruit de laquelle le Roy de Nauarre hors d’elpe-ranccdepouuoir prendre Pampelone amp;: en grande neceflité de viures, ioind Thi-ner qui haralToit fon armée,leua le ficge,Ic dernier iour de Nouembre, par le confeil amp;nbsp;perfuafion du Seigneur de la Paliflè, amp;nbsp;autres expérimentés capitaines.Le lende- Pamfebae. main premier de Decembre,arriua le Duc .de Nagera auec fon armée, dót on n’auoit plus que faire, puis que le liege eftoit leué, lequel pour cette raifon, refufa la bataille, que les François luy enuoyerentprefen-tei’jparvn Roy d’armes, Ainfi sen retourna le Roy lean d’zA.lbret, plaignant fort malheur au deçà des Pirenées, aux de-ftroits defquels monts, l’arrieregardc de l’armée Françoife fut trauailléc par les Guipufeoans amp;nbsp;autres montagnars,amp;: cô-trainte laifter en la montagne de Velate, amp;: de Leyfondo, partie de leur artillerie qui futtrainée à Pampelone,auec grade fefte.

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6^ 6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

' des CaftiUans. Le Duc|d’Albe demeura Vice-Royen Nauarre,qu’il mit tout en l’qbciflance du Roy D.Ferdinad, excepté le chafteau de Moya j qui tint long temps pour les Roys deNauarre dcchaffez iniu-ftement cómediót eft, lefquels cependant ne ceftbyent de folliciter le Roy deFracc, pourlerecouurcmcntdu Royaume. L’an 1513 lyij aumoys deFeburier,mourutàRo-^ me le Pape Iules,qui auoiteftécaufe delà * perte amp;nbsp;ruine des Roys de Nauarre:amp;y eut trefuc entre le Roy de Frâce amp;nbsp;le Roy , D.Ferdinâd pour vn an. Ce qui afleuraau Roy Dom Ferdinand fon viurpationdu Royaume de Nauarre,duquel IcsScigncurs amp;nbsp;Eftats,aprcs la retraite des François de deuant Panipelonc,luy députèrent le CÓ-neftable D. Louys de Beaumont Cote de Lerin, pour luy prefter le fermentfoy amp;nbsp;hommage,eftant le Duc d’Albe retourné en Caftille, demeura en fon lieu Vice-Roy en Nauarre D.Diego Fernande? de Cordoue, qui fut Marquis deComarés. En cette mcfmc année le Roy de France Loys 12.qui auoit faidt la guerre en Italie, (e réconcilia auec le Pape, amp;nbsp;fe fouzmit au Concile de Latran,enuoyant pour prefter obciflànçepour luy,amp; le Clergé de Frâce,

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deNduarre. 65^ fix prélats de ceux qui auoyent aflifté au j Concile de Pifc:partât obtindrét le Roygt; iceux planiere remiflîon amp;nbsp;abfolution

de de tout le pafTé, amp;c tous fes partiïàns : à caufe dequoyde Roy de Caftillcjqui fouz • prétexte de la fentencc donnée par le Pa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

pc,contre les Roys de Nauarre^pour cftrc partifans du Roy de France, auoit vfurpé leur Royaume, le deuoit amp;nbsp;deuroit rédre amp;nbsp;rcftituer,s’il n’eftoit plus commandé de fonambitionjqucderobferuation de l’e-quitc Si de la raifon, fc fachant, bien qu’à tôrc,prcualoir de la céfutc Ecclefiaftiquc, pour occuper les Eftats d’autruy, mais la lâchât aufli mcfprifcr, voire Dieu mclmc, pluftoft que rendre par la raifon vn pouce de terre, qu’il aura iniuftement, ou fouz quelque fpccicux prétexté,amp; illicite moié vfurpéfurautruy.En l’année iji^.mourutijij.'

le Roy de France Louys xij.le premier de 11 lanuicr auquel fucceda François Duc d’Angoulefme premier de ce nom, Prin-’ ce en aage floriflant,braue Si vaillant, qui bailla fa belle fœur madame Renée de France,fille deuxiefinc du Roy delunéh Louys douziefme en mariage au Prince Charles d’Auftriche , moyennant fi» cens mille efcuz amp;nbsp;le Duché de Berry en dot, en outre fut lofs contracté

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638 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

amp; accordé que le Prince Charles fcroit moyenncur enuers le Roy D. Ferdinand fon ayeul, pour le reftabliffemét des Roys leanûAlljret, amp;nbsp;D.Catherine fa femme ail Royaume de Nauarre:amp; pour cet office,que lenouueau Roy François ayderoit au Prince Charles,qui coinmanceoit def-ja à gouuerner fes Éftats du pays bas, de gens amp;nbsp;nauircsjquâd apres le dcccz,qu’on iugeoit prochain, du Roy D. Ferdinand hidropique, il luy conuiendroic pafler efl Elpagne, où il eraignoit auoir quelque contrariété, parfon frère D. Ferdinand qui eftoit nourri amp;nbsp;fort aymé en Efpagne. IJ16. Le Roy D.Fcrdinand mourut l’an 1516. le xxiij.Ianuier,en Page de 63. ans, ayant rc-gné 4i.an vn mois,amp; neuf iours,en ce coprins le temps que régna le Roy D.Philippe d’Auftriebe. Apres fa mort, le gouuer-nement de Caftille n’eftoit pas encore biê aficurc exempt de troubles, quand on y eut nouuelles que le Roy de Nauarre lean d’Albrct s’acheminoit aucc vne grade armée de François, pour lerccouurc-ment de fon Royaume : dequoy le Cardi-dinal Ximenes Regent, fc trouua en peine,n’ayat forces,encores fuffifantes, pour afteurer tant d’affaires,amp; fachantbicn que

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deNaudrret 639 le Viceroy de Nauarre D. Fcderic d’A cu-gna n’eftoitpas pourucu comme il falloir. Parquoy par I’aduis ic à la requefte grands Seigneurs, ileftablit àladefcncciLlt;o-gt;»f’ï-de ce Royaume D. Antoine Mâriqucs dc'quot;quot;'^ Lara,fils de D.Pedro Duc de Nagera, le-quel de bonn e volonté olfroit de prendre cette charge en temps fi dangereux,amp; qui auoitfesterresvoifinesàNauarre, d’où il pouuoit tirer prompt fecours en tout eue- i»vh* ncmcnt.Et dit-on qu’il fut propofé au co- ’ leil de Caftillc, non feulement de deman-teler toutes les villes, amp;nbsp;fortes places du Royaume, à eaufc desefmeutes qui s’ef-leuoyent en ce temps là en Nauarre, maist«^“'”“''» auffi delaiffcr toute la terre en friche,pourquot;^^^ feruir depafturcs aux trouppeaux : les dc-uam de-niantelemcs eurent depuis lieu, mais quât-^quot;*'' à la defolation des champs, cela fembla chofe trop inhumaine. Le Conneftablc deCaftillcD. Inigo Fernandes deVelaf-coennemyinueteré du Duc de Nagera, eflaya d’empefeher que fon fils allaft en ce gouucrncment, comme celuy qui auoit

! alliances parmy la fadion de Grammont, I craignoit toufiours la ruine d’icelle, Parquoy il fit des proteftations amp;nbsp;autres diligences d’office à l’encontre du decret

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140 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

fur ce faid au confcil : par où furent tellement diJayées les proutfîons qui eftoyentquot; requires à fi euident perilyque fi les François enflent- vn peu poufléleuraduentu--' re,ilsfetai(oyent facillement maiftresde Pampelone^amp; de tout le Royaume. Leur armée entrâtlentemctparlcs Pirenées du coftê de oyA amp;nbsp;Ifana au val de Ronçab fut arreftée amp;nbsp;desfaiôteparla diligencedu Colonnel Ferdinand Vilalua de Plaiian-ce.Le Marefehal D. Pedfô qui en cftoit conducteur amp;: fon frere Diego Velez amp;■ autres Seigneurs Nauarrois furent prins amp;nbsp;enuoyez en Caftille, en diueriès pri-fons,cependant que le Roy lean d’Albret côbattoit le chafteau de S, Ican^auxpieds des monts Pyrénées, lequel ayant entendu la desfaicte de fes gens, s’en retourna' en France, hors de toute clperance deia-mais recouurer fon Royaume.On fît courir bruin qu’il fut trouûé dedans vn coffre de bagage du Marefehal prins j quelques lettres du Conneftable de Naüarre Dont Louys de Bkâumôt,amp; d’autres Seigneurs Nauarrois , qui auoyent vn'temorts dé voir cette ancienne amp;nbsp;noble couronne abolie amp;nbsp;réduire en Prouincél Autres di-foyér que la Comtefle fa femme D.Brian-

dc

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deNauarre. 64! de Manriques fœur du Duc de Nagera, efleu Vice-Roy de NauarrCjayant déçou-üert ces menées par certains papiers qui luy cftoyent venus aux mains^en aducrtit le Cardinal ximenez, lequel manda au Vice-Roy D.Fcderic d’Acugna de fe faifir delaperfonne du Conncftable de Nauar-re,mais comme le capitaine Pigarro luy voulut mettre les mains dcflus, il fe fauuä amp;nbsp;fc tint fur fes gardes, iufques à la venue du Duc de Nagera fonbeau-frcre, Vicc-Roy amp;nbsp;gouuerncur au Royaume. A cette caufelaCorateffefa femme n’ofa depuis le trouuer en fa compagnie.

Eftans par la desfaidc de l’armée Fraft-Çoifejes affaires de Nauarre en eftat afleZ alTeuré pour Caftillcjle Cardinal fit corn- • nrancer les demolitions des forterefles par tout le Royaume , à la follicitation par le confeil du Colonncl Vilaltia, ou Bienpource que def-jail s’eftoit mis cela enteftecequeceuxqui fontvenuz apres luy ont trouué vtile amp;nbsp;profitable:car il eft certain qu’aucuns amp;nbsp;la plus part desNa-uarrois ne pouuoyent oublier leurs Roys ptopnetaires Sc legitimes : amp;nbsp;ne faut douter que fi les fortereffes fuffent demeurées eu eft^,qu’ils n’cufsét eu courage amp;nbsp;cher-

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Ó42- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

ché occafion de fc deliurer dc cette fubie-dion amp;nbsp;tyrânie E Ipagnolc, maïs fc voyâs delnucs dc retraites, ils fe lont contenuz. Et en CCS demolitions Ic Cardinal voulut cipargner vnc grande defpcnic qu’il luy eu ft cóuenu faire à entretenir tant de garnirons, comme il eftoit nccelTaire en vn R oyaume nouucllcmcnt vfurpc.Tout fut donc abbatu dementelé, excepté la ville dc Pampelonc, Icchaftcau d’Ellel-lc,amp; les villes de Lombicr amp;nbsp;du Pont de la Royne, que leConneftable D. Louys de Beaumont obtint pour quelque téps, de ion beau-frere. Le chafteau dc Mar-zillojlieu fortd’aftiette, amp;nbsp;d’artifice furie fleuuc Arragon,efchappa cette furie par la vertilde D. Anne dc Vclafco Marquife de Falfes,laquelle hauftà le pont Icuis aux Commiflàires députez à ces démolitions, difant qu’elle garderoit bien laplace, iniques à la venue du Roy Charles,amp;rles cm-pefeha. Entre autres edifices quirorobe-rent par cette tyrannique calamité,on regretta fort le Conuent dc làimft François d’Olire,lieuancicn rcucré, La mort du Coionnel Vilalua enfuiuit bien tort api es, comme par vne vengeance diuine, ioup-çonncncantmoinsjauoir eftécaufée par

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DeNauarre. 643 le Conneftable D. Louys de Beaumont, lequel le rencontrant pres de fa mai ton tie Lerin,fur le chemin d’Eftellc, l’inuita à foupperauccluy, où oncreut qu’il luyfit bailler du poifon,dont il mourut aufli toft qu’il fut arriué à Eftclle. Ce fut pour la haine qu’il auoit acquife enuers tous les Nauarrois, en ce qu’il auoit efté l’inftru-nient des demolitions amp;nbsp;demantelemcns des forterefles de Nauarre. Le Roy lean d’Albrct,ennuyé de voir fes affaires defef-perées,mourutaufficn l’an 1517.^futmis,»‘tir»tóq par forme de depoft en l’Eglife Cathedra- / lede Lefcar en Bearn : car il auoit ordon-^5^^‘ . 1 néd’cftreenfeuely enterre en la grande ç»,. Eglife de fainôte Marie de Pampelone. Sa » mort aduint cinq ans, neuf mois êc vingt iours apres qu’il fut defpouillé de fon Royaume, par la tyrannie du Caftillan, qui luy eftoit rcdeuablc. La Royne Catherine furuefeut à fon mary enuiron huiôt moys, amp;nbsp;ordonna par fon tefta-nient que fon corps fuft enfeuely en

glife Cathédrale de Sainéle Marie de,/,“„„ej«' Pampelone , pour conferuer fon droilt;âN4M«»rre. au Royaume de Nauarre , laiflànt heritier d’iceluy fon fils Henry d’Albrct.

Sf ii

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6 44 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffißoire

Elle mourut au mont de Marfan,aagée de quarante fept ans, amp;nbsp;fut mis fon corps à Lefcar en Bearn, auprès de celuy de fon mary.

Catherine fa mere qui eftoit heriticrc proprietaire du Royaume de Nauarre, au til-tre amp;nbsp;droids dudid Royaume qui luy apquot; partenoit, amp;nbsp;aulïî à jufte caufe, il s’intitula Roy de Nauarre,encores qu’il en futlpo-liégt; contre toute raifon, par la trahiîon Caftillane , palliée du prétexte fufdicf. Auflitoftque le Vice-Roy du Royaume de Nauarre, pour le Calîillan, entra en fon gouuernemcnt, il fit alfembler les E-ftats à Pampclone, amp;nbsp;prefter le ferment au R oy Charles d’Auftriebe, amp;nbsp;à la Roy-nc D.Ieannefa mereâurantaufliicclüyde leur part, amp;nbsp;par forme, l’obferuation des priuilegesdupays. Etpour-cc qu’àcaufe des factions, efquelles ce Royaume eftoit

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de Nlt;tuam» lt;^45 d’ancienneté diuiféjonauoit accoutumé d’eflircle confeil,ou cour de iuftice de pareil nombre de chacune des parts Gram* niontoifeamp; Beaumontoife, IcPrcfident duquel confeil eftant efleu au fort, de l’v-ne des fadions, fouloit volontiers le party contraire, le Cardinal fit en forte que l’ordre eftably premièrement par le Roy lean d’Albret,amp; côtinué, par l’vfurpatcur du Royaume, le Roy D. Ferdinand, fut fuiuy:àfçauoir de leur bailler vnPrefidét eftrangcr, nonobftant que les Nauarrois lollicitaflent en la cour du Roy en Flandres, pourreuoquer en vfage l’ancienne couftume. Il ofta pareillement le gouuer-nementde Pampelonc à vn Arragonois nommé Feifera, amp;nbsp;y mit vn Caftillan, ayant remonftréauRoy vfurpateur, que les Arragonois amp;nbsp;Nauarrois,de tout téps s’eftoyent mal entendus enfemble : refifta aufli au Cardinal d’Albret,lcquel par la faneur du Pape, vouloir iouyr de fon Euef-ché de Pampclone^d’où il auoit efté chaf-fé:amp; tout cela fe faifoit,pour vne plus grade alTcurance de ce Royaume vlurpé, par leCaftillan, amp;nbsp;pour abolir le nom amp;’ la face d’Albret , amp;nbsp;ruiner leurs paitifans. Apres ces choies y eut de grandes diuiliÔs Sf iij

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6 4^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir s

en Caftille,cfquelles cftoit aducnu^ que fe trouuans les gouuerncurs foibles amp;nbsp;mat pouiucuz de plufieurs chofes,ils furet cô-traints defe feruir des gens de guerre qui eftoyent és garnifons de Nauarre, amp;nbsp;tirer plufieurs pieces d’artillerie de Pampelo-neamp; d’autres places de ce Royaume. Ce qui donna occafion à aucuns, affedionez àlamaifond’Albrct amp;nbsp;de Foix, amp;:au vray amp;nbsp;legitime lieritierdecc Royaume,Henry a.d’Albret d’auoirfccrettesintelligences en Bearn, amp;nbsp;en France. A Jataucur defquels , le Roy François premier cn-uoya André de Foix Seigneur dAfper-rault, frere puifné d’Odet de Foix Seigneur de Laurrec, lequel rccucilly par ceux delà faôfion de Grammont, print le chafteau de ïainót lean de pied de Port. Et pour cette caufe , le Duc de Nagera Dom Antoine Manrique fc trouuant lûr-prins, ioincl que la ville de PampelonC; commauçoit à faire tumulte , forrit dï-celle, amp;nbsp;le retira en Caftillc , abandonnant la maifon à lac au peuple. Au def logement du Viceroy Manrique,dcmeu-ra au chafteau de Pampclone, en garni-Ibn auec les autres loldats vn certain lui-

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deNauarre. 6

go de Loyola , premier Auteur des Ic-d« bquot;'s^ fuiftes, amp;nbsp;enncmyobftiné de la maifon d’Albret : Carellant Ic chaftcau aflaiily par le peuple qui fe vouloir, à la venue des François, fouz la conduite du Seigneur d’Alperrault jdeliurcr du ioug Espagnol, vncoup de canon eftant tiré pâlies aflîcgcans, en certain endroit, auquel d’auanture fe rencontra ce perfonnage, il eut les deux pieds brifés, des pierres qui furent rechalfés parleboulet, tellement qu’il tomba du haut du chaftcau en bas, fut retiré penfé amp;nbsp;guaranty de mort. Mais fe voyant mutilé amp;nbsp;inutile dclormais au nietier des armes, il quitta le monde, amp;nbsp;s’addonnaaux chofes fpirituelles,amp; donna origine à ceux que depuis l’on an om-naé amp;nbsp;que l’on nomme encores Icl ii-, fies, lefquelsdepuis,comme l’on pourra Voir cy apres, ont hérité non tant de la teigle lainde Si: changement de vie de ce Perc , que de l’holile ardeur, de laquelle auant faconuerfionà la vie Reli-gieufe fpirituclle , il s’eftoit monft é enflammé , contre la maifon d’Am et vraye ôc legitime heritiere du Royaume de Nauarre, maintenant vlurpé Sc polfc-

4é par le Roy de Cailille.

Sf iüj

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648 Hißoire

■ '’gt;Auflîtoft que le Duc de Nagera fefutre-“ ‘ ' tiré de Pampclone, les habitas eftablirent pour leur capitainc,le Seigneur d’Ofoyen, quiauoit eftéau leruiceduRoy did Catholique. Le Seigneur d’Aiperraut, pour-fuiuant fa vidoirc, fut rencontré dans les monts Pyrénées par aucuns dépurés du val de Ronçal,qui luyprefterent obeif-fance,amp; iuy donnèrent aduertiffement de l’eftat du pays,auec lefquels il palîa à Pam-j.^5f;^^^^^pclone5amp;s’cnrenditmaiftrc,au nom du À’Âjjiaraut Roy Henry 2.au moys de May.Le Com-Lerin D. Louys de Beaumont défi-fcW fourfoit d’aller le tfouuer, mais onluyrcfufa faufeonduid pour le retour. Ne trouuatit le Seigneur dAfpcrraut aucune r'efiftance ■S i nbsp;nbsp;•' eu tout le Royaume, le reduifit rangea

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I en peu de iours,en l’obcifsâce de Ion Roy

» naturel amp;nbsp;lcgitime;amp; fe feruant de l’occa-ho des guerres ciuiles de Caftille, amp;nbsp;ayât bonne intelligence auec les communautés,paflà la riuiere d’Ebro, amp;nbsp;alla mettre le hegedeuant Logrogno,par confeilalfés mal digérée temeraire. Dedans la place s’eftoit enfermé D.Pero Vclcz de Gueua-, ra,auec quelque nombre degens de guerre,qui remterent vertueufement à l’armée ■ Françoifcjaufqucls donna grande faueur

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deNauàrYe» 6^9 hviâoire de Villa Lana obtenue par les Vice-Roys de Caftille, contre l’armée des Communes,comme l’on peut voir en l’hi— ftoire de Caftille. A cefte caufe les viéto-rieux s’aduancerent auec le Duc de Nagera, qui auoit fai (ft Icuéc de gens, depuis Burgos iufqucs à la mer, donnant charge deColonneljdes foldats Guipufeoans à fon fils D. lean Manriques de Lara, icune Seigneur del’aage de 15.ans feulement : ÔC des Bifeains à Gomes Gonçales de Button , Seigneur de Muxicaamp; dcButron: lefquelles forces qui cftoyent grandes co-traignirent les François de leuer le fiege, amp;nbsp;repaffans la riuiere, retourner enNa-uarre,ayans en queüe l’armée Caftillane fi prochaine, qu’où les François foupoyent, les Caftillans difnoyent le iour apres. Les armées eftansarriuécs pres de Pampelo-ne, le Seigneur d’Afperraut accompagné de plufieursNauarroiSjfut d’aduis de tour* ner vifage amp;nbsp;hafarderla bataillc:mais fort inconfidcrémcnt:car lors il n’auoit nombre de gens de guerre, pour rcfîfter à la puiffance qui luy eftoit oppofite, amp;nbsp;n’eut la patience d’attendre partie de fes forccSj qui cftoyent à Tafalla auec le Seigneur d’Ollaoqubamp; à Pampelone, amp;nbsp;vne nou-

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6^0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

uelle leuéc dc fix mille Niiuarrois, qui fè pouuoit ioindre à luy Ic lendemain, öu l’autre lüiuant. Parquoy s’eftas approchez ■ les vns des autres,apres que l’artillerie eue Idonné,quand on vint aux mains, la caua-lerie Frâçoife fit mcrucillcux deuoir', mais A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs gens de pied, qui cftoy ét la plus part

Gafeons amp;nbsp;en petit nombre ne peurent fouftenir l’effort de leurs ennemis, amp;nbsp;fc Riute Je mirent en route: ce qui leur fit quitter le /•ÆiwceFM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laiflerla viôfoireaux Vice-Roys.

ie fleur En cette bataille donnée près le bourg de

Noaynamp;portdelaRiniega, moururent plufieurs Caftillans y amp;i. que François que Nauarrois pres de cinq ipillc hommes, Si entre iceux D. Charles de Mauleon amp;nbsp;D« lean de Saraza:le capitaine S. Martin, amp;nbsp;Charles de Naualques. Le general mefme dc l’armée Françoile fut blelfé qui fe redit à D. François de Reaurnont : le Seigneur de Tournon y fut auffi prins, D. Pedro de NauarrCjfilsduMarefchal D. Pedropri-fonnier à .Sinianca, le làuua en France, a-ucc D.Arnaud de Grammont, D.Federic de'Nauarre amp;: autres en grand nombre. Pampcione Souz la fâucur dc ccttc viétoirc, fut rc-re«««ret pinfc la villc de Pampelone,fans aucune ^ïr/ciC4-A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;NI

dimcukç 3 pat les Caltulans : ôâ a rexem-^

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cleNaudrre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;651

plc de leur capitale , fe rendirent aufli toutes les autres places du Royaume, exceptés quelques chafteaux forts gt;nbsp;dedans les montagnes.

Le Seigneur d’Afperraut fut blafmé d’auoir bazardé la bataille foible comme il eftoit, amp;nbsp;dans le Royaume, fans be-foin : mais il s’exeufoit fur-ce qu’il auoit apperceu vn grand defordre entre les en-nemys , qui luy promettoit victoire af-Icurée, dont il fut trompé : Plus ailé amp;nbsp;plus feur luy euft efté de demeurer fur la defenfiue, fe contentant de garder ce qu’il auoit gaigné, lans coup ferir, en fi peu de temps , fans alTaillir les terres de Caftille : quelque temps apres il fut laf-ché,moyennant rançon de dix mille cf-euz , par Dom François de Beaumont, contre la volonté des Vicc-Roys de Ca-ftillc, lefquels eftablirent Vice-Roy en Nauarre , au lieu du Duc de Nagera, le Comte de Mirâda D. Francilco d’Eftuni-ga amp;nbsp;d’Auillaneda. Et cette année vacqua defaitrEuefchédcPâpelone par la mort du Cardinal Amand d’Albret amp;nbsp;fut pour ucu à ce liege du Cardinal Alcxâdre, Ce-farin Romani.Lc Roy Frâçois delplaifant du mauuais fuccés de l’armée du Seigneur

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652, Hifioire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

d’Afperrautj ordonna d’afîaillirl’Efpagne aucc plus grande puiflance, du code de 'Admirai Guipufcoa, y enuoya le Seigneur de Soniuet en Boniuet Admirai de France, lequel print Guifnfiea. premier abord, le chafteau de Beoy-* uia,où il mit le capitaine Beau-fils en gar-nilon, puis menant l’armée contre Fon-tarrabie, fafliegea amp;drefla fa batterie en lieux commodes. Dedans eftoitgouuer-neur Diego de Vera, lequel ou par negligence j ou par defaut de moyens J l’auoit trefmalpourueuë de viurcs,tellement que des le troifiefme iour du ficge, on côman-ceaàyauoir faim. Nonobftant ce, il quelque refiftence Sgt;c fouftint quelque af-faut,mais en fin, voyant qu’il n’y auoit rai-fon de tenir, s’accorda aux partis qui luy eftoyent ofFerts,amp; rendit la place, lottant aucc les armes amp;nbsp;enfeignes defployées. Cette reddition vint fort à propos pour l’armée Françoife : car deux iours quelle euft efté différée, elle euft efté contrainte de defloger, à caufe qu’il tomba vne fi grande abondance depluye,queles torrents enflés entre ces vallées,euflent raua-gé amp;nbsp;hommes amp;nbsp;bagage amp;nbsp;tout ce qui s’y fuft trouué. L’Admirai Bonniuct mit dedans Fontarabie trois mille Gafeons en

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^-^

garnifon J fouz la charge du Seigneur du j Lüde, apres auoir remparées fes brèches icelles munies de viures.Du cofté d’Ef-pagne fut enuoyé en celle frontière, pour ^oppofer aux François D. Bertrand de la Cucua fils du Duc d’Albuquerque, lequel pourueutàlavillede laind Sebaftian, Sr autres forterelfes de cette contrée.En cette faifon l’Empereur depefeha vn com-uiandement en la ville de Bruxelles 3 au Comte de Mirande, Vice-Roy de Nauar-te, de démolir ce qui reftoit des murs fortereflès de Nauarre, à fin d’euiter nou-ueaux tumultes, amp;nbsp;garder le Royaume vfurpé.Cequi futexecuté3hors mis delà ville de Pampelonc, de Lombicr, amp;nbsp;du Pont de la Royne,amp; le chafteau d’Eftelle. Quant à Pampelonc il fut aduifé de la fortifier : amp;nbsp;pour-ce faire furent ruinez les utonafteres prochains, amp;les moynes tirez dedans la ville.Lcs Vice-Roys fe trou-uerent en grande peine amp;nbsp;foucy de la perte de Fontarabie. L’an enfuiuant 1522. fut ^5^2. prinfe la fortereflè de Maya non gueres loin de Bayonncs par la diligence du Cô- «xfugnabie te de Mirande Vice-Roy, amp;nbsp;de D.Louys deBcaumonts Comte de Lerin, laquelle Zu,,,/ ‘ eftoit défendue par meflirclacqucs Velez

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lt;?54 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

de Mcdran Nauarrois, aucc autres dc Ia fadion de Grafnmont, place,pour fon af-ficttc repucée imprenablejaquelle neant-‘ moins prclFee extraordinaireménfut rendue parle fuldiól deMedrâ, quifutmenc prifonnier auee fon fils à Pampelone, où I’vn amp;nbsp;I’autrc moururent dedans quatorze jours,il eft a fuppofer que ce fut par la violence 5c iniurc des Caftdlans. Parcettc prinfe fut entièrement dcfpouillé le Roy Henry 2.d’ A Ibret,de tour ee qui apparte-noit à fon Royaumedc Nauarredu code d’Efpagne. Les François affez inconfide-rcment abandonnèrent le chafteau de Beoyuia,qui eftoit de grande confequen-Ge,pöur faire la guerre enEfpagne, pour cftrelc feul paffage, par lequel on puiffe mener artillerie en Guipufeoa, amp;nbsp;pêfoyéc le ruiner : mais fur ces entrefaiâes les Ef-pagn OIs qui furent aduertis, empefeherêt ce deffein s’en cmparcrent, amp;nbsp;le garde-, rentbien.En cette année 1522.1’Empereur f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Charles retourna en Efpagne, ôcarriua le

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i6.de luillet en la ville dc S.Ander* Quel

que temps apres,en la mefme année,il entra en la ville de Pampelone en Nauarre, d’où entendant à la defenfe de fes terres de Guipufeoa, il depcicha le Conncftablc

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de Ndu irre.

I). Inigo Fernandes de Velafco,atiec Io ) p Prince d’Orangc, lefquels menèrent vne armée d’enuiron 24. mille hommes hors du pays, par le pas de Bayouia, Sz allèrent camper à Sauueterrejde Bearnjaquelle Ce rendit.Le Seigneur de Lautrec cependât, lt;lui eftoit gouuerneur de Guy enne,donna bon ordre tant à Bayonne, qu’à Fontar-rabie, incertain quel deflein auoyent les ennemis, lefquels rentrèrent en Guipuf* coa , n’ayans faid chofe memorable en ce voyage que la prinfe du chafteau de Vi-daxone,appartenant au Seigneur de Gra-mont.-grande partie de cette armée mourut de froid amp;nbsp;de ncceflité, en ce voyage. Au commanccment de l’an 1524. l’Empe-1524. rcurfit mettre le liege deuant Fontarabie, fouzla conduite du Conneftable deCa-ftilie,aflîfié du Prince d’Orange,amp; de plu-fieurs autres Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes de nom. La place eftoit allés fournie pour fouftenir vn long liegemeantmoins le ca- Foniarabii pitainc Frauget,quicommandoitdedans,quot;quot; en la place du Seigneur du Lude, quis’en eftoit retiré,la rcndit,armes amp;: bagues faunes , amp;nbsp;en forrit, enfeignes dclployécs, ainfiqu’auoyentfaidles Elpagnols. Le-diét Frauget s’cxcula fur les intelligences

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è^G nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

qucD. Pedro dcNauarre auoic auec les ennemis-Cela n’empetcha toutesfois qu’il ne fuft dégradé de noblefle fur vn elchaf-faudjCnla ville de Lyon. En ce temps là, ceux de la faction de Grâmont qui auoyét fuiuy les Roys delà maifon d’Âlbret, fe mirent prefque tous au fcruice de l'Empereur,auquel ilspreftercnt ferment, comme à leur Roy, fe laifiàns aller à la force, nommément D. Pedro de Nauarre, qui obtint la dignité de Marefchal, qu’au oit eu fon pere, amp;nbsp;le Marquifat de Cortes : il eftoit defeendu de D.Lconcl, fils du Roy Charles ii.de ce nom. Quant au Comte de S.Eftienne, lors qu’il alla au feruice de l’Empereur,il eut tiltre de Marquis de Fal-fes amp;nbsp;l’Eftat de grand Chambellan de Nauarre amp;nbsp;autresbiens-faids. Et delà en a-uant ha cfté retenu ceRoyaume ainfi vfur-péj parla maifon de Caftille, cnpaix amp;nbsp;fans troubles.

Le R07 fiery il’Al Iretfrins à Ia tournée de Pauie ^fe fauHa.

L’an 1525.ayant eftédesfaidScprins le Roy François en laiournéede Pauie,fut aufii prins le Roy de Nauarre Henry 2. d’Albret, mais il efehappa duchafteaude Pauie, amp;nbsp;ié fauua en France, amp;nbsp;le Roy François fut mené enEfpagne. Apres le retour duquel en fon Royaume, voulant en tic

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de'NauArre. 6

entièrement accomplir entant qu’en luy j X ƒ~ eftoitee qu’il auoit promisa l’Empereur Charles cinqliiclme, detafeher par.tous moyens de perfuader an Roy Henry de Nauarre fon beau- frère, de delaiflèr le filtre amp;nbsp;nom de Roy de Näuarrc, amp;nbsp;quitter amp;nbsp;renôcer a.toul-jours, pour luy,fes hoirs

amp; fuccelTeurs, au profht dudiôt Empereur amp;de fes fuccelTeurs Roys de Caftille, an droièt qu’il pretendoit audivt Royaume de Nauarre,.prialedidRoy de Nauarre fon freie de ce fairedequel luy fit refpôce que fl c’eftoit quelque terre ou Royan-meparluy acquisjdecelaamp;de plusgran- , de chofedl voudroitcôplaire aiidid fleur Roy fonfrere,amp;r auoitgrand regret qu’il . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

nepouuoitfatisfaireafondeflr, encedôc -i.--illerequeroit : mais le prioit bien fort de . ; f confidercr, qu’il eftoit queftion de l’an-rien tiltre de fa maifon du collé maternel, que fon pere auoit porté amp;nbsp;luy auffi, amp;nbsp;de l’ancié patrimoine de ladidemaifors, que honncHcmcr amp;nbsp;fans eftrc noté de fes fuc- J”'' ’ cclTeurs èi pofterité, il ne pouuoit laiflcr, • ne quitter; Sc trouuoit par fon confeil que fon hôneur y feroit blelTé dont il croyoit ' que lediét fleur Roy fon frère né le vou-droit prelTci, ôcpour-cejle fupplioit vou-

Tt

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dyS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffiflotre

loir prendre en bonne part ladidc refpon-ce, luy promettant neantmoins qu’il le garderoit d’entreprendre chofe qui lu/ tournaft a dommage, de laquelle refpon-ce lediél fieur Roy fit faire ade public pour defeharge de (à prome(re,dont nous auons extraid ce que deflus. L’an lyaé. s’accomplitle mariage du Roy de Nauar-re Henry 2.d’AIbret,amp;de Marguerite de Francefdéur vnique du Roy François;De ce mariage nafqüit la Royne Icanne leur feule hcritiere. Cette PrinceffeMargucri-Naiffance jg (Jg Fj^ncc cftoit vcufue du Cote Char-les d’Alcnçon.Et en l’an iy47.1a Princelfe Ju Roy Icarine d’Albret, autant belle, fageamp;ac-e.oplie qu’il en fut jamais,fut mariée,auec 4. Je’ grandes pompes amp;nbsp;folennités, au Duc de Braye au- Vandofmc Antoine de Bourbon, Prince 'n'nanh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RoyaldcFraisée,amp;fecelebrcrét

les nopccs en grande ioy c amp;nbsp;magnificen-Bowbs‘fm ces4 Moulins:amp; larnefmc année mourut lt;/» Roy le Roy. François premier de ce nom à lij. Ranibouillet. Et en l’an 1555. le Roy de Naüatre Henry a.d’Albrct,mourut à Pau,

iiij. de France rt frefint re-

aagc de cinquante trois ans : Il ordonna ainfi qu’àuoyentfaiôlfcspere amp;mcrc D. Jean d’Albret amp;: D. Catherine Roys de Nauaric , d'eftre .cnfcuely amp;c enterré à

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de Nauarre. 6^9

Pampélone, Si fut fon corps mis en de- J gt;nbsp;quot;z-poft à Lefcàr en Bearn.

B.^ntoine de Bourbon Duc de‘Kitndofme p'tfl- v»rrlt;| Roy de Nattarre, C^D. Jeanne d'^lbret f* femme, yftiejue benttere du Royaume, de Ntt- ' * ’* quot;* U,erre lt;jui [uy eß 'vfurpé •.amp; efl la fe^ttefms Princejje heritiere de ce Royaume

Squot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;biens Si Eftats du deffunât

Nauarre Henry’z. de ce nom,furnomméd’AIbrct, Seau droiét en la couronne de Nauarre, main

tenant vlurpée par le Roy deCaftille,ha l'accédé fa fille vnique, madame leannc d’AlbretjVne des plus fages Sivertueufes Princelfes de fon temps mariée corne ha cftédid au Duc de Vandofme Antoine de Bourbon du fang Royal de France. En l’année 1558. mit fin à les penibles iours l’Empereur Charles aagé de 58. ans Si fix moys.En en l’an 1560.eftoit Vice-Roy en Nauarre D. Gabriel de la Cueua, au lieu de D. Bertrand fon pere décédé. 1

En ce mefme temps le Roy de France, François 2. de ce nom, qui auoit quelque foupçô du Prince de Codé,Si qui croyoit fermemêt que les troubles de Lyon, Dau-,

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66 o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

phiné amp;nbsp;de Proucnce5qui furet à lors, ve-noyent de luy, manda plulicurs fois au Roy de Naiiarre,qu’il l’amcnaftjOU qu’aü-trementj il iroitle quérir auec telle compagnie , qu’il demeureroit Ie plus fort.i Monfieur Ie Cardinal de Bourbon, frere defdids Seigneurs Roy de Nauarre Prince de Codé tafchoit de tout fonpou-Uoir effacer de l’cfprit du Roy toutes ces opinions, Ie reconcilier au Prince de Condé fon frere, par le moyen des Princes amp;nbsp;delà Roync mere. Et pour contenter fa Majefté J s’offrit aller en Bearn, amp;nbsp;faire tant qu’il amen et oit fes frères, fur la promeffe que le Roy luy fît fur fa parolle, qu’il neleur feroit faid tort ne defplaifir: mais où il y auroit quelque accufation,il y feroitprocédé?par l’ordre de iuftice. Le Roy de France manda fes trouppes de gendarmerie J pour l’accompagner allant de Paris à Orleans,où il vouloir affemblcr les troisEftats de fon Royaume. Le Prince de Condé rt’eftoit pas feulement accu-fé par fes ennemis, comme Autheur de quelques cfînotiôns,maisy accucilloycnt auffî le Roy de Nauarre, l’aceufant d’auoir follicitéla Nobleffe de Guyenne, amp;qua fi fu-feitation ceux de Dauphiné auoycnt

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de Naudrre. 66i prins les armes, amp;nbsp;s’eftoycnc mis en cam- i pagnCjS’clForçeans de changer l’Eftat des affaires de France. Le Roy de Nauarre ie Prince de Condé, pour fe iuftifier, Sz faire voir à tout le mode, que Iç bruit que l’on auoitfaid courir d’eux eftoitfaux, a ce que le Roy s’afleuraftdc leur intégrité amp;nbsp;innocence, s’acheminent en Cour, deuers fa Majeftc,amp;comme ilspafToyenc par Vertueil, lieu fitué au pays d’Angoul-niois,appartenât au Comte de la Roche-foucault , le Roy de Nauarre, voyant le grandnorribrcdelaNoblelTe , qui le fui-Uoit,amp; qui luy offroit fon feruice,il les remercia delà bône volonté qu’ils luy por-toyent, Si des offres qu'ils luy faifoyent He luy faire feruice, les priant de fe retirer, fefiant en foninnocence, de peur que s’il Venoiten Cour^fuluy d’vnc telle trouppe, fcieiice du ildonnaft à penfer au Roy.que ce que l’on

J’Z • 1 I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t T-i • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,* O îz Z- itarrectnlr^

mloit deluy amp;nbsp;du Prince deConde, fon/« amftt-frercjfuft veritable. Incontinent luy amp;nbsp;le Prince fon frerc,auec petit train,vindrent a Orleans,amp; y arriuerêt la vigile de Touf-fainâs,dernier iour d’Odobre, amp;nbsp;allèrent au deuant d’eux, le Cardinal de Bourbon, le Duc de Mont-Penfier, le Prince de la Roche fur Yon,amp; autres grads Seigneurs,

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k(f2, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

parents, alliez amp;amys de Ia maifon de Bourbon.Lc Roy les receut affez froide* ment,amp;fit plusmauuais vifage au Prince de Codé,qu’au Roy de Nauarre, luy pro-? pofa les depofitions amp;quot;nbsp;accufations contre luy : amp;nbsp;le Prince y oppolâ fes exeufes amp;nbsp;deffenfes, pour fe iuftïficr : amp;nbsp;ce nonob-ftant il fut faifi par les capitaines des gardes, amp;nbsp;conftituéprifonnier, en vnc maifon voifinedu logis du Roy:amp;cctte maifon fut aulfi toft treilliffée de fer,flanquée amp;nbsp;percée,à ce que perfonne n’y entraft,amp; trois pieces de câpagne braquées en cette maiion, fur trois aduenues des rués, pour empcfcherla dcliurance du Prince, fi l’on euft voulu l'attenter : amp;nbsp;furent auflî mis beaucoup de foldats pour fa garde, lef-quels nepermettoyent qu’aucun parlaft à tiuie tr.M- luy,qui n’auoit de tous fes gens,qu’vn fcul valet de châbrepour fon fcruicc,qui eftoit vn biê rude traittemét pour vn Prince de Conde. fsL qualité, contreuenant à la promeflè que le Roy auoit faide au Cardinal fon frere,pour le faire venir en Cour. Lc Roy de Nauarre fe veit prcfque delaiflé de tous fes domeftiques,exceptés bien peu,pour-eeque lesmauuais feruiteurs amp;malafFc-^ionnés fuiuent toufiours l’heureufefor-^

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deNduarre, 66^ tunc, à laquelle changeant de vifage, ils tournent incontinent le dos. Madame de Roye fœur des Seigneurs de Chaftillon d’Andelot, belle mere du Prince Condéjamp;niepcedc monfieur leConne-ftablefut aufli menée prifonniere àlainâ: Germain en Laye : Comme aufli fut prisonnier Amaulry Bruchard maiftre des Requeftes de Phoftcl du Roy,amp; Chancelier du Roy deNauarre,côduitàlaCourgt; parle Seigneur de larnac, aucc feure garde, cômeceluy que l’on eftimoit cognoi- , ftte entièrement les affaires de ces Prin-cesdcBaillif fut prins aufli. Le Roy cepe-dant que l’on fe preparoit à l’ouueiture des Eftats , deliberoit aller s’esbatre à Chambert amp;nbsp;Chenonceau, lieux de plai-fànce:mais,comme il eftoit vn Dimanche aufoir, dix-huidiefmc iour de Nouem-Lre,à vefprcs, en l’Eglife des lacobins, fe Sentit tout foudain faili d’vne telle deffaiU lance de cœur, qu’il le fallut reporter en Son logis : amp;nbsp;là cftant reuenu à foy amp;nbsp;paflée cette fîneope , il commancea à Sc plaindre de la teSte , du cofté de l’o-teille gauche , fur lequel il auoit vn ca- ’ • V therre : Deflors, on demeura en attente, les vns de la vie , les autres de la mort;

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Mort du

Tt-oy Icran^

par-ce que fa maladie eftoit fort violente, amp;nbsp;que pour l’apoflume qui s’eftoit engen-* dré au lieu dc la donieur, aucesrande in’--flammatiô,le Roy fcfentoitaflailly d’vne fieurcfort ardente, luyaugmentant fon mal,de forte que quelque rcmede. que fes Médecins y feeuflent dôner amp;nbsp;appliquer, le dix-fcptiefme iout qu’il fe fut mis au li6l,quifut le cinquiefmeiour'de Décembre, ceieune Roy mourut, l’andix-fcp-

Churki K07 dt Jrance.

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tiefme dc fonaage, amp;nbsp;de fon regne Ie fécond. Charles neuficfmc,auparauant nó-?. mé Charles Maximilian Duc d’Orleans fuccedaàfon frère jl’onzicfmc année de fonaagcamp;commancea à régner, le cin-quiefme four de Décembre,mil cinq cens loixante.Lc Roy eftât mineur,y eut quelque different Si contfouerfe, touchant la Regence , aucuns’des Eftats particuliers, eflifàns la Royne mere, du Roy, aucuns nommans le Roy de Nauarre. En fin la

Royne fut nommée gouuernantc régenté en Frâce, durât la minorité du Roy Roy l'on fils,affiftée du Confeil des Princes du lîmgA confeillers du Confèil priué : nbsp;le

geiterai /ar Roy dc NauartCjaffocié à la Regente, fur Xoyaxme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Licutcnant general de fa Majefté,

de'sraitce. pattoutcsles terrcs amp;nbsp;pays, de fon obeif-

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deNdUArre,

fance, fans I’aduis duquel, la Roync ne ) pourvoit faire aucune chofcjfuiuâtle vouloir du Roy, l’Arreft du Confeil priué, accord faiôt entre le Roy de N auarre, amp;nbsp;la Royne Mere,aptes le dcccz du Roy François fécond. Il eft vray que toutes chofes lè faifoyent fouz le nom amp;nbsp;authorité du Roy, fans rien expedier fouz le nom de la RoyneMere Regente, ny du Roy de Na-' Uarre. Eftant ainii mis le Royaume entre les mains du Roy de Nauarre,amp; de la Roy-tie Mere, l’ouucrture des Eftats fe fit le douziefmé iour de Décembre , l’an mil

' cinq cens foixante.Cependant,on brouil-, ■ loit les affaires en France, amp;nbsp;fe faifoit vnc j eftrangemeflée de toutes chofes:amp;laCÓ-tinuation des Eftats fut aifignée en la ville de Pontoife. Et en ce temps mefmes, aucuns voulans troubler les affaires, propo-

I ferent n’eftre bié feant,qu’vne femme fuft préférée en la Rcgence amp;nbsp;gouuernement

’ du Royaume à vn Prince du fang,amp; qu’elle auoit intelligence auec ceux qui auoyet troublé le Royaume rcc qui fe faifoit en faueurduRoy deNauarre, fans fonfeeu, amp;nbsp;fans qu’il s’en donnaft aucune peine, z? Rogt; lt;1' pour-ce qu’il eftoit Prince fans ambition . K tacile a contenter. Les Seigneurs quit,,»

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CG G nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htjtoire

cftöyént auprès du Roy, amp;nbsp;Ia Royne Me-re,pour obuier aux troubles qui pouuoyét furucnird’vntel different, firent en forte Nauarre fut affocié au gou-an uernemcnt du Royaume, auecla Royne ^outHrne • tnent di4 ’Koyaume,

Mere du Roy,fans toutesfois qu il portait le nom amp;: tiltre de Regent, mais feroit no-

mé Lieutenant general pour Ie Roy, par toutes fes terres amp;nbsp;Seigneuries, amp;nbsp;ne fc-roit rien fans Ie communiquer à la Roy-ne,Iaqucllc aufli ne pourroit rien refoudre amp;nbsp;arrefter des affaires fans luy communiquer, S^auoirfur-cefaduis des Princes amp;nbsp;charits 5, Seigneurs du Confeil. Le Roy futfacré à * Rheims le dix-huidfiefme iour de May, mil cinq cens foixâte amp;nbsp;vn. Qi^elque téps apres,ron vacqua à la iuftificatiô du Prince de Condé, amp;nbsp;autres Seigneurs qui a-uoyent efté conftitués prifonniers aupa-z«/?,/frf«;,» rauant en la ville d’Orléans , par le com-lt;/lt;» Prince mandcmcnt du Roy Charles 9. Enfin Je Confie, Princc,fut pat attcft, dcclatéinnocent,à luy toutesfois referué fon recours contre C|ui il apartiendtoit,pour la reparation deliniure amp;callomnie. Auffifurent abfouz des charges à eux impofécs,la Da-me de Roye, belle-mercjée ce Prince, le defunéf Vidamc de Châur^s, le Seigneur de Cany,amp;maiftrc Robert delà Haye,

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'de'N au Arm. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCj

Confeillcr enlaCourdcParIcmêtdePa- I $ ns.Ccft Arreft de laiuftification decla-ration d’innocéce du Prince de Codé» fut prononcé a huis ouùert amp;nbsp;toutes les châ- ' bres de la Cour, aflemblées au Palais dç Parisjy feat mefsieurs de Parlemét vellus de leurs robes rouges. A quoy aflifterét le Roy dcNauarreamp; le reuerédifsime Cardinal de Bourbon^freres dudid Prince de Condé,mefsieurs les Ducs de Montpen-fier,amp; Prince de la Roche-fur-Yon, cou-fins de ce Prince,les ducs de Guife,de Neuers, amp;nbsp;de Montmorécy, Conneftable de Frâcedes Cardinaux de Lorraine,de Gui-

de Chaftillon,amp; les Seigneurs de S. André amp;nbsp;de Montmorency Marefehaux de France,amp;plufieurs autres Seigneurs, rilans tous fort ioyeux de cecy, efperans Voir par ce moyc, les troubles alTopis.Maisv aurebours,lcs Duc^de Guife, MÔtra^ré- ) SiMarefchal de S. André amp;nbsp;autres ad-fiererent au Prince de Montpenhen pour bdefenfe de la Religion Catholique,fou-ftenus de tout le clergé amp;nbsp;meilleure partie delàNoblellè,ioint q le Roy elloit nour-’■y en l’Eglife Catholique,amp; que la Roy ne Mere n’aymoit la doélrine des Protellâs, Pluficurspéfoyétquele Roy de Nauarre

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lt;568 'Hifloire

Colloque de

fiift du party des Protcftans:mais l’on co-gneut bien toft le contraire, par la publb que profeflîon defoy qu’il fit,aflîftant aux ceremonies amp;nbsp;feruicc de l’Eglife Catholi-que,amp;par lafubmiflîô,amp; obciflance qu’il auoit enuoyé faire à noftre S. Perc le Pape,par l’Euefqùede Comminge. Pour les Proteftans fe dcclarerét le Prince de Con-dé,rAdmiral de Çhaftillon, Dâdçlotfon frcre,Colonnel de l’Infanterie Françoife, le Comte de la Rochefoucault amp;nbsp;autres, Au moys de luilletaudiót an 1561, fut fai-dc vne alfemblec à Paris,où fe trouuerent tous les Princes Catholiques amp;' Proteftans , pour mettre en deliberation les affaires du Royaume amp;nbsp;faid de la Religion: Sur quoy fut faid l’Edid de lanuier audit an. Le Roy de Nauarre voyant de grands defordres pour le faid de la Religion, af-failly de grandes difficultez, amp;nbsp;ne fachant comme contenter l’vn amp;nbsp;l’autre party^ les voyant tous deux forts, y ayant en chacun d’iceux quelqu’vn de fes proches pa-rctSjS’aduifa d'vn Colloque des Dodeurs Catholiques auec les Proteftâs, aufqucls fut donné fauf-conduid pour venir en France, au Colloque amp;: Conference alfi-gnée en la ville de Poifly, qui fut néant-

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(je l^auArre. 66^ feoins fans aucune rcfolutioh. L’annéc’ cnfuiuanteijóx.fut faid l’editdelanuier, a publié par pluficurs réitérées iuflions en la Cour de Parlemét de Paris, le fixief-niciourdeMarsenfuiuant. Cet cdiôtfut caufe que meffieurs de Guife fe retirèrent, le Duc en fa maifon, le Cardinal de Lorraine, au Concile de Trente, tandis ejue quelques Princfcs Catholiques firent ligue enfemblc,pouf ne fouffrir les depor-temens des Proteftans en France. Delà vint l’affociatio defdits Seigneurs de Guile amp;Conncftab!e de France, quis’eftoit retiré en fa maifon fort irrité contre fes nepueux de Chaftillon,quiportoycnt ou-üertement la caufe des Proteftans, auec lé Prince de Condé, amp;nbsp;entrèrent en cette Ligue,le Marcfchal de S. André, amp;nbsp;quel-que temps apres,le Roy de Nauarre.Iean-^ ie Nduarre ne d’Albret Royne de Nauarre, voyant-^ quelcRoydeNauarre fon mary, feran-geoit du party des Seigneurs Catholiques , fe retira au pays de Bearn, auec fa Cour, amp;nbsp;pluficurs de la Religion Protc-ftantc firent le ièmblablc. Le Pape^fc don-noit beaucoup de peine de ces aftàires,côi-cernans le faiél de la Religion, follicitant le Roy de Nauarre, Lieutenant general

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éyo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

du Roy de France, pour Ia defence de la Religion Catholique,amp; furet faides plu-fieurs pratiques, ouuertures negotiations , auec le Roy Catholique, touchant la recompenfe qu’il dcuoit faire à iceluy Roy de Nauarre,pour fonR oyaume vfur-pé,comme i’ay monftré cy dcuanbpar les RoysdcCaftille, furlamaifon d’Albret, fans autre droid, que la force amp;nbsp;tyrannie, pour leur eft're lcdid Royaume de Naiiar-refort commode amp;fort proche, amp;aülli pour l’accroiffement de leur Seigneurie domination. Tant y a que le Roy de Na-uarre fe déclara contre les Proteftans, qui jijfocitiim lt;^es-lors nommerct,corne par vn mcfpris, Je l’alfociation du Roy de Nauarre auec le Njfwrre Côncftable Duc de Guife, le Triumui-Mfiabie ^rat,motprinsdela domination des trois Dwc homes à R ome,lors que la république RO* mainefutfoumifeà la puiflànce d’Augu-ftc,Lcpide Si Marc Antoine:hiftoire amplement deferite par Appian amp;nbsp;autres hi-ftoriés.Quelque temps apres Te fît vneaf-femblée des Princes de l’vn Sz de l’autre party,à Fôtainebelleau,fuiuanf le côman-demét du Roy,où l’on fit tant que le Prince de Condé 6c le Duc de Guile,parlèrent cnfGmble,amp; s’accordèrent du faid d’Aift-

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DelSJaudrre. 6yi lïoife,amp;cmprifonncmentdudiól Prince / 5 cn la ville d’Orlcans : duquel fe purgea Ie «a- ». l^ucdc Guife,amp; s’embraflcrent ces deux 7 ** »”quot; Seigneurs cornebósamis;maisc’eftoit vn accord fimulé,par-ce qui s’enfuit inconti-*iét,ainfi que l’on pcutvoir és hiftoires des troubles de ce tcpskùAu moysd’Odobrc nbsp;nbsp;‘

audid an,Ie fiege fut mis deuant Rouen,amp;: Voyant que le üucd’Aumalc, auparauant auoit peu aduacé,autourdu fort S.Cathc tineJc Roy mefmefe vouluttrouuer en l’armée pour donner courage aux foldats: Car il craignoit fort que ceux qui tenoyct cette ville,ne la liurafsct aux Anglois,qui auoyct def- ja le Haurc de Grace. Le Côte de Montgomery y comâdoit : Ôr durât ce fiege le Rov de Nauarre Lieurenât general,donnât vn foudain aflàut à la ville, fut attaint d’vne balle en rcfpaule,amp;fort bief fé. En la place duquel quant au faid de la guerre,fut mis François de Lorraine Duc de Guifc,amp; le Qouucrnemct demeura feul entre les mains de la Royne Mere du Roy. Le Roy de Nauarre, qui ha monftré en la J vie amp;nbsp;geftes,qu’iln’ha point dégénéré de , la valeur amp;nbsp;magnanimité de fes anceftres gt;nbsp;mourut de fa blclTarCjquarâte iours apres qu’il fut frappé, laiflant la Royne leannö d’Albret Ca. fcmmc,mcre de deux en fa ns, à

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iaji. Htfioire

Içauoir Henry, Prince qui promettoit ào »■ foy de grandes choies qui luy ha iuccede, amp;: eft maintenant ce grand Henry qua-v / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;triefme Roy de France, duquel la fortune

geftes furpaflent ceux de tous les F’ CefarSjamp;madame Catherine fa fœur,au--jouf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pjyj accompUePrincelfe qui

1'^*** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Toit fur la terre.L’an 1563. le dixneuficinie

lourde Mars, la paix fut conclue amp;:arrc-ftée enl’lflc aux bœufs j à OrlcansdeHaute de Grace fut aüîcgé amp;nbsp;reprins fur les Anglois.Peu de téps apres, le Pape voyât que la Royne de Nauarre leannc d’Al-brctjfaiioit publique profeflîon de la Religion Proteftante.fît publier vn monitoi-re côtreelle à Rome, au mois de Septetn-Mwitore bre,de cette mefme année,par lequel, elle contre lit cftoit citée à comparoir deuant le Conii-ßoire des Cardinaux dedans fix moys, à faute de ce faire, déclarée hérétique, Si fes biens confifquez abandonnés au premier qui ks occtiperoit. Le Roy de France s’oppofa viuernerit à cette cenfure amp;nbsp;confifeation, amp;nbsp;eneferiuit à tous les Princes amp;: Potentats Chreftiens, pour s’y oppofercoinme luy, ce qu’ils firent, tellement qu’on fe contenta d’attacher quelques cenfurcs contre cette Dame, par les Àj -lOXiJ’h ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^arre

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deNauarre.

carrrefours de Rome, fans Ies porter’aiix terres de fon obeilïànce. L’an mil cinq ces foixante fix, y eut quelques troubles3-au pays de Bearn, pour la religon, aufqucls, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je

la Royne de Nauarrc,quis’y cftoit retirée, des que le feu Roy (on mary print le party contraire aux Proteftans,obuia fagement, amp;appaifalèsJifFerents d’entre les Catholiques amp;nbsp;Protefians, laiifant les Catholiques en liberté de l’ancienne religion,,, amp;nbsp;impofant filcnce aux Prorcftans:au(fi fur-uindrent quelques troubles amp;nbsp;diuifions • au Comté de Foix,pour quelques qucrel-lesparticulieres, entre aucuns Seigneurs Catholiques Proteftâs, aufquels le Sei-

i gneur de Môluc, depuis Marefchal, par fa figeffe pouruêut promptement, chaftiant

' lesautheürs decetrouble,qui euftpeurc-plir de combuftion le Languedoc amp;nbsp;la

* Guyenne. L’an mil cinq cens foixâte fept, la Royne dcNauarrc, apres l’efcarmou-

; ehe allez chaude,qui fut donnée le aj.iour d’Oôtobre,entre Paris amp;nbsp;S .Denis» où furent occis plufieurs vaillans hommes,tant du party du Roy que de fes aduerfaircs. Voyant bien qu’il y auoit autres occafions que celles de la religion, qui anoyentfaid prendre les armes,aux Seigneurs delaLi-

: ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vv

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lt;?74 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

guc, enuoya offrir à faMajéfté tous fes moyens,pour le feruir en cette guerre des fecôds troubles. En l’an mil cinq cens foi-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xante htîidjâprés que le Prince de Condé

eutpaflelariuierc de Loire, pres de San-cerre, pour tirer aueefes forces, vers le Poiftou, où il fut ioindre la plus part de la NbblefTeduhautPoiétouj louz le ieunc Verac,pendant que Soubize, l’Anguilicr, fainél Cyre,Puuiaut, Creffoimierc amp;nbsp;plu-fièùrs autres aflembloyent le reftedesbas La Royne Póióteuins , îa Royne de Nauarre èc le cir/c Pria- Pj-jnee nbsp;nbsp;nbsp;fils,auecleuts trouppes sache-

ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' -k-T

^ontnunercntau rendez vouSjquieftoitalNe-i la R.0- rac,ayans deffein d’aller à la Rochelle, où (Me. jg prjfjce de Codé feretira le dix-neufief-me de Scptébre,poùr y laiffèr les Dames, où elles feiournerent tout le cours de ces guerres.La Royne de Nauarre, auant que partir,fachant la dificulté du voyage, riiâ-da le plus de gens quelle peut pour la venir trouuer à Ncrac , d'où elle partit' le fixiefme de Septembre, amp;Tonnemarou Fonteraillesj fon Senefchal en Armagnac amp;nbsp;fon frere Montamar luy menerét quelques cheuaux amp;nbsp;gens de pied, de là à Bergerac, où elle rencontra Pilles auec fes trouppes de Perigord, Quercy amp;nbsp;Auùcr-gncjd’où s’acheminâs à Muffidan, Brique-

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de NauAtri, hiaut luy vintfau deuant pour l’aflèuter. Aubeterre amp;nbsp;Barbezieux lailTez a Ar~ , J chiac, elle fceut que le Prince de Condé quot;nbsp;’ *** luy vcnojt au deuât vn peu retardé,, pour-Ce que ceux de Congnac firent les longs â lerendrc,amp; luy ouurir les portes. Delàïe rctircrét à la Rochelle, pour incttre ordre a leurs affaires,par vne commune amp;nbsp;generale deliberation.L’an i569.,futdonnécIaMort da bataille de Baflàc èc Iarnac,cn laquelle fut tué le Prince de Condé, au grand regret deMonfieur,frère du Roy,lors Duc d’An* jou,amp; depuis la mort du Roy Charles fon frcrc,Roy de France amp;nbsp;de Polongne, encores qu’il fut chef de l’armée contraire à la Proteftante. Le huidiefmc de, luin 1569. IcComtedeMôtgommery fut depefehé te Comfe parles Princes Proteftans, pour aller en*'^lt;’”'5®-

! Gafeongne, à fin de commâdcr à

( des Vicomtes, qui ne vouloyétrccognoi-tf»- «» Are au eu d’eu x p o u r fu pcric u r, amp;nbsp;auec eux affcnrblés toutes les forces de ce pays là, pour rôpre les deffeins du fieur deTerri-

i de,qui faifoit la guerre en Beam,à la Roy-nc (ie'Nauarrc,Print fon chemin par Sol-liac, où il paffa la Dordone , le Lot fouz Cadenat, d’où il fe rendit à Mon-.tauban.,.fans aucun cmpcfchcmcnt.

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6“iC nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfioire

Lc Roy dcFranceauoitcnuoyé ceTer-gt;ridc gouuerneur de Quercy , en Bearn, Foix amp;nbsp;pays dc Nauavrin, pour mettre tous ie päys de la Royne de Nauavre,cn l’obeiflànce du Roy,à Hn que l’armée Fro-teftante defmembrée amp;nbsp;affoiblie, par les forces qu’ils pourroyent enuoyer contre ce gouuerneurjfuft plufto fl: ruinée parvne bataille,qu’on pourroit lors prefenter, ou du moins faire parce moyen, quitter le party Proteftant à la Royne de Nauarre amp;nbsp;au Prince fon fils,qui eftoit le principal appuy de ceux dc la religion;amp; ainfi affoi-blir leur armée par tant d’autres, qui s’en pourfôyent retirer,à fon adueu.Le Comte party auec amples lettres dc Lieutenant general des Princes,amp; de la Roync dc Nauarre,en tous fes pays,ne prend feulement les forces des Vicomtes, mais apres auoir faiél apparoir dc fa charge à tous ceux des pays circonuoifins, qui tenoyent pour la religion des Proteftâs, fit tant qu’il aflem-bleforme d’armée : Defeendu àCaftrcs ceux de Montauban,faind Antonin,Gai-lac, Rauaftein, Caftclnau-dary ,Foix amp;nbsp;plulieurs autres le vont trouuer: le Vicotc de Caumont, des premiers. Ce chef, le huiéticlme dc Septembre 1568. auec qua-

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deNauarre, dyj

trcvingts foldats, auoit prins la ville de / Mafieres,au Comte de Foix, amp;nbsp;l’auoit tenue douze mois,fi bien que luy fcmblant la longue fuite du téps, vne aflcui éc prefi-criptio d’obciïTance forty pour quelques affaires gt;nbsp;les citoyens, qui ja mal contens defon gouuernementj auoyent gaigné le capitaine Maillet,amp; fes gens, luy ferment laporte à fon retour:ce quilefit retirer aux montagnes, auec douze cheuaux feulement,crainte des garnifons voifines ; amp;nbsp;j delà commune Catholique. Le Comte le pria d’aller le trouucr, amp;:il fe ioignita-ucc Montaumar, lieutenant de la Roync deNauarre en Béarn, fuiuis de ciiiquantc ou foixantc cheuaux qu’ils aflemblerent, amp;nbsp;autant de foldats de pied. Mais en ehe- . min rencontrèrent nombre de caualiers duMarcfchal d’Anuîllc, Ncgrepelifle Sc

I autres,qui (apres les auoir quelque temps efcarmouchez, les chargèrent en fin dç telle force,qu’ils les dcsfirét prefque tous, butin er et le bagage, fors quelque vingt-aine,lefquels fe retirerêt le long d’vn bois, attendant fccoursgt;que les fuyars( auoir donné l’alarme à Puylorcns, pres de^) amenerét bien toil fouZ le Comte, lequel découuert aucc trois cens cheuaux, les fit

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678 Hi'fïoirê

foudaîn retirer. Delà à quelques iours, auecquatre mille harquebufiers, Sf cinq cens cheuauXjque gcnsd’arriies5que pifto-liers du pays en bonne conçhç amp;nbsp;bien montés J en luillct 1569. s’acheminèrent au Comté de Foix, puis paflcréc les montagnes vers Mauleôn,d’où prenans la route de fàind Gaudens, faifans diuers chemins pour rihcommôdité des lieux,tra-uerferentlariuiere,que les garnifons du pâysFamp; rnefmesdeS. Gaudens entrepre-n^oyent de défendre, les acculer là, ce-péridant que les gouuerneurs viendroyét en qüèùé pour les rompre.Mais ne croyâs pas que le Cô'mréjauec peu de gens Jift de fi longues amp;nbsp;fpudàifîcs traittes, ne fc diligentèrent., comme ils eufient faiâr.' occa-fion,qu’ils fe vîrerit.bicn toft furprins par les coureurs,comme ils s’empefehoyent à rompre lés pontSj amp;nbsp;ordôner de leurs de-fenfes. Touteequifut rencontréfut tué, âulfi n’eurent fecours de leur infanterie, quieftoitau bas, dedans vn taillis,ny de quelques cheuaux: qui s’eftendoyent fut la plaine,ne faifans,de crainte, que regarder l’esbat. CelapalTéjprindrent la route de Tarbes,d’où quelque nombre d’arque-bufiers encouragez parles lettres amp;nbsp;prq-

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deNaudvre.

mcfles du fieur de Monluc, entreprindréc de leur defendre empefchcr Ie pafTage du Don, riuierequi defcendant des montagnes paffe à TarbeSjpuis fe va rendre à la Garande,amp;dc làs'engdulfe auec trois autres riuiereSjau deffus de Bayonne,pour fc perdre en 1’Ocean. Le fieur Côte de MÓc-gommery aduerty de ce deffein, ne fceut trouuer moyen plus expediét que de faire paffer l’eau à iàeauallerie la premiere, amp;nbsp;nombre d’harquebufiers en ordre de bataille , amp;nbsp;ce auec la plus grande diligence qu’il peut. Puis les harquebufiers targuez de ces cuiraffes^pafferent aifcment,voyâs l’ennemy eftonné delx refolution de ces caualliers^que la pluye des harquebulàdes n’empefehoit de gaigner toufiours pays, Prefquc la feule diligence amp;: grande fou-daineté du ficur de Montgommery luy af-feura fon voyage »car furprenantles garnirons par vne grande promptitude, amp;nbsp;marcher continu, trôpant les troupes des Marefchal d’Anuille, Monluc,les Belle-garde,perc amp;nbsp;fils Scipion Vimercat,Nc-grepeliffe , Gohas , amp;nbsp;plufieurs autres (tirans fuitte de neuf cens chenaux, amp;C près de quatre mille harquebufiers , qui neinarchoyent qu’à iournéc de camp ) fit

V V iiij

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éSo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

en telle forte,qu’iPparuint entier, iufqucs à vneiournéc de la ville de Nauarrin, au commancement d’Aouft , que Terridej faindc Colombe,bon nombre de cheuab liers de l’ordre, amp;nbsp;autrçs chefs, tenoyent afïicgéeyauoitplus de deux mois, auec trois canons amp;nbsp;plufieurs moyennes,tirées de Dax amp;nbsp;de Bayonne, amp;nbsp;pour auoir gai* gné tout le pays, auoycnt fi ferré, amp;nbsp;tant battu le capitaine Balfillon, ceux qui luy aflîftoyent à la defenfe de la ville, que fi le Comte euft retardé quelque peu da-uantage,Terride euft triomphé de fon cn-treprinfe, lequel neâtmoins n’eut pluftoft sie^e de la nouuclles d'vne ü incfperée ve-vtUede Ka nue,qu’il leuelefiegeSc dcfcampc,pourfc ^iigt;,ieaé. ietter en Orthez, ne s’eftimant affez fort, pour tenir la campagne,contre le Comte, au moyen que la plus-part de fon armée s’eftoit ja desbandée çaamp;là, pourtrou-uer fes commoditez, comme d'ordinaire, on voit en tout fiege, qui prend vn plus long trait qu’on ne s’eft propofé.Le Comte le luit, amp;nbsp;pour ne luy donner loifir de refpircr,nc afleurer les gés, raftiege,amp;: met fa cauallerie en bataille,au veu des retirez, TwJ« af- cependant que l’infanterie s’esforçoit de ortbe'e^. gaigticf IcsfauxDourgs ; ce queue nt en

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de quot;bJauarre. 6^1 encores que les aflîegcz fuflent aufli “fauement {ortis,que brufquement recu-ceux qui fe prefenterentj iufques à les Enfoncer dedans la cauallerie, laquelle fe ^ettât de la partie, pour fouftenir les har^ 4aebufiers,fift gaigner la ville aux affiegez j ^efquels neantmoins fouftindrent la furie l’alfaut general^ mais en fin furent con-tfaints ployer à la force du Comte,aucuns I gens duquel,le feu gaignant def-japar I la vAlcj donneret iufques en la baffe court chafteau,où les plus fignalez s’eftoyenC . läuuez^refolus d’y tenir iufques au dernier poinét, defcouurans d’vn œil pitoyable, les feuz qui ja couroy ent par toute la vil-le.Le Comte fit foudain placer amp;nbsp;braquer le canon qu’il trouuadansla ville, contre cette place de refuge, 6e entretenât la feo-peterie de fes fantacins, côtraignit le ficur lt;le Tcrride,auquel eftoit allé fon frere Se-tignac, faire entendre les forces amp;nbsp;refolu-tion du Comte, qu’il fe rendit vie fauue, aiiec fa fuite, en laquelle S. Colombe, amp;nbsp;fix chcuallicrs de l’ordre, auec plufieurs braues chefs furent nommés.Entre autres poinéls de la compofition,Terride deuoit cftre prifonnier, iufques à ce que le frere du fleur Comte de Montgommery, prins

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^63 X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioirt

alà Motte, pres de Lufignen en Poidou, amp;nbsp;le Baron de Poilly fuflent rendus, auec quelques centaines d’efeuz qu’il deuoit payer,outre-ce. Caumôt fut député pour conduire le refte\le ballon blanc en main. Sainde Colombe, le Barca de Pordiac, les capitaines Golias, Fauas amp;nbsp;quelques autres, furent tuez en ce fiege. Ces places prinfesjamp;le dclàftre publié par le paySjin-timida en telle forte le refte des villes amp;

places fortes, queferetirans lesgouuer-meuFS le plus couuert qu’ils peurent, tout le Royaumcîamp;autres pays gt;nbsp;fe rangèrent bien toft au party du Comte, fort la ville de Ramprincipalie,amp; pour eftre Parlemét plusauthorifée de tout ce qui refte de Na-uarre,dedans laquelle Peré auoitjaparlcs habitans,efté efleu gouuerneur, fouzl'au-th O rite du Roy ƒ amp;nbsp;s’y portoit en forte, qu’ayant chaflé les miniftrcsj faid pendre vn\Prefidcnt amp;nbsp;Confeiller de la ville, amp;

afteuroit le fieur de Monluc de la maintenir contré tous. Mais luy ayant la vidoirc du Comte ja frappé les aureilles,le Comte ne luy eut pluftoft depefehé vntrom» 14 wß« il pettc,pour la luy rendre,que par vne fou-P4»/4/y7«4daiße retraite, il ne lalaiflàft à fs mercy, Peu apres le capitaine BalfiUon allât trou-

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DeJSlaunrre. 683 üer Je Comte de Montgomery à Nauar-dnfut attaqué, pourfuiuy Sz tué par Mar-chaftel amp;nbsp;la Motte Puiots.Cepëdant Mô-luc auec les trouppes que la Valette auoit,* ^fliegca Si ferra de li pres le mont de Mar* fan,oùp!ufieurs Proteftans s’eftoyent fe-drés^qu’apres quelques affauts amp;nbsp;plufieurs autres entreprinfes, il s’en fitmaillrc, noti fins grande effufion de fang, mefmèmcnt des a(ficgés,àpeu defquels il pardôna. Le Comte de Montgommery,toutes chofes Ordonnées à fon plaifir , Serignac laiffé gouuerneur dedâs NauarrinjSc autres, en chacune place d’importance , fe met en campagne,ayant feeu l’achcminemët des Princes enGafcongne,pourfeioindre à eux,qu’il fçauoits’auancer vers le Port'S. Marie fur la garÔnejfeiourna quelque téps à Nerac,ville des appartcnaces de la Roy-nc de Nauarre,non fans eftrc de iour à au* tre,àla gueFre,contreles garnifons voifi*-nes.Pres de là, trois femaines deuat qu’af-riuer, lecapitaine Arnay forty jaucc cent cinquâte foldats,pour furprédre quelques vns de fes troupes, fut chargé par la côpa* gnie de Caumont Si autres, tellemêt qu’il fut renuerfé mort à terre, côme il demeu-roit le dernier , pour retirer amp;nbsp;fauorifer

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^§4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Ia rctraicte à vn des fiens, qui tombé dc dcflusvnpont en Peau, ne pouuoii aifé-ment remonter. De Nerac, Ie Comte fe rendit au Port S. Marie, fans aucun danger, non pas ceux qu’il auoit lailfez en queue,pour fc faciliter le paflage.Car ayât laide le Vicomte de Caumont amp;nbsp;Bilquc, auec fes harquebufiers à Contagnac, amp;nbsp;le Vicomte Paulin à Plume,ccftuy cy eut tac d’algarades, amp;nbsp;trauerfespar les Catholiques , qu’ils furent contraints fc retirer à Caumont,ayans ioinds leurs trouppes,ils fe rendirent en fin au Port fainôte Marie. En l’an 1570.apres la paix,faiâe amp;nbsp;publiée ’'l’onziefinciourdu moy d’Aouft,les Catholiques amp;nbsp;Proteftans reprindrét le chemin de leurs maifons, efquellcs plufieurs n’auoyent efté veuz depuis trois ans. Des chefs Proteftans, aucûs fuiuirent les Princes,qui fe retirerent à la Rochelle, auec la Roy ne de Nauarre, comme l’Admirai, le Comte Ludouic de Nanfau, Tcligny, la Noue amp;nbsp;plufieurs autres, poury attendre, en plus de feureté,difoy ct-ils, l’execution amp;nbsp;aduancement de la paix. Cependant le Roy efpoufa Ifabeau d’Auftriche,feeonde fille de l’Empereur Maximilian jdont on prenoit grand augure d’vnç paix durable.

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deNauarre. 68y

^urlafin de cette année 1570,le Roy eftât 7^ à Villiers CoteretSjfurles plaintes des Ca-tholiques fetourmentans de l’incommci.-^ité qu’ils rcceuoyent par l’cdiél de paix es articles qu’ils propoferent, déclara fa Volonté,en eclaircifTant aucûs,qui cufTent peu fembler douteux. Les Proteftans au Semblable fc difànsfort incommodez en autres chofes, firent entédre leurs doléances à la R oy ne de Nauarre amp;nbsp;Admirai qui fe tenoyent à la R ochelle, Icfqucls en ad-uertirent leurs députés qu'ils auoycnt cn-i Uoyés en Cour,pour reccuoir leurs plaint ! fes rcmonftrances, à fin de les faire co-

gnoiftre au Roy qui leur promettoit y pourueoir, félon le befoin. Les députez

J cftoyent Briquemautlepere, Telligny,la i Noue amp;nbsp;Cauagncs:mais Teligny alloit amp;

Veiioit portant la volonté des vns aux autres. Sur ces plaintes, le Roy enuoya à la Rochelle le M arcfchal de Coffé, amp;nbsp;Prou-■ tiere maiftre des Requeftes aucc luy,pour afleurer la Royne de Nauarre, Admirai 5c autres,de fa bonne volonté, à l’entretenc-u^ent de fon Edid, conférer aucc eux, ef-claircir Zi, refoudre aucunes ambiguités, c^ui fembloyent occafionner les mccon-tentemens reciproques des deux particsî

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6 8 (j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

lt; Ipccialemcnt ' pour mettre Ia Royne de ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;N.auarre,en propos de mariage de ion filSj

; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prince de Beam,auec madame Margueri

te fa foeur,amp; l’Admirai en alTeurance de fa bonne volonté enuers luy, amp;nbsp;fur-ce leur perfuader de venir en Cour^ auec afleu-rance qu’ils y feroyent tous les biens re-y I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cueillis. L’an mil cinq cens feptante amp;:vn:

rhyuer pafféjes députés des Princes, firét vn voyage à la Rochelle, pour afleurer la Royne de Nauarrejes Prince^ amp;nbsp;ceux qui Icuraflîftoyent, delà merueilleufe volonté que le Roy fembloit auoir à maintenir fonEdiddepaix, amp;nbsp;nommément lebon vouloir qu’il leur portoit en particulier: qu’il fe monftroit fort affectionné à deux chofes defquclles on luy auoit parlé d és le commancement du traité de paix:au mariage d’entre Iç Prince de Bearn, amp;nbsp;madame fa fœur:puis à l’étrcprinfe du pays bas. Mais pource que chofedetclle coniequé-cc ne fe pouuoit pas aduâcer que par l’en-trcueùc amp;nbsp;conference de ceux, qui plus .aupyêtdeppuuoicà l’execution d’icelles, ia Majefté defiroit fort qu’ils allaffent le trouuer à Blois, où ils feroyentdcsbié rc-ceuz, commeils auoycnt charge de leur dire èc les en affcurcr. Cepédant le Maref-

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deNauirre.

chai de Biron fut cnuoyé par IcRoy à la Rochelle,induire amp;nbsp;perfuader tât la Roy-^ ^eóe Nauarre, que les Princes amp;nbsp;l’Admis rai de s’acheminer en Cour,pour l’a:duarr cernent de chofe fj grande,les alTeutont en telle forte du vouloir de fa Majefté, qu’il »7 falloir rien plus.Cependant que fe fai-foyentles entrées du. Roy amp;dela Roync àParisjla Royne de Nauarre demeura encores à la Rochelle,auec le prince de Bcarn fon fils,lequel accompagné de fon coufin, le Prince de Condé, eftoit retourné de la reueuë de fes pays, où il eftoit allé j tant pour cognoiftre amp;c contenter fes fubieéls, que pour voir les places, mefmes les fron-tiercs defon Royaume,amp;y ordóner felon lebcfoin. La Royne de Nauarre,fut tant follicitéc d’aller en Cour, qu’en fin acc^ pagnée du Côte Ludouic, ££ plufieurs au-tresjclle fut trouuer le Roy à Blois,duqucl Side ia Royne mere notämebellefut amia hlement recede, come deïous les autres: Brief,le mariage de £on fils,apfes plufiéuiÿ nicnées amp;nbsp;dihcultés fai des., fur quelques points,fut en fin côcludamp; arrcùc;amp; eu du trc,q les promefles des efpouxà venirfc-royêt réceuës par le Cardinal de BOurbo, hors les ceremonies-de l’Eglifc Romaine. ,

’ a

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688 Hifloite

Quant au lieu nuptial, la Roy ne dcKgt; uarre ne vouloit accorderque ce full à Paris,mais le Roy'infida au contraire, re-monftrât eftre pour le mieux que les nop:-CCS fefiflent à Paris ; à quoy en rin la Roy-ne de-Nauarre fe laifla condelcendrc s Si promit qu’elle feroît venir fon fils aulfi toft qu il aurait dreflé Ion tram;Er en telle refolution, elle partit de Blois, pour aller à Parisi, lieu deftiné à l’accomplifiement du furplus.Peu apres l’heritier de Nauarre vinttrouucr le Roy à Blois, fuiui de plu-fieurs Seigneurs amp;nbsp;Gentils-hommes de la Religion. En ce mefme temps fe prepatoit le mariage d’entre Henry de Bourbon,fils aifnc du feu Prince de Conde, auec Marie dcClcueS j la plus itune des filles de Neuers, furnomméc Marquiie d’Ifles, riche amp;nbsp;de mefme religiô que luy. Le Pape Pie, tenât lors lefiege, audit ja enuoy é le Cardinal Saluiati,vcrs le Roy de France,pour le détourner du mariage de fafœur auee le Prince de Beam , amp;nbsp;voyant le Roy re-folu au paracheuement du mariage,il mâ-da à fon nepueu le Cardinal Alexandrin (qu’il auoit enuoyé en Edjjagne vers le Roy Philippe,pour les affaires de la Ligue contre le Turc) de tourner en France le pluftoft

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deNauärre.

pUftoft qu’il pourroit : amp;c Ic chargea dc perfuader le Roy d’entrer en la fainfte li-guCjContrele Turccnnemyde la Rcligiö t^hreftiennezde donnet fa focur en manage , au Roy de Portugal, pluftoft qu’à ce-

de Nauaf re, s’eflongner des propos, conuerfations des hérétiques de fort Royaume. Allant en Cour , auec cette charge,il trouua la Roync de Nauarre qui s’y acheminoit aufli : dequoy aduerty,’ crainte qu’elle rie le deuâccaft,prêd la pofte, amp;nbsp;donnant à trauers fa compagnie, ûns la faluer,ny aucun de la troupe,pique pour auoir le dcuant.Lc Cardinal receu amp;nbsp;traitté magnifiquement, eut pour rcfpon-ce à ces trois points,qu’il cftoit preft d'entrer en ligue, auec les Princes, ne fe vouant rendre indigne du nom deRoytref-Chreftienrmais que làns rien précipiter iï falloir attendre amp;nbsp;en laifier meurir les oc- , canós:Poutlefaid:diyjiariagc,ilnepou- . ùoit, fon honneur fauF, reuoquer la pro- . ioelTc qu’il en auoit faide au Prince de Bearn,mais fouhaitoit que le Pape s’afTeu-raft que tout cela fe drelToità bonne fin. Voire à l’honneur amp;: aduancement de la foy Catholiquéj qu’il prioit bien fort le Pape,Pic,de le tenir pour trefchêr, amp;nbsp;pre-

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Hïfloirèf

mier fils äe l’Eglifc Catholique, Ce faiól il tira yn anneau de fon dbigt. Si: leprefenta au Cardinal j pour marque Sc aflèurance qu’il, ne départira iamais de l’obeifTance du S, Siege Apoftoliquc : amp;nbsp;ncantmoins le Cardinal refufa cet anneau, difantquc la parole du Roy iurée fuffit, le fiippliant perfifter eonftamment en ce lainôt aduis. Sur la fin du moys d’Auril audid an,le Pape Pic cinquiefme eftant decedé, le Roy dç France enuoya le Cardinal de Lorraine , pour alTifter à l’eleôtion d’vn nouucau Pape,amp; obtenir difpcnlc pour le mariage de la fœur, 'L3 Royne de Nauarre vcnücà Paris le quinziefme de May,pour y recou-urerles plusibcaux loyaux ,defqucls elle vouloir parer la folennité nuptiallc de lôn de^ filsm’y eut long temps feiourné,qu’elle fc j^auarre. fcntlt furptinlc d’vu mal violent, qui luy l’efprit le dixielme iour de luin, cinquiefme de ia. maladie, aagée lors feulement de quarante trois à quarante quatre ans. Le Roy,la Royne Mere, fon Excellence’, le Duc d’Alençon amp;nbsp;leurs tnàifons en chargèrent le dueil par expres commandement : puis le corps embaumé amp;:mis en cercueil, fut honnotablcmcnt conduit au. lieu où Henty fon pere auoic

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deNauarre. ó’sn

cftéinhtifné. Elle inftitua fon filsvnique, fon heritier vniucrfcl,felon le contraól de n»»?»«-» mariasc d’entre fon pere amp;: d’elle s S^ jgj y»'quot;”'' conuentions accordées entre Ie Roy K 2Jau»rtt. die,fur Ie mariage de luy fon fils amp;nbsp;de madame Marguerite: voulant que fa fœur print fa legitime, felon le droiót eferit, amp;nbsp;lescouftumes des lieux où les biens ferot alfisjauec toutes fes bagues amp;nbsp;loyaux jtant liens qu’à elle engageZjOUl’argent qui re-uiendra du des-engagement,pourueu que le grand coller,amp; le grand rubis balay en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

gagés en Angleterre, demeurent heredi-'’ ^l^***’ ' tairesàlamaifon dèNauarre: luy donne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

aulTipar preciput fa bordure d’efmcrauL-des,voulant que fon fils paye les gages, de trois années,comprins cette cy, à tous fes officiers amp;nbsp;feruiteurs : priant fon coufin le Cardinal de Bourbo amp;nbsp;le Comte de Colr llgny Admirai d’eftre executeurs de cette, liône dernicre volonté. On ne lailfa point decontinuer lepropos encommancé di| ’Mariage du Prince de Beam, auiourd’huy l^oy de NauarrCjfouuerain de Beam,Duc dcVendo(mc,d’Albrct,de Beaumot, Sfc. pour fe preparer d’vne amp;nbsp;d’autre part à laccompliflcmcnt d’iceluy : lequel fut fi diligemment folicité, que le tout fut art

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Hifioire reftéjpuis cxccuté • les articles du mariage auoyent efté concluds SifignésTonzicf-me Audi,mil cinq cens foixante amp;nbsp;douze par Charles.Catherine amp;c Icanne,contre-Îîgnés par Fizcs,Brulard èc Pinard.

De Henty de Bourbon Jll, de ce nom^S. Roy deNauitrrc:^ (juatrie/me dece nom Roy de France à frejent régnant,

A Roync de Nauarrc decedée, BourbôPriuquot; ce de Bearn, iucceda à fes ERars, amp;nbsp;tiltre de Roy de Nauarrc, duquel bien toft apres les fiançailles amp;nbsp;efpoulaillcs furent faides en vn mefme iour, deuant la principalle entrée de la grande Eglife de Paris,port*ant le nom de noffre Dame,par les mains du Cardinal de Bourbon, fur vn efehafaut haut efleué, en veuë de tous ceux qui y voulurent aflifter. Le Roy de Nauarrc amp;nbsp;Madame Marguerite eftans cfpoufez le dix-huidicfme iour d’Aouft audid an 1572,chacun fc retira où la con-fcience luy commandoit, l’clpoux en l’E-ucfché,amp; l’cfpoufc à la Meflè,qui fut dide par le Cardinal de Bourbon. Et les dénotions paraçheuées tous fc trouuercnt au

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deNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jzys

feftin magnifique/uiuy par trois ioursicii-tiers d’infinies forces de ieux, pompes amp;nbsp;magnificences , telles qu’on peut penfer **♦ eftre ordinaires à tels Princesamp; Seigneurs » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

qu’eftoyentccux,quihonnoroyêtde leur }^y lt;{**)■«» prefence^ cette folemnité Royale.Le ven- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

dredy aa.iour dudid moys, l’Admirai fut blefré,amp; depuis aduindrent toutes les tragedies que l’on fçait du iour de fainôl Barthelemy , portées par les hiftoiresdeno-ftre temps. Et fut depuis défendu l’exercice de ceux de la Religion. Le Prince de Condé ôcleRoydeNauarrCjfurcntman- । dés par le Roy, le neuficfme de Septem-’ bre, amp;nbsp;les fomma de fc réduire à la Religion Catholique, dont ayans faict quelque refus J en fin neantmoins furent per-fuadez en forte, que peu à peu, ils condef-cendirent à la volonté du Roy, amp;nbsp;à leur exemple plufieursSeigneurs,gentilshom-mes amp;nbsp;autres fe conuertirent. La Royne Mere donna pour Chancelier au Roy de Nauarre,Henry de Mefme diét de Malaf. life, êclepourueut d’autres gentilshômes amp;nbsp;officiers, comme elle fitauffi au Prince de Condé,à fin de mieux les entretenir en l’obcilTancc de fa Majefté. Sur-ce le Roy dç Nauarre amp;nbsp;Prince de Condé efcriuirçt;

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4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir e

-humblement au Pape, qui lesrcccut pa-* ' ternellement au giron de l’Eglife, amp;lcur fit vue gracieufe rcfponce. Le R oy de Na-uarre,à l’exemple du R oy de France,did-fa vne defenfe en forme d’Ediôl,â tous les fubieôls de Béarn, de ne faire ny fouffrir audun exercice delà Religion Proteftâte, ains aller tous à la viure en la Religion Catholique, Apoftolique amp;nbsp;Ro-mainc.Du viuant de la Roy ne la mcrcjlcs Eftatsde Beam s’eftoyent alTemblêstant pour le faid de la Religion, qu’autres affaires du pays,amp;r parle commandemét Hc la Royne,la Religion Romaine eftoitba--nidde ces quartiers. Pour la remettre porter cet Ediétauec lettres particulières, à aucuns des principaux,Grammont y fut enuoyc:auqucl neantmoins lesfubictsdu .Roy de Nauarre firent rcfponce, que leur Prince eftoit captif,amp;: qu’ils ne fc fou-cioyentpàsdecela. La plulpart de ceux de la Religion reliez des nopccs, fe retirèrent és lieux mieux alTeurés que là où ils eftoyent. Entre autres les deux fils aifnez derAdmirahaueclcur fœur veufue dcTe-ligny,amp; le Comte de la Val ailné.dcs en-fans de Dandelot allèrent à Gencue, puis à Bernç amp;C Balle feionrner entre les Suif

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âeNnuam. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^^

^ès.Enuiroà ce temps, la Roynè Mere en-uoya en Polongnc,pour y faire eflire Mo-ficur,Roy du pays, apres la mort de Sigif-niond,qui aduint le fepticlmc luillet 1572. amp;nbsp;à cet effed y fut cnuoyé Monluc Euef-que de Valence, qui partit de Paris le premier Aouft 1572. entendit en chemin l’el-chec des matines Parifiennes, ce qui le fit hafter pour preuenir les mauuaifes nou-uelics qui en pourroyent incontinct eftre efpanduespari’Allemagne ramp;le d’O-ftobre enfuiuant il paruintà la frontière de Polongne.Pendant cette négociation, le Roy de France, apres cetté iournée de ûind Barthelemy , tafehoie d’auoir fes villes amp;nbsp;notamment la Rochelle, auxha-bitans de laquelle il efcriuit, fit eferire le ficur de Biron, qu’il en auoit faid amp;nbsp;créé Capitaine amp;nbsp;Gouucrncur,amp; du pays d’O-nis, qui enuoya à mefmc fin , aux Ro-chelois, lettres du Roy de Nauarre : mais ces moyens là ne peurent ranger amp;nbsp;vaincre les Rochelois : ce qui fit tenter: au Roy autres moyens par la négociation delà Nouc.-ce qui feruit aulfi peu : tant que le Roy y fit acheminer ledid ficur de Biron, aucc vncarmée,pour affieger la ville. Quelque temps apres Monficur

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épé Hifloire^

■rid!

Duc d’A njou,frerc de fa Majefté, party dc Paris le dixiefme de lanuier, 1573.

Ducd’AIcnçon fon frere ,1e Roy deNa-uarre,Prince de Condc,lcs Ducs de Mót-penfier amp;nbsp;Prince Dauphin fon fils,de Lo-gucuille,de Bouillon, Guifc,d’Aumalc, le Comte de Rochefoucault, Chauigny, Monluc, la Valette, Mauleurier, Paumy, Puygaîllard,Clçrmont,du Gas, Colïeins pluficurs-autres, arriua en fon armée 1» mercrcdy deuxicfme de Fcurier,enfuiuat. Cependant que la Rochelle eftoit fort prelTée de tous collés,rEuefque de Valence fit fi bien fa charge, que Monfieur Duc d’Anjou,futellcuRoy de Polongne,le ncufiefmciourdeMay 1573. amp;nbsp;fut bié toll apres la paix arrellée amp;nbsp;publiée en la Rochelle,^ dixiefme luillec audiél an,amp;n’e-ftoit Sancerre que l’on tenoit alfiegée, en trcs-grâdc neceflîté, comprinle en la paix. Quelque temps apres, Monfieur partit de Françe, pour s’en aller en fon Royaume de Polongne, amp;nbsp;foudain âpres fourd vn bruit, de quelque entreprinfe contre fa Majcllé,dont l’on aceufoit Monfieur Duc d’Alençon amp;nbsp;le Roy de Nauarre,lcfquels s’en purgerent amp;nbsp;iuftificrent pour leurs decorations, qui çn furent publiées à la

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de Nduarre} 697

fin de Mars,l’an 15:74. En laquelle année le Roy de FranceCharles 9. le vingt-qua-1„ y, tricfme an de fon aage, moins vingt huift . lours, ô£ Ie quatorziefmc de fon regne, ' ' mourut le trentiefme de May,amp; furét amp;i» ftes fes obfeques telles;que meritoit vn fi * ' * grand Roy: auquel fucceda Henry troi- ƒ » ficfmc Roy de Polongnc, dernier Roy de ? la maifon de Valois. Le lendemain de la mort du Roy Charles,la Roy ne Mere,laide Regétc du Royaume,efcriuit aux gouverneurs des Prouinces,comme firctaufli le Duc d’Alençon amp;nbsp;le Roy de Nauarrc,à fin d'authorifer la Régence de la Roync Mere.Cependantlc Prince de Condé qui feftoit retire de la Cour en fon gouuerne-ment de Picardie,cftoit paffé outre, amp;nbsp;net gotioit en Allemagne. Le Roy de Polongnc retourne en Frâce, fur le vingt-vnieE mede Septembre 1575. qui fc fît bien toft apresjfàcrcràReims, par le Cardinal de Lorraine,amp; print à femme,Loyfe de Lor-

' mine, fille de Nicolas Comte deVaude-mont. Enuiron la my-Septembre 1575. Monfeigneurfrere du Roy .s’abfenta de la

j Cour,eftant lors à Paris. Et s’eftant retiré I S'Dreux,place de fon apanage, futincon* tinent fuiuy d’vn bon nombre de gentils*

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Hißoire\, w«.y;«»r, hommes,'amp; de perfónnagnes fignateZ lt;!yit/^oy ne amp;nbsp;d’autre Religion.Puis le Roy dc Nî' • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ht autant, amp;nbsp;fe retira à Saumùr,

de la Ceur. Qn quelqucs forces le furent; trouüen Gc qui eftonna la Cour, amp;nbsp;donna dequoy * penfer à toutes fortes de perionnes. En ce , temps furent deliurck de prifon lés;Ma-refehaux de Montmorency amp;de Colïè'amp;^ fittantlaRoyne Mere,qu’il y eut trefue generale pour fix moys , entre le Roy Monfieur,pouraduifer àvnebonnc paix, qui fut quelques moys apres accordée par le Royamp;Monficur5amp;publiée partout^ Royaume,en l’an 1576. Dauantagele R^Y pour gratifier fon frere., luy accorda p^r accroiffement les Duchez d’Anjou, Touraine amp;nbsp;Berry,outre celle d’Alençon amp;lc Comté dcMaync,auec autres membres du domaine de la Couronne deTrâce. Et fut cette paix faictc en May audid an, Sd publié le i4.dudiôl moys, le R oy feant au Parlement de Paris . Le Roy de Nauarre, au moyen de la paix, fc preparoit en toute aireurance,dc reuoir fes Royaume,Se pais: mais le Prince de Condé ne pouuoit refi-trer cn.fon gouucrnemêt à. caufe dcladc-fiâcedes Picards. Le Roy deNWarretînt vnc route du tout oppofitc à celle quete^

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deNauarrel 6^)^

Doit Monsieur,ayant yn grand defir de tirer en lès pays.Et à cet efFeól, il enuoy a le fieurdeFeruaGfues en Cour pour amener madame la PrincclTe fa fœur, attendant la venue, de laquelle il fit allèz long feiour à Niort,amp; és enuirôs. Ccpédantil alla pour vifiter la Rochelle côme ville de fon gou-uernement.MaislcsRochcloisn’eurétpasr:e R07 lt;1» peu de difputes entre eux,cÔme ils le goü-üerneroy ét en cet affaire,amp; en quelle qua- «ft la Rü-litéjamp;auecquelle condition,ils luy mettroyent l’entrée. Cependant fc conti-nuoyent les allées amp;nbsp;venues d’vne part amp;nbsp;d’autre,pour raifon de cette entréc,qui ne plaifoyentgueres au Vicomte de Rohan, pour lors leiournant à la Rochelle, lequel nelcpouuoit contenter que l’on traittaft de cette façon,ccluy qui de luy mefmes de fa feule authorité,y deuoit entrer à-tou^ tes heures amp;: fans contredit. Ceux de la Rochelle,infiftans fur leurs priuileges, accordèrent en fin fa venüe,pourueu qu’il lignât amp;nbsp;promit garder Icurfdits priuileges, amp;nbsp;reiglafi: fon train au nombre de 50. chenaux,aufli qu’aucûs fpecifiés n’entralsét en leur villc.Ce qu’ayât promis amp;nbsp;accordé, il s’achemina de Surgeres' aucc la PrincclTe b fœur,Centra eqla Rochelle le Icudy

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700 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*'Hifloire

lourde Iuîn:oùil fut receu, cftans allés les principaux de la ville aü deuant de luy, Si quelques compagnies d’iiarqucbufiers:lcs Rochelois cependant tous en armes amp;dc rang par les rues efquciles il deuoit palfcr. Outre-ce il y auoit en la place du chaftcau, deux compagnies en bataille, auec l’artil-leric^dontil fut lalué,ëe d’vne elcopcteric d’harquebufiers allez longue. Entre tous, Feruaques trouua fort eftrange quelcfdits Rocheloisluy euflènt rcfufél’entrée delà ville, le priuant de la compagnie du Prince,pour le feruice Si aduantage duquel, il eftoitdifgraciédu Roy deFracc fon fou-uerain Seigneur.Le Roy de Nauarreayâc feiourné à la Rochelle iufques au quatrief-me luillet, il s’embarqua pour aller en Broüage où de long temps Mirambeau l’attendoitjauec deliberariô dclcrcccuoir, le plus honorablemét qu’il luy feroit pof-fible. Deux iours apres, il print fon ehe-» min à Xaindes, amp;nbsp;de là à Perigueux, duquel ledid fieur Roy vouloir )pouruoir quelque autre. Ce que Langoirât portoit alfés impatiemment, marry que quelque autre luy fuft préféré, veu qu’il auoitprins ladide ville.Cepcdant le Prince de Codé, apres auoir choify la Guyenne pour fa re-

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de Ndunrre. 70Î tuitc, attêdant que le Roy l’euft fatisfaiót furies plaintes que Montagu Lieutenant de fa compagnie d’hommes d’armes. Si furintendant en fa maifon, luy eftoit allé faire de fa part, qui eftoit prineipallemcnt pour le faire jotiyrde fort gouuernemcnt, arriua àPcrigucuxjoù iltrouua le Roy de Nauarre. Et incontinent apres, prenant congé de luy pour quelque temps, il fut en Brouage, le premier iour d'Aouft. Et Iclendcmainarriuéparmerà la Rochelle, fut receu^cn grande ioyedes habitans:la Compagnie colonncllc delquels lefutrc-rcuoir à fa dcfccnte,y cftant allé deuant, le Maire Sc principaux de la ville, en grande compagnie. Et y ayant demeuré iufques au 13. Aoulb il partit pour tirer à S. lean d’Angely Sc a Cognac, où il fut conduiâ: parceuxdela ville. De là il s’achemina à Nerac, où il trouua le Roy deNauarre. Au commancement du moys de Septembre enfuiuant, IcdidtfieunRoy eftanten Qucrcy, fe difpofoit d’aller en Foix. Cependant il ^uoit enuoyé Duras en Cour pour fes affaires plus particulières, où il ' futbienreceu Sccareffédu Roy.LaNouc : aufîlfaifoif beaucoup d’allées amp;nbsp;venues, tant à la Cour que vers Monfieur, Sc de-

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yQz nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

puis aulÏÏ vers Ie Roy de Nauarre. Sur-cc ’ Feruaques qui iufquésà lors auoitpaifi-blement gouucrnc ledid fieur Roy, fe retira en fa maifon, non fans mcfcontcnte-ment de voir quelque diminution de la grade tau cur qu’il s’eftoit plus longueniét promife du Roy. Au moys d’Odobre en-fuiuantjfut mife en au at vne entreueüe, de la Royne Mere,du Roy de Nauarre, Si dû Prince de Condé : amp;pouryparucnirj la Royne fc deuoit en brief trouuer à Cognac,aucc la Royne de Nauarre fa fille.Lé-did ficùr Roy pour cet cffeôl, s’eftoit approché de Bourdcaux,villc capitale de fon’ Le st^oy ie gouuemcmct. Mâis ceux de la ville fc fen-

tans à Candales,mirent bônes gardes aux L portes, qu’ils tenoyent la plufpart du téps

fermées, vne feule ouuertc:enuoyerét toU tesfois par deuers luy, pour s’exeuferdu refus qu’ils eftoyent côtraints luy faire,al-Icguans beaucoup de raifons longues à'fC-citcr:pour lefquellcs ncâtmoins,il ne peut fe côtenir de profeter beaucoup de parol-les aigres ; Si rebrouftà chemin iulques a A2en,où il trouua bon de s’arrefter,attcn-dant nouuelles du Roy,vers lequel il auoit enuoyé, pour luy faire raifon de ce q def-fus. Au moys de Nouembre cnfuiuant,la

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delgt;Jauiirre. 705

Roync Mere fit tant, que Monfieur fe re- R«»««’!«*-Concilia au Roy (on frère,8c le fit venir ^^f°2raiu’ie Cour,contre l’aduis de Bulfi 8c autres qui Roy. luy cftoycntparauant les plus fauorits.Én î^ouembre fe firent les préparatifs aux Eftats generaux tenus à Blois:où le deux-ielme de Décembre le Roy fit fa harâguegt; amp;nbsp;puis apres fon Chancelier,Birague. Des lecommanccment de lanuier iyyy.arri-uerentauxÆftats les Députez du Roy de Nauarre 8i Prince de Condé, prefque à niefmes fins, quLdreiferent vne Requefte ^ien ample au Roy, par laquelle ils le fup-' pHoyent n adherer, aux opinions 8c con-clufions prinfes par le Clergé,la Noblcffc amp;nbsp;autres députés du tieri Eftat.-contre le(« quels,en adhérant aux proteftations re« UtonftranccsfaiÓtcspar les Eglifes Protc-ftantes, ils prôteftoyent de nullité de ce qui eftoit faid ou à faire par lefdits Eftats. Enuiron ce temps., aucuns enuoyez de 1» part du Parlement 8c des lurats autres Officiers de Boüpdcaux arriuerent en-Cour auec vn pacquet s’addrclTant au Eoy , pour affaires d’importances e Les lettres auoyent jcfté diôtécs e(critcs en ce Parlement., iprefens lefdiéfs lurats amp;nbsp;?MagirtiatS U îik’vne 1 s’addrelfoip au'

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704 Hißötre

Roy, l’autre à laRoyne Mere, amp;nbsp;la troi-lïefmc à Monfieur. Ils enuoyerét auflî par rnefrac moyen vne depefehe, que le Roy deNauarre leur auoit enuoyée, en datte du 15.de Nouembre de l’année paflce,cn laquelle il fe mécontentoit fort de la témérité du Parlement, des lUrats qui a-uoycntmisdes garnifonsen ladide ville, làns expres commandement du Roy, ny de luy fon Lieutenant general en Guyenne; que telles façons défaire eftoyentmal feantes à tous, amp;nbsp;mclmement à gens de leur robbc:qu’ils ne deuoyét ignorer qu’il cftoit près de leur.ville, nbsp;nbsp;que s’il euft co-

gneu que lefdidèsgarnifons euffehtefté neceffaires pour la garde,il y euft pour-ueu,félon que la charge le porté. Et d’autant qu’il deliroit le foulagemcnt des fub-iedsdu Roy, il les prioit luy mander le temps, auquel ilsie pourroyent receuoir en la qualité que dclfus, amp;nbsp;donner tel ordre à ce quicftoit'requis de fa part,que chacun fuft content. Ceux du Parlement luy firent vne alfcz aigre refponce : qu’ils ont peu amp;nbsp;deu mettre garnifons en leur ville J fans i’aduertir :que la neeelfité du temps les y auoit contraints, amp;nbsp;qu’ils ne ^tifoyent rien fans bon aduis amp;nbsp;fans le coin

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deM^uarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yoj

Commandement du Marquis de Villars Admiral de France , amp;nbsp;gouuerncur de Guyenne, enlabfencc dudiâ: ficurRoy -^cNauarre. Enfin ils adiouftoycc que les ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, *

^ourdelois n’cftoyét encores defpofezà rcccuoir comme il appartenoiramp;r qu’ils

^crdycnt toute deligencc pour mettre les affaires en bon ordre , auantfonarriuée. Surlafinde Septembre de ladideannéc ^577. y eut vn Ediót du Roy, fur la pacifi- flt;nxi^yy, cation des troubles de fon Royaume, qui fut publié par tout.Et apres la publication

cette paix,le Prince de Cotidé fe retira cnlaRochclle. Et pourfaciliter l’execution de cet Edid, amp;nbsp;èfdaircir amp;nbsp;refouldrc les dificultés qui font interuenuës , amp;qui pourroient encores retarder le bien amp;nbsp;ef-feft d’iccluy, furent arreftés certains articles , en la Conference de Ncrac entre la Royne Mere amp;nbsp;le Roy de Nauarre, aflîftés d’autres Seigneurs amp;nbsp;gentils hommes de-pûtes, Icfquels articles font portés en l’hi-ftoirede nofirctemps. Durant cette negotiation le Roy inftitua l’ordre des Che-ualicrsdu fainél Efprit encclebrales ceremonies en l’Eglife des Augufiins à Paris, la ville du premier iour de l’âijy?. Les fufdiftes ceremonies fot deferites en

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7o5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloiïé

rhiftqifcfófaicntionnée.^En l’an 1580. Ie 14 Fertfur- Princç cjcCondc fuiuy,dc la Noue amp;nbsp;a,u« /quot;■quot;’A tres de Ia religion (urprijot la Here en PÂ.

cardiep.S6j?laiffa fort^rgîUtûamp;n, pendant qu’il alloic quérir du fecofirs.çn Allemagne. LeRoyidc France nçla.pouuâtauoit' par voyc dccompofitipnj.'futcontrainry cnuoyerleMarefohal de Matignon auec armée,qui ralîîegcaôii|ninr,nô iâns meurtre d’vue part Sz d'àu:tfc ^gii[iarFo,rcç de la place. Incontinent.la paix f'ui: faiéieà Bergerac, uV publiée çiï Parlement à ƒ aris le2^. lannierl’aniv8t,,ftprpsvnciîgnalléo. vidoiredu Marefchal dp .Birtfn.contre Gcuxdéla ReiigiQn..L'es aificlesdeeette. paix furerit pi;opoféS;:eni4’a/rem.bIéc amp;nbsp;Conferencet'aiSic au,lieu de.FleX;presla vilJcde fain die Foy, entre Monficurfrerc dü Roy amp;nbsp;le Roy de Nauarrelc26. iour i de Nouébruy 1580, ParrERidt de l’an 1577 j Je Roy de France auoit accordé aux Prin- nbsp;nbsp;I

ces Proteftans,comtne au précéder,quel- I cjucs villes,pour cL'ccain tçmps, Iclquclles

ils garderoycnr corne en oflage de la pro-meife. Et en l'an If Sî. le Roy les He iom-,

tuet de rendrcccs places ^’ pouc-cc que le

temps prefix âdes tenir par eux s’en alloit j ; expiré. Mais le R oy de Nauarre ayâtfaiâ

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DeNäuurfe. yöy , • t f L fntedfc que la paix auoît cfté tint dé fois interrompue par furprinfes amp;nbsp;guerres ou- -, Certes, amp;nbsp;que le terme óólroyé âuôitcftê ƒ,7. itopcourt, pour l’execution de TEdiót S^ , gt;nbsp;îniortilfement des guerres,le Roy dé Frâ-céleur accorda prolongation,pour? autres annéés.Ce qui donna occafion à aucuns, tnais à grâd tornde dire publier par tout lt;lue le,Roy de France fauorifoit les here-tîqués^amp;'qu'il vouloir introduire l’hérelieà teRoy dô‘Nauarre voyant quelques re-niuem'ens3amp; que la pa’rtie fè drelToit tondre luy,qùclquc ferdblant qu on’fiftdl c6-maiiceà à penfer à'iüyenuoya le fieur de Pardaillan, vers la Royfte d’Angleterre,le Roÿ de Dannemarck les Electeurs Princes de l'Empire, pour renouucller à-mitiéaueceux, amp;nbsp;les fupplierle fecourir *'■ aubcfoimCependant,à propos pour ceux qui voulurent remuer, êe au’ grand malheur de la France , le Duc d’Anjoù du Roy de France, mourut à Chaftcat\-jô7yr,„L thierry. Depuis cette mort, onquot;‘cqmmrffÿ-Rôgt;lt;/t Fm-cea à hayr le Roy de France, Sr fufla pre-miete pointe de l’amour d’iccluÿ, rcboüf-chêe au cœur de la plufpàrt de fes fubiets, qui ne parloy et de luy qu’aucc toutes fortes de mefpris : tou^ les ioürs fe fèmoycnt

Yy ij '

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7o8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioive

iu pafquils indifcrets effrontés, des li-r»7 Je Fm belles faiïs nom, on parloic du Roy com-‘p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sardanapale, d’vn faineant, d’vn

Prince enyuré de prodigalités amp;diiïólu-tions: on Ie relcguoit comme Chilperic en vn monaftcre , iie pour la troiliefme couronne que fa deuife,AÏ^«ff yltimaccelo^ luy donnoit au ciel, on luy en promertoit; vneaueclerafoir en vn cloiftre. Ainfi amp;: par telles menées, fouzlenom de Ligue, commancerent les troubles qui ont duré amp;nbsp;durent encores à prelent.Le Pape Grégoire treziefme, ne voulut approuuer ces foufleuemens dfcs François, mais fon foc-ceffeur fit bien autrement, car il fulmina contre le Roy de Nauarre amp;nbsp;Prince de Condc. Alors fe fit vne affcmblée à Montauban,où le Roy de Nauarre amp;nbsp;les députez de la Religion,aduiferct aux expeoiés de fe maintenir fi on leur couroit fus, Si le V Roy de France enuoyale Duc d’Efpcrnô, pour conférer particulièrement amp;nbsp;amplement auec le Roy de Nauarre,fur l’occurrence des affaires de l’Eftat. Cela fut oc-cafion à aucuns de s’efleuer, amp;nbsp;d’enuoyer commifTiô par tout fouz le nom du Roy, lequel les defaduoua amp;nbsp;deffendit toutes louées de gens de guerrc,fur la fin de Mars

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deNauarre. 709 '

1585. Alors le Manifcfte fut publié, liuret -contenât les motifs du Cardinal de Bour-bon,des Princes, Seignturs, villes amp;nbsp;cô- f., inunautés Catholiques, des’oppoferaux hcrctiques , alleguans plufieurs raifons pour fe iuftificrdncontinent y eut viie armée en campagne delà part de ceux qui s'efleuerentjfouz les raifons par eux miles en auant,amp; penfoit on du commanccmét nue ce fuft feulement pour abaiïïcr ceux QclaReligion,iufquesàcequele Roy de France, ayant eu occafion de croire autre ehofc,efcriuit au Roy de Nauarre qu’il ne s’efineut point de ces foufleuemens, ains lecontinft en patience,à fin quelepeuple peuftiuger lequel des deux partis auoit le tort,pour luy donner le blafme:ce qu’il ha I eogneu trop tard, amp;nbsp;à fes defpens : le pria 'les’alfcurertoufioursdc fabóne affelt;^iÖ, promettant qu’il n’oublieroit iamais fou lntereft,non plus que le fien propre ; qu’il rognoifibit bien que les nouueaùx efle-quot;és, quelque prétexte qu’ils prinlfent', çn-Ircprcnoyent fur fa perfonne couron-''Ojamp;que plufieurs bons François amp;nbsp;de ^oncœur,allecRcz amp;nbsp;pipez dctclsfpe-pieux prétextes, ne penfa,ns rien inuing ce qui cft depuis'furuenujfuiuroycnç

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71° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^ifloire .

l-cç party,amp;qu’il fall oit vier d’v ne grande ' prudcnçCjpour leur faire voirquijs cpur-' royegt;it à leur ruine_amp; à celle de i’Eftat, Le Roy de Fpixcç J au''li€u dopren.dgt;x;:lçSi.ar-jnes:, /it yne declaration toft apçcs;pour .dcfa!Eq'gt;çr.fcs eMWïTiis. Le Roy deNauar-iç quifXHrr obeyrau Roy n’eftoit encores §q laiflbit paffer toiitçs lesocçafions quijl’cn pouuoygnt: çxcufer, fît vne aîTcz ainpje-dcçlarapqn à Bergerac le lo.iour luin 1585.La Roync Mere donna à entendre au R oy fQil: /ils les grandes forces amp;int;ejligenccsdcs nQuucaux efleuçzdef-qucls le-Roy rephefeha d’appoinifteraenr, amp;nbsp;Ipurjdpnna plusque parauature ilsp’ef-ppfq.yiÇnt.;^TGmt irifpntinent lapaixfçfit py*y'rgt;r,' a.urnpysde luillet I585.famp;^arLon Ediift .. defcQdi^’exerciçc de la Religion iurnom-yIy V V K, t lt;nbsp;n,ouucllc,reuo'q.ue tous autres Edióts, qui ICipptraettoyent) commande aux.Mi' ixifiçesjdeyuider de fes terres, amp;nbsp;à tous fes fubieôis.dcfnrc profeffion^de la Religion Rom^jne dedans fix moys, ou fortir du I^yaumer caffcles.chambres nry-partics Sp tri-,parties des Piafleméts, ordonne que les viUp^bâillées en garde à ceux de là Religion feront renduesdoue pon feulcmét, ^•^Sya^prçuuelajlpuéG d’armes des npu-'fîf ■lt; i

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de NaudYre.

^eaux efleucZjUommcz Princes, .8/ reco* §noift que le tout s’eft faid amp;nbsp;pafle pour Ion feruice.Ccft Ediót authorifoit les pre* textes de ceux de la Ligue, mais les arci-oles fecrets arrcftésà Nemöurs eftoycnt du tout à leur aduantage, amp;nbsp;n’y auoit rien ejui ne leur pleuft,excepté la condition de le départir dés le iour mefme,dc la Ligué: 9ui fut le poinéf de la iuftificatioh. du Roy puis apres, amp;nbsp;le piege ou les nouuclt;iuxeï' leuez furet attrappet- Ceneantmoinsbié qu’ils ne demandafTent en la Conference de Nemours autres feuretés que celles qui dependoyent. delà bonne grace du Roy, fi voulurent ils auoit-cn leur puiflànce, les villes de Chalons,Thoui, Verdun * Sainéf Lifier, Reims, Soiffons, le.Chafteau de Dijon 5 la Ville Se Qhafteau dèBeaulne, Ruë en Picardie,Dirian amp;nbsp;Conq en Bretagne : le Roy paya deux cens mulle cfcuz pour les gens de guççre eftrangers venuz àleurfccoursjles defehacge^. de cent ßx mil trois cens, quarante efeuz». prins^aux rcceptcs generales^cur fournit cènemUIe cfcuz pour baftir vnejcitadpUe à Verdun, outre rentretenemeut des gardes d’habî quebufiers à chenal, qu’il oéæroyaàtous les Princes de U LigUP» Eux qui auoyen$

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712- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

tant protcfté qu’ils cftoycnt armés pour lefoulagemcnt du peuple, en trois inoys qucleur guerre dura, le trauaillerent de plus d’extorfions qu’il n’en euft louffcrt en trois ans par les charges ordinaires. Il fut queftion de corner aux aureilles du Roy, la guerre contre les Princes de fon fang,le RoydeNauarre amp;nbsp;le Prince de Condé, quiaflemblésàCadejoux auec le Maref-çhal d’AnuilIc, lors Duc de Montmorency firent drelTervne declaration en datte du ip.iourd’Aouft ijS^. contre ceux qui leur en vouloyét. L’onziefme iour dudid inoys,le Roy appclla au Louure Içs Principaux de Paris, y afliftantle Cardinal de puyfc,amp;: leur fit quelques demandes amp;nbsp;au Clergé mefincs,ponr cntrctenirla guet, te,contre le Roy dcNauarre. ee qui n’eut point d’effed : Quinze tours apres, les fieurs de Lcnoncourqdc Poigny amp;nbsp;le Pre-fident Rrulart, arriuerét de la part du Roy de France, vérole Roy deNauarrcà Ne^ raç,ppur conférer auec luy des moyens de paix,en lé follicitant de Ce ranger à l’Egli-fe Catholique,öfter l’exercice ne la Religion,laifte pour fixnaoys,pàr l'Edift de Juiftetjamp;r de rendre les villcsi D’autre co-fté,parl’entreprinfc du Roy d’Efpagnç‘, le

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âeNdMrre, 7O

Pape Sixte déclara le R.oy de Nauarre amp;nbsp;le Prince de Condé excommuniés. On publia au no de ces Princes plufieurs liures, où les nullités de cette bulle eftoyent amplement traidées. La Cour de parlement de Paris tant notable, députa quelques Vus de fon corps, qui firent, à l’occafion de cette nouuelle pratique d’Efpagne,vnc ierieufe remontrance au Roy fur ces bulles,amp; autres chofes concernans l’Eftat.Cc ncantmoins, le Roy fans auoir efgard à telles remonftrances, amp;nbsp;à l’in fiance d’au-cuns.fit vne declaration,le y.iour d’Oôto-bre 15 85.fur fon Edid de luillet prcccdêt, abrégeant le terme de fix moys donnés à ceux de la Religion, amp;nbsp;fe declarant for-nicllcment contre eux.La Cour de Parlement vérifia emologua cet Edid, huid lours apres. D’autre part les Princes de la Religion, Roy de Nauarreamp; Prince de Condé,formcrentoppofition contre les bulles d’excommunication du Pape Sixte cinquiefme, appellat d’içelles comme d’abus,amp; fut telle oppofition affichée à Rome, le 6. lourde Nouembre. Cependant on proceddoit en France, fort amp;nbsp;ferme contre eux amp;nbsp;leurs adhcrans, amp;nbsp;le Clergé fityne pepiQnftrance par l’Eucfquc de S.

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’7.14 ,J^tfit}ire^\y

Brieu,aflîfté du Cardinal de Bourbon amp;nbsp;deplufieurs députés, tendans à faire exterminer ceux de la Religion,fauorifer les Ecçlefiaftiques, èc faire obferucrle Cécile de Trente'^ Le Roy de Nauarre au contraire j [publia vne declaration, le dernier iqur du mefmc moys de Nouembre,contre ce qui aüoit efté faidt contre luy, par la recoptiô desEdióts de luillctdcs Cix mois, amp;d’Oâ:obrederabreuiation de quinzaine, amp;nbsp;ce à fin de recouurer argent fur fes cnncrnys,pour eftre employé aux frais de U guerre,; Sur la fin de l’année, le Roy de Eiyince publia vn reiglcment à obferuer, par jeSîBailIifs, Senelchaux ou leurs Lieu-tcn.ans,pour l-execution de l’Ediét de luil-Içt. Le premier iour de Januier 1586. le Roy deNaparte enuoya de Montauban (où il poürueut à fes affaires ) lettres au Clergé, àlaNobleffejau tiers Çftat amp;à ççüx dePatis, efquelles il 'fcplaignoitdc la rupture du dernier Edid de pacifîca-tipn,remoBftroitlcs maux qui en aduieo-droyentjles éxhortoit d’ypenfer à bon ef-çicnt,amp;; dejne feruir point-dInftrumens à û Ligue, ppyt juiner le^ Rgy amp;nbsp;le Royau-^ mc.-adiouftgnt que s’ils e/|oÿentfi malad-uifez, l.uy .amp;Jes liens s’aider pyent dç îou^

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de'blau^trre.

njoyçns legitimes, pour refifter à la vio-' lence des ennemys.Cependant le Duc de Maycne eftoit chef de la guerre en Guye^ ne, lequel futprefle parle R oy deFrancq^ d’aller attaquer le Roy de Nauarreamp; le Prince de Condé ce qu’il ne fit : alla vers Perigueux amp;nbsp;Limoges, où il print Thule-viHe foible, amp;vn viel chafteaunommé Montignaç ; de là fe tran(porta à Beaulieu bicoque,d’ou les habitans fc fach ete rent: l’armée ayant fai óf pep en Perigort,s’achemina vers la Garonne. Le Rqy de Nauar-y rc quLeftoit loin de Perigord entendant que le Duc de Mayenne prenoit cette route,alla à Nerac, puis palH à Caumont en plein iour,amp; ne fut attaqué du Duc,lc-qucl apres quelques autres exploits fexc^^, tira dedans Bordeaux pour fe refraifehir. Le Roy de Nauarre ccpêdant,dclibcra de palfer en Poiélou, pour s’oppofer au Ma-refchal de Biron läge amp;nbsp;vaillant chef de guerre amp;quiauoitvne armée toute frail-che,dc laquelle jl vint à bout. Enuiron le premier de lùin mil cinq cens oôiante fix, le Roy de Nauarre venu dcGafcongnc; ayant trauerféje Perigord,l’Angoulmois amp;nbsp;le Poiôiou iufqucs vers Loudû, s’achc-mina vers la Rochelle, puis à Marans, où

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7xlt;» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;//iß o ire

il donna ordre, autant qu’il luy futpofli-blcjayant logé fa gendarmerie és enuiros. Sur la fin de luillet. Marans fut aflîegé par le Marefchal de Biron, puis deliuré du liege,par accord faid entre les dcfendans amp;nbsp;alîîegez. Deux ans apres Laucrdin s’empara de Marans ille bourg amp;chafteau,y îaifïà des Clufeaux pour gouucrneur, lequel y ayant feiourné deux moys fut af-faillypar leRoydeNauarre, à la mercy duquel il fe rendit, amp;nbsp;fut enuoyé prifon-nicr en la Rochelle:depuis Marâs demeura en paix. Le feziefme iour de Mars de l’année 1586. lePrincede Condécfpoufa dedans Taillebourgdafocurdu fieur de la Trimouillc, de laquelle il ha eu vn fils : amp;nbsp;ne vefcut gucres en ce fécond mariage. Au moys de peurier, de ladide année,le fieur de Matignon,ayât afliegé Cartels, le Roy de Nauarre accompagné de deux à trois cens mairtres, amp;nbsp;enuiron dix-huiék cens harquebufiersenfitleuer lefiege, amp;nbsp;voulut difner dedas ce chartcau, pour tcfmoi-gnage qu’il en auoit chalTé fon cnnemy. Puis il fit vn voyage en Beam, pour y doner ordre aux affaires : ce qu’ayant expédié, il tira vers Ncrac, amp;nbsp;partant àEaufe y nie ficnne,entendit que le duc de Mayé-

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de Naunrre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;717

Hcs’acheminoitpour l’empcfcher de paffer la Garône. Cenonobftantilfut àNc-fac pour afleurer la placc:au fortir, il print fon chemin droit à Barbaftc, amp;nbsp;le côtinua comme pour aller à Caftel-jaloux. Eftant à deuX lieues près au milieu des bandes, il leur fit entendre fon intention amp;nbsp;auec 2 o. gentilshommes bien montés, amp;dix fol-dats de les gardes,marcha vers Gaumont, où il dilna tout à fon aife,nonobftant que le Duc de Mayéne ne fut qu’à deux lieues de fon palTage, amp;nbsp;apres difner paflàla ri-uierefans empefehemét ny perte d’aucun des fiens. Se ictrouuant le lendemain à fainde Foy auec tous fes gens, il y feiour-na trois femaines entières, allant de fois à autre,à la chafle, fans que le Duc tint conte d’aller le faluer auec fon armée, encores qu’il ne fuft qu’à trois licuës loin de luy, Pourtant le Roy de Nauarre tira en Poitou, où ayant faidtefte au Marefchal de Biron,il s’achemina vers la Rochelle, vifi-ta l’armée de mer,fit referrer par vne palif-bde ceux de Brouagc.Sur la fin de l’année i586.furfeance d’armes auoit efté accordée de part amp;nbsp;d’autre par l’cntremife de la Royne Mere amp;nbsp;du Roy de Nauarre : mais elle fut fans effed par l’artifice de ceux qui

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718 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

eftoyeht ligués, qui ne tafchoyent qu’à amufcr le Roy de Nauarre,pour le furprc' d,re. Au commanccmcnt de l’an ijSy. il alla à Marâs bien accompagné, pour traiter de rechefauec laRoynCjlaquelle voyat Ibn gendre venu eii interition de latan-Gér, non pas de la Croire,recula,amp; finalement quitta le Poidôu pour rcuenir en Coür, ayant entendu le vent de quelques noifueaux dcfleins de la Ligue. Quant au Roy de Nauarrc il fe mit à faire la guerre, aùec quelques canons fournis par ceux de la Rochelle,amp; print plufîeurs places.Pcn-dant CCS exploits, le Duc de loyeufe s’a-uancea pour paffer la riuiere de Loire âucô vne puiffante armée. Le Roy de Nauarrc ayant desfa'id quelques compagnies de celles qui entroÿent vn peu trop auant en pays, fit retirer parties de fes trouppes vers fainét MaixantJcreftecnXainton-gc,pour s’en feruir félon les occafions, à la ruine de cette armée nouuclle. Mais les regiments de Charbonnière amp;nbsp;de Bory eftans demeurez dedans le Bourg de la Mothe faind Eloy, fouz promeffè de faneur par ceux du chafteau,furent chargez amp;nbsp;dcsfaiéts par l’armée de loyeufcjà càu-fe que ceux du chafteau-lcs trahirent: S où-

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;719

dain loyeufc aflîçgea S. Maixant, qui fe fendit par compofitioii, comme fit Cha-fcnte; aflaillit la compagnie 4ç Pueilhes en vn village, à l’improueUjamp;r eut du def-îfonneür à faite tuer les foldats de fang froid, comme l’on tient aulfi qu’Il fit faire à ceux de Boryißc Charbonnière, contre (afoy. Ce qui fut vn article quincferuic guerres au Duc à Courras. Il s’en alla au commanceraent d’Aouft à Paris, amp;nbsp;laifla Lauerdinpour commâder en l’armée, fur lequel le Roy dcNauarrc fit de grands exploits de guerre. Le vingtiefme iour d’O-dobre enluiuant le DuC eftant retourné en diligence en fon armée, amp;nbsp;penfant te-fir le Roy de Nauarreàfa deuotion entre deux riuicres, luy donna la batallc, où le Duc fut vaincu amp;tué , amp;nbsp;la Ligue y fie vnc perte infigne. Apres cefte vidoire, le Roy de Nauarre fit fon voyage de Gaf-congne, accompagné du Comte de Soif-lons.lePrince de Codé fc retira en Xain-tonge, auec vnc partie des compagnies; ayants concludde le rallier tous enfem-Wc,pour aller au deuant de leurs Reiflres, Icfquels quelque temps apres , furent tompuzfic difiîppezfurla fin dcl’anijSy.^ par la prudence du Roy de France,

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710 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hivoire

Mfi’t J» VniKt Ciniïi,

paf la vigilance du Duc'^dcGuyfc. II cn demeura beaucoup à Auncau, la plufpart moururent par les cheminsûl cn fut dcua-lifé amp;nbsp;tué grand nombre cn Sauoyc , ceux qui arriucrcnt cn lieu de fcuretéamp;!; chez eux prefquc tous ne la firent gucrc longue. Le Duc de Bouillon aagé de 2$. ans mourut à Gencue, Clcruan vers Brcf-fc amp;nbsp;autres ailleurs : le Baron de DonaW chef des Rciftres efehappa : vnc trouppc de Rciftres ayant prins le chemin de la Franche-Comté , fut pourfuiuic du Duc de Guyfc amp;nbsp;Marquis de Pont, iufqucs en la Côté de Môtbeliard, là où leurs troup-pesentrerét, amp;nbsp;firent plufieursadcs d’ho-ftilité. Es années 89.87. amp;nbsp;88. y eut quelques efforts de la Ligue contre le Duc de Bouillon, amp;nbsp;cn la dernière de tref-grands cotre la maifon de Bourbon amp;nbsp;tous ceux de la Religion , amp;nbsp;voyant que le Roy de France ne branfloit affez fort à fon gré,recommença la guerre à Sedan. Et durant telles tepeftes, le cinquicfme iour de Mars deladidc année 88. Henry de Bourbon Prince de Condé , fort amateur du bien de la France,tref-bclliqücux Princc,mou-rut au grand regret des fiens , qui en menèrent vndueii mcrueilleux , de mort fi violente.

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deNauatre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;711

violente,que dedans trente heures il rendit rcfprit. Il eftoit Prince fort généreux, amp;nbsp;de grade cxperiêcc au faid de la guerre, duquel on efpcroit beaucoup. Enuiron ce temps , le Duc de Guyfe s’achemina à Paris,laiffant Icficgedelaraets, amp;incon- lountte des tinct s’enfuit la iourriée des Barricades du 12. May audid an 88. amp;nbsp;la retraite du Roy de France de Paris à Chartres ••• qui fut le commancementdes maux extremes que nousauons veu en ce royaume.Ccpédanc le Duc de Sauoyc.ayant intelligence auec le Roy d’Efpagnc fon bcau-pere,failoit de grands efforts cotre la France,eftans aucc quelques autres de la Ligue^ leurs deffeins particuliers,de ruiner le Roy de France Sr defmcmbrcr fon Eftat amp;nbsp;fi force. Le Duc de Sauoyc, auec armes decouuertcs fit la premiere charge contre la couronne de France , s’eftimant d’auffi bonne maifon que les autres pour auoir fa part delà piece,pour cflargir fes limites.Et comme Ion cftoit apres rafiemblée des Eftats de Blois, amp;nbsp;que le Duc de Mayenne eftoirà Lyonj ccluy de Sauoyc auecfon armée entra de force au Marquifat de S alu fie s, où il auoic acheté des hommes qui l’artendoyent, urprint la ville amp;nbsp;fortereffe de Carmai-

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7 li nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oire

gnoicjinagafin d’armes amp;nbsp;de munition de guerre, pour Ia France delà les monts.' fe rendit maiftre de Rauel des autres places ; cequicsbranla aucunement ceux de Dauphiné , qui cogneurent bien que e’eftoit vnc guerre contre l’Eftat de France,voyant le Duc de Sauoye ne pafler outre,amp; le Duc de Mayênc toujours à Lyô. Le Doc de Sauoye pallie fes aótions de belles cxGufes,furtoutcnucrsIc Papc,amp; par le moyen des Agens d’Efpagnc, faiâ trouuerce faiôl fupportable pourletéps, fc fouciant peu des menaces du Roy de France, lequel il cftimoit autant que perdu, on tant empefehé , qu’en fin encore fcroit-il tout aife de venir à capitulation, crainte d’auoir pis,fur tout à caufe do Roy d’Efpagne,par l’aducu amp;nbsp;argent duquel le faifoit vn tel rcmuemct,amp; qui par les bras de tât de Princes, vouloir affoiblir la Frâ-ce , ayant de tout temps peur quelle liiy faute au collet, fi elle cftoit paifiblecnla maifon. Le feizicfme du moys d’Oélobrc audid an 1588.1 c Roy fit l’ouuerture par fa harangue , des Eftats tenus ^affemblczi Bloisjoùl’cdiitd’vnion du moys dcluil-Jet fut confirmé. Et depuis l’on tient que ayant le Roy deFrance dccouuert quel-

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de Natidrre,

•^ues menées amp;nbsp;pratiques en ladide af^ Semblée des Eftats, qu’il auoitpourftifpc^ biesje Duc de Guylé, par fon commail-lt;lcment fut tué le 23. iour de Décembre ^udiól an .• amp;c quelques heùrcs apres fut^^^^^ aufll depefehé le Cardinal de Guyfe, que dm ie b Roy de France ne redoutoit pas moins ƒ“ƒ' lt;lü’il faifoit fon frère, amp;quiaUoitle cœur ’ haut, l’efprit prompt amp;nbsp;n’embralTant rien petit,s’affeurât que s’il demeuroit apres fonfrere, il luy remueroit bien dumefna-ge. Ce neantmoins le Roy en fut blafmé deplufîeursj mefmcs qui n’eftoyent Ligueurs,à caufe du rang que le Cardinal te-noir enl’Eslife.Cependantle Roy dcNa-^‘’gt;‘^'N‘'' Harre,entendant que 1 armee de la Ligue,iefifixt, dont le Duc de Neuers eftoit general, s’a-cheminoit en Poidou, s’en alla à la Rochelle pour aduifer aux affaires plus vr-gens.Là il entendit,au moys d’Aouft que le Duc de Mercueur l’vn des chefs de la Ligue amp;nbsp;gouucrncur de Bretagne eftoit party pour affieger Montagu gardé pat Colombieres, amp;nbsp;le Duc aduerty que le Roy de Nauarre eftoit à la Rochelle, s’imagina que c’eftoit pour faire leuer le fic-geipourtant fe refolut-il de faire retraite à Nantes,où il fc troüua deuant que le Roy

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72-4' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Htfloire

de Navarre fuft approchc^de Montagu, lajlTant pour arrière-garde le regiment du lieur de Gerfay.qui demeuraj bié que belliqueux amp;nbsp;fort expert au faitt de la guerre,engagé , fut Ion rcgimët desfaid pat le Ro.y,amp;fut la charge faide à deux lieues pres de Nantes^ou ledid fleur Ce fauua.Le “ îendemàm comme il pretcndoitaflîeger

Çliflbn,ville amp;nbsp;chaftcaUjil fut contraint tirer vers Angouleflne,pour defgager d’être les mains de la Ligue , le Duc dEfpcr-non,auquel on tua quelques domeftiques amp;nbsp;officierSjamp; luy melmcs, par l’efpace de , deux iour.s amp;nbsp;demy, fut afliegé amp;nbsp;aflailly . de pres,au chafleau, en tref- grand danger de la pcrlbnne : mais ayant efté fecouru à poinêf,cette mutinerie s’appaifa,quelques vns des plus mauuais ayâs payé pour tout Iç reflc.Le Roy de Nauarre retournant en PoidoUjpcnfoitaux moyés désemparer de Niort, ville qui le dedaignoit Cibra-uoit plus que nulle autrc.ee ncantmoins il pourfuiuit fon entreprinfe de Beauuoir fur mer. Paflant près de Nantes il vidlc fleur de la Trimouille qui auoit desamp;«â vne compagnie de gens de pied, amp;nbsp;prins leur chef dedans le bourg de Donay. Le quatriefme iour d’Oótobre, Beauuoir fut

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deNauarre.

inuefty amp;nbsp;malgré ladifficültégt;dcsâppro-çhés,amp; du chemin pourTartiileric j nbsp;nbsp;du

temps,prins par compofition troisSemaines apres. Le lendemain de la reddition de Beauuoir, les habitans de l’Ifle de Boning,qui auoyént promis ne receuoir pcr-(onne, donnèrent entrée en leur ville, à deux des plus braues compagniies'qui fup-fent au regiment de fainél Pol : Mais ceS foldats n’y furet fi toft entrez,que le cœur leur faillit, de forte qu’ils enuoyerent vn tambour au Roy de Nauarre, le fuppliant leur donner vn fauf-conduid, pour fe retirer en lieu de feureté.Il les tenoit enclos, amp;nbsp;pouuoic fans perte, à caufe des pafTages qu’il tenoit, ouïes faire tailler en piece s, « on à tout le moins deualifer. Neantmoins de fon plein gré,il leur donna à tous la vie Roydetia, amp;nbsp;les armes, auec vn pafleport pour leur feure retraiteâl pardonna auIfi aux infulai-fes qui luy auoy ent faufle la foy : douceur qui brifatellemét la dureté de leur farouche naturel,que depuis ils font demeurez tres-affedionés à fon feruice. Ayâc apres, laifle le regiment de Preau.pour renfort dedans Montagu , amp;nbsp;diftribué des garnit Ions à Mauleon,la Ganache, Talemond^ Çontenay autres places, il s’achemina

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rj‘i.6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

vers Ia Rochelle, pour fe trouuer en l’af-femblécgenerale de ceux de la Religion, laconuóquée pouraduifcr à cequieftoit lexpedientjpourle temps.Cependant l’armée de la .Ligue eftoitau bas Poidou amp;nbsp;pays voifîns : enuiron la fin de Décembre,dç l’an i5§8.1a ville de Niort fut prin-fc pour Je R-oy de Nauarre, amp;le fieurdc fainôt Gplais fi.it eftably gouucrneurdela ville,ôr du pays, ßr Parabierc du chafteau. Am CQintnanccmetit de l’année fuiuantc ijS^.la Ganache fut rendue, à caufe delà maladie du Roy de Nauarre, laquelle fut grande, amp;nbsp;l’armée qui cftoit enPoiélou bien toft apres fe fondit, chacu s’efeartant Mort ie Ç3.amp;C là.En;eemefnie temps mourut Q' Medicis, Royne Mere du Roy de France,ôr le dix-ncufiefme lanuier fut publiée à Paris amp;: ailleurs vnc declaration des Princes Catholiques, villes amp;nbsp;com-munautez vnies auec les trois Rftats du Royanme-ipour la conferuation de la Religion Catholique, Apoftolique Romaine,amp; la liberté du peuple, auquel pn pro-mettoit defeharge, d’vn quart des tailles amp;nbsp;cruëshl cpgnpift maintenant comme il a efté defehargé. De cette heure là fe firçt de grâds efforts de la Ligue contre le Roy

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deNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yty

de France, qui employa la pluffl'eamp; l’ancre, pour ramener les dcfuoyés au ehe-' min.deuantque les pourluiurc par la force. Le Roy de Nauarre, cependant, reue-nuenconualefcence d’vne fafeheufe maladie, peu apres la mort delà Royne Mere,délibéra pour faire preuue de fa fidelité enuers le Roy, de trauerfer tat qu’il pour-roit, les defleins des Ligueurs, les empef^’ chant de rien empiéter és lieux qu’il auoit- , . moyen d’alfeurer, tant pour le i^ruice du'^V^y'^ Roy,que pour le foulagement de ceux fonparty.En ce temps la ville amp;chaftcauj’-»/’gt;'ocfcelt;/i» d’Angers furent aflèurezau Roy’: mais DucdeMercœuralTubiettit prdlque toute la Bretagne au party de la Ligue, à la-î quelle Rouen,Tholoufeamp; Lyon s’eftoyêt ja rangez : amp;nbsp;Bordeaux faillit d’en élire:-mais le Marefchal de Matignon fut fidelle au Roy, amp;nbsp;les Ligueurs amp;nbsp;lefuites furent' Contraints en defloger. En ces cfmotions,’ l’on mit en termes vne trefue entre le Roy de France amp;nbsp;ccluy de Nauarre, àifin de pouuoir plus commodément faire telle a la Ligue,qui croilToitdeiour en iour. Le Roy de France fe voulant feruir des forces du Roy de Nauarre , fans lefqucllcs lors il ne pouuoit guercs,luy offrit bail-

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7Î-8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htßoire .•

la Saumiir pour feureté de fonipafiàge fut Loirezau moyen dequoy,en attédant fat-reft de la trcfuc,lc Roy deNauarre fit pal-fer toutes, fcsitroiippes.delà Loire, pour joindre les forces de Hormadie du Mayne amp;nbsp;d’autrès lieux quid’attendoyent, en intention de s’approcher des Ligucurs.Lc 18. d’Auril enfuiuantil leur denoncea U guerre,sils differoyeht de pofer les ai mes, uonohllantil y cut vnc entreprinfede jir la nbsp;nbsp;la Ligue,fur la perfpnne du Roy de Ffan-

*^ce,quele Ducde Maÿenne, auec lonar--Stance, nbsp;nbsp;mcc VQulut furpredreu T ours, ou il droit

aflez mal accompagne amp;nbsp;fes ennemys auoycnt intelligence, en Cour amp;nbsp;dedans la ville.. Le Roy deNauarre aduerty que cette armée eftoit à Vandoïine es enui-rons,delibera de les aller voir, amp;nbsp;pour cet effed,partit le aS.iour d’Auril,à là poinôle duioutjauec quatre cens maiftres mille harquebufiers à cheual, amp;nbsp;ßt dix grandes licu.es d’vQC traite. Eftant en cheminpour ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aller plus auant, il receut nouuclles que lé

Roy dcJEcance l’appclloit à fon fecours; pourtaot il tourna bride en toute diligence amp;:vintlogcr à Maillé furLoyre, deux iieücs prés de Tours,apres auoir demeuré heures à chenal. Le Roy de France

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âeNdMrre» 7x9 pcotnptetpent aduerty de cette arriuée en futtref-aife, car on craignoit fort que le öuc de Mayenne ayât prins S, Ouyn pres Ainboife 3 qu’il battoir de deux couleuri^- 1 “les, fe vint loger aux faulx-bourgs de 1 Tours:ccquauenât,le Royeftoiten danger tout euident de fa perfonne. Le Di“' ïûanche dernier iour du moys^ lesideux: ^oys s’entreuirent en l’allée du Parçidu Pleffis lez T ours, aucc mutucllei demon-ftrationde tout contentement. Le Roy «JcNauarre moudra ce iour là vne frâchè J^efolution, qui luy eftoit ordinaire rear: lé Marefchal d’Aumont l’eftant allé tr ouuer exhorter de la part du Roy de France jlc Vouloir venir vers luy, tout incontinét il délibéra de s’y acheminer. Apres que les deux Roys, eurent l’efpace de quelques ioyrs 5 communiqué enfcmble, celuy de Nauarre repaflà Loy re amp;nbsp;fe logea au faux-l’ourg de S.Saphorinjpuis la trefue accordée entre eux, fut publiée par la ville de Tours apres auoir efté emologuéc en là Cour de Parlement.Ceux de la Ligue efti-UransqueleRoy deNauarre fuft fort ef-longné, enuiron le huiôtieûaie de May,, donnèrent iufqucs aux faulx-boutgs de' Toursjattirés par leurs intelligences,amp;at~

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730 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

taqucrent refcarmouche;lcur arriuccïou-daine donna 1 alarme en la ville,où il y eut du troubleau comtnancemcnt, amp;nbsp;en diligence l’on enuoya vers le Roy deNauar-re 5 qui eftoit vn peu cflongnéjpour le ha-ftcr. En l’efcarmOuche firent fort bien les Regimens des fieurs de Gerfay amp;nbsp;de Rubempréqui combatirent fort long temps,auec leurs vaillans Colonnels, def-quels le fieùr de Gerfay fe retirant, par le commandement du Roy , qui plufieurs fois auoit enuoye luy dire qu’il ne fc per-dift,fut tué d’vn coupd’harquebuiàde, amp;nbsp;foct regretté du Roy, pour fa grande valeur, Cependant dedans amp;nbsp;autour des villes fe faifoyent infinies courfesj pillages , captures, faccagemens : Plufieurs R oyaux furent aifaffinez çà amp;nbsp;là. Par tout la licenceeftoit extreme , amp;nbsp;la rage con-treJenom ati Roy, fe inonftroit du tout defcfperéc: Il n’eftoit plus queftion d’v-nèefmotion en quelque petite eftendue de pays , mais'on voyoitlc feu de cette reuolte auoir enuahy les quatre coins amp;nbsp;Je millieu de la France , fi furieufenicnt que cell horjeur de s’en fouuenir. Le lioy de France auoit des Je commance-incnt d’Auril, enuoyé des forces çà amp;lài.

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DeJ^auArre. 731

amp; quelques villes non eflongnées de Paris eftoyent encores à fon commandement. Senlis qui eftoit de la Ligue,s’e-ftojt réduite de bonne heure , à l'on de-uoir, par l'entremife de quelques notables bourgeois : amp;nbsp;ce fut depuis ( pour e-ftreàvnepetite iournéede Paris,vers la Picardie) vneefpine quipoignit les Ligueurs bien rudement. Le Duc de Mont-penfiereftantauec forces pour le Roy entleifaifh 6» Normandie, aflifté des fieursdc Halot, Creuecoeur, Baqueuillc èr. Larchan de£-lt;/lt; wont-fic premièrement lagarnifon de Falaifej^quot;'-^quot;quot;-print trois Capitaines , tailla en pieces la plpfpartdc leurs gens, amp;nbsp;efearra le relie. Puis il aflîegea Falaize , laifla le fiege pour aller au deuant du Comte de Briffac qui venoit au fecours des alTie-gez, auec beaucoup de forces qu’il def-fit, amp;nbsp;fut contraint le Comte fc retirer auec fa cauallerie. Le dix-huidiefme iour de May,lefieur deChaftillon desfitSa- . ueuze amp;nbsp;autres Ligueurs en la BeaulTe.' sjwxxf Au mefme temps , la ville de Senlis “ fiegée par vne armée de Parifiens, fouz ChajMien, la conduite du Duc d’Aumale, ayant efté' furieufement batue, fouftint SiC repouflà

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Htßoirs V

vn rude affaut : amp;nbsp;comme Ies aflicgcÿî c-ftoyent folicités de capituler,fccours leur vint', amené parle Duc de Longueuillc, fuiuy des fieurs de Humieres, Boniuet, la Noue amp;nbsp;autres;dont s’enfuiuit bataille,en laquelle les afliegeans furent dcsfaiéts, cn-uiron quinze cens tués lùr le champ, en fuite amp;:àlapourfuite, tant parles viâo-rieux que par les pay fans ; la ligue y perdit auflî l’artillerie amp;nbsp;tout le bagage de l’armée. Depuis le Duc de Mayenne elfaya d’auoir par intelligence cette place qui luy importoit beaucoup , amp;nbsp;à la faucur de quelques vns de la ville,y fit entrer douze ou treize foldats bié refolus, pour à point nomé égorger vn corps de garde lanuiâ, amp;:fauorifcr en endroit propre vne efcala-de,fcs trouppes approchèrent fort prcs,amp; y en eut qui vindret iufques au foffé .' mais le corps de garde ayant lors cfté renou-uellé,amp; prenant garde de près à foy, ceux qui eftoyent dedans n’oferent femôftrer: Yn de dehors s’eftât hazardé d’approcher eut la cuiffe rompue d’vne moufquctadc: 'l’alarme donnédes aflàillans fe retirèrent: Ce blcfié prins, defcouurit l’entrcprinfe: ceux qui entreprenoyenf au dedans furet prins amp;nbsp;exécutés par iuftiçc, amp;nbsp;Senlis de-

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de N au Arre. puis^atoufioursperfeueré en l’obèiflancc du Roy:Iequel encouragé par tant d’hcu-^^XX^' teuxcommanccraens délibéra de s’auan- Paris auec

CCT : tellement que depuis le commancc-^”' tuent de luin iufques à my-Iuillct,lagucr- mée. rccommancca à s’cfchaufcr:amp; l’intention principalle du Roy cftoit de matter ceux de Paris, s’aflèurant qu’apres auoir dompté la ville de Paris , toutes les autres fe-toyentioug incontinent, amp;retrouueroit ce qui cftoit merueillculcmét efgaré pour luy, c’eft à fçauoir l’amour amp;nbsp;l’obeiflànce de fes fubicéts, lefquels de leur part,le redoutant autant qu’ils le hay ftbyent, prati-quoyent aufli de tous coftez pour maintenir leur Ligue amp;nbsp;continuer en leurs fouf-leuemêts. Cette rancune implacable contre luy, faifoit qu’es principalles villes, fur tout dedans Paris , l’on ne parloir de ce Prince que comme du plus execrable Tyran qui euft iamais efté au mode.Les pref-cheurs cncourageoyent tous en general, amp;nbsp;chacun en particulier, de luy courir fus, le tuer à quelque prix que cefuft,promct-tansaux tyrannicides vne place par deflus les Anges en Paradis.Outre-plus l’ô pour-fuiuoit chaudement amp;nbsp;par diuers artifices vnmoync, duquel nous parlerons tâtoft,

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734 Hißöire

'pour faire vn fignalé feruicc à Ia Li^uCi Ainfi donc le Roy s’eftant approche de Paris, fe rendit pres de la ville, où le DuC de Mayenne eftoit reuenu bien vifte des enuirons de T ours,pour s’oppofer au Duc de Longueuillc : amp;nbsp;fes foldats comman-cerent lors de viurc à difcrction dedans la ville;ce que les Parifiens gouftoyent allez irapaticmmentjtnais les petis n’ofoycntfe plaindre, amp;nbsp;les grands faifoy et bonne mi-^^’'^j^pncenmauuaisieu. Le Roy print inconti-nent Eftampes. Cependant le Duc dd iuirgwe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;।gj ttouppcsde

Champagne amp;nbsp;recueilly és enuirons de Chaftillon fur Seine, les SuilTes amp;Lanf^ qucncts que conduifoit le fieur de Sancy, fit de tout vn corps d’armée d’enuiron vingt mille homes : puis alla palTcr à Poif-fy lariuiere de Seine, amp;nbsp;ferendit auprès du Roy,lequel battoir Pontoife, dont les alTiegez fe rendirent le lendemain vingt-cinquiefme iour de luillet, à compofi-tion, d’vne grande fomme de deniers, èi deliurance des plus feditieux, pour leur faire receuoir punition exemplaire. Puis le Roy alla fuiuy du Roy de Nauarre,donner la bien venue à l’armée des SuilTes, ra-gée en bataille, amp;nbsp;voulut palfer partons

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deNdnarre.

les efeadrons, au cc tant de dcmonftratiö, decoutentement j de rcfiouyflancc amp;de carefle aux chefs , que tous aufli luy firent paroiftre la grande affedion qu’ils auoyêt de !uy faire Itruicc. Ayant toutes fes forces enfcmblc qui failoycnt vn corps de quarante cinq mille hommes, il s’achemina promptement vers Paris, amp;nbsp;à coups de Canon , fc rendit maiftre du Pont fainâ: Cloud. Quelque temps auparauât vn icu- . ne moyne lacobin, nomme frere lacqucs lt;’ '* Clcment,natif ( à ce que l’on dit) d’vn vil- 7 ƒ*,’ bgc appelle Sorbonne auprès de Sens,’ homme confit en dcibauchcs, ayant paf- i fépar les mains de quelques confefleurs amp;nbsp;communiqué aucc fon Prieur nommé Bourgouinjeligieux fcclerat, (qui depuis conuainci» fut exécuté en la ville de Tours)amp; auec certains Icfuiftes amp;nbsp;autres, auoit efté, pour quelque promptitude remarquée en luy, trotiué tout propre à fai-cevn grand coup. Ils le catcchifcrcnt à leur mode , luy promirent qu’auflî toft qu’il feroit party pour tuer le Roy, l’on mettroit en prifon tous les Politiques amp;tous ceux qui tenoyétle party du Roy, qu’ils nommoyent, le tyran, en la ville,

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Hifloîrè

à fin qu’ayant faid le* coup , laprifon de tant d’homes, l’cmpcfchaft d’eftre tué ou execute,amp; que par ce moyen il fetoit fau-üé uS,: efehapperoiti fouz la menace défaire mourir tous ceux qui feroyentmispri-fonniers dedans la ville , fi on luyfaifoit aucun defplaifir .• que faifant ce coup il fc-roit riche a îamais, 5c poutroit chager fon froc chvn rocquet d’Euefque , ou chap* peau de Cardinal,ioinôf que quad en tout cuenemcnt,il en perdroit la vie temporelle,qui n’eftoit rien,amp; ce quln’aduicndroit pas toutesfois, pour les raifons fufdißes, il fe deuroit eftimer bien-heureux, amp;nbsp;qu’il fe deuoit afleurer d’vne place en Paradis par deffus tous autres. Ce moync abreuué de fa fureur, SC detantd’allcchemens, de carcficsjpromcfles amp;nbsp;protefiations de félicité temporelle, amp;nbsp;éternelle, (c refoult promet de tuerie Roy : le peuple qui ne penfoit point amp;nbsp;ne feauoit rien de fi cruelles menées, parloir de fc rendre, amp;nbsp;auoit beaucoup rabatu de fa cholerc. Lors les plus zelcz Sorboniftes amp;nbsp;Icfuiftes pref-cherent és prineipalles Eglifes amp;nbsp;parroif-fes,que l’on eufl encores patience fept ou huiéf iours , amp;nbsp;que l’on vçrroit quelque grande chofe , quimettroit l’vnionalon aife.

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deNauarre.

aile. Les prefdieurside Rouen, d'Orleans amp;nbsp;d’Amiens, le prefeherêt en hiclme têps amp;nbsp;en mcfmes termfes.iLd moync ayant donné ordreà lon'!prôjeâ:,fort de Paris ô£ s’achemine à S.jCloud : A'ufli toft qu’il fut party, l'ô fit mettre en priion plus de deux cens des principaux citoyens. amp;nbsp;autres gés riches, que l’on fçauoit auoir des amis du credit , auccceux du party du Roy, pour gage ,amp;afin de fauuer le moync,, ü apres auoir attenté ou exécuté,Ilcftoit ar-tefté. Le moyneainfi pratiqué de longue tïiain par ceux qui'auoyent du'pouuoir Sz authorité cxiïohparty, choifit-l’opportu^ nité de fe prefenterù fa Majefié, amp;nbsp;le premier d’Aouft , s’iÛant addreflé à vn per-fonnagefortafFcdionnéau Roy ,.fc défi conutit auoir quelque faift d’importance (piinepouuoitny deuoiteftre communi-r qué à autre qua fa Majcfté mcfmc : amp;nbsp;que elle fçauoit bien donner libre accczaux Religieux amp;nbsp;gens d’Egiife , enquoypour cfFeftuerla diaboliqueentreprinfe,il ne ic niefprenoitîcar s’il y eut iamais Prince qui portaft reucrence à gens d’EglKé , faMa* jeRéen eftoit l’vn , ne fc peut dire qu c-Umaisic foie veu aucun Eccleliaftique fc départir d’elle mal-content. Pieuft à Dieu

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7)8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffißoire

que cc Zele eufl: eu quelque peu moins d’ardeur ; il n'euft facilité à fes ennemis l’execution de leurs damnablcs deffeins, amp;nbsp;ce mal -heureux n’euft eu accès à fa Ma-jefté. Le Roy donc ayant entendu qu’Ü auoit lettres d’vn de fes plus affeôlionez feruiteurs, amp;nbsp;creance de fa part^felon qu’il aymoit ce perfonnage, duquel l’intégrité amp;la foy lay eftoyent parfaidcinent co- f gncueiparlapteuucqu’ilen auoit eu-, fit appcllerce faux religieux en fa chambre, où 11 n’y auoit autre que le fleur de Belle-garde, premier gentil-homme d’iççllcamp; vnautre de fes plus fideles Officiers,Icf-qucls faMajeftéfic mcfmcs retirer, tant il auoit de fiance en cet habit, quifatropé, cftifnât deuoir apprédre quelque chofe de bien fccrcr,attcndu la demoftration qu’en faifoit ce dcteftable hypocrite,qui fe voyant feul, l’occafion en main,aflcurât fa co-tcnance le mieux qu’il luy fut poffible, en quoyil monftra vne grande impudence, veu la grade Majefté du prince qui esblou-yfibitla veuë des plus alTcurcz, tirad’vnc Rüj. de de fes mâches vne lettre, qu’il prefenta au

3 ce-pendant qu’il eftoir attétif à la ^ne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Icâurc,le mal-heureux tira de l’autre raâ-

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de TSJ etuarre.

ehevncouteau, duquel auec violence, il lt;ionnâ vu coup à cofté du petit ventre 'ie fa Majefté 3 laquelle fe Tentant griefuc* ^ent bleflee,retira de la playe le couteau^ ^uecc mefehant y auoit laiflé, Sgt;c en don-vn coup au delfus de l’œil à ce maudiót

Apoftat fufeité du diable,qui futleprc-fnier chaftiment qui luy fut donnéjluiuy au mefme temps,de la mort,laquelle il re-ceut trop honorablement de la main de pluficurs gentils-hommes quiyaccouru-fcnt,efmeuz de l’indignité d'vn fiexecra-hle forfaift, Enl’anagramedefon nom, Frere lacques Clemént, iurent trouufiZ CCS Ulots en atitat de lettres » Ccß l'enfer (jta mx

Auffi fembla-il qu’apres ce coup, les furies fulfcnt forties d’enfer, pourrenuer-fer delfus deflbus toute la France. Le Roy porté en fon liét, les Médecins amp;nbsp;Chirurgiens luy appliquèrent le premier appareil amp;iugerent que la playe n’eftoit mortelle, au moyen dequoy, il fît ce mefme iour ciP-crire amp;nbsp;donner aduis de l’attentat amp;nbsp;de l’cfpoir de fa guerifon,tant aux.gouuer-neurs des Prouinces,qu’aux Prin-ces eftra-gers fesamysamp; alliés. Ce ncantmoins il mourut fur les trois.heures du matin? du iour fuiuant. Peu auant fon trcfpas il parla

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ÿ4O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HI flaire

de fens fortraffis amp;nbsp;paifiblc,fe recogneut, nommaleRoy de Nauarrelonbeau-frC' re,legitime fucceflèur de fa couronne, exhorta fcs bons fubieds de Iuyobeyr,de demeurer vnis, de remettre le different de la Religion à la cÔuocation des Eftats generaux du Royaume,qui penferoycntaiix remèdes conuenables, de faire eilat de la pieté, amp;nbsp;de prier Dieu pour luy. Sur ces paroles il rendit l’efprit. En ce Prince défaillirent les Roys de la race de Valois,qui ont régné en France, depuis l’an 1515. iuP quesen l'an 1589. Ce Prince fut blafmC d aucûsjdc n’auoir que trop tard,fceu bien difeerner les amys d’auec fes ennemis,d’a-uoir efté nonchalant amp;nbsp;par ce moyen,en-hardy lès ennemys,pres ôc loin,dedans amp;nbsp;dehors le Royaume, à beaucoup remuer. Quqy que fort, encores qu’aucuns ayent penlé qu’il fufl: tant addonné à fcs plaifits, qu’ils Payent aucuglé au gouernemétpolitic de fon Ellatjil craignoit Dieu, amp;nbsp;n’a-uoitautre volonté que d’auancer la Religio Catholique,reformer les abus amp;nbsp;mal-uerfations de fcs officiers , en toutes les charges de Ion Royaume, aymoit les let-^trcsamp;aduan^oit leigens d’efprit. l’ay eu l’hôneur que ma plume luy fiaefté agréa-

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deNauarre,


741

tgt;Ie, fur le fubieól de Ia pieté amp;nbsp;deuotion, tjü’il aymoit fur tout, amp;nbsp;en euft receu du bien amp;nbsp;du profit particulier, comme elle en ha donné au public, fi fouz la couleur 8c l’habit de la deuotion, il n eu ft efté tra-by,au grand malheur de fon Eftat qu’il ha lailfé fo^-t defolé,amp; qui ne pouuoit îè rele-Uerqueparlaiufte amp;nbsp;legitime fuccelfion à iceluy, amp;: l’admirable valeur amp;nbsp;gencrofî-du Roy de Nauarre, Henry quatriefme

de la race de Bourbon : lequel apres cette •* lamétable mort de Henry troifiefmc Roy gt;nbsp;de France amp;nbsp;de Polongnc,tefmoignaaux principaux de l’armée fa volonté,confide-rantque plufieurs de laNoblefle preten-doyent def-ja le laifter, fit affembler principaux,aufquels il fit entendre la vo- France amp;nbsp;lonté du feu Roy,fur le faiél de la Religio, ôcrcfolution d’icellc,par vnConcile

neral ou national, moyen recogneu par?»'«Uvurt ladide Majefté,pourbié appaifer les bics ôc diifentions du Royaume, qu’il de-firoit tenir ce moyen, n’ayant rien en plus grande recommandation que la Religion amp;nbsp;fon ferment, auquel il ne pouuoit con-treuenir, premier que d’eftre inftruid par vn Saind Concile, duquel il fuiuroit en-ficrement l’inftrudion : que ceux qui le

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742. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir c

voudroyeHt laifler, Ie laiflàflTcntjqiïilne s’cn foucioit pas beaucoup, rcgretant tou-tesfois quils n’eftoycnt meilleurs François,à leur profit amp;: làlut feulement amp;nbsp;non pour autre chofe:quc quarid tout le monde l’abandonneroit, il auoit allez d’amis à

fon commandement,pour à leur honte,fc maintenir en fonauthorité, amp;nbsp;que Dieu nel’auoit iamais delailTéSc ne ledelailTcr roit encore,amp; qu’il n’auoit commâcé vne œuure fi miraculeufe pour la lailTcr impar-faiôlemon pour l’amour de luy feulement, ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais à caufe de fon Sainôl nom, amp;nbsp;de tant

de perfonnes affligées en diuerfes façons en Ibn Royaume,qui crioyent mifericor-de,il y auoit fi long temps,aufquellesil de-firoitfubucnir, amp;le promettoit faire, en foy de Roy, au pluftoft que Dieu luy en auroit donné le moyen : qu’il eftoitFran-, çois, amp;nbsp;d’vnc humeur dont on ne denoit douter, par le tefm oignage de fes aéfions palfées,Ô/ qu’il lailToit à penfer combien il eftoit â fuporter à luy qui eftoit leur Roy, amp;nbsp;qui les lailToit en liberté de leur Religion , de s’csforccr à le vouloir ranger à leuropinion,deuantqu’ellreenfeigné, amp;nbsp;qu’il lailToit tous les gens de bicniugesde cela. Les Yns.amp; les autres penfoyent près

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deNduarre, 74 j amp;nbsp;loin à la guerre ; Quant au Roy fes for’-ces amaflees pres de luy ne croilToy et pas ƒ a caufe du mefeontentement de pluficurs, qui eulTent voulu le voir changer de Religion , eftimans que c’eftoit le moyen de J'uincr la Ligue •• mefmes à caufe des maladies, tellement qu’il refolut de tirer vers Normandie, tant pour rcceuoir fecours d Angleterre, que pour s’afTcurer de quelques places amp;nbsp;palTages, feruas aux dclièins qu’il proiettoit. Cependant le Duc dct Mayenne efueilloit d’vne part,les paric-i uiens,de l’autre fes alTociez.»De ce nôbre eftoit le Comte de Rendan,qui en ce téps iefaifitdcla ville d’iRoyrc en Auuergnc» amp;nbsp;efcriuit à toutes les villes rebelles de fon’ gouuernemcnc, pour les afleurer au party qu’elles tenoyenc.Lc Duc de Mayenne al-fembloit cepédant toutes fes forces, pour fuiure le Roy qui auoit bien petites troup-pes, eftimât qu’il eftoit en termes de pou-, Voir bien toft eftrc vaincu. Les Parleméts parloyent gros auffi de leur^part tchnoin l’arreftdelaCour de Parlement de Bordeaux, par lequel il eftoit enioint amp;nbsp;com-niâdé à tous ceux du rclTort d’icelle, d’ob-feruer inuiolablement les Ediäs d’vnion al’Eglife Catholique,ApoftoliqucSz Ron

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744 Hifloire

maille, amp;nbsp;declaration faites fur iceux, le toutfanscotreuenir à l’Ediôt du 26. Auril 1589. amp;c l’Arreftde laCour de Parlement de Tholoufc, contre Henry de Bourbon, qu’elle nommoit prétendu Roy deNauar-rc fes adherans, La Ligue fit lors de tref-grands efforts, pour fe maintenir, en ruinant le Roy 5e ceux de fon party, depuis furnomnicz Royaux, à la difference des autres.Le Roy fepara fon armée, incontinent apres le decez du feu Roy fon frere, amp;nbsp;tira en Norniandicivoyage que l’on pe-ïa bien eftre la ruine de fes affaires: le Duc de Mayenne le talonna toufiours aucc Ion armée l’efpace d’vn moys , amp;nbsp;logeoyent toufiours à la veuë l’vn de l’autre. Le Roy fit conduire le corps du feu Roy en depoft de feureté à Compiegne, amp;nbsp;print en paf-fant les villes de Meulan, Gilors amp;nbsp;Clermont, pour ce que loi s ne coraparoiffoit rien à combattre à la campagne,amp; que fes ennemis s’eftoyent tous renfermés dans les murailles. Ce qui fut caufe à fa M ajefté de feparer fon armée en trois, pour en envoyer vue partie en Picardie,louz la charge de Monfieur le Duc de Longueuillc, vncautre en Champagne, fouz Monfieur leMarclçhald’Aumont, amp;elle enretinff

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ■

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tîe Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;745

vne autrcjauec tel ordre ncantmoins, que pendant que fadióte Majefté demeureroit en ces quartiers de delà, auparauant fon paflagc, que fi l’énemy luy venoit en gros fur les bras, que lefdiâ:es deux parties fe-pàréeSjfc peulTenten peu de temps rejoindre. L’armée de fa Majefté pouuoit eftre deplus de mille bons cheuaux, de deux Regimens de Suilfcs, amp;nbsp;d’enuiron trois mille François. Eftant venu au village du Pont S. Pierre, le capitaine Roullct, qui commandoit dedans la ville amp;nbsp;Pont de l’Archcjaffeôlionné à ion feruice j alla luy porter toute aflcurance de la fidelité amp;nbsp;o-beyifance de tous les habitans dcladide ville, amp;nbsp;encores plus particulièrement de laficnne:dont ià Majefté fut fort contente, pour-ce que cette place qui n’eft qu’à quatre lieues de Roüen , empefchoitle traficqqui ie fouloit faire des villes de Paris amp;nbsp;Roüen, De S. Pierre, fa Majefté fit acheminer fon armée à Darnetal, qui cit vn fort grand bourg, à vnc lieue pres de ladidc ville de Roüen, pour la refrefehir commodément. Elle en partit des le lendemain à l’improuifte, auec trois ou quatre cens cheuaux feulement,amp; donna iuf-ques à Dieppe, qui eft vn des meilleurs

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74^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire^

ports de mer de toute la Normandie, amp;nbsp;la ville bonne amp;nbsp;riche, fort affedionnéeàfa Majcfté , en laquelle eftoit gouuerneur Moisfieur le commandeur de Chartes,qui ha rendu vn tefmoignage fingulier de fidelité: cômeafaiélaurtî leficur dclaVe-runCjgouucrncur de la ville de Caemtous forts recommandez pour leurs merites, d’auoir leur vertu amp;nbsp;loyauté cobatu toutes les tentations Sc charmes, qui peuuent feduire les plus refoluz, dont neantmoins auec grand honneur, laviétoirc leur cft demeurée. Pendant ce peu de fejour qu’il fit à Dieppe , ayant feeu que la ville de Neuf-Chaftefiqui en crt à fept lieues pres, incommodoit fort le partage, il l’enuoya inuertir par les ficurs de Guitri amp;nbsp;de Hal-lot auec partie de la cauallcrie qu'il auoit menée , amp;nbsp;quelques gens de pied de la garnifon dudiét Dieppe. Et s’ertant af-icmbléc grande quantité de payfans foldats pour la venir Iccourir , amp;: s’y a-eheminans fouz la conduite de Caftillon, gentil-homme dudiól pays , ladiâe ca-tiallcrie leur alla au douant qui les desfit tous, amp;nbsp;en tailla en pieces, fur le champ, plus de fept ou hui(rt cens, amp;nbsp;fut ladiàe ville rendue. Le Roy rçcouuraquelques

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de NauArre. 747' autres petites villes, quin’incômodoycnt pas moins les chemins amp;nbsp;les paflâges que les plus grandes, amp;nbsp;y eftablit autant de garnirons entretenues , qui pourroyent leruir à vn gros, quad il feroit befoin d’en atnalTervn dedans la Prouincc. Il conv , ïnancea par celle d’Eu fur la riuicrc de Bethune, qui fut rendue par compofition.. Là le Roy eut nouuelles que le Duc de Mayenne ayant veu l’armée dç fa Majefté tourner de ce cofté, auoit aufli faióh paifer la riuiere de Seine à la iienne, ôefaifoit eftat d’alTieger Gournay ,,quiauoit peu de temps auparauant cfté prins par le heur de Longueuille. L’armée dudiét fieur de Mayenne eftoit grande, de plus de trois mille chenaux fie de quatorze à quinzecr-wi^r-mille hommes de pied ; ce qui fit prendre audiói fieur Ducrcfolutiondepourfuiurc le Roy lequel auec vne naturelle generofi-téjcôftâce fie refolutiô, qu’il auoit couftiH me d’aporter aux nouucaux accidcts,ayäs aparence de pcriLcômc cetuy-cy,il depef-cha vers les fieurs de Logueuille fie Marei-chai d’Aumont,pour les aduertir de l’eftac tie fes affaires, fie qu’ils fiisêt toute la diligé ce qu’ils pourroyent de feioindre pour le Venir récôtrçr,prcuQfiât q çcte.parqe ne fe i

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748 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffißoire

âcfmelcroit pas,fans quelque grand combat, qui feroit vnecrifede la maladie de fon Eftat. Puis il refolut, en allant au dc-uant de fes ennemis amp;; s’approchant d’eux d’aller loger à Arques, aflcz bon bourg nô fermé^auec vn chafteau affcz fort d'ai-fiette. Le Roy? pourcftrelelicuaduanta-geux pour luy, y fit faire des fofiesamp; rc-tranchemésjoù l’induftrie luy reualutl’ad-uantage que les ennemis pouuoy ent auoir fur luy en nombre d’hommes. Les ennemis reprindrent les lieux de Gournay, de Neuf-chaftel la ville d’Eu, amp;nbsp;chemi-noyent auec aflcurance d’en faire le fem-blable dudiëf Arques, amp;nbsp;en dcflogerlc Roy amp;'fon armée:mais il leur aduint tout autrement qu’ils auoyent proiettéjpourcc qu’apres plufieurs cfcarmouchcs, où les Ligueurs eurent toufiours du pire,ils furet en fin desfaids Se mis en route,comme ils penfoict forcer les retrâchemens amp;forti-ncatiôs que fa Maj efte y auoit fait faire. Et penfoit bien le Roy qu’ils dculTcnt retourner le lendemain au combat, pour reparer la perte amp;nbsp;la honte par eux rcceuë, mais il fut inefpercment aduerty, que le Dimen-che vingt-quatriefme du mois de Septé-bre audid an,des la my-nuid ils eftoyent

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de Nattarre. 749 deflogés de leur quartierjamp;auec tel efïroy amp;nbsp;diligence qu’ils kifferent de leurs blef-fcz, munitions amp;nbsp;equipage : qui eu ft efté affésjpouriugerquecefuft pourfcrctirer , du tout.En ce combat fufdiôl furent tuez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

de la part de la Ligue, plus de quatre cens hommes,dont il n’y en euftpeu aüoir cét dnquâte de l’infanterie,tout le refte cftoit Noblelfejoupourlemoinsdeleurcaual-lerieæntrelefquelsonnômoit pour prin- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

cipauXjle ficur Sagonne, maiftre de camp de leur caualleric legerere Baton de fainól Andréjfrere du feu Comte de Saux:celuy Qui portoit la cornette dudift Sagonne, Bourg l’vn de leurs Maiftres de cap, quatre capitaines de leurs cópagnies d’Alba-noisdes deux Marefcliaux de cap du fieur Marquis du Pont, amp;nbsp;plufieurs autres gentilshommes la plus-part Fràçois. De blef-fts il y eut bien plus grâd nombre, de pri-knniers aufli,entre lefquels furent le ficur Comte de Blain,l’vn de leurs Marefehaux de camp,qui rendit vaillamment le combat,amp; qui ha monfiré par fes derniers dc-portcmcns,en la réduction de Paris,amp; autres lieux,où il ha fidclemêt feruy le Roy, comme auifi plufieurs autres de fon mef-me party, qu’il eftoit dcccu de quelque

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750 Hiftoire

belie apparence amp;nbsp;prétexte, qu’il tchoit pour vérité, quand il ha tourné (es armes contre le Roy. Le Duc de Mayenne def-logeapour aller camper entre Dieppe amp;nbsp;Arques.-fa Majefté lors laiflà dcdâslecha-fteau d’Arqucs,le fleur de la Garde l’vn dd fes maiftres de camp^ auec vne partie de fon regiment, amp;nbsp;alla loger en ladidc ville de Dieppe, amp;nbsp;fit loger vnepartie ddfon armée dedans les faux-bourgs, amp;le refte dedans les plus proches villages. Le Duc ayant taiôt fept grandes lieues arriüa le Mardy aó.enfuiuant, quafi vis à vis d’où H efloit party,amp; ne fit que changer de cofté d’où apres quelques charges, au dommage de la Ligue,elledeflogeaquâd elle entendit la venue deMcflîeurs îc Comte de SoifTons gt;nbsp;de Longueuille amp;: Marcfchal d’Aumont,quieftoita 20. lieues près d’elle. Sa Majefté ne voulant s’eflongner de l’armée ennemye, fentant le fecoursproche de Dieppe de fept ou huid lieues gt;nbsp;fc refolut d’en partir auec trois ou quatre cens cheuaux feulement, l’aller ioin-dre , laiflant Monfleur le Marefchal de ,Biron audid Dieppe,auec toute l’armée: print à la veüc de l’ennemy ,amp; forcca la ville amp;nbsp;chafteau de Gamache, amp;nbsp;depuis

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âeNnudrre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;751

Reprint la ville d’Eu : ce qui pouuoit bien ^emondre le Due de Mayenne au com-

, qui ncantmoins pafTa la riuierc de ^onatne pour aller en Picardie faifîr les villes de la prouincc. Le Roy fit encore Va peu de feiour à Dieppe , tant pour pouruoir aux affaires de la Prouincc de Normandie , en laquelle il laifibitMon-fieur le Duc de Monnpcnficr, aucc les forces qu’il auoit amenées, qu’auffi pourre-^iicillir les quatre mille Anglois quiluy ^ftoyentcnuoyezpar la Royne d’Angle. tcrrc.Ellc en partit le xi.d’Oôtobrc,amp;: vint 3 petites iournées, fans paffer la riuiere, tftant toufiours du cofté de l’cnncmy, iuf-QucsàMculan , où elle paffa la riuierc de ^einc, amp;nbsp;s’en vint droit à Paris, aucc double deffein, ou de combatte l’cnnemy ,ou politic moins de le retirer de la Picardie, oùilauoicfurprinslavillcdcla Ferc. Elle arriua le trcntc-vniefme d’Oétobre au village de Bagneux, diftant de Paris d’v-nc lieue feulement, amp;nbsp;fit loger là fon armée,amp; és villages deMont-rougc,Gen-tilly,lfîy Vaugirardamp; autres plus proches. felandcmainfaMajcfté, des la pointe du lour, fit attaquer les Faux-bourgs du colle oùilcftoit , par trois trouppes , amp;nbsp;en

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7 yt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifiéré-A

trois diuersendroits , aucc vnfi honor* dre, qu'en moins d’vne bonne heure ils furent tous emportez, amp;nbsp;furent tuez lept à huid cens hommes de ceux qui cftoyét venus à la defence, y eut perte de quator* ze de leurs enfeignes gt;nbsp;Sgt;c prinfc de treize pieces de canon, tant großes que petites, fans qu’aucun des aßaillanss’y perdift; furent les aflîcgés fuiuis de telle furie, que peu s’en fallut que les Royaux netraflent aucc eux peflemefle dedans la ville , fans ce que le canon ne fut pas dutoutfi diligent a venir qu’il auoit elle ordonné, les portes eußent cfté ouuertcs amp;nbsp;enfon-r céesjauparauant qu’elles culfcnt cflércm* parées. Sa Majeflé entra au fauxbourgS. Jacques fur Icsfcptà S. heures du matin, criant le peuple par les rués , à haute voix vine le Roy, amp;nbsp;plus aucc ßgne d’alegreflc, que d’aucun eftonnement, ayant cflé ob-feruevnordre non encores pratiquéen-trcles foldats, mcfmcs des François que nul ne le desbanda pour aller au pillage, ny fe loger, que les quartiers n’cußetefte faids. Seulement dedans l’Abaye fèren-fermerent quelques cent cinquante de leurs harquebufiers , qui firent vn peu de contenance de la vouloir garder, mais fur la my-

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deNdtiarre,

h my- nuid ils fc rendirent. La nuid mef-tne du premier iour de Noucmbrejlc Duc de Mayenne auec la plufpart de fon arttiéc entra dedans la ville j Et le leudy deuxief-tne dudid moys faMajefté attendit, pour Voir s’ils feroyent quelque for tic, mais ce fut en vain :amp; le Vendredy matin, ellcfc rcfolüt de fottir defdids Faux-bourgs, fe mettre en bataille à laveuëde ladidc ville,pour offrir le combat à fes ennemySj y ayant demeuré depuis huid heures du matinj iufques à onze, fans qu’il paruft iamais perfonne,elle en partit, amp;nbsp;donna à penfer aux Pariliens, amp;nbsp;à eognoiftre à co-bien ils furent près de leur entière ruine,ôr aux moyens d’y remédier s’ils vouloyent, Voyans le Roy tellement infpiré de Dieu qu’il continuoit à ne procéder pas,contre les ftibieds,comme contre fesennemys iurcz,mais ainfi que contre enfans dépitez amp;nbsp;opiniaftres, les verges en vne main, la pomme en l’autre, corne il ha toufiours faid. Sa Màjefté alla prendre la ville Sc chafteau d’Eftampes, ayanteuaduis que le fieur de Clermót de Lodefue auec cinquante ou foixantc Gentilshommes y cftoyent renfermés, für l’affeurance que le bue de Maycnnedeyr auoic donnée Si

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75 4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

confirmée 5 qu’il les en viendroit defga-gcf auce toute fon armée. La Royne 'douailibre enuoya vn gentil-homme , à rette hèure là, vers fa Majefté, pour la fu-plicr lt;lé luy Vouloir faire iufticedu cruel aflafiià’at-commis en la perfonne du feu Roy fon-mary,amp; luy prefenta vnc reque-fte làdiâe Royne, à cette fin, amp;nbsp;le Roy •t’enuoya ladiÂe requefte, en fa Cour de Parlement transférée à Tours, pour à la ïequeitede fon Procureur general, amp;nbsp;à l’afiifiance de ladiétc Dame, faire l’inftru-éfeondu procés, contre les coulpables à fin d’eftre apres iugé en fa prefence,par lésfümies-àce conuenablesdoignant ala bicn-feantc pourfuitte de cette Dame la ifienne propre, amp;nbsp;vouant derechef d’employer fbn foing amp;nbsp;fes armes, iufques à ce qu’il cu’ft fàiél la iufte vengcâce, que Dieu luy permettoit otdonnoit d’en faire. Alors fa Majefté voyant qu’elle ne pou-uoit attirer fes ennemysati combat,ny les faire fonir de Paris, elle fenuoya Môlieur le Ducdo-LÔgucuille auec les forces qu’il - auoit amenées de Picardie, fe refrailchir en la Prouince,amp; s’en alla auecluylé fieur delà Noüe, amp;nbsp;lefieur deGiury fut r’en-VLoyc en la Brie.Sa Majefté partit d’Eftam-

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1

Deî^auarre.

pcs le Samedy dixicfme Nouembre, arriua à lanuillc le Dimenche, amp;nbsp;le capi~j taine qui eftoit dedans fit vn peu de mine la vouloir deffendre, mais ayant veu approcher le canon, il la rendit, amp;nbsp;eftant ^ortyaucc bien deux cens hârquebufiersj »y-bdicte Majefté y entra le mefine iourj amp;nbsp;y, ^dourna le lendemain,fans que ceux de I4 ''ille en receuiïent aucun defplaifir ou in-. Commodité. Elle en partit y ayant lailîc garnifon,dedans le chafteau, qui eft adez “on, amp;nbsp;s’en alla à Chafteaudun gt;nbsp;d’où elle enuoya fommer la ville de Vendôfmc, de ^on ancien patrimoine ; elle partit dudiât Chafteaudun le quatorziefme Nouébre, Siiemcfmeiourfitinueftir la.villc deVé-dofmc amp;nbsp;le chafteau, où gouuptnpitle ficurMaille Bcnehard, lequel fent-ant ver iiirlc liege, y au oit appelle vn bon nôbre fie gentilshommes fes amys, amp;: y tenoit flcgarnifon ordinaire quatre compagnies de gens de pied,qui pouuoyent Çaire quatre cens hommes, outre ceyx de la ville (juieftoyentdcfixà lept censpoçtans les armes. Le Roy fit batre premièrement deux tours du chafteau., amp;nbsp;bien toft apres les foldats y entrèrent, amp;nbsp;ceux dp dédains prindrent l’cflfroy, amp;nbsp;felauucrcncdc vitei-

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7 5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

fe dedans la ville,où ils furent fuiuis défi presjque les gens du Roy y cntrcrét pefle mefle auec eux^ôc fe firét, en moins de de-mye heure,maiftresdu chafteauamp;c de la ville. Sa Majefté fit grace à tous, excepté J’iT' audiôlMaillé Benehard, amp;àvnCorde-ixantéh fier,qui furent executes : la ville fut pillée, amp;nbsp;le lendemain, le Roy fit fortir tous les gens de guerre de îadiâe ville, amp;nbsp;permit que les habitans peuflent retourner en leurs maifôs, fans pouuoir plus eftre prins amp;nbsp;rançonnez, remit tous lesEccleliafti-ques en leurs charges ordinaires, amp;nbsp;beaucoup plus paifiblemcnt qu’ils n’eftoyent du temps qu’elle eftoit occupée par ceux delà Ligue. Quatre ou cinq pctitesviUcs des enuirons fe rendirêt en moins de quatre ou cinq iours. Le chafteau amp;nbsp;ville de Lauerdin commécerent, furent fuiuies des villes de Montoire, Môtrichar 5c chafteau du Loir.Sa Majefté alla à T ours, qui eftoitfort attendue, amp;nbsp;y futreceuë auec grande allegrefle amp;nbsp;refiouyflànce de tous, qui furent le faluer. Ayant faiôt à Tours plus de feiour qu’elle ne penfoit, elle partit, pour s’en aller au Mans, qu’elle auoit enuoy é inueftir vn iour au parauant,par le fieur de Fargis, amp;nbsp;enuoya fommer ladite

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;757

ville.LcGeurdeBois-Dauphüi la voulut dcfFendrc, amp;nbsp;dcfaid on commencea à faire brufler vne grande partie du faux-bourgdelaCoufture, au moins cc qui e-ftoit hors les retranchemens dudiâ; fauX’ bourg, mais ledid ficur du Fargis y fur-uint auec fa troupe,qui en fauua vne gram dc partie. Tous les faux-bourgs gangneZj, laMajefté, le deuxiefme du moys de De-cembrcjfurles fcpt heures fit commancer à batrc quelques defenfes de la muraille de ladiétc ville ; dedans trois heures Ies af-fiegés cftoyent prêts d’auoir l’afTaut, à quoy n’eftans pas bien refolus, ils demandèrent à parlementer, amp;nbsp;en fin auant qu’il Pr'mfe fuft deux heures apres midy, ladiôte ville fut rendue à fa Majeftéj qui l’exempta d’e~ lire pillée;il auoit confié plus de cinquante mille efcuz au peuple pour la fortifier, auoit cfiébruflé pour plus de cent milefi-cuz de maifons dedans les faux-bourgs, le pays efioit ruiné de fix fois dauantage. Acetteprinfe, deux foldats furenttrou-uez faifis d’vn calice qu’ils auoyent defro-béjdont fur l’heure, ils furent pendus. Sa Majefié remit premièrement l’Eucfquç du Mans,amp; le fieur du Fargis fon frère qui en eftoit gouuerneur. Pendant le feioqr

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yjS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ht flaire

qu’ellcy fit depuis la prinfe,fc rendirent le chafteau de Beaumont,de Toutevoycs,Si le fieur de Lanlîac lors fe mit au feruice du Roy.En mefmc temps furent réduites les villes de Sablé,LauabChafteaugontier amp;nbsp;autres. LcRoy refolut d’aller à Laual, où il feiourna huiél ou dix iours, pendant que ion armée,fouz la conduite du Maref-chal de Biron, amp;nbsp;du fieur Baron fon fils M arefchal de camp de l’armée, s’achemi-noit à Alençotijpour la prendre. Le Prince de Dombes le vint làtrouuer auec la Noblefie de Bretagne,qui eut à grand hô’ neur d’eftre recogneue de la Majeftc,corne elle fut aufli fort humainemét rcceüc. Sa Majeftér’cnuoya bien tort apres lediôl Prince de Dombes,en fa charge;amp; fit partir aulfi Monficur le Marcfchal d’Auinót, pour aller recueillir fes forces eftrangeres: partit de Laual,pafia en la ville de Mayenne,où elle fut aulfi fort bien rcccuë.amp; s’al-feurer du chafteau, fans vouloir laifler autre garnifon dedans ladiéle ville. Elle arri-ua audiéf Alençon le vingt-troifiefme du-idivt moys,ayât elchappé de tres- mauuais chemins:print d’abordée les faux-bourgs. Le capitaine la Gau commandoit dedans la villcjqui fc retira dedâs le chafteau auec

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de N Quarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~j

quatre cens cinquate foldats y fatfant:con-tenance de fe vouloir dcfendrç,, eflant la-, diâe place tres-bonne, enuironnéc d’eau, de bonnes murailles,flanqu.ées de bonnes großes tours. Lediót fieur Marefchal e-ftant entré en la ville y donna tel ordre, qu’il n’y eut aucune apparence qu’elle cuft dlé aflîegée, ayâs efté le inelmçjour qu’il y entraxes boutiques ouuertes,_comnie û elles eufset efté en pleine paix;lçicj)[jill.eau u’arrefta beaucoup à compofer amp;àffeireh-. dre à U Majcfté , laquelle en motihs de dcuxmoys Ht faire à vne animée pelante* Comme la ficnne, chargée d’vn lourd atti-:, rail d’artillerie, amp;nbsp;d’vn grand nonß?|:e de Suifles amp;nbsp;autres efttangers, plus de huict vingts lieues, amp;nbsp;ce faifant prinsles faqx-bourgs de Patis, faid quatre, cinqgt; ou (îx fîeges notables,prins quatorze.ou-quinze bonnes villes, aupir nettoyédc'iyendp-tnoiSjTouraync, Anjou amp;nbsp;le Mayne, de, tout ce que tenoyenç les cnnemy§p;amp;: re-couuré les cœurs-gt;amp;;affeétions dlt;?s vaincus.le ferois bien Ipngà vous difcdiarir les diuers,exploits ôc depjjrtcmens des Li-gueurs,iniques à la lin de l’an 1589* Us ba-ftirent vne certaine lertre,^appftéej qu’ils, attribuoyçnt au Koy^^Fafdrejjpyqnt aux, Bbb uij

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Hiß oir g

Seigneurs de Berne , pour entretenir le peuple en la volonté de faire la guerre au Biarnois,appellâs ainiî leur legitime Prince. De meline forge fut vne autre lettre drclfée par les lefuiftcs de Troye,amp; feméc par la France aux fins que delTùs , amp;nbsp;eftoit adteflec à la Dame de Tinteuille àLan-gres. Aueç ces lettres on fit courir vn autre libelle de la desfaiôte du ficur de Boni-uet amp;dc-fcs troupes auprès de Bcauuais: publiant que le Marquis de Picnne, fuiuy de trois cens cinquante hommes tant de pied que de cheual, auoit coupé la gorge audidfieurdcBoniuet, à trois ou quatre cens harquebufiers amp;nbsp;à fix vingts caual’ lierSjfans qu’vn feul efehapaft,iniques aux chenaux,amp; que la tefte fut coupée à Boni-ùct, puis portée par les villages pour ref-iouyr les payfans.Ceux de Paris imprime-^ rêt en vn difeours à part,la prinfe dé cour-nay ville amp;nbsp;çhafteau, amp;nbsp;que le Duc de Mayenne ( qui parauenture eftoit bien marry que l’on femaft ces faux bruits)pres d’Arques amp;nbsp;Dieppe, où le R oy de Nauarr ye eftoit affîcgé,auoit gaigné quatorze en-feignes d’infanterie, amp;nbsp;huid cornettes de cauallerie par luy defaides. Les drapeau3{ furent aportez à Paris,mais ils auoyét eftç

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de Nauarre.

taillés amp;nbsp;coufus en la mefmc ville : amp;nbsp;ainfî ) j) 9 ce panure peuple fe mutinoit d’heure à au- l lt;nbsp;trc pour la Ligue :amp; ceux qui voyoyent Iciour à trauers ce tafetas de la Ligue,n’o-idyent dire mot, de peur d’eftre poignardez. En ce temps le Parlement de Roüen publia contre le Roy amp;nbsp;fcs fubiei^s qui ^uy aflîftoyent, vn Arreftduîj. iour de Septembre 1589. A ces mefmes fins d’cn-ttetenir le peuple és grandes efperances lt;lu’on leur donnoit, on publia à Paris, Rouen, OrleâSj Lyon, amp;nbsp;par tout ailleurs quele Duc de Nemours auoit mis en route, les troupes du Comte de Soifions, du Duc de LÔgueuille,amp;du fieur de la Noue, Qui alloyent à Dieppe pour fecourir le RoydeNauarre. Qjxe le 23.amp;24.dc Septembre, le mefme Duc de Nemours auoit taillé eri pieces cinq ou fix cens hommes des troupes de ce Roy, que le Cheualier d’Aumale,auec les ifpagnols amp;nbsp;Normâds auoit au mefme temps enuahy deux grans uauircs chargés de munitions, cheuaux, armes, amp;nbsp;finances que la Royne d’Angleterre enuoyoit. Qu’vn nommé faindl Pol capitaine, qui depuis ha voulu s’authori-fetjmais à fes dcfpcns, dedans Mezieres amp;nbsp;autres places, auoit faid merueilles pour

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ffißoire.

la Ligue,en Champagne, contre le Comte de Grandpré amp;nbsp;autres.-qiïen Prouencc le fieur d’Ampius amp;nbsp;autres auoyent def-faid 25. compagnies enuoyées par Mon-fieur le Marefchal de Montmorency au fe-cours du fieur de la Valette, l’onziefme iourdeNoucmbrc:Qucfur les frontières de Lorraine auoit efté dcslaiâe vne armée de Reiftres amp;nbsp;Lâfquenets,par le Duc de Lorraine,au commancement du moys de Décembre : Que le Comte de Brilfac auoittuéàTonnerretous les Reiftresdu Roy,amp; autres nouuelles de tels exploits, qui parauanture dcfplaifoyent à ceux auf-quels on les attribuoit, quand il y auoit de la faufleté, ayant encore de cette heure la le cœur fi généreux, pipez d’vne opinion qu’on leur auoit imprimce,qu ils n eulfent voulu auoir laloüange de ce qu’ils n’euf-fent faid, fçaehant qu’incôtinent elle leur full tournée à mefpris amp;nbsp;deshôneur:rnais cet artifice venoit d’autres qui ne regar-doyent pas de fi pres à l’honneur amp;nbsp;Ma gloire prétendue de la Noblcfle Françoy-fe, encore que de cette heure là elle fuft diuifée,ô; vne partie altérée de fon propre naturel.il y auoit parmy tant de menfoh-ges quelques grains de vérité, mais eotue

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;765

en l’Arithmétique, adiouftant vn zero, de , dix,on faifoit cent, amp;nbsp;de cent,mil. On ne ' ceffoiede crier que le Biarnois eftoitper-du jamp; fut femé en mefme téps,par la France, vn libelle contre le Roy amp;nbsp;fes ferui-teurs,qui s’intituloit ainfi : L'^rpocratte ou caquet des Polmques amp;nbsp;lelntfiens de »ofire aa^e dedie aux ^gens Catholicjues l de Nduarre. K ce libelle refpond / (encores que cefdit beaucoup deuant) vn ! Doôteur en Theologie nommé F. Th. l Beauxamis Carme, paf vnefienneremô- * ftrance au peuple François:Qu’il n'eft permis à aucun fubied, Ibuz quelque prétexté que cefoit, fe rebeller, ne prendre les armes contre fon Prince Roy,ny attenter cotre fon Eftat, le tout prouué par l’E feri-turcfainfte:comme pluficurs autres de ce tcmps,par femblables traités amp;nbsp;difeours y ontfuffifammentrefpondu. Sur la fin de Cette année vn Ligueur publia certain ad-nis, auquel il confcillbit aux François de le rendre amp;nbsp;mettre fouz la proceélion du Roy d’Efpagne : auquel fut faid refponce parvn Catholique Romain.Ce qui aduint en l’an mil cinq cens nonâte en l Eftat des affaires de France n’eft pas moins remarquable. La Ligue appuyée fur fes intclli-, genees dedans amp;nbsp;dehors le Royaume,

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764 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

mefprifoit le Roy nonobflant fes heureuX fuccés, Si le roidjflbit contre tous euene-mens, tant par-ce que difoyent les Prcf-chcurs que par infinis libelles, où par plu-fieurs dcguifemcns, elle s’entretenoit en l’efpcrancc de pouuoir longuement fubb-fter dedans cet abyfme de confufion. Entre autreSjIes Ligueurs publièrent vne copie de lettre d’vn Politique(ceft adirepaf' tifan du Roy, demeurant à Tours, cn-uoyées à vn autre à Roücn, où ils forgent ce qu’il leur plaift, touchant les defleins amp;nbsp;pretenfions qu’ils attribuent au Roy, amp;nbsp;y difeourent de l’eftat de fes affaires à leur plaifir. Ils firent croire que ces lettres a-uoyent cfté furprinfes à Vernon par vn capitaine du regimët du Marquis dç Pien-ne. Le peuple de Paris amp;nbsp;des autres villes eftoitainfi mené de tels artifices, à fin de ne fe laflcr du faix des imports, rauage de foldats, amp;nbsp;calamitez qui le prefToyent de tous coftcs.Ccpendant le Roy menoir les mains en diuers endroits, fur tout en Baf-figny, Normandie amp;nbsp;Prouençe, amp;nbsp;la Ligue fefondoitauffi furie fecours attendu ' des Efpagnols. Le Roy d’Efpagnceftoit bic empefehé au pays bas,oùleCôte Maurice fils du feu Prince d’Auçange, tailloit

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de Nau irre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;765

delabefongneau Duc de Parme:Ncant-moins préférant fes pretéfions fur Ia Frä-cc à toutes autres confiderations, amp;nbsp;ne Voulât perdre les fommes de deniers fournies aux chefs amp;nbsp;membres de la Ligue, commanda au Duc de Parme de s’y acheminer, fur les inftances qui luy en eftoyêt faiâes. Suiuantquoy d’vu collé, le Duc ctiüoya des troupes en bon nombre,fouz la conduite du Comte d’Egmont,lefquel-Ics bien toft apres furent desfaides. Et quant au Roy d’Efpagne il publia vne declaration qu’il fit fur les troubles, miferes calamitez qui affligeoyct la Chreftien-» té amp;nbsp;notamment le Royaume de France, auec fes lettres au Clergé, pour fournit moyens aux frais de la guerre. En quoy là Vérité eft, que ce Roy fe mefloit des affaires de la France,à caufedel’Eftat, amp;nbsp;non pas pour la Religion, qui nefertque de coiiucrturc à fes deffeins : comme fe void apertementpar vn brief difeours d’vn Pa-rificn Catholique Romain,efcriuant contre fès entreprinfes fur la France, amp;nbsp;intitule fou difeours l’Antiefpagnol, monftrant .le but où tend Philippe Roy d’Efpagne. Le Duc de Parme,fuiuant plufieurs réitérez mandemens du Rôy d’Efpagne, auoit

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•]GG nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß oir e

cnuoyc long temps auanc Ia declaration fus. décrite, le commandeur Morré à Pa' ris,aucc arget amp;nbsp;quelques foldats : enlém-blelettres de creance, pour affeurer que bien toft l’on auroit vn puiflant fccours pour la Ligue. Le Duc ayant preftes plu-ficurs compagnies,depclcha promptemét le Comte d’Egmont, fuiuy de bon nôbrc de Seigneurs amp;nbsp;capitaines Efpagnols,Flamans amp;nbsp;Alemäs,auec quinze cens lances, quatre ou cinq cés harqucbuficursamp; quelques regimens d’infanterie pour aller au fecoursde la Ligue, laquelle auoit def-ja plus de deux raille cheuaux,amp; plus de huit millohommesdepied en campagne. Incontinent ce Comte le mit en chemin. Et le Roy dé*France amp;nbsp;de Nauarre cependant recouura en moins d’vn moys par fieges amp;nbsp;a Hautshuid ou dix meilleures places de la balle Normandie. SaMajefte ayant rccouuré la ville de Honfleur qui ha vn port de mer,alla faire Icuer le fiege,quc le Duc de Mayenne tenoit depuis plus de quinze iours deuât la ville amp;nbsp;fort de Meu-lan,diftant dudid Honfleur de plus de 30. lieues, amp;nbsp;lors plus foible de beaucoup luy prefenta la bataille, que le Duc ne voulut accepter, ains alla recueillir fon fccours

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de NauArré» 7^7 qui‘Iûy venoit de Flandres. Le Roy mit le fiegedeuant la ville de Dreux, amp;nbsp;bien toft apres,prclTant fort les alficgczj! fut aducr-ty que le Duc-de Mayenne ayant ioinôh leldidcs forces cftrangcrcs,conduites pat le Comte d’Egmont qui en eftoit general, Venoit droit alfrôtcr l’armée de faMajefté, amp;nbsp;i cet effeét pafloit fon armée fur le pont de la ville de Mate,qui tenoit lors pour la Ligue,ôi: n’eft diftante de celle de Dreux q dehuiét ou neuf lieuës.Sa Majcfté fçachât quele Duc aueefon armée,eftoit aduancé iniques au village de Dâpmanin 2. lieues enauant vers elle, partit deuant Dreux le Lûdy 12. ôccômâceadeflors de faire marcher fon armée en bataille,de forte q ceux delà ville le côtéecrêt d’en voir l’ordre de deifus leurs murailles, fans enaprocherdc pluspres.SaMajcftéallalediét iour loger en la ville de N onancourt,qui s’eftoit pen deteps auparauât faiéf prendreparaflautr. Ce fut pour predre le gué d’vne petite riuit te qui y paffe. Si toft quelle y fut arriuée, elle fit aduertir q le lendemain vn chaeü fc tint preft. Le foir Si la nuiôf,s’eftât fadiébi Majefté retirée,dreifa trafla elle mefine le plan Si l’ordre de fabataillc,lequel des le grand matin, elle monftra à Monfi eu r de

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Hifi oire ’ Montpëficr amp;nbsp;à Mefficurs les MarcfchauX de Biron amp;nbsp;d’ Aumont,amp; Baron de Biron Marefchal de camp, èi autres principaux capitaines de ladióte armée, qui tous dv-ne voix le trouuerent Ci bien amp;nbsp;auec tant deiugemcnt ôi prudence militaire, qu’ils n’y changèrent rien. Elle le mit au mefmc temps,entre les mains du Baron de BifOj pour aduertir chacun de fon rang amp;ph-ce:amp; choifit ce mefme matin, le Seigneur de Vicq qui eft l'vn des anciens Maiftres de camp de l’infanterie Françoife, pour ferget debataille.Celafaift, iaMajeftéfit la prière à Dieu,quirauit tant tous les af-fiftans que chacun à fon exemple, en fit de mefme:Et l'on vidaulïi tort les Eglil^^ dudid Nonancourt pleines de Princes^ Seigneurs, Noblefl'e amp;nbsp;foldats de toutes nations,ouyr Mcfres,fc comunicr, amp;nbsp;faire tous offices de vraysamp; bons Catholiques: ceux de la Religion firent auflt de leur part leurs prières amp;nbsp;dénotions. SaMajefté fit aflîgner le rendezvous au village defainâ André, diftatdudiâ Nonancourt de quatre lieués,fur le chemin pour aller à lury, où elle eftimoit que l’ennemy amp;nbsp;fon armée fuft logée. Audeladudid village y a vne fort grande plaine bordée à veüc de quelques

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de Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 6^

’juelqiies autres villages,amp; d’vn petit bois ^Ppellé la Haye des Prez: Toutes lefdiótes Groupes y^arriuécs, fadidc Majcfté auec JcsMarelchaux de Biron amp;nbsp;d’Aumont, le ^aron de Biron Marcfchal de camp,com-•ftanceteht à les drefler en bataille,fuiuanc plan qui en auoit efté rcfolu. Si toft que

1 On eut nouuellesquelc Duc de Mayen-’’e paroiifoit l’on entendit vne allegrefle ^niucrfelle en toute l’armée, à laquelleTa ^ajefté fit au mcfme temps tourner la telle, du cofté où il eftoit, amp;nbsp;n’eut guercs cheminé que l’on commcncea à le def-couurir à veuë, toutesfois fort eflongné, cntreles vns amp;nbsp;les autres y aüoit vn vil-* lagc^duqùclles Ligueurss’eftoyent faifisy 9UC fadióte Majefté fit incontinent atta-lt;]ucr, ta leur fit quitter. Les deux armées demeurèrent ainfi tout ce iour à la veuë l’vne de rautre,fans qu’il s’y entreprint rie d’auantage , que quelques legeres efear-mouches, amp;nbsp;la prinfe de ce village qu’on leur fit quitter : La nuid eftoit quafi toute fermée qu’elles eftoyent encores en bataille : en fin elles furent contraintes de fe loger :1e logis de la perfonne de fadilt;ftQ Majefté fut à FourGanuillc,qai eft vn petit village ÿh pèu à la gauche de ladiâe plai** Ccc

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770 ,Hfßoire

ne, où l’armée auoit efté premièrement mife en bataille.Le refte de l’armée fut logé aux autres villages, que ceux de la Ligue penfoyent aûoirceiour là pour eux. Le Roy ayant donné ordre à toutes les gardes de fon armée, enuoyaaduertir que vn chacun fe tinft preft à la pointe duiour! Il le fut bien pluftoft ; car s’eftant ietté fur vne paillaire,amp; ayant repofé deux heures, foudain il commencca à enuoycr quérir des nouuelles de fes ennemys. Elle reco-menceacetteiournée,comme elleauoit faid la precedente, par vne priere tref-de-l note, quelle fit à Dieu publiquement Si

tout haut. Pendant que fa Majefté voulut def-jeuner, Icfdiâs Princes, Marefehaux amp;nbsp;autres Seigneurs furent ouyr laMclfej amp;nbsp;de là chacun alla repaiftre.Sa Majefté fc rendit au champ de bataille fur les neuf heures, amp;nbsp;peu apres s’y rendirent toutes les troupes,Si fur les dix heures,toute l’armée eftoit en l’ordre qu’elle deuoit eftrc. Celle des ennemys parut auffienmelme temps, en lieu vn peu plus reloué, amp;nbsp;aufli vnpeu plus reculé quelle n’eftoit le iour precedent:l’ordre amp;: difpofition de leur armée pour la bataille eftoit quafi pareille à celle de fadidc Majefté,excepté que les

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deNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;771

poindes auançoycnt dauätage, amp;nbsp;auoyét Vn peu plus de la forme de croiflànt. Aind 'jue la Cornette de fadidc Majcftéeftoit milieu de fcs efcadronSjaufïi eftoit celle Duc de Mayenne, mais c’eftoit au milieu de deux cfcadrohs de lances, de celles 'luieftoycnt venues deFlandreSjquipou-^oyenteftrededouzeou treize cens lan* ’^es.Cctte Cornette du Duc de Mayehne pouuoit auffi eftre de deux cens cinquante cheuaux, amp;nbsp;bien autant qui cftoyent de la troupe du Duc de Nemours,qui s’y vint 'oindre, faifoyent vn troificfme efeadron au milieu de deux autres, faifans pres de 'lix-huid cens cheuaux quimarchoyent tous enfemblc. Aucofté dudid efeadron ^Hoycnt leurs deux regimens de Suifles, t^ouucrsauflî d’infanterie Françoife. Il y auoit apres deux autres efeadrons moyês ^e lances, celuy de leur main droidc, de lôpt cens cheuaux, amp;nbsp;celuy de la gauche tic cinq cens.Ils n’auoyent que deux cou-leurines amp;nbsp;deux baftardes, qui eftoy ent à leur main gauche. Sadide Majefté ayant tecogneu qu’ils ne vouloyeht aucuneméc s’auancer , elle s’aduança de plus de cent cinquante pas, gaignat auflî par ce moyen Icdcfliisdu Soleil amp;nbsp;du vent, qui euftpcu

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reietter toute lafumée des harquebufades dans fon armée : aduantage qui n’eft pas petit vn lourde bataille. Comme elle lut raprochée, fadideMajefté amp;nbsp;tous les capitaines recogneurent à veüe, que leurs cnnemyseftoyentbien plus grand nombre que l’on n’auoit eftimé : car il fut iugé ( qu’ils eftoyent plus de quatre mille che-I uaux,amp; de dix à douze mille hommes de 1 pied,mais il fembla que ce fut vn fureroift / de courage qui leur fut donné. L’armée I de la Ligue euoit chargée de clinquât d’or '1 amp;nbsp;d’argent fur leurs cafaques : mais celle ) du Roy l’eftoit defer,amp; ne fe pouuoit rien voir de plus formidable, que deux mille Gentilshommes armez à cru,depuis la te-fteiufques aux pieds ,bruflans d’affedion de vaincre. Sadide Majcftéeftantàlate-ftede fon efeadron^dont les premiersrâgs n’eftoyent que Princes,Comtes amp;nbsp;Baros, Cheualiers du faind Efprit, amp;nbsp;des principaux Seigneurs amp;nbsp;gentilshômes des principal les familles de France, elle rccômen-cea à prier Dieu,amp; fit exhorter vn chacun à faire le femblable. Elle partit aulfi toft dudiôl efeadron, commécea à faire vne paflade à la tefte de fon armée,animât vn chacun auec vne grade modeftie, amp;nbsp;neât-

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de Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;773

moins pleine d’alFeui anec amp;nbsp;'reiblution. Retournée quelle fut en fa place, arriua le fieur de Mariuaut,qui la vint aduertir que fcs troupes de Picardie, qu’amcnoyent les fieurs de Humieres, de Moüy fie autres Seigneurs fie gentilshommes du pays,qui pouuoyent eftre plus de deux cens chc-Uaux,eftoyent à deux mille pas du champ lt;lebataille: ce ncantmoinsfaMajefté ne Voulant diferer d’vnpoinôt, cnuoya commandement au fieur delà Guichc grand Maiftre de l’artillerie de faire tirer:cc qu’il fit incontinent fie auec grande promptitu-lt;lc 8e fort à propos : dont les ennemys re-Geurent grand dommage ; il auoit faid tirer neuf canonnades, auant que les autres, eulfent commancé; Apres trois ou quatre Volées de part Se d’autre,l’efcadrô de leurs înciens cheuaux legers,tant François,Ita-j licns,qu’Albanois,qui pouuoyent eftrb de cinq à fix cens cheuaux, voulut auancer, pour venir à la charge cotre celuy du Ma-telchal d’Aumont, menant auec eux les Lanlquencts,qui eftoyent à leurs collez: Riais le Marelchal voulut entamer le combat, fie le leur fit à eux mefmes fi rude fie furieux, qu’il les perça de part en part, fie fiulTi tolil’on ne vid plus que le dos Se les

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774 Hifloire

croupes de leurs cheuaux, les menant battant iufques à vn petit bois qui eftoitder-riere, où il fit ferme pour venir retrouuer le Roy^comme il en auoit eu commandement, au mefme têps que ceux là fuyoyét l’hoR des Reiftres de leur main droite, qui vouloir venir vers l’artillerie,y tiouuât les cheuaux legers qui s y eftoyent aduan-cés,il leur fit vne charge, qui fut fi bien re-ceuë,que fans les enfoncer, ils tournèrent tout court fe rallier derriere. Cependant vn autre efeadroade lances deVvallons amp;nbsp;Fiamens, voyât Icfdids cheuaux legers de fadidc .Majefté vn peu fcparez de ce grand effort qu’auoirfaid parmy eux cet'^ te troupe de Reiftres , leur voulut venir faite vne autre charge ■ mais le Baron de Biron s’auancea,amp; ne l’ayant peu prendre par la tefte, en p rit vne partie de la queue qu’il perça, amp;nbsp;y fut blcllé au bras amp;nbsp;au vi-fage.Au deuant du refte Monfeigneur de Montpenficr s’achemina gt;nbsp;amp;nbsp;leur fit vne tref-belle charge, en laquelle ayant luy mefmes ef|é porté par terre, amp;nbsp;incontinct remonté, s’y comporta auec telle valeur, qu’il demeura maiftre de la place. En ce mefme temps ce gros efeadron du Duc de Mayenne,s aduanccapour venir à la char-

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de Nau irre.

gCjfaifant marcher à fon aifle gauche quatre cens harquebufîers à chenal, qu’ils appellent Carabins, qui font armés de pla-ftronsôc morions; lefquels firent vne faîne de vingteinq pas près de celuy de fadi-âe Majefté. Ladide faluc acheuée, la telle Hefdiéls gros efeadrons affronta celle de Celuy de fadiôle Majefté, du front duquel onia vidpartitif longueur deux fois de fon cheual auant aucun autre, amp;nbsp;fe melier fifurieufementparmy les ennemys, qu’il fit bien recognoiftre, que fi auparauant, il auoit,en commâdant Sz ordonnant, bien faid l’office d’vn grand Roy amp;nbsp;d’vn grand Capitaine, au combat il Iceut bien faire celuy d’vn braue amp;nbsp;magnanime gendar-» lue. Cette rencontre fut tres-furieufe, n’ayant neantmoins iamais efté au pou-üoirdecefte cfpouuantablc foreft de lances,de faucer l’cfcadron de fa Majefté : laquelle au contraire fut fi bien fuiuie, qu’el-lepercea celuy de fes ennemys, amp;nbsp;fut vn grand quart d’heure parmyeux toufiours Combatant. Cependant ce gros corps duquel on auoit ainfi affoibly le fondement commencea à chanceler, amp;nbsp;en moins de rien on vid en fuite ceux qui venoyent fi furieufement prefenter le vifage amp;: leurs;

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Hifloire

£eftesamp; bras armez. Ce commancement de vidoirc nc pouuoit encore ref-jouyr l’arniecjnc voyant point le Roy:mais auf-fi toft on Ie vid aparoiftre couucrt du fang de fes cnncmys, lans que Dieu mercy, ils euflènt veu vne goûte du fie, encores qu’il fuft aflcz remarquable par vn grand panache blanc,qu’il auoit à fon acouftremét de tefte, amp;nbsp;vn autre que portoit fon chenal,qui auoit autant donné de terreur à fçs ennemys ,■ qu’il donna de confolation à tous les liens, quand ils le virent de retout de cette mellée : auat que fortir de laquelle,en sîen reuenant, n’eftant pas accompa-gné de plus de douze ou quinze de fa troupe, elle rencontra entre les deux bataillons des SuilTcs ennemis, trois eften-darts de V valons amp;nbsp;quelques autres qui les accompagnoyent portas tous les croix rouges, qu’elle chargea fi valcureufeinent que lefdictes cornettes luy demeurèrent, amp;nbsp;ceux qui les portoyent amp;nbsp;accoropa-gnoyent furent tuez fur la place. Arriuée qu’elle fut quah d’où elle eftoit partie, il fe fit de toute l’armée, enfigne dation de graces à Dieu,de ce qu’il eftoit lain amp;nbsp;fau-üe^vn cry vniuerfel de viue le Roy. Arrimant le ioignit à elle lediét fleur Marefchal

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de NauamZ 777

lt;i’Aumont,auec vnc bonnetroupe qu’H auoit ralliée, entre autres du fieur grand Prieur amp;nbsp;de quelques vns des fiés. En mef; me temps, arriua auflî le Baron de Biron: Etainfi fadidc Majefté auec cette troupe ralliée,amp; qui groflit envn inftât,alla trouver le Marefchal de Biron, qui eftoit demeuré ferme auec la troupe de côferue,laquelle fans fraper,auoit autât ou plus faid de mal aux ennemys que nulle autre : parce qu’ayans veu cela lain 5c entier, amp;nbsp;à la telle ce vieil gendarme, ils iugerent bien qu’ayât tant entamé de batailles en fa vie, ilfçauroitbienacheuer d’en rompre vne dcl-ja demy esbranlée. Sadidc Majefté eutceplâifirdevoic fes ennemys luylaif-1er la place toute couuerte de leurs morts: amp;nbsp;ne reftoyent plus que leurs SuilTcs, lef-quels bien qu’abandonnés de toute leur cauallerie, qui à gauche ôc à droide auoit prins party,neantmoins ne lailferét de faite tref bonne contenâce.Il auoit vne fois • efté propolé de les enuoy er rôpre par l’infanterie Frâçoifc de main droide, qui n’a-* üoit point côbatu. Toutesfois fadióie Majefté fe rcfouuenant de l’ancienne amitié amp;nbsp;alliance que cette nation a de tout ^ps eu auec çette courône,elle fc çôtenta

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778 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloiré

(les ayat r’enuoyés audit! fieur Marcfchal de Biron) de leur faire grace, amp;nbsp;au lieu de leur enuoyer la more,comme elle pouuoit faire,elle leur enuoya la vie^ amp;nbsp;les receut à mifericorde : amp;nbsp;ayans mis les armes bas, paflerct du cofté de faditle Majefté:ce qui cftoit aucc eux.de François , iouyrent de cette mefmc clemcnce. Au mefme inftant que le Roy feioignit aucc le Marefchal de Biromil y fut rencontre defdides troupes de Picardie.Le Roy pouriuiuitla viâoire auec fon gros, amp;nbsp;ayant ictté deuant elle le grand Prieur, auecvne trouppcàfa gauche,amp; le Baron de Biron à la droidc,ayât auec elle le refte de fa cauallcrie, qui s’e-ftoit ralliée, amp;nbsp;lefdiâçs troupes de Picardie , elle fe mit à fuiurc la vidoire, eftant accompagnée des Princes deConty, de Montpenlienamp;Comtc delaintt Paul,des Marefchal d’Aumont, de la Trimoille amp;nbsp;infinis autres Seigneurs,capitaines amp;nbsp;gentilshommes de ladidc armée, laiflant le Marefchal de Biron auec le corps d’icelle qui fuiuoit amp;nbsp;alloit apres. La retraite des ennemys fut fans ordre, amp;nbsp;fans aucune chofe de remarquable, de deux coftez ; le Duc de Nemours,Balfompierrc, le Vicô-te de Tauann es, Roûie amp;nbsp;quelques autres

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de T^dUArre. 779 prindrent la route de Chartres gt;nbsp;amp;nbsp;le Duc de Mayenne amp;nbsp;le gros de ceux qui fe reti-foyent prindrent le chemin d’Yurijpour y palTer la riuierc : l’artillerie amp;: tout leur ba-gage demeura en chemin. Le temps que Milt;âe Majefté arrefta à pardonner aux • nbsp;nbsp;7

Suifles, donna grand aduâtage à ceux qui le retiroyent, de forte que quand elle fut arriuceàYury j clic trouua que le Duc de Mayenne ëîloit pieça paflé, amp;nbsp;auoitapres lüy rompu le pot, qui fut cauiè de la mort amp;nbsp;perte d’vne infinité des fiens, fpeciale-nient des Reiftres, dont vnc grande partie fe noya,cftans contraints,pour empefeher les rues,à fin qu’on ne les peuft fuiure, de Couper les jarrets de leurs chéuaux,amp; en faire des ramparts dedans lefdiôles rues, eftant le pont dudid Yury rompu, amp;nbsp;le gay tref-dangereux. Sa Majefté alla paflèr Jariuiereauguay d’Anet, qui luy fut vne grande lieue amp;nbsp;demye de detour, amp;nc lailfa de trouuer les chemins bordez de ƒ fuyars, qui n auoyent peu eftre fi diligens que les autres Jefqucls demeuroy ét à dif-cretion. Ceux qui voulurent efehapptr dedans les bois, tombèrent à la rnercy des payfans, qui leur furent plus cruels, que n’euflènt efté lesgçs de guerre.SaMajefté

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7 So nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Ies pourfiiiuit iufqucs quafi aux portes de la ville de Mante, qui leur futouuertc, amp;nbsp;ainfiieDuc amp;nbsp;fa troupe fefauua. Dequoy fa Majefté bien aduertic, alla loger au village de Rofny à vne lieüe près de Mante, auflî mal garnie de bagage pour cefte nuit, qu’eftoyent fes ennemys.Toute l’infanterie de la Ligue fut taillée en pieces, fans ceux qui fe rendirent, ßr ne leur en relia point : de leur cauallerie, il en fut tué ou noyé plus de quinze cens, amp;nbsp;y en eut plus de quatre cés prifonniers. Entre les morts furet cogneus pour principaux, le Comte d’Egmont cheualicr de l’ordre de la Toi-fon,Colonel des troupes enuoyécs par le Prince de ParmedeieuneCôte deBtun-fuik, le Seigneur de la Chaftaigneraye Si plufieurs autres,dót on ne fçauoit les nôs. Des prifonniers fe trouucrent le Comte d’Anftfrift, qui eftoit aucc les Rciftres, plufieurs Seigneurs eftrangers, tant Efpa-gnols,Flamans,qu’Italiens:amp;desFrâçois, les Seigneurs de Boifdauphin, Cigongne qui portoit la cornette blanche dudid Duc de Mayenne, Mcfdauit, Fontaine Martel, Loncham, Lodonan, Falendrc, Hcngüeffan,les maiftres de cap, Treuzay, laCaftelierCjDifemieux amp;nbsp;infinis autres,

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De NdUnr re. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;781

Plus de vingt corncttcsdecauallericde-meureret,entre Icfquellcs eftoit la cornette blanche,le grad eftêdart du general des Efpagnols amp;nbsp;Flamens, amp;nbsp;les cornettes du Colonel des Reiftres,plus de 60. en feignes de gens de pied,tant de François,Flames, que Lanfquenets,fans y côprcndrelcs 24. enfeignes des Suifles,qui fe rendirent. De Ceux de l’armée de fadide Majcfté y furet tuez,le ficur de Glermôt d’Entragues,Capitaine de fes gardes, qui mourut bié pres delà perfonnedefon Maiftre.-le heur de Tich Schomberg, lequel ayant cômandé amp;nbsp;mené de großes troupes de là nation,fc contéta pour cette iournéed’eftre fimple gendarme^à la cornette de fa Majeflé. Les Heurs de Bongautnai de Normandie,aagé foixantc amp;nbsp;douze ans,de Crenay cornette de Monfeigneur de Montpenfier,Fef-quieres, amp;iufques àvne vingtaine d’autres gétilshommes pour I e plus: Des bief' fez le (leur Marquis de Ncfle, lequel bien qu'il fuft capitaine des gens-d’armes,voulut combatte au premier râg des chenaux legers:le ficur Côte de Choify, qui anoit amené vne bône troupe, amp;nbsp;les fieurs Dogt; Comte de Lude, Monlouet, Lauuergne, Roûii amp;nbsp;peut cftre vue vingtaine d’autres

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78x nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

gentilshommes^ dont la plus part ne furet que legerementblcflcz, amp;nbsp;les autres pour le moins fans peril de mort.Il s’eft peu co-gnoiftre en ce combat deux ou trois choies fi extraordinaires amp;nbsp;miraculeufes gt;nbsp;que elles ont deu faire iugetjque nicu y a Voulu befongner. La premiere ha elté celle ferme relblution, qui a toufiours efté au Cœur de ce Prince, de chercher de donner vne bataille à fes erinemys , auec ferme confiance que la viéloirc luy en demcurc-roitd’aùtre qu’en vne mefmc place du cô-bat,au mefme temps qu’il a voulu côman-cer,il a femblc que la terre ait faiôl naiftre des hommes armés pour fon feruice, corne il s’efiveuquela vucille amp;leiour du combat, il luy arriua plus de fix cens chc-uaux , fans lefquels neantmoins il eftoit tout refolu de combatte : Et la troifielme que de deux mil Gentilshommes François , dont il n’y en a pas eu plus de douze cens,qui auoyent combatu,ayent dcsfàid amp;nbsp;miser! telle route vne armée de quatre mil cheuaux, amp;nbsp;de douze mille hommes de pied,leur cauallerie eftant frcfchcjbien montée amp;nbsp;bien armée. Depuis cette’vi-éfoire fe rendirent à fa Majefié les villes de Vernon amp;nbsp;de Mate, qui ont deuxprin-

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dèNauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7S}

cipaux pontsdelariuierede Seine. Tou- ^,5*9«^ chant cette mefme vidoire du 14. Mars, audidan 1590. SaMajcftéefcnuitauDue ' de Longueuillc,amp; à plufîeurs autres,pour s’en ref-iouyr amp;nbsp;en faire rendre graces à Dieu. Le Roy feiournâ quinze iours dedans Mante J pour refrefehir fon armée: cependant les Parifiens Si ceux de fainft Denyspenfoyentà fe mutiner .•amp; le Duc de May éne ayant feiourné quelques iours àfaind Denys, print le chemin de Flandres pour aller quérir du fecoursde Commandeur Morré courut en pofte vers le Duc de Parme, pour luy dire des nouucl-lesde France. Q^ant au Roy, il s’aprocha dePaiis,aumoys d’Auril, ferenditmai-ftre deCorbeil fur Seine, de Lagny fur Marne amp;nbsp;de Melun, puis tenta Sens en Bourgongne, où il ne fit rien par la faute de quelques vnsj defquels il penfoit de-üoir eftre mieux feruy. Retourné en diligence vers Paris, il fe faifit du Pont Charenton,amp; de quelques autres places és en-üirons,pour Incommodité de fon armée, où il y auoit enuiron douze mille hommes de pied amp;nbsp;trois mille chenaux. Les Parifiens cftoyent fix fois autâtgt;amp; le Duc de Nemours y commandoit^ lequel fai-

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7^4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi ft Dire

foit faire quelques forties. Cepedantpour monftrerî’animofité de grands amp;nbsp;petits, contre leur Seigneur fouucrain. Ia Cour de Parlement de Roüen donna vn Arrcft contre les Gentilshommes amp;nbsp;autres qui pexfiftoyent à la fuite de Henry de Bour-bohjRoy de Nauarreidu Mardy dixiefme Aurilij9o. amp;nbsp;fut publié leMercredy cn-fyiuant.En cette mefme année apres cette tant lîgnalce bataille d’Yury cy deuant mentionnée,le Roy bloqua Paris amp;faind Denys, dont les habitans furent reduids à telle extrémité de famine, qu’au moys de luillet la ville de S. Denys fc remit en fon obeyflànce : amp;nbsp;Paris fut lors fur le poinéf de fe rendre. En confideration du liege de Paris furent faiéts diuers traitez, qui ont efté publiés de part amp;: d’autre, pour le contentement des deux partis, Si pour inftruftion à la pofterité : comme la refolution de Meflieurs de la faculté de Theologie de Paris, fur les Articles à eux propoiez par les Catholiques habitans de ladidc ville,touchanrla paix ou capitulation auec l'hcrctique, ôc admiHîon deHé-ry de Bourbon à la couionnc de France: auec vne lettre aux habitans Catholiques des villes de la France,qui ont iuré la fain-

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de Nauarre. y g ƒ vie vnion. La conclufion amp;nbsp;rcfolution fut prinfc fans aucune contradiôfion le fep-tiefme iour de May l’an 1j90.cn la troifief-mc congregation generale fur ce laide en U grande fale du college de Sorbonne, tous les Dodeurs de ladide faculté en general amp;nbsp;chacun en particulâcr, ayans efté 3ppellés par ferment à ladide congrégation : Plus ont elle imprimés à Paris deux lt;lifcours,quimonftrent ce que l’on pou-üoit penfer de l’eftat de cette panure ville. Le premier eft fuiuant le tiltre d’iceluy, de tout ce qui s’eft palTé en la ville de Paris,és enuirons, tant de la part du Roy de Na-tiarre amp;nbsp;de fonarmée, que de lapart de Monfeigneur le Duc de Nemours, amp;nbsp;les habitans de PariSjdepuis la retraite du did RoydcNauarre dedeuant Sens,iufques au douzicfme luin 1590. auec vn Arreft de la Cour de Parlement, par lequel il eftoit defendu, à peine de la vie, de ne faire aucun traité , ny compofition auec lediét RoydeNauarre. Au moyendequoy appert , comme les Panfiens fc roidilfoyent contre latempeftc, incités à ce faire par leurs chefs , qui femoyent des bruits de leurs valeureux exploits,pour enuenimcr amp;nbsp;endurcir le menu peuple, qui eut a co-Ddd

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786 Hiftoire

batrc contre la famine» tadis qu’on le paif-foitde l’efpoir d’vne prochaine deliuran-ce: L’autre difcours cftjùiuant le tiltre qui luy eft donné, des chofcs plus notables arriuées au fiege memorable de la renom* mée ville de Paris, amp;nbsp;defenfc d’icelle» pat Monfeigneur 1^ Duc de Nemours,contre le Roy de Nauarrc. Par lequel difcouß faiél par vn nommé Pierre Corncjo, l’oi^ peut voirie mifcrableeftat deladidcvil* le,encores qu’il n’en ait diél que le moins qu’il a peu. Il amoindroit des chofes en quelques endroits amp;nbsp;les groflit en autres, faitlecenfeur amp;nbsp;difeoureur tref-impcrti-nemment enlapluf-part de fondilcoursquot; amp;nbsp;neantmoins a recogneu beaucoup chofcs qui defcouurent les malheurs de la Ligue, nom.mément de la ville de Paris, lors réduite fouz le pouuoir des chefs Li' gueurs , Icfquels pendant que le peuple mouroit de faim de tous collez, faifoyent bône chere tiras viures de diuers endroits, par la faueur qu’ils auoyent en l’armée du Roy. Autres difcours onteftéimprimez, qui donnent encore vne plus ample co-gnoiflànce des miferes de Paris. Durant le fiege y eut vne conference de l’Euefque de Paris amp;nbsp;del’Archeuelque de Lyo auec

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deNauarre. 787

Ie Roy.'à Ia fin de laquelle,le Roy monftrâ àufdids fieurs de Gondy amp;nbsp;de Lyon, les lettres qui venoyent d’eftre furprinfes,cn-uoyées par Mcndozze au Roy d’Efpa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;**

gne, par lefquclles il fe plaignoit que trop nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

toftjles Théologiens auoyent refolu qu’il eftoit licite à ceux de Parisjd’enuoycrvers leRoy qu’ils apelloyêt le Prince de Bcarn, pour traider de pacification;amp;: finit fa lettre par ce mot, Dieu fauuevoftre Catholique Majefté, ôr me vueillc confoler.■ Si: eftoit ladidc lettre eferite du cinquicfmc de ce moys.Et fur cette occafion,fa Majefté conta aufdids fieurs de Gondy amp;nbsp;do Lyon 5 qu’il auoit nouuelles certaines de Bearn, de la Rochelle amp;nbsp;d’A ngleterre que ' l’armée naualle d’Efpagne qu’il enuoyoit en Bretagne, côpoféc de deux mille cinq cens hommes ( amp;nbsp;que toutesfois ils s e-ftoyent vantez par tout eftre de quinze mille hommes ) auoit cfté desfaiôle fur la cofte de Bifcaye par les Anglois, amp;: quin

ze nauires retournées à Coraga, amp;nbsp;les gés

de pied mis en garnifon fur la cofte de lt;nbsp;quot;

Nauarre : auoit aulfi nouuelles qu’vn des ; principaux Secretaires du Roy d’Efpagne

nommé Antoine Perez, ayant cfté prins

prifonnier Si mis à la queftion, Si codam-

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7? 8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

nc à mort,eftoit cuadc en Arragon,amp; que ceux de Ia luftice l’ayans receu , auoycnt mâdéau Roy d’EIpagnc, que s’il luy vouloir demander quelque chofe, ilsluy fc-royent iufticc, amp;nbsp;cependant ont cflargy Icdid Ferez. Il s’eft laid imprimé vn fommaire difeours, de ce qui aduinten l’armée du Roy^depuis que le Duc de Parme fe joignit à celle de la Ligue, iufqucs au 15. du moys de Septembre, qui feruoit d’inftrudion aux gouuerneursdieutcnans generaux des Prouinces , à fin d’en informer les alFcdionncz feruiteurs amp;nbsp;fubieds de fa Majefté.Tandis que les Parifienslut-toyent aucc la famine amp;nbsp;la mort, le Pap^ Sixte cinquicfme mourut le ay.d’Aouft eut pour fuccefleur vn Geneuoisjfurnoæ' me Vrbain 7. qui nctint le faind Siege que 13.iours, pour faire placeàSfondratc Cardinal de Cremone,qui fut furncmnie Gregoire i4.du tout Elpagnol.Le Ducdc Parme auec fa puiffance ayant déboucle Paris, alfiegea Corbeil, laquelle il print) auec tres grande perte de fes gens, amp;nbsp;encores plus de fa réputation ; car ce fut la que fa forte armée s’affoiblit,amp; que durât quelle s'y amufoit, le Roy fc remit fus, dreflades nouueaux dclTeins quiteduirêt

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de NauArre. 785, Ligue en plus grandes dificultés que pa-Les Agéts du Roy d’Efpagne efti-^oyent bien remplir deflors fa bône ville Paris (ainfi l’Efpagnol l’appelloit ilen les lettres) de compagnies Eipagnolles amp;nbsp;^uallonnes : mais d’vn codé il n’y auoit Sucres à manger: De l’autre, fi toft que les ehefsdelaLigucamp;lcs Seize Sz quarante Paris fc virent vn peu au large, ils com-*Uancerent à remercier le Duc de Parme, le prier de s’en retourner prendre repos a Bruxelles. Cette priereeftoit vn fecret coiumâdcmcnt.-car d’vnc part fon armée ^ininuoit à veuë d’œil, de l’autre, il fe Voyoit au milieu d’vnc populace incon-ftâte,amp; leur lailTer les forces pour les mai-ftnfcr,c’cftoit les perdre,amp; fe bazarder luy Riefmes à eftre desfaift, par-cc que le Roy luy feroit incontinent fur les bras. Pourtant délibéra de s’en retourner le mieux accompagne qu’il peut, de peur d’edre ba-tu,amp; partit fur la fin de Nouembre. Toutes fes forces luy firent bien befoin : encore le Roy ne laifià il de le conuoyer,harcelant amp;nbsp;harafiant iufques aux frontières d'Artois, Sc difmant de iour en autre fon armée, pour aprendre aux Efpagnolsque France cft vn fardeau trop pelant pour

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Hifloire

leurs efpaules. Si toft qu’ils fuirent,Cor-beil amp;: les autres places qu’ils auoyct prin-fes fc virent regaignées fur eux. Sur cette retraite du Duc de Parme, le Roy fe trou-ua en perfonne, ôc toute la Nobleftc là vinttrouuer déroutes les Prouinces voi-fines : ce qui fit marcher l’armée dudid Duc fort ferrée, dont luyaduintqu’elle fut fort incommodée,amp; qu’il en demeura neantmoinstoufiours quelque proye. Et pat ce moyen le Roy contraignit le Duc de Mayenne d’aller auec fes meilleures forces, accompagner Icdiél Duc de Parme,amp; ce faifant laiffa quelques places def-garnics , fur lefquelles l’armée de fa Majc-fté J ce-pcndant,plus facilement peut entreprendre ôc proffiter quelque chofe. Sa Majefté.aduertiedelavolôté que le Ducj de Parme auoit de fe retirer, fe refolut de partir d’Efeouy en Normâdic, le quatrief-me du moys de Nouembré.aucc ce quelle auoit de cauallerie Françoife, qui n’eftoit pas en grad nombre, amp;nbsp;quelques harque-bufiers à chcual,laiftànt Ion armée fouz la charge de Monfieur le Marefchal de Birôj pour l’employer en ce qu’il cognoiftroit le plus proprc,amp; y laiflà,Monfieur le Châ-celicr, amp;nbsp;trois de fes Secretaires d’Eftat,

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de Nanarve. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7Pi

pour vacquer aux affaires qui fc pour-foyent prefcntcr, pendant fon voyage. Elie fe rendit bien tort apres à Compie-Boe, où elle ne feiourna gueresque toute iaNobleffe de Picardie ne fe vinft rendre ^luy,amp; fift incontinent vn corps de hui»^ Cens bons cheuaux. Elle eut peu de fours ^pres la nouuelle, comme la ville de Cor-^eil, la nuiôt de la veille de faind Martin, auoiteftéreprinfe. Le Duc de Parme ne Retourna pour la reprendre ,ains feiourna Quelque temps aux enuirons de chafteau Thierry, qui fut caufe que fa Majefté y lut,amp;: y lailfa Monfîeur de laNouë, auec Eonne troupe de Nobleffe pour l’y attendre,s’il lefurt venu afïieger. Lediót Duc faifoit ce feiour pour attendre les forces du Duc de Mayenne, à fin qu’il peurt che-Uiiner plus feurement. Lefquclles arriuces ledid Duc commencea à cheminer, amp;nbsp;fa-diâe Majefté à aller aufli droid à luy, amp;nbsp;commancea à le ioindre de pres, le 23. du-did moys de Nouembre, amp;nbsp;l’ayant à l’in-ftantenuoyé rccognoiftre,ellecneut ce mefme iour,pour la bien venue,vne compagnie de gens de pied,Efpagnols, qui furent tous taillés en pieces. Le vingt-lixief. , me,le Duc deflogea de Feifmes, pour alleç Ddd iiij

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792- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifi oir e

loger à PontauerSjOÙ paffe la riuiere d’Ef* ne,fa Majeftê Ie fut aufli rencontrer,parlât (ie Fere en Tartenois, accompagnée de huiót cens bons cheuaux amp;nbsp;autant d’har-quebufiers àchcual, amp;nbsp;fatigua tellement çettcarmée,qu’il leur rompit le deffeinde leur logis.Ce qu’ayant fait!, fa Majefté fe retira au village de Longueual, où les en-nemys vindrent donner des coups de lance iuiqucs dedans les portes : mais les har-quebulîersqui eftoycnt furies murailles, leur firent vnc falue,quafi à mire, de forte qu’ils en tuerent grâd nombre, amp;nbsp;les contraignirent de s’en tenir plus loin. Ainfi fa Majefté fe retira amp;nbsp;fut Ion logis à Pontar-fy, ^t i’enncmy fut contraint de campet toute la nuid, fe doutant du deuant amp;nbsp;du derriere ; par-ce que ce mefme iour Mon-fieur de Neuers, deuoit ioindre le Roy, auec cinq cens cheuaux qu’il amenoit de Champagne, amp;nbsp;les fleurs de Giury amp;nbsp;Parabelle qui venoyent de Melun, amp;nbsp;amC-noyent encore vue bonne troupe, qui fe rendirent tous ce mefme iour, pres de fa Majcffé. Le vingt-neufiefme fa Majefté eftoit partie aucc mille bons cheuaux, en intention de faire vne bonne charge, amp;nbsp;emporter toute leur arrieregarde : mais

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âel^auarre, 795 deux canons eftans demeurez embourbés, comme ils cheminoyent, leur auant-garde qui eftoit def-ja aduancée, rebrouf-fa,amp;demeura toute leur armée cedid iour en bataillcjau lieu où eftoyent lefdids canons 5 amp;nbsp;y campa toute la nuid, de forte c[ucpource iour, il ne fe peut rien entreprendre lur eux. Le lendemain qui fut le dernier dudid moys, fa Majefté leur dift à Dieu par vn combat de cauallerie, qui ne fut pas moins honorable qu’auoit efte la retraite du precedent. Sadide Majefté ad-üertie que l’cnncmy partoit, prenant le chemin de Marie, pour gaigner l’arbre de Guyfc,amp; fortirbors du Royaume,elle ordonnai toute fa cauallerie, de fe rendre à Crecy ,auec les armes amp;nbsp;fans bagage. Et eftant le premier arriué au rendez vous (les autres ayans efté vn peu parefteux) ne Voulant perdre l’occafiondc voirl’enne-niy, ledid iour, qui deuoit eftre celuy de leur departement,elle fit partir ledid neur Baron de Biron, amp;nbsp;le fuiuit de cent pas, auec quarante gentilshommes feulement. Depuis y furuint Monficur de Longue-uille, auec cinquante cheuaux amp;nbsp;le refte de la Cornette. Sadidc Majeft é ioignit le premier ledid fieur Baron de Biron,ayant

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79 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oire

laifle fà troupe vn peu derriere.II parut au mcfme temps,au coing d’vn bois,en deux troupes, enuiron centlanccs^ y ayant en chacune troupe , vne cornette de Cara-nins : foudain ils partent pour charger les coureurs dudiôh Îîeur Baron. Sa Majefté fît aduancer fa troupe, y eftant le fieut de Charmont gt;nbsp;qui menoit enuiron vingt cheuauxarriué le premier, leditl fieur Baron leur fit vne fi rude charge, qu’il leur fit tourner tefte, iufques à leur gros qui eftoit de fix vingts lances que menoit Georges Bate, qui faifoic la retraitée, lef-quels tous enfemble reuindrent à la cha.-ge.Et par-ce que le cheual dudid fieur Baron de Biron auoit eflé blefïc d’vn coup de lance ,amp; d’vn coup d’efpée, il eu ft c fié en danger de fe perdre,Iàns que fa Majefté rallia ceux qui s’eftoyent feparez, amp;fifi nuancer le refte de fàdide troupe, laquelle r’affcmblée fit vne charge fi furieufe , à toute cette arrieregarde , des cnnemys, qu’elle plia amp;nbsp;fefauua à toute bride, laif-fantleurs morts tous armez fur la place,Se pluficurs chariots: mais fi le refte de l’armée euft efté fi diligent, que fadiéle Majc-ftéftl en fuftbien demeuré dauantage, Sr toute l’arrieregarde y euft efté desfaiéte,

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deNaunrre. 7 9 5 Par ce moyen le Roy empefcha le Duc de Parme de rien entreprendre enfonpaffa-ge,amp; en cette retraite, fit fur luy plufieurs desfaides ; l’ayant contrainôl de loger fi lerréjgt;amp; faire de ü grandes iournéesgt;qu’il a fallu qu’il ait laiffé vne grande file de ceux qui n’ont pas peu marcher fi legeremcnt, de leurs bagages, qui eft tout demeuré ala mercy des pay fans, qui leur ontfaid mauuaife guerre. En outre le Roy occupa en ce paffage les meilleures forces dudiét ficur de Mayenne, de forte que le Marcf-chal de Biron,durant iceluy,print cinq ou fix villes, vne vinsitainc de forts amp;nbsp;cha-fteaux, ou les ennemys tenoyent garni-fon. Depuis la fortie du Duc de Parme amp;nbsp;de fes forces hors du Royaume, fa M'aje-fté alla faire fon entrée en la ville de faind Quentin, où clic fut rcceue auec vne allc-grclTc extreme des habitans d’icelle j qui mcfmes à cette occafion, firent vne fort honorable defpepfe.Sa Majefté y cutnou-uelle lcdixicfme de Décembre,comme ntelnie lour, la ville de Corbie auoit eue remifeenfon obeylTance, par vncentre-prinfeque les fleurs de Humieres, de la Boilflere fon bcau-frcrcj amp;nbsp;de Parabelle y executerent fort hcureufcment,à lapoiiV

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7 9 6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffi/îotre

te du iour, auec vn petart amp;nbsp;vnc cfcalade, ayant eu grand combat par ceux de la gar-nifon, qui y eftoycnt en grand nombre, lefquels y furet tous tuez ,mefmes le fieur de Belle fourier qui en eftoit gouucrneur, pour la Ligue,fans que lefdids fieurs y ayent perdu que deux de leurs troupes.Ils trouuçrcnt dedans ladiâe ville deux gros canons,deux couleurines, plufieurs autres pieces motées fur roues, amp;nbsp;vne grande quantité de munitions de guerre viurcs, comme eftant vne des plus fortes places de Picardie,amp; laquelle leruira beau coup àrecouurer ou à faire réduire les autres qui font détenues par ceux de la Ligue, amp;nbsp;maintenant par les Efpagnols. En diuefs endroits du Royaume, comme en Brctaigne,Prouence S/ Langucdoc,la Ligue fe remuoit amp;nbsp;faifoit quelques exploits , au prciudicc des affaires du Roy. Au. commancement de l’an mil cinq cens nouante vn, le Roy continua de referrer ceux de Paris, lefquels ayans efté quelque 'peu foulagcs,fe rctrouuerét en mcfmcs di-ficultcz que deuat.La Roy ne d’Angleterre, fa Noblefreamp; quelques marchands en-uoyefcrit bonne fomme d’argent au Roy pour le foulagemét de fes forces. Le fîem'

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de N au ar rel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;797

^esDiguiercs chaflà la ligue hors de Gre- q । ^Icjparlem ent de Dauphiné, contraignât / Vn nommé d’Arbigny quiy commandoit d’en fortir, fans que le Duc de Sauoyc ny aucun autre Ligueur peuft venir à temps au fccours. Ce tut vn exploit de tref-gran-de importance, amp;nbsp;vncoup que la Ligue u’ayant fccu parer, depuis fes afaires allèrent en decadence, fur tout en Dauphiné St ailleurs.En Normâdie le Duc de Mont-penfier s’empara de Honfleur, amp;nbsp;contraignit les Ligueurs de fe referrer. Le Vicotc deTurenne venu en Alemagne, pour la leuéedes Reiftres, commencca à drelfer l’armée de laquelle le Prince d’Anhalt fut déclaré chef. D’autre cofté, le nouueau Pape promit à la Ligue, huiél mille hommes de pied,amp; quatre mille chcuaux,fouz lacôduitedeSfondratcfon nepueu. Pendant ces entreprinfes le Chcualicr d’Au-tnaleenfit vne turfaind Denys, le iour fainfte Gencuiefuc5eftimant s’en rendre maiftre. Il y alla aucc beaucoup de forces, mais il n’en retourna pas, d’autât que Mô-fieurde Vicgouuerncur de la ville,ayant n....... ouy l’alarme le vint récontrer pres de lef-pée Royallc, où lediét Cheualier ehoit^quot;« del-ja,amp; le chargea là fi rudement qu’il

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7^8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hift oir e

'' i r luy fit perdre la vie, amp;nbsp;par cc moyen gua-rentit la ville pour le Roy. Les Parifiens furent fort eftonnésde cette perte notable de ce chef amp;nbsp;de plufieurs autres, des plus afièurez en leurs troupes, amp;ncant-moins ils s’entretenoyent en leurs mife-rcs,cn grande cfpcrance du fecours d’Italie amp;nbsp;d’Efpagne. Quant au nouucau Pape ayant aflèmblé le Confiftoire, il excommunia derechef le Roy amp;nbsp;fes adherans, faifant drelTervnmonitoire,enuoyant à cette fin Landrian Nonce dudid Pape en France,où eftoit le Cardinal de Plailancc fon Legat, amp;nbsp;n’en bougea de long temps apres.Pareilleinct il odroya aux Ligueurs vn fecours de fix mille Suilfcs, deux mille piétons amp;nbsp;quinze cens cheuaux, fouz la conduite de Francifque Sfondralc Idn nepucu , accompagné du Marquis de la Corne, de Vergile Vrfinamp;r autres chefs. Le Roy d’rfpagne enuoya vnc armée Na-ualc en Bretagne, qui fe faifit du port de Blauet, que les Elpagnols ont depuis rendu plus fort qu’il n’eftoit. La Noue y fut enuoyé pour faire telle aux Elpagnols, Icfquels pretendent droiól fur cette Pro-uince,alleguans que n’eftant demeuré aucun fuccelTeur de la race de Valois, Eliza-

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DeNauarre.

bcth Royne d’Efpagnc fille de France, ayant deux filles,^ ï’aifnée d’icelles appartient la Duché de Bretagne: Mais cette Duché eftât annexée à la couronne, pour n’en pouuoir eftre dclincmbrée, comme les hiftoires enfontfoy ,1’1 niante d’Efpagnc peut autant felon le droiâ: eftre Du-chefle de Bretagne que Royne de France. Le Comte de Briflàc deliuré de prifon où il auoit efté detenu fept moys^fut enuoy é demander fecours pour la Ligue au Duc de Parme,lequel fit du froid au regard des gens, mais pour tenir la Ligue en haleine, la fecourut de quelque fomme de doublons,pour fubuenir à ce qui eftoit vrgét. Tandis le Roy ne dormoit pas,ains fit i’en-treprinfe fur Chartres,ville de tref-grande importance, de laquelle finalement il fe rendit Maiftre, à l’ayde entre autres du fieur de Chaftillon, qui par fon induftrie, fitdrelTer vn pont (comme il eftoit l’vn des plus rigoureux amp;nbsp;valeureux gentils- — hommes de France ) amp;nbsp;contraienit les af P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reaa» Roj.

îiegezdevenir a compoution. Au moys d’Auril de ladide année,fut faide en Pro-üence, la desfaide d’vrie armée Ligueufe, par les fieurs des Diguiercs la Valette,amp; eftoit cette armée copofée de mille mai-

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Soo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

ftres,amp; de feize ou dix-huift cens harqué-bufiersjtant Prouençaulx Efpagnols que Sauoyards : Sz fut cette desfaifte à Efpat' rô de Pallieresle i5.dudift moys. Le Duc de Mayenne n’ayant peu fccourir Chartres , pourfuiuit en ce temps l’entrcprinfe fur chafteau Thierry qu’il aflîegea amp;nbsp;print eftant abandonné, peu apres eut aifc' ment le chafteau,par capitulation.Lcficur d’Eflbmmefrere du Cardinal de Lenon-courbapres auoir quitté amp;nbsp;remis les feauX de la Ligue, és mains du Prefidét de Nul-ly,fe retira dedans chafteau Thierry, dont il eut le gouuernemcntjà caufe de fon Abbaye d’Eftbmme,qui cft aux faux-bourgs, amp;nbsp;fon lieutenant fut le capitaine Pefeher. Apres cet exploit, le Duc de Mayenne Si autres de fa maifon , firent vn voyage a Reims, où ils cftablirent vnnouueau Ar-cheuefque:D’autre part le duc de Sauoye, l’Agent du Duc de Lorraine, amp;le Prefi-dent laninjl’vn des principaux confcillers du Duc de Mayenne s’embarquèrent à Marfeilicfurla fin d’Auril, pour aller en Efpagne,à fin d’en rapporter argent amp;nbsp;in-ftruftions bien particulières de ce que la Ligucauroità faire à l’aduenir, tant delà que deçà les monts : tandis que la famine con

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8oi

tontinuoit à preflèr les Parifiens, que les garnifons du Roy à faind DenySjSó fut les riuieres efpuifoy ent de deniers.

En cc mefme moys,lcfieur de Brion fut ïurprinsparGuyonuelle Ligueur dedans Mircbcau en Bourgongne, amp;nbsp;arréfl é prisonnier. On luy tua huiôl Soldats j amp;nbsp;fut trouuéc bonne Somme de deniers, force bleds 5 nombre de cheûaux amp;nbsp;beaucoup d’armes encechafteau. Au melmô moys le Vicomte de Turchrie arriua à Franc-» fortjpour harter l’armée des Reiftres qui s’aprertoitpour le Secours du Roy, lequel éftoit apres às’alfeurer toute la Normal?* die,auant que penScr à la Picardie, tandis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

que le Cote Maurice amp;nbsp;les Ertats de Hollande tailloyent de la beSongne au Duc . de Parme,lequel és moys de May j ïuin amp;!: Iuillet,perditpluficurs places Si beaucoup ' nbsp;•)' 7-j

degens en rencontres ôe cScarmouches» 'quot;7 Le Roy crtant à Mante,fît au commance-ment deluillet Son Ediôl, contenant rc-ftablilfement des Ediâs de Pacification, faiâs par le deffunft Henry trôifieSmc Sur les troubles de ce Royaume. Il fit aufii vne declaration qu'il auoit des ce temps là, de maintenir l’EgliSc amp;nbsp;Religio Catholique, Apoftolique Si Romaine en ce Rbyau •

E ce

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Soi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloiré .

me : cnfemble les droiôts anciennes libertés de l’Eglifc Gallicane. Aulïî y eut vn ArreftdelaCour de Parlement leante a Tours gt;nbsp;fur les Bulles monitorialles de Gregoire/e difant Pape amp;c.comme aufli y cneutvnaùtredelaGour de Parlemét de Chaalons au moys de luin de ladite année 1591. Le parlement de la Ligue à Paris indigné de ce qui auoit cfté faid à Chaalons fit vn Arrelt contraire, i’eftimc qu’il n’en fit pas moins contre celuy de Tours.Lcieune Duc deGuyfe qui eftoit prifonnier àTours fcfauuade laprifonle s. Monßettr ij.iour d’A ouft,s’eftât glifié auec vne cor-Chaftcau où il cftoit

1- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z* «•

prifonnier:trouuacequil luyfalloit apo-fié de longue main, puis le retira vers le fieurdela Chaftre , qui auoit difpofc en chemin vnebonne troupe,pour le con-dùire à fauueté : la Ligue fit des feux de ioye de cette deliurancc. Cependant le Roy ne dormoit pas, qui mit le ficgc dc-uant Noyon, amp;nbsp;la print par compofition à la veuë du Duc de Mayenne amp;nbsp;de toute fonarmée, le ip.iour d’Aouftaudid an. Le 18. du moysde Septembre enfuiuant, fut desfaiéle l’armée du Duc de Sauoye, parlefieurdes Diguieres, en la plaine de

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Nauarre» 1 8oj

Pohtcharra, pres Ie chafteau de Bayardi lt;nbsp;Vallée de Grailïuódan. Apres ces exploits de guerre, plüfieurs qui auoyent adhéré à Ja Ligue,voyans que les affaires ne fuccc-doyentpas felon qu’ils l’auoyent eftimé, commacerent à fc refroidir, amp;nbsp;à chercher Jes moyens de fe repatrier. De ce nombre eftoyent quelques officiers de lufticc, cotre Icfquels (pour-Ce qu’ils vouloyentde plein fault, rentrer és charges publiques) futfaiôfe au grand Confeildü Roy, vnc belle remontrance, par M. François de Claris, Confeiller amp;nbsp;Aduocat general de faMajeftc audiÖ; Confeil. Leqùinzicfme de Nouébreàudidan, Meflîeurs lePrc-fidentBriffon, Larcher Confeiller en la Cour, amp;nbsp;Tardif Confeiller au Chaftelet de Paris, furent effrangiez au petit Cha-fielet par les feize, puis leurs corps mis en Pfeßimt Creueamp;cxpofez àlaveuëdupcupie,oÙB'''ïr“quot;’ ils furent deux iours. Le Duc de Mayenne aduerty de ce faiéf, alla à Paris, fît fortir Buffy lé Clerc de la Baffille,amp; le quatrîef-nie de Décembre cnfuîuant fît emprifon-nerplufieursdefdiéfs feize, amp;nbsp;enfîtpedre quatre au Louure,amp; des cette heure là,les feize perdirent leur autorité, qui leur fut oftée.Ils’eflfaidvn difeours fur la mort

Eec y

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8o4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HifloirÉ

dudiôl fieur Prefident, contenant les Af* refts donnez à Teneórre des afïàflînateurs. Le Duc de Sauoy een ce temps, faifoit la guerre contre Geneuc , laquelle il çotn-menccaen Aoufti589. amp;nbsp;acheuaà la fin de cette année 1591. fes gens y commirent vne infinité de maux,fur les fubieds dela-diâe ville de Geneuc , auec toute forte d’hoftilité. L’année enfuiuant commen-ceante, le Roy affiegea la ville de Roüen, en laquelle commandoit le ficur de Vil' lars,amp; fut long temps deuant i mais en fin en Icua le fiege,pour aller au deuant d’vne puilTante armée d’Efpagnols,conduits par le Prince de Parme, qu’il ferra de telle façon entour lariuiere de Seine, que fans l’intelligence qu’il peut auoir à cette heure là,pour fe fàuuer en paflant la riuiere, il euft faiôt,auec toute fon arméejfon cimetière en Normandie:maisluy qui eftoit vn grand Capitaine voyant le dangerau-quel il eftoit,vfa de fa dextérité au faid fie la guerre,pour efehaper ce danger, le Roy apres la retraite de l’armée ennemye, qui fut par luy fuiuie iufques aux limites fin pays d’ArtoiSjà fon retour fit plufieurs exploits de guerre, afliegea amp;nbsp;print la ville d’Elpernay, amp;: comme fa Majefté voulut

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deNauarre, 805 inucftirlavillçi tailla en pieces trois cens tant Vvalons qu’Efpagnols quivouloyêt fc letter dedans. Et eftât comme toufiours elle ha efté la plus forte, Dieu l’infpira en l’an 1593.de defirer à cftreinftruidc, en la Religion Catholique,amp;: iàns aucune con-trainôtc,maisconfiderantcn elle mefmc que la Religion qu’on luy auoit enfeignée de fes ieuncs ans n’eftoic que depuis peu d’années auparauant, amp;nbsp;que celle des Catholiques eftoit bien plus ancienne, fur-quoy il delîroit auoir quelque refolution, pour fçauoir laquelle eftpit la vrayc:amp; de faiót il eut fatisfadion de fon defir, par le moyen de Monfeigneur rArchcucfque de Bourges,de Maiftre René Benoift Dp-, deur en Theologie,amp; de quelques autres-Dodeurs, par lefquels (coopérant la grace de Dieu) il fut fi bien inftruid de tous les points de la Religion, amp;nbsp;de toutes les vrayes marques de l’Eglifc de Dieu, qu’il cogneut manifeftement fon erreur, en remercia Dieu, amp;nbsp;requit qu’il fut admis au giron de l’Eglife,de laquelle des fa nailfan-cc il auoit efté eflongné. Au commance-ment de cette mpfme année 1593. com-mancerent les Eftats delà Ligue à Paris,amp; fuiuit la trefue amp;nbsp;conference qui fut ac-, Eee iij

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So 6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

\ cordée de part amp;nbsp;d’autre, amp;nbsp;faide à S mené amp;nbsp;autres lieux, où fut propolée la vo-* lonté du Roy, ne tendant qu’au repos de y ion Royaume, à laquelle les députez de la ' part de fa Majefté ne pouuans auoir ref-poncc, furent contraints en efçrirc aux députez cftablis de la part du Duc de ' Mayenne qui eftoyent retournez à Paris, ce qui fut le 23. luin 1593. amp;nbsp;eftoyent les

1 députés de lapart du Roy les fteurs Ar-I cheuefque de Bourges,Chauuigny de Be-lieure^Gafparde Scomberg,Camus A.de i Thomamp; Reuol,Iefquels en eferiuirét auiïi là MonfieurdeBelin, le i.quot;!, dudidmoys, fafcftés d’vne telle longueur firtemporife-nicht,tant ils defiroyêtle repos dcî’Eftat, J cÔblé lors de toute mifere.Et ncantmoins i ne feeurent fi bien faire que pour lors, ils I tiraflent de cettcConfcréce le fruid qu’ils \ en auoyentefperé. Durant icelle le Roy print la ville de Dreux, amp;nbsp;quelque temps ’ apres eftant bien deuëmeht inftruid de la foy Catholique, délibéra de fe conuer-tirjamp;abiurer l’erreur qu’il auoit creu parle , pafte,amp; bien toft apres donna, deuât tous fuffilânt tcfmoignagcdefafainde çpuer-

I fion,le 25.luilletlourdeiaind Iacquesamp;: faind Chriftophe, en la grande Eglife 4e

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deNdunre. 807

ûind Denis, de laquelle le chœur eftoit 0 y tendu de tapifTerie releuée de loye amp;nbsp;d or: amp;l’Autelparé d’ornements Royaux, de ’* Velour cramoify brun, couuerts de fleurs ( V de lys, où les armes de France amp;nbsp;de Na-Uarre eftoyent attachées, auec la chapelle ; de mefme parure.Vis à vis y auoit vn Dais demefme veloux amp;nbsp;de toile d’or : amp;nbsp;au j delTouSjVn oratoire couuert de mefme vc- 1 loux, auec deux oreillés, l’vnen bas, Se / l’autre deflus pour s’agenouiller amp;nbsp;ap- ' puyer.Dedâs les chaires du chœur, du co-r fté droid, eftoyent toutes les Dames amp;nbsp;Damoifelles, qui y peurent prendre place: I amp;le cofte gauche eftoit vùidc. Monfei-

gneur le Cardinal de ßourbon,accompagné de neuf Euefques, de Monficur l’Ar-cheuefquc de Bourges, amp;nbsp;de tous les Re- f Hgieux de faind Denys, qui portoyentla j croix amp;nbsp;le liure de l’Euangile,s’achemine- ’ rent iufqucs à l’entrée de l’Eglife, vis à vis I du Beneftier : où y auoit vne chaire cou- , ' Uertc de damas blâc, amp;nbsp;fur les deux bouts / du doflier, eftoyent les armes de France: dedans laquelle Monfieur de Bourges qui ■ faifoit l’office, s’aflift : amp;nbsp;là attendirent Iç ' Roy vne bonne heure amp;dcmye: Pendant ' l^uel temps, l’autre porte qui cft au coin«, y) Eeç iiij

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8o8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

Y«ianccment delà place, vis avis (.demeura fermée ; iufqucs à ce qu’oyant k I. teimbour des Suifles^qui accompagnoyét ' Je Roy,elle fut ouuerte. SaMajefté forth du logis Abbatial, accompagné de qua-^-ante Archers de fes gardes, portans le ' hocquctonefcailléd’argent, ôéveftus de fcs liurées.Etapresdouzetrompcttes,fui-uiesdetoutelaNoblclfctAu milieu dela-

! quelle,fa Majefté cftoic enuironnée des I Archers de fa garde Efcolfoife, marcha de cette façon à pied, les rués tendueS) Si I couuertesde jonchées,iufqucsàl’Eglifc, ( auec vne grande alegrcffe detoutlcpeu-■ pie,criant, Viue le Roy. A l’entrée de la porte,il trouua Moniteur l’Archeuefque voe Bourges} accompagné de tous lesE-uefques amp;nbsp;Religieux de l’Abbaye : Aux pieds duquel il feietta, oùeftant,protc-' lia deviure amp;nbsp;mourir en la Religion,Ca-tholique, Apoftolique Sz Romaine jura de la maintenir enuers tous amp;nbsp;contre

tous : Et apres bailla vn papier audidt ! /leur Archeuefque, dedans lequel eftoit ) fa profeflion de Foy. Puis ayant receu ' l’abfolurion amp;nbsp;benedidion,!! futreleué par les Euefques , amp;nbsp;s’achemina droid au chœur de l'Eglife, ayant tous les Eç-{

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deKdUärre, 809 clcfiaftiques deuant luy, amp;nbsp;au milieu de tousles Suifles qui faifoyent deux rangs MctwAv» .•lt;» dedans la Nef, battant le tambour. Il f*'** arriua iufqucsà l’Autel où l’attendoit le-diâ fleur Archeuelquc, deuant lequel il s’agenouilla, puis fe releuant alla faire le figne de la croix fur l’autel, Sc le baifa, puis le retira auec ledid lieur Archeucl-que derriere l’autel, lequel l’ouyt en con-Icflion) ôc le l’amena s’agenouiller amp;nbsp;accouder fur l’oratoire qui eftoit preparé fouz le Poifle , ayant à fa main droide ledidficur Archeucfque, faifant fa char- î gc de grand Aufmonier , amp;nbsp;àla gauche ' feu Monfeigneur le Cardinal de Bourhon: Et là ouyt en grande deuotion la

, Melfe, qui fut célébrée par Mondeurl’E-üelque de Nantes. A l’entour de la Ma-r ; jefté eftoyent tous les Eucliques amp;c Ab-bés, les Curés de faind Euftachc de faind Sulpice 5«: lainéf Merry , der- 1 here euxj les Seigneurs amp;nbsp;Gentilshom-tucs de fa Cour. Dedans les chaires du ; chœur, à la main gauche eftoy et Monfei- { gneur le ChancelierjMelTieurs de la Cour de Parlement, amp;nbsp;aucuns de la Chambre! des Comptes. Durant la MelTc fa Majefté i

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8io nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiß dire

. ƒ alla à l’offrandegt;conduite par feu mondiâ * * t Seigneurie Cardinal à main gauche : Ic-t j did fieur de Bourges à la droide,5f Mon-feigneur le Comte de fainôt Pol derrière I luy : où apres auoir baifé la platine, il ietta dedans le baflin vn clcu, que luy bailla le-did fieur Comte. Apres l’Euangile did, Monfeigneur le Cardinal luy apporta le ’ liurc à baifer : puis apres, l'^gnw Detß^ i paix luy fut prefentée par ledid feu fieur • Cardinal. La Mefl'e dide,on chanta Viueh 7?lt;^jcnmufique,amp; largelTc furfaide par toute l’Eglifcjd’vne grande quantité d’ar-I gcntiPuis tambour battant,fa Majeftéfut conduite en mefme ceremonie iniques en ' fon logis,aucc vne grande efiouylTancc Si clameur du peuple, criant, F/»«-/e Ä07,5^ . grand bruit de l’artillerie,qui droit de del-fùs les murailles delà ville. A fon dilher ledid fieur Archeuefque confacra la ta-J blc, amp;nbsp;feit chanter les graces enMufique, I puis alla faire fon fermon,auquel fa.

1 fté alfifta,amp; aux vefpres aulfi.Le lêdemain fut receu encores en l’Eglife en ceremonie,par tous les Religieux,qui veftus d’habits facerdotaux, allèrent au deuât de luy, à l’entrée de l’Eglife, fupplier fa Majefté les auoir en fa protediô : ce qu’il leur pço-

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delSfauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8ii

mit faire. Au moys d'Aouft cnfuiuant la । trefue generale commencea, dura trois moys, Sz fut cotinuée iniques au premier iourderan i594. Et ieellc finie le Roy fe fitfacrer amp;courôneren fa ville de Chartres , par l’Euefque dudid lieu, le 27. de Fcurier5auec grandes pompes ôrmagnifi-ccnccsjcommeilappartenoit àvn figrâd Princc.De là iuiuit la reduólió de Meaux, par lemoyendugouuerncurMonfieurde j Vitry,qui fe ietta de fon bon gré entre les V bras du Roy, aulTi toll qu’il le feeut eftre ■ conuerty amp;nbsp;iacrc : Surquoy il ha faid vne i belle remonftrancc, qui tefmoigne fa fi-délité,apres qu’il ha decouuert les rufes amp;nbsp;j piperies des Efpagnols. Monficur de la. CÎiaftre,Seigneur non moinsiudicieux Si genereux François en a faid de mefmes, j remettant en l’obeilfance du Roy fes villes j d Orleans amp;nbsp;de Bourges : amp;nbsp;pour ce faire, ■ lediél fieur de la Chaftre Marefchal de France,fit vne belle declaration aux habi- p e f tans de la ville d’Orleans, en l’alTembléc tenüc en fon logis, le leudy 17. Feuricr 1594. pour les induire à recognoiftre le Roy, reprefentant par icelle les caufes raifonsjpour les y cfmouuoir. Le Roy fit' vnEdid fur la reduction de ladide ville

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8 II nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Hißoire

d’OrleanSjdonné à Mante au moys de Fc-urier audid an amp;nbsp;publié le dernier iour dudid moys. En ce niefme temps les ha-bitans de Lyon,s’oppoferent aux defleins amp;nbsp;entreprinfes que pouuoit auoir dclTus le Roy d’Efpagne, èc Ce rangèrent de leut bon gré au party du Roy, auquel ils font tres-aflfeôtionnés, comme depuis ils luy ont bien faiôl paroiftre, par tous les honneurs qu’ils ont peu faireàfaMajeftè. Le Roy enuoya lettres à fa Cour de Parleinét fur cette redudion dç fa ville de Lyon, pour cftre de tref-grandç importance à l’aduancement de Tes affaires,amp; efcriuit de Melun le trcizicfme iour de Feuricr audid afi. le declarcray en brief ce qui fe pafla cnlarcduólion dcladiéle ville en fobeif-fance de fadide Majefté, le fcptiefme,hui-étiefme amp;nbsp;ncufiefme dcFeurier. Le Roy d’Efpagne, lors auoit confirmé plus que iamaisfes pratiques 5c intelligences aucc la Ligue, comme l’on defeoqurit par les lettres eferites à M.adriç l’onziefme de lanuier, à ceux de fa faôiion en la ville de Lyon, par lefqucllcs il les aflcuroit de fe-cours d’hommes amp;nbsp;d’argent : En execution dcquoyjlc Duc de Terra Noua, Gou-uerneur de Milan,en mefme temps lent

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de Nduarre. 813

Cfcriuit, donnant aflèurance d’vnc leuéc i\ de genSjSr mcfmes de douze cens Suiffes ƒ par le commandement de fon Maiftre, qu’il deuoit auec autres forces, fouz pre- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

texte de fecours, contre le Marquis de S. Sorlin, faire approcher de ladiélc ville, pour apres les auoir introduits amp;nbsp;faiôt glif-ferparmy les habitans, aucclafaucur de Ceux du party d'Efpagnc,fe rendre maiftre de la ville. Sur ces termes quelques bons feruiteurs du Roy:,propofant le danger de leurs perfonnesjàla conferuatio de leur liberté, amp;nbsp;au tefmoignage qu’ils defî-royent rendre de leur affedion au fcruice du Roy,en vne fi grande necclfité amp;nbsp;peril fi euident, de voir leur ville tomber en la domination amp;nbsp;tyrannie de l’ERrangendu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»•*—

confentement de quatre. Efeheuins ferui- V teurs duRoy,lcSammedy cinquicfmeà ’*’/ huid heures du foir,fe rcfolurét qu’ils pré-droyct les armes,pour remettre la ville en l obeilTance de fa Majcfté:ôr pour fauori-fer l’execution d’vnefi belle Sepcrilleufe entreprinfe, en aducrtirent';|ie ficur Al-phonfe Corfe de l’amitié amp;nbsp;fecours duquel, en vne fi bonne occafion , ils a-uoyent-aflfeurancc. A quoy il ne faillit quot;pas,ainsentoure diligence, fe rendit au faux-bourg de la Guillotierc, le Lundy

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8ix , Hifi oire

enfuiüarit fcptiefmc dudiót moys, auec dc belles troupes de gens de guerre. Le meP me iour entre les trois Si quatre heures du matin,le fieur laquet Efeheuin, amp;nbsp;l’vn des quatre aflifté des fleurs de Liergues amp;nbsp;de Scue,fuiuis debô nombre de gens armés, du quartier du Plaftre, donneret au corps de garde de l’Hcrbcrie, au pied du pÔt,où commandoiten perfonne Thierry Efchc-tiindvn des plus perdus Sefadieux,lequel apres beaucoup dc reflftance, fut en fin forcé de quitter la place. Au bruit des har-quebufades l’alarme fut donnée par toute la ville, amp;nbsp;les barricades auffi to ft faiótcs, en la plufpart des quartiers par ceux qui J cftoyent aduertis de ce qui fc deuoit faire. ‘ Sur cette premiere efmotion chacun en fon quartier cria,viuc la liberté Françoile, * amp;nbsp;qu’il fe falloir deliurcrde toute tyran

nie èc feruitude eftragere. L’Archeuefque voyant vne fi prompte amp;nbsp;inopinée prinfe des armes, accompagné des fleurs Baron deLuzamp; de Chafeul fesnepueux,après auoir demeuré deux heures, auant que de pouuoir pafler le pont delà Saune, fc rendit en fin en l’hoftel de ville, amp;nbsp;rcmonftra en l’alTembléc qu’il falloir eftre neutre, attendant la refolution du Papcj^ le retour

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Delgt;Jaua,rre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;813

de Monfeigneur de Neuers. Cette opinio 44-fut fi mal receuc par ceux qui eftoyent en ladide aflèmblécjque fur leur murmure amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

mefcontentement,lcdid Archeucfquc Ce retira alfés toft en fon logiSjSe neâtmoins, pour ce iour là^ne fut parlé que fourdemêt du feruice du Roy,ny faid autre executiô, linon que les Imprimeurs fe faifîrent de ce d» Roy. l’Arfenac amp;nbsp;qu’on s’alTeura des perfonnes

i des fept EfcheuinSjde quelques Penons amp;nbsp;I autres faôticux. Mais la nuid du Lundy au Mardy,la vigilance amp;nbsp;folicitation de ceux qui auoyent hardiment acheminé cette affairejcut tel pouuoir fur le peuple,que le Mardy mefmeau matin,on commancea à prendre les vns des autres, des pennaches blancs, amp;nbsp;peu de temps apres, des elchar-pesblanchcs:amp; à dix heures de matin, ne le trouuoit plus de tafetas ny de crefpe blancs dedans la ville, tant fut grande l’af-fluence de ceux,amp; iniques aux enfans qui Voulurét porter les marques amp;nbsp;enfcigncs des bons François.Quelques feruiteurs du Roy en firent îargefle, amp;nbsp;fe perdit le fon des cloches,par la force de la voix du peuple qui crioibviuele Roy. Il n’y eut rue ny earrefour,où l’on ne fift feu de ioyc, amp;nbsp;où Tonne bruflaft les armes S: liurécs d’Ef-

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8i(? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

pagne,de Sauoye amp;nbsp;de Nemours,amp; I cfïÏ' A » . gie de la Ligue/aiótc amp;: peinde en forme de Sorcière. Etau melme inftantfurent les armes du Roy, mifes amp;nbsp;cfleuées en triomphe par tout. Aux places amp;nbsp;barrica-

' des les feruiteursdu Roy firent libéralité au peuple,tenans table ouuertc,amp; bcuuâs àlafanté du Roy. Sur les deux heures a-pres midy le fieur Colonnel Alphôfe entra dedâs la ville à pied, botté amp;nbsp;efperon-né,accompagné des fieurs d’Andeîot,de CheuriercSjde S. Forjeul, de Bouteon,la Liegue, la Baume, de Mures amp;nbsp;pluficurs autres Seigneurs amp;nbsp;Gentils-hommes du pays,tous auec l’efcharpcblanche. Lediâ iieur Colonnel eftant entré, l’on aduifaà cequircftoitpourlafeureté de la ville ,6^ à la requefte amp;nbsp;cry du peuple, furent def-mis de leur charge fept Efcheuirtsîfçauoir Amable, Thierry, lean Baptifte Renaud, Ponfl'on Bernard,Guillaume Gella,Charles Noirat, Debcrny amp;nbsp;Claude du Rubis, par deuant Confeiller au fiege Prcfîdial,8i Procureur de la maifon de ville , qu’on peut appeller le flambeau deLyon,amp;qui par fonliure imprimé en quatre vingtsSt neuf amp;nbsp;par toutes fes parolics a tellement blafphemé, ainfi que pluficurs autres, de mefine

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de Naudrre. Si y thefme farine, contre la mémoire du feu J Roy (que Dieu abfolue J amp;nbsp;contre la Ma- , jeftédu Roy regnant, qu’il ne peut plus quot;nbsp;viurc au monde qu’à la honte de tous les François. Ce dernier auoitefté fufpendu depuis l’emprifonnement du Duc de Nemours. Au lieu des fept Efeheuins defmis, furent créés les fieurs de Combelandes, , de Montmartin, le Treforier Henry,PeU leticr,Laurens Conferuateur,Pollalion Mornieu.Les Capitaines Penons lufpctts ont efté ortcz,amp; le fermer de fidelité faiét folennellement au Roy,aueCplus deioye^ d'allcgreflé amp;nbsp;de contentement qu’on ne fçauroit exprimer.Les faélieux amp;nbsp;adhéras àl'Efpagnol furent depuis mis dehors,fça-Uoir les fept Efeheuins,amp; auec eux Tour-UeoU,Licutcnât Criminel,Auftrain Lieutenant particulier, du Pré amp;nbsp;de Bourg, Conlèillersau Prcfidial, le Barô de VauXj Platei,Piguieres,Proft, Maleual, Antoine Teftc, Mathieu Balbany amp;nbsp;tous les licnSi Scies deux de Poggio, lediâ: Balbany amp;: Poggio Lucquois. Q^ant auThreforier Barraillôjanetto, d’Allequi amp;: Refinand, ils le fauuerét en habits defguilez des l’em-prifonnement du Düc de Nemours* Mais ce qui eft le plus remarquable eh cette

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8i8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/^ißoire

execution eft, qu’encores que la vie amp;nbsp;les biens de tous les partilans d’Efpagne fut en la main des fideles habitans, amp;nbsp;que pat le droid de la guerre, ils pcuftcnt venger lamortdeplufieurs gens de bien qu’ils a-uoyent iniuftement taid eXecuter par des bourreaux, 8/la perte des biens par eux pillez , neantmoins ils ont vfé de toute douceur , tant en leurs perlonnes qu’cn leurs commodités, mefmes leur fut donnée feureté amp;nbsp;retraite en leurs mailons aux champs, attendans de les remettre amp;nbsp;rappeller,quâdla villeaui oit obtenu par-don amp;nbsp;grace de fa Majefté pour eux.L’Ar-cheuefque eut quelque mécontentement de ce qui eftoit ainfi changé, amp;nbsp;ayant demandé à fortir,fut prié de demeurer. Il fut refolu en la mailon de ville amp;nbsp;iurc de n’admettre iamais aux charges publiques, aucuns Italiens.il fautrccognoiftie en cette Conduite Si execution vne grace fpeciale de Dieu, qui miraculeufcmcnt deliura les Ly onnois de la feruitudc,iu(ques à la porte de laquelle ils auoyent donné. L’exemple de cette ville, comme des autres ja re-duides, feruit comme d’vn clair phanal, pour r’amenerau portdela'clemence du Roy, toutes les autres villes, qui s’y font

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de Nau-irre. 8r$gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

rendues:comme Mafc0,presdudiä:Lyö, o,,lt;« 4 Icsvilies de Roüengt;le Haure, Harfleur* »'»a*' Montiuillier, Ponteaudemeramp; Verneuil, ftirlaredudiondefquellesvilles,y eutdet- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;♦«

tres patentes en forme d’Ediót du Roy, \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

qui furent publiées à Rouen,en Parlemcc i leaô.iour d’Auril •, audid an : car de parler de la ville de Paris,rcmile miraculeufcmêt en l’obcilTance du Roy, c eft pluftoft la re?

duâiô de tout l’Eftatque d’vne ville, puis Que fa rebellion auoiteftélacaufe detous Ces troubles amp;nbsp;foufleuemens.Gette

ftion eft telle , qu’elle femble vn fonge,Par« pour la nouucauté èc grâdeurdu faidjoui”“'’''™^'*: le pafta comme ie diray maintenant; La^^' porte fainét Denys amp;nbsp;la porte neufue fo- ' rent ouuertes par Meflieurs de Briflaé, Gouuerneur de la ville,Iean Luillier,P'fci üoft des Marchands, Langlois amp;Nerec ElcheuinS, hommes renômés, Si qud ont parce moyen beaucoup merité du public. Le Roy (ans peur aucune entra dedans a-Ucc fa gendarmerie, iuftçment aupôinél du temps, qui eftoit tref-propre, pour faire vne très-bonne prife amp;nbsp;tres-falutaire changement en rEftat,à fçauoir, lors que le Soleil accôpagné de la Lune voltigeoit i par les premiers degrés du Belier,fignc du 1

vu» O’-

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8io nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

. ciel qui domine à la teftc, amp;nbsp;par ce moyen au confeil qui refide en icelle. Et comme il cÜoit bien leant, qu’iladuinftàvn Roy, , Martiabcefutau vingt-dcuxiefmeiourdu moys de Mars, amp;nbsp;de ce iour à la fine premiere heure de Marsiô iour remarquable! iour heureux ! auquel tout fut paifible dedans la ville : tous les gens de bien qui e-ftoyët encores en plus grand nombre que les peruers, prindrent l’efeharpe blanche, prièrent pour la fanté amp;nbsp;profpcrité du j Roy. LesEfpagnolsauec leur grand Duc lt;nbsp;Feria,lcur D. Diego amp;nbsp;Taxio, inuenteurs

amp; fabricateurs de tous les aguets dreifez contrôles François,n’allerét point à l’encontre,ne fe mirét point en defenfc, mais fe defarmerent Sgt;c mirent bas leurs armes. Sega Cardinal de Plaifance, ny la faâion des feize voleurs, par la tyrannie dcfqucls iufqucs à lors, la ville auoit efte grâdemét affligée, n’oferét dire vn mot ny paroiftre en vne place. Toute la vdle quitta le par-’■ * . ty, amp;nbsp;toutesfois comme toute eftonnéc, attendoit quelle feroit Tifluc de ce grand changemét. Auant que le Roy entrait dedans la ville, il auoit prins le ferment de tous lesCapitaines de fes bandes,à ce qu’il ne fuit faiôt tort ne dommage à aucun ci-

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de Naudrre.

toyë, fi ce n éftoit quelqu’vn qui s’opinia- -i|-ftraft à faire refîftance, àfautcdcquoy il, pox.ç leurauoitprotcftcjqu’ilfe prendroitaux ' chefs amp;nbsp;capitaines defquels les fo.ldats fe-toyet autremçt.En ce mefme iour,le Roy. cônaanda à toutes les garni fons eftrange-res de vuider la ville, ce qu’elles firét incô-tinent.Lc iour d’apres fe faifant fort defon innocéee amp;nbsp;intégrité (qui çftJepius fîdelc gardien de tous , amp;nbsp;le rempart d’vn Roy inexpugnable, qui n’ha befoin d’autre foffény çafemate) il enuoya autre part fa gendarmerie, à fin qucplus long temps, , elle ne fuftefpouuantableàfes citoyens, frefehement recouurez : à la làuuegarde ' defquels il fe mit,amp; eux.voyans yn fi glorieux ade , ils rie celfoyent d’exalter la i grande çleméce amp;nbsp;generofité du Roy^qui d’efclauesjes rédoit par faviétolre citoyés ayâs recouuré leurs çheres cfpoufes, leurs i bien aymésenfans,leur tant defirée cité, leurs biens necelTaires, leurs fouhaités hô-neurs,leurs Magiftrats,VQirc eux mefmes. Ôe cette grade obeiflance des foldats qui furent retenus du coraandement du Roy, ’ nouspouuôseftimer côbic grade éftl’au-7 i thorite de luy qui leur çoraraada. Sa Ma-. 1 jeftç enuiton les j.heuresdu matin entra '

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8 li nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Hifi o ire

I dedans la'vilicjamp; peu apres,à huiâ heures, ... I elle s'achemina droid en la grande Eglilc jdc noftre Darne, oùfauec grade ioye il fut rcceu dcs’Ghan'oyncS ': il baifa la croix de noftroSauueur'quelsort fùy prefenta, puis ^ictxé à deux genoux en terre deôât-legrâd autehamp; leuant les-mains au ciel,rédit graces à Dieu tôüt'-püifTànrj pour le merucil-

I léux bcô'eficc qu’il rccôgnoiffoit auoirre-ceuljce'iôürlà de luyven recouurant vil-

I leideliüréedePhorriblefcruitudcSctyran-' nie de^ Ei^gnols^Sr delafadiô des feize. I Lechœurdes Eeçlôfîaftiiqucs chantoit ce-' pcndâtiesloüanges de Dicq,aüec vn grâd btuitiSi âucc vne cclleafilaenCe dépeuple (quiduipremierfaulCj-auoiic eft'éaücunc-»pient cdonné, radis qüiaulÏÏ toft s eftoit ref-jouy') frappant des mains amp;nbsp;des pieds en ligne d’alegrelTe, criant tout cnfein-ble viu e le Roy, quéle lieuin’eftoit grand aflez pour les contenir tous, ny la voix des Chantres n’en pouuoit eftre entcdüe: on n’ô^oit pour tqüt que par plufieurs fois rechanter, viùc le Roy, viue le Roy. I Finalement, Corarae s’il full venu dedans ■ ccttCiEglife, durant vnc alïcuréc paixamp; qu’il en füll forty,s’eftant departy pour aller en fon chafteau du LQuure,les mefrâes

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DeTlt;lauarre. gxj

Cris mille fois eftans ûids par toutes les tues qu’il paflbit, icelles rues amp;nbsp;toutes les y.. ^ouriqucsamp; feneftres eftas remplies d hô- . ^es de tout fexe amp;nbsp;de tout aage. Chacun des le melmc iour retourna à fa befongne, | toutes chofes demeurantes appaifées 8c { tranquilles par toute la ville, non autre-» ' tuent qu’elles y auoyent efté le iour pre-cedant J ic dy par toute la ville en laquelle tiy pere ny mary quelconque n’auoit eu occafionaucune d’auoir peur.Laclemente du Roy fut tres-grande enuers ce peuple , qui durant le temps de cette malhcu-teufe rebcllionjS’eftoit monftré à luy plus^ Contraire, amp;nbsp;plus plein de cruauté, 8c le-j quel.quand quelques vns des autres cita—î dins fe plaignoyent de leur mifere, tenoic, pour vn crime de demander feulement du ' pain,ou la paix , Sc demander du pain 8c la paix enfemble,le tenoit pour vn cas pendable Cette clemence cft li grande qu’elle ne fe peut dechifrer comme elle merite .-Sc ne peut eftre imaginée ny entendue de perfonne,qucde celuy qui aura bien feeô combien grande cft la tache du crime,dot cette Cité cft fouillée. Tous fes habitans I (encores qu’ils fulTcnt tres riches 8c fort à I Icuraifcj îouz le regne de Henry troificf-l

......Fff iiq

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8x4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

I me) de leur propre mouuement fans côn-trainte,s armèrent contre leur Roy, remplirent contre luy,toutes les ruës de barri-cades:car quant aux garnifons amp;nbsp;fentinel-les que le Roy auoit polces és places publiques amp;nbsp;aduenues de la villcjcncore que elles n’offenfaflcnt perlonnçj amp;telena-^uoyent le côinandcment,ils les aflaillirent ilcs prtmiers,en tucrêt5amp; chalTei et le rçfte. Et ce qui eft bié pis,auec les barricades,on I ferra de telle forte le Royjqu’il fut côtraint ’ fc retirer foudainement,glt; s’il ne fuft forty I par vne fatiRê porte de derrjere auec bien petite compagnie, amp;nbsp;ne les euft trôpcz de cette façon,ie penfe tant la rage leur auoit I occupé la ceruelle, ou qu’ils reuHcnt maf-facré,ou lyy avât rafé la tcfte^comme à vn moyne, l’euflent enfermé dedans vn mo-naftere, pourtranfporterla couronne de ‘ France fur la teftcd’vn autre, ou viurc en vneconfudonlaplus eftrange qui futia-maisjfans Roy,(ans Prince,fansMagiftrat; qui eftoit bien ce que plulîeurs defiroyêt. Et apres cettç frenefie tellement quelle-raent adoucie,amp; qu’il y eut quelque inter-ualleàfaremife, corne l’on eut proclamé ßc publié l’alTemblée des ERats,pour eftre tpîiuç çn la ville de Blois (qui fcmbloit

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de NMarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;82,5

cftrc le moyen de remedier à la grande maladie de cet Eftat) iE y enuoycrét ceux qui fçauoyent bien eftre à lors les plus mal affectionnés au feu Roy,amp; au mclme iour -qu'ils eurent nouuelle de la mort de feiv Meflieurs de Guyfe,fans faire aucune per-quifitiondufaiCtjils efitreprindrent tout ; foudain d’en prendre la vengeance, qui fe deuoitreferuer à Dieufeul, veu que çeft aux fubieds d’obeyr amp;nbsp;non pas de faire la Loy,amp; que les Roys fculs dependent de Dieu. Ils coururent en grande hafte pour en prendre la vengeance ; ils firent vnc le-üéc de deniers pour fournir aux frais de la guerrcûls s’armèrent non pour fe tenir fur la dcffenfiue, mais pour aller aflàillir, ili firent reuolter toutes les autres bonnes villes de France , aueç libelles diffamatoires, pleins de toute forte de calomnies: ! ils foulèrent aux pieds le renom du Roy, ; pillèrent fes threfors , rauirent tous fes ; précieux meubles , allèrent arracher ’ faire fortir du lid de Iuftice,tout le Senat en corps,amp; en pleiniour,deux à deux, les • chafferent en la Baftille:Quelques vns ne firent rié de cela, mais auffi n’épefeherent ils pas ceux qui le faifoyent à leur barbe. Us allumèrent toute cçttç guerre quelque :

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Hißoire

I grande qu’elle aytefté, en chacune Pro-» uincede France,villes amp;nbsp;villages-amp; a cité ƒ la plus pernicieufequi fut iamais, durant ’ laquelle tant de milliers de François y ont ( lailTé la vie,tant de femmes y font demeu-■ rées veufues, tât d efans y ont perdu leurs J peres. Nous en voy ôs beaucoup de villes ' abbatues,pluficurs murs des villesicttez par terre, leurs beaux faux-bourgs râlez: amp;nbsp;bien plus encore les champs delolez K gaftez. Tout cela font crimes horribles, I mais encores en a efté cômis vn plus grâd, qui n’auoit iamais efté ouy, vn crime execrable, crime qui ne fçauroit trouuer de Tupplice aflez grâdjpour la chaftier, il for-Uitde leurs Conuents lieux fainâs vn .monftre en habit de Religieux de l’ordre 1 des lacobins qui tua le Roy : Et à la nou-)uelle de fa mort,ils en firent vn iour de fe-'■ftcfolcmnelle. Et lors qu’ils deuoyent au /moins par vne mortfidcteftableleurar-; reftçr,amp;aller feietter comme dedans vn port de falut, entre les bras de fon luccef-ifeur Henry quatriefme, plus farouches, perfides amp;nbsp;mutins que deuantjls l’empef-chcrent d'aller s’alfeoir'deffus le tribunal du Royaume, qui luy eftoit donné par la glace de Dieu.U n’y a iniure,pour infoleq-.

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de Naudrre, te quelle foit/uperbejvilaine^qu’ils ne luy ayent craché au vifage : iln’y a fraude ny embufehe qu’ils n’aycnt drciféc. pour le furprcndre:iln’ya coufteau ny alumcllc' ) qu’ils n’ay eut fo rgée^emoul uë Sgt;c cfguiféc, pourl’offenfcrjamp;cequieft le plusadrai-^’ Table de tout,eft que la tadion des feize, ä * efté Cl temeraire que delcrire diuerfes let-tres fouflîgnées par les principaux de leur '1 faction, par lefqucllcs ils deferoyent au ! Roy d’Efpagne,le Royaume de France, ' Comme s’il euft cftéàeux’. En fin iis def- ' nucrent la ville de fes habitans,pour la ré^ plir d’eftrangcrs,pour l’elpuilcr de fes pro- ' pres dcniers,pour abbatre amp;nbsp;renuerfer les i inaifons de la ville amp;nbsp;des faux-bour^SjCO-' ms nous les voyons renuerfees: Ec ce qui eft le plus horrible,ils ont fait fauter quel- ; ques vnS de leurs concitoyonssde deflùsle ’ pont aux meufniers au beau milieu delà Seine : aux autres ils ont coupé la gorge • dedans leurs liâ;s,amp; (pour la plus gracicu-fe cruauté par eux cômife )dts en ont chafti, aucuns de la ville ôc de leurs maifons,amp; ’ contraint abandonner leurs femmes, leurs petis enfans,leurs parents amp;nbsp;ämys, laj plus-part defquels ont Ibuffert vnC extre- i me neceflite Scmifércj Scies autres font

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818 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflotre

I morts de faim.Parl’immenfe incroyable grandeur, amp;nbsp;par vn fi grand nombre . de leurs crimes amp;nbsp;offences, l’on void clai-' ’remenc combien eft grande laclemencc

« du Roy Henry quatricfme enuers eux,qui heur hapluftoft pardôné, amp;nbsp;à pluftoft em-J braffé tous fes citoyés qu’il n en a efte prié * amp;: requis. Il ha r’cnuoyé fans perte St fans * danger lesEfpagnols,lcs Italiens,Vualons 1 nbsp;nbsp;Lanfqucnets qui s’y trouüerent à l’heu

re de fon entrée : de forte qu’il leur feroit maintenant bien malaifé à dire, s’ils ont plus redoute fa vertu en bataille rangée, oueftahs ainfi vaincus, s’ils doyuent plus

j aymer amp;nbsp;louer fa douceur. Et ayàns efté f quelques vns chaffez de la ville, mais fort peu, encores hommes tref-feditieux, ho-, mes nais fouz vn mal-heurçuxaftre,àla 1 ruine de la ville Ôtde toute la France, il a rendu la tranquillité à tous les autres, a

I ramené la gayeté ja de long temps bânie, ' aeftably lafeureté d’vn chacun, St arefti-, tué'à laïcité qui çftoit fans R,oy, fans Ma-giftrar,fans Euefque ,.fans fes ordres, fon

1 Roy, fôn Magiftrat, fon Euefque St tous ! fes ordres.Et bié que la gloire de cete clémence foit fi grande , die n’eft toutesfois 1 femblable à les autres Royalle's, ét bellb '

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;819

qiicufcs loüangcs, qui fc pcuuent amoindrir de paroles, amp;nbsp;aucunement départir i auec plufieurs,de forte qu’elles ne font to- j tallement fiennes.Et à dire vray pour mener cette guerre ôirecouurer ionRoyau- -me,ilaeu vn grand fupport d’vne bonne j multitudcjdc Cardinaux, Euefques, Abbés, Magiftrats, hommes de robbe lógue, en tous eftats, qui ont fuiuy apertement, i ou en cachette Ion party, amp;nbsp;en toutes les . occafions qu’ils ont peu , Ce font trouués | prefts amp;nbsp;appareillés à fon feruice. Et puis | la Noblefl'e Françoifefqu’on ne pourra ia-inais alTez exalter de loüanges, pour n’a-uoiriamais abandonné fon Roy, apres a- , Hoir fouffert tant de trauaux, trauerfé tant de mauuais paflàges, fe rencontrant en tât de dangers amp;nbsp;tant de pertes de la vie amp;nbsp;de tous biens) s’en doit attribuer vne bonne partjS; prefque eftimer lîennc la profperi-té de tout le fuccez : les fecours auflî des confederez de fa Majefté, les Suilfes, les Alemans ? les Anglois y ont aufli bien ay-, dé: mais quant à la gloire quiluy reuienti de cette clcmencc,!! n’y a compagnon au- ■ cun : le tout luy appartient : ny les coura-.i geux iecours de fes Princes, de fa Noble 1-1 îcjdc fes confederez) ny lesconfcüs des\

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830 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifioire

robesilongucs, pas vn de fes Colonncls? pasvn defes Capitaines,pas vnedefes hades amp;nbsp;troupes ne luy en ollent rien.Et qui eft bien plus la fortune, qui eft ( ainfi que veulent les Poètes ) la maiftrefle des affaires des hommes, n’oferoit prendreauec luy aucune parcelle de cet honneurrelle le luy quitte,elle confeffe quelle eft à fa Ma-jefté feule. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Incontinêt apres amp;nbsp;en ce mefme moys, i le Roy fit vn Edid amp;nbsp;Declaration ample, I fur la reduction de fadide ville de Paris, en fon obeylïànce,qui fur leu,publié amp;rc-, giftréjouy, amp;nbsp;ce requérant fon Procureur general, en la grande chambre du Parle-' met, Monficur le Chancelier y leant,aueC , nbsp;nbsp;, les officiers delà couronne, Ducs amp;nbsp;Pairs

de Frâce,Confeiilcrs de fon Confeil d’E-ftat, amp;nbsp;aucuns des Maiftres des RequefteS ordinaires de fon hoftel, le28.de Marsau-, did an. Et le trentiefmc enfuiuant y eut Arreft de la Cour de Parlement,iur ce qui s’eft pafte durant Jes prefens troublesicon-tenant la reuocation de ce qui a cfté faid au preiudice de l’autorité du Roy amp;nbsp;des jloix du Royaungt;e. Quelque peu de temps ^apres fe rendit au Roy fa ville de S ens, fur • iaredudion de laquelle, amp;; fur ce qu’il a

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de Nauarre» 831

pieu à fa Majefté leur accorder,elle fit vne Dcclaracion en forme d’Ediôl, donné à Paris au moys d’Auril 1594. Al’excmple ^*'*/*' de Parisjfembloit y auoir contention, par A2I. toutes les Piouinccs, qu’elles des bonnes villes auroyent l’honneur de Ce remettre • -les premieres en la voye de l’obcylfance deué à leur Prince , de laquelle elles s’e- ' ftoycntptrvn fi long temps détraquées: ie lcrois trop long à vous les déduire toutes par le menu. Enuiron ce temps la ville de Laon fut afliegée amp;nbsp;rendue, à l’imitation de laquelle la Champagne amp;nbsp;la Picardie, le remirent en l’obeylfance de fa Majefté. A laquelle mefme Monfieur Duc de Guy fe le reünit, luy fit le ferment de Guyfe. de fidelité, enuiron le moys deNoucm-1) bre,auec voeudcfinccre afFeólió amp;: obeif- »gt;. fancc : à fon exemple, le reünirent bon nombre de Nobleftc, de villes Sgt;c dépeuples, qui tenoyent fon party : fur laquelle reünió dudid ficur de Guyfe,dc Melfieurs nbsp;.

fesfrères, de la ville de Rheims, amp;nbsp;autres villes amp;nbsp;chafteaux, en l’obeilfanec de fa y* *'**' Majefté, elle fit amp;odroya vnEdidàS. Germain en Layeau moys de Nouebre, audidtan. Le Roy cftant retourné à Paris, fut blelfc en la face, d’vn coufteau, par vn

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§5^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I/ißoire

V »gt; ieuneefcolicr dcfefpcré,nommé lea Cha-fteb cftudiantau college des lefuiftes » par Arreft de la Cour, fut tiré à quatre chcuaux,en la place de Greuede leudy 39« I ■ /' de Décembre audift an. Pluficurs gentils t. f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difeoururent pertinemment fur

-1, 4' uû' cette blcfîèure, amp;nbsp;fur l’abominable parri-y ƒ eide attenté par ce petit bout d’homme façonné à l’efcolc des lefuiftes, fur la per-fonneduRoy. Parlemclme Arreft ; tous les lefuiftes furent condamnés à. vuider du Royaume, comme corrupteurs de la ieunefle,'perturbateurs du repos public, ennemy s duRoyamp;de l’Eftat. V oicy la teneur de l’Arrcft, que i’ay inféré pour eftre fort remarquable.

Veu parla Gourdes grand’ Chambre Tournclle aflemblées, le procés criminel fiel. commencé à faire par le Preuoft de l’Ho-fteldu Roy,5c depuis parachcué d’inftrub re en icelle,à la requefte du Procureur general du Roy ) demandeur amp;nbsp;aceufateur à l’encontre de lean Chaftel natif de Parisgt; ■ nbsp;nbsp;nbsp;■’cfcholier ayant faiôt le cours de feseftudes

au College de Clermont, prifonnier és prifons de la Conciergerie du Palais: Pour raifbn du trcs-cxecrable amp;nbsp;tres-abomi-nable parricide attenté fur laperfonne du

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deNauane. 855 RoyJnterrogatoiresamp;confcflIonsdudic IcanChafteljOuy amp;nbsp;interroge en ladite Cour ledit Chaftel fur le faiôl dudid par-iicidc,-OuyS auflî en icelle lean Gueret Preftre, foy difant de la congregation ô: focieté du nom de I e s v s,demeurant au-did College,amp; cy deuant Précepteur du-did lean Chaftel ; Pierre Chafteh amp;nbsp;De-nife Hazard, pere amp;: mere dudid lean. Concluiions du Procureur general du Roy,tout confideré.

Il fera disque ladide Cour a déclaré amp;nbsp;declare ledid lean Chaftel, attaint co-üaincu du crime de leze Maj efté,diuine amp;: humaine au premier chef, par le tres-me-chant,amp; trcs-deteftable parricide .attente furlapcrfonncdu Roy:pour réparation duquel crime a condamné amp;: condamne ledid lean Chaftel à faire amende honorable deuant la principale porte de'l’Egli-fe de Paris,nud crx chemiie, tenât vne torche de cire ardâte du poix de deux liurcs, amp;nbsp;illcc à genoux dire amp;nbsp;declarer,que mal-heureufement amp;nbsp;proditoirement il a attenté ledit tref-inhumain amp;nbsp;tref-abomi-nableparricidcramp;bleiféle Royd’vncou-fteau en la face:amp;: par faulfcsôc damnables inftrudions il a dit audit procés cftre per-

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834 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

mis de tuer les Roysj amp;nbsp;que le Roy Henry quatriefme à prefent regnant n’eft en l’E-glifej iniques à ce qu’il ait l’approbation du Paperdont il fe repent, dcmâde pardon à Dieu,au Roy amp;nbsp;à îuftice. Ce faidt? eftre mené amp;nbsp;conduit en -én tumbereau en la place de Gréue. Illec tenaillé auX bras amp;nbsp;cuiffcS;amp;famaindextrc,tenanten icelle le coufteau duquel il s’eft efforcé co-mcttreledid parricide,couppée.Et apres, fon corps tiré amp;nbsp;démembré auec quatre chenaux, fes membres amp;nbsp;corps iettez au feu amp;nbsp;confumez en cendres,amp;: les cendres icttées auvent. A déclaréamp;:declare tous amp;nbsp;chacuns fes biens acquis amp;nbsp;confisquez au Roy. Auant laquelle execution, fera ledit lean Chaftcl appliqué à la que-ftiô ordinaire amp;nbsp;extraordinaire, pour Iça-uoir la vérité de fes complices, amp;c d’aucûs cas refultans dudid procés. A faid amp;nbsp;faid inhibitions amp;nbsp;defenics à toutes perfonnes de quelque qualité amp;nbsp;condition quelles foicntjfur peine de crime de leze Majefté, de dire ne proférer en aucun lieu public, ne autre, lefdids propos : lefquels ladiâe ) Cour a déclaré amp;nbsp;declare fcanidaleux, fe- i ditieux,contraires à la parole de Dieu, amp;nbsp;condamne? comme hérétiques par les

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de.Manarrei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;855

feinóts Dçcrets.Ordonnc que les Preftres amp;EfcholiersduCollcgedcGlermontj5r,„'/» tous autres, loy difans de ladite focietéi * quot;nbsp;comme corrupteurs de la icunelTc,perturbateurs du repos public, ennemis du Roy amp;nbsp;de l’EftatjVuideront dedans trois iours, apres la fignificatiô du prefent Arrcftjhors de Paris, amp;nbsp;autres villes amp;nbsp;lieux où font leurs Colleges:amp;quinzaine apreSjhors du Royaume, iur peine où ils y feront trou-Uez ledid temps paffé, d’eftre punis côme criminels amp;: coulpables dudid crime dé leze Majefté. Seront lesbiens, tant meubles quïmmeublcs à eux appartenâts employés en œuures pitoyables , êc diftribu-tion d’iceux faite ainfi que par la Cour fêta ordonné,Outre,f^â: defenfes à tous fu-jetsdu Roy d’enuoyerdes cfcholiers aux Colleges de ladidc focieté, qui font hors du Royaume, pour y eftreinftruits, fur la nielinc peine de crime de leze Majefté.

i Ordonne la Cour que les extraits du prefent Arrcft feront cnuoÿés aux Bailliages . amp;nbsp;Senefehauflées de ce telfort, pour eltre exécuté felon fa forme amp;nbsp;teneur. Enioint aux Baillifsamp;Senefchaux, leurs Lieute-nans generaux amp;nbsp;particuliers, procéder à Fcxccution dedans le delay contenu èrt

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83^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hiflotre

iccîuy : Et aux Sub'ftituts du Procureur generaljtcnirlamainà lâdiôte execution, faire informer des côntraûentionsjamp; certifier ladiôïe Cour de leurs diligences, au ‘mo'ysjfür peine de priuatio de leurs eftats.

Or eftil que fe faifant la recherche en la maifon defdióts Icfuiftes, fçauoir le College de Clermontjl’on trouua entre les li-ures de l’vn d’eux quelques eferits contre fa Majefté : L’auteur d’iceux attaint amp;nbsp;có-uaincu fc voulut ayder delà grace amp;nbsp;pardon du Roy, faiól amp;nbsp;oftroyé à la redudio de fa ville de Paris:ce neantmoins voyans que ces maniérés de gens ne laiffoyent de troubler l'eftatjdonnoyentmauuaife in-ârudion à la ieuneiïc, amp;quecclefuiftc, depuis la grace parle Roy odfroyée à fes fubieds rebelles futtrouué faifideces libelles diffamatoires contre fadide Majc-fté, il fût condamné à la mo rt, amp;nbsp;execute pariuftice. l'ay touché cy deuant de leur Loyola, qui fut premièrement W«. guerrier amp;nbsp;cnnemy de la maifon d’Albret: lequel depuis quittant le monde s’adonna auxchofcsfpirituellcs , alla vifiter le lieu dcMonferrat, où il fit vneneuuaine.-puis donna auxpauurcs tout fon bien, amp;nbsp;fe retira aux montagnes de Maurefa, où il me-

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deNaUltrre. 837 navne vie folitairc par Içfpacc de 7.nK)ys Apresildefcçndiiià Barcelone d’où par^^-mer il paffa à VertifÇj nbsp;nbsp;trouuant le nauire,

des Pèlerins qui partoit, Ce mir dedans amp;nbsp;alla en Ralelline, rechercher les Ijc^ux deC’, quels el|:faiâe rnention aux faindes eferi-tures : maisie pcre,Gatdié des Cordeliers du mont de Sion , 4epontraâgnît de s’en retourner. Eftantignorant,fpmitàcfturt dierlaGrammaircren. ,Barçelonegt;gt; Si frc-| quenta rvniqerfitjc d’Alcala.dejHcnares,-, allant tiçrufiours dfifçhaufle, dïrBt.aucunsgt; Icreprindrétamp;s’en fcand4liferçnij:Çe que, VoyantjiJ s’cri,alla;en ^alajçnanq^iÇ), où pa** reillement'on trouu;! iÇî^auuai(e çqttc rn,a-^ nierc_,d’allcrjpie^;pud4*. Ainfi fé^yqyanti empefchejen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»:

curions, pour-vqqPQ;l'pnlt;re molt;quoit;';dqf lüy,il UiltaTl’Efpagrip ^,vint à, Paris', .o,ù.il.

i ouytmaiiU-ç PiexrpEaïisvi, ôÇihç^çrppur»: guçrçs,qur’pftant hara^ pa/ les yn^ Zquri ■ ftenu. parjps autres^ çn fin apprxàunc par «oftre maifti ç.Oryx L’pri, èutopinàpqipppr, qeÙoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4’ci^dlier de-,

' üintmaiÔrç.amp;puji^yfipucs fqdaFPurs,qui le rangpfcpt t(?us.a:iù;i;pigle,^,^çpnt vçcu, de pepftctuellppauurGi;amp;amp; duftjÇté^ijQuSr les fuôccfleurs aufques.aMi.Qu rd;hipy ^^n’qntj

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«58 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

pas gardé cc voeu : Tâiit y a qu’il s’étt retourna en Elpagire,^ fe retira au Heu de à riâîffànce, en rHofpM;ai*d’AzpeÿÉia fans qu’il fe donnaft à cognoiftre, amp;c fe mit à prcfcher,aücc gràndc reputation:amp; reco-gneu par vn- Nauarroisqüil’auoit veu à Parisdésparents eflàyerét par tous moyés dele retirer de cette'mendicité mais ce fut en vain. Il âu’oit àrrefté aüec- fes ctom-|71gnôs detà'ire le voyage de la Terre fain-ôlejamp; à çétCîfFeél lésâllâ trouüer à Venife, d’où ils p^fiTctenc Rome, obtindrent du Pape Paul j.congé. Ils repournerent à Venife'/oùils's’arrcRefènt long temps à caufe dtlif gactféjqui llt;ÿfi^ eftciît enttt cetr tè'‘République Sedé Tüfèf-Gé‘'qtfi les fit cd^hôlftfééh'Itàliéi.iTô'Âftns grândes'tra-uerfeÿ.''D'èfîieük’*d'aÜlt;Mf p.lbs de rénoin obtîndreùt'pè^jhilftOfl^l^ouyt cncpnfcf-{îo'n'jamp;l'àQ'cÙhs'd’ebffeti’fe reeèuréht lés ordres, P âné difè amp;nbsp;eélébrèi' li ‘fainóte 'M cf-le^' amp;nbsp;iTs^pf0fchcfyehP amp;: faifoyetttoeuures de leur profelliön ,‘ 3é acqueroyent bruit: tant que l’in 1538.ils fé%'tràüuercnt tous à’ Rome, ou'îls obtindrent dii P-^c'Pau} confinnatiqn ôc app'rôbation iFèdéur ina-nicré deVidre, ftatus- reiglés leur fc-dclaueif îiydc fètfeur du Cardinal Cq’

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deNauarri, 859 tareno, Sr furent rcceuz cn la protection du fainól Siege,feulement‘V/xrf'yocwör^c«-loy les remettant pour l’expeditiondcla perpetuation de leur feóle, au Cardinal Guidiccion Lucquois, qui les embrafla S£ approuua (nonobftantquepcu parauanc il euft mis vn liurc en lumière, De non m»l-tiplicandu religiontbm^ ) fc rendit leur folici-teur.Ainfi furent confirmés par lettres amp;nbsp;bulles du premier d’Odobre 1540. données à Tiuoli, fouzlenom amp;riltrc de la compagnie de I e s v s, auec faculté de rc-ccuoîr en leur compagnie, quieftoit lors de dix feulement, iufqucsàioixante per-fonnes par prouifion. Le Roy de Portugal D. lean 3. ayant eu par fonAmbaflar deutjnouuelle de ces nouueaux religieux, en voulut auoir en fon pays. Lan 1543. ils eurentmongé du Pape Paul d’augmenter tantqu’ils pourroyent leur compagnie, amp;nbsp;l’an 154.5. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;côccda tous lespriuilegcs,

facultés amp;nbsp;graces dont ils iouyffent à pre-fent. Le Pape Iules de Monté qui vint a-prcs,confirma cet ordre,l’an 1550.Le Duc de Candie amp;nbsp;Marquis de Lombay aymât cette feCfe fe fit Iefuifte,receu par Inigo de LoyQla,autheur de l’ordre. Le Duc fit la renonciation de la Duché de Candie,

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840 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

de fes autres biens à fon fils D. Charles de Borgiaôr d’Arragon,au College deslefui-ftes, d’Ognatc, où il print Ihabit amp;nbsp;reeçut tousles ordres, amp;nbsp;peu'apres voulut.'QUC don fécond fils D.Ican Borgià d’Arrago cfpoufat D. Laurence de Loyölai amp;nbsp;Og-noes la fille de D.Bertrand de Loyola,ne--ÜGu du pero Inigo, lequel auecLaide faneur du Cardinal lean Moufó édifia a Ro' me le College Germanique, poutinftrui-rc la ieuneffe de cette nation,contre la do-dfine de Luther.II veid auant que mourir Loize Prouinciaux de fon inftitution amp;nbsp;ordre, fie plus de cent feptante Collegcsjlcf-quelsiont d-epuis beaucoup multipliés r 'quot;Xoiourut à Rome i’an 1S56. aagé de foixâte ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;: vn an, amp;nbsp;fut enterré en la maifon ; prin-

dipaUc amp;nbsp;chef de cet ordre,diéle SuMario delà Strada. En cette Religion, font trois maniérés de Religieux:vne;deprôfex,qui ne peuuent tenir aucuns biensrl autw d’a4 prouués, ôt latroifiefmamp;dc Çollcgiés.” A ces deux il eft licite de polfeder tâc de.biés qu’ils pourront. Lcslefuillesnefontpas Theatins:car ceux qu’on appelle Theatins curent autre origine, amp;nbsp;autre-manière de viure:c’eftoycnt certains gentilshômes amp;nbsp;auçrcsgens,mcuzdc,deuotion, lelquels

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de quot;Nauiurre. 841

sadônoyentàpricresjchantsamp;autrestel-les.œuurcs5amp; (è nômerenr premièrement ƒ nbsp;nbsp;l'*?***.

delà côpagnic de l’amour 4iuin J aufqtjejs, s eftantioinôlieâ Pierre Carrafe Napoli-, ' tain Euefquc de Chieti, on commancca à les apclier Chietins,amp;r puis corrompant le motjThcatins5amp;furent en rénô du temps du Pape Clement 7. amp;nbsp;fcrctirerét à caufe du fac de Rome, à Oftia, nbsp;delà à Venife,

où ik fe logèrent j x,ans,deuât que Loyola amp;nbsp;fes compagnôs y arriuaflent. Les lefui:' lies font nômés en Ârragohiniguiftesidu. nô de leur auteur, amp;nbsp;en Portugal Apoûresx. mais par tout ailleurs lefuilles jïfelQin de^ bulles amp;nbsp;brefsdes Papes : Voila’ ce. qtli /e.l trouùe en l’hiftoire EfpagnQle.dei’injfticur.

tioh ^es Icfuiftcs : s’ils fe mefloyét fitftplerr met de leur profelTionjils ne troubiçroyfit-pas les Eftats Chreftiens, n’inftruircxyét’ pas raieunelfesà attéter fuc.léSRoys eingts-deöieujaufquelsilo.doitobeiirancdqu’elsl qu’ils puiflènt eftretàplus forte railon à tioRré legitime Roy, inaintenant par la grace de DieujTref-clirelült;?n amp;nbsp;T«eLca-3; tlwlique. LeR'oyellant guiery de^a-bldfrl. feure^f^t fes chcualîcrs duSîEfprit,en làn-

ƒ • Le dixfcptiefmamp;dudiól.'inioy'Sj le Roÿtleclarà û vôlonteifuç.l’euucrtuipjde gt;nbsp;la guerre contre le Roy d’Efpagnc.

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842- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hijîoire

Au moys de luin de la mefmc année, îo Roy eftànt party de Paris pour s’en aller cii fon armée, amp;nbsp;s’oppofer aux progrès que celle du Conlieftable de Caftille fai-foit fur fes feruiteurs qui eftoyét au Comté deBourgongnci amp;nbsp;entreprendre fur le pays defes ennemis eftant arriué àMon-glàs.maifondefon premier maiftre d’ho-Itel, reccut nouuelles de Monlîeur le Ma-rcfchal de Biron, delà prinlequ’il auoit faiéte delavillc deNuys en Bourgongne amp;qu’il s’en alloit pour fccourir le chafteau deVezouaudidComté ,défendu parle fieurde Tremblccourt, amp;nbsp;en palTant pres la ville de Dijon fomenter la volonté du peuple, quicommanceoit à s’efehaufer K prendre les erres de celles de Beaulne,Au-thùn amp;nbsp;Nuys, de n’aguercs rangezaroquot; bcifiancedu Roy, pourferemettre entre les bras de fa Majefté.Cctte nouuellelafit hafter d’aller à Troyes,oii eftoyent ja arri-uées vnc partie des forces qui la deuoyçnt accompagneren fonarméCjaufquelles elle comntanda s’aduancer vne iournéc par delàlàdiéle ville en laquelle fadifte Ma-jeftétartiu'a Sf dtfori entrée Je Mardy trem tiefmr i'our du moys de May î où elle rc-' ceut lettres dudiét fîcur Marefchal,par leC-

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DeJ^anurre. 843 quelles il lüy mandoit, que les habitans de ladidc ville de Dijon eftoyent b'aridez cotre ceux dû chafteau, qui auoit eftê eau- de Dijm. ic,queledid fleur Ma^elchal‘auoit faiâ: (\ approcher ladite arrnéc de ladiéte-vifle, que luy niefmes eftoit 'venu fur lamp;bóird du fofle parler aufdiôlS habitarts, pciurdes fortifier en leur bonc volonté, en leur-tc-rttpnftrâs ce qui eftoit deléiir deuôiv. Ges parolles ne furent do peu d’ctfcôt.Dèquéy s’aperceuànt le Vicomté' de TauanrtésquJ commandait au pays^’p'ô'ur dc'Duojdfe Mayennc,-amp; Ffatrceiqüe'âÜ ctiaftcâü^-âÿas ’ mandé lès gâïhifonisfvôiflrtes’, tefltdttht de réduire îeldids habitans adèuf vôtoh^ té/par la vdÿ;édc lâ fofcc.GpqU’ils cüiPciic faid aifénicHt,; farts lé-fefeorttó dudiâf’flèub' Màrcfchal'^leqüel ils ^rteipitetëttànï 'f/âï* plufieurs nifeflägerSs'qu’il eiltjrâl en lydidé Villc,le Dhnertchte i 8 fdüdiû rtl ôysyàçfiÔ^ pagné feulerrttînt dc-d $O'.hôméS^âtièc Wquéfe pat lâ gratedb -Dieu amp;‘fà’VçMrt;,4l; techafla léfdids ehnfcmÿ’^^qifl a'ubÿéflî'ÿc^^ duift les habitans en rnooiri'dc la viHè^ ôc les alloyent forcer fans fa vertue, qui'fut fuiuie de près de lâdiôidàfffîéey-prcpârê'è à cet effeôl ? où il fut tenu vn tel ördfcj lçfdi(^s habîtansh y perdirêt aueinieëhb-

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844 .rMifloire(\

fe;amp; jaiçfptdé'prwjtpcftnes pogr Ic viure : nbsp;nbsp;^clfQJ4atsgt;lanS pay0C,au gran^dhonneur

lt;’ ? dudi.a;ficuf Màrefçhal çontcntcraent deshabû:an5#!fôin4a!in ledigt i)eür Maref-chöl dcpefchavn-courrier vers fa Majefté,: lt;|ui arriua à Troy.cs Ie Merçrçdy à cinq heures du matin, ôù cette nouuçlîefutrç^, ceuèaucc grajftd^Æçftouiflàncc pour Fipi-porjanÄß d’iceik. Ap?Ançfnifi praps fa M^t: jciJiéjÇ^moya quiijr-Meifiçursde Neuers,le G^aßßelicjK^ a’utres deifonj Çonicil, pXiurueçt du^-afeircs n.eceflàir,e$, auât .{on

MtareichaiiK d/; çaflipje cheffiiô'/jy’çJAç Vpulçit quefes, üiç#pegt; tjnlfent^ji^failla/ßSjiöiuj-nqes les pJp.^gföiMdes qoe,IjïSiê^rasdejguerrçppu^rj ugy^iXt) ifajj'e .-)^joigt;jla)(ai£dn^5i jugeant bij^n, quçrarmàedhdiôiÇdPïàe^table,eft0nçliH ^fÇîMptfis.Upri5ifejjjiidi(îiic}Xafegu de ZQMs^epdupar phnlpofitious doncilaupj; çqiâduiSi» feroit employée ,p^ içdiôl.pup «ie ^ayéuÇjà fecpçuK ccluyde ladi^lç vjl? lcgt;d^f6ÿPflbauquelrcôfiftoi(;fapçîncipâllclt; refpuricyfc$lt;)pùfe,paftihàp.ss;cft9yGiiçjçfft, tMi'çzj,furqyo,y faMßjßftßjbäjflit à l’hcum,' mç^iîés le dciieip,qdçlle.ha;d^yjuis exe^ïqri t^é..E.c ayant au^t que,partir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iGmercic^;

DicuijkJajçdqddfl$rdeladidpvàllejtn^ta,

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deNauärre'^ 'Ä;4y

à cheual à mid,y, amp;nbsp;ättiiia Ie Dimeehö en- J j-fuîuanc en celle de Dijon.E(tant à S. Sey- J . nediftant dé cinq lieues d'icelle, fadi’ôtc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”

Majefté cutaduis dudidl (leur Marefchal, que le Conneflable dfe GaftiileFaifoit faire vn pont de batcauJcj pres de Gféy fur la riuiere de la Saofnc, amp;nbsp;âccÔmodeï ccluy de ladite ville, pour paffer fon armée fur rvn,amp; fon artillerie fur l’antre; Ss^ à fon ar-riuée à Dijô,ïccut qu’vnc partie de làdidc armée eftoit ja paffee , amp;ƒ lt;|uc Ie reffede-uoit fuiutc Ie lendemain,pour venir dès le Lûdy en diligéce,fecourir lediéi chafteau, lediot Duc de Mayenne ayant celé aüdid; Côneftable de Caftille îarriuée de fa Ma-jefté, amp;: celle des Suiffes qui eftoyciit ve-nusdes leSamedy. Si toftquefaMajcfté fut arriuée,elle remonta à cheual, accompagnée dudiôt ficur Marefchal,pour reco-gnoiftre le chafteau , amp;nbsp;le fort de Talen, alfis à vne canonnade de ladidc ville (dedans lequel s’eftoit retiré Icdid Vicomte de Tauanes ) amp;nbsp;toutes les aducnucs, par lefquelles l’enncmy pouuoit entreprendre de fecourir la placechoififliint les places de bataille propres, pour i'ê em-pélcher,amp; les lieux pour dreffer des forts, afin de boucler du tout Icdid chafteau.

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84lt;î mflGire

Cela'ne fè peut exécuter que iufqucs à la nuidlt; Cependant ß.Majcfte propofaaudit ßeur Marefchaljle deffein qu’elle aüoit proietté, quieftoit de prendre mille che-uauxjamp; cinq cens harquebufiers à cheual, amp;nbsp;aller prefter vne eftrctte aux ennemis, deuant qu’ils fuflent bicnaflèurez de fon arriuée:amp;par ce moyen retarder leur venue d’vn iouF ou deux, pour auoir plus de loifir défaire vn retranchement par dedâs laville,pour en feparer le chafteau,y lailTer mille hommes auec les Bourgeois, amp;nbsp;pré-dre le refte de fon armée, pour aller combatte ledid Conneftable, à trois ou quatre lieües de ladide ville. Lediét fleur Ma-refchal n’approuua pas feulement cet ad-uis, mais le fortifla encores de plufleurs raifons. Sa Majellé ayant pourueu à ce qui j eftoit necelfairc, tant pour les viurcs, qu’à enuoyer quérir de l’artillerie, pour barre Icdiôl chafleau,amp; à cet cffed,ordôné toutes lese feortes neceflàires, depefehaaux troupes, amp;nbsp;leur donna le rendez vous, le । lendemain à Lux, à huid heures du ma- i tin,maifon du Baron dudid Lux, alfife fur ! la riuicrc de la Tille,eïlât au milieu des villes de Dijon amp;nbsp;de Grey, amp;diftant dcl’v-nc amp;nbsp;de l’autre de quatre lieues, amp;nbsp;manda

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deNanarre. 847 àtousfcs femiteurs qui font fur les fron- Ç ticrcs dudift Coté, de luy donner au incf- », nie temps, audiâ: lieu, les plus certaines nouuelles des ennemis qu’ils pourroyent.

quot;Sadiótc Majefté partit de Dijon à quatre heures du matin , y laiflànt Monfieur le Comte de Thorigny,rvn desMarefehaux de camp de l’armée, pour continuer le liege dudiä chafteau,amp; fc rendit audid Lux, à l’heure di6te,où ayant de la contradiólió entre les aduis qu’elle y trouua, fc refolut d’y repaiftre deux heures, amp;: le relie de fes troupes en trois villages circonuoifins, pour donner loifir au fieur Dauflonuille, que fa Majefté enuoya aucc cent chenaux, donner iufques où il trouucroit les enne-niis,pour luy doner aduis s’ils marchoyét ou s’ils feiournoyent, luy commandant 1 d’eftre de retour à trois heures apres midy ’ à Fontaine Françoife,lieu appartenant au ' fleur de Brion,où à la mcfme heure,fa Ma-I jefté auoit donné fon fccôd rendez vous.

I amp;nbsp;qu’il print garde s’ils ne deflogeoyent I point; le moyen qu’il y auroit de donner à couucrt,audiôl village où ils eftoyent. Sa-dide Majefté partit à vne heure apres midy dudid Lux auec Icdid fieur Marelchal, a fin qu’arriuant le premier,il mit les trou-

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84^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Hifl oir e

pes en Tordre de marcher, qui auoit cfte refolu, menant vne compagnie de gens de pied, pour ietter dedâs deux chaftèaux qui font au village de faind Seyne, fur la riuicrcde Vigenne, pour leur empefeher ce palTagCjd’autât que c’eftoit le pl us beau amp;nbsp;le plus droid chemin, que les ennemis pouuoyent tenir pour venir a Dijon,auec leur armée. Sa Majeftéeftant àvnelîeué dudid Fontaine Françoife, receutaduis par trois foldats, enuoyés par le Marquis deMirebeau, qu'il auoit rencontré trois censcheuauxj quiTauoyentramené plus vite que le pas audid lieu, qu’il luy fem-bloitauoirvendes files d’armc*s derriere: mais qu’ils ne luy auoycnt pas donné loi-fir, de les bien recognoiftre. Soudain fa Majefté depefeha ledid ficur MarcfchaL auec la compagnie dudiél Baron de Luxgt; qui eftoit la feule qu’elle auoit pour lors auec elle,pour recognoiftre fi c’eftoit ve-ritablcmét l’armée,ou vne troupe qui fuft venue à la guerre. Au mefmc temps fa Majefté fit prendre les armes à fa troupe, Si s’achemina au grand trot apres lediél ficur Marefchal, lequel ayant palfé ledid village de Fontaine,veit foixante chenaux qui eftoyent fur vne coline, à moitié chemin du did

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de T^audfïét 84 *, dudidlieu à S. Seine, qui eftfiruéau pied ci’vnc cofte,laquelle empcfche que les villages ne fe puilTent veoir.Lediót fleur M a-reiehal iugea qu’il deuoit chafler Icfdiôts foixante cheuaiix 3 pourvoir ce quel’en-nemy faifoit derriere.Ce qu’il fit fort faeî-lement,amp; rccogneut l’armée des ennemis J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D

dcfccndrcdedans ledidt S. Scyne, amp;nbsp;au-* pres d’vn bois proche dudift lieu,deux ou trois cens cheuaux qui auoyent chalïéle-diôf fleur Dauffonuille que fà Majcrtca^ üoitauparauâc enuoyé recognoiftre l’en-nemy, lefquels debanderent vne troupe à main droiéle, amp;nbsp;l’autre à main gauche^ pour recognoiftre ce qui eftoit derrière lediél fleur Marefchal. A^uoy il pOuruéuG enuoyant pour les empelcher le Marquis de Mirebeau à vne main ƒamp; à l’autre ledict Baron de Lux. Cetre troupe de cauallcric cnnemye, fentartt aprochér to à té leur ar-mce,dcrriere laquelle Ce bois empefehoit que l’on ne veift,commancca às’aduancer Vers Icdid Marclchal,qui ayant recogneu ce pourquoy il s’eftoitaduànCêfqUi èftoit pour fçauoir fj c’eftoir leur armée ôU'n'dn) ic retira. Ce que les ennemys voyai^s mô-ftreret le vouloir preftetjïiiais il en fit peu décompte, n’eftans pas gens pour le del-11 hh

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SjO nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi gloire

faire,bien qu’ils fulfcnt deux fois autahf que luy. LediCt Baron de Lux eftoit aucC dixeheuaux derriere, à qui il (embia de-uoir faire vne charge à quelques vns qui s’auançoyent deuant le gioscce qu’il fît tres-bien • mais Ion chcual y fut tué, de façon qu’il fallut que lediôt ficur Marclchal tourriaft auec fa troupe pour ledcfenga-gc' fit vne charge, où il mit en fuite ce gros qui eftoit deuant luy. En mefme in-ftant lortirent dü coing du bois fept ou huid gros de cauallerie, qui pouuoyent faire auec ce qui efioit deuant,douce cens chenaux. Ce que voyant ledid ficur Ma-rcfchal, commaneca à faire fa retraite, au petit trotdeuers là Majcflé,tant pour l’ad-uertir que route l’armée marchoit,qu’auf-h pour luy dire qu’il y auoit moyen, auec toute fa cauallenc, de combatte la leur, auant que leur infanterie fuft iointe : mais il ne peut arriucr iufqùes à fadidc Majcfié, que les troupes du Baron de Thianges, Thcnifiè,Villers Houdan, vne compagnie de Carabins çftant iointe auec eux, qu'il auoit del-ja chaflez, ne le côtraignif-Icnt de tourner.Ce qu’il fit,vray cft que ce «G fut qu’auec vingt chcuaux:car le grand nombre des ennemys cftonna la plus gra-

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DeNauarre. Syt de partie de ceux qui eftoyentaucc lay. Il y fut blefîe : quoy voyant fa Majeflé, en-üoya vne troupe de cauallerie qui luy c-ftoit arriuée pour le fouftenir,laquelle ap-pcrceuant venir cette grande nuée d’en-ncmysje renuerfa fur fadide Majcfté^ qui s’aduancca vers eux,amp; en fît tourner quelques vns qui fe ioignireftt à fa troupe. Sur ces entrefaiétes, la compagnie du ficur de Tauannes arriua , laquelle fr Majefté fit mettre à fa main gauche, amp;nbsp;lefdids cinq Cens cheuaux qui àuoycnt chargé lediéf ficur Marefchal, feirent ferme à my cofte, ^ittendans que tout le refte de leur caual-Icric qui les luiuoir fuft ârriuéc, qui parut auffitoftfurlehault,amp;àlaprefcnce de fa Majefté les mirent tous en cinq efeadros,' amp;nbsp;iecterent leurs Carabins deuant eux. Des que les ennemis firent ferme, lediél ücur Marefchal vint trouuer fa Majefté» pour la fupplicr de départir fa troupe en deux, amp;luyen baillervnepartie,ne luy eftant refté des liens que huid ou dix : Ce que fa Majefté voulant faire,vne partie de la compagnfé dudid ficur Marefchal arri-ùa .' Partant il print feulement douze ou quinze hommes delà troupe de fa Majefté,l’heure du rendez vous n’eftant point

H h h i j

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851 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi/ïoire

encore cfchcüc, nulle des autres compagnies n’eftoit encore arriuce, que les luf-nommés , qui pouuoycnt faire enuiron deux cens cheuaux. Cela ne fut pas fi toft 1»’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/L' o^ecuté^que ledit DuedeMayenne,eftât

bi encoresfuruenuaucevngros detroiscés cheuaux, commanda aux autres marcher X ' droid vers fa Majefté, contre laquelle il enuoya trois gros qui eftoyent àiàmain droide, amp;nbsp;deux contre ledid fieur Maref-chal. Mais Dieu qui eft protedeur des iu-ftes caufcs,fe monftra tellement fauorabic à fa Majefié amp;nbsp;aux fiens,qu'aucc ce quelle auoit, quin’efioitque foixante cheuaux, elle desfic le premier efeadron compofé-de trois cens cheuaux : puis auec ce qu’elle peut rallier, le fécond, qui cftoit près de deux cens, amp;nbsp;apres auec vingt ou vingt-cinq cheuaux qui luy reftoyét (car lerefte fuiuoit la vidoire) le troificfme,qui eftoit de cent cinquante.Ledid fieur Marefchal, defon cofté,tout blefié qu’il clloit d’vn coupd’efpécfurlatcftc, amp;nbsp;d’vn coup de Tance au petit vôtre, qui toutesfois ne fii-ioit que luy couper la peau, auec enuiron cinquante cheuaux, desfit l’vn apres l’autre,ces deux efeadrons qui venoyent à luy àioixante pas du Duc de Mayenne, qui

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de Nauarre» 853 fàifoit fermé furie hault,auec fon gros, où les fuyards fcioigiiirenc,péfansy trouuer du fal ut,furent mis à vau de route auec luy melme, amp;nbsp;furent menez toujours batans à coups d’cfpée pelle mefle iufquesau coin du bois, oùfadicle Majefté trouua leurs bataillons de gens de pied amp;nbsp;force mouf-quetaires amp;nbsp;harquebufiers, départis en fi-les,le long d’iceluy, auec quatre cens che-Uauxfrais,qui vindrent receuoir le Duc de Mayenne amp;: fes troupcs,cnuiron à cent pas.des bataillons. Sa Majefté ayant faiôt ferme:amp; les ennemis cftâsfeparczd’aueo les liens, trouua auoir faiâ: cet effeôl auec quatre vingts cheuaux, amp;nbsp;lors commâcea à fe retirer fans toutesfois eftre prelfée: bien fut ellcfuiuiepar toute la caualleric iufques fur le haut, où elle fc remit en bataille : Et éftant en la place d’où elle eftoit partie pour faire la charge, retourna derechef, amp;fc remit en deux troupes auec le-didh fieur Marefchal gt;nbsp;demeurant par ce moyen maiftre des corps des cnncmys,amp; du champ du Gombatgt;accompagné feulement de cent cheuaux,en la prefence de plus de quinze cens. Là elle commanceaà ■ ' rallier ceux qui s’eftoyent efearrez, à fin de s’en feruir pourle moins de monftre, ü

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§54 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

mieux clic n’cn pouuoit faire.Sur ce point arriucrccMonfieur le Côte de Clermont, le fieur de Vitry, 1*côpagnie des cheuaux legers du Roy,celle de Cefar Môficur, de Monfieur,lc Duc d’Elbeuf, du fieur Comte de Chiuerny., du Chcualicr d’Oyfc, Si des fieurs de Rific amp;nbsp;d’Aix,fort falchez de n’auoircfté au combat:mais par-cc qu’il falloir qu’ils paflalfent à la file, au trauers dudit village de Fontaines,fi toft que celle dudid fieur de V itry amp;: fes Carabins,Si celle dudiôl Chcualicr d’Oyfe,furent arri-iiez,fa Mâjcftê, fans attendre lefdiftes cô-pagnies, feit aduancer Icfdids Carabins, deuant lediôt fieur Marcfchal, lequel mar-ehantapres, vers les ennemis, comme fa Majcftéfît defoncofté , ils tournèrent gangnerent leur infanterie, auant qu’on les peuftioindre, encores-que fa Majefté, quand tout y fut arriué, n’euftpeu auoir que fix cens cheuaux:5lt;r eux,au raportdcs trompettes du Conncftablc de CafiiHc, Sidudi(îl Duc de Mayenne Sidesprifon-nicrsjplus de deux mille. Us retournèrent loger à fainôf Seync,amp; fa Majefté demeura raaiftre d’yn cofté 5e d’autre de la colP ne, depuis le village de Fontaines iufqucs au bois dudiôi fainôt Seyne, logeant fa ca-

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de'N0.1}Arre,

Ualleric legereaudidFontaines, amp;nbsp;luy à Lux,quieft à vnelicüeamp;dcmyedelà.Lcs cnnemysdeflogerétdesiclcndeniaindu-diól S.Scine,pour aller repafler l’eau furies ponts qu’ils auoyent drcflez,auec vn grid effroy : amp;nbsp;fi les cheuaux de ceux de fa Ma-jeftc euflent efté frais, amp;nbsp;quelle cufteu quelque infanterie, fans doute l’on pou-uoit faire vn bon cfîcôt fur leur rcttaidc.

Sa Maiefté les fuiuit aucc cent cheuaux iufques à deux lieues dudid Grey. La perte de fon cofté n ha chèque de quatre amp;nbsp;vn prins:amp; celle des ennemis de fix vingts morts fur la place,foixâte de prins,amp; deux cens de blclTezzil y eft mort cent cheuaux d’vne part amp;nbsp;d’autrc.Entre les ennemys fe trouuerent morts le capitaine Sanfon, le lieutenant de Dom Rodcricq de Binelle, lieutenant de la cauallcrie legere du Roy d’Efpagne, ôr le lieutenant Sgt;e la cornette de Mongane, duquel le drapeau fut prins à la derniere charge que feit fadi^tc Majc-fté, qui feit tous ces combats, fans autres armes que (a (impie cuirafle , au grand regret de fes feruitcurs, defquels elle fe loue d’auoir efté fi bien affiftéc. Entre iceux eftoyêtMeflîcursd Elbeuf, delà Trimoil-le,dc Pizauy d’Intcuille,RoqucIaurc,Cha-11 h h iiq

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. Hiftoire fteab-vieux,Liea.Gourt5MQntighy,MyrG-.pûjx, le Marquis ç(î, Trey nd Si autres, Sé qudquc choie que pÈurent faire les Ligueurs,peu tic temps apres icdiafteau de Dijon Si ptefque toute la ßourgongne fut réduite en robcifl'ancc;du Rpy.-car l’oa Içait bien comme ap.parauan-t ,' Slt; ?dcs le iTioys de Feurier,de Udi-dçahnçe, la ville amp;nbsp;chafteau de Bcaunç,furcht remis en l’o-beyffapca du Koy.par ja fiuebtédes habi-tàns,qui y Hrcnt entrer le f eut Mardchal de Biron, amp;nbsp;fe dcliurcrcnt dyieug infup-portaBlçdclaLigue, AuffitoR que cette place fut réduite,ledit fleur Matefchal dc-pefeha vers Iç Royivn courrievj pour l’ad-ucrtirdcccbon fueccS iqrii arriua vers fi Majelié à Vincennes-la veille de. Palqircsj dôn.ti-fa Majcné recrut vne telle ioyc,qult; tôutaiiifl tolb'elle lit fçauoir cette prinÛ par tout dedans la ville.de Paris-.Et le'lcn-dcmain. cn l’tglifc chapelle de Vincennes, fit chanter le icJDlt;?.yw3 corn me il fut •suffichanté folennellcrncnt à Paris,à nq-fisc Dame,-le Mardy cnlùiuant, qù tous Mefliéurs de la Cour de Parlement de Paris fetrouuercnt en corps. Eft à noter en ceft cndroicl vne vieille prophetic de S. Brigide,maintenant accomplie,portant

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dcNnuArrc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;857

Q^eles -guerrei dc France pour la rebellion des /airx Francois^ßniroMt pareil choc ott bataille^ lt;ptti fe donnera à la Fontaine Charles .àl tfjoe de liipuelie. le vidiorteux entrera dedans làtjon. Cette fontaine retenant ce nomcft vnc lieuë de Dijon furie chemin de B eau ne.' Cependant de ces grands amp;nbsp;heureux'iùc-ccZjilfaut eftreaueuglepourne voir que Dieu conduit la main du Ro'y,efi3ucc l'jy , amp;nbsp;loufticnt fa eau fe:qui doit faire pé-ferà ceuxi qm luy voudioyent encores drelfer des parties à leur conicicnce. Le ii-ürede laToiion d’or raporte .queleRoy S. Loys eut de mefmcs attaintes amp;nbsp;enforces à fon aduenemçnt à cette couronne à f^auoirque les defeendus de Robert Cote de Dreux J s’efleuerent àlenContre de luy rentré autres Pierre Maucierc Comte de Bretagne, le Comte de làM-aiehe, les Seigneurs de Coufîî,de cz Robert, ap-pellcz-Robcrtois qui eflcuerét amp;nbsp;attircrec. à eus Philipe Côte de Bolongne oncle du Roy,luy promettant le faire Royrà qnoy ditl’hiftoire,il l'eiaiiïàimprudéraent ce: k-geremét aller:mais que cognojfsâs la ma-\ gnanimité du courage de S.Loys,iugcans par les heureux luccés que Dieu ky alàoit, cRoicaiiecluy,ilsfe déportèrent tous;

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858 Hiflotrs

de leur entreprinle, amp;nbsp;fe vindrct rendre à là mercy. En ce (acre furgeon decelacré tigCj telles entreprinles renouuellécs font repoulTées amp;nbsp;confondues par vne melme afliftanccdc Dieu, euidcntc amp;aparenre, par tant de dangers qu’il ha cuité,quelque mal que l’on machine contre luy.Il cft remarqué en Cyrus, Romulus, Dauid amp;nbsp;au Roy Charles 7. que les Roys qui reçoy-uent des trauerfes amp;nbsp;cmpelchi.mens en leurs Royaumes, amp;nbsp;côtie lelquelsla puif-fancc humaine le bande pour les garder d’y paruenir, font ordinairement les plus grands Monarques amp;nbsp;reftaurateurs des Eftats,prcfque perdus: Comme il le voit en noftrc Roy,qui eft ja tellement aduan-cé, qu’il ha conqucOé prcfquc tout fqn Royaume, amp;nbsp;en eft venu là que les rebelles font combatus amp;nbsp;desfaiêts aux lieux mefmes de leur retraite, c’eft à dire aux li-ficres, Sr extremitez, qui eft la fin delà guerre ciuilc,commc elle fut fouz l’Empire d’Augufte, quand les fils de Pompée amp;nbsp;Marc Antoine furent desfaits en Elpagne amp;nbsp;en Egypte. Et ce que l’on a diet du téps de Charles 7. d’vn Poton de Saintraillcs, d’vn Comte de Dunoisd’vn la Hire,(c dira des valeureux Seigneurs amp;nbsp;capitaines,

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de 'NdUArre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;859

lt;|ui ont a fil ft é le Roy en cette guerre : amp;nbsp;. panny ces loüanges, particulièrement dey^ ftu Monfieur le Marefchal de Biron, qu’il ha rcconqueftc au Roy la Bourgongne: y honneur qui fcmbloit luy eftre deu 6c le regarder, d’autant que du cofté maternel, il eftoit Bourguignonjà fçauoir de la mai-fon d’Authun tres-noble 6c tres-ancien-nc. Monfieurle Marclchal de Biron fon fils ha bonne part en ces loüanges, pour auoir en tant d’endroits fi valeurcufement exploité, àl’aduancementdcs affaires de fa Majefté, fi ie voulois nommer tous les autres,la lifte en fcroit infinie.

En cette mcfmcannée,au moys de luin, P fut prinfc la ville de Han en Picardie, les Efpagnols dcsfaiôfs, Sgt;c fut le chafteau re-duiôf en l’obeilfance du Roy. Au combat qui fut donné, à cette prinfc 5c reduótion ne fe fauuerent pas vingt hommes des cn-nemys qui n’aycntçfté tuez ou prins:6c fc trouuerent entre les morts fix vingts Ei-pagnolsôcplufieurs capitaines êcfoldats, iniques au' nombre de fix à fept cens : de prifonniers, le ficur Chicque Napolitain, qui commandoit à toutes les troupes, fut bleffé de deux coups de picques : les fieurs Marcel Carraccio,le fieur Alexandre 6c le

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8(^0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H iß o ire

capitaine des Lanfquenets amp;nbsp;autres capitaines en chef, qui furent baillez au ficur d’Oruillier pour retirer le ficur de Gom-ineroiyfon trercqui cftoit detenu prifon-nierà Bruxelles. Il y eut trois ou quatre cens prifonniers,tant officiers des compa-Lgnies quefoldats. Ducofté Royal, Mon-heur dcHumieresy fut tue,qui laiffa vn extreme regret amp;: defplaifir à toute l’ar-mee : auffi rcgrerable à toute la France, apres fa mort^que fes vertus amp;nbsp;merites l’a-uoyent rendu recommandable amp;nbsp;necef-fairc au fcruice du Roy durant fa vie. Le ficur de la Croix maiftre de camp,Defma-ziere Lieutenant du ficur de Suruille le Bayencourt, Capitaine des gardes dudid feufieurdcHumicresy moururent,apres auoir rendu tel tefmoignage de leur valeur, qu’ils en ferôt à iamais reputcz,y ont pareillement efté tuez,iufques au nombre de quinze ou vingt, tant Gentilshommes que Capitaines amp;nbsp;enuiron cent foldats, aucc quelque nombre des blelTcz, entre lefqucls furent 1^ fieurs d’Ampierre Capitaine des gardes de Monfeigneur le Cote de S. Pol, qui eftoit à cette entreprinfe amp;nbsp;combat,Licruille maiftre de camp,d’A-pageon , amp;nbsp;Chaumont Chalandre. La

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deNatiam, ^6i nuid enfuinat cette execution, en laquelle cftoit aufli Mófeigneur le Duc de Bouillon , le fecours que les eftrangers auoycnc enuoyé demander à leur armée qu'on a-uoitlcdiâ: ioureu aduis certain,auoiraf-liesé le Caftellct, arriua à deux lieües du-dilt;â Han,compofé de quatre mille homes de pied,Se huiét cens cheuaux aucc quatre pieces de canon : mais auiîî toft qu’ils eu-, rent nouuclles de ce qui cftoit aduenu à Han,ils s’en retournèrent en Icurdide ar-méc.L’cntrcprinfefuthazardcufe, heu-rculcmentexécutée, commefc pourvoir par le particulier amp;nbsp;veritable difeours qui fut imprimé à Paris incontinent apres, Les cnnemys incontinent apres prin-drent le Caftellet, la Capelle, la ville do Dourlans paralTautjnon par faute d’hom- I, mes nymunitions,mais parle peu d’or-dre, ôrpar l’intelligence qu’auoyentpar-my eux les chefs qui eftoyent dedans ladite ville, laquelle on croit ne fuft perdue fi la propofirion de Monfeigneur de Neuers euft c(lé approuuée, de mettre dedans toute l’infanterie amp;nbsp;cauallc-ric, comme il fepouuoit fans dificulté au hazard de quelque coup de canon. Ayant cfté prins refolution au Confeil tenu

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Hifloire

le premier jour d’Aouft de ladide année,à Pequigny que Meflicurs les Comte de S. Paul amp;nbsp;Duc de Bouillon iroycnt donnet ordre aux places du cofté du Boullônois, amp;que Monfieurde Neuers viendroit du cottéde deçà, contremont la riuicrc de Somrne,pourcnfairedemefme. Il partit le lendemain amp;nbsp;alla coucher à A miens où iltrouuavncsfroy amp;nbsp;eftonncmêt li grâd, non feulement au peuple, mais aux plus grands, à caufe de ce qui s’eftoit patte à Dourlans, parla cruauté des Efpagnols, qu’il fut côtraint pour les alfeurcr de mettre à part la qualité défi perfonne, amp;dc leur promettre d’aller le lendemain cónic il fit,à Cotrhie, diftât de quatre lieues d’A-mienSjpour s’y enfermer amp;nbsp;la garder contre l’armée Efpagnolc. Ils furent fort ref-iouys amp;nbsp;efmerucillez de cette offre,amp; l’cn remercièrent infinimét auec grade louange. Ainfîpour effeduerla promcfTe de laquelle il eftoit engagé, mondiétficur de Neuers partit d’Amiens le leudy rroifief-mc dudiél moys,amp;alla coucher à Corbic, laquelle fans defeendre de cheual, il vifita par dehors, amp;nbsp;le matin enfuiuant par dedans , amp;nbsp;foudain fe fit donner par eftat les munitions de guerres amp;: deviures qui s’y

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de Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;863

trouuoycnt, pour rccognoiftrc le default qui cftoit en icellcjqu’il trouua grand à fin d’y remédier au pluftortjpar-cequclesen-nemys quieftoyent encore auxenuirons de Dourlans, pouuoyent venir en deux iours faificger, pour n’en eftre eflongnez que de kpt iicuës.Lediôt fieur pourueuc le mieux qu’il luy fut pofiible,àtoutce qui eftoit necefTaire pour défendre amp;nbsp;confer-ücr la place. Le Vendredy les cnnemys partirent d auprès de Dourlâs, amp;nbsp;s’aduan-cerent d’vn logis. Et le Samedy enfuiuant ayans pnns le chemin tirant entre Peronne amp;nbsp;t orbie, mondidficur de Neuers fa partir auffi toll de C'orbie, puis qu’il n’y a-üoit plus que faire,amp; alla coucher à Arbó-nier, amp;nbsp;le matin enfuiuant pafià à Peronne ; amp;nbsp;ayant entendu que les ennemys eftoyent allez loger entre laind Quentin amp;nbsp;Cambray, il le refolut de palTer outre, pour s’aprocher ce loir là le plus près qu’il pouiroitdeS. Quentin, à fiindefeietter de nuid dedans la ville, rndmes que Mô-ficurle Vicomte d’Auchy gouuerncurd’i-ccllc, l’auoitaduerty que les cnnemys s’e-ftoyent aprochez de luy. Eftantarriuéà S.Qucntindl eut aduis certain, que les cn-ûcœys eftoyent logez aux enuirons de

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864 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hifloire

Cambray pour l’afiîcger , lequel aduis Fut confirmé par quatre lettres qu’il reeeuc Pvne apres l’autre du fieur de Balagny des ir,i2.i4amp; iq.dudid moys,par lefqueilesil demâdoicfccours prompt; poureeque le peuple eiloit efionné de ccquieftôit ad-nenu à Dourians, Sz que la ville cftoit mal garnie d'hommes. A ccrrccaufejc Duc de Neuers y enuoya fon fils vnique le Duc de Rcrhcllois ; alfifié des fieurs de Buhyamp; de Trumcletjauecenuirontrdis' cens cinquante cheuaux 5 meit à la tefte le fieur de Vaubecourt ,aucc quatre compagnies de cheuaux legçrs. Pres dudiót Duc de Kethellois eftoyent auifi les fieurs de Sugny’jdcFleury,de Chaltray, de Burol-ielin,auec quelques capitaines, qui s’acheminèrent enbon ordre,armez detoutes pieces,par vn grand ventA' pluye qui dura toute la nuitt. La guide qui les condui-foit, les feit palier fur vnmcfchant petit pont de bois,proche d’vn village qui s’appelle Anne, diftanrdeux lieues déCam-bray, au lieu qu’il les deuoit faire palîér bols du village, àmain droiâc bnil n’y auoit ruiileau ny pont. Aduint qu’en p.a{-fane s’ofia vnc planche du pont,qui fit tre-bufeher vn chcual, qui retarda le ixiifagc

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de IS!au irre.


Us


de toute la troupe : amp;nbsp;feit faire alte Icdióh . fleur DUC de Rethcloisi’efpaced’vne heu-rc amp;nbsp;demye,pour attédre que tous fuffent ’ ’ ’ palTez : Ce qui donna loiflr aux cnnemys de fe mettre en bataille, fur l’alarme que les payfans donnèrent par Icfon de leurs cloches, de village en village:cftant ledich fleur Duc arriué à la plaine proche de Câ-bray^à vne heure de iour, il veit en bataille la cauallerie des cnnemys,prefquc fur le droiôt chemin qu’il deuoit prendre : ce ' qui fut caufe qu’il chemina a quartier, tirant droid à vn petit corps de garde de 25.1anciers,qui cftoyentau deçà d’vn chemin creux j lefquels furent taillez en pieces, à lav eue de la cauallerie, qui ne les pouuoit lecourir à caufe dudid chemin. Lcdid fleur DucdcRethcloiSjpalTant outre,pour entrer dedans la ville, rencontra vn gros de deux cens cinquante cheuaux, auquel il alla droid fie les efearta en vn in-flant, amp;nbsp;paflànt outre arriua lùr le folié,fie bien toft citant recogneu, entra dedans la villc_,auecvn grand honneur. Se ioyc'dcs habitans,voy'âs venir vn fl braue fccours. Ccschofesfe palTcrent durant le voyage que fa Majcllé feit en fa ville de Lyon, en laquelle il fit fon entrée le quatriefmc iour Æry Lji, lîi

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866 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htfioire

de Septembre, auec grande magnificence fomptucux préparatifs, corne l’on voit AkfiiKüon par le Difcours qui en ha efté faid im-primé en ladide ville de Lyon. Au com-mancement dudid moys, vindrcnc nou-uelles de Rome, del’abfolution du Roy paf le Pape Clement huidiefme : amp;nbsp;au mefme temps fut publiée la fécondé tref-ue gcneialle,pour trois moys,qui haame-

‘ nbsp;nbsp;, né larcGonciliation du DucdeMayennC)

n i*i‘» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Se de tous ceux qui l’ont fuiuy,auec fa Ma-

pn-r. b »•»’ƒ jefté , au grand bien repos de l’Edat, pour-ce qu’eftâs tous les François reünis, il fera ailé de chalferlcs eftrangers Elpa-gnols qui nous veulent affcruir Se empiéter fur cette couronnc.Ils l’ont bien mon-ftré des le commancement des troubles là où ils ont peu fe redre les plus forts come à Blauet en Bretagne, à la Fcre en Picardie , places qu’ils ont merueilleufc-ment fortifiées Hc autres qu’ils ont fur-prinfcs,aucc entière refolution de mourir^ . pluftoft que d’en dcflogcr:amp;den’aguercs par la prinfc de la ville de Dourlans, en laquelle ils ont commis les plus grandes cruautez du monde, celle de la Capelle Si du Catellet, pratiquans toufiours comme ,1.

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de Nauârre. 8^57 ilsontfaidparlepaiïe des intelîigëces de ceux qui font encores fecrettement en-forcelcz du poifon de la Ligue, pour fur- * prendre les meilleures places qu’ils pourront , comme frefehement ils ont faiôl de t la ville de Cambray, place des plus fortes

de tref-grande importanccjlors delgar- '' ** nie d’hommes de munitions^qui ha efté par eux aifément emportée par la perfidie de quelques habitans, nonobftant la dili- 1 gencequc.lefieurde Ballagnyfit,d’auoir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.«n.-

le fecours fufdiél de Monfeigneur le Duc de Rethellois,qui euft fauuc la ville indu-bitablementjfi bien toft il euft efté fécondé déplus grandes forces. Peu de temps apres mourut ^ófeigneuf le Duede Ne-ucrsjquiha faid de grands fcruices à çette'^'^«'«'*’ courônCjfafché d‘vn collé,de la perte d’v-ne place de fi grande importance, de l’autre, content de ce que Monfeigneur le Duc fon fils fe monftra fi vaillant , en la conduite dufe-cours qu’il ietta auec fa per-fonne mefme dedans ladiôte ville. Epui-

ron ce mefmetemps mourut vn grad chef •. Y'fT delaligue,leficur Duc de Nemoyrs. Sa Majefté ha «donné à Monficur de Guyfe le gouuernem.ent deProuçnce, tient-on que le fieuç Duc d’Efpernon, qui en cftoit

lii ij

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868 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ht flaire

pourucujic debat fort amp;nbsp;ferme contre Ic-did fleur de Guyfc.Eft venue nouuellc ces jours paffez que lediôt fleur d’Efpcrnon eftoit fort blelïé, par vnc traînée de poudre à canon que l’on auoit faidte en fon logisjOn ne Içait par qui. Le Roy^à fon retour de fa bonne ville de Lyon, alla mettre le flege deuant la FerejOÙ il eft encores 7 ' à prcfcnt.ayantfaiói faire des blocuz tout à l’cntour, pour empefcher les forties des afliegez , Si les fccours qui leur pourroyét vcnir^fadideMajéftéeftrefolucne partir de là'amp; ne leuer le flege qu’il ne l’ait prinfe, encores qu’il coure vn bruit fourdj que les E^’'agnols alficgez là dedans ne font prêts '■ de amp;nbsp;«ndre, qu’ils ont encore vne liurc de pain à manger tous les iours, amp;nbsp;qu’ils attendent fur le renouueau vnc forte Si puifiànte armée ^povtrles venir defgager Arr,„ée Je amp;nbsp;deliurer du liege. Le dixiefniede No-riembre de cette mcfme année-, Monfei-gneur le Duc de 'Montmöfcilcy, Pair France arriua-'à -Paris : Mohfeigneur le Prince de Cqiitÿ- afiifté dc' toutc la No-bleffecftantlors prés de luy'alla au dcuàt hors Tes portes iàüec les archèrs de la ville amp;nbsp;autres des plus âpparents'bourgeois jSi luy fut faiôl fort gfänd honneur amp;nbsp;reç'ep-

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deNdUârre. ^69 tion, comme il mcritoibeftât auioùrd’huy l’Vn des plus fages amp;nbsp;expérimenté chefs quifoyenc en France;amp;pour eftrc le premier,à iufte caufe le Roy luy a oôtroyé lettres de l’office de Conncftablc de France, qui eftoit auparauant en fa maifon : Sz ef-pere-on de luy, qu’eftant arriué à la cata-îlrophe de cette tragedie Fraçoife, il donnera fi bon ordre aux affaires de la guerre amp;nbsp;de la republique,que ce pauure Royaume reflorira, garanty de la tyrannie Efpa-gnollCjtrouuera moyen que la gendarmerie fera bien payée,amp; que les pauures officiers de fa Majefté, bons feruiteurs d’icelle, apres tant de pertes par eux fouffer-tes,pour auoir,comme ils dcuoyent,fuiuy leur maiftre Sc Prince legitimcjferont au-cunemet relouez del’extremité en laquelle ils fevoyent tous Icsiours, pour n’eftre ie ne diray,recompenfcz des pertes qu’ils ont faiôles en feruât,mais fculemét payez de leurs gages. Lediôl fieur de Montmorency prefenta fes lettres dudiâ office de Conneftable, en Parlement le 21. iour de Nouembre audiót an.-apres la leéturc def-quellesgt;M.Ant. Arnauld tres-fameux Ad-uocat en la Cour, commança à parler amp;nbsp;difcourirfurlesloüangcsjhôneurs amp;nbsp;mc-

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870 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hißoire

rites de ce grand Capitaine, amp;nbsp;de fes pre-deccfleuvs.La harangue fe void imprimée a Paris,par Mamcrt PatifTon, chez Robert Eftiennc. A la fin de laquelle, il conclud que mondiót fleur le Conneftablevoulant participer à l’efperace de fonbon maiftre, remettoit de cette heure là tous fes triomphes amp;: tous fes lauriers, entre les mains de la bonne fortune de la France, promettat au lieu le plus célébré, amp;nbsp;en la lumière la plus cfclatante de l’Europe, d’employer toute I’authorité amp;nbsp;toute la puifTance de ce premier office de la couronne,pour fai-re^que la lufticé foit obeye en tous les endroits duRoyaume,comme elle eft audidt lieu du Parlement, que les armes foyent effroyables aux dnnemys, douces amp;nbsp;gra-cieufes aux fubiedts, amp;nbsp;que les deniers publics foyent bien amp;nbsp;faindement maniez: afin que (fîc’eft chofequi fc puiffe)!! fe rende digne Conneftable d’vn fi grand Roy, que Dieu,fans doute, a referué à ceS derniers temps, pour r’eftablir l’ancienne gloire de cette courône, voire l’accroiftre amp;nbsp;rehauffer par defltis le comble, auquel elle ha efté autresfois eflcuée. Autant que cette charge eft grade (pour vfer des meP-mes termes de monfieur Arnaud ) autant

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DeNduarre. 871 fc trouuc elle toufiours à la fin ncceflàirc: carlaperfonne des Roys eftant fainóle amp;nbsp;facréejamp;ia moindre goûte de leur fangfi chere à tout leur Eftat, qui nc rcfpirc que de leurs poulmós,ne bat que de leur coeur amp;nbsp;ne vit que de leur eftre,amp; d’ailleurs eftâs fouucnt appeliez en diuers endroits fort cflongnez, ilcftdu tout necelTaire qu’ils foyent foulagez parce grand officier,tout reluifant de la gloire de fon maiftre, portant en fa main l’efpée de la France, deuat laquelle marche la terreur amp;nbsp;l’cftroy accompagnée d’honneur amp;nbsp;reuerence. Ce qui ha cfté pratique en tous les grands Eftats ibuz diuers noms, amp;nbsp;quelqucsfois puiflànces dilTcmblables, mais en fin l'ex-periéce ha toufiours fûd cognoiftre, que pourueu qu’enuers le Maiftre amp;nbsp;le Souue-rain , il foit humilié comme le moindre vaftal,que pour le regard des fubieds il ne peut eftre trop efleué, pour le bien des affaires publics,qui ne font aduancez que par vne grade puiffance amp;nbsp;authorité,mettant promptement à fin, les belles amp;nbsp;hautes entreprinfes de la guerre, que la longueur ruine ordinairement.Le Connefta-ble de France ne faid pas feulemét le ferment, maisauffi l’hommage lige de fon

I i i iiij

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f Hißoire

officedl efi: par defTus tous autres quî font dedans loft,exceptée laperfonnedu Roy: il ordonne toutes les batailles, amp;nbsp;toutes les fois que l’oft fc remue, il liure les places amp;nbsp;logis au Roy amp;nbsp;à tous autres, il a le foin de toutes les efpies, de toutes les fentinel-les, de camper amp;nbsp;généralement de tout ce lt;|ui eft neceftaire en l’armée. Il cft chef de tous les Confcils du Royaume en l’abfcn-ce du Roy,amp; a cg priuilege qu encor qu'il ne fuft Pair, neantmoins il alïiftc au iuge-ment des Pairs. Les François ontcftably vn Empire qui ne rcfpirc que la guerre, tout bouillant amp;nbsp;tout frcmilTant d’armes amp;nbsp;de cheuaux,ayans aftèdé tous les grâds fiefs amp;nbsp;arricrefiefs aux Gentils-hommes François, naturels enfans ôfnourriçons de Mars, la plus guerrière race qui foit fur la terro: quieftauftila colonne de la Monarchie,l’appuy du feeptre, la force amp;nbsp;l’honneur du Royaume, qui ne fçauroit eftrcafTubiettieparics cftrangcrs. Les villes pcuuenteftrc domptées pargarnifons amp;nbsp;citadelles : mais ce grand corps de no-bleffe rcfpandu par tous les champs diffus amp;nbsp;epars en tous lieux, ne peut eftre réduit fouz autre domination que celle de fon Roy legitime, quelle recognoift des fa

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de '^Aua.rre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sy 5

naiflanee, felon l’ordre de la fucceffió certain,eftably de Dieu, amp;nbsp;qui ne peut eftre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘-1’

esbranléqu’en coupant la gorge à tout cc qu’il y a de vrays François. Cette nobleflc affemblce en vn corps d’arnice aucc I’in-fanterie Françoife rciglée amp;nbsp;difciplinéc, faiâ le plus vif Sc le plus rude effort qu’autre quelconque qui fe puiffe prefenter, pourueu qu’elle foit conduite par vn chef digne de fa valeur,amp; qui ait autant d’expe-rienccamp;dcgencrofîté,qucccqu’il con- i duit a de force Sr de vigueur.On fçait affes ■ en quel hault degré de gloire amp;nbsp;de fplcn-deur,doit effre tenue la Majcfté des Roys, oingts de Dieu, amp;nbsp;qui doiuent effre refer-uez aux coups d'Eftat, qu’eux fculs pcuuét CXCcatCV.Temetil’fùm adea ferua peyicula,tjute nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

magnirtidinem tuam c/ipidnt. Du furplus ils doiuent, effre foulagez par celuy duquel - ils choifilsét la fuffilance amp;nbsp;la fidelité propre pour vne telle amp;nbsp;fi pefante charge. Monficur le Conneffable outre la gene-rofitéde fon fang ha effé cflcué dans les armées, il eff creu parmy les alarmes: amp;nbsp;fon efprit n’ha eu autres obiefts que ceux quileformoyent à ce qui eff de plus excellent en l’art militaire. Sa ieuneffes’eff: paffee au milieu des batailles,des batteries

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§74 Hiflotre

furieufcs amp;nbsp;des aflauks : tout foh aage s’cft paffe cn continuelles guerres,tât sen fault que fon efprit efleué Sz adonné à toutes chofes grandes puiffe maintenant penfet au repos,qu’au contraire les profperiteZ de fes proüeffes paffees luy engendrent vne imaginatio de plus belles amp;nbsp;plus hautes entreprinfes : combatant continuellement en luy I’efpcrancc de l’aducnir auec la gloire du paffé. A ceux qui font cfleueZ cn CCS grandes amp;nbsp;iùpcreminentcs digni-tez, ou pluftoft cn ce folfticc de tous honneurs,rien de iufte n’cft impoflîble:princi-pallement y eftans aydez par la puiffàntc main du Roy, qui vcutlebien,fiiamais Prince l’a defiré:mais il a rcccu tant amp;nbsp;tant de trauerfes, amp;nbsp;fon efprit cft occupé en tât de grandes amp;nbsp;importantes cogitations} qu’il fault neceffàircment qu’il foitfoula-gé par ce premier officier de la couronne. Iceluy apres auoirprotefté à la Cour par ledid fieur Arnauld qu’entre tous les fub-iedsdu Roy il ne s’en trouucroit iamais vn plus hu mblc} amp;nbsp;plus obeiffant que luy, qui plus volôticrs s’cmployaft de tout fon pouuoir à reftablir l’ancienne gloire de cette couronc, voire mefmes l’accroiftre, fupplia humblement la Cour d’ordonner

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deNauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;875

que fur Ie reply des lettres de prouifion de l'office de Conneftable de France, amp;nbsp;Lieutenant general du Roy par tout fon Royaume, duquel il ha pieu au Roy de l’honnorer, amp;; d’en receuoir le ferment 8c rhômage,fuft mis. Qu’elles ont efté leües, publiées 8c enregiftrées. Ce que la Cour accorda 8c feit fur le champ tresvolôtiers. Dieu luy faffe la grace de venir à bout de fes beaux 8c glorieux defleins, fouzleplus grand 8cle plus heureux Monarque delà Chreftienté, qui ha fouz la main de Dieu aduancé fes affaires iufques où elles fe voyent miraculeufemét contre toutes les plus grandes forces humaines, tant de fes fubiefts rebelles, que des eftrangcrs, qui confpitoy ent fa ruine. Dieu le nous vueil-le bien preferuer, à fin de déraciner proprement, aucc l’aide d’vn fi grand Conneftable,8c d’vne fi braue Nobleffe Françoi-fe,cette nation d’Afrique, ces Elpagnols de la Picardie 8c de la Brctaigne,où ils ont pris pied y a fix ans,rompants ouuertemét la paix,iufques là, que d’auoir planté leurs garnifons dans la capitale dePEftabdans cette grade ville de Paris,qu’ils mettoyent entre leurs villes de conquefte, 8c bénir fon entreprinfe tref-iufte fur la ville delà

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Hißoire

Fere en Picardie, occupée par ces Barbares , qu’il tient encores à prefent bloquée Tntruteut ^afficgée: fur la fin du moys de lanuier in Roj 1596.1e Roy s’eftant venu esbatre a Mon-i Monfieur le Duc de Mayenneluy eft venu trouucr,auquel lieu il a faiâ: la rc-uerencea fa Majefté^Sc apres auoir feiour-né quelques iours audid lieu,eft allé conduire fadiéle Majcfté audift fiege de la Fere : à ce qu’ayant par force reconquis le ficn en France, amp;nbsp;fa France mefme, il employe dehors fes armes tant glorieufcs amp;nbsp;triomphantes à la reconquefte amp;nbsp;recou-urement de fon Royaume de Nauarre, vfurpé par les Roys d’Efpagne , qui de droid luy appartient, Sc duquel cfticy re-prefentée fommairementlavraye amp;: notable hiftoire.

F I N.

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table des MATIERES plus remarquables, contenues en celle hiftoire de Nauarre.

CTE memcrabte des CißiUdns.

24 temeratre de 'Dom Hemy

^iccord entre les ^anarrois amp;nbsp;Kr/i(^onnois

contre les Cdjiiüani. gt;/4ccordentre le Roy D. IcAn d^rrlt;tgorniy' ßüeD.L,eonor. 5^1 entre ledit Jean ^les B^rcelonnois.

admirai ^onniuet enGuipußoa.

admiral de Chaßdlon blejié,

dmiral de CaJUUe ße retire en '^anarre. 447 ^diaurnement donné devant Dieu an R07 lt;/e

France aai Pape.

-Alliances de F rance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'ESßavne rompues,

548

^Iphonß l^.Roy de Nauarre ßetrouue en neuf ßataiües. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;jq

gt;gt;Jlph.Qnße Infant de CafiHeydorie pluf ears ter-:

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(•

fes aux Roys de Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;24^

^luaro de Lune Conneßable b-y du Roy de uarre,^^^ pftrluy accufédeplußeurs crimes, tue vn Rfcuyer. fai£l maißre commencement deßa ruy-«£■,459 ßtit ^ouuerneur de Toledo.

eßott yenu de ^etit lieu. 457 decret contre luydonné.^^9 execute a mort. ^60 les tjualite\^^ moeurs.thid. laißa degrans btens.tbid. trompépaf deuins. ^6i *^lpharo afsie^ee par le Comte de Foix.

t^mbaßadeurs François en Caßtlle.

^oyent un Lyon yiß auxpiés du Roy de Ca-ßiUe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

.^mbafpideur Catelanen Caßdle.

.^mbaßadeur Caßtllan arreße prißnnier en Bearn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. À iSaS

.ydmand d'./dlbreteßanten Caßille ß pleint du Roy del-rance. '

.ydmauty Bouchard pr'ißmnier.

.ydn^lois au ßecours du Roy.

./dntteFßagnol huret.

.Anciennes armoiries d' Krragon.

.Anßoisempeißonneur execute.

André de Turtllesexecute amort. lt;5 34Ó Anthoine Manriquetceroyau Royaume de

Nauarre.

.Anîhoine de l^ourbon Roy de Nauarreß bonne

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confàence.66l efl fai£ïLieutenantgent-rAlinRoÿ.66^ efl Prince flnittmhuion, afjociatisn auec Monfleur de Gityfe le Conneflable. 670 tue' deuant Rouen.^

•Arnault fameux aduocat*

^rmte des^auitrtou defaitte par ^qq. Guifa pufcoans,

^rüclei iure^t^parlesRoysde NrfWMrre a leur

couronnemeat,

.Armee d'Efljagne défaite par les .Anglais, .Armee de Reijires défaite a .Auneau.

.Armee Francotfe contre les EF^^agnols. 651 .AFpre naturel du Roj Charles de Nauarre.'^^l ^flre guerre contre le Comte de Lerin.

Atienca yiUe afsiegeepar le Roy de Cafltlîe.4^^ s'eflant randue efl facagee bruflee, 44^

de Ronceuaulx,

Bataille d’entre les CafltUans nbsp;nbsp;nbsp;Nauarro 'u.

435

Bataille de Senlis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ quot;

Bataille d^Iury. . A- v 774-C5’75

Bafliments faits far le Boy Charles en Nauar-re. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. i. .s

Barcelone nbsp;nbsp;Catelo^ne mouuants de la couron-

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ne de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lié

Farcelonnoù déclarent leur Roy decheu de tout droit.492 luy font la guerre.tdem font af-fiege‘X^Ÿ‘‘'^ leRoy'D.Iean. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;499

Renehard ^oHuerneur de Vandofme execute a

mort.

Bernard de Cabrera grand fauorit du Roy d'A.rragon. yint depuu en fa male grace.tdem eß prifoainier.tdem '‘cxecutéa mort. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^01

Seaune en' Hobeiffance du Roy,

B er mond Rey de Leon percé d'yn coup de lance,

^effàrio Cardinal en 't^auarre.

Carme efcrit en faueur des Roin.-j6'»^ Blanche de Nauarre effoufe D.Ifrf» dl^rragon,

Bourgoing prieur des Jacobins execute.

Bonte çy* clemence du Roy de France (y* de Nauarre,

CAßtllansrefugic2;;^enNauarre.

CaßtUans cjutttent leurspretenfions fur le

Royaume de Nauarrê.

Caflillans portent honneur a la iiertud’ïgt;n ßm-ple genttl-homme.

Caßillans

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l’Hiftoire de Nauarre.'

Caßi Ilans ejßiyent de troubler les CateUns,, 502

CttUorra fe rend ttu Roy ^rragon« r 2 tue leur getrnifon peuapres,

! Caiiitaine Fronet dégradé de noblejje,

1 Catelans intercedent en vain pour le p. Dom Charles de Nauarre.t^y6 luy ßmttreS'-aff'e^ éltonne-;^:^^!^.^^ entreprenent contre le Roy D. lean d’Arragom 479 /aillent lt;t leurs entrepriJês.^So. /e mettent toits en armes pour la dehurance du Roy Charles, nbsp;nbsp;nbsp;480

enuoient nouuelle amba/ade vers le Roy de C.ißiilc.^oo leur offre audiéî Roy de Ca~ ßiUe.^oi fe donnent aux Vortu^uaix^’ÿ'.Q e/i/nt y» Roy qui pett apres fut tmpoi/on-né.^\'j. toute diui/ee par le Comte de Pillars. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;48^

Ceremonies failles par le Roy Jean dlArra^on eßant Roy de Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^2

Cernera/erendau Roy dlArra^on. 516 Cc/ar Bore/a quite l’Eue/ché dé Papelone pour /tiare les armes. ÔQt. trouue moyen de réconcilier le Roy deNauarre auec fa femme, pour/uit le Comté de Lerin. nbsp;nbsp;nbsp;608

eßtue'.Co^ fonrpitaphe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;610

Charlemaignefait defmanteler la viHe de Pam-pclone. _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4

CZ)«y/cj premier du nom Pvo? de Nauarre fur-

Kkk

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Table de

nommé lemlt;tuuc.is, 26^ fucife de o-ran( troMci en France. 270 e^ou/è la ßüe dit Jîoy lean. a en recomfgt;enfe la Qomté de lt;amp;nbsp;Menlan.27J faiéi aßaßtner le Cenneßab'e de France. 27^ prins prisonnier a Rouè.27 6 fe fawie de prißn.zSo efl foußenu des Partßens. idem fe recocilie auecleRoy Iean.2^2 ^aen Naiiarre.2%‘] eß fnrpnns par le Roy de Caßide. 286 fait guerre au Roy d'Krragon.2%7 tafche de le tromper. “^02 fa grande tnconßance. 3°^ ß p’^^tidre prißnnier, ^08 tafche de diuertir le Roy de CaßiHe de Hamitié'des Françots.^il ne peut ßrpredre Lo-grogno.’^^t a recours aux hngtois, eß malade de lepre. 344. fa mort mertieil-leufe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;^46

Charles ix. prefcnte vn anneau au Cardinal

Saluiatt.

Charbonnière nbsp;nbsp;de Bory défaits. 718

Dom Charles Infant de Nauarre^fadeuife (y' njertua admirl;es.i^.^ji^ bien y er je en l’ht(îot-re Phtlofophie. aym è de torn ßrs de fa maratre.igt;^7 ne la peut fouffrirgou-iterner fon bien. 460 declare a fon pere fon intention. 461 ƒ declare Roy de Na-uarre.i\66 eß dtfaiél (py* prifonnier. 1^67 va a Naples 468 refuß la courone

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FHiftoire deNauarre.

dudit Ray4ume.4.yo ejl réconcilié auec fon. fcre.^-l eji accordé auec l'lnfatttede Por-tuaal.^-jz eß trompé des Citjlillans. ûp]-^ •veut reeommancer la guerre.eß pris prtfónnier. 476 empoifonné. 481 ß mort. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;48^

^haßeau de Vignaßel démoli. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4^4

Charles met le ßege deuant Fontarahie

lapreitt,6^j tafche de faire quiter au Roy Henry d Â.lbret le nom du Rogt; cfe jVüt«rfrre. ^51

Chartres fe rend au Roy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yyy

Comte de Lerin deßre fe faire Roy én Nauarrei

J49 efpoufe la baßarde du Roy d'fi^rragott i^y'fefaitfon'vaßal.^^v tuele Marefchal deNauarrt, lt;^6y ßnt nömme^i^ Markuit deFalJes.’ÿpo fe réconcilié auec le Marefchal de Grdmont, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fa trahifon defcou-

uerte.idem tue de fa propre main plufieurs grans Setgneurs.^y.^ remet Pampeloneentre les mains du Roy Francois Phebue, ^^6 reçoit dudiFl Rey plußeurs dons. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;577

ftié'i yn aFie temeraire,qui fut faruine.60^ eß condamné a mort.

Conuentde famFl Francoisiolite abatu.6^z Commencement des demolitions des fortereßes de Naitarre.

Comte de Randan fe faißt dquot;Yßoire.

Kkk ij

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Tabic de

Cewff d'Egment -vient en Fntnet du fecours de UV.igue,y66 Idmort.

Corbie (itrprtnfe.

CofinerliondttJioy.

Concilies ten wen Nxwmr.

Comte Raymond de Toulow;!^ fè fdit

Roj d'^rra^on.

Conittre contre leSkc^de l^duarrct

Co mtes de Champagne or ans terriens.

Conneßable de ^duarre fimjntre de la ville d'E--

Couronnement de Philines d'Eureux.

Couronnement de Charles ij.du nom. •■ Couronne de Nauarre en la maifo» de '^oix.

5’^9

Cour de 'Parlement erigee en Nauarre, 244. Conditions de paix d'entre Caßille^.yirragon

CJ' Nauarre.

Comte de Caßro ßretireenl^auarre, Comte de Benauent ß retire en Vortuoal^ Comte de RotifstUon cauß des querelles d'entre

les .Arragonnots François,

Complot contre le Roj dl.Arragon nbsp;nbsp;le

de Foix,

Cordeliers .Ambaßadeurs.

Coloque de Poißsi.

Comte de Montgommery V4e»Be.î»'», prent les forces des\icomtes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;èpi

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I’Hiftoire de Nauarrc.

ft promptitude trompe les Clt;ttholiques.6y9 f^it leuerle ße^e de N marre,

aßie^e Terride nbsp;nbsp;le prendprifonnter, 6 81

prend Pau.

Qemparatßn det Anciens ehe ushers a ceux de maintenitnt.

Corps de^arde d'Eßa^ols t miles enpieces,S6^ 198

Cruaute-^^ des feditieU'C dePampelone. Cruelle boucherie des Pampelonois, Cuença envai» aßie^ee.

quot;Y^^ffaitte des Arr'a^onnois, Heffaitte des Cajiillansi

Deffaittedes E^a^nols.

224 39?

6zï

quot;DensAnde impudente de Henry d’Arra^on, 389 Demolitions ^^randes en Nduarre.

Denis deçà fideüe au Roy lean di,Albret. 628

Clufedux prißmnier A la Rochelle. 71Ó Deteflable entreprife du Roy Charles de Nauar“ re, - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

D/eço Sanche'x;^ met le feu en '^ampelone, 212

Dijon fe rend AU Roy.

Diutfion des Royaumes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;* Nauarre

par ialouße.

Dit de Roy Alphonfe Roy de Naples,

Kkk iij

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Tabic de

Don fait pur le Roy de Qtfille a» Comte iKr-ma^nac.

Doien deTudelle fe ftuuant ef tuè,

Dreux eh l'obeiffinie du Ro/.

DUC(üOrleans pri/ônnier.

Duc de Sttuoie fè faift du jMarqulfàt de Saluf

I

Duc de M.ercur ajfuiettit aXui fgt;refque tout te la Bretagne.

Duc de Maienne a Plt;mk.8oj ftitpedre 'Lou^ chart.idem fon volage en Gutenne.

eß réconcilié auec le Roz.

Duc diEßernon va conférer auec le Ro/ de Na-uarre.yoS fableffure. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;867

Ducde^ethelotsiansCambrast, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;86y

£

Diéidelanuier.

^diél de la paix,

EglifediPampelone rebaßie,

Enfans de lean d'.gt;4lbret. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;éoi

Comté de Roufilîon. 490

Entreueue des Ro« de Caßille^.^rragon^ Na-«agre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t'ji

Entreueue des Kols de France amp;nbsp;Caßille, 507 z/m Rozfrdzzce^ £/e2V(t«lt;trrf.

Entrepïtfe contre le Conneßable de Caßille

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1’Hiftoire de Nauarrc.

defcouuerte.

Entrée du Rö/ a Lwn, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Söy

Ereéîton du Comté de Ctißiüe en ^oiAume .40 ^fpitgnois defeendent en BretAgne.'j^^ prennent le Cußelet^la Capelle Dour[ans,36i njeulent Aßeruir les François, leun cruaute':!^^ a Dourlans.

066 it/ewï

508

Eflati de Blois.

Eßats deNuuArre malcontens.

Eßat mtferable des Nauarou.

Eßandart du Cfd Kuis porté par des Moines,

Eueßjuesde Palerme fe difent Comtes de Ferma, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;40

Pueßque /Oßia patron prote^leur des vignes en Nauarre,

Euefquede Pampelonegrandaufmonier.

fatél ceßer les meßes en Nauarre. 16^ grandement trauaillé par le Roi de Nauarre.

180 fauteur des'~feditieux.i^-p,. eßtnfo-/f»r. ƒ 14 caufe de la perte de plußeurs vtUes, y 16 tué par le Conneßable de îiauarre, 543

Pußache de 3ellemarche Niceroi er^Nauarre. 194 tnet le ^oiaùme en paix^ idem en danger d'eßre tué,f9^ reuient en France.

Execution deplußeurs grands Seßneurs.

Kkk Üij

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s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Table de

F ' de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gr.tntmont com-

wence £B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;46I

fe feme fdrUCourd» Roy.

FaU’X bruit feme de/ams du Prince Dom Charles.

quot;pederic de Remuent prifnnier.

Finit fesiours (lu chaßeAu â'^ilmod-tuir. tderit FemandComtedeCitßtlledetenu pnfonnier, 2j i fe fuite de prifon,

T-ernand Roy de Caßille retient fonfrere fgt;ri‘ fonnier.(^g ß fiuue par argent. idem yient ert CaßtUe auec armec.^o a débat auec S.Dominifjue.idem. eßtue parfesfubiets.'^i

Ferdinand de la Cerde auec armee entre en iJa-uarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;188

Ferdindd infant de Caßiüe tue’ par le commam dement de fon frere, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^6

Ferdinand Prince d'^rra^an intitule' Prince de Gtrcntie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'t ' ^88

Ferdinand Roy de Caßiüe met trefue entre les faiîi'ons de Nauarre. 550 donne fecours contre le Roy lt;/f prace.^^i nbsp;nbsp;tafehe de trom

per le Regt; de Rlauarre.ôoo veult ^artaeer ■ auec le Roy de France le F.oyaume de Naùar-re.6 Q 4.' y? ftißt de Pampelone, 61$

Feu fe print en la chambre des Comptes de Fam-pelone. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2°^

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I Hiftoirc de Nauarre.

Forf/» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;N^'iHsrrc fè fait moine.

Fort/n ^Imorxitid, eiS'M.-irttn Ximen es prifon-niers.

Foatdrabie äßiegee.

Forwa/ittrf ßrmefJt que les F-oi^ deNdu-trye preßent au peuple.

Frotta Rojy d'ouiedole premier des E^ßtgnes qui a 'vfé du nom de Dom.

Franpotsruinent zy. 'vides en Catelogne. 2o$gt; yont en^rra^on. 491 reßußent de comba-tre contre les C/tßiHans.

défaits en Nauarre. 640,64y.^ jo

François d'Eßuneg^a V iceroy en Nauarre, 65 t François premier Roj iie Franceenuoye vne armee en Nattarre.

Fgt;-4»ço« Fhebtts receu en fan Royaume, Fait plufteurs dons, eß admiré pour ßt figejfè. fa mort fubite. tilt res dent vfoi t fa mere, Fuentes Doéleur execute a mort^

577 » 57S

580

57S

431

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G

GArcM Ximenes premier Roy en Nauarre.^ Garcia Sanchete^^Koy de ^auarre abaeu d'vncoup de lance.fort de prifon, idem ~fts donnations au::s: E^ltßs, '^fâmort. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

26

^7

30

Garcia le Tremblant ne refufoit rien.

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Table de

Giirciiiln/dnZieNdudrre accuse f^ucentent ßt mere.j^ pun fe recent.demande pardon»

Qitrcta '^ttmirei /ê faiâi vaf/al du Roi lt;/eClt;*-ßdle.

Gajienyille maintenant^iEloire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iz^

Gaß on de Potx au ßecours du Rotaume de Na-uarre.1^6 entre auec foa armée en Nauar-tué par les Maures d'\lge%ire. z6^ fe quot;yeut faire Roz en Naueirre. J18. ^rand Capitaine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p8

Geufroi de Beaumont Niceroi en

Gf»«lt;«/o^/e de Nrfwrfrrr.

Grande defattte des Maures,

fidelité de T).Pedro nbsp;nbsp;nbsp;fires.

fe prefinteafon R»; vn licol en main, idem Grande hardie fié vn cheualter

Gratfde armée de CaßsUans.

Grande armee du Duc de Mayenne.

Grande amour du Comte de Lerin enuers le

Prince Charles,

Grans Seigneurs qui s'efleuerent contre fain£i Louys. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S'ÿy

Grammonten Nauarrepoury remettre la Mefi A

694 519 5^^ 43^

Granddefiètndu^oy Lowji gt;:j. Gwfrrf renouueÜée en î^auarre. Guitieres d’,'^luarado décapité.

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I Hiftoire de Nauarre.

Guillaume Brache vouuerneur en ö nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

i6l Ç ’

H'

H^n pytfi parle Roy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;859

nombre des hommes ^ttiy furent tue'X^

Henry de Montmorency a Parts, S coman-de apres la personne du Roy. 871 eßfaiäi Ccnneßable de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. tdem

D.Henry regent en^AUècrye. ■ 178 reFfonce qu’il fit aux CaßiUans, tdent reçoit nouuelles de la mort de fon frere Thi-- haud.ty^ eßdéclaré Royenl^auarre, ï8o Henri de Solibert Viceroy en quot;ï^auarre.

Henri de Tranfiamare tue fon frere legitime fie fai Fi Roy,

Henri Roy de Cafiille impuiffant» 418 / perfecute faPAobleffe, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;474

Henrt d'Hlbret prifonnier ala iournee de Pa~ ttie.6^6 fe ftuue de prifon.idem eßoufe Marguerite de France, ,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;65 8

Henri de Bourbon Prince de Csndé fe retire en ,r4llemagne,

Hepri tij efcrtt au Roy de Ylauarre.

donne aux ligueurs ce quils demandent, 'Jïq rompt fon edi Fi de paix.idem baille aux li~

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Table de

'gueurs pîufteurs yilles.’jiï leur donne de fomme d'argent, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;idem

fai^ accort aitec le Roy Nauarre.

luy baille Saumur.idem, dénoncé la guerre aux ligueurs .idem, eß tue par 'vn lacobin.

Henry de 'amp;ourbon Roj de '^auarre apres la mort du Roy ßonfrere harangue ßes fubiets, ßpare en trois fon armée,

faidi Conduire le corps du Roy défunt a Compiegne.idem pret McuUn^Qifors Qler-mont,idem. va a Diepe, prent Neuchaflel. furprent les faul-e hours de Varis, yp prent yandoßne d'aß faut.ps^^ fa conuerfton,

fen ßcre a Qhartres. 8 ri eß blejfe'a Varis, fonabfolution. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;866

Jionfleur en l’óbeiffance du Roy, Hoïfitala qui tornais, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zqq

I.^ques Roy d'^rragon ialoux des Fi^ço(S,\86 laques de la rue Pierre du quot;Vertrt executeçc^ amort,

laques de Bourbon eßouf t Beatrix de Hauarre,

laques Qlemet homme desibauchè.y^ fllicité pour tuer le Rty,idem fananagrame.

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'' I’Hiftoire dè Nauarrc.'

leinne de (tmenee en IrAnee^

grandement louee pour fes yerttK,

leun Ramires ne y eut e/lre meurtrier,

dej^uif bien recompenfe,

ftt grande intégrité,

Jean de Frefniti cheualier Franco» gouuerneur deNauarre,

Jean R07 de CaßiUeJä libéralité enuers le Roy

de'^auarre,

Jean de Pacheco fait Marquti de Vilena, 4I yo» frere faitM.de Calatraua. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ident

Jeanrie Royne d’.yirragen empoisonne le Prince Dom Charles,

eßpunie de la main de Dieu,

Ielt;t« d'.y4quillon execute a mort.

le«» d'./drtondo bien recompenfé,

Ji.Iean Rcji d'ydrragon recommence la guerre aux Caiclans.^iz fen ij.mariage funeße AUX Nauarro».\^i en fon extreme vielleße dénient amoureux, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe rend inferieur a

fon f.ls.^^t^. eßtourmente de goûtes. ^'^6 fatèifon tcßamcnt.idem. fon aage, fa mort. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;idem

Xc.inc d’.^lbret marieea Knth.de Bourbon. 65S eß citéeaRome.ôyz fe retire a la Koebelle, folicitee dialler en Cour,

^73 674 687

‘vient a Paris,

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Table de

ftdernièreyoloi^té.Ggi ßmorr', 690 le^.'Jîet femeurs dé lettres, y60 Mtheurs de U blejJuredüRoy. 8^1 dechajfes de Paris.

837 i/e Bourdeaux, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yxy

Iw» Chaßel execute a mort,

ßn arreß.

ieanne Royne d.Arra^on cenßeße auotr empoi-fonne:!:^ le Prince Charles, jzi frapée de le-fa mort.

leand^Alhretrefuß desPampelonoîs.

le dernier Roy couronné en Nattarre, idem fes tiltres.idem dtutféd’auec fa femme.^g^ fe retire en France. 6t2 auec armee entre en fon fjays.ôjl afsiege Pampelone, 634 flußeurs 'viües fe rendent a luy, 6^z TnßitutiondesHteronimttes.

Inßitutton de l'ordre de dßeauXi

Inßitution des Templiers.

Inßitutien des Cheualiers S.Eßrit.

Inhumanité plus que barbare des PampelonoiSi 198

Inhumain confeil pour rendre le pays ro» defert.

\nterdtt du Pape fur le Royaume deP^auarre, éi^ '

Juifs faca^e^i^partoutle Royaume de Natiarre. ^35 ^rand nombre d’iceux tue^^. ider»

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1’Hiftoire de Nauarre.

L

L^uerdin s'empare de Marens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yïi?

en l’obet(pince du JHoji

Lefdt^uieres chafp les Ligueurs de Grenoble.

797 defaici les Ligueurs en Prouence.'jQ^ dtfaidî le Duc deSauoje.

fet:;^ de Parti donnent congé au Prince de Parme.

Le Royaume de l^iauarreen proye aux Caßidas ^.y^rragonnoü,

XeonorRôjwe deNauarre pns amitié, fe retire en CaJiiUe. idem ne veult retourner en Nduarrt.ylt;)ï fon excup entiers fon frere.^’ÿz fes reproches.^^^ taxecouuer-tement fonmart,'^’^^ reniioye fes deuxaif-nees plies en Nrfw-trre.j 60 fe ligue auec le Conneßable de Caßille. 375 contre fon nepueu.tdem delttpee de tous. 574 tratnte de retourner en Nauarre, honnorablement receue,

con-,377

557

D.Leanor fuccede en'^auarre, meurt de fifcherte.

Lf R07 i/ff Nauarre refufc de tentree de Bür-deaux.jQZ aproche de Parts auec armee, 75? P^'eatt Eflampes ^Pontoife,

Li^Mcwfs defttts en Normandte.y^i commencent la guerre.y o'è lePape naprouiie leur guerre entreprennentßr le Roy.yi^

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Tabic de

défaits à ^rt^ties. 748 forcent le Roy de ' faire la guerre aux Princes de fin fing.yiz aittheurs des barricades, yil repaifient le peuple de bourdesq6lt;i,iufi^uesa']6^ tiennent les efiats a Parisi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;80 j

Liuret du Mamfcfie.

Lyon en l’obeiffince du R03»,

Louys furnommé PJutin amp;nbsp;la caufi.

Louys xj.Roy de prance arbitre des Ro'n de C.t~

Jlille^.yilrrago»

nîàlcontefisdecefl arbitrage. ^g6

Louys xy.donne a rEglife de S, laques en gnedixnttl efius. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ySj

ioMji de Beaumont Comte de Lerin confiné en

Cajîille.^^y faiEl Marquis de Hnefia,'^^^ firprent Miranda.

faidt tetter en l'eau la garni fin. idem

TL,ope::(^deBariento fibtil.

meilleur foldat que Theologien. 4^0

d'Ayaola gouuerneur de Tolede dechaf ■ _

Loyola premier autheur des lefuifies au chaßeau • de Pampelcne.

a les deux pieçt;^ brifi'g.

ennemi de la mat fin d./ilbret.

faiElle^oyage delà terre faincle.

faiéiedif er vn college a Rome.

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lachination

-ocr page 925-

iHiftoirc de Nauarre.

ML.

Myicliination du Roy D.Garcia centre fan frere D.Fernand./iô. leurs l2^ltments dons. -

Machination des Caßillans^ Arra^onnois cotre les Nauarrois.

Machination du Roy de Nauarre contre le Cen-

te GaßondeFoix.

Mart^ues tllußres de la m.tißn d'olera. nbsp;nbsp;nbsp;yg.

Martjuis de Vdena prend penßion du Roy de

Tdrance.

505.

585. ^53-

'Raßeres Montaultfurprinßs, Maysforterejjè ineß uonahle.

Madame de Roye prt/ônniere.

^^3-

Mare/ch.tl de Cofféà la Rochelle.68^. de R iron

ala Rochelle.óS'J. de Montmorency Coß fe' hors de()rlfsn.6$3.deMatt^nonßdelleau ^°y’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yt'j»

lAandotita efcrit au Roy d'cCj^ayne, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;787.

du Prince de Condé auec Marie de Cleues,63^.du Prince de Nauarreauec M.ir-

guertt'ede\alloif.6yz. de lehan dlAraßon auecl'hcritierede Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jSj.

Meurtre déD. Pero Sanchess^de Motao-u, i cjS. ' Meauxenl'ohetjpincedu Roy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sir.

Miracles de S. laquesfeFßandcntpar, l’Eurofe.

Mtchcl Pere^^prifonnler des Caßdlans. 254.

L

-ocr page 926-

Table de

Moulue firent le mont de M^rfun, 683. va en Pologne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t épj.

Moytde l'infant D, Fernand. 143, lt;/e Pierre Boy lt;dA.ra^on.2ïo^(dEßtenne Marcel Pre-tioßde Paris,232.duteuneGajlonmiferable. ^^^•du Boy Ithan de CafltUe. }6^. des deux Infants de Nauarre. ^^^.de Chaßes Rógt; de NaUitrre.^^'). delà Koy ne fa femme. ^21. de deux Boynes empeifnnees. de Henry infant (r.Aragon. 4^6. d'.^IlphonfeRoy de '^aßes 469.de la Rçj»? leanne d'Mra^on.

Ll.de Gaßon de Fsix. lt;^22. de Qaßon -^.du nom. f41. lt;/» Röj François Phebuf. 580. VuePrançois de Bretagne. ^^2.deMa^de^ laine de prance. de Perdinand Boy de CaßiUe.ö^S.du ^oy leaniKlbret. 6^^. de la Roz»e Catherine fafemme.idem. de François premier Bot de prance.ô^S.du Boi H en-rid^./Ilbret. idem, de l’pmperçur Charles V. 6^ÿ.du RoiprançoiS2. 66r^.d.Anthotne de Bourbon Roi deNauarre.Cji. duPrin-ce de Condé à larnac. ôyç. du Capitaine .Arnay. ôS^.e/aRoz Charles ç. ôÿy, du Duc d'Anjou. 'JQ'J. du Duc de Bouillon. 720. «/« Prince de Condé a fainéi lean.ibid. du Duc de Guife nbsp;nbsp;de fonfrere.y2y de Ca

therine de Médias, yiô. de Henri5. Âoz de France amp;nbsp;de Pologne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;74°*

-ocr page 927-

FHiftoire de Nauarrc.

du Pape Nrhain. 788. du CÏjeualit^ d'^iimale. du PreßdehtBriJJon.So^-de MonßeurdeHumieres. 860. de Mon-ßeurde Neueri, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deMonßeurdtlgt;ie'

mours. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;idem.

Morts prifonniers a !a, batailled'Turi. y^o. lÄonßeur de Guißßßuuede prtßn. 802.

^ouuerneur de Pgt;-ö»f»fc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8éé.

Monßieur de loieufe prent ßünt Maixant.'piÇ» eß défait a Ceutras. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;idettti

Moßeurfreredu Roife retire de la Cour. 69 8, Monßeur de Neuers a Amiens. 862. fwwo/f ßn fis dedans Cambrây, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;86sf.l

Motens du Pape Roi de Caßtllepour ruiner le Roi de Nauarre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;619.

Moines de Cißeauxreßabits, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^9

N.

N\uarrefa deßrtption ^principalles yil~ !• de Pampelone reßaUie.

Natiuiié de Henri premier du nom Roi de Nauarre. GQZ.deux pèlerins Memans fes

pareins. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;

PiaißäncemerueiUeuß de Ti.Sancho.^.Roide

Nauarre.

Piaiffsnee de leinne d’Hlbret.

Neiges merueitleufes,

Niort furprifepar le Roi de Nauarre,

-ocr page 928-

Tabic de

Noion en [^obeijjitnce d» Roi . 8oi.

Nourrice maljon^neufe tue fin enfant a Na-uarre

Noblefiède France fioutenement de la Conrone.

872.

la Notfif beaucoup de 'voia^et en Cour.yoi. Nuys en Bourgongne à l'obet^tnce du Rot.^OfZ

O.

f'f'if: ‘i» Bot de Nauarre pour faire tuerD.PIenry.

Offre du Roi de Grenade.

Ohuier de Manny prifonnier.

Ordre du Lii infiituéaNauarre.^r^.desCheua-ltersdeS. Sauueur par (jui tnfiitués.y^.des .Templiers.

Orleans Bourges en l'obéi fiance du Roi. 811., Origine delà maifin de Hortados. 78. desHe-' i'ts enNauarre.iS^.deplufieurs Ordres.Z2^» , delà maifon de Beaumont en quot;i^auarre. zi^t.

des Marquis de Falccs. zyz. des Marquis de Cortes, idim. des Contes d’Mguillar.zçt. •

.jdela ma fin de Medina Ce'y.^e^.^. de la maifon de Foix.^zz.de la maifin de Lautrec. ^Zÿ.de la maifin de Peralta. ^6ÿ.

Pampelonefimutine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Pamp. partie en deuxfallions. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;igj

fie met en tumulte.^'^’j.afsicgent le Marefihal

-ocr page 929-

rHiftolre4èNauarre.

de Na«rf w. tdem. le tuent de froid, id, font dt^ltnêiio entre fubiedi '^‘^JJdl. 6yÿ. reco^notjfetir le Roy de Caßille. è^t. font af-

Pdtx entre Caßtlle 0* Nà,iiArre.

Pape Qlement odlroia, au Roy de France les décimés. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;219,

Paris enl’obeilJance duRoy, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;819.

P.ïjamp;e Pie yeut deßourner le manage du Roy

de l^^duarre.

688.

Parollepiquante de la Raine de Nauarre. ëz^, ParpignanprtfeparlesPrançois. zoy. ParprgnotsyculenttuerlésFrançots. ^44.

ne yeulent endurer le iougdes Françols.'ÿ^^^, leurhaine centre les François, e^duret grandefamine,

Partage du Koiaume de Caßille auant quêta-uotrgaigné, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;294.

Pedro le cruelRoi de Qaßdle dechafséde fon Roiaumeparfonfrere baßard. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^^'

remis par le Prince deGalles tue par fonfre-z Ke.baliard, ne yeut faire paix auec le Roy d',^rragon s il ni fait tuerfes deux freies, 288.

Pedro de Valfes ^bon Cheualier. nbsp;nbsp;nbsp;prend le

parti de l^lauarre, idem

Pedro de Artado retedîédelà Gouronede Nauarre pour fon arrogance, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..... 89

1. iij

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T’ablc Jè

PeUß^e cruellemèt meurtry M tures. 14.

Perßdie des hshittns dt Cambrày.

Perfsetueltedeßifice entre le^Prtnces.

Pefleau csiwf) des Pr,tnçois.

Philtpßesle Bel eßpotifi l’heritiere deNeiUArre. ’42-

Phtliff^es i'Eureux Roy de N.tudrre. 15 6, contre les Maures.'16^, ßtmort, 264, Pierre Roy d'^^rraeon hay desCaiehns. 208. ßtlemajßtcredcs 'yeßres Sicdiennes. 109* fß excommunié, idem, defpouillefonpropre

frere de I'Iße de M iiart^ue.

Pierres tombant et du ciel.

P/teu X eßat de Nauarre.

PoßeritedeGaßonde Foix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ ^}O.

Prince de Condéarreßeprißnnier. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;66%

reçoit dur traiélement, idem.ßt itt/lißration. 666. ße reconcile auec monßeur de Guiß. ójl.^rprendla Fere. 'Jq6. eßpouß hßoeur dußteurdelaTrimoiile, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'jiô.

Premiereßemme quißucceda d la couroe de Ca-ßille. Premierelißnee des Rois de Na^

udrre de longtie duree.

Premier Comte en N.tu Arre.

Preßdent ianinyaen Eßaßne.

Pretenßons des Ro/5 d’.^rra^on au Roy.tunte

def^duarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jg^

Priße de la Nduarrerie de Pampelone. 2lt;3O

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I’HiftoircdcNauarre. '

Prife iu Roy leun,

Vrtuilege donnéauK habtfani dr ^onçil, t q Prince Mithemetiße tenant reb^ieufement fr

Prince de Parme aßteoe Corbeil

Pr'tncefßs acetifies d'adu'.tere,

Querelles entre les Nattarrois. tg^. contre la matfiin de Gramond celle d'Afiajn»^

R^m'tr Roy £^rrag6nfie fruna de Pam-pelone.

Kapel des fêiffneurs Ca(liüans ^ut efioient réfugiés en]^auarre 1^ ailleurs.

RecompenfiefaiéleauKoide Nauarre 385.

Reduéîiondemonfîeur deGiiifr. 831.

Renault de Pont Viceroi en Nauarre. 260.

Re»io«fre deS. Seine, iufijues a 853.

morts en ladiéle rencontre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;854.

Repentence dup. Dom Charles. 485» Kefionce du R07 £.Arragon au Roy de France.

544’

Rffowr du Roy de Pologne en Frrfwre. 6g']

Keconcibatid de mofiteur le Duc auec le Kotfrn , frere. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;']^3’

Rochellots afsievea;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dificultéde re-

ceuoirls Roy de Nauarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6gg.

Kodort^odeVris traître contrefion Ro/. 324.

I

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Tabic de

a, eße décapité à Pampelonegt;^2^, regretté par apres pour ßt vertus^ '

RojrfMwe de Nduarre l'y» des ennemis d’Eß pagne. 2.gafiédes chenilles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

eßen lapufßancedes François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jp2.

Rojy d’Arragonfdifant amande honorable, Roz'f de Nauarreeßn.Arrago prisonniers .408.

dtlittreTzfanspayer rançon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4oç,

Roy de Nauarre aduerti de tout ce (jue faifott le

Rrj de Cdßille. totallement a,bddonné. ^31'yaßaldu ^bide CaßiHe.

nefçait^uel party prendre. 6i^.ße refout à l'alliance de France. 619. enuoieen .An^le-terre.yoj.fait letier leßege de Caßels. y 16. Roy de CafltUe rè/ufe la bataille. ^^i.fonRoi-aunif à lançant.

Rozæ«gt;; de Pans enprifonne^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’7VJgt;

Ruys Dias de Gaona meurtdefendant fon pays.

■ 257-

S.

GAncho .Abdrca Roy de Flauarre occts par celui de CaßiUe. lÿ, fa mémoire célébré entre les Rots de F/auarre .zc^. fs baßiments idem, fs donnations, aux Eglifs. idem.

Sancho ij. Roy de Nduarre Emfreur des Ef . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;31.

Sancho Ramtres Ro)) d'Avragon Isiauar-rettiédeuantHuefa. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;él.

Sancho

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I’Hiftoirc de Nauarre.

^Mcho le pige Rqt t/e NtiuArre porte pour deui~ feyne bande d’or tiree par deux Lions.

^lancho le fort Roj» de Nauarrt par fa chicheté wajftt de grans th refor s.

preße au Roy dd.Arragon cent mil efeus,

fesmueurs eßrattges. 153. donne fon Rojyrfwwjp au Roy lt;P.^rragon.

Sancho Lodognograndennemy des CaßiUas.j^S Sancho (fErbttuCheualter optntaßre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;für-

nomme le Porfiado.

Sancho Rota fameux brigand, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y ly

Sanglant combat entre les Caßiüans Nauar-rots,

SainEl E.mtliam patron des Chreßiens en Eß'

S at n Pi Dominique de Berger fefait moyne, Saueufe defaiPi par monfieur de chaßillon. Satnpl Denys en l’obeilfànce du Roy.

Seconde defaiPledu Princedom Charles de t^a^ uarre.

Séditions par tout le Royaume de Nauarre autrefeditivn.

Seigneur d'^fparault fefait maißre de la 'ville de Pampelone. 648. eßmts en routte par les Ca-^ ßfUans, 6^0, paye dix mil efcui pour fa ran-

Çigt;n.

de Guiß nbsp;nbsp;autres fe liguent contre les

Huguenots.

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” Tabled®

Seigneur de Brion furpnns. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

Sens eni’obei^ncedu Koy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Ste^e de Sarf^ofjè.yi. fxprife,

Sif^e deTorifo. 445. Jdouan.éjl^ deVtgt;ris'gt;

de la Fere.

Sixte pape d» nom meurt.

T.

voyant fon fecours défaitfe rend.

’Téméritéde la PrincefleD. Leonor.

fèstdrres.

Tembhers fourcede tpui les ordres militaires de la' Chrelhtnté.

Tejlament prodip-ieux du Boy .^Iphonce, de Ka-uarre amp;.7irra^on. 83. eji défait des Maures amp;tué.

Tberefeamere de Sancho , femme vindicatiue.iz Thibaud Comte de Chami'a^ne Roy de Nauar~ re. 154. rf de grandes controuerfes auec fes Jub-iedîs. iÿ2 refufe de faire hommage au Roy de Ca-ßiUe. 16^. fon Voyage en Syrie, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î6o

T titres du Royaume de Nauarre bruslés, Tiltre de Comtéd'T.ureuxhorslamaifbn de Nauar-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;384

fraitté de mariage malfait. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

Traittéentre les CaßtUans amp;* Nauarrois. nbsp;nbsp;yn

Troubles à Lîonpar l’.y4rcheueßue dudit lieu.

214

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rHiftoircdcNauarrcJ

'Tudelleßtrprtnjefitr le Comtedu Perde. -. '

V Erttt plut forte que les armei. f''ergt;toa M-tnte en l'oberjfxnce du Rejy.

' ySi.

\t(ine hi^^rdeprifèpir les CaßtU^'^ns.

N inneengee en principauté, ^ço.apieo^ee par le

Roy de Nauarre fecourue par le Comte de

Lerin.

Viéîoirede 90, hommes far 6oo..Araeis, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Villes prtaclpaües de Nauarre. 'ViHed’Ejlellaafsie^ee.

Ville de $. Cro)s de Campera eß furpritife.

Ville-franche prinfed'aßault.i^OQ, nbsp;nbsp;e^oo.des

habtrans pendus.

Villes de Nauarre vfarpees par les Caßillans.

617.

V///c de Pampelone, le chaßeau d'Eßelle, 'Lom-hie Pont la Roynefeuls efpar^nds dedeß mantellement.

Ville du Mons en l’obeißance du Roy.

Vtlalua donne con feil de defntantelcr les y files de Nauarre.6i{l.eßempoißnne.

Viconte de Narbone querelle les Comtes de Fotx lt;bi7‘fei^neur de Bearn. 585. e»f^'4w^e» Sauer-dun rencontrant fin ennemy , au lieu de lay meßaire,s'acordeauec luy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;587

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Table de IHiftoirc de Nauarrc.

Kition Je Leo» (gt; Ouido au RojawM Je Caßille,

Vrracafemme da Roy l[gt;hoce peu honneße, f o in^ate,fûperbe nbsp;nbsp;legiere, idem.eß mife en pri-

fon au chaßeau de Qaßelar.y^. Jechaßee de so maty.yó.ptifllardeauecleComte Gom». 77.

* fße' le premier des Roys de Nauarrc ijut a eßeftcre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;10,

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Double de faduis cn-uoycau Roy Philippes iij. dc cc nom fils dcS.Louys,par Meifire ■ Euftachc de Bcau-marchcz , ou pluftoft ( comme la forme faiót congnoiftre ) par Meflire Robert d’Artois, Gouuerneur amp;nbsp;,Vice-'quot; Roy cn Nauarre pendant le bas aagc de Madame Icannc de Cha-pagnc,fillede.Hcry, amp;nbsp;petite fille de Thibault I^oys de Nauarre, amp;: Comtes deChäpagne amp;nbsp;Brie,ma-riec a Philippes le Bel, qui fut aufli Roy de FrancejixSy.

O N treß-cl^er Seigneur Ia coußume li Djages don J^oyaume de Nauarre efi telle entre li Koys O* it

Nauarroii^que quand li B^oys 'vient ^our eflre Boii nouuiaus Ji /tres eu al qui tiet fon lieM^mandea vn tour certain tel com-

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mejlpUiß au Seigneur^ les T relata de la tenç, les riches hommes, des che^ ualierscécjuil li femble rai/ons caraf-feT^ en'y vient Jans mander ) amp;nbsp;Jai^ ajçauoir as bonnes ailles tjue elles y en-uoyent de leurs ^ens qu'ils Joyent a Tam^eîuneau iourquil mande:^ celuy iôur ou'quot;hndemainjequel quilplatfi au Seigneurjile^' tuft njont a l’ËgliJenoflre Dame Cathédrale de Pdpeluneylt;e^ enqui deUantTautylßi Nauarrois le requièrent que'iltûre fur Saints quil les mâinterra a leurs bons fuers (ÿ* a leurs bonnes cou-fiumes:amp; encore li requièrent que iliure a tenir la monoye quiefi a tel ternes fans faire autre dufque a dou'dj ans^^ dequi en auat nen face que “vne en toute fa'vie'.

encores li requerent que les forces que fes peres, ou fes ayeuls, ou fes befyeuls firent a tortfoyent défaites pare/aart depreudhes hommes qui y feront mis par li Koysamp;par aus paraccortfiejî afia-

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uoir pour It Roys amp;pofAr It Prêtas pour It Gentilshommes^Qheualiers^Cjen-tilhommes dotuent eflremis qui iurront^ qu ils feront bien nbsp;nbsp;nbsp;loyaument : ör de~

uant ceuls njcnront h demandeur li procureur li Roypourmofrer (on droit. O* tes r Al (ons nbsp;nbsp;nbsp;les defenfes, liehe-

ualteraq ui feront mts^e^ qui orront, iu-geront'.^yr cequtliu^erdtydoit e^lretenu^ mais que lij^oys netruifjefaulßte.^y* en tellemoifmes maniéré, h Pjiys nbsp;nbsp;nbsp;cil des

bonnes villes metteront hommes des bonnes 'villes paraccort pour ce mefmes fai-re.Et encores li requieret^que ctlqui font fors de Nauarrebannt ou autrement ,fe ce ne fontiu^ie pourtrahyfon^ ous'ilne font fors pour fame efforchier^ ou^our brifer chemins ipber^oupourtres-^rands mauxfais foyent rappelle'^ lir* puijfênt entrer ou B^oyaume.^ donnant pleine xly^.furté d'amende ßire a tous ceaulsquidausfeplaindront c ce me(^

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requièrent il des prißnniersjeaucus eny a.Et quand It Roj; a ce oBroyé ce iure^ille mettent tuit ßf:^'vn ejcu^e^ le lieuent haut,e^ dient tuit, l{ots, l{ois. Et ce faiB,li ?lt;ois s'en nia a fon hojlel chafcunau ßen, vacbaßcuns l’au tl 'veut: ne autres feautes,ne autres hom^ mages li f{oys ne reçoit des l^auarrots,ne ils plus de luy que dit eß.Bie a Sire hommages aucuns en Nauarre par conue-nance,commeli Jiresde Eade,^li ßres d'^igremont,e^ Itvicueusde Tartaisji hoir dan Kaymon Guillaume de Caupe-neiüi^ ceus reçoit li fires quant il li plat fl, viennent a luy quand il les mande, ou dedans quarateiours que il efl en Na^ uarre doiuent venir a luy ,ne ja n'atten mie Sire plus de hui^ tours, ne tant li conuiengne a demeurer. Pour toutes ces chofes li Eoys Thiebauld /ires li fils pourchaffaa Rome qu ils fiu/l en/ins (y*, /acres nbsp;nbsp;coronnès .Et moult 'vourriyent

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cil Jo« pays que noßres ßres 'Voßre ßls ofisplaißgt;it. Et Sire ße ay parlé a l’EueJque de Pampelune^quepour reuerence de noßre Seigneur voßre fils, i'on chanter a en l’Eglife noßre Dame le iour quilentrera en Papelune: nbsp;nbsp;d laide

de Dieu,Sire,eéy^ dougrant bienfaiéî que vous aueTßfiat^ ßaiSies chaßun iour gens de Nauarre, te cr^ pourchajfier que tuitle receuront fi honorablement come pluj on pourra : tuitßeront appa-reille'i^ a ßon commandement fans nulle maniéré de debat, que ie y puiJJ'e entedre. Et li enfançon qui fouloyenteflre rebel-les,fi comme vous aueXyy plufieurs fois^ font tout mis ama volenté.De CCS chofe^ Sire, vous auoys ie madéma volontépar maiflrelean mon clerc,0- toutes voyes, ie le vous enuoye ci a dire plusclairemet:

vous auife encores,que li R,oys Thie-bauldli peres fit deux monnayes, ey* ne iura la monnaye fi comme ie enten plus

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que 4 dix Ans : çÿ* difoit, fi AnceJJeur auoyent deus außtns faites ou plus-.

Ct* qu'il en pouuoyt faire apres le ter^ ^e qu'ilauoit iuré tant comme‘voudroit^ ainfi l'auoit encomancé.Adaü li Koys Thiehauldli fils^(^li Pj)ys Henry^ la iure^ent a xij.ans^^^queil nenferoyent quevne en leur vie. Et des forces défaire Sire J te nentens mie quil en y ait g'^amment : car pre/que toutes^ou toutes font desfaiéîes.ëtas lettres pendans^ Sire yjuel en donra as bonnes villes, il con-uenra bien donner gardequtlny ait nul point qui puiß eftre a dampmage dou Seigneur: Sire vous en ayeie^voUre au temps comment il efl, car ie vous en auife de ce que i fçai^pour~ce Sire que ie n'en putffe efirç reprits neblafmè : amp;-nofire Sires ß^racevottsen doint faire lemeil-leur,j

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(genealogie des Comtes héréditaires de l'rojes amp;AleaulXf ou de Champame nbsp;nbsp;Brie, qui furent aufsi Bpys di d^auarre.



r-- i V D h s ou Eon lt;jui garda eu viuant de fon père fesfor-tcicfles de Ha» amp;nbsp;f halleau Tliiirry, Sc depuis s'empara d'Amiens enuiron l’an ^44.


E R I B E RT ou Hetbett,(qne la plus part de nos Hiftotiens intitulent Comte de 'Vermandois, 8c qui eft appelle ComtedcTroyen en la charte de Ledgarde fa fille donnant Gifey aS. Pire en Vallée de Chartres le 14.311 du regne de Chlot2ire,)fut fils d’Hetibcrt ficur de Peronne 8c S.Quenfin,quirua Raoul Comte de Cambray,8e peu apres fut tué parles gens de Bauldouin le Chauuc Comte de Flandres 8c frété de Raoul enuiron fan 9oi.lcquel Heribert cftoit frere de Pepin 8c de Bernard ou Berhard tous culans dPepin fils d’vn autre Bernard que la genealogie de S.Arnoul de Mets fait fils de Charles, fils aifné de Chatlemagnetmais Rht gino ( plus viay fera-blablcment ce me fcmblc) le prend pour Bernard qui eut les yeux cieuez 8c moulut l’an 818.lequel eftoit fils de Pepin Roy d'Italie,néde concubinage, comme dit Theganus.CcIt Hcrib.t aptes auoir liiyui lejarti du Roy Raoul,qui luy rendit Peronne dés l’an 914. s’eftan; tccôcilié au Roy Loys D oultte-met, mourut 1 an enfujuat que les Chroniqueurs de ce mefme âge comptent gt;43.8c fut enterré à S.Quentin par fes enfans qu’il eut dclafccurdc Hues le Gtand,lefquelspoircdcrcnt toutes fes terres par indiuis 6c en cmmBn,iuIqucs afan 9 4Â.qu’ils cA feitent partage encre eux par l’aduis dudiél Hues le Blanc leur oncle.


H T I s on Huon lequel fon pe refitAtche-uefquc de Rheins,qui fut comme vnnouueau fubicvl des querelles entre les Carlins, 6c la pluf paît des grands Seigneurs de France,


A D A L -SERT qui fe rendit du parti du Roy Louys d’Outremer l’an 949. 8c depuis feit ligue à part a-uec Robert 8c He ribert fes frères.


ROBERT qui s’empara de la ville de Troyes enuiton l’an 938.8c en dcchaflal’Eucfque Anfegifus qui auoit fait grand deuoir contre les Normans t ce qui futcaufe que Brunon oncle delà Roy ne Getberge alhegea Troyes, 8c le chafteau de Dijon,duquelaulfi Robert s’eftoitlaiûl’an 959 fur le Roy Louys. 11 eut àfemme Vvetta fille de Gif-lebert Duc de Bourgongne, fosur de Lcudegarde femme d’Otton frere de Hues Chapet, 8c encor Adelays ou Aliz


de laquelle il


eut yn fils uomrué Robert.


HERIBERT Comte qui fe rendit auec fon perc du parti de toys d’Oultretnct fan s 41. St depuis cuiroii fan jti. à l’aide d’Adalbert fonfrere cfpoufa Ottogeba, que les autres appellent Eadgiua ou Otgiua fille'Edouard Roy d'Angleterre St vefue de Charles le Simple.fayantiétirée de Laon où le Roy fon filsluy auoitdonélc reue-nud’vne Abbaye de Nonnains. Ce Comte s’cmpaia de Viâty par ttahifon d’yn Gaultier de quclqes autres places en Champagne 6c Bric dés enuiton l'an sjt 6c fortifia Montfclix auec fonfrere Robert, auquel . fucceda au Comté dcTroycs,Sc eft appelé par Glaber Comte de Troyes Sc de Meaux. Ilrcbaftit l’Abaye de Lagy ruinée parles Paycns,6c y fut enterré apres fa mort qui clt marquée au lü.de Décembre enuiron l’an gt;53.


AlixouâIc mariée à Ar-noulde Flandres perc de Bauldouin le Barbu l’an ÿ}4. mourut en Oétobre, Séo.


.-M —---- - . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;- - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ — — ■ - - —. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■■ I ■ ■ ■ I I — - ■ I I I I ■ II. — « ».I Hgt; ■■ I ■ nbsp;nbsp;nbsp;—^1—^1.« )

Libsardi (ainli eft elle nommée en l’anciéne Chronique du monaftere de S. Pierre en vallée de Chantes ou clic eft enterrée auec vn cfcull'on a l’endroit.de fa fcpultutc lequel clt de gueulles diapré de Heurs ou ramée d’argent, 6c vnc bande de fable) fut mariée en premieres nopces à Guillaume Longu’efpée fils de Roui i. Duc de Normandie , qui auoit ja elpoufé àla Danoifc Sprora foeutde Bernard Comte de Senlis,de laquelle il eut enfans,mais non de Lcdgar-de,laquelle fut mariée en fécondes nopces àThiebaultle Triclieur,que quelques chroniques font fils de Getlon Normand coulin ou patent de Roui 6c d’vnefille du Marquis de Brandebourg, 6cluy donnent vnc fœur femme d’Alain Barbetorie. Ce Thicbault fut ficur de Tours 6c de Blois, pat don du Roy Charles le Smple, 8c encor de Chartres pat acquilition d’Hafting natif dauprès dcTtoycs, ou pluftoft pat vfntpation fur fEuefquc 'Vventelin ou Gancelin, 6c eut de ladiäc Ledgarde


£.STI b N N E I. Comte de Troyes Sc de Meaulx , quele Roy Roberten la chat te deLaguy appelle fon ncp-UCH, Glabcr.coufiu, décéda fans hoirs de fen corps enuironl’an 1030,


AGNES ou Anne, qui fut EON ou Eudon,autrement appelé £udcs,furnommé le Champenois, Comte de Touts,Chartres,Blois 8c Bcauuais, fécondé femme de Ctrarles 6c ficur pour vn temps de Coucy par oéltoy d’Odeltic Ariheuclque de Rhcims, mourut picfque au mcfisc temps frerede Lochaire,aueclequel lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'


qu’Hcribertlbnonclc,K futemorréa Mcrmonlliet. lieu àfemmeen premieresnopces Mahault fille de Richard


elle mourut à Orlcâsl'an ÿsî, de Normandie,delaquclleil n’e«tcnfans:6c en fécondés elpoufa Bette lœut de Raoul Roy de Boutgongne amp;nbsp;fille ou cnuirô,dtlailTaBt deux fils de Conrad 6c de Mahaultfœui eu Roy Lothaitc,laquelle fut depuis remariée auRoy Robert, dugutl ellefutfcpa-quifcrctitetétenAlleniaignc. rée pour comerage.De celle Ber:e Eudes euf


£ M M £ felon aucuns, femme de Guilaume TeRe-d'eftoupes , Duc de Guyenne Comte de Poidlicrs.


H V E S ou Hugues Archeuefque de Bourges duquel clt faiéte mention en vntiltrede ledgarde fa n.cte qui eft ou chartulaire dudiéi monaftere du S.Perc en yallée, qui fem-ble eftteceluy mcfmcs que la Chronique de Metniouftier faift fils de Eudes 6c d’Hetmengatde,6c diét auoir auflî efté Abbé dudiil Monaftere par don du Roy Robert.


E V D E S ou Eon,Comte Bloiî,de Chartres 8c de Touts,fcigneut de Sancerre par efehange de partie du Comté de Bcauuaisausd’Eucfque Roger ( qu’aucuns luy doinent pour frere) 8c depuis Comte de Troycs 8c de Meaulx par fucceflîon d’hltienncfoncoufin, delaquclleil s’empara malgré le BERTE femme d’Alain de Btetai-Roy Robert, qui fe pictendoit heritier plus proche. Il fut tué eu vne bataille pres Bar-le Duc, par Gozelon Duc de Lorraine l’an 1057.1e 17.de Décembre, 8c fut fa telle tnuoyce àTEmpeteur Conrad, 8c fon corps recueilli pat Roger Euefque de Chaalluns, porté à Mcrmonlliet, aptes auoit ellé tcco- gnc,diét le Rebru , laquelle deceda la gneii par fa femme,qui eft nommée en quelques chroniques alTez anciennes, Machilde ou Mathilde ttoifiefmc fille de Hues le GraiidiMaisez plus viels tiltres des MonallcrcsdcS.Pietre en vallée 6c de Mermoiifticr E r m i n g a r D p.,8: en vu de l’Eglife de Rheims Ermcnraldc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i.iour d’OélobtcTan 1039.


THIEBAVLT i. Comte de Chartres,de Blois 6c de Tours (qu’il quitta à Geoftoy Comte d’Anjou pour fa rançon l’an 1041.) depuis encor Comte de Ttoyes 8c de Meaulx,cutàfemme Alix,


--------—-- - nbsp;---— quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—t

Hïn r y aulTifutnommé en vntiltrede S.Foy de Colommiets, Eftiennc i.ComtedcTioyes 8c de Mcanlx.


ESTIENNE 3.Comte de Chattrcs,dc Blois 8c de Meaulx appelé par les Barons d'oukte mer, le Pete duconfeiLefpou-fa Alcfillc de Guillaume le baftatd Duede Normandie , laquelle aptes la mort de fon mary (qui fut tué en vne bataille contre les Sarrazins près Rames l’an iioi ) fe tendit religieufe àMarcigny luon Euefque de Chartres le nomme Palatin : 6c Guitbett dit de luy,qu’il auoit autant de chafteaux qu’il y a de fours en l’an.


EON ou Eudes félon la genealogie de S. Arnoul de Mets,laqucllefeule i’ay fuyui en ceft endroit, n’ayant trouué mention de ccltuy- cy aillcurs,finon que ce foit celuy auquel le Roy Louys donna le chafteau de Vi-élry apres qu’il l’eut prins fur le Comte Thiebauk, qui eft appelé en quelque chronique nepueu de ceft Eudes la,lequel au contraire f Abbé du mont S. Michel appelle nepueu de Thiebauk.


H V O N ou Hues Comte de Ttoyes,lcqucl en quclqincs chattes failanc mention de fa mere Alix 8c de fon frété Philippes,eft intitulé Comtede Champagne,ac en autres Comte de Tioycs, eut à femme Conllance fille du Roy Philippe, de laquelle il fut fepaié pour conlânguinité,5c futladiftc Couftance temariéc en la ville de Chartres pat fon pete a Boamond de la race des Normands qui occupèrent l’Apouille 6c la Calabte. 11 eut encor vne femme que quelques iccommandifcs fcmblent appeler Lombaidc,8c vn Ills nommé f-*--- ■ nbsp;nbsp;nbsp;----—----.»X-.. ' nbsp;-- — , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---------r——— gt;

H V O N ou Eudon qu’il exheteda pat defpit de là femme,6c vendit fon Comte a fon nepueu Thiebauk, 5c fe lit qu’allant oultremcr (où il mourut le 14.IUI11 taiél choualicr du temple,comme il eft appelle 8c par S. Bernard 8c par lues Euefque de Chartres) ildelaillà celle fécondé femme enceiuéle.Ccll Eudon feroit pluftoft celuy,qui en haine de ce,aida contre Flne-baukle Roy Louys,lequelluy donna 16 chafteau de Viélry qu ilauoitptisTan 1143.


PHILIP-pes Euefque de Chaal-lons.


E V D £ appelé parla charte du Ptienié du Bourg Comes Capanenßs, ayant cftépriué de ces Comtez pat fon oncle Thicbauk,fc retira au Côte de Normâdic,qui le maria àla ComtelTc d'Acbmailcfoeur vtetine du vieil Guillaume qui fut Roy d’Anglcterte,dc laquelle il eut.


ESTIENNE Comte d’Aubmarlc lequel fut de ceux qui ai. derent à dépouiller le Duc Robert.

GVILLAVME Comte d’Aubmarlc, duquel la fille vnique fut mariée à Guillaume Comtede Magneville.qui àcaufe de ce fut Comte d’Aubmarlc Tan 1179,


— ■

* fille mariée à Vvalcvc Comte de Huntington, qui en eut trois filles, dôc l’vne fut depuis mariée à Robett fils de Richard Comte d’£u.


GVILLAVME qui fut piiué de fon droit d’aif- THIEBAVLT i.futnôméle Grand ou le vieil. Côte m fle par les pratiques de fa mere,pour Timbecillité de Chartres,de Blois 6c de Meaulx ou de Ptoutns,8c de-dc fon clptit;6c dit G.de lamic^cs, Hie honorem Sereif puis encor de Troycs pat acquilitiô de Huon fon oncle, -- --------- J /• Z--------n.:------n.„ix em àfemme Mahault fille de Bauldouin Comte de Flan-


à pâtre reoendum fufcepit ( qu’aucuns eftiment eilte lé Comte de Surrey en Angleterre) 8c adioufte,quc Henry Comte d’Eu cfpoufa fa fille, combien qu’ils full'cnt proches parens 8c’qu’il euft d’elle trois fils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

8c vnc fille. A ulk la Chronique vulgaire de N otmâ- comme autres copient à la Romaine,ii5i.amp; giü f** l’Ab-die baille à ce G uillaume vn fils Abbé de Felcamp. baye dudiél lieu , loubs vnfepulchtc de pourphitc fans


dres. Ccftuy-ci a porté en fes titres celuy de Palatin, 8c par aucuns eft appelé Thiebank àla belle lignée.Il mourut a Lagny fur Marne le 10. iour de lanuicr fan nyt. ou


inlctiption.


HENRY i.furnommé le Large, THIEBAVLT furnommé mefmes pat les Côte Palatin de Ttoyes , fieut Feo- anciens tiktcs,le bon. Comte de Chartres amp;nbsp;de dal des Comtez de Chartres, Blois, Blois,grand Senefchal de France, qui s’appelle de Sâcerre 8c de la Vicôté de Cha- en quelque epiftre Procurator re^m Prancorii, c’eft fteaudun.n’afquit l’an 1117. Efponfa à dite Regent en France : mourut d’vn Ilux de Marie fille ainfnée du Roy Loysle ûngau fiege d’Acte enuiron Tan iioi. Ilcf-


ieune 8c d Alienor DuchelTe de


Guyenne: décéda peu apres fon retour d'oukrc mer, eftat efehapé des mains des infidèles,fan 1180. le 17. de Mars furie vefptc, 8c gift en l’E-glife de S.Efticnne dcTroyes, qu’il fonda ÖC doua de grands biens par fachartcdel’an 1173.


poufa Alix fille puifnéc de Louys le Ieune 8c d’Alienor,dc laquelle il eut


r H I E-bault qui décéda en fon ieune âge.


HENRY nioync de Clugny, Abbé deGlaftoinbcrcy ou Radin- ESTIEN NE Comte de Mortaing par don de H cry Roy d'Angleterre Ion oncle, 8c de Bo- Alix femme de Guillaume de Bolongue frere de Godefroy , 6c pere gués, depuis Euefque de V vinccllrc, fe retira à Clugny apres la longnc à caufe de Mahault ou Coahaide là femme fille d’Eullacc ii. ôc depuis couronné Roy de Thierry Duc de Loitainc,ou ftlô G.de lumicges,femme de Richard mort de ion frété enuito« Tan 1136.5c mourut aueuglc fan uyi. d’Angleterre le iour S.Eftiennc Tan 1133. mourut 1^“ 1134. apres auoir legné.iS.ans 5c ii.nioys. Comte deLefttefilsde Hugues fils de Richard Viconte d'Auranches.


£ V ST A C E.qu’aucuns ont intitulé GVILLAVME Comte dcMortaingonde Conftaiitin 6c Seigneur de Tlllcbonne de pat fonpeic.amp;de V varennes acaufede fa femme fille vni. Duede Noimandie,décédaauantfon que 6cherititrede Guillaume de Vvarennestroifieme decenom,qui mourut oukremer où ù auoit accompagné le Roy Louys. Il fut fait chcualicr pete, citant fiancé à Conllance faut àKairluidpatlc Roy Henry d’Angleterrele iour fainél lean 1158.6c décéda fansentans au retour du voyage de Languedoc en Oétobre 1160. qui du Roy Loys, laquelle fut depuis ma- futcaufe quclcRoy Henry remit entre fes mains ledit Comté de Mortaing.8c remaria la veufue à Hamelin fonficic baftatd l'an 1185. depuis ilac-liée à Retnond fils d’Aufott Comte corda de ce Comté aucc Matthieu Comte de Belongne l'an 1189.

dcTholofe.


ESTIENNE Comte ou pluftoft Seigneur de Sanccrte.auquel delà fille de Geoftoy de Donzi, autrement diift de Gien.qui auoit elle promife à Anceaulx de'Trcigncl, aucuns donnent vn fils nommé Guillaume, duquel ils deduifent la race de Sancerte pat Efticnne qui fut marié à Marie delà Marche 1x88.les autres dient que ceft £ftié-nefe tendit Chartreux.


GVILLAVME aux blanches mains chanoine de S. Q^riacede Prouins, elleu Euefque de Chartres, fut faiél Archeuefque de Sens 1188. puis ArcheucIL que de Rheims 1177. Regent en France auec la Royne ,enl’abfence du Roy Philippes enuitonl’an iioo.ayant cftéfaiél Cardinalau tiltre de S.Sabine pat le Pape Clement 3. monrut fondainenient en la ville de Laon. iioi.


AGNES femme de Renault de Moufon, qu’aucuns intitulent Cote de Bar,fils de Renault 8c frété de Thierry Euefque de Mets: duquel mariage nafquit Thiebauk appelé pat la genealogie de S. Arnoul, Comte de Moufon, 6c Renault qui fut Thrcfotict de S. Martin dcTouts,6c depuis Euefque de Chartres l’an ii8z.


MARIE femme d’Eude Duc de Bourgogne.


* DuchelTe de l’Apouille depuis mariée à Guillaume coyce ou cocthfieurdc Montmiial, qui mourut ou voyage d’oul-tre mer cnuironTan 1170. dc-lailTant quelques filles , def-quelles l’aifnée fut mariée à Heruieux Comte de Vienne.


LOVYS Comte de Blois 8c de Chattrein auquel le Roy donna le cliaftcl de Lcuroux en Auuergnc,Sc l’Empereur de Conftanti- HEN RY nople Baudouin le Duché dcNike.IlfecroifaauccThiebaukTauii99.8c fut tué deuant Andrcnople enuitonl’an 1x03. Ileutà qui mou-femme Caihetine fille ailhéc de Raoul Comte de Clermont en Bcauuolfis,delaquelle 11 eut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mt fort

.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ - ------------------------------------------ — nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;----------- . —I ieune.

THIEBAVLT Comte de Blois 8c de Clermont, qui mourut fans enfans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IEANNE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;BL


PHILIPPES


Marie Abbelle d’Evvcflan ou de Rômefi, que Matthieu fils du Côte de Flandres cfpoufa en premieres nopces 8c en eut deux filles.Depuis s’eftant ladiéle Abbelfe retirée en fa religion, Matthieu cipoufa la vefue de Guillaume Comte de Neuers, qui eftoit mort oiiltre mer.


MAH A VIT { comme il fcmble par la charte de Marcheuille ) femme dé Geo-ftoi Comte du Perche,frere de Guillaume appellé Rotrou Euefque de Challons, 8c d’Êlliéne qui fut atilli Comte de Perche, auquel fucceda vn ficn fils,duquel lcdiél Guillaume fou oncle fut hctitier,8c mou-rutl’ati iici.


ALL troilîcfinc femme de Louys le ieune Roy de France 1161. laquelle mouiut à Pans le 4.luin 1x08. 8c eft enterrée en l’Abbaye Pon-tigny , fondée par fon perc.


MARGVERITE mariée premièrement à Hues d’Oify, 1 SA B E L ou Elizabet,Conitcirc de Chartres femme ru A L I Z de laquelle


qui mourut puisa Oihesou Eudes Comeede Bourgongne, 8centroific- premieres nopces du ficur d’Amboife, duquel elle eut Ma- eft faiéte mention fans hoirs de mes nopces à Gauthiers fite d’Auennes, duquel elle eut Marie hault Comteirc de Chartres , 8c eu fécondes nopces de en vn ancien tiltre


fon corps.


O I S.


Comteife de Blois femme de Hues, de Chaftillon, 6c mere de lean fire de Montmiral 8c d’Oify, dont elle n’eut enfans.


lean.


de Chartres de l’an


1189.


H E N R Y i.furnomméle Ieune,Comte Palatin dcTtoycs, ayant créante lolant fille de Baudouin de Henault, elpoufa Hcrmanfette fille 8c hetitierc d’Henry de Namur: laquelle cftant morte fans cnfans,il alla oukrc met, où il mourût d’vne cneute en Acre l’an 1197. dclaiITantd’IIàbcau Royne de Cypre 8c de Hicrufalem ( qu’on prétendit depuis n’auoir cftéfa femme legitime,d’autantqu’Vnfroy dcToton fon premier mary, auquel le defunél Marquis de Montfetrat Conrad Tauoit rauie par force, eftoit encor


THIEBAVLT 3. Comte Palatin de Troycs par fucceftion d’Henry fon frere, eut àfcwnic Blanche fille de Don Sancho le läge Roy SCO I. A S TI Q^V E femme de Guillaume Comte devienne M ARI £ ou Elizabcr, comme aucuns la nomment, de Nauarre, 6c fœur de Berengcrc Royne d’Aagletcrrc,par contract de Tan 1199, Il mourut à Troycs le 13. de May l’an iioo.aagéde 13. ans 8c de Mafeon , cllcut là fepukure en l’Abbaye du Miroir pres femme de B.iudoBin Comte de Flandres 8c de Henault, ou enuiton; 6c fut enterré enl’Eglù'cf,in£l Eftiennc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tournas dés Tan ixiS.dclailTant Gérard 8c Henry fes fils. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duquel elle eut Icanne 6c Marguerite.


lors viuant) deux filles.


ALIX Royne de Cypre qui eut vne filleauHinô-xnée Alix Royne de Cy-pte , laquelle guerroya Thiebauk le Poftume à l’aide des Barons dcFrâcc 8c depuis accordaauecluy l'an 1134. 8c mourauede-lailTa entre plulîcursautrcs enfans Marie femme de Gaultiers de Bricnefils de Gaultiers 6c de la vefue de Tancred Roy de Sicile.


PHILIPPE mariée l’an 1x14. contre les defenfes de Loys fils aifné de Philippes A-u-gufte à Etats de Rametu fils d’André de Brenne qui perdit fa caufepar Tarreft de Mcicun Lan ixi8. 8c depuis accorda auec Thiebauk liii. Elle eut vn fils nommé Henry,8c quelques filles, à fçauoir Izabcl-le,fcnime de Henry Comte de Gtâd-prey, Marie femme de Gaulchet de Nauteuil, 8c deux aukres, dont Tvns fut matiéoà Ance-lin de Dampiertc, 6c l’autre à Thierry de Beurtes.


THIEBAVLT 4.poftume,aulli furnommé le Grand,6c appelé patlcscfcriuainsdc ce temps Thicbault quia faiél les chanfons,Comte Palatin de Champagne 8c Brie, fieur Féodal des Comtez de Chartres, Blois, de Sancerre 8c de laVicomtédcChaftcaudun.Scd-'puisRoy de Nauarre 113 4 par la mort de Don Sancho le Fort fon oncle maternel,mourut à Troycs le 10.luillct Tan 1134.Toutcslois les Chroniques de Nauaire dient que ce Thiebauk mourut en la ville de Pa.'npclone le Mardy S.lu'Het 1x35 8c qu’il fut enterré en TEglifc Qathcdrale de ladiéle Cité. Il cutplulîeots femmes,dcfqucllcs ]

La 3.fut Marguerite fille du grand Archà-[ La première fut Gertrude,fille du Comte de—La 1. fut * fille de Guifehard deB-aujeu,8: de Sébile fille dt Philippes Comte de Flandres amp;nbsp;de Henauk.de laquelle il eut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—bauld de Boiitbô qui luy aporta en maria-

Mets amp;nbsp;d Aubourg, vefue deThiebauk Duc ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.....- quot;nbsp;•— nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;--- -- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;““'s ge 5®°®° ftn.pat cprraél du mois de Mars

de Lorraine, qu’il cfpoufa cftant encoren la BLANCHE qui fut accordéeà Othe fils d'Othe de Meranic Comtede Boutgongne dés Tan 11x5.8c depuis Tan 1x33. fut mariée contre la volonté du Roy 115X.mourut a Ptouinslc matdy 11. iour gatdedcfamercâgédci8.ansoucnuiron,Sc de Ftancc,à lean de Bretaignc dit le Rôux,fils de Pierre de Dreux autrement de Brenne mél Mauclcrc 8c d Aliz fille de Gcoft'roy Comte de Richemond. Elle d’Auril 1x56.8c futinhuméc en TAbaye de fut feparé d’elle pat iugement Ecciclîaftique. fonda le conuent des lacobins de Kcmpeilé i X34.8c TAbbay c des nonnains de la loy c près noftrc dame de Hcmboiit.où elle fut enterrée Tan 1x84. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Clcruaulx, d'elle nafquitcnt


* vnc fille qui fut mife en la garde du Roy incontinent aptes la mort de fon pete, au-parauant la natiuité de Thiebauk Ion frété, 6c peu aptes décéda.


PATRIÆ PARENTI. SANCTISS.


THIEBAVLT y.furnoramé le Ieune, Roy de Nauarre, de Champagne 8c Brie Cuens Palazins,qui efpoula Ifabel fille aif néedu Roy S.Louysl’an 1x58. Ildeceda àTrapes qui eft en la colle d’Afrique a cent mil de la Golctte fans enfans le V édredy 3.iour du moys dcDecembre iryo. 6c fntfon corps porté aux Cordeliers de Prouins, 8cfonclt;xur aux lacobins dudit lieu. Aucuns Nasarroisluy donnent vnc fillebaftarde qu’ils nom' ment Marqucfa,8c dient quelle fut mariée a Don Fernandez Seigneur d’Yxar fils du Roy lame d’Atragon ; ce qu’autres attribuent a-Thicbault le grâd. La Royne Ifabel femme de ceftu)’ cy mourut a d’Hiers en Prouenec le Lûdy ry.iour d'Auril r 171. 6c fut enterrée ou monaftere de Barra en France,cc diél çaraal-loade Mondragon.


PIERRE ou Perrô Seigneur de Muruçaual enNauarre mou rut fort ieune, 8c ha fa fepuku-re aux Cordelières de Pronins , où il eft apclé frere germain du Roy Henry.


ALIE-nor que Roderic Archeuef-qiicdcTo lede luy dónepour fille Vnique viua-te de fon temps.


FI E N R Y 3 futnommé legros ou il gordo,aup.arauant Comte de Rofnay. apres auoir ellé long temps Viceroy en Nauatte, fucceda à fon frctcjThiebauk 6c fut Roy de Nauarre 6c Comte Palatin de Champagne Si Bric l’an 1170. ayant cfpoufé l’an 1189. Blanche fille de Robert Comte d'Artois,nicpcc du Roy fainél Loys.pardifpenfcdu Pape 8c permilfion de fon frere Thiebauk, dont il eut en mariage la lommc de 14000. liurcs tournois , à charge de luy en t’employer toooo.cn proprc.En fin apres auoir accordé à diuetfes fois de la fuccclîîô de fon frète auec fes fœuts Sc beaux frètes,mourut le ii.iour deluilkt,l’an ii74,en fa cité de Paropelunc, où il fut enterré 8c fon cœur porté aux Cordclierts dcProuins.llcut vnfils nommé Loys qui cftoit comme nain, 8c moutât fort ieunc,fiit inhumé au mo-naftetc des Cordeliers de Pampelunc.Aucuns luy donnent encor vn autre fils d’vne Darooifcllc de la mailon de la Carra qu’ils nomment Henriquez Matcfchaldu Royaume de Nauatrc,dont ils font defeendre Icficursd’Ablitas qui s’appellent encor Henriquez de Nauatta. Mais tant y a que de la Royne Blanche fa femme legitime, ce Henry lailTa vne fille vnique


MARGVERITE mariée à Ferry i.fils de Matthieu Duc Je Lorraine , par conttaél de Tan 1149 ratifié Ta iijy. 8c eut 1 zooo.liutc tournois en mariage.


________ ________—.... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, BEATRIX femme de Hues quatricfmc Duc de Bourgongne,p3r contraéldumois de Nouembte iijS.eut en mariagc'i;ooo. liures tournois auecl’ifle lous Mont-ieal, 8c fes appartenances,« xcepte Noyers.


P. PITHOEVS. P. F.

M) TRICASSIN.


V.S.L.M.


lE A N N E Royne de Nauajrc.Comteffe Palatine de Champagne Sc de Bric,qui fut accordée du confcntcmcnt des eftats de Nauarre à vn des enfans plus âgez du Roy Philippes 3. de ce nom pat con-traélde Tan 1175.6c depuis mariée le i(.Aouft 1184.3 Philippes le Bel,lequel en Tan ii88.1uy feit don de tous fesconquefts en Nauarre amp;nbsp;Champagne, 5c pat autre contraél faicl à Crecy au mois de luin, accorda auec Edmond fils de Henry Roy d’Angleterre (auquel pat le conléil de fa mere,8c contre la volonté de Robert d'Artois il auoit marié Blanche veufuedu Comte Henry) pour la moitié des con-queftsfaiéls pendant fon premier mariage. C’eft Aymon qui eft enterré en l’Eglife de S.Spite de Corbeil a main gauche da grand autel d’icelle,pendant la garde qu’il eut parvniorg temps de l’hoir de Champagne,iouytdccespays 8cs’intitulaComte Palatin deChampagneSc Bric:commc depuisencocfcitleieune Duede BourgongnePhïlippes de fon chef, nonobftant le traiélé faift auec le Duc Eudes fon ayeul au nom de icanne fa niepee fille de Loys Hiitin 8; d« Marguerite fa premiere femme,le 17.de Mars 1317.Aptes la mort de Philippes fut faiéle la reunion dcfóióls Coratez à la Couronne de France pat le Roy lean au mois de Nouembte Tan 1361.depuis laquellefurent encor quelques autres traiélez 8c accords faiéls 8c renouuelez pourtaifon de ces Comtez, ainfi que nous dcduiious plus particulietcmcnt 8c au long ou dernier liutc i-i nos Memoires La Royne Icanne mourut a Paris le raaidy 8.iour d Auril 1303.6c fut inhaméccnl Eglifc des Coidchcts.


AV LECTEVR.

Lj' Slants ja fur Ußnilecefte hißoire,amp; ayants en aiuhque M.P. PithonßeHf •*-^ele Sauoye Aduocat en la Cour Je Parlement auoit des lon^ temps ßort ßin-gneußemet rechercljóentre autres eelle des Comtesde Champagne nbsp;nbsp;Brie, außquels

ce Royaume de Nauarre eßcheut par fueeeßsion eä'par eux paruint aux enfans du Roy Philippe le Bel, noue y auons eu recoursti^ bien que tard ,toutesfois a la bonne heure.Car oullrelagenealogieauvraydejdi^ls Comtes par luy dreßce non feulement fur les anciennes bifloires tant imprimées qu'autres ,maiiaujsi fur leschartef tiltres du temps publiée des l'an 1571. encor nousalediél fteur l'itbiu aydé fort libéralement de la copie de l'aduis enuoyé au Roy de Prance par le Viceroy de Nauarreenuiron l’an 1183 contenant vn bref eßat dudiff Royaume. Renoue te donnons a la charge que tu luy en fpauraa^ré, attendant qu’tl vueitle donner au publie le furpliti.


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