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Huybert van Buchell (1513-1599)

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Huybert van Buchell (1513-1599)

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RECVEIL DES

CHOSES MEMORABLES

AVENVES EN FRANCE

Sous le regne de Henri i i; François ii. Charles ix. amp;nbsp;Henri iii, de la maifon de

Valois:

Depuis Pan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il. influes au ctm.-

mencement du mois d'Aoufl

M. D. LXXXIX.

ContenantînEnies merveili-es de noftre ficcle.

Aaec deux Indices,

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Ly a deux anspa]fe^^^a' ÿiifiques Seigneufi^ que la bonne volonté qu il vous pleut tne tejmoigner par les lettres du Çieur 'J^drian Tyong l'vn des ornemens devodre ville, m'oblige à

grandement a, vous.,^ depuis ma^ouuent commandé de vous remercier .Q^on que ïignore que quand il vous apleupenferà moy, vous aye^eu ejgard a autre cho/e qu a la vertu, laquelle vous acopagne, (bquot; qdi n'auroitrien d'excellent,ji ellè prenoit recommandation recompense d'ailleurs que de Soy. le ne vous ramentoy rien de cela : ce m eß ajfe^ de vous dire que le pris des cbojès honeßes eß enclos en elles mejmes. Mats

5'*

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nay Ant peu ni den oublier, pour mon honneur de noir, ce qui meß comme prejent encore, ie commence à vous dire qu'il m'enßuuient, quay qu'en voix faible Qt baffe : offrant à vos nobles Seigneuries le prejent Recueil^ que îay trié de diuers Hures publie^depuis quelques années,où les mijeres de la France ( d ont lay vèu vne^ partie, oui le rapport du relie, tant de la bouche que des efriis deperfonnes notables) font fom-mairement reprejèntees, ou pltfioji dejcouuer-tes de gros en gros. M'occupant à cela,ïay defirc mon^irer aux François le malheur des guerres ciuiles, l'imprudence de ceux qui auec le fer le feu veulent forcer les confciences, nbsp;nbsp;qui n'ont

rien en plus grand' horreur, que le ferme esia-bliffernentd'vnefaincie Faix, acoîlee de pieté

de iußice. A la rniene volonté que les Royaumes ■, Principaute^(f Republiques » qui entendent par fois quelques bruits de nos mtferes, a,-prcnentà aimervnevraye vnion -, qui chaffi^ toutes trahifons loin de leurs tejies, ferment la porte aux cruels eflrangers, par graue douceur fs“fincere adnFinißration de iußice entretienent ggt;-ands^ petis en leur deuoirt rendent au vrayDieu l'honneur qui luy apartient, félon la t'eigle queluymefrne enapropofee en faFerité immuable, lt;ß‘ reuerce de tous ceux qui le craignent. Plufieurs hommes de nôm d'érudition

trauail-

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trau mile nt apres thilioire Francoifè^: nbsp;nbsp;nous

fenfins qu'ils tiendront prome^le^. (attendant un tel hien.,qui contiendra une infinité de meruetHes-, (fi defiolides inHrullions a lapofie- • rité, i'ay permis a l'Imprimeur depoufier en lumière i ce que t'ay co fin fi demerit comme d’une

• traltte'^ainfi. que la lecture en fiera foy. C'ejl chofiè trefidfificile de faire bien une hifioire_j ou non fièulemétil conuient auoir bonneprouifion din-firuclions : mais aufii de grande daélrine-i fi de fiort exquis iugement » acompagné d'ex acte co-noififiance des afaires déliât fide polices, pour entrer comme il apartienten la recerche fi con-fiideration des confieils,fipour reprefienternaifi-uement les chofis en unfiile court y (ententieuxy fi qui mefle leplaifiir auec l'utilité. le ne rn attribuer; en de cela-,nin'entrepren pas chofie dç^ telle importance. C'efi un monceau de cailloux ou de fable que ce Recueils qui fertùra^ peut efirct en quelque coin de ce magnifique bafliment de l'htiioire Francoifi de nolire temps gt;nbsp;fiur tout fous le regne_j de la maifion de Valois. le n'ay point touché à Francois premier: dautant que^ les Memoires du Bellayfiatisfontpourle pre fient a ceux qui defiirent ficauoirque cefi-, fi fay donné cecipourla fuite deces-Memoiresla. Outrer lefiquclsfie trouuerot dedans Paul loue, Fr. Gui-(hardin fi autres gt;nbsp;beaucoup de particularitez '^.iq.

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remarcfttahles fur les années de ce Roy. Vouse entendez,, Magntßtjues Seigneurs, mon intention. Si ellevous eß agréable^eßime auoirhien employé le temps apres ce triage de merueilles.^ ^defire que voßreDignitemduißplußeurs qui (quoy que nez en autres pays que la Francis^) entendentnoßre langue., de lire ce recueil, y aprendre aux deßens des François a aimer Dieu fyîusiice.^. Faitcc-j

XV. de ’■JM.ars

A V Ë R-

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AVERTISSEMENT.

A F tn ^ue le débonnaire Leileur entre aue pim d'ajfetlion en la confideration du contenu en ce recueil, laypenfé tpu'il neÇeroi ' maunaii de lay en mettre ici vn brief fommaire,dtfttnnué en lunairepetù chapitresfchacundefends comprendra le regne de l'vn des Rois ici mentionnez.

HENRI SECOND.

Le regne de Henri i, contient le changerrrët de la cour par le dcces de François,la guerre en Eicoffe, les pratiques à Rome cotre rEmpereur,'larcuolte en Guyenne à 48, caulédes exadionspout le fel. Lesperfecucions deceux 43. de la Religionda guerre de Bologne,le notable fait deMe-rindol amp;nbsp;Cabrieres. Puis le reftabliffement de la Guyen- 50. ne, les occafions delà guerre rallumée entre les François amp;nbsp;Efpagnols , auec le commencement delà les monts. Aprefts pour la guerre en Picardie: procedures du Roy 51, enuers le Pape, l’Empereur, amp;nbsp;le Concile de Trente : edit contre les abus delà Cour de Rome’.continuations de perfecutions contre ceux de la Religion : deffeins fur la ■ Lorraine. Confeils amp;nbsp;accordsenttre le Roy amp;nbsp;les Prin- Sices proteftans, pour trauerfer les afaircs de l'Empereur en Abmagne amp;nbsp;ailleurs. Surprinfe de Mets ville imperiale, affuiettie au Royj guerre en Luxembourg: conquefte de la duchéide Bouillon : l’Empereur s’accorde auec les Allc-mans pour aflieger Mets, amp;nbsp;ruiner la Picardie. llTue du ç/ liege de Mets, prinfe amp;. ruine deTeronenne, Hefdin fac-cagé,desfaite amp;nbsp;prinfe du duc d’Arfeot. Trois armees jq. royales, qut vengent les feux faits par l’armec de l Enij^e-

*. üij.

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rear en Picardie,!a ville de Bains entre autres brudeeiSc ÏJ. rencontrede Renty. Desfaite de l’Arriercban deFra«-eeen Picardie, Guerre en Piedmont, amp;nbsp;àSiene. L’.t-mce Françoife conduire par Strofly desfaite Sc'Siene nn-due.Guerre en Picardie amp;nbsp;enl’ifledcCorfe, L’Empcrtur quitte fes eftats à fon frere amp;nbsp;à fon fils.Les deux Rois f«nt trefues pour cinq ans »lefquelles font incontinent rom-57. pues,amp; lâguerrerecômenccesenuironsdeRome.Le lue deGuife marche pour le Roy au fecours du Pape, lequel fait fa paix aucc l’Efpagnokce pendant le ConneftaSle perd la bataille de S.Laurent,S.Quentin eft emporté d’iG-faut, amp;nbsp;plufieurs places prinfes fur les François en Picar-j die. Le Royelfayede fe recompenfer de iés pertes :amp; ’ • fuyuancles defleins faits de long temps fe rend maiftre de Calais amp;nbsp;de la conté d’Oye, puis de Theonuille amp;nbsp;autres : d’autre part le conte d’Aiguemont desfait le Ma-refchal de Termes auprès de Grauelines. On parle de la paix , amp;nbsp;cependant Charles cinquiefme ,fa fœur Eleo-jÿ, nor amp;nbsp;Marie Roine d’Angleterre meurent. Les deux Rois s'accordent finalement, Sc celui de France commence à perfecuter plus que iamais ceux de la Religion : mais tandis qu'il fe iouë, la mort l'empoigne amp;nbsp;le terraffe par vncoup de lance, dont s’eofuiueitt demerueiUeux changemens.

FRANCOIS SECOND.

T Oute la face de‘Ia Cour eft de'fguifee en vn inftani^ parles menees de ceux de Guife,quife maintiennent enuers amp;nbsp;contre tous, puis font exécuter à mort Anne du Bourg, perfonnage excellent. Sous l’authorité d’vn Prince du fang , on informe contre eux , amp;nbsp;le Baron de la Renaudie au nom d’vne faine partie delà NoblelTe amp;nbsp;du tiers Eflat, accepte la commiflfion de faifir prifonniers les ïj^o. Ducs de Guife amp;nbsp;Cardinal de Lorraine. Quel ordre fut tenu par la Renaudie pour ce fait, lequel eâ defcouuert, dont s'enfuiuent plufieurs fanglantescragedies à Amboi-le. Le Prince de Condé maintient magnifiquement fon innocence, amp;flcftrit à iamais la lafcheté tyrannique de

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fes ennemis,qui font Referiez par les prouinCesI Non eontens des troubles de France, ils en efmeuuent en Ef-cofle, mais à leur confufion. Ceux de la Religion multiplient en France parmi les perfecutions, amp;nbsp;fe mettent a-pres Dieu fous la proteftion des Princes du fang, qui délibèrent s’oppofer à ceux de Guife, lefquels pat diuers artifices rabatentles coups,defcouurent ce qu’on entre-prcnoic contre eux , font affeinbler les principaux du royaume a Fontainebleau, où l’Amiral les picque de tous Collez. CeftealTemblee produit vn auis de la conuoca-tion desEftats generaux fur la fin de l’annee. Les Princes font appeliez e» Cour ,amp; attirez par merueilleufes pratiques: pois arriuez à Orleans, où eftoit la Cour, font arreftez prifonniers , notamment le Prince de Coudé. Ceux de Guilc confpirans la ruine totale des Princes ,amp; de.tous ceux de la Religion , n’oublient rien. Ce qui eft remarqué par le menu. Sur ces entrefaites le Roy tombe malade. La Roine fa mere brigue finementla regencc, appointe ceux de Guife auec le Roy de Nauarre : le Prince de Condé amp;nbsp;ceux de la Religion font garantis en la mort du Roy.

CHARLES NE V Fl ESME.

1* Appelle le regne des merueilles de France,le temps que Châties 9. fut Roy. Son commencement fut i’alTem- , blee deîEllats, qui ne furent que des harâgues. Ceux de la Religion croiflians à veuê d’œil, ceux de Guife commencent à faite vn parti contre l’Eftat : diuers edits font faits pour adoucir les afaires. La roine mere fe maintient auec des pratiques qui renuerfent les loix fondamentales du royaume. Pour contenter ceux de la Religion on tient vn colloque à Poifly ,qui fe termine en paroles Sclirrefolutions, finalement en mutineries à Paris. S’enfuit l’cdit de lanuier, dont le Duc de Guife prend oc-cafion de faire le maflàcre de Vaify ,amp;attire à fon parti le Roy de Nauarre : puis fe faifit de Paris amp;nbsp;du Roy i ce qui enfante les premieres guerres ciuilcs,tefquelles contiennent d’vne part infinis exploits de guerre en batailles, rencontres, fieges, defenfes amp;nbsp;prinfes de places: de

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Tautre faccagemens amp;nbsp;meurtres horribles de ceux delà Religion par toutes les prouinces. Les troubles ayan« prins hn en la mort du duc de Guife,tue'au fieged'Or-leaiiSjle premier edit depacificatió,abülilTantceluidela-uicr,eA eftabli. Apres la paix, les Anglois font chafiez du ’ Haute de grace :1e Roy ctt declairé Maieiir,amp; fait force edits. Il eft follicité par l’Efpagnol de rompre celui de pacification, lequeleft eneruéendiuers endroits. Commencement du voyage de Bayonne, citadelles bafties, villes defmantelees, ceux de la Religion faccagez en diners endroits ; ligues contre eux , edits dérogatoires à ce-lui qui leur auoitefté accordé. Honteufe entree du Cardinal de Lorraine à Paris. Confeils tenus à Bayonne. 66, Voyages du Roy pax la France. Reconciliation limulee encre les maifons de Guifeamp; Chaftillon. Miferable e-ftat de la France. Procès notable à Paris entre l’vniuerfité ^7- Sc les lefuites. Sous prétexté du p.iffage des Efpagnols pour alleres pays bas. Ion fe prepare à courir fus à ceux de la Religion : ce qui contraint le Prince de Condé amp;nbsp;fes alTociezdc ferefouldreà la defenfiue: dont s'enfuit la féconde guerre ciuile defcrite aucc fes notables accidens.

68. Negotiation de paix, laquelle le Prince eft contraint d'acccpter.Cefte paix conceuc incontinent vne troifiefnie guerre ciuile, le Prince amp;nbsp;l'Amiral s’eftans fauucz à’toute

' peine en Guyenne,fuiuis deplufieursautres.Premiers exploits du Pmice.edits contre ceux delà Religion. Diuers 69. exploits de guerre entrcles armées contraires. Laguerre recommence plus viuemét cnl'an 1569. qu’au parauâr. Le Prince eft tue de fang froid apres la bataille de Baffac. Le Prince de Nauarre déclaré chef de l’armee, amp;nbsp;le Prince de Condé adioint. Vne puiflante armee Alemande,, fous la conduite du Duc de deux Ponts,leur vient au fecours. rencontre de la Roche la belle. Guerre de Bearn. Siege de Poiftiers amp;nbsp;Cbaftelleraud. Bataillede Montcontour. Ce 70. que firent les deux armees apres. Siege de fainft lean d’Angely ruine l’armee viftorieufe. Diuers exploits de ■guerre en Poiéfou, Guyenne, Saintonge amp;nbsp;Angoulmois. Grand voyage des Princes apres la iournee de Montcontour. continuation de la guerre qui fe termine pat vn troi-fiefrae edit de pacification, amp;nbsp;fur la fin de l’annec le Roy efpoufc

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eCpoufe la fille de l’Empereur. Voyages vers la Rôine de Nâuarrepourle mariage de fon fils auec la fille de France. Confeils contre ceux de la Religion. Mort du Cardinal de Chaftillon.'

le mariage fufdit accordé', la guerre contre l’Ef- 72,. pagnol eft conleillec. Le fecret de la court dcfcouuert. La Rome de Nauarre va à Paris, où elle meurt. Les Priu-ces 3c l’Admirai y vienent. Fiançailles amp;nbsp;efpoufailles du Roy de Nauarre, enfanglantees d’horribles confeils 8c de trcfcrucls roaflacres de l’Amiral 8c de trente mille per-fonnes delà Religion à Paris,8c enplufieursautres ville,«: toutes les circonftances precedentes amp;nbsp;fubfequcn-tes declairees par le menu. Diuers defleins pourache-ucrla ruine de ceux de la Religion , qui à la Rochelle, àSanccrre,en Languedoc 8c ailleurs, fe reloluent a vne iufte defcnliue . Siege de Sancerreiufques à fa reddition. Difcours notable du liege de la Rochelle depuis fon commencement iufques à la paix. Eftat de ceux de la Religion en Quercy, Languedoc , 8c autres ptouinces, où ils battent leurs ennemis , 8c toft apres remettent le Roy à recommencer, lequel tombe malade comme fon frere s’acheminoit en Pologne. Meflinge peu heureux pour ceux de la Religion. Les quatriefmes trou-bles ayans commencé aux maflacrcs , 8c prins quelque relafcheàla paix de la Rochelle, recommencent par les cinquiefmes à caufe des entreprifes fur la Rochelle amp;nbsp;Languedoc. Merueilleufes pratiques delaRoinemere pour fe maintenir, 8c fc feruir de fon troifîefme fils contre ceux de la Religion. Eflat de diuerfes prouinces , notamment delà Normandie, où Montgommery eft ptins pri— fonnier. Guerre en Poidou contre ceux de la Religion. Le Prince de Condé fe retire en Alemagne. Maladie 8c mort du Roy.

HENRI TROISI ESME.

DEportemens de la régenté durant la guerre de Normandie. Eftat de Languedoc, Viuarais 8c Dauphiné.

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Montgotnineri décapité i Paris. Le Priuce de Condé ef-leu chef par ceux de Languedoc. Guerre en Poiftou, Arriucc du nouueau Roy , efehappé de Pologne. Les commencemens de fon adminiftracion. Siege de Lufi-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gneo.

Guerre en Dauphiné. Pratiques contre ceux de Languedoc. Mort de Charles Cardinal de Lorraine. IJ7J, Le tnenuorablc fiege de Liuron. Conqueftes en Languedoc amp;nbsp;ailleurs. Negotiation de paix , qui attire la guerre. Exploits notables de Mombrun , amp;nbsp;la fin d’ice-lui. Eftat de Saintonge. Machines nouuclles drelTees contre ceux de laReligion. Le Duc d’Alençon frere du Roy fe retire de la Cour ,amp; promet merueilles. Accord entre le Prince de Condé amp;nbsp;le Duc lean Ca(imir,ren-uerfé par les artifices de la roine mere.

Miîcre des François. Larmee Alemande entre en France. Retraite du roy de Nauarre hors de la Cour. Apres que le Duc d’Alençon eft falué chef de l'armee, on commença àtraiter de la paix , laquellecft finalement accordée, amp;nbsp;fe fait le cinquiefme edit de pacification, lequel comme les autres couue la fixiefme guerre ciuile. Fondemeiis de la Ligue pofez par ceux de Guife.

Préparatifs amp;nbsp;commencemens de nouuelleguerre. Som maire de la harangue du Roy aux Eftats. Intention de 77, tels Eftats defcouuertc. Ce que le Roy de Nauarre amp;nbsp;le Prince de Condé refpondirent aux députez des Eftats. Ouuertute de la fixiefme guerre ciuile amp;nbsp;les chofes mémorables d’icclle , terminée par vn ample edit de pacification.

78.amp;C. Comment les vns amp;nbsp;les autres fe comportèrent a-pres la paix notamment le Roy , fa mere , amp;nbsp;ceux de Guife qui commencent à fe remuer , amp;nbsp;contraignent le Roy de Nauarre de penfer à foy, fur tout apres la mort du Duc d’Alençon, qui feruit à l’enfantement delà Ligue dans Paris amp;alleurs, dont les progrès font declai-rez. Le prétexte delà mutinerie des Ligueurs, lefqucls le Roy elfayc dedefunir. Celui de Nauarre fedeclai-re contre eux ; la Roine mere fe rend necelfaire, Si fait que le Roy donne aux Ligueurs plus qu’ils n’efpcroyent, telle-

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tellement qu’il abolit le dernier edit de pacification, s’a*- * prefte à la guerre, amp;nbsp;demande de l’arganr. Le Pape ex-communie le Roy de Nauarre amp;nbsp;le Prince de Condé, ce que le Parlement de Pans improuue ineantmoinj le*« Roy le dcclaire formellement contre ceux de la Religion qui s'apreftent pour tefiftcr. Exploits du Duc de gtf. Mayenne pour la Ligue : puis du duc de Mercocur. Voyage memorable du Prince de Condé vers Angers. Ce que firent ceux de la Religion pour leur defenfe en Poidou , Saintonge,amp; ailleurs : amp;nbsp;le Roy deNauarre contre quatre armees de la Ligue.

Premiers amp;nbsp;derniers exploits du Duc de loyeufepout 87. la Ligue contre le Roy de Nauarre. Bataille de Coutras. Difeours du voyage 8c de ladefroutc de l’armee des Rei-fti es fur la fin de l’an 1587. Sommaire récit des efforts de la Ligue contre le Duc de Bouillon en ces temps là. Nouueaux efforts de la Ligue contre l'Eflat 8c ceux de 88. la Religion.

La guerre commence à Sedan. Mort du Prince de Con- ' dé. Le Duc de Guife vient a Paris, dont s’enfuit la iour-nee des barricades , la fuite du Roy , 8c le commencement de maux extremes en France. Deportemens du Roy 8c des Ligueurs. Affignation des Eftats à Blois. Edit de l’vnionaumois de luillçt.

Guerre defignee contre ceux delà Religion qui penfent àeiix. Efforts du Duc de Sâuoye.contre la France. L’aP-femblee des Eftats,8c ce qui précéda l’ouuerture d'iceux. Harangue du Roy qui veut confermer fonedit d’vnion. Lesmeneesdu Duc de Guife defcouuettes, dont s’enfuit A»*»' l’execution à mort de lui 8c defon frere.

Exploits de guerre du Roy de Nauarre pour fa defenfi-ue : 8c de l’armee de la Ligue au bas Poiftou. Niort prins fur la Ligue. Reddition de la Ganache. Diffipation de ^9' l’armeeligiieulé. Confufion eftrange enl’Eftatde Fran- , ce. Monde la Roine mere. Deporteniens du Roy, de la Ligue, 8c du Roy de Nauarre en ces commencemens. ***^^ Trefues entre les deux Rois. Entreprinfes 8c diuers exploits des ligueurs, qui-ibnt deffaits en Normandie, en Beaufle,en l’ifle de France.

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LeRoyauec vne puiflantfr armee ayant réduit quelque; places d’importance s’aprochedeParis,oùeftantjvn moine lacopin, apoftc de longue mainj lui donne vn coup de ' coufieau en trahifon , dont il meurt au bout de quelques heures , amp;nbsp;en lui defaut 14 race des Rois de France de la branche de Valois.

I'ame tjui Ut,pour lugerou aprendre. Quant au cenfeurfuperbe ç/enuieux^ le le fuppUfe tam,ou faire mieux: Sans me venir agutgner reprendret

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En cefle premîlre edition y faite fur ma copie de lettre fort menue efcrite à la main ifont efchappees plußeun fautet, fur tout es noms propres es fur-noms:item en quelques autres mots^que la briefileté du temps na permis que nous peußions remarquer parle menu. Le débonnaire Lebleur fupportera ce defautßil luyplait,^corrigeraluy me/mes ce qu’il defcouurira: attendant ou vne fécondé edition plus correüe, ou pluSloflvne htïîotre entiere, telle que nous la deßrons.

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Henri second-

M. D. XLVII.

E N R. I Second de ce nom, Sc cirigt; quanteneufiefmeRoy de France depuis Pharamondjfils vnique de Fra-çois premier idécédé le trentiefme lour de Mars de l’an mil cinq cens quarante repc,fucceda à la couronne par l’ordre acouflumé, fuyuanc la Loy Salique,fondamentale du royaume, Pource qu’on employa du temps à drefler les appareils des obfeques de fon pcre,attendant fon facre,il fit au mois d’/Kuril vn edit contre les blafphemateursjqui fut vne tresbelle entree.Mais fi louable ordonnance dura auflï tiagihf peu lt;jue beaucoup d’autres.Neantmoins ce trait de fouue- mtnurt. rain monllrace qui elf trefvrai que la fucccflion, Sinon le facrcjell ce qui donncrauthoritéRoyale.

Le feixiefraede luilletlacourfut troublée par vn accident eftrangeSt memorable. Les fieurs de îarnac amp;nbsp;de la Chaflegneraye gentilshommes de nom, s’eftans detfiet pour certaines paroles dites au preiudice de l’honneur de î’viijqui auoyent attiré vn dementi,le Roy en lieu de prê-dre la caufe en main pour iuger par auis de fon confeil de tour le fait, amp;nbsp;Contraindre lecoulpable défaire raifon à roffenfé,leur accorda le Duel amp;nbsp;combat àoutrance. Ainfi donc ils comparurent leiour fufmentionné à Sainél Germain en Laye,où en la prefence du Roy, des Princes, Seigneurs 3c courtil’ans,ils vindrcnc aux mains. Iarnac qu’on cllimoit le plus foil)le,de nouueau releué de maladie,me P-prifé 8c desfauoriféjmit bas l’autreà qui deuantle combat chafcim adiugeoit laviétoire,8clebleça tellement qu’il en nrouruc bien tort apres: au grand regret du Roy, lequel défendit a cefteoccafion tout Duel Sc combat fingtilicr.-ll commença par vne tragedie fanglante, 8c finit de mefme, f,, comme nous le verrons en fon heu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à

Le vingtfeptiefinciour de luilletenfuyuantil fut facré

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m.d.Xtvii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Htm I SECOND.

à Reims auec les ceremonies acouftumcesgt;en prefence des douze pairs Ecclelïaftiques amp;nbsp;feculiers, Iceux font quant aux Ecclefiaftiques les Àrcheuefque de Reims, Euefques de Langres, Beauuais, Noyon,Laon, Chalions ; quant aux laies ou feculiers,lesDucs de Bourgongne,de Normandie, de Guylt;nne,Coin:cs de Champagne, de Flandres amp;nbsp;de Thouloufe.Les Princes amp;nbsp;grands Seigneurs du Royaume s’y tiouuerét pour la plufpart,enfembieplu(îeurs ambalTa deurs des Princes eftrâgiers.Qjât à ceux de Floréce,Mi-toue amp;nbsp;Ferrare,ilsn’y alfifterent point,a caufe du debat a-uenuentreeux pourlaprtfeancc,amp; ne pouuâs s’en accorder ils s'en priuetent,le procés demeurant indécis.

Mess IRE Anne de Montmorency Conneftable de Frâ-H“* quelques années au parauât auoit elle enuoyé hors de Cour amp;nbsp;couuertement relégué à Chantilly,fut rappel-ksaulTi toit que François premier eut la bouche clofe. Le nouueau Roy, lui mit promptement en main la principale charge des afaires du royaume, que manioyent le Cardinal de Tournon amp;nbsp;l’Admirai d’Annebaut,lefquels eurent loilir defe repoferjlailfantla place à celui que le Roy n’ap-pelloitquefon coinpere,amp; qui lui auoit fait défia particulièrement beaucoup de feruices, comme il fit depuis. Les lieurs de Longueual, d’Efpars, deBoncr)ur,Frameze!ie?, d’Antibe,de Grignan,le Baron de la Garde, le general Bayard, amp;nbsp;autres furent afprcinent recerchez pour diutrfes caufes.Les vns fefauuerentpar la porte dorce, les autres par faueur d’amis.

G««.-« (» Ayant fait vn touren Picardie il reuint plusauant au royaume amp;nbsp;drelfa vue armee fous la charge du fieur d’Ef-fé pour fecoutir la Douairière contre lcs^nglois,amp; faire conduire feurement en France la Rome, ron d’empefeher l’rnion des deux royaumes au preiudice des François, amp;nbsp;maintenir l’alliance entre la Franre amp;nbsp;fEfcolfe.LeS.Pierre I StrolTi colonnci des bandes lt3liennes,le S. d’Andelot co-lonnel de l’infanterie Françoire,leRhingraue chef des Lâf-quenecs accompagnèrent le S.d’Eflé.Tandis que par terre leurs troupes bridoyent lescourfes des Anglois, Leon Strofifi prieur de Capoue vintfutgir auec fes galères amp;nbsp;celles de France pres du chafteaude S. André, lequel il força, amp;nbsp;chargé de butin reuinten France. D’Lfl'é chaffa toll apresJes Anglois d’vu fort qu’ils auoyencdreflc pres

«

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HïN RI s tCONb, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

de ce chafteau.Mais deuant que le fer s’efchaufafl: d’auan-tage,parentremifed’ainbalTadeurs lapaix parauant traitée à Ardres encre les Rois de France Se d’Angleterre futre-conferinee:au moyen dequoy cefte guerre cefla.

Le refte de l’aunee 1547. pafl'a fans bruit en France 3 le Ordmnàeii Roy ayant reiglé en Guyenne les ordonnances touchant tiuchant it le fel amp;nbsp;les droits degabellexn celle forte que ce furent les fources des exaélions infupportable's qui enfantèrent les feditions de l’anneefuyuantc. L’Automne amp;nbsp;tout le refte de l’an fut extrêmement pluuieux, donc s’enfuiuirent des deluges amp;nbsp;rauages de fleuues, prefage des troubles qui fe desborderent incôtinêc apres jdedas amp;nbsp;dehors le royaume.

M. D. X L V 1 I I.

LEs fieurs de Guifes’eftans infinuezenlabonne grace du Roy,par le moyen de Diane de Poiftiers Duchefle d,L^rraint de Valennnois qui le gouuernoit, il donna l’Archeuefehé fMcite U de'Reimsa Charles,puifné du Duc deGuife,auquel peu /’‘iiii auparauant le Pape Paul Farnefe aurutenuoyé vn chapeau, Ce fut ce une renommé Cardinal de Lorraine,fous lere-^ ' nbsp;nbsp;nbsp;•

gnedes fucceffeursde Henri. Charles de Bourbon frere de Henri Duc de Vandofme,depuis Roy de Nauarre,fuE aufti fait Cardinal au mefme temps. Mais il y auoit bien grande diiference entre ces deux efprits.Le Lorrain,hom-me de grand entendement iSc qui fembloit né a remuer a* faires fut deftors employé fie enuoyé vers le Pape pour l’at tirer a l’alliance du Roy, amp;nbsp;le deftourner entièrement du parti de l’Empereur, contre qui il eftoit fortirriié acaufe de ce que fon lieutenant en Italie s’cftoit emparé de Plai-* fance apres le meurtre de Pierre Louys fils de ce Pape tué par confpiration de fes propres fubiets le io.de Sepeem-bre de l’an 1547.

Quant a l’Empereur il enuoya fesambafladeursau con-

elle qui fe tenoit 1 Bologne pour protefter contre ceux qui _ . nuyit y eftoyét aflemblez,Scies induire de retourner à Tréte.Le nbsp;nbsp;Ctnciit.

Roy y enuoya atifli pour les exhorter à pouruoir aux afai-res.Ces mences eftoyét les eftincelles du feu devégeâcefie defir de rétrer en guerre,enclos en la poiftrine de ces deux Princes , notammét du Roy,qui partie poulfé de l’opinion de fes moyens,partie follicité par ceux qui le conoillans de

A. i).

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M.D.X-4.V1II. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H ï N RI S » C O N D.

naturel rnclin aux delices de la Cour, peu rompu aux a-faires d'ellar,amp; d’efprit düux,pretendoyétpefchcrtneau trouble, comme on dit, ne pouuoit digérer la paix faite à Crefoy des l’an i544.auec l’Empereur, amp;nbsp;fe plaignoit deï animolitei d’iceiui contre la France,311cguant entre autres exemples la mort du Colohnel Vogelsberg décapité à Ausbourg ,àfon retour de la guerre d’Efcolle où il auoic elle au feruice du Roy.

It nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tandis que le Roy s’appreftoitpour viGter fon royau-

Ch^iUtn. me,Garpar de Colligny Geur de Challilloi),cnuoyé en l’i-cardic, htdreH'cr vnfoi t pres de Boulongne que les An-glois tenoyentencor; cequileur nuiht grandement puis apres.Le Roy s’eftant acheminé en ßourgongne ht fon en tree en la plufpart des villes,puis ayant veu la ßreire,la Sa uoye, amp;nbsp;le Piedmont, reuint a Lyon,où il tint le chapitre des cheijaliers de l’ordre de SainCt Michel.

Efmtutti Durant le voyage de Sauoye amp;nbsp;Piedmont, les commu-ta Guytn- ncs de Guyenne,Saintonge amp;nbsp;Anooulitiois,fe foufleue-ne,à(au/t rent acaufe des ex toi Gons que leur faifoyct les Gabclltur» fermiers du fel.En peu de feu,aines fe trouuerent amaf-fez pres de quarante raille hommes armez de tous baftoni derencontre,aufquels feioignirent les Infulaiies. De cô-niun accord ils courét fus aux GabclleursiSi côbic n que du Cüinciicemët le Roy de Nauarre euft cil'ayé de les clcarter, ce neâtmoinsilsfc maintiiislrét amp;nbsp;pourfuiuiiét leur pointe auec extreme furie cotre tous ceux qu’ils pouuoyét,at-trapper, Lescômunesde Gafeongne fe foultuerët incôti-nct apres,amp; fuiuirét le pernicieux exépledes autres ,dont s’enfuiiiit le malfjtre en diuers endroits de pluGeurs officiers du Roy,qui abufans de leurs charges auoyét thé eau fè de celle mutinerie.Les Maire,lurats,amp; autres ayâs char faut/ du ge en la ville de ßourdeaux Parlement de Guyenne,iSt It ^*^***^ Monneins qui y commandoit en qualité de lieute-T»tt de nât pour le Roy, au lieu de remédier à ces tumultes des le “iturdtaux cômencement téporf ereiit trop, i.ômément ledit Geur de Monneins,qui pour n’aiioir reprimé i’infoicce d’vn chef de ces mutins nomelaVergnejIuidonahardiclfedc faire (ou-leuer puis apres tout le peuple par le toclàin.On remai que en lui vneautre faute, c’ell que sellât retiré par dcffiance au chafteau du Ha,pour intimider,ce lui fembloit,ccux qui auoyêc enuie de fe remuer, de fois à autre il iectoit dehors quelque

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Henri second.

quelque nôbre d’arquebuziers pour douer l’efFroy au pcti-ple;mais le contraire de ce qu’il prefu/noit auint. Car celle promenade de foldats efchaiifa tellement le peuple qu’ayâc trouuédes boutefeux à fa polie gt;nbsp;afçauoirlaVcrgnejl’Ea llonuac,Maquanâ amp;autres,foudain on vient aux armes,les gabelleurs ont la chälfe,amp; plufieurs maifons honnorables, fous prétexte d’y cercher les exaéleurs qu’on Ibullenoit y Dtferdru ellre cachez furet faccaeeeszles cômunesentreréten ville, on fonna Je cocfain,nul n olanc marcher qu arme amp;nbsp;en co-pagne des mutins : autremét s’enfuiuoit m?(i^'e des per-foiines qui fe rëcontroyenr. Les confeillers d- ia Cour de parlement furent contrains de quitter leurs robes, pour fe mettre en pourpoint,amp; affublez de bonnets à la matelotte porter la pique, amp;nbsp;marcher parmi ces bandes mutines, qui contraignirét dcu*îreres,nômczles lieurs de Saulx,l’vn capitaine delaville,l’aurredu challeau Trompette,de leur feruir de chefs,amp; d’alfiller au faccagement deplufieurs maifons de leurs côcitoyens amp;nbsp;amis,lefquelson malfacroit „ deuant leurs yeux.Lamaifon de Ville,où il y auoit vn in- i-ktfitlJt croyable magazin d’armes,fut pilleede fieur de Monneins, utile, ayant elle fi malauifé que de quitter le Challeau du Ha,où Ar« du ilelloicàcouuert,pour venir haranguer desenragez, futi’“quot;*’’* cruellement afl'afiné d’vne infinité de coups,deuât 8c apres fa mort : vn ferrurier lui ayant fait la premiere playe. Les Carmes qui au bout de trois iours entreprindrét d’enleuer de nuid ce corps mutilé, falé comme vne piece de bœuf, amp;nbsp;gifant fur le paué auec celui d’vn lien gentilhôme nômé Montelueujfurétendâgerde faccagement pour les auoir honnorablementenfeuelisen leur temple. Mais les chefs de la mutinerie comniençans à mettre de l’eau en leur vin, d, m-8e les pillards chargez de butinfereriransàla file,qui ci/ftee emtn qui là,le Parlement fortifié de la prefence des gens de bien nbsp;nbsp;»»«fi»«.

amp; d’honeur cômença à reprendre fon 3Uthorité,fit em poignet quelques vns des plus remarquez dût fut faite iullice cxéplaire,nômement de la Vergne,iiréà quatre cheuaux.

Le Roy auerti bien au long de tant de defordres efcriiiit Cmntflu aux communes, les alfeurant depouruoir en brief à leurs * doleances:amp; cependant leur enioignoit depofer les armes: ce qui fut caufe que chafeun fe retira. Mais ce pendant les armes s’apprefloyent pour entrer en Saintonge 8i. Guy en- draux. ae. Le fieur de la Deuefe fe faifit dexcrement du challeau

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M.o.xLVin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri second.

Trópette amp;en mit hors Jel’Eftonnacauec fesadherans.Le Cônedable eut cefte cómiflióruineufede Guyenne, fuiui de Frâçois de Lorraine Comte d’Aumalle, depuis Duc de Guife tort renóme' fous le regne de Fr âçTis Secôd 6t coni-mécemés de Charles neuficfme.CeCôtecôduifant quarre mille Lâfquenets,amp; force caualerie Frâçoife entra en Sam toge,laquelle il pacitia,rans re{lHâce,Sc ne tic point de puni tiô du paffe',voulât acquérir reputatiô del’nnce debônaire, amp;L laiffant le nom de feuere amp;nbsp;cruel au Connellable,lequel fuiui de toutes les forces,amp;les deux armées amaffees en v-ne,entra dedâs Bourdeaux à main armee,ayât refpôdu fort rudeméc au capitaine de la ville qui lui prefentoit les clefs, amp;nbsp;demâdoit doux traitetnet pour le corps des habita'.S’e-flâtrédu maiflre de tout fans coup ferir,il olta aux citadins tous les titres,regirtres Si documés de leurs droits, amp;nbsp;frâ-chifesjlespriuade tous hôneurs,brufla tous les priuileges, fit cefier le Parlemct.defarma entieremét les habitas,fit a-barre les cloches,priua tout leBourdelois de tes priuileges, contraignit les principaux delà ville de Bourdeaux, an nô-bre defcpt vingts d’aller quérir aux Carmes le corps du fieur de Moneins amp;nbsp;lecéuoyer endueiliufques .a S. André où il feroit inhume'; ayâs parauât auec vn cierge allumé en main crié merci à Dieu, au Roy amp;nbsp;à 1 ullice, deuant le logis du Conneflable de Cour.L’£ftonnac,les deux fi eres de Saul amp;nbsp;autres eurent les telles tranchées. On n’oubliapas ceux qui auoyct affilié au maflaciedufieurdc Môneins,amp; au pillage des maifons. VnPreuolldes Marefehaux auec puiffante croupe courut le Bourdelois, Bazadois, Agenois, failàt mourir les fonneurs decocfain.11 attrappa finalemét les deux Colonnels des communes, nommezTaleniagne amp;nbsp;G31affie,lefquelsfurrntrouèz,aprcs.iuoir efté couronnez d’vne couronne de fer toute ardante,pour fupplice de la fouueraineré qu’ils auoyent vfurpee.

rtm/ir Cefte tragedie feterminaencomedies àlaCour.Antoine de Ce«-, jiourbon Duc de Vâdofme efpoufa leanne d’Albret Prin-Perrccntiii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nâuarre; Si François de Lorraine Duc d’Aumalle

to-itre ceux l'i fi'ledu DucdéFcrrare.On meflaparmices douceurs v-âe ne ordôiiSce rigoureutè,effabliflanr a Paris vne châtre ex-i«»- traovdiuaircpour vaquer aux procés ceceux de la Religio fuenômez lors Lutherie', lefquels eftoyct cruellcmciat bruffez vifs, s’ils perfeueroyent eu leur confefîion de foy.

M. quot;D. XL IX,

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HiNm SICON oà

4

M. D. X L I X.

LEs paflêtéps de la Cour acreurét par l’acouchemét de la Cturtnnt-R.oyne,amp; vnepartie del’âneefcpafl'aenitux amp;nbsp;popes * magrufiques.Car la Royne fut courônee a Saint Denis le di xiefme lour de luing.Sc le feixiefme du mefinemoisleRoy fit SÓentree magnifilt;|ue i Paris,8t y ouuritvn tournoy pour dôner du palfetêps aux dames.Les ieux finis,il alla tenir fô liege amp;nbsp;léoir en fon liél de lulhce au parlemét,où il prelida auec les Princes amp;nbsp;pairs du royaume,fuiuant la couftiime obferuee par fes predeceffeurs. Les Aiiciês Rois de France eftoyér foigneux St ordinaires aouirles plaintes de leurs fu iets: depuis quelques cétaines d’ânees ils s’en font fiez a la Diffimct confciéce de leurs officiers,8c voyçnt par les yeux d’autrui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

prefques en tous afaires,cequi ne foulage pas le peuple, ni ne fait régner iuftice.Et depuis ce mefpris la pieté s’crt ef-coulce,rEftat du royaume s’eft afoibli,la Maiclié Royale a efté bafouee,8c finalemér Ion n’a fait difficulté de s’edeuer côtre la perfone des R ois,voire en fin les aflaffiner.Lô Vera ra quelque remede a ces derordres,quâd nos Rois s’abllié-drôt de chofes hôteufe5,8cferôt ce à quoy Dieu les appelle.

Apres beaucoup de pafl'etéps,le Roy fit faire vne procef- ei» fiô generale 8c folénelle au mois de luillet, où il aflifla auec l**^'*^*' la Roy ne,lesPrinces du f.ig,lesgrâdsSeigneurs,Cardinaux, ordres, Eftats 8c dignitez de Paris,8c au retour du logis de rEuefque,où il auoitdifné, voulut voir bruflcr vifsquelques Chreftiés deteftâs les erreurs 8c abus maintenus par les Pi pes 8cleurs dofteurs.De ce rtôbrefut vn certain coufturief, lequel peu deioursauparauâtauoitcnla vertu del’Efprit de Dieu refpôdu de fa croyance dcuant le Roy 8c plufieurs courtifans, 8c chanté vne merueilleufe leçôala Ducheffe de Valécinoisjde laquelle a efté parlé’ndeffus,iufque.s à lui dire quelle deuoitbiéfecôtenterd’auoirinfeâé la France, fans mefter fon venin 8c ordure parmi vne chofe tâtfaintc 8c facree cômee eft la vraye Religion 8c la vérité du Fils de Dieu ! 8c qu’il eftoit à craindre qu’à cefte occalîô Dieu n’é-üoyaft vne grade playe 8c furleRoyStfur le royaume. Mais '* le Roy irrité,Sc nô corrigé,de tels traits qui attaignoy êt au vif celle qui le pofledoit ayât cômâdé qu’ô luy defpefchaft fô proces voulut eftre fpeâateur du fupplice de fon couftu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4,

ticr,8c pour le voir plus a fo aife,alla en l’hoftel du fieur de

A. iiij.‘

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Hsnui second.

la Rochepot en Ia rue S. Antoine deuât lacoufturefainte Caterine visàvisdeféfchafaut, où le coufturier monllra vne confiance amp;nbsp;patience finguliere. Icclui ayant dcfcouvert le Roy,fe print a le regardei fi fortquerié ne l’en fou voit defiourner: mefmcs le feu efiantallumé,il auoit la veue tellement fichee fur et fi obied que le Roy fut contraint quitter la feneftre amp;nbsp;fe retirer,voire telleniétefmtu freitfl4tu l“*'' côfeflaque l’ombre de ce pei fonnage le fuiuoit, ce lui efioitauis;amp; deforce apprehenfiôparl’efpaee de quelques nuids apres ce fpedacle fe reprefentoit a lés yeux: de fine qu’il fit ferment que iamais plus il ne verruit ni n’efeoute-ron telles gens. Mais ne s’efiant fouuenu de fa proteliatiô, dix ans apres il entendit chofes qu’il deuoit mieux efiou-ter,8c prétendant encores voir brufler vn grand perfonna-gc, la VOIX duquel efioit receuable, perdit amp;nbsp;la veue amp;nbsp;la vie,comme nous le verrons en fini endroit.

rtpnmees En C« temps, la dilfulution en habits croiflant à veue ttfapitr, j’æjj .J cQyCf jf (je pcyipgj inagnificences(car cha-feun vouloir efire de la fefie) ce qui caufoit cherté des autres chofe$,furent défendus les habille mens de diaps d’or, de foye,les paflemens amp;nbsp;brodures, 8i les efiats reiglez en ce fait.Ce fut vne ordonnâce en papier amp;nbsp;de peu de duree. Cequiferuoit le plus efioit l’exemple du Roy mefmes,qui d’ordinaire efioit fimplement vcfiu,ayant au vefievne iflat ƒ£ Cour fort magnifique.

Meflire Paul de Termes, chcualier de l’Ordre fut én-, poyéen Efeofle en la place du fieur d’Ellé pour y continuer la guerre, Marie .Stuard priuce(red’Efcoire,aagee de fix a fept ans, ayant.efié des l’annee precedête amence en ■ France. Le fieur d’tflé ayant auant que partir desfait les Anglçis deuant Hediington amp;nbsp;prins l’IHeauxcheuaux, laifla le,s afaires à fon fucceiTeur,qui les mania dextrement fcauec beaucoup d'honneur. J

recouurementidc Boulongne detenne par les LV’/fcar rf« Anglois le Roy fit commandement a fa Noblelfe amp;nbsp;gedar meriedefetrouuerdâs le premier lourde Septêbre au câp au Martf deuât Boulôgne.Le mois de luin precedét,laques dcCou-rW lt;lt;« ci fieur de Vertiin auoit efté décapité a Paris,amp;Oudard du £lt;»' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deFrancefon beaiipere,apres lôgue prifon

loM’». quot;* de fon efiat.Oii auoitaceuféle Marcfchal d’auoir ® ' inconfidéremétmis iongédrededans Boulongne, Sefau-trcd’auoitréduvne telle place tenable amp;nbsp;bien munie aux

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Hsnmseconb. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;$

ennemis. Il s’eftoit trouué des tefmoins amp;nbsp;des cômifiaires apoftcz. par ceux qui eftoyent en ereditnellemét que tort a-pres on dcfcouurit qucrmuocence de ces Seigneurs auoic erté cftouffee par l’enuie des Courcifàns qui polfedoy ent le Roy, lequel rcconut bien la faute qu’il auoit cômilt;e,maisil n’y remeirti point, ains tout ce procès demeura mort auec Veruiniufques a l’an 1575.que fô fiNSt heritier fit remettre par declaraiiô tre(-exprclt;fe du Roy Hcri troiliefine la mémoire de fon ptre amp;nbsp;de fon ayeul inarernel en fon premier honneur,d'giiiré amp;nbsp;ren immee : amp;nbsp;fut commandé a vn der Hérauts d’armes du Royaume dele trouuer aux funérailles de ces deux Seigneurs, lefquels furent folennellement faites a Bologne an moi, de Iuing,i577. '

Pour reuenir a la guerre de Bologne, le Roy eftant arri- ué a Monrtrued fur merle ty.iour d’Aouft fit pafler fon ar-mee vers Bonlamberg,Sc ayant prins le fort de 5elas]ue,où le lieurde Chaftdlon tntradc force, puis celui de Blacon-net par compofition ; les Anglois qnitrerent Bonlamberg que Ion repara pioroptement,puisftit affiegee la tourd'Or dre. Mais a caufe de l’hiuer prochain , les forts ayans erté garnis de gens amp;nbsp;de viures, le Roy renuoya fon armee, amp;nbsp;fe retira iufques au printemps. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lepwe«é-

En cefte mefme annee fut plaidee au Parlement de Paris Plt;t »etMe en cinquante audiances la caufe de Merindol, qui eftoit telle.Au mois de Septembre de l’an 1540. le Parlement de *’ Prouence condamna par defaut dix fept perfonnes de Me-ufldola eftre hruflez vifs, à caufe de la Religion; item que le bourg deMerindol feroit rafé,8t tous les arbres coupés à deux cens pas alentour. Cert arreft demeuraquelque téps enfufpend, quoy quelesEuefques Stprertres du paysfif-fent inftanceJVlais il fe trounoit des gentilshommes amp;nbsp;aunes perfonnes foodeftes,qui retenoy ent le torrent. Cinq nioisapres,le Roy François premier Comtede Prouence, enuoya vn pardon à ceux de Merindol amp;nbsp;autres furnotn-mez Vandois,moyennant que dans trois mois apres,tls fif-fentabiuration de cous erreurs. Iceux fe prefentent au parlement,requièrent qu’on leur face aparoir (ce qu’ils nient) éju’ils ayenc maintenu amp;nbsp;publié aucun erreur; en apres qu'on lçttrf.emonftre par la parole de Dieu,qu’ertâs mieux enfeignezils foneprefis de fuiure confeil. Et pource qu'on ne leur faifoit aparoir qu'ils eufTeiit erré , amp;nbsp;qu’on ne de-inandoit-que leur fang,ils prefenterent au Parlement la c6-

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W.D.XLIX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HïNRI second.

feflió de leur foy auec vne ample remóftrance Sc refpófe à tous les faux blafmes dont ils eftoyét chargez; Sc requeftc d’eflre fupportez ou d’ellre iuridiquemét ouis en leurs de-féfes. Depuis ce téps iufques à l’â 1544.1! y eut diuerfes pra tiques pour opprimer ces pauures gés : mais tädis qu’on fe côtécade les allaillir de paroles amp;nbsp;de menaces ils fublîfte-rét, Sl obtindrent que le Roy euoquaft a foy l’execution de cell arreft de coutumace.Or le pi elîdét ChalTané, iuge af-féz. equitablejcftit décédé,8t lui ayant fuccedé vn nommé 1 eâ Menier,qui pour auoir raui a certains laboureurs d’Op pede, dont il eftoit feigneur,leurs biés meubles amp;nbsp;immeu-blesjfouscouleurde religiâ, tlloit deuenu mortel ennemi de ceuxdeCabrieresSt Merindol, parmi leRjuels demeu-royét iceux laboureursjlefquelsdurât les moilfons recueil loyée maugré Menier ce qu'ils poiiuoyent prédre fur leurs terres par luy occupeesioii cerchalesmoyés de l’executiô. Ainfi doc le parleméc a l’iiiftigation de Meniçr enuoya vn huitîïer vers le Cardinal de Tournó,a la follicitatiô duquel le Roy François premier enuoya Tertres patetcsaiipatTe-niét pour l’executiô de ceft arreft premier. Suiuât quoy au mois d’Auril de l’â 1545.Menier fe difanr lieutenât du fieur de ürignâ goutierneur de Prouéce,ayâtamaflé vne armee de brigâdeauxjSc accôpagné du Barb de la Garde, fait mettre le feu en diuers villages proches de Merindol, enuoye grâd nôbre depauures payfàs en galeres, fait harquebuzer en fa preféce vn ieune home,ne trouuant perfonne dedans Merindol,fait piller,faccager,brufler amp;nbsp;rafer toutes les mai fons.-ayant alfiegéicanonné, amp;nbsp;receu par compolïtion lape tite ville de Cabriei es,au lieu de tenir ce qu’il auoir promis,fit ptéd re vingt cinq ou trete homes choifis à fa fanta-fie,lefquelj furet hachez en pieces dedâs vn prédeflbus la ville.Enuirô quarâte femes,dót la plufpart eftoyêt encein-tes,furér brullees viues en vne grâge.Plufieurstrouuezde-dâsles caues,puisliezdeux àdeux,8c menez en la falle du chafteau deCabrieres,y furet cruelleinét maffacrez,Dedâs le tépleeftoyent réfugiezplufieursancies,femmes,filles amp;nbsp;enfans,qui palferét tous au fil dél’efpee.Le nôbrçdes maf-facrez fut dehuit cés S: dauantage.LeBarô delaüarde four ra plus dé huit cens paï' Jns dedâs fes galeres, où prefques tous moururét puis apres en grade mifere.Beaucoup de fé me4amp; filles furent violées. Plufieurs menez prifonniers à

Mar-

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Henris SCON ö. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ä

Marfeille,! Aix,en Auignon. II y eut beaucoup de villages entièrement bru(lez;amp; les defolatiôs de ce pays là furet ex-tremes.Or leRoyFrâçois eftât tôbé malade quelque année apres ce cruel maflacrejprefle en facôfcience d’vn remords de ce mal dót il auoiteftécaufe en partie,amp; marri de ne pou Unir auât fa mort faire vne punitiô exemplaire de ceux qui abufans de fon no auoyent fait vn fi horrible efclandre cotre fes fuiets de l’rouence,chargea trefexpreflement Henri fon fili de ne dilferer ceftepunitiô:adiouftanr que s’il l‘ou-blioir, Dieu en feroit vengeance : item que leur mémoire feroiten execration auxcftrangers , files coulpables d’vn tel forfait demeuroyent impunis. Celle claufc de te (lament verbal auança le boutehors du Cardinal de Tourné, amp;nbsp;mit Griinan amp;nbsp;la Garde en peine ; mais ils eui ent plus de peur que de mal.Le Roy par lettres patences du ly.iour de Mars i 5 4 9 fit euoquer la caufe au Parlemenc de Paris, où comparurent Menier,8c trois autres fiens compagnons, les autres confeillicrs par procureur. Apres beaucoup de platderies, au lieu de fupplicc, vn feul nomme l’Auocat Guerin,moins coulpable que beaucoup d’autres,fut pendu à Paris: Mcnier chef des maffacreursefehappa, pour aller mourir enragé amp;nbsp;atteint d’vn feu fecret dans le corps, au veuamp; feeu de la Prouence. Le relles’efuanouitenfumee au regard des hômes:mais Dieu fit fentir au Roy,à fon con feil,€t à tou t le Royaume,que le fang de tant de perfonnet innocentes,?: d’autres qu’on mit à mort deuaot amp;nbsp;depuis pour la confeflîon de rEuangi]e,lui ell trefprecieux ; corne les chofes adutnues es années fuiuantes en feront foy, ce qu’il nous faut fommairemêt déduire fuiuât noftre proiet.

Au mois dé Décembre de la mefme année mourut Mar y* guerite d’Orléans Ruine de Nauarre, fœur du Roy Fran- N« çois premier,princelfetref-illullrc,8c d’vn efprit heroique u»rrt. entre les dames de ce fiecic.

M. D. L. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laGBytnii«

J - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• , n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»utru

K N comencemet de celle annee leRoy fuppriroa,8c aboptj, vnfitit .Zgt;.lit la Gabelle du fel enGuyéne 8c les officiers qui la le rtmimitur uoyéc,moycnât la (orne de quatre cés cinquâte mille tour- F’™quot; *-nois que les trois Eflats dcPoitou,Satóge, Angoulmois,Pe ïigortjhaut 8c basLimofin,hauteScbafleMarche payerét au

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Hbnm sicond.


li(gt;D,XLIX.


Roy pour icelle fuppreflîon:amp; vingt cinq mille qu’ils fournirent pour le rembourfenient des officiers du Roy en i-celle Gabelle. Qu,ant aceuxdeBourdeaux, dés le mois d’üdobre precedentjils auoyent obtenu lettres de pardon de tout le pâlie, à la charge toutesfois de mettre en mer tât eux que leurs fuccelléurs deux barques equippees pour la guerre Se fournTés de toutes chofcsde tout à perpétuité, pour élire conduites par ceux que le Roy voudra deputet: item de rcceooir es challeaux Trompette Se du Ha ceux que ledit Seigneur y ordonnera, iceux challeaux auiftuail-1er Se munir de toutes fortes de viurcs, qu’ils renouuelle-ront tous les ans en prenant les vieux. Ainfl donc au mois delanuieric Roy rellablit le Parlement Se les afaires furent remifesen ellat comme auparauant: les battus ayans payé l'amende.

TrtftJtni Je mefuie temps trois prefldens de Paris, peu aggrea-Pari, bles à la maifon de Guife qui elloit en credit, furent defa-ftineex^ , pointez de leurs eflats.Toit apres Sainâ André Se Minard fu» 'e^“- ayms promis d'clire bons feruiteurs furent rcftablis: Lifet Saind Viûor,pour faire place a vnqui n’e-‘ Hoir pas fi fin que lui. En celle folitude, il voulut fe mefler de Theologie, où il rencontra trefmal, Se de bon praticien ellant deuenu fort ignorant fophifle,fut en riant releué de fi rude main qu’il en mouruf de defpit. 11 s’eftoit monflré ennemi iilréde ceux de la Religion, penfant s’auancer par cruelles inuentions. Mais il fut cerraflé en chemin, pour e-xemple à plus habiles que lui de ne fe prendreà celuy qui furprend les fins en leurs cauteles.Se contre qui la prudence St la force humaine n’ell que beftife St vanité.

»/»„dar»- •E'i année, dautant qu’il fe trouua que la monnoye rr/ lu Jefir cftoit pour la plufpart roignec St afoiblie, par edit du Roy dru au fait toute forte ù’icelle fut cifaillee St mifeau billon: plufieurs d», «»»- ntaifties deceinefticr, parmi lefquels fe trouuerent force quot;'J'quot;’ faux-inonnoyeurs furent punis de mort. Es mois de Fe-urier St de Marsh paix fut traitteeentreles Rois de France St d'Angleterre, St l’accord arrefté; tellement que le

vingtcinquiefme iour d’Auril,Bologne fut reniife entre les re- mains du Roy,lequel y fit fon enrrec le quinziefrne iour de «'A quot;nbsp;May enfuiuant. Enuiron ce temps moururent Claude de main «K- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;- nbsp;nbsp;. -

Lorraine premier Dac de Guife, lean Cardinal de Lorraine,tous deux de poifonriicmle fleur de Humieres, le Car-dina

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Hi N R I sïcoNp.

dînai d*Amblt;îife,amp; leâ Caracciol Prince de Melphe, lieutenant general pour le Koy en Piedmont, amp;nbsp;marefchal de France» auquelfucceda Charles de Coffé fleur de liriflac, capitaine fort renommé de fon temps.

Maintenant nous entrons en guerres recommencées Oecaßansit aufli chaudement queiamais entre les François amp;nbsp;Efpa-gnols. Le Roy iettant de fois à autre l’oeil fur la Duché de Milan, amp;nbsp;fe fouuenant des pretentions de la maifon d’Or- ” '' leans aufquelles il ne renonçoit pas,ne fut autrement mar- £^4^,,/, ridecequieftoitaduenuàPlaifanceau regard de Pierre Louys fils du Pape Paul Farnefe qui y auoit ellé tue parfes domeftiquts.Car outre ce que l’on publia incontinent que Fernand de Gonzague lieutenant de l’Empereur en Lombardie auoit pratiqué tout cela pour accommoder les afai-res de fon maiftrcjil s’tHoir empare de Plaifance. Le Pape deflreux de fe venger, amp;nbsp;n’ayant le bras auflî gros que le cœur,auoit enuoyé Camille Vifin à Parme pour la garder, amp;nbsp;accepté l’offre que le Roy luy auoit faite de receuoir les Farnefes amp;nbsp;tout ce qui leur apartenoit lous fa proteétion. Or le Pape auoit donné Parme à fon neuen Odauian, qui depuis en für inuefti par iules troiflefme fuccelfeur de Paul. L’Empereur prétendant que le titre de protefteur lui appartenoit mieux qn’auRoy,lequel n’auoit rien en Italie: amp;nbsp;voyant que ceft accord entre le Roy amp;nbsp;le Pape lui eftoit vne efpine au pied,refoliit de s’alleurer de Parme, amp;nbsp;fiten forte que le Pape Iules abandonna fon vaflal Oéiauian lequel auoit elpoufé vne baftarde de l’Empereur. Oéfauian recourut aû Roy:qui fe nommoit proieéfeur des terres de l’Eglife amp;nbsp;des Farnefcs.lules follicitéde remédier à ce def ordre n’en tint comte, au moyen dequoy le Royrefoluc d’aider a Oéiauian, fit toft aptes Gonzague vint aflîeger Parmc:cequi occalioiina le Roy de commander au marefchal dcBril’ac fon lieutenant en Piedmont de fortifier amp;nbsp;garnir laMirandole.Gonzague ayant defcouuertcefte en-treprife, attrappa en chemin les foldats queBriflac y cn-uoyoit, lefqijels il fit mourir. Dauere colté le Pape commence a menacer le Roy , trouuant ttefmauuais qu’il euft prins Oéfâuian fous fa proteâion, amp;nbsp;menaçoit d’excommunier le Roy,amp; de mctirela France en interdit. Pour refroidir cefte cholerc, le Roy fit defenfes exprelTes à fes fu-jets de porter argent a Rome, ou d’y aller par quelconque

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M.D.LI, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HïNR.1 second.

defpefcheque ce fuft,ordónat aux métropolitains duRoyaU me de pouruoiràcela,iufques ace qu’il en euft autrement ordôné.Ce fut vne rude baftônade a la Cour de Rome:amp; ß le Roy eurt côtinué en celle deliberatiô, les Papes n’eulfét pas efgratigné laFrâce corne ils ont fait depuis,ains leur eut on aprins a deuenir fages:amp;c’eftoit vn côinenccmét de reformatio en la ChreHienté. Mais cela u’ellât fondé que fur des conlideratiôs amp;nbsp;commoditez téporclles, il n’en fortlt que mal. Oétauian fut declairé rebelle au liegePapal-tout aulTi tollla guerre lui futdcclaii ee,amp; Gozaguc entra a main armee fur le Parmelâ.D’autre collé,le Roy depefcha nou-uelles forcez en Piedmôt,enioignant au Marefchal de Bnf-OT« dt^utr ßc defecourir ceux de Parme amp;nbsp;de la Mirâdole.Delas’en-rr M» lu ßßjrfnj [çj prifes de Qii.icrs,Saint Damiâ,amp; de quelques fortsScchafteauxauMarquifatdeMontferrat. Gonzague fut côtraint de quitter le Parniefan,pour venir garder IcMi lânois.Ei) ce tépsl’Empereur fetrouua chargé de beaucoup d’afaires,ayant à refpondre aux François,aux Turcs, aux Mores,outre les troubles qui n’elloyét pas apaifez en Aile niagne.Les hiftsriés diiputent diucrfcment de celle ruptu re de trefues entreIequot;Roy amp;nbsp;l’Empereur : mais il faut reco-noillre en ce nouueau remuement furuenu entre deux fi puifians Princes , pour occalîon aile?, legere en apparence, qu’ils cerchoyent querelle an pàrauant, en laquelle tous deux entrèrent tref-volontiers, ayans trouuéce prétexté delà guerre de Parme. Mai s,par dellus tout,le i ufte luge-nient de Dieu voulant fouetter la Chrellienté remplie de defordres amp;nbsp;coulpable de giiefs chaftimens.

M. D. L 1.

A V cômcncement de l’â 1551.Marie roine de Hongrie, -Z*, lueur de l’Empereur,Si {ouuemârcdes pays bas,pour-Àe Puardii. foigneufeitietit aux afaii es pour la guerre tat par terre que par mer.Et entendit que le Marclchalde Samd André s’embarquoit pour aller enAnglecerre porter l’ordre de Frâ ce au ieune RoyEdouard enuoya quelques vailiéaux entre Douures amp;nbsp;Calais pour fe faifif du Marefchal,lequel montant à Dieppe print autre route amp;nbsp;parfit fon voyage. Pour fa feuretéil fit arrefler quelques nauires Flamens, lefqucls onrelafcha.fi toll que Ion fut aduerti de fon arriuceen An gleterre.p’autre collé laRoiue Marie fit faifir tous les vaif-feaux

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H 5 N M s E C o N D. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s

féaux des mirchâsFrançoisés ports des pays basrdôt plu-fieurs particuliers ne furent gueres côtens, a caufe des de-fordresSt perces qui furuienent ordinairenaent entelsar-refts.te lieurde Villtbun voulant faite tntrerquelquere-fraichilfcmentde viurcs àTcrouenneoù il conimandoit,le fieur du Reux grand aducrfaite des Frâçois' drelfa vn em-bufcade pour faiGr le toutunais il fut côtraint fe retirer fans aucun clïeâ.Les fers ertans ainfi efchaufTe/jCÔmaodemenc fut fait,aux amballadeurs de part amp;. d’autre deferetirer.La Roine de Hongrie arrefta prifonnier celui de France en vn clialleau fous große garde,où il demeura quelque temps,

Auant qu’entrer plus auant enguerreleRoyenuoyaau rf» «» pape Iules le fieur de Terines, pours’exeufer de ce qu’il fai utrtltPapc, (oit en faneur d’üdauiâ Fainefc.11 déchira aufli al’Émpe-reur quelles raifons l’tfraouuoycnt aleuer les armes.Datiâ tage 11 depefeha l’Abbé de Bellofanne pour aller au Cécile de Trente lignifier a ceux qui y cftoyent alfemblez,qu’il ne pauuoit enuoycrà vn tel Cécile les Euefques de (o Royau me,ni tenir cell amas de gens pour Concile general, eu ef-gardàl’aniniofité du Pape cétrela France amp;nbsp;le Roy fijsaif-né de l’hglifeipar ainfi que l’on ne trouuall t ftrange s’il n’o beilToit aux decrets de cefte airembleejdiellée non pour le bien public,ains pourki commodité d’aucuns particuliers: non que pour cela il pi etend ift fe fouit taire de la Religion papale : feulement proteftoit il faire telle declaration pour ne lailfer furprendre aceux qui fous prétexte dereiigion amp;nbsp;reformation talchoyent de dénigrer le Roy St leroyau-me,ce qu’il efperoit empefeher par tontes voyesa lui pof-fibles,5c icelles iuftes amp;nbsp;raifonnables. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

Apres celle protellation il publia vn Edit fait de 1 annee /„ p/titti precedente, touchant les impétrations des benefices, con- dar« «h treles fraudes des petites Dates, 5c autres abus delà Cour rr«at»jdt de Rome: 5c aulli iur les edits Sc arrefts anciens contre les ** Annates, 5c abus des refernations St exaflions inuen-tees par les Papes : defendant .à tous fes fuiets de plus aller a Rome pour annates, ni autre occafion concernant les benefice; : ordonnant que les ordinaires endifpofaf-fent: 6c efcriuit par’tout le torique Iulesluy faifoit 6cà Oclauian Duc de Parme , lequel clloit priué de ce dont il auoit efté folenneliement inuefti. Les Cardinaux 8c autres creature; du Pape en France , craignans que

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P’.B.iir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri seconr.

ceft edit (fur lequel Charle du Moulin renommé lurifcon'S» fuite efcriuit vndoéte couimtntaire, auquel il dejcouure plufieurs terribles pratiques de Rome) ne donnaft quel-„ que coup de pied a la Papauté, procuieient fort foigneufe-‘ _ ment enuers le Roy de lui faire publier des Ordonnances ta 'Keh plus feueres queiamais a)ericontre de ceux de la Religion: j/ontSr«» afin quelules amp;nbsp;les Cardinaux de laies monts s’afleuraf-»wi«4fiö lt;lt;« fent de le troHuerami, toutes les fois qu’ils voudroyent ^encera‘’e’ adhérai! ..Cesordonnances furet fuiuies de cruel-iftKx les executions en diuerrs endroits du Royaume contre plufieurs de la Religion bruflei vifs pour auoir conilam-mant maintenu la vérité de rEtrangile amp;nbsp;reietté les traditions humaines eilabiies pour le feruîce Je Dieu.Ceux qui eftoyent a Trente cfcriuirent au Roy pour l’induire à rece-uoir les decrets de leur Concile, amp;nbsp;a y enuoyer les Euef-ques de Ton royaume : item pour le prier de moyenner entiers les Suilfes qu’ils y enuoyalf nt. Mais la guerre eftant ouuerte par tout, de l’Empereur ayant appelié les £fpa-gnols qiiielloyenten Allemagne, pour s’acheminer en 1-ralie a la guet re de Parme, iapouriuite de ceux de Trente demeura pendue au croc.

J» La guerre aliumee , le Roy délibéra s’alTeurer du cofté jtt«rre;.o«r de la Lorraiuc,ayant quelque loupço de la Duchelle douai ilt;iilt;rr«lt;of. riere : amp;nbsp;ayant fait marc lier quelques compagnies es frontières,l’Empereur munit a:Jßi toutes lès places, l’vn regardant l’autreaiicc diuers dclfeius,donc les elTetsapparurenc jiicontinenr.

M. D. L I h

{net'll Jes TAOurceqiie l’Empereiirproceflüir auec les Princes Al-f rinces Pre X ieinans,d’vnc façon qui n’elloic conuenable j eux non accouHiimez aleruitudc , inoins encor a feruirudeElpi-üjjidihir. gnole,voyans que Ie Roy s’apprelloic pour loufter contre l’Empereur,efbmerencauoîr troiiuc propre occalion de fe lèruir de Henri pour eftonntr Charles, amp;nbsp;lui faire venir l’cnuie de les traitter autrcinenc. ou de fe retirer du tout arriéré d’eux. Pourtant ils entrèrent en traittéfècretauec le Roy , pour obtenir qu’il s’eiiiploy»(l a maintenir La liberté del’Allemagne.Lui penfint auoir trouué vne entree a l’execution de bien hauts deflein.s pour abaiiTcr la grandeur de fon aduet'fairc,amp; agrandir la France,prefta volontiers

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Henrisïcond, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g

tiers l’oreille aux Princes Alemans.Soyuant quoy au commencement de l’annee il depefcha l’Êiicfijuc de Bayonne pour Ambaifadeur vers les Princes Eledeurs, anec lettres pleines de proteftationsamp; offres d’amitié jd’vne parc, de Ltttrfi l’autre d’vne ample defcription des torts faits par l’Em- '/{‘j aux pereiiraux Princes amp;nbsp;villes d’Ailemagne:adiouftant qu’il PniftPri citoK refolu d’employer aiiec eux 8f fes forces amp;nbsp;Ca. per-Tonne pour la defenfe des droits amp;nbsp;libertez de toute la Germanie, fans attendre autre recompenfe que l’honneur d’auotr fait fon deuoir,8t s’eltre obligé vnefipuiflante nation que l’Aleniande.Donnant au relie alfeurance par fer-nient de celle fiénne affeâton amp;nbsp;intention,prenant Dieu à tefmoin , amp;nbsp;iurant en foy de Prince , que fon but e-ftoit de deliurer tous les eftats de la Germanie desop-preffions de l’Empereur amp;nbsp;des fiens. Ce qu’aullî particulièrement il pretendoit faire en faueur de fes tref-cliers amp;nbsp;trefaimez coufinsleanDucde Saxe amp;nbsp;Philippe Landgraue de Helfe detenus en mifei able feruiriidepar VEmpercur, quoy qu’il eull promis amp;nbsp;iuré le contraire. Sur la fin de la lettre , il adioulloit ces mots : Nous vous promettons aulTiparle Dieu tout puillant, deuant tous les Rois, Princes amp;nbsp;Potentats de la Chrellienté, que ne permettrons en forte quelconque, que ni à vous tous en general, ni à pas vn en particulier de quelque ellat ou condition qu’il foit , à noilre fceufoit fait tort ou iniure ; amp;nbsp;moins endurerons nous , qui portons le tiltre de Tref chrellien , que dommage foit fait aux biens ni perfonnes de vous trel'reuerends Prélats, Ab-bez amp;nbsp;autres Ecclefialliques ,ainfi qu’aefté femé à tort par nos aduerfaires : plitlloll délibérons vous prendre en nollie proteâion amp;nbsp;fauucgarde, pourucu que vous declairicz a nous amp;nbsp;a nos alliez , amp;nbsp;nous donniez af-i feurance fulfiranre de vos volontez : efperant la réunion de l’Eglife , laquelle on attend par le lecouure-ment de la liberté publique,à quoy nouscroployerons ( Dieu aidant ) toute noilre puifl'ance. Ce que nousa-uons voulu, Trefrcuerends Prélats, TrefillulVes Princes, amp;nbsp;autres ellatsdu S. Empire, vous faire fçauoir, afin que n’ignoriez la vraye occafion de cefte guerre , par laquelle nous prétendons pourfuyure l’Empereur'à tout le feu 8c l’efpee , amp;nbsp;( quoy que fort enuis ) le

B. j.

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Henri second.

Effect ctn-trtira aux (Arelti,

couper,comme vn membre gaße,du corps de la République :ou,pour le moins,le forcer de celfer de plus vous ma) faire.

Tandis que le Roy s’appelloit le defenfeur des Alemans, le protedeur de la nation amp;nbsp;du Saind Empire, amp;nbsp;donnoii efperance de la reunion de rEgli(e,fes officiers en diuers endioits du Royaume faiibyent bruC-1er vifs ceux qu’ils apptlloycnt Ltuheiitns , lefquels adheroyent à la dodnne luiuie par la plus part des Princes amp;nbsp;villes d’Allemagne ennemis des traditions du Pape. D'autre colle le Roy faifoit de grands apa-rcils pour le voyage d’Allemagne ,amp; fembloii qu’il deuft en chalfer l’Empereur auec tous fes adherans. Car voulant y aller en perfonne , au mois de Mars il fut en Parlement à Paris , où il nomma amp;nbsp;ordonna Catheri- .

Prtmitrt US de Medicis,Roine fa femme, pour regenteduRo-Kjen« dt yaume: drefla force edits pour la police, pour le rei-Cariarinr glcment de la gendarmerie amp;nbsp;obleiuation deladifcipli-drWriIic» jjç militaire, reformant amp;nbsp;les abus des chefs , Stl’in-folence des foldats. Il faifoit fort bon voir en ce temps la le bel ordre qui elloic encre les gens de guerre, tant deçà que de laies monts. Aufli la France foifonnoit en l’unces,Seigneurs, gentilshommes amp;nbsp;foldats merueilleu-é titnpolt fgægpt bien difciphnez ,a comparaifou de ce qui s’y ell regne des hls de Henri. Le Conncflable , general de l'armee , fuyui des Princes du fang amp;nbsp;des plus grands feigneurs de France marchoit deuant vers ViClry , où eftoit le rendez-vous de l’armee. Outre les compagnies Françoifestant nouuelles qu’ordinaires, furuindrent vingt enleignes des vieilles bandes de Piedmont, telles qu’o.n peut dire que ni les Phalanges des anciens Macédoniens : ni les legions Romaines ne leur pouuoyent eftre préférées. Lescompagnies deGafeons les fecondoyent ; amp;nbsp;fe trouua que les deux compagnies du (îeur de Duras eftoyent pour la plufpart compo-fees de gentilshommes amp;nbsp;de vieux foldats trefdignes de commander. De toute celle infanterie elloit Co-Jonncl le lïeur de Chaflillon , depuis Admirai. Il y a-uoit dix mille Lanfquenets fous vingt enfeignes en deux rcgiiuens conduits par Recrod amp;nbsp;Rlungraf leurs co-lonnels

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Henri s i conö.


lO


lonnels. Dauantage vb gros de caualerie que les Princes Proteftans enuoyerenc au Roy fous la charge du Co-lonnel Charte!. Quant à la caualerie, dont eftoic chef Claude de Lorraine]Duc d’Aumalle, puilné delaniai-fon deGuifejclle eftoitcoinpufee de quinze cens horn-j mes d’armes, ayans chafeun deux archers, qui faifoyent quatre nulle cinq cens cheuaux ; deux mille cheuaux legers, amp;nbsp;autant d’harquebiiziers a cheual. De No-: blelfe àcourue la pour fonplailïr au feruice de fon Prince , il y en auoit li grand nombre que la terre eftoic couuerte de caualerie. Refte de voir ce qu’ils firent.

Le Conneftable eftant pres de Thoul, Chreftienne,/,/ Duc ér Duchelfe Douairière de Lorraine vint trouuer le Roy pap dt Ltr 3l Ginuille,pour s’exculer desfoupçunsqu'on auoit d’el-le, à caufe que l’Empereur eftoit fon proche patent. L’o- * rage qui menalfoit la Lorraine fit qu’elle fe mit aucc Charles fon fils en la fauuegarde du Roy, lequel enuoya ce ieune Prince auprès du Dauphin , où il fut efleud, 8c depuis efpoufa l’vnc des filles de France. Thoul fut rendu'au Conneftable, lequelentrctenoit vn parlement auec les habitans de Mets, ville franche 8c imperiale. Iceox offroyent viures,en payant, à l’armce, 8c palfa-ge tant au Roy qu’aux Princes , comme ils auoyenc fait autresfois a l’Empereur, Mais le Conneftable , a-pres les auoit esbranflez de promeffes, puis de menai- tc/S« fes,refufa ces limitations , amp;nbsp;leur dit en colere , quefrmcht le Roy y autoit fon entree 8t fortie, fans condition ni imfnMt modification quelconque : qu’ils feroyent bien de point fe hâzarder a vouloir faite telle, puis qu’ils pou-uoyentiouirde la bonne grace du Roy, fans receuoir in- . cpmmodité de fonarbaee. Les Meflins eulfent tres-volontiers contredit de langue8c de mains; mais n’ayans pouriieu d’heure au danger,furent contrains de dire à Dieu liberté , 8c d’ouutir les portes à deux enfeignes d’infanterie, lefquelles traînèrent fi grand’ queue a-pres elles, que tout moyen de refifter s’efoanouit. Cît mejenMett tous les plus vaillans foldats de la France fe trouue-rent en celle entreprife , le dixiefme iour d’Auril uec le Conneftable , accompagné de plufieurs Princes de grands Seigneurs , lefquels attendirent là le Roy gt;

B. ij.

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m.d.li, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hinri second.

cjiii y fit fon entree auec toute foii armee drellœ en bataille huiâ iours apres. Il y feiourna trois iourspour eltablir la police, reccuoir le ferment des citoyens , âi faire le fien folenncllcment à la porte du grand temple, comme a ceux deThoul, qui eftoit de les garantir contre tous , 8c les conferuer en leurs franchifes , droits, libertez amp;prnii!eges ; item pour y pouruoir àlafortification de la place , qu’il pretendoit faire l’vn des bou-leuars de la France. Pource il y laiffa pour gouuerneur le fieur deGonnort, freie du marefchal de Brilfac,lui donnant charge depoutuoir à la Citadelle amp;nbsp;au très for-terefles.

Vtrmie Mets alfeuré au Roy, l’armee compofee de trentemil frani^oife homnies, tourne telle vers rAlcm3gne,8c aucommcn-i'auance cemenc de May feiânma'deux iouts en la plaine de Sa-■virr 5'rlt;(- uerneiLaCauallerie.s’anarvçs iufipiesà vne lieue de Stra-P»“'!- fbourg. Les Citadins deueiius fagel aux defpens de ceux • de Mets, negotierent pluS à cOilRiert pour eiïx. Us enuo-yercntquelques viiires, dot»! te Conneftable fe mefcon-tentoiCjamp;'penfoitlesintimidèr. Défait litoll que Pierre Slurne Gotefhem amp;nbsp;Sleidani,leurs députez âirenrdê-partis, il depefeha deu-x gentils hoînmes au conleil 'pOiir aubir refponfe. Ils ftsiitvn Ipngdifcôlitsdubon vouteir du Roy tnuers l’Alenwgne', dos taufes pourquoi ila-armes'^ Slt; fait tantdefrais: lequcroitqu’Il)

Onot^a-foll permis auxi foldats d’entrer eigt; la ville pour y-a-“- ; tit prude checct cc dont ils auléjyerw faute. Le cônftii vfant de sZ”* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parla rUdlt; nient'le knd'efnair«

heurt'“ députez de Stra.bcuig , vf.mt de repiöfhÖi'Ä' inenalles. Auffi peu gaigna-il en v ne’forte qu’en) hufVêt'-Ceilx de Strasbourg muent vne forte garnifbn’trt’teur'' ville amp;nbsp;s’apprcftcrcui à laiefiftanccjfi on pretendoit les' affuiertiricependant ilsfournirent an camp tout ledbula-gément qu’ils peurent, tant eu viurbs qu’aiitrët comrtio direz. L’armeedemeurant comme Inutile,print te' chemin de Hagenavv 8c de VVifbeurg où les députez des trois'plus proches Elefteurs amp;nbsp;dequtlques autres Prin-'’wdrent fupplier le Roy d’auoir pitié des paÿfaiv, mo» 4u empefencr le gall duplar pays : ne vouloir palferr/urrc, Tt^},. ains entendre a la paix, fans vouloir les preller d’allian- • ce particuliere, attendu leur obligation a l’Empire^ll» faifoyeiit

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■V


H INRI SECOND.


It


faifoyent requefte fpecùle pour le territoire de Strasbourg.

Au mefme temps, quieftoit Vonzicfmc de May , le Duc Maurice Eledeur de Saxe fait tenir lettres au Roy Leitrtsdu contenans le fommaire de ce qui aiioit elle traitté .a Lints , où il auoit elle parlé de paix dont l’Empereur donnoit efpcrance pour l’Alemagne. Prioit leRoy(au cas qu’il voululleflre compris en ce traité ) de declaircr fousquclles Conditions il entendoitcompofer auecl’Ein pereur. Le Roy voyant que les Princes pro te Ha ns auo-yent parle moyen de fon armee amené l’Empereur a rai-fon, amp;nbsp;d'autrepart entendant que la Roine de Hongrie cftoit en campagne , laifla l’Alemagne : amp;fur fon depart refpondit aux députez des Princes, qu’il fe eontentoit , d’auoir ellé caufe que les princes prifonniers feroyent itt bien toll deliurez,amp;. l’Alemagne iouiroit de la paix.p^,,^ Jt, Que fi vneautreffois elle auoit befoin de fon affillauce, Princet. il employeroir tous fes moyens pour la fecourir. Cependant l’armee viuoit à difcrction fur le pay fan , amp;nbsp;le pays apartenant à ceux de Strasbourg ( qui fe tindrent bien fur leurs gardes ) ne fut pas efpargné. On repn-nioit tant qu'il elloit pofl'ible les infolences du foldat;

Biais en fi grande multitude impolfible elloit qu’vns St autres nefilfent quelque defordre.

Le Duc Maurice ayant chaflc L’Empereur hors de l’Alemagne, amp;nbsp;procuré qu’vne iournee fe tinll à Paf-fau ,pour aduifer à ce qui elloit de faire , afin de re-niettrc l Alemagne en la fpJendeur amp;nbsp;ancienne liberté, les ambalfadeurs de l’Empereur , des Eleéleurs , 8i dejeurjeprâ plufieurs princes de l’Empire s’y trouuerent. L’Euef- et. que de Bayonne amball'adeur du Roy n’y faillit pasauf-fi,8c prononça vnelongue harangue le troifiefmeluin, propofant l’ancienne conionélion de l’Alemagne amp;nbsp;de la France : l’affeftion que le Roy portoit à l’Empire tref-malgouuerné parles Efpagnols 8c leursadheransitrou-uoit bon que les Princes protellans accordallent auec l’Empereur , movennant que les prifonniers fuflent re- , , lalchez; que les anciennes alliances de France auec 1 Em-^.„_ pire Stladerniere capitulee auec les Princes fuffent ratifiées pourtoufiours : que l’Empereur lui fill raifontqn’ati telle il defitoit agreer à eux tons, 8c particulièrement au

B. lij.

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Henri second

Duc Maurice, La refponfe fut compefee de remercie-

de declarations tellement couchées que l’Empe-^elli. reur ni leRoy nepouuoyent s’en mefeontenter. Au regard du renouuellemen: des anciennes alliances,afaire de li grand poids requeroit plus grandealTemblee : cependant ils defiroyent que l’amitié côtinuee de touf-iotirs entre le,s deux nations demeuraft ferme amp;nbsp;que les differens du Roy contre l’Empereur s’appaifafl'ent .-promettant y employer tous moyens a eux poflîblesicependant ils prioyét le Roy de declairer quels torts 11 pretêdoit lui auoir elîé faits par r£mpereiir,auqueli'sen eferiroyent, pour acheminer les afaires àquelque paix,

G»«rr» en Durant ces paroles laRoine dïHongrieayant fait defcc laDacAs«/« dre le Marefchalde Cleues en laDuchéde Luxembourg Luxibaurg, auec trois mille piétons amp;nbsp;fix cens cheuaux, fit ioindre a

««« diueri eux les troupes du pais basitellement que leur armee com expluiti er pufee de douz.e mille piétons amp;nbsp;trois mille cheuaux com-nience à exploiter. Ayans prins par compofiiió Stenayfur Meu'e,villettedela Duché de Lorraine,ilsentreprindi ent

fur quelques autres placesjfans grâd eifeóljexceptéle brûlement de quelques bourgades amp;nbsp;villages.MaisTarmee du Roy venant à s’auaneer,l’autre fe desbanda. Ce qui lit re-fouldrele confeila lacongueftedela Duché de Luxembourg.Suyuant quoi on s’;»ttachepremièrement a vn fort chafteaü nommé Roc de Mars,lequel fut incontinent emporté 8ç faccagéiautant en fut fait à Mont S.Iean, Solieure, amp;nbsp;autres places ruinées pendant que les troupes du RoySt de l’EmpereurefcarmouchoyentdeuâtTliionuille.L’armce ayant palfé aupres,approchade Danuillé.lequelbatu amp;nbsp;ré du àladifcretion du Roy,les capitaines demeurèrent pri-fonniers, amp;nbsp;les foldats enuoyez auec vn ba fton blanc en main.Yuoy futauflîbattigpiiis rendu imefme difcretion, amp;nbsp;le gouuerneiir enuoyé à Paris.Tous les biens furet donnez au Conneft3ble,lequel en diflubua la plufpart a fa cô-pagnieamp;àcelle de fon fils aifné,dont les foldats des vieil les bandes mutinez commencèrent afe desbander.Môme*

de la Dit'

dy fuiuit Yuoy.Diiranttelles prinfeslemarefchal de Se-daniheritier de la maifon de la Marche obtint du Roy quel cW de 'Ba- ques troupes auec lefquellesil rccouura la ville Stchafteail de Bouillon auec toutes les autres places dépendantes de laDuché. Apres les clialîeaux de Lûmes, Trelon,G.laion,8t autres

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Henri second.


li


autres furent ruinez.Pout contenter les vieilles bandes on leur donna le fac de Cimay ville amp;nbsp;chafteau du duc d'Arf-cot.LesalTiegeiretirez au chafteau amp;nbsp;voulans parlenien nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ter,furent enfoncez par le portail amp;nbsp;autres endroids par la ji,au,brustt, furie des alfaillans affamez de butin. Ils y coururent de telle iinpetuolité que quelques mefches allurnees eüans tôbees parmi certaines poudres,plus de fix vingts des plus i efchaufezfurentfricaflez amp;nbsp;y perdirent lavie. La fureur de la guerre mit en cendres ville amp;nbsp;chafteau. Or dau-tant quel’arinee commençoit a diminuer amp;nbsp;fe desban• der,les vnschargez de butin,la plufparc de maladies amp;nbsp;de mefâife ,fur la fin de luillet on mit ce qui reftoit es garnirons, pour voir ce que feroit l’Empereur, qui ayant afaire aux Princes proteftans St au R.oy,refolut de s’accorder a-uec les Princes pour s’aider de leurs moyens alencôtre du F»lxtn^. Roy.Le dernier deluilletilaccorda la paix a l’Alemagne pour entrer a bon efcient la guerre en France. Le R.oy fut fort indigné de ceft accord: touteffois il renuoya les ofta-gesau Duc Maurice,lequel auftirelafchales fiés, quiefto-yent le Comte de Nantueil amp;nbsp;de lamets.

Apres ceft accord auec les Alemans, l’Empereur fit tant que les Princes Scies villes s’accordèrent peu à peu de lui fournir gens, argent, St artillerie, pour chaffer rr«r/«i,Mr le Roy hors de Mets ,Thoul amp;nbsp;Verdun, villes d’Empire; It nctiu’-i. là deftus il amalfe vnc armee de cinquante mille hom-mes de piedSc vingt mille chenaux , auec force pieces, Tandis qu’il s’apprefte , le Marquis Albert de Brande- v,r4ua. bourg qui Ibus le nom du Roy auoit fait vne terrible guerre a quelques villes amp;nbsp;Euefques d’Alemagne , fe-crettement reconcilié à l’Empereur , fuiui de deux mille cheuaux amp;nbsp;huift mille piétons trainans quelque artillerie s’approcha des frontières de Luxembourg amp;nbsp;de Lorraine,où vne longue efpace deiours il entretint le Roy enefperance de guerroyer pour lui. durant ce temps fes troupes coururent le plat pays 8c le fourragèrent de façon eilrange. En fin le Marquis trouua moyen de fe ti-jer arriéréderarmeeFrançoife, 8c ayantmeommodé de viures ceux de Mets, auec ce qui lui reftoitfe mit hors de danger.

L’hiuerapprochoir,8c plufieurs eftimoyét que l’épereur ne hazardetoit vne fi puilfante armee que la fiéne à côbatre

B. iiij.

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M.d.iii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri second.

inutilement les froidures amp;nbsp;les glaces, puis fe difïiperdc foymefme amp;nbsp;périr miferabletnent.Mais l’cfperaoce (ju’il a-uoit d’emporter Mets où il y auojt beaucoup de Princes, Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes, lui ht mettre en arrieie toutes autres apprehenfîons-.tellenient que fes forces commen cerenr à s’auarteer vers la Lorraine. CependantleDucde Neuers fortifiaSten3y,amp; contraignit la gai nilon Bourguignonne de Vireton de ferendrea fa merci. Vne compagnie des vieilles bandes logee dedans Roc de Mars en fut dextrenientreriree.Ceuxqui commandoyent ded insVer-^Appruchei dun,Yuoy,Danüillé,amp; Monmedy ferenforcerer.t3amp; pour-l’Emfe- iieurent âleur defenfe. L’fîmpereur fe lendit incontinent à

Sarbruch ville à fept lieue': de Mecs,d’où il enuoya le Duc d’Aluefon lieutenant general amp;nbsp;le Marquis deMarignan auec quatorze mille piétons, quatre mille lt;heu,Ti!x amp;nbsp;(ix pieces de Campagne s’appi oc herent iufques a reconoillre • la ville amp;nbsp;les lieux plus commodes pour allbir leurcamp.

Je Guifeeftoit lieu tenant general pour le Itoy dedans la ville, d’où il fit foriir quelques troupes i]Ui drelfe-rent vnefurieufe efcarmouche en laquelle le Duc d’Alue perdit plus de cent cinquante hommes. Du collé des fol-dats il y en eut cinq tuez furie champ auec Marigni gentil homme Picardiamp;deux capitaines quirooururent toil apres de leurs ble/T.ires.

Le Royeflant a Rheims fut aduerti par le Duc d’Au-dî'BranJe æalle des pratiques du Marquis de Bnidebourgauec l’Pm-tnurgJtff.iit pereur:amp; requis d’enuoyer vnrenlort de deux cens hom-leDucd’^.v mes d’armes, à l’aide dtfquels amp;nbsp;du relie defes tinupes le malle, ir It jygç s’alTeuroit de deffaire Je Marquis.Le fieur de Bourdil-

1 uoyé; mais le Duc lercniioya, ell'mant que le Marquis qui auoit palfc la MeiilealJoit fe rendre au camp de l’Empereur.Siirla fin d’Oélobre, le Duc aduerti que le Marquis deflogeoit vint fe mettre en bataille auec fa canal lerie fur vn collau nommé la Croix du Monllier,poUr voir quel chemin prendroit le Marquis, qui entendant que les gens du pays amp;nbsp;quelques foJdats l'râçois efcarmouchoyct amp;nbsp;abatroyent quelques vns de fes piétons, voulut aller voir que c’eJloit : amp;nbsp;'’approcha fi pres que fontrucheman fut tué d'vnt harquebuzade près délai. Retourné en cho-lere vers fes gens,il difpofe fa caualerieau combat. Et de fait a telle baillet lui amp;nbsp;les liens vindrent charger les compagnies

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Henm second. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ij \

pagniesdll Duc , quipenfoità feretirer. Pepremierren-contre le Maiquis donna fur vnegrofle troupe de valets, arreftez en gros pour faire monllrc. Tout cela fut foudain mis a V JU de route. La fécondé charge fut fur vnefquadrô de chenaux legers amp;nbsp;d’agt;-goulets, qui ne firent prefques pointde tefilfence. Ainfi tout l’etturt tomba fur les rangs delagendii'',ncrie laquelle les Reillres firent incontinent reculer a lonps de piitoles, icelles compagnies t iKins mal poiiru'. f.cs de lances pour les foullenir. Le Duc voyant fa cauallei le rompue amp;nbsp;fuyante de tous coilez, Si le Marquis aux mains auec le meilleur de fa gendanwerie, fe rallie a-uec vne petite troupe, Sc fe iette en la mcll-e : ou les plus vaillans des liens ayans elle tuez déliant fes yeux, les autres bleffezjabatiis,prins prifonniers,le.t .1 titres mis en route,lui bleifé en deux endroits Si fon chenal tué,finalement il demeura pour g age auec les aunes pi ifonniers.Sa con.pa gnie y fut prcfque toute desfaire : le Vicomte de Rohan tué entre les mains de ceux qui l’auoycnt prins. Plufii.ur.s guidons, capitaines 8c gentilshommes au nombre de deux cens amp;nbsp;dauâiagey demeurerét morts fur la placr.I.e r.ôbre des pnfôniers fut encore plus grâd. Celle perte de tant de nobleirelut le contrepoids des fucces heuieuxquclc Roy eut au mois fuyuant contre l’Empereur.

Le Marquis virtorieux enuoye fon prifonnicr !e Duc d’Aumalleen Allemagne,8c en tira depuis cinquante mille efeos de rançon,que le Roy paya,à l’inllancc de la diichef-fe de Valentinois belle mere du prifonnier. Puis il fe retira auprès de l’Empereur, lequel eftoit auec fon camp autour de Mecs.En ces entrefaites le Comte de Reiix lieu tenant general de l’Empereur és pays bas ,auec vne forte ar-mee entra dcdansla Pirardie,bruflaNoyon,Neflc,Chauni,^^^,i Roye, 8c lechadeau plaifant dePoulébray 8c plus de huit ƒ,„. 1, cens village s;puis vint alïieger Hefdin.La ville incontinct T^cj.amp;rui-prife le chafleaii qui ell fort fut inuefti. Ayant abatu les de-fenfes d’vnegrolfe tour qui couuroit le codé du parc,8cfait faper vn grâd pan de mu raille, le folTé fut rempli delà rui-^'^.,-^;, ne,laquelle fiifoi t pont pour aller .à l’affaiit. Les afliegez fit-rent fi efperdus de celle aduenture, que fans attendre plus iis fe rendirent vies Sc bagues faunes. Vn gentilhomme nomme' le fient de Ralfe, lequel commandoit lors au chi-fleau, par la faucur du Coiinellable, fit celle compofitfon,

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M.D.m. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri sbcond.

Sms I’interceflion de fon maiftre il euft perdu la vie , attendu qu’il n’auoit preftéaucun combat, amp;nbsp;peu au para-uancauoic mandé au Roy qu’on n’eull aucune doute de ce challeau. Onierenuoyaenfamailon , 8t ne fut employé depuis en guerre. Le Roy ayant fait celle autre perte, ef-cric au Duc de Guife pour fçauuir en quelle difpolïiion lui . amp;nbsp;les fient elloyent dedans .Mets, Le Duc luy fit vne bel-refponfe.dont les effects fe rapportèrent aux paroles, 8C lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'“l’aduertit par le menu de la difpoliciou du camp del’Em-

pereur. Qn_and le Roy fe vid affeuré de ce codé il laiHa le Duc de Neuers pour commander a fon armee en Lorraine,fit le lieur de Cliallillon admirai de France amp;nbsp;fon lieutenant eu Picardie, en la place de l’Admital d’Annebaut peu au parauant mort de maladie dedans la Fere. L’Admi-ralde Chaffillona’achemina promptement vers HefdimSC les compagnies du Duc de Neuers commencèrent a mole flerl’armee de l’Empereur en lui coupant les viures.

C’elloit pitié des maux que fouffroyent les gens de g'^^ft^âlor.Sjjcaufe de la rigueur de l’hiuer.Les Italiens fe perrnr dt. desban Joyent du camp de l'Empereut, challez par le froid u««r par la faim, Si fe retiroyent versie Duc, poureftrere- ' ceusati feruice du Roy. Tandis que le Duc J’Aliie faifoit touie diligence d’accommoder fa batterie, les afliegez. dedans Mets,faifoyenccontinuelles fortiesoresa pied,ores à cheual à la grande incommodité amp;nbsp;perte des afTiegeans ellonnez de la hardiclfe 5c prouefl'e des François qui exe- ■ cutereut lors des ebofes eftranges amp;nbsp;non oiiyes aupara-uant.Car ils alloyeiit donner iufquesa l’artillerie, dedans les tentes, 5c en petites troupes ne fe faignoyent d’aller mettre en alarme le camp del’Empereur. Enuiron le vin'g-Prautffet tiefuie de Nouemlite, la batterie commença aux defenfes eu trois endroits. Le vint lïxicfmeles murailles de la ville furent cinonnees de quarante groffes pieces,qui tiroyét iour 8c nuiclfaus intermiirton quepour les refraifehir. Ce fat vne des plus furieufes batteries de nollre temps. Les affiegez depuis les Princes amp;nbsp;grands Seigneurs iufques aux moindres de la villeportoyent la terre pour remparer, »nur Sc n’eftonnercnt pas moins les afliegeans par leut diligen-frîftiii fur »e que parleur vaillance.

t’Enipt. L’armee de France conduite par l’Admirai de Cliallillon rtur. approchîi de Picardie,où le Duc de Vandofine eftoii lieutenant

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H I N m s E C o N D. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I4

tenâtpourleRoy fit retirer des enuironsdeHefdin celle du Côte de Reux, lequel lailTafon fils auec forte garnifon dedâs lechafteaujqui aflîegé ledixfeptiefme de Decébre amp;nbsp;furieufeméc battu,dequatre mil foixàte fix coups de Ca nôfansbrefclie raifonnablc,la crainte faifit les afliegezjqui ferédirét vies amp;nbsp;bagues fauueslelédemam.D’vnautre collé le Duc de Neuers côtinuoit fa pointe, niolellai l’arniee de l’Empereur, amp;nbsp;pour vn coup lui en leua par le fieur de Mouy vn ronuoy de toutes fortes de viures 8c munition.', fans perte d’aucû Françoi -.enquoyMouy acquit beaucoup d’honneur, pour s’eftrefortauancé Sc encore plusdextre-ment retiré d’être infinies troupes d’ennemis, fans leur laïf fer aucun gage, 8c les ayant priuez d’vn grâd foulagemét.

L 1 I 1.

QVant à l’Empereur, Tes batteries e dans rendues inu-

tiles,8c fesm.nesefuenteesparl’induftrie 8c diligcct CEmpt-des aifiegexqui ne cclfoyent par forties Sc charges conti-nuelies de haraller 6c diliiper fon armee affligée de froid 8c ““ de difette,enuiron le dix huitiefme de Décembre il fit reti reries plus grolfes 8cmeillcures pieces de f.gt;nartillerie,pre ^randhan-nant refollition de retraite cômode 6c lionnorable,àquoy nturdei^.f-leGôte d’Aigreniôc fut employé pour defcouurir 8c afleu-rerie chemin.Le Duc de Neuers pourucutfoigueufement àThoul,pour eiieuiterlafurprinfe; 8c pardiuerfes courfes hallale depart de l’Empereur,qui aduerri de la redditiôde Hefdin,voyant la difflpation de (on armee,8c fes efforts cô tre Mets du tout inutiles, apres auoir perdu vn trefgrand nombre d’hommes, de finances, 8c beaucoup de la reputation parauant acquife, fe retira le premier iour de lanuier, lailfant au Duc d’Albe toute charge pour départir fon armee 8c ordonner de la retraite.C’eftoit pitié de voir la def-route des pauures foldats defnuez de touteforcc. Le Duc d'Alue 8c le Comte de Brabançon auec laplufpart del’ar- ** mee deflogerent en eflrange defordre,parcans de nuid a-uec deux feux feulement pour lignai,fans grand bruit, trô-pettes,fifres 8c tambours dormans,tentes laiflecs auec qui tiré de toute forte d’armcs,caques pleins de poudre à canô, force meubles 8c vtencilles, partie de l'artillerie fous ter-rCjSc infinis pauures malades, que le Duc de Guife 8c au-

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M.D.Litt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri sicond,

tres chefs firent benignement traiter amp;nbsp;fouIager.Le Vidaf- , nie de Chartres donna fur la queue du Duc d’Aluc, desfit vne compagnie de cheuaux legers,fit bruder grande quan-tité de poudres, S' amena plus de prifonniers qu'il ne vou-Mar^uis loit,fans aucune perte deslïens.keftoit en l’arrieregarde le Mert. Marquis de Brandebourg,fur le camp duquel furent faites diuerfes forties: mais il fe renoit lerre Si fit tcllctiieiit qu’il efehappa auec le refte de (es troupes.

Drlinrante Solênelles aftiós de graces furet rédues à Dieu par tout dtMtis. le royaume de i’ilfue decefiege. Particulièrement le Duc de Guifeficfairevneproceffiongcneralededîs Mets,où fe trouuerenr les Princes 8i Seigneurs qui y auoyct tenu bon pres deluuafcaiioirles Princes d'Anguien,de Côte Mont-pcn(ier,la Kochefuryomie Duc de Nemours,Horace Far-nefcqui toll apres efpoufa Diane baftarde du Koy, Pierre Strolfyje Vidamede C liâmes,les (leurs de Montmoren-cy,d'Anuille,de Gonn.gt;r,la Btoli'e lieutenant de la compa-gniedu Duc de Lorraine,la Roclicfoucauf : les Vicomtes de TuraineSc de Marcignes,Df langues,Entragucs.de Biron fainétRcmi Si ancres en grand nombrc.Puis le Duc de Guife fe retira en Cour, laiflanr le gouiiernement de la vii i le .à Gonnor,qui y commandoitdeuant le fiege.

Siiii, latte F'iuiroii la fin du printemps,l’Emprreur enuoyalefieur rie, affmt, »fo Biiieroiirt auec vne puilfante armee aftieger la ville de frmfe^ Terouenn forte place,où fut enuoyé en diligence le (leur rmsrrerdZe d’Elle ç, auec lui François de Montmorency fils aifné du rft ^‘rext-aijfe leurs compagnies, fuiuis de plufieurs

Seigneurs gentilshommes amp;nbsp;foldats.La place fut furieufe-ment canonnee.Les alTit gez y foullindrent .à trois reprin-fes vn des plus rudes alfaux qu’il eft poflîblç où depart amp;nbsp;d’autre v eut grande perte.Du code des François y furent tuez.les lîeursd’FJfcsde Vienne,de Beaudifné,dela Roche Poré,deBljndi amp;nbsp;le capitaine Ferrieres, auec plufieurs gé-tilhonimes-gc foldats. Depuis lesafTiegean, firét dégrâds efforts à miner amp;nbsp;faper, tant qu’en fin par vne fape proprement 8e promptement faite ils comblèrent le foffé : ce que voyant le fieur de Montmorency,parauis de tous les capitaines demanda compofirion.Mais tandis qu’on parle-mentoit les Allcmans 8e Bourguignons entrèrent par di-uers endroits, 8e feprindrentà tuer tout cequ’ils rencon-troyent.Les Efpagnols amis d’argent,garentirent plufieurs gentils-

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H jN m SBC o ND. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1$

gentilshommes amp;nbsp;foldats François.Le fieur d’Oiuni pour (auuerla vie au lieur de Montmoieiicy fon general, fut gricfucmont bleilé dont il mourut toll apres.(Les nouuel-les reliouirent fort l’Enipeteurjlequel fat râler Tetoutnne iufquesaux fondemens.

Or dautant que le bruit couroit du fiege de Hefdin,le Hefäm rt-Duc de Bouillon Marefcba! de France entreprit de de feu-dre, le chafteau.Le Uuc Horace Farnefe,le Comte de Vil-lards, Si plulieurs autres feigneurs 8c gentilshommes s’y enfermèrent auec enuiron deux mille foldats , où ils furent incontinent inuellis par rarnice de l’hoipercur de laquelle Emanuel Philibert de Sauoye, Prince de Piedmont, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X

fon neueu,elloit lieutenant gcneral.La place fut canonnee plus rudement qu’elle n’auoiteftcés autres lieges, 8c mi-nCe en tant d’endroits que c’elloit comme vn terrier de taiffons. Au moyen dequoy lesadiegez demandèrent cô-polition.Comme elle elloit apoint de conclufion,8c ne re-lloit que la lignée, d’vn collé vn prellte par mefgarde ou autrement ayant mis le feu aux artifices aprcllez à la brefs ehe pour fouilenir l’alTaut; de l’autre les Bourguignons qui afpiroyent à laproyeayans fait iouer leurs mines; Si vne patrie des foldatsbtuflezde ces feux artificiels, vne autre engloutie dedans les ruines, les furoiuans fe tronuerent à. la merci des Imperialiftesqury entrèrent a La foule. Le. DucdcBoullon Comma le Prince de Piedmont de fa pro- , mcffeisnais le Prince refpondit qu’il n’eftoit plus befoin de donner oft3ges,puts qu’il elloit maülte de la place. Ainfi le Duc-demönra prifonnier auec plulieurs autres,dôt le Prin-eftir à grolle rançon. Le challeau lot prins le dixhuicicfine i*arcde luiller. Le Duc Hôrace,le Vicomtc de Martigues, IpSehefchal de Câltres ,8c plufieors capitaines amp;nbsp;gentilshommes furent tuez dedans celle place,iouet de la guerre. Mlfrt l’limpercur la fit rafer.

■'•ApfcR celal’armee Ftadçoifc fut alft mbkepres d’Amiés Drff’aittiit! Si Pic(ui^ny.Enuiron le qûmziefme iour d’Aoull, il y eut Xquot; ‘ti t'Em Vne rencontre en laqiïélle le Prince de Coudé conduifoitl’quot;.'''quot;' • lartavvallèrie legere,rompit les ti-oupes de l’Empereur 8c Its’mena battant ♦^ne bonne iieué , leur ayant tué de fept a ƒlt;■„, hiiif cfinlt;thommesgt;priiis cnuiron cinq cés prifonniers, entré autres le Duc d’Arfrot S'' emporté fept drapeaux. L’ar-thee del’Em^iciefat s'ollar retiree vers Arras.celledu.Roy

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M.p.Liin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hïnr.1 second.

fetrouuafurlïfind’AouftauprèsdeCorbic.il y auonpre® de fept mille cheuauxamp; plus de vingt cinq mille piétons: de canon,plus de cent pieces groH’es amp;nbsp;menues. L’Empereur print refolution de faire confumer celle puilfaute malfe ou de foy mefme,ou au fiege de quelque ville amp;nbsp;cha-fteau. Au contraire le Roy ne cerchoit que bataille. Pour y amener fa partie il s’approche de Cambray ,amp; s’auan^ant vers Valenciennes fait donner quelques charges où la ca-uallerieFrançoife eut du meilleur; amp;nbsp;voyant que les forces de l’Empereur ne vouloyent rien bazarder le Roy fe retira, eiiuoya le Marefchal de Saind André rauager le plat pays en la Comté de S. Paul, fur la fin d’Oélobre vne partie de l’armee caffee , le relie fut logé és garnifons pour paffer l’hiuer.

M. D. L I 1 I I.

Ttiit «r- k V Printemps le Roy fit trois armees. La premiere «WM du _/\.fouslachargediiPrincedelaRocheSuryonen Ver-mandois compolce de dix mille piétons, trois cens hommes d’armes,amp;. cinq ou fix cens Argoulers. Il y auoit enla fécondé vers Creci, conduite par le Connellable, vingt cinq enfeignesFrançoifes,autantde Suiffes,deux regimens de Lanfquenetsdeux millecheuaux partie legers, partie argouletsiauec l’arriereban de France,amp; quelque caualerie Angloilé amp;nbsp;EIcoffoife. La troiliefine conduite par le Duc de Neuers, clloit compofee de vingt enfeignes d’Anglois amp;nbsp;d’Efcüffois,deux regimens de Lanfquenets : trois cens fxrlut, di nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’armesihuir cens cheuaux legers amp;nbsp;ârgoulets.St

«» trou »r- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;piftoliers Allemans.La premiere,entrce dedans

ntti. l’ArtoisyÊcde terribles rauages amp;nbsp;bruflemens. Celle.dul i. Duc de Neuers,courut les Ardennes, print par compofitiô J le challeau d’Orcimont, dcflruilit amp;nbsp;brulla grand nombre de villages força la garnilôn du challeau de Beaurinde fe rendre a compofitiompuis entra au pays de Liege, ayant affeuréScouuert la nauigation delà Meufepar la prinfe des petits chalteaux amp;nbsp;places fortes qui font au long du ri-' uage.L’armee du Connellable print Mariembourg; fortifia Rocroy. Au fortir des Ardennes ceux de Dinam furent fonimezdedetjairer s’ils vouloyét pas perfeucrer en ncu-cralité.lceux firent vne rcfponfe outrageufe accompagnée de har-

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H E N H 1 s £ C o N B, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iß

*leharquebuzades. Sur cc le heraut,amp; trópette du Duc de Neuers,lequel emporta de fotcele chafteau d’Agimont au commencement de Juillet, trouua abandonnez Calld-thierri amp;nbsp;Valuin, emporta d’affautliouines dont prefques tous les habitans furent tuez,ou executez par iuftice pour auoiren vne bitoque voulu faire telle à farmee royale. Dinam apres quelque reliftance fe rendit, les habitans eurent la V le fauue,8t la ville ne fut pas bruflee,comme Boui-nes,mais entièrement pillée. Il y eut vn cruel confliâ des François contre les Allemans qui vouloyent faire violence aux femmes amp;nbsp;filles prinfes dedans certain temple, à quoy le Roy remedia. Le chafteau fut receu à compofiiion peu de iours apres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

Tandis que ces executions fe faifoyent au pays de Lie-ge, le Prince de la Rochefuryon desfit en Artois deux impiruh-cornettes de cauallerie iniperiale,deux cens hommes eftë- (!«. dus fur la place, amp;nbsp;les drapeaux enuoyez au Roy, lequel entendant que le Prince de Piedmont faifoit fon gros en deliberation de combatte fi les François s’aiiançoyent, délibéra de pafler la Sambre ce qu’il effectua, amp;nbsp;entrant fuiui du Duc de Neuers dedans le pays de Hainaut le vingtief-me deluillet,oùil y eut de terribles feux ,faccagemens,8c ruines. Qiiplques troupes coururent iufques»ux faqx-bourgs de Neuellepreinieve ville de Brabant,où ils roiicht nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

le feu amp;nbsp;es villages d’alenuiron emmenans grand butin. L’armee tira puis apres droit à Bains, l’vne des principales * ’ villes de Hainaut, ne laiflant apres elle pour tontes brifees que feux, fumees, cendres amp;nbsp;malheur au plat pays,lainen-table efehafaut des tragedies entre deux grands princes. Les Francois campez autour de Baius allumèrent des feux encores plus grands que les premiers , ayans embrafé tous les chafteaux amp;nbsp;feioursplaifans desgcntilhommes du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4

pays. La magnifique maifon de Mariemont, appartenant ctuft alaroinede Hongrie ne fut pas oubliee,ni l’excellent cha- f'quot;* fteau deTragny.Baiusaffailliele vingt deuxiefme iour du mefme mois fe rendit a la mifeticorde du Roy qui lafic brufler pour vengeance de laruinedeFoulembray, item des villes amp;nbsp;village-, de Picardie qu’on lui auott mis en cen dies duranijbn voyaj;e d’Allemagne. On mit le feu auflî en vn autre fuperbe chalfeau appartenant à la Roinede

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m.d.lv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hinri sbcond,

Hongrie,amp;en celui du Reux,puis à Bauers.

L’arniee s’eftanc iettee au parti delà entre Monts amp;nbsp;Hai naut,Landrcci,Auanes,le Qu,efnoy,Vallcncicnnef,8t Cabrai, le Prince de Piemont Ht tout ion pofflbie pour auoir reutnehe de tant de pertes.- mais il ne peut rien effectuer, les François ellans forts amp;nbsp;bien conduits.Finalement le di xicfmed’Aouft les deux armées aduerfaires Ce trouuerent ârm'ts^res tie l^Pnty,où il y eut vue aflez rude rencôtre des prin dî7(5»(j. cipales forces de deux collez. L’Empereur y perditenuirô huit ou neuf cens hommes , 15c le Roy deux cens. Apres cela,rhiuer approchant, le Roy licencia fon armee. Celle de l’Empereur tirant vers Hcfdin faccageaSc brufla le plat pays en diuers endroits, amp;nbsp;eull fait beaucoup de real, fi le Duc de Vandofme,rjuilacolloyoit,ne s’y fuit oppofé.

M. D. L V.

SV R le Printemps la guerre recommence entre les deux I-’rinces.Le bruit des courfes de rarmee imperiale don-tcBtiBHBfiô naotcalîonaux Françoi.s d’entreprendre fur Challel Câ-brehs,quifuc prins p3refcallade,amp; bonne guerre faite aux Efpagnols. M.iruembourg fut rauifltiaillee parBourdillon lieutenant du Duc deNeuers. Le Roy f5c la Koine d’An-glcterre follicirent l’Empereur Si le Roy de France a faire , paixia quoy s’employa fort le Cardinal Pole, l’Aneleter-iltpaix reellantlors tout en leux dcceux delaReligion,qu on y traitoic a toute rigueur. Ce tratte de paix commencé auec grand bruit amp;app3reils’efuanouit en fumee.-lS; la guerre fe ralluma plus fort que deuanc. LeJ^uc de Neuer.s amp;nbsp;l’Ad-s mirai de Ch.dlillon faitgouuerneiirde Picardie,a caufe ejuele Duc de Vandofme deuenii Koy de Nauatre amp;nbsp;lou-uerain de Beate à caufe de fa femme eiloit allé prendre polTellion de fesnouueaux ellars,donnèrent tresbon ordre au rauRtuaillement amp;. garde des plare.s Si de toute la f’.-.rrifreià frontiere.Neantmoins queltpie temps apres commequel-h Fraïut qiies vns des garnirons de Picardie ioints a quinze cens ji'l.uS. eheiiaux de Riereban François, qu’on appelle les compagnies des Nobles amp;nbsp;quatre cens piétons eulTent tellement couru le pays qu’ils reuenoyent tous chargez de butin,conduits parla lail le leur general,Flaullimont gouuer-• neur deBapaulme,les trouuani entre vu bois, vn village, amp;nbsp;vue

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H B N RI I ! eo N ».

amp; vne thiiere ( dont il fit rompre amp;nbsp;garder les paflages ) fans defcouureiirs', fans ordre, fans crainte d’ennemi, amp;nbsp;fans cœur,les chargea(i vigooreufement auec peu de gens* qu’en moins de rien il leur fit quitter auec le courage amp;nbsp;de uoir leur butin amp;nbsp;la vie mefmc à fa difcretion, La laiIle bleffé, 8c plus decinqcens prifonniers,quelques vns ef-chappezjlereûe mourut fur le champ. LesHannuyers 8c Artefiersjgens facecieux,en forgerent vn fobriquet, difans qu’ils prenoyent les Nobles de France fans pefer. Mais il n’y auoit prefque point de Nobles en ces troupes deriere-baii,ains quelques roturiers 8c valets que l’on employe à It monflte 8c qui y font enuoycz par les vefues 8c orphelins des gentilshommes, ou par les Seigneurs de fief qui font valétudinaires. Pour affeurer la Picardie le Roy s’auanca iufques a Villiers cofterez, enuoyant le Duc de Guife plus auant fur la frôtiere,8c l’Admirai au milieu de la Prouincc.

Maintenant il faut dite quelque choie des guerres en lt;/» Piedmont 8c autres endroits de la les monts.Le Marefchal de Brilfac qui l’hyucr precedent s’elloit rédu maiftre d’Y-uree,S( de Bielle, fortifia au printemps Saint laco en rafe Fran绫 à' campagne, fe failit de Crepacuore,8c parl’entremilè du Im^ehaU-fieur de Saluaifon emporta de ftirprife brauement execu-#quot;« tee Cafal de Montferrat ville 8cchalfeau,place detrefgrâ-deimportâce,tuinaPoman, fainft SaluadourSc autres petites places non tenables Scnialaifees a fortifier bientoft. Le Duc d’Alueayant fuccedé au gouueruementde Lombardie àGonzague,fe mit aux champs fur la findeluillet auec vingt mille piétons quatre mille chenaux 8c quarante canons, 8calTicgea Saind laco où commandoyentles capitaines Birague 8c Vimercat,lefquelscontraignirent le Duc de fe retirer au pont de Sture,où il fe fortifia,efperant contraindre à fe rendre par famine les places qu’il n’ofoie alTieger. Le Roy enuoya quatorze nulle piétons Sc quatre mille cheuaux de renfort au Marefchal de Brilfac,lequel fe fentant plus fortaflîegea Vulpiao,desfit parla Rochepofé lefecoursqtie le Ducd’Alue y enuoyoit : print deforce la batfe ville,8c tolf apres la balfe ville 8c le chafteau par corn pofition.Vulpianfutdefmantelé: 8c toft apres Montcaluo ville 8c chafteau rendu aux François.Ces cholès auindrent en Septembre 8c Oéfobre.Quelques lours apres les troupes du Duc eurent par le moyen d’vneembufeadedrefle«

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m.b.lv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hinu iicoNb,

pres d’Incife,cù quelques François furent tuez k d’autre» prisjvne petite reuciiche des pertesreccuesà Vulpianfit Montcaluo.

Bife«,, Auant que rçtourner deçà les monts , il conuient dire ftrticniin- quelque chofe delà guerre de Situe terminée en cefte aller tntitr nce, amp;nbsp;reprendre le propos de plus haut.Durant le voyage titltiutr de Mets ,l’Empereurs’eitanr failîde Siene, ville antique r« dt Sitnt^ renommee en la Tofcane,y eftablit pour gouuerneur dó it et ßiegQde Mendofleaucc quelque garnifon d’Efpagnols.

nf^MtiÀla Diego (c comportant plus rigourcufcment qu'il nedeuoit, lesSienois commencent à confpirer contre lui, qui fous couleur de fauorifer le peuple fit pofer les armes aux Nobles, puis fe mit à molcfter les vns amp;nbsp;les autres, qui fe re-unilfans enuoyerent prier leRoy deles receuoir en fa pro-tedion,ce qu’il leur accorda.Les fugitifs de Siene commen cent a leuer gens en 1 talie au nom du Roy fous la condui te du Comte de Pctillane,Hiet ony me de Life, 8c Maire de Siinftefior.Le Duc de Florence enuoye huit cens hommes de renfort à Mendoffe.Mais lesSienois irritez des nouuel les extorlîons qu’on leurfaifoit, donnent entree à quatre mille hommes conduits par le Comte de Petillane,lequel chalfale? Efpagnols, non fans grand meurtre de part gc d'jutre.Vne partie des Efpagnols s’elfans fauuez de vifief fe,fans canon, dedans le conuent des lacopins 8c en la ci-tadelle,y furent forcez 8c caillez en pieces. Leurs chef» St reftes ioints aux capitaines Florentins fortirent de Siene par compofirson,5c fe failirent d’Orbittlle place proche qifili fortifiercnt.L’Emperetir de reiouren Allemagne a-pre» le liege Icué dedeuant Mets commande» Dom Gar-fiede Tolede, Vice Roy de Naples de courir le plat pays Sienois Cf qu’il fait .mec douze mille hommes de pied 5C quinze cens chenaux. D’autrepart le lirur de Termçs en-uoyé parie K oy mit bonnes gaimfons dans toutes les p'a- ' ce.delaSeigneurie de Siene,ayant lors aiafoldedu Roy ' en ce quartier-la plus de douze mille pietonsfans cornet gt;nbsp;les naturels dupays,tnnemis iurez de la nation Efpagnole, 1 mais peu de caualerie.Pource que le camp imperia! côduit 1 parle Viceroy 8c Afcagnede la Corne (émbloit menacer {: Siene,on fortifia la ville en merueilleufe diligence. LeVi-ceroy aflaillit »Monfelice,Montelle 8c Motalcin, où le lïeur f lie Tenues puurueur,8c fe maiatint la quelque temps, iuf- f

que?

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H t N R I ! I C o N 1). nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l8

«jues à ce que le Roy y enuoy a le fîeur Pierre Stroffi, auec me belle troupe de gendarmerie, amp;nbsp;le fit fon lieutenant general en Tofcanc. Stroflt venu à Siene, fitnouuelles ie-uees parl’Italiejdontle DucCofmeauerti follicita le Pape lules Si 1’Einpcreur en telle forte qu’ils (e ioignirent à lui pour chalfer les François. A ceftefFed,laques de Medicis, furnoinme le Mediquin,Marquis de Marignan, ayant charge de 1’armee des confédérée, vint a Aie ger Siene, an commencement de fan mil cinq cens cinquante quatre, 8C faifant fesaproches denuiCtfaillitàlafurprendre,pource quelafoitification n’auoit pasefté parathauee.Les Sienoia fouftindrent vne pointe,St repouHerent le Marquis qui perdit lors beaucoup d’hommes, il ne laiifa pourtant de fe camper deuant la ville, fourragea le plat pays,drelfavne furieufe batterie,Si reduifoit les afTiegez a grande neceffi-té,fans la venue de Stroflî,lequel fe iettant dedans mit fou-dain ordre aux rempars 5i a la reparation des breches,n’a-yantoubhd de garnir les autres places de l'eftat de Siene. Et pource que Rodolphe Bâillon general de la caualerie

. imperiale 5i Afcagne de la Corneauoyent fait entreprife ; fur ChiufijStrolfi leur alla de nuid au deuant auec fix cens . hommes,8t les ayant prins à fjn auantage mit leurs troupes en defordre,tua Bâillon,amp; enuoya la Corne prifonnier en France. Le Roy depefehe incontinent nouuelles force» pour enuoyer en Tofcane,amp; en l’ifle de Cotfe aufli, en laquelle le fieur de Termes auoit prins les villes de S.Flotent

. ’ Si S.Boniface port de mer,y ayant lailfébônegarnifon fou» la charge de lourdanVrfin accompagné de quelques capi-

. î taines François 8c Gafcons,pour ladefenfe de IT(le,partie , 6 de laquelle obeillbit encore aux Geneuois,fur lefquels par

' tifans de l’Empereur,Termes l’auoit prife.

Pour reuenir à Siene, le dernier fecours que le Roy y , enuoyoit eftant de cinq mille Suifl'es Si Gafeons auec quel , que cauallerie legerc,Stro(ri fit foudain vne fortie auec fix . ' mille piétons choifis St cinq cens bons chenaux , print fur le Duc de Florence, Montcatin 8i Montcarlo qu’il fortifia.

J1 Le Marquis de Marignâ côtraint de leuer le liege de Siene . pour fccourir le Duc futen danger d’eftre critiercmcnt , . desfait,!! Stroffieuil empoigné l’occafion.Mais le Marquis . fortifié de nouueau fecours, SrrofTi fut contraint ramener . . lès forces recrues reprendre haleine dedans Siene.Cepen-

C. tj.

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H.B NUI JïCOND.

dant Leon,prieur de Capoue,amp; frerede Stroflî, nepouuâJ ' plus attendre farmee nauale des François,fefai(ît dequel-ques railfeaux Gen'euois chargez de grains,amp; les ayans emplis de fold3ts,fe mit a guerroyer la code deTofcane,S faire du rauage és ports de mer apartenans au Duc de Flo« rence:puis vint furgiràScarlin,d’où s’aprochant pour re« conoiilre la place fut atteint amp;nbsp;abatu mort d’vne harque-buzade.Strofli extrêmement affligé de ccile perte, vint ci tinuer le fiege,y attendant le fecours de France, lequel ar-riua peu de temps apres, conduit par le fleurde Monluc. Alors Stroflî drefl'âfon armee, où fe trouuerentflx mille Italitns,deux mille Gafcons,autant de Suifles,deux mille cinq ctns£anfquenets,amp;enuiron raillecheuaux.Aueccela il refolut de combatte fes ennemis,s’ils fe prefentoyeiiü Si voyant qu’ils fe tiroyenr loin de Siene,il.en lailfa la garde a Monluc,amp; s'en alla battre Ciuitelle au terroir de Flo-rence,au fecours de laquelle le Marquis de Mai ignan acoi) rut en telle diligence qu’il fiirprint a peu pres les aflîegeasi Si y eut bien du fang efpandu de part amp;nbsp;d’autre.StrcifTi cô-traint de defcamperaflîegtaFoyaibplact forte amp;nbsp;riche,laquelle des le premier iour fut emportée d’alfaut, Chariot Vrfin auec tons les foldatsqui la gardoyent taillez en pièces,^ ville pillee Si iniCe afeu amp;nbsp;a fang. Le Marquis ayant recüuuré quelques canons appiocha de farmee de Strofli amp;nbsp;lors fe firent maintes rudes efcarmoiiches.En fin StrofÜ «’acheminant vers Montpultian,les Italiens coninicnccrét à le quitter, de forte que fes forces furent moindres qtif Marepiis.Au moyen dequoy Stroflî contraint d* ioiôfiër* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àcoutiertamp; denuid pour 11

ttrmteFrS feurctc de fes troupes.iefoltit de marcheren plein iour,fi fiaifttn r»/pourfauuer fon artilleriel’entioya deuant.Dôt le Marquii auertile fuiuit en diligence, amp;nbsp;l’ayant attaint en la campagne entre Martian, Lucignan amp;nbsp;Foyan lui donna bataillt' Le Combat fut fanglant: mais Stroflî ayant moins degeo' amp;nbsp;plus foibles, lesFrançois prindi ent la fuite apres Bighd Italie enfeigne colonelle de farmee,lequelvoulut fe (auuti des preinier;.:amp;apres ceflui, la catialeric fut mifeen routti Les Gafcô«amp; Snifles qui titidrêt bô furet desfaits pour s’e flre trop auanceZjSt prefques tous leurs chefs tuez furl* châp.Le nôbre des morts fe côtediucrfeméf.lesvns difen* deux mil cinq censtlcs autres quatre mille, fans plufleur’ bleift*

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Henri second.


ï«

bleffexquine furuefcurent gucres;8£ cinq ou fix censpri-fonniers. Le Marquis efcriuit à l’Empereur que route l’infanterie de Stroflî y eftoit demeureeimais il oublia lots de fuyurefa viftoire. S’il l’euft fait Stroflî 8c toutlereftede l’armee du Roy eftoit perdu.Strofli qui auoit fait merueil-leufe preuue de fa vaillance 8c adrcffe en cefte iournee fe faùua à Montalcinjlaiflant Foyan qui fut rcprins par le Marquis,comme auflî Maman, Lucignan St antres places, dont les Sienois merucilleufement eftonnez cftoyent en termes de fe rendre,fans Monluc qui les àfleura 8c y fit de, puisde trefgrandsferuices au Roy8c a celte ville là.Bighet caufeen partie de la route de l’armee 8c le Comte d’Altç quiauoit lafehement rendu LnCignan place imprenable,' furent décapitez. Toft apres le Duc de Florence follicita les Sienois a fe rendre. Eux fur la finde lanuier dcl’an mil cinq cens cinquante quatre lui refpondirent brauemér; mais pour parler fl haut ils auoyent befoin de plus grands moyens. En ces entrefaites, le fleur de Lanflac eftant allé' enambâlfadeà Roine,on drelfaplufleurs articles pourac-', corder le faitdeSicne. Le Pape donna charge aux Legats

1!

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11

51

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qu’il auoit pres du Roy 8c de l’Empereur d’en accorder; mais rien ne vint aeffeft, chifcun voulant tirer le droit de fon cofte': cependant les differens fur le fait delà Religion’ croiffoyent.On brufloit cruellement ceux qui ne voulhyétquot; pas receuoir les trad it lös du Papemn fouffroit que le Turc gaignaft pays en diuers endroits de l’Europe, 8c fes gale-res vindrent lors en Corfeau fecours des François, 8c fe ' trouuerét au fiege de Calui 8c de Boniface parmi les Chre fiiens,8c aidèrent à la conquefte de l’ifle, puis s’enretour-nansrauagerent la cofte deTofeane, aflîegerent Plombin 8c l’Ifle d’Elbe apartenanc au Duc de Florence : 8c palfant outre, firent vneinfinité de maux au royaume de Naples, Sicile 8c Calabre,chargezde defpouilles,aucc grand hom- ' brede Chreftiensqu’ils vendirent en Conftantinople 8t ailleurs,fans trouuer empefehement à leur retour : tant la haine eftoit enflambee entre le Roy 8c l’Empe' eur, qu’ils aimoyent mieux voir le Turc s’enrichir du bunti des Chre ftiens que de s’accorder pour faire tefte à ceft ennemi

„ Sv/ràrcit

Reuenant .a Siene,Ie Marquis de Marignan la vint aiîie-get aucc toutes fes forces fur l’cfpcrance qu’il auoit quei.«,,

C. ii).

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. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HiMm SI CON D,

Strofliblefle amp;nbsp;Monluc extrememct malade eftans mot»» (car Ion les tenoita 1'extremite) Laiiirac amp;nbsp;Fourqueuanx prins,les Sienois dellitl)ezdeconfeilamp; Lcours Fiançuis, fc rendroyenc.Strofli s’cflant vn peu repris,ay int eu iwu-uclles tjue Monluc eRoir more, fe hazardaauec fîxenlei' gnes de pietons amp;nbsp;deux compagnies de geus de chcual de venir a Siene, 11 y entra par la prudence amp;nbsp;i efolution de Serillacneueu de Monluc,(|ui par vn Itraiegemede trompettes mit en alarme les troupes du Marquis qui penfoy ét auoir quelque nouiiclle armee fur les bras. Ayant rruuué Monluc en vie,amp; vn peu mieux que les inurs preccdensjil l’cn retourna non lius grand danger, Monluc ayant lait dreflerforceefcarmouchesfuries a(liegeans,conutincon tinent qu’ils vouloyent prendre Siene par le bec; pourtant apres auoir remonftre' aux gens de guerre amp;nbsp;citadins le detlëin duMarquis,ildôna ordre que la nourriture de tous fuftreiglec,amp; que l’on vefcult comme par regime.Les Sie-nois fercTolurent defnyure tout cequ’illeur confeilleroit amp;nbsp;conimanderoit. Le Marquisayant ellàye'par vne efcal-lade noâurne donnée a la citadelle amp;nbsp;au fort de Camellia, d’où il fut vaillamment repoulfé aucc perte delix cens hommes, en apres par efcarmouches,batteries, intelligences amp;nbsp;combats lèrendremaiftre,amp; n’enpouuant venir à bout, s’arreftafurfa premiere de liberation, qui eftoit d’a-uoir par famine les alficgez.Son campcnJuroit beaiicexnp, amp;nbsp;Ce diminuoit de mois aautreineantmoinsfaperfeueran-cc gaigna,tellemenr que le vingtvnicfmeiour d’Aurii mil cinq cens cinquante cinq,honorable compoficton ayant e-flé faite au (leur de Monluc,à fes rroupes,8e aux Sicnois, li ville fut rendue au Marquiv,amp; depuis en la main du Duc de Florence.Quant à ce qui aiiint depuis au territoire Sie- l\ nois, ie n’y touche point, lailfant tel difcoiirs a l’iiifloir« des guerres d’Icalic,d’où il faut reuenir en Picardie.

«MOT/ «« nbsp;nbsp;nbsp;Matiembourg ayant efté auiduaillé, les chefs qui com*

mandoyent en cequartietrlapotir 1 Empereur,ayas drefl* vne armer de ving» milir picrôs,ciriq ou lix mille Reiftrcs, Si quelque, tnfi igné' des vieilles bandes Efpagnolles,firét ' for!iher vn heu iiummé le, ' ■ii;et',d’où ils fourrageoyent le pays voifin, amp;nbsp;aff imoyêt ALiritnibourgile Roy allenibll fes forces a Maubrrt fontainc,'lôt François de Cleues Duc de Neuers fut lient en ât general. J1 y aiioit huit cen.s honict d’arniC', aiitât de cheuatix 'cge{S,amp; enuirc huit mille pie-

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HiNin ncoND, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;to

tSs,quî auiAutiUerêt derechef Mariébourg.Le vingt fîxief medeluilletjles Reiftresamp;lîcaualcrie legere Françoif» fe rencôtrerentimaii les Reiftresfutétcôtrains tegaigner riftemét leur fort.Le Comte de Barlaimôt chef de l’armce de l’Empereur,n’ayât voulu accepter bataille,les François frretirerét.Toft apres le Prince d’Aiirâge entra fiie les rer res du Roy amp;nbsp;ruina le chafteau de Faignolles. Depuis,fuf l’hiuer, les (ieurs de Sanffac Sc liourdillon aa.ftuaillvfut pour la troifiefme fois Mariëbourg. La faifonextrememéc pluuieufe amp;. fafcheufe, anec ladifette de viures de part 8c d’autre,empefcha les armées de fc rencontrer durât te der nier voyage, le Roy ayant eu de lean de Brolfe Duc d’E-ftarapes les droits qu’il pretendoit à eau ft de la maifon de Slois fur la Duché de Bretagnejlui donna en contrefehan-je la Comté de Pont hieure.

En ce mefme temps l’Empereur,Prince tel que l’hiftoire CKmpt-de noftre téps le defcrit,ayant porté G longuement vn mô- mtr ijuitti de d’afaires en fa telle refolut de fe defeharger, amp;nbsp;ayât ap- fquot; pellé a Bruxelles le Prince Dom Philippe fon Gls,lors roy * d’Angleterre lui rcGgnafes royaumes d’Efpagne, de Na-pies,Sicile 8c autres,dont il lui bailla lettres, commandant à tous fes fuiets de lui obéir. Ces lettres données le vingt-cinquiefme iour d’Oâobre mil cinq cens cinquâte cinq,fu rct letié's en plein côfeil par leChâcelier.Entre pluGeurs no tablesauis que le Pere dónaauPrince fóhls,il l’exhorta de faire paix auec le Roy de Frâce,8c d’auoir pitié de la Chre-ftientémiferablemet affligée par vne fl longue giierrc.Ou treplus il quitta l’Empire, 8c pria par lettres les Elecleur» de conférer celle dignité à Ferdinâd fon fi ere,à qui elle ef-theoit,ayâte(lé parauantpareux efleu roy des Romains.

Prefques au mefme temps les Geneuois elfayerct de re- ,, conquérir l’ifle de Corfecôquife par le fleur deTermes, 8c f,jt, y enuoyerent le Prince d’Autie, lequel alfaillit le port dç (t. Sainél Florent,rendu par côpofltion,lesaffu’gez,,fortis armes êc bagues fauues,s’cllans retirez à Boniface vers lotir danVrfln.D’Auiie s’en approchant,penfant s’en redre mai lire; mais il fut repouffé auec grande perte. Sur la fin de la mefme annee mourut le Marquis de Marignanhors de la grace de l’Emperenr,pour auoirtrop fait trainer le liege de Mimin»». Siene,8t confumé vne armee deuant. 11 fut folennelfemét •nterré àMilan,8cle Duc d’Alue aflifta à fes obfeques.

C. iii).

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M.D.IVT,


Hbnui s b C o N ».


M. D. L V I.

r«/a«p«wT ® Roy Philippe fuyuant le confeil de fonpere,amp;fol-»n, ,„J_gt;licité par Marie Rome d’Angleterre fa femme.encli-tn ttiâtux noit à la paint pour àquoy parucnir, apres plulîeurs allées amp;nbsp;venues vne treftie de cinq ans fut accordée. Le Comte deLalainvint aBloispourvoiriurerlatrefueau Roy :8c l’Admirai de Challillon fut à Bruxelles vers l’Empereur amp;. leRoy PhilippCjpour mefme effeä.Durant quelque peu FiStf-r demois quecelie trefuedura,vn nommé Villegagnôche-netirntri naher de Malihe arma quelques vaifl'eaux 8c fit le voyage JM. de l’Ameriquejprometiât de faire meruçilles pour le Roy en'ce nouueau monde.Mais fon çfprit malarrefté 8c fes in-iufles deportemens l’en cliafierentjSc ne fit rien qui valuft. Si celle entreprifeeurt rencontré vn fagc chef, c’eftoit v-ne porte ouuei te à l’execution de grandes chofes : mais le gouuerneur du monde en auoir autrement difpofé.

Pape Paul quatriefme, delà maifcm des CarafTesde tnini Ji rwNaples,ennemi des Elpagnols,auerti que dedans Romefe fiurt dita faifoyent quelques aflémblees és maifons de Marc Antoi-ne Colonne 8c le Cardinal de SainâeFior,ennemis du Roy de France,print celle occafion pour fe venger,8c fans trop exaéleinformation fit emprifonner au challeau S.Ange ce Cardinal, Camille Colonne,Iulian Cefarin amp;nbsp;l’Abbé de Brefegue,fit adiourner Marc Antoine,fouiller ft'igneti-fement furies terres de l’Eglife tous les courriers S: pa-quetsrdefarma tous les ellrangers, 8c pofa de merueilleu-fes gardes 8c fentinelles par toute Rome. Aucûs ont eferit que les colonnels foupçonnans ce Pape d’ellre François,8c craignans quelque furprinfe, auoyent penféde pouruoir d’heure à leurs afaires. Le Pape prenant les chofes à plus haut pointl,pourfuiuit comme le vien de dire.Les oppref-fez,feruiteurs du Roy d’Efpagne, lui ayant fait entendre comme tout pafToit,'! commande au Ducd’Aluede fecou-rir les Colomnes 8c autres leurs partifan.s. Dont auint que le Duc s’achemina promptement/Naples, 8c fit ce qu’il peut pour rellablir lesColomnes8cVrfins en leurs feigneu- : ries. Eux d’autrepart fefortifians es entours de Rome,8c ‘ tenant le Pape enferré,lui refolut de demander (eeours au RoydeFrance. Pour lequelefFeft il enuoyafon ncueu le Cardinal Cataffcjlequel apporta au Roy vn chapeau tnô-phal.

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Hinri siconp.


II


phal, amp;nbsp;vne efpee i Fontainebelleau fui la fin du mois de luin.LeKoy lui accorda fa requefte,adiouilant qu’il vou-loit auerrir ie Roy d’Efpagnejce qu’il fiutnais il eut r^fpon fepeu au contentement de Caraft'e. Dont s’enfuiuit vn commencement de feu qui ietta de terribles flammes. Les Annalifles amp;nbsp;hiltoriens François Italiens 8c Efpagnols di-fcourent diuerlement des motifs de la rupture de la tref-ue.C’eft matiered'vn plus grand liure.Ilnous fuffit de reciter (implement les chofcs.Le Pape fut le premier qui mit les fers au feu : 8c les Rois ne fe firent gueres tirer l’oreille pour y porter les mainstcir ils ne vouloyenr gueres de blé i’viî al’autre. Leurs principaux officiers pouffez de diuer-fes paflionSjSc ceux qui les gouuernoyent ayant enuie de monter plus haut,8cpreuoyans que la trefue les abaifferoit, furent bien aifes qu’a Rome l’on cuff commencé dedref-ferl’efcbafaut de nouuelles tragedies en la Cliceffientc,no tamment en la France.

Ainfidonc le François voulant s’oppoferà iT.fpagnol gutrrt en pour le Pape, Scroffi Marefchal de France,en la place du tre in iç« fieur de Sedan décédé au retour de fa prifon du pays bas, rectmmen -futenuoyé a Rome pourfaire telle aux Efpagnols lufques àcequele fecours de France y full arriué. D’vn autre co-”quot;* fté Dom lean de Lume gouuerneur de Milan fe vint rendre en France, 8c le Duc Oélauian Farnefe remis en pof-fcffion de Plaifance par les Efpagnols quitta le parti François. Cependant le Duc d’Aluefourrageoit autour de Ro-nic,print Anagne,Pilaffrine, Segné,Ttuoli,afliegea üffie; coupant les viures 8c tenant Strofli auec Moulue 8t leurs troupes referiez dedans Rome.Sur la fin de Décembre le Roy defpefcha le Duc de Guife poureffrefon lieutenant general end’armee qui marchoit au fecours du Pape.

M. D. L V I I.

AV mois de lanuierdePan mil cinq cens einquStefept, O“* le Duc de Guife,bien fuiui,effanr arriué a Turin ville

capitale de Piedmont,lesEfpagnolsfortifièrent Milan, 8t „PtUrme refraifehirent les garnirons des places d’importance en 1-lt; rjinlfe-taue. Le Duc de Florence arma, 8c logea des troupes fur les frontières de Ferrate, garniffant Florence 8c autres villes de fou obeiffance,lur tout celles qui auoifinét Bologne.

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LeDue d’Alue poutueut aux villes du royaume de Naplesgt; amp;nbsp;de la cofte de mer en Calabre. Toute l’Italie fe vid lors en armes, chafcun fe tenant fur fes gardes, amp;nbsp;difcourant diuerfement dcl’arriueedu Duc deGuife amp;nbsp;de fes def-fcnis itiec vne forte armee de quatorze a quinze mille piétons, huid cens hommes d’armes amp;nbsp;douze cens chenaux legers. Aucuns en content d’auantage,8c le bruit couroit d’i n renfort preft pour marcher,fi tort que la guer re feroit entamée dt cecofte'la. Mais on en eut bien be-foin ailleurs.

»iit frinji nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entrefaites le liege d’Oftie continuoit.Ccuxqui

fttr h p»f» gardoyent lefort,ayant foullenu plulieurs a(ra’ix,amp; la pou f»r tu s., dre leur defail'ant,les foldats St. citadins bleffez pour la fiiiiniii, plufpjrt J loinpofition fut accordée aux anicgez,amp; la place tendue aux Efpagnols, qui accordèrent fur (tance d’armes de 4o.iours au Cardinal CarafFe, afin de donnerloifir au Tape depenfer à quelqueappointement. le Cardinal au contraireattendoitles François,amp; follicitoitles Vénitiens d’efire de la partie,ce qu’ils refuferent ne voulans eftre en mauuais mefnageauecleRoy d’Efpagne. Mais le Duc de Ferrate print leparti de France, receut le tiltre dedefen-feur de l’Eglife, Si v eut conuention entre le Pape, le ««(r« tt P» K.oy Si lui, que Ic Pape feroit lufques a vingt mille pie-ft ltiteyde tons,St mille cheuaux,8i. fourniroit à tous les frais de frtict, ir l’armee : le Roy mettroit en campagne pareil nombre de b Dm dt gjfis de pied , amp;nbsp;deux fois autant a cheual: le Duc fix Krtrar«. jy,iîle foldats, deux cens hommes d’armes, quatre cens cheuaux legers 8c vingt pieces de batterie. C’eftoit affez pour faire de grandes conqueftes, fi l’on n’euft point touche'aux cofres du Pape: mais ceft article-Ià rendit tous les autres fans effeft.Et comment euft il fouldoyé tant d’hoin mes, quand il lailfa la petite armee du Duc de Guifefe maintenir comme de fqymefine,oupluftoft fe diflîper: tellement que le retour d*iccIle fembla pluftoft vne defroute degens defeonfits, qu’vne gaillarde retraite de gens de Xttunldti guerregt; £es Papes en ce dernier temps ont acouftumé de fe tenir du colté des plus forts, auancer leurs afai-res aux defpens de qui leur prefte oreille, 8c quand ils ont leurs pretences abandonn sr ceux qui leur ont afTiftd au be-foin, comme ilauiaten cefte guerre ci, trauerfee de nier-ucilleux confeils de toutes parts:mais lesentreprifés 8c deircint

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Hihri sic onb.


11


deffeins des grinds du monde ne font que fumee, (i Ia fa-uour du Tout grand amp;nbsp;Toutpuiffant ne les accompagne.

Le Duc de Guife ayant joint les forces P'^dmont à celles du Marefchal de Bnllac , s’achemina a feme le bruit que Pauie elloit prinfe des François, fomme le capitaine Spoluerin qui auoit la deux mille loldats pour la garder de fe rendre, menaçant de mettre tout a feu amp;nbsp;à fang,s’il y entvoit de force. Spoluerin qui craignoit fa peau amp;nbsp;la perce de fes butins fit tant que fes foldats confentirét a reddition, pourueu qu’on les lailfaR fortir vies amp;nbsp;bagues fauues: ce qui leur fut accordé amp;nbsp;tenu, le dixhuicicfme lourde lanuier Spoluerin amp;nbsp;autres des principaux retirez, à Pauie furent décapitez à caufe de leur lafeheté. Le Cardi naldeTrentegouuerneurde Milan cnuoyafummer le Duc de Cuifede lui remettre en main Vâlence,prife contre les articles de la trefuc.Sa refponfe fut,que le Duc d’Alue ayât le premier rompu la trefue,les François auoyét peu fuyure fonexempleiparainfi qu’il n’attédill que la guerre,iiifques à ce que Ion euft fait raifonau PapeiSt quant a ceux de Va lence,que l’on s’eRoit iuflenient prins à eux,a caufe que la ^arnifon auoit tiré l’artillerie fur-ies troupes Frâçoifes qui s’acheminoyct au fecours du Pape. D’autre code, Stroffi, rtfria Monluc amp;nbsp;autres qui eftoyentdans Romc,fentans que le

Duc d’Alues'eftoit retiré plus loin,allerétauec cinq mille/ortanjr,«-pietons amp;nbsp;fix cens chenaux alfieger Oftie qu’ils emporte- ««« rét incôtinrt.Lc fort fut rendu par compofitiô,Scen fortirét les Efpagnols,vies,armes,amp; bagues fauues,St eminenerét quelques piecesd’artillerie.On printaufliVelitres,Tufcu-le,Marin,Grotteferrate,P3!efan,S.Ange,S.Paiil,Vico Valerio 8c autres petites places au territoire de Rome,dôt les Hfpi gnols furent chaflez.

Au partir de Piedmót lcDuc de Guife ayât côfulté à plu- .yirm» fieurs fois de ce qui efloit à faire, print refolution de tirer droit a Rome,8teftât à Bologne (e plaignit aux officiers du /'«('»• Pape,de ce qu’il ne voyoit aucun appareil de guerre,!: que Ton auoit fait d’autres promelTesau Roy.On lui fit acroire là deffus qu’il y auoit dix mil hommes prefts en la marque d’Ancoreidôt il fe côtéta pour rheure,8c arriué à Rimini fit reueue de fes troupes, où fe trouuerent cinq mille SuMles dont eftoif general le Marquis d’Blboeufiquatre mille Gri-fons,fept raille François 8cGafcons,qaeIques Italicnsjfept

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M.D.iVlk


Henri «icon».


tfurrt frinfi dt ptafes tn HtJmtnt.

cens cinquante hommes d’armes, 8c quinze cens cheuauf legers.Le Duc de Nemours commandoit a finfantcne.

Suyuantle confeil tenu en Piedmont, le Marefchal de Brilïac s’cftant mis en campagne print par compolition Valfeiiiere entre Ail amp;nbsp;Carmagnolie., laquelle il ruina de fond en comble : alfaillit amp;nbsp;gaigua Chiaualfechalteau en

lieu haut,Si y mit bonne garnii'on.Le bruit eflant ferne que les lïançois entreroyent au royaume de N .pies, les hfpa-gnols donnèrent bon ordre a la confetuanon des places proches de la Marque d’Ancoue.Le Duc de Gutfe ne voulant s’engager lîloin,print Campilio, Si allîegea Ciuitelle, £r •» Itt d’où il fur contraint letter le liege, y ayant perdu grand nô-bre de bons foldat'. En Piemont, le Maretchal de Brilfac

fut contraint fe retirer arriéré de Coni fecouru par le Marquis de Pefeaire. Siroffi Si le Duc de Palliane empörterem: d’alfaut xMontfort petite ville proche de Cintellc, qui fut pillee Si bfun“e.La dt-flus,voyant le Duc de Gtiife fes forces diminuer. Si les Efpagnolles croiilre,8iquelespro-mefles du Pape n’auoyent point d’e£feCl,auertit le Roy de l’ellat des afaires, Si prefenra d’autre collé la bataille au i« Duc d’Aluc entre Ferme Si Afcolirmais les Efpagnols fen-fnth Ttfu tansqu’auec vn peu de patience le Pape viendrottaraifon, fentbaîAtl- 8ji les François fe diffipeioyentd’euxrnefmes,ou feroyent aifement desfaits. Us fauoyent iiiflî que l’on tailloit de la belongne du collé de Picardie, Si c’euft ellé témérité de hazarder fi mal a propos les ellats du Roy d’Efpagne, Or pource que ni le Pape ni leDuc de Fcrrare n’y foutnilfoyét ce qu’ils atioyenrpiomi': au contraire l’ai-mee de France ne receuoit aucune lolde du P3pe,8ilc Ferrarois emprun-toit des forces de fon gendre le Duc de Guife,pour fe gar-der,ron commença de confulter pour le retour en France. du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘I*’’ n'auoit pas encores accommodé fes afaires,

Papt. craignant que s’il demeuroit feuH’Efpagnol ne lui rognait les ongles, inra au Duc Je Gmfe qu’il ne traiteroit iamais accordfansle confentement du RoyHenri,poura(reuran-ce dequoy ilcnuoyeroit Ie Duc de Palliane fon fils pour llfnitfA oflage en France. Par tels artifices il amufales François, ptix ante pour voir quel fucces auroyent les afaires du collé de Pi-It cardie, où les François ayansellé desfaits en bataille le âourS.Laurent,S.Quentinpris,8tlaFranceenbran{le, le Pape voyant fesefpetancei en fumee,8i que le Ducd’Al-

ue

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HiNKI SICOND, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IJ

■Cï’approchoitde Rome,luienuoyaleCardinal Çaraffe auec ataple puuuoir de traiter ia paix auec Ie Roy d'Efpa-gncilatjutllcfuc conclue au mois de Septembre, le Pape a-yaiit renoncé à la ligue faite auec celui de France, lequel detncu ra contre deux fe lies à terre, amp;nbsp;tous les de Ifeins de lamaifon de Guife amp;nbsp;autres deuindrent rienil’armee toute dcsbiffee s’en reuiut en France , maudiflant le Pape 8c les fiens.

le Roy ayant refolu d’enuoyer le Duc de Guife au fe- Tre/utrtm cours du Pape,contre l’auis duLonnellablc amp;nbsp;de plufieurs Princes 8t Seigneurs qui confeilloyent 8c prioyent que Ion enrrctinft la trefue, donna charge expreffe à l’Admirai /a de pouruoir aux villes defon gouuernement de Picardie, 5. Laurtnt amp;nbsp;de faire eutreprife fur quelques places des pays bas : a •• quoy l’Admirai, qui auoit tfté de mefnie opinion que le Conntrtable , encores qu’il vid bien d’où ces tefolutions „„ quot;nm# procedoyent,n’ofant contrediie ,mit en diligence ordre par toutifit vn delfein fur Douay,leqiiel n’ayantpas fucce- frinft it dc,il print Lens petite ville en Aitois, laquelle fut pillee. SamaSÿt-Alors les portes de la guerre furent tout- arriéré ouuertes: quot;’éraun-« Picardie 8t Champagne éxpofees aux courfes,8c les places^ frontières de part 8c d’autre foigneiifement fortifiées. La Roine d’Angleterre enuoya vn Heraut d’armes en France desfier le Roy 8c lui dénoncer la guerre. Enuiron la mi— luilletle Prince de Pieinonr,accoinpagné du Duc d’Ar-fcor,des Comtes de Manffeld ,d’Aigueiiiont,de Meigue, 8c de Barlainiont,commença à drclTcr vne pniffante armee àGuiets,at[cndant vn renfort de Reiftres 8(Bourguignôs.

Le Duc de Neuers poutueiit à Roctoy, Mefitres, 8c Ma-rembourg,qui fembloyent tlbe menalfeesiSc dont le Prince ferecula,fentant qu’il y auoit trop de hazard, 8c approcha de la ville nominee Guife,anecquarante mille pie-tons,8c quinze nulle cheuaux,fansdix mille Anglois qu’il attendoit de iour a autre. L’armee Françoiie elloit de dix-huit mille pittons 8c defixmiliecheuaux en tout. L’Ad-miral,les fieur.s de Villcbon,de Senarpont Sc q'uelques autres elfoyent d'auis qu'on fortifiaft les villes de Picardie qui eftoyent plus proches du danger : mais on ne les creut pas, tellement que le Prince de Piémont ayant temporifé quelques iours deuanr Guife, tout foudain enuoya faca- . ualletie inueftir baniót Queuiin, 8c s’y acheminaaufll tort

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M. B.LTir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HïNMJïCONB.

auec toute fon armee.-tellement que la villefuftenelofeJc I tous collez envi) inllant.Le Sieur de Teligny y eftoit auec • vne compagnie d’hommes d’armes non complettc.Brueilgt; gentilhomme Breton gt;nbsp;gouuerneur de la ville n’auoit que , bien peu d’Infanterie, amp;nbsp;les habitans elleyetjt tout-noii- i ueauxa ce mcllier, mcfmes faifoyent difficulté de rece- j unir plus grolfe garnifon,quand on leur en parloir. L’Ad- . mirai fe refolut d’y entrer, amp;nbsp;partit de Pierrepont le deu • xief ne iour d’Aouft auec quatre coropagniesdegenfdar-JL'UniVa/mes amp;nbsp;trois de cheuaux legers. EflanraHan, ilfutcon-ft Htte dt- traint, àcàufedelaprecipnationdecevoyagefeconten-^ef'^^’^eux compagnies d’infanterie. Seulement le tiers

‘ de cela femtt auec lui dedans faind Quentin; le relie demeura dernere amp;nbsp;fut coutraint fe retirer,a caufe que la ville elloit prcfques entièrement inuellie. Q^antàTordre que l’Adntira! donna par tout amp;nbsp;les fortifications qu’il y a-commoda,c’ell chofe alfetiree qu’il n’oublia rien de fon dc-uoir, eftant bien féconde de ce peu de gens qui l’acompa-gnoyent.il y eut du defordrefurles viures,amp; des poudres bruflees par la faute des citadins, qui ne s’entendoyent nullementau fait de la guerre : ce qui incommoda foi t les alliegez.Auis donnéaa Connellablcgeneral del’armee de France, de ce qui palfoit à Sainél Quentin; il fait partir de , la Férele Prince de Condé general delà Caualerie legere, | tmfijtilt le Marefclial de Sainél André auec quatre cens hommes nbsp;nbsp;J

tajr d’armes, amp;nbsp;le fleur d’Andelot auec dix enfeignes de gens nbsp;nbsp;nbsp;i

ttafiri. depied pour fe letter dedans Han,tant pour tenir le camp adiif tfaii e en bride, que pour tafeher de refrefehir 8t renforcer ceux de S.QuentimAndelot s’offrit d’y entrer auec deux mil liôme5,tâJis que raimee dôneroit de toutes pars l’alarme aux alfiegeans,lefquels ayans pateertain.s prifon-niers defcouuercl’entreprife y dóncrent tel ordre que reft , expedient ne peut ellre execute : qu’en bien peiiie partie.

Cepédant l’armee des Efpagnols fe tenforçadu fecours afr wtiKt Angloiscompofédedixmiilc homes de pied amp;nbsp;d’entiiron fait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quiiize cés cheuaux.LeCôiieftable defireuxdefautierceiix

/. ÿurntin de S.Qucntii), ayant fait recognoiflre toutes les aduenues pour le lécour,s,amp; refoludâsl3Fere,ccqui eftoitrequis,fic mrrrr ^uil |g neufiefnie tour d’Aouft l’infâterie Frâçoife amp;nbsp;A- • jM/xrnr. jç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jffpQusdelàFere auec quelques pie

ces d’artillene.Et le dixiefme,nümé le iour SainélLaurét,la

caua-

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Ul M J, I 111 o m. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14 «

CîBïlerie fe ioignit à l’infanterie, s’acheminâs tou» enfcm-ble vers S.Quentin.ou il» arriuerent fur le» neuf heures du matin,amp; fe rangèrent en bataille a l’endroit du fauxbourg d’Ille gaigné pat les bide» Efpagnoles, qui en furent chaf-fees lufques fur la chaulfee.Tandi» i’artiilerie iouuit fur le lt;âp du Prince de Pietiiôr,üùil y eut grid dtfordre,durant lequel le Côneftable faifoit entrer fecouts dédis la ville au tit qu’il fut poflible en ces alarmes.L’armee duRoyPhilip pefe reconoiffant,print vne própte amp;nbsp;guerrière refolutió, afçauoir de ioindre de pres le Côneftable, amp;. le côtraindre au combat : pour lequel effed le Prince de Piemont amp;nbsp;le Comtea’Aiguemôt fetoignirent enfemble.Cômele Duc ’’««r deNeuers fuit allé defgager le fleur d’Efehenets qui faifoit efpaule au fecours entrât en la ville,amp; le Côneftableeftit fur fa retraite fans intctiôde côbacre,icelui Duc fe ioignit^jj„,,alt;». auPrince de Codé fa liant alte pres d’v n moulin a vêt auec ƒ«lt; •«tit' ii caualerie legere, amp;nbsp;eux Jeux cnfcble fas perte fe rallie- «««gt; ƒ«»» rct auec le gros de l’armcc. Mais leurs ennemis les fuyuo-yét de pies,amp;approchis en huit gros bataillôs de caualei ie le Côte d’AigueniôtÇlequel celour fit vn notable feruice a rraj.-/» fô niairtrc)fut le premier quiauec deux mille cheuaux char »'*» gea les Friçois d’vn coftedes Ducs Erneft ScHcridc Brû-fuie fouftenus du Côtede Horme auec deux mille reillre»,'*' amp;nbsp;mil hômes d’armes fe ietteret fur l’autre,leCôte de Mif feld amp;nbsp;autres chefs cnfôceréc le milieu auec trois mille ehe uauxide telle roideurqueles Friçois,qui n’eftoyét qu’vne poigneedegés au pris,furét réuerfez.LcDuc deNeuersfe trouua des premiets,neitmoins apres beaucoup de dagers il fe defueloppa de la meflee.Or quoy que la partie fort du tout ioefgale,fi y eut-il côbatiuù leCôncllable fut blelfé amp;nbsp;pris,enféblelesDi.'csdeMôtpcfler amp;de Lôgueuille,Prince dïMitouî,Marefchal de S.André,8i, pluncursautres tant cheualier» de l’ordre que grids Seigneurs amp;nbsp;gétilshômes denô. Les plus illuftre» entre les tuez futét leâ de Bourhô Duc dAnguic,leVicôredeTuraine,gédre du Côneftable, raiCné delaRochedu Maine,les fleurs de Chàdenier,Pôt-dormi amp;nbsp;autres en grid nóbrc,amp; la plufpart des Cjipitaine» des gens de pied,lefquels voyan» la caualerie fe ftrrcrent en bataillôsquarrcz.Mais ils furet incôtinétouuerts,rôpus, vue partie taillez en piec esje refte prins prifonniers. Celle fanglite iournee dura quatre ou cinq heures.Le» vifto-Hcuxpoutfuiuiréc les vainc” lufques à vue lieue de laFere,

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**'D,LVir.


Ht NUI SICON D.


amp; s’eft on csbahi depuis comme il en efchappa H grand nombre,attendu l’cfpouuâte.Le Prince de Condé, le Duc de NeuerSjle Comte de Sancerre,les fieurs de Bourdillonj Grammont,Creuecueur,Piennes , Defeats amp;nbsp;autres ef*. chapperent. Montmorenci fils aifné du Conneilable print V n autre chemin .11 y eut grand effroy à Paris a caufe de ce fie desfaite , où il s’eftoit perdu vn merueilleux nombre d’hommes,dont les hifiortens ne font d’accorddes vns pat lans de cinq mille, les autres de huit mil hommes tuez fut la place. Le R oy fe retira de Compiegne a Paris, afieura fa ville capitale, amp;nbsp;en tira vn fubfide de trois cens mille fracs pour les plus vrgensafâiresitandisqueleRoy Philippe re-ceuant les enfeignes gaignees fur les François, amp;nbsp;voyant paffer les prifonniers menez comme en triomphe deuant lui,fe contenta de cefte vidoire,fans entreprendre d’entrer plus auantenFrâce,dont toutesfoisplufieurs villes auoyét • merueilleiife apprehenfion. Le Roy Henry pourueut parfeslieutenansaux villes de frontiere,amp;dreffafon camp à Laon,faifant venir quatorze mille Suiffes de renfort.

Laville de Qipant aux affiegez dedans S. Quentin,ilsauoyenteflé S. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;renforcez à la venuedu (leur d’Andelot fuiui de quatre

2^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cens foldats amp;nbsp;d’enuiron cinquante hommes de comman-

dernent,amp; quehpies feigneurs de marque auec des canonniers. Le Roy Philippe arriué en fon camplâ batterie fut furieufe, amp;nbsp;ne peut on fecourir les afliegez que de trois cens hommes dont les deux tiers furent ouez y voulant entrer.Les tours amp;nbsp;defenfes depuis la porte de S.Iean iuf-qiies a la tour de l’eau ayansefié abatues du canon,les Ef-pagnols ferendirent maillres du folfé. Le vingtfeptiefme d’Aouft,les afliegez qui n’efioyent lor* pas plus de huit cens hommes diftribuez en onze bicfrhes fotiftindrent l’affaut general amp;nbsp;ne peurent dire force/ : mais la ville fut prinfe par vne tour que perfonne negardoit. Les folJats François y furent prefque tous tuez. L’Admirai,fou frere (qui fe fauua tort apre')larnac,Sainél Remi, de Humes, 8C autres capitaines amp;nbsp;gentil'hommes démarqué faits pri-lonniers; le fils du fieur de la Fiyettc, les capitaines Saldiert, Ogier, Vieques, la Barre, l’Eftang amp;nbsp;Gourdes tuez.

Le Roy eftant à Paris durant ces tempeftes, comme il jllojt ila nieffe,vn jeune hôme,furnomméCaboche,narif d»

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HiNkisïcönoj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m

de Meaux j lequel fuiuoic d’ordinaire amp;nbsp;dés long temps 1* court) feruat^acauledefabelleefcritureaux ftcretaires d’eftatjfüjt qu’il fufthors du fens, ou pouffé d’autre caufe, fe vient mettre au deuant, auec vnc efpee nue en la main, amp;nbsp;Cria tout haut, Arrefte R.oy, Dieu m’a commandé que ie tue.Tout (oudain les Suiffes de la garde fe ruerent fur ce perfonnagejequel le Roy fit liurer à iuftice pour y auifer. La Cour de Parlement fit pendre Caboche pour tel attentat.

Apres la prife de S.Quentin,le Comte d’Aremberg fui- du ui dedouxe ceqscheuaux,8c trois regimens de Laufque-netsafl'rcgeale Caftellet,amp; fit vnefurieufc batterie,Le Ba ron de Sulignic qui y commandoit, fe voyant deftitué du fecouts qu’on iuiauoit promis, que la place n’eftoit ende- tmpniimii fenfe contre l’affaut, amp;nbsp;qu’il n’auoit pas trois cens homes, à-ƒ«ƒ««»«; mal refolus pour la plufpart,fe rendit fans auoir combatu, àcaufe dequoy il fut amené captif à Pat is, 8i s’il ne fe full fauué des prifons,c’eftoit faitdefa vie, attendu qu’il auoit prorais(ce difoit on) de ne quitter la place fans auoir fôu-ûenu quelque effort.

Tandis que le Roy de France amaffoit dehors amp;nbsp;dedans le Royaume vne puiffante armee, amp;nbsp;pouruoyoit par fei lieutetwns aux villes de Picardie, amp;nbsp;que ceux de Paris fai-foyent monftres generales des melliers ,où fe trouuerent de trcntecinqàquaranteiniïle combatansiceuxde laRe-

5 ligion multiplioycnt en diuers endroits du Royaume,no-

' nbsp;nbsp;tamment à Paris,où ayanscllédei'couuerts en vneaffem-

bleefaitedenuiâenlarueS.lâques,plufieursfurentem-rf, /« r«» ' prifonnet, aucuns bruflexvifs,les autres efehapperent en 5 laijuo ‘ nbsp;nbsp;nbsp;diuerfes façons. En quelques autres endroits, il y en eut difouufr-

auflide prins amp;nbsp;executex a mort,le peupleleur imputant la caufe des defolâtions de la France. MaisTe Roy d’Efpa-gneemployant fonarmee,print Han le douxiefme iour de Septembre, le chafteau lui ayant elle rendu, 8t la ville ebufitau brudee par les François mefmes. Outreplus ,ilfe rendit primyi,../,, maillre des places voifines qui poiiuoyent nuire ace cha Frxnif^ù-fteaiiamp;àS.Qpentin,ruina8t rendit inutiles icelles places. Dauantage les troupes furprindrent dedans Noyon quel-ques compagnies Efcoffoifes,8t fe firent maillres de Chau ni,où fut etlablie forte garnifon pour faite la leuee du vmj amp;nbsp;en fournit les villes ptinfe#.

I

; \

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M.D.LVH.,

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henrisecond. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;♦

Polle ui Ile fhajje de Ia

'ßr.ffi.

’'-fcefecoursarriuant en France du collé d’Allemagne S de Suili'e, le Roy fit arrefter quelque temps en Brefle 8^,

Lyoniiüis les troupes qui reucnoyent d’Italie fous la con- ' duitcdes Ducs deGuifeßc d’Anmallc,pourfomprelesj defl’ems du Baron de Polleuille /lequel auec douze mille }

piétons amp;nbsp;douze cens cheuaux pourle Prince de I-iedniót vint afl'ieget Bourg en Breffcj d’où il fut contraint fereti-» rer bien vifte, autrement il elloit desfait auec fes troupes, qui au deflogerfédiflîperent Si efuanouirent tellement, ' qu’à peine peut-on fçauoir peu de iours apres qu’efloit de- ' ucnu tout cell amas de gens.

Entrepnnfr Pliant le Duc de Guife arriué pres du Roy à Sainft Ger ttuTtçyilt main en Laycacaufedelacaptiuité du Conneftable,il fut, rr«»rt fur (lecijiié lieutenant general du Roy en tous fes pays. Là Calan, idelTus ,les delfcins proicttez de longue main furent remis t fusjScexecutezcommes’enfuit.I douard troifiefmedu nû, roy d’Angleterre, auoir prins Calais port de mer, amp;nbsp;place , de grande confequeuce pour les François, l’an mil trois , cens quarante fept; depuis lequel temps icelle place efioit i denieuree en lapuiifancedes Anglois, qui l’auoyent bien { fortifiée. Le Connellable long temps auant la iournee île ! S.Lauientauoit,parl’tntreniifedu fieurdcSenarpont,gou ' uerneurde Boulenois conduit tellement vne intelligence ; fur celte v illc-la,qui ell de l’ancien domaine de la couron- j ne de France,que fans celle desfaite amp;nbsp;prife fiene, en ap^-rence il executoir léurementfon delléin. En fon abfcncc^

on conclud,tandis quclçs forces du Roy Philippe efloyent ' efeartees acaufedel'hiuer, d’executer vneentrcprife fia- ■, uantageufe pour le bien de la France. On drtlTa deux • armees, l’vne fous la charge du Duc de Neuers , feignant vouloir entrer en la Duché de Luxembourf : l’autre conduite par le Duc dcGuife,fous prétexté d’empefeher l’aiii âuaillenient de S.Quentin. Le Duc de Neuers tournant la telle vers Luxembouig, JesEfpagnols 5: Vuallons coururent la pour le defendi t : mais foudain Neuers renuoya fesforces au DucdeGuife,qui fit conrtfnancede mettre ' viures dans Amiens,Ardre.s amp;nbsp;Bologneipuis en vn inflant 1 amp;nbsp;en diligence lit auancer toutes fes forces vers Calais ,üù 11 y auoit peu de gens. Les Princes de Con- ' de amp;nbsp;de La Rochefuryon, le Duc d’AumalleSc leMar- ' qtiis d’Elbœuf , frcrcs : Strofli Marefchal de France ,

Montmo-

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He t)M s EcoND, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14

Montmorenci aifné du Conneftable, les (îeurs de Termes, d’Andelotjde Sïnfàc,d’Eftrce grand maiftre del’artilJerie, 7'auanes,Senarpont,GrandinontjRandan,Allegre,Creue-cueur,Piennes,Gourdaii,amp; autres feigneurs,cheualiers amp;nbsp;capitaines de marque elloyent en l’armee.

M. D. L V I 1 I.

Le premier de lanuier l’armee de France parut, 8c le Prinftde meftne iour print ie fort de Nieu]ay,toft apres celui de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dti

Risban,en apres le chaihaujpuis la ville de Calais,le toutf”'“ rendu a couipufition en dedans huit iours,fans que les Anglais amp;. Elpagnols peuflenr venir a temps pour (ecourir d'Ojt. lesadiegez. Les Angloiscftonnezamp;deFpitez.delaper-ted'vneplacequit3ntleuriniportoit,en conceurent vue haine mortelle contre le Roy Philippe. Incontinent a-pres la reddition de Calais jOnaiTiegeala ville de Guines en la Comté d’Oyc, laquelle fut prife: mais les Anglois quielfoycnt au chalteau en challerent les FrançoisSt biu-llerent la ville. Auflitofton les afliegeajfçauoirellle trei-zicfme iour de lanuier. Ayans enduré la batterie amp;nbsp;fou-ftenu vil aU'aui, comme on leur en aprelioit vnfécond ils deinauderent 8c receurenc compolition. Guines fuc entièrement rilinee amp;nbsp;démolie , pour elb e iiuifible a Calais, amp;nbsp;n’eftatit bcfoin que Ion fe confutnaft en frais, pour entretenir tant déplacés vonines.Somme,toute la Comté d’üye iut remifeen l’ooeiltance du Roy, dout il y eut grand’ioye par toute la France, en elchange des larmes efpandues depuis la iournee de S.Laui ent.

En ce mefme mois le Roy tint fes ellats generaux à Pa-tis,amp; y obtint vn odroy de trois millions d’or pour la guet ” re. Puis il alla viliter Calais, le gouuertieinent de laquelle ildonnaau fieur de Termes. Le Duc de Neuers accompa- Expleits de gnédes gouucrneurs d’Yuoy, Metieres,Bouillon êc

Sert Fontaine,fc rendit niailbc du challeau delLcibemont Ne-proche item âesiorts de limoi^ne,Chi^ny,Rot-fignol 8e Villencufue' puis fut contraint par langueur du froid qui n’auoit commencé celle faifonla qu’au commen cemét deFeuricr de quitter la campagne,8t fe retirer chez foy: tandis qu’en diuers endroits du royaume le Roy faî-foiç diuetfes leuces fecrettes, comaiandoit aux capitaine»

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H»nri second.

dene mettre vn feul homme aux champs, iufques à d qu’ils euflcnt expres commandement de ce faire.

Marintt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Auril le mariage entre François fils aifné du

âitDauphin R°y Dauphin de Viennois,amp; Marie Stuard fille de laque' aateX^rje cinquiel'ine,Roy d’BlCüire,amp; de Marie de Lorraine,pari” m« â'Ef uant vefue du Duc deLongueuilIcgt;St fœur du Ducd* Guifc,fut accorde',puis folennizé en grande niagnificéd à Pans le vingthuitiefme iourdu mefme mois. Durani celle ft rte il y eut quelque pourparlé de paix pour 1«* deux Rois a Peronne entre la DuchelFe douairière d' Lorraine amp;IeCardinal frereduDuc deGuifeimais d ne frit qu'ainufement. Car d’vn collé le Roy Philippef* rendit maillre de Nelle,amp; les Anglois rodoyent en la coft' de Norinandieide rautre,Henri penloit au liege de Thcé utile Pour lequel efteft il defpeftha le fieur deBourdilloi* • pour auifer à ce qui elloit requis. Relui acompagné d* Vieille ville gouucrneur de Mets, auec les vieilles bandé terit,»!'- delà garnifon de Mets,Thoul, Verdun Sc Daniiilliers,fil p«x,érrrlt;l commencement de May, fe campa deiiant Theonuill® rfifiDB de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apres furuint le Duc de Neuers puis celuide üd

fe general delarmee,luiuidesplusvaillans leigneurs S capitaines de France, La batterie fut commencée lecié quiefme lourde luin auec trente cinq groH'espieces. P Comte de Horme elTaya d’y entrer fuiui de quelques trd pesimais les palfages elloyent tellement clos qu’il fut coJ traint fe retirer fur perte. Le Duc de Guife ellant allé rC conoillre vne btefche,fuiui de vaillans chefs fit donner d faux aflautjSc peu s’enfalut que la ville ne full dcflors eilt; portee : mais les alfaillans eftoyent en fi petit nombreqd forceleurfut de feretirer,ayans perdu nombrede hon' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foldats.Toll apres,par l’adrefle amp;nbsp;vaillance de Môluc prié

cipalement, ils gaignerent vne tour tonde qui fauorifol fort aux affiegez ; amp;nbsp;comme on elloit apres afappervilt; plattcforme proche de celle tour le N'arefchal Strofii actiint d’vne harqiiebuzade dont il mourut, fon eflatfé donné au fieur de Termes. Ainli que les mines elloyent J( prclleespour louer,les affiegez demandèrent compoliiii^ le vingt vniefme lour deluin,'aquelle leur fut accordée lié notable. Les deux ou trois (iiyuans ils fottirent piefqué tous.11 y auoit enuiron quinze cens foldats, malades poil la pluipart,aufquels on tic gracieux traitement,amp; en la ré trail*

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Henri second.


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traite nul ne fut offenfé ni defualizé. La ville deLuxen)-boQrgjOÙ eftoyét les Comtes de Manffeld amp;nbsp;de Home fut tr reconucîinais auparauant Arlon fut alfaillic,forcée,dcf.r.«-telee 5t bruflee.-amp; Chigni,Villemont St Roflignol reprins furies Vvallons. Le feu yfutmis,faufaChignyquelon «lt;. fortifia. Vieilleviüe fut lâifle dedans Theonuiileauec dix enfeignes d’infanterie, 8t quelque compagnie d'hommes d’armes.

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Pourautantqueles Angloisfaifoyent diuerfes courfei tant par mer que par terre fur la France, le Roy hr drcller deuxpetitesarmeesjl’vne fous leDucd’Aumalleà l’autre fous le Marefchal de Termes à Calais. Termes fa- -viBei mart chant que les villes fuiettesa l’Efpagnol ,quielloyentau Fquot; long de la colle de mer,n’auoyent que peu de gens,a catife que l’on ne fe doutoit point des François en tout ce collé la,fitentreprifefur Dunlterke ville maritime entreGraue- auecFtn ar lines amp;nbsp;Nieuporr. Auec ce delTcin il aflîege Berghes, t]ui mre «/?(lt;«ƒ-fut prinfe amp;nbsp;faccagee.En apres il fe ptefente deuant Dun- ƒ■”’ •'•F'“ kerke qui ne fouftintque quatre iours, en fin defquels elle fut forcée,amp; pillee.11 n'y trouua vn fi riche butin que mef-mes tous les gouiats s’y firent riches.Comme les fieurs de jucwsnt. ■Villebon amp;nbsp;de Senarpont, attendans que le Marefchal de Termes malade fe portail mieux, fe fufl'ent campez auprès de Grauelinesjle Comte d’Aiguemont,lieutenant general du Roy d’Efpagne es pays bas, amalîa prôptement les gac-nifons amp;nbsp;autres forces iufques à feize mille piétons, mille ou douze cens Rci(lres,8c. deux mille cheuaux de combat, fedélibérant d’empefeher l’armeeFrançoife de palfer outre, amp;nbsp;lui faire quitter le liege de Grauelines. A peine le Marefchal à demi guéri fut arriué en fon armee queleCû-te lui fut en tcfle,fans faire femblant de vouloir mener les mains. Le Marefchal voyant la partie trop forte pour lui, ne voulut rien hazarder,ains print parti de retraite au pas vers Calais. Dequoy le Comte fe doutant refolut de lui couper chemin, pour le forcer au combat, ou l’auoir par famine es enuirons de Grauelines. Ce delfein remarqué

, par le Marefchal, il elfaya de palfer li riuiere qui vient de Sainâ Omet appellee l’A.11 n’cuft fi toll commencé , que les Flamens qui guettoyent celle occafionneluivinlfent

I au deuant: ce qui contraignit l’auantgardcFrançoife de fe , rager pour fouftenir le relie de l'armec,où elle firvne brane J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;V

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W.B.LVIir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;He N R. I $ ï c o N dI

refinance J iufques à mettre en route quelques efcadroni de caualerie.Mais le Comte ayant fait vne furieufe reclut ge,s’enfiiiuit Jadesfaitedu Marefchal, lequeleftant fort / blsfle fac pris,auec les fieurs de VillebonjSenarpontjMor-uillcrs amp;nbsp;Chaune , plufieurs capitaines 5t foldats demeurez morts fur la place. L’armeedu Man^fchal eftoit coni-pofee de quelques compagnies d’oi donnancesjde trois cor nettes de cheuaux legers hfcolfois, quatorze en (eignes df piétonsFrançoiSjSt dixhuit delanfqutnets.Prefquetoui cela refta mort ou pris.Le nomb' e des efehappez ne fut pas grand. Vne fi grande playerenouuella celle de la iournet S.Laurent ; amp;nbsp;rompit l’entreprife fur la Duché de Luxembourg,où le Duc de Guifepretendoit s’acheminer, lequel print la toute deThierafche an mois de luillet,amp; vint logera PierrcpôtjOÙ il fut renforcé de fept cornettes de Rei-lires amp;nbsp;d’vn regiment nouiieau de L infquenets.

^rmetcin En la mefme failbn l’armee nauale des Anglois amp;Fh' ftfieie^n men ;,an nombre de fix mil hommes ou enuiron,ayant cO' y°u^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’’ Brctagne,fina!ement print terre au côqucftj qu’ili

P*''’ s’efiargifrans en pays pour butiner fureni «!ƒ» tnriiu desfaits par lcfieurdeKcrfimô,qui en tua vne parrie,pringt; tt. forcepri(bnniers,contraignit les autres de fe fauuera va* de routeen leurs vaiireaux,amp; Ce mettre viftemêt à la voilf f m d gt;nbsp;Rois ayans redrelTé leurs armees non moins piirf 4/11) lantes que l’an precedent, fc vindrent camper amp;nbsp;arrell^ Mprii auprès d’Amiens le long de la riuiere de Somme. Ils au» mieni. yent vn trefgrand nombre d’eftrangiers,à comparaifd defquels les troupes de leurs fuiets efloyent petites. 11 fit quelques courfes amp;nbsp;efcarmouches: mais il n’y eut poil'' de combat de confequencciSc ferabloit que ces deux gräi Princes fi;fient venus la pour s’enrre recercher d’accord,;' pourparle duquel fut moyenné;amp; pour y entrer,!on choi« PAbbayedeCercamp,furies frontières d’Artois amp;nbsp;deP * nbsp;nbsp;cardie,où pour le Roy de France (e trouuerent le Conrf'

fiable, le Marefth.il de Sainft André, le Cardinal de Loi’i Vaine,MoruilliersE uefquc d'Orléans, confeillerau prin' confcil amp;lefecretaire del’Aubefpine. LeRoyd’Elpagi'' y enuoya le Duc d'Alue, le Prince d’Aurange, Rigoine'j'' Silues fon efchanfon,GranuelleEuefque d’Arras,amp; vif’ de Zuicliem prefidtntau confeil d’eftat des pays bas. s’affemblerent enuiton laini-Oftobre,ayant pour inoyf'

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Hb H RI s î c ON d'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;18

neurs des differens qui pourroy eut furuenir en leur pour-parlé la Douairière de Lorraine auec le Duc fonfils.Cepc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

dant le Conneftable ayant compofé de fa rançon, vint fai-’ ‘ relareuerence auRoy qui lui fit tout le bon accueil qu’il eft poflible de penfer, iufquesà le faire coucher lucc lui, conauie aucuns ont alTeuré, amp;nbsp;lailfé par efcrit. Pendant ce,,,,, nbsp;nbsp;,1,.

pourparlé les deux armees furent rompues, 8c les cftran- A-,‘i# gt;•’” gets reniioyez.

Ainfiquelon eftoit furie traité de paixinoururçnten Efpagne l’Empereur Charles cinquiefmeSi fafœurElco-not vefue du Roy François. La paix fe fondoit fur les ma- œ- rf, riages de Charles Prince d’Efpagne auec Elifabet fille aif- ftcur. puü nee du Roy Henri,8c de Philebert Emanuel Prince de Pie-mont auec Marguerite fille du feu Roy François. Ce qui allongea le pourparlé fut que la Roine d’Angleterre dénia- driiinul doit Calaisimais fur la fin de Noucmbre elle mourut,fuiiiic taim. du Cardinal Polus fon grand entremetteur Cefte traucrfe

, qui changea l’eftat d’Angleterre,où Its Efpagnols ni le Pa , pen’eurentplus que voir, fit remettrel’alfeinblee des de-!,* putez iufques à l’an fuyuant.

quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M. D. L I X.

T E Roy Philippe ayant fait célébrer en grande pompe JLjàllruxellesles obfequesde l’Empereur fôp£re,fe tenoit dt churiet P en Flandres attendant ce qui fetraiteroit par les députez, ‘‘‘ auant que paffer en Efpagne. Au regard du Roy Henri,de-fireux d’auoir pour allié le Duc de Lorraine , il lui accorda fille , Claude fa fille puifnee,referuantl’aifnee pour la conclufiô (, de la paix.Lesefpoufailles furent faites à Paris lecinquief I meiour de Feurier.Enuirô le quinziefme du mefme mois, ÿ les députez changeans de place 8c garnis d’amples inflru-I fiions fe trouuercnt à chafteau Cambrefis,le Roy Philip-•( peeftant à Monts en Hainaut, où le Cardinal de Lorraine P i’allavoir,ScpuislaDucheffeDouairiere.Ence deuxiefme . nbsp;nbsp;nbsp;pourparlé, les vns 8c les autres faifoyent les froids .mais

»beaucoup plus les Efpagnols ,fauorirez de nouueau l'uc-

ces en Piémont, où les F tançoisauoyentefté battus. En Paix accer fin apres beaucoup de mines on approcha de conclu- 'itrt j fion. Au traité de Cercamp il auoit efté parlé du ma- ''gt; I riage entre Charles Prince d’Efpagne 8i. Elizabet de^’“,!^ y France. Les députez voyans le Roy Philippe veuf ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D. iiij.

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M.s.iviir.


Hl NUI JICOND


amp; tenans l’alliance plus ferme. S’il efpoufoit laPrincelT« que Ion vouloir donner à fon fils,mirent cell article en cô-' 'ference,lequel fut arrefté au contentemét des deux Rois, enfemble le mariage du Prince de Piedmont auec madame Marguerite.LeRoy dePrancerenditàcelui d’Efpagne ( tout ce qu’il auoit conquis fur lui deçà Sc de là les monts. ’■ ’ Item au Prince de Piedmont la Brede, la Sauoye, le Picd-■’ ' monr,excepté quatre villestaux Geneuois l’Ifle de Corfei Sieneau Duc de Florence:amp; ne retint rien que Cjlais,fan« gaigner vn poulcc d’autre terre en celle longue St periii-cieufe guerre qui auoit defoR'tant de Prouinces, faccage, brtifle', ruiné tant de villes, bourgs, villages Se cli.rdeaux, fait mourir tant de Princes,feigneurs, gentilshommes, capitaines, {bldats,citadins Si paifans , caufé tant de tauilfe-piens Sc viülémens de femmes amp;nbsp;filles : en vn mot qui a-uoit mis fans deffus dclfous toute l’Purope.Le Roy rendit plus de deux cens (autres difentprefques deux foisautât) places, pour la conqiieftedefquellesvne mer de lang de ies fuiets auoit efte eipandue,les threfors du royaume ef-puifez,fon domaine engagé,amp; lui endebté de tou tes parts. Qui pis fur,le feuefteint es bords du royaume fs vint allu mer bien toll apres au milieu amp;nbsp;par tous les endroits d’ice lui,comme le regne de fes trois fuccelfeurs en faitfoy. Mais ces chofes font abyfmes des iugemens de Dieu, lef-quels 11 ne faut pas fonder,ains adorer celui qui ne fait rien que fagcment,en mifericorde fur fes enfans, fc tnfa vengeance redoutable amp;nbsp;trefinllefiir tous fes ennemis.

Çtti/iih vit Le Roy eftant d’accord auec fes ennemis de de hors ,a-/»«rfuniKX uec kfquels chafciin imaginoit des alliances éternelles.

nu 1!^} ciit fut confeillé de continuer amp;nbsp;redoubler le rude traitement trelfbitH commencé contre fes fuiets de la Religion,laquelle parmi troubles auoit prins grand acroilfcmenr par tout * ' le Royaume. Au lien donc de pouruoir par temedes fpiri-tuels a ce qui concerne les efprirsyplufieurs mal confeilleï confeillers de ce Prince (qui eftoit autrement de bonne i

pafte,d’vn efprit duux,amp; s’appcrceuant tard des tours que ' gens plus fins que lui iou^yent au defauantage du bien de i fon eftat) lui firent conceuoir vne haine extreme contre | lefdits de la Religie, lui emplilfans les oreilles d’indignes j amp;nbsp;terribles rapports,Lefieurd’Andclots’enfentit des pre niierf,ayanteftécnuoyéen prifona Melun ,à caufe de la

Religion, i

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HtK II ! t COND. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;29

Religion. Là deffus plulîeiirs mefcontentemens 8c. foup-çons fe fourrèrent entre les plus illuftres maifons ,dont fourdirenrbeaucoup de niaux,efclos aptes la mort de Hé-ri,lequel ayant entendu qu’au Parlement de Paris fe ttou-

—, uoïc di'ie.liié d’âuis au fait dcsfcntences contre les pri-/fonniers de la Religion, fut follicité de fetrouuer en vne inercuriait tenue aux AuguPins (àcaufe que te Palais e-ftoit occupé pour l’appareil des mariages )a(in d’entendre lésants des Prelîdens amp;nbsp;Confeillers, Les auteurs de tels a,^„,1^1.« confeils tilimoyent que la prefence du Roy eftonnetoit confnlirri tous les opinans:8( qu’ainfi ceux de la Religion demeuras Pot“» fans fupport 8t condamnez,ils fe feroyent voye il’execQ-tion de leu rs delfeins.il én auint tout autrementxar quelques confeillers dirent nettement qu’il conuenoit proce- » der auec moins Je rigueur contee ceux de la Religion,luf-ques 1 ce qu’en vn concile libre on leur eu ft monilré qu’ils fuffenten erreiir.Celui qui parla plus clair amp;nbsp;plus viuemét que nul autre fut Anne du Bourg ,homme trcfdocfte amp;nbsp;de finguliere pieté. Le Roy qui n’aiioit iamais oui propos de telle importance, amp;c. accouftumé à toute autre voix commanda au Conneftable défaire mener du Bourg amp;nbsp;les autres es prifons pour refppndre plus amplement de fon auis/ iurant tout efmeu qu’il en verroit le bout. Montgommeri capitaine des gardes mena incontinent ce grand perfonna ge du Bourg dedans la Baftille.Les autres côfeillers furent auffi reffetrez. On pourfuiuoit rudement ça amp;nbsp;là ceux de la Religion qui parmi ces tempelles firent tenir vnfyoode de leurs pafteurs, diacres amp;nbsp;anciens en la ville de Paris, * P'“'“’ au mois de May,où les articles de ladoftrine amp;nbsp;difeipline des Eglifes reformées de tout le royaume furent dref-fez.

Ce pendant, les courtifanscerchoyenttoul moyens de plaifirs amp;nbsp;esbats du monde,afin de folennifer les nôp-/”“r I-« ƒ•-ces des filles St fœur du Roy. le ne parle point de l’afla-Gnat commis en la perfonne d’vn renommé loueur deCo-medies qui auoit fait apareils magnifisjues pour refiouir lacour,amp;fut tuéenl’hoftel de Reims par fesferuiteurs, tellement que tout fon equippage demeura làmi du fonge delaRoine,ni-desapprehenfions Et difeours depluGeuts politiques qui tenoytnt que cefte haute roue de profj^ti-té terrienne feroit bien toll quelque tout nS ittendmmai»

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J M.D.Lix? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri SECOND.

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ie dirai feulemét que les gemiffemés des prifonniers pour

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le fait de la Religiongt;les horribles fupplices des autres,Us

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ardentes prières d’infinies familles menaflees amp;nbsp;qui voyo

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yentbien que la paix auoit elle arreftee entre le François

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£c rHfpagnol,pourleurfairevncguerreiireconciliable,ftJ

ij nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;réc les ventsqui attirèrent d’enhaut les merueilleux chan

Jt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gemens que la fige prouidence deDieu.fit voir toll apres.

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Elizabet de France ayant elle folennellemcnt conduite

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^»^‘•/^'««parleRoy fon pere au grand temple de Paris, amp;nbsp;là magni-

î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiqüenient 8i en grand triomph?efpoufee par le Duc d’Al

I i« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'Erpagnefonmaiftre,rofficedesef

I iipfe. poufailles fait par le Cardinal de Bourbon : apres les feux I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcioyepourlapaiXjIesaplaudilTemens dupeuples’efgayât

I * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ce repos,les largefles, proclamations amp;nbsp;ceremonies a-

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couftumees fuperbementfaitestaffiftansàtanrdeinagni-

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ficences Princes,Seigneurs, gentilshommes. Cardinaux,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prélats de tous endroits du Royaume , vn nombre infini

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Officiers amp;domelliquçs des maifons du Roy 8t des Roi

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nests’y ellans auffi trôuiiez auec les Ducs deSauoye St

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Alue le Prince d’Aurange, le Comte d’Aiguemont St

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres feigneuts du pays bas en grand nombre ; apres les

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fomptueux banquets,ieux,mafcarades, dances, s’enfuiuit

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le dernier aéle qui changea toutes ces comedies ioyeufes

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;St riâtes en vne fanglâte amp;nbsp;luiflueufe tragedie,dont le Roy

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/« ffitlf Isuientable prologue. Car ayant publié le Tournoy

t rueS.^n- d larue S, Antoine,ou (côtre l’auis de plufieurs qui B uirit, lefupplioyentdelaifiercellexerciceàceuxquiluiendô-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neroyent allez de plaiGr)il voulu t ellre vn des tenans, fe-

E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;condé des Ducs de Guile 8c deFerrare. Maislefecôdiour

P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du pas de ce Tournoy, apres auoirbien couru, comraela

R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roine le fill prier de fe retirer,8c que le Duc de Sauoyc s’y

U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;employall,il lui enuoyadire par le Marefchal deMontmo-

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;renci,qu’il ne codrroit plus qii'vne fois, 8c ce pour l’amour

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’elle. Sur ce ayant enuoyé vne lance au Comte Montgô-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meri,lui commandant de courir cotre lui,8c le Comte s’en

exeufant bien fortjou pour la retierence qu’il portoit à fon

LeT^tjei Prince,ou p.ir crainte de faillir, corne il auoit fait plufieurs • fois le premieriour, fans pouuoir donner attainte contre

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tt-vn aucun des tenansîle Roy lui enuoyaenioindre bien expres

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de n»plusreftifuer.Le Comte courur,8c rompant fa lance

fur la cuirafle du Roy,vnefclac donna dedans la vifiere du

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Ht mi sie o s lié nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;30

R.oy laquelle n’eftant bien fermee,ceft efclat entra dedans l’œil,Il auant que le tell en fut fellé. Incontinent ce panure Prince commence à chancelier de la roideur de l’atteinte; mai/les principaux Princes amp;nbsp;feigneurs coururent incon-, tinent aupi e' ,amp; le portèrent enfon hoflel desTournelIes, où il mourut en grands regtets amp;nbsp;douleurs, le dixiefme îour de luillc t,!e treiziefme au de fon regne amp;nbsp;de fon aagej7,i,r le quarante deu7,icfmc.Vn iour auant fon trefpas,il voulut j». que les cfpoufaillcs du Duc deSauoye amp;de Madame Marguerite fe celebralfeiit en fa chambre,ßc que ce qui auoit e-ftê accordé au Duc par le traité de paix full entièrement obfcrué. Son cœur fut inhumé au temple des Celcflins en la chapelle des Ducs d’Orleans.Ses obfeques royales furet célébrées le treiziefme iour d’Aouft,8c fon corps enterré à S.Denis au commun tombeau des Rois de France. C’e- , . ftbit vn beau Prince, genereiix, d’efprit doux, aimant' fes “ fcru'iteurs 8c les hommes vaillâs.lleftoit adonné ,a fes pfai-firSj à croire ceux qui fçauoycnt le prend, e felon fon na tiirel jlefqueP aulfi bien fotiuent lui faifoyent prendre vu mauuais pli,ce qu’il ne pouuoit fi toll defcouurir. L’ambition 5: l’auarice de quelques vns qui le poifedoyent entre-tindrent les guerres que nous auons marquees ci deuanr, not.imtnt apres la rupture de la trefuetmirent en vente les loix,iuftice,ofRces 8c benefices,efpuifercnt les bourfes des François par infinies exaclions,donr s’enfuiuirent de grâds maux. Deux grands pechez. feglifl'erent en France fous le Eßatttel» regne de ce Prince, afçauoir l’atheifmeSc la Magie, auf-.^’quot;|*‘'^““ quels s’adioignit la corruption des bonnes lettre'. Car la“ cenoiffance d’icelles ramenee par le Roy François premier fe conuertit en plufieursefprits malins 8c curieux en occa fion de toute mefch3cetc,piincipaleraéc en celle fourmil-liere de Poètes Frâçois,qui fous le regne Je Fieri par leurs rimes impures 8c remplies deblafphemesreniietfctét vne infinité d’ames. Ces pechez 8c autres en trefgrand nombre prindrent at roifl'ement dcpuis,attir3ns peris 8t grands cnFianccles ellringes chaftiemens que le regne des fuc- . ceffeurs de Henri fait voir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

De Catherine de Medicis fa femme efpoufee l’an lyij. Su fils il eut cinq fils 8c cinq filles.Le fils aifné fut François fecôd,f“Jf'^quot;' néle vingtiefme de lâtiier l’an i$43. Le dcuxiefme futLoys, ( Duc d’Orléans,lequel mourut au bout de quelques mois. | Le tioifiefme, Charles Maximilian lié le ringtftptitfme

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w.D.Lix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François siconb.

iour de Iuin,nsil cinq cens cinquante, Roy apres letrefpa* f de Francois fon frere. Le quartiefine Edouard Alexandre, depuis Roy St nommé Henri troiliefmc, nele dixneufief-' me de Septembre, mil cinq cens cinquante amp;nbsp;vn. Lecin-•quiefine,HercuIes,dcpuis nommé François, Duc d’Alençon, d’A niou, de Bern, amp;nbsp;Comtedu Maine,né le dixhui-I eiefme de Mars mil cinq cens cinquante quatre. L’aifnee des filles fut Elizabet, accordée au feu Roy d’Angleterre ’ Edouard iixiefme, mais mariée a Philippe roy d’Efpagne, Si née l’onziefine iour d’Auril,mil cinq cens qiiarâte cinq. I La féconde, Claude, marieea Charles Duc de Lorraine, ■ néeledouz.iefmedeNouembre, mil cinq cens quarante ) fepr. Latroilîefme, Marguerite, inai icc a Henri de Bourbon roy de Nauarrc,nceléquâlorziefmeiour de May,mil ' cinq cens cinquante amp;nbsp;deux. Laqnatiiefincamp;cinquiefme, nvmmce leanne amp;nbsp;Vidoire, nees d’vne ventrue le vingt-I ijiiatriefmc de lüin mil cintj cens cinquante lîx,8t dccedces tort âpre'. Nous verrons au relie de ce recueil l’eftat des fucce fleurs de Henri, notamment de fes fils, du premier defquels il conuient parler.


FRANCOIS SECOND.

Pf/î,'» A T E Roy Henri auoitaucunement defcouuert au con-relt;H»»r,. J__.feil QUI lui fut donné de la rupture de latrefue, amp;nbsp;de ce qui s’en cfloit fnfuiui,qui eftoyent les bonsamp;nitf-cbans confcillcrs dclonEllat. 11 efloit délibéré , api es la Fflat Jt folennization de* nopces de rccognoillre pins particulie-F^âri f.b, rcment telles gens, retenir les vns , renuoyer les au-Zraoçtùi. tres d’où ils elloyent venus. Mais la vengeance de Dieu s / A ' , ƒ$ I® royaume ayant frappé le chef, pourfuiuit puis a-pres fur les membres, comme s’enfuit. François fécond icune d’aduis , amp;nbsp;encore plus d’efprir , elloit du tout * en la püîlfance de fa mere amp;nbsp;dss oncles de fa femme.

qui gouuerncrent les afaires comme nous verrons. V-ne partie de la Nobkfl’e haralfee de tant de guerres amp;nbsp;ruines, ne demandoit que repos, laiflant la tout foin du public, amp;nbsp;ietiant l’œil fur le plus fort parti pour pan-chef

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François siconp. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ji

cher de ce cofté-là. Les Couru fans alloyent felon vent. Qi^ant aux Officiers de iullice, la plufpart ertoyenc efclaues de tels ou tels fcigneurs. Quelques gens île bien rellans es parlemens, n’ofoyent fouffrir qu’a peine encores eftonnez du coup de ballon donné au fouuerain amp;nbsp;pre mier parlement en la derniere Mercuriale.Lcs Ecclefiafti- nbsp;nbsp;nbsp;E«llt;r

questenoycntpoutpilliers del'Eglifeles plus grands bru-tlcurs. Quant au tiers,le faix des guerres palFees lui auoit ollé tout fentiment Sc mouuemét.En la Cour,y auoit deux partis,l’vn des Conneftabliftes, l’autre des Guifîens. Les Princes du fang n’auoyent prefques point d’efgardni au public ni àleur particulier.La Rome meredialienne,Florentine,de la maifon des Mcdicis,8£ qui en vingt deux ans qu’elle auoit la vefeu en France, s’elloit donné tout loilir de conoillre l’humeur des vns amp;nbsp;des autres, fe comporta tellement qu’elle obtint le deflus.

Pour y pariienir, amp;nbsp;defirant chaffer le Conneftable qui * lui eftoit plus fu!'pet1,elle fe mit de l’autre parti,amp; s’acquit ' ' des feruiteurs auprès du Roy de Nauarrepour defcouurir fcs delfeins. Incontinent que le Roy Henrieutlabouche cio'e,le Duc de Gnifc amp;nbsp;le Cardinal de Lorraine, mene- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

rent le Roy amp;nbsp;fes frétés auec les Roines au Louure,laiffans pour gardes au mort les Princes dufang,leConncllable, les Marefehaux,l’Admirai de France, auec plufieurs che-ualiersdel’ordieamp;feigneursdu parti Conneftablifte. Le commencement du regne de ce ieune prince promettoit beaucoup quand Ion vid foudainement appelléen cour François Oliuier,homme de grande reputation ,parauant p, , Châcelier,amp; qui auoit efté chafl'é par les menees de liDu- reHMi r» cbeffede Valentinois,laquelle poffcdoitlï feiiRoy. Lon efpera diuantage,alors qu’on appcrceut celle Ducheife^*quot;’“'’quot;'' hors de credit: car on lui ht rendre incontinent les clefs ides cabinets du Roy,cnfemble fesprecieufesbagues ,qui D«c6»f furent baillées à la Roine régnante. Mais ce boutchors e- ft il‘ rain, ftoit vue querelle particuliere de femmes; car la DucheQ'c

. auoit efté roine défait durant la vie de Henri,au veu ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feeu de tous.La Roine mere,qui la hay (foit extrememenr,

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffc: bien aife de la voir defpouillee 8c chaffec,fc contentant

de cela , pour ne perdre la faucurdeceuxdeGuife, lef-quelsquoy qu’auaucezparlaDucheffe,voyâs que c’eftoit vne planche pourrie, la quittèrent pour s’accommoder de

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PHANÇOIS S ICON D.


M.D .LIX.


fini»

rautte,quineleurferuitpa$ moins que la premiere. On ftnuoya à Rome Bertrand a qui les féaux furent oAez ; 5C ’^ ‘^“ançon lafurpermtédance des fiiiâccs,toutesfois ce-Aui fi demeura en cour.pourcc qu’il Içauoit trop d’afaires, 8e n’elloitencoies befom le contraindre a prédrenouueau parti.Lc Marefchal de S. André,auance par les faneurs du feu Roy, duquel il eAoit 1èr uiteui fytret ,8t engraifié de confifeacions des biens de ceux delà Religion, amp;nbsp;d'emprunts .1 non rendrt,3yant fait oft're de tout ce qu’il auoit a ceux de Cuifcjfut receu en leur bande.

Li Conne^ fiable ren-uejé en fa matfen.

LcCoimellable voyant qucie Roy auoit ileclairéau par* lemenr qu’il tntendoïc que Ion s'adrelfafl. tlefornuù pour tous afaires concej nans l’ellat de la couronne amp;nbsp;de fa mai fona les deux oncles le Duc de Guifeamp;le Cardinal de Lorraine; par confequent les ennemis mortels coiloquei cnfon lieu,amp; fa'fans ce qui apartenoit alonelîat deCon-nellable amp;nbsp;grand Maillie de France, voire en prefcnce des p Klpagnolsbc eftrartgersjquiparauantl’auoyent taiitrefpe-de,enuiron huit iours apres la mort de Henri, alla faire la reuerence au nouiieau Roy,lui rendit le cachet à lui commis par le defuDâ,amp; ayant entendu du Roy que la charge des linances amp;nbsp;des afaitesd’ellat cltoit commife au Car-, . dinal, amp;nbsp;au Duc le cominandcmen: fur ce qui concernoit le fait de laguerre,item qu’on lui donnoit honneAemenc congé,dilànt que Ionie rctenmt du confcil,amp; que quand de fuis a autre il voudroit veniren Cour, il ftroit le bien venuireinercialc Roy qui lui permetroit defe retirei,8c le fupplia,quantà fe trouuei au confeilde l’en exeufer , pour deux raifonsil’vnequ’il nepouuoit ftiuit a ceux aufquels ilauoit toulïoiirs commande : l’autre qu’el'ant tenu pour vu vieil radote fon confciln’tllpit requis.Au itAe il fit offre de fl vieamp; de fes biens au Roy.l'uis alla voir la Roine mere qui le mania rudement, iufqucs a lui reprocher d'a-uoir dir en riantau feu Roy qu’il n’auoit enfant qui lui ref feniblali,hors mis fa fille bafiatdc auouec.Sc manteau Ma relchaldc Montmorency, bile adiouAa que pour l’amour du defunid elle quittoit fon iniure paiticuiiere.Sc que fans ce refpect elle pouuoit lui faire trancher la telle.Au demeu rant l’exhorta de ne re. oncer du tout la cour,niais d’y ve- ‘ nirqutlquesfais.il maintint l’accufation de ce propos des enfans cArefaufle, la pria d'auoir foiiuenance des léruicex qu'il auoit faits à elle amp;nbsp;au royaume, 6e non au rapport de

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Françoissïcond. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JI

Qs ennemis,qui ne lui feroyent pas tout le mal qu’ils pre-tendoyent. Ayant prins congé amp;nbsp;conduit ion maiÜte au tombeau,il le retira en fa maifon.

Quât aux Princes defangjle Prince de Codé fut enuoyé enPlâdrespourlacôfiiraatiüdelapaix,amp;.luibailla-on mille Prinoi lt;1» efeus^s deniers pour fon voyage.Celui delaRocliefuryôP’'i ‘fiquot;’ y fut enuoyé pour porter l’ordre du Roy,amp; a fon retour or donné auec le Cardinal de Bourbon pour cojiduire madame Elifabet en Efpagne. Les parlemens furent rangez au bon plailir de ceux de Guife. Le Cardinal de Tournonin-ueteré ennemtdu CôneftableSc de ceux de la religion fut rappelle de Romeamp;rcllabliau confcil priué. Partie des vieux officiers de lamaifôduRoy furet caliez,partie des au tres réuoyez en lents maifons auec demie péfiô, pour faire d’tjfiuert place à des nouueaux. Sonic il ne demeura en cour pas vn Coneftablirte en chatge.Les ptouinces du Royaume amp;. les villes de frôtierefurêt garnies de GuiGcsimâdé atousgou uerneurs amp;.chefs de guerre es villes d’obeir au Duc deGui fe corne au Roy mefme. Tous les parlemés furent auettis que le Cardinal auoit toute fupcrintendance es finâces amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

enl’eftat. LaRoinc mere cfleuee par deffiis obtint en don les deniersprouenans de la cófirmaiió des officiers amp;nbsp;priui ‘ ‘ leges des villes amp;nbsp;communautez,dont elle fit pat t a qui lui pleut.Tombienque tellesfommesne fedeulïentcxiger de droit,finon le royaume efeheant en ligne collaterale.

Les premiers edits furet cotre le port désarmés, nômtC^quot;”’“’’' *' ment piftoles amp;nbsp;baftôs àfeu,puis cotre les grâds manteaux amp;nbsp;groffes chauffes.C’eftoit vn diiexommun ijuele Catdi-nal,homme peureux s’il y en eut iamais vn au monde,ayât entédu de certain deuin aRoroe,quc par enuie amp;nbsp;lors qu’il feroit haut efleué,fes ennemis le feroyent tuer de ballon à feu,auoit procuré telles dcfenfcs,eftant en extreme inquie tude,alors mefme que tout ployoit fous lui.

Parmi tât d’afaires,le quatorziefme iour de Iuillet,letttes Prete, i»»• patétes du Roy côfermerét lacomiffio des iuges deleguez '« àu pour le procès d’Anne du BourgSe de quatre autres confeil'®“*’?

' lersprifonniers.Du Bourg ferme en laReligiô fut chaude-metpourfuiuijBertrâd CardinalSt Archeuefque deSiés e-fiât l’vne des principales loues de ce chariot crimineljamp;le Cardinal deLorrai«e conduûeur de l’attelage .Ceux de la Religiô fevoyis à la veille d’vneplus ' lolenteperfecutiô, (upplierenc pat lettres bié cxprell'cs la Roin: raetc de fai’-t

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m.d.lxix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second. /

tant par fonauthorité qu’ort ceflaft de lespoui fuinreainlî

' à toute rigueur.Elle promit au Prince de Code-, à la Damt de Roye fa belle mere,8c a l’Admiral.de faire ctller les pet

1,4 Ttiiint fecuriôspouruenqu’onnerairembJall,8cque chafcüvef-nerepri, cull fecretteinent ôc fans Icandale.Elle auoit elle trtfueifi metf tucar lee parles lettres d’vn nommé Villemadon, lequel faiioll àctuxdtia beaucoup de fes fecrets,8cluiramenteuoit fon afftâion i

la piecé,du temps qu’elle eftoit llerile, l’exhortoit de ne rC culerdu maniement des afaires d’eilat les Princes dtfangi pour auancerße faire rois ceux de Guife.Ces letties futét efcricesle vingtfixiefmeiourd’Aoull, Si produilirent tel cffeét que la Roine fembloit encliner de là en auant l’efpa-ce de quelques iours au foulagement defdits de la Religion.Ce pendant ceux de Guife pourtendreleurgouuer-neinent agréable au commun,8c ne perdre rien,publiei cni

jllitMt!»!! au nom du Roy lettres de reuocation de toutes alienatiôi faitcsjtant a vie qu’à temps, full pour rtcciinpenfe de ler-uices,excepté les venditions dont les deniers auoyent elR

faitts par le feu teuQquecf.

Ic NaÜArrt foÜtctti de Z’tntr en

employez aux grands amp;nbsp;vrgeqs afaires du Roy, l’apanag' des filles de France,amp; le dot de la feu roine Eleonor, don! 1’infante de Portugal ioiiiflbitde relie réuni au domaine S receptes ordinaires du Roy, Celle reuocation fut vne ba* ftonnade à certains Princes,grandsfeigncufs amp;nbsp;perfonnei notables,qui par tel artifice elloycnr fi ullrez de leurs fer-uiaes,8cdcsbiensfiiitsdufeuRoy. D’autrepart les faiio' ris de ceux de Guife obrenoyerit autres lettres d’exemption,8t ainfi Ion defpouilloit les vus,candis que les autres demeuroyent enpofleflîon, ou melines obtenoyent quelque nouuellerobe.

chtmtn«.

Le Conneflable fcnrant approcher la mort de Henri, auoit enuoyé folliciter le Roy de Nauarre de s’acheminer en toute diligence pour venir à la cour,amp;l^ faifir du gouiiernement , premier que nul autre . Ci Prince peu defireux de manier afaires, 8c le desfiantloiS aucunement du Connellable,demeura cov, donnant loilif à ceux de Guife dé fe mettre en fa place. Quelques Princes 8c feigneurs l’en ay.int prelïé de plus pres, il commença a y entendre ,8c communique celt a faire a quatre fienS principaux confeillers,qui elb. yent iarnac, rEuefque Mande chef de fini coofeil, Delcars fou ch'.mbtllan, Bouchant fon GhanctJher, lefiiùels furent d’auit que fans plui

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fans plus tarder il s’acheminait en cout:dont ceux de Gui-fe auertis promirét monts amp;nbsp;merueilles à Mande amp;nbsp;à Defeats, s’ils rompoyent ce coup. Eux tirent encore pis : car laiHàns monter Icurmaitlre a chenal,quand il fut auant en pays,commencèrent a mettre de l’eau en (on vin,lui for ge.ins des dangers ineuitables s'il vouloir trop garder fort rang'.qu’il deuoit procéder en tout celt afaire par douceur fans rien hazarder,8t s’entretenir dextrement de chafeun. Sur ce confeil eftant arriué àPoiftiers, où beaucoup de Princes amp;nbsp;grands feigneurs lui allercn\au deuant,il mon-lira beaucoup de refolution »donnabonne efperance au* minillres des Eglifes recueillies fpecialement a Paris,Or-leans amp;nbsp;Tours, priant qu’on le fupporralt encores quelque peu en ce qui concernoic Pouuerte profeflion de la Religion.

Le premier tour de mefpris qu’on lui ioua quand il ap-Si'lawit prochadela cour qui elloit à Samft Germain en Laye,fut que fes fourriers ne trouuerentfgt;oint de place pour lui au chafteau:amp; que laDuc de Guife dit afon Marefchal delo gis,qu’il lui coulteroir la v ie amp;nbsp;de dix nul hommes auec, a-uant qu’on lui oftaft le lieu amp;nbsp;logis que le Roy lui auoit baillé pres de fa perfonne. Le fécond, que perfonne de la Cour ne fut au deuant de lui pour le receuoir,comme c’ell la couftumc,fur tout au regard des Princes du fang.Le troi fiefme,qu’ellant allé faire la reuerence a la Koine mere puis au Roy 3 ceux de Guife au lieu de s’auancer attendirent qu’il allait les embralfer, amp;nbsp;fut contraint accepter le logis du MarefchaldeS.André, qui par ceremonie de cour,le luiauoit offert,ne penfant pas ellre pris aumor, Lequa-triefme , qu’en lieu d’eltre appelle le lendemain pour fe trouuer au confeil, Ion n’enuoya perfonne vers lui pour le (aluer ni voir ce qu’ilfaifoit. Le cinquiefine, qu’au de trois ou quatre iours, le Roy le tira a part, lui declarant

, que fes oncles le Duc de Guife 8c le Cardinal de Lorraine auoyentl’entiete charge de tous les afaires ,que qui vou-

( nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;droit lui complaire eull à leur obéir en tout amp;nbsp;par tout. Il

'lui conferma au reite fes penfions 8l eflatsjl’affeurant quid

il viendroit a la cour,il (croit coufiours le bien venu. Plu-j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»heurs de la fuite du Roy de Nauarre voyàns qu’il auoit a-

, ualé doucement toutes-cespilules là, fe retverét,su pnti,-(. drent autre parti •.mefmsslatnacfcrepatnaauec ceux dç

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M.d.lix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second.

Guifc. Au bout de quelques jours ce Prince partit pour aller a S.Denis faire les reremorues du dueil de Henri, puis vint a Paris accompagné dcfon frere le Prince de Confie amp;nbsp;de peu de gens, y ellant il loiid.i les auis St volonte/, de quelques vns qu’il penfoit aSiâlonnez au bien du Royau-meimaisil nelirtien.

Sacridu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Guife poufiansquot;leuravantage firent facrer le

Remis,le iS.iour de Septembre; St toll apres la Roi ne nitre employa l’Admirai amp;nbsp;le Cardinal de Chaflillon eniiers leur oncle le Conntitable pour obtenir de lui qu’il »efignall fon that de grand Maiilre an Duc de Guife ,auquel l’aoneepteredtnte le feu Roy l’auoit rudementre-fufé. tllc promettoiten • fcb.inge m tllat de Marefchal Lt Cttnella dc Fiaiice a fon fil'. Le Conncrt.ible ternir cell ellat lien bie rt/i^nc purement amp;nbsp;liniplcnient entre les main* du Roy,8c pour-ƒ«» eh^rdt „((jt promptement a fon fils.Le Duc de Guife fut auffi jn-t.’'agt;id Mai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mi^cn poû'ellion de là nouuelle divnité.Ouaiit

miraljan ‘ Auniiral,qiii clioir goiiuerneur de Picardie, ayant lentl geuHtrnc qu’on l’eii vouloir dclpouillcr, St que mcfnies on auoit e(-mrnt. baüi Gyt de mettre diuû.ôentrc le Prince de Conde Si lui .t tau « 'ErrJJ'ac. cel.!,amp;voy int depuis qu'on lechiquanoit (ur lafour-n.cure des denier.snfcclljiresanxfi ji.' de la fortification

des villes fiontieres,puur lui faire rtceuoir fjutlqiit boute, 8t l’en deietter ignominieufeiiit nt puis .iprcs, pieninr Sc rcmonllra an Roy que ce gouiicrnemcntapattcnoit pour beaucoup de raiftms au Prince de (,ôdt',lcs l'ntci l'turs du quel i’auoytntlongiicmcuttenn.S.)n lt piint au niotqisant a 1,1 l elign irion, mais non quant a la prouilton • car au lit U d’en poiiiiioii le P. ince, ceux de (jinie en achetèrent vn p u mail,le baillaii' au Marefchal dc lî-ilEic. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

E^fritiiirn T.’.iidis qiion bafouoit .111111 les Princes Sc Grands Ici-trrla 'bir.,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peti* nc (c rai'oycqt pas : tar p.ii diucrs cfciits

nahnn.lri i,npriinez,dnnt aucuiis s’adrelfoyent a I:gt; Roini iiicre.nar-ries par certaine s runes St innennon.' aigues I on delcou-iiioit uifquts aufondpar le, déporte tnt ns palfr e 8t pre-fens le bu: dc ceux de Giiüe.qni clloyent pcinis dc toutes leurs couleur'.Eux voyant fous ces traits des menace' cache c.s, St que leur authoriiéainli de frais halbe, Jt connue Cil vue otr. ,aiioit befoin de diuers ellançoii',commence» jent a y pr nier de plus pres. Cela fut caufe que rout d’vue V oke on fit dixliuit theyaiiers de l’ordre : dont nafqmt le

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François second. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;34

le prouerbe, que l’ordre de France eftoit vn collier à toutes beftes.Ürpource qu’on parloit fouuent en cesefcrits, que pour pouruoiraux defordrcs,conuenoitaflembler les trois ellats, ils perfuaderent au Roy de tenir pour ennemi moi tel de fon au thorit^,Sf criminel de left maieilé, quicô-que parleroit de le brider ik mettre en tutelle. Quec’e-Itoyenr pratiques ÿc menées de gens mal conrensjibllici-te/. parles heretiquesqui vouloyentrenuerfcrla Religion de (es peres.I.a Koine mete ne redoutoirpas moins qu’eux celle conuücation d’ellats. Et pour lors les afaires ic ma-nièrent de relie forte,que leRoy d’Efpagne efcrinitlcttres au Roy (on beau frcrc,lefquelles furent leues en plein cou tfijti. feil,le Roy de Nauarreprefenr. J1 mandoitauoir entendu qu’aucuns mutins gi rebelles s’efforcoyent d’efmouuoir des troubles pour changer le gouuerncment du royaume, comme li le Roy regnant n’elloit capable de l’adminillrer, S( en bailler la charge a ceux que bon lui fembleroit fans y interpofef autre confentement,ni receiioirloy defes fu-iets.Que de fa part il empinyeroit toutes tes forces« main tenir l authorité du Roy amp;nbsp;de Tes oflîeiers amp;nbsp;mimflres; voire lui touiferoit la vie 8t à quarante mille hommes tout prells, li aucun eftoit li hardi d’attenter au contraire.

Car 11 lui portoit telleaiietlioii(difoit-il)qu’il fe dcclairoit Declar/ir,i tuteur 8c protefteurdelui 8c defon royaume,comme auf-'^“^'’!quot;*’^' li de les afaires, Icfquels il n’auoit en moindre recomman-^’'^'quot;* dation que les ficns propres.Toft apres le R oy deJSauarre retourna en Bearg,comme il en eftoit venu.

Les poiii fuites contre le conleiller du Bourg cobtinuoy- Supfliraiiî ent,ce qui tfmcucceux delà Religion à Paris d’cnuoycr« (a vne lupplication a la Roine , l’exhortant .a fon deuoir, 8c méfiant parmi quelque dénoncé de la vengeance dcDier, V,quot; 8cleilauger qu’il y auoitque tant de rigueurs n’efmcuf-fent du troublefinaleinct.Eilerelpôdit en terme; fafeheux: neantmoins apres elle femblaanoir châgé iiifquesadélirer de voir vn des miniftresde l’i-glile de Pans pour conférer priuemét auec lui.La dame dt Royc y pourueut,8ccc mini ft e s atheniina iniques auprès de Reiius,où il attédit quel que ten;pgt;;.nais il ne peur cômuniquer atiec ellc,qiii trou-ua des exeufes quad on lui propofa la venue d’iceltii. Outre dtiBourg,furJa fin de cefte inefme.annee forêt emprilo-neza I’^fi’plubeursperfonnespourlcfaitdela Religion,

E. ij.

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M.D.tix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second.

leurs maifons faccagees, comme en ville pritife d’aflaut-’ O/«wgt;n;n tel'moins apoltez pourdepofer qu’en certaine aflembk* tna^'na'tt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leudi dcuaiit l’afques CH la place Maubert chez vn

nntre frux sduocatj g and nombre de Luthcnens, hommes,femmes W« la rtli- Sc hiles,apres auoir prefché, fait leur fabac, mangé vn co-chonau heu de l’aigneau pafchal, 8t les chandelles auoyét eftéefleintes,amp; chafcun s’eftott acoupléaucc (à chafcune. Le Cardinal aucc ces informations efmçnc toute la cour.

Alais laRoine mereayant accfte occalîon parlé contre , certaines Irenes damoifclles quieftoyent delà Religion, elles lii et tant qu’en là prcfence furent ouis les deux principaux tefmoins qui eiloyét deux ieuncs garfons,lcfquels maintenoyent auoir conu charnellement alors 8é plulieurs fûisles filles de cell Aduocat.lceux commcncerenta brâf-ler,voirea fedefdire couucrteincnt.Toutesfoisl’accnfatiû 8é procès cofitinua:amp; dautant qu’en la capiuredes pnfon-niersy auoiteu quelque refinance auxfauxbourg S. Germain, on enuoya par toutes les maifons prendre le-, armes iufques aux coufteaux,qu’on apporta en riiollcl de Guife. .

Intiecinca L’Aduocar fi calomniculemeni chargé, s’en alla rëdre pri-eenue nah fonnicrauec fa femme St fes filles en laconciergcrie,où le* rfUemrnt furent trouuccs vierges, mais fans faire milice des ’quot;‘’quot;''r”“' fjujç tellnoins St de ceux tjui les auoyent apoftez, en ver-fartiMit. û certain edit qui metroit en liberté les prilonnicrs pour le fait de la Religion,nonobllant leurs plaintes St re-monftrances,onlesictta comme parfoicehors delà conciergerie. Pendant leur detention fui ent brûliez vifs piu-lieurs tant a l-'aris qu’en autres villes,pour le fait de la Religion,laquclleprenoir parmi ces ttmpcllesvn merueilltux acroiirenienr.

T^imcttflraa là autre coflé croifl’oit la haine de grands depetis cô-ci emtr'e tre ceux dcCiuifc.Sur la fin d’Cdobre fut publiée vne re-l’autharité monlltance en fauenr de la conuocation des eilats, en la-f/io/ne quelle eftoit ptoiiué qu’auxelfau du Royaume apattenoit depouruoir degoutieriieurs aux Rois mmeursiqucleRoy

* ' ne difoit linon ce que lesoncles de la temme lui cnfcigiio- . y enta prononcer : que leCaidinaldc LortanieSc le Duc de Gmfeefioyent incapables du gouiicrnemcnt. i’vn ellât ! prellreamp; ctcaturedu Pape,l’autreauectoute famailona-yant dés le viuant du feu Roy, ofé dire que le royaume a-partenoit a la maifon de Lorraine comme ill'uc de la race ■ de

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Françoissecond^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;55 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-,

de Charlemagne, fur laquelle Hue Capet l’auoit vfurpé; qu’ils en auoyentinauifellement querellé quelques mem-bres,comme la Comté de Prouence 5c la Duché d’Aniou: on propofoit les effeds lamentables de leur ambition, en la rupture de la trefue,8c au dernier voyage d’Italie s caufe de la perte de la iournee S.Lauret, 8c du danger de tout le royaume:pour le cachet duquel,il auoit falu rendre toutes les conquefte« de François premier amp;nbsp;de Henri. L’on nou-blioit pas leurs exadions,le maniement des finances,8c les grandes debies du Roy.

Eux voyans que le Roy quicommençûitàcroiftre ne Mtjitnt de donnoit efperance ni de longue vie,ni d’auoir liEneegt;com-mencerent aufli a pouruoir encore plus loigneulement leurs afaires.lls poutfuiuent doc à fe faire force feruiteurs es cours de parlement, attirent a leur parti les courtifans, les capitaines 8c gens de guerre.-monftrcntvn grand zele à la Religion Romaine, pour gaigner les cœurs des F.cclc-fiaftiques 8c du menu peuple. Et pour leur complaire fut publié vn edit fort rigoureux au mois de Nouembre contre les affemblees de ceux de la Religion, qui furprins en icelles eftoyent irremifliblemeqc condamnez à mort,leurs maifons raiees àperpecuité,recompen(e bien grande pro-mifeaux deceleurs d’icelles affemblees. Ces lettres publiées,la perfecution recommença: mais les efpions s’ellâs effrayez. d’euxmefmes,on publia d’autres patentes contre ceux qui (auôrifoyent aufdits de laReligion,Sc qui intirai-

' doyent les luges ou tefmoins en tels proces.

Le dixhuicicfme iour de Décembre,Antoine de Minard Lefrtßdent ' prefident au parlement de Pari,s,fut tué d’vn coup de pifto Mmardù-' lecammeilretournoit au’foir du palais en fa maifon:8c n’a on iamais peu fçauoir d’où cela eftoic venu, non plus que”” de la mort de IulianFcrmé,agét de la maifonde Guife,tué auprès de Chansbourg, où eftoit le Roy, 8c fpolié de memoires d’importance contre la vie des perfonnes notables. Quelques vns furent emprifonnez 8c en grand’peine à caufe du fait de Minard: entre autresScuard Efcolfois .le-quel(quoy que parent de la Roine regnance)fut rudement torturé,fans qu’on peuft rien tiret de fa bouche quipreiu-’ nbsp;nbsp;nbsp;diciaft a lui ou a autre.Sur ces entrefaites, l’Elefteur Pala-

' I tin ayant enuoyé fes ambaffadeurs au Roy demander du ’ ï Bou g pour s’en feruir à Heidelberg, le Cardinal irrité de

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w.D.Lix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François sbcond. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

1.1 mort de Minard, ht efcrireau Parlement qu’on cud i execuier l’arteit donné contre iccini du Buntg. Auât iju’tu venir la,lettres patentes amp;nbsp;trefexprtffej contre le poïc des armes furent derechef publiées.

.ylOT« é« Le vingtiefnie ioiir de Décembre, Anne du Rpurg,ay.it • - perfeueré conlfamment en fa confcflion Je foy fur tousles ei((éàmart quifont cn debatan fait de la Keligion fut dégradé.

hommes tant a pied qu’a clieuai,bien arnie/-,i|relfcr puien ces amp;nbsp;mener du bols par tous les carrefour. Je Pansa ce âcoufluniez. Et en celt equipp.ige, le vingrroificfme lour du mefine mois, du Bouig fut mené a S. lean en Giecf, pendu amp;ellranglé,pui.sbjulié amp;nbsp;fon corps réduit entendres. Toft apres autres furent bruflez a Paris amp;nbsp;ailleurs, pour me Une fait de religion . amp;nbsp;diuers moyens inutiitc/. pour mairacrer ceux quiallatis de iour par les rues ne fe-royent la rcuerencc aux images dreifees de nouiie.iu par 'li^ratrdi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;files,.^St eftoyent coniraiiis les pallans de

riAitti. contribuer argent aux boittes qui leur cftoyenc prefen-tees pour fournir aux cierges allume/, denant ces muges: autrement il y ali'oit de la vie. On alloitaufl'i par les mai-fons faire des queftes pour entretenir au train amp;nbsp;frayer aux proces des criminels : qui refufqit ou dtlayoit de mettre la main a labourfe, s’en tioiiuoit mauuais inat-chand.

L’vrwp»- Ces procedures du tout inrupport.ibles ,Ies mcnacEi tun Ó-let contre Ies plus grands du royaume,le reculement des Pu® tnfuppertit. jgj gj principaux .Seigneurs,le mefpii; des ellats du rova® tirs déporté i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ i

taentde æfjCorruption des parfcoiens range/.au parti de.sgoU' nt^p; de uerneurs nouneaux Sc ellrangers qui poffedoyent amp;nbsp;I' Gulfe rep Roy amp;nbsp;le Royaume, Ics deuiei a publicgt;, Ics f.tTicts, Ies ueiUeni let bénéfices, départis par leur coainia..dement S: a qui bofl leur fembloir, leur gouuernement violent fit de foyinef' me illegitime contre lesloix amp;nbsp;l’mdte du royaume, rf ineiitde meiueilleufes h line, contre le Duc de GinfeS le Cardmal de Lorraine: amp;nbsp;fit que plulienrs ne pou-uans plus porter vne telle oppiefl'ion,commencèrenti fe r’allier pour auifer à quelque iofte defenfe, afin d( remettre fus l’ancien amp;nbsp;legitime goiiuetnement du royaume. A'jis en furent demande/, pour le droit.St pour h confciencea plulieurs docTies lurifconfultes St Théo-

Jogiciu.

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ÎKANÇOII SICOHft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;36

logîens. La tefolution de la plufpart fut qu’on pouuoit s’oppofer legitiraement au gouuernemenc que ceux de Guife auoyenc vfurpé,8t au befoin prendre les armes pout repoulfer leur violence, pourueu que les Princes qui en tels cas font nez magiftrats legitimes,ou l’vn d’eux levou-luft entreprendre,eftinsrequis de ce fairepar les ellatsdu royaume, ou de la plus faine partie d’iceux. Les premiers qui penferenta bon cfcient a vnfait de telle confequence n’eftoyent pas menez d’vne mefme psnfce. Les vns meus d’vn droit zele de feruir a Dieu, au Roy, 8c au royaume, croyoyent ne ponuoir faireœuure plus lulleque de procurer l’abolition de la tyrannie,8c le reftabliHenieni de l’e-ftat,enfemble ouunr le chemina quelque foulagement pour ceux de la Religion. 11 y en auoit d’autres deli-reux de changement : 8c d’iutres encore poulfez de mal talent pour les outrages que ceux deGuiie leur auoyent faitsou alcursparens 8c allicz.Tant y a que tous auoyenc cebut de s’effoicer que ce gouuernemcnt illegitime cef-faft,8c que l’eftat du Royaume full ellabli comme ila-

' partenoit. Mais dautanc que parmi ce deH'ein general, le-« gicinie, 8c louable, il y auoit des difeouts particuliers ' nierueilleufeniencdefeûueux, ce n’tft demtrueilles s’il f y eut de laconfuGon en la pourfuite , Sc G i’euenement * en fut trille pout les entrepreneurs, notamment pour '' ceux qui y mefloyent leurs palfions particulières auec

la conGderation du public. Car quant aux autres qui

!’ viferent à ce but de vouloir afranchir la France du ioug • des eftrangerî , encores que la plufpart d’iceux loyent ♦ morts en la pourfuite tant alors que depuis fous lete-

f criGé leurs vies pour mettre leur patrie en vraye liberté r fpirituelle 8c corporelle.

f nbsp;nbsp;nbsp;lui feul de tel afaire, ioint qu’il eftoit aft'eftionné Sc af-

* nbsp;nbsp;nbsp;ftez. Se ptefentet au ptiué confeil , c’efloit accepter

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t. iii).

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M.D.tix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second'.

fes parties pour iuges,amp; toucmanifeftenjentacroiftre I* confufion.Receuoiraux Parleinens,encores moins Ëi dangereux. 11 fut donc trouiie' necelfnre de fe failitilf’ perfonnes du Duc de Guife amp;nbsp;du Cardinal de Lorrain'i comment que ce full,fous l’aucu de quelques vns ou quel' J qu’vn des principaux membres de l’eftar, puis demaniief raflemblee des trois eftats,afin que les deux fufnommezy Prinet rciîdiircnt comte de leur adminillration. Sur ce, Louys Jr Ctn.it,Bourbon, Prince de Conde', fu t inOamfnent follicite' d’en-trefaffra,e- fçf,à Ce fait pour empefcher la ruine du Roy amp;nbsp;duRo' lèr yâuine.Cotnmequelques vns onclegerement penle rtjinme. crit que toute cefte procedure,depuis furnommee tumul' ted’Amboife, auoit efté vneentreprifedegens temerai' res,feditieux,ennemis de Dieu amp;nbsp;del’t ftac,pouircz de de* fefpoir amp;nbsp;de fureur: auflï s’eft-iltrouué d’autres, mal affc' lt;lionnezalaiTiaironamp; mémoire de ce prince,qui l’ont ofc charger d’auoirellé pouffe d’affcclion particuliere en ces intelligences, 8c que c’elloit vne querelle qu’il effiya lt;1' vuider par tel moyen contre la inaifon de Guiie, pour fait« puis apres d’autres plus grands rqmueniens.Mais fans cliâ' ger ce petit recueil d’Annales en Apologie , il l'uffîrarC' Citer fimplenient les chofes, dont la mémoire eft encore frefehe en la penfee de quelques François de ce temps li amp;nbsp;de ceux qui font venus depuis, aufqiiels on l’a raconte fiiiceremenr.Car quant aux hommes partiaux qui pour gr» tifier à ceux qui tenoyent l’efpee fur leurs teftes tandi’ qu’ils faifoyent imprimer les liures où ils traitent dece*' afaires fort impertinement,fans dire pis :1e (îecle prefent,S rauenir,reiettera leur tefnioignage,comme plein de palfi® touteeuidéte 8c repugnant à verité;Sc auouera que le Prin ce fe monftra en ce fait vrai François,8c trefaft'célionnéat* bien du Roy 8c du royaume.

Ainfi donc, le Prince ayant aiiec fon plus fecret confeil meurement 8c longuement penfé à ce dont ileftoit requisi comme la confequence du fait le meritoir, donna premiere ment charge exprelfe Sccommiffîon fufSfante à certain® perfonnages entendus 8c de preudhonimie bien aprouueei, d’informer recrettement,foigneufement,8cexadcment,ft® les charges impofees à ceux de Guife, pour puis apres regarder à ce qui fepouuoit 8c deuoit faire en bonnecon-fciencepourlebiendu Roy 8c du royaume. Lesinformi-tioiii

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François sicondJ


37


lions faites,il fe trouua par tefmoignages de gens notables SommaiV» amp;i.]ualilisz.iceux eftve charge?, de pliilieurs crimesde lefe lt;(« infarmt Maiettéjeiifemble d’vne infinité de pilleries,larcins èc cô- /‘•'t'» enflions tant des deniers du public que des particuliers, Entre autres chofes notables, on l’afleuroit eftre bié vérifié amp;par gés qui leur auoyét efté cônae doinefliques,qu’ils: vouloyent s’emparer du royaume ,amp; faire mourir tous le» Princes du fang, ti toll qu’ils auroyent exterminé ceux de la Religion :amp; deliberoyent dcfpefcher tous leurs ennemis en peu de temps, ayans entendu par rapport des mede eins que le Roy ne pouuoit plus gueres viure, ni auoir lignée. Cela felon les hommes fe pouiioitaifementexecu-teriartenduqu’iceuxdeGuifc auoyent la inftice ,l'argent, les villes fortes,les gens de guerte,amp; le peuple a leur corn mandemenr.

Il futqueflion fur ces informations d’auifer aux moyens

de faifir des pe Tonnes chargees en tant de fortes parieel- die prend les.C’elloit la ditïiculcé,que Godefroy de Barri,fleur de la charfc de Renaudie, fjrno iimé la foreft, Baron de 1 'erigort,amp; gen-tilhomme d’aticiénne maifon refolut,acceptant le matiie-ment de cell afaire fous l’autorité du Prince lequel prcmiit de fe trouuer au lieu amp;iour del »capture de ceux de Gui-fe,poiirueu que rien ne full dit,ni entrepris, ni fait en forte quelconque contre Dieu,contre le Roy, Meflieurs Tes fre-res,les Princes,ni l’eftat; pourcc que faifant autrement,il s’oppoferoit le premier .à cequi s’y diroit, entreprendroïc ou feroit au contraire. Ces chofes fe palfoyent enuiron la fin de l’an mil cinq cens cinquante neuf.

M. D. L X.

MAdatne Eliv.abet de France mariee au Roy d’Efpa- Madame gne,amp; partie de Blois au commencement de De ce-bre,del’an precedent eftant conduite par le Roy fon ftere amp;nbsp;la Roine fa mere iufques à Chaftelleraur 8c Poiclicrs,8c pourfuiuant fou chemin auec le Cardinal de Bourbon , le Prince de la Rochefuryoii,8c autres grands feigneurs droit en GafcongnCjle Roy deNauarre lui vintau'deuantàlior deaux, amp;nbsp;la traita magnifiquement par fes pays, lui tenant compagnie iufques aux frontières de l’Efpagn?,'Ui elle fut remife aux gi auds Seigneurs députez par le Roy Philippe

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M.D.Lx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second.

quilareceurent Scmencrent en grande pompe à leiftmai' lire au commencement de celte annee.

Oi-inmiinct Le premier lüur de lanuier, on expédia lettres au noW {i-rix nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J,J i^Qy pQur la prouilîon des oÆccs de mdicature, la no-

des officiers citant commilè aux luges Stofficiers du Koyslelquels enuoyas vers le Roy,'lchlt;gt;iliroit de trois qui lui Icroyent nommez celui qu’il conoiftroit titre plus capable. Ce fut vneordonnance en parchemin, Scfansef-fcdjcô ne beaucoup d’autres.En ce meline nois amp;nbsp;au fuy-üât furet vuidez les procès criminels cotre les confeilkts delà Porte,deFoix,du Faur amp;nbsp;Fumee,quiauoyét elleein-Ciinfeiliirs prifoiiiiezquâd dt Anne du Jiourg.lls efchapperët tous des frifinmiri priions auec quelque i eprimende. On tic ce que Ion peut Ttiafihet.- pour accabler le confeiller Fumee, mais il fit fi bien tellei les luges amp;nbsp;p.irtics,qu’ilfe defucloppa de leurs filets.

.^ir^mhhe Pour reutiiir a ce qui ell plus imporcant,le premierlour uNitntci. deFeurierla Reuaudieauec bon nombre de Noblelfe amp;

du tiers eliat de toutes les prouinceA de France fe trouue-rent a Nantes ,i)ù fans couleur de folliciter des proces au Parlementen Bretagne qui fe tenoit alors en cefte ville là, ils gt;’al!eiublcrenr,enapregt; l’inuocatiOn du nom de Dieu, tout cequiaeltë touché ci delfus fut amplement expofé par la Rcnaudie. Apre, que plufieurs eurent opiné, S£ trouiié l’entreprife lulle amp;nbsp;neceflaire , vn entre autres retpait qu’auant que donner la promelle ,chafcun iuiaft amp;nbsp;promit a Dieu folennellement, de ne rien entreprendre contrei luthorité du Roy ni de l’ellat de France,protellat de fa part que s’il s’en pouuoit aperceiioir, mcfmes quand ce viendroit fur le poinfl de l’executiô de l’entreprife, il en auertiroic.le Roy , amp;nbsp;fe feroit plulloll tuera fes pieds que defouffi-ir aucunechofeeilreattenteeà fijn preiudice.Cela iugé de tous trefraifonnable,chafcun iurade ne rien entreprendre qu’au profit amp;nbsp;auantage de leur R.oy amp;nbsp;naturel feigneuricommcaiifli la pre face des articles de leur accord fut coutheeen ces propres termes ; Proteflation faite par It PrtttParian iotti ceux du cTifed, de nalteter aucune chofe contre ia ma-[ahnneUt iefle du licy. Princes duf.tn^,ni eßat lepitnne du/ioyaume.Après desaffiaer. le confentemét de tous,l’on auifa aux chofes rcquifes pour l’executioirla Renaudieayant monllré fon aueu,prelléfer met à la cópagnie 8t receu le ferment de chafeun. Fut arre flécjuele d^iefme de Mars la capture de ceux de Guifefe feroit

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pRANÇOISSiCOND, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;38

fctoit enlâ ville Je Bioisjoùlôprefuppofoit que le Roy Je uoit elbe encore de feiour.Cinq cés gentiUliômcs de toutes les prüuinces,auec antres forces denoy et accôpagner la RenanJie,(oiis lacôduite du Baron de CaUelnau amp;nbsp;autres pour les troupes des proumces.On pourueut auBi a dîner fes auoes cliofes qm pouuoyét traucrler ctfte haute entre dm-jwife.La cnp ign e ■.’elfàt retiree,chafcû auec fa cóiniflió,amp; '' h tédc/,-vous doué, la Renaudieayât auerti le Prince fur ' lafin deVentietde iacóclulló prinle à Nanies,dónaexafte mét ordre en diligêce piefques incroyable a tout ce qui eiloit requis de fa part.EIfâc venu toft apres a Paris,pour y acheminer plus aifement les afaires, il fe retira aux faux-bourgs S.Germain cher, vn certain A Jirocac fnyuât le pa-lat',nôné des Anenelles,lequel tenoit mailbn garnie ,à la mode Je celle villela.Des Auenelles qui faifoit profcHion euunre r,n.

• delà Religiô,voyant pluueursallées amp;nbsp;venues Je diucrfes '’■«prinf« fortes Je gés enfarnaifon ,amp; entendit quelques mots a la f“' trauer(é,lit tant qu’il en defcoutirit quelque chofe de plus,'““* Seen fin le tout,où il promit s’employer.Mais ayât ipprché dé le danger,lui qui cdoit ponte,auaricieux St delireux de s’auâcer,péla en auoir trouué le moyen,qui futqu’auec vn autre de inefme humeur,il allatioiiuer vn nrailfre desre-quelles nômé 1’ 'slentâc,3gcc Ju Cardinal, amp;nbsp;iMilet fecrctai re du Duc Je Guife , aufquels il declaira ceqn’il en fauoit.

Les chofes procederêt tellcntét,que ceux de Guife,!e Châ Ei «1 r«.;. celier amp;nbsp;la Roinc mere eniëdirent la piufpart des Jellein.» fu( néttôner..Dcs Auenelles ayant receu quelque recôpen-feauec grandes pro neflës, fut renuoyé de Blois a Paris pour feiner des faux bruits cotre ceux Je la Religion. Outre cela ceux de Guifeenuoyerent lettres dn Roy amp;nbsp;de fa mere a l’Admirai St fes freres pout les attirer a la cour.Da-uâtage,ils amaiferéi gés de cous cofter.iSt efctiuirét a tous cmmtnt BailUfs Sc Senefchiux,pour faire arretter cous gés de pied

amp; de chenal,qui feroyée ttouuez portas armes Si s’achemi p»«r««7«gt;t nis vers Amboife. Quât à l’Ajmital,eftant ariiuc,il ht de grades reinôllrâccs a la Roine meteen prefence duC han-' cellier,fur les extremes rigueurs quelô auoic tenues à ceux delà Religiôjlapriât de faireceffer les perfecutiôs, attedât vn S.Sc libre Cécile. La de(fus,le Chancelier propofa fi vi-nemencau confeill’a'iis de l’Admirai en prefence de ceu'x deCuifç; qii’il s’eu enluiuic vn edit d’abolition de tout

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»i.D.Lx, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François SECONDÉ

le pafTe' au regard du fair de la Religion,forcluant de ce pat Zi/u ifjtiiZ» Jqjj jç5 (niniilres amp;nbsp;ceux qui fe trouucroyciit auoir con--contre le Roy,fa inere,fafemme,les Princes, fcs pria tdi^iart. cipaux officiers Stl’ellat.item ceux qui par force auroyent

J. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;recouru les prifonniers des mains de iuflice, raiiilespa-a

r.fh»» lt;juets du Roy amp;nbsp;tué les porteurs Ceil edit fut fait au com ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mencement de Mars. Nonobilant lequel la Renaudie ne

laillade pourfuiurefa poinie,encore qu’il entendift qu’on l’auoit defcouuerr. Le Prince s’acheminantà la courpour produire au Roy amp;nbsp;a Ion confeil les informations contre gt;nbsp;ceux de Guife, fi toll qu’ils feroyentempoignez,amp; reque- | rir raireinbleedesell3rs,couut,entre Orleans amp;nbsp;Blois,que toutelloit dercouuerc,ce nonobilantil pafraoutre,donnât courage à fes gens.Arriué a Amboife,reux de Guife lebra lièrent autant que bon leur feinbla,maislui faifantfemblât ■ de ne rien voir les tenoit en merueilleufe crainte.

lechiog-ment de beu fit que la Renaudie fetrouua tgt;,erue:Ur^. Cil vn endroit uoinnc iaCarrelicreà Gx lieues d’Amboife, aucc les principaux du confeil, amp;nbsp;le lourde l’executioii f fut pris au I i ’lefdu moi s, par vu ordre tel que ceux de ‘ Gaifetoutauertisqu’ilsclloyenteuflcnteftébien empef-I -giurei cliczauec tous leurs aJIi ?rans, fans le capitaine Lignieres qui approchant d’Amboife poureftre de l’execunon ,au rjxf. lieu s'y employer alla ileclairer par le menu les noms des chefs,le rendez-vous des troupes,5t les autres circon ilinces,! la R,oinc mere,alléguât pour fonexeufeque c’e-iloitpoiir fauuer rhonneur du Prince qu’il voyoitellreà tort aceufé du crime de Icfe M3iefté,amp; en danger de fa vie. Parainfiles troiipesn’eiloyent pluftoft arriiices,où illeur elloitord-suiié, (j i’on ne lesailaft prendre prifonniers les vas apres le* autres,fans qu’ils peulîent fe r’allier.Ceux de Guife î n iffuyent cependant gens de tontes parts : amp;nbsp;( ce qui leur vint a propos) Jelcouurirent parleurs efpionsfor-cearrncî 8c pitloles amenées dans des bahus qui furent fai fi . Ainfi donc on amenoit les prifonniers par douzaines 8C f» 7M4- vingtaincsà Amboifé,où le treiz.iefuie de Mars Ion chan-s utit Mlia gea route; les gardes du Roy,8c fit on condamner vne de« rti de Ctt- portes du challeau par où les troupes de la Renaudie de-Helnau (}■ a ijoyent entrer.Le Baron de Challelnau 8c le capitaine Ma-ziete’ arriuez au fauxbourg de la riche à Tours, Se defeou-

»»ye.r. uerts furent attaquez par le Comte de Sancerro, auquel

ayans

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François sicunb. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.59

ayJns tefpotidu lionneÜenient, comnit il voiiloit s'en lar-ftr, fut contraint te retirer bien ville, (ans toutesfois eilre offenfe ni aucun des funs.De la le Baron amp;nbsp;les liens (c ten dircataii cliallcaneleNoilay où le trouuertnt les principaux del’entreprife. Ceux de (juil'eayans faitacroire au Koy que c’elloyent cértains mutins anialfcz pour ralïaflt-ner,ily enuoya le Duc de Nemoursaticc bonne troupe, lequel ayant furprins hors du chafteauB^aunay amp;nbsp;Ma/ie-res fe pournienans les faillt prifonniers : pinlieurs de leurs gens le fauuerencqui ça qur la.Nemours ayant enuironne le chafteau de fortes gardes, Si mené ces deux.à Amboife reuint apres difné fuiut de cinq on fix cens chenaux.Le Ba ron auoitenuoyé ataB.enaudie,aùn qu’il fe haftall de le venir defgager, ne voulant abandonner la place , où il y a-uoit des arniesjpoudrcs St munitions. Mais fe voyant in-ueftiamp; le Duc deretour,ilentrcenparlcment,furl’inftan-cequiluitnfutfaite ;St ayant bien au long difcouiii des catifes de l’entreptife,le Duc le pria plufieurs fois de lailfer les armes, venir parler au Roy,s’obligeant a lui en foy de Prince, qu’a lu; ni a fes compagnons il n’eu i euiendroit au cun mahains qu’ils feroyent mis en toute liberté,Le Baron s’affeurant en la parole u’vn Prince,obéit comme aufii h-rent ceux qui telloyent auçc lui. Mais an iuez a Amboife, ils ne parlèrent a aucun,for aux commis qui leur citoyée envoyez de par ceux de Guife.

La Renaudie ayant en cemefine iour l’auertillement^”quot;/’«'««-decequifepalfoitaNoifayauxtrouDes qui cftoytnt trt la ritiiere, leur ordonne de mai cher en diligente droit au challeau d’?»m’ooife,cc qu’ils làicut par dedans les bois■.^r,ƒ,,_ mais titans attédiis amp;nbsp;cnuelope? par La catmlei ie eriuoyee par le Duc deGuife,onenfaifitlaplufpart,qiiiamenci

I nbsp;nbsp;nbsp;prifonniersfurent pendus incontinei.t,pbis icttez en l’eau.

On tuoit dedans les bois les mieux equippez, pour en auoir les defpouilles. Les antres troupes attendues es rendez vous eftoyent foudain inuellics , amp;nbsp;menoit-on les faldats quinze a quinze , attachez és qu-.ues des che-uaux,puis iettez e- prifous.

Surcelettrespatentcsfurenrexpedicesle dixfeptiefme de Mars,par lefquelit gt;nbsp;âpre, v n ttrand narré contre les pri-fonniers d’Amboife, )e D.ic dt tjuife eltoit detiairé par le quot;nbsp;Roy fon,lieutenant général,auuc toutpouuoir défaire le-

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m.d.ix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François s ï c o n d.

uees degens de pied amp;nbsp;de chenal pour punir Jes rebelfoi -, nbsp;nbsp;nbsp;, fans autre formvni heure de proces. Autres lettres furent

Helen it nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;.

ilfltper let ^xpeuiees ce nieitne lour,portas coinancemet 3 tons ceux treupet, (jui elloyenr en armes pour aller vers Ainboile,furle dunne a entcmfie de leurs chefs St pour Ic fait de leur foy,euf-fent aft retireren dedans vingt quatre heures,à peined’e-flre pendus 8e edranglez.s’ils palfoyentoutie.

Mertie la Le lendemain, comme la Renaudic tafchoit de réunit fes troupes 11 fut rencontré en laforelt decbalteau Re-gnaur par vn nommé Pardillan q ii lui tira vn coup de pilfülcimais ayant failli, la Renaudiele tua. Vnferui-tetir de Pardillan renuerfa mort la Renaudie d’vn coup de harquebou/.e. Le corps de la Renaudie fut ported Ani-boife,amp;. [x-ndu (ur les ponts auec vrielcriteau attaché au col,contenant ces mors, La Lfenauelie,tliila Fercß,chef des rebelles. La mort delà Renaudie fut caufe que plu-fîeursqui s’approclioycnt fe desbanderent amp;i fe retiretent. On ne les pourfuiuit gueres loin. La Renaudie auoit amené cinq cens cheuaux luiuis de nulle autres, fans les piétons.

La fecYctAtre dela'^e-ttaadie.

Entre autres prifonniers choit la Eigne qui auoit feriû de fecretairc la ilt;cnaudic, lequel fut trouuéfaili d’vn papier en chilre. Pour fauuer la vie,il de fehifra ce papier, qui ne contcnoit autre cliofe que ce qui auoit eflé conclu par tous les aHocicz. l’exprelle protellation de n’attenter aucune chofe contre la niaielté du Roy ,ni contre les Princes defon fang, ni contic l’eliat du royaume: 8t les articles ne tendoyent.1 autre (in qu’à oÜer le gou-uernenient du royauincà ceux de Guife, amp;nbsp;faire obfcriief l’ancienne couUume de France, par vne legiiime aficm-blee des eiiats. llfuttrouué failî d’vne re monftrance au Roy pour ceux de la Religion ,où les iniques procedures du Cardinal contre le Paritrntiit de Pans, amp;nbsp;contredu So'iats pri Bourg entre autres eftoyent deltoiiuei tes. Ceux de Gui-ftnnters re- fg jju commencement voulovent qu’il n’efehappaft taßher.j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prifonniers imais ayans penft que Ictropgrand

nombre d’exectitez les rendroit odieux a tous fitent 1 elaP cher les (bldats aufquels Ion donna a chafeun vn tclloo pour paffer chemin.

l.es capitaines la Motte,C'-'fq'.,euillc,8c autres n’auoyet pas perdu courage, ains doiiueientvne chaude alarme au* Courtifans

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François SECOND, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;40

Courtifans à Amboife , amp;nbsp;(ans quelque iiieGntelbgence qui les contraignit de faite retraite,lins perte de leurs gés de cheual,Ventreprife(voire apres la mort de laRenaiidie) eut elfe executee. Mais cela ne fit qu’allumer la cholere de ceux de GuiÇe, qui firent pendre tous les piétons que Ion peut attraper cefte derniere fois. Et lors ilfaifoit trefdan-gereux pour toutes fortes de perfonnes, fulfent foldats, marchans ouautres,d’cllretrouuezà l’elcart esenuirons d’Amboifeicar le moindre maleftoit d’efti e mis en chemi-

fe; 8c lors les volleurs, ramallez fous couleur de faire main forte au Roy,(àqui Ion donna des j^rdes nouuelles com-pofèes de telles gens tant a pied qu’à clieuai ) commirent des brigandages Sc extortions effranges.

Ceux de Cuife fentans loin les troupes qui leur en vou loyent, 8c le relie esprifons ,puis afliftrz du fecouts qui leur venoit de toutes parts, commencentafaire pourfuy-urc de tous collez ceux qui fe rctiroyent, 8c en attrapent quelques vns :font commander par le Roy au Prince de Condé,de ne partir de la Cour fans conge; Sc commencent * à faire décapiter,pendre,ou noyer leurs prifonniers,ce qui dura plus d’vn mois.La riuiere de Loire elloit couuei te de corps attachez fix,huid, dix, douze, quinze a des longues perches. Les rues d’Amboife ruillelloyét de fang humain, amp;nbsp;en tous endroits elloyent tapillees de corps morts. On en pendoitplufieurs.iux feneftres du challeauiSc pour faire croire que tout cell elFoit ne piocedoit d’autres que de ceux de la Religion qui fe vouloyent ellablir a coups u’ef-pee,lon interroguoit laplulpart de leur toy,8c difputoit on contre eux des poinCls qui font en controuerfe,afin d’efga rer les matieres,8c ne point toucher a ce qui côcernoit 1 e-, lbt,8c à l’occafió dequoy l’entrepi ifc auoit ellé faite.Quel ques vns qui s’en retoiirr.oyét félon la permiflion du Roy, j ayâs elléattrapez 8c föduits prifonniers a Blois trouuerét ; des amis quienuoyeret gés versie Roy ôc la Roinc fa mere pour procurer deliurâce; mais il ne fut pollible de les a-: border,amp; menaçoiton tels folliciteurs de les tailler en pie cesjs’illeur aiienoir dr fe piefenter au Roy,lequel deman- . doit fouuétesfnisen pieu rat, Qu ’ai- ie fait a mô pleuple,qui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'„f*

m’êvcut ainfiîle veux eotcdie fes doleâcesScluifaire raifô.

■j Quelques fois il diloii a ceux de Guife, le ne Icai que c’ell: Uu.ji. i mais i’enté qu’ô n’é veut qu’a vous, le deûterois que pour

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w.n.Lx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second.

vn temps vous fuffiez hors d’ici t afin que Ion vift G c'cfl^: moy ou a vous que Ion en veut. Eux rabatoycnt dextrfquot;. ment 8: incontinent tels coups: amp;nbsp;pour delioui lier le pc**', pie d’ailioufter foy aux remonftrances faites par les prilb®'^ mers pour la iullibcation de l’entreprife, enuoyerent ComAar dti jg „oæ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lettres aux Parlemens Si iuges desPioui»'

^r'é'ht nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Keligion elloyent acculés d’auoir côfpi'

'fitquot; ‘ contre le Roy,les Princes du fang 8c l’Ellat. A quoy 1“* faite vne trefamplerefponfe, où tousles deportemeiis ceux de Guife elloyent defcouuerts auec preuues trefeul' dentes qu’eux elloyent criminels de lefe Maitllé, ôc no* ÿiint ceux qui s’eftoyent affem'blez pour mettre le Roy S le royaume en vraye 8c pleine liberté. Fut publié aufli*' autre liuret, montrant par le tefmoignage de Philippe Coramines au dernier chapitre du cinquiefme hure delf memoires,que ceux font ennemis defcouuerts 8c coowr*’ de l’Eftat qui difent que c’eft crime de lefe Maiellé que il' * ’ *•* V»»! parler d’aflembler les Eftats,8c que c’elf pour diminuerl’î*, * thorite' du Roy. 11 y eut auffi des aduertiflemensau peif, pic,8c desplaintesauxparlemens.Ainlilesvns s’aiduye’; de la plume contre les efpees des autres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

. Le vingt deuxiefme iourdeMarsIonexpediad'autff ^1.’lettres par lefquelles le Roy declairoit n’auoir enteBlt;lj_ domee l’abülitioii du dixfepticfme s’eftendift plus auaiit q»quot; ceux qui parlimpliciré8cignorances’eftoyentalTeinblf 8c acheminez pour le fait de leur foy : 8c qu’en icelle n’f ftoyenr compris ceux qui auoyenc conduit la confpid' lion faite contre fa perfonne,contre les Roines,Princes,* notables perfonnages cftans pres de lui. En ce r.ombref ftoyentexprelfément mis ceux qui elloyent ventisenî* mçsauxfauxbourgsdelaville, 8c ceux qui auoyentc^quot; prinsal’entour 8cdedans Noilày. Ce fut ladifpenfeà^ foy donnée par le Duc de Nemours au Baron de Chafiffi nau 8c aux liens. Incontinent aptes ces lettres,on vintab executions , 8c ne fepalloitioiïr ni nuift, que Ion ne ü*} mourir fort grand nombre de prilonniers, 8c tous perfeP nages de grande apparence, les vus pendus , les auti^ deptrfaïuiei ooyez, les autres décapitez, fa s prononceren public**. dlt; cune fentence,fan$ declaircr la caufe de leur mort,fans^;

re leurs noms.On contraignoit le Roy 8cfesieunesfrei'j d’aflifter à ces fpeéiacles.óutre lefquels, le Duc de Gu*^ quclq«f|

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François sicóno.


4lt;

»i

qiielquesföis pour paffetemps à 1’iflue de fon repas faifoif amener amp;nbsp;pendre aux fencitres de fa chambre quelques vos de ceux a qui il en vouloir particulièrement. Le Baron de Callelnau fit vnnierueilleux proces aufdits de Guife 8c au Duc de Nemours en leur prefence, 8c rendit confus le Chancelier,qui manioitees afaires là contre fa eonfcieti ce,appella de la fentence donnée contre lui deuanc Dieu: comme firent prefques tous les autres, au grand eftonne-nientdcs alfiüans qui voyoyent vne conifance inuincible en tous ces hommes là.Mais ni le haut courage des prifoii mers, ni les pleurs de grands 8t peti qui fetrouuoycnt à ces executions,ni les plaintes du Roy melmes, ne peureut en rien adoucir le coeur de ceux de Guife, ni la rigueur des fupphccs. Vn gentilhomme nommé Villemongys monté ^ur l’efehafaut pour eftre décapité,ayant trempe fes mains àu fang de fes compagnons, 8c les etleuanc au ciel, s’eferia tout haucdifaot,Seigneur,voicilefangde tes enfans-.tuen feras la vengeance.

Entre les prifonniers qui apres le Baron parlèrent hardi-ment au Châcelier,il y en eut deux,l'vn nommé le Picard, chanatuf

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l’autre Campagn3c,quilui contèrent fa legende d’vn bout otiuitrt à autre. Mais le dernier le piqua fi viuement,que ce panure Chancelier tomba malade de trifteffe, ne faifaiu que fouf-pirer 8c murmurer ,aftligeant fa petfonne d’vne façon ef-froyable. Car toutcadueSc actenuéqu’ileftoit,fideme-'‘ noit-il fon corps fi rudement qu’il faifoit branflet le lift plus fort que n’euft peu quelque it une home en fleur d'aa-ge.LeCâtdinal l’elUc venu vifiter,fes douleurs régregniét* quot;fr le (entant loin, il s’efetia en ces propres mots. Ha , ha, Cardinal,tu nous fais tous damner. Puis comme le Cardinal fe full raproché, difant que l’efprit malin tafehuit de le feduire,mais qu’il faloit demeurer ferme en la foy : C’eft bien i tncontréjrefpond le malade, 8c tournant le dos perdit incontinent la parole, ayant en fes tourmens regretté j l’f pluficurs fois le Confeiller du Bourg.Voila comme le pre- i/ , ‘ nner 8c,principal iuge des prifonniers d’Amboife fut at- * ‘ ‘ *** trappé 8t execute le premier fur l’efehafaut du terrible 8c lt;nbsp;manifcfteiugeinentdeDieu. Les autres y ont efté atrai-nez puis apres , 8c chafeun d’eux a eu fon tour. Meflire Michel de l’Hofpital,homme excellent^lorsChancelier de U Düchcffî de Sauoye,(utApp«llé de Ui^e où il eftoit pout

F. b

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M.D.LX.

François sscond.

loK,amp; fuccedi à Oliuier. Attendant fa venue,Moruüliw* Euefqued’Otieans gardalesfeaux,amp; fit toutcequ’ilpt»' pour gratifier a ceux de Guife.

Lt Princt maintitnt

Le Prince de Condéelloità Amboife durant ces horri' bles tempeftes,amp; fècompottoit en homme fans peur,»^ _ - . fcfentant cnriencoulpable. CeuxdeGuifeanimoycntl^ mint finm contre lui, amp;nbsp;apoHoyent gens pour efpier fes contt' uen il- mn «tinces Si paroles,dont le Cardinal tcnoit regiHre,notaniei tie d’vn mot dit en amertume de cœur par le Prince, voyat” flißra à««execurerparvnedcsfcneftiesduchalleau quelqu’un dti prifonniers: afçauoir que le Roy eftoit côfeillé autrement ‘qu’il n’apartenoRjdc faire mourir d’honneftes feigneursS tetufts m- gentil»hommet,amp; de lî bonne part,attendu les grands fet' ntmii, uices par eux fans au feu Roy 8t au royaumeidefquels c-ftantainfipriué il feroit bien a craindre que les ertranget* vouluffent durant ces grands troubles faire des entrepri-les : amp;nbsp;que s’ils eiloyent Ibuftenus par quebjue Prince,ils mertroyét aifdmét le royaume en proye.Toll apres ils lirét prédreprifonnier De Vauxfon efcuyer,amp;queleRoyl’eii » uoya quérir en fa châbre pour lui declairerqo’il auoit ente du que par les informatiôs il eftoit chargé d’eftre chef delà cófpiratió.Surqtioy le Roy adioufia des menaces bien pd gnàres.Le Prince pour refponfe fupplialeRoy d’aUemblel _ tous les Princes amp;nbsp;cheualicrs de l’ordre qui fe trouuoytni

*’ •* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K lors a Amboife,auec ceux defonrôfcil priué,afin d’enten-

C. I-%» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;À dre en fi notable côpagnie cequ’il auoit arefpondre làdef'

' fus.tncôrinét lacôpagnit futalfemblee en la falie du RoyS Len fa pitlècc,où le Prince ayâr récité les propos que leRoy lui auoit tenus,amp; ce qui s’en eftoit enfuiui, adioufia quels I perfonne du Roy exceptec,celle de Mefficurs fes freies S des Roines,amp; lauf leur reucréce,feux qui auoyét dit Scrap f porté au Roy,qu’il efioit le chef Si conducfeur de certains feditieux qu’on difofiauoir côfpiré cône fa perfonne amp;fon , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* eftat,auoyétf3uiremctamp;malheureuleniétn3éti.Qnepoü(

/ I picuue de fon innocence il vouloit (pour ce regard feule-mé()quitter fon rîg amp;nbsp;dignité de Prince du fang, pour les . côbatre,amp; faire côielTer à la poincfie de l’cfpce ou de la lan-1 ce,que l’eftoyêc poltrôs amp;nbsp;canailles:amp; qu’euxmefmescer-choyét la fubuerfion amp;nbsp;ruine l’eftar.du nom, amp;nbsp;du fang 1 royal, |àour la côferuation duquel il voudroit employer S ' vie StbiensjCôme il enauoit toufioujs fait bonnepreuueÄ ■ J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aufli

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Françoissbcono. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4t

auff» pour fon intereft à la couronne amp;nbsp;maifon de France, ' de laquelle il deuoit procurer l'entretencniêc a meilleur ti I tre que fes accufateursifommât la côpagnie, s’il y en auoit aucun qui euft fait ce rapport,ou qui le voultift maintenir» 1 de le declairerpromptetnent.Surquoi nul ne fe prefentât» il fupplia le Roy de le tenir pour homme de bien,amp; ne pre- t fier a Vauenir l’oreille en derriere à tels calomniateurs 8c abufeursimais les teietter côme ennemis de lui 8tdu repos j-public. Celadit,ilfortitdu confeil,pourles lailTet opiner.

Mais a certain ligne du Cardinal, le Roy rompit l’aflem- j blee, fans demander auis à la compagnie , où il fe pouuoit lorsfaire quelque remuement au defauantagc de ceux det Guife.

La Roine mere bien empefchee parmi ces orages,amp; pâ-I chant toutesfois du collé le plus fort felon le monde, en- ftfatnftrt uoya l’Admirai en Notmandic,pour s’enquérir de la cauîefimi-I des efmotions,le priant alFeftueufement de les lui Ggnifier ( fans aucune diflimiilationiauec promeffe de reconoillance*^'^'*’^’^’’'* J 8c de tenir fecrets fes auertilfemens. Il exécuta prompte-i ment 8c exaftement facommiflion,8cfans crainte d’aucû, t enuoyapeu de téps apres à la Roine vn gentilhomme aucc li lettres trefaniples,contenâs en fomme que ceux de Guife [ elloyentla caufe Sevraye origine des troubles furuenua I au royaume, à caufe de leur gouuernement violent 8c ille— - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gitime. Monftroitles pteuuesde cela, adiouftant que les

fideles fuiets delà couronne tenoyét pour certain que ces f«*» «, î nbsp;nbsp;nbsp;calamitezneprendtoyentfinitantqueceseftrangersgou-» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

uerneroyent le Roy 8c l’eftat. Il l’exhortent la deflùs de t- prendre les afaires en main,8c ^e donner relafche 8c repos I ï nbsp;nbsp;nbsp;a ceux de la Religion,faifant bien obferuer les edits qui té-

jdoyent aces fins.Cesauertilfemensenfantèrent lettres à Stuhgenet ii 1 tous les parlcmens 8c autres iuees,pour mettre hors .à pur n nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;a plein les pnfonniers detenus pour le fait de la Rengio:

( defquelles lettres toutesfois l’execution fut bien longue - 8t difficile.Vne autrechofe pouIfaencore cefte roue.Qtiel ■J ' ques pnfonniers a Blois 8c aTours,pour lefait d’Amboile, . ayâs trouué moyé de fe fauuer des prifons, efcriuirét vne gt;nbsp;lettre auCardinal,partie en rtfee,partie pleine de menaces, J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que bië toll ils reuiédroyét levoir auec tous les autres qu’il

t nbsp;nbsp;nbsp;ne tenoit pas,8cqui auoyét délibéré de le faccager.Cell hô-

t nbsp;nbsp;nbsp;tne,e*ttetnemtc timide,pour l’heure mit de l’eau en fôvin»

t i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;j-

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M.tuLx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François S8C9ND;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

dont s’enfuiuic reflargiflemcnc de plulîeiirs prifonn^^j par tout k royaume: amp;nbsp;lors fut dit par pluficurs gt;nbsp;qu’en Cardinal fe verifioit l’ancien prouerbc , l’oignez vilain gt;nbsp;*

vous poindra. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

Letirts III Au relie, ceux de Guifefevoyans attaquez de diuff' /4«t«r dt endroits par diuers efcrits, qui elloyent comme les auao' ctMx dt Cui coureurs d’vne nouuelle charge,firent expedier le derniö, iüur de Mars lettres du Koy a tous les l’arlemens, Baillif’ amp;nbsp;Senefchaux, item aux Princes ellrangers, où ceux q*** s’elloyent trouuez 3 l'entreprife d’Aniboife,ooinmc'inen[ les chefs,efloyent accufez de crimes de lefe maiellé diuin^ amp;nbsp;humaine, amp;nbsp;notamment ceux de la Religion amp;nbsp;lesnii' niftres y cftoyent defchirez en dinerfes fortes : a trauen tout cela elloyent meflt'es de belles promefles de refoi' ’Kiliimfe à Elation en l’eftat politic Sc ecclcfiallic.A ces lettres fut fai' uéliu. te vne trefample refponfeadteÜ’eeaux l’arlemens,laquel Ie depeignoit ceuxdeGuife de toutes leurs couleurs,® reqtieroit que ceux de Guife en vne legitime airenibi«« d’ellats eullent a rendre compte de leur adminiftration.L* Parlement de Paris enuoya par vu huiflier celle relpunfe ■ au Cardinal. Mais celui de Rouan ayant voulu faire d’a*^ uantage,fes députez enuoyez vers leRoy furent contrain* i fe retirer bien ville,fans rien faire.

y^^dè quot;/a Leneuficfmed’Aurihlettresau nom diiRoy futentefquot;? iMrre ‘ t^tites Sc cnuoyees au Roy de Nauarre de mefme leneui » f que celles adreflees aux parleinens :d'auantage ,ilello|f ' *• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prié de fefaifir de certains qui elloyent pres deTiii,accufr*

d’eSredel’entreprinfed’Amboife.lly auoit outrcplus vn^

récit delà chargeimpofeeau Prince de Condé,qui s’ent'i floit iullifié.Ce pendant on confultoit de fe faifir de la fonne du l’rince,dont le Duc de Gmfe feignoit n’ellre d’*, uis. Lui d’autrepart del'pefcha vn lien lecrettaireà fonfrf, re, pour l’auertir de ce qui eftoit palfé, lui demander coiv,

£t«iiPr,»- feil,amp;faire entendre fa volonté.Ce parlement defcouucri «. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à ceux de Guife,ils efcriuirent vne lettre au Prince, toudj

Gurr« lt;ƒ- pleine d’excufes,afin de rendormirjaquelle ilenuoyaaul'J mtne par fi à fondit frerc,qui iui fitrefponfe commune, pour nélldi vrw* G«î dçfcouuert. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

mefme temps ceux de Guife remuèrent Stciiidt', l'fnintiii- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tenuerfer l’cllat d’Efcolfe, que leur fœur la Douairie,

«,f. re,8i le fieur d’Otfel gouaernoyent paifibkiiienc. Lefdi'^,

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François »zcoud. -4'3 de Guife ayant fait le mariage de leurniepee auecIeRoy François,firent prendre à leur niepcele titre delà Roine d’Angleterre 8c d’Efeoffe,fondez fur vaines pretentions. Noncontens de cela, ils mirent quelques efpions en Angleterre, pour recommander leur niepee 8c deniçrer la£{r«lt;ji^, Koine Elizabet,fur tout a caufe de la Religion.Leur mine fut incontinent efuenteemeantmoins ils ne perdirent cou rage,ains pour fe maintenir en credit vers les Catholiques Romains, ils firent faire des edits fort rigoureux en Efeof-fe contre ceux de la Religion, dont s’enfuiuit du tumulte, apuifé par la Douairière amp;nbsp;la Noblelfe du pays. Sur ce le Roy Henri ellant mort,8c le gouuernement de France en leurs mains,ils enuoyerent en Efeoffe l’Euefque d’Amies enlaBroffeleursplus affefttonnezferuiteurs , lefquels à leur arriuee voulurent »ontraindre chafeun d’aller voir la raelfe,reprochans àla Douairière 8c au fieur d’Oifel qu’ils auoyent tout gafté,publians qu’ils vferoyent de forct-,fins cfpargner petit ni grand.lls faifoyent là deffus de merueil leux deffeins, pour changer l’Efeoffe en quelque nouueau inontk. Ciuoy la Douairiete propofaft des expediens pailîbles amp;l feurs,ces deux voulurent ( par le conimande-ment de leurs maiftres)fuiure leur pointe. Mais cn fin les (eigneurs amp;nbsp;gentilshommes menaffez amp;nbsp;haraffez par tels noùueau-venus prfndrent les armes,amp; appellerent les An-gloîs leurâ voifins au fecours, lellemét qu’en peu de temps ik chifTèrent les prertres,redl)i(irét la Brolfe au petit pied, amp;nbsp;contraignirent l’Euefque de fe fauuer entrance,La Koine d’Angleterre àùoit fait inftance atóntlaprinfedesar-lÂesf'jàcequeceuxdeGuifefe deportafientde confeils fi viblens ; àqüoy ne voulans entendre elle fit vne ample declaration le vingt qnatriefme iour de Mats, où elle mon-ftfoit fe foucier peu de tout ce quelefdifts deGuifeSt leurs adheransentreprendroyét contre fon rftat,amp; tefmoignoit defirerlapaixentoutelaChreftienté. Ils effayerent par pratiques 5t ambaflades de radouber le mal qu’ils auoy eut fait;nvaisils nepeurent,8tfalut que leschofes fe mode-ralfeflt tellement d’elles mefmes i que cependant Ion peut dire que la violence de ceux de Guife en ce temps là donna tel coup de pied à la Papauté en Efeofle,qu’elle n’y fit que languir depuis, amp;nbsp;finalement y expira lufques a

maintenam.

F. iq.

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François s b c o n d.

Au regard delaFrance,tandisqucces executions d’Am» faifoyent, cmnnie auffi au parauaiic,ceux de ia Re-X^on«n rlt;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zclc amp;nbsp;noiiibie a vfue d’oeil de tuus

collez, Ce n’eftoit pas fans grands empefcheiiiens au üe-■ diors par diuerfes perfecutions, amp;nbsp;au dedans par les feaii-'’dales de quelques vns amp;nbsp;zele peu diferet de plufieurs, qui ne pouuoyent plus fe contenir en cachettes, de Ja s’cnfui-üirenc les alleniblecsen plein jour amp;nbsp;mtfines dans qiiel-questemples.Ceux de Valence,Moiiteliniai t, amp;nbsp;Romans en Dauphiné furent des pieiiiiers.Le Duc deGutfe,qui en eâoit goiitierneui ,cxtrenienient defpité que ceux de «pi il penfoiteftre le plus redouté prenoyent vnchemin quijui defplaifoit tant, pour tout rompre eniioya premièrement lean de Monliicfiuefquede Valence,qui parauaiit par fes fermons auôit fait plus de mal que de bien au Pape.ht pont ' -ce que Moulue n’auançoit gueres, 8c le (ieur de Clermont lieutenant du Duc de Guife en Dauphiné eftoittftnnc

fr'fetiurei doux,Maugiron homme violent gtennemi de ceux de dt Mau^irS la Religio eut charge de les exterminer. Du cômenccir.ent lt;amp;nbsp;du Parle il y procéda par grande fineffe, louât auec autreslt;fes agens plufîeurs perfonnages. cn fin ayant trouué moyen de icitft Grineih nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Valence plufieurs gentilshommes qui louftenuvét

dtia Tieh- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la Religion,il y fit vn terrible mefiiage, faccagcît

[buté.

titutuDau lesmaifonsjcôniefila villeeufteftcprifc d’alTaut. On lui enuoyaderéfortfeizeenfeignes des vieilles b^des de Pie-

rrMAT dt tu

mont,amp; quelques cópagniesdegenfdarmes. D’autrepart) Trucliü premier prefident de Grenoble, acôpAgné de quelques cofeillcrs, pariait pour aller à Valence, amp;nbsp;en paüàni a Romans 6t emprifonner foixantedesprincipaux,tandis que Maugiron pilloit ceux de Montelimart, aufquels il alt; uoit promis Stiurédene faire aucü tort ni au public ni aux particuliers, qui auoyçnt bien moyé de les cliaftier,s’il ne les eufl endormis par belles,paroles.I’our reuenir aux prefident 8c confeillersde Grenqble.ils Çrent décapiter deux minillres a Valence, Si pendtetrois des principiujt, de b villt^-Oji^nt aux autres pvifonniers,ils fortitent pai la por-tedoree,'iuecabiuratipns, fouet-, baniailfemcns 8c grplfes ahieodes, dont ces luges 8ç l’Aduocacdu Roy feeurent bien s’engraiffer. A Romans on pendit deux bomnjes, !l vnftiucctéigt;uis cnuoyéauxgaleres.

En rro'jtnce^ di’u* Gentilshommes frères, lîeurs Je, Mouuaiv

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François sïcoND. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;44

Mouuins,nommez Antoine BcPaulon de Richiend,ayans fait ounerte profeffion de Religion dés le temps du Roy Henri, Antoine fut traiftreufement mafl'acré par ceux de Draguignan, en l’an mil cinq cens cinquante neuf, dont Paulon ne peut iamais auoir iuftice,Quelque temps apres, le capitaine Chafteauneuf enuoyé de Nantes en Prouence de pat laReuaudie amp;nbsp;fes compagncms,pour alïcmblet ceux qu’on auiferoit propres pour marcher a l’execution d’Am-boife-.les députez des foixante Eglifes de cefte prouince af fembleza Merindol,Paulon fut efleu códüdeur des troupes Prouençales, ce qu’ayant accepté il fit vne diligente reccrche par tout le pays,trouua deux mil hommes de fait, qui auoyent bon moyen de fe monter,arraer amp;nbsp;entretenir, outre vn grand nombie de gentilshommes amp;nbsp;d’autres volontaires, Comme le temps de marcher s’approchoit, fon confeil futd’auis que les troupes elTayiirent d’entrer de-

; dans Aix,pour y faire prefcher, 8c ainir donner occafion à : ceux de Gmfe 8c autres de s’adoucir,en voyant de tous co ' ! fiez gens eûeuez contre leur violence. Cefte entreprife I defcouuerte, Mouuans refolut de faire vne courfe par le gt;nbsp;plat pays,où il fit la guerre aux images ,abatues en tous les f temples,faifaîlt fondre toutes les reliques d’or 8c d’argent lt;nbsp;8c vendre les chafubles 8c autres meubles feruans à la mef t nbsp;nbsp;f%dont l’argent eftoit laiffé iufques à vne maille es mains

ii des confuls 8c fyndiques des lieux: difeipline militaire ad-• mirable, mais véritablement 8c feuerement exercee pour » lors.Làdeffus Mouuans,pourfuiui par le Conte de Tande ‘ nbsp;nbsp;auec grandes forces,fe retira en bon ordre au haut paysioù

i il attendoit nouuelles de la Renaudie.Cependant le Corn t nbsp;nbsp;te,fage Seigneur entre ceux de fon temps,maniaceftafaire

fi dextrement., que par accord fait entre eux il fut dit que

* Mouuans auec toutes fes troupes fe pourroit retirer feure-met 8c hbremétjfans qu’a raifon de ce qui eftoit auenuÇnul petit ou grand n’ayant efté offenfé de fait ni de paroles en

* toute la Prouence, Scies images nes’eftans plaintes de ce * qu’on'leurauoitfait)onleurfift tortne defolaifirquelcon-' nbsp;nbsp;que-.lui permettâtScceux quilefniuroyët libre exercice de

fïreligiamp;,auec promclfe de lui faire adminiftrer iuftice tou

' dût le maffacte de fô frere.Le capitalnePoulin,furnômé le Barô de laGarde,oyâtofé cotre lafoypromifeattaqucrPau'^^j*i;quot;* , 1Ó en vndeftcoit,pé(at le tailler en pieces auec fes croupes,

’ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F. iii).

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M'D.ix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François si c on d.

qui n’eftoit quede cinquante ioldars »futinueftiluimd' . mes par l’aulon qui lui prefenta le combat. Mais le Bat«* oubliant fon efcnme, quoy qu’il euH dix fois plus de fvr ces,8t bonne enuie de faire vn grand feruicc à ceux de G»* fe,qui l’auoyent defpouillé de (on eftat de general des gil' Ieres,pour enveftir le grand prieur de France leur freiCi faigna du nez,amp; par le moyen d’v ne nouuelle capitulatie“ renonça au Concile de Conftance,puis fe retira couuertdt honte,amp; demeura fort long temps caché, fon nom feruani de fable amp;nbsp;de nfee à tout le monde.

Wsuua« Paulon fe voyant mal alTeuré chezfoy,àcaufe du fut' flattt p»r d’Amboife , amp;. des menaces particulières du Duc de fil enntmu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ L , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t.

/«»r e/lrt CruilçcontreluijacaufedcstrauerlesdonneesenProueii' Mtrappi, cstfe retira pour vn temps à Geneue,où ce Duc lui eniioyJ riSjnnd tn incontinent homme expres pour le pratiquer auec inbtii«s AonFran- protnelfes tant débouché que'par efcritjouaiic fes vertus»

amp; l’admirant pardcffus tousles capitaines Proucnçaux.!-“ refponfedePaulonauDucde Guife fut,que tandis qu’d le conoiftroit ennemi de fa Religion amp;nbsp;du repos public, S qu’il occupcroit le degrédes Princes du (âng,il fepouuoit affeurer d’auoir vn ennemi en Mouuâs pauure gentilhoni' me, mais qui auoit tel crédit enucrs les bons feruitcurs S fuiets du Roy,qu’ils efloycnt cinquante mille ,(dont il C' ftoit le moindre) quiemploycroyent leurs vies amp;nbsp;biens, pourlui faire amender ce qu’il auoit commis rontretant de bons fuiets amp;nbsp;feruiteursduRoy. Et fe pouuoittenii pour tout alTeurcSque tandis que l’vn d’eux viuroit,i! n’au roit repos ne vie a(rcuree,ni pareillemét toatefarac«gt;puis qu’il auoit tant irrité laNoblefTe amp;nbsp;le peuple de Franc#. Peu auant fon partement du pays, le mefnie Mouuans r#' ceutlettres du Roy 8c de laRoine mere,par lefquellesils le gratifioyent grandement,comme l’vn des plus loyaux S ' affeélionnez feruiteurs de fa maiefté, lui promettant de grands biens, 8t ratifiansl’accord du Comte, gouuerneuf de Pronence. Mais au mefme infiant, Mouuans fut auerti que la Roinemere auoit mandé exprefTement au parlemét d’Aix qu’on trouuad moyen de faire tuer Mouuans, Clu- * KÂuxrtiuët (leauneuf 8t certains autres capitaines, qui eftoyent de

l’entreprife d’Amboife.

la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mefrne temps ceux de la Religion muPiplioyent

frXw» en Normandie, 8c prefchoit on ouuèrtement en plufieuts ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lieux.

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ÎHANÇOISSICONdquot;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4J lieux.Ceux de Rouan furent troublez par v n Anabaptifte, lequel fut att rappé amp;nbsp;bruflé, L’Eglife de Tours fut fort tra uaillceparles feditieux deportemens du Moine renié nom me Richelieu,capitaine de la nouuelle garde duRoyimais par filence amp;nbsp;patience elle fe maintint, la ville ayant failli deux ou trois fois d’eftre faccagec. Par toutes les autres ptouinces de France, ceux de la Religion fe voyans delli-tuezde tout fjpport humain,prindrcntvne magnifique re-folutiô de ne pl ns s’adrelfer à perfonne,ains 3. quelque peril que ce full,s’a{l'cmbler pour prier Dicu,ouir fa parole,îc fe contenir fous l’obeilfance d'tcelle,viuant en grande concor deles vos auec les autres, 8c auec beaucoup d’édification parmi les Catholiques Romains, qui à troupes quittoy ent kmeffe pour faire profeffion de contraire vie 81 doftrine. LaRoine mere voyant que ceux de laReligion ne s’adref- Htuutaux foyent plus à elle, employa vn lien maiftre des requeftes nommé Chaftellus pour faire que la Roche miniftrede”^^ Paris la vint trouuer, ou enfonlieu quelque autre pour a, conférer des moyens de mettre ceux de la Religiô en quel que repos.La Roche ne fe ttouuant pas, 81 ceux de Tours priez d’enuoyer.en fa place Dupleffis leur miniftre,ils sVti »«euferent, fupplians la Roine de fe contenter des lettre^ qu’on lui efcriroitice qu’elle feignit trouuer bon. Suyuant qjioyfutdrelfee vnefemonftrancebié ample, fous le nom

' emprunté de Théophile,pour ceux delà Religion ,enla*-' quelle apres quelques proteftationsde leurfincerité,les ’ fonderaens de leurs doléances contre ceux de Guife efto-quot; yent dcfcouuerts,puislesremedesproptgt;fezpourobuier à «•

vne guerre ciuile.lceuxeftoyét,quc Ionpourueut au gou-T^monjîi'a» uernement du royaume, baillant vn confeil au Roy félon ct fmrciux les anciennes conftitutions de la France: que pour affopir'*quot;'“

\ les differens furtienus au fait de la Religion, vn Concile fainà 8c libre fuft tenu: que ce pendant fuft permis à ceux

V de la Religion de viureenrepos de leurs confciences felô !j le contenu en la confeflton de foy de leurs Eglilés. Celle ' remonllrancc portee parle Camus à la Roine mere,tom-’ ba es mains de ceux de Guife,qui fe tournèrent en tous ’■ fens,pourrçauoir qui eftoit ce Theophile. Leporteurfut plulieurs fois en danger de fa vie, finalement s’ellant fait

' prelfer 8c pourincncr en beaucoup de fortes,8t Tachant que ccus qui la lui aiioycnt baillée eftoyent à couuett, il de- '

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m.d.lx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second.

claira leurs noms en ptefence de la Rome mere amp;nbsp;de ceux de Guife,quiprefferent ce Camus furie fait d’Amboife-mais en lieu de demeurer court, il leur dit plus de vérités qu’ils n’en vouloyent ouii : Si neâtmoins efchappa de leurs mains en vertu de l’abolition generale faite au commen* cernent du regne dç Charles neufiefme.

^ii'e*‘ctux'’dt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deGuife Fe voyansainlî acueillisdetous cofteX

Guift dedans le Royaume J notamment par ceux de la Religion /f mtinte- délibérèrent les exterminer du tout,amp; pour cell efFeiSef-tur, criuirent au Roy d’Efpagne St autres PrincesCatholiquM

Romains,chargeans fur ceux de la Religion toutes les câU fesdes troubles en France amp;nbsp;deeequieftoirfuruenu aAm boife. Quant aux Princes protellans, il s leur mandoyent que les-executions faites en diuers endroits du royaume eftoyent de certains facramentaires ennemis de la confef-hon d’Aiisbourg. Outre cela, le deflein fut par eux drefle pourellabliren France l’inquilition derEfpagne,a quoylô penfoit que le Chancelier de l’Hofpital leuraideroit,cc qu’il ne fitpas,ains en fage politique qu’il eftonrabatit' leurs coups d’vne adrelfe merueillculc,telleMiéc que quand ilfutqueiliô au mois de May d’expedierl’editderinqui-(ition d’Efpagne, fachaneque le confeil prqté 8c les parle» SA» dtUf - mensl’auoyent accordee,il moderale tour par autre edit, tnor^tntin dont il expofales raifonsauec telle veheméceSceloquéee, rempt le que ccux de Guife mefmes qui i’auoyét pourchafiee furét cn^àCeliA Je foi] a»is, 8c le firent trouuer bon au Roy Philippe, quoi dfeîn''ûi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voirlaFrancedefguifee àl’Efpagnole, Ainfi

donc fut drelTé l’édit de Romorancin,par lequel le Roy laif foit aux Prélats de fon royaume toute la conoiffance du cri med’here(îc,prohiboit toutes afféblees publiques 8c forces iHicices,declairoittous minières deceuxdelaReligiomfai feurs amp;nbsp;imprimeurs de libelles fameux,8c tendans àefmou ■ uüir le peuple, criminels de lefe Maiefté.Ceft edit n’appai* fa pas les murmures 8c troubles: au contraire ils redouble* rent de routes parts. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m

f de AJencont re de tant de liurers publiez contre l’illegitime gouuernementdeoeux de Guife,lean du Tillet greffier de la Cour duParlemét à Paris copofa vn liure intitulé laMaio rité du Roy,auquel il maintenoit qu’en France les Rois en l’aage de quinze ans peuuct cômanJer.Puis il s'attachoit à ceux de la Religion, difant qu’à faux titre ils appelloyent Euangile leurs nouuelles opinions, appellant leurs mini*

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François second. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

ftres feJitteux amp;nbsp;mutins: amp;nbsp;concluant que Dieu fauorife- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

roit les armes qui leroyéc employees il’encôtrcd’eux.On lui fit pltilieurs refpunfcs fermes amp;nbsp;veherttëte.s,aufquelles ni lui ni fon frere Euefque de S. Brieu n’ofetent répliquer, quoi qu ils en fullent inÛânient follicitez par le, Cardinal, pour lecôtenteniét duquel,à la follicitatiôd’vn certain cô-feiller nôiiié Du Lyô, vn imprimeur de Paris nômé Martin l’Hômec fut pendu amp;nbsp;eltranglé pout auoit mis en lumière vnliuretintituléleTygie,fatttôtreceuxdeGuife.Mefme Lj Tjf^re traitement fut fait a vn notable marchant de Rouan,qui fe ƒgt;lt;* mourir trouuât a l’execution,5t voyât le peuple eftràgcment ani-mé cotre rHommet,auoit exhorté quelques v ns a fe com-porter plus modellement. Ce fut vn proces fans forme ne figure, SC pour contenter le Cardinal, comme Du Lyçn l’auoua depuis en vne grande compagnie.

La Roine mere bié empefchee parmi tât de vagues,oyat parler d’allemblee d’eftats,de reftabliffemët des Princes 8c ‘ du Cone liable qu elle hayüoit a morf.quoi auenat,elle 11 au roit plus le maniemét des afaires, refolut de maintenir les dt ctux dt choies eil l’ellac qu’elles eftoyét,8t couurir de fon authori Gui/« parte ceulc -de Guife,qui côtinuerét de parler gros,8tprotefter qu’ils emplojeroyét tous les moyés d’eux 8c de leurs amis pour reprimer ceux qui pourchafl’oyét châgemêt en laReli giô.Ce fut de la en auât leur ’couuerture,pour abolir l’autre querelle qui regardoit l’eftat,leql on maintenoit auoir elle vfurpéScellreillegitimemét retenuScgouuernépareux.lls pêfoyét auflî qu’ayâs exterminé ceux de la religió,cóme ils vouloyée cômécer par là,ce feroit couper les nerfs auxPrin ces du fang,delquels on auroit aifémét raifô,enfemble de» Côneftabliftes. Qüât a ceux de la Religiô,les premiers au roolle,quelques gêtilshómcs qui en faifoyétfiâche 8c ou-'** 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uette proft ffiôjquoi qu’ils n’euifét eu aucune part à l’entre

' prinfe d’A mboife, en eftoyée accufez,8c appeliez pour ve- ntbhjfi.

tiirfeiuftifier deuâr le Roy.Voyâs qu’on cerchoit leur rui-1 tieil« s’airemblér,8ccôcluét d’aller les vns vers le Prince de ! Codé pour l’acouragef.les autres par toutes les Eglifes, fai . teeutédre leur ruine prochaine,fi chafeü ne péfoit a fa fau- di Ctndé tf

UCté.La propofitiô faite au côfeil priué de fefaifir de la per- chafpe t*»-Conne du Prince Sc lui faite proces criminel, afin de pour- T“'/'' Fpiure puis apres fur les auttes,fit hafter ces follicitations, quot;quot;nbsp;Or eftoic auenu que fur celle p.ropofition faite de k ƒlt; capture du Prince ,1e Cardinal auoit eftétcfoluement de

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M.D.tx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second^

ceft auis : au contraire Ie Duc de GuifcauoitlonguemW' harangué pour monflrer qu’il ne faloit prendre telle voyf) Si que ceferoit contre fon gré amp;nbsp;confentement.QnelquW vus furent d’entree cilunnez que ces deux telles en*quot;, chapetoneuirencauflï mal recordé leur roolle.Mais quand on vid peu apres qu’ils nelailferent rien en arriéré pour empoigner le Prince au collet,chafcunconutque ceft« contrarietéeftoit ainfiapollee,pour tirer vn confentement détour le confeiljalin de fe fortifier 8e niettie a coiitier« contre tous euenemens.Cependant celle irrefolution (eruit au Prince, lequel auec grande adrclfe fe defuelopa d« leurs filez,amp; fe rendit en Bearn auprès du Roy de Nauarre fünfrere.tuxacouHumezafaire (comme on dit) de pierres pain,8c tourner routes chofesaleurauantage,comnicn f ereilt a alleurer le Roy 8c fa mere,que vrayement le Prin ce elloit coulpable , 8c que cefte retraite le rendoit attaint amp;nbsp;conuaincu, Parquoy Ion fe mit fur l’expedition de coni-miH'ions nouuelles pour leuer gés,afin d’aller faire la guet reen Gafcongne,où le Marefcli31S.Anilré,fous couleur de vifiter quelques liens frei esjfut cniioyé defcouurir; eequj lis feruit qu’a faite tenir ces .deux lù-inces tant plus fut leurs gardes pout lors.

Ltrhnche H )'auoit vn autre çfcheiieau à dcmefler,c’eftoitdeco-deltmnre noillre 11 le Connellablê eftoitenuelopé es conftils do ouvitr Gui Prince,lequel ils tennyent défia dedans leurs filez, ce leur

, fembloit.PourceflelfedilsapoilentlaRoinemercjlaquel léfitvcnir fecrettcmentàfoy LouysReg. ier,fieurdel3 Planthe,l’vTi des confeillers du Marefchal de Montmoré-ciilequel introduit au cabinet d’icelle, ( le Cardinal cache' derriere la tapilTcrie, ) enquis Si preflededire ce qui lui fembloit des caufes 8c rcmedes des prefens troubles,en fit vn amplcdifcoutsidont le fommaire fut,que ceux de Gui-fe,ellis çHrâgers,nedeooyét auoirlegouiiernemétde l’e-. ftat,finô qu’on leur baillàil pour contre poids 8c bride des Prâçois naturels.11 refpôdit bié au long aufli à l’acculàtion diellée contre le Prince de Condé, 8c monllra que c’elloit vne pure faufieté de penfer que l’entreprinfe d’Amboife s’adrelfaft contre la perfonne du Roy,ou pour troiiblcr l’eflat.Puis apres il defchifral’origine de ceux de f»uife,fe comportant en toutes fesrefponfes en homme politique, èuec telle adrefle qu’il efehappa de la Cour, St n'y eut au-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cune

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ÏRAHÇOIS s ICON D. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;47

cune prtnfe de ce cofté-la fur le Connellable ni fur les ' ficns-

Ceux de la Religion ay ans comprins parlesauis amp;nbsp;re-lt;''«* lt;ti monltrances que plufieurs de laNobleffe leur firent par toutes les prouinces que leur ruine approcnoit,s Us pouruoyoyent promptement à leurs afaires,apres s’eftre !•,„ prt-rccomtnandez amp;nbsp;tournis humblement à Dieu, delibererét 4« de fe letter entre les bras des Princes du fang, comme pe-Pquot;»«» 4i« res, tuteurs amp;nbsp;conferuateurs de l’innocence des pauures-^’X' aftligezjamp;lefquelseftoyent appeliez par les loix naturelles du pays en telles charges,pendant la minorité dcsRois. Pourcefi elfeft certains notables perfonnages furent députez pour aller trouuer le Roy de Nauarre amp;le Prince de CoiidéàNerac,auquel ils prefenterent auec tcms leurs moyens vne ample remonftrance contenant le récit des torts faits par ceux de Guife au Roy amp;nbsp;au royaume, auec vhefupplication qu’ilpleuft aufdits Princes d’auiferaüx moyens legitimes pourladeliurance du Roy amp;nbsp;la manu- — i J tentiondel’eftat. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Durant ceteraps,le fieur de Môbrun géntîlhommebien J»-affectionné à la Religion eftant recetché de pres par le par nbsp;nbsp;nbsp;di

lementde Grenoble 8c garanti dextrementdelamain de Mcmiriut. fes ennemis,fut appelle par plufieurs du Cotât de Veniflé, pour leur aider contre les violences 8i exrorfions qui leur eftoyent faites par le Vicelegat du Pape, contre leurs pri-uileges Scfranchifes.La Motte Goudrin lieutenant duDuc de Guife en Dauphiné fut auffi attiré par leVicelcgat àuec grandes forces. Combien que Mombrun euft fort peu de gensjfi contraignit il fe.s ennemis à le recercher d’accord, ' lequel ayant efté violé en tous fes articles, par le Vicelegat 8c la Motte Goudrin,Mombrun reprint les armes,8J traita rudement les Prellres qui auoyent tué plufieurs de fes fol-dats apres l’accord iuré -.puis tailla en pieces bonne partie des troupes de la Motte Goudrin,8clc haralfa tant qu’il lut fit perdre toute fonefcrime. Mais ayant efté contraint de donner congé à fa petite troupe, 8c toft apres trahi par vn lien domeftique,il fe fauna hórs du royaume,ayât trauetfé plufieurs dagers,8tfe retira és terres deGeneue ScdeBerne.

Pour reuénir aux Princes, ayans efté grandement con-fermez en la refolutiô par eux prinfe de s’acquitterde leur detoitanlôulagetneat dtlarrance,parlcstemonutances^,,

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François second.

W.D.IX.


inc.dmt gj offres de ceux de la Religion,ils commencèrent à md' “ipi“ i{g 1J main aux afaires.Entre autres agens,le Prince de C« titmentdu defpefcha vn Baique,nomme la Sagne,iicucrs plulieui! yidamt rfegrâds Seigneurs,pour les prier de ne lui faillirau beloin.U chtrtrtt. , bagne ayâc receu refpôfe du Conueftable amp;nbsp;du Vidamedf CharcresjVint en'Cour où il rendit quelques lettrcs.Cônif il attendoit fa defpefchc,il lut fi mal habile que de fe billet tirer les vers du nez par vn nomme le capitaine Bonual,le' quel Payât decelé a ceux de Guife,courut nielmes apresS l’amena prifonnier a Fontainebleaujoùles letxres duVidi'

me de Chartres ayans efté leués,efquelles il proraettoinU ' Prince maintenir fa iufte querelle contre tou*,exccpteile Roy,fes frétés amp;nbsp;les Roines, ceux de G'uife I’enuoyerenl prendre aParis amp;nbsp;referrer dedans la BalHlIe,ôù Ion lui uni de grandes rigueurs lufques a la mort. Ils ne trouuetét pa* tant à mordre furies leettesdu Conneftablc,üu du moi»!

en firent fembiâtjpour n’auoir pas tant d’afairesenvn coup fur les bras.LaSagnefut payé de fon babil,car on lui riratât /■ . ' ■ les lamer^s, qu’il dit ce qu’il fçauoit amp;nbsp;ce qu’il ne fçauoii h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»» paT.pôüralongervn peu famifetablc vie. Cependautfes

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confeflions a la torture firent que ceux de Guile haftereni

leurs delfeins, accordèrent à leur grand déshonneur amp;nbsp;a» defauanrage de leurniepce auecla Rome d’Angleterrb pourueurétaox frôtieres de Lorraine,firéc defeédre aulôg de la riuiere de Loire les vieilles bâdes venues de Pieæôt

en Dauphmé,amp; efcriuirét de tous coïtez a leurs partifans. Pnprfitien D’vn autre collé la Rome mere, qui craignoit inetueil-«« «n/eii leufement d’eftre desferrre, quoy qui aumibpar l’auiséji Chancelier amp;nbsp;de l’Admirahqii’elleefcoaitoit alors bié vo-fmSir«'l°ficr',c^ fernbloir,refülut de faire propolèr au côleil,qu’il det princt- elloit requis que le Roy afl'embiall tous les Princes amp;nbsp;Sel* faux du gneurs du Royaume,Cheualier' de l’ordre,amp; gés d’autlio rejraume â riré,pour regarder les moyés de pacifier les iroubles qu’ih Fcntxixt- cltimoyenc principalement procéder a caulé des perfecu-“*■ lions pour la Religion. Ceux de Guifetrouucrcnt bonne celle refolution, penfans aiioir troüué la vn piege tout fait pour attraper le Roy de Nauarre amp;nbsp;Ion frereifeconfians au(ri,à caufe que la plufpar t de ceux qui fe trouueroyct en tellealfemblee eftoyent de leur retenue,que rien n’y pâlie roit qu’à leur auantage. Bricfqueceftexpedientrôproitle coup alacôuocatiun des ellats, ëc donneroit ferme pied gt;nbsp;leurs

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eurs afaires. On commence aefcrirepar toutau nom du Roy,lequel prioic les v ns amp;nbsp;les autres de fe rendre pres de lui a tontainebleau le quinziefme iour d’Aouft, pour l’ef-fett que delfus.Ceux de Guife acompagnfrènt aufli ces lettres d’autres de leur part, plçines de bonnes efpciances amp;nbsp;promeü'cs. Le Roy efcriuit femblablcment au Roy de Nauarre,le priant de s’y itouuer ,auec fon frété,amp; les feî-gneursquilorseftoyetrt pres de lui. Mais fous main, par *! Ventremife des feruiteursfecrets,ceux de Guife firent en »1 fottequeleRoydeNauarrerefolutdenebouger,8icecó.. tre l’auis du Conneifable amp;nbsp;de plufieurs autres grands fei gneurs, qui dilbyent le moyen fe prefenter lots pour chaP fet du tout ceux de Guife,Sttelfablir le legitime gouuerne-ment du royaume.De fait le Conncftable,eftimant que les Princes s’y trouueroyent,ne faillit d’y venir en compagnie de plus de huit cens cheuaux, ce qui contraignit ceux de Guife,lors foiblcs,de filer doux,amp; monftrer bon vifage au Conneftable 8t àfesncueux.

J_e vingtvniefme iour d’Aou(l,ra(remblee fut ouuerte,£gt; où ne fe trouuerent nuis Princes du fang.Auant qu’entrer freftnte au en matière,l’Admiral prefentaau Roy vnerequeftepour Tt^jvnere-' ceux de la Religion en France,qui ftipplioyent qu’on leur ottrpyall des temples amp;nbsp;libre exercice par tout.Le Roy a-yant declairé à l’Admirai qu’il auoit pour agréable fa vigi lance,fidelicé amp;nbsp;fincete afftftion,fit lire tout haut celle re-quefte,puisayâtexpofefommairementlacaufedel’affem » , hlee,pria la cbpagnie vouloir libremét,8t fans aucune crain te ou pafl'ion lui donner confeil,felonquei’occafion 8t ne-ceffitéle requeroit. Apres,la Roine mere amp;. le Chancelier parlèrent: puis le Duc de Guife amp;nbsp;le Cardinal de Lorraine s'oftrirent(mais en general)â rendre conte de leur admini-ftratiô.C’eil ce qui fut fait ce iour là,eftant l’affeinblee re-

I . mife au vingtroifiefme, auquel Monluc,Moruilliers, du 5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mortier 6c d’Auanfon confcillers du priuc confeil opine-

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent.Maisceluiquipailaplusauain,8cqui acquit louange

; de fidele cófeillcr,fut Charles de Manllac Archeuefque de ( nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Viennelequel par viuesraifons doctement déduites mon-

, lira qu’il faloitaffemblervncócileNatiónal pour remédier , aux differens furuenus en la religiô,8c les trois eftats pour . reigler le gouuernemét du royaume. 11 dctcda bien toll a-; près celte harangue, 6c a-on parlé diuerfemenc de fa mort.

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m.d.ix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second.

Lclendemain,quifut le vingt quatriefnieiour du moiîil J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“S d’opiner efcheu t à l'Admira), lequel toucha les deuï '

ral itn^h chordes de la Religion amp;nbsp;de rfcllat,niontees par Manlhft ■ farciux dt beaucoupplus diftiniSement amp;nbsp;hauttfment : puis adiouH’i giu/e. vne graue cenfure contre ceux qui en enuironnant le R«J 1 de gardes fur gardes, lui aprenoyent a craindre fes fuietsi amp;nbsp;(es fuietsàlehair .-priant le Roy de croire que tous •' ' ' fuietslereueroyent amp;nbsp;lui eftoyent trelàfteâionnez. y Duc de Guifc extrêmement irrité de ce querAdmiral»' • uoit dic,fur tout quât aux nouuelles gardes, fit vn difcour* bien ample au contraire,en telle fortequ’il fe monftram'* ueilleufementempefchéa fouftenir celle caufe ruincufr-Son frere le Cardinal marcha fur telles efpines vn peu pl“* doucement, amp;nbsp;s’eCTaya de réfuter les protcftationsrrd' humbles contenues en la requeilc jrrefentee au nom il® ceux de la Religion par l’Admirai,lequel depuis fut exu®' memét hay par leux deGuife,qui toutesfois pour lors brâ femblant de ne trouuer pas manuals qu’on penfaftasl' femblerles Eflats, amp;nbsp;quant a pouruoir aux afaires deh Religion ils propolèrent vn autre auis, lequel fut filin'! comme nous le marquerons en l’article fuiuant.

(tmbre,

•••quot;t

k.,

1 Elftti Suyuant cela ,1e dernier iour d’Aouft lettres furentti' I Mur ti/ti- pedieesatous baillifs tii fenefehaux, leur lignifiant quel®* ' generauxelloyent aflignez au diziefme iour de D' cembre enfuyuant en la ville de Meaux,afin qu’ils donnil' fent ordre de faire eilire certains députez pour y enuoy®®' Mais il y auoit vne encloücureen ce mandemét : c’eftq“® durant telles elledions les gouueriieurs amp;. lieutenansd®* prouinces villteroycnt refpediucmcnt les villes poutequot;' tendre par le menu amp;nbsp;lui rapporter les doléances du p®“' pie, amp;nbsp;auifer à ce qui feroitvtile d’eftre ordonné pourl® bien de leurs prouinces.il aflignoit par les mefnies lettr®* Sjntde det lesEuefques, prélats, amp;nbsp;aunes tels Ecclefiafliquesaf®-Eccle/îtjli trouiieraParisIe vingciefme !our de lanuier enfuiuiiHi. fnet «K XJ. pour auifer à ce qui feroit digne d’eftre remonftreiquot;-t dt lanunr. Concile generaljles exhortant de reformer en ces enirf' ! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. faitescequ’ilsiugeroyentledeuoireftreaufaitde l’Eglf

fi.-leur commandant an reftede veiller fur leurs aduerfi'quot; res, appeliez efprits malins»conipofez des relies de la t®' bellionamp; tumulte d’Amboife,

^ddrmtrit. Ceux de Guifeayaiis par tel moyen alfeut/ IcM»

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François i econd.


49

feins tontreks Princes, enuoy erent le lendemain aunes lettres au nom du Roy aux baillifs amp;nbsp;fenefchaux pour l’af femblec des, gens d’ordonnance par toutes les Prouinces au vingtiefme du mois de Septembre. Le departement fut fait en telle forte que les compagnie: eftpyent toutes en- Drfarti^ tremeflees,8t les fufpeftes enuironnecs d’autres qui pou- rotai det uoyent leur bailler en telle amp;nbsp;à dos.Les chefs eurent chat- “f «i’quot;»-ge de prendre ou tailleren pieces tous ceux qu’ilseftime-royent marcher pour fe ioindre aux Princes. D’autrepart, poutce que la remonilrance que ceux de laRcligiô auoyéc adrelfee auxPrinces,pinçojtceux de Guife de tous coftcz, au refus de lean du Tiller fe prefenta vn certain ieune Ad-uocat, nommé Des Autels,de Charrolois, qui fit vne re-fponfefous titre de harangue au peuple François, imprimée auec priuilege du Roy.Mais on chapitra fi bien ce harangueur par vne replique,que depuis il n'ofaleuer le nez, amp;nbsp;fut defauoué du Cardinal, qui l’auoit mis en befongne, difant que le temps amp;nbsp;fes aélions luiferoyent alfez toit rai fon de fes ennemis.

De fait, ceux de Guife ayans fait ioindre les forces re- lettrti m tournees d’Efcolfeauec les vieilles bandes de Piedmont,'^ itNa-Mets amp;nbsp;Picardie,ils les firent approcher d’eux auec douze aam curt cens hommes d’armes,referuez outre le departement de s Prouinces,amp;enuoyerenc vne defpefche du Roy au Na-uarrois,par laquelle le Prince de Condé elloit chargé d’a- a«».

' Uoir entrepris contre l’eftat de France, amp;nbsp;de s’eftve voulu emparer des meilleures villes,pour fe faire maiflreipourtât

’ il prioit leRoy de Nauarre de lui enuoyer fondit frere fous ' bonne 8t feure garde:Gnon qu’il feroit lui mefme contraint de l’aller quérir auec fl bonne compagnie, que la force lui

' en demeureroit. Le Roy de Nauarre amp;nbsp;fon frere firent re-’ fponfegtaue amp;nbsp;magnanime,portât que fi leurs aceufateurs ’ fedeclalroyent,amp; ferendoyent parties, amp;nbsp;eftoyentdef-’ ' pouillez de l’authorité qu’ils auoyent vfurpee,eux iroyent ’■ en petite compagnie fe prefcnterauRoy.luifeioycnt co-*’ noiftre que tels aceufateurs eftoyent les coulpables,aux

faux rapports defquelslls le fupplioyent de n’adioufter La Partit point de foc. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rf»»H

Cellerefponfefit tourner fueilletàceuxdeGuife,qui‘^*’”’quot;'

', nbsp;nbsp;enuoyenr promptement vne recharge, par laquelle le Roy quot;hÛ «t-

,. mandoit que les Princes pouneyêt venir vers lui en toute ,,aff,r.

' p-i-

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M.d.lx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second.

feuieté,amp; s’en retourner quad bon leur fembleroit,les^' feurant en parole de Roy,qu’il ne feroit attenté à leursp® Tonnes en aucune maniéré, qu’il entendroitpaiCibleBi'quot;' leurs remonftrances amp;nbsp;iuftifications, fans qu’ils enttalft®' en pnfon,ou qu’on leur fill proces:amp; que feulement il loit auoit rcfponfe de bouche fur les poinfts dont le Prin^ eftoit chargé,lefquel» le Roy ne pouuoit aucunementcf?! reibrief qu’ils feroyent recueillis felon leur ellat amp;nbsp;dig'’** téjvoire qu’on leur baiileroit le rang qui Icurapartenoi^** maniement des afaires,afin d’auoir leur côfeil amp;nbsp;auisjl^** rendre toutes thofes bien policées,fansrecercliernij''' quieter le l’rince en la Religion dont il faifoit proftflquot;’* ouuerte. La Roine mere leur efcriuitaufli lettres de wd' me fubftance.

lliftnimitl Du commencement le Roy de Nauarre auoit beauco^f courageimais ayant fcen que les afaires au Lyonnoi?^ far fn Dauphiné y auoyenr autrement fuccedc que Ion nep'' r^'Sou- foit, commença a fe refroidir,quoy que les deputeziid chart Cha proumces s’oHrilfent a faire acheminer leurs troupes po^ cf/wr i/e fa conferuation, auant que la gendarmerie Françoifccd' occupé les palfai’es’ou,s’ilne trouuoit cela expedient,pf’’ inettoyent s’tlleucr de tous endroits pour le faire fort l’alfemblee des ellats. 11 auoit pres de foy vn Chancelid nommé Amaury liouchart, niaillre des requellcs du R'’)’ lequel du commencement l’auoit fort lollicité d’entciidr^ y aux remonllranccs amp;nbsp;fommations qui luielloyentfoid de tons les endroits du royaume. Mais ce Bouchartayid entendu que reittreprinfe faite fur Lyon par le ieune ligny auoiteu ilfiie toute autre qu’il n’tfperoit,efcriuitf'' cretrtnientau Roy, le fuppliantde rappeller le Printe Condé,d’atipies du Roy de Nauarre fon frcre,a caufequi' le pourfuiuoit fans ct lfe d’entreprendre beaucoup ded’'’’ fes contre les ininillres de fa Maiellé, amp;nbsp;pour troubled' Royaiime,a la follicitation des Luthériens amp;nbsp;predicans’'' nus de Geneueta quoy il adioulloit fon mai lire n’auoir equot;' core voulu entendrc,mais eftoit a craindre qu’on ne le?*' gnaft par longue importunité. Dont il n’atioit voulu faiih' d’auertirle Roy , duquel il eftoit tres humble amp;nbsp;trefobe»' f.int fuiet naturel amp;nbsp;feruiteur, St dauantage l’vn des W'' lüft'es de fa iuftice.11 eferiuit lettres encores plus expro' fes au Cardinal,amp; promit lui reciter vn iour à bouche clquot;gt;' '

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François second^


$0

fes de trefgrande confequence qu’il ne pouuoit efcrire.Sô« me il lui promettoit des moyens pour (aire le proces aux Princes amp;nbsp;aux plus grands Seigneurs du royaume.Parlant des predicâs de Geneue,ilentêdoit Theodore de Ber.e que

’ le Koy de Nauarre auoit enuoyé quérir expres par le con-’ feilde Bouchartmcfme,pour fe trouuerauec plufieurs autres notables perfonnages de diuers endroits de la Fiancer l’auis defquehjnotammét de Beze,cftoit de faire en toutes fortes que la concluGô de l’aflemblee de Fôtainebleau touchât les eftatsfuftbitnaffeutee amp;nbsp;executee.Mais ceft auis nefut pas fuiiii ; amp;nbsp;quant aicelui de Beze ilferetiraauec metueilleux danger de fa petfonne, ayant cômencé le pref ehe public àNerac,où le Roy deNauarteafhfta. Aucuns tenoyent que larnacjlequel s’eftoit du tout retiré d’auprès des Princes auec fainde Foy fon frere, parauant lieutenant de la compagnie de géfd’armes du Prince de Condé,auoit pratiqué Bouthart pour eferire ce que deffus.

Les Princes s’apuyans fur la parole du Roy, 8c furies Ht fir/iut-proteftations 8c promefles que leur faifoyent fesagents, r«« f entre autres le Cardinal de Bourbon leur frere,enuoyé ex- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

, pres vers eux,acceptèrent ceqii on leur propoloit,8c apres auoir eferit au Roy qu’ils s’achemineroyent à Orleans

, auec leur petit train,deuant l’affemblee des eftats, fe mirct aux champ.s. Arriuez a Limoges, ils furent incontinent vi-GtezdepluGeursfeigneurs8c gentilshommes, iufques au nombre de fept à huit cés bien môtez, armez 8c equippez. Onleuroffritfixmillepittonsde Gafeongne 8c Poidou, enroollez 8c prefts à marcher ; quatre mil tant de pied que de cheual du Lâguedoc. Autant ou plus de la Normandie:

, auec alfeurance de la bonne volôté delà plufpart des gens I d’ordonnance, 8c offre de deniers ,pourueii qu’il pleuft au Roy de Nauarre fe declairerprotefteur du Roy gc.du Royaume conireceux de Guife, Mais les mauuats feruiteurs

' qu’il auoit encores pte.s de foy, tome Defeats 8t fes côpa-gnôs,(car Bouchai t s’eftoit cetitc)lui dônetent tât d’alar-' mes, ligurerêt tât de dâgers, 8t forgèrent tant d’inconuc-. nicns,fur tout fur le prétexté qu’on ne leur mettoit pas és NMtffi r?-1 mains vn fond de trois ou quatre cés mille efeus,pour voit uitjrt ir iJ-plus clair en ccsafaires,c)u’eftanc à VettueiljOÙ vnautie’'‘quot;''‘r‘*“ bonagent, le Cardinal d’Armaignac , le vint trouiier, gt;1

' do nna congé à toute fa compagaie,cointenianda ceux qui,,. G. ij.

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M.b.lx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François second.

venoyent,auecbeaucoup deremerciemensamp; pronH^i de s'employer courageufement pour le bien de tou«' France aux ellats. Leur ayant la deflus fait degrandw** monllrances, Si prié qu’aumoins le Prince de Condtil* meurall derrière,pour tenir leursennemis en fuIpend,l*** innocence leur fuififoit; qu'il n’eftoit aifé de faire tno®* les Princes du fangique fi on leur olloit la vie ils prendt*’ yent la mort en gré; que Dieu auoit alTez d’autres moy^ de deliurer la Frâce,fans qu’eux fulfent occafion de la te amp;nbsp;ruine de tant de gens de bien quidefiroyentfei'’'* r«lt;)i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ha Prjncclïe de Condé,dame fage amp;nbsp;vertut“'

ta l'rin- entre celles de nollre ?emps,fit tout fon poflible pourd* ''JT’ dt Ctn fiourner de ce voyage fon marumais elle perdit fespein® Les Seigneurs ScGentilshommesquiauoyentacompaj'? les Princes,ellans fur le poinél de leur retraite,apres q«*' qiies humbles remonllrances protellerent qu’ellans lîp* urement dellituez de chefs, ils efperoycnt que Dieu en fufcitcroitdautres,pourles deliurer de l’opprcfilon tyrâs.Ces paroles dites en prefence des feruiteurs (ecit^ rapportées a ceux de Guife,leurattacherctnouuelle5f'“'' nettes aux oreilles; ce pendant entendans que les Printf* elloyent ia allant en paysjils font enuoyer le fieur de pefat, l’vn de leurs conlidens, faire trefcxprelles dcfenl“* de parle Roy aux Princes,de n’enirer,venans a la Coiiri*^ nulle ville clofe apartenanteau Roy,fur peine de rcbell'* amp;!. d’eftre atteints 8: conuaincus de crime delcfe niatf

lis eftoyenc ia enclaucz entre les forces de leurs ennequot;quot;'' fous Ia conduite du Marelchal de Tenues. Le Cardin* d’Armaignac,Defeats,amp; tels autres mauuais feruiteursj^ reht acroire au Roy de Nauarre que celle defenfc verbJi*. de Monipcfat n’eftoit qu’vue brauadede ccuxdeCuil'’ que le Rcy Sc fa mere defauouèroyent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ f

LtsPrincti Les Princes ellans paffez Châllelleraut furentplust^ j. toiu autr- tainement auercis du mal auenir, amp;nbsp;exhortez de fuiurel'* chemins, à caufe des embufehes dre (fees pourl^ arrî^tfa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s'cfçartoyent,en femant le bruit qu'Ils s’elloyEi*

cA»z»/»m,è voulu fauuer. Parmi cela,Ion leur offrit moyeu de gaigquot;^ t, Ortitt), Angers,puis la Normandiejou rien ne leur defaudroit. ç demeurèrent en leur premiere refolution, marchansapf' rites iourneesjamp;fembloit que l’vn des frétés full vnpi* u uoll des Marefehaux qui menall l’autre prifonuienla ilquot;'


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' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François SECOND. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;$i

fus ceux de Guife meinent le Roy à Orleans, amp;nbsp;y appellee it toute la Noblcffe Si gendarmerie Françoife : ce qui lit in-'1 continent penfer à petis amp;nbsp;grands qu’on en vouloir aux e-f ftats:mais par vn bruit diuulgué,fut dit que toutes ces for-It ces eftoyent amaffees pour aflieger amp;nbsp;chaftier Orleans, dont les principaux eftoyent fur le liure criminel,pour pat 1* fer le pasjamp;engraiffer de leurs confifeationsplufieurs cour f tifansaffamexifous couleurqu’ils eftoyent de l’entreprin- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

# fe d’Amboife. Pour ceft effeCi le fieur de Sipierre, efclaue

de ceux de Guife,baillé pour lieutenant au Prince de laRo it chefuryongouuerneur d’Orléans,eftantarriué en la ville t aucommencementd’OftgJjr^efarmaleshabitans,rem- temtnt |f plit degens de guerre les maifons qu’il appelloit fufpeftes, t amp;nbsp;commit aux efeheuins la garde des portes. Le Prince ' quot;nbsp;' leurgouuerneur y eftant entré enuiron le douziefme iour

il du mois,8c recueilli en grande reuercce par les principaux, i les auertitque le Roy y vouloir faire fon entree auec la roi ne le dixfepriefcne iour enfuyuant,amp; leur alongeale ternie |t feulement d’vn iour; tellement que le dixhuinefme, celle

entree fut faite.Les troupes de la ville eftoyent au nombre 7^5^ t de quatre mil hommes,à qui Ion auoit rendu les armes,ex- U rtint à

ceptez les baftôusà feu. Les principaux fuiuoyent en bon Orleam. ordre amp;nbsp;equippage,les rues richemét tendues amp;nbsp;tapilTees.

S* Le Roy regarda palier parles fauxbourgs toutes ces trou-ƒ ly rA#' pes,lefquelles rentrees en la ville, il monta à cheual fous ’ P

il vndaixd’or,amp; tira droit au grand temple. En chemin fon

V cheualbroncha,tellement qu'il full tombé tout a plat, s’il i* n’eufteftéfoudainement releué. L’aprcfdifnee toutes les troupes allèrent au deuant de la Roine,qui fit aulTi vne entree magnifique.Ceux de Guife ne fe trouuerent en l’v-

gt;'■ nenienl’àutre:decrainte(difoit on) de rencontrer quel-que defefpeté qui les offençaft,parce qu’vn magicien à

■ Rome auoit prédit au Cardinal,que lui amp;nbsp;fon frcrc mour-l*! royent de mort violente.

La veille de Toulfains,dernier iour d’Odobre,les Prin-

ces conduits de leur innocence , amp;nbsp;s’apuyans fur la grace du Princit deDieu,auquelils ferecommandoyenr St faifoyent recô- ‘'Orlems, 1^ mander par les prières de ceux de la Religion, arriuerent à l'’ Orleans,8t pafferent depuis le commencement du Porte-i*quot;' teau iufquesau logis du Roy en la place de l’EUappe au 5 milieu de plttfieurs milliers de piétons arrengez en baye

Î1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«-“i-

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François sscond.

M.D.LX.


fort ferrez,armez à blanc,d’vn coftc amp;nbsp;H’aurre, finsq“' ; tout ce long chemin y eut efpace vuide.Nul couriifa»/ de la ville ne leur alla au deuant. Le Cardinal de lîout^ amp;nbsp;le Prince de la Rochefuryon,par conge expreç,les »'J’ rent recueillir. Le Roy de Nauarre voulant,felon lacquot;“, me, entrer àcheual uifqucs dedans la cour de l’hollu^ Roy,fut rebuté, auec refponlè rude que les grandes pof'' jne s’ouuroyent point.Elians donc côtrains de mettrep“' à terre, ils allèrent trouucr le Roy, lequel les attendoii'* lieu eminent d’vue falle , auec fesoncles de Guife,amp;P* fleurs CourtifanSjiiul defquels ne fit vn pas pour leur à la rencontre. La reception/ut alTez maigte : 8c apres gt;nbsp;reuerences acoulfuinees,la ninft furuint,qui fit que le Rf s’achemina en la chambre de la Roine mere, où il ne fuiui que des Princes, fans que ceux de Gmfe s’y voul* fentrroiiuer. La Roine les ayant receus la larme a l’ceil' rntiiisdii R°y s’adreflant au Prince de Condé lui dit auoiteli^' auPrin tlt; cic plufieurs endroits qu’il faifoic plulieurs entrep' et dtCendé. (es contre lui amp;nbsp;l’eftat de fon royaume, a caufedeqiio) l’auoit mandé pour enfauoirla vérité par fa bourhC' r nbsp;nbsp;Prince,qui n’eut one faute de cœur ni de langue propcf’

ditPhaee hardiment 8c clairement fesdefenfes, 8c defcouurinquot;^ ment ceux de Guife fes ennemis, que le Roy ne po“'^ cftimer autre chofe,finon qu’onfaiîbit vn tort indicible fon propre fangineanrmoins, fuyuant ce qui auoit du auant l’arriuecjle Roy commanda a Chauigny“’f Son empri- taîncdes gardes,expreflement enuoyé la par ceuxde® finniment. fe,de Ce faifir de la perfonnedu Prince,ce qu’il fit,iic le na prifonnier en vnemaifon prochaine,au deuant o(' quelle fut conftrtiir vn fort de briquc,flanquéde caiiôniquot; amp;nbsp;garni de pieces de campagne, qui battoit en trois““’, 8c defendoit les auenues,Les feneftres de fa chambref';' murees,8c fut tenu fi clfroittemenc.que nul ne parloii“,* *■’ ■ qii’vn homme de châbre.Le Roy de Nauarre requit“]“ y, . nbsp;nbsp;. lui baillafl fon frété en garde, Sc qu’il en refpondoitf“’'

‘!'Jgt; hn fut refufé:amp; quâc a lui on lui ofta fes g“™', «Ct Nautr 8c. le veiiloic-ondepresranchnaiamp;que le iour, O»“ à riuet uoya tout de ce pas faifir prilbnniere la Dame de 1^’; î“r*4(lt; belle meredu Prince,en fàmai/bn d’Anicy en Pics“'’ d’où elle fut atnenee auec beaucoup de rigueurs iufq““’ S,Germain par les fleurs de Renoüart 8c Carouges ex““’ ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ic“-

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;FHASÇOIS SICON D. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;$1

leurs de telle commifTion.Lon n’oublia non plus à Paris le , confeiller la Haye,pource qu’il manioit les afâires du Prin

i nbsp;nbsp;ce.Èeux qui lui eftoyenc bien affeâ'onnez dedans Orleâs

i nbsp;nbsp;retirèrent d’heure arriéré de la prefie.Bouchart Chancelier

If' du Roy deNauarre fut prins en fa maifon au nicfmc temps par Iarnac,quifitbiendu manuals en aparence,8i Bouchart 'Siuchurt f le mcnalloiten prefence de ceux qui firent la capture de

lui faire trancher la telle comme a vn traillre Si mefehant.

if Ce furent paroles,en rien autre chofe. Les papiers ne fu-„„y.

ƒ nbsp;nbsp;rent pas oubliez,8c Bouchirt conduit a Orleans,puisÀMe

lun auec autres prifonniers amenez de Lyon , afin de pre-

1* parer les preuues contre le Prince, dont on pour fuiuoit le l' nbsp;nbsp;procès,en toute diligencc.HierofmeGrofiot,baillif d’Or-

1' leans petfonnage dode,vertueux,plein de finguliere pieté, amateur du bien 8t repos public, ennemi des tyrans

llt; ôieux,eÛoigné d’auarice amp;nbsp;d’ambitionifut neatmoins em-

Il prifonné deux iours apres l’arriuee duPrincc.11 auoit trois i’ dangereux tefmoins contre foy,afçauoir rn bel eftat, vne f belle maifon en ville,8c vne autre aux champs. La couiier-) ture eftoit que fon pere auoit efté Chancelier de la feuRoy 1 nbsp;nbsp;ne deNauarre,8c lui eftoit a Orleans leproteéleur de ceux

de la Religion,8c i’affcéltonné feruitcur des Princes, D’a-uancage,lors qu’il fut queftion de faire la harâgue au Roy à fon entree, le Baillifcfmeu de quelque outrage qu’on lui I* fic,comme il s’approchoit, 8c de la contenance du Roy qui ' feprint à le regarder d’vnœil felon, ne peut dire ce qu’il •i auoit proietté. Ceux de Guife prindrent occafion de ? fon filence de l’accufer enuers le Roy , qu’il fentoit fa confcience chargee du crime de lefc Maiefté. Eftantpri-fonnier,des faux tefmoins , dont le curé de fainét Pa-terne , 8c le vicaire de fainfte Caterine furent les pre-miers,auec laques Aleaume, laquesL’huillier,Ichor'll. gne,l’Alem.int,8c laques Mafnet,l’accuferent d’auoir délibéré de liurer Orleans au Roy de Nauarre, d’eftre h de l’intelligence d'Amboife,8t de s’cftretrouuéenquel-C quealfemblee faite de nuicl dedans legrand cemitiereii-tem d’auoir manifeftement fuppotté ceux de laReiigion.

1 L’inftruéleur du proces eftoit Dauanfon , efclaue de ceux Damnfin de Guife , lequel renuoyoït au Curé de fainft Paterne it T les tefmoins qu’il voyoitn’eftre affez fermes, pour en-?’’’''’ tendre de lui ce qu’ils auoyent à dire. Le Marefchal*'“^''quot;

î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G. ibj.

I

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f K A Ç O J S S t C O V D. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

de Briffac s’efloit ia emparé de fa maifon des champs, mée l’lflejamp; partageoit en fätafie les meubles auec Sip*^ re. Dauantage Boyuiii fonfcctettaireofadirealafcquot;’'’; de Groflot, que fi on parlote dextrement (monflrantq“’ faloic conter deniers ) à fon maiftre, les afaires du Ils''

s’en pourroyent mieux porter. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

fmti-^uel de ttnx de Gui

Dehors du royaumej ceux de Guife auoyent difpol','. Pape,leRoyd’Êfpagne amp;nbsp;aunes àpenlerqu’àcecoup* extermineroyent en France tous ceux qu’ils appelloy^quot;' fe euurent I-Utheriens, lefquels ijs tenoyentpieds amp;nbsp;poings liez, U teuehe râns en nettoyer la France ceft hiuer, pour aller au pf*® auxeftatt temps vifiterles Allemans Sc. les Suifles.Mais leurs efte'P* fariieulters „g penrent empefeher pliifieurs aflemblez eftats p3f®' cuiiers desprouinces (pour auifer àce qui elloit conuf®*' ble de remonftrer aux eftats generaux ) de tailler nouuCquot;’ befongne,dont les harangues faites à Blois,à Angers, a' ris,parßazin,duPleflis,Grimaudet,C3pel amp;nbsp;autres fir®quot;' foyicommeauftienlaplufpartdes autres prouinces, oui®* opprefleurs furent defcouuerts,amp; le peuple difpofé a p«®' uoir par moyens legitimes à tant de defordres introdu®* amp;nbsp;maintenus par les eftrangersiplufieursayansditt”'!' haut que Ion ne fouffriroit point que ceux de Guife opp'j' Ceff/piratie maflênt ainfi les Princes du fang. C’eftoyent pour la pl“'' peurexier- part gens de la Religion qui tenoyent tel langage; S®®“* «B* 3g Guife,quien auoyent lesaduertilfemens fçeurentl”®® faire fonner au Duc de Montpenfier, amp;c a plulieurs grai’®* feigneurs amp;nbsp;autres des principaux en diuers endroits Royaume ceft article de Religion,pour les faire plus ail®' ment pancher à ce qu’ils defiroyent. L’efpetance des co®' fifeatiôs y eftoit raeflee,qui faifoitleuer le nez à beaUC0®P d’alïamez.On nepropofoicqu’eftats,offices,benefices,®'’ tagnesd’or àceuxquiaideroycntlePoy à exterminer 1®’

ennemis de l’Egüfe Romaine.

faffag^eefer Outre cela,les forces du royaume furent departiesp®' me-^ 4H fe- ggQx de Guife és villes voifines d’Orléans amp;nbsp;eftend®®* iufques à Bourges, Moulins,BIois,Tours,Saumur,Ang®rP', Chinon,Loudun,Poi(ftou,8c fur toutes lesauenues,p3r®®i ils çftimoyent que fecours pourroit venir aux Princes pr“' fonniers. Ceux delà Religion furent rigoureufement r®' F«™« ‘''lt;cerchez en plufieurs villes,notammentiParis.Cepenila'’' du Prince. O'* procedoit a la confection du procès contre le Prin®'’

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ma!S

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Trançois s I c o n a

mais pource que pour garder formalité de iußice ni les informations prinfes a Lyon contre le Marefchal de S. André,ni les prifonniers de Melun ne fuffifoyent,on remit en auantles paroles que le Prince auoit dites vne fois àAm-boife,déplorant la mort de tant de gentilshommes qui paf foyent par les mains des bourreaux,amp; ce qu’il auoit declai ré allant en Bearn au lîeur de Genlis,qui auoit renoncé aux ceremonies del’Eglife Romaine, afin que ne pouuantlui faire proces fur crime de lele maiefté humaine, on le pour fuiuiil fur celui d’herefie.Pour fortifier cefte fécondé prêt» ue,ceux deüuife lui enuoyerent vn preftte auec fon equip page,qui lui fit entendre auoir expres commandement du Roy de dire la rnelfe en fa chambre amp;nbsp;deuant lui. Mais ce Sa magna-preftte fut renuoyé fort rudemetw par le Prince,auec char »'”««' au ge de direau Roy de fa parc n’eftre venu vers faMiiefté pour aucunement cômuniquer aux rmpietèz amp;nbsp;pollutions de l’Antechrift Romain,2ufquelles il auoit dés long temps •tenoncéimais feulement pour lui rendre raifon des fauftes accufatiôs qu’on lui auoit impofees, Sarefponfe ne fut pas ôùbliee, ains en fit-on vn grand article fur la depofition du preftre amp;nbsp;des gardes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Cefte magnanimité picquoitau vif ceux de Guife ; mais

beaucoup plus ce que le Prince parloit d’eux fort defauan- „„t„ ceux ta^ufementamp;touthauticarfouuçntesfoismonftrant vn dt Ciuft. ■fac qu’il tenoit en (es mains, affermoit que c’eftoit le proces de ces brigands amp;nbsp;voleurs de Guife, par lequel infinis crimes delefe Maiefté,dontilseftoyent coulpables,eftoy-ent bien prouuei amp;nbsp;verifiez.-ce qu’il referuoit pour prefen terauxeftats,amp; leur faire entendre la cautelle de ces illegitimes gouuerneurs,lcfquels reiettoyent leurs crimes fur lêsPrincesdufangquivouloyent s’oppoferà leur tyrannie ; 8c que fi iamais gens entreprindrent contre le Roy 8c le royaume, c’eftoyent ces harpyes Sc^adets de Lorraine,, Vn gentilhomme,leur partifan,autresfois fort familier du Prince,fut apofté par eux,afin de le fonder,8c lui rabatte fa nbsp;nbsp;nbsp;. uihîi

côlerc^e qu'ayant entrepris,lePrincelepriadedireàceux deGuife,qu’il auoit receu tant d’outtages d’eux, que leur guerre. querelle ne poiiuoit fe terminer qu’à la pointe de la lance 8c de l’efpee: que s’il n’auoit ce moyen,il efperoit auant fa mort les faire conoiftre coulpables des crimes à lui par eux impofei.Cefte haute refolution fit qu’ils enuoyetét quérir

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François sècon«


W.D.LX.


fairt ßn f roert.

le prefident de Thou,BarthelcmiFaye amp;nbsp;laques Viole feillers de Paris, quelques maillres des requeftes, Bourdü' J P‘'O‘^ureur general,amp; du Tilletgreffier,pour interroguetk t Prince fur le crime de lefeMaiefté,8c s'ils nepouuoyent rien titerdececofté,renquerirde fafoy. Le Prince le® tnôftra qu’à eux n’apartenoit défaire tels interrogat$,fa'’*

dluerfes caufe» de recufacion qu’ilauoit contre eux jß®quot; tammenr contre de Thou,lequel il rabrouad’vne merueil' leufe façon. Et comme ils entreprenoyée de pafler outrej^ Prince en appella au Roy.Mai* dés le Iendemaiii,quinzif' meiour de Nouëbre,l’appel fut declaircnul parle conftil priuéjdôt le Prince ayat appelle derechef, fut dit que P'“’ peine de crime de leieMaiefté il refpondroit par deuant i' ceux commiffaires; ce qu’il fit, aiTirté de deuxAduocats

Lui/t fur- pour confeil. 11 fe purgea nettement du crime de lefe Nh' ^tducrimi ielléjSc auoua franchemét la Religion. Peu de temps âpre’ fecretaire Robertet lui porta certain papier contena»’ froMionquot; ejuoiq'aos propos prétendus auoir efté dits par lui à Artil»gt; ouuerie it Voyant l’execution d’aucuns prifonniers. Il expol* ' la ttUpon. auflî bien amplement fondire: amp;nbsp;ne lui furent fur fesrt' ' fponfes nuis tefmoins recole/. ni confrontez,non pas mff' me Bouc hart qui auoit promis au Cardinal de lui dire m« ueilles de bouche alencontre des Princes.Tant y a que fut fes refponfes y eut nagement donné contre lui portant cô-damnation de mort, amp;nbsp;dciioit-on lui trancher la teile fut vn efehafaut deuant le logis du Roy, le dixicfmeioor dt '■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Décembre,.! l’entree des eftats.On a aftérme amp;nbsp;publié pat

i/z/? etitii diuers eferits que celle condamnation fut (îgnee de tous . ceux du priué confeil,(excepté du Chancelier amp;nbsp;du Con-^t^Érfar' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Morticr,lefquels vfoyent de remife)itemdeplU'

titfaritfS) fiours grands Seigneurs,des dixhuit chcualiers de l’ordre de ta mai- nouuelleiiient frits, amp;nbsp;de plufieurs autres partifans de la fenie Gui- niaifonde Guifeiplus des maillresdes requelles,8c descô-K 1 'f‘‘* J feillers du l’arlemcnt,qu’on fit venir,amp; que le Roy enuo-* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yoitquerirles vnsapres lesaiitres,fansaucunement met

tre la matière en deliberation.Le Comte de Sancerre refu-lâ de ligner, amp;nbsp;pria le Roy auèc larmes qu’il 1 ui fill trâcher la telle,plullofl que le contraindre a telle lîgnaturetdont le Roy fortellonné,renuoyâle Comte, fans le prelTer dauâ-taße.Lo fit aiifl’i beaucoup de rudelfes à la Princelfe de Code, qui follicitoit d’vn tnerueilleux courage pour fon mari.

Sut

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François seconp.

$


Sur ces entref.iites le Pape publie vne bulle en datte du ^riifcisir I vingciefæe de Nouembre ,ou il promet vn Concile pour '?•'■»gt;■ remedier aux differens de la Religion, amp;nbsp;l’afligne àTtente quot;nbsp;I le lourde Pafques.D vn autre collé le Cardinal de Lorrai- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

ne auoit donne ordre de faire mettre en eferit les noms des T^eh^mn

principaux de la Religion en toutes les proumees de Fran- «quot;

ce -.les rooles en elloyent dreffez amp;nbsp;en fapuilfance. Tous

ceux qui tenoyent le parti des Princes, 8c de la Religion nbsp;nbsp;nbsp;‘

furent lors adiugez à la mort, afin d’ellaindre toutes que.

relies, 8c qu'on ne patlaftplus de reformation: attendu que

les afaireselluyét en l’ellat auquel ceux de Guife 8c leurs

adherans les vouloyent. Pour l'exeention de tant de hauts

delfeins,arifl'uedes EftatSjOÙlalibertédclaFrance de-

uoii eftre accablée, les forces du royaumc,parties en qua-

tre, fous la conduite des Ducs d’Aumale,marefehaux de

fainCt André, de Briifac 8c de Tormes marchoyent pour

nettoyer les proumees de tous les (ufpefts au fait del’eftat

8c de la Religion.Pour fournir aux frais on prenoit les trois ,v .

parts du reuenu des Ecclefiaftiqucs,l’or amp;nbsp;l’argent des re- . nbsp;nbsp;nbsp;■ s ‘ j

liquaires, les threfors des temples : auec promeffe que les

confifeations rembourferoyenttout. Pourfupplemcntde foldats, le Pape difpenfoit le clergé,8c luy permettoit fournit nombre de gens d’vn tel corps. Quant à l’exter.» mination des Princes 8c Seigneurs,on y procedoit par le menu 8t lentementile Roy de Nauarre deuoit eftre confiné au chafteau de Loches; le Conneftable en la groffe tour de Bourges auec fesenfans; Ses neueus en vn autre tour à Orleans, qui depuis fut furnommeel’Amirale,pres^ «ellede S.Aignan,aprfeftee pour les Principauxdelaville. 0

Les Marefehaux deS. André 8c Brilîacarriuez en Cour fuient d’auis qu’on tuaft le Roy de Nauarrc,rans s’empef- je t«er le cher à luy bailler gardes. Suyuant quoy Ion eftiaya de l’em-^Roj di Na poifonner en vn banquet : puis de le tuer vn foir, partant uarrt.mna de chezle Roy. Ce que n’ayant fweeedé, le Roy mcfme fut follicité défaire le coup, 8c de poignarder lui mef-me cePrince,8c ainfi efpâdre fon propre fangicc que lapro-1 uidencede Dieu ne permit ; encores que la chofe eftre approchée de fon poina,(ayanc le poignard fur fa ro-be,')leRoy,eftât entré en propos bié rudes,cotre celui deNa uarre,lcquelen prefence de ceux de Guife refpôdit de telle adreffe,qu’ilefchappa.Vnautredcflein fut pris, de le faire

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w.igt;.LX? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François sccond. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

I fortir aux champs,Sc fous couleur de la chalTe le tuer ain**

« faire empoigner le fieur de Danuille fon fécond fils.QÔant ' à l’Admirai amp;àfes deux freres,la declaration qu’ils auoyst Mtjtns te- fajte(notamment l'Admirai amp;d’Andelot)d’eftre de la RC' quot;tra^n fuffifoit pour les côdamner.Pour y paruenitjle Roy «xurwwBfr manda a tous les cheualicrs de l’ordre abfens qu’il vouloit têtu ceux tenir vn chapitre general de fon ordre le iour de Noël fui' tieitiT^eli uantjSc entendoit que toutes exeufes ceifantes ils fe trou-

. uailéntà la Cour.En les attcndantfutdrelfee parles do-' éleurs de Sorbonne vne confeflion de foy que nul homme» tant foit peu de la Religion j n’euft voulu pour mille vies

Iaprouuer ni figner.Le iour vcnu,cefte confeflfion deuoit e-lire prefentee en plein temple aux cheualiers par le Roy

J . mefine, qui figneroit le premier, Screquerroit de chafeun '•f .^'le s hT,' d’eux le femblable, auec ferment del’obferuer inuiolable*

ƒ proces,le Roy les degraderoit de l’ordre, amp;nbsp;de tous eftâts, ’ dignitCzSe honneurs,puis le lendemain, ils feroyent bruf-lez tous vifs. Autant s’eu deuoit faire entre les Cardinaux par vneafTemblee generale dumefme iour,pouratcrapper le Cardinal de Chailillon. Apres cela,tous les Princes, S

,, |feigneurs du Royaume viendroyentfîgner celte confeflîô, puis tous les gentilshommes amp;nbsp;officiers domelliques du Roy.Le Chancelier auoit commandement de faire le femblable enuers tous les mailtres desrequelles,iulliciers,fe-

I crettaireSjSc autres officiers fuyuanslaCour.LaRoine me reprint charge défaire ligner toutes les dames amp;nbsp;damoi-fclles de la Cour: eftant enioint à tous ceux amp;nbsp;celles qui a-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoyent fuite de faire le femblable, à peine d’en refpondre. t

En apres on deuoitenuoyer à tous les parlemcns,baillia- j ■ f ges,lenefchâuirees,8c autresiurifdiftions, pourexiger pa- i

f de Guife,eftoit exempté de la mort, pour auoirrefufé de

ligner, I

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pRAt^ÇOIlSBCOND. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;55 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

figner,8cvenoitàfedefdirejpourpeHitenceilpotteroitle ■ ■' refte de fa vie vn Sanbenito ou robe de couleurs à la façon ‘ d’Efpagne, pour ignominie perpétuelle. Les Curez 8t vicaires eftoyent chargez d’aller par toutes lesmailons de leurs paroiflesjacompagnez de greffiers,notaires,amp; tels au tres expreflement commis,afin de recueillir les fignatures, en tenir regiilres amp;nbsp;dénombrement en chafcune iurifdi-( ftion. Eftans outreplus conunifliions nouuelles expediees aux capitaines amp;nbsp;gentilshommes partifans de Guife, pour » a, leuergensdecefteconfeffion,afind’executerce qui leur J*» feroit commandé.

Comme les députez des eftatsarriuoyentàlafile,amp; le dixiefme iour de Décembre affigné pour l’ounerture apro-choit,on leur fait defenfes expreffes de par le Koy,fur pei- intimi ne de la vie,que nul d’eux fuft G hardi de lafchervne feule dn^é-raJ* parole touchant la Religion,en l’alfemblee de fes ellats ge- tntnt tri»~ ncraux,pource qu’il en auoit autrement difpofé.Quelques vns ne fepeurent contenir de refpnndre que les lettres de laconuocation des ellats portoyent le contraire.Oneffaye ,ƒ Là deffus d’apaifei les vns pat belles paroles,ou les esblouir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. '

des bulles du Pape pour le Concile,on intimide les autres: à quelques vns on fait des prorocfl'es;amp;àceuxquin’clloyêt pointdelaRe!igion,lon defcouute vne partie des delfeins fus declairez.Làdeffus arriue vn autrepacquet du Comte de Villatds,lieutenant du Conneftablc en Languedoc, lequel mande que les députez de laProuincepour fe treu-ueraux ellats,eftoyent des plusaftettionnezala Religio, Stnefaudroyent aendemandetl’exercice,ayanscharge de ce faire. On alla tout foudam au deuant pour les arrefleri mais eftans paruenus par autre voye à Orleans, fans leur donner loifirde prendrelogis,ilsfurencfaifis auec tous leurs papiers, contenans des infttuftions trefamples pour le bien de l’ellat amp;nbsp;la Religion.

D’vne autre part certains capitaines amp;nbsp;foldats follicito- c,„^^nee yét le Roy de Nauarre à fe rauuer,8t lui en prefentoyét les ju de I moyés.Ses amis aufl’i lui propofoyétdiuers dangers s’il de Kanurre, I meutoit.Maisluiremettâtfa vie és mains deDieu,amp;fedou I tât que laretraite ne full caufe de fa mort, fe retint;amp; pour 1 choie qu’amis amp;nbsp;ennemis lui Iceuffét dire,quoi que defdai gnéStmocqué des couriifâs,il ne voulut abâdôner la ville, 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nis’eQoigncr de [ô frété,auât que voit l’iflue de fes afaires.

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M.D.1 X. V^dmtral t'achtmnt lt;nbsp;Orifuns.

*

FrançoissecoNd.

L’Admiral mandé par Ie Roy pour fe trouueràOrU'i'’®’ fans s’arrefter aux remonftrances que fes plus familier’l“' faifoyenta caufe du peril où il alloit expoler vie, fe®* toutesfuis en chemin, amp;nbsp;arriuc en Cour entédic de ia R®' ne mere que le Cardinal auoit délibéré de lui demanJd

rai fon de fafoy en prefence du roy mefmt ,1e priant dent fe mettre en danger legerement. Sa conilantercfponfefgt;n

_ par elle rapportée au Cardinal qui flr fon comte que l’Admirai renonceroit la religion ou pafléroit le pas à ce coup- .

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Dimanche neufiefmede Decébre,couime vnepâiiit

d/du train de la maifon do roy fuß ia parti d’Orléans po® ‘ctdfctnUt Chambourg amp;nbsp;à Chenonceau, le Roy de Nauarrt lérÔjrfifrà eßänt alléde matin donner le bon iour au Roy,fut femond j ft dl mala de fortir amp;nbsp;d’aller à la chaffe,at tendant la venue des EilatSi di« mtnil- dont il s’excufa,attendu la captiuitéde fon frere. Si eut-d i».


Ctux deGui Jeejjaytnt tit rebâtît le ctuf.

commandement expres de fe tenir preft pour monter a cheual le lendemain marin,au quel iour fondit frere deuoit auoir la telle tranchée. Mais ce iour fut vérifié le comniun j dire,qu’en peu d’heure Dieu labeure: car furies quartehei* : res du foir,le Roy eftant a vefpres au temple des lacopinsj illuy print tn grandcfuanouifl'ement, qui futcaufequ’on l’empoi ta halliuement en fa chambre, où rcuenu depaf’ moifon,ii commença à fe plaindre de la telle en la partie dt l’aureille gauche, en laquelle il auoit eu de tout temps vue fillule,en forte que delà douleur la fleure le print.

Nonobllant ce coup,ceux de Guife Aient depcfcher force commiflions à Capitaines de leur parti pour leuer gens endiuerfés prouincex ; amp;nbsp;parauant auciteflé cominan' dé au Marefchal de Termesdes’aller loindre al’Efpagnol qui prenoitla route de Bayonne, pour entrer tous enferble en Bearn.Le Vicomte d’Orthe gouuerneur de Bayonne eut co.mmandement de par le Roy, de remettre la vilfei ' fi befoin efloit,entre les mains du Roy d’^fpagne pour fer- | uir depadage a fon armee entrant au Nauarrois,oùlonde- I noir tout racler, puis acheuer fur les feigneurs amp;nbsp;gentilshommes quiauoyenten toutes ces contrées la fauoriféau Roy de Nauarre, amp;nbsp;a Tenrreprife d’Amboife. Mais vnc bonne partie de ces feigneurs amp;nbsp;gentilshommes, n’ayans pas délibéré de donner leurs peaux à bon marché, prin-drent les armes iufques au nombre de fept ou huit cens bien montez, fuiuis de cinq ou fix mille hommes de pied,

qui I

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François second. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;56

quiauoyent leur affignation, amp;nbsp;rendez-vous preft fi toft queTerniesautoic pâlie Limoges, pour l’cnclauer entre deuxriuieres'.ce que luy ayant l’tnti,St fc fouucnât de Gta-uelines, fe retira bien viite à Poifticrs, amp;. donna auis en Cour de ce quipalToit, donc ceux de Guife ellonnez, 8e voyans la maladie duRoy ccoiflte,refo!urcnc a la delefpe-ree de faite tuer le Roy de Nauarre, qui auerti peu d’heures dcuantjs’en plaignit bien fort à laRoine mere. Ce nô-obllantfes ennemis voulurent pafler outre ,5e y procéder de viue force, fans le Cardinal de Toutnon,qui full d’aduis qu’on attendift que le Conncftable 8e les fils 8e neueux fuf-fent arriuez, de peur qu’en tuant l’vn on n’esfarouchaft les autres,qui donneroyenc plus de peine que les Princes. Ce- '• pendant le Roy de Nauarre fe tenoit fur fes gardes : mais il y auoit peu d’apparence d’tfchapper , fi les autres luy euf-fent couru fus.

La maladie du Roy fe rengregeant à veuë d’œil,le Duc ,itrt de Guife defehargeoit fa cholerefur les médecins-, le Car- quot;• dinalenuoyoit enpelerinagc,8c employoit moines amp;nbsp;pre-^'quot;** lires aParis 6c ailleurs pour faire des proceffions; le Roy fit vn veu folcnnel aux fainéls 8c faindes de Paradis ,fpe-‘ cwlementanollrcdamedeClery;Commcils l’appellent, que s’il leur plaifoit le guérir,il putgeroit fon royaume de tant de mefehans heretiques. Mais fon oreille ne purgeoic prefques plus, ains fa fieure croillôit d’heure a autre . Au moyen dequoy ceux de Guife tout eltonne2,quclque bonne contenance qu’ils tinflent ,eirayerent de moyentrer en-uerslaRoynemere, que longarderoit le corps apres fa mort, lufques à ce qu’ils euffent pourueu aleurs afaites, 8t fait authorifer leurs actions parleurs Ettats ,afinqu‘on ne peuil les enrecercher. Mais il fut impuflible, car il y auoit trop de gens apres pour voir quand le Royletoit expiré.

Au mefme temps le Vidame de Chartres prifonnierà la

I Ballille,ayantelléellargt en famaifondela rue S. Antoine, mourut incontinent. LeBaillif d’Orléans fut commis en

I garde à fa belle mere. Ceux de la Religion elloyent alors I nbsp;nbsp;nbsp;par tout en iufne,pleurs 8t prières trefardentes,pour obte-

I nir fuppott 8c fecours de Dieu, contre tant de dangers qui leur pendoyent fur les telles.

Quant a la Royne voy ât le Roy fon premier fils à l’ex-tremiléjconfeilleepar ellemtlme amp;nbsp;par «eux ae Guife,

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François second.


M.D.tX,


«»riré, flur enuoya quérir leRoy de Nauarre,luy mâdant qu’il la troir ItuSitmr jjgj-oij g„ cabiner,auqiiel ainlî qu’il vouloir entrer,vii'’ t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jçfgfufet*

la Roine de ce qu’on lui deinanderoit, pource qu’autijquot; ment il eftoit mort.Eftant dedans il trouua la Roine, at“quot; pagnee du Duc de Guife, du Cardinal de Lorraine amp;nbsp;Fecretaire, laquelle ayant d’vne contenance compolee c®' me fa palTion lui commandoit fait de grandes plaintes monllrances du pafle au Roy de Nauarre, amp;nbsp;defcouuetil' penfee au regard du prefent, conclud qu’elle entendoiîS voulait que ledit Seigneur lui quittai! tout le droit qu* pouuoit prétendre a la regence amp;nbsp;au gouuernenient il* Roy amp;nbsp;du Royaume, fans iamais en rien le querellerjtt' quérir ni accepter:amp; que fi les Eftats le lui vouloyent bai! ler,il le remettroit entièrement à elle. Mais afin que ct^ demeurai! ferme amp;nbsp;arrefte' entr’eux, elle en vouloirauoit fa fignature amp;nbsp;eferit de fa main. Puis apres, elle vouloitS entendoit aufli qu’il fe réconciliai! auec fes confins GuifejSc effaçai! l’opinion qu’on lui auoit imprimée: qu’*'* deuoyentcelferamp; viureenpaix, puis que les plus gran'll Princes amp;nbsp;Seigneurs du royaume leur en monl!royentllt; chemin. Apres quelques exeufes amp;nbsp;fommaires refponft' Z.4 ju j^oy Je Nauarre,il quitta à la Roine mere la regenctiS 4«rv4am( lyj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Jonc elle lui promit a bouchti

^tar'cîL mi 9“’^' fefoit Lieutenant du Roy en France,conduiroit lesa-re, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faires de la guerre,amp; receuroit les paquets:puis le« lui reH'

, uoyeroit apres les auoir ouuerts amp;nbsp;leus: 8i que rien nefr roit ordonne'linon pour fonauis, des autres Princes J* fang, qui feroyent autrement refpcâez à l’aduenir. Aprf* cela elle lui fit embrallcr fes coulins de Guife,amp; ptomenr®' mutuellement d’oublier toutes querelles paliees. Dellob ils commencèrent à s’entrefaluer amp;nbsp;carelfer, comme 1' TftcimcilU- toufioursils euffent eftéamis. Tout cela fut fait auantl’a'quot; 'dt’cutr’'** Conneflable amp;nbsp;de fes neueux. Outre plus onft «rc lertij P®'quot; æalade à celui de Nauarre, que de fon pto’ dt Nanttr- premouuementamp; contre l’aduis de ceux de Guife,il auoi' re. faitemprifonner le Prince de Condd, le priant d’aduis, I* croire, Si. d’effacer pour l’amour de lui amp;nbsp;delà Rointlj mere toute la mauuaife opinion qu’il pourroit auoir col!' rtux‘'dt ‘ d’eux:ce qui leur feruit bien puis apres.Ccux de Gui' Cuift, fe mal alfeurezjnonobftant tout ce que delfus, obiindttj'

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François sbcond. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;$7

1 de laRoipe mere que les gardes des portes d’Orleansiu-il' nbsp;nbsp;tent redoublées,empefchant l’entrec à plufieurs, St defen-

fes faites fur peine de la vie, que nul (qui qu'il fuft ) pjirlaft


t* au Prince de Condé ,fans l’expies congé de la Rome, ou


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qu’il portail fa fignature.

Le quatorziefine lourde Décembre furlemidionte- Mtrtd» noit le Roy pour mort,combien qu’il ne trefpaffaqu’icinq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

heures du foir. Quelques heures auant fon deces ceux de’ quot;nbsp;Guife s’allerent enfermer en leur logis,d’üù ils ne bouge-rent de trente fix heures apres, iufques à ce qu’ils eurenc pleine affeurance de la Roine mere amp;nbsp;du Roy de Nauatte.

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Auant cela, ils firent porter chez eux foixante ou quaere^ vingts mille francs qu’il y auoit de refte en l'efpargnejà quoy nul s’oppofazqul fit penfcr que la Roine mere les lait-' fiait faire,pou» fe maintenir par eux puis aptes.

Si toil que le Roy eut la bouche clofe,laRoine mere enuoyaquerirleConneftableaEftampespour venir ptô-à/«««r.‘ ptement en Cour. A fon arriuee il challa des portes les gar des que ceux de Guife y auoyent pofé.Le Prince de Confié demeura prifonniet dix ou douze iours à Orleans apres la mort du Roy , fa femme n’ayant iamais eu crédit de le voir durant fa detcntion:puis fut enuoyé auec fes gardes à Han, d’où, il alla a Roy e, attendant l’iifue de fon process -toute autre que ni fes amis ni fes ennemis ne penfoyent. Ceux de la Religion qui auoyent efté en continuelles prie-tes es afferablees fecrettes,dui anc plufieurs iours comme- ceux dt cerent aleuerla telle,s’ellansapreftez cous a mourir,fi lei« '^liÿtn, Roy euft vefeu encores quelques femaines. Les troupes du Roy d’Efpagne, qui s’auançoyent vers le Bearn furent contreniandees, amp;nbsp;fe retirèrent fans rien exploiéler.Moulue qui auoit promefle de ceux de Guife d’ellte fait Com te d’Armignac,amp; les attendoit dans le pays ,fe retira aufli

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chez foy,comme firent les autres adjierans a ce parti. Les plus fecrets feruiteurs que ceux de Guife pouuoyent Hoir en Cour fe prefenteieut humblemeiit au Roy de Na- * narre, lui dtfcouurirent les certains auertiffemens des cho fes qu’on vouloitexecuter.LaRoine mere ne, voulut permettre que lors ni apres Ion touthall à cela,craignant ( di-foie ellc)quelquc grand remuement qui galleroit tour. Il en auint tout autrement-car faute d'auoir donné ordre fie faire reprimer le mal naKîantjil fe renforça tellement,

H- j-

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m.d.lx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François » t c o n o.

que fes fils amp;nbsp;elle n’ayans veu que malheurs fur malhei»’' font fondus dedan4,fans en pouuoir auant leur mort elp*' dcPMni- preuoir aucune ifl'ue. L'Admirai entre tous autif magnifioiten toutes compagnies les merucilles deDit’^ qui l’auoit arraché des poings de fes lànguinaires enneo»* lors qu'ils penfoyent triompher de lui. Ceux de Gulft'® f loyeient la Rome pour lui impofer filtnce. Mais il nefi* pas muec,ains s’offrit lui veiiher qu’iceux elioyent coulp*quot; bles de plulieurs crimes de lefeMaiellé,s'il lui plaifoitfci* ouuerturc a iuftice. Elle n’y voulant entendre le pria'll leur porter bon vifage, amp;nbsp;viure en paix pour l’auenir,rgt;(' feurant de donner bon ordre a toutes choies. SarefponJ fut,que faire bonne mine a ceux qui auoyentpourchalfeo mort, chargé fon honnçur, procuré la confifcation de fi' biens, aueclaruinedefa mailon,de fes parens amp;nbsp;amis,* ne le pouiiuicfaire,fans monfirer vn cœur doubleice qui’' ftoit Contraire à la profeflion de fa Religion, 8t indigne if’ tout homme de bien. Mais bien reniettoit-il la vengean’’ à Dieu , qui la fçauroit bien faire en fon temps , pu” que les hommes ne vouloyent adminilirer iuftice.

fran(^ott HU9tt

tßi Tant iricttt co»' tre (tux dt ta '^Ugion

Ceux de Guifene voulans elite loin de l’affcmblee •f” Eftats,oùils craignoyctqu’on ne pailaft d’eux a bon efti”' firent conduire par Sanfac S: la brolfe le corps du Roy sf”' fund à Saind Denis,où il fut eniei ré làns aucune Ibleni»' té ni pompe royale.Lc Duc de Guilè,lots grand O'ai1110® faifi de deniers enleutz des cofres de l’efpargne peu aua®' tfieàitrrèi Ic trefpas du Roy , auquel il tenon it bonne compag»i* hur mtie en fon viuant,fuc beaucoup mefprifé amp;nbsp;mal voulu a c*quot;' fe de celle lourde fauteia quoy fes feruiteurs refpondoyt'i qu’il ii’auoit plusafaire du Roy,duquel il s’t ftoit alTeif”' ui,8c faloit qu’il pourueult de nouucau a la feureté amp;nbsp;gri'''

deerde üinaifoii.

rd fui Ie regne de François fécond,lequel mourut s’ê* ' de dixfepc ans,moins vn mois, (Aanc mort dedans le lt;1'^' fepciefnie mois de fan regne,ledixft ptiefne iour de fan”' ladir,8lt; la dixfepnefme heure apres la minuift. l’onrcelt;l^ daranc fon regne (ï court, ont dié icttecsen France les ?' mencei des difcordçs ciuiles, qui ont défia duré deux foi’ dixfeptans,nousauons voulu amplement déduire les ei’”'

fes,pour le conteincir.ent du leétcur.

CHAR'

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CHARLES N E Y F 1E S M E.

François fécond mort fans ligneeJuccedaCharlesfon i.^i^gtnn 2\.(tere ttoifiefmCjtils de Henri deuaiefmegt;( Ie fécond «nfernne nommé Lo.uys mort enfani) né Ie vingtfeptiefmeiout de lanuierjl'an mil cinq cens cmqiiante.Levingtvniefmeiour deDecébte,enpleincôfeil,oùleieuneRoy futamené j8t fetrouueréileRoy deNauarte,le$auttesPrinccsdufang, jL;;».

I plu fleurs feigneurs amp;nbsp;les principaux confei!lers,reig!emét **1

I fut eftabli au manie ment des afaites, amp;nbsp;la regence confer-

I mee à la Roine.

* Deux ioursapresjlesEftatss’affemblerentenvnegran-de falle a Orleans. Le Chancelier fit vne harangue j où il

J declaira que c'eftoit que tenir les Eftats,pourquny ils e-ftoyentalieinblez,quelbienilen reuenoit réfutant ceux

I qui doutent s’il les faut tenir» 8c les dépeignant de toutes leurs couleurs. 11 traita puis apres du moyen d’appaifer dHihaat»^ les troubles »montrant lesremedes à ce qui concemoit

li l’tftat 81 la Religiotijenclinant à vn Concile, 8c exhortant / les vns 8c les autres a vnion 8c douceur d’efptit. Pour la fin U il parla des debtes du Roy. C’eft-ce qui fut fait à l’ouuer- ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V

b turc des eftats.Le lendemain, aptes quelque difpute,fauoir il files députezdeuoyent entrer en matit're,aitendu letrtf-ƒ■ pas du feu Roy, qui fembloit auoirefteintlescommif-,1 fions, 5c cela viiide,on vint aux harangues. Lefieur de A Rochefort,pour laNobleffe,3prouuala rtgence de la Roi- 1^ ,l ne mere-, fe plaignit des iunfdiâionsvfurpees par les Ec- N.Wtjfc, J cleliaftiquesjdes detordresfuruenus entre les Noblesjdes J torts faits à la vraye Nobleffe ; propofa les moyens de rei-

giet les Eccleliaftiques 8c les contenir en leurs vocations:

4 intercéda pour le foulagcment du peuple fur tout au fait ilt; delaiuilice , inonftr-int queles cflats de ludicature deuo-fi yent cftte gratuits, la iuftice réduite a certain nombre nein cellaire d’officiers : c^ue les nobles ne deuoyent elfte for-U clos del’adminiftration d’içelle. Puis apres il parla contre 71 lesdefordresfuruenusaufaitdesconfifcations,contre les

H. ij.

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M.o.lx, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles nevfiesme.

eftoyent requis des temples pour la Noblefle faifant pfO'; pjKr feffioii de la Religion. Vn nomme l’Ange,pour Ie tiersc fity rfat ftatjinlilla principalement fur l’ignorancejauarice Si liiff* lution des Eccleiialtiquesivoulant inferer que les trouble ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• cefleroyent,quand tels maux feroyent abolis, lean Ququot;*'

tin Autunois,profellcur en droit Canon a Paris, oi doll«* Dt2H' ■ pourfairela harangue du clergé,(laquellele Cardinal iorraine auoit briguée,comme aulli pour la Noblefle tiers ellat,maiscn vain) parla fort longuement, amp;nbsp;encoHi plus odieufement,n’ayant rien prononcé que par eürlt?

, ■ . uec peu de grace,ayant pourcontrolleurs beaucoup dt* * principaux prélats du royaume amp;nbsp;quelques Cardinau'' Le foinmairede fon récit apres plufieurs louangesdtb roinc mere, traitoit des rail'ons principales de l’afltni' blce des.eftats ; de ne rien entreprendre en la telorniJ' tion de rEglife,qui ne peut errer,niais bien folliciter amp;nbsp;£“■ traindrcJes minifires d’icelle a s’acquitter de leurs chff geside ne foutfrir autre religion que la Romaine.l a dtll»’ illit vne longue inucftiuecontre ceux delaReligion,«!® treceux qui auoy eut demande des temples, amp;nbsp;dit que lui qui auoit eflé le porteur amp;prcfcnteur deJeur requcllf (taxant afléz ouuertenict l’Admirai,aflis de l’autre colRi amp;nbsp;VIS avis de cc lîârangutur)d7uoit dire tenu amp;nbsp;dcclaiif ÿ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;heretiquc,amp; contre lui,comæeiel faloit procéder felon 1gt;

rigueur des conllitutions canoniques amp;ciuiles,3t!n d’art)' cher le mal du milieu de la France. Il tomparaaufli ced delà Religion aux Anans, amp;nbsp;les feigiiEurs sjui leur fauori-ïoyëc au traillre Gainas du temps d’Atcadius, s’efforça il' trrouuer l’antiquité de la religio Romaine, amp;nbsp;que ceuxii' Ja Religio en Fräce elloyct gés deftfperez qui prctcdoyCf! introduire vne Anarcliie, indignes de fuppoi c amp;nbsp;graciera traitemét.ll requit l’iuterdiCtió derous hures improuutî par les docteurs de botbônc, amp;nbsp;côtlud a ce que ceux del* Religio fiiilér extcrmhiez.La dellus il adrdla fa parole Ji' reétemét au Roy gç a mere, ht requelle pour la raaniite-tiü des perfonnes amp;nbsp;biés des Ectlefialliques ,pour les tlk' étiôs d’iccux,y»ourl’obferu5tiü dès canôs anciés,plt;gt;ui l’e’' ptiôdt's dccimes,côtributiüs Sc cottifations.Tutqiioi ilinC' lia pres d’vne heure.En outre il plaida,fans en eltre rcqni*) pour la Noblelfcjpour le tiers eilatjsour le reiglemét delà iulliceiSc pour conclufion traita de l’iullitution du Roy-

L’Ailr I

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles sivnisMt. Î9

. nbsp;nbsp;f,’Admiral fe plaignit le lendemain au Roy amp;nbsp;à la Roine

’ nbsp;nbsp;de l’ignorâce prefomptucufe de Quintin,lequel l’auoit ta-

quot; xéaffezouuertemét àcaufedelarequefteprefentecpour ceux delà religion à Fontainebleau. Quintin s’exciifa fur

'1 la leçon qu’on lui auoit baillee' parelcrit, puis en f» fe-conde harangue fedefdit de tout ccla,au contentement de

J l’Admital;amp;. peu de iours apres mourut de fifcherie,fe vo-

’ yât defcouuert par pluGeurs refpôfes que Ion publia cotre fa harangue, où fort Apoftafieluiefloic mifeaudeuant,amp;.

* fes calomnies Scfauffetezfolidementrefutees.LesBalüa-

!* ges proteftans Scie fieur de Rochefort furent fort mal vou-lus pource qu’ils n’auoyi^nt voulu permettre qu’on fill mé

I* tion en leur harâgue de la maifon de Guife,dont ils fe pur-

•’ nbsp;nbsp;gerent enuers la Roine,qui leur fit gracicufe refponte.

r _________________ __

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m7 D. L X I.

|i A V commencement de cefte annee,les EcclefiaftiqU^’Pr»«7ï'”gt;

I ^Veurét midemét du Roy,pour fe ttQuucr au Côcile d 4» fatt de r TrenteiSc fut cômandéàtous iuges amp;nbsp;officiers, qu’ils euf-'“’’'''^'”’' fent a mettre en liberté de corps gc de biens tous ceux qui

il feroyentemprifonnezpour le fait delaReligiomSc defeii-fes faites à tous fuiets de nes’entriniurier ni reprocher leur

igt; religiô a peine de la vie. Les ellats continuoyent leurs con r ferécesaOrleâs,dont les habitans eftoyét inhnimét aigris (( cotre ceux de Guifequi du viuant du feu Roy auoyeiitrê-r pli leurs maifons defoldatsqui y auoyét vefcu adifcretió, K Scfeplaignirét queleDucdeNemoursentenoitbónöbre 'î de cachexcà 8c là,pour faire quelqueeffott.Le Roy deNa 11 narre 8c le Côneftable s’en eftâs formalifez, la Roine mere

fit efuanouir tout cela, fecotentât que le Duc defiuoua le tout.llyeut vneautre encloueure, qui fit remettre les e-

1^ ftatsau mois de May enfuyuantà Pontoife.I.e Roy de N,i d« (flats-, i uarre 8c le Châcelier prièrent les eftats de s’employer a ce

que le Roy fufl acquitté de fes debtes,offrinc les leur laite voir par le menu. Etadlouftale Roy de Nauarre,que s’ils

I : trouuoyent par les comptes,que lui eult rcccu quelques i' dons immenfes ,il fe foumettoit franchement .i la reftitu-îgt; tion d’iceux. Ceux de Guife 8c autres qui ne pouuoyent i* pas dire le mefme,firent tant que ce coup fut rompu, efpe-

«ât que le temps feroit parler d’autres chofes qué de i édre.

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U. iij.

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlis nmviirsme.

M.D.I XL

Le 7(07 lt;« £1,fiele Prince de ^etidè.

Toft aptes,le Prince de Conde appelle'en Cour vin!' la Fere à Fontainebleau,amp; le lendemain de Ton arriu«’' tra au confeil le treiziefme iour de Mars,où en prefenff' tous le Roy declaira vju’il lui auoit fait deue de (on inmilt;* ce : lui permettant d’en poiirfuiure vne fécondé decll!* tionau parlement deParis,où le Prince alla au bout de ƒ ques iours.D’nj autre collé,le Roy de Nauarre feplaijquot; à la Roine mere touchant leDuc de Guife qui lui elloit[* feré amp;nbsp;au Connellableaufli,allèrent (îau3nt,quelui,lcs’'

Lx roiftt tnereaßiu* rt fa rf^en-

tres Princes du fang,le Ctsnncftableamp;plulicorsgrin* feigneurs commencèrent à s’apprefter pour partir d(' Cour. Elle Voyant que C’eftoit vn coup contre fa regt»'' parle confeil du Cardinal de Tournon enuoye queré* Conneftable,auquel elle fit défendre bien exprclTéaif* parle Roy,qu’il ii’euft i partir de la cour. Le Conneto''

, 4 J I arrcfté,auftilefurenttouilcs3utres,amp;cecoupromp“'' grand contentemenr de la Roine.

Lt! ifiais Lebruit de teniefcoiitentement feme en diuetsî* farticulitrt droits, les deputez pourl’alTemblee des eftats particuli'' rft Paru pm-js J s’auanccrent de la faire , amp;nbsp;fut à bon cfd*? 'clair ‘Kl’“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gouucmement du royaume , dd*

‘hfaMrn tutinnde plufieurs, Î5t eftablilfement des autres auxpi’*'

* cipaux eftats , de contraindre ceux de Guife a rtoi'' compte dn maniement des finances fous le feu Rof® de leurs autres maluerfations : de repeter les dons ii* menfes faits à la Ducheffe deValentinois, à eux,5, autres; amp;nbsp;que iufqucs à leur iuftificarion, ils ii’ciin*', fent au confeil. La Roine mere fort troublée de tel'

Veur fotn-

Uur deffem ia rotne mere Vaceerde

niuemcnt n’y tmuua meilleur remede que de i’acen*' der de nonueau auçc le Roy de Nauarre, amp;nbsp;y einpW. fi dextrement le Conneftable, que par accord entre'*' le Roy de Nauarre fut par expres dtclairc licutcni'' general du Roy . amp;nbsp;ii reRé que la Roine ne feroit ƒ■'* fans l’auis amp;nbsp;confcnteintnt d’icelui. Cela fut eferà^ figné de tous deux , amp;nbsp;de ceux du confeil, rncfni«''’ «t'idiTin Guife, lequel par l’auis de la Roine fit le dou«'® lt;it Naiiar peu plus que de couftume.Plufieursdes Confeilicrs daRofi r«. de Nauarre n’eftoyent nullement de ceft auis, enco'*' qu’il leur allegttaft certaines grandes prontefiTes de bn’' ehe,à lui faites par la Roine: allegiiaos qu’elle fe dcfdir»'' de tout, que fa licutçnançe ne fetw qu’en papiers ƒ ' “

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Chamis Mirriisui. tfo

VifairepaffottparlesEftats, amp;laRoine amp;nbsp;ceux deGui-

gt;• Fe aue» tous leurs adherans fetoyent tellement rangex ( quele Royaumefe verrolt eftabli ; qu’au contraire latf-’l Fant les choFes en ce me(linge,la France paiGb le au dehors i (I (eroit incontinent agitee de façon eftrange au dedans, fl pource que les parcialicea. eftans fortes de deux cofte?., les ƒ vnsne pourroyent fe contenir de courir fus aux antres;

,1 qu’il eftoit à efperer que G les afaires eftoyeut conduits j( 8t reglezfélon les loix du Royaume, on pourroit aifé-gt; nbsp;nbsp;ment empefehet les mauuais de faire le mal qu'ils cou-

ii uoyent,8t quec’eftoita ces commencemens qu’il faloit/^KÎy tl/t 4 nbsp;nbsp;bien aduifer, pour ellablit la paix amp;nbsp;le bon ordie au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

t nbsp;nbsp;Royaume. Ils n’en furent pas creus : dont mal print

1 nbsp;nbsp;au Roy de Nauarre , aux Princes du fang, aux grands nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

i nbsp;nbsp;amp;nbsp;petits du Royautne ; 8t cefteplaye faigne encores.

if Voici comme ilenaduint. Ceux de la Religion ctoif- jtciuB gt;nbsp;nbsp;nbsp;foyenc à veue d’oeil en France; amp;nbsp;en la Cour le Roy de Na- a« laT^h^ii

■arre leur portoit faueur à defcouuerr. Onyprefchoit»'p'“'^'r«

ƒ es chambres du Prince de Condé amp;nbsp;de l’Admirai, de-Affquot;'quot;'

C dans amp;nbsp;dehors le Chafteau : amp;nbsp;la Roine mere faifoit t prefeher dedans vne grand’ falle l’Euefque deValence, ï quinefuiuüitpasleftilcdes Sotbonniftes. Ceux qui ne deraandoyent que nouueaux troubles, pour n’eftre ame-)* nez a comte du palfé, 8c qui fauoyent bien que le doux air 1 d’vne ferme paix les feroit fondre, où les rendroit G che-f nfs qu’on ne les verroit plus, empoignent cefteoccaGon G propre àleur anis. Us enflamment le Conneftable prell' nbsp;nbsp;nbsp;mieren)entparlcscrieries de fa femme,ordinairement en-

f' uironnee de moines 5c de preftres, puis par les parens (' d’icelle, en apres par certains apoftez par ceux de Guife !*. 8ipar la Roine mereaufli,contre ceux de la Religion, dll’ fans que Ion complottoit pour aboli? la Melfe 8t tout ce i qui en depeiid;8c que mefmes fous le pretexte de redditio I* de comtes kde dons immenfes on vouloitledefarçonner^'’P''‘tiii* 5 lui qui par l’efpice de quarante ans auoit manié les plus !•' grands afaires du royaume. Le Marefchalde S.André amp;nbsp;ctnncflMe 1 Montpefat pouffèrent bien fort cefte roue, 8t esbran(le-p»i,r rommé rende Conneftable irrité deGa de ce qu’il voyoit lestra-«rZ»Nri.-ii

S. nbsp;nbsp;nbsp;dirions de l’fcghfe Romaine tout ouuertemeut i»iet-X“lt;«.

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prifees entre grands 6c petis à la Cour. Son Gh aifné,

’’ Seigneur bien aduifé, voyant fonpete fur le point d’eftre «, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H. iù).

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M.D.Lxr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlis »ivuismi.

feparé du Prince tie Conde de les neueux de dj.iflill®’’ amp;nbsp;autres grands Seigneurs ) pour deucnir executeur J'' paflïons de ceux de Guife, fit tout fon poflible de rabu'* ce coup:reiais il y gaigna aulPi peu que J’Admirai Sc fou ** relc CardinaldeChaftillon,leConnertable fe tenant fff' me en celle opinion, que changement de Religion app'*' toit changement d’eftat,amp; qu’il ne fouffriroit pas ceÎJ. D* fait bien toll apres lui amp;nbsp;le Duc de Guife ayant fait le“quot; Pafques enfemble, auec le Duc de Montpenfier a 1'01»**' nebleaujle Connellable fit vn fouper au Duc de Guil’ei*quot; Prince de Iainuille,i5c au Marcfchal de S. André. Puis s’e» alla le lendemain a Chantilly faire les nopces de 1 horélbquot; cinquieline fils:St le Duc deGuife le luiuittoflapies* Nantuciljàcinqlieuès de là,d’où ils comtnuuiquoyentW uent par lettres enfemble.

filuiCe 1 peuple Dâçois coullumier de ictter l’œil fur la Cooi'i fixempit voyant que les grands comnicnçoyent a s’entreregani« äei^ranäi. de trauers,fe prend a faire demefme.H n’y auoit pas fat»' de boutefeux amp;nbsp;trompettes de feditio dedans les tenipltb qui ne parloyent que de fer amp;nbsp;de feu, fans dire reprimtr Dont s’enfuiuit de la mutinerie en piulieurs endroits ,cô-mcàBeauuais, Amiens ,Pontoifc, 8cautres villes,où lo» commit de trefgrands exces fur ceux de la Religion,qui n’ellans qu’vntpoignee à comparaifon de ceux de 1 Egiil' Romaine,ne demandoyent que repos. QuelquesfoisaU' cuns d’entre eux moins patient ne pouuans fupporrei ceugt;î qui les appelloycnt Huguenots 8c autres queChrelliensi felaifloyent aller à répliqués de nicfmes,nominans Papilles ceux qui les agaçoyent.Des mots picquans Ion venoit aux querelles. Tels dift'erens produilirent vn edit faita Fontainebleau, defendant ces reproches 8c nos de Hugue-Papifles.itc de ncrecercher perfonne en fa niaifon, temedtant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retenir aiicun ptifonnier de la Religion.Sous couleur

auxfacliSi de quelques formalitcz non obfcruees, le Parlement de l’a dtfa^réiau ris, qui commençoit aufli a entrer en parti,au lieu des’op-Parlimni pofer aux remuemens qui pouuoyent älterer le repospu-deParù. fait de grandes remonllrancesaullt;oy,dit tout net que diuerlîté de Religiös efloit incôpatibie en vn cflar, côd.inc ce qu’on appelloit liberté de côfriéce,requiert leRoy de fai reouuerteprofeffiô de la religio Romaine, 8c enjoindre le mefmeà tous fes fuicts Ihr les peines qu’il »uiCcroit. IJy auoit

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ChAMI! MITïlISUI, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«t

aiioit d’autres renoonftrances fur les mots de Papillesamp;vi-ure Catholique'nentjÇonteuus en l’editj fuvquoy le Parlement pi'opofoit des difficultés an detriment de ceux de lit Rel.gton,tiu) eftoyenc toutouuertement condannnez,amp;le Pape exprcffement nomme chef amp;nbsp;vicaire de Dieu en ter-y«/«.- 1«.« re.Ce vent ne fei uit qu’à ramafler tant plus toft les orages ƒ a*)* de la guette ciuile qui dure encores. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

Auenois de Iuin,leKuyfutfacré àReimSjOÙfe trou-uerent treise pairs de Prance, le ftere aifné du Roy faifant le premier amp;nbsp;k* Princes du lang pairs tenans rangl amp;nbsp;aflictte au deffus des autres. Le Cardinal de Lorraine y fit de grandes plaintes contre ceux de la P/aMtei Jit Religion ; furquoy fut arrefté de faire vnc nouuelle af-femblee des Princes, Seigneurs amp;nbsp;autres duprméCon-fcilenlaCour de Parlement à Paris pour y faire quelque bonne refolution. Peu de temps apres lettres patentes furent enuoyees aux Prefidés deThou amp;nbsp;Seguier pour prç fider auxeftats particuliers de Paris; mais fur l’oppofition’ formée par l’Aduocat Rur.é au nom de la Nobleffc,tels P-

llâts fe rompirent fans refolution,fors vue qui fut que Ion reiettoit le payement desdebtes du Roy fur le cletge.En-uironlemefmerempsl’arreft de l’innocence du Prince de Condé fut prononcé en plein parlement par le prefident quot;p'tn'i, Baiilet, les huisouuerts, toutes les chambres alfemblees, é- autrtj. en tobbes rouges, en la grand’ chambre; où affiftetent plufieurs Princes 8t grands Seigneurs; le Duc de Guife, amp;nbsp;le Cardinal de Lorraine s’y trouuerent auffi.Le Prince fut dcclaité innocct des casàluy impofe7,,fô recours à lui re-feruécôtrequiilapartiendroit, pour telle rcparatiô que la qualitédefaperfonnerequeroit.Mefmcsarrcftsfuretpronô PJ1 cezenceftinftàtpourladiHncdeRoye,leVidamcdcChar J tres defun£l,lc ficur de Cany, 8t le confeiller de la Haye. '* ’

Toftapres,leRoy,laRolnemere, le priuéConfeil vin- E'ihdt luit drent en parlement, amp;nbsp;apres plufieurs opinions diuerfes fur lefaift de la Religion fut dreffé en luillct vn edit defendant toutes iniures de paroles ou de fait réciproquement à peine de la vie ; toutes ligues amp;nbsp;chofes ten Jantes a fedition-.toutes paroles fcandaleufes auxprefeheurs;

les aflémblees interdites à ceux de la Religion , qui tou-| tesfois ne pourroyent elite condamnez à plus grand’ \ peine qu’a fortir du Royaume : le tout par manière de

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A.d.lxL C h a s. t « s Ml V r I z s m prouifion, iufques ib determination du Concile gw^ ral, OU de la proche alfemblee des Prélats : toutes faurei palTees, au regard du fait de la Religion aboiies:enioin( punir les faux délateurs: baRons à feu prohibez fors JUJ •••1 • • perfonnesqualificesparredit.Parmefmemoyenlesl’t«' ‘ lats furent mandez pour la conférence, amp;nbsp;faufconduit donne' aux miniftres pour venir conférer de leur doRri-ne.Le lieu de la conference fut aflîgné à Poifly.

Pratiqaet nbsp;nbsp;Tandis que ceux de la Religion eftoyent pleins de bon-

tintrt it ne efptrancc, puis que le Cardinal de Lorraine amp;nbsp;autrei

lt;/« Na- proteRoyent de vouloir communiquer paihblement dei articles debatus par les textes de l’Efcriture fainfte. LoU pratiquoirdedeRourner entièrement le Roy de Nauarrt de l’afFtftion qu'il portoit à ceux de la Religion, amp;nbsp;parit moyen du colloque de Poifly rompre les ERats remii au mois d’AouR: pourcequcla Roinemere fauoittref bien quelaNobleflé amp;nbsp;letters Eflat demanderoyentdti temples; Cela accordé rendroit le parti des Princes trop fort : ce qu’elle redoutoir. On donna donc tel ordrt frili, 3ii)i ifitres, que Defeats autresfois Chambellan du Rof de^Nauarre, amp;nbsp;chafle par fon maiRre, qui l'auoit def' couuert cRrc penlîonnaire de ceux de Guife, fut rap-pellé , amp;nbsp;rentra en feruice amp;nbsp;grace plus que deuani-Puis le Duc de Guife, retourné de Calais, où il C' floit allé auec Danuille fécond fils du ConneRable, S grande fuite de Courtifans, conduire la roine d’Efeoift veufue de François fécond, fit folliciter de pres le Prince de Condc pour fe reconcilier aüec lui. A ceR accord fait i S. Germain en Laye le vingtquatriefme iour , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’AouR fe trouuerent pres du Roy amp;nbsp;de la Roine me-

. gt;,•/ re,les Princes,grands Seigneurs, Cardinaux, Confeillers: ' 'trquot;ltPrZ amp;C'heualiers de l'Ordre. Le Roy ayant parlé de l’oc-« ât Ctntig nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’aflcmblee , commanda au Duc de Guife de

parler, lequel s’adreflant au Prince , lui dit ces mots, Cmfe. Monfieur, ie n’ai ni ne voudrois auoit mis en aiiant aucu-nechofe qui fuR contre voRre honneur, amp;nbsp;n’ai elle auteur, motif, ni inRigateur de voRreprifon.LePrincede Condé lui refpondirt le tien pour mefehant amp;nbsp;nul' heureux celui 8e ceux qui en ont eRé caufc.Le Duc rcpli-qua,îe le croy ainfi : cela ne me touche en rien. Apres,! la requefle du Roy,ils s’entrerabraRerent 8e promirent de demeo

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Charlis NivïiEs mi; 6t.

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îi r K c

denieurerbons amis, La Roine pour tefmoignagc de fa

joye fit vn grandfeilinccmefmeiouraufoir.

Quant aux Eftats ternis àl’ontoifeau moisd’Aouft

il ne fut pofl'ible de différer plus longuement. Mais

la roine allant au dcuant par derrière , comme

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pour faire ratifier l’accord paffé entre elle amp;. le Roy de vnAinttnir I Na'.iarre pour le fait de la Kegence , amp;nbsp;afin qu’il n'en /«rr^tner. , full plus parlé y »niioya premièrement le Confeiller du Mortier, lequel fut renuoyé Rvuide, ayant trouué des gens qui parloyent bien liant. La Royne fut lors *5* av.ifced’vn expedient propre. Elle auoit toufiouts mon* lire bon vifage à l’Admirai, prétendant fe feruir de fa faneur à quelque grand befijin. L’occafion y eftant lors trefvrgenie , ce Seigneur fut tecerché en toutes fortes, bt lui promit on merueilles pour le foulagemcnt de ceux de la Religion. Lui voyant que le Roy de Nauarre n’cftoii délibéré de fe donner peine de tels afaires, amp;nbsp;(.à la façon desbonnes âmes) fe confiant beaucoup es grandes proteftations qu’on lui faifuit de procurer beancoupde bié pour l’auçnir , fit vn pas de clerc, s’employant vers les Eftats pour la confirmation de l’accord fufmentionné* Ei’«*' f»f-Et pour acheuet la ruine, le Roy de Nauarre y alla lui mef-me declairer qu’il auoit quitte fon droit. Nonobftant tout cela il y eut bien de la difpute, plufieurs bons perfonnages ƒ,„ i,ix preuoyans en quelque forte vne partie des grands maux ftndantent^ que ce defotdre eauferoit, tellement que les Eftats''•C' ne s’accordèrent à cela qu’aucc proteftation conte-nue en leur cahier , qu’ils viadrent prefenter au Roy à Sainft Germain en Laye oufefitl'affemblee generale. Le Chancelier , fuyuant le commandement du toy, exhorta la compagnie par vne longue harangae d’a-uifer fi les affemblces de ceux de la Religion deuoyent * cftre défendues ou permifes. Aptes lui le lieutenant d’Autun, furnommé Bretagne, parlant po«r le tiers E-ftat, en vnbien ample difeours monftral’abbuses biens amp;nbsp;iurifdidions des Ecclefiaftiques,le deuoir d’iceux , le, grandes charges qui accabloyent le peuple »requitqua les petfecutions contre ceux de la Religion ceffaffenr, qu’on leur permift s’affembler 8c que pour cefteft'eft on leur donnaft des temples : item que leurs principawx mi-niftrcs fufleiit appeliez pour conférer a«ec eux des dif-

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«i.D.ixr^ Charles neviiism!. fetcnsruruenus en Ia religion. Au regard de l’acquit dettes du Roy amp;nbsp;fubuention de fes autres afaires, le tiers Eftat en fit ample ouuerture : Stpropofadiuers moyt'î’ pour chaffer la diuifion, amp;nbsp;mettre le Royaume en aufftr'* ehe paix qu’il fut onques.Mais pource que beaucoup d’e*' pedienspropofezrecerchoyent plufieurs grands, Si u”' tamment les Ecclelîaftiqucs: ce ne furent que paroles, q“* mefmes hafterent les principaux deballirleurligue. i* Clergé, defirant efehapper de la fange , fit offre pour l’at' quit des dettes du Roy,dc continuer pour fix ans le pay'quot; ment de quatre décimés. Alors auffi fut mis l’impoft d® cinq fols fur chacun muyde vin entrant en villes doft’ pour le temps de fix ans amp;nbsp;nonplus, outre le huitiefmS Si yingticfme de gabelle ordinaire.

Tandis que Ion amufoit les Eflits àparler Si debatre,lt ^rtißcei Pape Pieipii auoit fait publier le Concile à Trente,aduerU Xu de ce qui auoit elfe arrefté touchant le Colloque dePoif' f uya it* Cardinal de Ferrare fon légat en Francc,auet ferenct dt charge de remettre toutes chofes pour le fait de la Rell' ei'Jl}, gion à fon Concile.Pource qu’entre autres articles arr£' liez aux Elîais il auoit eflé dit que les benefices du royaU' me feroyent conférez par leS ordinaires chafeun en foi* diocefe, amp;nbsp;non plus par le Pape : item que fes difpenfesn* feroyent plus receue.s,il y eut de la difpute fur la receptiot* de ce Legat, lequel tournoya tant qu’il fut commande' Chancelier de feeller les lettres du pouuoird’icelui le-gat;ce que le Chancelier ne fit qu’apres plufieurs iufiions, adiouflant mefmes au bas, qu’il n’y confentoit point. L’ Cour de Parlement ne vouluftles approuucr. Et quâtaox Courtifans, du commencement le Legat ne futgueres bien venu au milieu d’epx:rnaisil fit tant par fes allées S venues que le deffus lui 'demeura, ayant auec ceux qui lui aidèrent en France rendu fruflratoirc l’affemblee dePoifly«

En ces entrefaites les .Prélats s’alfembloyent pour h jjjjimiAec conference de Poiffy : amp;nbsp;pource que les vns elfoyent dts preltits igiiorans de toutes lettres ; les autres nullement ver-potirlectUa {e7. Cil l’elfude des S iinfles F.fcritures , ils amene-^ue dePeif- i-gjyf. apve, grand nombre de dofleurs de Sorbon-ne amp;nbsp;autres qu’ils faifiiycnt difputer en leur prefence, poift auifer à ce qu’il conuitndroit dire.Qjant a quelques vus

I

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ChAIIIIS SITIIHMÏ. nbsp;nbsp;nbsp;ÖJ

viis d’entie ces prélats qui eftoyent douez de quelque .

fçauoir ils furent fufpefts aux autrcs.tt en leurs confeteii-

ces patticulietes il y eut fouuentcsfois de grands eftrifs

entt’eux, iufques à venir aux mains , dont les Courtifans nbsp;nbsp;nbsp;mi„t- I

puisapresfaifoyentleutsrifecs. Tandis qu’ils debatoyent^rei wmft | ainfi, plufieurs minillres des Hglifcs de Vrance au nombre '« de dix ou douze auec vingt deux députer, arriuerent

fous le mandement amp;nbsp;lauf conduit du Roy fuiuls toll a- -jf^y pres de Pierre Martyr amp;. Theodore de Beize que le Roy de itur unfefi- • ÎSlauarre amp;. le Prince de Condé auoyent appeliez de Zurich^»». Iky 8c de Geneue. Les premiersattiuez, ptelentercnt vne te- ' l 1 quefteauRoy, le dixiefmeiourd’Aoull, pariaquelle il» fupplioyentque commandement füll fait aux prélats de voir la compolition defoy des Eglifes , ptefentee au Roy dcsleneufuicGneiourdcluingauparauantj afin dcmon-«t liter ala premiere aflemblee s’ils y itouuoycnt à redire, Si ' ouït fur leurs obicftions les defenfes d’iteiles Eglifes par la bouche de leurs minillres St députez. Ils requeroyentea outre, Que les Prélats 8c autres Ecclefialliques n’eulTent à entreprendrel’authorité de luges fur eux, veu qu’ils e-ftoyenc parties-.Que le Roy auec Ton confcil eu ft a ptehder

, en celle conference: Qu,e tous les different fuflenc décidez 8c terminez par la feüle parole de Dicuiquc deux fecrettai-tes fulfent elleus de chafque part, lefquels conferaflent en- . femble leurs cahiers des dilputcsparchafcuniour 8c que ces cahiers ne fulfent tenus pour rcccuables qu’aptes auoir eflé veus 8t lignez parles parties.Le Roy receut la confef-Â'/?’'’quot;Ad»

’ fion 8c rcquellc des mains d’Augullin Matlorat 8t Pran-'^lîJ'* Içois de Saind Paul,en prefenct de la mere, du Roy de Na-

U3rte,8c autres princes du fang 8c feigneurs du confeihpuis leur dit auec vn fort bon vifagc,lecommuniquerai voflre requellc àmonconfcil,8cvous en fciay donner refponfepai^f ï4- »««r mon Chancelier. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rfc dt

Theodore de Befzc eftant arriuc à S.Germain enLaye le

1 vingt troifiefine iour d’Aooll prefeha publiquement le^^j

l lendemain au challeau dedans la lalle du Prince de Condé, CuKr .- ir tt

I tgt;ù fe trouua trefgtande 8c trefnotable allemblec , fans au-I nbsp;nbsp;nbsp;cun tumulte ne fcandale.Ce iour raefme, appelle fur le loir

j en la chambre du Roy de lSauatrc,ilytrouualaRoyne,le j, ' Roy deNauatre, le Prince, lesCardinauxde Bourbon 8i la T{chg_iiin ’ de Lorraine,le Duc d’Lllampes 8c la dame de Ct ufldl.Ayât « Paru.

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CUAtllCS NIVfISSMt.

fùît ia reucrence à la Roine, iJ lui declaira en peu de pJi'O'j les lescaufes de fa venueamp;Ic defir'qu’il auoitauec tous compagnons deferuiraDieu amp;à (ama'efle' en vneiîfain'lt; âe amp;nbsp;nccelfaireentreprifc.La Roinefefcoura fortpaifi' blementjamp;Iuilîtbonaerefponle. Sur ce le Cardinal dt

Lorraine print la parole taxant de Befze d’aunir eftéau* teur des troubles, d’auoir feme parle royaume des libelle? i diifamatoiresjté d’auoir pat le en termes du tout indigne’ * de la prcfence de noftte Seigneur en la S.Cene. Ayant en peu de paroles môftté la vanire' des deux premiers article!! il entra en vnalfezample difeours fur le troifiefme, où ü tellement à toutes les queftions vulgaires du Car-cai’^nai. diitaljbien qu’icelui declaira expreffement à la llt;*ine,qu’il , , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit grand contentement de ce qu’il entendoit,amp; certai

ne efperance que l’ilfue du Colloqueferoit heureufe, en y pioccdant ainfi doucement amp;nbsp;par raifon. Puis adrefl'ant 6 parole à De Befze, le luis bictiaife (dit-il) de vous aiiuif veuamp; entendu: ie vous adiure au nom de Dieu que vous Confériez auecmoy, afin que i’entende vosraifons, S vous les mienes; 8c vous trouuerez que ie ne fuis pas fi noir qu’on m’a fair.De Befze le remercia,Sc pria de conti-_ nuer en celle bonne Vülontc,promettant de fa paît de s’é-ni'tlbî’t ployer al’auancementdu bitn,'elon qu’il pourroit.La da-trait Je M nie de CrulTol dit là delfus, comme elle eftoit libre en pa- • Dumr lt;ti roles,qu’il faloit auoir de l’encre 8c du papier pour faire fi-Ctuffil. gner au Cardinal ce qu’il auoit dit 8c auoucicar (fit-elle) il dira demain tout le contrairc-.FJle dcuiiia biemcar le matin venu il courut vn bruit par toute la Cour que de premiere abordee le Cardinal auoit confondu 8lt; réduit 1 lieodoi e de Befze, tellement que la Roinefut contrainte de dire au Côut llable,lcquel s’en rtfiouifioit fort corne de cliofe certaine, qu’il clloitrrefinal informé. La Reine de Nauarie an ilia toll apres en Cour,ce qui fit croillie les allemblees.

Le htiiiiefmc de Septembre,lesminiflres prefentcrer.t J ” vite fécondé rcqiielle en laquelle ilsrendovcnt raifon de la ntiaijlrei, demande des articles cn la premiere, 8c itqueroycntre-fponfe. La Roine mere receut ce Ile requefle en prefence du Roy de Nauarre.du Prince,de l'AdmiraUdu CliScetierj Si d’vn lêcrectaire d’Lllat. Elle renuoyade Befze 8c trois autres quiracmnp3gnoyent,auec bonnes paroles,8c affeu-rancequeles Eccleliaftiques ne feroyetpoint leurs iuges.

Le

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Chaklis Mitusimi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^

le lé demain enuiron midi le Roy,accôpagné tomme fa Ctmmnni grâdeur le mericoit,entra au grâd refeûoit des nônains de PoilTy, où les Princes amp;nbsp;princcffes eftans aflisà lt;es coftez Scderriere luy,puis plus bas en ordre fix Cardinauxgt; trete ftx Euefques amp;nbsp;Archeiiefques 8c derriere eux force do-fteurs amp;nbsp;gens du Clergé. Vis à vis de luy au bout de la falle fa garde, amp;nbsp;derriere fort notable compagnie degésdetousbftatsjilfitvnebriefusremàllrancedescau , fes de celle affemblee cômandât au Cheualier de declairer plus amplemét so intentiô à la côpagnietce qui fut fait bié / au lôg. te Cardinal de Tournô au nô des Prélats remercia le Roy, puis requit que le Châcelier bailla ft fa propofition nbsp;nbsp;nbsp;”gt;gt;’gt;gt;•

parefcrit,amp; qu’éleur dônall loifir d’êdélibérer: ce quileut^”’ futtefufé.Là deflùs les miniAres, au nôbre de douze auec^“*,^^^^,^ vingt deux députez des Eglifes des prouinces qui leur aAi firtiiet dt;-Aoyér,appeliez 8t introduits par le Duc de Guife qui auoit tant Cvnt ceAecharge,auecle lîeur de laFerté capitaine des gardes,cü*^quot;/’''quot; ”•* duics iufques aux barrières, où ils s’arreAerct telles nues, Theodore de Befze eleu defdits miniAres 8c députez pour fj,, „„p,* parler,ayantfait vne griefueprcfaceauRoy cômcnçafoaogt;»iiE ftnt propos par vne hüble amp;nbsp;ardete priere à Dieu, acôtnodee af’’*'’ Voccaliô de ceAe affemblee. Puis s’eAant leué debout,tef-

' mojgna le contenteméi fingulier dot tous ceux de la Reli- jî/ari'det ' giôiouiffbyentpourauoir vntelaccés vers leur fouiieraind,/« deffri

8c 1 cgitime Prince, vers la Roine, les Princes du fang, les »« chrttiii Seigneurs 8c notables perfonnages là affeinblez.-en apres il tuita de la fincerité 8c du franc defir de tous ceux de la R c ligion: puis entrant au principal, fit vn trefample recueilquot;^,*^ quot;nbsp;de tousles articles delà dotlrine Chrellienne, «'oubliant aucun poinft qui fuA en controuetfe, qu’il n'expliqua A fulfifeaininct.fl touchaaufli vn mot de la difeipline de l’E glife ; puis conclud que fes compagnons 8c lui enfeinble tous ceux de qui ils effoyêt auouez ne demandoyent que la reformation de l'Eglife,vouloyent viure 8c mourir fous l'obeiffance 8c proteâion du Roy, detelloyent tous ceux qui s'en vouloyent exempter, 8c prioyent Dieu pour la profperitédu Roy, de fa mere, de fon confeil 8c de fon E- £4 Aat.Ayantladeffusfait vnegrandereuerenccjil pourfui- dt foj dit uit,prefentant au Roy la Confefiion de foy des Eglifes de di France,rcquerant la conference cHre faite fur icelle. Frma pn

Sa longue harangue fut pronôcee d'vne fa^on fort ble à toute faffiflaiicc, amp;nbsp;fur ouïe auec vne finguliere at- .,»,f«ri»;.

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M-D.LXI, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChARIJS «ITf iis Mt

fcntion iufques fur la fin, où il parla trop ouuertementil* gré des prélats contre l’opinion de la prefence du corps noftre Seigneur dedans le pain : car cell articicles fit mni' murerbien fort (combien qu’il euft au parauant ditbeW' coup d’autres chofes qui condamnoycnt expreiféinent b doftrine del’Eglife Romaine) neantmoins ilacheua, fai” que le Roy ni pas vn des Princes bougeait. Sa harangue fi' nie le Roy receutlaconfeffiondefoy desEglifes, parle’ mains du fufnommé fieur de la Perte capitaine de fes gardes,8c depuis la mit es mains des prélats.

Comfort«- Entre autres prélats bié cfchaufez,le Cardinal de Tour-moBf (/ejf r« noii tout bouillant de cholere, ayant prié léRoy de perle-tan afrti nerer enta religion de fes anceftres, demâda iour pour re-cef?« /jdran fpondre à celte harangue, adioiiftant qu’on y refpondroit 5« Tiltfa, l’ængt;8c qu’il efperoit que le Roy ayant oui la refponfe, fe-roit ramené : puis fe corrigeant, non pas (dit-il) ramené) mais entretenu en la bonne voye. La Roinetafeha de l’adoucir. Et le lendemain Th.de Befze efcriuit amp;nbsp;enuoya’ la Roine vne ample expofition de ce qu’il auoit touché de ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la S.Ceneau mefeontement dçsprelatsdefquelsafleniblei

pour aduifer à ce qu’ils auoyent à faire,le Cardinal de Lorraine commença par ces propres mots,A la miene volonté que cellui la (entendant deßefze) eult ellé muet, ou que nous euflion i elle lourds. Apres plufieurs opinions lui refolu que leCardinal aflifté de quelques doâcurs,notara-nicnt de Claude Dcfpeufç,qui drella larefponfe, amp;nbsp;feruii 2li priien dc prorecolle à fon difciple, refpondroit feulement à deux dent e2ii e points,afçatioit de l’Eglife 8c de la Cene : non pourentrer endifpute, mais afin qu’on ne penfall qu’ils fufl'ent fans répliqué. Qu,’au relie on drelferoic vne coufeflion delof oppolée 3 celle des iniiiillres, laquelle s’ils refufoyent d’s' prouuer,fenrente de condamnation fei oitfolennellemcnt prononcée a l’encontre d’eux, 8t par tel moyen feroit fini ee colloque fans autre difpute.

Neuuellede j miiiiUres aduercis de telle rcfolution, contr.tireà conference hccltliaHique .sen plaignirtnrpar rc-exee/ir quelle au Roy. Icelle prefenree au Chanceliier, lui felon tel nimflres fa prudence pourucut .à l’afaire , de forte que les pre-f» ttfet lats procédèrent autrement. Quant au Cardinal, il s’adui-^’h lliquot;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;expedient,fort propre ,à fon aduis pourcé-

fondre les minillres 8c les chafl'er auee rifee bien loin deh

Cour

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I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChARIîSNIVîIïSMÎ.

1 court. llefcriuitdoncaufieurdeVîeillcuille gouuerneur Il de Mets,qu’en toute diligence ilhftvenir d’Allemagne fl quelques Théologiens qui au fait de la Cens ne s’accor-- doyent pas auec ce qu’en tienent les Eglifes de France; pre ' tendant faire loufter iceux Theologit ns contre les mini-!• fttes,8i. apresauoireu fon pafletemps de leurs difputes, I renuoyerles vns Scies autres en celt eftat. Vieilleuille fit • telle diligence que trois on quatre doâeuts Vbiquitaires I de Virtemberigt; 8c deux Théologiens de Heidelberg s a-cheminèrent incontinent en France-.mais vndesVbiqui-taiteseftant mort de peife a Pans,Scies deux Théologiens ' deHeidelbergeftans de laconfeflion des Eglifes de Fran-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce,le Cardinal fut en ceft efgavd fiuftre de ce qu’il preten-

t mander 8c aux autres prélats, s’ils vouloyent fe tenir a la • confeflion d’Ausbourg, ayans appelle des dodeurs d’icel-1 le ? On ne lailfa pas de les en enquerir,quand le Cardinal ' en voulut parler, lequel fut contraint de cercher d’autres 1 plusalfeurexfubterfuges.

■ Le feixiefme iour de Septembre, en prefence du Roy, des Princes 8c du confeil, le Cardinal fit fa harangue, cou-

ellre OUÏS en public, ils n’obtindi ent rien, finon que le 14. nbsp;nbsp;nbsp;'

' tour, du mefme mo.s Th. de Befze refpondit en prefcnce , du Roy 8c de fon confeil a la harangue du Cardinal :où af-• filferent cinq Cardinaux amp;nbsp;quinze ou feize dodeurs.Def-' I penfc 8c Defâindes firent quelques difputes,aufquels De •I Befzerefpondit. Le Cardinal de Lorraine auoit Commé les ’■ miniftres dedeclairer s’ils vouloyent receuoir laconfef-’ ’ fion d’Ausbourg ; eux requirent que lui le premier la fi-

gnaft,puis eux IcTuyuroyent. Là fut-üarteUé tout court.

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M.D.ixr,


Charles nevfiesme.


Cela auint lez6.iour du mois, où derechefDefpenfttrsii* cela Cene, amp;nbsp;apreslui le dtdtur Martyr fort amplenieuf daireraent.Maispourcequ il parloir Italien,le Card»”, nijtrej ér dit cju’il ne vouloit auoirafaire a autres qu’a ceux defals'l Viiicieurt gue. Vn Efpagnol, general des lefuites voulutaufli s’«'' mefler.De Bcfze l’ayant réfuté,entra en difpute auec Dc^'

fartant fonrUtPra lati. La te [elittien de Set benne.

pen ferles autres miniAres refpondirent auHi a quelqud obiedions de certains autres dodeurs de Sorbonne, f« l’interpretation des paroles de la Sainde Cene. Depuis le ' tout fut conuerti en conference partie uliere, en laquelle ne futiamais poflible aux miniftres d’amener les députezd« prélats à difpute bien reiglee,niaconclufion d’aucun article.On traita àdiuerfes fois de celui de la S.Ccne.- amp;nbsp;feW-bla quelquefois que les parties fuffent aucunement d’accord. Mais la Sorbonne cenfura rudement ce qui en auoii

elle trpuué bon par les dodeurs au nom des prélats, lit 1' ne inuediue parefcric contre les minillres,requerant qu’ili fulTent chalfez du royaume,s’ils r.’aprouuoyent la doamp;i' ne Sorbonnique couchant rLucharillie. Les miniihes aH contraire requeroyent humblement, que les confeflionsS articles de dodrine de part amp;nbsp;d’autre fuflent exanunt* par le menu, auec l’ordre oblerué de tout temps és conic-rcnces amp;airembleesEccleGalljques.Mais leurs partie'(qlt;Ji feconliicuoyent iugesauec vneanimolicé tout-euidenic) ne voulurent iamais ioindre.

Le treiziefmeiourd'Odobreles Prélats ayans remercié amp;renuoyé leurs doéleurs, finalement iis fc retirerez apres auoir drefle leurs canons,qui ne touchent en rien à la doctrine Chrefticnne,ainsfeulcment defcouuroycnt quel-1 ques defordres de leur clergé, de la reformation defquels i coutesfüis ils fe rapportoyent au Pape , amp;nbsp;au Concile lt;lr Trente, qui n’y ont rien remué, poutee que leur Eglife nc peut faillir.Au mefme temps furent defcoiiuertes certain« i

3*

fnffem lettres eferites au nom du Roy a fon anibafladeur à RoinÇi i it Ptif le Je 1’1 fie, amp;nbsp;d'autres de la Roine mere, lel-quelles uionftroyent que tout ce colloque u’elloirqu'ui amufement, amp;nbsp;vne inuention pour crocheter les bourfo du flergéjcquelaccürda les décimés,pour fauuer le relie. C’eftoit de cela dont Ion vouloir dire refolu, non pas delà ) Religion ni de ce qui concerne la con(ciéce,à laquelle plu-1 fleurs des pieçaauoyent fait banqueroute. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;।

Depuis I

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Charles nevïiesme. 6S

Depuis le depart de cefteaffemblee ceux de la Religion .^«*»1« : ccrmmcncerent peu a peu à prel'cher publiquement, 8t quelques endroits fans reGltance (c (aifirent de certains té plesjdont s’enfuiuit vn edit du Roy le troifiefme deNoué- '' “ bte,qui leur tommandoitdeles quitter,ce qu’ils brent fans contredit.Au mefme mois ceux de Paris s’ertans aileniblet pour prefeher en v n iatdin hors la pot te du tépic nommé la Cerilaye,au leiour il y eut des coups rut ii mais le mal (ut moindre qu’on nepéfoit.A caufeque lacôfei ence de Poif fy n’auüit point apporte de rcmede, que les partis fe for-moyent,que ceux,de la Religion s’auatiçoycnt à veuc d’oeil c;/«,/ ffi„f pat tout le royaunie,la Roine fut confeillee d’afl'cmbler les dt f„tre af-plus notables petfonnages de tous les parlemés de brance/*'”*'«- 1« aueclesPrinces du (âg,les feigneurs^óléillers du cóftil pri f'quot;“’!’““* uéamp; maiftres des requeftes,pour auifet de drtlfer quelque edit ptouiliôticl pour lereigltment dc ceux delaReiipiô,8t r,. aulf) poucrefpôdre àlademâde des ellats,quiauoyét trebnjSUiion««* ftâinéc requis des téples,Les principaux del’Egble Romai-'-f“quot;'«. ne,enttc autres ceux de Guifc,trouuei êt et R exptdiêt fort mauuai.qal egiiâs qu’il (aloitfe côtêter de l’edit de buillets au refte fe plaignoyét de la douceur deda Roitie,amp; aceufo.» yét ouuettemét le Roy delSauaric,le Prince,!’ Adnnrac 8t les (reres. La Roine qui vouloit allcurer faregêce ne vou* lut acquielceridôt ceux de Guife prindtét ocraftô dc (e retirer de lacour,y laiU'ât desfttuiteuts Stfoll cucurs.LaRoi ne leur dôna gracieu'emét côgé,les allem âr de labêne vo-lôtéenuersleur teligiô 8t cnueis eux,qu’elle pricit de re-tournetbic toft. Us partirent enuirô labn de Novébreig; à l’heure qu’ils dtftogerent fe leua vn vêt trcshotrible'amp; du toutcxtraordinaite:ptefagc(difoyêtpluliem.')delatépcfte ’’quot;Pi'*

J qui s’elleua bié toll apics.ün remarqua aufli qu’au mefme ( nbsp;nbsp;nbsp;téps furet apportez 8t vécus à la Cour troi.s giâds tableaux

j exccllémêt peint' (dót l’vn fut acheté pat le Prince de Cô-déloù eftoyét reptefetez le. fanglâs amp;. horribles malTacres ? de l’anciél riüuirat deRoirc,vi ais pouttraits des cruautez exercees Van fuyuât par le fiipport amp;nbsp;aucii daiTriüuiratPti

J çois fut ceux de la Religiô.Peu .luparauât au dt P.cgtn.ent, laRoinede'Nauarredcfcouutitvncenttcptinft (aited’en- tnirepriÇt ’j leuerleDuc d’Orleâs frère duRoy pour le menerenLottai duDuidt neial’occafiôdequoi le Duc de Nemours fe (auuade viftef Ktmcmt. fejStne teuint que quad les guertes ciuiles furêrtômécees.

î- »V.

' 1

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M.D.Lxn. Charlis NtrntsuE.

Le bruit auflî commença À courir que le Roy d'Efpagne 8^ autres Princes adheraus au Pape fc preparoyent pour à leurs partifans en Frâce,adillipet les airembJees de ce“* de la Religion.

Toutes ces chofesefmcurencla Roine à s’enquerir dd Lu forces amp;nbsp;moyens defdits de la Religion. 11 fe trouua de“* ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mil cent cinquante Eglifes lignées amp;nbsp;plus, dont les depU'

IttfiLndt »yans requis des temples ,oftrirent tous feruices lt;«Hx- dt Roy de leurs biens amp;perlonnes a leurs propres derpc'iis.t) levoulut fçauoir plus particulièrement les tholès : ce qui fut tenu pour fufpeCl en plulieurs £gliles,amp; la declaraiwquot; c’en futauancee, acaufe delà diuerliié desauis ; comble“ qu’aucuns ellimalfentSc bon amp;nbsp;rieccffiiredéfaire voiral» Roine vn dénombrement des forces tant de pied que de clicual que ceux de la Religion pouuoycnt aifcment fucr-nir amp;nbsp;entrctenirdiieeansqu’vnepuiifanceteltejconiineelquot; le parut depuis eulï tiré la Roine, par confcquentlc Re/ amp;nbsp;les Princes de ce collé ; ce qui eu 11 bien arrellé ceux Je Guife Sc leurs partifans,voire empefehoit en apparence 1* diflipation des Eglifes,Scfetinoit le palfage aux ellrangerL Les autres redoutans l’efprit delaRoine,8i. craignât qu’*' ne trop fpeciale defcouuerte ne les expofall tantplusd' fément en proye,ne voulurent palfer h auant.

kfmeiite Je chofes ainli entortillees,fur la lin de l’an y eut grau' 1$ Uedtrd, de mutinerie a Paris, efmeue par certains pi elites du temple delainél Medard au fauxbourg de S.Marceau,lefquch fonnerent le tocfain,tandis que ceux de la Religion elioyéc all'cmblez pour ouïr le prelche. Decellemutineries’eii-fuiuirentbltilures,meurtresamp; captures. Ceux de la R di' ' gion qui n’auoyent pas commencé,payereii t l’amende,Sc y en eut quatre,entre autres Gaballon cheualier du gucrjcxe cutez a mort pourapaifer le peuple de Pans ; combienq“* ce ne fut que quelques mois apres.

M. D. L X 1 I.

'*8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ L’entree du mois de lanuicr, en rabfence deceux Jf

L'Liitde jfA.lt;.»iiilèquipenfoyeiit bienaiileurs,amp;du Connellabk ianuier. ne.,'y Voulut iaujais crouuer, fut alfemblee l’vnc de* plus notables comp.ignies qui fe vidiamais en Frâce,po“' traiter d’alaires d'ellaijScdieifer cdit.La où apres que chaf-caa

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Charlesnivtiesme,

cun eut dit amp;nbsp;mis en auant tout ce qu’il eftimoit conuena- • bleau bien amp;nbsp;repos du royaume finalement fut arrefté 8c • drefl'él’edittant fulennel, qui iufques a prefent retient fon^ nom d’edit de lanuietjlequel ayât peu 8c deu eftre vn vrai^ ' moyen de preueiûrTes maux qui menaçoyent la France,fut toutesfois tourné en occalîon des plus grandes calamitez qui y auindrentonqties.Pariceluijl’edit deluillet futabo- ' h,permis a ceux de ia Religion de s’allemblcr hors des vil-lesjSc. pourucu fuffil'amment a ce que les vns vefciilient » en paix auec les autres. Cela fut arrellé amp;nbsp;figné a S.Ger- I mainen Laye le ly.iour de lanuier. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■.

lly eut de grandes difficultez fur l’execution de cefte- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

dit,notâment du collé de ceux de l’EglifeRomaine.Quant à ceux de la Religion, leurs minières 8e députez les ayans refolus de quelques doutes qui fe prefentoyent,ils fe rangèrent entièrement a la volonté du Roy. Les parlemens exceptez deux ou trois fe firét bien preffer pour le publier Celui de Dijon ne le voulut iamais faire. Quant à celui de Paris,il y eut de grandes difputes. Le premier prclïdcur, M«l**!?** Bourdin procureur du Roy tenoyent ferme pour l’Eglife Roniaineiaffillez de Merle preuolt des Marchans,de Mar

cel efchcuin, 8c de quelques autres. Les vents qui les fai- • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,•

foyent tourner fouffloyent de chez le Conneftable 8c ceux de Guife.Ils faifoyent pcu,fien ce temps le Roy de Nauar re ne fc fuit laiffé gaigner par fes capitaux ennemis,qui eu- Ç» rent pour inftrumés de fa ruine l’Ambaffadeurd’Elpagne, le Legat du Pape 8c le Cardinal de Tournon,foullenus de deux des principaux feruiteurs fiçns,afçauoir Defeats 8c l l’Euefque de Mande. Ce Prince,qui n’eftoit gueres ambitieux,^ laiflaperfuader,que fi feulement il vouloir fe por- I ter neutre, 8cTaire aller le Prince fon fils vne fois à la mef-fe,le Roy d’Efpagneluibailleroitpaifible le Royaume de Sardagne,qu’ilsdifoyent eftre vneKle ne valant pas moins J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

que la Sicile,8c quatre fois autant que fon royaume de Na-uarre. C’eftoit lui prefenter (comme on dit) vn rien entre . deux plats, 8c lui öfter les certains 8c honorables moyens ' derecouurer fon royaume de Nauarre,s’il y euft vouluen-tendre,8c continuer de porter faueur à ceux de la Religiô, 1 comme il auoit fait iufques a l’edit de lanuier.Ncantmoins ' fe pernicieux confeil de telles gens eut fi grand’ efficace, . qu’il fe refolut d’en croire 8c d’en effayer quelque chofe.l

i. ii).

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HAS.LÏS NIVFIIS M (,

tl fe y'^'Suytiantquoy ileiiuoyale Sieur d’Anduzeen EfpagntS . p»« » Pc Rome, d’où ayant receu nouuelles il comuierçl ■ - ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;à (e diftraire peu à peu de ceux de la Religion, à rudyycrl*

^uU auBtt „ ■ r ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O’ J

K-Olne la remine, a courtlier entre autres vnf certaine nw de la Roine mere: tellement que de jour a autre le mil '-t . ' croifl'oit au grand diieil de tous ceux qui parauant l’iiono-royent, fpecialement de fa femme princelfe trelfage S vertueufe, qui fe mit en tous deuoirs de le reduirfi

I fans y rien gagner. Toutesfois elle fut Ibllicitee par 11 J Roine mere de s’accomiïioder au Roy fon mariiaqwy elle fit refponfe, que pkiftoft qu’aller à la MelTe, fi el' le auoit fon royaume de Naiiarre amp;nbsp;fon fils en lamiif) elle les ietterpit tous deux au fond de la mer , pour ut lui eftre en empèfchemcnt. Ce qui fut caufe qu’on laiaifii

en paix de ce collé.

Roine mere voyant le Roy de Nauatre range t f’ vn nouueau parti print refolution de demeurer encort tnunttent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- n l ,

deux: a caufe que celui de la Religion citoit bien fort amp;nbsp;plein de bonne volonté. Pourtant entrerenoit '* ' elle de bonnes paroles le Priiice de Condé amp;nbsp;l’Admi' ta! , donnant ordre à Paris 8c ailleurs que ceux de 11 *• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rejigion fulTent mainrenns pailiblement en leur exer-

'.ifce: faifant d’autre collé par dell'ous main des petites brefehes i l’hdit par certaines modifications, qu’on ap' lt;■«lt;*• Je pelloit declarations du Roy. Ceux de Guife netliod’-Gmfe fei- moycnt pas, ains dreflèreiir vnepartie du collé d’z\lf' endormir les Princes Protcllans, le Cir-la cenfef,,»demandé au Duc de Virtemberg ioiirnce a Sauerne pour conférer auecfcsminiflres touchant la cun-; fellïon d’Augsbourg. lean Brcnce amp;nbsp;laques Andrépre-dicans du Duc, amp;nbsp;les deux principaux doéfeurs Vbi-

• nbsp;nbsp;• qnitaires de l’Alemagne, s'y trouuerent 8c conférèrent

juçr [ç Cardinal, lequel leur firprefenr de quelque vaif-felle d’argent, 8c feeurent fi bien s’accommoder enfem-j ble, que le Duc en partit auec opinion d’auoir fait vn grand coup,8c ces Vbiquitaircs de pouuoir bien tort plan- ' ter leur erreur en France. En ces entrefaites ceux de Gui

fe,qui fe rioyent de la fimplicité de ce Prince Aleman, ayant nouuelles que le Roy de Nauarre eftoit à euxi idelifaererenr tourner promptement telle vers la Cour. D’autre collé la Roine trauerfée de pîjifemens diuers amp;fol-

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Charus n i v he s m i.

amp;folliciteepar ceux delà Religion vint de Sainft Ger- , main à Paris, amp;nbsp;fit tant que le (îxiefmedeMarsl’editde ? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

lanuierfut vérifié amp;nbsp;publié en parlement, auccprotefta-tion toutesfoisque c’eftoit obéir àl’vrgente ncceffité du temps amp;nbsp;à la volonté du Roy.

En ces entrefaites elle fit tenir vne conference entre les Miniftres amp;nbsp;Sorbonniftes touchant tes images, dont ne senfuiuit autre chofe finon que les vns 8c les autres fe tindrent à leur auis. Elle enuoyaaufiile.SieurdeCurfol-en Dauphiné amp;nbsp;en Languedoc pour remédier aux troubles 8t Monluc en Guyenne , pour adioint au Sieur de Burie. Elle vouloit y enuoyerle Prince de Condé: Miferti dt mais ce coup fut rompu, dont ceux de Guyenne ne fe^“ trouuerentgueresbien: car Monluc y fit des rauagesSi cruauteieftrangesique lui mefinesa eferit en fes commentaires,où lia vofmi mefines apres fa mort le refte de • la fureur qu’il n’auoit peu defeharger entièrement fur eux en fon viuant,

Lon auifaauffi ,pour empefeher ce qui auint inconti-nent,que chafque gouucrneur fe retireroitenfon gouuer- Martfchttl nementiàquoyleiMarefchaldeS. André,bien fouftenu,^'^^-refpondit, que le deuoir de fon eftat lui commandoit en ce ' ' temps de demeurer auprès du Roy. D’vn autre coftéle Roy de Naiiarrefittel vifage à l’Admirai 8c àfesfreies, qu’ils fe retirerent en leurs maifons. Le Prince de Condé demeura,8c pour remédier à fon indifpofition vint à Paris, tandis que le Roy fut mené par fa mere àMouceaux en Brie.Ceux de Guife auertis de tout ce qui fe paffoit, arre-fterent de s’acheminer en bonne troupe vers Paris ,oùle Conneftable fe deuoit troiioer comme il fit. On dit qüe la Roineles pria d’y venir fans armes.Ce que le Duc de Guife ne fuinit pas, comme ce qui s’enfuiuit le monftra. Le premier iour de Mars,eftant parti le iour precedent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*'

famaifon de lanuille en Champagne,accompagncdc fa femme 8c du Cardinal de Guife fon fiere, il tira droit à Vaffy villetteproche delà, accompagné d’enuiron deux cens hommes, garnis de harqùebuzes, piftoles 8c cou-ftelas. Des huit ioursauparauât facôpagnie d’homes d’armes l’attéJoit là. Ayât cntédu,en approchât le fon de la cio ehe du prefehe de ceux de la Religio affemblez en vue grâ ge audit Valfy, iufques à mille ou douze cens perfonnes,

1. iii).

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M.D.lxn.


Charus nbvfiesmb.


ƒƒ.'■ tant hommes, femmes qu’cnfans,paifil)leinentamp;fans If' If mes:a fa defecte de cheual,amp; ayat quelque peu parlé apart dedans le monftieraileciePreuoft amp;nbsp;Ie Prieur du Jieii j'l marche vers cefle grange auec tousfes gens à picd'qtl* tcheual.LeieunelaBrolTc guidó de fa compagnie niarehoil le premier, amp;nbsp;encre dedans la grange, fuiui de quatre oU cinq autres, commence a dire en blafphcmant qu’jl faloit tout tuer.Les fiens commencent dehors, ayans occis trois hommes.La porte forcée,le mallacre commença, le Duc y eftant auec l’efpee nue fuiui de l’aifné la Brode lieuteDant de fa compagnie. Du collé de ceux de la Religion i! n ycct

1 redflance que de ptieres à Dieu, amp;nbsp;de fuite, a qui peur lé fauucr, comme nodre Seigneur le permit.Saus vn rrcfgr.id nombre de blelfez, il y eut quarante deux hommes tuet fur la place,8c plulîeiirs qui moururent toll apres. Us cue-rent auffi quelques femmes.Le tronc des pauurcs fut arraché Sc pillé,la chaire brifee en pieces, le minilireblcflé de plulîeurspl3ycs,jgt;ortéprifonnier,les morts pillea lulquesi lenrsbâs dechauflés Sc fouliers, plulicurs hommes Sciern-mes defpouillez,fe fauuans pleins de fang Si de playes.

Apres ce valeureux combat, durant lequel les trompet-»«»» Un tesdliDuc fonnoyentjcomme s’ileull donné quelque ba-, trictux dr taille contre les ennemis de la couronne, il dcflogea auec fes troupes fanglantes Sc chargees de butin, prenant le ehe min de Reims, où le Cardinal de Lorraine les attendoit. Non content d’auoir ainfi traité ceux de Vaffyil fit faire informations contre eux, où les principaux meurtriers turent examinez, 8c huitiours apres la Douairière de Guiie y enuoyale (îcur de Thon qui fit larecerchedes armes, St voulut contraindre chafeun d’aller à la mede. Nonobllant quoyceuxdela Religion reprindent courage feconfolans amp;nbsp;rademblans pour prier Dieules ioiirsde Dimanches S feiles, iufques à ce qu’ils furent chadez 8c didîpszpar la luflict e/l guerre ciuile.

mnntn**' Prince de Condé qui elloit à Paris entendant les vmn.iin nouuelles de ce madacre ayant confultc auec quelques fei i gnturs amp;nbsp;gentilshommes qui lorsefloyent pres de lui, dé- -, yn/Ty Tiltf na promptement auis à la Roine 8c à autres en courdece . (• tn qui eftoit aiienii,qui cn prindrent l’alarme ,8c lui confcillc-préj.âi'tnt ccrcher des preferuatifs pour le Royaume,8c pour Birniiti, ceux de la Religion, Icfc^uels il aucnit incontinent d’edre

fur ■

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Charus niviiismi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;9

fur leurs gardes.La plufpariÇcomme les Francois font touC-iours pleins d’cfperaiices ) ne s’imaginoy ent que repos, 8c s’amufuyent abalbr des temples,ne penfans guere aux pro uifions de guefi c, pour fe défendre.Mais ils furent bien ref ueillei parles au)s du Prince. Encores plus les feigneurs gentilshommes delà Religion,efpars par lesprouinces: lefquel.s commencèrent afe pouruoir d'armes 8c de chenaux,attendant iionuelles de la Cour 8c de Paris, d’oil au

nom de !a Noblelfe 8t des Eglifes le fieur de Fi ancourt Slt; lh.de hefie furent enuoyet a Monceaux demander inftr-ceauKoy contrele Duc de Guife,acaufe du fait de'Valfy. La Roine fit douce refponfe ; au contraire le Roy de Navarre s’efehaufa, iulques à dire que quitoucheroit le bout du doigt de fon here le Duc de Guife,le toucheroit à tout le corps.lh.de Befie lui ayant fait la dedus v ne humble remonftrancc,que la voy e de iuftice,que les Rois deuoy ét aleurs peuples,eftoit la voye de Dieu,8t que demander iu-ftice ri’eftoit endommager aucunice Prince répliqua que lô auoit iette des pierres contre le Duc de Gmfe qui n’auoit peu retenir la furie de fes gens-.8c que les Princes n’eftoyét pour endurer d'eftre frappez à coups de pierres. Surquoy de Befie répliqua grauement Scauec le refpeft qu'il deuoKj que li cela eftoit ainfi,lc Duc de Guife pouuoit auoir lulf i-ce de ceux qui auoy ent mefprifé fa dignité, 8t adioufta ces mpts,patlantau Roy deNauarre,Sire,c’eftvrayement à

. l’Eglife de Dieu,au nom de laquelle ie parle, d’en durer les ( coups,8cnon pas d’en dôner.Mais auffi vous plaira-il vous l fouucnir que c’eft vne enclunae qui a vfébeaucoup de mar ï teaux.

\F1 en print dedors à la France, comme à vne mer qui cô-mence a s’enfter Stagner de toutes parts tear es prouinces ƒ, les remuemësmerueilleux fe firent, dont nous toucherós fit dt Pari» vnmotàlafinde l’hiftoiredes premiers troubles. Car il ér d« faut rcuenir aux principaux inftrumcs de la tragedie la plus fanglante qui fe foit iamais veue en France. Foll apres le te tour deFrancourt 8c deBefze,ceux de Guife,le Connefti ble,leMarefchaldeS.A.n4rc,puisleRoyde Nauatre ou-uertement de leur partl,arriuerent à Paris,A’où ils contraignirent le Prince de Condé(qui eftoit trop foible, 8c dans vne ville ennemie qui pouuoit en peu d’heures engloutir

i lui 8c les Gens quad ils euffcQC efté dix fois plus forts) de fie

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M.D.txn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles n e v f i e s m e.

te Princt/e retirer en la ville de Meaux,auec allez bonne fuite de W ’mquot;*x“ it nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;merueilles que fes ennemis ne fe iettere“

ji’orliant furlui;mais lahafte qu’ils auoyent de s’afleureril^ Paris amp;nbsp;du Roy, amp;nbsp;la crainte qu’à celle entree il ne faim cóbatre amp;nbsp;fe bazarder trop,les fit aulTi mefnager en gr“’' Le Prince efcriujt de Meaux a l’Admirai St a d’autres Sd' gneursjleur mandant que faute de courage ne l’auoit co«' traint d’abädonncr Paris, ains faute de forces,amp; qu'ils s J' cheminaffent en diligence vers lui. Ce qu’ils firét,couurî‘ , , , f les armes,que ceux du contraire parti auoyent la leuees S defcouuertes. Eftant en difpute des moyés deretraite,gm leurarriuerétde diuers endroits.-amp; comme le Prince dfli' beroit s’acheminer à la Cour, afin qu’ellant fort auprès du Roy qui lors eftoit.i Fontainebleau, il peuft côrraindrcfo ennemis de parler d’apointemét, il entédit qu’eux renoyet le Roy amp;nbsp;la Cour en leur puilfance: tellemêtque le Princf tourna bride vers Orleâs dót il fe faifit,6ù il cômençJ df péfer aux affaires tâJis que ceux de Guife menoyét le R“/ amp;nbsp;la Roineau chsfiean de Melû,amp; qu’é la plus part des p'® uinces du Royaume on traitroit ceux delà Religion aut*' toutes les infoltnces amp;nbsp;cruautez qu’il eftpolTible d’iœa' giner.

De Melun le Roy Si la Roine furent amenez à Paris,ou ment dt pre le Côneftable s’ellàt trouué fit ruiner les lieux où ceux de

htrrtblet

troubles en

France,

te rnaî eo-tnii à r ajjy »ß oceaßö de ^uel^ueife»

la Religio s'affembloy.ét,amp; cômença le peuple a fe mutiner amp;nbsp;enfler d’vne effrange forteitellemét que là amp;nbsp;ailleurs où ceuxdel’Eglife Romaine effoyét les plusfotts, ceux de la Religion receuret vn traitement que les plus barbares da monde enflent eu honte de leur faire fouffrir.Cequienai-gtit auffi en quelques endroits aucûs d’jceux de la Religié dont les temples,les images amp;nbsp;quelques preffres Si autre! feditieux portèrent les coups.Mais ce fut peu de chofede tout le dommage que ceux de l’Eglife Romaine endurcréi par toute la Frâce durât ces premiers troubles à côparaifoa desmauxquccetixdela Religio endurèrent en vnefeule desdixfept prouinces,cômeleshiffoires publie'es mefnies par lean le frere de Laual,Belleforeft,Monluc,amp; autres du parti de Guife l’auouent voire en font des triomphes.

Sans le maffacre de Vafly,le Prince amp;nbsp;l’AdmiraieulTent efté contrains de tout quitter,ou mefmes de fortir du royaume, attendu qu’ils n’aiioyent parauant penfé ni à defen-fÎKi

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I Charus MtTniSHi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;70

fiuCjni àchofe qui en approchaftjrr.oins encore à olîenGue.

L’edit de lanuier amp;nbsp;les promeU'e» de la Roine leur tenoyét

les mains. Mais quand la Nüblefl'e delà ReiigióefparR'par ,

le Itoyaumeeur entendu cett exploit fanguinaire du Duc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Air

f de Guife,elle vint s’alfenibler peu à peu autour du Prince, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

lequel eftîtà Orleans commença premièrement aeferite nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-(

par tout-.ce qui fit que plufieurs villes furent failîespar ceux de la Religio: ce qui rompit plufieurs defleins de leur aduerfaires. Dauancageon commença de part 8c d’autre à faite diuerfes !euees,mcfmes hors du Koyaume.Bt cepen- DreUr«-dantle Prince publia foi ces declarations 8c proteftations tioii ix prt pour laiuftificacion de fesarmes defenfiues,ramenant fes lelajiii âu enuemisdepuis ce temps nommez le Triumuiratal’eriit'’quot;quot;“' de lanuier 8c à mettre basics armes pour laiffer le Roy en

liberté 8c le Royaume en paix. Le Triumuirat (c’eil à dire du

le Duc de Guife, le Côntllable, le MarefcbalS. André) fi-TrtU/tjUt‘ rent diuerfes refponfes qui tcndoyët à lafuppreflió deceft «r. edit. L’Empereur Scies Princes proteftans furent ample-

' met informez de l’Ellat des affaires de France parie Pnn-ce,lcquel fit produire en pleine affemblcedes Eftatsles lettres que la Roine K,egére du Royaume,lut auoit expref-fement eferites apres la faifie du Roy 8c de Paris, lui recô-

I màdât la mere 8c les enfans. Outrcplus il fit vne affociatiô

,, à Orleâsauec les Seigneurs 8cgétilshommesy alfemblez ttorltM».

pour s’employer à la deliurâce du Roy amp;nbsp;de la Roine,pour

I. la manutention des Edits 8c de l’Eftat du Royaume.Cefle

1' affociatiô porteeàlacourlemefmeiourquitlloitleneuf-

(I uicfme d’Auril fut expedite vne lettre publiée 8c enregi-

,, ftreeen parlement,p3r laquelle on faifoit dire au Roy,i fes

jl frétés 8c a la Roine qu’ils cftoy éten liberté. Itépar vnau-tre il dcclaroit fon intention eftreque l’Edit de lanuier

jl tentes furent expediees pour le ban 8c arriéré ban. Auflï le Di«r/è.t

! ce recent du Parlement de Paris vne alfez ample rcfpon-«w«r-

J fe à certaine declaration qu’il y auoit enuoyee. Mais ayant . entendu que le iour precedent partons les carrefours de , Paris lui 8c les liens auoyen( efté pat cti public de-

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ChAKUS NIVtlISM«. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

clairez feditieux amp;nbsp;mauuais Chreftiens, il fait vnefecoij'i de declaration, où ildefcouurelescruautezhorriblesw , niifes dcfiade toutes parts fur ceux de là Religion, implo' V’»» te les £dits,rend raifon de fon fait: amp;nbsp;par lettres du vingt' fcptiefmeiour au parlement de Paris, requiert que fcseO' ncmis qui auoyent les premiers leué les armes les pofenh amp;nbsp;que de fa part il fera le fcniblahle, pour mettre lin au» calamitcz du royaume. Et afin de monftreraux PrincesC' llrangcrs fon intention, furent par lui députez deux gM' tilshonlnicspour fe tenir en Allemagne , afin que fil» Triumuiraty entreprcnoit faire quelque leuee , euxtioi-fcnt la main a ce que le Prince fuit lecouru ; amp;nbsp;non autrement. Cela fait onpourueuralafeurtéd'Orléans , £»ƒ Kr'otiatw dre (fa on monnoye au coin du Roy.

*4 ‘la'Utint. La Roine commença là deffus a moyenner la paix efcii' uant lettres au Prince, qui lui fit refponfe le premicf iourdeMay, amp;nbsp;lui cnuoya vn mémoire (igné de fa niain conienantles moyens de pacification tels qu’il les auoi» . ouuertsau parlement. Le quatricfme iourenfuyuantj» Triumuirat fit vne declaration contraire, requérant aboli' tion de l’edit de lanuier amp;nbsp;de tout exercice de Religio'’ fors delà Romaine; que ceux qui portent les armes lao! l’expres confentenient du Roy de Nauarre lieutenant gf' neralayenta les mettre bas, a peine d’eftre declairczr»' belles amp;nbsp;ennemis du Roy amp;nbsp;du royaume. Pria outrepl“’ laRoine d’obtenir que toutes les forcejde partamp;d’au-Dulitrthi tre fulfent vnies fojis le commandement du Roy de N»' uari'c: amp;nbsp;qu’en ce cas ils eftoyentpreftsdeferetirerf» leurs niaifons. Le Roy fit vne nouuelle declaration,»” Ledit de îannier eftoit enduré.

chcray at la tutr- , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Sur le etm- Apres beaucoup de paroles on vint aux mains. letou-les e-hofes fuccinâement: premièrement à l’efgaiil r»./« Tieint ““ “'ucc amp;nbsp;de lès troupes : fecondement en vne Ibm-maire dediidion de ce qui aduintparles Prouinces. Les ttrâ. gens des ordonnances arriuez pour la plufpart a Paris,»' uec partie des vieilles bandes : le Roy de Nauarre Sl» ‘Triumuirats’acheminerent versCliafteau Dun.LePrinc» qui elfoit alors aulTi fort qu’eux pour le moins refoluc de remettre aux chanips; ce qui fit que la Roine mit fus vn» negotiation de paix, tandis que le Triumuirat amafloit plus grandes forces,Vn de* Principaux entteinetteursfut l’tuefque

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(I

Charlis h i i n t s u i , l’Euefque de Valence, qui peifuada en quelque forte au Prince (fafché extreméæent de fe voir contraint a entrer en guerre ciuile) d’ofl'rrir à la Roine de fortir hors du Royaumeaueefes amis, pour lailfer tout en paix. Deux„^„,,„^. iours apres il alla trouuer la Roine pour parlementer, amp;nbsp;mnr. liiifitl’ouuerturefufdite. 11 fut prins au mot, amp;nbsp;la Rome lui fit de belles promettes adiouftant qu’elle reniioyeroic le lendemain vers lui,pour fçauoir les conditions qu’il de-inanderoit. Là deffus,le Prince ayant communiqué au retour cefte declaration a fes afl'ocicz: non feulement le Cô-feilordinaire,maisauffitous les Colonels Stcapitaines furent alfemblcz pour en dire leur atiis,qui.fut direâement. contraire aceftedeclaration, amp;nbsp;al’opinion de MonlucSc de laRoine mere.Entreautresles Sieurs d’Andelot amp;nbsp;de Boucard encouragèrent mertieillcufement toute la com-ptgnie par leur braue refolution. Et G Ion cuftcrcti ledit Sieur d’Andclot, il yeufteu del’eferime bien toft apres contreles troupes du Triumuirat.Vne eutreprifefut dref- Entrifri/i fee aptes la trefue; qui eftoit de trefgrande importance: mais les guides ayans nul conduit les troupes du Prince, puis vne forte pluyeeftantfuruenuej vn grand coup fut*“’ rompu. En ce temps la difcipline de l’armee du Piiuce e-ftüit excellente. Cat la Noblclfe ne tourmentoit nulle-

71

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mentfeshoftes ; amp;. ceux c^ui auoYCiit apporté quelque moyen payoyent hoiinefteniét. Les pay fans ne bougeoyét de leurs maiîonsdes criminels eftoyent cliaftiez.Vn nom- flme fttir mêle Baron de Dampmartin qui viola vue fille de payfan i;” efehappa (.par faueur) l’efpee du bourreau ; mais depuis a-yant prou couru il eut la telle tranchée a Pans. Et cette exemption, au commencement de la guerre fut prinfe a trefmauuais ptcfage.On n’oyoït point de blafphemes parmi toutes les troupes du Prince. Il ne s’y ttouuoit ni dei nicartesilesfemmes eneftoyentbannies: nul ne s’efear-toit des enfeignes pour aller au fourrage »moins a la pico-lf reeifoit amp;nbsp;matin à l’afliette Stau leuer des gardes,les ^ie-res publiques fe fatfoyent,8c l’air retentiflbn du chant des Pfeaumes. PluGeurs miniftres eftoyent diftribuea par les troupes,qui ferubyent à maintenir ce bon ordre,8t lors e-ftoyent mieux efeoutez qu’ils ne furent depuis. Cefte dl-fcipline fe maintint enuiron deux mois ; au bout defquels Baugenci prias d’aifaut donna cotnraenceinent au defor-

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M.D.LXn.


Charles nevfiesme.

Comment le Prince em-feflhe la dtfjifation defon ay~ tnee.

drCjdontnafquitlaPicoree.qui depuiss’eftfaitegranJlt;) Si maintenant ell en fleur d’aage.L’Admiral grand enne»* des picoreurs y refiftoit Si en thaftioit rudemét quelqut’ vns.-maisle grand nombreott'u(quoit couteQiiantai'arnit* duTriumuirat,elle faifoit impunément de tertiblesrau»' ■ gesjfous couleur d’exterminer les Huguenots,

Apres laprinfe de Baugenci, l’occafionde combatte^ ftantefchappee,l’ardeurdectux delà Religion commença . à s’attiédir,les moyens de fournir aux foldats tariflbyci,® 1 quelques vns de la Noblefle mirent en doute la iuHiccdc [ la guerre. Pour obuier a v ne totale diflipation, le Princ’ print auisd cmpfoyerésprouinces,où Icsafairesbalàçoycî ' entre ceux de la Religion amp;nbsp;leurs contraire$,quelque pif' I tie de la Noblefle qui le fuiiicit. Ainfidoncle Comte de 11 ; Rochcfoucauts’achemina auec troupes vcrs]'oiftou,X3i*' tonge amp;nbsp;Angoulmois. Le lieiir de Soubize fut enuoyc 1 Lyon,Yuoy aueC fon regiment a Bourges, A ndelot pourif (ecoursen Alleraagne,amp; Briqucmatit en Angleterre. IX l’autrepart le Roy de Nauarre 8c le Triuinuirat firét venir le Roy en leur câp'8( allemblezà Chai très refolurent d’af ' fieger Bourges,tciiU par ceux de la Religion, auant qii’ellt fut fortifiée: amp;nbsp;pour ce qu’vne fi bône ville , qui n’tftqu’à deux petites lournees d’Orleâ5,acômodoittrop,àleurgre I lesafaircs du Prince. Ils s’y acheminerent,8c l’ayantaita-

T^eddititn

t]uee,elle ne fit pasla refiJlance qu’oii e peroir,ains lewfut rendue par côp()fi(;ô,dôtYuoy qniy cômâdoit nefut gut 4« rrium' ' eftimédepui',l’ourlamauuaifeopiniót|u’on eut de lui. Enflez de celle foudaine amp;nbsp;non el'petee viftoire qui elloit

uirat,

prjnfe dt

Äfgrt du

Je Na ■ ioarre.

Ç difoyent ils) vn bras coupé à ceux de Ia Rebg on,ils furent fur le poinft aiicc leur armee de douze mil homes de pied amp;nbsp;trois mille chenaux d’aller affieger Oilcans où le Princeamp;l’Adiniralertoyct.M.iîsles dangers d’y receuoir trop de perte fans la hôte,leur firct prendre defléin d’alïie-geƒ IJouâjoù leCôtcde Môrgôiiicri cômâdoit,ayât feptoU huit ceS foldars des vieilles bâdes, amp;nbsp;deux côpagnies An-gloiftfs fou s la charge du feigiieur Kiigré.Aiiifi donc ils if-firgerét Rouâ,fur la fin de Scptébre, amp;nbsp;apres plufieurs af-faux l’emporterét deforcr.La ville fut faccagec trois iour» durant. On y exécuta à mort plufieurs des plus notables: d’autre cofté le Roy de Nauarre fut bleflé durât le fiege amp;nbsp;mourut le dixfepticfaie iour dcNoucbre,Ia ville ayàteft^ prinfe 0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

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ChARLBS N£V(USME. 7i

ptinfe trois femaines auparauant. Le rude traitement fait aux prifonniers de Rouan fut caufc de halter à Orleans le procès de Baptifte Sapin coiifciller de Varis amp;nbsp;de l’Abbe de Gaftines prins al lans en Efpagne. Ils furent pendus à Orleans au commencement de Nouembre.

Peu de téps aptes le Prince entédit la desfaite des trou- Dtfaite Jt pes Gafeones que Duras lui arnenoit. Selon les hommes firmti nereftoit plusqu’vneefperanceau Prince jafçauoirla ve-nue des Reiftres conduits par d’Andelot. Il refolut fort fecrettement auec l’Admirai ,fi cefecours eftoit rompu de s’acheminer lui mefme en Allemagne, pour obtenir promptemét nouueau réfort,ce pédât que l’Admirai tien-droit bô dedâs Orleâs.Mais au bout de quelques iouts, ils eurét nouuellesque leursReiftres elfoyent a quatre iour-nees d’Orleâs,où le Côte de la Rochefoucaut fe rédit fui-ui de trois cés.gétilshôines amp;nbsp;des relies de l’armee de Du tas.Le Prince ayâtfesforces ettrâgeres fut côTeillc de mar cher en diligéce vers Paris, pour incôinoder ceux du lieu, amp;nbsp;les faire crieràlapaix-.jjt pour enuoyer en Normâdiere-^^ princt ceuoir cét cinquâte mille efeus empruntez, fur gages pour df comter aux Reiftres. Il s’auace dôc auec toutes fes forces „irt Pai». Frâcoifes,amp;huit pieces tit grolTes que petites,amp; fe ioignic aux Reiftres pres de Pluuiers,qui{ut forcée.De la on vint àEftâpesjSc quelques vns eftoyent d’auis qu’on marchaft viftement vers Paris,tandis que l’alarme y eftoit. Mais ou print refolutió d’aflîeger Cotbeil, qui fut (î bien defendue par Câulfeins mmllte de câp,8c quelques forces qu’y ietta le Marefchal de 8.André,quo le Prince defeampa pour s’a-cheminer vers Paris,amp; le iour de l’arriuee fut attaquée v-nefutieufeefcarmouchcjdont la fin fut que les forces forties des tranchées de Paris furent apres quelque côbat re-menees partie au trot, partie au galop iufqties dedas leurf-dites trichées,auec quelqueperte,ce qui eftôna IcsPatifiés.

Durant feptou huit iours que le Prince demeura cam- Ct^ui fi pé a Geutilly,Arcucil,8c Môtronge,villages prochains,on pofl'“ “••• tint force patlemens,ou pluftoft amufemetis.Le Prince vo yit que fes ennemis fe tenfor^oyent de iour àautre,entre-prit de leur doner vne.camifade, laquelle ne fut cfîeéluee, ayât efté defcouuerte par v n des principaux de l’armee du Prince,lequel fe retira vers le Duc de Guife: dont il fe repentit trois iouts apres, C’eftoit le frété de celuiquia-

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w.B.ixir.


Chah lis nevussmé.


Ht.

uoit rendu Bourges, le Prince fut fauue par vn fitnrdcCeH ßrange moyen ; car craignant que celui là ne doniH’ auis des defauts de fon armee, il deflogea le lendcniJ®' bien à poinâ,car le Duc de Guife réforcé des cotupag«^ Gafcones amp;nbsp;Efpagnoles.auoit refolu de lui donner bataillé au poinft du iour luyuaut, fans lui donner loifir de ralft“’quot; bler fes forces efparfes.Ainfi donc,lç-Prince partit le dixid me iour de DecembreiSt s’eftant arrefté le treiziefme

chemin de Chartres apres plulïeurs difputes en fon con-feil fut arrefté d’aller droit en Normandie,afin de recueillit argent,amp; les forces qui venoyent d’Angleterre; item pot^ deftourner le liege d’Orleans. Le feiziefme, Galardon ff' lette fut forcée par les troupes du Prince : amp;nbsp;le lendeman il marcha vers Dreux. Comme il palToit vn ruilïeau prW Prmee peu «J» challeau de Maintenon, vne femme ancienne lé fourrai eeuaat ia iSez allant en l’eju,rempoigne par la botte, l’arreliât to»!

Cf ^uin-uint 4M

bataille âe court, amp;. le regardant entre deux yeux,lui dit cçs mort CttBx. nbsp;nbsp;Prince,va,tu fouffriras: mais pieu eftauee toy. Lui peut

refponfc dir,Mamie,priez Diêu pour nloy. La veille de I* bataille, citant couché amp;nbsp;deuifantauec quelques gentils' hommes reliez en fa chambre, dit à Th.de Befze, qui auoil faiiflapriere, le fçai qu’il ne fe faut point arrefter aux fon- . gesimais lî faut-il que ie vous die ce que l’ay fongé la nuid ( jiairee.ll me fembloitqiiei’auois donné trois batailles l’vnt apres rautrc,obtenant finalement la victoire,amp; voyant nos trois ennemis morts ; mais que i’ellois aulTi blelfé a morr, tellement toutesfois que 1rs ayant tous trois fait meurt morts les vns furies autres, amp;nbsp;nioy par dtll'us,i’auoisainli rendul’cfprita Dieu. Sur la relponfequilui futfaiteqne les penfees qui occupoyentlors Ion çfprit pouuoyct auoir , cauiede fonge : qu’au refte viu.int ou mourant, il ne pou-uoit faillir de demeurer viâorieux: il dit ces mots, Ainli foit-il.Tant y a que rcii'eél feinble auoir vérifié celle vifiô; . car fes trois ennemis furent cntall’ez l’vn fur l’autre,afça-uoir le Marefchal André le lendemain, le Duc de Guife deuant Orleans,le Coniieilable a la iournee S.Denis;amp; lui fur eux trois tué de fang froid a la iournee de Balîàc.

Le dixneufiefme iour de Decembie les deux années s’e-■Briefu» def flans approchées fe trouua en celle du Triuæuirat nombre la^iar'aiÿé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hommes de pied amp;nbsp;deux mille de chenal.

Dreux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ptince enuiron quatre mille cheuaux,8c moins

de

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Charl'BS sivfiiSMi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7j

de cinq mille pietons. La bataille fort furicufe donnée à * diuerfes charges amp;nbsp;reprifes continua pres de lix heures, Entre autres particularités d’icelle,lon remarque qu’il n’y '' eull point d’efcarraouche,encore que les deux armees dc-meuralfent deux groll'es heures durant à vne canonnade l’vnederautre tant pour ferâger que pour s’entrechoiGc: puis la valeur des SuiU'es, qui fouftindreuc quatre charges, auant que pouuoir eftre rompus , ayans perdu dixfept capitaines,St les trois parts de leurs troupes qui montoyét à plus de trois milhommesàtem la patience du Duc de Gui-fe,qui nonobftât que le Côneftable euft'eflé prins, le Ma-refchal de S. André cué,v ne partie de l’armee mife en route,attendit le poind de l’occalton, St donna fi à propos que le Prince fut fait prifonnier'.en apres,la duree de la bataille où fept mil hommes demeurerêt fur la place: 8c y eut force pnfonniers-.pluficurs bleffez aufli, qui moururent pref-questous puis apres. L’armee du Prince y perdit de fon collé enuiron deux mil deux cens hommes de pied 8c cent cinquâte de chenal tantReiftres que François. De gentil- «fl«-hommes de marque furent Arpajon,Chandiu, Liencoutt, Lignert, laFredonniere,laCarliere,Rongnac,Maxelles, Sainft Getmier,quafi tous de la Cornette de Mouy,lequel demeuraprifonnicr à la derniere charge. LeTriumuiraty perdit outre les Suidés laplus part de facaualerie,les Suif-fcs,8i bô nombre d’autre infanterie. De Seigneurs 8c gen-tilhommes de marque furent le Duc de Neuers tué peu auât la premiere charge pat vn lien domeftique qui l’auoit détourné de la Religion, les Sieurs d'Annebaut 8c de Gi-ury,auec fon guidon 8c mai efchal des logisila Brodé principal malfacteur de Vafly 8c vn fienfils. Aulfun Seigneur Gafeon ayant efté chalfé de la peur iufques .à Paris y mourut de regret.11 y eut vne autre particularité notable, afça-uoirlaprinfedes deux chefs des armees,l’vn au commen-ccment,l’autre auant la fin de la bataille-.dont le champ fut laide par les deux partis, reconu 8c reprinsparle Duc de Guife apres la retraite, amp;nbsp;le lendemain corne regagné pat l’Admirai,qui fe prefenta au combat.Dauanc3ge,la retraite de l’armeee du Prince fut faite au pas,8c auet ordre, ayant

I deux hots de Reiftres,8c vn de caualletie Frâçoife : le tout 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’enuirô douze cens cheuaux.L’armee du Triumuirat,foi-

1 blc en cheuaux ne voulaot s’efloignet des bataillons d’in-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K. j.

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M.D.lxni. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChAMBS NIVFIESME.

f fanterie,ayât marché fix cés pas apres fecötcta. Le Ducii' * Guife fut eftiméeflredcmcuié inailhcpourcequ’illog'’ fur le châp de bata i JlCjSc 1’Adm irai a vue lituè de là. Iif I' Duc enuoya a Paris les drapeaux d’infâtcrie recueilleli“ Je châp amp;nbsp;eut l’artillerie du l’rince, lequel fonppa 8i coucha celle nuiAIàauec le duc de Guife.Merueilleule refo-lutiô d’affaires, de voir d’eux tels perlonages en cell cllfi Dtptritn.ei ß prf si'yn de l’autrtspreiiant repas Si repos enfciiible. quot;âij dtux Le Duc de Guifeayant elfe declare Lieutenantdcl’ai' xrmttt. nbsp;nbsp;niee a caufe de la prifon du Cône liable fit que dixfcpt noquot;'

■uelles tôpagiiies de géfdarmes furet drelfeesjouirelacrot de dix autres chafeune de vingt homes d’aiines,amp; fit cifC' descheualiers derurdreadouz.ainesipuisnienaUadeiiiw' lcsReiftresamp; le marefchal de Helfe leur colonel,s'ils«* fêrangoycnt a lui.Le marefchal lut ht ‘refponfedc mefa’C) fe moquant de fon audace. JJ Admirai qui pourfuiuit chemin tira vers la Beaulfe,fe rendant mailtre de quelque petites places:amp; ainfi fepalïa le relie de l’annee.

M. D. L X I I I.

A F 1 N de ncrôprc le bl du difeours nous pourfuiutôs ce qucles deuxarnrees firentiufques a .lapatilicâti“ des premiers troubles : puis nous traiterons l’autre poiiic* fominaircnient dcl’tllat des prouinces durant iccuxtrou-Erflcitt ck bles.Le fécond lour de lanuier l’AdmiraJ afliegca Selles t« l'^dmrai Btrri,8c l’eut par compofition cinq ioursapres.Le Côreilt quot;a'ut*dc‘''' J^uchefoucaut entra dedâs la ville de S. Aignan au ird-C««*. PAyi'Dïns Môtrichard entrerct le Prince del^ortieii fcs'troupes.Le Duc de Guife s’auançât vers laBeatilfc,Doras fut contraint fe retirer d’fcftanipes,amp; de l^luuitrs aulh-tellement que plus nerelloit qu’Oi lean s,dont la garde fc' cominife a Andelot auec quatorze enfeignes de Laufque-nets 8e de François, quatre des habitans de la vjJle auec „ nbsp;nbsp;. bon nombre de gentilshommes.Le camp du Duc de Guiie

JJtt Uuc af nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

^,yji, eltaata Baiigenci.lcscheuaux leuers coururent lulqucs près d'ürleanstmais Auaret forri fur eux,en tua quelques vns,printprilbnniets,8lt; mit le relfeenroute.Cepeiidaiiiie Boy fucamenéa Ghartres auec fa incie,tout le confcil pri' ué 8c certains deleguez du parlement de l’aris pour fair* ^difoit-on) le proces au I^rince, gai de par vne compagnie de gensdccli.iialSc trois enfeignes 4’Jnfanierie, U’An-uiJle

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Charles nevbiesme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;74

uille fils du Conneftable voyant que le Duc de Guifepre-tédoitfaire d’vne pierre deux coups,c’eft qu’éfaifanc mou-rir le Prince,ceux d'Orléans mettroyét bas la telle du Cô-neftable leur prifonnier,donna fi bon ordre a tout que cp-fteafl'einblee le dift'ipa,le Koy allant à Jilois où le Prince fut mené,puis de la au chafteaud’Auzin pres d’Amboife.

L’Admirai d'autre collé obtint nouuelle promelic des radmirai Reiftres amp;nbsp;auec deliberation de combattrç tira droit a lar- fi '‘fiquot;^^ queau,quieftoitiafous fapuifTanceiSt le dixneufiefmeeut , la Ville de Siiily,puis lechafteau par conipofitio. Qu^nt au Duc de Guifcjs’eftât approche d’Orléans, il fut rciolu que l'Admirai auec les Reiftres amp;nbsp;quelque partie de laNublef-fe Françoife prendroit la route de Normandie pour, contraindre l’ennemi de diuifer les forces, 8e pour faire toucher aux Keiftres l'argent qu’on appottoit d’Angleterre, laiflant toute l’infanterie auec le fui plus delaCauallerie Françoife conduite par Duras,bouchauanesjButfy, S. Cy-re, A uaret 8e autres pour la defenfe de la ville,fous le gou-uernement d’Andelot.Les Reiftres s’y inonftrerentlors fi volótaires,qu’ils lailferent leurs chariots a Orleans 8e accommodèrent leurs vallets des meilleurs cheuaux de bagage,dont ils drefferent vue cornette de quatre cens hommes allez adroits.

Le Duc de Guife pourueut d’autrepart aux villes de Normandie.Et en ce téps la Ion fit vue infinité d’extorfiàs a ceux de la Religion,notâment a Pans où fe côinirêt plu- „«.v de let fieurs ellranges meurtres. On cniioya aufti vne declaratiô Tfeiigm. au nô du Roy 8e des Princes du Sang aux Reiftres , afin de les feparer de l’Admirai ; mais cela ne feruit de rien nô plus que les lettres de la Roine à l’Admirai,lequel lui refpondit autrement qu’on ne penfoit. D’autrepart le Prince ayant failli de fe.fauuer de prifon, 8e vnqui lui vouloitaider ayant efté pendu, il ne perdit cœur pourtant, au contraire parla plus haut qu’il n’auoit onques fait ; fa coullume portant qu’tl eftoitinu incible enaduerfité. L'Admirai partit d’Orléans le premier iour de Feurier,fuiu! dq q’aatre mille cheuaux mieux equippez que le iour de la bataille, fans a- l’uXirai ' nbsp;nbsp;nbsp;uoir de bagage qu’enuiron trente charrettes Icgcremét ar- »» Nermâ-

mees. Le 4.1I arnua deuât Eureuxdes habitas ie côtentetét f'“-I de laill'er pâflfer l’armee paifiblemét. Le lo.paflant vn

fttoitpres deßernay petite ville certaispaifis côduitspar

K, ij.

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Ch A mi ! MS TFinu I,

vn gentilhomme du pays voulurent fous couleur de le“' grand nombre faire des mauuai s.Ce fut à leurs defpens : S' tels autres mutins qui depuis la prinfe de Rouan auoyen' fait infinis rauages fe referrerent à l’arriuee de l’Admi™ lequel ayant feiourné quelques ioun au bourg de Dise’ fut prié par les habitans de la ville de Caen de les fecouH' contre le Marquis d’Hlboeiif amp;nbsp;vn nouueau cheualier de rOrdrejnommé Renouartjlefquels par leurs troupes n'®' leftoyéc lefdits habitâs,Sc e n tiroyet toufiours quelqu’''“' l’Admirai bien empefché ailleurs,y enuoya Mouy, delin'' de prifon, auec là compagnie amp;nbsp;quelques argoulets, pu“ ayant receu argent d’Angleterre,item de l’artillerie,de* pouldresSc cinq côpagniesd’Anglois Sc deux de Fran(o“i bâtit le chafteau de Caen le premier lour de Mars,amp; le lé' demain eut celle forte place par compolition.

Mais reuenós au Duc de Guife lequel s’approcha d’O'quot; C»i7î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cinquiefme iour deFeurier,amp; le lendemain par vu'

f recht if Or hardie refolution des liens,amp; par la lafcheté des Lanfqut' lettn.prnd nets qui quitterét l'endroit à eux commis il gaigna le p“'' /.«„-(rrMM-tereau, où ceux de dedans perdirent pres de quatre ceu' bonsfoldacs François que tuez que pris. Et fanslavaleU' TCuCe refolutiô du gouuerneur amp;nbsp;de quelques SeigneufSiï y eull blé eu pis.Ee neufieme,il print les tourelles,par fut' prinfe : amp;nbsp;fit venir force artillerie de Paris fit de NantfSi pour batre les ifles amp;la ville îles alfiegez monllrans voe merueilleufe refolution à fe remparer amp;nbsp;fortifier, le leuéi dixhuitiefme iour du mois ayant refolu de l’ordre qu’il vouloir tenir pour l’aflàiit des 1 Iles fur les neuf heures du foir, 11 manda a la Roine qu’il lui manderoit nouuelles éc la prife d’Orléans dédis vingtquatre heures, qu’il ne pat' donneroit afexe ni aage,8( qu’apres y auoirfait fon caret' me prenant le mardi zj. enfiiiuant, il ruinefoit telle' ment la ville que la mémoire s’en perdroit. Mais l’homme . Se refoluat propofcamp;Dieu difpofe.Carceiourinefme côme leDucée Hr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guife rctournoit furlcfoir du câp au Clialteâu de Coruey

mUe où ileftoit logc,en intétiô d’executer ccquil auoit efcriia decutr teite Ht* Koine,vn leune gétilhôme Angoulmois nômé leanPol-ttux } tror,Sieurde Merey,ayâc des lôg tépsauparauât refolu eu t/ityftil nbsp;nbsp;foy-mefme de faire vn rel coup, amp;nbsp;déclaré fa pêfee à fes 3'

'ar’p'/ Lyon amp;nbsp;ailleurs, l’attedit fur le paflage ainfi qu’il re' uétquot;' '' tournoit en fon logis accôpagné de deux gétilhômes,rt'u marchant i

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Charles nevtiesmeJ 75

J nbsp;nbsp;marchât deuât,l’autre parlât à lui,tnóté fur vu petit mulet.

i( , Poltrot qui auoit entre iâbes vu cheual d'fifpagne acofte F, , lt;nbsp;j! le Duc de (î pres,que de fixa fept pas il lui tira vu coup de

,[ fa pillole chargee de trois baies , s'efforçant de le frapper à.l-' •'(' • -■'^1-I, l’efpaule au defaut du harnois,côme il fit:parce qu’il l’efti-

moit couuert : puis fe fauua, amp;nbsp;le lédemain,ayât tracaift la j, nuiâjfut prins,mené prifonnierjSt quelque temps apres te naillé puis tiré à quatre cheuauxàParis.On publia rimer-

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fes cófefliós de lui fur ce fait, pour aceufer l’Àdmiral amp;nbsp;au

,, tres : côme s’ils l’eulfent follicitétmais outre les fermes re-( I fpôfes de l’Admirai,11 fut affez conu,mefmes furl’executiô jj que Poltrot auoit fait cela d’vn mouuement propre amp;nbsp;par.

titulier .pour deliurer la France, amp;nbsp;fpecialement Orleans,

,, ' de la violence du Duc de Guife, lequel mourut le vingt , quatriefme iour du mois, n’ayant fait le Carefme prenant felon fondelTein.ains ayant eu fon tour tout autre que lui , amp;les fiensnepenfoyent.

( Le pourpavlé de paix dreffé deuant fa mort,fut inconti-nent remis fus;amp; apres plufieurs allées 8t venues,laRoine

, mere infinimet ioyeufe delà mort du Duc deGuife,qu’elp,,;,^.^‘^, j le rçdoutoit plus que nul autre, ayant fait mille careflés iduDuedt , , la Princeffe de Condé, le fepticfme iour de Mars vne af- Guift.

il feinblee fe tint en l’IUeaux bœufs,pres de la villc,où furet conduits le Prince amp;nbsp;le Conneftable encore prifonniers,

il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourauifer à qOefqoe accord.LeConneftableprotefta d’en

( tree, que fi on parloit de l’edit de lanuier, il ne le pourroic Il fouffrir ; auffi eftoit-ce condamner lui amp;nbsp;tout fon parti du 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crime de lefe maieftéd’auoirmanifeftement violé vn edit

) fi folenneî.Le Prince ayant demandé permiflïon de confe-(i rerauec fon confeil dans Orleans,voulut auoirl'auis des , miniftres, qui par trois leurs députez lui firent entendre ; - bien amplement amp;nbsp;expreffement, que la Roine ni lui ne auPrin , ■ pouuoyent felon Dieu amp;nbsp;raifon deroguer tant foit peu à la ne ! . vn edit tant folennellement fait à la requifition des Eflats, ‘‘‘ t par vne (ï notable affemblee de tous les pailemens de Frâ-j ' , - ce-.qui plus eftemologuéSc iuré.Le lendemain,à fa reque-3 fte tous les miniftres au nombre de feptante deux, affem- *. v blez en Corps,lui firent par eferit vne humble remonftran-

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceStviueexhortationtendantatequedeffus. Etd'abon- J''

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dantadioufterent qu?lquesarritles,necefl'aires pour vne

' feurepaix,afçauoir que ceux de la Religion, reconus parle I ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K. iij.

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M.D.ixiii, Charlis nevtiesms.

Roy pour fes obeiffans fuiets amp;nbsp;feruiteurs,fufl’f nt mainte;

, ? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nus pailîbleinent en l’exercice d’icelle Religion ,1e Roy *

• declairant protefteur deleur doftrine amp;nbsp;difcipline contit ♦** .tous Arhcilleç,Libertin',Anabaptilles,Seruetirtes, amp;.

.» ■! ; I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tres hérétiques on fcbifniacii|ues:t]ue le baptefine admii'i'

ftré en leurs l',glife'.,nefuft point reiteTe.amp; que les marit'

) ges y célébrez foUent declairez valables amp;nbsp;legitmies.Qy' ifans autre congé full permis a ceux de la Religion d’auou libre exercice par toiir.Quo lu Religion ne full plus apptl' Uee nouuelle,puis que leurs Eglifcs font fondées furl an* ^cienne doft ine des Prophètes amp;nbsp;Apollres. Quechafeu» r’entrafl en fes ellacsSc en fes biens,auec reuilion de proces ’pour les inrere(fez par iuges non fufpefts.Que tous inalh' creurs 8c voleurs,pillarlt;ls,éxafteur5. Si autres ,qui hors la

I yaye des armes 8t fas que les inallacrcz Sc pillez fillet aétt d’hollilitc ftiHent punis félon l’e normité de leurs forfait’' tt! rtmm- Nonobllanr tant de rcmonftiances de vluc voix 8t part' firâceimef- fcrit,le Priucefut tcllemét gaignepar les promelfes qu’ü» ftiftet la lui fai foi t d’accorder beaucoup mieux par apres,lui donid' i’quot;'* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à entendre que ces conditions n’elloyét a p pu fee s qu'c poin

jfutccr pu-dut.

V.-

duc cm'îc contéter aucunement ceux delà Religion Romaine,Si atrt uer peu à peu à vne pleine liberté,ioint qu’il y en auoit trop qui ne demadoyenr qu’a retourner en leurs maifbns àejud que pris que ce fuiltqn’il accordaqiie l’editde lanuietfull alterc,y laiflantadiou lier des exceptions qb’ii ht lire dfiut la NoblcH'e, ne voulant qu’autre que lesgentilshommf’ isorrans armes en diffent leurs atiistcômc il le declaira tout haut en I’artembleejde forte que depuis les miniftres ne 1” rent enquis,rcceus ni efeoutez pour en propofer atiis conque’comme aiiH'i l’Adrniral 8c les principaux qui l'Jt' côpagnoyent n’en feeurent rien qu’âpres la conclulion.L’ roine mere qui craignoit merueilleuferaét d’eflre ramène’ àl'cditde Ianuier,8c leConneftableautant ou plus qu’eîlci employerent le verd Sc le fee àfaire villcment conclure S coucher les articles en forme d’edir accordé le dou ziefnie iourdeMars,8cdutoutrefoluauconfeilduRoy Sc Am-boife le dixnculiefne enfuyuanr,puis vérifié en parlement à Paris le vingtfeptiefme, 8c le mefiiie iour publiépar h ville à Ibn de trompe. L’exercice de la R^igion eftoit re-flreintpar icelui chez leTgentilshommes, 8; en quelques villes,outre celles où il eflcir au commcncemct du mefoe nioistaucc vneoubliauce allez coufuLc lie tout lepafTé,

1

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CHARtBS NEVFIBJME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T6

Pourreuenirà VAdmiraljSpreslaprinfedu chafteau du Caen,ildefpefcha Ie fieur de Colombieres,pour entrepié dre fur Bayeux,dont icclui vint a bout a la fécondé fois, amp;nbsp;traitarudementles lubitans qui auoyent bien tait les njau m Nurman uais.Le capitaine nommé Iulio,mefchât s’il en fut one,fut pendu amp;nbsp;eftranglé a Caen, à caufe d’iiiHiiis crimes dont il fut conuaincu.Le lendemain de cefte prifïjaf^-auoir le cin-quiefme iour de Mars, la garnilbn de S.Lo fe donna telle peur qu’elle quitta la place a l’Admirai qui y enuoyaMót-gômery,lequettirade la droit à Auraiiches,où il futreceu , fans contredit. Le treiziefme iour du inefme mois il print d’aifaut Vire, amp;nbsp;cliaftia les principaux feditieux.Voiilât fai re dauantage,le paquet de la paix arriua.Enuiron le têps de la prinfe de Bayeux le fieur de Mouy receut Hondefleiir à difcretion.Et corne il eftoit apres pour réduire Pontcau de mer,l’Admirai mandé pour retourner à Orleans,le rapella Lutrtuptt • àC3en,d’où la cauallerie partit le quatorz.iefme iour de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

ÂIars,diuift'een deux b.itaillons. Le Piince de Portien tô- '‘•lreprrnët duifoit l’au.atgarde,compofee de quatre cornettes de Rei-ftres,quiprindrét le chemin de Lifieux.Et le dixhuitiefme entrèrent de force dedans liernay,ou quelques preflres fu têt tuez amp;nbsp;péduspour auoir voulu Si q’auoir fccu faire bô neguerre.La ville de l’Aigle és limites de Normandie fut forcée par le Vicomte de Dreux le vingtiefme du mois,amp; tous ceux qui furent trouuezen armes tuez par les rues.

L’Admirai partit le me fine iour auec le plus gros de fes for ces,prenât fon chemin par Falaife St Argentan,qui fe redit ayant côpofc à dix mille liures ; puis fe rendit a Mortague/; . gros bourg du Petche,où cei tains preftres induifirent les habitas a faire les maunais dót s’enfuiuitblefl'urc 8c mort de quelques vus de la côpagnie de Mouy, qui failbit ordinairement la pointe.A raifon dequoy ce bourg fut forcé,8c les plus mutins,notâmentlesprellres,dcfpcfchcz.Le fieur de Coignee chaftiaaufli lors les moines de S.Calais qui a-uec leur girnifon auoyent cruellement traité fes domelli-ques. D’autrepart,le fieur de Ceruoy fiitprint le chadeau de Mezieres pres de Dreux,8c tuales foldats qui y eftoyét engarnifon. L’Admirai arriua le aj. iour a Orleans :8t fit tout fon pofl'ible pour remédier au mal cômis parla facilité du Princc,lequel auoit côfenti à la rupture Scabolitiô del’e 1* dit de lâuier, fousombre des promelfes de la Roinc,laqucl le d’autre codé quatre ioutsauparauât auoit fait exccutet '

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M.D.txni. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChAU'ES MiniESUE, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Poltrot aiiec tous Jes plus rudes fupplices qu’il eft pofli' ble d’inuenter.lailfe faire vue pompe funebre au Duc Guife à Paris, comme s'il eultefté Roy:ôt donne foncftn /■ nbsp;nbsp;de grand Chambellanamp;grandniailtre à fon fils Henri,lors

** enfant d’aageSc de Cens: mais qui monfira depuis notan*. y ment au Roy troifiefme,enquelle efcholeilauoit eftéc-1 (leuéjcomme nous le verrous ci apres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

Cttftttnmt Nous auons maintenant à reciter fommairement Velin . Cl iiiliei é-des prouincesSc villes principales de Frâce durant ces pre J ^îanquot;’t *’’*^”‘*'°“i’'^’»Ai^^‘*'’’‘'lt;i^I’“islcmoisd’Aurilde l’aninii ' primicrt ’ ‘^'”‘1 foixante deux iufques à la paix.

trcuilii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paris,ville capitale du Royaume fit durant ce temps de

Peril, terribles faccagemens fur ceux de la Rcligionrplulîeurs y l««/* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^**^‘:‘'tfAàmorctantdeceuxdulieu,quedeprifoi'

' '7»^ niers amenez de diuers endroits. Le peuple d’vue partne

.Xwùtu, En Picardie,le premier effort contre ceux de la Rcligiô à Amiens fut que le treiziefme de May 15^1,les Bibles,nou ueaux Teftames amp;nbsp;l’feaumes furent recerchez Scbrullei publiquementtpuis apres la chaire du miniftre. Dupapic amp;du

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Charles mitfiish^ 77

amp; du bois les par cifans de Guife vindrenc aux perfonnes, iettercnt amp;nbsp;tuerenc en l’eau laques Beron, Frantoife Gre-uin,harquebu7.erencDauidPreuoftamp;N.Marquant:afl'oin-merent deuxartifans,l’vn nommé Robert,l’autre Rondelet,puis vn pauure impotent nómé Mauguyer:8t pour closure firent pendre Chriftofle le Riche drapier,pource qu’il auoit porté les*armes. Ceux d’Abeuille tueient Robert de Saind Delis leurgouuerneur, fon frere amp;nbsp;lieutenant auec neuf foldats,deux gétilshommes amp;nbsp;vn valet,tant en la m^i fon de ville qu’au charteau,en haine de la Religion,dont ce gouuerneur lieur de Haucourt faifoit ouuerte profeffion. Le vingthuitiefme iour de Mars 1565. en prefence des officiers de iuftice vn nommé Louys Beliart condamné à faire amende honorable fut traîné par les pieds la face en terre, puis ietté amp;nbsp;noyé dans la riuiere.

Ut»nx tn

A Meaux en Brie ceux de la Religion quiyeftoyent les plus forts continuèrent l’exercice iufques cnuiron la fin du mois de luin, que les images y furent abatues, les pre-ftres s’eftans retirez pailîblement.Au moyen dequoyeiix Si lutces par arreft du parlement de Paris donné le dernier iour de luin furent preferipts amp;nbsp;abandônez à qui le? pour-roit tuer amp;nbsp;faccager fans figure de proces. Vn autre arreft du mefmeparlement, donné le treiziefme iourdeluillec contre tous les miniftres, diacres amp;nbsp;furueillans,ne peut em pefcherceuxde Meaux,au cöcraireilsoppolerentl’edit de lapuier, amp;nbsp;ne permirent qu’vn tel arreft, qui condamnoit les fufnoromez à mort,fuft publié. Là defl'us.à l’inftâce de ceux de Paris,Lihoux frere de Môluc fut enuoy é à Meaux, où il entra en petite compagnie du confentementde ceux de la Religion,le vingt cinquiefme iour de luillet:Sc le lendemain la mefté y recommença.Lc fiziefme d’Aoufl,com-mandement fut fait aux habitansde porter leurs armes en la maifon de villeià quoy plufieurs obéirent.Quelques au tres au nombre de quatre cens, s’eftans acheminez fous la conduite du capitaine Bethune pour fe ioindre au Prince de Portie ne peurét, amp;nbsp;côtrains de fe desbander furet tuez la plufpartile relie s’eftant rapproché deMeau x eut mefme traitement .• amp;nbsp;n’efehappa de tout ce nombre qu’enuiron quarate homes qui s’en allerer àOrleanSiLe fieur de laCha pelle auxVrfins fuccefleur de Lihoux traita plus doucemét ceuxdelaReligiô:maisceianeduragueres:car lc fieur de

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M.D.Lxn.Sc Lxiir. Charlis niviiesmi.

Boify grand efcuyer y eftant arriué Ie vingtvniefme deSt' pceinbrcjfit defmanteler Ie grand rnarché Si abatre des po' tes.C’eftoit alors vne des belles places, pour fon petit cir-cuir,lt;iue Ion euft fceu voir en France. Suruindrent tolH' pres lieux compagnies de gés ramalfez, conduits par deus , capitaines del’aris,l’vn gantier, l’autre forgeron , qui tiret J»- mille maux.Plulieurs femmes furent trainees à la rnelfe S' uec coups de ballon durant les feiles de Noël, il y eut des enfans rebapriféz amp;mariages reconfermez.Or pource que ceux qui s'en eftoyent fuis ellayerent de regaigner laplî' ce.Letreiziefinede Feurier, 1563. ceux de l’Eglife Koniai-ne en furent tellement irritez, qu’ils firent mourir cruelle* ment G dies Caboche procureur du Roy, Fiacre Lambert qui auoiteilé Diacre, Pierre Châpcnois dit Lorrain. Ceux du marché s’enfuirent,Sefurent leurs maifons pillees fi net qu'on en emporta les ferrures, treillis, vitres, feneflres8t goutieres,la place rendue inhabitable. Des fugitifs vnep« tie moururent de faim 8e de froid Les gens du Roy 8e U’ Prefidiatix du lieu,notamment Frolo prelîdent, homme in famejScCod'et procureur du Roy,furent les principaux in-iligareiirs ,8i eurent aufli leur part au riche butin. Beaucoup d’hûmesfemmes 8e enfans,furet mall'acrez 8c nnyel entre autres vn enfant de quatre lours né a lean Oliuien fut frodfé contre les parois: Denis Piero, lean Augraiih Claude Bailler, Mathieu Gantier, Pierre Thibaut, Guillin Rofe,NicolasBergeron,N.Floquet;laBirelle femmeaage de So.ans,la femme de leâ Augrant,8c celle de Pierrel’Ar cheripluficurs filles 8c femmes furent violées dedans 8c de hors le marché 8c ville.Depuis ils firent pendre fix hommes de la Religion, entre Icfquels furent lean de la Haye riche pay fan, 8c FreminCauillerl’vn des gouuerneiirs de la ville.Les voleurs couroyent en diuers endroits,où ils firent vne infinité de maux.En leurs troupes elloyentforce preftres,entre autres le Curé deMareuil,quituade fa main quelques hommes de la Religion.

Chmltni ir En Champagne furent pendus à Chaalons deux homes m Religiô.ATroysjles vns fecôporreréralîezdouccmét Chatatiu. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- igt; « n i.,

‘ aueclesautresiufquesaucommencemetd Aoult,queie Duc deNeuers,neuei; du Prince,ayant elle parDesbordes Si Vigenairefes do nelliques deilourne delà Religion,8C du parti du Piiiice, au commencement d’Aouft l’excrcitu

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Charles neveiesme. 78 de la Religion cefra,amp; incontinent Desbordcs qui cónian-doit li au nom de fon maillrc^equel il tua à Dreux,puis fe fit tuer en la meflee) fit mener prifonniers plulicurs arti-fansjdefchircrlesBibles Si autres liures deThcologie,piller les maifons de ceux de la Religiô qui cftoyent impunément outragez 8c nus à mort.Plufieurs enfans furent rauis à meres 8c rebaptifez,8c des mariages folcnnifez derechef, les meubles Scimmeubles de foixante deux des principaux de la ville faitis, 8c de ce qu’on peut vendre les deniersfu-reiit confifquez.üutreplus furent maflacrez,ou pédiis par fentencesdesiuges 8c felon la volonté du peuple lufques a leize ou dixhuit hommes,entre lefquels fe trouuerét deux ou trois qui auoyent quitté la Religiô.Mefmes les femmes ne furent pas efpargnees : 8c y en eut trois ou quatre irai -nees par les rues,puis ieitees en l’eau. Outreplus les fol-dits fâifoyent Je courfes, 8c tuoyent toutes les perfonnes qu’ils rencontroyent à l’efcart. Le Maire 8c lesEfcheuins eftoyentles principaux fauteurs de tels horribles txces:8c ue fe faifoit prefques aucun malfacre que par le commandement du Maire.

Ceux dela'Re!igiô.i Bar fur Scineàfept lieues de Troys ayans trouué moyen de ié rendre les plus forts fe maintin-Jrent quelque temps.Mais pource que c’eft vne place aift e à forcer, ceux qui cftoyent dans la ville voyans le canon braqué contre le chafteau fé fauuerenc comme ils peurét. I.esafl'iegeans entrez en la ville y commirent des cruau-tez non ouies, fur tout contre les femmes 8c petis enfans, fendirct les poitrines à plufieurs,iufqucs à arracher le cœur d’vn,8c le mordre de toutes leurs dents,en s’efiouiftant d’a iioirtiftéd’vn cœur de Huguenot. Vnieupe Aduocat fils de Ralet procureur du Roy fut pendu à la follicitation de fon proprepere.Ceux qui eftoyent dans le chafteau furent prins, 8c rudement traitez, fur tout leur capitaine,cau-fe en partie de tout le defordre. On le condamna à mourir leftant fur l’efchelle il renonça la Religion : mais fon apoftafiene le garantit pas, ains fut pendu 8c eftranglé. La ville cftant demeuree en la puifljnce de ceux qui l’auoyent butinee , 8c violé auec horribles blafphemes beaucoup de femme' Si de filles,3uint au mois de lanuier, que quarâte ou cinquite cheuaux de la garnifon d’Antrain à vne tournee de la, furprindrent la ville à l’aube du iour.

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M.s.i xn. amp;nbsp;Lxin. Chaxiés nivfiesmï.

ï.ffitrnAy,

Sl d’abordee ayans attrapé ce Raletparricide l’attachett®' au toiél de famaifon,où il fut tué à coups de piftoSeî-Les autres meurtriers furet mcurtris,amp; leur butin cfcheut a d’autres butineurs. Claude CouGn d'Ay fut gricfuC' ment blefle dedans Efpernay 8c iectéen la riuierede Mai' ne,où les meurtriers l’acheuerent; blelTans plufieurs p«' foiines qui pleuroyent voyans le crueltraitementqueIni' faifoit à ce perfonnage.

Saui^ £.

Lefieur de S.Eftieneretourné d’Orleans pour fe refraif chir en vne fienemaifon pres de Reims,aucc deux Gensfd resjiSc quelques autres y fut inucftigc afliegc par vne iroi^ pe de quinzeafciz.ecens hommes. Cobien que cefte mai' ' fon ne full forte ni de tours nidefolfez, toutesfois cesgc® ! tilshommes auec leurs femmes amp;nbsp;leurs gens,n’eftans l vingt cinq hommes en tout, Grent vne merueilicufe reli' itanceen vne tour,où ils fouflindrent deux affaux. Finalf' ' ment vrtc partie de la tour ayant eftéabatued’vn couplid taiion,amp;lcs affiegez contrainss’enclorre en vn caueau,lcs ( femmes en furent tirees fur promefle d’eftre garanties ,£0- j meelies furent au regard de leur honneur,maispillees S menées prifonnieies aRetel.Là deflùs on enuoye quelques laquais crier au Geur de S.Elliene, que le Duc de Neuers le demandoit,amp; qu’il fortill à feureté: ce qu’ayant fait, frn propre couGn germain,nômé leBaron de Serny le mallacfi ! tout incontinent. Ses deux fi ères amp;nbsp;feize autres furent poignardez. Les aflîegeans perdirent deuant cefte place | cent cinquante hommes ou enuiron tous reconus.Celaa-uint au mois de Septembre de l'an 1561.

, Les pay fans de Coulours,CeriGers, amp;nbsp;villages voifinSi ftiiets pour la plufpart du grand Prieur frere du Duc J« Guife commirent inftnis meurtres amp;nbsp;brigandages esen-uirons de Troys,efgorgcrent le Geur de Vigny, (à femniti leurs domeftiques,pillerent fon chafteau. Mais le Geurde Cormononcle gentilhomme de la Religion,acompagncde huicL autres feulemcnr,prenât ces voleurs en defordre le’ desGt,en tua grand nôbre,mit le relie en route,amp; leurofli ce qu’ils auoyent pillé en la maifon du côtrolleur Landri,à cinq lieues pres de Troys.Les mefmes voleurs ramalTezjS renforcez d’autres,furnümez les pieds nuds,leuez à Ses S CS enuirons,3iriegerent Villeneufue,chafteau apartenat au Geur d’Efternay.’inais ils en furet viuement repouffés aucc grand

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Charlis nevuesmi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;79

grad perte.Pout fe véger ils bruflerent la balle fourt,oùe-lloyét la grâge ït les elhbles des plus belles de Fr jce,auec le moulin amp;vn corps de logis auprès,fut;^la fin de Deccbre. Enuirô deux mois apres fept vingt arquebtifiei s tetourne-rét aflieger celle placcmiais le Sieur de Bethancourt, gentilhomme delaRcligion,accompagné de neufhommes de cheual St de quatre piétons, les chargea (i refolument, qu’ayant tué vne partie,8t prins v ingtcinq prifonniers, les autresCefauuetentde vitefle.

LedixneuhemedeNouembre, vn des Ducs de Lune-bourg qui l’an 1559. auoit eu querelle cotre le duc de Gui-feaucampd’Amtens,ell.itarriuéallt;ameru entre Iroys^“quot;quot; StVitry le François,fuiui de dixhuicl hommes feulement, en intention (felon qu’on difoit) d’aller à Orleans ,fut par le commandement de Bufl'y d’Amboife gouuerneur de Chaallons allatlli enTholleletie dedans fa chaæbre,où ou lui tuafix horanies,8tlebltfia-on de treize coups de piilo-le.- puis le mit St mena-on dans vne litticteaChaallons,où il mourut.k’extxuteur de Bulfy,nommé Malfontaine,apo-llat de la Religion, mena deuant foy en triomphe de ce ff, haut exploit 18.chenaux,t8.manteaux,18. paires de bettes, St jS.pillules.

En la ville de Ceant en Othe, à fept lieues de Troys,les Ceanr «0-communes ayans trouué moyen d’y entrer le 14. iour d’Aoull,firent mourir cruellement phificurs perfonnes, 8t continuèrent iufques a la fin de lanuier. Le iiôbre de ceux qu’on a remarquez, outre ceux qui fitrcnt faccagezça 5c la,eftde vingthommes, 8c d’vnpetit enfant decinqaiis brufléauecfonpcrc.l’lufieurs niaifont furent bruilees par icelles comraunts,iufqucs a vne lieue de la ville. Enuiron fix vingts hommes de cheual 8t trois cens piétons de la Religion, conduits par le Sieur de Semide Sc autres capitaines , n’ayans peu fuyuie le Prince de Portlen, qui auec autres troupes auoit gagné Strasbourg, fe faifirét pour retraite enuiron le (eiziefme de Septembie du bourg de Ccrmoife, où ils fe maintindrcnt vaillamment, St def-firent vne armeee de trois mil hommes qui les vint attaquer, ayans tué cent cinquante des plus manuals, 8c mis tout le refie en defroute, n’ayans perdu que trois foldats. Et depuis feioignirent au Piioccde Pot tien leur general, quand il retourna auec les Rcilltes.

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M.D.IXII.amp; ixin. Charles nevhesmi.

Stm.

Vn des grands mall'acres de ceux de la Religion ft Sens ville fur la riuiere d’Yonne, dót le Cardinal de G»*'

eftoicarcheuefque, où il y euft cent perfonnes, de totitó qualité/ cruellement nnfes a mort,amp; les corps iettez null’ ! en la riuiere.Autant de maifons furent pilleestle temple ceux delà Religion démoli amp;l les vignes d’alentourarti-cliecs.Cela fut execute le Dimanche douziefme lourd’ uril amp;nbsp;autres fuyiians: durant lequel temps ceux de Guife I qui auoyent enioint a Heinard lieutenant e riniinel de Seu’j de faire ce nialfaere, publioyent fous leiiô du Roy a Pat”*-Si enuvyoyeac dire au Prince a Orleans, qu’il vouloir qu* ' l’edit de lanuier fut entièrement obferuc,cxcepté a Pan’’

^uxfrre»

Ceux de l’tglife Romaine à Auxerre itiallacrerent for’ ; inhumainement vn nommeColTon ,poignarderentamp;a('' lominerent en l’eau la challelaine d’Aualonjbelle St ieunu dame,battirenttâtl’auocatdu Roy, qu’ils le lailferét poult; mort,efgorgerent le iuge de Corbelin, amp;nbsp;firent des faccJ' geniés ellranges dedans St dehors la villejfous la coiidul' ■ te du geôlier des prifons,8t d’vu certain chiquaneur non)' inéBorgant. Au moisd’Oélobre ils furent attirez horsh villejiar le Sieur d'Auignau .gentilhomme de la Religioft fuiui de vingt chcuaux,qui lyât tué quatorze de ees ftdi' tieux amp;nbsp;bit de grid nombre d'aut es, les arrefta vn peu.P quinziefmc du me fines mois ce genrilhôme accopagnani

certain lien compagnon lequel alloit à Orleans auecv» paquet deconfequencc,ti(a feize autres de tels guerrietii 8t cfcai ta le relie quientreprenoyent lui fermer le paflagt' ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Les habitansde lavillede S. Cyreayansftirlafindecc

’ moisrefufél’entree aux Reillres amp;nbsp;Lanfqtienets côduir’ parle Sieur d’A nd€iot,furent forcezde nuiCRquarätetud 8t les plus riches du heu faits prifonniers. A la pcrfaufioU d’vnlacopinlcshabiiâsdela ville St bout g d’Illy non côtés d’aiioir dit plulîcurs parole' dilfamatoites côtred’Aii-delot,tirèrent quelques inoniquetades lt;ur les Keiflrcs. 11’ s’en trotiiierent mauuais maichans , car les Redites S Lanfqüenctsy eftans entrez deforce piilcrentamp; brulk-rentlaville. D vne autre part la compagnie du MarefehJ de S.Andrcruinoit les maifons de ceux de la Religion ilt .dans Auxerre 8c es eniiirons.

Le Lundionziefme lourde May ceux de l’EgliR Romainea Neuers ayaiis prins les armes, introduihrcnt plulieurs gentilshommes du pays,entre autres Cheuenoi»

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Charlis hbviiisme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8o

Je ChaftillójQUi fe faifirent des portes; 8c trois iours apres commencèrent à fe ruer fur ceux de laKeligion.Vnnömé laFaycttey vint le vingtroifiefme iour du mefmcmois 8c fe print a fourrager,fes foldats védans les meubles de leur holies publiquement, 11 emprifonna les inmillres,fit teba-ptifer les enfans ,reitcrer les mariages ,chalfa ceux qu’il voulut,8£ nettoya Icui s maifons. Au relie lui 8c Cbeuenü firent infinis pillages fur les bafteaux palfans par la,8c fous prétexté de certain arreft de Paris,la Fayette s'apropria plu fleurs blés immeubles: puis ellant bic goufl'é fe retira auec vn butin de 40. ou 50. mille efeus en fa maifon en Auuer-gne. Trois ou quatre de la Religio durât tout ce téps furet mis a mort à Neuers,8c vn des minillres mourut de milè-rejmais fort Chreftiénemet en fa prifô: l’autre efchappajmi raculeufemér. Mefinetraiteraétfutfaira ceux de la Religio à Corbigni dit S.Leonard.ville deNiuernoisfourragez Cartigni, tu de fâçô eftrâge par Noy fat marefchal de la côpagnie de la S.Lctnarii. Fayette,Antoine Doyuet lieutenât de S.Pierre le Môftier, lelieutenâtdu Bois,lc cbeualierde ChaftillôcnBazoïs.lls tuerêt le Sieur du Mex gétilhôme voilïn,trefaffeftióné à la Religiô,Cornell le môllra,mouiât auec vne côftâce du tout excelléte,bleiré deplufieurscoups de piftoles.Peu de lours apres,ces voleurs furet furpris,8cl3 villeemportee d’efea-lade par le capitaine Blanay, les foldats duquel traitèrent doucemét le peuple,m3ts rôpirent les images, 8c les autels des téplcs,rellabiiirans l’exercice public de laReligiô,qui y demeura inefmesaptesl’cdit depacificatiô. Ceux de l’Egli fe Romaine à Antrainauoyét delibeie de faire encore pis ' '*”• que leurs compagnôs d’Auxerre a la fufcitatiô d’vn prellre nôraé Eftiéne Blôdelet.Mais le 11. de Decébre ils furet pre uenus par le capitaine Blofl'et,lequel fur.print dextteinçt la ville,dôna telle alarme à fes côfpirateurs que les plus mau-uais fe letteréi par delfus les murailles,les autres fe catlic-rét 8c aucûs ayâs defcouuert l’ctreprife qui elloit de malfa crer tous ceux de la Religion,Blondelet 8c vn autre mutin furnôme le Dâgereuxfuret pédus 8c arquebufez.Vn Eour-

1 guignôdelaCôté,nôinéleSieur deTrouâ,quts’eftoit ietté en Frâce pour pefeher en eaü trouble auec les autres,voulu faire du guerrier,8c alfaillir Antrain: mais ayât perdu v-ne partie de fes gens il fe retira confus, 8c nô content de ce malheur, en voulant continuer fut tué de la main de Blanay en certaine rencontre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

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M.D.Lxn.Sc Lxnr, Chaules nïvfiesmî.

LuCharitf- Sieur d’Iflertieux appelle par ceux de la Char»' faifans ptofeflion de la Religion,fut cftabli gouuerneut» la ville du commun confentement de tous les habité’ an mois d’Auril,i56i.Cheuenon,Achon amp;nbsp;autres du pif' contraire firent tout ce qu’ils peurent pour y entrer :*nab ils furent toufîours batus : finalement la Fayette y*”'' le liege, ayant legrand Prieurd’Auuergne pour li'*' tenant : amp;nbsp;fur la diuilion Airuenue entre les habitan’; la ville fut rendue par compolition alfez auantageuf pour ceux de la Religion. Mais la premiere chofe que' grâd Prieur ht,fut de prendre lllertieuxalagorge,auqe‘ fut oftee la capitulation lignee, cnfemble fes armes defes cheuaux. Cela auint le dixneufieme de Juin. P* jours amp;nbsp;mois fuiuans ceux de la Religion furent pillci^ rançonnez en tant de fortes qu’ils n’en pouuoyêt plus, la Fayette, à qui rie n’eftoir ni trop chaud, ni tropfroidi* trop pefânt,amp; par ceux de fa fuite.Le Lieutenant Sequel; ques confeillers de S. Pierre leMonllieren tiroyent leurs pieces a quatre mains. Aa rBoisdeFeurieri5lt;5'l' Duc de Guife y enuoya trois compagnies d’hon»®'’ d’armes pour fe refraifchir. Mais ceux de la ville amp;nbsp;les pu' lards mefmes, fe dourans qu’on les pill croit, fermerenil^ portesxe qui mit en fureur ces gendarmes, qui pourfe''quot; ger exercèrent de terribles cru-tute;: autour delavilleJquot;

corté de Berri, contre ceux de la Religio iufques aies uquot;' net- 3 la queue de leurs cheuaux. Le troifiefme iour Mars, les Capitaines Bois,Blofret,amp; Blanay prindrcntpquot; cfcalade laCharité,que les f ois côpagnies (tiidites tafeP' rét de refcourre.Mais on les contraignit de fe retirer.li®® ioursapres le Capitaine Bois qui y edoit demeuré a»*' foldats feulemct la garda contre vne armée rainafléei^ trois .1 quatre mil hommes tant de pied que decheuab*' uecfix pieces de campagne. llfiipportalefiegehuiftioU' durant,fans perdre vn fcul homme,au contraire ayant i«' plus Je quatre v ingts des allai dans ,contreignit les autre' de leuer le liege a leur grande confufionitellementquep» Ledit de pacification l’exercice de la Religion deinem' dedans la Charité. Plulîeurs villettes en ces quartiersfij' l ent grandement molcftecs,fur tout au regard deceui«' ehaßiUifiir la Religion, comme Bony, Cofuc,Neufuiôi autres:

par dclfus les autres Chaftillon fur Loire , qui s’ell”“:

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Charlts MiTtiisuE« 8r maintenus parmi de grandes diflîculcez,ilt;i. defpouillez de toutes leurs commoditez par les pillards:refolurcnt(quoy que ce nefuflent quepauures vignerons) de fedefendre contre les violences de ceux qui demandoy ent la perte de leurs corps 8c âmes.Ayans fortiße comme ils peurent leur vilette qui n’auoit point de folTe',ils ibuftindrent vn aflaut le cinquiefine iour de lanuier, ayans tué fept ou huit fol-dats au fleur de Prie gouucrneur de Gyen, qui les vouloir fâccager,8c bielle grand nombre d’autres,les hommesfc defendaus acoups de pierres,8c les femmes iettâs de l’eau bouillante fur les affaillans. Au mois de Feurier, Monterud gouuerneur de Berri,les alTiegea, battit 8c abatit leurs foi-, bles murailles à coups de canonimais pourtant ne peut il y entrer que par rufe de guerre, ayant fous ombre de parle-ment,tetiré fes pieces de batterie ,lefquelles eftoyent engagées,8c qu’il acommoda tellement,que nouuelle brefche faite,il y entra de force.Là toutes fortes de cruautez furéc exercees,n’y efpargnât femmes nienfans,ieunes ni vieux* non pas mefmes les femmes enceintes 8c pre lies d’acou-cher.La ville fut pilleeiufquesaux verroux des portes,aux vitres amp;nbsp;treillis des feneftres. Neantmoins fl toÛ que l’ar-mee de Monterud fe fut retiree,ceux de la Keligion qui a-uoyent peu efchapper reuindrent 8c rellablitent l’exef-cice.

La villede Gyen fur Loire fe maintint affez long tcp^ Gy»«f«f , en paix durant les troubles par la modeftic de ceux de la ? Religion,qui y eftoyent les plus forts. Mais les defordres commis pat diuers capitaines 8c foldats que le Prince y en-

*4 uoyoit d’Orleans,pourfercfraifchir les vns apres les au-* tres,8cla prinfe de Bourges,reduifit les chofes àtel poinâ ÿ que ceux de la Keligion,pour la plufpart, quittèrent leurs maifons 8c leurs biens pour fe retire r à Orleans, où la pe-fteeftoit. Le camp du Triumuiratarriuctoft apres autour

''i de Gyen 8c lieux circonuoiflns n’omit auaune cruauté à cômettre,voiré iufqucs à ce poinft que quelques luliens* ayâs en haine de la Religion coupé en deux pieces vn ieu-

I neenfanttout vifmangerentaufft de fon foye. Cela fut J. bien verificunais il n’en fut point fait de iuftice. Finalemét ÿ au mois d’Auril,ceux de la Religion, retournez d’Orléans auec Lambert Daneaul’vnde leursminiftres, rencontre-tent vue autre troupe des leurs, venue de Chaftillon fut ÿ51 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;)■

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M.D.Lm.amp;ixni. Ch a kies nevfiesme.

Loin deux jours auparauant auec l’autre miniftrenown* La Vallée, amp;nbsp;rentrez en la ville recommencèrent en vf''* del’edit leur exercice,Gycn ayant elle nom me pour la’'i'' le du balliageence quartier.Lesmoines de FontaineIç® abbaye pres deChaltillonfur Loin,ayans mis bas letf** pour prendre les armes amp;nbsp;faite des courfes auec des W' dats de leur humeur,furent inueliis le feptiefmeiouriiO' flobre par le fieur de Dampierrc.S’tllans mis en defenfe*' uec leurs foldats,ilsfurent tous tuez, referue quelquee®' bre de brûliez dedans le clocher,d’où il ne fut poffible^'* defnicher autrement.

Montargisapartenanta madame Renee deFrancefH' du feu Roy LoUys douziefme,Ducheire DouairièredePÂ rare,fut la retraite de plufieurs familles de la Religion,nôquot; obftant les menaces du Duc de Guife gendre d’icellc ilgt;' me,lequel y enuoya Malicorne,nouueau cheualier del’«'' dre pour fe rendre maiftre de la ville 8c du chafteau,aw* quatre compagnies de cheual,lefquclles entrees dans 1* Tille efmcurent le peuple contre ceux de la Religionjtcllf ment que lors vn pauure homme fut tué amp;nbsp;iette en l’«'’' comme au parauantils aubyent aufli tué vnc femme,SW* quelques pillages.Malicorne continuant en fon audacet® vint lufques la de menacer celle Dame de lui amener le®* non pour la forcer à rendre lechafleau, où il y auoitgrae^ nôbre de gens de la Religió qu’il pretcdoitrançôner.Cdl* l’rincelfe lui fit vne refpôle genereufeen ces termes, Aui' fez ce que vouscntreprenezxar il n’y a home en ce roya“' me,qui puilfe me côm.ider que le R oy;amp; fi vous en vtn« la,ie me mettrai la premiere furlabrefche, pourciray«l’ vous ferez fi audacieux quede tuerla fille d’vn Roy m’®' liant au relie fi peu 3parent€c,ne fi peu airnee, que te n’ayf moyen de me relfcntir de vollre audace, iufques en vollrc lignee,voire iufques auxenfans du berceau.Ce langage fit retirer les cornes à Malicornc,amp; tofl apres s'en alla,le D“® de Guife ayant ellé tué,coinmc dit a elle ci deuant.

Ä. Teand» Ceux de l’Eglife Romaine en la ville de S. lean de N®' fitmatiri. mours,firenc tant qu’ils chaiferent ceux de la Religion n* mois de luin,fansy en vouloir receuoir aucuns iufques» la paix,mettans des impofitions excefl'iues fur leurs bien» meubles,qui furent vendus à vil pris en place publique.!’»quot; rauant ils auoyent fait tout leur polTibleàraueu de quelque» I

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Ch A M t s N ï V F IE ! M E. 81 ques traiftres d’introduire certaines troupes de brigan-deaux dedans la ville,pour y faire vn maffacte: mais telles entreprinfes ne fortitent aucun efttfl.

Vn nommé Brefons,inlîgne voleur s’il en fut oncjayant eu coipmiflïon de ceux deüuife pour s’empâter des forte-reffes de la haute Anuergne, ceux de la Religion à Auril- ^uriUM, lacjConoilfans l’humeur de celui auquel ils elloyent recô-tnandezjMUitterét la ville pour la plufparr,fur la hn deMay, les vns tirans à Orleans, les autres à Lyon, ou en Limofm. Brefôs entra dis la ville le troiliel'me iour de luin,fuiui toll apres d’vn autre nôméMontelly. lô ne feauroit hônemec exprimer l’indigmté des pi lie r les amp;nbsp;des meurtres que ces deux homes cômirent auec leurs fat e 1 lit es. Ils mallacrerct cruelleméten diuers endroits huithômes,pilleiétquelques challeauxiStla ville d’Argétat,infiniesmailôs particulicres, volerét grand nobl e de marchâs,violerétplulieursfémes8c

J filles •.fmalemêtcôclurét de tuer tous ceux qui auoyét fait I profefl'ion de laReligió en ces quartiers laimais fur ces en-, trefaitesfuruintl’edit depacificaiiô,quirahatitvn tel coup.

Le fieur de Montaré eftant venu à Moulins eu Bourbon 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(Dr* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;1

nois auec charge d y taire tout rude traitement a ceux de

J nbsp;nbsp;la Religion,fit premièrement fans figure de proces pendre

J deux artifans ,puis leua des troupes .iniques à trois mille I hocnmcs,8t fe fentant fort chalfade la ville tous ceux qu’il J tcdoutoitien apres lafeha la bride a fes troupes,qui tuerent pat les châps tous ceux qu’ils pouuoyent attraper, faifans desrauages eftranges és maifons amp;nbsp;meftairies voifines. Le capitaine fainft Auban qui amenoit de Languedoc quel-quesforces à Orleans faillit de prendre Montaré amp;nbsp;Mou-„ lins: comme il vouloit l’alTieger il recent lettres qui le ha-lièrent departir.Lacommune courut a la queue de fes cô-pagnies, amp;nbsp;attrappa le lieur de l-onlet gentilhomme voi-j, fin,vn fien laquais , amp;nbsp;vn aduocat nommé Claude Brifion, qui furent tuez. Quatre autres furent pendus a Moulins bien toll apresiSt cinq reuenans d’(irleans,au mois de luil y nbsp;nbsp;let fuyuant noyez,auec trois marchans Dauphinois. Ou*

’ij tre cela, plufieurs furent mis a mort ,1e bourreau tnefmes j (que Montaré appelloit fon compere)lei uant aux pallions jj delapopulalt;e,8!. executant fans forme ni figure de proces y ceux qu’elle lui liuroit pour eftre mis.imort. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'Sturrtt m

p'j Le vingtfepticfme iour de May 15 4i. le Comte de •Bm}. (il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L. ij.

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M.D. LXK.Sc LX ni. Charlis nevfiismi, Moiitoommeri fuiui de fix vingcs cheuaux entra clt‘1^''' )iourges,uù fc faifoyenc beaucoup de meiiees contre de la Religion J amp;nbsp;1’alfeura pour le parti du Princegt;amp;^ emporta grand’ fomme de deniers a Orleans,pour la fol* de 1’arinee, s’tllant aufli fait maiilre de la große tour. ‘ mois de iuin,le fieur d’Yuoy y fut enuoyé par le Prince’quot; uec deux mille piétons, pour pouruoir a tout ce quieW requis pour fouitenir vn liege dont la ville clloit inenafc' Trois cornettes d’argolets y vindrent encore aptes,Sel”'' on fit quelques forties,en l’vnedefquelles la ville deM*“’ fur Loire fut prife au preiudice des prellres,de leurs chiPquot; __, pes amp;nbsp;images. Aufli furent forcez les chalteaux de rentSt de Coudrai,dont le gentilhomme mourut de pf’? Yuoy ayant entrepris fur llfoudun ne fit rien qui val’quot;' dont s’enfuiuit mutinerie de fes troupes contre lui.To’’ cela r3ppaife',le quinziefme iotir d’Aourt,rarmee du Tuquot;' uirat eftant approchée de Bourges, Yuoy amp;nbsp;les efcheuH” furent fonimez de rendre la ville au Roy. Les Efeheu®’ s’ertans defehargez fur Y uoy,lequel fir refus,tort après*’ firent force fortiesSc efcarmouches,ordinairementaugr’’ defâuantage des alTiegeansiSc y eut norâment vn Duel tre le capitaine S. Martin le Huguenot,amp; le moine Rid’’quot; lieu maiftre de camp du Triumuirat.Le moine fut tranfp” ce d’vn coup d’efpee amp;nbsp;perdit fon cafque, que SainftM’’quot; tin emporta. Le vingtvniefmeduinoisfut faite vnet’sl’ batterie amp;nbsp;tira on ceioiir là plus de mille coups de canoquot;' Mais dautant que ceftelFort ne feruoit pas beaiicoupil’i Duc de Nemours fut employé pour conuertir les afTiege’* .t liant approché pour p3rlemcnter,amp; faifant de belles p'* trefTes fur fa foy,vn de la troupelui dit tout hautjquectquot; ftoitlafoy qu’il auoit tenue au baron.de Caftelnau.'amp;amp;''’ quelques gentilhommes de nom, il efluit venu a Idn def' nier iour. Ce qui contraignit les alfiegeans de parleinf' ter clloit que l’Admirai forti d’Orleans auoit furpris S” tierement bruflé pres de Chafteaudun toutes les poudre® amp;nbsp;munitions qu’on leur enuoyoït de Paris. Ils firent do’’ tant folliciter Yuoy pat le Comte Rhingraue,amp; par la R»’ ne mere, qu’il iccorda tout ce qu’on voulut le dernier w” d’Aouft,St le lendemain rendit la ville,au grâd mcfcôtétr' met des gés de guerreidôt vne partie toutesfois aueclescJ pitaincs laPorte,S,Martin qui auoit blefl'éRichelieu,faii'“ ■ Rcmbt

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i gt;nbsp;Charlis NîvriESMî.

I) Remi, amp;nbsp;Brion maiftre de camp, prindrcnt parti pres du Duc de Guife auec nombre de foldats : puis allèrent au fie-ge de Rouan,où les vns furent tuez, les autres eurent part au butin.Quant aux autres capitaines amp;nbsp;foldats,ils gaigne ( rent Orleans,auec beaucoup de difficultez,ayans perdu en chemintrenteouquaranredesplus tardifs. Yuoy fut fort mal voulu du Prince,a eau Cede falafcheté amp;nbsp;del’imporrâ-(^1 ce de la place.11 feretira donques chez foy, bien falché de ƒ fa mefauanture: furtoutde ce qu’il auoit lailfé beaucoup de bonnes hardes à Bourges, notamment vn calice garni de pierreries de grand pris, lequel il fut contraint bailler à la Roine mere,qui par deuotion le print amp;nbsp;garda foigneu-( fement,comme elle fit d’autres loyaux précieux de la fainr de Chapelle que Ion auoit deftournez d’heure arriéré des mains des pet is larrons, afin d’eftre plus alTeurez es (Lenes. Monterud lieutenant du Prince de la Rochefuryon en Berri,armé des lettres du Triumuirat,au mefpris de laca-pitulation faite auec Yuoyjchalfa ceux de la Religion hors delà ville, leurs maifonsayans eftéfourragees. Aufortir

J les vnsfurent defpouillez,les autres battus,aucuns mef-mes tuez aux portes. Outrcplus fut fait vn edit defendant „ à ceux de la Religion reftez en laville.amp;esenuirons de J parler enfenible en plus grand nombre que de deux. Et ainfi demeura Bourges, iufques apres l’edit de pacifica-tion.

Le lundi huitiefmeiour de MayijÄi.treizeieunes hó-mes d’KToudun furent iettezamp;allbmmezen l’eau au vil-lage de Sainde Lifaine à deux lieues de là, par certains pre lires qui amaflerent les payfans au fon du tocfain.Plufieurs des meurtriersattrappez, il n’y en eut qu’vu execute à mort.-les autres furent rclafchez par les iuges que le Parle-ment de Paris commit pour en conoiilre. Le neuhcfme iourdelnillet,lefieur deSarzay,capitalennemi delaRe-ligion entra dans la ville auec forces: fe faifit des biefs 8t 0 des portes, mit les armes és mains des habitansaflêdion-0 nezàl’Eglife Romaine,Gt apporterenplacepubliqueles chairesamp;bancs du lieu où ceux de la Religion s’affem-bloyent auec les liutes d’vn des miniftres. Le feu ayant J, ellé mis dans tout cela, Sarzay alla aux priions d’où iltira les criminels amp;nbsp;meurtriers,remplit tellement les cham-l,' bres 8c cachots de perfonnes de la Religion, qu’vne tour mi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L. iij.

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M.D.IXII.amp; Lxiii. Charles nevejesms.

en creua, amp;nbsp;fous Ia ruine d’icelle quelques vns raoururdi amp;nbsp;n’en elf happa que feize,doue les dix fe fauuerét aBoi*’' ges. Lesmaifons abandonnées par lefdits de la RcligioJ’ furent polledees de fôlJats qui y firent tout lemalqii; leur fut podibie d’iiiuenter. Sarzay butina dedansh*“' le amp;nbsp;aux champs à fou plailir, fit mourir par les mains J* lioiirreau, plufieiirs qui n’auoyent deqiioy payer rants’®' Apres larerraite d’Yuoy,il fit pendre dix ou douze Iw'quot;' mes de la Keligioiiprins en diuers endroits es champs’^ t’raineràla melfefemmes amp;nbsp;fillcsdela religion auceto®' tes lesinlbleiicesque gens mefehans peuuent faire, Pl® fiêOr, petis enfans furent r.-baptifez. Le douzicfine i®’'' d’Odobre, il chalfa de la ville les femmes amp;nbsp;les petis fansjqu’on dellroulToit en campagne, iufques à leurs fc®' Jiers amp;nbsp;drapeaux. Il continua cefte cruauté le a8.de IX®'' bre Si le lÂ.d'e Feùrief »défendantfouspeine délahat’* ceuk des fauxbourgs Ji Ifs reiircr.Sômé ce Sarzay enti«’’ en lamauuaife volonté’iufquesapresl’edit de pacificat®'' it Mant. Le troifiefméidur cTAuril i5(gt;a. ceux de la Religioi'’'

Mans fe faifirent paifiblement de la vilIe.Charlesd’Ag®^ nes,Eucfque du lieu fe retira en vn lien chaflcau,où s d’i' fortifie,il fit diuers nieürtrésamp;’brigandages.Lesafaite*^ pafTerenr dedans la ville tellement quellement iufques mois de May,que par faii'téd’auoir vn chef d’authurit®'^ bien affectionné à la Religion amp;nbsp;au bien de l’eftat public^ particulier, les foldats commencèrent à fe desbaiicheti^ en lieu de faire la guerre aux voleurs qui couroyentl®' cha tips s’amuferent à rompre le s images amp;nbsp;autels desp®' ll:rel,au grand defplailîpdes miniftresamp;autres gens del”'' rcmónftrans que c’elloit contreueniràl'edit de lanuiefi^ traite d’alfociai ion fait à Orleans, amp;nbsp;à la declaration i”®' me que ceux du Mans auoyentfaite quelques iourssup^^ riuant St enuoyeeau Roy par le fieurdu Mortier. De*'' pies de la ville ils coururent es villages circonüoilin*'* adiouftans mal fur mal firent quelques pillages,ce qui»®' cafionnales payfans de leur courir fus Se d’en tueraue'*® qui fe refit oyent à la desbandee auec leurproye. CeuM' relièrent en la ville efloyent diuifezjles vns commanii^ au cha(le,ili,les autres dedans la ville.Ceux de la Relig'®^ faills d’eftonement à caufedes infolenccs des capitaine’' foldats, vindrent nouiicllcs que rarmeeTriumuiraleeli®' a Bloi :Si que le Duc de Montpellier s’apprcftoitpo'J®'

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Ch AR t SS Neviibsmf. 84

venir iffaillir.Fut defcouuett dauantage,qne des trois capitaines cjui commandoyent en la ville deuxauoyent intelligence auec les ennemis. Ces chofes confiderees, item que la ville eftoit foible 8c mal pourueue de gens, le dou-

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ziefme de luillet elle fut abandonnée confufément, a la ha ftc,amp;ahuitheuresdufoir. llfetrouuaa celle foi tic huit cens hommes poi tans armes que le Capitaine la Mothe l'ibergeau conduifit aucc beaucoup de ditficukez iufqiies à Alançon.Les deux autres capitaines fe rangèrent incontinent auec les ennemis. Ceux qui s’eftoyent fauue?. a A-lençon prindrent diuers partis: les vns nô acouftumez aux armes demeurèrent là.-les autres allèrent trouuer le Côte deMontgununery,ou le Duc de Bouillon. Quant aux dames 8c ùaoioifelles.les vues fe retirèrent à Dieppe, ou au Haure,ou mcfmes en Angleterre. Dés le lendemain que la villefutabandonneCjCCUxdel’EglifcKomaine qui en e-ftoyent fottii y rentrerentialors commença vn terrible ra-uagejStn’y euft que bien peu de maifons de ceux de la Keli giô,tât en la ville qu’aux champs à plus de huiét lieu es .a la rondc,qui ne fuffent entièrement pillees,voire mefmcs par lesparens proches 8C alliez des abfens. Cinq cens harque-buziersleuezpourla garde de la ville 8c des enuirôs exercèrent toutes fortes de cruautez fur ceux qui eftoyentte-fteziafçauoir quelques fimples gens, panures feruiteurs 8c feruantes, quelques femmes d’ellaten la ville ,8c aucunes petfonnes,retirees en leurs meftairies,lieux châpeftres,8c chez leurs amis.lncôtinétlesprifons furet réplies,8tfut or

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' donc pararreftvn liege preGdial,que parés ni amis nefolîi-citeroyét pour les ptiloniers,qu’ils appelloyétfeditieux 8c

. nbsp;nbsp;rebelles: ité le Senefchal declaira que c’eftoit affez que Ion

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euft veu vn home entrer en vn téple pédât qu’on brifoit les images,ou porter vne efpee du téps qu’ôtenoit laville,pour le côuaincre d’eftre rebelle 8c feditieux.il y auoit trois tef-moins apoftez 8c à gages,pour acheuer'li tragedie,afçauoir Chouan,libtaire:vn preftre nommé les Anges,8cBaudouin apothicaire, 6 impudens en leur meftier que quand leurs cages ne couroyent pas affez vifte, c’eftoit àdeclairer tout haut,qu’ils ne diroyent plus rien. Dauantage, les aceufez n’eftoyentreceusà aucun reproche de tefraoin,tellcment que là delfus ils firent mourir deux cens petfonnes tant nomes que femme* de toutes qualitez-.item quatre ieunes

i ij.

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M.D.ixn. amp;nbsp;Lxin. Charlïs niviiïsmi, ' enfansjdont Ie plus vieil n’auoic pas dixfept ans: plujdeu’ | hommes tranfportez de leur efpi it. lis firent le proces au’ । abfens,qui furent exécutez en effigie jconfifqueient 1'*' biens de ceux qu’ils fceutent elite morts enguerrtidegrtquot; derentleurs enfans de tous eflats, amp;nbsp;les priuerenc de toutes fucceffions a efcbeoihPeu de iours auant la paix,ils capiterentvn nommé Rolandiere,pendirent vnmenuiliBi. amp;nbsp;maiïacrerent quatre autres de nuiél au clair de la puis les ietterent mi-morts en la riuiere.Voila vn fom™** 1« eituirSi re de ce qui fut commis en la ville. Es villages pres amp;nbsp;lo® 4igt; Mmi, furent maflacrez plulieurs tant hommes, que femmes ï enfans,iufques au nombre de fix vingts amp;nbsp;dauantage,aiitt des cruautez patticulieres,amp; des trahi/ons fi horrible-’ quei’ay horreur de m’en fouuenir, 8c aurois honte de le’ efcrire.Vn nommé le capitaine Champagne,ayantvn§'’^ ell ing pres fa maifoniettaplus de cinquante perfonnesil* dans,St nourrilfoitainfifes brochets.Sonlieurenant noi*' méBoiIourdanle fecondoit auflî:carendeux foflespe® de fa maifon Ion trouua de cinquante a foixante corp* morts. Es villes d’alentour du Mans,comme àla FertcBe’ nard,a Sablé,a Maine,au chafteau du Loir,à Mcmcrs,aBe' lefme,amp;aMartigue,furenctuezplufieursde la Religii^V ttV J r en non moindre nombre qu’ésenuirons de Mans, we». LepaysdeVendofmoiseutfapartdecesmiferesefte*' ges. Au commencement des troubles ceux de la Relig»”’ à l’exemple des autres, s’efmeurent contre les images quoi que les niiniftres fiffent leur poflible pour empefil’*' tels exces, ce fut vn rauage prefquepar tout leroyauro'i que nulle puilTance humaine ne peut deftourner.Parmil*’ , images,le commun rompit quelques fepultures de la «H' fon de Vendofme: ce qui fut trouue' trefmauuais, amp;nbsp;àb”’ droif.Pour reuenche, ceux de l’Eglife Romaine abâtiie”' autant d’images viues qu’ils peurent, pillans 8c meurtrit'

/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fanshommesamp;femmesdelaReligion.Vncuréd’EuailIfi

fv/t- tiommé Ronfardjl’vn des premiers entre les poètes Frio* jois de nôîlfë temps,deuenu mefehant preftre,futdesp® miers à faire des courfes amp;nbsp;fâceagemens, s’eftant fait cW d’vne troupe de brigandeauxipourlefquels reprimer ce»‘ delà Religion rappellerent leurs fôldatsquieftoyent® Mans.Iceux à leur retour fe ietterétdans l’abayedeS.C* . Ui5,où ils fe côportoyent honmellemét.Mais pour «c®”' i ' pealt '

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penfeles moines leur compoferent des vefpres Siciliennes; amp;ayans donné entree à quelques gens arme?., fur la fin de May maffac-terent là dedans vingtcinq ou trente homes,au premier coup de leurs vefpres. Le Curé de Rahay ce mefme iour fuiui de fes paroifltens tua deux hommes de la R.cligion:amp; trois autres qui alloyent à Montdoubleau furent malfacrez par les payfans.Trois iours apres certains autres feditieux couperent la gorge au Geur de la Conftà-diere, lapidèrent fa femme amp;nbsp;laietterent dedans vn puits. Comme ils continuoyent en telles forcenetfes,le Geur de Coigneeauec quelques autres gentilshommes courut fus à ces maffacreursjqui furet prefques tous exterminer,refer ué8.ófard,8i quelque petit nôbre de fa fuite,qui fe fauütt et de bonne heure.Les preftres amp;nbsp;moines, auteurs de tant de maux,curent fort mauuais temps ; amp;nbsp;les deux principaux furent pendus dedans le temple mefme, où ils auoyent premièrement fonné leurs cruelles vefpres.

Ceux de la Religion à Angers s’eftans rendus forts en la ville fans y auoir blefle ni offenfé pas vn de leurs aduer-faiics cnuironlccinquiefmelourd’Auriljtraiterent vn accord fix iours apres pour viurepaifiblement les vnsauec les autres fous l’obeiflance du Roy, auec l’obferuation de l’edit de lâuier.Le la.iour du mefmemois vn gentilhômc eftant venu demander fecours de gens amp;nbsp;d'argent pour le Pri’ncc,certains foldats quil’aUoyent acôpagné rôpirent de nuiftles images au tcple de S.Sanfon,ce qui irrita merueil leufemet les preftres, quoy que ce gentilhôme côdamnaft bien expres vn tel fair,amp; n’y euft point de part. Là deifus plufieurs gentilshômes amp;nbsp;foldats de la Religion s’eftans a-cheoninez à Orleans, ceux de l’Eglife Romaine fe fentans fort5,premierement endormirent leurs ennemis en faifant publier de nouueau l’edit de lâuieripuis s’eftâs afleurcz de la volonté du Geurde la Faucille, lequel commandoit au chafteau,Puygaillard capitaine Gafeon enuoyé parle Duc deMontpenfierjCntrafurlanuiff ducinquicfmeiour de May dedans ce chafleau,fuiui de gens ramaffez,amp;lé lendemain ayant pour fon mot du guet ,Satan,fit tant qu’il fefai fit d’vne partie de la ville, amp;nbsp;pour endormir encore plus ceux de la Religion,amp; les auoir totalcmét en fa puiflance, leur accorda libre exercice, amp;nbsp;le lendemain leur fit ounric les portes pour aller à la prédicatiô qui fc fit en vne maifoo

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M.D.txiI.SC Lxfn. CHARtES N B V E I ï S M E.'

fur les foflez, Sc. pour enleuer le corps d’vn de leurs min^ lires nommé Charles d’Albiac, dit du Pieflis, lequel auoit elle' tué le iour precedent,côme il pretendoit fe fauuer pif deflus la muraille.Le lendemain cômenca vn horrible t#' niultCjcar fous couleur de defarmer ceux delakeligioquot;) on entre dedans leurs maifons ; amp;nbsp;pource qUe deux entre autres,donc l’vn elloit receueurdes tailles,auoyent ferme | leurs portes, leurs ennemis prindrent occalîon de fonnet I leur tocfain.Incontinét ces deux maifons furet pillées,au- ■ cunsdes domelliques tucz,les autres emprifonnez.Targtt । du Roy butiné en partie par Puygaillard gc fa fuite. Alors j indiflfetemmét on iettadedâs les prifons homes amp;nbsp;femmes ! de la Religion. En la maifon d’vn marchid forêt pris plu-fieurs liures de IaS.Efcriturc,qui forent bruflez publique-niét au milieu de la villetpuis les foldacs du moine Richelieu ayas trouué vne grande Bible doree la ficheréc au bout d’vne halebarde,amp; fortans de là firent vne procefiionplt toutes les grades rues, crians à pleine telle amp;nbsp;chantât ail mode des prellres, voila la vericé pendue,la vérité des hu-quenots,la vérité de tous les diables,voila le Dieu fort,voi la l’Eternel qui parlera. Ellans paruenusau pôr,ils la letteren t dedâs la riuiere de Loire, amp;nbsp;fe prindrét à crier eacote plus fort,voila la vérité de tousles diables noyee.L’onzicf' me iour Sc les fuyuâs iufqucs à la fin de l’annec furent exécutez a mort de diuerfes fortes de fupplices par le cônian-demét du Duc de Monrpenfier, amp;nbsp;à l’inftance de Chauigni fon lieutenât,grand mangeur de côfifcatiôs pres de quatre vingts homes de toutesqualitez.VneDamoifelleaagcede 70. ans fut alTômee a coûps de miches de pilloles, trainee das vn fac par les boues, amp;nbsp;fon corps ietté en l’eau auec ri-fees amp;nbsp;huees de grid s amp;nbsp;de petits,l’appellis la mere au dia ble verd qui auoit prefehé aux Huguenots. La femme d’va auocat nôraé Sigôgneiaçoit qu’elle fut paralytique, futaf-rômee,lescnfansfuréoreb3ptizc7.,amp;les femmes traineesi lamefeaufondu tabourin. Il y en eut aucunes outragées en leurs perfônes,plufieursfillesviolees,encre autres deux fœursen la prefence de leur pere, que ces malheureux a-uoyent attaché au pied d’vn lift pour le rendre fpeftateut d’vne fi horrible enormité.Celles qui relîfloyét le plus vi-rilemét eftoyent le plus fouuentbleflecs mortellementd« coups d’efpces amp;nbsp;de dagues en toute impunité. Es enuitôs

d’A*

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Charles neveiesme,

d’Angers fe firent maflacres de piufieurs gttilshommes amp;nbsp;autres perfonncs,te Duc deMnntpenlier^iyit donné per-iniflio de fonner le tocfain Si de tuer tons ceux qui feroyêt tit foit peu fulpeds de li Keligion, Les pillages fecôduyët les meurtres amp;nbsp;ceux uicLne qu’on appelle Ecclelialliques furent rudemét traitez par ceux qu’ils auoyét faits inftru-nits de leurs perfidies St cruautez. V n de ceux cotre qui le DuedeMontpenfier di fcliargea le plus fa cholerefutle fleur du Maiefts,vaillit Capitaine lequel ayant furpnns amp;nbsp;gardé auec vingt ou vingteinq foldats le challcau de Rochefort cotre toutes les forces du Duc,8c tué près de deux cens' hqiiimes en fa defenfiue, finaleincc trahi par deux des liés s’eftât défendu lufques a demeurer fcul, 8c n’ayàt plus de poudre pour tirer,fe rendit à Puygaillard,lequel promit Xut fa toy de luy fauuer la vietpuis le buta promptement au preuofl des Marelchaux,qui l’ayant mené à Angers , aufli toi! fans aucune forme de iuftice, au feul comin rndement du Duc de iMontpenfier,fut rompu trcfctuellemcnt fur v-ne croix alafaçon des voleurs, 8c lailfé tout vif fur laioue où il languit iniques au lendemain quatre heures du matin, fans qu’on en eu^ft aucun.; pitié pour lui haller fa mortiau contraire il fut infiniment trauaillépar deux Cordeliers s’eftorçans de le deftourner de la droite voye de ton falut. Mais nonoblfant fes tourmens il ne ceffa d’inuoquer le nô de Dieu iufques au dernier foufpir.Parmi tant de cruautez fi enormes,il y ept cela de bon que les deux traiftres qui a* uoyentlachemct liuré du iMarefts à fes ennemis furent au mel'meinftantpendus 8c eftranglez.jSc vn troificfme, qui auoit ouuertla porte, par ou ils entrèrent dans Roche-fort, tué par ceux dont il efperoit tout autre recompenfe.

Puygaillard entra le ly.iour de Septébre dedans la villedeCraôapartenâtauSieurdelaTrimouille tenuebié Crtui lôgtéps ,puis abâdôneepar ceux de la Religio,à caufe des defordres que commettoy ét les foldats. Apres y auoir tu^ quelques homes Sc faccagé entierenaét les maifons de ceux de la Religiô,fiit trainer les femes à la melTe 8t rebapti z.er }e.s enfans, fe, retira dans Angers, où quelque temps apres fa ferne enceinte iouâtaux cartes enfachâbrefut tucefur la place d’vn coup de piftole,fis qu’ô ait peu fauoir par qüi. S’eftât remarié tout auffi toft à vne fort riche Damoifelle, , retournât vn iour par eau en la vit le, elle fut auftt tuec par mefgarde d’vn coup de harqucbuie par certain fuldat.

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M.D.Lxrr.amp; ixin. Charlïsnïvfiismi. i qui en fut harquebuzé en place publique.Pour tous ees aâ- h uertifletnens Puygaillard ne deuint plus débonnaire ains | cótinua depuis aufli mal qu’il auoit commencé eftant iuf- J ques au dernier foufpirdefa viel’vndes plus grands pil' । lards,meurtriers amp;nbsp;horribles blafpbemateurs de fon téps.

' Apres fa retraite ceux de Craon continuèrent leurs raua-ges fur ceux delà Religion,faifans descourfcs,amp; maffacrât I ceux qui tomboyent en leur puilfance; mefmes ils s’atta- ( choyent parfois les vns aux autres, tellement qu’vniour i ils précipitèrent deux de leurs compagnons en bas d’vne ' tour du chafteau de Craon.

Ceux de la Religion à Blois ayans efté affaillis par leurs aduerfaires fe rendirét maiftres delà ville amp;nbsp;du Chafteau. Mais aflàillis le quatriefme iour de luillet par l’armee Triumuirale, amp;nbsp;n’eftansfecourus tous ceux qui auoyent adrefte aux armes fortirent de l’autre cofté de la riuiere de Loire,enfeignes defployees, amp;nbsp;fe retirerent à Orleans. Le Duc de Guife y eftant entré toft apres,ceux qui n’eftoyent fortis furent traitez d’vne terrible façon, les faifant attacher à des perches amp;nbsp;letter en l’eau, outre ceux qui furent affommez par les rues, auec le violemét de plufteurs femmes amp;nbsp;filles.-dequoy plainte eftant faite au Duc,amp; mefmes que parmi ce furieux defordre plufieurs delà Religio Romaine fe trouuoyent enueloppez, fa refponce fut, qu’aulfi bien y auoit-il trop de gens en France,8c qu’il en fei oit rät mourir qu’on y auroitbon matchédeviures. Le Prince s’en plaignit au R.oy de Nauarre fon frere: mais il n’y eut ordre.’.iu contraire toft apres les feditieux alTommetentv-ne honnefte femme, laquelle premièrement ils auoyent naurce d’vne infinité de coups, 8c iettee par deux fois en la riuiere dót elle auoit eftéfauuee comme par miracle, mais ils la poiirfuiuirent fans mercy, 8c finalement lui ofterent Mtr. la vie. LeBour,gdeMer atipres de Blois plein de gens de la Religion fut pillé l’efpacededix iours entiers. 11 y eut trois ou quatre hommes tuez,8t des femmes violces,dont les vnes moururent es mains de ces infames, les autres de regret toft apres.Le Duc de Guife fit pendre à vn noyer le miniftre de ce liei),homme dofle,nommé de Beaupas.

Ttunà- Huit iours douant pafqucs de l’an mille cinq cens foi-fajivtifin, xantedeux,le Duc do Montpenfier eftant venu à Tours en petite troupe defcouuiit en diuetfes fortes fontnalta-lenC

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C h A K L t s H E V I I t s M ï. 8/

lent contre ceux de la religion, lefquels ay ans eu auis du ■Cà’.eCr Prince de l’Eftaftdes affaires fe l'aifirent delà villefans defordrefinonau regard des imagesquinepeurcnteftre***'^**Y* garanties, quelques renronftrances que fceuffent faire les plus auifez.Au mefme temps fut publié au gouuernemenc de Touraine, Maine amp;nbsp;Anjou fous la charge deMôtpéfier 8t de Chauignijfonlieutenant,lc cruelarreft du parlement de Paris,portant expres commandement à tous , de quelque meftier, eftat ou condition qu’ils fuffent, de s’elleuec en armes, auec permiflion de fonnet le tocfain par tout, pour faccager tous ceux de la Religion qu’on pourroit rencontrer, fans refpeél de qualité,lèxe,niaagc,voired’affail-litleursmaifons,les tuer,pilleramp;y metttelefeu. Ccftar-reft fe publioit tous les Dimanches par les paroilïes ; amp;nbsp;au langage duTnumuirat celas’appclloit, tafiherlafrraniiele-wwe.En moins de rien Ion vid en ces pays là,comme nous Valions ja marqué ci deffus, les brigands, vagabonds, def-bauchez,coureurs amp;. mendians, armez, equippez amp;nbsp;montez a l’auantage; les payfans quittèrent leurs charrues, les attifans fermèrent boutique; amp;nbsp;tout a l’inffant deuindient tigres amp;nbsp;lions cotre leurs compatriottes; les femmes mel-mescopime enragees amp;hors du fens marchoyét en guerre auec les hommes.V ne troupe de telles gens (e iettant es quartiers de Ligueul pendirent quelques hommes, arrachèrent les yeux à vn miniftte, amp;nbsp;le bruflerent à petit feu.

' Vne autre troupe roda es quartiers de Cormery ,l’l(le-1 bouchatt,Loches,amp;.lieuxcirconuoi6ns,oùle commirent 1 nbsp;nbsp;nbsp;infinis meurtres. A Cormery quelques vns furent affora-

j nbsp;nbsp;nbsp;mez par les ruts amp;nbsp;iettezenla riuiere. Vn ieune homme

j fort dofte nommé Mathurin Chaifeau aagç de difept à j dixhuift ans fut lié fur vne longue felle puis efgorgé com-1 me vn mouton; vn autre fien compagnon nommé Moreau ' fut affommé,8t vn autre fort dofteperfonnagc nommé iScholaceaubourgde Mantelan. Vue autre troupe de fix à fept cens fe tua fur le bourg d’Aze le brullé a quatre lieues de Chinotj,8t y maffacrerent vingtcmqou trente petfon-nes tant hommes,femmes que filles, deuant les yeux del* Senefchâle d’A génois laquelle en lieud'ouurir la porte de fonchaffeau aux maffacrez,qut iraploroyent fon aide, en-teudans 1* venue de celle bande ellanc àfesfencftres iu-l geoit des coups. Au commencement de luilletceux de

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**.D.ixiir.amp; tun. Charibs nevfieshf.

Tours fominez defe rcdre,8c nepoiiiias crtrcfecourus dö , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Princt,partirét cn armes, faifant trois en feignes de pieio’’

■. ••»*, ••• deux cornettes decaualerie, pour le tedre a Poitiers.b' ftans loints a ceux de Cliinon amp;' Clialicikrautjils fe trou-uereniau nombre demiJJe hommes ou eninrô. Pourfuiui* ficratteints par fept ou huiit compagnie» d’hommes d’ar- , nies,8t quelques cornettes de caiialeriedii ComtedeVil* j lards,leurs chefs perdirent courage:amp;. la delhis furet char-gez.Si. deffaits,quclqne.s vns tuez, tous defualizez Sc lue' nez prifonuiers pout la plus parr a Chailelleraut d’où il* efehapperent les vns d’vne forte les autres d'vne auttt':S plulîeursgaigncrent Poiftiers. Leur mmiHre nömcleätlf la Tour, qui s’ertoit trouuc'au colloque de l’oilfy aagéd^ 75.3ns,fut noyé en la i iuiei e de Clam parle cômandement du Sieur de Moupefat. Les premiers qui fe redirent en «• lie defroute furent renuoyez a Tours aiiec fauf conduit,!K efeorte de quelques cheuaux lufqiies au port de Piles, fa furent ils accueillis (ne portails verges ne ballon) des cô-manes qui entuerent quelques vns,amp; blclfcrent plulieurs. Enuiron trois cens des plus habiles a courir tafeherent de gaigner Toursimais a rariiuecon cômencea fônerle toc-fain dans la ville.Quelques vns s’clcartcrent,les autres au nôbre de deux cens furet empoignez amp;. menez corne brebis a la boucherie, purs enferiiitzau temple du fauxbourg de la Kiche d’où plulieurs fe fauuerent la nu ici a l'aide de leurs parens Si amis,Le lendemam,lîx ou fept vingt deces prifonniers furent traînez,aßbmmez St iettez en la riuiere de Loire. Alors fa tir vn laccagement de toutes les mai- j fons de ceux de la Religion.On en trama d’autres trouuez par la ville amp;nbsp;les precipita-on dans l’eau, fans efpargn« 111 femmes nienfans.Chauigny y furuintincontincntaufc prellres,moines,ch3nomes amp;nbsp;leur fuite : St lors recoinnié-ça le malfacrc 8c le pillage. On faifoit vne infinité d’ou-tragei amp;nbsp;infolcnces aux femmes, notamment à celles qui elto,yent trainees a la melfeiSc plulieurs fur le collant refus d’y aller furet cruellemét occifs s^Lc prelidét de Toursné-mé Bourgeau, homme ancien Si honorable en toutes fortes, encores qu’il n’euft point fait profeffion de la Religion, toutesfois réputé d’en ellre ayant fait prefent de trois ces efeus Sc d’vn badin d’argent a Clèraeaiixheute- , nât de Chauigny fut côduit lufquet hors des porte.s : mais 1 defeou-

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Chamïs NEVîIESME.

st

defcouuert par la commune apoftee il fut meurtride plu-fleurs coups de baftonSt de plat d’efpees J rais en chemife • Ê 8c penduparlesdeuxpieds.la tefte enl’eau iufquesà la poidrine: alors elùnt encores vif, ils lui fendirent le ven-tre,ietterentfesboyauxen latiuicre,amp;. plantans fon cœur au bout d’vne lance,le portèrent au trauersde la ville,crias que c’eftoit le cœur du pteCident des Huguenots. Le Duc de Montpenfier y arriua toll apres, qui ht dreller force gibets , roues 8c potences ; 8t lors fous couleur deiulticcles meurtres recommencèrent: tellement que le nombre des execute! parauant, alors 8c depuis montoit a plus de trois censperfonnes,la plufpartgens honorables Scriches. Sa toll que la commune ou la iufliceauoit fait mourir quelque homme ou femme,on entroit en leurs maifons,les en-fans clloyent mis fur lepauéipuis tout efloit pillé 8c facca-gé : de forte que le moine Richelieu fe vantoit d’auoir du velours,fatin8ctaffetas deTours à vcndrcàl’aunedela longueur d’vne lieue. Ses compagnons n’eurent pas le» mainscngourdiesjde forte que ceux quin’auoyent rien (îx fepmaines aiiparauant cerchoyent toft apres d’acheter des terres de trente ou quarante mille francs a payer content.

Ceux deEourgucil furet cruellement naitez par l’Euef-que deCédô leur Abbé,qui en tua quelques vns defa main s Chrifft-amp; fit maffacrer les autres par fes fatellites.Quelque temps ƒ'. Nt»v, auparauât vn (ien feruiteur auoit faccagé vn des bourgois dre. du lieu,8c enleué lafemme d'icelui dôt ceft Abbé abufa.Le Côte de Sancerre cômit plufieurs meurtres 8c faccagemés en toutes fes terres deS. Chriftofle,Neuuy en Touraine 8c autres lieux d’alétouf; entre autres il fit mourir le mini-Itre de S.Chriftofle, nommé Lougueuille homme fort aagé 8c de bonne vie.

, LavilledePoiftiers ayât efté faille pat ceux de la Reli- FiiCIitrt. g!0 au cômencement,les images furent abatuesgt;aquoy les petits enfans mefmc s’employèrent. Le Sieur deSainûe Gemme y cômandoit pour le Ptinceimaison lailla au cha-fteau vn nommé Pineau qui tint bonne côtenance iufques àce que la ville fut afliegee par vne puilTante armee en la- •lt; quelleeftoyentle Comte de Villards 8c marcfchal deS..^,^.. André. Lesafliegez firent vne ttefgtanderellftance,fou* ■ '* * ftindrent vn furieux alfaut. Mais côme les afliegeans fe je-

; tiroyent Pineau qui parauât s’eftoit defcouuettàeuxleur j 4«aa le ligne pour retourner 8c cômé^a de tirer droit côtre

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M.D.LZII.amp; LX in. Charles' nevfiesmi.

ceux qui defendoyent la porte tellement que la defenfe fc' 3bandonnee,dont s’enfuiuit la prinfe de la ville, où il y du combat es places:amp; par la vaillance du Capitaine Ms»' got de Loudun qui rompit les ferrures de la porte de S.Cy' ! prian,laplufpart du peuple fe fauua, comme auffi firentl«* foldats. L’efpace de huiét iours durant furent cominife® dans la ville chofeslî cruelles amp;nbsp;fi infames quelespayco*^ niefmes en auroyent horreur. Vn de la compagnie du Mâ', refchal de S. André fit vue fricalfee d’oreilles d’hoinme*i coniiiant à ce banquet quelques liens compagnons, où k* blafphemes furent prononcez (i horribles qu’ils ne fe p£“' uenteferire. Le Maire de la ville, homme de vie irreptt' henfible,fut pendu : amp;nbsp;deux autres de la Religion aueclub commeaufli parauant vn miniftre, nommé Marieljaya“’ ellé attaché a vue potence,y futharquebouzé. On pendu aufli vingt foldats qui auoyent vaillamment defenduk^ challeau deChautgny pres de Poidiers,amp; auoyent eH* receus a compofitiô de vie fauuc. Ce plat pays dedix lie“^ a l'entour fut pillé amp;nbsp;entre autres places, la Trimouillf »S' $auin,amp; Moilleron,ou fe firët pluiieurs meurtres.Le Stri* tegeme du Capitaine Corneille Efeoffois qui auoit charge d’vne compagnie dedans Poidiers,8c en eftoit vail' lamment forci auec fes foldats,la villeprinfe,n’eAaon-blier. Icelui voyant que les pay fans eftoyent merueille“* fement acharnez a tuer amp;nbsp;piller, feignit eftre de leur pit' ti, 8c ayant àcesenfeignesalfemblé plufieurs troupesdt fes pillards au fou du toclàin, les conduific lui mefmeen l'embufcade qu’il leur auoit dreffee,où s’en fit vn merueil-leux carnage,aprenâc aux efehappez a n'eltre plus fi próp« ' a s’ainaffer pour faire mal 8c courir le pays.

Confiderons maintenant ce qui fe pafta durant ces pr£' miers troubles en la haute amp;nbsp;balfe Normandie,amp;coni-KaiiM tnençons parla ville principale,qui elf Rouan. Lequin-ziefme iour d’Auril lytfa. ceux de la Religion voyan'l^ , danger fe faifirent de la ville St de cinq iours apres rendi' j rent ampleraifon de leur faits au Duc JeiJouillon quief eftoit gouuerneur. La declaration qu’ils auoyent fait® ' , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ayant eftéenuoyeeen Cour, lettres patencesfurentexpC' :

* yi' dieesau Ducd’Aumale,freredeceluideGuife,pour»l' j 1er enNortnândTe comme lieutenant du Roy. Letroilief' i me iout de May, les artifans les femmes amp;nbsp;lés enfansfe |

1

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Charies mvtnsMs. 8? ietterent dedans les temples, amp;nbsp;en moins de vingt quatre heures eurent rompu 8c ruine les images,autels, 8t autres f chofes en pins de cinquante teiriplcs tant de paroifles que d’abbaye, gc couuents,fans tien butiner ni appliquer àleur vfage eu façon quelconque -.tellement que depuis ce iour iufques ala prife de laville le meftier des pre lires 8c moines y celfj.Sept iüurs apres,les bourgeois firent niôftres,8i la cour deParlement fe retira,fans occafion toutesfols.Ce-pendant le fieur de Villebon , bailli de Rouan fe faifit du Pont de l’Arche, 8c le Baron de Cleiéieptint Caudtbec, au defliis amp;au deffous de la riuiete de Seinentllement que ce fut vne trcfgrande incommodité pour Rouan , qui n’a-uoit viures par eau ni d’en haut ni d’embas, outre la celfa-tion de iuftice,de marchandife,8c de manufafture.Ces in-

commodité £ firent ouurir lei yeux aux habitan.s,qui pour-ueurentplus foigncufcnienialeurs afaires deiacnauât.

Au commencentcnt de luin, ViUebon vi tauecgroßes primier fie troupes autour du fort de S.Catherine , où y eut vne rude gt ii efcarinouche en laquelle il perdit fa cornette 8t quatorze autres,ceux du fort huit des leurs. Le Duc d’Aumale toft apresyeftant venu donner l’alarme perdit vingtcinqhô-mesdecheuahmais pour teuenthe il efl'ayad’incommoder par tous moyens poflibles ceux de Rouâ,aufqueis le Prince enuoya d’Orlcans le (leur de Motuillers pour les conduite en tant de difficultcz qui les prelloyent.Icelui le cô-pottaGdextrement,que nonobftantles empcfchcmens du Dacd’Aumale,lequel il afinajl’onzitfmc iour de luinil en traparbafteaux dédis la ville,pourueut aux defordresque commettoyent les foldats, amp;. a la garde du fort de Saindlc Catherine,eftant fécondé du fitur de Languetot, fage amp;

1 vaillant gentilhomme. Enapresils’affeuradc ceux de l’E-I nbsp;nbsp;glife Romaine. Aumale ditïkport cependant les Eglifes du

1 pays de Caux, comme celle dellafteur, Montuilier 84.1’1-1 (lebonne,où il fit pédre trois Anciensamp;. trois gentilshom-l mes de la Religiô.Et toft apres vint aflieger le fort de S.Ca I thetineauec treize canôsamp; deux couleurines.A lapremie 1 te efcarmouche le capitaine S.ligné fut tué d’vne harque-

bouzade,8l Lâguetot ayit eu la cuille emportée d’vn coup de canon,mourut^vne heure aprc.s,au grand regret de tous

1 ceux de Roui. Les affiegeans y perditét plusde cet hom-1 mes. Ledeuxle£tneàelullkt,yeucvncaurterudecfcar-1 )•

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M.D.ixii.amp;ixiii. Charles nsvuesmi.

mouche,en laquelle les afliegcans perdirent nombre d’ho* . mes ö; deux enfcignes.-mais les foldats de Rouan,pour s’e* ij . lire adônez au butin furet en danger d’y demeurer: toute!quot; fois ils regagnerétles portes,ellâs chaudemét pourfuiuiL D’vnautre cofté,le capitaineübert afl'aillit les afliegeans amp;nbsp;leur tua trois fentinelles ce mefnieiourau matin,(lütirritez ils tirèrent trois cens coups de canô contre amp;dedâs 11 ville.L’onziefme iour de ce mois a deux heures apres mill* fut aflailli le fort rât defrôt que des deux collez,auec telle violence que les allaillans plantèrent trois enfeignesiu deflus du rempar.Mais l’iflue eu fut tellequ’e/lans renuer-fez on les pourfuiuit iufques dedans leur camp auec tel ef-froy qu’ils s’enfuirent lanuiâ fuyuante, lailTans grande quantité de viiires,de munitions amp;nbsp;de bagage. Qui pis eft ils abandonnèrent leurs malades amp;nbsp;blelfez en grand nom-bre,lefquels ceux de Rouan firent humainement penfer ÿ i guerir.Cinq lours apres Aumale furprint en parlementant j la ville dePonteau de mer,la où tou te hollilité fu t exercee, nommément furie minillre de Brionne. Et au troifiefme i iourenfuyuantilaflîegea amp;nbsp;print Honfleur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

vArre/îrfx Le vingtiîxiefme iour d'Aouft le Parlement de Rouan j Paflmtnt eftablj à Louuiers fit v n arrell par lequel ceux de la Relig»

en Normandie font declairez criminels de lefemaicllfi J» It l’crnicttat au peuple de leur courir rusamp;les mettre a mort. fin, renuerCe l’edit de lanuier entièrement,ellablitl’lnqudirin d’Efpagne,amp; conftitue le Duc d’Aumale lieutenant dn Roy. En confeqiience d’vn tel arrell, ce parlement fit exécuter a mortpiufieurs de la Religion, amp;nbsp;fit commandemét a cous ceux qui ne feroyent pioft flion de la Religion Romaine de vuiJer la ville de Louuiers en dedans vingtqua-treheuresapres,fiir peine de confiscation de corps amp;nbsp;biés. D autrepart on cbafia de Rouan tous las moines : S; ayant dtfcouuert quelque trahifon de leurs partifansgl’on } pour ueut, amp;nbsp;de la en auant Ion eut l’œil de près fur ceux qui n’e floyent pas de la Religion, amp;nbsp;eu mit on dehors vngrand noinbre:amp; pourucut on au relie en diuers endroits aux for tificaiions.Surla find’Aoull lefieurde Moruilliersquia-uoitfait bon deuoir dedans Rouan, pour diuerfes confide-rations fe retira en là inaifon, où il fe tint coy durant 1* guerre,fans pouuoir eflre induit par la Roine ni parautres.

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Charles neveusmi. 50 qui l’en folliciterentfott,à porter les armes contreleparti •* qu’ilauoitcmbralfe, ains lîctoufioursprofefliou ouuerte delà Religion. Le Comte de Montgommeri, quieiloit en labafl'eNormandjc, appelle par ceux de Rouan ,fe rendit ’ pres d’eux.En l’attendant,les liabitans firent de beaux exploits de guerre, ayaiw prins quelques placesjgaigné qua-rantecinqpicces d’artillerie fur Aumale , amp;nbsp;amené force butin par eau. Le Comte arriue a Rouan le iS.iour de Se- ?(«««». ptembre, la ville fut fommee dix iours apres de fc rendre au Triumuirar,le camp duquel(où elloycnt le Roy,la Roi- ç ne amp;leRoy de Nauarre)compofé de feieemil hommes de \ , piedamp;dcdeuxniillecheuauxjfansles Reiftres amp;nbsp;Lauf- V quenets,fe prefentadeuant la ville. Si. fut attachée vnefu- quot;nbsp;rieufe el'earmouche qui dura tout le iour deuant le fort S. Catherine,au grand defauantage des affaillaus. Ellcrecô- . mença le lendemain ,8c continua les trois premiers iours d’Otlobre, durant lefquels les aifaillans tirèrent de fix à fept cens coups de canon.Le lixiefme iour,ayan.s intelligé - ' ce auec le capitaine Louy s qui commandoit dedans le fort S.Catherine, il les auertit quelaplulpart des foldats efto-yent entrez en 1? ville pour ferefraifchir.Làdefius ils cou- • rencfoudain à l'alfauGoù furent tuez plulîeurs vaillans ho mes auec force pionniers amp;nbsp;vingt huit femmes : Si la place emportée.Quant au capitaine Louy', t.onnnc il aidoit auxL’tr 6’. aifaillans .i monter, vn de fes foldats indigné di telle laf-chetc le tua. Trois cens bourgeois foi tis pour aller au fe- ' cours furent pai tie tue /,partie pi ins, les autres pourfuiuis de il près,que quelques pourluyuans entrèrent pefle mede f dansie bouieuart de Martinuilie 8c dedans la viilcjou ils furent tuez. Vn autre fort, furnommé de Montgommeri fut prins par vnc mefmeimpctuüfité. LaRoinemere alla ’ voir les morts,8c y mena le Roy,aagé feulement de douze , ans, auquel elle fit contempler les femmes baignantes en leurfang,8t cetoutaloifir.Le treiziefme, fut liurc vn af-faut a la ville depuis dixheures du matin iufijucs afix heu • res du foir,rcpouirt'par les alTiegcz auec grande perte de collé Scd’autre.Quclqiies femmes comageules portas des f viutes aux foldats y furet tuces.Le lendemain fur les onze heutesapres auoir tiré des canônades fans nombre,raflaut recôinê^a, 8c plantèrent les aifaillans trois enfeignes fut 1«

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M. ij.

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**.D.ixn.8t Lxiii. Charles neveiesme.

remparde S.Hilaire : mais ceux de dedans reprcnans«“' rage repoufrerent les autres amp;nbsp;les menèrent battant iuf' tjues par de Ia Ie fofle. Cell allant dura fix bonnes heutegt;gt; ollies alliegeans perdirent plus de huit cens hommes lifq plus alleurezjes alliegez quatre ou cinq censjcompiin»!'*

, femmes Sc enfans tuez de i’artillerie,

'RlrlTure Ceiourle Roy deNauarre vifite'par vn grand Seigneffi f fKtr/r/K lui dit que s’il pouuoit efchapperde cc liege laniais il . dc Na- porteroic les armes pour celte querelle.Le lendemain w“' * fmrrt. } tesfois il voulut aller aux tranchées ,amp; ayant difné en

‘♦•V** I lieu plus prochain de la muraille hors de la baterie ,110^ r’ qu’il vouloir faire de l’eau a deux ou trois pas de là, tec^n'î vneharquebuzade en l’efpaule gauche.11 fut tiré par quel' ques gentilshommes hors de la tranchée ßtemporte fur r® i

( aixaplulieurs repoladesjiufquesau logis du Rhmgrauf' où il eut fou premier appareil, pins mis en vne littieie,!“' porté en fon logis a Darnetahoù Ion fit ce qu’on peut poOf J

P auoir la balle, mais en vain, pource que les chirurgiens3- [ uoyent trop differé.Lors il elloit aconipagné dç deux .ut'| deems amp;nbsp;d’vn chirurgien, l’vndes médecins nomméVii'’!

I cenrio,homme volupruei!x,l'enti etenoit de gaudiiïèrieSjS | quelquesfois les damoifelics de la Roine,entre autres vu'J f namrnce du Ilt;ouct,le venoyenc voirice qui ne feruitpa’M cfteindreles inflammations delàplaye. Toll apres ayi“* entendu la prinfe de Rouan il s’y fit porter,iSt ne ftgouuf' gt;nbsp;nant pas comme il apartenoir, fa playe empira tcHtincnb que inaugré tous reniedesla fieiirel’empoigna,Sonefpni

1 commença lors a s’afHiger, conoiflant qu’on l’auoit trom-pc.Ce nonubilant fes leruiteurs eurkiit encor telle puilll’ ce fur lui qu’ils le firent confelfer Si communierala nnxl*

’ de rfiglifeRomaine.L’autre de fesmcdecins,nomniéR’' . phael, qui elloit de la Religion , lui fit de grandes reiiwH' I ilrances,iufquesa lui parler bien auant du péché contre!ƒ S.Efprit.Aquoy il nerefpnndit rien,ams demeura toutpe'

» lif. Toll apres la R oine(atiertic parles médecins que c’f' ftoit vn homme mort )rellant venue voir l’exhorta de

I faire lire. Apres le depart d’icelle, il commanda à Raphad de prendre la Bible amp;nbsp;lui lire l'hilloire delobicequ’ayâiit fait, amp;nbsp;adioultc vn difcours verbal delaiulliceamp;niilC’' f corde de Dieu,ce Prince touché en l’amcjles mainsleucfS.

au ciel,8c les larmes aux yeux demanda pardon à Dieu ,f‘

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Ch AKUS M(T tit s H (, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;91

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ample confeffion de fa foy, protcftant de faire prefcher^*'*'***’ VEuangtlc parcoure la France,(i Dieu lereleuoitdeccfte maladie. Son mal s’empiranr,amp; Raphael le tenant de pres, , ayant fait fon te(la(nenr,il fe ht mettre fur la riuiere, pour / fe rendre à S.Maur des foffez pres de Paris. Mais quelque. heure apres fon entree au bafteau vn grand friflon le print, ,**gt;••••»•, 8c vnefueurfuruenanteilentra en refuerie,îc entre autres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

il. propos dit,qu’il vouloir enuoy er Raphael a Geneue pour* )( eftre minillre; puis tout foudain commanda qu'il fifl les f prières : ce que Raphael fit, tous ceux du bafteau, no-it tammentle Prince de laRochefuryon, fe mettans à ge-j if noux; le Cardinal de Bourbon, le Prince de Mancouè 8i


dj lefieurxde Loffes fe ti çrentà part,demeurans «ebour en f ; vn coin,8c couuerts. Apres la priere faite,où le Cardinal ne (1 trouua tien a reprendre , Raphael adioufta quelque le-(II âureen remonftranceiamp;dauantagefut appelle vn autre


»!

en habit feculier,lequel on difoit eftre lacopin,quitoutes-fois ne lui tint que propos tels qu’euft fait vn miniftve.Ley dernieres paroles de ce Prince furet adrellees à vn Gen va-^ let de chambte,auquel il dit, ^eruez. bien mon fils, S( qu’il ferue bien le Roy ;amp; ainG rendit l’efprit ledixfeptiefme iourdeNouembre 1561. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Pour reuenir a ceux de Rouan depuis lequinziefme iourid’Oftobre iufquesau vingtvniefme il y eut pourparlers dedans 8t dehors la ville pourlareddition.La . Roine parla fort gros aux députez, iufques à leur dire, qu’elle fçauoic bien comme il faloit viure,qu’eux eftoyenc venus bien tard pour lui rien aprendrc, qu’il levirdeuoit fufîire de viure comme le Roy.Sc que s’ils ne fe vouloyent tendre par amour, on les auroit par force. Ellerequeroit deux articles,l’vn qu’ils fuffent priuez de tout exercice de Religion : l’autre qu’ils receuffcnt en leur ville le Roy , le Triumuirat amp;nbsp;leur fuite. Ils offrirent receuoir le Roy, la Roine, les Princes du fang, 8t leur train, s’excufans di| tcfte,8i requerans l’edit de lanuter eftre laiffé en fa vigueur. Ce qui leur fut refufé tout à plat. Et les aflaux recommencezzafçauoirles 17.18.amp;zi.iourdu mois:caî ainfi entreme(loit-on les traittez d’accord 8c les coups de la difcorde. En ces iours là furent tirez plulieurt milliers de coups d’artillerie xontrc diuerfes tours. Le , vingtcinquicftne fut donnée vne chaude alarme 8c trois '

M. lij.

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M.D.tXII.gC LXlJI. CHARIIS NEVriïSME.

* nbsp;. , mines iouerent,mais fans cfteéI.Levingt(lxieftne,futdoU'

läpli’fPä*‘'*lesfoldatsdefendans 1 fiit reculerent.Lesbourgeois qui relloyent firent vn merueil'« « leux deiioir,auec les Anglois St Efcolfois affiliez desfem-■ mes 8c enfans.Sur le midi la brefehe delà porte de S. Hilil efutgaigneejiar les alfaillans, moyennant vne mine qui

. leur fit grande ouuerture. Vn capitaine Bcarnois noniine Sainte Colombre,pai auant de la Religion, fut le premier qui entra dedansimaisil ne porta pas loin cell effort:car il fut atteint d’vne harquebuzade a l’vne des ioues, dont Ü I mourut toll aptes .auooant le iu (le iugenient de Dieu fn' fa reunite. Les viélorieux commencèrent à tuer route'

1 qu’ils rencontroyent,forçans les luaifons, violans filles S r femmes.Montgommery ne voyant plus de remedefeieit*

dans vne graniiegaicre,amp; auecceux qui peurent entrer a-uec lui le iàuua au Haure. D’autres qui penfoyeut en fait' autant dans des balteaux furent noyez.Ceux qui fuyoyeni : par la campagne furet pillez,tuez,ou faits prifonniers.l’l“' fleurs miniilres s’eftans fauuezdans vne place nommecl' vieilp.ilais fe rendirent le iour niefme acompofiiionil’î' uoir la vie faune. Au lieu de leur tenirpromcfle,on lésât' ' relia prifonniers : mais il s curent moyen la nuift fuyuante d’efehapper,excepté Marlorat amp;nbsp;lePrefident MaudreuiH',

I excellent perlbnnage,trahis par vn nomme S.Efteue,le' . quelauoitpromis delesfauueramp;pourceftcfFcfteuHprO' ’ inefl'e de deux mille efeus. Le Conneftable dit force ini«' res à Marlorac,lequel luirefpondit grauemét. Cans s’ellon-

I ner du fupplicede mort dont on le menaçoit. Plufieuts Anglois 8i kreoffois furent pendus: les autres malades

bleliezfcbariez amp;. icttez dedans la riuiere de Seine. Le Pst itatublti lementreuintde Louuiers à Rouan,amp; tintfeance trois ferfumago iours après la prinfe.Et le lendemain fit vn proces fomrasi' re au PrefidentMaudreuille, aux (leurs de Sequence Stil' I Berthonuille confeillers de kl ville,amp; a Marlorat miniftr'i qui le mefme iour furent condamnez, Maudreuilled’aroit la telle tranchée, amp;nbsp;les trois autres pendus Si ellranele'' t Ce qui fut promptement exécuté auec grands opprobres fur tout entiers Marlor3t,lcquel fut outragé de paroles

I Je Côneftable St Monibrun fon fil s, 8c frappe d’vne bagufi' * tçpar ViJlebon.Tous quatre moururent çonilaniinent equot;

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Charles hevîtesme. ÿz laprofeffion de la Religion.Le lendemain furent executez. . / cinq capitaines-.Sc toll apres lean Bigot ancié,8t leâ Qui-del notable marchant. Le fac de la ville dura plus de quatre mois;8c c’eil chofe incroyable du butin que Ion y vint TSutinmer-achetenmaisla plufpartde ceux qui vindtét deVarts,d’A- utilhux, miens,de Beauuais 8c d’ailleurs a ce trafic, ou furent def- . ualifez en chemin, ou depuis ont eu malheureufe ilïuecn* tous leurs afaires,

Le Geur de Sainél Anthoi premier preGdent, perfonna- *• ge de grande reputation, de l'Eglife Romaine, mais (age cruri irai-politiqiie,8c ennemi de fedition, retourné en la ville de quelque maifon où il auoit vefeu en fon priué durant telles ’ tenipe{les,fit tout fonpo(rible,àceque les lettres de par-don 8c abolitiôs ottroyees par le Roy a ceux de Rouan fuf feni interinees. Mais 1’Alem»n,Lompan,Bigot,Peiicart,8c autres de cefte cour,partifans duTriumuirat,luidtetîerenc vne terrible partie bien toft apres, ayansapofté quatre cés mutins,quiauecles armes fe ptefenterent deuant le Palais

i demandans de parler àlui. Ses compagnons,au lieu de Ici imaintcnir,lui confeillerent de defeendre du Gege,5c d’aller\ ouïr ce que tels gamemens auoyent a dire. Lui voyant la

nienee, apres s’eftre recommandé à Dieu gt;defcendit fuiui d’vn fien feruiteurjSc pafla parmi ces furieux,qui lui dirent! vne infinité d’iniures.Neantmoins pour ce coup il cfthap-' pa-.dont fes capitaux ennemis irritez lui firent vnenouuelle • partie trois louts apres, amp;nbsp;fans eftre accufé d’aucun crime, » le condamnèrent à la mort. 11 fut mené au fupplice fuiui \ d’vne petite armee de feditieux en armes,à vne fois chantas Vil couplet d’uXHe maris al’autrefois vnrefram | de leur chanfon Tant-vom alle^doux GniUemette.h.uec cefte i fupetihtieufe amp;nbsp;épicurienne mufique ce grand perfonna- \ ge,otnement d’vne telle cour, deuxiefme parlement en la fécondé ville de Prance,fut pendu amp;nbsp;efttanglé.Qn,atrc ou v-iutif crufl cinqiours apres le fieur de BofrOger,^duocat du Koy ,dc rEglifeRomaine,futneantmoinsmaüàcré,pourcequ’lie- . ftoit ennemi des iniu(lices de Bigot amp;nbsp;Vcricatt,procnrem s * du Roy ,aufquels il auoit fait telle pluGeurs fois.Depuis ce temps iufques àla paix fe commirent infinis faccagemens

i nbsp;nbsp;nbsp;dedâs Roua,8c y eut grand nôbre de gés de la Rcligiô tuez

1 8t noyeziles (uruiuasrâçônez8c fourrageztitqu’ils eurêt l nbsp;nbsp;nbsp;deqUüifoutnir.Et pout le coble,n’y auoit moyé de fubfifiei';„4;„.

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M. ïi q.

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M.D.LXn.amp;lXIII. CHjlUltS NEVriESMI.

vn quirt d'heure en compagnie ou par les rues, lî poUf moins on ne luroit le nom de Dieu, tes blafphemcsamp; r«* * noncemens horribles de fafaincle Maiellé ellanslors k*

elTentielIes St inûilljbles marques d'vn vrai Catholiqut Romain.

Quant à la ville de Dieppe,ceux de la Religiô s’y mail' i tiadrencauecplulieurs notables exploits contre tous reu» . qui tes voulurent moiefter,tellement qu’Aumale,Villcbô) amp;nbsp;autres all'aillant,notamment ceux d’Arques,y perdirent endiuerfes rencontres ilepuis le commencement de May iufques en Odobre de mil a douze cens hommes. Ce lie“ la feruit de retraite amp;nbsp;(oul.igementà vn trelgrand nomb'“ de familles delà Religion de diuerfes villes voilînes flongnees: nourrit vne infinite de pauures ,fecourut a Ji' : uerfes fois de tous fes moyens St forces ceux de Rouan.L“ *fieurdeBiiquemautquiht toutes les diligences qu’il fl* ipoflible de penferpont hallerlefecoursd’Angletcrre(qu^ *lcs vents arretlercnt dix lours^entiers, amp;nbsp;qui n’arriiia gt;nbsp;^Dieppe que deux iouts apres la prinfe deRouai)).iyantcii-^UoyéaLiparaiianr deux cen diiarqnebiiziers Prançoii S.

coflois, fut mlla.liment requis par le Comte de Monrgô-meri de fair ; vn renfort.Pourtant il enuoya le furplusjaf' iÇiuoir les deux coinpignies Françoifes qui relfoyenti /Diepped'ous la change dès capitaines Moulandrin StCoub _ drav. Mais icelles rencontrées près du bois de Pauilly î la compagnie du lieur de DinuilJe furent enriereuicn' jdesfaires, les vnsefians tuez fur le champ, les antres tait* prifonniers, amp;nbsp;depuis pendus, les autresdefpoiiillezp“' lies payfans,àgrand’peine peurcntregaignerüieppe,o“ ’ils furent reuelfuspar les habitansbien effrayez.De ttol* ininiftres qui acooipagnôyeorces deux bandes pour les“' couragfrjl’vn fui tUquot;,l’autre prins gc noyé: le troilïefintk fauua. Celle perte amp;nbsp;la prince de Rouan fir prendre no“' üeaii confeil a quelques vus de Dieppe, amp;nbsp;d’ailleurs 11 villef.it tellement follicitee, menacee amp;nbsp;intimidée pardi' •uer- pou parler,, que finalement ils con/èntirent de k

rendre fou certaines conditloos. La pirefut quel’exfr' *cicede Peligion en fur orte. Le Marefchal de Montmorency y tjf.iblit pournouueaiix gouuerncurs en la ville8^ au chafteau les lîctirs de RicaruilleSt deßaqueiiillc auec quitietens hommes. Pour cela, ceux delà Religion

perdi:

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ChARIÏS NEVFIESMÏ, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pj

perdirent courage, ains firent tant enuerslaRoinemere (laquelle redoutoit l’Admira) amp;nbsp;le liege d’Orleans ) qu’ils obtindrent permifldon des’afleniblei lecretteinenteii péri tes compagnie;:cequ’ils firent, amp;nbsp;eurent des niiniltres qui s’eftoyent faiiuez de Rouan. Au contraire ,il ne fe ti ouui pas vn feul preftre en tout le pays qui fe bazar daft de venir chanter nielfe a Dieppe.

Or Cûmbieuqiiele.s deux capitaines fufnomniez filfent ban guet,(i furent ils furprins.Carlexo.iourdeDcceiuure, ' Ricaruilleeftant forti du chafteau fuiui d’vn valet,pour aller voir fes cheuaux en vne tftable prochaine,fut tué, Sc foudainle fieur de Cafteuille amp;nbsp;le capitaine Gafcon fe fai-firent du chafteauou ils auoyent intelligence, amp;nbsp;de l.i de-fcendus armez en la ville, fans faire mal à aucun des habi-^^ns^prindrentBaqueuille,lequel fut abandonné de tous. Lon eftablit incontinent le public exercice de la Religion, dont plufieurs eftonnez enuoyerent faire leurs cxcufes à la Roiiie.Villebonau contraireedayoït deles eftonner par les nouuelles delà bataille de DreuxiSf y eut alors de mtr ueilleux effrois amp;nbsp;difcours en la ville. Mais le Comte de Montgü nmery y eft.int ai riué auec bonne compagnie huit ou dix lours apres, ralfeura les afaires,donnât ordre î tont, ' non pas au gré des habitans qui fe plaignirent à l’Admirai de plufieurs exadionsjàquoy il remedia :1c Mare-fchal de Briffac, gouuernetir de Rouan, qui s’eftoit acheminé pour furprendre D'eppe par l’intelligence qu’il auoit dedans,a-yantefté cunt raint fe retirer fans pouuoir rien exccutei,8c la ville eftantdemeuree en grande paix auec exercicefous le gou 'etnementdu fieur de la Curee, gentilhomme fage, vaillant amp;nbsp;bien affecfionné a la Religion.

Il y eut diners exploits de guerre en plufieurs endroits lt;JpNormâdie,pour le regard des placesimais pource qu’eu la plufpart ce ne furent que furprinfes 8c ftrategemes ordinaires nous n’y touchons point ,ains feulement à ce qui feinblephis memorable. Luneray eft vn bon village non gueres ellongné de Dieppe : où de long temps fe font trouuez plufieurs familles de la Religion . Et en ce temps des premiers troubles prefques toutes en eftoyent. Lefeptiefmeiour de luin, Languecot les auertit qu’Au-male auoit délibéré de les ruiner : au moyen dequoy ceux de la Religion, trop foibles pour refifter à fi puilfanc

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M.D.LXV.amp; txni^ CHAiies n i v r 11 s m e. ennemi,fe retirercten diligécc,auec ce qu’ils pcurétenjp« ter de leurs biens en la ville de Dieppe, Leurs voilinsyac' coururétincôtinét, amp;nbsp;pillerét ce qu’ils trouuerétàpoindi quanti Aumale,il fut côtraintrebrouflêr chemin,pour ft' courir le Pont de l’arche. Or auant que les fugitifs reuinf-fent de Dieppe,la côpagnie du Sieur d’Annebaut fuiuieJf plufieuts pay fans tira droit à Luneray,où ils ne trouuereiU que trois hommes amp;nbsp;quelques petits gatfons,lefquels It fauuerent en la Tour de leur têple,fe défendirent tellcmét) quenon feulement ils ne les peurent forcer, mais qui plus eft ceuxrft la tour ayâsfonné le tocf3in,amp;s’eftansefcrit^ côme s’il euflent veu ceux de Dieppe à leur fecours, leurs ennemis fe retirerent fans leur faire autre mal. Durant le liege de Roua, ces pauures gens furent grâdenient foulst par des compagnies qui y logèrent. Le gros s’ellât efcoulti quelques brigaudeaux les voulurent molefter : mais ils It’ châllierent fi ruden)ent,ayâs tué vn des capitaines enfeu’quot; ble treize desplushuppezde la troupe, qu’on le* laiffaeo repos, iufques a ce que quatre cornettes de Rtiftre.s y fut' uindrent qui pillèrent le village, d’où les pauuies habitans fe fauuerent a Dieppe,amp; là efehapperent l’orage, non fa”® difficulté iufques à la paix.

Lefcptiefrne iour de luin iy6i.au bourg de Valongnesi furent maffacrez à caufe de la Religion les Sieurs deH«quot; uefuille, amp;nbsp;de Coqueuille,Gilles Michaut médecin, iM” Guifart amp;nbsp;Robert de Verdü aduocats. Les maifôs decemt de la Religion furent incôtinent remplies de foldats qui ƒ vefeurent a difererion, amp;nbsp;firent de terribles rauagesestn-uironsl’efpace de huid iours,qu’ils furent reprimez pa’ quelques troupes de la Religiô, qui trouuerent moyen d’j entrer, amp;nbsp;d’aflieger le chafteau qui fut rendu par compofiquot; tion.En ce temps le Comte de Môtgommery faifoit ceqiquot; lui eftoit polfible pour maintenir ceux de la Religion enh balfe Normandie : mais il auoit en tefte le Duc d’Etlampes amp;nbsp;le fieur de Matignon: dauantagcil fedesfioit du Duedf Bouillo] fur lequel aulTi il auoit fait entrcprife d'enleuer le chafteau de Caen,dont s’eftoit enfuiui bien grand bruit, S la mort d’vn fergeant de compagnie.Vn ieune gentilhotnc fils du fieur de Hermefis, prétendant fe ioindre au Comte fut furprisparle capitaine Vilarmois de la fuite deMatl' gaon,lequel en haine de la Religion fit couper les bras 8e

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Charles nevçiéshi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;94

les ïambes àceprifonnier.D‘autrecofté le Sieur de Colô-bieres piintConttances,emmena l’EueCque amp;nbsp;le gouuer-neur priibnniers a S.Lo,les images furent abatues,les mai-foiis des Chanoines amp;nbsp;prellres pillees.

Vire ayant efté gaignee au mois de May par Montgom- rirt. merydes images abatues, amp;nbsp;les reliques emportées,le dernier de liiillet ceux de l’Eglife Romaine fc ruerct fur ceux de la Religion au fortir du prefche,affommerent trois hô- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

mes,dont l’vn fut lapidé dedans la riuiere par les femmes, en bleffeient plufieurs. Mais fur la fin du mois d’Aouft trois capitaines, feauoir eft la Mothe Tibergeau, Auames amp;nbsp;Defehamps enuoyez par Montgommery Sc conduits par la Poupeliere, en nombre de fix vingts, cheuaux, fur-prindrent la ville, amp;nbsp;de là en auant firent des rauages amp;nbsp;picotées ertrâges par tout le pay s comme autfi dans la ville: ce quicfmeut les fourragez, d’enuoyer fecrettement versie Duc d’Eftampes, lequel s’y achemina promptement, 8t de grand matin le quatricfme jour de Septembre onze cornettes de caualerie donnent à toute bride iufques aux portes de Vire eftimans lestrouuer ouuertes. Tibergeau St les autres qui attendoyenr toute autre chofe ,cu-tendans que l'armee approchait refolutent de tenir bon iufquesaufoir,ayansfouûenu la premiere poinâe vaillamment,tué douze caualiersjSl bleffé force cheuauxipuis ilsprendtoyent parti tel quel’occafiô le leur prefenteroit. Laville quieftoit foiblefut incontinent forcée. Auaines futtué auâtque ponuoir gaigner le chaticau,où plufieurs s’eftoyentfauuez.Mais par la faute deTibergeaii,qui fe rédit à vn qui l’appeloit,le chafteau fut prins. La Poupeliere^ gentilhomme d’honneur, lequel s’eftoit bien'comporté durant les defordres des capitaines,fut fauué. Quelques vns qui s’eftoyent retirez au Donjon du chafteau , a faute de viutes retendirent fous proraeft'e qu’ils auroyent la vie fauue. Mais eux amp;. autres iufques au nombre de-deux cens hommes furent cruellemét poignardez, hachez en pieces, amp;nbsp;affommez. le n’oferois raconter les fortes de tortures que les foldats furieux inuentetent lors pour contraindre hommes amp;nbsp;femmes à declarer leurs cachettes. 11 y eut aufhbeaucoup de femmes amp;petits,enfans tuez.Plu-fieuts femmes furet yiolces amp;nbsp;cjuelques vnes defpouillees

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WB.IXII.amp;ixiir. Chaklbs nirnisui.' toutes nues,amp; aulTi pourmenees par Ja ville. Legra»*^ Prieur amp;nbsp;Ie Sieur de Martigues s’eftansfaifis d’vneieun« j fille la violèrent brutalement l’vn apres l’autre, puis lall' urerét à leurs laquais,qui la laifferent aux traits de la mort. Martigueseftranglade fes propres mains auec vneiartiert certain ieune homme nômé lean Gille heult ,pourcequil refufoitdefeconfelfera vnpreftre. Vn nommé ChagnJrt ' pour n’auoir voulu inuoquer autre que lefus Chrill)”* promettre d’aller à la melTejfut eftendu fur vn banc, amp;nbsp;tf' uentré comme vn mouton. A plufieurs furent arracheei les trippes amp;nbsp;boyaux,qu’on trainoit par les rues, criât tout haut,à vendre les tripes d’vn huguenot. Tibergeau amp;nbsp;ein* qualité ou foixante autres efehapperent moyennant grof-fes rançons.L’armeefe retirât. Vire futcommife a vnegJt' nifon, qui continua degrapiller amp;nbsp;ceux qui s’appellent iuftice firent brufler vn potier d’eftain,nommé Beaumonti aceufé d’auoir rompu quelques images, Ainfi demeura Vi' rejiufques àeeque l’Admirai s’en faifit vnpeudeuantll paix.

Le Duc d’Eftampes au partir de Vire,a(ricgeaSainâ Saina L». Lojttial garni, amp;nbsp;gouuerné par gens liardisj mais peu expe* rimentez.La batterie de fix canós dura cinqiours: nonob-fiant quoy les afliegez fe défendirent courageufement,$ tuerent grand nombre d’all'iegeans: mats faute de l'ecours ils demandèrent compofition, qui leur ayant efté refufcti ils trouuerent moyen de fe faiiuer la nuid fuyuante, fort quelques vns des derniers qui pourfuiuis par vn corps de garde fe noyerct au paffage de la riuiere. Li ville fut pillcf) amp;nbsp;y furent commifes grandes infolencesiplufieurs femmes defpouilfees dedans le temple amp;nbsp;aucunes violées. Celaa-uint çnuiron la mi-Septembre,auquel templefurenide nouueau milfacrez fix hommes a 'Valongnes, 8c quelque* vns executez par forme de iiiftiee en haine de la Religion. L» HMn Haute de Grace, forterellé de grande importance rf(6rar«. ayant eftédextreraent affeuree au parti du Prince, parle Vidame de Chartres St leSieurdeBeauuoir la Node fou beaufrere, le Vidame ayant charge d’aller en Angleterre, pour ne lailTer vne celle place delpourueue dôna cominif' lion 8c argent à vn capitaine nommé Roquebrune,pour le-uer trois cens homme5,8c les y amener. Icelui alla trouuct le Cardinal de Lorraine, 8c puis le RoydeNauatre,pro-mettant

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Charus xiniitui, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9$

mettant de leur liuter It Haute, Sc achemina fa promeße iufquesau poinftdel’execution.Maisrentieprife defcou-uerte par vn des principaux entremetteurs d’icelle a Beau-lioitjil pourueut promptement atout, amp;nbsp;fit trancher la teile a Roquebrune.Cependant le Vidame traita en Angleterre aiiec la Koine pour le fecours de ceux de la Keligionj fous condition que le Haure lui feroit mis entre les mains pour la retraite amp;nbsp;defcente de fes hommes: ce qui ne pre-iudicioit en forte quelconque a l’authoritéfouueraine du Roy ni à l’Eftat du royaume: comme la proteflation bien ample que laRoine d’Angleterre en publia amp;nbsp;les effedslc nionftrerent^ccours de fix mille Anglois vint enNormâ-die. Les vns fe trouuerent 3. Rouan ,où ils firent vn mer-tieilleuxdeuoiriufquesala mort; amp;nbsp;s’ils eulfent efté fe-côdeil’ifiue eu eut efté autre.Il y en eut de logez à Diep-pe.Le teile en plus grand nombre demeura dedans le Hau-re,fou$ la charge du Comte de Vuaruic. Depuis laprinfe de Rouan, le Rhingraue approcha du Haute auec fesRei-ftre», qui eftoyent fouuent efcarraouchez par les Anglois 8c Efcolfois. Le Rhingraue 8c la Koine mere fe tournèrent en maintes formes pour corrompre Beauuoir,iufques a lu y offrir cinquante mille elciis, le collier de l’ordre ,8cvne compagnie d'hommes d’armes. Mais luy n’ayant enuie quelconque de vendre ni d’engager fon héneur, garda bié la place en fon entier 8c en bonne police,iufques a ledit de paix.

Au regard de la Bretagne,le Duc d’fftampes. Seigneur 'SrttA-affez modéré,s’y côporta doucement,8c tandis que la Roi- i««. ne demeura en fufpend,il traimfort doucement ceux de la Religion.La guerre eflant allumée,8c fon neuen Sebaftian de Luxembourg Sieur de Martigues, homme violent s’il y en eut «mais en France luy ayant efté baillé pour adioint, les mutins commencèrent a y remuer mefnageiufi]ueslà que ceux du partiTriumuiral couroyeiu fusies vnsaux autres.Ceux delà Religion y fubfifterent tellement quel-

' lement, fur tout quand tous les plus feditieux eurent efté amalfez pour aller en Norniâdie, où ils firent à Vire SainCt Lo 8c ailleurs vne infinité de rauages. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gi^tnm

Voyons maintenant ce qui auint durant ces premiers Fr*“'quot;«« troubles en diuers pays du reflbrt du parlement deThou-

i loufe 8c de Bourffçaux. Le Sieur dç Fumel, homme cruel f

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Lxiir. Charlis nevfissmî, entte ceux de fon temps,ayant tyrannife' par plulîeurs nees les futets,iufqnesa en tuer les rns,amp; pillet lebienilt‘ autres,le vingtdeuxiefniede Nouembre 1561.ayantrcH'j contré quelques vns d’iceuxqui reuenoyentd’vn certain Heu,où ils s’eftoyent aflemblez pour prier Dicudoniii’ grand coup du manche de fa pillole fur la telle d’vn,quEl*! pauure homme tomba demi mort par terre. Les autre’t commencent a crier au meurtre fur lui, qui monte aclH'| ual fcfauueen fonchalleau ,où tout foudaiii on rinucltt* de cous collez.Sur ce,comme il regardoit d’vne galeriegt;i’ fut atteint d’vne harquebuzarde au trauers du corps, chalteau fut incontinent force,Jles payfans le porterenui' fon lief fur les carreaux,où apres lui auoirtenu vn long procès de fes tyrannies,le fils d’vn lequel il auoit faiteii' uoycr aux galeres Si confifquc fon bien, lui coupa la gorgt d’vue dague,Sclui donna plufieurs coups apres fa ni»»' Lailfant a Dieufes luftes iugemens, du collé des homnit’ celle procedure elloic du tout illicite amp;nbsp;inexcufable,ioiiit les infolences amp;nbsp;extorlîons faites lors ala veufiieamp;ini enfansde Fumelqiii eurent btaucoupid’affaiie à fe fauuer. Mais excepté ce forfait (dont les coulpables eurent tout loifir amp;nbsp;matière de fe repentir) ceux de la Religion netai-foyenc en ces prouinccs de Guyenne, Languedoc fie ad' leurs la guerre linon aux images amp;nbsp;autels qui ne fjignoyét pointiau lieu que le parti Triumuirat efp.âdoit lefangaut^' toute cruauté barbare,« fmoinslesmaflacres de GrcnadC) Callelnaudarry fie de Cahors executez quelques iours a» parauât,où plus de (ix vinges perfoiincs de la Rcligiô, ps}' liblemétallémblczpour prier Dieu amp;ouir lapredicatiû,W rér mis amort auec toutcla fureur qu'ilellpoHibledcpt' fer,lans que le parlement de Thouloufefefouciall d’entU' re iullice.Neanrmoins, ce fait 1 apporté a la cour amp;nbsp;fort«' agg£ré,auec les nouuelles du bris des imagespar touieh Guy cime, a trauers quoy en diucrs lieux lô auoit tuégrâi! nombre dé ceux de la Religion, pour remedier (difoit-on) a tels defordres Compainconfeiller du grand côfeil,amp;Girard lieutenant du preuoft de l’hoftel^y furentenuoyez. Mais d’autant qu’ils paroilloyent pleins de bonne volonte de faireiullice,Burie ficMonluceurent auisparticuliers ilt cc qu’lis auoyenta faire. liuriecllime' trop mol auoit eu pour adioiut Môluc home de fer amp;nbsp;de feu,cruel ennemi de ceux

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Charles neveiesmî.

ceux de Ia Religio, comme il s’en glorifie en pIuGeurs endroits de fes commentaires. Incontinent Compain fut re-boutêicaufequ’ilcHoit de la Religion: amp;nbsp;en lieu de iulli-ce, Ion ne parJaque de meurtres te faccageinens comme nous le marquerons fommairemenr.

Le i.iour d’Auril i56i.Monluc fit démanteler la ville de dt u Fumel,abatreplufieurs maifons, exiger améde de trois cés mille fracs fur les habitas pour les interefts de la veufue Sc des'heriiiers de l’occis.Ceux de la Religiô en Guyéne pre-uoyans le rauage que Monluc y feroic, s’il ne fentoit qutl-qu’vn pour lui faire tefteiprierent le Sieur de Duras de demeurer en la prouinccjoù il y auoic de grandes forcesimais ils’excufa furie commandement que le Prince lui auoic fait de mener des forces à Orleans. Ce fut le commencement des horribles defolations qui furuindrcnt en tout ce pays là. Quant aceuxdelaReiigionàBourdeaux,ayans quot;Siiurdta»» laide pafler les moyens de fe rendre paifibleinent maillres de la ville amp;nbsp;des chafteaux,durant l’abfence de Burie amp;nbsp;de Monluc,qui ne faifoyent que courir pour drefl'er leurs piégés amp;nbsp;affeurer leurs affaires, ils n’y peurent plus reue-nincar ayans voulu recomraencer,ils fe trouua tant de laC-ches gens entr’eux, que force leur fut de fe fauuer ptes de Duras. Là deffus le Parlement informe, fait fouiller les maifons, amp;nbsp;exécuter à mort tous ceux qui peurent e-ftre attrapez , entre autres Neufclialfel amp;nbsp;Grenif mini-ftres.

Monluc en vouloit principalement à ceux d’Agen, qui entre autres entreprifes infailiblemenc l’çulfent prins amp;nbsp;faccagé , fans l’imprudence du Sieur de Me-my, general de la guerre pour la defence de ceux de la Religion en Guyenne amp;nbsp;pays voifin,dont il s’acquitta petitement, ellant valétudinaire, peu exercé en tels affaires, amp;nbsp;fort adonné à fon fens, a l’occafion de-quoy il perdit puis apres la telle fut vn efehafaut. Bu-rie amp;nbsp;Monluc fachans à qu’ils auoyent à faire, faifoyent courir force pacquets en deliberation d’attraper ceux d’Agen. Défait ils en firent aprocher le capitaine Char-ty aüec quelques troupes, mais on lui dreffa vne embufea-de,où ils furent mis en route,laiffant quarante cinq des , liens eftendus fur la place amp;nbsp;quiivze prifonniçrs. Me-my amena des forces bien grandes dans Agen: mais

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gt;4.d.lxi:.amp;Lxnr. Charus nevfiesme.

ne fâchant les employer il fut abandonné d’Arpajonamp;^* Marchallel, tjuipouuoytnt (s’i. iei euft creuz) desfaire» Jors Monluc, lequel cognoillant la portee de funadueramp;ij re, lui dunnoit des alaimes a tout pn/pos.Au bout detrüH femaines les troupes de Memy,n’ayans fait que mal dcdà^ Agen fecafferent d’elles niefuies- J\'j contraire MonW faifoit des courfes, contraignoit les autres de lui fourn» viures amp;nbsp;argent : fes foldats couroyentiufques aux porté d’Agen : s’ils rencontroycnt qnelqu’vn de la Religion,il' lui mettoyenc vne corde au col, amp;nbsp;s’ileftoitconllant,l' faif.iyent cruellement mourir,ou bien en tiroyent ranjo’i pins le maflacroyent. Quant aux infirmes apres auoircH* prou menez ils elloyent alfraints de faire le ligne tle^ croix,dire l’Aue amp;nbsp;le Sanfta Maria,conftifer que laMttf eiloit bonne : apres tout cela faloii necelfaireniêt qu’ilsff nialfent Dieu fix ou fipc fois, Quoy fait ilseftoycntten»’ pour bons Carholiquesal’vfage de Alonluc amp;nbsp;du capiié' ne Pcyrot fon fils. Le feprieme loili d’Aoull ceux d’ADquot; gcn repoulferent le capiiainc bourg qui leur fermoic palfageen certain endroit bien muni de viures. leué foldats s’arrelierent la près des bons vins, celicinent q»' Bourg les y furprint le lendemain, en tua loixante, diflif* les autres,dont plufieursau paffigede la riuicie, beurcH' encore plus d’eau qu’ils n’anoyent ben de vin lefoirpi»quot; cedent.Mais leiour fuyuant ils eurent leur reuenchc ai» racjoù ils tuerét par double intelligence quatre vingts fol* dats du parti de Monluc.Cenonobllant quatreioursapié ceux d’Agen voyant que leur ville n'elloit pour lefiftctl* canon, forcirent tous en armes en nombre d’eniiitonfé cens,ayans rendu les clefs aux Confuls,auec priere quit fe fouuinlfcnt du gracieux traitement a eux fait par cell* de la Religion, lors qu’ils auoyent etlé les maiflrt®' Les femmes de toutes qualiiez portoyent leurs p«''' cnfans a leurs bras, ou dans les berceaux fur leurs telte ou les trainoyenr parla main,ou les cbargoyent furW efpaules. Ayans cheminé toute la nuief, ils fe trouucrem' ■ fiept grandes lieues d’Agen, où ils attendirent Duras,!» quel poutueut a leur feureté. Le lendemain lapopulaé d’Agen fe mit à piller amp;nbsp;tuer ceux qu’ils peurentattrapa^' ‘ Burie amp;nbsp;.Monluc y acoururent incontinent : amp;nbsp;apres q»' tous les meubles eurét elle volez, on faifit lesinnneublj* .

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Cm A RIES NEVEIESMeJ 57

Ils firent execiiter à mort plufieurs prifonniers: Ies abfens en figure, leurs biens confifiquez, felon qu’il plaifoit aux deux chefs.Hors de la ville il ne ce parloir que de meurtres amp;nbsp;cruautez horribles , que mefmes au bourg du pafîage il y eut des péris enfans roftis. Duras entendant ces malheurs irrémédiables print le' chemin de Lauferte, ville de Quercy , laquelle il emporta de force lequinziefmeiour d’AouU,y ertant contraint par les outrageufes braueries de ceux de dedans, où il fut tué cinq cens foixanrefept hommes,entre Icfquels fe trouuerent neuf vingts quatorze preftres. Vnc partie de ceux d’Agen s’eftoyent retirez dedans le challeau de Penne que Duras auoit commis au capitaine Lyouran.Môluc les y alla incontinét aflieger.La batterie dura trois iours. Lesafifiegez fouflindrent vn furieux aflautimaû finalement y eftant le nombre des foldats aguerris fort pctir,8c Lyouran ayant efté tué d’vn efclat,la place fut forcée, Monluc y ayant perdu enuironfepteens hommes. La cruauté y fut extreme, fans efpargner féxe ni aage,iufques à tuer les petis enfans dans les bras de leurs meres,amp; leurs meres puis apres.On referua quelque^ femmes, dont Burie en voulut auoir deux pour fon butin, Monluc s’y porta d’vne forte que i’ay horreur d’eferire. Voila ce qui âduint lors à ceux d’Agen ; mais ce ne fut pas tout. Car apres la desfaite de l’armee de Duras, plufieurs des refehappez ayans efté prins furent menez à Agen,lieu deftiné a la boucherie, y eftant mefmes drefl'é vn gibet qu’ils appelloyent le Côfiftoireide forte que depuis le iour que ceux de la Religion abandonnèrent la ville, iufques à l’cdit de paix il y eut plus de cinq cens hommes exécutez àmort.Outre{)hjs,lespartifans de Monluc,pour acheuer le comble ietterent hors la ville les femmes Scies filles , a-pres lefquclles ils enuoycrent les foldats: firent pendre vn confeillier, nommé Cleret, auecfa longue robe 8c fon bonnet carré.Ven au parauant ceftedefroutede Duras dót nous parlerons ci apres , Memy, abandonné de tous,pen-fant fe retirer en Bearn,fu t fai G prifonniers8c mené à Bout-deaux, où par arrcft de parlement il eut la tefte trenchee.

CeuxdeNcracayanspar l’indifcretiond’vnieune Ca-pitaine déïeur ville perdu de cent à fix vingts hommes en vnezfcarmouche contre quelques troupes de Monlu^, fe tetirétent'en Ecarn auccleurs minifttes, non fans grand

N.].

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LXin. ChAKUS NIVHISHE^

danger de leurs vies, enuiron le quinziefme lourde luilltt auquel temps ceux de Caftcl-ialoux le rendirét, duquel lit« le miniftre fut execute à mort.Ceux de Marinande, S. Mi' Caire amp;nbsp;Bazas s’enfuirét aulTb Toyeins le port Sainâe M1'. ne, .St Villeneufue d’Agenois furent prius fausrclillance, | neantmoins pillez amp;nbsp;faccagez par les troupes de BiirieJ ' Moulue fans relpeél de religion,fexe,ni aage. La Koinedi । Nauarre clfaya de modérer ces furieux : mais elle yperdii ' les peines.Car incontinent apres,ils pillèrent le cliafteau^f j Duras, amp;nbsp;forcèrent Montfegur, vilictte où il y auoitdein enfe-gnes 8( grand nombre de gens de la Religion.Latoutes cruautez amp;nbsp;violences furent exercees le premier jour, d’Aouft, làns auoir efgard à qualité, fexe ni aage. Moulut viola la fille du miniftre, lequel fut tué auec les autres.

A l’aide de ceux de Nerac Leélourc, ville capitale d’At-magnac.aaoitefté faille pour le parti du Prince. La garni-fon.a qui commandoit le capitaine BugoleBcarnois,q«i n’efioit de la Religion,fit plufieu*'s exploits,auant le liegti ayâs premièrement prins d’cïcalade la Sauucrat deGaurCi fur la fin du mois de Iuin,amp; le dernier de luillet fiirpritv-ne autre place nominee le Larromicn ,aucc vne trefdure guerre contre les preftres. Daurutage le huitiefmeiourde Septembre ils furprindrent Tarraubeapres vncombatdt quatre heures, où furent tuez quarante de ceux de dedans. Môlucenuoyaincontinétfonfils le capitaine l’eyrot,pour remédiera cela. Le remedefut que Peyrot corrompit ttl-'tfgih en leinét Bugole,qu’il commit cinq trahifons infigncs.Lapte-l'dint frzii miere il fit arrefter en chemin deux cens foldats conduit! par le capitaine Mefmes qui marchqycnt pour fe letter de-leconde ilfitfonir de Leftoure,bienSc en halle trois cens fix homes armez a-iiecquarantecinqargoülets,fousonibre d’aller au deuant de Mefmespourluifaire efeorte, amp;nbsp;s'en allaictterdedans Tarraube, tandis que Peyrot faifoit marchérforcecaiiale-rie entre deux, taut pour ernpefchcr le retour de ceux de Tarraube à Lcftoure,que pour fermeraufli le paflàgeà Mefmes, amp;nbsp;l’empefclqer de feioindre a ceux deTarraube. , Latroilieftne, au lieu de fecourir Mefmes amp;nbsp;luienUoyerfô infanterie qui euft fait aifémét fi retraite,!! la retint enclo-fe dâs Tarraube,où il n’y auoit ni farines ni eau, dct s’enfui-uitmfôtinét laredditiôdesafllegez àla merci defteytot. La quatrieftne incôtinét que Tarraube fut rendu il fe retira

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Charles nevéiesme^ ÿ8

auec vn ficn frere auprès de Peyrot.La cinquiefmc,au lieu de dônerauis à Mefmesjpour fa retraite,il le laiffa afliege'r dàs vn mefchât vil lage nômé Roqutbrune,où neantmoins ce capitaine rit valeureuferaent, quoy qu’il euft quatre ou’ cinq fois plus d’ennemis en telle amp;nbsp;i dos,qu’il n’auoit de foldats,encore tous rôpus de lôg trauail,qu’ellâc forti de fu ne fur la nuid, apres auoir tué plufieurs qui vouloyent lui fermer le palfage, il fe fauua en Bearn auec fa troupe. La û-xiefmcjil ne lui chalut en forte quelconque de faire tenir à Peyrot la parole qu’il auoit donee à ceux de Tarraubc,ayâc iuré leu r garder la viciau contraire il les vid traiter mifera-blemétjjprilbniers, amp;nbsp;trois iours aptes hacher ctuellenient en pieces par Peyrot amp;nbsp;fes gés contre lafoy proniifc,auec tât de blafphenies, maugre'niés amp;nbsp;renôcetnés du Sacré Nó deDieu,que c’eû horreur de s’é fouuenir.Le nôbre des maf facrez fut de deux cés trete vn, outre deux pédus,8t jy.râ-^ónez.Voilacequi auint àceuxdelaReligiô,pour s'ellre liez à vn home fansReligiô.Môlucalfeuré des trahifons de BugoleaffiegeaLeéloure auec fix côpagnies d’infâterie,les .. côniunes, amp;nbsp;quatre pieces de capagne: fit brefehe, amp;nbsp;dôria nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

l’affaut en quatre endroits, le iy.iour de Sep t ébrcidôt il fut repouflé par le capitaine Brimôtqui y efloir demeuré blef-fé,8t n’auoit pour defenfe que jz.harquebuziers amp;nbsp;70.foldats raniaffez. Le z. iour d’Oftobre les habitas (8c la Roi-ne de Nauarte mefines, à qui la ville appartenoit) prierenc Briniont dé parler de côpofitiom: qui fut accordée le léde— niain,péfant Brimot que les ptifonniets de Tarraube fulfét encores en vie.MoIuc tint lors promSlfejdôt plufieurs s’ef-bahirent.lncütinct apres Peyrot pilla le chaHeau deCaxi-mont lut la Garonne,8t y traita a fa couftume les femmes qui y furent trouuees.

Ilnous faut dire vn mot des exploits du Sieur de Duras

. en Guyéneiufquesàfadesfaite. Ayâteu charge de leuer le «f» plus de forces qu’il pourvoit pour s’acheminer vers le Priri ce à Orleâsjfesdefl'eins furet trauerfez par diuerfes occur- J p I téces d'afaires. Ayâc dôc cômécé d’alTembler quelques for- desfiutt, [ ces,onlugt;dônaefperâce qu’il pourroit fetuir pouraffeurer Bourdedux: ce que n’ayât pas fuccedé il délibéra fc faifir du pays d’etre deux mers fitué entre la Garonne 8t la Dordogne,pour y faire l’amas de fes forces.Maisapprochât de S.. ÂIacaite,au Keu de viures on lui tita[force moufquetadesj

N. ij.

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mæ. Lxn.amp;ixHt. Charles nevfibsmî.

dent quelques vus furent tuezxc qui fut caufe quels vil' le fut allaillie amp;nbsp;forcée,mais beaucoup fupportee parl’li“' mâüitede Duras, auquel Burie amp;nbsp;Monîuc delibcrercni couiir fus,s’alfçurans' qu’apres 4’auoir rompu ils ment' royent les mains al’aife par toute la Guyenne. Suyuaiitli; quelleconcluhop , ilsl’attaignirent aup.es deRozan,''“ Moulue fit vne charge àfdn adu^mage fur Duras, quig-^ gnant vn petit bois folfoyé û tel deuoirauec troisceni picquiers, ayant elle abandonne du refie de festrpupOi qu’il contraignit Moulue de le retirer fur perte d’etiuiwn trois cens hommes,amp; Duras de trente au plus.11 full api« celifur le poinft de tout quitter, ayant a conduite gens du tout mal aguerris amp;nbsp;ennemis de drfoipline: toutesfois pitié du p3ys,amp; efperanrque fes foldats fcroyent mieux,il les rallia,amp; en recueillit encores d’autres, amp;nbsp;print la route d’Agenois Sc deQiiercy, aidant a ceux d’Agen en ce qui Iuifut pollibIe.Mais,ayâtüiiice.qui y elloit auenuapresle depart de ceux de la Religion , il challia ceux deLauftrif» en la forte que nous auons defente ci deuaut amp;nbsp;venant dt là.fe rendre à S. Antonin, il fut renforcé de deux conipi' gnies d'infanterie amenée^ par Marchailcl.Comme ils lit' hberoyent aller trouaer Jp Sieur de Curfol enLangueilut’ le ComtedelaRücljçfoqcautlepria de fe.venir ioiiulrtJ Fïtrair» lui pour tirer en diligencq.i Orleans. A celle fin du Burdci 'Sirdtt. vaillant gentilhoinaiefut enuoyé deXaiivonge auec foi' Xantefalades, deux cens argouletsfit dcuxenfeiguçsile gens de pied pour feruird’efcorte a Duras. En chemin du Bqti^e,t entra dedans Pons,força S. batier, où furent tu« douze pre,flresj.puis,entra dedans laLynde ville del’eri-gqrtjijîi il fit punir iurdiqueuiét quelques cruels feditieux, quîauoyenc raalfacrc amp;nbsp;découpé menu vn pauure homme de.la.religipujSr r.tmpli de fei toatesles pljyes d'icelui.S’e-liantipintaDuras ^ Marchaftel, il rei'dlut de ckallier ceifX de Sarlatquiluy auoycnt lué deux gentilshommes) ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;palîanrpar Cauflade, pour aller .a Montauban querirde

l’artillerie 8c recueillir quelques foldats, huit pre lires qui faifoyent trop les mauu3isd.âs vn clocherfureut forcez S lettez du haut en bastiteni quelquesautres des principaux de là ville,auteürs du mafl'acr^faiten ce lieu la fur ceux de la Religion , mis entre les mains du preuoft general de Cuyeiuie,qui les fit exécutera mort. Ils mirent bonne gat-nifpn

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Charles NEVI lEJMF. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;99

nifoniRealuillejSt s’achemintrétà Mócauban, JaifTans Ja códuite de leurs troupes à Chaumôt, S.Hermine amp;nbsp;Peyre longue. Ce fut vn pas de clerc que ces trois chefs laiflaJfét ainii leur armee,attédu que Burie amp;nbsp;Môluccn eftoyérforc pres auec fix mille pietés geforce caualerie.Mais la prudéte gcheureulè hardielfe deChaumôt radouba celle faute,atta-châtvne rude efcarmouche a Monluf,lequel ne voulut pas cobatre ceiourlàjCÔbiéqueBurieenfuftentieremétd’auis pour le grâd aduantage qu’ils auoyent lors. Les troupes de Ouras arriuees fauues a Môtauban le neufiefme de Septem bre,quarte iours apres Burie amp;nbsp;Monluc fe cam peren rimais ellâs dellogez en dédis trois fois vingt quatre heures,Duras repréd la route de Xaintonge,8£ en chemin force le cha fteau Je Marcues,où l’Euefque de Cahors fut prins,lequel futtrouué garni deliures de magie amp;nbsp;de force rccepies pourgaigner le cœur des femmes : mais de nul en theolo-gie.ll ne tinta gueres qu’on ne lependift, côme auteur du maifacredeCahorsien fon lieu furent exécutez cinq ou fix. foldâts. De la tonte , les troupes vindrent deuanr Sériât le premier iourd’Oftobre.Larefiftâce des a fliege?., Si l’armec ennemie compofee de fept .à huit mille hommes de pied,amp; forcecaualerie approchant Duras leiA lefiege, gi vint fe loger par vn temps fort pluuieux le htiitiefiue lour d’Ofto bre en vn village nommé Heudreux , fon artillerie gc ' infanterie à Ver, qui eftoit demie lieue plusauant.Burie amp;nbsp;Monluc ayansfceud’vnprifonnier l’eftat des trou- . pes de Duras, qui eftoyent de quatre à cinq mil hommes rantdepiedquedecheual s’auancenr. Duras au lieu deOm^s. faire iüindre fes troupes amp;nbsp;bien reconoiilre fes ennemis creut que ce n’eiloyent que quelques coureurs, amp;nbsp;diuifa encores plus fes forces. Mais ayant conu bien tard celle f3ute,delibera fe retirer au petit pas, amp;nbsp;mettre fes gens à conuert.Puch vaillant cheualier eftoit d’aduis contraire, fouftenant que lors que deux armees font proches,la pie-miere qui fe retire donne l’aduantage à l’au rtc: alléguant 1 à delTusce qui aJuint a laiourneede S.Laurent. Burie gc f Monluc voyans que Duras tournoit le dos,fe haftét gcfonc

Vnecharge,oùiln’yeutprefquespointde refillan-ce , dûneut iufques a l’artillerie où le bagage eiloitiauquel lieu s’arreftans les foldars viélorieux, moins frians d’honneur que de butin,dônercncloifir aux premiers fuyàns de pafTvr

N. 115.

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M.D.rxii.amp;ixni. Charles ni.vfiïsme.

Peau ayansietté leurs armes par terre pour mieux rir.Le meurtre fut d’enuiron de cinq a fix ccnUoldats.J quinze cens valets de bagage perdus auec toute l’artilk rie.-item quelques prifonniers pendus,amp; nommément miniftres,q'jiparrauisdesEglifes auoyent fuiuilesbji'' des.le réciterai vne particularité' notable.Entre lesprifon niers fe trouua vn capitaine nommé la Mothe qui efche«' au capitaineBazourdan. Quelques iours apres rencontl' par Monlucjil lui donna plufieurs coups de dague, amp;lîai' lcmencluip.t(rarefpee àtrauers du corps, difant cesptO' pres motSjTu mourras, mefc hin t,en dépit de Dieu. To«' tesfois comme pour qionftrer que Monluc fe trouuctof ! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;menteur lui mefme,ce pauure homme emporté en edi

eftat amp;nbsp;penfé,quoy que chargé de coups mortels,retourDJ rniraculeufernent en bonne conualefcence,

faitla«-' Duras ayant ramaflé ceux qui pa lièrent la riuierCiS TiKfttitre Ó- faire deux traites, fut auerti que le capitaine Lauraot' taMtenpie aiere enuoyé parle fieurde Sanfac l’attendoit aueccinl tts ani^ cts cens hommes à Embornet pour acheuer de le desfaire ; fismmii. s'eftonner il marche droit là,où il arriue au poind du ) iour,amp;fait fi biéque Laumofniere amp;nbsp;tousles fiens,esc(-ptez trois qui en portèrent les nouuellesà Sàfac,furet tuet fur la place.Par ce moyé Duras, nôobftât qu’il euft auto«! defoyplusdefeptcésfaladesdu Duc de MôtpêfierStan-tres,paira outre.Ses troupes cômécerér à diminuer,lesgt;'«* fe retirans à la Rochelle, les autres ailleurs: tellemét qu’J j ne lui demeura d’hômes de cômâdemétquefon fils aifnê, • Bordet,Puch,amp; fou frcre,auec enuitôquarâteargouIetSiS I dixhuit cés foldats,moitié defarrcez.Le relie de fa cauale-rie print le deuant amp;nbsp;fe ioignit à la Rochefoucaut.Durasfa tât neâtmoins qti’auec Ibn relie il gaigna Orleâs,où il mou rut au téps que la paix fut arrellee. Duras ellàt loin,toutfs chofes furet desbordees parla Guyéne , amp;nbsp;quât aux corps amp;quâtauxbiés, Stquâtauxpauures côfciéces de ceux de h Religion,pillez,tuez,forcez,en toutes les fortesqu’ile-

Kxêm^ lloit polTible d’imaginer à leurs ennemistMôluc ne fe plai-tTeflrM^t faut qu’j cjffijgejgj horribles excciitiôs,queluimefmesa rernarquees par le menu en fon hilloire, qui cil le couron« nemét defa vie,oùila toutesfoisoublié cequi luiauinrde dire apres laiourneede Ver, qu’il efpcroitaprcsauoira-clieué en Guyéncjaller en Bearn par le comniâdcment du quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ' Ko/j

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Charus nevtiesmi. too

Roy,oil il auoit fore grand’ eniiie d’eflayer s’il faifoit aufli bon coucher aiiec les Romes qu’auec les autres femmes. Mais Dieu preferua la Roine de Nauarre,pour feruir a la France,c»mmelife verra puis apres.Et quant à Monluc,il eut affezde loifir depuis depenfer aux outrages qu’ilauoic dits amp;nbsp;faits.

Or come tout fembloiteftre perdu en Guyenne, le ca-pitaine Piles, fimple gentilhomme d’auprès de BstgsrAC,^‘^quot;ƒ,ƒ^ entendant àOrleans où il eftoit venu auec les compagnies caftxr.et amenées de Gafeongne par Grandmont,que Burie amp;nbsp;Mô- plt;7«j est Z« lucrauageoyét ainfi a leur plailîr,partit auec quelques fol-dats,amp;furniônt3nt vne infinité de difficultés amp;nbsp;dangers arriua a Xaintes peu apres la desfaite de Duras ; où en lieu d’arrerterles chefs pour redrelferles afaircs,fes foldats * tnefmesl’abandonnerenr, tellcmét qu’il ne luien relia que fisiaueclefquels ilfe rendit en famaifon.Son premier adle heroique fut qu’ayant choifi trente bonslbldats, il fe ieœ de villelTe dedans Bergerac, où le Duc de Montpenfier a-uoit lailfé garnifon, laquelle il contraignit enfemble tous ceux de la ville de lai rendre tous les prifonniers qu’ils y detenoyent pour la Rel igion.Il fut obei,amp; mefmcs lui en-uoyaon enfon logis des viures pour fon difnétquoy fait il fe retira en fa maifon à demie lieue de la. Tout le pays co-mence à fe fouleuer contre lui,ce!lemcnt que force lui fut ’ de fe tirer vn peu plus loin. Mais il laiffa autour de Berge-tac vnieune gentilhomme furnommé la Riuiere, qui de l’eftude desloix s’eftoitde nouueau ragé aux armes. Pour fon coup d’eflay,3uec trois harquebuziers, quatorze arba-Ie(liers,8tquelquespaifans3rmezdefourche3,ilentrapar . efcalade dedâs Sainde Foy fur Dordonne,furprinfe peu de iours auparauit par-vn des lieutenâs de Môluc nômé Re-zat,qui tenoit forceprifonniers de la Rcligiô, dót il fe vâ-toitauoir defiafait pédreplus defept cés,amp; deuoit le Icde-main faire vne terrible executiô, cômencât par le minilire nbsp;nbsp;nbsp;'

attaché au pied de fon lidl. La Riuiere ayac taillé en pieces le corps degardequi eftoit en la gradeplace,cóméce a crier parla rue,cômandant ceci amp;nbsp;cela,côrae s’il euft eu fept ou huit cés homes à fa fuite. Ayât tenu en ceruelle les foldats de Rezat,enfermez dedâs les maifôs,ils’arrefte tout coy a-uecto’lesfiês,plus d’vnegtolTe heure.Les autres Ibrtlsen tue amp;nbsp;s’auâçâs vers la place,pëfâs que tout ce bruit full vu

N. üi}.

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iJD.Liii.amp;ixiir. Charles nevpiesmï.

ieu,eftoyent (budain happez amp;nbsp;taiJJezcn pieces. Somn’* . Rezat,auec fon iicutenït,fon preuoft (quiauoit fait fioquot;' rir tant d’hóines)y lailfercnt la vie auee quatre vingts fo*' dats.Les autres ayans efté cachez par les habitans,pourit' coinpenTeles vindrenrfaccager quelques lêniaincs aptes-[Autrti «-Burie amp;Monluc extrêmement defpitez. qu’vnaprentiit* fititt du baftonnoit de la forte, iettaut vue petite armee entte Bet' SaiofteFoy.Mais laK iuiere ayât amatle fix vingts pay fans aiiec douze foldats alla charger fi à poinft le Capitaine la Sale dans vn village,qu’illuy tuafept vingtshô-mes,amp; en euft dçsfait deux foisautant, fi fes payfans nefe fuflent amufez au butin. Là deifus il elf inucfti de toutes partstmais ayant par bonne encontre attrappc vn cau,iliet il s’arme des armes d’iceluy,môte fur fon cheualjü a l’aide d’vn trôpettequ’il menoit pour rufe de guerre auecfoyiie ne fi apropos l’alarme à vngros decaualcrie,qu’cnlesa-mufantjil fait pafler feurement la riuiere à fes pay fans,puis luy ayant fait vne courfe, amp;nbsp;tiré quelques coups depiftole CP l’air fe retire le dernier auee fon tronrpettejdônant puis après ordre à la retraite de fes gens, amp;nbsp;luy s’allant ioindr« su Capitaine Piles,lequel de fqn collé ne dormit pas,ains fuiui de quinze cheuaux Sc quinze harquebuziersàpieô ■ ïurprinta Montagnac vne Cornette de fix vingts cheuaus legiers conduits parle Capitaine MontcalTin, lequel il tua amp;nbsp;quatorze autres, mettant le relie à vau de route. Lts cheuaux qu’ily gaignalui feruirentbien depuis.Tollaptes la Riuiere marchant feul pour ouir nouuelles de Piles fut rencontréde vingt armez qui Fayans rtnuerfé, bleifé 6t prins,neantmoinsil Icurefchappapaflânt vn ponr,du haut duquel il Ce ietta dans l’eau,amp; gaignanr le bord fefauua das Eyraet ville d’Agenois où elloit Piles,qui fut contraint le porte: en croupe la mefmenuiâ ailleurs, pource que celle place n’eftoit tenable. Mais pour en donner d’vue aux ennemis, Ion fit courir le bruit que la Riuiere tfloit mort à Eymet,8t y porta-on en terre vn fantofmepoura-frinli de cheuerlt;«u. Pilesleurtaillantnouuellebefongnc, cn-A/iioil«». niron la mi-Linuierdel’an 15^^. prinr parefcalade , n’e-llant fuiui que de quatorze hommcs,lechaf!eau,puisla vil JedeMucidar.iàquoy Monlucpenfant remedieràPaideda Scnefchal dquot;. Pcrigort,n’cn remporta que confufion,ellanti contraint fe rctu er bie» ville,aptea L dsifiiite des troupes *..... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;■ ' ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duiée

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Charus n ev t ii s m t.


lOI


du Senefchal.Ce (iicces encouragea de Piles d’entrepren-die fur Bergerac : ce qu’il ne peut cfFcâuer àla premiere _ fois;inaisalafecDndeilyentraleii.iourdeMars:amp;quoy ‘ que tous les corps de garde mis en,alarme par Ia fentinel-^''^''*quot; le fc tinlfen: prcfts, fi chargea il le premier (î refoluement quelayant taillé en pieces, il pourfuiuit de telle furie fur deux autres que nul n’y relia en rie.Le capitaine de la ville fe fauuaau challeau fuiui de feptantefoldats:amp; le Cpré de Bcrgerar,qui faifoi^ du guerrier, auec trente foldats das vne ‘orte rouETous les autres qui n’eurent pas bonnes lâ-bes furent mis au fil de l’efpee. Le lendemain ,1a rourfut fai’pee,qui acabla tous ceux de dedans,forts le curé,lequel pallapar les mains du bourreau. Et quant aux autres du chafteati, s’eftans à faute de viu'res,rendus à merci, ils furent tous mis au fil de l’efpee.

I.edixiefmeiour de Mars 15^1. le Mont de Marian fut Mmt il» faifi par quelques troupes de Monluc, Sc furent ceux de la Religion apres beaucoup de grands outrages contrains ' s’enfuir3illeurs,quiftans leurs femmes amp;nbsp;enfans. Toll a-pres fix hommes des principaux,qu’on auoit arréllez pri-Ibnniers eurent les telles tranchees:amp; trois ou quatre aunes depuis execute/, de aiuers fupplices.Dauantage vn hô me .«e guerre appréhendé apres la paix a Villeneufue de Mârfan,fut enterré tout vif. Et àÇaferas au mois d’Aoull i$S2. vne ieune femme nomraee leanne de la Gora, pour-fuiuie pour ellre violee,fe iettapar vnefeneftrc fur le paué amp;nbsp;mourut.

Esquartiers d’Angoulmois amp;nbsp;Coignac,les troupes du parti Triumuiral conduites parle fieur de Martron firent’”'quot; de terribles ranages es maifons de quelques gentilshommes, qui auo s, it fuiui fon neucu le Comte de laRochc-foiicautà Orleans.Puis ayant voulu aflieger Angoulefme, fut caufeque les images gc la melfe y,perdirent leur credit, amp;nbsp;fans quelque s liens,alliez il efloit attrappé dedans Cha-fteaunetif.Mais apres la prinfe de Poitiers,ceux de la Religion bien efFroyezlailTcrent entrer Martron dansArig'ou-lefatcau commencement d’Aouftioù lui amp;nbsp;les liens commencèrent à exercer fur ceux de la Religion toutes les for tes d’excès amp;nbsp;d'opprelTions qu’il ell poffible d’imaginer, violemens de femmes amp;nbsp;de fîlles,blafphemes plus qu’abo-piinables,meurtres barbares,rançonnemens amp;nbsp;pilleries à

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M.D,LXII.amp;LXIII. ChAUIES NEVrlISMÏ.

outrancCjauec toutes manières d’outrages SC vilenies taiti és champs qu’en la ville. Les perfonnes furent trainees és temples à coups de b.ifton,amp; les enfans nez Si baptifez JC' puis deux ans en la Religion rebaptifez. Sept hoijimes y furent pendus,St l’executeur dc iuilicc auflî,pour auoirrt' i fufé faire mourir les innoc'ens: fous deux defquels la corde s’eftant rompue,l’vn fut remonté amp;nbsp;rependu, l'autre affom «né d’vue pierre.

CtiX««. Coignic plulîeurs de la Religion furent exécutez i mort:amp; la fureur eftoit fi desbordec qu’vn nommé Guil-laumeBernird, requit d’eftre receu à pendre fes propres neueus.Mcfncs apres l’edit de pacification, vu perlonnags notable voulant rentrer en fiimaifonfut tué par le fils du gouuerneur. Lefieurde Ruffec fit mille maux a fes fuie» Xnintiingt delaReiigion. En Xaintonge , où ceux delà Religione-ftoyent fuitt,les aflires n’y eftoyenr pas fi defehirees, le iCOna. Comte de la Rochefoucaut y ayant tenu la main,8c cliaftic plufieurs preftres Si iucres qui vouloyent faire commeail-ïeur-.Mais le moine Richelieu eftant entré à S.Iean d’An-gely ,y fit de terribles rauages. Les nouueiles de la prifede

' î’oiéliers Si de la deffaite de Duras fut caufi: du faccagemet de ceux de l.i Religion a Xiintes, où vn capitaine nommé Mogeret exerça toutes cruautez fur les corps amp;nbsp;biens de ceux delà Religion,auec telle.impunité,que mefmes pJf arreft de la courde Parlement de Bordeaux, la puilfancede iuger fans appel fut attribuée à vn feul iuge : ce qui fut I» caufe de la mort de plufieurs. Le Duc de Montpenfier en-It'HccM- tra dedans la Rochelle, auec forces, abolit l’exercice de la Religion, Stenuironna la ville de fortes garnirons. Lesl-»»•»««ƒ» flçs furent auflî princes de nKfme exercice. Tort apres, 1« capitaineCheuet amp;nbsp;autres trouuercntmoy »• J’entrerdâ! laRochelle,poury reftablirla religionanaisnefe trouuant les plus forts il y en eut de prias amp;nbsp;pendus. Quanta Chc-Luniin. uctjj furuenant lui fauua la vie. A Limoges, il y eut auffi du rauage, amp;nbsp;cinq ou fix hommes exécutez a mort. Mefmes le fieur de Gore eftantaflaillidans vn. chafttau proche de là parles communes,fut contraint venir a corn | pofition,qui lui fut mal gardee.car au fortir on lui tua tous j fes foldats, au nombre de ttente,amp; quant a lui il fe fauu* par le moyen de fon cheual.

thultv/f. nbsp;nbsp;l’hiüoire de fîiouloufe amp;nbsp;des autres lieux du Pailefflét

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Charles n { vu e s m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iogt;

de Languedoc eft fört longue : mais nous efl'ayerons

faire vn abrégé comme des precedentes. L’edit delanuier '~7****A yayantefté publié,les chofes y palTerenc alFez pailîble-ment iuR]ücs au i.iour d’Auril, qu’à l’occalîon d'vn enterrement ceux de l’fcglife Romaine ésfauxbourgs de S. Michel, Sainâ Eftiene amp;nbsp;Sainft Saluador à Thouloufe , fe ruèrent lur ceux de la Religion, en blclferent grand nom-bre,8t en tuèrent quatre,outre piufieurs iettez.dedans vn puits.Lcparlement fauoriToit celle populace tau contraire

les Capitouls eflay erent de reprimer la fedition, amp;nbsp;empoi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

gnerent quelques vns des plus manuals: mais le tumulte a-creut Sc duraïufquesàlanuiéldedansSc dehors la ville.Le lendemain on remédia de paroles au mal au regard du parlement: toutesfois les Capitouls pourf’uiuirenc tellement qn’d y eut quatre feditieux pendus ,amp; deux fouettez. Le feudcdiuifîon commença lors à s’allumer fi fort,que ceux ce la Religion iamenallézdecequileur auint puis apres, lefailirent de la maifon de ville, amp;nbsp;de quelques carrefour:: cequiel'mcuten forte le Parleriient,qu'il manda promptement quérir tousles feigneurs amp;nbsp;gentilhommes circon-uoilins au fecours,appella les communes, amp;nbsp;fit crier par la ville que châfcun euftà prendre les armes pour courir fus • à ceux de la Rcligiô,lefqueis par l’entremife des Capitouls clfayoyct de faire que le tumulte s’appaifaft.Monluc pouf-fi foigneufemcntàlaroue.-ayantefcritau parlement que le Capitoul de Lanta, nouuellement reucnii de la cour, 8c fe tenant hors de la ville, auoit promis au Prince delà ranger à fon parti.Leij.de May les prefidens 8c confeillers for tans enrobes rouges hors du palais fiient crier en leurs prefences ,que tous bons catholiques 8c fideles au Roy euflent a prendre les armes contre ceux de la Religiô,pour les faifir morts ou vifs, voire les piller 8c tuer fans aucune merci. Outreplus cinq ou fix confeillers allèrent criant a pleine telle par la ville,qu’on tuaft 8c pillaft hardiment, ellant permis de ce faire par la cour auec aueu du Pape 8c du Roy : 8c fut la copie de ce cri enuoyee quand 8c quand par tous les bourgs 8c villages circonUoifins.

Alors commencèrent à fonner les toefains par tous les clochers de la ville, voire bien toll apres par tout le pays d’alentour, à quatre ou cinq lieues à la ronde. Thou-joufe eft vue des grandes Si peuplées villes de France;

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M.D.Lxn.amp; Lxin. Chariisnïvfiesmi;

. amp;nbsp;lors y auoit là dedans de vingt cinq à trente mille per' ,fonnes dc-li Religion de diuerfes qualitezamp;aages. Alot’ TWeiift* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;horribles nialFacres qu’il e(l pof-

fiblc de penfer.Les prifons furent incontinent remplies S alfomma on plufieursperfonnes à l’entrce d'icelles, pource qu’il n’y auoit plus de place.La riuiere fut en peu d’heures couuerte de corps niorts.On y en iettoit de vifs par les fe-neltres : Si s’ils elfayoyent de venir à bord, ilsyeftoyent ruez a coup s de pierre amp;nbsp;de harquebuzes. Ceux de la Re-ligion qui s’eftoyent fortihez. en la maifon de ville amp;nbsp;en certains autres lieux, fe défendirent courageufement,S mefines firent quelques forties : 8t fans le capitaine Sauls qui lestrahitiinfailhbleraentils eufl'ent gâignèle palais, S chaffe' leurs ennemis hors de la ville.Mais lîrôpitce coup, dont s’enfuiuit toft apres vne totale ruine.

CiiraSaf Jet £g lendemain 14. ceux de la Religion voyans qu’il fâ-tefolurent de fe defendte,amp; moyennant les pic le7a‘u”re‘. Qu’ils auoyent en lamiifon de ville ellonnerent leurs

• ennemis,firentdiuerfcs forties de leurs forts,5c y eut bien du fang refpandu.Ceiour Bellegarde lieutenant du Mare-fchal deTcrines,entr3 dans la ville auec fa compagnie de genfdarmes. Celles de'ferrides amp;c Monluc demeurèrent dehors pour empefeher que quelque fccours ne vinfta ceux de la P^eligion,qui ne tenoyét qu’vne porte, aufquels furie foir fut enuoyee vne lettre en la maifon de ville pour faire accordià quoy ils confentirent, demandans feulemét feureté de leurs perfonnes,amp; du relte.de leurs biens,iuec l’obferuarion del’edit delanuiencequi leur futrefufe ainfi chafeun s’apn-ita pour le iourfuyuam que le combat recommença, plus furieux quedeuant en diuers endroits. Or pource que le canon de l’hoftelde ville faifoit beaucoup de dommage auxaduerfaires ,les Confcillers de la Cour firent bruller plus de deux cens maifons : amp;nbsp;ailleurs force maifons furent pillees, entre autres celles duprelî-dent Bernoye amp;nbsp;de Chauuet confailler,où deux filles furet violées en la prefence de leur mere. Le famedi feizdef-nie, il y fut encores cruellement combatu iufques fur le nu di; St lors ceux de l’Eglife Romaine demandèrent à par lementer, amp;nbsp;y eut trcfucs : durant lefquelles fut accor^ que ceux delà Religion , laiffans leurs armes amp;nbsp;harnois eu lamaifon de ville, fe lecircroyent en toute feurete.

Suyuant

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Charlis nevfiesme.


loa


Sniuant cefte refolution , accordée parles Capitaines amp;

le pai lenient jCeux de la Religion ayans célébré la S. Cene.^L^„(^,y/ auec larmes amp;nbsp;prières foienntlles forcirent fur le foir. A- f ! lors contre la foy pronnfe on print pril'onnicrs tous ceux que Ion peut. Et quand aux autres qui gaignercnt les châps par la porte de Villener,fue,plnfieursefcliappei ent, amp;nbsp;furent rcceus à Montauban amp;nbsp;en d’autres villes tenues par ceux delà Religion. Lcsfoldatsefpandusparlaca.ni-pagneamp;lespayfans,entuerentgrandnonibre.Lacom-mune opinion elf qu’en celle mutinerie 3 dedans la ville il nbsp;nbsp;nbsp;f

mourut plus de trois nui cinq cens perfonnes tant d’vn co- 1 fté que d’autre.

Alors ceux de l’EglifeR.omainceftans du tout maiftrcs Ji commencèrent à fouiller la niaifonde ville, abbattent le Thmlaufe temple de ceux de la Religion ,employent quatre iours J'/”'quot;/“'/quot;' entiers a tuer, emprifonner, piller. Les gens de guerre fi- ‘ rent tant de maux que ceux du Parlement mefmc craignâs -d’auoir leur tour, trouuerent moyen auec lances d’argent de les pouffer hors de la ville. Monluc amp;nbsp;Terrides allèrent contre Montauban. Fourquenaux partit pour drelfcr vn campcontre Befiers.Mirepoixle ieune amp;nbsp;autres prindrent le cliemin de Limoux. Ceux de la Cour eftans maiftres tous feuls chalfetent de leur compagnie iufques à vrntg-déux confeillers qui aimoyencl’equité, amp;nbsp;commencèrent a faire le proces aux prifonniers ,dont y en eut pres de quatre cens de plulieurs qualitez execute?, de diuers fup-plices depuis la fin de May iufques au commencement de Feurier 1563.000 comprios ceux qui moururent fur la torture 8c d’autre cruel traitement rcceu es prifons,où il y en moürut aulfi de perte vn grand nombre.Ôtitre cela le Par-lemétpublia vnatrert du lO.d’Aoull pouracheuer de ruineren corps Sc biens tous ceux de la Religio en diuers endroits de Languedoc.On s’y oppoifaen diuerfes forte,s, 8t obtint on du Roy diuerfes patentes .à cefle fin,dont le parlement ne fe modéra point, ains mefmes eflaya de fe fortifier contre le peuple,qui fe mutinoit contre eiix,8t fit faire vne ligue des principaux de Languedoc, donc le Cardinal d’Armaignac,L’archeuefque de Thouloiife,eftoit le premier, pour exterminer le refte de ceux de la Religion. Neantmoins les Capitouls amp;nbsp;les confeillers dechaffez fu-lejnt reftablis par aiathorifé du Roy au grand regret de ce

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*«.D.Lxn.amp;Lxiii. Charles nevfiesmè.

, parlement,lequelauoitfaitexecuter Maudiuellil’rn premiers Capitouls, encor qu’il full de la Religion RO' ■ maine.

Diuirfei Le lÿ.iour de Mars, Burie amp;nbsp;Monluc délibérez de riii-ner Montauban paflerent par Caylus où ils fiient pendit *dTu-nè‘u furueillansder£glife,puis ellranglcr dans lonl ’ à caufe que la corde s’eftoit rompue auant qu’il full expiré. A Villefranclie il y en eut deux décapitez amp;nbsp;deuxpen-dus.Le (leur de Negrepelifle£t du rauagefurles fubiets,!

I caufe de la Religion, Les plus agitez eu ces tempeftes, S Jx«Vw*ioutesfois preferuez comme par miracle furent ceux de Montauban ,lefquelsauertis que leurs ennemiselloyeot en campagne,s’enfuirentprefques tous hors delà ville,ou il ne demeura qu’vn minillreauec le lieutenant, les con-fuls,aueclesofficicrsdu Scnefchal Se quelques femmes. CommeBurie amp;nbsp;Monluc elloyentfur le poini't d’entrcf dedans, nouuelles leur vindrent de la priiiié d’Agen, amp;nbsp;de l’ellacfort troublé à Bordeaux, ce qui leur fit rebrouffer chemin,l’vn d’vn cüllé,rautre de l’autre. Comme ceux de Montauban fereprenoyenr,nouuelles vindrent du nialfa-H«IAc,-e Thouloule,8c de GaillacénAlbigeois où huit vingts W» üitiltac. deux hommes de la Religion furent maflaciez amp;nbsp;précipitez d’vne haute tour en bas,amp;quciques autres tuez puis apres,iufques a vu des confuls del’Eglife Romainejlequel defiroit modérer tant de fureurs exercees par le Cardinal Strofle,Archeuefqued’Albi.Lc (leur d’Arpajon empefeha le maffacre de Raballeux , amp;nbsp;chaftialesmurins, amp;nbsp;tort a* pres quelques vns des mafl'acreurs de Gaillac curentleut tour. 11 contraignit atifli ceux de Buzet de lui rendrequel-ques prifbnniers.-mais pource qu'ils furent réuoyez nuds, paffant à S.Radegonde,quelques preftres fcditieux furent tuez, amp;nbsp;leurs dcfpouillesreuellircnt les nuds. ArpajonS Marchallel ayansacueiliiSc conduit pres de dcuxmiihô-nies dedans Montauban ,aueriisque Monluc amp;nbsp;TerrideS’ venoyent lesaflïeger,il y eut de terribles deliber3tions,les capitaines vouians qu’on quittail la ville pour s’acheminer à Orleans. Cell efiroy acrcut le lendemain vingttroifief-me iour de May, par le rapport qu’on leur fit que le camp ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trinemis elloit de dix nulle piétons,de deux milleche-

Mtnt'whii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de vingt deux doubles canons. Là delfusprefques

tousrefolutent jbandannetla ville,d’où plufieuts fortircnt la

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Charls s he'sHesmi. 104

lanuiäen vndcfarroy lamétableaupoflîble.MaisIecœur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

de quelques vus fut fi bon, qu’ils fernierét le guicbet de la VtA*'quot; r porte, arreftâs auec grades menaces ceux qui eftoyent reliez, amp;nbsp;induifans par leur bardieli'e plufieurs de retourner.

L’effroy fut tel, qu’aucûs fc tirent deualer par les murailles en bas.Mais le lédemain,quoy que les miniflres fiflét la de-liberatiô de quitter tout fut reniife fus auec telle precipita-tiô,quele tabüur nyit fonné, les habitas amp;nbsp;les eltrâgers fe prenct à fortîr ôi foule demeurât la ville prefques defette, les portes ouuertes à l’abadójJes clefs defquelles furet trou neesfur le pot de Tat par vnartifan. Quelques vns en fore petit nombre refolui ét de demeurer, JSt ayans atrefte lean Côllâs l'vn de leurs tcois mini{lres,côme ileftoit à côtefter

1 auec le capitaine S.Michel pour le retenir entedât la fenti-nelle qui crioit que la cauallerie ennemie acouroit a bride

; abatuc,fi' en forte que S. Michel 8d autres s’arrellerét tout court.Maiscelane feruoit derié,ransvnfait dutoutextra-

1 ordinaire.Vn auocat nommé ArnautGuibert,fetrouuantp^.^ feul amp;nbsp;fans armes fur la oiuraille pres la porte,appellee du Môftier,amp;voyâtai'proçlierlacaualctiepresdelaporte,fcjtr nmar. mit a crier tât qu’il peut (cobié qu’il n’y eut la ni canô ni ca ?»-«*/«. nônier) Sus,canôniers il eft téps de tirer. A celle voix la ca-ualerie de Môluc tourne bride.Vne autre troupe qui accou toitparlefauxbourgdesCordeliersfe dôna l’efpouuante: aumoyédequoy ceux quiauoyét plaidé cotre Confias fe iettetétdâsla ville.tn cenôbte fe trouuerét tous les capitaines amp;nbsp;vn miniftre. Quât aux autres fuyards,qui auoyét

1 auâtéchemin,ils ne peurét regagner La ville,ni fe fauuer ai

I (emëtitellcmétqueplufieursfuretfurprinsôttuez,lesau-

I tres detenus prilbnniers en trefgtandemirere,amp;aucuns

1 menezâïhouloufeoù ils furent txecutez à mort.

I Le 14.de May,le cap de Môluc côpole de mille cheuaux p,emitr l 8c de cinq mil hommes de pied inueftit Môtauban;amp; fe fi-ßegt 4tMi' I téideuxfortes efcarmouches en,l’vnedefquelleslecapi-'«“ëan.

1 taineS. Michel tua trois homes d’armes 8c gaigna vnbeau

1 cheual.Lelcdemainarriuarartillerie,8t fuient attaquées

•1 plufieursefcarmouches où Monluceuttoufiours du pire, 1 8c peu s’en falut qu’il n’y demeurall,fon cheual lui ayant e-1 lié tué entre les iâbes.Le ledemain (on ne fçait poutquoy)

le cap fut leiié haftiuement 8c en grand defordte, Monluc ayât perdu enuiton foixante hôniesjmais pillé les maifons

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M.P.LIII.amp; LXIII. Charies NEVFIÏSME.

d’alétour,amp; gafté les bleds à demi mcurs.ToflapresccP’' « I mierfiegejlecapitaineS.Michelamp;foiifrere.atteintsdevo lerie amp;nbsp;de trahifö,furet tuez, enlamaifó deMarchaÜel ^loiitauban.Les ennemis cftoyent logez, es garnifuns vol-fines,ce qui induifit ceux de la ville a drelftr quelqueslt;6-pagnies 8cvnc police militaire: puis afaire des courfesS forties qui fuccedoyent heureuftmtnt : mais non pasait’ a ceux de Caftres,qui en vne rencontre perdirent de quitte vingts à cent foldats,quafi tous enfans de la t-üle.

^utrn M- Le vingttroifiefme iour d’Aoull le capitaine Bazouf tiitnidt danenuoyé par le parlement de Thouloufe fit tout fou ttuxde ni pofliblepour induire ceux de Montauban a quelqueconi' voulurent rien faire encore mefuit 4“’ ‘ii^pyeutamis ,amp; vouloyent eiuin'iiw toutes les forces leur confeillalfent d'accoiuer.Les dernières paroles de Baeourdan contenoyent vnemoqueriede la confiance que ceux de Montauban auoyét en Dieurmai’ Confiant niinifire le releua bien. Le $.de Septembreceui de Negropelifie ayans elle' furptins 8e mal traitez parie Capitaine Coulombier 8e l’ÊucIque dcMontauban,one(-faya d’y remedicrimais cefiit trop tard : 8c rLuefquefita^' fominer à coups de pierres 8e ballons fix des plus notables fes prifohniers, donc les corps furent iettez. en la riuiere. En vne fortie faite le 8.du mefme mois, ceux de Montauban defcouuertspar vn traillre furent mis en route,ayaus perdu vn capitaine enfeigne, deux caporaux, deux volontaires Se dix foldats. Ce mefme iour Marchallcl 8c Dut« entrez, à Montauban requirent qu’on leur Idilfjft enifflC-ner les compagnies 8e l’artillerie , ayans logé leur armee dedans la ville: ce qui contraignit toll apres les .Confuls Deaxiefme d’accorder ce qu’on leur demâdoit. Mais celle arriuee leur fege de ni vint â propos: püiirce que trois tours apres Burie 8e Môlüt »«mt«», neufeompagnies d’bômes d’armes, force gétilshoiH' mes jvingtcinqenfcignes de gens de pied,quatre compi-gnics d’argoulets , 8e trois compaguies Efpagnoles en chafeune defquelles y auoit quatre cens hommes,auct cinq canons, trois großes coulcurines Se cinq moyenne! vindtent alfieger Montauban pour la féconde fois, Al’ai' rince,il y eut vne rude efcarmouche , dont l’ilfue fut que les afiîegeans-abâdonrierent la place qu’ils auoyenc prinfe» k fe retirerentplus loin auec grand perte.- Ceux delà ville yp«r

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Charus HïvfiesmïÎ ioj

y perdirent le maiftre de camp de Duras, vn fergent de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

bande,vn caporal,(ix foldats, quelques ellrangers, outre ■//, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0

plufieurs bleliez.Le lendemain 15. iour de Septembre l’ef-carmouebe recommença au dommage des afliegeâs,Quatre vingtsbfpagnolsquiauoyentmislefeu en vn moulin» fur la riuiere de Tar,s'eftans amufez àfaire bonne cherc ea vneroeftairie furent furprins amp;nbsp;tuez tous fans qu’vnfetil felauualh L’execution fut faite par vingteinq foldats de la ville,lefquels reuindrent chargez d’armes amp;nbsp;autres def-pouillesala veuedu camp ennemi 1 d’où quelques vns fe desbanderét incontinct pour aller delà l’eau fecèurir leurs compagnôsrmais leur bafteau verfa amp;nbsp;furent prefque tous noyez. Le lendemain Duras fit prefenter la bataille à MÓ-luc,lequel larefufaamp;leiour fuiuantleuale liege, ayant perdu enuiron fix cens hommes amp;nbsp;les afliegez trente.

Enapparencelesafairesde Montauban eftoyent affeu- Hcmilestf rees : mais il en alloit tout autfement ; car d’vn collé Mar- t'fMtt Jt-chaftelemmenantl’armce defnuala ville de deux groffes pieces d’artillerie amp;nbsp;de deux campagnardes,amp; furent có-traints les confuls fournir tout l’atteïiage auec leur ingenieur, item leurs pouldtes amp;nbsp;boulets.Et tout cela fut perdu toll apres en la iournee du Ver. Plufieurs capitaines amp;nbsp;foldats fottirent aulTt pour fuyure celle armee aulTi mal di-fciplioee qu’autre de ce temps là. Dauantage vn capitaine relié en la ville nommé Fontgraue auoit défia parlementé auec MonluCjSc y retourna durant ces remueraens, pour alfeurer ce que nous dirons maintenant. Le propre iour de la desfaite de Duras ceux de Montauban, qui elloyct remplis d’vn trefgrand courage, commandez par Laboria enfant amp;nbsp;capitaine de la ville, eurent vn terrible alarme far les deux heures apres minuift du j. iour d’Oóobre; Les Troißtßti ennemis, fuyliant l’inftruâion que Fontgraue leur auoit donnee,prefcnterent l’efcalade du collé des Carmes,dop-nerent l’alarme en trois autres eiidroits:amp; à l’inllat s’adref-(erent fans bruit au fort des lacopins, cuidans que la garde feroit courue ailleurs. Mais Laboria y auoit bien poutueu pour lors tellement quenonobftant l’effort d’vn belier ,8c 1 efcalâde en laquelle deux cens montèrent fur la premier« Courtine, fuiuis des deux enfeignes deBazourdan,ils furet côtraints feretirer,ellansli rudement battus des cafemat-J«s 8c des corps de garde,qu’ils y lailferent deux cés hom-À ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ ..... -“'i-

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M.D.LXn.amp; LXIII. Cm A RL BS NBVFIBSMI.

mes morts, trois efchelles toutes fangJantes,amp; leur belit^ ,t .,}gt; Ceuxdelavillen’yperdirentqu’vnhomme.Cefutle^*^' mencement du trolïefme liege, où Terride ainenaauec» compagnie d’hommes d’armes,dix compagnies d’infant^' rie,amp; d’arriuee s’empara du fauxbourg de S. Antoine,»“' ne fut rien oublié de cruauté,pillage amp;nbsp;vilenie, iufquesb qu’vne femme enceinte refiftant àla violécefut fendue V uc,fon fruiél arraché du ventrc,amp; aufli tofl mairacrc.L’o“' ziefme iour arriuerent au camp de Tcrridesi.pieces d’au“' lerie deThouloufe,afçauoir deux canons portanslabaleil“ poids de 4o.hures,trois groffescoulcurines amp;nbsp;quatreba-îlardes, laec fcpt enfeignes depietons.Les alTiegez poM' ueurenr a la garde de toutes les portes amp;nbsp;places en chafe“' ne defcjuellcs y auoitvn des notables de la ville amp;nbsp;vu®' mftre, qui n’en bougeoyent, ce qui feruit grandement, f“ batterie cômença le t3,iourd’Oftobre,amp; cotinualesioud fuyuâsjà quoy la diligence des afiiegez remedia: 8t c’efl»“ merueiües du courage que tous auoyét depuis le plus iufques au pluspetit.Vn feul,afçauoir Laboria,btâ(]oitlt;’ me nous dirós plus amplemct ci apres, Ayât côtinué la bât-terie iufques au 22,.du mois, amp;nbsp;fait brefehedu coftédes tué. Cordeliers,Bazourdâ l’eftât venu recognoiftre,amp; dei1o“t'

nat quelque peu fon rôdathe fut atteint d’vnehatqucboU' zade au deflîis du tetin gauche,dont il mourut à l’inilât.H s’eftoit moqué delàcôfiâce que ceux de Môtaubanauoyù en Dieu. Ce coup afleura fort les àfliegez, voyanslcpl“® vaillant amp;nbsp;cxpertde leurs ennemis aitifi mis parterre,«'' me d’vn trait du ciel.Lelendemain Terride fit dônet vnf“' rieuxalfaiitjmais fes troupes furent viuement repoulTeeSi amp;nbsp;y perdirent grand nombre de leurs plus alfeurcz foldats. Lexs.vn rempardebois amp;nbsp;de tonneaux que les aflîegeans auoyent f.iit au deuant la porte des cordeliers fut brulleS depuis cefl'a la batterie,s’eftâs creuez les deux gros canés. C’efioit horreur d’ouir les menaces amp;nbsp;blafphemesdesaf-fîegeans: amp;nbsp;plaifir meriieilleux de voir le courage amp;nbsp;l’aile-greife des hommes,femmes Scetifansafriegezicarchalc““ s’employoit d’vnehardieiTe Stadreffe incroyable,iufques làquelesieuncs enfans,ayans dreifé vn corps de-gardeap-prochoyent par fois de la meflee amp;nbsp;à coups de fonde'“f' PtrliMtK) fepfoyeijf les aflîegeans. Iceux commencèrent à veilirh i'étquot; peau de renard, voyant que celle du Lyon ne leur faifo“ que mal, amp;nbsp;parlementèrent lî accqrtcment que Laboria fc

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, ChàRLSS NEVrlEJME^

lOÄ


iiiCTa pleinement gaigner, lui ayant eflé promis que faifant tendre la ville,il en feroit gouucrneur pour le Roy, amp;nbsp;au- dei ton trois compagnies entretenues. La dcfliujcc traiftte fit vnc infinité de menees amp;nbsp;d’infolences qui le defcouufirét nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l

incontinenticombien qu’il fift tous fes efforts de pratiquer gens, 8t que la bonne confciencc des affiegez, procedans entoures cliolés lîmplement, ne prinft pas garde à tour. Apres beaucoup de procedures,dilputes Sc affemblees, il y en fut faite vne generale en laquelle on refolut de n’entrer en capitulation quelconque auec Terridc ni aucun des fiens: attendu que c’eltoyent gens qui n'ayans point de foy nelapouuoyent ni vouloyent garder aux autres. Par mef-me moyen, les minitlrcs amp;nbsp;anciens du coinfiftoire réfutèrent amplement les obicélions que Laboria 8c les fiés pro-pofoyent pour induire ceux de la ville à fc rendre, Vndes principaux de celte menec fe retira incontinent vers Terri de,amp;luideclaira ceux qui s’eftoyent oppofezà leurs def-feinsjl’vndefquels furprins peu de louts apres hors la ville, fut detenu dans vn efgout parmi l’ordure l’efpace de neuf iours.puireftranglé. Laboria 8c le relie faifoyent dedans tout le mal qu’ils pouuoyent pour tout gafler. Le pis elloit qu’ils fc moquoyent de tout ce que les minillres prefeho- „ yent touchant laprouidence extraordinaire de Dieu

uers ceux qui l’inuoquent.Dont toutesfois ils furent con- ^rniiidêcidt uaincuspar deux exemples notables, L’vn qu’vn champ Di«». ' pres delà ville,apartenant a la mfre de Moncau lieutenât deLaboria,fans auoir cltélabouré,oi femé, fetrouua tout couuert de beau bled qui vint à maturité. L’autre,qu’en vn champ plus eflongné,apartenant à l’vn des minillres nommé Tacliardjprouint du millet,fans qu’il y en eull ellé Ic-mé plus de fix ans aupatatiarit.

Tcrridecômcnjât à perdre cfpcrâce au regard de fes me

nées,reprint la [feau du Lyô, ceignit Môtaub.in de tous co- j^nuuiaux liez auec grolTes garnifôs.Ses gés cômirét de grades cruau tgirti dt teZjfans mefmes efpargner les fémesientre autres ils prcci- 'i'trride, piterét das vn puits 8t alfommereut a coups de pierres vne pauure vieille femme; 8c en tuerét vne autre es fauxbourgs dcsCordeliers,laquelle mefmes (cas horrible!) ils conurét ,chacncllemét apres fa mort. Ces côfufiôs auindrét au mois deNouébreiSc a l’étree du fuyuât,Laboria fc voyât au bout de fes complots, fuiui de fon fergent fe retira au camp de

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O. ij.

'M««

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MD.nn.amp;Lxiir. ChamIs nevtiesme.

Tetride,où buit ioursapres mourut le capitaineEfpf®?* general de touslesforts, d’vn coup de tuile qui lui toit’* fur la telle en fe pourmenant. Cela brida fes coiiipagno*’ quileiy. du mois firét vue fortie de tous leurs forts,cun’ ' furent viuenient tcpouli'cz,amp; le lendemain pareille^“'’ auec grand’perte.Lele. ïerride elfayavn nouueaupH'f inent,qui iia’yant fuccedcjl’ercarniouclie recotnmençaiO’' j tinuant le lendemain d’efpce à efpee fans aucunefiauj“^i ban 1C,où le capitaine l.anis du collé delà ville fît merueu' les, de foire que les afliegeans furent mis enroute, tnj* celebration de ia Cene le lour de Noël, furent nomme®** /■.rr tral- excommuniez Fôtgraue,Laboria,amp; quelques autres. A® tuns qui auoyenteu part a leurs pernicieux delft ins,fi'®*' Mini»’, recognoiflance publique a la grande ioye de tous cens**'

Montauban,qui de là en auât en toutes cfcarmoiichtst’’''^ toyctauccmeriieilleux amp;nbsp;extraordinaires faeces leursf® ' nemis. Et plus onpenfoitlesintimider, plus leur coiAi* croillbit,comme ils le monifterent en deux forties du iî'^i ly.lanuier en l’vne dcfquclles ils gagnèrent m des (ortS’l en ramencrent force beftaihen l’autre peu defoldatsfeiio'' gagerent vaillamment d’entre les mains de cinqiiauio**'* ualliers,^ quelques pieiós,.dót ils blefferent les troi:pri® cipaux,tueient quelquesautres,amp; fans aucune pertef-'® tirèrent dans la ville. Le i6. Sc 18. fe firent deux rudesd' cm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cc perte d’vn cofiéamp; d’autre,inaisplusil''

cofté des afliegeans,qui pour s’en venger vferent de ttiAquot; bles cruautez fur homines,femmes,JSc enfans, quoy tlu*’ fufl'ent de la Religion Romaine, les bri.flanstoutvifsii’*'’ quelques mtftairics 8c inailbns des f.iuxbourgs. Vn ceti’*® capitaine nônté Coulombierelloit le principal exeeW*'!' de telles ciuauicz; mefmes le y.iour de Feurier apres ai®'* ■ malfacrévn home nôæé Fatigue 11 rauit la ferneamp;lilgt;® ] filled’icelui encores que tous trois fufl'ent de la RcligiôH’ maine.Mais trois ioursapres quelques vus de ccsbrullt®J furent faccagez dans le village de Galléras par le Mf®'* l’ambclon, qui leioiir precedent fit vu grandbutiiidc^j ’ flail .i vnelieue amp;nbsp;demie de Montauban. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

' ‘ é L’onziefmc iour de ieunerles.rflîegeansconduitsP'';

’■ ’ !gt;3 Laboria approclierët fort coyemét furies dix amp;nbsp;onze 11® ' res de nuid a colle de la courtine du fort des lacopiuS’®'; d'innercnt vn furieux aifaut qui dura deux heures. Wm’H fui

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I * t H A R LES N E vriE ï M î, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;107

H nbsp;nbsp;urentfi rudement accueillis, qu’ils s’en retournèrent en

J «(route ayans efté des leurs que tuez que blellezenuitô deuxcens,fans qu’aucun de ceuxde la villeeurt receudô-

I inage.Ptndanr celt illaut ils donnèrent vu alarme du codé J du pont,où ils ne gagnèrent que des coups. Le lendemain

1 fut trouuélçpoignard de Laboria, qui demi defefperé de- Murtfub^t meuradepuis caché,Sc toll apres la paix fut frappé de mort fubite. Le deuxiefmeiourdeMars,Coulombierquittant , ~ ~ ’'ueembufeade fut chargé, mis en route 5c pourfuiuiiuf- »** H quesen fou fort par ceuxde Montauban, qui deux ioiirsa-pres receurét lettrés de la mortda Duc de Guife,lt;!ont gra-ces folennelles furent rendues à Dieu.Le dixiefine iour fc dtclTa vne ter' ibie efcarmouche en tafe campagne, où il y eut des tuez amp;nbsp;blelTez de part Sc d'autre, notanimét Cou-(otnbieryfucgriefuementnaurédontilinouriit.Depuisce iouriufques au quinziefme d’Auiilque la paix fur publiée

. àMontaubaiijil y eut des courfes Sc efcarniouches au grâd defauantagedes aflîegeans, qui perdirent en ce troifieline f (•egc,par leur côfeflîon proprc,deux mille foldats, quator-zeouquinzec3pitaines,lieutenans Si enfeignesuttin plu-fleurs gentilhoinmes Si membres de compagnies,outre vn trefgrandnombre d’ellropiez Si bleflez qui allèrent mou-fit les vns deçà les autres delà. Les aHiegezperdirét deux capitaines,deux cnfsignes, quelques membres de compa-

j( gnies Si foixante foldats au plus:îa police fur les villes ay-it efté tresbelle dans la ville iiifques a la lin du liege.

■|j Lciç.iourde Mars ^tfi.ceux delaReligiô àCarcalfône.^^^j^^^^ ijj fortis hors la ville pour ouïr le Sermô au retourtrouucrent

■J les portes clofesjSc leurs côcitoyés armez qui les faluerct a coups de trait. Les rhofes demeurèrent en fiirfeance Sc p'iurpirlcrsiufquesauiÿ.dumefmes mois que ceux de la

||( villeayi,vn chef, apres auoir fait reueue où ils trouuercc rlequatreacinqmilhómes„cómencerêticanóner8c fon-nertâboiirs Setrópettes de toutes part',dót ceux de la reli-g'ô en petit nôbrefu têt elfrayez,6cabâdünàslesfauxboui;gs

J. fe inirét à vau de route: au fnoy é dequoy ;ls furet pourfoi-iiis,lesvnstuez,Iesautres bleflèz.D’autre Codé furet tuez par ceux de la ville balTejlaqiies Sâbatier,fô fils, 5c ti ois ou

p, quatre autres trouuez enfemble.Le 19.iour de May trois ri jjj thés miifons y furet faccagees; amp;nbsp;le iour de Pentecolle vn i)i^ lt;1 la Religion afturaraé es fauxbourgs,puis on lui coupa ie

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M.D.LXI1.8C ixin.' Charles nevïtisme.

nez, les oreilles, 8c lui arracha-on les yeux. Cinq prifon-niers furent puis apres pendus,plufieursrançonnezàtou-te extrémité,8c vn gentilhomme décapité.

Ceux de Reuel demeurez paifibles iufques au ai.deMay ayant receu nouuelles de la diflTipatiô de Thouloufe ,aban-dônerent leurs biens 8c familles pour fe retirer à CaftresS ailleurs. Le Parlement de Thouloufe décerna là deffuseo

vne mefme commiflïon adiourncment trois briefs ioiirsj prinfede corps,amp; à faute (t’apprchen(îon,faifie de biens dll iugeSc de cent douze perfbnnes de la Religion. Vndu nô-bre nôraé Martin du Puits Diacre,homme riche,paifîble,S fins rcprochc,fiit prinsen vne nieftairie pres de la ville, S toil apres pendu amp;nbsp;eftrâgle',fon corps abâ donne' aux chiés apres lui auoir fecrettcment noirci au gibet, levifage,!« pieds amp;nbsp;les mains,en faifant courir lebruitqu’ilauoireok diable au corps- Quelques autres faifis amp;nbsp;menezà Thou-loufe furent condânez aux galere.s,ou en greffes amendesi ou bannis. Au regard des abfens,lc.s confuls 8c autrespill^ rent les menbles,annotèrent les immeubles, defpouillere' lesffemmes de tous leurs biens,amp; ce nonobflât les contrat gnirent de loger amp;nbsp;nourrir les foldats eftrangers, forceesa coups de bafton d’aller à la meffe, 8i le.senfans rebaptifez,

Caftelnm ■ äarri.

Â. CaftelnaudaTi en Lauragüais,comme ceux de laRf ligion eftoyent hors la ville au fermon, quelque iouraua' i Parques,ceux de l’Êglife Romaine ay.âsatiltrévneprocel' fion generale,fe rendirét Ià,dreir3nt l’efrarmouche à coup* de pierre par les enfan'S,puis entrez au lieu où fe failbit 1’*' fembleetuerent Vn confr illier,!e luge ordinaire, l’Auoca' du Roy,deUxConfuls, le Controlleur,gc 40.0U jo.auttd' Au miniftre nommé Gifcarr apres fa mort furent tircesl*’ trippeshors du vétre,8t bruflees.Il y cutfoixâteou quatre vingts ble(rez,8c vu moulin ioignant auquelfefaifoitl* fermon bru (lé.

Litniux,

Ceux delà Religio eftas les plus forts dedas Liinoux,'’quot; Dimanche i.de iMars 1561. fur l’heure devefpresvnefedi' tion s’y efmeut, en laquelle deux de la Religion Romai^ furent tuez,8c trois autres le xy.d’Auril, le tumulte s’efl*’ renouuelle. Là deffus y eut guerre ouuerte entre les deo* partis.Celui de la Religion renforcé de $0 foldats venu-''’ , Foix fe maintindrét cotre Pomas arriuc au feenursdesa“',^ \,aresauecdix côpagnies 5c huift cen? bandoliers,la

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Charlis nevfiksme.' io8

Efpagnols, conduits par vh inGgne voleur nommé Peyroc Loupian. Incontinent apres la defolation de Thoulou fe, le Parlement y enuoya le Marefchal deMirepoix,qui afliegea amp;nbsp;bâtit la grand ville que tenoy ent ceux de la Religion, a-uec i/.picces d’artillerie; mais en vain.11 tenta donc vn autre rnoyê,amp; y entra par trahi fô le 6.iour de luin.La fut exer ceetouteefpcce de cruauté Bc. pillene, auec violement de femmes amp;nbsp;de filles le plus deceftable qui aie iamais efté cô-niis,fans aucune diftinétiô deReligiô.Le Mini lire fut tué. Deuxgétilhômcs amp;nbsp;6o. lôldats prins prifonniers fui et pé-dus.Vnehonorable vefue ayât racheté par bóne fôme d’ar gét Japudicité de fa fille vnique Je inefchât qui auoit iuré lâgarâtir,la viola en prefencc de fa mere,puis les tua toutes deux de fa main.Ceux de la Religiô Romaine n’y furet pas efpargncz,ains y entua-oncruellemëc quelques vns.Lebu tin du marefchal de Mirepoix fut efiimé valoir plus de cet nulleefeus. La furie côtinuatellemét en celle panure ville la,que mefmes apres fedit de pacification publié, pour vn coup 14. hommes de la Rcligiô s’eftâs hasardez d’y entrer furent tuez,amp;» n feruiteur du Sieur de Ioyeufe,pourauoir eftérencôtréàlafuited’vn desiugesquieftoit mal voulu, fut poignardé amp;nbsp;brigandé en pleine rue.

Désle ly.iourde Mars i$6i.lcs deux partis en la ville de Beziers auoyêc efté fur le poinél de venir aux mains.Toft a-ptesjles nouuelles du malfacrc de Vaflÿ publiées,ceux delà Religiô pourueurent à Icurfeureté Scayâs introduit quelques foldats en leurs maifons au cómencemét de May 1 es i-mages furet abatues en tous les téplcs.Le Sieur deloyeufe allié du Conneftable fit tous Tes efforts,pour opprimer d’heure ceux de la Religiô-.mais le Sieur de Baudiné, cfleu chef des troupes de ceux de laReligió en Lâguedoc dorant 13guerre,Iui rompit le coup,amp; mefmes fe faifit de Magalas place forte amp;nbsp;qui incômodoit la ville,forç3 l’bfpignan amp;nbsp;y tailla en pieces la plufpart de deux côpagnies de bâdoliers, loyeufefuiui de cinq mil homes trainâs 4.canôs,deux cou-leurines,deux baftardes amp;nbsp;4, pieces de câpagne vint aflîe-ger Lignan chafteau pres de Beziers,où il n’y auoit que t«,. foldats auec munition pour deux iours feulement.Baudiné amufa tellement loyeufe qu’il leur donna moyé de felau-Uet.Ioyeufe tourna vers Lezignan qui attendit le canon amp;nbsp;^utforcéau deuxiefme alfautiSc ayans prins par compo-ü. iiij.

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MfP.Lxii.amp;Lxrrr. Charus nevfiesmb.

fition deux compagnies que gatdoyenc MontagnaCs f“'-” fous promeffe de viefauue,contre fa foy fit mourir quatre des principaux d’icelles compagnies.Egt;e I à il pnnc la route de Pezenas} oùBaudiné lui alla au deuan t, Si l’euft deslait fans la trahifon de fon maillre de camp,lequel detrcnge^ tellement toutes cliofes,que les troupes de Baudiné furent furie point d’eftre taillées en pieces. 11 y perdit cent ou w vingt foldats. Ce Marefchal mourant toll apres de makdi* à Montpellier confellâ auoir rcceu de loyeufe cinq cens efeus auant la rencontre,auec promelfe d’en toucher encore deux fois autant Celle perte amp;nbsp;la defroute encore plus grande produifit vn pourparlé où loyeufe fit tant de heiles offres qu’on le laifla entrer dédis Pezenastmais il defploy* incontinent les grifes,faifant tuer quelques foldats bielles amp;des habitas qui n’auoyent peu fuyurel’armee.Sacruauté 1 lui fit perdre Beziers,ou penfant entrer il trouua vifageUe bois,amp; ceux de Beziers en campagne,qui forcèrent amp;nbsp;brU' fièrent Lignan,3pres auoir desfait deux compagnies,quih gardoyent.La guerre s’eftant tournee principalement vet^ ! Mótpeflier,ceux de Beziers faillirct d’eftre furpris la nuid , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du itf.d’Oâobre,leurs ennemis s’eftis rédus coycinentau

pied des murailles.Mais il auint qu’vn tambour de la vilh s’eftant enyuré le foir fe rcfueillaenfuifaut fur les deux heures apres minuiift,amp; penfant qu’il fut iour fe mit à fou-ner la Diane, ce qui mit en fuite les afl'aillans, dcfquehoa trouua le matin les efchelles dans le fofle, Septoubuid

traiftres furent attrapez là deflùs ,conuaiiKus Scexecuiei-huift iours apres ,les ennemis vindrétdcbrauadeenpie''' iour dóner iufques aux barriercsimais à leur dam,le pritici-pal de leur troupe y ayât elle' blelfé tellemct qu’il en moulue toll apres. Le a.de Nouebre fut enuoye' de Beziers le* cours de deux compagnies à ceux de Môtpeflier:8£ au bout de dix iours ceux de la garnifon de Beziers desfirent le capitaine Laiiragues auec fa compagnie pres de Celfenon.h y auint tort apres vn fait remarquable, pour taxer l’auiricc de quelques vns, amp;nbsp;monftreraucc leiugement de Dieo^' malheur des guerres ciuiles.Antoine Sauin feniiteur d . bourgeois de Beziers ayant elle prins en vne efeartnouebe I ceux de dehors offrirent le rendre en efch.inge dta 1 cheual gaigné fur vn de leurs capitainesen la mefmee*' 5 çarnaouche, Qn aima mieux laiffer pendre Sauin que ren-s; y

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ChARIïS NEVrlESMl? lO^ dre le cheual.Mais en vne autre Portie peu de iours apresce eheualfoiten bouché, pienant le frein aux dents empor-vn gentilhomme auquel il auoitefté donné au milieu des ennemis,qui tuerent l’homine amp;nbsp;regaignerent ce che-ual.Cemefme mois comme ceux de Beziers eftoyent en peint pour le payement deleursfoldatsjencreufantvne foffe à l’endroit où le chapitre de S. Nazaire auoit acouftu méde fondre fes cloches,on trouua vnegrand etable d’argent,qui fut auffi toll: rompue amp;nbsp;monnoyee à Montpellier, dont les fol d at s furent payez. Les nouuelles de la iournee de Dreux furüenans là deflus,!! fut quellion de penfer mieux que deuant à la fcureté de là place. Pourtant apres auoir amené de toutes parts le plus de viures qu’il futRof lîble,ils prindrent par efcalade Seruian, forcèrent la ga i ni-fondeCalbuls,remedierentau dedans à quelques mutineries,rcpoufl'erent vne efcalade, amp;appaiferent par l’entre mife du lieurde Cruffol plulieurs grands mefconrente-mens furiientis entre quelques vns du lieu amp;nbsp;les ellran-gers.Surquoy auint qu’vn de la ville, indigné qu’on auoit challé quelques liens compagnons rencontrant furvn répart Antoine Duchemin,doéleur en medecine, homme de grand fçauoir amp;nbsp;iugement,le précipita du haut en bas, dût il mourut au grand regret de tousice meurtrier s’eflant fa u né au camp des ennemis. Ces chofes auindrent és mois de lanuier,Feurier,amp;commencement de Mars,ledixfeptief-meiourduquel le capitaine la Coftcjcommandant dedans Bezieres,print par efcalade Villeneufue les Beziers. Toft apres la paix conclue amp;nbsp;arreftee,les garnifons qui eftoyent autour de Beziers fe retirerent amp;nbsp;la ville demeura en repos,iouilTanc de l’exercice de Religion que le Marefchal de Danuille abolit depuis.

Au temps du malTacre de Limoux.ceux de Beaucaire a-uertis qu’on les vouloir faccager le a.iour de luin,obtin-dtent qu’on leur eniioya fur la fin deux compagnies de Nif mes conduites par S.Vcran,Beauuoifin, Scruas amp;nbsp;Bouillar giies,qui firent en forte que s’eftans rendus mai fl res de ville amp;nbsp;chafleau fans olFenfer perfonne, ils mirent bas les images amp;nbsp;autels, dont ils firent deux ou trois feux par la ville, puis fc retirer entayans lailfé vne compagnie pour la feiireté de ceux de la Religion. Mais leurs aduerfaires à l’aide de Viguier deTarafeô receurët le flair du i'\iour de îuifi plufîeurs füldats vcftus en payfans :amp; fur les onze

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Mgt;D,ixii.amp;LxiiE Charus nevfiisme'

heures de nuift ayans fait vn fignaJ à ceux de Tarafcon n jr ayaniqusleRhofne entre deux, qu’ils eurertantoflpalfe ils entrèrent par la porte, qui leur fut ouuerte dececoftti ' iufqués à quinze ou feize censveftusde chemifcsblan-ches,amp; commencèrent à tuer amp;nbsp;piller ceux delà Religiéi lefquels fe fauuerent quafi tous au chafteau, entreautrçs le Miniflre,qui ayant prié Dieu amp;acouragcchafcun,s’aui fade dcualer vngaribnauec vnecordepar la muraille pour aller à Monfrâin demander fecoursà toutes auanture'.D iour precedét Seruas amp;nbsp;Bouillargues auertis que leurs ennemis s’efloyent faifis d’Aramon , eftoyent ( fous ef-perance de les dcfnicher delà) venus à Monfrâin: mais n’ayans rien fait,ils s’y arrellercnt pour auoirvnebar-que chargee d’ennemis titans à Beaucaire , laquelle ils gaignerent, ayant desfait tout ce qui eftoit dedans:3£ ne penfoycnt qu’à s’en retourner le lendemain. Mais ce garfon paruenu à eux,ils diligenterent tellement, que furies huit heures du marin ils arriuerent,afçauoir l’in-fanterieau chafteau amp;nbsp;la caualerieaulong des Oliuiers, paflàntle long de la muraille, pour aller à la rencontre de ceux qui charrioyent le butin cueilli toute la nuid iufques doux des mai fous. Seruas defcendant du chafteau .après quelque refiftancc enfonce ceux qui eftoyent dans la vil' le ,en tuegrand nombre, amp;nbsp;pardonne à quelques vns qui iettoyent les armes bas,crians mifcricorde.Bouillargues K fes caualliers las de tuer ceux qui s’enfuyoyent amp;nbsp;fauto-yent par deffus les murailles, entrent en la ville amp;nbsp;en dcf-pefchent autant qu’il s’en rencontra.Quelques vns efchap-pez dans deux bafteaux amp;nbsp;fur'vn radeau, mais les bafteaux enfoncèrent au milieu du Rhofne amp;nbsp;le radeau pres de Valabrigue : tellement que prefques tous ces pillards fondirent en l’efpace de neuf ou dix heures. Les ennemis s’affemblerent incontinent à Tarafcon,appcllcrët leurs voifins au fecours,8£ paflerent en diligéce le Rhofne,pour eflayer de reprendre Beaucaire; mais S. Veran ayant amené auffi vn fecours de trois cens hommes,ils fe retirerent, ' AinG la ville amp;nbsp;le chafteau demeurèrent en la puiffance de | ceux de la Religion iufques àPedit de pacification. Enuirô i vn mois apres les compagnies de CaftresSt Roquecourbe, 1 de la Religion,prindrent par efcalade vne petite ville nom mec Venais,où eftoit vne gatnifon de voleursjdont les vns

furent |

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Charles neveiesme. ho furent tuezjlesautres emmenez prifohnierSjamp; depuis execute! par luftice, elUs cóuiincus de voleries amp;nbsp;brigädages.

Ceux de la Religion à Montpeflier ayans entendu ce qui . s’eftoit pafle àThouIoufe 8c ailleurs,fe firent les plus forts. Presd’euxfe rendit Baudiné, amp;nbsp;y trouuant Grille, Bduil-largues, Tliouras amp;nbsp;Montvaillant, entreprint d’aller af-ficgerFrontignan : mais il y rencontra forte partie, lo-yeufey eftantacouru au fecours fut repoufi'épar Bouil-’ largues amp;nbsp;Grille .-mais cependant deux frégates de Pro-uençaux vindrent au renfort de la ville: ce qui contraignit Baudiné de retourner à Montpellier, où il trouua la guerre , fit rafer les fauxbouigs, qui eftoyent prefques aufli grands que la ville , amp;nbsp;y eut trente temples mis par terre. Celle démolition , au grand preiudice des particuliers, incommoda fort les afliegeans, qui furent contrains fe çamper à vne licuè Françoife de la ville, où ils alTaillirent vne tour antique amp;nbsp;non flanquée, contraignirent quelques harquebuziers y logez de fe rendre la vie fauue : mais ils les tuèrent tous au fortir.llscn firent autant au capitaine amp;nbsp;à vingt foldats qui leur vendi- , rent le chafteau de Maguelonnetcar a l’ilfue tous eurent la gorgecoupee. En cetempsleBaron des Adreisdefccndu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

aufecours en Languedoc,arriua au camp dcBaudinc le 13. ’•■«i de Septembre : Sr'fur la nuiftdumefme iourallaillit par trois endroits le camp ennemi, de telle vigueur qitt s’il euft , »«*• 1 lt;nbsp;pourGiiui lufques au iour,toute celle armee là cfloit des- ***,'■ •• ■ faite.Mais fur la minuid on fonna la retraite, amp;nbsp;trois iours ••• ‘-,7 v «, apres lui amp;nbsp;les liens remontèrent aufli ville qu’ils ello-yent defeendus. Toutesfois il latfla pres de Montpellier trois compagnies d’argoulcts , qui firent rude guerre aux bandoliers. Les ennemis ayans furprins 8c iiiconti-lt; nentpeTTdià*à vn arbre deux miniftres, aucuns de leurs pri-fonniers à Montpellier y furent traitez de mefme quelques heures apres.

Baudiné aySt entédu que les lîeurs de Suze 8c Sómeriuc icunte me. chef, de I’armeeTriuuirale en vne partie du Languedoc a- memble dt uoyet palfé le Rhofne auec enuirô trois mille pietons,qua- S.CiÄci. ti e ces niaiflres,deux canós amp;nbsp;vne couleurine,ramena Ton täpdedäsM0tpeflier,8e enuoyaGrille pour letter quelques liirqncbiiziersdedâs.S.GillesiVillettefurleRhofne.IIauoic 'a conduite de trois côpagiiies d’argoulcts Prouéçaux .luec

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M.D. LXII.amp; lîin. ChjULB! NSVFIESMI;

fix censpietôs fous U charge du capitaine Rapin.Bouillat-gues amp;nbsp;Albenas auec leur cauallerie tirèrent à Nifmes. Toutes ces troupes iointcs cnfenible en intention de fe-tourir S. Gilles, fe trouuercnt faire nombre de fix cens cheuaux amp;nbsp;de huit cens hommes de pied.Partis de Nifmes le 17.de Septembre,ils furprindrentà demie lieuè pres de S.Gilles trois caualiers Prouencaux, donc ils tuerent les 4cux, amp;nbsp;fauuans la vie au troifiefme fceucent le defordre qui efioitau camp ennemi: au moyen dequoy ilsauancét, Si eftans defcouuerts les gens de Suze amp;nbsp;Sommeriue,tant captraines que foldats, fe mirepten vau de route auec U plusgrand’efpouuante qu’on fçauroit imaginer. Bouillar-gues au lieu de tirer droit à S. Cilles, commence a donner fut ces fuyards, qui ne coufterent qu’à tuer , pas vn d’eux ne tournant vifage. Grille chargea d’autrepart, tellement que deux millehommesy furent que tuez que noyez, e-flansgaigneesles barquespar vne partie de ceux de chc-ual,les autres fuyans àbrideabatue vers Fourgues Si Ai-guesmortes,où toutesfois ils n’atriuerent pas tous.Tout le bagage du camp fur gaigné amp;nbsp;dans les coffres de Suze Si

_ Sommeriue furent trouuees plufieurs lettres amp;nbsp;comiflions bien eftranges.Le butin fut grand, pour ce que ces gens là , .O*»!«*«' s’cftoycntfournisd’cquippagecomraepouralleranop-cesîamp;s’ytrouuaentreautres harnois de leur guerre vne B J infinité de nolûs 8i de liures d’amourj,qui furent tousró-amp; bTKcz.Les deux canons furent pris auec vingtdeux en(cignes,8£legu!donducoIonnel,amp;ferrezàNifines:la couleurine cftaiit coulee au fond du Rhofne, d’où il ne fut poflible la rctii er.11 n’y mourut pas vn homme de la Religion par la main des ennemis, quin’eurent que des pieds fît mal habiles ce iour là : ains feulement deux furent tuez par ceux de leur parti mefme,ayans oublié le mot du guéti qui eftoitSalomon: comme au contraire quelquesEfpa-gnols amp;nbsp;I talicns,l'ayans retenu,fe fourrèrent parmi les vi-ôlorieux:mais leurs langues lesayans defcouuerts,ils paf-ferent au pris des autres.

Embufeadt Pey Je jours au parauant ceux de la Religion auoyent ßejucoiip perdu en la mort d’vn des Gremians, braues ca-pitaines,amp; du ieùne Maillane ayantcfté furprife amp;nbsp;forcée vne en^b^feade par eux drelfce aux ennemis. Maisauant que mourir ils védirét leur peau,ityâs toc grâd nombre d* ceux

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Chariïs HlTriItUI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ill

teux qui les aHaillirct, au nóbre deftjuels fe troutia Peyrot Loupian chef des bandoliers. Le premier iour d’Oftobre DefruuitJu ilsreceurentvneautrebafionttadcjle capitaine Grilleden fié de fa viäoire, amp;nbsp;mefprifant pluliturs bons auis , ayant efté desfait aux Arenaffes,auec perte de cent à fix vingts foldats.Baudiné courut le defgager,tua grand nôbre d’en- . nemis,8c ramena Grille à Montpeflier. Cependant la def- nbsp;nbsp;’’

route fut fi grande que les vus fuyans vers Lunel,lesau-tres à Maugueul,les autres vers Sommiers, à peine la rroi-fiefme partie r’entra pour lors dans la ville, 8e pafferent quelques iours auât que lé tout peufl fe raflémbler.Ioyeu-fe d’autre collé voyoir fondre de iour à autre fon armee, parntiferes 8c tnaladiesxequi lui fit demander parlement, où il obtint palfagc pour fe retirer. Neantmoins il failùic par les garntfons de la vallee de Mont ferrant faire des cour iei tous les iours iufques aux portes de Montpellier, quoy qu’à fa perte, fur l’efpoir d’emporter la ville par le moyen des intelligences qu’il y auoit,defcoüuertes par deux des principaux de la mence, qui condamnez pour autres cri-nies,confefferent fur l’efehafaut leur trahifon.Les capital-nés Grille 8c Bouillargues gaignerent le 9. iour d’Oâobre tifairti de »netourdite laCarbünniereaflifeéspalus d’Aiguesroor-«»* de ta cesjSt y atnencrent les barques,auec lefquelles fut enleué le fel de Pequais,dont ceux de la Religion firent depuis de grands deniers pour les frais de la guerre, Pourreuenirà loyeufe,eftànt à Pcrzenas,pat le moyen de quelques trai-firesjil fit noiiuelle cutreprife fur Montpellier : mais fa mine ayant elltSefuentec,8c Baudiné ayant prins vne villette 5;,^, ƒ fur lcRhofne nominee le Bourg,il allaalTicger Agde,où lt;lt;«. lecapitaine Sanglas commaodoit.Lepremier iour de No-uembre fut donné l’affaut qui dura quatre heures , où Ion vint de pres aux mains. Les affiegez y firent vne relillance nompateille,pourfuyuans leurs ennemis iufques bien loin hors delà brefche:8c fe trouua vne femme qui fit meruetl-les aucc vne efpce ballarde,Ils repoufferent de mefnie l’ef calade en vn autre endroit. Le lendemain ils furent renforcez tant à poinft par le prompt fecours qu’vn foldat de lâville,nomniéTrcncaire,lçiir amena de Beziers. C’efto-yentfix vingts harqnebouziers qui conduirs d’vn heur particulier pidferent vn grosruiffeau,ayansl’eau iufqu’aux , aiflelles,portas leurs (laïques,Sc vn paquet de poudre pour •

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M.D.txn.Stixili.' Charles nev hesme.

renfort au bout de leurs harquebouzes. Le troilîefme du mois, loyeufe commanda vn ûcond alfaut : mais il ne fut gueres bien l'erui,encores le furent plus mal ceux qui lui o-Dfj/4lt;1lt; beirent. Au moyen dequoy fur laniinuift du lendemainil eCvr.! ^) tcoulTi bagage fan camp parti en trois troupes, l’vne def-troupe) de quelles tirant à Gignac fut choquee li rudement pat Botiil-largues, qu’il leur tu I deux cens feptantc quatre hommts de conte fait fur le champ : entre lefquels fe trouuerent les

Exploitj dt 'ScuiHar-

S«t‘.

trois principaux delà troupe. Quant à lui, il ne perdit pas vn homme, fors, le pauure payun qui l’auoit guidé,occis parvnfolilat pour n’auoirfceu dire le mot. Bouillargues retitéàNifmejjSc auerci que trois cens hommes logez dansAramon faifoyent des courfes iniques aux portes de Bâgnolsjtrouua moyen de les enfiler en vne cmbul'cade,oli la pkifpart furent tuez,amp; mitauflî à fond vne frégate qu’ils auoyent amenée. Il s'empara toft apres de S. Laurent des Arbres, au Contât amp;nbsp;en cliafla trente cinq lanciers Italiésj foixante argouletSjSc vne compagnie de piétons, ayant perdu fept hommes àlafape,Sc tué quelques Italiens.

ErtcutiM de ejuatre tjiegti voleur).

Ceux de Montpellier auertis que certains voleurs auoyéi furprins le Bourg,amp; meurtri deux gentilshommes,afliege rent la place auec le canon de S.Gilles,?c la forcèrent le it. dcNouembre,où fuient tuez quatre vingts de ces voleurs, outre vne bafteleequi fe noya,enfc fauuant parla portedu Rhofne.D’autre collé le capitaine Aiflèjamp;Rays guidon de Bouillargues,quigardoycnt la Carbaniere, pour molellet Aiguesmortes,furentfurprinsen vnecmbulcade Si tuez lemefmefour.

L’onziefme lourde Décembre fuyuant, ceux de la Reli-^Sedarieux, gion qui auoyent cfté chaflèz de Bedarieux dés le mois de iuillet,recourus parlagarnifon de Beziers,furprindrent la, ville en plein iour,amp; la tindrenr-toufiours depuis jufques a Ledit de pacification.Huiû iours apres, Rapin gouucrneut de Montpeflicr auerti qu’vne troupe de brigands logez dis .XjwBf. Agnane,d’où ils rodoyent amp;nbsp;faccageoyentlcpais d’alen-t'Our,auoyent conuié tous les preflres leurs voifins pour y venir faire enfcmble leurs Bacchanales,acompagné de cinq cens harquebuziers.Sc de la caualerie de Gremian,lcur alla donner vne aub4de,furprint les Vos endormis,lcs autresen

••-e' chemifetprefques tous furent mis à mort, les furuiuans a-V. j menez prifonniers àMontpeO;er.En celle bonne compagnie

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Ch A R L I ! N E V I It s M té nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I12i

gnied'Agnanc fc trouuerent quelques damoifellcs dcMôt-pefliet qui s’y eftoyent retirees pour auoir à commandement la mefTe , amp;c. Depuis ce temps Montpellier demeura au large iiifques à la fin de la guerre, que le Le Tl^j rt^ fleur de Caylus enuoyé de par le Roy amp;nbsp;laRoine pour«««» ceux faire publier l’edic de pacification en Languedoc dcclaira au fleur de Cruffol gouuerneur de la Prouince,amp; i ceux de la Religion que leRoy amp;nbsp;fa mere auoyent à tout ce qu’ils auoyent fait pour leur iuftedefenfe, les te- ieit, aprew noitpour bons amp;nbsp;loyaux fuiets, voire les remercioit da leur iufit bon fcruice par eux fait pour le bien delà couronne ; puis ƒƒƒquot;’/'’ nbsp;nbsp;nbsp;,

en vertu des lettres patentes de fa commiflion donnée quot;’’■«we»' Amboyfele 6. d’Auril, apres auoir oui les remonftrances de ceux de la Religion quifupplioyent que leurs ennemis ne filfent donc plus aucun adte d’hoftilité: St que loyeufe, lequel auoit introduit les Efpagnols dans le Royaume ne fuft point leur gouuerneur,il fit publier l’édita Montpef-lier.Q^uant aux remonftrances,ceux deThouloufe amp;nbsp;d’ail- nbsp;nbsp;nbsp;/

leurs commirent vne infinité d’exces depuis la publication de cell edit ; loyeufe eut la lieutenance de Languedoc, dót le principal gouuernemét fut commis au fieur de Danuille, ennemi capital de ceux de la Religion,amp; Cruflbl dégradé. Puflaurëi.

Le x8.de Décembre i5lt;5î.ceux de Puylaurens rentrerét Pâfefcaladedansla ville, donc ils auoyent efté tirez par cautelle,8c y reftablirent incontinent l’exercice de la Religio,qui y côcmua depuis.Ttois fepmaines apres Peyrot fils deMonluc aflîegea amp;nbsp;bâtit auec quelques canons cirez de Thouloufe deux petites villes feparees par certaine riuie- s.Faul. renommee Agour,afçauoirS.Paul Sc Damyatequ’il traita Dtunyaie. ttefcrucllementles ayant prifes le 5.iour. Le miniftre fut lauué par vn capitaine Gafeon lequel ayant tué vn preftre cria que c’eftoit le miniftre,lcquel il fit conduire trois iours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

apres à Caftres, où ceux de la Religion demeurèrent les plus forts durant ces troubles,

Difons aufli quelque ebofe de ce qui auint en Ces miferables temps en Viuarets, en Rouergue, en Gi-uaudan, S en la Comté de Poix : puis nous parlerons du Lyonnois, de Dauphiné amp;nbsp;de Prouence. Ceux de la Neunay. Religion à Nonnày , s’eftans rendus maiftres, au mois d'Aurilijex. incontinent apres les images furent aba-tues,amp; vne célébré chalfe nommes lesfainftes Vertus,

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AI.D.IZII.amp; IXtn. CHARltS RtVtlES Ml.

ouuerte amp;nbsp;bruflee publiquement. Ils demeurèrent pa'G, bles iufques à la Gn d’Aouft que leur gouuerneur nom ƒ Sarras,menafl'é d’vn Gege,amp; fentant la ville defgarnic d2lt; mes, fortit le zy .d’Oélobre,fur le foir, amp;nbsp;lé trouualeleU' demain au poinél du iour à Sainct Eftiéne en FoteftjviUt'quot; terenommeepour la multitude d’armes qui s’y forge;S foudain mettant le feu aux portes y entra, Gtptenute S emballer toutes les armes qui luifaifoyenc bcfoin,fanscô-

frtmltrt frinfi.

mettre autre exces.Mais ayant vne grande tournee de retraite à fairCjfes troupes furent desUites, lui prins prifon-nier, vn Genfrere fort blefle,amp; de ceuxdeNonnay enui-ron fix vingts que tuez que bleflez, amp;nbsp;bien mal traitez de-puis.Les pauureshabita.isdeftituez d’arraesjde gens amp;d* gouufrneur,commencerent à s’enfuir les vns apres les autres. Mais on ne leuren donna pas le loiGr: car le dernier jour du mois le Geur de S.Chaumont,leur ennemi mortel) enuoyéparleDuc de Nemours (qui lors faifoit la guerre au Lyonnois)furprint deux portes amp;nbsp;entra dedans la ville» qui fut pilleeiufquesauxgondsjbarres amp;nbsp;ferrures: beaucoup de fang humain verfé en terre, amp;nbsp;inGnis horribles blafphemes crachez contreleciel.Vnferrurierfomméde renier Dieu pour auoir la vie fau ue,ayant refufé de ce faire fut découpé à coups d’efpee. AmefmeoccaGonvnpayfau fut affommé du talon d’vne harquebuzc. Vn pauure clou-fiieraagé de 8o. ans n’ayant voulu fe donner au diablefui trainé par les cheueux en fa boinique,enleuéfurfonenclu me,fur laquelle on lui efcarbouilla la telle à coups de marteau.Le feu misa l’vne des portes brufla vingt deux mal-fons.LeGeurd’Achô tauageoitcepédâtparles villageseO la mefme forte que l’autre dedans la ville.Enuironlafinde Décembre le Geurde S. Martin lieutenant de Crulfol ea ViuaretSjVenu a Nonnay Gt reparer les murailles 8c pour-ueut a la defenfe de la vi!le,y laillant quelque garnifon fous les capitaines Proft,le Mas amp;nbsp;Montgros, qut furent afl'C' gezleio.de lanuier 1563. par quatre mille hommes commandez par S.Chaumont, lequel n’eftant gueres propre a forcer places,print vn autre chemin, prelèncanthonnefte compoGiion pour la feurcté tant des eftrangers que ds ceux delà ville.CcftecompoGtion acceptée, Achonvoulut commencer par les eftrangers qui fe retiroyentSC les bâcher en pieccstmais vaillamment repoufle par Montgros,» alla

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Charles neveiesme^ irj ' alia defcharger fa cholere autour de la ville, pillant amp;nbsp;tuât * tout cc qu’ilrencontroit çàoulà,fansrefpeôtdc fexe ni , d’aagc. Ornonobftantlesproineffesfigneesamp;iurees, S. Chiutnót laifla entrer furlefoir fcs gcnsdepiedctilavil-^””''*quot; le .aufquels fut baillé pour mot du guet Ja double mort-Dieu. Alors tout ce que la cruauté mefme fçauroit machiner fut exécuté. Trois des plus notables furent précipitez d’vne Eau te tour en bas en prcfencc amp;nbsp;par commandement de S.Chaumont.Plufieurs autres furent précipitez comme par pafletemps, entre lefqacls fe trouuerent deux ieunes laboureurs qui ne pouuans fournir deux teflons qu’on leur deinaaJoit firent ce faut mortel. Les vns eftoyentbruflez dans,leurs maifons,précipitez des feneftres en bas, les aUr ttes alTommez fur le paué,poignardez par les rues, les pri- Dtfilatltx funniers expofez à l’encan: amp;nbsp;s’il ne fe trouuoit acheteur e* extreme. flßyent mafl'acrez fur la placeiles maifons raifes en cèdres, fiquclqu’vnnefe trouuoit pour conterargent:amp; yen éut fixvingtsbrudecsdecefte façoniles femmes amp;nbsp;les filles y furent indignement traitées. Vne panure ieune femme trouueecachee dans vnemaifon aucefon mari, fut violce enù prefence, puis contrainte de tenir l’efpee en fa main de laquelle vn autre lui pouffant le bras tua fondit mari. Ce que les foldats ne peurent emporter fut brifé amp;nbsp;mis à perdition,tellement qu'il fe trouua plufieurs caues pleines de vinefpandu.les tonneaux ay ans efté percez à coups de juftoles. S. Chaumont fittaferlaplufpartdes murailles de la villelufquesauxfondemens, defmantelerles tours, o-fler les portes:amp;alla faire quafi deraefineaßonlieu petite ville à demi lieue de Nonnay. En defpit de toutes cesfu-reurr, les reftes des habitans de Nonnay fe raffemblerenr, eurent leur miniftre,8c l’an i564.rexercicc public, qui y cô tinuaSc en l’an 1594.que nous defetiuions cefte hiftoirc y elloit,la ville reftablieamp; peupleeparvnefînguliete benediction du Tout puiflant.

EnR-ouergue, Monluc ayant fait exécuter à mort fans figure de procès vn bon pcrfonnage,qui fouloit recueillir à Villcftanche tous les gentilshommes de la Religion, Val-fergues laiffé gouuerneurde la garnifon ordonnée en ce lieu fit mourir vingt fix autres de la Rcligion,amp; rebaptifer les enfans:filles amp;nbsp;femmes y furent violées amp;nbsp;y eut vne bot tible diffipation,com.Tie auflî à ViHeneufuejPerroufTe,

• - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j.

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M.D.LXII.amp; Lxiii. Charles nevfiesmï. | * FroiflaCjS3uignac,laGuepye,Efpaillon,S.Afnque,parit moyen deI’arrierebaii de Rouergue qui y furent enuoyez. , f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais Brefeul,Compeyre,Millau,S.Fclix,Cornus, amp;nbsp;le pót

de Cainares tindrcnt bon.S.Antonin fut aulTi regaignépar Sauignacpourceuxdela Religion au commencement de May.Villeneufuçfut reprifc d’emblee par le capitaine Bol-fezô amp;nbsp;recourue parSauignac.Côpcyi e alliiege par Vefin S autres fedcfédit : ceux de Millaü voulâi fortirpourlesre-fraifchir perdirent vingteinq ou trente homes ccd'iits pat vn nommé l’eigre,lequel fait prifcnnier , amp;nbsp;menéaThuu-loufe,y fut defmembré tout vif,a la follicitation du Cardinal d’Armaignac.Le premier de Décembre Sauignac ayant failli de furprendre V il le fi anche,(e retira auec cent foldais ! aeMts. tlÂs le chafteau de Granes,cù il fut incontinét inuefti,amp; cô- j craint a faute d’eau,les côduits de la cifterne ayans elle' eni-poifoniiez d’entendre à compofition, dont l’vn des articles lignez authentiquement, portoit que lui amp;nbsp;les Gensaii-royent la vie làuue.Maisau fortirSanignac amp;nbsp;les autres furent tuez a coups de liarquebouzes, amp;nbsp;de tout cenombft n’en efehappa que fix ou lept. Depuis,quand on parloit de trahifon, Ion mit en amnt la foy de Granes. Millaufemit fous la proteélion de Cruflol gouuerneur de Languedoc.

Le fajs de Le Giuâudâ n’ellojt pas en repos durât telles tepefies Sut UMauäan. Ja gu Je luin,ceuxdesCeucnes fiirprindrét vn bourg nôwe lâberigaut.La religio qu’ils y plâteret fut de piller amp;nbsp;brui' 1er quelques maifoni.Qn^inzc tours apres,entrez à Quefac ilsbruflerét vneimage, furnômee noftre dame,fürtrenó-7lt;^éfr,ƒ4((f. mee au pays, firéc vn butin de reliques amp;nbsp;autres tels orne-raé ,mutant à x8o.marcs d’arget. Delà venusà Médeilsy iUniie, entrerét par côpoiîtion fur la fin de luilletjmaisleur outre-cuidâce les perditxar au lieu de fe rcndie les plus forts,ils permirent à vn mimllre nSmé Copier qui les accôpagooit, de faire du capital ne,d’ordôner des deniers Si des afatres de la guerre,côme s’il eu fi eflé quelque colonnel des vieilles bandes. DiUantage Copier amp;nbsp;autres aufîi fins que lui en ce niefiicr, penfans de leur ombre faire peur a chafçuii, en-uoyerenthors à vneautreentreprife vncertain chaulTetiet d’Albi nommé Crifas,capitaine taille tout de frais, amp;nbsp;fur-uômé la Croix,auec cét ou fix vingts loldac',qui coûtas 11 Câpagneen deflbulde furent furprins amp;nbsp;tuez pourlaplu-fpaitjle refie fè fàuuâc coine ils peuiét dans la ville deMir-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uejolû

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Charlis mithiihê 114 uejols.Le ieune Treillans qui auoit depefche ceux là gt;nbsp;pic-que auec fa troupe droit à Mende, où il entre £àns rcüftan-ce,troufleprifonnierlegouueroeur,b‘utine mefnie vn ri-the calice amp;nbsp;Target du Roy j Sc s’en retourne en Rouerge, laiflant Mende a l’abandon, où d’autres du parti Triuiiiui-ral entrèrent, amp;nbsp;retindrent prtfonniers Copier auec vingt cinqfoldats.Ceuxde MaruejoJs,quitenoyent pour le Pnn ceayâsafliegéChirac, où il y auoitdes preftresfort ef-chaufez, quelques gentilhommes effayerent de ranger les alTiegez à quelque compofition: ce qui ne futpoflible : au moyen dequoy lex4.iour d’Aouft 1561. quelques defenfes ayans efté abatues amp;nbsp;le feu mis en trois portes, amp;nbsp;vn trou fait à la muraille, la ville fut forcée, plus de quatre vingts homes tuez, le téple brullé,enfemble trois ou quatre mai-fons,pout auoir ceux qui y eifoyét cachez,les cloches fondues amp;nbsp;la ville defmàtelee.Les troupes allerer puis apres à Méde,pour la pillerimais il y eu t refiftâcc,amp; ne peurct faire autre chofe finô ramener faufs Copier amp;nbsp;f«s compagnons.

Sur la hn de Septébre, le Baron de la Goize éntra dans lé Giuaudâ,qui côméçoit à iouir de quelque repos,amp; y cômit descruautez,vilenies amp;nbsp;pilleries cftrâgcs, Vn de fes troupes fut defefperé iufques là de rauir vne fille,amp; côtraindre le pereaagé de quatre vingts ans d’eftre proche fpeftateur lots qu’elle fut violee.Aai cómencemét d’Odobre,le Ëaro de S.Vidal, Treillâsamp; autres ayans ramafle leurs forces au nôhre de deux nul hommes,pour s’aller ioindre au fieur de loyeufe au fiege de Môtpenfter,receurét les nouuelles de la desfaite de leurs cópagnós àS.Gilles.Cela leur fit changer dedeffein amp;nbsp;conclure d’aller à Florae qu’ils alïlegercnt, bâtirent, effayerentd’auoirpar efcalade, parlementctie, ûppCjalTautjl’efpace de huid iours.11 n’y auoit dedans que huit hommes de guerre commandez par vn vaillantfol-dat nommé Boilfy,de Montpeflier. Les affiegeans ne gai-göerenc que des coups , amp;nbsp;fur vn bruit ferne entr’eux que Baudiné venoit au fccoilt;s des afficgez , leuerenc le camp à leur grande confufion, amp;nbsp;en mcrueilleux , defordte. Les femmes firent nierueilles en ce liege: 1 car elles ne cefToyent de tirer huquebuzades , letter cailloux, rouler des pieces de bois fut les affaillans: amp;nbsp;faifoyent les rondes. Le miniflre nommé Lonys du Mas y fit auffi yn mcrueilleux deuoir en Tcxercics

P. ij.

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M.D.ixir.St Lxin. Chah LIS ni v f iesms.

de fa charge amp;nbsp;à encourager chafcun. Sur lepoinft quelc liege fe leuoit Boifly fut legercment atteint d’vnc harque-bouzadexe qu’ayant diffiinulé pour n’effrayer fes gens,amp; laiffee fa playe a penfer,il en mourut quelque temps apres, au grand regret de tous ceux de la ville.Le mois de lanuiet 1563. fe pafla en quelques courfes amp;nbsp;pillages de coflé S d’autre.Sur le cornmencemenc de Feurier Coff.irt gouuet-Recoles afliega Marchaficljchafteau apartenantau ficur de Peyre, S Payât prins par trahifon, tint aux foldats la foy de Granes. Peyre en eut fa reuenche, ayant act rappé ; Ccdfart,tué enuiron feptâte de fa faite,reprins Marclialfel, chaffé les garuifofls de Haumont amp;nbsp;de Serniantes.les pat ' tifans du Triumuirat s'eftans raniafl'ez 8( renforcez, cent cinquante hommes fortitent de Maruejols pour les teco- gt;nbsp;Htumtnt. noiftre: mais on leur coupa tellement chemin qu'ils furent । contraints feletter dedans Haumonr, où il n’y auoitpoul- | dres ne viures pour fouftenir vn liege.Les afliegez voyans | qu’ils ne pouuoyent eftre fecourus de Maruejols, fc fount , «ans de la foy de Granes,le deuxiefmeioutdu fiege,entie ' les dix 3c onze heures de nuiftfottirent les armes au poin; faulfcrent trois'cofps de garde, amp;nbsp;fe redirent à Maruejols, ■ 'ayans perdu toutesfois vingtlix hommes de leur compa- 1 giiie.tüezencombatant, amp;nbsp;quatreprifonnierstraitezàla façon de Granes.Quelque temps apres l’edit de pacificatiô futaporté amp;nbsp;public par toutlcGiuaud3n,nonobRâc quoy, le Marefclial dcDanuillefit receubirauee la meife des trou pes de gens de pied amp;nbsp;de cheual dans MaruejoU, quiraua-gerent tout le pays de Giuaudan de lieu en autre auec tou-

fàlnce tiu tres firent auifi des defordres apres l’edit: mefmesceßiro 'Rartn i/e Z.» s’oublia tant que d’alfieger Florae le cinquiefme iour d’A-uril, pour auoir vne ieune fille d’excellente beauté, qii’ila-uoit parauant effayé d’enleuer par tous autres moyens, mais le fieur de Baudinc venu au fccours garantit 1’lióncur de la fille Sc les hibitans de lï ville.

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, En la Comté de Foix Commandoit le fieur des Pailles

Fiix” ‘ *SencfchaIpourleRoy deNauarre. 11 fegouiiernoitfelon lèvent; 8c amufoit par belles paroles ceux de la Religion: iufquesà-ce qu’ayant eu nouucllesdesdefolatiôs dcTliou f «x. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loufe, il fit fubtilcraent {ortie de la ville de Foix ceux de la

Religion

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ChariesnevfiîsMeJ irj

Religion dont il redoutoit les mains,fon prétexté fot, que ceux-là fe trouuans chargez du bris des images amp;nbsp;autels, il feroit contraint les emprifonner : ce qu’il ne vouloir pas faire. Or comme le loup ayant enuoyé loin les chiens,entra dans la bergerie amp;nbsp;mangea les moutons à fon aifeiainfi Pailles ayant fait fortir de Foix ceux qui auoyent des yeux amp;nbsp;des mains, entra incontinent en la ville,mit prifonniers ceux que bon lui fembla, amp;nbsp;donna tel alarme aux autres, qu’il leur fit bien venir l’enuie de s’enfuir. Des prifonniers qu’il tcnoir,dcux eurent bras amp;iambes couppez nettemér, puis furent décapitez: deux autres bruflez, amp;nbsp;fix pendus, Toft .après vingtdeux autres furent pareillement txeentez à mort,amp; dix condamnez aux galères. Les biens notamment de ceux qui eftoyent fortis de la villefurent expofez en ptoye aux foldats. Ces rigueurs extremes efpouuante-tent fl fort toutes les autres villes de la Comté , qu’elles firent ce que Pailles voulut commander : excepté Pamiers p^mierr. ville où ilyauoit grand nombre degens de la Religion, qui fe voyans expofez à la fureur des payfans armez, refo-lurentde ne bouger. Comme ils n’attendoyent (mon quel querauage, la pelle luruint qui les affeura contre les ennemis de dehors,la cruauté de mort ayant furmonté l’auarice amp;cruautédes plus mutins. Quantàceuxdel’Eglife Romaine habitans en laville,les plus riclms amp;nbsp;quiauoyent plusde moyens de nuire s’enfuirét incontinent: la racaille du peuple, fut tellement acueillie de la pelle, qu’en peu de temps il en mourut trois mil:amp; en tout ce nombre ne s’en trouua pas plus de cinquante de ceux de la Religion. Qui plus eft,d’autres perfecutezvenoycnt fe rendrelà,dc forte qu’ils demeurèrent ainfi maiftres de la place,ayans la mort pour rempar de leurs vies.Car quant à la Roine de Nauar-re,a qui Pamiers apartenoir,elle elloit bien empefcbceàfe garder foy mcfni* en fon pays fouuerain dcBearn.Eux dóc firent fi bien,que mefmcs apres la desfaite de Duras ils en-uoyerét foizante foldats fous la côduite du capitaine Ho-norat,au lècourj de ceux de Caftres,à deux ioiirnees Fran çoifes de là. Honorât fit dextrement fa conduite iufques à trois lieues de Caftres, qu’e/lans pourfuiuis amp;nbsp;rudement chargez, apres auoir perdu au combat dix ou douze des leurs ilsgaignerét vne maifon champcftre,où ils tindient bon depuis Imid heures du matin iufques à trois heures

P. iij.

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M.D.txn.S:LTiii' Charus Htvuisui. I apres midi que fecours leur vint deCaftres,où vn delatro» , peauoit couru en diligéce porter nouuelles de la charges i retraite, Ayât fait vn tresbon deuoir àCaftrcs fix Icmaines apres ils retoornerct à Pamicrs,que Pailles menaçoii,amp; em menerét de refort vne compagnie de Caftrcs,cnuirô le hui-ftierae deDccébre,amp; apres auoir trauerfe' beaucoup de dagers regaignerét leurs maisôs.Tout le mois delâuicr fcpaf fa en beaucoup de pratiques cotre eux,dont la fin fut guerre ouuerte, en laquelle Honorât accôpagné de deux vaillants homes furnômez les Lôbats,amp; de trétehuift autres, fitentre f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furTarafeô enFoix.Le Vicôte de Seres amp;nbsp;fô frere awc

300 homes les acueillirét amp;nbsp;côtraignirct de gaigner les mô tagnes,efquelles les pourfuiuas ils fe trouuerét eux raefines enclos; de forte que nófeulemét le Vicôte amp;nbsp;fou frere y fa rét tuez,mais aufli la plulpart de leurs gés, amp;nbsp;les reftes telle met efcartez,qu’Honorat reuint à sô aife vers Pamicrs,laif fant les Lôbats en leur feiour ordinaire, nômé les Cabanes, où depuis(3 caufe qu’ils auoyent quitte le train amp;nbsp;côpagnie des bâdoliers,le rengeâs ala religio par l’inftruftiôdedcux filles par eux rauies au (âc de Montfegur, Sc depuis par eux efpoufees) ils furent pourfuiuis fort afpreroent par ceux de l’Èglife Romaine,amp; fe fiuuerenc finalement à Caftres.Lcs preftres de Pamiersfaifoyét de leur part tout ce qui leur e-ftoit poflible pour ruiner ceux de la Religiô,amp; y eut diuer-fes entreprifes,dont la principale ayât elle' dcfcouuerte pat lettres interceptes, le mal accabla fes maiftres: carfoudab les foldats ellans courus es moincrics des quatre meiidians, qui deuoyêt faire entrer Pailles amp;nbsp;autres, depefchcréi(cô- ■ meileftvrai-séblablc)cequis’ytrouuaattcdu que depuis Ion n’ouit vent ni voix de telles gens. Ce bruit effaroucha tellement les Chanoines amp;nbsp;preftres,qu’ils s’enfuirent en la ville de Poix, amp;nbsp;furét leurs maifons, corn me aufli celles de l’Euefquc,pil!ees, quoyque lesminiftres amp;nbsp;le gouuerneur peuffentdire oufaire.Les nouiicHcrdelapaixarriuerentla deflùs;amp; au cómeneenient de May,vne grelle fi furieufe,amp; répétée trois fois de huiél en huifl: iours battit tellement le pays,fur tout CS enuirons deFoix,qu’il n’y demeura fruit ni verdure nôplus qu’é plein hiucr.Les Chanoines dePamiets qui fembloyét au comun peuple auoir amené celle grelle à leur queue,furétcotraints,poureuiter la fureur de la corn pîune,fQrtirhorsla ville dcFqix amp;nbsp;fe retirer à Mauganly, où nous

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Charlis nevïibjme. iiÄ

où nous les lairrons pour venir au Lyonnois.

Le trentiefme iour d’Auril,Ia ville dcLyon place forte amp;nbsp;dctrefgrandeimportâce entre pliificurs autres fut faille fur les deux heures apres minuiél par ceux de la Religion, qui ‘ Ce monftrerent courageux amp;nbsp;modefles ayâs en petit nôbre arrefté beaucoup d’ennemis, fans meurtre que de deux hô-nies.lncontinentplufieuts partifans du Primai,nômement l.jth. le Baron desAdrets,grâd guerrier,mais ambitieux amp;nbsp;cruel, qui arriué s’épara auffi toft du gouuernemét fur le fieur de / Saur, lequel s’en retourna en la maifon, où il demeura coy •’** durât ces premiers troubles. Le Prince enuoya auflî d’Or-leâs le fieur dePôcenat à Lyô pour cômander a la caualerie, y furuint du raefcôtentcmeni;

^quoyChâgy remedia fe côtentant d’allerà Valence,laif-làniBlacôs en fa place,lequel ayât la lieutenâce des Adrets, auertique le Baron de S. Vidal amp;nbsp;autres Auuergnats aiiec großes troupes s’auâçoyentpour faire legaft au Lyónois, enuoya Pôcenat fuiui de cinq cës hommes les reconoiftre.

Côbien qu’en ceft amas y eut de trois à quatre mil homes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Poncenat amp;nbsp;Montferrier fon neueu ne lailfercnt de les atta qucr,amp; des la premiere charge les rompircnt,8i en firent tel carnagc,que le pays en fut nettoyé, Poncenat pourfuiiiant fa viftoire iufques à peurs en Forefts, quelques gentils hô-mes voulans lui faire telle,furent tellemêt repoullez en vne efcartnouchc,que les vns gaignerct le haut,lcs autres furet afiiegezen la ville,quc Poncenat força.Des Adrets ayât de fon collé fait merueilles en Dauphiné,côtre les Lieutenans deSômeriue , Suze,Carces,Maugiiô amp;nbsp;autres reuint à Lyô, d’où incôtinent il s’achemina cnPorells aucc vne petite ar-mcc,print les places qu’il pretédoit entre autre Montbrifon ville capitale, en laquelle il cômit vue cruauté le feiziefme de luillct, laquelle fouilla toutes fes viftoires precedëtes amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•., ,

fiiiu3ntes,voirc l’enuelopa en beaucoup de malheurs.Car il , fit précipiter de lângfroid, amp;nbsp;comme pour pilfetéps apres difcé,plufieurs prifôniers du fômet delà haute tour de Mót-btifon,entre lefquels mefmes il y auoit quelques gétils-hô-mesde nom.Les autres Capiiaines,extremcment marris de telle fiircBr,firent tout ce qu’ilspeurêt pour l’cn defloiirncr: mais il s’elchaufa tellement côme toutà coup,qu’il n’y eut moyen del’arreftcr; alléguant que les ennemis en auoyent fait cët fois autât à Aurangc,8c que pour les bridergt;il faloit

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ii.p.Lxii. Sc Lxiii. Charles n e v ï i ï s m s.

leur tédrequelque parcille.Mais cefteexcufePaccufoitdi-uat3ge,n’eftat permis par loy quelcóqucdc violer ainfitous droits d’humanité, ni de fe môftter barbare, encore que les barbares fe môftrétenragez.Eftât de retour à Lyô,il y trou ua Soubize,cheualier derordre,feigneurplein decôfeil8c d’cxperiéce,cnuoyc expres par le Prince pour y côinandct: lequel le mania fort dextremét,amp; l’éuoya faire la guerre eu Dauphiné,ou il fit debeauxexploits.On auoit furpris quel ques lettres; qui defcouuroyent que l'intention du Triuui-*•’» uirat eftoit de faire inuefiir Lyon amp;nbsp;luy öfter la cueillette: ce qui fut caufe que les habitans recerchetent 8^ obtindiet fecours de Berne,Neufchaftel Sc Valais,montant à cinq ou fix mil hommesjcn tresbon cquippage,aufquels s’adioigui rent à Geneue cent hommes de chenal bien armez qui le rendirent à Lyon au mois de luillet. ïoft apres Men jolie ïriumuirat en Suilfe fit tât que les fcigiieurs etrcinaifm de Berne rappellerent huiélenfeignes de leurs gensquie-à ceux ftoyent au Lyônois.-ce que Soubize leur accorda fans delai: mais ceux de Neufchaftel amp;nbsp;des Valaifans demeurèrent, fous la charge de Peter Ambiel leur coionnel, au nombre de fix enfcignes,ayans capitulé de nouueau.Le depart des autres mît en alarme plufieurs{.yônois,gés no accouftumet àla guerre,tellemét que pluficurs s’cfcoulerét de la ville,dot Soubize fe rioic, dilânt tout haut que tous les couards lui fe royet plailir de de(loger,pourueu qu’ils laiflaflet bôs gages apres eux pour la deféfc de leur patrie qu’ils abandônoyent.

En ces entrefaites, le fieur de Tauanes vint deBourgon-ùe lain par gne iufques à trois lieues près de Lyon , faifant eftatd’af-Tauanei. faillir la villej mais il en eftoit trop loin: combien qu’il euft lors plus de cinq mil hommes outre trois mil Italiens conduits par le Côte d’Anguelble amp;nbsp;fouldoyez du Pape. Ces Italiens qui cftoyeut les plus grands pillards du mode,trai' I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noyent apres eux force cheures, amp;nbsp;fe mefloyent brutale-

Ja nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment auecrês-beftestqiîîîut caufe puis apres qu’en tous les

lieux où ilsauoyent paffé, en deteftationde leur crimes' bominabic , toutes les cheures furent tuces Sciences àh voirie par les pay fans. Durant vn mois que Tauanes eut ce faatttis fe gros,,il fefit de belles efcarmouches auprès de Lyon,dont rcfiM peur\ç^ habitans ne firent vendanger qu’es vignobles pm-Orpoureeque Tauanes faiibit trop pequot; ttemauri, i'gt; gré du Triumuifât, iff enuoyercjitpour générai en l’Jt'

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Ch A Rt ES N tv FIE s M F. II7 race le Duc de Nemours auec force cauallerie, amp;nbsp;/es Rei-ftres du Comte Rockendolf. Tauancsquinefcauoitcon,- gt;nbsp;ment fe defgrger desgnfes du Lyon futbienaifedel’ar- '*lt;*«• riuec de Nemours 5 Ëc (urvne feinte de mefeontentemenr, fe retira bottes nettes en fon gouuernement de Bourgon-gnc.Nemoui s tira incôtinent auec toutes fes forces à Vienne,qu’il eut par intelligence, amp;nbsp;durant le feiour qtt’il y fits lesviures coinmcnccrent à deuenir courts à ceux dcLyon: au moyen dequoy Soubize appella des Adrets amp;nbsp;les Pro-uençiux, pour auoir moyen de tenir la campagne. Mais pource que l’efpcrance qu’il auoit d’ailleurs lui faillit,il rcn noyades Adrets quérir plus grandes forces etlDauphinc; « qu'ayant f3it,amp; amenant fa troupe qui eftoit de quatre 3 cinq mil hommes de pied amp;nbsp;quatre ccnschcuaux, fut chat gé detoute l’armeede Nemours auprès de Beaurepaire, Semis enroute, mais auec peu de perte , le dixneufiefmc jour d’Oûobre,puis fa troupe ralliée incôtinent,fàns cftrc fuiüie de Neniours,lequel lors perdit l’occafion de faire vn grad exploit. Des Adrets dôc fe câpa pres de Vienne à deux lieues,amp; durât trois fcpmaines qu’il y tintNemours en cfcar mouchescôtinuclles, Soubize tiioit triuresde tous collez.

Auintlà dc/Tus qu'vn foldat aportant d’Orléans vn pa-quetpourSoubize, le mit es mains du marefchal deBrif- mcjtnrfjt ûc,qui ayant trouud dedans vne lettre de l’Amiral,où entre fut autres chofes eftoit contenu quant à des Adrets qu’il faloit endurer le plus qu’ô pourroit de fes bouillôs, amp;nbsp;l’étrctenir de peur de le faire deuenir d’infolent du tout infenfé,il en-iioyc incontinent en pofte Sainft Sernin Dauphinois vers Nemours amp;nbsp;des Adrets, pour faire vne terrible pratique. Cela pour les premiers ioursfut manié fecrettement: mais Soubize eftant allé au camp le lendemain que S. Sernin eut parle à des Adrets, connt bien toft qu’il y auoit de l’en-clouçure,àquoy il pourucutdc lègue main,amp; deflors,mettant gens en fentinclle, qui defcouurirent fans bruit des A-dtets, lequel ayant communiqué auec Nemours par entremetteurs,puis en prefeixe,rompit fon armee.Nemours qui péfoit défia tenir Lyon amp;nbsp;le Dauphiné,s’approche,amp; par e-fcarmouchesempclche l’étreedcs viures,desfait fur la mon t.igne deTarare quatrevingis cheiwux qui venoyétd’C)rlcâs 3 Lyô, amp;nbsp;d’autrepjtt cftéd le bras pour empoigner Româs sk Valéce.Ord'autâtqu’ft y faloK porter tout le corps,em.»

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Ai.D.ixn.amp;txrii. Charus nsvfibsmb^

dat reuenir d’heuirpour attraper Lyon, pour vouloir tro^ cmbralferà la fois,tout lui efchappa.Car ayant tiré droit i *’ Viéneauectoute fon armee,Soubizequi ne dormoitpasfit prôptement fortir tât de gens pour amener des bleds de Dó bes,qu’il en eut abôdancc.Ceux que Nemours auoit laiffw pour garde,quitterét clefs,places Si magazins:excepté quarante au chafteau dcTieuoux,qui péfans fauuer l’héneurde leurs côpagnons,en gardât vnc tour fans pouuoir fe défendre ni vouloir fe rédre, leur obftination fut chaftiee par vn caqu» de poudre, qui les fît fauter plus haut que de coullu-meamp;cnfeuelir tous dedâs les ruines d’icelle tour. Dautre-

part Soubize-fit empoigner des Adrets au coller, amp;nbsp;ainfi les deffeinsde Nemours fur leD.iuphiné s’en allerer en futnee. ^fcnladei Penfant d’eftre plus heureux par procureur qu’en perfon frejèteiitn ne,il manda à l'Euefque du Puy amp;nbsp;à S.Chaumont,puis que nMn.fiiur Lyô eftoitvuide de gés de guerre,qui eftoyët deuenusmat frtndre diâç Je bled,ils cntteprinflcnt d’y entrer par efcalade.Sou-bize,qui n’efpargnoit pas l’argent aux cfpions pres amp;nbsp;loin, bié auerti de lanienee dôna tel ordre à tout queS.ChauniSt recula au lieu Japrocher, Ncmoifts délibéra de fupplicr au defaut des autres,amp; à deux diuerfes fois,auec toutes fesfor-ces,fur l'efperace que fes partifans dedasLyó,lui aideroyent beaucoup,prcfcnta l’efcalade en diuers endroits.-maisil fut mal ferui dedâs amp;nbsp;dehors parfes gcs,amp; rudemét acueilli par Soubize, qui le remit .à dreffer d’autref piégés pour auoir Lyô.Il s’aida des nouuelles de la bataille de Dreux, amp;nbsp;fitc-ferire par le Roy amp;nbsp;la Roine à Soubize fur la fin de Decem bre,auec prières de rendre Lyô au Duc de Nemours. Tandis que Soubize refpondojt affezdextrementàcela,vnnô-mé Marc Herlin, receueur du tail Ion dans Lyon, ayant entretenu pour vn temps quelques foldats, fe contentant puis apres de fortir bien monte amp;nbsp;bien armé aux ëfcarmouches Tttr-itle ayât efté prins en vne au mois deFeurier 156}. s’adiiifa d'vne rufe tant pour fauuer fa vie que pour en donner d'vne à Ne dtNemàurt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lignerolles qu’il conoiflbit.de lui don

■ ner accès à Nemours, auquel il auoit à dire chofe d’impôt-tancc.Gens qui défirent, croyét prefque tout ce qu'on leur dit qui tend à les faires iouir de leurs pretétes. Ainfi en print il à Nemours,lequel croyat au difeours que Herlin lui fit de lafurprinfc de Lyon par la porte de S.Iuft que Herlinpro-mettoit lui tenir ouuertejdcrlin fut relafchc cô.mes’il fuft efehappé

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Charles n e vi ie s m l ii8 efchappé. Venu àLyô,amp; ce qu’il auoic cc^tnencé par luî def couuert àSoubizCjil fit encore des voyages vcrsNemours ( auec qui le lourde l’execution fut aflîgnê le fepiiefme dre Mars 1565.à huit heures du matin. Trois mil hommes de piedjfuyu.int le lignai à eux dôné d’vn tourrion entrèrent fanscmpcfchemcnt dedâs le fauxbourgde S.Iuftxe qu’ils ne trouuerent ellrâge, pourcequ’ils eftoyét bien aduertis quelônefaifoitpointdegardeencefauxbourg. Ainfien- : ttezamp; marcha s vers la porte,Herlin quileureftoit couru au dfuâr,amp; les conduifbit en perfonne,eftant entré par le guichet, le leur ferma foudain:amp; aulli rod fut defehargee fureux toute la grolTc artillerie auce deux ou trois cens n’oufquets,quiauoyéceftc portez la nuiddâsles boule-uards amp;!. le long des murailles, outre trois à quatre mille harquebuziers dcfcochâs en iouefurcefte troupe eftonee. Pour les ruiner dauâtage, furent loudain iettez dehors fix cés harquebuzier' des plus afleurez,côduits par Blaéons, Poyct,Andefroy,amp; Entragcs,quiacheuercnt deles rôpre. La y eut vn merueilleiix efchcc,amp; toutes efpeces de mort, les VHS tuez,elloufez, aflommezjles autres fe precipitans des murailles en bas,ou enclouez es chauflctrapes.Si la ca-ualerie côduite par Pdficenat fe fuft diligétee de fortir par la porte qui lui eftoitairignee,amp; eut marché où il faloir,à peine vnfeul de tous ces trois mil fuft efehappé. Quoy qu'il en foit,il en demeura quatre cens dedâs ce fauxbourg outre ceux qui moururét dehors,amp;les bleffez en beaucoup plusgrandnôbre,quirendirëtl’efpritenfuyât,ou au câpj ou a Viéne, où ils furet charriez.Nemours fut nô feuleraét auditeurmaisfpeftateurdeceftetragedie,dótilcóceuttel j defplailîr qu’il cuida mourir, 8c ne bougea duliél pres de deux mois apres cefte baftônade.Cepédât la paix vint,fuy vît le côtenii de laquelle ceux de laReligiô eurct leur exer cice dedâs la ville,où ils firent baftir deux téples,8c les ar- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

mees qui eftoyent dedans 8c es enuirons fe retirèrent.

Côfiderons mainrenât l'Eftat de Dauphiné. Au côméce met de Mars i$6i.le parlemét de Grenoble eneruoit l'edit de lâuier autât qui lui cftoit poffible, 8c peu auparauât, la Mothe Gondrin lieutenâtdu Duc de Guifeen cefte pro-uince eftât entré dedâsRomâs côméça de faire abatre vne maiïon où s’eftoyént faites quelques predicatiôs,dót s’eii fiu'uit vn tumulte,qui le côtraignit de fe retirer de virefle, dót tout dc/pitéil 6c fa plainte,tiotâmét au Duc de Guife,

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O.LXII.amp;Lxiriz Charlis neviiismi.

lequel lui efcriuit de Chîpagne leîraitemétfait àceuxût Valf/jSc lui enjoignit défaire pendre le premier miniftrc A/o.'/rt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Toftapres oneucnouucllesdela

Prince a Orleans,ce qui dôna occallô à tous ceux irf,„. de la R el igiô de péfer à leurs afaii es. Le ij.iourd’A uril ioiif ‘^/'alen de l’eflcâiô des nouueaux Côfuls amp;nbsp;Confeilliers a Valen ce, Gondrin prétendant y faire procéder felon fondefiti fait fermer les portes, amp;nbsp;aueefes forces enuironne leben de l’airemblee.Enuiron vingt homes de la religion s’aniaf-fent ladelfus dans vue maifon,où ils delibeient fe defen-dre,pcnfans que Gondrin vouluil commencer par eux. 11 enuoye contre eux le capitaine Nicolas;amp; quant a liii,s’e-llantieflc dans l’afiemblee de ville aüccfa rondacheen vue inâin,amp; la piHolc en l’autre, il tira fur certain fien Secretaire rrouué lâ,dont s’enfiiiu it vn terrible tumulte.Ces vingt cachez fortent par vn huis de derriere, amp;nbsp;trouuent moyen d’ouurir la porte S.Felix pour fe garantir. Maisa-yantdcfcouuertde la Caualerieque Gondrin auoit fait fortir par vne autre porte pour mettre en pieces ceux qui efehapperoyent de la ville,ils fc tindrenr à counert au dedans de leur porre.Cefte caualcrie nedefcouurant rien cô-nicnce a batte les ehern ins,amp; tue quelques pay fans qui ve noyént à Valence : dont les corps ayans efîc aportez fur des efchellcs.-.i]orschacun fc piintà crier iiiflice-.mais le miniftrc nommé la Place amp;nbsp;le vicaire de l’Euefqucfirent tant que chafcim fe retira en fa maifon.Le lendemain iout de Dimanche,ceux de laReligion delibererent ne bouger, ctaignans qti’al’occafion d’autres de leur parti ,qui acou-royent de diuers endrotis au bruit du jour precedét, il n’y

*• euft de I’efmotion.Mais Gondrin tendant à autre but,par prières amp;nbsp;commandemens leur perfuada de fortir hors de la ville pour aller à la prcdication,difant que par cela chaf cun monftrtroit auoir deftrde fe gotiuerncr felon l’Edir. Or comme le portier vnoloit leur faire vne muraille de bois,quelques vnsfedoutans de l'afairc,acoururcnt à la porte, amp;nbsp;les autres furiienansen diligence feiettent dans la ville,amp; vont faillr les autres portes. Le lundi matin,a-tiint que des A drets,ftlonbrun,Mirabel,Monjou.x,arriue rent en la ville, qu'ils irouiicrent failie amp;l.i maifonde t (iondrin enuironnee de toutes parts d'vne multitude in-l;nie,qui fur les deux heures apres midi, quoy quedefar-ince,

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Charus sivtnsmf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;119

mee/ans chef,fans ordre amp;nbsp;ai fee à efcartcr, mit le feu à la porte d’icelle maifun.Plulieurs de la religion excremeniét marris de ce njmulte,auoyentparauant offert a Gondrin de lui ouurir lepaffage au hazard de leurs propres vies. Mais le cœur 3c l’efpric lui fai 1 la ns au. beloin fans fe feruir des forces qu’ilauoit pres de foy,fuffifantes pour diflîper cede multitude,8c ne s’aidant d’vnecouleurinequi clioit àl’entree de fadite maifon ,bien afuftee Si chargee d’vn boulet 8c d’vne chaîne,il feretira«1 la maifon d’auprès, où 11 fut fuiui amp;nbsp;tue' auec (îx ou fept de les domertiques; 8c ' pour apaifer le peuple falut pendre le corps à vue fenefl/c regardant fur la rue.La maifon de Gondrin fut faccagee, dont toutesfois les meubles furent puis apres rendus à la pourfuite des anciens du Conliftoire, 8c remis entre les mains du capitaine Cadrer: Apres cela, fans qu’aucun cx-tes full fait aillcurs,les étrangers fe retirèrent : Sc quât au corpsdela ville il enuoya foudain requérir le parlement de Grenoble , qu’il lui pleuft enuoyer comniiflaires pour informer du fait.La mort de Gondrin rompit infinies def-feins contre ceux de la Religion, ce qui eft remarquable;

1'^ combien que quant aux moyens de reprimer vn tclhoin-1 me, ceux qui firent telle execution fuflent grandement coulpables amp;nbsp;punill'ables.

Sur cela donc,des Adrets,qui eftoit auparauant colonel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J'

des legionnaires de DitiphinéjProuence 8c Languedoc,,, eftant par les gentilshommes 8c perfonnes notables qui ne. .,j, „A feretrouuerent lorsà Valenceellabli chef en Dauphiné, par prouifion,8c en attendant plus certain commandemét du Prince,Incontinent les nouuelles arriuerent que les i-mages eftoyent brifees en pluüeurs prouinces de France: qui fut caufe qu'on ne les peut garentiren Dauphiné: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

i (^ant a des Adret!,ilaucrtit d'heure ceux de le Religion ! à Grenoble, 8c per lettres pleines d’authoriié commanda.* I au parlement de letter hors de la ville certains feditieux qu’il leur nominoit, entre autres le fécond prefident. le procureur general ,radiiocat delà ville, 8c le quatriefuie Coiiful,lefquels il ne menaçoit que de ha hart.Eux natten I dirent commandement ni bourreau,ains feretirerét, mais pourexeenter vn deffein qu’ils auoyent de fe rendre mai-llres de la ville en la nuiftfuyuant :toute$fois leureasc-ftantdefcouuertjils fe fauuerçnt ibon efciét. Alors ceux

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M.D.IXII.amp;Lxiir. Charles nevfiesmiJ i ■ de la Religion fe faißrenc des portes de Grenoble leprC' I mier iour de May,amp; du confentement des députez du Par - nbsp;nbsp;; lemeiit,de ia chambre des Comtes,amp; du Confeil de la ril'

'' ’ ‘ le,entrcrent au temple des Cordeliers, qu’ils nettoyèrent de toutes les images amp;. autels,pour y auoir exercice de re-ligion,fan$ faire autre tart aux moines. En apres on pour-ueut d'rn commun confentement alafeurcte'delavillc, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en laquelle des Adrets cnuoyavne compagnie de piétons

conduits parle capitaineCommung;puis y vintauecau- i tres troupes de pied amp;nbsp;de cheual,afin de faire celte au lient de Maugironquifedifoit lieutenant general auUauphi-ué,contre lequel il publia vn decret deprinfe de corps,l’ap pelant feditieuxSc violateur des edits du Roy. îousces iüldats ainalfez dans Grenoble firent premièrement la guerre aux im3ges,puis fe mirent aux champs, amp;nbsp;s’emparèrent des chafteaux de la Buflîere amp;nbsp;de Mirebel.Dcs A-drets ayant fait vue courte à Lyon, retourne le 4.deluin3 Grenoble,faifitlesreliques,amp;enfic drelfer inuentaireile tout pefé amp;nbsp;cftimé deux cens foixante marcs d’aigent, fut eniioyéa Valence.Etlelendemain futprinfe Scbrulleela gt;nbsp;grand Chartroulfe, qui eft à trois lieues de la, dedans les montagnes en lieu fort d’afliette, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Maffitcrt 4 CCS entrefaites fuient malTâcrez ceux d’Aurangeco me s’enfuit. Apres le mafl'acre de Vairy,ceux de la Rcligw voyans Fabrice Serbellonne parent du Pape aucc forces dedans Auignon,a vne petite demie iournee de lajs’afleu-terent delà ville.D'autre part les troupes de Proucnce vin drent fur la fin de May fe ioindre à celles de Fabrice a Ca-uaillon,attcndans la commodité d’entrer dedans Aurange où ils auoyent inrelligence.A quoy ceux d’Auiange ellà-yerent remedier,s’eftans munis de fix cens hoinines. Sur I ceauintqiie le prefident Parpaille defeendantpar balleau ’‘auec prouiiian d’armes achetecs a Lyon fut trahi Se liure aux ennemis en vn lieu à cinq lieues d’Aurangeicequi ef-meut ceux delà Religion d’y enuoyer en diligence lapluf part de leurs forces côduites par le capitaines. André polit i rauoirleur prifonnicr. Dequoy Fabrice promptementa-uerti,fe trouuale lendemain matin pres d’Aurange auec fon armee, amp;nbsp;des canons dont il commença la batterie. Ceux qui cRoyent allez à larefcoulfe du prifonnier oyis lebruitde rartillerie rebrouflentchemin,s’ellansioints awc

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Çharies nevfiesmi. izo auecplufîeurs de leurs voi(îns:maisàcaufede la câuaJle- , tie de Fabrice,amp; eftans fui prins du lourils fureur côcrains

demeurer à Serignan vue lieué loin d’Aurange.Vne partie /

de ceux delaReligion teüez en petit nôbre, voyans Jabref chcfaite,amp;leursconcitoyensde l’ÊglifeRomaine prefts

à leur donner à dos,tandis que Fabrice les aflauldroit par deuant, quittent la ville, amp;nbsp;fe fauucnt auec leurs femmes amp;nbsp;enfans à Serignan J1 y en demeura quelques vns dedans Lu vns tm Aiirange,qurrefol uren t de défendre la brefche:mais le ma h'IPnt tu tin,qui fut le fixiefme iour de luin,ils entendirent le bruit des afliegeansjquipar diuerfes ouuerturesàeuxfaites ceux de la Religion Romaine entroyent dedans la htrriil, car Lemotduguetdesafliegeans eftoit triple reniement de»«^». Dieu. Ils nefe contentèrent pas de tuer fans diftinftion defexe, ni d’aage ni de qualité : mais faifoyent mourir les vns à petits coups de poignard amp;nbsp;d’efpee, prccipitoyenc les autres fur les pointes des lialebardes, en pendoyent amp;nbsp;• faifoyent bruflcr aucuns aux creinalieres des cheminees, coupoyentles genitoires aux autres. Les vieillards de qua trevingtsansjles paralytiquesjles malâdesen l’hofpital, les pauures montagnards venus pour les moiflbns amp;nbsp;n’a-yans pour toutes armes que leurs faucilles, ne furent pas efpirgnez.Plufieurs femmes amp;nbsp;filles furet tueesdes autres pendues aux fenefltes 8e galleries,harquebouzees, 8e les petits enfans alaiftans maffacrez entre les bras de leurs tneresiplufieuts petites filles aagees de cinq à fix ansra-uics,amp; perdues.Les playes des morts furent remplies de fucilles defchirees des bures delà Bible, La ville fut entie^^^ renient faccagec.11 y auint vn merueilleux iugemét.C’eft^„, que les auteurs du mal,qui auoyent donné entree à l’enne fiielupa-nii,penfansefirebien garantis,(c retirèrent auec leurs it-tnetu rené'^ ie leurs femmes'en la grand place,où l’ennemi cuidât Wquot;' qu’ils voululfent faire refillancefe rua delfiis amp;nbsp;fit tout''**quot;^’'

pafl'er au trenchant de l’cfpce. Quant à ceux du chafteau, s’eftâs rendus fur promelfe 8c ferment d’auoir la lie fâu-Ue jilsfurent partie poignardez,partie précipitez du haut enbas,iufques au nombre de cent amp;nbsp;neuf hommes. Sur le foir,Suze fit mettre le feu au chaiieau, au palais ,à l’Euef-ché,amp; y eut outre cela trois cens maifons bruflees, auec plufieurs periônnes qui s’ciloyent cachées dedans. Sans vne pliyie extraordinaire qui furui nt Ig nuiél:,toute la vil-

Villt bn-Jlit.

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M.D.ixn.Sc Lxni. Charus s e t h i sms.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;, leeftoitmifeencendres.Lelendemain,Ia ville fut defaii

i telee,amp; vne partie des murailles rafee à fleurde terre.

Ceux qui cftoyent à Serignan fe retirèrent a Montelimart , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’ayans moyen de remedier à rant de inaux:amp; quant aPar

paille, Ie vicelegatd'Auignonlui fit trancher la teftefix iemaines apres ce mallacre.Fabrice amp;nbsp;fes troupes fe retirèrent dans Auignon :les Prouenjaux amp;nbsp;Suze en leurs maifons.

/è Des Adrets extrêmement irrité de tant de meurtres, de ce trois ou quatre iours apres le fac d’Aurange, courant com melafouldre,batcitamp;força en peu d’heures la ville de ranjel^seffchste, mit au fil de l’efpce tous ceux qui furent trou-uez portans armes.Soudain il affiege Iç chafleau, où il y auoittrois cens foldats de Suze. Tandis qu’ils parlementent,ceux de Serignan,ioints a des Adrets,entrent de fu-rie,fuent lès vns amp;nbsp;précipitent les autres, fins qu’vn feul ) efebuppafl. Des Adrets ayant de mefme viftelfe prins * ‘ ƒ.*’■' ßonrg amp;lepontS.E£prit,quiluiaporterenrlesclefs,ails forcerBoulene,ville frontière du Contât, où les foldats de la compagnie du capitaine Bartelalfe furent tuer^ °” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fl s’apreftoit pour attaquerAuignô,nüuuelleslui

ceuxdcüre vindpentque Maugiron fon compétiteur eftoit entré pst neble. intelligence Si finelfe de^dans Grenoble,où plufieurs dels Religion auoyent efté pillez ôi tuez : autres précipitez d» pot en bas dedaslatiuiere d’ifeire.le i4.iour deluinamp;sn tresfayuans.11 rebroufl’e chemin,amp; d’vne viftel^'^ incroyable fe réd dedâs Itomâs,qu’il afl'eure a foy,force S.Mar-cellinôc y coupe la gorge a trois cens hommes deMaugi-ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rohifequel fe retira en Sauoyc,puis en Bourgongneauprès

deTauanes. Tous ceux qui dans Grenoble fefentoyent couîpables gaignerentau pied le 15.lourde luin, maudif-fans la lafeheté de Maugiron. Le lendemain des Adretsy arrlùaamp; fit gratieux traitement à grands amp;nbsp;petis,refls-bliflanttoutes chofes en leur ellat, amp;nbsp;retenant funarmee en difeipline. Sur lafin deluin il printle chemin de Fæ ifellSjOii il traita ceux de .Montbrifun,comme nousl’auom diteideuant.

Meriiai Suïe amp;nbsp;Fabrice allégez de la peur qu’ilsauoyent eu* des Adreilsfe remettent en campagne, le cinquiefme œ luillet.Trois iours apres Monibrun leur aduerfaireenipor-t.1 de force Mornas ville Ä tbafleau, où furent précipites amp;tue«

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Charles NEvrïESMsI ni

amp; tuez tous ceux de dedans, amp;nbsp;les corps iettez dedans le Rhofne, fans que Mombrun en peiift 'amais exempter qu’vn lequel eftoit demeuré pendu de fes mains à mi chemin du precipice du chafteau, tant les faldats d'A uraçge eftoyent acharnez à la vengeance de leur patrie .Suzepé-fant auoirfa reuenche vint afsiegerB0ulenele19.de luiU leinnais ayant efté bittUi il alla piller Vaureas quittée pat* le Capitaine André.Et comme il proiettoit d’aller ailleurs, il fe villen telle des Adrets lexj.de luillet, lequel comme vn torrent impétueux fans reconoiftre ni donner prefques loifir à Suze de ranger If s troupes : le choqua fi rudement qu'il le mit à vau de route, hacha enpieceslaplufpattde l’infanterie d’iceluidui tua plulieurs gentilshommes amp;nbsp;Ci~ pitainesflutre vutrefgrand nombre de bleirez,amp; gaigna ion artillerie : puis ayant mis tout le Comtat en alarme fc retiradedans Valence le i.iourd’Aouft. Or comme ceux . de Cifteron, ville feruant de clef au Dauphiné amp;nbsp;de Pro-uencej’cuirent requis de venir à leur fecours contre Som-meriue qui raarchoit en campagne pout les afsieger, du commencement il fit le fourd,n’ellant pas bien affectionné enuers Mouuans qui gardon Cifteron. Enfin, preflé par lanoblefleDaupliinoife, il enuoye Mombrun aucc cinq NenuiBti cens piétons amp;nbsp;l’artillerie de Suze par le cofté de Gapan- iltifuitit. foisdui s’achemine vers le Côrat,force vne villette nômee S.Laurent'des arbres , puis lefortlieudeRoquemaurele iS- d’Aouft,amp; trois iouts apres reprend le chafteau du Pôt deSorgues,où les foldats italiens lailTez par Fabrice furet brûliez auec la place. Le lédcmainil furprint Fabrice mef- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j.

me, qui lui auoitdrellé vne embufeade, tua grand nom-

bre de fes piétons, amp;nbsp;lui donna la chafle lufqucs aux pot- *quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v*

tes d’Aaignon. Pourfuyuantfon chemin vers laDtirance, amp;nbsp;renuerfant tout ce qu’il trouuoit deuant foy, fur l’aduis qii’ô lui donna de l’arriuee des Prouéçaux auprès de Cauail lôjte premier lour de Septébre il guaye la Durance,charge ceuxlà.entuelaplufpart, amp;nbsp;mit le relie à vau déroute. Mais au lieu de marcher droit à Cifteron , il print le plus long chemin par la campagne, qui fut caille de la desfaitc Dtifaltt it de Mombrun, de la perte de l’artillerie, amp;nbsp;de la prinfe de MtnJirun. Cillcroqjdont fera parlé plus au long,au difeoursdesafai-res de Prouence. Mouuans amp;nbsp;Senas qui conduifoyent les Voupes efehappeesde Cifteron fe trouucrent tout à point

Qt.i-

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M.D.Lxii.amp;ixin. Charlss nevfiesmï.

pourfauuer cent cinquante hommes de Gap. Cat iceux^ T^lart furprins pat Ie Capitaine Gargas, 1E' uefque d’Ambrü eftoit defcenJu des montagnes aucc neut cés fo!dats,amp; eftoit fur Je point de charger ceJte petite trou pe,qu tnd voici arriuer les deux fufnomme's, quichargOquot; i rent amp;nbsp;desfirent les foldats de l’Euefque, reprindrentTa* lart,amp; donnèrent loifir à ceux de Gap de fe retirer en Jieuï plusaJl'eurez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

Vintq iat- Pourautant quedes Adrets auoit laifle dans Grenoble »« deuant pour Ihn lieutenant vn nommé le CoufteiJlier Ponat, hô-Ortnttie, mg maladroit aux afaires de la guerreicela enhardit le Sieur de Vinay de faire entreprife fur la ville. De fait il vint iuf ques aux fauxbourgs penfant furprendre la porte de Ttel-clauftre. Mais le fieur de S.Mauris amp;nbsp;le capitaine la Coche lui attachèrent vne fi rude efcarmouchç,qu’apres lui auo't tué foixante Efpagnols amp;nbsp;Italiens des plus auancezjbleffe grâd nombre d’autres,fans auoir perdu que trois des leurs, ils le firent reculer.Et fur vn faux bruit que Mouuans âuoit afticgéBriançoiijVinay quitta Grenoble,amp; alla bruflerles maifons des panures paylàns du valdePragelaïquifutv- ij reporte ouuerte à Mouuanspour fauuer les troupes de

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vieillards,femmes amp;nbsp;petis enfans qu’il auoit fautiez de Cf

fteroii.Ponat bien aife d’eftre appelle' par desAdrets quitta Grenobleà la Coche,qui la garda bien mieux qneCerny ne fit la ville devienne, ni le chafteaudePipet, prins par mmpu tn Nemours, lequel ayant cheualé (mais en vain) Mouuans, etuxrtncm eut aoantage d’vn autre colîe^ar en deux rencontres à di-uera iours près de Beaurepaire il mit des Adrets en route, f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;à la fécondé fois lui tua fix vingts houinies.dont toute!-

*»¥/gt;♦ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fois 11 eut fareuenclie bien toft es cfcarmouches deuant

Vienne. Qu int à la Coche,ayât en grande diligence pour-ueu à la feureté de Greiioble,les ennemis vindrétlanuift du 24. iour d’Oftobre furprendre les rues de S. Laurent S i de la Perriere es fauxbourgsiSc le lendemain la ville fut af' Gxfnot/« Iiegee de tous coftez par fix mil hommes, n’y ayant que deux cens hommes de guerre là dedans. Durant ce fiege, 1 au camp desafsiegeans furent portées les cfcliarpes rouges,8c y cria-on fouucnt,Viue Efpagne.Maisla multitude de capitaines amp;nbsp;commandeurs en celle armee full caufe que Grenoble demeura debout, la Coclilt; pouruoyant a tout aucc vuemerueilleufe vigilance. Le fiege dura trais frraai-

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Charles neveiesmi? in fetnaineSjlesafsiegeans ne faifans effort que dcnuift ,par alarmes reiterez. Mais les viures fetrouuereiit li courts dedans la ville,que la Coclie fut contraint entrer en ternies de capitulation. Cependant aduint vn as du tout memo- D,i;;,r(par table dont s’enfuiuli l’cnticrc deliurancede Grenoble. Vn vn mtruttl capitaine,nômé Furnicjcr, home de grâd cœur amp;nbsp;trefaft'e- Ituxrmytn. clionné à la Religion, auoit ratnafle pres defoy enuiron trois cens hommes de Gap amp;nbsp;des enuirons,auec lefquels il , j. fe rendit a Romans, où ayant alîcmblé de trois à quatre ? cens autres atiec enuiron 8o. cheuaux conduits par quelques gencilshommes,i!sreloliircnt à tout hazard de recourir Grenoble. A muez en vn deftroir, qui auoit au deffus la grande montagne amp;nbsp;les payfans au fommetqui rouloyent des pierres,au pied la riuiered’Jfcre,amp; vne tranchée au de uant d’eux aucc vne muraille de pierre fecheiils forcent ce-fte tranchee,amp; ayans tué dix on douze qui vonloyent garder cepafiage, s’audneent iufquesa vne lieue de Grenoble,ayans deuant euxle Drac,riuiere apalFerpourarriucf où ilspretendoyent. Les afsiegeans fur ces nouuelles font , tratierfer le Drac a troisouquatrecenscheuauxauecla flciir de leur infanterie: amp;nbsp;bordent l’autre cofté de force harquebuziers, de fort grandmatinle i5.deNouembrCi । Furnieier,eftantfur le poinftde pafl'cr encore qu’il vid tât d’harquebuziers, va dcfcouurir les autres embufehez dans vnbois,d’où ils pretendoyentle charger en queue.Sur celle difficulté, Furmejer commande à les foldats de quitter lariuiereamp;deto'jtnervil’age, comme s’il euft voulu reprendre le chemin par où il elloit venu.Les ennemis,pen-fansque telle full fon intention,paroilfentiSc lui difeniin-iuresiMaisil tourne droitàeux,de telle furie qu’il les ronipt,amp; en tue la plus part fur le cbamp,le relie efearté à laveuedeleurs compagnons qui eiloyet de la l’eau, amp;nbsp;a-uec fort peu ou point de perte des Gens,lefquels de mcfme impettiolîté fe iettans au gué qu’ils palferent ayans l’eau iufques aux a2irelles,eftonnereut tellement les harquebu tiers paroilfans en telle, qu’il ne fut queflionque de leur nbsp;nbsp;nbsp;'

donner a dos ,8c les aller battant amp;nbsp;tuant de tous collez. Ceux la donnèrent tel alai me aux autres es eniiirons de la ville, que tous quittèrent en delbrdre leurs tranchées Sc, logis,ncceiranc Je fuir iufques a ce qu’ils fe fulfent rendus en Sauoye.

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W.D.LXII.amp;Lxirr. Charles nivhismi,

Des Adrets ne fit pas G bien douant Vienne, aias gai* ß”® P®'' pronieffes du Marcfclial de Briflac,qui lui pro-ii’bucâe naettoit merueilles,il commence a efcrire au duc deNe-NfJBMrj.' moursjamp;Gnalement s’abouchèrent enfemble feul à feui pres de Vienne: tandis que quelques gentilshommes de pufifrifin- part amp;nbsp;d’autre deuifoyent enfemble, au nombre defquels fe trouuant Merey furnomnié Polcrot,il lui auint de dire, (pource qu’on parloir de la mort du R.oy de NauarreprM deRou3n)CeftemortnemettrapasGnàlaguerrejmaisil ’ fautauoirle chien au grand colier: Srinterrogué de qui cela s'entendoit? du grand Guifard, dit il; puis leuanc le bras droit, adioufta tout haut. Voila, voila le bras qui fera le coup.Plus de trois mois auparauant, il auoit arcitcrees ( fois tenu le mefmepropos entre fes compagnons. Iltint proraelfepuisapres, comme nous l’auGiismonlire' cide-uani.De ce pourparlé d'es Adrets,s’enfuiuit vne tiefuede douze iours depuis le aj.Nouembre iufques au 6, de Décembre. Auquel iour en l’alfemblee des Eftats de Dauphiné des Adrets Gt ce qu’il peut pour faire accorder le pays à receuoir Nemours pour gouuerneur. Mais outre ce que laNoblelTe enparticulierauoit peu auparauantmonftrc'« des Adrets, que cela nefe pouuoitfâiie,qu’à la ruine de toute la prouince,leslettres du Lieutenant de Nemours leuès en raflèmbleedefcouurirent incontinentl’enrluneu rc:attendu qu’elles portoyent que Nemourseftoitexprtf-fementenuoyé pour punir les feditieux amp;nbsp;rebelles. Ainli donc les Eftats refolurenr,des Adrets mefmesn’y pouiiâf contredirÇiqu’auât paffer outre il faloit que Nemours ob-tinft lettrjès autrement caufees, 8e oteroyees par legitime confcil du Roy,où fuft le Prince de Condé, comme tenât le lieu du feu Roy de Nauarre Ion frere. Ce coup rompu, des Adrets Gt vn voyage en Languedoc, puis reuenant «i Dauphiné, Nemours pour l’abatre du tout lui Gt voir les cômillîons donees par le Prince au Geur de S. Auban,!lef-_ fait aticcfes troupes à Tarare pour commander en Dau-

■' ‘ phiné,8t mandement à des Adrets del’allertrouuerà Ot leans. Depuis cela des Adrets Gt maintes pratiques pour e-ftablirNeraours,amp; effayafurla Gn de Décembre de lerco dre maiflre de Valence amp;nbsp;de Rornans.Toft apres,afçauoii Jedixiefme iour delanuierpar l’auis de la Nobleffe,fl fut faiG prifonnier,amp; detenu à Nifraes iufques à la paix qu’un ■ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lcre-

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Chorus NivriiSMs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lij

le rclîfcha fans abfolution ni condamnation. S'eftant reti- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

ré chez f»y,il quitta la Religion, 8c mefmesdepuis porta les armes contre ceux qu’il auoitmaintenus.Mais n’ayant iamaiseuen tel changement aucun heureux fucces,ains au contraire beaucoup de honte 8c de dommage, il fut con traint fe retirer en famaifó,mefprifé d’amis 8c d’ennemis.

Au bas Dauphiné,le fieur de Croflbl recouura Serignâ Dtnxiefîne ' 8c Aurange. D’autre cofté, la Coche furprint la tour de 1^'5' Lemps le y.dé lanuier.Sc defcouurit vne grande menee de *' Maugiron pour entrer dedansGrenoble,fit exécuter quel ques traiftres: dont Maugiron defpité rauagea le pays de Triefucs, contre la foy par lui promife. Et en ce temps ceux de Grenoble receurent quelques pertps ,8c néant-moins auiftuaillerent leur ville de bleds 8c d’autres munitions ,s’attendans à vn nouueau fiege, qui leur vint fur les bras fur la fin de Feurier,le camp desafliegeans ellant de huit mil hommes à pied 8c à cheual, auec deux großes pieces debatterie,dont le boulet de fonte pefoit enuiron cinquante liures,8c trois belles pieces de campagne. La Coche auoit neuf capitaines, quelques gentilshommes auec fix cens bons foldats outre les citoyens. La batterie commença le premier iour de Mars, 8c dura trois iours 8c trois nuifts:puis fut prefentee l’efcalade, où les aflîcgcans perdirent beaucoup de foldats, 8c les affiegez cinq feulement,mais auec le fieur defainftMuris,gentilhomme fort regretté.Peu de iours 3pres,le fiege fut leué, 8c la ville du tout deliuree.Aumefme temps vne petite troupe du Capitaine Furmejer , furprint Romette, petite place clo(é,i deux lieues de Gap,8cchaftia quelques voleurs quiye-fioycnr.Or comme Furmejerenuoyoitfon infanterie à la file pour fe letter dedans Romette.au fondes cloches que capitainr les voleurs auoyent branflees quelques heures durant en Furmtitr, vn clocher où il s s’eftoy ent fauuez, 8c d’où ils furent précipitez en bas,la garnifon de Gap tant de pied que de ehe ual fortit 8c courut au fecours. Furmejer accompagné de quatorze autres à cheuaLafçauoir le capitaine S.Germain, les trois Champolieux,les Digoiercs,les deux Chapans, Guyot de Veine,Dauid de laRoche.Ieâ Boutoux deCorp, Claude du Vallog, 8c deux de Gap appeliez les Panfiens, fut fi hardi de faire tefte à toute cefte troupe marchant en bataille,qui fut esbranlee 8c mife à vau de route, la fuite •

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M,D,Lxn.amp; Hin. Char t t s nevfiesmï.

commenceant par vn Piemontois nunimé Ie Capitaine* . Audi c,tellement que Furinejer amp;nbsp;fej compagnons n’eu-I * rent autre peine que de frapper deffus, amp;nbsp;de tuer iufqties aux jxirtes de Cap,laquelle demeura bridee de court iid-ques a la paix,qui y ht rentrer ceux de la Religion. Voila comme palferent les afaires en Dauphiné.

Pnuence. Qjuant a la P''oiience,le Comte de Tande gouueineut d’icelle en chefauoit deux filsjl’vn de fon premier mariage,furnommé Sommeriue : amp;nbsp;l'autre du fécond, nommé Cipietrcsenfernblc vue fille mariee au fieur de Carder, de la maifoii de SaJuces.Cipierre(lorsfort ieune ) C.irdet fauorifoyent le parti de la Religion. .Sommeriue fulliciré par le fieur de Carce.s,re fit chef du parti contraire. Sur la fin d’Auril 1561.par lettres cnnoyees de la Cour.Somme-riiie deciairé lieutenant pour le Roy en l’abfcnce de foa pere, mit incontinent toute la Piouence en armes c'^nire ceux delà Religion,lcfquels fe trouiierent fui prins amp;rn-lielopc i de toutes parts des l’cntree du mois de Mayiuf-ques àla fin d’Auril enfuyu,âric’etf à dire par l’efpace d’vn an entier,en telle forte qu’il n'y eu ft cfpece de cruauréplus que barbare oublieeà exécuter contre toutes foi tes de per fonnes,fans exception de fcxc,aagc ni qualité, au nombre dequinec cens amp;nbsp;d'auantage ,en la plufpart des vides amp;nbsp;/ principaux lieux du pays.En ce nombre y eut plus de deux cens cinquante fümesdes enceintes nullement efpar^nees: mefmes y en eut vne qui fut fendue totiieviue ,amp; deux cnfins arrachez de fon verre,eferafèz amp;nbsp;iettez aux pourceaux On malfjcra aulîï plulieurs petits enfan«. Parmi rat de centaines de perfonnes, furent enueloppez mefmes quelques vnsde laReligioil Romaine;amp; peut on dire que toutes les cruautez defployees iadis par les Payens contre le.sChrefticns de l’Eglifc prjmitiuc,foita mutiler,pendie, brufler.efcorchrr.decouper par pieces,trainer par les rues ' ou précipiter, defmenibrer tout vifs, poignarder à petits coups,enterrer vifs,amp; faire mourir de faim amp;nbsp;d’autres iiii-fere5,furenr pratiquées en peu de mois fur ceux de la Religion en’ProuencciSc l’ofe dire que les cruau'cz modernes furpaflent de beaucoup les anciennes.Qui pis eft cela fefitau veu,par l’aucii amp;nbsp;commandement des Magiflrais, anec recompenfe à la plufpart des meurtriersilefquels ef-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chappetent prefque tous la main des hommes : mais peti

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Charus nîvfiïsmi.


114


Je temps apres firent malheureufe fin, n’eflât prefques pas V gt;*(5» vnefehappé de pi ufieurs milliers coulpables de ces furieux ’ » inalamp;cres,qui ne foit péri de façon efpouuantable, les vns f plulloftles autres plus tard. Nous ne recitons pointées caserecrables plus au long; attendu que ce feroit plonger lelefteurdans vne merde fang innocent. Les liurcs en font publiez,amp; les catalogues en lumière en iugement cô trela Prouence contre les auteurs de tant de maux, qui ' en celle eftenduc de pays làamp; es autres endroits du royau mcjtantalors que depuis ont fenti àleurgrande confuliô les mains du Tout puiifantdequel afait fentir fur la France la vérité'de celle horrible rrtenace, Quiefpandra le fang humainjlcficnferaefpandu. Mais conliderons comment les afaires de la guerre palTerent alors en diuers endroits de laProuence,depuis lemalTacre de Valfy amp;nbsp;larupturede 1 edit de lanuier iufquesacelui de pacification en l’an mil cinq cens foixante trois.

Le Comte de Tande voyât l’horrible dilTipation de tou Suwwenxf •el3Proucnce,amp; que Sommeriue fonfils lafehoit ainlî la bride aux fanguinaites amp;nbsp;difloluj pour commettre plus fclorines cruautez,amp; vilenies qu’il eft poflible d’ima- tous les »r(-gtner amp;nbsp;infiniespauures familles defolees ; vint .à Manol- hemns d'i-qucjstnaffa tant de gës qu’il peut,fous la charge de Cipier- «/«gt;'. tefon filscolonneldelacaualerie , amp;nbsp;de Caidet fon gendre chef de l’lnfanterie,lefquels firent en forte que les villes qui elloycnt de là le fleuue nomme Durance, demeurèrent fous fon gouuernement,excepte' Pcrtuis,qui fut af-liege',mais en vain.Cependant Sommeriue ayant recueilli fes forces.gt apres auoir elle'à Aurahge .à la rcquefte de Fa i brice amp;nbsp;de Suze,vint à Manofque qui lui fut rendue parle t CapitaineColoux, puis ayant fait monftre de cinquante i enfeignes d’infanterie amp;nbsp;de quelques cornettes de cauale- , rie,ledixiefme lourde Iuilleti56i gaignales auenuesde j la ville de Cifteron,laquelle il aflîegea incontinent. En iç celle cftoyent la plufpart des familles réfugiées des autres places de Prouence,enfemble onzecompagnies de pietôs fous la charge du fieur de Beau jeu ,neueu du Comte de Tandc. Furmeiery furuintaufli auec trois cens hommes Sommeriue auoit fait defcouurirles palfages patvnfien capitaine nommé Bouquenegre, vaillant homme, mais ctuelamp;dilTolu s’ily cneutiamais vnen Prouence.Icelui

(X ihj.

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M.D.LXII.Sl IXIII. ChARIES NBTHES«!.

fut furprins en vn village auec deux (óldats amp;nbsp;vn lien vliet,duquel il entretenoit la femme:5c toll apres conuaintu d’jnfinis meurtres amp;violemens fut pendu amp;nbsp;eflranglée” la place publique,par les mains de ce valet, mourant tout ainli qu'il auoit vefcu. L’onzieme iour de luillet Soninie-riue fit donner trois allants l’vn apres l’autre,qui durèrent depuis les trois heures apres midiinfques àla nuiâclofc; mais 11 fut viuement repou(fc. Le lendemain, les afliegei dreflerent des efcarmouches, Si enuiron huit iours apres, ptefenterent la bataille à Sommcriuc,laquelle il refufa.Lô vfoit lors de part amp;nbsp;d’autre de telle animofîté,que nuln’e-ftojt prins a rançon.Sur la fin du mois, Someriuc craignît des Adrets,qui auoit gaigné la bataille de Vaureas,s’allacî per amp;nbsp;retrancher à trois lieues loin de Cifteron. D’auite part Cardet auec toutes fes forces approcha, faifant tous fes efforts de tirer en campagne ces retranchez ; il ne fut ramais poflîbleiaü moyen dequoy le Comte de Tande, incommode de viuresjlit leuer le camp,dont il mit vne patrie dans Cifleron fous le gouuerncment de Senas, eniioyât le relie à des Adrets,qui prometcoit le venir voir blé toll auec bonnes forces,ce que toutesfois il ne fit.

Levingt feptiermeiourd’Aoufl,Sommeriucauetcent enfeignes d’infanterie amp;nbsp;force caualleric r’allic-geaCifteron de trois collez, Si entendant que Motnbrun venoit au fccours des alîîegez.lui enuoya Suze .lu deuant, lequel furprit amp;nbsp;deffit Mombrun amp;nbsp;cinq cens hommes qu’il conduifoit,le deuxiefmeiour de Septembre. Les adle gez enclos de toutes part,s,forsd’vn collé tout defcouuert amp;nbsp;qui fe rend à des hautes montagnes toutes defertes, amp;nbsp;dont le chemin eft fi ellroit que deux hommes de cheual n’y feauroyent paffer de frontiSommeriue leur fit vne rude batterie le quatorziefine iour de Septembre, amp;nbsp;y eut brefehe fur les dix heures du matin d’enuiron cent quaran te pasjfans qu’il y eull flanc ni baftron pour la dcfcndre.En oultre,de ux moyennes qui balloyent du collé des Cordeliers, dcfcouuroyent amp;nbsp;fr.ippoyent au pied les affiegez quand ils voulo^-ent venir à la brefehe. CenonobUaiit, K combien queks affiegez,râfchansà remparerla brefehe, fuffent les vns bleffez des efclats , les autres emportez pat pieces en l’air, t.int hommes qüc femmes ; paffans les vifs pardeffuSlesraortsilsfirent vn merueillcux deuoir d’apporter

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Charus nsviiïsmï.


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ponet terre, coucres de lids, fumier, fafcines,amp; tout ce Huipouuoit féruir. Aumefmeinftant, I’alfaut donné par gt;•«-trente trois enfeigiics d’infanterie, amp;. vnecornette de ca-Paierie venant apres eux,il y fut combatu,reprenant halei- ' ne,par cinq fuis amp;nbsp;lufques à fept heures du foir, auec telle furie que la poudre defaillant aux vns amp;nbsp;aux autres, ils vin drent aux pierres,aux efpees,amp; autres coups de main.Pina lement les alTaillans furent contrains de quitter la brefche^'.tJ^«'^»* «le fe retirer auec trcfgrande perte.Cc nonobftanr, Sotn-meriue commença vne autre batterie : au moyen dequoy fur ie foir,Senas,Nlouuâs amp;nbsp;les autres capitaines aiïîegez, quiauoyent perdu bon nombre de foldats,fe voyoyent def nuezdcmiinitiôs, n’auoyét aucune efperance de (ecours, eftoyent chargez d’vne trefgrande multitude de pauutc peuple nullement aguerri,amp; confideroyent les forces,l’o-piniaftretc amp;rin(olencedesafliegeans, conclurent qu’il faloit quitter celle foible place, amp;nbsp;(àuucr promptement les perfonnes qui y elloyent, gaignant ce dellroic de montagnes, dont a elle'parle, qui efloit le feul endroit par où ds ponuovent efehapper. Celle conclufion fut incontinét ,, uectleeaSommeriue,par vnquisenfuitvcrslui au fortir j-, de la chambre où.lon en auoitdeliberéiMais l’afairedeba- retrait)’ tuauconfeil de Sommeriue,qui vouloir faire dorre cc paf rairacuZoïj'è fagc,auint qu’vn nommé Cental difîîpa toute celle delibe- nbsp;nbsp;nbsp;*P-‘'

ration,alleguant tant de raifons,qu’il fut conclu que nul ne bougeroit du cîp celle nuiftlà,encores que quelques vns des affiegez filTent mine de fe retirer parla: mais qu’au poiriél du lour lonrelouldroit ce qui feroit a faire. Les aflie gez fur les onze heures de nuiâ commencent à fortir à la veue de leurs ennemis qui pouuoyent les dcfcouurir aife-tnent de deux endroits qui commaiifloyentàlaville, amp;nbsp;pour les lumières qui elloyent aux fenellre.s des maifons. Marchansàl3filc(amp; Ion peut penfer quel bruit il y eut fur ce depart,à caufe des petits enfâ.s,des maladesjdes blelfez, des vieilles gens,des femmes enceintes amp;nbsp;autres) ils pouc fuiuirent auec leur bagage le chemin de la montagne toute la nuîô,fans que pas vn du camp de Sommeriuefe re-mUall,non plus que fi ce pauure peuple eull eu faufcôduic bien authentique, iufques au poinft du iour que Somroe-riuefitpalferla rhiiere à quelque caualerie amp;nbsp;ihfanterie qui donna fur la queue,oùfetr«iuuerent quelques pauures

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Ch A RIBS turntsuf femmes demeurées derriere,dont les vnes furent tiieesjw autres emmenecs prifoiinieres : amp;nbsp;ne fut la pourfuite pl“’ grande,rant pour ladiflicultcdu chemin,que pour I’auari-ce de CCS courdurs qui ne vouloyent pas faillir de fe trou-fac de la ville dans laquelle Soniiiieriue(craignä[ CTflerm. nbsp;nbsp;quelque rufe ) n’ofaentrer que fur les dix heures du ma

tin. Les afiiegeans entrezen cefteville defolee,y tuerent .de trois a quatre cens que femmes qu’enfans ,làns aucun relpeft ni d’aage nidereligiô,amp; emportèrent ce peu qu’ils y trouuerent. Si la fortie de ceux de Cifteron auoitefte miraculeufe,aufii le fut tout leur voyage par les môtagnes l'efpacc de trois femiines,durant lequel temps ils efehap-perent infinis dangers itifquçs a ce que le 17. iour de Ses ptembie ils arriocrtnt fains amp;nbsp;l’aufs a Grenoble. chantans Pfeaiimesamp; cantiques daftions'degraces de Dieu pour leiirexcellentedeliuranceiamp;nefachans rien de ce qui fe iturme jS. pafloit en mel'me iour ailleur.s,afçauoir à Saind GiUcs/iù GiUuffiha leurs ennemis furent entièrement desfaits amp;nbsp;quafi tous /auf del tuez.comnie nousl’.iuons declairdaudifcours del'hiftoi-/’rweçj««. te du Languedoc.De Grenoble ils furent feurement conduits a Lyon,amp;afliftez charitablement en leurs ncceflîtez iufques a l’edit de pacification. Depuis la prife de Cifteroa amp;nbsp;la desfaite des Pronençauxà Sainél Gilles Sommeriue demeurémaiftiede la Ptouence,fit continuer les malfa-cres amp;nbsp;brutales infolences parauant commencées auec Muffderei toutcimpunitcdes principaux chefs de l’horrible confultô qui y regn.i iniques apres l’cdit de pacification eftans Cat-ce. ces,Mcnrin,F13(fans, inftigués par certains Ju parlement d’AixjCommeBagarris.Chefne,S.Marguerite, amp;nbsp;autres qui goiincrnoyent tout le refte:3c quiau lieu d’obtempe-• rcr à l’cdit de pacification,oferent bié conclorre que ceux de 1.1 Religion n’auroyent aucun exercice: que ceux qui du rant les troubles auoycnt elle leurs chefs , ou ayans tenu oflfice royal feferoyêtabfente7,ne feroyët receusau pays, Iniujlicti,. q'”t les armes demeuteroyent fus bout: item qu’il y au-roit furfeance à la punition de tous les brigandages amp;nbsp;fac-cagemens commis durant les troubles,encores que les femes enceintes eufient efté fendues viues , les petis en fans efcrafez.pluficursenterrez vifs, les autres hachez en pieces , brûliez à périt feu,precipitez,crgorgcz à ht façon des moutösjttaincz par les rues puis harquebuzez, affommez, defchi-

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Charles nevfiesme.

’iefcliiquetez d’lnfinis coups. Ainiidone ccs bons iuges firent tant d’infolcnces que Icconfeil du Roy fut contraint apres 1’edii de pacification eniioycrlePrelident de Mor-» fanauec certain nombre deconfcillers de Paris cn Pioucn Q„elmf ia cc.'iefquels firent telles executions d’aucuns voleurs lueurtriers,que depuis, quoy que les armes ayent elle fou influ-n-uent reprilésjla Prouence ne s’eft pas mutinve de la lotte qu’elle fit durant ces premiers troubles. Mot l'an amp;nbsp;fcsalfo-ciczelloycnt bien délibérez de faire iuftice fans exceptiô: mais la multitude des coulpables, la qualité d’vne partie d’iceuxde credit des autres, amp;nbsp;lesmerucillcufes pratiques de Cartes St du parlement d’Aix, empefeherent ces iulli-ciers de faire ce qu’ils pretendoyent.Finalementjà la folli-citation de Cartes,le Roy fit rclafcher plufieurs dont les procès elloyentiadrelTeZjamp;quiauoyent metitc d’eftre cxtcrmiiiezcentfois.

Maintenant il faut dire quelque chofedela Duché de Bourgongne. Le parlement de Dijon fit tant que par letr_. tres du premier iour de Mars ijiîi. fut mandé par le Roy aufieurde Tauanes fon lieutenant cn l’abfencc du duc d’Aumale de la maifon de Guife,de ne permettre les pref-chesa Dijon, nies villes de frontière: amp;nbsp;quelques lettres que ceux de la Religion obtinlfcn t puis apre.s, cela ne leur lèruit de rien,attendu qu’ils auoyent ce parlementen te-fle.En ces entrefaites la guerre commença. Lors Tauanes attiré par le Maire de Dijon defarma ceux de la Religion, Icuriiiterdit tout exercice public, mit es fortcrefl’esgésdu parti côtraire, introduilït à Dijon le Côte de Maureuel a-oecfaconip.ignie amp;nbsp;autres gens de guerre, emprifonna les principaux de la Religion,fit chaffer les artifans dont il fedoutoit,vlantde fort rudes menaccs,puis mettant hors Il ville lefdits delà Religion. A fon exemple le Maire amp;nbsp;les efeheuins firent encores pis,ayans ietté dehors grand nô-brcdefciTinies,fillesamp;petisenfans,incfmes plufieurs nii-l.ides amp;nbsp;impotens,dont s’enfuyuirent detrefgrandcs mife-tes:5ifi quelques filles honneftesfe lamentoyent,difansne fauoir où aller,la refponfceftoit, qu’elles allaffcnt au bor-dcail qui ne leur pouuoit faillir. Pour le comble du mal le feptieme lourde luiller, futpublic àfonde trompe, que tous les p.iyfans eulîentà prendre les artucs amp;nbsp;courir fus

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Lxni. Chamïs nevfibsmï'

aux rebelles, entendant parce mot ceux de la Religion-qu’on n’eu ft à receuoir, loger, ni aliméter les expulfez d« villes; que ceux qui auoyent prins les armes, ou fauotile ces rebelles d’aide ou deconfeils, eftoyenc condamné comme criminels de lefe raaiefté : qu’on euft à maffacttf '“tous ceux qui s’aircmblcroyent ailleurs qu’es temples dt ceux de l’Eglife Romaine.Le commun peuple de Bourgô gne fut plus Page que fcs gouuernemens, amp;nbsp;ne fe remu» point pour telles publications. Neantmoins celle barbare licence produifitplufieurs brigandages gcfaccagemés: n’e ftans mefines efpargnez gens de qualité, comme côfeillcrs eu parlement,maiftres des Comtes, thrcforiers generaux, 8t autres hommes d’honneur amp;nbsp;de fçauoir, qui furent cô-trains ceder à la fureu r des mutins amp;nbsp;vauneans, à qui toutes chofes eftoyent permifes.Par ce moyen furent chaflêî de Dijon pres de deux mille personnes a caufe delareli-gion.Lebourg d’iflutilc fut rauagé au mcfmc temps:amp; de Mirebel furent amenez quelques prifonniers, depuis exécutez à mort.Tauanes amp;nbsp;autres pefeherent en eau trouble tout à leur aife:amp; ce neantmoins acquirent celle reputatiô d’eftre appeliez vuide-bourfesiau lieu que les autres eftoyent deïait amp;nbsp;de nom coupegorges amp;nbsp;maflacreurs. Somme Dijo\ncndant toute celle premiere guerre fe monftrâ infinimenXennemie de ceux de la Religion, S de tous les outrages qiVon leur fit,iamais le parlemét ne print conoif fince pour y pouruoir:au contraire cinq hommes qui auo-yent fait inftancc pour la publication de l’cdit de lanuicr, furent exécutez à mort par ordonnance du bailli de Dijô, fans auoir cfg.-rtd à leur appel,amp; contre toute formalite Je, indice.Vne fille de feize ans,à caufe de fa confiance amp;nbsp;pet feuerâceen la religion fut dccapitee,amp; vne femme fouettée pour auoir fait les prières en fa maifon.

fixiefme iour deMay, Torpescapitaine delavilk d’Auflbnne amp;nbsp;le Maire appcllercnt ceux de la Rcligiô, auf quels ils firent commandement de defloger où d’aller à la meflè. Les pl us fermes au nombre de vingt ou vingt cinq cliaflc Z fe fannerentoù ils peurentiplufieurs femmes furet contraintes d’aller à la melfe. Les armes mifes entre les mains du peuple : pres d’Aulfonne fut cruellement mafla-cré vn nommé la Planche,à caufe delà Religion,puis traîné amp;nbsp;ietté dedans vn eftang.Qu,elcpjes maifons en la ville furent

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Charles NETiiEsM». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;117

furent pillées amp;nbsp;démolies,notanacnc celle de lean Girard aduocacamp; dofte perfonnage, la bibliothèque duquel fut emportée par vn chanoine de £eaune l'on beau freie , qui en brûla la plufpartjaucc les papiers amp;nbsp;cópofitiós d’icelui.

Ceux de la Religion à Autun, continuèrent courageu-fement leur exercice iufqucs au i4.iour de luin, qu'eftans auertisqucpluGcurs troupes de caualerie amp;nbsp;d’infanterie venoyent de Chalon pour les maffacrer, ils feretirerent li apoinft que fes troupes arriuces à foleil leuant n’y crouue rent que le nid de la plufpart.Les reliez en la ville furet in-iuriez,battus,emprifonnez,outrainçzàlanîeffe,plulieurs cnfansrcbaptifezjamp;lesnouuellementncz arrachez d'entre les bras de leurs mer.es amp;nbsp;portez aux preftres.Plufieurs mariez furent contrains d’cfponfer derechef, les malades toyrmetez en toutes façôs par les preftres,quelques morts deterrezSc lettezàla voirie,pour nes’cftre voulu con-fcITcr.Quelques vns furet tucz:amp; plufieursfémes notables aimèrent mieux croupir dedans les prifonsiufques a la fin de la guerre,que de quitter la religion. Ainü la dilTipacion continua iufques à la paix.

Lehuitiefme iour de May lytfx.çeux de Beaune furent enticremét priuez dercxcrcicc de la religiô;amp; quatre tours aptes leurs trois miniftresetnpfilbnez,puis lesartifaas amp;nbsp;autresdialfez hors,la vine,au nôbre de lept a huit cés.y cô prenat les femmes les enfans.Vétoux capitaine de la vil , lecmplitdefoldatslesmaifonsdesabfens,où ces foldats firent de terribles rauages,ceux qu’ôy trouua outragez de toutes fortes,amp; tellement deteftez qu'ils n’ofoyent fe mô-firer en rue : ce qui les reduifit à des neceflîtez extremes, leurs parés 8t am is n’ofans leur afliûer.Les cottifatiôs im-pofees fur ceux de la Religionfaulquels on auoit pillé les meubles) eftoyent excelfiues, tant en celte ville là, qu’es autres de la Bourgongne, comme aufli es autres villes amp;nbsp;prouinces duRoyiume.Le vingt vnicfine iour de luin,la maifon d’vn des principaux de la ville fut fotcce amp;nbsp;entière mentpillce.Es mois fuyuans Ion fit tous efforts pour frire abjurer la religion à ceux qui eftoyent deineurezrqucl-ques vns demeurèrent fermes. Aucommencementd’O- nbsp;nbsp;—“

ftobre,le parlement de Dijon elfayad’en prendre les vn* prifönicrs,amp; fit adionrnerperfónclleniét les autres. Ceux qui çomparuient à üijon,quoy qu’innocens,furent tude-

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m.d.lïh.S:ixiii. Charles NivriESHt ment traitczilcs autres eurent diuerfes auantureSjS y eut quelques vos ( mars en petit nombre) blcilèz amp;nbsp;ckSi larnereltant à Beaune que deux lion)mesamp; quesfemmes honnorables ,qui fill’ent profeffion ouuef' te de la Religion , par le fupportde leurs compatriottfS'

Clmlin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lyon ayât elfe failie le premier tour de Msji

Chalon fur Saone le fut aufli bien toft apres,où Mombrun fut incontinentenuoyépour la garder auec cinq cens bâf quebuziersice qu’il fit. Mais eftant inuefti parTauanesiS alléguant que la ville n’cftoit tenable defoy niefmejOi munie d’hommes pour la garder,fur le foir du dernier dé - May il s’embarque auec fes troujies, laiflant la ville ® proye à Tauane$,lequel rvoublia de ferrer de pres les psu ures hâbi tans, qui furent contrains fe fauuer comme il» peurenr,plufieurs eftans preuenus Si faccagez,aucunsaul fi tuez par les chemins,£t le tout en fomme eÜant redin' en trefmiferable eftat.

Ceux de la Religion à Mafeon fe rendirét les plus fort® en la ville le troifiefme iour de May,fans eifufion defangi Si trois iours apres les images y furet abbatues, cément ’ elles auoyent eftéà Lyon,quoy que les minirtres Stancit® fufl'ent d’autre auis.Môbrun ayant quitté Chalon 8cdeice du a Mafeon ellôna fi forties habitans,queplufieuts furet d’aiiis de quitter tout.Sur ceft cffroy,Tai;anes qui peu au-parauant leur auoit fait de gracieulés ofFres,aparut aus pu' tes de la ville pour y entrera quoy le peuple s’oppofeau move dequoy ramalfant toutes fes forces il vint l'aifieget rnniier Is troifiefme iour de Iuin,ayât fon armee cópolèe de Bout guignonsduCôté,quiportoyenc tons l’efr harpe rouge a defcouuerticequi feruitaucunemét aux afiïcgezeruoyâ! remonflier auconfeil du Royqn’il n’elfoit raifonnable qu’eux q«i efloyét fes fuiets naturels Scdelîroyét viuteen paix fous l’obeilfâce de lés edits fulfcnt côtrains d’ouurit leurs porte s a Tauanes accôpagnc d’ellrâgert,ennemis de la courônc,8; leur eftât fufpeft pour plu lieurs grades cau-fes.LettresfurétenuoyeesaTauanesqui fe retira tellemér, que toll apres ayât reccu nouueau picquct, il tafeha feÛJ firdes portes au defibus de la villeiaquoy il faillit, ayâte-Itérepoulféfort rud'emét.Cômc il s’apreftoit à vndeuxief Dtufiifnu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tde Lyon enuoyerent Iq ficur d’Encrages,

pourfoullenirleshabitâs,quifousfacôduite firent force forties

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ÇHI KIE s N E VHI s UE, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ItS

forties amp;nbsp;efcarmouches inonobftint Icfquejles Tauanes lit frire fes tranchées d'vn colic; amp;nbsp;le j.de luillec gaigna le fauxbourg S Lautent,puis le lendemain fit telle batterie, ' qu'en moins de deux heures toutes les defenfes furet par terre.Et le ioui mefme fut pendu amp;nbsp;ellranglé dans la ville vononiéMulf/jdomeftiquedeTauanesjConuaincu d’a uoir entreprins de faire prendre la ville. Encrages l'ommé peu apres de ferendrCjfittefpoEice que s’iltenoitlc mai-lire,il lui feroit paffet le pas comme a Mulfy Cjn valet : ce qui defpita Tauanes de telle force qu’outre quinze à reiz.e cens coups tirez contre vnc cour, ils en tirèrent plufieurs centaines d’autres vers les brefches,dont beaucoup de gés furent tuez amp;nbsp;mutilez. Mais latefolucion desalTiegez EnipcfchaTauanesde s’approcher :ains s’eftant contenté d’t'nuoyer douze foldats pour reconoiflre la brelchè, les fix y demeurèrent. Et fur les onze heures du foir trente foldats fortis de la ville coupèrent la gotge a quelques fcntinellcs, 8c donnèrent iufques à l’aftillcric pourl’enclouer,ce qu’ils euffent execute,fiTauânesn’y fuftacouru enperfonne. Le lendemain combien que la tour tant batue 8c abatuecuftouuercvnc nouuelle bref-cbeàTauanesjil ne bougea,mais au contraire faifani; mine de retourner à grand halle en Bourgongne, il kue fort câp tout foudaiojlaiflant mefmes quelques caques de pou dre, ayantdrelfé vneembufcadeàceux de la ville s’ils fuf fent fixtis.Mais Entrages,hôme prudct,8c qui n’auoit poïc de foldats a perdre,ne permit à aucû des fiés de fortir.Ta-uanes,fruftré, logea fes troupes es enuirons,8c remontai lt;3h31ô,oùlcvîdrêt trouuerquelquçstroupesdeDaupliiné.

duintencesentrefaites que deux Efeheums de Maf-^,ƒyç„„^* con,3yan5 de leur authorité fa’ t cbarger de nmél lur des limei, baileaux les reliques d’or Sc d’argen* amp;; autres ornemens duteniple Saind Vincent de Mafcpii:, en intention de les mener 8c vendre à Lyon,ay ans fait deux ou trois lieues furent defcouuerts p.ir vn nommé SainCt Poinél , lequel fuiuide plufieurs gentilshommes Dauphinois amp;nbsp;de bonne troupe d’infanterie pafTa la tiuiere au dclTus de Eelleuille , Sc ayant imielli les l,afteaux , s’en fit tnaiflre , 8c de tout ce qui elloit dedans , eftime valoir trente ou quarante mille francs. Les Calices 8c images d’or ou d'argent doic fuient calltz, dcfpcccz 8c par*

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M.D.LXII.amp; LXin. Chakles MEVFIESMS.

tagez entre S.Poinfl: amp;nbsp;fes£ompagnons,quoy qu’ils pellaflent Catholiques Romains. La delîus vint à Malt“® vn ieune laqüay, lequel ayant fauflement chargé de trahi' Ton deux capitaines qui y commandoyentfut pendu: mais les foldats de ces deux capitaines commencèrent à fe mutiner, poureeque leurs chefs auoyent efte mis en pti' fon,amp; vferent de menaces. Ce bruit vn peu apaifé, Entri' ges feignant vouloir faire monftrcs generales en vne plaine proche de la ville fit fortir ces deuk compagnies de ma tins les premieres,puis leur ferma lesportcs,au moyen de-qiioy contrains de prendre parti ils defeendirent a Belle-t^noit pour la Religion,amp; y arriuerent a la bonnt heurc,furlefoirdu 5i€.de luillet:car le lendemain a la poiu fteduiour, S. Pomftaueclîxoufepteens foldats,amp;dcux cens cheuiux,ioinfts aux payfans des enuirons,inuelhrcnt cefte vilette, penamp;ns bien y entrer fans refiftance. Mais a l’aprochcr des murailles,amp; d’efcouuerts d’auanturc par ’« gt;nbsp;qui s’eftoit Icué plus matin , ils furent recueillisii rude- j ment par les Malconnois, que force leur fut de le retirer । honteufement amp;nbsp;auec grand’ perte.Pour fc venger ils cm- i menèrent le bellial de quelques melfairies, amp;nbsp;allèrent pd- l 1er la maifon d’vn riche payfan, lequel ils rnaflacrerennS

Hettertnt fon corps dedans la Saone, d’où il fut repefché,S enterré à Belleuille.

Ceux de Mafeondeffirent le dernier lourde luillet vne Vingts hommes de cbeual,vnepartie tuei, les autres mis en roure, amp;nbsp;vingteinq cheuaux amenez à Mafeon avec quatre gctils hommes prifonniers.Le c.ipitaine Verty fiteeft exploit. Entrages d’autrecoftéaf-. iiega le chafleau de Pierrecloux, 8c contraignit Mourofat qui y commandoit 8c vingt cinq foldats de ferendreadi-fcretion : mtisaulieti de leyfaire tous mourir comme ils nieritovcnt,eftanstou.s voleurs bien qualifiezjil les fit mener prifonniers à' Mafeon, où ils firent puis apres vn terri-Fuitti du Herau.ige. Le trentiefme iour de ludlet, le (ïeur dePon-firm- de Pen cenat arriua dans Mafeon auec les Suifles 8c François : K en heu d’alliegerle chafteaiide S. Pomft raontaiTour-nus.dcfgarnit Mafeon de fes forces, St en tiia niefmes Entrages ; puis ayant par quelques efcarmouches edóne ceuX' deTonrnus,il les contraignit d’abandonner la ville en fort grand (lefordrc , 8c s’en tendit iifliftru leS.iourd’Aouft: dont

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C H A H I 1 5 N BV ri E S M t'.

dont Tauanes eftonné fut en deliberation de retonrncr à Dijon:mais entendant que lesSuifl'es nevouloyentpas -s’eslongner de Lyon , 8c que Mafeon cftoit à defcouucrt: -premièrement il cflaya de feparcr les Suilîes d’aucePon-quot;“ cenat,attendant que les Italiens qui lui venoy ent de renfort fuffent arriuez ipuis il pourueut aux places qu’il pcfoit deuoireftreaflaillies par Poncenat,lequel toutesfois print Clugny, dont la librairie,trcsbellc entre celles de France, fur tout à caufe des anciens liures eferits à la main, fut entièrement deilruite par l’infolence 8c ignorance furieufe desfoldatsnhreforquineferecouurcra lamais. Verty Ce failit dextrement du chafteau de Senefeey. Mais Tauancs j-Miinet d’autre collé fit fortir de nuift de Chalon huit ou neufeés «rrefrfiii hommes, quatre cornettes de caualeriequi fc mirent en/urMafini, chemin pour Mafcon:àquoy Poncenat ni nul autre ne dô-na ordre,encores que Ion euft affez d’auertillemens. Somme ces troupes arriuerent auant les deux heures apres la minuiftdu ig. d’Aouft à vn quart de lieuè' de Mafeon. Le» gardes de la ville leuees au poinft du iour, ceux qui au de-dancelloÿent de l'intelligence vindrent dire au commis à garder la clef de la porte de ce codé là, qu’il y auoit plu-ficurs charrettes chargees de bled amp;nbsp;de paille pour mettre Aumagazin des munitions. Lcportier,quicfloicauflîdela i nienee fur cela ouurit les portes.Le premier bouuierayât pafle la premiere 8c deuxiefme porte ,8cfuiui dieTautres charrettes ne faillit de verfer fous la troifiefme. Incontinent vingt armez, qui eftoyent demeurez couchez fur le ventre au derriere de quelques murailles de iardins proches decelle porte acourent,coupent la gorge à quelques gardes,8c donnent le lignai à leurs gens qui ferendent là incontinent, 8c apres quelque combat contre vn corps de garde renforcé pat ceux de la Rcligion,fefoiitmailtresde la ville,polènt leurs corps de garde par tout,puis commen-centàcourir fus aux hommes 8c femmes de la Religion: dontlesvnsfe precipitoyent par deflus les murailles, où aucuns fe tuerent 8c plufieurs fe rompirent les iambes,les autresfeie^gyent dans la riuiere,ou de leurs maifons en bas.Quelques vns firent rcfiftancc 8c moururent les armes aupoing. Entre'antres fe trouua vnc fille fi courageufe qu’à grands coups de groffes pierres qu’elle irttoit des fe-ncllres,ellc accrauanta quelques vns des ennemis. Le gràd

R. j.

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Charlfs NivriEsMi.

carnage »int des voleurs du chaftcaudc Pierre Cloux, qui fortans de prifon pleins de rage amp;nbsp;les armes au poing ne prenoyen’t plaiflr qu’a couper teftes, bras amp;nbsp;iambcsa ■ ceux de la Religion,dont les maifons furet pillees, amp;nbsp;ceux qui auoyent dcquoy rançonnez de terrible façon.

S'«».

« Ce mefme iour ponccnae eut les nouuellcs de laprife de ta itüi. Mafcon, dont furuint vn cruel eOnfentre lui 8f. Entra-gesimais confeillez de penferaureniedeiprompremciit l’armee s’achemina vers Mafcô.La pluye impetueufe fur« utnant arreflalcs Suiffesa vnelicuïlom delà ville,amp; En-trages ayant drcfle les efchelles ne fut fuiui comme il ap-partenoit.La dcfTiiSjles Suiffes imaginans la reprinfe plus difficile qu’elle n’efttiit rebrouflerenr chemin,dont s’cniui

' uit la perte de l’artillerie, des muniiionsüc des efchelles, auec vne merueilleufe efpouuanteen touteceflearmec, laquelle fc rendit à Belleuille, où tandis que chacun s’amu foie acercherfes commodité/.,Maugiron auec forcecaual lerie furuinrifit fans quelques gouiais quifettouucrcntfut lamuraille,St dônereiit falarnic,il y eut eu vn terrible car nage.Poncenat acourut incontinent à la porte, amp;nbsp;fit lortir enuirqn vingt cauafiers qui lui reftoyent, fous la conduite du capitaine Pluuian, lequel ayantà la premiere charge mis parterre Hercules lieutenant de Maugiron,8£condu-ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fteur de festrûupes,mit incontinent tout le refle en fuite.

Lanuift'vcnue,les Suifles aprehendans quelquenouucllc charge,den.qgerent tiraiis vers Villefranche, 8c ainfi Maf-frad nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demeura en proye à ceux qui y eftoyententrez,oùlcs

* prifonniers furent affummez amp;nbsp;iettez en la riuiete exce-neuf des principaax,cntre lefquels fut l’vn des mini-lires (l’autre ayant efté maflacré) qui elchipperent par argent coûté a Tauanes,Iequcl y fît vn tel butin,que fes entremetteurs auouerent qu’il y auoit amalfé deqiioy acheter content dix mille liiires de rente. Sa femme y eut pour fa part du pillage enuiron cent quatre vingts bahus tout pleins de meubles,outre le fîl,pieces de thoiles, amp;nbsp;toute fortf de linge, comme linceuls, napes amp;nbsp;feruietes , dont. Mafcon auoit la reputation d’eftre bien me^lee entre 5 Ptin/Itn- les autres villes de France. Toutes les meflfuies d’alen-fS’' ’»'quot;r- tourfurêt pillées,amp; quelques vnes brufle^t.Sainft Poind demeutégouuerneur.continua de faire maffacrer amp;nbsp;letter eu l’eau Iq demeurât det ptifonniers,lefquels ilfaifoitaiiie pw

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Charles nlveiesme.

oeidcuxà deux les apresfoiipccs furie pont de 'a Saône, «'Cf » pour donei du pafft rcnips aux dames qu’il feftoyuitiSt en piefenced’icelles apres auoir fair quelques inttrrogatsour trageux amp;nbsp;ridicules a ces pauiires prisonniers,les faiÇçit pre, ipiter en l’eau. Quelquesfois par gens apoffez il fai-füitdüi lier des faux alarmes, dont il prenoir prétexte de tuer ou noyer quelqu’vn amp;nbsp;continua ce train iufquesà l’edit de pacification, peu apres lequel comme il alloit en fon chalicau proche de Mafcon,rencontrépar Achon fon ennemi paiticulier,ils vindrent aux mains; mais l’autre le tenuerfa mort par terre d’vn coup de pifiolc.

lufques a prefent nous auons nionftré le pliisbriçfuc- Cmmentla ment qu’il 11 fté poffiblc l’eftat des prouinccs de la France durant les premiers troubles. Retournons a la Cour. La Rome deliurce des mains du Triumuirat.pour alfeurcr fon autlioritéamp; renifles grands en contrecarre,afin de fc fer-uir des vns contre les autres,premièrement inueftit le ieu ne Duc de Guife des eftart de feu fon pcrc,8f pour appai-fer les Parifier,s infiniment irritez de cefte mortelle leur liura Poltmt.qui fut execute d’aufli grief fupplicc que s’il cufituéleRoy mefme. Cela fait il fut qucflion d’apaifer en quelque forte ceux dela ReJigion,que Ion auoit violeq tez amp;nbsp;fâceagez comme nous Eauons veu. Le Prince de Condé prifoiinier ne demandoit que liberté, Si fon eTpric facile Si doux à ceux qui fauoycnt le prendre à point,uç coniefteroit guercs(ccpenfoit la Roine)fur quelques ai ti-clcs.Poiirtant de peur que l’Amiral qui eftoit encores occupé en Normandie venant à fe trciiuer à Orleans ne de-batift pour l’edit de lanuier, qui pourroit rompre l’accord Scr’allumerlagucrre,dont s’cnfuyupit lerabadfemcni de' l’authorité dcccffe femme, elle hafta la negotiation, tel-, lemcntquelc feptiefme de Mars y eut pourparle' entre clic,le Prince amp;nbsp;lcConnellablc,encores prifonniers; qui rc-nrirentl’afaireau lendemain : àcaufe que le Count fiable Fintjjidn auoit dcclaire'tout haut qu’il ne pourroit condefeendre au Ctnnt^Me. rpflabliffenicnt de l’edit de lanuiengc en cela fut il habile: car il fcfuit auouéauec tout fon parti coulpablc de kfe. inaiellé,pour auoir violé vn edit fi.iuthcntique. Le Prince niai contcille auoit fouffert que Ion coucliaft deilors quel ques articles, au lieu de s’arreflcr fimplemcnt àceftedir. Mais tien n’ayant cfté refolu pour lors, il obtint cGai gif-R. ii. •

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'^.D.Lxnr.'

Ch A R I t s H I RF 11 s M I.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fement pour entrer 4 Orleîs amp;nbsp;en conférer auec fon con'

r’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feil.Jîcn demîdaauisaux miniftret lÀ recueillis dediuers

endroits,amp; au nombre 4e feptanre deux, qui par leurs députez firent grandeinAance,à ce qu’il s’arreftaft àl’edit de . lanuier,fans y deroguer,remonftrans les dangers qui en himnit ' prouiendroyent. Puis apres ils lui prefenterent certains ar /Irrgt; ftur/x tides, requerans qu’il demandaft l’obferuation defedit) tnfiruatii fans reftriftioiis ou modifications quelconques,qoe iuftice fuft faite des maifacres de Vafly , Sens amp;nbsp;quttes lieux,où TilaFrm- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forme quelcôque d’hoftilité du cofté de ceux

f,, de la Religiomitem de plufîeurs autres manifeftes fit insupportables contrauentioqs à l’edit hors les exploitsde guerre. Les autres articles eoncernoyent laconferuation de la difcipline des Eglifes,amp; du reftabliflement d’icellcs.

. nbsp;nbsp;nbsp;, Ce nonobftant le Prince fut tellement gaigné par les pro-

a'iu'prm^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roîne amp;nbsp;autres luifaifoyët d’accorder beau

coup mieuxparapres,lui faifant entendre quelesçondi-Ktftjtux tions,modifications amp;nbsp;reftriftions qu’on mettoitlorsen auant n’edoyent appolecs quc pour Contenter en quelquc ■dtp^eime- fortcgçux de la religion Romaine, amp;nbsp;arriuer tout belle-mentà vne plus grande liberté,ioint qu’il yen auoit trop qui vouloyent la paix à quelque pris que ce fuft, qu’il ac-.V« corda les exceptions contenues au nouuel edit. Sties fit lire deuant la Nobleffe, ne voulant qu’autre en dit fon aois que les gentilshommes portans arfnes,comrae il declaira tout haut en l’alfembleetde forte que les miniftres ne furet 1^ ”•«»(•] depuis ouis ni appeliez pour en dire leur auis. Parainfi pacification fut camp;clu le douzicfme iour de Mars, « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l'çxercice de la Religion des fauxbourgs, des

villes de topt le royaume es chafteaux amp;nbsp;maifons des gen tilshommes,amp; en quelque petit nombre de places es bailliages , non eomprinfes les villes qui tenoyent lors pour ceux de la Religion,où l’exercice eftoitlaiftë; tout ce que le Prince amp;nbsp;les fiens auoyent fait en cefte guerre, reconu St alloué fait pour le feruice du Roy

PrMdrw* Deux iours apres l’Amiral efcriuit de Caen lettres bien Roine, furl’accufation dreffee contre lui tou-tmîtfftS, * chant l’execution du Duc de Guife tué par Poltrot. 111a fupplioit treshumblement de commander que le prifon-nier fuft b:en gvdc,afin que la vérité du fait fe conuft.Ce pendant il lui enuoyoit briefue xefponfeauxacticles des pw':

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ChARltS NEVFItSMt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ijl t.

interrogats de Poltrot, amp;nbsp;monftroitpar grandes râifons, n’auoir eu partaux deliberations qu'icelui auoitprinles de tuer ce Duc, la mort duquel cependant il reconoiflbic cihc le moyen de mett re la France en repos.La Rome n’c ftimaRC pas qu’il fuit bon pour fes afaircs de laiircrl’Anii-lal en paix,ains voulant par celte encloueurcentrecetiit inimitisz entre les grands,polir regner dedans la diuifionj ne tint conte de telles lettres. Ceux qui auoyent aucc elle le procès de Poltrot en main,voyant a l’œil que les déportions de ceprifonnier n’auoyent aucun fondemct aparét, mandèrent trois iours apres au Parlement de Paris, qu'on éult à s’en dcsfalre,pource qu’il y auoit danger a le garder amp;nbsp;qu’il fe vouloir dèfdire.Ainlî Ion procès luifut fait Stpar Pr»«» fiit.Onl’interrogua pluficursfois amp;nbsp;felon les tortures qui ƒ lui fuient données a toute outrance il y eut diuerfiiéen“' ' fes tefponfes.Ayartt elté condamné le iS.iour de Mars a e-Itfé tenaillé,tiré Vifà quatre cheuaux,apres auoir elté te-nailléjil declaira tout haut que l’Amiral ne fçauoit rien du delTeinparluifaitdetuerle Duc de Guife. Neantmoins Certains capitaines de Paris depoferent qu’il leur auoit cô-feffé le contraire, apres la premiere fecouûè quelesche-quot;aux lui donnèrent. Or fur toutes ces depolîtions varta-tles futfcndee la querelle de la nidifon de Guife côtre cells de Chaftillon ,donc procédèrent les maux inhiiis des années fuyiiantcs.

L’Amiral ayant rangé fes ennemis en Northandie,auoit vne armee plus forte que iamaisjauec laquelle infaillible-mentllcontraignoitles membres do Triumuitat de p„ i’aßuci nir a taifon, dont s’enfuy uoit le repos de la France: mais dt I» T^tint les articles de la paix eftâs prcfqucs tous accordez de paît »»««.

amp; d’autre,au mandement du Prince il fottit de Caen le 14. lout de Marsjâuec là c.iualei ie feulement,dont l’auantgar-de marcha fous la conduite du Prince de Portian , lequel piint le chemin de Lifieux:amp; lé relie tira par Falailè Sc Ar Îentan au Perche. En chemin ceux qui voulurent faire te-

:e à vue telle armee furent chailiez. Le ij.iour du mef-me mois l’Amiral arriué a Orleans aucc toutes fes force« trouuâ que l’edit de pacißcation auoit efté accordé, dreflé, fignéSt feelléen fon abfençe dés cinqi iours auparauant. Le lendemain il en dit franchement fon auis au confeil en lapcefenceduPciQ(e,8t entre autres chofes remonßi«

R. iij.

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M.D.Lxyi; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles' mstfusmi.

qu’on Hctoir fefoiiueiiirqitf dés )e comniencptncnt Jc la guerre lcTriunitiirat auoirotîert 1’cdit de [aiiuier,en cx-ci-pranc fctiitnicnt Paris, Sc quc conliderant Felfat dera-faires, ceux dc la Religion auoyent plus de moyens que déliant pour fe maintenir contre la violence de leurs eigt; nemis coiuurez., eilans des trqis auteurs de cede guerre les deux morts, St le troilîefme prifonnicr,bon garent pour la feuretc du Prince. Que les Eglifes ellans reltrein-tesa vrtu ville pour b.illiige, 5c autres femblables exceptions,c'eftoit faire la part à Dieu , amp;nbsp;ruiner plus d’Egbfes par ce trait de plume que toutes les forces ennemies n’en pouuoyent abatte en dix ans. Quant à la Noblelfejqu’elle deuoitconfelfcraiioirreceu vn tresbon exempledes villes,amp; que les panures auoyent monihé le cliemin aux riches. Queles gentilshommes qui voudroyent faire leur deuoir lentiroyent bien tort par experience conibienil leur feroirplus commode d’aller au Cermon en vnc ville ou bourgade voifine,quc reccuoir vne Eglifcenleurm.ii-fomoiitrecequelcs gentilshommes mourans nedelaille-royent pas toufiours des heritiers de tncfme volonté. Ses teinonrtrances furent lt;î fermes qu’outre le mefeontente-ment de ceux que Ion n’auoit pas attendus, la plufpart de ceux qui auoyent accordé celte paix eulfent bien voulu que s’eurt elle a refaire. Mais le Prince oppofiit à tout cela le- promelFes qu’on lui auoic fûtes, qu’en brief il feroit en l’ellit du feuRoy deNauarre fon f. ere,St que lors ceux de la Religion obtiendroyent tout ce qu'ils voudroyent. Or qijoy qu’on lui propofall de diuers endroits que c’e-lloit vu anaufement dc paroles,amp; que quand ceux de la Re ligion (eroyentdefarmcz amp;nbsp;retirez chez eux, leun ennemis ne s’eltudieroyent qu’à les molefter, amp;nbsp;que Ion feroit difgracié amp;nbsp;rebuté, iamais il ne le peut aprehender :SC quelque peine que l’Amiral prinit, accompagnant le Prince enplulteurs abouchemens aucc la Roine,l’edit demeura,c-oinm’eilauoitelléarrcftéiSc ne fe peut obtenir autre choie, linon que quelques gentilshommes gaigncrcnt ce poinél qu’aucunes villes des meilleures furent nommées en certaines proiiinces pour l’exercice de Religion es bailliagesUniiscefut vn accord en papieren plulicurscii-drottSi

Le vingtlîxiefmeiour dumefme mois dc Mars,kfieut

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Charlïs n e V f I e s m e.

1)1

dePuigreffier gouuei'neur d’Orléans, gentilhomme ver- N ut at le ÿ-tueuxjfit vne execution notable, 8c qui pour fa nouueauté en France ne doit ellre oubliee.Vn fecretairc du Roy nô- ' méDeflandesjfieurdu Moulin, fubotnadans Orleans la

fcmmede lean Godin lieutenant du preuoll des maref-chault de Blois,lequel portoit les armes fous le Priiicé.Pui-greffier fit pendre gc eftrangler ces deux adulteres en la place du Martroyteequ’eftant rapporté à la Coür fut trou-ué fl ^dränge, que plufieurs furent ii peu honteux de dire, que quand il n’y auroit que ce poind en la Religion refor mee ils n’en feroyent ïamais. Aufli ne méritent ceux d’en eftre qui fe plongeant en telles ordures fe banniifent du royaumedes cicux.Aureftc,l’cdit ayant elle publica Ür leansJestroupesfedesbauderentjchafcun fe retirant chez foydaCenefut celcbree en trcfgrande compagnie au tein pie de S.Croix le x8.de Mars-.les Rciftres furen7reconduis par le Prince de Portieniufques aux f/ontieres du royau-me,dedans lequel les commiflaires députez pour faite pu Hier la paix es villes que tenoyéntceux de la Religion Romaine fe trouuerent bien empelchez en plulïcurs endroits parles oppofitions fccrettes des Parle mens ,amp; par *• ' les violences des mutins qui auec les armes en main,tuc- -tent impunément plulieurs de la Religion. Aumoisd® May fuyuant, fut publié vn edit touchant la vente 8c alic- ’ nation des terres, maifons,(éigneuries 8c immeubles des.

,■*.5 ■*’

Eccltfiaftiques Romains lulquesacent mil efcus de renté rachctable par IcCdits Eeclefiaftiques

la Rome d’Angleterre auoic aflîfté de fesmoyens PnncedeCondéamp;fcs affociei durant celle guerre, qui pour fcureté du rembourfenient de fon preft, 8i pour re- hit«rt dt traite du lècours d’hommesqu’cllefourniffoit, lui baille- xr«». rét le haute deGracejoù fut logee vnc garnifon d’Anglois. le Ptincen’ayant par l’edicpourueua ce queles Anglois fulTent fiyeï St renuoycT. pailîblement, ils fe rindrent au haure,gardans leur gage.D’autre cofté,!c confeil de France,par Icttrespatétes du (ixiefmc de lu11tec,publia la guerre contre les Anglois, Sf quinze iouts apres le haute fut afliegéde Conneftable eftant chefenl’artnce,eti laquelle on attira le Prince, pluCeurs feigneurs tgeorilshommesj capitaines Stfoldats de la Religion, aufquels on fit faite la . nbsp;nbsp;nbsp;‘

poinfte, S( quelques vns de leurs aduerfaires fe vantetenc • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iiiji

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u.D.Lxin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles Ntritiiuti

apres ce fiege, d’ai’oir cbaffé les Angloispar ceux qui !f* auoyent appeliez : amp;nbsp;qu’il ne faloic plus que les Hugue-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nors attendiflentfecours d’Angleterre. Le Côte de Vvat-

uich commandoic dedans le haureà lîxmil Anglois jamp; a* Voit bien pourueuà ce quieftoit requis pour la defenfe de cefte place trefforte d’afliete amp;nbsp;d’artifice. Mais l’eaU douce ayant cfté coupeeauxaffiegezjlapeftefortafpre entt’eux . amp;la batterie treffurieule, ils capitulèrent le vingthuitiefmeiourdeluilletSc lelendeniain rendirent la place.en laquelle plus de trois mil eftoyent morts depe âe, huit mois apres cefte reddition, il y eut paix conclue amp;nbsp;proclamée entre le Roy de France amp;nbsp;la roine d’Angle

terre.

LtT^j at- Le Prince de Condé s’eftoit laiflc perfuader au pour f»ar gidt treibt lé de pâix qu’11 auroit la lieutenance generale,par le deces 41»vn jy jg Nauarre fon frere. Mais apres la reddition du haure,la Roine n’ayât plus que faire de lui, pour lui leu« «»r. nbsp;nbsp;nbsp;' nettement des mains toute efperance de ce cofte ,amp; met

tre ceux de la Religion en nouvelles penfees, fit publier I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;la declaration du Roy fon fils touchant fa maioritéîcftant

’♦* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i’/ lors entré au iq.andefonaage. Pourfaire mieux fonner

[ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cefte declaration,! laquelle eftoit ioint vn edit feuere con

™ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' tre le port d’armes,les ligues de fes fuiets,les penfions des

princes eftrangers,elle fit acheminer fon fils en grande pompe en la chambre du Parlement de Rouan, là ou pout faire voir que ceft enfant eftoit fuffifant Si fcul capable de l’adminiftration du royaume.elle lui fît recorder amp;nbsp;apren-dre par cœur vne leçon dreffec artificiellement pour tenir en bride le Prince aftîftât à cefte'declaration que plufieurs appelloyent fa degradation. La fubftance fut, qu’il eftoit venu en fon parlement pour faireentendte àfes officiers en icclui,qu’ayant atteint l’aage de maiorité, il ne vouloit plusendurerjque lonvfaft en fon endroit déformais delà defobciffanceque Ion lui auoit monftree depuis le coni-mcncenient des troubler : vouloit que fon edit de pacifi' cation fuft gardé,men3çoitlescontreuenansamp;faifcurs de ligues.Cela paflales i6.Si ly.iour d’Aouft.

Pncedurts Quelques iours apres le Parlement de Paris enuoya fai-de la Tétine jg j reæonftran ces au Roy fur ceft edit de maiorité,qui paHfmtnr coffetmoit celui de pacification.LaRoine le fit parler gros dt Parit,'. Comme parauant, 8i declairer fa mere fupeiintendaflte de

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Charles nevetesmi. 13)

fes afâires.Diuantagc il d it aux députez de ce Parlement, qu’il n’entendoit qu’eux fe meflaflenc d’autre chofe que de fairebriefue amp;nbsp;bonne iuftice à les fuiecs: vouloir qu’ils feeuflent qu’ils n’eftoyencellablis de pat lui en leurs char ges pourelhefes tuteurs,ni ptoteâeurs du royaume,ni conferuateurs de fa ville deParis.Car vous vous eftes(leur difoic-il,felon le roollet que lui auoit ifjUi recordcr)fait a-ctoire iufqucs ici qu’eftiez tout cela. Et ie ne vous veux plus laifler en cell erreur: mais vous commande, ainfi que du temps des Rois mes peres Sc grands peres n’auiezac-touftumé de vous mefler que de la iuftice , que d’ores en auant ne vous mefliez d’autre chofe. Et quand ie vous cô-mâdctai quelque chofe,fi vous y trouuez aucune difficulté pour ne l’entendre,ie trouuerai toufiours bon que m’en fa-cicz remonftrance , comme auiez acouftume faire aux Rois mes ptedeceireurs,8c non comme mes gouuerneursj amp;nbsp;apres me les auoit faites,ayans oui ma volonté, y obéir fans plus de replique.Si vous faites ainfi. vous me crouue-rezauffi bon amp;nbsp;doux Roy en vos endroits qu’en euftes ia-inais.Faifant,commeauez fait, depuis vous eftre fait croi-te qu’eftiez mes tuteursde vous ferai conoiftre que ne l’e-ftes point, ains mes feruiteurs amp;nbsp;fuiecs: voulant qu’obeif-ficz à ce que ie vous commanderai.

Voila comme on battoir les chiens deuant le Lyon, amp;nbsp;L’EuifijM les artifices de la Roine pour eftablir fa regence fous la ma ioritédefon fils,déboutant vne fois pour toutes le Prince de Condé de toutes fes efperances. Et pour ranger encore 4, ptrii, dausntage le Parlement de Paris, elle fit réfuter bien au long par l’Euefque de Valence tout ce que lePrcfident de Thou auoit propofe de la part de la Cour au Roy ; que fa maioricé deuoit auoir efte premièrement dcclairee au par-kment de Paristque le Roy ne deuoit permettre rexcrci* ce de deux religions en fon royaume .-que les habicansde Paris ne deuoyent eftre contrains à pofer les armes. L’Euefque taxa affez ouuertementdeThou Setous fes compagnons de môftrer peu de fciéce en tels afaires, St moins de confcicnce. Le 14.de Septembre fuyuantpararrcftdu priuc confeil b maioricé du Roy ou ( felon aucuns ) la régence amp;nbsp;Ibuuerainc authoritéde laRoine,fut confer-

jnee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lt p t :

En ce mefqe temps on fie iouer vne autre machine ci-

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M.D^ixiih nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charus HirtnsMti

rnjtamt it tre ceux de la Religion. Le P apc feignant ne pouuoir plus' porter la reformation de doftrinegt difciplineau royau-Nauarre amp;nbsp;en la fouuerainetc de Bearn , fit publier

*i^L} te *n monitoire à Romejâu mois de Septembre,contre lean-Tt^ l’efpe- ned’Albretroine de Nauarre laquelle faifoit ouuertcpro-i*' feflion de la Religion amp;. auoit chaffé la Mefle de fes pays.

Ce monitoire portoit forme d’excommunication Sc pur abandon de ce qui teftoit à celle Princefle de fon royaume amp;nbsp;autres terres (buucraines.au premier occupant,pour en jouir en titre de bon acquell amp;nbsp;d’heritage propre pour l'auenir. Outreplus,elle eiloit citée à comparoir deuantle conliftoire des Cardinaux dedas fix mois,à defaut dequoy le Pape la declairoit heretique.fcs biens confifquez amp;nbsp;aban donnez, comme delTus. Le Roy forma oppoütion contre telle fouldre papale,laquelle ne gronda amp;nbsp;client pour lors que dedans Rome ; le Roy d’Efpagne n’ayant volonté ni moyen propre de ferner fur celle princelfe : amp;nbsp;le Con'eil de France n’ellimant qu’il full conuenablc de donner ombrage lî defcouuert à ceux de la Religiom

p/Mtri Meet Apres la declaration de fa maioritc le Roÿ alla à Diepe etem en ce où fut Créé vn edit en faueur du clergé Romain qui crioit re/iei’m- pour fes difmes amp;nbsp;autres droits prétendus. Puis ellant ttee ijfj. venu à Paris,vne grolTe troupe de ceux de Guile,3fç3uoir gt;nbsp;la veufue,les enfans amp;nbsp;parens du Duc tue deuant Orleans vindrent en grande ceremonie demander iuftice du merii tte corn rais fur le defunél. Ils ne fe contentoyent pas du fang de Poltrot,c’elloit l’a mirai qu’ils cerclioyent. Luife tenoit fur ces gardes,bicn accompagné pour lors. LaRoi-ne craignant que lion lailToit choquer ces deux maifons, celle de Guife dont elle pretendoit fe feruir ne reecuftde la perte autant ou plus que celle de Chaftillon bien puif-fante alors, deftourna le coup jfaifant commander par le Roy à ceux de Guife de demeurer cois, leur aflîgnaiit autre tempsamp;lieupouryauifcr,les honotant des principales charges,amp; donnant toute entree amp;nbsp;familiarité près fa perlônne.Diuers edits fuient faits alorsfala couflurae des François , qui abondent en ordonnances amp;nbsp;changent en ? cela prcfques aufli fouuent qu’en façon d’habits ) pour la . police Eeelefiaftique amp;nbsp;ciuile.Touliours il en paflbit quel-qu’vn au prciudice de ceux de la Religion , comme celui des efcholes) le Roy valant que par toutes les villes de

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Charles nevïiïsme. 1^4 fon royaume le reuenu d’vnc prebende fullaffeité à vn maiftre d’efchole,afin d’inftruire (difoit deft edit )fainâc-ment laieuneflcjSc empcfclier que les hérétiques la peuf-fent infeéler de leur fauffe dodlrine. Fut aufli lors erigee laiurifdiftiondes luges amp;nbsp;confuls entre les marchans:8c les greffes des confignationscftablis. Sur la fin de fannec, • vn Gafeon nommé le capitaine Charry, affcélionné à la maifon de GuifCjmaiftre de Camp,amp; capitaine des gardes duRoy,ruiiii de deux autres, ayant elle rencontré liir le Pont S. Michel par Chaftellier Portant gentilhomme de Poi(ftou,fauori du ficur d’Andelot,Chaftellier dcffi i Char ry.qui lui auoit plulîeurs annéesauparauant tué vn fieri frété en Piedmont, apres quelques coups tirez Charry amp;fes deux adlierans furet réuerfez morts fur les carreaux. , Chaftellier amp;nbsp;Ces compagnons fe fauuerent de viftelfe; les morts furent folennellemenr enterrez, amp;nbsp;y eut grâd bruit entre les courtifans amp;nbsp;le peupletmais pour lors ne s’en en-fuiuit autre chofe, encore que les mains demangcalfcnt à plufieurs.Mais ceux qui pouuoyent pouffer les roues, pre-uoyans que le chariot pourroit auffî toft verlet fur eux que fur ceux qu’ils hayflby ent infiniment, furent d’auis de remettre le mouuement à vne autre opportunité.La mort de Charles de Colfé marefehat de Briffaejequel auoit fait de grands feruices a la France es guerres de Piedmont, mit fin a l’an mil cinq cens foixante trols.ceSeigneur cftâc décédé le dernier iour du mois de Décembre.

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M. D. Lk llll.

AL’entree de l’an fut permis par edit aux Ecclefiafti- EJitm quesde retirer leurs terres alienees pour la vente de neardnitw cent mille efeus de rente. Ce fut vn artifice que tout cela f'-pourpe'cher es bourfesde ceux qui durant la guerre amp;nbsp;tandi.s que la France fondoit en larmes auoyent chante 8c vefeu al’aifc du corps pour la plufparc. Sur le commence- • mentdeFcurier arnuerenta Fontainebleau les ambalJa- c deurs du Pape /de l’Kmpereur, du Roy d’Efpagne St du tie Dic de Sauoye, demandansquelc Roy fiftobfcrner de Pniit dt poinéf en poinél par toute la France les decrets du Conci- ‘‘fiiatitn. le de Trente,dot les députez fe deuoyent trouuer a Nancy le tj.iour de Mars fuyuant,p'our en faire lecture en pre»

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itiD.LXiiu. Charus NBvtiESME.

fence des ambjfladeurs de tous les Princes catlioliquW Roinains,appellez pour y dreffer vne ligue generale contre les royaumes,principaucez amp;nbsp;efkts fouftraits de l’obeif fancedu Pdpc.llsprioyentaufli le Roy de faire totaleméc ceflèr l'alienation des biens du clergé,alleguans celaellre prejudiciable tant à lui qu’àfon royaume K contre la Lojf diuine:que le Roy d’Efpagne 8t le Duc de Sauoye ne veU loyentellrepiyez des deniers à eux deus d cauie du ma' riage de leurs femmes,del’argetitdespreftres. Reque-toy ent que Ion chaftiaft exemplairement ceux de la Religion,qil’ils defchiffröyent à leür maniéré acouftumec.-que le pardon amp;nbsp;abolilfemerit de l’edi t de paix fut mis àneât, que le Roy fift iuflice i nômriiémerit dé ceux qui auoyent part au tneurtre du Duc de Guifc.lls adiouftoyent de belles amp;nbsp;grandes offres là deflus,polir letter le royaume dcd.îs le feu d’Vne déuxiefme guerre ciuile; mais la Roine amp;nbsp;fon confeil voyans les chofes trop chàtduilleufes,S£ fé defïians des prômeifes de telles gens, firent refpondre par le seune ««X 4i»JafRoy,auxambairadeursqu’ilrcmertioitleursmaiftrcs,lef-ftilturs, quels il ne vouloït mettre en peirie, efperarit de maintenir fcs fuiets en repos fuyuant I'infticution de l’Eglifc Ronià ne. Qu’il auüit fait l’edit de pacification, pour mettre les eftrangers hors de fon royaume. Qu’il ne pouuoit pour lors récreren nouuelleguetre chrz foyjpourcèrtainésrai-fons qu'il leur mandoir par efcrit.St qu’en tel afaire,il vou loit prendre l’auis des Princes de fon fang,des principaux feigneursdu confeil,de la Couronne.ate Roy d’Efpagne autour de telle ambaflade tafehant de voir lamaifonde fon allié en nouueauxtrôublesgt;rie donnoit pas ordre à la fiene es pays bas j ou là guerre fe couuoit, qui nafquit toft apres,amp; y dure encor à fa honte amp;nbsp;confufion.

Dedans le Royaume , il y auoit encore force rebellions coniraue gj contrauentions à l’edit,les Commiffaites enuoyczpour fîj”* Mit l^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refpedez en plufieurs endroits. En-

* ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' tre autres,les Eftats de Bourgongne affemblcz à Dijon prie

rent le parlement de vouloir remonftrer au Roy , qu’il e-floit impofliblede contenir deux religions diuerfcs en vU pays, amp;nbsp;le prier de ne foufFrir qu’il y euft en la Bourgongne autre exercice public de Religion que de laRoæainc-Le parlement auteur de ces pratiques , enuoya l’vn des plus afl'eflionnczà la maifon de Guife, quifuft en tous ces quar-

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ChAMIS NI TtlISM!. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î^Ç

quartiers là, homme faétieux amp;nbsp;cauteleux, lequel fit vue longue harangue à ceft effeft,depuis imprimée,à laquelle futoppofec vne viuerefponfe qui lui ferma la bouche. En prouence amp;nbsp;ailleurs y eut beaucoup de refinance auffu mais finalement apres beaucoup de contentions l’edit paf-fa,au regard de la publication; combien que quant à l’execution,en diuers endroits ceux de la Religion n’eurent de long temps apres moyen de s'aflembler, tant par faute de pafteursique de lieux cçramodes poup l’exerciceiioint que lesMagiftratsIeschiquanoyenten tant de fortes furcebi k la porte de iuilice eftoit tellement clofe pour eux , que pluGcurs changèrent d’habitatiop pqurviure en quelque fepos.

Au commencement de Mars, la Roinc commença lecjmwwca; voyage de Bayonne, pour fon abouchement aucç le Roy «'«r du 4’hfpagne.Le pretexte fut que le Roy eftant maieur amp;nbsp;fur l’accomplilferaent de fes quatorze ans,il faloit qu’il fift v-ne ronde parles prouincesdefonroyaume.-que faprefen-ceremedicroit à beaucoup de plaintes 8£mefcontentçmés, amp;nbsp;afFcrrairoit l’edit de pacification. Mais les cuenemens prochains amp;nbsp;fuyuans monftrcrent vne partie des intentips de celle femme amp;nbsp;de fon confeil. Le Roy commença ce a-«* *°y2ge par la.Champagne St Bourgongne,d’oià il vint à Lyon;amp;afin d’ofter à ceux de la Religion le moyen des’y Cita^llt fortifier amp;nbsp;s’en faifir vne autre fois, on y commença vne citadelle, amp;nbsp;quoy que la perte fuft lors cftrangemenc en-flammeeenla yille,toutesfois laRoinc amp;nbsp;fon con feil n’en Voulurent bouger amp;nbsp;y tindrentleRoy ,iufquesàcequc tefte citadelle ftft fort auancee. Finalemcnt,la perte eftanc enttec iufques en la chambre de la Roine,où elle frappa v-nede fesdanioifclles,le Roy fut enleuédc là. Pendant qu’on baftiffoit à Lyon, pour brider ceux de la Religion, DefinanttSt afin de fleftrir leurs armes auouees par l’editl’on defmo-lilToit Se. defmantelloit Orleans,Montaubanies autres vil-lesonbartiflbitdes citadelles, que les vnsappelloyent cha rtie-vilains, les autres nids de tyrannie. Ceux de la Religion endutoyent tout, fecontentans de finiplesremon-firances en papier,amp; receuans auffi du papier en payeæct. Mefmesfurcecommencementde voyage,les Catholi-Af qufcs Romains de Creuan en Bourgongne maflacrerentquot;“*'*''’* pluficurs de la Religionlà artemblez pour l’exercice. Sur

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Charlis nevfiismi.

lespleintes qui en furent faites à la Roine, elle donna de? parolesjpromettant d’enuoyer à Creuan des comniiiraitc! gens de bien, non paflionnez pour s’enquérir du fair. Mais en lieu de tenir promefTe, alors fut fait vn edit defendant „. J l’exercice de la Religion a la fuite de la Cour du Royivoi-r«rf ns vouloir qu’es villes mcfmes el'quellcs eftoit permis ele fadfittt- deprefclierpar l’edit, les miniflres montalfent en chaire, tandis que le Roy y feroit’.alléguant pour raifonquefa prefence meritoit bien qu’il n’y cull autreexcrcicc de Religion que de celle du Roy, lequel on dreffoic lors a inter amp;nbsp;a gouuerner les dames,ayant des précepteurs a cell ef-la Cour deucnantlors vn exemplaire de toute def-bauche amp;nbsp;diffolutiô. OnchafTa aufli hors du royaume les

miniflres qui n’eftoyent naturels François.

^Autrt edit e Roy parti de Lyon vint à RouflilloB ,où il feiourna faiî^dT^nf- tenips,amp; y fut vifitépar le Duc de Sauoyc.Ony fiUen. drcfTa vne nouuelle modification ou eneruation de l’edit

de paixidcfendant à tous hauts iufticiersde permettre l’e xercice de la religion en leurs raail'ons,fiefs ou chafteaux, autres qu’en-ceux fpecifiez par l’cdit. Q_uclesminilltes qui auroyent exercé leur chargees lieux noncomprins

iififficees etu Idnine en Ven

en 1’edit, fcroyenc pour la premiere fors bannis du royaume,amp; y rccbeansjcliaftiez au corps.Que Ic^rcftres,moines amp;nbsp;nonnains.qui k l'eroyent mariezjl’eroyércontraïus fitter leurs femmes amp;nbsp;maris, pour retourner en leurs conuens amp;nbsp;nionaftcres :finon,à forcir du royaume. Qu’il ne feroit loifible à ceux delà religion de faite Synode?) Icsaccufantd’auoir fous ce prétexte fait confpirer gefouf-Icuer la plufpart du royaume. Cell edit efeorpoit celui de pacification : mais outre les paroles s'enfuyuoyent les cf-fcftsicar le fieur de la Curée,gouucrneur du Vendofmois, ■ gentilhomme de la Religio,voulant réprimer les voleurs qm auoyent meurtri de guet à pens vn trefgrand nombre d’hommes amp;nbsp;de femmes de'toutes qualitcz en haine de la religion au pays amp;nbsp;Comte'du Maine amp;nbsp;es enuirons fut cruellement aflalliné par ces voleurs fauorifezamp; mis en befongne par des grands,dont Cliauigny amp;. rEuefque du Mans auoy et les aueus.Aufli ne fut faite iullice de ce maf'

L'^ut en Gt-J’^ne.

facrc nonplus que d’infinis autres perpétrez en ces pays làdcpuislemoisdeluillet i$64. iufquesau moisd’Auril de l’an fuyuant.EnGuyéncle Comte de Candales,le Marquis

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Ch A R11 s NI r f n s u I ijä

cjuis JeTran,te fieur de Laufonamp; I’Archcoefque de Bour-deaux firent vne ligue contre ceux delà Religion jinef-mesoferent employer Monluc amp;nbsp;Defeats pour faire a-prouuerleurentreprife par laRoine amp;nbsp;fon confeiljtnais on les fit rerirer iufques à vne autre fois. Cependant en diuerfes vdlesjles efeheutns, lutats, amp;nbsp;maires vouloyent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

emprifonner les particuliers de laReligion ,,qui en leurs niaifonsamp; boutiques, en lieu de blafphemes Si chanfons ttviUncS-de paillaidih jie confoloyent en chantant quelques Pfeau- tn aux Jt. mesjlesvouioyentfoicer defoürnjraux mefles paroifla-blés le pain qu’ils nomment,amp; de faire honneur àl’hoftie des prelf resjâu iour folennel de fa proceflion vne fois l’an, leur commandant de tendre amp;nbsp;tapiffer deuant leurs portes,item de fournir argent aux conb aities dreffees a la fo-licyation du clergé Romain. Sur les. importunes remon-ftrancesde requeues de ceux de la Religion,requer3ns n’e lire forcez contre la ptomefle contenue en l’edit.les rigueurs celferciit pour vn temps.Ces afaires paflbyent durant le fçiour du Roy en Dauphiné,d’où il fut mené en Pro uéce,amp; àMarfeille fut defpefché vn edit en forme de paté- Cure pallia-tespar lequel eftoit emoint auxgouuerneuts des prouinces “fquot;' de faire garder amp;nbsp;entretenir deuement l’edit de pacifica-tion,amp; faire tenir la main à ce que nulle efmotionn’auinft^ •' en fon royaume. Sur le commencement de l’hiuet le Roy •»'lt; entra au Languedoc,amp; eflant àMôtpeflier fur lafin de De \ cébreprolongeapourfixmoisletépsdu racliaptdesbiés * du clergé. La froidure de cefl hîuer là fut extreme en la France.

M.D, L X V,

En ce temps le Cardinal de Lorraine fraifehement i^cm-UxuI tourné du Concile de Trente,ayant feiourné quelques Lorraine jours enChampâgne s’achem.jna vers Paris auec fes gardes ■valant en -portans armes offenfiues à defcouuert contre l’expreflc trrr «u «r-defenfe duRoy.Ileftoit accompagné de Henri Duc

Guife fon neueu, encores enfant,mais deflors inuefti lt;if f,rmépar * l’ellat de grand maiftre.fon frerele Duc d’Aumale n’eftoit te Maref- ’ pas loin de Paris auec gens ramafl’ez.Xe MarefchaldeMôt chai deMët tnorenciigouuerneur de l’ifle de France.fcigneur prudent, mtrenci.

amp; ami du repos public, ayant defcouuert que plufieurs L / i mutins attendoyenc celle venue du Cardinal, pour faire A

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M.D.Lxv. Charus hithiim!.

violence à ceux de la Religion q»i croilToyent à veuè d'œil,amp; preuoyant qu’vnc telle audace ainfi armee à lt;3cf-couuert efclorroit quelque horrible temperte, fî on n'al-loit au deuant, enuoya dire au Cardinal qu’il fe deportaft d’entrer à Paris auec tel train amp;nbsp;equipage. Et pource qu’il ne tint conte de ce que le lieutenant du Roy lui mandoit, le Marefchal lui fit vne recharge portant dcfenfes d’entrer en ce gouuernement ficnauec troupes armees,autremen{ il vferoit de fon authoritd.Le Cardinal partant par dclfus tout cela s'ingère d’entrer à main armee dedans Parisau commencement de Ianuier;mais il trouua incontinent en telle le gouuctneurSc raagirtrat fouuerain accompagné d’enuiron trente ou quarante hommes, mais gens de marque,afçauoir feigneurs amp;nbsp;gentilshommes: item du Prince de Portian.Au lieu de faire defpefcher fur la place le Cardinal amp;nbsp;tous ceux qui l'acorapagnoyent ilfe contenta de leur faire peur. Le Cardinal^fon ncueu St plufieurs de leur fuite fe fauuerent dans les premieres boutiquesStmaifons-Leurs genfdarmes fe garantirent de vi rte rtc, St n’en furent nullement pourfuiuis, Certe nuee efcartee le Cardinal tout confus ayant feiourné quelque peu en la ville, ftreti-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ raenChampagne,3ttendantleretourdeBayonne.LeDuc

' f ''' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Aumale fon frere fit vn peu plus de bruit,8t durant quel

quesfemainesonneparloitesennironsderifle deFrance *1*que de ligues St alfociationspour auoirraifon du Maref-elial de Montmorenci, laquelaflifté de l’Amiral Stautreî feigneurs contint les Parifiens en paix,fit aprouuer fon fait au parlement St au confeil du Roy ; mais ce coup re-nouuella le dcfpit de lamaifon deGuifc contre celles de Montmorenci St de Çhaftillon. Orpourceque lesamas faits parle Duc d'Aumale, St les delTeins de la ligue qu’il bralfoit auec le Duc d’Ertampet,Martignes,Chauigny,8t l'Euefque du Mans,auoyent contraint le Marefchal St l’Amiral d’alTembler quelques gentils'hommes pour tenir ces preiendans ligueurs en ceruelle ,1a Roinc craignant que de cebruitnefortilTencdes efclats qui pourroyent rompre le voyage de Bayonne,8c autres expediens qu’elle efti moit plus propres pour la perfeâion de fes confeils, fit incontinent defpefcherdcs lettres patentes, par lefquelles de Roy commandoit à ceux qui n’eftoyent pas encores entrez dedans Paris de n’en aprochcrpasdauantagcéc à ceux

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ChAMÜS NEVflISM!. 157

qui y eftoyent d’en fortir, remettant J accord de eeße querelle a foil retour de Gafcongne. Le Cardinal irrité de ce qu’on ne lui faifoit pas raifon à fon gré de celle ballonna- L/isutrrt de,fit vne autre entreprinfe, attachant la guerre a Salcede bailli de Vie amp;nbsp;gouiierneur pour le Roy dedans Marfaulr, lequel s’cftoit emparé de certaines places apartenantes au Cardinal,alléguant auoir eu raifon de ce faire , pource que le Cardinal s’elloit mis en lafauuegardedel’tmpereur. Si l’auoit fait publier fans le commandement Si congé du Roy fon fouuerain. Salcede trop foible pour vn fi puRTanç ennemi fauorifé de la Koine gt;nbsp;fut contraint en fin lortir de Vicamp;deMarfault.

Pour rcueniràla Cour , la Koine voyant que de toutes lesprouinces acouroyent députez pour faire plaintes au, «Thoultuje Confeil d’infinies violences des Catholiques Romains amp;nbsp;descontrauentions àl’editjfit afligner à Thouloufctous ces députez,qui nonobftant lesellranges cruautez que Ion yanoit exercees durant'les premiers troubles ne faillirent de s’y trouuer. Monluc cftoit des premiers au nombie de teuxdont Ion fe plaignoit,pour auoir fait des meurtres,vio-lemens amp;nbsp;faccagemens incroyables contre tout ordre de gucrre.Lui mefmes eferit aucómencemét du fixiefrae bute de fesComraentaircs ces motsiLe Roy eftât arriué à Thou TtC'ngt;’SM‘ loufe,iefis baifer les mains àfamaiefté,laquelle me fit plusX' honnorable recueil que ic ne meritois. Les Huguenots ne faillirent à faire leurs pratiques amp;nbsp;mences, amp;nbsp;me faifoyent pa^ntt taux-feu fous main, car àdcfcouuert ils n’olbycntle faire: mais ie ne m’en donnois pas grand’ peine. La Roine me fit cell honneur de me dire tout ce qui le paflbit, 8c memon-ftra la fiance qu’elle auoit en moyiSc conu bien lors qu’elle u’ainioit pas les Hugueflots. Ce lont les mots de Monluc.

Le Roy ayant trauerfé la Guyenne feiouina au Montds Marfan quelque tetnps,attendant la venue de la Roine d’E-fpagneà Bayonne.Là fpt defcouuerte (ce dit Monluc) vue ligue drelfce en France la où y auoit de grands perfonna-ges, Princes 8c autres, lefqnels il ne nomme point,bien engagez depromefle. La Roine faifaut de l’eftonnee,encore qu’elle feeuft que c’eftoit, fit demander pat Je Roy a Mon-lue,fon auis.Il confeilla que le Roy calTall cefte ligue,pour en faire lui mefme vne autre, qui feroit appellee la confederation du Roy. Apres plufieurs difputcs cefte ligue fut

S. j.

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M,D.Liy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChàIIIS NITHISUI.

cócliif jSt arrefté que tousle»Princes,gradsScigneursjgoa'' öerneurs de prouinces,amp; cap'taines de genfd’arnies renon-ceroyent à toute ligue amp;nbsp;confederatió,tant dehors que de-das le royaume,amp; que tous feroyét de celle du Roy,amp; fe-royêt le fermét,à peined’efire declairez rebelles à la Cou-rône.IJ y eut beaucoup de difficultez à coucher les articles; amp;nbsp;non fans eaufe,attendu que c’ertoit réuerfer tout de faire entrer vn Prince fouuerain en compagnie amp;nbsp;aflbciationa-uec fes fuietsjefcorner par telles fourdes pratiques l’autho-ritd royale amp;nbsp;l’edrt de pacification quideuoit eftreinuioll-blement gardé, amp;nbsp;fetuir de loy fondamentale au repos du royaurne.Mais la Roine pretendoit lier pieds amp;nbsp;poings aux vns par ce cheueftre,amp; donner licence aux autres dcfrapcr quand amp;nbsp;comme bon leur femblcroit. Les chofes auenues puis apres monftrerent les fruits de tels confeils.

figne »

f'tnuiJtU Leneufiefme iourdeIuinHenriDucd’OrIcâs,freredti riint d’Ëf- Roy partit de Biyonne.où laCour elloitarriueepeuauya-rauarit , amp;nbsp;alla coucher à Sainft lean de Lus , d’ou il fut le Jédemain à Irô premiere place des terres du Roy Philipp'« aflîze furie fleuuedeMarquery,lequel fepareles Seigneuries des Rois de Frace amp;nbsp;d’Eljiagne.Le Duc ayant paÔéce-fte riuierc,fut trouuer Elizabeth Rqjne d’Efpagnc fa fccur, par delà Atuany, amp;nbsp;apres les ceremonies amp;nbsp;careffes acou-fiumees en telles rencontres prindrent le chemin de S.Se-haftianjoù le Duc d’Aluc fe trouua. Le Roy vint toft apres au deuât de fa fœur,fuiui de plulîcurs Princes amp;nbsp;gtâds Seigneurs, amp;nbsp;l’amena dans Bayonne, où elle feiourna long (tnjiih tt- ‘'fnps. Le Duc d’Alue auec plulieurs autres du Confeil »Mj/i'BÆy«- d’Efpagne communiqua fort fccrcttcment auec le Confeil Ht tntre l’E de Francc.Leur refolution fut, dit le fieur de la Noue en fes difeours, 3U traité des caufes de la ptinfe des armes aux fe-fairctuiîtt 'ouds troubles, d’exterminer ceux de la Religion tant en tnaihnridi France qu’es pays bas: amp;nbsp;qu’il faloit commencer par les U Fratct chefs, fuyuant l’apophthegrae de ce Djic Efpagnol (qui le dHpuji pratiqua toft apres fur les telles des Comtes d’Egmont,de

Homes, amp;nbsp;autres à Bruxelles) qu’il n’y auoit ordre de s’a-mufer aux grenouilles, ains faloit pefeher premièrement les gros faumons.Le Prince de Conde', l’Amiral, amp;nbsp;autres en Fr3nce,auertis d’heure par quelques vns qui n’eftoyent pas loin de ces Confeils fangumaires, fe tindrent plus fur leurs gardes pour lors, amp;nbsp;commencèrent à penfer à leurs afii-

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Ch A M ! s N E V flï s M I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;158

aflirejj auertiflant ceux de la Rcligiô de ne s’endormir pas.

De Bayonne le Roy print le clieniin de Nerac, où il re-^eentinuaiH mit les Catholiques Romains en leurs biens, fit refaite les tttgt; temples,rentrer les preftres amp;nbsp;moines qui en eftoyent def- •quot;* logezxoïnmandant àMonluc par patentes en forme d’edit de tenir la main à cela, St faire que les officiers delà ville fulfent efgalement choilîs moitié' de rvne,moitiede l’autre gi»n. rcligiomvoubnt que celle loy fuft commune en toutes les villes où ceux delà Religion réformée s’eftoyent rendus les plus forts.Oauantage il ordonna que les moines amp;nbsp;nô-nainsqui s’eftoyent defroquez amp;nbsp;vouloyenr rentrer en la fucceffion de leurs peres.n'y fuflènt receus,que fuyuant les conftitutionsanciénes.Les ligueurs Catholiques Romains-de Guyenne y furent auffi ouïs 8t iuftifiez. Au demeurant par tout où le Roy pafla depuis, ce ne furent que plaintes de ceux de la Religion, à qui la paix faifoit prefques autant de mal (amp; en quelques lieux dauantage) que la guerre. Le confeil appaifoit les complaignans aucc douces paroles, ptomettant de poiiruoir a tout le plus .imiablement amp;nbsp;e-quitablement qu’il fcroit polfible : mais ce furent paroles qui s’en allerét en fumceicar d’infinis meurtres depuis l’e-dit iufques alors ne s’en enfuiuit punition de demi- douzai--ne de coulpables.-encores ne fe print on qu’a quelques btli--ftres, qui d’ailleurs amp;nbsp;parauant auoyent mérité dix fois la roue ou le feu. Le refte de l’annee fe pafla en entrees du Royes villes au long de lariuiete de Loire, en fcflins,der-penfesfupeiflue',mafquarades, amp;nbsp;ridicules'paû'etemps,cf-quelsle Roy amp;nbsp;fes deux ieunesfrétés eftoyent plongez.La Roineauec îês confeilliers maniant la France amp;nbsp;la guidant par les deftours qui durent au bout des tempeftes noa. moins perilieufes que les precedentes.

M. D. L X V I.

NO V s auons veu ci deflus que toft apres l’edit de pacification la Roine auoit donne accès à ceuxde^„y;^„;,, laæaifondeOuifc pour venir demander au Roynouuelle mue lei iuftice du meurtre de leur parent defpefchéparPoltrotw-ufunj lt;/« que Ion auoit tenaillé amp;nbsp;defmembrc vif a Paris. Et dantant GK'/'tamp;f/’« que lefdits deGuife auoyét alfez dôné à entcdie que c’eftoit à l’Amiral qu’ils en vouloyent,amp; que ladiflîmulation de la

S. ij.

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y.D.Lxvi. Charles nivfibsmi.

Roine mere entretenoit le feu d’vne telle querelle,lePrie-


nitt du

Haranpii du Chancfl lier.

'Ricard

dl

cedeCondéqui ne fit point le voyage de Bayonne auoit deflors elTayé d’elleindre le tout, amp;nbsp;d’arreftcr d’vn cofté la violence des poOrfuyuanj, de l’autre l’afluccdelaRoine, qui ne dcmandoit que continuation de querelles entre les grands, afin de rogner dedans la diuifion, amp;nbsp;faire le hola, quand il lui plairoit : fuyuant les auis de les fages Confeil-liers,braucs politiques,li on les en crdid^ Sc grands aniisde la France. Ainfidoncle Prince auoit prefenté vnefcriteii Confcil le quinziefme iour de May 1565. contre ceux de Guifc, portant que s’il y auoit perlbnnequi entreprinit de s’adrefler de fait ou de parole à l’Amiral, autrement que par les voyes de iuftice dont l’Amiral faifoit ouucrture : ie lui feray (dit- il) conoiftre que ic m’en reirentiray,tout ain-fi que s’d eftoit fait adrelfc à ma propre perfoune, eftaqt ion ami,amp; luy oncle de ma ferne, de laquelle i’ay plufîeiirs enfâs.eftât en outre vn grâdCheualierjtrefnecellairepour le feruice du Roy.La Rome fe fouucnant de cela,5; voulant couurit le cô feil de Bayône fit au comencement de lâoier i$66.fommer ceux de Guifc amp;nbsp;de Chaftillon de fc trouuet à Moulins en Bourbonnois, amp;nbsp;y fut appelle aufltleMa-refchal de Montmorency à caufe de la querelle de Paris. Furent mandez aulfi de Thou amp;nbsp;Seguier premier amp;nbsp;fécond Prefidens de Paris : Dafis, premier de Thouloufe, La-gebafton de Bourdeaux,Truclion de Grenoble, le Fcurc de ï)ijon,Fourneau fécond deProuencc. LeRoyeftantcnfa ' chambre auec quelques Princes amp;nbsp;Seigneurs, le Chancel-lier fit vne longue harangue for les miferes du royaume, ledefordre en la iuftice amp;nbsp;police,dont s'enfuiuit quelque reiglcment qui a auffi peu duré que piuficurs louables ordonnances de ce royaume là. Puis apres on vint au fait des maifons deGuife amp;nbsp;de Chaftillon, où pluficurs chofes debatues de part S: d’autre,amp; l’Amiral s’eftât purgé par ferment de n’auoir one efté l’auteur du meurtre dont eftoit queftion,fut moyéné vn tel quel accord entre les deux mai-

fons,amp; tant fait qu’il y eut quelques Ceremonies de faluta-tions,proceftations de paroles amp;nbsp;embralfemens, auec pro-mefles de ne fe plus entrecercher. La vefue du defunft S - le Cardinal de Lorraine parloyenten cefte tragedie,Ieieu-nc de Guife ne dilôit mot,amp; lui auoit on défia compofe'fa eontetfance à des menacés àfourcils, dont ceux de Chaftillon

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ChÀMIS NlVrlESMB.


Oilton faifoyent peu de casipource que c’eftoit lors vu enfant. Ce qui leur donnoit àpcnfer cftoit qu’ils voyoyeijc la Roinepancher minifeltement du collé dcfJitsdeGui-fegt;amp; le Cardinal 81. elle n’eftreque deux telles en vn chaperon.On accorda aufli le mel’meCarJinal amp;nbsp;le Marefchal de Montmorency,fur ce qui s’cftoit pafTé à Paris entre eux durant le voyage de Bayonne,

Le relie de toute celle année fut prefques employé en-Ire les Courtifans en nopces, feilins amp;nbsp;autres palfetemps. ,fla, dt in Mais parmi le royaume il y auoit de grands deibrdtes.Lcs franct. infolences des Catholiques Romains contre ceux delà yj , , . Religion concinuoyentiles modifications faites a l’editjl’a- '| ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*’

bolilfoyentpeu à peutles mcnalTes de ruiner bien toll ceux de la Rcligion:(doDt Ion tuoit çà amp;nbsp;là des chefs amp;nbsp;capital- ƒ X?quot; net,fans faire iullice des nieurtricrs)fe renforçoyent de fe-tnaine en femaine : la refolution prinfc à Bayonne fc nia-nifeftoit dedans 8£ dehors le royaume. Ncantmoins le Prince amp;nbsp;l’Amiral fe tenoyent Cois, contens d’auoir l’oeil ouucrr aux occurrences, 8c la main prompteiauertir leurs amis de ce qui fc palToitjafin de n’eftre furpris. Ils auoyenc diuers auertilfemenj des préparatifs de I’Efpagnol pour faire es pays bas tri terrible deluge, ÖC preuoyoyent que celle entreprife tiroir quand 8t foynouucau trouble en France, amp;nbsp;qu’apres tant de vents qui auoyent fouffié à liiyonne,iltombcroit quelque Muineellrange. Le Prince delà Roche fur-Yon leur eri auoit defcouueit plulîeurs particalaritez peu auant fon trefpas. Quand ils (è plai-gnoyent des coritrauentions, belles paroles amp;nbsp;lettres gra-Cieiilcsn’cftoyent Oubliées pour les endormir. Il y eut ce pendant quelques troublés en Poix amp;nbsp;en Bearn, où quelques gens de bien furent treliriiquemcnt traitez. A Paris y eut quelque commencement de difpure entre deux mini-lires amp;nbsp;deux Sorbonnilles au logis du Duc dcNeuersimais toutcela feconuertit en eferits bien prolixes 1 fans reiblu-tionjii’eftans ordinairement tels colloques d’aucun fruit. Pareillement fut lors rompu fur vnefchafiutcertain voleur nommé Si mon de May.C’efloit vnpcrfonpagc de bas E«™/»» lieu, lequel fetenoit en vnemailbncliampeftrealfez pres sie Chaftillon fur Loin : où fous ombre d’hollellerie il co-1,^^^ niettdit des brigandages. 11 fut pratiqué par Aumalle frere^,, cahiii-du feu Duc de Guife pour aguetter l’Amiral quand il iroit Binttur, i. S- iij.

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Charl t s nevjiïsme.


M.D.LXvr,


à chïfle.Pour auancc on lui bailla cent efcus amp;nbsp;vn ehe* ual d’Elp.igne.L’Ainiral auerti auparauanc de la mauuaife vie de cell hôine fauoic rudement menace': finalement a-pres auoir defconueit par tefinoins que c'elloic vn voleur 1! erienuoya les informatiôs aParisgt;tclicffiét qu'au bout de -quelques tours de May fut empoigné, mené a la conciergerie,où il commença d’aceufer reluirai amp;nbsp;quelques au-tresjCommc s’ils euUént fait complot cnfemble, ôt lui euf lent promis grandes recompenfes pour tuer la Koine mere.Mais le.sconfeilliers députez à la confedion du proces, ayans auffi coll feiici l’infeclion d'vne telle calomnie,amp; tfclnu que remuant cell afaire(ce qu’il conuenoit ncant-moins)ily enauroitdu collé de la maiion de Guifebien plus empefehezquede celle deChaftillonjlaiflbyentcelle fauflê accufation, amp;nbsp;ayans aueré contre de May, fes vole-„ ries amp;nbsp;brieandases le firent roué'r.

Pl tct! nota , C) Ö I „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' -1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(•

Pan» uurant ce voyagedu RoyaBayonne,ou 11 ne lutaconi-tntrt f'vni- pagnéqucdc Princes amp;nbsp;Seigneurs CatholiquesKomains, uerfité ir ycutvnproces notable a Paris pour le fait des Jelùites, tiiiefuitei. j’en reprefenterai ici quelques traits, recueillis mot a mot / / , du 4. liurc des epiftres amp;nbsp;du plaidoyé de M. Ellienc Paf-' quieraduocat, lequel plaida pour Tvnluerlitê contre iceux .*'lt; lefuites.Voici donques ce qu’il efetit en vnefiene epillre:

/ ' Vn Nâuarrois nommé Ignace, qui tout le temps de fa vie armes,ayant ellé nauré en la ville de Pam-lefuiici. pelune, pendant qu’onlcpenfoits’auifcde lire les vies des l’eres, fur le patron dcfquellcsil lui prit op nion deformer toute la teneur de fa vie. 11 s’acoftede quelques vus ■amp; entre autres d’vn nômé Maiftre Pafquier Brouec. Ceux ci lurct vne focietc ensëble.S: ellant Ignace guéri, ils firent quelques Voyages à Paris,Rome amp;nbsp;lerufalé.Finalement le jetirerét dans Venife.où ils hebergerent quelques ans : amp;nbsp;Lem (g voyâs fuiuis deplufieurs fetranfporteréta Rome, où ilscômencerent de faire profcfifiô publique de leurotdrci prometcàs entre autres articles deux choies: l’vnc que leur principal buteftoitdeprefcher l’Euâgüc aux P.iyés, pour les côtiertir 2 noftre (o^ ; l’autre d'enfeigner gratuitement Ic^bônes lettres aux Chrelliés, Et pour acônioder leur nô . à leur deuotiô,ils s’appellent religieux de la foc icté du P.Ó /.eur nim. pæ lefus.lls fc prcfencct au pape Paul troifiefme de la mai fon deFarnefe,vers l’an mil cinq cens quaiate.C’elloit lors que l'Allemagne cémençoit de s’armer pour le remuemét

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Charles s s t s i i s m f. 140

de U religio Cacholique:amp; paree que I’vnc des principales j difputes des Alemans eftoit fur la puilfance du Papeque Martin Luther auoit voulu cerrafler, ceux ci d’vne profef- F.nqatt fion route cStraire deraóftrerét que le premier voeu qu’ils 'lgt; faifoyét efioit de reconoiftre le pape par deflus toutes puilTances terriéncsjVoite par deflus le Côcilc general amp;nbsp;vniuerfel del’Lglife.Le Papequi du cômécemétauoit fait ouute de les aprouuer,amp;: depuis leur auoit permis de Ce nô mer religieux, mais à la charge qu’ils nepoui royét eftre , plusde foixâteen nôbrCjCÔméçaa celle promeflie de Ruer * * l'otcille,amp; ouurir pleine porte à leur deuotiô, amp;nbsp;apres lui ’ Iules troifiefmciiufqucs à ce que le pape Paul quatriefme, dit leTheatinjquiaeftéle premier promoteur de ceft or- f„ dre, lésa authorifei de tout poinft anec toutes fortes de «m m Sri priuileges.Or côme leurs afaires fe manioyét en celle for te,11 auint que l’Eucfque de Clermont,ballard du Chance lier du Pr3t,lcs prit en aftedion,amp; eut enuie de plâter cell ordre dedas Paris,où il emmena PafquierBrouet aucc trois ou quatre autres. Ceux ci fur leur auenemét fe logerét petitement amp;nbsp;fans grand bruit en vne châbre du college des Lübatds.Sc depuis eftablirét leur habitatiô enl’hollclde Clermont rue de la Harpe,par la foulfrâce de celui qui les ilgt; gt;‘y atnt auoit le premier introduit entre nous, célébras leurs mef-ftsamp; prières es ioursdes dimanches amp;nbsp;feftes en vne chapelle qui cil à l’entree des Chartreux. Voyâsque leursa-faitesleur fuccedoyét à propos,fe prefenterét par plulîcurs l,„ fois à la Cour de pailemenr,afin que leur ordre full autho «. rifé pat icelle.Mais feu Monlieur le procureur general Bru lart s’oppafa à toutes leurs requeltes.Nô qu’il ne fduorifaft entre tous les autres grandemet la reÜgiô Catholique.ains guilturßt parce qu‘il redoutoit fur toutes chofes 8c craignoit les nou ucautez,côme mere de plufieurs erreurs,mefmcs en la Rc-ligiô.Parquoy leur remôftroic que s’ils auoyët le cœur to-talemécellôgnédu mode,ils pouuoyét fâs introduire nou-uel ordre fe côfier fur les religions anciénes de S. Benoift, Clugny,Cifteaux,Grâdmôt,Premôllré,8cautresaptouuees pat plufieurs côciles.ou fous les quatre médiâs.LaGour nô Cütenie de ces remonftrâces, ne s’en voulut pas croire tou te feule,ains eut recours à la faculté de Theologie,laquelle nbsp;nbsp;nbsp;‘t“

pir so decret les céfura,partie pour autât que quelques v-nés de leurs propofitiôs derogeoyêt auxpriuileges de l’Ê-

Si iiij,

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M.D.LXVf, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlks nevtiesmïlt;

glifeGallicane,partie quefeqiialifiïs religieux ils n’en pof toyct rhabit, ni ne fc côfinoyët come les autres d.ïs lescloi ftres.Cenfuiequi les edôgiia de leur proicr. Qnplque téps apres décéda rEnefqut de Clermont, lequel leur légua par fonteHament plulieurs grands biens. Ce legs pat eux recueilli,furuienent les premiers troubles,au commcncemct Z-riiruBit» defquels fut alfemblte l’Eglife Gallicane dans PoifTy.Def-etment. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commencèrent d’interrompre leur long (ilente, amp;

prefenterent derechef rpqneite à la Cour de Parlement, pour eftrerecens amp;nbsp;aprouuez, fi non en forme de religion, pour le moins de iîmple college. Le Parlement eftima que cela regardoit les fuperieurf de l’Eglile, au moyen dequoy il les renuoya a l’aflemblee dcPoilly, où prefidoit mon-üeur le Cardinal de Tornon,comme plus ancien Prélat. Pquot; quel dedans la ville de Tournon auoit fondé vue coinpa-gniede leur nom.Parl’intercefTton d’icelui, ils obtindrent tindrint d’eflre receus en forme de focieté amp;nbsp;college tantfeuk-d tntrtt. ujentù la charge qu'ils feroy ent tenus de prendre autre titre que de lefiiitcs, amp;nbsp;fe conformer par tout à la difpoli-tion Canonique, fans entreprendre chofe aucune, ni au temporel,ni au fpitituel,fur les ordinaires,amp; qu’au prealla-ble ils renonceroyent par expres aux priuileges portez par leurs bulles. Autrement,qu’a faute de ce faire,ou que pour l’auenir ils n’en obtinlfcnt d’autres, celle approbation fe-roitnulle. Ce decret leur eftemologuépat la Cour mot Z..«r ttUe apres mot,amp; félon fa formest teneur. Peu de temps apres t'‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ils achètent vn hollel a (fis en la ville de Paris, rue Sainft

laques que Ion appciloic la cour de Langres , lequel ils diuil’erenten deux demeures, l’vne pour les religieuxf l’autre pour les efeholiers. En celle compagnie y a-Lftir, /»p. uoit lors plulieurs perfonnages doftes, entre autres frere

Efinond Auger 8c Maldonnat: celui la grand prédicateur, ceftuici verfé amp;nbsp;nourri en toutesfortcs de langues amp;nbsp;de difciplincs,grandTheologien 8t philofophe. Ceux ci en-uoyc7 pardeçà pour annoncer leur doftrine furent tretfa-uorablementacueilhs, amp;nbsp;attirèrent vnc infinité d’efeho-hers à foy. Se voyans anoir le vent en pouppe , prefente-rent requelleau refttur de Paris,afin d’eflre vnis deincor-(tml/Z purezau co'ps del’vniucrfitc. iors fut faite congregatio* folennclle aux Mathurins, par laquelle fut conclud qu’ils dcïlaitçroycntauant que palPer plus outre «’rk prenoyent quahtc*

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CHAtItS NEVriïSMÏ,


14t

qualité dcRcguiiers ou Seculiers: qui eftoit les réduite en vue grade perplexité. Car de nier qu’ils fuffent Reguliers, c’eftoitdefmentir leur vœu. De dire aufli qu’ils le fulfent, c’eftoitcontreuenirà ce qui IcurauoitcftèenioiutàPoifly, leHrrifi-Pour cefte caufc ne prenans qualité precifc,!’viiiuerlitc les flanct. débouta de leur requefte. Ils ne fe rendent pas pour cela, ains ont recours au parlement, afin de gaigner pat contrainte furl’Vniuerfité, ce qu’ils n’auoyent peu obtenir de gré. Il fut dit quo les parties viendroyent plaider au pre-tnieriour.

Ce font les mots de M.Efticne Pafquier,lequel adioufte, l'fMimrfiié l’Vniuerfitémeficceftlionneurdemechoifirpourfonad plaidi «a-uocat. La caufe fut plaidec par deux matinees auec telle t«»»«-contention que la grandeur tequeroit : M. Pierre Verforis plaidant pour les le(uites,amp; moy pour l’Vniuerfité.Quant au plaidoyé de M.Pafquier nous en inférerons ici quelques motsgt periodes notables. Le fait des lefuites (dit-il) eft plein dedilîimulation Si d’hypoctifie : leur fede n’eft pour J’auenir qu*vn feminaire de partialitez entre le Chreflien amp;nbsp;le lefuite; leur but amp;nbsp;intention netendqu’à ladefola-tion amp;nbsp;furprife de l’Eftat tant politic qu’ecclefiafticuls pot- ''■'n» rt-tétafauiTes enfeignesle nom delefus.Iecroy qu’il n’y au-rafideleChreftien.ou bon amp;nbsp;loyal citoyen en France, qui netroune lesconclufions deWnincrlitéinfles Si raifonna- fiié furit bles: c’eil af^auoir que non feulement ce nouueau monde, cintre Iti le 9ui par citte,partial,arrogant amp;nbsp;ambitieux,fe dit feul cftre de la focieté de lefus, ne doit eftre adopté au corps de no-fireVniuerlîté, mais que Ion le doit totalement bannir, chaffer amp;nbsp;exterminer de la France. Ces nouucaux frei es, fousvntitre fplendideSt vn beau mafqueexterieur, veu-letumaintenant enianabet fur noflre repos. Ign.ice foldat cftropié,non tant par zele amp;nbsp;deuotion qu’il euft à nouuelle aufterité, que pour fe voir impotent amp;nbsp;mal duit à 1.’ fuite desarmes,s’âcofta de quelques vns,entre autres d’vn mai-llre Pafq'Jicr Brouet,natif de Dreux, homme qui hors mis quelques chimagrecs extérieures,n’auoit rien de literature au dedans,foit en lettres liumaines,foitenTheologic. Ces deux auec quelques autrrsfonnerentpour vn temps leur retraite dans Vrnife, ville reconucparquelques auteurs I-taliens pour receptacle de plulieurs indignitez Si chofes petuerfcs.Là ils hypocrifent pout vn temps quelque aufle-

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M.ö.ixvi. Charles nev^iesMe

rité fuperficieUe de vie, amp;nbsp;voyans que leur fupcrftitioii j- .; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;** commençoit à eftie fuiuie (car iamais vue nouueauté né

ctouue faute de fuite parmi vu peuple) ils prindrcnt la Iiar-dielfe defetranfporterà Rome, où ils commencèrent de publier leur fefte; Sc combien que la plus part d’entre eux n’euffent fondement quelconque es langues ni en Theologie, toutesfois ils commencent de promettre à pleine bouche deux chofes : l’vne de prefeher aux raefereans l’E-uangile pour les conuertir à la foy ; l’autre d’enfeigner les bonnes lettresà tous Chreftiens, le tout gratuitement amp;nbsp;fans rien prendre. Prenent pour cede caufe le nom de religieux fous la focicté de lefus,comme (î tous ceux qui n’ad-heraflent à leur feâe fulTent feparez de leur compagnie S focieté.

Cl,-,,, Dedans ce mefme plaidoyé ils font qualifiez ruiez, au-itdtfuitef. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuperftitieufe,malhcurcufe engeance, fefle

' condamnée par la faculté de Theologie,pouice quelle cil jileine de fuperftition amp;nbsp;ambition damnable,amp; introduite a la defolation de tout eftat regulier amp;nbsp;feculiet igcns qui font en polfeifion de croiftre par les ruines d’autrui,au3n-cez par les ambitieufes amp;nbsp;indignes pratiques du Cardinal de Tournon leur fauteur.-impudcns,irreguliers , defobeif-f3ns,hypocrites,predicateursignorâs amp;nbsp;paffageis,pipeurs» porteurs de rogatons, gens nouueaux 8c ramaffez de tou-trurj ruftt picci^s,pleins d’ambitieufe fuperftition,cels quels. 11 fw t'a- defcouure puis apres leur ftrate gerne pour acrochcr en ^ranitir. peu de temps infinies richelTes voire des pays amp;nbsp;royaumes entiersx’eftqueleur prétendue compagnie cftcoui-pofee de deux maniérés de gens ; dont les premiers fc di-fent eftre comme de la grande obferuance, les au tres de la petite. Les premiers outre les trois vœux ordinaires des moines,en ont vn quatriefæe ; c’eft d’obeir au Pape, amp;nbsp;1® reconoiftre foiiuerain en terre par deifus toutes chofes fans exception ou reierue en tout ce qu’il voudra leur câ-mander. Ceux de la petite obferuance font fans pluk a-lirai ns à deux vœux : l’vn regardant la fidelité qu’ils promettent au Pape, 8c l’autre l’obtilfance enuers leurs fupe-rieurs.Ces derniers ne Vouent pas pauuretc.ains leur cil loifible de tenir benefices fans difpenfe, fuccederà peres 8c mere$,acquérir terres amp;nbsp;poffcffions,comme s’ils eiloy-ent feculiers. Ceci eftlavoyepar laquelle il# ont acquis tant

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Chariij Nirntsub X41

nnt de biens amp;nbsp;richelfescn ce nou eel ordre, tout ce qui vient à ces petisobfcruantins par fucccHion gt;nbsp;acquilïtion, V. ou autre pratique demeurec en lamalfe lefuitique; fans / pouuoireftre répété tear ceux mefmeaqui ilefchec ont vouéobeiffance. tt conuient noter dauantage vn autre VŒU fpecial de ces gens^qui eft d’obeir par tout amp;nbsp;en toutes cliofes a leur general amp;nbsp;fuperieutjqui eft toufiours Ef-pagnol amp;nbsp;choilî par le Roy d’Êfpagne, comme il eft auenu iufques a prelentiamp;entrc autres mots de ce vœu font ceux Cl qti’en lettant l’œil fur leur general ils ont à reconoillre en lui lefus Chrift comme preient. De ces vœux amp;nbsp;diltin-ftions lont ilfues de terribles entreprifesiiufques à attenter fur les vies amp;nbsp;perfonnes des Princes, Rois amp;nbsp;Roines,com me les hiftoires du pays bas, d’A ngleterrc Sc de France en font foy,8c dont nous dirons quelque chofe fut la fin du re gnede Henri fécond.

Quant aux defordres furuenants de ces deux ordres Dtuxde^ d’obferuantins, M.Pafquier les dcfcouure par le menu, amp;nbsp;tn U le temps a vérifié le tout. Adiouftons ces mots : Comme ßaiiefui-ainfifoitjdit-il,qu’en leur petite obfctuance Ion ne. iice'quot;f*quot; V(îu ni de virginité , nidcpauuretéjauffi y font indiffe-temment receus preftres St gens laies,foyent mariez, ou non mariez, voire ne font tenus de refider auec les ttm it grands obfcruantins.Mais leur eft permis d’habiter auec le “*ƒ relie du peuple, moyennant qu’àiours certains amp;nbsp;prefix, J*, ils fe rendent àlamaifon commune d’eux tous, pour par-ticiper a leurs cliimagre«, tellement que fuyuant cefte Loy amp;nbsp;reigle,'il n’eftpS~inipertincnt, de voir toute vne ville(difonsaufli toutvnpays,vn royaume ) lefuite. La .communication qu’ils ont enfemble par le moyen des confeflions fert à efucnterles proyes, à defcouurir les fc-crets des grands amp;nbsp;petis. amp;nbsp;dautant qu’ils font particulièrement affeétionnez au Roy d’Efpagne leur fondateur principal, pour lequclaufliilsfontprieresparticuliciesSc exprelTesordinaircmenticen’eft de merueilles fi depuis en Frâce amp;nbsp;ailleurs ces nouueaux frétés ont tât trauaillé pour le faire Monarque. Outre ce que dcfrus,M.Pafquiercdiou-v,.'.. rtk fte, que les Icfuites nous apaftelât de belles promelfes fore deibnez pour agrap^hertou.rnos bics amp;fe gorger denos def pouillesiquecc söt ibpKil{ês,qui font entrez come timides tenards au milieu de nous, pour y regner puis apres corn-

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M.D.Lxvi. Charles Neveiesme.

me !yons; qui eofnme les anciens harangueurs amp;enfe!' giiciirsd’vn babil affecté gaignercnt petit a périt creditdt' ' «ans Kome, auffi petit a petit perdirent ils l'Eftat, félonie iugenientdetous les politics offnen faut pas moins attendre des lefuices, (î dés le comincnceinsnt on n’en exftirpe la race amp;nbsp;la racine.

_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Il inféré auffi en ce triefnieplaiJoyérauisamp;decrctdeb

, ûculté de Theologie de Pans, au college de Sorbonnedes àecrttdtla 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, f ® , , , r- ft.

Scritnnt 1 ïo 15$ . Contenant cc qui s enfuit tourne du Latin. Celte toitr« It) nouuellefocietés'attribuantdenouuellcfacon vn inacou-Itfuitn. ftumé nom de lefusinceuant fi licencieufcincnc 8c indifféremment toutes perfoüriesjtant criminelles, ille gitimesS ’ in fames püiifent elles eftre, ne différant en rien d'aucc les i preftresfeculiersen habit exterieur, en tônfure,en heures । canoniquesa dire a part ou à chanter tout haut es temples, au cloiftre K filence,en choix de viandes 5c de iours,eniuf-ncs amp;nbsp;autres diiierfesloix 8c ceremonies , quidiftinguent 5i conferuent les eftats des religions, ayant obtenu tant amp;nbsp;fi diuers pritiilcgesj induits amp;nbsp;libertez, fur tout au regard desmelTes 8c coqfeffions, fans diftinéliondelieuxôudc pcrfonne5,itcmenlachargedeprefcher,lire, enfeignerau ! preiudice des or Jinaircs,dn Clergé,des autres moines,voire des princes 8c feigneurs teinporeis,contrelcs prtnileges des Vniiierfitez.a la grande foule du peuple: fenible violet l’honnefteté de la religion monaftique,enerue le fiudieuxi deuotieux 8c neceffaireexercice des vertus, abftinences, ceremenies £c auftcritez,Yoire donneoccafion d’.ipoffatcf librenicntdes autres religionsjfoufiraitl’obeiffanceSc fu-ietrion deue aux ordinaires, priue iniulleraent de leurs droits les Seigneurs temporels 8c Ecclefialliques,introduii du trouble en l’eflat politic 8c en rEglife,8c entre le peuple beaucoup de querellcs,dc proces,de no!fes,de débats, d’cn-uies,de rebellions 8c de fthifmes diuers. Pourtant, tout« ces chofes âc autres diligemment pefees SL examinees,ce-fte foeieté femble perilleufc au fait de la religion, perturbatrice lie la paix de l’Eglifc, renuerferefTe de la moinenc, amp;nbsp;inuenteepour ruinerpluftoft que p.our édifier.

i^îpre ein- Voyons qui s'enfuit. Il n'y eut iamai’ (dit M.Pafijuier, fnrefaitt à qyj procédé eftre fils de l’EglifeRomaine,8c vouloir viure mourir en lafoy d’icelle)léde plus partiale 8c ambitieu-fc,8c dont les propofitions fuflentdepluspernicieufecon-fcq'icjïj

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C H A H E s N S V F ! I S M E • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I4j

ffquéce que la lefuitiquc.En fcA principes elleeft fchifina-« tique amp;confcqucmétheretique,]l fait puis apres vue cüfc- t ' ' l. réce d’Ignace auec Luther,amp; maiptiétqu’Ignace cil plus à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;of

craindre que l’autre : pource que les conferences fe laifl'ent fortaifement furprendre amp;nbsp;enyurerdepoifon deslgna-çiens ou Iefuites,pour les eftitner premiers ptotefteurs de la Religion Romaine encontre les heretiqués, ores qu’tls en foyent les premiers diflipateurs. paifans coiitcnance de (oullenir l’E^ife de Dieu, ils la ruinent amp;nbsp;ruineront de fond en comble au long aller. Vn peu apres, continuans de parler à toute la Cour,l’efpere (fart-îQ vous mqnftter que cede feâe par toutes fes propolîtiens ne produit qu’vne diuifion entre le ChrelLen amp;nbsp;le lefuitc,entrc le Pape amp;nbsp;les Ordinaires,entre tous les autres moines amp;nbsp;eux; que les tolerant,il n’y a Prince ou Potentat qui puiffe affcui er fon c-fiat alencontic de leurs attentats. Celle feâe a elle baftie fur l’ignorance d’Ignace : depuis elle a elle entretenue par l’orgueil amp;nbsp;arrogance de fes fcâateurs.

Il leur reproche en apres que s'appellant tefuites,ilsde-gradentics S.Apoftres 8c anciensChrellicns.blafphemcnt contre l’honnent de Dieu,forcluent les fideles de la focieté ‘ de lefus Clirift. Daaantagc,qu’en Portugal amp;nbsp;es Indes ils fe font appellcr Apoftres. Dit que comme quelques feftai-resl’aniiói.futnornmez. lefuitcs amp;nbsp;autres tels orgueillemc ont elle mis en fens reproiiué 8c abifmcz par le Toutpuif-fantinous n'en deuons attendre autre ebofe de celle arrogante Si nouuclle {eüe des lefüites, quelque prudence qu'elle aportc pour fa manutention. Que ces Ignaciens, poiirs'cftre attribué le nom de lefuites, méritent vnc mort honteufe. Refpondant puis apres au vœu des 1 efuites touchât le Pape qu’ils elleuent par deflus toutes fupcrioritez, itfuitn/rrin noftre Oeance,dit il,eft tout autre. Nous reconoilfons en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trt»

France le Pape pour chefamp; primat de noftre Eglife, auec ‘“rct, ir tput honneur amp;nbsp;deuotion.-mais tel toutesfois qu’il eft fuiet aux decrets des Conciles generaux amp;nbsp;Oecuméniques; qu’il * ne peut rien entreprendre fur noftre royaume ni contre la maielléde nos Rois, ni contre l'authorité desarrefts de la Gourde Parlement, ni pareillementau preiudice de nos diocefains dedans leurs fins amp;nbsp;limites, Vn peu audclfous, lean Getfon (dit-il) nous a enfeigné par expres en vn tien liure où il monftre que Ion pourroit fe palTer de Pape enl’Eglifc, qu’il eft enlapuiffanced’vn Concile general

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ChARISS NtVfItSM!.

Vertut iet lefuttet.

PreitBion véritable»

d’ofter vn Pape de fon fiege amp;nbsp;d'y en eflire vn autre poOf fubuenir aux afaires del’EglifejComme de fait il fut ptat^ que' aux Conciles de Condance amp;nbsp;de Bade. Apres auoif dodement plaidé pour les droits de l’Eglife Gallicane,contre fambition des l’apesiil adioufte. Introduirez en Franc' amp;nbsp;es autres Eftats nos meffieurs les lefuitcs, vousyefta' bliifezautant d’ennemis . fi le malheur veut que le Pap' vueille les guerroyer. Il defcouure puis apres leurs artifices,Iarcins,extorfions,piperies,impoftures St brigandage’' Monftre par diuers exemples que ce font mutins, It' meurs de troubles, athees amp;nbsp;mocqueurs de Dieu. Et ü-niiïant (bn plaidoyé , dit à toute la Cour , vous incf-fieurs, qui tolerezles lefuites,ferez auffiquelque iourles premiers iuges de voftrc condamnation , quand par k moyen de voftre conninence verrez les malheurs qui en aduiendront non feulement en la France,mais par toute 11 Chreftienté,

L’Aduocat du Mefnil qui plaida en cede caufe pour le procureur du Roy mit en aqant beaucoup de chofes contre ces feftaires, amp;nbsp;fit aflez entendre que c’eftoit vnepelle

iet

dedans le Royaume: mais pource qu’en ce tempslcRoy edoiten Ton voyage de Bayonne, amp;nbsp;que lesConieils de II Roine amp;nbsp;de la maifon de Guife qui gouuernoyent rout n« vifoyent qu’à la ruine totale du Prince de Condé,del’Arai-Religion, le proces des lefuites fut a-pointeau Confeil.c’eft à dire pendu au croczles féconds S troifiefraes troubles puis les maff icresfuruenans là defluî les lefuites drefferent les cornes à bon efeient, amp;nbsp;firent let eftranges menees dont s’enfuiuirent ces horribles tragedies iouees fur la fin du regne de Henri troifietoe: comme nous le verrons ci apres. Confiderons maintenant ce qui auint en l’an qtj/.que les malheurs de la Ftan: ce recommencèrent.

M. D. L X V 1 I.

Le Roy d’Elpagne ne pouuant fupporter l’acroilît-nicnt de ceux de la Religion es pays bas,amp; infiniment defpité contre euxàcaufe delà fraftureamp;abolition desi-fnie nnrre * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r i r

mages en Flandres, Brabant amp;nbsp;autresprouinces, refoluc de procéder contre eux à feu amp;nbsp;à fang, n’ayant efgard aux

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Chari. ïs kevïiïsmi? 144

aux priuilcges du pays,ni aux cruelles extorfîons amp;nbsp;iniufti-ces de fesorficiers.contrelcfdits de la Religion, les mini-Ares amp;nbsp;principaux de laquelle s’eftoyent oppofez par tous moyens deux pofTiblts au bris des images, abatues par ’ peiic nombre de perfonnes de peu d’aparence amp;nbsp;en fi peu de temps,qu’il fembloit qu’elles fuflent ttebufehees d’elles mcfmes. Pour l’execution de ce confeil de fang, dont a-uoit efté parauant traité amp;nbsp;arrefté en la ligne faite aliayon-ne, Fernand Aluares deTolede Duc d'Alue,qui auoit efté fon agent à Bayonne , fut eftabli lieutenant general auec commifttons trcfamples, lequel fur le commencement du Printemps de l’an i$67.fuiui de fes deux fils amp;nbsp;de puiftantes troupes s’eftant embarqué a Barcelonne print port àGe-nés au mois de May i amp;nbsp;auec vue armee de neuf mille d’^lat vüt Efpagnols, mille chenaux legers, amp;nbsp;force artiLerie s’a- »»«»-wfiittr themina vers le Milannois.Quant à ce qui s’enfuiuit,c’cft à l’hiftoire des pays bas d’en faire le récit. La Roine amp;fon confeil en France, fous ce prétexté du paffage du Duc d’Alue font courir vn bruit foürd qu’il cftoit à craindre que l’Efpagnol ne vouluft, feignant aller en Flandres, attenter fur la France ! amp;nbsp;pourtant commencent à faire haftet vne leuee de fix mille Suiflés , pour garder les frontières: mais on les fit entrer bienauantalCt-fi tort. Car la Duchefle de Parme s’eftoit retiree des pays bas en Italie des qu’elle entendit l’embarquement du Duc

Le Prince de Condé, l’Amiral amp;nbsp;autres Seigneurs de la Religion fe ranienteu.tns tout le pafte depuis l’edit de pa- „t„ juPnn cification , Si voyans que Ion faifoit auancer les Suif- et au^t ^9 les, encores que le Duc d'Alue fut défia dedans lcs?rtBrfgt;-t let pays bas, s’aflemblercnt en petit nombre. Là furent mi- J’’”“ fes en auant les lettres interceptes , enuoyees de R.o- .* me amp;nbsp;d’Efpagne , où les defleins d’exterminer ceux de la Religion en mefme temps eftoyent defetits bien amplement. En peu de temps lurent tenus trois confeils tant a Valeri qu’à Chaftillon,où fe trouucrent dix ou douze des plusfignalez gentilshommes de la Religion, pour délibérer fur les occurrences prefentes,amp; cercher desexpediens legitimes amp;nbsp;hóneftes,pour s’alfeurer entre tât de frayeurs, fans venir aux’derniets rcmedes. Es deux premiers les opinions furent diuetfes : neantmoins plus par le confeil

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u.D.Lxvn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlis mevfissmz.

de l’Amiral que de nul autre,clufcun fut prié d’auqir enco , re patience, amp;nbsp;qu’en afaires de telle conCequeneejSt qui attiroyent tant de miferesion deuoitpluftoüfehiffcren-ti ainer parla neccffitéjqu'y courii par la promptitude de !a volonté,amp; qu'en brief on verroit plus clair. Mais au det nier confeil, Ion s'efehaufa dauaniage : car outre les maux paflezjät les perils imminens,cciix de la Religion eftans menacez tout ouuertement parles villes amp;nbsp;prouinces, qu’ils ne leuecoyent plus gueres la telle lî hauc,amp; que leur fin aprochoit,Ion receut nouucaux auis de dmersendroits amp;nbsp;notamment le prince amp;nbsp;l’Amiral afFernicrent auoit cftéexpreffemçnt auertis par vn perfonnage de la Cour, ti efaffedtionné à ceux de la Religion, qu’il s’efloit la tenu vn confeil fecret, où auoit çfte refolu de fe làilîr d’eux pour faire mourir l’vnSt garder l’autre prifonnier: mettre au mefipe temps deux raille SuilTcs a Paris , deux mille à Orleans,le relie à Poiftiers : puis caffer l’edit de pacihcatiô amp;nbsp;en faire vn autre tout contraire. 11 y eut bien de la dif-pute alors ; car fur ce que les vnsmonftroyent qu’il faloit promptement fc refouldre a vne necellàire defen fine,attendu que les forces ellrangeres mareboyent ouuertcoiét à la ruine de tous ceux de la Religion dedans le royaume, quelques autres plus froids remonflroyent encore qu’ilsa-perceulfent le feu ia allumé, fi ne voyoyent ils point d’eau pour l’efteindte.Car fi nous voulons,difoyent ils,a»oir recours (comme on auoit infinies fois auparauant ) aux re-mohftrances il ell tout clair qu’elles feruent plus à irriter ceux à qui on les fait,que de remedes. Si aufii nousleuons les armcs,encorcs que ce foit pour vne trcliulle, necelfaite amp;nbsp;vrgente defenfiue,de combien de vitupérés, calomnies amp;nbsp;malediâions ferons nous couuerts par ceux qui nous imputant(quoy qu’à tott)la coulpe des miferes qui s’enfuy uronr,nepouuât defchargerleur cholere fur nous ladef-cliargeront fur nospauurcs familles demeurées efparfes en diuers lieux.’’ Mais puis que de plufieurs maux ineuita-blcs on doit toufiours choifir les moindres , il y auoit encore moins de mal d’endurer les violences des ennemis que commencer fur eux, amp;nbsp;fe rendre coulpablcs d’vneag-generale. Le Sieur d’Andelot ayant remonftrc là defl'us la ncceffité de leur defenfiue, dit entre ‘ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres paroles,fi vous atteudez que foy ons bannis en pays

dlsan',

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C H A R t t s N E V r I ? S M Î y 14$ eftranges, liez dans ks priions, courus à force du peuple, mcfprifez. des gens de guerre, amp;nbsp;condamnez par rautho- • tiré des grands (comme nous n’en fommes pas loin ) qiiç nous aura ferui noltre patience amp;nbsp;humilité' paffee; ijue nous profitera alors noli re innocence? àqui nous plaindrons nous? mais qui eft-ce qui voudra feulement nous ouitîll ell temps de nous desabufer,5c de recourir à la de- _ fenliucjqui n’eft pas moins iufle que ncceffaire,8c ne nous foucierpas fi on dit que nous ayons efté auteurs de la gucr rexar ce font ceux là, qui par tant de manières ont rompu les conuentions amp;nbsp;paûions publiques, Je qui ont ietté inf-ques dans nos entrailles fix mille foldats eftrangers, qui pareffeil nous l’ont défia declairec.Quc fi nous leur don nons encor ceft auantagede fraper le» piemiers coups.no-flre mal fera fans remede.

Larefolution prinfede fe mettre fur vne prompte de-fenfiue, il y eut diners auis fur les moyens de l’execution./»r Its En fin on conclud de prendre les armes, 8c a ce corn men- lt;!• fement de guerre obferuer quatre cliofes, La premiere,de s'emparer de peu de villcs,mais d’importance. La fécondé, de compofer vne armee gaillarde. La tierce,de desfaire les Suiffes , par la faueurdefquels les Catholiques Icroyent toulioursm iiftres de la campagne. La quatriefme, d’tf-fiyer à cliafier le Cardinal de Lorraine loin de la Cour, poureeque plufieursimaginoyent que c’eftoit loi qui folli-. citoit continuellement le Roy à ruiner tous ceux de la Pv':-hgion. On propofa encor de grandes difficultczlur les deux derniers points. Car il fut dit que le Cardinal 8c les Suiffesmarchoycntioufiours auec leRoyiqu’attaquant les vns,amp; voulant intimiderl’autre, on diroir que l’entrcpiifc auroit efté faite contre la Majcfté loyale gc non contre an-trui.Toutesfois elles furent vuidees par celle replicueic’eft que reuenement defcouuriroit qu lies fetoyent les intentions du Prince 8t de fes alfociez , comme rcuenemenC tendit tefmoignage de celles du Roy Chailes fcptiefmc cllaiit encores Dauphin, qu’il n’auoit leué les armes ni cotre fon pere.ni contre le royaume. Dauantage, qu’on 'ça-lioit bien que les François en corps n’auoyent iamais attenté contre la perfonnede leur Prince. Finalement fi ce premier fucces eftoit fauorable,qu’il pourroit retrancher le cours d'vne logue Si ruiueufe guerre, entant qu’il y aurt ic

T. j. .

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M.D.IXVII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ch ARIIS N IVIIES H ï.

moyen de faire entendreau Roy la vérité des afaires qu'oB lux dc!giiifoit:dont le pourrait enfuyure la reconfirmation des editSjinefmeinent quand ceux qui s’armoyét pour pre-uenir fc fentiroyenr preuenus.

Cammtnt Telle fufjConic recite le ficur de la Noue en fesdifeours» fucetäa la la rcfolutiô que prindrcnt ces Seigneurs 5: gentilshommes rt/alutiS du qui trouuctent lors autour du Prince.lefquels (felô qu’il adioufte) côbien qu’ils fuffent douez de grande expetiécfj fçauoir , valeur amp;nbsp;prudence, fi eft-ce que ce qu’ils auoyent fi diligênient examine, 8c tant bien proietté,fc troiiua quad Ion vint aux cfFedsjtqerueilleufcmét efloigné de leur atté-te:amp; d’autres chofes aufquelles ils n’auoyétquafi point pc-fé,pour les tenir trop feures ou difficiles, fc tournèrent eu leur benefice,dót bié leur print.Ce qui inôllre que les bônes deliberatiôs ne font pas toufiours fuiuies de bons fucces,8t que l’acoplifTcment denos œuures ne gril pas tant en l’humaine propofitiô qu’en la diuine difpofitiô.Qrielquetemps auât que fe refouldre à cefte neceffitéjCÔme les Suifles aua-çoyent chemin,lePrincCjpuis l’Amiral,firét vn voy.igeen du Cour,où ils temonftrercnt, l’vn apres l’autre, aii Roy , à fa Prince amp;de mere.au Confeil,qu’il n’y auoic iufteoccalîon ni raifonde fAmiral cgße leuee amp;nbsp;introdufliôde fix milleSuilfesdedâs leroyati me,fid’auanturcon ne pretédoit les employer pour la ruine de ceux de la Religiô,qui eftoyét encores en plus grSd no-bre que 16 ne penfoit pas.Que la guerre paffee en auoit fait preuuc:amp; que fi leurs ennemis entreprenoyent autre chofe qu’à point,ils fe tiédroyét fur leurs gardes,amp; ne fe lairroyct pasefgorgerpar les brig.xnds amp;nbsp;perturbateurs du repospu-büc.Surceils fupplicrêt trcshumblemêtleRoy d'auoircô-paffion detantdefamilles honneftes,amp; de tout fon royau-me.Mais ils furent rebutez,St indignement traitez,mefincs le Prince s’y trouua vne fois en trefigrand dangerde fa vif, les Courtifqns lui ayans apollé le Duc d'Anjoufreredu Roy,qui lui drelfa foudainement vne brufquequerelle,S ne ccrchant qu’a lui faire vn mauuai.s parti. Le r rince,fage Si eloqucnr,fceut refpôdre fi apropos eux queftiôs amp;nbsp;plaintes violentes de celui qu’il denoitrefpefter.St qui efloiteii-uironné lors de gens prcifs à frapper, que ce piege fut rompu,dont ilefchappa.ÿ depuis n’aprocha plus de la Cour.

Pourreuenirau fucces de l’entreprife du Prince amp;nbsp;des nent dec fiés,forcez par la neceffire'ou des’oppofer àla cruellerefo-lutiô des ennemis du repos de la France,ou de s’enfuit hors

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Charles n t v f i i s u b.

14^

du royaume,amp; abâdôner tat de milliers de familles au glai-uedes maHacreutsmiiant au premier poinél on délibéra de lurpredrc feuicmec trois villes,afçauoir l.yojThouloufc TioySjfort cómodcs pour la guerre.Mais les d- fleins que fi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d,,

rêt fur icelles ceux qui prindrêt la charge des’é faifir,nc fuc ßtat. cederét pas,trop de gés, amp;nbsp;de petite experiéce amp;nbsp;fuftifance en telles matieresjayâs eu cómunicatiö de ce qui fe deuoit exécuter,tâdis qu’ils cfioyent en leurs contoirs ou en leurs lifts.Pour le regard d’eftre forts en câpagne,ceux de la Relt giüle furet au cómencement plus que les Catholiques Ro-mains:mais fix femaines apresla prife des armes fur ! i fin de Septébre.ils fe trouuerct plus pui!las,tellemécqu’ils côtrai gnirétle Pi ïceamp; l’Amiral d’aller a refuge aux Alemâs que le Duc leäCafimir leur amena. L’exccuttô desSuilTcs l’ucce di aulTi trefmal.pourceque le delfein fut defcoiiucit quelques iours aupara':âr,amp; que les forces qui deuoyét fc trou ucr àiour Si heu nome' fadlirér.Le Cardinal de Lorraine fc fauui Je viftelfe hors de la Cour : mais il nelaifïa d’y auoir SÖ crédit acoullumc,amp;d’y faire autât ou plus abfét qu’ê pre féce.Aucôtrairc,lePrfnceamp; iesCés tôberét en v ne trefgrâ-Jedifiicultc.C’cft qu’ils prouoquerét la cholere amp;hainc du roy cotre eux,pource qu’à leur occafiô il fut côtraint le reti rer de Meaux aParis auec frayeur encore qu’il fuit au mil ieu de lix milleSuilfes,5c eult de la cauallcrie en bô nombrcite Prince n’ayât lors qu’il en àpfocha auec les fiés finô dé qua treacinq cés cheuaux ou enuiro Ncâtmoins on cria tat aux oreilles du roy,que c'elloit àfapcrsôueque telles gésaitè-toyée, que depuis il leur garda toufiours vnearrierepélèc. Celle entree de guerre ayât elle peu lieureufc pour le Prin ce amp;nbsp;les fies, d’autres effed' recôpenlérét les premiers defauts; mais plus par les mouuemês de quelques gentilshô- । mes particuliers 8c d’.fpolitiô d’aqcûihabitâs des villes,que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

par grades dcliberatios precedenreitJôt s’enfuiuit que ceux delà Religiôs’emparèrent d’Orleîs,Auxerre,SoilfoSiSc de quelques autres. L’vniuerfclle priiife des armes en rrefmc iour par IcPtince 8c les fiés eftöna vn peu ceux du parti cô-’ trairetitcdccc qu’aiiec fi peu de caiia’de.ieilaprocH.i des fix niilSuiircs,(]u’il eut chargez entre Meaux amp;nbsp;Paris,voire def faits, fi les harquebuziers à cheual qu’il atrendoit fe fuflenc trotiiicza poiiift nôméjoù s’il eut efié réforcé de lyo, che-uauxdc Picardie qui arriuerét quelouesheures trop tard,

T. tj.

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M.B.LXVir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ch A J. t I! NSVFIÏSMB.

I«Pnac»/«£e Prince n’ofants’auanturer à vne charge generale dani rtiire x S. gros de Suilfes qut fcmbloit vne forell, y ayant crop de * hazard St trop pen daiiantagepour lui amp;nbsp;fes troupes, s’en alia letter dedans Saind Denis aucccc pen de gens qu’il a» uoitjoù arriuercnt quelques autres à la file.Telleinent qu’en peu de iours fe trouuerent deux mille cheuaux amp;nbsp;quatre mil harquebu ziers.qui tort apres furent partis,le fieur d’An delotenuoyéauec cinq cens cheuaux vei sPoifly amp;Pun-roiie pour incommoder Paris,qui tire fes viures par les ri-uieres.Plufîsurscompagnics d’infanterie allèrent vers Ar-gcntueil.le pont Charenton amp;nbsp;autres lieux voifins. Les autres troupes furuenantcs furent enuoyees partie au deuant des forces de Guyenne qui detioyent fe rendre à Orleans furprinspatle lîeffrdela Noue, partie en autres endroits ncccflaites: tel lem ent que le Prince amp;nbsp;l’A mirai reliez auec quelques Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes à Saind Denis, Saind Ouyn amp;nbsp;Auberuilliers, ne pouuoycnt auoirauec eux gueresplus de huit cents cheuaux amp;nbsp;douze censhar-quebuziers. Le Conneftable auoit dedans Parisplusde trois mille cheuaux, douze mil homme? de pied amp;nbsp;les lit mille SüilTes, artillerie amp;nbsp;equippage de guerre à comnian-dement. Neantmoins il ne bougeoir redoutant la refolue hardiefle du Printe !c de fa fuite , lefquels fai(tfloyent pat leurs troupes ei'parfes les paflages tant par eau que par terre; au moyen dequoy les Pariliens non encore acoudumeï à iufner conimcnçoyent à fe plaindre. Le Prince efperoic les contraindre de venir aux inains,amp; que fes forces ellans vnies,s’ilauoit ledclTusen vne iournee,amener fesenne-misàvneplusalTeuree pacification que la precedente: amp;nbsp;que s’il auoit du pire,les places qu’il tenoit fur les riuieres , de Marne amp;nbsp;de Seine acommoderoyent fa retraite, atten-V dant les Reiflres qui bj^anlloyent amp;nbsp;les forces de Guyenne, Le Conneftable au contraire ayant fait reconoiftreles forces amp;nbsp;logis du Prince amp;nbsp;de ceux qui l’acompagnoyent alors fut d’auisde leur donner bataille,s’aflèurant de les desfaire fans reirource,3ttendu qu’outre ce qu’il auoit dix hommes contre vn,il eftoit muni d’artillerie, de picquiers aflhurcz, amp;nbsp;auoit vu champ de bataille releué amp;nbsp;bien acomniodc' pour fes troupes amp;nbsp;canons. Tous cesauanrages n’empef-

Ht cherent point que le Prince,l’A mirai,! cnlis,amp; autres chefs S.Dtnis. de ceux de la Religion ne les allairentaflàillir, Lahataille ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donnée

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Charles nivh t s h


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donnéeledixielinciour de Nouembre 1567. dura pres de trois quarts d’heure,S; la nuift fcpara lescoinbatans-L’iiVuc fut telle que ceux de la Religion (qui s’eftoyentauancez plus d’xn quart de lieue, enfonçans de furie eftrange leurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ennemis,las de fraperjôi leurs chenaux barafleïou bleflczj melmes celui du Prince ayant efld tué entre fesiambes fie celui de l’Amiral l’ayant emporté par deux fois à trauers les plus efpailfes troupes aductfaires , pour eftre vn cheual fort en bouche amp;nbsp;qui au commencement du combat auoit . rompu fa gourmette, fans toutesfois que ces deux chefs fullent offen(êz en leurs perfonnes) furent contrains reçu-, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*lt;*«lt;*gt;

1er, mais en fc retirant au pas Si en gros, l’infanterie du f ' Conneftablc fit peu pour la plulpart : celle du Prince tref- g, * 4;^^ bien.Lacaualleriede part 8c d’autre combatitrefolucmcnc.

Le Conncllable y fut bleffc à mort dont il décéda tort a-'i»***' •* t '• pres, ayant auant qu’expirer confeilléfic prié la Roined* pacifier les troubles le plus promptement qu’il feroitpof-fible. Mais elle fuiuit autre confeil, dont elle Si Tes fils ont eu loiGr de fc repentir, fit font peris auant que voir le bout -, de la ^ifee. Le Prince ertimant que fesaduerfairesvoa-iFf^'/,*»»«»/-di'oyent reuenir aux mains, pour fe venger d’vne poignée' d’hommes qui leurauoyent tenu pied de fi pres, rappella** promptement le fieurd’Andelot, lequel fur la miruiCtde ce mefme iour retourna à S.Denis.Bien print à ceux de Paris (cornme leurs chefs aduouerent) qu’il ne leuint piu-rtolt-.car ils euffenteubien plus forte partie. Apres vn peu de repos,les Chefs refolurent tju’ilertoit necclfaire de raba tre aux Catholiques Romains vn peu de l’opinion qu’ils a-uoycntde leur auant3ge,6n leur monrtranr que ceux del* Religion auoyent du cœur, fie les appelloycnta acheucr. Pourtant le lendemain ils mettent aux champs leur petite armee bien délibérée, aprochent des fauxbcurgs de Paris; fe tienent la quelques heures en rang de bataille ,brtiflcnt vit village fie des moulins à vent deuant les yeux des Pari-' (iens,qui ne firent aucune fortic, ert.ins occupez à enterrer leurs morts,à penfer leurs bleffez.reconoiftre leurs cornettes fitcompagnies , brief ne voiilans rien bazarder contre ceux qu’ils voyoyent renforcez, fie fi acharnez au combat. Mais le Prince voyant que la perte d’vn lîbmme lui elloit plus que cent àfes ennemis qui fe renforçoyent d’heure à autre, 8cque feiourner dauantage fipres dePariseftoitb

T. iij.

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M.D.LXvn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles nevpiejme.

mine de fi petite armee , fit defcamper Ie lendemain, s a-clieminant vers Montcreau , oii les forces amallees à Or-Z,« deuxur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f.ft.nTipes Ié ioignircnt. L’armee contraire, dont

raifJ Mx cftoit general Héri Duc.d’Anjou freredu llt;^,ieune Prin-, ir IfrJ aagé d’enuiron feize ans acomplir, alTiftd d'vn tref-/«ar/ rx- ora J nombre de Seigneurs, gentilsliommes Capitaines, f loirs vtf Cg „jjf incontinent a la queue du Prince,ccrchant l’occalïó ^utsa la fia nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bataille. Les troupes de Guyenne St Poiftou,

e an/iee. religion,compofees de 18.Cornettes de Cauallerie Sc de trois regimens d'infanterie fous ty. enfeignes, prin-drent en chemin le Dorât en Limofin St Lùfignan, puis ti-' rerent d’Orléans trois pieces d’artillerie dont ils b.itt(rent amp;nbsp;forcèrent Pont fur Yone, prins d’aflaut, St feioignirent -■^Jors a l’armcedu Prince ; tandis que le Duc d’Aumale s’a-•• ^clieminoit en Lorraine potirrectieillir les forces de lean r., GqillaumeD.ic de Saxe, du Marquis de Bade, St autres chefs,qui amenoyent vnc armee de K.eiilresau l'ecours des Caxlioîiques Rom.iins : 8i que le ieune Lanfacmarchoit versi’cXlemagne pour diuertir le fecotirsque le Duc le.a Ca ^imicamenoit a ceux.de la Religio.D’autrepart leDucd’Al ne eniioya douze cens cheuaux amp;nbsp;deux mille pifto5sfous charge du Côte d’ ‘\remberg,Iefquels fe ioignirentincô-tinent a l’.armeedu Duc d’Anjou. Nonobllât,!e Prince s’a-uançe vers la Lorraine,contraint ceux de Bray .?c de Nogét fur Seine à lui donner pail'.ige , 5c s’empare d’Efpcrn.iy lur Marne,où il fejourne (jiwlque peu pour ram.iflcr toutes fes troupes en vu gros. L.a fut attrapé le ieune L3nlâc,comnie il efloit çfi chpmin pour la Icconde fois en Alemagne: r,’.ais,amené prifonnicr au Piineç,toute fa negotiatiom’en alla en fuinee. Au mois de Décembre quelques propos ayanseÇèauancezpour lapaix, il y eut deux ftifpeiifions rfaiiniéîj faites pour deux ou trois iours ehiftune : afin de mieux conférer (d'foit on) despoindls mis en aiiatit. L’v-njî fut pres Je .Montei eau,amp;l’autre pres Je Chaalonsinius U dunnere cuida eflrc trcfdommageablc, dautaiit que le l^rince.fe fiances promelfes defes ennemis lurez s’.irrelll ’ pendant que leur ar-mepj.'aprochrdt.frt fans vneentreprile que fit le Comté de 13rquot;(rac,ieiirie Seigneur de naturel violcut,8t grand raiguon du.Duc d’Anjoujiur quelques compagnies d’argoulecsdcs Capitaines Bois, Bluflét St Clery , qui furent lors mis en route.

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CHAHltSNEVFIESMIi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;148

routCjlc Prince gut penfoic auoir encore deux fours de terme,ne bougeant de ce logis , eftoit inuefti amp;nbsp;en manifeftc danger.Mais la témérité de BrilTac Ic fauna, 8i (comme on dit) malheur fut bon à quelque chofe. Le Prince voyant le tort que fes ennemis auoyent fait â leur réputation , pcn-fantl’endommager,côcludqu’il nefalutplus fe fiera leurs parole.v.cnquoy toutesfoisil ne perfeucra pas long temps. Surfaconclufionen trois iours il fit faire à fon armee plus de vingt grand’s lieues par pluyes amp;nbsp;fimauuais pafl'ages, quec’eft merueillqs commerartillcric Si le bagage peurent fuyure:fans que rien toutesfois le perdift de l’vo ni de l’aune.tant l’ordre fut bon amp;nbsp;la diligéee grandeiLe Duc d’Anjou nele fuiuit point,aucuns de fon confcil fe glorifians Ä luifaifant acroirc que fon nom auoit chafl'c les Huguenots hors de Ftanccilés guerriers au contraire accufansla pufil— linimité de ceux qui auoyent laiiTé ainli efehapper le Prince amp;nbsp;les fiens, fan s ofer les combatte ni foibles ni à demi forts. Le Prince arriué en Lorraine y attendit les Reiftres I'cfpaccde quelques iours,non Ùns difputes amp;nbsp;pcrplexitez de plufieurs.

M. b. L X V 1 I 1.

Environ levingtiefmeiourdeDecébredel’anprece- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

lct,Ie (leur deTeligny auoit rapporté de laCour certain '*

eicrit,pat lequel ie roy aecordoit au Prince faufcoduit pour venir irriter de la paix.En lâuier ce traité fut remis fus, 8c la Roine vint à Chaalôs auec les Cardinaux de Boutbô.Loc raine amp;Gui(é,où celui de Chaftillô fe trouua pour le Prin-cc.LaRoine voulât auoir l’auâtagedui cômandad’aprocher de Paris,ce qu’ayant fait,en l’atremblee au bois de Vincennes,elle feignit d’entrec defirer la paix,amp; en demanda l’auis au Cardinal de Chailillô, qui Payât propofé fidelemcr,def-couuertl’iniquitédeceux qui vouloyét forcerles côfciéces Cxrdinat Je de ceux de laReligiô,troubler amp;nbsp;rcnuerlèi l’Elfat par lesar ChaßHitn. mes ciuiles,entretenir les Frâçüis en de^fidee amp;nbsp;dimfiômiô-ftraque pout temeitre la Frâce en paix,le Roy deuoitrecc uoirenfa grace tous fes fuiets,leur départir les faucurs les Eftacs du toyaumesnon point pour l’aftreindre a vne di ilubutiô par reng 8c par mébrc,mais ainfi que l'oceafiô s’eff friroit,8c leur donner commode liberté de leur religion. La Rome s’eftant retiree à Pans enuoy a le mefme lout au foié

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M.D.txvnt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles neveiesme.

T^fl/infe dt Moruilliers 1’rn des premiers de fon confeil dire au CarJi' luT^int, nal que les expedicns qu’ilaiioit propufez n’eftoyentrcce* uables : que Ie Prince äi les liens deuoycnt auant rouie* chofes coticreinander leurs Kcdlres,poter les armes,Si venir rendr. raifoii au Roy de l'entreprilcde Meaux. Le Cardinal ne fut pas bègue , ains monftra bien amplement que le Prince Se ceux de la Religion n'eftoyent finon fur leur defenlîue,que biffantfairealeursennemis, c’eftoitren-uerfer le royaume: qu’ils ne pouuoyent renuoyer vn lè-cours nécelfaireoppoféa toutes fortesd’ellrangetsappcl-lez par les Catholiques Romains, s’ils ne vouloyent par mefiiie moyen quitter leurs vies ou le royaume : qu’ils e-Jloyetit prelts de pofer les armes, en remettant les afaires premier cllat,amp; quand Ion auroit renuoyé en Flin-dre,Suilfcamp; Italie les forces qu’on auoit fait venir pour les faccagtr. Quant au fait de Meaux, il protella au nom du Prince 8c de tou^ ceux de fa compagnie, qu’ils^iinieroyent rtiicux motirir de cent mille morts,quc d’aiioir penfé a aucune liniftteentrcprifc contre leur Roy,rii contre ceux qui luiaparricncnr, 8c qu’en ce voyage ils n’auoycnt autre in-teniion que de fupplier tresliumblement le Roy de vouloir reuoquer le cruel ingement que leurs ennemis auoyent fait Bc vouloyent executei contre eux Si contre toua ceux de la Religion ; pour le regard defquels leut s ennemis feulement ils auoyent porté 3rmes,fans aucune niam ailc volonté contre laperfonne de leur fouuerain , te qu’ils of-froyent faire paroiftre par les armes contre tous ceux qui voudroyent prétendre lecontrairc.Pour conclulîonil fup-plia le Roy de vouloir remettre le Prince 6; ceux de la Religion en fes bonnes graces, les tenir pour les tresbunt, trcfobeiffans.trcsfidelcs fuietsSc feruiteurs:Icurottroyant pure 8c fîmple liberté de leurs confciences.auec plein exercice de leur religioo,auec feurcté de leurs vies,honncurs St biens; eftansrefolus,auant quetomberes miinsde leurs ennemis,qui le font au fia du Roy 8i du royaume, d’atten-drece qa’il plairoit a Dieu 8c au Roy leur enuoyer.

hielte negotiation,qui n’elloit qu’vu lacet pour arrffter Lapitrre jg Prince 8c lui courir fus auec plus d’auantage, s’i fiant ef-“»»ouie en l’air, d’vn cofté les armes fc remiioycnt a bon quot;enärwquot; efcient en Poitou 6: es enuirons de la Rochelle, laquelle dfllors fut le refuge de plulicurs familles de la Religion,S a heu-

C

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Charlks nevïibsmè 140 aheureufenienc continué depuis,ayant efté la Barriere qui aarrcfté tout court les delfeins desCatholiqucs RomainSj amp;nbsp;l’inlliumcntd’ont Dieu s'eftferui pour rompre infinis complots des ennemis de feftac amp;nbsp;couronne de France. De l’autre collé, le Duc d’Anjou cerchoit, mais trop tard, l’occalîon qu’il auoit lailfé cfchapper de co ni bâtie le Prince amp;nbsp;l’Amiral auant qu’ils fe pciifient ioindre àl’arrace Alemande.vers laquelle ils s’acheminoyent en Lorraine,8c en eurent nouuelles feut ement pres du Pont à MoulFon, d’où le Duc lean Cafiniir chef d’icelle efcriuit au Roy le priant s’alleurer qu’il n’eftoic délibéré d’entrer en France pour aucun lien profit ni autre refpeftparticulienains feu-lenient pour aider ceux qui affligez pour mcfmereligion quelaliencl’auoyentpriédcvenirau fccoiirs-, protelfant que s’il plaifoit au Roy les alTcurer de liberté des confeien-ces amp;nbsp;d’exercice general de leur Religion, lui amp;nbsp;fes troupes fe retireroyent incontinent. 11 y eut lors trefgrande difficultéâ donner quelque contentement aux Reiïlres qui s’attendoycntde toucher pour le moins cent milefeus. Là fit on de necefliré vertu : Sc apres que le Prince 8c l’Amiral eurent defployé leur eloquence enuers grands 8c peti', ils monllrerent ace befoin tresbon exemple à chafeun , don-nans leur propre vaiflelle d’argent. Les miniftreset predi-cations efmeurent beaucoup d’hommes, 8c les Capitaines ” y préparèrent auflî leurs gens.ll y eut vne trefgrande proni ptitudcenplulieurs Seigneurs 8t gentilshommes à mettre i». la main aux bout fes ; les autres moitié par amour, moitié par ctaintes’en acquittèrent beaucoup mieux qu’on ne cui-doit.CcIfe liberale contribution fut fi generale,que iufques aux gouiats chafeun bailla.de forte qu’en fin Ion reputoit à deshonneur d’auoir peu contribue,8c y en eut qi'i offrirent plus qu’on ne leur demandoit. fiotnme, tout ramafie.tant en ce qui elloit monnoyé, qu’en vaiffelle d’argent 81 chaînes d’or,Ion trouua plus de quatre viogts mille fiancs,dont les Reillies furent apaifez, 6c ioints a l’armee do Prince,la voix vniuerfelle fut qu’il faloit porter la guerre auprès de Paris, moyen aparét pour auoir h paixrSc les chefs lauoyet que pour (ùbliffer, il faloit de l’artillerie, des pouldres, de l’argent 8t autres comrooditez quife tirent des marchans^ amp;nbsp;artifans : Sc que s’ils ne s’aprochoyent d'Orléans Qeur mere uoutnffe) ils feroyent priuci de tels auantages, §urp* “

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M.D.tIVin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChARLKS NEVflïSMl.

cela donc ils prenent chemin, paflciit Marne pres de 1^ fourcc non gueres loin de Langrcs amp;nbsp;marchans par le æiquot; lieu de la Bourgôgnej fur le paifage de la Seine furent attaquez en queue par quelques Italiens amp;nbsp;François que Schu berg auec vn regimen de Reiftresgt François de la Religion chargea amp;nbsp;mit en route,la plufpart des allaillaos elle dus morts fur la place. Apres cela le Prince tira vers tre-uant amp;nbsp;iranci villetce priiife d’allaut : puis crauerfa Yonej Loüig, la Cure riuiercs, amp;nbsp;fe mit au large,niaugré diuers empefehemens queratmeeaduerfaire lui donnoit, tant pour l’empefeher de tirer argent des villettes amp;nbsp;bourgades, que pour efpier l’occafion de desfaite vue partie de foQ armee. Alors la France regorgeoit de toutes fortes de vi-Ctnmtnt tl gg neantmoins faloit-il que le Prince Sc l’Amital eiif-pourHor« toufiours l'efprit amp;nbsp;l’œil ouuert afin de pouruuir à re def9n ar- nournrute de leur armeç, compofee de vingt mil nom-nue. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mes,pointpayec,fansfaueuramp; retraite CS villes,bien peti

tement cquipec,amp; marchant au milieu d’vue infinité d’ir-reconciliables ennemis. Leur couftume eftoitdelogerla caualleric efeartee dans les bons villages: amp;nbsp;de faire que les Conimiflaires des viures outre leurs chariots tinlTent encore en chafeune cornette vn boulanger amp;nbsp;deux cheuaux decharge,qui n’cfcoÿent pluftoll arriuez au quartier,qu’ils fe inettoy ent à. faire du pain,puis l’enuoyoycnt au corps de l’infantei ic.Ces petites commoditez qui fortoyent de qua-tante cornettes, eftans ramalTces, ce foulagcment n’eftoit pas petit.-Sc delà aulTi bien (buucnt s’enuoyoyent chairs S vins, eftanslcs gentilshommes fi afFtftionncz qu'ils n’ef-pargnoyent au feiour leurs charrois pout aider a conduire les munitions. Quant aux villettes ptifes,on les referuoit pour les raunitiouuâirC'jSc inenaçoit on les autres où il n'y auoit point de garnifon debrufler vne lieuè a la ronde, ü elles n’enuoyoyent quelques munitions. Demanicreque l’infanterie qui logcoit feiree, efioit aeômodee ordinairement , outre les butins amp;nbsp;auitagesqueles plus hazatdeux fçauoycnt bien recouui er aux defpens des Catholiques R.o mains qui s’approclioyét vn peu trop près.Le Prince elbit contraint d’efpandrc fon aimee en diuers lieux,pour deux raifons principales. L’vne pour la commodité des viures, M Ititeit, »Sn qu’elle fuft à couuert pour la garâcir des pluyes, neges,gelees 6c autres incommoditez qui l’cuflent rum« logeant

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Charle» nêvfiesmï.


no

logeant en capagne.L’infanteriecftoit logee en depx corpse afçauoir en celui de la bataille amp;nbsp;de l'auantgatde: amp;nbsp;les gens de clieual aux villages plus prochains. Si quelque a-larnic furuenoit la Cauallcrie fe tendait près du Prince Ss del’Amiral; 8t fi Ion attaquoit vn logis efearté incontinent il eftoit fecoutu. Parmi les cornettes y auoit bon nombre d’harqnebuziers à clieual : ô; quand les troupes s’eftoyent rendues en leurs quartiers, on fortifioit tresbicn les aue-gt; nues, 8c s’accominodoit on fouueni dedans les temples Sc clialteaux,afin depouuoir tenir deux heures, attendant le fecours.Lc fieur de la Noue, les mots duquel nous fuyuons en ce dilcours de la difeipline de l’armee du Prince, dit a-Uoir quelquesfûis veu ou le Prince on l’Amiral marcher a-uec cinq ou fix mil hommes,8c rcchafler le parti contraire quiauoitalTailli vnlogis. Pn cescourfestoufioursy auoit perte de collé 8c d’autre. Pour obuier à quelque fignalee furprinfe, le Prince auoit compofé la telle de les troupes vers les ennemis, de cinq ou fix cens bonscheuaux 8i d’au tant d’harquebuziers à cheual,auec peu de bagage,finô ehe Uaux de chai gc,afin de tenir les ennemis en ccruellc,les gar der d’entreprendre,8c auoir moyen d’auertir toute l’armee, qui le maintint ainfi fous la prudéte conduite de fes chefs,

Tâdis que ce gros luarchoit en la BeaulTe, faifât telle à la Ttinim puiifâte armee du Duc d’Anjou,quiauoit de fon collé prefquot;gt; ques tous les auâtager,fors en refolutiô de cobatrcjcslieurs d’Acier, Sipierre, 8c autres de la Noblelîe en f,5gucdoc,Pro ‘ “ uéce,Dauphiné font amas en diucrsendroi ts,fefa:bflcnt de NifniesScMôtpellier.Les Gafeons fc remuée à bon efeient aufli fous lacüduite de leurs Vicôtes,forcent quelques places fur IcsCatholiques Romains 5c fc ioignent au fient d’A cier, pour le parti de la religiô, en faueur duquel Pôcenat amp;nbsp;Verbelay all'emblent quelques troupes en Bourbonnois amp;nbsp;Auuergne.où ils (ont rôpus par les forces de Guyéne qui s’a chemiuoyct versie Duc d’Anjon.Le Duc deNeuers amena ^rneitlu au 111 d’Italie quatre cópagniesd’hómes d’armes,deux de ca Dut dt Ni. uallerie legere,fix enfeignes de fàtalfins Italics, deux Colo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I*

ncIlesPrançoifeSjSc cinq compagnies des vieilles bâdes de Piedinôt.Arriué aLyô,8c renforcé de nouueiles bandes,en-fembledefix milleSuilfes nouueau-leuez, il fit vnearince de i4.mil hômes,i(riegea,baîtic,8c rcceut par popofition la ville de MafeotSe vouLït quelques femaincs apres auec céc cheuaux aller voir laDuchelfc fa femme eut côbac auec 80,

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Èh A tu S »£»ni8 MI*

M.D.LÏ VIII.

clicuaux amp;nbsp;quelques piétons fortisd’Antrani fous h char^ ge des Capitaines ßeauuaisamp; Bourgoin.il y eut vue pens des deux coûezjamp; le Duc nielmc y recent telle harquebu' zaJeau genouil gt;nbsp;qu’il en eft demeuré boiteux tout le reft« de fes iours.En Guyenne,les fleurs de MonlucjPonSjl’Euef-' que deTulles Si. plufieurs autres fuiuis de quatre mille pie-tons amp;nbsp;de fepe cens chenaux, entreprenent fur les iflesde f oarij mef- Saintonge,furprenent 8c. tuent de trois .à quatre cens hom-mes,prenenc Si. pillent l'ifle de Ré,puis fe refoluent d’aflie-ger la Rochelle j mais leur deileiupourauoirtiréen longueur ne fortit aucun efFeft. Cependant les troupes de Gafeongne, Prouence, Dauphiné amp;nbsp;Languedoc pour le Princes’auançoyent j au nombre de fept à huit iml homines fous la conduite des Vicontcs.Moueans,Rapinamp; autres, Si a Ganap en Auuergne desfirent amp;nbsp;mirent en route toute la cauallerie du pays raflemblee par Sainû Heiâ gou en uerneur acompagné de S.ChautrtontjGordes,Vtfé, l’Eilcf-täuuer^ne. que du Pui, Hâutefueille, Brefieux 8c autres dont les plus eicliaufez furent renuerfez morts fur le champ, Sc les autres fe fauuerenr à bien Courir; mais en leur retraite ils fu

rent acueillis d'v n nouu^u malheurtcar ayans donné charge Sc aduertiflement expres aux villes 8c places fortes d’alentour de ne rCccuoir aucun fuyard quelque liuree ou il pnrraft,furla vaine efperance qu’ils auoyent d’emporter la viÂoircjIes payfansen firent carnage, tellement que les troupes menées par les Vicontes amp;nbsp;autres arriuerentfeu-lenicntà Orleans,8c contraignirent Martinenghe, le moine Richelieu 8c autres chefs pirtifaiis du Duc d’Anjou qui couroyent parauant iufques aux portes d’icelle ville de cer-cher logis plus loin 8c fe tenir à couuert. Non contensde lesauoir chaflezjils lcspourfuiuirent,prindrentBaugenci abandonné par Martinenghe, puis cirèrent à Blois, oùRi-chelieus’eftoit retiré aucc huit cens hommes, lefquelsfirent quelque tefiftance du commencement: mais voyans brefchefaite,le nez leur faigna, 8c ferendirent par cotnpo-lition de vies armes 8c bagues faiiues. Toutesfois iesGa-feons ne fe peurent contenir de jouer des mams,tellement que les foldats de Richelieu furent prefque tous defuali-fez, quelque deuoir que lift la cauallerie pour cinpefeher celle infolencc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;,

Charnu * JLc Pnnce’entendant l’arijuce de CCS ttoupes Gafconnes

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CnARlts MBTtlîSM!. IJt

amp; Diuphinoi(es,leur manJa qu’elles fe tinflent piefles, amp;nbsp;à ceux d’Orleans qu’on prtparaft pouldres, bales , Sc trois ou quatre pieces de bacterie: puisilcnuoyadeplus de vingt lieues loin trois mille cbeuaux pour inueftir Chartres,ville de grande importance amp;nbsp;l’vndcs magazins able' de Paris .qui prinfc feruoitau Princepour conieruer en quelque forte les places qu’il auoit derriere foy. Le Sicurde Ligmeres y commandoit à vingtdeux compa-gnies qui fuient renforcées d’vn regiment d’infanterie,lo- J géà quatre lieues de la,lequel fe coula dedans,premier que lacaualerie du Prince euil execute fon deifein. Les approches en ce fiege furent diuerfes, àcaufeque le Prince n'a-Uoit que cinq pieces de batterie amp;nbsp;quatre legeres coiileuri-nes ,qui ne faifoycnt pas grand effort, notanimcnc contre tant degens de defenic amp;nbsp;de trauail,quila tftoyent. Auffr en deux iours amp;nbsp;deux nuids ilsbartirencdestrauerfesfic rttranchemens tels qu’on o’ofa les enfoncer : ains fut con-clud qu’on dreffcroit vne nouuelle batterie vers endroit remarqué affez foible. L’armee du Duc d’Anjou eftoit au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

delà de Seine ,amp; ne vouloit rien bazarder ni aprotbtr en «.-i’-corps de celle du prince,elfayanttoutesfois de fccourir les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

affiegezqui àlalongue s’cnalloyentperdus. Pourlesre- 'Dujain fraifc.hir rlonc fut enuoyc le fieut de laV alei tc,c3pitaine rc- jticiKriuù nommé auecdixhuit cornettes de cauallerie, aucc charge de fiirprendre quelques logis des afliegeans, endommager leurs{ourrageurs,couperlesviures,amp;harairerli'stroupes î- ’ ' ' du Prince par continuels alarmes. Exécutant fa commif- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Cou, il s’approche à quatre lieues près du camp, logeant affez ferre, d’où il commence à faire courfes. L’Amiral en eftant auerti print la chai ge d’y pouruoir : amp;commeila-uoitacouftumé de marcheren gros,de peur fdifoit-il) de faillir le gibier, il choifît trois mille cinq cens cbeuaux , ?c partit de fl bonne heure qu’à foleil Icué il fc trou nadans le milieu des quartiers de ces fcize cornettes de cauallene, qui furent chargez de telle vifteffe Stroideur par le fieut de Mouy, lequel marchoit en teftedes troupes de l’A mirai, que plufieursrenuerfez parterre, amp;nbsp;quatre cornette« prifes,'e refte fut mis à val de route. La Valette logé en la VilledeHoudan rallia quatre ou cinq cens cheuaux, fit aflez belle retraite: mais depuis lui ni fes reftes n’aproche-tçntplusfipresjcraignans vue nouuelle recharge, La Roi-

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M.D.fxyin« Charles neveiesme.

NeuutUe ne preuoyat de quelle importaceeftoiclaprinfcdeCliar' Ktfttjatin tres,remit fus la negotiatió de paix,tlifant (comme c’eßoit lilfMX. / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lagage)qu’au bcfoin auec trois fuei 11 es de papiei elle fc

' roicplus que fes guerriers auec leurs armer. Le prince en-uoya própceincnc Ie Cardinal de Chaftillon auec quelque® sentilsliómes pour s'affembler auec les deputezde la roinc , nbsp;nbsp;nbsp;, quot;nbsp;a Lonjumeau pres de paris, où eri peu de iours futbafti vn

i.edit de pacificació,döt Ie premier article portoit que ceux »Hi' /' Religiö iouiroyent du premier it purement amp;nbsp;fi«-’• * plcmér,amp; qu’il feroit execute en tous fes points Scarticles, felon la forme Sc teneur,leuant Sc oftant toutes reftridiós,

niodificatiôs, dcclaratiôs 8c interpretations faites depuis le iour 8c datte d’icelui,iufques à la publicatiôde cefte i.de-claratiôfaitelea^.iourde Mars i$6S.ll yauoitplufieursau-tres articles en cell edlt,^eins de béllcs paroles 8c promef-

C/f««rjfar fes. Or comme vne bonne paix eftoit fort defirce, eftant trefnecelfaire,cependantil y eut peu d’hommes qui s’arre-ftalfent à bien confiderer quelle pouuoit eftre cefte ciimais comme fi lenomcuft elle melmechofe qucl’effed,lj plu-fpart de ceux de la religion demeuroyent là plantez, qu’il faloitreceuoir celle paix , fans confiderer lemaltalentau-quel on nourrilfoitleRoy contre eux , les artifices de l’ef-prit vindicatif de la Roine mere,les efperaces amp;nbsp;triomphes

fiation,

*•/ *»

*5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que Ion propofoit au D£c d’Anjou ennemi capital du prin

l'i’r '* ce.les dclfeins 8c complots delà maifondeGnifccontrela

■ ’ ƒ

iiiaifun dcCliartilloii, les fureurs du clergé Sc du peuple François contre ceux delallt;cligion,qui fans pefer fes cho-fes 4 infinies autres telles cmdoycnt que leurs ennemis

Ji t I C-t ! Ixs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!lt;«*lt; Cwr r]ix nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Or J it n#gt;nn1^

iurez,qui nefaifoyentquecômcncer laguerre,pofeioyent les armes auec eux. Cefte inclination mal digérée força le Prince Sc l'Amiral de condefeendre à receuoir du papier , voyans vne lî grande difpofiiion (fur tout en la No-blefTe) de l’accepter. Ce fut vn tourbillon qui les emporta, fans qu'ils y peulTentrefifter, 'Vray eftquelc Prince,ami de repos, y auoitaulfi quelque inclination : mais l’Amiral voyoit deioinl’infraélion d’tcclle,8c que cell edit clloit vn piege pour attraper grands 8c petis.Mefmes deflors quelques langards Catholiques Ronvains nepeutent fe contenir dé^dire tout haut que le iour de leurreuenclieapro-choit.Vn des gentilshommes acoinpagnansie Cardinal de Chaftillou mandaauoir oui pluficuts fois tels langages 5c apctceu

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Charus nErni s h r. ijgt;

jpcrceu vnc grande indignation cachée es cœurs d’aucuns des deputei delà Roine, amp;nbsp;qu’on y prinft garde: pour-fequec'eftoic vnprefage de finiftre euenetntnt. Dauan-tageil yen eut de la Cour mel'rne, tant hommes que femmes, qui quelquesfois recueillent des mots lafchez au cabinet, lefquels mandèrent à leurs parens amp;nbsp;amis au camp du prince, qu’indubitablement ils feioyent trompez, s’ils pebefongnoyent leurement. C’cftoitprefques allez pour rcfueiller ceux qui ne deinandoyent qu’a s’endormir fur ce mol 01 ciller de paix.Mais quelque auis que Ion eull,il ne fut polTibled’artcllerce torrent de voloniez roulantes en vn precipice de malheurs voilez du nô de pacifîcatiô royale.Si quelqu’vn s’efmerueille dequoy ces deux chefs,qui auoyéc tant de credit fur leurs partifans ne feeurent alors leur per-fuider de ce qui eftoit vtileiqu’ll confidere quelles gens ce font que les volontaires, amp;nbsp;la vehemence du défit de voir fa maifon : lors il verra qu’il eft hors du pouuoir humain d’arrefter ceux qu’vn fi impétueux tourbillon de paflîons humaines emporte. Auant que le liege full leué de deuanc p,,»« Chartres,il s’en eftoit allé des Cornettes entières, amp;nbsp;plu- ißantramt lieurs particuliers,fans licence des fuperieurs,auoyét prins d'acofur la route de Saintôge ScPoiftou. Celle humeur fe glifla par- U* mi l’infanterie,fur tout en celle des pays edongnez.Et plu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;akv

licursdifoyent,puis que le Roy qffroit l’edit de pacification derniere, qu’on nepouuoit le refufeç. Aucuns de la No-blelfe, qu’lis vouloyent faire retraite en leurs prouinces, pour la conferuation de leurs familles faccagees par les ennemis. Les gens de pied feplaignoyentaufli^u’on ne les payoit point, amp;nbsp;qu'ordinairement ils auoyent diiette de viures. Amfi donc les chefs delà Religion ne peurent adherer aux aucrtilTcmens qu’ils eurent, ni refufer la paix: pourcequ’ils fuffent demeurez trop foibles. Leurtaifon fut, Que le gros de leurs forces Françoifes les abandonnant, ils feroyent contrains de fe mettre fur la defenfi-Ue: mais que cela les desfauoriferoit grandement, veu que Ion eftoit au mois de Mars, faifon en laquelle les armées ont açoullumé de remettre en campagne. Quefe-parerles Reiftrespour les diftribuerdans les villes ,c’e-ftoit fe deuorer foymefme : les placer en camp foi tifié,c’e-ftoit vn reqiede pour peu de temps. Somme ils refolurent qu’il faloit efprouuer le hazard de celle paix fourtee^’

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u.D.txvur.


CHAUttS NtvmSMI.


amp; trefperillcufe, qui contraindroit ceux qui les abandon» noyent de reconoiftre fur letard la faute qui fe commettait. Alors on euft bien defiré d’auoir des villes d’aflee-rance : mais quand on demandoit d’autres feiiretcz queks EditSjlcspromelfesamp;fermens, laRoine,fes fils amp;nbsp;leurs

confeilliers ictioyent le feu par la bouche, crians que ceux de la Religion continuoyent à vilipender amp;nbsp;mefptifer l’authorité royale. Brief vnc mauuaife honte fit rcceuoir vne paix en papicr,eouuerture d’vne guerre fanglantc, qui £/ ui s'en- gtietes à Venir en auant.La paix ayant efté publiée - ■ ” ,, au camp du Prince,le Duclean Caümir rebroulfa chemin

pintit de fiep4tx.

promptement en Alemagneauec toutes fcsforces-.le Ptin-cejl'Amiral amp;nbsp;tous les Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes de leur parti,cnfembic leurs gens de pied amp;nbsp;de cheual Ce retirèrent par petites troupes chafeun chez foy, pofans tous les armes,laiflans les placts qu’ils auoyent tenues l’cfpace de fix mois, les moins auifezayans opinion que leurs ennemis feroyent le femblable. Ils fe contentèrent feulement dele promettre, alleguans apres leurs prefeheurs qu’il ne falou point tenir de foy aux hérétiques; car ainfî qualifioyent ils ceux de la Religion. Incôtinent dôc qu’ils eurent Orleans amp;nbsp;autres villes en leur puiflancejce fut à donner ordre que ceux de la Religion n’y milfent iaraais le pied pour y commander.Les armes ne leur bougèrent des mainstains commencèrent à garder les villes,faire guets, pofer corps de

garde ?i fenttnelles comme en temps de guerre ouuerre, commettre capitaines 8c foldats aux auenues des ponts 8t paflages des riuicrcsjnelaiflans paffer homme de pied ni de cheual, fans l’examiner Sccheualerfoigneufemcnt: facca-geanc amp;nbsp;efgorgeant par les champs amp;nbsp;dans les villes en l’e-four Z« fro» (pace de fix femaines plus d’hommes qu’ils n’en auoyent fe^^mtguer- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ßjj mois de la guerre. Four le faire

« mue. J auant la fin du mois de May ceux de la Religion fe trouuerent enclos pour la plufpart ou dedans les villes,ou entre les riuieres, n’attendant de iour à autre finon d’eftre efgorgc/.. Aucuns raefmes de ceux qui auoyentinlifte pour la paix furent contrains reconoiftre,maisvn peu bien tard qu’il leur conuiendroit boire la folie qu’ils auoyent

faite.Le Prince s’eftoit retiré en fon chafteau à Noyers petite ville fl ible amp;nbsp;defgarnie de gens. Auerti de touresparts que Ion ferioit deiour eaiout les paflages dcsriuieres,que pie 1-

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Charles, n e v r i e s m e.

prefques toute la caualleriedu Duc d’Anjou faifoitalte es cnuirons de Paris, auec cinq ou lix mil hommes de pied fous pi etexte de nouuelles gardes pour les pcrfoiines d^ Roy, de fa mere, de fesfrercs amp;nbsp;delà ville capitale, que le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;».

iieur deT.iuanes cftoit defpcfchéaiiec grandes forces,pour l’inueftir dedans Noyers, conut bien que ces afaircs aj-loyentmal, amp;nbsp;qu’il n’y auoit remede que de fe fauucreu lieu plus alfcuré. L’Amiral n’ayant ofé s’enfermer en ft maifon de Cluldillon fur Loing, qui n’eft qu’a trois iour- , neesdeParis, s’efiôitrendu plusloinàTaBla^petitclfa-fteau apartenant au Geur d’Andelot l’on frcre,d’où il alla fe rendre pres du Prince afin d’auifer à ce qui eftoit expedient en telle neceflîté. En chemin lui furuint vn accident me-

niorable. 11 y a fur le chemin d'Auxerre,près d’vnc hour- ddtnr. gadenomnieeMoulin,vneftaog,duquel l’Amiral s’appro-c!ianr,ccrtain vieillard fon ancien amp;nbsp;fidele feruiteur, nom» nié Grippier, homme qui auoit fait de grands amp;nbsp;longs voyages fur mer, defcoutirant vne nuee obfcurc, pouflee des vent',St qui tendoit vers ceft eflang,exhorta fon mai-flte de doubler le pas amp;nbsp;gaigner en diligence le village prochain , autrement l’orage imminent accablcroitlui amp;nbsp;fa troupe. Celadit,amp; penfant qu’on deuft le croire amp;fuy-lt; ure, lefauuedevifielTc làpeinel’eull-onperdudeveue, qucl’Amiralacheuant de pafTer lach.iufTee deîellang fut acueillid’vn orage amp;nbsp;tourbillon de vent fi impétueux, que pluGeurscaualiers en furent abattis , amp;nbsp;maints chenaux verfez par terre: furuint vne grefle extraordinairement grolfcjqui en blelfa pluheurs. Le vent emporta le chapeau del’Ainiral 8: ne futiamaispolTible de le retronuer, ains falut qu’vn de fes gentilshommes lui prefta le fien : outre-plus il fut atteint Si blefl'c (mais Icgerement) à la cheuille du pied d’vn poids de grefle.Lui amp;nbsp;les Gens ont confeffé depuis que h la tempellc les euft enuelopez au milieu de la chaulUe ,c’cftoit le dernier iour de leurs vies. L’orage a-coife'jl’Amirai encouragea fes gcnsremcrciant aftefttieu-fetnent Dieu de ccftcdeliurance. Si adioulla ces mots : En dedans peu de iours nous ferons acueillis par beaucoup de grands dangers,iriaisi'eipere quc Dieu nous garantira. E-Ifantarriué à Noyers, combien que le Prince amp;nbsp;luivifient Primi pour bien que leur feiour en ce lieu aiguifoit la mauiiaife volon- rv!p,fii,ir té de leurs ennemis, neantnioins pour ne rienoubliei de

V.

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M.D.Lxvin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles hjvf is sm i.

delenrdeuoir.ilscnuoyerentdiuers paquets auRoy,p’r Jcfquels jtsremonitroyenteftre acertenez que Ion eÜoit ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ apres pour fe faiGr de leurs perfonnes: fupplioyét humble-

■ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment fa Maicfté d’auoirpitié de la France (accagccamp;defo'

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■»•» ' lee par les deux guerres ciuilcs,fans vouloir eftemdre par U

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ruine du royaume le feu que ceux de Guife y entretenoyét)

ains qu’il lui plcuft pouruoir fagementau defordre amp;nbsp;danger prochain. De mefme main l’Amiral efcriuit à madame Lettréiât Marguerite de France Ducheffe de Sauoye, laquelle ilfa-f^mirat à uoit eftrc aimce de la Roine mere, amp;nbsp;la fupplioit ttefinftâ-l» Duchtj/e naent de s’oppofer a la defolation de la France.Les refpon-lt;/« Sautjn. puj jg Coureftoyent palliées d’exeufes , proteftations

amp; promefTes; cependant Tauânes feruitcur de la maifonde Guife, amp;nbsp;peu apres fait marefchal de France, dounoit le rendez vous à (onarmee , pour venir enclorrc envnin-ftant le Prince amp;nbsp;l’Amiral dedans Noyers,où la refolutioa du confeil eltoit de les faire a(rieger,battre amp;nbsp;forcerprom-ptenient amp;auantqu’ils peulfent obtenir fecours d’endroit quelconque, les palTages eftans ferrez amp;clos de toutes

Ces infidèles efforts defcouuertsauPrinceamp;àl’A-mirai par plulîeurs qui elfoycnt de l’entfeprife, euxrelo-furhpmnlî lurent de îè defgager promptement de ce lieu qui n’eftoie nullement tenable. Si de fe fetter à grandes iourneesde-ft fau lient dans la Rochelle, qui n’auoit voulu ouurir fes portes aux troupes que le marefchal de Vieille ville y pretendoit loger,les habitans ayant eftéfeurementauertis, qu’on vou- I loit les ruiner entieremenr,en haine de la Religion, qu’ils fouftenoyent courageufemét enfemblc leursanctés droits 8c priuileges qui les exemptent degarnifonsSc d’autres traits de puifTance abfolue dont les Rois s’aident pour trai- I ter les autres villes comme il leur plait.Lc Prince amp;nbsp;fa fui- i teauoyent àpafTer la riuierc de Loire, fort grolfe fur le j . commencement amp;nbsp;au long de l’eftc. Force eftoit au Prin-cc,qui deflogea enuiron l’entree de Iuin,d’cmmcncrquand cnuîedu 'faf^ f°y Ptincefîe fa femme, amp;nbsp;fix petisenfans, entre Icf-tagedeLn- quels y en auoit Vnaagé d’onze mois amp;nbsp;quelques iours.Ils rt- furent fuiuis lelendemain,par les enfans de l’Amiral amp;nbsp;du fieur d’Andelot,qui apres auoir trauerfé Loire fe ioignirent en Berri à la caualeriequi les conduifoir. Lors auintvne chofe remarquable. Le Prince faifoit fon conte de pafler fbudainenient en lieu efeartéauee deux ou trois petisba-fteauxpratiquez.ellant approché de la riuicrepi es de Sa-

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Charlis nivfiesme. iç4 terre fes gens trouuerent vnguc, qu’il pafla fuiui de cinquante clicuaux, La Princeffe/es femmes, enfans fuite paHereiit dans les bafteaux. A peine elloyenc ils en terre, qu’en moins de rien,en vn iour cler amp;ferain,la riutere s’enfla de telle forte que lesSancetrois amp;nbsp;autres liabitans de celle contrée furent contrains rcconoilfie vnc particuliere fa lieurde Dieu enuerscefte petite troupe,qui elloit forclofe, file Prince curt différé deux heures plus ratd à paficr.Elfât vn peu au large, ildcfpefche home vers le fîeur d’flndelor, en Bretagne, l'exhortant de ramaffer tout ce qu’il pourroic amp;nbsp;s'acheminer en Poiâou.La Roine,cetix de Gnife Sc leurs Conicillicrs entendans que le Prince amp;nbsp;l’Amiral efloyent efehappez,blé marris de n’auoirfait anâcet pluftoü Tauâ tics letir côinis cômcncent à defpefcherconimifliós amp;nbsp;rni-demés de toutes partsgt;amp;le rêdcz vous aux troupes en Poitou amp;nbsp;Gtiyénc, tâdis que le Duc d’Anjou general de l’ar-Bietjdilbit fes adieux aux dames de la Court,amp; que lô dref-foit fonequippage pour le faire forcir en lt;nbsp;âpagne. Eié print au Prince amp;nbsp;a l’Amiral de n’eftre pas chaudement pourfui-uis,5i d’auoirdesaduerfaites qui pour les premieres femai-iies delà retraite fe côtentoyét de gaufier amp;nbsp;dite que lePrin ce auoit tort de s’esfaroucher ainfi, Si que ce n’eftoit a lui qu'on en vouloit.Maisfaiefpôfe fut a certains qui lui en firent rapport furies chemins,qu’ilaimoit mieux leur auoir laitîé les nids,que s’ils euffent attrapé les oifcauxiSc que s’il fefufibienreiïouuenudela promefTe qu’ils auoycnt faite de prendre leur rcuanchede Meaux,St de faire courir ceux delà Religion,! leur tour, il futf parti de meilleure heure, afin de n’aller que le pas, La chokrc de lallt;oine,dc fes en-fans,de leurs adberans Si du peuple Catholique Romain fc defehargea pour le commencement de celle guerre fût plu. fleurs particuliers delà Religio qui a Orleans 8t aillcuis fu tent pillez,(accagez St inhumainemet mis a morr,Le Prince atriua dans la Rochelle le 19.iour de Septembre, ayât en chemin fait entendre à ceux qui commandoyét es villes 8c prouintes qu’il n’entreprenoit de rié remuer, ains attédoit refpôfe aux requeflcs amp;nbsp;remôftrances par lui enuoyees au Roy. Les gttilshômc.s du haut Si bas Poiéfou s’afléblercnt toft apres pour fc redre auec lui. En ce teps le Cardinal de Chaftillon fut contraint quitter le Beauuaifm, (i chatidc-tuent pourfuiumeätmoinsjiufques,! la met, quetorcé de chaniUtn.

V. ij.

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M.C.Lïvnr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHARIÏS NtTpMMI.

laiflerlaplufpart de fon train,il fc lettadan': vnc barque qui . le porta laufen Angleterre. La Roinc de Nauarre, menant nlt;(i( 2V4^°quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fl fille, feretirx

uarre aiiii Rochellc, pour euitcr les embufehes drelTees à elle ƒlt;/ infmi. Sc à fes enfans. Defeats amp;,Monluc , qui commandoyent en Perigord , Limolin amp;nbsp;Guyenne,firent leurs efforts pour l’einpefcher ; mais les troupes quil’acompagnoyent ay.int trois regimens d’infanterie amp;nbsp;huit Cornettes de Cauilerie legere,lui affearerent le chemin,fur lequel elle fit entendre au Roy,à la Roine,au Duc d’Anjou amp;nbsp;au Cardinal de Bour bon le' motifs de fon voyage.

- nbsp;nbsp;S) loft que le Prince fut dedans la Rochelle,où fon beau

à Comte de IiRochefoucaud eftoitarriuéquelques lours auparauant, il afl'embla les Citadins, aufqnels ayant reprefentélc miferable Eftat du royaume, il les fommade le fecourir à mintcnir la Religion,le bien public,amp; la couronne de France; promettant de leur affilier particulièrement contre ceux qui vouloyent opprimer leurs vies amp;nbsp;li-bertez.Potir gage de fafoy il leur laifiafafemme Si fes en-fans. Le Maire offritau prince vie amp;nbsp;biens au nom de tous les citoyens,les afaires defqiiels il lui recommanda: comme aufli il fit le iS.iour de Septembre au Prince de Nauar-re, tant pour eftre lieutenant general du Roy en Guyenne, que pour l’opinion qu’ils aooycnt qu’il heriteroit à fes pere-St ayeul.en labonne volonté qu’ils auoyent toulîours . . monftreeauxRochelloisidontillesalfeuraLelîeurd’An-au fîtur delot s’eftoit rédu le 14.du mois de Septembre fur les con-fins du Maine amp;nbsp;de Bretagne, auecquatrecornettes, »ne vtuiantft compagnie d’argoulets, Si quatre enfcignes d’infanterie, 1111,14« au pliideurs autres chefs s’y trouuerenr,tellement que le gros Frince, trouua de millebonscheuaux amp;nbsp;de deux mil harquebii-xiers. Aucc telles troupes Andelot tourna vers Loire pour ytroiiuer vn paflage commode, afin de s’allerioindre.iu Prince. Le propre iour qu’il arriua pres de Loire, Si deux heures apres que lés gens eurent prins logis en villages ef-cartez. le Duc de Martigues gouuerneur de Bretagne,qiii vouloir aller à Srumur vers le Duc de Montpenlïcr«fut.i-tierti que plufieurs troupes ennemies (fans nommer qui) çftoyentlogees furfon chemin. II n’auoit quetroiscens lances amp;nbsp;cinq cens braues harquebuziers, auec lefquel; il pafla courageufement i trauers toutes les compagnies d’An-

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Ch A R 1 E s til T ÉIISMÉ, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IJÎ

4’Andelot,qui pour cftre efcartces ne Je peurent rompre ni faire reculer, ains ayant fait huit lieués, amp;nbsp;donné tiiucrs combatsiil gaignaSaumur à nuift fermante,lut amp;nbsp;les gens, ayant fait perte de vingthommes,entreautresde fonlicU' tenant, amp;nbsp;en ayant tué quatre foi« autant amp;nbsp;emporté vnc enfeigne.Voila que lui feruit d’eftreen corps fcrré,dechc-mineren ordre, 8c d’auoir pris relolution digne d’vn auifé chef de guerre. Pour celle furprinfe Andeloi ne perdit efperance de paffer Loire, ains ayant fait refferrer les gens en deux oils,il fit taller la riuiere par tout. En fin fut trou-ue' vn gué,où de mémoire d'homme nul n’eftort palfé : lui amp;nbsp;les liens, ioyeux au poffible d’auoir rencontré ce qu’ils n’efperoycnt,paffereht Loire le lendemain. Auant qu’auoir trouué le gué Je fieur de la Noue, lui demandoit fi le paffa-geertoit clos quelle refolution il conuenoit prendre? Que pouuons nous faire,reiponjit-il,finon prendre vn partiex- Ixtitn ta trcme.pour mourir comme foldats.ou nous lauuer comme foldats? lladioulla,Monauis cil de nousioindre tous, amp;nbsp;nous retirér à fept ou huit lieuès d’ici versie pays large, puis faire donner des aduertilTemens aux DuesdeMont-penlicr amp;nbsp;de Martigues, que nous nous en allons comme fuyansiSt tous diflipez,chafcun tafehât a fe fauuei: ce qu’ils croiront fort ailëment. Cependant préparons 8r animons nos gens à vaincre •. amp;nbsp;s’ils s’aprochent de nous (comme il n’y adouteqn’ils n’y vienent incontinent, plus pour butiner que pour combatte) alors donnons valeureufement fur eux, car nous les romprons: amp;nbsp;apres n’y aura troupe qui d’vn mois nous ofc afiontcr, amp;nbsp;nous fera aifé de gaigner l’Alemagne ou le haut dcsriuieres.Martigues acquit beaucoup d’honneur en fon paffàge, amp;nbsp;Andelot plus de profit au lien,ayant mis lui amp;nbsp;toutes fes troupes a feureté,puis ail Bout de huit iours fe loignit au Prince. Lors fut prins auis furcequielloit à faire , pour employer le temps amp;nbsp;les hoin[nes,tandis qu’on drefloitv ne puiffante armee au Duc d’Anjou,8c que le Duc de Montper.iier ramalToiE en Anjou 8c pays voifins plulieurs troupes pour mener les mains à bonefcicnt.Le Prince ayant fait fort ir Je la Rochelle quel- premitrt ques canons, attaqua les villes de Poiélou 8c Saintonge qui explotu M âlorselloyent foibles 8c affez mal pourueues de garrtifons, Priaci, s’emparant de Niort. Fontenay, Sainft Maixaut, Saintes.S. lean d’Angeli,Ponts 8t Coignac.Depuis, Blaye ôc Asgou-

V. II).

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M.D.txviii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles nevfiesme.

Icfine furent prinfesæftansles vnesgaignecsaifément, St Icsautres battues St forcées. Somme, en moins de deux mois, le Prince amp;nbsp;les liens de paum es vagabonds qu’ils c-ftoyent, fe troijuerentes mains des moyens fuflîfanspout la continuation d’voc longue guerre, tn toutes fes places furent logees enuiron trente compagnies d’Infanterie, amp;nbsp;' feptouhuic cornettes de cauallerie ; qui fut vne grande delcliarge pour la campagne: amp;nbsp;lé drefl'a vn tel ordrepolitique amp;nbsp;militaire, tant pour les François que pour la conduite de l’arriice.Ainlî la necedîcc fuiuie deroccalîon,ceux de la Religion feeurent fe preualoir de toutes les deux. Et l’Amiral fouloit aproprierà letirauanture l’ancien irait deThemiftoclcsjdilantà fes familiers, Si nous n’euflions elle perdus nous elbons perdus : entendant que lans leur fame ils n’eulfcnc paseufibonnereflourcequelaprefcii-te,quifurpalfoitde beaucoup leur precedente condition. Le delay des Catholiques Romains feruitgrandenietit au Deltjdts Prince. S’ils euflént d'heure preueu que ceux qu’ils con-Tutrn“quot;** t*'-’*g'’°y^nt de defloger li ville s’en alloye^rt ellablir au loin, amp;nbsp;y fuffent couru promptement pour les cinpefcher, en aparencc le Prince demeuroit enferré dedas la Rochelle, Sc la guerre n’eullgticres duré. Mais Dieu fe ht voyc par tels obfcurs commenccmens auxrugemens remarquables qui le monllrcrcnt puis apres. Peut dire que l’aile qu’on eut à Paris de voir abandonner les villes ScProuin-ces, qui auoyent fait fi dure guerre aux Pariltens durant les premiers 8c féconds troubles,enfla le coeur a piulîeurs,tellement qu’ils dcfdaigncrent leurs ennemis quiclloycnth loin,eftimansque la Rochelle feule pouuoit rcliller,amp; que dans trois mois on les y renfermçroit. On fait ordmaire-tnent de tels difeours quand la prolperité ell plus grande quelonn’efpetoit.

LaRoineüc fes confeilliers dreflerentincontinentvne-^ceHxdTîa‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parlement de Pans, par lequel, apres vn long

narré des choies auenues au royaume pour le fait de Irréligion, le Roy declairoit entre autres chofcsqriel'edit de Ianuier,par lequel ilpcrmettoitrexercice de la religion re-. forroee,n’efloit queproui(îonnel,cn attendant fa luaiorite, Scqu’il n’elloit délibéré de faircoblcruer les edits parauant faits touchant la religion. Aces caufesparucnuauditaage de ijiaiorjtéjdefcndoit tout exercice d’icelle es p’y’

obéi!-

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Charles ne teies he.

obeilTance - voulant irreuocablement qu’il n’y euft autre exercice de Religion que de la Romaine, fur peine de con- | fifeation de corps amp;nbsp;de biens.Et fur les mefines peines cô-niandoit à tous minières de la Religion de viiider le royau j * me dans quinze iours apres lapublicationidcfendâtncant-nioins que ceux de la Religion ne fuflent aucunement re-cerchezen leursconfciéces,pourueu qu'ils voululTenc vi-urepaifiblemét en leurs maifons.Au mefine inrtant fut publié vn autre edit.pottant que de la en auantle Roy n’en-tëdoltfe feruird’aucuns officiers fufans telle profefltonJcs fufpendoitdeflors de leurs Eiùtsamp; charges.leur commandant de s’en aller deflaifir entre fes mains das quinze iours, autrement que par lut il y feroitpourucu. llyauoitlong temps que ces edits eftoyent fur le bureau : mais on efpe- fiH, mit attraper le Prince amp;nbsp;l’Amiralià quoy ayant failli, pour tirer argent du Clergé 8c du tiers Eftatda Roine 8c ceux de Guifefeferuirent de ces artifices, qui ne leurferuirent pas beaucoup. Car outre ce que le Duc d’Anjou 8c fon armee faifoyent vne dcfpenfc defmefuree , dont les plus arde ns Catholiques Romains fe fafeberent plus de deux fois auant que h guerre full à demiacheuee. plufieursde la Religion feietterent en campagne, qui autrement eulfent attendu le repos permis pat le Roy, 8c n’eufient quitte leurs maifons. Mais àcetoefain, ils elTayerenc de fe ioindte aux troupes, Dauantage, les Chefs enuoyerent foudain ces edits en Angleterre 8c en Aleraagne, pour faire voir qu’on ne les pourfuiuoit point comme feditieux ou affeftans la couronne (ainfi que leurs aduerfaires en femoyent les bruits) ains à caufe de la Religion que Ion vouloir exterminer de la France. De fait cela feruit beaucoup à la Ifuee des Reifires conduits l'an fuyuant par le Duc de Deux Ponts. Auffi y auoit il beaucoup de gens autour du Roy , de la Roine, 8c du Duc d’Anjou, qui ne de-mandoyent que voir tout en combuftion : les vns pour pil^. kr impunément , les autres pour exercer leurs vengeances, les penfionnaires d’Efpagne pour faire entre-tuct les François, ceux de Guife pour pariienir pied à pied à l’auancement de leurs dclfeins, qui fedcfcouuri-rent à la fin du regne de Henri troifiefme comme nous le verrons ailleurs. Apres ces edits le Duc d’Anjou fit aprçfter tout ce qui eftoic requis pout Vacheminemenc

V. iüj.

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M.n.Lxviii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles nevfiesme.

de la puiflante armee,dont il eftoit declairé lieutenant ge* . neral,pour Ie Roy. Ce qui donna acroiflemeiir aux ironpcs du Prince furent les regimens d’infanterie que lelieur d’A-** cier tira de Dauphiné, Prouencegt Languedoc. Paraiiant le Prince lui auoit efetit amp;nbsp;a quelques capitaines eidues prouinces,qu’ils eulfent à loi amener de bonnes forces pour faire telle à l’armee royale qui lui venoit fur les bras, afin que tant de princes,Seigneurs 8c excel lens chefs ne receuf-fenteedefauantage que de fe voiralfiegez dansles villes. Tant s’en falutqu’.Acier, Mouuans amp;nbsp;antres,mcfptifalient Gmn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J qu’au contraire ils lèniblerentauoirlors

cet ttrtts lt;tt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’T * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Dmphiné, delpeuple CCS trois prouinces , car ils en tirèrent de leizea Pr»«lt;»M^dixfepc milleharquebuziers,quis’acheminèrent. Cordes Lrt.Tgutrfoc, gouuerneur en Dauphiné fit quelques efforts pour leur ein feurttPm peCcherlcpalTage du Rhofhe : mais eux s’eftans failis de plufieurs places qui leur pouuoyent fauorifcr,amp; trauerlans commodément ce grand fleuue fe ioignirent près d’Allais, puis tirèrent vers Millaud pour entrer en Perigueux. Or comme d’vn collé celle infanterie fut le foullicn de l’armee du Prince,auiri de l’autre ce futla perte de plufieurs places, dont les Catholiques Romains s’emparèrent apres le depart d’Acier amp;nbsp;des autres Colonnels, dont plufieurs fe repentirent depuis d’auoir tiré tant de foldats,dont la moitié iulfifoit, marchant ferrez amp;nbsp;en diligence. Mais la laloufic entre les principaux,le retardement des vns,rauancenient des autres, fit qu’ils ne peurent ioindre le Prince, qii’aprcs □uoir receu vne rudcballonnade: car deux regimens des Detfaitt dt kursTurent desfaits par le Duc de Montpcnlier, à l’occi-Miuuansir fioîi que Mouuans 8c Pierre Gourde Colonnck, fe fentans PnrrtGeiir incommodez de loger fi ferré comme ils auoyentfait iuf-’ ques auprès de Perigueux , voulurent s’efearter amp;nbsp;m''tirc au large en vo village nommé Mcnfignac, fur l’opinion qu’auec deux mil harquebuziers ils pouroyent frire telle à vne armee. Mouuans auoit de la valeur 8c de Pad reife autant que capitaine de gens de pied en France de Ton temps: mais fon courage lui fit trop entreprendre alors.Ellant attaqué de toutes parts, .8c par fix fois autant de gens, il ne laiQa de vaillamment combatre:mais en fin lui 8c fon com-pagnon moururent fur le champ aucc mille de leurs lol-fîîciZ'T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eæpefcher que d’Acier logé à deux petites

lt;Xrquot; lieues delàpuecfeize mil*hojnmes,ne vinllau fecours,»a luefr»«

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Chamis NEVriESME, I57 aicfmc temps que Mouuâs fut chargé auec le gros de l’in-fantcric du Duc gt;nbsp;on enuoya vers Acier huit ou neuf cens lances amp;nbsp;force harquebuzicrs a cheualjoui crioyent bataille,amp; faifoyent vnc grande fanfaredetrompettcs.Acier fut ainltamufé, tandis que Mouuans amp;nbsp;fes troupes foufte-noyenc le choc,vendans leur peau comme ilspcurent, tellement que les viétorieux y perdirent plus de cent hommes 8c furent tellement haralfcz de ce combat, Scdela coutuec que leur Cauallerie auoit faite ce iour là, qu’ils ne peurent pourfuyurc amp;nbsp;charger les troupes d’Acier esbranf-Jecsparle rapport des clchappez ,qui faifoyent les troupes du Duc de Montpenlîcr beaucoup plus grandes qu’elles n’eftoyent.

Apres celle desfaite de Mouuans, l’armee du Duc de^, Montpenlier fe retira à Challelleraud, craignarat que celle t„dns xr-du Prince, faite hpuilfante apres l'arriueedes Dauphinois mtestSians Scieurs compagnons, ne la vinllcboquer en lieu defauan-tageux.Le Duc d’Anjou fctrouualà, iuiuidctroupes bien“^' aw«. delibereeSjSt d’vn trefgrand nombre de Noblellç amp;nbsp;de Capitaines fort affeélioiinez à ce jeune Prince.De long temps on n’a point veu tant de François en deux armees.Le Prince de Condé,lès places fournies , auoit en lafiene plus de dixhuit mille harquebuzicrs, 8c trois mille bons cheuaux^ En celle du Duc,n’y auoit pas moins de dix mille hommes de pied,fans conter les Suilfcs, 8c quatre mille lances: de maniéré que des deux parts fefulfent trouiiez trente cinq mille François toUs acoullumez à manier les armes 8c pof-fhlc aufïi hardis foldats qu’il y en euft en l’Europe. Ceux de la Religion fe voyans forts eflayerent de venir aux mains 8c s’approchèrent à deux lieues de Challelleraud. Mais le Prince ayant eu auis que l’autre camp elloit place en lieu aiiantageuxiquafi cnuironné d’vn petit marefeage, a quoy on auoit adioufté vn leger retranchement en quelques endroits,ne voulut rien attenter témérairement, ains cercha les moyens pour attirer fes ennemis à combatre.Ce jr, prinet qui le conuioit à cela elloit l’ardeur qu‘11 voyait en fes fol- cenheia-dacs,amp; le grand nombre qu’il en auoirife doutant bien que (“‘Us. les années aufquelles le pays defaut nefe pcuuent mainte-Pquot;'quot;'?“'!'. nir entières que bien peu de temps :ioint que l’hiuer (qui fut extrêmement violent celle annee la) l’auroitbicn toit diminuée. Les CatholiquesRomainsn’auoyentdutouc

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Charles ne v fies me.

pas tant de courage,amp; attendoyent renfort, elhmans suffi auoir les moyens d’clcorner aucc le temps la puilfance contraire,amp; la desfaire piece à piece. Les deux chefs auoyenc grâd’ enuie de venir aux mains,nommément le Duc d'Anjou, extrêmement picqué de voir tant de gens au comman dement du Prince, amp;nbsp;ayantauisque les Alemans fe le-muoyentafin d’entrer pour lui en France fur le printemps. Dtfein dit Outrcplusl’vn amp;nbsp;l’autre auoyent pareil deffein d'allerviure dtux chefi. chafeun fur le pays de fon ennemi, pour conferuer le ficn des rauages extremes que font les armées, Mais la proui-dence du fouuerain Seigneur du monde, ayant pitié' de la France, ne permit aux François d’executerlors les vns fut les autres,ceque le raaltalentleur confcilloii; car li lors ils fulTent venus aux mains, le royaume auoit les nerfs cou-pez,Sc en aparence il demeuroit comme fans reiïource, amp;nbsp;en proye à vn puilfant ennemi effranger qui fe fuftfoudat-nemenc iettédedans.'Voyons comme celle (age prouideu-ccdifpofadetoutencetempsla. j

Vomirai i^es deüx armees defeampees pnndrent la route de Lu-fren (îgnan,pres d’où ifyavnpetic quartier de pays bon en per-d’ellrê^def- ^^^^gt;“’gt;011 chafcunepretendoit fe loger.Et combienqu’el-faiti. ‘ l's fufl’ent affez proches,û ne fçiuoyent elles rien l’vne de l’autre. Au moyen dequoy auintque lcrendez-vousde toutes les deu.x parts ayant elfe donné en vn gros bourg nommé Va3iprou,à cinq lieuélt; de Poiéliers, bien fourni de viures, les Marefehaux des deux camps s’y trouuercnt quali en mefme temps auec leurs troupes, d’où ils fe cliaf-ferent amp;nbsp;rechalFcrent par deux ou trois fois, chalcun delirant auoir ce logis qui futàlaparfitiquitté. MaislcsvnsS; ies autres fachans qu’ils feroycnc loulfcnus nul ne print la fuite , ains fe retirerent a vn quart de lieuè de là, où ils fe mirent en bataille. Pour le foulficn des vns atti-uerent l’Amiral Sc fon frere auec cinq cornettes dccaual-lerie, amp;nbsp;de la part du Duc d’Anjou fe prefenterentfept ou huit cens lances. 11 n’elf plus quellion, dit alors l’A mirai, de loger, ains de combatre: Sctoutfoudainauertitls Prince, lequeleffoit àvne grolfelieué de la, qu’ils’auan-falfjSt que lui cependant tiendroit en ceruclleles ennemis. 11 fit renger fes gens en ordre fur vn petit haut, pour o-Ifer aux Catholiques Romains la veued’vn vallon, afin qu’ils ne le recoputfent, ains pout leur faire penfer qu'il yauoit

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Charus nivuismj. 158

y auoit force cauaUerie amp;nbsp;infanterie cachee dedans. Ren-gez à vne canonnade le s vns des au tres,l’A mirai commanda àvn capitained’harquebuziersacheual des’auâcer cinq cens pas amp;nbsp;fe tenir pres d’vnehaye. Mais comme ces gens la, n’ont pas toujours la prudence lointe auec hardielle Si prompte defraarche, la moitié s’esbranÜa incôtinent pour cfcarinoucher, puis leur cornette marcha pour les foulle-air.Lc Duc de Martigues qui commandoit de l’autre codé iugea qu’on vouloir le combattee qui le fit ferrer, puis letter en ..uant trois ou quatre efeadrons de lanciers.L’Amiral amp;nbsp;fon frété bien fafehez de n’auoir preueu l’indilcretion de ce Capitaine d'argoulets, ne l'çauoyent bonnement quelle refolution prendre, voyans leurs ennemis beaucoup plus forts qu’cux.Mais quand ce vint à opiner.chafeun conclud autrement que fon naturel Se fa couftume ne portoit. An- £xetnfh no delot, chcualict fans peur. Se qutnetrouuioitiamaisricn 'xbit dil’m trop chaud,dit qu’il faloit le retirer au pas,amp; que lesenne «11 eilaas plus forts fetoyent receuoir vnelionte,à laquel-leconuenoitprefererle peril, lequel euitéoutrele proEtfinmimftr loti en reçoit honneur.L’Ainiral fut d’auis de demeurer,di- f««». ûnteftre neceflaire auec la bonne contenance de cacher fa foiblclîe; St enuoyi incontinent rappeller fesefearmou-cheurs : ce qui fit arreller les lanciers ennemis. Ce confeil profita, combien que l’autre fcmblall plus feur Se à préféré.: Martigues ayant declajré depuis que s’il euft feeu que l’Amiral St fon frère eulTent efté en fi petite compagnie , il euftcoulté la vie a tous fes lanciers ou iis eulfcnt eu ces deux feigneurs morts ou vifs: qu’il cuidoit que ces cinq cornettes fulfcnt les troupes des marefehaux decamp qu’ils auoyent chargees, amp;nbsp;fe doutoit qu’ellesfulfcnt foullenues par vne groffe harqucbuzcric paroilTant afonauisen vn village derriere,cncores que ce ne fuflent que valets; ad-iouftoit encor qu’à faute de gens de pied qu’il atiendoir, 1 occalion de combatte s’eftoit efcoulee. Ainfi les hazards de la guerre pendent furdcsmoinensmctueilleufemenc foudams, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Or au bout d’vnc heure apres celle auanture, les vns St les autres penferent bien qu’il yauroitde la cy on apperceut de tous collez marcher les enlcignes foirt.i’mii d’infanterie, amp;les hots de cauallcrie. 11 elloitt3rd,quandx«rit« du tous furent atriuez, amp;nbsp;n'y cutautrechofe qu’vncgtolfe

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w.D.ixviii. Cha Rtes »iTtinaii

clcarmouche que la nuift fit ceffer. Là n’y auoit i! que l’à-uantgarde du Duc d’Ajou, les chefs de laquelle voyant 1q camp du Prince trop fore s’auilérentd'vne rule pour faite penfer que toutes leurs forces y cftoyenticar ils firent battre à la Suilfe vne partie des tambours de leurs regimens François, amp;nbsp;défendirent à leurs foldats de fe desbander amp;nbsp;d’attaquer rien qu’en fe defendant,de peur que quelque pti-fonnier ne.defcouurit cequieftoit; car fi le Prince l’eull feeu, celle auantgardeeuîleftémifeen route ou desfaiee. Dauantage, ils doublèrent leurs gardes, firent de grands feux, amp;nbsp;commandèrent à leurs foldats de laiflcr des mef-ches parmi les buiflonsimais apres aiioir repeu ils defloge-rent auec peu de bruit gefe retirèrent les vns a lafenueil, où le Duc d’Anjou elloit logé auec la bataille, amp;nbsp;les autres au bourg de SanlTay,qui n’en cft qu’à vne lieue. Le Prince fut a jerti a trois heures apres minuiél de leur deflogemet^ amp;nbsp;à cinq il fe mit à leur queue auec toute fon armee, fe doutant bien que la leur n’effoit venue là.Voib comme en vniour deux notables occafionsfe perdirent: la premier« par le Duc,la fécondé par le Prince; mais il n’en faut gueres acoulper les vns ni les autres, car ces occafions furent mal aifees a rcconoiftre fur le champ,amp; en deux ou trois heures elles (e pafferent. Vray eft qu’vn petit auis les eut à plain defcouuertesi mais cela eft va benefice de l’heure qui ne depend de la fuffilance des capitaines.

Ce que nous venons de reciter de la iournee precedente De la ù r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P”’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furuint le lédemain a lafcna

dt ‘ufm nbsp;nbsp;nbsp;’ °“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'P’® Dæ“ verifioit le dire de fon prophe

zei/. te,iju’il anéantit les confeils humains,amp; que les voyes des grands font en fa puiflance comme celles des pens. Car plufîeurs chofes y furent faites plus par haz ard amp;nbsp;inopinément que par confeij. La deliberation duPrinceeftoitde fuyure fes ennemis iufques dedans le corps de Icurarmee, Si par tout où il la trouueroit,la combatte.Parquoy l’Amiral le mit fur leurs brifeesquieftoyentaffez aparentes. Si le Prince inarclioit apres. Or comme il y a roit deux routes ■■ i’vne qui alloit au bourg de Saiiiray,St l’autre à lafcn-ueil, le Prince fefoutuoya,amp; print cede crdrqnoy fut oc-cafion vue bruine, qui s’efleua auant le poinéf du lour. La tefte que l’Amiral auoit mife deuant lui,amp; qui eftoit forte, donna furies huit heures du matip au bourg de Santfay, oùdî

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Charles n e v f i s s m t. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;15^

où de cinq afixcenscheuaux eftoyem logcY, qui furenc contrains de fe retirer plus vifte que Ie pas, aprcsyauoir perdu tout leur bagage, amp;nbsp;les fuiuit on fort loin. Cependant,Ie Prince continuant le chemin qu’il auoit pris, ayant marché plus de deux lieues, fe trouua an front de l’armea du Duc d’Anjou,ne fachant aucune nouuelle de fon auant-garde.Lui fc voyant fi pres,print tefolution de ne pas reculer : amp;nbsp;pource que le pays eftoit fort fit mettre fes iiarque-buz.iers en telle , qui paffoyent douze mille attachant l’ef-carmouche,Sc enuoya vers l’Amiral,ne fachant où il elloir, que force lui auoit eflé de monftrer femblant de combat, fetrouuantfiprcsdel’armeeduDuc, 8c qu’il rebroulfaft en toute diligence, Auant que le meffager fufl à mi-chemin, I’Amiraiauerti par les coups de Canon fe douta de ce qui eftoit auenu, pourtant s’achemina vers le bruit, aiiec les troupes qu’il peut ramaffer. Mais à fon arriuec,le Soleil s’enalloit ia couche', qui garda qu’on n’eut tempspourde-libcrcr,reconoifttc. ni rien entreprendre en gros. Tout fc piffa en efcarmouches, qui furent les plus fortes qu’on ait veues des long temps, amp;nbsp;qui mirent l’arraee du Duc en quelqueelpouuante, à caufe qu’elle eftoit p'acecen lieu fort incommode: nonobftant quoy elle tinft toufiours bone contenance. L’vneni l'autre ne fc voyoyent point,eftäs cachées dans des hayes amp;nbsp;petis vallons: amp;nbsp;n’y auoit que l’arquebuzerie desbandee qui s’apperceut.Celle du Prince eftoitcourageufeau poffible,mais la conduite nefut pareille : car elle droit comme en fal ve, fe tenoit trop ferree, 8c tout vn regimen attaquoit à la fois. Au contraire celle du Duc eftoit efparfe, tirant alTez lentement, amp;nbsp;alloit par petites troupes: de maniéré que deux cens harquebuziers ar-reftoyentvn regimen du Prince. II y eut perte de part S: d’autre,amp; force bleffez,commc il auient en telsconflift'.ll auintlors vnplaifant aéle,qui mit plufienrsen peine. Pen- aijmimt, dant qu’on faifoit alte , tout le bagage de l’infanterie du Prince vint s’arrefter au long d’vnbois, affez pres de la queue des genfd’armesroii les gouiats amp;nbsp;valetss’acommo-derent,penfans qu'on y deufl carnper,y faifans plus de quatre mille feux : A: n’aperceurent l’armtc fe retirer, à caufe delinuift, de maniéré que plufieursmaiftres fouperenc bien maigrement ce foir là. Quelques vnsdel’armee du DuCjquieftoyentiors en garde, ont conté depuis qu’a per-

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ChARIIJ NIVriïSMÏ.

ceuans ce grand nombre de feux,amp; oyans tant décris, rJs tenoyent pour certain que c’eftoir FarmceduPrince, Sc s’attendoyentd’auoir bataille Ie lendemain: ce qui les rendit plut diligens à fortifier leurs auenues. Le Capitaine Caries s’offrit d’aller conoiftre que c'eftoit: mais on ne voulut rien bazarder contre ces braues guerriers qui cau-foyent auprès de leurs feux.Sur la minuift,le Priixe receut auis comme tout le bagage eftoit engagé, amp;nbsp;Je tenoit comme perdu: neantmoins il ne laifla d'y enuoyet quatre ou cinq cornettes pour le retirer : amp;nbsp;commanda qu’vue heure apres mille cheuaux amp;nbsp;deux millebarqiiebuziers s’y acbc-minaflentpour le fauonfer,(î on fortoit apres.Les premiers qui y arriuerent trouuerent meffieurs les valets amp;nbsp;gouiats en mout belle ordonnance,fechaufans,chantans amp;nbsp;fjiCcns bônechere:gt euffoniugc de loin quelà y auoit plus de dix nul hommes,amp; eux n’auoyent non plus d’aprebcniîon que s’ils euflent elle'dans vne ville forte. Ils feprindrentàtire delà ftupiditéde toute celle forfanterie, laquelle ell ordinairement couarde comme vn Heure, mefmcsoula feure-té eft: amp;nbsp;là au milieu de la mort elle ne faifoit bruire que cris d'allegrelfcjà caufèqu’ilsauoyenttresbien foupédesvi ures de leurs maiftres.Les premiers couretirsdiiPrince par-uenus à la telle de ce beau camp,ne furent gueres courtoé-fement reccustcar les plus déterminez gouiats auoyentpo fé leurs gardes amp;nbsp;lentinelles: Si de rant loin qu’ils commé-cerent à defcouurir,encores qu’on leur dill cent fois, amis, , ils nerelpondoyentqueharquebuzades.puiscrioycntcó-nie des enragez.En fin ils fe reconurent, amp;nbsp;entendans où ils elloyentjleitrafliftance fe conuertit en peur. Si dello-gerent tous fans trompette.

Entreprife Apres que les deux armees eurétreprins haleine,enuiron lit r^mi- vn iour,le Prince s’achemina vers Mirebeau qu’il pritiS le

ralfurhtc- Duc fcretira àPoidicrsrchafcun fe logeât vn peu au large, ^imen dt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;■


Ctmte dt 'SrijJ'ac,

pour repofer leurs troupes liaraflees. Huit ou dixiourss’c-flaspalTz,l'A mirai fit vne entreprile pour tailler en pieces le regime da Comte de BrilTac, logé Si bié batriquadé aux AnccSjVÜlagcà vne lieue dePoiéliers.Oi péfoit il que tou tel’auâtgarJeduDucfull encore logee en ce fauxbourgde la ville qui regardoicfoncoftéitnais plus de la moitiéelloic palfec delà l’eau le ioiir precedent: feulement les Suiffes Si quelque cauallerie y eftoyent demeurez. Il y mena bié fix mil

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Charus n irn t s u ti i6tt mil harquebu7,icrs,amp; if.cens cheuauxj'qui fur le poinft du jour arriuerét au village amp;nbsp;le forcerét «pres quelque rclîfta ce. Le regime ayât perdu de 50.3 6o.hômes,alafaucurd’va vallô Ce fauua au cap, où ils ne trouucrét giieres de renfort: niais ils tindrét fi béne cótenance fur vn haut auec leurs va lets,que l’Amiral ne les pouuât bié reconoiftre,5: ne voulat rie bazarder,les laiifa, emmenât la plufpart de leur bagage. Les deux armées s’eftâs vn peu repofees retournerët a leur 1 '«r. premiere refülutió,de cóbacre.Le Duc forti en câpagne,reprint Mirebeau,où lacôpofnionfütnial obferuee, car aptes la redditiô plufieurs foldats furent tuez cotre la foy promi-fe.àl’occafiôdcquoy Andelotayît prins bié toft apres l’Ab baye de S.Florent pres Saumur,toute la garnifon fut mife au fil de l’efpee.Le Duc voulant s’approcher plus pres du Prin Lu inmtt ce, loge es enuirôs de MôllrueilBellay amp;nbsp;Tliouavs pour la ât Ltudun. cômoditedes viiires,auifa qu’il lui conuenoit fe rédre mai-lire de la ville de Loudun,qui cftoit fur fon chemin, amp;nbsp;gar-drepar vn regimen du Prince. Là vouloit-ilplacer fon armee,puis fe gouuerner felon les occurrences.en l’occupanc il oftoità fes ennemis vne contrée abondante, amp;nbsp;qui pou-uoitnourrirfon armee vn mois. Le Prince aperceuant ce deirein,côclud (pour ne receuoir celle hôte de voir à fa bar be tailler en pieces vn defes regimens,amp; pour ne monftrcr qu’il craignift ou full foible, en quittaufvne villequtlè pouuoit defendre) de marcheriour amp;nbsp;nuiél vers Loudun' où ellant arriué logea toute fon infanterie dans les faux-bourgs,cinqoufix censcheuaux dans la ville, amp;nbsp;lercftees villages prochains.Le foir precedent l’armee duDuc eftoit venue camper à vne petite lieue Françoife de 1 à,ayâc quelque opinion que le Prince ne s’opiniailreroit à bazarder fes forces pour la conferuation d'vne fi mauuaife place. Mâisielcdemainau matin le Duc enten dit que l’armee du Prince fe mettoit en bataille au lôg des fauxbourgs, ce qui lui fit ranger la fiene : amp;nbsp;l’artillerie placée de parc amp;nbsp;d’autre «ôméça a tirer dedâs les efquadrôs,où quelqucsfois elle fat foitdudômage.Làvoyoit-onplusdejquarâremilhômcs,amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•'

prefques tous Fracois.en rang de bataille, alfez pres les vns des autres, auec les courages aulTi fiers que la cótenance e-ftoit braue,gc plufieurs n’attëdoyent que le figne du côbar. Entre les deux armees n’yauoit quecampagnerafe amp;nbsp;fans avantage; de qui pourroit faire trouuer elf range,pourquoy eu quatte ioura^e les deux armees furent illec à s’entre-

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M.D.lXVIir.


ChARIES N E V F U s M (.


regarder amp;canonncr, elles ne vindrentpuint aux maiiir. ains ne firent qu’efcarmoucher, encores bienlegerenienrj Sc non gucresfouuentjà comparaison des autres fois. Mais I,»p«lt;deïM il conuient feraincnteuoir que vingt ans auparaiiant Ion fe/lbe tti n’auoit fenti vn firudehiuerqu’alors :Sc non feulement 11 Frmt^üti de gelceeftoîtforte,aiiisauffi leftimas tomboit continuelle-t'tntntuer. qui faifoit vn verglas fi tcrritle que les gens de pied nepouuoyentquads’esbranÜer qu'ils ne tonibaffent. liy Ak *-!gt; auoit beaucoup plus de danger pour les cheuaux, de forte qu’vn petit folle releué feulement de trois ou quatre pieds jicfepouuoit paffer à clieualjtantilelloitglilTant.Etconi me il y en auoitplulieurs entre les deux années,faits pour nbsp;nbsp;|

I la fcparation des heritages, c'eftoyent comme autant de tranchées: amp;nbsp;celle qui euft voulu aller affaillir fe full entièrement defordonnee, Pour celle caufechafeunefetenoit . ferme, regardant amp;nbsp;attendant celle qui feroit fi inconfide-rec que de fehazarderauec tant de peril. Nullenevoulut i tenter le gué: feulement y eutpourcepremieriourqucl» I que legere efcarmouche, amp;nbsp;vue heure auantlanuiftlet [ troupes fe retirèrent en leursquartiers.Le lendemain les armées fc mirent encor en bataille, amp;nbsp;s’entrefaluercntà coups decanon,comme le iour precedent aucuns qui vou-loyent courir aux efcarmouchcs fc rompoyent ou def-nouoyentles bras ou lesiambes.-äc y en eut plus d’offenlez par ce moyen que parles harquebuzades, Letroiltefme aour on tint parerlle contenance, fans fçauoir trouuer les moyens de venir aux raains,finon qu’on vouluft cheoiren trcfgranddefauantage. Au quatriefmc iour,leOaicquia-uoit laplufpartdefesgenslogezàdefcouuert, fe retira à vnc lieue de là,pour refehaufer fes troupes trafics de froid) amp;nbsp;fur la retraite perdit trois compagnies,vne de SuilTes, Je deux Françoifesfurprinfes en vn village. Peu deioursa-pres les maladies fe mirent entre les foldats tant violentes que langoureufes, qu’en vn mois moururent de partît d'autre plus de huit mil hommes.L’ardeur que tousauoyct ’ ' nbsp;nbsp;« de combatrCjSc la prelènee de leurs chefs, les faifoit endu-

*, rcviufquesà l’extremité. Mais ceux du Duc fouffrirent quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ dauantage,pourn’auoirtantdecouuert, nitant deviurfs

que les autres. Qu^elques cornettes de cauallcrie des deux camps cftoyent logees à demi lieuè amp;nbsp;à trois quarts les vns des autres: mais retournées fur le loir en leurs logis, tons efloyent

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Charles nevfiesme,.

efloyent fl trinfis qu'ils nefefoucioycnt de moiefter leur ennemi, ni me fni es de lui donner vu feul alarme jcomrasi sdy cull eu trefuesentre eux.

Leiour d’apies re deflogeraent,I’Amiral fe doutant bieiilt;B,//lt;,„f„; queics gens du Duc, oui esiours piecedens auoyeni nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dei’^

dcmialahaye, voudroyenteftans vn petit efloignezs’ef- f«' carter es bons villages, comme ils firent, (ne demeurant au corps del armee trois ou quatre cens chenaux, St enui-roti douze cens harquebuziersjle telle ellant à vne St deux lieues delà) fur les neuf heures de matin qne la Caualeric du Prince fut arriuee, fit fortir douze ou quatorze mille harquebuzier.SjSt quatre pieces legeres, en deliberation de donner droit au corps de l’armee du Duc, qui ii’elloit qu’à Vne petite lieue St demie delà. Les chefs fçauoyent bien qu’ilyauoit vntuifleau 8c certains palfagcs deflus , qu'ils n’eftimoyentpas fort mal aifez,fuyuant le rapport des guides. Ayant la nuid precedente fait rcconoillre 8c rafler les । nbsp;nbsp;,

gardes qui là eftoyent, les trouuerent forties. Lesbar- h !/i’ quebuziersdu Prince venus à ce pafTagequili’eftoitqu’i vnquart delieuè du camp Ducal,le trouuerent garni d’in-fanterie,qui fut viuement attaquée,mais ne peut cftre fot-cce.Le camp ayant print incontinent l’alarme bien chaude, fe mit à tiret canonnades fur canonnades, pour rappeller les troupes cfcartecs puis les chefs enuoyerent renforcer. lesgardesàcepaflage.Neantmoins vu quart d’heure aptes l’Amiral fit donner a vn autre endroit, qui fut bien défendu,à fans celle refiftancele Duc elloit en route. Car auant que mil hommes de renfort lui fuffent arriuez, l’Amiral leur mettoit d’abordee en tcflc quinze cens cbeuaux St fix mil harquebuziers,qui les eulfent bien esbranflez.Ay bouc de deux heures le Duc ayant amafléprefques toutes fea troupes,8ccnuoyé quelques pieces fur vn haut, aptes plu-fieuts coups tirez de part 8c d’autre, le froid fit retirer cbaf-cun.Des deux collez taut la Noblelfe que les foldats inur-muroyent fort contre les Chefs, dequoy, fans aucun fruift, onlesexpofoit ainli aux glaces 8: froidures du tout çxtre-, mes, fcptaignans aulTi d’eftrciaafliegczparladifettedc viures : adioufloyent que fi on ne les acommodoit en lieux affeurez 8c muni.s, eux mefmes iroyent s’y loger ne pou-uans plus faire telle à tant d’exttemitez. 11 n’y eut en ceci coiitradidion aucune: car l’intention des chefs s’accorda

X. j.

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M.D.LXVIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChARLÏS NïVriïSMï.

incontinent àtcl defir. Le Duc s’en alla hiueiner de là Loire^'es enuirons de Saumur: Le Prince aTliouars J Mon-Itrucil. Bellay amp;nbsp;enuirons. Voila comme le froid efcatP ceux à qui les mains dcmangeoycnt, amp;nbsp;qui ne cerchoyent que l’occafion de fe battre.

Timoleonde ColTe', Comte de BrilTac, icune Seigneur

lt;r» r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J. aace.mais tranfporté d’vn délit

'Setffacfur excelTif de paroiftre, amp;nbsp;poufle par la faueur du Duc d An-tAmiral jou,qui le chenfloit entre tous autres, baftit en ce mefmf efr^ndelet temps vncLraue entrcprife, laquelle quoy que demeuree finfrere. fms effeiSjmerite d’eftre feeue. L’Amiral amp;nbsp;fon frere e-iloyent logez auec leurs cornettes dans la ville de Mon-ftrueil-Bellay. En vn petit fauxbourg tout proche y auon deux côpaguies d’iufacerie,pour faire quelquesfimples gardes, tant deuât leurs logis qu’aux portes.Les gentilshômes faifoyent feulementdcs rondes toutes les heures autour do b muraille,amp; celafembloitdeuoirfufîire.Caryayâc àra-uenue deSaum^ur fix ou fept regimens d’infanterie dâsvn grand fauxbourg,qui elloit outre la riuierc, Móftrueil de-meuroit àcouuert de ce coftc là;de l’autre y auoit degr.ids nrarefcages à vnelieue auxenuirons, qui ne fepuuuoyeot palfer qu’en certains endroits : amp;nbsp;neuf ou dix cornettes de cauallerie logees parles villages au deçà, qui battoyentles chemin ; 8c de iour amp;nbsp;de nuidf .Ce qui la rédoit alfeuree,de forte ju’il y auoit peu d’aparéce qu’elle peuft tóber en aucû dâger.Or côme es guerres duties on a toufiours de bons a-uertiflrc.iiens,parcc que les ennemis couucrts (ont ordinairement cachez dans les entrailles des partis, le Comte eut auis premièrement de la petite garde qu’on faifoit à Mon-ftrucil. Secondement, qu’on y pouuoic arriuer fans donnet dedans le fore des gardes de la cauallerie de l’Amiral, en faifantdeux-licuèsdauintageque parle droit chemin.11 ne voulut s’arrefter à cela,mais pour cftre mieuxaffeuré, pria vn Capitaine François Si vn Italien , d’aller de nuid reco-noiftre ce qui en elloit. Iceux allèrent iufquesau pied de h muraille, amp;nbsp;auec vnelonguepicque 8c vnechordeayant vne agrafe de fer ils y montèrent (cat elle eftoit allez baffe) puis furent iufques au logis de l’Amiral enuiron les neuf heures du foir. Cela fait ils s’en retournèrent fans iamais cftre defcouuerts, comme l’vn d’eux le raconta 8c afleura depuis au fleur de la Noue,qui eftoit lors à Monftrueil pres de l’A-

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Charus NiTinsMi.

de l’Amiral. Le Comte fort ioycux de leur rapport, baftit

vn delfetn là dcffns. 11 vouloit auec mille harquebuziers nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

choifisamp;bicndifpofts, foaftenus de cinq cens chenaux, partir en tel temps, qu’il peuft arriuer pres de Mon fti ueil cniiiron les trois heures apres minu'd: afin d'aiioir deux heures de nuift pour le moins, pour fauorifer fa retraite, fi fonentreprife ne fuccedoit ; 'mais auenant qu’il l’execu-taft,il deuoit faire de grands feux,es tours du challeaupour auertirl’armee Ducale qui eftoit à Saumur, afin de marcher en toute diligence pour le fecourir, s’afleurant qu’on neleforceroitpasjfins le battre d’artillerie, amp;nbsp;fon fecouts pouuoiteftre là dedans fix heures. Ce faifant, il prenoit deux trcflîgnalez chefs au milieu de leur feurere, amp;nbsp;cent gentilshômes de nô. Dauantage il mettoit à vau de route celle auâtgarde logee pres de là,qui n’euft attédu la venue des ennemis,tant l’cffroy eut efté grand,amp; s’en fulfent pa-rauenturcenfuiuis d’autres inconueniens. l’ay oui dire au fieur de la Noue,dc qui ie tien ce Vecit, par lui inféré en fes difcours, amp;nbsp;lequel eftoit lors auprès de l’Amiral, que telle executiô entreprife par Briflàc n’eftolt pas impolTible.Mais côme il etl befoinque Dieu veille pour ceux qui dormét,8c -pour la côferuation des places,auftî quad le Côte s’achemina pourl’acheuendent de fon entreprife,vne petite auantu-retrauerfa voire renuerfafon delTein. Car Cftât parti pour cell efled auec vne douzaine d’efchclle',8£ fesgens bié délibérez, n’ayant plus que deuxlieué's de chemin à faire , il tencôtra deux ces cheuaux ennemis, lefqucis defcouurans celle petite armee à telle heure en câpagne,fe retirerent au grid pasjdounans l’alarme à Monftrueil amp;nbsp;aux quartiers où leur caualerie eftoit logee:tellementque le Comte fut contraint fe retirer. Depuis l’Amiral fit ictter des gardes plus grollcs de nuift aux palfages amp;nbsp;battre la campagne plus fouuentxorabien qu’il ne defcouurit rien de l’entreprifc,8£ n’ciifceut-on rien qu’apres la paix faite. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Le Prince amp;nbsp;autres chefs retirez peu apres vers la Ro-chclle auiferent aux moyens de faire argent pour la „anta^e pourfuite de celle guerre , amp;nbsp;commencçrent à enga-ger les biens du Clergé Romain, fe trouuantdes ache-leurs hazardeux,qui y firent bien leurs befongnes.Les Ro-chelloisprefterent 4. vingtsmilleliures : amp;nbsp;laroined'An-glctcrrcenuoya fecouts de cent rail angelots, fix canons,

X. ij.

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M’D.tllx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChARIïS NïvrIBSMï,

quelques milliers de pouldrcs amp;nbsp;force boulets,dont elle fut payee en fel, laines, amp;nbsp;metal de cloches. Au relie, tout le bas PoidOu eftant mains deceuir de la Religion, except^ l’abbaye de S.M'chel en l’air, où y auoit forte garnifon de moines amp;nbsp;foldats; ce qui feruoitdcbrideauxcourfesde plulîeür3,quelques guerriers Poifteuins obtindrent congé du Prince d’aller affieger ce lieu,lequel foullint deux lieges lëgers,au trpilîefme fut canonné amp;nbsp;emporté d’alîaut, quitte ou cinq cens hommes qui eftoyent dedans taillez en de S* pieces à caufe de leur violence amp;nbsp;opiniaftretc. D’vn autre collé,'Martinengue,Entragues,laChaftre,lt;gouuerneursde Gy in,Orlcans,Bourges,acompagnez d’autres cheIsSt de bonnes troupes alGegcrent Sancerre,petite ville, le refuge de plulteurs familles de la Religion,amp; donnèrent plulieurs alTàutsqueles afliegez foullindrent amp;nbsp;repoulTerent, ha-raflans par diuerfes forties les alTiegeans, qui apres auoit perdu lîx ou fepr censdeleursmejlleursliommeslaiire-ren't celle petite ville-en tepos. Mais depuis les Sancer-rôis âyans voulu entreprendre de baftir vn fort fur Loire,/ firent furprins, amp;nbsp;apres auoir perdu enuiron cinquante hommes amp;nbsp;ce fort, contrains fe contentér de faire bonne garde dedans l’enclos de leurs murailles.

M. D. L X 1 X.

AL’entree de l'an 1569.1a guerre fe ralluma. lesViC-comtes de Bourniquer,Montclar, Paulin amp;nbsp;Gotirdon deFe‘‘'^^e'’ii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mil liarquebuziers amp;nbsp;quelque cauallerie fai-

foyenr la guerre pour le Prince à ceux de ThouloufeS autres’, la ville de Mont.iuban eftant leur principale retraite. SommezparlePiincedefevenirioindreà lui, refpondi-/ rent qu’ils afnioyent mieux garder cede prouinee St leurs compatriottes alencontre de MonlucStautres ennemis^ que-leur lailTer tout en proye, tandis qu’eux porteroyent les armes en pays ellcange. Le Capitaine Piles, qui auoit charge de les emmener, ne lailîad’amalTer quelques troupes en Qiiercÿ, Agenois S: ailleurs : puis ayans prins Bergerac amp;nbsp;SaindeFoy fit vnç courfe iufques en Périgord,ou il bruflatous les villages amp;nbsp;tua tous les foupçonnez de M desfaite de Mouuans amp;nbsp;Pierre Gourde. Quelquesiours apres ilpriijtlecheoaiaauecdouze cens harquebuz'ersK enuif pu

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Charles b t t hsj m t. t6j

Cnüiron deux tens cheuaux, pourfe ioindreau Prince.Au Commencement de Feunei jla Cornette de Breffant Ange- i-t-tun fut furpnnfe amp;nbsp;rompue pres de Thouars : par cinq cens cheuauxfortisdcSaumur:8t huit ioursaprès le Comte de^ ° Briflac faillit de tailleren pieces les troupes de Montgom-ineri, le frere duquel il emmena prifonoierauec quelques antres,ayanttuédixHuitou vingehommes. Lejy. lourdu niefnïC moislecliaileaude Lufignen tenu au nom du Due d’rtnjou fut furprins par quelque intelligence, la garoifon de dedans effant pour la plulpart defeendue en la ville .

pour y banquetter. M.iis à faute de prompt fecours les fur-prenans, au nombre de neuf ou diXjy furent acablez. Il y eut quelques autres entreprifes en diuers lieux, nommé-luent fur le haute de Grace amp;nbsp;fur Diepc, qui nefuccede-rent pas. Ceux delà Religion qui portoyentles armes pres du Prince, ayans fduftenu la fatigue de l’EiuerSc de tant d’efcarmouchcs, trouuctent lefeiourfort doux dedans le Poidou, où ils s’elloyent retirez. Sur lafindeFeutier, il falutreprendie les armés a bon efeient, le bruit publié que le Duc eftüit en campagnei amp;nbsp;s’acheminoit auec toutes fes Lei Jeuxiir forcesvers Angoulefmc. Le Comte de Tende lui auoita- ’»“’fi mené trois mil hommes de pied Sc quelque Caualcrie.

Plus deux mil Rentres conduits par le Rhingraue amp;nbsp;foiiipiertc luielloyent venus derenfottitcllemcnt quefon butcftoit, pour acheuer bien toft la guerre de forcer le Prince au combat,ou le contraindre de renfermer fes troupes dans les villcs.Le Prince amp;nbsp;l’Amiral fut celt auislirent reflerrer leurs gens j amp;nbsp;delibetereiit fe retirer au long de la Chatante,riuicre de Poidou, pour voit la contenance du Duc, fans rien hazatder: aulTi pour fauorifer leurs places^ lefquclles ils renforcèrent d’hoinmes, amp;nbsp;afoiblirent d’autant leur armee. Il ne fc fit rien de memorable ,iufques à te que le Duc fe rendit aChafteau neuf, ville lituec fur la / Cliarante , où d’abordce ilprintle ch.ifteau gardé par vu Po'li.r Efcofloisamp; quelques harqucbuziers.qui ie rendirent vies fauucs,mais auec peu d’honneur. OrdautantquclePont Frinfiili de Challcauneuf auoit cité rompu en deux endroits, l’A- Chaficnü-tniral defireux deconoiftre la contenance amp;nbsp;le palfagedes enneniis,vintiufquesli,fuiuidc feptou huit cens cheuaux, amp;nbsp;autant d’harquebuziers. La fut attaquée vne legere ef „urnet it catmouche auec quelques croupes, qui auoyent palfé pat 3«^,

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X. iij.

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Charles niti ns U t.


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barques, ou fur quelque planchage foudaineinêt mis.L’A-mirai lugeanc que le Duc vouloir palfer, amp;nbsp;voulant auoir loifir d’auertirle Prince, pour poutuoir au relie, propofi d’empefeher ce paffage pour le lendemain. Et fur le lieu J,,r naefines ordonna que deux regimes d’infanterie logeroye't I, ' a vnquart de lieuè du Pont, amp;nbsp;huit cens cheuaux quelque derriere,dont le tiers feroit en garde alfez pres du paf-'•••'i« fquot; fige, tant pour auertir, que pour prefter quelque combat, Quoy fait 11 fe retire a Balfic, a vne lieue du Pont auec le relie de I’auantgardCjSc le Prince vint à larnac ,quiell vne / lieue plus outre.Mais ce commandement ne fut pas execute.Car tant la caualerie que l’infanterie,recunoilTant qu’aux lieux delignez y auoit peu dé maifons de nuis viures ni fourrages,ayant oublié du tout la coultumc de camper, de d’eftre fans commodité au logis alla prendre quartier ailleurs. Ainfila plulpart de celle troupe s’clloigna pour loger,8c nedemeura lür le lieu que peu de gens.quis’accom-JTa«»« ri‘ moderent a demie lieue du paifage. Celle faute trefim-mimiuA- portante cnproduilit vneautrc,c’e^lquelâgardefuttref-foible,laquellcnepeut s’approcher affez pres pour ouïr ni donner alarme d'heure en heure aux gardes ennemies,ainli qu’il auoit efté auifé,pour faire croire que toute l’auâigar-de du Prince elloitla logee. L’armee du Duc inerueilleu-fement forte,refolue de faifir ce paifage, quand bien toute celle du Prince s’y full oppofee, fit par la diligence du four de Biron,non feulement refairele vieux pont,maisauflien drelTa vn nouueau des barques, qui fe portent es armees royales,amp; aiiant la niinuiél le tout fut patacheué.-puis commencèrent à palfer fans grand bruir,caualerie amp;nbsp;infanterie. Ceux du Prince qui elloyent en garde auec cinquante chenaux à vn petit quart de lieue du pallàge, n’apcrceurét qua lî point qu’ils palToyent,linon fur l’aube du iour,amp; enauer-tirent incontinent l’Amiral, lequel ayant feeu comme les gens pour la plufpart auoyét logé fort a l’efeatt, mcfmes du codé que venoyent les ennemis, leur mâda qu’ils palfoyét, amp;nbsp;qu’ils s’acheminalfent diligemment verslui, afin de fe retirer touscnfemble, amp;nbsp;que cependant il les attendroiti Balfac.II commanda aufli a l’heure mcfme,que tout le ba-Le rttnrile- gjgç finfantcric fe retirall,ce qui fut fait.Si lors voire v-^uxènrutr '’f oeiireapres,toutes fes troupes eulfentelleralfemblces, il fe full tresfacilement retiré mefme au petit pas.Mais celle lôgueur de temps (afçauoird’cnuirô trois heures)quife

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Charlis NEVFiEsME. 1^4

fifl'a pour les attédrf,fut la principale occalîôde la desfaite» L’Amiral ne voulut lailTer perdre telles troupes, où il y a-uoit neuf cornettes'de cauallcrie , amp;nbsp;quelques enfeignes * d’infanterie,dont lesColonels eftoyent le Comte iVrontgô-meri,Acier amp;nbsp;PuuiautiReioints à lui,fors Acier qui print la route d’Angoulefmc,l’armce du Duc toute palier, amp;nbsp;proche de rAmiral,refcarmouchc s’attache li chaudement que chafeun conut qu’il faloit combatre ce iour la, qui eftoïc le 15.de Mars.C’eft ce qui fit tourner vifjge au Prince,lequel clloit vnegrolTc demi-lieue de là fe retirant: car ayant en- mué du ' tendu qu’on (èroit contraint de mener les mains,lui,qui a- Pi'mce né uoit vn cœur de lion,voulut eilte de la partie. Quai d donc fi* l’Amiral.pour fa retraite vintàs’ellongner d’vn petit ruif-feau,qu’on ne pouuoit paifer qu’en deux ou trois lieux ,a-lors le Duc fut confeillé de faire auancer la fleur de fa ca-uallerie , cotnpoieede fept a huit cens cheu ux, laquelle renuetfa quatre Cornettes qui fan'oyent la retraite, où la Noue amp;nbsp;la Loue furent faits prisonniers, apres auoir fou-ftenu amp;nbsp;courageufeinent combatu,commeaufli fit le Colonel Puuiaut, lequel rallia toll apres les flens efpars. Celle cauallerie du Duc chargea puis apres Andelot en vn'village. Icelui les fouftintbrauement, leurtua Mon-falei amp;nbsp;plulîeurs autres démarqué, au nombre de quin

ze ou feize. Le Prince amp;nbsp;l’Amiral rangez en deux gros tquot;» bataillons de cauallerie , voyans qu’on tafehoit les en-gager entre toutes les forces du Duc amp;nbsp;la Charante , s’a- L prellerent pour aller à la çharge L’Amiral fit la premierei * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

le Prince la recôde,qui fut encor plus rude que l’autre,amp; du 9^/4* cômeiicemét fit tourner les efpaules à tout ce qui fe prefen ta deuat lui.foullenït en apres vn nouueau clioc,où le com bat dura bié aipre quelque téps.Mais luiSc l’Amiral ayâs en fin toute l’armeeennemie fur les bras,8c IcPrince ellât fôdn

Ibus fon cheual tué,s’éfuiuit la defroiite de facaualerie,iy45 pcrdufutlechapenuirócétgentilshómes,8cprincipal«mélt; Ju laperfounedu Prince, lequel engagé fous fonchcu.aLnePnncf tir peut ellre fecouru des liens,amp; s’eftant rendu au fleur d'Ar- P‘'“ gences,_au bruit de faprinfeacourut vn gentilhomme Ga-feon,nomméMoiiteiquiou, capitaine des gardes du Duc, , ' lequel lui tira vnepiftoiletade dans la telle, dont il rendit l’efprit fur le champ. Sa mort aporta vn merucillcux re-grctàceuxde la Religion, 8t beaucoup de reflouilTance à

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X. iiij.

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Il

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plufieurs de fcs contraires,nommémêt au Roy,à la Roms» au Duc d’Anjou,atoutehmaifondeGuife, amp;nbsp;particulièrement au Cardinal de Lorraine,qui le lendemain des nou-’ i uellesaporteesauRoylorsertanta Mecs, touchantceft^ iourneefoù les Catholiques Romains auoyent perdu deux cens maiftres, entre lefquels y auoit plulieurs Seigneurs K gens de nom) venant faluer le Roy , à la coulïumedcs Courtifans, lui dit en riant, Sire vous eftes maintenant,à mon auis, en meilleure difpofition que n’eftiez il y a quelques jours ; car on vous a tiré beaucoup de mauuais fang. Âinfi fe iouoic celui qui fur les corps des Princes du fang amp;nbsp;de la nobleffe de France pofoit les fondement de la domination que les liens y ont depuis voulu vfurper,commc nous le verrons ci apres . Lon enuoya de Mets au Pape quelques cornettes gaignees fur le Prince, dont ce bon payeur futliaife, qu’il fe promena à pied en procelfion depuis fon châfteau S. Ange iufquesau temple nommé du S. Efpric, auec tous les Cardinaux, pour en faire rcmercie-mens à fes images. On peut, fans flatterie donner celle louange au Prince,duqucl nous parlons maintenanr,qu’au-cun'de loti fieclenel’a furmontéenhirdielfeiiiencotir-toilie.11 parloit fort difertement, plus de nature que d'art, cftoit liberal Scouucrt à toutes perfonnes, excellent chef de guerre,ncantmoins amateur de paix,tresferme en fa re-ligion,inuincible en diuerlitétmais mol en piofperité,grâd rieur,fuiet 3. vanité,amour de fcmmcs,amp; cholere; mais qui . ..«donnoit lieu aux rcprelientîons S; auis de perfonnes qu’il ’’ / aiinoit SC refpcétoit. Mais au relie, lon peut recueillir de celle desfaite,que quand ilell queftiond’vnechofe importante 8c hazardeufe,on ne la doit point entreprendre a de-mi-.car,ou il la faut laifTcr,8c n’auoir honte de reculer, ou y aller auec toutes fes forces. Si l’Amiral 8c le Prince euffent eu les leurs,le Duc ne les eut pas attaquez.En apres,quand les armées logent efeartees, elles tombent en desincon-quot; oertiens que la fulElance des meilleurs chefs ne peut de-flourner.

Apres celle iournee le Duc enuoya alTieger Cognac, 8c çmbralfadiuers autresdelTeins, comme firienneluieuft iTinnéé impoflible, veu mefme qu’au pirauant quelques pla-ces de Poiétou auoyent elle cnleuees à ceux de la Religio. Maislt;o§riacarrclta le Cours de celte vidloice, tellement

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ChARIÏS NEVriSSMÏ.

que Je Duc apres aiioir perdu les plus efchaufezdefon in-fanîerie en ce liege,penfa gaigner dauätage par intelligen-«e fur S.Ieand'Angcly,où n’ayant rien auancë, fitfommcc (,lt; ceuxd’Angoulefmc, qui nercfpondirent que menaces de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m*

lui faire recenoir honre amp;nbsp;dommage fi fon armee en ap-« „ac«* prochoit.Tandis que fon confejl penfoit aux moyés d’em- c ployer fes forces en autre endroit, ceux de la Religion en-renttemps Stloifirde fereioindre.L’AmiralmenalesPrin J , cesde Nauarté 8f de Condé de S.Iean aTone-Charente,'•* J * où la Roine de Nauarre fe tronna, pour encourager les i fij*) ’ pins esbranflez, amp;nbsp;auifer à ce qui eftoit expedient. I.aCa-uallcrie y fit reueue, donc le Prince de Nauarre fut declairé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Clief,aquitoiis,au nombredequatremillemaiftres, pre-ftcrcntfermcnt.Le icune Prince de Condé lui fut adioiat.

Andelot alla parles garnifons faire reueue de l’infanterie, . puis fit vn voyage en Poiftou pour affembler les troupeS^},« •’Az* efparfcs, poutuotr à l’argent, 8t brider les courfes des end »-J’émis.Au fortirdelàjfurprins d’vrie heure chaüdc,il fcretira dedans Saintes, où il décéda incontinent le 17. iour de May, au grand regret de tout fes amis amp;nbsp;feruiteurs. Son corps ouuert fut ttouiié auoir efté erapoifonné ; ce qui fut pratiqué peu de temps apres à l’endroit de plufieurs autres Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes de la Religion, pat l’auis de René de Birague, Italien, lors garde des féaux amp;nbsp;depuis Chancellier de France, lequel (ouloit dire alors tout ou-uertement, qu’il ne faloit point faite la guerre auec tant de peine amp;nbsp;de defpenfe, ains futfifoit d’y employer les cuifi-niersjfous lequel mot il entendoit les empoifonncurs, L’e-ftat de Colonel d’infanterie Françoife du lîeurd’Andelot fut baillé à A cier, amp;nbsp;fa compagnie à Beauuais la Node qui eftoit fon lieutenant. Mais la charge de toute l’armee amp;nbsp;le foin des afaires principales tomba fur les efpaulesde l’Amirahgrandement refpeéfé de la Roine de Nauarre,des Princes, Seigneurs, gentilshommes , capitaines, brief de tous les grands amp;nbsp;petis qui lors faifoyent profeflîon de la Religion.

Quant à l’armee du Duc, elle couroit le Saintongeois, it Angoulmois amp;nbsp;Limofin, repren.int quelques places, nq-Afm-iù.ï cù raniment Aubeterre.Le Comte de Bnffac,Colonel de Fin-fanterieFrançoife en icelle armee.Sc chef d’vn regimen de quarante enfeignes, auec la plufpatt des forces fntreptint

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M.D.LXIX^


Charus Ni t tu s mi;


d’aflîcger Mucidan. Ceux de dedans apres auoir bien lîe-fcuduia ville l’abandonnèrent amp;nbsp;bruflercnt, lè retirant aU chafteau qu’ils debatirtnt vaillamment,fouliindrent quelques alfauts, tirerêt les plus ûgnalez des regimens de Brif-fac, Monluc St des Cars, encre autres le Vicomte de Pom-nadou,amp; finalemét Brilfac mefme,qui aprochant pour teco 1101 Are la brelche amp;nbsp;les dcfenfes.n’eu A li to A môAré le nci i^u’vne barquebuzadc lui perça la telle, l’abatât roidc mort • lur la contrelcarpe.ll n’auoic lors que vingt cinq a vingt lis ans,amp; fut fort regretté de ceux qui l’eAimoyent dcuoir e-. Are quelque iour l’vn des grands chefs de guerre de nollce léps.Quelques ioursapres les aH'iegez s’eAant rendus vies amp;nbsp;b.igues fauues n’eurent plu AoA perdu la veue de leurs muiaiiles que (cotte la foy iuree St promile) la plufpatt fu rent taillez en pieces pai les aAiegeans de le (pares pour la mort de leurs Colonels amp;nbsp;meilleurs foldats qu’ils auoyenc perdus. D’vnautrecoAé le capitaine Piles conquit l’iHe dé Piße Medoc entte Boutdeaux Si la Roebelle,où tous fes foldats 4,c, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’enrichirent,Et Ie Duc quitta la Guyenne, prenant le che

min de Berrijaündeioindreàfon armee les forces du Duc d’Aumale, pour empefeher l’armee Alemande amenee pat le Duc de Deux Ponts de fe ioindre à celle des Princes. Les Parirear- jg Mouy,Icnlis,Moruilliers, Fequieres,EAernay Si Vient» autres auoycnt toA apres le commencement de celle troi-peina 4«* lîefrae guerre ciuile fait vn amas de y.oufixcenscheuauü Tieißrtt, St deux mil harquebuziersaucc lcfquels(ne pouuâspoutla fmr let cm JiflSculté des palfages trauetfer en Guyenne) ilss’athemi-ieî'pnn'e’i u^tenc en Brabant vers le Prince d’Au range amp;nbsp;leCôte Lu-à frawri/atiuuic fois frerc.lefquels, aprcs auoir par quelque temps 81 trance, ir d’vn heur variable entretenu la guerre cotre les Efpagnols, mattgré le, palferentia Meufe, maugré le Ducd’Alue ,auquel (loints armee, en- praçois) ils prefenterent bataille,quc l’Efpagnol refu-nemie,. fj^youlât les confommer à faute de viures, qui leur furent fl courts qu’ils prindrent parti d’entrer en Frâce, où venus iufques à Vitry,fur la deliberatiô de ce qui cAoità faire, ou de pouAer outre dans le royaume eAonné de voir tant d’at-mees,ou rebroufler vers l’Aleliiagne amp;nbsp;fe ioindre à l’armee que VVolfgâg Côte Palatin du Rhin amp;nbsp;Duc de Deux Pots drelfoit pour les Princes,Jsfuiuirétle fecôd auis.Orh Ion côfidcre de près le lôe chemin que fit ceAe armeçAlemâde, depuis

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Charles nbvfiesme.

depuisle Khin,iufques cn Limofin,enfemble les grands amp;nbsp;Continuels empefchemcs qu’elle eut, Ion tiédra pour nier-ueille,qu'vnearmee cftrangere, tancefpiecSt maluoulue, foit venue au delfus de lès defleins. Vray eft que les guerres eludes ont touliours facilité I’entree aux nations voi-fines,qui n’euflent olé regarder la porte,fans I'apui d’vn des partis. Mais quand la faueur fe trouue petite d’vn collé,amp; larelillance grande de l’autre : alors admire-ondauantage les exploits de ceux qui fe font ainliauanturez. Cefutvn grand foulagement au Duc Aleman d’auoir auec lui le l’tince d’Aurange,le Comte Ludouic ,1e Comte Wolrad de Mansfeld,amp; le fecours François ful'mentionné.Ses trou _ „ nbsp;nbsp;.

pes elloyent de cinq mille Lanfquenets amp;nbsp;de lîx mille Reiftres. Auec celle petite armee il fe mit en chemin, pu- hnundt. ' hliantpar cfcrit les caufes de fon acheminement vers les Princes.LeConfeil pres du Roy fetrouuant à recommencer, ordonna promptement vne petite armee conduite par le Duc d’Aumale,pour artefter ce fecours : mais fe doutant delà foiblcfle d’vn tel chef, peu adroit ,amp; malheureux en fait de guerre,y en ht encores ioindre vne autre,à qui com-mandoitle Duc de Nemours, prefque pareil à l’autre. Ces , deux corps aflèrablcz auoycnt beaucoup plus d’infante- i»,’. eie, mais moins de cauallerie que le Duc Alcman. Leur , rclolution fut de n’attendre pas qu’il entraft dans la Frau-cepour y rauageri ains s’auancerent iufques aux confins del’Aleinagne. amp;nbsp;esenuironsde Sauerne, desfirent le regimen du Capitaine la Coche Dauphinois , compofe de pieces ramalTces,lequel pretendoit fe ioindre aux Lanfque-nets. Pour celle defroute,le Duc Aleman ne lailfad’en-trer en Ftâce par la Bourgongne, là où les autres vindrent fUiti. l’acofter, Sc iufques a ce qu’il euft gaigné la riuiere de Loire (n’ayant pas fait moins de quatre vingtslieuês) ia-niais ne l’abandonnèrent,eftans ordinairementà fes flancs, ou a fa queue: amp;nbsp;plufieurs fois les armees s’entre virent, amp;nbsp;s’attaquèrent par grofles efearmouches. Le Prince d’Aurange a dit fouuentesfois depuis qu’il s’esbahiffoit comme en fi long amp;nbsp;difficile chemin les Catholiques Romains n’auoyent feeu choifir vne occafion fauorable pour \ eux, amp;quequelquesfnis on leurenauoit offert de bel-les,acaufedel’embarafrement du grand bagage. Outre les grandes forces que menoyent les Ducs d’Aumale amp;nbsp;de

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W.D.LXÎX, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ch A RIKS HEÏflISMI.

Nemours,ils aiioyent la faueur des villes, du pays, des tî* uteres, fçauoyencle delfcin de l’arinee ennemie qui.confi-ftoit î faire chemin, amp;nbsp;a gaigner par force ou par furprife vn paflage fur Loire, où elle paruint maugré leurs rufes Sc efforts. Aucuns ont dit que le difeord qui furuint entre eux leur fit faillir de belles entreprifes, qu’ils eulTcnt peuexe^ . nbsp;nbsp;cuter,s’ilsfulfent demeurez en bonne vnion. Mais outre

lt;» redoutoyent la vigilance de Moruilliers f l’inju-fteJi.ffltn ftrie de Feuquieres, la promptitude amp;nbsp;vaillance de Mouy,' Z«/ZieOTwr«. Efternay amp;nbsp;autres chefs, lefquels les tenoyen ten alarme continueltSt fans les nouuellcs de la iournee de Baffàc,Aumale amp;nbsp;Nemours euflent efté desfaits ou contrains de congédier leurs troupes, amp;nbsp;fe retirer dedans les villes. La ha-ne,qu’auoit l’armee Alemande leur vint à poinél. Orcc-fle grand’ barrierede Loire deuoiteftre encore vne fécondé amp;nbsp;trefgrande difficulté pour arrefter tout court ces cou-reurs.-dautant qu’elle ne fe guayoit point fi bas,8c que toutes les villes fituees deffus leur eftoyent ennemiestmais vii tel paflage eftoit fi neceffairc qu’il redoubla leur diligence, hardiclTe amp;nbsp;inuentionitellement que contre toute opinion * nbsp;nbsp;nbsp;de leurs aduerfaircs, tant deçà que delà le fleuuc,'ils alle-

u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent attaquer la villedela Charité,où il y a vn beau pont,

j'rti'j'ii,' 1' Entre autres fautes des Catholiques Romains, renforcez itV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fecours d’Italiens que le Pape leur auoitenüoyé.afça-

J uoir douze cens cheuaux, 8c quatre mille piétons, celle ci ne fut pas des moindresiqu’ils auoyent laiffé ht Charité d’e ftituee d’hommes : au moyen dequoy ceux de la Religion prelfcrent tellement cefte place, amp;nbsp;l’eftonnerent par tant de mines 8c menaces j qu’auant qu’on luieuftenuoyédii fecours, ils l’eurent emportée : ce qui leur fut vne ioye incomparable,mais rabatuc par le décès de Fcuquicres,8£ autres chefsjqui furent cmpoilônnez en chemin, (uyuantles préceptes de Birague.Sans cefte prinfe, l’armee Alemande eftoit en trefmauiiais termes,8c euffent les chefs efté contrains de remonter iufques à la fource de Loire, qui eftoit Vn alongemcntde plus de foixantelieues ;qui piseft, prenant ce chemin là,ils s’embaralfoycnt en vn p lys motueux gcbocagcuxj où la caualerie ne feruoit que d’empefehe-ment. L’Amiraleftimoic ce paflagecomme impoflîble,S n’aprehendoitf^ùe defroute,ayant dit fouuent a fes plus fa-HütA«« Cl miiiers,qu’il.{it’pouuoitaider cefecours, a caufequel’ar-jnee

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Ch Am ES METfi { IUI, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^7

Bee du Duc d’Anjou efloit au Jcuant:amp;quScauxReiftres/’-’^^' lt;*'»' Sc François,qu’ils en auoyent deux autres furies br3s,amp; v-ne riuiere trop difficile à palTcr, Dauantage, quand ils l’au-royent pafifee, toufiours les armeesennemies jointes en-fenible les auroyent desfaits auant que Ion fuft à vingt lieues d’eux pour les fecourir.Mais entendant le fucces du fiege de la Chanté, il reprint efperance, difant, V oila vn bonprefage, rendons-le acompli par diligence Strcfolu-tion. Incontinent les Princes s’acheminèrent auec leurs troupes vers les marches de Limofin, pour s'approcher de j’armee du Duc d'Anjou,3c la tenir en ceruelle.Cependant ils eftoyent en continuelle peine, n’attendans que l’heure qu’on vinil rapporter que les armées ennemies fi puifiantes auroyent englouti leurs Reiftres. Mais il en auint tout autrement : car ils fccurent prendre l’occafion fi à propos Sc auec telle promptitude, qu’ils les outrepaflèrent, eüans guidez par les troupes prançoifes,où Mouy entre autres fc porta valeureufement, contre diuerfes courfes ennemies ’■ qu’il rembarra plufieurs fois,amp; tirèrent vers le lieu où l’A-tniral leur auoit mandé qu'il viendroit fe rendre auec dix mille harquebuziers amp;nbsp;deux mil cinq cens cheuaux. En celle maniéré fur la fin de luin, le fit la côionélion des deux armeesjauec grande allcgrefTe.le Duc de Deux Ponts mort de fieu te peu de ioursau paiaiiant,auquel fucceda le Comte de Mansfeld.Ce voyage Stpalfage fauotable ramentoic aux chefs de guerre,qu’ils ne doyuent perdre rcfpoir,quoy que les difficultez qui les enuironnent foyent grandes: car il ne faut qu’vn accident fauorable pour les defmefler, lequel fuit ceux quis'efuertuent amp;nbsp;fuit les parelfeux.

Les deux années,alors ttcfpmfTantcs (car en la Ducale y auoit plus de trente mil hommes, amp;en celle des Princes rèdirtà bien vingteinq mil) furent contraintes de s’c(loigner,afin laTt^^htbtl detrouuercommodité deviures,pourccquele pays deLi- nbsp;nbsp;nbsp;Striai

malin eft infertile : mais elles fe rapprochèrent vers Sainét Ytjet la Perche. L’Amiral voyant que la fterilité du pays Contraignoitles troupes déloger à l’efeart : 3c que poure-/.tnre,«. flremontueux amp;nbsp;bocageux,les places de bataille eftoyent fouucntfort incommodes, délibéra de preuçnir pluftoft qued’ellre preuenu. Quelques iours auparauantles Princes auoyët drelfe vne humble requefte au Roy,pourauoir la paix,Mais leDuc d'Anjou ne voulut onques donner paf-

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îi.D.ixrx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chamis NIVFIïSMï.

feport à leur député : dont l’Amiral fit de grande; plaintes^ notammét au Marefchil de Montmorency. Et voyant que fes ennemis ne demandoyent que guerre, il confcjlla les Princes d'aller furprendre l’armee Ducale qui eltoit pres de la en vn lieu nommé Rochebclle. Ils partirent auant le poinft du iour,refolus de donner bataille : amp;nbsp;arriuetent lia propos, qu’ils furent à vn quart de lieuë de la telle du camp ennemi, deuant qu’on prtnft l’alarme d’eux. Le fort logis feruit bien à ceux qui eftoyent en garde, amp;nbsp;eftoit le Colonel Stroflî acouru au bruit auec cinq censharquebuziers, pour renforcer trois cens autres des liens en garde fur la principale auenue, il trouua l'efcarmouche commencée. Sa valeur feruit beaucoup à fon parti; car il fouftint quatre mille harquebuziers des Princes l’efpaced’vne heure,lequel tenhps feruit beaucoup àl’armeedu Duc pour fere-conoiftre amp;nbsp;ranger. L’Amiral ellonné dequoy Ion ne pouiioit forcer le pas,y enuoya Brueil, capitaine trefauifé, lequel conut incontinent la faute. Ayant donquesdifpofé quelques croupes,amp; fait desbander quatre cornettes deca-ualcrie pour donner l’efpouuinte,tl fit commencer vne rude charge, en laquelle certaines palilfades qui couuroyent les regimens de Stroflî eftans rompues , fes gens furent defotdonnez eu telle forte, que les furuiuansprindrentla fuite, laiflans morts vingtdeux de leurs chefs amp;nbsp;cinq ou fix cens fantaflins fur la place, amp;nbsp;leur Colonel prifon-nier, fans la refiftance duquel l’auantgarde des Princes fuft paruenuc iufques à l’artillerie du Duc fans aucun em-pefchement.Mais auec cela la pluye furuinc, amp;nbsp;continua de ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;telle forte que force fut aux vidorieux faire retraitte.Le lé-

demain fut employé enquelques alarmesamp;efcarmouchcs, en l’vnedefquelles pres de i.cés Ifaliés amp;nbsp;quelques falades de la côpâgnie de Nemours, pour s’eftre trop auâcez,furet chargez par Mouy qui en tua vne partie,prît des prisôniers, ayât dôné la chalfe aux autres, qui s’en retourneréc encore plus ville qu’ils n’eftoyét venus: auflî eftoyét ils montez a ï’auâtagc, iurcheuaux d’Efpagnc,propres a telles retraites. Lts Princt) Incôtinét apres celle récôtre,leDuc bcêcia sô armee pour Itigntnt dt fe refraifchir iufques au commencemétd’Odobre,logeant «lt;’•ƒ« pla- l’infâterie en garnisô es lieux prochains de la Guyéne. Les «»,»«!lt;« Pcinccsdemeurerct cepédant encâpagne,prindrétTiuicrs, firiptfl,Sainél Sulpice,Biâtonne, Chafteaul’Euefijue.la Chapelle, amp;nbsp;CôfoLït,ChabanezSS.Genais:les vne;parforcc,lcsau-

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Charli'S NivnisMi.

tres parcópofitió.LeCótc du Lude gouuctneur dcPoiÄoii aooit promis au Duc de faire meruedles, amp;nbsp;tädi' que l’ar-mee des Prices eftoit en Limofin.fuiui de j.iiiille homes de pied 8c de quelques cornettes de eaualerie afliegea Nyort, ville de côftquéce.dedâs laquellePuuiaut entra vileureuie mét âuec quelques gé' de clieual 8c de pied, maugré les af-fiegcâs.qui furent repoulfei en trois afljucs,8c en quelques efcalidcsipuiscôtrainsleuerle liegeaucômencemétde lui! let,ayâsperdu plus de y.cés hômes dcuâc la placé,non cotn-priniés 4, cornettes de caualerce pour Je Cptc, que la N oue auoit desfaites quelques tours auparauât a Frötenay-demi lieue près de Nyort, Teligny enuoyé au fecours des aflîe-gczfutcaufe que le Côtehaftafa retraite, logeât les relies de l'on armee a S.Maixât.Lufigné amp;Mirebeau.Les Princes s’eftoyëtaprochezde Poiélou ccpëdant, 8cJeJi.de luillet ptindrët Chailelleraud par compofitiô: 8c trois Jours apres canônerent le fort chafteau de Lufignen,qui leur fut rendu par eópofition le ii.du mefme mois.amp; y eftablirét gouverneur le baron de Mirebeau.auec deux enfeignes, force ca-nô.Scdes munitiés luffifantes pour arteller vne pujfl'ante ar mee.Deux iours'apres ilss’acheminefêt vcrsPoift''ers,prin drent Couhé (dont la garnifon Cath.Romainc aima mieux februflerpar defefpoir aucc 8c dedâs le Chafteau, que de fe rendre à Verac feigneurdu lieu quilestenoit aflîegez) Sâ-fay, Viuonne, 8c autres petites places circonuoifines pour toufiours ferrer ceux de Poidiers, 8c acourcir leurs viures.

Auâtquc partir du liege de Poiftiers,adiouflôj quelques accidës notables en diuers endroits alors. Au mois de Iuil-^(„„j let Chaftilló fur Loing 8c Chafteau regnard,places aparte-nâtesjà l’Amiral furent furprinfes.Sc les meubles de l’Amiral portez à Paris, vendus partiel J’encan,le plus précieux pillé par ceux qui ne trouuent rien trop chaud ni trop pe-fant. Quelques caualiers. au nombre de quarante desban-* dez du camp des Princes apres la prinfe deStroffi , s’e-ftoyent logez 8c acoiïimodez dedans Regeane, chafteau apartenant à l’Euefque d’Auxerre. Mais ils y furent incontinent airicgcz,canonnez,8c tuez prefques tous, fors le capitaine Blolfet 8c quelques autres qui efehapperent. Entre ceux, furquiIonexercea vne vengeance horrible, fut vn petfonnage d’Auxerre,furnommé Cçeur de Roy,qui prins prifonnicr fut mené à Auxerre, puis incôtinent de Épouillé, tué ôchaché en pluficurs pieccs.Lcs meurtrictsluj tircrét le

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M.D,iïÏ3£. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charus nevtissms.

cœur du ventre,Ie decoupereiic par morceaux, expofezeiî vente, mis fur les charbons amp;nbsp;mangez par certains liens ennemis dcfefperez,qui durant fa vie l’auoyent menacé de ce Canibalique traitement. Voila iufques où le zele tranf-porta ces Catholiques Romains.

Terride gouuerneur de Querciauoit eôé :^iKiîiriim- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bearn, Foix amp;nbsp;pays Nauarrois pour remettre le

mtri tn *out lous l’obciflance du Roy, h la Roine de Nauarre amp;c le •£tarn,cm- Prince fon fils ne quittoyent le parti de la R,eligion.Tcrri-trtTerriiie.de acompagnéde Negropeliffe,S.CoIombe 8c plufieurs au ties,s‘eftoit aifément emparé de tout,8c cenoit afiiegé Na-uarron,feulc place forte reftec à la Roine. Les Princes entendans cela dcfpel'cherent le Comte de Montgommeri pour y remedier,lequel fuiui de deux cens cheuaux s’en alla prendre les forces des Vicomtes en Gafeongne, de force qu'au mois de luilletauec vne petite armee de quatre rail harquebuziers 8c cinq cens cheuaux, d’vne diligence amp;nbsp;foudainetc nouuellc (qui lui alTeuta fon voyage, trompa les garnifons ennemies, notamment les troupes du Matef-chai d’Anuille,de Monluc, Gohas 8c autres, qui auoycnt pres de mille çheuaux 8c quatre mil harquebuziers, Icf-quels ne marchoyent qu’à iournee de Camp,) il patuint entier iufques à vne iournee de Nauarrin , contraignit Terride,campé là dés le commencement de luin, de Icuer le liege,8c fe fauuer dedans Orthez, à caule que fes troupes eftoyent desbandecs,pour viure plus al’aife. Le Comte court apres Terride,8c,pour ne lui donner loilîr de fe rc-conoiftre.ni de ramafler fes gens,l’alîicgc, rair.iut,8£ force la ville,où il y eut vn grand meurtre ; fait foudain braquer le Canon trouué dans la ville contre le Chafteau, refuge de Terride, lequel eft'royé de ü terribles recharges fe rendit vie fauue auec fix cheuahers de l’ordre amp;nbsp;plulieurs Capitaines, à qui la compolition fut tenue, exceptez Sainde Colombe,le Baron de Pordiac, Gohas, Fauas, 8c quelques autres.que Ion fit mourir, pource qu’ils eftoyent fuietsde la Roine,parconfequent criminels delefe maiefté, pour auoir prins fes places,fait reuolter la plus part de fes luiets, amp;nbsp;tafehé de réduire le pays à l'obeifl'anced’vnn.iuueau Prince. Le malheur de 'Terride public intimida tellement le relie des villes 8c places fortes, que les vfurpateurs d’i-fellesttotiftans bagage d'heurc,leNauarrois,FQix icBearn fçrcnr

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C H AR. LIS N ï» t I I S M I.

ferengerent bien co ft à leur PrincefTe, fors la ville de Pau, principale, où comniandoir vn nommé Pere, lequel auoic promis à Moulue de la maintenir,y auoit fait pendre quelques officier,amp; tuer des miniftres'.Mais le Comte lui ayît dcf'pefché vn trompette^, Peré fe retira foudain, laiffant la place à qui elle apai tenoit.Moiiluc brafloit en ces entrefaites quelques trahi Tons auec le Capitaine Baffillon, lequel auoit fouftenu le liege dans Nauarrin contreTerride.Lcur pratique defcouuerte, Badillon fut tué;amp; Monluc qui s’a-uançüit pour s’emparer de Naparrin contraint reculer,puis joint auec la Valet te,força la ville du mont de Marfan,où il defehargea facholerefutlesalîiegez, qui furent prefques tousmisaufildel’efpee. Montgommeiy ayant garni les places de fa conquefte.vint à Nerac,5c y fit la guerre quelques iours aux garnifons voilînes,puis en diligence fe rendit en l’atinee des Princes auec vne bonne fomme de deniers tiree de fus conqueftes, amp;nbsp;cinq cens chenaux qui le fuiuoycnt.

le Duc d’Anjou confiderant combien lui importoitlc paffàge que les Princes auoyent gaigné fur Loire à la Cha- ehantt fur tité, peu fortifiée depuis faprinfe, refolut de leur enleuer Lanfitc,^ desmainscelle place. C’eftoit bien auifé-.cars’en rendant ‘jMUtinfia niaillre il leur oftoit tout moyen de moleftcr les prouinces ' ‘^'***-deçàLoire,5: fe referuoit les nerfs de la guerre, auec in fi- • nies commodité?, pour les refraifehiflemens defonarmec. '* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'*

Mais en lieu de s’y 'acheminer en diligence apres le palTâ-ge des Rcillres, il fe contenta-de commander au lîeurdc Sanfac d’y pouruoir. Icclui, n’ayant eu parauant commif-fiun de telle confequence,penfa qu’à force d’hommes amp;nbsp;de canohnades il feroit quelque chofe.'Ainlî donc le lixiefmc iour de luillet, acompagné de fept mille piétons ramalfez des garnifons d’Orleâs, Bourgcs,Cbartrcs,Neuers,Gyâ 8C autres villcs,enremble de cinq ou fix cens cheuaux,il alïïe-g'e la Charité, change 8c rechange par trois ou quatre fois fl battcrie,n’efpargne ni poudres ni boulet s; 8c apres auoir , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

fait brefehe pour entrer auec cheuaux 8ccharrettes, com-mandeà fes foldats de donner vn alTaut. C’eftoyentgens» ' acouftumez à piafçr fur le paué des rues.Sc à faire des feop- 'i»«*^«*,** peteries deuant les damestau moyen denuoy quand'ils virent que les alïiegezfe refoluoyentà vnc magnanime de-fenfe, le cccut leur deuint foye, 84 faluc que leurs capital-

r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y- i-

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M,D.ixix, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlis njvhijms.'

pes enfeignes , fergens amp;nbsp;autres membres fiflent Ia poin. te.De cent de ceux là,il n’en reuintpascinqau camp, ains tous furent abacus à l’entree des brefcbes, 11 y eut pis: c’eft que fur vn faux bruit feme par tout le camp de Sanfac que l’armee des Princes vcnoat au fecoürs delà Charité, amp;nbsp;que le Capitaine Bloffet eftoit défia en Berry auec deux cens cheuaux , pour marquer les logis amp;nbsp;donner vne premiere charge,les allîegeans le donnèrent tel alarme, que fans au* ,tre enquefte ils mettent leurs enfeignes au ventxmarchaos jour 8c nuift pour fe nicher en leurs garnirons.Le fiege du-j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ta pres d’vn mois, où Seen la retraite les afllegeans perdi

rent presde mil hommesdes'aflîegezenuiron cent.La ville deliuree de ce fiege, amp;nbsp;quelques iours apres renforcée des compagnies de Blaflet,Bois,8£ autres, desbandez du camp pour venir voir leurs maifons 8c s’y refraifchir,les chefs firent eftat de courir la campagne, amp;nbsp;aller en quelle pres amp;nbsp;loin. Sur celle refolution ils prindrent Donzi, Pouilli, Antrain, Sainft Leonard, 8c autres villettcs autour d’eux, couransle Berry,leNiuernois8c pays voifin,au grand dommage des Catholiques Romains,

. ..... Les Princes ayans Lufignen 8c Chaftellcraud en leut tnursiufie poiflance,plufieurs de leur Confeil cnclinoyent à l’alTicge^ ItitPti- ment dePoiftiers.Oos’affemblapardeuxfoispourcnre-ÿint. .. foudre, 8c y en eut quelques vns qui ne trouuoyentnulle-' ment bon qu’on attaquai! cefte grande ville, entre autres rAmiral,ains qu’an fuiuid le premier delfcin, qui eftoit de forcer Saind Maixaut, où eftoit Onoux colonnel d’vn des regimens du feu Cagt;mte de Briflac , (lequel fe ieita tolla-pres dedans Poidiers) puis aller'inueftirSaumur, ville foible alors, fur la tiutere de Loire , pour la faire for-! tifier en diligence , afin d’auoir pres d’eux vn p-ilfage alfeuré pour porter la guerre en Automne vers Paris, d’où foulBoyent les vents qui agitoyent ainfi toute la France. 11 remonftroit qu’aucc les DucsdeGuifcSc de (zl't rc y •• Mayenne plulieurs capitaines 8c comfyignies tant de çhr-ualquede pied eftoyent venus à Poiftiers, lors autant

. fournie de gens de guerre que ville de France, 8cqu’or-* dinairement ces grandes places ainfi munies font les fepulrures des armees : concluant qu’il faloit tirer vers $ain£l Maixaut, dont Ion auroit raifon en peu deiours, Mais

ut-

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CnARtïS N t V 11 S S M t, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I7»

Mai, les principaux Seigneurs amp;nbsp;Gentilshommes de lt;nbsp;t Poidouinfifterent, tant au confeil qu’ailleurs, qu’on ne perdift vne (î belle occafion, amp;nbsp;que la ville ne valoir du *''')*’gt; toutrien. Que plus degens il y auroit dedans, ce fe-Toit plus de proye, que prenant cefte place, on gaignoit tout Ic Poidou, riche prouincc, amp;nbsp;oftoit on vne retraite fort commode à l’armee Ducale. Mais les auteurs de ce confeil , oublièrent à reprefenter la refolution de ceux qui gardoyent Poiftiers, les grands moyens qu’ils auoyent de fe defendre, le petit attirail d’artillerie, de munitions , amp;nbsp;de pionniers pour airiillir, amp;nbsp;autres incom-moditez. Car encor que la place pour fa fituation, eftant enuironneede montagnes, qui lui commandent de pres, incommode infiniment cenx qui veulent la defendre, les Princes eurent lors ce defaut, qu’ayans attaché par vn lieu, ilsnepouuoyentpourfuyure viuement leur batterie ni les autres ouurages, amp;nbsp;donnant temps aux af-fiegez de deux ou trois iours, ils fc fortifioyent tellement qu’il faloit recommencer autre part batteries nou-üelles, ou lemefine auenoir. Ce liege ayant duré quelques feuiaines, pendant lequel temps plubeurs brefehes furent faiftes, quelques poinâes données, pltifieurs ef-carniouches amp;nbsp;forties, finalement la difette aflaillit les afliegezqui eftoyent en grand nombre, amp;nbsp;les afliegeans furent acueillis de maladies, amp;nbsp;priuez de munitioiwde guerre, les troupes eftans contraintes fe desbander peu à peu. Les afliegez auoyent perdu plufieiirs de leurs meilleurs capitaines amp;nbsp;grand nombre de foldats, amp;nbsp;leur neceflité fe conuertilfoit en famine , tellemènt que les afnes amp;nbsp;cheuaux ne furent pas efpargnez. Le Duc d’An- , jou atierti de cefte extrémité , amp;nbsp;d’autrepart anfli nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

commencement de dmipation en I armee des Princes, print auis d’aller aflaillir Chaflelleraud , moyen propre ger rn- , pour defgager Poiftiers, fi les Princes ne vouloyent laif- Sien. fer perdre vne place où plufieurs de leurs feriiiteurs e-ftoyent enferrez. Mais cefte refolution du Duc vint à propos aux Princesicar celeur fut vne legitime occafion de le-uer le liege, qu’anflî bien eulfent ils leué, n’ayans plus de moyen d’y fubfiftcr.Sonimc,afliegez amp;nbsp;afliegeans ne furet dt long téps plus empefehez que ceux dcPoiàiers amp;nbsp;le cap

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M.d.lxix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charus m i tt mut

des Princes »lors.Les Chefs valeureux fc laifFcnt.aifcmenc ♦V/, nbsp;nbsp;nbsp;* aller a hauts defleins, pource qu’ayanslecœurhaut.ils

■. ••■»V s’arrêtent aux obiefls de mel'me nature. Mais ce qu’on dit eft trefuericable,Qui trop einbrafle,mal eftreinr. Les Dues de Quife amp;nbsp;de Mayenne acquirent de l’honneur pour a-■ uoir en leur icunelTe efté au nombre des chefs gardant vne ' fi mauuaifeplace, contre despuiflansennemis. Quanta l’armeedu Duc.s’cftant prefenteedeuant ChaftelleraudS Itaiiëi tat- fait brefchc,lcs Italiens enuoyezpar le Pape firent inftan-fn à ce pour auoir la poinfte, laquelle leur efeheut au fort des ftUtraud. dez.lls.allerent brauement à l’affauttlcs aftiegez leur iouer rent d’vnc rufe, les laiflant monter,puis for labrefcheles combatirent à coups de main,8t apres auoir tue les chefs,amp; quelques centaines des plus déterminez foldacs, contraignirent le reftede fe retireren defordre, ayans laiflëliirla brefehe cinqenfeignes Si plus de x5q.hommes niorts. Les bleftez en grand nombre ntoururept toft apres. Celaauint le fcptiefme iour de Septembre. Les François ordonnez pour fnuftenir les Italiens auoyent defifaigné de marcher en queuè,amp; ayans elle fpeftateurs de celle baftonnade,qui tabatitbicnlaprefomptiondeceuxqui refterent, voulurent aller à vn fécond aflaut : mais ils trouuerent lesaflie-gez,tellement afleurez à caufe de leur viftoire, qu’ils n’o-ferent les attaquer.

Le Duc n’ayant pas fon armee complete. amp;nbsp;voyant oue fiege s’en alloit du tout leué de déliant Poiéliers,inconti‘ d'Unpa rfrfftit apres l’aifiut donné à Chaftelleraud par les Italiens, de»aiit cha craignant s’einbaraflcr.fit en extreme diligence retirer fon ^lUraud, artillerie, amp;nbsp;à force de bras d’hommes outre les çheuaux paffer la riuiere, pour la mettre à feurcté. Puis il partit Ces forces, commerrant l’artillerie aux Suiffes foullenusde harquebuziers François amp;nbsp;Italiens, lereftelaiffédeuant chaftelleraud, où les efcarmoulhes continuoyent. Sut le foir du 8.iour de Septembre, la refolution fut prinfeque toute l’atnriee fe retireroit en lieu fort, nommé la Celle de Il la riuiere,qui paffe àla Haye en Touraine.à fix lieuçs de Chaftelleraud. Ainfi donc les troupes du Duc marchèrent toute nuiften grand’diligence,pafl'creni la Creufe au port de Pille,àcinqlienës de Chaftelleraud. A ce paffage furent laiffez deux mil harquebuziers amp;nbsp;quelques Cornettes de Cauallerte pour fouftenir les forces des Princes,afin qu’elles ne

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C H A R. l E S N ï V r I É S M ï. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17/

les nepeuffent donner fur l’armee Ducale,nonaflezpeif-fjntealors pour les foufteoir. Le Duc auec le telle de fes lA troupes S fon artillerie fe logea en lieu fort auantâgeux. Celte fiene rettaite fut faite aucc telle diligence amp;nbsp;bonne ’ conduite des maillres de fon Canip,qu’ellc merite élire re- lt;•'/■ f'f •* marquee entte les plus notables traits de celle guerre,ayant \« 4 '.(■ r i-,j elle le premier moyen de la viftoite que le Duc obtint toil apres a Montcontour,aprcsqu’ileutà loilir ramafle toutes fes forces parauant efparfcs. Les Princes auertis de celle foudaine retraite du Dut fe mettent à la pourfuite nbsp;nbsp;mar

chent aulTi toute nuicl: fi qu’ayans paflë la premiere nuie-rejtirent droit au port de Pille, a fin de palier la Creufe, St attaquer le gros de l’armee. Mais la garde pofee là par le Duc les contraignit d’efearmoueber là plufpart du tour. L’Amiral voÿant qu’il y auoit trop de danger pat ce colléj logea l’armee, 8c apres s’ellre enquis des autres palfages cn trouua vn plus haut à la main droite,* où le lendemain toutel’armee palfalaCreufe,' entre le port de Pille amp;nbsp;la Haye en Touraine j refolu de forcer le Duc à vne bataille, ou lefaire retirer dedans la villç de Tours, en laquelle le Roy eftoit lors. Le Corps de garde du ponde Pille , craignant d’eftte enferme,fe retira foudain au gros de l’armee Ducale , vers laquelle arriuoycnt d’heure a autre gens de toutes parts. Les deux armées ié mitent lors en bataille: mais entre icelles y auoit vn ruilTeau bordé de marefts 8c lieux fort incommodes pour vn Combat generalxar on n’y pouuoit paifer,linon à la file, 8c n’eftoit poflible d’y mener , artillerie qu’auec danger de la perdre.Lc Ducqui eftoiten ' Vn village nommé la Celle,bien retrâché, flàqué amp;. gabiô-né,ayant d’vn collé la riuiere.Sc vn bois de l'autre, ne voulut defeendre en campagne,ne fe fentant encores affez fort. Les Princes ne le pouuant forcer en lieu fi auantageux pour lui,apres auoit tafehé deux iours durant par nombre d’efcarmouches de l’attiref au cpmbat»faute de viures, le-palferent la Crcufe,puis l’autre riuiere nommee la Vienne, le treizicfme lourde Septembte.Sc fe logèrent à Paye la Vi VJ a C» neufe, d’où le Duc s’approcha de quatre lieues deux iours aptes. Le vingt vniefme , fuit exécuté à mort Dominique d’Albe valet de chambre de l’Amiral, conuaincu d’auoir Trùfirt «-promis à la Riuiere capitaine des gardes du Duc d’Anjou* (moyennwtlafoniBoc de cent efcuyd’auâce qu’il

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M.D.Liix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charus n i v r ie s m i.

afreuranced’vnertaidc valet de chambre du Duc, amp;nbsp;autres grands partis) de tuer l’Amiral fon maidrcpar poifoi» quclaRiuicrelui bailla. Le Prince J’Aurangepartidece

*- »lieu,pour vn voyage ncccllaire en Aicmagne,paira en peti-te troupe a la Charité amp;nbsp;à Vegelay : puis ayant traucrléld refte du chemin fans deftourbier arriua où il pretédoitjlai/-'■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fant fes deux frères Ludoiiicamp;Hériauec les Princes.Huit

iours auât l’execution de Dominique le Parlement de Paris auoit donné vn arrclt de mort contre l'Amiral j’aceufant

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de rebellion amp;nbsp;crime dt le te Maiellc, amp;nbsp;afiignoit recoin-

penfe de cinquante mille efeus d’or iol à prendre lurl’hoftel ville de Paris,aqui le reprefenteroit vif ou mort.Le mcfme iouril fut execute en effigie, comme auffi furent le Vida-me de Chartres amp;nbsp;le Comte de Montgommery,

Le Duc d’Anjou ayant amalfé toutes fes forces amp;nbsp;paffe Ta^b°“»tlb le iô.iour de Septembre, vint a Louduna trois dt Mtntctn P'''« du camp des Princes, qui eftâs en lieu mangé S tturgaigncc ffc raanuaifeaCsiette furent confeillez de tirer vers Mont-Duc coiitour où le logis cftoitauantagcux,amp; y auoit commodi-d'^nitu, de viures. Le bagage marcha par vn cofté,amp; l’Amiral a-uec l’armec par l’autre, n’eftimant pas que le Duc deuft e-ftre fî toft pres de lui. Mais auprès d’vn village nommé S. Cler, fans que les vns feeuffent nouuelles des autres, I'a-uantgarde de l’armee Ducale.conduite par Bit on, vint rencontrer quati par fl.inc celle des Princes.Lui voyantl’octa-fion fit vne charge auec mille lances à Mouy, lequel faifoit b retraite pour les Princes auec trois cens cheuaux amp;dcux cens piétons harquebuziers. Cefte petite troupe fut ten-uerfeeamp;mifeen route, enuiron quarante ou cinquante cheuaux amp;nbsp;prefqucs tous les piétons perdus. Telle charge furieufe venant tout à coup amp;nbsp;foudain,aucc le bruit de qua tre canonnades tirees,il s’en engendra tel eftonncmét parmi les troupes desPrinces,que chafeun cômençoit à branf-ler,amp; fans vn palTage qui fe trouua,où ne pouuoycnt paflér que vingt hommes de front, amp;nbsp;lequel retint les lanciers de Biron,toute l’armec des Princes elfoit comme mile en rou-yte,par ce premier choc.L’Amiral acouranta ce dcfordrc,fe monflra auxfiens, amp;nbsp;rallia tellement les troupes qu'à ce paffage fe firent deux ou trois grofles charges amp;nbsp;recharges (le quiiii^é cens ou deux mille cheuaux à la foisiSc ceux qui paffoyent eftoyét bien vifleméciechalfezpar les auttes-Là ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les

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C îi A R. L B s NEV^IESMÉ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i/»'

Ici Côtes Ludouic de NafljU amp;nbsp;Wolrad de Mansfeld firéc Vaillament.Lcs deux armees te sairenten bataillcd’vne déjà,l’autre delà, à vne bonne portee de moufquct feulemét* celle des Princes eftant aucunement à couucrt.De paflèr ce P'ifl'ageiperfonne ne l’ofoit plus entreprendre pour le peril qu’il y auoitidautant queplufieurs efquadrons euffertt aca-ôlé celui qui s'y fuft auanturé.Mais corne l’artillerie duDuc full là,8c celle des Princes délia à Montcontour,fes canonniers s’en aidercnt,8c endommagèrent quelques efeadrons ennemis,qui ne fe desbanderent pourtant,ains tindrét ferme iulques à la nuicf,à la faueur de laquelle chafeun fere-tira.Le lendemain matin le Duc voulut faire rcconoiftrele logis de Montcontour,amp;esbran(letle$Princes: mais il les trouuâ aux fauxbourgs tresbien fortifiez,n'y ayant autre a-uenueque celle la, où s'attacha vne cfcarmouche de caua-gt; Icrie 8t d'infanterie. L’ârmee du Duc eftoit de huit à neuf millecheuaux 8c dedixfeptà dixhuit mille pictons,y com-prins (îx mille Suill'es de combar,8c quinze pieces d’artillc-rit Les Princes auoyent Gx mille cheuaux que François que Reiftrcs.fix mil harquebuziers,quatre mille Lanfque-nets, fix canons, deux couleurines ,amp; trois autres petites pieces, ayant laifle le relie à Lufignen. Auant la bataille, ÀZutaà/c deux gentilshommes portans les armes au camp du Duc, Utrrifimft eftans elcartez, vindrent acofter aucuns delà Religion, y ayant quelques foffez encre deux, 8c apres leur auoir protefté de né hair le parti des Princes, leur dirent qu’ile auertilTent l’Amiral de fe donner garde de combatte, dau-laotque l’armeedu Duc eftoit merueilleufement puif. fante,pour les renforts yfuruenus; mais qu’il temponfaft Vn mois feulemét: pource que toute la NoblelTe auoit pro-tefté de ne demeurer dauancage,mais que fi on l’employoit dans ce temps là, elle feroit fon deuoir. Qu’il eftoit périlleux de heurter contre la fureür Frâçoife,laquelle s’efeou-1eroie en peu de femainesiSt feroit côtraint le Duc auec foil tôfeil de venir àla paix,8cde l’ottroycr auàtageu fe àceux de la Religiô. Apres tel auertiffemér, ces deux gétilshômes le retirerét.Les autres allerer de ce pas vers l’Amiral lui en fai re rapport,lequel ilgoufta.Ils lecôterécaufsi à d’autres dei principaux,Sc y en eut qui ne reietterentcela,8c defiroyenc qu’ô y obtéperafttmais la plufpart eflimerét que c’eftoit vu irtifiçe pour eftoaerjadiouftäs «acotï que ceft auis euft apa

Y. iitj. ‘-

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M.D.Lîix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlis nevfibsmï.

rcnce d’efttc bon,qu’il n’en faloit touccsfois faire eftatipuis .qu'il venoit de perfonnes fufpeéfes, amp;nbsp;qui auoyentacoUquot; fluniéd'vfer de tromperies. Ordinairement, ceuxqaii-proclicnt de quelque ruine, inefprifent les uuisfalutâircs, MàuiMÙM par lefqucls on tafchi les garantir. LeConleil des Princes airemblépour tefouldtede ce qui eflotta faire,aucuns pro* poferent qu’on deuoit gaignet Eruaux, amp;nbsp;mettre la nuiere qui y pafle entre les deux armeesipaitir dés les neufheures du foir 8c cheminçr toute la nuid, pour y paruenit feute-nientjdautantquele Duc cftoit pres d’eux. Autres y eut qui répliquèrent que ces retraites nodurnes, impriment peura ceux qui les font,amp;amoindriffent la réputation,ùô-' nant audace aux ennemis, 8c qu’il faloit partir feuleincnt a l’aube du lour. Ce fécond auis, qui elloit le pile, futfmui. L’Amiral ettoit lors en grand’jpcine, craignant que les '^ReiftrcsfemutinairentafautedepayementjiScquetroisüU quatre Regimens lîcns,des pays eflongnez, ne l'abandon-iialfcntiattendu qu’ils lui auoyent défia demandé conge. Il fauoitaulTi que plufieuis gentilshommes s’elloyent leti-rez en leurs maifons. Pourtant,afin de contenir î’armee en deuoit il fupplialesPriuccs(quieftoyentaParteiiay)d'y venir. Ce qu’ils firent 8t amenèrent auec eux enuiron cent cinquante bons cheuaux. Le lendemain matin,Ia gendarmerie fut à cheual dés le poiiid du iour pour aller droit à £ruaux,ayans tous che.mifes blanclies,pour fe mieux reco-.. nbsp;nbsp;. noiflre, s’il faloit combatte. Alors les Lanfquenets firent

»«ƒ/»€««-fi ôn ne leur bailloit argent. Vnquatt /lt;d’heure apres cinq cornettes de Reiftresen dirent autant, f’iiti, 8c fepalfi plus d’vne heure 8c demie auant que ce tumulte s’apaifaft ; donc s’enfuiuit que les troupes nepeurentgai-gner vn lieu auantageux reconu pres d'Eruaux, où il eu fl cflé malai fé de les combatte. Ayans marché vn quart de lieue, on defcouurit I’armee du Duc qui s’auanyoit : tellement que tout le loifir qu’oo eut fut de Ce ranger en ordre, Äfenicttreen vn vallon àcouuerc des canonnades. Sur-iiint apres tout cela vn autre malheur a I’armee des Princes. Cell que l'Amiral voyant branflcrl’auaotgarde du Duc, où il y auoit dixneufcornettesdeRciftrcsen deuxefea-drons 8c venir droit à lui, il manda au Comte Ludoüic Corn mandant lors à la bataille, qu’il le renforçall de trois çotnecccs : ce que le Comte l^ mefmc les amena, « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' fie tout

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Ch A M I s H Evt I n Mi. i/J

fictoUt à i’lnftanc de fa venue fe commcçale rombat. ou il demeura obligé. Dont s’enfuiuic que le corps de bataille, ^quot;1“ demeura fans chef,ne facliant comme fe gouucrncr:amp;tient on que II le Comte (Seigneur fage amp;nbsp;valeureux) y euft e-fté,ce corps euft fait vn tref- vtile efFort,veu qu’cftant ainfi ♦ ' » • •* »’ dcfordonnc.ilcuida mettre enroutelabataille du Duc. Le ►♦’* combat ayant dure pres de trois quarts d'heure,les Princes* encore fort ieunes s’eflans retirez quelque peu de temps auparauant,amp; beaucoup de gens apres eux fous couleur de* Its acompaguer amp;nbsp;conduire auec plus d’alTcurance : item l’Amiral ayant efté bleffé au vifage au premier confliû, finalement la Cauallerie des Princes fut contrainte quitter le^ champ,partie de l’infanterie taillee en pieces,le refte cfpars

amp; fuyant ça amp;nbsp;là . L'artillerie amp;nbsp;les enfeignes d’tnfantcrie / furent priufes : le Comte Ludouic fut fuiui enuiron viieF lieue, lequel fit vne tresbelle retraite auec trois mille ehe- \ Maux en Vn corps: les autres troupes ayans gaigné le deuât. Les viâoricux firent quelquesfois (cmblant de vouloir charger le Comte: mais il tourna toufiours tefte fi dextre-ment, que iamais ils n'oferent le ioindre. En cefte forte il'l / zj marcha droit à Eruaux.puis de là iufques à Pattenay, où ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* J

arriua fur les dix heures du foir, cinq heures apres la route : “ ' ‘‘ * où le refte fe rendit aufti. Les Princes perdirent en cefte iournee de Montcontour quatre mille Lanfquencts,quinze Cens foldats François, 8c grand nombre de gouiats 8c ferui- ' J leurs: de la Cauallerie pres de trois cens, 8c beaucoup de cheuaux morts ou blcflez.D’hommes de nom y moururent 1 V Piiigreffier, Autricourt, Biron frété de l’autre qui condui-foit l’auantgarde Ducale,8l S.Bonet cornette de la compa-, ( gnie de l’Amiral. La Nbuc CUier^emeurerent prifon-niers. Le bagage des Réiftres fut tout pîllé , fors les cheuaux que les feruiteurs fauuerent : celui des François,pour eftreplusauancéfurle chemin dePartenay 8c de Nyort, fut garanti.Quant aux troupes du Duc il n’y mourut gue-res d’infanterie : mais de cauallerie, «inq ou fix cens y demeurèrent , 8c deux fois autant de blelTez , la plufpart def-quels decederent toft aptes. De gens de nom furent le Khingraue l’aifné,le Marquis de Bade, Clermont de Dau- Kemin Jes phiné. Le Ducfitenterrerlesraorts,8cficcnioindreauxi*‘’lt;d»pflrt villages, cenfes Sc bourgs d’enterrer ceux qui eftoyent les plus prothes d’ei^ Telle fut celle içur^cc de laquelle ont

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M.ß.Lxlx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles nevuesMéi

eftç publiez diuers difcours,clonc ie n’a y entjeprins de def-couurit la vanité, me contentant d’eftre aproché au plus pres delà vérité,qui (e maintiendra toufiours fuffifamment elle tnefme. Le MatcfchaldeRezfut incontinentdefpef-'.•V ché par le Ouc pour aller à Tours porter au Roy amp;nbsp;à la Roine les nouuclles de fa vidoire , dont toute l’Europe fut incontinent remplie, amp;nbsp;comme la renommee fe fait grande en courant,Ion ne parloir en Italie,St ail* leqrs , que de desfaite entiers de toute l’arnice des Princes,

bebktratiï nbsp;nbsp;Incontinent apres Celle vidoire,les principaux chefs en

cmftii l’armecdu Duc, aflemblezpour fçauoir cequieftoitàfai* te,il y eut deuxauis diuers,donc le pire fut fuiui, Aucuns di-* /X-e àpTtt foyent J puis que l’infanterie des Princes auoit elle desfai-Uiturnee te, amp;nbsp;qu’ils n’aijoyent plus que gens de cheual la plu* dtManictn fpart Rcdlrcs, fort mal contens pour la perte de leur ba* gt;nbsp;'l“’‘l fuloit les pourfuyure chaudement, amp;nbsp;qu’il en auicndroit l’vn de ces deux eftefts, ou qu’on les desfe-roit, ou qu’on les contraindroit de capituler pour leur te-

, traite en Âlemagne; ce qu’onobtiendroit facilement, en ” nbsp;nbsp;' leur accordant deux mois de gages. Ils adioulloyentque

l’Amiral, auiféchcf de guerre, gcqui le fauoit bien def-mefler d’vne difficulté, quand on lui donnoit vn peu de loifir, r’accommoderoit les forces, amp;nbsp;y en adioindioic en-, _ , cores d’autres de la Gafeongne Si du Languedoc, telle* ‘ ’^^menequ’au printemps on lereuerroit en campagne aueC I vnenouuelle armee, fuiui de laquelle il rauageroitdiuer-fcsprouinces, 8c porteroit la guerre aux portes dePa* ris. Dâuantage que la prefence dei Princes au milieu de leur troupe eftonnee les ranimeroit peu à peu, St refueillcroit encores beaucoup de courages abatus en autres lieux.fi auec la diligence on ne leur oftoit le moyen de fe preualoir du temps. Brief ils concluoyent que le Due auec les deux tiers de fon armee deuoit fuyurc les Princes; quoyfaifant, fans doute on furccroit les Chefs de fa renfermer pour refuge en quelque mauuaifc place, qui fe-roit l’acheminement de la guerre. Les autres alleguoyent qu’ilfaloitrecueillir lefiuiàcertain delà viftoire, en reprenant les villes tenues au nom des Princes, dcfquelles la conquefte feroit aifee en celtellonnemcnt; mais tref* difficile 6c CQUjme ùnpofliWepuis apres, fi oa feut

■ nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-■ nbsp;nbsp;- „ojj

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Charles neveiesme. 174 noitloifir de fe reconoiltrc: done s’enfuyuroyent nou-ueiuxrctnuemens , dautant que ceux delà Religion ne pourroyeat ellre domptez, tandis qu’ils auroyent quelques retraites; lefquelltts quand on leur enleucroit, ils per* droyent la volonté de fe remuer. Qu,c les places qu'on i-UoitaprendreenPoiâou, Saintonge amp;nbsp;Angoulmois ne pouuuyent refifter long temps à vne armee viftorieufe, (i puilfante , amp;qui fe renforceroit tous les iours: amp;nbsp;quc puis »pres la Rochelle fe voyant feule amp;nbsp;defeouaerte ttem-bletoit. Pour le regard des relies de l’armce desfaite , où les Princes amp;nbsp;l’Amiral s'eftoyent iettez à fauueté, que tout celas’cnalloitfuyantjamp;fcdiflîperoitdefoy mefmcs: 6c que pour en hallcr l’execution, on pourtoit enuoyer aptes eux mille cheuaux amp;deux mille harqucbuziets,puis faire foulcuer toutes les forces des prouinces où ils s’arrefte-ioyent:amp; cependant mander quérir promptement artillerie St munitions pour paraclieuercedellein,lequeleftant bien execute fetoit vne play e mortelle à ceux de la Religion, qui ne battoyent plus que d’vne aile. Cedeuxiefme auis fut fuiui, en partie feulement, afpauoir au regard de la prinfe des vtlles,non pas de toutes; mais quant à pourfuy-ure les Princes, le Duc amp;nbsp;fon Confeil n’y penferent point depuis,s’occupans à ce qui leur fembloit aifé.L’Amiral déchira depuis au ficur de la Noue, que li Ion eull viuement pourfuiui les Princes St lui', quand ils s’acheminèrent en Gafeongne auec le relie de leur armee, ils eftoyent en danger de fe perdre, veu qu’en palTant le pays de Périgord, 8c autres endroits diffici le« ,1 es pay fans amp;nbsp;les petites garnifons les auoyent endommagez,pource qu’ils n’auoyent que ca-ualleric,non moins haralfeequ'ellonnee.Mais que le temps qu’ilscureni de fe refrailchir,de fe fortifier d’infanterie, 8c de butinerd^ans le bon pays où ils allèrent, reilaura les cou rages amp;nbsp;l’c-fpoir de tous.

Les Princes ayans recueilli leurs troupesapres ladef- ct i route de Montcontour, 8t prins prompt auis dans Patte- /«i Print« nay fur l’occurrence de leurs afaites, fortirent inconti- V“ nent, 8t fur les trois heures apres minuiél partirent‘''f'””*' pour aller à Nyort , efperans que celle place arrelle-roit pour quelque temps l’armec viâorieufe. Ils y laifl'erent Mouy auec fa cornette 8c deux regimens d’har-qucbuzùts fans les picqui»$ dcattifansdclaviJlc: puis

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M.D.LXJX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAiltS NSVfiïSMl.

tirerent vers S.lean d'Angely pour y pouruoir.Là efloit lé Capitaine Pilés i auquel ils en commirent la garde, lui 35-iians de renfort cinq cens harquebuziers auec la Cornette de la Motte Pujols î amp;nbsp;les harquebuziers de la Mure, puis donnerentordrcÀliRochelleSt à Angoulefine. LeDuCj fuyuant larefolution de fdn confeil fie marcher fon armee vers Partenayjoù elle ne ttouua reliftance, ains les portes Kitrinretit oduertesiSt la place vuide. Cependant le Baron de Miram-beau qui eftoit dans Lüfîgnen place iugee imprenable,bien Ir Dtic munie d’artillericjde gens de guerre, amp;nbsp;fuffifammentpro-« a’^rna». uifion’ne.e, neantmoins apres quelques femonecs amp;nbsp;parle-mens fc rendit auec la place à fon coufin le ieune Lanfac: dont il fut fort defeftimé de tous les deux partis, amp;nbsp;ne recueillit de cede lifeheté que reproche, moquerie amp;nbsp;honte. Le Duc enuoya incontinent fonimer Nyort,-St ayant fenti qu’aucuns de la garnifon branlîoyent, enuoya quelques 1-iiantcourcurs donner iufques aux portes pour les effrayer, Mouy, qui auort du cœur 5t des mains fort en campagne auec fa cornette i amp;nbsp;apres auoirchafle ces coureurs commande la retraite.Commeil eftoit des dcrmers,vn nomme Maureucl,dupay3 de Brie,tequeleftoit parti defarmeedu Duc quelque temps auparauant,8t feignant ellre de la Re-ligion,s’cltoit rendu à Mouy,qui l’auoit recéu fous fa Cornette, tira a fon capitaine St bienfaiteur vn coup depiftolé par derriere, dontilleblelTafort, amp;nbsp;foudain monté à l’a-fauua de vifteffe vers le Duc, qui lé renuoyJ fi 1* Roinc, laquelle lui fit donner recompenfe des Je-Uriipartis niers de lanlaifon de ville de Paris, amp;nbsp;depuis il fut auancc', CathitujHis bien venu en Cour, employé contre l’Amiral comme nous

le dirons ci apres, 5t finalement tué dedans Paris an milieu de fes gardes par le fils du Seigneur de Mouy, lequel ne le print point parderriere,mais pardeuantSt à coups d’efpeé au defaut de la cuiralTe, dont il effoit ordinairement cou-uerr,mefmc en temps de paix.Mouy bleffé fe retire dedans Nyort,où il vouloit tenir bomimais autrement confeillé, le fcptiefine iour d’Oftobre il fe rendit auprès de S.(ean,oùil conféra auec les Princes, puis fe retirant à la Rochelle y tendit l’amc à Dieu. C’elloit vn gentilhomme fage, vaillant, plein de pieté, redouté des Catholiques Romains, St aufli entier en faconuerfationqu’oneoaitgueresveude çoftre temps, Lui fertantdcNylt;^t,Up!acefti/linconti-' «eût

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Charles neveiesme.

fient abandonnée, par confcqucnt occupée fans difficulté parl’armeedu Duc.Lc Roy .laKoinefanicre, amp;nbsp;leCardi-pal de Lorraine y vindreot bien toft,amp; tous enïemble prin-drent refolution d’aller aflîeger S lcand’Angely. j’liuiaut cependant abandonna Fontenay, n’eftant affci fort pour faire telle à yne armee,puis fe retire à la Rochelle.où il demanda amp;nbsp;obtint fecours pour la defenfe de Marans clef de pepayslà. Ceux des garnifons quielloyent les Princesa Cballellcraudjà Chauuigny, à la Roche Pofé, au Challeaii d‘Aogle,àPrully,àClcruant amp;nbsp;autres petites placesdeflo-gerent pour trauetfer le Berry, amp;nbsp;auecques Briqueniaut fe retirer dedans Sancerre amp;nbsp;la Charité. Ils reprindrent balai-peau Bourg Dieu, peu au parauant furprins àleur faucur/e par le capitaine Gournay fur le ieuneMonluc, ayans elle en chemin raoleftcz par les communes de Berry, amp;nbsp;par la Cliallre gouuerneur d'4 pays. Guerebi gouuerneur de la Charité vint les defgager, amp;nbsp;maugré les efforts de la Cha- ' /IreSt larefillance de quelques preftres (qui dedans Cha-fleauneuf,ville affize fur lapiuierede Cher, voulurent follement amp;auecpertedeleursviescliangerleursbieuiaires . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r

encfpees. Scieurs chapes en corcelets) les mit à couuert. Quant à ceux de Dauphine' amp;nbsp;jTLanguedoc, quelques vns d’entre cux,au nombre de Gx ou fept cens à chenal, fe mitent par le congé des Princes en chemin pour fe retirer ,8c pouriioir a loiGr à quelques places en ViuafezS; en Au-Pergncjoùilsarriuerenc,aprcspluGeurs difficulté?., amp;nbsp;yins perdu en chemin enuiron cent hommes,fans les ilef-ualizez. Car ceux qui s’efeartoyent ou demeuroyént derrière tant foit peu cftoyent incontinent trouffez parles payfans qui ne prenoyentplaiGr qu’à courir 8c brigander. Les principaux chefs des troupes qui fe retirerent furent Monbrun,Mir3bel,8ç Verbeley, lequel commanda depuis àOrillacen Auuergne, dont Sâind Heran gouuerneur Ht tous cftorts poffibles pour empefeher que les Princes y entraGent, comme Ion faifoit courir le bruit qu’ils preten-doyent venir hiuerner au plat pays nommé la Limagne; niais ilsprindrent vn autre chemin : car ayans pourucu à la Rochelle, Sainél lean d’Aiigely 8c quelques autres places, ih paflerent la Dordogne,tirerent en Quercy,8c au deflbus

, de Cadenat pafTerent le Lot, d’où ils pourfuiuirent le che-pin que nous marquerons ciapres.

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'M.B.ttt«, Charlis m i v f r e s m r.

Z.«T^cM« Entre antres villes qui feroirent grandement aux Pn'’* f’gt;'' S'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en celle guerre,n’eft î oublier la Rochelle,port de mer

fonu detous.Carentreautrescomnioaitezpourccux de la Religion,elle cquippa amp;nbsp;arma grand nombre de vai!-féaux, qui firent plufieurs riches prifes, dont il reuint de grands deniers à la eaufe generale. Encores que Ion ne prinft alors que le dixiefroe pour le droit d’Adinirauté,on ne laifia d’en tirer de profit plus de trois cens mille liures: amp;nbsp;fc firent de merueilleufescourfes par plufieurs capitaines, entre lefquels Sore fe fit renommer, dont les Efpa* f4it gnol’Spécialement ne furent pas content. Nifmes en Lan-Hifmts/a guedoc feruitauflt grandement aux Princes, apres qu’ils itnpuJnc, l’eurent reconquife fur vn nomméSainft André, par le ilt;»»ri-«wMf moyeu de leurspartifans en ces quartiers là, qui s’en fi-maißres par vne belle ftirprinfe, eflans entrez par vn UT^e^inn. ttcillis de fer defpecé à diuerfes nuiiRs par le moyen d’v '• nbsp;nbsp;nbsp;’ ne lime fourde en la main d’vn foldat hazardeux. Ce treil

lis cfloit au pied de la muraillede la ville, fermant vn per-tuisparoù couloic d’vne fontaine du dehors vn petit bras d’eau pour la commodité des habitans. Les entrepreneurs, • * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dont vn nomme le Capitaine S.Cofme, çlloit condufleur,

eftans entrez par ce conduit, furent incontinent defeou-uertsptrlafentinellelogeeaudeflus: tellement que l’ef-clufe d’vn moulin prochain fut promptement lafchec fut eux, amp;nbsp;quelques pieces du chaßeau commencèrent à tirer vers cepadage. Neantmoinsils le franchirent, puis entrez,amp; diftribtiez par troupes, S.Cofme marche droit vers la porte des C3rmes,où il taille en pieces vn corps de garde compofé de preßres. Doublant le pas puis apres versla porrede la Couronne,rencontre vn Caporal,fe fait donner le mot, force vn autre corps de garde, amp;nbsp;met tout à fes pieds. La porte ouuerte , quelques foldats demeurez hors la ville entrent fuiuis des gouiats, amp;nbsp;courans auec trois trompettes parles rues font vn bruit tel que chaf-cun peutpenfer. ChailTy,MingelIe,amp; autres Capitaines, compagnies de S. Cofme, menoyent les mains pà amp;là. Sainél André amp;nbsp;fon lieutenant o’ayans loilir ni moyen de fe glifier dans le chaßeau,amp; pourfuiuis de pres (car on leur en vouloir à caufe de leurs iniques deportemens, amp;nbsp;ilsa-uoyent en teße alors les réfugiez deNtfmes, aufquelsils auoyent fait raille extorfions) fe ietterentduhautde la mutâil-

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Charlis nsvtxesmi, 17^ raufiille au bas des foffczjou l’vn fc rompt le col, 1’autre Ce frojflela cuilTe, amp;nbsp;prins le lendemain eft tué par les victorieux, Le Capitaine Aftoul qui rommandoit au chafte.-iu le maintint pres de trois mois dedans contre ceux de la ville: mais ayant perdu vne partie de fes foldats acrjuanrez fous vne mine, les autres morts de maladic,les autres langoureux , tl print parti de fe rendre vies amp;nbsp;bagues fauues. Ainfî,cefte ville remifc au commandement des Princes feruit puis apres en diuerfes occurrences au bien de leurs afaires.

Apres la bataille de Montcontour,leDuc d’Anjou en- * noya mandement à Sanffac, d’enleucr à ceux de la Reli-gion tout ce qu’ils tenoyent de laLoire. Suyuantcefte^j^,„,^^_ commiflîon, Sanffac auec vingtdeuxenfeignes d’infante- uatt. rie, huit cornettes de Cauallerie, quatre Canons 8c deux couleurines fe mit en campagne,entra dedâns Donzi,abandonné pour eftre trop foiblc,print Noyers par compofition de vies 8c bagues faunes aux afliegezmonobftant laquelle laplufpart des foldats furent menez à Troys en Champagne, 8c par les rues d’icelle le peuple en maffacra pres de foixante, De là Sanffac s’achemina vers Vezelay ville a f-fife fur le faille d’vne haute montagne, qui n’a qu’vne aue-nue,pour l’entrec 8c fortie des habitans. Le refte,font pentes fi roides, qu’on ne peut fansplufieurs reprifes d’haleines monter depuis le bas iufqucs au pied des murailles af-fezfortesSc efpaiffes. Là fe trouuerent enclos les Capitaines Bloffct, Sarafin, Befanfeu 8c Ribompierre auec trois compagnies de gens de pied,8c deux Cornettes de Caualle-tie La plufpart de fes foldats cftoyent gens retirez à Vezelay comme en lieu de refuge, Lehuitiefme iour d’Oflo-bre,Sanffac fit marcher trois compagnies pour faire fes approches; les affiegez forcent refoluement, rompent deux compagnies, dont ils tuent les Capitaines Sc enuiron quarante foldats , La tioifiefme fe fauua dans les vignes en vn vallon , puis fe retira fur le (bir. Auec plus de forces Sanffac fit fes aproches , commença la batterie deux iours apres , 8t continua quarante huit heures, fit puis donner l’affaut à deux brefehes amp;nbsp;l’efcala-dc du cofté des Cordeliers. Mais il fut repouffé vi-yement aueç perte de trois cens hommes 8c dauantage.

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w.DlixiTi Charus nevïiismb.

Enuiron trente des aßiegez y moururent auec le Capitaine Sarazin. La batterie fut remuee en diuers endroits depuis par Sanffac, !i vn autre aflaut donné que les aflîegcz y repoulferent vaillamment amp;nbsp;lui tuerent mefmeshors la brelclie gt fur la retraite grand nombre de foldats. Lui fe voyant pres du bout de fes baies amp;nbsp;poudres, prcfques tous Les canons ereoezamp;efuentez, leuale liege pour en aller quérir d’aiitrcs iufques au nombre de douze pieces auec lefquelles il reuint en diligence, entendant (par certains traiftresen la ville, deux defqucls furent defcouuerts amp;nbsp;pendus) que la plufpatt des gentilshommes,qui y eftoyent an premier liege,auoyent prins la campagne. D’abordee il commença vne longue amp;nbsp;furieufe batterie, tellement que les premieres brefehes agrandies,les defenfes abatues, les remparsefplanez , il fit donner vn aflaut general, mais fes gens furent en fin repouflez , ayant laille les plus brauer, tuez fur les brefehes amp;nbsp;dedans le fofle. Voyant que trois mille coups de Canon amp;nbsp;la m ort de quinze cens de fes foldats,enfemble de Foifly colonnel de fon infanterie, ne ra-ualoit tant peu que ce fuft le courage desafliegez, il fere-eul3,fe eûtentant deles blocquer furdafin de l’annee.Maiî Briquemaut amp;nbsp;Guerchy firent en forte queVezelayfut KtiMi lit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sanflaccontraintcercherautreauanture. Auffi

peu d’honneur acquirent Montaré gouucrneur deBour-femme afit bonnots,Moncequie,amp; autres chefs, qui auec trois mil hô-X« in /a mas, tant de pied que de cheual amp;nbsp;quelques canons,aflie-waiyi». gerent amp;nbsp;battirent quiqze iours durant le chafteau de Bo-ncgon,gardé amp;nbsp;défendu courageufement par Marie de Brabançon, vefue du (îeurdeNeuui, afliftee d’enuiron cinquante foldats pour la garde de cefte maifon liene.Les af-, fiegeans y furent près de deux mois, en fin defqucls cefte dame vertueufe, priuee de la plufpart de fes foldats, morts auxaflauxSt efcarmouches ordinaires, fut contrainte fe rendre aux ennemis qui l’enuoyerentprifonnicreàMou-lms,d’où depuis elle fut deliureeàla pout.fuitc de ceux qui refpecloyent fa pieté amp;nbsp;vertu. Son chafteau fut faccagéSî ruiné par les alfiegcans, defpitez d’y auoir fair grande perte de foldats amp;nbsp;d’en remporter du deshonneur autant qu’il cft poflible depenler. Ce liege fut au commencement de Nouerribte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Le liege de Poiéliets auoitefté le commencement du malheur

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Charlis nevfiism«. I77

malheur des Princes : mais en contrefchange le liege de S. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;)

lean d’ • ngely fut la borne des viftotres du Duc d’Anjou. ‘ J Si lui amp;nbsp;les hens neTe fuflent aniulcz la.ains eulient pour- d„ J fuiui les Princes amp;nbsp;l’Amiral» la guerre euft toft cefte felon rf„c d’^a- , leiugetncnt humain , veu Peftonnement qui s’eftoit méfié 10«. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,-j

parmi ceux de la Religion, amp;les difficultez qui Ce prefen-terent. Les viftorieux enflez de la prinfe de Partenay, Nyorc} Saind Maixaut, Fontenay, Chaftcllcraud amp;nbsp;Lufi-gnen, enuoyent fuyuant leur deliberation fommer à reddition S.lean d’Angcly. Piles,qui y commandoitafliftede la Motte Pu iols, la Ramiere,Paluel dit Serido, le.s Elfars, la Garde amp;nbsp;Montaut,aufquels le iieur de la Pci fonne fut en-uoydauec quelques cheuaux . fit rcfponfe qu’il gardoit la place au Prince de Nauarre gouuerncur de Guyenne. La Ville fut incontinétaflicgeejafçauoir le feiziehne iourd'O ftobre, auquelfe firent forties amp;nbsp;cfcarmouthes pour em-pefchct les aproche». Cinq iours apres les aflîegez auec quarante cheuaux firent vne charge où les alTiegeans perdirent quelques foldatsfurprins amp;nbsp;mal cniambez. Mais le dommage qu’ils receurent le lendemain fut bien plus grâJ: cariesaflicgezleurtuerent grand nombre tl’hoæmçs,cm-porterent deux enfeignes amp;nbsp;demie,amp; bonne quantite'd’ar-

■nes, le CapitaineParifol tué,fonfrère prins prifonnicr^ 1 fans perte du cofté des alfiegez, fors d’vn qui tomba fur la contrefearpe du fofle,d’où il fut retiré dans la ville. Cinq . y,«4' iours apres la Roine amena le Roy fon fils, lors aagé de dix j . neuf ans, auec grande fuite à ce liege, afin qu’il eut aefti ✓ quelque part à l’honneur de tant de conqueftes dedans fop royaume amp;nbsp;deflùs fes propres fuiets.Mais il feeut bien depuis fe plaindre que fa mere l’auoit amené là pour lui faire boire de la honte, 5: fauorifer d’autant le Duc d’Anjou fon autre fils,qu’ellc fembloit vouloir auancer.On pcnfoit que les aflîegez Ce rendroyent en dedans deux iours apresimais CCS deux iours dui erent plus de fix femaines. Le Capitaine la Ramiere fut tellement blelfé de coups d’tfclats, dé.s le Commencement de la batterie, qu’il en mourut toft apres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

fort regretté de tous dans la ville, à caufe de fa vaillance Se tefolution. Au premier aflaut donné des le commencemét dcNouembre, les aftîegeans perdirent plulicurs de leurs c.ipitaines St meilleurs foldats.Montefquiou.affaflin du feu Prince de Condé, y fut rudement blcfté donc il languit

Z. i.

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Charus siviruMi.

quelques fcmainesjpuis mourut,Biron general de l’artille' rie voyant que ccfte refolution des afliegez ruincroit les airtegeâsicfiày a de les amollir par tous artifices. amp;nbsp;fe commença vn traité de paix, la Perfonne ayant eu pafieport pour aller vers les Princes. Tréfilés furent accordées pour quelques iours,lefquelles expirees quoy que la Berfonnene fuft de retour Piles fut fommé plufieurs fois par Biron de rendre la place, attendu qu’il auoit promis de capituler, ü dedans le temps des trefues feçours ne lui venoit, ou ref-ponfe'de la part des Princes- Finalement apres plufieurs conteftations fut accorde que fi dans les dix heures de matin du lendemain, dixhuitieftne lourde Nouembre, nefur-uenoit renfort aux afTicgez.ils quitteroyent la place.Côme toute la ville eftoit en efmoy amp;nbsp;en pleurs fur le point du iour on commence à crier que le fecours (qu'v n gentilhomme nommé Fombedoucre, eftoit allé quérir au grand danger de fa vie, amp;nbsp;continua depuis heureufement à fe ha-aardér pour le bien des aftîegez à faire tels fignalezferui-ces:8: finalement fut prins des ennemis) eftoit àla porte de Mattas,ou Piles alla foudain le recourir. C’eftoit le Capitaine S.Seurin, lequel fiiiui de quarante cheuaux eftoit venu d’vne traite d’Angouleflne à SainÄ lean, palTantparle camp ennemiqui entournoyoii la ville, ayant lôus notn d’ami dextrewent circonuenu les fentinelles amp;nbsp;corps de ' garde. A l’heure defignee Biron patut qui eut refponlc tout ■ autre qu’il ne penfoit.Eesoftages rendus reciproqucmenti

le canon Catholique Romain commença à tonner, continuant plufieurs iours.- à quoy les aftîegez oppofoyent diligence à remuer terre amp;nbsp;bien remparer. Là fut attrapé gt a-batu d’vne harquebuzade à trauers lateftcSeballiande Luxembourg Duc de MartigueSjgouuerneuç de Bretagne, ennemi capital de ceux de la Religion , 8c fort regretté de tous ceux de l’autre parti. Peu de iours au parauât.cômc en Vn pourparlé il deuifoit auec la Motte Pujols,l’exhortant de fe rendre,il ad:oufta,Ne vous attédez aux Princes ni à l’A-tniral,8( vousfouuenezde la bataille où voftre Dieu le fort Vous a abandonnez, 8c qu’à prefent vous auezoccafion de chanter,Donne f(xours,Scigneur,il en eft heure. La Motte refpondit que pourlaperted’vnctellebatailleleurcf-perance en Dieu fort, du fecours duquel ils s’afleuroyent, a’eftoit point diminuée. De fait le lendemain de ce pour-

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Charlis nbvfiesme. 178

parle fut faite la forticfufmcncionneeoù Parifolftjt tué, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•]*

au retour de laquelle Ion chanta dans la ville le Pfeaume nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

SO.le Dieu le fort, amp;c.amp;toft apres Martigues fentit que ce * **•* fortviuoit pour fecourirles fotbies 8c abatte ceux quicut-dent eftre forts dans lui. Durant ceftc batterie , la Motte Pujuk amp;nbsp;S.Seurin auec quatrevingcs cheuaux 8c deux cens piétons firent vnt braue fortie furvn corps de garde des affiegcans, où il y auott 4.enfeignes,tuèrent cinquante ou (oixante des principaux, blciferentvn grand nombre, en-douerentfix couleurines,puis btuflerent quinze caques de pouldre feruans aux munitions, amp;*Ia Motte chargea les Suiffes qui gardoyent le magazin, où il y en auoit cent caques amp;nbsp;dauâtage, tua vne partie des Suiircs,tnit le rede en branne.amp; filon nefuftpromptement acouéu au fe, ours,les pouldres del’atmee s'cnalloyét enfumee.Les affiegez rcti tezauec deux enfcignes,forcc tâbours,armes amp;nbsp;butin,fans auoir fait perte que d'vn home,la fureur des Canons redou bli, 6c les afliegeans refolurent de continuer, amp;nbsp;ne côbatrc qua coups d’attillcrie.Finalement le fiege ayant duré pres de deux mois, jl y eut capitulation fignee delà main du Roy, portant, Qu? 1®® affiegez fortiroyent de la ville bagues fauues , amp;nbsp;auec leurs armes amp;nbsp;cheuaux, les en-» feignes ployces : que de quatre mois ils ne portcroyenc les armes pour la caufe generale de la Religion : qu’ils poutroyent tant eftrangers qu’habitans fe retirer où bon leur fembletoit en toute feureté : qu’ils feroyentcon-duitsJà où ils voudroyent aller par liiron amp;nbsp;Coffeins. 11 teftoit de fe preparer à fortit le lendemain ttoifiefme

1 iout de Décembre : ce que chafeun faifoit felon fon pouuoir. Cependant les malades amp;nbsp;bleffez, les vieillards, les femmes , 8c autres lt;Jui n’auoyent moyen d’aller ailleurs fe tourmentoyent eftrangement : de forte que, la

I ville nerefonnoit que décris Sc lamentations, mefme-1 ment à la fortie, qui fut ehuiron midi. Le Duc d’Au-( male cftoicàla'porte de Mattas, d’où l’infanteriefortit 1 la premiere ,conduite par le capitaine Setido , amp;nbsp;autres 1 chefs, aufqucls le Marefchal de Vieille ville dit gt;Suyucz â (eux 1 moy , 8c faites marcher vos gens apres vous. S'eftant fortirêi par 1 acheminé iufques à la moitié du fauxbourg, les foldats

Catholiques Romains commencèrent à tirer les àu-ites 8c les faire entter par grande force dans leurs logis,

Z. ij.

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MjD.lXIX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ch ARIIS KI VIIISH I.

où ils Ies defaalizerent de leurs armes, liabillemens, amp;nbsp;ace 'çent.Dontle Marefchal auerti,feretournant,commanda^ les gés de Ie fuyiire auec leurs armes au point mais en courant d’vn codé, on faifoit infinis outrages de l’autre. Qui fut cauCc que Scudo s’en alla par deux fois vers Aumale luj en faire plainte,8c le fommcr de faire entretenir la promcf-fcduRoy. Aumale en lieu d’y aller commande à quelques capitainesd’y poutuoir. Iceux crièrent Sc firent du bruit de paroles; ce fut tout. Enuironcinquantepasdclàlefaux-bourgertoit le Duc d’Anjou, la prcfence duquel retenoit vn peu l’infolence de.s pillardstmais incontinent qu’on l’a-Uoit oütrepaCTé.fa caualletic pilloit les bag3ges,rauiflbit les chenaux menez en lefle, mettoit les gens dç cheual à pied^ Â: les defpouilloit. Ceux qui euaderent ce premier facca-gement n’eftoyent pourtant efehappez, car pafiànt à S.lu-r lian,à demi lieue de là,ils receurent plus d’outrages qu’au-parauanr.Lc regimen de Sarrieu,qui y eftoit lors en garde, n’en laiiTa paffer aucun,à qui les foldats u’oftaircnt tout ce qu’ils pouüoyét,infques aux fouliers 8c chauffes, voire iuf» quesàles mettre en chemife. Là plufieurs furent battus, iBeurtris,tuez,8{ aucuns iettez en la riuiere.Tel fut le traitement fait à l’infanterie fortie fous la foy royale hors S. lean d’Angely. Quanta la Cauallcrie,au depart elle fut a-compagnee par Biron amp;nbsp;Coffeins, ce nonobftant tous les bagages 8c beaucoup d’armes 8c de cheuaux furentrauis. Aptes auoir paffe S.Iulian,trois Cornettes commifts pour , faire efeorte , commencèrent à piller amp;nbsp;outrager ceux qui s’efeartoyent tant foit peu.Mefmes à Sicch,où fut la retraite ce ionr là, aucuns furent dcfualifcz, mi r en chemife, Si tuez:8c le lendemain,fur le chemin à S.Cibardeau, ce def-o.rdre continua au mefpris 8c infamie de l’autorité Royale, amp;nbsp;fans auoir cfgard au faufconduit,heraut 8c trompette du Roy,que Biron leur auoit baillcz,pour aller à Angoujefuie, où l’infanterie 8c cauallerie ainfi indignement traitée arri-ua le Dimanche 4. de Décembre fur les dix heures du matin. Tous furent honneftement recueillis par le fieur de S. Mefmes gouucrneur8c plufieurs autres Seigneurs amp;nbsp;gen- , tilshomme.', fort eftonnez dç la defloyauté fus defcrite;âC fut auifé qu’on en feroit plaintes au Roy amp;nbsp;aux principaux,pour eu auoir reparation. Aumale 8c les autres firent vn peu les mauuaisjde paroles feule ment; 8c fut ainfi fau-cee(a

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Charles NtvfüsMh

Ceelapronieflcfolcnnelle, amp;nbsp;la dignitó royale expofee â infamie fans que depuis Ion en fift raifon quelconque aux chefs qui s’en plaignirent. On fit retirer du camp quelques vns des plus reconus encre ces perfides; amp;nbsp;quoy que Ion euft promis tecompenfedu bagage perdu, amp;nbsp;que le Roy nionftraft eftre trefmalcontent que Ion profanai! (î lafche-'tnent fon nom,ceftc(econdepromelfe fut terfue comme la ptemierc.Piles amp;nbsp;quelques autres fç tenans a caufe de cefte perfidie afrâchis de la ptomefle contenue en vn des articles de la capitulation, partirent d’AogouIcfpe, amp;nbsp;s’en allèrent auprès des Princes , maugré les empefchemens que la Vauguyon amp;nbsp;huit cornettes de Cauallerie tafche-rcntleur donner au paflage de la Dordogne. Ên ce fiegej les affiegeans perdirent plüs de dix mil hommes de guerre, amp;nbsp;tirèrent cinq mille coups de Canon, vingteinq ou trente commiflaites de l’artillerie furent tuez par les aflie-gez, qui à faute de munitions liilferent inutiles u.ou pieces montées fur roues qui eftoyent dans la ville. Plu-lîeurs fe desbandetent du camp, lequel fe trouuadiminué de dixhuit à vingt mil hommes, toutesfois peu eftimez au pris dç Martigues amp;nbsp;autres chefs.

Pendant que l’armec Catholique Romaine fe confom-moit deuant S.lean d’Angely.laChaftre amp;nbsp;autres faifoyét la guerre à ceux de la Religion en Berry amp;nbsp;piys voifins a-uecdiuetsfuCctsSc pertes tant de part que d’autre. Ceux de la Religion en deux ou trois endroits s’eftans fiez aux ptomelfes de leurs ennemis furent cruellement traitez. Mais ils en eurent la reuanche par les armes, amp;en refi-ftant vaillamment dedans plufieurs places, où ils,fouttin-dtent diuers affaux, amp;nbsp;contraignirent leurs ennemis de fe retirer. L’armeeoùeftoit le Roy , preflee par la difette 8c par autres incominoditez deflogea toft .ipres de S-lean . d’Angely, laifiant les Princes 8t l’Amiral penferà leur

Voyage.f.e Roy fe retira lut la^in dePannee vers Angers* affignant les députez des Princes à s’y trouuer au coin-* I ttiencement de lanuier,pour traiter de la paix.

M. D. L X X,

E Roy,laRoine,le Duc d’Anjou Scleurconfeil pen-Tans que les Princes euffent perdu courage 8c fulfent »«j.

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Bt.D.LXX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ch A 11 IB S N JÏHB s M B.

faixfuimis dcfnuez de tous moyens apres la bataille de Montcon-•n auMH/M , auifetcnt de les faire fonder s’ils voudroyent point requelle Si acceptation de Paix.-efperant qu’apres fmn». auoir mis en ce tram, on ne f^auroit leur prefenter condition , (îpeuauantageufequ’elle fuit, qu’ils n’acceptaf-fent volontiers,moyennant qu’ils fuffeni affeurez de leurs Vies, amp;nbsp;de la poüeflion de leurs biens en leurs maifons. Suyuanc ceflauis.au mois de Nouembre i56gt;.fut pratiqué vn abouchement entre le Matefchal de Coffé amp;nbsp;les députez de la Rome de Nauarre. Iceux députez ayans prefeiité des articles, encore qucl’afaitcfe deuil traiter plulloApat conference,que par eferits qui n’ont point de répliqués, les moyens qu’on y tint amp;nbsp;les delais dont Ion via pour y ref-pondi e firent conoiftre aux Princes qu’on fe vouloii lelutf de celte occafion pour reculer leurs afaires- Apres la premiereaudiance donnée a leurs députez, on leur Ht entendre que le Roy ne pouuoit foufifir l’exercice de leur religion, amp;nbsp;fe deuoyent contenter de la liberté de leurs confcicnccs. On leur ioua la dclTus vn autre traiâyc’eft qu’en Angleterre amp;nbsp;en Alemagne gens furent enuoyez , pour faire entendre que la paix elloit fkite : afin de faire retarder le fecours cju’ils pouuoyent tirer de là. Et d’autre collé , polios coutoyent pour liafter tes deniers amp;nbsp;foldats ellrangers. Ils dclcouuri-rent diuerles menees contre eux dedans amp;nbsp;dehors le royaume, donc le fommaire elloit, qu’on vouloir premièrement lesdtfarmer, puis les traiter amp;nbsp;tous ceux de la Religion, comme l’aireil donné contre l’Amiral les en menaçoitalfez. Ils refolurent neanrmoinsd’enuoyèr les lîeursdeBeauuaisla Nocleamp;de Thelignyà Angers pour entrer en conference auec les commis du Roy : amp;nbsp;d’autre-part de pourfuy ure 1 es afaircs de la guerre , Si. faite la paix les armes en la main.

Nous auons veu qu’apres la iournee de Montcon-4, tour , les fortes de ceux de la Religion s’elloyent el-en parfes en diucrfcs prouinces. Ceux qui s’elloyent ef-PeiHaHctn- pandus en Berry entreprindrent de fe rendre niaillres y'‘*“*‘^*de Bourges par intelligence auec certain foldat qui les gt;^lt;»0. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. tellement qu'ayans perdu en l’execution par

contr'inrelligence enuiron trente hommes amp;nbsp;prefques autant

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Charles neveibsmS* i8d autant de prifonniers, furent contrains fe retirer» ayans efté rudement faiucz à coup* de Canon de la ville» dont ils s^cfloyent approchez aucc mille cheuaux amp;nbsp;deux mille piétons. Le Comte du Lude , Puigaülatd Eouuerneur d’Angers, amp;nbsp;Sahzay colonel des arricre-bans de France , tout le Poiâou citant réduit , en Su (e rendirent œaiftrcs de Marans, tellement que tou* ces pays voifins furent enleuez aux Princes , fors An-goulcfme Si la Rochelle » où ceux de la Religion furent referrez » apres que Sanzay eut prins le Challeau de Beauuoirfurmerfurle ieune Rohan. OnauoitcuLuû-» gnen par la pufillaflimitë du Baron de Mirambeau, duquel les courtifans fe gaudifiovent» telmoin leur trait en la bouche du lîeur de Lolfes , qui citant venu vers la Roine de Nauarre à la Rochelle , difoit tout haut que Mirambeau auoit fait compolîtion , non point à faute de viures ou autres munitions, mais à caufe t^’il h’auoit plus de mouftardC pour manger fon boeuf filé* le Confeil eltimant faire peur au lîeur de Pardail-* lan gouuerncur de Blaye » lui fit eferite par le Roy des lettrés pleines de menaces amp;nbsp;de promclTes gt;nbsp;afin de iremettre celle place » ( apres laquelle ils efperoycnt auoir ailément la Rochelle ) par lui tenue au nom des Princes, encre les mains du fieur de Lanfac , qui par fes lettres menaçoit Pardaillan , s’il refulbit d’obéir* Pardaillan refpondit fagement au Roy, Sc courageufe-tnent d lanlac , lui mandant cotre autres mots ceux ci: Vous ne fçauricz auoir plus grand regret d’entreprendre de me forcer en celle place» que l’en auray de la honte, perte» dommage amp;nbsp;confulîonque ie Vous y feray reccuoir, ou à tout autre qui l’entreprendra. Ea quoy tous ceux que l’ay en charge, gt moy aulTt, fom-mes refolus de faire fi bien nollre deiioir , qu’il ne Vous peut auenit autre chofe que d’ellre forcé par ceut que vous prétendez forcer. Lanfac voyant qu’il n’y auoic rien à gaigner de ce collé,quc des coups pour lui»tourna la ’ telle ailleurs, 8t tenta Romegou gouuerneur de Taille-bourg. Mais il eut refponfe pareille â celle de Pardaillan* Or dautant que les ifles deSaintonge,Marennes amp;nbsp;Brouage auoycnt grandemêciacômodérarinee qui alTicgeoic S.lei

Z. iiij-

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Charles nevelesmej


M.D.IXX.

d’Angely,les garniforts d’icelles n’ayans celfede coarir Ü couper les viuresjon y enuoya Ie Comte du Lude, Puigail-lard,la Riuicrc Puitaillé,aucc huit cornettes deCaualienf,

amp; vingt enfetgnes de pietons,lelijucls s’entendirent niai-flres pat force-amp; la furent tuez prefques tous les Laiifque-nets rettez de la bataille de Montcontour: tellement que

Jes fuiuiuans ne fe trouucrent monter qu’a trou cens houi-

Diueri ex-flotte de guerre de part ird’au tre en Pe,. ffoH Cugenne,

mes de combat OU enuiron. La guerre continuant en ces quartiers, ceitain foldat ayant elle prins en vnc courfe, la Riuierel’uitaillé gouuerneut de Marans tafclia de lepra-tiquer pour furprendre la Rochelle. Le foldat drelîa vne double intelligence,amp; peu s’en falut que la Riuiere amp;nbsp;autres penfans prendre ne fuffent prins : mais auertis en chemin ils s’en retournèrent en leurs garnifons. D’aune coflej la Noue lieutenant des I^rinces en Guyenne, çlfaya de reconquérir Erouage, place qui portolt grand dommage aux

Rochellois. Mais comme il s’y achcminoit, iltrouuavne entreprinfc drelfee par Je Baron de la Garde fur Thonne Charente, tellement que les deffeins del’vnarrelterenr

ceux de l’autre. Pour lors, qui eftoit fur le commencement dcJ’annec, la Rochelle elloit comme inueftie déroutes

parts. Car du collé de Poiélou le Corate du Lude St Pui-gaillard y auoyent vne grande armee. LaRiuiere PuitaiUé i’aifnétenoit Marans amp;nbsp;autres places voifines; amp;le leune commandoit dedans Brouage. Landereau viceamiral.cn-nemi luréde ceux de la Religion , de laquelle il auoitau-tresfois fait profeflîon,elloit en Olone, puis les Bietons K Bourdelbis iaifoyenr fur mer tout leur poflîble pour cou-perles viuresàlaRochelle,3quilcBiron de la Garde, lots general des Galeres, faifoit beaucoup d’ennuy,courantiuf-ques pres du portalFez. fouuent.I-’oui ferrer de tous collez la Rochclle,il i efoliic auec le icune Pui taillé d’executer fon entreprinfc fiir Thonne Charcnteipour lequel clfcél U en-udye le lieutenant du Capitaine Beaulieu auec vne des galeres pour faire la premiere defcente.La Noue auértidcce „ tleircin entreprend garder celle pl.ice, Sc y acomniode tellement lés harquebuziers que s’ils eulïèntcupariencede lailfer defeendre les foldats de celle galere, ils eu fient eu morts ou vifs non feulement ceux la.mais auBi la fiiire,qiii venoit s’enfiler dedans la Charente, amp;nbsp;deliberoit mettre pied à terre,qui eftoit feperdre degayetéde cœur. Ayans ( nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donc.

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Charlis neVfiîsme. iSi iifoncoubliéle commandement de leur chef, fi toft que le lieutenant de Beaulieu entreprend de venir a bord, il cft a~ cueilli d’vne pluye de liarquebuzadesqui le tuent, amp;nbsp;l’Ar-goufin aiiflî. On cric la defl'us Liberte aux forçats,qui ace mot lafehent les rames, tellement que la Noue fut maiilre de la gaiere amp;nbsp;de tout ce qui clloit dedans. Les prilonniet» furent menez a la Rochelle,amp; la galère à Taillebourg, dot Roipegoufeferuit depuis auec vue autie pour faire diuer-fcscourlesamp; prinfes lurles Caiholiques Romains. LeBaron le retira lur fa perte,amp; mena fe.s galeres en Brouage,cr-fayint de fane par iinelfes ce dont il n’elloit peu venir à boutpar force. Maiailperdit temps,hommes,amp; argent: briefilnchltricnqui valuif.

Les députez des Princes arriuez en la ville d’Angers au mois de Peurier pour traiter de la paix, le Roy apres auoir tntendu leurs remontrances amp;nbsp;dcmandcs,fit relponfe que ° pour tout exercice de religion il leur leroit permis de demeurer amp;nbsp;viurepaifiblementen fon royaume en liberté de leursconfcicnces, fans eltre recetchez en leurs maifons. Pour feureté il accordoit deux villes que Bii tin leur nom-nicroit, efquclles ils pourroyent faire tout ce que bon leur feinbleroit,lans y eftre recetchez : neantmoins qu’il y au-loit vn gentilhomme fuffifant,pour auoir l'œil à ce qu'il ne s’y lift chofe contreuenante à l’authorité du Roy ni au repos du royatime.Nc voulât qu’il y cull en Frâce aucû mini lire ni âuti e exercice de Religiô que de la ficne. Vouloit les remettre en leurs charges fofs en celles dont il-, auoyét ê-fté defmis par iullice , amp;nbsp;par commandement du Roy qui enauoit touché deniers pour le frais de celle guerre. De-mandoit qu’ils fe defarmaflent, renuoyafi'ciit piompte-ment leurs forces ellrangeres, amp;nbsp;rendilTent toutes les villes qu’ils tenoyent. Les députez ayans autre commiflion# apres auoir depuis conféré auec laRoineamp; lesConlcil-1ers du Roy à Challeaubruiant en Bretagne s’en retournèrent vers les Princes, fans auoir rien conclud pour c«-lt; lie fois.

En ces entrefaites Puig.iillard amp;nbsp;les autres thefs fe re- ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

foluent de bloquer la Rochelle: amp;nbsp;pour ceft effeél commen tnnurs Je centà MarlillijEnandes, NoailléS autres bourgades pro-chesd’vnelicuë ou deux. MaisScipion, ingenieur Italien, auquel psu,r recönoiü'ance de fes feruicesksPnncçs auoyéc

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M.D.txr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles neveiesme.

donné Ie reuenu de Noiillé, auerti dece^ui s’y paflbit ati faueurde* harquebuziers delaÿoue amp;nbsp;Puuiaut, furpnnc les ennemis au bourg amp;nbsp;en tua bon nombre. Le refte enclos au Chafteau fe rendit vies amp;nbsp;bagues fauucs à la Noue qui y eftottacouru auec les forces de la Rochelle. Là def-fus furuint la mort de Riuiere Puitaillé l’aifoé gouuer-nciic de Marans.qui fut caufeque la Noue,Puuiauçamp; autres chefs,délibérèrent reprendre le bourg, le Chafteau K la Baft die de Marans s où le nouueau gouuegt; neur nommé Chajieronj eftoit mal obey. Us exécutent heureufement leureotreprife, mettent Chaperon par terre j le contraignent aller ailleurs tout defualizéj renuoyent en pout-point vne compagnie d’Italiens, qui gardoyent la Baftd-le, amp;nbsp;ne prefterent pas long combat. Leurs armes, bour-fes , veftemens Sc cheuaux demeurèrent, dont les foldaes du Capitaine la Garde furent acommodez. Cefte côquelle t fur la fin de Feurier mit en alarme les garnifons ennemies,

’ ft“’*' leschaffade tat/c au fun dix ou douze places es enuirons de la Rochelle. Puis fi: tage mit det entreptinfe fur les fables d’O lone riche bourg, laquelle n’ayant pas fuccedé la premiere fois,a caufe que la nicref-meue empefeha que cinq cens harquebuziers portez en barques, t haluppes amp;nbsp;autrespetis vailfeaux fous la conduite dn Capitaine Sore, fut remife fus enuironlequin-ziefme de Mars, Jt executee fi refoluementque lesdefen-dans ayans eftcforccz 8c tuezpout la plu(part,Landcreau qui y commandoit prins amp;nbsp;mené prifonnicr a la Rochelle (où on leuft exécuté à mort, à caufe de fes infopporta-bles deportemens, n’eu ft efté qu’on craignoit que quelques gentilshommes de la Religion prifonniers en diucrs endroits ne receuflenC à cefte occafion quelque rude trai-temenr) le Bourg full pillé, où les foldats firent vn mer-ueillcux butin.y ayans trouué toutes fortes de biens, fut tout de l’argent monnoyé.Quaranic bons vailTeaux furent prins, quantité d’armes, grand nombredeprifonnicrs,re-ftaiis de quatre cens tuez au combat; les viéforieuxyeu-re^[ jyß-, plu5 de trente menues pieces d’artillerie, fans

bat d vn TIA ly nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

«,re Celle des iiauircs.

glnu contrt Prefques au mefme temps le Baron de la Garde cuidaot jipt i»Ut. fç rcfcourrcdc fes pertes,eftaya d’tnueftir en temps calme, gue§

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Charus ncvsiesmb. i?i auecfes cinqgaleres vn naiiirc Anglois, de vingtcinq à trente tonneaux pres la R ochelle , amp;nbsp;qui cHoit chargé de inarchandifc. Mais les A ngloisfe défendirent courageul'e-ment, (i que le Baron apres auoir perdu cinquante hommes, que les Anglois lui tuèrent à coups.de moufquets fic Canons, fut contraint ié retirer les mains vuides Si fes galères mal acouftrees. L’Anglois y perdit dix hommes,touc fon equippage rompu; en recompenfc dequoy la Koine de ' Nauaire lui donna vn des nauires pi ins fur Landereau.Les reffources des Rochellois furent caufeque Ion enuoya Puigaillard auec quatorze compagnies d’ordonnance, dix neuf enfeignes d’infanterie, pour leuramp;ire la guerre, Fernaques logé dans Fontenay auec fept vingts falades lit entreprife lur Langon amp;nbsp;le Gué de Velugie, dont il revendit niaiftre, ayans prins auGuctrente prifonniers, tué huit foldats , mais aux defpens de la vie de quin- ExpItittJn K des fiens. Celle prinfe amp;nbsp;la perte de Luçon in-cominodoit Marans amp;nbsp;la Rochelle : au moyen dequoy la Noue partit le mefme iour que les Italiens vin- ■ drent prendre logis à S. Gemme, qui eftoit le vingt fept de Mars, amp;nbsp;entrant dans Luçon mit en fuite ceux qui legardoyent, emmena leurs cheuaux. Sur fa retraite les Italiens de Sainâ Gemme le fuiuirent pretendans le charger : mais leur chef, gentilhomme de valeur,nommé Sforce ayant efté abatu amp;nbsp;tué, ils fe retirerent. Pui-gaillatd s’ellantmis aux champs prend la Tour de Morie, le Chafteau de la Greue ,'Talmond 8{leChaflcau de Chifé: peu foucieux au refte de tenir les capitulations qu’il faifoit auec les alTicgez. D’autre colle Puuiauc gouuerncur de Marans fortit le quatorziefine lour d’Auril fur le Capitaine Dante,qui auec fa cornette couroit tout le pays de Poiâou , le furprint à Tiré, le tua fur le champ, mit fa compagnie en route, qui depuis ne fit rien,prefques tous les membres d’icelle ayans ellé bleire2.Le leune la Ri Uiere Fui caillé ScGuitiuiere gouucrneur de S.Iean d’Ange-ly,venus au liege de Chifé,fur leur retour furent chargez (i rudement par Chaumont St Goulene fuiuis de deux cornet tes forties d’Angoulefme, que Guitiuiere renuerfé mort,la Riuicre fefauua,leur$ gens mis en route, lailTans deux drapeaux fut le lieu, lefquels furent emportez à la Rochelle*

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U.D.Lzx, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlis n e v fi e s m e.

La girnifon d’Angoulefmc, qui tenöit pour les Princcä entendant que le Capitaine rHerbekttc auec fa compagnie 8c deux d’itâüensjcouroycnt en ces quartiers là) ht fortir le lieur de Coigneesaucedeux cens cheuaux, lequel fc voyant enclos entre l’Herbelette 8c les Italiens gt;nbsp;fe refo-lut de prendre parti décharger les plus auancezj ce qu'il fit de telle vigueur que l’Herbelette y demeura mort, fa cornette prife,fes hommes tuez ou prifonniers. Coigneefuy-uant fa viftoire Court fus aux Italiens, les enfonce, taille en pieces viiepartie,ameinc les autres, 8c gaigne cent oii lîx vingts cheuaux,enuironle i^.iourdeMay.

l’ay dit Cl delPus que la premiere refponfe faite par le koy aux fleurs dcTeligny amp;nbsp;de Beau nais la Node depu-Zi' dt faix. Princes pour traiter de la paix a Angers auoit eitc telle que la guerre s’eftoit depuis refehauffee plullolt que refroidie. Car ceux de la Religion voyans que Ion ne cer-choit finon a les 3cabler,refolurcnt de poufler outre Sc faire de neceifité vertu. Et comme le temps apporte des mu-tatiô$,cellesqui furuindrent le tournèrent en leurs faucurj li bien que leurs courages en furent releucz,amp; leurs efpe-rances fortifiées. Le Roy, la Roine 8c leurs confeilliers voyans que depuis la perte reccue deuant S. lean d’An-gcly, ils fe trouuoyent à recommencer s’auiferent de re-itieitrefus le pourparlé de paix, a qiioy Biron fut employé de leur part,Iequel eut charge (comme auffi Tcligny député des Princes) de dire à l’Amiral que le Roy amp;nbsp;la Rome fa fnercdefiroyent le receuoir plus queiamais en IcurS'bon-nesgraces,amp;tcls autres langages, dont nous verrons les éftcdsesdifcoursdel’an 1572. Le Royfcfafchoitqucla continuation de la guerre lui olloitfesplaifirs,ruinoit l’amour Scrobeiflancc qui lui eftoit deue, fourrageoit fort pays, efpuifoit les finances, 8c confumoit fes forces. Ses niauuais confeilliers continuoyent d’attifer en fon cœur vn feu de rancune 8: d’appetit de vengeance contre l’Amiralj fes aflbeiez 8c tous ceux de la Religion, à caulc de la lour-nee de Meauxaucommenceinent des féconds troubles,amp; de tant de rcfiftances qu’ils auoycnt faites.La Roine fa mere eftoit infiniment courroucée de ce que dés le commencement des premiers troubles Ion auoit dcfcotiueit par tout que fes defleius eftoyenç de dominer faifant ruiner le» vns par les autres. Sur tout elle en votsloit à ceux de la Re-ligiwij

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Chakiis Ml rnisut. i8j ligion, notamment à l'Amiral amp;nbsp;autres chefs. Il y auoic trop de peine amp;nbsp;de danger à les ranger à coups d’efpee. Les alfaflins amp;nbsp;empoifonneurs n’en ofoyent bonnementapro-clier dauantage,lcs Princes fc façonnoyent aux afaires, amp;nbsp;des leur tendre icunclTe commençoyent à bien conoiftre les amis amp;nbsp;ennemis du repos de la France. D’vne autre part la Roine de Nauarre amp;nbsp;l’Amiral,comme aulTi plufieurs grands Seigneurs des deux partis aft'eftionnezau bien du royaume, amp;nbsp;preuoyans que les ennemis héréditaires d’i-celui n’en deniandoyent que rafoiblilfement par le mçyea des guerres ciuiles pour y drefler leurs pratiques,amp; fe faire -voyeàleursdefleins ambitieux, delîroyent par vnepaix afleuree voir quelque fin aux mifcres de la France, efpo-ransquclesefpritseftans vn peuatiedis, onprendroitdcs confcils falutaircs au public,alaconfufion des ennemis ou-uerts 8t Cüuuerts d’icelui.La prouidence du fouuciain Seigneur de tout le monde achemina les afaires partie felon la penfee des hommes , mais pour la plufpart elleadrellàle tout en vne forte telle qpe fe ramentcuant ce qui s’cll pafle depuis iufques à la mort du Duc d’Anjou, qui fut Henri rroilîefme, Ion ne peut remarquer ni dire autre chofe, lùr tout au regard dç ce royaume là,(înon queles iugemens de Dieu font vn grand abyfme, amp;nbsp;que fes voyes fontimpoflî-hlesàttouuer.

Pour reuenir aux Princes, force leur fut apres la route Ou grand de Montcontour qu’ils s’efloignallent del’armee ticufe,pour ralTeurer leurs troupes,arrefter leurs ennemis autour des villes,amp; lesconlumcr la, tandis queux feren- t. lorccroyent amp;nbsp;viendroyent plus gaillards que deuant con- de identem traindre ceux qui fe plaifoyent tant à la guerre, de cercher iciir,iufi}uet ja paix. Ce Confeil leur profita à caufé de l’imprudence des Catholiques Ro.mains , lefquels laiflans reculer finis nul empefehement celle petite pclottc de neige,en peu de temps elle fc fit grolfe comme vne maifon. Car l’authoritc des Princesattiroit amp;nbsp;efmouuoit beaucoup de gens ; L’A-tniralpir fapreuoyance furmontoitles dilficultez occur-tentes : amp;nbsp;les Reiftrcs,au nombre de trois mille cheuaux de combat, donnoycut reputation à l’armee. Us fouffriren! beaucoup iufques à ce qu’ils fuffent en Gafcongne,où il$ fe renforcèrent d’hatquebuziers, qui leur eftoyent trefne-çeflaites, mcfracment pour garantit la cauallcrie des fur.

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'm.b.ixx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles nevfiesmb.

prïCes de nuid, fort communes en ces pays là, pour Ia voi-fïnince des villes amp;nbsp;chafteaux. On les entremelloit pat-mi les cornettes de ReiftresSc autres troupes Françoifes: de maniéré que tat es pays larges que couuerts ils eftoycnt toufiours prefts pour fe défendre. Le plus long feiour que telle demi armee fit, fut vers les quartiers d’Agenois 8c Prî«M Quercy,où elle paffa quafî tout l'hiucr 8i par le faon trat te ment qu’elle y receut grands amp;nbsp;petis firent nouueaux corps. En ce voyage les Princes ietterent en proye à leurs gens le pays ennemi: amp;à qui voulut fe bazarder les moyens ne défaillirent,tant l’abondanceregnoit eni-celles prouinces. Monluc eflàya de leur cmpelcher le palTage de la Garonne : mais la diligence de la Loue, qui conduifoit la cauallerie legere des Princes, apres lui a-uoir enleué des places qui feruoyent de barre. le cou* craignit de fe retirer bien vifte à Agen: tellement que toute l’armee paffa au mois de Décembre mil cinq cens foixante neuf la Garonne au port de Sainde Marie, fans empefehement à la fécondé fois; car à la premiere Moulue auoit rompu leur pont. Le vingticfme du mefoie mois le Capitaine Piles fe ioignit à l’armee des Princes, amp;nbsp;ayant obtenu trois cornettes chaufia les efperons à ceux qui le pourfuyuoyent de trop pres. La Loue amp;nbsp;fesargou-lets firent diuerfes courfes amp;nbsp;picorees en Agenois amp;nbsp;pays circonuoifins. Les premieres forces qui fe loignitentaux Princes furent celles du Comte de Montgommery, reue-nant de Bearn, amp;nbsp;ne faut pas demander s’il fut bienca-refféà ce retour. Le vingtdcuxiefmede Décembre Bo-t::Ue armee le forte ville fut prinfe, puis l’armee alla coucher à la Bâ-tn /inveya ftjHc S. Surin, deux lieues pres de Thouloufe. Lelende-mainamp; iours fuyuants fe commença vne façondeguer-retrefuiolente pour les bruflemens qui furent permis autour d’icelle grande ville, feulement furies maifons des gens de la Gourde Parlement.On alleguoit que tels Con-fcilliers auoyent efté trefardens 8c comme forcenez à faire brufler ceux delà Religion, fait décapiter leCapitai-ne Rapin qui leur portoit Ledit de paix de la part du Roy, Sc commis beaucoup d’infôlences 8c concuflïons, dont il conuenoit les challier alors : pource que laiflànt efehap-per celle occalîon’, il ne feroit aifé de la retrouuer vne autre fois. Le Marefchal d’Auuillegouucrncur de Languedoc,

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Charles nevfiesmi, 184

doc, la Valette amp;nbsp;plufieuss autres chefs de nom efloyent dedansThoulotife, acompagnez de cinq cens maiftres, Si plus de fix mille harquebuziers, tain eftrangers que du lieujaucclefquels its firent quelques forties dont Ies fucces furentdiuers. Cependant ilsn’efloignoyent degucresIes Tkaulcufi murailles, redoutans quelque furprife. Apres que Thou-loufe euft reccu ces legeres baftonnades l’armec tira vers Caroiain villcttc qui fut forcée, amp;nbsp;les refiftans taillez en pieces. Autant en eurent ceux d'Oriac, la Paye ,.Lesbos, Monteftruc.St autres places. 11 n’y eut place lors afliegee en vain que S. Felix, où les Galcons furent repQulfez de Taflaut auec perte de cinquante hommes 5c le vicomte de Montclarblefle, qui toft apres mourut àCaftres. L’ar-meefeiournant en cesquartiers d’Albigeois fut renforcée de cinq à fix cens cheuaux amenez de la Rochelle à tra-ücrs beaucoup d’empefehemens par Beaudine amp;nbsp;Renty, lefquels pat diligence rendirent vaines toutes les entre-ptifes de la Vauguyon,Defcars, Pompadou amp;nbsp;autres, qui fuiuia de trois mil hommes pretendoyent les furptendtc 2t tailler en pieces. Les Princes commandèrent à Piles de donner iufques à la Comté de Rouflillon, où ilfutfaitdu fmrtrMttr faccagemenc,encorequ’elleapartintaux Efpagnols. Tan-,^* Ufaix. dis que les Princes eftoyent à Monreal, trois lieues pres de Carcafibne , arriuerent les députez du Roy , auec Theli-gny amp;nbsp;Bcauuais , pour auifer à quelque pacification. Les Princes, l’Amiral Si les Rciftres efcriuent de ce lieu lettres affez amples au Roy pourtefmoignerde leurfincerifceii tout ce qui eftoit palTé. Toute la Noblcfle fit aufli rcfponfe de bouche par vn d’être eux aux députez du Roy, le remet ciant rrcshumblement de fon inclination à la paix. Thcli-gny,Beauuais,amp; laChaffetiere partirent le vingtquatre du mefme mois auec les autres deputez pour s’acheminer vers le Roy, amp;nbsp;faire vne bonne refolution. Cependant l’armee des Princes tira tout au long du Languedoc , amp;nbsp;perdit pres d^Montpeflier la Loue marefchal de Camp, . ,, prudent amp;nbsp;valeureux chef de guerre , mais qui lors par faute de bons auis fut furprins , tué, amp;nbsp;deux compagnies pres de lui partie defualizees , partie mifes en route, amp;nbsp;quelques vns morts ou blellez. L’armees'e-ftantaprochcêduRhofne,le Comte Ludouiclepafla auec partie des forces,amp; en peu de temps l’armec eut fa reuen-«ne de la perte de fqn Marefchal du Câpjfïr pluCeurs chefs

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M.B.LXX.

Charles n t v fi t s m egt;

Si fbldats Catholiques Romains desfaics Si tuez en diuef» ^ehmine- fes places amp;nbsp;rencontres. Or la principale intention des mit dei’ar- Princes eftoit de tirer infanterie du Dauphiné, pour ren-groflir le corps'de leur armee, commeauflî ils auoyent penléfaire de Gafcôgne amp;nbsp;de Languedoc,lequel delir ne fe . peut bien effeftuer.Car quand les foldats venoyent à cntc-dre que c’elioit pour s’acïicniiner vers Paris, amp;nbsp;au cœur de la France, St qu'apres ils fe reprefentoyent les miferes qu’eux Si leurs compagnons auoyent fouffertes l’hiucr paffé, chifcunfuyoit cela comme vu precipice mortel, amp;nbsp;aimoyent fans comparaifon mieux demeurer à faire la guer re en leur pays. Toutesfois encore ramalferent ih plus de trois mille harquebuziers délibérez d’aller par tout, qui fe difpoferent par regimens : mais tous elloyent a cheual. La necelhté les contraignit à ce faire pour la longueur du chemin Si à caufe de la rigueur de l’hiuer.Et combien que telle difpofition d’armee eau fart quelquesfois de rembaraflé-ment,fi en vint- il du profit, en ce que furuenans les occa-liôs ,ritifanteriefe trouuoit toulîours gaillarde Stfraifehe, n’y ayant gueres de maladies parmi elle, dautant quelle e-vAiiù itCA ftoit toufiours bien logee amp;nbsp;bien traitee.L'Amiral, rompu aux'afaires, voyoït bien,ores que la paix fe negotiaft, qu’il cftoit bien mal aift d'en obtenir vnc bonne, lil’armee ne

I i' Jet fl r

s’aprochoit de Paris.Sachant auflî que de la Loire, il trou-ueroitde renfort, cela lui faifoit hafler le voyage. Mais la difficulté de paflèr les montagnes des Scuenes amp;nbsp;du Viua rets donna quelque retardement, Si encore plus vnc fleure violence qui lui fuiuintà S. Eflieneen Forells , qui cuida l’emporter, amp;nbsp;fut on contraint lui ouurir la veine amp;nbsp;le fai-gner p.ir trois diuerfes fois en vnfeuliour. S’il full decede loi s,parauenture s’en full tl cnfuiui changement de cófeil, parcequ’ayantperdulc pied fur lequel tournoie la porte de tant d’afaires, mal aifémenc en cuff on peu trouuer vn fern blable. Le ComteLudoiiic eftoit vn braue chef amp;nbsp;bien efli mé des François -. mais il n’auoit pas acquis l’authorité de l’auciCjUi l'on experience. En fin il rcuint au delfus au grid contentement de l’atmeej'qui marcha depuis ü legereincnt qu’en peu de temps elle entra en Bourgoiigne. amp;nbsp;fe rendit à René le Duc, renforcée de bonnes troupes furuenues de la Charité Si garniibns circonuoifines. Lafe cuidadonner yne terrible fcntence pour la paix, qui ne fut toutesfois que bon»

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Charus mvutsMi. iSj

que bonne pour I’auancer.Lc Mirefchal de Coffc.qui com-mandoit î I’armee Catholique Romaine enFabfcncc du Duc d’Anjou, auoiteu chargeexpreffe du Roy d’empcf-cher que celle des Princes n’aprochaft de Pans, mefmes de la combacre,s’il voyoïtl’occafion propre. L’ayant trouuce placée cnaffezfortc a(liette,il voulut l’oder de fesauanca-ges acrec Ibn artillerie, dont les Princes eftoyenc dcfpour-uens, amp;nbsp;par attaques d’harquebuziers leur faire quitter certains pail'iges qu’ils tenoyenc. Vn feulement fut abandonné du commencement, amp;nbsp;là fe firent de großes charges amp;nbsp;recharges de ciuallerie, oùlesvns amp;!«.s autres fu-rençpourfuiuis àleurtour. Les chefs qui attaquèrent les premiers du collé du'Marcfchal de Coffé furent la Valette, Strofly, amp;nbsp;la Chaftre, qui firent vaillammenr, Ccuxquifouftindrentdelapartdes Princes, furent Bri-quemaut Marefch.il de Camp , Montgommery St Genlis. En cede rencontre les Princes, encore treficunes, firent Voir par leur contenance le defir qu’ils aiioyent de combatte, dont plufieurs lugerent. qu’vniource feroyentdcux exccllens Capitaines.En fin les Catholiques Romains, qui perdirent beaucoup d’hommes tuez.bleflez Sc-prins prifon nicrs,voy3n5 la difficulté de forcer leurs ennemis,fonne-rent la retraite; les Princes aiilficonhderans que le feiour Pwfuhi leureftoitnuifible, n’ayans aucunes pieces, ni pouldres^“ pour leurs foldats,s’acheminèrent en diligence verslaCha. “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

rite'amp; autres villes de leur parti, où leur armee fe refiaif-chi: amp;nbsp;munttdcs commoditez necclTiires. Ces chofes a-uindrent fur la fin deluin.Lcs Princcs,ayans renforcé leurs troupes de quelques nouuelles compagnies tirees à la Cha tité,Sanccrrc,Antrain,VczeIay amp;nbsp;autres villes de leur p.ir-ti, mirent en eftat trois longues Couleurincs, q e'qties mortiers amp;nbsp;paflèuolans, délibérez de marcher vers Paris, Maisco.mme ilseftoyentpiefts demonteràcheualjle Roy, leur eniioya des articles de trefues entre eux amp;nbsp;leMaref-clialde Coflié, ce qui fut accepté pour dix iours comruen- ' çans au quatorzicfmede luillet. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e l t J

Cependant les armes fe remiioyent ailleurs, lentement^*”“' ’ ‘ enDauphinc, où Gorde.s elfaya d’ofter (maisen vain) ceux de laReligion vpe petite ville nômee Loriohehaude-mét enGuyéneamp; enuirôs.LesRoclielloisatioyét pour ennemis fort voifins le Barô delà Garde,Pnigaillard amp;nbsp;la Ri-

AA. j.

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Charus nevrirsm«.

uierePuîtaillé, lefqucls refolurét de faire nouucaux effort» pour fe rendre nia ill res en tous ces quartiers.Suyiiant cela ruItailJé mit le liege deuant le Challcaii de Rochefort en Saintonge fur l’.iuenue des iflcs ôt delà Rochelle : mais la Noue l’en fit dtfloger bië wiiie,lui ayât tué bônôbre d’homes,amp; rnis le telle a vau de roiite.Toft aptes Puitaillé joint àPuigaillird fit vncchargeàquelquesargoulets delaNoue, lefqucls prindrent efpouuante amp;nbsp;la donnèrent telle aux troupes de chenal amp;nbsp;de pied,conduites par la Noue, Sou-bize amp;nbsp;Puüiaut,que fans aucun refpeâ du commandement des chefs, toiitcs les compagnies fe retirèrent dans la Rochelle, d’ayans fait aucune perte; car pour lors on monllra les cfpaules à Puigiillard amp;nbsp;aux liens, qui renforcez de plufieurs regimens de cauallerie amp;nbsp;infanterie cnieuét tous les forts amp;nbsp;places que Ion auoit prins fur eux en Poiâou tàtp’.iis la farprinfede Marans.Pour referrer encore davantage les Rochel lois, ils drtfTercnt vn fort a Luçon, fur l’a-uenue des mardis, 8c y logèrent quatre enfeignes de pic-ïstrrRriii- fous la charge du capitaine Mafcaron.Sur ce Puigail-fiidtPui- lardrctirefes forces au haut Poiélou, fait courir le bruit j^tiUari nbsp;nbsp;que Ics Princes auoyent obtenu vne grande viaoire,8c que

jioitrftrfB. le Roy l’auoit mandé pour lui mener fes troupes endili-«rfTnai/ire, gence.ll pcnfoit par tel flratageme faire fortir de Marâs S de la Rochelle la Noue,Puuiaut 8c autres pour venir aflie-ger le fort,où il pretendoit acourir en diligence auec fon ar mee,lesdesfjirc,Sc faire vne côquelle royale.Sur ce delfein, cllant auenu que Ronfi'ie're,gcntilbomme Poiteuin,voulut donner le pafl'rtemps de la chaffe a Puigaillard 8c ailleurs, Puniautauerti del'esbat y alla fans prier.En chemin Mafca-TÔ hn dtelfa embufejde,dôt Puuiaut s’eilant defuelopé,dô-na lufques au logis de la Rou(ficre,où les autres ne (è trou-ueient. An retour Roufliere fut rencontré 8c cmæenépri-fonnier auec autres defquels Puuiaut aprint que le fort de luçô eftoit mal garni,5c aifé à emporter,dót il auertit prô-prenven: la Noue, lequel encore plus diligemment fortit de la Rochelle auec quatre Cornettes, ii.enfcignes Fran-çoifes.S: le rdle deLanfquenets au nôbre de trois cens.Le afîiegé, Puigaillard fuiui de neuf compagnies d’ordô-nances decheuauxlegersritemdevingtenfeignes depie-tons.tous vieux foldats,des gardes du Roy,fans prédre loi-fif d’amalTer le refte de fes troupes (tant il auoit hafte 8ç

^cur

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Charles nsvîiesme. •

pîur défaillir à enclorre h Noue entre Marans amp;L«çoii) marcha fi vifte , qu’il fit faire à fcs gens dcux tours amp;nbsp;vne nuift de chemin, fans boire ne manger qu’vne fois Icgere-n)ér,'5c fans reposer qu’vn peu à Fontenay.prefques le teps feulement qu’ils employèrent ày lailfer amp;nbsp;ferrer leur baga ge,pour marcher plus dii'pofteineiit.ArriudpresS.Gcnime. à demi-lieue de Luçô,'e i4.iour de luin.il fc couche au lift feignant eftre frappé d'vne fieure chaude, en fait ferner Ic bruit, amp;nbsp;fous couleur d’auoirRoufliere 8c autresprilon-niers enuoye vn trôpettc,aaec charge de les alfeurer de ce-ftemaladic.Sc de letter l’œil pour côiîderer l’cftat des aflie-geans.Ses troupes eftoyét fort hiralfecs à caufeduchemin, amp;nbsp;plufieurs furent côtrains repoler quelques heures à Fôte-npy.Latrôpetce n’ayât feeu bien côpofer fa cécen ince.Pu-uiaut qui eftoit à S.Géme,fe doutât de l’afatte, l’empoigne amp;nbsp;k côttaint de confefler vetitéiau moyen dequoy foudain les coureutsmontét à cheual,poûr aller battre les chemins, où ayant lurprins fur la nuift quelques foldats de Puigail-13rd,3nienczaPuuiâut,entédu quetâtde forcesaprochoyér, la Noucauerti.chafcü saprcÛa pour lccôbat,par l’auis des chefs,nômément de Puuiaut,lcquel remôftra Ou’ils auoyct afaireà gésharafiezamp; quivenoyét s’expoferalabouche-rie.S’eftans hûblementrecômandez à Dieu s’apprefteot au choc-Toft apres que Puuiaut 8c tous les (ïé.s furet deflogez deS.Géme,pour fe ioindre à la Noue,l’infârerie de Puigail lard approche,donne dedâs les barrières,8c fans refiftance entre dans le bourg,où ne trouuât perfonne les vns fc mettent a dormir, les autres à repaillrc, aucuns courent dire à Puigaillard que les ennemis fuyoycnt.Lui penfant n’y eftre iamaisaflfz à teps, entre à S.Gemme Jeuant la poinfte du iour,criât de touscoftez pour faire fortir les foldats des mai sós,l£ les rager en bataille pour fuyurc les fuyards qu’ô di-foit fe retirer en defordreà Marâf..ll eniioyeyo.Argoulcts dcuâqqui lui rapportent autres nouuclles, que les ennemis eftoyentalfcz pres 8c en bataille. Le pays entre S.Gcme Sc Luçôeftvn vpgnoble borné de foftéz bayes SibuilFons auec quelquescâpagnes feparezpar vn grâdcheminaflezlarge, la ttmrner ayât de part 8c d'autre force hallicts. La Noue s’eftoit auj-ce le premier,, 8c auoit bien acommodé fcs troupes. Pui-gaillard n'eut pas ce moyen fur tout au regard de fa Caual- ”” krie, qiji eftoit côtrainte,à caufe des foflez, paflet à la file;'

AA. tj.

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'W.D-IXX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChAamp;IIS NJTHSSM!.

CC que confidcrant Ie Capitaine S.Eftiene, qui auoit trentS falades amp;nbsp;quelques harquebuziers, puis à dos vingtehe-uaiix conduits par ßruneliere, commence h charge pif le commandement de la Noue,amp; donne valeureufementfuç j les premieres troupes de la Cauallerie de Pnigaillard. Pu-uiaut voyant celles là amp;nbsp;les autres branfler,qui pouuoyent eftrc au nombre de cent cinquante maift tes les enfonce, en tue vn?partie,donne l’efpouuanteaux autres qui vont fondre fur leur infintcrie,amp; s’enfuyent auec Puigaillard à bri- , de abatue dans Fontenay à quatre lieues de là,les mal montez abatus amp;nbsp;tuez fur le champ. Alors on vint enuironner de toutes parts leur infanterie , amp;nbsp;pource qu’elle eftoit en rafe campagne, amp;nbsp;aprochant des buitfons fe voyoit terraf-feeàcoups de harqtiebtizes , elle fut partie rompue parla Cauallerie,qui ne les laifToit courir gucres loin,partie taillée en piecesjfur tout parles Lanfquenets,quiramcnturenC alors aux gardes du Roy la tournee de IVJontcontour.Sans j la Noue amp;nbsp;Soiibize toute l’infanterie de Puigaillard eftoit exterminée, tant les Lanfquenets fe monftroyent acharnez. Seize enfeignes amp;nbsp;deux cornettes y furent prinfes, cinq cens vieux foldats ruez fur la place, auec plusieurs chefs amp;nbsp;membres des regimen's amp;nbsp;compagnies: fept à huit censprifonniers rcnuoyezlebafton blancau poing. Pui-gaillard n’y perdit que trente Caualliers: car les autres fe fauuerent auec lui. Ceftearmee mife en route,apres aâion de graces à Dieu,la Noue,Soubi2e, Puuiaut s’acheminent promptement vers le forr,queMafcaran rendit la viefau-Irforf de ueàlui amp;nbsp;àfes troupes,leurs quatre enfeignps auec les dix-r«»-jjuit autres furent portées à la Rochelle. Les vifforieux beau èommencement alïiegent, battent amp;nbsp;flù reçoyuent Fontenay le Comte àcompoiîtion de vies amp;nbsp;fieurs au- bagues faiiuesaux aflîegez, lefqucls fc retirent à Nyort • U très [lactj. Noue ayant perdu le bras gatièné en ce fiege. Puuiaut, amp;

Soubife amp;nbsp;autres chefs delà Religion continiians leur co-quefte chiffent les Catholiques Romain.s horsd’OIeron, Marencs, Soubife, amp;nbsp;Brouage,'où la Riuidte Puitailld l’vn de leurs principaux chefs fui fî rudement blefl? qu’il çn mourut incontinent.Brief ceux df ta Religion leur enlevèrent tout ce qu’ils tenoyent es ènuiron.s de la Rochelle, excepté S.dcan d’Angely, où ils les feferrefent. Le B.iron de la Garde auoit tenu la mer quelque temps auec fes gale-* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcs:

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Charles mb y ji i s m i, 187

:is:mais entendant Uprinfe de Brouage, il fe retira vets Bourdeaux, tandis que Sore pour les Princes couroit fur rOcean où tousles iours il attrapoit quelque proyc .-entre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4

autres exploits à I’entree de luillerjlairaillit amp;nbsp;print vn hauite Portugais ch.irgé entre autres marchandifes d’enui» ron quarante ieluites qti’on voiduroit es Indestmiisiis fu- I

rent Iàarrcl1'cz,amp;la plufpartfautereut hors le bord. Le* ****9.'^lt;'jW vidorieux fucces de ceux de la Religion en Poidou Sc y't* Saintonge furent caufe que pour obuier à plus grandes conquelïes le Prince d'Aupliiii fut député pour delccnJre Secourt Ji-tn Poidou, pour y rallier les forces dePuigaillard, lequel puié fmr ' ne battoit plus que d’vue aile, ÿc celles du Comte du Lude, Po'SMt-alîu de venir à quelque nouuel effort. Surce, les nouuellcs de l’auanceinent d’accord entre les deux grandes armées quieftoyentesenuirons de la nuiere de Loire, apportées en Poiéfou , amp;nbsp;la paix arreftee entre le Roy amp;nbsp;les Princes, l’onziehneiour d'Aoulf, toutes modifications 8c reftri-’ filons precedentes abolies, le f;cond edit de pacification.

confcrnié amp;nbsp;remis fus, celle paix fut receue de tous, auec efperance de reunion entre les deux partis par tout leroy.au . nie.La paix publiée es camps 8c es villes, les armeçs furent iaflees fitoft qu’elles eurent conduit leurs éfirangers iuf-quesenLorraine.ît IcsPrinces, acompagnez du Comte^ *'°'’' Ludouic, Ce retireront à la Rochelle ab commcncemenci d’Odobre. Le Roy ottroya par l’edit quatre villes, la Ro-' cheile, Montauban , Cognac amp;nbsp;la Charite', poureftiegar- viUei iTiif.. dccsau nom deî Princes,l’efpace de deux ans entièrs,pour/'“ra»f*. feuretéde ceiroifiefme edit de pacification, à la pourfuite de laquelle Theligny , depuis fait gendre de l’Amiral, 8c, Beauuais laNocle^s’cmployerent fidèlement Si aucc beaucoup de réputation enuers tous.Quant à l’Amiral,s’il y eut chef es deux parts qui defiraif la paix, ce fut-il : comme pat lettres bien amples eferites dés le dixielineiour de Mats i Wontteàl pres Carcaffonnejilen auon fapplié le Roy , la I Roine 8c le Duc d’Anjou.Car eliant amide difeiplinetni-l litaire (abolie en ces miferables guerres ciuile,s) amp;nbsp;ennemi des vices, 11 difoit fouuentcsfois contemplant tantdedef-ordres, que s’il plaifoit à Dieu femettre la France en paix il delîrerort moutitde plufieurs mortj plulloll que retom-berences confufions, 8c voir encore'/ne fois commettre uçtdç maux dç «aux fes yeux, Lailfant aux autres chefs de

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k.d.ljxï. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlès nbvhbsmi,

part amp;nbsp;d’autre la louange qu’ils pcuuct auoir acquife,filöH peut en guerres ciuiles acquérir louange, on peu t due que r Amiral y trauailla grandement amp;nbsp;du corps 8t del’efprir, ayant (ouÜen'ila pînspel'ante part des afaiies amp;nbsp;peines ... lt;nbsp;de la guerre auec beaucoup deconllance, de fidelité,S de facilité ; 8c fe comportant auec autant de reuerence en-“ • ’ * uets les Princes fes iuperieurs, que modellement auec ref inferieurs.Iainais il ne parla du Roy,delà Roinc,duDuc d’Anjou, 8c de ceux qu'il fçauoir elfre fes capitaux enne-mis,qu’auec iiôneur.fans fard ni defguifeinenitefiatleper-fonnage entre tous ceux de la religion, notâment entre les chefs de gneire , qui s’apuyoit d’vne façon fpeciale fur la prouidécede Dieu.Les prifonniersqu’ilacusen fa puiifan-ce ont elle gracieufement traitez par lui, aufli doux apres auoir mis l’efpeeau fourreau , que rude quand il lattnoit defgaince.Toiiliours il eut la pieté en fingulicre recôniaii-dâtiô,5c vn amour de iufticeienquoy il continua tant en fon priué,qu’en public,en temps de paix 8c de guerre ,iufqucs au iour de fa mort, ce qui le fait prifer 8t honorer de ceux du parti qu’il auoit cmbrafle.ll ne ccrchoit point einbiticu femet les cômandemens 8c hôneursiains en les fiiyât on l’a forcé de les predre pour fa fuffifance 8c preudhômie.Quâd il a manié les armes, on a peu conoiftre, qu’il elloit autant entendu en ce mellier que Capitaine de fon temps, Sc s’eft toufiourscourageufemét expofé auxdangersifage en con-fcil,Sc vaillantes combats. Aux aduerlîtcz il s’ellmonftté magnanime,8c muni de prudcce pour en fortir.Somniec’e ftoit »n digne perfonnage 8f propre à remetireau deflus vn Eftat afoibli amp;nbsp;corrôpu. Mais il aparut en teps mal propre,8c ce qui luiauint toll apres, monftrc que, felon l’apa-rencc cxtericure,la vertu eft malafleureeen terre.

La paix conclue 8c publiec,cômeditacfte',rAmiraI,Teli-gny,laNoue8tplulieursautresferetirerétaupre$dcsPrin-tlifaket CCS ded.ïs la Rochelle pour y attendre auec plus de fcurcte d’^ufîri- l’auâccuient Sc exeenrió del’edit. On mit garnifon pour les Princes es villes d’alTeurâce fors à laRochellcmaintenueen fes anciëspriuileges. L’Empereur Maximiliâ fécond maria toll apres .t Philippe Roy d’Efpagne fon beau frere fa fille aifnee : tellement que l’oncle cfpoufa fa niepcc. Elizabetli puil’nce fur bailJee a femme au Roy Charles lequel cnil .ville de Mezieresl’efpoufafurlafiudcNouébrf,8c s’ache-■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''' ~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rainioj

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ChARIES NEVtlESMÉ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;188

niînât puis apres vers Paris,le 14. iour de Décembre ouic à VillierscoftéRez. la liarâgue des ambalfadcurs Aleuiâs,par laquelle il eRoit prié de faire foigneufeniér garder l'on edit depacificaciôùquoy il fitrefpôfcquilcs côtenta, 8i furent honorablcrtiët rêuoyez.Au melmcicps feforjnoyét plaintes,fur tout de la part des Princes,touchant l’edit: pour Ic-SUelefFeéts ils enuoyerent en Cour Briquemaur, Tcligny, Eeauuais la Node, amp;nbsp;Cauagncs.Teligny cftoit le principal agent,amp; qui fernbloit eftre fort auant es bonnes graces du Roy,auqiicl il propofa les doléances de ceux de la Reli-gion; a l’occaliô dequoy le Roy defpefcha Cômiflaires par toutes les prouinces du Royaume,entre autres leMarefchal deCoiré,acôpagnc de Proutiere maiftre des re(Jult;ftcs,fit v 11 Voyage à la Rochelle tac pour auifer auec la roine deNauar reamp; l’A mirai aux inoyêsproprespour maîtenir le royaume ®npaix,quepout autre afaite dót nous patleiôs maintenâu

M. D. L X X I.

Le premier iour de lanuier commença la conferece en^ trele Marefchalde Coffé amp;la Proutiere auec l’Amiral, 9cnua cn“

amp; autres depute/, de laRoine de Nauarre amp;nbsp;des Princes à la uen la Rochelle fur les difficultez amp;nbsp;interpre tat iôs de plufieurs ar « dtNauai^ tides de l’edit.De part amp;nbsp;d’autres furet miles en auant des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pr'i-

p'aintes fur l’infraftiô d’iceluy,auec longues répliqués, dót senluiuirentqueloues refoludosqni deuoyeeeftre rappor dt iaT{elt-teesauRoy. Celle aflcmbleeferuoit de coiiuercute a vn^,'»n pourparlé de mariage entre Héri de Bourbô Princede Na-1“ dtuxam barre amp;nbsp;Marguerite fôeiir du Royhté à vne cômunication auecl’Amiral pour la guerre queleRoy difoit vouloir cô- liß^at.»», niencer contre l'tfpagnol es pays bas. Tout cela mis en a-Uât pont attirer la Roine de Nauarrc,!es Princes amp;nbsp;l’Ami-tal en la Gourde Fiace .auec leurs principaux feruiteurs, amp;nbsp;leur y faire le traitemét que nous verró^. Au mois de Mars les Caih.Roæains de Roua malfacrerêt plufieurs persônes*

, delaReligiô au retour d’vn prefche,en battiréc oucragctife

I métplufieurs,St eulfét côtinué file Marefchal de Móimoré cy.enuoyépar le Roy,n’y full acouru pour reprimer la vio lêce des mutins, J.ou 4.defquels .apres beaucoup d’iiallâces furetpédus,lesautres efchaperct:côbiêquepl’de4oCgt;.fuf-fétfouillez du sâginnocét.Six femaines auparauât ceux de

j lajlt;cligiô ÀAutâge y auoyéc elle meurtris inllumaincnaét, ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' AA. iljj.

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Charles n b v fh s m i.


»l.D.lXXl.

nombrepir Icprsenneniislefquels Bcrclioii, cnuoycquek que temps apres gouiieriiciir parie Comte Ludouic, Iccut bien attraper Si chiltier. Au mcfme temps pai le cunlsn-tement du Roy ceux de la Religion furent cottile: a payer le quint de leut reuenu pour le payement des Reilltes: ce qui produifit beaucoup de mefeonteutemeut. D’vu code le Roy amp;nbsp;la Roinc fitent leur entree à dluers loursenU ville capitale du royaume, auec g ande pompe, amp;nbsp;ceux de la Religion tindrent vn lynode nationnal à la Rochelle où les ai tides de leur confeßion de foy amp;nbsp;de ladifciplme de leurs Eglif'cs furent coiifcrmez enprcfence delà Reine de Nauarre,dcsl’rinces,8c de plutieurs autres des principaux. Le Roy ayant fait ion entree l'onziclme de Mars, (la B,oine coutônee le vingtcinquicfme du mois a Sainâ Denis, Stleiq. receue en grande magnificence pat les Pari-fiens) ilallafefcoir en fon lift de iulticc au Parlcinenr, Si Ht vue longue harangue aux gens tenans fa cour, pour l’ob-fei uation de ces edits. En teiraoigiiage dequoy au mois fuy uant le peuple Parifien fe mutina contre ceux de la Religion,pilla quelques mai onsjScs’effoiçade faiiepi jpouf-fé par les prefcheurSjiPappetit qu’vue certaine croix plantée en la rue S.Denis en vue place (oùautresfois auoit elle baftie la m ifon de Philippe de Galliiiesjdefmolic rez terre potirce qu’en iceile Ion auoit fait quelquespiedications §£ célébré la Cene, Gailines ayant efté exécuté a mon durant les troubles à caufé de cela) auoit elle tranfportce dans le f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S.Innocent. Celle mutinerie apaifce, le Roy

lt;(gt;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;monllroir vn fort gracieux vifageà Teligny amp;fes

du Ira,té,te compagnons les enuoya vers la Roine de Nauafi elides murieiie en. Princes a la Rochelle . pour les aflèuret que tout fon défit tre !e P tn- rftoitde ma ntenir lâpaix,Sc qu’il leur eftoit trefafteâioil-*te^‘^‘unr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;particulier,procjrairc que la Rome fa mere amp;nbsp;!c

tuerite de' d’Anjou fon frerequittaflent deiour àautre de leurs îraace, i igueurs. îi leur fir de beaux prefens au partir, ii leur fit entendre aulfi que fa penfee continuoit a la guerre contre l’Elpagnoles pays bas, amp;nbsp;.à marier fa fœur au Prince de Naurric.Biron fut enuoycaptes ùux pour dire le mefine,Sc commença on a parler de ce minage dont les opinions turent parties en deux, le» vns cftimaiis que c’elloit vnpiege pour enlacer ceux de la Religion, les autres foiillenans Je cüncraite.Lç Roy en fill fatie des coofultation» à Rome, .à

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;caille

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ChARLBS NEVIItSMÏ.


óafe de 1’alliance entre les deux patties,amp;-lc Pape Pie ein-lt;jutefme fitbicn del’empefehelàdeil'ss,enuoyaiKJeCardinal Saluiati pour ceft efTeft en France,lequel (apres auoic entendu quelque rcfponle de bouche} s'en retouina content. Le lonimalre de ce qu’on lui dit, Si qui fut diuulguc eftoit,' que le Roy le monftferoittouliours digne du nom de fils aifné de l’Ëglife Romaine, Ce que tous les defleins . ne tendoycut qu’alafeurc e',honneur amp;nbsp;auanccmentde la Religiô Catholique dôi le Pape receuroit de giâds tefmoi gnages en dedâs peu de temps.Nonoblïât celaiSc que p.lu-lieurs le deshaflent inhnunent de ces foiidains chaqge-mensauRoy , la Roinc de Najaarte importunée de plu-ficursgiaiidsjde l’vn amp;nbsp;de V.iutre parti, s’achemina vers le Roy, fuiuie du Comte Ludouic $£ de bon nombre de I;^o-hlcirc.Lc Roy Si laRoincfamere elloyent aBlois,oùils la teccuicnt amp;nbsp;carellert nt eu toutes fottcs:amp; apres beaucoup de diiputes fur quelques poinds, notamment furlescerc-JttoniesjPaccord du mariage de fonfilsauecla fille de f tâte fut conclud, amp;nbsp;le lieu des nopces afligué a Paris. Aù hout je quelque temps le Prince fon fils acompagne de cinq cens gentilshommes vint auflia Blois , où lut arre-

le manage de Henri de Bourbon princf de Condé auec la plus leune des filles de la maifondc Neuers.Pendant ccs traitez des mariages des Princes, l’Amiral, veufde Charlotte de Làualjdame de pietéexcellente,dccedee a Orleans durant les féconds troubles, efpoufa a la Rochelle la Com-telfed’Aniremont en Sauoye,amp; donna pour femnie Louy-fe fa fille au heur de Tel.gny. n lacoui, vn nomméligne-^. . toiles, fiinpie gentilhomme deuenu chcualier de l’ordre, quot;nbsp;chefd’vne compagnie d’homraes d’armes, gouuerncur de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

Bouibonnois,amp; l’vn des mignons du Duc d’Anjou, fut tué acoupsd’cfpeeenpleiniour,pourauoirdercouucrtquel-quefecretque foninailtrelui auoit communiqué,touchât.- , . l’entieprife qui le coniinuoit liir ceux de la Religion.0’au trepart le Cardinal de Chafiillon eftant fur lepoinétde partir d’Angleterre, pour fe tendre auprès de l’Amiral fou * frété fut empoifonné par vn ficn valet de ChambrejSt mou “ rut au grand regret de tous fes fcruiteurs amp;nbsp;amis. L’cin-poifonneur attrape quelque temps apres fut execute à la Rochelle.

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M.D.LXXit,


Charus nevfiesmé.


M, D. L X X I I.

à ceflc année que ie rapporte les am'uecs de li tlt mariage \lt;gt;roine de Nauarre,desPrinces,amp;de l’Amiral en Cour. eluPrincede Les conueiitions de mariage du Prince de NauarreSc de li Nauarre^ fæ^r du Roy furent arreftees à Blois l'onziefme iour d’A-Ver' Le Côte Ludouic negotia au mefme téps auec le Rojf ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour la guerre de Flâ Jres,amp; y eut des aprefts par mer faits

par Strorty amp;nbsp;le Baron de la Gardetmais il fe trouua au bout de trois mois que Flandres eftoit la Rochelle. Le Roy a-uoit longtemps auparauâtVait folliciter l’Amiral de s’approcher de la Cour. Pour l’y attirer il fit retirer ceux dê Guife,quicôtrefircntles malconrcns.LeMarerchal de Màt-morcncyuffcura par lettres fon coufin l’Amiral que le Roy eflüit plein dcfrâche volonté dele recócilierauecleDuC de Guife pour mieux feferuir de lui St de fon côfeilauma-nieméc des afaires du royaume,amp; cômençoit à porter amitié à ceux de la Religiô.Or pour öfter toute desfiâce à l’Amiral , le Roy lui enuoya lettres de pouiioir mener pour fa feureté$o.gentilshommes armeziufques à la Cour,où en fin le Marefchal de CoiTc le conduifit auec bon nombre de Cateffit ƒ,,■ gentilshommcs.il y fut honorablement receujamp;carclfé du tu en Ceur Roy,qui l’appelloit fon perc Et comme l’Amiral fefuft a-farh'p^jà genouillé pour lui faire la reuerence,le Roy proteftaqu’ert fj „ n’auoit yeu iour plus agréable que celui la auquel il A*affeuroit voir la fin de tous les troubles.amp; le cotûmence-amp;ferfemee ment d’vn ferme repos en fon royaume. Entre autres prô-tietabtii ./epos tenus enfouriantilluiditccsmots, Nous vous tenons auec qous maintenant,vous n’co partirez pas .omme vous

. I voudrez.LâRoine mere,les Ducs d’Anjou amp;nbsp;d’Alençon,S prcfqucs tous les plus aparens de la Coar,le receurétplus fauorablcmentqu'il n’efperoit. Toutes ces courtoifîcsfu-tentfoudainfuiuiesd’vne grande libéralité du Roy.lequel lui fit deliurer des deniers de fon efpargne cent mille fracs pour recompenfe des pertes qu’il auoit faites es guerres paftees : lui donna les reuenus d’vn an de tous les benefices tenus par le feu Cardinal de ChalHllon : lui fit decerner

pouuoir Sc conimiflïon (ïgnce de fa mam' amp;nbsp;cacliettce de fon feaupour recercher tous les meubles qui lui auoycnc «H^eakuezàCluftiUoa fut Loiog, amp;nbsp;fe les faire rendre ■......' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P«

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Charles nevïiesmé. ipo

par commandement bien expres. Teligny fon gendre fut auffi honnord de quelques biensfaits. Cauagncs Coniéü-lier à Thouloufe, agent pour les Princes es afaires concer-. nans l'obferuation de i’cdit, fut pourueu d’vn eftat de mai-ftredcs Requeftes. Plufieurs autres Seigneuis 8c gentils-bommes de la Religion fentirent lots la libet,alité du Roy» dont leurs aduerfarres elloyenc fort otfenfez ! notamnieut de te que l’Amiral fut reftabli cti fon rang au pnué Con-feil, Sc que Ie Roy lui demandoit entre eux deux fonauis d’afaires d’importance,fur tout pour la guerre du pays bas, que l’Amiral affeCjionnoit forticomme l’vn des plus afleu-rez moyens de tenir la France en repoSjalleguant qu’il y a-« uoitiufteraifon de faire à l’Efpagnol cequ’iniuttcmcntil^„/c,„^4. auoitfaitamp;feroitàla France,qLiieÜoit dele troubler en fa r«. maifon pour l’empefeher de ruiner celles des autres.11 pro-pofaauflî au Roy,qui feignit trouucr ceft auis ttcf-vtile,de traiter vnealfociationauec la Roine d'Angleterre 8c les Princes d’Alemagne, pour matter tant plus aifement l’Efpagnol, amp;nbsp;par vn ample difeours prouaaauRoy que les fondemens de la guerre es pays bas cftoyentiulles,îc profitables àla France.

Le Pape Pic cinquiefmeeftant mort, qui viuant faifoit dcl'empefchépour retarder le mariage du'ptincede Na-rf,z«rr,, uarreSc de la foeur du roy ,1e Cardinal de Lorraine , fei-»ntquot;£rp»«, snant d’ailleurs auoir grand peur , print le chemin dc‘/quot;‘'quot;f“ quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cardinal dt

Rome , 8c donna iniques la , combien que le nouucau rape nommé Gregoire treizicfme fuft défia créé. Mais difint-cornmeil eftoit en ce voyage, furent furprifes des let- nr«f ItSt-très du Cardinal relvé , (qui de marmiton au collegerquot;» it I* de Montaigu à paris , puis valéTdu Cardinal de Lor-raine du temps de fes eftudes , eftoit en peu d’annees'quot;””^ paruenu à auoir le chapeau rouge) adreffantes à fôn•*quot;***«*“/ maiftre , dont le fbmmaire eftoit, que pour le bon train auquel il voyoit le Roy , la Roine mere 8c le Duc d'Anjou , il ne pouuoit que bien c/perer *des afaires. Qu’au retour de l’Amiral en Cour , le Roy s’eftoit monftté fi accord , que fes plus intimes en eftoyent efton-nez: que par ce moyen l’Amiral auoir perdu tout foupçon, amp;nbsp;que c’eftoit le moyen d’executer ce que le Cardinal de Lorraine fauoitbié.Qu’onparloit de laguerre côtrcle toy

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M.D.LXxii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charus mfviissmi.

M’ECpagne gt;nbsp;à nuoy Ie Roy raonllroit eiicüncr gt;nbsp;pourarrt^ lier j’Ainirjl, ' amp;nbsp;qu’il coiiucnoit vier de telles lufes en attendant l’execution du Confeil fecret.Que Ic Roy d hfpa-gtlc auoit elle aniplenicnc informe' de tout, alin qu’il ne le troublait de cellaparetl de guerre, qui ne s’adreffoit pas à lui. Partant prioit fon maiftrede s’afRurer (quelques paquets qu’on lui cnuoyail) que le Roy ne cliangetoit point de refolution. Que la Rome fncre amp;nbsp;le Duc d’Anjou n’a-uoyent afaire plus recommande que celui là. Touctiant les iiopces du Prince de Nau.irrc,il cfperoit qu’elles fe fetoyét bien toll, que c’clloit l’entree de l’execution, amp;nbsp;tandis le temps approthûit que les villes d’oftage leroyent ten-L’Amiral ayant eu copie de Ce paquet n’en fit grand ft ten fi, ei ellat,non plus que d’autres auertillemcns bien expre^dô-paroitt âH „ez paranant St depui',ayant i’efprit trauerfé par les coute-nances St paroles du Roy, qui fembloit contrarier pref-î t '■ ƒ ques en toutes cliofes à Ion frere le Duc d’Anjou, pour Ic-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tjyeiji gteijtrepreridre la negotiation de Pologne , afiude

l’enuoyer faire du mailltc bien loin delà Prance.En ce Sei-■gneur, qui s’eltoic toufiours monllré li prudent St attentif auxafjires, aparut que la làgeffe defaut aux fages quand il plait au feul fage gouucriieur du monde afadir les efprits plus vigoureux,St faire voye à les terribles iugemenstcoiii-ine ils le rnonllrercnt toll apres lur tonte lapranceilaqufl-' le depuis ce temps là iufques à prefeutafenti la p-lànteur des coups du Tout-puilfant, la main duquel ell encore e-itendue. Quelques perfonnages de Pvn St de l’autre parti,' alFeClionnez au bien delà France,- 8t principalement aucuns de la Religion fentans ia bruire les vents de l’horrible tempellc qui s’enfuiuit tranfl'riroycnt de frayeur en '- leurs cœurs,b?iirans la telle amp;nbsp;n’attcndansquelecoup.Le quot;(Mâ* na- Synode nationnal des EglifesfetinràNifinesaumoisde i,annal „ May. Quelques efpritsfrctillans (à laraode des Françoi» quiprefuinent infiniment en proCperité,' amp;nbsp;né redoutent l’aduerfit^iinon quand ils la fentent) vouloyent ia remuer en ladifciplinetmaison kurfermala bouclie.Les confcic-cesen pluficurs commençoyênt a fe detracquer, amp;nbsp;y en i-aioit peu qui fe monllralfent bien.ilFeélionnez. àlaReli-gioir, mais grands amp;nbsp;petit fongeoyent délia fort creux au monde, amp;nbsp;bafiilToycnt de beaux chalfeauxen l’iir. Les Princes cuidans auoir vue paix aüeutec /rendirent plus de tros

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CftARTïS' tttVIlISVI. Tÿt

crois mois auant terme les villes ó’afl'eurance, où le Roy D'.itgarnifons, ayant pour contenter les Princes cnuoyé lettres à tousles P.u lemens, par lefquelles il declairoit a noirpoui trefagreable la bonne afFeftion des Princes , amp;nbsp;duo. l’honneur qu'ils lui faifoyent des’alFeiirer en fon edit ,1e-' quel 11 vouloit eftrè gardé inuiolablement.Les Roclicllois-aguettezparStroflî,Landerfan 8c Je Baron delà Garde,ne voulurent receuoir garnifon,alleguans leurs pnuileges.A- . nbsp;nbsp;nbsp;,

finden’csfaroucber pcrfoniiejon les lailfa.LE Marefchal de 1' * C*'quot;' * Montmorency fut enuoyé en Angleterre pour pratiquer l’affociationtee qu’il fir, amp;reuintpluftoll qu’on nepenfoir, mais au temps des nonces il fe retira en (a maifon : 8t fi d’autres l’euflcnc creu, les afatres euffitnt prins autre pli; bon defpefclia aulfi le Capitaine Minguenereatiec vn na-uire bien equippé, amp;-*n Portugais fort expérimenté es , Voyagesdcm.irine.pourallcrreconoiftrelcsdcftentcsdu berou amp;nbsp;vo r quel moyen il y auroit de donner là,les afâi-

tes au Roy dTjipagne. Mais, atiis ayant efté donné de fon rgt;iutrfr;-' ''oyage, il futfuiui, amp;nbsp;aflafHi pres l’ifle Efpignolc, où fes gens furent tuez, 8c lui mises galères, bon fit anllî pour-luyurc par l’Amiral mcJmcraffociation auec leSquot; Princes d’Allemagne, amp;nbsp;fut le Dftc de Fforencefollicitc depiclfer argent pour la'guerre dé Fia fidres,pour laquelle Saucourr, laNouc 8c leniis firent leuepade foldats. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;inTemrlr

Au commencement de May le Roy pria la Roine de Nauatre d’aller à Pari s, afin de pouruoir à ce qui feroif ne- ipar/j felTtire pour les nopces. Elle y arrtiia le qiitnzicfmc : 8c le »tf« icmtu f quatrieime de luin rombiTnalàde au lift d’vne heure con- ' tinue,caufee(difoit on) d’vn mal de poulmons ,ott ce long temps s’eftoyent formez quelques apollemes, Icfquels cî-meus 8c irritez par les grandes chaleurs d'alors,8c d’vn rra-ual extraordinaire qu’elle print durant (à (ante,lui enflam-mefenrefifte fiente dont elle mourut cinq iours apres, au grand dueil detous lés feiuiteurs.Trois ioursapres s’eftre aliftee, elle fi: d’cfprit fort raffis vn teftament vrayemenc dueftien, mourut auec tefmoignages de lîngufiere pieté amp;nbsp;ioye enOicu. C/elloit vne PrincelPe exercee de longue mam 5: par beaucoup d’aduerfitez cfquelles elle monldroit vne conldàncéînuincible, 8c vne heroique grandeur de cotJrtge: trefaffvftionneeà fa religion ,fort foigneufede l’inlditution de fes enfans en la crainte de Dieu, charitable

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Charlis nivtiismb.


ÎM.D.lXTir.


enuerseux, qu’elle auertilfoit fouuent de leurdeuoirfi» paroles graues amp;nbsp;pleines de maternelle affeélion.Elle auoic l’efprit prompt, auifé, mais doué de grande rondeur 8t intégrité,pitoyable,amp; aü'é à ranger. Pcrfonnecoulpable ne pouuoit euiter fa cenfure. s’oppofoit aux vices, amp;nbsp;maintc-noit librement ce qu’elle iugeoit bon amp;conforme àla volonté de Dieu.La profperité.lui efloit nuifible. amp;nbsp;fe laiffoit 4 aifémentaller'aiix propos ioyeux,eftantd’vnc complexion peu chagrine amp;nbsp;fort agréable , ayant auec l’ingenuité, y,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Beaucoup de viuacité pour bien comprendre les chofes,

grace à les reprefenter naifuement par eferit ou deviue

voix;auec vn mouuement de tout le corps amp;nbsp;vn vifsge qui contcntoit toutes perîonncs. Elle cftoitaagee de quarante quatre ans,amp; mourut le p.iour de luin. Aucuns ont afl'euré qu’elle fut empoifonnee par l’odeur de quelques gands parfumez. Mais afin d’ofter toute opinio de cela elle fut ouucrte auec toute diligence Sccuriofité parplulîeurs doûes médecins amp;nbsp;chirurgiens experts, qui lui tfouue-renttoutes les parties nobles fort beljes amp;nbsp;eniieres, hors mis lespoulmons ititereflàez du cofté droit, oùs’cftoiten-gendrce vne dureté extraordinaire, amp;nbsp;vn apofteme alfez gro''. Mal quilts lugerent tous auoircfté (quant aux hommes) la caufe de fa mort. On ne leur cômanda point d’ou-urir lecerueau.où legrand mal eftoit,au moyen deqiioy ils ne peurent donner auis que fur ce qui leur aparoiflbit.

Quelques iours apres le Roy follicite le Roy deNauar-

vieat ßnt- re fonbeaufrcre de venir folennizer fon mariage a Pans, leiwtRtxP« corne il .luoit elle arrefté entre eux : tandis qu’a Blaiidi en ’*■ Brie fe faifoyent les apreftspourlesnopcesdu Prince de C'ondé, lequel y efpoufa fa fiancee au commencement du moisd’Aouft. L’Amiraleftoit en fa mafon à Chaftillbn fur

* Loing, où il receuoit bien fouuent lettres amp;nbsp;melfages du, Roy, Pource qu’il ne bougeoir le Roy lui depefeha Caua-gnes,puis Briquemaud, afin de l’amener pour refoudre entièrement de la guerre de Flandres: amp;nbsp;futexprclTément enioinr aiipreuofl des marchans amp;nbsp;autres principaux de Paris de pouruoir qu’aucun bruit ne trouble ne fc,fiftà la venue de l’AmiraI.lequel pouffé par tât deperfonnes ,amp; defireux de chafier la guerre hors de Fiace.mefurant la pé-fceduRoy,fur Jaficne,refolutd’allcrà Paris, fans peus’ar-refter aux diuers auertiffemens de ks feruiteurs amp;nbsp;gens d’hoii»

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ChARLïS Nt VT ie s MX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ipî

d’l,onneur,trefafFelt;ftionnez à fa conferuation, qui de plu-heurs endroits dedans amp;nbsp;dehors le royaume, le prioyent, puis qu’il ne pouuoit conceuoir aucune finiftre opinion du Roy,de fa mere amp;nbsp;des leurs, qu’au moins il conlidcraft en quel lieu il allo it fe fourrer,amp; parmi cobien d’ennemis.Lui, enfance it apuyéfur le tefmoignagede fa bonne confcience amp;nbsp;de la e^mirat. prouidence de Dieu,rcmertât tels auis,comme s’ils fuflent venus de gens cönuoiceux de nouueaux troubles,lelquels il abhorroic plus que la mort,fe mit en chemin auec nioyéne fliitc,amp; cftât arriué 3. Paris,au grâd esbahilfement de toute la ville,(ut honorablemét recueilli du Roy,de fes freres,de laRoine mere,amp; des autres.Peu au parauât,laNoue,Sau-court amp;nbsp;I élis acôpagnâsleCôte Ludouic en Flâdres auoyét eu charge du Roy de regarder aux moyens de furprendre quelque ville fur la frontière : amp;nbsp;d’autrcpart le Duc d’Aluc eftoitauerti de tous les pasquefaifoit le Côte Ludouic,lc-quel ncâtmoins fit telle diligence qu’il fe rendit raaiftre de Móts cnHainautjdót leDuc ne peut fe côtenir de dire que ƒ la Roine mere lui auoit enuoy é des fleurs de Flor£ce,mais qu’il lut réuoyeroit des chardôsd’Efpagne; vsât de pi ufieurs autres menaces,qui s’amortirét apres qu’6lui eut donc des auis fort particuliers de tout ce qui paflbit,amp; nômémenedu retour de lélis, du côgé par lui obtenu de leuer gés pt^ur le fecoursdeMôcs,du téps de leur depart amp;nbsp;le chemin qu’ils deuoyent tenir. Dautreparr,le 7.de luillct fut publiée vne ordonnance du Roy,tendant à empefeher toutes querelles amp;nbsp;voyes de fait tant à Paris qu’en fa Cour, amp;nbsp;commandé à tous eftrangcrs amp;nbsp;gens fans aueu de fe retirer.

Apres l’arriuee de l’Amiral à Paris, tât de lettres furent , .. eicritesaux Princes , amp;nbsp;leur enuoya on tant de mellgges, ^it„tnt à qu’ils s’y rendirent prefques au mefme téps que le roy,qui Paru. patauant auoit feiourné es enuirons.Plufîeurs Seigneurs amp;nbsp;gentilshômes de la Religion acompagnerent le roy de Na-uarre,amp; le Prince de Côdé,au deuatdefquels prefques tou te la Cour alla. Datiantage, fous prétexté de la guerre de Flandres, le roy manda amp;nbsp;fit venir en mefme temps à Paris d’autres Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes de la Religion, qui autrement fulfent demeurez en leurs maifons. len-lis nemarchoit pas en Flandres: dnottoutesfois il eftoit follicité: au moyen dequoy la folennization du mariage royal fut vn peu differee fur les fcrupules faits par le Cardinal de Bourbô de célébrer ce mariage làns difpenfedu

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K.D.MI, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ChARLSS StTfTïlM!.

P.ipc, lequel fefaifoit prier amp;nbsp;importuner. Finalement il octroya vnedifpenfecmaicpource qu’elle n’eftoit .iflezample au gré du Cardinal,confeillé par gens plus fins que lui, il falut renuoyer a Rome. On attendoit que deuiendroyéc les croupes de lenlis qui auoit amalfequatre mil hommes de pied amp;nbsp;cinq cens cheuaux pour aller au fccours du Côte Ludouic amp;nbsp;de la Noue afliegez dedans Monts par le Duc d’AIuc, Cependant, nouuelle difpenfe vient fur la fin de luilletjdont le Cardinal feint fe contenter, St iour cil afli-DiifMieie gne pour les efpoufailles au iS.d’Aoufl.Entre tant nouueî-Inhs ir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;viencntque lenlisauoit elle furprins,8c fes troupes def-

jts tniifts. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pç monftra bien fafché,8t efcriuit a fon

ambalFadeur es pays bas qu’il eult à procurer par tous moyens poflfibles la deliurance de ceux quiauoycntefté prifonniersen celle route de lenlis. Dauantage il permit à l’Amiral d’enuoyer telfccoursqu’ilpourroit pour feioin-dre à l'armee de Reillres que le Prince d’Aurange auoit Icuec en mefrae temps:amp; lui fit comter argent pour la fol-dede l’inf.interie qu’on ellimoitdeuoir elite de quatre regimens,auec trente compagnies d’hommes d’armes.L’am-balTadcur Efpagnol auoit fait du mal content longtemps auparauant, 8c s’elloit retiré de France; la roine mereaulTi ioue plulîeurs perfonnagesen cefte tragedie, feignantn’a-uoir tien feeu des delfeins du Roy, puis les ayant feeus fe faifoit tenir comme fi elle euft voulu quitter la Couritelle-ment que l'Amiral,Teligny fon gendre,8c autres Seigneurs fe confermoyent de plus en plus en cell anis que le R.oy a-noit la mcfme penfee que l’Amiral,c’eft «fçauoir de porter la guerre dedans les pays du Roy d’Efpagne, lequel l’auoit allumée 8c pretendoit l’entretenir en France,pouts’enem-parer quelque iour.

L n h t Le penultiefme de luillet les Rochelloisefcriuirentà l’Amiral quel’atmee nauale proche d’eux,8c quiruinoitle fe tienent plat pays,gens arriuans d’heure à autre, de Saintonge amp;nbsp;de f«r leun Gafcongne , vfoyent de terribles menaces contre leur vil-ivdet. lc,8c tout ouuertement s’en promettoyent le lac. Luide-mandoyentsonfeil de ce qu’ils auoyent à fiire, fur tout au regard de ce qu’ils eftoyent fôllicitez de receuoir huit cens hommes degarnifon. 11 leur fit honorable refponfe ley. iour d'Aouft.lesafl'çurant du foin qu’il auoit d’eux, amp;nbsp;ad-ioiilla qu’il voyoit le Roy fi bien difpofe' à l’entretenement

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Charlis nevfiesmi.

«Je la paix que tous auoyent occaGon de Je louer. Les Ro-éhellois ne laiJfercnt pourtant de fc bien tenir fur leurs gardes.Es autres villescouroyétdeGa des bruitsfourd.s,amp;en-tendoit-on beaucoup de menaces des Catholiques Ro- , mains contre ceux de la Religiontdôt quelques vus fc don-noyent peur. Les autres s’afleuroycnt fur la prefencc de je l’A mirai en Cour, amp;nbsp;fur fes refpoofcs tant de bouche que^«igt;«.-tgt;rlt;-/i par efcrit à tous ceux qui lui deniandoyent auis fur ces oc-currenccsjle fommaire de fes proposeftant, qu’au regard de la inaifon de Guife,dont on vouloir l’eftonner, le Roy y rtflufiiurt. auoit pourueu,' le mettant d’accord auec le Duc de Grille, amp;nbsp;les faifant jurer tous deux entre fes mains de demeurer anus: que le naariage de madame Marguerite, laquelle le Roy doue (difoit-ll,)nô pas au Roy de Nauarre feuleméc. mais comme à tous ceux de la Religion, pour fe iondre d’vnc vnion in JilToluble auec eux, edost le comble de leur feiuetéamp;rcpos. A cellecaufe prioit fouucnr ceux quilui enuoyoyent des paquets ou lui donnoyentdesauisdela mauuaiie volonté du Roy,de la Roinemerc,du Duc d’Anjou,de la maifon de Guife enuers lui amp;nbsp;contre tous ceux de la Religion,qu’on ne lui parlai! plus de ces chofés fafeheu-fes du paffe, que tous fe contentaffent de prier Dieu amp;nbsp;le remercier de la grace qu’il auoit daigné leur faire , d’amener les cliofcs à vn G paiGble eftat. Somme l'Amiral rouf-iûurs femblable à foy mefme , demeuroit ferme au milieu de tant de mouuemens: non qu’il ignoraft la malice d’inG-

. nisaJucrfairesquil’enuironnoyent, amp;ou’cftantà Paris amp;nbsp;àlaCoiir, ilgifoitespluscreux abifmcsdela mort. Mais par conftante amp;nbsp;longue habitude il s’elloit râgé à la diuine prouidéce,8cd’autrepartay.at enfecret defcouuert viuemtc au Roy les fources des guerres ciuiles en FrSce,amp; dépeint auvifles pratiques des ennemis couuerts 5,' perfides ferui-teursqiiipretendoyent fc faire maiftre', comme il eft apa-ru depuis, penfoit l’auoir laifféen tresbonne affeélion d’y pouruôir.Eftantchofecertaine que ce Roy, quoy qiieieu-ne alors, eiloit de trefvifefprit, amp;. qui voyoit clair esafai» res: tellement que iilcsconfeils fanguinaircs amp;nbsp;furieux ne l’eudent trauer fé amp;nbsp;renuerfé, la France ne fuft tombée es malheurs qui l’ont accablée depuis ce temps là. Or conut il à la fin, mais trop tard pour fa perfonne amp;nbsp;pour fa couronne, que ceux qui s’appelloycuc fes feruiteurs ne Ur-

BB. j.

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Ch A Zts NBVïIISMÏ.

ftoyent pas, ains cruels ennemis qui auoyent chaffe ft meurtri les fideles fuiecs, pour fe desfaire puis apres aife-inent du Roy amp;nbsp;s’emparer du royaume.

Or furuint encore vn autre afaire, comme Ies voyei de r* Dieu font merueilleufes Sc incomprehenfibles,quiboucha de plus en plus les oreilles à l’Amiral pour nepefertant d’auertiffçmens que d'heure à autie on lui fai foie, le fup-pliant de fe retirer amp;nbsp;faire fortir de Paris apres foy le plui promptement que faire fe pourroit les Seigneurs, gentilshommes amp;nbsp;capitaines plus mal voulus de la Ruine,du Duc d'AnjoUjdeccuxde Guife S: des Pari(îens.11 auoitefté traité en confeil quelques fepmaines au parauat d’enuoyer am balfadc en Pologne, à caufe de la mort du Roy Sigifmond, pour requérir les Eftats d’eflire gc arrefter Roy le Duc d’A njou, lequel l’Amiral eftimoit eftre irréconciliable ennemi de ceux de la Religion, prenoit à cœur cede pourfui

Apperceuant dôc que le Roy te de la Couronne Polonoiie

pour Ton ftercjlcquelauoit vn trefgrand crédit par toute la France,l’Amiral iugea que le Roy voyoït clair, amp;nbsp;defiroit acheminer tontes chofes à vne ferme paix:que leDucd’An jou confiné en Potogne,res adherans feroyent contrains de ï’adoucirrque la maifon de Guife deftituee d’vn tel apui,S redoutant le Roy qui auoit par fois vnoeil terrible, fe gar-deroir de remuer : qu’auec le temps amp;nbsp;bien toft la Roiiie mere ferou contrainte lai fier à fon fils la conduite desafai-Tes,efquelîes il [e façonnoit bié. Quand donques il vidque le Roy amp;nbsp;1 ■ Roine merç députèrent leâ de MôIuc,Euefque de Valéce,homme de grand enrédemenr,qui eftoit venus bout de plufieurs difficiles negotiations,8c auoit autresfois voyagéen Pologne,pour ceft ambaffade où il s’achemina le ly.iour d’AouftiCclale fitefpererdenouueau.Monluctout au contraire Tentant venir la tempefte, nedemandoitqu'à fe tirer arrierede France, pour n’eftre tefmoin amp;nbsp;cófciljiet forcé des maux qu’il voyoit prefts à tomber fur ceux de la Religion. Quelques iours auparauant il auoit conlèillé le Côte de la Rochefoucaut amp;nbsp;autres Seigneurs de ne fe méfier en cefte imaginaire guerre de Flaodres,ains reprendre en d'iigence le chemin de leurs maifons : qu’il n’y auoit éceafion de fê fier beaucoup es belles aparences de la cour, ne d’y feiourner long téps,veu qu’ils eftoyét mal voulus ft «ouiez de la plufpart des grâds,amp; de tout le peuple deParis.

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dieu

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Charles NtrntsMt. 194

Dieu ne permit que só cófeil.tresbó pour lors,fuft ercoli'ré.

En ces entrefaites le Baron de la Garde venu en pofte de TttekeBtit Brouage ah couf, amp;nbsp;retourne' fort foudain ,efcriuit Ie m,.!»’' d’Aouft aux Rochellois les exhortât à croire au Roy, à mere amp;nbsp;au Duc d’Anjou fon frère,fans lè desfier des ges de giierreqiii les eniiirônoyent,leur promettât toute faueur de fa part,amp; les priât de faire aeômoder fes gés allanspour a-cheter en leur ville ce dót ils auoyét befoin.Eux veillèrent mieux que deuât,St payerét de melme monnoye, en belles paroles ce guetteur qui s’infcriuoit leur trefleur ami.

Lediraâche ly.d'AouftjHéri roy de Nauarre amp;nbsp;Margue- Fiançaiff« titedeFrâce fœtirduRoy furet fiâcezau foiren l’hofteldu irtfjtoxiMi* Louure,amp; le lédemain efpoufez par le Cardinal de Bourbô fut vn grâd efehafaut efleué à la veue d’vn ebafeü au deuât de la porte du grand téple de Paris.Ce lour pafl'a en feftins, ieax,dâfes,in3fcaradcs: y paroiflant vn eftrâge medinge de ccuxdclaReligió,aueclesCath.Romiins,dótpluficursne furet pas moins efmcus que de lafanglâte boucherie qu’ils redoutoyêt defÎ3,8e qui auinr toft apres.Tâdisque lô côfom moit le téps en teh esbats,de toutes parts arriuoyét gés ap peliez par le Roy,fa mere,amp; par ceux deGuife,pour demeu ter les plus forts, la cóclufió ayât efté prinfe plufieurs iours parauât,8t lors pleincmct côfermee tant à Paris qu’à Sainft Cloud, dót les Ducs d'Anjou amp;nbsp;de Guife eftoyét les princi pauxcnttemettcurs,de nelailfer fortir l’Aintrabains le def*

pefeher dedas Paris aucc tous ceux qui voudroy et le garl-tir. LaRoine mere aueca.ou j.de fes plus féaux amp;nbsp;fecrets feruiteurs auoit vn côfeila partidôt la fin tédoit non feule met à faire tuer l’Amiral,mais auftî à faire entrebattred’au-tres,pour dominer plus à l’aifè.Ceux de Guife,pretédoyent exterminer l’A mirai, amp;nbsp;en faifant malfacrçr ceux de la Religion par le peuple au nom du Roy fauotiferamp; fauuer ceux qu’ils pourroyent pour rendre le Roy, fa mere amp;nbsp;fon frere tant plus odicux:amp; auancer pied à pied leurs dclfeins. landis que tout refonnoit de ioye amp;nbsp;de chanfons de mu-fique à la voix amp;nbsp;aux inftrumens, d’exercices amp;nbsp;palfe-têps de toutes fortes, Maureuel aflalTin du fieiir de Mouy, auquel quelques fepmaines'~auparauant le Duc d’Anjou, puis le Comte de Rets, auoit communiqué ce qui e-ftoit défaite, vint à Paris,amp; fut logé en vn lieu propre. Le vingtiefme d’Aouft , le Roy ayant tiré à part l’Amiral B B. i j.

Ctnfiilj cii tre ral de fienl.

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W,B.ixxn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ch A m t s nnnt i « i,

amp; tenu propos des troupes qui acompagnoyent ceux Je Guife dans Paris, lui dit juoir penfi^ pourempefeher tout defordre,queccfcroit le plus feur de faire mettre en lieux conuenabks les gardes defes harquebuziers lous certains capitaines qu’il nomma. L’Amifal s’eftant remis decelaà fon bon plailîr, fans faire eftat de la malv’ueillance de ceux deGuile, Icfquels il pteliipofoitne deuoir bouger, fi le Roy continuoit en ces protclfations qu’il eftimoit trefaf-feurees, on Jifpofa en certains endroits autour du Louure cinq ou fix cens harquebuziers, amp;nbsp;plus grand nombre eq d’autres quartiers eflongnez. Le Marefchal de Montmorency , venu aux nopces,confideranctelles confulîonsfic redoutant les einbufdies de la tnaifon de Guifc, ennemie monelle de lui amp;nbsp;des fiensjóus prétexté d’aller a la chalïe, fe retira chez l'oy,dont bien lui print, amp;nbsp;fon abfence fut eau fe que fesfrétés furent efpargncz.

' nbsp;nbsp;nbsp;* Orle vendredi il. d’^ouli, comme l’Amiral fortitdu

* Louure, où il auoit efté tout le matin .luecles marefehaux «Sr et ^uiTt Cofle amp;nbsp;de Taiiannes, pour accorder quelque querelle deux gentilshommes ,fe retirant pour dilnet en foi, tfitritctUt. logis,acompagné de douze ou quinze gentilshommes, e-ßanta uiedenuiron^centpas du Louure, amp;nbsp;lifantvnere-gt; q ielfe,luifut tiree vnc haïquebouzadedot la balle lui em, porta le doigt indice de la main droite amp;nbsp;le blelfa au bras gauche.Le tireur auoit vn cheual pteft à la porte de derrière du logis, fur lequel eftint efehappé fortit parla porte S. t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Antoine,où trouuant vn genet d'Efpagne qu’on lui tenoit

en main,print le galop, amp;nbsp;le retira en lieu leur aifigné. La porte du logis enfoncce,l’harquebouz.e y fut trouuce,iten, vn laquay amp;nbsp;vne feruante.Lon feeut qu’vu nommé Cliail-• ly lors maiftre d’hoftel chez le Roy amp;nbsp;furintendant des a-fanes du Duc de Guife auoit le lour auparauant mené cell Iiarqurbuzier en celle in iifon aparten.inteà Villemur précepteur du melme Duc,amp;rauoit afFeftticufementrecommandé à l’holfefle.Quece vendredi matin l’harqucbuzicr fe fai fane furnommer fiolland, de la garde du Roy (mais » ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’■'c’elloit Maureuçl) auoit enuoyésôdit lacquay prierCliail

lydepouruoir que l’efcuyer du Duc de Guilé tintptefts les cheuaux qu'il lui auoit promis.L’Amiral remené enfon logisjinonftra vne fingulierc pieté, conftance amp;nbsp;patience entre les mains des Chirurgiens: puis vifitédeplufieurs

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Princes,

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Ch j! R L £ s N £ VF I s s M !1

frinces,Seigneurs amp;nbsp;geacilshommes de la Religion parut touGours femblable à foy incime.Le Roy de Nauaire amp;nbsp;le Prince de Condé crtans allez faire leurs plaintesau Roy deniâdâscôgé de ferecirer,attéduqu’it fdfoitmal leur pour euxdedâs Paris. Le Roy fecôplaignâtacux du malheur a-uenu,iura amp;nbsp;promit de faire du coulpable.du côfcntanr, amp;nbsp;des fauteurs,G memorable i dbce, quel’Amiral amp;nbsp;les amis auroyét dequoy fe conicntenccpëdâi il Ics'arreftc, les aflcil rât d'y pouruoir bié toll.Puis il cômande fur le chap qu’on pourfuiuiÛ le tircurienio nt au pieuoft de Pans de mettre gens en ordre,8t fe tenir prt ft pour exécuter tout ce que lé Duc d’Anjou lui cômâderoitiGt fermer toutes les portes de h ville, iurantamp; blafphemant (a fa maniéré acouttumec) qu’il ne vouloir pas que ceux qui auoyct commis vn tel cx-tes léfauualfent.'fâisatreferuerdeux portes ouuettes pour Icsallans Sl venans,efqucllesy auoit groffe garde,aGn que nul ne fortift fans congé:amp; faignant donner ordre a toutes thofes,amp; vouloir attraper les coulpables.ilfit mettre toute la ville en armesipuis ordönna que pluGeurs Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes de la Religion fulfent logez au quartier amp;nbsp;autour du logis de l’Amiral, craintequ’eftans efpars par la ville ils receuirentdcfplaiGr,amp;fuHént la défendus prrlesloldatsde fa garde. Maureuel fut tout bellement pourltiiuiiChailly fe retira en la chambre du Duc de Guife, Ou 11 ne fut point cerché. Le Roy vint voir l’Amiral fur les deux heures apres midi, auquel (la Rome mere prefentc) l’Amiral Gt vne ampleremonftraiice, en laquelle il n’ou-blia d’vne part à maintenir fa fidelité au feruicc de la Fran-d’autre les malheurs d’icelle, pour n’eftre la paix publique obferuee, notamment au fait concernant teux de U Religion, dont il fpeeifta quelques particularitez,fuppliant lcRoy défaire iufticedes perturbateurs,d’auoirefgardala foyparluipromile , Staufalut du royaume, Le Royfit fefponfe qu’il le tenoit pour hômme de bien, bon François,amp; quiaimoit l’actoilTement de la Couronne: qu’il l’a-Uoit en réputation de trelfagegc excellent chef de guerrei que fur telle opinion, il cftoit entré es refolutions paflees: qu’ilauoit touGours tafehé défaire diligemment obferuer fon edit de pacification, amp;nbsp;encore lors defiroit qu’il fuft bien entretenu,pour lequel effetl commiffaires marchoyéé P« tOHtesles proutiices de Fiance 1 que la Roine famete

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!li.D,lxxii. Charles n i v r ii s m j.

pouuoit alTeurer ou’il alloit ainfi. Elle ayant dit oui, amp;nbsp;que r Amiral mefmc le fçauoit bien:ilcrt vray,madame,refpon-dicil.-on a enuoyé des commiflaircs,entre lefqucls il y en a qui m’ont condamné à eilre pendu,amp; propofé 50. mille ef-cus de recompenic à celui qui vous apporteroit ma tefte.Le Roy répliqua qu’on y en enuoycroit d'autres,8cpromit derechef trelexprcflement auec beaucoup de iuremens qu’il feroit iuftice de l’outrage commis en la perfonne de l’Amiral. Pluiîeurs autres propos furent tenus pouralfeurerde pins en plus l’A mirai, lequel n’o iblia de dire pour cóclufió au Roy, qu’il le fouuinft des auertiflemens a lui donnez maintesfois par l’Amiral touchant les malheureux dclfeins de quelques vns alencontre de fou eftat amp;nbsp;de fa couronne: J’exhortoit pourtant à penfer àfoy,s‘il aimoit fa vie. Peu de téps apres que le Roy fut forti Ici de Ferricres,Vidame de Chartres entra en la chambre dd’Amira^lequel il con-fola fort longuement:amp; en l’alTemblee qui fut faite au bout de quelques heures en vne chambre du mefme logis, ce Seigneur remôftra bien amplement au Roy de Nâuarrc,au Prince de Condé, amp;nbsp;aux principaux Seigneurs de la Religion là affemblez,qu’il faloitviftemét fortir de Paris,amp; tenir pour refolu,quc ce coup eftoit l’entree de la tragedie,la-quelle fe paracheueroit bien toft.L’auis côtraire de demeu rer,amp; fe confier en la promeffe du roy,cmporta Si fut fuiui. Ce mefme iour le roy efcriuit lettres aux gouucrncurs des prouinces,amp; des principales villes de Frâce,ité à fes ambaf fadeurs pres des Princes ellragers ,les auertilTant de cequi elloit aueDu,amp; promet de faire en forte que les autheurs St coulpables d’vn fi mefehât aile feroyét defcouuerts amp;nbsp;cha fiiez felô leurs démérites.Leurcômandoit de faire entédre atout le monde, que cell outrage lui dcfplaifoit.La Roine mere efcriuit de mefmes.Tâdis que les fecreitaires efioyct occupez,bié auât en la nuift les Ducs d’Anjou amp;nbsp;de Guife prenoyent confeil de ce qui cfloit à faire la nuift fuyuante.

«c Samedi matin courut vn bruit par la ville,en laquelle tùrrencésTe Z’uoit vn million de Catholiques Romains,queceux delà «^«(/»/■«yReligion (qui n’eftoyentqu’vnepoignee de gens a cornai ttutlt fit parai (bn dece nombrc,nedcmandoyent quciufticc,mode-neili.veilU ftcment,fans outrage quelconque de parole ni de faiOme-4uma£i- naçoyent fort toute la maifon de Guife. Surce les Ducs de Guife d’Auaiale bien efehaufez cefenibloit, vont trou-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. - nbsp;-..... nbsp;yj,

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Ghariès NEVtiisMEi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ijarf

IRr le Roy, amp;nbsp;en prefencc de plußeurs lui difent qu’ils a-perceuoyentfamaietté auoir depuis alfez long temps leur icruice peuàgré: que s’ils penlbyent en prcnantlechemin de leurs niaifons le Roy y ptinR plaifir, pour lui coin-pliire eftoyent prclh à s’en aller. Le Roy fe monftrant tout renfrongné.âi aucc paroles afpres leur dit, qu’ils allaf-fent où ils voudroy ét, qu'il les auroit bié toulîours, s’il les trouuoit coulpables de l’outiage fait à l’A mirai. Eux fe te-tirans de la prefence du Roy, bien acompagnez montent àcheual enuiron midi, pour ne bouger de Paris, où le Parlement parloir aulTipeu que les muets. Les quarieniert vont par toutes les hoftellerics’amp; logis, prenent par eC-trit les noms de ceux quifaifoyentprofellion delaReli-gion,amp; Cn portent les roolles à ceux qui leur auoyent donné cefte commiflîon. Peu d’heures apres ceux de la Religion commencèrent à delcouurir que Ion prenoit dei confcils fanguidaires contre l’Amiral amp;nbsp;tous fes amis: car premièrement le Roy fit pofer vn corps de garde dé cinquante harquebuziers fous la charge de Colfeins à U porte de l’Amiral : fitdefloger de cefte rue là tous les gentilshommes Catholiques Romains qui y eftoyent logezh en apres commanda aux plus familiers de l’Amiral qu’ils eulTent à prendre logis en ce quartier pour eftre plus pres de lui: fit apporter force armes dedans leLouure: Sc par toute la ville le peuple commença à fe remuer fur le foir. Le confeil aflemblé pour laderniere fois au logis de l’A-niiral, le Vidame de Chartres fut de fon premier auiss amp;nbsp;intifta auec grande vehemence qu'on effayaft prelèn-temcntde porter l’Amiral hors de Paris, 8c que fes familiers 8c amis deflogcalfentaUec. 11 rendit bien ample rai-* fon de fon auis, lequel nefut point fuiui, ains le tint on ait premier de demander iufticeauRoy , enlapromefledu-^ quel faloit fe repofer. Le Confeil du Vidame eftoit trefaf-fcur6,mais(felon les hommes) impoflîble àexecuter alor'lt; Etneantmoins depuis Ion ofa publier qu’en ce confeil, où le Roy de Nauarre,lc Prince de Condé,8c pluûeurs grands Seigneurs fe trouuerent, Ion auoit conclu de tuer le Ro/j laRoinemece,8ctouslesprinCipaux de la couricalothnie autant faulfe que la fauftettéoiefmes. Surle foirquelques gentilshommes de la Religion fe prefenterent pour veiller U uui£t proshainc en la chambré de l’Amirai,dont Telignr

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M.D.LXXII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ch A R 1 £ S NïvrIESMÏ.

fon genjre ne fut d’auis.n’eftimant qu’il fuit necefiairejSt les remerciant aucc fort gracieufes paroles de ccfte bonne voIonté.Poui tant ne demeurèrent auec l’Amiral que Cor-naton (de la bouche duquel i’ay depuis recueilli la plufpart des difcours preccdens) la Bonne, Yolet, Merlin mmiltrc de la parole de Dieu, Ambroife Paré Chirurgien, quelques valets de chambre Sc feruiteurs. Enlabafl’ecouryauoit cinq Suifles de la garde du Roy de Nauarre.

_ nbsp;nbsp;. . La nuift venue, le DuedeGuife lieutenanten cefait

dvmà^àcre Cl“® nous allons deferire) du Duc d’Anjou, fait venir derf« uers foy tous les capitaines des SuilfesSc compagnies élira mZ. gérés entrees à la file dedans Paris,leur fait entendre la cô-miflion qu’il auoitd’exterminerrAmiral amp;nbsp;tous ces parti-fansrles exhorte amp;nbsp;encourage au fang amp;nbsp;au butin. Difpofe leurs troupes es lieux remarquez. Sur la minuiâ vue autre alTembleefefaitenla maifonde ville , où le Preuotldcs marchans.IesEfcheuins, les Capitaines des quartiers font aduertis de mefm c; que par toute la France on en feroit autant à tous ceux delà Religion qu’à ceux de Paris : quels fignaldu malfacregeneralferoit l’horloge du Palais, laquelle on fonncroit au poind du iour;amp; l’en feigne des executeurs feroit vn mouchoir blanc attaché fur la manche, g£ yne croix blanche au chapeau. Si les grands elloyenteC-chaufez, les petis ne furent pas moins prompts a l’executiô d’vn fi cruel commandement. Par toutes les rues on pofa proraptementcorps de garde. Delà le Duc de Guife venu au Louure eut chargeauecle cheualierd’Angoulefme ba-flard de Henri a.amp; leDuc d’Aumale,acompagnez de Cof-ïeiris,Gôas,Attin,bef(nes,quelques harquebuziers duRoy amp;nbsp;toutes les gardes du Duc d’Anjou,de commencer p.ir le logis de l’Amiral. Le cliquetis d’armes enuironvne heure apres minuid, les allées amp;nbsp;venues de tant de gens amp;nbsp;tant «le flambeaux allumez partout furent caufe que quelques gentilshommes logez pres la maifon de l’A mirai fclcuent, foutent en ruc*Â demandent aux premiers qu’dsrencon-trène de,conoiirancc,;que veut dire ceft amas de gens ar-mezà heure indeuc :amp; pource qu’on leur refpondoit ain-higuementpaflent outre iufque.s au Louure, où ils furent premièrement attaquez de paroles, puis les gardes com-rncncent à fe ruer fur eux.La noifc cfmeue, on commence àfonnctlaclochç du temple dç Sainél Germain del An-.....- - - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ertoiî.

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Charlis NïvriïSMî. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;197

xerrois.Coflèinsvoyant venir le Duc de Guife amp;nbsp;fes troupes heurte à la porte de l’Amiral entre deux amp;trois heures au matin du Dimanche 2 4.iour d'AoulI. Labonne defeend amp;nbsp;ayant fait ouuerture fut poignardé par Colleins: lafe-conde porte par où Ion entroitfurles degtez ayant cllé en . peu de téps rôpue,amp;vn desSuiflesdelagardeharquebuzé. * Tâdis queColfeins eftoit occupé au bris d’icelle porte,Cor natô court en haut, amp;nbsp;enquis par l’Amiral (qui s’eftoit fait leuer de fbn lift amp;nbsp;couuert de fa robe de chambre auoic ouy l’ardente priere de fon minière,amp; recommandé humblement fou ame àlefus Chrift fon Sauueur) que vouloic dire ce grand tumulte, refpondir, Monfeigneur, c’eft Dieu qui nous appelle à foy. Lon a forcé le logis 8c n'y a moyen quelconque de relifter. L’Amiral commence .à dire: 11 y a long temps que ie me fuis dil'pofé à mourir; vous autres, fauuez vous, s’il eft poflïble, car vous ne fçau’ricz garantir ma vie.lerecommande moname à la mifencorde de Dieu. Tous incontinent, excepté fon trucheman en langue A-leniande,gaignent promptement le plus haut de la maifon, amp;nbsp;ayans trouiié vne feneftre pour monter fur le toift,commencent à fe fauuer, mais la plufpart furent tuez au logis proche, Cornaton, Merlin 8c vn ou deux autres efehappe-mntScfurentconferuezmiraculeufement.Reftoyentqua- ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n

tte Smfles fur les dcgrcz,l’vn defquels ayant elle tué,les au- ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

très fe fauuans comme ils peurent, la porte de la chambre de l’Amiral fut incontinent enfoncée: 8c fept ou huit armez 8c couuerts de rôdaches entrez,Befmcs,fctuiteur do-meftique du Duc de Guife, auec l’efpee nue en main s’approche de l'Amiral 8c lui en prefentela poinfte. Icelui cô-mence à dire, leune homme ,tu dcuroisauuirefgardàma vieillelTe 8c à mon infirmité : mais tu ne feras pourtant ma vie plus btiefue. Surce Bcfme lui enfonce vn coup d’eftoc en la poiftrine,St recharge fur la telle , chafeun des autres lui donnant aulli fon coup, tellement qu’il tomba par terre tirant à la mort. Le Duc de Guife, arrefte en la balfc cour auecleCheiialier 8cautres, oyantlescoups commenceà demander fi c’eftoit fait, 8c commander qu’on iettallle corps par la feneftre. Befme Sc Sarlaboux l’enleuent incontinent amp;nbsp;le iettent en bas. Le coup donné fur la tefte 8c le fang couurant la face empefehoit v n peu: tellement que le Duc de Guife fe bailfant delfus, 8c lui torchant le vifage a-«ec vn linge,dit,le Iç coqoy iç'elt il luy mefme ; puis ay ai)Ç

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M.b.txxin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charibs mitfiuhi.

donné vn coup de pied au vifage de ce mort, que tous I«» meurtriers de France auoyenc tant redouté quid tl viuoit, fort du logis fuiui des autres, amp;nbsp;commence à crier en rue, Courage,loldats,i)ous auons heuteufement commencé, allons aux autres, le Roy le commande : amp;nbsp;repetoit Ibuuent tout haut CCS mots,le Roy le commande, c’eft fa volonté, c’eftfon expres côraandement. Incontinent l’horloge du palais fonne,amp; cômence on à huer par toutes les rues de Pi ris que les Huguenots (ainfî font appeliez ceux de la Religio par les Cath.Romains) eftoyét en armes, cobien qu’ils ' fuflenc en leurs lifts,amp; fe mettoyét en effort de tuer le roy, auquel la cede de l’Amiral fut portee amp;nbsp;à h roine mere auf-fi,puis embaumec amp;nbsp;enuoyee à, Rome au Pape amp;nbsp;au Cardinal de Lorraine.La populace mutinée acourt au logis de l’A miral,coupc les mainsamp; les parties hôteufes aucorps mort, amp;nbsp;le traine l’cfpacc de trois iours par toute la ville, puis eft Cimencemet porté amp;nbsp;pédu par les pieds au gibet de Mótfaucon. Les gé-demajpicrts tilshômcs,valecs de châbre,gouuerncurs,précepteurs, fer-wL'X'fi” l'it'UfsdomeftiquesduRoy de Nauarreamp;duPrinccde Co rù. -t dé.furét chaflez des chibres où ils dormoyét dedâs le LoU lire,côcrains defccdreenlabafle court,amp; maffacrez deuant les yeux du Roy.Autât en fut fait aux Seigneurs amp;nbsp;gétils-.* hommes logez au quartier de l’Amiral : puis par toute là •* / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ville : tellement que le nombre des tuez ce dimanche amp;nbsp;les

deux iours fuyuans dedans Paris Sc (es fauxbourgs fut cfti-mé monter à plus de dix mil perfonnes tant feigneurs, , gentilshommes, leurs pages amp;nbsp;feruiténfs, que gens de iu-ftice de toutes qualitez,gens de lettres, de longue robbe, I efcholiers,medecins,marchans,artifans,femines,filles,ieu-; nés garfonsjfans efpargner les enfans au berceau amp;3u ventre de leurs meres. Les courtifans, foldats de la garde du Roy,amp; compagnies eftrangeres firent l’executio fur la No-, blefre,finilfant (difoycnt-ils) en vn iour par fer 8c defordre, leproces que la plume, le papier, lesarrefts de iuftice nil» guerre ouuertc n’auoyent feeu executer en douze ans. De forte que ces honorables Seigneurs 8c gentilshommes delà , Religiô,accufez calônieufement de côfpitation 8c d’entre-prife furie Roy, tout nuds, ne penfant qu’à prendre repos, efucillez à peine,deCirmez, entre les mains d’infinis cruels cauteleux 8c perfides ennemis, fans auoirloifirderefpirer furet tuez,les yns ded^s leurs lifts,le^ autres fur les toifts

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Charles nevfies me. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;198

des maifons , amp;nbsp;es autres lieux cachez felon qu’on fçauoic ’ nbsp;nbsp;nbsp;x^a.'

les trouuer. Nous aurions à along« trop ce lamentablere- £•* cit.s’ilfaloiticiadioullcrlesroollesdetantdeperfonnes honorables de tous eftats 8i qualitez.Suffit que leurs noms font efcrics au ciel: amp;nbsp;que depuis en ce qui eft auenu au roy Charles j.à fon frere amp;nbsp;fucccireur,à fa mere,à fon frere ba-fiardjàla maifon de Guife , à la ville de Paris amp;nbsp;à toute la France en l’efpacede ao.ans apres ce maflacre,a tefmoigné , treiruffifamment que Dieu tient cher le fang des innocens, p amp;nbsp;que leur mort (quoy qu’ignominieufe enprcfence des enfans decc monde) eû precieufe deuant les yeux de fa 1 làinâe Maieflc.

Le Vidame de Chartres,le Côte de Montgomery amp;nbsp;plu fleurs autres SeigneursSt gentilshômes de la Religio logez aux fauxbourgs S.Gcrmain des prez,vis à vis du Louure,la ftnt. riuiere de Seine entre deux.aucrtis corne par miracle le dimanche furies cinqheures du matin de ce qui fc palfoitjen 1 voulant difputer fi cela cftoit vray ou non, defcouurirent ' furla riuiere gens qui s’apreftoyét pour venir les efgorget: j au moyen dequoy les vns à pied, les autres à cheual,la plu-Lpart fans bottes ni efperons, abandouhans leurs hardes amp;nbsp;hagage fe fauuerent corne ils peurent,ayans efté pourfuiuis vne grande demi iournee par le Duc de Guife amp;nbsp;autres.Au tcfteque lelcâeur fercprcfcnte ici vne grande ville en laquelle pres de do.rnil homes aueclespiftolesjcfpieux,coutelas, poignards,tourteaux amp;nbsp;autres tels inftruniés fanglans «ouroyét reniât gc defpitât la facree maicfté deDieu par les tues amp;nbsp;dedâs les maifons où ils maflàcroy ét cruellemét to® ; ceux qu'ils récontroycnt,fans auoirefgard à citât,côdition, 4 Icxe ni aageiles rues pauees de corps detaillez,lcs portes amp;nbsp;entrees des maifuns,palais amp;nbsp;lieux publics teintes de fang; Vne tépefte horrible de huees des meurtriers mellees par- ƒ miles continuels coups depirtoles amp;nbsp;harquebuzes, les pitoyables cris de ceux qu’on bourreloit, les corps iettez par . les fenertres fur les carteaux,trainez par les boues auec but i lemens amp;nbsp;fiffleraenseftranges, le bris des portes Stfene-ftresenfoncees à coups de haches, de cailloux, amp;nbsp;autres ef- -, forts impétueux.-les pillages Stfaccagemens des maifons; les charrettes tramantes tantolt le butin, tantort les mon- , ccaux de corps dcfpectz qu’on icttoit dans la riuiere de Seine, toute rouge 4c qui aulH ruicelloit pailt;

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UiO.LXXll.

C rf A R L E s N tv tIÉS M S.

la ville, nommément en la Cour du Louurc maifon du ftoy !. nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;auprès.

' frait nët nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nauarre Si le Prince de Condé appeliez

yîi» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venir parler au Roy entendirent de fa bouche ccqui

di W4«4r« Ce paflbit: amp;nbsp;ad oulla qu’il leur fauuuit la vie, moyennant «!f auPrtn- qu’ils'renonçaffept leur Religion amp;nbsp;le rangeaflent a la fie-ft dt Ctdc. i)e;autremcnt qu’als attcndilTent le challimcnt qu’auoyent ' receu St receuroyentdeurs adherans.Quant auRoy de Na-r narre il fuppHa le Roy fe fouuenir de fa promciFe, de l’al-, liance nouucllement contraftee, amp;nbsp;de ne le point forcer en fa rcligion.Le Prince de Condé,plus ardent,refpondir,Que ] le Roy lui auoit donné fa foy amp;nbsp;à tous ceux de la Religion) / fîfolennellcment, que ïamais il ne pourroitfc pcrluadct * que le Roy vouluft tauffer vn ferment lî authentique.Pour i le regard de l’obeilfance que le Roy requeroit de lui, il l’a-« «oit fidèlement rendueiufques alors, 8c ne vouloir pour l’auenir Ce deftourner de fon deuoirenfortequecefuft. Mais quant a la Religion, que le Roy luien auoit donné l’exercice, 8c Dieu la conoifiance, auquel il en deuoit ren-j dre conte: laiflant fon corps 8c fesbiensenlapuilfancedu J Roy,pour en difpofer à fon plaifir : que cependant l’a dcli-j beration cftoit de demeurer ferme en fa religion,q'u’il main 1 tiendroittoulîours eflrcla vraye, quand melmesilyde-uroitlaillérla vie.Cefte refponfedu Prince mit le Roy en 1 telle cholere qu’il commença àl’appeller rebelle, fedirieux j 6c filsdefeditieux,auechortiblesmenacesdeluifaitetran-cher la teftc,(î dans trois jours il ne fc ratiifoit. Cela fut dit en prefence de la Roine mere,du Duc d’Anjou,de Birague, amp;nbsp;autres du Confeil fecret, duquel il nous faut conlîdetet e- autres procedures, Preuoyans donc que le maffacre de /quot;nHr Puris n’efteindroit pas le feu, mais l’embrafcroit dauanta-extirminef gc,pource que ceux de la Religion pourroyent fe rallier,K leux de la (comme il auient en chofes déplorées) tailler nouueüe be-eonfeilliets firent deux defpefches.L’vnedes le fait‘Ztmàf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aux gouuerneurs 8c Catholiques feditieuxdes

{acret. villes où il y auoit bô nombre de ceux de la Religion,aues / expres commandement de les malfacrer.L’autre defpcfche . contenoit certaines lettres aux gouuerneurs desPiouinceî, 1 par lefquellesil chargeoit ceux de Guife du meurtre com-(^mis en la perfonne de l’A mirai à caufe de leur querelle par-tjicuUerCjSc de U feditio auenuc » Paris, amortie des le nief-

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Charles nevfiesme. îtjj

me iour (ce chantoycnt telles lettres du 14. d’Aoufl)par Fauthorité8c preuoyancedu Roy,lequel eiitendoit amp;nbsp;cô- ' mandoit fort edit de pacification eftre entretenu autant J' que iamais par tout Ion royaume. Il adiouftoit ces mots» Étdautant qu’il eft grandement à craindre que telle execution (qu’on publia par autres lettres eftre de fort petitj nombre) ne foufleue mes fuiets les vns contre les autres,' amp;nbsp;ne fe facent grands maflacres parles villes de mô royau- • me, dequoy l’autois vn mcrueilleux regret, le vous prie j defairepublier amp;entendre par tous les lieux Scendroitsde voftregoiiuernement.que chafeun ait àdemeurer a repos' 1 St feureté en fa maifon,fans prendre les armes, ni offeiifer F»nl’autre fur peine de la vie; faifant obieruer amp;nbsp;foigneu-,, fement garder noftrc edit de pacification a ces fins. Et ! pour faire punir les controuenans, amp;nbsp;courii fus à ceuxqui^i voudroyent s'elleuer amp;nbsp;defobeir à noftre volonté,vous af-femblerez incontinent le plus de forces que vous pourrez, tant de vos amis,que de vos ordonnances amp;nbsp;autres, aucr-tilfant les Capitaines des villes amp;nbsp;chafteaux de voflre gou- ; uernemétde prendre garde a lafeuietéSt conferuatiô def-* dites places, de forte qu’il n’en auieiie faute , m’auertiffant 1 au pluftoft de l’ordre que vous y aurez donné, Sc com-.i me toutes chofes fe pafient en l’eftendue de voftre gou-, ücrneincnt.

On defpefcha encor le mefme iour d'autres patentes, ^«treiar-parkfquelles eftoit prohibé de porter armes defendues,dc|^‘^“’”'‘'\ faireafTeinblees ou chofes aucunes en fraude 8c contre l’e-dit de pacification, fous 1® benefice duquel le Roy corn-mandoit à tous fes fuiets de fe comporter St viurepaifi-ïrfrBeZ(lt;rffi blcment les vns auec les autres. LaRoincmereefcriuitrquot;*?'“’'’-auffiauxgouucrneuts 8c ambaffadesrs, lettres demcfme^ ƒ f fubftance que celles du Roy. 11 auoitefté conclu entre le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*quot;

Roy.famcre,fon frcre,Birague,le Duc de Neuers,leCom-'*'lt;7^ te de Rets amp;nbsp;certains autres que ceux de Guifefortiroyét j de Paris, le retireroyent en quelqu’vnede leurs maifons, incontinent apres le maflacre de l’Amiral 8c des liens : afin ‘ qu’il femblall mieux aux François, amp;nbsp;aleurs voifins, que cela eftoit vne vengeance particuliere, dont fe fcroiten-fuiui ce tumulte de Paris. C’eft pourquoy es lettres du di-manchelc Roy auoit iette toutcla rage fur ceux de Guife, j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

|tfque!s confiderans en quelque forte l’atrocité du fait,eq-.

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H.D.untgt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chari is n s v pt i s m K

'Tant qu’on n’auoit efpjrgné infinis hommes dodes ,lei , nbsp;nbsp;( honorables vieillards,les honneftcsdamoifclles,leschi-

ftes matrones, les femmes enceintes, les ieunes efcholiets, ^es vierges, les petis enfans au berceau: ainslesauoitoa tous cruellement efgorgez , virent qu’ils acucilloyent fur Jeux amp;nbsp;leur pofterité l’indignation de tous hommes à qui la focietc humaine amp;nbsp;la vertu cft en quelque recommanda-I tionrpar confequetit fe mcttoyét en butte à laquelle chafcu ' viferoit, comme fur les feuls auteurs amp;nbsp;coulpables du plus mefchantaéfe qu’on fçauroit imaginer: firent refus de for-tir de Paris, au contraire infifterent amp;nbsp;pourfuiuirent chaudement que le Roy auouaft tout ce qui auoit efté fait, • Ce qui full par eux amp;nbsp;leur confeil manié fidextremenr, joint qu’ils eftoyent merueilleufement forts, amp;nbsp;bien vou-

•lus de tout le peuple, qui auoit le Duc de Guife pour chef en cefte execution , que le Roy par l’auis de fus con-feilliers efcriuit toll apres autres lettres à fes ambafla-deurs amp;nbsp;aux gouuerneurs des ptouincesamp; villes princi-. pales de la France, parlefquelles il les auertifibit que ce ’ qui eftoit auenu à Paris ne concernoit aucunement la Religion, ains auoit efté feulement fait pour empefeher »l’execution d’vne maudite conlpiration que l’Amiral amp;nbsp;’fes alliezauoyent faite contre lui,fa mcreamp; Tes freres: partant vouloir que fes edits de pacification fuffentobferuez.

' Que s’il auenoit que quelques Huguenots efmeus des / nouuelles de Paris, s’airemblalfent en armes en quelque lieu que cefuft,il commandoità fefdits gouuerneurs de tenir la main,qu’ils fuflent diflipezSt rompus.Etafin que 'par les ftudieux de nouucauté quelque finiftre cas n’a-uinft, il entendoitquclcs portes des villesdefonroyau-• . - »me fuirent bien amp;nbsp;diligemment gardées : remettant fur la creance des porteurs le furplus de fa volonté. Suy-* ■ uant icelle à Meaux en Prie, Troys en Champagne, Orleans , Bourges, la Charité , Lyon, Thouloufe , amp;

(Bourdeaux ceux de la Religion furent traitez comme à Paris; fans parler de ceux qui furent faccagez çàamp;là tant es autres villes amp;nbsp;bourgades du royaume , item , par les champs lors qu’ils penfoyent fe fauuer hors du (royaume, tellement qu’en peu defemainesplus detren-Mu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te mille perfonnes furent maflacrees cnFranceàcaufede

la Religion.

Le Mar;

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Charus NiTHïsM!. ïoo

Lç Mardi ts. iour d’Aouft, le Royaconipagnddefes lt;«-frétés amp;nbsp;des plus grids de facours’é alla en fa cour de par-lemët, oùfeant en (onliâ deiuâice routes les cbâbies af-fembleesjdeclaira en termes expres,que cequiertoitauenu fincomman dis Paris auoit elle faitnôfeulcmétdcfon confenteœent, ilmët. /.,nt ains aufli par fon cômandcméc 8c de (bn propre mounemét.

Partit entendoit il que Ion lui attribuai le tout.Cequi sprouué amp;nbsp;loué par Chriftofle de 1 hou premier prefident, ctnrrairtt It au nô de la cbpagnie. Le lédemain furent defpefchees lcr- Itndtnum. tres aux efchcuinsamp;officiers du roy es villes, les auertif- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

fant qu’a fon trefgrand regret fon coufinl’Aniiral 8i quel-qucs autres de fon parti auoyent efté tuez,amp; d’autres parti culiers en pluGeurs endroits de Paris tdequoy il lesauertif-j t|« fuit à ce qu’ils empefchaffent toute efrootion amp;nbsp;niafi'acre, K dont il autoit vn incroyable ennui amp;nbsp;fafcherie : leur enioi-gnoit de faire publier de l'a part, que chafcnn cuft à demeurer en repos chez foy,fans ptédre les armcsni offenfer l’vn | l’autte, fur peine de la vie, amp;nbsp;de donner ordre que fon edit de pacification full bien amp;nbsp;foigneufcmét obferué. Le ieudi x8.fut célébré dis Paris vn iubilé extraordinaire, auec pro- j eeflîôgenerale,où leRoy affifta,ayâtfollicité(maiscnvain) le Roy de Nauarre par douces paroles,amp; le Prince de Cô- | dé par menaces,dc s'y trouucr.Ce mefme iour il fit vne de- NtiaieB, clatation,portantque par fon commandement expres l’A- dec/«r«i,o, mitai amp;nbsp;autres fes adherans amp;nbsp;complices auoyent efté rais à mort non pour caufe aucune de Religion,ne pour côtrc-neniràfes edits depacification,qu'il a toufiours entendu amp;nbsp;entédoit encores obfcruer,garder,amp; entretenir, ains pour pteuenit l’executiond’vne malheureufe confpiration faite | pat ledit Amiral chef amp;nbsp;auteur d'icelle, amp;nbsp;fefdits adherans amp;nbsp;complices, en la perfonne dudit Seigneur Roy, contre * fon eftatjla roine fa mere.meffieurs fes freres,le Roy de Na I uatre,Princes amp;nbsp;Seigneurs eftans pres d’etix.Prenoit au relie tous ceux de la Religion fous fa proteâ;ion,amp; cependâc . leurdefendoit de faire aflemblees niprefehes pour quel- * queoccafionque cefuft. On adiaufta toft apresdiuerfes rcftriélions, modifications amp;nbsp;amplifications à celle dccla-ration. Ceux de la Religion qui s’y fièrent en diuers endroits s’en trouuetent mal : les mieux auifez fe fauue- , lent de vifteflè hors du royaume nonobftant quoy leurs , biens furent faifis, les meubles partie vendus à l’encan»

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Charlis niviiismi.


U.D.IXXII.

partie butinez, les immeubles expofez en criées. A celle futadioufté vn long commentaiie, dreiré(cô-cîurîuîtn' afleuroit) par Gui du FaurfieurdePibrac, autref-fois de la Religion, lequel ofa publier qu’on auoit oui eo confeil du Roy des tefmoins qui depoloycnt de celle coo-fpiratioojfans nommer qui,ni Ipecifier circonllancc qui euft aparence de vérité',à raifon dequoy auflî Ion lui fit des ref-ponlès bien viues , où toutes les cauillations de ce commentaire eftoycnt amplement amp;nbsp;pertinemment réfutées. Dedans Paris niefme,les hommes , quiauoyent quelque fcience amp;nbsp;confcience, en leurs deuis amp;nbsp;plaintes ordinaires à caufe de cefte horrible amp;nbsp;cruelle iniuftice difoyent qu’il n’y auoit ombre ni aparence quelconque de vérité en celle aceufâtion, amp;nbsp;de penfer faire acroire a gens de quelque iu-Dtftnli'Jt geinent que l’Amiral euft brafle quelque choie contre le tjZ ér X ‘l“' '°“’ fçâuent qu’à la Cour elloyent d’ordinaire les fitiu. , gardes Galconnes, Suiffes, Efcoffcjifes, pour le iouramp;la nuicl fans les autres compagnies,fur tout alors,que la plu-fpart des Princes, Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes de France s’elloyér trouuez là pour honorer les nopces.Qu’en moins de trois heures fe pouuoyentamaffer dans Paris foixante mil hommes de fait,bien armez,qui au premier mot eulTent deuorél’Amiral amp;nbsp;tous fes amis, quand ilseuflent elléfiX lois en plus grand nombre. Que les Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes qui auoyent acompagné le Roy de Nauarre amp;nbsp;le prince de Condé,amp; y auoyét amené leurs femmes,fœurs, amp;pareotcs,n’auoyent apporté que leurs efpees, 8t ncpen-foyent qu’à courir la bague amp;nbsp;monllrer leurs beaux habil-Icinens.Que la declaration ne fpecifioit le temps, ni le lieu ni les adherans,ni le moyé de celte coniuratiô. Deuant que l’Amiral fut bleffé, corne il receuoit toute faueur du Roy, auflî le Roy le tenoit pour l’vn de fes plus fideles ferui-tcurs,amp; l’Amiral lui en faifoit les preuuesen toute finceri-téieftant au refte venu fur la parole amp;nbsp;rciterez commâde-mensdu Roy à Paris,où nul homme viuant n’auoic iamais entendu defa bouche autre chofe, quelque auertilfement qu’on lui doniiaft de fe retirer de là, pource qu’il eftoit en-uié,mal voulu amp;nbsp;enuironné d’ennemis, linon qu’il fe con-fioitenlafoy de fon Prince, qu’il ne demandoit que la ’ 4 - paix,à laquelle il voy oit le roy enclin, amp;nbsp;a chafl'er la guerre fut

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Charlis Mtiinsui. loi

te für les bras de l’ennemi hereditaire de la France, afça- , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

uoir l’Efpaghol.Si cefte confpiration auoirefté faite depuis fa blcifure , comment vn homme extrêmement bicflc de deux dangereux coups le vendredi fiir les dix heures, tué le dimanche a deux heures de matin,tout blanc de vieillef-fe, attaché par les deux bras, I vn defquels les médecins amp;nbsp;chirurgiens eftoyent en deliberation découper,acompagné de trois cens gentilshommes,defarmez,naturels François, feruiteurs trefaftedionnczà leur Roy, n’ayans rie de bien, de parentage, d’alliance, de plailîr amp;nbsp;contentement auec leurs familles,que dedans laFrance.eull voulu, olë ou peu s’attacher à foixante mil hommes, prefts à combatte, où feulement aux preftres amp;nbsp;moines de Paris acompagnez de leurs feruantes auec des ballons de cofterets en la main? ou comme s’il eurt eu loifir en fi peu de temps , amp;nbsp;euft efté (î forceni, aoee fes adherans (mal aoilci feulement en ce qu’ils s’eftoyent fiez aux paroles duRoy,amp; n’auoyent creu l’auis de ceux qui les confeilloyent de ne fe ietter pas es pactes des lyons qui les attendoyent au couuert de ce grand hallier') de confniter d’vn fait 15 important, tant execrable, amp;nbsp;de la plufgrande confequence qu'il ellpolTible de pen-fer? Dauantage, pendant fa blcifureles médecins lui a— Uoyenteniointle filence: 8c tous les confeils tenus arriéré de fa chambre auoyent fini par celle refolution d’attendre iufticedcceux qui rauoycniblefle, comme le Roy amp;nbsp;la Rpine mere en auoyent fa t amp;nbsp;rcitetéles promefTes. Le Roy de Nauarre amp;nbsp;le Prince de Condé s’eftoyent touf-iourstrouuez enteis confeils ,amp; confpirer contre le Roy, c’elloit fe poignarder eux mefmes, amp;nbsp;flellrirleurmaifon de la plus redoutable ignominie qu’on fçauroit penferebrief c’elloit transformer l’Amiral amp;nbsp;les liens en belles brutes que leur attribuer telles confultations en tel temps amp;nbsp;lieu, amp;nbsp;auec tant de vrais François, tt puis,s’ilertoic foupçonné de tel crimc,cftoit-il pas en la puiftancedu Roy (veu que tant de gens armez autour de fon logis le tenoyent enclos, amp;nbsp;au premier mot pouuoyent lui fauter au collet) le faire empoifonner feiirement tout à l’heure, fans danger d’ef-meute du codé de ceux de la Religion, defquels on auoit bien conu la foibleflé au maftacrcile nombre de ceux qu’on appelloit adherans à l’Amiral n’ellantiien à comparaifon des meurtriers,6c des femmes,filles ôc pet is enfans cruellc-

CÇ. j,

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ii.DÆxxiî? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charls» nïvïissmi.

ment aflbmmez, qui nefçauoyent ni ou couchoit l’A mirai» ni ce qu'il difoit non plus que ce qu’il ne difoit pas. Letc-, nant prifonnier.on pouuoic Cans rcliftancc ni danger prendre informations, amp;nbsp;lui faire fon proces felon Ie droit des peuplesamp; lesloix. S’il y auoit des cefmoins, ilspouuoyein auflî bien maintenir leurs depoCtionsàl’AmiralScafes adberans jque Pibrac efcriuoit auoirpar eux efté rapportées au Roy. Dauantage,quand mefnics ilfuft efchappe'a l’Amiral ou à fes doincftiqiies de tenir quelque falcbeux langage depuis fableflure.’il filoit fe contenterde fa mû-fon aptes bonne conoilfancede caufe, non pas en tumult* amp;nbsp;fureur barbare: fans efmouuoir le peuple au fondutoc-fain apres l’alfcmblee de ville: il coniicnoit empefchctle maffacre de tant d’honnelfes dames 4: ieunes damoifclles, de tant de gentilshommes, de tant d'hommes dodes, de tant de vieillards honorables,de tant de petis enfans qui ne confpiroycnt qu’apres le tetin de leurs mères, ou à fortir du ventre d’icelles. On dcmandoitdoncauxaduocatsde cefteiniuftice inhumaine pourquoy tant de femmes enceintes à deini-viues auoyent efté fettees en lariuiere? Pourquoy fins inquifition,condamnation, forme ni figure de proces faifoit on maflacrer tant de milliers de perfonnes honotables amp;nbsp;innocentesjQui plus eft.fi l’Amiral euft tant foit peu attenté fur la vie du Roy amp;nbsp;des deux frétés d’icelui, y a-il homme qui ne fache,que toutes les prouinces, villes, parlemcns, brief toutes fortes de gens amp;nbsp;de tous eftats fuf-fent viftement courus aux armes ,amp;en moins de rien fans difficulté euffent mis en pieces le coulpable amp;nbsp;tous fes ad-ljerans,amp; que les nations eftrangeres euffent aprouue'vne telle execution comme trefiufte amp;nbsp;trefneccffaire’Etquant au Roy deNauarre,ehafcun deteftoir l'impollure de lade-tlaration. L’Amiral l’auoit il pas eu en fa puiffmee refpice de quitte ans? faifoyent il pas profeffton demefme religion ? Qui ignore l’humble amp;nbsp;fincere refpeft que l’Amiral portoit à cePrince,amp; l’affedion grande que ce Printe luiportoit? y auoir-ilà gaignerpourceux de la Religion en la mort duRby de Nauarre? eftoit il plus aimé des Catholiques Romains que de ceux de la Religion? X’Amiralpouuoit-ilefpererd’auoir vn Prince plus fauo-rable que celui là,ne qui peull mieux venger l’outrage qui lui auoit efté fait?

l’ay

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Charus HïTf il j m s. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îoi

l’aytiréceque delïus dcplulîeurs traitez qui furent im-primez en ce temps là, fans vouloir trop m’elîargir en tels difcours. Et combien que l’innocence des mafTacrcz fe foit bien maintenue d’elle mefme,amp; louifle d’vn loyer alTcuré, aduuHttt. Voire meilleur que l’entendement humain ne peut côpren-* ,ƒ dre, i’ay penfé d’abondant ne faire rien contre le but Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

ces recueils y inférant ceft extrait de defenfes. Qtiantaux particularitizdes malfacres es autres villes du royaume, i-,j celles ayâs elle remarquées en autres liures qui font en lu-miere,nous nereprcfeniôs point ici celle mer de lang in no I cét qui caché dans la terre amp;nbsp;medé dedans les eaux a cric li haut amp;nbsp;attiré tant de coups du ciel (ur les auteurs de tant del meurtres amp;nbsp;fur tous leurs adherans. Reprenons donc les Nutrit tir* autres circonftances amp;nbsp;la fuite de l'hillotre. Par autre de- c^nflaiicit claration du trenticfme iour d’Aoull le Roy fit entendre aux gouuerneurs des prouinces que l’Amiral 81 les gen-tilshommes de fa Religion quielloycnt dans Parisauec' lui, fans attendre l’effeél de la iuftice qu’il leur atioit pro-1 mis faire de la bleflüte dudit Amiral, auroyent confpirc | contrelaperfonnedefa Maiellé, de la Roine fa mere, de . mcflicurs Tes frères, du Roy de Naiiarre, amp;nbsp;autres Princes | amp;nbsp;Seigneurs eftans pres d'eux 8t cotre rEllat,ainfi mefmes L qu’aucuns des principaux 8t adherans de ladite coufpira-tion,reconoiiransleurfaute,l’auoyent cunfclle.il ne nom- , me point CCS principaux amp;nbsp;adheransconfelfcutsicome aulH jl»*«, nbsp;nbsp;'

il ne s’en rencontra point s’il n’entend Bouchananes,de Pi- | cardie,lcquels’efloittroauc le Samedi en l’vn des confeils, * où le Vid ime de Chartres auoit pour la fécondé fois i n fi -fiéaucc grade veheméce de paroles en prcfence du Roy de NauarrCjdu Prince de Codé amp;nbsp;de plufieurs aurres,qu’ô por tad l'Amiral hors de Paris, amp;nbsp;que fes familiers 8c amisdef.

logealTct auec/appercetiât d’h'ure à autrcbcaucoup de cho-fes qui le mcitoyét en fort grâd doute, il fut prefques fcul de cell auiotcar les autres debatoycntque c’eftoit faire tort au Roy de reuoquer en doute (à fidelité Sc bncerité : qu’il '

I fuffifoitluidcmâdetiuflicepailiblemét8cinodellemét,qiie * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

■ l’afâire elloit encore tout nouucau ,amp; deuoit on craindre» I que le Roy ne s'irritall,fi lô prelfoit tât Ps chofes.Boucha-! ' lianes n’auoit peu faire autre rapport,fon honneur 8c fa cô-I fciéce fauuc.Quât à Briquemaut Sc C2uagncs,dôt Ion pre- ' tendoit fc fcruir,nous en parlerons ci apres, l’adioulleray '

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ChARLïS NtVFIlSM E.


M.D.L JXTI.


feulement vn trait tiré du fcp.tefme liure des memoires du fictir de Monluc,Marelcbal de France, ennemi iuréde Religion.il dit donc,parlant des maflacres, en-1« itc Mm- fore que ic fülle lors feulement maiftre de ma maifon, li Jm, eft-ce que la Rome me fit cell honneur de m’en eferire, Si me mander qu’on auottdefcoutiert vne grande conlpira-'* ' * tion contre le Roy 8c fon eftat : 5c que celaauott cflé caufe de ce qui elloit auenu.Ie fçay bien ce que l'en crens: il fait mauuaisoffenler fon maillre.Le Roy n’oublia lamais quad M. l’Amiral lui fit faire la traire de Meaux à Paris plus ville que le pas. Nous perdons l’entendement au bon du coupi amp;nbsp;ne fongeons que les Rois ont encore plus de cœur que nous, 8c qu’ils oublientplurtoftle«feruicesque lesolFen-fes.Ce font les mots de Monluc,lequel vn peu au parauant auoit dit, M.l’Amiral fut trefmalauifé de s'aller enf-urnet dans Pans, pour inonftrer qu’il gouuernoit tout. lem’e-llonne .ju’v n fi aiiifc Si lige homme pour le inonde fit vne li loU'defaute.11 lapayabien cheticatilluicoullula vie,amp;

ßt'prenäre

àpliifieur? autre«.

fonptil di^ jtfrt p9Ur

Ne rrltoit plus rien qu’vn grain de pouldre en l’œil du Roy V de fonConfeiljafçâuoirïaRocheiiejiuxhabitansde ------- laquelle Strofli, amp;nbsp;Poulin, furnommé Baron de la Garde, fa'^chtlli. pfcriuife.it lettres douces le dernier ioUrd’Aouft,leurof-

1 frirent gens pour les garder, amp;nbsp;leur demandoyent viures r’O'/H en abondance pour lerefraircbiflcmentdel’armeenauale, Les Rochellois ayant befoin de fe munir,refpondirent mo-* deftementlex tour de Septembre, qu’ils n’auoyentbefoin ) de ga de, defirans Te maintenir pailiblement eu leurs priui-leges, qu’ilseftoyent dcftitue^ de viures amp;nbsp;leur eftoit int-

1 polTiblc d’aider à perfonne. Montpefat Sencfchal de Poi-ftou leur enuoya vne longue lettre où ilfemocquoit de I l’Amiral amp;nbsp;vouloir lesprefeher : mais ils abatirentfoncaquet par filence. Pat lettres eferites trois tours apres, ils

I tafeherent d’adoucir Stroflÿ en lui reprefentant leur inno-çence.Surquoy auint que plulîeurs foldats de la Religion e-. ftans es troupes de StrolfyiVoyans que l’entreprife deFlan-dres n’auoit elle qu’vne fumee,apres les nouuelles du inaf-

1 facre, fe retirèrent dans la Rochelle auec leurs armes amp;nbsp;e-, quipp3ge,8t firent de bons feruices puis apres. Cinquanw gentilîhommes,quinze cens foldats,Sc cinquante cinq mi-niflres tant de Ppiftou amp;nbsp;Saintonge que d’autres prouin-cess’y

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Charles N ivf i b i he. îoJ

tes s’y refugicrent : amp;. le iufne public y fut Ibknniféle^ titufielmcamp;onzielinedu mcfmc mois. Les Confeilhers . duraalfacre voyans que Strofly Jclesamtcsnefaifoycntj tien, députèrent Biron, grand maiftre de l’Artillerie pour gouuerneur , auec mandement du Roy, vfant de plus doux langage, amp;nbsp;promettant beaucoup aux Rochellois, aufquels Biron, qui auoit dlé en danger durant le nialTacrc, efciiuit doucement auflî. Les Rochellois n’cfpargncrent • papier ni ancrc,(etenans clos amp;nbsp;couuerts. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ .

y ne autre ville,Sancerre,fur la riuieie de Loire,non loin

de Paris feruit aulfi de retraite à plufieurs de la Religion, , i , efehappez du glaiue des malfacteurs de Bourges,d’Oileans ’•’V« amp;1- autres endroits. Lcsbabitans fecompoitoyencen toute douceur aidans de leurs facultez aux pauures réfugiez. / Neantmoinsonleiir enuoya lettres du j. de Septembre, par lefqiiclles leur cftoit enioint de receuoir pour capitaine celui que la Cliallre gouuerneur de Berry leur enuoyeroit Cn la ville amp;nbsp;au chalteau auec les troupes qu’il iugeroit e-llre conuertables. Cependant à Paris les Catholiques Ko- , mains triomphayenteftimansauoirtoutgaigné. Pendant '* * leurs loyes 8t feftins, amp;nbsp;au commencement de Septembre Certains bons perfonnages allèrent de nuift vers Mont-faucon, 3c ollerent du gibet le corps de l’Amiral, lequel ils eiiieuelireiit en lieu fi fecret, que quelque enqucflc que les ennemis en ayentfeeu faite,11 elf demeuré caché. Eux ne voulans toutesfois eftre priuez de la R.eliqûe qu’ils vili-toyent fort deuotement tous les iours que le Roy mef-me alla voir de pres, difant à certain Seigneur qui l’exlior-toit de Ce tirer arriéré, que l’odeur de la charongne puante d’vn ennemi mort eftoit treffouefue) aimerent mieux y mettre vu homme de foin , que n’y voir rien du tout. Vn Boininé du Rolier,miniftre,hommc de prompt efprit, mais remuant amp;nbsp;irrefolu, ayant efté arrellé prifonnier à vne iournee de Paris,commeil s’enfuyoit,cümmenç3 à varier le reuolta tort apres de la Religion qu'il auoit maintenue enlernionsamp;pardiuerselcrits, fcduifit d’autres prilon-niets; amp;nbsp;mené à Pans feruit auec plulieurs Sorbonnii^s à heurter contre la profellion de foy duRoÿ deNauarre, du Prince de Condé, amp;nbsp;de quelques dames St damoifclles.' Cependant on tuoit par les prifons ceux qui y demeu-toyent fermes en ta Religion ; 8t de nmd leurs corps c-

C C. iij.

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Charlis nbvfusmï.


M.D.LXXII.


ftoyent iettcz en Peau.

txpediei e^- jgt;jy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit enuoyé vn mandement ou ample

Koya:ix Rocliellois, amp;nbsp;que Biion deiignc ihellaii.} leur gouiicrneurauoit el'crit lettres gracieufes, Audeuats t .1 mairtred’hülleldclaRoinedeNauarrc.chargédetelspaC ) quets auec amples inftruftions, arriua dedans la Rochelle Je feptiefme deSeptembre,Se n’oublia rien da fa chargeait entiers le Maire 8c autres Magiftrats,qu’enuers les particuliers, la plufpart delà Religion Scfortifiei pat grand nom-' bre de leurs frétés réfugiez près d’eux. Quelques tours 1-’ ■_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•, pres l’arriuec d’Audeuars, ayans communiqué bien à loilir

amp; amplement de leurs afiites en pleine alTemblee, ils firent vne longue refponfc au commandement à eux fait fous le nom du Roy de receuoir garnifons, qu’ils nepouuoyent reconoiftre ccinandement procéder du Roy, lequel ils ap-' pelloycnt pour tefinoin aucc fes lettres du ai. amp;nbsp;24.

jd’Aoull, par lefqiielles iliette lafèdition 8c le malFacre (ur ceuxdclamaifondeGuife, attcllanf qu’ilaeualfezafaire à fe tenir fort dans fon chalfeau du Louure auec les gens de fa garde. Difoyent que celeurelloitchofeimpoflîble tturde/tn-deaoire que le Roy cuit efté fi mal conleillé découper [oy mcfme fes bras, polluer les nopccs ficrees de (a (œur • deTeftufion de tant de fang noble 8c innocent, Sediffa-merd’vn fi cruel aéle la nation Francoilc 8c le nom Royal, ni fournir argument aux hiftoriens d’eferire vne hidoire tragique, dont l’antiquité n’a iamais veti la pareille, amp;nbsp;la poltcrité n’en pourraouir parler qu’auec horreur, ,Q;gt;e celle confpirationauoit efté couuec a Rome,e!'clofc dans Paris patrimpetuolité 8c violence de ceux de Guifc,pretcn-dans s’emparer du Royaume. En apres,ils mamtenoyent l'innocccc de l’Amiral, 8c requeroyent eftrelailfez en leurs priuileges. Ils firent autres remonftrances à Audeuars fur quelques poinéts de fa charge, comme de l’exercice de la Religion, de la retraite de l’armec nauale : 8c comme lui fccut les amadouer par infinis beaux langages , eux lui donnèrent aulTi plus' d’eau bénite de Cour qu’il nepen-foit, amp;nbsp;à ce befoin ne fuient pas deftituct de prudence politique. Cependant Birô s’acheminoit vers eux, 8c le Baron de la Garde cômcnçoii a les menacer tout ouuertementice qui les occafionna de pen fer de plus pres a leurs afaires.

tia- Lf i(^oyena9Ya{lt;nrifesexcukiiuPi(e8igt;uDac4’Ai

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Ch A m 8 s NÉ » t I ! s M Bl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;104

tte,touchant les bruits de k guerre es pays bas, fit appellee l’ainbalfadcur d’Efpagne, lui declaira que tous les conlcils precedéts n’auoyent tédu qu’à exterminer les Huguenots: qu’il voulait demeurer en paix amp;nbsp;bonne intelligence auec le Roy Catholiouc,auquel il enuoya gentiJhônæ expres a-ucc lettres efcrites de fa main,pour l’aH'eurer de fon inten- f tion. D’autrepart le 14.de Septebre mâdement fut enuoye aux gouuerneursdes prouincespour recerchcr tous ceux delà Religion qui durant les troubles auoycnt eu quelque ManJtmti charge es armees Si es villes de guerre. En Prouëce n’y eut ci/ntrt au/t point de maflacres par la prudcce du Côte de Tende; ni en d» 1« Rourgôgnc pour l’aftuce de ceux de Guifc,qui vouloyét fai^”*' ' te letter toute la malvueillâce fur le Roy,encore qu’ils euf-fentellé les executeurs d’icclui dans Paris,amp; que leurs fer-uiteurs à Troys en Cbâpagne euflent efpâdu le fang de pli» fi'Urs iiinocés,ainii qu’en quelques autres villes.En Auuet gne amp;nbsp;Dauphiné furet faits quelques meurtres,mai.sde fort petit nôbre.Picardie amp;nbsp;la Bretagne demeurerét aflez paiû-bles.Lexi.iour de Septembre nouueau mandement fut en-uoycauxgouucrneurs amp;nbsp;lieutenans des prouinces, pour degrader tous ceux de la Religion des cil a ts amp;nbsp;charges publiques qu’ils exerçoyent,encores qu'ils vouluflént renoncer la Religion, referuez ceux qui cüoyentpourueusde menus offices , aufquels le Roy permettoit de continuer, puurueu qu’ils abiuralfent felon le formulaire dreffe' par la faculté deSorbonne,iointà ce mandement. Outre cela, Ion mit en btfongne certains eferiuains à loage, pour ex-cuferlcsmalfacres , amp;en publier des liures en latin amp;nbsp;en François. Quelques iurifconfultcs s’en meflerent; mais ils trouuerent gens qui les relcuerent tellement que depuis ils ont condamné cent 8c cent fois tels delfeins. Tout le mois de Septembre fut employé par ceux de la Rochelle à confulter fur nouuellcslettres du Roy, delàRoinenierc, du Roy deNauatte,du Duc d’Anjou, de Biron, amp;nbsp;fur di-uetlés negotiations pour faire receuoir Biron pourgou-uerneut , lequel s’eftoit rendu pour cell etfeâ à demt-lournee pres de la ville. Leur refolution fut de n’accepter Biron que toute l’armee proche 3’cux nefuftcif* tee 8c totalement efeartee, l’exercice libre de Religion leur demeurant, ôc Biron ne leut amenant pas autre» Koupe».

.CG. iiijs

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Charus NivrissM«.


M.D.llxir.


Csrnmca»- Ay Commencement d’Octobre ceux de Sancerre furcn: inueftis de tjueltjues g.irni Ions qui commencèrent à les nio-*S»KtTTni‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reçurent faire vne foriie lî afpre, qu’apres a-

uoirfoicélesbarriquades dclcursenncmis, tuéquarante cinq d'iceux par les rues 8c maifons, efcarié les autres amp;nbsp;prins quelques prifonniers, ils eurent relafche pour quelques iours. Les Rochellois furent fommez en ce temps là d’accepter Biron,lequel vouloir entrer aucc troupes,fans a-, uoir fait retirer l’armee, ou d’accepter la guerre. Tandis qu’ilsenconfukent, voyonslc traitement fait au R.oy de S«/ trùtt Nauarre amp;nbsp;au Prince de Condé dedans Paris. Leurs cnne-*”i’noncontens delcsauoir menezàlamcITe , apres ab-^uxPrincei iuration de la Religion,fait afiifter aux ceremonies de l’ot-afrtt let dre de S. Michel, publié en leur prefence tant de mande-fntjjicnt. mensSc libelles atroces contre l’innocence des malTacrez, lescontraignoyent encor d'entendre les expedient qu’on «M tenoit pour exterminer le relle.Dauantage iceux ennemie * s’aiderenx du Cardinal de Bourbon oncle de ces deux Prin-•****^ ces, pour les induire à faire reconoiffince amp;nbsp;hommage au 'f Pape : tellement que defpefches furent dreffees enleurs nouas le trotfiefme iour d’Odobre,par laquelle ils deman-doyent d’cllre receus au giron del'Eglife Romaine. Le Papeleurenuoyafespardons le premieriourdeNouera-bre. Pourreueniraux Rochellois qui perlîftoyent en leur deliberation ) fur l’cntree d’Oélobre Ion tafeha pardiuers moyens d’enleuerleurs viurcs amp;nbsp;prouifions,allcgu'ntque c’eftoit pour donner moyen à l’armee nauale de s’en aller au haut amp;nbsp;au loin. Celle mine fut incontinent efuentre par eux. On en drefla vue autre,plufieurs gentilshoinuics amp;nbsp;bons foldatss’y eftoyent retirez à fauueté,délibérez de vendre leur peau bien clier.à qui les viendroit air.iillir.Plu-fleuts en grand nombre s’elloyent fanuez hors du Royaume. Surcc par lettresapatentes du huitiefme iour d’Octobre,le Roy ditquc comme vn bon perc de famille il apité ƒ de fesfuiets quifont en neceflité hors de leurs maifons: enioint aux gouuerneurs des prouinces que par tous leurs reflorts ils ayent à rapporter par cri public lesabfens, def-quels il ordonne les biens cftre faills, s’ils ne retournent dans certain temps qui fera prefix. Ce mcfme iour le Baron delà Garde s’eftant ingéré de menacer par lettres les Rochellois, leur refponfc fut qu’ils efloyent fideles fitruiieur

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Roy

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Charus nêvfibsme. 105 da Roy I non pas lui qui à tort les molelloit auecfcs gale. fegt;,fans vouloir fe retirer: qu'ils prioyent Dieu qu’il chan-geaüenceBaron la volonté de leur mal faire.Sc les mift en liberté: qu'ils eftoyeot délibérez fe maintenir en leurs pri- ç uileges, garder la ville en Ton entier, afin que nul maflacte nes'y fill comme es autres villes qu’ils tenoyent pour innocentes du crime de rebellion que ceBaron leur impo-foit. Q^e tant qu’ils orroycnc Sc verroyent telles amp;nbsp;fi hor-tibles nouuelles,8t feroyent traitez par le Baron comme ils auoyent cfté iufques alors, ils fc plaindroyent à bonne oc-«afion deuant Diep amp;nbsp;le Roy. Tandis que Biron amp;nbsp;autres follicitoyent (mais en vain) les Rocbellois fut drelfc à Pâtis Icfeizicfmeiourd’Oétobre, vn edit au nom du Roy de Nauatre defendant tout exercice public de Religion autre que de la Romaine en fes pays. Mais fes fuicts de Bearn a-yansdefcoutiercdq premier coup des faufietez toutcui-dentesen cell eferit, fachans auflï que leur fouuerain eftoit tntre les mains de fes ennemis, amp;nbsp;qu’il u’auoit feruiteurau cun autour de foy, qui ne lui full apoflé par la Roine mere oupatlamaifon de Guife, ne fefoucierent nullement de ee papier: ains vfant de moyens legitimes pour n’ellre fur-Prins fe maintindrent parmi beaucoup de dilficultezen l’e-llat auquel la Roine lesauoit lailfez-.efperans que (i leur rdy pouuoit efehapper de prifon il leur tiendroit vn tout autre langage.

teii.iourd’OâobrcBiron eferit par du Vigean à ceux delà Rochelle, qui ne voulurent donner entree a ee depu- „„ té,lequel eûant venu par faufeonduit iufques àTadon,vil-lage proche de la ville , eut refponfe de mefme teneur que te ifctmmt Its precedentes. Eftant allé le lendemain coucher à Sigon- nbsp;nbsp;nbsp;eenu-

gnes,trois lieues loin delà, quelques foldats de la compa- ''’’‘’t* gnie du Capitaine S. Eftienc forcèrent fon logis, tuerent trois de fesdomelliques, le blelfcrentde cinq coups d’ef-pee dans fon liét, emmencrent fes cheuaux amp;nbsp;emporterét fesmeilleures hardes, qu’ils vendirent leiour fuyuantau dernier encherilTeur en certain village où elloit logé S. E-fliene.Cc fcandale mit les Rocbellois en trouble,donc U fin fut que S. Eftiene amp;nbsp;Guymeniere le retirerent de la Rochelle. Outre la refponfe faite expreflenaent à Biron , les Rochellois par lertresàparts’excuferent fort de ce qui e-fioit auçnu à leur defeçu Si regret .à fon député,le fuppliant

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Charles neveiesMé»

(comme ils firent suffi du Vigean) de ne leur imputer vu tel fait,qu’ils n’auoyent confeillé ni trouué bon,infiniment nitrris au telle que du Vigean euft cfté fi iniquement ctai-t6 au retour de fou ambalude.Plufieurs trouuoyent clirange que du Vigean, gentilhomme de la Religion, amp;nbsp;qui a-uoitde oioycnsjfc full chargé de telle cômilïion. Ce payement le rendit plus auifé puis apres. Au relie les Rochel-lois auertis de toutes parts qu’ils auroyent bien toll vne armee pres de leurs murailles : amp;nbsp;que c'elloit le but où vi' foyent leurs ennemis,firent vne nouuelle recharge au Côte de Montgommery , au Vidame de Chartres Sc autres Seigneurs refugiee en Angleterre, pour leur demander fe-couis.Lcsdeputeî fe mirent a la voiledenuiéldui$. lour d’Odobre. Alors la guerre eftoitouuertementdeclaiiee, pource que tous ceux que Ion conoifl’oit ellre de la Rochel ïeelloyent retenus prifonniers amp;nbsp;mis à rançon: tousles vaifleaux faifans voile vers leur haute aircftez,les marchâ-difesapartenâtes aux Rochellois faifies amp;nbsp;confifquecs,foin me,tous aéles d’hollilité exercez contre eux.Les Sâcertois n’elloyent gueres plus a leur aife en ce temps. Cadaillctgt; valet de chambre amp;nbsp;veneur du Roy,amp; ancien fcruiteur du Comte de Sancerre, fort conu en la ville, fut enuoyépour communiquer auec eux.Il s’y porta en fin Courtifan,femât diuilîon entre ceux qui parauantelloyent bien vnis, donc s’enluiuit du tumulte, les vns vo,ulans que Ion donnallles autres que ion tcfufall l’cntree aufieurdeFoncaioeseii-uoyé pour ruiner ceux de la Religion. Cela produifift des meurtres amp;nbsp;confulîons dent nous parlerons ci apres.

Pout rendre plus ailée la negotiation del’Euefquede Kutraitf. Valence en Pologne, où Ion defehiroit en pieccslenuin »chtu^'dt François, 8lt; empefehet les delTeins de ceux de la Religion ftrdrt ceux dedans amp;nbsp;dehors le Royaume, on perfuada au Roy qu’il dt U T^eli- feroit bon de faire proces felon les formaiitez de iuliice,SC X'” dr mettre à la quell ó quelques vns efehappez des malfacies, auoyent elié tirez de leurs cachettes, puis menez pri-fntJTtsrtî fonoiers, afin qu’ils fulFent Condamnez parfenten ede quelques iuges comints,amp;. exécutez à moit en prelénec du peuple: puis loindre à celle execution vn arreft contre l’A-mual.du corps duquel (enleué comme nous auons dit) on feroit vne figure amp;nbsp;fantofme que le bourreau craineroii par la ville St pendrait puis apres. En apres,qu’d faloit publier

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Chariîs NirnisHi.

ies lettres patentes,par Jefquelles le Roy ordonneroit que ceux de la Religion leroy éc confcrucz,fans toucheren forte quelconque a leurs corps ni a leurs biens:mais qu’on Jes laiflaft viure en liberté de confcience, les attirât doucemét par cefte declaratiô pour les mettre puis apres auec les autres. Dauâtagc,de faite publier force bures pour exeufer le paffé.les ferner par tout, fpecialemcnt en Pologne amp;nbsp;en A-lemagnetpuis faire des recharges aux anibalfadeurs en Angleterre , Suilfe amp;nbsp;autres pays ellranges.die iuftifierle Roy amp;lcs Catholiques Roniains.Tout cela fut diligemmente-«cuté. Quant au premier expedient, Briqueniant lepere, NttaWaa erfoHM^u

gentrlhomine aage de yo.ans, 8c qui s’eftoit vaillamment A

employé tout le temps de fa vie au Icruice des Rois de Frâ-ce, ayant ellé prins chez l’ambaffadeur d’Angleterre oià il j, s’elloïc fauué pendant les plus grandes fureurs dumalTa- »fiiet. cre.fut lèrréen cllroitte pri('on,auecCauagnes maiflre des Requeues. Ces deux elloyent fort affcélionnez à la Reli-

j g'on amp;nbsp;àl’Amiral,aureftcde grandereputation en France.

On commence à les menacer d’eftre mis par piecesTur la ’’ ' torture, s'ils n’efcriuent amp;nbsp;lignent de leurs mains auoir confpiréâuec l'Amiral de tuer leRoy.fes fteres, laRbine *t'cre,amp;le Roy de Nauarre. Ayans conftamment refufe d’auouervnfi execrable menfonge contre les innocensSC • contre eux mefuies,onles geine 8c tourmente cruellement amp;nbsp;par acreft d.c la Cour de parlement de Paris du 27. d’ü-ftobre font declaircz criminels de Lele Maielté, 8c condamnez à eftre élira nglez à vnepotence: ce quifutcxecu-té.La roine mere mena lcRoy ,fcs deux autres fils,8c le Roy deNauarrefon gendre voir cefte execution. Scs confeil-lierscuidans qu’a ce dernierexploit cela vietidroit à pro-pos,fiBriquem2Ucen prefcncede tout le peuple demandoie pardonauRoy,lui enuoyent gens pour l’autriir qu'ft pour-roitaifémét fauuer fa vietquelcRoy eftoit mifcricordieux: qu’ilauroit fa graces’ll la demandoiten confelfant ce dót ilclloit chargé. Briquemaut refpond franchement 8c d’vn grand courage, que ce,n’cftoitpasàlui,maisau Roy,de

, demander pardon à Dieu d’vn tel forfait: qu’il ne prie-roitiamais qu’on lui pardonnaft vn crime duquel il n’e-ftoit aucunement coulpable,mais du tout innoccntjdont il appelloit t)ieu à tefmoin , 8t le fupplioit de pardonner au Roy vne telle defloyauté. Cauagnes maiacint le

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tiiD.tJtxli. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlis nevtiumi.

mefmesiufquesalafin, tellement que celle execution nf feruic qu’à publier dauantage l’iniquité de tant de confeil* pernicieux. On pendit auec les deux notables perfonnages vn homme de foin ayant figure du defunél Amira', conut P'fjt ief. qui fut prondncéauflivnarreft. Au regard de la declaration «»«tw ir fjuçur de ceux de la Religion, le Duc de Guife defeou-■ uritlepiege, tellement que peu de gens y furent atrapei: car par lettres enuoyees par fa mere le iour que Bnque-maut fut exeetne, il lui mande que le Roy auoit ce tnefine tour determine en fon eonfcii d'exterminer totalement

ceux de la Religion , qu’il appelle vermine feditieufe^ fans efpargncrles enfans,niles eilrangers qui leur auoycnt donné fecours,defcouurant là des entrepi ifes fur le Prince d’Aurange amp;nbsp;autres, Icfquelles s’efuanouirenten funicc. Entre tes ambaffadeuts qui exeuferent le Roy, Monkicro fut vn, pour auancer tant plus aifément fa negotiation de Pologne, de laquelle nous ne reprefenterons aucunes par-ticularirez , cela n’apartenant proprement a noilre intention.

llaeftéditqueCadailletauoitfeæédiuifion à Sancet-re.Voici la moiflbn de ceile graine. Le neufirfmedeNo-rt ouuertt uembre , le frere du fieur de Fontaines fui print le challeaà tonve iti par intelligence auec certains h ibitans qui s’y enfermèrent Stnetrrtu. auec lui ; mais par la valeur amp;nbsp;refolution des autres, no-cainoient deceux de laReligionil fut contraint d’en def-loger en dedans vingtqua're heures aprcs,fur lepomfl: que Fontaines y arriuoit auec vn puilTanr iecours. Cela fait, les Sancerrois commencent à fe tenir plos foigneufement fut leurs gardes,ayansenuiron fix cens cinquante foldats fous les capitaines Martignon,Pilard, iMartinat, la Fleur,Chaillou,Montauban,ßuilfon,'Paqoelon,la Minee, DotiuakCa-pitainesjSc lieutenans, qui auoyent pour chef André loan-ncau baillif de la ville; Ils auoyent encore cent cinquanie vignerons, lefquels faifoyentfort bien quand il feprefen-tüit vn afaire,fuft fur la muraille,es affaux amp;nbsp;efcalaJes, où es forties,aiiec leurs fondes qu’onappelloitpiftoles deSan cerre. Les femmes fe portèrent trefvertueulemcnt en tout lefiege, qui commença enuiron le vingtiefrae lourde ü, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;De cofté de la Rochelle Ie Baron (|e la Garde

'jNchiUiiu, aprocher Ie y.de Nouembre deux galcres du haute,pour iereconoillt(,(ous prétexted’enuoyeclettiecj.« Retardes

Effats,

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Charles hevfiesme. jo?

Eflirs, efleu chef de guerre parlesRochclloisenuoyala nuift fuyuante âpres fes deux galères du Baron, I’vne def-quelles fut attrapée,vn ingcnieuxtué,amp; vn autre prins, la A'**'’* dcuxiefinc galets eüant efchappee a toute peine. Delà s’enfuiuit l’émanation des lettres patentes du Royicfcrites des lefixiefmedu mois, mais non encor diuulguecs, par lefquelles il declairoit guerre ouuerte aux Rochellois. Néanmoins auant que les desfier il futqnelhon d’eflayer vn dernier ftratagcmc,pource que le Roy ne vouloir poi nt venir aux armes, le doutant bien que cela le remettron en I J (iQuucaux troubles qu’il pcnloitauoir aifopis. La Noue, '•*.***gt;^ tenuoyé en France par le Duc d'Alue apres la prinfede t*'**‘**î,' Monts en Hainaut, fut follicité intlamment par le Roy gt;nbsp;la Roine mere amp;nbsp;autres, de s’employer à ce que les Rochel-lois (defquels il eftoit aimé amp;nbsp;réfpefté pour fes vertus) vinlfent a quelque compofition. Lui s’eftant exeufé beau-coupdcfois,pour rimpo(ribilitédelaclitvfe,amp;que facon-Icience ne lut permcttoïc de confeillcr aux Rochellois de*^^’* ‘ tendre la gorge à ceux qui la leur vouloyent couper,acce-piapir commandement ce meirage, plus en intention de feruit aux Rochellois, comme il fit, amp;nbsp;(e tirer arrière de la cour,que pour faire du mal a ceux de fa Religion , dont il a fait confiante profeflion iufques à la mort. Aufli apresa-Uoir exécuté la commiflîon, acompagné de l’Abbé Gada-gne,8c rendu conre de fon arabafiade au fieur de Biron qui efioit à S. lean d’Angely,il retourna droit à la Roche lle,où il fe porta tellement que ç’a elle l’vn des inftrumens dont Dieu feferuit pour conferuer celle ville la durant le liege. Au contraire le c.ipitainc S. Eftiene fc retiia en fa maifon, amp;nbsp;Guymeniere fon lieu'tenant qui auoit fait lôgue profef-fion de la Religiô fe retira pres de Landereaii amp;nbsp;autres pour ,,,,,,, faire la guerre aux Rochellois.

Outre Sancerre amp;nbsp;la Rochelle,ceux de Montaiiban,Nif- du/rfil mes,Milliâud,Aubenas,Priuas,MirebcI,AnduLe, amp;nbsp;autres yillettês tant de Viuarais que des Séucncs,commencerent/“î' afe releuernon fans beaucoup d’empefehemens, mcfmes delapartdeplufieiirsquideuoyentlesacourager. Caron difputoii lors en tous ces quartiers là.s’il cfioit loifible aux fiiiets, mettre fur vne defenfiue fi iufte amp;nbsp;nccelTaire.lt;l4 Aucuns conieilloyent la patience, les autres la fuite, puis qu’il n’eftoit poflible de refifter, que tout fcnjbloit defe-

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M.o.txxjt. C H A I tu S ! V r lU M t.

fperé; qu’il ne fe trouuoit ni grands Scigneqrs, ni chefs il» ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;marque pour ramafler ceux de la Religion:amp; que les Prin-

'• •. f , tes eftrangers ne fe remuoyent pour leut aider en forte

, t quecefuil. Toutesfois la refolution des deux premieres villes que nous venons deno(nrner,firent reprendre haleine à plufieurs, fut tout à ceux de Montauban, qui fermèrent leurs portes aux malTacreurs. Nifmes fut enbranfle: mais parla prudence de Claufonne,homme de grand crédit en ce lieUjfut dit par auis commun des habitans, fommeï gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de reccuoir garnifons, qu’ils ne leur ouuriroyent pointles

'portes,ains quelonattendroit vn tempspluscalme.Onles ♦ . ,* intimide amp;nbsp;menace: mais çela ne feruit en fin qu'à les ren-1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' dre plus vigilans. Les autres villettes, efpiees en diuerfe»

fortes du commencement,furent en trefgrand dangcr:mais le bon courage de quelques capitaines gens de petite apa-rence, amp;nbsp;de plufieurs particuliers ietra le Roy Scfesoifi-

. c ers en nouuellespenfces.Mombrun,fageamp;vaillant gen-ierWtilfiomme en Dauphiné fut cheualé endiuerfes façons: mais il fe maintint ScdepuIFTêruît grandement à ceux de neufiefmc iour de Nouembreaparutau mtrutiUiu- fæl vnenouuclle.eftoille,grande comme l’eftoille du iour, /î«yî«a«4«aupresdelaCa(riopee, ayant la figure en quatre pointes till. comme vncloienge. Cornelle Gemme amp;nbsp;autres doftes Aftronomes , qui en firent des liures, imprimez,difent qu’elle ne bougea de fa place l’efpace de trois femaines, efliment qu’elle reflembloit àl’eftoille qui aparut aux figes venant adorer lefus Chrift en Bethlehem incontinent apres fa naiflànce. Elle fe moudra au ciel l’efpace de neuf mois ou enuiron. Le dixneufiefme de ce me fine mois le Roy publia vneditrepetant les precedens, pour faire retourner fcsfuiets en leurs mations, à peine de faille de

■ leursbiens. Cela ferait pcuitous eftans fi esfarouchez, 8t quot;'* • voyans tant d’aprefts de guerre, que cerappelne feruitde rien. Les Cantons Suiftes, qui font profefl'ion de la Religio furent follicitez de chaffer'de leurs ferres cemfquis’y eftoyent retirez à fauueré : mais ils ne voulurent acquiel-Simmiirei ceraux inftances que l’ambafladeur leur en fit. Sur lafin du mois le Marefchal d’Anuille gouuerneur de Languedoc, quot;'•du. aftlegea Sommieres tenu par ceux de la Religit* dont il * ‘ ' 'ferenditmaiftreparcompofitionauboutdequJhfcmohjy ayant diftipé vncarmee, dçnt lonfit diuers iugemens. En Dauphi-

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t TTÄ Rtïs N J V H ï Jil f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lo5

DiupliinéjGordes lifutcnatpourle Roy follici’toitau có-mécemcntdc Décembre par lettres douces Mombrun, Mi 0.*»^ rebel,des Diguieres amp;nbsp;autres gentilshommes,de quitter la Religion pour fe ranger à la Romaine , adiouftant que le ,,, ,, j Roy elloit refolu de n’en plus endurer d’autre en fon royaume. Lequatriefmelourde Décembre , fuyuant le commandement du Roy le fieur de Biron acompagné de méi Jegutr fept cornettes de caualleriejt dcdixhuitenfcignesde pie-'' tons encra au pays d’Onis pour (errer les Rochellois: lors commença la guerre toute ouucrte. Toutle refte du mois fut employé en efcarmouches, auec legere perte du cofté des Rochellois. 'fors en vne, où leur fut tué Flojac gentilhomme Saintongeois, fort regretté pour f» valeur.

M. D. L X X 11 I.

Lfi plufpart de l’an mikinq cens feptante trois fut em-ployee au.x (ieges de Sancerre,dela Rochelle,ît autres[„„„ài4quot;” places, à molefter ceux de Languedoc, amp;nbsp;brouiller de plus rf» firgt de

I en plus la pauure France. Nous en remarquerons les Smeerte i principales circonftanccs, amp;nbsp;commencerons par Sancerre, pour acheuer tout d’vn fil, puis confidererons les Rochel- ‘’°”' lois amp;nbsp;les autres. Des le commencement de l’annee ceux ,

i deSancerre recommencèrent leurs courfes pour s’acom- * *****^»* t moder de bleds, mais non fi vertueufement qu’il conue-' noit, fur l’opinion qu’aucuns des principaux auoyent que

les Catholiques Romains s’adrefferoyent ailleurs. Cefte wine imagination fut caufe de grands maux aux Sancer-rois,qui outre la famine, ne tindrent conte de leurs fortifications comme il apartenoir.Leneufiefme iourdelanuier parurent plufieurs troupes de cauâllerie,au nombre d’enuj-ronquatrecens maiftres : amp;nbsp;le lendemaincinqenfeignes des vieilles bandes3u7cgimen de Goas,fuiuies de plufieurs troupes ramafl'ees des enuirons. Quinze tours apres elles furent renforcées de huit enfeignes des vieilles compagnies du tegimen de Sarrieu, de cinq autres compagnies nouuelles, fans quelques bandes du pays voifin, que certains gentilshommes ennemis de Sancerre conduifoyenr,

J fuiuj.sdep.iyfansquinedem3ndoycntquelarnine3eice-flepetite retraite à ceux de la Rçligion.Seize enfeignes de

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ilt;.gt;.lXXlt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ch A xts s HEVSIES4AE.

» J pionniers y arriuerent auflî : tellement que ceftearmcet' • ftoit compofee de quatre a cinq cens cheuauxamp;d’enuiron cinq (ml hommes de pied, non coinprins les pionniers 8c ''f payf.ins. LelîeurdeiaChaftregeneralderarmeecnuoyi vn tambour aueclectres fommer lesafliegez de fe rendre à compofition qu’il promettoit raifonnable.On lui retint fon Tambour, amp;nbsp;ne fit on aucune reljïonfe: ce qui preiudicil fort aux Sancerrois, lefquels firent plufieurs brauesSca-uantageufes forties en cescommencemens.Les afTiegeans au commencement de Feurier dreflerent vn fort a quatre cens pas de la ville du codé de Fontenay.amp; ayans fait amener de l’artillerie par bafteaux fur Loire,afauoir douze canons 8c quatre coleurines-.firent vnfort de terre fur le chemin de S,Thibaut,vnepalilTade au champ de S.Ladre,trancherent les chemins amp;nbsp;auenues de toutes parts es enuirons •■'.■...t f ville,placerent incontinent dix pieces en ce champ S.

Ladre, 8c fix autres fur l’Orme au loup, qui eft vne montagne haute au midi de Sancerre,laquelle commande dedans la villeicommefexpericnce le monflra puisapres.En quatre ou cinq iours ils tirerent plus de trois cens coups de canon,8c auindrent lors chofes dignes de memoire.Perfonne delà ville nefutoffenféde celte fouldrc, finon vnefille tuee du vent d’vne balle des quatre premiers coups, La té-pefteeftoitfi furieufe que les pierres des murailles delà ville,les cailloux Sccfclatsde bois des niaifons oùdonnoit le canon voloyent en l’air de toutes parts , rompoyent les fufts de harquebouzes entre les mains 8c fur les efpaules des foldats affiegez, defehiroyent amp;nbsp;perçoyent aux autres leurs mandils, chaufles 8c chapeaux, fans les olFenfer en leurs corps. Mefmes vn coup de boulet empor ta la crefte du morion qui eftoit fur la telle d’vn foldat nommé Pauil-loy,fansofFenferieeluifold3t. Vne autre boulet de canon ' ayant percé à iour la muraille de la ville donna de telle roldeur dans vne grange qu’il fit tomber auecfoy vn gros quartier de pierre lut les reins d’vn notable perfon-nage , furnommé Petit bois , qui n’en fut point blef-fé. Vn autre coup qui donna dans la courtine 8c parapet delà muraille de la ville fit tombei pres de !,de Lery mini-lire de la Char hé, (duquel nous tenós tout le diîcours de ce fîege 3eSancerre, où ilfutdepuis le commencement iuf-rues àla fin)plus d’vne charrettee de cailloux Si de pierres, i dont 1

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Cha Kies nivfksme. 209

iontqBelque» vnes luipaiferent entre les iambes, aucc telle roldeur qu‘on peut pen fer,fans l’atteindre toutes fois. VnautremjnifttenomméMolct.fâifantlefermon,IeDi- ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

luanthe 8.de Mars,fut couucrt auec fes auditeurs des pierres de la ruine d’vne maifon abatue d’vnc voice de canon, amp;ns qu’aucun fuft tùé,ni blefle,finon quelques vns vn peu egratignez.Or combien que depuis cefte bacerie fi furieu-(econtre des muratljes qui valloyent peu continuaft encores lès iours fuiuans, tellement que les afltegeans tirèrent Contre Sancerre plus de fix mille coups de canon, toutef-fois des afliegez il ne mourut pas ringteinq perfônes par tel effort. Surla fin deFeurier les affiegeans s’efforcèrent de l'urprendre vn rauelin, dont ils furent viuement repouf fez, amp;nbsp;y perdirent Diuoty capitaine amp;nbsp;vingtcinq foldats desvieilles bandes tuez fur la place, remenans beaucoup • debletfez. Du coftédesafiiegez laBuiffieteenfeignede laFleur y fut bleffè d’vne harquebuzade, dont il mourut tort aptes. En Marsauintqu’vn foldat enuoyé pour efpion ducampenïï viTle ne feeut fi bien fe contrefaire, que le gouuerncur le furprint en plufieurs variations, au moyen dequoy applique à la torturCjil mourut en prifon. Les neiges Si pluyes prefipies continuelles incommodoyent mer iieilkufement les vns amp;nbsp;les autres, fur tout les affiegeans, aufquels les affiegezbrullerent aucc feux artificiels vn pot de boisefquarri couuett de clayes, fous lequel ils venoyée 1 àcouucrtiufquesau pied dji rauelin, iàns qu’on peuftles •.ƒ nbsp;nbsp;****?*

offenfer. Si péfoit-on qu’ils dcuïïènt faper ou miner ce ra- J’»'*’*'*''*** uelin:a caufe dequoy les afliegez firent incôtinét des puits pour côtreminer de ce cofté-là. Etpourcequ’vn autre pôt plus fort que le précédée fut incôtinent rcdrelfé, amp;nbsp;que Ion creufoitle rauelin, les affîegez firét fortir fur Icfoir le capitaine Môtauban auec cinquate harquebuzicts,lequel fauf fa vn corps de garde,tua douze ou treize foldats, amena deux prifonniers.quiayâs alTeuré qu’on minoitfous ce rauelin amp;nbsp;en vn autre endroit, dt's le lédemain matin furent cômencez feptpuits en diuerslieux es tracliecs das la ville, pour efuéter icelles raines,amp; pourueut-on aux autres for-tificatiôs, felon que la neceffité du temps le comandoit 8c perrticttoit.Trois iours apres fur les neuf heures du foir les prmlif affiegeans aptes s’eftre approchez par dedâs leurs trachées affaia. ûs cftre defcouuerts, fe ieiterét dâs le folft' vers la btefehe

DD. j.

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te.D.Lxxirt. Charlis ni y ni s mi.

deLondis, laquelle ils tromicrent bien gardée,tellement qu’aucc perte depluGcurs tuez, ils furet côtrainsfe retirer aucc grand nôbre de bleflcz.Durât le cófliftquifutlógS afprejlcs aflîegez ne ceiferent de chanter Pfeaumestcc qui occaliôna les aflicgeâs de tirer quelques coups de l’artillerie plaree fur la montaigne nommée l’Orme au loup, qui donnèrent dedans le rempar fous les pieds des foldats aflîegez qui en eftoyent esbranflezjtoutesfois fans autre dô-inage ni bleifure.Ayâs aufTi defcouuert par quelques pionniers prins à vne fortie que les aflïegeans trauailloyent à fapper lerauelin de porte Viel,ils le trâcherét en vne nuiâ par le milieu, amp;nbsp;en firent comme vn fccôd amp;nbsp;nouueau,qui futen defenfe le lédemain matin.En la nuift du 17.de Mars 40.foldats fortirentjfurprindrcnt vn corps de g.trdc,tueréc iB.ou lo.foldats.amcnerent vn prifounier qui lesaflèurade ■'ce qui auintle lendemain,c’eft qu’ils furent canonnezde itf.pieces qui firent vn grand abatis.Le iour fuyuant, apres que les afiîegeans curent battu fort furieufcmeni de toutes leurs pieces rangées en trois endroits,au champ S.Ladte.à l’Orme au loup,au Carroy Marefehaux, rompu amp;nbsp;rais bas les defenfes des tours amp;nbsp;murailles de la ville, continue amp;nbsp;S’' ®*:heué la brefehe,laquelle auoit plus de trois cés pasd’ou-ntral en dt uerture,lfur enfeignecolonncllebl inche,fuiuie des autres liera en p.jrut en otdre de bataille,tous s’achcminansàcouuert p.ir leurstrancheesiufquesfurleborddufodfédcla ville, où •ils donnèrent rafiaut,comme s'enfuit. Le regimen de Sar-rieu donna au bout delà brefehe tirant à porte Oifon, au lieu dir la grange Londis,où fut fait le plus grand effort: amp;nbsp;pour le fouftenir lefieur de la Chaftre chefen l'armee y vint auecfa compagnie d’hommes d’armes, lelquels auec autres maiffres defeendirent de cheual Stcombatirentà pied ce iour la. Ce prcmïê’r aflaut fut furieux : car les affail-lans vindrcnt en bel ordre amp;nbsp;bien refolus droit à labre f-chc,fur laquelle montèrent amp;nbsp;combatirenç fept ou huit des mieux armez amp;nbsp;couuers : mefinelc Capitaine Ros, enfei-gne de Sarrieu y porta amp;nbsp;en remporta fon drapeau. Iceux repouflez, le ficur de Bonniuet, les gentilshommes du pays,81 le capitaine Cartier,firent la lècondc charge, ou ils vindreot de telle refolution qu’aucuns roonterét par deux fois fur la brefche,cntre autres Fontaine, enfeigne de Cartier , tcualtc de la Religion, lequel y fut blelTé amp;nbsp;s’en re„ tourna

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Charlis nï vîtes mï. îiû

tonrnâ boiteux.En ccfte deuxiethie charge, il y eut 4, cn-ffignes (uiuies dequatre 3500 foldats , qui dcfccndirent ƒ franchetnct das le foflc : mais en lieu de marcher droit à la brcfche,feioigiiirent au coin de la muraille que Ion battoir encores,amp; y furent quelque temps auec leurs quatre enfei-gncsjfans pouuoir eftteofféfezde ceux de la ville,lefquels nepouuoycnt fubfifter fur la muraille qui les (cparoit, à caule des voices de Canon qui y donnoyent. 11 cftoitaifé de les defloger à coups de moufquetsamp; harquebuzes de quelques flancs reftez du collé de porte Oifon : mais il n’y auoic nioufquctaire ni harquebuzicr pour lors en cell endroit là.Or il furuint vn cas qui pïWcrualesafl'icgcz: c’eft que comme les Canonniers continuoyent fans relafche la batterie du lieu appelle Carroy Marefchaux,cuidans atter- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

ter la muraille amp;nbsp;defcouurir la plateforme fur laquelle cô-batoyeni les .;lïiegcz,en s’opinialïFanffur tel effort, ils ti- J,., ƒ/, 0«. rerent deux ou trois voices de canons, qui firent tomber r.t tant de pierres fur ccs4.eufeignes amp;nbsp;foldatsde la fuite,que jj.'l» forceleur fut de fe retirer. Bien vint a point auffi pour les sflîcgczquc la poudre faillit aux canonniers en celle batte-ticlàxar s’ils eulfent fait tomber encore lix ou fept pieds demuraille,la plateforme oùlesalî'iegez combatoyent en flanc (qui clloit leur principale defenfe) demeuroit def-couuerte, amp;nbsp;feruoit de pont aux alTaillans pour entrer dans la ville,fans qu’il y eull moyen de les fouftenir: pourcc que celle plateforme ayant efléfoudainement faite,n’eftoit pas tetranchee par le derriere du cofté delà ville,5c nepouuoit on refiiler d’ailleurs.Les fix enfeignes du regimen de Goas donnnerent au rauelin de porte Viel, amp;nbsp;a la plateforme de Boudln,ayans pour leur fouflien le ficur de Motigny lieutenant du Comte de Brienue , amp;nbsp;quelques autres geaitils-hoinmes : là fut tué Cabaflolcs capitaine d’vne des compagnies des vieilles biudes,homme vaillant amp;nbsp;fort regretté des alfiegeans.Les compagnies nouuelles (exceptcc cel-ledcTelTicr) donnèrent a la grand’brefchejalfaillans depuis la plate forme déporté Viel, iufques a l’autre bout de iabrefehe tirant à la porte S. André. Le Capitaine TclTier prefenta l’efcalade à la porte Cefar,qui efl à l’autre bout de la ville, afin quel’afTaut fuit gencçal, amp;nbsp;que les aflie-gez fulfent empefehez de toutes parts. Du cofté des Saacerrois , le Capitaine la Fleur, Chaillou fou lieu-

D D. tj.

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jM.D.Lxxni* Chams» nivussmï.

tenant, StMontauban fa cornette defendoyent la brefchc -Londis de laquelle approchant amp;nbsp;auât que les foldatsqui les fuiuoyent fuflent rangez en bataille, deux furent emportez d’vn coup de canon. Les autres capitaines auoyenc chafcun leur quartier af(ignc,où tous fc portèrent vaillant mentdes murailles eltans bordées par tout,amp; gens es pU ces principales pour fournir aux refraifehiffemés amp;nbsp;autres occurrences. Durant l’affàut, les cent cinquante vignet ós, dont nous auons parlé,auec leurs fondes,feruis parles fera mes amp;nbsp;chambrières,firent merueilles, amp;nbsp;bleflèrent grand nombre d’affaillans.Au plus fort ducôbar,vne femme empoigna la picqued'vn foldat,conteftacontre lui pourl'ar-racher d’entre fes poings.Vn jeune homme de la ville non, J me lalot,prinsen combatant par vnrondacher,commeon ‘’•tquot;' nbsp;nbsp;nbsp;■ J’emmenoitenlefaifantdcfcendreaufo^^é,criadfe$com-

•■ ......tî pagnôs qu’ils tiraffent à lui, pluftoft que le voir çmmener. ..... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’vn d’eux couche en ioue,amp;vife fi droit, qu’il tua le ron-

dacherifurce falot tue de fon poignard vn autre qui le te-noit encore,amp; ainfi efehappe, remontant vers les fiens fut la brefche-Lcs aflîegez ne firent refiftance qu’à coups d’hat V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quebouzes,d’efpeesamp; de fondes: car les autres machines

de guerre ne furent lors employees, ceft alfaut general a-yant efté donné pluftofi qu’ils ne penfôyent, à caufe de la oatteriequi n’auoitcelTétoutlcmatin.LesSancerroisper dirent en ceft aflaut dixfept foldats tuez ou blelfez à morf, amp;nbsp;vne fille qu’vn coup de canon emporta. Quant auxaf-fiegeans il en demeura dans les foflez enuiron (oixantedes plus hardis:!! y en eut plus de deux cens bieffez à mort,qui s’en allèrent rendre l’ame en leurs tentes amp;nbsp;logis : enuiron autant de naufez, qui guérirent auec le temps, mais mutilez 8c marquez pour le refte de leurs vies.Depuis les aflie-Btliiertt- geans fc refolurent ( entendans l’eftat de la ville ) de bloç-rian du tf- quer amp;nbsp;afamer les Sancerrois parle moyen des fortsqu’ils

tracèrent Sedreflerent bien pres delà ville: amp;lefquclsa-fr*r«'**’^”*y’nsmis en defenfe ,nonobftantlesefcarmouchesdes af-fiegez, ils logèrent deux couleurines dans le plus grand, remenans leurs autres pieces de batterie es villes d’où ils lesauoyent tirees: 8t laifTans forces fuflSfantes autour de la place pourempefeher Icsaftîcgez defortir ni de tirer fotîlagement du plat pays. Au commencement d’Auril vnfoldat

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ChARLïs NBVftïSMI.


Xlt


Tn foldat de la ville s'crtanc coulé de la muraille en bas, s’en alla rendre au grand fort, afleürant que les affiegez — s'en alloyent entrer en la famine. Deux iours apres les af- ' fîeget firent vnelôrtieamp;tuerent quelques ennemis, lef-quels pour boucler du tout la ville gt;nbsp;firent cinq nouticaux •••••••• petits forts, St toutes les nuits eftoyent en garde fort foi-gneufe, tellement que les afiiegea conurent bien qu’on les vouloir empoigner à la gorge i non pas aux mains. Ils dcfpecherent gens pour aller aux fecours , mais les vns furent prins pnfonoiers, Icsautresexecutezàmort com-tne le capitaine la Pleur , les autres ne reuindrent poinri éuncpeurent rentrer, 8c o'obtindretlrrien au regard du fccours prétendu, quelque parc qu’ils allaflcnt : comme âuflî il n’y auoit nul moyen pour lors du cofté des hommes. Ainfî donc ellans ferrez de toutes parts par ennemis irréconciliables i dés le commencement d'Auril la di-f«te de chairs les ayant acueillis en moins d’vn mois tous lesâfnes3t mulets furent defpechez. On vint puis apres Smmùrt iuxcheuaux» aux chats, rats, taupes,fouric amp;nbsp;chiens: redt itt U confequemmenc aux cuirs de boeufs, vaches amp;nbsp;peaux de.M'”quot;’quot;^« moutons, aux parchemins, cornes de pied de cheual, cor- “''“‘‘tr». «esde lanternes (licols 8c harnois de chenaux , ceintures de cuir i herbes 8c racines fauuages. A la fin de luin, les trois parts des afliegez ne mangeoyent plus de pain. Ceux qui pouuoyent recouurer de la graine de lin, 8c autres qu’on ne s’eftoit iamais auifé de itianger,’ les faifoyent mouldre, ou les piloycnt dans les mortiers, 8c en faifoÿ-tnt du paih, comme auffi il s’en faifoit de toutes fortes d'herbesmefleesauec vnpcu defon filonenauoit. On y mangea du pain fait de farine de paille, de coquilles de noix, Sed’ardoife: le fuif, levieuxoing, 8cautres vieilles graifles feruoyent à faire potages 8t friture; Les ex-ciemens dès cheuauxSt des hommes, 8c les immondices des rues ne furent efpargnees : 8c le vingtneufieme dé luillet fut prins ^npauure vigneron auec la femme, exe- . curez à mort, pour auoir mangé la tefte, la freffure 8c la * ceruelle d’vne leur fille aagee d’enuiron trois ans, laquelle eftoit motte de faim 8c en langueur r ayans apprellc toutes les autres pieces pour les manger en d’autres le-» ÿas. Vue autre vieille femme logee en leur maifon, 8c qui

D D.' iij.

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M.D.LXXKt.


Charies n t vt ie s Mti


auoic eu part a ce funefte repa? mourut en prifon pca d’heures apses (óncmprifonnemcnt.Ilsfc trouucrent coul-pables d’autres fautes ; mais ce qui agraua cefte dernière, fut que leiour de ce piteux inefnage, ils auoyent ' *■* cllé foulage Z de quelque potage d’herbes 8t de vin ; ce qui pouuoit leur fuiïlre en la neceHité du temps. Ceux des af-fîegez qui fortoyent ou elloyent mis hors la ville pour cerchcr foulageincnt ailleurs , voulant palFcr outre e-fléyenttuez par les afliegeans gt;nbsp;ou contrains à coups de battons retourner en arrière. Demeurant dehors fans pouuoir ni vouloir rentrer, ils viuotoyeiit des bourgeons de vignes, de meures fur les hayes, d’efc_argots, de limaces rouges,amp; d’herbes. Ptefques tous moururent entre les tranchées amp;nbsp;folfez. Entre autres fpeftacles pitoyables on trouua les corps d’vn vigneron amp;defafcmmeniortsau-presl’vn de l’autre dans les vignes, te deux de leurs en-fans auprès qui crioyent amp;nbsp;pleuroyent,le plus petit n’ayant que fix femaines, qu’vn honorable amp;nbsp;charitable vefue de la ville enuoya quérir. Si plufieursmouroyenc par les vignes,aupresdelacontrefcarpe, amp;nbsp;dans le folféde la ville, il en moutoit encore dauanrage dans les niaüons Sc par les rues, où ils tomboyent d’heure à autre, amp;nbsp;y auoic tel iour que Ion enterroit vingteinq ou trente morts de faim. Les icunes enfans au deflbus de douze ans moururent prcfques tous. C’ettoit pitié d’ouir les lamentations des panures peres amp;nbsp;mères, donc la plufpart néant-moins fe forcifioitenl’âffeurancede lagracede Dieu. Sur-quoy lereciteray deux accidens notables. Vn ieune gar-fonnet aage' de cinq ans, apres auoir langui quelques fep-niaincs fe traînant par les rues, en fin nature defaillant tombe en prefence de fon pere amp;nbsp;de fa mere, lefquels virent à l'iottant les nerfs de leur enfant fe retirer comme qui les euft coupez, amp;nbsp;foudain le corps défaillir. Vn autre ieune ga.rlon aage Je dix ans tirant à la mort, oyant amp;nbsp;voy.mt ceux qui l’auoyent engendré pleurant auprès de lui duquel ils manioyent les bras amp;nbsp;les iainbesaufli fees que de bois, leur dit, Pourquoy pleurez vousainlî de me voir mourtr de faim.^ le ne vous demande point de pain,ma mcre,ie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que vous n'en auez point : mais puis

' que Dieu veut que ic meure ainlî, il Je fautprendre en gré.

LeSaiuâ

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le Sâinft perfunnage Lazare n’a-il pas eu faim ? n’ay-ie pas leu cela en la Bible? diiant CCS paroles il rendu l’ame à Dieu, letrcnticfme.aourde luillct. Ce qui empefeha que tout ce peuple ne mourut fut la fin de luillet furent quel-ques chenaux de fer^jee referuez pour l’extrémité, 6: fix vaches gardées pour fournir dpleurlaiéf à quelques petis cnfaus.Ces bertes furent tueesSt la chair vendue au foula-

gcincnt des viuans, aucc quelque peu de bled que futtiue- «■ ment aucuns apporioyent en la ville, glenfamp; recueilli de nuia, tellement que la liurc de bled fe*ven3tt demi efeut mais cefte fubuentiçn dura peu àcauic du guet que IcsaP-fiegeans redoublèrent. La guerre ne tua que 84.pcrfonnes dans Sancerre.mais la faim en fit mourir dedans amp;nbsp;dehors plus de cinq cens, fans Icsalangouris j qui efehappez eurent depuis beaucoup de peine à fe remettre au deifus, Durantees miferes quelques foldats amp;nbsp;réfugiez dans San-terte fortirent par diuers moyens hors de la ville, fuyans la famine, amp;nbsp;aimans mieux mourir de glaiue. De fait Its vus furent tuez, les autres demeurèrentprifonnierst aucuns furent exécutez par le bourreau. Toute efperan-“ gt;nbsp;felon les hommes, defaillant aux Sancerrois , le R.oy ayant iuré qu’il feroit que les vns feroyent man-

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pArâuê

par les aunes, u prouideuce du Roy ces Rois les ceuxdt garantit par vn moyen merueilleux. Par les pourfuitesnryr, de rEucfquc de Valence, HenriDuc d’Anjou frere du Roy amp;nbsp;fon lieutenant general en France,auoiteftéac- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jf

tepté Roy de Pologne par les Eftats du royaume , corn- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

menons le dirons ci apres plus au long au difcoursdu liege de laRochelle. Il vint tout à poinéi aux Sancerrois, que les' ainbalfadeurs de Pologne vindrent en France durant ces extremitez de famine, pour emmener le Duc d’Anjou. Car ayans entendu que Sancerre cftoit encore af-fiegee,ilsfon)merëtrEuefque de Valence 15c Lanfac fonaf-focié, de tenir la promefle qu’ils leur auoyent faite 8c iu_ tee au nom du Roy leur maiftre, de mettre en liberté nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

toutes les villes 8c perfonnes molefteesen France pour le fait de la Religion. Cela ne leur pouuant eftre du tout def-nié , les pauurcs Sancerrois à demi morts de faim, (Se toutesfois refolus d’expirer tous ainfi les vns apres les au* uesjauant que fe têdre aux aflîegeans, qui les auoyent tant

: ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DD. iüi.

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ChARIÏ! NîVtlKSMï.

de fois menallez d’vn maffacre general ) furent garantis •a'’*’’ ■ par ces bons perfonnages que Dieu leur enuoya défi loin-, tain pays, amp;nbsp;comme du bout du monde : leurs voifinsamp; ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceux des pays plus proches, n’ayans peu ou voulu les fe-

Courir.Somme,apres quelques dilputes, afleæblees,conferences, allées amp;nbsp;venues ,ollages baillez di part Si d’autre, Cimftfiiian le Sieur delà Chaflrc au nom du Roy leur accordadefor-leurs armes amp;nbsp;bagage: amp;nbsp;quant a ceux quivoU-Sunctrrw- droyentdemçurer,de n’eftre recerchez nimoleftez pour

- le paffé;Ieur permettant de difpofer de leurs biens comme bon leur fcmbleroit : promettant de conferuer l’honneur aux femmes amp;nbsp;filles: à condition queleshabitans SC ■ autres réfugiez payeroyent la fomme de quarante mil li-nres audit Sieur de la Chaftre, qui par le moyen de cell accord arrefté le 19. iour d’Aouft entra le dernier lour du mefme mois dedans Sancerre,les minillres, plufieursdes habitansjles capitaines, foldats, habituez amp;nbsp;réfugiez s’c' ftansretirezauecpafleportsamp; conduits les vns deçà, les autres deb. Peu apres, Sancerre fut du tout defmantelee, quelques maifonsabatues,l’horloge,Ies cloches amp;nbsp;autres marques de ville oflees, le bailli loanneau maflacré de nuiftàcent pas pres du logis dufieurde la Charte le p. jour de Septembre. Apres que laChalîre fc furt retire'à

Bourges, le bailli de Berri, laiflc gouuerneur en celle place defoleeauec deux compagnies de piétons, amp;nbsp;quelques troupes desenuirons, il s’y fit des pillages amp;nbsp;con-euffions eftranges : tellement que c’eft merueilles que Sancerre foit debout amp;nbsp;habitée auiourd’hui comme elle eft, ayant outre la rcllauration de fes merueilles ba-(limcns, amp;nbsp;repeuplement, libre exercice delà Religion en la ptefente annee i 5 p j. que nous paraclieuions ce recueil.

Diftouri du dt

Confiderons confequemment félon noflre defTcin le . fiege de la Rochelle amp;nbsp;la fin d’icelui en l’ânee mil cinq cëf Al feptante trois. Au commencement le fieur de Bironcfla-etmmence- /ort dc rcmettrelusquelquemoycnd’accordicequinefuc mit iufijuts céda p3s,pource que les Rochellois ne royoyent que dan-àitt faix ger pour eux entellesnegociations,eftimansleurconfcr-•'fri^quot;aux conßder pour lors en desfianec. Auinr en cesen-''/'‘X'L’ trefaites que deux foldats defîreuxdc guerre fans auoireß’

gard quelecöfeiJpouriurtrsraifós nelaifibicfortiràtou-te?

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Cn AULIS NtV'tlISM«. ii;

tes Heurtes ceux qui en aiioycntenuie,defcendirét dans le L , foffé par vne longue efchellclt;-n vn endroit fort renommé quot;yny’Ær depuis, amp;nbsp;nommé le badion de l’Ëuangile. Ayans pafle la 4.(ƒn’ »lt;• (oncrefearpe, ils crouuent la guerre, tellement quel'vn i ' J deux elf cue'd’autrcercliapp» 8c donne l’alarme il chande à la porte, qu’impofliblc fut de tenir les autresfoldatsfit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ßquot;*

leurs capitaines.La Noue auerti que plufîeurs eftoyent en-gagez aflèmble foudain les forces de pied fit de cheual, 8c marche promptement au fecours.L’elcarmoucbc attaquée en pluGeurs endroits dura plus de cinq heures. Trois ou quatre de la ville y furent tuez, amp;nbsp;pres de vingt blelTez;

teux du camp perdirent enuiron cent hommes,8c cinquante blçffez , outre deux capitaines amenez prifonniers en la ville. Certain ieune gentilhomme, neueu de Puigaillard gouuerneur d’Angers, Ce trouua parmi les autres en cefte efcar(nouchc,8cblafphemantexecrablementfe vantoit d’a-uoir efte l’vn des aflalTins de l’Amiral, monftrant vn cou-flelasnud, qu’il difoit auoir remporté de ce fignalccon-flift, auec menaces de faire boucherie de la chair des Ro-chellois.Auint qu’au lieu .de bien louer des mains en cefte efearmouche, le cœur lui faillir, tellement qu’en cerchant fes pieds il fut emmené priihnnier. Celaluifitpcrdrel’ef-trimedefalanguétmaisn’eftantpasdeuenuplusfagCjCon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, -

tre la foy par lui donnée, il eflaya de s’enfuir: ce qui lui couftalavie, car ayant trouué des coureurs plus habiles que lui, ratteint en chemin il fut tué,8c defpouillé 8t laiffé nuddans vn champ, où la nuiéf fuyuante les chiens lui mangerent le vifage : le lendemain par l’intercelTion de la Vefue du fieur de Fio jac, damoifclle affêdionnee à la Religion , ce panure Corps fut apporté 8c enterré dedans la ville qu'en fon viuant il auoit tant menacee. Depuis cefte ef-Carinouche Biron clfaya de renouer la negotiation commi-fe à l’Abbé CXidagne,député pour arnciicr les Rochellois â quelq^ compofition.Mais cela n’eut aucun efFcâ : car Ion endelcouuroit tous lesioursquelquenouueaucomplot« De fait à mcfme temps, vn gentilhomme dans la Rochelle defcouurit au Maire 8c aux principaux du Confeil les intelligences que Biron 8c autres penibyent auoiraucc lui pour la furpnnfe de la ville.11 cftoit d’auis d’attirer les plut hardis capitaines du camp 8c bon nombre de leurs foldars dans la Rochelle,où ils feroy eqt aife'inçnt facmentcz,8c les

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Charles NBVFiBSMfi

■ alficgêans afoiblis d’autant- Cependant il eftoic fur Id * poind de toucher vne bonne fomtne dcdeniers.Sur celafc i. rendirent dans la ville le 17. amp;nbsp;r8.dc lanuier quelques fol-dats bienequippez. des compagnies de Puigaillard Sc de • c ■ S. Martinfurnommé le Luthérien. Toutesfoisle Mauea-

I yant conféré auec quatre ou cinq des principaux, trouua parleurrcfolutioiii que petite execution affeureevaloir mieux que grande entteprinfe haz.ardeufe: St que fans différer d,iuantage il faloit defpecher ceux qui eftoyent iaen-trez.ifans attendre qu’ils fe reijfoi çalFent ou en corrooipif-fcntd’autres.Deccstraiftres ia enrouliez en me des compagnies les cinq furent tuez le foir du lour de cede deliberation , St leurs corps iettez par delfus amp;nbsp;du haut des murailles en bas pies la porte neufue. Trois autres furent mis enprifon, defquels on entendit toutes les particularité/., puis apres palTcrent par les mains du bourreau. LesRo-chellois continuèrent de là en auant, l’efpace de quelques jours à faire bruller hors la ville les granges, maifonsSc iiiioulinsqui pouuoyent en les incommodant fcruirbeau-coup aux alïlegeans.Surquoy auint vnfaitplaifant.La ville Muniurt^*capitaine Normand certain moulin fort prqche,duquel il tiroit.quelque reuenu pour la garde de ce qui eftoit de prinfe en ce moulin,Normâd y lailfoit la nuift vn foldat. LesalfiegcansauecreflitedeleurinfanterieSc / deuxcouleurinesvindrentlanuidduaj. de lanuier pour forcer ce moulin. Us bracquerent leurs Couleurincsfort pres, la Lune leur efclairant, amp;nbsp;lafchercntfcizc coups. Le foldat leur tire quelques harquebuzades. Son capitaine e-flint à ceft alarme acouru fur le rempar de ce cofté,fc préd à crier au foldat,comme s’il y en eull nombre dans le inou-limCouragCjfoldatqne vousrendez poinr,vous ferez bien toll fecourus. En fin ce foldat requit ellre receu à parlementer, amp;nbsp;fit compofition pour ceux qui eftoyent dans la rooulin.Ceux du camp ayans veu qu’il eftoit feul,amp;c dcfpi-tez de fon alfeuranceje retindrent prü'onnier.puis à caufe qu'il n’auoit moyen de fournir la rançon qu’ds deman-doyent, conclurent de le mettre aux galeres. Mais ellant ia rafé St vertu en forçat, il trouua moyen d'efehapper, St s’en retoutna fauf dans la ville.La Noue y fut elleu chef des armes » fans diminiiuon des droits St de l’authoritu duMaij

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C H A R t E s N E V r 1 E s M I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;214

du Maite en toutes autres ctiofes : Et nouucaux députez I« Klt;mi enuoyezcn Angleterre pour obtenir fecoursxe que Je Roy empefeha tant qu^tl lui fut pofi'jble amp;nbsp;entre autres moyens fit inuiter la flt;oine d’Augleteire d’eftre marraine auec * nbsp;nbsp;nbsp;'*

l’Imperatriceamp;leDucdeSauoye d’vne fille laquelle fut baptifee le deuxiefme iour de Fcurier, nee le xy.iourd’O-ftobre precedent amp;nbsp;decedecen basàage. Le Milord de VVenccftre, feigneur de la Religion Romaine, venant d’Angleterre en France pour celte ceremonie , faillit à dire defualizé par quelques courfaircs , qui lui tuetent quelques hommes amp;nbsp;pillèrent l’vn de lés baltcaux : ce qui fut caufe que les vailfeauK François amp;nbsp;VVallons qu’on pouuoit attraper es ports d’Angleterre , eurent raau-uais temps. Les cfcarmouches continuoyent tous les Jours entre ceux de la Rochelle amp;nbsp;leurs ennemis i où la fuflSfance des chefs amp;nbsp;le courage des membres paroif- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

foit de part amp;nbsp;d’autre : mais touliours au plus grand dommage des Catholiques Romains, fut lefquels les afl'ie-gezfaifoyent leurs forties bien apropos, ayans la retrai- . k, le proche amp;afl'euree. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Au commencement de Feurier , le Duc d’Anjou chef en l’armee royale, arriué à Sainét Maixaut en-L'l)f,.qv, uoya lettres à la Noue, le fommant de lui faire rendre la Rochelle , fous promelfe de biens amp;nbsp;vies fau-ues : au-trement , amp;nbsp;fi dans trois iours apres qu’il affi-gnoit fon artiuee au camp,cela n’eltoit execute, fa refo-lution eftoit auec les forces ia campees , celles qui le fuyuoyent , d’affieget la ville fans yperdrevne feule heure de temps , la forcer, amp;nbsp;punir de telle forte ceux qui feroyent prins, que l’execution feruiroit d’exemple aux autres. Les Rochellois commencèrent à penfer encores mieux à leur defenfiue, amp;nbsp;à trauailler aux fortifications. Or pource que Je camp empef-choit prefquÊs ordinairement leurs gens de couper amp;nbsp;a- , porterfafcincsamp; autres bois propre, la Noueauerti de * - , leurs courfes leur drelTe vne embufeade tant apropos Je Cxiefme iour de Feurier, à pied St à chenal, qu’apres a-uoir laiffé fort auancer leurs efearmoueheurs il les en- ,, r ferma entre fes troupes amp;nbsp;la ville, taillant en pieces ceux qui's’eftoyenc ainfi enfilez- Non çontsijt de cela,il donne

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Charles n j th t s « i.

dans vn logis où efioit la compagnie du CapitainelaPdr-te, tue foixante foldacs I lans auoir perdu ce iourqu’TÙ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’en retourneauecquarante prifonniers, qui furent ren-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoyez le lendemain fans rançon, pource que Ion eftima

'■ .......... que tout l’argent qui s’enpouuoic tirer n’efgaleroit la def-

penfe de peu do iours: quelques vnstoutesfois reconus , , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour maflacreurs receurent plus rude traitement. 11 y auoit

lors en la ville bon nombre de gentilslremmes amp;nbsp;gens de cheualjhuit compagnies des habitans,neuf d'eftrangers,8c celle du Maire, puis vne de volontaires drclfces pat la Noue, compofecde vingt moufquetairei i cinquante cinq piquiersayanstous lecorceletàl’efpreuue, amp;nbsp;trente har-quebuBicrs; les deux parts de celle compao nie eftoyent de gentilshommes Ëc gens qui auoyent eu charge en guerre. Le Duc d’Anjou arriué à fept lieues près de la Rochelle,ef-criuit leio. tour de Feurier à la Noblellè amp;nbsp;aux habitant deux lettres d’exhortation à fe.rendre, amp;nbsp;dp menaces s’ils en fail'oyent refus. Les Rochelloisrefpondirenthumblc-mentj remonftrans la neceflîte de leur defenhue, prioyent ’’«à- «ƒ-le Duc de pouruoir à la tranquillité du Royaume, Sifair« qu’ils peuifent feruit à Dieu en l’exercice de la Religion. Quant aux gentilshommes,leur refponfcpottoit,combien ■ qu’ils fuffent du tout affedionnez au feruice de fon Roy, neantmoins par la malice des flateurs amp;nbsp;ennemis de paixj ils auoyent eilé reculez de la bonne grace d’icelui. Ils ren-doyent puis apres raifon de la prinfe des armés,'qui n’auoit cité Volontaire, Gnoô entant que la necefltté les auoit forcez de le vouloir,ne cOnoilTans pour lors autre moyen propre pour la conferuation de leurs vies fpirituelle amp;nbsp;tem- / porelle,que la retraite es lieux forts amp;nbsp;munis, iufques c ce qu’il pleurt au Roy , y pouruoir par l’affemblee legitime des £rtats,Eédes CôcilCs libres. Supplioyent le Duc d’Anjou d’auoir efgard à leurs iufteî plaintes, ne leur point im- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

guter ce qui prùcedoit delà faute d’autrui , prefentans au

l/.’i’t» •/*’Roy amp;nbsp;à lui obeirtanceamp;feruice.Le lendemain le Duc ar- । atk*K*(*M nua au camp , acompagué de fon frere le Duc d’Alençon,

R°y Nauarre, des Princes de Cündéamp; Daufin , des C*,.*'.. DucsdeLongueuille,Bouiilon,Ncuers,Aumalle,Gu!fé,dn ' - , , . ieune Comte de la Rochefoucaut,du grand Prieur Scautres grands Seigneurs, qui allèrent tous loger à Nieul, à vne ■ lieuà de la Rochelle, où ils demeurèrent iufques à

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C H A R, 1 B s N B V r I B S M S. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»1$

Jipaîx. Vne chofe feruit grandement à ceux delà Ro-chelle ; c’cll qu’au confeil de leurs ennemis fe trouuerenc beaucoup de telles, qui auoyent diuerfes pcnfees amp;nbsp;def-feins, l’adioufteray ici ce que le Marefchal de Moulue ef- m,„Iuc ttm critace propos 8c de toute celle entreprife fur la fin de fes chant Itfii-memoires, en tels termes : Voila tout le monde à la Ro- î'quot;'' A?* chelle. le fuis appelléau feftin comme les aiitrcs:amp; quand ieprins ma refolution d’y aller, ie fîscftatd’ymourir, fie que ce leroit là mon tombeau. Eftant arriué, ie fus efton- o» ffia-1 né d’y voir tant de gens de diuerfes humeurs, qui eulTenc efté bien marris qu’elle euft eflé prife. Ce liege fut grand, long amp;nbsp;beautmais à bien alTailli,mieux défendu.le ne veux pas m’amufer à eferire ce qui fut fait là ; car ie n’eftois que comme vn patjiculier, amp;, ne veux mefdiredcperfonne. Monfîeur, qui depuis a efté Roy, lequel commandoit à ce fiege, fçait bien que m’ayant fait ceft honneur de m’en parler, pour fçauoir mon auis, ie lui en di franchement ce que i’en feauois. Par ce liege tous ceux qui eftoyent lors, amp;nbsp;ceux qui viendront apres , pourront iuger qu’il faut tneshui prendre les places de telle confequence par famine,les blocquanttou auec le temps pied à pied.ll s’y fit vne grand’ faute de bazarder tant d’hommes aux alfauts; St encore plus d’auoir fait fi mauuais guet, afin que fccoursde pouldres n’entra 11,comme il fit par la mer.M.tis.pour en dir re mon auis comme les autres, quelque chofe que les Ro-chelloiseulTentfceu faire,ils eftoyent à nous, amp;nbsp;n’euffenc feeu s’en defdire : ie di la corde au col,car le fccours que le Comte de Montgommery leur amenoit s’eftoit retire; nous eftions fur le poinft de venir aux mains auec eux: tout leur defailloic. Mais en mcfme temps mon frere monfîeur de Valence eftoit en Pologne pour faire eflire tnonfieur pour leur Roy , comme il fit : amp;nbsp;croy que celle' • •-gloire lui en ell deue.Mais cela fut aulli caufeque chafeun penfa à entrer en capitulation, laquelle en fin fe fit.Les députez de Pologne le vindrent faluer là pour leur Roy. Or toute la troupe s’en retourna pont s’aprefter fit fe ttouucr à la felle de celle nouuclle couronne , apres auoir laifle plufieurs morts en ce fiege, amp;lesRochclloismaillresde leur ville. 11 fcmbloit aux propos que Monfieut tint à fon depart, qu’il n’eftoit pas fort cotent de ce nouueau Royaume. Si penfe-ic, que c’eftoit grand honneur pourluiâ:

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M.D.Lxxn'r; Charles neveiesme.

. pour nous, qu’vn royaume ficflógnc vint cercher vn Roy dans le noftre.Tel eft le iugemcnt de Monluc.

Cinh'naÂfiï Confiderons maintenant quelques particularité?, déco de ßjgj autant que le but de ces recueils le peut porter.La vil U 7(oc/«Âlt;. jç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gj pjj. terre enuiron la mifeurier les

efcarmouclies continuèrent, tandis que ce qui eftoitne-celfaire pour les batteries fe preparoit. Cependant les af-fiegeanstiroyentdcdelTuslaCarraque force canonnades . dans la ville 8c fur le deftroit, fi quelques bafteauxs’ingc-... ' royent de pafler durant la nuift, ou parmi les bruines: mais de plufieurs centaines de coups tirez, nul ne porta, / pour tuer ni ofFcnfer aucun fors deux ou trois perfonnes, vj j J, viiigttroifiefme tour de Feurier. aptesplufieurs conful-tâtions amp;nbsp;melTages les fieurs de Biron , Stro(lî,Villequicr, Sc l’Abbé Gadaigne parlementèrent à la porte de Ceignes auec la Noue, le lieutenant general, Mortiers 8c Moriflbn députez, de la Roebelle. L’Abbé dlfcourut de l’intention 8: clemence du Roy : que palfé ce coup ne faloit plus s’attendre de le pouuoir flefehir par aucunes pneres ni reque-ftes, s’eftant mis en plus grand deuoir qu’il n’eftoit conue-nable pour fa grandeur.que tous fes autres fuiets de la Religion fe reputeroyent bienheureux,s’ils potiuoyent impe-trer la moitié de ce qu’il offroit à ceux de la Rochelle: pourtant exhortoit les députez d’yauifer meurement, 8c nelaifferefcoulerceflcoccafion. La Noue 8c les trois autres difans leurauiscommeparticuliers.refpondirentquat au fait de leur commifllon auoir feulement charge de re-ceuoir les articles queleRoy entioyoit,entendre lacrcan-ce de Gadaigne, 8crapporter le tout au Confeil de la ville, , eompofé de cent hommes efeheuins 8c pairs, defquéls le

Maire eft chef. En ce temps le Duc d’Anjou fit executer à mort dans Nieul le capitaine Cadet, Turc de nation, pour Ht plufieursvoleriesScfoncuflîonsdefijuellcs Ilfucconu3^n-M»^f eu; combien que plufieurs grands Seigneurs 8c Capitaines ' follicitalfent forth deliurance de ce Cadence quele Duc refufa, Sc en fut grandement ellimc des gens de bien 8c re-doiatédes niefchans. Les articles baillez par Gadaigne, au nombre de vingt fept, contenoyent vnc proteftation de la fincerité du Roy en tout le pairé,8c no nu eau proces contre l’Amiral, les memoires duquel eferirs de fa main (dont Ion n’auoit iamais parlé) cftoyenr lors alléguez; puis il

Ibmmoit

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Charles ne vetes meÏ tiÄ

fommoit les Rochelloisd’oiiurir les portes à Biron ou autre qui auroic charge d’entrer en leur ville,comme il apar-tienc (c’cftàdire auec telles troupes qu’il ellinirroit fuffi-fautes) pour y maintenir l’authorité royale, amp;nbsp;faire que la ' place ne fuft plus à la diferetion des mutins. Qupy faifanc gt;■ il leurpermcttoit l’exercice de leur Religion,auec pareille liberté qu’il leur auoit ortroyee par fon edit de pacificatiô, fans en rien diminuer amp;nbsp;altereridont leur leroy eut defpef-chees telles lettres qu’ils conoiftroyent leur eflre de be-foin. Au refte il leur rttranclioit toute efpetance de fe-coursdu codé d’Angleterre. Les Rochclloisayansinon-ftré l’équité amp;nbsp;neceflité de leur defeiiGue,l’iniquiré tyrannique du Baron de la Garde amp;nbsp;autres, acceptent ce que le Roy declaire touchant fon edit de pacification. amp;nbsp;rcquie-tent qu’icelui .foit entretenu non feulement pour leur regard,mais aufli pour le foulagement amp;nbsp;repos de tous ceux delà Religion en France. Trois iours apres ceft abouchement , les Rochellois atiertis qu’il y auoit trente deux piétés de batterie à demi lieue d’eux, amp;nbsp;que leurs ennemis s’attendoyent d’efcarmoucher l’aprcfdifnee amp;nbsp;employer leurs forces,refolurent de faire aufli quelque effort, amp;nbsp;for-»irent fur le midi. La meflee dura plus de fix heures,où la Nouepcrditdeux chenaux tuez fous lui,Streceut quelques harquebuzades fur fa cuiraffcjfans dommage au corps. 11 y perdit vn Capitaine en chef, deux capitaines enfeignesj cinq foldats,amp;remena vingtblelfez, les mortscnleucz Sc enterrez en la ville. Du camp furent tuez que bleflezen-üiron 150, amp;nbsp;y auoit plufieurs capitaines. Les femmes firent merueiiles ce iour, portans vin amp;nbsp;confitures àleurs foldat$,foulagcant les blelfez, amp;nbsp;fe fourrant afliz auanr en 'cefte meflee. Vne entre autres fe hazarda de defpouillcr vn mort des ennemis,emportant la harquebouze amp;nbsp;l’efpec d’icelui,dont elle fit vn trophee.La batterie commencée le dernier iour de Feurier auec huit canons amp;nbsp;deux coulc-

1 urines femblaauoirefchauféamp;acouragé les afliegez, qui d’vnemerueilleufe alegreflesemployoycntauxfortifica- ' tions.Surles M'ois heures apres midi la batterie cefTa, amp;nbsp;fc fit vne fortie, en laquelle .le Capitaine Normans tua grand nombre d'afltegeans,n’ayant perdu qu’vu foldat amp;. remené deux bleflez.

Z u comméccment de Mvsjtrois ou quatre iours durât,

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M.D'.ixxnt, Chakies Niniisui;

At fitgt lt;(• il y eut det parlement, pour auoir fans combat ceux de U tt T^ehtUt. RochclIe.On leur ofFroic dans la ville l’exercice de la Reli-I— • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« gion^aboli au regard de toutes les autres places du royau-

W -J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gtleDuc j’Anjou, Ce fondant fur ce quelefecours

[j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(i’Angleterrcefioitvne vaine imagination parla plus haut

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il n'auoit encores fait : Vn iour auparauant Claude de

Lorraine, Ducd’AumalcjoncleduDucdeGuife, ellanc •J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;derriere vn gabion, fut tué d’vn coup de piece braquée fur

le boulcuard de l'Euangile , laquelle trauerfa le gabion ÓC ce Duc qui penfoità toute autiechofequ’à ce qui luiauint. t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 fut fort regretté au camp: maisles afliegcz louerét Dieu

qui afoiblifToic leurs ennemis,amp; en celui là punilfoit les au* * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tres malTacreurs, attendant leur tour. Le cinquiefme iour

de Mars, le Confeil fut airemblé en la ville,où apres plu* iieurs raiibns debatues de part amp;nbsp;d’autre, la tefolution fut dcfoufteniriufquesàrextremité, plulloft que d’accorder chofe quifufl defraifonnabte, amp;nbsp;qu’on n’enuoycroit plus de deputez,ains que la refpôfe feroit enuoyee par vn tam-bout. Le tout rapporte au peuple en vnealTerablee faiteà “f“' cefte fin, tous dirent qu’il faloit préférer vneiufte guerre à vnepaix hontcufcamp;fufpeâe:amp; qu’ilsauoyentencoresaf-fez de moyens pour fubfiftcr,cftimant qu’vn iour de parle* mens leur portoit plus de nuifance que dix ans de guerre. Sixoufeptioursapres, la batterie ayant recommencé amp;nbsp;continué,la Noue, voyant fa prefencc inutile pour lors aux , Rochellois , pour beaucoup d’occafions fc tira vn peu loin d’eux. Ce rendant en l’armee du Duc d'Anjou auec Chaoi-pagny,Ia Roche £faard,la Salle amp;nbsp;quelques foldats. Com-me il auoir grandement feruiiufques lorsàceuxdelaRo-«helle,ilcontinua dehors apec vnc nierueilleufeadreffe,5: * * feruit plus loin que pres: aiufi qu’en fin les alfiegez le fen* rirentamp;reconurenr. En tout ce mois les aHîegeans tirèrent pres de treize mil coups de canon, amp;nbsp;y eut quelques cicarmouclies amp;nbsp;furpnnfes,efquclles ceux du camp auoyét

I . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toufioursdupire, amp;nbsp;perdirent en peu de fcmaines plus

In nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’vne vingttaine de chefs. Sur le foir du feiziefme iour de

Capitaine la Fond eftant de garde hors la villeà / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vnecafematre, ayant choifi enuiron vne douzaine de (es

foldats, marcha droit à laLadrcrie , oùil furprintàtable neufoudix tant Gentilshommes que Capitaines, qui furent tous tuez. Quatre ioursapres fur les dix heures du fuit

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Charlis h e vlt; i e s m e.

foir ceux de la vjljc firent vne fortie,donnèrent iufquei aux Vrgt; j gabions des aflicgcanSjrenuerferent tout j gaignerent les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

premieres trän'hees,tuerencenuiroiifoixantc honimesjCn blelferent deux fors autant, mirent les autres en dcfpxdtej

8i euflentfaitdauantagCj fi de toutes parts on ne fuit a- _ , couru au recours. La batteneayantcontinuélesfixpre«’ miers iours du mois d’Auril, le lèptiefmc enmron les lix J heures du matin elle recommença plus furieufe qu’aupara-uànt, 8c de telle violence qugt;vne longue muraille depuis la vieille fontaine iufques au bouleuard de l’Euaugile fut aba-me à fleurde terre, ce bouleuard deueftu, la tour de Coi-gnes abatue.Sut les cinq heures du foir les afl'iegeans vin.quot; drent à l’aflaut,mirent vnpont de bois dans lefolfe'jlequel ils cftendirent iufques contre le bouleuard, prindrent deux, cafemates qu’ils negarderentgueres ; car on-leur tiravn cqup (le canon dans ces cafematcj,qui en tua les vns, amp;nbsp;les antres promptement chargez par fojdats refolus furent partie taillez en pieces,le relie fe fauuânt de vifiefle. Pendant cefte meflee des Cafemates les aflaillans s’auanccrent couràgeufement par leur pont de bojs aueedeux censron-daches amp;nbsp;corfelets, qui furent fouftenus de mefrae par les aflîegez, quoy que ta canon tiraft inceffammentqui leur tua quinze hommes amp;nbsp;en blefTa plufieurs. Ce nonobflant Jcs’femmcsamp; chambrières, exemptes de peur,amp; comme fi elles n’euflent rien veu ni oui, conroyent refoluement çà amp;nbsp;là,pour letter le goudron , les cercles, les cailloux, donc plufieurs aiTaillans turent tuez: puis contrains quitter le folféauec perte de plufieurs capitaines, gennlshcmmes 8c foldats. De ceux de la ville furent que tuez que blefl'ez en ccftalfaut enuiron foixante,entrc autres le Capitaine Fron-fac, l’enfcigne de la Riuiere Lis ,1e lieutenant du Capit.iine Normand: amp;nbsp;furent tirez lors par les alTaillans plus de , deux mil cinq cens coups de canon. Le lendemain à neuf . nbsp;nbsp;,

heures do matin ils vindrent fe pre (enter au fécond affaut, bien fouflenu par les Rochellois: 8t furent contrains les afj faillans eux retirer en leurs trahehees. Sur le foir ils firenc contenance de vouloir donner vn ttoifiefme affaut, ce qui n’eut aucun effeft, obftant la i cfcilution des affiegez. Ils employèrent topt le iour d’apres à canonner en diuers endroits. A fix heures du malin le dixiefme iout d'Auril, les afiiegeans tcuindrent de Stande furie feprelenteràl’airaut

CE. j.

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u'.D.Lxuni: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charlss hiviissm^

vers le bouleuard fufnommé-.item à la porte des deux mou- , lins parut vne grofle troupe auec force efchelles,amp;du co-ftédcTadonlc Comte du Ludeauec fou regimen vint iuf-ques a U tour du moulin, fans aprocher dauantage, à caufe des harquebuzades qui plouuoyentdru amp;nbsp;menu de cecq-I fté.Quant aux porteurs d’efchelles, on leur donna loilîr de les planter 8c de monter : mais incontinentqu’ils furentau delfus ceux de la ville les renuerferent de telle vigueur 8C ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vifteffe auec picques 8c halebardes, en lî grand nombre, fe

rompans bras,ïambes,teftes dans le folTé,quc leurs compagnons furent contrains quitter la pIâBqjamp; prendre la fuite fi roide,qu’aucuns feiettetentdans la maréeoù les femmes cfloyent en garde , lefquelles à coups de fourches 8c broches de fer acheuerent dê tuer les bleflez 8c les defpouille-rent. Ceux du bouleuard 8c des cafemates, lefquels ne ti-royent pas vn coupa faute, enfemble les femmes,filles,8c feru3ntes,auec legoudroji amp;. feu artificiel, firent tel effort, que les aflaillans furent contrains Te retirer auec perte de SMutritfmt cens hommes 8c dauantage. Quatre iours apres, fur »fout. les quatre heures du foir, les compagnies des alïiegeans, preftes 8c rangées pour venir à Taffaut, tirèrent prefques toutes leurs pieces, gefoudain vindrentrefoluement à la brefehe, où fut valeuteufcment combatu de part 8c d’autre iufques a la nnift.Les aflîegez furent fort endommagez du canon qui aya'nffait tomber le deuant du bouleuard, celle ' ruine accabla plalîeurs foldats , 8c autres furent blcffez, le

tout au nombre d’enuirô jo.Les affa'iUans y perdirent daui tage.notänient vn de leurs chefs. Mais le lendemain ils re cômencerét à battreimpetueufemét:8c furies cinq heures du foir firent iouer leur premiere mine au baftiSou bouleuard deTEuagile: 8c fur rmllit dônerent vn furieux afl'aut ehqitltf qu’ils reprindrét iufques à la cinquiefme fois.Hs furet aulfi wf. eut gracieufement acueillis qu’es autres, auec trefgrâdeperte, eme/ rtfri p|y, jfojç cens foldats que leur mine enuclopaxe .,’».,,*T.quiauintàcaufeque la mine ioua tout au rebours de leur intention,^ tomba la ruine fur eux principalement. Deux ioursapres, les alïiegez firent vnefortie furies onze heures du foir,tuerent grand nobre d’homes, rapportans en la ville force efpieux , cafques,cuira(res ,pertuifanes amp;nbsp;cou-ftelas. -l|s bru lièrent aufifi vn pôt de bois. Pour reueche les afliegeas tirerent quelques coups de canôs,dont les elchts des pierres où ils donnèrent firent dommage à cinq ou fix;

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djUantige'le capitaine laMuffe.quiauoitfairt^'-bontie-iioir en tout Ic fiegejfiit bleffe' ce iour la de troi« liarqutbou raileijdonc il mourut bien toft après. Le i5.St ly.’ours du mermemois on parlementa derechef: ce furent amufemés. iufques au iour (uyuantque de grand matin les aftiegeans approchèrent pres de ta porte S,NicoIas,où aucuns de leurs capitaines firent fort bien; carilspafferentla contrcfcarpc amp;nbsp;dcfcendirent dans le foiTé : toutes fois ils furent rcpoiif-fezamp; perdirent beaucoup de foldats.Le lendemain deuant foleil leuc ils firent ioucr leurs pieces contrele bouleuard: amp;nbsp;fur les onze heures redoublèrent leurbattcrie:amp; voyoic . on venir leurs troupes de tous les quartiersióicfinemét des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7

gaietés amp;nbsp;carraquesontiroità forceraraifon det]uoy chaf- (^'1 cû courut aux armes; les femes mcfmesauec des chapeaux 1 d’hmnnacs fur leurs telles, marchoyen« au grand pas, les Se^tufmi. picques, iauelines Si halebardes es mains, dclibcrces de ■ niaurirà la defefc de la place,pluftoft que permettre aux af- ’* faillans des’auancer.L’afiautduracinc] heures,apres lequel furent trouucï douze.ou quinze homes de faute du collé desafl'iegez, amp;nbsp;debleffez 15.ou 30.amp; des afliegeâs grand : nôbre àla premiere charge, tellement qu’ils n'ofoyét pliisi y aller qu’.à petite troupe, Si les plus refolus s’en retouMn noyent, parce que la côpagnie du capitaine Bobineau,Ro-chcllois, pofee en garde à la cafemate tout pres du boule- 1 uatd,laquelle flanquoit droit fur le pont des aftiegeans, les enJonimageoit fort,n’eftans qu’à deux picques loin l'vn de , l’autte.Le penultiefme iour dtynois lesafliegez firent vue fortie,oùils tuerétgrâdnôbre de leurs ennemis en vnc ca-femate qu’ils foreerér,amp; defcouurirent en partie. Ce mef-tne iour le Maire enuoya au Dur d’Anjou les articles ques teux de la Rochelle, auec les gentilshommes amp;nbsp;foldats e-ftrangers,requeroyent qu’on lenraccordaft :a quoy ils re-ceurétrefpôfe.fix iours apres,8c fefirét quelques parlemés iniitiles.Tout cela (e manioit au ccmencemét de May,lors i^t^a qu’cPologne fefaifoitreleéliôduDucd’Anjou poury eftie '..ti'a«* •€ Roy ; car ilfueacceptépar leshfiats le p.iour du mois de

May,auqucliftutlesRochellois,quidepuislefepticfmcaf- J'*' j faut n’auoyentlaift’é palfer iour ni niiift, fans donner quel- -que efchec auxaftiegcans,firenc vnc fortie par la cotretni-ne faite an bouleuard de rEuâgile,furprindrét les plus pro-cliainsjtuciét quelques pioniers ßcenuirö trente fûldati,8e . ' '

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cmmenerent quatre prifonniersjfans perte de leur part. Lff lendemain a dix heures du foir , eriuirqn quarre cens hat-quebuziers Sc cinquince cbeuiax fqrtirent de lavillepit la porte de Maubec,furprindrcnt pres celle de Coignes vij corps de garde, tuerent quarante ou cinquante des moins

•*'** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;habiles,n’ayansperduqu’vn homme de cheuab Aumatin

on les auertit que les perdans pretendoyentauoir leur re-ucnche. De fait le lendemain vne heure deuant iour, plu-fieurs rondachers montèrent par leur pont au delfusdu bouleuard de l’Euangile.où ils prindrent l’enfeigne du Capitaine la R,iuierc Lis, puis s’en retournèrent fans faire au-Vquot;' •»* trechofe, encore qu’ils en euflent bien les mtsyens, parce

'que la plufpart du corps de garde dormoit. Le lendemain, ils penferent rempoigner mcfme occahon à la brefehe de la ;• vieille foniaine: mais ayans trouué gés qui les attendoyct, •41..,. - larerraitefutplusfoudaine.Ceiour furiescinqlieuresdu foir le fergent majeur de la ville fit vne fortie, amp;nbsp;uiit le feu • à vne partie du pont de bois:amp; vingtquatre heures apres retourna brufler le corps de garde proche de ce pont. En ce temps par trois diuerfes fois quelques caualiersducamp effayerent d’empefçher les panures gens de la ville, d’aller apres la maree retirec,pefcher des moufles, fourdons amp;nbsp;pal lourdes: mais les vnsy perdirent leurs chenaux amp;nbsp;piftoles, lesautrés y furent prins,?c emmenez prifonnicrs, ne pou-uans aflez toftfedefgagtr de lavafeoùleurscheuauxen-' fjuitiefrtu fonçoyeut lufquïs au poiûral. Vn peu auant iour du fei-eijàut. zicfme de May les afiiegeans donnèrent au bouleuard fuP nommé le huitiefme alTaut,lequel futafpre : toutesfoisils en furent repqufrez,aucc perte de part amp;nbsp;d’autre. Ce iour amp;nbsp;les deux autres d’apretjon continua les canonnades contre la ville, fan.s elpargne de boulets ni de poudres. Le vingtiefineiour fuyu.int arnua vn petit vailfcau chargé de poudres amp;nbsp;de bleds, enuoyé parle Comte de Montgom-niery fous la conduite du capitaine Arnaud,lequel paffa en 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defpir de la flotte ennemie amp;nbsp;des forts,qui lui tirerent for

ce coups fans l’endommager. Trois iours apres, quatre ou cinq cens hommes fortirent de la ville apres midi lefqucls furprindrent amp;nbsp;eflonnerent d’eftrange forte les afiiegeans , du cofte de la porte de Coignes , les tuant fans refiftance, nombre de deux cens , tant capitaines que fol-

quot; ’’ datSjfanslesblefiezengrandnombre.Lecampmisenalar- _ me,plq-

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Charus nevîIbsmî. up

toe, plufieurs acoururent, tellement qpcles Rochellois perdirent vingt des leursrmais ils remportèrent dans la vil-k huiftenfeignes,force cuiralfes, efpieux.toudachesjhar-quebouzesgt efpees dorees. Ils regrettèrent fort la Mar-tonnierej brade gentilhomme qui mourut de bleflure deux ioursapres, comme peu.auparauanteftoitmort Verger-beaulieu,gentilhommePoiéieuin »fort eftimé pour fa va-leurjdçnt il auoit fait preuue,notamment au huitiefmc af- ' ® nbsp;nbsp;6

faut,où il fut blell’é à mort.Enuiron les cinq heures au foir du i5.de May la batterie recommença fort furicufc,qüi dura iuiques à neuf heures. La caufe fut que les cinq mines creufees par les alhegeans eftoyent clofes amp;nbsp;prefles à louer. Au poinft du iour fuyuant la batterie recommença tant contre le bouleuard que contre les dcfcn(cs,amp; fut continuée lufques au foir. Sur les fept heures du matin toutes les compagnies du camp firent reueuè. Les Suiffes nouucl- । lement arriuez au nombre de feize enfeignes en vn gros bataillon furent faluez de cinq coupsde canon des afliegez, lefquels donnèrent fi droit au milieu qu’ils y firent vnc rue, 8t contraignirent les Suiflês de fe retirer plus loin de , la ville. Enuiron les onze heures , les regimens du camp, preftsdevemràl’affaut, en lafehant leur artillerie firent . iouerleursmines.C’efioittouteleurefperance: mais cell effort ne feruit de rien: car aucunes des mines aidèrent beaucoup aux afsicgez en les fortifiant, amp;nbsp;flanquant la brefehe depuis la vieille fontaineiufques à ce bouleuard de _ l’Euangile, mot fatal amp;nbsp;malencontreux aux aflaillans ,qui furent attendus Screpouffez de celle part par les femmes, filles amp;nbsp;feriiantcs , lefquelles firent chofes incroyablcsce iour là. L’alfaut eut Cinq recharges, amp;nbsp;dura iufques à fix heures du foir.toufiours fort furieux j Sc le plus grand de tous les précédons. Aufsi ceux du camp y perdirent quatre cens hommes qui demeurèrent dedans le fofîe.Sc remportèrent plus de fix cens bleflez. Les Rochellois perdi-tent trente ou quarante foldats amp;nbsp;femmes, 8c trois ou * ‘ quatre capitaines , entre autres vn fort vaillant nommé le Blays, tué d’vn efclat de pierre; Le Comte de Montgom-tiieri fit tous fes efforts de fecourir par merles Rochellois: mais en vain. ayant trop peu de vailfeaux 8c de gens pour combatte la flotte royale, qui eftoittrefpuilfanre. Surle commencement de luin,les viures commcncoycnt àdimî-

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M.D.ixxm.


nuer aux aflïegcz, caufe que quelques vns voyans que les Xfarmures canons du {ampcontinuoycnt de lour i autre leur batte* chc’uc“^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ville J fe

' t ' forgeient des peurs Sc cöniencerenc à tenir propos de cô-po(iriô,tellcinét que quelques vns des plus aparés furet em-* prifonnezs’ellanc trouué qu’iceuxaucc près de^oo-autres h-ibitans auoycnt ligué vn papier, portant qu’ils vouloyct qu’on fift la paix a quelque pris que ce fulE quât à eux qu’ils elf oyent las de la gucrreique la grand’ diletcc de bled pro-duiioit bien toll la fainine.D’autrcsauoyent tenu côfeil en pleine tue amp;nbsp;parlé de le rendre maillres d’vnc porte, pour ibrtir quand il leur plairoit.De ces murmures s’enluiuirent

tiouueaux parlcmens,qucle Dued’Anjou follicitoitipour fe retirer arriéré de la. les nouuelies ellansarriueesqu’il c-ftoïc dieu roy de Pologne,de queles ambalfadeursvenoyét le trouut r. Sur ces entrefaites le Vendredi ii, lour de luin, les afliegras vindrét de villeffe donner l’efcaladcà la peiite brefclie d’auprès la vieille fótaine.Enuiró cét ou fix vingts gentilshommes monterentjie aucuns fus le cauaber, où ils furent alfez long téps pourrccoiioiftrc le retrânchemci Si iacontrefcarpegabionneeau dedans du retranclieniét.puis commencèrent afc retirer. Ce ne fut pas fans dire .aluei d’lurqiiebuzadss,qui diminuèrent le iionibie,S£ en ab.iti-rent quinze ou vingt fur la place.Lcs pai lemens [e renouèrent le Icndcmain.Stpource queles Rochelloisfurcntcô-/cillezd’enuoyerIcu.sdepute? au Duc d’Anjou, duquel ils obiiendtoyent {ce leur difoit on) beaucoup plus qu’ils nedenianderoyent, on attendit vupaü'eport. Mais ilfe ti ouua fi mal couché, que les Rochellois vii e nt bien qu’il faloit tenir ferme : pourtant ils firent retirer leurs députez:

i«-1«» Ct. qui irrita le Ducreiolu auant i’arriuee des anibaffadeurs . Pûlonois de tenter quelque expedient. A celle caufe, lui . , mefiiics vint voir lamine faite vers la vieille fontaine : où /rh.'y t „j filant reconu par vn foldat de la ville, lui tira vue harque-''*11*' bouze chargee d’vnc balle amp;nbsp;de quelques drageons. Mais' otfnantare Ibn grand efcuycr nommé de Vin, defcouüramla nielclie d’t Dut lèietteaudeuant, amp;nbsp;fut tué ; le Duc, rcferué a vueauire d‘^n}a». fois, fut legereinent atteintdequtlquesrlragcons, mais non bltlTé. Depuis encores que Ion tiralf, amp;nbsp;qu'on fill

, . lorties, ce fuc peu ou rien au regard du pallé. Notani-uicnc apres l'arnuce des ambafiadeurs Polonoisle i7-de

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CHARLBS NEVfIESMB.


21*0


Iiim,trefues fe Firent, 8c finalement leS articles de paix fu-rent couchez,eDuoyez.au Roy, qui les aprouua, Si dreflez cn forme d’edit, accordant à ceux de la Rochelle,Montau-ban,Nifmes,8c autres qui s’eftoyent maintenues libre exer ctficatien ' cice de la Religion: 8c aux autres permiflion de viurefans/mar/«'^; recerche en leurs mailbus, y folennizcr les bapjcfuies Si niariages,àleuracouftumec, fans plus grande aflemblee^““^'Jquot;' outre les parés que iufques au nôbre de dix, lauf à la Cour, gt;nbsp;Paris, 8c à dix lieues autour d’icellevilli;. 11 remettoitj. ceux de la Rochelle 8c les autres cn leurs droits 6c priuile-l''' ges,call'anc tous arrefts donnez contre eux, aprouuant leur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

defenfiue,8c accordant que la garde de leurs villes, tours 8c. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j,,

fortereflès, Icurdcmeuraft ,fuyuanclcurs anciens priuile- '*'™/'*’’/ ges,en receuant toutesfois des gouuerncmcns qui ne leur\ feroyent fufpcds.En vertu de cert edit, ledixiefmcioiirdei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

luillcr, fur les dix heures du matin, le fieur JtThiron entrai enlâville pat la porte de Coigne auec vn heraud d’armes, I amp;nbsp;quatre ti ôpettes du Roy. A l'heure niefme il fit publier la paix es principales places,acompagnc du lieutenant de la , vdle,8: du fieur de ViUiersipuis difna au logis du Maire, 8c tollapresfcrctiraayanteftércconduiciufqueshorsla vil- , le. Le mefmc iour plufieurs barques 8c autres vaiffeaux chargez de bilcuit,bleds, farines, poiflbns Si autres muni-tions,entrèrent dans la ville comme auant le liege, lequel nousauousdeCctit fommairement en fes principalescir-l,.,. ,, . côftances.Les afiiegeans auoyent tant par mer que par ter-re4o.oüjq.roillehommes.llenniourutdeu^âRochelle *** / presîela moidic',tant aux cfcarmouchesquot;, rencontres, fur- j prinfes Scaflauts,que de blelFuresjdifette 8c maladies. Soi- । Xante pieces d’arciilerie,tant großes que moyennes 8c fim-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

pics tirèrent dans la ville 8c contre les defenfes, rempars 8c muraillesd’iccllc trente deux mille coups; le boulcuard del'Euaogile .acaufede fon furnomfutdes moins efpar-giiez. Lesafsiegeans y perdirent auecle Duc d’Aumale, Cofieins , maillrc de Camp qui auoit forcé le logis de I l'Amiral,8c commencé le nialfacreTLigardes frère d’icclui,) GoasStPoilac maiftres de Camp, plufieurs grands Seigneurs, 8c gentilshommes, plus de foixante capitaines en J chef,autant de Iteuienans Si d’cnfeignesila plufpart des maf làcreurs de Paris 8c d’ailleurs eftans venus là pour y tece-j hoir leur f41aite,afjauoir mortprompteou blelfures quinç'

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i leslaiflcrentgueresviure. La venue des ambaffadeurspo-‘...»è lonois fut Ie moyen dont Djeu fe ferait pour garantirla Rochellequi s'en alloit efpuifee deviures, deniun;tions dcguerr6, Sc qniauoic perdu plulîeurs centaines de bons foldatses’efc.irmouchesamp;brefches. Vn autre moyen lèr-uitjafçaaoir ladiuilîonau Camp du Duc d’Anjou,amp; lesa-rais qàëdés Rochellois y auoyent dont ils receurent des a-ucrtiîremcns quilesfoulagerent grandement durant le fic-ge : la fin duquel fit pen fer le Roy à beaucoup de fautes *■* L nbsp;nbsp;qu’on lui anoit confeillé de faire,amp; à baftir les proiets pour

.1 '•»« 'a pouruoir: mais cefut trop tard pour luiicarcftant embar-, . que 8t en haute mer, lors qu’il defcouurit vn femblant de délirer lë'port, 11 fe fentit poulîé dans les goufres de mort bien tort apres , (i auec indicible creuecœur fut contraint voir le feu de fon royaume, lequel on lui perfuadoiteftre efteint, amp;nbsp;auoir reçouuré vne paix éternelle le lourde Saind Barthelemy. Mais il eut ce renfort en Ibn malheur, que beaucoup d’autres qui t’eftimoyent bien habiles , fe trouuerçnt à leur tour non moins deceus qu’ils auoyent mefehamment abufé de la ieunelfe amp;nbsp;des bouillantes paf-(îonsdecepauurePtince. Au relie,il ne conuient palier Ions (iicnce la prouilion de viures que Dieu fournit aux af-Iiege7.,lors que les munitions ordinaires commencèrent à defa'illir, c’elt afçauoir nombre infini de menus poiflbns, ., non veus au parauant en cehaure, amp;nbsp;qui tous Icsiourss’y „ • rendoyent comme à la merci des pauures familles. Puis incontinent apres l’edit publié 5c eflargilTemcnt obtenu parles R ochelloi.s, a la venue des ambalfadeurs de Pologne,tout ce peuple marin fe retira.

Maintenant il nous faut voir comment fecomporte-75- plulîeurs delà Religionen ÿj^“,^_diuers autres endroits du royaume. LeBaron deSerignaC ir autres Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes tant de Quercy amp;nbsp;nutrei fra- Foix,qiie des prouinces voilînes,bien asertis de l’intention uincet, Jgj Catholiques Romains fe rendirent à Montauban, où fut tenu confcil public,amp; apresplufîeursconfcrences,larc-fülutiondcs habitans 8c des ellrangers y réfugiez fut que gt;nbsp;Ion prendroit les armes; ce qui Cucfiic felon l’ordre delà guerre,amp; les villes où ceux de la iReligion elloyent fores a-iicrties de celle conclulîon.Ceux de Cillres en Albigeois firent les longs, amp;nbsp;refit faas ic fecours du Vicomte de Piu~ JinÊc

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Jinamp; du Baron de Panas furent furprins, aucuns tuez, la ville rangée au parti Catholique Romain. Ceux de Montauban iettent leurs troupes en campagne fous la conduite | de Serignac, feigneur bien afFedionné à la Religion j fagc, vertueux,amp; anii de la difciplinc militaire.lls mirent garni-Ibn dans Tetride, dont Serignac fe nommoit Baron, prin-drentpar efcallade Buzet furie Tara trois lieues de Thon loufejs’affcurent de Villemur, (urprencntplufieurs autres places,fortifient celles qu’ils auoyent tenues durant les au- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;* J

ttestroubles,mettentgarnifonauxpa(rages,puisaffignenc vneiourneea Rcalmonten Albigeois, pour auifer aux a-Üires communes. Là furent départis les gouuernemens. Le Viconté de Gourdô eut vne partie de Qocrcy vers Ca-denac : Terrides ou Serignac eut l’autre partie vers Montauban amp;nbsp;la Gafeongne. Le Lauragais efeheutau Vicomte de Paulin. En Rouerguefut eltabli le Vicomte de Panas auec le Baron fon frere. La Comté de Fmx amp;nbsp;le pays de montagne afsignc au Vicomte de Caumont. Fut arrefté que fi l'vn d'eux auoit befoin de fecours en fon quartier, les autres generaux feroyent tenus d’y aller auec toutes leurs forces, amp;nbsp;luiobeir pour euiierlaialoufie qui autrement pourtoit fe glilfer entre eux qui cltoyent en pareilles charges. Les vns amp;nbsp;les autres retirez en leurs gou- ^‘,“7 üernemens, Serignac prend par compofition Villcdieu,^^^«. * Ch liteau voifin amp;nbsp;la tour d’Orgueil lieux proches de Montauban, fe campe auec deux mil harquebuziers amp;nbsp;quelque caualerie deuant Monricou,fait brefehe,donne trois affaux St vneefcallade : mais eft repoufle comme aufli de deuanc Vioule amp;nbsp;Real villc,efquelles places plufieurs des fiens furent bleflèzamp; tuez. Au retour d’vne autre aflemblee faite a Realmont pour auifer aux afaires des Rochcllois qui de-mandoyent fecours,Sc qu’on ne peut bonnement leur conduire,à caufe des grandes difficultez qui ftiruindrenr, Scri-gnac palfant a PuyLiurens feeut que le capitaine Angcly e-ftoit afsiegé auec 8o. foldatsen vn village à trois lieues de là. 11 s’y achemine promptement auec huit vingts hommes, charged’vn collé St les afsicgez de l’autre , tellement queplusdedeux cens afsiegeans tuez fur la place, les antres furent mis en route. En ce temps,les Bcarnois enuoye-tentàNifmes amp;nbsp;Montauban copie des lettres qui leur a-Uoyent efté mandées de la Cour au nom de leur Prince, pour les remettre en l’Eglife Romajne» enfemble les ex-

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M.D.Lxxiii. Charles neveiesme,

V^mirAl cufcs amp;nbsp;refponfcs qu’ils auoyent faites, auec proceftatipnJ Vtllards nbsp;nbsp;perfeuercr amp;nbsp;fe maintenir en la Religion.Au mois d’A-

aceiad't'l'A Comte de Villards,fait Amiral de France, amp;nbsp;Gene-r^l de larnace contre ceux delà Religion en Quercy 81 uec ptttt pays voilîns ramaü'afes troupes efparl'es es garnifons,allie (iicctt, gea amp;nbsp;print SainftGeniei au haut Quercy , dont le fleur du lieu,nonobftant la compofltion de yies amp;nbsp;bagues fauues à lui faite, fut mené prifonmer a Cahots amp;nbsp;illec execute à mort, à la pourfuite de plufleuts ennemis aufquels il auoit fait rude guerre.Ses gens fe fauuercnt en vue roche, où il futimpouiblelesendomniager, puis fe ioignirent au Recours qui leur vint de Montaubam Qpelques fexnaines a-pres , l’Amiral afliegea Btifcnel pente ville du hautRo-uerguc, où la Montilliere elloit qui fit braue refiftancc, 84 tua plus de cent des alTiegeans.mais en fin fottit vies amp;nbsp;bagues (àuues. En efehange l’Amiral perdit Sorexe furprinfc par efcalade. Si Montelquiou à deux lieues deThouloufe, au mois de May .Et fut la fin de luillet le ßaron de Fouge-les fe rendit maiftre de Lodefue ville cpifeopale amp;nbsp;bien riche affize es montagnes de Languedoc, en nie (me temps que le Capitaine la Graue s’empara du Mas Saindes Fuel-fesgt;.à vnelieuè de Caftelnau Datiy. Au parauant le Duc d’Anjou auoit follicité ceux de Montauban de luyen-uoycr leurs députez, auec articles pour la paixdes priant de ne faire ade d’hollilité cependant. C’eftoit vnmoyen pourdefvnir les prouinces, Scauoir plus ailëraent les vns apres les autres. Du commcocenient,cela fembla prendre quelque trait de celle façon : mais Ion y remédia aifémentr Si le fiege de laRochelle auec l’cledion de Pologne rompit plulieurs delfeins.

L E Marefchal d’Anuille gouuerneur de Languedoc, fe £f Afarrf mit jnßi en armes contre ceux de la Religion,alfcmbla fix d^n~ CQf ijgttes de Cauallcrie,cinq mil harquebuziers, outre les Stmmiert Compagnies du Lyonnois, amp;nbsp;les voloqtaires du pays : fai-•ttilftrd fane toute l’infanterie nombre de dix mille piétons qui quot;t/nt armtt, conduifoyent quatorze pieces de batteric,auec quoy il pre-tendoit aflîegerNifmes.Mais Sommiere, petite ville pres Beziers amp;nbsp;Montpellier, furprinfe fur le Baron de loyeiife pat le Capitaine Gremian, rompit ce coup, amp;vnc autre entreprifedu Marefchal fur Vzezttclleuaent que fe voyant fruftte, deuant que s’attacher a Nifuics, il aûlegea Som-mictç

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Charles nevfiesme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iis

Jniere ville amp;nbsp;chafteiu, fit brefchc raifoniiable, amp;nbsp;donna VnalTaut repoulic par les afliegez qui lui tuèrent plus de cent hommes, amp;nbsp;en blcllei ent plus grand nombre. Le fécond alfaui luifucceda encore plus mal. Sur ccarriua vers lui Ion beau fiere le Comte de Candale, acompagné de cent cheu^ux Sc de douze compagnies de Galcoiis qui donnèrent le troifieltneaffaut j ou trois cens des plus el'-e cliaufez laiflerent la vie. Les alfiegez efioyent en gran.^. de difette de toutes chofes : mais leurs voifins y en-uoyerent fix vingts foldats quiauec grand trauail y entre.^ rent, portaas tout ce qii*ils peurent pour fecouts amp;nbsp;renfort. L’vndes fix vingts fut prins prifonnier.i la queue des au-tresjmené au Matefclial, pour dire ce qu’il fçauoit. Quoy qu’on le geinaft amp;nbsp;touimentaft, tant quil eu deuint gros comme vue tonne amp;nbsp;mourut à la torture,, ianiais ne fut poflîble aux bourreaux de defcouurir de la bouche de ce foldat parole aucune qui pieiudiciafi auxaf-fiegez ni à ceux de la Religion. Les alTiegcz ayans louHenu le fiege quatre mois, enduré cinq mille coups de canon , qui auoycnt renuerfé toutes les defenfes de pouldroyc leurs murailles ne demandoyent que compo-fiiion ; mais le Marefchal vouloir les emporter de vine force: pourtant il leur fait donner vn quatticfmcaf-faut general, Ä en b.iille la poinâeà Candale, l’ayanc exhorte de venger la mort de fes capitaines amp;nbsp;foldats. Ce icune Seigneur, qui parauant auoit monftré quelque défit que les afanes palfaflènt autrement , marche telle bailfee a la brelche, faifant deuoir de braue chef St de hardi foldat tout enfemble: mais apres quelque combat, où 11 vid lenuerfer grand nombre de fes foldats , lui mefme fut tué fut la place. Les clfie-gez , ayant fait tout ce que Ion peut defirer de gens de valeur,.acceptèrent eli Auril compofition de vies 8c bagues lauues, fortans de la place (apres que le Marefchal eut enuoyc hotlages a Nifmes pour leur fcureté)tambours battansjcnfeignes defployecs,mefchcs allumées fut le fer-pcntin; fept lourt a eux accordez pour emporter tout ce qu’ils auoyct,8c le retirer où bô leur fcmblcroit.Le Matef-chal voyant que ceuxdeNilines l’attendoytt en bonne re-folution, Sc la perce de deux mil cinq cens hommes 0«

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Charlïs N t Vt I J S Mï.


M.d.lx xiti.


meilleurs de fon armee, cafla Ic reftc de fes troupes, qui ft retirèrent deçà amp;nbsp;delà. L’Amiral faifoit la guerreen Gi' autre fuccesicaril print Tcrride, FlaugnaCjK ftins rtc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9“' ceux OC la Religion auoyent gaigne en Galco-

miral de g'i^ AU delà de li Garonne. Puis il alUegea Cauffade petite Viltrerdt. ville gardee par fix cens harqiiebuziers fous la conduite de •ftr ■ la Motte Pujols, lequel contraignit l’Amiral, apres gran-■ des pertes,de quitter la plate j depuis lequel rebutil ne fit chofe digne de mémoire. Le Viconre de Gourdon enten-' • dant qu'vne partie des troupes de l’Amiral s’acheminoyée

apres ce fiege vers la Rochelle, les attendit au paflage delà Dordogne,tailla en pieces vne compagnie,5: fit doubler le pas aux autres. D’autre code le Baron de Grandinont en-uoyc' en Bearn par le Roy de Nauarre , pour y replanter la Meflè , fut prms amp;nbsp;la plufpart de fes gens taillez en pieces par ceux du pays. Cependant les Eftatsde Languedoc s’af-fcmblerent à Anduge où ils dreffent vn ordre amp;nbsp;reigle-ment pour la guerre amp;nbsp;contre l’adminiftration de iu-ftice.

i/tatden- AurnoisdeMay.ViIleneufucenViilarais fut furprinfe w-tr«., par ceux de la Religion quieflifentlcfieurdeSainftRo-Danfhme. pour leur clief.LeMarefchald’Anuille faitpirfornie de i.îllice faifir amp;nbsp;vendre ce qu’il peut des biens de ceux de la Religion. En Dauphiné ceux de la Religion fe faillirent d’OrpicrrCjSerres amp;nbsp;autres lieux du Diocefc de Die : item de Meufe amp;nbsp;autres villettes es montagnes, Morabrun l’vn de leurs chefs fc faifant redouter à caufe de fes courfes amp;nbsp;exploits. Le Roy penfoit par le moyen de la paix accordée à ceux de la Rochelle, Mifmes amp;nbsp;Montauban fe donner repos ayant cafle l’edit de l’an i {7 o. 8: qu’ayant enuoyé fon frere en Pologne,’! iouyroit de là en auant de quelque profond repos. Mais il fc rrouua à recommencer: car ceux de Quercy, Languedoc amp;nbsp;leurs voilins protefterent incontinent contre ceft edit qu’ils nommoyent captieux, amp;nbsp;pre-ciirfeur de nouucaux raafiacres-.attendu que leurs capitaux . ennemis auteurs de tant de defordres demeuroyent les feuijj-onfeiiiiers amp;nbsp;gouuerneurs du Roy ,5lt;derEft3t:que /tatio» ac- toutes les Eglifes de France eltoyent pnuces de 1 exercice tardée de- public de la Religion à eux accordes fi folcnnellement par liant laitt- Ledit de l’an lyyo.quc tout le contenu en celle pacification jg la Rochelle,amp; ce qu’on leur proinettojtd’ailleurs,eftoie ' vaamai

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Ch Anils NI VFIE 3 HE. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;WJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

yn amas de paroles fins efFeCt ; qu'il ne s’y parloir d'aucuns nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

iuftice des maflicres, ainsd’vne abolition du palfcjCjuic- .n«’*)'* ftoitabfoudre les menaces; au refte,que toute ladilciplinc i,,.'»»*'*” Ecclefiaftiquc eiloit ofteeà ceux de la Religion , que Ion Vouloir plonger en atheifmeique ce traité auoit efté bafti a- A uecquelques particuliers hors leur charge, l’auisdefquels nepouuoitpreiudicier au general de toutes les Eghfesjauf-lt;]ucllesils auoyent promis ne faire rien ni accorder chofe quelconque fans le confentement commun,Apres cespro-tcftations, du confentement du nouueau Roy de Pologne, liafté parfon frere,amp; par lesambalfadeurs,de s’.acheminer Vers ce pays lointain, ils s’aflcmblent à Millaud en Rouer-Îue ,'puis à Montauban , où ils diuifcrent le Languedoc en eux gouuernemens , l’vn eftabli à. Montauban, l’autre à

Nifmcs pour le pays voifin dçs Scuenes amp;nbsp;Viuarais : efta-bliffins pour gouuerneur au carrier de Montauban le Vi-contc de Paulin, amp;nbsp;S.Romain àNifmes, lefquels auoyent la charge des afairesdcla guerre, amp;nbsp;neantmoins refpon-doyentaux Eftats du pays,qui leur donnoyent auis amp;nbsp;four-'nilToycntdeniers. CesEftatsenchafcungouuerncmentc- •, ftoyentcompofez des plus notables des prouinces,en telle tone touKsfois qu’en afaires d’importance il y auoit des Eftats particuliers en chafeun Diocefe, qui s’aflembloyent ' pour en conférer par vn ou plufieur.s députez aux Eftats du , gouuerneæenr,par l’auis defquels le gouuerneur deuoit fe conduire amp;nbsp;receuoir deniers de leurs mains.Pour continuer } cereiglement, ils ordonnent que les foldats fe cont^nte-Toyent de leurs gages fans fourrager ni fouler le plat pays, j Et poiirce ils cotifoyent les villes amp;nbsp;villages du parti con- ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

traire, les contraignant de contribuer àl’entretenement des garnirons. Ceux qui payoyentvolontairement eftoyée foulagez comme en temps de paix,8t en plulîenrs lieux les payfans trauailloyçnt en toute feuretc.Occalîon que beaucoup de villes amp;nbsp;bourgades, autrement ennemies de U , Religion,payoyencce3contributions,craintedepis. Mais oultre cereiglement, pour fournir au gros des afaires, 8C ,■ auoir vn fond de deniers preft à toute occurrence, ils fe failirent du reuenu desbencficfis.y eftabliflans commiffai-retàcefteffcéîr Cequ’onTéurlaiffafairetoutà loifir, les

Rois amp;nbsp;leurs Courtifans eftans lors occupez à feftins, dan-(es amp;nbsp;autres vains palfetemps pour le conuoy du Roy dç

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K.D.tXXHI. ChARLSS NïVriESMI.

I Pologne. Ainfi donc ceux de Languedoc en peu de tempî - garnirent plulîeurs places defquetles ils poiiuoyent letter 1 en campagne,fous la conduite de leurs gouuerneurs, près de vingt mil hommes lafoibliflànt leursaduerfaircs parla cueillette du reucnu des benefices amp;nbsp;côtributions qu’ils fai-foyent venir de toutes parts. A leur exemple, plulîeurs de J l’Eglife Romaine,mal côtens d’ailleurs,cômenccrent à s a-doucir enuers ceux de la Religiô,amp; à fe ioindreàeox.pour procurer quelque reposàl’Eftat de France.Ceux de la Religion au goirtiernement de Nifmes alTemblez par deux fois relôlurent de demander au Roy vne paix plus ferme amp;nbsp;mieux conditionnée qu’cn l’edit de la Rochelle, qui leur fembloit defedlueux 8( non recenableen trop d’articles.lls loi enuoyent leurs députez le remercier de labonneaôe-flion qu’il proteftoit auoir de remettre fon royaume en pâ”'- Adiouftent que ce remede trcfneceftairc pour re-t« âeceux drelfer l’Eflat, perdu amp;nbsp;ruiné fi Ion n’y pouruoit prompte-dt Langui- met. Leur Volonté eftreaiFcdionnee à lui rendre obcifian-ceimarsquelesmaflacresmonftroyentledangerqu’il ya V«,'»•« qu’vn Prince foitgouuernépar les pernicieuxauis de mel-J,, chans Confeilliers.Prioyentle Roy netrouuer eftrange fi ( coxquiauoyentintercfientelfait) s’eftoyent afi'emblca \ f pour auifer meurement aux plus feurs moyens d'eftablir v-

I Re bonne amp;nbsp;ferme paix.Que par les artifices des mefclians ’ ConfciUiers le Rcy auoit efté induit à fe declairer de viuc I voix amp;nbsp;par lettres patentes publiées par tout, l’auteur du niaffacre de Paris, ce qu’il auoit dclauoué quelques iours auparauantienquoy fa réputation eftoit fort amoindrie enuers les nations c/lrangercs. Qu’ils penfoyent fa volonté ne s’accorder point à des effeéls fi fânguinairesquelona-l Hoit vcus,mais craignoyent que les mefehans Confeillicts 1 n’euflènt toufîours vne mefme deliberation': partant n’a-uoyent peu moins faire que de pouruoirà lafeureté d’eux. £oirj rflt;- ‘ Languedoc, amp;nbsp;fe garantir aux defpcns de leurs corn-, pagnons traitez fi iniquement. Ils rcqueroyent donc pour i’e/iaWifl'emcnt de la paix que ceux de la Religion eulfent, es villes qu'ils tenoyent,des garnifons entretenues aux def-pens du Roy. Qji’outre ces villes le Roy en bailiafl deux en chafeune prouince.de fon royaume, choifies par quatre députez, lefquelles feroyent aufli gardées par ceux de la (Religion aux defpcns du Roy. Que l’exercice libre amp;nbsp;pu-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;blic de

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Charus NîVPissKirT nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;214

blic de !a Religio fuft permis en tout lieu du Royaume amp;nbsp;àtousceuAqui le demanderoyent. Qiiepouradniiniftrer iuftice à ceux de la Religion , nouueaux parlemens fuller.c érigez en chafcune prouinccgt;compofez de luges de la Religion. ■Que pour fcntretcnemcnt de leurs niiniftrci ceux dclaRcligiô fuffctdefcliargcz desdifmesqiiedemâdoyéc j les preftres.Que les auteurs,confeilliers.amp; executeurs des ntaifarres fulfenc punis come bfigâds amp;nbsp;perturbateurs du reposptiblic.CeuxduGouuerntniëtdeMótaubanenuoye tctatfffi leurs députez,requerans outiece que delTus.Que l'Amiral amp;nbsp;tous autres de la ReligiSmiffierez le 14. iour d’Aouft 157’.amp; depuis, amp;nbsp;ceux qui viuoyent encor fulTenf rtpatezauoirefté âc eftre fideles fuiets du Royamp;de fon F.ftat,iilnocés Se incoulpablesde toute confpiration amp;nbsp;re-belliôttous arrefts,edits amp;nbsp;aâes faits depuis au côtraire de- ! clairez nuis,comme donnez (ous faulTr calomnie,biffez 8C ! rayez de tous regiflrestles bicsjhôneurs amp;nbsp;Eftats reftituezji aux heritiers des malTacrezitous momimcns diffamatoiresi oftezjprocefliôs generales inif ituees en memoife de telles ' cruautez,abolies.llsdcmquot;tdoyeut au refte exercice libre de la Religiô amp;nbsp;difeipline EcclefiMfiqueen toutes (quot;es parties y côioignant la fepulture fans diftinftiô de temps Se de cç-miticrc,l’excption de contributions aux ceremonies de Vt-glifeRomaine,receptiô de leurs enfans es colleges fous reges de la Religio,legitimation du manage des preftres fe râgeans à la Religiô. Plulieurs autres articles côccrnans la police furent par eux propofez Scieurs commis enuoyez fur la fin du mois d’Aouft.aufquels fe ioignirot pres de tyô ceux deProuéee,Dauphiné 8c dt Nifmes,qui par la bouche d’vn firét de grandesremonflrances au Roy, lequel les rc-Uoyaàécrtainslîenscommiffaires aucc lefquels il côfcre-»oyent,promettant apresauoinconduit le Roy dePologne fon frère hors de France, auifer à tout ce quiferoit requis

I pour côtenterfes fuiets. Les députez ayasfaitleur rapport *fur le commencement de Nouébre,l’alfociation fut renou-Ucllee entre ceux de la Religiô es prouinccs fufnommecs, ou ils tenoyent vn trtfgrand nombre de places, 8c vu rei-glement fort exaâdreflc pour leur conferuation. e

Les ambalfadeurs de Pologne elfans entrez en France fur la fin de luillet pour emmener leur Roy , ilsl’acom-pJgoerenc de la Rochelle à Paris où il fit fon entree âmtâffâ-quot;

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M.D.txxiir, Charus nîthjsme.

diurt de Pa magnifiquele14.de Septembre, rien ne defaillant à fon tagte, tuf- jjcQf J que la profperité des Kochellois qui luiauoyenttue me partie deles ferujteurs.En laCouril y enauoitdebien i, ioye\ix qu d euft rcceu celte bontctd autres portoyent im-noMUMu paticmmentfon depart, nommément la Roine mené amp;fes ' Confeillicrs plus fecrets,ceux de Guife , amp;nbsp;les EccJefiifti-' ‘ . - ques.Tous redoutoyét le R,oy,lequel commençoit à ebâ-^er de vifage amp;nbsp;de langage, fur tout apre»auoir entendu au vray la rcfolutionSc les moyens de ceux de la Religion Ci» Languedoc amp;nbsp;pays voifins. Les Ecclefiaftiquesauoyent faitrn prefent de trois cens m il efeus au Roy de Pologne , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour les agréable^ fcruices qu’il leur auoitfaitsjcontre ceux

Vafh't de la Religion,8ecufl'cnt fait deux fois dauantage, s’ilenft * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dompté les Rochcllois, L’Euefque de Valenceamp;Latiflac

eftans en Pologne,pour obtenir ce qu’ils pretendoyentac-eorderent à la Nobleflc du Royaume plulieurs articles en Jaueur de ceux de la Religion en France.Les ambaffadeurs en firent inftanccau Roy par requefte bien ample, reuenût prefque à. mefme conclu lion quccelle des députez de Lan-^guedoc. Ils intercederentaufsi pour plulieurs particuliers. On vfa de tous artifices pour dellourner les ambaffadeurs de telle pourfuitc, les occupant à feftins 8c fpeftacles de grande defpéfe. Leur nouucau Roy n’ertoit giicres ioyeux de faire ce long pekrlnage,8lt; e'uft bien voulu attendre iuf-ques à l’æfté prochain : mefmes fes plus confidens elfaye-rentde faire donner aux ambaffadeursquelqueniauuaife refponfe fur leur requefte, afin ou qu’ils s’en retournaffeot inaïcontensjou que le temps s’cfcoulalLMais les feruiteurs , du Roy , lui firent faire de belles promeffes à ces ambaffadeurs , lefquels on remità Mets,pour y entendre combien Ion defiroit faire pour eux. Parmi ces rompemens de telle, ' le Roy ne peut ie contenir de lafeher deux ou trpis fois quelques menaces contre ceux qui l’auoyent abufé,lui fai-fantacroire qu’apres la tournee du i4,d’Aouff, il feroitroy »abfolu. Au contraire il voyoit fesfuiets lui reprocher tout /çuueriement les torts irreparables qu’il auoit faits à foy-I mefme 8c deux: l’accufer qu’au lieu d’eltie perc de fon peuple il en auoit cfté le boucher 8c le bourreau , ou du moins en auoit fait le titre par l’induâion des principaux aUtetys de telles confufions. Mais fes plaintes 8c menaces furent de mauuaife digeftion pour lui;5c en ce hrouillis d’a-faires

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Charlis » i t ms m ï. 21$

faires ilne trouua point de fideleferuitcur qui luiaprinil

3 patienter 8c fe contenir, pour trouucr auet le temps les '•«..•f./Xf moyens de faire iuftice de ceux qui auoyent commis tant y**/* * d’inmftices Si de fureurs enragees fous le voile de fon no.

Ainli donc vnc forte maladie le faille en Champagne, tel- lamataiiit lement qu’il cuidamouriràVitry où ils’elioitacheminédu-R,}. deuant, pour faire fortir fon fiere le Roy de Pologne, lequel ne pouuoit dilTimuler le regret qu’il auoit de fortir hors de France, pour aller parmi des gens qui l’empefclie-toyent bien de faire maflacrcsi Si la longueur en laquelle ontiroit lesafaircs faifoit penfer que plus de deux atten-doyent rifluc de la m aladie du Roy, les feruiteurs duquel parloyent lors fort au defauantage de la Roinc mere, 8c de cenouiicauRoy,amp;deleursintinies.donraucunss’abfen- . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

terent de la Cour.Sc s’en allèrent eflorer en Bretagne. Or lamaladie du Roy ayant prins autre trait que Ion n’atten-doit,8t ce Prince ayant pat la vigueur ardente de fa icuncf-fc tepouffé 8c fait fortir le plus fort de fon mal par la telle, le col,8c le vifage, le bruit courut quec’efloit la petite ve-roleidont les Courtifans pour la plufpart fc (ouft loyer, fins oler dire mor,mais refpondroyent des efpaules.Apres s’e-ftre reptins 8c fortifié, il ne cefla de pre fier le dedogement defon frere,lequel fortit enuironla fin d’Oftobre ,*laiHant toute charge .à fa mere, qui lui portoiteuidemmcntpltis d’aifeâion qu’aux deux autresileRoy lui eflant redoutable àcaufedefesboutees8c menaces, 8c le Duc d’Alençon n'aimant point la maifonde Guife.

Incontinentapres le par temen t du Roy de Pologne fe EJiät dt drelTerent nouuclles pratiques, dont nous auons à parler ‘'f'** hricfiiement. Pource que ceux de Languedoc le renfor-J^^^‘7'* Çoyentdciouràautre,afin deles apaifer 8c arrefter onafli-gne les Elfats generaux à Compiegne , 8c trefues fe font pour deux mois auec lefdits de Lâguedoc,aufquel$ eft permis de s’alfembler pour auifer à ce qu’ils trouueroyent ne- IJ [1 tcffiitederemonlfrer pour le bien du royaume. Cepen-^V^** *' dant vnc entreprife tft drelfee pour s’emparer dcIaRo- ’ clielle, 8c gens courent par toutes les proiiinces pour def-couutir amis Si ennemis,conuoqucr les Ellats particuliers, faire drefler les cahiers,8c mettre les afaires en train,auec It plus de bruit qu’il feroit pofsible. D’autre cofté laRoine mere feint dire en grand efmoy touchant la lieutenance

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F F’ }•

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^.D.Lxxin, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles hivjium«.

du Royaume,Sc cftant à Soiflbns prie Ie Roy de n’accordcr cefte charge au Duc d’Alençon fon frere, alléguant que ce •• '• ' nbsp;nbsp;■ jeunePrinc,-,quin’auoicaprouuéles malTacrcs,enuironné

de malcontens, pourroit faire quelque remuement fif-cheux, s’il fe voyoicles forces du royaume en fa puiffaiicc. Surcc nonuelles vienenc que les députez de diucrfespro-uiaees ô’arhtroinoyenc de plufieurs endroits pour fe trouver aux Eftats,auec memoires amp;nbsp;commiflions pour parler bien haut, nomuiément contre les auteurs amp;nbsp;confeilliers des maflacres. A cette caufe.les Eftats afllgnez à Compiegne furent rcuoquez :3c neâtmoins plufieurs députez venus lufqiies à Paris demâderen 18c obtindcent audiance, en laquelle apres villes plaintes amp;nbsp;remonftrances des coiifu-fions publiques du royaume,5: particuliers es prouinces,ils .1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fupplicrent le Roy qu’enconfidetationdesmauxfuppor-

tcz par fcs fuiecs depuis tant d’annces, par la mauuaifead-anjnittration defesprincipaux cófeillierSiil luipleutt donner quelque relafche à fcs fuiets, 3c cependant convoquer les Eflats generaux de fon royaume,pour pouruoiràtous ces defordres.-autremét quelque fouleuemcteftoit à craindre. La Koine mere amp;nbsp;fes agens rudement efcarmouclicz parteiles pIaintcs,dontIeRoy fembloit eftrecfmeu.tafcliéc d’amollir par belles paroles ces députez ; puis changèrent de vifage,v(ansdemenaces,tellement que les députez s’en retournèrent fans rien obtenir, finon que le Roy leur don-qeroirbien cotteontentpment, fur laquelleefperanceils cftoyent exhortez de'mainccnir les prouinces en paix,permettant fur tout à ceux de Languedoc, que Ion redoutoit, defiirenouuclle alfemblec pour drefler amplesarticlesice qu’lis firent puis apres en l’aflemblee tenucà Milliauden Rouerguc, où ils n’obmirent rien de ce qui eftoit requis Mfßingt de pour la conicruatipn d’eux amp;nbsp;de leurs aiTociez. Le nial,par fucces feu qyj lors donna commencement à la ruine de ceux delà Religion fut que plufieurs Catholiques Romains, quis’ap-• s Ipelloyent Politicques 3c malcontens, fe rangèrent pres • d’eux,y trouuerenc credit,8c fe firent compagnons : en lieu que fi ceux de laReligiô fulfent demeurez à par cux,leRoy cutefté contraint les lailfercn paix, amp;nbsp;leurs afaii es euflent fuccedé heutcufernent, ce qu’elles ne firent pas, obftantce meflingeiduquel nous dirons quelque mot,puis que l’ordre des années nous y contraint. Quelques Politiçques cour? tifan?

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Charles nithjsmi. iiö

Hfmseftimerent que pour ramener les afaires à meilleur pninft il faloit vn grand chef.Le Duc d Alençon leur fem-blj propi e. Ils lui propofent le peu 3’ellat qü’on faifoir de lui,fespecis moyens,lesrccerches deles fcruiteiirsJesdef-fiancfs que Ion auoit de fa fidélité, le refus de lui commet» trehlieurenance genciale,lamaladie du Roy, amp;nbsp;le moyen qui fr prefencoit a lui de reltaurcr le Royaume; le confeil-lét de i'e retirer de la Cour, pour mettre a bücfciér la main , aux afiires.Pendant que cela fc remue, dont la Roine mere IÇp ouït incontinent les nouuelles,amp; Iceut bien s’en feruirjcé-me nous verrons,les pratiques pour furprendre la Rochel-le.où PuigâillardjLandereaujle Baron de la Garde 8c autres ’enoyent la iTiains’efchaufoyent,mais en telle forte que les Rochcllois defcouurirent peu à peu lepiegc,dans lequel ils chcllt. ’tiraperent quelques chefs de l’intelligence, lefquels ih firent exécuter à mort fur la fin del’annee.Toft apres le Roy leurefcriuit lettres,difant élireioyeux de celle executiô,amp; Its exhortant a lé bien garder.Cc fut vue occafiü,apres plu-lieutsdifputes, de les faire entrer en aflociition auec ceux •i' Lâguedoc Si autres pour fc remettre fur la defenfiue,at tcndâtquequelqucCbeffemanifcilaftjCommeonleuren tlonnoitcfpcrance. Ce qui les retarda fut qu’ils voyoyenc “* • plulieurs boni mes dequalité, ennemis de la Religion ,fe ■«ter en campagnc,pour demander reformation del’Elbr. Cel.1 fit prefumer à plulicurs gens de bien, qu’il y auoit de l’iriifice:amp; que la Roine mere fie fes coiifeilliers faifoyene iûucr celle iragcdic,pour entretenir la noife durant la maladie du Roy,afin de faire le hola quand il leur plairoit.Sc à Vn befoin ruiner les vns par les autres,

^mTdTTx xTT n,

CE V X de la Religion ayans entendu le fait des Ro-chellois , amp;nbsp;les pratiques qu’on drelfoit pour le.- fur-pttndre en L,anguedoc, le tout durant les trefucs, les leuees de gens, pour leur courir fus a l’improuillc , de- Frana. libtrerent (les rtefues expirees ) pouruoir à leurs afa -res: Si premièrement publièrent vnc ample declaration des caiifes qut les mouuoyent a fe remettre fur leur defenfiiic, où ils monflrcnt in finis torts qui leur auoyeqc Mie faits depuis fix mois, fans tfperace de iufticc, ains auec

1' F. ij.

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u.D.ixxnn« Charles hieiiejr«.

inanifefteaparencede totale ruine .s’ils ne s’y oppofoyent: dauantage'ils mirent en lumière des auis 8e humbles re-monftranccs aux Princes, à h ftloblelfe, aux Parleæeas K au tiers Eftatjafin de refueiller les vns amp;nbsp;le s autres. LeDuC d'Alençon qui auoit efte' follicité de penfer à (oy fut con-feillé par fes plus confidens de pourclialfer la lieutenance, amp;nbsp;fe tenir coy s’il l’obtenoit: ou fi on vouloir l’employet contre ceux de Languedoc , de penfer aux moyens de re-'• ’• ' 't mcttre'les afaires du royaume en quelque meilleur cßat.Sa mere tenoit que les matefchaiix de Montmorency amp;nbsp;de Colfé pouflbyent cefte roué' à la foiljçitation du Roy de Nauarre amp;nbsp;du Prince de Condé : pourtant refolut elle en fon cou feil de s’en alTeiirerjSc fe desfaire de ceux qui feran-geroyent à autre parti qu’au fieu. C’eftoit l’enirec àmer-» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ueilleux remucnicns,où ceux de Guile preftoyent les deux

mains. Auint donc, la Cour eftautà S.Germainen Laye^ Xque le Duc d'Alençon fit inflance 8c requefte auRoy de lui accorder l’eftat de lieutenanc general, reprefentaiit fs perfonne par tout fon royaume. Donc le Marefchal de ( nbsp;nbsp;1'1/ Montmorency eftant entré en propos auecleRoy 8tl*

* *’ V4»r Roine mere, leur remonftra que fi Ion n’aeçordoit au Duç perte requefte, ce feroit lui faire tort, dautant qu’on badle-roit occafion à chafeun d’eftimer mal de fa fu^fance, attendu mcfme que tel eftat auoit efté baillé au Duc d’Anjou, fans qu’il l’euft demandé.II alléguait d’autrestaifons que le merited’vn tel afaire lui pouuoit fuggerer, pour le fçpQç duroyaume. On feignit d’appointer cefterequefte, KHt«»4nc« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;patentes en forme deue, on fit drefier queU

acctrdii Ér qucs lettres de cachet adrellantesaux gouuerneurs, outre Bte auDuc quelque declaration dc bouche que le Roy fit en prefence de certains gentilshommes députez des prouinces.LeDuc d’Alençon peu fatisfait de tellet prouifions câtinua fa pour-fuite , ce qui fit penfer à fes adurrfaires qu’il auoit fenti le vent dc la refolution prinfeparfi mere défaire tomber ce-fte lieutenance es mains du Duc de Lorraine, lequel peu de temps apres vint en Cour, où il auoit efté appelle par mel-fages bien exprçs.On pafliplus auanncar en mefme temps fur vn bruit ferne que le Duc d’Alençon auoit gens each« pres de foy pour executer quelque mauuais dcfl'ein.Ia Roine fa mere alla en pierfonne fouiller la chambre 8c gardero-f»e d’acelm, Sc tort apres,imprimant en l’efptit du Roy icne fjay ■

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C li A R L É S H E V F t E ï M E, li/ f^iy quelle crainte amp;nbsp;desfiances, lui confeilla d'aprocher plusptesde Paris,afin d’citre logé plus feureinent,al'çauoic au bois de Vincennes, forte amp;nbsp;plaifaiite place. Atiaiit que defloger furuint vn autre fair. Le Duc de Guifc prenant querelle en la balle Cour du chafteau de ^.Germain,contre vn nommé Ventabran autresfois feruiteut defaniailon, fflitlamainà l’efpec. Ventabran s’enfuit St gaignc les de-grcz, montant droit à la chambre du Alarelchaide Monc-n)otency,laquellctrouuantfermee il monte plus haut vers h chambre de la vefue du ConneliablcjSc ttouuant le fieuc dcThoré frété du Marefchal s’arrelle, où il reçoit quelques coups^mais fans elfre otfcnfé,le Duc difant que Ven-hhran auuit délibéré le tuerimais qu’il rouloit le chalfier. Celle farce ainli louce, le Marefchal,fcigneur prudent, ef-faya d’en tirer quelque clairté. Si fit emprifonner Venta-lgt;'an,que Ion ellargit deux lours aptes. Qui fut occalion au Marefchal de fc retirer de la Cour par congé que le Roy lui ®âroya. Telles menees fe pratiquoyent au mois de Fe-urier,fur la fin duquel rapport vient en Cour qu’à vne iour-lgt;e delà elloyent logez du collé de Normandie deux ou Mrsii^aud bois cens cheuâux, qu’on difoit s’ellrc alfeinblez au lïian- lespluficun éement du Duc d’Alençon pour fauorifer fa retraite hors ’gt;« delà Cour.D’auttes malalFedionncz contre lui, publient du pre-Sueceltoycnt gens aüemblcxenaræespour venir tuer le i^nobUf de Hoy.fa mere amp;nbsp;Ion confeil. Le premier auls auoit fonde-Wormani, blent, toutesfois pour rendre le deuxiefme (du tout faux) A tmuu t de rtceuable,tous,hors mis le Roy perluade de demeurer auet

fon train jdellogcnt à grand halle de S.Germain, où ils e- cS-fioyent encor attendans que leslogis au bois de Vincen-nes fulient drelTez, amp;nbsp;s’acheminent vers Paris depuis les gemmerj: nti'fheuresdufoiriufques àminuiél, atiec vn tumulte amp;nbsp;defotdre eltrange. le ramenteuray ici que le Duc d’Alençon elloit aucunement refolu de fortir St d’erameuer le Koy de Nauarre: amp;nbsp;que celte croupe eompofee de gentilshommes leurs fetuiteurs, venoit pour l’acompagner esi,^. « -, lieux affignez : mais imaginant beaucoup de diificultez ei* '-lt; ' ■. rexecution,print auis de la Molc,gçntilhomraePtouei)çal,' quilegouuernoit, lequel luiconfeitla d’auertirpromptement le Roy fon here 8c la mere,comme tout alloic. Ce fut pourquoy le Roy ne bougeatneantmoins la mcre,qui auoiî plus haut delfeinfic ce chemin de nuid, amp;nbsp;s’en alla loger

FF. üj,

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Charles n lt;nbsp;t f n s m e.


M.D.LJCXIlM.


ch-/. !e M ircfchil de Kets, au fauxbourg de S. Honoré f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Li! Pariftens creurcni tout cc qu'on voulut deccscbe-

u.iuïjdetienus en peu d’heures vne puili'antearmee,cedi-fok on. Lc Roy vient lelendemaintrouuer famerc, St W4«.ur»’' au bout de hult iours s’en vont au bois dc Vincenncs.a-tenu diners confeils pour auifer aux moyens d’attra-} nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ per Ie Marefchal d’Anuillequi leur tailloit de la befon-

gne en Languedoc. Cependant le Une d’Atençonamp;le Roy de N.tuarre publient le i4.lourde Mars vne declaration touchant le fut de S. Germain: protelienc de leur bonne volonté St affeftion entiers la niaiefte' du Roy, St qu’ils font refoliis des’oppoler de tout leurpouuoir aceux qui lui feroyent rebelles. Cela feruitpourfaircreueniren Cour le M iiefchil, de Môtmorency,lequel y ellant fut ar-rcrté.commeauffi fut le Marefchal de Cofle Sttousdeux ignoininieufeinent menez prifonniers a laBaftille. bon emprifoniied’autre cofte a Parish Mole,Coconnas,Tour-tay feruitcurs du Duc d’Alençon, qui furent au bout de quelque.s fepinatnes execute?, à mot'', ayans feulement confclféd’auoir participé à quelque deliberation de leur maifttede quitter la Cour. Plulîeurs Seigneurs amp;nbsp;gen-tilshomm senuelopez en ce proces, fe fauuerent comme ils peurenr. Le Duc d’Alençon amp;nbsp;le Roy de Nauaire furent tenus de court, amp;nbsp;intevroguer. par deux fois fur ce fait.

Sllat ite remuemens de l i Cour n’einpefcherent pas ceux Dauphiné, dclaReligion amp;nbsp;leurs alfociez de penfer à eux. En Dau-ir dt Lan- phiné Moinbrun s’empara de LoriohLiuron, Alet, Graue Si Roinac , desfait cinq compagnies d’uifanterie kuces lt;r« Paiîliiu. CQijtfe lui. Ceux de A’illeneufueen Viuarais auoycnt peu au parauant taillé en pieces quelques troupes armées contre 1,1 Religion , fans perdre vn feul homme, St prini Aubenas , ville d’importance, apres auoir coupélagor-. ■ z'ge à toute la garnifon compofee de mallàcrcurs Lyou' (VuaVnois pour la plufpart. Le gonuernement de Languedoc a tvi n té de Dauphiné, ayant efte commis au Prince d’Au-****’ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;phin, St enioint au fleur d’Acier de (é ioindre à lui, le

Marefchal d’Annille defcouurit par lettres interceptes ce qu’on lui machinoii : au moyen dequoy il commence à s’aprocherdeceux de la Religion, communique auec S. Roiuain gouucrneur de Niûnes, fefaiflt de Montpellier,

Beau-

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GhA MES NEVFIES M r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2X8

Ébaucaire, Lunel amp;nbsp;Pezenas. En Poiäou les Politiques ,,„4 joints auec la Noue , s’emparent de S. Maix.iutj Melle, Fontenay, Lufignen amp;nbsp;autres places. En Normandie, au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

commencement de Mars le Comte de Montgommeryj a-. .. Compagné de Lorges S^ Galardon lés enfans, partit de„ l’ifle de Gerzé, amp;nbsp;vint defeendreaux Rades, où Colom - die. notitm-“ bictesamp;de Sey fuiuis de cinquante gentilshommes vin menf/iKCï-drentle receuoir, d’où il alla vers Sainû Lo j puis af- quot;nbsp;fiegea amp;nbsp;print en dedans trois jours par corr.polition Ville de Carentan. Vrl mois apres vne puill'ante armee mer^ de~ ennemie , de laquelle Matignon amp;nbsp;Feruaques edoyent puii exteutf elicfsjlui combe lur les bras, amp;nbsp;l’encloft dans vnepeci-teville foible amp;nbsp;mal munie nommee Danfronc, acom-fagné de (bixante cheuaux amp;nbsp;de quatre vingts harque-buziers fous la conduite du capitaine la Touche le ieunes Serefoluant àvne valeureufedefenfes des le momencdii liege, il fait fortir vingt cinqcheuaux amp;. quelques har-quebuziers , qui firent vne rude charge, tuèrent lept gentilshommesafliegeans, amp;nbsp;neuf cheuaux: puis fe retirent ayans perdu le (leur dePriaizetué, amp;nbsp;laifledeux prilonniers. Cela fut ronzieCme iour de May. Le lendemain lesalTicgezi taillèrent en pieces vn corps de garde. Mais incontinent apres , quelques vnsperdans courage , ou follicitçz par belles paroles, quittèrent le Comte, amp;nbsp;fc rendirent aux «ffiegeans , qui pour recom-pcofe les delùaliiercnt amp;nbsp;rançonnèrent. La Koine mete auercie que le Comte (a qui elle vouloir mal de mort) eftoitdans les filez, faifoit marcher iour St nuiét gens pour renforcer Matignon , amp;nbsp;fut commandé à l’ar~ tnee qui eftoit deuant Samft Lo de s’acheminer en diligence vers Danfronc,où , des le commencement du fiege, fe trouuerent fix mille harquebuziers , amp;nbsp;quinte cens cheuaux. Le vingttroifiefme iour de May, tandis que le Roy eftoit griefuement malade , le chafteail fut batu de fix pieces qui en cinq heures tiferent plus de cinq cens coups , amp;nbsp;firent vne brefehe de quarante cinq pas. Le Comte fut lors abandoOné de la plufp.irt de lès gens , qui en lieu de fe retirer dans le chafteau auec lui, s'enfuirent de la ville au camp j où ils rc-ceurent 1» traitement qu’ils meritoyent, comme leurs «utres compagnons^ Sur les deux heures apres midi^

F F. iiip gt;

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I

M.D.IXXIJII? ChaMîS KtïFIESME.

I , lesalfiegeaiis vindrentfurieufement à U brefcliCj où iis trouucreiic le Comte au coilc droit auec les heurs duBrof-fayjdc Chauuinijdc Cornières,de Terc,la Touche le leune, la Mabiliere, du Cros,Oulfe,8c autres iufques au iióbredc xo. Au cofté gauche eftoyét les (îeurs de Sey,des Hayes,de Vaudoré,la SauffayejVillcncufue amp;nbsp;autres, en pareil nombre de vingr.Tous enfemble fe profternent a genoux, pour ouïr la priere qu’vn des trois minillres, qui s’y trouucrent lors, fit en prefence des alTaillans, lefquels icelle acheuee vindtent aux mains en l'ordre qui s’enfuit. De dix compagnies de genfdarmes,qui eftoyent en ce fiege,Matignon S les autres chefs choifirent cent gentilshommes, aiçauoif dix de f hifque compagnie,bien coiiüerts, fuiuisde fix cens harquebuziers motionnez amp;nbsp;de cencpicquiers auec les corfelets. Ces huit cens hommes, auec enuiron deux cent autres volontaires meflez parmi eftoyent conduits par les fleurs de Feruaques, Villermois, Sainfte Colombe,Riber-prey,Lauerdin Si autres. Le combat dur.i cinq heures, amp;nbsp;le canon ne ceflbit de donner, dont lös aftîegez, teceurent dommage,àcaufedesefclats des pierres, dont le Comte fut blefle,mais legerement, en deux endroits'du vifage: il receutaufli vneharquebuzadeau bras droit, pres l’efpau-le : mais ce ne fut que meurtrifleure à caufe de la bonté de fon braffal.Aprcs auoir opiniaftremenc combatu de cofté 8t d’autre les affaillans furent contrains fe retirer ayans perdu Doilly,S.Colombe, amp;nbsp;p'uiîeurs autres C3pit3ines,gcn-tilshommes Si foldats tuez fur la brefchr,iu(ques au nombre defoixante, St emmené enuiron cent blelfez 8c mutilez. De la part du Comte furent tuez du Broir3y,deTere, du Mefnil miniftre,Vâdore,la Sauflayejla Nohe,8c fix foldats r 8c de bleflczdouze,arçauoirle Comte,Villeneufue,la Riuiere, Oulfc, du Cros miniftre, Maimbette 8c Courton capitaines,8ccinqfoldats. Deux ioursapres feptou huit des afl'iegez fortirent 3c s’en allèrent rendre au camp. Le 20. du mois, le fieur de Vaftey parla trois fois au Comte, l’induifant à entrer en compofition,comme Ion auoit fait le iour precedent. 11 n’y auoit voulu entendre,conoiflant la mauuaife volonté de fes ennemis, 8c tenant à honneur d* mourir fur la brefehe auec les armes en main.Mais comme il vid que fes gens feperdoyent ainfl, le laiflant prefques feul auec les, bleffcz amp;nbsp;quelque peu d’autres, quibranf-........ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ioyçüt:

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Charlis nitMisui, ii9

kycnt : ioint que les munitions de guerre amp;nbsp;l’eau leur de- i «» failloyent; il fut contraint d’entendre à compoficion , plus pourlauuerceuxqu.iluireftoyent, que pour efgardqu’ii J'*'**’* cuttafoy.Neantmoinsfailanc de neccffité vertu il tint ferme,amp;obtintqueluiamp; tous ceux quiluialûHoyentallie-gtzauec lui fortiroycnt vies fauues, aucc quelques acou-Itremensjfans autres armes que l’efpeeSc la dague. Tou-tesfois que lui demeureroit entre les mains de Matignon 8c Valfey quelque temps,mais auec bon traitement amp;nbsp;feureté de fa vie. Ils promirent amp;nbsp;iurerent de faire garder inuiola-Mcment celte compoCtion, amp;. Vafl'ey qui eltoit parent du Comte lui en fit particulièrement encor de grandes prote-H’tions.Quelques heures apresjCnuiron minuict, ces deux ehefs allèrent quérir le Corote.lequel fortitacompagné de Chauuini. Et fur les fept heures du iour,Matignonretoui-napour faire fortir les autres. Aucc lui entrent les foldat:

logezen la ville, amp;nbsp;ceux du Camp pat la brefcheamp;par les ..... faufles brayes.La compoûtion fut qu’ils tuerent en prefen-

« de Matignon vne partie des afiiegez, dcfualizerent les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

autres, amp;nbsp;leur firent de grands outrages, puis les contrai-gnircnt de trouuer amp;nbsp;payer rançon.Trois ou quatre en ef-•^haperent laufs, eftans tombez es mains d’vn feigneur qui auoit fou honneur amp;nbsp;le droit de la guerre en tecommâda-tion.lls firent mourir vn minilire nomme la Bute, amp;nbsp;pendirent le Capitaine la Touche le ieune. Le Comte fut toit apres contre lafoy proraifemenéprifonnierà Paris, amp;nbsp;finalement execute à mort, comme nous le remarquerons plus amplement en fon ordre.

Le Duc de Montpenfier, fort affeftionné à l’Eglife Ro- f„ maint, fuiuid’vne armee fe mit en campagne au mois d’A- Po,ai«,£»»-nril, pour faire la guerre en Poiftou à ceux de la Religion, trt ct»x dt furlefquels le fieur de Biron auoit fait entreprife de leur enieuetTonnay Charancc,dontilnepcut venir à bout. Au mois de'May le Duc alTicgca le chafteau deTalmont qui ferenditmiais ce pendant,fa compagnie fut furprinfe en vn village pres Sainfte Hctmine,plufieursd’icelle tuez,douze ou quinze gentilshommes prins amp;nbsp;emmenez auec foixante

. cheuaux , aucc force bagage amp;nbsp;vn buffet d’argent du Duc, parle Capitaine S. Elliene lequel eftoiten garnifondanv Fontenay, que le Duc afsiegea incontinent, y fit donner

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M.b.txxilrr. Charlss nivfiesmî;

• deux alTauts, où il ne fit rien que perdre des plus affeurez defes troupes. dcfliis ayant rcceunouuclles de la maladie mortelle du Roy il lé retira attendant nouuelles forces T^etraite^u Sc commillîons. En ce temps, le Prince do Condé ren-fnnet dt ré en Picardie, arrière des bourafques de )j Cour , rc-Candé m cent diuers auis des delfcins que Ion faifoit pourfefat-pcrfonnCi Or nonobftant les trabes qui luie-

COll (V

ftoyent dreflees, il gaignafAlemagnc,- fuiui de Tijoré à qui Ion en vouloic, 3 caufe des marcfchaux de Montmorency amp;nbsp;d’Anuilk lesfreresj amp;nbsp;des confcils donnez au Duc d’Alençon. On parla diuerfement de cede retraite : les vns elhmans qu’on auoit laiifé efchappcr le Prince, pour entretenir l’eau trouble, amp;nbsp;faire d’autres me-neesdcs autres tenans cela pour vne grande deliurance au foulagement de ceux delà Religion. Le temps a fait voir cequ’il en faut ellimcr. Qpoy que s’en foit, le Prince ar-riué à Strasbourg apres auoir reconu en l’Eglife Françei-fe, qui yeitoitlors recueillie^ la faute qu'il auoitconi-mife apres les maffacres j fe retinnt de la Religion amp;fai-fant Hommage au Papc^il refolut de s’employer pour maintenir l'elîat de France, comme feu fon pere auoit fait : Si trouuant en icelle ville le député de Languedoc qui y pra-tiquoit vne leueede Reiftres, cfcriuit aux Eglifes, exhor-raneceux de la Religion a prendre courage, St a faireeftae de fa bonne volonté pour leur foulagement. Parmelinea-drelTc, Thoré éfcriuit au marefchal d’AiiutlIe Idnfrerei J’exhortant d’ouurir les yeux amp;nbsp;empoigner l’occafton qui fe prefentoit. Ce marefchal eftoit lors en grandes difpuie.s en foÿ mcfmc, amp;nbsp;elTayôit des’alîeurer de tous codez,redoutant d’vnepart le Roy amp;nbsp;fa mere,de l’autre les moyen» que ceux de la Religion auoyent de le renuerlêr, s’il cull fait trop du mauuais. Pourtant refolut il de tourner l’œil tantoft versJa.Cour, tantofià i’oppoliie , 81 (comme on dit) cipier le cours du marché: efcriuant d’vn collé aux principaux chefs de ceux de la Religióide l’autreenuoyanc Je ficur de Rieux vers le Roy au bois de 'Viiiccnnes, auec inllruélions bien amples du ig.iour de May,pour proceHec de fon affeéiiô remonllier (es kruices paifer, prier d’ellrc defehargé de fon eflat apres auoir rendu coûte de fon ad-minillration.puis lé retirer là où Je Roy lui ordoneroir. Le tncfmciouril efcriuit lettres au parJeinentdc Thouloufc, pour

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Charlis nevfiisme. ijo pours’excufer de cc qu’on l’accufoit de vouloir fe rebel-Jtrcontrele Roy.ic furprendre Narbonne.Ceftcprocedure retint la Rome mere £t fes confeilliers qui virent bien qued’Anuilleleurtaillcroit bien delabefongne, s’ilsre-tnuoyent autre chofe qu’à point, amp;nbsp;touchoy ent a la vie de Montmorency fon frere, lequel cependant ils faifoyenc girder, afin de tenir d’Anuille en bride, amp;nbsp;donner ph aux afairesjcomme nous le verrons.

La maladie dót le Roy fut atteint peu auant le depart de fon frété pour aller en Pologne eut quelque relafche J’hi- “ Ucr.Mais ce qui ertoit caché ferefueilla fur le printëps,telle ' met que ce Prince apres auoir traité tout le lôg des mois de Feurier,Mars amp;nbsp;Auril, fit confulter fes medecins,quile fai-gnerent 8c purgerent.C’eftoyent cures palliatiues amp;nbsp;remèdes inutiles : car on le voyoit fondre à l’œil en la fleur de fonaage, au grand eftonnement des plus ignorans. Les moins groflrers iugeoyent qu’il auoit mangé ou beu quelque chofe qui ne fe digeroit point.Certains fupetftiticux y imaginoyct de l’enchâtement:amp; pource que la Mole auoic cftcfaifi d’vne petite image de cire (qu’il maintenoit élira Je pourtrait d’vne damoifelle) picquee en deux endroits par vn forcier,faifoycocourir des bruits fourds que c’eftoie Vn charme drefl'é contre la vie du Roy,côbien que la Mole euft foufienu le contraire iufquesaudernierloufpirenfcs interrogats, 8c affermé que ce n’eftoit que pour fe maintenir en l’ainoor de celle damoilclle, qu’il pretendoit auoir à femme.Le Roy faifoittouseffortsàluipoflibles.pourfur-Jnonter fon mal,8c,comme fon aage portoic,de fois à autre elfayoit monftrer fon coiiragetmaisen vain.De puis ledef-logcment du Roy de Pologne,on le vid encore plus changé d’efprit que de corps. S’il euft vefeu vn peu dauantage, infailliblement les confeilliers desmalTacresculfcntrcccui leur falaire de fa part,tant il elloit enuenimé en fon cœur à l’cncôtre d’eux,îSc falut qu’il s’en defehargeaft par paroles à quelques vns de f.i Cour, lefquels il conoilfoit eftre ennemis de telle iniuftice: mefmesilen eferiuit lettres hors du royaume. Somme, il auoitrefolu de faire vn terrible mef-nage , iulques a ce que fe Tentant lui mcfme prins par le collet, Je qu’il n’auoit point les moyens en main pour rien exécuter, eftant enuironné de gcTis qui le tenoyenc pieds 8c poings liez, 8t fes feruitcurs tuez , ou dilgra-ciez , ou ellongncz fans pouuoir aprocher^de lui, eU)

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M.D.ixxini. Charles nevéiesme.

ilpcnfades’acommod^rautemps, qui pourroitfaire Cü* uerture à fes hauts defleins,n’elbmant nullement, infque» iccqu’iliuft du tout bas, que lamottfull fi pres de la ie~ S'il ititrit i’U'^lafinde Marsilcfcriuitauxgouuerneursdcspro-ùtix gauutr uinccs, difant puis que le mefcontenfcment de fes fuiets St tuurt dti Ja caufe commune delà Religion produifoyent tant de re-praunun, mucmens en fon royaunie,il les prióit de fe comporter pai-ßblenienc auec ceux dc la Religion,declairant qu’il ne vod loic aucun tort leur eftre fait,ni düTemblable traitement en toutes leurs afaires qu’à fes autres fuiets Catholiques,vouloir que lefdits de la Religion fujTent prins en la fauuegar-de de leurs voifins Catholiques,pour les affeurer amp;nbsp;garantir de la violence qu’on voudroit leur faire, de laquelle où ellefcroitentreprife il commandoic à fes officiers faire la plus prompte amp;nbsp;exemplaire iuflice qu’il feroit poffible, les adiurant d’y tenir la raainj amp;nbsp;appellant Dieu à tefinoin qu’il n’auoit autre volonté que de voir tous fes fuiets en repos. II prioit aulTi les mefmes gouuerneurs de pouruoir que leurs compagnies ne fuffent aucunement en cliarge à fes fuiets,ains payaJfent fuyuant l’ordonnance; Par la mel-tnclettre il declairoitencor qu’ayaftt efté maladed’vne fleure quarte,il en eftoit guéri,tellement que les bruits femezi gt;nbsp;de fa maladie mortelle eftoyent vains. Le quatriefmeiour dc May, ilauertitles mefmes gouuerneurs de l’eraprifon-nement des deux marefchiux,quieftoyent aceufez. de co-fpiration contre fa perfonne amp;nbsp;fon eftat, enioignant de courir fusa ceux qui s'eftoyent efleuezen armes pour les tailleren pieces. Maisie pauure Prince n’eftoit refpcfté lors d'amis ni d’ennemis^De tour à autre pacquets lui arri-uoyentdc nouueauxremuemens, qui ne lui propofoyent qu’incômoditez, aufquelles vne ferme paix amp;nbsp;fidele manutention dc ceux de la Rehaiô en l’exercice d’icelle amp;nbsp;en ci qu’ils auoyent requis pour la confetuation de leurs perfon-nes,biens,dignite2,droits amp;nbsp;priuileges , eftoit l’vnique re-incde,quefamere amp;nbsp;fes confeilliers auoyent en horreur. Il voyoitlcsapreftsdcnouueaux troubles en la captiuitéde fonfrereSc beaufrere St des deuxmarefthaux, item en l’e-' xildu Prince de Condé amp;nbsp;deplufieurs grands Seigneur,: fes fuiets armez les vns contre les autres : brief le feu de la diuiflon allumé plus que Jamais. Pourtant accablé du mal r gui lerongeoicau dedans, 8c de tant d’hoçribles tempeftes dans

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Charles neveiesme.

(Jaris Ie ccrueau, il fuccomba fous le faix j tombant toutà gt;••»*(■ plat au lift.Par l’efpace 3e quelques iours ils s’agitoit amp;nbsp;rc. j,, muoitpar vn dernier effort de nature , nepouuantfcren-dre que par extreme contrainte. Le vingtneuliefme iour de^jr,,«^« '»« May, on efcriuit lettres en fonnomauxgouuerncursdes/j»ïMri(rgt;r prouinces,aufqucls il mandoit que durant fa maladie, amp;nbsp;cas auenât qu’il mouruft,attendât la venue duRoy de Pologne fon frcreSc fuccefleutilseuflentàobeiràla Roinc fa mere nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

en tout ce qu’elle leurconimanderoit, declairantque fes 1»’ !•*'? nbsp;nbsp;*'

frétés le Duc d’Alençon amp;nbsp;le Roy deNauarre lui auoyent •••• protnis de faire le mefmcdcuoir 3 l’endroit d’icellc mere.

Pendant les deux dernieres femames de fa maladie il perdit beaucoup de fon fang qui lui fortoit par diuers conduits defon Corps, SimefmEsvnefois feveautradedans, eftant tombé par foibleffetSc de fois à autre auoit en la bouche les noms de quelques Seigneurs, aufquels 11 en vouloit parti-culietement, Si qui s’eftoyent tenus lut Içurs gardes luf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

ques alors.

Le trentiefmp de May,qui fut Je iour de fa mort,la Roi- imt ihfa ne mere voyant que les fimplcs lettres du iour precedent,”’“’'/, int rouchant la charge à elle commife, ne fuffifoyent pas pour fortifier fon authorité durant l’abfencc du Roy de Polo-gne,qu’elle craignoit ne pouuoit voir fi toll en France,s’a- Ttgtncr. üife pour fon ferme eftabliflement defcfairedeclairerrc-,,,^/eC* gcnteenl'abfenceduRoyfutur, amp;nbsp;de s’en faire expedier lettres patentes par le chancelier Birague, qui auec les^ féaux eftoit à fon commandement. Cela eftoit renuerfer les loix fondamentales amp;nbsp;l’ordre du royaume, alxdir le droit des premiers princes du fang, anéantir l’authorité des Eftatsgeneraux,maillrifer les p3rlemens,amp; dominer fur la France d’vne façon eftrange. Neantmoins pour cftreindre tant plus les nijiins aux deux premiers princes amp;nbsp;aux deux marefehaux qu’elle tenoit prifonniers,baftonner fes enne-iriis, exterminer le Comte de Montgommery retenu pri— fonnier contre la foy promife,ferner nouuelles diuifions en l’Eftat, amp;nbsp;fe maintenir ainfi dedans la confulion, fans pre-uoir les grands delôrdres dont elle feroircaufe en donnant pied par tel moyen à vn partiquifeftoufferoit àla fin, c3-me nous le verrons ci apres, fon ambition lui bandant les yeux elle entre en la chambre du Roy auec Birague,par lequel elle fit remonftrer au patient , puis quefamaladiquot;

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Chauhs Htvntsm.


U.D.LXXIItl.


,1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l'empefchoit de pouuoir entendre aux afairesqui'reqne-

• „ ,'i-,-.(.royent fa prefenccjil feroitbon qu’il donnai! laregenccdu .....Royaume à la Roinefa mere, amp;nbsp;commandai!qu'J lettres patentes luien futrefit expédiées.Le Roy qui n’en pouiioit plus,fit par leur auis appeller les feerettaires des cominan-demens amp;nbsp;les Capitaines de fes gardes,aufquels il dit, faites tout ce que la roine ma mere vous commandera, amp;nbsp;lui obeiffezcorne à moy mcfme.Le Duc d’Alençon amp;nbsp;le Roy deNauarre furent appeliez aufli pour entendre que la régence eftoit commife a la Roine mere, amp;nbsp;furent exprefle-uient nômer es lettres quien furent expédiées furlechâp. Qnelqu’vn qui a public vn difeours de fes derniers propos I recite que bic peu auant qu’expirer il pria fa mere de pour-fjjyyre iufquej au bout fes ennemis, amp;nbsp;que de grande ve-•• Iieinence il lui dit par deux fois. Madame, ie vous en prie ■1 rtMM.t/f^i^uâffedueufement. En tels combats d’cfprit il mourut * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auCbafteaudu bois de Vincenncs,cetrentieffflciour de

May t$74.deuanc les yeux de fa mere, aflife fur vn eofre,a-compagnee des Cardinaux de Bourbon amp;nbsp;deFerrare, du Chancelier Birague,dc Lanifac, amp;nbsp;autres Seigneurs qui re-gardoyent la fin de la vie tragique de ce Prince,lequel naf-«juit le î/.iour de luin lyço. commença à el!re Roy le cin-quiefine de Décembre 1560. amp;nbsp;eut vn tegne que la polle-,,, rite admirera amp;nbsp;abominera- Ainfi ce Prince ne vefeut pas • k 'vingtquatre ans acomplis , ayant efté d’vnnaturelforta-âif, inconftanten fes penfees, foudain encesentreprifes, impatient d’attendre, diligent à marquer le naturel des au-, tresjpromptenfes conceptions 8c de grande memoireiex-, tremémcntcholere,fecreten fesdeffeins,grand diflïinula-C«7tripriogt;i r qui donnoit aifément plià fon vifage : ce uuefes de Charles pteccptcurs lui auoy ent maintestois recordecar du coni-teeufiefme. jnencement il eftoit doux 8c ouuert. Aufli le firent ils de-uenir vn des plus grands blafphemateurs de France, dont il print telle habitude, que ce mal fe tourna en luy en lan-. gage ordinaire. Martigues, LolTes amp;nbsp;autres le corrompirent ainfi malhcurcufementjdu confentement delà mere, notamment depuis les premiers troubles. 11 ne tint pas a quelques vns de ces corrupteurs, qu’il ne fe perdift apres les Courtifannes, aufquelles autrement il n’eftoit tropa-dônéitant y a que pour le rendre capital ennemi de la Reli gion, ceux §c celles qui dcuoyentauoirplusdefoindo cou-

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Charles nevpiesme.

conferuer l'honneftetéen ce Prince n’oublièrent rien pour Ie pouflet amp;nbsp;faire vcautrer es ordures qui les couuroycnt de toutes parts. 11 exprimoit en bons termes fes conce-ptiontjSc auoit la parole aifee 8c agréable : ariuoit la niufi-•Jueamp;laPoèlîe: nous auons veu d'aflez bons vers Fr.in-

ÇOis de fa façon.Mais fon principal exercice eftoit la Chaf-le} dont leplaiGr lui faifoitoublier tous autres plaifirs ;S1 finalement il fe tranfporta de telle forte apres , que le fang dps belles fauuagcs qu’il prenoit lîngulier plai-fit d’efpandrc , leur arrach.int, apres les auoir efuen-ttees, les entrailles a belles mains , le rendit comme furieux : (î que raainiesfois au retour il entroit en teU le defroute d'efprit , que nul de fes dotneftiques n’o- , foit fe prefenter deuant lui , s’il ne vouloir receuoir j',, des coups de ce Prince, en l’An^ramm_e duquel quel-^u’vntrouua apres les malfacres ces deux mots Chajjiur 'I**! **gt;*4 ^eßoial , où il y a autant de lettres amp;nbsp;les mefmes qu’eti t'fiarlts Je Valois. 11 auoit elcrit vn Hurt de toutes les parties de la Chalfe, qui a efté fupprimé iufquesàpre-fent. Il eftoit fobre , ne buuoit point de vin, dotraoit peu , auoit le vilàge longuet, pafle , le teint plombe', long nez, lesyeux farouches amp;nbsp;le regard tranchant ,fur tout depuis les féconds troubles ; au refie bien proportionné de corps,mais commençant àfe courber. Ilpre-noit plaifir à rabrouer les grands, n’efpargnant pas niefme y famcrenifcsfrercs, notamment le Duc d’Anjou, lequel . il a bafgué 8c traité trefindignement plus d’vne fois. Sur toutH en vouloir au Parlement de Paris , aux membres duquel 11 dit vn iour en l’viie de fes harangues , employée à des plaintes fur le ipefptis de lès manderaens; le veux que vous obeilTiez d’ores en auant à mes ordonnances, fansplus dilputer du merite d’içelles. Carie fçay mieux ce qu’il faut faire pour l'honneur amp;nbsp;profit de mon royaume que vous ne faites, amp;nbsp;ne veux plus que vousper-diczle temps à drefler amp;nbsp;m’enuoyer vos remonllrâces,non plus qu’à modifier,corriger amp;nbsp;interpreter mes niandemés, Çari’cnten que tout ce que i’autay dit amp;nbsp;fait foit prompte-mét executé.Trois iours auant fon deces, fa mere lui ayant ditlcsnouuelles delaprinfedu Côte de Montgommcry,il pc s’y affe^iôna aucunement, Et côme elle adiouftaft qu’iî

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U.D.1X51111. Hinri troisiesmi«

deuoit cftre bien ioycux delà prinfe de celui qui auoit fair mourir fon pere:Il neme chaut de ccl3(dit-il) ai des autres afaires du inonde. Auffi s’efiouiflbit il de nelaiflèf enfans inafles procréez de fon corps, à caufe (difoit il) que les quittant en bas aage ils auroyent trop à fouffrir, amp;nbsp;adiou-ftoitquêta Franceauoitbefoind’vnhomme. Maintenant il nous faut parler defonfuccelTeur, amp;nbsp;voir quel honiinB ce fut.

HENRI T R O I S I E S M E.

apres que Charles neufiefme eut les dt /aHaiwiyeuxcloi, fa mere defpefcha Chemerault pour en aller ' Wrf porter les nouuelles au nouueau Roy, Sc deux iours apres le fuiuitaucc pareille charge, llsauoyentmande-

ZxvïdHcz/«“’®«'S’opte®

•HtjJe Pt- pourroit lettres patentes confirmatiues delaregence. A .ƒ«■ quoy furent adiouftez pour fortifier cefte vfurpeeautho-expediens. L’vn,de traiter trefues pour quelques

•’’°'’ auecceux dePoiôoü, afin depouuoirplus aifénient expedier les afaires de Normandie. L’autrede faire eferire par le Duc d’Alençon amp;nbsp;le Roy de Nauarre lettres aux gouuerneurs des prouinces pour les auertir du pafle, 8C par tel moyen tenir ceux de Languedoc amp;nbsp;autres prouin-.. . .... , cesenbranfle.MaislelendemainjdernieriourdeMayjh 5“'» .«Roinc mere auertit les gouuerneurs des prouincesdefa regcnce amp;nbsp;les exhorte à maintenir lés afaires en eftat attendant la venue du Roy de Pologne legitime fuccefleur de Charles. amp;nbsp;auquel elle fc reconoit (ce font ces mots)e-ftre tenue de tout ce que Dieu lui auoit départi. Item elle les prioit d’eferire au Roy.St lui faire entendre leur bonne affeftionà fon feruice, amp;nbsp;le défit de lui garder la mcfme fidelité qu’à fes predcceflcUrs, promettant lui faire tenir leurs lettres. Elle adioufloit quepourofter les fcrupules qu’on pourroit auoir conceus de la maladie amp;nbsp;mort du feu Roy,elle vouloir bien les auertir que fçauoit elle vne greffe ficure continue caufee d’vne inflammation de poulmons qu’on cftime lui eftreprocedeedes violens exercices qu’il 4 faics.tt ayant efté ouuwt apres fa mort,lon a trouué toutes les

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H i N R t T R O 1 Si t s M E? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IJJ

îfAÎts. Et ayant ertéollucrt apres fa mort, Ion a trouuc toutes les autres parties dé fon corps auflî faines Si entières qui fe puilfent voir en homme bien compofé. Et eft à prelupofer que fans ledit violent exercice il edoit pour vi- exeufit ure fort longueincnr. Plufieurs trouuoyent effranges tous tmehant in tels traits,5i d’autres difoyét en vn mot, Qui s’çxcufe s'ac- ibife» eufe. Le premier de luin on fit eferire lettres aux mcfmcs''’J’‘ gouuerneurs par les Ducs d’Alençon amp;nbsp;Roy de Nauirre. en laquelle ils louoyentlapïoccdure de la Regentr, à laquelle ils promettoyent feruice St obeiffance, incitans les autres à faire Iç niefme,fans dire mot quelconque de la maladie ni mort du roydefunft: auflî n’en efloyent ils pas faule. Le troifiefme lourde luin les lettres du pouuoir de la Régenté furentleuës, publiées,amp; regiftrees au parlement de Paris, oui, requérant, Si confentant lé procureur » general du Roy; amp;nbsp;furent adioullez ces mots, apres que la Roinemere dudit Seigneur, fur laprîere, reqticfle amp;nbsp;fup-plicaiion a elle faite tant par le Duc d’Alençon, le Roy de Nauarre, que le Cardinal de Bourbon, Princes du fang 8c pairs de France , enfèmble par les prelidens 8c confeilliers foinmis par ladite Cour à cefte fin , a accepte'la regence, gouucrnenient 8c adminifttation de ce royaume.

Mâtigi’on tenaiifle Comte de Montgommery prifon- Siegt^friu »ier,ta(cha, deuantquel’enuoyer à Paris dtfe féruir de laf'“*' SamCi prelcrice , ou des lettres d'icelui, pour enleuer fans P^rd Siind Lo 8c Carentan des mains de quelques gctitllshom-mesSt capitaines amis du Gomrc, qui êftoyeot enfermez dedans. Maisencoresqu’ilsfuffentfortdefplaifansdu tort fait à ce Seigneur, 8c de facaptiuité,ilsrefôlurerit de l’en-fuyure en combatant valeureufcment, 8t aprendieà fes defpens de ne fé fier pas â gens qui fe fouuenoycnt fi peu de lifoy profnifeî Coloinbiercs eftoit dedans Saindf Loen celle deliberation auec bien peu de gens ; ce qui contraignit Matignoil d’y aller auec toute fon armee. 11 ytroüua telle refinance,que quoy qu’il euft,au pris de l.i vie de plufieurs foldats, gâigné les iauxbourg.s,'puis fait deux grandes brefehes auée vingt deux pieces dé batterie,il faloit encore venir à l’alfaut Lé'dixieamp;ne iour dé luin,le premier af-faut fut donné ters vnendroit'nomuié la tour delà Rôle, quin’eftoitdufoutabatues où m.srcherent-degrand’courage les compagnies des vieilles bandes fuyuies d’autre«,

G G- j.

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Hk N KI TROISI« SM«.

troupes.Lesafliegez les repoulferent vaillamment,en tue rent grand nombre fur la brefche, amp;nbsp;contraignirent les autres de fe retirer auec plufieurs blefièz. Ce voyant Ma« tignon redoubla la batterie, amp;nbsp;ayant ellargi l’autre brcf-che lit marcher autres troupes qui n’auoyent combatu, fans efpargner perfonne , rempliffant les endroits de-âitucz de foldats que les alTiegez renuerfoyenr. 11 y eut lors.vn trefafpre conHiâ,amp; furent les alTaillans repoüi-fez 8c çhaffez par trois fois : n’y ayant apparence que de confufion pour eux, fi les afliegez enflent eu cent hommes de renfort...ou fi Coloqabieres leur chef fuft demeuré debout. ,Malt;s au quatriefme aflàut de celle fe« condc brefehe, comme il combatoit vaillamment le pre« mier la picque au poing, fuant dans fesarmes,encou«. rageant d’vne hardiefle incroyable tous fes foldats, ter-ralTant les ennemis les vns fur les autres , amp;nbsp;fe faifant craindre de tous , il fut atteint d’vne harquebuzade par le collé d’vn des yeux , 8c rendit l’a me loudain en ce Jiél d’honneur. Lors fes foldats lalTez de fraper 8c de tuer, voyans leur chef à leurs pieds, 8c n’ayans homme d’authorité pour les açourager comme faifoit ce vaillant capitaine , quittèrent la brefche debatue cinq heures durant, tellement que les affiegeans entrez en la place en tuerent deux cens ou enuiron en la furie, amp;nbsp;prindrent quelques prifonniers. Matignon perdit ce jour neuf ou djx capitaines 8c pres de trois cens hommes, fans plus de deux cens hleflez. Ayant refraifehi fauntan fon armee , 8c Lfché de perdre tant d’hommes, il en-qQyj fommer Quitry, lequel couimandoit dedans Ca« acompagné de gentilshommes , Capitaines âc ' fold.its au nombre de quatre cens hommes, leur promettant honnelleSc alfeiiieecompofition. Quitry 8t les principaux de la fuite fe voyans feuls en la Normandie, loin de toutfecours, k auoir à fouftenir celle puiflaute armee, qui s’approcha iufques à demie lieue pres d’eux, offrirent fe rendre vies Scbaguesfauues,Matignon ayant auerti la Regente de celle offre, par fop mandement fut accordée partie de la capitulation, tellement que les gentilshommes 8c Capitaines fortirent à cheual auec 1 efpee, 8c les foldats aueclâ harquebuze t U fe retirèrent en leurs

Çh«'.

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Hinrï TRoisrssMï?

134

Chemerault amp;nbsp;Ncuuy firent telle diligence que le Roy de Pologne eftantàCracouieeutenpeudeioursnouucl-^’''’^quot; '°' les deb mort de fon frere,enuoya promptement lettres pa^^^r dt flt;t tê:es(efquelles il s’inferiuoitRoy de France amp;nbsp;de Pologne, mire. comme il a continué depuis iufques au iour de fa mort) en datte du quinnelme iour de loin, portans confirmation amp;nbsp;amplification du pouuoir de b Roine mere toii-clunt b regcnce , gouucrnement amp;nbsp;adminifirarion des afaircs du royaume de France. La Regente s’eftant af-lenree de tousles gouuerneurs des prouinces, ayant pu-Hié par tout les parentes du nouueau Roy, leuës, publiées tnregirtrees au parlement de Paris, oui, ce requérant, Sc conlentant le procureur general du Roy lecinquiefmeiour deluillet, refolut de s’aider auflt des armes, fit publier lesarrierebans, amafler compagnies d'infanterie ei pro- Depertemèt tiinccs où la guerre n’eftoit point, faire leuees de Reifires de la l{e-ît de Suilfes : mande au Prince d’A upbin, quiauccatmeeX'quot;^'’ )’**' guerroyoit en Dauphiné, qu’il ait à continuer amp;nbsp;employer tous fes moyens à ruiner le pays que tenoyent ttux de b Religion, commandant à de Gordes de faite le metme. Elle n’auoit pas tant de crédit en Lan-guedoc, à caufe du Marefchald’Anuille, lors moins en- .

nemi en aparence de ceux de la Religion defquelsil a- •• ttoit afaire. Toutesfois le Duc d’Vzez amp;nbsp;le fieur de *•..

; loyeufe font chargez d’auoir l’œil par tout. Cependant elle traitoit vu peu plus honorablement fon fils, fon gendre, amp;nbsp;les deux marefehaux prifonniers , lef-

I lt;iuels neantmoins auoyent toufiouts große garde. Qn ; leurproinettoiteflargilTement, voire totale dcliurance, amp;nbsp;I fn brief; mais qu’il failloit attendre la venue du Roy de Po i logne, lequel donneroit occafion à chafeund’ciliecon-1 tent. Quant au Marefchald’Anuille encores que l’empri-1 fonnenicntde fon frereaifné , l’abfencede Mcruamp;Tho-

té fes puifnez hors du royaume , les lettres intcrce- ee^Anuillt ptes de b Regente, l’euflent irrité : toutC'foisce feu s’al-*» Lan^u. lumoit lentement. Il n’ofoit fe fier aux Catholiques Ro-mains, conoiflant leur naturel. Et quant a ceux de b Religion il les hayffoit délitant leur ruine, qu’il auoit

! procurée beaucoup de fois de tout fon pouuoir. Ncant-' moins il fe comporta lors de telle forte qu’il tafehoit de I fe maintenir entre les deux partis. 'Vray eft qu’ayant i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;GG. ii.

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iifD.ixxiiin


Hïhm TRoisns mi-


befoin d’apuy il s’aprocha de ceux de la Religion beaucoup plus que de couftume: niefmes, incontinent apres la moit de Charles neufiefme, il fit trefues aucc eiix,lcfquellcs furent prolongées fous efperance de paix. Telles procedures eftoyent fufpeôtes aux ennemis de la Religion', fpecia-lement à ceux de Tbouloufe,ville capitale de ce gouuernc-ment de Laiiguedoc.Ce qui les picqua de nouueau fut l’af-fignation donnée par le Marefchal à Montpellier pot-rl’af' I femblee des Eftats de laprouince. Là y auoit grand nombre d’hommes à fon commandement,8c lui y faifoit fa demeure la plufpart du tempsjàcaufe de la beauté de la ville Kr J« fär- commodité du pays. Ceux du parlement de Thouloufe marefehafauoit quitté leur parti,improu-, : ,i( «»ƒ«. pararreft du (9. iour de luin la trefiie fufmention-nee,' 8c par autre arreft du mefmeiour firent exprelfesde-feufes aux Diocefes,villes, communautez 8c à toutes per-! fonnes de leur reflbrt, de quelque eftat ou conditiomqu’ils fulfenr, d’aller ni d’enuoyer àcéftealTembleed’cftatsaClî-gnee à Montpeflier au fécond iour de Juillet, fans permifr JionduRoy, fur peine d’eftre declairé rebelles St infta-ôeurs des loix. Ceux de la Religion,aifeza3pailer,8c qui aimoyent tant la paix, que le nom amp;nbsp;l’ombre d’icelle, o(-

- nbsp;.....; fert par qui que ce fuft.les arreftoit court, commençoyent

.’..àcômuniqueraùeclc Marefchal, par l’entremifedeSainâ Romainamp;Claulbnne, gens de grande authorité en Languedoc , 8c alléchez par le moyen de ces trefues, auoyenc grande efperance, 8c parloyent en fort bonne bouche de leur gouuerneur : enquoy ils eftoyent conformez par lesa-uis de pluficurs doffes perfonnages, aufquels ils s’en con-feilloyent.'J'outesfois aucuns condamnoyée toute cede af-fociatiqn, comme trefdangereufe , pour beaucoup de rai-fonsjdonc le fqmmaireeftoir,que le pafle,le prefcnt,8cl'a-uenir menaçoit ccuSc de la Religion d’vne entière ruine, s’ils faifoyent vn tel meflinge. Or combien que Ion en fill mefmcs courir des difeours bien amples, cela ne peut eni-pefeher que ceux de la Religion nefeioignilfent auecles Politiques.Q^el en fut le fucces, nous le verrons es hiftoi-, res fuyuantes,

lit Durant les allées 8c venues de Languedoc, le Priçice pâuf'hinîi' faifoit la guerre aux Dauphinois, pour fe venjer ^»Mr««. Mombrun qui luiauoit desfait vn regifJien de fon auât-

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H.e n r. I ' t », o 1 s I e s m i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1JÎ

^irde au pont de Royans, quatre cens des plus braues de i’anneecllans demeurez lur la place. Il aflîege donc vnc petite ville notnmce Alais,la bat furieufenient amp;nbsp;fait donner vn aflaut que les affiegcz fouftindrtnt.Mais fe fcntanS trop foibles pour repoulfer le fécond quittèrent la ville 8c fe retirèrent au chatteauj on le Prince trouua moyen deles furprendrCjen tic précipiter du hauten bas Içs vns.St bruf-let les autres dedans. Puis alla attaqtferOile,villetteafîife fur la riuiere de Dionne,8t y fit brcfclie ràil'onnable. Ceux de dedans en trop petit nombre pour la defendre quittèrent la place,amp; fe retirèrent de nuiff/ans perte d’hommes^ es autres villes prochaines occupées par ceux de la Religion. Ce fuCccs fit entreprendre au Prince le fîege de Ly-uron,placefoible,amp; remparee aucunement. Le vingttroi-ficfnie de luin l’armee s’y achemina amp;nbsp;fefit vnc brefehe fuifilante,oti les troupes donnèrent Vn rude affaut,repouffé encores plus rudement par les afficgez.Lc Prince auoit à dosMombrun qui de Loriol faifoit des coiiries iufques au camp, amp;nbsp;les afTiegezfaifoycntauflî des forties auanta-gtufes, tellemerit qu'en l’vne ils gaignerène vne enfeigne,' amp;enclouerent vndes Canons.Enfin le Prince leua lé fiege, amp;nbsp;mit fon armee à couuert.Velfaux petite ville au Viuarais,' tntre Priiias amp;nbsp;Aubenas,ayant edé furprinfe fur ceux de la Religion, les refehapez conduits par Rochegudefe mirent aux champs aitcc renfortpour y rentrer.En chemin ils rencontrèrent S desfirent quelques compagnies ennemies qui alloyent à l’aide; Cefecoufs abacu,Ies furpreneurs furent promptement prins. DautrepartPierregourdes’em-p.arideChatenconi amp;nbsp;SainélRomaindelavilledeNon-niy.pour ceux de la Religion.

Le Comte de Moritgoramery amenéprifonnicrà.Parit pat te Baron de Vaffey fon parent,contre la foy promife en CtiBfrds la reddition de Daufronc, demeura enferré depuis le corn-mencement deluin enl.i conciergerie, amp;nbsp;y futinterrogué aditierfesfois.’Ilrcfponditlibrémentamp;fiànchementde ce . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

. qu’il fçauoit, remohftrant touGoars l’équité de fa caufe, amp;nbsp;reprochant d’vn vilàge affeuréd tous fes ennemis leur per- * fidie en fon endroit. Pour fatisfaire aux reitetezmande-mens de la Regente, il fut geiné pour lifi faire confelfer ce quih’efloitpoint, afçâuoir la conlpirationimpofeeàl’A» mitai J item ce qui eftoit du fait des Princes prifonniets,-

G G. iij.

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M.o.ixxmi.

H £ N R I TROIS lESME.


11 fit prenne de fon innocence par vne confiance amp;nbsp;patience notable: finalement fes luges Sc partiet le condamnèrent d’auoir la telle ttanchee,8c deuaiit l’exccutio (faîteau grand aplaudifferaeut de la populace,en la place de GreilCi le vingt lîxieftne iour de luin) fut torturé extraordinaite-incnt amp;nbsp;cruellement. On le vid aller au fuppliïe d’vn port } 5t d’vn oeil affeuCé, mefprifant le mondeamp;n’afpirant qu’à la vie éternelle vers laquelle il drefioit toute fon affeélion. C’eft le tefmoignage que fes ennemis lui ont rendu au di-feours de fa mort.imprimé à Paris amp;nbsp;à Lyon. Ce feigneur cftoit capitalement hay amp;nbsp;mal voulu de la Regente,laquelle auoittouliours fait vn giandferablantdeporterimpa-iieminët la mort du Roy Henri i. fon niarijtuécôme nous l’auonî veu en l’ordre de ces recueils.Pourcc que le Côte de Mótgónicry auoit elle l’inllrumétdc celle blelfurc,(ansau-cunc faute toutesfois de fa part,bn lui en auoit toolioutspor té depuis vn maltalent irréconciliable,encores que Henri euft expreffément enioint qu’on ne l’en recerchafi en forte quelconque, attendu que par diuerfes fois il lui auoit com-mâdé de iou(ler,amp; la prouidece diuine auoit ainfi adrellé le coup pour humilier en la perfonne du Roy tout le royaume de Frâce. Mais pour alfouuir la choletc de la Roine,on print les prétextes fufmentionncz.Et quant au dernier,tou-chint le Duc d’Alençon,ce fut vn piege auquel la NobklTe de Normâdic,proche des coups,fut attrapée,ainfi que nous, auôs veu: amp;nbsp;la Regente ellima n’auoir pas perdu fes peines ayant attrapé Montgommery , amp;nbsp;mis bas Colonibic-res,encores que cela eull confié la vie à plufieurs François. Or efloit on bien aife de desfaire ainfi les vns par les autres , alléguant qu’il le trouueroit prou de gens amp;nbsp;de No-blelfe ailleurs pour repeupler la France.

DiturCtt Le Prince de Condé eftoit en Alemagne negotiant pour fratujut) auoir vne armee prelle, au cas que lô voulut molefter ceux det vai ér de la Religion,amp; le premier iour de luillef aucrtitceuxde «lt;« autrei Lâgucdoc de fon intention,les exhortât à leur deuoir pour ^n*t‘de7' fFrâce.En Poictoujlelieutenant dePoi-^inemtrt nômé la Haye eflàyoit de remuer mrfnage : cependant,par l’entremifedes fieurs de Biron,la Frezcliere,amp; de l'Abbé Gadagne, la Regente auoit fait trefues pour les mots deluillet amp;nbsp;d’Aouft aueclefieur de là Noue,es pays d’AngouJmois, Poiâoii amp;nbsp;Sainiége, Durant icelle les Ca-- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” quot;nbsp;theliques

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8l H R IHOIS I I SM I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ij[tf

tholiques Romains four niffoyenc à la Noue 70. mille fcâc* par mois,pour l’entrcceneniéc des garni1ons,amp; pource que «ux de la Religion quittèrent quelques biens des Eccle-fiaftiques.LaNoueefcriuit biéamplemét à ceux deLâgue-doc les rail'ons de Ion fait,les priant de ne trouucr elhangc ceft accord,qui ne tendoit à aprouuer la rcgence de la Roi- ; UC mere,mais pour prëdre plus d’haleine amp;nbsp;anoir meilleurs moyens de bien exploiter d’vn collé,tandis que leiPrince de Condé marcheroitauéc vnearmec.Cependant laNoblclIc de Poiâou requeroit celle de Languedoc de fe trouuer en ■ lieu propre,côme à Bergcrac,ou 3illeurs,pour auifet à leurs ifaites.Aucômencementde luilletceuxde Lulignen desfi- Exflutt di tent l’arriereban de PoiftouiSt enuiron le mefme tcps ceux X“»’'«. de Fontenay qui couroyent de tous codez rompirent pres de Nantes cinq cens harquebuziers fort (operbes : car c’e-ftoyent prefques tous cadets de la Nobleffe de Bretagnej ;

amp; remportèrent deux cnf»igncs.Langoyrâ,gouuerneur de Petigueuxpour ceux de la Religio, tail la en pieces vne con. pagnie de deux cens harquebuziers , amp;nbsp;ne s’en fauua que-lit. Apres la trefue accordée,la Regenlanç ceffa.d’enuoyer mandemens St commidions de toutes parts, ppun tenir,, plufieurs armees preftes, afin que quand.fon fils’arrioeroiïi; eoFrance,il euft en main les moyens de fe faire plus craindre qu’aimer; ou mefmesdecommcnccr.lamp; expedier bc-fongiie, aamp;n de rendre (bnadminiftration tant plus memorable. Quant au Prince de Condé, premier que faire aucune entreprifç, il publia vne declaration le douziefmc lourde luillct, en laquelle ilexpofoit tescaufes defare-rirf, irsitehors de France auec pluliedri'Seigneurs de gentils- . 80mes de l’vne amp;nbsp;de l’autre Religion.il reprefente endeel- ■ Itics malheurspaifeztarâtes,guerres citiiles qu’aux maf-ûcrcs : dit que le Duc d’Alcnjon defireiixquftles âamp;irea troublées par les mcfchâs côfcilliers,autheurs de tât deîsô- , fufiôs,s’achemin.iflet paifiblcmêc,amp; cjuc le royaume iouilf d’vne paix affeusee, auoit prinsrel'olution auec fes ferqi-teurs (pour n’ellre plus fpeâateur de tât de dcfolatiôsjauC^ quelles lô ne permettoit qu’il procuraft remede) defo rctf- ■, rerdu royaume vers les Princes Ssanciésjioii» JfclaGourô ne de Frâcc,efi intention de faire tât par eÇx ehuers le Roy qu’il ouuriroit les yeuxpour voir la calar^Âé dq peuple,8(y ' poutuoir parinoya.Qiieecrt c deliberatiô alt;(i|it eftéagpelle.«.-,

GG.'iîîj.

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M.DLXXim.

Henri i ï r ors i s s m e.

conlpiratioacontre Teftat Sc la perfonuc du Roy rque 1C' Roy de Nauïrre premier prince du faogj les principaux officiers de la Courône,3lt; autres notables Seigneurs, eftoyét nommez idherans amp;nbsp;eomplicctdefouleucmcntrquelona-uoit tourmenté amp;nbsp;fait mourir leurs feroiceurs louslapaf-fion des adiierfaires,feule loy quiabfout amp;nbsp;condamne parmi eux r. amp;nbsp;la iuftice du royaume. .Ce prétexté ayant efté prins pour faire le procès aux Princes amp;nbsp;Seigneurs fufnô-mezjSta pluficurs:autres,fousconf; fiionsextorquces,qui lï’eftoyenr ni vrayes ni vray femblablesdes fideles fuiets Sf fêruiteursdeiâ'Cauronncin’ertans en peine amp;nbsp;mal voulus, fioon pour ne.s’cfire voulu conformer à ceux qui com-bloyent.leur malice , Se acompagnoyent leurs cruauter. des plûshorrible»rice9,blafpliemes,impietez Si pailIarJi-fes exécrablesqu’ileft pofi'iblede penfer. Apres auoirre-monûré bien au. long les torts faits en confcquencedece t]Ue deffus au Du« d’Alençon Sf à fes parens 5c feruiteurs, monftrérvrgentonecfiflîtc «d’vne iufie defenfiuc contre les perturbateurs amant ou pins enclins qiieàmais àdefobeir aux edits du Roy j ibfupplio.t trcshumblement la roaiefté d’jcekii,fiippotte!Tj ut amp;nbsp;les iiens, sîils requeroy ent que les moyens de bonne’’amp; aparente feureté leur fuflent pleinement ouuerts, pour pouuoir librement refi.!er en France, amp;rtndrcau Roy le feruice, auquel il lui font tenus naturellement, apres qu’il lui aura pieu pouruoir par lesanoyés t.b' acouftumez,ouaatres meilleurs, auxchofesdiiroiitre-.V .lA quifes pour reftablir le royaume en bon ic affeuré repos, ■ O siafçaUoirau reftablifleroent des innocens'Cn lèurs'biens amp;nbsp;honneursiSc que ceux delà Religionpeuflïrnt féruir àDicu fous lafuiettion amp;nbsp;fincereobeifl'ancequ’ii'ienrendent rendre au Roy; amp;nbsp;finalement aux defordres manifeftes futue-' nas en l’cftat public à foccafion dc.s guerres eiuiles. La condufion eftoit vneexprefiTeproceflationique fanséfgard aux iniures 5c indignitcz receûes, tous efioyent délibérez de demeurer fidclûi fuictsSeferuiteurs dmR oy.priât Dieu de donner prôfpcrèaduenemcnt à leur Pfince fouiierain, amp;nbsp;la gVacedé faine ionir' fes fuiets de fefpcrance qu’ils a-ue^efiefond'ee fiutfa cleménce.

énuironlefixiefitiedeluillcTjlesdeput'ezdeceuxdela dt rf* ReIjgit’fi«nLan^doç,Gu/enne amp;nbsp;Dauphiné fe trouue-rcut aMil!j»u4«»Kouergue, où ils deflgt;»fcherent diuers , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;afaircs

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Hinri troisiesmi^

sfsire» poUr Ie reiglement de ces prouinces amp;nbsp;pour la î*‘ nliUni guerre:parlcrent des conditions, moyennant lefquelles le Marefchalferoitreceuenleurallbciation. Et fut dit lors lt;jüe ceux delà Religion le rcconoiflbyentgouuerneur de Languedoc j fous le nom amp;nbsp;auchorité de Henri troilîefmc Roy de France, lequel ils tccenoyînt pour legitime fticcef-feur de Charles neufiefme. Que la fin de l'aflqciation fe-toit de conferuer la Couronne amp;nbsp;les anciennes loix , de-iDcuret fideles fuiets amp;nbsp;feruiteurs du Roy,amp; des legitimes fuccelfeurs d’icelui. La aufli fuient dreflez les articles propofezau Prince deCondé , oii eftoyent contenues les conditions fous lelquelles il eftoitefleu amp;nbsp;accepté chef,* gouuerneur general amp;nbsp;protefteur de ceux de la Religion en France,au nom,en la place amp;nbsp;authorité du Roy, pour en fon abfcnce amp;nbsp;empefehement les régir, commander 8c gouuerner par tout le royaume.en leurs perfonnes 8t biens durant la pourfuite pour chaffer lts perturbateurs,auteurs, premieri confeilliers des troubles furuenus depuis la troifiefme paix de l’an 1570. ennemis naturels de la maifon de Valois, exprlateursdes deniers du Roy amp;nbsp;du royaume, innenteurs dc.tout nouueaux impôfis Si fubfides,à la grande foule amp;nbsp;oppreflîon inlupportable de tout le peuple. Ces articles eltoyeut que le Prince promettroit foicnnel-leitient viure amp;nbsp;mourir en l’exercice amp;nbsp;profeflfion publi- , sue de la Religion reformee, s’employer entièrement à la teftauration du bon ertac,ordre,iuftice amp;nbsp;police duroyau-tne,au bien commun tant delàNobleffe que du peuple, fans diftinôion des deux Religions: ne faire paix fans le confentement d’vne affemblee generale des députez des ^glifes; procurer la dcliurance -des princes 8i. feigneurs P'ifonniers, amp;nbsp;faire qu’ils ayent ouuerture de iufticepour leurs iuftifications. Si pour faire punir les faux aceufateursa demander au Roy,ou au Duc d’Alençon regent en fon ab-fencejl’affemblee libre desEftats generaux treceuoir durant fon adminiffration les confeilliers que les députez des Eglifes lui bailleroy ent, pour fe conduire par leur auis en tous afaires d’importance. S’enfiiyuoyent puis apres ' quelques articles particuliers, concernans la difeipline politique 8c militaire. D’autre collé le Roy eftant parti de l’ologne.fecrettementBcfansslireàDieuauxEftatsquira- • ^1,1 Uoyent edeu à raifea dequey ««fli toA aptjrs ils le dcclai-

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M.D.txsiui, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri trois iesm Ei

rerent Jecheu du royaume,amp; en efleurent vn autre) mân-da par Neuuy au Prince de Conçjé que tout fon défit c-ftoit de pacifier les troubles de France par vne bonne amp;nbsp;af-fcureepaix.àquoy le Prince fit rcfponfc telle que fon honneur,deuoir së ranglui commandoïc,

11 y auoit eu trefues accordées pour Angoulmois, Poi-u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saintonge durât les mois de luillet amp;nbsp;d’Aouft,paf

«» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fpecificccideuant. Soudain

apres ce traitéjla regéte faifoit amaller gës de toutes parts, pour courir lus à ceux de la Religion,lefquels elle efperoit dompter en ces quartiers là.deuât que fon fils arrluaftjitin qu’il n’cuft plus afaire qu’à ceux de Dauphiné amp;nbsp;de Languedoc : teiiementquele Duc de Montpenfierfutenuoyé en PoiftoujSc choifitpourle rendez-vous defies troupes la ville de Saumurjfort propre à drelTerfion'camp taupalfage de Loire,Sc en pays fertilcj Sur la fin de luillet Ch luigny, Puigaillard,Richelieu,Bulfy d’Amboife, amp;nbsp;autre» chefs en grand nombre, auec la plufpart des compagnies fetrouue-rent làifaifans vn corps d’armee où il y auoit dix mil hom-mes,amp; dixhuit pieces d’artillerie. Le premier iour d’Aouft ils s’acheminerenrvers Monftrueil Bellay, amp;nbsp;allèrent coucher à Eruaux. Ceux delà Religion,indignez de telle def-loyauté,coururent aux armes, amp;nbsp;auiûuaillcrent Lufignen. Ce qu’entendu par le Duc, il rcfulut d’alfiegcr Fontenay. amp;nbsp;qependant fon armee print les chafteaiix delaForcil futSeurc,Chcrueux,Aulnay amp;nbsp;Melle,puis del’illedeMa-rar.f. Surce la Regente enuoya homme à la Rochelle pour intimider les habitaus. Si la Noue auquel par,defibus main furent offerts vingt mil efeus, pour quitterce parti. Sa refponfe fut que l'hoimeur d’vn vertueux gentilhomme ne fiepouuoit taxer niàrendrc,ni engager,8t que quand le Roy fierait arriué , il fçauroit fie comportefen fidele fu-ietamp;fcTuiteur. Les Rochellois declairerent ne pouuoir refpondre aux propolitions du député de la Regente, que premièrement ils n'cufTent conféré auec leurs confederez: amp;ainfi ce folliciteur fut contraint s’en retourner à vuide» Cependant ceux de Languedoc propoferent au Marcf-chat d’Anuillc, plulieurs articles pour leur alTociation, f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tendans au recouurement amp;nbsp;eftabliflêment (Tvnebonne

amp; ferme paix en France , amp;nbsp;publièrent auifi vne ^rotefta-. ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'1 tioiR

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Henri troisiesme?

tion amp;nbsp;declaration de leurs intentions à mefme fin. Toll apres celle afleniblee, le Baron de Serignac, dit Tetride,8c autres chefs de la Religion l'urptindrent par efcaladeamp; à la faneur d’vn moulin la ville de Caftres en Albigeois , où ils tuèrent deux cens Corfes amp;nbsp;Italiens de . nbsp;nbsp;'

lagarnifon : amp;nbsp;depuis cefte ville, de grande importance a iouy comme elle fait encor du libre exercice de la Re- . ligion.

Le Duc de Montpenfier ayant iointàfoyles troupes de Normandie, amp;nbsp;fait vue puilTante armee refolut d’allic- Cmn afit,. ger Fontenay le Comte que la Noue auoit fait fortifier en print lt;juelquesendroits,muniededeuxcoleurincs,d’vnemoyé-'^“’’ ne, 8c de-deux paffeuolans, auec quatre cens foldats Si en-uiron vingt gentilshommes fous le gouuernement du capitaine S.Elliene,lefquels,fur la confultation faite touchant le defæantellement ou la defenfe de la place, conclurét de ..... la garder. Le Duc ayant pourueu à tout ce qui luifcmbloit requis, le premier iour de Septembre parut dciiant Fontenay, amp;nbsp;s’empara (mais auec perce de plufieurs capitaines amp;foldats) du fauxbourgdesLoges,qucS. tllieneôc les liensdebatirent quelques heures,amp; fc retirèrent faufs en la ville : d’où toil apres ils firent à diuers iours deux forties, i’vncfurles regimens de Bufsy d’Amboife amp;nbsp;autres chefs, la fécondé fur l’artillerie: où le Duc perdit beaucoup de gens. A la premiere les aifiegezemportèrent auec vneen-feigiie quelques cuirafles,force cafquets, morions, cfpieux, talebardes, picques amp;nbsp;harquebuzes : à la fécondé , fans la plaine qui les defcouuroit trop ils gaignoyent , ou en-clouoyent vne partie de raitillene. Le quinzicfme jour du mois fut donne le premier aflaut , mais bien Pr»»»«»«/. fouflenn 8c repouffé: tellement que le Duc y perdit qucl-^*quot;* ’ ques capitaines 8c plufieurs foldats, fans les bleflèzdont aucuns moururent. Quant aux afliegez ils y gaignerent vneenfeignedu regimen de Buify, quelques rondaches, amp;nbsp;quantité d’armes. L’efc.ilade prefentee d’autre collé durant ceil aflaut ne fut gueres moins pernteieufe aux afliegeans. Il y auoit eu parauant quelques propos de compofitîon: 8c comme on penfoit les remettre deifus 3 le lendemain fut donné vn aifaut gene- Ümxiißat' tal, apres que la batterie de neuf gtofles pieces eut

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«.DL xxïllt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HïNR.1 TROlilïS «!*.

fait trcfamplc ouuerture. Les afTiegez s'en defgagcrer.i courageufetnent, où Kenolicrc Ie jeune, gentilhomme Poséleuin, acquit de l’honneur: amp;nbsp;quoy que le Capitaine Champagne euft elle tué d’harquebuzades tirees d’vne tour,aucc vn autre capitaine: amp;nbsp;que Pierre Longue, quia-uoit fait vaillamment c.s forties amp;aöaux,eull ellé emporté d’vne canonnade,amp; S.Eftiene bleflé à vne Ïambe: lî rutéo contrains les afsiegeans le retirer, emportans leurs morts )/. amp;nbsp;blelfez comme ils peurent. Ainfife paffa vne partie du — nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iour : mais furie vefprc le Capitaine Malferouflc qui gat-

doit vn fort nommé Guinefollc,partie de crainte amp;nbsp;de délit de s’acommoder, partie par mefgarde, pource qu’on e-«oit en termes de capitulation donnant entree à quelques , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vos des alïiegeansjincontinent tous les autres y tcouturent

erinfi, nbsp;nbsp;nbsp;en fou lf;telJeraent qu’ils retendirent incontinent maillres

/*•'«gt;.1« Je ville,laquelle toutesfois ils traitèrent moins rudemér, feignans vouloir garder la compolition. Neantmoinsla plufpart des foldats (quelques vns tuez) furent rançonnez, defpouillez, amp;nbsp;chaflez auec le baßon blanc au poing. Us gaignerent laRochelle,oùla Nobl elfe amp;nbsp;le peuple les fou-lageâ. Les vieilles bandes fous la charge de Sarrieu firent fort bonne guerre aux foldats aflîegez qui tombèrent en leurs mains,amp; en furent depuis fort ellimcz : lesdefordres ayans cfté commis par certaines compagnies nouuelles compofees de voleurs amp;nbsp;gens (comme on dit) de fac 8t de licol. Des deux miniftres qui cftoyent à Fontenay, l’vnfe fauua; l’autre, nommé du Moulin , trcfdofteperlonnage,-doué de grand zele amp;nbsp;de lînguliere pieté, fut pendu amp;nbsp;e-. ftranglé par le commandement du Duc, lequel auoit offert par cri public cinq cens efeus pour ces deux hommes. En ces entrefaites la Noue fit entreprinfe fur Marans quiin-

cornmodoit merueilleufement la Rochelle amp;nbsp;tout le gou-uernement d’Onîs,contenant gz.parroifiés: mais faute délire bien l'uiui, amp;nbsp;promptement aUîfté de Canon pourbat-trelechalteau,apres y auoir perdu trois capitaines St quelques foldats, amp;nbsp;combatu long temps telle nue Sc main à mam, fut contrai nt fc retirer, crainte de pis, à caufe du fe-cours qui venoir pour le Chafteau.

, U ■ A V mois d’zVo’ull, le Roy ayant quitté de nuift Craco-Pologne, courût en toute diligence 8c fans s’arrellcr V« «»M- iufques à ce qu’il full fur les terres de l’Empereur pour fe * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendre

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H e N s. I T R o I s r-E s M E.

Kndrc viftement en France,où il eftoit déliré des Cttholi-^' qucs Romains amp;nbsp;de la Cour. Apres auoir paflè l’Auftn--^”^*^^quot; the il vint à Vcnifc, puis en Piedmont, 8c par tout fut ex-îrorté à pacifier les troubles en fon royaume,àquoy il icm- rt^ne. bloit encliner.Mais eftant arriué à Lyon, les confeils changèrent. Surquoy ne fera mal à propos d’adioufter les mots du fieur de Moniuc fur la fin du dernier liure de fes memoi-tes.Parlant de la mort de Charles iieuficfme,Cc fut (dit il) Vn grand dommagcîcari’oferoisdire'que s'il euftvefcu, il eulifait de grandes chofes, amp;nbsp;aux defpens de fes voifins euftietté la guerre hors de fon royaume. Et fi le Roy de Pologneeuil voulu s’enttendreauec lui, amp;nbsp;mettre fus les grandes forces qu’il pouuoit tirer de Ion royaume, tout — . leur euft obey, amp;nbsp;l’empire euftefté remis en lamaifonde France. 11 adioufte, le Roy arnuant à Lyon, a fon entree on lui fit faire vn erreur: car au lieu qu’il deuoitaflbpir le tout, amp;nbsp;nous donner la paix, qui eftoit chofe bien aifee lors, on lefit rcfouldreà la guerre. Et encore pis, on lui fit acroite qu’entrant au Dauphiné tout ferendroitalui; amp;nbsp;néant-moins la moindreplace lui fit telle, A fon arriuee il me fit fort bonne chere, amp;nbsp;fi n’en faifoit pas trop à tout le monde. le le trouuaytout changé: là furent tenus quelques côfeils-.mais il y en auoit de priuez amp;nbsp;de fecrets. Môluc en-| tend par ces fecrets les Confeils de Cabinet où auec la Roi- 7 ne fetrouuoyent le Cardinal de Lorraine, Birague, le Ouc* ' f* deNeuersjleMarefchaldeRets, amp;nbsp;deux ou trois autrey,!-quitailloyent8c rongnoyentdesafaires important, felon। que bon leur fembloit :1e Roy eftant fort occupé à entretenir les dames, defquelles il auoit eftéeflongné pres d’vn an. Les premieres patentes du Roy données à Lyon le dixiefme lourde Septembre contenoyent vn récit de l’a-triitiéqui auoit efté entre le roydefunél amp;lui, de fes ex-f'’'”'quot; ’ ploits amp;nbsp;viftoiresjdela pacification deuant la Rochelle, de fon voyage en Pologne où il ne fefuft acheminé fans l’e-fperance qu’il auoit que les François demeureroyent en repos. En apres il accufoit les rcnouuelleurs des troubles, fans dire qui, puis proteftant de fa bonne affeélion au bien de fes fuiett, fur ces commeficemens de fa royauté, fait vti abolition de tout le pafte, à'ia charge qu’on mette bas les armes, qu’on lui rende toutes les villes, amp;nbsp;quechafeunfe retiré en fa maifon pour y viure enpaix:permettant à chafr cu-u de lui venir faire plaintes amp;nbsp;retponftrances.ppur Ig

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M.DLXXniI.


Hinri troishsmi.'


ilmeniçoitceux qui ne voudroyent obéir, fansdeclaîrer quelles villes il vouloir eftie rendues, ni parler vn feiil mot de liberté à ceux de la Religion ni de reformation de J’e-flat: Artifice pratiqué par les mauuais confeilliers, pour entretenir le feu des guerres ciuiles, dominer dedans la di-uifion amp;nbsp;y fortifier vn troiüefme parti, qui finalement a-cabla 11} Roy mefme,amp; reduifit le royaume au plus mifera-bleefiat auquel onl'aitiamais veu. Maispource qu'en ces premieres patentes,ton s’eftoittrop dcrcon(jert,esfecon-desidu treiziefmeiourd'Oélobre, Icftilefut vn peu changé. Car ayant protefté fon intention eftre, nonobftant lesapareilsdefesarmces, de pacifier ion royaume »oubliant tout le pairé,n’entendoit que fes fuiets fufTent en aucune forte recerche2,contrains,ni moleftez pour le fait de leurs confciences.Lcs dernières lettres curée m'efme effeâ: que les premieres : afçauoir de rendre ceux de la Religion tant plus fur leurs gardes,attendu que ces mandemens leur oftoyent tout exercice public, amp;nbsp;ne leur faifoyent ouucrtu re quelconque ni d’eftats generaux pour le gouuernement politique,ni de Concile national pour ouïr leurs miniftres, quelô vouloir cliafler au loin,fans autre formalité. Outre - les patetes fufineniiônces le Roy efcriuit de Lyon aux Ro-vchelloi$,qu’il leur permettoit,comme aux autres,liberté de \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs conlciencestmaisentendoit que l’exercice delà Reli-

• nbsp;nbsp;•-gt; Igj^ intermis amp;nbsp;furfis vnpeu pour certaines caufes: cc

pédant que tous pofaflent les armes remettans les villes amp;nbsp;places en fonobcilfance. Au mefme mois de Septembre, l’Abbé de Brantofme arriuéen Brouage de la parc du Roy, pour quelque ouuerture de paix amp;nbsp;moyens delà negotier, alfeuroit que leRoy yeftoit bié difpofc. De fait l’Empereur Maximilian (que le Roy appelloitfon pcrc)auoit dit bien expres au Roy: lors qu’il prenait le chemin, apres fon ef-ehappee de Pologne,pour venir en France, en deliberation de ne lailfer ancû exercice public de religion que de la Romaine. Qii’il n’y auoit péché fi grand que de violenter les Côfcience.s:R: que ceux qui veulent les maiftrilcr péfant cô-querirleciel perdétfouuétlaterre.Tels traits amp;nbsp;autres notables auis à lui donnez en chemin, auant qu’il euft haicné la Cour de Frâce,auoyent csbrâflé fa pcnicc, ioint qu’cftâc adonné aux femmes amp;nbsp;aux amufemens qui en dependent, auec le defir de femarici amp;nbsp;prendre repos, il enclinoiiplus aux

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HïNK.1 TROlSIISMt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;140

aux exercices de Venus que de Mars. Aufsi à proprement /«' parler ne changea-il d’auis,mais laifla tels afaires es mains de fa mere, de ceux de Guiie amp;nbsp;autres confeilliers, qui en taillèrent amp;nbsp;roignerenta leurplaifir. Pour 1 euenir àceft Abbé, le lieutenant de Poidoului tint bonne compagnie, amp;nbsp;yeutiourafTignéà Angoulin pres de la Rochelle,où fe irouuerentla Noue St quelques bourgeois, lefquels dirent qu’ils attendoyent de Lyon leurs députez qui arriuerent trois jours apres, n’apportans autre chofe du Roy (qu’ils auoyent veu deflogcr de là pourdefeendreen Auignon) fors la liberté de confcience amp;nbsp;la reddition des villes ,fe-lon le contenu de fes patentes, auec cefte addition qu’il les adinonneftoit d’entendre aux moyens de faire vile bonne paix : pour l’acheminetnent de laquelle il leur permettoit d'enuoyer leurs députez en Alemagne vers le Prince de Condé 8c autres leurs allicz,auec faufeonduit amp;nbsp;toute feu-tetc. Quelque temps apres (afin d’expedicr ce ft article) les Rochellois fuyuantceûe permifsion enuoyerêt leurs de- ciur. putez vers le Prince acompagnez de Roger valet decham-btlt; du Roy,lequel les conduilit feurement. Leurs articles inllruâiôs eftoyent en Latin amp;nbsp;en François, afin que les grands Seigneurs eftrangers bien affeftionnez enuers le Prince en peuflent auoir conoiflânee. Mais on les reccrcha foigneufements’ils portoyent argent au Prince, amp;nbsp;furent çfclairez de près à Paris, s’ils prendroyent argent ou lettres de change pour porter en Alemagne. Cependant la guerre eftoitefehaufee en Poitlou,notamment à Lulîgnen, que le Duc de Montpenfier afsiegea fur la fin de Septembre, 8c l’eut par compofition au commencement de l’anncc fuyuante, dont il nous faut dire quelque choie, puis nous rcuiendrons au Roy, 8c à la fuite des autres accidensrae-Biorables tant en celle année qu’es fuyuantes.

Pourgirder Lullgnen ville 8c chafteau,lcBaron de Frô- Deliriftii» lenay depijis fient de Rohan en Bretagne, s’enferma dedas, Simmatrt fuiui de foixante gentilshommes 8c defixcens bôsfoldats: pourueut félon leloifirqu’on luidonnaauxfortifications amp;munitions,fitefplaner 8c ruiner ce quipouuoitl’tncômo derpartrop.Eftâtafsiegépar l’armeedu Duc deMontpen- par fier au commencement d’üélobre,il débatte les 3proches#fgt;»’i. par braues forties, fit reucue de ks forces 8c moyens,

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M.D.txxiin, Henri trotsiïsme.'

■ f •, pourueut à la difciplinè militaire, amp;nbsp;àtouc cequiconcer.

•.....%•'. nbsp;noitlaconferuationd’vnelïbonneplace,nommémcntda

Chafteau,en intention principalement (fi la Noue ne pou- -uoit le fecourir) de faire confommer l’armee ennemie. Le treificfme d’Odobre les afiiegeans qui auoyenc vingt pieces de batterie,commencèrent à en faire iouer quelques vnes,puis toutes, deux iours apres, iufqucs à tirer pres de deux mil trois cens coups en trois iours, principalement contre le chafieau,. Six ioursapres,pource que les affiegez ns vouloyent entendre a compolition particuliere,ains di-foyent à ceux qui les en importunoyent, vouloir attendre vne paix generale pour tous ceux de la Religion,la batterie de douze cens cinquante coups recommença contre vn

gt;yànr. lauelin nommé la Vacherie. La brefehe reconue,vn alfaut futdonnéSc repoufle auec trefgrande perte des aflaillm» tuez fur la brefehe, oîi leurs corps pourrirent. Les allie-gez y perdirent fept ieunesgentilshommes,afçauoirBoil-fec, Boifaubin le ieune, Chafteauneuf,Sainâlames,!* Court de Chiré,Villeinur,amp; Chaillou vaillant Se fag^en-

Siftit trctoiis.-puis feize foldats: item vingt bleffez. Cinq iours marntilt, apres les affiegez firent vnefurieufe fortie, enclouerent cinq canons, bruflerent les pouldre’,tuerent neuf capitaines 8t grand nombre de foldats, conquirent vn mcruril-leux butin,apportèrent des enfeignes amp;nbsp;toutes fortes d’armes , einmenerent des prifonniers, lailferent foroe blelfcz. Depuis cefte fccoufle rne partiedu camp royal fé deslit de foy mefme ■ les foldats feretirans çà amp;nbsp;là ; tellement que tout le mois dcNouembrc fe paffa fans faâion de guerre contre lesaffiegez. Enuiron le fixiefme de Décembre le Duc receut renfort de douze cens Reiftres amp;nbsp;de fix cens

foldats François auec quelques poùldres amp;nbsp;munitions de ' guerre. Les affiegez au bout de quelques iours lui dema-Demttnit detent fauf conduit amp;nbsp;ilfue libre pour quelques damoiftl-ftrtinrnte les,dont auctineseiloycntenceintes,qui defiroyent fereri-tTTsfuj«»- reren leu smaifons. La haine que ce Prince portoit a ceux delaReligion fut plus forte alors en lu» que l’hurnanitç Si la courtoific familière aux princes, feigneurs, amp;nbsp;gentilshommes François, qui ne refusent iamais telles faueurs, nommément aux damoifelles.ll p en fa suffi que les laiffimt làenfermees auec leursenfans côb.itrcla famine,leurs ma-

tjs fe rendtoyent pluftoft que fi on leur permettoit mettre dehors

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Henri troisirsme.


dehors les perfonnes inutiles. H n’aoança pas beaucoup par tel refus,,lu contraire les aflîegez firent quelques forties, amp;nbsp;toufiours nioiflbnnoyent en fon champ. Tout ce qui in-coiiKnoJale plus les alfiegez fut la ruine d’vn moulin qui leurfourniflbit de farines-.car iceluy ayant elle' fouldroyé à Famine dit coups de canon, les moulins à bras ne pouuovent fuiïire, Lupinen. tellement qu’il y auoir difette de pain. Les ch its amp;nbsp;ratse.. ftoyenc venaifon, amp;nbsp;la patilTerie de chenaux fcrnoir de délices. Ceux qui aucyent des cheuauxeftoyent en peine de les garder,mefmement la nuid,amp; quand c’eftoyent ieuncs cheuaux ,ponrcc que la chair en eftoit plus tendre. La ne-ccflité contraignoit les foldat.s d’ofter le pain d’entre les tuains de ceux qui l’apportoyent du four.Plufietirs maifons elloyent pcrcecsde nuiél pourauoir des viuresiSt ainfi ceux qui en auoyent quelque peu fe trouuoyent en peine de les girdcr,amp; ceux qui n’en auoyent point, en peine d’en cer-cher. Outre cela ils n'auoyent point de bois que des meu-Wesamp; ruines des maifons,eftoyent mal veflus,defchaux, mal couchez 8c mal blanchis. Les canonnades pleiiuoyent fut eux, 8c les riie.s fc trouuoyent pleines de boulets. Sur terre ils combatoyent main à main prcfqucs en tous endroits. Sous terre en contreminant où ils firent fi bien que deux mines faites pat le commandement du Duefondirét fur les afli.'geans, 8c en acablercnt plufieurs. Neantmoins lesalfiegez continuoyenten leur refolution, 8c cftans af-faillis apres que la fécondé mine eult ioiiérepouflercnt les sifiegeans, qui le ij.iour de Décembre firent vnc batterie 2uec dixhuit Canons 8c quatre couleurines amp;nbsp;tirerent pres de feize cens cinquante coups: puis recommencèrent le lendemain auec vingt cinq pieces .encores de plus grande furic,8c vindrenrà vnafiaut general qui dura vue partie de l’aprefdifnee, 8c fut bien debatu : mais le courage des affie-gezfjt reculer en finlesalfaillans qui fe retirant de vifieffe, a caufe des moiifquetades qu’on leur tiroir de plufieurs flancs laillercnt les brefehes ionchees de leurs morts amp;nbsp;blefl'ez. Le grand effort fut au rauelin delà Vacherie, que les alfiegeans gaignerent 8c contraignirent ceux de dedans fe retirer vers le Chafteau.a la premiere porte duquel y eut vn afpre conflidirous combatans à trauersles feux .tonnerres 8c fumees des canonnades 8c d’vnc feopererie conti-nuîlledc cinq heures duranc.En fin apres grande perte des

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ÿ.DLXXim.

Henri t e o i sis $ h ï .

Jeux coftezjtnais beaucoup plus des afTiegeans, IcComb at celFa, les arsiege7 ertans to ifionrs m ai lires de la ville St du ehafteaw.niâis bien haraiîèz, Si ncantmoinscontinuansàfê fortifiercontre nouueaux efforts,Us envoyèrent trois inef-fagers à la Noue, pour l’auertir de leur eftat: mais il ne lui fut podible Je les fccourir. Cependant le chef fie faire reueuc amp;nbsp;trouua quatre vingtscuiraffesSc quatre cens cinquante harquebuziers qui promirent les vns aux autres amp;nbsp;cous au chefde ne fe point abandonner, ains viure amp;nbsp;Pur/tment. mourir enfemble,pour leur legitime defenfe. Neantmoins an bout dcquelqiies iours le Colonel Sarricii enuoyépac le Duc propofaaiix aflicgcz,dcfquels la necefsité eftoit ex-treme.quclques articles de compofitionree qui fut pourfui-ui en telle forte, oftages baillez de part 8t d’autre que le . , vingt cinquiefmc iour de lanuier le Duc 8c les autres chefs de guerre aucc lui accordèrent que Frontenay 8c autres gentilshomin?s fortiroyent auec leurs armes ,cheuauxamp; bagtgcriescapitaines,lieutenans amp;nbsp;enfeignesauecchafeun vn courtaiit (s’ils en auoyent) leurs armes amp;nbsp;bagages ries foldatsauec leurs harquebuzes,mefches elleintes,6cenfei-gnesployees dedans les cofres: les miniftres auec leurs familles amp;nbsp;bagages: tous menez feurement iufquesa la Ro-chelle,où eltoyent les ollages du Duc : les Damoifelles Si autres femmes qui voudroyent fortit feroyent conduites en leurs maifi)ns,auecleurs familles 8c bagages. Suyuant gçjie compofi;ion,bien obferuce,!es afiîegez (brtirent, 8c à quot;demie lieuë de là, du conlentement du Duc les foldatsal-’ lumerentleurs meches,8c marcherentxouGoursainliiuf-ques àla Rochelle où ils furent bien recens, ayans fouflenu vn liege pres de quatre mois, enduré dix mil coups de canon,repouffé pin fieu rs affautSjtiié plus de douze cens hommes, m itilé grand nombre,d’autres, diffipé vnepuiffante armee. Ils perdirent en ce liege vingt cinq gentilshommes, 8c enuiron deux cens foIdats.Lc Duc,pour Ce venger de ks ^pertei lit rafer le charteau deLufignen, l’vne des plus belles forterclfcs de l’Europe.

Quantau Roy,ertint .1 Lyon fon confeil refolutdefiirc dt fmre peur a ceux de Dauphine, dont les coureursauoyent fait fuerre en vnecauilcade vers le Piedmont, amp;nbsp;enlcué quelque bagage (Je Ij fuite du Roy reuenant de Pologne.Le Roy defpitéde ff lies brauades enuoye vne armee pour faire quelque effort cqntfî

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Henri teoisiesme- 14*

contreLiuror,qui aucclel’oiifiu amp;nbsp;autre? pVccs incônio-doit granJeiuent le trafic de Marfeillc amp;nbsp;Lyon.Poui ce que f ' ceux du Poulin auoyenr le paffage du Rliofne amp;nbsp;faifoyent de grandes exattions'e Koy leur enuoyc de Lyon fon edit par vu herauldyourc commjnileinent de pofer les armes.8C de lui rendre b place.La rcfponfd des chiefs fur,qu’ils fe tië-droyent fur leur dcfcnlitie courre quiconque le? .ailauilroir. Incorjriiient Rochegude Si Pierte Gourde du collé duVi-uarais donnent ordre .lux viures 5c munirions de guerre pour celle pl.icc.gc b renforcèrent de cinq cen' harqr.élau-xiers tirez des garnifons au ec les volontaires. Siinil Romain y vint auLi de Languedoc auec quelques comettes de c|uallerie,'S; trois enfeignes de prêtons. Ay.mr poui ueu a ce qui efloit, il fe retire auec les copagnics de cheual dedans Piiua ,polir lecourir les .ifsiegez Commel’armee du Roy aproclioit,ceux de Liuron furprindrent en vn village tioinnié Beaumont vn regimen de Suides qu’ils taillèrent enpiece.s. Il y auoit pres de dixltuit mil hommes en l’.ir-mee fous b charge du Prince d’Auphm.Sur l'entree d’O-ftobre le Pulin fut inuefti deçà amp;nbsp;delà le Rliofne, amp;nbsp;canô-néfurieulcment de quatorze grblfes pieces : puis vn alfaut general donné,que les afsiegez fouftindi ent amp;: rcpoulferêt lfbtufquemenr,quel’armeeenonneed’auoir petdii tant de ' gens (comme elle fit lors) brandoit pour troulfer bagage, Surquoy auint que les murailles de la ville trop chargees par derriere de terre remuee par les afsiegi z pour leurs fctnnchemens , csbranflees par le tonnerre du Canon fondirent amp;nbsp;s’esboulercnt tout à coup, tellement que les ’fiiegeans commencèrent à defcouurit amp;nbsp;battre de dcifus vticoftau prochain dedans la ville, fans que les afsiegez peufTentreparer telles ruines, pour elliel.tpbce rrepe-rtrtiitte. Ce nonobftant, G toll que b batteiie cclfmi , ils faifoyent des forties 8c attaqiioyent des rudes efear-niouches; landi.s que Sainft Romain acouroit d'amre

1 part, amp;nbsp;ne fe palfoit iour que le camp ne full en alar-' tiie.Toft apres Sainft Romain 8c autres entier en b place,.

amp; veu qu’en fin,à caufe de l’accident fufmentlonné qui c- Z.,i pliera-Unit irréparable durant tel liege,la place feroit force'.,ayan. t’MJa’rntt, alTetriblé le Confeil conclurent de tirer de la les foldais amp;nbsp;’’‘»’ift. lubitansice qu’ils executerér de telle adrcll'e, que tous tant homnies,femnv4.qu’enfai)s,fans perte d’aucû,fc retireren:

H H. ij.

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Henri trgisiesmï.'

•. de niiift fains amp;nbsp;faufs dedans Prinas: amp;nbsp;ne relièrent que quelques friquenelles dedans le Poufin, qui le lendemain auertirenc l’armce deeequieftoitauenu. Incontinent les aflîcgeans entrent à la foule, pillent, faccagent, bruflent 8C ruinent la place , où ne relia rien d’entier qu’vne maifon. Ayans logé garnifon au cliafteau amp;nbsp;donné par celle prinfe l’alarme a tout le pays, ils recoutirent vne partie du Viua-rais, amp;nbsp;cuidans s’emparer de PriuasjSainfl: Romain leur vient a la rencontre auec bonnes troupes amp;nbsp;les contraint de retourner au Poulin.Cela auint enuiron la mi- Oélobre, Lorsfuteniointal’atmeed’aflïegerLiuron , amp;nbsp;de forcer premièrement quelques petites places qui cftoyent es en-uirons, Le Prince d’Auphin lailfa la conduite de l’arraeeau Marefchal de Bellegardc, lequel fe failit du chailcau de Grane abandonné de la garnilon, n’eftant place tenable contre vn camp royal : item de Loriol amp;nbsp;de Roinac, auflî quittez àcaufe que c’eftoyent lieux trop foibles pour endurer le canon.Le Roy commande par lettres à Mombrun de fe retirer en fa maifon', amp;nbsp;le menaces’ll ne pofe les ar-nies.Mombrun remonftre l’équité amp;nbsp;neceflîté de la defen-fiue fur laquelle lui gç les compagnons eftoyent.

Le Marefchal d’Anuilleauoit eftépar faufeonduittrou-iç R_oy à Turin, auquel il auoit )emonftré(ce difoitle de maintenir la paix en elarMi! France amp;nbsp;les deux religions.On difoit aiiflt que le Duc de Martfchtl Sauoye(aquileRoy donna Pinerol, au preiudice de la ^^nuilie Couronne)auoit conftillélemefme.LcMarefchalretour-Languedoc, commence à folliciter S.Romain Sc les Religion pour fe maintenir enfemble quot;nbsp;contre les ennemis du repos public. C ell chofe tenue pour alfeuree par ceux qui fçauoyent l’eftat des afaires,que le Roy, la Roinc mere amp;nbsp;ceux de Gui fe vouloyetit mal de mort au Marefchal, Scdefideroyent le letrer hors defoq gouuerneméc.où il auoit trauerféleurs dclfeins en maintes fortes ,3c monftté auoirpour trelfufpeéirauancement de ceux de Guife qu’il fçauoit ellre ennemis iurez de fa niai-fon. Mais d’autrepartjà caufe que le parti de ceux de la Re-« Jigion cftoitmerueilleiifement forten cegouuerncmenr, s’ilelloitdefiointd’auec eux c’eftoit fa ruine euidente. 11 faitdonquesen forte , qu'il fe met à couuert fousleuroni-fcre, amp;nbsp;airemblelescllats delà prouinceà Montpellier au

coin-

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Henri troisiesme.

tommencement deNouembre.où il publie vue longue de-claration,expofantlescaufes delà priufc des armes 5 cou-formes à celles du Prince de Condé amp;nbsp;de ceux de Langue- * doc. A luy s’adioignic le Vicomte de Turenne , fils de fa fœur,8c fit imprimer auflî vne declaration de mefme (ub-fiance que celle de fon oncle. De ce parti furent auflî Tho-ti Meru frétés amp;nbsp;le Comtede Vcntadour beaufrcre du Marefchalj lequel drelfa incontinent vne armee à l’aide de ceux delà Religion,St eftablit vne bonne amp;nbsp;lou.ibledifci-plinc militaire, fi elle euft duré long temps. Cependant le Roy s’aclieminoit en Auignons fur l'efpoir que fa prefence lieroit les langues amp;nbsp;les mains à ceux de la Religion, fi’r^„„ tout quand on leur prefenteroit la paix.La Roine mere de f- uiye vtrt pcfcha incontinent le fieur de Belloy auecfortgracieufes

, lettres au Marelchald’Annitle, amp;nbsp;creance pour l’exhorterai““^“quot; à quelque paix, ne laiflant àceux de la Religion que fimplc liberté de eonfeieuce fans aucun exercice. LeMarefclial qui eftoit à Montpellier Voulut que Belloy declairaft fa trcance deuant l’alTemblee des Eftatstpuis lui dir, fon plus grand delîr ellre de voir en paix la France tant defolee, amp;nbsp;ü proche de fa ruine, fi on ne la fccouroit promptement, (^’vnc bonne paix eftoit trefdifficile à faire, à calife que lesmefchansConfeilliersqui auoyent induit le feu Roy à _ „ r rompre le dernier edit de pacification par l’horrible malFa- ^2°quot;rdial. £rc du i4.d’Aouft i57i.eftoyent ceux qui encore alors ma-nioyent toutes les afaires, amp;nbsp;abufoyentdela volonté du Roy 8c de famerépour l’execution de leurs cruels defleins. Que tels confeillierseftoyent ennemis capitauxdelaNo-bltffcFrançoife, nommément de la maifon de Montmorency. Finalement il ptotefta de fa tîneere affeélion à procurer le bien 8c repos public,proteftant qu’il n’y efpargne-roit fa vie ni fes biens:8c que fes alfociez eftoyent en mef-inevolontéaueclui.Il n’eutpaspluftoftacheué queS.Romain gouuerneurde Nifmes print la parole, 8c l’adreflant à Belloy.Ie vous prie (dit-il) de faire entendre bien expref- Notailti fit fément au Roy , qijfe ceux là font trop tard venus qui pen- ’■oies du fentnous eftoniier par leurs menaces •. ayans moins occa-^'**’’“^*'^* fron de craindre niaintenanr que iamais. Car outre rexpe-^’“'**”* rience du paffé, Dieu nous a fait cefte grace qu’à prefent de trois ennemis,dont les forces nous eftonnoyent, il n’y en a plus qu’vji qui nous face petit. L’vn d’iceux fut le Roy

HH. iij. ■’

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H-u.lxxhii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri trois ib s me.

•. Charle',qui mouraiitaiiant l’a.ige a lend que c’eft iks’ac-tacher à Dieuamp;a l’Eglile.Son freie le Duc d’Alençô nous ehikuenn fauorable parla mefcliancete de nos ennemis. Relie le troiiielnie.c’cd afçauoir le Roy mefnie. S’il entreprend de guerroyer contre Dieu amp;nbsp;ceux delà Religion,il fentira à fes defpcns combien elf redoutahlt la main ven-gerell'edcDieu ,qai pour certain le réprimera,comme fou ftere. Celle refponlc fit dreffer l’oreille à plufieurs; mais quant a l’auis de S. Romain touchant le Duc d’Alençon, nous verrons ci apres ce qui en auint, amp;nbsp;lî ce fut vue vraye ou faulfc conicô'ture. Li Rome mere renuoya incontinent drT'Fquot; vers le Marefchal pour traiter des moyens de la r arçwwc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plulloft pour ferner dilfenlîon entre icelui amp;nbsp;ceux

de la Religion. Mats pour lorstellcpratique neproduilit .aucun effetl a l’auantagede laRoinc, laquelle fit vnc rech irge au Marefchal, lequel auoit declairé à Belloy que le moyen de bien acheminer les afaires eftoit que le Roy enuoy^ll gens notables auec cxprelle commifsion de traiter auec lui amp;nbsp;fes alfociez , lefquels donneroyent palfeports fulfifans. Elle diloïc donc qii’il eftoit plus raifonnable que les fuiets allaffent vers leur Prince que lui vers eux. Neantmoins qu’en faneur du public elle palfoit par dclTus celle faute, 8c auoit fait que le Roy ne s’en elloit efmeu. Au refte, exhortoirle Marefchal de venir en Cour, ou d’y enuoyer de fes plus confidens, auec qui Ion peull traiter. Chauagnac amp;nbsp;deux autres y furent enuoyez. qui apres beaucoup de remonllrances amp;nbsp;pa-roles du Roy à eux amp;nbsp;d’eux au Roy,en prefence de ft mere, (laquelle defcouurit lors bien au'long Ion maltalent , contre ceux de la Religion) arrelièrent le Roy fur ce point qu’ils ferôvent entendre fa volonté a l’aff-mblee des Eftats de Languedoc, laquelle portoit que le Roy vouloit fes villes lui eflrerendues fans aucune exception, puis il doniie-roit la paix a fes fuiets.

Jgt;tCcnigt;t!i,n tu ces entre,quot;aites,afçai)nirenuiron la mi-Décembre, le mcmra Marelchal de Belle Gardeauec quatorze compagniesdes tte fitgt de gardes du Roy, onze enfeignesde Suilfes , douze dehar-ir»™». qiiebuzicrs Dauphinois, neuf de PicJmontois, trois cens hommes des vieilles bandes, quatre conipagnies de genf-d’armesi huit cornettes de Reiftres amp;nbsp;vingt deux grof-fes pieces de batterie, vint afsieger Liuron viHettc en laquelle

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Henri trois issms, i44

Ijquelle commaniloit le fieur de Rocfles gentilhomme / • Diuphinoiiacompïgiié dequelques petites troupes, (au quot;’** '* nombre de quatre cens hommes ou eniiiron) mais pleines de courage Sc de valeur. Aux approches il fit faire deux , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

forties, l'vne de iour, l’autre de nuid pour monllrer qu’il I , nedormoit pas ; puis ayant aiîeinhlé les gens pour le le- ■ .i foudre de ce qui eftoir à faire , tous ayans promis de faire deuoir, il s’aprefta pour vne magnanime rclillan-ce , les âfsiegeans ayans poinólé leurs pieces en trois endroits pour renuctfer tout. La batterie commença a.

le vingt viuefme lour Sc continua les deux luyuans, durant lefquels furent tirci onze cens coups qui htentJ^ vne brelche de fix cens pas. Mais Bellegardc non coulent d’vne telle ruine , amp;nbsp;voulant tout abatre fit re- *-’j nbsp;nbsp;-,

muer les pieces , amp;nbsp;le vingt cinquielme iour recommencer vne batterie de quatorze cens coups , qui fit vne autre plufgrande btefehe. Outre plus il gaigna le foffé, amp;nbsp;couiirit fes gens de mantelets 5; autres defenfes, fans que les afsiegez peuflent y donner empefehement ; car ils n’auoyent pour toute contrebatterie qu’vne piece de Campagne portant la baie grolle comme vncftœuf, que leshabitans rouloyent tantoft d’vn collé, tantoll del’au- , Ire, dont ils riroyentâtrauers les premieres troupesqut • le dcfcouutoyent trop pres en campagne. Du commencement les afsiegeans s’en moquoyent , faifans gam- * bades 8c promenades autour de la ville : mais apres , que celte piece cult mouché plulîeurs de leurs compagnons, ils cellerent de femonltcer. Mombrunayantdef-pefehe cent hommes de renfort pour les afsiegez, il n’en entra que quatorze dans Liuron,les autres furent contrains rcbroulfer chemin. Or tant s’eu falut que ceux de Litiron ' s’eftonnaffentde ces brefehes,qu’au contraire fur le poinft de l’aflaut.ils efleuerent vne p'cque à laquelle elloyét atta- ' chez v.n fer de cheual, des mitaines 8c vn chat: dilans par ce rebus, Marcfchal, on ne prend point vn chat fans motuffles , cell à dire vne telle place 8c qui a des i ongles pour fe défendre, fans beaucoup d’admlfe St de

Valeur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v

Maislailfons pour vn peu Liuron, afin de n’oubiier ce Drcuurtfuf qui auint au mefme temps en Auignon , fort foudaine Umtrtd» ment 8c contre feipcrance de tous: Chailes, Cardinal’

/I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HH. iüjs.

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Henri t r oi sie s m t.


M.o.Lxxiiir.


Cardinal de Je Lorraine,ennemi iuré Je tous ceux Je la Religion jl’vrt jgj flâbeaux Je la guerre ciuileenFraiicC,mourut le »ingt-■ troifiefmciourju rai fine mois. Quelques vns ont clcrit ƒ que des Lyon il s’eJoittrouuc inâl,y ayant elle cinpoifon-f l’ojeur Je certaine magnilique bourfe pleine Je râ-

** ’ res pieces d’or, dont prefent lui auoiteiié fait Jufeee delà Roine,amp; Je quelques autres, qui auoyent J. fcouuert que le Cardinal pratiquant le mariage du Koy auec Louylède Lorraine fille duComtede Vaudemonr,la parente,preten-

I dólt ié mettre auec fon neucu le Duc de Guife en mefnie train que du temps de François fécond' Les autres k ra-contcift comme s’enfuit. Entre autres feiles fuperfiitieu-, fesjdont la ville d'Auignonfuietteau Pape,eft remplie, il y

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enavne, qui depuis s’ell efpandue en quelques villes Je

France,nommee la confrairie des battus,Icfquels couuerts ^depuisla telle iufquesaux pieds d’habitsblancs,ou gris,ou iioirs,ceints Je cordes où ils attachent vu foucr,ricn nepa-j roiifant defcouucrt que leurs yeux,amp; vne partie du dos ou des efpaules.auec certains fouets qui ont des rofettes oupe tis efperôs au bout, fe vont fouettant par les rues, iufquc' à effufiô Je fang,en proceflîon noilurne,Si failànt ch.ïter»i(-fercrc, à la claircé des torches , afin de rendre par le (ilence b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' dlt;: lâ niiiél celle ceremonie plus a^ufcamp; refpec'lee.Qurl-

quesfois ils trotent aufli le lour, amp;nbsp;vont par les temples, * ellimans par telle laignce,qu’ils appellent penitence,nieri-I terremilTionJespecner. amp;auoir des pardons àtcuenJre, Le Roy fc ioignit à vne de lès troupes de ces battus ellant I fiiiui delaplulpartdescourtifant,qui(alaf!çon Jesiugts) enfuiuent tout ce que fout leurs maillres. De ce noniore

' I fut le Cardinal, qui marchant pieds nuJs amp;nbsp;les efpaules ’ defcouucrtes en procelTion Jurant la rigueur de l’biucr,re-tourné en famaifon, la mort qui nefciouc pass’appiocha A de ce loueur, lequel pres du feu ferepentoir de s’eilre repenti amp;nbsp;battu, pour ne fcmbler moins deuotieux que les autres. Toutcsfoisfe trouuant vn peu mieux lelendpinai», ' l il feleua pour aller au Confeil, où fe traitoit J’vn afaire important. Le Roy quifaifoit Jcsdcfpenfesexcel^luesc-| lloitafaméd’argcnf,cequi cmpéfchoit les coiifeilliers,en-treautrcsle Cardinal, àcercherdcquoy remplircegoufre. Entre autres expediens, ce prélat mit en auant qu’il faloit I vendre pour cent mil efeus de benefices. Le député du Clergû

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Henri TkoisiESME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;24Ç

Clergé venu en Cour pour s’oppofer à l’arreft de relieve- 1 te,fans refpeftcr robe ni bonnet, empoigne auec rudes pa- ' gt;nbsp;roles le Cardinal en plein confcil,lui reprochant fon ingra- 1 titudeSt le tort qu’il faifoit au Cierge de France de qui il ' tenoit fa grandeur amp;nbsp;tous fes biens. Le Cardinal oultré de cholere,amp; non acouftumc à telles ccnfures.fit refponfe tel- j le que fon dcfpit lui fuggera, 8c mefmcs s’efforça d’outrager ce depute. Or damant qu’il clloit befoin de faire vne defpefche à Rome, le Cardinal, encore tout bouillant de j courrouï, fe mit apres iufqucsbien auant en lanuift; 8c • cuidant repofer, la heure l’empoigne de ferre de fi pres que le lendemain matin yifîté des médecins ils trouuent(royâi I beguayer 8t le contemplant qui iouoit des doigts) qu’il al- • loit tomber en frenefic. Leur auis fe trouua veritablexar 1 toll: apres le Roy l’cftant venu voir, il commence à faire le * fol amp;nbsp;l’enragé. Ayant duré quelques iours en cell eftat, on 1 luiapporte l’extrenic ondion laquelle i) fitvetfer en va 1 bjfTtn d'argent ; puis quand le preftre s’aprocha, lui trem-pint fes mains en celle huile efpailFe en barbouilla toute la faccdecepauure engraifieur: durant fa maladie il ne dor-l ' mit point, ne ceflant décrier prelqnes toufiours à pleine '

telle Comme vn furieux, amp;nbsp;partit ainfi de ce monde pour alleren fon lieu. Telle fut la fin de ce grand efprit, qui par l’efpace de vingt cinq ans auoit manié vne infinité d’afaires dedans 8c dehors le royaume,remportant pour rccompen-fe des peines qu’il auoit données à foy mcfmeSc à tant j d’autres, que l’elprit lui défaillit au befoin, n’ellant fage ni ' pour loy ni pour les fiens, lailfant vne trefmauuaile odeur gt;nbsp;de fon nom, en ce que de lui 8c de là maifon font procedei 1 les confeils,moyens 8c principaux inftrumensquiontferuï ' à la trefiulle indignation de Dieu tout puillant pourcha-fiier la France 8c les François les vns parles autres depuis cinquante ans en ça Comblé qu’il y eull eu autresfois fort I ’ ellroittcpriuauté entre lui amp;nbsp;la Rome mere, li ne peut clic lors fe Contenir de dire,parlant du Cardinal, que ce ij.iour 1 de Dcccmbrc,vntrcfmefchanthommeeftoitmort: 8c c’e- I , floit vn commun propos entre les Courtifans,que la Rome mere s’eftât ces mefmesiours retiree aucc quelques fienes I femmes en fon cabinet, toute eflrayee fe prent a crier, I ClialTezccCardinal, voyez vouspas qu’il me fait figne 8ci ” m’appelle du doigt î Telle vifion lui aparut encores depuis, 1

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Henri troi sus m ti


« D.txxnir.


gt;1 «’ot F

• amp;nbsp;fut on contraint de lui bailler compagnie, luieftoit I I impolTible de fubfiller feule. D’autrepart, ceux de Gui-fe faifoyeiit Courir despacquets, Sedesliurets impiimcz qui reptefentoyent leur Cardinal comme vn homme tom-' béduciel, amp;qui3uantqu’expirerauoitditdc bellescho-( fes: defquels bruits fes médecins amp;nbsp;valets de chambre fe hoyent comme de contes faits à plaifir par des dateurs

1 pour actocher quelque lopin de benefice. Le iourqu’il mourut, la bife fut fi impciueufe, notamment en la ville I d’AuignonTque nul n’ofoit mettre lepied hors la maifon,

les tuiles clloyent emportées de delTus les toids, le Con-uentdes Chartreux qui cil aux fauxbourgs fut tout def-couuert,ce vent y arracha des treillis de fer: amp;nbsp;y eut vu tel tintamarre dedans le logis de ces moines, qu’il fembloit que toute l’artillerie de France foudroyall en ce lieu. Le Cardinal deflogea parmi celle tempelle. Le peuple pres amp;nbsp;loin demeutoit tout raui voyant telle choie, confef-fant que ccd orage du tout extraordinaire en l’air , Si. fur tout là où eftoit la Cour de France , ne lignifioic autre chofe finon vn auanture bien remarquable iamp;pen-

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f

ünc au Cardinal gt;nbsp;difoic que ceii homme auoic rempli fa maifon de richeffes imniehfcs amaflèes par trefinef-ihantes pratiques, tourmenté amp;nbsp;faccagé Ia France par guerres fur guerres : qu’il leceuoit le loyer de fcs de-portemens que la mort s’elloit mocquee des richeiTcs amp;nbsp;fîneflés de cell homme, n’ayant feint démordre amp;nbsp;engloutir celui qtki^ fous prctexte de leügiou, de douces paroles Sfdevifagede Chameleon auoit mordu grands amp;nbsp;pen's : briefqu’vneli mtfchante vie que la liene ne pou-tioit pas auoir eu bonne fin. Ceux de la Religion adiou-ftoyent que l’admirable prouidence de Dieu reiuifoit en celle mort inopinée du Cardinal, venu en Auignonpour armer le Roy de France amp;nbsp;de Pologne contre ies Eglifes Chrelliennes, luec efperance que d’vn (éul foufleamp;a la menace de ce grand Prince il renuetferoit tout. Qu’il e-floit auenu tout au contraire, que ce maiftre archntcle de confeils violens amp;nbsp;fanguinaires,parmi les triomphes imaginaires, auoit fait vnemalheureufefin : que ce cauteleux confeillier qui auoit oppofé les fubtilitez de (on efprità la fàgclfe de Dieu auoit efté faifi de frenclîe 8i (aluié de fes

confcilspernicieux: qu’en fon aneantiffemeue touspou-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoyenc

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Henri troisiesme, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;z4£f

uoyent aprendre qu’il n'y a point de prudence contre ••rtvv Dieu , lequel afadit les plus grands efprits du inonde , quand ils ofent fe prendre à luy : mais que pourtant n’eftoyent morts tous les ennemis de l’Eglife, qui fera exercee par tels fléaux , iufques à la tin du monde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Apres le retour des députez , le Marefcli.il uille Sc les Ellats de Languedoc, conurent bien qu’on tafehoit les endormir. Pourtant ils fe refoluenrau con-traire, affiegent, esnonnent amp;nbsp;prenent Sainft Gilles, villettc proche d’Auignon, d’où Ion entendoit tonner l’artillerie, lins que les courtifans s’csbranflaflent pour aller au fccours: aufli eftoyent ils occupez tantoftà dan-fer, tantoft à alleren proceffion amp;eftrc delà confrairie des battus. De l’autre collé du Rhofne eftoit Monibruù auec fes troupes de caualerie, qui battoyent les chemins amp;nbsp;troufToyent toufiours quelques allans ou venans.Quant à Liuron, le vingt fixiefme iour de Décembre les af-fiegeans donnèrent vn furieux alTaut en deux endroits, amp;nbsp;l’efcalade en vne autre, où les afsiegez, hommes, femmes , filles, amp;nbsp;ieunes garfons, s’employoyent fans s’cfpar-gner, amp;nbsp;contraignirent les affaillans de fe retirer , a-yans laifle grand nombre de leurs foldats 8c quelques chefs aux brefehes dans les foflèz. Du colle des af-fiegez furent tuez le fleur de Roelfes leur cbcf,Fiancey amp;nbsp;Bouuter capitaines, 8c plufleurs foldats. Apres aubir tendu graces à Dieu qui leur auoit donné force 8c adrefle derepouflcrvne telle multitude d’ennemis, ils efleurenc pour chef la Haye, ieune gentilhomme de l’aage de vingttrois an.s, vertueux, 8c agreablé'avMs^dats, 8c quoy qu’il full au liét à caufe d’vnc blelTure le contraignirent d’accepter celle charge, de laquelle il s’acquitta heureu-fement. Lercfle du mois la batterie continua de de

hors, Sc la fortification au dedan.s, ou vn ingenieur trefexpert nommé luilier fit de

grands feruices aux af- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.....

fiegez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

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Si.D.Lxxr.

Henri troisiesMé. dTl X X V.’ ”~quot;

fl ■ nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® °“' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au (iege de Liuron, pourfuy-

ilteelktt i uons-Iclufquesàlafin. la batterie recomméça le premier ioiir de lanuiet, amp;nbsp;dura iufques au feptiefme fuyuanty tandis que Ion minuit fous la tour de la Fontaine,! quoy les aifiegez^remedierentparcontreinine. Huit groffespieces ayaus elle remuées d’vti autre cofté, tirerent huit cens coups, tandis que vers celle tour, amp;nbsp;versla porte d’Am-peehjles all'iegeans necellbyent de canonner.Le huiticfnie j jour du melmemoisfut donné vu fécond aflaut general en trois endroits, où lesSuilTes (non acoultumez d’alleràla brefehe pour aflaillir) marchèrent celle fois, (ur l’inllance' qu’ils en firent au Marefchal de Bcllegarde. D’vn autre collé fe trouuerentles vieillesbandes,Sc en vn autre les Pied-niontois.Tous firent vn mcrueilleux deuoir,maisàbi£naf-faiHi bien défendu. Vn payfan de Ljutons’eftjnt mis dans vnctourdemi tuince^ à coups de pierres amp;nbsp;de harquebu-zes tua grid nombre de ceux qui aprochoyent de la brefehe, 5c ne leur fut ianiais pofliblc de ledçfnicher delà- Les /emmes à coups de pierres,de demi picques amp;nbsp;de pi Holes,-rcpoulTerent les Suilfes, amp;nbsp;ne bougèrent de la brefclie que les alfaillans ne Ce fulfent retfre-z. Le lendemain amp;nbsp;le iour' fuyuant la batterie ceffa: cependant les afliegez, hommes amp;nbsp;femmes, remparoyenc alaigrement en diuers endroits,-amp; firent alïeoir au lieu kplushaut efleuc vne femme filant la quenouille au collé. La nuiél de l'onzicfmeiour ils receurent renfort de cinquante deux foldats. Et le lende-miin le Comte de Gayaffe Italien, Colonnel des Suilfes^ ellant vnpeueflongnédu camp, fut furprins amp;nbsp;tué par quelques caualiers que Mombrun auoit enuoyez à la def-couuerte.Quant aux Picdmôtois,vne maladie les l’aifit,qui en defpefcha la plufpart,tellement que le Royentédat que les triomphes que là mere amp;nbsp;fes confcilliers lui auoyét promis fe conuerttlfoyent en couronnes de paille, commanda

' I S“’“*! trouHàft bagage, pour aller a fon facré : que le fiege • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;full leué de deuanr Liuron, amp;nbsp;que Ion remift deffus quel-

frinfe JC Ai 9“^ negotiation de paix pour defarmer ceux de la Religio. XUf/mtrr«. Ce qui le fit encliner à cela fut la prinfe d’Aigucfinortes, V ille maritime, de ttefgrwde importance , que ceux de la Religion furprinJrcnt le ix.iour de Ianuier,amp; la déclara-

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Henri troisiesme? 147

h’on faite le mefme jour par le Marefchal d’Anuille pour 1. alfociationauec les autres, amp;nbsp;pour la coutinuaciondela ♦’•r»’*» guerre iufqucs i vue ferme paix. 11 partit donqiies d’Aui-gnonlei3, de laniiier, Sepaffant pres de Liuron demeura quelques heures au camp, Sc fit donner à chafeun des fol-dats vn teflon. Les afl’iegez entendans que le Roy efto:t fi près d’eux, lui drelfent vne falued’harquebuzades, puisfe prenentahuer gccriera gorge defployee , maugre leurs chefs, difans milleiniuresau Roy amp;nbsp;à la Roine, en celle 6 /475«;»», fortequ’on les oyoit aifémeni:amp; entre autres propos,xeuit ci furent repetez plufieurs fois, Hau , ma/Tacrcurs vous ne nous poignarderez pas dedans nos lifts, comme vous auez fait l'Amiral', amenez nous vn peu vos mignons paflefil- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

lonnez, godronnez Sc parfumez, qu’ils vienenc voir nos feniuies t^ellcT Telîr feront conoUtre fic’eftproyc.iifèeà/'‘’''ï^y'*ÿgt;'crf* emporter. Plufieurs gentilshommes amp;nbsp;capitaines elfoyent treftnarris deceftelicence foldatefque, amp;nbsp;neantmoinsre^ tnarquoyent en ceshuees, que les horribles defordres 8e cruels traitemens faits aux pauurès François depuis quel' ques années, auoycnt tellement altéré les efprits de la plu-fpart, que Ion auoit misbasceflereuerenceque la nation Françoife foaloic porter à fou Roy : 8c que la iufte douleur emportoit fi loin les affligez qu’ils ne pouuoyent plus fe çontenir.Lors que le Prince de Conde', rué à Baflac, 8: l’Amiral, commandoyent aux armées gt;nbsp;le iio-ndeRoy elloic tant refpefté au camp 8c parrni les bandes de ceux del,a S.cligion,quequiconque s’ingeroit d’en parfiv en mauuaifc bouche,eftoit incontinent 8crudement chaftié. Le.s caufes de ce changement procedeicnt de la defloyauté, desCon-feilliers pernicieux, qui fouillèrent mefçh.âmenc les mains royales au fang des panures fuiets, lefquels ils reduifirenç à telle neceflité, que ne pouuansplus fe fier es promefles de leur Prince , force leur fut de cerclier refuge Sc prore-ôion ailleurs. Nous verrons ci apres quelle en fut Piffiie.

Sur la retraitedu camp de deuan^ Liuron, les aflîegez firét deux forties l’vne de nuift, l’autre le lendemain matin, 8c tuerent force Suifles Sc Piedmonrois : niefmes les femmes allèrent defeharger leur cholere fur plufieurs blcffez qui n’auoyent peu marcher fi vifie que les autres. Le relie des Piedmontois repafferent les monts pour fe contenir chez eux. Qmint aux Dauphinois, confus d’auoir beu tant de honte en ce fiegfjils s’efcarterçnt qui çà qui là. Quçl'quç^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

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U.D.LXX7.

II 8 M R T \ T ROISIE S M E;

cornettes de Reiftres fuiufrent le Marefchal de Rez ch re*^r l’rouencc : Si les autres auec les Suilfes furent laifTez au dt fait! la DrJcd’Vzezpourfairela guerre en Languedoc , dont le i»errt d Roy lui auoit donné le gouuerncmenr. Parmi cela Ion en-tiux ifu’it tremefle vne nouuellc pratique pour la paix,dont fut parlé quot;’‘^'’“''■'fcnPafTemblcedes Eftats à Nifmes,amp; Mombrunlbilicité • maitttt- J,y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Dauphiné Cependant le Prin

niu.

ce de Condé feiournant à Balle eftoitenuironnéd’cfpions

quidonnoyent a'iiï en Cour de tour ce qu’ils pouuoycnt defcouiirir de les confcils. Le Ducd’Vzezaucc vingt deux compagnies de Siii/fcs, quelques cornettes de Rentres S de François,palTi du Dauphiné en Languedoc,où il ramaf-, fa encor quelques forces amp;nbsp;en tira du Viuarais. 11 auoic faitoauerteprofeflion'dela Religion vnbien longtemps, * ■'* amp;nbsp;proteftoit ne vouloir faire guette finon au Marefclial d’Anuille amp;nbsp;à fes alfociez : promettant à ceux de la Religion de faire leur appointement aucc le Roy, s'ils vouloyét fe defvnir d’auec tes politiques.Mefmesil auoir pres defoy vn minillre nommé la Haye,n’alloit point à la melfe, ni ne cômuniquoitàpasvnedes autres ceremonies de l’Ëglilë Romaine. Quelque téps apres la Haye ayant elle prins 8c a.mcné prifonnier a Auignon, y futexecutéà wortparle Commandementdu Cardinal d’Armaignac légat du Pape, à cauCe de la Religion. Chafeun s’efmcrueilloit de ces changemens/ LeDuc d'Vzczelloitarmécoqtreceux de la Religion, pour la proteftiondefquelsilauoitmaintef-foiscombatu en routes les guerres precedentes: au contraire le Marefclial d’Anuillelesmaintenoièalors.hyante-flé aptresfois leur ennemi capital. Tout cçlaefloit rapporté ala finefiedes grands.quijfmsfefoucierde vraye ou faufle religion , adheroyent au parti qu'ils elbiiioyent leurdeuoir eftrc plus auantageux, abufant de lacaufeSc du 'nom de Religion pour piper le pauure peuple , qui couché entre l’enclume amp;nbsp;les marteaux, comme on dir, fupportoit les coups de la folie de ceux qui fé-defehar-geoyent ainlî fur lui Le Duc d’Vzez ne gaigna gueres à telles pratiques, aufli ne lui' bailloit on telles commiflîons

ruineufes que pour le ruiner lui mefmcs.

““ La retraite du Roy remit fus ceux de la Religion en nufittte îes Languedoc : mais les dilfolutions amp;nbsp;fcandales eftranges. fiiitiautt lt;icirgt;oIit‘Qves mêliez parmi eux, aclieua d’efteindre ce feu d’aft'e-

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Henri troIsiesme. 148

’^’ifFcâion à la pieté amp;nbsp;dedifciplinequileurreftoic. Le‘«ife ttust Matcfchald'Anuille fe fouuenoit peu del’obferuation des conditions par lui promifes amp;nbsp;contenues en rafl'ociation.^””’ Ccpendantil entretenoit de bonnes paroles les minilltes amp;nbsp;âutres de la Religion; maison voyoic les desbauches amp;di{folucion$s’auanceramp;fe desborder au long amp;aular-ge comme vn torrent. Les exadions amp;nbsp;brigandages croif-foyent à veue d’œil. Le Marefchal efloit gouuerné par vn certain fecrettaire nommé Charretier,homme conipofé de toutes fortes de vices, amp;nbsp;le plus dangereux d’entre tous les politiques. Apres laprinfe d’Aiguefmottesle Marelchal fitentreprife fur Beziers, amp;nbsp;print enniron nonante bourgades amp;nbsp;villages es enuirons. Au contraire le Duc entra au territoire d’Vzez, prétendant que fes fuietslui rendroyent la ville ,8c s’empara de Sainft Pcrreol, villette proche, 1 quilui feruit beaucoup, 8c incommoda grandement ceux d’Vzez,

En ces entrefaites le Roy fut facré à Reims le quin- Slt;tert du ïicfmc iour de Feurier, Sc incontinent apres rcnnoya à l’Empereur Maximilian fi fille Elizabetycfucde Char-H ncufiefme, mais petitement acompagnee pour fa qua-litéjdontla renommee faifoit reproche au Roy, §c l’ac-vrfut dt eufoiton d’âuoir oublié le raagrifiqueacueil qu’ilauoitre- Churln ma ceude Maximilian peu aptes fon iffue hors de Pologne.

En dedogeant, Elizabet ne peut fe contenir de feplaindre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

pour adieu, que Ion auoit forcé fon mari le feu Roy de fortir du mondeauant le temps. Toll aptes le Roy ef-poufa Louyfs fille de Nicolas Comte de Vauderaont en Lorraine, ce qu’on eftimoit auoir eftê pratiqué par Ceux de Guife parens de celle damoifelle (que Ion elli-tnoit deuoir eflre femme de Thoré , dernier fils du Connellable) pour s’apuyer Sc maintenir contre l/s mai-fous de Bourbon 8c Montmorency : 8c par la Roine mere aufli, pour retenir toufiours l’authorité qu’elle auoit acquife en France. Car fi le Roy euft efpoufé quelque ptinceffe, elle euft tenu fon rang s 8c abailTé fa belle mere. Oiicreplus Ion penfoit que celle Damoifelle e-ilant d'vue race fertile feroit des enfans en grand nombre , au moyen dequoy la Roine mere auroit rouf- . nbsp;nbsp;nbsp;/

jours les clefs de la maifon. 11 fembloit du temps

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M.D.ixxv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;He m T t r or s ies u e.

de Charles ncufiefme, que lesdiflolutionsdelaCourne pouuoyentcroiltrcd’auantage: mais à cel} auenenicnt de Henri troifiefme, fur tout après fon mariage, elles le def-borderentlioutrageufement, que ccquiauoitellépraci-que fous ces anciens Empereurs Romains,maillres de corruption, amp;nbsp;lafciueté totalement detelhble,fembla lors re-nouuellé amp;nbsp;remis au delTus. Vouloir fpccificr cela,ce feroit dcfcouurir ce qu’il y a de plus honteux en Suetone, He-rogt;lian, Lampride, amp;nbsp;autres tels anciens htftoriens.

Tandis que la Cour fe plonge amp;nbsp;fond en delices,la gucr-en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’cfchaufe en Languedoc. D’Anuille prend la ville amp;nbsp;le

duc ir ail- Chafteau d’Alais : fes troupes amp;nbsp;celles du Duc d’Vicz fe burt. rencontrent par plufieurs fois, amp;nbsp;en tombent de part amp;nbsp;I d’autre.En Viuarais ceux de la Religion furprenent le cha-fleau du Poulin,efgorgent le Capitaine amp;nbsp;la garnifon. Le ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•, Vicomte de Turenne pat l’entremifedeLangoyranfur-

prend Perigueux,Briue la g3illarde,Vzerche, Sc autres places. La garnilbn de l’riuas print par intelligence la ville de Beysen Viuarais. Tout cela s’executoiten Feurierîf en Mars ; tandis que la Roine meteeftonnee amp;nbsp;irritée de tels fucce/faifoit hiller les députez du Prince de Conde', de Saintonge, de Dauphiné amp;nbsp;de Languedoc, pour auilèr à , . quelque pacification. Les afaires en Saintonge amp;nbsp;es enui-l. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rochelle fe remettoyent en quelque train pour

‘ ceux delà Religion: ce quifîthaftercellcpratique, ioint que depuis la reddition de Lufignen les forces du Duc de Montpenfier s’eftoyent ruinées d’elles mefmes. Les députez de Languedoc arriuez à Paris le dixicfme iour d’Auril, yayans trouué les autres, furent tous cnfemble appeliez le lendemain au Louure deuant le Roy, lors acoinpagné des deuxroines, du Duc d’Alençon, du Roy de Nauarre, du Cardinal de Bourbon, Duc de Montpenfier, Marefchal de Rez,Moruillicrs,Limoges,Chiuerny,S: Bellieure, Vü-Jequier confeilliers du confeil priué, amp;nbsp;Fixes fecrettaiie d’ellat.Apres les reuerencesacouftuinecs,ilsprefentercnr, outre les lettres du Prince amp;nbsp;du Marcichal, vne ample re-quefte en laquelle ils demandoyent libre amp;nbsp;entier exercice de la Religion par toute la France, Nouuelles chambres n,„4„rf„ 'fsparlemens pouradminiflrationde iufttce fansacceptiô d« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;petfonnes.iufttce des malfacres, foulagemcnt des tailles

5c i!npolls,librcalfembleedesEftatsgeneraux, alfeurance pour

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Henri troisiesme.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î49

Dr,’ .«■rfM Lr

poutl’cntretenement de l'edic de prétendue pacification. , Apres la lefture de celle requelle, le lieur d’Arennes, am-Wadeur du Prince,fic vne lôgue harangue au Roy, lequel A»«i fit vnegracieuferefponféj promettant la paix, amp;nbsp;tout bon 4 traitement a les fuiets,moyennant quiS par efteft ils fe niô- ' ftralfent fideles. Puis ayant commandé aux députez de fc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j.,.’

retireren l’antichambre, les fit rappeller enu iron vne heu-'taprcsjfepleignantqu’cnleur requefteprerentement leuè y auoit des choies qui ne pouuoyent pall'er,fupplid de dire tjue c’etloit, il toucha le ptemier article, du libre exercice lie la Religion. D’Arennes requit que quelqu’vn des con-fiilliers enexpofaft les raifons : dont le Roy donna charge nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

1 ’Moruilliers, lequel s’exeufant pour l’heure, Icpourparlé Difiium fiitreuiis au lendemain, auquel iourfut feulement difputé/«r/« ’rtiplement de part amp;nbsp;d’autre fur ce premier article, lequel lts députez retindrent fermement, fans queiamaisilfut'*'^“

I poflible au Roy ni à la Roine mere, ni à leurs confeilliers, leur faire rien defmordre. Au iour enfuyuant fut parlé de j laiuftice,puisconfequemmentdediuers poinds couchez tnhrequelle (é rapportans aux principaux articles fuf-Dtentionnez. Le Roy, fa mere amp;nbsp;leurs adheranscondam-nttent plufieurs fois les confulîons des maffactes, inlillaus «pendant que Ion fill vue abolition de tout le palR-.Quin-zeiourss’ellans efcoulezendifputcs,difcoùrs,belles paror

; IcsduRoy,qui vouloir qu’on feremill de toutes ces dema-des à fa fimple volonté,moyennât quoy il promettoit donner contentemeiit aux vris Seauxautres,finalemencou ap-ptlletous les députez, aufquels Fizes leut dans vn uapier queleRoyaccordcroit à ceux de la Religion huit villes en Articles ae Languedoc, telles que bon lui femblcroit dénommer, fix en Guyenne dont Môtauban Sc h Rochelle leroyct depx: deux en Dauphiné: efquelles leur feroit permis libre exer-

I cice de leur religion : à condition de lui rendre amp;nbsp;remettre j es mains toutes les autres villes Sc places qu'ils detenoyét, tntel ellat qu’iccHes elloyent auan.t la guerre. Quant à la

I iufticc,quarteconfeiiliers nouueaux feroyent par lui créez , amp;nbsp;adioints à feize autres du parlement de Parisilefquels en-. fembic il ellabliroit pour faire vne chambre,en laquelle feroyent vuidez les proces de ceux de la Religion.Que mef-me nombre feroit eftabli a Montpefliet, amp;nbsp;qu’entre iceux y en auroit quelques vns de la Religion, lefquels auroyent

II. j.

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H I N R T T R OU I ! ! U i;

J liberté de tecufer en chafcun Parlement quatre cÔfeillieM» ^fans eftre tenuî dedeclaiter les caufes de cefterecufation. Les deputea^demandrrent copie de ceft eferit qui leur fut ') refiifee:au moyen dequoy ils decîairercnt que ceux qui les auoyentenuoyez ne fe contenteroyent point de cela. Sur i lesreinonftrances bien amples qu'ils firent le lendemain to ichant cefte premiere declaration du Röy,en fut drclfee amp;nbsp;leuë vne fécondé,portant,que le R-oy permettoit à tous I çeux de la Religion de demeurer où bon leur fembleroit ' en Ton royaume,en toute feureté de leursperfonncs,amp; fans . yeftrc recerchez pour le fait de leurs côfciences,moyénat qu’ils vefeuflent modeftemét amp;nbsp;paifiblemét fous l’obeilfin ! ce des ediu.Qu’ilspourroyent faire libre exercice de la Rç ligion en toutes les villes amp;nbsp;places qu’ils tenoyent, forsà Môtpeflier, Cadres, Aiguefmortes,amp; Beaiicaire.Qiielesfei gneurs de fief de haubert auroyent mefme droitpoureux, leurs domcftiques,% tous autres en leurs maifons.Quelcs gentilshômes quin’auroyct tels fiefs pourroyct auoir exer cicepoiir eux amp;nbsp;leurs famillcsimoyénant que ce ne full das Jes villes ni es faiixbourgs. à dix lieuës de Paris, ni à deux lieuës de 11 Cour. Apres beaucoup deconteftations delà ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;part du Roy 8c de la Roine mere fur ce que les députez de-

inandoyequot;t leur congé,8c copie des refponfes du Roy a la rçquefteSc aux articles par eux offerts,pour reprefenter le ' routa l’alïèmblcedes confederez: les arabaffadeursd’An-gleterre, de SuilTcjde Sauoye intercederent pour vne commode paix, fans elFeél:8c les députez s’en retournerent,cx-■ ceptez d’A rennes 8c Mircbel, aufqueis le Prince de Condé commanda par lettres de demeurerenCourpoUrentte-tenir le Roy en volonté de faire la paix, liifutrre Celle negotiation nefcruitqu’à faire efclorre nouuelle rcr”»’»«quot;« guerre.La Meauffe gouuerneur de Nonnay en Viuaraisa-uoitfurprins Andance villette fur le Rhofue,que les Lyô-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nois auoyét reprinfe 8t fait la Meauffe prifonniertau moyé

dequqy Rochegude, gouuerneur en Viuarais pour ceux de la Religion, craignant que Nonnay fe perdift i effaya de la fortifier de gen'. S’y acheminant il rencontre les ennemis, les charge 8c meten route. Mais en lapourfuiteil fut fi rudement b'effe que tort apres la mort s’en enfuiuit.Ceux de Viuarais en plus grand’ peine que deuant, à caufe de cefte Suancure, 8c des aprochesdu Ducd’Vzez,furentfoulagcz . parh

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Henri t R o'i’s i % s M i.

P*t la Valeur du gôuuernciif dc Beis, amp;nbsp;dê Pierre Gourde lui y mit vu renfort de cent cinquante foldats,à l’aide def-,uels la ville fut debatue quelques heures contre le camp royal qui l’aftiegeoit au commenceibent de May .puiyquic-’redes chefs amp;nbsp;loldats fe retjrans es d’eux charteaux,efquels 'hfemaintindrent, firent vnefortie fur les alTiegeans,en quot;icrcnt plus de trois cens, amp;nbsp;fans lacourageufe refiftance ih Sudfes eulfent emmené ou encloué tourel’anillerie. l-tDucd’Vzez n’aÿant peu gaigner par argent amp;nbsp;belles P’otneffesceux qui n'auoyent redouté fon fer ni fes mena-%fit charger fon artillerie fur le Rhofnc, leua fon camp, amp;fitmettre le feu en vne partie des maifons amp;nbsp;de la ville de Beis, à l’oc cation dequoy il acueillit la malvueillance Sz Mcdiâion de tout le pays pres amp;nbsp;loin, qui vomifToitde ttrribles repiochescontre leDuc,lequel toft apres fit enco-respis, senaigrilfant de plus en plus contre ceux de la Religion qu’il auoit aiitresfois maintenus fi courageufement.

En ce mefme mois,ceux de Marfeille s’efleuerent en ar-

■Hts contre les gabellicrs amp;nbsp;peagers Italiens,coururent à la douane amp;nbsp;par le commandement des Confuls prenent les MarfeiUe-

’ l'Utcs de comptes ,regiftres , papiers , poids amp;nbsp;mefures de l’tfiittdt ' t'sExafteurs , Si jettent tout en la mer : puis ferment la Er«»«««.

Ilouane, Sc gardent foigneufemcnt iour 8t nuift les places I amp;nbsp;portes de leur ville. Les receueurs des tailles pour

1' Roy eurent de la peine en plufieurs autres villes de îtouence, amp;nbsp;furent contrains fe cacher ou fauuer de vi-fttffc. Dauantage il s’y foufleua vne bande de mal conteur, que Ion furnommoit les Rafe7,,{pourcequ’ils fai-, loventacouftrer leurs barbes d’vnc nouuelle façon pour s’cntrereconoiflre) qui s’armoyent contre les exafteurs des threforiers amp;nbsp;receueurs,amp; en celle bande fe trouuerée plufieurs de la Religion, amp;nbsp;quelques vus de ceux qui e-fioyent retournez à la melfe depuis les malfacres. Ou-! tre tout cela , ceux de la Religion tenoyent en icelle ptouince Lourmarin , Riez, Seine , 8c quelques autres vil- __ ‘ ieties, ayans pour claef le Baron d’Alemaigne, Orezon, ïftablonSc autres gentilshommes. Ces ardeurs s’clleigni-ttnten peu de temps : on enuoya des députez àMarfcillé j(luiapaiferent le peuple: lesfaélions furucnucsentre les principaux delà Noblefle furent caufe que toutes les plates fe perdirent, excepté Seine 8i quelques lieux d’alétour;

H. ii.

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MfDflïïVf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HïNRI HoTJIIïMli .

k Geurde Vins y faifant pour le Roy tout ce que bon lui ! fcmbloir, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

{.xfltitm- Apres la deliurance de Liuronjes afaires commencèrent | ) tabiei dt 1 ptofperer en Dauphiné pour ceux de la Religion, fôus la ) Méirunde-jg Monibrun qui aufclecanon fe rend maiftte || v^’îtrrandf pkGeurs villcttes Si chafteaux. Or pource que Chaftil- k villiitrt tsi Ion petite bourgade es enuirtyis de Die, forte à caufe d’vn d pn'/ir f rlt;/i» chafteau bien gardé,l’ineoinmodoit grandement, François nbsp;nbsp;d

Je Bonne Geur des Diguieres,qui commandoit en ces qiiat t *4r* *rrra‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;là.refolut d’afltcgér Si battre ce chafteau.Le Duc dV nbsp;nbsp;t

4ufquot;ltnct nbsp;nbsp;nbsp;ayant conge_^ fon armee apres le Gege de Beis, les nbsp;nbsp;t

4e Ortnt- vingtdeuxenfeignesdeSuilfes.quieneftoyent,futentap- t tlfi pellecs par le Geur de Gordcs gouuerneur en Dauphine', ( pour lui aidera chaflèr Lcfdiguieres,lequel Tentant appro- t cher ce renfort retira fon artillerie en lieu feur, attendant 1, fecours de Mombrun, qui marchant en diligence par les j naontagneSjComme il penfoit fe ioindre auec Lefdiguicres ( à Monglon,defcoui)re Gordes amp;nbsp;les Suiffes: au moyen Je- d quoy il mande à Lcfdiguieres qu’il s’approche,puis defcen- d danten laplaine ils vienentaux mains,Les Suiffesfaim Ter- ï rezen leur bataillon fouftindrentamp;repoufferét trois char- f gesitellementqu’apresauoircombatucourageufementJe d part amp;nbsp;d’autre la nuid: venue chafcun fe retira, Mombrua p ayant perdu huit hommes,amp; Gordes vingtGx. Mombrun t non content de ccfte efcarmouche, ramalfe promptement nbsp;nbsp;n

quelques autres forces eflongnees, amp;nbsp;le lendemain qui 11; fijtley. de luin pourfuit Gordes qui fe rctiroit en ordre f( vers Die,choiGt G bien fon afaanrage, qu’ayant fait donner IJ fur J’arrieregardc,il contraint Tes ennemis de venir au com- nbsp;nbsp;f

bat, met Gordes amp;nbsp;toute fa caualerieen route qui fefauus ii à Die,puis charge fur les Suiffes, lefquels il rompt à diuer- d fes reprinfes, où ils fe portèrent vaillamment, en tue neuf p cens fur la'place auec leur colonnel Freulich amp;nbsp;feize capi- t( taincsjgaigne dixhuit enfeignes,n’ayant perdu que Gxlio- ! tt mes,Gordes enclos appelle incontinent à fon fecours tou- p tes les forces du pays pour fe defgager. Mombrun aucon- q traire rcfouldde rempefeherSe combattre, efleuéàcaiift t| lt;fc fa viftoire , amp;nbsp;pour vnenouuelledesfaiiedelàcompa- j(| gnic du Comte de Beine raillée en pieces entièrement par Id, du Bar amp;nbsp;Gouucrnet fes lieutenans. Entendant donc qnele , i (ecours de Gordes s’auançoit, il charge les premiers en vu . d dcllfoit, Pt

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Hènui troisibsmé.


iii

ileftroic,qui partie tuez, partie eftans allez donner l’alarmo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

’U gros,tandis que les argoulets de Moæbrun s’amufoyent *lidcfpouille,ellenuironné d’vnpuiflanteicadron deçà-Hâllerie,où apres long combat, les liens beaucoup plus foi- , . . ferais en route,lui Ce voyant abandonne', conjme il cui- )**”* ^oitfranchir vnfoflie,foncheuallafférorabcamp;luidcflbusi quot;nbsp;’lontileutlacuifleronapue, puis ferenda Rochefortfon ‘fen 8c a Vrche chef des troupes, qui lui lurent St pro-®'ttcnt la vie fauue, le font porter au Creft, amp;nbsp;penfer foi-îneufement. V'ingtdeu* des liens furent tuez en ce con-®‘ft)entre autres du Bar, ieune gentilhomme vaillantau PofGble. Les viâorieux y perdirent deux cens des leurs* gt;ucuns defquels furent fort regrettez pour la valeur. C’eft

fruit des guerres ciuiles, que les gentilshommes Fran-ilt;gt;iss'entrecuans, donnent du plaifir aux ennemis de leur Patrie, comme à la Cour amp;nbsp;ailleurs il y aunit des ennemis •f'UFrance qui prenoyent Gngulier plailîr à receuoirles feutlles de telles tencoctres Si desfaites mutuelles. La floinemere fut trelioyeufe d’entendre lés nouuellcs delà Phnfede Mombcun,8c donna vn richeprefent au porteur , *111 pacquet.Auec Mombrun on emmena trente huit autres I Pnfonniers qui efchâperent depuis pat rançon; niais quant I’Mombrun, le Roy 8c la Roine mandetenr trefexprelfé-j ^entqu’il fuft foigneufement penfé Si gardé, Cefte def» j '’iteauintle neufiefmclourde luillecLes aflbciez,amisSd I ‘Cliiiteurs'de Mombrun, s’employent en toutes fortes pof-I f'fe pour fa deliurance. Le Prince de Condé St le Maref-‘^dd’Anuille intercedent pour lui enuers le Hoy Sif^ me-’‘qui font gracieufe relponfc.ScsaflbciezefcriucntàGor-‘‘‘tamp;aupatlemcntde Grenoble ,■ qu’on ait à le traiter et» P'‘fonnicr de guerre, Si pour n’aigrirriens’abftienencdé feexploit d’armes,demeurans en leurs garnifons. Mais I “utcclancferuitderien: car le Roy 8c fa mere cnioignent : Nflettresbien viuesau Parlement de declairer Mombrun ;‘nininel de Le(éMaiefté,8c le faire mourir, Il y eut des ex- )•'. » * /“fer au commencement: mais foudain vint vne recharge*

vertu de laquelle Mombrun fut apporté fous greffe gar-( du Creft à Grenoble , où par ncAtueau commandement ,’»Roy proces criminel luifutfait,amp;lecondamna-ond’a-‘uit la tefte trachée pour auoir efté rebelle au Roy Si per-^'*'.'gt;«eot du repos public. On le tira demi-mort des pru

II. iij, ■

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M.DLXXr.

HeNR.1 T R ois I î s M ï.

;/ fonsjamp;futporté dansvne chaireau fupplice,monflrantfn fonaffliéhon vu vifjgeallèuré: tandis que le Parlement d« Grenoble trembloitjiât que toute la ville lamcntoir. 11 lui futeniomede ne dire mot au peuple, s’il ne vouloir auoif

• f la langue coupee. Toutesfois il fc plaignit en prcfence de } tout le parlement du tort qu’on lui failbit, prouuantbien ,1. au long fon innocence, mefprifant la fureur de fes ennemis qui fe tuoyent fur vn homme mort. Il mon lira aull'i que fanscaufeonlc chargeoit d’eftre rebelle amp;nbsp;pgt;rtuibateur, nlayaut eu iamais autre but que de garantir les pailiblcs yrançois de la violence des eflrangers quiabufoyentdit nom amp;nbsp;de l’authoi ité du Roy. Sa fin fut conftanie amp;nbsp;Chre-ftienne.Cefut vn gentilliommeforteftimd,dtcequ’iln’e-ftoitai^ç t^i rauilîeur, ains eftoit affedionné à la Religion,(iardi,moderé,droituricr ; nuis trop indulgent euucrs les fold ip s, 11 liçeTice amp;nbsp;les exces defquels lui acquirent beaucoup dermalvuetllance amp;nbsp;d’enncmisen Dauphiné. Sa tnert irrita tcllepent au.Ti iceux foldats qu’ils firent des rauages eftrangçs.es ennirons de Grenoble : mais dautant que les auteurs d’icelle demeuroyeut a couuert, finalement les chefs retirèrent leurs troppes, amp;nbsp;au commencement . d’Aouftefleurent pour fuccelfeurà Mombrun,Sclieutenât du Prince de Condé, le fieur des Diguieresieunegcntil-t-^t* ■ homme de grand fens 8c valeur,comme fes exploits des ce tépsià 8c depuis îpfques à l’anr.cc'prefcntei595. en ont fait fufiilancc preuuc Pour foncommenccnient il remitaudef-fus Vne partie de la difeipline militaire, alRura les garnirons, 8c de nouueau print diuerfes places par compolïtion, furprinfe 8c force.

Eftxt dt En Saintonge, les troupes du Roy faifoyenttoufiours Saintonge, quelques courfcs 8c entreprinfes.Laprincipale fut fur l’if-lede Réque Lâdereau gaigna 8c perdit cijvn mefmeiour, auec grâd meurtre d» fes gens.Si ce delTein lui eull fuccedé

*(-cv

'Sifmes tntiirtmr

r»l, exttr-rair,!.

les Rochellois e'.:flentt!ftcen peine: mais ayansrcpoulfécc courfjjre, lequel faillit à efti e tué ou pris, il ne fut depuis 11 hâzardeux En ce temps les Kochelluis furent auettis qu’en contât milleefcjs aux foldits delagarnifon dcBouteuil-le à vnepetite iournccd’Angoulefme.on leurliureroitBef-ines feruiteur doineftique du Duc de Guilè.lequclauoittué l’Atniral-Cn fa chambre le 14 iour J’Aouft i57x. Ce meurtrier auoiteflé attrapé fut fst^rctouc d’Efpagne, amp;nbsp;crai-' \n:

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HéNM TROISIBSMEi

gnint cefte recercheauoit promis grofle rançon , amp;nbsp;mcfi mes de faire rendre Mombrun qui eftoit encore prifon-nicr.A quoy ceux qui le tenoyent ptefterent l’oreille, pour lercfpeft amp;t. honneur qu’ils portoyent à Mombrun. Mais la Rome mere amp;nbsp;le Duc de Gutfe lie (é foncians delà vie de Äefmes qui les auoit li bien ferais, le laiffercnt là, Quant aux Rochellois,ayans bien penfé e qu’on leur offroit,crou iJcrent qu’ils ne le deuoyenc faire, attendu niefine que cç feroit mettre en danger leurs ollagcs qui eftoyent aPoi-ftiets, fur lefquels on pourtoit le véger de mtlmes s’ils a-tlietoyér vn prifonnier pour le faire mourir : pourtât prie-tét ils d’eftre dilpéfez de cela. Les nouuellcs venues de l’e-«cution de Mombrun, Bertouille, qui tenoit ßefmes It fit referrer. Toutesfois il trouua moyen de gaigner vn des foldatsde la garnifon auquel ßercouillefc fioit le plus,qut lui donna moyen de fe fauuer,»: mefme fortit auec lui,n’3-)'âs qu’vn cheual pour eux deux. Cela toutesfois ne fepeuE 'xecuter iî fccrettement,que Bertouille n’en full à l’inltanc auerti, amp;nbsp;montant à cheual les atteignit aufll tort. Befmes De fe voyant attaqué que par vn feuï, lafehe vnc piftolade, qui n’a^ant porté coup,Bertouille l’enfonce Strenuerfepar Kt(f,oui.il fut acheuéàcoups de poignard parlesfoldatsa-eourus apres leur capitaine. Telle fut la fin de ce meurtrier: Equant au loldai qui l’auoit fatiuéjon lui donna quelques Çoups d’efpee,amp; re mené à Bouteuillc ) il fut peu de temps ’près iette dehors,ayant au preallable payé rançon, Enui-ton ce.temps les nautres des Rochelloisfirent de riches bu* tins fur la mer ; entre autres ils pi indrent vue Carauelle de Portugal,dedans laquelle fe ttouucrent fept quintaux d’or.

11 y eut du combat,mais en fin le chef de celte carauelle fut tué auec la plu ipatt de cés gens.

Nous entrons, maintenant en nouueau difeours d’artifî-Des amp;nbsp;inuentions merueilleufes, pour remuer la Fran-ee, amp;nbsp;ruiner ceux de la Religion. Le Roy eftant rc-tf'

I tourné de Polognecn France, fon frereleJDuçd’Alen-çon futtemis en pleine liberté, rcltabli en tous fes amp;nbsp;honneurs,conuerfant «q toute priuauté auec le Roy,par 1 l’ciitremife de la mere qui difoit cefte vnion des deux frétés eftre le vray moyen de maintenir la France et» paix. Qr quand les negotiations ci douant defcricesnlt;

IL iiij.

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HïNRI TROlSieSMÉ.


M.D.IXXV.

fuccederent pa? (elon Ie defir du Roy amp;nbsp;de la Roi'ne merer amp;nbsp;qu’ils entendirent que les afiires du Pruicede Cond« s’auançoyen t en Alemagne,où vne puiiTantcarmee s’apre-ftoit pour ceux de la Religion, Si que ceux de Languedoc eftoyent refolus de faire vne bonne guerre amp;nbsp;mourir libres ,pluftoft que languir efclaues fous vne defloyale paix: incontinent on vid le vifage de la Cour prendre noiiuelle couleur. Lesbruits courent que le Roy amp;nbsp;le Duc d’Alen-I . /.»« J-» ettoyent en trefmauuais mein age: que le Duc fe plai-gnoitden’auoireurailon des tortsaluifaits cnl’arrcftanl prifonuier: qu’on le dcfdaignoit:quc ceux de Guifeauoyét icdelTusacaufcdeleur coufîne mariée au Roy .On adiou-lloit que le Duc elfoit en danger pource que le Roy né vouloir point de compagnon ni de grand auprès de lui.

l’eu de iours apres nouuelles courent par tout que le Duc s’eftoitfauuédelaCôur: que la nobleffe fe ioignitàlui: ƒ,« Dur d’'1'’' R°y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnere parôiflbyent eftonnez.Voici comme

/rMyouprr-il enalla.Le feizicfmeiour de Septembre,le Duc,aeompa-tirt delà gnéd’vn OU deux de fes mignons , s’en va chez vnfiendo-meftiqne logé es fauxbonrs S. Marceau, faignant y aller voir vne courtifanne qu’ilentretenoit. Entre lean', les au-' rrésr feignent l’attendre a la porte: lui fort par vu huis de dSrrierejtfouuequelques hommes quil’attêdoyent,mon-’ teàcheual, 8c à demi lièuè de Paris renrontre forte gentilshommes qui l’acompagrient iufques à Dreux, ville lie-' nt?,b'ù de iour à autre fe rendent nouuelles troupes de No-blef{e,tant de l'y ne que de l’autre Religion, 8c entre autres pUilieurs intime^ feruitéurs de la Roine mcre,nommément Rully d’Amboifel’vn des principaux malTacrcurs. On fait de grandes enqueftes à Paris fur ce depart ,Sc y en ailoit qui Difieursdi- coQfef^’foyeot fort lesempefchez.Les penfees 8: difeours vin furet- fur ce fait furent diuers. Aucuns eftimoyerit que pour cer-fie retraite, tain les deux freres eftdyent mal d’àccord : que le Duc, ennemi de la confofion caufee par les milïàcres, lefquels ila-' uott condamncz,portant mauuatfe affeftion à ceux de Gui fe qui le brauoyentde fois à autre,preteodoiffeibindre au Prince de Condé 8c au Marefchal d’A Auillc, pour côtrain-dre fon frere, fa mere, St tous autres,de refoettre l'a France en paix,acroiftre fon apannage afin d’auoir plus de moyens de faire contrecarre aux conftilliers des'troublesi Si diCpu-ter puis aptet de fon droit fur la Courone, à laquelle le Roy femUqjt

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Hinri TROISIÏïMÏ.

fembloit auoir renoncé,acceptant celle de Pologne, Deux fortes d’hommes eftoyent de ceft auisjes vns,Catholiques Romains,ayans vellu ceftc opinion, hayflbyent Ie Duc, 3t en difoyent beaucoup de mal-.les autres , de la Religion, fe promettoyét monts gt merueilles de cefte fuite, amp;nbsp;ptioyét Dieu pour la profperitédu Duc , 8c par les villes qu’ils tc-noyent n’eftoit queftion que de ioyeufe efperâce, amp;nbsp;Ce for-geoit on défia vn fiecle d’or fous ce reftaurateur.Mais il s’en trouuoit d’autres,combien qu’en petit nombre,qui fe moc-quoyent de telle confiance, qu’ils difoyent eftte vaine Sc mal aficuree, ou mefmes fe lamentoyent, appellanstouc cela l’occafion de nouuelles amp;'horriblcs calamité?.. 11 leuc fouuenoit des eftrangcs rufes qui auoyent precede les maf-factes,8c des maux procédé?, de la trop grande crudelité de l'Amiral 8c de tant d’autres.Remarquoycnt auffi l’eftrange efprit de la Koine mere, qui auoit façonné fes fils enticre-’ menti la pofte, 8c compofe' leurs mœurs à toutedifiîmu-laiion. Qu’il y auoit vneraifon touteeuidente pour la..' quelle cefte mere fe feruoit ainfi de fon fils. Depuis le retour du Roy de Pologne, la force ne leur auoit de rien fer-ui, pourtant quittoyent ils la peau du Lyon pour afoibler celle du renard. La Roine mere voyoit qu’il lui eftoit com-meirnpoffible de capituler auec les Eftats de Languedoc, qui par leurs depute? l’auoyent ccnfuree amp;nbsp;maniee bien tudcnient en la negotiation de paix fufmentionnec.Pour y pouruoir, amp;nbsp;les brider à l’aife,le Duc fon fils eftoit propre, pource que les Politiques 8c ceux de la Religion l’accepte-roycnt incontinent pour leur chef,fur tout quand il prote-fteroit vouloir faire merueillesen faueur des vns 8t des au-tres.Ceux là difoyent encor,que le Duc n’ayant iamais eftc droitement affeftionnéni à ceux de la Religion, ni à la reformation de l’Eftat.ieune prince de petit fens, 8c qui ne fçauoit rien que faire mine 8c de mauuaifc grace, n’auoit rien fait en toute cefte mence que felon I’inftruftion de ceux qui le tenoycnt de tout temps en leur puilTance, 8c qui lui auoyent baillé des confeilliers,adherans 8c dome-ftiques du tout, à leur commandement. Mais quand tels hommes auroyent tant foitpeu la bouche pour defcouurir Ceftepenfee, les autres en trefgrandnombre crioyenca-prcs: chafcun tenant défia pour certain ce qu’ildcfiroic Voir,8c tciettant bien loin tout contraire suis. Mefmes on

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Id.D.LXXV,

HeHr.1 r r o I s u s m f,.

cn fit des liures Sc difcours imprimez , que ion tenoit eÄrd baAi« de bonne mgt;in,Sc deiia le Duc d' Alen jon.lequel u’a-uoic fait que s’efloigner de Paris,cftoic réputé le protcâeur Dtclar4tü Si libérateur de la France. Mais afin de renforcer telle rc-^t^Dued’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coufeilliers firent publier vne declaration,ba-

tini^iin,deuic fousfon nom deux ipurs apres fa retraite, en laquelle taitrt {f^res il renJoit côte de fon fait. C’clloit vn ample libelle,conte-lt; f» rtttaiit. natit en fomme fon intention eftre de s’employer de toutes „,^1. 1 fes force4,fans efpargner Ci vie 8c fes biens ,pour dechalTec »rfUw'p®® perturbateurs du repos public, pourfuiuie la iullice de, ' ” Itoutçs pilleries, larcins,homicides amp;nbsp;malfacresdiihuniai-

1 nement 8c contre droit commis 8c perpétrez au veu Sc feeu ' d’vn chafcun,deliurer tant de Seigneurs, gentilshommes 18c autres conllituez prifonniers, ou bannis a tort 8c fans Icaufe, les remettre (Sc tous ^utres gens de bien) en leurs biés,ertacs 8c honneurs,abolir toutes tailles,fiibüdcs,8cim-j polis mit fur le pauure peuple, par la malice 8c luggeftiou [ des efttangers, conleruer les anàennes Ion Sc ftatuts du royaunie,entrecenirla noblelfc Sc ie Clergé en leurs priui-lJeges,franchifcs,8c libertfz ancienne,, 8c eftablirenFran-|ce vne bonne, fiable, Si feurepaix,par le,moyen d’vne af-fcmblec generale 8c libre des crois Eftacs du royaume, cô-

I uoquezen lieufeur 8c libre,dclaquelle tous eftrangers fe-gt; I royent exclus. Apres cela il prorefioit de fa fincere affe-' «filon en ce fait,prenant fous fa fauuegarde les naturels Frâ-çois tant d’vne que d’autre religiondes priant 8cexhortant i île le comporter modeftenienc les vnsauec les autres: 8c ! iulques à ce que par les Eftats generaux, 8c alfemblee d’vu 1 S.Concile fufi pourueu fur le fait de la Religion,pcrmettre de lailfer iouir vn chafeun de Tcxercice d’icelle.

i/«/4 Apres celle deliberation dteifee le td.iour de Septembre Utciarittwn Si enuoy ee par toutes les ptouinces, il adioufta des lettres • dBßacifzfaux Prince de Condé,Marefchal d’Anmlle, Comte de Vé-.

tadour,VicôtedeTurenne,Siautres,nommémcnt3uxplu$ renômez perfonnages de la Religio en Eanguedoc, Guye-ne, Saintonge Sc ailleurs, pleines de belles patolcs 8c pto-raeflès.Là delTus prefques tous commencent a imaginer v-ne paix alFeutee en France. Mais aucuns ne pouuoyent fe contenir del’armoycr, icttant l’œil fur celle legeretc de la nation Fran{oilè,qui s’aipufoit ainfi à vne fusille «je papier, amp;nbsp;tenoit pour oracle ce qui auoitcûé publié fous le nonji^ quot;nbsp;......d’vn

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Henri TRoisiBsMï. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;154

d’vn icune prince,fans prendre garde au paffe, ni aux paroles d’icclle declaration .qui parloir de paix pour caffer l’ar-mee d’Alemagne prelle d’étrer en Frâce pour le Prince de Condérqui dernandoit les Eftats generaux , pour ruiner amp;nbsp;cnfcuclir ceux de Languedociqui fous nom de reformation efpandoit la femeucc de nouueaux troubles.Quelques vns des principaux, fe laiffoyent emporter au vent de telles promelies, amp;nbsp;de toutes par*»couroyent gens pour bien faire valoir celle declaration entre grands amp;nbsp;petrs auec des ar-tilices merueilleux. Le Prince de Condc auoit obtenu de FriJeric Elefleur Palatin amp;nbsp;du Duc lean Caiimir fon fils. Princes trefaffcâionncz à la Religion vn puiffant fecourst mais les deniers neceffaires pour faire auancerParmeea-uoyent eilé trefmal mefnagez , Si lots les boutfes de ceux de la Religion furent pinceesd’eftrange forte : encore plufieurs qui failoyent bien les empefehez pour remplir leurs colftes, ne defgorgeoyent que reproches amp;nbsp;iniu-res aux fimples gens qui ne fourniflbyent fuffifamment 8C alfez tort au gré de ces harpyes, amp;nbsp;pour toute confolatior» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

eftoyent entretenus de magnifiques efperances, St qu’ils deuoyent tenir à grande félicité d’auoir vn fi grand Prince pour proteéleur, qui auec tant de perils prenoit leur caufe en main,amp; vouloir courir fortune auec eux.Enuiron le tépi de ce depart du Duc, leMaiefchal d’Anuille auoit prié pic ieitrcs le Prince de Condé de lui enuoycr quelques cornettes de Rciftresice que Thoré preffoit fort par rcntreini-fe des fieursde Cleruant amp;nbsp;Hafltin. Le Prince eferit là def-fus lettres bien amples au DucCafîmir,efquellesilrend rail’on de celle prinfe amp;nbsp;leuee d’armes pour la cinquiefme fois, l’auertitdel’entreprinfcdu Duc d’Alençon ,amp; le prie de, continuer en celle bonne volonté qu’il auoit d’aider à

ceux de la Religion.Quelques ioiirs apres ils s’accordent, „2 Cafiniir promettant marcher auec huit mille Reillres, dont 11 auanceroit la paye de fes deniers à deux mil, huit « de Cendt mille Suilfcs, amp;nbsp;quelques pieces d’artillerie. Le Prince «Se -D«« promit de fon collé telle folde amp;nbsp;lecompenfe , tant à Cafimir qu’à tous les liens , depuis le premier iufques au dernier que tous atioyent occafion de contenteraenr. Outicplus St particulièrement Cafimir eut promeffe qu’on ne quitteroit point lesarmes que le Roy ne lui eull baillé $£ gouuerucment de Mets, Thoul amp;nbsp;Verdun, auec toute;

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I

Henri troisies Ml

les places qui en dependoyent , lui hiircnt le reuenu des trois Euefchez d'icelles villes, pour l’entrerenement des Capitaines amp;nbsp;foldats qui y feroyenten garnifon,fousl'au-thorité du Roy,8c libre exercice de la Religion. Item qu’il auroit honnoràble entretenement du Roy j amp;nbsp;que ceux de la Religion en Languedoc luy feroyent prefent tous les ans d’vnepenfiondefix milefcus. 11 y auoit d’autres articles touchant quelques payemens, St des proteftations trefex-prcircs de part 8c d’autre de faire i ce voyage vn bon effore pour mettre la France en paix j 8c cmpefclàer pour l’auenir les perturbateurs de plus fe remuer. Mais le mal fut que le Prince 8c ceux de la Religion fcferuoyent alors deplu-fîeurs perfonnes qui n’auoyent ni foy ni loyauté gt;nbsp;s’aidan» pour defenfe delà Religion des mains de gens qui mefmes faifoyent profeflion d’en cftre ennemis. Ce meflinge fit que beaucoup d’hommes qui auoyent quelque fcienceSC confcience iugerent incontinent que route celle armee ne feroit rien de memorable,

tfiptttemt! Cependant le Roy corttrefaifoit le defpité, 8t comme ß du en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoitperdu crioit alarme detous coftezttou-

«n/uy!»)«. te la France eftant pleine de courriers 8c depacquets aux gouuerneurs des prouinces, qu’il fupplioit Êcadiuroitde lui eftre fideles, faire bon guet afin den’eftrefurprinspar fon frere.Uefcritaufli particulièrement à toute fa Noblef-fe, ne parlant que de recompeniès 3c de reconoiflances aJ greablcsjs'ils perfeuerent en leur loyauté acouftumee: cô-inande qu’on amafl'c en diligence toutes les compagnies de genfdarmes ; par lettres patentes auertit tous fes (uiets de fon intention, aceufe ceux de la Religion 8c les Politiques de lui auoirdesbauçhé fonfrere, exhorte chafeun à fondeuoir, 8c les gens'deguerreàeuxrangeroùilapar-

I tient; fait diuulguerqu’ileftdeliberé leuer vnepuilfante armee d’eftrangers (ce qui toutesfois ne fut executé)8c fur cela impofe denouueanx tributs furlesprouince'iordon-ne des procefllons, iufnes,priores es temples, fermons ex-* traordinaires pour efmouuoir le peuple: 8c dautant que quelque Comète aparutlors, on amplifia le conte, 3c nefe parloir que de prodiges veus au ciel : ce que les moines 8c autres prefeheurs faifoyent fonnerbien haut: dauantage le Roy alloittantoften vn pèlerinage , tantoften vn autre, auec aparente conucnable, dont le peuple eftoit encores

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JÎeNr.1 TROlSItSMf.

plus efmcu, l’apperceuant fi deuotieux amp;nbsp;mortifié, fore il ibuuentcsE^lifesauecfesheuresàmeflcsamp;vefpresmul-quot;l tj , tipliees.Mais cftant de retour au-Louure il mettoit bas ce-ftcrobededucil, amp;nbsp;auecvn petit chien fous le bras, de-nieuroit la plufpart du temps au giron des Dames, lailTanc la conduite des afaires à fes conléilliets amp;nbsp;i fa mere, laquelle fit vn voyage vers le Duc d’Alençon, qui toll apres alla en Poiéloujîàoùplufieurs Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes le vindrent trouuer. Or combien qu’en ce temps Ion def-couurift par diuers moyens que les deffeins de laRoine mere eftoyent de rompre le choc de l’armee Alemande, en faifant le Duc d’Alençon chef d’icelle,auec qui elle pacifie-roit à fon plaifirineâtmoins on n’en croyoit rié.Le Côte de Ventadour cftant venu trouuer le Duc d’Alençon auec trois cens cheuaux amp;nbsp;douze cens harquebuziers, letrouua acompagné de plufieurs notables perfonnagesdel’vne amp;nbsp;de l’autre Religion.Plufieurs diicours amp;nbsp;confeils furent tenus en peu de temps fur celle declaration du Duc; tellement que fi les effeâseuflént corrcfpondu aux parolcs,ve ritabkment la France commençoit à iouir d’vn grâd heur. Mais ce ne fut que defpenfe immenfepour ceux de la Religion, matière de nouueaux confeils pour la ruine de tout le Royaume, amp;nbsp;occalion à ceux de Guife debaftir dans eex confulions vnttoifiefme parti, comme nous le verrons ci apres.

Le Roy entendant que la Noblelfed’vne amp;nbsp;d’autre Re-ligion fc ioignoit à fon frere, craignant quelque nonuefte cî-inclination qui alteraft fon repos, amp;nbsp;ne voulant point de compagnon,moins encore de maiftre, par lettres patentes du premfor iour d’Oélobre. Défendit à fes fuiets de lé ran- Glt;ti ger pies du Duc d’Alençon à peine d’eftre tenus pour cri-yî. minels de Lefe Maicftcioutre les ban$,arrierebans,amp; compagnies de gens d’ordonnances,drefle nouuelles cotncttec decauallerie, délibéré (difoit-il) de courir fus à fes ennemis. Le Duc de Guife amafla autour defoy en Champagne 7,quot; . douze censjnaiftrestSc le colonel Stroflyenuiron douzeoui*^ i quatorze mill^hommes de pied. Le Ducd’Vzez(lciir en- lt;',***d Uoya le refte de fa cauallerie, amp;nbsp;Montpenlier feè troupe^ de Poi£lou:.ifin de garder l’cutrce contre l’armee d’Alema-gne.fay ditei deuant que le Marefchal d’Anuilleauoit demandé quelques çotnetees de Reiftres pour le Languedoc^

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U.B.I.XX?.’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri Trois ii s m

QiianJ on vit qu’il n’en eftoit plus befoin,le Confeilaw/îj , nbsp;nbsp;• qu’attendant l'acheminement de Farmee de Cafiniir, ces

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cornettesdeReiftresaffignezpourleLanguedoc iroyent

trouuer le Duc d’Alençon^qui cftoit la defigné chef amp;nbsp;general, combien qu’il n’euft encores ratifié l’accord paffe entre le Prince amp;nbsp;le DucCafimir. Thore'çonduifant ces Rciftres au nombre de douze à quinze ccnsi.cheuaux.auec qui feioignirent quelques gcntilshommes-Féançois amp;nbsp;en-uiron cinq cens harquebuziers,fut incontinent inuefti par le Duc de Guife,Biron,Feruaques,le marquis de Mayenne amp;nbsp;autres: amp;nbsp;les Reiftres qui auoyent différé démarcher, pource qu’on ne les payoit pomt,chargez.Les gentilshotn-niei Frâçois côbatirent vaillâmcntauec vnepartie desRei ft res,les autres reculans amp;nbsp;crians argét.Mais leurs ennemis eftans plus forts fans comparaifon .ceux qui refifterent furet rompus, Hâffting amp;nbsp;fon lieutenant auec quelques Rei-ftres amp;nbsp;François en petit nombre tuez fur la place, les autres efcartez.Cleruant Si plufieurs prinsauec quelques cor-nettes.'Vn gros de Reiftres,au nombre de cinq cens.fe rangea auec les troupes du Duc de Guife, qui pourfuiuât quelques fuyards receut en la loue vn coup de piftole (aucuns afferment que lui mefme fe donna ce coup en maniant imprudemment fesarmes, pour courir fus à vn argoulet) dont il tomba demi mort fur le champ. Cefte balafre fer-uitàThoréqui fe fauua versie Duc d’Alençon auecquelque refte : amp;nbsp;ne fut pas beaucoup eftime de toute cefte expedition : aufli n’cftoit-il pas homme de guerre, ni capable

-, . de croire confeil,notamment des gentilshommes de laRe-, ligionquil’acompagnoyent.

Dlarriarti dit qu’à quelque chofe malheur cft bon. Le coup ficei pour II que le Duc de Guife auoit reccu foit de fa main ou d’autre, rtr argent fut le paflèport de Thoré , amp;nbsp;l’acroiffement du crédit ^‘f’or.yîw-du Duc entre les Catholiques Romains, aufqucls lesde-portemens du roy en fa Cour amp;nbsp;en public commen-çoyentàdefplairc: Voirecefutlefondenent de terribles ‘«confeils , chafeun difant que la maifon d.e Guife por-toittoutle faix des afàires, tandis que le Roy fe plongeoir en diffolutions, amp;nbsp;que fon frere brouilloir laFran-ce, St la iettoit en nouueaux defordres. Le bruit de la puiffante armee de Cafimir donna entree au Roy pour fou iller au fond des coffres des Parifiens, bien las de mettre tant

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Henri t r o 1 s i e s m b.

tfetant de fois les main^ à U bonrfe. Mail on les cT^eùa-P'Yf-vrn^ loitfidcxtreraent, Scieur propoloit on tant dediffieul-tcz, en cas de refus, qu’ils ertoyent contrains de iouep

I des poulces. Pour les Eaftcr de fournir argent, Mansfeld, Schomberg, Baflbmpicrre, 8c autres Colonels de Reilires

’ furent mandez, St venus a Paris il ne fut plusqueftion fi-* non de conter tr.onnoye à ces marchans,qui promettoyent

»mener huit mille R eirtres en dedans fix fcpinaines,moyé-nant qu’on leur baillait pteientemcnt trois cens mille li-ures, gc quatorze cens mille , lors qu’ils leroyent entrez-I)’autrecofté,lon obtient du Pape Gregoirexiii. des bul-lesamp;pardons pour plufieurs milliers d’annees à ceux de Paris,aufquels quatre temples eftoyentaflignez dedans la Ville, pour y aller gaigner ces beaux pardons, à condition d’aider le Roy à exterminer les berefies. LeRoy, qui fem- , bloit le plus deuotieux de France, diloit que ces indulgences valoyent fans comparaifon plus que toutes les contributions de deniers requifes de ceux de Paris,qui ferroyent lesefpaules, amp;nbsp;fe plaignoyent d’eftre mouchez fi rudemér. Au contraire le Roy (efafchoit de leur delay, qu’il appel-luit dommageable St périlleux, adiouftant que poup^cela il ne lairroit d’auoir foin d’eux St de tous fes autres fuiets: qu’il cercheroit tous expediens de recouurer argent, vray nerf de la guerre. Surce on fait courir des bruits que Picn-nes vendoit fon patrimoine pour prefter quatre cens mille francs au Roy,que les Italiens de Paris fournilToyent mef-n,e fomine-.le Duc de Neuers,lé Cardinal de FerrareiGon-dy St Birague neuf cens mille francsique faute d’argent ne preiudicietoit point au bien public : mais que les Parifiens ftroyent vn iourpunis de leur fordide âuarice,3yans abandonne' leRoyaO plus fort de fes afaircs.

D’vn autre cofté la Rome meretrauailloit pourrenuer-ferles efforts du Prince de Condé. Elle fait enuers le Duc d'Alençon qu’il efcrit au Prince,que fi Ion pouuoit obtenir la paix,il valoir mieux l’accepter fans guerre,que dehazar ^0» rlé» der les amis eftrâgers.Enmefme tépsonfaîfoit folliciter le «trÇtr ta Turc de pacifier aueclcs Venitiés St le Roy d’Efpagnc,afin que ce Roy n’ayâtafairc ailleurs taillait de labefongneaux cmâlièr dit Alemâs. D’autrepart la Roine mere,ayât enuoyc lettres St duc Cafi-nteflagers diuers au Duc fon fils, alla encores le trouuer, mir.

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ii.n.ixxv. Henri trotste s ms.

r .. amp;nbsp;apres quelques colloques fecrets,btaflent enfemble vue furfeance d’armes pour fix mois,fous condition que durant icelle le Duc auroit pour oftages les villes d’A ngoulefme» NyortjSaumur, Bourges,la CharitéxSc le Prince auroit Mezieres. Le Roy accepta ces trefues dont les deux partis furent mal contens:8t Rulfecgouuerneur d’Angoulefme le-fufa tout à plat de rendre la ville. Cafimir ne lailToit pourtant d’amafler fes Reiftrcs Sc SuilTes qui fe monftroyent trefprompts à marcher, 5t finalement les affembla pres de Saucrne, ayant vne armee, dont le Prince amp;nbsp;lui eftoyenc chefsjcompofee de dix mille cheuaux, de fix mille SuilTes, de deux mille Lanfquenets, de trois mil harqucbuziers François:auecquatregrofles pieces de batterie, amp;nbsp;feize petites. Le Marefchal d’Anuillepromettoitau Princede lu i aller au deuant auec bonnes troupes, amp;nbsp;de lui porter argent pour payer l’armee. Maisperfonne de Languedoc ne parut auprès du Prince, ni entoutfon camp : aulTi les ri-chefles de Languedoc eftoyent vn trop petit morceau pour faouler le Marefchal, ûfemme, leurscourtifans, SC tant de capitaineaux affamez qui leur adhcroyent. Cependant en l’armee oq faifoit principaleme nt eflit des finances que Ion deuoit y charrier du Languedoc. Le Prince eferit lettres fur lettres à ceux de la Religion en Languedoc, Guyenne amp;nbsp;Dauphiné,touchant fon intention, St criant a-presl’argent: puis par vn ample .eferit rend les raifons I pourquoy il entre à main armee dedans la France gt;nbsp;amp;nbsp;fait de belles ordonnances fur le fait de la difeipline militaire.

Stend«»«- Or d’autant que le Prince auoitdeclairc qu’il ne pou-jotMt«»’d«tgt;oit3prouuer ni receuoir les trefues accordées entre le frtmieri Roy amp;nbsp;foo frété, fur la fin de Décembre, comme l’armee /*‘'marchoit,le Duc d’Alençôdefpefclie La Fin vers le Prince pour lui declairer qu’il ratifioit l’accord fait auec Cafimir, amp;nbsp;acceptoit le nom de Chef amp;nbsp;general de l’armee , felon qu’il auoitefté accordé auec les Politiques, que le Prince de Condé deraeureroit Chefiiufques à ce qu’vn plus grand Prince apai uil pour maintenir la caufe,auquel celui de Codé quitteroit celle charge, felon que l'ordre des loix de France le requiert. Lon tenoit pour certain que le Roy,fa mereSt leurs confeilliers voyans qu’il n’y auoii plus moyen d’empefeher que Cafimir marchaß, pour auoir moyen de tianfigcT

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H E N R. I T R o I s t E s M r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i\7

tranGgcr àleurplailîr, firent aprouuer au Duc d’Alençon «ft accord fait en Alemagne, afin quelcnomde general tnl’armee lui full baille, amp;nbsp;que puis apres aucc le vcntd'v-ne fucilie ou deux de papier (comme la Roine mere s’en ƒ 'intoit) il leur fernicaiféd’efpargillerrous ces RciUres, SuitTtijLanlquenets.Sc Frâçois,voire auoirbien toll raifon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

de ceux de la Religion amp;nbsp;de leurs adhcrans. En ces entrefaites les armes fe remuoyent par toute la France , amp;nbsp;le Roy qui feignoit aimer la trefue eftoit aile que le Prince nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

ieull refufee , pour pourfuyure fa pointe enuers les Pari-£.‘' Gens, aufqucls il alla fort doucement demander fix cens_y•11*♦-ƒ*•«l fiillefrancs enleurmaifon de ville,pour les SuilTcs amp;nbsp;Rei-fttes qu’on amenoit à leur defenfe, 11 eftoitmerueilleufe-ment difetteux,amp; fi toll qu’vne de fes mains eftoit pleine il la France, *fpandoit tout de l’autre en diffolutions indignes.Ses pcle-finages fe refroidifl'oyent, ou s’il fe trouuoit en proceflion, ionneremarquoit en lui aucune contenance royale,- car pour compagnie ordinaire en telles ceremonies il auolt à Ion Codé gauche vn certain fol nommé Sibillot, le plus vi-Rin garnement que Ion euft feeu trouuer en France, lequel marchoit entre fon maiftre amp;le Cardinal de Ferrate.Tandis que les preftres chantoyent amp;nbsp;ptioyent les Sainfts.auec leur refrein, Ora pro nobis : ce fol auec fes grimaces amp;nbsp;def-marcheseftalloit fesbadineries amp;nbsp;iouoit des farces, Ie Roy 'liant defguiféd’vne fauffe perruque.de hautes fraifes ,amp; telle pofture, que plufieurspenfoyenteftrereuenusen

quot;sfiqcles des anciens Princes qui par leurs eftrangesdif-Polîtions fe font dégradez amp;nbsp;rendus odieux à idmais.En ce quot;nips on lui tua de nuiét vn de fesmignons nommé le Gi?,Daiiphinois,p3r li^commandement de la Roine mere amp;nbsp;du Duc d’Alençon,pour querelle de Cour, Le Roy ex-'teine'inént marri de telle perte promit dix mil efitus à qui lui rcueleroit le meurtrier, amp;nbsp;cependant fit enterrer tn Sfâdepompe ce mignon, faifant trainer les enfeignes amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Ifs armes apres, comn;e s’il euft eftéqueftion de faire hon-‘quot;■cur à quelque grand Capitaine, au lieu que celui là efloit tomme prcfques inconu lùnon entre les courtifans, amp;nbsp;qui feiloit auancc en champignon.

i Les Pariliens importunez de fournir argent,refpondcnt taalementcela leureftreimpoflîble, reinonftransau Roy P”'

I P»rvn: longue harangue, que depuis ansleur ville

K K. j. ƒ

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M.D.tIXV.


HmNRI TROISieSMM.


denandtit auoit contribué tremefix millions de liures, montas à doB-« ''S'quot;'’ ze millions d’or. Q^e Ie Clergé auoit payé plus de vingt millionsd’or. Qn'en ces fommcs n’eftoyent comprinsles emprunts amp;nbsp;impolis extraordinaires que lui amp;nbsp;fon prcde-celieur auoyét leuezde Paris amp;nbsp;des prouincesdefon royau ‘ me.te qui montoit (outre les rcuenus amp;nbsp;tributs ordinaires) à des fommes immenfes: a l’aide defquelles on pouuoit cô-querirvne partie de l’Europe. Mais au lieu de meliorerla côdition du royiume,tout y alloit en ruinciiceluiayâtefté durant les diflenlîSs citiiles efpuifé d’hommes amp;nbsp;d’argenr, qui font les nerfs d’vu Ellat Ilsremarquoyétpuisaprcsles désordres du Clergé, delà lullice, de la guerre,des gardes du R,oy,auqiiel ils ramcnteuoyét que l’an i$7i.le Roy auoic côfommé en gages, (oldes amp;nbsp;dós immenfes pres d’vn million d’or,plus de deux milliôs i’an fuyuant.qu’on fit la guet rc aux Rochellois ; encores dauantage l’an en l’an 1577. non encores expiré quand ils lui faifoyent cellere-monllrancCjpresdedeux millions, efquelles defpenfes n’e-lloyent comprinfes les penfions extraordinairesmi l’argent tiré des nouueaux impolis. Us le fupplioyent aufii d’ella-blir vnc bonne paix en fon royaume, amp;nbsp;lui remettoyent deuant les yeux les notables auertiflemens que le Roy S. Louys peu anant fa mort fît à fon fils amp;nbsp;fuccelfeur, fe rap-portans à la lîncere con feruation de pieté amp;nbsp;de iullice. Vn des confeilliers ou flatteurs du Roy, voulant faire peur au dépuré lequel parloir pour toute la ville de Paris, lui dit, Comment’voiis parlez en Roy ! L’autre tout fur pied ou-ure vn luire,amp; lui lit toute la harangue qu’il auoit prononcée en termes propres amp;nbsp;lîgnifîans. Finalement le Roy dit en grand’cholere, Encores que les Parifiens ne me baillent pas vn efeu, ie ne lairray pourtât de repoullèr mes en-Ctmiatt ih nemis. Làdelfus fut ordonné qu’on mettroit garnifons es furent lt;•ƒ-places qui font autour de Pans. Le Duc de guife fut cfla-bli à S.Denis.Bironà MontmartrejleMarefchal de Rezau Pont Charenton amp;nbsp;au bois de Vmccnnc'.le Duc de Neutrs aux fauxbourgs S. Germain , le Roy de Nauarre au Pont S. Cloud, dont il feentbien (éplaindre, difantqu’onauoit commis vne ville au Duc de Guife,amp; à lui vne petite bourgade. Sur le champ Ion enioignit aux Parifiens de fournir deniers pour ces garnifons: amp;nbsp;ne lesefpargnaonpas: les ' mefnages eftans cottifez pour la contribution des viures, (elle-

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Henri troisiesme.


'tllement que n’ayans voulu conter argentfoudain fut trouué le moyen de leur arracher fans qu’ils ofaffenc s’en phinijre, ni alléguer qu’il n’elloit nullcmenfneccifairc de les précipiter en ce gouffre dedefpenfes inutiles, attendu que les Redites elfoycntencoresbienloin.

D’vn autre coHé courriers amp;nbsp;pacquets arriuent que le'SrnZzj r,«-Duc d’Alençon auoit efté cmpoifonné durant fon i'eiour 'nPoiftou,enfc(nbleThoré amp;nbsp;deux valets de chambre,en ptenant fon vin de collation : amp;nbsp;que la poifon auoit efté (,«(^5«. ’wuuceau fondd’vne bouteille ,enuiron la fin de Decem-fire. Toutesfois queparpromptsremedesilsauoyente-Hé garantis.Le pue s’en plaignit au Roy , difant qu’on lui 31101t machiné cela en la Cour,amp; piioit qu'on luien fit rai-fon. Puis il en efcriuit au Prince de Condé, au Duc Cafi-gt;igt;ir.amp; au Matcfchal d’Anuille, âifant auoir voulu lesauer-gt;i'de tout par courriers expres, de peur que fi Ion fenioie Itsnouuellesde fa mort ils en fuflént conti iftez , amp;nbsp;que fonts amis n’en fuffentesbranflez, amp;nbsp;les aduerfaires en-Idrdis. Quelques vns fe rioyent de tels artifices, amp;nbsp;te-»oyent tous fes bruits pour controuuez , afin d’eiidorniir lit plus en plus ceux de la Religion amp;nbsp;leurs aflociez. com-itie de fait il auint que fur ces nouuclles chafeun eut en-totcsnieilleureelperance que deuant qucle Ducd’Alen-jon remettroit toutes chofes en bon cftat. Reife d’en voir ieseiFtfts.

M. D. L X X V I.

Environ leneufiefmeiour de lanuietjlc Duc d’Alen- Lttirei du çon eferit amp;nbsp;enuoye lettres au parlement de Paris, ef- “upar iiucllesil fe plaint que la malice de fes ennemis fait tous efforts pour efmouuoir le Roy àin’dignation contre lui,qui nes’cll retiré de la Cour,que pour procurer l auancemcnt de la grandeur de fon frère par le moyen d’vne bône paix. Que depuis Ion depart, ij auoit fait tous fes efforts d’em-Ptlcherl’er. tree aux c if rangers en France, au grand pre indice de fa réputation, amp;augranddefiuantagede fesafai-1C'. Difoit auifi que force lui auoit efte de faire venir fi- 1 Ejlement l’armee Alcmande,àfon grand regret, pour ren-“Etfet fat la telle de fes aduerfaires ce qu'ils machinoyent

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;KK. ij.

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)U.D,Lxxvi. Henri troisiesmi.

comte 1’Eftat de France. Prioit le Parlement de faire entendre ces chofes au Roy,lequel de làpartauoitdefpefché ambalfadcurs acorapagnez de ceux du Duc d’Alençon, vers le Prince de Coudé amp;nbsp;Calîmir, procurer que l’armee fuft ca(rec,le Roy offrant payer prefentement les Reiilres, amp;prometiant par vne bonne paix donner tout contentc-tnent a fes fuiets. Qn’aunioins ils different de faite entrer leurs forcesjiulques a ce qu’on ait cerché les moyens d’tne pacification afleureeiqu’a leur refus il trouueroit moyé Je leur faire tefte. Le Prince amp;nbsp;Calîmir refpondér courageufe njér,rédent ample raifon delaprinfedesarmes. declaircnt w , •. oe refuferontmilles conditionsdepaix, moyennant ■» ■ qu’elles foyentequitablcs amp;nbsp;alfeurees. Quelques iours fe palferent en tels difcours:amp; difoit on que toute celle nego-fiation elloit pleine d’embufches,amp; qu’on ne cerchoit qu’à enchanter Sceochaincr les principaux de l’armee. Pour-çc que Ion braffoit telles pratiques en vne petite ville de Lorraine,noinmce Charme où efloit l’armee, de là nafquit vn quolibet.qu’à Charme fe faifoyentles Charmes.

Ptfri^tedu. Ce nonobftint l’armee entra dans la France du collé de Bafligny, amp;nbsp;vers Langres,les habitans de laquelle pour a-Çafimtr «fl.uoir voulu faire les mauuajs virentincontinentleiirsvilla-f« «nfras-ges en ruine amp;nbsp;enfeu , les Reiilres ayant premieteipent chargé fur leurs chariots tou t ce qui elloit de prinfe. Ceux de Dijon voulurent faire quelques forties,mais aucüs d’eux ayanscflé tuez.ils fe tindrent àcouuert, fe contentansde falucr l’armee à grands coups de canon. Les Reilltcs ttou-uent moyen d’entrer dedans l’abbaye deCifteaux, où ils font tel rauage que chafeû peut penfer. Peu apres le Prince prend par compofition le challeau de Gilly apartenantà icelleabbayetSc les Lanfquenetsentrent deforce,maugré les François,en vne villette deßourgongne nommeeNuh, où ilstuerentSt fourragèrent (tout. Puis l’armee palTa« pnuirons de Beaune amp;nbsp;Çhaalôfurla Saone, amp;nbsp;vint à Lour-don, où les Reiilres commencentfà menacer le Prince que s’il ne leur contoit argent, ilscercheroyentvnnouiicau maillrc. Lesayantapaifezpardoqce$reroonllrance.îamp; e-iperances,rarmce palTa Loire,S£ tira vers la riuiere d’Aliter, prenant par compofition Vtchi petite ville fur le pafiage. Tandis que tantdeguerriers fourrageqyent d'vn collé, le fitforttmtt Roy, foti frère, leur mere,ne dorraoyent pas. Le Roy ne parlote

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Il B N R I TRoisiBtMÀ.

patloit que de trefues,difant que c'eftoit le moyen depar-«/«» vfcnirà vne bonne paix,félon lé delir des Parifiens : toute!-lois qu’il fâloit poufuoirauxafaires,l’ennemi cftaiit fi pres, afin d’obuiet aux furprinfes.Pourtantjqu'ii eftoit neceflai-fe de fortifier les places autour de Pans, Si pour cell effea liloit de l’argent. Voila fon refrein ordinaire d’alors, amp;nbsp;fa guerres’adreflbitaux bourfes desParifiens, doncledelay luiennuyoitmerueiHeufement, pourcc qu’alors il eftoit neccflïteux,amp; (commc'lon dit)ne fçauoit de quel bois faite flefehes. Ceux de Guife amp;nbsp;leurs adberans commen-çoyent adonner pied aux defleins qu’ils poiirfuiuirent incontinent apres, difoyent tout haut qu’ils combatroyent les Ak;nians,amp; que la France n’auoitbefoin detrefucs.Ld Koine merecrioit qu elle né fouffriroit nullement que les trefues qui lui auoyent tant coiiftc à baftir fuffent enfrain-tes. Elle enuoyoit des viures Bi viandes exquifesau Due d’Mençô, amp;nbsp;lut fit tetnener tous fes grâds cheu3ux,pour-fioyant en diuerfes fortes aux neceffitez du Roy.Dauantaa ge,par les praiiques.ayant gaigne quelques coniéÜIiers dé hmaifon de ville, elle tira force deniers des Parifiens, fit declairer criminels,de Lcfe Maieftc ceux de Bourges qui O’auoyent voulu fe rédre au Duc d’rtlençon, auquel furent offertes les villes de Tours amp;nbsp;Blots en efcitange de Bourges g: de la Charité , par Biron qui l’alla trouuer le follict- I tantde procurer que Ion entraften traité de paix auec le

Prince de Condé amp;nbsp;Cafimir.Tandis chafeun s’apteftoit à 1^ * •••»•» guerre, St ceux de Paris auoyent promis pour leur contti-hution quatorze cens n, il le hures.

Parmi tant de remuemens s'en fit vn autre. Le Roy de-jfffralitdu Naiiarre fe tira viftement hors de la Cour, eftartt des plu- de Na-fieurs mois auparauant en affez grande liberté. Enuiton tti Feurieril fortitde Parts en petite compagnie feignant alîer à la chalfei Delà doublant le pas, il gaigne ht Fete en Picardie,ville de fes apartenancesjd’où ;1 defpefche vn gentilhomme auec lettres au Roy,poqj lui faite entendre les caufesdefondeflogemenf, afçtuoir l’apprchenfiond’vnc nouuciie captiiiité amp;nbsp;les calomnies de fes ennemis.Le Roy t’cxcufcjSt tafehe le faire teucnir,mais en vainipuis aüertit tous les gouuerneurs des prouinces de ce qui eftoit auenu* pruteftede fa bonne affeftion enuers les Princes de fon hng, commande qu’onaitapouruoirpromptera^ntà IS ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;KK, lij,

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Henri t rois in u sgt;

îl.D.LXXVI.

conferiJation de-' places j amp;nbsp;alFeure de fa faneur les gentils* hommes tant de l’vne que de l’autre religion, s’ils fe con-ticnent en paix.Le Piince de Condé eftoit en lîourbonnois cerchant les moyens de Ce loindreau Dac d’ôlenço. Si fut confeilléparmaiiuaifes gensquile gouuernoyent depaf-fer la riuiercd’Allier pour marcher en diligence,lailTant de lajl’eau le Duc Olîroir, lequel pourroit le fuiure quelques ioursapres, C’cft.ait pour mettre à la boucherie les Rei-ftres; car le Duc de M lyéne eftoit pres d’eux a deux petites iournees aucc l’-irmee du Roy, amp;nbsp;s’apreftoit pour venir les attendre au pairage.’tellemcntqu’en peu d’heures il fe rendit à trois Iieuès près d’eu.x.Le Duc Câlîmir,prince courageux amp;nbsp;auifé, feniât ceft orage venir fc loge en lieu aiiâta-geux,amp; attend fes ennemis,qui fachans celj,amp; que le Prince auerti de leur dclfein tournoit bride droit à eux, (c retirèrent b.é vdieau lieu d’où ils elloyent partis. Les Auuer-■ ' gnats ctaignâs que celle puiflance annpen’allaUferepofer fen Icurprouince, cornpoferent aueclc Prince qui toucha 1)0. mille francs , Sc fit on quelques eltappes en diuers endroits fur les chemins pour l’acômodcmét de fei troupes, lefquelles ayans laiirél’Auucrgne à gauche enttetent en , Eourbonnois.'oii le poiirparlé de pacification s’entama, Si furent enuoyees lettres amp;nbsp;memoires pour cefteffeâen Guycniie,Languedoc,S: Datiphiné Le Duc d’Alençon de-. maiidoic de l’argent a d’Anuille amp;nbsp;à ceux de Languedoc: tliii'diyi hardi demaiideur,aüéurez amp;nbsp;rcfolusrefiifcurs. ««raà. llyauoitfufpenfion d’armes dés quelques iours au p.i-rauant en Viuarais, pour obiiier aux pillages Se laccage-, mens. Ce nonobftant ceux de la Religion du pays voilin, fans en auertit les autres,vienent fous la conduite du Capitaine Geydan,faire vne courfc,St apres quelque combat fe rendent mai lires de'Viuiers ville capitale gcepifcopilt.-Sut les plaintes formées incontinent p.ar les C.itholiqiics Romains, ceux de la Religion firent en forte que Gey dan Si les liens fc retirèrent. Quant a f arinec,le Piince de Condc partit de Biolfac le quatriefme iour de Mars, St ayant pafle aiiec beaucoup de difficulté vne riuiere nominee la dole, trente ou quarante llt;ciflres,Lanfqiicnets Si r ‘'''François,auccquclquesclieuauxamp;bagagesperdusappro-chadeCharouxviliettadeBourbonnois,quiayantmar-ich.indé aie-rendre gt falucc de quelques coups dp moyennes , en fut quitte pour les defpcns de cinq ou ûx iours que

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Mens.! TROISI ésmé.

l'arinee y feiournijS: quelque emprunt. Ccftc paffide leut I Coufta bon; car il ÿ auott en l’armee trente mil hommes de combat : 8c deux fois autant en la l'uite. Le ontiefme lour de Marsjl’armee placée en la plaine de Soz.e fit monllre generale, Sc fc ttouuacôpofec d’enuiron quafante cornettes de caualerie, afçauoir trente de Rei lires, 8c dix de Frâçois, di.tfcpt enfeignes de Suifles, Lpt de Linfqnenets,8c huit Ou dix de François. Le Duc d’Alençon s’y trouua, 8i fut auec toutes ceremonies militaires l’aiuc chef de l’aruiec,le Piince de Condé lui ayant remis la cornette blanche entre les mains,il alla prendre fon repas 8c repos es pauillons que le Duc Cafimir auoit fait drefler. Au bout de quelques buts. Ion meten auant depart Sc d'autre le pourparlé de paix.Les anibalfadeurs du Duc,Sc autres vont à Paris,où a-pres quelques . ereraonies ils font introduits au cabinet du Roy,lequel leur donna audiance.D’Arènes lui fit vne longue harangue tendant au but acouftumé de l’exercice de la Religion, de la iullice, 8c du rellablilfement de la France. Puislefieur dcBeauuaislui ^refentade la part du Duc d’Alençon vnerequefte contenant les nidlmesarticles propo-lez l’annec precedente par le Prince de Condc 8c fes âlfo- , cicz, Outieplus le Duc demandoit actoilfement d’apanage, Si pour feurcté de fes pays douze nouuelles cornpa- PcurparU gnies.chafcune de cinquante hommes d’armes. Le Prince dt paix, tir

1 requeroit que lesdifmes deucs par ceux delà Religion aux 'quot;/'‘Znpro-prtftres, leur demeuraflent pour l’entreteneraent de leurs niinilfresiquece qu ilauoit traite auec le Comte Palatin 8c tPA'tni^tn Cafimir au nom du Ducd’Alençon full ratifié: qu’on leie- à;autrti, ftibfift en fon gouuernement de Picardie: que Bologne lui f'Jllremiiè,pour y commettre vn lieutenant:quefonfrere le Marquis de Coney euft vne nouuellc compagnie de cinquante hommes d’armes. Lereftefeiâpportoitauxdetriâ- ' des de l’an precedent.Cafîmir requeroit que les temples de la France ftiflent cômuns à ceux del’vne 6c de l’autre religio: que le Duc d’Alençon fuft de claire lieutenant general du Roy en Frace: que le Roy aproiiuall que lui acompagué desRciftres.Lanfqucnets S: Suilfesjeuft entreprinsce voya ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;••

J.J« . nMttr

ge.Le Roy d^ej^auarre demâdoit au cômencement congé • de fe retirer en Beârh aiiéF (a'fenîme pour y rellablir les a-faires affez embrouilleestquc le Roy ratifiaft l’alliâce faite / auec fes predcceffeurs: qu’il aidait àrecouurer laNauarte I

K K. iiij.

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M.p.ixxvi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri troisiesme. quot;

iniuftement vfurpce Si occupée par l’EfpagnoIjSc qu'en af* t tendant cefteconqucfte ou lui paye la (óuinie accordée à I fonayeuLSe lei arrerages d’icelle : item les deniers duma-riage de fa femme: confirmation des priuileges ottroyez à fesanceftres : chambre pour fes proces; eleftion de quatre / confeilliersauParlcmetit ddßourdeaUx àlanominationde fa fœur, Es fécondes demandes il requit que ce que le Duc d’Alençon amp;nbsp;fes affociez atioycnt fait en celle guerre full

I auoué fait pour le fi ruice du Roy : que le gouucrnement de l-Guyenncluy full laifle entier, lànsque le Roy lui baillaft I des lieutenans, ains que la nomination amp;nbsp;acceptation d’i* I ceux full en là puilTincc. Que nul que lui n’ellablifl garni-I fons es Seigneuries amp;nbsp;places qu’il auoit en France : qu’on lui rendift tomes celles qui n’eftoyent point enfapuiflan-I ce:(]ueie droit Je regales luidemeurall entier comme il a-1 uoit-faitafesprcdecclTcurs: qu'il full permis à fes vaflàux amp;domelliq»es de négocier amp;nbsp;trafiquer en France; que le I Roy ratifijftcequela feuroinedeNauarrefamere amp;nbsp;lui auoyent ordonné à la Rochelle touchant les biens Eccle-] fiaftiques. Le Comte de Ventadour y enuoya aufli fes ani-

I ^1 baffideursquiprefènterentrcqûefteàpart, en laquelle il F»'*' *'•**’*' I fiipplioic le Roy d’accorder vne bonne amp;nbsp;fidele paix, pour jparuenirà laquelle il demandoit vu poncilenatioiinalSc I de deux en deux ans alTemblee des Ellats du royaume,qu’il flirt commanded tous François (pour couper brofcheàl’a-^theifme) de fe ranger à l’exercice amp;nbsp;proiefilon manifefte ; del’znedcs deux Relig ósique les Ertatsparticuliers peufquot; 'fent en chafque prouince perceuoir la quatriel'me partie l| des rcuenus Ecclefiafliques pour l’entrctcnemcnt desef-' nbsp;nbsp;nbsp;; choies amp;nbsp;des hofpitaux: que les blafphemateurs du nom de

Dieu fuirentchailiezfeuerement amp;nbsp;fans acception deper-fonnesiquelesertâtsdeiudicature ne fulTent plus vénaux; ƒ que gens propres à les exercer y fulfcnt promeus amp;nbsp;les in-/ dignes calTez. Que le nombre dcs,oificicrs de iuftice amp;dè -( Ja Couronne furt rcigleamp; modéré: amp;nbsp;que pour les charges I publiques les Eftars prouinciaux peuflent nommer trois 'hommes en leur prouince que le Roy y confermeroita Ce .'i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,1 J Seigneur, faifantmofeflîon delà Rehgion Romaine, fut

de bien,pour au^teimoigne . viieüdroireaiFcélionaii bien JeliFrance. Le P^oy Sifes I confeillicisfireutrelponfçs dinetfes, amp;nbsp;à trois réitérées ......... . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foisjaa^

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HtNm TROISitSMI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;16{

fois,aux demandes fufmentionnees : amp;nbsp;n’oublierent artih-cesquelconques pour corromprcleDucCafimir,amp;pour rompre Ie traité du Prince de Condé auec lui. Finalementji ayansefcorné vne partie d’icelui, amp;nbsp;lcslt;iimeesnefaifanc autre chofe que ruiner la miferablc France, fans mcmora-^ bip exploit, de guerre: le Duc d’Alençon lé tenant clos amp;: couucrt, encores qu’il lift beau inarchet-cn cinapagne, Sc que les Retftrcs, Suiffes, Lanfquenets Bc François ne de- itlleini mandaflent qu’à combatte ou marcher vers Paris: finale-ment, quandla Roine mere vidles afaires aucunement i-cheminees à fon appétit,vint vers l’armee le z/.d’Auril.fui-uie d’vn efcadron de femmes, amp;nbsp;illec fit la mine amp;nbsp;la moue à grands amp;nbsp;petis, dontpiufieurs particuliers rlemcuroyent'J*“^^««^ tout cAonnez. Apres diuerfescontefiatioas,Iapaix futrcm.Anaw accordée. Quant au Duc Cafimirfut dit qu’il auroit vne Ducfinfilt, compagnie entretenue de cent hommes d’armes : Ictoit e- S“*' ftabh colonel de quatre mille Reillres,aucc quarante mille liures de penfîon annuelle: plus deux rail efeus pour l’en- „ettactßt iretenement de quelques gens de cheual.Moyennant quoy gutrr«-' il tenonçoit à l’article concernant Mets, ThoulSi Verdun. I Sur le payement d’onze millions deliures quiluielloyenc y ’‘p deus, fut dit qu’il en touchcroit deux millions dedans fix “en'r fcpmaines. Pourlerefte onluibailleroitgagefuffifantenl bagues. Dauantage le Duc d’Alençon lui donnoit Cha-i fteautliierry ville amp;nbsp;chafteauaucc tous les reuenus. Ses | ambaflàdeurs receurét de beaux prefens. Aux autres furent I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

aflignez des lieutenances en diuers gouuerncmens. On' ■. ••• t.'-promit au Prince de Condé le gouuernement de Picardie, ' la ville de Peronne pour demeure. Si deux cens foldats en ' ‘ garnifon.vne compagnie de cinquante hommes d’armes au Marquis de Conty, amp;nbsp;à d’Arennes v n eftat de prefidenr en h chambre mi partie. Le Duc d’Alençon pour acroifle-ment d’apanage eut Anjou,Touraine,Berry,trois des meil-^ hures pieces de la France. Quant àl’edjt,qui efloitle ein-gt;

quicfine fait en ces guerres ciuilcs.il permettoit libre exer- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

cice à ceux de la Religion par tout le royaume, attendant

vn Concile libre amp;nbsp;general,drelfoit pour la iuftice des ehâ-i y ^ • *** bres mi parties es Parlemens,amp; à Montpellier pour le Lan-j * ** guedoc:reflabliflbit le Roy de Nauarre,le Ibrince de Con- 1 dé, le Marefchal d’AnuilJe amp;nbsp;autres Seigneurs amp;nbsp;gentils-' ' bommes en tous les biens« eftats ât honneurs qu’ils poQft^ 1

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doyétauïtlez4-iourd’Aouft 1571.Le Roy adiouftoit que les dcfordres aueous alors luiauoyéc grandement defpleu: ordonnoit que les enfans des gentilshommes maflacrez. fuU'ent loiilagcz de toutes charges de guerre , amp;nbsp;ceux des roturiers exempts de toutes tailles pour fix ans. Que tous Iarrefts donnez depuis' le deces du Roy Henri deuxiefmC en haine de la Religion fuflent nuis, 8e comme tels biffez de deiTus les regiftres des P,ïrlemens: autant en declairoit-I \ldeceuxquiconcernoyenc les Politiques aflbeiez, deli-' tirant de toute infamie la Molle,Çoeonnas Si autres exécutez à mort, ou condamnez par contumace. Le mcfme e-Roitditde l’Amiral , tous arrefts donnez contre icelui abrogez, voulant qu’ils fulTent rayez des regiftres de la Cour, reft ibliftant lui amp;nbsp;fes enfans en leur bon nom, les I réintégrant en tous leurs biens. Entcndoitqueles cUmi-• nels Si coulpables de meurtres amp;nbsp;faccagemens particuliers !de part Si d’autre, item les volleurs Si iniuttes occupateurs des biens d'autrui fuffenichilTez: auouant que les maftà-I cres de l’an i57x.auoyent efté faits contre tous droits Si de-I uoirs de guerre.Ù auouoit auffi les armes du Ducd’Alen-I çon Si de fes aftbciez dedans amp;nbsp;dehors le royaume auoir e-llé prinfes pour fou feruice, aprouuoit leurs exploits, affi-I gnoitles Eftats generaux à Blois au mois de Nouembre de la raefme annee,caflbit toutes garnifons, exceptd celles de huit villes qu’il lailToit en garde à ceux de la Religion

leursaftbciez, afçauoir Aiguefmortes Si Bcaucaire en Languedoc, Perigueux amp;nbsp;le Mas de Verdun en Guyenne, Nyons amp;nbsp;Serres en Dauphiné,Ilfoire en Auuergne, Seine la grand tour en Prouence, commandoit aux armees de fe 1 retirer, oélroyoitau Duc d’Alençon la ville de la Charité ( pour le terme de deux ans, aboliifoit toutesTxceptions S I modifications contraires a cell edit contenant plulîeursau-I très articles dependans des fufmentionnez,voulant qu’ice-lui fuilirreuocable , Si enioignitau.x Parlemens de l’cmo-loguer fans delay ni contrcdit.Ce qui fut fait le quatorzief-nie iour de May,à Paris aucc grands figtKs de reiiouiffan-ce; combien que par les rues pliificurs placardsau mef-mes temps furent attachez qui Jenigrbyent les confeil-' liers de ceft edit. Les Marefehaux de Montmorency amp;nbsp;de Cofle furent parample declaration du Roy abfouls de routes aceufations,tenus pourinnocens. Si reconus fideles feruitcurs du Roy Si officit^i de la Couronne. Les armées

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H E N A I T R o I S I B S M t.

fe retirèrent: celle de Cafimirn’ayantfaitexploitdeguer-

re remarquable qu’en 11 prinfed’vne petite ville nommée •• • I Sainft Verin des bois, laquelle ayant (ouftenu trois alfautt

donnez par les Suides, qui y perdirent deux capitaines 8c

plus de cent foldats, les aflîegez mal pouruoyans à eux

quittèrent la brefehe, où les adSegeans entrez tuerent en-

uiron fix vipgts hommes de guerre amp;nbsp;de huit à neuf cen»

payl'ans qui âuoycnt tenu bon dans cede place, ce qui a-

Unit enuiron trois femaines deuanc la paix. Bien peu de

irjurs auant ceft accord les Rochcllois affiegerent,batti-V»' rent amp;nbsp;prindret le chafteau deMarans,proche de leur ville, fails que Puigaillard amp;nbsp;fes cópagnós y peulfét venir à téps.

Plofieursiugerent,incôtinentqu’ilsvirentleDucCafi- Ctmmènci^ mir amp;nbsp;l'es Reidres tourner les efpaules à la France, que la

piix ne dareroit gueres. Le Prince de Codé fut le premier

qui fentit que lô ne fe foucioit nullemét des promeîTes.Car trtuUtj. ' fon gouuerneiziét de Picardie lui fut refufciPcione ne vou-

lutlercccuôir,onfitdiuerfesentreprinfesfurfâperfonne,

tellcdiét qu’il fut contraint quitter le Duc d’Alençon fur le

poinCt de fon entree à Bourges,pour fe retirer en Guyenne

pres duRoy de Nauarre, lcquel,apresquelques difficultéz,

a caufe de plufieuts courtisas de fa fuite fort fulpeéfs lt;àccux de la Religion,entra dedans la Rochelle le ig.iour de luiii, fuiuide $o.cheuauxfeulemét,amp; fut receuen grâdhôneur. r,.

Le fieur de Feruaques^ennemi de la Religio,lors de la

du Roy de Nauarre , mais forclos de celle entree, mond ra *•**7 beaucoupde mefcótentenict.Lesdeputezdela ville,forris/ /'A ’ , pourauiler al’ordredc cede entrêe,lui dirêt en vn mot que la coudume des Rochellois leut defedoit d’ouutir les portes à trop grâd nôbre,fur tout à ceux dót ils pefoyent auoir occaliô de le desfier: tenâs pour certain que celte refolutiô auoit rôpu le coup a infinies embulches que les Cath.Romains leurauoyéc drclfecs.pludod en temps de paix qu’en temps de guerre: qu'iP edoyent délibérez d’y auoir l’œil, plus que iainaisjfachansquel’edat desafaites lesy côtrai-gnoit. Feruaqticsayât dit fur ce la qu’J edoit bien aile que lesRochellois fe desfiaffent de lui,amp; que leur propos mon-ûroit qu’il en edoit plus habile homme, puis qu’il leur fai-lôitpeur, l’vn des députez répliqua promptement ; mais au contrairecraignoyent pour lui, que quelque roalaiii-fé trop padtonné des malîàcrcs de Paris ne lui mel-fift en leur ville. De la Rochelle le Roy de Nauarre alla

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JsJ.D.LXÏVI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h E M R. I T R ois IBS M «■

Gl“

en Brouage,puis à Perigueux, ou le Prince l'eftât allé trofia ,J,' *'•» uerreuintà la Rochelle,amp; y reccut lettres du Roy amp;nbsp;deld •((,quot; Roiiie mere, pleines de belles promelfes. Mais cependant en diuers endroits du royaume ceux de la Religion eftoyée rude ment traitez.Les Reiftres eftoyent encores fur la fron-tiere,amp; difteroit le Duc Cafimir fe retircr,que le Roy n'euft fourni les deniers amp;nbsp;gages promis : cepe ndant la Bourgon-gncamp; prouinces voifines portoyent le faix. Enmefme temps le Roy clloit folliciié par les ambafiadeuts du Prin-... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ce d’AurangeSc de quelques villes du pays bas d’embraffer

leur defenfé amp;nbsp;protedion contre les Efpagnols. llsfai-foyent pareille inllance versie Duc d’Anjou, frere du Roy (ainli l’appellerons nous déformais) 8c lui propofoyent des conditions auantageufes,à quoy il fcrabloit entendre,mef-incs en faifoit parler àpluiîeurs gentilshommesamp;capitai-nes.pourleuer amp;nbsp;Mener gens ; tellement que fur le fondement de {es promelfes fut en partie bafti le foüleue-ment des Eftats du pays contre la tyrannie des Efpa-gQols.

lePrinci Durant le feiour du Prince de Condé entre les Rochel-

lois,le Duc d’Anjou leur efcriuit touchant quelques parti-■' cularitez: notamment il leur demandoit l’artillerie gai-m nt dt Pi- gtice a Marans pour mettre dans fon chafteau d’Angers : l-clt;trdiijieur. tem quelque fubucntion d’argent. Dont ils s’excuferentj 8c pour le re-gard des deniers J que leurs deines Stafaircs ne le pertnct-' ''■quot;•■'’’'.toyent nullement,comme les députez qu’ils enuoyerentlc

lui rirententendre.D’vnautre collé le Royamp;faniere def- ' pt feherent lahoifliere BrilTon de Fontenay le Comte, lequel an iua à la Rochelle le feptiefrae iour de Septembre, outre les lettres pleines de beau langage qu’il apporta fit de grandes declarations de la bonne volonté du Roy enuers eux, dont la plufpart creut le contraire, fur tout quand ils virent que Boiflierc fit ouurir vn petit temple où Ion foq-doit l’artillerie, poury l.dre chanter Méfie. La ville de Sj lean d’Angcly auoitcllc accordée parle R'-'y au Prince de Con.Ié , attendant qu’on lui fift droit fur Peronne , dont il faifoit inll.ince. Mais peu au parauant les habitans (qui a-iioyent le mot du guet) s’efloyent promis mutuellement,' lûuslafaucur d’vne generale St fainéle ligue qui com-Kienjoir à fe form« de fe maintenir les vus les autres,fans donner

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HïNri troistèsmï. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lei

^onneraccesnientreeäaucutijdequelqueRcligionqu’il y, fuft,atinqueleurreposnepeutcftrctâtfoitpeualteré,'lirief , ils ne vouloyent point du Piince : mais afin de cotiurir leur “•’b’7 *i- i inauuaifè volôtéenuers lui,cnoyêt qu’ilseftoyétaflez forts C'’ pourfe garderxübien que quelques vns fuflét d’autres aiiis! icliemét qu’il furuint de la diuiiiô entre eux au comniécc-iquot;ét de Septêbre:amp; y eu auoit plufieurs qui attendoyent le fieur dcBiron.Ce que le Prince ayant defcou'Jcrtj8c voyât qu’on vouloir lepaillrcde ptomeffes, attendant quelque nouucau bruit, refolut de preuenir amp;nbsp;contraindre fes enne mis à lui faire raifon.Pourtant il y fit entrer fecrettemét quelques capitaines S: foldats, puis s’afleura de la place.

L’aflemblee des Eclats fut lors publiée par les villes de , * . » # Guyenne, amp;nbsp;le Roy de Nauarre qui s’acbcniinoit en Poix

auoitDura!pourfolliciteurdefesafairesenCour,auquel

(comme à tous les autres) Ion faifoit bonne cberc, amp;nbsp;difoic .-»i,,. . on,Tout ira bien. La Noue fit auffi plufieurs voyages vers

le Roy amp;nbsp;le Duc d’Anjou,auec aparenec qu’en l’aflemblee des Eftats loB feroit beaucoup au contentement de chaf-çun. Peruaques, qui auoitiufqueslorspaifiblcmentgou-Uerne le Roy de Nauarre , fe retira en vifage de mal content chez foy. Quelques Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes Catholiques Romains Poifloti,en nombre de (bixante,filent vnc ligue,donc lefieur de la Tiimouilleeftoitclicf pour fe maintenir contre ceux de la Religion, a l’imitation i(lt; de plufieurs autres prouinces Sc de quelques vns des prin-J.,, eipaux du royaume. Mais les fins eftoyent'diuerfesicar les Vns regardoyent feulement à la religion, ne voulant qu’il y eut autre exercice que Je la Romaine, les autres regar-doyent à l’Eftat. Pour l’in tell igçnce dequoy corMient noter ce qui s’enfuit.

Ceux de la maifon de Guife auoyent désplufieursan-nees au parauant, fur tout fousle regne de François fecôd, de n parle amp;nbsp;difpucé de leur origine amp;nbsp;de leurs droits fur la lt;« àtfuitaf couronne;amp; fans la mort foudaine de ce Roy,qui auoit ef-pouféleur niepee,enflent fait vn terrible mclnage en Fran-ce, Oreftoitauenu parmi ces menees que ceux de la Reli- ctuxdt Gui. gion s’eftoyent ayancez , tellement qu’appcrceuans vne ƒ», partie de leurs contrairesdirtraits del’Êglife Romaine,ils empoignèrent le prétexté de la Religion pour auâcer leurs ^effeins. De là nafquircnt les guerres cimlesSc la tant rei-

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K.OtXXVt. ' HïNRI THOtSItsM!,'

terce mention du fait de religion, couuerture despreten-fions de ceujc d e Guifc, defquels la Roine mere eftoit con-tétc fe !etuir,pour ruiner les vns par les autres,jfui de tenir ie ballon,amp; dire Paix là.quand bon lui fembleroit. Durant ces confufions, les vus amp;nbsp;les autres furent foigneux de gai-gner les cœurr de ceux de la Religion Romaioe,tâdis que Charles fit Henri troiliefme (è rendoyent odieux a grands amp;nbsp;petis, Tvn par fes violences, l’autre par fes diifolutions. Ceux de Guifeaperceuans qu’apres tant de guerres, l’au-tliorité royale fit labienvueillance des fuiets enuers leur Prince s’efteignoyent peu à peu, pouffent cefte roue, mais pardeffüus terre preinicremét. Il fer oit impoffiblededeclai \ ’■^’■^'’('PSti’^f'^cu'^illsursartificesimais attendant qu'en vn ’rA V»' cciiure à çart fit bien ample toutes fes circóïlancesenlóyét AbjHin»’ fpecifiees, nous en remarquerons quelques vues. Ilsco-n ■»«. •/!,• nufét quefans vn grand fupport leurs entreprifes ne pour-royentfucceder. Que de cercher cela dans le royaume ce n’eftoit befongner qu’à moitié, attendu les trauerfes qu’ils pourroyent receuoir de ceux de la Religion aufquels ils a-uoyent fait tous les maux qu’il ellpoflîble de penfer. Car encores que Paris, fit les autres villes meurtrières fuffent de leur fequelle, neantmoins ayans vne partie du royaume en telle, ce feroit vne trop longue befongne à gens qui a-' uoyent halle comme eux. Le Conlîlloire de Rome fit le Roy d’Elpagnc leur femblent inllrumens propres pour Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i'execution de leurs deffeinstl’vn pour manier tout à l’aife

.... nbsp;nbsp;nbsp;.. . les confeiences des Cathpliques Romains,St fous prétexté

de Religion s’en feruir an remuement de l'Ertat; l’autre, qui a toiifioursitifiniement redoute la paix en France, de peur que la guerre n’entrall chez lui,pour en tirer finances a l’entretcnement des troubles pendant lefqucls les occurrences leur prefenteroyentfit fiiggcreroyêt confeiis necef-faires.L’ellat des afaires de France en l’an lyyô.refucilla ces ellincellcs. La Roinc mere fçauoit de leurs entreprinfes ce qui concernoit la ruine de ceux de la Religion, St l’en-tretenernent de la guerre contre eux, qui elloit le palfe-temps de celle femme, cftrangement vindicatiue, entre toutes les princelfes de noftre temps: fit d’autiepart infiniment ialonfe de celle grandeur fit aiithorité qu’elle auoit vfurpeefur les Paris, les princes du fang,les Eftats generaux, Patlemens, pairs amp;nbsp;principaux olficiers de la Couronne,

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Henri tr o i s it s m b.

renne. Dîuanrage, le moyen de s’y maintenir eftant fondé fur exaftions, emprunts , tailles amp;nbsp;rançonnemens dur Clergé du tiers Ellat, item fur l’opprellion de la No-blcire:ceU ne fepouuoit obtenir durant vne ferme paix: pourtant eftoit elle contente, en fe donnant relaiclic pour laifler reuenir l’eau , que quelques vnsparulTcnt bien roll qui troublalfent tour comme deuant, afin di pefeher mieux à fon aife. Atnfi donc s’alfeurans de ce collé là,, dontauec'le temps ils pretendoyenr fe destiire du tout, ils forinoyenc dans le corps dé l’Ellat des feruircurs de toutes qualitez,auançant les vns aux honneurs, donnant pentîon aux autres, amp;nbsp;n’oubliant les carefles amp;nbsp;tout le bon vifagc qu’on fçauroit defirerd’vn ami, ioints à vne mer depro-mefléyjamp;ades montagnes d’or, qu’on apporteront des terres neufues,dont quelques elclitsglilToyent dansles bour-ftsdes plus afamez. Ceftç entreprife marchoit du commencement au petit pas mai^la paix ellant auancec, amp;nbsp;fur

poinélde l’execution, ils enuoyent a Rome leurs agens äuec inftruélions, amp;nbsp;remonftrent au Confiftoire du Pape

des Cardinaux que par la cotiniuence des Rois, iflus de la maifon de Valois defeendans de Hue Capet, la religion C'tholique Romaines’efuanouiffoit en ce roy^ume,candis que la race de Charlemagne honoree de la benediélion du fiege Romain, lequel ne fubfilloit que par icelle race, de -mturoit mefprifee.Que depuis feize ans les exploits entrepris pour la defenfe de l’Eglife Catholique Romaine n’a-Uoyent aucunement fuccedé, amp;nbsp;ne fuccederoyent jamais fous cefte lignée de Capet, en laquelle ne paroiflbyëtquc frinccshebetezouherctiques: au contraire en la race de Charlemagne gt;nbsp;quieftoit prefte de feruir fidelement àl’E-glife, viuoyent des princes recommandables pour leurs '’'ttus, notamment pour leur zele à la confideration amp;nbsp;a-giandiftément de la dignité Pontificale. Pourtant prioyent ils que le Confiftoire aprouuaftSc fauorifaft leurs côfeils, rendans àl’exftirpation des hérétiques Sceftabliflcmét af-feuré du fiege Romain.Pour y p3ruenir,ils promettoyct dó Oer ordre en toutes les villes de leur retcnuc,d’efmouuoir le peuple parles moines amp;nbsp;autres fermôneurs,tellemét que les heretiquesferoyentabolis.Feroyët côfeil ne s’empelcher de telles efmotiôs,3ins en requot;-

‘CS prefehes t 1er le Roy de

®ettre fecrettement la charge au Duc de Guife,lequel ainfi

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U.D.IXXVX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HbNRI TROftllSMt.

authorifé.pratiqueroic Ligue enuers la Noblefle lesluf bicans des villes,qu’il attircroit à foy bien aÜément. Car il feroit que les curez tant des villes que des champs dtelfc-royentroolles de tous leurs paroifliens capables de porter armes, lefqiiels ils lui enuoy eroyent gt;nbsp;puis il ordónncroit des capitaines qui par leurs curez les tiendroyent auertis de ce qui feroit a faire fous prétexté de la defenlîue. Cependant le Roy pouruoyeroit à ralfemblee des Eftats, Sa mere râmeneroit le Duc d’Anjou en Cour, s’efforçant d’y attirer le Roy de Nauarre amp;nbsp;le Prince de Condé,pour auf-quels öfter toute exeufes amp;nbsp;crainte, ceux de Guife quitte-royent la Cour comme malcontens, amp;nbsp;le Roy laiffant Paris fe rendroit en lieu de plus libre accès. Approchant le temps des Eftats,les Capitaines des Paroilfes fc tiendroyét prefts aiiec leurs cnroollez pour marcher là où il leur feroit commandé. Les Eftats a(remblez,auant que rien expofer iureroy ent, depuis le chef iufques aux membres, de garder amp;nbsp;obferuer ce qui y feroit conclud amp;nbsp;arrefté.obligetoyent les corps des villesamp;communautezàla contribution des frais neceiraires,iufquesà finale expedition. Le Pape feroit requis d’authorifer, ratifier, amp;nbsp;aprouuer,les articles amp;nbsp;ar-Tcftsdefdits Eftats en forme de Pragmatique Sandion entre le liege Romain amp;nbsp;la France, comme ont elle les Con-cordats.Pour mettre à néant la fuccelfion ordinaire introduite par Hue Capet, amp;nbsp;rendre la declaration d’icelle fu-iette à la difpofitJon des Eftats, comme elle eftoit anciennement, feroit ordonné que fi aucun Prince du fang, Seigneur, gentilhomme ou autre, eftoit fi ofc de vouloirem-pefclierl’executiondefditsEftats, le Princedellorsferoit declairé incapable defucceder à la Courône, les Seigneurs, gentilshommes,ou autres,degradczde leurs dignitez, les deniers de leurs confifeations deftinez à la guerre, leurs corps à la mocr,amp; falaire public propofé à quiconque pour-roit exterminer ceux qui n’auroyentpeu eftreappréhendez. CelleairenranceprinfeSc.donnée, lesEftatsrenou-uclleroyent le lerment de fidelité qu’ils doyuent aux Papes de Rome,protcfteroyent de viure amp;nbsp;mourir en la foy pro-pofeepar le Concile deTrcnte, lequel feroit fouflîgné en corps d’Bfiat, declaireroycnt tous edits faits au Royaume depuis quelque temps que ce foitjcontreuenans aux Con-çilcs,caftez,reuoquez annuliez. Que les edits faits par

les Rois

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Henri troisiesme.

Rois predeccfleiirs pour l’exftirpation des herefie.s, fe-royentobferuezSc exécutez felon leur forme amp;teneur.Le ^oy d’aprefent feroit reloué despromclfcs faitesauxhe-''tiquesji leurs complices amp;nbsp;aflbciez,aufquels feroir. pre;-fix certain temps pour fc prefenrer deuant les iuges Eccle-fiaftiques pourertre abfouls, puis renuoyez au Kçy pour obtenir grace du crime commis contre fa maiefté.Et pour-ce que l’execution du precedent article pourroit eftre etn-pefehee amp;nbsp;retardee par quelques princes rebelles , le Roy feroit fupplié d’eftablirvn lieutenant general, prince capable, expérimenté,puifl'ant de corps amp;nbsp;d’efprit,pour fuppotgt;-l’er le trauail, prendre auis de foy mefme, 8( lequel iamais n’ait eu pan, communicatiô ni focieté auec les hérétiques: amp;(l’honorerleDucdeGuifed’vnctclle charge, comme oftautdoué de toutes les parties requifes à vn grand CapL-*dne,amp; digne de telle commiflîon. Seroit puis apres re-Uionftree par les Eftats au Duc d’Anjou la grandefautc par lui commifed’auoir abandonné Je Roy fonfrerepour feioindre aux hérétiques, fcdeclairant leur chef, drelfant armee contraire, amp;nbsp;d’auoir contraint fondit frere amp;nbsp;fei-gneur amp;nbsp;lui acroiftre fon apanage,8t authorizer l’exercicc de l’hetcfie. Et poutee que tel crime commis eft comprins aupremicr chefdc Lefc Maicfté diuine Sthumaine, qu’il n’ellen la puilfance du Roy de remettre amp;nbsp;pardonner, re-qiicrroyentîccux Eftats que luges fuflent deleguez conoiftre de ce crime, à l’exemple trelTainft amp;nbsp;pientiflâme du Roy Catholique en l’endroit de fon propre fils vnique amp;nbsp;de foy mefme. Au iourdecefteconclufiooparoiftroyerit ' les forces tant des enuoyez par les paroiffes, qu’autres or,-diiiaires amp;nbsp;extraordinaires,pour tenir la main à l’execution de ce qui feroit 3rrcfté,fe faifir du Duc d’Anjou,amp; de tous les Princes,Seigneurs,gentilshommcs amp;nbsp;autres prefens,qui l’auroycnt fuiui amp;nbsp;acompagnéen celle cncreprjfe. A mef-nictemps aufii les capitaines des paroiffes fe mettroyent aux champsaucc le relie de leurs forces, amp;nbsp;chafeun en fon reffort courroit fus aux hérétiques, leurs amis, affociez 8c adheraus.tant du plat pays que des villes clofcsylefquels ik palferoyent au hide l’efpce, Sc s’empareroyent de leurs biens pour eftre employezaui frais de la guerre. Par ce moyen le Duc de Guilè fe trouuant acorapagné d’vnc puiffante armee eiuterok. dedans les prouinces rebelles,

LL. i.

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J«,D.LxxTt, Henri troisiii mï.

qu’il fubiugueroic aifémenc par intelligence amp;nbsp;par force« {e rendroit mai lire de la campagne,mettant à feu St à fang tout ce qui voudroit lui rcfiiler,afFamcroit les fortes places par vn degaft general, les blocquant par péris forts drelfei fur les auenuet,fans s’amufet à perdre temps à lesaffieger, comme Ion a fait ci deuant à la Rochelle. Si belle 8c infaili lible viftoire lui citant dcmeurce,8c par icelle ayant acquis rentiere afPeftion 8c faneur de toutes les villes de ce royau nie Sc de la Noblcfle, il feroit faire punition exemplaire du Duc d’Anjou,St de fes complices. Finalement par l’auis pcrmiflîon du Pape feroit enfermer le Roy 8c la Roine dedans vn monaftere, comme Pepin fon anceftre fit à Chil-deric. Par ce moyen ayant reuni l'héritage temporel de la Couronne à ceux qui maintenant pour tout refle de la fuc-celTion de Charlemagne ne iouifTsnt que de la benediftion Apoftolique, il donneroit ordre que le liege de Rome feroit pleinement reconu des Eftats du royaume,fans reftri-ftion , oil modification , 8c feroyent anéantis tous les priuilégesSc libertezquelonattribueà l’Eglife Gallicane; pour lequel effeft il prefteroit tel ferment que le Confiftoi-re Romain iugeroit eftre de faire.

Ces terribles projets efcoutcz,receus £c fauorifez, il ne fut queftion es années fuyuantes, linon de penfer aux ex-pediensd'en acheminer les executions. Vray eft que les afaires firent changement de fois à autre en la forme : mais rinrention,lamatiere8clesinftrumensdemeurerenttouf' ioursen Iturettre, 8c firent vne partie de ce qui auoit elle délibéré,le refte fuccedatout au rebours, non point par fa-gelfeou force humaine ,ains par vneprouidence du tout particuliere du Roy des Rois.

Le Prince Mais confiderons ce qui fe paflbit au royaume.Le Prin-de Canâe ce de Condé ayant defcouuert de nouueau Certaine cntre-^a'fénr^t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Contre fa perfonne par vn qui en receut fon fa-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laire, 8c veu queSainél lean d’Angelyn'eftoitplaced'af-

feurance pour lui alors contre la mauuaife volonté de tant d’ennemisjfit en forte qu’il s’affeura de Brouage, place forte auprès de la Rochelle, dont furuint quelque mefeonten-tement apaifé tort. C’eftoit fur la fin d’Oftobre, que ceux de la Religion fe plaignirent au Roy par PambalTadeurdu DucCaûmir qu’en diuers lieux l’on les troubloit en l’exercice à eaxaccordépar l’edit; qu’es villesfr rrouuoyent fies prefeheurs fediueux qui tafehoyent d’efmouuoir le

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Henri troisiesme. î.sû

peuple. Que les chambres mi parties n’eftoyent point érigées,amp; que luftice leur eftoit defniec. Qué grands amp;nbsp;petis 'lloyeut bandez contre eux. De toutes ces plaintes l’am-bafla Jetir produifoit preuues bien amples. Ce qu’il difoit ti’eftoit pas vain; car en Picardie amp;nbsp;es autres prouinces loti le mit à dreller articles d’afl'ociation pour s’oppofer à ceux • de la Religion, amp;nbsp;le ferment que chafeun y entrant c-ftoit tenu preller fc rapportoit à ce quis’enluit. dreffé dedans la ville de Peronne, fansnommer'le tlief d’icellc alfociation. Au nom de la Sainfte Trinité, Pere ,Fils, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Saindt Efprit, noflte feiil vxiy Dieu, auquel foit gloire amp;nbsp;j Iionneur.L’aÜbciatiou des Princes,Seigneurs, amp;nbsp;Gentils- Petimne en hommes Catholiques, doit eftre amp;nbsp;fera faite pour reftablrr Picantie. la loy de Dieu en fon entier, remettre amp;nbsp;retenir le fainft fetuiccd’icclui félon la forme amp;nbsp;maniéré de là SainfteE-glifc Catholique, Apoflolique amp;nbsp;Romaine, abiuransamp; renonças tous erreurs au contraire. Secondemét,pour confer lier le Roy Henri tiers de ce no par la grace de Dieu, amp;nbsp;fes predeceiTeurs Roistrefehreftiens en l’eftat,fplédt'ur,âuto'-'itc',feruice,deuoir8c obeilTance qui lui font deus par feS fu gt;ets,ainG qu’il cil contenupar les articles qui lui feront pre-fçntez aux Eftatsdefquels il iure 5t promet garder à fon ß-cté St courônciqcnc. Auec proteftation 3e ne rien faire iu preiudicc de ce qui y fera ordSné par lefditf Eftats.Tierce-mét.pour teftituer aux prouinces de ce koyapme amp;nbsp;Eftats d’icelui les droitsjprecminéces, frâchifes St libertez ancié-nes, telles qu’elles elloyct du téps du Roy Clouis premier Roy C hreftic,St encore meilleures St plus profitables, fi el les fepcuuét inuçter,fous la protefliô fufdite. Au cas qu’il yaitcmpefchcmétiou rebelliôà ce quedeffus,parqui amp;nbsp;de quelle part qu’ils puiflet eftreifeîôt Icfdits aflbcicz tenus Sc obligez d’employer leurs biésSt moyés,mefines leurs propres petfonncsiufques à la mort,pour punir,fhaflier,5t cou rir fus à ceux qui l’auront voulu contredire St empefeher, amp;nbsp;tenir la main que toutes les chofes fufdites foyent mifès àexccution,realement 8c de fait. Au cas que quelques vns des aflociez.,leurs fuied$,amis,5t confederez fuiTent molc-flezjoppteflcz St rcçcf chez pour les cas dclfufdits, pat tjhi que ce foit,ferôt tenus lefditsaßbcicz employer leurs corps amp;nbsp;moyts,pour auoir vengeâce de ceux qui aurót fait lefdi-tes opprefles St molcftes foit par voye de luftice, ou arraesj,

IL. ij.

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«i.DLxxvi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri troisiïsmï,

fans nulle acception de pcrfonnes.S’il auient qu’aucuns doi alTociez,apres auoir fait ladide alTociation. fe vouloir retirer ou defpartir d’icelle, fous quelque prétexté que ce foir, que Dieu ne vueille, tels refradaires de leurs confentemés feront ofFcnfez en leurs corps amp;nbsp;biens, en toutes foi tes qu’on le pourra auifer, comme ennemis'de Dieu, rebcl-Jcs,amp; perturbateurs du repos public : fans que lefdits aflb-Cicz en puiflent eftre inquiétez ny reçercbez, foitenpu-blic,ni en particulier.Iuref ont lefdits aflbciez touteprom-pte obei(fance'amp; fetuice au cli'ef qui fera député , promettront fuyure Si donner çon%i!,confortamp;aidc,toutàl'en-iretenemént Scconferuationdeladide affociation que ruines aux cqncredifans à icelle, faqs acception ni exception des perfonnes,Xc feront les defullans S(. delayans punis par l’audorité du chef,g£ félon fon ordonnance, a laquelle laf-ditt aflbciez foubmettront.Tous Catholiques des corps des villes amp;nbsp;villages feront aucrtis 8ç foinmez feciette-mentparlesgouuerncurs particuliers d’entrer en ladifte aflbeiatio,fournir deué'ment d’armes amp;nbsp;hommes pour l’e-xeçution d’icelle, Çclon la puilfanceSt faculté de chacun. Ceux qui ne voudront entrer enladide alTociation feront reputez pour ennemis'd’icelle, Si pourfuiuables par toute forte d’olFenfes.amp; moleftes,amp; defédu aufdits aflbciez d’en tier en débats niquerçllëjl’vn contre l'àutte,fanslapermif fîon du chef a l’arbitrage duquel les côtreuenans feront pu nis, tant par la reparatiô d’hSneur que toutes autres fortes. Si pour fortification ou plus grande feureté defdits affocici fe fait quelque conuention auec les prouinces de ce Roy au-me,elle fe fera en la forme delTufdite.Sc aux mefnies condi-tions;foic que ladite alTociation foitpourfuiuie enuers lef-dites villes par elle,demandées, fi autrement n’eft auifé par le chef.S’enfuiuoit pais apres le ferment trefexpres, qui e-SrcMoit âe ftoit conceu en ces termes. le iure Dieu le Créateur, tou-UUiHt. chant ceft Euangile,amp; fur peine d’anathematizatiôSe damnation éternelle, que ie fuis entré en celle fainfte affociation Catholique,(felon la forme du traité qui m’y a «lié leu prefentement) iultemenf, loyaument, 8c finccrement,foit pour y commander,ou y obéir amp;nbsp;feroir:5c prometsfous nla vie amp;nbsp;mon honneur de ra’y conferuer iufques à la dernière goutte de mô fang,fan5y côtreuenir, ou me retirer pour quelque m3ndenict,pretexte,cxcufc,ni occafiô que ce foitr

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J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HsNRI IROlSIESMt, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Iff/

j Outre les agens expédiez en Cour de Rome auecles Frtfaraf!:^ tnemoires dont nous auons parlé ci deuant (qu’aucuns ont «”»'»«»* -n , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ' ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ctmtm ai

eltime controuuez,pourexcufcrentreprinlestant enor-ines,aufquels des effefts encore plus horribles ont refpon-^a,,^«^ du peu d’annecs apres) courriers font enuoyez çà Jät là pour porter les premiers auis de ces deffeins, defguifezde

I belles couucrtures, pour esblouir ceux qui voudroyent y regarder de plus pres. Lon commence à ferner des billets par les rues contreceux de la Religion, Ion adioufte qu’ils elloyét trop fupportez par l’edit, ges de feruicc trottét par tout, qui feruent de foùfflets pour allumer bien toft vne nouuelle guerre; Si le peuple feruant de matière toute propre prefte l’oreille à tous ceux qui le veulent mutiner, n’e-llant lors tien mis enâuant que le nom d’Eglife amp;nbsp;deferui-ecdiuin. Le Prince de Condé fentaht délia bruire la tera-pefte, enuoye remonftrer aü Roy le tort qui lui eftoit fait au regard de fongouucrnement, Peronne ayant eftéfaifie fur lui par gens qu’on conoiflbit dont il demandoit iufticc tomme de criminels de Lefe Maiefté, perturbateurs du repos public amp;nbsp;infraéieurs de l’edit de pacification. Le Roy fit douce refponfe fur la fin de Septembre, amp;nbsp;apres longues difficultés Si lean d’Afigely amp;nbsp;Congnac furent laiffez au Prince, attendant que le Roy euft pourueu au fait de Pe-^ tonne, de la furptinfe de laquelle 11 proteftoit dire marriiY tommeaufii tant de dclbbeiffance àfesedits. Quelques**'* '**’ iours apres le Prince receu dedans la Rochelle,non fans di-fpute entre les habirans fe plaignit par vne longue harangue en la maifon del’efcheuinage du tort qu'aucuns lui fai— foyent de fe desfier de fa (inceriré. Les Rochcllois s’excu-ferent doucement, amp;nbsp;defduifircnt quelques occafions des difputes furuenues entre eux touchant la reception du Prince, lequel leur remonftra fon but auoir efté de venir vers eux,pourprendrerefolution-fermccnfemblefur les occurrences des grands afaires qui fe prefentoyent, au regard du voyage du Duc d’Anjou Vers le Royjdecdui de la Roinemereen Guyenne, amp;nbsp;des remuemens au preiudice de l’edit. 11 fe plaignoit la dclTus qu’aucuns auoyent auda-cieuferaentreietté quelques bons auis par lui donnez fur ces difficultez.-touchoit les ligues amp;nbsp;complots des ennemis tant dedans que dehors le toy aume,le paffage de Don lean d’Auftriebe, St d’vn Legat de Rome par la France, qui ça

LL. iij.

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At.D.LXxvi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri noisiisMt.

niefrtie iour s’cftoyent rendus en Cour par diuers cfiè-mins.l’uis par vn ample difcoursil fit voir côbien eftoyent mal fondez ceux qui prenoyent quelque ombrage dcfes confeilsSt procedures, n’ayant autre but quelaconfcrua-tion de ceux de la Religion. Apres bruits amp;nbsp;difputes,finalement par la prudence St vigilance duÇrince, tout fut pacifié entre les Rochcllois, 8c les pratiques braffeesen leur ville par quelques ennemis furent anéanties. Cela fcpalfa fut la finde l’annee.

Le Roy bien aucrti des ligues qui fedrelTovent en fon âucunenientqueceftoîcvninoyenpoury fira fuir entretenir troubles continuels,8c qu’auec le temps cefteau-l’Mintr. dace produiroit des maux irrémédiables. 11 bay (Toit 8c a-uoit en horreur ceux de la Religion, lefquels il elloit délibéré de ruiner peuà peu.Maisil ne vouloir pas auoir des in-flrumés en l’executio de ceftcbefongne,qui bcfongnalfent fans fonauthorité.Pourtantfe trouuoit-il perplex.Sainere vouloir fe maintenir, 8c vouloir mal de mort à ceux de la Religiô amp;nbsp;à tous ceux qui leur fauorifoyent, notâment elle defiroit rexterminatiô des chefs, n’eftâtpas marrie que les Frâçoisfe regardalfenttoufioursles vns les autres de quel que mauuais œil, en telle forte que Je moyen lui deæeurall toufiours de faire peuràfes fils, de réprimer les Princes 8t Seigneurs,fomme de faire la guerre Sc donner lapaix .à qui, quad 8c cômebôlui fcmbleroit.Pour comencer ellèfait en forte que le Duc d’Anjou retourne en Cour fur la fin d’0-élobrCjdôt le Roy fe móftra trefioyeux,8c en defpefcha kt-îres patêtes aux gouuerneurs des prouinces cfquelles il ref inoignoit le gr.ïd côtentemét que celle venue 8t reconcilia tion lui auoir apporte',leur comâdant dcfairefçauoirà tous fes fuiets rât de l’vne que de l’autre Religiô que l’afTemblee des Eftats generaux allîgnez à Blois pour le mois de Nouê-bre elloit remife au quinziefme iour du mois fuyuant.Lon ellime que par ce moyen il vouloit couper chemin nô feulement a vnefixiefme guerre ciuile, mais aux plus chaudes cfmorions qu’il aprehedoit à caufe de tant de côplois,dont tous les iours quelque vent lui battoir 8c rompoit l’oreille. Aufliauoit-il quelque opinion,nonobll.it les Ediôs, qu’il n’y auroit député qui n’aimall mieux entretenir vne paix folennellemenr iuree que d’opiner la continuation des j;uerrcsjla rnine des villes,ta defolation des peuples,ni que

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JFÎ E N R I TR O I SI E S M II nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;16^

ifs cftranges rentraffcnt encores dedans la France à mairt îtmce,pour ruiner fes fuiets:amp; penfoit que ce feroit l’expe-dient de rompre le coup aux remueurs amp;nbsp;de tenir l'errez ' Ceux de la Religion, qu’il pretendoit confunier à petit Feu* par autre voyc que par guerre ouuerte, en laquelle fon ptedeceffeur i5i lui n’auoycnt nen gaigné. Mais le Roy de Nauarre, le Prince de Condd, le Marefchal d’AnuilleSc leurs affociez voyani deiouràautrequetous les préparatifs pour ces Eftats generaux ne tendoyent qu*a l’entierc liibuerfîon d’eux amp;. de leurs amis amp;nbsp;feruiteurs , pcnlerent d’heure à eux , protefterenc en diuerfes fortes qu’ils e-Huyentdelibcrez fe maintenir es droits, libertez amp;nbsp;fran-thifes que le dernier edit leur àccordoittS: que ceux qui at-'enteroyentdel’enfraindreles rrouueroycnt für vneiulle defcnfiue contre roui perturbateurs du repos public amp;nbsp;ennemis iurez delà Frâcetordonnét pour cell effeft ges propres pour fe trouuer aüxEftats lefquels »’afleinbloyentji amp;nbsp;y faire amples remonftrances, à ce que Vedit full inuio-hblement obferuéiproteftant contre tous ceux qui iroyenc ïu contraire que de tout le mal qui enprocederoir, ils fn refpondroÿent à Dieu amp;nbsp;aux hommes. Combien que le Roy fùft acet tené par le menu de tout te qui fe paf-Ç^j; Foit, ncantmoins au lieu de s’en efmouuoir , elloit au- U,..' 1 cunement âife de cefte contetiancé des Princes, tenant I que cefte contrecarre arreftetoit le parti contraire quife fortifioicdciouren iour: pourtant fit il en diligence au iour aflignéaffembler les députez desprouinces, qui en dedans le mois de Décembre fe trouuerentàBloisj En la premiere feance d’iceux, le Roy apres auoir Icué le bonnet Si falué raflemblee.comméça aucc vne grace amp;nbsp;action biê feaiitefa harangue fur lacômiferation desaffliftiós de foil royaume,Sc l’efperâce qu’il auoit qu’vnc fi belle côpagnie, laHcur des beaux efprits de Frâce y apporteroit quelque re SamraaW mede.Dit que le bas aage auquel sô frerç amp;nbsp;lui fe trouuerét au commencement de ces guerres ciudes les iuftifiçyent^“' alfez pour n’en eftre eftimez les auteurs ni la caufe-Loualà prudence de fa mere au gouucrneroent du royaurae,fon a-inour enuers fes enfans,fes trauaux à pacifier les diuifiôs,fa bône volonté au foulagcmét du peuple.Proteftajquâc à lui* h’auoir deffein ni defir que te falur amp;nbsp;repos de fon peuple* les miferes duquel il Voüdroit racheter au pris de favict

tt. Ui],

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M.D.LXXVit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri trois ie s me.

Conjura toute l'aflemblee de rafitftererice.'lefjinâeré» folution, auifer aux moyens d’acquitter là couronne engagera plus decent millions d’or,s’vnir nuement enfem-bJc pour arracher les femenccs des partialitez, reformer les abus , reftablirlaiuftice Si intégrité, repurger le corps de füô royaume des mauuailès humeurs. amp;nbsp;Je remettre en D/ û fanté amp;nbsp;vigueur ancierine. Bir.rguc chancelier, qui auoit (httncilur. commandement,de faire entendre le furplus delà volonté du R0y,apres s’cftre cxcufé,de ce qu’i! eftoit peu exercé en telsafaires , outre ce qu’il eftoit eftranger St feptuagcnai-re.entrancantraoins en vn petit difcours des Ellats dcFrä-cc,puisfe mit apres le clergé,la noblefle St le tiers Eftat,en apres es louanges du Roy,8t en la iuftrfication du gouuer-nement de la Roine mere,où il defploya toute fa feififance. Son dernier article fut de demander argent. Ceux quia-uoyent charge de parler pour les trois Eftats,renicrcietenc le Roy de fa bonne volonté , promctcans de faire leur de-uoir. Le dernier iour du mois, on parla plus particulièrement des debtes : mais pource que de lapart du Roy n’e-ftoyent prefentez Gnon des abrégez d’icelles, amp;nbsp;eftoit besoin voir de pres comment le baillé amp;nbsp;le receuauoyent efté maniez, on n’y toucha point, pluficurs düans que tout cela n’eftoit qu'vnc nouuelle muentiou pour fuccer le royaume.

M. D. L X X V 1 1.

/«rranî T2 P®** iours le deßr que le Roy fembloit auoir Bion-Faffimbltt JLftré au repos de la France changea, fort que par perfua-EHatt Göns amp;nbsp;promelfes les députez de la Noblefte ist du Clergé difctuuer- jgt;y induit, foit qu’on lui euft declairé que perfonne ne lui aflirteroit, s’il ne couroit fus à ceux de la Religion, foit qu’il euft affeélion de changer quelques articles au dernier edit depacification,fans toutesfoisl’abolir totalcmét,à quoyil sébloit enclinerleplus. Il auint doc que lesafaires commencerét a tourner du cofté où les amateurs de troubles pretendoyent les voir,amp; tint on tant deconfeilsfurla ' fi n du mois precedent qu’à rouuertiire de l’an nouùeau ce-ûe affemblee des députez de tant de prouinces de la France, ennemis capitaux pourJapInfpartdeccuxde la Reli-gion,delibcrerent de retourner aux armes, amp;nbsp;tirèrent le

Roy.

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Henri troishsmi. ^69

Royi leur parti, tellement qu‘cn lieud’eftre maiflre, il ttouuafuict: combien qu’en ces iours là cuft efté publiée * ' nbsp;nbsp;nbsp;, **

vne grande République en laquelle l’auteur, homme con-fit en paradoxes, Sc auflî dangereux politique que mauuais Cbreftien , auoit foulé aux pieds deuant tous les François les droits Sc l’authoritc des Eftats de France. Le prétexte queprindrent ces remueurs.fot que le Roy de Nauarre ,1c Prince de Condé,lc Marefclial de Montmorency amp;nbsp;autres Seigneurs tant de l’vne que de l’autre Religiô auoycnt re-fu'é de fettouuer en teLs Eftats,8t dcclaircz par eferits publiez les caufes de leur refus, Sc les nullitez de tout ce qui leroitarrefté en telle alîèmblee au preiudice dcl’cdit de pacification. Pour refpon feil eft ordonné qu’on leur enuoye-roit gens pour réduire les vns à l’Eglife Romaine, 8c tous l’obeiirancc d’vn nouuel edit de par le Roy. qui permet que Ion fe ferue de fon nom (fur l’efperance qu’il auoit de rirer enatri let argent) pour enuoyer aux gouucrneurs desprouincesles Pnnett eèr articles d’vne ligue 8c aflbciation tendant à maintenir la Religion Romaine,exftirper tout autre exercice, defendre IeRoy,conferuer lepcuple,pourl.i faire figneraux villes 8c gentilshommes ebafeun en fon relTort : ce que plufieurs firent,aucuns différèrent,8t les autres en firét refus. Datian-tage, Ion enuoya garnifons es villes de Guyenne qui n’a. Uoyent autre exercice que de la Religion Romaine : aucunes defquelles ouurire.it,autres fermèrent leurs pories.Ce-fut le ii.de lanuier. Et deux iours apres le.s députez de

Dauphiné prièrent l’affemblee d’auifer aux moyés defau-ncr le pays, dont la plufpart efloit es mains de ceux de la Religion : autant en firent ceux de Guyenne 5c de Languedoc. Lequinziefme.Verforis Orateur du tiersEftatfut inPlnaütt exhorté par tous les députez qui lui donnoyent charge de àVerfirh porter la parole pour le peuple d’adiouft er quatre poincLs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;‘rs

fa harangue,dont il auoit recité les principaux articles.

premier, que la reunion de tous lesfuietsduRoy àvne Religion s’entendoit par doux moyens 8c fans guerre, fup-Pliantle Roy de maintenir fon peuple en paix, reunir fes Princcsles vns auec les autres, lui reprefenrerles miferes des guerres ciuiles, où fut dit dercchefque Verforis n’ou-ces mots, fans guerre,8c de tendre à la paix en toutes

fortes.Le deuxiefme,qu’en parlant des eleftions des benefi

ce« il enparlaft precifcnient,fans rien remettre à la yolon;

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M.b.lxxvii. Henri troisiesmé.

li du Roy.Le troificfinejQu’ii toucluftau vifl’adminiftrda . ion mauuaife faite des Kriances du Roy, amp;nbsp;qu’il s’eu fill i ecerche:amp; s’il faifoit quelques offres au no du tiers Eftat, qu’elles fuflenr generales gt non particulières. Le dernierj 'qu’il n’oubli,gt;ft le fait descftrangers.Ledixfeptiefmeiourj /laran^uei 1’icrre d'Epinac arclieuefque deLyon pour Ie Glcrgé,le Ba-« num del ron de Seneccy pour la Noblefi'e, Verforis pour Ic tiers E-treiiEfiati, ftatjErcut leursharaogues : les deux premiers par vn amas lt;gt;paroles conclurent l’exercice public d’vne feule Religion (à fçauoirla Romaine) en France ;amp;i’Archeuefqué plaida viuement contre le chancellier en prefence du Roy pour les priuilcges amp;nbsp;immunitez du Clergé. Verforis fuiuic ccquiluiauoitcftéordonné parfes compagnons. Apres pluüeurs diljauteSjSt notamment fur l'impetration des deniers (car certains inuenteurs d’impolis auoyentpropofé vn expedient de faigner doucement toute la France en vn iour,amp; en tirer quinze millions, abolilîànt toutes tailles, le plus riche nepayantquecinquanteliurcs,Se je pluspauurc que douze deniers, fans dire lî c’eftoyent millions d’or ou de francs, amp;nbsp;11 c’efloit pour vne fois ou pour toufiours) finalement le Clergé amp;nbsp;la Noblelfe firent rompre l’edit de pacification, tellement quefouslescendres dcladernieré guerre, qui elloy eut encore toutes-chaudes, ou trouua les ellincclles d’vn grand embrafement. Cela fut arrcflé le ip. amp;nbsp;fut lesremóllrances que le Baron de Mirembeau député pour ceux delà Religi.0 en Poiélou, Saintonge amp;nbsp;pays voi-lîns fit au côtraire.le lieur de Miflèryjpsr le vouloir amp;nbsp;con-fcntenient de touteralTembleercfpondit que les Eflatsa-rf» I’ed’it^e uoyctcrt^âllémblezparleRoypourlercftabliirementdii royaume amp;nbsp;pourauiferatixmoycnsdele remettre en paix alfcuree amp;pcrpetuelic:cequinepourroiciamaiseftre,tâdis qu’il y auroit diuerfité de. Religion. Quant à l’edit c’eftoit chofe trefeertainefregardâtau premierfur lequel les autres fuyuîs auoyct efté dreflez) qu’il eftoit nul,amp; indignede cô fideratiô.Caroutrc ce qu’il n’auoit peu élire fait par les loix du royaume fans le vouloir amp;nbsp;cofentement des Èllats, ila-uoit eÜc fait par le Roy mineur,côtraint Sc violétépar la ne ceflîté de fes afaircs, amp;nbsp;outre le ferment prefté a fonfacre^ auquel il n’auoit peu déroger par ferment poflcrieur.il fut doncconcludpar Japlufpart des voix à la rupture del’edir, amp;nbsp;nonobllât les rcmóftrances des députez de Paris pour la jeduÂiô de ceux delà ReligiS par autre raye que par cell«

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HeNp, 1 TROisiisar. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17c»

' des armes,fut arrcfté que 1’cxercice de tont autre Religion I que de Ia Romaine leroit ofte tät en public qu’en particu-I lietique tous miniftres,diacres,amp; futueillansferoyét chaf- ' ■ fez du royaume , amp;nbsp;tous autres fuiets de la Religion prins

Ibus la proteftion du Roy,en attendant qu’ils le hll’ent Ca-I tholiques Romains.Les gouuernemens de l’Iße de France, ■ Normandie, Champagne, Languedoc, Orleans, Picardie, furent de cellauis: mais ceux de Bourgongne reque-foyent que la reunion fe fift par voyes douces amp;nbsp;fans guerre.Lcs autres l’emportercnt.Quelques députez de Ni-; uernois Se d’Auuergne demâderét ade de l’article fait par leur goutiernement, pour leur lèruir de delchargeenuers ceux qui lesauoyent députez. Ce qui fut rcfule par auisde I l’aflemblee.alin de ne faire ouucrture aux nullitczSc pro-■ tellations que lôpourroit former cotre l’auisdefdits Eftats.

Surquoy y eut de grades ctieries Se plaintes des cinq gou-ncrnemensqni preferoyent les pailibles procedures aux violentes.

Ceux qui auoyent efté enuoyez par les Eftats au Roy de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du

Nauarre , au Prince de Condé, amp;nbsp;au Marefclial d’Anuille, Tfij/dt Ka-ttuindrét i Blois le ly.iour de Feurier, amp;nbsp;firéc le rapport de leur Icgatiô. Quant au Roy de Nauarre, il fit vue refponfe l’cnigne,priât les Eftats de ne point enfraindre l’cdit de pacification, ni remettre la Frâce en troubles à la ruine d’eux tous, ainsqu’ils laüfaflent ceux de la Religion iouir de ce qui leur auoit efté fi foléncllement permis acpromisioftroit fe ranger quad on lui monftrcroit qu’il fuft en erreur: priât au relie qu’en fait de telle importâce lui full permisd’y pé-fcrdauantage,amp; attédreauis d’vnealTemblce de ceux de la Religion Sides Cath.Romains affocicz, qui fedeuoit faire dis peu de iours à Montaubâ par la permiflion du Roy. Le Prince de Condé tint autre langage, car il dit aux députez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘fquot;

qu’il ne rcconoilfoit point pour Eftats du royaume ceux* ' quieftoyétaflemblezà Blois,ains que c’eftoyét gés prati. quez,corrôpus, gaignez Se follicitcz par les ennemis lurez de laCourône:qu’ils auoyét pratiqué l’abolitiô de l’edit à la ruine 8c fubuerfion du royaume, duquel il deploroit la cala mité. Que S'ils euflentefté librement affemblez, il s’y fuit trouue' auftî pour la fincere afteéliô qu’il portoit au feruice du Roy amp;nbsp;au repos de fa patrie. Qu’il auoit auisde bonne part,quelô auoitenuoyéaux prouinces pourpratiquer l’ele ftiô des deputeziScquequclques vus s'eftoyét tellcinétpto-

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M.O.lSXVIl. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hsnm TRoISIESMÏ.

rticuez qu’ils auoyét preuariqué amp;nbsp;cbâgé leurs caliiers. Sô* t. mcjqa’ilaimeroit mieux dire au fond de la terre que don-nerconfentemenc tant petit que ce fuft aux confcils des auteurs de tant de defordres que chafeun pouuoit preuoir: qu’au contraire il ne ddîroit rien tant que de voir deftnef-Icr cefte querelle entre les chefs. Qu’il auoit touGours co-nuauRoy vn naturel oppqfé amp;nbsp;répugnant à telles confu-lionSjS: ami de concorde,foü de amp;nbsp;principal moyen de con-ferucr fa couronne. Au regard des humbles recommandations a lui faites de la part des trois Eftats du toyaume, fa tefponfe qu’il auoit toufiours aimé amp;nbsp;honoré ceux du Clergé,qu’en tout ce qui lui eftoitpoflîble, il les maintien-droit : comme auflî ceux de la Noblefle pour lefquels ile-itoit tout difpofé de s’employer.Qu,’il auoit pitié de ceux du tiers Eflat, pour les grands maux qui poutroyent tom-quot;liflliinfi du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;teiles-.Ëc que ces Eftats prétendus de Blois leur

MnrijM alloycnt couper les gorges.Le Marelchal d’Aiiuillcdeclai-ra,quoy qu’il full Catholique Romain, qu’il ne pouuoit nullement aprouuer cefte refolution d'oileràceux delà Religion l’exercice public à eux accordé par vn edit fîau-themique, furquoy il enuoya des rcnionftrances bienam-

Les députez ayansfait leur rapport, tous ceux quie-ftoycntalTemblezàBlois tindrentconicil, où ceux du tiers quitMeijiu Eftat furent d’juis défaire nouuelle inllanceauRoypour let dtuxau lipaix. Mais la contradiftion du Clergé !t de laNoblelTe rompit ce coup.Le lendemain dernier iout du mois,le Duc de Montpeniier,retourné de deuers le Roy de Nauarre,ef-faya de perfuaderaux vns amp;nbsp;aux autres qu’il fâloit entretenir J ’cd i t auec ceux de la Religion. Surquoy ceux du tiers Eftat, apres plufieurs eftrifs relblurent que le Roy léroit ftippliédedonnerlapaixpuiemcnt amp;nbsp;hmplemeni^Sc fut drcifee la requefte, puis prefentee au Roy par le tiers Eftat, lendantacequele Roy eflayaft de réunir tous fes fuiets à la Religion Romaine,mais fans gnerre Le deuxiefme iour de Mars le Roy fit alTembler fon Confeil, où futarrefté d’enuoyer vers le Roy de Nauarre (lequel aucuns tenoyét n’auoir eflé lafehé par la Roine merc,finon pour s'en feruir à fon auantage) gens pour la paix, c’efl: à dire pour faire retrancher de l’edit tout ce qu’on pourroit. Biroq partit le lé-demain pour celle oegociation.En ces entrefaites les depu-

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HïNri troisiismï. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;171

tez du pays vindrent en CouraiKC charge des Eftats de demander l'ecour.s au Roy Sc leDucd'Alenjon.pourproie-ftcur de leurs libertez amp;nbsp;priuileges contre la tyrannie des Espagnols. D’vne autre part les deputezde ceux delà Religion par les proninces de France,fans auouer pour Eilats generaux l’aflemblee faite à Blois,ptcfentcrcnt requefte au Roy tendant à ce qu'il defendift U ces prétendus Èftats de délibérer fur le fait delaReltgiôiircmisà vnCoqciieli-brc; item qu’il entretinft fon edit de pacification. Sa ref-ponfe fut que ceux de la Religion l’airoyenc trefinilammet ftquis de faire aifembler IcSEilats libres Si generaux; ce tju’ilsnefcroyentpas, s’il leur faifoit la defenfc reqiiife. Mais que comme il leureftoit permis de demâder ce qu’ils 7^, Voudroyent, ceux de la Religion pouuoyent auifi faire le la re-femblableileur promettant en parole de Roy amp;nbsp;d’homme de bien (St vous fouuenez, dit-il, que ie le vous promets ““’l Juiourd’huy) qu’il ordonneroit tellement fur toutes les quot;nbsp;üipplications des vns Sc des autres que ceferoit pour le foulagtment de toUs fes fuiets , repos amp;nbsp;tranquillité' du royaume. Carie fuis (adioufta-iil) àprefent majeur, qui ïeuxqueeequi fera par moy ordôné, foit ferme amp;nbsp;ait lieu: 6c me veux promettre que vous tous,cômme mes bons fu-ietsy obéirez. Le niour de Mars on traita en prefencedu Roy des moyens de faire finaces pour la guerre, Sc fut amplement d'ifputé de l’alienation du Domaine. Cependant srriua vn député de Bourdeanx .auec force paquets donc le fommaire contenoit les plaintes du Roy de Nauarre Contre le Parlement qui refufoitlereconoirtrecommeil apartenoit, 8c d’eux contre lui. Charrettier fecrcttaire du Marefchal d’Anuille fit aufii vn voyage à Blois, dont naf-quitent de^ foupçonsfuiuis d’efFefts peu louables. Tofta-presleRoy efcriuitaux gouuerne'urs desproninces, Que les Eftats dç Blois lui auoyent fair requefte tendant à Ce qu’il n’y euft que la Religion Catholique Romaineen fon royaume ; qu'il cftoit délibéré leur accorder eefte requéfte; qu’eux àuifaflent cependant de tenir toutes cliofes tn paix.

Le Prince de Condés’eftant retiré à S. lean d’Angely, furpriiiscn fon nom,8c depuis ôttroyéauec Congnac.pour Peronne, où s’eftoitpofee la premiere pierre delà Ligue, DiuCafima: fut vifité par les députez des Eftats de Blois aufquels il tint au

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gt;i.D.LXïVii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri trois iesmk.’

le lägage que nous auoiis defcrit ci defius.Le Di'C Cafiniir auoit fait prier le Roy pour eftre payédesden-ersàlui deus Sc afonaï u'ce, item pour le fupplier de mettre vue derniere finaux troubles deFrâce parrentretenemeut de fon edit de pacificatiô. Cela futau commcncemét de Mars: amp;nbsp;le 8.du mefine rtiois, par autre requeâe ou declaration il lut remet amp;nbsp;quitte les terres amp;nbsp;autres apointemens qu’il lui auoit donnez, amp;nbsp;promis, afin que cela ne l’oblige à faire chofe contre fa confcience amp;nbsp;prctudiciable à ceux de la Re ligion. Nonobft.int cela, Villequier fut enuoyé vers lui amp;nbsp;autres Princes de l’Empirc,tant pour les deftourner de leur afteétion enners le Prince de Code' Sc (es affociez,que pour obtenir quelque leuee de Reiftres pour renouueller la guer re ertFrâce.Cell ambaffadeur fut chargé d’amples memoi tes contenâs les motifs du Roy pour renouueller la guerre, dont le principal efloit que deux Religions oppol'ces ne pouuoyét eftre tolcrees en vn Ertat,que de telle conniucce ne s’cnfuiuiftla fubuerfîond'icelui, Calîrair,àqui Ion ne fâifùitpoint raifon de fes debtes,réfuta les allegations d’vn tel conféil donné au Roy,monftrât que la neceU'né du teps amp;nbsp;l'Eftat de France commâdoyent que Ion fuiuilf des expédions tout contraires:» quoy cftoit adiouflé vn auis furie fait de la Religion amp;nbsp;afferraiifement de l’Eftat, defcouurät Jespaifibles moyens de reunir les cœurs diuifez, amp;nbsp;de remettre la France en fa fplendeur. Le Landgraue de Helfe, vers qui Villequier s’achemina puis apres, fit refponfe qui condamnoittousconfcils violent, amp;nbsp;exhortait le Roy à traiter fes fuietsen toute douceur, lui predifant les malheurs (qui l’acucillirent depuis de toutes parts) s’ilrom-poitfon edit, pour fauorifer aux efprits turbulens amp;nbsp;fe-ditieux qui fe couurans du zelc de religion Catholique le moofttoyent par çffefl; ennemis de toute religion. Cela fut efcritlei8.de Mars. Le Roy ayant declairé par lettres patlt;«tes ce qu’il auoit défia fait entendre aux gouuerneurs, quç. (on intention eftoit d’encliner à la reqpçftedes E-ftafs, mais qu’il reiéruoit à en faire declaration, ceux de la Rcligiqn firent entendre aux gouuerneurs des prouinces qu’ilsfetiendroyentfurladcfenfiue, amp;nbsp;en lalibertéque reditdepacificationleuractordoit, fans fc foucierdece qu'auoyent dit ou fait leurs ennemis à Blois. Là deffus la

. guette s’allume en Guyenne, où le Duc de Mayenne cft . cnuoye'j

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Ht N H I TROISIIS MB. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;171

cnuoyé, lequel en fin fe rend ni jiftre de Brouage : ce qui Sixitpn* contraignit le Prince de le reflerrer. Et quant au Roy de Nauatre n’ayant pas cllé heureux en fon entreprinle fur ƒ ' » • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t**ii*s* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« ft

Marmande^ville de Ion gouiicrnement, le Duede Mont-. , , penfier, puis Biron, alla encores verslui delà part du Roy,*/ pour pourfuiure la negotia’ion de paix,amp; trouuer des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;

difications fur l’cdit. Cela fut caufe qu’il y eut trefues ac- / a Cordees pour quinze iours.Les foldats qui fauoril'oyent au pattide la Religion deuant celle trefue entrèrent en Ol-lonne, laquelle ilsprindrentamp;faccagerent dont lesRo-thcllois fe plaignirent fort. Le Duc de Mayenne pourlui-Uant fa pointe, afiïege, bat, prend amp;nbsp;faccage Tlionne Charente, Marans amp;nbsp;autres places yojfints, ameine (par brauade, eftant fans coniparaifon léplus fort en campagne, ayant douze hommes contre vn du Prince) le canon à vn quart de lieue de la Rochelle^aupres des portes de laquelle le prefente fa cauallerie pour donner coup de lance amp;nbsp;s’ef-c.irmoucher contre aucuns fortis par le mandement du Prince.Cependant les Rochellois,qui craignoyent de per-dre lamer, comme Brouage, commencèrent à drefler vne aruiee nauale.

Le Duc d’Anjou réconcilié au Roy fon frere, apres la jr^ chdrliê , tenue des Eftats , fut efleu lieutenant general du Roy, amp;nbsp;ér ifliire j lui commit on vne puilTante .irmee, auec laquelle il tira par i droit contre la Charité , laquelle fut affiegee , batue, amp;nbsp;finalement rendue par compofition. Quoy fait il al-la battre Yflbire en Auuergnc. Ses habitant, affiliez de quelques gentilshommes amp;nbsp;foldats, firent vne magnanime rafiftance , mais finalement ils furent forcez: tnquoy Te Duc n’acquit gueres d’honneur , attendu qu’il rompoit la folennelle proraeffepar lui iuree en l’oli-ftruation du comprins amp;nbsp;accord fait par léPfi nce de Condé auec Cafimir. Tant d’exploits fauorables firent que le Duc de Mayenne chef de l’armec en Saintonge drefla fes delTcins contre la Rochelle , amp;nbsp;équipa vne armee nauale pour molefter cede ville qui arreftoit les def-feins du parti contraire, Clermont capitaine en chef de l’armee de mer pour ceux de la Religion drclfa quelques efcarmouches contre Lanfac qui conimandoit en l’autre;

puis cç ne furent que legeres efcarmouches , apres

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M.D.ixxrn.


H I N R. I TRorsrssMB.


lefquellcLanfac fitcntrcprinfe fur I’ide dcRe.fe prefeiiti deuantjla fit fommcr de fe rendre ; mais en vain,tellement qu’il fut contraintfe retirer, quand i! apercent que les in-fulaircs 8c les gatnifons fe refoluoyent de le combatte,s’il î’aprochoir. 11 y auoit quelques diiîerens 8c mefcontcnte-mens entre ceux qui eftoy ent en Brouage, à l’occafion dc-quoy le Prince y fit vn voyage pour apaifer tout Sc donner ordre au liege que Ion yattendoit, puis retourné à la Rochelle, remonftra aux habitansleur deuoir en laneceflîté prefente.' Apres quelques difputes,’fut arrertcdcleucrla ibmmc detrente millefrancs fur la ville,amp; furies illes vne foraine raifonnable felon leur portee. Que les Rochellois armeroyenc amp;nbsp;entretiendroyent fept nauires, amp;nbsp;ceux des ifles cinq : s'ellantiadesauparauant la Noblelfe taxes volontairement pour la fubuention de celle armee , laquelle femblant bien foible pour fouftenir vne flotte royale, on enuoya prier les Ellatsde Hollande amp;nbsp;de Zelandede vouloir fous bonne afléurancc fecourir de quelques gros vaif-feaux ceux de la Rochelle.

J, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lcvingtdenxiefmeiourdeluinrarmeeconduiteparlc

■Brniagt,Ér üuc de Maycnne,arriua deuant Brouage, petite ville d’en-Itsiiuert uirô quatre vingts pas en carre, baftie en vn marais amp;nbsp;gai-mnemt»! gneefur la iiicr,amp; fortifieedurant la troiliefmepaix. lly âuoit dedans feize compagnies mal complcttcs ,peu four-plact. nies de munitions de guerre amp;nbsp;de viures, 8c mal voulues des infulaires circtjnuoifins.Neantmoins celle garnifon fit vaillamment espreraiers iours du liege. Les Rochellois amp;nbsp;autres ne perdoyent nulle occafion d’endommager les af-fiegeans qui en peu de temps perdirent en diuers endroits plus de fix cens hommes tant de pied que de chenal. La batterie du Duc de Mayenne commença le troifie fine iour deluillet afléz. lentement, pourcequ’ilattendoit la flotte / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. de Lanfac afin queBrouagefuft ferré de tous collez. Cela

ne lui aida pas tant que fit la diuifion parauant furuenue amp;nbsp;finement entretenue entre laNobleflciSt les Rochellois, tellement que tien ne le faifoit de mutuel eonfrntement nipromprcmeiit: item le peu de viures desalBegezqui propoferentau Prince vn expedient hazardeux, mais digne de mémoire. Ilscftoyentlà mille harquebuziers qui auec renfort de pareil nombre prins des nauires promet-toyencfaire vne fortieàrimprouifte 8c donnercourageu-fcfflcnt

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H ï N R. I T ROIS 1 t s M £. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Î7j

foment fur le camp du Duc de Maycnncjoù il n’y auoit que trente deux compagnies d’infantericxar quant à la caualle- r tie compofee d’enuiron mille cheuaux elle ne pouuoit a-piocher qu’aucc fa perte amp;nbsp;confufiôn de ces lieux maref-

wgeux.Ceft auis ne (ut fuiuiimais le Prince ayant elfayé de y,, i combatreLanfac,quelquesvaifleauxlienscfchoucrent,amp; nbsp;nbsp;nbsp;' ' '

depuis Clermont Amiral des Rochelloisayant laiffc cou-' 1er des occafions auantageufes , en les voulant reprendre ne fit rien , tellement que fes vaiffeaux s’efearterent : au

; moyen dequoy fifle d’Oieron tendit les mains à Lanfac.

SurceleRoy arriué à Poiftiers enuoyadesSuifles pour t * '* renfort a ce lie|e, les aflicgezfaifans des forties au defa- • a liantage des aflicgeans , lefqucls pourfuyuoyentnéant- . nbsp;nbsp;nbsp;/ *

, moins leur pointe amp;nbsp;s’auançoyent pied à pied.Dautreparc Lanfac s’auan ça vers la rade de C lief de baye pres la Ro-tlielle,brufla vn des principaux vaillèaux, amp;nbsp;en print vn autre, dont il fit vn trophée, auec demonftrations de ioye txcefliuejiconime ayâteu fa reuenche des Rochellois auf-quels parauant il auoit ferui de fable amp;nbsp;de rifee. Le Prince tfcriuit à ceux de BrouagCjà ce qu’ils ne perdllfent courage pour vn trophée de boisrcar Lanlàc n'auoit emmene' aucun nomme prifonnier. Mais leur perte fut bien autre en la mort de Seréleur chef, occis auec dix ou douze autres en Vue fortie de nuift. où apres auoir tué trcfgrand nombre d’alTicgcans . nommément de chefs amp;nbsp;capitames fignalez., pourfuyuant fa poinfte trop courageufement, fa hardiefl'e lui coufta la vie.Lcs Rochellois indignez que pluficursCa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

îholiques Romains gliflez en leur ville fous prétexte d’at fochtion defcouuroyent aux aflicgeans tout ce qui s’y fai-

• foit amp;nbsp;difoit.dont s'tftoycnt enfuiuis de grands defordres, les chafferent: mais non pas cous,dautant que touliours en

I fcls cas, quelques vns efchappentparfaucur. Ceux de ^rouage,réduits à grande difétte, ayans beaucoup de blef-

I fez amp;nbsp;malades,leurs forts ruinez,menaflez delà venue du t)uc d’Anjou, qui leur feroit tel traitement qu’à ceux d’if-foite,oùlon auoit efpandu le fang fans pit'é, amp;nbsp;commis de ‘ grandes indignitez contre les pauures liabitans, entrèrent en capitulation, amp;nbsp;le z8 jour d'Aouft foriircnt ai mes amp;nbsp;bagues fauues fe retirans feurement àla Rochelle amp;nbsp;ailleurs,

I LesRochellois furent extrêmement fafehez de ceftepre-tipitee capitulation,à caufe qu’en dedâs quatre iouts aptçs

MM. j,

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Hi N M TH ei SIUM».

Jes alïiegexdeuoyenteftre feeourus par le Prince, lequel huit ou neuf jours auparauant eftoit parti pour donner ordre aux afaires;niais entendant la reddition,ilfe retira dam

PÓS, puis à Bergerac,tandis que Lanfac entreprenoit (mais Vwrftritcn vain) fur l’ifle de Ré. Cependant la paix febaftdfoit, 5£ àt paix^ ci- i^res dluers meffapes,les vns amp;nbsp;les autres las de la guerre, lt;■/«« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jQ æoi, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J publiée

äit'9n df

fur la fin du mefme mois à la Rochelle, où le Prince fc retira. L’edit bien ample comprins en fi4.articlcs,retrancbe

I quelques vnsdu precedent, amp;nbsp;n‘y eft parlé des eftrangers:

Ir» jr.s tv imais laifla l’exercice àceux de la Religion chei lesgentils-j hommes haut-iulEciets pour tous, chez ceux qui n’ont ce j degré en nôbre prefix, puis en chafqiie bailliage en vn en-t' droit propre amp;nbsp;commodetité en toutes les villes amp;nbsp;bourgs T**f J où il eiloit publiquement lors de l’edit.ll y auoit plufieurs ! articles pour le fait de iuftice amp;nbsp;police ciuiie,a(fez fauora-

bics : amp;nbsp;fonimeles Eilats de Blois ne gaignerent pasbeau-I coup à ce remuement, lequel fut dextrement afTopi p»r le Roy, qui vouloir procéder d’autre façon pourfe maintenir, 11 n’auoit point éhangéde maltalent contre ceux de U Religiontmais fa manierede viure repugnoit à la violence des armes. Pourtant vouloit il manier ce fardeau félon fa portee. Car il eiloit de nature molle amp;nbsp;delicate gt;nbsp;fonefpril foible amp;nbsp;impatient de peine, auoit des complexionsineP gales,peu gnerrieres,8t aimoit le repostauifi ne demandoïc quefeflins,danfes,amp; les pafl'etemps qu’vue longue paix apporte à gens qui aiment afe fondre en délices.

ft ,«»».'lt;1 J”

M. D. L X X V 1 U.

Et fuyuans, iiifques au commencement d’Aoull: M.D.LXXXlx.que IçRoy

Henri iii.mourut.

Ptwjmylti y A. paix arreflee fur la fin de l’an ipr. que le Roy fou* -Lift appeller fa paix auoit rfté conclue auec tant de cô-yîwwa'ra- *'niement de part amp;nbsp;d’autre, au regard des vrais François» mnt iif- que le Prince de Condé la fit publier à la claitté des torches tritt. flambeaux la nuiél mefme qu’il la recent,encores qu’elle ne fuft pas lî auantageufe à ceux de la Religion que les pre-cedentes. l’auois délibéré mettre fin à ces tecucilsimais i 1* rtq'16-

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Hïnri troisibsmï. 174

^equefte Je quelques amis j amp;nbsp;pour contenter fes lefteurs, '’adioufteray btiefuement quelque cliolc iufques à Ia more Ju RoyjlailTantàceux qui ont défia promis Thiftoireen-t’ere défaire en forte que ces petis amas demeurent cnlè- ' '■ Uclis dans les notables amp;nbsp;dodes recerebes que nous attendons de leurs mains.Ceci donc qui s’enfuit foit prins com-We vn brief fommaire des chofes qui méritent vn bien grand volume à part.

Il y eut beaucoup de difficultez à l’execution 5: obfer- interprtu. quot;ation de ce dernier edit, àcaufe despartialitei amp;nbsp;ligues »«»» /’«-baflies dedans le Royaume, où plufieurs grands amp;■ petit e-floyent bien auant acrochez : amp;nbsp;prefqucs vn an fe pafla en itiftances, poutfuites amp;nbsp;remonftrances furdiuers articles oiiil y auoit des ambiguitez. Ceux de Languedoc , atif-^qtiels le Marefchal d’Anuille auoit tourné le cofté y pen-foyent foigneufement, Si auec les autres Prouinces en faî-foyent inftanceau RoÿdeNauarre, duquel laRoine mere approcha fur le commencement de l’an i579.àNeracjOÙ 'z7 9 plufieurs difficirltez furent vuidees. Mais comme laplaye n’tftoit pas encores bien fouldee.elle faigna encores quelque mois amp;nbsp;tantoft en vne prouince,tantoft eu vue autre fc «ifoyent diuerfes contrauentions enl’edit par les furicu-fts boutées des plusremuâs.Toutesfoisceux de laReÜgiô, d’aueclefquels plufieurspolitiques s’efioyet defioints amp;nbsp;lé defioiguoyent tous les iours,fe maintenoyent doucement, i r d , fans perdre courage , encores qu’ils apperceuflent afez V » i l’intention de,leurs ennemis tendre à les confumer peu à peu. Apres plufieurs plaintes,remonfttanccs,amp; fupplica-t'onscCfteplayefutrciointeSc fermée en l’an lygt.LeRoy *yanc plufieurs fois declairé qu'il voulott que fa paix full entretenue, Si que ceux lui feroyent ennemis qui parle- Umtruft ’oyent de l’enfraindre amp;nbsp;de rallumer le feu des guerres ci-

1 ®gt;lesenfonroyaume. Le.Roy deNauarreS: lePrinceJc^^”' ! Condeferetirèrent, fe comportantpailîblemcnt, parmi' beaucoup d’auisqoi leur venoyent de maints lieux que Ion »eleslailfcroit pas long temps en repos,amp; que les ennemis „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

de leur maifon faifoyent quelques nouuelles nienees pour auec le temps efclorre de grands maux. De fois à ,* autre le Roy de Nauarre donnoit auis au Roy de ce qu’il cntcitdoit toucher au teuos ou au trouble de fon

MM. ij.

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HbNRI TRorsltSMÏ-

Eilat, amp;nbsp;fe maintenoit fort foigneufement en fqn deupir; comme aufli le Prince de Condé demcuroit coy,exhortant ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les principaux de la Religion àelperer quelesprouinces

goufté la douceur de la paix quitteroyent peu i

••«**/lt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurmaltalent. Le Roy d’Efpagneauoit en Tan 1580,

I /* enuahi Ie royaume de Portugal^ dont la Roine mere fc '* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nonllra mal contente amp;nbsp;fit faire desconfultations tou

chant le droit qu’ellè auoit en la fuccelîton de celle cou-rone de Portugal,comme vnique heritiete de la maifon des Comtes deBoulongne. Quit à ce qui en furuint au regard de Don Antonio amp;nbsp;de farmee nauale de Strofly, qui fut desfait, c’cft vn difcours pour Thilloire d'Efpagne amp;nbsp;de Portugal, auquel nous ne touchons point en ces recueils. Tandis que l’EfpagnoIfubiuguoit les Portugais ,1e Prince d’Aurange fiten forte vers les Ellats de Flandres amp;nbsp;autres prouinces vnies qu’ils appellcrent le Duc d’Anjou pour e-flre leur feigneur les deliurerdesEfpagnols. Apres beaucoup de conlèils amp;nbsp;voyages, le Duc s’en alla en Flandres amp;nbsp;Brabant auec bonnes troupes,où il fit yne belle eti-trec,mais vnemauuaife retraite.

Quant au Roy, d’vne part life faouloit de palTetemps, '■•isj. pl^'lirs i Si. delices, faifant fon fejour ordinaire à Paris, amp;nbsp;d’an en an quelque voyagea Lyon , non pour afaires d’importance,mais pour mefmes effeûs. P,-euoyât au relie que ïesdcfpenfes qui fefiifoyent en ce luxe ordinaire, amp;nbsp;pour (* nbsp;, l’cntretenement de pluiîcurs mignons, aufqueltil fournif».

I . . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/bit argent fans conter, lui fufeiteroyent la malvueillancc

du peuple,dont plus grand mal pourroits’enfuiure, amp;dcfi-■ lt;!.«•*(gt; '*• quot;nbsp;reux de réduire ceux de la Religion au petit piedjSt les miner par delTous terre, il fit d’vne pierre deuiç coups, corn-mençant à fe ranger a vne façon de viure en public qui fen-toit plus le moine que le Roy. 11 ce me» à baftir des mona-/leres,chappellcs amp;nbsp;oratoires, dreflel’ordre des Hierony-jnites, approche de foy amp;nbsp;mec en crédit les Capuchins K Fueillants, fait imprimer force breuiairçs, heures, Si mi-J nuels de deuotiou, va en pèlerinage à p,icd ça amp;nbsp;là, fe ved de^griet, confertne la confrairie de» penitens ou battus, r,/ porte le chapelet amp;nbsp;le fouet à la ceinture en procelfion, * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T ' couuertd’vnTâctamp;àl’èX'e'mpledefonprcdecefleur Louys

onziefme, prétendant reunir les grands à foy, fit en l’an î}7J?.I’ordte appelle du SainftEfprit,comme vue authen-

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Henri tioisusMB. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;475

kique declaration qu’il nepouuoit niaimer ni faire bien » itii it!»' tU» ceux de la Religion J obligeant par ferment folennel tous^u««)-les Cbcualiers a des conditions qui les aftreignoyentpius

que latnais a cftrè fuiets au Pape amp;nbsp;a toutes les ceremonies nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ..

de l’Eglife Romaine. Il eftimoit par tels moyens deftour- ' uer de la Religion lès principaux d’icelle, lefquels il ne fa-Uorifoit d’honneurs ni de charges conuenables; St pour fc •’’otiftrerdu tout enclin aux traditions du Pape, faire efua-nouir peu à peu le zele de ceux de la Religion. Ceux qui li’eftoyent bien enracinez en icelle , branfloyent auflii ''oyans qu’il ne faloit iamais cTperer fauetir de ce Prince, fi bnne ferangeoitdu toutà l’Eglife Romaine.Mais lesper-fonnes bien affedlionnees fe donnoyent peu d’ombragé de telles dénotions, cohfiderant que ceux de Guife amp;nbsp;au-’tes qui filoyent allez doux pour lors auoyent d’autres projets qui trauerferoyent bien toll tout cela Si iette-*'uyent hors de ce Chemin le Roy,lequel continua quelque temps en ce train monachal, n’aimant plus la guerre; fes trompettes eftoyent les chants lugubres des Fucillants,foni tliamp de bataille vn cloiftre, fa cuirafle vn habillement de Igt;attu, demeurant comme cloué à vn crucifix. LesCapu-thins amp;nbsp;lefuites afleuroyent publiquement es fermons 8£ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t«u

en particulier es confeflïons Sc compagnies que la France I

n’auoit de long ttmps eu Prince plus alfeilionne' .à l’Egli-leRomainCipIus débonnaire, plus foignCu de reunir fes fuiets au Pape que celui là, ce qui faifoit que le menu peu-

tgt;le adonne à fuperftirion, fupportoit plus doucement les

charges impofecs. Mais d’vn autre cofté, faCoureftoit pleine de feftins,mafcarades,nopces,amp; magnifiques paffe- * 1 -tcmps,pour l’entretenement dci'quels le peuple eftoit foil-lédenouuelles impolitions.

La Roine mere amp;nbsp;ceux de Guife voyans le Roy en ce train, penfoyent bien l’y entretenir, amp;nbsp;pendant qu’il s’a-rfe niuferoit àdirefon chapelet , ou à deuifer les comparti-’Mquot;« ir if Biens amp;nbsp;mefures d’vnedanlè,tenirle timon de la Rrpubli- «'‘*‘lt;«Oquot;J que amp;nbsp;difpofer du gouuernemcnri Mais ils ne peurent pas^*'-Venir où ils pretendoyent par le chemin qu’ils auoyent i-maginé : car d’vn collé l’elpric de ce Prince eftoit merueil-leufementialoux de tout ce qui dependoit de l’authorité royale, amp;nbsp;pofant toulîours quelques mignons en fentinel-le J s’il defcouuroic que Ion euft mis le pied fur vn des dSquot;

M iij.

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Henri trois iesm«.

gre 7. de fon throne ifaifoit conaiftrc que cela Iui defplaifoitJ Üe l’autre,comme vn œil malade ne peut fupporter la claif-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;té, ainfi la prcfence des grands luicftoit fafclieufc, foil

qu’entre fes esbats amp;nbsp;priuautcz il fe fafchalt de leur graui-té,ioic qu’il s’aimart mieux entre ceux qu’il faifoit de fa inain,amp; auec lefqucls il fe rcndoit compagnon.Ainlî donc la Koine amp;nbsp;ceux de Guifc fc voyins ellongnez de leur conte eurent recours aux pratiques illiciies amp;nbsp;auxeftran-gcs menées dont toll apres la France fut troublée plus que ïamais. Cependant quelque temps s’efcoula, durant lequel, pour fournir aux fupeifluitez de la Cour, le peuple de France fut fi eftrangement opprefle, qu’il n’en pouuoit plus : car toutes fortes d’exadions furent inuentees pour fournir aux defpenfes immenfes du Roy amp;nbsp;de fes mignôs. Ceux de Guife ne dornioyent pas. Voyans la ftctiljtédu Roy enerué de plaifirs,amp; delaRoincfa femme;la retraite amp;abfcncedu Roy de Nauarfe, ils furent foigneuxpardi-uers artifices de faire glilfer dtfmefcontentement encre le Royamp;leDucfonfrere, au commencement de fes pro-fperitezes pays bas:amp; pourcequelc Prince de Condé tout • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ouuertemenr, les Princes deConty amp;. de Soilfons aufl'i,

' '' s’eftoyent rangez auec le Roy de Nâuarte, lors qu’ils vi-■ ** rent que Ion vouloir direftementfupplanterleur maifon ils pratiquèrent à Rome amp;nbsp;versie Roy d’fifpagne que Ion n’admettroitiamais à la Couronne les Princes faifanspro-feflâon de la Religion,qu’ils appelloyent hérétiques, ni fils d’heretiques. Ils commencctent à donner pied aux pr.iti-ques auecl’Elpagtfol plusà dcfcouuctcqu’auparauant ,af-feurerent leurs conditions, ftipulerent pour leurspenfions ordinaires,annuelles,amp; extraordinaires: Stdeflors fc firent lespÿtageslaitance; la Nauarre le Beam affignezà J’Efpagiîol, auec les villes qui feroyent à fa bien feance en Picardie amp;nbsp;Champagne.Pourleurs prétextes ils alleguoyéc le zele a la manutention de lafoy Catholique, extetmi-rrtttxtts nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ennemis du liege Romain, le mauuais gouuer-

ib- artifiett n^æ'^nt du Roy.fesprodigalitrz Sc dons immenfes enuers •h’ chtfide mignons, notamment enuers loyeufe amp;nbsp;Efpernon,l’vn laLigut. dcfqucis (leurallié) ils attirèrent à leur cotdclle, qui s’en trouua mauuais marchand: car ils lui firent rompre la telle à Coutras. EtquantàEfpernon, contre lequel ils fe bandèrent, il fut puis apres l’vn des principaux inilrumens de leur

/

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tî E N R. I TR OI ! IB S M Èi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l/ff

'eut ruine. D’autrepart ils n’oublierent artifice aucun pour £^^1, J .z tédre le Roy odieux à fes fuietsjlur côféillerét de furhauf-fer les tailles,inucter des tmpofts.creer nouueaux offices, de tous CCS gafteaux tiroyét touliours quelque lopin. Leur fejour en Cour n’eftoit que pour guetter 8c recueillir le* mal contens', 8c ne fc pafloit iour qu'ils n’enleuafl'ent a eux

I quelque fuiet du Roy,non feulement là, mais par toutes le» ’ villes de France, où tous les peuples clloyeni li eftrange-: ment vlccrez 8c abacus de la pefanteur des charges, que I toutes les efperances qui s’offioyent à eux de meilleur traitement,ils les embtalfoyent fans difcrction. S’ils fe trou-Uoyent es villes ils briguoyent la faueur de chafeun, cour- « nbsp;nbsp;।

tifant les faqiuns amp;nbsp;portefaix , marchant d’v n bout de rue ** à autre le’chapeau au p’oi'n, Ils attiroyent à eux les chefs 8c r*f* Capitaines, pratiquoyent iufques aux fimplesfoldats, 8c faifoyent couler l’or du Peru par toute la France, gaignane les villes, achetant les gouuernemens, mettant es meilleures places desgouuerncur$8c gens à leur deuocion. Brief entre ces mefeontentemens des fuiets acablez de char-

gcsinfupportables, du Clergé qui ne poiiuoit porter l’a-Ujncement de ceux de la Religion, il ne fut pas malaifé de fenouer la Ligue de Peronne i amp;nbsp;d’animer tant de cœur* difpoferà la reiiolte,pour maintenir (comme ils s’en Vap-toyent) la Religion Catholique Romaine amp;nbsp;foulagcr le peuple. On n’cuft fceu trouuer prétexté plus beau, ne qui euft plus d’efficace à ouurir les yeux , les cœurs 8c les grolFes bourfes i pour entreprendre vne nouuclle

guerre.

Par l’edit de l’an 1577.le Roy auott accordé aux Princes, Comme au precedent, quelques villes pour certain temps, ttxtt qui lelquelles ils garderoyent comme en oftage de fa proraef ’»»“’•gt;gt; P ! fe. En l’an isdi.lc Roy les fie fommer de rendre ces . pource que 1? temps prefix à les tenir par eux s’en alloit * expiré. Mais par ce que le Roy de Nauarre fit entendre ƒ 'lue la paix ayant efté tant de fois interrompue par furprin-

I fcs amp;nbsp;guerres ouuertes, le ternui ottroye auoit efletrop ' court pour l’execution de l’edit 8c amortilTementdcs guettes, le Roy leur accorda prolongation pour autres années.

1 Delà tous leschefidela Ligue prindrétoccaGôdepublier «ntteleuts partifans que le Roy fauorifoit les hérétique*,

M M. iiij.

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Henri trois i£)M ei qu’il vouloit introduire l’hcrefie, ne voulant pas dire nî confidcrcr que ces villes (afçauoir Montpellier, Aiguef-mortes,Nyons, Serres, Seine la grand tour, Perigueux , la Reolle,amp; le Mas de Verdun) eftoy ent prefques toutes habituées de bon nombre de gens de la Religion, en forte af-iîette, malaifecs à forcer 8c recouurer par armes. Comme le Roy de Nauarre void ces remuemens,8c que la partie fe drclîè,ilreconoit qu’on vouloitioiier à (a confufion,quel-que femblant qu’on lift : car mcfmes il fut follicité de fe raiigcràcepatci,Sc lui fit on de grandes offres. Il fupplia dôcleRoy de ferefouuenirdes auertilfcmcs qu’il luiauoit douez des l’an 1578. par vngentilhôme expres fur les trai-' tc7,delaLiguecnEfpagnc8càRome;qu’ilfedonnaftg3f • * de des efclats de la mine , puis qu’elle eftoit defcouuerte. ‘^1 Voyant que les cntreprifes s’acheminoyent pas à pas, il afâires , 8c çnuoyale fleur de Par-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;daillan verslaRoine d’Angleterredc Roy de Danemarck,

les Eleéteurs 8c Princes de l’Empire,pour renouucller amitié auec eux, les fupplier de s’entremettre aux remuenicns qui commençoyent à s’elleuet contre les edits de pacification, 8c dcpoi'er en quelque ville d’Alemagnevne bonne! , M 2 fomme de deniers pour l’employer à la Icuee de forces fuf-* quot;nbsp;* fifantes contre les communs ennemis.

Hurt du En ces entrefaites, tout à propos pour la Ligue, 8c au rgt;»c iCAn- malheur de la France,le Duc d’Anjou frere du Roy, ou par jgj exces des desbauches du pays bas ,ou parles regrets de

par quelque mauaais morceau, ou par autres moyens e-ftranges 8c exécrables, dont Salcede torturé 8c tiré a quatre cheuaux a peu parler, (fon proces ayant efté tenu fort fecret, 6c ceux qui s’en font meflezpour prefler Salcede de defcotjurir par le menu quelques fccrets Secommande-'mensdefes maiftres, ayansefté depuis rudement traites

amp; rançonnez par les chefs de la Ligue) mourut à Cha-Jfteauthierry. Ce Prince conoiffoirceux de Guife, 8c leur vouloir mal de mortimais fl fut preuenu,non à leur defeeu, car leurs (eruiteurs predifoyent cefte mort plus de trois mois allant qu’elle fuft auenue. Icelle rompit toutes les di-ques qiii reteiioycnt le desbotdement de la Ligue, laquelle ■ commença incontinent à bruire en plufieurs villes de Champagne amp;nbsp;de la Duché de Bourgôgne.Elle eftoit défia en grand

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HeMrI TftOISIESME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;177

tn grand credit es autres villes, amp;nbsp;principalement à Paris, j .. /“ qui plus que nul autre apprehendoit (,amp; ne lui fonnoit on iucrechofe aux oreilles) le ioug de ceux de la Religion, SC ’ ’ fefperanceduRoy de Nauarre. La premiere pointe de l’a- »’**«••»y»’*' raour du Roy eftoit rebouchee au cceur de la plufpart des fuiets. Ils ne parloyent de lui qn’auec toute forte de mef-prisitous les iours fe femoyent des pafquils indifcrcts Sc eE-frontez, des libelles fans nom, efquels les âmes corrompues 8c délia esfarouchees des defordres de la Cour, aua-loyent(fousienefçay quelle douceur) la poifon des mutineries audacieufes. Car on parloir du Roy, comme (Tvn Sardanapale, d’vn fai-neant ,d’vn prince euyurc de prodi-galitez amp;nbsp;dilfolutions : on le releguoit comme Chilperio dans vn monaftcrc, Si pour la troilicfmc Couronne que fi deuife, Munet 'vltima Cuelo, lui donnoit au ciel, on lui en

promettoitvneauec ler.ifoiren vn Cloidre, Si mefmes quelques dames de la Ligue portoyent à leur ceinture des eifeaux dont plufieuts fois elles fe Vantèrent que Henri de Valois auroit lepoil abatu, quand on le confineroit en vne tnoinerie.

Mais afin que Icnvoye quelques paftictilaritezdel’en-Es/aatrwa fantement de cefte Ligue en la capitale du roy3ume,i’cn re- de la tnarqueray des traits qui feront voir quel malheur c’eft Paris,eer» Vn clht monarchie, quand les membres font defioints d’a-uec le chef.’Vn bourgeois de ParianommélaRocheblond, ,ßeu,e, lionimc fa£tieux,foct aflfcfliionné al’Eglifc Romaine, ayant efté halenéde quelques grands ,/fe ioint auec Preuoft amp;nbsp;BoucEér curez de S.Seuerin amp;nbsp;dé S. Benoifr, amp;nbsp;à vn Cba-* noine de Soiffons nommé Launôy, infigne apoftat de la Religion, de laquelle ila'eftoit reuolté, fugitif de Sedan où il eu 11 efté pendu amp;nbsp;eftranglé pour vn treünfarae adultere qu’il y auoit commis. Ces quatre ayans confulté enfemble contre le R oy,pour auancer la maifon de Guife,amp; faire exterminer celle de Bourbon,attirèrent à euxplufienrs autres de tous Eftats : encre lefquels fut auifé de drefltr vn petit Confeil de fix Archiligueurs, dont Rocheblond eftoit le ' principal, 8c cinq autres qui fe chargerentde vcilleren j ' tous les feize quartiers de Paris 8c es fauxbourgs : iceux e- ■*'’ ftoyencCompans,marchand:Crucé,procureur; la Chapel- Petit le,Louchart commiflaire, 8c Bully le Clerc procureur. 11$^quot;'/•»' tesoyent pat foislcur Confeil au college de Sorbonne en la

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Henri troisissme*

chambre de ce Curé de S. Benoift, amp;nbsp;depuis au college ii Forteret, où il alla demeurer : lequel college depuis a efté appelle le berceau de la Ligue. Par fois ils s’alfembloycnt en aucresmaifonsdequelqu’vn d’entre eux. Lachargede CCS cinq eftoit de pratiquer le plus de ges qu’ils pounoy et, amp;lôndcr leurs affeftions,lcs entretenât de difeours fondez

■ fur la malice du téps, rempli de fchtfine,d’hcrefie amp;nbsp;de ty-GraadC«»- rànnieipuis faifoyentleurrapport à l’autre Confeil deDo-ƒ«lt;/. éleurs, Curez» prédicateurs amp;nbsp;notables perfonnes, qui les «J., f.yv adrefloyent, examinans la vieamp; le train de ceux que Ion j elfayoïc d’attirer.En peu de temps ils drefTerent vue gran-gt; de'conftairie, amp;nbsp;firent incontinent fond de deniers amp;nbsp;de hauts defleins.Se fentan\ forts, aucuns furent députez vers le Duc de Guife pour lui faire entendre la volonte' des Zfur lt;(ƒ«(« bons Catholiques (ainfi appelloyent ils les Ligueurs) de.

Paris, le zcle qu'ils auoyent à la conferuation de leur Relis /r. ’gion,àl’extiottiondelacontraite,amp;delatyrannie, Illes ♦rcceut auec grande allegreffe, amp;nbsp;ayant communiqué de ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I tout auec fes freres , amp;nbsp;de ce qui fembla expedient au'ec le

j Cardinal deBourbön» qui deuoit feruir de mafque à ce I monftre, ceux de Guife commencèrent à entrer en confe-I rence auecles Ligueurs de Paris, les vns nefaifans rien fans l’auis desàutrcsi Finalement vn des premiers delà j maifOnjde Guife.vintà Paris,amp; en grande aifemblee tenue dedans Vhoftel de Reims pre.s des Augultins promirent par ferment mutuel de ne fe point abandonner les vns les autres.Outreplusles plusfaâicux de celle aifembleefuret defpefchez auec bonnes inlliuélions pour aller ch plu-.■.»ïÿsjrs. fieursprouincesamp; villes du royaume, pour attirer ceux *41 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, i qu’ils pourroyent a leur ligue, leur propofant l’occalîon

, d’icelle,leursintelligencesauecccuxde Guifc,pournefai-i re qu'vn corps qui lous b conduite d’iceux, par le Confeil des predicateucs,combatift l'hcrcfie amp;nbsp;la tyrannie : c'eft à dire (interprétant leur j.ugon)qu’ilsconiuroyent enfem-ble pour exterminer lesmaifons déValois 6c Bourbon en-I . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feroble tous ceux delà Religion.•Quant aux fix Archill*

'•') bvte. ' gueurs de Paris ils trauailloyent iulques aux barnquades dula.de May t588.alf1lle7.de plufieurs autres, nefc taifant '' j jiedifant rien qui ncleurfuft delcouuert. Et pour tenir in* formez leurs compagnons es villes amp;nbsp;prouinces,ils auoyéc commis gens propres pour receuoir les agens Iclon leurs ptouinces.

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HbNRI TROIJIISMÏ. J 78 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;__

frouincesjlefqueis ayans leur tendez-vous affigné, s’en tetólirhoyent bien amplement inftruits. Alors 1 argent nô tV/,’ couftoit rien : car tous ceux qui elloyent en celle Ligue, Prefencoyenttousleutsmoyens,quifutcaufequecha(cun ' t «n voulut eftre,8lt; qu’en peu de temps on vid en France les ïtiaraux deuenir grands Seigneurs,amp; les riches fe faire be-liflrêr

Li Ligueeftantainfi formée, tout aufli toû les Colon-ues qui fouftienent le Prince, Si qui font fes plus fideles Li^ue. gardes, afçauoir la Bienvueillance amp;l’Authorité furent tenuerfees. Les prédicateurs à Paris 5: es autres villes qua-hfioycnt tout publiquement en leurs fermons le Roy ty-tan,8t fauteur d’beretiques. Les Ligueurs fc defendoyenc Contre fes entreprinfes, amp;nbsp;combien qu’il euft la force, fi ne peut il ou n’ofa les forcer: tefmoin la iournee S.Scuerin, ifc fécond iour de Septembre 1587. U auoit côraandd qu’on fliianienall prifonniers quelques vns de ces prédicateurs fcditieux.CtuCï.Bulfy Si autres de leur fequelle, auettis de ƒ ccla,fe logent en plufie urs endroits fur les auenucs des pots de la ville pours’oppofer àiullice.LeRoy enuoyafes gardes, apres les CommjlTaires Chabon amp;nbsp;Bordereau auec des Sergens,pour entrer en vnemaifon au carrefour de S.Seue-tin afin d’y prendre quelques vns d’iceux mutins.Mais ces gardes amp;nbsp;fergens furent repôuffez: on fonna le toefain fur . . euxà S.Bcnoift, tellement quebien leurpiintd’auoirbon-lt;f»’••/y nés iambes. Vrgt; autre iour ils donnèrent la chafle au Duc lt;FËI'pernon,ayans long temps auparauanteftabli vn çonfejL «««^ 4“’ eftoyent comme les Rois de Paris, par l’auis defqÜëTs tout ce qui concernait les afaites d’Ellat eftoie manié entre eux. La haine amp;nbsp;le mcfpris du Prince ainfî logees amp;nbsp;enracinées au cœur desfuiets , ptoduifirent vne rebellion toute maaifefte.Le mefpris de la Loy Si l’authoti-té du Prince fe méfiant auec l’opiniaftre malvueillance que le peuple auoit contre fon Roy, fon confeil,fes fauoris, fit naiftte celle fureur qui a couru depuis par tout le corps de la France.

Or combien que le Confifloirc de Rome fuft bien ai- Ctmoietit U fe que Ion remuaft contre ceux delà Religon. toutesfois aucuns efcriuent que quand onprefentala Ligue au Pape '* Gregoirexm.quifutfuppliéd’etjeflreleparrsin.luidoxi-net fa benediftion, 8c dcclâiîer que c’efton l’orncinent de

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Henri troisies?^«-

\ nbsp;nbsp;‘ i’EgïifeRomaine, confiderant queccfte mutinerie amp;nbsp;fcJi-

tieufeleueed’armes contre vn Roy trefcatholiquc Romain eftoit contre la dodrinede l’Euangile, contre les e-xemples de lefus Chrift amp;nbsp;des Apoftres, contre les loix amp;nbsp;toute police d’Eftat,il fit entendre aux députez de la Liguei - _ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.lt;)u’il ne pouuoitaprouuerces foufleuemens: de fait.il les

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 enuoya fans refponfe,amp; peu de iours auant mort dit au .

Cardinal d’Efl:,quela Ligue n’auroit ni bulle, ni bricf,ni let tres de lui: car il ne voyoitpoint clair en cesbrouillcriesi 8t ne vouloii feruirde boutefeu d’vne guerre qu’il ne pour-y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roit efteindre. Mais fon fucceflenr n’eut pas telle penfee, S

’V tint bien autre langâgeT car'll Fulmina contre les Rois de Nauarre amp;nbsp;Prince de Condé, pour gratifier au Roy d’Ef-pagne amp;nbsp;à ceux de Guife qui vouloyent remuer la France,' félon qlie nous auonsàlèmonftrer fommairenient. Deux fri- chofes donnèrent l’alarme bien chaude àla Ligue,afçauoif *‘xtt laLi- Pafleniblee de Montauban où le Roy de Nauarre amp;nbsp;les dc-X»« print putez de la Religion auiferent aux expediens de fe main-iufiedefenfiue, fi fous l’authorité amp;le nom du

Roy la Ligue vouloit leur courir fus: puis lè voyage du Duc d’Efpernon enuoyépar le Roy,ponr conférer particulièrement St amplement auec le Roy de Nauarre j furl’oC-currence des àfaircs de l’Eftat.La ligue print tout sela com-, inetifons de fon feu , commença à enuoyercommiflions » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.par tout fousie nom du Roy, lequel les defauouaamp;defen-

' dittoutesleueesdegensdegücrre furlafin de'Marsi58v

Le Manifeße fut publié,liurct contenât les motifs du Car-f f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dinalde Bourbon,des Princes,Seigneurs,villes Si commu-

bautez Catholiques, de s’oppofet aux herctique.s. llsalle-guoyentipourfciufiifier,que Ion auoit melprifé larefolu-tion prihfe aux Efiats deRlois de faire la guerre à ceux de ia Religion, amp;nbsp;calfer tous edits faits en leur faueur. Qu’ils craigneyentqueleRoy venantàmourir fansenfansne fift iiaiftredc grands troubles pour la fucceflion, dont le Roy de Nauarre auoit conceu grande eiperance depuis le deeCî «lu Duc d'Anjou, par les pratiques des amis Sc feruiteurS qu’il auoit auprès du Roy.Ôu.e dedans amp;nbsp;dehors le royaume fe faifoyent grandsaprelb deguerre : Sequegensde-uoyent y entrer furpied dedans le 15. jour d’Autil 158Ç.' pour executer ce qui auoit eflé conclu au Concordat de quot;KlagdeGourg le 15.de Décembre ijS^^nrre la Religion, leRo/

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Hinri troisiesmï. 27a

Ie Roy Si le peuple, la Koine d’Angleterre ayant promts tÇÿf fournir cinq mille Rciftresjquatre mille Suifles, douze mil -Anglois; le Comte Palatin, le Duc Cafimir, le DucdcPo-«^**^. ineranie,cliafcun quatre mille Reiftres: le Landgraue de Hefle deux mil cinq cens : le Duc de Vittcmberg deux mil: les Seigneurs des Ligues,outre la leuee d’Angleterre , cinq milleSuifles: le Roy,protefteur,amp; confeild'tfcoffc ,deux mil EfcolTois : le Kçy de Nauarre, le Prince de Condé, 8c leurs allociez, vingteinq mille harquebuziers amp;nbsp;quatre mille chenaux. Que les lüfnomraez auoyentiurc enfem-ble de ne faite trefues auec le Roy de France que du con-fentement de tous, maintenir le Prince d’Aurange es pays bas contre le Roy d’Efpagne, offrir tout fecours a l’Empereur pour rauoit le Domaine de l’Empire detenu parlePa-pe,8c enuoyer leurs députez de part amp;nbsp;d’autre dans le mois de Marsà Balle en Suifle, pour determiner les diffcrcns de laCcnc.lls adiouftoyent que ceux de la nouuelle Religion p’auoyent voulu rendre les villesqu’ilstcnoyentpoutal-fturancc de l’execution de la paix. Qu’il y auoitabus vni- ' Uerfel en la prouifion des offices,en la leuee des deniers,Sc inuention exceffiue d’impofts fur le peuple.Se plaignoyent en apres des mignons qui ahufansde.la bonté amp;authotité du Roy s’eftoyent comme faifîs de fa petfonne, cropef-thoyeot l’accès des gens de bien, afin de ne deflotirner les premieres caufes des defordres qui font reconus en eux, difpofoyent des gouuerncmens en faueur de lenrs parti-fans, diffipoyent les finances ,fouloytnt le peuple, bra-Uoyent laNoblelfe, retranchoyent.la liberté de lufticc, tuinoyentle Clergé de décimés amp;nbsp;charges extraordinaires , pcrfuadoyent au Roy dire necelfatre pour fon ferui-çc d’affoiblir amp;nbsp;diminuer J’autborité des Princes amp;nbsp;Seigneurs Catholiques. En apres ils declairoyenc que fur ces iuftesraouuemens ils auoyent cfté contrains de s’alïem-bler en main forte,ne leur donnant la foudaineté du nial,8c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«u

leur peu de credit vers le Roy le loifir d’attendre fon corn-mandement, ni de procéder par autre voye pour lui faire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘esLi-

«ntendre leurs plaintes : aflèurans que la fin de celle prinfe ga»,,,, d’armes n’eftoit que pour remettre l’Eglifc de Dieu en fa iußifitr Icm

Si ancienne dignité fous l'vnique exercice d'vne feu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

le religion en tout le royaume; pour rendreàlaNobleflc (qn hoqoeur 8c fa franchifetpout foulaget le peuplcde tou’5

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Hsbm t r. öt s I b JM I.

tes les impofitions inuentees depuis le regne du Roy Charles neufiefme , amp;nbsp;n’employer les deniers leuez fur icelui que pour le feruice du Roy.pour faire que de là en auant les Eftats generaux fufTent tenus de trois en trois ans:poor re-querirlcRoy depouruoir aux differens de fa fucceffion, afin que fon royaume ne fuft diuifé en autant de faftions qu’il y a de pretentions ; pour la feureté Scconferuationde leurs perfonnes, contre les calâmitez publiques amp;nbsp;priueei; pour chafièr delà Cour ceux qui abufoyent de lafaueur Sc authoritc jlu Roy: Proteftoyent de n’entreprendre riea contre le feruicedu Roy, ni pofer les armes queleurpro-pofitionnefuftdutoutexecutee, iStquefa Maiefté n’euft fait cclTerle peril pour lequel euiter ils auoyent prins les armes. Et pour conclufion promettoyent que leur gendarmerie viuroit en payant.

Or s’eftans vn peu trop manifeftez en ce premier ma-tirrtSiS de nifcfte, la plufpart de leurs articles, effans manifeftement luffrfsn’ P°ut les faire luger par tous l^inces Chre Jmtt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» atteins de rebellion amp;nbsp;felonniecontre leurfouue-

rain .auquel auec main armee ils vouloyent donner la Loy: en vnc autre edition de ce libelle, ils firent bieqplus ex-prelîè mention de la Religion, amp;nbsp;s’attachèrent principalement à ce point :fe plaignans d’vniÿnode tenu à Montauban, amp;nbsp;d’vnc diette en Alemagne,où Ion auoit comploté de fe faifir de la France, amp;nbsp;en chaffer les preftres. Si para-uant on leur auoit adioufté foy ,ce fut peu au pris d’alors, il y auoit preffe à entrer en leur parti, pour la crainte de perdre la Meffe: amp;nbsp;la plufpart du peuple felaiffoit mener par celle IclTe. Autresquifans fefoucierdu Papenides pre-fties, ne demandoyentque nouueau mefnage, firént fem-[• 1/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;croirs.-plufieurs fafraniers.endebtez, criminels,

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 contumacez, deuindrent Ligueurs, comme gens quia-

“'’.■''/quot;'*5uoyentbefoin delà guerre ciuile, pour viurc fur le conj-

„ mun. Auec les doublons d’Efpagne ceux de Guifefe mi-' rent aux champs auec vne bellearmee : non fans le feeu amp;nbsp;tamptgnt'! confentement (ce difentaucuns) de la Rome mere,laquelle aimoit lesremuemens, pour fc rendre necelfaire amp;nbsp;eftre employee à faire le hola.C’efloit fon vray meftienmais el-f -t y le fut afinee celle fois.Dn commencement elle penfoit que ' 'T les Ligueurs vouloyent feulement abailTer ceux delà Re-° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ligion

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I

H ! N M TJO I S I I S M ï.

ligion amp;nbsp;faite peur au Roy, arriéré de qui elle dcßrojt | Voir les mignons, qui auoycnt efcorné le credit de cefte

dame defircufe de ramènera plus grande humilité amp;re-

conoiflance le Roy fon fils, lequel de fon cofté pen Tant

rctenirpar douceur ces gensquiparloyenr fi haut, les ex-

horta de le reunir, efenuitau Roy de Nauarre, qu’il ne t’cfmuft de CCS foufleuemens, ains fc continft en patien- 4» ce , afin que le peuple peuftfaireiugetnentdes caulés Side Na»»'-. prétextes de la Ligue, pour fçauoirà qui donner le blafmc: lepria de s’afleurer toufiours de fa bonneaffcdlion, promettant qu’il n’oublicroit iamais fon intercft non plus que le fien propre. Dauantageilluidefcouurit leiuge-ment qu’il faifoitde ces nouueaiix troubles, en ces mef-mesmots, qu’il conoiflfbit que ceux de la Ligue, quelque prétexté qu’ils prinflent, entreprenoyent fur fa perforine amp;nbsp;couronrte , qu’ils voiiloyent s’.icioiftre amp;nbsp;s’agrandir à fes dcfpens fi à fon dommage , 8c ne pre-tendoyent que la totale ruine amp;nbsp;diflipation de fon

Eftat.

Ce que nous auons remarqué depuis le dernier edit , de pacification iufques à prefent seft eftendu iufques à l’an mil cinq cens huitanrecinq. Car il falut beaucoup de cs««-tempsà la conception amp;prodiiftion delà Ligue. Ce qui cfmtnt. s’enfuit iufques i la fin de noftrerecuçil regarde les cinq dernietes années du regne de Héilri troifiefine. Les Ligueurs ne parlans que d'armes 5c d’entreprinfes contre ceux de la Religion, eifayoyent de s’emparer des bonnes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

villes du royaume, de la Picardie,de Paris, 8c deMar- luur/»'»/'* , feille qu’ils prindrent par les menees d’vn des Confuls^ Jiit«'* P,'«’ '’ grand Ligueur, nommé Daries,qui tort apres fut pendu au al- ’ mois d'Auril mil cinq' c’ëns liultantecinq. Cependant le Roy ne mettoit ordre à fes afaires, ains pour toutes armes prend la plume amp;nbsp;fait vne declaration , encore fi DteUraUt froidement qu’on diroit qu’il n'ofe nommer fon enne-mi le Duc de Guife chef de l’armee, 3c qu’il reflem- ie,ti^uîarfj bloit vn qui feplaind,fans dire qui l’abattu. Ses mots font, que depuis 8c deuant fonaluenement à la Couronne il a alTez monrtré fon zele enuers la religion Catholique, la conferuation de laquelle lui eft plus chere ni que fa vie ni que fl couronne. Qu^il a efté contraint de faire lapaix, .quand il a veu que les moyens de continuer la guerre lui

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Henri t r o isi i s m i.

(jefailloyent, amp;nbsp;lors qu’il a conu que tous les Eftats de fou royaume eftoyent recrus amp;nbsp;las de ces calamitez.Que ceßc paix eftoit le fcul remede pour reunir fes fuiets en vnc feule Religion,pour rcftablir la lufticc, rcdarguer lesabus,reformer les mœurs.foulager le Clergé Se le peuple, faire re-uiure la qualité amp;nbsp;la gloire de la NoblelTe quaii amortie en ces diuifions.Que ceftcpaix bien aflaifonnee promettoit à lous les Eftats vn entier amp;nbsp;folide contentement: la luflice reprenoit fon luftre fous l’authôrité de la Loy:le Clergé fc reformoir, amp;nbsp;par tout on ne voyoit que Prélats, de doétri-ne amp;nbsp;d’exemple: la Nobleffefercconcilioit en quittant les animolîtez amp;nbsp;desfiancés: le peuple cfloit débuté des griffes de l’infatiable mangerie de la guerre.Que plufieurs néant» moins, autant impudcnsquetem.ctaires, plushypocrites lt;jue religieux,auoyent prins plaifir d’interprcter cefte paix à vne fecrette faueur amp;nbsp;amitié enuers les heteciquçs,pour les auancer, chofè dont la penfee mefme n’entra iamais en Fame d’vn PrinceChreftiencomme ileft. Qi^Iacrain» ite des troubles qui pourroyent arriuer apres fa mort, n’e-lloitpas vue fu£ifante caufe de tourmenter amp;nbsp;bourrelier fa vie, Se comnaeje condapaner à n’eftre plus ce que Dieu amp;nbsp;nature l’a fait naiÂrc. Qu’il n’auoit ianiaïs fauorifé la fucceflion d’vn Roy qui fuft au defauantage de la Religion Catlioliquc:quc c’eûoit,forcer la nature amp;nbsp;le temps, fe def-£er de la bonté de Dieu qu’entreprendre la querelle de fa fucceflion royale , cependant qu’il eftoit en pleine vie, fa fanté en vigueur, laroineenlafteur defon aage, amp;nbsp;tous deux en cfpoir que Dieu leur donneroit lignée- Que les Princes qui fe plaignoyent d’auoirefté reculez de fes faveurs, en auoycpt eu autant, voire plus que leur qualité n’en meritoit, les ayant honnorez des plus grandes 8c plus honnorables charges del’Eftat, lefquelles autresfoisn’e-fioycntexercees que parles Princes du fang. Ayant promis puis aptes de rendrearEgIifcfafplendeur,lccontentemée alaNoblcflé, l’autboriié à la luflice, lefoulagemencan peuple;ilprioit,coniurott,cxhortoir, commandoitauxEe-clefiafliquesjatix Gentilshommes, aux Parlemens, aux vil-iesjdefe feparerdetout ce qui pouuofc empefcherreffcft d’vne fi fainâe iucention,fe départir de toutes ligues 8c al-fociationsjfereiinir fous fon obeifl'ance, comme la nature, |e deuoitiÇc leurpropre bien les y obligeoit.

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Hinri noisii smi.


î8t


Quant au Roy de Nauarre ^qui pour obéir au Roy ii’c Dfclamtlr ftoit encores armc,amp; laiffoit pafl'er toutes les occalions qui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

l’cnpouiioyentexciifer j i! tit drefl’er v ne declaration en-uoyee par le lieur de Cleriian,portant qu’il s’eflimeroit de ,4^/, ,Q,clt tous infenûbles le plu s infenfible,s’il ne Ce reflentoit de tac ZainijSj. de calomnies qu’on auoitforgees contre luiiSc fi voyant le} bras letié pour frapper le Koy, il ne fedellournoit, 8t *;»•««» faifoic foi tir comme d’vne mere lesefclairs de la generofi* te du lang de Bontbon. La il defcouiire la forme de fa croyancejdit qu’il ert né pendant la pennilfion de deux re. ligions en France, qii’il ne peut ni ne doit quitter celle en laquelle il a elle nourri amp;nbsp;efleué.fi par vn Concile legitime on ne lui monftre vue autre vérité que celle qu’il croid : amp;nbsp;que iufqucs a ce Ion ne peut le tenir pour heretique, moins pour relaps, croyant qu’il h’a iamais efté heretique ni con-Uerti de fa premiere opinionxar on a toufiouts plus penié à le deftriiire qu’à I’inftrufre, à le ruiner qu’à le réunir. Q»= cliafcun fçaitquelors qu’il fe rangea à la Melfe,apres la S'. RarthclemiJ'aage, la force', la crainte ,rendoit fa volonté fans vouloir amp;nbsp;fans pouuoir, giqu’aulTi tort qu’il la videti fianchife il reprint le premier exercice de fa Religion. Qu’en toutes les guerres qu’il a faites, il n’a eu autre re-fpeft nue celui de Dieu amp;nbsp;du feruice du Roy. Qu’auflî toft que fa Maieftécut accordé par Ces edits la liberté des con-fciencesjilauoit pofé'les armes,contretnande fes troupes, amp;nbsp;les forces cilr.angeres de fes amis confedercz.Que p'our Cela il u’cft point ennemi des Catholiques,comme on dit, qu’il maintient ceux de Bearn en telle liberté qu’il les a ttouuez apres le deccs de fa mere : de mefme en ce qui lui refte du Royaume de Nauarre, où il a trouué l’exercice de la Religion Catholique, il n’a permis aucun ch.ingemcnt, Que le concordat de Magdebourg, contre lequel la Ligue '' ' f' débat fi fott,qu’elle fait publier aux chaires par fes predi- * catci!rs,eft vne afl'cmblee imaginaire,amp; digne d’vn banc de Charlatan, car il ne fe ttouuera que ni en ce lieu , ni en autre,il en ait efté tenue aucunement. Qu’en l’extrait qu’ils en ont diuulpué, ils introduifent les Ambalfadi ufs dcl’E-lefteutPalatin amp;nbsp;du Prince d’Orange, dont l’vn efloie mort plus d’vn an au parauât, n’ayant lailîéqu’vn mineur, fous la tutelle de Cafimir : l’autre,quatre mois auparauant toé a Delft par Bakazard Girard. attentats contru

MN. j.

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HïNRI TROISISSM».

l’execution de l’edit de paix auoyent empefchéla remifo des places données pour feureté d’icelle,8c fait prier fa ma.? ieftéd’en prolonger le terme, puis que le danger n’eftoit encor’ leué, 8c qu’il eftoit enuironnéd’vne iufte dcsfiancc, OfFrâc neâtmoins de les rcuietire auât le téps,po.urueu que la ligue pofâft les armes amp;nbsp;rflndill au Roy les places par elle faifies.Que la declaratiô qu’elle a fait de Ton incapacité à la lt;ourône,etl la chofe qui plus le toucheau cœur: mais a la-quelleiulqoes ici il a penfé le moins:'econtcntederefpoir qu’il a que Dieu gardera long temps fa Majcùé pour lebié de ce Royaume,lui donnera lignee à têps au regret de tous fes ennemis, ne voulât preiugcr fteriles en la fleur amp;nbsp;force de leurs ansjle Roy ni la Rome. Que ceux qui en leurde-«laratiô 8c proteftatiô l’ont nommé delireux de la mort du Roy »perturbateur de l’Ellat, 8c ennemi luré des Catholi-quesjonr fauflemét 8t malheuteufi-mét menfi.- Adiouftant vne req lefteau Roy,qu’il le laiflalldelmeder celle querelle entre lui 8c le Duc de Guife, vn a vn,dcux à deux, dix à

dix, fan$qu’il s’en iqiften peine, niqnelepepplefouffrill plus longuement.

gefangne 4

remuemens, la Roine mere qui s’accotdoit auec 4e ta T^oine le Duc dc Guifc,plus pour le trauerfer, pour dóner l’cntrce titerepnr au dcfordre amp;nbsp;à là confufinn des afaires,où elle s’entreinef. ƒ«gt;!lt;lt;« « iojf,que pour l’agrandir, fit entendre au Roy la puiffancc de \aiUitîela higue,liii reprefenta qu’il auoit afaite au Pape,àl’Empereur,au Roy d’Efpagne.au Duc dc Sauoye.à quelquesPrin,-ces d’Alemagne,iux Cantons Catholiques de SuilTe.à toute la niaifon de Lorraine, aux bonnet villes de France en-

roolleeç en ce parti, tous refoluç d’expofer leurs perfonnes au milieu des fl its,comme la derniere anchrc, pour garder le naufrage de la Religion. Elle lui donna l’alarme fi chaude fur ces premieres poinftes de la Ligue (^quieftoitlors aifee à desfure au regard de' troupes qu’elle auoit)amp; fcc ut fi bien acommoder l’occurrence de la prinfede la citadelle de Lyon,d’où vn peu fagc gardien nommé du Pifljgejqffe-Aionnéau Duc d’Efpernon, grand mignon du Roy,3uoit efté finement tiré a chaffé par Mandelot, lequel s’en faifit le a.iour de May iç8$. que le Roy s’imagina qu’ily auoit beaucoup de foiblefle de foncofté, 8c que les afairesdela ^igue s’âuan joyent. Lots il lui fut auis que les rempart S dcfenfçs

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Henri r r oi su s m b. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i8i

defenfes de fon Eftat cftoyent bas ; que le Duc Je Guifc le j«. « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» lÿ

tenoit defia au collet, que fon chafteau du Louure fondoir; « _ il (e cache es oratoires amp;nbsp;cellules des Capucins : brief Ie Cœur lui faillit au befoin. Les plus auifez en matière d’E- ' ’ Hat remarquèrent vnc grande faute commifelors par cc Prince,dont s’enfuiuit vue Iliade de maux : amp;nbsp;difenc que fi le Roy euft nionftré fon front à la ligue, non couuert d’vu fac d’hermice .mais armé de courage amp;nbsp;refolution conue-nablcà fa Majefté, on euft veu qu’il eftoir Roy, vraye amp;nbsp;viue image de Dieu, qui auoit la fouldre en main pour pouldroyer ceux qui s’efleuoyent contre lui, amp;nbsp;que la guerre euft efté finie. Car l’armee du Duc de Guife fc pouuoit rompre aifément, n’ayant en fes premiers bonds amp;nbsp;en fa fleur que mille cheuaux amp;nbsp;quatre mil hommes de pied, qui fe difltperent en vn mois ; amp;nbsp;le Cardinal de Bourbon confeflabten à la Roine mere, que fi le Roy euft def-ployé fon authorité, toutes ces brouees fe fulfent efua-aouies. Lacrainte eftlapefte des âmes genereufes : niais quand cefte fleure glace le cœur d’vn Prince louuerain, .

s-»-6*”

c’eftfait defa dignité telle diminue, fc perd amp;nbsp;ruine d’elle ineftnes; car la pufillaniraité de l’aflàilli enfle le courage de l’aggrelfeur, amp;nbsp;lui fait entreprendre tant plus hardiment Vncnouuelleoffenfe, eftant affeuré par ce qui void que pourl’aucnir il y a impunité pour lui, lien auint ainfiau Roy qui penfant endormir amp;nbsp;aflbpir cefte reuoke plu-floft en flattant qu'en commandant, attira fur fa tefte plus grands troubles qu’au parauant : amp;nbsp;le iuge du monde vouloit appellera conte grands amp;nbsp;petis en France à raifon de tant d’impietez , d’iniuftices , iniquitez ordures SC confufions commifes en ce dernier fiecle principale- ' ment.

Pour reuenir an Roy , il prie fa mere de parer les coups, de faire defarmer le Duc de Guife, l’afTeurer de fonami- che^tin-tié, amp;nbsp;qu’il lui donneroit telle part de fon royaume qu’il lemrnt ir voudroit, pour auoir la paix. Le Duc de Guifé , hom-nie enflé de vaine efperance , caut , hardi, amp;nbsp;hazar-deux chet de guerre, voyantquefon enrrcpnfetant Ica-breufe auoit csblouy le Roy amp;nbsp;fes partifans , la plt;iur-fuit, amp;nbsp;s’imagine beaucoup plus aiiancé en fes def-feins qu’il n’eftoit. Pourtant il délibéré de dcmandei

N N. ij.

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hi K K I T I o 11 U lU Ilt;

' ' 'l beaucoup: amp;nbsp;prefente vnc requefte en laquelle il mefle-fi* I nement fon propre intcrcft auec Ie public, figneedeluiS , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Cardinal de Bourbon. Le Roy eftoit prié de faire Sti“'

i'‘quot;ï TCt vn edit irronocablepourrexftirpation des bercfies,reti' j Ter 3uec forces les villes tenues par ceux delà nouuelleo-• pinion,renoncer à laproteftion de Genetic,authoriferles armes des Ligueurs,les embraffcr, 3c de Roy deuenir par-tifan de la Ligue. Tout d’vn coup la paix fe fait au mois de luillet Tan i$3$. amp;nbsp;fe ietracomme dans vn moule, tant le tdit iiftix j^oy cftoit esfarouclié, ou feignoitl'eftre. Parfoneditil autc l» bt- jçfgj,j l’exercice de la Religion, futnommee nouuelle, re-etui dtlx uoque tous autres edits qui Ie petmettoyent, commande Tleligian m aux Miniftres de vuider de fes terres,amp; à tous fes fuiets de luitlrii^t}. faire profefiton de la Religion Romaine dedans fix mois» .( nbsp;nbsp;nbsp;, • • ou fortir du royaume: caffe les chambres mipartiesSt tri-

a****'**^ parties des Parlemens : ordonne que les villes baillées en i garde à ceux de la Religion feront rendues: leue non feulement, mais aprouue la Icuce d’armes des chefs delaLi-

1 guc,nommez Princes, Sereconoit cela comme fait pour i fqnferuice. Ceft edit authorifoit leurs prétextés : mais les ; articles fccrets arreftez à. Nemours au mefme mois e-floyent entierementàlcurauantage, amp;nbsp;n’y auoit rien qui neleurpleuft, excepté la condition de fe départir dés le jour mefme de la Ligue,qui fut le poinft déjà tuftification J du Roy puis apres,St le piege où les Ligueurs furent attra-I pez.Or quoy qu’en cefte conference de Nemours ils ne de-ff- mandaffent autres feuretez que celles qui dependoyenr de ««»J enfx- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grace du Roy, fi voulurent ils auoir en leur piiif-

* /ûtiue les villes de Chalon, ^houl, Verdun, Sainâ Dificr, ' Reims, Soiffôns.le chafteaU de Dijon, la ville Scchafteau I de Beaune, Rue en Picardie, Dinan amp;nbsp;Conqen Bretagne, j Le Roy paya deux cens mille efeus pour les gens de guet-1 rceftrangers venus au fecours de la Ligue idefehargea les j Ligueurs de cent fix mil trois cens quarante efeus qu’ils a- j uoyenr pris aux receptes generales, leur fournit cent mil efeus pour baffir vne citadelle à Verdun, outre l’entretene- ; ment des gardes d’harquebuziers à cheual qu’il ottroyaà j tous les Princes de la Ligue. Eux qui auoyent tant protefle i en leur Manifefte,8£ requeftepremiere qu’ils eftoyentat- -mez pour le foulagement du peuple, foulé détailles amp;nbsp;■ d’impofts, en trois mois que leur guerre dura defpouiIlc-rentl:

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H t N RI troisiesmb.


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I rent le peuple de fa graiffe,chair S: fang: lui fil et plus d’ex- Ss'l ; torlions qu’il n’en eu(l fouffett en trois ans par les charges I ordinaires, outre les violemens,pilleiies ,bruflcmens , 8c ar-I autres infolcnccs,qui talonnent telles armes, Icfquelles fi- „„ dt i» j rent que Ion cercliâ incontinent les inuentions de tirer du ligne» peuple les millions d’or quecefte guerre de trois mois a* uoitconfumez. Ces ifiuentions furent enclofesen vingt ' cinq ou vingt fept edits, au grand peruertiffemcnt delà lu(lice,de la Police amp;nbsp;des finances.Outteplus il ne fut plus queftion que de corner aux oreilles du Roy la guerre cotre les Princes dcfonfang.afçauoir le Roy de Nauarre amp;nbsp;le Prince de Condé,qui aflcmblcz à Cadejoux auec le Maref-chal d’Anuille.iors Duc de Montmorency, font drefler vne declaration en datte du lo iourd’Aoull, iy8$. eniaqucllc apres auoir monftré que ceux de Gurfe amp;nbsp;autres Ligueurs entout'ce remuement auoyent fait tout le conttaiie de leurs protcftations,ayansruinélaNobleire,le Clergé, 5c le tiers Eftat, defcouuroyent les iniquité?. 3lt; nullitez de ce Uouucau edit de Iuillct ; offroyent neantmoins rendre les »itles de feureté qu’ils tenoy ent, amp;nbsp;à eux prolongées pat le bon Vouloir du Roy, moyennant que ceux de Guil'c amp;nbsp;autres de la Ligue leurs adlicràns quittalfcnt par èffeft celles M« ■» . qu’ils tenoyent: que les armes fuffentpofecs, les eftrangers -• nbsp;nbsp;• •

reiiuyyez.ôt qu’eux fe reriraüent en leurs maifons. Declai-toyent tenir lefdits chefs de la Ligue pour ennemis du Roy,dclamailondeFrancc,8c dubiendei'Eftat: tels que le Ruy les auoit remarquez, tels aufTr que les Cours de Parlementen vérifiant fes lettres les auoyentreconus:que fuyuantla teneur dcfditcslettres 5c les commandemens di» Roy y contenus ils leur feroyent la guerreà toute outran-1 ce 5c les extermineroyent par tous moyens. Lerefteeftoic| Vueproteftariondeleur fincere volonté àlaconferuation , delà Couronne amp;nbsp;des trois Ellats du royaume. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;►

[ L’onziefmeiourd’Aoufti58$.leRoy appellaauLouitre ( les principaux de Paris, 8c voulut que le Cardinal de Guife 4» nbsp;nbsp;nbsp;lt;

I y,afliftaft.Propofa,puis que l’edit de pacification eftoitrom‘'“*^‘J*'' J pu il faloit pour la guerre trots armees, l’vne pres de foy,^’^^.

l'antre en Guyenne,latrotfîefme en Champagne pour em- /4^2/rr«, pefeher l’entree deseftrangers que leKoy de Nauarre fai-foitlcuer. Là deflus il les pria d’auifer aux moyens de re» touu ter argent, 6c de faire eftat de quatre cens mil efcug

I ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;NN. iij, ■

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Ht N RT moi S IBS MI.

tousles mois; donc ii foumiroic le premier à l’aide despär ticulicrs : declarant au Cardinal de Guifc quece fer oit puis apres au Clergé a continuer.ün lui fit quelques difficulté! amp;nbsp;répliqués: (urquoy il s’cfcria, 11 cuit donquesmieux valu mecroiie; l'ay grandpeur qu’eu voulant chaffer le i prefchejiious ne hazardiôs la Mcffe:5; adiouftajl vaiidroic mieux faire la paix, encores ne fçay ic, s’ils la voudront iours aptes IcslieursJe •vtn le K«y Lenoncourt, de Poig.iy, li le prefident Brulart arriuerenc dtNmur- de la part d i Roy vers le Roy de Nauarre a Nerac , pour quot;• conférer auec lui des moyens de la paix, en le follicitanc de fe rangera l’Eglife Romaine,d’oller l’exercice de Religion laiffe'pour fix mois par l’edit de luillec, de rendre les villes. Ils ne s’en retournèrent pas fans refponfe furcesin-ffances.

'Bulle iu D’vo autre collé par l’entreprife du Roy d’Efpagne les Pape sixte Ligueurs foUicitoyent tant à Rome, que par vne gran-eentreteray jg bulle, en date du ncufiefme de Septembre l’an mil huitante cinq . Le nouueau Pape Sixte cin-deCoaié. quiefmc declaira le Roy de Nauarre amp;nbsp;le Prince de ____ Condé hérétiques, les excommunia , dégradant eux ft*.y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs fucceffeurs de toutes dignitez Se notamment de

»• •••'r* toutes pretentions fur la couronne de France : donnant 'J' abfolution à leiirs fuicts de tous fernicns qu’ils leur auroyent iuré fait ou promis: amp;nbsp;expofanc leurs pays 8t feigneuries en proye au premier occupant. Diuers bures furent publiez an nom de ces Princes où les nulbtcz de celle bulle eftoyent manifellcment defcoii* uertes , amp;nbsp;les tyrannies du liege Romain deferites par

i le menu. La Cour de Parlement de Paris députa quelques vns de fon corps qui firent à l’occafion de celle nouuclle pratique vne ferieufe remonllrancc au Roy du danger auquel il expofoit fon royaume , voulant ruiner ceux de la Religion qui elloyent en trefgrand WetMere- „ombre, amp;nbsp;qu’il faloit réunir non pas ruiner amp;nbsp;exter-^»quot;parte- T’TÎner. Puis adioullerent entre autres mots ceux ci, ment dePa Quant à H bulle s. la Cour en trouue le Hile tout m au noiiiicati , Sc Ci elloigné de la modeftie des aiianr-Pa-/ur ces bul-qu’cllc n’y rt'conoit aucunement la voye d'vn l'iiccelfcur des Apollics, Et dautant (difent ils) qu' nous

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Hen KI troisiesme.

iroüs ne trouuons point par nos regiftres , ni pat ƒ toute l’antiquité , que les Princes de France ayenc l. iamais eflé fuiets à la luftice du Pape , ni que les * fuiets ayent prins conojflance de la Religion de leurs | Princes , La Cour ne peut point délibérer fur icel- j le , que premièrement le Pape ne face apparoir diï droit qu’il pretend en la tranflation des royaumes e-ftablis amp;nbsp;ordonnez de Dieu , auant que le nom du Pape full au monde ; qu’il ne nous ait déchiré à quel tiltre il s’entremefle de la fucceflion d’vn Prince plein de ienneflé amp;nbsp;de vigueur » amp;nbsp;lequel naturel-# Icmcnt doit auoir fon heritier en fes reins ; qu’il n’aic inrtruit noftre religion -, auec quelle apatence de iufti-ce ou d’equité il dénie le droit des gens à ceux qui font preuenus d’herelie, coiiire la difpolition des Sainfts Canons amp;nbsp;anciens decrets , lefquels ne permettent point «ju’aucun (oit tenu pour hérétique j qii’tl n’ait efté libre- i ineni amp;nbsp;entièrement oui en fesrailbns, amp;nbsp;qu’il n’ait e-fté admonnefté par plufieurs fynodes, amp;nbsp;puis lugé pat Vil Concile légitimement affemblé . 11 faut doneques qu’il nous enfeigne auec quelle efpeee de pieté Bc • de faindleté il donne cela qui n’eft pas lien : 11 ofte te qui apartient légitimement à autrui ; 11 mutine les valfaux fit les (uiets contre leurs legitiihes Seigneurs 8E Princes fouuerams : Il renucrie les fondemens dé toute iuftice Si de tout ordre politique. Brief , il nous doit । nionftrer ert quelle authorité il entreprend auiourd’hui de condamner voftre fang au feujamp; enuoyer (par ma-Pieté de dire) s’il peut, vne partie de voftre aine enen-1er. Mais puis que le nouucau Pape , au lieu d’inftru-ftion ne relpire en toute (a bulle que deftrudion 8c change fa houlette cri vn flambeau effroyable , pour perdre entièrement , ceux-là qu’il doit regaigner aut , troupeau de l’Eglife Catholique , s’ils en font ef-garez ; h Cour ne peut point eiViologuer vne tel-le bulle , 11 pernicieufe au bien de toute la Chreftien- j té , amp;nbsp;à la ïouueraineté de la couronne de Fran- । te. lugeant désa prefent j qu’elle nerrlerite autré . recompenfe que celle qu'vn de vos fages predeceffeurs ' fious fit faite à vne pareille bulle qu’vn preJcccfleuf I iiij*

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Henri tr oisis s m ï.

lt; , de es Pape leur auoit eiiuôyce : alçauoir de la ietterau feU , en prefencc de toute rtiglilc Gallicane ,amp;enioignit a vo-i'f** I procureur general de faire diligente perquifition de i’» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~ ceux qui en auoyent pourfuiuirexpclition en cour de lio-

f, me , pour en faire lî bonne amp;nbsp;hricfueiurticequ’elle feruit d’exemple à toute la poflerité. Car qui ne conoit (difoyent ils en continuant leurs propos au Roy) que tous ces artifices font apollez par les ennemis de ceft tllat ? lefqucls fous le nom de vos hoirs s’adrclfentà voile propre perfonnedi-reclementjen s’imaginant délia d’ellie paruenus par leurs pratiques au defl'us de leurs attentes , ne leur tellaat plus rien à faire que vous tirer par la cape hors de vollrc place, pour prendre pleine pofTefiton de ce qu’ils abayet amp;nbsp;pour-fuyuent. Les choies font fi claires amp;nbsp;ont elle tant efclair-cies, que nous abulerions de voftte patience, pour vous en faire plusamples remontlranccs, lelquelles nous n’efpe-• rôtis point voir de plus grande efficace amp;nbsp;vertu que les precedentes. Ils adioulloyent.cn priant le Roy de les dcl-cliargcr de leurs Eftais.Nous délirons. Sire, que déformais vous l'oyez del uié des importunes difficultez que nous fommescontraiDs faire fur tels edits, amp;nbsp;noscoiilciences defehargees de la malediftion que Dieu prepare aux mau-uais Magilbats 8i Confeillicrs. Laneceffité de vos afaircs nous a fouuentesfois contrains ci deuant de coniiiuer à plufieurs furcharges amp;nbsp;pernicieufes inuentioos. L’opinion que voftre Maiellé auoit conceue que ceux de 1.1 prétendue Religion en quitteroyent aifément l’exercice, amp;nbsp;que ce parti fe pourroit abatte fans grande effiilion defaiig,amp;fans vue euidente ruine de ceft Eilat, a eu encore tant de forces f rnosauis, que de nous faire pafler la reuoc.ition de tant d’edits,fi folenncllcinent iurez. Nous voyons à nollre tref-grand regret amp;nbsp;coiifufion, combien nollre lafehetévous cil peu p.ofitable, combien elle a elle dommageable à tous vosfuietsjhonteufe à nous amp;nbsp;à poftrc pollerité. Nollre patience ne feraplus obeiifance , mais vne ftupiditc inexcu-fable fi elle feveut ellendre plus loin , amp;nbsp;paifer outre en nonchalance 8c melpris de tout bien public.Il ell donc plus , expedient à vollre Maiefté d’cllre (ans cour de Parlemenr, que de la voir inutile comme nous fonimesjS nous efl auf-fi trop plus honorable de nous retirer, priuez en nos mai-fous, Scpleurer en noftrtfeinlescalamitczpubJiquesauec

....... Jereilç

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Henri TRoislïiMt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iSj

Je refte Je nos concitoyens, 4uc d’afferuir la dignité de nos charges aux malheureulesinucntions des ennemis de vo-Itie Couronne.

5i ces paroles eulîent cfté fuiuies de quelques effeéls, amp;nbsp;£( que Je Parlement eull pour fuiui fa poinde aucc vne ferme brtft u «»r-contenance,lesafairesnefulfent pas empirecs comme elles r»' ƒ« ßx firent.Car à rmltance des IJeueurs le R-oy ht vne déclara- 7°'* tion le y.iour d Octobre, 15^5 ,(ui Ion edit de luillet prece-dent,en laquelle ayant conhiquc,corps Si biens de ceux de/, , la Religion üc leurs alTociezjquien Dauphiné, Languedoc{«rmtUemtt amp;nbsp;ailleurs auoyent empoigne les armes, fans l’aueudes Princes pour faite tefte à la Ligue : il ordonne que le terme de lîx mois accordé à ceux de la R cligion, pour fortir hors du toyaume,au cas qu’ils ne vouluffent aller a la Melle, e- i -iloit limité à quinze tours acomplis apres celte déclara- . tion, La Cour de Parlement de Paris oubliant fes protefta-tions,verifia 8c emologuaceft edit huit iours apres. Dad- t/l,;., tt-trepart les Princes formèrent oppofition contre les bulles''^ d’excommunication du Pape Sexte cinqutefme, appellausi d’icelles comme d’abus 8c de calomnie, oft'rans faire prou-Uer en plein Concile libre 8c legitime, que le Pape les ap- Prut'/fa'i»’»

, pcllant hérétiques , auoit faulfement Sc malicieufemeni nieuuiSc s’il refufoit la voye legitime de conoilfance qu’ils? propofoyentjle tenoyent pour Antechrift,!ui deciairant en’ celte qualité guette perpétuelle 8t itreconciliabJe. Ceflci oppolition fut affichée a Rome led.iourdeNouembre.'^ Cinq iours aptes le Roy publia vn mandement à Paris p.tr lequel eftoit expreflementenioint à fes officien,de fe faifir j des perlonnes Si biens de ceux qui auoyent poi té les armes pour le Prince de Condé , aufquels pardon efioit promis, promettant par eux d'aller a la Meffe, 8c promelle d’ellrc relafchezen baillant cautions Catholiques.Eltoitauffien-lüint aux licutenans generaux de faite roolles de ceux qui elioyentfortis hors du royaume, 8c des réduits à l'Egide| Romaine. Huitioursapresle ClergédeFrancefitparl’h-. uefquedeS. Brieu aflifté du Cardinal de Bourbon 8cde pluficursdéputez vnebien longuehatan’^ueauRoy, le-“®“^'*’'8^' quel fut requis d’exterminer ceux de la Religion, de fauo-tiferlesEccleliaftiques Romains amp;nbsp;lesauthotifereu tou- I tes leurs franchifes,iie point toucher à leurs boutfcSjCrjn- w feruer leurs rcuenus, faire obferuet en France le Coticilq V

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• HïhtRÎTROISIïsMÈ;

de Trente,donner ordre qu’on portaft bonheur au Cierge Romain,que leur lurifdiélio Ecclelîaftique demeurall fiU-ue, qu’on ne les traitaft comme roturiers, amp;nbsp;qu’ils fulfcnC quittes des rentes fut eux pretédues par la maifon de ville de Paris. Ils luiptonierroyehtencccasroutcprofperitcSe DtcUrÀtiii bencdiftioni Au contraire le Roy de Nauarre publia vne 2^^ ât »declaration le dernier iour du incime mois de Noueinbre Natmrrt, f par laquelle il ordonnoit tjue tous les fruits,rentes,reücnus» f biens meubles fit immeubles, debtes atlifs, noms j raifons I Stadions des habitâns St refidenscs VilleserquellesTcdit • de luillct desfix mois, St d’Odobre de l’abreuiation de

quinzaine,auoitellé receujpublic.ou executéænfembledcs gentilslioines amp;nbsp;autres portans lesarmes auec les Ligueurs ' Sc leurs adherans, pareillement de tous les Lcclelialliques habitant efdites villes ou autremét contraires à fon parti ou ƒ qui attribuoy et contre,fuHcntincontincnt faills, pour eftrc I les meubles vendus , St les immeubles baillezà ferme au plus offrant amp;nbsp;dernier eneherifleur par les commis.Defen-I doicen outre à ceux qui deuoyentaux Ligueurs St à leurs adherans deles payer, ains leur enioignoit de venir declai-* ! ter aux Commis, pour eftre les deniers prouenans de cell 1 employez aux frais de la guerre.

I Surlafindel’ahheetleRoypubliavrtrciglcmêtàobfera uerparlesBaillifs, fenefehauxou leurslieutenâspourrez »MCMX df xecutiondel’editdc luillet. Confiique corps amp;nbsp;biens dé ceux qui portent les armes contre la Ligue, (^ant aux pai-llblet demeurez au royaume,leurenioint de fiireabiuratiâ de la Religio, au moyen dequoy feront conlei uez en leurs biens fit eftats.Sur cela furent drellez par les lefuites St autres moines diuers formulaires d’abiurations. Poürcc que les moines deBourdeaux s’en mcflerent fort auant,Antoine de Chandieu,gentilhomme de finguhere pieté, fit tref-dodeTheologien réfuta amplement fit lifolidement leurs erreurs que depuis ni eux ni leurs compagnons en toute la U. B. France n’eut ofé ni feeu lui refpondre.

V’rttr« du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premier iour de lanuier ijfi^.le Roy de Nauarre en-

ÎÇj/dlt; N«- uoyade Montauban (où il pourueutà fesafaircs) lettres au mm mx Clergé, à la Noblefle, au tiers Eft3t,8t à ceux deParis ef» Ijlxn ât quellesilfeplaignoitdelarupturedudernicreditdepaci' ^^*^'^^*fication,remonftroitles mauxquienauiendroyent, les ex-rî/“* * * hortoit d’y peaCer à bon efcienr, gt de neferuir point d'in.» ftiumWs

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Henri troisiesmï. îSC

ftriimensàlaLiguejpoucruiiicr leRoy amp;nbsp;le royaume; aii« ) ioultant que s’ils clloyent fimalauilêz j lui Si Us liens s’ai-deroyent de tous moyens legitimes pour reiîiler à la vio-••**••• «^1 lente des ennemis, 11 procura aufli que les Princes d’Ale-magne intercedaifenc pat ambafiadsurs expres enuers le Roy, à te que la guerre ciuile ne s’allumaft pas dauantage. Mais la Ligue cftoit délia a cheual, tellement que le Roy fut contraint leur tefpondre qu’il ne vouloir que la religiô nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Romaine en l'on royaume, llnepouuoitrefpondreautie-meiiticar ceux de Güife amp;nbsp;leurs adhetansauoycnt tout es

mains. Le Duc de Mayenne eüoit chef de laguerreen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Guyenne,où cftoit le plus fort de l’afaire. Le Roy qui fça-uoit bien a quelles gens il y auroit afaire, le preffa maintef-foisde le mettre en campagne , pour aller attaquer lé'Roy de Nauarre amp;nbsp;le Prince de Condc. Eftantà Poiéliers il demanda renfort, encores qu’il euft défia de grandes forces; auec lefquellcs il n’ofa ou ne peut attaquer ni rencontrer le Prince de Condé qui auec peu de force eftoit venu vers Angcrs,penfant entrer au chafteau fur vne furprinfe que le capitaine Halot auoit fait en fa faueut:amp; fruflré fut côtraint courir de terribles dâgcrs,dôt toutesfois il efebappa. Pour teuenir au Duc de Maycnncjayant tourné bride vers Péri- ifa gueux amp;nbsp;Limogcsjil n’y fit conquefte que de Thule, place trcsfoible que ceux de la Religiô abâdonncrent aux habitas ta pour fe retirer en lieux plus .ilfeurez : puis apres ayant em- gut. ployécroisfemaii)esàcouttifcr vnedamejprintvn vieilcha fteau nômé Môcignac,a demi ruiné,amp; gardé par vn Côcier

ge au nô du Roy deNauarrcide là il vint à Beaulieu, bico- lt;nbsp;Ivv’tsŸL que de nulle valeur, dont les habitansfe racheterét moyêquot;- V«* nTt mille efcus.telleinét que la place leur demeura auec l’e-xerci. c de la Religiô. Gaignac, pctit'village apattenant au

Vicôte de Turéne fut canôné,8(. les pay (ans, qui s’y eftoyét telleinét quellemét barricadez., fouftindret vn a(raut,apres lequel ils fe fauuerét tous par vne ouuertiire,exccpté quatre arreftez par l’aage amp;nbsp;par leurs playes; gés innocés.qui pen-foyét auoit afaire à des brigandcaux rainalfcz, non point a Vne armee royale. Leur limplicité ne peut apaifer la fureur de ces côquerâsicar ils furet pédus.L’armee de l.i Ligue n’a yât peu faire danâtage en Perigord s’achemina vers la Ga-rône,leDuc deMayéne ayât lailfé derrière foi les places du vicôte deTuréne,Figeac,Cadaillac,Caior,lès maisôsdu vi côte de Gourdôjamp;Môtfort place qu'il auoit délia fait reco-

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Henri troisissmf.

noiftrc amp;nbsp;de grade importance,fur la riuicrc de Dordogne! toutes tenuespar ceux de la Religion. Mais il aima mieux eonfetuer fes amis que molefteries ennemis. Le Itoyde Nau3rre,qui eftoit loin de Perigord, entendant que le Que de Mayenne prenoît celle route,vint à Nerac, puispaifa à Caumonten plein lour, fans que le Duc l’ofailattaquer: combien qu’en ce temps il euft eferit au Roy qu’en brief il Juiferoit vnfignaléferuice, amp;nbsp;aflïure à fes partifans U prinfe du Roy de Nauarre. Penfant executer cela aufli ai-fement que feroit vn preuoft des marefehaux quelque coureur, il fit auec fa cauallerie vnc traite de douke grand’s lieuêsjcequineferuit qu’à desferrer fes chenaux. N’ayant feeuempefehèr Icpafl'age auRoy deNauarre, ildefchar-gea fa cholerefur vingteinq ou trente argouletà partis de Gaumont, pour faire venir les contributions, lefquels furent chargez amp;nbsp;efcartezitandis que ceux de Montflanquin lui desfirentlacompagnie delà Guerchc,amp; lui tailletenten pieces deux cens hatquebuziers. Quelque temps au pàra-uartt, certains ieunes èàpitaines d’Agen s’eftoyent iettez dedans Tboneins 8c fermez dans le chaftcau,penfoycnt faire quelques grands exploits. Le Roy de Nauarre y paflànr, donna charge au capitaine Leftelle d’y faire quelque effort. Les aproches amp;nbsp;la prifefurent tout vn^ dont s’enfuiuitle chaftimentde ceux d’Agen qui voulurent attendre dans ce-fie place nullement tenable, amp;nbsp;laquelle fut incontinent a-bandonnee.Le capitaine Melun quitta Mcllan, qui eftoit en telle defenfe que le Duc de Mayenne amp;nbsp;le Marefcbal de Matignon ne voulurent pas entreprendre de la garder auec leurarmee,ainslal3ifrerentau premier venu. Matignon a-uec quelques forces s’eftoit aproché de CaftelpctitcBa-fieau fur la Garonne, bafti à la vieille mode. La brefehey eftoit faite lors que le Duc y furuint.oui pour auoir l’hon-rieur de la prinfe entra fecrettement en corapofition, peu auantageUfe au Roy : car il donna douze mil efeus au mai-flrede la place,amp; autre recompenfepoUr la perte des meubles amp;nbsp;viures qui s’y perdroyent: auec vnc abolition generale de ce dont il pourroit eftre recerché a caufe du paflë. Incontinent l’armce fut conduite vers Sainde Bazeille, ville fur la Garonne fi foible a caufe de les ruines, qu’il n’y auoit honneur quelconque à s’y arrefter. Neantmoins ceux dç la Religion qui la gardoyent fe défendirent fi courageu-fejnent

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Hb N R I T R ois IB s M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;187

fcment qu’ils en forcirent par compoCtion. Les foldats . François Suifles amp;nbsp;Alemans voyans qu’on les amufoit là fans honneur ou profit fe desbandoyent amp;nbsp;mutinoyent Le Duc de Mayenne eflaya de les contenter,piiis fitrafer cefte place qui n’efiôit tenable en forte que ce fuft. Et de là rira vers MontfegurjVillette foible amp;nbsp;mal garnienoutesfois les affiegez s’afleurans qu’ils auroyent quelque compofition, endurèrent plus de trois mille coups de canon: les munitions leur faillirent pluftoft que le courage,amp; tindrent plus qu’on ne leur auoit coenmandé. L’armce de la Ligue n’y Irouua que les morailles,ayant parauant contre la foy pro-«nife tué de froid fang vne partie de la gatnifon, quelques heures apres eftre forcis par compofition. Au partir de Montfegur,le Duc de Mayéne fe retira dedans Bourdeaux pour fe refraifehir Sc court! fer les dames.ll y demeura deux mois, dont Matignon n’efioit gucres content à caufe des pratiques qu’on dreffoit contre lui.

Le Roy de Nauatre voyant que cefte armee de la Ligue c^ntimatiS compofee de douze regimens d’infanterie, fix mille Suif-4,, ,4„ƒ„ fes.huit cens Rciflresjamp; douze cens cheuaux François, s’a- faitei par mufoit à prendre des villages, délibéra de pafler en Poi-Ûou, pour s’oppofer auMarefchal de Biron ,fageamp; vail-lant chef de guerre, amp;nbsp;qui auoit en pieds vne armee toute Majennt. fraifche:dont il vint à bout,comme nous le dirons ci apres, ayans premièrement acheué le difeours qui concerne le Duc de Mayenne, les maiftresde camp amp;nbsp;capitaines duquel s’ennuyoy net de perdre temps tandis que leur cheffe repofoit, Or dautant qu’il n’auoit encores rien fait qui va-luft, amp;nbsp;confume' vne infinité de finances,la Ligue fut d’auis que les autres armees s àuançaflent : mefmes le Duc de Guife vint à Paris,remonftra 8c fit remonftrer au Roy que fifon freren’eftoitaflîflé, 8c fi les forces de Languedoc, de Dauphiné,de Prouence,dcPoiftou,de Saintonge n’eftoyêt diuerties de fe ioindre enfemble, il ne pourroit nullement fubfifter. LàdeffuslcMarefchalde Biron auoit vne armee en Saintonge, leMarefchal de loyeufe vne autre en Languedoc ,fon fils vneen Auucrgne,Efpernon vneen Pro-uence:on enioint au commandeur de Chaftre de dreffer v-ne armee naualeenla cofte deBrecagne: tellement qu’à la requefte de la Ligue on court fus aux Princes tant par mer que par tcrre.le Duc de Mayenne entendant qu’ils auoyét

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HeNR.1 THOlSnsM!'

lt;3e labefongnc taillee en tant d’endroit,fans attendre mandement du R.oy,pour fatisfaireauxpaflions de fa femme irritée contre quelques particuliers,va aflîeger Caftillon vil-lette hors du chemin, que le RoydeNauarrenegardoit que pour commodité de quelques courfes dont il bailla le gouuernement au baron deSauignac, n’y trouuant moyen de la garder,qu’cn la vaillance du gouuerneur. Le Capitaine Alin amp;nbsp;quelques autres s’y enfermèrent degayetéde cœur, amp;nbsp;aux aproches tucrent fort grand nombre des af-faillans, contre lefquels ils gardèrent quelque temps vn fauxbourg tout ruiné. Les afliegeans furent contrains ca-nonner les barricades, defquelles autrement ils n’ofoyent aprocher. Lapefte fe mit dans la place, qui emporta la plu-fpart; les medicamens defailloyent auxfuruiuans,leurs chirurgiens eftoyent morts ) ils n’auoyentque deux femmes pour fecoutir les malades,Le vicôte de Turéne cnrre-print de les fecourir,amp; s’auança pour fe fairennais il n’y entra point à caufe de la pefle quiyeftoitdutouteftrange. Finalement Caftillon fe rendit n’ayât perdu que fîx vingts hommes es faftions de la guerre, entre lefquels fe trouue-rent fix gentilshommes. Les malades forcirent, lesfains prindrent parti, les chefs demeurèrent à Bourdeauxamp;à Blayetmais les habitas furent pendus contre la foy promi-fe par les articles fecrets,Ce ne fut pas Ledit diiRoy.mais la paftiô du Duc,qui les fit mourir,Son armee n’y gaigna que des haillôs amp;nbsp;la pefte parmi; pendit que ceux de la Religio fe fortifioyét dedâs Môtrauel qui n’eft qu’à vne lieuè de là. Le Duc s’en alla puis apres contre Puynormâd, petit mef-chât chafteaujoù le Roy de Nauarre auoit mis le capitaine Roux Catholique Romain, pour y faire feulement maintenir fes droits, L’exercice de la Religion Romaine y a-uoit toufiours cotinué, amp;nbsp;le Curé de la parroiflê n’en auoit bougé.C’eftoit la retraite des perfonnages amp;nbsp;biens des Catholiques Romains tlepafTagc y eftoit libre, mefmes aux pouruoyeurs de l’armee du Duc, où les artifans du lieu al-loyent ordinairement gaigner leur vie durant le liege de Caftillon. Nonobftant cela le Duc l’alTiege ; le chafteau fe rend,aux conditions que tous fortiroyent auec leurs armes amp;nbsp;bagages, amp;nbsp;que les biens des habitans feroyent confer-uez. Ï1 ne fortit que feize foldats amp;nbsp;fix payfans, prefques tous Catholiques Romains amp;nbsp;habitans du lieu.Le chafteau

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Hsmi TROISlïSMï.


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tut pillé amp;nbsp;bruflé , Ie Duc voulant fe venger particiiliero ment du Capitaine Roux qui anoit donné ams au Marei- vO chai de Matignó qu'vn nommé Cuflol confclfoit en prifon ïuoir cfté fullicité pat Làfl'ic de tuer ledit lîeur Marefchal, lequel n’en douta point,fe fouuenant que le Ducauoit fau- , Ué de prifon ce Cuffol,qu’on vouloir liurer à vn Comte ou au preuoft des Marefehaux. Le Duc ayant fait fi peu,lans attaquerBergcraCjSainéle Foy,amp; les autres places que ceux de la Religion fortifioyent deuant fes yeux,tandis qu’il s’a-mufoit a des bicoques auec vne armee de quinze mil bornes,demandoit de l’argent à toutes heures,promettant de ranger ceux de la Religion à tel parti qu’ils ne pourroyent plus fe teleuer : combien qu’ils eu fient cinquante places en

I Guyenne plus fpttesque CaftiHon, amp;nbsp;fuflent bien forts en 1 Dauphiné,Prouence amp;nbsp;Languedoc. Qn,ant aux autres exploits du Duc de Mayenne pour lors, pource que ce font 1 chofes qui concernent des femmes amp;nbsp;pour l’auanccment particulier Je fa maifon,ie n’y touche point.

Avans parlé d’vn des chefs de la ligue, il faut dire quel- _ que mot des exploits de fes compagnons, amp;nbsp;voir comme ceux Je la Religion (é comportèrent. Quant à l’ordre des DucdeHer temps nous ne l’auons pas fuiuiexaélement,laiiransàccluigt; chrf quidrelfera l’hiftoire generale de remarquer plus par le“^' menu amp;nbsp;exaftement les confcils amp;nbsp;exploits tant des Vns que des autres. Quelque temps apres l'cdit de luil-. let mil cinq cens huitante cinq, le Dûcde^r^ur delai'/ inaifon de Lorraine , amp;nbsp;l’vn des chefs de la Ligue paf-fa de Bretagne en Poiftou auec deux ou trois mil hommes ; mais le Prince de Condé lui chaufla incontinent les efperons, l’ayant enclos en vn des fauxbourgs de Fontenay nommé les Loges, d’où il fedefgageaSt marcha bien vifte des premiers vers Nantes,ayant lailTc fes troupes derrière, qui perdirent vne partie de leur bagage, 8c laif- •h”’,’quot; • feient emmener plufieurs prifonniers. Sainft Gelais •’ ' ; Marefchalde Camp du Prince furprint quelques iours a-ptes dés compagnies de la Ligue que conduifoyent le capitaine Sainfte Catherine 8c autres. Il les eftoniia tellement tous qu’ils renoncèrent le parti de Guifc,promettans ne faire iamais guerre à ceux de la Religion,lefquels fe rendirent niaiftres fur les Ligueurs de la ’Tour de Fourras fur U Charente amp;nbsp;de Saintf lean d’Angle , tirèrent près

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Henri tróisiesme. •

de deux cent hommes de la garnifon de Brouage, prin* dfcntlepalTaged’Hiers, au moyen dcquoy lePrinceap-'Siiti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour l’aiïieger à la portee du canon, re-

arc«*!^'- ceurentparcompofitionla tourde Mornak, vert lesirtes d’Alleuert:8c lors le fieur de laTrimouiile, jeune Seigneur valeureux , moderte, amp;nbsp;des plus anciennes amp;nbsp;nobles mai font de France, fc vint joindre au Prince, lequel refolut de ferrer de près Brouage, où il y auoir peu d’hommes amp;nbsp;de viures fous la charge du fieur deSainirtLuc, auquel le Capitaine Ranques commandant en Tifle d’Oleron enleua vn bafteau amp;nbsp;vingt deux hommes tant capitaines,gentilshommes que foldatsenuoyezprifonniers à la Rochelle.

l’ay touché vn mot ci deuant du chafteau d’Angers : ici a' *’®”‘l'‘'^y‘l’“’quot;'2g^gt;3caufedeccquis’enenfuiuit. Trois P*;»« * Capitaines, nommez du Halot partifans du Roy, Frcfne Coadt wrj ennemi du Comte de Briflac, RochemorteafFcftionneau

^nferi t ir Roy de Nauarre,s’accordent enfemble pour fc failir du cha-M ifuiina- jtejQ d’Angers,!’vne des fortes places de France. Brilfac a-uoit là pourlieutenantvn nommé le Capitaine Grec,auec douze foldats. Frefne le vifite, amp;nbsp;conuié àdifner y vâ,a-compagné de RochemorteSt autres qui befongnent tellement qu’ils tuent à-l’entree les foldats qui n’cftoyentde leurfaftion. Grec fortant au bruit rencontre Frefne qui le poignarde. Du Halot qui ertoit à la premiere poinde * au lieu d’entrer au chafteaujvoyant cefte execution,dcinne Cii la ville,amp; auoue auoir fait prendre la place pour le Roy: ce nonobrtantileftfaifiprifonnier. Rochemorteauertit incontinent le fieur de Clermont, lequel enuoye en porte donner auis au Prince de Condé de ce qui ertoit auenu. Ceux delà ville inueftiffent le chafteau. Sc toute la contrée y acourut. Sur le foir,ils demandent de parler au Frcioe,quj voulant fortir Sc. ertant encore fur la planche ^ilfee, d’entre plufieurs harqnebuziers apoftez vn s’auança de tirer-Voulant rentrer, Rochemorte amp;nbsp;les liens voyans le peril, leuent la planchetle Frefne forclos fe prend aux chaîne', où ceux delà ville lui couperent les mains, tellement qu’il tomba dans le foffé.oii vn Cerf, que Ion y nourriffoit ache-uadele defchii er de fes cornes. Du Halot fut incontinent apres exécuté à mort publiquement en la ville. Roche-motte enquispour qui jltenoit, refpond pour le Roy de Kauarre: amp;nbsp;lors il ne fatqucftionque de tranchées amp;nbsp;de gardcij

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girdcs,attendant le Duc de loyeufe qui y arriua peu apres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

QuelquesioursfepafTercnt, tant qu’vncaprefdifneeRo-chemorte apuyé amp;nbsp;fommcillant furl’vnedesfenclîrcs du thalteau receut vné liarqucbuzade où il y auoit deux bal-Icsd’vnelui coupa la gorge,l’autre la langue, tellcmét qu’il tomba roide mort. Seize foldats qui y reftoyent, diuifez à caufe qu’il n’y en auoit que fept de la Religion, commencèrent à parlementer, ce qui dura quelques femaines. Le Prince qui cftoit deuant Brouage, ayant au commencement d’Oftobre 1585. eu auis de la furprinfe de ce Cha-fteau, amp;nbsp;de la refponfe de Rocliemortc, ne fàcliant rien de ce qui cftoit auenu depuis, refolut de tirer en diligence celle part: pource que telle place feroit vn arrqft aux forces de la Ligue, amp;nbsp;vn grand moyen pour entreprendre a-üantageufement fur Ici Ligueurs.Ayant pourueu, comme il fut poflible en fi grande precipitation de voyage, aux a-faircsquiledetenoyent, il fe mit en cheminauec fept ou __ huit cens maiftres, 8c mil ou douze cens harquebuziers chcual: auec lefqucls non fans grandes iiicominodittzii pafla (irr bafteaiix le fleuue de Loire aux Rofiers entre Sau-mur amp;nbsp;Angersjentreprife auflï haxardeufe qu’autre de no-ftre temps. Car venant à eftre fruftre de fon dtflein, com-tne il fut, Rochemorce n’cflant plus, il cftoit enclos entre deux riuieres amp;nbsp;entreplufieursarmées delà Ligue; amp;nbsp;n’a-Uoit point de bafteaux en referuepour repalfencat ceux qui lui auoycntfetui s’eftoyent trouuez d’auanture. Néant-moins il donna iufques aux fauxbourgs d’Angers J amp;nbsp;dedâs lesbarriquades,où vniour entier fe pairaenefcarmouches.

Ayanteffayé d’auoir nouuellesduchaftcau, ilentcnditque Ce n’eftoit place pour lui: car on ne lui fit aucû fîgnal, combien que les toefains , les cfcarmouches, amp;nbsp;chamades des trompettes du Prince feprefentalTent.Aufii la compofition eftoit arreftee. Pourtant fpt conclue la retraite qui fe feroie par les fleurs de la Trimouillc, d’Auaiitigny, amp;nbsp;de laBou-bye..Eftans arriuez à Beaufort, non loin d'Angers , op le ficur deLaual s’eftoit iointau Prince, reftoit de ttouuer moyen de repaifer Loire en diligence; à quoy ne fut promptement pourueu; mais corne le fleur de Laual amp;nbsp;vne partie des troupes furent palfez, parurent deux grands bafteaux cüuuerts,pleins de Canons amp;nbsp;gens de guerre. No-no bftant la Boulaye fe bazarda de paflèr le.mefme jour

00. j.

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»uec fa Compagnie amp;nbsp;ne perdit pas vnfeul homme. lere-fie del’armee du Prince eftoit entre Lotion petite riuicrç Çt Loire en fort mauuais payspour les cheuaux. Les Ligueurs eurent lors faute d’eipions : ils cftoyent à vne lieue ÿrançoife en greffes troupes au deffous amp;nbsp;audeffus du Prince, lequel pour lors amp;nbsp;en vn danger tout prefent ne trouui point derefolution ni en (on confeil ni en foy mef-me,de ce qui eftoit à faire. 11 repaffe le Lotion, eftant pref-ques le feul affèuré en toute fa petite armee , amp;nbsp;à tous ceux qui lui reprefentoyêt d’heure à autre le peril,ne refpondoit eambatre.EHic retournéà Beaufort, les lieurs de Laual Sc la Boulaye fe retirerét proprement en Poiftou,où leur prefence feruit grandement. Vn gétilhommede leurs troupes nôméDouault repaffâ Loire à nage,amp; vint retrou-uer le Prince difant qu'il vouloir viure amp;nbsp;mourir auec lui. Quâtati Prince,ayant pafféla riuiercdc Loireà Lude,non fans difficultértroisiours apres il entendit que d’vn codé le Duc de Mayenne eftoit paffé à Orleans auec quinze cens cheuaux tât Reiftres que François,pour lui couper chemin de là Loire,s’il le repaffoit. Efpernon,Biron,amp; la Noblcffe de la Cour auec plufieurs cornettes de cauallerie, amp;nbsp;quelques regimensd'infanterie,eftoyét vers Böneual en Beauf-fe,pourlui venir a l'encontre. La Chaftre auoit pourueu qu’il ne trouuaft pont,moulin,bafteau ni paffage fur Loire, loyeufe eftoit à dos : amp;nbsp;toutes les Communes faifoyent le guet,prerte.s à s'efleuer au premier toefain. Les troupes du Prince eftoyent fi haraffees que rien plus: les cheuaux qui couroyét tour 4c nuiét ne repaifl'ôyétquafi pointiles moyés qu’on penfoit auoir de paffer Loire en deux, ou trois endroits entre Blois amp;nbsp;Amboife défaillirent : l’eftonnement croiffoit amp;nbsp;les troupes bien petites diminuoyent.Or quoy qu’elles fufftnt défia corne veincues, toutesfois vne particuliere 8c du tout extraordinaire prouidence de Dieu, (lequel vouloir de fa propre main diflîper cefte armee, fans permettre que les ennemis iurez d’icelle s’en attnbuaffent louage quelcôque.St fans la vouloir exterminer,ains au cô-rraire la reraencr a fauuetdjapres l’auoir chaftiee de fa verge) retinc.tellement les armees de la Ligue qui enuiron-noyentde toutes parts ces gens, qu’elles auoyent mefmes peurque le Prince allaft attaquer les vnes apres lesautres, amp;nbsp;difoyent qu’il n’cuft pas entreprins de tirer vn tel chemin amp;nbsp;fi hazardeux, s’il ne fc full fcnti fuflîfarament fort

pom;

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Henri troisiesmé. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ipo

pour battre amp;nbsp;rompre tous ceux qui voudroyentl’empcf-cher depafler. Sur cesdÆcultez qui croifToyent en lape-titearmee du Prince,en furuindrenr deux autres: l’vnc que nbsp;nbsp;nbsp;C*’“?*’ i

Ceux quiauoyent des amis en Beaufle. au Perclie, Vendof- c ei-X'ois amp;nbsp;au Maine, fe defroboycnt: de forte qu’il y auoic telleCorncitte, où l’on n’euft pasirouuévingthommcs.

L’autre fut que lelieur'de Rohan amp;nbsp;plulîeurs Seigneurs de fa troupe, n’eftans nullement d’auis qu’on tirall plus a-

Baut, amp;nbsp;que ce leroic s’enfoncer en vne ruine euidcnie, i ptindrent congé du Prince, Si tournèrent bride vers la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

’ Bretagne,où ils coururent de grands dangers : neanrmoins

I turc le tempsjmaugré les efforts du Duc i!e Mcrcoeur, re-' palTerentcourageufement Loire, Si fe rendirent faufs dans laRocbelle, au grandesbahiflement Si contentement de chafcun,qui les tenoit pour perdus.Ceße reparation fit que

■ le Prince fe trouna auec fa feule Cotncttc,Ia compagnie du lieiir de la Trimouille, quelques cheuaux legers amp;nbsp;harque-hut.iets à chenal du fieur de Clermont, Si vingteinq ou trente gentilshommes de Poidou qui marchoyent deuant prefque d’ordinaire auec le fieur S.Gelais.C’efloit fur la fin d’Oftobte 1585. que le Prince fut auerti de plufieurs endroits qu’il auroit bien tort tant deforces ennemies furies hras,que c’eftoit fait de liiijfi propcemét il ne pouruoyoit à Ihy.ll eftoit lors pres de Vendofme; amp;nbsp;fut inHammét prié d'tous les Seigneurs Si gentilshommes reliez près de lui, ’ de regarder à la conferuation de fa perfonne, laquelle mife ’ rnfcùrerélercfteferetrouueroit à temps. Ayant d’vne face St façon foufiours pareille pourutu au departement des compagnies pour leurs retraites, iufques à celleede fes domeftiques amp;nbsp;feruiteurs : laiflant la charge principale aux Heurs de Clermont Si de SaindCeIais,il partit fur les on-ic heures du foir ,acompagné des ficurs de la Trimouille, d’Auantigny.de quelques gcntilshôme.',8c d’aucuns de fes pfincipaux officiers en fort petit nombre.Il courut d’efttan-h't dangers es diuerfesroutes,qu’il futcôtraint faire,ponr Saigner l'ifle de Grenezéen I.i mâche d’Angleterre.De ce» 'He ifleil fut porteen Angletcne,où la Roine lui fit tous le.s bons accueils qu’il eft poflible de penfer, amp;nbsp;le fit acompa-fncr par bon nombre de Noblcife Si degens de guerre en 'ailfcaux bien equippez iufques à la Rochelle , où il fut ’8ceu auec vue ioye amp;nbsp;allegrefîc indicible de gtjnda

ÜO. ij.

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Henri troisiesm».

amp;depetis. La prudence de S.Gelais de Bois Dulie.d'Aa* bigny,deTifardiere, amp;nbsp;d’autres gentilshommes fauua le relie des troupes,pres la fore il de Marchenoir,où ils receu-reotdiuersauis du danger qui les talonnoit. Car ils furent j d’auis defe feparer par tort petites troupes, corne de douze ou quinze, pour fe fauuer plus âifëinér,n’eftânt poflîble i quedemeuransen gros ils peuffent fublifter encores vne heure ÿ car ils voyoyenc les ennemis venir deux de toutes parts. Ayans donc quitté leur bagage entièrement, def-chargez depicoreei amp;nbsp;deuenus pour la plufpart meilleur! Chreftiens qu’ils n’eftoyent partis du liege de Bmuage, ils fe fauuent: amp;nbsp;quoy que les villes d’Orléans,Blois, Amboi-fe, Tours, amp;nbsp;autres fuflent eftroittement gardées, neant-tnoins plulïeurs,voire auec leurs armes, palfetent la riuiere 1 fur les ponts d’icelles , prenant chafeun d’eux tel prétexté qu’il voulut. Siinft Gelais auec douze ou quinze de fa fui- \ te,ab3ndôné en pleine Beaulfe par vn Catholique Romain quilcconduifoitjfousefperancedcleferrerenquelqueen- , J droit pour en tirer vne bonne rançon,defcouurit troiscor-nc'ttes de lanciers qui venoyenfàlui.A celle caufe il fe ferre en lieu couuert. Surquoy auintvn cas memorable. Les ■ ’ yeux de celle troupe de genfdarmes furent tellement bau- ' dez, que fans delcouurirS.Gelais ni aucun de fa fuite, ils pallèrcnt à codé d’eux à leur main droite, fans qu’il y cull nbsp;nbsp;j

plus de diftance entre eux qu’enuiron cinquante pas, 8c j neantmoins c'eftoit en campagne rafe S/i. defcouuertc. 11 j y auoit feulement vne grange de rneftairic entre les vns 8f ; les autres. S. Gelais amp;nbsp;fa luite ne bougèrent de deuant la , grange dans le grand chemin : tandis que toutccefte gen- J darmerie paffoit derriere la grange en l’ellendue du chap, ' fans qu’vn feul vint fe rendre dans le grand chemin.S.Gc- j laisainlî deliuré s’auança vers Orleans, amp;nbsp;trauerfant pres lanuillc le grand chemin de Pans , palTa parmi pluficurs » compagnies efpandues par la Beauire,puisfeietta en la fo-reft d’Orléans, où ayant tracaffé longtemps auecgrand’ peine il gaigna en fin pres de Gyen le bord de Loire , puis , ayant feiourné vn peu en Berry.rcpalfant laCreufe.la Vie- ■ ne, 8c le Clain, fe rendit finalement à la Rochelle où il trouua le Prinee,amp; tous les chefs 8c Capitaines del'armee, s, chafeun defquels auoit expérimenté en quelque façon J

fpeciale rafiîllance de Dieu, fans qu’il s’en full perdu vn , feul- '

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Hinrî moistisMli, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;191

hul. Quant au liege de Brouage, lefieurdcS. Mefnies y ayant feiournéenuiionvn mois apres le depart du Prince, i fut contraint fe retirer amp;nbsp;congédier fes troupes.

1 Le Marefchal de Biron auoTt cfté cnuoyé en Poitou ' auec mil ou douze cens chcuaux ,amp; de trois à quatre mil «fnn/t âa I Sommes de pied, pour fatiguer la Rochelle , amp;nbsp;faire lede-1 gaft es enuirons. Enuiron le premier de luih le Roy dcNauarrevenudeGafcongne,3yant traucrïele Perigord, l'Angoubnois amp;nbsp;le Poidou lufques vers Loudun, s’achemina vers la Rochelle, puis aMarans, où il donna ordre autant qu’il lui futpofliblc, ayant logé es cnuirons de Ma-tans les compagnies des fieurs des Peuilhes, la Grandville, Dracville,Sainéle Foy, Barache, les regimens de Sorlus 8c Neufui. Il y âuoit d’autres capitaines qui le monftrerent honmoins volontaires, aufquels le Roy de Nauarre don-^

' iiapour chef le (ieurdcFouquerolles, qui fit vn trefgrand , deuoir en celle guerre. Le capitaine la larrieefloit gou-1 Ucrneur de Marans. Sur la fin de luillct, Marans bourg 8c ' chafteau fut aflicgé,amp; apres quelque batterie, la refolution ; des dcfcndans fit condefcendrc le Marefchal de Biron à I accorder qu’il retireroitfon armee, 8t lui feroit pafler la I Charente, fans attaquer Thonne Charente tenue par ceut i de la KeIigioo,Sc queMarans dcmeurcroit libre pour le trafic. Deux ans apres, Lauerdin s’empara de Marans , ifle, hourg 8c chafteau,y laifsât des-Clufeaiix pour gouuerneur*quot;

Hequely ayant feiourné deux mois , fut aflailli par le Roy *’**‘’'* **'•' i de Nauarre à la merci duquel il fe rendit, 8c fut enuoyé ptifonnier à la Rochelle. Depuis Marans demeura en

. paix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

II nous faut voir fommairement cçqui fepaflàendi- Dtsitiuiri Uers endroits du royaume,à la fin de l’an 158$.8c en l’an fiiy. exfititi da “ant 1586. amp;nbsp;monftrer premièrement quel bien s’cnruiuitïquot;''’’'J

* dii pillage des lîeurs de Lauat 8c de la Boulayeauecleurs^'J*;'^*^,,.^' Compagnies de gcnfd’armes 8c de harquebuziersàcheual,,rz,(BP«i. apies qu’ils curent lailTc le Prince de Gondé à Beaufort. Us Snu^Sitin-pouuoyent eftre en tout quatre ces cinquâre hommes, qui ail marchans ferrez à iournees raifonnablesparuindrentlans''“”’ combat à Maflire aodelfus de Niort où ilstrouuerentle pont rompu, qu’ils refirent en diligence auec charrettes amp;nbsp;autres moyens qui feprefenterent: puis arriuez à S. lean d’Angely où la pelle cftoit fort allumée, la compagnie de

O O. iij,

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henri troisieîme.

la Boulaye fc desband.i. Le Marefchal de Matignon efloïc cependâcen Saintonge cerchât occafîon d'exploiter qiicl-t]ue chofc auec l’armee qu’il auoit pour la Ligue , amp;nbsp;failbi: des courfés ea cnuitons de S.Ieâ amp;nbsp;Taillebourg.Le lîeur de Laual, acornpagné des lîeurs de Ricux, de Tanlay, amp;nbsp;de Sailly les fieres, alloit prcfques tous les iours à la guerre. Surcc Matignon fetrouua prefle de faire retraite en Guyé-ne,full pour ioin d re fes forces auec l’arinec du Duc de Mayenne,des exploits de laquelle nous auons parlé et deuant, fuit pour rompre les deU’eins du 'Viconte de Turéne,lequel auec trois ou quatre mille harquebuziers faifoit la guerre en Limofin, amp;nbsp;y auoit prins l’Euefchéde Tulles: ou pour autre occalion. Auant que partir, il lailTe dans Taillebourg quatre compagnies fous le capitaine Beaumont , prenant prétexte de ce faire fur la garde du palTagc de la Charente. Du commencement Beaumont efl'aya de finefTe pour enle-uer le chalteau de Taillebourg des mains de la dame de la Trimouille, qui y elfoit auec fa fille mariectoft apres au Sif^t du Prince de Condé. Voyant que cela n’auoit point fuccedé, fW/taaj« il plante des fortes barriquades à la porte du chafteau j y Xa/ZWaHrj. pofg .^orps de garde gt;nbsp;bloque l’ifTue de ce chaifeau, amp;nbsp;en barre l’entre», puis commande à faire percer des maifons prochaines amp;nbsp;a tirer harqtiebuzadcs à ceux de dedans, qui refpondcnt à coups de canon Si de großes pierresicttees *'* '** fur les maifons pour acrauanter les aflailîans. Cespre-mieres efcarmouches durèrent enuiron cinq iours: cependant le lîeur de Laual aucrti du danger où elfoit celte dame (laquelle lui fit entendre par quelques pages du Prince, qu’elle feignit chalfer du chaifeau , le moyen d’y entrer) partit pour le fecours auec enuiron cent maiffres ,amp; quatre cens harquebuziers. Arriué pies de Taillebourg for l’a-prefdincc,les lîeurs de la Boulaye, Lorge',Moncgornmety le ieune amp;nbsp;autres iufques au nombre de vingt cuiralTes mirent pied à terre fit donnans du colfé de la garenne entrèrent dans le folfé qui elf entre le chalteau St la ville. Suiuis de quelque nombre d’harquebuziers ils changèrent brufqueinent Beaumont amp;nbsp;les liens par diuers endroits. Pour le commencement il fit vne belle relilfance, fe defendant des maifons où lesfoldatss’eftoyentretirez, S de la barriquade qui elfoit douant le chalteau. Les alTie-gez voyaas le fecours pointèrent leur artillerie contre la

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tisNRi TROISIÉSME.

birtiquade amp;nbsp;les maifons delà ville gt;nbsp;dont vne futabatliêj Ccsdiucrfcs charges eftónerentles conipagnio deBeau-öiont qui commencèrent à mefiiager leurs vies.Le Capitai-

' ne Picart parti de Saindes» s’eftoit ibint à ces compagnies I de Beaumont la nuitt precedente, auec euuiron iîx vingts i Irommesamenei de renfort, Plufieurs furent pris, les autres mis en fuite,que la nuifl,les marais amp;nbsp;la riuicte fauue-rent tellement quellemcnt. Peu y mouturenncar ilne s’en trouua de morts du cofle des afliegeans qu’enuiron foi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, nbsp;nbsp;nbsp;,

Xante,des auttes cirtq ou lîx feulement. Les bleflez Si pri-fonniers furent doucement traitez , Si renuoyez pour la plufpart fans rançon, entre autres Beaumont leur chef, le capitaine la Roque, amp;nbsp;autres qui auoyent commandc-

' ment. Durant le combat,le fleur de Laual demeura en bataille hors la ville fur l’auenue de Saindles. Delàildef-couurit quelques fuyards qui fe faupoyetit auec vne en-feigne. 11 les fit charger par fon frere de Ricux , qui fuiui de dix ou douze chenaux, tua les vns, blefla, amp;nbsp;print les aunes auec l’enfeigne. Trois autres encore furent gai-gnees. Onlailfadanslcchaftcauquelquegarnifon,amp;de-puislaBoulayey fut eftâbli gouuerncur. En ce temps le i Duc de Mayenne pafia ptes de S.Iean d’Angely.fon armee où il y auoit deux mil cheuâuxFrançQis,Rciftrcs amp;nbsp;Alba-nois,cinq mil hommes depied , amp;nbsp;force artillerie auec vn grand attirail,Il n’ofa rien entreprendre fur S.Iean, ains fc contenta de drcfler quelques embufeades qui n’eurét point d’effeft. Peu de téps apres le fleur de Laual print par corn- dit pofition fans batterie le chafleau de T ours : amp;nbsp;aptes que le fiturdt La-Prince de Condé euft remis fes forces en vn corps d’ar-mee, le chafteau de Dompierte presSaind lean, aparte-nantau MarcfchaldeRez, futpnnsparcompofition , oùiuiirdtfit les foldats du Prince fe refirent Si recompenfetent de/«rf,, leurs pertes ,ayans trouué leans vn trefgrand butin. Piaf-facgouuerneur de Pons pour leRoy de Nauarre furprint par efcalade la nuidl du vingt trois de Feurier mil cinq cens huitante fix Royan forte place proche de Broua-ge ; dont il acquit autant d’honneur que les Ligueurs eh receurent de defplaifir 8c dommage. Le feiziefme lourde Marsenfuyuant le Prince de Condé efpoufa dans ïailleboure la fccur du fieur de la Trimouille , de laquelle™ 7^1? lia cUvnfils , ÖC ne v'efeut gucres en ce fécond mariage, ƒ quot;T-''iy*quot;*“quot;-)-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;00. iiij,

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Henri t e, or s i t s m îi comme nous îc verrons ci apres. Cependant lefîeurdé Liual reprint Soubize,Sc en chalfi les Ligueurs: puis Mor-nak en Alleuert.S.Gelais s’empara pour le Prince dt Mon-deuis amp;nbsp;Chizay fur la Boutonne. Kanrjues chaffa les Al-bauoisduchilleau de Safay,lequel fut repris à compofîtion puis apres par Malicoi*ne gouucrneur de Niort. Énmron le commencement d'Auril S. Luc gouucrneurdeBrouagc ayant quelque entreprife fur l’iflc d’Oleron.appella du fe-cours , entre autres Tiercclin auec fon regimen compofé d’enuironquatre cens harquebuziers,cinquante moufquc-taires.Si bien deux cens picquiers, foldats refolus , n’ayans pour tous drapeaux que leur enfcigne Colonelle. Le Prin-ccauertirefolut d’aller apres ce regimen, mais ne le trou-zf/iad auec ouilpenfüit Ce retira a Taillebourg auec les fieui^ de fetites fat- Laual, la Boulaye amp;nbsp;autres.Toft apres ayant feeu queTier-«j li’arto-celineftoitrepafféd’Oleron i Marennes, pour s’en re-^uer l’vn tourner à Sainéles,!! le va attendre fur le chemin aflezpres voulurent fortir de Saindesj uet reemei • r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- -,

Cargroisqui COll-duifoitles argoulcts du lîeur de Laual. Apres celle efear-niouchc le Prince fe retira dans Taillebourg. Quant à Ticrcelin, encores qu’il feeuft que fon retour eftoitcfpic, i! n’en tint compte, fe contiant en la force de fon rcginicn, refolu de combatte tout ennem i, en quelque endroit qu’on vinft l’aflTaillir.De fait le feptiefme d’Auril il print fon chemin vers Saindesjgâignantpays amp;nbsp;marchant en bon ordre. Le Prince, qui auoit encore plus de cœur queTicrcelin, entendant ces nouuelles, monte à chenal acompagné de la Trimouille fonbeau frété ,1a Boulaye,Auantignyît autres au nombre de trente,auec autant d’harquebuzierszpuis tire droit vers Tiercelin lequel il trouue cnuironàmillepas du fauxboutg de Sainftes, le charge en queue, amp;lui tue trente ou quaranteyhommes , le relie du regimen fe rangeant en bataille à la faueur des bayes amp;nbsp;du grand chemin. En cefte premiere charge la Trimouille eut fon chenal tué entre fcs iâbes,amp; fans vn própt fecouts eftoit en danger.La B itarderaye enfcigne de la Boulaye y fut tué: Chanterelles le Capitaine Nauarrebleffez.imort:Au3ntigny blefféà la main amp;nbsp;au genouil. Ce nohobllant, le Prince voyant le ' •ïieur de Laual qui eftoit couru quérir fa compagnie vnpcu eflongnee de la, amp;nbsp;venoit au galop auec enuù'ou trete cinq

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cheuaux,

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Henri troisibsmi, ijj

cheuâux, lui commande de donner droit à l’ennemi. Ce jeune Seigneur plus prompt à executer tju’on ne lui auoit ' commandé,franchit luycs amp;nbsp;foffez,tire droit à l’etifeigne colonnelleenuironnee amp;nbsp;couuertc d'B’n bataillon de pic-«juiersjlefquels il rompt, combat celui qui portoit l’enfei-gnc,laluiofte,8clemetenfuitte, aucc tousles foldats du regimen, dont foixantc demeurèrent fur la place. Tierce-lin blefleau bras fe fauua ,auec fort grand nombre dcblef-fez.Maislc fieurde Laual y perdit Sailly dit Tanlay (a eau-fe que l’autre ertoit mort de maladie, peu auparauant à Ican.) 8c Rieux, Tes deux frétés , tJeffez fi rudement l’vn à la tefte, l’autre au petit ventre, qulls en moururent en dc-^*’ vamtut. dansdcuxioursapres.Cargroisy receutvneharquebuzade au genouil.Le Prince fit deux belles charges a la cauallerie j lt;nbsp;deiainftes qui vouloir fecourir Tiercelin, Sc la mit par deux fois en route, remportant les armes amp;nbsp;dcfpouilles,/♦ S auecl’enfeigneColonnel : mais trefdolent delà bleflùte mortelle de ces deux jeunes Seigneurs,qui furent futuis du fleur de Lau tl leur frere , lequel acablé de trifteffe en (è voyant pt iué de trois frétés , de la plus grande efperance qu’il eftoit poflîble de penfer,8c. qui moururent fort Chrç-«, ftiennement,rendicrefprit à Dieu huit iours apres. Ils foi-, uoyent en pieté, modcllic 8c valeur, les traces du Seigneur. d’Andelot leur pere,Cheuâlicr fans peur, qui quelques années au patauant (comme nous l’auons dit ci deffus)eftoit mort de maladie dedans Sainétes. Ses fils moururent au-presjdeuxau combat pres des portestSc deux de maladie gç n de regret. Tous quatre furent inhumez enfemble dans Iç temple du cbafteau de Taillebourg.

l’av dit ailleurs vn mot du voyage duRoy deNauarre * flcGafcorigne en Poiâou:cc qui mente VQ peu plus ample récit. Au mois deFeurier 1586. Matignon ayant aflîegé Cartels,le Roy de Nauarre acompagné de deux à trois cés ge des ^udr' maiftres fie enuiron dixhuiteens harquçbuzicrs en fiele-uer le liege, 8c voulut difncr dedans ce chafteau , pour tef-moignage qu’il en auoit chlflefon ennemi. Puis il fit yntreluh Voyage en Beam pour donner ordre aux afaires: ce qu’ayât expédié il tire vers Nerac,8c paifantà Eaufe, ville lienc,entendit que le Duc de Mayenne s’acherainoit pour l’empef. cher de palfer la Garonne. C« nonobftant il futàNeracv pour alfèurer la place : au forcir il print fon chemiadroiç

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HÉ^RI TROISISSM Ï.

■* àBirbafte, amp;nbsp;le continua comme pour aller à Caftcl-ji-loux.ERant à deux lieuès près au milieu des bandes, il leur , fit entendre fon intcntion,éc auec ringt gentilshömes bied montez amp;nbsp;dix foldats de fes gardes marcha vers Caumont, laiffant la conduite du reftequi cftoit de deux à trois cens argoulets mal montez amp;nbsp;defatmez,Sc enuiron quinze har-quebuziers des gardes , au lîeur delà Roque pour paflerâ Sainfte Bozeille,ce qu’il fit fans empefehement,encore que l’armce de Matignon nrfïilt ^u’à trois lieuès de là.Le Roy ârriué à Caumont, y difna tolit àfonaife,nonobflant qué le Duc de Mayenne ne fuft qu’à deux lieuèsde fon paflage, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;apres difnépallà la riuiere, fans empefehement ni perte

■ lt;’ gt;••• d’aucundeslîens.SeretrouuantlelendemainàSainfteFoy ■ auec tous fes genSjil y feioiirna trois fepmaincsenticres,al-. -, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, lant de fois à autre àlachalfe, fans que le Duc tint conté

de le venir faluer auecfon armee, encores qu’il nefuft qu’à trois lieuès loin de lui. Pourtant le Rôy de Nauarre tira en Poiftou,où ayant faittefte au Marefchal de Biron,il s’achemina vers la Rochelle, vifita l’armee de mer, fît referrer par vne paliflade ceux de Brouage. Sur la fin de l'an-Dee 1586.furfcance d’armesauoiteftëaccordée départît d’autre par l’entremife de la Koine mere amp;nbsp;du Roy de Nauarre: mais elle fut fans effeft par l’artifice des chefs de la Ligue,qui ne tafehoyent qu’a amufer le Roy de Nauarre pour Icfurprendre.

p. Aucommcocementderan1587.il vintà Marans bien txxxvn. acompagné pour traiter derechefauec la Roine, laquelle gendre venu en intention de la tancer non pas ifM dt quot;nbsp;delàcroire,recula,amp;finalement quittale Poitlou pourre-Jejtufepour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en Cour, ayant entendu le vent de quelques noii-

laLifuecl ueaux dcffeins des Ligucuis. Quant au Roy de Nauarre^ ïre T^oy j| æit a faire la guerre auec quelques canons fournis par ceux de la Rochelle,print Chifayparronipofition.amp;Sa-fàyd’affaut,où il fit pendre quelques voleurs de Nyort,qui s’y eftoyentopiniaftrez , puis contraignit ceux deS.Mai-xaut à fc rendre, 8c tort apres eut Fontenay à fa difere-tion‘,y ayant fait batterie de neuf pieces, gc print par efea-ladeMaulcon, par la hardieffe des troupes du Prince de Condé, qui n’eurent la patience que le canon euftioué. Pendant ces exploits, le D»c de loyeufc, beaufrcredu Kôya

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Hinri troisiismi, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;194

Roy.s’aiiança pour paflèr la riuicre de Loire auec vne puif-f.intc armee.Le Roy de Nauarre ayat deifait quelques co- ' pagnics de celles qui entroyent vn peu trop auant en pays/'J^**** fit retirer partie de fes troupes vers S. Maixaut, letefteen Saintonge ) pour s’en feruir felon les occalîons, àlarui-ne de celle armee nouuelle. Mais les regimens de Char-bonniere amp;nbsp;de Bory eftans demeurez dans le bourg de la Mothe fainft Eloy , fous promefle de faueur par ceux du chalteau , furent chargez amp;nbsp;desfaits par l'armee de loyeufe, à caufe que ceux du chaûcau les trahirent, amp;nbsp;preftercntmcfmes des piece.s pour rompre leurs barricades. Soudain loyeufealTiegea fainâMaixaut, qui refilla quinze iours à la furie des canons amp;nbsp;de toute celle armee , finalement fe rendit par compofitioi/en laquelle loyeufene voulut qu’oncomprinftM. delà I_arrjette mi-^^ nillre du lieu, lequel il fit exécuter à mort, dont plufieurs dellorsprefagerent que ce Seigneur trouueroit bien toll quelque malencontre.11 laiffa Marans où Ion ellimoit qu’il iroitfraper: car ayant feeu qu’on l’y aitendoit il tourna vers Thonnay-Charente, prinfepar compofition talfaillic à l’improuille la compagnie du fieur desPueilhes en vn village , où les alfaillis firent vn tnerueilleux deuoir: mais eftant la' partie trop forte du collé de loyeufe, apres que les vns eurent cité tuez en combatant , les autres s’eflans cachez par les caues , les autres rendus fous la foy promile, prefques tous furent tuez de faiig froid, auec beaucoup de cruautez barbares; cat les Ligueurs faifoyent defpouiller ces prifonniers tout-nuds, amp;nbsp;fans pitié eflayoyentla force de leurs bras Sc le tranchant de leurs efpees fur des corps defnuez de toure defenfc, C’elloit vne bellialité farouche coullu-miercaux troupes du Duc de loyeufe, lequel en auoitfaic faire autant aux foldats de Debori amp;nbsp;Charbonniere,contrc fa foy. 11 y auoit en celle compagnie de fort braues hommes, amp;nbsp;plufieurs enfans de bonne maifon tant de la No-blelTe que du tiers hllat.Cc fut vn article qui neferuit gue-res au Doc à Contras. Pendant cela le Prince de Condé auoit reprins Thonnay-Charanteàl’occalion dequoy le Duc rebrouffa chemin auec fon canon, amp;nbsp;l’ayant battue la reprint fur quinze fold«» commandez par vn fergét

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Henri troisiesme«

•• » homme courageux mais vn peu trop opiniaftre. Puis aprcS i! print par compoGtion l’abbaye de Maillozay: amp;nbsp;voulant attaquer Marans StTalmont n’ofa, pourceque les forces contraires s’appreftoyentàlui faire tefte, ioint que la pelle eftoufFoit de iour à autre fon armeetpdurtant fe retira-il aucommencementd’AouflàParisj où il fut receu aueî toutes les carefles qu’oti peut lui faire, Lauerdin auoit e-Jlé laide en fa place pour commander en l’armee : mais le Roy de Nauarre lui chauffa de fi pres les efperons, qu’il destit trois compagnies de genfdarmes,print leurs cornettes, plufieurs capitaines amp;nbsp;gentilshommes prifonniersj pourfuiuit Lauerdin iufques à la Haye de Tourain^e, amp;nbsp;retournant receut les troupes que le Comte de Soiffons lui flicna,amp; celles de Normandie conduites par Colombieres, apres la desfaite de celles queleDucdeMercceurmenoit ■ • de Bretagne au Duc de loyeufe fort beaufrere,où fon riche bagage demeurâ gaigné par la conduite du Vicomte de Turenne.

Dlt;rai'lt;rj Roy Nauarre eftant à la Rochelle receut nouuel-txflntj iZa les certaines que l’armee des Reiftres s’acheminoit pour Duc de venir à lui: pourtant refolut-il de s’acheminer en Gafeon-f* gne, afin qu’ayant recueilli quelques troupes il retournaft Cmtrâequot; ' 'O «lil'gcnce pouruoir à ce qui eftoit plus prochain. Or eießtut. poof ioindre à fon armee en Saintonge il faloit paffer deux petites riuieres,la Drongne amp;nbsp;l’Ifle.ce que le Duc de loyeufe vouloir par toutes voyes empefeher,ayant (ce di-foit il) charge de donner bataille à quelque pris que ce fiift, 8c concluant que la desfaite du Roy de Nauarre (dont il affeuroit foy mefme, Tes maiftresj fes compagnons éc fes Valets) rompoit entièrement l’armee eflrangere. Il auint tout à rebours de ce que ce ieune Seigneur, enyuré de fa précipitée 8c trop foudaine grandeur mondaine, auoit fol-ïemeüt imaginé. Car il fut fauché en vninftant; l’armee é-fîrangere diflîpee,8t le Roy de Nauarre demeura en piedsi pour voir puis apres donner de terribles efehees à la Ligue 6c contempler mat le Roy d’icelle. Tant eft admirable ce. \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lui qui enueloppc les grands amp;nbsp;les petis du monde en la

confufion qu’eux-mefmes ont tiffue ! Pourreuenirau Due de loyeufe, ayant receu renfort de caualleric amp;nbsp;d’infanterie,auec toute fon armee de douze mil hommes de combat , ou enuiron il fe met en campagne. Le principal fufet de cefte

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Hs H M T S. O I SiB S M B. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tÇÇ

iäeceftc entreprife côfiftoic au paflàge de ces riuicres auec apparence que le premier pafleaiiroit grand auantage fur ait’ ledernier.OccaljonaufllqueleRoydeNauarrc/vfantdc ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

fapreuoyance Si diligence acouftumec) acompagné des'’^B'’')‘gt; Prince de Condéj Comte de Soiflbns, Vicôte deTurenne'^’**^ * **** amp;nbsp;autres Seigneurs amp;nbsp;bons chefs de guerre, s’achemmah»*^ droit auec toute fon armee à Courras pour y paffer la Drô-gne à gué. Le Duc de loyeufes’y auançoit àmefmefin .5£ fit defmarchcr vne troupe de cheuaux legers, qui arrftez à Contras vne heure deuant lui, trouuerent que les troupes du Roy de Nauarre y arriuoyent auffi, amp;nbsp;leur firent place, pour n’eftreaffez’fotts. Ce fut le foir du Lundi 19. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

iourd’Oélobre. Le Duc penfant tenirlorsleRoydcNa-narre, enclaué encre deux riuieres, comme en fa main, fc ‘ refolut promptement à la bataille. Il donna à cefte fin le '' rendez-vous pour le lendemain à toute fon armee entre Roche-Chalais amp;nbsp;Courras. Le iour venu il prend fa place de bataille au lieu le plus auantageux tju’il lui fut poflible de choifir,à demie lieue de Courras. Des le grand matin le CmmfiM.-. Roy de Nauarre auerti de ce préparatif, mande iClcrmôt,'quot;^'^'^'*^* niaiftre de l’artillerié, qu’en diligence il face amener le Hon,qui n’auoit fccu paffer le foir precedent, part de Cou- dtichefi a-tras , met fon armee en bataille, amp;nbsp;place fon artillerie fort ««c vor li«« commodément; puis ayant harangué de contenance alai-'quot;'’”quot;'quot;^' ere Si couraeeufe fes gens, qu’il trouua pleins d’ardeut

Si de deuotion, il fit faire les prières aDieu par toutes les troupe'. Sur les huit heures l’artillerie commence à tonner de part amp;nbsp;d'autre. Celle du Roy de Nauarre cftoit placée fi a propos,qu’elle ne tiroit coup qui ne portaft, fiifant iour dans vn efquadron degendarmeric à la main droite du Duc de loyeufe , l’artillerie diique 1, pour eftre en lieu bas amp;priueedelibreafpeft, ne fit aucun dommage. Sur les neuf heures la Caualerie legere du Duc , conduite par La-Uerdin amp;nbsp;le Capitaine Mercure , fit vne charge affezbelle, amp;nbsp;contraignit celle du Roy de Nauarre de donner paffa-ge. J1 auoit diftribué fes troupes dechcualen quatreefea-drons quarr^zdiftans les vns des autres, afçauoir le lien Si celui du Prince de Copdé , d’enuiron cent cinquante pas; celuy du Comte de Soiffons de foixante pas à fa gauche , amp;nbsp;celui du Vicomte de Turenne d’autant à la niîin droite du Prince. Lauerdin paffaut outre rencontra,

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Him.! TROrSIESMÏ.

- l'efeadron dll Vicomte; mais il ne I’entamapointjainsfiiE Contraint fc retirer d’oùil eftoitparti. Les trois autres ef-* cadrons des Princes virent tout ce choc de pied ferme, qui n’eftoit qu'vu coup d‘eflay,au pris de la defraarche du Duc de loyeufcjlequcl fuiuid'vn gros de cauallerie, ayant à fes coftez deux hayes de gendarmerie s’auança refoluement pour venir à la charge amp;nbsp;à vne mcflce generale, de laquelle il efperoit emporter les crois principales tcftes de la mai-Lon^eBourbon , amp;nbsp;triompher ce iourpardeflus tousles guerriers de noftre (tecle Mais Ces trois Princes, marchant chafcund'euxàla telle de fon efeadron , s’acheminèrent •’Î’J premièrement au pas, puis au trot, finalement (le lignai ’W’ donne') à toute bride, amp;nbsp;chargèrent en mefmeinftant, fc-parement toucesfois,amp; chafeun félon fa route,fi valejifcu-« Lcment cefte multitude de cauallerie 8i gendarmerie Li-gueufe 1 que toutes les troupes furent aufli toll mcflecs amp;nbsp;aux mains: tellement que les lances ne feruirent que de boisfur lechamp.C’eft chofeeftrange qu’en moins de rien la furieufe armee du Duc de Ioyeufc,couuerte amp;nbsp;equippee à l’auantage , flanquée à droite amp;nbsp;à gauche de deux gros bataillos côpofez de plufieurs regimens d’infanterie,fut ré-uerfee par vne troupe moindre des trois parts: car à neuf heures la mcflec commença, amp;nbsp;à dix heures nefetrouua pas vn feul homme de l’armee du Duc, qui eull les armes en main, où que Ion vid ailleurs que par terre ou en fuite. Comme la cauallerie amp;nbsp;gendarmerie, q'uoy quetrcfpuif-fante, fut tantoll renuerfee, foulee , partie abatue fans plus fc releuer,partie mife à vau de route:en aufli peu de temps fut desfaitc l’infanterie attaquée par le regimen du Roy de Nâuarre, où commandoyent pour maillres de Camp, Calle lnau,Parabiere,Salignac amp;nbsp;autres, à la droite du Roy de Nauarre: amp;nbsp;à la gauche,Charbonniere, Preau, Lorges, amp;nbsp;plufieurs autres vaillans chefs, lelquels, chafcun à fon ef-gard, fuyuans courageulcment l’occafion de la vidoire taillèrent en pieces tous ceux qui voulurent refifter, S mirent de tous collez lerefleenroute. Le ejnmp de bataille fe trouua couuert d’hommes amp;nbsp;cheuaux tuez, la terre femeed’armes,amp;entre autres de lances li efpaision-chees qu’elles empefehoyent le chemin. Celle vidoirc fut tant plus honorableau Roy de Nauarre, qu’elle ne lui futlanglante,' car en vnefigrandemukitudedemortsdç l’armee

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HbNR.1 TROÎSItSMI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;29^

I’jrmfe contraire, il y perdit fort petit nombre d’homn^es ^5« foit de pied , foit de chenal : amp;nbsp;en ce peu qui y demeura ne ' s’entrouua vn feql de marque ou de commandement. De l’autre part tous les chefs furent ou tuez, ou bleffez, ou pris, fauf Lauetdin 8c le capitaine Mercure , qui le fauuerent a toute pçine,fur tout le dernier, lequel pen-fant que le Duc full demeuré viftorieux , auoit donné iufques dans le bourg de Coucras, Çc eftoit délia apres le butin ; mais il fut contraint incontinent plier bagage lui mefme 5c s’enfuir bien vjfte , fans rien empor-ter. Laviftoiie fut pourfuiuie trois heures ou plus, 5c des wae-en celle des fuyards en furent que tuez , que pris vn fùux. grand nombre. Toutes les çornetrès furent prinfes, mef-mes la generale : le Canon en'mené, le bagage perdu: l’aâion de graces au retour de la pourfuite rendue à Dieu fur le champ de la bataille : les bleffez furent enleuez, les morts enterrez , les logis des vaincusbruf-Iczî amp;nbsp;(e que combla l’honneur du Roy de Nauarre fut qu’11 ne parut moins humain 8c courtois enuers les pri-fonniers 5c bleffez ,qu’il s’eftoit monftré raillant, (comme auflï firent les Princes , Seigneurs, gentilshommes, chefs, capitaines, membres de compagnies 8c foldats de fpn armee) en l’ardeur du cqpibar, 11 fit foigneulement pen fer les bleffez, renuoy a prefquestous les prifonniers fans leur faire payer rançon, gratifia plulîeurs des chefs, fit rendre les enfeignesa aucuns, nommément au (ieur de Mohtigny, lequel entre ceux du parti contraire fit vaillamment ce lout là. Brief Ion ne remarqua au Roy de Na-Uarre pour ce fuccez vn feulerait d’infolence ou de chole-re, qui cil ordinairement la mere de cruauté. Le Duc de.

loyeufe perdit l’cfprw 8c le cccur dés le commencement! c-du combat : 8c penfant à fe fauuer fut chargé, 8c fans rc-, fpeft aucun de fa qualité tué fut le champ. Auffî furent tuci' fon frere nômé Sainft Sauucur ; item Breffay qui portoit laf cornette blanche ,Rouffay puifnc de Piennes guidon du PerttijueJ'* DuCjle Corn te de la Sufe, le Comte de Gauuelo, le Comte «««» d’Anbifoux, les fieurs de Funel, l’aifné de Neufui de Péri-gortjlc ieune Rochefort Croifette,Gurat cornette deMau-mont, S.Fort guidon deSaind Luc, DuBourdetfon en*’ fçigne, de Vaux lieutenant deBellcgardegouuerncurdÇ’

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H Ê N R r I ROJ 8 11 ! MI.

* Saintonge, 1’cnfeigne de Montigny, Tiercelin maiftre da camp J Chefnet fon premier capitaine, PJuuiaut, la Bran-gerie, Campcis le ieune, les capitaines la Vallade, Bacul-lard, amp;nbsp;autres en trefgrand nombre,deinai^ue amp;nbsp;de nom. I.C conte des prifonniers fut trefgrand, amp;nbsp;de gens de qua-lité, aucuns deCquels moururent quelque temps apres de leurs bleffiires , entre autres Bellegarde gouuerneur de Saintonge. Quant aux morts du collé de la Ligue en celle bataille, tant lur le champ qu’en la pourfuite, amp;nbsp;qui allerem rendre fame çà amp;là , Ion tient que la moitié de Par-raee,qui eftoit de plus de douze mil hommes de combat,y demeuia. Aucuns ont bien dit dauantagc.Le Roy qui eftoit à Gyen auec fon armee, pour s'oppofer aux Reiftres au paflage'de Loire , receut nouuelles que les deux années s’eftoyent choquées, amp;nbsp;difoit le bruit commun qu’il n’y auoiteu qu’v ne petite rencontre, où le Roy deNauarre auoit eu du pireimais la vérité fut incontinent defcouuerte, par les prifonniers rclafchez amp;nbsp;autres; tellement qu’il fut notoire a tous que le Roy de Nauarre auoit giignc la plus fignalee bataille qui fe full encor donnée en France, pour la defenfe de ceux de la Religiô, auec vne perte mer-ucilleufe pour la Ligue, qui en mena vn dueil eftrange, lequel feruit de côtrepoids àlareffouiirance des fucces qu’on s’y promettoit délia en la desfaite des Reiftres, dilTipez

Apres cefteviéfoire le Roy de Nauarre fit fon voyage aarrt aprtt de Gafcongne,acompagné du Comte de Soiflbns.LePrin-w/?«'«. ce de Condé fc retira en Saintonge, auec vne partie des compagniesiayans conclu de fe rallier tous enfembic pour aller au deuant de leurs Reiftres. En chemin le Roy de Nauarre ferendit maiftre de pluficurs places fur lariuiere del’Ille: puis afin d’expedier chemin laifla le gros de fes troupes au Viconte de Turenne, lequel en,peu de iours fit quitter amp;nbsp;tendre par compofition ou emporta de force v-ne trentaine de petites (mais pour la plufpart fortes 8C bien gardées) places fur cefte mefme riuiere, punilTant 8c exterminant beaucoup de voleurs qui fous le nóde la Liquot; gue faifoyent vne infinité de maux en toute la contrée. •Outre cela le Roy de Nauarre, qui auoit difîipé tant d’ennemis,au lieu de s’enfler de fes viftoires, notamment de la dernière, meu de coropafliqn pour les mifercs de la Ftâce, fe fub*

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HîNri troisies mi.

iefubmit àrccercherles moyens de pacifier tant de trou- Sr ' bles, amp;nbsp;pour ceft effeft enuoya vers le Roy ; mais il n eut point d’atidiancc.La Ligue fe fortifioit de iour à autre dans Paris, SiJi’att^ndoitplus queladiffipation.del’armeeA-lemande(dont ceux de Guife Tjauoyent les defniarchcs) pour mettre les fers a» feu d’vne nouuelle façon.En ces entrefaites,cefte armee ayant efté rompue , comme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J/iÿquot;

dirons maintenant, toute cfperancc de paix amp;nbsp;d'accord fut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- a »

entièrement retranchée au Roy de Nauarre, la Ligue fe Vantant lors d’eftre à cheual, gt fe glorifiant tout haut de

Voir bien tort parterre fes ennemis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J I gt;nbsp;nbsp;nbsp;'

Or nousauons à confiderer le plus briefuement que f3i-Difci)urt du te fe pourra le voyage 8c la defroute de l’armeedes Rci- ■voyageô-de Ares. En ce temps la France ertoit pleine de gens de euer- defmutt re.Le Roy tenon vnc armee pres de u perlonne,ayant plus Wf^^res peur de la Ligue que d’autres ennemis. Le Duc de loyeufe ertoit en Guyenne auec la fienCiles Ducs de Lorraine amp;nbsp;de l’an 1587. Guife la leur pour coftoycr celle qui vouloir entrer en France. Le Roy de Nauarre raffembloit fes forces en Ga-feongne pour venir en Poidou où le Prince de Condé, le Comte de Soillbns, le Viconte de Turenne,le Comte de là Rochefoucaut, le fieur delaTrimouillc amp;nbsp;autres faifoyent Vn grand amas. Le Prince de Conty recueilloit des gens au Maine gc.ailleurs pour aller ioindre les Reiftres, lls’amaf-foit vne armee en Languedoc, amp;nbsp;des troupes en Dauphiné. Rertoit pour vne nouuelle charge à la France, l’ai mee eftrangerede laquelle ertoit chef le Baradc Donavv: amp;nbsp;ÇQ icelle lieutenant general pour le Roy de Nauarre le Duc de Bouillon,affifté des fieurs de Qu,itry, Beauuais la Node, Cleruan , Digoiues, Rambouillet, Veziles, Montlouél 5c autres. On l’cftimoit compofee de cinq nulle chenaux?* • Reiftres, cinq milleLaqfquencts, douze ou quinze mille Suilfes en trois regimens , deux railjiarquebuziers François amp;nbsp;de quatre àjincpeens cheuaux. Le fieurde Cfiaftil-lon ayant traueri'é de grands dangers depuis Languedo-iufques en Lorraine auec vne petite troupe de feptà huiir cens hommes,s’y ioignit fur la fin de Septembre. Celle armee fit quelques degafts de villages en Lorraine : mais point de notable exploit de guerre,amp; faillit au pont S.Vin» cent de combatre le Duc de Guife, lequel feeut dire depuis que s’il eurt eu lors l’auantage de fes ennemis, il leseuft

PP. j.

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. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Himi TRoisiïSMs.

içTiaflez iufques en Alcnrugne. Ceftc grande armeedcî fon entree en Lorraine entra en incommoditez. La principale eiVoit que fon general eftoit vn ienne Seigneur, non encore façonné aux afaires, peu refpefté, amp;nbsp;qui perdit tort apres par maladie le Comte de la Marckfon frété puifné, hardi, amp;nbsp;de grande efperance : le chef des Rei-ftres, fimple gentilhomme, vaillant de fa perfonne, mais mal entendu aux afaires de France, amp;nbsp;trop foible,pour - vnlî pelant fardeau, ayant la Ligue en tefte, auoitalîcz

mauuais confeil , 8c vn nommé la Huguerie fut fu-fpeft deflors amp;nbsp;depuis à plufieurs d’auoir porté grand

■t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jnuifance à toute Tarmee , amp;nbsp;rompu beaucoup de def-

feins tant contre le Duc de Lorraine que contre ceux deGuife: dont il elTaya de s’excufer : neantmoins long temps depuisaeftéen réputation d’auoir empli fcs'cofres en celle guerre. Les pays par oùl’armeepaffoiteftoyent de(olez,amp; ceux de Guifc firent rompre fours, moulins, amp;nbsp;öfter du chemin tout ce qui pouuoit acommoder lesRei-fires, qui en toutleur voyage nemonftrerentgueres de contentement.il y trouua toufiours quelques cornettes qui auoyent beaucoup de réfolution amp;nbsp;ne demandoyent que combat, cftans incitez par le fieurdeChaftiIlon amp;nbsp;autres. Près la ville de Chaftillon fur Seine gardée par vne forte garnifoq fous le ficur de laChaftre.y eut quelque fortic,où les harquehuziers de la garde dudit fieur de la Chaftre furent taillez eq pieces,amp; la caiialIcrierepoulTee iufques dedans les portes delà ville. Delà on vint à Ancy le Franc d’où l’armec print fon chemin vers la riuiere d’Yonne qu'ellepalTi amp;nbsp;receutauis du Roy deNauarre ,de monter à la fourçe de Loire, où il eftoit délibéré lui venir au dc-

* •uant, La fafion eftoit pluuieufe au commencement de l’hiucr, amp;nbsp;y ayant beaucoup d’artillerie, amp;nbsp;faute de viures, les chefs irrefolus, les troupes marchèrent, remettant le confeil a fe refoudre fur les occafions. Faute de diligenter pn perdit en vingtquatrc heures l’occafion du palfage , de la charité, où le Roy pourucut fi bien que les Reiftres

François n’oferent en approcher, non plus que de quelques endroits gueables de Loire encesenuirons ,à cau-feque les chefs ne furent prompts à marcher d’vnmef-pe pied : les vns eftansd’âuisde diligenter, les autres baftiflans

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HjN M ÏRO I SIS S M B. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;198 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

baßilTins des delais amp;nbsp;remifes. Multitude de cHefs ef- V’7 ' ***'. gaux en vue armee , ou dont les vns portent quelque ialoulïeaux autres, eft trefperilleufe : comme cefte armee 1’experimenta. Pres de Neu fut, la Huguerie pour les Alemans fe plaignit des fauuegardes que Ion donnoit aux gentilshomincs François, pource que c’eftoit afamer l’ar-mcc , demandoit la paye d’vn mois, autrement ils ne paftetoyent point outre , propolbit plulîeurs difficuliez. fur le partage de Loire, amp;nbsp;qu’il n’y auoit plus que deux mois pour tenir la campagne. Ils furent priez d’attendre qu’on euft recharge du Roy de Nauarre, amp;nbsp;que cependant l’armeeiroit faire fejour en Beaulfe, où il y a-iioitdes bleds amp;nbsp;du fourrage. En ce mcfme temps les Sun— fes, priuez deTielman leur colonel décédé de maîadîeÇ firent eferire par fon lieutenant lettres au fleur de Cleruan (au nom des trois regimen') portant qu’ils eftoyent re-folus faire entendre au Roy lesraifons de leur venue eu ^*^*^**) France,amp; pour cefteffeft lui enuoyer des Ambaftadeurs. Ce qu’ils executerent puis apres, combien que cela fuft trertufpcft aux Seigneurs amp;nbsp;gentilhommes François , 8C aux colonels des Rciftres. L’armee eiloit en ce temps, i-(çauoiraumois d’Oftobre fur les terres du fleur de Cha-ftillon,lequel fit ouuerturepremièrement pour furprendte lapeifonne du Duc de Guife qui s'ettoit allé loger auec deux ou trois cens cheuaux dedans Chafteau renard : mais on allégua en confeil tant de difficuliez, que ce deflein trefaifé à executer fut rompu, Toft apres il drefla vne autre entreprife pour obliger au combat les Ducs de Guife amp;nbsp;de Mayenne (qui auoyent leurs troupes fort efeartees, aufquelksonpourroitcnleucrprefqilcs tous les logis a-Ucc peu de danger) auant qu’ils fuffent plus pres de l’armce du Roy , ou de Montargis qui pouuoit les fa-Uorifer. Mais ce coup fut encores rompu par ceux qui ima-ginoyent le peril trcfgrand , amp;nbsp;(commeon dit) faifoyenc I le loup dixfois plus dangeteux qu’il n’eftoit. Le vingt fcptiefine iourd’Oâobre prcfques tous ceux de Guife amp;nbsp;autres chefs de la Ligue, qui iufques lors depuis le mont Sainft Vincent auoyent logé fort àl'efcart, vindrent auec ( quinze cens cheuaux amp;nbsp;cinq mil harquebuziers, fe ren-i 4re à Montargis amp;nbsp;es enuirons, au delà de la riuiere P P. ij.

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, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HïNRI TRorSISSMif

deLoing, laquelle eftant entre deuxempcfchoitl’armee d’alict à eux , amp;nbsp;au contraireleurdonnoitcommuditétle palier à volonté vers l’armee,paree qu’ils aupyent les guaiï amp;nbsp;pafTages à leur commandement : au moyen dequoy ils firent entreprife fur le Baron de Donavv logé aueefept ou huit cornettes'de Reiftres dedans Vimorty à vnclieuê K demie de Montargis. Ils y arriuerent fur les fept heures du loir. A l’alarme les Reifircs fe rallièrent promptement à leurs cornettes, tandis que les gens du Duc de Guife s’a-niul'oyent au bagage. Le Baron fit plutîeurs charges tantâ l’infanterie qu’a la caualcrie. La premiere fut fur le Duc de Mayenne qui faifoit la pointe. A celle charge les Reiftres fireot/aillamment,de forte que plufieurs gentilshommes, amp;nbsp;nommément celui qui portoit la cornette du Duc de M 'ycnnefurentabatus'.la Cornette prife,auec deux autres. Sans le tonnerre amp;nbsp;vne groffe pluye qui furuint, ceux de Guife s’enalloyent en route. Ils y perdirent pres dequa-rante gentilshommes , amp;nbsp;pres de deux cens argoulets SC fantaliîns. Il y eut enuiron cinquante Reiftres tuez, amp;nbsp;en-uiron cent valets, amp;nbsp;trois cens cheuaux de chariot, auec quelque bagage. Le iour venu,vn trompette vint demander les morts delà part du Duc de Guife, amp;nbsp;efehange de prifonniers, requérant qu’on lui rendift les trois cornettes. Ce dernier article fut refufétles morts furent enleucztquât aux prifonniers de part amp;nbsp;d'autre, le temps en fitlarefolu-tion. Mais les Reiftres allèrent reprefenterdeuant Mon» targis,olFrans le combat de iour;amp; apres auoir attendu vne heure,fans que perfonne paruft, fe retirèrent. Celle perte de bagage amp;nbsp;de çheuaux à Vimorry fit derechef mutiner les Rpillres, Se fut toutle refte de l’armee bien einpefché à les appaifer. Au commencement de Nouembre, vn nommé le Pau, capitaine es troupes de ceux de Guife eftaya d’enfiler les fieurs deflhaftHlon . Cleruan amp;nbsp;autres dedans Montargis fous promefle de leur donner entree au cha-fteau. Ils allèrent iufques au bord du dangertmais vn delà fuite du ficur de Chaftillon ayant defcouuert quelque cho-fe,fut caufederetraite.Lesligueurs (efentans defcouuerts mirent le feu a des trainees de pouldre,firent fauter en l’air les portes amp;nbsp;les ponts, par où il faloit que les entreprenans palialTent, aueC canonnades amp;nbsp;harquebuzadesfansnom-hre.-mais ils n’offenferent perfonne. Le fieur de Chaftillon

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HeNRI moISIIJMJ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïpji

de retour fit bittre Chaileau-Laudon qui Te rendit amp;nbsp;fut pillédes Reiftre^au defloger mirent le feu en plulicurs villages. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Les amballadeurs des trois regimens de SuilTes (qu faifoyent moitié de l'armee) cftatis retournez de vers le Roy quiauoic traite auec eux par l’entremife du Duc d« NeucrSjChangcrcntàleur arriuee le courage de leurs com^ pagnons I qui commencèrent à fe mutiner tout ouuerte-nitni,8c demander trois mois de paye,ou congé.Le Duc de Bouillon,fon Confeil,lcs Colonels des Kciflres s’employèrent tous à apaifer celle efineuteimais ils n’en peurent tirer autre chofc,linon que fes ambaffadeuts retournèrent encores vne fois vers le Roy amp;nbsp;capitulèrent pour eux, amp;nbsp;peu de temps apres les vns prindrent parti auprès du Royj les autres retournèrent en Suiffe, où quelques vns de leurs Capitaines furent décapitez. L’armee diminuée de plus de la moitié'pat celle reparation desSuiffes, fore hatalfee au relie, amp;nbsp;fc desbandant à toutes heures , à caufe des incommoditez fi longues amp;nbsp;quife rendoyen» inlupportables, les chefs relolureut ne delceiidre plus bas, car ils eftoyent pres de Chartres, preuoyans que fi Ion vc-noit leur donner bataille,il y autoit manifefte hazard pour eux. Le Duc de Guile eutl bien voulu auoir autant deforces qu’il defiroit, pour tout exterminer : encores qu’il fuit tresfort en caualetie amp;nbsp;infanterie. Mais il redoutoit encore plus le peril,amp; fe referuoit à d’autres entreprifesùoint que la prefencc du fieur de Chaftillô l’arteftoit court, quad ileftoit quellionde penfer à combatte en bataille rangée. Quant au Roy, il attendoit l’occafion, amp;nbsp;cufl bien voulu queccuxdeGuifc euflent ioullé contre les Reitlres, 8c que les vnseuffent fi bien afoibli les autres qu’il full demeuré maiftre : mais il ne vouloir pas ptefter les armes au Duc de Guife,craignant que fi la victoire lui demeuroit, le Valet ne vouluft deflots fe mettre en la place du maiftre, comme il clfaya de faire bien tort apres. L’armee auoic prins iour au Z4. de Nouembre pour tebrouffer chemin. Or auint que le Baron de Dooavv logé dans le bourg d’Auneau pres de Chartres, auec fept cornettes, le Duc de Ouife marcha dô nuift en diligence,amp;,fans que les Reiftres s’en apperceuflènr, ietta force harquebuziers dans le cha-fteaujoù les payfans s’eftoyent retirez qui auoyent promis

PP. üj.

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aux Rciftres leur fournir des prouilîons-Au poind du iour» comme le bagjgc des RciÜres fortoit , le Duc donne le lignai a les harquebuz.icrs au challcau,lclquels entrent par la porte du bourg trouuee ouucrre,amp; fans relilfance, pource que les Keiftres elfoycnc en leurs logisprelfsa montera cheual. Ces haïqucbuziersfe coulans par les rues donuent dans les premiers logis : furquoyles Reiltres pienaiis l’alarme montent a cheual:mais ils trouuent la porte failie, SC les rues cmpcfchces de leurs chariots : de lorte que pour e-ffre le village fermé ils ne peurenc ïamais ni fe ineitre en-femble,ui gaigner la campagne. Le baron fuiui de fept ou huit, amp;nbsp;fe irouuant des premiers a la porte perya ceux qui entroyent: mais aufli toit la porte fut relerree. Ceux des Rentres la montez acheual couioyent autour des murailles pour trouuer quelque palf.ige, à faute dequoy mon-toyent furies Telles de leurs cheuaux , puis fur la muraille* donc ils fe lettoyent dedans le folié: Si ainli cfcliapperenC quelques vns. Leur cornette generale Sc vnc aune furent fauuees par ce inoyérrnais cous ks Reilfres de ces deux cor nettes lie des cinq autres (entre lefquels y auoit plulieurs gentilshommes) furent pris ou ruez aucc leurs valctSileurs armes, cheuaux amp;nbsp;chariots demeuras a ceux qui les auoyél ainli furprins.Le Barô fit aire a demie licuè de la,où il rallia le relie de Tes Reift res : ks Suillesfe rangèrent pres de lui auec le fleur de Chaftillô, lequel cltoir d’auis qu’ô appellalt le relie de l’arnice, amp;nbsp;qu’auec l’artillcrie on inueilill fondai le village,ou les foldats s’amufoyët au butin.Mais il n’y eut ordre de ne obtenir,ains futrefolu de fe mettre en chemin.) 1 y eut beaucoup d’afairc à côtenter amp;nbsp;ralfeurer le reite des Reiftres.bur le commencement de la retraite les Ligueurs tirent quelques charges: mais ils furent fouftenus amp;nbsp;repouifez par les fleurs de Challillon amp;nbsp;Montlouer. L’ar-mee eftant en chemin, arriua le Ceur de Cormoni, prifon-nier auparauant, eiuioyé de par le Roy, lequel promettoil Teure retraite aux Reitlres amp;nbsp;François,, moyennant qu’ils luircndilfenc leurs enfeigocs amp;nbsp;cornettes. La plulpart des chefs (tous alfcrablez pour auifcr alarcfponfe) elloycnt d’auis d’encimer a ce qu’on leur prefentoit, alleguans l’ef-froy Sc defordre de l’armce: que plulieurs gentilshommes Françoiss’eftoyentia retirez amp;nbsp;fereriroyent parchafeua four eu leurs inaifons : que lou oauoicaHèuraocedeplu-fleur«

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iîeursparmilefquelson cftoïc, Dauantage,decentiesdix n’auoyeiu refolution afleuree pour le combat, les chemins J.y sftoyét pleins de bagage,les chenaux haraffezpl faloit faire de loq«ues traites pour eflogner l’ennemi,il ne fe trouuoit 4** nbsp;nbsp;:

point de guide pour môftier les chemins amp;nbsp;mener aux vil- Jlt;*gt;**gt;« lagesjles logis clloyct logs à uouuer, les vns s'arreÛoycnt t dans les bois ou aux premieres maifons rencontrées, il ne fé trouuoit ni pain pour les homes, ni fourrage pour les che-Uaux,beaucoupdcmôtutesfepcrdoyentfauied'ellrefer- ,,,, rees, il faloitpalfer quatre ioutnees de bois,les harquebu- ■ zicts amp;nbsp;fantaflins ncçefl'âires pour la telle amp;nbsp;queue de l’ar- * ’* mee diminuoycticout le regime de Villeneufue fils de Cor mót s’clloit dcsbâden’yauoit que trois iours à caufe de la prifon de leur maiftre de câp, celui des fieurs de Challillon amp;nbsp;de Mouy fe fondoit,la plufpart eftoyent fans pouldres 8c n’y auoit.moyé d’enrecouurer,les harquebuzesde plu fieurs elloyent corne inutiles pour ellre rôpues ou de (mótees, 8C ne relloyêt pas deux cens bons harquebuziers. Deux mille Lanfquenets reftans eftoyée defarmez.Tandis que lô difpu-te,le Duc d’Efpernô s’auançoit pour le Roy auée huit cens ** cuiraires,amp; autant d’argouletsi Depuis la refolution dere-broufl'er cheminiufquesàceconfeil, il y eut d’intcruallé huit iours entiers : depuis celle refolution iufqucs à Lency en Mafcônois,où l’armee fe dcsbâd3,on marcha cinq iour-nces.afçauoiriufquesau lixiefme de Décembre. Cormont retourné auec vne autre député du Duc d’£fpernon,lon fe-mavn bruit que l’armee cftoitinuellie , ce que le heur dé Challitlon réfuta, defcouurant les artifices des ennemis nbsp;nbsp;nbsp;R.ƒ

qui elloyent dans l’armee mefme, 8i fit alfez entendre que la dilTipation ne venùit que des traiflres : puis voyant que d’heure à autre Ion changeoit la capitulation, amp;nbsp;qu’il n’y auoit point de feurcté, nommément pour lui, recer-ché plus que nul autre , amp;nbsp;que mefmes quelques Rei-llres vouloyent rarreller,fe desfit de leurs mains, feioi-gnitàfa petite troupe, gaigna bien à fon aife le rendezvous à Sainä Laurent, d où en cinq iours il en paruint (maugré les empefehemens que Mandelot amp;nbsp;autres lui donnèrent, fe faifant chemin par tout a coüps de cou-üelas) iufques en Viuarets. Le huitiefrae lour de Dci tembre la cdpitulatiôn du Duc d'Efpcrnon , en icelle nom-tiie ColOqnél de France auec les chefs amp;nbsp;conduamp;euts d«

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Henrt troisiesme.

1’armee eftrangcrc, fut conclue; portant que les FrançoU rcndroyent leurs cornettes pour eftre ponces au Roy. ccU les des Reilîres leur eftoyent laiflees a condition de les plier, St palfeport donné lufqucs à la frontière plus pro-chaine.Le relie ne contenoic rien qui vaille le recit.La plus part des Reillres moururent par les chemins : tien futdef-UalizcSc tué grand nombre en SauoyCjSc ceux qui afriue-ƒ. Il rent en lieu de feureté 3t chez eux prcfques tous ne la fi-rent guere's longue. Le Duc de Bouillon aagé de 15. ans I' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mourut à Geneuc, Cleruan vers Brclfe, St autres ailleurs.

LeBaron dcDonavv efehappa St vit encore. Vne autre troupe de Reillres ayant prins la route St la Franche Conté fut pourfuiuie par les Ligueurs, fpecialemêt par ceux de GuifeSt le Marquis du Pot iufqucs en la Coté de Môtbe-liard, là où leurs troupes entrèrent, bruflerent les villages d’iclsjle Conté , St y commirent toutes fortes d’extorfions, criiautez St fureurs ellr3ngcs,fans rcfpeét d’aage ni de (èxe. Entre tous ceux que la desfaite d’vnelîpuilfante armee

en Lorraine. Le Duc de Guife prenoit pour prétexté que Sedan St toutecefte fouuerainetéeftoitla retraite de ceux delà Religion , amp;nbsp;vne porte à rcftringer pour entrer en France,amp; receuoir Idles moyens de faire aifément la guerre. Ne pouuant obtenir tout ce qu’il dtfirdit, il obtint des yoifins de lamets, où la cherté eftoit grande, que la traite des grains amp;nbsp;autres viures full défendue de toutes parts: furprintdenuiil auec grandes troupes fur h fin deFe-uncr 1586.1a ville de Douzi aparienante au Duc de Bouillon St y tua vne douzaine d’hommes, fai Tant publiera Paris cell cxploit,commes’il cull prins d’aflàut amp;nbsp;à vine force le chafteau de Sedan. Depuis ayant auancé fa Ligue en - - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lorraine

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HïNRI TRÓISISSMI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;30t

Lorraine amp;nbsp;en France par diuers confeils amp;nbsp;expediens, au eommenccment d’Odobre lui amp;nbsp;les liens refolurcnc de là tenir clos lulques au printemps de l’annec fuyuante. Mais il auinc qu’vn gentilhomme de marque auec quelques capitaines amp;nbsp;bon nombre de foldars, partis de Sedan amp;nbsp;des enuirons où ils ne pouuoy *nt demeurer fans rien faire,fur-prindrentlanuid du 18. de Nouembre 1581S. la ville de Raucroy, dont ils eueren; le gouuerneur amp;nbsp;quelques fol-dats en vn corps de garde.Le Duc de Bouillon n’auoit doué auis de cefte entreprife,ni n’en fauorifa l’acheminement ni l’execution: ains en fut rrefmarri, preuoyanc ce qui lui enauiendtoit: car le Duc de Guife prme occahon de celle prinfe d’alfembler fes forces en grande diligence pour reprendre Raucroy, fachint qu’elle eftoit mal fournie de viures, St qu’il viendroie aifémenc about du Capitaine Montæarin lequel y commandoit,homme hardi,mais im-prudenr,audacieux 8c auare. Les agens de la Ligue eftbyét tous les lours aux ot edles du Roy, pour l’induire à faire la guerre au Duc de Bouillon, l’acculàns d’auoir fait prendre Raucroyicc qui n’elioit pas.Dcfai(,l'iirue monftraquefes ennemis furent trefaifes de cell accident, pour lui drelTer partie amp;nbsp;animer le Roy contre lui: car encores qu’il tafeha par diuers moyens de rauoir celle place pour la rendre au Royiioutesfois Montmarin aima mieux la mettre es mains du Duc de Guife, moyennant quatre mil efeus qui lui furent coutez.La reddition fut faite le 14. iour de Décembre. Surquoyauintvn fait memorable. Les Capitaines qui e-Iloycnt auec Montmarin eurent promeffe de teceuoir chafeun mille efcus,s’ils vouloyent demeurer dedans Raucroy 8t prendre le parti de la Ligue. A ceux qui nevou-droyent demeurer on donnoit cinq cens efeus, 8c palTcport pour fe retirer. Ceux qui fe contentèrent des cinq cens efeus furent les plus fages: combien que ce ne fut pas fans difficulté 8c danger qu’ils firent leur retraite, auec cell argent: mais la prudence les acompagna au befoin- Les mat auifez, qui aimèrent mieux mille efeus, les gardèrent en-lt; uiron quinze ioursipuis on les leur olla,8c les mit on à piedj fans armes 8c fans argcnt,hors de Raucroy .pour aller ccr-cher auanture ailleurs. Quant à Montmarin qui en la capitulation (comme c’elloïc vn ellourdi) auoit parléfeulà feul bien brufqucraent au Duc de Cuifc) au bout de d« ot|

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Henri troisiismï.

douze iourSjComme il iouoit à la paume a Moufon j on lui attacha promptement vne querelle, tellement quM perdio amp;nbsp;fa vie amp;nbsp;les quarte mil cfcus tout d’rn coup. Raucroy prins,encores que le Roy ne trouua bon que Ion pafTaft ou-* tre,les ligueurs ne lailTerent pas de s’emparer de Raucourts qui apartient en fouucraineté au Duc de Bouillon : puisa-yans pafle la Meuze vindrent loger à Douzy le lÿ. iour de lanuier 1587. Ainlieftans entrez fur les terres de Sedan,ils y feiournerent trois mois entiers,durant lequel temps ils y commirent tous les aftes d’lioftilité,dont ils peurent s’aui-fer. Cela contraignit le Duc de-Bouillon de corn mander au lîcur de Schelandte gouuerneur de lamets, ville amp;nbsp;cha-fteau, de faire guerre à ceux de Verdun, ville la premiere du codé de Champagne,qui auoitpriiis le parti de la ligue, La guerre s’efehaufa a »on efcicntiles Lorrains s’en niellèrent aueclcDucdc Guife, amp;nbsp;furent battus en pluG utsef-carmouches amp;nbsp;rencontres es enuirons de lamets 1 firent quelques meneespout furprendre le chafteau ! mais leurs agens furent furprins amp;nbsp;punis. En ces entrefaites farmee des Reiftres s’apreftoit,àfoccafîô dequoy le Duc de Bouil-loD,nommé lieutenant general en icelle,partit de Sedan la 13.iour de luin aüec quatre cens chenaux amp;nbsp;huit cens har-quebuziersiSt au commencement d’rtouft celle grande armee marcha, amp;nbsp;fut diflïpee fur la fin de l’an comme nous fauons dit ci delfus. Le Duc de Bouillô amp;nbsp;fon frere morts au commencement de l’an 1388. les Lorrains refolurent d’attaquer lamets,oùilsfurent vn an entier, amp;nbsp;y perdirent pluGeurs milliers d’hommes auec infinies munitions. Les alTiegezayans combatu courageufement leurs ennemis, item la faim , les maladies amp;nbsp;autres incommoditez, leurs murailles amp;nbsp;defenfes abatues par le canon de l’ennemi for-tirent de la ville auec compoGtion honnorable le lÿ.iuur de Décembre I588. amp;nbsp;fe retirèrent a Sedan, où ils furent humainement receus amp;nbsp;foulagtz. Ils entendirent en chemin ce qui eiloit auenu a Blois: qui leur fut vne grande confo-lation en leur calamité. Reftoit le challeau de lamets, lequel tint bon coiitrë toutes les forces du Duc de Lorraine, iufquesalafinde luilletijRÿ. que le Geur de Schelandre, defnué de fecours,peu acompagné, incômodé d’vne bref-.che où Ion le battoit aux pieds 8t aux flancs,(ortit par com poGtió vies amp;nbsp;bagues fatiues, lailTant ce chafleau es mains

(

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Ht N R I r ROIS 11 SM «. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;joa,

du Marquis de Pont fils aifné du Duc de Lorrainetconque- ƒ nbsp;nbsp;»•

fie qui deflors coufta bien cberà l’acheteur, amp;nbsp;lui a confié * tant depui^jqu’iln’efipofiîble d’en faire le denombremenr. y‘ le touche ces chofes en vn mot,pourcc qu’elles apartienét plufioft àl’hiftoire generalede nofirc tpmps,qu’en particulier à celle de France,combien que le Roy efioit tenu de fccourir Sedan amp;nbsp;lamets : mais lors tenu de près en autres afairesjles chofes palferent au defau.intage de'Charlotte de JaMarckprincetfc fouucraine de Sedâ,qui depuis en eut fa raifon, comme nous en dirons vn mot au difcours de l’an fuyuant.

M. D. LXXXVIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Mai s il nous faut reprendre la Ligue amp;nbsp;voir ce qui fe _

pâlfa en l’an 1588. Lon ne parloir dans Paris 8c par toute la France d’autre chofe que des viftoires du Duc de Guife 8t de fes affociez furja grande armee du Roy de rumtr l’E-Kauarre,lequel on tenoit pour perdu. Quant au Roy, la jlatdi Era-haine aciiice au cœur de fes fuiets contre lui croilfoic de iouràautre, 8t les chaires des prefeheursdelaLigue ne refonnoyent que louanges des Princes de Lorraine, qoali- cenxdi fiez colomnes de l’Ëglife Catholique Romaine, fléaux des hérétiques, protefteursdelaFrance, Onaccufoitle Roy

, d’auoirempefché le Duc de Guife de mettre totale fin à ce- ■ fie guerre; 8c fon fauorit le Duc d’Efpernon n’efioit pas ef-pargné.Lesafaires efiâs en tel eflat,tousles chefs de laLi-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

gue s’aflemblent à Nancy fur Ja fin delanuier ,où ils tin-* drentconfeilplufieurs ioiirs,Sc arrëîlerent entre autres fç-crets publiez,Que le Roy feroit fomroé de fe ioindre plus ouuertement 8c à bon efcientàla Ligue : 8c d’ofier d’alen- | ƒ tour de foy,des places,eftats amp;nbsp;offices importans ceux qui » lui feroyenc nommez : De faire publier le Concile d«/ Trente en tous fes pays, fauf à furfeoir l’execution poupy».^.«.^«! quelque temps,en ce qui concerne la reuocation des exem-^ prions de quelques Chapitres,Abbayes,8c autres Eglifes de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

leurs Euefques Diocefains, félon qu'il feroit auifé : d’efta-A blirla Sainde Inquiiîtiond’Efpagne , au moins es bonnes) villes, propre moyen (difoyent-ils) de fe desfaire desf^ hereciques 8c fufpcds,pourucu que les officiers de l’Inqui-fition fuirent eftrangcr» j ou du moins ne fuirent natifï

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M.D.Lxix V 111. Henri t A o i s i e s m é.

J, f î|dcslieux,amp;n’y enflent parens ni alliez: Item d’accorder aux Ecclefiaftiques dcpouuoir racheter à perpétuité leurs ’'quot;’1- ' biens ia aliénez, où qui le feroyent ci apres. Ser^auflt fupplié de mettre es mains d’aucuns chefs quelques places d’importance, qui lui feroyent nommées, efquelles ils • pourroyent faire forterefles St mettre gens de guerre, felon qu'ils auiferoyent , aux defpens des villes amp;nbsp;du , plat pays, comme aufli en celles qu’ils tenoyent alors: de fournir la folde des gens de guerre, qu’il elloit necef-I faire d’entretenir en,la Lorraine amp;nbsp;enuirons j pour obuier à vne inuaflon des étrangers voifins,amp; à cefte fin,pour cô-tinuer toufiours la guerre encommencee, faire vendre au y ’ pluftoft, amp;nbsp;fans autres folennitez, tous les biens desLcrc-I tiques amp;nbsp;de leurs aflbeiez. En outre que ceux qui autref-. fois auoyent efté hcrctiques,ou tenus pour tels,depuis l’an , I mil cinq censfoixante, de quelque qualité ou condition ƒ» ' qu’ils peufl'enteftre,fuflcnttaxczoacottifczautiers,oudu I moins au quart de leur bietj^ tant que la guerre dureroiil amp;nbsp;les autres Catholiques au dixiefme de leur reuenu par chafeun an feulement,fauf à les rembourferenapres, felon y i la recepte amp;nbsp;defpenfequifcroic faite : Si que commiflaires ' J fulTenc députez pour faire leurs ventes amp;nbsp;taxes, tant de I perfonnes Ecclefiaftiques que feculiercs, autres toutesfois qu’ofîiciers de cours fouueraines, à ce que cela fuft exécuté f I plus promptement St auec moindres frais. Qiie les parens I des hcretiquçs Si aflbeiez fuflent contrains par toutes ■ voyes d’acheter leur bien,en leur remettant la quinte par-' tic du iuftepris; Si ou ils feroyent vendus à autre apres '■ leur refus, qu’ils ne fuflent plus reeeus à le demander par

fl

T retraift, ni autrement. Qne les premiers deniers qui pro-r «iendroyent deceqïic ditell, fuffentdefployezai’acquit

• des dettes plus prelTces que les chefs auoyent efté con-trainâ*de faire au parauant : Stlefurplusfuftpourl’auenir, Si àceftefiu mises mains de ceux qui feroyent nommez, plans pouuoireftre conuertis ou employez ailleurs. C^ie la vie ne full donnee à aucun prifonnier ennemi, (înon en jurant fSt baillant bonne alfeuranccde viureCatholique-.-1 ment, amp;nbsp;payant autant la valeur defesbiens, s’ils n’a-’f. uoyent ia elle vendus: 8c au cas qu’ilsl’eulicntefté,en reuonçant à tous droits qu’ils y pourtoyent prétendre, SC

: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s’obligeant

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Henri troisÏesms.

«^obligeant de feruir trois ans amp;nbsp;plus, en ce qu’on le vou-droit employer fans autre folde.

Ces articles portez amp;nbsp;prefentezau Roy il y eut dure-tardcment en l’approbation d’iceux. 11 eftoic bien d’ac-Cord auec èux de courir fus à ceux de la Religion , amp;nbsp;défi- U Tt^y „c roit les ruiner ou les réduire: mais il ne pouuoit fe rc- af.‘ fouldre fur la reception du Concile deTrenteamp;de l’In-quifition, moins encor fur l’oélroy des places amp;nbsp;gouuer-^'^^'’quot;' nemens: voyant que tout cela ne ppuuoit apporter que la guerre^ changement ou fubuerfion d’Eftat. En délayant d’vn co~ ä^äa«. ftéàrefpondre, de l’autre pour ne mefcontcnter les Ligueurs il faifoit diuers préparatifs contre ceux de la Religion. Mais foit qu’il y procedaft lentement, fojt qu’il leur defpleuft de le voir s’en melier amp;nbsp;qu’ils dcfiralTent l’ouir parler tn bonne bouche du Roy àe Nauarre, amp;nbsp;de ceux de Bourbon, pour le rendre tant plus odieux aux Eçclefiafli-quesamp;au peuple: foit qu’ils pretendiffent continuer de faire acroire aux grandes villes de leur parti qu’ils auoyenC cinquante fois plus fait que ce Prince contre ceux de 1t Religion, amp;nbsp;fous ce voile acheminer leurs defl'eins contre l’Eftat: ils commencerentà s’efmouuoirplus chaudement, amp;,fur les rapports qu’ils auoyent du merueillesx acroifle-ment de la Ligue dedans Paris amp;nbsp;par tout le royaume, re-folurent faire nouuelles entreprifes, afin d’clTayer leurs forces premièrement contre ce qui eftoic mieux à leur bien feance amp;nbsp;de plus facile execution, pour mettre la main cpnfequemment aux chofes plus difficiles. Ils corn- ƒ »•/»«♦• mencerent par Sedan, pretendans ruiner la icunePrincef- „y,„*./ƒ, J fe,laquelle fecouriie de quelques hommes de bon cœur,au^i. nbsp;

mois d’Auril les chaflade Douzy, oùfcpt vingts desplus refolus de leurs troupes , capitaines amp;nbsp;foldats, furent tuez, prefques autant de noyez amp;nbsp;blefl'ez, deux cens minez pri-fonniers à Sedan, entre lefquels y auoit dix ou douze Capitaines , lieutenans, enfeignes, amp;nbsp;quelques gentilshommes. Le ficur de Nueil quicommandoit en cefte desfaite pour la princefte, amp;nbsp;fes gens, curent vn trefgrand butin, plus de deux cens cheuaux, entre lefquels y en eut vingt-cinq qui auoyent efté achetez mil efeus piece.Ceux de Sedan n’y perdirent que deux foldats. Le refte de l’atmee I.igucurequienuironnoit Sedan, fous la conduite du fieuç de Rofne, lieutenant du Duc de Guife, fç retira bien fo«-

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A*

M.D.txxxvitr.


HlMm THOTSIIJMÏ.


Mert du ■ Pri/ice de Çaitde,

dainpres des troupes de Lorraine, qui eftoyent au Ce-— ge de lamets. Durant ces tempeltes , amp;le cinquieC-me iour de Mars Henri de Bourbon Prince de Con-dé , trefaffeftionné à la Religion, amateur du bien de la France, irréconciliable ennemi des Ligueurs , mourut ayant elle empoifonné par quelques liens domefti-ques, de poifon fi violente qu’en dedans trente heures il fut fuSbqué. L’vn des empoifonneurs empoigné fut tire à quatre cheuaux en la grand' place de Sainâ lean d'An-

h'fDHf lie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

fjiiift vùnt Pour reuenir a la Ligue, le Duc de Guife entendant iuf-A Paru,dit ques où les afaires elfoyent acheminées, fans plus s’amufer l'enfuit ta a fi petites cntrcprifes gt;nbsp;amp;nbsp;où n’y auoit rien à gaigner que eoups,Iai(rale fiege de lamets,amp; fuytiant les delibera-it fions arreftees entre lui amp;nbsp;les fiens, tandis que fon coufin

/a d’Aumale amp;nbsp;autres alTociez fe faifilfoyent des places de fàte iuT^ny Pitardie, print le chemin de Paris auec petit train, pour ne eli Paru ^donner alarme au Roy , lequel ayant eu nouuelles de cell •

charirei; -j:heininement,enuoya Belieurc, l’vn de fes confeilliers, à cemgt;ne»et - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;....... '

Soiffons,versie Duc, qui y eftoit arriuéjlui défendre de s’a-

tntnt de

procher de Paris : auec charge , au cas qu’il perfeucraft tremel en en fa Volonté, de lui declairer que le Roy le tenoit pour frame. criminel, amp;nbsp;auteur des diuifions qui furuiendroyent au royaume . Le Roy penfoit que celte barre arrefteroit fon

•coinpetiteur,m3is il la franchit dextrementicar apresauoir renuoyé Belieure auec vne refponfe ambiguë, fâchant en , quelle difpofition eftoyét fes côfcderez à Pans, il monte à cheual,Ordonnant fon voyageauec tel compas, qu’il arri-' ua dâs Paris trois heures apres Belicure,acoinpagné de fept ou huit gentilshommes feulemét,en vn train de feize chenaux au plus en fa compagnie, amp;nbsp;s’en alla defeendre au logis de la Roine mere, aflèz loin du Louure, aux filles Re-peniies.Elle fe fit toll apres porter au Louure dans fachai-reile Duc deGuife la fuiuit,8l fe prefenraau Roy. 11 y eut de la conteftatiô fur le meflage de Belieure,amp;, apres quelques propos tenus à part entre la Roine amp;nbsp;fon fils, le Duc fc retira.Cc fut le neufiefine iour de May. Alors le Roy fit vne faute notable, au iugementde ceux qui s’entendenten afairesd’Lflaticaraulieudefuyurefa pointe, amp;nbsp;auec les fercesqu’J auoit fe faifit de fesennemis, dont il ÿuoit les

noms.

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Henri troisiismi, 304

noms amp;nbsp;furnomsjlefquels il pouuoit cmpefcherde fe join--dre, amp;qm deux lours durant demeurèrent en terrible ef-/. f ' froy,les vns le cachans ça amp;nbsp;la, les autres ptefts à s'enfuir, 'j^'^*** I il fc conienta de les auoir esfarouchez amp;nbsp;de pofer des Suif- 4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

fes amp;nbsp;quelques François en des corps de garde par les pla- •' cesdontilfe doutoit. On l’auertit que la villefe retnuoit, ’ amp;nbsp;quecefte prelence du Duc de Guifeefmouuroit foudain Vn grand trouble. 11 penfe que ce feroie aflez de renforcer les corps de gatde,de commander des legeres recerches par les maifons des fufpefts, amp;nbsp;d’en faire entendre quelque chofe aux principaux. C’eftoit dire aux vns, ferrez vous; aux autres,mettez la main à l’œuure. Ils n’y faillirent pas, amp;nbsp;toure la procedure du Roy ne leur ferait que de toe-fain,tellement que le douziefme de May la ligue defploya fes griffes à toute outrance. Les SuifTes amp;nbsp;compagnies Françoifes auoyent eftédifpofczdeuantlamaifondevil-Ic, fur le petit pont, au marché neuf, àS.Innocent, amp;nbsp;en quelques autres endroits. On auoit oublié la place Mau-bert,par inaduertance,ou par faute d’hommes. Ce fut par làquecommençal’efmeute. LesEfclaoliers s’eftans mis à defcendredervniuerGté,auec des bandes de populaceiin-tontinent celle place Maubertfut-faifie. A ce bruit es autres endroits, les Parifiens vienent planter des barricades tout auprès des SuifTes: en moins de rien, lonnevid que clofturcs par toutes les rues, près à pres, bien flanquées, amp;nbsp;munies de gens pour la defenfe: les chaînes tendues: tellement qu’il ne fut plus queftion d'aller par la ville, fans mot du guet, paffeport.ou billets des Colonncls on Capitaines des quartiers. Briffac , Boifd^phin , Cha-mois, amp;nbsp;autres chefs de la Ligue , Gien couuerts amp;nbsp;acompagnez , commencent à charger les SuifTes qui Beptefterent aucun combat. Oh en tua quelques vns tous defarmez , amp;nbsp;des compagnies Françoifes auflî, qui n’eftoyent qu’en petit nombre ; encores y en eut plufieur-s qui ne firent aucun femblant de s’efmou-uoir : d'autres mefrhes qui apoftez mirent en auant des propos infolens amp;nbsp;pleins de menaces: ce qui fut autant d’huile dans ceft embrafement. Le Roy e-flrangement efmeu en fon cœur de cell afront , fit force lors à fon vifage , amp;nbsp;fcmbloit peu ou point

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M.D.ixxxyiir. Henri troisiisme.

indigne: au contraire la Roinc mere fit ce iour vn difné de larmes, monta en coche, amp;nbsp;alla trouuer Je Doc de Guile, pourcflayer les moyens d'apaifcr l’orage. Tous deux c-Üoyent en haute mer, 8c quand ils l’euffent voulu, n’elloic . poflîble de gaigner fi viftement le port.Le Duc n’auoit pas ce deflein, nine vouloir employer la roinc mere en ce qu’il proiettoit.ElIe.qui perdit ce iour fes voiles amp;nbsp;fes rames,fut contrainte laiffer aller le vaiffeau à la merci des vents Si des vagues. A fon retour elle eut prou peine à paffer par les mes,fi dru femees 8c retranchées de barricades,qu’il lui fut impolTible de trouuer plus grande ouuerture que pour paffer fa chaire, peu refpedee des Parifiens, qui l’auoyent tant adoree autresfois.Ce lui fut vn des premiers coups de la mort, donné par le peuple qui auoit ferui d'executcur à fes pallions, comme nous l’auons veu fur le déclin du regne de Charles ncufiefme. Ce tumulte des barricades fe renfor{ant,lc Roy fut fcurement auerti de diuersendro ts, que tout cela n’cftoitqu’vn coup d’cffay, 8c que l’efcrime eftoit dreffee pour lui : qqe la nuiû fuyuante on iettoit pat la porte neufue, dix ou douze mil hommes , qui s’apre-ftoyent pour inuellir le Louure par dehors,afin d’en barrer les iffues au maiftrc. L’eftonnement redoubla en fon ame, amp;nbsp;l’affeurance en fa face : puis prenant parti fur le champ, tl’vne parc il dit touthaut,qucc’efloic bienraifon de pour-uoir audefordre, d’affembler le Cçnfeil 8c les principaux de la ville, de contenter grands 8c petis ,enuoye fa mere encore vne fois vers le Ducde.Guife, l’exhorte de venir au Louurezde l’atitre.il penfe à foy,forc du Louure à pied,tout ioyeux, auec vnebagpette en main, comme pour s’en aller (felon fa couflume) promener aux Tuilleries. Là il monte ‘ a chenal auec ceux de fa fuite, qui en eurent le moyen, 8c fut fuiui de quelques vnsàpied. Sorti par la porte neufue, 8c fc retournant vers Paris,i 1 eut peine à fe retenir,8c lafeha quelques traits d’indignation contre l’ingratitude de ceux pouraufquels complaire 8c fatisfaire, il auoit offeûfé tant d’autres. Son gifte fut en vn lieu nommé Trapes, 8c le lendemain iour de Vendredi à Chartres,où peu à peu plufieurs fe rangèrent pres de lui. LeDuedeGuife eftoit, pendant cefte retraite , occupé à fe lâifir de ce quieftoit alfez enfa puiffance. PJuGeurs de fes plus affeftionnez s’cfmerucille' rent, qu’ayant defgainél’e^ee contrefonSeigneur, iln’a-uoic

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Hsmi ruoisiîSM«.

JO? *

j Ooit o(e frapper,amp; I’accufoyent de grandeinconCderition . d’auoir voulu fjirc pcur à vnquine birroic pas cela ainli. Klais it eftoit rant repeu des careflcs amp;nbsp;adorations du peu-ple,qu’il laiffi cfchapper le plus friand morceau,afçauoir Ia perfonne du Roy,de laquelle s’il fc full alfeuré, comme il luicftoittrcfailé, felon l’aparenceil efloit bien auant en chemin, ^aisladiuineprouidence qui referuoit le Roy, le Duc,b Ligue,lc royaume à autres deftours, fit quel’ef-nteute n’eutlefucces que les chefs d’icelle auoyent pro-poîc. Or d’vn collé,ce Duc commence à faire des delpef. ehe'', le lendemain. En vne au gouuerncur d’Oi leans fur-ptife amp;nbsp;apportée au Roy, il efcriuoit ces mots, Auertilfei nos ansis de nous venir trouuer en la plus grande diligence qu’il s pourront, auec cheuaux amp;nbsp;armes, amp;nbsp;fiins bagage: ce qu’ils pourront faire aifétnent, car ie croy que les chemins fonrlibrcs d’ici à vous.l’ay desfait les Suiires,tai!!« ea pieces vne partie des gardes du Roy, amp;nbsp;tiens le Louurc in-

' iiefti de fi pfcs,qtieie rendray bon compte de ce qui ell dedans. Celle viftoire eft fi grande, qu’il en fera mémoire à jamais. Le qu.itorziefme de May autres lettres enuoyces à liNoblelfcLigueufedelaBeauücamp;pays voifins, furent caufe que plulieurs montèrent incontinent àcheualpour s’acheminer à ßmocncy, qui eftoit le rendez-vous de ce quirtier.MaisIe lendemainils furent contreinandez par ce gouuerneur d’Orléans qui leur eferiuitces mots, NoTht et grand nafieu executer figt;n dejfiin, s’eflant le Hay fauué a Char-tres:jgt;arquay iefuis d’auis ijue votes votes retirie'^en vos maifiiis lef plus doucemenl nbsp;nbsp;nbsp;pourrel^,fisns faire femblant d’auoir rien veliL

amp; ß tt’y penfig^eflrefiurtment, venegici. le voue prie tjue Cfjîe

I /èr«epour votes pour mefiieurs de Killecomblin Cigongnes . ' de Aiarchenoir. Etm‘excufez,fiienevoiesefiriparticu!ierementl a chafiun ; ce tteß que ie foisgltrieHX,nifol,niyure : mais ie fuis fi' eljierdu queie nefiayeequeiefay.Tyon autre collé,le Duc del Guife,moullrant vn vifage marti,crieapres le peuple, fait cclfer çà 8e là tes outrages amp;nbsp;le meurtre des Suifles, com^f mande qu’on rende les armes aux compagnies FrançoifeS ' quiauoyentefté defualizees, St. dont les foldats mene/r comme en triomphe, marchoyent le chapeau en main 8c' tout defarmez apres le capitaine S.Pol, qui en faifoit mon- i lire au peuple. En aptes il les fit mettre hors la ville parla I portes. Antoine: empefeha que lonfift tort au Matefcbal gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rs z-s :

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Ji.P.lXJfXVIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HîNR.1 T»aiSIIJM!lt;

de Biró amp;nbsp;à quelques autres feruiteurs du Roy quiefloyft , -gt; -it demeurez: amp;nbsp;enuoyaBriflac vets^Amba^îàdeurd’Ä,gt;ït5le-• • k-.»'-'.' ■ terre logé dâsParis,pour lui oiFrirfauuegardejamp;rafleurcr.

L’âbaludeurjperfonuage eloquçt !i doue de grade prudé-cefitaBriflaçSc àla Ligue la leçô qui leur apartenoic,m6-flrât que le Duc de Guife amp;nbsp;(es côpagnôsauoyéccôniis vu aéle en leurs barricades qui feroit trouué trefeftÿge amp;nbsp;tref maiiuars pat tous les Princes de la Chreftiéié,qai y auoyc'.' fl» A« jntereftirefpodit aux vains prétextés ileBrilfac, St mefpriii fes menacesjdeclairâtqu’i' auertiroitb Roine fa maiftrtflê q'^' ertortauei'U.Leîi.dunioisjlc DucilcGuilè eüri-trt/, ait lettres aquot; Ibor de Baf'ôpierre en Lorraine,en laquelle il lui uüde que lui amp;nbsp;les liés deuoyét preicnrer vne requefte çe lour la, pour 11 ruine du Duc d’üfpernon ,où toutes fes pei fediôs elioyeot quaqbeeSjfans auoir rie oublié. Qjele jour prccedét il auoitelié eu la inaifon de ville, pour y ad-« mettre la Chappelle efleu Preuoft des marclians, le general Rolâd,Côpan,amp; autres trcfaffedionez ligueurs,pour cfclie lifns QjePerK^nfe parauât prctiod des marchas elloit pri-tôurer dâslaBaftille,8i lesrraillrcs efcheuins en fuite;que le peuple lui cftoit trcfobeiflant, ayât faitredre fans bruit à douze cësSuifles amp;nbsp;prâçois lufques aux efpecs,inoriô$,pic-« ques Si harquebuzes : que ceux de Paris d’vne part prote-floyét d’eftre bós fuiets du roy,mais fous main dç côferuer ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la ligue amp;nbsp;leut ville. Il adiouftoit, le Roy fait des forces Sî

• nous aufTitil eft à Chartres,amp; nousà Parisivoilacôme vont ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les afaiies. Apres auoir parléd’Hfpeçnô chalfé de Norman

die,de Pemprifonnemét des feruiteurs du Roy en plufieurs -villes ligueufesjil dir,Toutes le.s petites villes enuoyét reco, noiftre Par s amp;nbsp;nous.p.t exhortât Bafsôpierre de venir, vo' . ne nous trouticrez (fait il) defpourueus de moyés ni de re-folutiQ. Quatre iours auparauât il aiioit eferit vne lôgue lettre au Roy cômençât |)ar ces mots, fi malheureux, où en s’cxcuf.int il s’aceufoir, amp;nbsp;parloit fi ambiguemét que • toutes les lignes de fon efent fe pouuoyét prédre en diuers i fens,dót le sómaire efloit.qu’il efioit bié marri que le Roy . fc déifiât de lui des fiés fe full ainfi ellôgné de Paris,iulli fiât le fait des barricades fur la crainte que le peuple aiioit d’crtrerecerchc,amp; appellât la roine mere à tefmoin de fa fin cere intétió. Ce meirae iour il fît des defpefchesaux villes ligueufesjles auertiflànt de sô fait.St exhortât de fe biégaç der, crainte de furprife,Ceux de Paris en firct aufli Iclédç-

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Hm NR I troisimsmm. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;। nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/-

miin,oîi ils parloyent plus clâireæér,en priât leurs afTocicz de fe inaiiitcnir auec eux contre le Roy deNauarre,Sj d’en-üoyer députez a Paris,pour auifer àeequieftoit expedier.

Quant au Roy il eferiuit auflî de Chartres en ce mcfme nr/ioctemS téps lettres a tous les gouuerncurs des prouinces, pour les auertir de ce nonuelattêtat,!es chargeât de contenir la No-blelFe amp;nbsp;lefvillescnlabôneafFeftiondontilseftoyêtobli-gez enuers leur fouuerain. Il eferiuit aufli ce mefnie 17. de May aux peuples amp;nbsp;habitas des villes defon royaume pour^~ ...«y les cótenirenleurdeuoir.Cideflusilaeftéparlé de lareque/ lie que le Duc de Cuife difoic deuoir ellre prefentec cotre Efpernô Le fommaire d’icelle eftoit,qu’il plcuft au Roy tô tinuer fa poinfte pour exterminer entièrement ceux de la i„ n^ut-Religiô: en apres chalfer le Duc d’Efpernô amp;nbsp;la Valertc Ion ƒ/ frtfintet frere aceufez d’eftte caufe de tousles defordres Si troubles F“’’ qui efloyét au royaume:it«m faire la guerre lui mefnies en Guyéne,donner au Duc de Mayenne charge de l’armee en ƒ Dauphinétamp;pouruoir au foulagemét du peuple.Le relie cô tenoit vne exeufe pour ceux de Paris, iullification de leurs '2/«;». barricades,inflâce à. ce que le gouuernement d’icclle ville fut lailß au Preuoft des marchas amp;nbsp;auxEfchcuins,8i. les offi ces d’icelle cóferez parelcélióenl’hoftel comun.Lar^fpofe du Roy fut que pour remedier à toutes les plaintes contenues en cefte requefte,touchant les defordres du royaume, abus amp;nbsp;maluerfatiôsqui s’y cômettoyent,il en remettoit la decifiô àl’aflemblee generale des Eflats qu’il deliberoit cô uoquerà Blois le i^.d’Aonft enfuyuâtiquelors il pourtioye toit en icelle alfemblee àla crainte que les requerâs difoyét auoir de tôber quelque iour fousda dominatiô amp;nbsp;puiffancc des hérétiques. Au regard de la plainte particuliere cotre Ef peinô Si la Valette,il fe môllreroit Prince cquitable,droitu

' rier.ayâtp^urfon principal but d’adminillrci iiifticeàtous ■ fes fuicts,fa,ns faire tort ni iniure à petfonne.Cefte lefponfe faite fur la fin de May,Efpernô amp;nbsp;la Valette péferét à leurs _afaircs.amp; fe retirerét vn peu à l'efeart, d’où ils procurerét à ceux de Gtiifé des benefices dót les ligueurs ne fedoutoyée pas.Outreplus ils publier éc vnerefpôfc auxaccufatiôsdref-lèesà l’écoutred’ciix,notâniétcôtreErpernôàcauléde fon Voyage vers le Roy de Nauarre,fcs entreprifesfur Câbray, fes iiuclligéces auec'Cleruâ,fes pourparlers auec lefieur de ChaftillôjfcîfaucurscnutrslesReiftrcsjSÔauâcemétaupres

,0.0.-gt;b

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HiNR J TISUKIUI-


U.P.tZXXVIH.


quot; duRoy.PuisildefcouuroyentparticulieremétlesdcfleilH de h Ligue, amp;nbsp;remettoyét à la prudence du Roy de dilpQ-fer d’eux amp;nbsp;de leurs EftatSjfelon que bon lui fcnibleroir. ßiHlltttf- La Cour de Parle ment de Paris auoit député quelque?

corps vers le Roy à Chartres,pour excufer de ce palfc, amp;nbsp;pourappaiferlc Roy , qui femonftra Itment lt;Lt aifé à manier, remonftrant qu’il n’auoit iarniis donné aux Parilîeus ofcafion d’ellre mal contcns de lui, qu’il n’a-.. uoit nullement prétendu à les fouler, ni à fe venger deç particuliers: mais qu’il les exhortoit de le comporter telle-mcnr,qu’ils ne le contraigniffentpas dedefployer Ion pou uoir-.adiouftant entre autres mots ceux ciiVous fcauèz que la patience irritée tourne en fureur, amp;nbsp;combien peut vu Roy offenfe'. l’employeray tout mon pouuoir, amp;nbsp;ne laif-feray aucuns moyens en arriéré, pour me venger, encores que ie n’ayel’efprit vindicatif. Mais ie veux que Ion fache que l’ay du cœur amp;nbsp;du courage autant qu’aucun de mes predccelfeurs. le n’ay point encores depuis le temps que ic fuis appelle à la Couronne par le décès du Roy mon fre-re, amp;nbsp;depuis mon retour de Pologne, vfé de rigueur 8c fe-uerité enuers perfonne. Vous le fçauez amp;nbsp;en pouuez fort bien tefmoigner.Auflî ne veux-ie pas que l’on abufe de ma çlemence 8c douceur.le ne fuis point vfurpateur: ie fuis legitime roy par fucceffion.comme vous fçauez tous,8c d’v-nerace quia toulîours doucement commandé. C’eft vn

contc,deparler de la Religioniil faut prendre vn autre che-minril n’y a au monde Prince plus Catholique,oe qui defi-re tant l’exftirpation de l’herelîe que moy : mes aélions 8Ç ma vie l’ont alfez tefmoigné à mon peuple, 8c voudrois qu'il ra’eull coufté vn bras, amp;nbsp;que le dernier heretique full en peinture en celle chambre.11 dit particuliereownt à ces députez. Retournez faire vos charges : vous nedeuez rien craindre,m’ayant pour vous. le veux que leur faciez bien pntendre ce que le vous di.

e-u- afaires paflans ainli,ceux que la Ligue auoit de fa re-tenue en Cour procuroyenc quelque accord 8c voyans fiul/nijig. que le Roy,intimidé par fa mere, y enclinoit, remirent fus les articles de ^Jancy, qu’ils polirent 8c augmentèrent de nouuelles demandes, 8c commencèrent à s’appeller Mef-/leurs les Princes vnisicôbien qu’en toute leut Ligue il n’y V* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut qu’vn Prince du fang, afçauoir le Cardinal de Bouibô,

* /• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guileurléruoitde leurre. Combien que le Roy vill iout à

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H E N R. I TROISnjM«.


jo/


triuers ces articles,toutesfois calant voile, amp;nbsp;fans auoir ef-gard à l’innocence de ceux de la Religi on , qui n’auoyent point depart à la ligue,il accorda dedans Rouan l’editiou-thant rVillon de fes liiiets Catholiques au hiois de luillet: portant qu’il ne teceuoit autre tchgion en France quela Romaine,promettoit ne faire iarnais paix ni trefue auec les licretiques,ni aucun edit en leur faueur. Vouloir que tous 1*^', nbsp;nbsp;nbsp;/

fes fniets le ioignilTcnt auec lui gt;pour employer cnfemblé leurs moyens amp;nbsp;vies pour l’extermination deldits hcrcti-qucs.Quc fes fuietsiuraffent de ne prefter obeiffance apres lui à Prince quelconque qui fuft heretique ou fauteur d’he refie, degradoit de toutes charges publiques en temps de paix 8c de guerre ceux de la Religion.Promettoit routefa-ucur aux Catholiques Romains, moyennant qu’ils lui fuf-u fent fideles amp;nbsp;obeilfans, que tous de quelque qualité qu’ils tulfenr fe departiffent de toutes vnions, pratiques, intelh-gences,ligues 8c aiîociatiôns j tant au dedans qu’au dehors du royaume, contraires à l’vnion qu’il faifoit par ceft edit à fa perfonne 8c aurdtité royale,pareillement à celle des enfant qu’il plaieoit à Dieu lui donner. Declairoit criminels de Lefe Maicfté ceux qui refuferoyent de figner celle nou-uelle vnion,Sc qui puis apres s’en departiroyent : abolüTint au telle tout le paffe. Ceft edit ayant efté cmologué 8c pu-

blié à Paris 8c ailleurs, la Ligue comrrience à ferefehaufer, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:

amp; fes premieres eftincelles s’adrefferenfàceuxdelâReli-'^?’'*^'*;-’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;frf eiuxdt

gion , contre lelquels on prépara deux armees, l’vncpour Poidou,l’autre pour Dauphine. Cependanr,le Duc de Sa-Uoyes’apprelloitpour le Marquifat de Salulfes, donc il s empara toll apres ;8c l’armeeinuincibled’Ei’pagnecon*-pofeed’vneflottedecenttrentegrandsvaiflcauxdeguer-.’\ tCjoù il y auoit vingt mil combatans,8c pres de deux mille •!»-».• pieces d’artillerie auec infinies munitions elloit en mer pour l’Angleterre, pres des hautes de laquelle elle fut diffî--^ pee. Le Duc de Parme elloit prell auec vne autre armee a Donqüerque,encores plus puilfante en nombre d’hommes que l’autre,pour faire vn autre grand effort. Combien que l’Angleterre full le pretexte,fans doute la France eufl eu fa pârt des coupstmais ces deux armees d’Efpagne fondues en mer 8c fur terre , la Ligue en France fuiuit les expediens . Qu'elle auoit plus à la main.

Le Duc de Guife entendant par les principaux du Coq* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'*

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M.D.LXxxvnr. Henri hoisujmi.

Cui/i vitnt feil delà Ligue,que fa prefence en Cour eftoitdu tout ne* tnCtur, ceifairCjïpres la publicatiô de l’edit d’vnion,8lt; auoir pour-(QQj (noyés polîiblei à Ion alfeurante,fortit de l‘a i ajatrti, jc^pagné des roines amp;nbsp;d’vn grid nôbre de les partifiUS' Le Duc de Neuers amp;nbsp;le Marefchal de Biron,qui auoyct rouf ioiirs elle auec le roy,lui vindréi au deuât.A fon arriuee eu Cour les eacelfes,plaintes,excufes,prières,proinelfes, con-■ gratulations 8c dilfiinulations,furent telles refpediuemenl qu'on peut penler Tort apresjlc Duc deGuifèfit drelfer fa table de gv.îdMaiftre,8t ordonner des inoyês alfeurez pour rentretenenicnt d’icelle:il obtint lettres degrâd Maiftre en la gendarmerie Françoife,gradeaprochant de la dignité de Coiinertable,fit faire declaratiôqu’il n’elloit expediët qu’il ; ellôgnall Paris, au rnoyendequoy le Duc de Mayenne,fon A ficre, fut efleu general pour l’arinee en Dauphine ; le Duc dcNeuers eut charge de celle qui s’acheminoiten Poiâou, amp;nbsp;la Chaftre gouueriieur de Berry fut ordôué grâd maiftrï de câp.Cheuerin Chancelier, Villeroy fccrctanc d’Eftat amp;nbsp;quelques autres fe retirèrent de la Cour par cômandement Ctux il It du Roy »duquel le Côte de Soiflbns s’approcha. Le Roy de Nauarreentendât quel’armee de la ligue s’esbrâlloit cotre fitit àiuK. lui reprint en ce temps Tide des forts amp;nbsp;lechafteau de Marans.Qu.ïc aux âfaires de Dauphiue',elles elloyent en tel e-ftat dés l’an prccedcnt,par la vigilâce des ficurs des Diguie res,Pocr,Briqueniaui,Gouuernet,Morges, lilacôs 8c autres chefs de la Religion (nommément depuis la reprifede Monteiimart, où par la vaillance de Poet 8c autres les Ligueurs perdirent près de deux mil hommes tuez, auec le Comte de Suze 8c autres Seigneurs 8c gêtilshommes) qne le Duc de Mayéne ne pouuoit pis faire pour acheucr de per .... dre fon crédit,8c fe voir en dâger de tout le refte,s’il s’y fuft acheminérauffi fut-il plusrctenu,feconté[it de venir àLyô, où il dtcira d’autrt-spratiques.Madelot,gouuerneur,ne la fit pas lôgue apres,ains mourut côme les Eftats s’affembloyéf.

Tous ceux de la Ligue tât dédis que dehors la France a-de S»- uoyent bien en general celle commune in telligcce de rui-»ly» entre ner ceux delà Religion, Mais les defleins particuliers du iaermei. Roy d’Efpagne, des Ducs de Sauoye, Lorraine, Guife,3c leurs feruiteurs,eftoy et différés. Qi^iant au Duc de Sauoye, qui auec armes defcouuertes fit la premiere charge contre la Couroonc de France, al s’eflicQoitd'auiri bonne roaifoa queceu*

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Hsnri t r o 1 s I e s m £. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;308

i ^ qtle Ceux de Guife, pour auoir fa part de la pieccifur tout ce J.,» 1 Suielloiten la bicnfcaiicc poureflargir Itslinutes. Ainlï

«lonc,corne lô elloit apres celle alfembice de Blois,amp; que le Dde de Mayenne fe promenoac à Lyonjcclui dçSauoyca-Ueefon armee fit irruption au Maruuifat de_SaluHes gt;nbsp;où il auoit acheté des homes qui l’attenaoyent,iurprint la ville amp;nbsp;forttreffe de Carmaignole,magafin d’annes 3c de muni-■ tions de guerre pour la t race delà les monts ife rendit nvai-I lire de Rauel amp;nbsp;des autres places: ce qui esbranfla ayeune-I ment ceux de Dauphinétmais leDuc de Sauoye n'eitâcpaf-j fé outre,Sc de Mayenne ne bougeant de Lyon,chafcu penfa

que c'cllüic vne guerre cotre l’Ellarj plus que contre ceux I de la Rcligion:amp; que chalcun vouloir tirer amp;nbsp;porter au clù ! peau quelques plumes du coq. Celle nouuelle apportée i

Blois fafcha les vns amp;nbsp;fit leuer les oreilles aux autres,nota-nient à ceux qui cuidoyent que ce renfort de tropbles faciii teroit leurs delfeins, 3c que le feu eftant allumé en diuers endroits.cetiriqu’on pretendoit attifer au cœur de la Fran-ce,prendroitplusaifémcnt 3c neferoitpas fi toll eftemr.Le Duc de Sauoye pallie fes aétions de belles excufes,(üriout enuers le Pape , amp;nbsp;par le moyen des agens d’Efpagnc frit trouuer ce fait fupportable pour le temps, fe fouciant peu ' des menaces du Roy,lequel il eftimoit autant que perdu,ou tant empefehé, qu’en fin encore feroit il tout aife de vente à capitulation, crainte d’auoirpis, fur tout à caufe du Roy d’Efpagne, pat l’aueu 8c argent duquel fe failoit vu tel remuement . Sc qui par les bras de tant de Princes vouloir a-foiblir la France, ayant de tout temps peur qu’elle lui faute au collet,G elle elloit paifible en la maifon.

Pendant que l’armee iniiincible d’Efpagne, tant par mer i que pat terre s’en alloit en pieces par vn iugement dutout^^ ^^^’^* extraordinaire,l’affemblee des Eftats de Blois yaprochant, ^^iprecti» chafeû s’apprella pour y veninla porte eftât ou’üerte à tous, tei harnn-fors à ceux cie la Religion.Le Roy,lesroincs amp;. tousles Sei-^««». giieurs de la Cour s’y acheminerét.Et pource que les desfiâ ces n’auoyét pas cfié fuifisâment couuertes, encores moins fouldees ou guéries pat celle fueille de papier de l’edit d’v-niôjni par les carefl'es courtisänesjes vns amp;nbsp;les autres efla-j ÿerent de s’alTeurer.Le toy fe fortifioit de fon coftéila ligue femblablementjles chefs d’icelle ^yâs dôné ordre que leur» pactisât y vinflent forts,nô pas en armes,mais en fufFrag«

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MO.IXXXV 11 I, HlNRt TROISIEIM«.

“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;voixjlefquellcs auoyent eßepratiqueesaifementdelico

en lieuparlcsprouincesjoù pctis amp;nbsp;grand« de longue main eftoyent tournez à la deuotion de ceux de Gujfe.amp; atteins '• d’vne haine immortelle contre leur Roy, Ainlî donc la Ligue ayant.de fon air, corrompu les opinions des François, s’afleura deparuenirlors au comble de lès dcfleins par la pluralité des auisnoint que les plus grands Ligueurs de Paris amp;nbsp;de toute la France furent choilis pour fctrouucr à ce-fte folenmté.qu'ils appclloyent le tombeau du Roy de Na-uarre 8t de'ceux de la Religiô, lefquels penfoycnt à fe recommander à Dieu, amp;nbsp;s’apreftoyent pourfouftenirl’armee que le Duc de Neuers menoit contreeux,dont nous parlerons ci apres: ayans marqué ce qui fe pafloit auxEftats ,où les Princes de Montpenlîer,dc Conty,amp; de Soiflbns fe trou uerent aufTi.bc pource que le Prince de Conty s’eftoit ioiut i l’armee des Reiftres,d;flipee furla fin de l’an 1587. fapre-fenceeftoit fufpeéleàplufieurs: ce qui occafionna quck ques vns des fiens lui confeillcr qu’il enuoyafi à Rome pour auoir ablolutiommais prenant autre auis il n’en voulut rien faire. Le Comte de Soifibns auoit obtenu bulle du Papc.pour auoir fuiui le parti du Roy de Nauarre,aucc dau fe de renuoy pour l’abfolution au Legat, qui lorseftoità Blois,3c en fit de grandes difficultez. Au refte,letrres furent enuoyees par toutes les prouinces à ce que les Eftats particuliers fe hallaffent d'enuoyer leurs députez, pourueti qu’ils fuffeut Catholiques Romains : car autrement il n’e-Roit permis à aucun de la Religion , ou foupçonné de fa* uorifer leur parti,de s’y trouuer.

euuerturt Le Dimanche a.iour d’Oftobrc fut faite vneproceflîon E/iatt Çgfj folennellex Blois,à laquelle le Roy,la Roine, les Prin-ces,Seigoeurs,courtifans St députez airifterent,fuiuis d'ir-* , ne grande multitude de peuple. Puis le Dimanche fuyuâr, le Roy,les Princes, Seigneurs amp;nbsp;tous les députez des trois Efiats firent leurs Pafques aux Cordeliers, afin de confer-merl’vnion 8c correfpondance qui deuoit eftre entre eux * tous en la perfeâion de leur entreprife.En la femaine fuy-ijante les députez furent occupez à creer les Officiers de r.ilfemblce de chafeun ordte.Le feiziefme du mois, les députez eftans tous affemblezenlagrâdefaleduchafteau, le Roy fit rouuerture par vne longue harangue,dont lefoifi-rnaire fut, vneproteflafion de la lânccre afficâion au bien repoa

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Henri TRcfijitsui.


ÎOÿ


amp; repos de fon royaume, à la confcruation de la Religion • Catholi(jue Romaine, al’exilirpacion de lacontraire par a toutes les prouinces,àrentrctcnement de fon edit d’vniô,^/^,^. ■ à Ja reformation des defordres furucnus en l’adminiftra- * ’ ' tion des cliarges tant ËcclelùRiques que feculicres,à la rc-ßauratio de toutes chofcs belles amp;nbsp;bônes pour remettre le royaume en fa fplendcur.à l’abolition de toutes Liguesex-tetminees par fon edit d’yniou, amp;au rciglement des fi-nancesiadiouftant qu’il vouloir fe lier par ferment folcnnel fur lev S. Euangiles, St tous les Princes, Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes quil’afliftoyentenceft cilice, auer tous le: députez de Tes Eftats,fur la communion delà Mefle,d'ob.

ferner toutes les chofes qu’il auroit arreftees en ces E-ftats, comme loix facrees, fansreferueràfoy mefmelali- ni»«, cence de s’en départir à l’âuenir, pour quelque caufe, prétexte ou occafion que et füft, amp;nbsp;l'enuoy er aufli toil âpre: par tous les parlemens amp;nbsp;bailliages de fon royaume, pour eftre fait le femblable,tancparleClergé,laNobleffe,que par le tiers Eilac,auec declaration que les oppofans demeu-reroyencatteinis du crime de Lefe Maiefté. Le garde des féaux fuiuit, puis l’Archeuefquede Bourges fît au nom de tous les Eilats vn ample remerciement, le Baron de Senc-cey pour la Nobleffe ,amp; le Preuoft des marchansdePati: pour le tiers Eftat.le fécondèrent, fc conformans tous à ce que le Roy auoit dit. Deux iours apres^tous eßans raffem-blez, le Roy fit lire vne declaration par efcrit, portant ert fomme,qu’il auoit ordonné 8c ordonnoit que fon edit d’v-nion du mois de luillet fuft 8c demeuraft a iamais loy fondamentale 8c irreuocable du royaume; voulant qu’il fuft gardé par tous fes fuiets prefens 8c à venir. Apres la Icâure de cell edit d’vnion, (duquel nous auons reprefenté la fubftanceci'deuant) l’Archeuefquede Bourges fit, parle commandement du Roy,vnc exhortation aux Eilats,fur le ferment folennel du Roy, 8c par lui requis de fes fuiets fut l’entretenement de cell edit d’vnion. Puis le Roy adiouila ces motSiMeiTieurs .vous auezoui la teneur de mon edit, 8c entendu la qualité d’icelui, 8c la grandeur 8c dignité du ferment que vous allez prefentement rendrc.Et puis que ic voy vos iuiles délits tous conformes au mien, ie iuretay, comme ieiuredeuant Dieu, en bonne 8c faine confcience, robferuation de ce laien edit, tant que Dieu me donoeta * ** e •*gt;

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M.p.itxxv 11 J. Henri tröisiïjmé.

la vie çàbas: veux 8c ordonne qu’il foitobferuéàiamais ea mon loyaume, poui loy fondamentale, ht en telœoignar ge perpétuel de lacorrelpoiidance Si. ducoufenteraent vni-ucrfel de tous les Ertacs de mon royaumes vous luterez prclentemenrrobferuation de ce imcn edit d’vnion, tous d’vnevoix: mettant par les Ecclelîaftiques les mains àla poiftrine.Sc tousles autres Ieuans les mains au ciel. Ce qui fut fait auec grand aplau dilTemeot amp;nbsp;acclamation de tous« crianSjViue le Roy.11 fit drefler par eferit vn aôte de ce fer-ment-.couché Si Cigaepît fon premier fccretairetpuis il alla en groffe troupeau grâd ternie où fut chanté le TeDeuntt au grand contentement du peuple.

mehen Ligue s’eftant es années precedentes auancee pied à âu Duc ^»piedjcftoitlorsà cheual, Scdelàenauant le DuedeGuife, Cuift irfts aflîfté du Cardinal fon frété (le plus factieux qui fuft en «ntrtprinyêj tout ce parti) 8c de plulîeursautres, commence aafufter p’érfmuf'du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans Blois contre le Roy mefne.pour obtenir

le ferment flat du rtj. prefté,le rcculoit de fes patentes,8c que la Ligue s’èn alloit lt;/lt;/;»« enfeuelie par l’cxpedient que le Roy auoit trouué,qui don tioit à penferplus que deuant à tous les Ligueurs.Peu apres quot;xtcutan a riurenient fufmentionnégt;les députez des Eftats,entre au-mert d’ict- rcqueftcs, prièrent le Roy de réduite les tailles à celles lui diCuifi de l’annee iJvO.cequ’illeur accorda, pourueuqu’ils don-le if.icur nalTent les moyens de remplacer le fond 8c fatisfaire à l’en-f®'«'’slt;’’ent de la dignité Royale Sc de l’fiftat, 8c de Lire

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Henri f roisusmi.


ΫÛ

pres de ce Duc, qui faifbitflefches de tout bois, efcriuanc t. \ par toutes les prouinces que le Roy s’eftoitietté entre fes i'Ift •. rJ bras, que rien ne lui clloit impoffiblc ; parlant gros a quel- ,»«,,ƒ»»»•/. ques députez qui refufoyent de dépendre entiereuieut de lui, amp;nbsp;de changer les cayers à fa volonté. Tous les iours à heures rciglees fe tcnoit en fa chambre vn con-fcil fur les chafes propofccs amp;nbsp;àpropofer: puis on aui-foit à ce qui s’en deuroitconclurre en pleine airemblte, oîi (à la veue de chafcun) les brigues amp;nbsp;la violence a-Uoyent le deffus.Dauantagc, le Duc auqit tellement pour-ueu à fes afaires,qu’il fe tenoit pour raaißre du chaßeau de Blois,amp; de la perfonnc du Roy,n’y ayant portCjfalle,ni cabinet, donc iln’eufl les clefs,auecapareil amp;nbsp;prouilîon d’armes , inutiles aux exploits de guerre, que Ion trouua pui» apres. Ses gens enuironnoyent le Roy: amp;nbsp;quant aux compagnies d’ordonnances cflablies pour demeurer autour de Blois, durant les Eilats, le Duc leslicentia, iufques à c* xempter par lettres fignees de fa main amp;nbsp;feellcesdu feail de fes armes les habitans de Romorantin, de receuoir vne compagnie,8t defendre bien expres au Commiffaire general des viures, de leur demander aucunes munitions pour icelle compagnie ou autre. Se trouuant au cabinet del« Koine mere pres du Roy aconipagné de plufieurs Princes amp;nbsp;Seigneurs,quand ce vint à propofer les crimes de Le-fc Maieflé, entre lefquels eftoit celui des Ligues dedans ÔC dehors le Royaume, pour les faire iurer 8t renouueller et» prefence des Eßats : fa tefponfe fut qu’il n’en feroitrien, qu’il ne les iureroit point, que s’il faifoit faute, le Roy le , fißchaflier. Cela encor nedefcouuroitlaracfchequede loin: mais outre les lettres amp;nbsp;memoires que le Roy auoit receus couchant les pratiques amp;nbsp;recerches d'amitié que Je Duc de Guife auoic faites auec le Roy de Nauarre amp;nbsp;autres de la Religion dedans amp;nbsp;dehors le royaume : le Roy eut auis de diuers endroits qu’il penfaß àfoySi à fon E-Rac, pource que la Ligue ne vouloir plus lui lailfer le goiiuernemenc. La dclfus, le Duc de Mayenne qui élloit à l, i,. Lyon , lui manda par vn cheualier d’honneur enuoyé érdtf expres, qu’il fe donnaß foigneufement garde de fon fre- tmnrt at re le Duc de Guife, lequel pour certain auoic vu mauuais deUein contre lui: mais ne fçauoit le céps de l’execution.Le « PHçd’AHnale» lMi6(rneautre defpefchecnaçfnç(ép$/srtnr

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W.B.tttxvui. Henri troisiesm«.

i«»« j«’,/ peffonne je creance, I’auertifTant qu’U s’eftoic trouu^ ««lt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«uo’t efté refolu gue le Duc de

•^röl’ixe- óuifefe faifiroitdclaperfonnedu Roy, amp;lemcneroit si cvtien. Paris. Tant d’auertiflemens ,auec la confideracion de tout le paffe,notamment depuis l’an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce qui (e negocioit

de jour Sc de nuift dans Blois, firent que le Roy fe voyant fur le bord d’vn precipice, refolut d’y pouffer (és ennemis. Le Duc de Guife eftoit d’autre parc amp;nbsp;de tous cofteza-uerti que toutes les ceremonies fufmentionnees tenues par leRoyauec l’editde l’vnion amp;nbsp;ce qui s’en eftoit enfuiui, ne tendoyent qu’à l’attrapertqu’il fe fouuinft des barriqua-des,amp; de ce que le Roy auoit par plufieurs fois depuis* tant en public qu’en particulier, declairé, qu’il n’auoit aucun temord de confcience de brigues ou menees qu’il euft faites, amp;nbsp;que fouuent il defcouuroit affez vne trefmauuai-fe volonté contre les chefs de la Ligue. Ilferioit de telsa-uertiffemens,mefmes le iour precedent celui de fa mort, fe mettant à table pour difncr il tcouua fous fa fetuiette vn petit billet, l’exhortant de fe donner garde, qu’on vou-loitluiioucr vn mauuaistour; foudain il fc fait apporter vne plume amp;nbsp;de l’ancre,puis efcriuit de fa main , O» rsit, amp;nbsp;letta le billet fous la table. Le Roy;deliberé de s’en desfaire dcfpefcha force léttres,pourueut aux feuretez ne-.ceffaires,pour empefeherque fon aduerfaire ne le preuinft, .dans la ville fil au chafteau.Levitigttroifiefme iour de Décembre venu, le Duc de Guifeamp; les fîens furent affem-

Jt’r.’r blczen confeil dans vne chambre proche de celle du Royst lequel eftoit auflï en fon cabinet auec quelques Seigneurs

ƒ amp;nbsp;gentilshommes.Entre les gens de fa g3rde,des quelques ‘ années le Roy auoit quarante cinq gentilshommes, la plit-fpart dcfquels pour eftre cadets amp;nbsp;priuez de moyens d’en-ti etenir vn grand trainauoyent efté inttituez, par l’auis du Duc d’Efpernon,Ieur promoteur,amp; autres, pour eftre plu’s proches de la perfonne du Roy, Ces quarante cinq cftoyéf,’

I «, înfinimentrui'peftsauDucdeGi!ife,quiauoiteffjyéquel-”*5*’* quesfois de les faire caffer : eux auftil’aimoyent aufti pcij .1... (H* nbsp;nbsp;qu'vne efeharde en leurs yeux. Le Roy en fit venir fept ou

huit des plus a{reurez,8{ leur tint propos fur lesafairesquî le pfcffoyent,declairant les certains auis qu’il auoit des attentats contre fa perfonne amp;nbsp;couronne. Peu apres il en-iioyc appeljer le Duc de Quife , qui changeant de couleur 8t coiiî;

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Henrt TRMSÜSMI.

amp; comme s'il euftfenti quelque défaillance,enuoya quérir nbsp;nbsp;l.

(des raifins,amp; en mangea. Auât que partir de la chambre du ill'll’»'' H Confeihil auoic demandé vn mouchoir blâc, mais on ?olta ^**,^**;Z, au page qui le lui âportoit,amp;fut trouuévn billet lié dâsvn des bouts d’icelui,contenant ces mots en fubftancc,fortei

»He

amp; vous fauuez,autrement vous elles mort. Comme il entroit en la ch.imbre duconfeil en l’alleeconduifantà celle du Roy,fa deshancc fc redoubla , voyant les gardes autrement difpofces que de coullume, amp;nbsp;fut fur le point de retourner : mais rafléurant fon vifage il pafla outre , amp;nbsp;entra dans la chambre,le Roy eftanttoufiours en fon cabinet. De longuemain il auoic foupçon que l’vn des quarante cinq, nommé Lorignac, auoit entieprins de le tuer. Comme il s’auançoicenceftechambre, amp;nbsp;s’aprochoitdelaportedu cabinet, il delcouureLongnacaffisfur vncofre, les bras croifez. Son foupçon s’enflamme,amp; lui court incontinent Contrermais Longnae 8c les autres plus habiles, executans nbsp;nbsp;nbsp;‘ ,

ce qui leur auoit cRécoraiiAandé, le tetraflent 8c defpef-V’**,***’ çhent à coups d’efpees fur la place,fans lui donner loifir dt f gueres parler- 11 fut quelque peu aux traits de la mort. 8c \ veu (1 ce qu’on dit) en tel eftat par le Roy 8c les autres qui fortirent du cabinet pour voir mort celui qui es dernier» ans de fa vie auoic donné tqnt d’alarmes à foy mefmes 8c à vne infinité d’autres. Celle execution ne fe pafla pas fans bruit,nommémét de la part du Duc aiuli enferré,ce qu’entendu de la chambre du confcil, où elloyent fes adherans, |e Cardinal de Guife,fe doutant de mauuaife mcftirc,print l’efpouuante.Sc fortitau grand pas,pourfe fauuci: mais a-çonfuiiii d'vn qui auoit commandement aux gardes Ef-çoflbifes, il fut arreftéprifonnier, 8c incontinent apres le Cardinal de Bourbon, le Prince de leinuille, le Duc d’EI-beuf jl’Atcheuefque de Lyon , 8c plufieurs autres du parti du feu Duc, fut aufli prins Pericart fon fecretaire . auec tous fes memoires 8c papiers , par lefquels le Roy defeou-unt particulièrement plufieurs deffeins 8c feercts confeils delà Ligue, 8c conut de plus en plus fes bons 8c mauuais feruiteur', La Roine mere femonftradu commencement cmuntnst. fort efineue de cell accident, 8(C dit quelques mots vn peu àquot; rudes à fon fils: niais le mcfmeiourelle côpofa fon vifage; d'p'f«. •»* quine dura gueres,corne nous (e dirôs ci apres au cômence- fquot;’quot; ment de l’annec 1589. Le Legat du Pape anerti de ce coup, ™ «quot;en cfmeut peu,ce fembloit : 8c prie d’inter ceder enuerslc

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it.D.LXxx VIII. Henri trouiismï.

Roy pour Ia vie du Cardinal de Guife , il promit s’y em^ . ployer,amp; dit on qu’il le fit: mefmes plulîeurs tenoyent que

•• •••’ - touyfchift terminé en la mort du chef. Mais comme vn . cowrefleué, amp;nbsp;qui pertfeeftre prochain de quelque grande amp;/:xtraordinairement fauorable profpcrité,nepeutai(é-njent patienter,fe voyant raualé,ou emporté bien loin ar-«ere de fon efpoir:ainfi ce Seigneur,d’cfprit merueilleufe-inent prôpr,amp; qui n’embralfoit rien de petit,tonnbé fi fou-dain de Ci haut, amp;nbsp;tranfporté de douleur à caufe de fes pertes domc(liques,ne peut fe contenir que par paroles bouillonnantes de cholere defmefuree il ne lafchaft plufieurs menaces, qui paffoycnt encore plus auant que les deflcins Wsrr ^“defonfrere,duquelileftoitlebrasdroit.ns'enuelopadonc ^râinal « langue cffrenee en mefme punition, eûât iugé coul- -• nbsp;nbsp;' pable de mcfmecrimequ’ilauouoit amplement: de forte

qu’il fut tue' quelques heures apres dedans fa pi ifon. Les partifans de la Ligue, logez es fauxbourgs, ayans oui le ' • vent de ce qui eftoit auenu.fc donnèrent l’alarme fi chaude, , que iamais ceux de la Religion ne partirent du fauxbourg de S.Germain des prez à la S.Barthelemy l’an if 71. fi hafti-uement,8c fans bottes,que firent la plufpart de ceux ci : de forte que ceux qui le iour precedent euflent prins au poinél d’honneur amp;nbsp;appelle au combat à outrance quiconque les euftappellcz Royaux ouPolitiques,renioyent lors comme meurtre le nom de Guife amp;nbsp;de laj^ue. Le lendemain, le Roy qui auoit incontinent apres l’execution enuoyé diners pacquets ça amp;nbsp;là : de donné charge à quelques vns de ï’alTeurer du Duc de Mayenne,afin qu’il ne remuaft, comme il fit incontinent apres,fit entendre aux Eftais, de nou-ueau affemblez, quefonintention eftoit qu’ils fuflent continuez, auecrefolutionde fuyureleurs raifonnables con-feils.Le Comte de Briffac y fit vne haranguc,pleine de congratulation, amp;nbsp;d’exhortation au Roy de pourfuyure à faire la guerre à ceux de la Religion, qu’il defehiroit par toutes fortes d’outrages,amp; requeroit qu’on leuroftaft touteefpe-rance de grace:imaginît qu’il leur en pourroit prendre come aux deux chefs,aufquelsilauoitadhcré,amp; dôt les corps furent réduits en pouldre parle commandement du Roy.

£» Wti rff reprendre ce qui concerne ceux de la Religion, le ruerré ‘du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nâuarrc, entendant que l’armee de la Ligue, dont

HtjitHA. le Duc de Neuers cfloit general, s’acheminoit pourvenir

cnPoi-

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HiSRI th. 01 s IB sm«. jli

tn Poiftoii, vint a u Rochelle pour aujfer aux afaires plus «‘»‘’'f Vrgens.ta ilentcndit au inoisd’Aouft,que le Duc de Mer-cœur, 1’vn des chefs de la Ligue, amp;nbsp;gouuerneur de Brera- b i „ „ nrg,« gne, ertöte parti pour aflieger Montagu .gardé parle fieur de Colombieres,qui aux approches auoitrudeniet tafle les aflicgeans,amp; tué les plus affeurez. Surce, Mercœurauerti que le Roy de Nauarre eftoit à la Rochelle,il s’imagina que c’eftoit pour faire leuer le fiegetpourtanc fe refolut il de fai re retraite à Nantes, où il fe trouua trois iours auant que le Roy fuft aproché de Montagu.laiflânt pour arrieregarde le regimen deGcrfty, lequel fut desfait par le Roy, les vns tuez, fur la place,les autres prinsà merci, leur colonel blef-féjfe fauuant apres fon mailtre. La charge fut faite à deux lieues pres de Nantes, huitenfeignes furent enleuees aucc tout le b,)gage,8t quaire ces cinquante prifonniers emmenez, Le lendemain, comme il pretendoit attaquer Cliflbn ville Scchafteau, il fut contraint tirer vers Angoulcfmc, pour defgager d’entre les mains de la Ligue le Duc d’Ef-pernon. auquel on tua quelques domeftiques 8e officiers, amp;nbsp;lui mefmes par l’cfpace de deux iours 8i demi fut affiegé amp;nbsp;aflailli de pre«- au chafteau,en trefgrand danger de fa per-fonne. Mais ayant erté fecouru à poinft, cefle mutinerie t’appaifa, quelques vns des plus mauuais ayanspayé pour toutlerefte. Il auoit erté enuoyélà pour commander de parle Roy es prouincesd’Anjou,Touraine,Poiftou, An-gouli'nois,8c Sainâongc.-amp; s’apreftoit pour molefler ceux de la Religion: mais en ce mois d’Aoiift,pcu s’en falut que lespartifansdela Ligue nele miffent du tout bas. Voila comme le malheur l’acompagnoit, eftant contraint viure parmi fes ennemis coniurez, amp;nbsp;plein de mauuais courage contre ceux qui ne lui auoyent iamais donné occafion de leur faite mai, Le Roy de Nauarre retournant en Poiftou, penfoit aux moyens de s'emparer de Nyort ville qui le dcfdaignoit amp;nbsp;brauoit plus que nulle autre, par les menées du Lieutenant 8c de quelques Ligueurs quiycom-mandoyent. Ils auoyent commis de grandes indigni-tez (ur les cotps de deux gentilshommes de ce Prince , tuez en vne charge pres des fauxbourgs où ils s’e-floyent trop auancez. Mais ne pouuant pour lors ers auoir raifon , il pourfuiuit fon entreprife de Beauuoir fur mer, Paflaat pres de Nantes il vid le ficur de U

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.D.ixxxvnr. Hïmri trotsissm«.

Trimouille qui auoit desfaic vnc compagnie de gens de pied amp;nbsp;prins leur chefdans Ie bourg de Douay. Le qua-'• '• triefmeioutd’Oftobre, Beauuoirfutinuefti,amp;(maugréU difficulté des aprocbes.St du chemin pour 1‘artillerie, amp;nbsp;du temps) prins par compoGtion trois femaines apres. La Ligue ne voulant perdre cefte-place forte St de grande im-» portance, auoit enuoyé au fecours le regimen de Saiuét Pol, le plus beau amp;nbsp;le plus redouté que ceux de Guife euf-fcor. Le lendemain de laredditiondeBeauuoirleshabi-tansdel’ifledeBouing , qui auoyent promis ne receuoir pcrfonne, donnèrent entree en leur iflc à deux des plus braues compagnies de ce regimen. Mais ces foldats n’y fu • rent fi toll entrez que le cœur leur cheut aux pieds, de telle forte qu'il? enuoyerent vn tambour au Roy de Nauarre, le fuppliant leur donner vn fauf conduit pour fe retirer en lieu de feureté. 11 les tenoit enclos, amp;nbsp;pouuoit fans perte, à caufe des paflàges qu’il tenoit, ou les faire tailler en pieces,ou atout le moins defualizer.Ncantmoins de fon plein gré il leur donna à tous la vie amp;nbsp;les armes, auec vn palTe-port pour leur feureretraite. Il pardonna aufll aux Infu-laires,qui lui auoyent fauffé la foy: douceur qui brifa tellement la dureté de leur naturel farouche que depuis ils font demeurez trefaffedionnezà fon feruicc,quoy qu’ils foyent des plus adonnez aux ceremonies de l’Eglife Romaine. Ayant puis apres laiffé le regimen de Preau pour renfort dedans Montagu,amp; diftribue des garnirons à Mauleon , la Ganache, Talemond, Fontenay amp;nbsp;autres places, il s’achemina vers la Rochelle, pour fe trouuer en l’affemblee generale de ceux de la Religion,illec conuoquee par lui pour auifet à ce qui eftoit expedient en ces confufions dont ils eftoyent menacez. L’ouuerturcfe fit,le 14. de Nouembre, en la maifon de ville', où fe trouuerent près du Roy de Na-uarrcjle Vieonte de Turenne,le fieur de laTrimouille.auec plufieurs autres Seigneurs amp;nbsp;gentilshommes. Tous les députez des Kglilésfurent receus ceiourtge le lÿ.fuyuant, tm entra en maiiere, amp;nbsp;continua-on l’cfpace de quelques femaines. Reiglement fut eftabli pour la defenfc amp;nbsp;con-feruationdeceuxde la Religion : puis fut auifé à ce qui concernoirlaiuflice, lesconléils, le- finances, ks officiers, Icsrecompenfes amp;nbsp;gages, la difcipline militaire amp;nbsp;tout Se cuidetrendoit de la guette. Finalement, lî Dimanche 1?. de De*

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n E N R. I T R. 01 s I I s M B. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;30

lt;!e Décembre fuyuant, apres la predication amp;nbsp;prières publiques,le Roy de NauaTe prefent, la clofture fut faite de ’*”.ƒƒ toutes les refolutionsprinfesenicellealfemblce, aucc l’v-nion,confentenient amp;nbsp;approbatie de tous,pour la gloire Je Dieu,le fetuice du Roy,la conferuation de fa couronne, le tertabliffement de l’Eftat, la generale conferuation du royaume, des bous fideles François amp;nbsp;fuietsduRoy en icelui-.contre tous ennemis,Iiguez,mutins amp;nbsp;feditieux, qui diredement ou indirederaent voudroyent en procurer le trouble ou l’euerfion..

En ces entrefaites l’araneç delà Ligue fous la conduire Exflaiti a» du Duc de Neuers rauageoii le bas Poidou amp;nbsp;pays voilîns. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

Son premier arreft fut contre Mauleon,villette foible qui y* entra en capitulation , amp;nbsp;ce pendant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;plu-

fleurs de la garnifon tuezJe refte s’eftant làuné au chafteau patitn. fut conduit en feureté à Fontenay. Celafaitjl’arniee marcha vers Montagu , où il y auoit enuiron deux cens cinquante hommes de pied,cinquantecuirafles,amp; autantd’ar-goulets. Ils ne laiflerent pas faire les approches à l’aifr, ains firent trois forties,où plufieuts de l’armee furent tuez. Au bouc de quelques iours, l’artillerie ayant fait vne falue , il y eut difpute entre Colombieres amp;nbsp;Prcau,qui commandoyée dedans, touchant la reddition de la place, à quoy Colombieres enclinoit amp;nbsp;fon auis remportattcllement qu’ils for-tirentparcompofition. MaisColombieresaufortir delà ville,fc retira en l’armee de la Ligue: amp;nbsp;Sagonne colonnel de la caualcrie lcgere,contre la capitulatiô,pourfuiuit ceux qui fe retiroyent,S: en tua quelques vns.Reftoit de ce codé la Ganache,ville amp;nbsp;chafteau, aflîfe es marches de Poidou amp;nbsp;Brct3gne,à trois lieues de lamer.Lc fieurduPleflis Ge-dé y commandant pour le Roy de Nauarre, fut renforce d’vn fecours d’enuiron quatre cens hpmmcs, tant de pied qucdecheual fous la conduite du Baron de Vignoles,Ru-fignijAubignyamp;Robiuiere.Legouuerneurcftoit aufli affilié des capitaincsla Perrine fon lieutenant, Beauregard, S.George amp;nbsp;la Forellerie. Le feiziefmc de Décembre, vn gros de caualerie de l’armee aprocha, amp;nbsp;donna de roideur iufques prcs du fauxbourg. Rufigny y courut l’efpee en la main, mais fans cuiralTe , amp;nbsp;fut tué : ceux qui le fuiuoyenc renuerferenit par terre le capitaine lean amp;nbsp;quinze argoulets affaillansjlciquels gaignerenc vne partie du fauxbourg :îe

R Ri i«

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M.D.IIZXIX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HsNM TRôISlîlM«.

, refie fut difputé amp;nbsp;gardé par ceux de la ville.Les jours fui-uans fe pafTerent en rudes efcarmouclies, où les afïiegeans firent grande perte d’hommes de commandemét.Sur la fin de Vannee, le vin defaillant aux afliegez , fort trauaillez à caufe des retranchemésoù il fâloit que chafeû s’employaft. l’artillerie commençaàtonner. 11 y auoit fix gros canons, quarre grandes couleurines amp;nbsp;deux moy ennes.Le General fit fommerlcs afliegez de fe rendre, ce qu’ils refufcrenr,amp; renuoyerét par deux fois le Heraut qui les follicitoit à parlementer. C’eftoit enuiron le penultiefine ou dernier iout de Decembrerauquel tçmpsjde plein iour,amp; à la veue d’vn chafeun, vn l'oldat V ■. alion,du regimen de Picardie, auec l'efpee nue au poing, print fa courfe au trauers d’vn grand pré droit au fort du capitaine Beauregard,criant C haut que tous l’entendoyentde pattamp; d’autre,Viue Nauarre,M.de Guife eft mort, amp;nbsp;Niort prins. On lui tira plufieurshar-quebuzades : mais pas vne ne porta que dans fon chapeau. Les afliegez furent par lui acertenez de ce qui eftoit auenu à Blois,de ce que le Roy de Nauarre auoit fait au hautPoi-élou depuis la venue de l’armee de la Ligue contre la Gat nache,

Nitri frins nbsp;nbsp;Quant à Niort,il en alloit ainfi.Le 14.de Décembre,le S.

ftur de S.Gelais.acompagné de Raques Parabie’re.Haramburc, 4t Niuar- Preau amp;nbsp;autres , enuiron jjo.harquebuziers,quatre vingts cuiraffesjSc fix mulets chargez d’efchelles amp;nbsp;de pétards enuiron le 14.de Décembre, iurprindrentpar efcalade, amp;nbsp;en-foncemet de portes cefte ville là pleine de Ligueurs amp;nbsp;ges ennemis lurez delà Religion.Lelieutenant,chef de lamu-tinerie, amp;nbsp;qui orgueilleufeme/it mefprifoit le Roy de Na-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uarre , ayant voulu faire diTrnauuais mal à propos amp;nbsp;auec

les armes comparoir en rue, fut incontinent mis par terra auecquelques autres, amp;nbsp;alla rendre l’ame en vne panure maifon pres l’vne des portes, où il fut troupe mort trois iours aprct.Le peuple perdit incontinent courage. 11 y en eut qui fe ietterent par deflîis les murailles,amp; s’en tua quelques vnsiautres deualerent auec des cordes, ou fe cacheter, amp;nbsp;plufieura fe retirèrent au chafteauitellement qu’en moins de trois quarts d’heure les aflaillans entrcrent,vjinquirent amp;nbsp;demeurèrent maiftres de la place,fans perte plus grande que de cinq ou fix hommes.Il en fut tué de ceux de la ville enuiroq vingteinq ou trente: le matin venu, la ville fut

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Henri troisiesme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;514

pillee,toutes fois fans meurtre ni violcment.Vne partie des habitansertoyent coulpables de pillages, meurtre* amp;bri-v gandagcsjexercez de longue main fur ceux de la Religion. Ils auoyenr dit 8c fait beaucoup de chofes trefindigncs cotre le nom du Roÿ de Nauarre, en defpic duquel ils auoyéc traîné par toutes les rues de la ville le corps du grand Pre-ubft de France, portant les armes pour ledit (leur Roy, lequel le fort des armes aiioit abatu,combatant pres des murailles , peu allant la prife. Les plus riches habitans 8t plus qualifiez. Ligueurs,furent quittes pour racheter lents vies amp;nbsp;bieus,de quelque petite fomme. Le fieur de Maltcorne,qui coramandoicau chaftéau, capitula dés ce mefmc lotir. Le Roy y an iua le lendemain auec quelque caualeric,St a fou arriuee receut Malicorne fort humaincmér,lui permit d’ern porter du chaftéau tout ce qui eftoit lien, outrepliis donna main leuee à la femme d’icclui de l’abbaye de S. Lignare. Vn fetil habitant de Niort fut execute lors par iuftice. Il fc nôinoitlamart,homme riche,mais hay de pluGcurs à caufe de fes crimes puniflables felon les loixiil fut conuameu d’e-ftre des chefs delà (editiôqui auoit outràgeufement detra-ôé des principaux Princes du fang.Ses maléfices amp;nbsp;forfaits bié auerez le fi ct pédreamp;eftrâglcr.Les ligueurs firent depuis leur reuolte generale publier vn libelle fameux a Lyô, plein d’horribles menfonges touchât cefte prinfe, lefquels nous fupprimons,contens d’auoir reprefente' la vérité des chrsfes.Ontrotiua dedans Niort, cinq beaux canós de batterie, portant plus de demi pied d’ouuerture, St deux fort lôguescouleurines que ce Lieutenant fufmenrionné auoit fait fondre, pour (comme il difoitpardei'ifion)enfaluer le Roy de Nauarre, quand il aprocheroit de Niort. 11 y fut trouué auflî trois autres moyennes coulctirines.Les canons eftoyent montez 8t equippez tout à neuf, St prefts à eftre menez en l’armee ligueuie pour le fiege de Fontenay. 11 y auoit làdcdansqUantitcdcbleds fiiffifanrc pourentrctenir deux ans vne armee de vingt mil hommes, Auflî fuient trouuez plus de vingt milliers depouldres en tnagaz.in-ujj-tre la quantité prefoue incroyable qu’aiioyent les particuliers , qui pour auoir trop mefprifc leurs ennemis furent faits la proye de ceux qu’ils auoycnt publiez, amp;nbsp;outragez, en toutes fortet.Le fieur de S.Gelais fut eftabli gouucrneuir delà ville St du Parabiete du chaftéau.

■ RR. ij.

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W.p.ixxxix. Hsnxi t r. o r i s s m ï.__

M. D. L X X X I X.

lieT) Evenohs à 1.1 Ganache. Au commencement de l’an- • /«GinacAf, XVnee l’arcillçric commença de fçfaireouir, amp;nbsp;Je4,iour àtaufe ie de lanuicr redoubla, tirant plus de huit cenc coupa de ca-la malaiit non. Lesbrelches faite.s, l’armee vint à l'alïaut,fouftenu “N^rrî' P®*quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loixâte hommes au plus. Les autres eftoyenc

^difipatiö ui-dâdes Sc bleflëz.ou occupez à garder les çinq forts dref. de l’armee lez cn dehors, deux defquels furent gaignez par les affail-lans,auec grande perte de leur part, les foldats s’eflâs reti-rezen côbatant. L’aflautfutrudeesdeuxprincipalesbref-ches, où il nryauoit que cinquante hommes de garde. Li refinance fut fi ferme, que le lendemain les afliegeâs trou-uerent qu’ils auoyeiit perdu l'vn de leurs maittres de camp, amp;nbsp;plus de trois cens hommesjfansles bleflez. Tort apres y eut vu pourparlé d'accord, amp;nbsp;furent les alTiegez follicitez de rendre la place au Duc de Neuers, duquel les députez dirent qu’il n'y efpargneroit rien pour l’auenir iquefon retardement la elf oit plus preiudiciable pour les afairesdit Roy de Nauarre que Ion nepenfoit. Que le Roy pour l’execution des Ducsamp; Cardinal de Guife i auoitalfez de* claire la guerre à la Ligue,St vouloir fe feruir des forces du |lt;oy de Nauarre contre icelle; que les affiegez auoyent acquis afîez d’honneur en ladefenfed’vne æefehante place, offrant le Duc aqxgouuerneurs Çt genfd’atines leurs ar-pnes,chcqaux amp;nbsp;bagage,aux foldats,armes amp;nbsp;bagage : aueç retraite feure la où ils voudroyent aller. En outre leur o-äroyoit huit jours de terme poor auerrir le Roy de Nauarre de celle capitulation, laquelle detneureroit conclue aq bout du tenips, s'il ne les defgageoit. Comme le Roy s’y acheminoic ,il tomba malade, amp;nbsp;Icfutextremément : au moyen dequoy la Ganache, n’ayant peu eltre fecourue, la çompofition tint. Incontinent le relie de toute celle grande armee de la L’gue fc fbndit.Les Ligueurs qui y efloyctjç s’efearterent çà amp;nbsp;là.Le Duc s’en retourna vers le Roy. SC puis en fa mqifon.Le haut amp;nbsp;bas Poiftou,taut menacez de ceftorage,furent del jurez.

CoKfnAin/- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1“* penfoitque lamortdes DuesSe Cardinal

frange en de Guifeferoit que les Ligueurs mettroyent de l’eau en l’esiat de leur vin,ne voulut recercher de trop pres ceux qu’il tenoit prifonniert; fc contentant de garder les principaux, 8c re-

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rtïMRI TROIS I IS MÉ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jiy

îaiTcliânt de iour àautrc ceux qui fembloyent de moindre eftofFeuïiais il conut lolt apres qu’il s’efton mefeonté. Car / , il n’y eue pis vn de ceux la,qui puis apres ne procurait mil- •'’gt; 'S le Maux contre lui amp;nbsp;contre le repos de la France.Il fit dôc («’•»* fur la fin de Décembre publier vntnandeinent à Blois, par lequel efioit exprèllément cnioint à cous les partifans de U maifon de Guile,de le reciter en leurs maiions,auec pardon de leurs fautes, pourueu qu’ils derneuraflent fideles art koy. LcPreuoll des marchands de Paris, le Ptefidencde Nully,fuiuis de Marteau,CoinpanjRoutandjSc autres,par-* tirent de Blois pour aller (ce promirent ils ali Roy ) con-

Uertir les Parifiens : mais ils uereuindrent pas, ains leioi-gnirent àleurs compagnons. Le Duc de Mayenne , ayant donné ordre à Lyon,s’achemina diligemment par la Bour-gongne à Parisj où le peup)c animé par fa prelence, par le Uueil des Ducheflesde Nemours, Guile, Monipenlicr, amp;nbsp;par les etieries futieufes des prclcheurs fedicieux,s’opini3-ftra amp;nbsp;rebella à bon eicient. On ellime que iilefieur d’Ëntragucs euft fait ce qu’ilauoit promis au Roy,touchant la reduftion d’ürleâs, (comme c’eitoit raifon qu’il eflayait de remédier an mal qu’il adbic fait) amp;nbsp;ne le fort point laifl'é deuacer par S.Mauricc amp;nbsp;Roflieux,qui y firent fouleuctle peuple amp;nbsp;ruiner la Citadellc^ians que le MarefchaldcHaut- , rnont peult y poutiioir, les chofes ne fe fuflent pas desbau- b thees, comme elles firent, parfaute de donner ordre a ce pTêinicr tumulte. ^Le Duc de Mayenne y courut fur le «• «• commencement, amp;nbsp;encouragea ceux d’Orléans. Ayant ' mis les afaires en train de ce codé, il délibéra (puis qu’à • • ..... tout perdre n’y aqu’vn coup périlleux) de pourfuiuie fa ’ poinéle, amp;nbsp;fe leruir de la faueur des villes amp;nbsp;des moyens du Roy d’Efpagnc,pour s’eilablir en France, où de longue main 11 auoit traîne cede toile, defireux de garder la piece vourfoy. Afin donc derendte les Parifiens irreconcilia- i quot;nbsp;blcsauRoy,il donna ordre que le Parlement lui fidfonj)i • proces, fit pendre, gebtuder l’effigie du Roy,l^ fit excom-munier'à Rome amp;nbsp;en Sorbonne, detederSc maudire par /»■ »gt;»»ƒ les curez, adiuger aux enfers parles preieheurs, fit impri- / mer des pneres contre lui, amp;nbsp;défendre par expres d’en parler en autre qualité que d'vn tyran. Ltures Latins BcFran-çois font publiez dedans amp;nbsp;dehors la France où ce Prince Çdoit deferié comme le plus impie^ iniude, vilain amp;nbsp;ptofj^.

RR. iij.

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Hinri troisiismï.

*)

ne qui etifteftc : amp;nbsp;de Hors les Icfuitcs amp;nbsp;autres pre fchcur* pcn(îonii.iires d’Efpagne ne fe feignirent pas. 11 fut par eux appelléen pleine chaire K Um» erodes, fur l’anagramme de fon nom.Le peuple cou ut au Louure,oiiil commit tous les exces qu’il eft pofliblc depen'êi , n’efpargnant meuble s,tableaux amp;nbsp;autres chofes qui elf oy enten titre de propriété au Roy. Lon briia Si trama fes armoiries amp;nbsp;effigies, 11 futdegradCjfon grand feau brifé, 8t de la en auant lon ne parla plus de lui qu’en exécration. Et pource qu’il auoic des feruircurs en la Cour de Parlement, vn desj^ze de Paris, petit chiquaneur amp;nbsp;procureur,nommé Buffy le Clerc (lequel depuis lucca fi bien la ligue qu’en trois ou s]U3-treans il amaflà quatre cens mil efeus : puis apres ef-cheus par confifcation ou autrement au Duc de Mayenne) ayant mis bas fa tobeamp; veftu h cuiraitè, la pillole en

main i'uiui d’vue racaille trefinfolentc,fe tranfportaau palais en la chambre doree, print au fiege vcncraolcdelaiu-ftice fouueraine de France le premier Prelidcnt amp;nbsp;autres

tantConfeilliersquePrefidensengrâd nombre qu’il mena deux à deux depuis le palais iniques à la Balhlle, le n5. ) lourde lanuier,tout le peuple criant à l’arme amp;nbsp;au meurtre fiircux. Buffy 8c fes compagnons n’auoyentcharge que ,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’en prendre dix ou douze,par l’auis des Ducs de Mâveu-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ne,d’Aumale amp;nbsp;des feize,qui comrnandoyent lors dâs Pa-

( nbsp;nbsp;a,quot; • I ristrnais les autres Confeilliers 8c Prefiden.s,hüteux de voir

J,'quot;' •••••gt; rt»»0,*defmembrcr leurs corps,dirent qu'ils vouloyent elite tous

enremble.Eflans en pri(on,on arrefla les Royaux.les autres furent renuoyez a leur requefte chez eux. Si. s’accordèrent tort apres auec les feize. Âpres cela fut efleu par le peuple vn Confeil general deFviiionjCompofc de gens choifis des trois Eflats, aprouucparles l’arlemens, qui auoit charge d’ordonner desafaires publics,8c de receuoir en conference

j toutes les prcuinccs amp;nbsp;villes Ligueufes, les députez def-* I quelles auoyent feauce 8c voix tieliberatiue cri ce Confeil, •' ■ • - lequel nôma 8c eflablit le Duc de Mayéne lieutenât gene-' ' ral de l’Ellar amp;nbsp;couronne de France,Puisfurenteflablis des

iConlèils particuliers enchafeun des feize quartiers de Paris,coinpofëz chafeun de neufperfonnes notables. A tra-uers tout cela fc mefloyent les Sorbonnilfes qui ne cef-foyent d’allumer le feu, entre autres on a remarqué pour les plus feditieux Boucher,GuariiijFeuatilcnt, Cueilli,Roze,

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Henri i ro i sm nui. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jîi$

tic,Pelletier,Giiiceftre,Hamiltonj Chri/îin,Lucain, Mau- ,•

clerc, Commolet, 8c certains jeunes prcfcheurs de leur di- ^f****'^ fcipline,qui lettoyenc le feu par la gorge. Ils rcftreignircnc

puis apres le conlèil general de leur vnion au nombre de

quaranteicompofé de trois Euefquesjde cinq curez de Pa-

rtSjd’vn nommé Launoy deuenu,de miniftre, Apoftat,puiS i chanoine de SoifTonsiitem de fcpt gentilsliommesderclle f' eftoit prins de I’re(idensgt;Gonfeilliers, 8c bourgeois de Pa- ■

ris.Onleurbâülaencoreprtfques autant d’adioints, pour 1 laplufparttrefafîeftionnez au Duc de Mayenne, lequel iaiûbit ces petis compagnons iouer ainfi aux Rois pour a-cheminercantplusaifémentfes afaires, ayant trouué en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

ces commencemens pour les commoditez de la guerre ' des montagnes d’or dedans Paris, où en vn an Ion defpen-

dit près de deux millions d'efeus parles commifiions de-

cerndes en ce confeil general. Pluficurs riches maifonsfu- I i , i tent pillecs,inSnis meubles précieux védusprefquespour

rien en la place publique,les notables bourgeois amp;nbsp;gentils--.

hommes, qu’on fçauoit eftre pecunieux , eftoyent rançon-nez d’eftrange forte, en leur faifant acroirc qu’ils eftoyent

politiques. Outre tout ce que deffùsjils publièrent 8c en-,

uoyerent par tout leurs lettres d’vnion, fonnans dedans 8c

dehors la France le tocCain fur le Roy , lequel de fon cofté eflayoït de ramener à quelques plus douces pen fees ces coeurs csfarouchcz,pat vne deliberation,portant abolition (

amp; oubliante de toutes contraucniions,enfemblcl’obfcru3- •*

tion de fes edits d’vnion entre fes fuiets Catholiques pour , ï’exftirpation de l’herefieimais c’eftoit louer d’vne lyre de*-1 uantlesafnes,commeditlc prouerbe.

Au commencement de cefte annee Catherine dé Mtrt Ca ( Medicis Roine mere, qui depuis le deces du R.oy Hen-

ri fécond, fon mari,auoic par l’efpace de trente ansba-ftonne la France , cftant malade des quelques feniai-

nés auparauant , 8c recheutc de melancholie apres l’e-

xecution de Blois, fuiuit les Ducs 8c Cardinal de Gui- é»’«««.'!••/•' fe. Perfonne ne fe fôucia ni ne s’empefeha d’elle ni en fa maladie ni en fa mort. Apres fon trefpas (dont fut parlé diuerfement , les vns tenans qu'elle mef- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;!

me auoic hafté fa fin par vn extreme regret 8c defpir, devoir tous fes deffeinsrenuerfez J 8c ceux qu’elle hayf-foit infiniment,prefts à s’auancet contre fon efperance : les

RR. iüj.

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WtD.ixxxn'


H £ N R I T II et S If JM I.


autresadiouflaiisque par moyens extraordinaires onlul auoit fait doubler le pas) on ne parla non plus d’elle que d’vne cheure morte.Ou (i Ion s’en fouuint,amp;lî elle cil en lapenfeedequelquesvnsitantdcl’Knequcdel’autreRcli-gion, c'cft pluftoft pour en reietter la mémoire, que pour touchjr à fa vie.trauaillee d’ambition infatiable,amp; d’vn en-treme defir de vengeance alencontre de grands amp;nbsp;de petit, J. , . dont font procedecs les Iliades de malheurs qui ont plon-5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gélapauure Franceen feu Seen fang.

£fgt;rti de dixncufiefme de lanuier fut publiée à Paris amp;nbsp;ail-b^uecon leurs vne declaration des Princes Catholiques, villes amp;nbsp;trt tt Tleji. communautez vnies auec les trois Eftats du royaume, pour la conferuation de la Religion amp;nbsp;la liberté du peuple, , auquel ils promettoyent defeharge d’vn quart des taille» i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;crues: combien que Ion peut dire que le peuple de Fran-

1 \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceaitplus foufFertd’e.\torfionsfousJa ligue en trois ans,

I qu’il n’auoit fait durant les trois guerres ciuiles, Sc fous le regne des trois derniers Rois. Dauantage leso. du mois, les PreßdenSjPtincesjPayrs de France,Prélats,maiftres des

I requeftes,Confeilliers,Aduoca«s amp;nbsp;procureurs generaux, [ greffiers, huilTiers, notaires, aduocats amp;nbsp;procureurs de la Gourde Parlement au nombre de jiiî. firent vn nouueau

ferment d’vnion,fîgnédc chafeun d’eux en pariiculicr,au-jeuns y ayansapofé leur fang en lieu d’encre : la fin duquel leftoit de poutfuyure le Roy par toutes voyes (fans aucun frefpcft de fa dignité,ou autre confîderation) pour l’execution de Blois. Le decret de Sorbonne fait auparauant/uî publié aulTbportant que le peuple de France eftoit abfoul» amp;nbsp;afranchi du ferment 4e fidelité Stofaeiflanceprefté au toy Henri troifiefrae. Que le mefmc peuple pouuoit lici-I tement amp;nbsp;en aflcurec confcience eftre armé amp;nbsp;vni,recueil-I lir deniers,Sccontribuerpourla defcnfeamp; conferuation de l’EglifcRomaine , contre les confeilspleins de toute mef-' chanceté , amp;nbsp;efforts dudit Roy, amp;nbsp;de fes adhcrans quels . ,â qu’ils fuffent:puis qu’il auoit (difoyent ils) violé la foypu-( blique,au preiudice de la Religion Catholique, del’edit de ƒ la fainfte vnion, 8c naturelle liberté de la conuocation de» trois Eftats du royaume. Lc'Roy voyant que plus il em-flojeiapiu- ploycit Je douceur pour ramener les defuqyçz-irtfchemin, aux dents pour courir où leurs

«ut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oTr.çü^çiltsUinC^otxoyent,, fe mocquansdelui

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;attt^

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îIiSM Tuoinnut. Î17

îe attribuant l’affedion qu'il auoit de les reunir à foy à «ef r’tQitr crainte deles auoir pour ennemis gt;nbsp;ou de les perdre pour Z/« fuietSjvfa de fon authoritc,publiant par toutes les prouin-ces diuerfes declaratiôs defonintentio, tant côtrc le Duc

de Mayêne,leDuc amp;nbsp;le Cheualier d’Aumale,chefsdela re- i 4 bclliô.que contre les villes de Paris, Amiens,Orleans, Abe- ' uilleamp; autres leurs adhérantes. 11 les aeeufoit donc d’attentat , felonnie, amp;nbsp;rebellion, prononçoit iceux chefs 8c i membres tous infidèles, rebelles, atteints 8c conuaincus ' lt;nbsp;des crimes de felonnie,rebellioD,8c de Lelc Maicfté au premier chef, lesdegradoit de tous honneurs enfemblcleur pofteritéjfien dedans vn mois ils ne ferangeoyent fous fon 1 obeiflancc . Le terme efloit pour le commencement de ' Alars. Voyant qu’en lieu de fe repentir, ils faifoyent tant plus lesacarij^res,s’armoyent de tous coller, pratiquoyét .

hors du royaume, failîlloyent les deniersiau nom du lieu- 1 ƒ/gt;*»■•'•• tenant general de l’Eltat, decernoyent patentes 8c corn- ’ raiflîons fous vnnouueau feel, opprimoyent par coneuf-lionsincroyables plufieurs prouinces, mettoyctenchemi-fefes plus hdcles fuiets qui ne vouloyent leur adhérer» J fans traiter gueres plus gracieufement les autresquia-uoyent tant fouhaité 8c brigué la ligue, brief auoyent ma- nbsp;nbsp;”

nifcftementvfurpé toutes les parties delà Maiefté royale, i exceptélenomqu’ilsrcferuoyêtàautrecommoditéiilre» ’ folutdemettreauflîdcfapart vne armee fus pour reprimer CCS infuportables attentats. Et pour ce faire expédia i lettres patentes pour la conuocation amp;nbsp;aflèmblee delà no-blclfe 8c gendarmerie. Peu apres fiiiuit vn autre edit dut Roy, par lequel il tranfportoit en la ville de Tours l’exer- î cicede la iullice qui fe füuloitrendreen faCour de Parlô- ’ mcntdeParisienioignantà ceux d’icelle Cour,de fcl-êdre j incontinent a Tours,pour y exercer leurs charges. Il fit vn | melme tranfport de fs chambre des Comptes en mefme licu;8c priuadetousoflîces,chargcs,dignitez8c priuileges , Paris 8c les autres villes,aufqucllcs il vouloit faire peur, 8c | les réduire afoy,auantque venir aux armes« Mais c’eftoit ’ ietter de l’huile dedans le feu.

LeRoy dcNauarre reuenu enconualcfccnced’vnepe-- .. rilleufe maladie peu apres le trefpas de la Roine mere, de- .»„J libéra pour faire prcuue de fa fidelité enue’rs le Roy,de tra- uarrt, le-uerfer (tant qu’il pourrçit) les de^^eins de? ligueurs les

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^p.ixxstx. Henri troisiesmï*

cA* empefchanc de nen empiéter es lieux qu’il auoicmoytfn d’aireurercantpourleferuicedu Roy que pour le fouh-gemenc de ccui: de la Religion. Ainfi donc il rcccut à (oy ceux de S-Maixent amp;nbsp;de Millezay, afleura contre la Ligue Chaftelleraut,Loudunil’ifle Bouchard,Mirebcau, Viuonne

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;autres places voißnes : puis s’auança lufques en Berry,SC

y print fur la Ligue la ville amp;nbsp;le cliafteau d’Argenton.Rc-tournéà ChaftellerautileCcriuitau cômencement de Mars lettres bien amples aux trois Ellats de France,pleines d’admonitions ferieufes qu’ils eulfent à quitter la Ligue, amp;nbsp;les auertiffant que s’ils continuoyent en leurs mauuais con-fcils, il eftoit délibéré,fi le Roy le lui commandoil, de fe mettre en campagne auec fes amis gt feruiteurs, efperant que Dieu lui fetoit la grace de rompre beaucoup de leurs dcireins,amp; de leur bien tailler de la befongne. 11 prenoit en , fa proteélion 8c fauuegarde toutes les villes amp;nbsp;perfonnes qui fe ioindroyent auec lui contre la Ligue; promettant ne permettre que rien full innoué es villes ni en la police, ni en l’Hglife, finon entant qu’il attoucheroit la liberté d’vu chafcun:ayant apris (difoit-il) pour conciufion,que le vray 8c vnique moy en de reunir les peuples au feruice de Dieu, • •r •••*»' 8c d’cftablirlapicté en vnEftatjC’eft la douceur, la paix,les »•V»* ÿeu* bons exemplesinon la guerre ni les defoidres, par lefquels e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les vices amp;nbsp;me IchanceteznailTent au monde. Ence temps

la ville Sc chafteaii d’Angers furent aflcutezau Roy : mais le Duc de Mercœur alfuiettit prefqucs toute la Bretagne au , , parti de la Ligue,,! laquelle Rouen,TJiouloufc StLyons’e-9 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•■■’V' Roygnt ia rangez : ü^ouj-deaux faillit d’en eftre : mais le

' MarefchaldeMatignonfutfidelcauRoy, tellement que les Ligüeurs Scleiuites furent contrains d’en dcfloger. En ces efmotions Ion mit en termes vne trefue entre le Rby amp;nbsp;celui de Nauarre, afin de puuuoir plus commodemeiic faire telle à la Ligue, quicroifl'oit de fern une en femaine, Pi»»plt;«rl«Le Roy fe voulant feruir des forces du Roy de Nauarre, entrt^^et Iclquelles il ne ponuoit gueres.lui offrit 8c bailla Sau-afoue Xoi». ^urpourfeuretédefonpalfagefiir Loire: au moyen de* quoyen attendant l’arrelldelà trefue le Roy de Nauar-re fit paifer routes fes troupe de la Loire, pour ioindrc les forces de Normandie, du Maine, 8c d’autres lieux qui l’^t-tendoyent, en intention de s’approcher des Ligueurs, K les

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Henri troisiesme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ji8

les rcleuer de peine de plus levenircercheren Gafcop-gne amp;nbsp;Saintonge,comme ilsauoycnt fait. Puis le urilil leur dénonça la guerre, s’ils difFeroyent de pofet lt;ƒ les armes. Ils s’cn monlhcrentaulTi peu efmeus que des lettres patentes du Roy par lefquellesil transferoitla iu-flice Sc lurifdiftion des grands Maiilres ,EnqueHeurs, 8C generaux reformateurs, qui fc fouloit tenir aii Palais a Paris au liege de la table de marbre, en fa Cour de Paricmenc de n’agueres eftabli àTours. Sur la fin du inefme mois il publia vn edit declaiiant que tous les biens meubles 8c immeubles du Duc de Mayenne, des Ducs 8c Chcualicr d’Aumale, amp;nbsp;de ceux qui volontairement habitoyent es villes de Paris,Thouloufe,Orleans,Chartres,Amiens, A-beuiIle,Lyon,le Mans,amp; tous autres tenans leur parti, acquis Sc confifquez , voulant que les deniers prouenans de la vente d’iceux fulfent employez aux frais, de la guerre.

Nonobftanc tout ce que deffus , le Duc de Mayenne

r fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n n ' de la li!H*

Sc fes confederez ayans leur armee preltc , hrent vne eflite des mieux refolus, gc s’acheminetent au Vendef- ƒlt;,«« du , mois, en intention de furprendre le Roy àTours, où il e- 7(oy,«««»■• ftoit aflez tçal acompagné, Sc outreplus ilsauoyentin- I* telligefice cil Cour 8c dedans la ville. Le Roy de

uarre auerti que cefte armee eftoit à Vendofme, 8c es ,,, enuirons , délibéra de les aller voir ; 8c pour ceil ef-fcû partit le vingthuitiefme iourd’Auril àlapoinfte du iour auec quatre cens maiftres, 8c mille harquebuziers à cheual, amp;nbsp;fit dix grandes lieues d’vnc traity. Eftanc en chemin pour aller plus auant , il rectut uouuclles que le Roy l’appelloit à fon fecours: pourtant tourna-il bride en toute diligence , 8c vint loger à Maillé fut Loire, deux lieué's pres de Tours, apres auoir demeuré vingtquatre heures à cheual. Le Roy promptement auerti de celté^rriuec en fut trelàife : car on craignoit fort que le Duc de Mayenne ayant prins fainft üuyn pres Amboi-fe,qu’il battoit de deux cou!eurines,fe vinlt loger aux faux-bóurgsde Tours: ce qu’auenant le Roy eftoit en danger tout euidentde faperfonne. Le Dimanche dernier iour du mois les deux rois s'eiirreuirent en l’ailee du parc du Pleflis lez Tours auec mutuelle detnonftration de

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M.B.ixxxrx. Henri tROisiÉsui.

tout contentement. Le Roy de Nauarre montra ce ioe^ vncfrancherefoluùon,quiluieftoitordinaire: car le Mi-refchal de Hautriiont l’eftanc venu trouuer amp;nbsp;exhorter de Friche re- la part du Roy de vouloir venir vers lui, tout incontinent felahoH du il délibéra de s’y acheminer, biffant tout foupçon Sc nief-prißnt plufieurs auertiflemens qu’on lui auoit donnez pour retarder celle entreucue, trcfagreable au peuple, 8c profitable au Roy, Apres que les deux Rois eurent l’efpa-ce de quelques iours communiqué enfetnblè, celui de Na-uarre repaffa Loire,St fc logea au fauxbourg de S.Saphorin, puis la trefue accordée entre eux fut publiée par la ville de Trefati,iiri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2pfgj auoir efté emologueeen la CourdeParle-

ment,comme auflî fut le fécond edit ou dénoncé de guerre * ‘ contre les chefs de la ligue Scieurs adlierans, qui fe retirèrent du commencement vers Vendofme, puiseflimanJ quele Roy deNauarre full fort eflongnécnuiron lehui-tiefrae de May cfonnefet iufques aux fauxbourgs de Tours, attirez par leurs intelligences, amp;nbsp;attachèrent l’efcarmou-cbe,leur arriuee foudaine donna l’alarme en la ville, où il y • eut du trouble au commencement, 8c en diligence lonen-jùoya versie Roy de Naudrre qui eftoit vn peu eflongné, pour le hafter.Le Cheualicr d’Aumale y eftant arriué apres l’efcarmouche ,fe logea chez le Preuoft , près S.Sÿmplio-rian,où en fomllantlamaifon fe troutierent trois ou quatre -*• heures apres quelquesfoldats qui lui furent 3mencz,lequei \,gt;ll}ei ir ^'5 poigoarder deuant fes yeux. Au mefme inllant defortemêe furent trouuees quarante ou cinquante femmes amp;nbsp;filles ca-Cathe^i^uei chces dans vne caue, lefquelles furent toutes violées coro-ttesh^ucHn. me par tout lerefte du fauxbourg: 8i mefmes dausl’Eglife de S.Symphorian, quelques femmes S: filles y réfugiées comme en lieu de feureté, furent forcées en prefcnce de a. leurs maris,peres Si meres, que ces Catholiques Ligueurs contraignoyent d’alfiftet à fi horribles fpcftacles, pour les outrager dauantage. Le lendemain furent veus fur le p j-- ué du temple les hils où le Vicaire atteftoit auoir veurrai-ner 8c ietter les femmes 8c filles. Ils rompirent les coffres 1/ J j,« 8: les verrifees de ce temple, pillèrent tout ce qui y eftoitr ‘ ***** mefmes apres ^uoir battu à coups de plat d’efpee, le Vicaire 8c le Chapellain qu’ils tindrent garrotez toute la nuifi, coupèrent la corde fouftenant le ciboire, pour voir s’il ftoit d’argent doré ; mais trouuant que ce n’efioit que cui-

urea

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Henri troisissme,


Jî»

pre, le îetterent par defpit contre terre. En furettant, ils i trouucrent deux calices, dont l’vn efloit d’argent, l’autre/ d’eftain. Ils laifl'crent celui d’eftain, difans par riiee qu’il j eftoit de l’vnion,8c faifoyent confcience d’y toucher; celui d’argent fut declairéroyal 8c hérétique, pat confequent de bonne prife. Laboiftede la fabrique, où il y auoit quelque ji argent,les chapes amp;nbsp;paremens de l’autel, les robes amp;nbsp;acou-ftreinens du Vicaire, fe trouucrent aufli hérétiques, 5c eu çefte qualité'furent emportées. Ce Cheualier print pour, fou butin vnc fort jeune fille d’honncfte.maifon, qui n’a-’ uoitgueres plus d’onze ans, trouueedans yn grenier, laquelle il força,lui tenant toufiours le poignard à la gorgc,à I raifon delà tefiftancequ’elle luifaifoit, Scpuisl’enuoyai ' fes officiers pour en abufer de mcfmc. Le lendemain matin, ces ligueurs, fenians qu’on les viendroit bien tort def- j nicher, amp;nbsp;que le fecours du Roy aprochoit, s’apreftent à' defloger,8c chafeun pour payer fon hofte met le feu en fou ' logis,de maniéré que tout ce fauxbourg euft efté réduit en I cendres fans le prompt fecours qui y fiic donné.

1,

Puis que ie fuis entré en ce propos, ie fera^' encore trois ‘‘' pas,puis reuiendray à la fuite de mon recueil. Faut noter j,* donc que depuis la leuee des armes, la Ligue ne fit aucun efForr,(inon contre les villes amp;nbsp;bourgades de fon parti, où eStre UT^e Ecclcfiaftiques, nobles amp;nbsp;roturiers foupçonnezdefauori-Cat/n ier tant foit peu au Roy, furent violentez en toutes fortes: mefmes à Thouloufe, ils tuerent cruellement le Prefident buranti,amp; Dafis aduocat du Roy, tous deux affcâionnez f,,tt à l’Eglife Romaine.lamais ceux de la Religion en Guyen Sturt. ne 8c ailleurs n’eurençplus de repos que durant ces rauages 4/X de la Ligue:8c ç’eftoit vn commun dire alors,que les brebis paiftroyent en alfeurance , tandis que les loups s’entrebat-r' troyent. Il n’eft poflible de reprefenter les facrileges,vio-lemens,blafpliemes contre Dicu,mocquerics de toute rcli • gion, notamment delà Catholique Romaine, perpetrees es villes Ligueufes, amp;nbsp;aux champs parmi leurs troupes, X.eurs foldatsjdont vne partie cftoycntpreftresamp; moines, tout du long du Carefme, au mefpris des ordonnances cia j Pape, qu’ils appelloyentPere Saind, mangeoyeiit de I« j çhair, mefmement es lieux où ilsauoyent abondance du poilfon. Plufieurs d’entre eux contraignirent les curez 8c X^çaires des paroiffes,eii leur mettant Je poignard à {a got;

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M.D.lXXXrx} nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HïNRI TKOtsTBSMI.

ge,de baptifer (excufez moy,fi i'vfe de cc facré mot,en vu ,, I aftefi execrable) des veaux, moutons,aigneauxjCorhonïj

* .frl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;brochets,carpes,batbeaiix,foles,turbots,härenes,amp;c. C’eft

''‘llJ en beaucoup de lieux, amp;nbsp;par diuerfes fois, que celas’cit I fait.tandisquela Sorbóneamp; les prefcheursfouldroyoycc contre leur Prince legitime amp;nbsp;fouuerain. Forcer femmes I amp;nbsp;filles dans les temples, meuririrles pauures payfansau I près des autels, courir le calice, amp;defpoLiilletIcsEcclefîa-ftiques,eftoit la forme eflentielle d’vn bon amp;nbsp;zélé ligueur: Ipoiirueu qu'on alleguaft,Ils font Royaux. Entre grand nôtre d’exemples, vn fuffira,pour monftter le Lyon (comme J-,-----ün dit) par les ongles. Vn des plus huppez de la Ligue, 1 nommé Commeronde auoitvn regimen compofc de fepe 1 à huit cens hommes. Ayant couru, pillé 8c rauagé tout le i pays d’Anjou, 8c la Comté de Laual, il le logea fur la fin I d'Âuril au bourg d’Arquenay.apartenant au fieur de Ram-I bouillet,8cd!ftantdetroislieuésdeLaual. Il y auoit là vn

temple (qu’ils nomment Eglifc) autant bien meublé amp;nbsp;paré qu’autre de tout le pays,pour auoir efté dotté 8c'cnrichi de longue main par les Seigneurs du lieu.Les habitans n’a-uoyent retiré ni ferré chofe quelconque des orneniens, ) pource qu’ils ne fe pouuoyct perfuader que fous ces beaux I mots de Catholiques vnis amp;nbsp;zelezlonpeuftcouuer tant de crimes enormes : ioint que plufieurs troupes de la Rc-I ligiony auoyent pafféauparauant, qui n’auoyentaucune-1 ment touché à ce temple ni à ce qui eftc,it dedans. Mais i Commeronde,pourfonpremierexploitdeguerre, bruf-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I la les portes de l’Eglife, puis y entra auec fes gens, qui la

. ' pillèrent entièrement, tuèrent vnpauure hommeau pied' ••• du crucefix .pource qu’il feplaignoit qu’en ce lieu mefmc Ion auoit violé ß femme en fa prefence : firent leur ordure \v .• .ss,.. V » nbsp;nbsp;1 djns le ^néflier,8c par toute l’Eglife: te des acouftremens

V*H- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dont eftoyentparees quelques noftre d.ime, en firent des

l|•^t I

......... I

■habillemens de rechange amp;nbsp;de monilrc à leurs garfes. Pour le comble, ils prindtent le ciboire d’argent , où il y auoit vingtquatre hofties. Vn d’entre eux fc velt en preltre, fait mettredixhuicou vingtfoldatsà genoux , 8c ayant encor les mains pleines de fang 8c facrilegcdiftribue «es hofties, puis iette les trois ou quatre autres par ter-|te qui fiircnt foulées auxpieds. Au partir, ils vendirent

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HïNri TioisiitHi, Jia

fes chapes , la bannière amp;nbsp;les reliquaires aux moines Uquot; d'Eurons,les calices,burgtcs. amp;nbsp;la croix d’argent à ceux de ç.i» Vague. Peu de iours apres ils en firent autant à Tho- /.clay«.

Klais attendant I’tiiftoire particuliere de la Ligue, ou toutes fortes de tragedies cruelles amp;nbsp;infames fe trouue-ront renouuellees , reuenons à l’attnec ligueufe amp;nbsp;aux Parifiens. La reunion des deux Rois leur fit voir que c’eftoitàla ligue à courir. Pout cefte caufe le Conicil general de l’vnion drefla memoires, lettres amp;nbsp;auertif-femens dedans amp;nbsp;dehors le Royaume , de tout ce qui fembla propre pour afl'eurer ce baftiment de confuiion, Ils enuoyerent gens amp;nbsp;infituflions bien amples à Rome, pour iuftifier leurs adions , demander vn Legat, promettra la publication du Concile de Trente, obtenir fa-gt; Meut amp;nbsp;aide de tous coftez par l’interceflion du Pape amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, •.lt;,

des Cardinaux. Vn de leurs pacquets fut furprins en nbsp;nbsp;nbsp;a*'

chemin , tellement que leurs mines furent efuentees? néanmoins leurs députez qui eftoyent le commandeur de Diou, le confeillier Coqueley, l’Abbé d’Orbais, amp;nbsp;le Doyen de Reims pafferent outre, fur la fin de May. Autres defpefchcs furent enuoyees aux villes de la Ligue pour tirer contribution: car il faloit del’a'rgentàcharre-tes pour fournir aux defpenfes de tant de Roitelets, au remplage des coffres des plus affamez , pour l’acquit

( des debtes d’aucuns , amp;nbsp;pour l’achapt de terres amp;nbsp;Sei-j gneuries des autres.

Ce pendant dedans amp;nbsp;autour des villes fe faifoyent infinies courfes, pillages, captures, faccagemens:plu-fieurs Royaux furent aflaffinez çà amp;nbsp;là. Par tout la li- trt de la cence eftoit extreme, amp;nbsp;la rage contre le nom du Roy fetnonftroicdutoutdcfèfperee. 11 n’eftbit plus queflion d’vnecfmoeion en quelque petite eftendue de pays: mais en voyoit le feu de cefle reuolte auoirenuahi les quatre coins amp;nbsp;le milieu de la France, (î furieufementque c’eft horreur de s’en fouuenir. LeRoyauoit déslecom-mécement d’Auril enuoyé des forces çà amp;nbsp;là. Et quelques villes non eflongnees de Paris eftoyent encor à foncom-mandement.Genlis qui auoit fait homrnage à la ligue, s’e-floit reduitede bonne heure à fon deuoir, par rentremife jje quelques notables bourgeois : iamp; ce fut depuis (pour

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HjHRI TROlSIE SM!.


U.B.IXXXIX.


eftrc à vne petite iournee de Paris vers !a Picardie) vnecC-Zit'lHut rs poignit les Ligueurs bien rudement. Le Duc de Montpenfierellantauec forces pour leRoy euNorman-Normâdit, dia, ailifté des fieurs de Haiot, Creuecocur, Baqueuille amp;nbsp;/ faritDuc Lârchan,desfît premièrement la garnifon de Faïaizc.princ Almtftn trois capitaines,tailla en pieces la plufpart de leurs gens j dc efearta le refte.Puis il afîàegea Fa!ai7.e,amp; fur les nouuelles recenes quele Comte de Briflac acompagné de deux à trois cens gentilshommes Ligueurs, quelques preftres, amp;nbsp;de cinq a fi»mille piétons, venoit au fecours, il laifla le (îege pour leur aller an deuanr. llss’eftoyent logez en trois villages,deux defquels il força, tuant ceux qui y tindrent bôs les autres ne prefterent gueres de combat apres. BrilTaC s’enfuit aucc toute fa cauallerie. Le nombre des ligueurs tuez alors, fut de trois mil amp;nbsp;dauantage, entre lefquels fa i'«'»**)»»* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;beaucoup de gentilshommes. Les viftorieux

«C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘l^’^llle à douze cens prifonniers,entre lefquels c-

*5 ftoyentenuiron trente gentilshommes amp;nbsp;des principaux.

Ce fut vnmauuais prefage pour la ligue: Vn mois apres ou £» 3Mnj^®ouiron,afçauoir le i8.lourde May,le (îeurdeChaftillon ftr It fitiir ayant piSé à Baugency auec deux cens chenaux amp;nbsp;autant nZf Clt;wr^//if.d’harquebuziers, fâchant que quelques troupes du Duc d’Aumale marchoyent pour charger le fleur de Lorges, lequelbattoitles chemins, s’auança vers Bonneual auec vingt gentilshommes menez par Fouquerolles qui rencontrèrent Arcleinuille commandant dedans Chartre»

pour la Ligue.Il les veut reconoiftre:mais eux le chargeur, S; lui tuent cinq ou fix des liens à fa tefte.-tellement qu’il fe retire au galop, amp;nbsp;va donner l’alarme aux troupes de Picardie côduites par les fieurs de Saueuze amp;nbsp;des BrolTeSjqui m enoyent ènuiron cent cinquante gentilshom mes, fuiuis d’autres caualliers,au nombre de trois cens maiftres amp;nbsp;no-bre d’harquebuziersàchçual, amp;àpied. Saueuzeiettedéliant fes harquebuzlers, ordonne fa troupe de lanciers en baye, amp;nbsp;fans fe desbander vient au pas. Chaftillon ayant fait alte, place fon infanterie amp;nbsp;fait deux gros de fa cauale-rie, ayant a fa gauche Cliarbonniere amp;nbsp;Harambure aucc leurs compagnies de cheuauxlegers: puis prend la charge, où Saueuze acourut braueraent au galop de trente pas, fes harquebuzlers à chenal ayans fait leur falued’affezpres. L’infanterie de Chaftillon les ieceut,Sc (aptes les premieres

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H £ N R. 4 T R 01 SU S Mit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jit

tes hatqucbuzades tirées) fe niefle dedans la caualeric venue à la charge,tuant force cheuaux àroups d’efpee dedans les flzncstfans perte que de trois foldacs. S3ucuie,qui d'abord auoit b tefte tournée contre les cheuaux legers, print fut la droite, chargeant de telle furie Cbaltillon, que fes premiers rengs furent rompus, lui choqué amp;nbsp;porté par terre, auec huit ou dix gentilshommes, dont il n'y eut que deux ou trois legerement blefléz, amp;nbsp;vingt ou vingt cinq cheuaux des leurs tuez. Chaftilton Sties liens fe releuent, St combatent courageulèment à pied, Surce Harambure amp;nbsp;Fouqucrollcs chargent fi rudement Saueuze 8c les liens qu'ils les renuerfentSt rompent, en fbrte qu’ils n'eurent plus moyen de fgrallier, ainsniisà vau de route, furent pourfuiuis, plus de fix vingts gentilshommes ayans eflé terralTez morts fur le champ. En la fuite, il y en eut plus de foixantc tuez ; tous leurs hat* quebuziers y demeurèrent : deux cornette« furent gai-gnees, 8c quatante gentilshommes prins, partied’iceux blefTcz, entre autres Saueuze, qui porté à Baiigency,comme fes amis 8c domeftiques le voyans en danger de mort l’admonnefialfent de demander pardon à Dieu , de fe con-feffer amp;nbsp;communier,item de crier merci au Roy, iamais ne peutyeftre induit, pour quelque remonfttanee qu'on lui feeuft faire, ains mourut comme defefperé. Il portoiten fa cornette la croix de Lorraine, auec me deuife Efpagno- f' ïeenlettresi’orjMcriromatconttnto.llj eut enccl^emef- ' me rencontre quelques vingt cinq ou trente foldats, lef— quels fur la fin du combat eftans tombez es mains de Cha-ftillon, qui defiroit les fauuer, aimèrent mieux elite def-pefehez fur le champ , que de iurer qu’ils ne porteroyent । , iamais les armes contre le Roy, tous les ennemis dtv^''*'*** quel fortis alors de Picardie furent lors abatus. Au tnefmeg^j,^^ temps, la ville de Sentis afltegee par vne armee de Pa-rifiéns fous la conduite du Duc d'Aumale , ayant eftéie Duc dt furieufement batue, fouftint 8c repoufla vn rude affaut. Et comme les afîiegez eftoyent follicitez de fecours leur vint amené par le Duc de Longueuille, ‘ fuiui des fleurs de Humieres,Boniuet, la Noue, 8c autres : dont s’enfuiuit bataille, en laquelle les afliegears furent desfait«, enuiron quinze cens tuez fut le champ,

SS, j.

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Hin XI TXoisiE SM«.


m.d.lixxix.


en fuite, amp;nbsp;à la pour fuite, tant par les viÂorieux que par les payfans.- la Ligne y perdit aufli l’artillerie amp;tout le bagige de l’armee. Depuis le Duc de Mayenne ef-faya d'auoir par intelligence cefte place qui lui impor-toit beaucoup, 8c il» faueur de quelques craiftrcsdela ville, chanoines, preftre» 8t moines, y fit entrer douze ou treize capitaines , pour a poinâ nommé efgor-ger vn corps de garde la nuirf , 8c fauorifer en endroit propre vne efcalade. Ses troupes aprocherent fort pres, 8c y en eutquivindrent iufques au foffé : mais le corps de garde ayant lors elle renouuellé 8c prenant garde de pres à Iby , ceux qui eftoyent dedans n’o.'ê-rent fe monftrer , vn de dehors s’eftant bazardé d’a-procher eut la cuiffe rompue d’vne moufquetade : l'alarme donné, les aflaillans fcretirent. Ce bleffé prins defcouure la menee. Les Capitaines entrez 8t les trai-flres palfcnt par les mains de l’cxecuteur de iuftice: 8c Senlis perfeuere toujours depuis en l’obeiflànce du Roy.

, Le Roy encouragé par tant d’heureux commence-mens délibéra de s’auaocer : tellement que depuis le ra«» orra« commencement de luin iufques à mi-luillet la guerre J, !» Kiff« commençai s’efehaufer: 8c l’intention princip.tle du Roy Jt Paru, eftoit de matter ceux de Paris, s’affeurant qu’apres a-uoir dompté la plus groffe telle de la Ligue, toutes les antres feroyent iong incontinent, amp;nbsp;retrouueroit ce qui elloit merueilleufement efgaré pour lui , c’eft afçauoir l’amour 8c l’obeiffance de fes fuiets , lefquels de leur part , le redoutant autant qu'ils le haylfoyent, prati-, quoyent auflï de tous collez pour maintenir leur Ligue continuer en leurs foulleuemens. Celle rancune implacable Contre lui faifoit qu’es principales villes , fur tour dedans Pans, Ion ne parloit de ce Prince que comme du plus execrable tyran qui eull iamaiselléau moo-de. Melmes les prefeheurs follicitez par quelques chefs de la Ligue, 8c bien payez de leurs penfîons extraordinaires pour cell efFcd, acourageoyent tous en general 8c chacun en particulier de lui courir fus, le tuer à quelque pris que ce full, promectaiis aux tyrannicides vne place par

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H I N R I IR O I 8 I ! ! M J. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iM

par defTus les Anges en Paradis. Outreplus Ion pour- jfpi' i fuiuoit chaudement amp;nbsp;par diuess artifices vn moine duquel nous parlerons tantoll, pour faire vn fignalé feruice â / la ligue. Ainfi donc le Roy s'eftant aproché de Paris, fc rendit pres de Paris , où le Duc de Mayenne reue-nu bien vifte des enuirons de Tours pour s’oppofer au Duc de Longucuille, elloitfort empefehéfe voyant talonné par tant d'endroits , amp;nbsp;d'ennemis fi puilfans. Ses foldats commencèrent deviurc à diferetion dans la vil

le: ce que les Parifiens goulloyent allez impatiemment: mais les petis n’ofoyent fe plaindre: amp;nbsp;quand aux grands, ils pratiquoyent le commun dire , bonne mine enmauuais leu. Le Roy print incontinent Elfampcs. tagt de I4 Cependant le Duc de Longucuille ayant ioint les trou- l'â“** v pes de Champagne amp;nbsp;recueilli es enuirons de Cha—r.-ƒji j ftillon fur Seine les Suifles amp;nbsp;Lanfqucnets que condpi-foit le fieur de Sancy ( lequel auoit efmeu la guerre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

contre le Duc de Sauoye es enuirons de Geneuc , 8c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

l’ayant acroché là s’eftoit acheminé en France) fit détour vn corps darmee d’enuiron vingt mil hommes : puis alla pilTer à Poifli la riuicre de Seine, 8c fe rendit auprès du Roy, lequel battoir Ponroife, donc les affiegez fe rendirent le lendemain vingt cinquiel'roe iour de luillet.i compiJllttiondedeux cens milefcus,amp; deliurance des plus fedicieux , pour leur faire receiioir punition exemplaire. Puis le Roy alla fuiui de celui de Nauarre bien vei-gner l’armee des Suifles rangée en bataille , amp;nbsp;voulut palfer par tous les elcadrons auec tant de demonftration de contentement, de refiooilfance , Sc de carellè aux chefs, que tous auflî lui firent paroillre la grande affe-ûion qu’ils auoyent de loi faire feruice. Ayant toute» fes forces enfemblc , qui faifoyent vn corps de quarante cinq mil hommes , il s’achemina promptement vêts PariT, 8c à coups de canon fe rendit maiflre du pont Saind Clou. Le Duc de Mayenne 8c les autres chefs de la ligue auec leurs plus confidens des feize 8c hu, airen-qnarinre dans Paris commencèrent a redoubler leurs tot ctntnU confcils 8t voyans les Rois (i proches d'eux, ou pour les attirer à la bataille , ou pour les ferrer de pres 81 contraindre le peuple à fe reconoiftre iugerent en ce

SS. ij.

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M.p.Lxxxix. Hinri troisiismi.

y ■' ‘'iï ■ . progrez des afaires du Roy que Jeï leurs j’en alloycnt ) ruinces, amp;nbsp;qu'il n'y auoit plus moyen de fubfifter elUnt declairez criminels de lefe maiefté au premier chef (que , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’esecuter quelque inlîgnc forfait , en faifant tuer le

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy , leur maiftre, leur bien faitcur , leur Ptince St

Seigneur foucrain. Des quelques fepmaines aupara-uant, vn ieune moine laeopinnomme frere laques Clement , natif (a ce qu’on dit) d’vn village appcllé Sorbonne auprès de Sens , homme confit en desbau-clies , ayant pafle par les mains de quelques confef-feurs, amp;nbsp;communiqué auec certains lefuites St autres auoit efté pour quelque promptitude remarquée en trwr «/af lm (fQuug' jQm propre a faite vn grand coup. On le

' dt hnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mayenne , (œur de

■' Monipenfier amp;nbsp;autres patient à lut en diuefs lieux, le quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prient de continuer en cefte bonne volonté qu’ils en-

I: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/«»f

tendoyent eftre en lui par infpirations extraordinaires de faire vn fignalé fcruiceàla fainfte Vnion, àl'Egiife Catholique, St à fa patrie : lui promettent abbayes, Ëuefehez , amp;nbsp;tout ce qu'il fouhiittcroit. Il demeure vne elpace de iours tanioft chez la Duchefle de Mont- , penfitr , qui entre les Parifiens eifoit appellee lafainâe i veufue, quelquesfois aucc fon Prieur, par fois aucc 1 les leluites, qui le catechizerent a leur mode, ne lui promettans rien moins (car on parloit la tout ouiier- | tement d’exterminer le tyran ) qu’vne pLicc en Para-■ dis par dtlfus tous autres, s’il auenoii qu’il fut martyrize. Ce moineabruuc de fa fureur, amp;nbsp;detantd’al- i lechemens, de careilès , promelfcs , amp;nbsp;proteftations | de félicité temporelle ■amp; éternelle , le refould amp;nbsp;promet de tuer le Roy. Le peuple qui ne penfoit point i- ni ne fçauoit rien de fi cruelles mödees , parloir de I fc rendre , Si auoit beaucoup rabatu de fa chole-re. Surce, le Duc de Mayenne amp;nbsp;ceux de fou fe-cret font prefeher par les plus zclez Sorbonniftes li lefuilfes , es principaux temples de Paris , qu’on euft encores patience fept ou huift iours , amp;nbsp;qu’on verroit quelque grand chofe , qui mettroit l’vnion a fon ailé. Les prtfeheurs de Rouen, d’Orléans amp;nbsp;d’Amiens , le prefeherent ctj mcfme temps gt;nbsp;6c en mef-mes

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HsNRI TR.OISIÏÏME.

31Î

mes termes. Le Moine ayant donné ordre à fon projet , fort de Paris amp;nbsp;s’achemine à S, Cloud. Si tort qu’il J fut parti , le Duc de Mayenne fit prendre prifunniers •?' plus de deux cens des principaux*citoyens amp;nbsp;autres,, gens riches , qu’il fçauoit auoir des amis 8c du credit aiicc ceux du parti du Roy, pour gage, amp;nbsp;afin de /au- J ucr fon moine , fi apres auoir attenté ou execute ile- ' ftoit arrefté. Le moine s’eftant prefenté pour parler au tjgt; Roy , le premier iour d’Aouft, difant auoir lettres du prefidenr de Harlay amp;nbsp;creance de fa part , le Roy le fit appeller en fa chambre , où n’y auoir autre que le trifpaße le fieur de Bellegarde , premier gentilhomme d’icelle, amp;nbsp;lendemain. le Procureur general , lefquels il fit retirer , pour entendre plus priuément celui qui s’adrefloit à lui en contenance fort fimple , ce fembloit. On dit qu’en celle melme chambre auoyent elléprins lesconfeilsdes maf-i facres au mois d’Aouft l’an i$7i. où le Roy ,lors Duel d'Aniou s’eftoit trouué des premiers. Le moine te voyant feul, l’occafion en main, alfeurant fa contenance dç^plus en plus, tira de l’vne de fes manches vn papier qu’il prefenta au Roy , 8t de l’autre vn coufteau, duquel auec violence il enfonça vn coup dans le collé I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-,

du petit ventre du Roy , attentif à lire , amp;nbsp;qui fe fen-- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

tant bleffé retira delaplaye le coufteau, dont il frapa Ici moineau delTus de l’oeil, amp;nbsp;là delTusacoururent quelques J ' Gentilshommes,quiefmeusde l'indignitéd’vn fi execra- .

ble forfait, ne peurentfe contenir qu’à coups d'efpces il» ne tualTcnt cell affaHin, lequel s’en alla en Ion lieu, amp;nbsp;fut canonizé amp;nbsp;adoré delà Ligue, au contraire detellé de l ceux quiadhcroyent à la dignité royale , Si au parti de 1 la Religion. En l’anagramme de fon nom frette laeques element, furent trouDcz-cês rrrots en autant de lettre», C’tfl r enfer ^ui m'a créé. Aulfi fembla-il qu’apr» ce coup nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

les furies fulfent forties d’enfer pour renuerfcPfansdcf-

■ fus deflbus tonte la France. Le Roy porté en fon lift, les Médecins amp;nbsp;Chirurgiens lui appliquèrent le premier apareil, amp;nbsp;iugerent que la pUye n’elloit mortelle ; ain moyen dequoy il fit ce mefme iour eferire amp;nbsp;donner auisde l’attentat, 5c de l’cfpoir de fa guerifon, tant aux i gouutrncutt des l’àouinces, qu’aux Princes, eflrangers '

SS. iij.

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.IXXXIX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HIN»I TXOISIISMl

fes amis amp;nbsp;alliez. Mais Ie Roy fouuerain ayant dif-autrement de la vie de ce Prince , le retira du ’‘ÿquot;/'’ monde fur les trois heures de matin du iour fuy-uanr.

Peu auant fon ttefpas il parla de fens fort radis amp;nbsp;pai-lîble ,Ce reconut, nomma le Roy de Nauarrefon bon frere legitime fuccefleur de la Couronne, exhorta fes bons fuieis de lui obéir gt;nbsp;de demeurer vnis , de remettre le different de la Religion à la conuocation des Eftats generaux du royaume qui pcnfcroyent aux reme-des conuenabics , de faire eftat delà pieté , amp;nbsp;de prier Dieu pour lui. Sur ces paroles il rendit l’efprit.Q^ant aux infolences de la Ligue dedans Paris St ailleurs,a-pres le ttefpas duRoy.vne autre hiftoire les declaire-ra : car noffre intention n’eft de paffer plus auant en ces recueils.

^uùfitrU En ce Prince défaillirent les Rois de la race de vy du yglgjj -yj régné en France , depuis l'an mille itCmt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quinze , iulques a. lan mille cinq cens nui-

' tante neuf. Sous leur domination ont efté renouüek leas prefques toutes les merueilles des ficelés palléz. Ce dernier Roy fut peu regretté de la plufpart de fes fuiets , pour caufe de beaucoup de.fautes par lui com-roifes enfon adminiffraiion. L'occafiond’icelles (fans toucher aucunement à la confcience ni aux afaires de pieté amp;nbsp;de iuffice ) fut, qu’au gouucrncmcnt politic il ne i fccut oneques bien difcerner que trop tard fes amisd’a-uec fes ennemis : amp;nbsp;le défit qu’il auoit de paffer (à vie en delicesjlui fit perdre infinies belles occafions de pour-uoir au bien de la France amp;nbsp;de plufieurs autres pays.

■ gt;■ Sa nonchalance enhardit fes ennemis pres amp;nbsp;loin, de-, dans amp;nbsp;dehors le royaume , à beaucoup remuer. N’y .

ayant pas voulu mettre la main quand il deuoit, il trou- nbsp;nbsp;i

•* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ua finalement la porte clofe , fe vid chaffé hors de la nbsp;nbsp;i

maifon , amp;nbsp;ceux qu’il auoit trop fupportez en infinies fortes ,ellablisen A place,qui lui donnèrent (brlate-

*'* ’ lie des coups de bâflon, dont il deuoit les abatte d’heure. On difeourot diuerfement fur fon trefpas ; lés vnse» ftimans qu’il eftoituop toll forti du monde au regard ' delà !

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Henri t ko i s i i i h i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3x4

de U France , les autres iugeans Je contraire. Qupy qu’il en foit, fon deces fut à tout le royaume vn cooi-mencement de calamitez du tout particulières, comme l’hiftoire du Roy Henri qua-triefme, de la race de Bourbon , pourra quelque Jour en faire foy.

SS. iiij.

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INDICE DES MATIERES

PRINCIPALES CONTE-nucs en celiure.

Ze fettl ßgnifie la ffrerntere nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du feuillet)^ la

lettre 6, y eflant adtouslee fi^nffie la fécondé page.

A. ceux d’ A Beuille tuent leur Zx gouuerneur amp;nbsp;autres en haine de la Religion 77

Accident notable nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;19

l’Amiral fe montre fidele fer-uiteur du Roy amp;nbsp;du royaume 4:. prefente requefte Çpur ceux de la religion 48 11 confiance 57 b.fon voyage en Normandie74,7^.De l’Amiral, voycx ijo. b,i^i. I44.i4ç.ij3.a.'b,i57.b,ï59.b, 187 II fe confie es paroles du Roy 190 bjVientàPA-risi9i.b, cfiblefTe 194 0,It finalement malTacré i9lt;f. b, defenfe de l’innocence de luy amp;nbsp;des liens loo.b l’Amiral de Vilards fait guerre à ceux de la Religion iti.b, Jgs ^drtts par quel moyen de-fioiirné du parti de ceux de la Religio 117. eftabli chef en Dauphiné 119. life venge de ce qui eftoit aduenu a Aurange lio. b, eft rompu en deux rencontres 121. bjfaifi prifonnier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;122.b,

Agen, 8r ce qui s’y cfi fait durant les premiers troubles.

9^-97

Agge afliegee, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’»lt;

Agriane,amp; ce qui s’y fit, ni.b, Aiguefmortesprinfe 246 b, Amiens, amp;nbsp;ctjqiii s’y fit contre ceux de la Religion 76.b, le fieur d’Andclot, amp;nbsp;ce qui luy aduint nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;154 b,

Angers,êf ce qui s’y fit, 8ç le.cfiafteau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prins amp;

ce qui y aduint, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;288.b,

Anglois chaflés du haute de grace nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îp

Angoulefme, amp;nbsp;cequi s’y fit, lOX

Anne de Mont-morenci Con-neftable rappelé en Court, b,punit ceux de Bourdeaux j

Anne du Bourg, amp;fon procès P fa mort

Antoine Bourbon duc de Van-dofme efpoufe ïeanne d’Al-bret Princefte de Nauarre

Antrain,5rccqui s’y fit,^ 80 Armees pour le duc d’Aniou ijQ.a.b,

Arnices des Alemans, amp;nbsp;fes ex ploits,

l’Armce inuincible d tfpagno difflpee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;JO7

Aurange, amp;nbsp;xic qui y aduint

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INDICE.


HÇ.bjlO

Aurillac,amp; ce qui y aduint 8i Au(ronnc,amp; ce qui s’y fit 116.b, Autiin, amp;nbsp;ce qui y aduint, 117 à Auxerre furet maflacrés ceux

de la Religion 79'^

B

BAr fur Seine,* fon cflat durant les premiers troubles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;78

Baron de la Fare,* fon eftran-geinfolence, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;114.b,

laiourneedesquot;SarricaJei à Paris 30}.b,j04

Bataille deDreux 7^ b,75 la Bataille de S. Denis 14S b, 147 de Montcontour 171.b, deCoutrasjOÙl’vn des chefs aucc vne des armees de la Ligue eft mis par terre, 295. 29S

Bayonne,* le voyage qui y fut fait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;159,197. b,

Batourdantuc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toy.b,

Bcaucaire, amp;ce qui y aduint, 109

Beaune , amp;nbsp;ce qui s’y fit, gt;17

Bcauuoir inuefli amp;nbsp;prins par compofition nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jt2.b,

Bedarieux 1 amp;nbsp;cc qui s’y fit, lU.b,

Belleuilic garcntie par vne notable auenture, 128.6,

Bergerat prinfe, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loi

Befmes meurtrier de l’Admirai exterminé 2çi.b,

Bciiers , amp;nbsp;ce qui s’y fit, 108

Blois , amp;nbsp;les cruautés y exer-cee.s,

Blois prinfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ijo.b,

Bolongne , * la guerre di-cellc4.b,j.cft remiîe es mains du Roy

Du quot;iirdet vaillant gentilhom

me

Bouillargues, amp;fes exploits iii.b,

Bouquenegre pendu nbsp;nbsp;114.6,

Ceux de Bourdeaux punis par leConneftable

Bourdeaux,* ce qui s’y fie, 95 Le Bourg de mer, * les cruautés qui y furent commifes 85.6,

Bourges rendue au Triumuirat 71b,

Bourges en Berry, * ce qui s’y fit durant les premiers troubles,

Bourgongne, * ce qui s’y fit, 125

Bourgueil, où plufieurs furent cruellement tués,

Bretagne,* ce qui s’y fit, 9J BriiTac tué

Brouage affiegé * rendu 272.

b, * derechef affiegé 288 b

Bugolccapitaine traiftre, cau-ie de trefgrands maux 97.b

Butin merucilleux fait à Rouan

c.

CAIais prinfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^

le Cardinal de Lorraine follicite le Pape à prendre le parti des Franlt;jOis 2 le Cardinal de Guifetué b, Carcaflbnne,amp;:ce qui s’y fit 107 le Cardtn^ii dt *3ourh9n fert de mafquc â la ligue 277.b, le Cardinal de Chaftillon fe retire en Angleterre iy4‘ meurt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;18^

Cardinal de Lorraine 9 amp;nbsp;fes comportemens au Colloque de Poifly 6j.bid4 Voyez de lui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;137

Carcnian rendu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^5quot;

Chafter


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INDICE.


Caftelnaudarri J amp;nbsp;ce qui s’y fit,

Catherine de Medicis , amp;nbsp;fa premiere regencc. 9.b Voyex,ta Roine mere.

Catholiques Romains, amp;nbsp;leurs marques eftrantjes, *

àCeant en Othe furent meurtries plufieurs perfonnes pour la Religion

â Chaulons en Champagne furent pendus deux hommes de la Religion

Chaton fur Saone, amp;nbsp;ce qui y aduint,

La Charité, amp;nbsp;quel traitement y eurent ceux de la Religion,

la Charité affiegee 1^9. prin-

fe par le Duc d^Alen^on 173 Charles IX roy de France

$8. reconoirceux de la Religion pour fes bonsamp;loy-aux (ubiets ni. aagédexiii. ans eft déclaré maieur,Tp b, foilicité par TEfpagnol de rompre l’cdit de pacification 134. efpoufela fille de VEmpereur Maximilian 187. b,fes pratiques i89.b,i9O.i9i. Il auoue le maflacre auoir fté fait par fon commandement 100. Voy Î03 b,ao4.Il eft malade wj.230.meurt aju Defeription de fon naturel 231 b

Charles duc de Lorraine efpou fe la féconde fille du Roy de France nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;28

Charles,Cardinal de Lorraine,

Chirac,amp; ce qui s’y fit, ¥ 4 Cifteron affiegé par deux fois, i24.a. b, amp;nbsp;la retraite miracu Icufe des affieges, 12$ monfieur damp;Clfruan, apres la defroute die Varmee des Rei-Rres,meurt vers Brefle 300.b

Coignac , où plufîeurs de la Religion furent executes a mort, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;101b

Colloque dePoifly ^2.b,63.64 Concile de Bolongnc 3 Confcfiîon de foy des Eglifes deFrance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^

le Conneftable prins prifon-nicr deuant S.Quentin 24

du Conneftable , voyex 31.b, 130

Lorbigni,ou S. Leonard, 80 Courtifans,amp; leur inconftance

57

Coufturier memorable 4 Craon,amp; ce qui s*y fit, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8^

Crfiauté horrible

D

DAmyate,amp;ce qui s’y fit, in Dauphiné , amp;nbsp;ce qui y aduint durant les premiers troubles, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n8

Dcffaite des gens de l’Empereur i$.i6.des Ffanlt;^ois 16.b, i8.b,23 24

Dcffaitede Suxe ,Mombrun,Sc autres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;121

Dcffaite notable au foulagc-ment des Rochelois 181.b

Defroute du capitaine Grille, III

Dieppe,6c ce qui s’y cft fait,9t.

Dijon,amp; ce qui s’y fit izS Difeours fommaire de ce quiagt; uint es villes amp;nbsp;ptouinces de France durant les premiers troubles yS.bjyy.amp;c.

la Douane abolie à Matfcjlle ajo

amp; fa mort

Chartres affiegee 150.b Chafteauneuf prins 1^3 Chaftillon fur Loire, amp;nbsp;ce qui

S'y fit,

Icfieur deChaftillo dcffaitlcs

Ligueurs en BeauRc 320.b leChaftclct prins

Chaftelleraud affiege' 170

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INDICE.


Doufi prins par le Duc de Gui-fc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;300.b

JeDuc d’Alençonfc retire de lâCour, amp;nbsp;difcoursfurcefte retraite 2Çi b, déclaration par lui publice îîj. b,fcs de-porteiuens 256. b,i$8. 260. pour accroilfement d’apanage il eut Aniou, Touraine amp;nbsp;Berry, 26^1. il retourne en Cour 12^7. b ,crt réconcilié au roy fon frere , cfleu lieutenant general d’iceluy 272.vaenFlandrcs274.b, fa mort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b

le Duc d’Alue vient tourmenter les pays bas nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;144

le Duc a'^ni9t4 , amp;nbsp;fon armee tiifo a b,i7O.b,i7i. ^175.174.

b,i77.182.18) 219« cftant et leu roy de Pologne s’y a-rhcminet24.2xy. A apres la mort de fou frere retourne en France nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;238.b

Voycx Henri ÏII.

le Duc d’Arfeotpris iç U Duc de Bouillon , apres la defroute de farmee desrei-Üres, meurt à Geneue îoo. b,lesefforts de la ligue contre lui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5oo.b,}oi

le Duc (.'afimtr s’accorde auec le Prince de Condé 2^4. entre en France auec armee 2V8. b , les requeues amp;re-monftrances au roy, 271.

Le Duc ä^Eßferno» rcfpond aux accufations faites contre lui par le Duc de Guife Voycx de lui, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^12

le Duc de Guife tué 74 b» le Dmc de Gutfe fils du prcce^ dent,blcffé 2^^, fes déporté*« mens 282 a b, 297.298.299. 200 301.302.503.304 joç.joô’. 3O7.5o8.fesmenees amp;nbsp;entreprîtes contre la perfonne du Koy dcfcouuertes-.dont s’en-fuiuitfexecution imorl du*

dit de Guife, jop hjia, exploits du Dm dt loyeufe con.-

tre le Roy de Nauarre, 293. 6,294. fon armee eft deffai-te,amp; lui tué, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;29Ä

le Duc de Longueuillc deffait les Ligueurs deuant Senlis

le Duc de Lunebourg tue 79

le Dhc de Mi^Jfnne, Sc (Ci def-feins contre la Rochelle, 172.273. fes exploits pour la Ligue , 28^.287.288. b, 307 bjjiv31^.318.32’.6,322

exploits du D«c de Mercofttr pour la Ligue en Bretagne, 188.317.6

le Duc de Nemours amp;nbsp;fon en-treprife 66. terrible piege àluidren'é nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;117.6

le Duc de Neuers amp;nbsp;(is ex

ploits de guerre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;26

le Duc de Sauoye s’empare du

Marquifat de SalulTes 307. 508

le Duc d’Vfei chargé de faire guerre en Languedoc 247.6

Duras, fes exploits amp;nbsp;fa deffai-te nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7i’9^‘99

£

EDit contre les blafphema-teursi. comtre les petites dates amp;nbsp;autres abus delà cour Romaine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8

Edit de Romorantin 4t. b, de Fontainebleau 60. de luil-iet ^1. de îanuier ^^.b, 69, contrauentions â iccluy IJ’.b

Editât faucur du Clergé •Î4 IJ5 b

Edits contre ceux de la Religion nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ijçb

troiiîeme Edit de pacification tSy. autre cditdepacifica'-tiefit lîo. Voy lîî b

Ed,p


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INDICE.

Edit de pacification rompu, âc pour quelles raifons 16^ .b Edit de l’vnion contre ceux de la Religion, joS b,509

Eglifes de France , amp;nbsp;ce que font les miniftres pour le repos d’icelles i;o. b, 138.le rude traitement qui leur eft fait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i;4

eftat des Eglifti de Q^erci, Languedoc , Sc autres pro-uinces 220. b, 22a. b, 22,.b, 227. a.b,22;i.2^4.a.b,242.b, Embufeade d’importance, iio b

l’Empereur Charles V. afûe-ge Auets 12. quitte fes eftats à fon fils amp;nbsp;fon fiere 2Ogt; meurt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;28

Efeoffe en guerre 1 b,4.b Efmeütes en Guienne à caiife dcscxaâiens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 b

Efmeutc de S Medard 6amp; Efmeutc des payfans contre ceux de la Religion yS.b

Efpernay,amp;ce qui s’y fit durant les premiers troubles 78.b

Eftampes prinlc par le Roy )22

Efiats generaux afiignel au to-de Décembre M. D.ix.

48, b.jj. affembleï à Orleans $8. rupture d’iceux 59

les Efiats particuliers de Paris voyétplus clair que tous les autres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jp b

intention de raffemblee des

Eliaii defcouuerte 268,b amp;nbsp;ce qui (e fit « 'dits Efiats, 259.270.271

alfig nation des i Blois }o5.jo8

Eftoille nouuelle amp;nbsp;tnerueil-leufeaucicl

l’Euefque d’Ambrun Je fes fol-dats desfaits

l’Euefque de Valtnttr ft çt

quiaduiiitde famenee y r X

Executions de perfonnes de qualité

Executions diuerfes contre ceux de la Religion loj.b

Exemple notable de l'infirmité du iugement humain es affaires d’importance 158

Exploits mcrueilleux des capitaines Piles amp;nbsp;la Riuiere loo.a-b

F

F Amine de Sancerre tu femme afiit^ee en fa mai fon, amp;nbsp;fa defenfe notable. 175 b

Feurs en Foreft, amp;nbsp;ce qui »'y fit,

Florae,amp; ce qui y aduint, 114

la comté de Faix, amp;nbsp;ce qui-s'y fit,

Fontaine lean, amp;nbsp;ce qui y .aduint aux moines,

Fontenay affiegé amp;nbsp;prins 258

France amp;nbsp;{on eftat fous Henri

H. amp;nbsp;Francois II. joa.b, Jt. fon eftat miletable ijp. 2,-7.ji4.b,tij

François Oliuier reftabli en l’efiat de Chancelier ji. fa mort

François II. roy de France jo.

b. fe plaint de ceux de Gui-fe 40. eft frappé de maladie, 5 5.b,meurt

Fumeier capitaine, ft fes notables exploits

G

la Anache rendue pat compofition jt4.b

le pays de Giuaudanj ft ce qui


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INDICE.


amp;*y fit, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;HJ b

Granesgt;amp; c« qui s’y fit, iij.b Grenoble,amp; ce qui y aduinc du rant les premiers troubles 120 I2l.b,I22.12J

Guerre en Efcoffci.b,en Picar die 7.b,i6 b, 19.b, entre les François Sc Efpagnoîs, amp;nbsp;les occafions d’icelle 7 Guerre en Lorraine 10 11.12. en la duché de Luxembourg ii.b,en Piedmont ly.enToß caneiy.b, en Vide de Corfe 20.es enuirons de Rome 21. enEfcoffe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;42.b

troifieme Guerre ciuile, amp;nbsp;ap • prcfts pour icelle i$2. b Guerre contre VEfpagnol con -feillec nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;190

diuers exploits de Gutrre 221.

ajjî.zjy,guerre enPoiâou treceuxde la Religion b,i8o.229,2j7.b, en Viuarais 249.b,en Prouencc 250. en Saintonge nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i$i.b

Guerres duties en France,d’où nafqiürcnt, 263 préparatifs âc commencement de nou-uelleguerre, iS']. fixieme guerre ciuile nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;272

Exploits àtguttte du ficur de Laual amp;nbsp;autres enPoi^ou amp;nbsp;ailleurs, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;291.292,29^

Guyenne en trouble à caufe desexadions 2. b, rcmife en fon premier efiat

Guyenne öfprouinces circon uoifines, Sc ce qui s’y fit, 95. 96

ceux de G«//?, amp;nbsp;leurs déporté-mens infupportables b, l’entrepHlc contre eux eft defcouiierte 38. Ils efmcu-rent guerre en Efeofie 41. b, leurs pratiques en France f 2 b, font reconciliés auec le roy de Nauarre 5^ b, feignent vouloir eftre de la confeffion d’Ausbourg le ducdeGuifetuc74* b,I^* ceux dcGuifc,voyei 138.263» 273.27^.277.b,279 b

Guyen fur Loire,amp; ce qui y ad-uint aux premiers troubles 8t

H

H Aumont, amp;nbsp;ce qui s’y Rt, n4.b

Le Haure de Grace, amp;nbsp;ce qui y eft aduenu durant le^ premiers troubles, 94. b Henri IL roy de France, amp;nbsp;fon facre,i.proteftation d’iceluy 4 b, eft menacé de mort 24/ b meurt 30. amp;nbsp;laifte cinq fils amp;nbsp;cinq filles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;50

Henry ni roy de France amp;nbsp;de

Pologne, retourne de Pologne en France 238. b,efcrit aux Rochclois239. b, va en Auigno 243 eftfacré àReims 248.fes deportemens2$2.2y4. b,25J.b, 258.b,2Ç9. 26^7.268. b,farcfponfe a la requefte de ceux de la Religion,271.fes lettres au roy de Nauarre, amp;nbsp;fa declaration pour defarmer les ligueur^, 28o.cerchcappüinu‘inenc a-ucc eux , de leur donne plus qu’ils n'cfperoyent,282.amp; ce qui en aduient,283.Tl.ib,ege le terme de fix mois donne à ceux de la Religion , amp;nbsp;de-claire formellement contre eux,285. Reiglctqét d’iceluy entre ceux de lachte Religion 28$ b. Il eft folicité par ceux de la Ligue a faire guerre a ceux de la Reli-gion3O3.Tl s’enfuit de Paris à Chartres le iour des barricades 304. b, fa refpon-fe aux Parifiens voulans exeufer les barricades, 306. b , fa harangue aux Eftaw tenusaRlüis3o8.b,Il defçou-


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dtfcouure les entreprinfei du duc de Guife contre foyj amp;nbsp;le fait exccuter à mort jOÿ.b.jio.Ce qu’il fit depuis ' jii.b.jiy.jifi.b.jiy.jig.jio. amp;

ce qui fe fit à Paris contre luy jis.jiS. Trefues entre luy amp;nbsp;le Roy de Nauarrc jiSjb. 11 s’approche à main armee de la ville de Paris 321, b. prend Eftampes amp;nbsp;Pontoife 322, eft blelTé À mort par vn lacopin, amp;nbsp;tref palfe le lendemain 323 A-uis fur la vie d’iceluy 323,b

Heldin prinfe par l’Empereur 13. reprinfe par les François I3,b. puisreprinfe amp;nbsp;facca-gee par l’Empereur ij

I.

La ville de lamets affiegeeamp; rendue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;301.b

frere laques Clement,moine lacopin 322,b. blell'e le Roy à mort, amp;nbsp;luy-mefme eft tué rj

monficur de la ixrritttt mini-ftre de la Religion execute a mort par le duc de loyeu-fe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;294

lenlis deffait aucc fes troupes ’92 h

lefuites.leur profeftion Srleur nom,amp;c. I39,b.i4o,amp;c.

Tniuftice amp;nbsp;cruel traitement fait au chef de la iuftice à Rouan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;92

Iniufticcseftranges 123. b Infolence eftrange du Baron de la Fare nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;114.b

lournee memorable de S. Gilles 110.12 3, b. amp;nbsp;lafcnucil 138, b. de Loudun iSo. de Baflae nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;16^3

loyeufe, duquel l’vne des trou

peteftdedaitc mb

INDICE.


I(Toire prinfe parle duc d’Alençon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;272

Iftbudun,amp; ce qui y aduint

Ifly,amp; ce qui y fut fait durant les premiers troubles 79.b

lultice notable amp;nbsp;nouuelleen France nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;132

L.

LAboria deuient traiftre lo^. 107

Lanfquenets en France iSÿ. leur auaricecaufe d’vn grâd mal s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;172.b

le fieur deamp;(«««/,amp;fcs exploits de guerre en Poiâou amp;nbsp;ailleurs 291.292.293.la mort de luy amp;nbsp;deles freres 293 Laumofnicre desfait pj.b Lens en Artois prinfe amp;nbsp;pillée nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;23

Lertoure affiegee , amp;nbsp;rendue 98

Lignerolles tué nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;180

Ligue en Guyenne gt;33.0 Ligue du Roy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;137

Ligue en France par qui fondée 263. premiere ligue faite à Peronne en Picardie 2ÄS.J ferment de la ligue 26Sjb. prétextés amp;nbsp;artifices des chefs de La ligue ’ 273,b.275. enfantement de la ligue à Paris,amp; commenç elle y fut efleuee , amp;nbsp;autres chofes concernans icelle 277.278,amp;c.

Perte que laL,/« recent en la bataille de Courras, 296 nouucaux efforts de la

pour ruiner l’eft.it de Fran-ce,lc Roy,la maifon de Bout bon, amp;nbsp;tous ceux de la Religion , 302.303.304.305 3olt;». 307 313. diffipation del’ar-mee ligueufe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3i4.k


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î N Ü I C B.


autres efforts de la ligue contre le Roy 516.b,p8.321. b »A«3esamp; deportemens cf Rranges des Ligueurs à Tours 318. b J voire contre les Catholiques rneimes 319.

Les Liseurs deffaits en Normandie , enBeauffe,32o»b, en L’ifle de France,amp; à Sen-lis, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ju.a.b

les efforts des cheft de laL/gu^, amp;nbsp;leur attentat contre la vie du Roy

Limoges , amp;nbsp;quel rauage il y eub

Limoux »6c quelle fedition y fut efmeue,

Liuron alïîegee 243. b. 24^. 147

Lorraine dcfonDiic mis en la •naia du Roy

Lm,on aûîegé 18;. b ,rendu 186.b

Luncray j amp;nbsp;ce qui s’y cft fait, 9?

Lufîgnen aûlege amp;nbsp;rendu par compofition 240.241 Lyon amp;nbsp;ce qui y aduint ix(Ç.a b, citadelle pourquoy y fut baftie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ijy

M

V X lt;nbsp;Aiiifcfte liuret ainfi IVl nommé, amp;nbsp;ce qu’il contient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;276 b, amp;

279.b

le Mans , amp;nbsp;ce qui s’y fit 83.8

Marans prîus amp;nbsp;reprins

Marthaftel,amp; ce qui s’y fit J14 b

Marcfchal de S.André, amp;: fon audace

le Marefcha! d’Anuille perd iüß armee deuant Sommie-re 22r.bj fis depoitçmchs

refponfe du }gt;îareethui little tftais

le Marcfchal de Biron enuoyé en Poitou

le Maiefchal dt Termes def-fait auec fon armee

Marguerite roine de Nauarre meurt

Mariage du Dauphin aiicc la roine d’F-feofle 26 b, du roy d’Efpagne, du duc de Sa uoye nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;28.a.b

le Marquis de Brandebourg prend le duc d’Aumal« I« b

le Marquis deMarigna meurt 20 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Marquifat de Saluffes occupe par R duc de Sauoye 308

Mafeon aÛtege par deux fois 127. b, amp;nbsp;128 b, cft prins 129

Maflacre de Vafliy 68 ’Maflîicre horrible àThoulou-

feio;.b,àGaill3c loj.b Maffacrc a Aurange ijy.b Mafl'acrcs en Proucnce laj.b, amp;nbsp;autres lieux 13; a.b

Maflaertsa Paris 106 b,197.

198.amp;'defenfe deVinnocen-ce des maflacrci 201 b,Voy 2O4.b,2OÇ

Maugiron faccage ceux de Orcnoble nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jio.b

Meaux en Biic, 6: ce qui s’y fit durant les premiers troubles

rifle de Medoc priûfe 165 b Mende , amp;nbsp;ce qui s’y fit 115.6

Mercurfale fr emprifonneme« de quelques cônfcillicrs de Paris nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;29

Merindol amp;nbsp;Cabriercs, ôc leur proces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

Mets ville franche amp;nbsp;imperiale .ifluieitie au roy ro.affie-gecparrEmpercur 12.13.b, dcliure«


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t N D tleliüree nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;141b

le fieur de Mombrun, Sc fes exploits nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;47

Mombrun deffait 121 amp;nbsp;après yne grande vidoirc cH prins fc execute à mort ljQ.b,i5«

Monluc 99. bj O). bgt; 104.97« 2O2.b,2IJ

Montauban gt;nbsp;amp;nbsp;accident mer-ueilleux de ceux dudit lieugt; iO3.bgt;iO4. JOÇ.ce qui y eil ad-uenu durant les premiers troubles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oj.b,iO4

Montargis, amp;ce quis’y fit» 81 b

Montbrifon, Sc cc qui s*y fitj 11^

Mont de Marfau prins lOi le comte de Montgommery, fcs exploits 168. b» fa ruine 227.218.ij5

Montmarin rend Raucroy au ducdcGüife , JOI. amp;nbsp;ce qui lui en adulnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;joi.b

te duc de Montpcnfier delFait les Li^^ueurs en Normandie, , O jio.b

Montpcflier , Ôc cr quis’y fit, 110

Murnas prins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b

Mort de l’Empereur Charles

Y. de fa fœur , de la toine d'Angleterre,amp; du Cardinal Poius

la Mote Gondrin tué «8 b

Moulins en Bouibonnois 82

Mouiians deffait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b

Mucidan prins par efcaladc, ioo.b,anîegé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14;

N

te Roy deNauarte comment rcceu à la Cour du roy Eran-^ois II. JJ.comment trai-tc'à Orlcins b, 54.55. réconcilié auec ceuxdeGuife 0. b| pratiques contre luy

I CÉ.

tfi b, feduit par fes ehnelnii 6^.meurt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;71 b,amp; 9û«b

le royaume de Nauarrt aban

donné par lê Pape au premier occupant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ijj

la 49 hauArvt fe Retire à la Rorhellé auec fes enfaiu 154 b, vient à Parts gt;où elle meurt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;191

le roy de Af4tt4rrr,âr toti maria«* ge auec la fœur du Roy 188« a. b, 189. b, fes fianj^ailles efpoufailles 194. quel traitement lui efi fait au tnafTaûre de Paris 198.6, il fe retire de la Cour 259. fait refponfc aux députés desERats pouruoitàfoy 27^.6,278.6* fa declaration faite â Bergerac 281. autre declaration d’iccluy , Ä fcs lettres aux ERats de France amp;nbsp;à ceux de Paris,28?.b,ce qu’il fit aude-fauantage des quatre armées de la Ligue drcfl'ees contre luy, 195.294.6,295.29^. ce qu’il fit apres fa victoire b,fes exploits de guerie pour fadefenfiue 3116,312.517.5/8. Trefucs entre luy Ôr le roy de France nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ji8.d

Nerac,ôc ce qui y aduint, 97 Neuers ce qui s*y fit durantquot; les premiers troubles 79 b

Neuuy en Toura ne,Är ce qui y aduint, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;88

Nidr prins pour le Roy de Na-* uarre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3H*b

Nifmes furprinfe par ceux de

la Religion nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i75-b

Nonnay , amp;nbsp;ce qui aduint du* rant les premiers troubles* II^UJ

LaNouéeReu chef de guerre dans la Rochelle 214

O

ORdonnances contre ceux 4c la Religion nbsp;nbsp;nbsp;8.b

TT« 1«


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INDICE.

Oftie afîîegeeamp; print* parks Efpagftoîi 2i.Vgt;reprinfe 0.2.

P

PAixcn Alemagne igt; Paix accordée entre les

’tois de France amp;nbsp;d’Efpagne t'i8

Paix accordée amp;nbsp;publiée

7Ç.a.b

negotiation deP^i* 148.151 b Paix acceptée par le Prince, amp;

ce qui s*cn enfuit 152. a. b, pourparlé de paix 179.181.

182 bgt;i84.paixpubliee 187 edit de P^»* auec la Ligue con

rre ceux de la Religion

negotiation de P4;* 248.b,249 edit de P4r?jîr4rion 261. de nul

effed nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^1

pourparle de P4r» conclue bien tort apres la reddition de Brouage, i7J.b,i74

Pamiers,amp; ce qui s’y Ht, nf Papes amp;nbsp;leur naturel 21. b, 21. b

bulle du Papt Stxte cojxtrc le Roy de Nauarre amp;nbsp;le Prince de Conde', amp;nbsp;la renion-ftrance du Parlement de PUf ris fur icelle, 185. protefta-tion contre le Pape, 285

Parirtcos font des terribles fac-cagemens fur ceux de la Religion nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;76.b

les Parirtens, aufquelsle Roy demandoit argent 35Ç.b,luy font vne remonftrance

cequife fait à Partt contrôle Roy 305. b, 304.315.316.311.6

Parlemens prciudiciables 105.6

Pay fans de Pcrigori chaftiés 161.b

Perfecution contre ceux delà Religion

Perfonnages notables executes i mort à Rouan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;91.b

Philippe roy d’Efpagne.efpou fêla Hlleaifaec du roy de France 28.6,29 b,fcs eftorfcs contre les pays bas 143.6 t Philibert Emanuel prince de

Piémont efpoufe la fœur du roy de France

Pierre Gourde devait 156.6 Piles, amp;ft‘s exploits merucil-leux

Poidiers , amp;nbsp;ce qui s’y fit dur rant les premiers troubler, 88

Poidiersaffiegé

la negotiation de Pologne

i93.b;Voy

Pôltrot,amp; fon fupplice 75.13t Pontoifc rendue au Roy 322 le royaume de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuabi

par le roy d’Efpagne î74j6 Prefidens de Paris defapcin-

teXjpuisrertablis 6,b les PrjnctsProtertans, amp;nbsp;leur confeil pour s affranchir 8, b.leurs lettres au Roy, nbsp;nbsp;11

les Princes de France trabis 49,b ô: comment ils fontre-ceus à Orleans 5*. leurs exploits de guerre 167,6.168. 174.182.183 185.apres lapaix accordée ils t endent les villes d’aflcurancc 191. viennent àParis «ÿz.quel traitement leur ert. fait apres les mafl'aercs 204,6. leurprote dation contre le Pape 285 le Prince de ConJé trefafft-dioné au bien du Roy amp;nbsp;du royaume 36.b,mainiieni fvn innocence 41. b, fonconhil defcouuert fon empii-fonnement Çi b,52. faiulhfi-cation 59.6,61. accord entre luy 6c le duc de Guifé 61. 6/ il fe retire de Paris 69. 6» comment empefchela diffi-parien de fwn , 7^*


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r N D I c E.

»Birche dcuers Patis 72. ce (]ui luy auint peu auant Ia bataille de Dreun yt.bjVóy-cidc luy ijo.8,158.8,144.145.

' W9 151.155.a,b,i55.i57.i58.Sa mort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilt;f4

lê Pnzïcr df Condi fils du precedent , amp;nbsp;C}uel traitement luy cH fait au mafiacre de Paris 198.6,llfiïretire en Alcma-gne 219 b, Sa declaration 2^6. accord entre luyamp; le DucCafimir »gt;4. entre en France auec armee iy8. b, amp;nbsp;.apres l’edit de pacification , 2lt;?r eft fruftre de fon gouuernement de Picardie b, pouruoit à fa. feurctd, 26$ b,Voyei de luy 2^7.170.

' 1.8^. 18^. 'foiFvbyUge vers Angers, amp;nbsp;ceqüi^nuduint, 288 b,iPefpôufela fœur4ü fieur de îlTrimouille, de laquelle il a eu vn -fils 192. auec petites forces attaque*

• Pvn des plus braues- regi-31 mens de la Ligue 291:. bj « Voyez d8*'luy,294 II meurt eftanr empoifonne b Piifoivnicrs pour la -religion foiilàgez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'’42

Procesinoeablc entre Tvniaer fité de Paris amp;nbsp;lesîefuites .j}9,b.i4t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Pro»cnce,amp;ce qui y a'dirint ipdiiriirles-premicrs troubhe^

1:5,8

ïrouidence de Dieu, 3c exem-d pies notables d’icclle 106 Puig-iiliacd., 3c fonentreprife. , i8t,b.j.^d, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

le Pu fin afiîegé 8c ruina. i.^4i PuyDurens, it ce t5uiyaduint T jii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

Q^■efae , 3f ce qui s’y fit uM. -

R ' -ïquot; »

RAueroy prins,ft ce ,ui s’ji fit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’I -joi

Reiftresft leur bonne volonté enuers ceux de la rcligiS 74

Reiftres en France

Reiftres conduits par Thoré desfaits nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j5î'

difeours du voyage amp;de la def ' route de rarmee des '^ijirts

Religion amp;nbsp;fon auancenaent en France 45,b.44, a,b.45, 47.confpiration eStreeeut dfilareligiô 51,8.54.b.Jeur deliurance57.59.lls font re- .S conus par le Roy Charles pour fesbons 3t loyaux fi».’ iets nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ill

nouuelle ruine à ceux de la

iJ9i,b. amp;nbsp;nouuelles machinations contre eux 3c leurs aflbcicl. î52. Iour4 plaintes z66. rclponfit dû R«y à leur requefte xyi.edit de paix contr’eux ïSads.

Reliques butinées '1

Rcrnede audefordre desmô-

Rcmonftrance du Clergé non tre ceux de la Religion 285

la Renaudie prend charge de la.captiire de ceux de Giiifc 57.eft tué 1- , , 59,8

Reuel ) Se ce qui y aduint * 11.107,8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ht Ritiiere, Sc (es exploits mef-aieiUeux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sO*

les ‘^iheUcn inuefiis 1^2,8,144, lt;1.102,8. leut defenfe tioj,b. ., {205'. 2otf,k) 208 diltours du

ficge de la Rochelle iuf-qu’à la paix ottroyee aux at flegex 212,8. entreprifefirr

T.lh

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INDICE.

laRochellc tïS.Voy »39,8. J40.1Ä7

Rois lie Prante anciehs 'i modernes, amp;leur diff«*«-

des Rois de France , roirel CharleSjFranijois, amp;nbsp;Henri: amp;nbsp;des Roisiamp; rdines de Na-uartè,voyez Nauarre.

1» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’»‘rt promet faneur i

. ceux de la Religion 31,8. i.quiiuy font requcfte 34.1a revente du royaume luy eft quittée yd,8.yï. s’accorde auec Iproy de Nauarre y», bdes deportement ylf.tto. 13L âys.b. 131,8 134,143,8.

• lyd.ifii.iyy. 17S. i8id) 304, 8. fa mort

la Reine Eliza8eth vefiie de Charles I X. depart hors de France t

la Racietfe , tt qui s*y fit ioj,8 II

Rouan prinle

Rbuàn , |8c te qui s^ fit du-■ 1 ranr les premiers troubles 88,8

Bfôuan afficfçee 89.99, prinfe 91, b. arreft du Parlnment d’icclle contre eftrx de la Reli^iori nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;89,8

Rpiicrgue , amp;nbsp;ce qui s’y fit 0413 - ,.*'1'.

■' J

S 1', t SAinâ Chriftofle , te les meurtres y commis 88 ■à Sainiâ Cyro'quelle chofead-uint durât les premiers trou blés nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7^)8'

le (leur de SttiiS imaf-•facré 'par fon coufin‘§eisi main nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;78,b

Sainâe Pay , te prife d’icelle ' 100 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ '

Sainâ Gelais, amp;nbsp;fa deliurance memorable nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ipojb

SainâGilles prins 14$ Sainâ lean d'Angeli afllcgé 177. amp;nbsp;l’indigne.traitement fait à ceux quifqrtirent par , compofition nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£78

S Jean de Nemours, !c ce qui l’y.fit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8t,b

Saénd Leonard, ou Cotbigni 80

Sainfl Lo, amp;nbsp;ce qui s’y eft fait 94,b

Sdinâ Lo afiiegé amp;nbsp;prins M3

Paul / çe qui s’y fit ii:.

St Poind infignc meurtrier, meurtri

SaiadQuencin inucAi prins i4,b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;3 ’ .

le ficur dcz S. Romain amp;nbsp;fes no (ab paroles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z4|

Sànieuxe^d fa moçt ■. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;321

Sdneerre afliegec ilt;îi,b. Voy . x)j iO4,b’2o6,b. 108 la€a-ipinc d'icelJe 211 la dcli' ujance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au

4 Sfnltt quel traitement fut fait à ceux de. la Religion 7^,b

Se((Us affiegee par les Ligueurs, qui y furet desfaits |2i. d vne trahifon defeou-uerte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5«,b

ïStns fc fit/nafTacre de ceux

de la Religion nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;79’b

SftCrie pnqfc par l’Empereur i7,b.i9

Simon de Mav execute ij9 Soinmicrc affiegee laish Sommeriue fait guerre cruelle a fon pere 124. entre dedans Cifteron nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r itç,b

Stratagème nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i$lt;f,b

Strorty desfait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^7

capitaines SH’ffei decapitex ^99

Supplices de ceux de la Rcb-gion

Sute desfait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ƒ*

Synode


4

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INDICE,


Synode tenu » Paris 29 Synode nationnal à Nifincs lÿo.b

T

TAillcboiirg jffiegé îyijb Tahrt pnns, .amp; reprins

Ubb

Tirafcon en Foil ,amp;ce qui y aduint nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii$,b

Taiianes affîcgc Lyon n6,b. prend Mafeon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;129

Terride,amp; fe*. efforts loÿ

Teronenne prinfe amp;nbsp;rafee

I4.b

Thconiiille affiegee S: rendue 2S,b

Theodore de Befxe prefehe à la cour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5}

Thoré conduit les Reiftres îtî

Thouloufe, !c ce qui y eft ad-uenu durant les premiers troubles ioi,b.ioa.io, Tours amp;nbsp;pays voifin , amp;nbsp;les eruautexy commifes 86,b. 8t

Ttaiftreexecuté àmort 171 le Triumuirat fe failit de Paris

3r du Roy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ä9

Trefue faite amp;nbsp;rompue 2O,b.

î?

Troubles horribles en France tfé.b.ic ce quiaduint es villes amp;nbsp;prouinces jurant les premiers troqbjés 76^. 77.*e

èinquicfmesTroubles en Fran ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;22S

ceux de Troycen Champagne comment fe comportet durant les premiers troubles 77.1’

V

la XT Alette aceufe par le V duc deGuife,Iuy fait refponfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jo^

Valence delà les monts prinfe lî

Valognes, amp;nbsp;les malîîicres qui y ont cfté exercer 9^,b lcVendoûnois,amp; ce qui y aduint nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;849h

Vctelayaßiege nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17^

leViconte deTurenneprend philîenrs places fur les Ligueurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;29^, b

le Vidame de Chartres empri-fonne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;47gt;b

Villefranche, æcc qui s’y fit

Villes de Picardie prinfes fur les François

Villes defmanteîlees nç

Vinay battu deuant Grenoble itbb

Vire,amp; ce qui s’y fit 94 Viuaret$gt; amp;nbsp;ce qui y aduint 112

eftat de Viuarais

VVniuerfitc de Paris plaidoye contre leslefuites 1^996.141 Voleurs en nombre de ixxx.

executes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;111,b

Vulpian prinfe amp;nbsp;defmanteke v Aintonge, amp;nbsp;pays d’Onis, amp;nbsp;ce qui s’y fit durant les premiers troubles »ci,b


F I N.

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