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j4/ipq tult;gt;Qva4n'm)lt;agt;vjplt;wgt;gt;u/a)^^ ^4w4 2 i)^lt;mb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1/00

VM^tm A««M 41« ¹|1tgt;lt/âgt; Jtgt;O|0¹ liistoria Gentinn. ^ êilVJlo^j tbftt

826 'Wlt;lt;2^4tnîjç pu^MWlgX 43^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'4D

‘OUI oiiiit44gt;2lt;ttr^ tMwlt;fj3a«»nwv;iTS.îj' olt;H,4gt; Mt*^4o ^Win4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;w ^iuj

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’lUMiwiMtOœ c(ouî»2lt;PtM otU'jJiA if yptv ä«U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onpHH 4tm ^m^4u

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J J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rt'tchhun/v efjflt; ti.^^'lr- tn

Çompofees en quatre liures, conte-nans les caufes,occafions,ouuer-ture amp;nbsp;pour fuite d’icelle guerre.

Quandvousorrezdes guerres, amp;nbsp;bruitsde §uerrcs:ne loyez point troublez : car il faut que ces choies le racenr

_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■i' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

o' M M E // » ƒ A Çorte (Tefcrit. deplaifir coßt d’'v-M'3 ^dité (ju /itßoire, außi eft-elle dtfßctle-, t^^eße laijjc mA-nier de tom ceux ejuipAr indußrie,oh ornement de langage la caideroyent tranßnettre a la pofleriîé.Sur tout,quand lamatiere d’icelle ßeporteen cboßs nouuellementadue-nues, eß qut nontpajße le terme qu’on aßi-gnoit iadü a ßtpprimer efirits d'inuention oupoëfienouuelle. Car on n experimete -que poénqus. par trop de quelle variété font agitez, les co- ' ßeils amp;nbsp;actions des grans de ce mondei qui ont le credit défaire le fit hic et des hßoires

ou memoires:amp; queleplttsfouuentmenfon-l^pl^f^^ veritéi.... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

E y ßonques ces difßcultez ßc [bntveiiësi defquelies nießnes Thucydide hifioriogra- ThucyJ phe nompareil, s’en cfiplaint enfon temps: quieß-cequinelesapperçoitfans comparai- aefôn fon P lus grandes en ces dernierestempefles, hirt.

ceße caußces recueils eßans donnez^ furforme de Memoires^ceux (juifefint em-les ie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reuoir.,onteßed’aduts,aßndene

ces de cet ferlerfans titre ß’y inferer lesBdtéls-, Man-Jvlemoi- demensyLettres,Re(fueßes, RemonßranceSi Bulles, InfiruUïos^ Complaintes fimbla-ble s pieces neceffaires a informer le s procedure s- Effile Seigneur eufi donné le temps plus propre i les deux derniers Hures en ces mefines Memoires eujfent eu leurs enfeigne-mens,comme les deux premiers.

L’intention de celuy qui s’efioit mû premièrement à les affemhler,auoitefiédénoter les chofes ainfi qu’ellesfe pajfoyentiournelle-mentéafin d’en cofiruer la mémoire-. qu’à l’aduenir la bonne caufipar affections particulières, à faute de quot;vraye cognoijfance d’i-celle,nedemeuraSi chargee de faux bruits. Vces me nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nations eflrangespourront

moires, cognoifirc Ics caufes amp;nbsp;procedures de ces dant'vTe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^roubles = fr par ce moyen ne

pleine hi- donner Hcu aux accufations de lapartie,qui c- pourfe iußifier^ efiargneroit vérité.

Et dauantagè afin que la nation Fraçoifi, voyant icyfin fangefiandu en la mort de fi grans

^ans Seigneurs, de tant de Gentils-hommes , Capitaines amp;nbsp;'uaiUans hommes f' la perte deßjuels la trance a iamaisÇe refin-tira ) ait en horreur amp;nbsp;deteßation ceux qui font autheurs de tels maux, amp;nbsp;'veulentpar iceux accroifire leurs grandeurs, ttfnale-met ,que les ruines nbsp;nbsp;degaßs qu’elle quot;verra

en ces difours, la facefouuenir de la (plen~ deur, excellence amp;nbsp;dignité en laquelle elle s’ efl'veueauparauantces troubles.

E s poinSfs conßderezde LeHeurvui-de de P aß ion, (ß conduit par bon iugementt prédra de bonne part ce qui eßa pre fint mù en lumièreredreß[era en toute débonnaireté ce qui pourroit auoir efiéobmis, ou autrement déduit que •vraye narration ne porte_j : cognoifpint qu’en chofis grandesyLa quot;volonté d’auoîr

louer. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

PRES qu’il eut pieu au Roy Charles ix.accorder à ceux de la Religion refor-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mée l’exercice d’icelle, fe

lon le contenu en fon Edi£t de pacifica- Edia Je tion du X x 111. iour de Mars l’an de gra ce M.D.Lxviii.Silarelponlc de mei' me iour aux articles quiluyauoyente-ftéprefentezauparauant: Lovys de B O V RB O N Prince de Condé,pour dc-monftrer l’obeiflance qu’ilportoitàfa Maiefté^à la fignification qui luy fut fai te par vn trompette de la volonté du Roy,fit départir incontinent toutes les forces qu’il auoit d’alétour de Chartres Chirtres, ^ille groffe Si riche,diftante de Paris de X X. petites lieues Françoifes, laquelle comme à la veuë du camp du Roy, lors fort efparsSi affoiblijiltcnoitfort eftroj

temen c aflîegée, amp;: en tel eftat qu’il ne reftoic qu’à liurer l’alTaut, les brcfchcs e-ftans faidcs raifonables, les Capitaines Sc foldats prefts amp;nbsp;bien délibérez ^iibuT nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niontcr. Puisayancfaiét publierl’E-

dicldu Royen fon camp,fedefarma incontinent, licentia toutes fes forces, amp;nbsp;fit reconduire les eftrangcrs anciens al liez de la couronne de F rance, apres les auoir remercié du bon iêcours qu’ils luy auoyent prelle fort liberalemcnr en cc-fte guerre. En mefmc inftant il fit fortir toutes les garnifons des villes qu’il te-noitauparauant, lefqnelles prefterenc fort prompte obciifance à fon premier mandement, amp;reccurent telles garnifons qu’il pleut au Roy leur enuoyer: Kochelle Eors mis la ville de la Rochelle laquelle n’en voulut receuoir contre les priuile-ges anciens, par lefqucls elle s’eft touf-iours prétendue amp;nbsp;pretend encor exe-pte de receuoir aucune garnifonpout' quelque occafion que ce foit.Les villes Montau- JIJ jg Montauban özSanferredilaye-Sanferrc. rent de cc raire pour ne voir encore lors les chofes tellement pacifiées qu’il euft cité bien requis.

C E s T E paix donna au cômencemêc grandeefperance d’vn bien perpétuel à ceux qui aymentle repos amp;nbsp;tranquillité de F race. Mais il aduint au cotraire que comme elle fut confirmatiuc delà precedente faiéle en l’an M. d. l x 11. auf fi à faute de bonne execution fut-elle le commencement de la troilieme guerre ciuile aduenue au Royaume de Fracc, de laquelle nous entendons parler cm CCS Memoires.

Car apres la reftitution defdites vil les, les Gouuerneurs des prouinces qui cftoyent lors tous de la religion Romaine, fefaifircnt incontinent d’icellcs,en-femble des ports ôê paflages, y mettans Villes* grofles garnirons àleurvolôtéôô difere-tion,tellement que ceux qui fc trouuc-faVisf' ■ rent dedans les villes eftoyent iourncl-^quot;æf°J' lement_molef^ amp;_inquietez t leurs biens amp;:fubftanccs diffi p ées paTlcsTol-datsqu ils eftoyent contrains nourrir en leurs maifons.Et quant à ceux qui s’en eftoyent retirez auparauât,amp;: n y eftoy-* ent encore rentrez, ores que fa Maie-, fté commandait ordinairement par fes lettres patétes autres dcfpefches aux

4 De la troißeme Guerres Gouuerneurs amp;nbsp;gens de fà lufticc de les laifler entrer dedans les villes deleur naturelle habitation :amp; leslaifl'er iouir tant de l’exercice deleur Religion que de leurs biens, honneurs, charges amp;nbsp;e-Ccux de flats, fuiuantl’Edid de paix:toutesfois endos^amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faifoit rien. Melmes ils ne laif-

forclos foyent rentrer dans lefdites villes qu’au des villes cuns qu’ils eftimoycnt moins afleélion-

nez àladite Religion reformée.lefquels encores eftoyent contrains de bailler leurs armes à l’entrée defdites villes : amp;: bien qu’ils n’en euflent point,pour n’en auoir iamais porté ny vfé, fi eft-cc qu’il en falloir premièrement acheter, amp;nbsp;les bailler à ladite entrée: autrement n’y e-Moyc de floyent point receus. Ce qui fefaifoit ceux delà exprès pour les defarmer,amp;: eflans def-Rcligion armez, mieux cheuir d’eux:comme on

auoit proietté,amp;: que les lettres du Cardinal de Lorraine portoyent, par Icf* quelles il efcriuoit à aucuns de fes plus familiers,que les bons Seigneurs ne de- , uoyent trouuer ceft accord de Paix fi c-flrange,amp;; que dedans trois mois ils en-tendroyent qu’il auoit cfté befoin d’-ainfi le faire pour bonnes raifons. Cependant

Ciuile-, amp;nbsp;caufes d’icelle_j. $ pendant ceux de Ia Religion Romaine armez, faifoyenc plus grolle garde qu’au temps de la guerre.60 mefmes à Paris par lettres patétesdu Roy furent les Capitaines continuez,amp;:par autres ordonnances furen t elfablis certains corps de garde es quartiers. Cefte licêcc qu’ils a-uoyêtde porter les armes/ans que ceux de la Religion en ofalfent auoir,lesen-aigritdauantage,66 leur permit défaire plufieursiniuresamp; moleftesaufdits de la Religion defarmez; tant à ceux qui s’eftoÿent retirez efdites villes,qu’aux autres qui n’y pouuoyêt entrer.lcfquels eftoyent çà amp;nbsp;là vagabons,amp; fans aucune afleurée demeurance. Les choies al-loyent de mal en pis, tellement que les ennemis de ceux de ladite Religion fe voyans venus prefqu’au but de leur in tention,commencèrent lors d’executer plufieurs choies du tout répugnantes à ÏEdiôfdepaix.

E T mefme nonobftât que le Roy euft expreifement déclaré qu’il vouloir amp;nbsp;entendoit fon Edict eftre execute purement amp;nbsp;iîmplement fans aucune modi fication ou rcftriétionzncantmoins fu-a.iii.

rentfaiôtes peu apres pluficurs déclara-du'^Roy toutes cotraires,amp;: entre autres v-repugnâ- nc Contenue en certaines lettres clofcs:

ainfî qu’on le peut voir en la remonftra ce enuoyée au Roy par M. l’Amiral,ci deflbus inferée: parlaquclle,amp; autres fubfecutiuement efcriies mandc'cs, on peutcognoiftre que par tout ce téps on continuoitde traiter de mal en pis ceux de la Religion qui eftoyent dedâs les villes,voireamp;les furcharger de plu-fieurs exactions,iufqu’à leur faire payer le refte des quotes des tailles aufquel-les ils auoyent elle impofezpendant la guerre. Quant aux Officiers du Roy, on cercha tous moyens pour empef-cher qu’ils n’entralTent en leurs eftats.

Le Prince de Condc voyant toutes ces menécsamp; entreprifesdu toutcon-trairesà l’Edid: qu’il auoit pieu au Roy trakcV° accorder à ceux de la Religion,s’effurça de les luy faire entendre : amp;nbsp;à cefte fin

luy fit quelques dcpefches^commc auf-fi M, rÂdmiral: lequel mcfmes enuoya en cour vn fien fccrecaire auec cefte re-monftiance en forme de mémoire que nous auons bien voulu inlcrer pour confir-

CMtyamp;caufesd’icelle^'. 7 confirmation de ce que di£l eftjSc pour fcruiràl’aducnird’inftrudionplus cer- RcmoaJ came à ceux qui pourront ci-apres en-trcprendrcd’efcrire celle hiftoire plus ral. exaôtemcnr Sii. à loifir.

So N s I E V R l’Amiral portant vn « extreme regret ôc dcfplaifir de « voir ce royaume continuer en vn fi cala miteux ôc mifcrable eftat, qu’on n’en « peutattendrequ’vneruinc Scdefolatio « bien grâde;ôcfçachant cobien cela doit “ dcfplaireà faMaiefté,ôc combien elle « doit defirer de voir les volontez de tous ’’ fes fubiets reconciliées,Sceftablirpar « ce moyenvnebonne paixScvnioncn-tr’cuxiapour ccftccaufe dcfpefché vn “ ficn fecretairc, pour remonftrcr trefhu-blcmcntàfaMaieftc,

Combien les deportemés dont on quot;nbsp;vfepar tous les endroits de ce Royau- * me,fontcfloignez de l’entrecenement “ de l’Edia de paix,qui a tant elle defiréc « reccrchce de tous les gens de bien, “ commevne chofe trefneceflaireSc àl’e- « ftabliflement de laquelle ceux delà Re « ligionfc font demonftrez tant faciles, «

li dc l’execution dudit Edi£t, qu’il n’a pas • »gt; feulement cfté publié qu’en bien peu »»de lieux :eftant la publication d’iceluy »gt; empefehée par aucuns rebelles amp;nbsp;fedi-»» deux.

»» Q^E les armes font encore leuces par »»tout,amp; que tous aôtes non feulement »» d’boftilitc, mais de cruauté amp;nbsp;inhuma-»» nité,continuent es villes: amp;nbsp;principale-»» ment en celles qui ont tenu le parti dc »gt; la Religion pendant les croubles,amp; dot »» ceux delà Religion fe font départis in-»gt; continent pour monftrer la prompte o-»gt; beiflance qu’ils vouloyent rendre à fa »» Maieftérefquellesoneftablit garnifons »gt; degensinfoiens amp;nbsp;partiaux :commeà »gt; Orleans,ValencCjSifteron^ Auxerre,amp; »gt; infinis autres endroits: qui démolirent »» par leurs actions que la paix leur def-»» plaill : cerchans toutes occafions qu’ils »» peuuét pour trauaillcr amp;: oprimer ceux »» de la Religion, amp;nbsp;ramener les troubles. »gt; VouIansaulîîlailTer aufdiéles villes vne »» marque amp;nbsp;imprcflîon de rebellion ôô »»mefeontentement: comme on fit à la »» pacificationdespremiers troubles, dót

CMe,amp; canßs d’icellc^. 9 on s’cft tant de fois plaint:amp; encore der “ ' nierement pendant la négociation de“’ la paix, pour la doute qu’on auoit qu’on “ ■ en voudroit encore faire autant main-‘t tenant-.comme il eft bien à prefumer“' qu’on le veut faire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

QjVE combien qu’efditcs villes on“ entre es maifons de ceux de la Religion “ ' fous couleur de la recherche des armes, “ on a ncantmoins expérimenté en plu-“ heurs Si diuers lieux que ce n’eft que “ pour voler Si piller leurs biens, comme “ en la ville d’Orléans cela s’eft veu Si pra “ tiquéjoùonaauffichaffé puisnagueres “ les officiers de fa Maiefté, qui font de la “ Religionzchofe direéfcment repugnate “ audit Ediôl:de faço auffi qu’il ne fe peut “ dire véritablement que les villes ayent“ efté remifes en l’eftat qu elles eftoyent “ deuant les troubles,corne l’Ediét le por- “ te expreflement:d’autant que deuant“ les troubles il n’y auoit aucunes garni-“ ions. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

Q^E les menaces font aflez commu- “ nés Si publiques, que bien toft on aura “ la raifondeceux de la Religion-.Si iuf-it ques adiré tout hautement,Que h le “

Roy veut la paix,fesfubicts catholiques „ ne la vcuict point.Qui cft vn propos de J, manifefte rebellion.

QVE par tels cfFeôts du tout con crai-„ res àla iéuretc de la pacificatio,eft aduc P nu des defordres amp;nbsp;emotions en diuers „ licux,mefmemcnt à Auxerre,dont mo-„ fleur l’Amiral pria le fleur de Montluc, „ eftant pour lors à Tanlay, d’aduertir fa Maiefté:amp; outre defpcfchaaucc mon-„ fleur d’Andelot fon frere,vn gentil-ho-» me expres versmonfieurde Tauanes, „ à ce qu’il y donaft ordre, comme gou-„ uerneur du pays. A quoy au lieu de „ pouruoirà bon cfciêt, comme il eufte-„ fté bien requis, pour feruir d’exemple à „ toutes autres villes,on y enuoya le fleur „ de Mot^crou, lequel on fçait eftrcplus „ propre! quelque autre chofe qu’à l’ex-„ ecution d’vnctelle charge, mefmcmec „ où il y vadufaii^deiuftice. Dontileft „ aduenu que depuis fo arriuée audit Au-„ xerre,ilaeftc trouuédeceuxdclaReli „ gion en vn lieu du cofté de la porte du „ pot, iufques au nobre de vingteinq ou „ trete,qui ont efts maflacrez.Et s’augmê „ tedeioureniour l’infolenceÂ: audace des

dcsmeurtriers,acaufe de l’impunité. « Oy^’iL a efté publié des ordónances augouuerncmêt dcBourgongne,fous « IcnomSd authorité dc faMaieftc,no- ,c toirement contraires aux Ediâ;s:par lef „ quelles entr’autres chofes il eft faiót co-mandement à tous ceux de la Religion „ de retourner en leurs maifons,auec de- „ fcnlesdene tenir plus les champs, fur „ peine de la vic:amp; ncantmoins inhibé amp;nbsp;„ défendu à ceux qui font retournez en leurs maifons,de fortir hors de ladite „ Ville, ne d’y approcher les portes ôc mu- „ railles d’icelle,de iour oude nui£t;ne ,, fortir dcleursdites maifonsauant fou- „ uerture des portes,ni le foir apres la cio , chefonnée iamp;dene communiquer ne , conférer les vns auec les autres, ni mef- , mesenuoycr de leurs gens les vns aux autres. En quoy outre que par ce moyé tout commerce eft interdiâ défendu entr’cux,Se qu’ils font tenus côme ferfs amp;;efclaues,on ne peut nier auffi qu’ils ne foyent par telles ordonnances tacite ment aceufez amp;nbsp;taxez d’infidélité amp;nbsp;de floyautédeur eftant déniée la liberté amp;; franchife concédée Si permilé aux bôs

» ôr naturels fubiets. Et quand ce ne fc-» roit que lefdites publications ne font « coceuésen termes generaux pourrons » les fubiets du Roy, comme on a accou-» ftumé de faire^ainsfculemet pour ceux M de la Religion, on voit par celte diftin-» étion en quel rang on les veut tenir : cc » qui ne peut lèruir qua nourrir amp;nbsp;entre-,, tenir vne perpctuellcdiuiliÓcntr’eux. -„ Qv;iL eft biévrai-femblablequedc U cefte mefmc fourcc procèdent les fedi-'^ ,, tions aduenuesà Rouen, Amiens, Yf-„ foudun,Bourgcs,amp; infinis autres lieux, où il a efté tué amp;nbsp;maflacré vn grand nô-

„ Il ramenteura auflî àfa Maicfte' l'in-„ dignité dufaiétcommisenlapcrfonnc „ de feu Rapindequel ayat efté defpeché „ en Languedoc pour leferuiccê^ fous le ,, fauf-conduiét de fa Maiefté,au mefpris, „ contemnement,defdain d’iccluy, la „ cour deParlemct deTholoufel’auroit „ faiéltresfurieufcmentamp; miferableméc „ mourir, auec vne telle precipitation, „ quel’audaceamp;animofitédcladitecour „ eft par trop manifefte. De forte qu’on * peut dire auec vérité que le temps de paix

paix,tel qu’il eft auiourdhuy,cftbcau- „ coup plus pernicieux amp;nbsp;dommageable „ à ceux de la Religion,que le temps d’v- „ ne guerre ouucrte,pendantlaquellc ils „ pourroyent biens’oppoferamp;repouflcr telles violences: au lieu quemaintenat „ ils font tuez Sô maflacrez,fous raffeurâ ,, ccamp;C fiance entière qu’ils ont eue en la „ ioyamp;c parole de faMaiefté,qui leur a promis toute la feurcté qu’vn Prince „ naturel doit à fesfubiets naturels. De- „ quoy il ne fc peut engendrer à l’adue- „ nir qu’vnedeffiace perpétuelle de tou- „ tes les feuretez publiques: choie d’vne „ pernicieufe confequence à la conferua „ tiond’vneftat. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

Il ramenteuraauffila calomnie im- „ pudentequ’on afaiteàfaMaieftéde la „ mort de monfieur deSarragofle,amp;:de „ laconfet’fion qu’il auoitfaitte. Ce qui monftrceuidemmcnt de quels artifices ontaccouftumédefcferuirà l’endroit „ de fa Maieftcjceux qui ne vculentviure „ qu’en troubles.pour toufiours entrctc-nirfadiéle Maiefté en vnedeffiancede ,, les plus fideles fubiets amp;nbsp;feruiteurs.

» Religion s’efmerueillenc grandement „ qu'ayant fa Maieftc cxprcirementde,. » clarc qu’cllc veut amp;nbsp;entend que l’Editt » foie execute purement amp;:fimplem ent) » fans aucune modification ou rcftriótió) » queneantmoins ladite Maieftc ait'de-» puis fait declaration contraire en ccr-» taines lettres clofcscnuoyées aux fleurs » de Montaré amp;nbsp;de fainft Heran: par lef-» quelles elle leur mande qu’elle n’a ia-„ mais entendu que l’Ediét euft lieu pour « le regard des prefehes es pays d’Auucr-» gneamp; de Bourbonnois, non plus qu’es « autres pays quiappartiennent à la Roy-» nc,àmeftieursd’Aniou amp;nbsp;d’Alençon) » amp;nbsp;à meffleurs le Cardinal de Bour-» bonamp;rdeMôtpenflcr. Ce qui répugne M manifeftement à l’Edi£t, par lequel » la feule preuoftè amp;nbsp;viconté de Paris eft M refcruéeamp;exceptée, amp;nbsp;par coféquenc » tous autres lieux compris :amp; mefme-» ment remetcât toutes chofes en l’eftat » qu’elles eftoyent auparauant lestrou-« bles,il s’enfuit que le prefehe doit cftre » reftabli cslieuxoùileftoit.

« Av moyen en vertu defquclles let ” tres, enuoyées audit fleur de fainél He

Citiile^ caußs d’iceUcj. i $ ran, on auroit auffi fai«Sl faire audit pays d’Auuergne de belles publications: « amp;nbsp;fe fcroic outre tant oublié legrand « Prieur dudit pays,que de dire que fi on « l’euft voulu croire,il ne fuft pas demeu- « ré vn feul Huguenot en France : amp;nbsp;que « dans quelque temps qu’on aura recueil- « li du foin si de l’auoinc,on en aura bien « la raifon-Et combien qu’on doiuc pren «« dre ces paroles comme d’vn perfonna- « geaflezindiferet en d’autres chofcs,amp;: “ dignes de luy,toutesfois cela a tant ef- “ meu tout ledit pays qu’on n’en peut at- « tendre que quelque fedition : eftant « maintenant ce propos commun amp;ifre- « qucntcnlabouchc de chacun. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

iLremonftrcrad’auantagc, que fi le benefice de la paix n’a encore produiék aucun fruiâ: de repos amp;nbsp;tranquillité «■ pour les perfonnes, qu’encore moins cneft apparues autres occafionspour lt;• lefquelles elle aefté tantdefirce. Car « tant s’en faut que la grande dcfpcnfe « que fa Maieftéeftoit contrainte defup- « porter pendant les troubles, (bit dimi- « nuée ou amoindrie,qu’au contraire el- « le s’augmente Si accroift tous les iours. “

»»Cc qui donne grande occafion à ceux »» de la Religion, d’entrer en foufpeçon »gt; amp;:deffiancc, que telle continuation de »»defpenfe fefait pour les furprendre,amp; »»leur courir fus:comme auffi plufieurs »»publient aflez hardiment que ce n’eft »» qu’à cefte fin quetelle defpenfe s’entre-»» tient.

,» Et qu’au refte,les chofes continuan-,, tes en vn eftat fi turbulent, il eft impof-»» fible à ceux de laRcligion de fournir les ,» fommes qu’ils ont promifes pour le pa-,, yementdes Reiftres, tant pour ne pou-,» uoir recouurer deniers de ceux qui fot „ encore vagabonds parles champs, fans », pouuoirfeurement entrer en leurs mai », fons,deftituez de tous leurs moyens amp;: », commoditez.-que pourccquelepeude „ feuretc qu’il y a par les chemins, amp;nbsp;le », peu de refpeôl qu’on porte aux fauf-co-»»duiétsdefa Maiefté, fait qu’on n’ofe a-„ cheminer les deniers qui ont ia elf é le-„ ucz depkifieurs endroits,dont on pour-», roit dés maintenant faire eftat,

„ Que ceux de la Religion ne doutent », point de l’intention de fa Maiefté, qu’ci »,1e ne foit bonnet fincereen leur endroit,

cnufes d’icelles. Liu.I. 17 droit. Si qu’il ne veuille Si entendele-diiSt Ediét eftre finccrement execute fc- « Ion fa forme Si teneur, mais qu’Userai-, “ gnent de dire qu’il ne foitenlapuiflan- « ce de ladite Maicfté de fe faire obéir; Si « où neantmoins il feroit ainfi,tous les gens de bien fe doiuent vcrtucufcmcnt « employer pour faire obéir fadite Maie- « fté. Ce que ceux de la Religion s’aU’eu-rent Si entreprennent de leur partdc « faire, s’il plaift à fa Maiefté leur com- «

mander. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

Q_yjEmonfieur l’Amiralfupplietref- « humblement fa Majeftc vouloir pren- « dre en bonne part ces remonlbrances, « comme de ccluy qui ne defire rien plus, « qui n’a rien en plus grande recom- « mandationqucle bien Si grandeur de « ce royaume; n’ayant peu pour cefte eau «« feluy taire Si celer les chofes qu’il co- « gnoift eftre de fi grande importance à « fon fcruice Si au bien de fes affaires, tat « pour le deuoir du ferment Si fidelité « qu’il a à fa Majefté, que d’autant auflî qu’il va en cela de fon particulier plus « qu’à nul autre de la Religion:eftant en*^ t» tre tous les autres menacé, Si mcfme- «

» ment par ledit Grand-prieur d’Auuer-» gne,que bien toll on aura la raifon de

feil du Roy,tât de la part de M.lePrinee de Condé que de mÔfîeur A mirai,d’au

tant que les autres n’y auoyent aucun accès-.voyant que la plus partdeccux de la Religion qui eftoyent hors des villes, ne fe vouloyent remettre entre les mains de leurs ennemis:amp; que parce delay on n’auoit tel moyen de s’en def-faire qu’on euft bien deine ,on print oc cafion de faire publier certain mander Mande- ment en dattedu 19. deMay,par lequel inentde eftoitcommandé aufdits de la Religion rentrer CS villes, de rentrer es villes, en laiflant toutes leurs armes aux portes, qui eftoyêt lors bien cftroitement gardées par les Ca-tholiquesiSd: ce fur peine d’eftre taillez amp;nbsp;mis en pieces.Etàcefte mefmefinfu rent enuoyez certains reiglemens aux Capitaines amp;nbsp;Gouuerneurs par tous les lieux 06 endroitsdu Royaume. En ce mclmetéps auffi, afin d’ofter tout moyen à ceux de la Religion non feulement de

de s’aflcmbler, mais aulß de craffiquer; ; amp;nbsp;pour auoir commodité deretenir Ia plus part des gens de guerre en armes, amp;eftrebienaducrty déroutes parts,on s’aduifa d’eftablir des Capitaines iol- capitai-datsà lagarde de tous les ponts amp;nbsp;pal- nesefta-fages des riuieres du Royaume, àclia- g^Xdes cun defquels on defpelcha vne com- ponts, miffion fort ample i^de laquelle pour la grande nouueaute Si infolence nous a-uons bien voulu inférer icy la forme qui clloit telle: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le Capitaine

N, pour y demeurer Capitaine amp;nbsp;garde du pont amp;pa(fage : auquel fera baillé douze h omes pour eflre pres de fa perfonne^ pour leur commander ce quil -verra efire à propos amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fertiiee du Roy. Lef

quels douze hommes fa Maieflé payera outre ^pardeffus l’entretenement quelleluy donnera. Et donnera ordre en premier lieu, faire vn pont leu es aupafagedequelferagar dé deiourcér de nuiü bienfoigneufement diligemment P arluy d^fis douze hommes: amp;nbsp;ne laiferapaffer ledit. N. aucun^ qu’il nefachedouil 'vient, quellepart tlva ,pour quel affaire,amp; qui il ef. Et s’il voit qu’il fe

■^refente nombres degens, au faßage dudit font,lefera fiudain leuer,(ß ne leur permettra le pajjage,qu’il n aitprouueuà lafèu-reté d’iceluy, qu'il ne_^ fiches bien qu'ils n'agent aucun moyen de nuire. Et afin que ledit. N. Cf lefdits deuze^ hommes e-ßans auec luypuijßent dem eurer continuellement a la garde dudicî pont,auec la commodité requife, donnera ordre de faire faire in-continet'une loge couuerte pres amp;nbsp;ioignant ledit pont-, en laquelle luy tß-fisfoldats fi_j pourront retirer, loger accommoder, fans i’eßogner dudttpont, ny abandonner lagar ded’iceluy:(ßpourceß effeêlfa Idaiefiéae-fcrit aux habitons de ladite •ville, de faire a leurs defiens ladite loge (fipont leuis.

Et d'autant qu'ilpeutgrandement firuir audiSt. N.pour plus feurement garder ledit pont,amp;prouuoira ce qu'il ne s'y puiffefaire aucunefiirprinfi,defauoir ce qutfefera tant audmiieu qu'és enuirons, il mettrapeineJ de defcouurir le plus auant qu'il pourra des alitions nbsp;nbsp;deffeins de ceux de la nouuelle^

religion.Et s'il apprend quelque chofe^ qui feit preiudiciable au feruice du Roy ,fe tiendra furfis gardes, amp;nbsp;en aduertira le Capitaine cornés a fi garde dupont, amp;pajfage de U plut

pita prochaine 'ville:amp; ferafititlefemblable par tous les autres Capitaines comis 4 lagar de des ponts amp;pajfages ,iufjues ace t^tte le Roy enfit aduerty pourypouruoir.

Rt encores que la principale occafionpour laquelle le Roy veut que ledit demeurer au lieu dejfufdit,foitpour la garder duditpont à^pafage, .N.

llnelaifera de [apart aprendre diligent ment garde que par ceux de la religion nou-uelle nefeface aucun pref he ou exercice ladite Religion,en autre lieu que^ ceux qui font ordonnez, nbsp;nbsp;eflablùpar Ça }gt;laieflé, tat

par le contenu d’iceux Edt£Ps depacifeationt que..^par le reglement qui en a cfiéfaici depuis lapublication du dernier EdiSl.

ura l’œil ouuert.,lt;fprendra garde le_j plus pres qu’ilfrapofible,à ce que ceux de_j ladite Religion nouuelle^ nefacent aucuns enr oliemens degens de guerre,leuees ou col-leLfes de deniers,afehlées illicites,ou mouue mens de guerre tant audiSi lieu de .N. qu’en tous les lieux d'alentour: ou il donnera ordre d’auoirgens fideles pour l’en ad-uerttr:^fi befein efl,y enuoyera aucuns dç_j ceux qu’il aura pres defoy le s plus auifez,en tendu Si (impropres pour pénétrer es affaires b. üi.

11 De la troißeme Guerre ciuile^f deßdits de la nouueüe^ Religion,pourluy erf rapporter ce cju’ils pourront en auoir apprins.

Mettra peine d’entendrez s’il y a aucuns Gentils- Ghils-hommes mal content, tenant lepar-fuf^cas* ^^y monßraßßent auoir inclination à fauorizer amp;ßuiure ceux de ladite nouuelle Religion,ou epu’ilsfujßentpratiquez pareux,recerchez défaire quelques menees ou entreprinfespourfurprendre quelques vil les,auantquede fe défiouurirde leur party, pourtenir lefdites entreprinfes pluscouuer-tes éftnoinsfifpeSfes.

Rtaußimettrapeine quand lefditsdela Synodes. Réigion nouuelle^feront leursJynodes à“ aßemblees, de bien defcouurirêf entendre la caufe de leurdite afßmblee, amp;nbsp;ce qui aura eße conclu eniceux ,Ettrouuera moyen d’y faire entrerfouztelprétexté qu’iladuifera quelque homme d’entendement,qui luy foit bienfidele,lequelpuißecognoiflre_j ériuger lafin de leur intention, amp;nbsp;luy rendrez bots compte de ce^ qui aura efiépropofé ér refila en icelles ajfemblees.

Prendra garde qu’il nefeface aucunesfe-Afféblces cretes afeblees es villes amp;nbsp;ailleurs, és lieux fccrcttcs. prohibez amp;nbsp;défendus,ou aucun ficret exercice de ladite Religion.

Et afin tjue lefieruice de fia Maiefléfiait fiait Ainfi qu’il apfartietyamp;auec bonne inteüi^-ce entrefiei bons amp;nbsp;loyauxfiubietsjedit Capitaine N. communiquera fiouuent auec le Gouuerneur amp;nbsp;ayant charge de ladite 'Ville ydes chofis quipourrontfuruenirpour lefieruice defiadiéle Maiefié:fians entreprendre l’^nÇur l’autre^, afin qu’il n’aduienne aucune diuifiion ou mal-contentement entre le Gouuerneur amp;nbsp;luy.

Sera curieux d’entendrez qui fiont ceux auditpays qui ont la charge printipalle de^ conduire les affaires de ladite religion nou-uelle^qu elle s penfiions ils ont.,^ s’ils deffefi chent quelques ambafiades vers les nations eflrangeres,amp; a quelle fin.

Et pour fairer entendre au Roy ce^ qu’il pourra auoirapprins (fi deficouuers deschefies deffufidites.,^ autres touchantfiinfieruice^j, ilnefiaudradlenuoyer toutes les fiepmaines •vn ouplufieurs meffagers fielon l’importance des affair es er s fia Maiefié: qu’iladdreffera amonfieur fion fiere (fi lieutenant general, qui luyfiera rejponfi^. Et pourra aufii ledit Capitaine faire entendre au Roy,^a mondit Sieur,tout ce qu’il pourra apprendre, enuoy-ant fies lettres a celuy qui fiera commis a la b.iiü.

24 latroißewe Guerre ciuile^^ garde du prochain paßage,lequel lesfera tenir de main en main par les autres Capitaines ^ui aurontfemblables charges, a fa M.a-ießeou a mondit Seigneur.

Sieste commiffion fedonna com ^me fous main à ceux qui furent choifis pour ceft efFeét: amp;nbsp;cependant a-fin que cefte garde ne fern blaft trop e-ftrangeauditièig. Pnnce(lequel on en-tretenoit par lettres aftez douces amp;: plai nesde bonne efperance)on luy fit entendre que ce n’eftoit qu’vn reglement pour attrapper Sifurprendre les voleurs amp;infraóteurs desEdids Surlc^port des armes. Dequoy toutesfois ceux delà Religion ne fe pouuoyent afleurer : vo-yant outre tout cela, plufieurs autres deportemens qui leurfembloyent fort cotraircs a l’Ediól de la paix. Car à Tho tcfîcur loufelefieur deRapin, maiftred’hoftel icRapia duditfeig. Prince,ayant efté enuoyé sa Languedocauec faufconduiôl du Roy, amp;nbsp;comme pour ion feruice, dedâs trois jours apres fon arriuée eut la tefte rren clie'eparl’areft de la cour de Parlemêt.

Ce qu’on interprecoic auoir cfte faiä; en haine de fon maiftrc,amp;; de la paix de laquelle ilportoit les nouuclles: d’autant quelacour,ayant parvn long têps fait refus de publier l'LdiSÎ pacification,^ donne quelques arefts du tout contraires, en fin apres plufieurs iuf-fions l’auoit publié ious les modifications d’vn regiftre leeret.En la ville d’A Amiens miens auoyenc efte malïacrezde fixa fept vingt perfonnes de la Religiô, fans difcrctiô de fexc,aagc ou qualité. Pour raifon de quoy y ayant efte enuoyé le -Marefchal de Colle,n’en fit pas telle iu-ftice que le cas le requeroit; mais feule- coffé. ment ayant fait fouetter trois ou quatre perfonnes de bafle condition, Sô pc-dre quelques effigies, relafcha tout le

( rede fas autre peine, Plufieurs autres meurtres furent faiâscnuirô ce temps Meuttr« à Rouan, Bourges, Yflbudun, Troyes, Auxerre,Saintl Leonard,Entram amp;nbsp;au tres diuers lieux-.de quoy toutefois on ne fit pas grand femblant,amp;: encore moins de iuftice. Quelque temps apres ceux de la religion Romaine commencèrent à drefler par les prouinces certai

z6 Delà troißeme Guerre duties, Confrai- ncs confrairies qu’ils nommoyent I?»

SainSiEßrit, faire ligues entre les villes cotre ceux de la Religion reformée, comme hereciques amp;nbsp;ennemis de lafoy Catholique; dcfquelles confrairies ils efleurent des chefs amp;nbsp;receueurs,amp;:efta-blirent certainscofiftoires. En quoy ils fe difoyent eftreauthorifezparles plus grands :mefmc la plus part encore par leurs Gouuerneurs.

Envi ron ce mefme temps M.lc Prince de Condé,lequel incontinent apres la paix conclue s’eftoit retiré en aucunes de fes maifons,ayant plußeurs aduertiifemens de la Cour mefmes,8ô d’ailleurs de fe donner garde : amp;nbsp;fe voyant tous les iours comme enuironné de nouuclles garnifons, quelque bonnes parolles qu’on luy donnait, tafeha fou-uent de faire entendre au Roy ce qu’il cftimoit eftre faiét à fon delTeu par fes ennemis,qui comandoyent lors du tout à leur appétit. En fin voyant qu’il ne profitoit rien de ce cofté,apres auoir ad uerti le Roy de fon departement, afin qu’il ne fuit prins en mauuaile part; fut Noyers, contraint fc retirer à Noyers,qui eftv-ne

caufes d’icelles. Lin,. T. r'J ne petite ville en Bourgongne,du patri Monf. le moine de fa femme, laquelle il menoit^”quot;“’ auccfoyôôfescnfans comme entre fcs bras.En chemin il fut contraint de paffer à gué la riuiere de Seine, pres vnc maifondu fieurd’Efternay, n’aÿât l’entrée feure des villesefqucllesily auoit pont fur la riuiere. M.I’Amiraln’eftoit en moindre peine ayant presdefoy Sc ‘ és enuirons de fa inaifon de Chaftillon, en laquelle ils’eftoit retiré,plufieurs gar nifons d’Italiens amp;nbsp;autres qu i l’cfpioyéc de fl pres,qu’ilfut fouuent en grand dager de fa perfone : tcllemêt qu’à la Cour mefme par vn long temps on letenoit comme pour pris ou tué.En fin il fe reti ra à Tanlay chafteau appartenant au fieurd’Andelot (öftere-, lequel peu au-parauanteftoit allé en Bretaigne pour donner ordre au comté de Laual,^ autres belles terres de ce pays, qui eftoyét efcheuës depuis peu de temps à fes en-fans par le trefpasôi fucceffiode lamar-quifedcNcfle leurrante.

Ces partements ne pleurent guer SC à ceux qui furent contraints par iceux de changer plufieurs deffeins dcslon^

18 De lAtroißeme Guerre ciuilc^, temps proiettez amp;nbsp;menez à ce poinéV, qu’il nefembloic rien refter que de les exécuter tout àl’aife. Toutefois pour cela ne perdirent ils pascourage, mais en drellèrcnt incontinent d’autres propres pour paruenir à leur intention,qui eftoit de le lailir, ou delFairc auant toutes choies les principaux Seigneurs SZ Capitaines faifans profeffîon de la Rcli gion; amp;nbsp;ce luiuant l’aduisdu Duc d’-Albe qui leur auoit mandé entr’autres Côfciidu confeils, que Mieux 'va.ut la tefle d’un ^cd’Al- saulmon cfue de cinquante grenouilles. Qui eftoit aulïi la caulè pour laquelle le Cardinal deLorrainc ne le contentoic point de tous ces maflacres qui fe fai-loyent es villes du menu peuple : tellement qu’aucuns de Troyes eftans envoyez pardeuers luy pourl’aduertir du meurtre d’enuiron vingt ou trenteper-fonnesdetoutfexeêz aage tuez par le pcuplede leur ville,il leur dit corne en

. fefalchant,Qu’ilsn’eftoyentpas läge s, amp;qu ils gaftoyent tout, A celle fin fut incontinent defpclchc en pofte le fieur le lîcut de Martigues pour furprendre ledit d’-

Andclot en Brctaignc. On enuoya auf ** ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi quel-

califes d’icelle^t Liu. I. 1? fi quelques cfpions à Noyers pour mc-furerlahaulteur des murailles,amp; voir le moyen d’y furprendre monficur le Prince, Si par mcfmc moyen ledit lîcur Amiral qui l’y vificoit quelques fois à caufe du voifinagedes lieux. Cependât pour ramufer,amp;: encore afïbiblir touf-iours d’auantage ceux de la Religion,amp; lesdefnuer de tous moyens,on luy envoya quelques gêtils-hommes au nom du Roy pour follicitcr de fatisfaire auffi de la part defdits de la Religio, au refte du payement des eftrangcrs. Sur quoy ledit fleur Prince faifant refponfe,princ encor occafion de reiterer au Roy fes plainâ:cs,ôc le prier d’y donner ordre. Et à cefte fin defpefchale fieur de The-ligny gentil-homme bien prudent amp;nbsp;aduifé,auecrinftruélion qui s’enfuit: ■ ON SIE V R le Prince de Conde« ayant entendu par les ficurs de « Combaut,ô£ de la Marque ,amp;autres «. defpeches qu’il a pieu à fa Maiefté luy « cnuoyer,ledefir volôté qu’elle auoit « de faire expedier audit fieur Prince les « commi(rions,executions,amp;: prouifions « neceffaircs pour impofcjc U egaler fut «

„ tous ceux de la Religion reformée qui „ font en ce Royaume, les fommcs de de-ers ofl„ niersqucle feig-Princeamp;; autres Heurs „ Gentils-hommes de la Religion ont of-„ fert,amp;: fcfont obligez de fournir amp;: pa-„ ycr à faditc Maiefté dans vn an, pour ré „ bourfement de pareilles femmes par „ elle auancées pour le renuoy amp;: paye-„ ment de l’armce conduite parmÔfieur LeDuc» ducCaüminPour fatisfaircamp;s obéir Cafi, „ au vouloir amp;nbsp;intention d’icelle, ledit „ feig. Prince a defpefché le fieurdeThe „ ligni, par lequel fa Maiefté receura s’il „ luy plaift vn eftat de tous amp;nbsp;chacuns les „ deniers qu’il conuient leuer amp;nbsp;impofer „ fur lefdits de la Religion, montans à la „ fommede huid cens quatre mille cin-„ quantc trois liures, quatorze fols, t. En-„ femblc la minute amp;nbsp;forme, fuyuantla-„ quelle il eft befoin lefditcs commilîiôs „ amp;nbsp;contraintes eftre expédiées.

„ Et d’autant que par lefdites dcfpef-„ chesfadite Maiefté mande audit feig. „ Prince quefon intention n’a point efté „ que la leuée amp;nbsp;cottifation defdites fom „ mesfe fift généralement fur tous ceux „ delà Religion, ains feulement fur ceux qui

^cAufes d’iceile^t Liu.I. Ji qui ont fuyuile parti dudit feig. Prince: „ ledit freur de Theligni achargederc- „ inonftrcrtreshumblcmentàfaMaieftè „ que tout ce qui a efté faift par le feig. „ Prince,Sc par les ficurs Gentils-homes, ôc autres de la Religio-qui ont fuiui fon „ armée(n’ayant efté faift que pour l’cn- „ tretenement de l’EdiftjSc pour la con-feruation des biens,viesôc honneurs de „ tous ceux de la Religion)que ledit feig. Prince ne peut eftimer qu’il fetrouue „ aucuns de ce Royaume, faifans profef- „ , fionde ladite Religion, qui ne Payent „ fuyuiScaccôpagné en tout ce qui s’eft „ paffédi ce n’eft en leurs perfonnes, (c5-me il n’eft poflîble qu’en vn fi grand no-bre il n’en y ait beaucoup qui ne Vont peu fuiure, pour n’eftrc propres à la fa-ûion des armes, ou pour n’en auoircu lesmoyês^c’aefté àtoutlemoinsdevo-lonté ÔC d’alFeétion,luy donnant tout le fecours, faueur ÔC aflifteneequi leur a efté poffible.

E T qu’il ne foit ainfi,on l’a aflez faiâ: „ cognoiftre par le traittement que l’on a faiél,pendant les troubles, à tous ceux de la Religion qui eftoyent demeurez „

„ és villes amp;nbsp;en leurs maifonsrayans leurs ,, biens amp;nbsp;maifons efté pillées amp;facca-„gées,amp; beaucoup d’entr’eux tuez „ maiTacrez : les autres emprifonnez, les „ autres depolTedez de leurs charges, e* „ ftatsamp;dignitez: tellement qu’on peut „ dire auec vérité qu’ils ont efté encore „ plus miferablement traittezque ceux „ qui eftoyent en l’armée dudit licur Prin „ ce. Cequin’eftàprefumerqu’on euft „ voulu faire s’ils n’euflent affîfté adhe-„ ré audit fieur Prince. Cela fe peut aufli „ iuger clairement par les indignitez Si oppreftiôs qu’on a faiét receuoir depuis „ l’Ediétde la paix,amp;qui fe continuent ,, encores tous les iours par tous les en-„ droits de ce Royaume alencontre de tous ceux qui font profefflon de la Reli gion, fans diftinûion de ceux qui ont ” fuyui ledit fieur Prince en perfonne, ou ’ bien qui n’ont bougé de leurs maifons.

Que fi d’aducnturc il s’en trouuoitau-’ cuns de la Religion qui euifét porté les armes contre ledit fieur Prince, Si qui ” vouIufTent renoncer au benefice de l’E ’ diéljle fieur Prince accordera volôtiers qu’ils ne foyent copris en lacottifation.

ÎLferaauffi temonftrcàfadiccMaic «• fte Que,quand bien ledit feig.Prince fe voudroic contetec de faire ladite leuée “ fur ceux feulement qui l’ont accompa- “ gne,qu’il ne le doit ni peut faire. De- “ ' quoy 11 s’afleure que fa Maiefté demeu- “ rera d’accord,s’il luy plaift luy faire ceft “ honneur de confiderer les conditions “ ()C claufules qui font portées par la pro- “ curation paffee par les ficuts Gctils-h5- “ mes, qui lont obligez aucc ledit leig.“ Prince en ces mots , Moyennant que le “ l» tout foit faiéilous le bon plaifir 06 au-“ thorite du Roy, Sé que fa Maieffé per- “ t.on' mette aufdits conftituans de Icucr ou “ de» faire leucr fur tous ceux delà Religion“ rcforméc,qui font en ce Royaume, par “ hom-vertu des commiffions que faditc Ma- “ iefté leur fournira,adreffâtes à tels per- “ fonnages que le feig. Prince nommera, “ toutes amp;: chacunes les fommes pour lef “ quelles Icfdits conftituas s’obligent ,66 “ donnent pouuoir Ô6puiffancc auldits“ procureurscôftitucz deles obliger par “ cefdites prefentes, Si^ que fadite Maie- “ fté leur fourniffe de toutes les exccutoi “ tes Ô6 contraintes qui ferôtrequifes Ô6 ’»

’» De laquelle procuration les dcpu-” tez de fa Maiefté fe font côtcntez,l’ayas acceptée,fans queiamais ilsayent faiâ ” inftancc qu’il y euft quelque chofe à di-min ucr, augmenter, ou reformeren i-celle:fclon laquelleauftî l’intention tat ” de fa Maiefté que des obligez doit eftrc ” interprétée,amp; non autrement. Eftant ” au furplus le pouuoir dudit feig. Prince ” tellement limité par icelle,que s’il vou-” loit maintenant entreprendre de dirai ” nuer ou innouer quelque chofe au pre-” iudiceSô defauatagede ceux qui y font ” denômcz,ou les obliger fous autres co-” dirions que celles qui font portées amp;nbsp;” déclarées par ladite procuratiÔ, mef ” mement pour defehargerles vns de la-” dite cottifation,amp; en furcharger les au-” trcs:outre ce qu’il ne le doit faire,pour-” ce qu’il ne feroit raifonnable,moins cn-” core le peut-il,fans leur expres confen-” tement:s’il ne vouloir cftre defauouc,amp; ” faire tomber letout fur fes coffres.

” Et quantàauoirnouueauconfente* ” ment d’eux, outre que cela eft hors de toute

amp;caHjès iliceVc-^t Liu.I. 35 toute cfperance, qu’ilsvouluflentpro- „ mettre autre chofc que ce qu’ils ont ci- „ deuant accordé par efcrit, cela ne fe „ peut faire fans les conuoqucr amp;c affem- „ hier,pour les y faire condefcendre par „ rcmonftrâees, leur faire paffer autre « procuration. Ce qui pourroit tirer vnc „ grade longueur,de forte qu’il n’y auroit „ moyen d’vfer de la célérité diligence „ que fa Maiefté requiert en ceft affaire. „

E T pource que fa Maiefté pourra „ trouuercftrage qu’en l'eftat des deniers „ qu’il conuient leucr, ledit feig. Prince „ ait comprisse employé autres fommes „ . de dcnierSjdont font demeurez redeua „ bles ceux delà Religion,tant du temps „ despremiers troubles que des derniers, „ enuers les Princes proteftans, Se aucûs „ marchans d’Alcmaigne; ledit fieurde „ Teligny fuppliera fa Maiefté feramen- „ teuoirÇs’illuy plaift)quecefonttousde- „ niers,pour l’acquit Se payement del-quelsonafait toufiours de grandes in- „ ftances à faditc Maiefté, Se lelqucls par * neceffité il fautacquicer quelque iour; Se qu’en meilleure occafionon nefau-toit faire leueedefdits deniers fur lef-c.ii.

De U troißemeGuerre cïuile^, «î dits de la Religion, qu’en celle qui s’of* 9gt;frcmaintenant. Et où neantmoinsil ' iy plairoit à fa Maieftc s’en charger cost uers lefdits Princes marchans crcdi-9gt; tcurs, en dcfchargcr ceux de la Rest ligion, le feig. Prince fe remet au bon St vouloir amp;: p lai fi r de fadite Maicfté. 'a, Par mcfme moyen ledit fieur de s, Teligny remonftreraà fadite Maiefto St les grandes rigueurs feueritezdont St l’on vfe par tout à l’endroit de ceux delà St Religion, mefmem et aux ports amp;nbsp;paf* St fages:de façon qu’il n’yaaucû de ceux St delà Religion, foit gentil-homme ou St autre,qui puifTe fans danger aller amp;nbsp;vest nir pour fes affaires, n’y mcfmedes ges St du feig. Prince: au quel on dénié l’en-st tree des villes, les ports, amp;nbsp;palfages, S£ St iufquesàfaire perdre la vieavn defes St maiftres-d’hoftel, qui auoit faufeon-st duit de fa Maiefté : tellement que ledit St feig. Prince, ayant penfc vcritablemêt s, que l’ordre amp;: reglement qu’on auoit St donné aufdits ports amp;nbsp;palfages,n’eftoit s, que pour furprendre les voleursamp;les St infraéteurs des Edicbßrle^portdes df-St mesy feomme auffi luy auoit fait entendre

órde Geur de Combaut delà part de «» fa Maiefté)eft contraint de croire main « tenant par les comportemensdeceux « qui ont cfté commis à la garde deldits « paffages,amp;par l’inftruôlion qui leur a « efte baillce,quel’intention dcfaMaic- lt;« ftéa cfté du tout perucrtic,pour voir « des elFeds du tout contraires à faditç « intention. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

Il rcmonftrera pareillement les in- «» folences amp;nbsp;outrages que commettent « iournellcment les garnifons eftablies « parles villes alencontre de ceux de la «• Reljgion:commc à Auxerre, ainft qu’il « fe peut voir par vn mémoire que ledit « feig. Prince a baillé audit fleur de Teli- «« gni:amp; cc qui eft encore pis, qu’on a mis « en beaucoup de lieux de gens partiaux gt;• amp;faéticuxqui onthaincs particulières « alencontre d’aucuns de ceuxdelaReli « gion,afindeleur donner plusdcmoy- « endefe venger defdites inimitiez pri- * uces;Commc à Gyan,amp;r: pres de la mai- « fon de monfleur de Boucard,le fleur de « Martinengues fon cnnemy: près de la « maifon de monfleur d’Efternay ,Foiflî, « lequel non content deluyauoirbvuflé « c.iii.

» toutes fes maifons, eft bic encorefiau-» dacieux dele menacer qu’illuy couppe-» rala gorge. Ce qu’il ne fcroitftcen’e-» ftoiùappny amp;lupport qu’il fepromct dontilfe vante.

„ q^’avssi pcud’appareccya-ild’a-» uoirmisamp; eftabli des garnifons ésvil-les amp;nbsp;terres dudit feig. Prince,comme « deluy auoirrefufe l’entreede fongou-„ uernement: qui font toutes chofesdu » tout contraires àlafoy amp;nbsp;feuretédela » pacification,amp; fi nouuclles amp;nbsp;eftranges » qu’on peut dire certainemêt n’en auoit » iamais efté ouycs amp;nbsp;entéducs, amp;: moins » encore prattiquees de femblables àf-« endroit d’vn Prince qui ait eu ccft hon-» neurd’eftredu fangde France,comme « cft ledit feig.Prince.

« depuis peu de temps auflî ledit gt;gt;nbsp;feig. Prince a fait prêdre vn efpion qu’il détient encoreprifonnier,quiaconfef-V fé amp;: depofé auoir efté enuoyé par vn » nommé Coqueret,cnfeignedclacom' „ pagnieducapitainelaVcrniere,pourre » cognoiftre la hauteur des murailles de » la ville de Noycrs,oùeft maintenant le »» Ccig. Princeôit fa compagnie, afin d’en* tre-

treprcndre contre luy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

QvJiL fe tient vn langage par trop « commun 06 frequent,qu’incontinent « apres les moiflons, ou , au plus tard , a- « presvendâgeSjilnedemeureraenFran « ce vn feul Huguenot en vie, iniques « aux femmes Sô petis enfans ; Ô4 que fi le « Roy veut entretenir la paix,qu’on le fc- « ra moine,Si qu’o fera vn autre Roy. Ce « qui fe doit rapporter à la ligue appelée «t confrairiedufainôtEfprit,dontle feig. « Prince a tenu propos alfez particuliere- « ment auec ledit ficur de Combant.

ctv^VN confeillerd’vne cour de Parlement qui cft chef de part, a rapporté en pleine afl'emblce de leur confrairie, qu’il auoit charge des principaux du confeil du Roy de leur faire entendre qu’ils n’adiouftaflet aucune foy aux let-tres du Roy patentes ou de cachet, s’il n’y auoit certaine marque Sô fignalpar lequel on cognoiftroit fion y deuroit obéir ou non. Et que ce qui fait que le feig. Prince en croye quelque chofe,cft que depuis l’Ediét de la paix il ne fe trou uera qu’il aiteftéobeiàvne feule def-pcfche du Roy qui concernaft le repos c.iiii.

” QV,E depuis huiét iours en ça ceux » de la garnilondc Blois font allez aucc » armes a Mer,lieu deftinc par (aMaieftc » pouL l’exercice de lallt;eligion,amp;: entrez » dedans le têpleamp; lieu du prefcbe,ayans » le feu fur le ferpêtin.-où apres auoirmaf-» lacre vn grad nom bre de ceux delà Rc-», ligioujont bruflc ledit temple,ôefacca-» gé les maifons.

» Mais pourcc qu’il y tant d’autres „ plaintes amp;: doléances par tout ceroyau „ me,quiferoyent trop longues à reciter, des alfaffinats amp;nbsp;meurtres qui ont efté meur- „ commis aucc vne afleuree impunité, tresco-„ amp;:iufques aux feruiteurs domeftiques du ié g. Prince, comme de feu Rapin, U l’vn de lés maiflies-d’hoftel, d’vn home „ d’arme de fa compagnie à Villers-co-„ fierez,d’vn nommé Hercules ayatchar „ ge de fes grands cheuaux, nagueres af-„ lalfiné à Blandi, dont ledit feig.Prince „ attend encore la iuflicc.lcdit feig.Prin-„ cefupplie treshumblement faditeMa-„ iellc auoir pitié généralement de tous „ fes pourcs lu biets, amp;nbsp;entëdrc les pleurs n detous,amp;gemiflcmens de tant de po

Bresvefues,orphelins amp;nbsp;innocens:amp;: « conûdercr,s’il luy plaift, les triftcs cue- « nemens óófhorribleconfufionquime- « naccnt ce royaume par cant de mifcrcs « Ô6 dclolaiions. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

Et cependant ledit feig. Princelait- » feàiugcrà toutes perfonnes,qui vou- « dront confiderer les iniques ôiiniuftcs « deportemensdont l’on vfetant en (on « endroit que de tous ceux delà Religiô, « combien grandeeft leur patience. «

E T pour la fin ledit fieur deTheligni « remontrera que combien que Ventte- « tenement de la paix dépende de Vobfer « uation de l’Ediîfdc^pacifeation, c’eft v- « ne confequéee fort preiudiciabledcla « voir iourncllemcnt rompreamp;. enfrein- « dte;mefmes en ce que l’on a ofte VEgli- « fequieftoit établie de long temps à « Lyon,contre toutes les remontrances « trcfiutcs raifonnables qu’on en a fai- « tesàdiuerfes fois à fa Maieté : de forte « qu’on s’aifeure bien de VEdiit, mais on « et crcfincertaindel’executiôSi entre - « tenement d’iceluy :amp;c en appert bien « en ce faiiticy, pour lequel Ion a etefi « long temps en dÜpute, Se en fin a été «

» iugé contre l’efperancc attente dc » tous ceux qui fefondoyentfurla foyô^ » afléurancedudiétEdiót.

vee ces remonftrances Icfcigncur Amiral enenuoya aufli d’autres defa part,defquelles la teneur fenfuit:

„ M o NS IE VR l’Amiral eftant auec „ monficur Ie Prince de Condc,lorsqu’-„ il adclpefchc Ic lieurdc Teligny paf „ deuersfa Maicftcjtantpourlefait con-y, cernant la Icuee des deniers qu’il con-„ uientfaircfurtousceux delaReligion ,, reformec,quc pour luy faire entendre ,, les outrages amp;nbsp;violences qui continu-« ent encore par tous les endroits de ce « Royaume alencontre defdits de la Re-» ligion,contre le vouloir ôô intention » de fadite Maieflé,n’a voulu de fa part » failliraufiî d’aduertir fadite Maiefté,

» bé entre fes mains vn extrait des cau-» fesdcrecufation,propoiee par l’Euef-» que amp;nbsp;chapitre d’Auxerre contre mai-„ ftrelaques Chaimeaux,lieutenantgc-„ neral en ladite ville,es afïîfes tenues au-„ dit lieu par le fîeur de Champigny,mai

^caufesd’icelle-jy Liu. I. 45 ftcjcontenäs ces mots-.Quc ledit Chai- « meauxfcdemonftrant trop affeólion- » né en fes inimitiez,amp;: préférant le com “ mandemêtdemonfieur l’Ainiralàcc- « luy du Roy,auroit en la publication de « l’Ediâ:, pour icelle faire ou non faire, « . préféré le commandement de môlîeur “ l’Amiral à celuy du Roy :ainfi qu’il ap- « pert par lettres qu’il a efcrites ou fait e- « fcrireauditfieur Amiral,en ces mots: « Et n’en fcray rien quant aufdites publi- “ cationsjlinon ce qu’il vous plaira m’en quot;nbsp;commander.Enquoy, d’autant qu’il y quot;nbsp;a de l’honneur de monfieur l'Amiral, “ comme s’il s’eftoit in géré de comman- quot;nbsp;der quelque chofe aux magiftrats Si of “ ficiersdclaiuftice contre lefçruicede “ fadite Maiefté amp;; dcuoir de leur cftat,Sô quot;nbsp;que ce faiét a cfté malicicufemcnt ôi quot;nbsp;calomnicufemét controuué Si mis en “ auant par ledit Euefque Sê chapitre, “ dont ledit Amiral defire vn chacun, quot;

particulièrement fadite Maiefté “ cftre efclarcie: pour ccfte caufcfup-quot; plie treshumblcment ladite Maiefté quot;nbsp;vouloir commander au fieur de Cham “

» ucfqucamp; clergé de verifier le faiâ: con-■ tenu en ladite reeufation,ou parexhibi » tion de lettres par eux mifesen auant, » ou autrement: s’efmerueillant fortle-• dit feig. Amiral comme ledit ficurdo * Champigniapeuou deu admettrela-* dite reculàtion non vérifiée,corne cho-• fedireftement contraire aux ordonnai!

quot; QXEmonfieur d’Andeloteftantad-» uerti que faMaiefteauoit depute amp;nbsp;en » uoyc leditfieur de Champigni en ladi-» te ville d’Auxerre pour s’informer des « violences commifes en icelle depuis 1’-»» Edi.£lde^lapaixtAe^^e(ch2.yin fienpro-» curcur deuêment fondé de lettres de M procuration,pourfolliciter leditfieur » de Champigni d’informer du vol 02 „ prife des deniers que monfieurle Prin

ce de Condé faifoit conduire parde-ucrslesReiftrcs,fiiyuantla volonté de faditcMaicftc:amp; des meurdres ,raçon-** nemens amp;nbsp;emprifonnemens faits de ” ceux qui auoyent lacharge amp;nbsp;condui-quot; tedefdits deniers,amp; en pourfuiurela iufticciluy ayant» ceflcfin leditfieur

ä’Andelocbaille lettres adreflantestat augouucrneur quieftoit lors en la ville , qu’audit fieur de Champigni : au- * quel ayant ledit procureur prelentéfa rcquedc.tcndanteafin qu’il luyplcuft fetranfporter furie lieu où ledit vol a-uoit cité fait, diftant de deux petites lieues d’Auxerre,ou bien à Chablis, vil leclofeSi feurc,oùil luy feroitadmini-ftrétcfmoins qui depoferoyent dudit laid, pource qu’il n’y auoit moyen de faire venir les tefmoins en ladite ville d’Auxerre,quiauoyent efte intimidez Se menacez par ceux de la garnifon du-dit lieu,qui commettentordinairemêt vne infinité d’infolences -.ledit ficur de quot;nbsp;Champigni,au lieu de demóflrer quel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

que bonne volonté de faire iuftice, luy quot;nbsp;dechk did premièrement qu’il n’auoit aucu- jisquot;y» ne charge d’informer dudit faid,ayant fa Maicftc retenu ôireferué la cognoif-fan ce d’iceluy à foy fon cofcil:ô£ que neantmoins il en informeroit, s’il pou-uoit luy faire venir les tefmoins dans la ville d’Auxerre.dont ledit foliciteur le pria de luy faire deliurerade: ce qu’il luyrefufa.EtdepuiSjSilemefme iour,

« doutant ledit fleur de Champigny que » ledit follicitcurpourroittrouuermoy-» en deluy amener les tcfmoinsdansla-» dite ville,amp; qu’il ne pourroit honefte-» met s’excuferdc faire quelque iuftice, » mandaquerirleditfolliciteur,auquelil M fitentédre qu’il craignoit beaucoup le JJ dager de fa perfone,amp; qu’il ne trouuoit » point qu’ilfuft en feureté en ladite ville: J, amp;nbsp;pour cefte caufe qu’il feroitfort bien » de fc retirer diligemment, de forte qu’il « fuftcotraintd’cuader,amp;: fefauuer fans » auoir peu obtenir aucune iuftice.

depuis trois ou quatre iours le JJ fleur Amiral, palTantfon chemin pour JJ vcniràTanlay,8lt;: approchant du grad JJ chemin qui eft vis à vis du Chafteau de JJ Chandeley, accompagné defon train J, ordinaire feulement, la garnifon qui y JJ efteftablie fonna l’alarme fort long JJ temps,auecletabourin, tirant vngiad JJ nombred’harquebufades.

gt;j depuis peu de iours vn perfon-jj nage de la Religion, demeurât à Ligny JJ le Chafteau, fut tué par des feditieux JJ en pleine rue, lefquels ietterentfatefte « aux champs,amp; fon corps en la riuiei e.

QV^’en mcfme temps il fut faiâ: co- « mandement par le Capitaine de la gar- ■* nifonde Chablis, à vnpcrfonnage qui « eftoit delà Religion, audit lieu, de for- » tirduyfaifant entendre qu’il auoit efté « ordonné que là où il yauroit trois ou * quatre de la Religion enfcmble,il les fa « loi t faire for tir.O n luy remoftra que c’e- « ftoitcontrelcsEdiftsduRoy: ilrefpon « dit qu’il fçauoit bicnl’intêtion du Roy, « que le peuplelevouloit ainfixomme « fl la puiflànce euft efté transferee au « peuple:qui font faifts de trefdangereu-fe amp;nbsp;pernicieufe confequencc. “ continent apresayatle feig.

^^Princede tous coftez plaintes de la part de ceux de la Rcligiô,amp; aduertif-femêt certain du maffacre du fieur d’A-mâzay licutenat de la copagnie dcsgcnf darmesdudit fieur d’Andelor,redoubla encore fes doléances enuersle Roy, au-quclà cefte fin ileferiuit lalettrefuiuate:

S I R E, les grandes cruautez qui de « iour eniourfccommettent, fontcaule « que ie vous importune fi fouuent à lire « mes lettres pleines de fi trifte fubieft, » no pour vous ennuyer gt;nbsp;mais pour vous «

„ faire entendre qu’il fe com mec en vo* „ ftre royaume plus d’aHaÜinats, qu’il ne „ s’en eft veu au pays où iamais n’ait elle „ Iußice^amp;Pieté. le m’alTeurc, Sire, que „ c’eft bien contre voftrc gentil naturel, quiaefté toufiours plus enclin à confer „ uer amp;nbsp;aimer voftrc Noblcflè,que de iôuftriramp;: permettre la voir ainfi mife-„ rablemcnttraictee. Ce queievousdi, „ eft pour eftre toutafl'euré amp;nbsp;aduerti de „ la mortde moniîeurd’Amanzay (lieu-„ tenant de la compagniedcgenfdarmcs „ dcmonfieurd’Andclocjqui àla porte „ defamaifon aeftéinhumaineméc tué, „ n’ayant en la main pour armes qu'vnc „ fiennepetitefillequil’acompagnoit.Ic laifleàiugerà voftreMaiefté combien „ tel ade vous fera defaggreable, faidôi comis à l’endroit de telle perfonne, qui fous voftrefoyamp; Edidsviuoit en fa mai „ fon tnpaix,amp; (ans auoir vne feule que-„ relîe.Ie m’aifeurc,Sire,s’il y en a qui ont „ efte caufe d’empefeher que la lufticc „ n’a efté faide parle pafte, à ce coup ils „ n’empefeheront qu’elle ne fe face,pour „ dcuxraifons: l’vnc, pour conferuer vo^ ftre réputation,amp;qu’il ne foit dit que fous

fous voftre regne toutes fortes de meur „ tresfe commettent; ô^l’autre^dcpeur „ que la patience des offenfez ne tour- „ ne en furie,amp;c qu a la fin n’oyez dire que „ voftre nobleffe fe foit dcfFaite d’elle mcf „ me.Etcroy,Sire,que c’eftlebutSr inté „ tion où tirent ceux qui veulent vous „ ruiner, vous amp;nbsp;voftre eftat, qui eft con- „ ferué par Gentils-hommes, §6 non par „ le peuple:lequel ils veulent tant auan-cer,pourrcictterlciougdu Magiftrat. „ Lahardiefieque ieprenà vous cfcrire „ ce que iepenfe,eft pour la fideleafFe- « étionqueie porte à voftre feruice; ayat « beaucoup plus d’occafionde foufpirer le mal amp;nbsp;dcfiver le bien, qu’r» qui n’a „ grandeur que par voftre ruine,Sgt;c qui ne « fe peut conferuer qu en vous ruinant. „ Si voftre Maiefté vouloir fçauoir pour « quoy iedi cccy, fa vie vous fait aftcz co- „ gnoiftrefonnom; c’eft celuy quin’ale „ chef de famaifon en France,amp;ô auffi peu fon cfperance. Car celuy qui fait tout pour fô proufit amp;nbsp;par ncceffité, ne peut » eftreaccoparé à celuy qui n’a Si ne veut » auoir faneur, bien Si honneur, que ce- ,c luy qu’il plaira à voftre Maiefté luY do- lt;lt;nbsp;d.'

„ ner.C’eftmoy,Sirc,qui endefpitde vos „ ennemis couuers,amp; des miens defcou-„ uers, veux viure amp;: mourir fous voftr« „ obeiflance; m’afTeurant que ma longue patiencc,amp;: le lieu dont i’ay ceft honeur „ devenir, vous fera cognoiftre que pouf „ iamaisie vousferaytreshumbleamp; tref-„ obeiflant fubictamp;: feruiteur L o v Y s „DE Bovrbon.

^^^VYVANT la deliberation (de h' quelle nous auons parlé ci defliis) outre le fieur d’Amanzay duquel eft fai te mention es lettres precedentes,fut aufli tué René de Sauoye, feigneur de SipierCjfils du feu comte deTédc auec trente Gétils-hommes defafuitteenla ville de Freius en Prouence, ou il eftoit allé loger,retournât de la Cour du Duc de Sauoye fon parent, enuiron la fin du mois de luin : comme il eft touche és rc-monftrances du feig. Prince de Condé.

Cependant les Bail lif s amp;nbsp;Gou-uerneurs desprouinces infiftoyenteu' uersla NobleircEiifant profeflîon delà Religion réformée, de prefter ferment de fidelité felon vn certain formulaire qu’ils

qu’ils leur cnuoyoiét, lequel ils difoyéc auoir receu de la parc de la Maicfté. Mais la plus-parc de la Noblefle s’cxcu-fa de le prcfter lors en cefte façon,pour-cc qu’ilsdifoycnt que lieux (culs le fai-foyêr fans que ceux de la relig.Romainc en filTéc de mefme, ilsfe chargeroyécca-ciccment de crime d’infidelicc,pour a-uoicfuyui le parci dudit feigneur Prin-cc'.d’autant qu’il fembleroïc qu’à cefte feuleoccalion tel ferment leroitrequis extraordinairement d’eux fculs,amp;:contre toutecouftumejST non des autres. Ce qui eftoit contre la vérité amp;nbsp;contre ' leur intention, laquelle eftoit allezco-gneuë droifte fmeere par toutes leurs aftions paflees: mcfmecontre l’E~ dicld(Lylapaix par lequel le Roy auroit exprefl'ement déclaré qu’il rcputoitle-dic feigneur Prince fon coulin pour bon parent,fidelc fubietamp;;feruiccur,cô me aulG il tenoit reputoie tous les fei gneurs Cheualliers, Gentils hommes Sô autres de fon royaume amp;nbsp;pays de fon obeiHancclqui l’ont fuyui,fccouru,aidc Raccompagné en cefte guerre) pour fesbons R loyaux fubietsR feruitcurs..

Et neantmoins offroyent de prefter lc-ferment lots amp;nbsp;quand ceux de Ia religiö Romaine le preftcroyent, fupplians la Klaicfté de Icvouloir ainlî ordonncr.Et djautac qu’il y eut en ce temps quelque refponfe faiéle par efcritde leur part,eo laquelle cft mis ce formulaire , il eft conuenable de l’inlercr en ces Memof rcs:

Les fufdits de la Religion reformée yoyans qu’au formulaire les Catholi' ques qu’on appelle,ne font aucunemél comptios,Ôô leur loyauté amp;nbsp;obeiflàncCi tant palTce que prefente amp;nbsp;aduenir, eÜ manifcftcment rcuoquec en doute, n’y cft faite mention quelconque de 1' obfcruation de L’Edicl pacification,^^ qui plus cft,fcur repos fous la proteifti*’ de fa Maiefté ne leureft afleuré qu’auc*' condition incertaine, qui font toute’ chofes contraires aux Edich de^ pact/ Edift de premier amp;lccond:ne voulans^, pacifîca- ne pouuans fe perfuader que la MaicH^ tionprc- n’ait toufiours parlé en parole deRof’ cond.^^^ e;’eftadirétrclTeureôe:trcfueritable,’’^ peuucnt eftimer que ledit formulaif^ foit procédé de l’incétion volonté

occdßoas d'icelles, Lia J. 51 faMaieftc,mais biendéquelqu’vn plus toft leur ennemi amp;nbsp;du repos public, qu’autrement .Toutefois feremettans àcequicnpeuteftrc,ôô défi ras téfmoi-; gner toufiours l’entiere amp;. fîncerèobeif ; nbsp;nbsp;nbsp;fance qu’ils veulent rendre à leur Roy

Dieu done bonne vieamp;enticrc proipc-. rité,veulent bien faire humble refpohi fe fur ledit formulaire-.fupplians treshu J blcmêt fa Maicfté d’auoir efgard à leur , treshumbles amp;nbsp;iuftes remonftrances, ( deuant que procéder plus auant fur le formulaire de fermêt,ainü qu’ellesfonc

Nom fTOteßons deuantT)ieu,f^iurons3aïa.’tt)iasr enÇon nom,que nous recognoißbns le Roy

5 Nous ne ferons iamais difficulté i de iurer vne chofe fi iulf e raifonna-i ble : mais nous fupplions fa Maieftc hc { trouuer mauvais^fîfuiuant le tefmoi-It nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que nous rend noftre confeien-

C en fes Ediéls, nous proteftons quant e ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d.iii.

amp; quant, n’auoir iamais voulu penfet nifïaire chofc contraire ace ferment.

Nousiurerons auflî toufiourscela tiesfvolonticrs,y adiouftans feulement Selon les Edicts de fu Maieße, la liberté de nos conßiences à nous accordée auec l’exercice de la Religion.

parfon expres commandement, dont il nous apparoißra parßes lettres patentes, deuèmét 'vérifiées : amp;nbsp;ne confentirons ny aiderons de conßil,argent,viurestou autres cheßs quelconques à ceux quifieront armez, contre luy, eu fia 'volonté.

iji. Nous iurerons auffi ceft article de trefbon cœur, tenans les deux EdiSls dt pacification pour telles amp;nbsp;li feures declarations de fa volonté, en ce qui concerne l’exercice de noftre Religio, que nous tiendrons toufiours toutes lettres ÔTcommandemens contraires auxfuf-dits Édiéts,pour faux amp;nbsp;iubrcpticcs:amp;' cas aduenan t que les officiers de fa Ma-icfléy deroguent, nous nous pouruoi' r ons pardeuant icelle,qui nous fera toü te

occaßons d icelles-, Lin. I. 55 tciuftices’illuy plaift-.ôine prendrons jamais les armes, comme auffi ne les a-uons jamais prifes, linon que fulïions du tout forcez de nous mettre en defen fccontreles transgrefleursdes Edidts» nous oppreflans contre l’intention amp;nbsp;volonté delà Maieftc.

Ni feras leuees ou cueillettes de deniers, Cueillêti ƒ our quelque occaßon que^ cefit,ßnonpar fon expres commAndement.

Nous eftimons qu’en ceft article ne font corn prins les deniers qui fele-uent entre nous par neceflité, pour l‘en tretenementdenos Minißres, amp;nbsp;de nos po-ures, amp;nbsp;de^nos temples,Sgt;c bien fouuenc pour fraiz extraordinaires Sc neceflai-res, quad il eft queftion d’enuoyer vers faMaiefté pour luy faire nos remonftra ces,amp;; autres pourluitesreCquellcs nous auons efté tant Ibuuent contraints iuf-ques ici, par les oppreCfiôs intolérables tant de fes officiers, que d’autres particuliers ;efquelles cueillettes nous procéderons par le meilleur ordre qu’il fera aduifé : Si iurerons volontiers de n’y commettre dolni fraude quelconque. Ligues

intelligences,ne complots^nyferons aucunes menees ou entreprifes, ny adhérerons a icel’ les:mais au contraire promettons, (fuirons de l’aduertir, ou fes officiers,de tout ce que^ pouuons ffauoirou defcouurir-iquifira contre fa Maiefié,ou le_j repos du Royaume-,ou dç_j quelcufi de ceux qui luy appartiennent.

:çi. Ainü que ceft article eft couché,U nousfemble que nous foyons manifc-ftemenc taxez ( quicoqucioic l’autheur de ce formulaire)que nous nous foyons autrem ent portez par ci deuant,ce que nous ne confeflerons iamais:comme

auHî les Ediéts de pacification ne nous mettent en celle neceffitc,attendu que par iceux il a pieu à fa Maiefté nous declarer qu’il nous tient pour tels que nous fommes, aflauoir bons amp;: loyaux fubiets.Cela prefuppofé,nousiurerons lecontenu de l’article, amp;nbsp;le tiendrons, Dieu aidant,iufqucs à la mort. Et pour commencer dés-maintcnant à le pratiquer,nous aduertilTons fa Maiefté de la malheureufcamp;: fcditieufe aftcmblee fai tepubliquementàDijon, parM.Iean Begad confeiller en Parlement,amp; des coniurations fur ce dreflecs, qu’ils appellent

Suppliais îreshumblemenî fadite Lia~ ieflé exercer enuers nous fa. naturellç_j bonté amp;nbsp;clemencOyé' nous tenir pourfes treshum-bles ePsf tresfideles fuiets,^ en fa proteSiion^ a laquelle^feule.....) nous auons recôurs apres Dieu.

Çi. Commenousn’auôsiamaisdouté de la bonté ôc clemence de noftrc Roy, ijt^. lequel nous auons toufiours recogncu S)C recognoilTons pour noftre fouuerain Prince apres Dieu, auffifommes-nous touûours prefts de le fupplier trcshum-blement de continuer en cefte bonne volonte enuers fes trcshumbles Sô tref-fideles lubieétsdeulement nous fuppli-ons treshumblement que cela ne foie pris comme li nous demandions aucune grâce ou pardon du palTé, attendu que nous ne nous Tentons coulpables en rien, que nous ayons penfé nefaiét en ceft endoiét.

Lequel nous prierons incejfamment pour Prières la confer uation amp;nbsp;prof enté de fa félicité amp;nbsp;longue vie ,enfemble de la Roy ne fa mere,amp; ’^fßt^fes fr eres.

Dieu aidant, de bon cœur ; remercians fa Maicfté trcshumblemcnt, de ce quelle ne le laide perfuader que nous ne croyons point en Dieu,amp; que nos prfe-rcs font autant de blafpbemes d’Athe-iftes , comme les liures en font imprimez.

feineta» cas que de noßre gart aduiene trou ble-, fcandale, ou inconuenient en la 'ville de . N. pour la tuition de laquelle,fous l'-authorité (ß commandement du Roy de fs officiers, nous emgloyerons vies amp;nbsp;biens franchement.

i?i. Sur ceft article nous remonftrons en toutehumilité,qu’eftant ainiîgene-ralement couché, l’ex penen ce nousa apprins que ce fera vn vray moyenà ceux, delamauuaife affettion defqucls nous auons trop detefmoignages, de nous meurtrir à leur plaiHr,foit fous ombre deiuftice, foit par cfmeutc po-pulaircjdôt nous fauonsaflez quels ou-uriers ils font:amp;: pourtant comme vn chacun de nous iurera trefvolontiers ce que deffus, aufli fupplions nous tref-humblcmentfa Maiellé de donner ordre

dre à bon elcient, que iuftice nous foie . autrement adminiftree parfes officiers amp;nbsp;en meilleure conference que par cy deuantjamp;lc tout fuyuant les Edicts pacißcation : amp;; en fécond lieu, que cas aduenât qu’aucun fe trouuaft en faute, on y procédé par voye de iuftice amp;nbsp;par deuant luges no fufpeÊtSjfans que pour telle faute qu’on voudra mettre fur cc-ftuy-cy ou fur ceftuy-la, tout vn peuple foit expofé en proye.

Ets'ilplaißaßi Maiesté nout muintenir Defenfe ' enfeureté amp;nbsp;repos (ottsßaproteStion enU-dite ville,faißtfiteeßer toute partialité,dont nous laßpplions treshumblement-.nowpro-teßons de n’abandonner point ladite ville, quelque neeeßde de trouble qui nouspuiße aduenir, ains de ioindre nos cœurs,nos vo-lontez,mains à“ ß^icultezauec nos citoyens pour fin fetuice(ét' la defenfe de laditeville, a laquelle nous aurons aiamais deuotionde vrau d'“ fideles citoyens.

Nous ne pourrons en bonne con-fcienceiurcrceftarticle, commeileft couché,d’autant qu’il reuoque err dou-tece qui nous appert par les Ediûsdc fa Maiefté tous clairs Si manifeftes-.à fa-

uoir qu’elle nous tient pour les loyaux amp;nbsp;fidelesfubie lts ,tcls qu’auons elté Ôi fómmes graces à Dieu, èe. délirons d c-ftre par cy apres plus que iamais-.ne pou uans douter par conlcquent qu’il ne Scurctc nous tienne en fcurctcôc repos fous fa protcétion,és villes amp;nbsp;pays de fon obeif îanccjoù nous fommes nais,voulons vi-urc ôô mourir fes naturels fo bicûs. Par-quoy au lieu de douter de là bonne volonté, nous l’en rcmercionstreshum-blement : le fupplians comme fes pontes fobiedsSc fcruiteursla nous vouloir continuer, Sc fur tout en la liberté Repos denos confciences, amp;nbsp;en l’exercice de con- noftreReligion.Sans lefquelles chofes nous fommes preftsnon feulement d’a bandonner les villes,mais auffi nos pro pres viesàla mifericordcdeDicu:có-meau contraire, nous octroyant ce qui nous eft à bon droiâ: plus précieux que noftre propre vie, aflauoir vne vraye SZ lincereobferuationdefes Edi£ts, nous iurcrons trefvolontiers, amp;nbsp;tiendrons cequedeftus.

entiers les Catholiques vne fincere Citlioli. fiaternelle ajfe^lion^attendant qu’tlflaifiea

Dieu mettreßn a toui troubles: 4 cjuoy nottt eßerons cjue cefie reconciliationfera vne hett reufe entrees.

içi. Quant à Taffeélion que nous devons à tous hommes,Ô£ à plus forte rai-fonàccuxqui noustouchétde fi pres, la Religion dont nous faifonsprofeifi-on, nous oblige à ne l’oublier iamais: voire à rendre le mal pour le bien,com. me nous iurerons toufiours de le faire felon noilre pouuoir 60 deuoir.Mais d’autre cofte, pour faire vne entière reconciliation , nousfupplions treshum-blement la Maiefté, que les Catholiques de leur part facent femblable ferment fur tout que leurs prefeheurs feditieux, amp;nbsp;iniurieux, amp;nbsp;qui font les fediùcux caufes principales d’êtreteniramp;accroi-ftre les troubles amp;nbsp;inimiticz tantpubli ques que particulières,ceflènt de pour-fuyure comme ils font accouftumé : ôc à faute d’obeir, foyent punis ielon lari-gueur des Edi£ts.Bref,s’il plaift àfaMa-iefté de faire obferuerfes 'Edilis de^fa-eifeation par fes officiers en vraye fince-rité(comquot;me nous nous tenons affeurez

voyons fes officiers y obéir,au lieu qu’ils ontfaiétroutle contraire en toute impunité iufqu’à prcfcnt ) nous fommes prefts de iurer, fans aucune exception, tout ce qu’il eft poffible qu’vn bon Prin ce puifle requérir de les fubicts,

E formulaire,qui fembloit auoir ? quelque apparéce de iuftice hors la diftinâ:ion des religions,donna encore plus grade occafion aux plus adui fcz,ôô qui confideroyent de près l’eftat des affaires,de ne douter plus de la mau uaife volonté de ceux qui l’auoyent dreffé.Et rcmarquoyent aucûs vnexé-ple d’vn pareil ferm et mis en auant par Hunerich Roy des V Vandales amp;nbsp;des Alains,pour exterminer les Chreftiens Viftor jjg l’Afrique qui maintenoyét la dottri-lib-j.pcrf. ne de la Trinité contre les Ariens. En-Aamp;ic. tre lefquels les plus affetbonnez à la vraye Religion n’y voulurent obéir, ceux qui leprefterent s’en trouuerent trefmal peu apres.

Nonobstant ce refus de la plus part,aucuns Gouucrneurs des prouin-cescommanderét aux Baillifsamp; autres officiersdeleurs gouuernemensdéfaire

amp;occaßonslt;^icellc_ji Li».I, rcroollcamp;sdcnombremêtdctousceux de la religion Romaine tant fculcmct, t^uieftoyent propres amp;fuffifansà porter armes. Suiuant lefquels mandemes furent enregiftrez en plufieurs lieux de ceux de laditereligion de cefte qualité, aucc commandement a ceux qui n’a-uoyent armes d’en acheter incontinct, amp;nbsp;fe tenir tous prefts au premier made-ment qui leur l'eroit fai£t.

cty ELQ_y^E temps apres furent faites monftres generales des enroollez, fans y reccuoir aucun de la Religion réformée . Enuiron ce mefme temps le fieur de Theligny retourna de laCour, où il ne fut fans grand danger de fa per-fonnc,amp;rapportade fes rcmôftrances alTez belles parolles, mais peu d’efteft. Onenuoya auffi de diuers lieux audit feigneur Prince quelques lettres qui x-uoyentefté furptinfes: entre autres deux, defquelles nous auons bien voulu mettre icy les copies, felon quelles ont efté retirees des originaux qui demeurèrent entre les mains dudit feign. Prince . La premiere edoit eferite de Madric en Efpagne, du mois de luillet,

M. D. L X V111, àla Royne mere en cefte forme: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

„ Madame, I’efcriui à. voftre Maic-„ ftéle XXV,dupafleloccafiondcma fi ,, longue demeure pardeça,amp; corne par „ le commandement de la Royne vollre „ fille i’attendoy’ le retour du courrier „ que fa Maiefté catholiqueauoit enuoyc » vers l’Empereur auant que i’arriuaflei-« cy,afindeporterà vosMaieftez l’cntie » rerefolution dudit Empereur amp;nbsp;de ce « Roy,fur le mariage du Roy mo maiftre. „ Etpêfequelcfemblablevous futeferit ,3 par laditeRoyne voftre fille, par mo-» fieurrAmbaftadeur:quieftcaufe, Ma-» clame,qu’àprcfentncvous fauroy’efcri » rc autre chofe fus ce faiól, finon que ie fuistoufiours en mefme attente dudit » courricr,lequclà ce que i’ay peuenten-» clre,pourraeftredcrctourà la fin de ce » rnois,ou bien toftapres:amp; incontinent » efpereeftredefpefché. Cependant ie « fuisprefque tous les iours chez ladite « Dame par fon commandement,laquel « le le plus fouuentme tient propos des « troubles affaires de Frace, amp;nbsp;des Sei-” gneurs qui font pres de vosMaieftez,en failant

occaßons d’tcellcy-, Liu. I. 65 faifantdebicn longs difcours, toutef- “ fois pleins d’vnc iingulicrc affeftion, “ que fa Maiefté porte aux biens des per- “ fonnes de voz Maieftez,amp;au proufit, “ repos ôi vtilité de tout le Royaume; de “ forte que le ix. du prefent, eftant allé baifer les mains de fa Maiefté,aprcs m’- “ auoir parlé de quelque autre cliofcyclle “ me dit qu’elle ne croiroitiamais, que le “ Roy fon frere ny voftre Maiefté,miflîcz quot;nbsp;à execution la deliberation qu’auiez “ prinfe,amp;:que m’auicz commandé faire “ entendre à leurs Maieftez, iufqu’à ce “ qu’on en verroit les effeéts : d’autat que “ plufieursloisluy auicz mandé prclque “ lefemblable, fans en auoir depuis rien quot;nbsp;exécuté:amp; quelle craignoit bien fort “ que vos Maieftez fe laiflcroycnt endor- ” mir par quelques vns qui font près de “ vouSjiufquesàcequclcs ennemis au- quot;nbsp;royent moyen de dreifer quelqu’autre malhcureufe entreprinfe, non feule- * ment cotre l’eftatamp;iautborité du Roy, “ mais contre vos perfonnes propres : de quoyfa Maicft^eft en merucilleufepci * ' ne. Et pource qu’elleleme dit deplus grandeaft'edionquelle n’auoitaccou-

66 De la troißeme Guerre ciuilc^, „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme ie penfe, parle com*

„ mandement du Roy ion Seigneur qui „ eftoic là de retour, iele levons aybien „ voulu faire entendre, Madame. Mais , quant à l’eftat de fa Xante,celle du Roy, « fon retour en ce lieu,la mort du Prince „ d’Efpagneenfa prifon,amp; toutes autres „ nouuellcs ie ne m’empefeheray de vous „ cncfcrire,fachant queceellla charge „ duditfieur Ambalfadcur, lequel en ad-„ uertitaulong vosMaicftez.Seulemêc „ fupplieray treshumblemcnt voftrc Ma „ icRé mefairetant d’honneur,demete-» nir au nombrede'vos crcshumbles,tref » obeiiTans, hdcles feruiteurs:amp; qui « fans faire faute employera touhoursla « vie librement pour le leruicc du Roy-« pour le voftrc,Madame,à laquelle » ie prieray Dieu vouloir donner auec „ toute profperité,fa grace,amp; à moy lavo « ftrcjàlaquelletreshumblemcnt merc-„ commande. DeMadricce»dcluillet

l^^informédescntraprifesquifc fai foyéten diuerslieux hors du Royaume, contre ceux de la Religion réformée.

QV^ÆN T aux autres leeres elles auoycnc , efté eferites de la C our de F rance à Ma dricpres Paris,au Cardinal de Crequi, eftanc lors en Picardie,par vn fien Agée du9.d’Aouft,M.D.LXV iii.cn ces moes;^

Mon-seignevr, fuiuanece que n vousay faieeneendre le premier de ce^t mois,î’efpere auoir exécuté la charge it qu’il vous a pieu me donner pardeça, Si auoir expédié le principal poind de vos affaires dedans la fepmaine prochaine« pourle plus tard,Si vous en porter tou- « tes)nouuelles,8i la defpcfche que de-« mandez,n’ayant peu fi eoft que m’auicz « commande y faeisfairc, pour auoir efté tt cinqiours entiers àlafuitec delà Cour, « fâs auoir peu trouuer laRoync à propos tt pour luy parler Si faire entendre le cote « nu de mô inftrudion,dÓt lamaladie du n Roy en partie a elfé caufe.D’autre part « la Cour cft fi mal ai fee en ce lieu Si cm- « pefchccd’affaires côtinucls aduertif- « femes qui viénét de toutes pars, que les « particuliers font tenus en vnemerueil- lt;!■ leuîc longueur, premier que d’auoir ex-pedition-. amp;L ne doy vous ccler,Mon-fei- Cardinal gneur,que fans la faneur de celuy* à qui

,ji nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e.ii.

vousefcriuiftcs fix lignes de voftrc mal, ien’cuflecu encores fi bonne ne fi prô-pterefponfe,lequel il vous plaira remet cier de la bonne façon, comme pari» precedente ie vous auoy’aduerti.

Hier eftant allé à l’heure de fon dif-ner,pour trouucr moyen amp;: occafion deluy parler de vos affaires, ainfî qu’il eftoit preft de fc me ttre à table,il m’appela,amp; print la peine de me dire le contenu delà dcfpefche qui a eftéfaifte i Monficur le Mareichal de Coffe, pouf la vous faire fçauoir : par laquelle leurs Maieftez luy mandent de faire entedr« aux principaux de la Nobleffe de Picat die qui tiennent la nouuellc Religion) Centre autres à aucuns qu’il me nomma,qui ne fôt point amis de voftrc ma-' fon amp;nbsp;que vous cognoiffez, que le RoJ les veut bien trai(ftcr,amp; entretenir c® l’exercice deleur Religion nbsp;nbsp;nbsp;leur fairt

paroiftre qu’il les tient pour bons loyaux fubicts amp;nbsp;fcruiteurs:amp; quefeu Icmentce qu’il fait maintcnar,cft poU' affeurcr fon eftat contre plufieurshabi' tans des villes,!nfolés feditieux,po«' par apres remettre toutes chofes en

repos ôc cftac paifiblc,?4 fauorifer fa No « bleffe,tantdel’vneque dcl’autrc reli- « gion^quieft fa principale force,lafai- «« fant viurecn vnioxi fous l’authoriié de '« fes Ediéfs.Ec pour ceft ctfeft doiucnt e- '« ftre cnuoyeeslettres miiTiuesjpour bail « let particulièrement à aucuns , dont « vous ttouucrez la lifte cy enclofc. Et « parce quefepourroyenttrouueraucûs « ’ bons fubiets de fa Maiefté bien Catho- « ’ nbsp;nbsp;nbsp;liques,lefquels n’eftans aduertis de la fa «

! dans le contenu amp;nbsp;creance defditcs let « t tres pourroyenteftre refroidis, apres a- «« I nbsp;nbsp;nbsp;uoir cognu tant de diuerficezde langa- «

' , biens pour leur feruice contre leurs en- « 1 nbsp;nbsp;nbsp;nemis amp;nbsp;rebelles: il me chargea expref- «

' fement de vous donner aduis du fonds lt;• * deladitedcfpefcheôeinftru£tions,ôide « $ nbsp;nbsp;nbsp;l’intention de leurfditcsMaieftez,pour

' verrez eftrc befoin, qui le méritent » ’ fontdiferets,quieftj^^e/’o» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C.'Ü.

w ment au Roy-, four aftrapper tous les primi-„ P aux, nbsp;nbsp;leuroßerle moyen de s’aßemblert

afin ejuc les ayantrengez, 'a cepoin^i--la,com‘ » me par le reglement (juiefita donné fiera ai-'' fié,anpuiße exterminer entièrement vne tel-le ujermine,ennemie de Dieu amp;nbsp;du'Rey, 6“ ” de l’eflat,(ß n’en laißer -vnfieul en ce Royau-me (juienfioit entaché:pourcç_j que cefièroit tdufiours vne ßmence pourrenouueller ley gt;’ mal;fil’on nefiuiuoitceße voye,dont nos uoi R fins nous monfireretdefibeauxexéples.Rt gt;’ cependant en attendant ce temps-, qui ne peut ■’ efireplus log que de tout ce mois pour le plus R longgt;,on aduifiepartoutes lesprouinces defai reparler aux principaux nbsp;moinspafitonez

delÂNoblefifie de ladite‘Religion,pourfieule-’’ ment les contenir,amufer-, amp;nbsp;endormir, en-tant que faire fie pourra, comme defiia il s’en R treuue qui ontpreftéHaureille,G‘fe commett ” cent'a afieurer: amp;nbsp;mefmes aucunsuien-R nent ta brufier a la chandelle-.é’ encores on a R en outre bonne efierance, qu’il yen a d’au-R tres quiferont lernefime,lefique Is onfiait def-R ia efire' esbranlez.ee qui fer a indubitableniet ” emporter bien tofi{auec l’aide de Dieu fgain R de caufe, amp;nbsp;nous donn era pleine victoirefis ” grande peine nbsp;nbsp;refifience contre les enne-

mis de nofirefoy. Cefontàpeuprcsles » mefmestermes,Mon-fcigncur,doncle- « dit feigneur m’a vfé-.cc que i’ay effayc de « retenir pour le vous cftrire, à ce que lt;nbsp;vousfoyezbien informé,5iàlavcrité, « del’eftat auquel les choies letrouuct. « Depuis,àl’aprefdinee cftant ledit fei-■« gneur monté en la chambre,il m’a fait! « rappeller par Ion fecretairc,pour me di- « re que le plus grand mal qu’il voye icy, « eft qu’il y en auoit encores à la Gour « qui neferuoyeht que de retarder tous « les iours,amp; empefeher Ibus main, tou- « tes les bones ôc fainftes entrcprifes,quc « l’on auoit long temps a refoula,y failant •« trouuer de la difficulté,quelque moyen « commodité que l’on ait : delqucls il « fe plaignoitforc,amp; fércfoluoitd’en pâr- « 1er plus' amplement à leurs Maieftez, « qu’il n’auoit iamais'faidipource que fâs « leurs mencesSi diffimulatios,Dieufc-roit dcfiaferui par tout ce Koyaumc,ôi « le Roy obci,Si hors de la peine où ileft. « Mais il m’afteuva qu’ils i’en alloyêt fort « defeouuerts Si côgneus' d’vn chacun : « qu’on feprenoitgarde de leurs aétions « plus pres que iaroais, Si qu’ils n’auoyét «

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c.iiii.

De la troißeme Guerre ciuile-J, „ pas auioiird’huy le mcycn qu’ils pcn-„ foyent,comme il s’en apperceuroycnc „ bien coft. Et cogncu bien que ledit lei-„ gneur eftoic fort picqué d’vn propos „ que le iour precedent lcRoyauoit te-„ nu à la Royne.qui auoit efte apofte: par „ lequel il prioit ladite dame, prcfques à „ mains ioinéles ,De regarder tous les „ moyens de ne retoumeràlaguerre, ôi „ d’entretenir la paix amp;nbsp;l’Edii^hcar autre-„ ment il voyoic toutfon Royaume per-„ du,amp; fon peuple ruiné. Et fur ce que la „ Royne allégua la rebellion de ceux de « la Rochelle,il rcfpondit,(elon qucdciîa „ ilauoitefte bien inftruiâ;,queccuxde „ la Rochelle ne demandoycntqued’e-„ ftre conferuez en leur priuilege ancien: „ que ce qu’ils requeroyent n’clloic paS „ trop hors de raifo, que pour le moin? plulloft il leur falloir acorder pouf „ oefte hdirc pour le bien de ce Roy-„ aume, que de rentrer en guerre ciuilc. „ Et quant à la Noblcfle, qu’il s/alTeuroif „ qu’elle viuroit en paix, h on vouloir bie „ entretenir fon EdidJa priant fînalc-„ ment degrande aiFeâion de regarder * „ bien paçihcier toutes choies.

Ladite Dame, auec tant d’autres « gens de bien, n’a autre dcfirSô inten- « tion , que de reuoir le Royaume de « France où elle l’a veu du temps des Roys François ôé Henri les petc amp;nbsp;ma- « ri.Mais clic cognent bien que c’eftoit v « ne partie drcfl'ec,ôô depuisa fi bien def « couuertdont celaeftoit venu ,quelle lt;« n’en fçait gueres de grc aux authcurs;amp; « fl a d’autant plus grande volonté, auec « tous les gens de bien amp;c bons Catholi- « ques,debié toftfaitc cognoiftre au Roy .« Ô6 à vn chacun que ce qui (e conduit en » ce fai£t,n’eft que pour le retirer hors de « feruitude,lc rendre Roy abfolu, amp;snct- « .toyer fon Royaume de la pefte Sê de «« tous les pellifercz, dont il cft fi infcàc, « que s’il n’y eft àcc coup remedie,il ne fc « trouuera iamais ci apres vn tel moyen a dele preferuer du danger où il eft, qui « autrementeft indubitable ,lt;V de le rc- « mettre en fon premier cftat amp;c fplen- « deur.

C’est en fomme ce que ledit fei- „ gneur m’a dit pour le vous faire enten-dredefa parc,aftn d’en aduertir ceux « que trouuercZ'Cn eftrc capables. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

ce.Ienefaudräy,comme vous m’auez commandé,de vous tenir aduei ti de cc que ie cogn oiftray qui m ericera vous c-ftre el’cric, durât le feiour qucie fay ici.

S’^^EVENEMENTmoHra bien que ce difeours n’eftoit pasvain:car)o continent apres le retour du iieur de Theligny,amp;du cheuallier Scurre que le Roy au oi e defpeiché vers le feigneur Prince auec la charge laquelle fc pouf' ra afléz entendre par la requefte qui fe-rainferee ci apres,leditïcigneur Prince futaduerti de pluheurs endroits que le Capitaine Gohas auoit efté defpelcb auec fon regiment de dix compagnies de gens de pied, quatre compagnies du régiment du Conte de Briflac Si quatorze compagnies de genfdarmes choihes pour s’acheminer es enuiroflS deNoyers. Qu’onfaifoit auffirebrouf' fecchemin aux compagnies de gens de pied conduites parle Capitaine la Bat' the,marcfchal de camp du regimétdû' dit Conte de BriiTac, qu’on auoit qod' que temps auparauant fait mettre ei’ campaigiie du cofté de la Rochelle foU*

prétexte de la forcera receuoir garni-fon,amp;qu’on leur faifoit prendre la rout tedc la Bourgongne-.Qu’on diloitaflez publiquetnent,que les Huguenots n’a-uoyent plus qu’vn mois au ventre,mef-mes que plufieurs foldats palTans au-presde Noyersle vantoyent tout haut qu’ils eftoyent mandez vers lefieurdc Tauanespour affiegcr ledit leig Prince amp;nbsp;A mirai. Qui fut caufe que ledit leig. MJimar. Prince de Conde pria la Marquife de quifede Kottelin la belle-mere d’aller en Court

afin de reprefenter au Roy toutes ces chofes,ô£ le fupplicr qu’il luypleuft ne permettre que l’honneur de fa foy amp;nbsp;pa role (olennellement Sc publiquement iurecen fon EdidSô depuis particulic-ment donnée par plulîeurs defpefches audit feig. Prince, fufr ainfi violee; voire ' nbsp;nbsp;d’autant plusoutrageufementquetou-

bien que ledit feig.Prince euftvneper-fualîôtrefeertaine qu’elles cftoycccon trelon vouloir ô6 intention.^ Corn me celte Dame départit à ces fins de Noy-

J 6 Delà troißeme Guerre àuile^^ Prince eue pluficurs autres aduertilTc-mens Que touteslefJites entreprinfes eftoyent li certaines amp;nbsp;véritables qu’il n’y auoit occaiion d’en douter : amp;nbsp;l’execution fi pvefte qu’ilnclapouuoiteui-ter que par vn foudain departement lequel mefines nepouuoiteftre quetref-dangereux, tant pour les garniibns qui eftoyent ja autour de Noyers que pouf la faifie des pots amp;nbsp;pafiages amp;nbsp;longueur du chemin de la retraitée qu’il luy con-ueuoit choifir pou r fa fcureté.D’autant mcfmes que les compagnies qu’on a-uoit fait rebroulfer chemin de deuers la Rochelle, fc haftoyent fort Si faifoyent grandes traifles.Ce qui fit prendre rdb lution au feigneur Prince de partir de Noyers pour cuiter ces entreprinfes.

Maisauparauantildefpefcha vn ficn fecrctaire vers le Roy auec charge cx-prefle de l’aduertir de fon depart Si des oocafions d’iccluy forcées Si neceflai-res,auflî des intentions qu’il y auoit. Et àcefte mefmefin ilcfcriuit àfaMaieftc lettres fort amples Si pitoyables qui monftrent bien auec quel regret il prc-uoyoit les maux qui font depuis furuc-nus

occaßons d'icellcy, Liu. T. -jy nus pat la romturc d’vne paix tant profitable . La teneur de ces lettres eftoit telle:

S I R E ,il me defplaift grandement « qu’en toutes les lettres amp;: dcfpefches « quei’ay enuoyecsà voftre Maiefté de- « puis la publication delà paix,vousn’a-uez peu voir que plaintes amp;nbsp;doléances « de tant de coftcz,amp;: lamentation de vos « fubiets:Sc qu’écorcs auiourdhuy ie fuis « côttaint de cotinuer mefmes,auec tref « iüftes amp;; ncceffaires occafions.Car fi ia- « maisfubietapeuiuftement feplaindre « amp;nbsp;condouloir à fonRoy, comme fon « fouuerain Prince Sc feigneur naturel, » (auquel il doit auoir recours apres •* Dieu,pourcftregarenti8lt;: cÔteruccon « tre toutes iniurcs amp;nbsp;violences) celaa biê lieu en mon endroit, de tous vos « autres fubiets, qui font profcffion de la “ Religio reformée -.lefqucls depuis long « temps ont efte inceflamment vexez “ tyrannizez par toutes efpcccs d’outra- « ges,opprtffions,ôciniurcs. Si traittez tnilcrablemét^Cc qu’ils fouftrentdau- « tant plus patiemment, qu’ils ont tou- « tioutsefperc que le temps appQttetoit »

» quelque foulagemcncdclcursmaux,5^ » qu’ils ont voulu quitter, touttcsoccaii-ons pour ne rcnouuellcr les troublcs:ay „ ans eu (graces à Dieu) aiFez de moyens « en main pour repou/Fer telles iniures lt;« ôô violéces,s’ils cuiTent voulu.Dequoy „ nous fanons, Sire, que la caufe ne vous „ peut eftrc imputée: ( corne aufdiamais ,, cela n’eft tombé en noftre penfee)efta£ voftre gentil naturel autant contraire „ amp;nbsp;ennemi de telles façons de faire que „ voftre vouloir amp;: intention en font eflo-„ gnez.Dont vous auez rendu fi grandes „ ôô ouuertes demonftrations par toutes ,, les defpefches qu’il vous à pieu m’en-» uoyer,amp; encore dernièrement par le la ” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9^*^ vous tintes à la Royne:par le-

affez, a cognoiflre com-„ hie» le renouuellement des troubles votu e-»ßoit odieux-.lapriantin{lamme»t de.^'vou-» loirpaeißertoutes cho fis, drfaire en fortes „ que l’on ne retournaßiamais aux guerres ci-„ uiles,qui ne pourroyent apporter que defoU-» tion dr ruine. Mais nous l’imputons a „ celt ennemiconiuré de voftre eftatd^ „ Cardinal de Lorraine,amp; à fes adherens „ amp;nbsp;complices,qui en font motifs amp;: auteurs:

teurs; par les pratiques Si menecs def- « quels, amp;nbsp;par Veftroite intelligecc qu’ils » ontaucel’Efpagnol,lesdiuifionsamp; par- « tialitczfe continuer depuis (ix ans en-* “ tve vosfubietsdefquellcs ils nourriflent “ cntrecicnncnt auiourd’huy paries « meurtres amp;nbsp;afTaffinatsqui fe commet- “ tent iournellement fous leur adueu,par « tous les endroits dece Royaume, alen- “ contre de ceux qui ncleur veulent ad- « herer, Sô qui ne font de leur parti amp;nbsp;fa-ékion. Enquoy ilsabufentnotoiremêt “ de voftrc MaielVc, de laquelle ils fc font quot;nbsp;faifis pour vous faire exécuteur de la “ ruine de voftre Royaume mefmes,S£ quot;nbsp;engager voftre honneur réputation: quot;nbsp;vouscontraignans de violer Se enfrein-dre lafoy amp;• feurcté publique, que vous quot;nbsp;aueziurcc-.pout feruir d’exemple à tous * vos fubicts à toutes autres nations e- “ ftrangercSjdenefefier iamais à voftrc « parollc: chofetrefdangereufc perni-cieufepour laconferuationd’vn eftar. Car que pourront dire ceux qui ont en-tendu la prompteobeiflance que nous “ vous auons incontinent rendue, pofâs nos armes,Si licentians nos forces,auçç “

8o T)(U troißeme Guerre ciuïlz^, „ la plus grande diligence amp;nbsp;folicitude „ que nous auons peu’ nous recirans en „ nos maifons, expofans nos poitrines „ amp;/: eftomachs nudsaux glaiues amp;nbsp;cou-„ teauxde nos ennemis,amp; ce fur voftrc „ promefle amp;: parolle’ Sera-il diit que vo-„ lire foy ait feruid’vn filé amp;nbsp;piege pour „ furprendreSc faire afiaflîner vos plusfi-„ deleslubiets feruiceurs,amp; que leur fi-„ délité amp;nbsp;abciflance ait efte fi mal rcco-„ gneuê ? lufquesàquandfcra-ce qn’on „ vous fera entretenir vne armee pour b „ feuretc de vos ennemis couuers , qui „ vousenuironnent,amp;pour exterminer „ vos plus aiïeftionnezamp;: obeifians fub-„ ictsamp;feruiteurs’Quedirontauifi ceux „ qui entédrontque depuis la paix nous „ n’auons peu demeurer ni dormir en feU „ reteen nos maifons’amp;que pour euiter „ lepenl amp;nbsp;danger de nos vies, amp;nbsp;confer „ uernos perfonnesquicftoyentiournel „ lcmentcfpicesamp; guettées, nous auons „ cfté eorraints d’aller de maifonenmai-„ lonauecnos femmes amp;enfâsentreles „ bras? Et apres nous eftre retirez en ce „ lieu,qui eft près des confins de la Fran-„ ce, on y a enuoyépar diuerfcs fois des etpiens

eccaßons d'icelle^y Liu.1. 8i cfpiós pour mefurcr la hauteur des mu- « railles,Sr voir les moyens de nous fur- « ptendre;amp;; que maintenant,de peur de « faillir à effcàuer vn fi mefchant amp;nbsp;mal- « heureux deflein,on a fait marcher amp;nbsp;a- « cheminer par deçà la plus part des for- „ CCS qu’on a entretenues iufques à cefte « heure pour ceft cffc£t,pour nous courir „ enuironner? de forte que nous fom- « • mes contraints d’abandoner ce lieu, amp;nbsp;„ • nous en aller corne materats defempen 1 nbsp;nbsp;nbsp;nez.iuftjuesàcecequeDicu nousface „

5 de tout temps confpiré,amp;: de tous ceux „ 1 nbsp;nbsp;nbsp;quifepcuucntoppofcr à leurs damna- „

( pieté. Peut-on trouuer és hilboires ôe ,, 1 chroniques qu’il aitefté iamais cômis „ 5 fous telle parolle telle lafeheté Se infide „ litcîScra-ildit qu’on fcfoitainfiioué de „ S voftrefoy Se promeirc,Seque ceux qui c Vous font obligez Seleruent par fideli-I' téjfoyent opprefiezî Sera il ditqu’vn 5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

81 Jie Utroißeme Guerre ciuilc^i ; y, Preftre,vn tigre amp;nbsp;vn tyran auec fes mi-j, niftres attitrez vous ayent donne la loy, tous les autres Prin ces,feigneurs 6^ „gentils-hommes de cc Royaume? Si qu’ils vous ayent reduifts à cefte cxtrC' „ mité de vous deffaire vous-mefmes’Iuf-„ ques àquâd fera-ce que l’on laifleraaii' ü ahufer de voftre patience,nom amp;nbsp;aUquot; „ thorite, pour vous faire autheur de vo' „ ftre ruine? lufquesà quand fera-ce que „ l’on tiendra pour fideles fubiets Sc fer' „ uitcurs,ceux qui ont de tout temps af-„ fe.dé ceftccouronnepourlapartagera-»,uecl’eftrangerjamp;quiont voulu main*, »»tenir contre toute vérité , qu’ils C' », ftoyent ifTus du fang des legitimes Roi$ », de France,amp; qu’elle auoit efte vfurpec „par vos predecefleurs fur leurs ancc' », ftres’qui ne-defirent rien-plus qued’af'. », foiblir ceft eftat par troubles amp;nbsp;diuifiôsi », comme le plus fonuerainSz plusexpc-», dient moyen pour paruenirà leur def' „fein? lufquesàquandtiendra-on pouf », rebelles SzdefobeifTansavoftre Maieft® „ceux qui volontairement amp;nbsp;franche' », ment fe fubmettent à l’eftroite Sz natU' », reliefubieétion qu’ils vous doiuent?qui n’out

amp;occAßons^ icelles. Litt.T. 83 n’ont rien en plus grand dedr que de « vous feruir amp;nbsp;obéir, amp;nbsp;viure en paix » fousvoftreauthorité, robeiflancede « Vos Edifts Sc ordonnances ? le vous en- « nuyrois d’vne trop grande longueur, » Sirc,fiicvouloy’pourfuiurcpar le me- « nu ce qui fe pourroit bien dire fur ce « proposdequeleftant plus particuliere- « ment déduit par vnerequefteque i’ay « donné charge à ce porteur de vous pre- « fcnter,iem’cnremettrayfur icelle:amp; v fupplieray treshumblement voftre Ma- « icllé de la vouloir reccuoir, entendre amp;nbsp;confiderer,comme venant de ccluyqui « eft auHiaftcôtionné à la grandeur de vo « ftreeftat,que ledit Cardinal amp;;fesaflb- « cicz en font ennemis mortels.- amp;nbsp;qui ne « defirc rien plus quede viure amp;nbsp;mourir « en l’eftroitc obeilfancc amp;nbsp;fubietlion na « turclle qu’il vous doit. Sire,ic(upplie- ‘'■ rayleCreaceurqu’il vous ait touliours « en ià fainde garde, amp;nbsp;don ne en parfai- « de faute treflongue heureufç vie.Pc « Noyers, le i3.d’Aouft. m.d.lxviii. «. 15?^lt;EnsvYVENT les remonftran-' ^§ces amp;: rcqueftes enuoyccs au Roy auec les lereres precedentes.

» Si re , encore que monfieür le Prin-» cede Condé n’aitiamais douté du de-» fir amp;nbsp;alFeótion finguliere que voftre » icftea toufiours cué défaire bien amp;nbsp;feU „ remenc entretenir vos Ediéts faits fiif « la pacification des troubles : commet' » liant le feul amp;nbsp;fouuerain rcmedepouï » eftablir vne bonne, ferme amp;nbsp;durable •gt; paixcnceftuy voftre Royamc: luy ay-» ant voftre Maiefté fouucntefois fanS » ceftboneurde l’aifeurer par toutes les » defpefches qu’il vo’ a pieu luy enuoyer, J. combien elle portoit à regret defplai » firden’y pouuoir donner tel amp;nbsp;fi bon « ordre qu’elle euft defiré : toutefoisayat ledit feig. Prince veu les relponfesqui luy ontefté faites fous voftreno,furf-„ inftrudion qu’il auoit baillce au fient „ de Teligny entendu parluy-mcfmc „ le propos qu’il vous a pieu luy tenir ton „ chant ce mefme faidicommc ilne peut „ qu’il nelouëgrandemcnt Dieu de voit » voftre Maiefté continueren vnefi fain de volonté,amp;qu’il nela rcmercietreb » humblement laulfi nepcut-il qu’il nc » vous face remonftrance en toute huini » liiéSu obeilfancc fut aucunes defditcs

lefponfes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«lt;

Premièrement, en ce qui eft di£l fur » le I.amp; ni.articles de ladite inftruétion, «« y e»y aplußeurs n'ont fu-yuy k le party daditfiignenrPrince ,ni fauorisé ait- « cunement fes entreprinfes : ains ait contraire aucuns d’iceux, cognoißans ^ue l’eleuation tt d’armes n’efioitpointpour lefaiSi de la Reli- gt;t gionyontßeruy voHre Maieße , vosgottuer- «lt; neursdes Prouinces,ér Iteutenasgeneraux « partons les lieux oit tlaefléquefiion devo-fire fieruiceSvippbç. trcshumblement le « dit icig.Prince voftrc Maiefté,(fans en- « trer en grandesiuftifications de iufticc, lt;• ôc necelfaires occafions par lefquclles « on lait qu’il a peu ôedeu légitimement « prendrelesarmes)fe vouloirramcntc-uoir,s’illuy plaift, qu’ayant cftéefclar- « ciede la droites fincere intention du- « ditfeig.Prince.Sô de ceux qui l’accom- « pagnent-.apres bonne amp;nbsp;meure delibe- “ ration, elle a déclaré pat fon Ediétdc « Mars,enranM.D.Lxn, eequiauoitefté • faiCt par ledit fcig.Prince nbsp;nbsp;ceux qui 1’- ‘

accompagnèrent aux Premiers troubles,auoir elté faiét pour voftre feruice: faifant cell honneur audit Icig. Prince f.iii.

que de Ie recognoiftrc amp;nbsp;reputer pouf *’ fon bon amp;; fidele parent,fubied amp;r ierui ’* ccur,amp;: pareillement ceux defacompa-” gnie,pour fes bons amp;nbsp;loyaux fubie£tsôi

icruitcurs.Et que par voftre dernier E-i”diót,qui fe rapporte audit precedent, ” voftre Maiefté a faid pareilledeclarati-” on.En quoy il y a vne bien manifefte ” contrarieté:d’autant que s'il eftoit veri-” xable que ledit feig.Prince, amp;nbsp;ceux qui font accompagné jfe fuftenc tant ou-” bliez d’auoir prins les armes autrement ’'quepourvoftre feruice, 8c pour autre ” faiétque pour la Religion amp;c conferua-tion de leurs vies,bicns amp;c hôneurs,il s-enfuyuroit neceftairement fur eux vne ” noteamp;: marque de rebellion. Etcom-” me ledit feig.Prince ne veut feulement ” penfer que voftreMaieftc vouluft û eui ” demmentcontredire àfoymefme,ilne

peut auffi qu’ftne die qu’il cft tropaife ” à cognôiftrc qu’icelles refponfes font ” forties de la boutique du Cardinal de ” Lorraine,amp;dcfcs adherens: lefqucls, ” pour toufiourS cacher le venin qu’ils *’ couuct de fi long temps en leurs cœurs, ” amp;c dont ds ont tant de fois faiôt de fi ou-

amp;occaßonsd icelles, Liu.T. 87 «ertes demonftrations, s’employent quot;nbsp;iourncllcmcnt à entretenir voft rc Ma- *' iefté en nouuelles deffiaces de fcsplus “ fideles fubiets 06 feruiteurs, par faufles quot;nbsp;iniuftes impreffions d’infidelité v defloyautc . dequoy cftansinnoccnsSi quot;nbsp;incoulpables,pluftolb font-ils refolus de “ mourir tous,que d’endurer qu’vne telle quot;nbsp;mefchanceté leurfoit ainfifauflèment quot;nbsp;amp;calomnieufcment imputée par ledit “ Cardinal 6c fes adherens,6c qu’ris ne fa- “ cent paroiftre du contraire. Eteepen- “• dant fupplic treshumblement voftre Maiefté vouloir confiderer auec quelle « couleur ou apparence de vérité cela fe “ peut dire 6c louftcniv. veu qu’one peut “ nier que lefdits delà Religion n’ayent “ efté aduertis long temps auparauant •• les troubles,dc la refolution faite à Bay- « onne auec l’Elpagnol, d’exterminer « tous ceux qui font profeflion dclaRe- « ligionence Royaume: delaleueedes Suiffes/ousvn faux prétexte 6c oceafi- « on de la venue des Efpagnols en Flâdrc: «e des confeils tenus à Monceaux 6c Mar- «« chaiz,fur les moyens que l’on deuoit te- « nir pour taire venir ledit feigneur Prin- « f.iiii.

” ceamp;S monficur l’Amiral au bois de Vin ” cenncs,amp; fefaiiîr de leurs performed’ ” deraclicminement du Cardinal Sain* ” ôte-croixen cc Royaume,pourfaircpn ” blier les articles du concile de Trente-’ ” de l’eftabliflemet desdizenicis quar-” teniers, en la ville de Paris:dc la fom ma-” tion faite à voftre Maiefté par vn per-” fonnage enuoyé expres parle duc d’Ab quot;nbsp;be, D êcretenirlapromcflefaiteà Bay-” onne,d’exterminerlefdits delà Rcligi' ” on:des menées,prattiques Si intelligcn ” ces qui fe conduifoyenc à celle fin aucc ” l’Efpagnolamp;le Pape, par le moyen dü ” Cardinal de Lorraine amp;nbsp;de fescompli' ” ces,amp; de tant d’autres préparatifs amp;ap ” pareils de guerre: qui eftoyent prefageS ” trtfeertains del’cxccutiôde laditepro' quot;nbsp;meffe:ioint les menaces qui encftoyeC ” alfez communes amp;nbsp;frequentes en lâ ” bouche de plus grands : Se qu’ilcft trop quot;nbsp;peu raifonnable de penfer que fi lefdits ” de la Religion euflent eu quelque mef ” chante volonté, ils n’eulfcnt voulu at-” tendre la venue defdicsSuifles,ôepafla-” gedes Efpagnols pour l’executer. On ” ne peut nier aulTilclangagequ’cn a ci» le

amp; occaßons nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Liu.I. nbsp;nbsp;nbsp;89

leditfieur Amiral,tantauccmonficur « le Conncftable au mois de luilletdcr- « nier, en les maifons d’Efeouan amp;nbsp;de « Chantilli,c|u’auec la Roync mefmc,au- « dit lieu de Chantilli : qu’il ne leur ait « fouuentcfois prédit Que fi on ne faifoit « cefler les iniqu es amp;nbsp;rigourcuies recher- « elles que faifoit en Normandie le Mai- « ftre des requeftes fainftMartin, contre « les gentilf-hommes de la religion qui a- « uoyent receu aux prefehes eftablis en « leurs maiions, autres que leurs fubiets, « amp;nbsp;iufques à les declarer criminels de le- « fe maiefté : lefquelles on vouloit auffi quot;nbsp;faire continuer par les Grands iours de « Poitiers: Qu’il ne faloit point péfer qu’- « on peuft entretenir la paix en ce royau- « me, amp;; que les armes ne fuflent inconti- « nentleuces par tout. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

S VR ccmefme proposauffi lefieur « Amiral, peuauparauant les troubles, « pria monfieur de Thorc de dire à feu « moficur le Conncftable qui Vauoic en- « uoyéversluy,QuclefditsdelàRtligiô « cflans auec trefiuftes occafions en extre « me deffiance que l’on leur vouloit cou- « tir fus,il fe falloit bien affeurer que û on «

» faifoitapprochcrlcs Suifles,ilferoitJtn « poffiblcd’cmpefcher qu’üs nc s’eflcuaf-» fcnt:amp; que ß on auoic volonté d’cntre-j» tenir le repos en cc Royaume, il eftoic -T bien facile,fi on vouloir leuer les foufpc i» çons deffiances qu’on auoit,en faiiat » celfer lefdites recerches,6ôrcnuoyant » lefdits Suiires,lcfquels onfçauoit riy a-« uoir plus d’occafion de retenir,finoO » pour s’en feruir contre ecux de laReli-» gion:com-mc on l’a bien monftré par ef » fcôhSôaucuns d’entr’eux mefmes l’ont * déclaréamp;: certifié audit feigneurPrin-* ce par eferit figné d’eux ; ertans les cad' » fes pour Icfquclles on en auoit fait la U' » uce jcclfees amp;nbsp;refolues:pource que le •gt; Duc d’Albe amp;nbsp;les Efpagnols eftoyenc *gt; défia paiTezen Flandre, auparauant » meimes que lefdits SuifTes fufléntarri-» uez en la frontière ; n’y ayant ( graces! » Dieu)oùlcs employer ailleurs.Dequoy » ledit fieur Amiral n’euft tant de fois » faicinrtanccàlaRoync,ny propofé les moyens de couper chemin aufdits troü » bleSjS’il fuft feulement tombé en la pen 1» feedefdits delaReligiond’vfer de quel » que fuxprifeiou qu’ils eufféceu vn manuals

amp; occaßons dicelle^t Lia. I. 91 uaisdefleinaexccuter. Etd’auantage, « peut-on nier qu’ils n’ayent rcccrché tous les moyens de paix donc ils fe font « peuaduifcr? Peut-on leur mettre fus « qu’ils aycnc iamais demande depuis le lt;lt;nbsp;commêccmcnt des troubles, en toutes « les requeftes amp;nbsp;remonftranccs qu’ils « ont prefentces à voftrcMaiefté,finon l’obferuationamp;ientretcnement de vos « Ldi^ts defacifcationldnon ce qui conccr « ne la confcruacion de la liberté de leurs « confcienceSjdeleurshôneurs, biens amp;nbsp;« viesîSiccn’eftquepar forme de treshû * ble fupplication,il fut,peu apres leur ar « tiuee à Sainét-Denys,rcmôftré à voftre «■ Maiefté,les grades furcharges, impofts « amp;nbsp;fubfrdes nouueaux qu’o mcttoitfus; « où voftreNoblelTe n’auoit pas moins d’-intcreftquelepoure commun peuple. « dequoy ayanseurefponfedevoftreMa « lt;nbsp;jeftéjil n’en fut oneques depuis fait me-

tion.Que s’il y a eu quelques libelles c6- lt;c cernanslefai£f dcl’cftat public, fous le « nom de ceuxdelaR,eligion(commeily „ enacu)ncfçait-onpasque ceftdel’ar- « tificeôô induftriedu Cardinal de Lor- » rainc’Quad ceux de la Religion ont eu «

fi De Utroißeme Guerre cMe^, aflezdc forces en main pour sen faif*' „ croire,s’ilsen euflet voulu abufer,6iaül „ quelles,felon l’apparece humaine, il C' f, ftoicalfez difficile amp;mal-aifcde refiftefi „ ont-ils reformé amp;nbsp;augmeté leurs dcni^' „ dcs?Quâd voftre Maieftè leur a offert (â „ foy,ncrôt ilspasreceuéjfâs requérir s') „ trefeureté que voftre parole? A-il rie C' „ ftétraiôtéamp;s propofé par les députez C’ „ lanegociatiodelàpaix,quecequicóct' „ noit la liberté de leurs côfcieces ? N’oi' „ ils pas remis Sz leurs vies amp;nbsp;leurs biésgt;5^ „ leurs hôneurs,furvoftre feule promeife^ „ ne fe font-ils pas contentez de l’entrci^ „ nementdel’Edidl qu’il vous a pleulef* „ accorder? L’Ediddela paix côtiét-ilai* „ tre chofe que ce qui regarde le faiél „ lcurconfcience?Sidoncenacceptant!’ „ paiXjà laquelle ils fe font moftrez tant!’ „ ciles,prôpts amp;: enclins, vous n’auez „ prouuéamp; fôdé leurs cœurs,fi le calôni“^’ „ qu’on leur a voulu impofer devoulo*' „ arrêter à voftre cftat,n’ôt efté fuffiiaU’' « met purgees, ( corne elles fot deuat toquot; „ tesperfonncsquienveulct iugerfain^' „ met amp;nbsp;fans paniô)encores auez voustt^ „ moignage amp;L preuue trefeertaine

amp; occaßons icellc^i Lm. I. 9^ leur loyauté amp;fincereinteti5,par la pró » J pteobeifface qu’ils ot réduc aux coman « demes que vous leur auez faits de le def « ' nbsp;nbsp;armer ôôdefempater de leurs forcesflcf «

quelles ils ont reniifes frachemét Sc vo- « lótairemêt entre les mainsdescómiffai « tes ordonnez par voftreMaiefte^Sclicé .t ticesaueclaplusgradcfolicitudeôcdi- « J nbsp;nbsp;ligéee qu’ils ont peum’ayäs peu rappor n

ter toutcffoisd’vnctelle fidelité, 6C d’v- « ne fi própte obciffancc,finon tout le cô « traire dccc quileur auoit efté promis: « J nbsp;nbsp;de façon qu’il femble que vos Ediéts ne «

' font qu’autât de filezpiégés pour les « furprédre,Sc exécuter fur eux, fous cou « leur d’vne paix fourrée, ce que l’on n’a « (. peu faire par vne guerre ouuerte.

J S V R le iiii.article,cncc qu’il eft a i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n'a. MmAis tant rien k

j, comandé ente du que l’entretenement de « fin Edi^,apres les troubles ^fiins aucun em-jj pefi:hentent:amp;atoufiours eferit amp;nbsp;comman- ,t , nbsp;nbsp;dé bien exprefiment a fis Ueutenans gene-

nïere que ce fuß, en leurs biens y ni en lett^^ perfonnes-AcAit feig.Princesefmerueif w le grandement que le Cardinal de Lof' SJ raine amp;nbsp;fes complices, qui ont diéfc let' JJ dites relponfes, n’ont eu fouuenance jj qu’il y a eu plufieurs lettres interceptes jj durant les troubles, parlefquelles ileft SJ mandé à vosgouuerncurs, licutenans, JJ cours de Parlement autres officiers^ » de faire tout le contraire de ce quieft JJ contenu audit EdiôLamp;mefmementleS JJ refponfes faites par voftreMaieftéji' » gnees de luy amp;devos fecrctairesd’E' JJ Rat,fur les articles à elles prefentees paf JJ d’Arennes fyndiede Languedoc, amp;nbsp;les JJ députez deseftats dudidpays: enfen’' JJ bleles lettres clofes eferites parvoftre JJ Maicfté âlacourdc ParlemétdeToU' JJ louzcjpar lefquelles elle approuuc qui' JJ tre Areftsdonnez par ladite cour, les JJ plus iniquesamp;: fanguinaires qui ayeflt JJ efté donnez en ce royaume cotre ceux JJ delaReligib: declarant voftre Maiefte « en auoir receu trcfgrand plaifirSô con-JJ tentement: voulant amp;nbsp;córpandant que J» IcxecutiÔs’cn enfuyucauec rigourcü* fepuni-

occasions d‘icelles, lâu.I. Ç fe punition; fansauoircfgardaLettrcs patentes,ni prouifions aucunes obte-« nues Sc à obtenir par IcfditsdclaReli- « gion; efquels gcneralcnaent font copris « fans aucune diftinftion, comme rebel-les ôô portans armcs,tous les adherens, «

5 ou autrement.Et s’il faut prendrecef- « t moignage parleur afFcftion y y x-il ville « , nbsp;nbsp;ou endroit en ce royaume où l’exercice «

, de la Religion ait efte continué pédant ; nbsp;nbsp;nbsp;les troubles, fino où ceux de la religion «

• font demeurez les plus forts : 8c fi mef- « , mes depuis la pacificatiÔ il a cfté refta- « blicnaucùlicu,y_ailvilleoùlcsmaifos “

. defdits de la Religion n’ayent efte pii- “ lees ôcfaccagces,amp; leurs biens ou volez « ou vendus publiquemét Sc à l’inquant; “ mefmement à Lyon Sc à Paris, pres vo- « ftre Maiefté ?Et entr’autres,Lomenie « fccretaire de vos finances, a-il pas cfté « facca^é en fa mai(on,cmprifonné 6c ra.- « çôné,6ctraiâ:é aucctoutesles indigni- « tczdontons’eft peu aduifer, quelques « remonftranccs ou requeftes qu’il vous « en ait prefentees ? Y a-il auffi lieu où « ceux de la Religion ayent peu ou peuf- «

« fcnt encore demeurer amp;:dormir en feu* » rcré? Et s’il y enaaucûs qui miraculeu* » femêc ayent efehappé, durant les troæ » bles, les mains cruelles amp;nbsp;fanglantcs de » leurs ennemis,la plus grande grace

mifericorde qu’ils ont peu obtenir, n’a* « ce pas efte d’eftre outragez en leurs » pcrfonnes,amp;: coftituezen eltroites pr'quot; » Ions, où aucuns font decedez par faut« » d’eftre alimêtez, amp;nbsp;les autres la pl’ paf^ « detenus encores traitez miferablc-« ment: comme à Lyon, au Puis, à Tou-« louze,Bourges Sçautres lieux?Etdepuis » l’Ediôt mefmcs,n’ena-ilpas efté eropri' » fonné pour le feulfaiélde la Religion» » comme à Caen, Auxerre, Toulouze » Beaune?Etlors qu’on prefente des Let' ’gt; tres d’èflargifl’ement, quelle iufticcoü « refponfe feulemêt peut-on tirer des ia' » ges, linon Qu’ils ont commandement « de ne les elîargir ’Quelle ville auffi

fté ouuerte depuis la paix à ceux de ” Religion, où ils ayet peu en tret fans e* ” ftre excedez en leurs perfonnes ,amp;:dc' « ual!zez,amp;aucunsinhumainement tueî ’’ ôc raafl'acrez’Sionleurapermisencrct en quelques endroits,ne leura-onpa’ intei'

interdit de fortirdc leurs maifons,ni « approcher feulement les portes amp;nbsp;mu- « railles delà ville, niconuerferni corn- •• muniquer les vns auec les autres, corn- « me s’ils eftoyent ferfs Ôô efclaues, amp;nbsp;s’ils «• cftoyent defcheus 6ô indignes du nom « amp;nbsp;qualité de voifinsamp; naturels fubiets: «« comme à Dijon Sô ailleursÆt s’il en a e- «• fté trouué aux champs, ( comme il y en «« a eu qui ont efté contrains de s’y retirer « pour n’auoir feur accès en aucune ville) « n’ont ils pas efté aucuns pourfuyuis Si «• maflacrcz;autres,côftitue2 prifonniers, «« autres executezà mort par commade- « ment des gouuerneurs des lieux,fans « garder aucune forme de iuftice ? Telle- « ment que plufieursde vos bons fubiets, «• s’eftans retirez en bonne foy, fous la «« feureté de vos Ediéls, ôâ obeilfans à vos •• commandeméSjOnteftédefFaiifts.dont «• l’iniure demeure à voftreMaiefté,Scia «

enfrcintSrviolé durant les troubles, amp;: quot;nbsp;depuis, en la feureté promifeàceux de “ la religion en leurs biens Scperfonnes, 'j mais auffi aux honneurs amp;nbsp;charges qu- “

98 Delà troifieme Guerre âuile^y » ils tiennent en voftrc royaume. Carfe « peut-ilnier qu’il n’y a eu vn fcul officier» JJ magiflrat,ou ayant funétion publique, jj amp;nbsp;citât de la Religio, quiaitefté main* J, tenu en fa charge, pédant les troubles: ,, quoy qu’on feeuft que ceux de celle vo-„ cation nùyent porté les armes, ni fuyui ,j cffeâuellcment ledit feigneur Prince-’ JJ au moins d’vngrand nôbrcils’en trou-JJ ucroit bié peu.Ne fçait-on pas d’auatâ' ,, ge,qu’il fur publié vn Edid-, par lequel J, lleßoitfailf commandement atoufßsoß'

ciers amp;nbsp;mag/ßrats de iußtee, ou Ayuns ch Al' gepuhlßuetquifont de la Religio y defe dt^' ijfuire de^ leurs eßuts amp;nbsp;dignitédans cd' iy tuin temgs,Auec defenfes de^J n en plus rect‘ yy uoircy-Apres Aufdites chArges fuiftnsprofif y, fionde Ia Religion :fins dßinciion de ceAt J, qui Auoyent porte les Armes, ou qui Auoyeet „ demeuré en leurs mutfons ? Pourroit-oO 5, plus manifcllement contreuenir à vi/ J, lire Ediél,lequel indifferem met amp;nbsp;fans J, dillinélion de religio ad met toutes per-,, fonnes aufdites charges amp;:officcs,pour' J, ucu que d’ailleurs ils foyent capables? „ Mais cornent ell-ce que durât les troU' JJ bics on leur eull permis de iouir 3c leurs

amp; occaßons d’icelles, Liu.I. ^9 leurs cftats,que depuis la paix mefmcils gt;• n’ont peu eftrc reftablis ? Et qu il foit ain- « fi, en quel Parlemcnt,oufiegeprefidial « de ce royaumCjeft-ce qu’on a remis ceux n qui ont efté,pédant les troubles,dƒ mis «.

deftitueZjfinô à Paris’Mais au cÔtrai- lt;« tc,n’auez vous pas renuoye amp;: licentie « vos plus anciês leruiteurs domeftiques « en leurs maifonSjlailTé les marefehaux « S)C fourriers de vos logis,iufquesàvos » cheuauebeurs d’efeuyeric, qui font fuf- Tantp«; pcéls de la Religio ? Et pour des plus pc gj“d“de, tirs venir aux plus grads , quelle autho- poffedez rité a maintenant ledit feieneur Prince

en Ion gouuerncmec? monheur l Ami- nemens. ralen fon amirauté? monfieur d’Ande- « loten fa charge de colonel de l’infante- « rieJpourquoy le fieurdeBouchauanes « a-il cfté depolfedc de (on gouuerne- « mcnt,amp; plufieurs autresîEt fi leditCar- •• dinal vouloir faire diftinétion de ceux « qui ont porté les armes, 84 de ceux qui « n’ont bougé de leurs maifôs,pourquoy « a-il fait mettre hors de leurs gouuerne- « mes les ficurs de Moruilliers ôide Sner- « pont, lefquels on fçait n’auoir porté les « armes, Ô4 eftre demeurez en leurs mai- «

„ fons? en quay il s’eftgrandemêt oublie' „ comme en beaucoup d’autres chofe^ „ l’çlFeôt d'vn contrariant au beau langâ' „ ge de l’autre, defcouurc afl'czfon impU' „ dence. Etccpêdant fepourroit-ilconi' „ mettre chofe plus contraire amp;nbsp;repæ „ gnante à vollre Edid, par lequel jlcl^ „ expreflement ordóné,^^ rm „ renten leurs charges,non-ohß-antles iu^^' „ mens donnez, contr’eux î Cliolc certaine' „ ment quelel’dits delà religion portent -», 3 plus grand regret amp;dcfplaifir,amp;qu’ilt „ eftiment de plus grande confequence „ que nulle autre .-non point pourambi' „ tion qui foit en eux ,ou pour vous lie' „ les mains en la diftribu tiô de vos eftatSj „ maispour fe voir par cefte marque no-tcz comme indignes d’auoir lieu en vo-ftreferuice:aufli qu’eftantl’adminifttâ' tiondelàiuftice, lapuiflanceamp; forcCi entre les mains de ceux qui entretien' nent les partialitez amp;nbsp;diuifions,ilsne peuuent efperereftre traittez comme obeiflans feruiteurs, comme l’aile-diôamp;: l’amour particuliere qu’ils von', portent le mcrite.Que fi celb al’inftaii-ce d’aucuns de la religio Romaine que vont

occaßons d'icelles y Liu.I. ihî. vous les priuezdefdites charges amp;nbsp;fun- «? ô:ions,pour le foufpeçon qu ils difent a- « uoir d’eux jVoftreMàieftc doit bicne- « ftimet Çs’illuy plaift) que leldits dè là « Religion,qui le foutncttent volontaire- « inent à voftre dil'cretion, qui ncreuo- « queiêtiamais en doute vos Ediéts, qui «c fe prcfcntent volontairement pour e- « ftremis aucc vos autresfubiets,n’ont «

point moins d’occafion de tenir pour « i'ufpcâis ceux de ladite religion Rom ai- « ne quirefufentladitc vnion,quiconte- « ftentfur vosordonnances,6£ferendent « incopatibles .dont il aduiendraqucla «

‘ üniffant effcä:ucllement,amp;.leshonno- lt;c rant egalement de voftrcbonne grace, «

Et quanta ce qui fuit au melmear- « t\c\c, ne fe trauuerapointqu en lieu u devofire Royaume ilfe ßitfait autrement, « efuevoßre Maieße ny ait pourueu inconti- „ nent, en chofes qui fe fontprefentees depuü „ de la faix ; ledit feigneut »

U Prince s’efmerueille grandement aucC n quellecontcnanccamp;: vifage ledit Car-» dinal amp;fes conforts peuuent fouftenit » cela. Car peut-on nier que durant lc5 » troubles, amp;nbsp;depuis la paix, il n’ait cftf » coramisvneinfinitéd’aflafGnats,mcur' très amp;nbsp;faccagemens, dont il a cfté tant » de fois fait plaintes amp;: remonftranccs» » voftrcMaiefté’Se peut-il dire en con-.. fcience qu’il y ait cfté pourueu en quel' » que faço que ce foit, amp;nbsp;moins, qu’il foit » enfuyui quelque punitiô ouehaftimet’ » Et qu’ainfi foit, on en recitera des pin* M remarquables amp;infigncs(dc peur d’en' « nuyer voftre Maiefté d’vne plus gratis » lôgueur)S£ lefqucls a grad’peinc euft-o” » tolérez entre les barbares. Entr’autret’ Amiens-' l’inhumaîamp;cruel aftaflinat cômisà

» miens,à l’cndroitdc fix à fept vints pet' » fonncsdetousfcxes,aagesamp;: qualité^' » Nous fçauos que voftreMaiefté,nc pn'’ » uant porter vn ft malheureux aéte, y en' » uoya môfteur le Marefchal deColTcJe' » quel ayant cfté quelque têps fur le lief’ » s’informa des auteurs du faid: defqu^'’ » ilfefaific,amp;: dot il aduertit voftre Maif' •• fté.LeCardinal dcLorraine lors,côtnf prO'

protcûcuï des meurtriers,cnibrafla ce “ ! ftccaufe; iulques à direenpleineófeil, '' quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoirpttié de ces poures gens,

! giow.qui cil telle Si l'emblable que celle “ • qui ei'mut le feu ücur de Guilc Ion frète quot;nbsp;I d’exccucer la cruauté de V affi. De forte 1 qu’à la folicitation ôc inftance dudit “ ' Cardinal on a ouuert les portes aux au-‘ nbsp;nbsp;nbsp;tcursSccbefs dudit maffactc; dcfquels

t de iuftice , executer en effigie ,Sc fait l fouetter trois ou quatre belillves, qui “ ' n’en eftoyent pas à grand’peine coul- “ ! gables. Et pour donner encore mieux » nbsp;nbsp;acognoiftrequ’vntelaaeneleur apas “

tricrsSralfaffinatcursjenleurottroyat quot;nbsp;• ce qu’ils pretendoyent, eyuil n’y cull “ ’ point d’exercice de la Religion audit “ ' Amiens,ni trois lieues CS enuirons ; co

tre le texte expres de ÏEdiét. Autant ert quot;nbsp;■ cft-iladuenuà AuxerrCjOuila cfté tué ' ' depuis la paix, lufqucs au norvibre de « ' fix ou fept vints perfonnes; ainfi que «• voftreMaieftéverrafs’illuyplaid')par «

104 Igt;eU troifieme Guerre ciuilcy-, „ vn rolle qui a efté fait des noms des ho U micidez:amp; oùilaeftécommis vnein-» finite d’autres infolencesjmefmement » le vol des deniers que Ion conduifoit » pardeuerslesreyftres, meurtres,arran-w çonnemés,amp; emprilbnnemés deccuX » qui en auoyent la charge amp;nbsp;conduite. » Nous ne pouuons ignorer que voftie » Maiefté, ne fe pouuant contenter du » fieur de Montperou, qui auoit efté or-» donné gouucrneur en ladite ville,y en* », uoya le fieur de Prie, amp;nbsp;vn maiftre des » requeftes Mais qu’eneft-ilauenujOU » qu’ont-ils auancé?A-il efté fait pourrai „ vneièule punition amp;nbsp;recherche feule-» ment de toutes les infolences dudit „ meurtre ?font ellcs-pas accreués au-„ gmentees’Neremonftra-on pas » ftreMaieftécefte trifte amp;nbsp;lamentable „ mort du feu fieur de Sipierres, lequel „ inhumainemétamp;deguetà pentaefte „ meurtri amp;mafiàcré auec trente fix gé-» tils-homes, parle baron des Ars, acco-„ pagné d’vngrand nombre de voleurs „ amp;:brigans? Peut-on dire qu’il y air elle „ pourucu, iinô à la façon accouftutnee? » Et toutefois ledit Cardinal dcLorraiuc dit

amp; occAfions d'icelle^h Liu.I. loj dit hardimêc qu’ó y a pourueu par tout. « Et nous difons,(ce qui eft vray)qu’iln’y « a e fté pourueu en aucun lieu : qu’entre « tant d’autres inhumanitez, entre tant « d’infolences,outrages,Sô meurtres, qui « onteftéauec vneetfrenee licence per- « petrcz à Orleans, Troye, nbsp;nbsp;uxerre, Soyf-

fins,Lyon^TalencefSijleron,Amiens, Tou-louze,le Mans, amp;nbsp;'Entrain, ou ceux de la « lagarnifon ontcué neuf perfonnes,ôc « enleué plufieursfemmesamp;. {illes,apres « auoir violé leur pudicité, (la plus part « defquelles ils détiennent encorcs)ik;en « vne infinité d’autres lieux de ce royau- «lt; me; fl on peut remarquer qu’il s’en Voit « enfuyui quelque chaftimét nous côfcf- » fonsfranchemêt que nous auôs tort de « nous plaindre.Mais s’il cftvray qu’on y » enuoye feulement des maiftres des re- « quelles ou des gouuerneurs, Icfqucls, “ au lieu de reformer les meurtres Iclô vo «« ftre intention,les ontrendus plus auda- » cieuxamp; infolésparvneafleureeimpu-nitédeCardinal de Lorraine no’fera-il « confclfcr que laiufticceft là où il n’y a » queVobreSrla figure,ôcoù toute iniulli « ce Siimpunité rcgneîNous fera-il croi- »

„ rcqucle folcilluifc en plein minuiâjSii lalunecn plein midy’Ón pciic dóe direquot; véritablement, Sire,que vos villes oC-» feruent maintenat que de retraite aüxj » leurscitoyésnaturels,remplies deva-J « gabons amp;nbsp;gens dilTolus, fans aucun or* » dre, police, ny iuftice, amp;nbsp;fans aucun^J » apparence dequité.

„ S V R le IX. articlc,où voftrc Maicft^ ; „ declare ^^tßelle^ »’ordonne les Capttaifilt;l ‘ U auxportSyponts ,amp;pajßiges, que pour » 'uiureen amitié les vns auec les autres maétenirles bons enrefos,(ß gardes le s elt;^'

„ tre^rifes des mauuais-. le feig.Piince rcco* „ gnoilt en cela vne iîncerc intention „ volonté de voftrc Maiefté: mais afinlt;J^ „ luyfaire paroiftreauecquelleimpudef «. ce on abufe de voftre authoritc,il la „ plie de vouloir commander qu’on M « prefente les copies des inftrudions q'quot; » ont efté baillées par eferit aux garJ^$ » defdits ponts amp;nbsp;paifagcs.fuiuat lefqud' « les on leur a fait entendre que voftt^ » Maiefté vouloir qu’ils le gounernaiTc'' » par la feule lecture dcfquellcs elle cO' » gnoiftra lefdits Capitaines n’eftrc bli’

amp; occaßons d’icelles-, Liu.î. 107 blis que pour trauaillcramp;: moleftcr lef- quot;nbsp;dits de la Religio,amp; entretenir les trou- “ blcsiamp;s par confcquent que voftre vou- quot;nbsp;loir amp;nbsp;intention en cela ne font rien “ moins que foyuisamp;gardez. Ce qui fe quot;nbsp;deicouure encore plus manifeftement “ par les cft'eéts qui s’en font enfuyuis par quot;nbsp;tout,qui font du tout conformes aufdi- quot;nbsp;tes inftrudions,cfquelles ledit feigneur “ Prince remarque de fort pres le ftile du quot;nbsp;Cardinal de Lorraine.

S VKlexi.oùileftdit,^^f-vô/?reA/4 quot;nbsp;iefié ne doit atioirreJ^eSlde mettre garnifin quot;nbsp;en quelque lieu que ce fait, quand d importe “ ■defonferuiccy^quemefinesilenaefiémis és terres de la Roy ne, dr des principaux amp;nbsp;“ plus grands de ce Royaume: ledit feigneur “ i nbsp;nbsp;nbsp;Princefupplietreshumblemcnt voftre

* Maieftéluy faire ceft honneur que de “ ’ croirc,qu’il ne cédera iamais à homme “ ( viuant, de quelque qualité amp;nbsp;conditio ' qu’il foit, en la fidelité amp;aft'c£tion qu’il “ vous doit,comme à fon Roy fouucrain quot;nbsp;amp;nbsp;feigneur naturcl:amp;: pourtant que s’il “ importoit du feruice de voftre Maicftc quot;nbsp;qu’il yeuftgarnifo aux terres Simaifos dudit feigneur Prince,tât s’en faut qu’il quot;

„ s’cnvoufift plaindre, qu’au contraire il „ reputcra touiiours à bien grand hon-„ neur,d’cxpofcr non feulement lès mai-„ fons,mais tous les moyés que Dieu luy a donnez,amp; là propre vie,pour le ferui' „ ce de voftre Maiefte' : ne pouuat douter „ ledit feigneur Prince, que s’il a efté wi^ „ garnifonésmaifonsdelaRoyne ôides „ principaux amp;nbsp;plus grands de ce RoyaU' „ mc,ceneioitàleur inftance amp;nbsp;de leu^ „ bon grc. Et quanta ce qu’il eft dit,^’i^ n’en a efléma eju’a la Fertéßow louarre : C' „ ftimeledit feigneur Prince que le Car^i „ nal de Lorraine ne fe fouuientpas qu« Anguicn l’on en a fait mettre à Anguien-le Fraæ IcFwçois çois.corameauffiil ncs’eftfouuenu

” rcfpondre à la plainte que fait ledit fd' ” gneur Prince au mefmearticle,dutC' ” fus qu’on luy afaiót de lelailTcr entreiß ” enfongouuernement. Enquoyl’hoD' ” neurdudit feigneur Princeeft notoir^' ” ment taxé : ne pouuant l’cntree en fo*’ ” gouuerncmcnt luyeftreinterdire,flï le commandement qu’il a en ce RoyaU ” me,s’il n’cft coulpable de crime capital-” SvRlexiii.encequieftdit, ” ne faut f oint adioußer foy ni ajfeoir attend fon^('

amp; occaßons d'icelles » Litt.I. la^ fondement fur les bruits amp;nbsp;faux rapports quifefontiournellement d'vne part d’au tre^: ledit feigneur Prince lùpplie vo- „ ftreMaieftéconfiderer la grande diffe- „ rence qu’il y a en cela : d’autat que de ce „ qu’on dit de ceux de la religion Romai- „ ne,on envoie Icseffefts tous les iours, „ qui eft caufe qu’on eft contraint d'y ad-ioufter ioyimais de ce qui fe dit de la Re ligion réformée, on n’en fçauroitremar „ quer vn feul effeél.ce qui doit veritable „ ment empefeher toute fondation aux „ rapports qu’on en fait. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

E T pour le regard de ce qui fuit au „ mefme article, 'uoßre Maieße n’a ia.- a mais approuue ni trouue bone la limite ou cOquot; « fiairie du faina Eßrit,faite_;par ceux de la ,, reli.fionRomaine,comme efians vrayes entre „ prifes contre vofire authoritédr Edl^^: ledit « icigneur Prince,pour la confequence pctnicieufe qu’il preuoit que telles cho- „ fes amènent aueefoy,ne peut nine veut « celer,quelcxviii.de lullet dernier, il „ aeftéfait affemblee publique à Dijon Afféble« en la maifon royale, iufques au nombre Dijon, de trois ou quatre mille perfonnes, ou » mailfre leanBegat,confeiller au Parle-..

„ ment de Dijon^aflifte de Fiot, RemoJ, „ amp;nbsp;de Malleroy e,auffi confeillers,amp;dc deuxfilsdu iJeur dGTauanes,(quin’y „ pouuoitaflîfteràcaufedefonindifpofi' „ tion)fitvnefortlongueharâguepourre „ môftrerà rafliftêce Combien il eßoit nect^ njaire tjue chacun feprefarafl,amp;* tju’enfe wo’ U tafidebons cheuaux de feruice-, amp;nbsp;de coï^^ „ de cuiraß'e:^^ ceux de moyen eHat, des har' „ tjuebuzes amp;nbsp;bons morionsi ayans vn tel et^' nemi 'voyßn,aßn d’empefeher qu’ils ne t, furprùpar vn tas depeiu prince s baflards étrangers,qui auoyent voulu faire la pad „ voßre MaieHéque pour celle cavi^ « il falloir faire vn fond de deniers, qui 1^ „ leueroitdemoiscn mois:àquoy vnchü » GÛ deuoit contribuer felon lesfacultcZ) « pourI’encrctenement de leurdite Coæ » frairic qu’ils appellent du SainSl » dontrAbbédelaBuflîereferoit larcc^ « pte. Et apres plufieurs autres difeourst » firent leuer la main à vn chacun des al' » fiftans,amp;iurer qu’au cas qu’il fe mcul^ » vneguerre,vnchacun d’eux s’efforce' roitd’executercequi feroit arrellé p®'' » lecofilloirequi a efté cftably à celle fi*’’ » fans exceptio de perc,mere,frere feufi’’

amp;9ccaßensd’icelle^t Lia.I. in Sicnfans, Et pource qu’aucuns des affi- « ftans demandèrent fl cncelavoftreMa- « iefté les authoriferoitdeur fut refpondu « par ledit Begat,qu’il auoit lettres de vo lire MaicBe à celle fin, lefquelles ledit ® ficut dcTauanes auoit mifesés mains « de foa fccrctaire Peroul, qui ne fc pou- « uoit trouucr pour lors;amp;s qu’il ne falloir « point qu’ils doutaffentdccela,d’autat « mefmes que ledit ficur deTauancs pour «* auouet le lagagc qu’il leur auoit tenu, a- « uoit enuoyé les cnfans,attendat que luy « mefmes s’y peuft trouuerzainfiqu’il efpc «« roit faite le dimanche lots prochain .Et quot;nbsp;qu’au cas que voftre Maiellc ne l’euft. ag « gtcable, il ne falloit pourtat qu’ils en fuf « fent en crainte, pource qu’il fçauoit bic « où s’addrelfcr ailleurs ; amp;nbsp;qu’il ne falloit « auffi s’arrefter aux lettres quevoftre Ma » iefte efcriuoit ordinairemêt aufieurdc « Tauanesamp;àlacourdcParlcmct, pour « l’obfcruatiô de l’Ediâ;: d’autât qu’il y a- « uoitvn iergon entre voftre Maieftc « eux, que tout le monde n’entedoit pas. »

Et pour monftrer que cela cotinuc « encores, on Içait que ledit ficur de Ta- « uancs a efcrit vne lettre aux habitant «

Ill Delà troißeme Guerre cïuilcy-, deCcruans,qu’ils receurenc Jexxv’ iourdu mois de Iuillet,par laquelle ** leur mande qu’ils ayent à faire entr cuS vne confrairie Se aiîdciation,laquellequot; leur promet faire ratifier par fa ftc. Et pareille aifemblee a auffi efté^Jquot; te en la ville du Mans le x i. dudit wo** de Juillet, dans vn conuent : où aflîft^' rent le baron de Vaifé, qui eft demei'f' malade en l’hoftelerie , les fieurs lt;1’ Touars,de Sourches,ôi plufieursîquot; tres Gentils hommes delà religion^® maine,aucùs en leurs perfonnes, tres par procureurs: comme le fieurlt;l' Cham pagn e,amp; le Seneichal dudit p»? amp;nbsp;ceux du Clergé : lefquels apres iut^' rent de fouftenir la religio Catholiq^^' amp;£. de fe fccourir au premier aduertifli^ ment, fi l’vn d’eux eiloit aflailli pout 1’ caufegenerale: amp;nbsp;fe foubfignerent lt;1’’ vn liure couuert de velours violet. pourcequeles marefehaux de FraU'j^' leur eftoyent fuipeéts, il fut mis en d’eflire vn ou deux chefs en FrSce, lefquels ils marcheroyét: amp;nbsp;qu’il fall*’'’ faire vn fons de deniers qui feroyeiit''^ lontaireincnt leuez : neantroo’quot;* d’aot«quot;'

■d’autant qu’il y en auoit d’aficz froids, „ qu’ils eflayeroyentd’auoir lettres devo „ ftre Maicfté pour les cotraindre: amp;nbsp;que „ les premiers deniers feroyêt employez „ pour faire vn magazin d’armes. Qu’il „ falloir auflînommcr vn ou deux chefs „ en ladite prouincc, pour le gcneral:amp; „ en chacune doyenné vn pour la cauale „ rie, 8ôvn pour l’infanterie: Si faire vne „ bonne defeription Sieftaten chacune „ doyenné du nombre des gés de guerre, „

tant de chenal que de pied: amp;nbsp;que ceux „ qui n’auroyent moyen, feroyct fournis „ d’armes 8e decheuaux,poureftreprefts au premier mandement. Et d’autant que les efeheuins de ladite ville rcque-royent eftre receus en ladite ligue, cela fut remis au Dimanche prochain,ôe le- „ dit heur de Touars nommé Se depute pour y demeurer, tant pour capituler aucc Icfdits Efeheuins amp;nbsp;le Clergé, que pour receuoir ceux qui voudroyét fouf-crirc Se foubfigncr audit liurc. Et afin deleuer tou te la crainte qu’euifent peu „ auoir aucuns en ladite afldciation, ils af feuroyée lefditaffiftâs en general,qu’ils auoyeut lettres de voftreMaicfte à cefte

„ fin;mai‘s aux plus rufezamp;auifez ils amp;' foyent entendre qu’ils auoyent pronid „ fe fecrette de la vous faire auoir pou^ « aggrcable:amp; que ledit Cardinal de Lof „ rainel’auoitentreprins.

„ QVE11 on feveut informer particulif' „ rement par toutes les autres prouinctó „ il fe trouuera qu’il s’en eft fait autanf) „ qui eft vne pureamp;:manifefte rcbellioi’ „ amp;dcfobeilîanceàvoftre Maicfte. Qjjf „ fid’auantage ils vouloyent couurirS^ „ colorer leurfditcs confrairies amp;nbsp;motio-„ poles,(côme il y a bien apparence qu il® „ le veulent faire )l«r ce que nagueresil » vous pleut eferire audit feigneur PriH' „ ce,que vous auicz mandcaux Gouuff' „ neursdevosprouinces, ^tßils eujfent* ,, faire quot;vne defription de vosfub iets,tant „ bles qu’autrestquipourroyentporter armt^i „ pour vous en feruirs’il esioitbefoin : lî voit' „ on bienpourtat qu’ils paftent bienoU' „ trc,amp;: que leurs alTcmblecsn’ontrief „ de commun ôi:defemblablcauec lai^^ „ tedcfcription,que voftrc MaieftetW*' „ toit eftre faiôle par les Gouuerneurs.Ef „ ne peut ledit feigneur Prince qu’il

occaßons aicellLy-, Li». I. né à voftrcMaicfté défaire faire ladite d.efcripcion,a defiaapporté vne occafiÓ xlefdites affemblecs illicitesóórrclperni lt;t eieufes X voftreeftat:amp; ne fe trouue point quecela ait efte fait par vos pre- ■ decefleurs, quionttouliours craint de it faire cognoiftre auvray le nombre de «t leurs forces.

SvRl’articlexvi.cnce qu’ileftdiét'. te ^^elefeignetif Princeßiittresbienluy-meß te mesxe cjue'uofire MaiefléaeÇcrit au Parle- tt ment deTholouamp;epourlefaiSt de Raßtn:\c- it ditfeigneur Prince ne veut dilfiinulcc « qu’il aefte bienaduerty qu’on a obtenu te lettres clofesde voftre Maiefté adref-fautes audit Parlement, contenantes «» Qu’elle aveu plufieurs Arefts donnez te durant les troubles: entre autres celuy n. deRapin;amp;quelleeftimele tout auoir te eftéfaiâ: pour bonnes diiuftes caufes. te dequoyles iuges infèrent que ledit A- et reft ell approuué,combien qu’il foit no te toiremcntfaux ,86 qu’il ait cfté donne te durât les troubles,eftant datte du xiii. “

J d’Auriljôc parce moyen apres l’Ediél te J de la paix, voire apres le huitième de la a publicatiô faite aufdites deux armées.

* Et d’auantage qu’on fait trcfbien qucl^' ” dit Rapin auoitvn fauf-conduiétdcVO' ” ftreMaiefté, amp;nbsp;qu’il auoiteftcdcfpc^' fchéen Languedoc pour voft te fcruic^-

“ Sur le XVIII,entât qu’il eft didr^^f ßre Maieße a vn trejgrandregret ejueßi

*’ ßice n’ait peu eßreß chaßement admintß^^ quot;nbsp;qu’il la deßre nbsp;nbsp;entend ta quoy elle n’ap(*

” iußjuesa cefteheureremedier, pournatKH^ fin Bdt^efié execute ducofié de ceux d(^ Religion-,n’ayant encore toutes les'villes

” tenues par lefidits delà Religion, eße ren^^' ” es a'voßre Maieße-.laquelle^ a voulu '' firerpremièrement lexemple amp;nbsp;le chemi» ? ” tousautresyde l’entretenement defon ’’ fans manquer en rien de ce qu’elle leuraito^ promû-Acdit feigneur PrincedcmanJc'

“ roit volontiers au Cardinalde Lottî'’ *’ neamp;s fesadherans, s’il ne s’eft pas proU’' ptcmcc departy en la ville d’Orleans:S' ” iln’apasfaitfortir les gouuerncurs qiquot; ” clloyent à Auxerre,à Soyifons autre’ ” villes ducofte de deçà: amp;nbsp;pour lerf' quot;nbsp;gard de celles qui font lointaines, fd^' ” dit feigneur Prince n’a pas fait acconi' ” pagner ceux que voftre Maiellé a def' pefehez par les prouinces, amp;: enuoye let

amp; occafions nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Liu J. 1.17

lettres ex pveffes pour prôptcment leur « faire obéir,(comme ledit feigneur Pi in- « ce en auoit monftré le premier exem- « plc)ôc 11 on peut iuftement defirer amp;nbsp;re « quérir de luy autrechofequcccquiae- » ftéfaid;amp;;s’ilarien oublié ôô efpargné « de ce qui dependoit lors de fon pou- « î uoif.Sô fl on peut dire qu’il ait mainte- « ( nbsp;nbsp;nu quelque autorité à l’endroit des vil- «

1 • qui eft-cedonc que vollre Maiefte en « I doit iuftement imputer la faute,fmon « . nbsp;nbsp;audit Cardinal de Lorraine,quieft eau- «

1 queinfupportables deportemés dont« , onavfé des le commencement és vil- « I nbsp;nbsp;lesd’Oileans,Soy(Tons, Auxerre, Va- «

• fance,ôô premièrement pofé les armes, « ôi où tous aftes d’hoftilité continuent «

I dont on fe peut auifer? Eftoit-cc don- « ’ nbsp;nbsp;ncr occafion aux autres villes, qui ont «

‘ poferî Eftoit ee monftrer exemple amp;nbsp;« donnet chernin à vn chacun d’enttctc-. «

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h.in.

nirrEdiótjd’cmpefcher qu’on ncprocc ’’ daft à la publicacion d’iceluy,en la ron-” deuramp;rfinceritéqu’ilauoic efté promis ” accordé par voftre Maiefté ? amp;: ladite ” publicacion par les cours de Parlement ” ne deuoic elle pas eftre preallable, au ’’■parauant qued’-en pourfuyure l’exccu ” tion contre ceux de la Religion? Mais ” tant s’en faut qu’on ait voulu ledit Edid ” eftre obléruéamp;: entretenu felon la.vo* lonté intention de vortre»Maiefté, ” qu’il s’eft trouuc vne lettre du vingt; ” cinquième de Iuin,donc voftreMaiefté ” aveu vnccopie,amp;:l’originalcftdemei'' ’’ ré esmainsdelaRoynedcNauarrejequot; ” uoyeepar deux CapicousdeThouloquot;'

ze, nomcz Surperfantis Fraçois « pech,qu’ils ont eferitede Paris àaucu’ •’dudit Tholouzc, leurs compagnou*' ” qui contient ces mots : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs

» flez.onteîié grursdement defplatfantes « ledit Edi£l depadf cation n’auoit eiié « en ladite ^!ille-,d autant ejuepar cela la ” £îion des'uillesrebelles erioit retardeegt;gt;'^. » qui a cefiecauÇe il eßoit expedient ” re pour l’astilitépublique, que la public^t^^^ en fut faite promptement en la cour de

lement,leplits Çommaiïement qiiefaireß_ji « fournit,faas aucunefolenaite, execution,ni. lt;lt;■' froclamatïon^ff“aueclesïeflticiions ^mo- ^lt;. difications telles équot; autant ffandes cfue la « Cour autfe fans les inferer a I’Äreß de ladite lt;c fuhlication-.mais ^u’ellcsfu]fent efoitesfeu- a lementauregifirefecretde ladite Cour : d“-

1 autant que leurfdites Maießez entendoyent « i nbsp;nbsp;nbsp;que ladites publication fut faiteßguratiue- «

■ deuant. Que fi on allégué qu’il ne faut « ! affeoir iugemcnt fur les leitres^Sô lan- « ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de quelques feditieux particu- «

I lierspout iugev de l’intention generale: gt;nbsp;ledit feigneur Prince en feroit d’accord „ ‘ volontiers, fi ce n’eftoit que l’intention i nbsp;nbsp;nbsp;defdics feditieux a eftéfuyuicamp;efteftu-

' ôômife fous les pieds. Car il efl; bien cer „ ( tain que ladite cour de Parlemêt, apres „

auoir receu quatre iuffions de voftre „ Maieftcja procédé àladite publication „ auffifrauduleufement que malicieule-\^ ment: enadiouftant ces mots a icelle, ,, contrele texte expres de 1 Ediâ publie, „ h.iiii.

” comme il eli contenu auxregißres d’iceUu, ” auquel on fait bien qu’ils ont inleié deS ” modiHcatiôs6creftridions toutescoæ “ traites à la fubftanceamp;: intention dutlit ” Ediól.- mefmement pour laconfirmâ' “ tiondes Arcftsparcuxdonez pendant . les troubles, amp;nbsp;pour excepter dudit E' ” did le reftabliflement des officiers.

” façon qu’on voit qu’ils font plus ialoü^t “ de leurs paffions,amp;: de leurs iniques iU' ” gemensjque de l’cftat èc autorité de ” ftrcMaiefté, par laquelle ilsfubfiftenC!

comme s’ils auoyent vn autrehonnctit ” amp;nbsp;vnautreintereftquelevoftre,outl^

” ftablir vne autre autorité que la voftt^' ” (cequ’ils neferont moyennant lagtat^ ” de Dieu, amp;nbsp;tant que ledit Prince aut^ ” moyenderempefcher)amp;:,cequi efte”' ” core P is,qu’au lieu defeire quelque tl^' ' ” monftration de mefeontentementti^ ” leurdefebeiflance amp;nbsp;rebcllion,onl£^^ ” a fait obtenir Lettres clofes de voftt^' ” Maiefté, par lefqucllesellc leur maP“ ” entr’autrcschofes, ^^elleapourag^^^ ” bles le s rem onßrances de refta par euxfi^^^. ” de publier le dit Edi£}. Et quant à ce

I que de ce qu’elle auoit promisledit (eign. « ’ nbsp;nbsp;Prince lu p plie tres humblement voftte «

‘ Maicdc luy pardonner, s’il dit QtTil ne «« ' nbsp;nbsp;fetrouuera que luyjn aucun de ceux de «

‘ la Religion le foyent aucunement re- « fentisdesfruiStsSó effcótsdcla paix, Sc « ‘ qu’il leur ait rien cfté gardé de ce qu’il « auoit pieu àvoftre Maieftéleuraccor- “ dec; maisau côtraire,queles opprelfios « ' nbsp;nbsp;6c violences qu’ils ont Ibuft'ertes depuis ««

' icclle,font beaucoup plus grandes que « celles que l’on leur a fai£treceuoir pen- « • nbsp;nbsp;dant la guerre ouuerte-. tellement que «

s’ils vouloyentauoir cfgard feulement “ ' a leurs perfonnes, ils pourroyent dire * ■ véritablement, tem^ s de la guerre ’ nbsp;nbsp;nbsp;leureftott -vn tem^s de paix : dr tel qu'il eH »

* auiourdhuy, ce leur eß vn temps de guerre..^ ' treßruelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,

' quieftdiä, ^riilferoittrop eßongtK de_j n raifon du deuoir de bonsßtbiets, de vou-

® ellenepuiße,ou elle^ cognoißroit quelques “ ’’ nbsp;nbsp;grand inconuenient,amp;pour euiter la ruine •*

izz De latroißemc Guerre ciwle-J, quot;nbsp;uer les lieux ou lefditsprefehes (ont eßtibli'^' en leur en h aidant vn autree ^^ue volhf-^ Maieße s'aßcure queßlors qu‘il a eße ße enÇon confiilqu il n'y auroitpoint de

quot; fehç_^ dans Lyon-fous ceux defondit confié eußfent eße preßen s, qu'ils y eußfent aifemt^^ ^onfinty,amp; eonßeille à fa Maieße cç^ qui fut ordonné: ledit feigneur Prince lüp'

* plie tref-humblement voftre Maie^“’ vouloir croire qu’il ne s’oubliera iarnâ'' tant^ni le deuoir qu’il a à voftre Icruic^’ que de vouloir penfer leulemcntaab' rogeren rien voftre autorité, maisâ** contraire qu’il expoferaamp;s ftachenie'’“ ,, amp;: libéralement fa vie en toutes les

calions qui s’offriront, pour l’eftenH^^ ic l’augmenter. Laquellefercfouuie”' dra,s’illuy plaift,quec’cft lachofedoi’’ ledit feigneur Prince amp;S ceux qui l’o'’‘ accompagné, fe font touliours lepl^’ formalifez en tous les traitez Sc accor*)’ ” de paix, qui ont efte tenus,amp; qui ” eftécaufe qu’icelle paix n’ait cftéco*’' ” duc trois mois auparauant , *’ cc que l’on vouloir fruftrer ladite vil^^ ” du benefice dcl’Ediót, amp;: qu’on fait

fté debatueen voftre Confeil àSainét- “ germain en Laye,du temps de l’cftablif “ l'cment de VEdiétde lauier^aucquel atH- “ ûerêt lors les principaux amp;nbsp;la plus part “ de ceux de voftredit Confeil, de l’vne “

l’autre Religion : amp;nbsp;auec eux les plus “ notables perfonnages de vos Cours“ fouueraines. où il fut, apres longue amp;nbsp;meure deliberaciô,arre(té, Qu’es villes frontières, comme Calais, Boulongne, ArdrcSjMcts,^ autres de femblable na turc, le prefehe feroit cftably audedans d.’icelles,afin d’euiterles occafionsdes furpnfcs.Etneantmoins le Cardinal de Lorraineamp;fesconforsÇqui n’ont rien'’^ que de feruir à leurs palfions à quelque “ pris que ce foit,amp;;de donner lieu aux “ chofes qu’ils cognoiflenteftreconuena “ bles pour paruenivà leurs dcfleinslfe-“ ront croire, s’ils peuucnt, que ceux qui “ demandent l’obfcruation des ancien- “ nés ordonnances du Confeil de l’en- “ tretenemét des Edi£ts, veulé t abroger “ l’autorité de voftreMaiefté, que luy, “ J nbsp;nbsp;nbsp;amp;; fes miniftres péfionaires d’vn eftran- “

'gerÇS«: qui en demandent l’abolitionlla veulent augmenter. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

„ Et entant que touche ce quiluit*® mcfmcarticle,vofire Maießeeßti^S marrie queßesßibiets ne veulentprendti^^

„ feureté telle qu’ils deuroy et, amp;nbsp;qu Us „ presd’elle,fourleßeruU (ßconßeiUe/ceqt^^^ „ verroyent eßre flus neeeßairefour le biett ,5 ce Royaume,felon I’obligation qu’ils ouU^ „ dit fcigncur Prince n’a rien a plusgraO'' „ regret ôô dcfplaifir que de ne pouuo** „ eltrepresdevoftre Maicfté,pourluy^' „ beir amp;nbsp;la feruir,comme la choie quiW „ cftleplusàcœur,amp;qu’ilaen plusgra^' „ de recommandation qu’affedion Q'’’ „ euft iamais.Mais il la fupplie de voulcquot; „ côliderer,Queli otdinairemecoo^^ „ uoye iul’ques àfes maifonsdes efpio»’ M pour obier net fes a£tions,recognoift^' M la hauteur de murailles, amp;nbsp;voir s’il y âæ » ra moyen d’attenter à là perfonnc:^*’ » quelle leurete il pourvoit maintena'’’ » eftre presde voftrcMaicfté,cftanî''‘’* „ forces amp;nbsp;vos armes entre les maïs amp;nbsp;« la difpolîtion de fon ennemi. Si dóqu^* » il eft certain(commc ledit feig. Pn^c^ » n’en peut nine veut douter^quel’in^^' M'tion de voftrc Maicllc foitque vosE' « dids fqycnt entretenus, ôi que lafoyâ^

é'Occafonsd'iceSc^f Liu.I, 1x5 feurctc publique quelle a baillée Si iu-rec , foit inuiolablcraent obfcruec Si** gardée, fi contre voftrc volonté on tue amp;i: affafline auec toute impunité vn no- “ breinfinidevos fubiets par tous les en-“ droits de ce Royaume,!! contre vos ex- “ prescommandemés on fait des ligues,“ aifociations. Si côtrairics, cnrollcmens “ d’hommes ôi d'armes,cueillettes dede- ‘

niers, auec aucûs préparatifs de guerre “ pour ramener les troubles ; fi au lieu de “ iuftice,toute iniuftice eft excrcce tout “ ordre Si police renuerfe, S£ que voftrc “ Mâiefté ne puilTe cfttc obey e, en forte**

qu’ô la cotraint d'enfreindre amp;c violer la “ fov publique-.à qui eft-ce qu’on en peut ** imputer la faute finon au Cardinal de Lorraine,qui eft la racine Si la fctnencc card. a« de toutes les diuifions Si partialitcz qui ont cours en ce Royaume , Si qui les “ nourrir Si encrctiêt encore fi fongneu-fement auiourd’huyîEt combien ce foit choie qui doiue afiez eftre cognue à vo-ftre Maicfté, Si à tous ceux qui n’ont “ point efpoufé le parti dudit Cardinal de “ Lorraine, fi cft ce que d’autant qu il y “ vacn cela de lamine euidetc de voftrc

„ eftat,(dcla confer nation duquel ledif „ feigncur Prince eft aüflî grand zclatcuf que ledit Cardinal én eft grand ennci”' „ inuetere}amp;: particulièrement auifi^^ „ l’honneurSó reputation duditfeigne'’^ „ Prince, amp;nbsp;de tous ceux delà Rclig’^*’ „ quifonten ce Royaume,furlefquels'* „ a voulu de tout temps par artifice^ ;/fubtilitez rétorquer crime d’atteni^^ „ dont il eft notoirement atteint amp;:coul' „ pablc, ne pouuant pi us porter qu’au^'' „ vn extreme regret amp;nbsp;dcfplaihr teH^’ „ impoftures calumnies, ils fe fontt^' „ folus à cefte fois de ne plus diffîmulct^ „ temporiferenchofe de telle importa’’' „ ce. Et confcquemment puis que le”' „ longueur quafi incroyable patience”^ „ peut feruir qu’à rendre ledit Cardi”’^ „ plus audacieux amp;: infolentiamp;afin’!''.^ voftre Maieftépuifle encore mieux 1^ ,, ramcnteuoirles deportcmésamp; aâio”' dudit Cardinal de Lorraine, fans reC”' cher les chofcsdeplus loing,ledit 1”’' gneur Prince fupplie voftre

J, vouloir confiderer feulement à pouuoit tendre le droit prétendu Curdwul eß ceux de fumuifon fir la nbsp;nbsp;,

it' it

I«

dAnioa,amp; conté de Proaenceßa recerchc^ quot;nbsp;qails ont faite de leur race amp;nbsp;genealogie.^, “ par laquelle ils ont vovrlu fauffement Sc “ contrevérité fouftenir quilseftoyent “ iffus du fang des legitimes Roys de Frâ- “ ce, amp;, que la Couronne auoit cfté vfur- quot;nbsp;pce par vos predecefTeurs fur leurs an- ” ceftres ; amp;c i quoy tendoit la tyrannie quot;nbsp;dont ils vferent du temps du Roy Fr an- “ çois fécond, pour abolir amp;nbsp;exterminer “ les maifons de Bourbon, de Montmo- “

1 de tous les autres Princes Sc feigneurs quot;nbsp;il qu’ils ont cftimé pouuoir soppofer à “ V leur violence Se tyrannie-.dont ils ont “ (1 ‘ encore redu vn tefmoignage affez ma- “ t nbsp;nbsp;nifeftejors qu’on fut en doute delà c6- “

t fait toutes les pratiques Se menees quot;nbsp;t pour faire affafinermonficur le Cardi-f nal de Boni bon, monfieur le Chancel- ‘

lier,meffieurs les marefehaux deFrace, Se autres notables perfonnages devo-ftre Confcil-.Se outre,(;««oyédes bulletins par toutes les villes de ce royaume pour faire prendre les 4r»2W,pourmaffacrer gene-

if râlement tousceuxqui nefontdck'’' partyamp;: faótion. Et d’autant qu’ils”'

ïgt; pouuoyent pallicramp;defguifcrccfteO’' ’gt; trcprifcdu manteau.de Religion,(coi”' 3gt; me ils font tou tesÆellcs qu’ils ont coct' if ceux delà Religion réformée)pout^' ï» que tous lefdiéls feigneurs fontprof^* » fion de la religion Romaine, tômcc”’ ï» ils mirent en auant qu’ils fauorifoyc” jgt; le parti de ceux de la Religion, amp;nbsp;q”’ »3 cftoit trefneceflaire dcs’édelFairepf' »» mierement,pour auoir plus ailcff^J' » raifon defdits delà Religion; amp;nbsp;quc”^ 33 ftoyent Politiques, qui eftoyent en”'’ S3 res pires amp;nbsp;plus dangereux que Icsb” S3 retiques.Que s’il auenoit (que Die”''' 33 vueille ) que ledit Cardinal amp;nbsp;fes fer” S3 teurseuifent execute leurs defleinSii' )) contre les princesamp;fcigncurs de SS ligion réformée,que contre ceux”” 33 religion Romaine, qui ne font deR”-33 humeurs amp;nbsp;parti: (lelqucls ils appell”'' sgt; Politiques, pource qu’ils veulenten''^ 35 tenir la paix, amp;nbsp;qu’ils font ennemi” 35 troubles)qui eft-ce qui pourroieg”'’”'' a, tir voibcMaicdc delcur violence 33 pourroit empcfçher qu’ils ne fc

fcnt dc voftrc couronncjaquellc ils di- « fcnt leur appartenir ,amp;auoir cftc vfur- « pee fut leurs anceftres parles prcdeccf-t* leurs de voftre Maicftc ? Commet vous «

repteientera-on aufli l’audace de ceux u de lamaifon dudit Cardinal amp;£ de leurs « confors Sc adheres,quand ils fe failirent «t

’ de Fontainebleau, auec armes defeou- « uertes, dont ils ramenèrent voftre Ma- « iefté pleurante, comme prifonnicrc SZ captiue, das voftre chafteau de Melun: « amp;: de là à. Paris, où ils vous firent faire v- « ne entree autli hôteufe que vos prede-

lt; font prouenues les diuißons partialités t* ^ut ont depuis eu cours en ce Royaumes Mais peut-on bien demonftrer corn- “ bien voftre autorité amp;s grandeur eft in- «.

i tolerable amp;nbsp;fafeheufe a (upporter audit « Cardinal de Lorraine, amp;: combien il a lt;« defirc de deftourner ceux de fa maifon lt;4 de voftre fubiedion, quad il a recerché lt;4 les moyens de faire le feu fieur de Gui- «e fcfonfrerc,princcdcrEmpire,ôôobte- lt;4

** nu vncfauucgardc de l’Empereur ,1a-“ i quelle il euft fait publier fur vos terres 14 '' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i.

» amp;nbsp;pays, s’il n’euft eflc empcfche parJ^* VtWs ficurs d’Autaccamp;: deSalcede; lefquel’’ cc^**d^ qu’ils foyent de mcfme rcligi^^ Salade. queluy,ünepeurcnt-ils pourtanediß“'

» faite à voftre Maiefté ; comme fi » n’cuft point eu le moyen degarentirl^' » dit Cardinal d’opprefsion amp;nbsp;violent^' ainlique vos autrcsfubietSjfansauoquot;

•gt; recours à l’Empereur, duquel il ne lt;1^ ' nbsp;nbsp;» pend, ni ne tient en chofe quelcoq^c*

» ünon d’autant qu’il a le cœureftrang^' » Sinon François: corn me ildemontl^ » aiTezounertemet au Concile de Tr^'' » te, où, au lieu de conferuer les pree^' » nencesôi prerogatiuesqui ontefte“* ” toute ancienneté concedees Si ” bueesàvospredeccflcurs Roys de » ce , il nia Si reuoqua en doute vol* » preeminence,pour en inucftirôiho«'* •’ rerl’EfpagnoI. Enquoyl’iniurceftP » tenon fculcmétàvoftreMaiefté,i”’'' gt;gt;nbsp;à tout ceft eftanpenfant aufsi inrinii^ » voftred. Maiefté des prattiquesS^ fj’i » nees,amp;del’eftroiteintelligence » auec ledit Efpagnol: iufqucsàluyl^’ » entendre toutl’cftat des affaires de

Royaume,8c comme toutes chofes fc « ' paffcnt.S’eft-ü brafle quelque deflein «• * nbsp;nbsp;contre ceux de la Rcligion,foit aux pre- ••

J maintenant, que par l’auis confeil «• dudit Efpagnol, qui ne de fire rien plus « que de voir la meilleure part de la no- « blcireefteintc, (qui eft la principale for «

J ceamp;icolomnedccefteftat)pourpuisa- « pres en auoir la poffeffion tant plus feu- „ rc 8cpaifible? Y a-ilmoyen plus propre ,t pour paruenir à cela,que par les partia- lt;lt;nbsp;litez Scdiuifions que Ion feme amp;nbsp;nour- „ rit fous couleur de Religion entre les «

’ gentils-homes de ce Royaume,lefqucl- « . les le temps ne pourra iamais effacer? « . A quelle autre fin tendent toutes ces « ( confrairicsdufainâ.Efprit,8cZgt;^««yd;»- ••

^7« qu’ils appellent ? où quelques gen- « tils-hommes de la religion Romaine « mal confcillez,s’oublient tant que de « il confpirerôc iurer la ruine de ceux de la lt;«

Religion tefotmee,qui ne défirent rien « plus que de viure aucc eux en bonne «

J) fraternelle 8c amiable intelligence, co- « i( me auec leurs confreres,concitoyens ,lt; amp;£. compatriotes, 8t la plus parc d'en- « ,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i-ii.

Delo, troißeme Guerre ciuilc^, n tr’eux , leurs parens, amis, amp;nbsp;alliez’ „ Mais qui inuenceamp;faicdrcfierleidites „ confrairies,finon ledit Cardinal,q^i » a promis les faire aucorizeramp; approU' « uer par voftre Maicftc ? combien « vous ayez donne aifcza entendreqü® » telles chofes vous defplaifcnc ,conini^ « trcfpernicicufes à voltre eltac, A quoy « peut tendre ce que ledit Cardinal’ « mande par toutes les prouinces, » n’eußpoint à. adioußerfiy à toutes les

amp; deßeßhes de voßre Muieße-, concernif’^ tes l’entretenemet de l’Edillßelles n’efitf ' t‘ marquees de certainßgnetfY.ztie.f-nxä.-fl^'“ » quelles a-on obey ? qui eft autheuri^’ toutes les dtfobeÜTances rebclliö”’ « qui fecommettent partout le Roya'’' » me? Qui a empefehé la publication » l’Edift, S)i. qui cmpcfchc encore Face’’’ gt;’gt; tion? Qui efteaufe que la Cour dcp’f mened'^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcTholoufe a rcfufé.nonobft’'

TJioioufe quatre iuifions de voftre Maicfte, procéder à ladite publication,lînonl^'

” dit Cardinal ?amp;: qui leur manda qu’‘ ” tinfent bon, amp;nbsp;que dedâs trois niois^’^^ ” verroit Feftatdcsaftaircs bien cha’’^ ” en France? Qui fait que voftre Mai^’jj

équot; occufions d’icelles i Liu.I. ijj cft contrainte de contrcuenir à lafoy „ J publique quelle a iurec,afin de luy fai- „ 5 reperdre fa reputation cnuers tous les „ i Pcinccs,potentats,Sô nations eftrâges, „ pour leur feruir d’exemple de ne s’y fier „ , jamais Gnon ledit Cardinal, qui eicri- „ . uoitvnclcttre,incôtinent apres la paix, « 5 nbsp;nbsp;foubfcrite de luy amp;c du fieur d’Aumale, „

I à madame de Guyfe leur m ere, conte- « , nante ces mots, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’auoit eße en leur

) putßance d’empefeher la coclußonde lapiixt „ I maii eju‘ils empefiheroyet bien l’execution: „ . nbsp;nbsp;nbsp;en forte qu ellefe pouuoit aßeurer ^ue ce ne^ „

Qui fait donc quela iuftice n’a plus de „ , lieu en ce Royaumc,amp;; que toutes diui- „ J fiôs amp;nbsp;partialitez y côtinuent, ôô qu’on „ pcutauectoutc impunité tuer ôcmaffa . cretinfidclcmét toutes perfonnes qui,, 1 ne font du party Si de la faftion dudit,, , Cardinal’.Qni (olicite tous les iours des i hommes pour attenter aux perfonnes { duditfeigneur PrinccSi dudit fieur A- quot;nbsp;mitaVQ^iaenuoyélcsfoldats iniques “

5 dedans les maifons dudit feignent Prin “ (1 ce,pour le tuer, finon les miniftres Si quot;nbsp;c executeurs des volontez dudit Cardi-

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MH.

„ nabainfi qu’il a efte vérifie par les depe „ fitionsamp;confcftionsdedeuxquionit' „ lté conllituez prifonniers? Qui a voule „ praétiquer desCheualliersdel’ordreê^ „ des capitaines pour affafliner ledit „ Amiral,finon les gens amp;nbsp;penfionnaire* „ dudit Cardinal, dont ledit ficur Amit’* „ a elté aduerti par ceux-mefmes qui^' „ noyéeefté priez d’eftredelà partie’Qi' afaitmalTacrcr leficur dcSipierrcSi^ „ trentelix gentils-hommes,finon lcd)* „ Cardinal?au logis duquel arriua prcD’’' „ erement qu’en nul autre,celuy qui3p' „ porta la nouuelle de celle mefeban'* „ cxecution,amp; don t le Cardinal de Gf)' „ fefon frère auoit fait courir le bruit piquot;' „ d’vn mois deuant que le faiét full exequot;” „ tcîQuiafaitaullî tucrlefieurdcMâquot;^ „ fey lieutenant de la compagnie des gquot;* „ darmesdemonfieurd’Andelot,eftâ*quot;

pecis cnfiins parla main, amp;nbsp;n’ayant mais CU querelle ou different aucc^'’' cun, mais seftant comporte auccgt;‘ voifinSjamp;r;autresjde quelque rclig'®quot; qu’ils fuifent, autant doucementöit?’ cieufement qu’autre gentil-homme'^

eccaßons d'iceUi^-, Liu.I. 13$ ceRoyaume-.lînonle Cardinal, ou fes « miniftresÆt toutefois luy ayant nague « ' res efté mandé par monfieur le Duc de « * nbsp;nbsp;Lorraine fon nepueu, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luy fimbloit

* 24aiefé, à caufe des grandes h^ynes amp;nbsp;int~ lt;• * nbsp;nbsp;nbsp;mitiez qu’il auoit défia en ce Royaumes, ««

quis’augneteroyent encore d'auantage par » laialotfie..jqu’onauoitàl’entremife-jdela « ! nbsp;nbsp;nbsp;chargea qu’il auoit des affaires,amp; qu on luy lt;•

imputeroit tous les maux amp;nbsp;calamitez qu’- » ' nbsp;nbsp;nbsp;on verrait en France.^ : il luy fit reiponfe, lt;c

i' ^fi^ilnefemefioitderien,amp;qu’Une fie te- •• ' nbsp;nbsp;nbsp;noitpres de vofire^ Maiefiéfinon d’autant ««

mépô»r/«jF.Tellement qu’il apparoitaf «« 1 fez que cell pour lafeureté de fa per-5 fonne feulement, qu’on entretient en- « f nbsp;nbsp;cote vne armee en ce Royaume,Sóqu’- «

onfaitfaircàvoftreMaiefté vnedefpê «« ' fc infupportablc; qui ne peut tourner ' qu’à vnc extreme foule ôôoppreflio de « ' voftre peuple, ô£ à la ruine SÎdefolation « ' de voftre eftat. Car fila feurctcd’yn « ' Roy conûfte en l’amour Si beneuolen- « ’ nbsp;nbsp;nbsp;ce de fes fubiets, quelle occafion peut «

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i.iiii.

ry6 De Utroißeme Guerre ciuile^i « ftre Maicfté dc vous armer contre ccu’ » qui ne veulent amp;nbsp;ne demandent rie” » plus que de vous fcruiramp;: obéir? Mai” gt;, pour mieux couuriramp; defguifcr cela? » luy femble que c’eft aflez de prendre « abufer de voftre nom,amp; faire courird”* « faux bruits, corne il a encore naguère’ n fait,que voftre Maiefté luy auoit acco’ „ dé ^^edatis bien peu de temps les » grainsles autres biens fereyentferrei fi » les riuieres no gayables : amp;nbsp;que les tailles è lapluspart dlt;LJ vos autres deniers leue^d'

» declareroit la guerre ouuerte a ceux de U M ligio»') é“ cependant il fallait trous^^ « tous moyens pour aftrapper les chefs. Il M bien encore ii hai dy,ou pluftoft imp”' » dentjdefàirecetoftà la Roync,quc(ie » publier aufd que fa Maiefté luy auof M puisnagueresfaiét inftanccdcrcxec”' M tion qu’il auoit entreprife contre le’ » chefs de la Religion : qu’elle ne forte” M point fon cifeôt,amp;; que toutefois le tép’ » de la fainét-Iean eftoit pafte, das lequel „ il affeuroit d’en faire voir quelque ch”' „ fe, amp;nbsp;que pour tout pottage on n’auo” „ attrappé queSipierres. Et fur ceil fut » refpondu à fa Maiefté qu’il n’auoitpe” faite

faire mieux:pour les grands adnertiffe- “ mensqq’auoyent eu Icldits chefs delà “ Religion;mais qu’il cfperoit qu’on en quot;nbsp;orroit bien toft des nouuelles, Sgt;c qu’il “ cftoit befoin cependant que fa Maieftc “ cfcriuit fouuenc aufdits chefs, pour les “ entretenir de belles Si gracieuîcs paroi- quot;nbsp;les, afin de faciliter l’entreprife.

QV^ELLE opinion peut auoir voftrc “ Maieité du preft qu’il vous a nagucres quot;nbsp;fait faire de trois cens mille liures à cet quot;nbsp;pour cent,de lean Baptifte Gondi fer- quot;nbsp;mier des abbayes du Cardinal de Guy- “ fc fon frere ,Sc feruiteur de toute leur “

i propres qu’ils vous font fi charitables? “ ' Quel fecours pouuez-vous efperer d’- “ '' eux en vn autre vrgent affaire, qui ne “ leur fera point propre amp;nbsp;particulier CÓ- “ ' me ccftuy-ci? auquel intereft vous fc- * ’ royent-ilsprefter de deniers? Eft-ce “ ' donc fans occafion que ledit feigneur quot;nbsp;' nbsp;nbsp;Prince,ô£ ceux de la Religion,font refo

' lus de s’addreffer audit Cardinal? Mais ’ nbsp;nbsp;iufques à quand fera-ce qu’il pctfuadc- ‘

ta par fes artifices que c’eft à voftrcMa-iefte qu’onen veut, quand on declare

ïjS D e la troißetne Guerre ciuilcJi „ amp;nbsp;qu’on protefte deuantDieu que M à. luy feu 1,Se à fes minières amp;nbsp;adherent’ „ non à autres, amp;nbsp;qu’on en déduit les iquot;' „ ftesamp; neceflaircsoccafions’Iufques^ U quand fcra-ce qu’on adioufterafoy „ deiguifemensSd mentericsinueterecî' „ Ledit feigneurPrincefupplietrelliui”' „ bleinentia MaicftédelaRoynefcvo'’ U loir fouuenir du langage qu’ellea tai’’ „ de fois tenu, amp;mefmement à Chaftil' „ Ion, en la prefence de feu monficurl^ „ Coneftablcamp; dudit fleur Amiral,^' „ ledit Cardinalduojt ce malheur de troubï'^ » toutes les compagnies ou il allait : » floit caufe de_j toutes les parti alitez, „ ßons qui s’entretenoyententreuos Jabteigt; », Enfemblc fe refouuiendraaufsifs’ilM

», plaift)coinmelcfcuroyHcnry,debogt;'' » ne amp;nbsp;louable mémoire,amp;: auquel „ auoit autant donné d’experienceamp;îlt;)' ». intelligence qu’à nul autre de „ temps, cognoiflant l’ambition amp;1’^^' », meurduCardinal,amp;detousceuxdc*’ », maifon,peu auparauant qu’il décédai » auoitrefoludeles eflogncrdefa CoU^i Maiîmi- lesrenuoyer en Lorraine.Qu^^^^’^f pereu^' inet en aauffî donné l’Empereur regn^* ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aü'

amp; occdßons d’tcelli_jy Liu.I. auiourd’huy,quand il mada à voftrc Ma “ icfté nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutes les guerres d?“ diuißons qui “

eßoyent en U Chr^ienté yfrouenoyent du « Cardinal de Granuelles y^du Cardinal de Lorraine? Et toutefois on le tient pres “ de voftre Maicfté, on entretiét vnc ar- “ mee pour fa garde, on vous fait nourrir « vn fcrpent en volhc fein, qui n attend « que l’heure ôô l'occafion de vous mor- « drc,amp;; vous bailler fon venin.Quel mal “ eft-cc,qucles cftrangers,qui font cflon gnezdu danger,voyent Si prcdifcnt no “ Üre ruine,Si que nous ne la pouuosvoir à nos pieds;Quieft-ce qui ne verra qu’-

temps pToietté,8i qu’il pretend d’affoi-blir tellemét ccft eftat par diuifions Si partialitez, fous couleur de religion,« qu’ilfoit tant plus aifé d’en chaffer par- u apres le iufte legitime heritier Si pof feffeuCjpouren inucffirl’eftrangcr?Car « queluy fert la Religion que de mate au « amp;pretexce?Peut-on eftimcr qu’il (oit lt;c meudezele d’vne religion,laquelle il ce avoululaiffer pour prendre la Confef-fion d’Auguftcjfi on eut voulu rcccuoir ledit feu fieur de Guyfe fon trete pour

140 Delà troißeme Guerre äuilcy, ” Prince de l’Empirc?Et quand on luyt* »’ monftre combien il etl à craindre q“' » l’Efpagnol ne triomphe de noftrcriii ne,amp;; qu’il ne prépare vne cncrecen*^ Royaume,eft-il pas fi téméraire,pour^ purger,amp; reietter le blafmc fur la Ro)' « ne,qucdcdireenpublic^^6’y4//yp.â^' « ieße,elle dit iju’elle ne s’en donne *' coup depeine, d’autant qu’elle aime ” fill ft commefies enfians mafles'i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

*• Quand bien Dieu feroit la grac^’ « voftrc Maiefté de compofer les »» rens de la Religion, quelle efpcran*:' » cibce qu’il vous demeure de pouuc® quot;nbsp;iamais efteindre les inimitiez priuc^ ” que le Cardinale fes adherens lèmC' « auiourd’huy encre vos fubicts? Queh^' » mcdepourrez-vousapporcer à laph)^ » quife rend auiourd’huy du tout ioC*' » rable, par les meurtres, aflaffinats^ « maflacres? Quelefpoir de iamais pûquot; uoir réconcilier amp;nbsp;retinir les volonté » devosfubietSjlefqucllcs fontiourn^'' „ lementpar nouuelles injures rendü^ irréconciliables ? Faut-il douter qud^ w guerres foyenthéréditaires, comiuc^'' » Efeofle, amp;nbsp;qu’il ne faille attendre^?

lt;$* occafions d’icelk^, Liu. I. 141 mefmc miferc óó dcfolation cn laquelle . la Roy ne a efte remife par le pernicieux Royne j cofeilque ledit Cardinal a baillé à ladi-jl teRoynefaniepeeî Sinousauons veu * les peuples s’efleuer pour les falines, 6c “ pour les furcharges 6C tributs excefsifs quot;nbsp;que les Prices ont impofc fur leurs fub- quot;

i- iets: (qui font caufes illegitimes, 6C qui quot;nbsp;fentent fa rebellion) quo pourroyctfai- quot;nbsp;rcccuxquienontlcsiuftcsôC neceffai- “

,'j res occafions,aufqucls on veut non feu “ Ç Icmcnt iniquement rauir tous leurs “ biens,maisauflî leurs confcicnccs,leurs quot;

. honneurs, 6c leurs vies ; pour puis apres “ plus aifement vfurper l’cftat de lear “ Prince naturel,que ledit Cardinal a de quot;nbsp;tout temps affcâé, 6c lequel il fçait ne quot;nbsp;pouuoir diminuer par les guerres cfttâ- “ gères, ains feulement par les ciuilesî Se “■ peut-il trouuer entre Icsiniuresôcvio- “ lenccs qu’on peut faire, qui puiffe plus quot;

J coduire 6camener l’hômc en dcfelpoir, quot;nbsp;J, 6c luy faire perdrepatiêce,quc celle qui “ fe fait à la confcience, à l’honneur,Sc à quot;nbsp;la vic?Si donc ledit feigneurPrincc,qui ‘ a ceft honneur d’appartenir à cefte cou ' ronnc,ôc qui ( outre l’aft'cétion qu’il pov i

Ï41 DtUtroißemeGuerreciuilcJi ” te naturellement à la conferuatioolt;J'' * celle)yavn intereft fi notable,qu^ ” foit maintenue amp;nbsp;côferuee: Simoii^''' ” l’Amiral,quia ceft honneur d’en^ft'* ” l’vn des principaux officiers, amp;nbsp;tant“' ” autres{éigneursamp;:gencilshommcs,lt;l''’ ” font vos fubiets èâ naturels d’icelle»''^' * ent l’cnnemy à la porte, opredde s

faifir, n’employeront-ils pas 06 le’*’ ” biens 06 leurs vies pour le repou/TenSquot; quot;nbsp;ront-ils fi traifi:resÔ6 infidèles à leütp’ ” trie56 à cux*mefmes, que de s’en wif* » lt;S61aiflbr entrer les ennemis? Lesautf^' » Princes, ficurs officiers de celle » tonne, qui luy font obligez de fetm^'’' M ô£ fidelité,permettrot-iis qu’il leiirf^* » reproche que de leur temps on aitcM » féleur Roy 56 leur Prince delôn lî^t

ic throne, où Dieu l’a legitimemef’* » ftably?Lcur fera-il imputé qu’ilsay^”' » efté fi lafches 56 defloyaux que d’ai^“’'^ „ veu deuant leurs yeux rauir le fccf’*’ „ de leur Roy, pour eftre transféré^ „ mains d’vn ellrangcr?Et quad bien f”' « core les adions du Cardinal ne „ droyent point à la fubuerfion totak“^

le confeil qu’il vous donne, ne foit non « feulement inique ô£ malheureux, mais « du tout intolcrable’Ledeuoir Si office «

vn Roy enuers fon fubicél? y a-il rien en « cemôdcquipuiffceftrcplusplaifantni « aggrcable à È)ieu,ne qui approche plus « de fa Diuinitc ,que de gouuerner fon « peuple en route iuRice Si équité? Y a-il «

f* chofe plus propre àvn Roy, que d’ay- « mer le reços Si vnion de fes fubicts, «

* pouruoir a leurs maux, Si les releuet « t nbsp;nbsp;des calamitcz Si oppreffions, les ga- «

P tcntirdctoutesiniuresîQuiafaiélquc » plüûeurs eftats populaires Si republi- •• lt;nbsp;nbsp;nbsp;ques ont cfté long temps conferuees en «

nablc à cela? mais au contraire ne vous quot;nbsp;fait-il pas tenir vne armee presvoftrc « perfonne,Si par tour ceRoiaume,pour

'' faire craindre vos fubîets, afin de « vous nourrir en vraye crainte Si defian- •• ce d’eux, qui ne demandent Si ne défi- «

*quot; rent ricn plus que vous rendre I’obcif *’ fanceamp;la fubieótion naturelle qui^* ” vous doyucnt?Nc vous confcillc-ilpä’ auffidelaiflcr meurdrir, tuer amp;:facci'

** ger ceux que vous elles obligé de co^' ** lcruer amp;nbsp;maintenir en feuretc cont(‘ * les iniullices violcces ? Bref y a-ilric'' plus contraire à toute iufticc,qucl^ “ meurdres , cruautez amp;nbsp;inhumaniîf’ ’» qui s’exercent iournellement partoquot;’ ” les endroits de ce Royaumeaucctoüt* ” licence amp;nbsp;impunité, fous raucudiwf'' Cardinal amp;nbsp;de fes adherens,qui fe va'’’ « tentauoir vn confentement devoft'* « Maieftéî

” Si donc on voit à l’œil ce qui D«’ ” peut nicr,amp; quêtant de fois vollreM’' « iefteaeferitaudit feigneur Princeô^^ ’gt; mirai, qu’illuy delplaiftmerueillei''^ ” ment d’eftre mal obey ,amp; qu’elle »''J « trefgrand regret que fa iuftice n’cft quot;nbsp;cxaélcment adminiftree comme » ôelireamp;entend:fi voftrc Maieftéaij’ de fois inftamment prié la Royn^“

tourne iamais aufdites guerres ciuiles, *' pource qu’il y alloit de voftre Royau- lt;* me, amp;nbsp;que vos plus fideles amp;nbsp;affeélion-nez fubicts voyent Ic Cardinal de Ler- tt rainc,qui ne tend qu’à les ruiner-.s’cftrc s* y fait! de voftre autorité,Sê qu’en abufant ** !* d’icelle,il fait acheminer vnc armee iuû te Y * ques à fept lieues de N oyers, pour fur- y, prédre lefeig.Princc Âmiral,amp;^ ' ■ toiteniët les taire aflatTme r,cotre lâîeu t* ' • î* reté 8z laFoy promife,6c vous contraint

i* ellongnees d’vn bon Roy,pour vous fait* i' reperdre l’amour Scia bicnuueillance «•

de vos fubiets; qu’il difpofe de voftre t* Royaume à fon plaifiv ôz volonté, Sô le **

11 veut réduire en telle extrémité qu’il ne lt;* foitplusenla puilfance de voftre Maie-

1' fté,ni de vos fubiets, ( quand bien tous ‘* dift'erens de la Religion feroyét efteins ‘*

1 Si abolis) d’enfeuelir ôô faire oublier t* Il toutes les querellesô£ inimitie2,quige ‘* neralement prennent racine és cœurs **

*' amp;s efprits de vos fubiets, à caule des ** meurdres amp;nbsp;cruautez quifccommet-“ têt par touf.Que doyucnt faire en cefte “

I4lt;î De Utwißeme Guerre duties, ” bons amp;nbsp;fideles iubiets, (qui ne peuuef' ” endurer autre Empire que le voftf^ ” voir vodre Couronne amp;: voftre cftâi' ” voir leur Religion , leurs honneurs^ ” leurs biens entre les mains de leurs c” ” nerais coniurez,fleurs vies.amp;voft'* ” Maieftc:fans moyen defcpouuoirg* ” rentir,nyeux,del’ininfl:iceamp; viole«^^ ” delaquelle ils ionc aulîî contraints '• publiquement menacezlquedes’ail'' ” îer particulièrement audit Cardin’ ” qui en eft(eulchefamp;. motif?

” runce otipatiencepenuent-ilspltis aaoit/ ” uoyans de loin ce calamiteux ora/^e^vou^^^ ” ans tant de fois aduerty (f reprefentéli^[ feres amp;nbsp;inconueniens cjui enpourroyenf^^

” uenir,amp;'U0M^ ayant par infnies remofiß^ ces fupplié d’ypouruoir? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;।

Protefta. Vo IL A pourquoy le feig.Princc^^' tionrefo- mirafö^ autres üeursamp;gcntils-hôtf’^ fe^neurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trcshumbles amp;i. obeil^’f'

Prince,A amp;nbsp;trelaffevfionncz fuhiers ikferuic^''; mirajamp; Jefiraspluftoft s’expofer vertueulü'^' hiOTm«. ^rcfolucmcnt à vue mort honof’

„ Sôiude, que d’endurer vne telle in'^ » faiteavodreMaieftéô^ à tout ceftd' -H apresauoirprie tousles princes,

amp;occaßons et icelles, Lite.I. 147 potentats,ô£ alliez confederez de ce- lt;‘ fteCourône,amp;:qui ont quelque intereft «« ou afFcâion à la côleruation d’icelle, de « leur vouloir prefter le lecouvs Si aflifte- « ce qu’ils vous doyuent, Si font obligez « devousdônercnvnetclleôi fi extreme « neceffité, ont piotefté Si proteftent de- « liant Dieu, Si deuât tous peuples amp;nbsp;na- « rions eftranges,aufquellcs la cognoifTa- „ ce de ce fai£t paruicndra,Qu’ilsveulent, „ entendent Si font tefolus de s’addrefTcr „ particulièrement au Cardinal dcLor-raine Si les adherens, corn me à la four- „ ce, racine Si origine de la ruine Sifub- „ uerfion qui menace celle Couvônc; Si « lespourluiurc comme periures, viola- „ tcursSiinfrafteursdcla foy publique, ennemis coniurez de cell eltar,8i du rc , I posSivnion de ce Royaume-.fans qu’il lt;

puilTe élire tourne à blafme audit fei- . gneurPrinec amp;C. autres de la compagnie s’ils ne rcçoyucnt ci apres les expcdiiiôs J qui feront faites en voftreconlcil oùaf J fillcra ledit Cardinal, ou fes adherens:

non corne s’ils prouenoyent de labou-ehe Si'mandement de voflre Maicllé, mais comme baflis Si forgez du Cardi-

148 De Utyoijieme Guerre ciuilcJ, « nal amp;nbsp;fes adherens-.lefquels ils recufei’' « en toute chofequi les pourvoit conctf « neryamp;c le faiót general de ce Royaum^ » amp;nbsp;entendent que de tou tes les mifet^*’ » calamitezamp; defolations qui en aduie” » dronr,ilnelcuren pourra à iamais » eftre imputé, ains audit Cardinal ” complices amp;nbsp;afl'ocicz, qui en fontl^’ » feuls autheurs amp;nbsp;la feule caufe : pour^ » ftre le tefmoignage, que rend auiourlt;i » huy ledit feigneur Prince ceux « copagnie,de leur innocence, amp;nbsp;de » fidélités«: loyautéenuers leur Prince^ » feigneur naturel, à iamais remarque^' » toute la pofterité. Paid àNoyers^* » xxiii.iourd’Aouft, l’an m.d.lxvP’ '

0^E iourmefmcs le feigneur Prin^' Noyers,accom pagn^“* prince. Madame la princeflefa femme lois^”' ceingt;de,les Princes St princeflesfes^'j fans iufques aux plus petits qui eftoy^J encoràlamammelleamp;au berccaUt^ auec luy ledit fieur Amiral conduiÉ*quot;’ Madame d’Andelot fa. bcllc-feui',!^^* moifelle de Chaftillon fa ûllc, leic^”' fils dudit fieur d’Andelot qui eftoic p’

amp;occaßüfis d'icelles, Litt.L 149 reillemét à la mammelle au berceau: Si print en paflant fes enfans Si filles, les aucuns aagczdetroisà quatre ans.

C e, train accompagné d’vne partie de Gentils-hommes Si feruitcurs do-mcftiquesfmoncât au nombre d’enuiro cent cinquante chcuaux)ayant efte codait à grades iournees Si exccffiucs par chemins efgarez Si villages peu logea-blesjtrouuans tous les ports Si paffages faifis Si occupez,ffuyuant le reglement que nous auos dit ci dcfiùs'jfut côtraint de paffer la riuierc de Loyre à gué non fans grand danger de leurs perfonnes,

mais auec vne fmgulicre faucut de Dieuid’autant que droiftement au lieu où ledit feignent Prince s’eftoit rendu le trouua vn gué incogneu auparauant aux habitans meimes du pays, qui fut eflayé par vn gentil homme delà troup Paffe î pe. 56 deux iours apres trouuc inacceffi ble par ceux qui voulurent luyure. Le Loyrc. iour mefme que le feigneur Prince paf-fa cefteriuiere,les copagnies qu’on fai-foit acheminer en Bourgongnedu co-fte du Poitlou arriueiéc à famed Godon lieu diftant feulement d’vnc traide de

I î o Delà tYoißeme Guerre ciutlcJf cepafTage. ^Cependant le feig.Ptfc' ce marcha err toute diligence euitant les villes efquellesy auoitgarnifon pour la feurcté de fa perfonneamp; de foo train, que pour ne donner occafion remuement,amp;: leur öfter toute craint® amp;nbsp;deffiance.

Lors qu’il approcha la ville de Pf”' ftiersil enuoya le heur de Pruneaux gt' til-homme de la Chambre du Roy,p^t' Lefieur deuerslcheur deVieilleuille marefd’^’^ deViciile nbsp;nbsp;France,quieftoit lors pour le Roy c®

ladite villc:amp;eftant plus allant en Gnit ne, enuoya le heur de Guittinieres h gentil-homme le la Chambre,veP I le heur de Montluc lieutenant du W de Moot- et’ cegouuernemcc,pour leurfairevo’’ Jhc. les lettres amp;c requeftes qu’il auoitc®' uoyees àfa Maieftc,amp; les affeurer fuyuant icelles il ne faifoit ne pretêdo*® faire aucun aiftedc guerre, mais fcullt;^ met paffer chemin pour alleren lam^'' fon du feigneur Comte de la Rochel’' caut fon beau frere, fans entreprenait®' ny penfer à autre chofe qu’à cefte fc”’* fin de leur fcurcté.attedant larefponl® qu’on feroit en Cour à fes requeftes-fjf

Chaftillon fiere dudit ficur Amiral,qui carôi [ eftoit lors en vne Tienne maifon pres la «il de J nbsp;nbsp;ville de Beauuais, ayant eu pareil aduer ChaftiU»

J, tillement qu’on auoit délibéré dete fai-fir de fa perfonne,le retira à fi grand’ ha ÿ fte qu’ellant pourfuyui iufques au liua-ge de la mer, il fuft contraint laif-)(, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ferla plus grande partie de

Si A nouuellc de ce depart C' liant paruenue en la Cour , crois fours apres,on fit incS-tinentamas degens detou-8““re. fgj pars ôô raflembla-onle relie du cap ' qui n’elloic encor dutoutcogedié,mais cfpars depuis la Guerre precedéte.O” contremanda auffi la plus-part des co”* pagnies qui clloyent lors tant en Cha* pagne qu’en Bourgongne es enuirou® de Noyers^pour ferendrecnla ville«!' Ellampes: où par Lettres du cachet û* datte du X X VI. iour du mcfme mois fur enioint aux deux cents Gcntils-hôrour de lamaifon du Roy, quatre cents at' chers de Câ garde bc tous autres les pcn* fionnaircs domelliqucs, de le ticu-uur

vier auecarmes,chenaux,equippage de guerre Si en eftat de faire feruicc dedas Icx.iourdece mois de Septembre lots enfuyuant.

; Cependant toutefois, afin de retenir ceux de la Religion qui eftoyent, demourez enfermez es villes quelques autres qui ne s’eftoyent encor retirez, ondcfpefcha autres Lettres du xxix.iour dumefmemoisd’A.ouft,par lefquelles eftoit mandé à tous Ballifs, Mande“

' Sénéchaux Ô2 autres iuges de faire pu-' blier incontinent à (on de trompe par ' tous leurs relTorts nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Roy prenait enßt

' prote£fion (ir Cauttegarde ceux de la Religio ' prétendue réformée^commeßsautres fub~ ’ iets,amp; voulait ipu’ilsfußent receus a fairem ' plaintes amp;nbsp;doléances des meurtresypilleries, ' voleries (ß autres torts qui leur auoyent e-' fié faits pour leur efre fur iceuxpourueu ain ' fl qu’il appartiendrait ,auecinionciion aux luges (ß offeiers d’y donner ordres y

' cretaireçnuoyéauRoy par Icfeigncur ’ Prince de Condé,eftat arriué en Cour, ay ât prefenté les lettres amp;: requeftes,

jy4 De latroißemeGuerreciuiley, ■Vn (zcxz fut ansellé prifonnicr entfe les mains'^ vn Cheualitr de l’ordre, fans auoir^'’ bien aflenré en la maiion du fieur deRochefoucaut ion beau-freroeùil*^ ftoic lors arriué, fcretira peu apresai*^ fon train en la ville de la RocItcHc/oI^ quelle il fut trefuolontiers rcceupâ^'f habitas.Eteftantbicaducrti desgran^ apprefls qu’auoycnt faitamp;: faifoyciid' ennemis,délibéra de s’accompagner“^ tel nombre deges de guerre qu’il pOquot;* roit ramalTer pour rclifler aux entrep' les qu’mi voudroit executer alencói' deluy. Aceftefinil mandaincontir'' ^iw^inï fieur d’Andelot eftant encor pO' âé. lors à Vitrey en Bretaigne ( auquel lt;1' fon partemet de Noyers, amp;nbsp;en cher”' ilauoit donné aduertiflement deto^ l’elbat des affaires ) d’aifembler les grand’s forces qu’il pourroit, Si level' trouuerau plus toll. Il mada Icfenabl' ble à tous les autres feigneurs ehe”?’ liers, gentils-liom mes öó capitaines t' fans profeflïó de la Religion rcfortn^’ dclquelsil pen fa lors pou noir eftre* colli'

J couru. En quoy il trouua vne telle pro* ptitudeScalaigrelTe de tous, qu’il fera à jamais admirable qu’en ü peu detemps ilaycpeuàdiuerfesfois affemblcr tant

(( deforces volontaires.^La noblcflc des J pays de Poiótou,XainÊtongc,Perigueux,

•( Les villes deXaindes,T ifanges ôc Môt-j agu s’oftrivét àluy.Et lors fut drelfec par cfcritlaproteftation ôc declaration des caufes qui l’auoycnt contraint de pren-dre les armes,gn la forme qui s’enfuit:

1N Cendé,Ducd’AngHien,PAirdeFran^ çe,Marquis de Conty,Cofnte d’Atufi^de SoiÇ ƒ fans ^■de.y Valeriy Gounerneur elr Lieiite-i nbsp;nbsp;nant general pour le Roy monfetgneHr,en fes

I pays de Picardie,Boulongnoisy'^rtoiSyCa-lais,CttyneSyamp;pays nouuellement com^uv, Prote/îos deuât Dieu fes AngeSyamp;enpre fence de cefiefiiniJe affemblee, e^ue fsyuant les remonf rances par nous enuoyees parde-uers le Roy monfigneHr,Nous n entendons prendre les armesypourfaire ni altenteer eho-

fe quifiitpreiudiciahle à fa Maieflé, nï àf' (flat: aim le recognoißaspour nofire RDfi' jónéde Dieu,^ fouueratn fèigneur, rons que ce que^^ noua faifions-^n’est que^^^ la confieruation de la liberté de nos conß^^', ces amp;nbsp;exercice de_y la Religion refornti^i^ four garcntir nos vies, honneurs (fi delà tyrannie (fi offrefison que le de Lorraine (fi autres ennemis (fi pertufb^' teurs du bien amp;nbsp;repos public de ce Roy tord'' ontexercee amp;nbsp;continuent ieurnellementß ceux de la Religion, contre le vouloir tention défit Ri aieflé,déclaré tant par dicls,queparplufieurs exprejjes declaii^^ ons amp;nbsp;dijpeßhcs à nous faites : nbsp;nbsp;à cfii^

(fipour conferuer les vies, biens, honnci*^^' amp;nbsp;liberté de confidence,tant nofire que tous lesfiigneurs,gentilshommes fitbiets de ce Royaume ,faifians profiefiiet^ ladite Religion refiormee^,Nous decUR^' vouloir employer nosperfionnes, v:es,b:t'^’ (fi tous autres moyens qu’il plaira a nous donner.

V s s Y drefla-il ccfte forme de ’ ment l’olennel que prelleroy^quot;' tous les Seigneurs, Gentils homm“^’' 0'

Capitaines 6c autres de la Religion reformée qui feroyenten Ion armee, Vo V s iurez, an Dien viuant-,(juepour les causes occafions contenues en la declaration fnite par monfeigneur le Prin ce de Condé,vous expoferez, vozgt;perfennes, 3 viestbiens,amp; tous autres moyens cfue Dieu vous a donnez,-,fous la charge (éP lt;^beijfance dudit feigneur PrincCylequel vous recognoif f fizpourchefdp condu£ieur de cefle armee'. * titrez amp;nbsp;promettez, obeiratoutee^quepar luy,ou ceux qui auront charge fous luy, vouf f fera commandé; garder depoinSt enpoinéf i les ordonndees militaires quiparluy feront i faites pour le Reiglementde cefie armee : le 1 touttiufques à ce queparvne iufe (ér exem~ plaire punition des meurdrcs,mafacres, af-

K fafinatsjOpprefions amp;nbsp;violences entrepri-* fes é* executees contre le vouloir amp;nbsp;inten-

* la Religion reformee en ce Royaume ,par les ’ ennemis amp;nbsp;perturbateurs du repospubUct • nouspuiftonspaifiblementiouir de la liberté denos confciencesfeuretéde nos vies,hon. neurs,lt;^ biens a nous ettroyezpar fa Maict fié.

15 8 Delà troißeme Guerre ciuile^, que nous auons bien voulu pareille mène ici inférer pour monftrer la di' {cipline militaire gardée entre ccux‘i’ la Religion reformée.

Le feigneur Prince ayant bien gneu par cxperiéce qu’vne ari»^ , ne peut bien eilre conduite ôcgouüCf' nee, fi elle n’eft bien reiglee amp;nbsp;difeif^* nee:ce qui ne fe peut faire finon en bliflantducommêccmentdes bonf^ loix amp;: ordonnancesiôô que fi tellech®' feaefté obferuee entre ceux quin’oquot;* point eu cognoilfance de Dieu nitl^'* vraye Religion,par plus force raifon la doit auoir lieu entre ceux qui fo** profcflîon de la vraye pieté, quidoy^^' iéruir d’exépleaux autres en toute turc amp;c iulf ice, amp;: non pas en dcsboti^^ mensamp; dilfolutios: (comme il sert aux guerres pairees,amp; fraifehement^'' coredepuis peu deiours ) P O VR caufe voulant ledit feigneur Prince^’ cela faire ion deuoir, Sô s’acquitcf mieux qu’il pourra de la charge T Dieu luy a cômilé, Sc de laquelle ih gitime vocaciô,apres auoir anéinbR

plus notables feigncurs, chefs, capital- « nes,amp; autres gens de twn entcndeniét quifcfoùttrouuczcn fa compagnie,at* fait dreffer les Articles amp;s ordonnances lt;* qui s’cnfuyuentîlefquelles il veut eftre i* entièrement gardées Si obferuees de** poindl en poinâ: Sé fous les peines qui y t* lont contenues. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

Qvjs s’il y enaaucusquid’auatutenc t* lesapprouuent,comme ledit leigneue lt;* Prince ne veut auffi les contraindre de t* s’y aflubiettir,!! les admonefte de fe re ■ lt;■* tirer de fon armee; autrement s’ils veu- “ lent y demeurer, qu’ils ayent à les entre tenir ôé obteruer inuiolablemcnt ; vou- “ lant icehiy faire qu elles ayentlieu à l’en tlt;-droit de tousjians auoir efgard ou acce- lt;nbsp;t ption deperfonnes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t»

E T premieremêt enioint le feig.Prin t» ce à toutes petfonnes tat de chcual que “ de pied, gentils-hommes Si autres,(s’ils “ ne font du n obre de ceux qui ont char- “■ geylc fe réger Si faire enrooller tousquel que cornette ou cnfeigue,poury taire“-le Serment qui leur fera ordônéiSi cede-dedâs lix iours,apres qu’ils lerôt arriuez “ en ladite armee-.autreroétSi àfautcd’y “

léo Helatroißeme Guerre àuiley, y, obcir dedans ledit temps, font leurs « mes amp;nbsp;chenaux dés à prefent dcclaf^^ propres à celuy ou ceux qui les auroy^'

„ cnrooller, de faire le gued, efeoutes » coruees qui leur feront ordonnées » les Marefehaux decamp,leurs capita*' » ncs,amp; autres ayans chargefous euxi^quot;* M pcine(s’ils n’obeiflcntld’eftre publiai'’® ment deualifezde leurs armes, qui

« mourerontconfifquces auec leurs ch^' « uaux au proufit deleurfdits capitaine’ » Ne pourront auffi ceux qui auro”* » prefté le fermétjfe départir de leurs cû' » nettes ou enfeignes, iî ce n’eft aucd' congé amp;nbsp;permifliô de leurs capitaine®'

» dont ils feront apparoir auparauat „ pouuoir eftre receus ailleurs: amp;nbsp;oùils^' ,, feroyent autremet, le capitaine d'au®^ lequel ils iéront départis,les feraapp^

,, 1er deuant ledit feigne ur Prince,quie” fera telle reprimende qu’il verra bon aux capitaines qui les aura reccuS' ,, èe. pour le regard dcfditscontreuena”®’ , leurs armes cheuaux feront coni’*' qiieï

, «^uczau proufic du capitaine d’aucc Ic- „ t' quel ils feront ainfi départis.

Erpour euiter qu’aucuns ne foyent „ furprinsen cela,ledit feigneur Prince 1 admonefte tous les chefs ôc capitaines, de faire entendre le contenu eidites or-donnanccsjà ceux qui iourncllctnct amp;nbsp;de iouràautre furuiendront en ladite „ '' armcc,S6 qui ferengerôt fous leurs cor- „ *■ nettes ou enfeignes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

' Et pource qu’aucuns capitaines „ * pourroyêtrudoyerou maltraitterleurs „ ' nbsp;hommes ou foldats,ledit feigneur Prin

? ce leur permet de pouuo'ir »pendant le temps de Icurdit ferment, demander ' côgé à Icurfdits capitaines, s’ils cftimêt ‘ en auoir quelque iufte occafion : en quot;nbsp;' cas de déni refus,fe retirer pardeuers “ ' iceluy feigneur,lequel ayant ouy les rai ’ nbsp;fons d’vne part amp;nbsp;d’autre, y pouruoira „

' Afin auffi que toutes chofes foyent ‘ nbsp;conduites aueevn bon ordre, led it fei-

’ gneur Prince veut Si entend que le fer- ,, * ment qui fera par luy ordonné, foit re-nouucllé tous les mois,Sc que fi lors il y * a quelque gentil-homme ou foldat qui

,, vueille abandonner fon capitaine,ilW „ foie loifible de le declarer au comm'll^ „ rc qui fera ordonné pour faire faif^' ,, monftreamp;lérrnencdequel pourraliÇ^^ „ ticrledicgentil-hommeou Ibldac» n e/l qu’il y ait quelque doute ou éi** „ culte pour laquelle il le doiue rcniioy^ „ pardeuersle feigneur Prince,oucci’J -„ qui par luy lèront commis amp;nbsp;depu^^j „ pour cognoidre de tels diftercnsn Gef' „ dant leditléigneur Prince defend „ exprelTement à tous les chefs amp;nbsp;capgt;‘,’ nés de ne praóliquer fubornerlesh® „ mcsamp;foldacs les vns des autres, r. Et pour defcouurir ceux qui p^^“^ Z ront de l’arrnee fans conge, le feignd

Princeeniointamp;commande auxc^i^ milfaires qui feront les reucués paff'* cun mois,deluyrcprefcnter les roollj J où feront eferits les noms, furnoWv „ demeurancesd’vn chacun ; pourcH'* „ ceux quiferot atteints dételle lafd’f’'

!)Linfidélité, publiquemêcdéclarez^quot; ,ï nemisdcDieujamp;deferteurs delaca''** „ Et d’autant que ledit feigneur Pf'J ce n’arienà plus grand plaifir que“‘ repurger Ion armee de gens inutilf’^

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vâj'

OKU enure aTicelles, Liu. !L . 1^5 vagabons, defend trefexpreffement à quot;nbsp;toutes perfonnes d’icelle luyure fans e- “ fire auouez ou enroollez. donc ils fcrót tenus faire apparoir promptement, amp;: ( nbsp;nbsp;incontinent qu’ils en feront requis,par “

j certificats figncz-.aflàuoir les gens de quot;nbsp;çhcualamp; de pied, de leurs Capitaines: “ ^cs valets amp;nbsp;goujats, de leurs maiftres: “ [I ., '^lesviuandiers, merciers amp;nbsp;artifans, “ ç nbsp;nbsp;nbsp;de'sPreuofts de câp: fur peine que ceux

j qui feront trouucz trois iours apres la “ premiere publication decesprefentes, “ , fanslcdittefmoignageôêaducu,feront

pendus Sc eftranglez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

Et afin que chacun chef ou capital “ nepuiffe plus aifémentrendre raifon “ -de.fcux qui feront fous fa charge, eftât « aflez malaifé décommander à plus de “ . cent cheuaux,ledit feig. Prince veut amp;nbsp;« ordonne que lefditcs cornettes ne puii- quot;nbsp;fent eftrc de plus grad nombre . Et ne- « ' antmoins, où il aduiendroit qu’aucuns quot;nbsp;, chefs ou capitaines,pour faueur ôc par- '«

J, 'ticuliere affeftion que leur potteroyét « J les gentilshommes,ou foldats,auroyct “ jj .plusgrandefuittcamp;ócompagnie,ledit ( feigneur Prince veut qu’ils les depat- « l.ü.

” tent à ladite raifon decent,amp;:qu’il*’ * commettent des lieutenans qui fcroni ” fous eux ;amp;quant aux bandes de gc®’ ” de pied, qu’elles foyent de deux cens? ” lamcfmcraifon.

” ditfeigneur Prince, d’aller à Ia gucrffi ** ni faire entreprifefans conge,fur pcin^ ” s’il eft capitainc,d’cûrepriuc defacbi' ” gc:amp; s’il eftIbldatjd’eftredeualifctl* ” fesarmesamp;cheuaux,amp; bannydel^^' ” mee. Commeauflî il fait trefexpre^®^ inhibitions à tous ceux eftansàlaful'' ” te de ladite armee, d’abandonnerIcquot;^ ” cornettes amp;nbsp;enfeignes: voulant ” ceux qui feront trouucz butinans^ ’* foorragcans,ibycntpunis corporel!^’ ’* mcnt,commevoleurSjbrigans,amp;in^'î quot;nbsp;deurs des ordonnances: amp;nbsp;leurs ’* pouilles,armes amp;nbsp;cheuaux applique^* ** celuy ou ceux qui les amèneront ** deuersiccluy feigneur.

Et d’autant que ceftcguerrcjcft«®' “ d’autre nature que les autres, doicaw'' ” eftre rciglee d’autre façon, ledit feig'’ ” Prince veut que toures chofes butin^^’ ” foyent rapportées amp;: mifesesmains*^®

ccluy OU ceux qui feront par luycom- » mis ôi députez, pour eftre çc qui en « pvooicndra,cmployc amp;nbsp;conuerty à l’en « tretenement de l’armec, Si pour en fe- « courir ceux qui en auront befoin. Sauf „ Sireferuè que s'il fe fait vneentreprile „ où il y ait combat ,1c butin fe départira comme le portent les ordonnances an „ ciennes de la guerre. Et quant aux au- « très butins,le tiers demeurera aux capi- « taines Si foldats,ôi les deux autres tiers

au proufit del’armcc Si du public.Si s’il » y aquclcunquicn recellc quelqueebo « fe,ledit feigneur Prince entend qu’il „ foit faift vn honnelVe prefent félon la 'valeur de la chofe butinée, à ccluy qui « le defcouurira Si déférera: Si le recela- « teur puny corporellement, comme lar « ton amp;enncmy delà caufe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

Ve VT auflî ledit feigneur que tou- a tes compofitions de villes, chafteaux « ôiautres chofes de femblable qualité ou nature, foyent mifes es mains de ce- « luy ou ceux qui feront parluy ordon- « nez,pour eftre conuertis au mcfmevfa « ge que deflus. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

166 Delàtroißeme Guerre duties, ” abus en la prifc des butins,ordonne 1^* ” dit Seigneur que nulle chofe nepouj' ” raeftre déclarée butin -.s’iln’eftdeuf' ” met vérifié par ceux de fon cófcilamp;éo^ ” on fern apparoir (oit en reprefentafl' ” quclcun qui ait elle prins auec le but*quot; ’* qui le certifie,ou par autre bon amp;ilu^ ,, (ant tefinoignage.

» Et afin que tout ce quifcreccur^' « de quelque nature qu’il puilTeeftre.fo'* » bicnamp; fidelement manie, ledit (éig”' Prince choifira quelque perfoniiaj^ « de qualité amp;: reputation qui fera lecû'’ » trcroolledetoutccquifercceura. » Erpourcequ’ilyen aplufieurslt;l^' » entretiennent plus,grand train q«’’’ » nedeuroyent,(ousombre qu’ds viu^quot;?

» la profefCon denoftreReligion,amp;‘lquot;* cela engendre grande confufionà'quot;’' ’• armee, amp;fouuentcsfois pert eamp;:do*®' M mage à caufe du grand bagage ) lclt;^^ « feig. Prince exhorte amp;nbsp;admon elle co^ gt;, chefs amp;nbsp;capitaines foitdc chenal oU“ » pied, d’eftre foigneuxamp;: diligcnsà^’ «faire la recherche,ne per mettre

i amp;nbsp;bagages exceffifs des gés de pied, qui „ t nbsp;nbsp;defrobent les cheuauxô^ iumens deûi-

’ nez aux labourages, pour porter leurs „ butins ô£ larcins-.ledit feignent Prince

pour tout leur train finô vn gpujat pour trois foldats ou plus, qui fera tenu de V, luyure l’enfeigne comme fes raaiftres: fanss’efearter,fur peincd’cftre penduz amp;; eft.ranglez.Sz fans qu’il leur foit loifi- « blc de fc feruir de chenaux, iumens, af- «

gt; quels ils feront rendus : ains feûlcmcnt „ { permet aux capitaines amp;z officiers d’en ' nbsp;nbsp;nbsp;auoir pour leur commoditc,Sz aufqucls

I* qui fe pourroit commettre par vnediffi „ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mulation Sz conniuécc,entcnd ledit fei^--,

gricur,Prince que les cômilTaircsfaccnt auIFilmonftrc ôz reueue dcfdits trains^ l.iüi.

168 De la. troißcme Guerre ciuilcJt « amp;: b agages, amp;nbsp;y reformée amp;nbsp;retranch'’ » ce quùls verront cflxc bon .dont quot;nbsp;ront regiftre,afîn que par iceluy on pquot;* « fc plus facilement dclcouurir les cof''* ” uentions qui fc feront au rciglcmétGquot;' quot;nbsp;auraeftédonné. Etcependantpoutj' « que des vols Sii. larcins qui fc font del'* tes belles dellinces aux labourage^’ en prouicnr de grands mauxamp;calaf”’' “ tcZjOrdonneledit feigneurPrince,

ceux qui feront atteins amp;nbsp;couaincus“' ” auoir prins ou dclrobé des belles éc

qualité amp;: nature fufditc,foycnt punis'' ” gorcufemdnt 06 exemplairement,colquot; ” me traifti es amp;nbsp;ennemis du bien ic

gcpublic: lî ce n’cll qu’ils foycntmâlquot;' quot;nbsp;des ou blclTcz : auquel cas il leur eftquot;quot; « iointdc le faire entendre à leurs Gsf' « caincs,qui y pouruoiront.

?» D’a Vt a n t aulli qu’il fert bienfquot;quot; ». de fc dire de la Religion reformée ». neiedemonllrepar clFcd,amp;qu’iln’yquot; « rien qui dcfplaifc plus à Dieu que^quot;^ ». noifesamp;quercllesJcditfcigncur Pi'quot;' ». ce fait tref cxprclfes inhibitions ». fenfes à tous ceux qui font de la fuiit® » defon arm ce, d’entreprendre de fli«'

fîr ouuertured’icenc^., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;169

trc la main aux armes, ny de mouuoir « noife GU querelle, fut peine de la vie; “ mais fl d’auêture quelcun le font often* “■ fé de parollcjou de faiûjluyenioint d’en adueicir fon Capitaine-.lequel s’éployc- « ra de pacifier amp;s compolcr ladite qucrel le:finon, en auertira ledit feigneurPrin «« cïsquiy pouruoira ainfi qu’ilverra eftrc « àfaireparraifon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

- Etpourcequ’aucunspourroycnta-« uoir des vieilles querelles, Ô6 que Icre- lt;« nouuellemét d’icelles fcroit auffi mal à “ propos, comme il cft indigne de Chre-fticn, ledit feigncur Prince leur defend « crcf-exprcircmcnt fur mcfmcs peines “ d’en faire aucune demonftrance pen- “ dant lad. armee: maisadmoneftc ceux “ qui auront quelques haines priuecs,d’- “ où il pourvoit procéder quelques de- * bats Se contentions, de l’en auertir ; amp;nbsp;“ mefmesceux qui en auront quelque co “ gnoiflàncc,afin qu’il y puifle donner tel “ remède qu’il auifera pour le mieux.

• P O V R euiter aulfi beaucoup d’inco- “ ueniens amp;nbsp;defordres qui procèdent à “ ' nbsp;nbsp;nbsp;caufe des logis,ledit feigncur Prince de quot;

1 yo De la troißeme Guerre (iuilc-gt; ' ” logis,ou fourriers,de prendre autrclf' ” gis linon celuy qui leur fera baillé *’ etiquette parles inarefebaux de catnp’ ” fur peine de punition corporelle ” marefehaux des logis amp;: fourriers

” ne puiilc aller deuant pour faire ou ” tenir les logis, linon les marefehaux ” fourriers des logis, auec deux ou troiSi ” pour le plus,qui feront nommez Séot' ” donnez par les Capitaincs,amp;: les vâltt* ” defditsCapitainesiamp;cqueceuxquis’ii’quot; ’’’* gererontdyallerautremcc,foyent

» î

E T d’autant qu’au lieu .du JZenäcquot; vous,cini fc baille quad l’armee matd*^ on y drclTc ordinairement des entrepf fcsjamp;ry traiéle-on plulicurs choies importer à la feureré des logis 6ô deto» tcrarmec,ledit feigneue Prince cnioin’ à tous ceux qui ont charge, de s’y troU' lier,comme aullî il veut que leschfP de toutes les troupes, ou pour le moin’ leurs lieuteniins ou cornettes,fetro^' uenc chacun iour aux logis des çhc6lt;i’ l’ârniéf’

^ouuertwid’teellid i Liu. J I. 171 rarmecjfoit delà bataille ou auatgardc, « pourentendrece qu’ils auront à Faire. .lt;

y E VT auffi leditfeigneurPrince que « les fauuegardes qui (eront par luy bail- „ lees ou par rnonîîcur l’Amiral,foyent „ ' entretenues Si rcfpedees, lut peine de -lavie,commeaulfiilentêd que toutes les maifons des Gentils-hommes indil-„ fercmmcntfoyentconferuces. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

D ETE ND auffi trel-expreflcment le „ feigneur Prince à toutes perfonnes de piller ou deftroufler les viurcs ô6 como- „ direz qui s’apporteront en fon camp, „ fur peine de la vie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

Et afin qu’aucun ne puifTcpreten-dre caufe d’ignorance des ordonnaces „ contenues ci dcHus,ledit feigneur Prin ce ordonne à tous les chefs ôc capital- „ nés de la fuitte de fon armee, de les fai- „ re lire amp;nbsp;publier de huiéfaine en huictai „ ne/tant à la bataille qu’auantgardc,amp;: ,, en chacun de leur departemés amp;c quar- „ tiers,amp; mefmcmêt par tous les lieux où „ s’afierront les gardes tant de cheual que „ i depied: Si icelles faire garder Sc entre- „ tenir inuiolablemêc de poinôtenpoinà „ félon leur forme Si teneur; ôi les cotre- «

« ucnans faire punir rigoreufcincti^^ » exemplairement, amp;nbsp;Ians innouer '* »gt; muer rien des ordonnances de fa « ftéjtanc fuHe faiôtde la gendarme'''^ » que iur le faiâ: de l’infanterie,lcfque*l « ledit feigneur Prince veut eftre obff' « uecs Sc gardées outreles prefentes.

Ceuxde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;OE ioursauparauantadu'quot;'

Dauphine qui faifoyent profeflioi’। la Religion réformée, ayans efte i»* traittezôc dechaflez par ceux cd^^^ ligion Romaine,s’afl'emblcrent

„ aucuns de la Prouence qui s’eftoy^quot;' pour mefmccaufc retirezau Gap^” fois,amp;: entrez de force en ladite vill^'* pres s’eftre prefentez en bataille fuf* point du iour audeuant d’icelle, t“'’ rent enuiron foixante hommes trou U eren t lors en armes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Pendant que les chofes fc r foyent en France comme nousau^*’* leÂfnr diâ:aupremier liurcdc cesMcinoif^ icLofle» pour ne la ifl'cr riehen arrierczon a«Jlt;^ defpefchclefieurde LofTcsafindcf^! rer par tous les moyens qu’il fcroitp®j, fxblc, le feigneur Prince de Nauarr'’“ tv

entre les mains de la Royne fa mere.* pardeuers laquelle on auoit depuis en* uoyé le fieur de la Motte pout luy don-nerbelles parollcs ôtfaire en forte qu-elle ne fe meflaft aucunemet de ces af-faires. Ce neantmoins ladite Dame c*

ftant aduertie du chemin qu’auoit pris ledit feign. Prince, amp;nbsp;comme il eftoie efehappé des mains de fes ennemis, fie toute diligence d’alfemblcr fes fubiets amp;nbsp;feruiteurs plus affedionnez à cefte caufe de la Religion .Et ayant amaff» trois regiments de gens de pied fous la conduite des fieurs Viconte S.Megrin 5c Montaraai, 5c de Pilles,5£ huid cor-

nettes de caualeric, partit auec Mon-fieur le Princc’fon fils 6c Madame fa fil-

Roy que de la Royne afin delà deftour deftow^ ner de cefte volotc; en laquelle toute-

ccu vollre lettre par lefieurdel* Motte, l’eftoy’ dcha bien auant en ch^ min: aySt efte furprife d’vnc telle m«'' tion, laquelle toutefois nous menaça'' depuis quelque temps que nous auoquot;’ veu l’animolité de nos ennemis ü bordee,queleur ragcamp; paffion aefto''^ fé cefte efperance de repos, par voftf*

gneur,ayant efténonfeulemctmalo^ leruc, mais renuerfé par les inuentioquot;' J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Cardinal deLorraine,lcquelcoii^^'

Religion reformee,par lettres aux P’’ lemens, amp;nbsp;d’autres particulières qu’il’ eferites (comme l’enfuis bon tef®®'^ pour la Guycnne)a touliours rendu 1^ . nbsp;nbsp;nbsp;’ clFetls dudit Edift vains amp;: fanscxc^quot;

tion :amp; tenant les chofes en fufpcnJ»’ tant fait faire de malîacrcs, que fe c“! dant,par la patiéce que nous auons^**^ de fes eftrages façôs, eftre hors de to*quot;^ bride, a voulu palîér outre, s’attacbij' aux Princes de voftre fang : côinc pic en eft à la pourfuittc,qu’il a

Tiretnófieur le Prince mon frère,lequel quot;nbsp;il a contraint venir cercherfecours par- quot;nbsp;mi les parens. Et Iny eftant mon fils fi proche,06'moy fi alliée, nous n’auons “ peu moins }4onleigneur,queluy offrit « ce que le lang §6l'amitié nous comman * de.NousfçauonsalTczvoftre volonté, « vous nous en auez trop all'eurcz de bou « ehe amp;. par efer it : qui elf,Que vous défi- quot;nbsp;tcz tirer de nous le feruice,qu auec tou- « te fidelité, óbeiflance, S6 rcucrecc nous “ vous deuons )amp;. auquel ne voulons fail- « lirpourlavie. Etlçauonsd’auantage, “ Monfeigneur,que vollre bonté Sz affe- quot;nbsp;éfion naturelle que nous portez, nous “ veut conferucr Se non pas ruiner.Dôc- “ ques fi nous voyons tels efforts cxecu- “ tcz contre nous, qui lera cclüy qui fa- quot;nbsp;chant bien que vous eftes Roy tref-ve- quot;nbsp;ritablCjSzque vous nous aucz promis le “ côtrairc,nc iugera que cela elf fait fans “ volfre feeu ; amp;e ce par l’accoullumee amp;e “

; defilongtépscxperimeptee malice du Cardinal de Êorrainc?Iedi,encore que nousnclcleuffions,côme auvraynous quot;

■' failbn's. le vous fupplie donc trei hum- “■ blemcnt Monfeigneur,trouver bon, ô6 “

quot; prendre en;bonne parr, quc ie (oy’ P*^' «iondcia ^hezmoyauec mon filsjCnint^quot; Royne tion dc fcruir à mon Dieu,à vous dcNau. £^^5 Roy fouuerain,amp;: à mon

” nous oppofans,rant quqtnOUS aurofl* « vic amp;nbsp;biens,aux entreprifes de ceux » ouuertcment amp;: d’vnceffrontée » y veulent faire vioIencc:Sc croire»Mo*’' » feigneur,que les armes ne fontcnt'^ « nos mains que pour ces trois chofcsl^ ’• amp;nbsp;pour empefeher qu’on ne nous » de deffus la terre, corn me il a elle co’’’’ » plottevous fcruir,amp; confcrucrl^ « Princes devoftrcfang. Pourmonp^*' » ticulier,Monfeigneur, ledit Cardinal* » eu grand tort de vouloir changervoft^* » puiffanccôç autorité en violence,lo** « qu’il m’a voulu faire rauir mon fils é’fj »gt; tre mes mains,pour le vous mencr:':'’^ *gt; mefi voftrefimplecommandemcnti’’ « auoit afl'ez de pouuoir fur luy n moydefqucls ie VOUS fiipplietrcf-hu’quot;' « blcmcnt, Monfeigneur, croire vous^ w ftrefitrcf-bumblcs amp;:tref-obeifians^^' « uiteuramp; feruantc,qu’cfgalant noftf®”' « délité à l’in fidelité dudit Cardinal^ » fes coplicesjie vous aflcurcray qvicJ^u

qu ils vous plaira en faire l’elTay de 1’- « vn amp;nbsp;de l’autre, vous trouuerez plus de « veritécnmesefFeôtsquenfes parolles: comme vn gêtil-homme quei’enuoye « vers vosMaieftez le vous dira : nbsp;mon- ««

fleur de la Motte, lequel ie m’afleure s’- « enallerfatisfaitdemon intention : qui « ne fera iamais autre,Monleigneur, que « de mettre vie amp;nbsp;biens pour la conferua « tion de voftre grâdeurregne.- Que ie « fupplieàDieuréplirdefabenediéfion, « amp;nbsp;vous donner Monfeigneur trcflôguc « vie. DeBergeracle xvi. iourdeSe- « piembre, m.d.lxviii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;««

Madame, ie commanccray ma .f lettre par vne proteftatio deuant Dieu » amp;nbsp;les hommes, ie n’ay rien plia entier, que Ia Jeuotion que^ {aj eue, Ay, amp;nbsp;« AurAy AUferuicedemon Dieu,mon Rey-,mA -c pAtrie,^^ mo/Àng.T outeslefquelles cho- «, les ont fait cnfcmble vne telle force en „ moy, que monfieur de la Motte m’adel’ » iatrouuee partie de mes maifons,pour „ luy venir offrir la vie, les biens ,amp; tous «

178 He U t roißeme Guerre ciuile^, „ moyens. Vous fuppüanc trcshumbl^' « mentMadamCjfi ie fuis trop longue eo „ ma lettre, l’attribuer à la nccenicc Hi*

„ temps,qui m’a tant donne de rechaig^ „ fur charge, que ic ne puis rie moins q^f „ vous efciarcir le plus briefuement qu'^ „ mcferapoffible,mon intention : vou’ „ ouurantmoncœurjpour vousyfaireli' » relecôcrairedeccqucie m’afleurcqu^ ,, les ennemis de Dieu,du Roy,amp; par co-„ fequentde fes fidèles iubiets amp;c ferui' » teursjtafcherontde vous defguifcr. « vous fupplie encore treshumblemcntf Madame,m’excufcr,fi,pourveniratfc*' „ dre où i’en fuis réduite, ie comméccai“ « temps que ceuxdelamaifon deGuy^'^ M fedcclarerent parleurs aôlcs ennemi* » du repos public de ce Royaume.qui fi*' Lefeu lors qu’ils praótiquercnt le feu Roy n*” N°uarrc. mari,fous efpcrancc dc luy faire rauoi' „ noftre royaume.Vous fçauez afi’ezMî' dame,quelles gens lors le menoyent)* „ mon grâd regrct:amp; i’ofcroy’direau „ ftrcautfijCommei’auoy’ encetemps-b „ cefthonneurdelcfçauoirdevofti'cp*^® „ pre bouche. Ic vous iùpplie tres-hum' blement vous remémorer quelle fiJlt;*^‘

é'vuuertared’iceUc^y Liu. II. 17^ ' te vous trouuaftes en moy: que, quad il •« futqueftionà bonefcicncde la confer- lt;» nation de ce Royaume,foubliay l’ami- « rie du mari,ôô hazarday mes enfâs. Car « quant aux biens, puis que le refte y al- « loitjie ne les veux mettre en compte.le « vous fupplic encore treshumblemcnt « Madame,vous fouuenir au partir de F 0 « taineblcau,des propos qu’il vous pleut « me tenir, l’affcurance que vous prin- « tes de moy:qui n’eftchangée demon « code, ni diminuée pour temps qui ait « couru.S’il vous plaift Madame, il vous « louuiendta aufli qu’eftant arriuee en « Vendofmois,iercceu de vos lettres, amp;nbsp;« commandemens, aufqucls fidèlement « i obey. le fuyuray à ce que ie fis en la « Guyenne à mon arriuee :amp;tout felon « que i’auoy’ cognu vous eftre aggreable, « comme il vous pleut m’en afleurcr par •» monmaiftred’hoftel Roques. Sur cela « Madame,ieperdy le feu Roy mon ma- « ry,quim’a faift depuis communiquer « aux affligions de l’eftat des vefues.la à « Dieu ne plaife,Madame,puis que nous lt;nbsp;fommes maintenant à regarder au ge- ■ ncral, que ie vous vueille ramenteuoit m.ii.

i8o De la troifieme Guerre duties, » les indignicez que.parnculicremet „ rcceuês.Car ie fay cefte fécondé

ftation,quclefcruicedcnion DieU)^ „ de mon Roy, l’amour de ma patrie,^ „ de mon fang, me remplit tellemen'^'’ „ cœur,qu’il n’y a rien de vuyde, pouft^' » ceuoir quelque particuliere paflGÖ^? „^me touche. Doneques,Madame,’’ „ viendray aux derniers troubles,recolt;'' „ mancczlors que le Cardinal de „ ncauccfes adherens nous rendit „ extrémité que vous Madame,Sóvne'' U cun fçait. Durant ce temps i’ay denie'’ « ré en mes pays,inutile au feruice dc*^ « Maieftez: pour ne pouuoir ce « vouloy’,ayantefté cmpcfcheeparl«^’ lice de ceux,lefqucls,s’ilseuflentp^'' m’en culTeiit autant fait faire ceftcle’’ °’ Madamc,lc fleur de laMotte,duran':‘’’ temps-là qu’il a fait deux voyages P’’ ” voftrccômandemctdeuersmoyj''®y ” aura fl bienrédu compte demesadi“’’ que ie n’en feray redite, le vieiw^ doncq Madame,au poinéloù i’cid'”’’ voyantlcsEdiôtsdemonRoynon^*:^! lement enfreins par quelques occal'^’’ ” fubiettes à excufes,mais totalemet'^” uerP

J, melTes royales rompues, amp;: le tout par l’aftuce Sc cautclle damnable du Car di- « naldcLorraine.Lequel,Madamc,icne «t J vous puis mieux dépeindre queicfçay « ÿ (ôc puis dire, quevrayement iele fçay) que voufmcfmes lecognoiflez. ayant « veucela,Madame,partantdetriftesef- « j( feftsjCÔme les madacres dont les plain tt J nbsp;nbsp;tes ordinaires remplüTcnt vos oreilles, te

J, ôc par voir ceux qui par VEdifkde pacifi lt;lt;nbsp;j, cation efperoyent le repos de leurs mai tt fonSjVagabons par la France,feurez de lt;£

J, leur naturelle nourrice ,les garnifons tt ji nbsp;nbsp;manger leur fubftance. Et.qui pis eft, tt

■J enflez de la patience qu’on a de leurs t* cruautezbarbares, attentent aux Prin- «t ,j nbsp;nbsp;ces du fang, braches de ce tronc lequel „

ils veulent defraciner,lors qu’ils l’aurot « ' jl defpouillé defefdites braches. Cen eft tt ÿ nbsp;nbsp;paszelc de religion,corne ils difent. car tt •

jj Dieu vous doint bonne vie Madame, t« lors que vous fuftes dernieremët fi ma- tt lade, vous fçauez que monficur le Car- lt;t dinal mo frere n’eftoit exempt de leur tt (J, confpiratiÔ: toutefois il eft catholique, tt J, nbsp;nbsp;C’ eft donc ce fang de F rance, qui leur «

181 Delà trotßeme Guerre ciuile^, „ fait fi grand mal au cœurxom me ils öl’’ „ continué vers monfieur le Prince tno’’ „ frcre,amp;: cous fes petis enßs. Au fccou’’ „ defquelslefangappellemofils „ amp;nbsp;n’y voulons nullement faillir. „ veux oublier la charge de monfieurlt;)’ w LofieSjContre mon fils: amp;: le tout pari’ „ tyrannique confeil dudit Cardinal^ „ fes complices. le fçay bieniMadani’' » que ceux qui orront lire ma lettre,lt;1‘' » ront que i’en ay prins le formulaire fn* » celles que de tous coftez vous receuÇ^ ,, amp;nbsp;que cela ne vient de moy:Ie vous 1”? » plie treshumblementjMadame, croit’ ,, Quedu feulfubiet qui nous mené,non’ » de la Religion réformée, ne peur fort’’ qu’vnc mefme façon de plainte -.Si d”' „ ne race fi illuftre que celle de Bourbo”' „ tige de la fleur de lis, rien n‘en peuff „ nir que fidelité. Voila,Madame,!’’ „ trois poinéts qui m’ont amenée:le „ e/eD/eu:anlieu qae le voy^”’ „ ledit Cardinal amp;nbsp;fes complices, ('coi”' „ me la chofeeft trop claire)veut razeréf la terre tous ceux qui font profeifiond’ Javraye Religion. Le fécond

^ouuerture dicelles. Lm.II. 185 biens ice que lquot;LdióI de pacification puit- “ le eftrc übfcvuc/clon ta volonté-.ôc'i ce qucnoftrepatric,cefteFrance,mcreôc “ nourriire de tant de gens de bien, ne “ puitTcctlre tarie,pour laitier mourir fes “ cnfans.Letroifieme,etI; Lefang,lt;\vi\{c.ó-meievousay ditjMadamelnousappel- “ le i aller offrir tout tecours amp;nbsp;aide i mo “ fleur le Prince mo frere, que nous voy- “ ons euidemment chatfé amp;e: pourfuyui, “ contre la volonté du Roy ,quiluycn a “ tant baillé d’atfeu rance: amp;c parla mali- “ gnité de ceux qui ont défia trop potfe- “ dé la place qui ne leur appartient, au- “ pres de noftre Roy Sc vous : üe. qui fer- “ ment vosyeuxine voir leur mefehan- “ cetéjSi bouchent vos aurcilles àn’ouyr “ nos plaindcs. Que Dieu,Madame, par “ fafainftegrace,ouurantVvnSôdesbou “ chant l’autre, vous puiflé faire voir amp;nbsp;‘ ouyr de quelle deuotion ic de quel zcle ‘ chacun de nous marche en la confetua ' tion des grandeurs de vos Maieftcz.O t ayant bien cogneu,Madame,par la let-i* tre qu’il vous a pieu m’efenre par le fleur delaMotte,comme l’on vousaa-nimccconire nous,Madamc, l’enuoyc

vngentil-hommeauecleditfieurtlcl* Matte,pour vous afleurer de toiit*'^ que ie vous efcri,luy en ayant aulïi bi^ au long comm unique :amp; auquel part’' ” culierement i’ay prié vous dire coi”' * bien outre les autres conllderatiof*' ” il cft necelTaircpourlaconferuation tl* » voftre autorité,de vous delîoindrc

ceux qui vous y veulent nuire, S^poquot;' « cela veulent ruiner ceux qui defiref' « vous la garder. Cognoiflez nous bitquot; » tous, Se mettez difFcréce entre les bof* „ les mauuais; amp;nbsp;croyez de m oy parti' „ culierement,Madame, que iedefirciH' „ finiement vnc bonne paix,amp; fi bien af ,, feureeque ledit Cardinal de Lorrain^ „ Siâ les adherens ne la puiflent plus esbra „ ler.-à laquelle,fi Dieu m’auoit faiteeftquot; „ grace que d’y pouuoir leruir, ie m’efti' „ meroy’auffi heureufe,quedebonnevii

lontéi’ymcttroy’Iavieamp; tout le reftt’ quot;nbsp;priant Dieu, Madame, qu’il vous doint ” là fainétegrace nbsp;nbsp;nbsp;vousremplifiedeü*

” benediétion. De Bergerac,ce xVi' » deSeptembre, m.d.lxviii, ” ^^^’LLEcfcriuitauflîàMonfieurfrC'

M O N s I EVR,ic fçay qu’apres le Roy « vous auez tel pouuoir qu’à iufte raifon « tous vostreshumbles feruiteurs,fide- ,, les lubiets de fa Maicfté ,ont l’œil tour- „ né vers vous, afin qu’il vous plaifc,S^ à „ bon efcient, mettre la main à cell ora-ge,que nous voyons defiatrop fouuent tomber fur celle poureFrance,parla malignité d’aucuns, qui ont toufiours afpiréà l’accabler-.defirans baftir leur grandeur Sô autorité des pierres de la ruine de ceux,qui, comme fermes pii-liersjlafouftiennent. le crains merueil-leufement,Monfieur, que ie n’auray tant d’heur, que mes parollespuiflfent „ auoirlieuenuers vous,eftant deftour-né par le Cardinal de Lorraine; que ie fçay,tant qu’il pourra,empefehera que ,, le Roy,la Royne,amp; vous,ne foyez fide- „ lement auertis des miferes amp;nbsp;calami-tez qui troublent la F rance,tout par „ fesinuentions; comme fes lettres,fe-mees en tant d’endroits,en font foy, qui ne tendent à autre chofe, qu’à faire rompre les Ediéls de fa Maicfté,amp; maf-facrer tous ceux qui en défirent l’obfer uation.Et fur tout en veut aux Princes „

i8lt;5 De la troißeme Guerre citüle-J, » dcvoftrcfangzcomme ce dernier tes Ptin. 1’a iBonftré,qu’il a brade pour attrapé'

n’eftre le premier à rom pre celle pai* a mieux aime fe retirer aucc fa amp;nbsp;petis enfans, aucc telle cruauté d’’® colic',Sipiticdcl’autrejqucicm’alTeæ re, Monlicur, que lila vérité vous po®' uoit cllrc dcp^eintc,telle quell’ell, vo®* en fentiriez en vollrc cœur quelq®^ chofed’auanragc, pourl’honneurq®' ils ontd’ellrc de vollre fang. Q_y’’ „ elle caufe que mon fils amp;moynou* fommcs mis cn chemin, pour,aucclc® „ moyens que Dieu nous a baillez,U®' „ donner l’aide amp;nbsp;faneur à quoy laprot „ imite nous conuic. Vousfupplianttr®' „ humblement Monfieur,'croire, qu’®® quelque lieu que mondit fils amp;nbsp;tnoy „ foyons,nous y ferons pour le feruicct^® „ Dicu,amp;:du Roy:auqucl nous rendrons „ toutenollre viele treshumbic feruic® „ que nous luydcuons: amp;:à vousMoH' „ ficur,auquel ic prefente mestrcshuifl' „ blcs recommandations, Etparccqu® gt;, le fleur de la, Motte vous dira plusam-» plcment toutes chofes, ie finiraym’ lec'

amp; occaßons ctkelle^, Li it. I. 187 lettre,fuppliant Dieu qu’il vousdoinCt. Monfieur,trcf-heureufcamp;: longue vie. n De Bergerac,ce xvi. de Septembre, m. u D.LXVIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(c

Mo NS II VR mon frère, le fieur de la Motte,amp; vn gentilhomme que i’en-uoyeauecluy, diront àlcurs Maieftez«« (comme auffi vous le pouviez voir par les lettres que ieleur en efery ) les occa- lt;« fions fiiuftes, qui m’ont amence où le- u dit fleur delaMottem’atrouuee-.ene- «* (pcrancc de pourfuiure mon voyage, it pour Icferuicede leurs Maieftez: auf quelles il eft temps,Monfieur mon fre-rc,que plus hardiment que vous n’auez faift, vous remonftriez viuemcnt l’ex- ti. tremité des malheurs de noftrc Fran_ » c.c..Sitouilesßtbiets du Soy y ß»t obligez., te. cjtie^deuez •vous faire, àquil’honneurdutt fangefi conioin£t}}gt;AonÇ\ç\ax le Cardinal de Lorraine vous tiendra il toufiours n

comme fuffragant? vous fera-il honte outrage en la perfpnnc de voftre pro pte frcrc,feurs nepueux,quc vous ne u

„ vous en rcfenticz? Au moins fi cen’ci' „ àcaufcde nous vos proches parens,^ „ quene vueillez prendre la querelle* „ i’occafiondela Religion (dontilfccoü Tcfprej» urefauflemétduzelc)fouuennez-vous Sicilien,^ des veßres SiciUcnneSyC^wW vouloir

„ Il vousa emmielé de belles paroles:^* „ vous eftes fcparcde Religion dauc*-„ nous,le fang le peut-il fcparer pourcc-„ la.’l’amitiéamp;deuoirde nature ee/TcrJ' „ il pourcefteoccafion? Non, moniieut „ mo frerc.ie vous fupplic refentez-vous „ delà pourfuitte faitecontrenoftre ftc' „ rc. Pour monftrer que mon fils s’e® „ tient olFenfc, amp;e. moy pour recognoi' „ ftre l’honneur delà maifonoù i’aycft® „ mariée, amp;nbsp;celle que ic veux tenir pout „ mienne propre,nous luy allons offrir le „ deuoir, obleruans tresfidelement c® „ tout amp;nbsp;par tout le fcruice, obeiflanc® » fidelité que nous deuons à noftr® „ Roy.Et parce, moficur mon frere, qu® » le mefticr des femmes, de ceux q®* ne

J ne manient point les armes, comme “ vouSjcftde pourchaffer la paix-, faites “ de voftre cofte que nous l’ayons bien “ affcurcc.dumien,i’y employeray tout. *'

icy mon fils ôô nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy amp;nbsp;noßre quot;

J fang, aufquelles chofes nous defirons '* 5 feruir. Cefieurde la Motte vous dira “ { comme tout paffe : Sz ie prieray Dieu, quot;nbsp;, monfieur mon frère,qu’il vous doint fa quot;nbsp;J fainàe grace. DeBergerac ,cexvi. quot;nbsp;, de Septembre,M.D.LXVui.

aE L a' pourfuyuant fon chemin, ladite Dame arriuaàCoignacoù , leshabitansluyouurirentles portes ôc larcccurenttrefuolonticrs. Âffczprôs , nbsp;nbsp;nbsp;de là elle eut à la rencontre monfieur le

Prince de Condé, qui eftoit parti de la Rochelle auce plufieurs feigneurs amp;nbsp;gentils-hommes pour venir au deuant d’elle de fes enfans. La garnifon qui eftoit lors à fain£t-Iean-d’Angely ville de Xainâonge, ayant nouuelles de ce- fcrcnA^' fteaffembleefe retira de nuict tellemet Prii»

que la ville fe rendit aufdits feigneurs Princcsjcommcauifificlechafteau de Blaye.

Environ ccmefmctemps IcÛ' pitainc Pluueau fc faifit de Fontenay Saind-Mexant villes de Poidou.

L E fleur d’Andelot fuyuant le maæ dement qu’il auoit receude monfie^* le Prince,partit de Vidray ville du Co' te de Laual en Brctaigne, appartenait fes en fans par fuccefflô de dame Guy®' ne de Laual leur tante maternelle auparauant decedee. En chemin feio’' gnirentà luyplufleurs fcigncurs,g^t'' tils-hommesamp; capitaines faifans pt*’' fefflon de la Religion; amp;nbsp;entre autrcsl^ Vidamc de Chartres amp;nbsp;le Comte Mongomery(lcquclen chemin s’efto’f faifldc Fallaizeamp; Allençon qu’il qui^t incontincnt,pourcequefon deflein ftoit feulement d’alTeurerle paflagclt;l^ fes trouppesjamp; non garder lefditcs ph‘ ccs,)les feigneurs de Coignée, La nouCi du Couldray-Rambouillet, du Chefrf’ Montijan de Bretaigne,Lauerdin M**® brcvjde Scy,Breflault,Rabaudâge,Vci' ger, La garde, La Mingueticre, Lorfli^’ auec les compagnies tâi de pied quc^i cheualdeiquelles ils auoyet peu raVrern-bler en fl peu de temps es pays de Nd'

amp; OHuerturtd’icelles, LiujT. 19 t mandie,Brctaignc,Tourainc, Beauflc, ilt; Perche,amp;. lieux circonuoifins. Tou-ÿ tes IcCquelles troupes pafferent à Dur-talamp;és enuirons,tirant droit à Beau» I- fort où cftoitle Rendez^-vous du fieur d’ i( nbsp;nbsp;nbsp;Andclot,lequel les ayant taiffé deriere,

1' partit le lendemain matin, accompa-gt; gné de fes domeftiques feulement en f nombre de vingt cheuaux(qui cftoit le Il train aucc lequel il cftoit party de fa r rnaifon pour venir donner ordre aux af ' nbsp;nbsp;faires de fes enfans en Bretaigne ) amp;nbsp;ar-

' riua pour difncr en vn village appelé S. 5 Mathelin affisfur lalcuce delariuiere { de Loyrc,non loing de Rofiers entre l les villes de Saulmur ôc Angiers.

! rante cheuaux, amp;nbsp;fuiuy de fort loing ' des copagnics de gens de pied de Ver-I nbsp;nbsp;nbsp;ger amp;. Mingucticre,tirant le long dela-

■1 dite Icuee du cofté d’Angers afin d’y lo-I nbsp;nbsp;nbsp;ger les trouppes qui n eftoyent encore

' arnuces,cutà la rencontre vn icunc ) nbsp;nbsp;nbsp;garçon fuyant lequel l’ayant recogneua

Martigues auecgrandes trouppes de pied, que de chcual qu’il difoir eftt* au nombre de plus de cinq milhonj' mes^eftoie aflez proche de ce lieu en tefte du mcfmc codé le long dçW te leuee. Boifvert ne fit pas grand coff' ptcdeceftaduertiflementjSô paffaoü' tre. Incontinent apres il defcouurit '' ne cornette de gens de chcual de ccftj compagnie laquelle marchoit droit’ luy, qui luy fit adioufter plus de foy rapport de ce ieune homme.

A l’inftanc fut mis en deliberation de faire quelques barrières fur ladite!’' uce, ce qui leur eftoit fort facile à ftinn^ amp;e. par ce moyen fermer le pafiage’quot; fieur de Martigues. Ce que toute^fj Boifvert ne trouua bon, d’autant mes que les ennemis le ferroyent o près marchans de grande vitcfl’epf''' exécuter leur deffein, qui eftoit ment de gagner Saumur amp;non deoo battre. Boifvert craignant quele!*^'” d’Andelot qui eftoit auec fi peu de fol' ces audit villagedc Sainift Mathelif fon logis, ia defbotié amp;nbsp;preft de le tu’’ tre à table,ne fut furpris audefpourn’^'J

luV cnuoya vn de fes ges pour 1’aduercir de l’approche des ennemis.Dequoy ledit Heur d’Andelot ne fit pas grand copte, iufques à ce qu’il en eut recharge par vn gentil-homme qui l’afleuraQuc Boifvcrc ôc ceux qui l’accompagnoy-cnt lors auoyêt ia l’ennemi fur les bras. QUji fut caufe que le fieur d’Andelot monta foudainement à cheual auec fon train feulemêt,qui eftoit d'enuiro vingt cheuaux,comme dit eft, Si tira droit au

Cependant Boifvert Sifes troupes furent rudement chargees parcelles du fieur de Martigues,Si mifes en route: quelques vns tuez fur le champ; ôcmefmes ledit Capitaine Boifvert a- tamore près auoir eu fô cheual mort fous luy.les autres menez ptiloniers, entre lefquels Boïvett. Verger Si vn autre furent depuis tuez de fang froid,Si Minguetiere retenu.

Estant ledit fieur d’Andelot en mi-chemin de fon logis Si du lieu de cc-fte rencontre, fut chargé par les mef-mes troupeSjSi fommé de fe rendre par le lieutenant dudit fieur de Martigues; lequel luy tira vn coup de piftole qui n.

hurta au bout delà manche de que,Et à l’inftant luyfut tiré vn autt^ coup par Symbonnet cfcuyer du ficH' d’Andelot,duquel il tomba mortlutl® champ. Voyant ledit heur d’AndcloH^ peu deforces qu’il auoit lors en facoi’’ pagnie,amp;quele lieueftoit haduant^' geux à fon ennemi,la cauallerieduqf^ (cftimec de cinq ces chenaux) tenoié^ deflusdelaleuee,amp; l’infâtcrie copoif® de dix côpagnies(cntre lefquellesyf' auoit cinq des vieilles bandes ) occü' poycnt le bas,fauorifee d’vnc part ladite leuee, amp;de l’autre de la riuiff^ deLoyre,deforte que cinqcenshoi”' mcseftoyent fuffifants pour enlouft^' nir quatre mille en ceft édroit: fe red^^ ô^rebrouiTa chemin vers le logis doD^ ileftoitparti. Etayant choih prcsdel^' dite leuee vn lieu aflez propre, s’y gea en bataille,faifant eftat d’y reccuoK le heur de Martigues, qu’il penfoid^ deuoir venir attaquer. Cequ’il ncamp; maispaha outre au trot de grandevi' ftefleauec toutes fes trouppcs:amp;enp®* fanteuten tefte quelques vues deed' les du heur dcLa-Noué : Icfquellcsn«'

amp;ouuerture ä'icelk^y Liu.II. 195 ftans aduerties de ce qui (e paflbit, ny de l’arviuee dudit fieur de Martigues,firent largue, amp;nbsp;le laiflerent palïer. Le fieur d’Andelot renforcé de quelque caualleric qui s’eftoit venu ioindre, pouriuiuit au gallot iniques au lieu de Rofiersle fieur de Martigues-, lequel 1’-ayât dcfcouucrt redoubla le pas,ôi gai- gucsga»^ gnade viftefle Saumur,laiflant derrie- gn« sau^ re fa vaiflelle d’argent 60 autres bagages qui furent pris,ô£ trente ou quarante tant foldats qu’autres qui eftoyet auec ledit bagage,tucz.

SvKcelalc fieur d’Andelot retourna au logis duquel ileftoit parti, où il coucha encor ce iour,^ les autres trou pes chacune en fon quartier.

Geste rencontre aduint inopiné-mcnt,ôô fans y péfer d’vnc part ny d’autre : d’autant que le fieur de Martigues cftoit parti d’Angiers aumSdtmentdu fieur dcMontpéfier Sê fon fils (comme on difoit) pour fe ietter de das Saumur, fans fçauoir que ledit fieur d’Andelot fut tant auancé fi proche de luy. Lequel auoit afl'czde moyens nonfeulc-incntdc luy coupper chcminjmais en-

cor dele défaire s’il cucefté tac peu K’ auparauant aduerti de fa venue. Et noic-on que fl ledit fieur de Martigt'^* l’euft feeu fi près,il nefe fuft mis min fi lcgeremcntgt;ayant bien telle of’ nion de fon ennemi, qu’eftant qucltj^^ temps auparauant defpefché pour all^' en Bretagne,afin d’vfurprendrelefit''' d’Andelot,il dit aflez haut Qu’onluy^ uoit done vne comiffion bien ruineu'^’ amp;nbsp;qu’il auoit affaire à vn homme bitquot; accort amp;nbsp;aduife: adiouftant toutef^quot; Qu’il luy coufteroitla vie,ou qu’ilquot;quot; viendroitàbout.

Par celle entree du fieur de Maftquot; gués en la ville de Saulmur, ayant loji* fieur d’Andelot pris l’occafion de la riuiercdeLoyrefurles ponts d’ied' le,fe refolut de crouuer paffage ailleuf®' Su r la nuit fit fonder quelques endroitquot; qui nefe trouuerent aucunement guquot;' ablesitellcment que toute cfperacc Jquot; paffer fut perdue, pou relire la riuietquot; outre mefuregroffeamp;enflee. Cencat' moins le lendemain matin toutes kquot; trouppes qu’on ellimoit ellre de quiæ ze cents cheuaux ou cnuiron,dcux

équot; onnerture dicelle^^ Liu.II. 197 cinq cens hommes de pied Sôplus,fe il irouuerentiur le bord de ladite riuiere, ;• qui fut derechef fondée ducÔmande-ÿ nbsp;nbsp;nbsp;ment dudit fleur d’Andelot par le ca-

i( pitainc Symbonnet fvere de l'Efeuyet i monte fur vn fort courfier,lequel trou-i uant la riuiere aucunement abbailfee ;1 nbsp;nbsp;nbsp;la paifa non fans danger de fa perfonne;

il d’autât mefmes que de ceux qui le von V nbsp;nbsp;nbsp;lurent fuiure fur le champ en demeura

C cefois en vn inftant l’eau fe trouuafi il fort abbaiflee, que toutes les troupes (1 iufqucs aux plus bas cheuaux, afncs Si charrettesy paiferent maefmcslesfol-i nbsp;nbsp;nbsp;dats de pied ay ans l’enfeignc defploy ec

il auec Vharquebufe fur l’efpaule Ô0 la me j fche au poing,chantans Pfalmes Ô4 can i- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tiques à Dieu.Et en cefl eftat pafferent

S' trois bras de ladite riuiere en vn en-i droiôfjduquelonn’auoitiamaisfçeuny veu guéer perfonne; Sc paruindrent t fains 66 faufs iufqucs à l’autre bord; ou ( arriuez commencèrent pour aâion de ? grace à chanter entre autres le Pfeau-6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Al’inftant qu’ils furent paffez

ils dcCcouurirent quelque cheuaux qu’il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n.iii.

198 De U troifiemt Guerre ciuile^, on eftimaic cftce au nombre de cens,forcis dcSaumur pourlcs venir cognoiftre: lefquelseftans pourfuiu*’ fe rccirercnt,aprcs enauoir laifle quelques vns fur la place.

De là le fleur d’Andelot auec fes troquot; pes cira droitt à Thouars,où luy fuc fâi' teouuercure des porces,amp;: s’y logeai' uec ceux qu’il choific feulemcnc,öé‘' relie des croupes es enuirons.

P E N D A NT ce (eiour,qui fuc de deuX ou Crois ioursjle fleur de Colombie^’ gencilhommc Normand eftac enuoyr PnBreduàOiron,maifonapparcenâcau cu^cr de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand efeuyer de Franck)

Fra^e.' princlcdic fleur Ducprifonnier, amp;l’â' mena au fleur d’Andcloc, lequel aueC fescroupes feioignic pres Chaftillonî monfleur Amiral fon frere,qui luyvf' noie au deuanc accompagné dufiei'f de Boubyfes,amp; quelques au très gécib hommes,pour les fauorifer au paiTag^ de la riuiere. Paflans oucre en PoictoU’ ils prindrent la ville de Parcenay,«”* quelques preftres s’eftans recirez de-dans lechalleaUjfurêc caillez en pieces» d’autac que n’ayans charge de ce faire, ßdne

S6 neftantlelieu de grande defenfe,ils s’eftoycnt opiniaftrez d’cmpefcher Ic paffagc de ladite armee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Pendant tout ce temps,Monûeur le Duc d’Aniou frere du Roy,chef de V-armee des Catholiques,eftant venu a

i tement de monfleur le Prince de Con-' déjfaifoit tout deuoiv de raflemblcr fes ’ ; nbsp;nbsp;nbsp;forces es enuirons-.qui ne peurcnt eftrc raffem-

lefquels auec toutes les forces qu’i^$^ uoyentlorsioindes allèrent aflîcgc'^^ ville d’Ancoulefme.dcdanslaqucH^^ quisde ftoit lors gouuerneur le Marquis « Maificrc. Maiderc auec fa côpagnie, les fieuts“'

La premiere batterie fefic du du parCjamp;s fut faite brefehe laquelle^' ftoit du toutdcfraifonnable: amp;nbsp;uoyêt ceux de dedans fouftenir l’allîquot;' tout àclieual comme aufli ilseftoyc*’* ordonnez de cc cofté en bataillcfäfl’ pouuoir eftre olfenfez des afllegcai’®' Ge neantmoins fut donné foudaio^' ment vn affaut non ordonné,auquel 1« ricniffac figuj- Icniflac le ieune,gentilhomn’^ de grande efperance, quieftoit iufques à la trenchcc des ennemis,!!*' tué quelques autres bleflez en pet*' nombre, d’autant que fur l’heure onf« f.Corbou rctira.Entréautrcslefleurde Corbou-zony receutfeptharquebufades: fOuartis d’Ouartis vne qui prenoit au fo® met de la tefte, venoit refortir au dei riere:dont toutefois il fut guary. Deb parc des alÏÏegez y en demoura quelques

qucs vns;entre autres le capitaine Gri-gnaux Angoulmois fut tué dedans la ville. LadelTus fut mis en deliberation

quot; fi on deuoit quitter ce fiege : ce qu’au-lt; nbsp;nbsp;nbsp;cunseftoyentd’aduisde faire,S6d’allec

nous diros cy apres. Toutefois la nuiét mcfmes fut prins vn ieune garçon le-■ quel feruoit de guide à vn homme de ■ chenal qu’on auoit faiét fortir de la vil* ’ le,qui fe retira en icelle ville en faueur ' de ceux de dedans.cefte guide déclara ’ nbsp;nbsp;nbsp;qu’il y auoit fo r ce muniti5s,mais qu’el

fecours.^Cclafutcaufequelelende-main on remua la batterie en vnc ab- Lab«te* baye de Nonnains au defl'ous de laquot;”«™«* ' ville, amp;; furent mifes deux colouurines ' dedans le dortoucr d’icelle qui rom-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poyent les defenfes de ce cofté,amp; corn*

ofoit prefentcr. Ce qui eftonna fi fort les aflîcgez qu’ils fe rendirenrinconti-Angoukriieritàcompoficion telle;

grteursfortiroyentbaguesßtuues-, lesgeffti^ hommes a.uec chAcun vn coiirtaut,amp; datsl’eßeeßulement. En ce liege le ficU^ d’Andclot retourne' de la Rochelle,W bos amp;nbsp;grads deuoirs, amp;c feruit de beaü' coup fa preféce à la prife de celle viH^'

E s T A N s toutes les forces des Û' tholiquesraflemblees -, amp;£.leurs arme^® dreflecsjfur la fin de ce mois de Septö^ bre on publia deux Ediâ:s ; Par l’vndel quels edoit inhibé amp;: défendu furp^*' ne de confifeation de corps amp;nbsp;de bic’’,’ à toutes pcrlonnes de quelque digf condition ou qualité qu’elles fulfenc^i' Royaume de France, amp;: pays del’obe’*' fance du Roy,tout exercice d’autre R“’quot; Jigion que de la Catholique Româif^'

Par le fccôd,le Roy declaroit qn’R^^ fe vouloir d’orefnauat feruirdefeson’' ciers tat de Judicature que des Fioa^^ qui eftoyent de la Religion qu’ils app^ ' loyer nouuèlle.Et pource que ccsée'J’' Ediéls contiennent pluficurs chofes® confequcce,nous les auôsinferezco^J’

!)'

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ARLES par la grace de Dieu quot;nbsp;^^^RoydcFrancCjàcous prefensSi quot;nbsp;aduenir,Salut. Chacun fçaitaflèz que quot;nbsp;les feuz Rois detreflouable mémoire, “

nos Pereamp; Ayeul(que Dieuabiolue^te “ monftransrrcfchreitics proteéteurs quot;nbsp;de lafainéteEglife,fefócciuertuezpar quot;nbsp;EdiótsSi voye de luftice en conferuer quot;nbsp;l’vnion, reprimer la diuifion de Reli- quot;nbsp;gion de leur temps entree en ceRoyau “ meparprefehes faits en affembleesca- quot;nbsp;chees ,Si diftribution de liurcs reprou- quot;nbsp;uez. Et qu apres l’infortuné trcfpas de ” noftrcdit Seigneur amp;nbsp;pere, aucuns des Grands,pouiïcz parles Miniftresdela “ nouuelleOpinion,fe malconcentcrct “

Jjuiferent,fanszele toutefois d’aucu quot;nbsp;ne Religion,mais par ambition de gou- “ uernerccdit Royaumefous feu noRre quot;nbsp;trefeher ôi trefaimé Seigneur amp;nbsp;frere quot;nbsp;aifné le Roy F l ançois fécond, combien “ qu’ilfuft marié ê^maicur par lesLoix “ dudit Royaume, ayant autorité. Cens S6 “ vouloir de bien commander 5^ ordon- “

104 JDelatroifieme Guerreciuile^i » nc,amp;s ancres grands amp;: vcrcneux perfoquot; „ nages,ay äs toufiours cfté pres du dit „ Roy noftrcpere, continuez par noftt^ „ dit feu Frere,pour l’intêtion qu’il auogt;' » d’enfuyure en toutes chofeslcs veftig^ „ paternels. Cequ’ilaclairenacntmoi’ » ftré par œuures durant le temps qu’il’ O régné,amp;:euft mis fondit Royaume f'' repos tel qu’il l’auoit trouuc afon adef » nementàla Couronne,s’il euftpleU’

Dieu luy donner plus longue vic:par^’ „ que fon ellat auoit efte altéré tro»' blé par la diuifion d’aucuns des Grâlt;J^’ ,, lefquels ne s’ofans manifefter,fufci(^' w rêt par l’aide defdits Miniftres le tun’“! « ted’AmboilCjfousombrede prefeni^’ » vncrequcfteauecques vne Confeilî^’*' » deFoy auditRoydcquelores qu’ilfeel} „ la fource amp;nbsp;les auteurs du mal, partrd-„ grande bôté à luy naturelle,à l’exenipl’ „ du Pere Celefte, efperant( moyennaf’ » fa gracedtirer plus de fruiék par la voy^ „ de mifcricorde, que de rigueur defup „ plices, par Edid fait à Amboife aii „ mois de Mars mil cinq cents cinquao-« te neuf, donna abolitiô generale à tous „ fesfubiecs,fednitsamp;defuoyczdelaFoy

qui fe voudroycnt reduire. Et d’abon- » dat par autre Edi£t fait aRomorétin au Edift d« mois de May fuyuantjdelaifla ceux qui ne fe rcduiroyent, à la lufticc Ecclefia-ftique(qui n’cftfanglate)pourucu qu’ils ne troublaflcnt la traquillité publique. Ce nonobftat^t ledit Roy fut truftrc de “ fon efperanccparles mericcsfccrcttcs “ óefdits Grands obftincz, s’effayans par “ armes troubler cedit Royaume enco- “ res fous pretexte de Religion. Et en a- * yant eu fcur aduertiffement eftant à “ Eontaine-bleaujfut contraint s’en aller “

' à Orleans auec des forces, pour y don- quot;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;Eer bon ordre; Sc à celle fin auoit fait af- “

femblee des Eftats generaux ; Auquel quot;nbsp;lieu le Créateur l’appella à foy,nous fai- quot;nbsp;fant Roy en l’aagc de dix à onze ans, quot;

'' moins fuffifant pour gouuerner cedit grand Royaume, Et le meilleur lecours “

* que Dieu nous eut lailfé,de la prudente quot;nbsp;' conduite de noftre treshonorce Da-“ meamp; mere en nos affaires, fut fort cm- “ pctché 86 retardé par le meipris de no- “ ftrebasaage, queaucuns des Premiers ‘ apres nos trefchers 86 trcfaimezErcres, '

io6 De U troißeme Guerre ciuik^, „ étions qu’ils firent auec leurs adhere’’*' „ ànoftreditetreshonoree Dameamp;r”^ „ rc:amp;i. pour eux fortifier,prindrêc la „ teétion deladitenouuclle Opinion’ll „ quelle s’augmentagrâdement parle’*' „ fupportamp;faueur.

„ P O V R à quoy remedier,au retour’* nos Sacre amp;nbsp;Couronnement nous v’” mes aux faux-bourgs fainft Geriu^*'' des prez pres Paris, amp;nbsp;filmes afiewl’l'*' en noftre Parlement les Princes denoftre Confcilpriué,auccquesto’*' tes les Chambres d’iceluy Parlernetr” luin amp;nbsp;Juillet mil cinq cens foixate'*” amp;£. par leur aduis fifmes à laid Geriu^'* en Layel’Edid dudit mois de luiller^quot; dit an,par lequel nous defendlfroesc”quot; ” teautre exercice de religion, qucfel'**’ ’ l’vfage rcccu Si. obferué en l’Egli^c^ tholiquc des amp;nbsp;depuis lafoyChreft’^’’ ne,rcceué' par les Rois de Francca^' predecefieurs , amp;nbsp;par les Euefqu^® Prélats, Curez, leurs vicaires Si tez.Et voyans lefdits protedeurs de* ditenouuclle Opinion que leur aiu’’*' tieufe entreprife par cell Edidcftoirj neantic, ne voulurent fouffrir qu’il

amp; Dunerture d’iceücJi Liu.11. 107 lieu, ains firent cfleucr par tous les en- “ îi droits du Koyaume ceux de laditenou- “ ? uelleOpinion,empelchans qu’il ne fuft J’ execute. Eta caufe des troubles qu’eux “ f meimcsfaifoyentcommécer endiuers I* lieux ,mirencenauâtl’impoffibilitéde l’execution duditEdidjSc de faire autre ** alfemblee de certain nombre de Prefi- “ ( dens amp;nbsp;Confcillers de toutes les Cours H fouucraines de cedit Royaume,pour ** ^1 élire plus authorifcc, combien quelle ** i*: full moindre de deux tiers que celle fai- ** *'lt; te en nollrcdit Parlement de Paris, des ** 1 deux compagnies ordinaires :amp; la leur ** ‘I fut de gens qu’ils choifivent eftans les ** plus forts en noftre Confcil priué,ôc en ** ’I mirent plus grand nôbre de ladite nou-* nbsp;nbsp;nbsp;uclleOpiniô que des Catholiques,pour

paruenir à leur fin,comme ils firent, de ** '' la tolerance de l’exercice des deux Reli **

gions par noftre Ediét prouifionnal fair “ ledixleptieme de lanuicr audit an mil 1 cinq cents foixante vn . Lequel noftre dite treshonnoree Dame amp;L mere,pour lors n’eftant la plus forte contre fon opi nion, laquelle a toufiours efte tref-chre fticne,fut contrainte laifter pafler,com-

mé coußn leCardinal de Bourbon,^ fcmblablement nos trefchers ôdbicn^' mez.CouIinsleCardinal deToutnoquot;’ Duc de Montmorency conneftablC)^ Marefchaldclainâ:André,quieftoyc”' des principaux amp;nbsp;plus anciens Co”' feillers amp;i. Officiers de noftre Coui'O”' ne, que lesfeuz Rois nofdits Seignc””’ Pere amp;nbsp;Frere nous auoyent laillej^”’ ,, entre autres occafions qui les piur””J ' à tolerer ce que dcfiusjremonftrereni’ ' noftredite trcllionnorce Damcamp;: m”' re,qucc’eftoitle moins du malq^elo” pouuoit faire alors,veuque l’exerci”' de ladite nouvelle opinion dcmeiiro'' quot;nbsp;entièrement hors des villes:amp; qu’ilÖ'

loit efperer que nous réparerions mal quand nous ferions paruenus«” plus grand aagc,authoritéamp;puifianclt;!' qui nous rendroyent tous nos fubic” plus obeilTans. Ce que attendant H«* ftredite trefhonorce Dame amp;: merec” finguliere deuorion, s’arrefta à coni” nucr en trefgrande vigilance noftre i”; ftitutiô,5i celle de nos trefchers amp;nbsp;trd' amez Freres ,amp; de noftre trclchcre^»' * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trel'

amp; otMerture d’teellid, Lw.II. xo? trefameeSœurenla vraye Religion dc “ l’cglife Catholique, Apoftolique amp;nbsp;Ro- “ mainc, que les Rois trcf-chreftiens nos “ predeceffeurs ont tenue öc défendue quot;nbsp;depuis onze cens ans ou pres, amp;nbsp;par el-Icprofperé.-dontnousôenos lubietsluy “ fommes grandement tenus amp;nbsp;obligez. “ Et combien que par ledit Ediéldclan- « uier ceux de ladite nouuelle opinio euf- « fentdequoyeftrc plus que contens,s’ils « neulTenteftc poulfcz d’autre ambition lt;• amp;nbsp;de(rein,quedelafatiltaftiondeleurs « confciences ; comme le tefmoignoyent •lt; airczleursdeporiemcns,allansordinal « rementà leurs prefehes ôz alTemblces auec port- d’armes.Toutelfoisncfe cô- « tentans de ladite licence, toft apres no- «lt; ftreditEditffcirent trefample ôzmani- » fefte declaration de leur mauuaile vo- « lonté,s’armans de leur licence priuee « contrenous,furprenans nos villes, met «

’ tansies ettrangers ennoftreditRoyau- » mc,ôzfai(anstousaétes d'hoftilité,iuf- «

' ques à nous donner vne bataille pres la « villcde Dreux,en laquelle Dieu nous « donnalavi£toire, ayantcompalsionde « fon peuple à nous fubmis. Pour encore «

IIO De U troißeme Guerre ciuik^, J, vaincre de clemence nos fubiets rebel' lcs,amp; les réduire à noftre obciiTancC)^ fperans que par temps la bonté diuifl^ par le moyen de noftre maiorité,lesf^' ” duiroit en celle defon Egli(c,durant^^ ” repos public nous leurs accordafme^’^' ” ftant encores en bas aaged’Ediét d« ” cificationfait à Amboife le dixneuü^' ” me de Mars mil cinq cens foixatc dequot;’'' quot;nbsp;Par lequel leurs permifmes l’cxerd^^

de leur Religion, tel qu’il eft contequot;'* quot;nbsp;par iceluy.Et encores que depuis, pquot;**J ” leurs öfter toute la crainte, deffiance^ ” foufpcço qu’ils euftent peu auoir, 00” ” euffions,par leur aduis mefmejfaidplquot; ” fleurs dcclaratios reiglemens Siâ ” nances tendantes au repos public,^’ la reunion de tous nos fubietsxeneaquot;* ” moins ils y ont iournellemcnt Siliquot;quot;quot; ” tieufemét contreuenu de leur part)quot;**' ” cores que de la noftre ledit Edidj^*quot; ” n’eftoit queprouiflonnaljamp;reuocâW’ quot;nbsp;par nous,aitcfté entretenu pourcui^^ ” les troubles amp;nbsp;les calamitcz qui lesfûf ” uent, fans leur donner vne Iculc ” flonde reprendre les armes.Ce quib**' “ rent toutefois à la iainâ: Michel dern'^ » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(C)

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;ottuerture icelles i Liu.II. 2.11

re,amp; nous vindrent trouuer, accompa- “ gnezdenoftreditetreshonoree Dame “ amp;:merc,nofditstrcfchersamp;; trefamez quot;

’ couurans depuis qu’ils nous vouloycnt “ prefentcr vnerequeftepourla manure quot;nbsp;tion de leur Religion. Etneantmoins “ ' fans intermiffion,ils nous continuèrent quot;nbsp;laguerreouucrtCjiufquesanous affie-quot;

* ger en noftre Avilie capitale dudit Paris, quot;nbsp;bruller les moulins pour nous affamer, « furprendre plufreurs de nos villes,met-tre derechefeftragets en noftred. Roy- « * nbsp;nbsp;auroe,ôô nous contraindre à donner v- «

nebattaillcauxportesdcPatis,pour le “ uer le hege qu’ils y auoyent mis, vfans « de toutes voyes aéles d’hodbilité. Ce «

* nonobftantvoulans efpargncr le fang quot;nbsp;' de noftreNoblcffejôô autres nos fubiets «

efperans les gagner par douceur Sê bon « té,Scayans pitié du poure peuple man- « gé des deux armées-.rccerchez par eux dePaeification,par nos Lettres paten- « tes données à Paris les vingttroifieme “ Mars dernier , nous leur accordaf-mes le mefmc Edict du dixneufiefme «

Mars mil cinq cents foixantc deux, « ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o.ü.

quot; fur promefle qu’ils nous firent de U’’' ” trctenirdelcurparr,Sônetroub!erp'^'’ ” noftredit Royaume. klaquelle,!^ ” que nous ayons falli à l’entretien du“* ” Edift, euxeotreuenâs, qui ne nous o'j' ” voulu rendre nos villes de la Roebfquot; ” Montauban, Cadres ,5ó plu fleurs^quot;' ” tres,tanten Languedoc que Daulpl”' ” né,comme ils nous auoyct promisJ^*' ” faire en aucuns endroits de noftr®'^'* ” Royaume,aflemblees en armes,qui ” meurtri plufieurs nosfubiets Cathol'' ” ques,amp; fait pratiques eftrangeresjf*’'’’ ” couleur qu’ils difent aucuns deleur^^ ” ligionauoirefté tuez par des Cath®^ ” qucs,depuis ladite feeSde pacificatie'' ” dont nous auós fur leurs plaintPes bail'* “ commilfion d’informer,amp; faireiufti^‘ ” des deIiéls:Ont cinq mois apres repbquot;’ ” les armes contre nous, fe font retired’ ” laditeRochelleamp;payscirconuoitoi faifàns guerreouuerte.

quot; A quoy Nous voyans qu’ils abufö'’ “ tant de fois de noftre bonté amp;;«doucequot;'

amp;e. ne pouuans plus douter de leurdaf nee entreprife, D’eftablir amp;nbsp;conflit«''' en cedit Royaume vne autre principequot; ((

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Liu.II. xij

I té fouuei:aine,pouv deffaire la noftre or « fi donnée de Dicn,óC diuifcr parteis arti- lt;c )! fices nos bons fubicts de nous: mefmes-

par le moyen delà permifTió dudit exer « 5' nbsp;nbsp;cice de leur Religionism des allemblccs te

il; qu’ils font fous couleur de leurs pref- cc Kt clics Sm Genes, clquelles ils font colle- «c des de deniers,enroollemensd’hómcs, «

If étiques ôm menées tant dedans que de-it^ hors le noftredit Royaume, par armes „ il le troublent : ôm les ayans en main trai- « il nbsp;nbsp;étentauec nous comme voifins,noncô- „

lt;1 me fubicts obciffansjqu ils fe. déclarent „ li' ddbouche Sm parefctits,amp; font aétesd’- „ 'f ennemis mortels, tels qu’il ne nous eft „ t; poflîblcdelescôtcnccr,nyrctenir:mais „ 1 ' en veulent toufiours d’auantage pour 1 abattre nos Religion Sm eftat, s’ils peu- „ ' uêc,afin de demeurer feuls par le moyc „ )' duditexercice,pcrmis durât noltrebas .. ,i aage,ôm depuis continué pour le bien .

de Paix, ôm le pis euiter, contre noftre „ il' volonté, qui auons toufiours eu ferme „ il nbsp;nbsp;nbsp;en noftre cœur la vraye Religion, corn-

lt; mes refolus y viure 6m mourir, recoil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o.iii.

n gnoiflans la grace que Dieu nous aamp;' te par fon immenfe bonté, d’auoircoquot;' ferué nofdics Religion eftac dcpu'* noftreaduencmenr à la Couronne/“’' tre lî grandes machinations, amp;nbsp;nous’’ uoir de cefte heure donné aage, eut*quot;' dement amp;iugemcc fuffifant pour no'’* Souuerner amp;nbsp;ce qu’il nous amis eni’“ mains,06pour aide noftre trefclicrp J trefaméfrerelcDuc d’Aniou,au((il’‘’

me comme nous,noftre Lieutenant^* neraI,trelàJÎe(ftionnéà nos perfonnc^ feruice vny de Religion à nous,comquot;’* eft femblablement noftre trefehet^ crefaméfrerele Duc d’Alençon.

P O V R ces caufesgt;amp;: autres grandi coniiderations à ce nous mouuans/' , pres auoir eu fur ce l’aduis de noft^ treshonorec Dame amp;nbsp;mere, de noÔ'“* trclchers èc trefamezfreres,autres Pt’® ces de noftre fang,amp;: autres grans IV ces, Seigneurs, amp;nbsp;gens de noftre Co®' feil priué,Auons par Edi£t perpétué^ ” irreuocable inhibé amp;nbsp;défendu, inhib®* ” Sr defendons,fur peine deconfifeatio® ” de corps amp;nbsp;de biens,à toutes perfono^ ” de quelque dignité, condition ouqquot;®“

té qu’ils foyent en nofdits Royaume amp;nbsp;pays de noftre obeiffance, tout exer- ” cice d’autre Religion que de la Catholi queamp;Romaine,laquellenous tenons, amp;nbsp;les Rois nos predeccffeurs ot tenue. “ Et à celle fin ordonnons, que tous Mi- ‘ niftres de ladite Religio qui fe pretend Reformee,foyenttenus,quinzeioursa-pres la publication de ces prefentes,vui der amp;nbsp;fortir hors noftredit Royaume amp;nbsp;quot;nbsp;paysdenoftre obeifl’ance, fur la peine deffufdite.Et neantmoins n’entendons “ Sine voulons que ceux de ladite Reli- quot;nbsp;gion prétendue réformée foyent aucu-nement recerchez cnleursconfcicces, quot;nbsp;pourueu qu’il n’y ait exercice d’autre “ Religion que la Catholique amp;nbsp;Romai “ ne.Efperâs que cy apres par infpiration “ diuine,öópar le grand foing que nous quot;nbsp;aurons à tenir la main, que tous Euef- « ques S)^ pafteurs de l’Eglife de noftredit *' Royaume s’employent amp;nbsp;facent leur « deuoir,nofdits fubiets de ladite preten- '' due Religion pourront rctourner,ôife réunir auec nous Sc nos autres fubiets, quot;nbsp;àl’vnion de la faintfte Eglife Catholi - quot;nbsp;que. Et àtous ceux de nofdits fubiets

2,1^ De la. trotßente Guerre ciuilcygt; » qui obeiflans à noftre prefent Edi^tP'’ » feront les armes fc dcfafremblci’ûj » amp;c retireront viuanscomme bons loyaux fubiets doiuent dedans vif» « jours apres la publication decespf®^ » tes,auons faidpardon, rcmiflîon'V^^ » olicion generale de tout eequepar^*'* » auroit elle faiâ:,tant contre nos ped^quot; » nés, celle de noftreditc trcshonoc^ M Dame amp;nbsp;mere,nofditstrefchers

amczFreres, ou autres quelconqucSi’ „ caufe des trou blés prclcns, Ô6 des pr^^^ « lt;icns,ou de leur Religion, iuiqucs^’' » iour du prefent Edict: fans ce qn»' » foyenttenus prendre autre pardoHi^î remiflîon fpecialede nous, en noißS^quot; » dantdcdâs ledit temps nos villes

CCS par ceux qui les tiennent, » puiflance. Touslefquels à no « fans nous prenons amp;nbsp;mettôs en noftf' « fauuegarde amp;:proceclion,commun*’* « autres fubiets: defendant trefexpr^^^^ » ment àtousnofdits fubiets ne leurs“; M prochcraucunechofédu paflcjSiât“' M nos luges amp;nbsp;Officiers ne les molcft^ „ ny inquiéter en leurs pcrfbnncsamp;bid' „ nbsp;nbsp;Vo VL O NS auffiamp;ordonnons qs'“’

amp; öuuerttire d’icelles, Liu.Tl. I17 toutes querelles particulières ou pri- “ ueesjloycnt entre grands, ou petits,co- “ munautez,villes, ou autres perfonnes, “ de quelque qualité qu’ils puiflênt eftre quot;nbsp;procedans defdits troubles ou Religion “ l'oyentaflbpies ôc anéanties,fans qu’ilquot; en foitiamais plus parle, ne fait aucune quot;nbsp;recerche : (ur peine d’eftre punis corne quot;nbsp;criminels de leze Maiefté,Se perturba- quot;nbsp;teurs du repos public. Defendant en “ outre à cous nos fubiets de ne le prouo- “ quer, ne iniurier les vns l es autres de quot;nbsp;fait ou de parole-. Et déclarons que les “ vingt iourspaffeZyUous feros procéder quot;nbsp;contre les obftinez Si rebellesjeurs ad- “ Ecrans Si complices, par toutes voyes quot;nbsp;Si maniérés dcuès, permiies de Dieu en tel cas/ans leur faire iamais grace,Si quot;nbsp;fans aucuns excepter. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

S i donnons en mandement par cef- *' dites prcfentesànosamcz Si féaux les ' gens tenans nos Cours de Parlemens, * BaillifssScnefthaux, Preuofts,ôu leurs ' Licutcnans, a cous nos autres lufti-ciers Si Officiers, Si à chacun d’eux, 11 comme à luy appartiédrasQue nos pre-fent Edidt,ordonnance,vou loir Siincen

tion ils facet lire,publier amp;nbsp;enregiftr^î’ cntretiennenc,gardenc,obfcruent,amp;^^’ cent entretenir, garder amp;nbsp;obferuer if' uiolablement ,amp; fans enfreindre.

ce faire fouffrir contraignent contraindretous ceux qu’il appartie”' dra, qui pour ce feront à côtrainlt;^‘'^’ amp;nbsp;procéder contre les trafgrefleurs p^^ les fufdites peines.Et nous aduertifl^®' lefdics Baillifs,Senefchaux,Preuoftsgt;^

» autres nos Officiers,dedans vn mois*' «* pres la publication de ces prefenteS)^'’ » deuoir qu’ils auront fait en rexecutio” « amp;nbsp;obferuation d’icelles. Car telcftn^’' ftre plaifir. Nonobftant quelfconqu“^’ EdiÀs, Ordonnances, mandemens,O defenfes à ce contraires, aufquels noU* auons pour le regard du contenu en dites prefentes, amp;: fans y preiudicietf’ autres chofes,dérogé amp;: dérogeons. Bquot; tefmoin de ce nous auons figné ces pr« fentes de noftre main,amp;:à icelles

I mettre amp;nbsp;appofer noftre feel. Donne àfainétMaurdes foftèzau móis de Septembre, l’an de grace mil cinq cents foixantc huiôt, amp;: de noftre regne R huiôtiefrac.

ARLES par la grace de Dieu ’^^’Koy de France, Atousceux qui “ CCS prelentes lettres verront,Salut. Le “ mauais deuoir que nous aués cy deuat cogneu en plufieurs denos Officiers,“ tant de ludicature que des Finances,'’^ qui font amp;nbsp;fontprofeffion delà nouuel- “ le prétendue Religion, s’eftans mon- “ ftrez fl aueuglez en leurs paffiôs,Si peu fe fouuenâs de ce qu’ils nous deuoyet, “ que les vns,au lieu d’entendre à bien légitimement adminiftrer leurs char-ges, ont fai£t furprédre aucunes de nos '' villes,ôô icelles diftraire hors de noftre “ obeiftance : Les autres fe fontfaißsde“ nos deniers, Si d’iceux ont aidé,fecou-TU, fauorifé ceux qui fe font efleuez “ en armes contre nous, au grand detri-‘' met, domage amp;nbsp;preiudice de nos aftai- “ rcs-.Nousadmonnefte en ce temps de“ troubles, qui nous ont efté renouuelcz par ceux qui font profeffion de ladite“ nouuclîe prétendue Religion, s’eftans “ derechefefleuez en armes cotre nous, “ amp;nbsp;excrceans tous aftes d’hoftilité amp;nbsp;in- “ humanité à l’cncôtre des Catholiques, “

zio De la troißeme Guerre duties, nos bons amp;: loyaux fu biets, d’adu’fcr^

»’ y d Ó n CT q U e 1 q U e b O n O r d r e, P O U r 1 â coH »» fcruation denoldits bons Ôc loyaux Ini’ » iets,qui fc pcrfuadcin ne pouuon rccf' » uoir aucune legitime adminillvatioi’ »»-dcluftice , de ceux de ladite nouuellc prétendue Religion: Etauflî peu qnî ” les deniers qu’ils nous payent loyent ” par eux fideleméc maniez amp;nbsp;employf^ “ pour noftrc feruice.Et à ceilccauledf' ” ûrans y pourueoir n’oublier ricn3« quot;nbsp;cequi peut feruir àconleruerôd main' quot;nbsp;tenir noilreefrat en feuretc, ” ScAVoiRfaifons que Nous,parl’â*!

uis amp;nbsp;deliberation delà Royne noftf’ ** treshonoree Dame amp;nbsp;mcie,denoftf^ ” trefcheramp;trefaiméfrerele Ducd’An' quot;nbsp;iou amp;: de Bourbofinois,amp; noftre Lie”' ” tenant gcneral,repre(entant noftre ” Ibnne par tous nos Royaumes, pays^ ” fubicts,Princes de noftre fang,ê^autr”’ ” Princes, grâdsamp; notables perfonnag”® ” denoftre Conlèil priué,auôs declare^!' ” declarós parcesprefenteSjQ^enous'”’ *’ voulosplus d’orefenauät feruir dccco* denofdits Officiers, qui font de ladite ” nouuellc Religion,foit de nosCours

amp; ottuerture d'icellt^. Li».n. xti Parlement, Chambres des comptes, « Grand Conlcil,Treforiers de Frace ,Si « Generaux de nos Finances, Generaux « des Mónoyes,Bailhfs,Scnefchaux,Pic- „ uofts,ou leurs Lieutenans,ôô autres Of „ fîciers quelconques eftans de ladite „ nouuelleReligion,tantdeludicature, lt;, des Finances, que d’autre qualité: Les « ayansàcelf eft'eâ: defehargez, comme „ d’abondant nous les defchargeonsd’i- « ceux eftats 04 offices,pour en eftrecy a- „ près par nous difpo(é,ô4 y eftre pour- a ueu de telles perfonnes Catholiques « fuffifantes Sc capables , que bon nous a fcmblera.

E T ncantmoins d’autant qu’entre « ceux de nos Officiers de ladite Reli- « gion,ilyena lesvnsqui lonten armes « auecceux qnife font de nouueauelle- lt;lt;nbsp;nez contre nous,qui leur adherent, ou « les aident 64 fauorifent de leur confcil, , moyens 64 facilitez : d’autres qui le font . doucement contenus 64 contiennent fous la tolerance de nosEdiâ:s,defquels ileàbien raifonnable défaire quelque difFerencc,64 ditfinclio,64 qu’ils ne foy-traitiez de melme façon que les au-

” ceux de nos Officiers de ladite Relig’^* qui n’ont porté les armes auec

*' eflcuez,ny en aucune participation o'“ ” intelligence auec eux , ayent dcda’’’ ” vingtsioursapres lapublication decc* ” prelcntes, à nous cnuoyer leurs procü' ” rations pour remettre en nos main® ** leurfdits cftats amp;nbsp;offices ; au (quels

par nous pourueu de perfonnes Cachûquot; hques, fuffifantes amp;nbsp;capables, comnif ” dit eft.Et des deniers qui prouiendrotf ” de lacompolition d’iceux,nousleurfc' rons afffgner rente fur l’iioftcl denoftt^ ” bonne ville amp;: cité de Paris , pour e® iouyr par eux nbsp;nbsp;leurs heritiers pleine'

Si donnons en mandement ànos 2' ” mezamp; féauxlesgens denos Cours lt;1^ ” Parlemens, de nos Comptes,Cour de® ” aides, Baillifs, Senefehaux, PreuoftSjO® ” leurs Lieutcnans,amp;: à tous nos autresB ” fticicrs,officiers fubiets,Quenos pre ” lentes Declarations,vouloir, intention ” amp;e. contenu deffiis, ils facent lire, pO' ” hlieramp; enrcgiitrcr,entretenir,gaitici^ ” obferuer inuiolablcmentj lans y contre uenit

uenirjnyfouffriry eftrc cótreucnu : cef-fans, Ô6 faifans cefTer tous troubles êó “ cmpcfchemens au contraire.Car tel cft noftre plaifir.En tclrnoin de quoy,nous auonsfignéccsprefentesde noftre pro «t pre main, amp;nbsp;à icelles fait mettre ôcap- ‘s pofer noftre feel. Donné àfainót Maur des fo(rez,.le vingtcinquicme iour de ‘c Septcmbrc,l’an de grace mil cinq cents foixante huiû:, ôd de noftre regne le “ huiftielme.

ES deux Edifts furent lexxvm iour du mcfme mois receus amp;nbsp;pu blicz en la Cour du Parlement de Paris, fans difficulté aucune,S6 fans modification ou reftriétion,comme ils appelléf. amp;nbsp;trois iours apres fut le premier d’i_ „ ceux crie par toute la ville par vn hc- tudc*r, taut d’armes de Frace, aflîftans les prin lt;«lt;««gt;0: cipaux officiers du Chaftelet. Le mef-nie fe fit és autres Par lemens : ôc par ar-eft d’aucuns d’iceux .comme de celuy de Dijon,fut ordonné par expres quele Procureurgeneral affifteroit à la publication accompagné de fes fubftitutz ôi Officicrsdu Bailliage, du V iconte, Ma-ieur,Sc fix des principaux Efeheuins

Xi4 troyieme Guerre ciuilcy, óe la ville,du Greffier amp;: de tous Icshf' fiers de la Cour. Les copies Sô extrait^’ furent incontinent enuoyez par to'*' les fieges pour le faire publier fans lay,entretenir en tous fes poin^* Ediét ny traifté mefmc“^' deflay. paix aptcs quelque longue amp;nbsp;cnnuyrquot; fe guerre contre l’ennerni effranger,!’* fut plulfot publié,ny auec plus graiK)** folennitez.il y auoit long temps quer*’ Edidsauoyent elfe minutez amp;: mis^quot;’ le bureau pour conteter le Roy dW gne amp;: le Pape, amp;l fatisfaire à la proiB*'' fc qu’on leur auoit faifl, dont ilsfri” moyent le Roy ôz la Royne à toutes^*' cafions, feplaignansfouucnt-decc^’'’ luy ayans parcidcuant enuoyé grandi* cours,afin d’exterminer les HuguciK’*' ce neantmoins il auoit toufiours misamp; fouffert en fon Royaume que exercice de leur Religion, contre' re à l’Eglilé Romaine ôz àrinquific!'”’^ Toutefois quelque chofe qu’on eül‘ tafehé deles exécuter peu à peu,ÔZfo^’ main dés long temps auparauant,fl”’' uoit-on trouué occafion amp;nbsp;moyens*' fez propre pour les publier iulqu^’^

cefte heure. Par cede publication auffi couppant à 1’aducnir toute efperace de tels traiftez qui auoyent efté faióts és guerres precedêtes,on rédoit non feulement les Ecclefiaftiques, mais encor plufieurs habitas des meilleures villes du Royaume plus prompts à fournir hS mes amp;nbsp;deniers,Sc le refte de la Nobleffe àmarchertous fur l’affeurance de tant

de confifeations de patrimoines e-ftats,defquelles l’ouucrture eftoit faite parteiles ordónanccs. ^Loiig téps au-parauant ces publications furies vieilles promeffes réitérées au Pape peu a-pres 1’Ediét de pacification de 1’an M. d. Lxviii.auccplus affeurees enfeignes des deffeins amp;nbsp;entreprifes drefl'ees à bó efcient öó preftes à cxccuter cÓtre ceux

de la Religion, on auoit pouriuyuien-uers luy l’ottroy de certaine Bulle pour buUc a» Valider l’alienation de cent cinquante mille liurcs tournois de rente par chacun an, fur les biens des Ecclefiaftiques du Royaume.Le Pape fbllicité de ce par vn certain Ännibal Aulicelaro enuoyé

116 DeU troifieme Guerre et ut ley■gt; Bulle en datee du premier iourd’Aoul^ M.D.LXviii. par laquelle il cómetW' les Cardinaux de Lorraine amp;nbsp;Bourbogt;'i Nuncei Michel amp;nbsp;Fabio Euefques lors fes nun' duPipc. çgj Cour,amp; vn nommé Nicolas P«*quot; leuceauparauant confcillcr en laCoi'' deParlemenc,60lors Archeucfquc^l^ Sens,pour taire faire le departeinc*’'’ fous les ch arges y côtenués: amp;nbsp;entrcî^' tres de ne receuoir encherilfeur aucu'’ Huguenot, amp;nbsp;caufoic par expres ceft' per mifli on Pour reharrer amp;nbsp;chaffer France les hérétiques amp;nbsp;rebellesou lesK^' ^eràl’obeijfance de l’Egltfe Romaine.

Ce STE bulle apportée en Cour/'’* quelque temps apres monifree auCo'' feil du Roy, où quelques vn s des prin^* pauxfur la datte remonftrerent entf^ la datte autics chofes Quc d’autant qu’ellepf*^' dclaBul- cejojf J0 quelques iours l’ouucrcût* de celle guerre, les Huguenots quo** vouloir charger de la rôpture de la p«*’“’ prendroyét de là cerca ine preuuepoquot;' monftrer qu’elle auoitefté pourpeoli^^ amp;proiettec longtemps auparauàt les Catholiques.^ Dequoy le Cardin^' de Lorrainene fut content : StC couro'^

amp; occasions d!icelles, Liu.I. iX7 le bruit aflez commun Qu’outre le peu de bon vouloir qu’il portoit de long temps au fleur de l’Hofpital châcelier, De vu©; cclaauâçale rcnuoy dudit Chancelier (piul en fa maifon, où quelque temps apres l’Ediftde la paix il s’eftoit retire, amp;nbsp;a-uoitefté rappelé à l’ouuerturede cefte guerre.Toutefoison aduifaenfin pour le plus cxpedientjdefaire encor’ defpef cher vne autre Bulle en datte pofterieu te-.de laquelle nous parlerôs ci apres en fon temps. Si neantmoins S’ayder de ce~ ße-ctpourla neceßite^enfermettant aux Be fieficien de conflttuer rente fur leurteforelt faire baulx, ^vendre l’argenterie de leurs E-glifes f ayder des deniers des fabriques,faire coufper les bois de haute fuflaie ^TJieux hailliueauXjamp;ciußiu’a la concurrence de^ leurs taxes. ^Ce pendant que les cho fes fe demenoyent ainfi tant en laCout du Roy,qu’és pays d’Angoulmois, Poi-ftouamp;circonuoifins.les'^ d’Acier ayât

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;r 1 r» . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 T' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d Acier,

charge de M le Prince, dreua en Uau-phiné fept regiméts de gens de pied.Le regiment du s ^dc Mont-brun eftoit de pv,namp;* dix enfeignes, Ô4 vne cornette de caua-1er ie Le regiment du heur d’Anconne

2,18 De U troißeme Guerre ciuile^^ eftoit de huit enfeigncs, èc vne cornft' te de caualerie.Lc regiment du fieurd' Sain£t-Romain, icinôt auec ccluyd“ fieur de Virieu l’on oncle, eftoit dediX' fept enfeignes vne cornette de cau*' lerie,Le regiment du fleur deBlacoO® eftoit de quatorze enfeignes. Lercg*' ment du fleur de Mtrabel eftoit ded*’' enfeignes: celuy du fleur du Chclard^' ftoit d’onze enfeignes : amp;nbsp;du fieur d’O* . ' rofede quatre enfeignes. Outrcc^' le fleur d’Acier fit drelfer en ProuC' cevn regimentde gens de pieddedi^ Lcfîeur .cnfcigncsfous la charge du fleur Pâ“* de Mou- jg Mouuans.-Si outre icelles,deux co'” pagnies de caualerie, l’vne de cheuî“^ legers conduits par le fieur de Vallâ'‘‘'J re,capitaine de cent cheuaux legers l’autre d’harquebuziers à chcuahld'^^^ charge du capitaine Pafquicr.

Av pays de Languedoc fit drd*^ auTan*^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;degcns,fouslacb',

guedoc. gc amp;nbsp;conduite des fieurs de Baudi^ fon frere, Lecheualicrd’AmbreS)!' Moulfon, Sz Bouillargucs : tout lefdits regimens de Langue“ trentecinq enfeignes.Et en outrcde|^

compagnies de caualeric legere : l’vnc dudit Heur d’Acier,86 l’autre du Heur d’-Eipondillan.ll y auoit en la compagnie ' du d’Acier enuiron deux cens gen

'* dre de pluHeurs telles de Cardinaux 86 de la cor* diuerles lortes demoine,86 d’vn Htreu les auec ta mallue les abbatant : ayant (.,er.

Es pays de Viuarez 86 Koargues le Regimes s’^ d’Acier drelTa met mes pareillement

’ deux regimens de gens de pied,lvn argues, du Heur de Pierre-gourde,auquel on contoit treize enleignes:86 l’autre du

' Le rendez votts de toute l’armee eftoit à Allez, ville aux Seuenes au pays de

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p.iii.

15© D e la troißeme Guerre ciiiUcJi que tous les ponts Savilles fur ladicef’' uierc eftoyent faifis parles cnnemis.N^ antmoins le ficurdcMouuans,quipf^ mier auoit drefle fon regiment, vint â'* bord du Rhofne au droit de Bais-fui' Bais. Auquel lieud’vnc diligenceamp;’*' ftede incroyable,das moins de ving' ’ quatre heures il eut faiétamp; miscndf' fenfevn fort fuffifant pour alleuretlt y fo« paflage de ladite riuiere. Ce fort achc' ué,fonregimêt paiTa le Rhofne,amp;coB' fecuxiucment les autres regimentsFv” apres l’autre: excepté celuy du fieurde Saind-Romain, lequel pafla à PeirauE' Ce fort a depuis porté le nom du^rl«^' CMouuans.

Le Capitaine la Coche, auoit feiH' blablement charge dedreffer vnregi' ment de gens de pied: mais commei^ eftoit apres, il fut defcouuertà DofflC' ne par ceux de la garnilon de GrenO' Cipitaî- ßjgj apres quelques efearmouche^ ehe. fut contraint fe retirer de viftefle aOX terres du Duc de Sauoye: lailfantaquot; bourg d’Oifans le capitaine SaindC' marie fbn lieutenant, lequel s’elhnt emparé quelques iours auparauantdu-

G“ otiuerture d’icellç^'y Liu.II. xjî dit bourg,fut en apres contraint l’aban donner, Sôfe retirer en Sauoyc auccla Coche fon capitaine.Etvoyantqu’ilnc ^e pouuoit ioindre auec le fuldit ficur d’ Acier ,aflcmbla fon regiment ça Si là, ' iufqucs à huit enfeignes de gesde pied ' ôô quelque caualeric : auec lefquels s’a-’ nbsp;' chemina depuis du cofté d’Allemagne

’ ment cftoit pour la plus part de Lyon-' nois Ôi Dauphinois,qui s’eftoyent reti-' rezpour euiter les perfccutions,e[lans chalîez de leurs maifons.

' L KS regimens du Dauphiné ayans LeDitfî ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paflé le Rhofne,comme dit eft,le fieur

tellement qu’enuiron le vingt ôc troi-ficme iour du mois de Septembre il ar-riua audit Allez-.Side là tira àMilliau Miiiiiôï en Roargucs, faifant diuers chemins, pour le peu de viures ôô fterilité du pays.

P ART A N T de Milliau le cinquième d’Oébobre enfuiuant,il print le chemin de Cadenat pour y paffer lariuicredu Lot paffant par Marzillac, fitfom- Maxilkc mer la ville de fe rendre à luy‘.laquelle p.iiii.

2,311 Delà troißeme Guerre ciuilc^-, farts grand refus fous certaines condr tions luy ficôuucrture des portes, lendemain il print la tour dite défait’'^ chr^L^' Chriftophe où il y auoit quelque pet'* pheprife. tegamifondeprcftres. Paflantoutreât riuaaudit Cadenatle dixième iourdu mefme mois J amp;: là délibéra depaifefl^ riuierede Dordonneà Solliac. Maisd' autant que le iieur de Mont-luc lecû' ftoyoit,pour l’empefcher de pafler teiiuiere, il fit alTembler toutefonat'

meeen vnlieu appelle Peracen cy . En la rccognoiflant on y nonibfi ficur d’A enuiron vingtmilhommesdepied ƒ dehuidt à neuf cens cheuauchenrs cquot; bon equippage bien délibérez.

Av mefme lieu il diuifa fon arme“’ en deux parties,auantgardeamp; bataillé' A l’auantgardc il ordonna fix regimes du Dauphiné auec la caualerie dudie pays : amp;nbsp;à la bataille eftoyent les regF mens du Languedoc, Prouencc, Viu^' re2,Roargues,amp; celuy d u fieur d’Orofe Dauphinois. Tous lefdits regimcps lexiiii.iourdu moisd’Oélobre pâlie' rent ague la riuiere de Dordonneau droit de Solliac, duquel ledit fieur de Mot

à’ ouuerture d’icell?^)-, Lia.ll. 133 Mont luc eftoicdepartyle iour precedent,ayant fondé ladite riuiere,84 trou-ué quelle eÛoic gucable prefque par tout:ne fe fentac allez fort pour empef-cher telle armee à palier.

MoNSiEVKle Duc de Montpen-fier qui eftoit dés le mois de Septembre penficr. és enuirons de Poiftiers amp;nbsp;Chaftelle-raut, accompagné des fieurs de Martigues , Comte de Briffac, auec grandes forces tant de celles qu’ils auoyentra-malfees és pays circonuoifins,que d’autres qui leur auoyent elle enuoyees par Monlicur, entendant la venue du fieur d’Acier amp;nbsp;du fecours qu’il conduifoir, délibéra de le combatte, Sê l’empefeher defeioindre aueclePrincede Condé. A cell c fFeót il par tit de Poiéf iers amp;: Cha ftelleraut auec enuirÔ quatre mille che-uauxamp; quarante enfeignesde gens de pied,amp;: fe rendit à grandes iournees en la ville de Perigueux. Cepedant le fieur d’Acier marchoittoufiours: ^palTa les rimeres de Leyllc 5^ Vifere audit pays: lefquelles pallees, le vingtcinquicmc four d’Oétobre eftat pres ladite ville de Pcrigueux,logé en vnc petite ville ap-

254 De la trotßeme Guerre citukj', pellee S, Afticr^auec les regimens dut* guedoc,ainfi qu’il dcpartoic au mat’”', les (leurs de Monc-penfier, de Guyfc^ dcBrid'aclc vindrenc attaquer à laif fte amp;: à la qucuë:mais ils furent repo“*' fezamp;: ferccirerent.En ladite ctcarnio”' ehe fut blelTé au bras le (leur de ne d’vn coup d’harquebuze.

Repoulfezqu’ils furent,ils allere”' au villagcoùeltoyent logez les Cap’’^ ncsMouuâsamp; Pierre-gourde auecW regiments,nongueres loin duditS-A' fticr,d’où Icfdits Catholiques eftas ao® repou (Tez (d’autant que ceux de la gion s’eftoyent quelque peu retrachet! ils Ce retirerét en attendat leur infant”'

ricquin’eftoitencorearriuce. Cepe”' dant le ficur d’Acier mada aufdits Mo” uâs amp;nbsp;Pierre-gourde par le fieurd’O’”quot; fe qu’ils fe fortifiad'ent dans ledit vilR' ge : amp;e. que pour tout le iour il leur HoU' neroit (ccours de toutes fes forces. Cc' cy mis en deliberation des Capitaine’» Dclibem rous furent d’opinion de fe retranche’ tion non d’auantage audit village : mais le Cap’’ fuyuie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mouuans n’cftantde cell aduis»

P; doyent rengez en bataille. Quoy voyâc li' ‘ il choifitenuiron cinq cents harquebu 'J' nbsp;nbsp;nbsp;ziers pourenfansperdus-.amp;jayantlaiffc

'' des Catholiques. Alors commença la , nbsp;nbsp;nbsp;bataille : de maniéré que venant la ca-

uallerie la lance baiflèe contre les enfei gnes,tout fe mit en route. Les fieurs de

' Mouuans Sc de Pierre-gourde demeu- Mouuî» ' M rerentmortsfurlaplace;amp;: dccinqàfix SePiene. ' cents foldats des leurs. Du cofté de

Monfieur en mourut quelques vns,mef mement de la cauallerie, mais non de grande marque.Les payfans firét beaucoup plus de mal à ceux de la Religion, ' que les foldatSjSd en tuèrent d’auanta-' ge. Pendant celle rencontre les regiments de Languedoc pourfuyuoycnt ' toufiours chemin afin de fc ioindre à

De latroifieme Guerre âuileyi rauantgardeipourpuisrctouinerau^^ cours dés Capitaines Mou uans f*'* re-gourde:eltimans qu’ils fe fuirent tranchez audit village; mais ayans ftti* la delFaite,prindrent le chemin terre où ils arriuerent le lendernaii'^ femblablement ceux qui efehappet^' delà defroutc.

T--.. ’ A Royne de Nauarre qui s’eft^''

LcttT-a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1.

laRoync ÿi^ïiHquelquc temps aupaiallanti'*-' d’Angle- j-çe nbsp;nbsp;nbsp;Rochelle,donna le mcilieurn''

Mrrs.

dre aux affaires de ce coite qui luy poifible , amp;nbsp;fie mettre quelques val'' îeaux en mer,defquels la chargetucn^ mifeau fieurdeChaftelierPortauh?^' tilhomme bien aduifé amp;vaillantjp3rl^' quelladiéte Dame efcriuità laRoyquot;* d’Angleterre ceslettres:

Madame, outre le defir quci’^y toute ma vie de me continuer en voftn^ bonne grace,il le prclcnte auiourdW vn fubiet qui m’aceuferoit grande®^' fi par mes lettres ie ne vous faifoyentfquot; dre l’occafion qui m a meneeicy,aii^‘' les deux enfans qu’il a pieu à Dieu m' prcfter:amp;: de tant plus feroit

àquot; ouuertttre d'kellc^, lÀu.li. zyj grande, qu il a mis par fa grande bonté « tant de graces en vous,amp;vntel zeleà « l’auanceméc de fa gloire,que pour vous « auoircfleucl’vne des Roynes nourrif- « ficrcsdcfon Eglife. C’eft donc à iufte « raifon,Madame,que tous ceux qui liez « en celle caufe accompagnent voftre « fainéfcdefir, vousaducrtilTent de ce qui “

fe pafle en ce fai£t-.ôô de ma part, Mada- « me, pour mon particulier, m’affeurant quot;nbsp;que du general vous en fçauez affez, ie “ Vous fupplieray treshumblcment croi- j““' re que trois cliofes,(,la moindredcfquel partemét H nbsp;nbsp;les cftoit affez fufHfante^nïont fait par- «ldi Roy

' ‘ effoiten noftre France fi opprimée 8ô « ' affligec,parrinueterceôi plus que bar- “ * nbsp;nbsp;nbsp;bare tyrannie du Cardinal de Lorraine «

affilié par gens de mefme humeur, que « i’euffe eu honte que mon nom eull ia- « mais cfté nome entre les fideles,fi pour « m’oppoler a telle erreur Si horreur, ie « n euffe apporté tous les moyens que « Dieu m’adonnez à cefte caufe,Ô4 ne « nous biffions ioints mon fils amp;;moy à V- „ , ne fi fainéte ôc grande copagnie de Prin „

amp; moy comme eux, auons refolujoquot;’ *’ la faueur de ce grand Dieu des armc^®' * den’efpargnerlang,vie,ny biens, ” cefteffeä:.Z4fecondechofe-,iA3.A3.rac,'^^ ** la premiere tire apres foy,eft leferuii^^ ” denoftreRoy:voyatquelaruinedd^' ” glifeeftla fienneamp;deceRoyaume)‘^‘’' ” quel nous fommes fi eftroidemencob' ” ligezdeconferuerl’cftat amp;gradeur’^* ” d’autât que mon fils amp;: moy auons ccl^ ” honneur d’en eftre des plus procheSi quot;nbsp;voila,Madamc,ccquinousafait ” denous venir oppoferà ceux quiabü' *’ fans delà grande bontédenoftre Roï' ” le font eftre luymefme autheur de ” perte,le rêdant(cncore qu’il foie le pl“’ ” veritable Prince du monde)fauireur^® ” fes promeftes, parlesinuentions qu'il’ ” onttrouuees de faire romprel’Ediôtéc ” pacification.-lequel,côme en demeurai ” en fon entier, entretenoit la paix enn^ ” le Roy Sic (es fubiets fideles;ainfi,rompii *’ conuicla mefme fidelité defditsfubiei’ ” à vneguerre trop pitoyable,amp; tancfor-” cec qu’il n’y a nul de nous qui n’y ait e-” fté tiré par violence. La tiercechofe^V^^’

amp; ouaerture d'icèllf^t Liu.n. 159 dame, nous eft particuliere à mon fils quot;nbsp;amp;à moy,qui a efté,Que voyant les an- ” ciens ennemis de Dieu amp;nbsp;de noftre maifon,auecvne effrontée ôd tant per- ” nicieufe malice,auoir délibéré (ioignâs quot;nbsp;la haine qu’ils portent à lacaulc genera “ lc,aucc celle dont ils ont tant monftrc “ d’effcéls contre nous) ruiner entière- “ ment noftre raceiVoyant arriuer mon- “ lîeur le Prince de Condé mon frcrc,qui pour euiter l’étrcprife qu’on auoit faite * contreluy,€ut côtraint pluftoftquere- quot;nbsp;prendre les armes,venir auec fa femme « ôefesenfans ccicherlicudefcureté:(ic quot;nbsp;di,Madamc,auec telle pitié quiaccom “ pagnoit la tendre ieuneffe de ces petits “ Princes Side leur mere groffc,que ie quot;nbsp;ncfçacheboncœuràqui cefte piteufe « hiftoirenefaccgrâd mal)D’autre cofté « eftât aduertie que l’on auoit dcfpclché « pour me venir rauir mon fils d’entre les « mains;auec tels fubiets nous n’auons “ peu moins que nous affemblcr,pour vi- «« ureSi mourir vnis-.comme le fang, qui quot;nbsp;nous a attirez iufques icy, nous y obli- “ ge. Voila,Madame,lcstroisoccafions qui m’ont fait faire ce que i’ay fait,ôc“

' 1^0 De la. troißeme Guerre duties, „ prendre Jes armes. Ce n’eft point co® „ tre le ciei,Madame (comme difent » bons Catiioliques) que la poindc^i^ „ eft dreiree,amp; auflî peu contrenoftj‘. » Roy: nous ne (bm mes, par la grace''

Dieu, criminels de lefe maiefté diu’®* „ ny humaineinousfommes fidelesai’*'^ „ ftre Dieu amp;nbsp;à noftreRoy.ee que ie vC*’ „ fupplie treshumblemêc croire,amp; „ vouloir toufiours aiîifter de voftrcfr „ ucunlaquellecegrâd Dieu vous vue**' „ le recognoiftre, vous augmentant 1^’ „ fainétes graces, auec conferuation lt;1' „ vos eftats:amp; qu’il vous plaife,Ma£lani(;| „ receuoir icy les trcshumbles recoilin’^ „ dations de la mere amp;nbsp;des enfans quilt;l' „ fireroyenc infînimétauoir le moyen „ vous faire feruice- Etparce,M'adainf’ „ que le fieur du Chaftelier,lieutcnigt;’‘ „ general en l’armce fur mer, s’en allao' „ là,aura toufiours aifaire de vofttefr „ ucur,l’ayant prié de prefenter mes kt' „ tres,ie prendray la hardielfe de le vous recommander. Delà Rochelle,ccX'''

„ Jour d’Oiftobre, m.d.lxviii. „ par voftre treshumble Sgt;i: obeiflani^ „ fœur, IANE.

Ij ouverture dicelli^t Lm.ii. x4ï j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R E s lâ prinfc d’Angoulefme

Aubeterre, pour ioindre Ie ficur d’A-cicr-.Mais en chemin fur quelques nou-uelles qu’ils eurent, ils firent tourner bride à leur armee droit a Pons,où l’A« mirai efioitaueeVauStgarde feulcmêt. Le feigneur du lieu y auoit garnifon, qui portoit grand dommage à ceux de î* la Religion réformée. Arriuez qu’ils fu-* rent, on commença abattre la ville, amp;S faire brefehe, par laquelle fans grande

q ce fiege lefdits feign.Princes eftans lo-’t nbsp;nbsp;gcz àlonfac,furent aduertis par le fieur

** d’Antragues licutenat du fieur d’Acier, ’ nbsp;nbsp;nbsp;du lieu où il s’eftoit rendu auec les for-

' la deffaite de Mouuans. Qui fut caufe ' que les Princes ayant laiffé le fieur de f

Boccard grand maiftre de leur artille-card, rie, pour continuer lefiege dccecha-fteau auce quelques cornettes de caua leric, amp;; toute leur infanterie fous la charge du ficur de Pilles,pourcc que le^j^® Viconte de S. Megrin auoit efté blefle q-

14Î- DeUtroißeme Guerre ciuilcy, d’vne harquebuzade en lahanchc^ prindrcntle chemin d’Aubetcrrc ott* joignirentledic hcurd’Acieramp;: festf*’* pesenuiron Ie premier iour de bre. Incontinent apres,l’Amiral la caualerie de 1’aiiantgarde fortitlt;l’^'* beterre pour aller à Bertris, ouilp^” ' ”*■ foittrouuer les ennemis, menantai'^ foy tous les harquebufiers des regio’^’’ conduitspar lelieurd’Acier. Mais’) attrouué que l’ennemy eneftoitia*)^ partyjchafcunfe retira en fonquatti’’ fans autre chofe faire,

A V retour ledit fieur Amiral’L ‘trouuer les Princes à AubeterrCjOy fut arrefté de pourfuiure les cnnewiy part où ilsiroyenr,amp; deplus pres pourroit pour les attirer à la baraill^'^ qu’à ceft efteét l’armee marchcroü* lendemain matin.

Les ennemisgaignoyent eeperl’quot;' chemin vers Challclerautoù teiSuyf- duRoyeftoitlors aueclès SuylTeS)'!’’' Méfi'ur conduifoyent feize canons, quelq*’^ colouurinesôô pieces decampagn^^ grande partie de les forces. Ilsfuf^'’' pourfuiuisfi viuemcnt iufques aup'^

de la ville que Mos*^ fut côcraint de fe rc trâchcrau dculc.L’auâtgavde des Pria ces conduictc par raonfieur l’Amiral, vint lufqucs à demye lieuë françoilc pres de la ville:amp;; voyac que perfônc ne feprefentoicjfe retira ce mefmc iourà laFoucaudiereScésenuirons. Leiour enfuiuât qui eftoit le x.du mois de Novembre, l’Amiral fe prefenta derechef auec fa gendarmerie rengee en bataille fiêeCquadrons,en deliberation de com batte. dequoy ayant donné aduertifle-ment aulditsfeig. Princes qui eftoyent à Chauuigny fur Vicnne, ils firent de- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

partir les harquebuziers de la bataille gny rÙ* pour aller vers ledit fieur Amiral, eux Vienne, menans la caualerie d’icelle. Et allez près de là trouvèrent ledit fieur Amiral qui retournoit n’ayant peu combatte tant à caufe des grandes tranchées, dcfquelleslecamp des Catholiquese-

, ftoic remparé ; qu’à caufe des nuces Si P brouillarts qui tenoyent ledit iour fi cfpcz,qu’on auoit peine de fcrccognoi ƒ ftrcl’vn l’autre.

144 troißcme Guerre ciuikj, du chaftcau(qui cftoit garni d’vnccoi® pagnicamp; enl’eigne Hegens HepicdlüH-CPaffac. la charge du Capitaine Paß'acjcq^^ auoitttnule party delà Religion premiers troubles ) defe rendre ac“’^' cc qu’ils firent fans grade difficulicp^' compofitió,quifui tc\ïe •. efiß^ royent la vie fautte. Km fortir dccccl’^ fteaujauec vn baftonblancalarna*”’ fc retirèrent à Poiólicrs. A pres leur part le chaftcau fut bruflé, afin «l** * n’y retournaiî'entj amp;e. empeichafièn^^^ paflagelurlariuiere.

N’a y AN s peu les Princes amr*’^' Monfi'eur au combat J firent fembl^”* de fc retirer pour voir fa contenafd; amp;: defaiót rebrouiferent chemin,amp;îp^ ferentdelàla Vienne, à celle fin deb’quot; tirer en cam pagneamp; s’il cftoit poif^ luy donner bataille.

Capitula Ce pcndantlcchaftcau dePons^’'' tiMaucc rendu au fieurde Boccard par coinp^ 4ePonj. fition,qui futtelle.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lefieurde

qui efioit en teeluy qiourroit demeurer luy auecfiafamille feulementfiam enfia religion ny recherché pour rafier^ éc' fies deportemens pajfiez,. ^^e cependif^T

amp; Ouuerture d'icell^^., Liu.ii. 245 gens pourroyent aller d?quot; venir par toutou bon leurÇemhlerott : nbsp;nbsp;nbsp;neantmoins qu’il y

auroit -vn corps de garde de dix fildats dz^ ceux delà ReligionÇurvnepetite porte, qui eß a la defcente du chaßeau en la ville. Se-roittenu le^fieur du Pons mettrez entrer les mains deÇditsfeigneursPrinces toutes amp;nbsp;chacunes les pieces d’artillerie amp;nbsp;autres mu nitions feruans a icelle - Ce que toutefois nefut gardé de lapart du üeur de Pons: lequel contreuenant de iour à autre à ladite capitulation,ne cefla de machiner alcncontrc de la garnilon que les Princes auoyent lailTee en ladite ville. Dcfaift quelque téps apres fut furprins vnmclTager qu’il enuoyoit vers les ennemis,leur donnant aflîgnation de venir à certain iour amp;nbsp;heure dedans ledit chaftcau,aucc promclfe de leur tendre la main, ôô fi auoit de refte aucc luy,ou-? tre fes domeftiqucs,iufques à cinquante foldats. Le Capitaine Nicolas vieil capitaine de Troyes en Champagne, Us. qui auoit elfe laiffé gouuerneur audit Ponts,ayât fait faire le procés ace mef-fagcr,lc Ht pendre en la prefence du s% de Pons.Et ayant pris de là occafion de •

faire plus grande garde en rccercheâquot;' dit chafteau, y trouua iufqs au nóbrctl^ 15.pieces d’avriileric,encre lefquelles^' ftoic vn gros canô, deux baftardcs,hu'' moyéneSjdix fauconneaux,le toutmO' té fur roués amp;nbsp;quacre grofles bercheSi cnfemble quinze tant mofquetsquW quebuzes àcrocauec quelque quatit® de poudreamp;ibouliers ) qui cftoyentc^' chez audit chafteau. De quoy ayantlƒ tceliâ capitaine Nicolas baillé aduertilfcme' ftcaude aufditsfeigneurs Princes,ils bailleren' PoBj def commiftjon au heur de Coignees

faiftrduheuramp;: Daniede Pons,amp;lt;i® deux leurs fils, amp;nbsp;les mener à Rochel' pres auoir defmantelé ledit chaftea''' ce qui fut exécuté.

1N c O NT IN E N T apres la red Jitiof dudit chafteau le heur de Boccarésâ' chemina auec l’artillerie pour fercio'quot; dre au camp des Princes.Dequoy Mo” fleur aduercy,Si voyad’armeedes Pri” ces aflez efloignee, paifa la Vienne^t vn pont à bateau qu’il auoic fait faire J Chafteletaut, délibérant d’aller au^f' vat de cefte artillerie,ôifurprendre!” ficur de Boccard.Si pourceft effcfttM

^auutrtiire d’icelle, Liu.li. 14-7 droit àPamprou : auprès duquel fon a-uârgardc conduite par le feig.dc Mont-penlier,fetrouua le xv 11. iour de No-uembre.Lecampdes Princesfembla-blcment marchoit pour fe ioindre au s'quot; de Boccard. Et ce mefrne iour iur le tardferendit à Pamprou auprès dus''.

' L’armec des Princes campa auprès des ' maifonsdudit Pamprou, à demyelieuè

dufeigneur deMont-pen(ier,lequcl ht trede ii-I' allumer des fcuz,faifant lemblant

V il commença partir tirant à lazenail, pour fe ioindre à Monfieur qui là eftoit auec la bataille.

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le lendemain matin le fleur de Bri-* quemaut fut ordonne pour marcher 11 deuant, droit au lieu où les ennemis e-gt; I ftoyentdemourezlefoir precedent.En ' chemin il trouua quelque nombre de S 1 cheuaux qu’ils auoycnt laide pres de • l I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q.iiii.

ceux de la Religion,pour les amuferc^' pendant qu’ils dellogeroyent. Celafüt mis en route,amp; partie pris par la troup' Lefitur pe (Ju ßcurdeBriquemaut,lequelpäi' tjuemàuc. fantoutreaucc la plus grande dilige*-^ qu’illuyfut polfiblefur la piftedesenp^ gt;nbsp;mis,lestallonnadefi pres qu’ils laiH^' rent leurs meilleures bagues par clif’ min. Lesayant menez en celte faço® iniques àvn village nommé lanzayX' fis fur vn ruilTeaUjIieu aflez eftroit oùil^

n’auoycnt à gardcr qu’vn pone: Ic ficut de Briquem aut fit pafler dcuant le delà Loué aiiec vingt chenaux, lequel luymâdaqueles ennemis failoyentte* fteencelieu. Sur quoyle fieur dcBri' quemaut luy enuoya renfort: amp;nbsp;faifanc mettre à. pied quelques harquebuziet^ de chcual,faufl'a le village quieftoit tout plain de bagage. Et paflant outre/ans s’amuferaudit bagage,pourfuyuit la ca-uallerie, quife retira de tel effroydc' tiers Montgontour, qu’elle ne penfoit qu’à fe fauuer.

En celle pourfuitte furent prinics deux charrettes de pouldre des Catholi ques,amp;: quelque cornette,auec plu-ficurs

amp; ouvertured'iccll^y^ Liu.li. 2.^9 fleurs prifonniers,Sc la plus grande partie dubagage des feign, de Guyfe,Martigues jBriii’ac Si autres,qui eftoyent à cefte auantgardcÇcotnna’ on difoic lors) ayant efté trouué entre les autres. Ce-luy du üeur de Thorc luy fut depuis rê- f.dcTli® uoyé par le fieur d’Andelot fon coufin; le telle fut butiné par les Capitaines amp;: foldats,qui y auoycnt grand prouffit, mcfmcs en la vailfclle d’argêt es bou-gettesde plufieursquifetrouuerêtbic garnies. En fommeje defarroy fut lors tel de la part des Catholiqucs^que celle auâtgarde clloit en voy e d’cllre toute deffaite amp;; mife en pieces, fans quelques coups de canon qu’on ouit tirer frequentement d’autre collé .Ce bruit arrella monfieur l’Amiral en chemin, amp;nbsp;fut caufe qu’il rappella àloy lelieur de Briquemaut, lequel ilfuyuoitde bié pres. Al’inllant il eut aduertilfemenc

1 quec’elloitmonlieur le Prince de Cotl dé.lcquclau lieu de fuyure fon auant-

I garde, auoir prins à la main droite c-I Hoir venu à lazeneil ou Monfieur frère I du Roy s’clloit retranché auec fa bataille,Suifles amp;nbsp;artillerie, en lieu fort adua-

tagcuxpourluy,amp; de difficile acc«^ la caualleric, àcaufedes bayes amp;nbsp;dc' feaux:ayant pres de là Lufîgnan pour^^ traitce. Ce ncantmoins ledit feig. Pfl®' ce coinmêça à les attaquer de fort près, amp;nbsp;le fit vnccfcarmouchefortlongue^^ afprc, en laquelle les gens de pied eæ trerent iufqucs au dedans des trachccs des ennemis,amp; leur en firent abandon* ner vne partie. L’Amiral aucc fon auît-garde ayant reprins le chemin pour venir crouuer ledit feigneur Prince, arriu^ furie tard à Iazcnail,où la nuidt furuint fort à propos aux Catholiques,amp;con-craignit l’armee des Princes defe retirer pour loger.La retraitte fut à lanzny» où partie de l’auantgarde de l’ennem' auoit logéleiour precedent, amp;nbsp;en ri’ bois prochain ducoftede Menigoutf' En ladite efcarmouche de lazenailde-meurerent de la part des Catholiques près de fix cents homes, entre lefqueh les prilônniers rapportoyent qu’il y

' uoit de douze à quinze Capitaines. Df' la part des Princes en furet tuez en tout foixanteouenuiron.

é'ouuertured’icellc^i Liu.IL 151 mois de Nouembrc,l’infanccrie de farmee des Princes fut enuoyccdes le matin au lieu deMenigoutepour s’adioin-dre au fieur de Boccard fc refraifehir, dont toute f ai mec auoit grand befoin pour auoir les hommes ôc chenaux bic peu repeu les deux iours precedents. Toutefois ce mefme iour toute la canal lcrie retourna fe prefenter en bataille aumefme lieu du precedent .Mais n’ayant peu attirer les ennemis au tôbat, chacun fe retira fans rien faire.

M O N s IE V R, apres ladite efearmou ehe print le chemi de Poiftiers.lcs Prin ces tirèrent àMirebeau ville proche de quatrelieuèsFrâçoifesdudit Poifticts, ( laquelle fc rendit à eux fans refiftcnce.

i Pendant ce feiour deMirebeau, 1 furla fin du mois de Nouembre,le fieur l Amiral partit fur la nuift auec toute la I cauallerieSiharquebufiersdc fauant-1 garde,tirant au pont d’Auzance, ayant 1 eu aduert life ment qu’il y auoit là quel- ce. ' quetrouppcducampdel’cnnemy.

Z 51 De U troißeme Gu erre ciuile^f Le Corn- degcns de pied du Conte de BrilfaCjIt' Kde Bnf qygi jj chargea,amp; mit en partie en roü' te: il en demeura fur la place de deux’ trois cents. Il auoit bien délibéré J® i charger la cauallcrie qui femblablcmet y clloitjmais à caufe de la pluye fortvC' iacmente quifuruint, il fut contraint retirer à Mirebeau :ioinc qu’il n’auoif certaines nouuelles demSiieur le Priæ ce de Condc, s’il eftoit pres pour le le* courir,ou non. Ledit leigneur Princ^ de ce mefmc foir auec la cauallcrie . harquebuziersde la bataille auoit cire «lockert, du coftc dcsTrois-clochers ; y penlan' furprendre quelques autres trouppe^ dót il auoit eu aduertifl'ement. Toute* fois ne les y trouuant,print la route d* AuzancCjScrcncontraen chemin 1’»' uantgarde quis’en retournoit.Ce qu’d fit lémblablcment.

VnCour- E S T A N T à vne licuê de MircbcaOi en vn chafteau de l’Eucfque de Poi' Prince. ctiers,arriua par deucTs luy vn courrier de la part de la Royne mere du Roy:Sa charge eftoit de l’induire à demader U paix: ôc qu’en cela ton deapir eftoit de preuenirfaMaiefté. nbsp;Le Prince luy fit

rc(pon;c,^^«,’;Z4»ozf efiéforcédeprendre_j Dsdan^ l(s armespourfe garentir contre l’opprefton defesennemà-, nbsp;nbsp;nonpour attenter chofi-J de Codé.

^ui futpreiudictable à la Maiefiédu Roj,ny a Con eßat : le recegnoijfant fourfon Roy ordonné de Dieu, ce tjue luy dtquot; l^tßens faifoyentj» eßoit ^ue^pour conßeruer leurs conjcienceSil’exercice de leur Religioniamp;ga rentirleurs vies,honneurs dt“ biens, de la ty rannie^ue le Cardinal de Lorraine dfo.u-tres ennemis df perturbateurs dubien amp;re pospublique de ce Royaume_j, ont exercé amp;nbsp;tontinuentiournellement fur ceux de ladite Reltgionxontre le vouloir amp;nbsp;intention de fa Matefléydeclaree tant parfis Bdiô}s,que par

1 plufieurs exprejfes declaratïos dr dejpefihes l nbsp;nbsp;à luy faite s. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cefl effeU ils efloyent refe-

1 lus de.^ s’addrejfer particulièrement audit I nbsp;nbsp;Cardinal (fi nbsp;nbsp;adherans,comme a lafource, La foutd

l qui menacer la Couronne^ivoire dr de les trance, 1 pourfuyure comme periures,violateur s (fi in I fraiteurs de lafoy publique ^ennemis coniu-i rez de cefi estât, amp;nbsp;de l’vnion de ce Royau-1 me.\i)cc\amp;T:3. en owztc ^ue.j'-, quant à luy, 1 chacun auoit affeZ veu (fi fieu lufques icy, 1 combien Uadefiré lapaixidf que^ iamais il

n'a. tenu a luy quelle n'ait eße faite amp;nbsp;obferuee. Ce-J qu'ilauoit bien monfiré dernierepatx.que fafiicilitédouceur M auoitcaufe de grands maux, nbsp;nbsp;a tous cc^h'^ (

de^ la Religion. Et d’autant qu'à prefintfi i Maiefiée 'sloit enuironnee de leurs ennenU^ qui luy bouchent les aureilles,amp;l’empefchil j d'ouïr le s plaintes defes poures Çubiets opf^l ßz,yl auoittntention,auec la grace de de les luy faire entendre enperfonne.

T ELLEfutUrefpôfequc donna If* dit Prince au courrier en la faledudit ChafteaUjCnprcfencede grand nom* brc de Seigneurs,Cheuallicrs, Gcntib' hommes, amp;nbsp;Capitaines de ion armet' Oneftimoit au camp que ceCourrict auoit clic enuoyé à autres fînsjaflauoif) pour recognoiftre de plus pres l’armcc de ceux delà Religion, fonder leurs forces.

Tel eftoie l’eftat des affaires de cc cofle' CS mois de Septembre, Odobrt amp;:Nouembre,pendant lefqucls ceux delà Rel gionqui eftoyent de l’autre part delà riuiercdeLoyrc,rc voyansen extreme danger , ccrchcrent tous les moyens qu’ilspeurent de fc fau uenamp;^it icti'

amp;6tiuertttrelt;ticeUc^j Liu.II. if 5 retirèrent la pliispart auec leurs femmes amp;: enfansfur les frontières du cotte d’Allemagne au mieux qui leur fut poflible. Les autres s’eftans alfem-blcz auprès de quelques fc)gncurs,voy ans qu’ils ne pourroyentrien ou bien peu profiter,- en fin aulîi Ce retirèrent en troupes du mefmecofté.

L E feigneur de Genlis Cheualier de l’ordre du Roy,Sô Capitaine de cinquâ te hommes d’armes eftoit lors en Picar die où il auoit le gouucrnemcnt de Chaulny,ville aflez proche de fa maifô. On l’auoit touliours entretenu de bonnes parolles de puis la paix,amp; fort folli-citc de ne s’efmouuoir. Toutefois ayat ette aduerty d’aucuns de fes amis qui c-ttoyenten Cour,du party des Catholiques,de fc donner garde, Si voyant Vc-ftatdes affaires-.il commença fur la fin i de Septembre à alfembler quelques for I ccs,amp; fit tant par fes diligences que plu 1 fieurs feigneurs amp;nbsp;gentils hommes de 1 la Picardie fe trouuercnt incontinent l près de luy auec gens tant de pied que I de chcual. Entre lefquels eftoyent les I feigneurs de Moruilllers aufli Cheua.;

ïjë Delatroißeme Guerre duties-) lier de l’Ordre,amp; de Mouy,les fieurs de Feuquieres amp;: de la Perfonne, amp;nbsp;autres; tous lefquels enfemble efleurent le ficur de Genlis pour chef de celle ai-fcmblec,à charge qu’il feroit tout par l’aduis des quatre cy deflus nommez. Ces trouppes feiournerêt quelquepeu Chiulny. de temps és enuirons de Chaulny,atté-dans nouuelles forces tant de la Picardie,Normandie, qu’autres pays voifins qui furent pour la plus part empefehez de lé ioindre par la difficulté des pal* Pages.

Incontinent qu’on fut aduerti en Cour de celle aircmblce_,on enuoya pardeuers iceluy heur de Gélis pouren fçauoir la vérité, amp;nbsp;entendre de luy l’oc cahon de cell amas. Il fit rcfponfc que c’clloit pour la coferuation de fa perfon ne amp;nbsp;de lés biens,à l’encontre des gar-Payfan» ^^i^^ns dcs villes voifines amp;c payfans,auf ^cPicar- qucls on auoit lafché la brideaban-armes pour faccager ceux de la Religion. de quoy il produifoit pJu-fieursexemples.Cependanr on donna chargeauMarcfchaldcColTé quicftoit en armes de longtemps és enuirons d’-Amyens.

AmyenSjde fe ruer fur cefte aflcmbJee, la defFairc. A ccft effeél il s’achemina aucefes trouppes iufquesàHan-. mais pour la doute qu’on eut qu’ilnefuftlc plus fort, ondefpefcha en diligence le marefchal de Montmorency,gouuer-ncurde l’iflede France, aucc quelque force,pour l’aider en cefte entreprinfe. Cela fut caufe de hafterle partemcot de cefte aflemblee,fans attendre plus long têps les autres forces: dót quelque partie arriua deux iours apres. Leuf intention premiere cftoit de fe ioindre à l’armce des Princcs:mais pourlagran dcdiftance amp;nbsp;difficultez des chemins, quin’eftoyent petites, ils fercfolurcnc en fin d’offrir fecours au Prince d’Ôren

gc,qui pour lors eftoiten campagne a-ucc groffe armee contre le duc d’Albe. Ayâs donc -enuoyé par deuers luy à cefte fin ils partirent de Picardie le dernier lourde Septembre: ôô paffansles marets de Pierre-pont à la veuêdu ficur lîcur, d’Aumale,qui cftoit venu en Champa- d'Aunu» gnedés l’ouuerture de la guerre pour aifembler nouuelles forces, vindrent one. fur le bord de la Meufe, laquelle ils paf-

15 8 Delo, troißeme Guerre àuile^i ferêtfansquc lcditfieur d’Aumalld^ actaquaft : bien qu’il euft grades forceJi amp;: qu’il les euft enuoyé recognoiftrc^ diuerfesfoiSj

Les lieurs amp;nbsp;gentils-hommes Fraæ çois,qui cftoyenc retirezàStraihourg es enuirons,ayans eu nouuelles deh lefîeur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iJeuidcGcIiSjenaduertircoC

dcG^is. lecapicaincLa-coche,qui eftoic enSui^^ feauec quelques compaignics degcns de piedjamp;: quelques cornettes decauâ’ lerie, aHin de tirer celle mefme part, pour feioindre tous enfcble fur lafroH' here de Lorraine,amp; prendre Icsocc»' lions ôdlesmoyesqu’ilplairoità Di^^ leur prefenter.Ce qui fit acheminer cocheamp;fes troupes deuers Strafbourg: où eftas arriuez trouucrent que le lîcuc de Gêlis,cftant pafle outre, auoic prio^ le chemin des Ardennes par Baftaign^’ pourioindre le Prince d’Orcngc,quil^ penfoyent cftrc encore delàlaMeuft 'versMaeftricht. r

Toutesfois le s*^de Genlis eftantaf' riuéà Goumelin pres S. Vit,eut nou' tcpâffa- ucllesque ledit squot;^ Prince auoitpaflch McpV riuierc: ce qui luy fit rebroufler chemin

cimertf^e d'icdlc^-, Liu.11. 2lt;jlt;) par l’abbaye de S, Hubert (qui fut bru-fleeparles foldats)Avenir repaflerla Mcufeà Hafthir entre le monaftcreamp;c levillagcjou fit faire vn pór pour l’artil-lcrieamp;: gens de pied. La caualcrieSê les charrettes de bagage pafl'erét à guc. au paflage furent defiàits cent harquebu-ziers d’vn capitaine du duc d’Aluc, no-mé Manneuille,frerc du gouuerneur Khnnc-(le Charlcmont,quiauoiti5o.hommes fous fa charge,Icfquels auoyêt cfté man dczdcla garnifón dc Tbionuillepour fournir la Marche.

Ce Manneuillc arriuéàVillers,cha fteau fut Efle, Só cftant aduerty du chc- cHifteau min que tenoyct les François pour paf-fcr la riuierc de Mcufe,ayant prins cent harqucbuficrs tous morrionez des tneil leurs defa compagnie, s’eftoit mis en cmbufcadeauec quelques gens du plat paySjCn vn petit bois prochain dont il commença à fe monftrer,amp;; tirer fur quelques gens dc pied du bagaige qui

I reftoyent encore à paffer.Mais foudain 1 ilfut pourfiiiuy par deux cornettes qui 1 cftoyentau hautdu boiSjSz parvneco-1 pagnie d’infanterie qui entra dedans

l’cmbufcade, amp;nbsp;fit retirer ManneiiillC; qui commença à vouloirgagnerau vn grand bois aflez proche de là. mais Lcfîcur défcouuert la cornette du duFicf- Frefnoy, qui auoitrepafle la riuiercen “®y- vn endroit oùiamais on n’auoit reco-gneugué auparauant,mcfmesqu’au* cuns des François eftoyent rcpaircza nagCjil perdit touteefperancc de rctrai te, ôefe rendit à mercy,apres auoirfCquot; ccu vn coup d’efpee fur la telle.

■ ” • compagnie en demeura fur le champ vingt ßc plus: le relie fut defarmé#^** fauua le myeux qu’il peut.

D E V X iours apres ayant le ficur Sambre Gcnlis aucG fcs troupcspalfé lariuier^ Tiuiere. de Sabre,fe ioignit au Prince d’Oreg^ à lodoigne le ai.iour d’O6lobre,n’ayaiit fait perte en tout le chemin de dix ho* mes au plus. Ce fccours vint fort à pro* ' pos,ôc futreceu par ledit fcigncurPrii’' , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce bien gratieufemét. Mais pourccqu^

le relie de ce voyage n’appartient àh guerre de France, de laquelle à prefent nollre intention elide parler, nous re* tournerons à ce qui cil plus proprcamp;S particulier.

E duc d’Aumalle apres auoir amaf toutes les forces qu’il peuten Champagne amp;nbsp;ésenuirons,s’achemina fur la frontière du cofté de Lorraine, tat pour rcccuoir les Reiftres qui fc pre paroyent lors en Allemaigne pour les Catholiques,que pour empefcherl’en-tree de France à tous eftrangers qui voudroyent venir au fecours de ceux delaReligion. Cardés le commencement de cefte guerre les Catholiques auoyent faiéfproieét d’vncleuce de fix mil Reiftres,pour laquelle le Conte de VVcftcnbourg amp;nbsp;Betftein appelle en Prance,lefieurde Balfompierreauoyt b?®»®*. cfté enuoyc auec vn commiflairc au nom du Roy,qui conduifoit cinquante mil efcuz en or amp;nbsp;tcftons,lefquels furet portez par la riuiere de Mofellc iuf-quesà Coloignc, où l’argent fut partie change en eleuz, 6^ partie monnoyé en talers. Ceux de la Religion de leur part follicitoyent aufli fort inftam ment les Princes Proteftans de les fecourir en ce befoing,remonftrans la iufticedeleuc caufe le tort de leurs cnnemisidef-quclsl’entreprinfc n’eftoit point feule-r. iii.

1^1 De la troißetne Guerre ctuile^, ment contre eux particulicrcmêc,mais vncconiuration vrayeméc catholique amp;nbsp;vniuerfelle contre tous ceux qui s’e-ftoyentfe'parczde l’cglifc Romaine. Ce que les Princes nepouuoyent du tout fe perfuadcraiiémct, d’autant mcfmes que le Roy leur auoit fait amp;: faifoit tous les iours encedre par fes ambafladeurs, Centre autres par vn nommé Maiiui-ficres, quieftoitfouucnt presduLatit-grauede HeïTe, qu’il n’eftoitqueftiou en celle guerre de la Religio,amp; que l’E' diél de pacification nagueres fait,auoit efté bien execute amp;nbsp;entretenu. Toutefois en fin la retraite de tantdegensSi fur toutles Edits publiez en SeptefH' bre,dcfqucls nous auôs parlé cy defluSi leur firent cognoiftreleçontrairc:telle-ment que Wolfgang Duc de Deux-ponts,Conte Palatin du Rhin amp;: de Bs-uicres, follicité par le Prince de Coude Srceuxdela Religion, s’accorda en f n de les fecourir fous les capitulations qui furet lors rédigées par efcrit.Le s'd Aumalledüc,ainfi que nous auonsco-mencéà dire, cllant venu en Lorraine, aduerty que le capitaine La-coche a-uce

amp; Mcaftons d’icellç^t Liu JI. uecquelques trouppes cftoit cs terres de rÊucfqnc de Stralbourg,s’approcha dececofté; ôr ayant defpefchéfo» infanterie auec quelques compagniesde cheual, les fît charger auec tel auâtage, que La coche , apres auoir fouftenu les premiers efforts, amp;: repouilc plu-r c . , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;capiuui.

fleurs rois les ennemis,auecaucunes do fes compagnies de pied qui eftoyenc près de luy (d’au tant que les autres s’e-Itoyentia açhcmincesamp;: auoycnt gai-gncle deuant auecla caualcrie quic-ftoitrcftec ) fut du tout mis en routte amp;nbsp;prins auec aucuns autres de fes troupes, qui furent pour la plus part menez à Mets. La Coche fut retenu prifon-nieriufques au cinquième iour delan- . uier enfuiuanc,qu’cftant retiré des pri-fons, ôô mené hors la ville par aucuns foldats de la garnifon, qui luy faifoyent entendre qu’ils auoycnt commandc-met de le mener enCour,pour l’efchan ger contre autres que les Princes dete-noyét prifonniers,fut maflacré à coups de poignard auec vu nommé Michaile, fon enfeigne, amp;nbsp;leurs corps iettez en lariuiere.Ladeftaite des compagnies

1^4 De la troißeme Guerre ctuile-j, de la Coche aduint le x 11. iour de No-uembrCjamp;ymorutenuironcent pufiX vingcs hommes de la parc de ceux de la Rchgiô,y comprins ceux qui furet tuez de fangfroidamp; pat les paifans,non fans pertede pkifieurs loldatsamp; capitaines du iieurd’Aumallc.

‘ Ce mefmeiourfutfaiôtcla compo-htion du chafteaude Noyei s,dedâs lequel eftoit la plus paredes meubles de mon fîeut le prince d e Condé,qui à fon partemét enauoit laifle la garde au capitaine Noquierdequel apres auoir cn^ duré le fiege par quelques iours,voyant grande brefehefaiétedu cofté de lacha pelle,rendit la place,à condition de for-tir vies amp;nbsp;bagues faunes,amp; que le fi eut de Barbezieux chefen ce hege pour les catholiqueSjfechargeroitparinuentai' redes meubles appartenans audit fei-gneur Prince. Ce que toutefois ne fot gardé : mais furent tous ceux de dedans deualifez,amp; plufieurs tuez, Ce qui relia defdids meubles,fut enuoyé a Troy-es.La villeauoit ellé rendue des le xxx. du mois preccdentjamp;pillce parles Catholiques auec meurtres amp;violemen$ in-

amp; ouuertttreicelles-, Liu.II. . iiîj incroyables, nonobftanc les promefles par eux faides aux affiegez.

A l’acheminement des compagnies famairees pour ce ficgc de Noyers,mai ftre laques Sorer natif de Sedanneen Brie,miniftre de l’Eglife réformée de qu« So-Troyes,homme de vie irreprehcnfible amp;nbsp;grande doftrine, s’ellat retire aucha ftcau de fain«St-Marc,fut maffacré auec cftrange cruauté par la compagnied’-vn Lieu-tenant de Preuoftdes Mare-fehaux nommé Coquo,lequel dés le lé-demain en rcceut fon falaire de la main d’vnfien archer,qui le tua fur vn different furuenu entre eux au partage^dc quelque butin.

SvR la fin de ce mois commence-arc»de» rétics Reiftres des Catholiques de paf- CathoU-fer le Rhin pres de Maycnce,tirans vers Hûfruck, amp;: les terres du duc de Deux-pons.Ce qui affeura tellement le duc d’ Aumalle, qu’il commeçaà s’approcher de plus pres, èc faire con tenace de vouloir entreprendre quelque chofe d’a-uantagequ’auparauat. Les principaux chefs de ces trouppes eftoyent Phile-bértl’vn des Marquis de Baden, le Co-

2.66 ' Delà troißeme Guerre ciitilz^, te de Dick baftarddcHefle, le Conte de VVcftcrbourgamp; de Lciuingcn,ks lieux frétés Rhingraft's,amp;;le Baron de Baflbnipierre,cftimczcnfembleà cinq mil cinq cens chenaux ou enuiron.

Le Duc de Deux-ponsfe voyacain fl menacé enuoya àCologne,où la iour-nec des cinq cercles de l’Empire fete-noitlors,requérant leur affiftenccjamp;s les priant de pouruoir à cefte entre-prinfe faite fur le tresfond de l’Empire, Sur quoy fut enuoyé vne intermina-tionau Dued’Aumalle, Cependantil ht diligcced’aflémblcr forcede toutes pars dona tel ordre en fon pays,qu’il ne recent autre dommage d’euxqu’vn mauuais vouloir.

Mais pour retourner aux affaires de Poiélou, enuiron le commencemét du mois de Décembrel’armee des Prin ces partit de Mire-beau ôd des enuirôs, champi tirant vers Champignyjcbafteauappar tenant au s'' Duc de Mon t-pen fier, dedans 'lequel y auoit garde de fept à buiét vingts foldats. A l’arriuee de l’ar-mce .ee chafteau fut baftu ducoftédu temple,amp; fut faite brelçhc en la murail

(ÿ ouHCïturc d'iceUc^-, leaudeuant dc la halle dudic lieu. Les affiegez le rendircnc parcompofition: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.4

amp;^en leur lieu entra le capitaine Spon-dillanauec quelque nombred’harque-buzicrs,lequel toll apres abandonnade ' chafteau par le commandement des Princesjelaiirant en liberté. Lelcndc-ttiain l’artillerie marcha deuant lécha-fteaudcSauigny:lequelfansgrandcre-liftêce,apres quelques voices de canon, ftcau de fut prinsiceux de dedans mis au fil del’- Sauigny cfpccjamp;lclicu bruflé. Pendant le liege decesdeux chaftcaux,les régi mens de gensdepied desfieurs de Mont-brun

amp; de Mirebeau eftoyent à Lille-bou- Lillc-boa chard fur Vienne, tachans degaignet ' nbsp;nbsp;'

Environ ccmefme temps MoUf lieur ayant reccu vn grand fccoufs con duitparleCotedeIoyctife,gouuerneur du pais de’Languedoc en l’abfence du ficur d’Anuillc marcfchal de F race, qui luy auoit amené outre le regimcc du lient de Serlaboz quelques autres côpa-gnies tant de gens de pied que de che„ ual,partant de Poitiers, vint affieger la

168 De latroißeme Guerre ciuilcj, ville de Mirebeau,n’agiiercs reduc auf-be»u pris dits fcigncurs Princes. Elle eftoic defcn duc par crois copagnies deges de pied, deux dcfquelles cftoyent commandées Laborde parle capitaine La borde, l’aucre par le capitaine du chafteau. Au commencement l’on battitia ville, laquelle fut abandonee à faute d’auoir fuffilanc no* bre de foldats pour garnirles murailles: amp;nbsp;tous fe retirent dans ledit chafteau.

'L A ville prinfc enuiron le douzième de Décembre, Monfieurlailfale conte du Lude gouuerneur de Poitou,pour côtinuer le fiegedu chafteau,auec deux canonsS6deuxcoleuurincs,amp;vn regiment de piétons,amp; print ion chemin » Lodun,laquelle quelques iours aupat-auant s’eftoit rendue à l’obeiftance des Princes. amp;nbsp;la fomma par vn trompette de fc rendre à luy.Dans ladite ville c-ftoit gouuerneur pour lors le fleur d*A* . cicr.-lcquel fit refponfe,Quc le gouuct-nement de ladite ville luy auoit cfteco mis par monfieurle Prince de Nauat-rCjLîeutcnât general pour le Roy en U Guyennc,auquel il la vouloir rendre, • nonautre.amp; fl aucfiv venoit faire vio-

lece ou force,qu’il fc mettroic au deuoir dele repoufler. Cefte rcfponfc enteduc parMoulieur, il fit marcher fon armee auprès dudit Lodun, aulieu appelle les Rothes.

beau par le conte du Lude ,-lequel finalement en parlementant y entra fubti-lemcntjcnuironlefeizieme deDecem-bre,M.D.LX VIII. Le capitaine La borde yfut tucauec quelques foldacs: les autres furent làuucz.

Ap R E s la fommation de rcndrcLo-dun, le fleur d’Acier donna aduertifle-mentaux Princes de la venue de Mon-fieur douant ladidc ville, quifutcau-fc qu’ils départiront incontinent de Touars au’ec là bataille amp;le ficur A-

miral de Monftrucil-bclcy-^auoG l’a-uant-garde , pour donner fecours au fieur d’Acier. Le feiZicme do Décembre ils prefenterent toile leur cam'p en / bataille deuant Lodun,cn vnglieu di-ftant enuiron demy quart de lieue du Rccôtrc camp de Monfieur: lequel femblable- des deux ment eftoit en bataille audit lieu deRo

xjo De U troißeme Guerre chcs,où grand nombre d’artillerie tant d’vncoiié que d’autre fut defl'erree. Au tre ebofe ne Ce fa de tout ledit iour, excepté quelque pcticeamp;; bienlegcree-fcarmouchCjà laquelle ne demeura per fonne. Lanuit venue cliacun.feretira “ en fon quartier iufques au lendemain) que les deux camps fe reprelênterent en bataille au meüne lieu: ce qu’ils Hrec a.ulslî le iour-£ùyuant,fans autre choie fai re que quelques legeres efearmouebes.

L E dixneufîemç iour dudit mois Mos'” defeapa, tirant vers Chinon. mais il ne peut ce iour aller gueres ioing; tel' lement.que le lendemain les deux aramees furent tout le iour en battaiUetiu cofté de Chino. Toutefois ne fcht aub tre cho.fe que.tirer quelques coups d’at tilleric l’vn contre l’aune^fans s’endô-mager grandement.La glace amp;nbsp;froidure efl:oitlorgt; h vehemente amp;: extreme, qu’on ne pouuqit demourer à chcual,amp;^ cftoitchçfe admirable devoir camper telles armées en faifon fi afpre amp;nbsp;diuet-ife.-çar il y auoit long temps que l’on n’a-uoit veu faire tel hyuer, QhiifutaulTi caufe que les foldats Sc d'vnc èc d’autre armee

amp;lt;junertitre d’iceüc^, Liu Ji. 171 armee tombèrent pour la plus part ma gt;nbsp;hdcsjdoncmourutgrand nombre.

S V R le,foir Monlieur fc retira à CJii-non; mais quelques Capitaines de farmee des Princes donnans a fa queue.

deffirentenuironhuit vingtsSuiflcs,amp; Dcffake troisenfeignesde piétons,lefquellesfu ’M”'“ rent furp rin fes repailfans en vn village.

Les Princesfe refircrentà Touars, fieur-óóleiicur Amiral à Monftrucil-bcley, pour là hyuerner,ayant laifle le ilcur d - ■ Yuoy,frercdufieurdc Géiis,pour gou-uerner dan s la ville de Loudun: amp;nbsp;pour la garde d’icelle,les regimens des fieurs de Mont-bru Side Mirabel, auec doux )

Monsievr fithiuernerfonarmee iChinon,Saulmur,Poiéhiersamp;lieuxeir conuoiÜQs. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ' '

E N ce mcfmc temps fut apportée en t, Courlafeconde Bulledu Papc,pour le fecoursamp; entretenémêt d;e ccftcgucrf-rc,laquelle auonsicy inferee en Frari'*-çoys de mot à mot,fcl5 qu’elle a efté pu bliccen la Gourde Parlement. A ...i

2-72- la troißetne Guerre duller, quot;nbsp;du tiltrc de faind Apollinaire nomme « deLorraine,Chatlesdu ciltrede laind ” Chryfogoncnomme de Bourbon, Car-” dinaux Preftres, amp;: à noftre Nunce ” duiainótfiegeApoftoliqueenla mcimc part, fcmblablementanoftre venera-quot; blefrcrel’Archeuefque de Sens, Salur » nbsp;nbsp;Apoftolique-benediction. Voyans b

» Republique Chreftiéne de toutes pars » agitée,amp; en tat de fortunes, miferesamp; » dangers,qui nous donne de iour à autre » tat de trauail, foing, peine amp;e. foucy.-mel » mement le Royaume de France prote « deur, vrayamp; ferme defenfeur de I’egli' » fcCaçholicquc, dé-rechef aflailly par » tant de nouuelles amp;cotinuelles armées » demefchans, malheureux amp;: perturba-» leurs d’icelle:S’eftans les eßrangers ennt « mys de la France retirez hors icelle, M cunsPrinces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de factions hc-

» r^ft^««,s’entendäs par en{emble,don-» nent tel ordre que les Allemans Rd-« ftres palpent le Rhin, amp;nbsp;les conduifenr, i, cnfemble l’armée qu’il ont leuce cldir „ des Allemaignes, iufqucs au pays con-„ fins amp;nbsp;limites de la Gaule Bclgicqueamp;î i, des Ardennes. Lcquels pour employer leut

lcurarmccjcontinuansleurs malheu- “ reufesincelligen'ces defl'eings amp;nbsp;con- quot;nbsp;fcilz,fcfont icótcz dasIcdid Royaume^ quot;nbsp;come lis auoyét entrepris, par tout où “ ils paHcnt ont vfé fur toutes les perfon- “ nesde quelqueaage ou fexe qu’ils tuf- “ fcntjde meurdres amp;nbsp;affaflïnats, de làca- quot;nbsp;gcmens,pilleries,larrecins,mefmesde quot;nbsp;demolitions, bruflemens des eglifes, “ dévaluations des maifons, heritages amp;L “ biens des bénéficiez amp;nbsp;gens d’eglife, “ lt;lu’ilsont cruellement occis-.Lcfquels quot;nbsp;fouz vnefcintcamp; fimulce paix prénent “ plufieurs notables perfonages prifon- “ niers^qu’ils ont emrne nez:Et lefquels a- “• yansalTemblé leurs forces amp;armee,ont “ (otraint \cs villes de laRochelle,port amp;nbsp;“ haute de mer,cnfemble celle d’Angou- quot;nbsp;iefmeSc autres villes ferédreloubzleur quot;nbsp;obeyfsâce:Et en outre ont enuoyé leurs “ agésamp; inftigateurs es pays d’Angleter “ ïe,dcs AlIemagneSjÔ^ aux autres Prin- “ CCS Se Seigneurs circouoifîns, pour au- “ cûsd’iceux fufeiter Se rappeller aux pii- “ leriesôe larcins par eux cy deuat accou- “ ftumezenladideErâce,lesaucûs pour quot;nbsp;s’inueftir Se s’emparer d’icelle,Se les au- “

** tres à la totale ruyneamp; deftruólion des ” particuliersÆftâr lacaufe de ce, au moye quot;nbsp;que noftrccherfiIscniESVs ch R ist ” Charles tref-chrcftieuRoy de France, *’auroit aboly amp;nbsp;exterminé les Edifts quot;nbsp;faióls,gardezamp;: entrecenuz pour la di' ” uerfité des Religions, foufFerts amp;nbsp;tollc-rez,pour l’aduisdes aucuns des Eftacs ” du Royaume pour la malice du temps, ” afin que le panure peuple pour ccftcoc ” caiiô affligé, peuft iouir du benefice de ” quelque pacification : Lequel comme reuenu de grieuc maladie, n’eftant du ” tout rcftauré,iceluy remettat toute foU ” efperanccenla mifericordede dieV, ” parfon Ediéttref-fainél, auroit ordtnni ” quedorefnauantchacun viuroit foubz ” vne feuleEglifeCatholic^ue Romaine» ” rcceué de tour téps,gardée, approuucc ” nbsp;nbsp;obléruéepar fes prcdccefleurs,amp; que

” l’on feroit recherche par tout le Royau ” me des adminiftrateurs de telles impie-” tez,amp; lequel mefmement ayant appel-

lé amp;rafséblé toutes fes forces du mieux I ” qu’il luy a cfté poflible, délibéré de s’a- I ” cheminer pour exterminer les hereci-” ques,ô(C ennemis de fa courôneamp; eftat:

oiiuerture d’icellç..}^ tiu.ll. xyy Auquel cy deuanc nous auons prefté tour tel ayde, amp;nbsp;prefterós cy apres qu’il “ nous fera pofTible,-D’autant que de no- “ ftrcpart nydecelledu Roy,tantdcfon quot;nbsp;domaine que destaillesamp;autrcs droids “ amp;deuoirsàluydcuz,quifonten tele- “ ftatqu’il n’eft pofïïble de longtemps en “ iouirpour fouldoyer amp;nbsp;entretenirfon- “ did camp,tant pour la neceifité du têps “ que pour relifter à Icfdits ennemis, que auffi pour munir les places frontières, “ amp;nbsp;qu’il puifleauoir gendarmerie amp;nbsp;in- “ fanterie d’clitc,pour iceux départis par quot;nbsp;les prouinces, dechaffer amp;nbsp;repoulfer les “ cftrangersen cas qu’ils voulfilfent en- “ trer en fes pays amp;nbsp;prouinces. Et pource qu’àprefent n’auonsplus expedient amp;nbsp;quot;nbsp;prompt rcmcdcjà la tref-grande prière “ duIlt;oy,feslettres,Siinftâcedefes Am quot;nbsp;bafladeurs de long temps pourfuyuie; * Auons aduife à noftre tref-grad regret quot;nbsp;le fecoursScaydedeuoir cftre prins fur “ lepatrimoinedesEcclcfiaftiques.Nous “ en ce cas confiansen voftre fidelité lt;V “ prudêce; auons ordonné qu’auecques voftre foing,peine amp;nbsp;confcil, le fort por ** tant le foible,ôc à la moindre foulle Sc f ik

2.-16 D( U troißeme Guerre duties, » dommage que faire fe pourra les chofes « foyent parvouspalTcesamp;faiôtes.Partâc

de la pleine puiß'ance qui nous e(l o-£troycc,amp;: parrefcripc Apoftoliq vous « mandons que pris auecvous quelques ” Prélats de bônc vie ôôprobicc cogneué»

Vautres notables perfonnagescxperi-« mentez amp;nbsp;entcduz, de bonnes mœurs « amp;nbsp;Catholiques, ayanttoulîours Dieu « dcuantlesyeux.-Aduilîezdela qualité, « char,amp;: valeur des biés Ecclelîalbqucs » dudit Royaume, özdesScigncuriesdc « fon obciflance, ôz aullî vous enquericZ « par autres perfonnes fideles enienduZ »gt; vfitez: Et ce que par vous fera vcu, « en tendu Sôarrefté de ce qu’il fe pourra » prendrcamp;ofterdechacû lieudu moins « commode amp;nbsp;dômageablc,ce dont char • geons voz confciences:Nous vous per* « mettons amp;nbsp;donnons planiere abfoJue « puilTancCjmandemcntamp;auôtoritéfans « aucun requérir, mefmes contre legre » des poflciïeurs, Qde de toute amp;nbsp;quel-conque propriété öz domaine immcii-» bles,mefmesfiefz,amp;de quelque autre » nature amp;nbsp;qualité qu’ils puifséteftre des

Primatiales, Parrochiales, qu’auflï des “ Monalteres,Priorez, Dignicezmefmes “ Conucncuelles, premieres principa- “ les adminillracions ß^officesiEc de tous autres benefices Ecclefiaftiques^ayans cures ou fans cures. Seculiers, mefmes de Torde fatnà Benoift , fainólAugu-ftin,dc Clugny, Cifteaux,Premonftrc, Grandniont, Fronteuault» Etde tous autres ordres regulicrs,commeauflide tous Chapitres,Côucnsamp; de tous lieux cftans dans le Royaume, pays, terres amp;nbsp;feigneuriesde fonobciirancc,amp;r de ce “ quieftdeleurtableamp;annexes:Sansen quot;nbsp;Ce comprendre les mcndiansamp; hofpi- quot;nbsp;taliers de l’ordre de fainct lean de Hye- quot;nbsp;rufalem, Vouspuiflîcz librement amp;li- ” citementdefmembrcramp;feparer à per« “ petuité defdids biens immeubles,mef- quot;nbsp;mes amp;nbsp;fiefz,amp; de quelque autre qualité quot;nbsp;nature qu’ils foycnt,amp;: aufTi les cenfi- “ ues,fruids,reuenuz,amp;: droids iufques à “ la valeur amp;nbsp;fommede cinquante mille quot;nbsp;efeus d’or de rente, par chacun an,des “ EglifcSjMonaftcres, Dignirez,offices, bcneficcsgt;tables,Chapitres,Conucnts, “ ordres, lieux des propriété amp;nbsp;droids “ f.iij.

„ d’iceux.Enmaniéré coutcsfors que lef-„ diótes alienations ne foyentlesprinci-„ pauJx ficfzou plus nobles poflefTions: „ mais ceux qui leur font de plus grande „ defpenfeamp;de moindre reuenu, Etl’a-U lienacion defquelzne puiire diminuer „ la dignité des Eglifes,Monaftercs,bene „ fices,ordres,amp; lieux.Et pourueu que le » reuenu annuel des Eglifes Parrochial-» les excédé cent ducats , amp;nbsp;des au-« tres (impies benefices cy deflus mem „ donnez,le reuenu annuelexcedeaulfi „ vingt quatre ducats d’or delàefiabre, felon la commune eftimatiô. Etce que „ demêbré,aliénée diuifé ainfiferadu-» diét corps amp;nbsp;maffe, le vendre amp;nbsp;trafpor „ ter au plus offrant dernier encherif-« feur,Szcn telle forte amp;nbsp;maniéré que les ,, achepteurs d’iceux, amp;: leurs fucceffeurs „ quels qu’ils foyent, en puifsét libreæéc M iouir amp;: difpofer,enfemble des fruiffs, „ comme de leur chofe propre^ paternel-„ lelayeôz comme venant de leur eftoc » amp;nbsp;ligne. Et le prix amp;nbsp;deniers qui prouic » drontdela vête d’iceux bailler,fournir » ôcliureraudiêtRoyCharles,pouriceux employer

amp; ouverture d'icellcy, Liu. IL 179 employer aux affaires de ladiéfe guerre « tant feulement. Enfemble faire amp;nbsp;exe-cuter toutesamp; chacunes les autres cho- « fcsnecefl'airesamp;requifesen toucceque « deflus.Etdeparnous delegueramp;fubfti « tuer,foit le tout ou partiejaçoit que tel Icschofesrcquiflent mandement plus « Spécial amp;cxpres queces prefentesne “ conticnnent.Nonobftantlcsconftitu-tions Apoftoliques,amp; des Conciles ge- « neraulx amp;nbsp;particuliers, mefmescelles de Symachusôd Paule deuxieme,au- “ très Papes noz predecefleurs : De non « aliéner les chofcsEcclcfiaftiqucs,amp;: les «deSy-alicnces réunira leur corps amp;nbsp;propric-te,Et toutes autres conftitutionsamp;iOr- quot;n. donnaces Apoftoliques:Enfembleles » ftatutzamp;: couftumes des Eglifes,Mona “ ftcres,Conuentz, amp;nbsp;ordres de/Tufdids, « de quelques ferments, cofirm ations A- « poftoliques,priuileges,exemptions,in-dultzApoftoliques ,àeuxamp;: àleursfu- “ perieursamp; perfonnespar noz predecef“ feurs Papes_,amp;; par nous amp;nbsp;le liege Apo-ftoliquc,mefmes de propre mouuemec “ certaine fcicnce,amp; de pleine puiflance •’

i8o De latrofßeme Guerre duilc^, Apoftoliquc,ou aultremet foubz quel-” coques teneurs amp;nbsp;formes, ôdauecques ” quelconque claufe dérogatoires de de-” rogatoire,ou d’autres plus prcignantes ” ôê no accouftumées claufes,amp;: Dccretz * en quelque forte autresfois o£troyeZ, confirmcz,amp;: innoucz, nbsp;toutes autres

” indulgences,lettresapoftoliquesgene-quot; raies ou fpeciales, de quelque teneur ” qu’ils foyent,Par Icfqucllesn’eftant ” prime'esen laprefentc, ou totalement ” inférées, en icelles l’executio de ces pr^ ” fentes,enpuiflceftre cmpefchécoudif ” ferée. Etdefqucllesamp;detoute latc-” neur d’icelles, il fauiîft faire métion fpc ” cialeencesprefentcs: Toutes lefqucl-” les chofes n’entêdons pouuoirà aucun ” feruir ne fauorifenEtou aucun de vous ” pour legitime eau fè ou empefehement ” ncpourravacqucràccqdeflus. Trois ” devons pourront ce ncantmoinsmet' ttelctoutàexecution. Oultrece delî-” rans en quelque forte que ce foit remet ” trcl’Eglifetantendôinage'ccn ion pre-” miereilat: Nousaduertiflonsamp;admo' ” neftôslamaicftédu Roy, pour la pit’C; ” charité,Se zelc qu’il a à icelle, il foitin-con-

continet foigneux,faire remettre amp;nbsp;re-pater eftcótuellemenc les ruines amp;dom lt;• ^ages defdides EgIifes,Monafteres,amp;: « benefices fufdióls, des plus clairs de- « oiers prouenants de la confifcation d’i- « ceuxherctieques, ôiSfeditieux. Ne foic ^oncques aperfonnepermis d’cnfrein “ ^rececayer denoftrepermiffion, atcri- « ^ucion,volonté,deciet,mandcmcc,hor tationamp; admonition,nytemeraircmct « ycontreuenir: Et oùaucû prefumeroit « ceattéter, qu’il s’aifeure qu’il encourra « l’indignation de D i e v tout puilTantjamp;r « defaind Pierreamp;: faind Paulfes Apo- « ftres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

Donne à Rome à faind Pierre, L’an “ de l’incarnatió denoftre Seigneur,mil « cinq cens foixante huid, le vinge-qua- « trieimelourde Nouébre,Etdenoftre « Pôtificatl’an troifiefme.Et au defl'oubz « eftefeript. Cæ. glorierivs. M. « DAT. H. cvMYN. Et felléc en « feel de plomb en laz defoye iaulne amp;nbsp;“ rougc,où font les effigies de faind Pier rcamp;de S.Pauld’vncofté,amp;: d’autre eft » eferiePiusPapaquintus.

2,81 Delà troißeme Guerre àuile^j parauacxC la publication de cc-^^fte bulle, on auoic ia faili Si mis es mains du Roy tout le reuenu temporel des benefices pofiedez parles fufpcds de la Religion,en vertu de certaines let tres patentes du fixieme iour d’Oôto-bre,parlefquels ils eftoyét priuczSi déclarez decheus du poiîcflbire d’iceuX) aucc admonition aux Arclieucfqucs,E-uefques, amp;nbsp;autres Prélats de declarer tels benefices vacansamp;:impetrables,a-fin d’y eftrepourucu d’autres.

En ce temps auffi on exécuta fort ri goureufement EEdiâ: des Officiers dot nous auons parlé cy deffius, fit-on re-ccrchesplus grandes que iamaiseori'' tre tous ceux de la Religion,Et fur tout à Paris, où par diuers arrefts leur fut défendu de fortir de leurs maifons,5r:en-ioint aux demeurans és fauxbourgsdc fe rendre dedans la ville,amp; à tous quin auroyent efté habituez amp;cu domicile en icelle trois mois auparauantle iour de S.Michel 1567. d’en vuider incontinent,aueepermiffion aux Capitaines ôô corporaux de ladite ville de faire vifes emprifonner : Ce qu’ils executerent auec

amp; ouuerture d'icelli-jy Liu.II. zSj aucc grande licence, amp;nbsp;à leur exemple les autres villes de ce Parlemenc.Es autres on u’en fit pas moins, amp;j quafi par tout on commença de procéder criminellement cotre la plus part des abfcns. Mais ce qui retenoit lors ceux de Paris en plus grand doute, eftoit quelePrince d'Orenge ne pouuant beaucoup pro fiter au pays bas contre le Duc d’Albe, poureeque toutes les villes luyeftoyec fermées, fur la fin du mois de Nouem-bre print le chemin de Picardie auec toutes fes trouppes tât de François que d’Ailcmans^ vint es enuirons de S.Re lûy amp;nbsp;Ribemont,cn intention (comme on penfo!t)dc s’acheminer en France pour le Iccoursdeceux delà Religion: àquoy l’occafion fembloit lors fe pre-fenter fort auantageufe, d’autant que la plus part des forces du Roy eftoit en Poiftouaftezempefehee,^ l’autre par-tieaueclcDucd’Aumalleen Lorraine

es frontières d’Allcmagne.Et y auoit grande apparence quecefte armee,en tel eftonnemêt, ettft fort efbranlé les af faires ou à vne paix, ou à vne bonne auâtageufe compofition pour ceux de

la Religion. Ce que le confeil du Roy preuoyant bien, tafeha par tous moves de deltourner ce Iccours : amp;nbsp;tut celte negotiation tellement conduite parles menées, entre autres, d’vn nÔmé Scho berg,parent du Marefchal de camp des Alternas dudit PrinceCqui y fut enuoyc de la Cour plulieursfois à celle fin)que lefdits Allemans firent refus depafler outre en Frâcefioint qu’aucuns dcsCa pitaines s’exeufoyent fur ce qu’ils c-iloyent penfionnaires du Roy, amp;nbsp;qu’ils n’eftoyent leuez pour la guerre de Fran cc;amp;,qui pis eft, demandoyent argent dupafle. Qui futcaule de faire abandonnera plufieurs François le camp,ôi fe retirer au myeux qu’ils peurent.Mais les principaux chefs ayans rafletnble ce qu’ils pcurcne,fe refolurenr de pallet iufquesen Allemagne auec ledit feig-Princc,pour fe joindre à laleueequifc faifoit lors par le Duc de Dcux-pons;8ô repalfant par Pierre-pont, Corbeny» Pontaucr, Cormicy, vindrét à V itry en Parthois : où ayant faiôt quelque feiour pour fe refrefehir, pallcrct outre fur les frontières de Lorraine fans que le ficur d’Au-

amp;ouu!rt!ire d'icettcj, LiU. Ii. i8y d’Aumallc s’efForçaft deleur faire aucun empcfchcmenc. De là les Allcmas dc cefte armee paffeirent pour la plus part Ie Rhin furie pont de Stralbourg: les François fc retirèrent en la ville éscnuirÓs, où Ce ramaflerent plufieurs autres troupes tant de pied que de chc-ual, qui eftoyent efparfes auparauant endiuers lieux. Maintenant pour retourner à la guerre de Poittou: Rendant cefciouràTouarsJcs

Princes dcfpefchcrcnt le capitaine Pilles pour Gafeognç, affin de leuer ’ nouuelles forces, amp;nbsp;exécuter autres charges qu’ils luÿ donnèrent. A fon ar-riuce il print Bergerac amp;nbsp;Saintc-foy, amp;: ayant promptemét alTcmblc quelques ttouppes tant de,pied que dçchèual, laifl'alon infanterie au pays,Slt;aueela ca ualcrie s’achemina deuers Perigùeux. ou pafTat par le lieu de la defFaite des ca picaincs MouuansSi Pierre-gourde, il fit mettre le feu en plufieurs villages desenuirons ,5^tua autant depaifans qu’il rencontra, pource qu’ils auoyent couru fus amp;nbsp;tue grand nombre defol-dats,à la defroute de laqucll e nous auos

Ce pendant auHî l’auant-gardc éeJ Princes aiîicgeaau mois de lanuierl’ab bayede S.Florentpres Saulmur^cn b' quelle y auoitgarnifon pour les Cath^ liques de deux cens homes de pied,Icf' quels furet forcezamp;mis au fil de l’cfpC^» amp;le feu mis en l’abbaye.

Le Conte de Briflac auee fept huiefeés chenaux fortis de Saulmur,^’^ entreprinfe furla compagnie dusquot;^^^ Bourfaut capitaine de cent cheuaux Ic' gets,qui cftoiÊ logee en vn villagcpr^^ Touars:amp;: l’ayant furprife en tua amp;nbsp;eiii mena plufieurs,lcs autres fe fauucrccà 1 aide de la nuiét auec leur capitaine.Cf futlc5.de Feurietqu'on contôiti09-

Environ le commencement de ce mois, l’armce des Princes départit dcTouars amp;nbsp;de Moftreuil-belei,amp; tira plus bas pourtrouuer viures. L’^-uantgardc tira à Partenay, amp;e: la bataille à Nyort J où la Royne de Nauarrc vint trouucrlcfdits feigneurs Princes, pour délibérer auec eux des affaires-Là fut arrefté entre autres chofes,qu’attendu que les Catholiques pour l’entre-

I amp;ouuerture icelles, Liu.II. 187 trctencmcnt decefte guerre vendoyet tous les biens,non feulemccdes Eccle-fiaftiques, mais aufli de ceux de la Religion indifFercmenr, qu’on feroic le fem blab le du temporel des Ecclcfiaftiqucs quife trouueroit e's pays tenus par les fogn. Princes, pour fubuenir au Hais de la guerre . A cefte fin furent defpe-fchces lettres fous les noms éi authori-tez tant de ladite dame Royne, qu'^ des leigneurs Prfhcede Nauarre fon fils, Prince deCondê, des fieurs Amii'^1, d’Andelot ßc de la Rochc-foucaut,aucc ample mandement Sc pouuoir àleurs Procureurs amp;nbsp;commis de promettre S)û s’obliger pour la garantie rcquife en tel cas . Ces lettres furent publiées peua-I pres CS villes de leur obeiflance, amp;nbsp;fuy-uant icelles procédé à l’alienation ; doc fut recueillie bône fommede deniers.

Le xn.iourdumefme mois la compagnie du Conte de Mont-gomery e-ftant logee en vn village appelle Lamotte, fut chargee à l’improuiftc par le Conte de Briflac. Ledit fieur de Mont-gommery auoit fon logis au chafteau du lieu,lequel eftoit aucunemée de de-

188 Delà tYoïfieme Guerre cluiU^, fenfe:qui tut caufe qu’il ne receut lî gv^ de perte,forsdus’^de Corminuillclori plusieunefrerc, lequel fut emmené pH ïonnier au chalfeau de Lufignan.

En cemetme temps aulfileficurée Seflac cheualier de Tord te du Roy, gt;nbsp;Lieutcnatdela compagnie du Duede Guyfc,venâtdela Cour au cap de Mo-fîeur,amp;: repaifsaten vne hofteilcrieàlâ plus prochaine polie tirât de Viuonne à Nyort, fut furprins par quelques ehe-uaux delacompagnie du de VeraCjamp;î mené à Nyort,puis de là à la Rochelle« Et pource que les rcfponfes aux interro gatoires qu’on luy fit lors,contiennent plufieurs chofes qui appartiennent àl* hiftoiredecefte guerrequ’elles ont ia cfté publices,nous les auôs bien voulu inferer en ces memoires.

DFXXIIi,deFeurierM.d.lxix.^/«//^^ Nyort.,^maifin du Concierge duchF fieau dudit Nyort, ou leÇous-nommé dî prtfbnnier.

SeiTac,Lieutenant delacompagnie de môfieur le Duc de Guyfe, aage de quarante ans ou enuiron, apres ferment

ment par luy ptefté3cdjrcverité,a'cfl;é interroge comme s’enfuit: - nbsp;nbsp;’ -r

P remuement interrogé, ou èfl- ce qu’U eßepri}Ji,far/]uiidou ilvenoitamp;ou il alloiti

Dit auoir cfté prins a la plus proth^i ne poftede deçà Viuonne^par des gçns delacÔpagnie dufteurdc Vcrac,reue-nant delà Cour,amp; allant au cap de Mo- • fieutifrere du Roy.

; Interrogé ou il laijpi le Pojt s.:; Dit que ce fut à lainuille, preft à par tir pour aller à Thou-.'î nbsp;nbsp;. jozdu.'.j

-■ Interrogé t^ui ißoit auec le :^oy [uitttJorsquilreßondAnffetTtitde lo: G,ouf, i. Dity.aupir la.ifrémon.üeutlcJDult;^,dj? Lorraine amp;nbsp;Madame fa-fenjmcj ij^^ ficurslds Cardinaux de Bourboij §u;de Lorraine,meflîeuts les-Marcfchaux; dß Vieilleuille Si, de Çofîe:difant fur ce iji-j i terroge, que mopôeur le Cardinal,dlt;?, Guy tcn’eftoit point à la Cour ^ains-.lóg temps au-parauant cftoit allé en Efpa» ne,pour procurcr(comme ila'ouy dire}

1 le mariage de Madame iceur dû Roy a-1 ueclcRoyd’Efpagne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yooU

'•vyn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t.

Dit que lc camp du Roy cftoit pres 4c lainuillc, commençant de marcher àThou,pour feioindre aucc les forces de monfîcur d’Aumallc: qu’en iccluy eSp du Roy y auoic douze ces cheuaux François,quatre mil SuiflesSc trois ou quatre rcgimês François ; amp;nbsp;auprès dudit s’' d’Aumallcy a deux mil VualonS trois mil rAnfqucnctz : quon atten-doitde iouràautre deux mil cinq cens RciftresquelcDucd’Albea enuoyez» autres deux mil cinq ces de la leuccfai* ftcfurlc commcnccmêt des troubles, amp;quinze cens qu’on attendoitdu quisdeBadü,amp;: mil ou douze cens chenaux François:dcmanicrc qu’eftants Icfditcs forces ioinéfes, l’on faifolt eftat de quatorze ou quinze mil ges de pied, amp;nbsp;de neufà dix mil chenaux.

' Interrogé quelles nouuelles il y auoit OK camp du Roy des forces qui •venoyentA ceux de la Religion.

Dit qu’on cftimoitqucle Prince o’* Orange amp;: Duc des deux Ponts,auccla nobleiFe Frâçoifc que le ficur de Genlis conduit) faifoyent enuiro douze ou

amp; oMertared’icellc^i Liu.li, trczcmil cheuaux,amp;quacorze ouquin zcmil hommes dc pied.

Lttyaefié remonfiré, qu’il eß bien mal-ayßque ce grand nombre d hommes eßran~ ^erspuijßent entrer en F race,que ce nefiitU totale ruyne du Royaume:quele Roy,la Roy^ nCi^ ceux qui font auprès de leursMaiefiez, deuoyentpouruoiratels defordres,

Sur quoy il nous a dit,qu’cn prenant congé de la Roync^ellc luy dit aucxir envoyé vn Gentil-homme nommé Poil-ly, à meïTeigneurs les Princes, pour regarder de faire quelquechofe^iàns au*-tremét fpecifierla charge quelle auoit donnée audit Poilly : ditauflîdc foy-mcfmes, que ladite Dame amp;: Roync luy a bien confefle amp;aduouéquc tout ce Royaume s’en alloit perdu, s’il ny cftoit pourueu amp;nbsp;remédié promptement.

Interrogé quel moyen penfe auoirmaßeur d’Aumalle d’empeßher l’entree des Reyßres Ó eßrdgers qui •viennent au fecours de ceux de la Religion,

Dit que la rcfolution eft,comme il a cntendu,dc gaigntr cinq pailages par lefqucls lefd. eftrangers pcuuét entrer:

Delà troißeme Guerre üuilcJ, n’a fccu fpecifier lefdits panàges,amp;s’ils nepeuuencempefcherquelefdits cftr« gers n’enti ec,il croit quelors Ton pour-raparler de là paix, mais ne fçaytfi ce fera à temps.

Interrogé s’il a entendu qu’on ait delihiquot; ré rappeller Monßeuramp;fi» camp,au cas lefidtts efirangers qui 'viennentpour ceux éc la Religion ayentforcé lepafiage.

Dit n’en rien fçauoir,bien cuydcaü^ Monfieurne bougera de ces quartiers tant que meilleurs les Princes y feront) amp;:fcra tout ce qu’il luy fera poilîblc pouf cmpefcher Icpaflagede la riuierc. Interrogé qu’elle charge auoit- il de la du Roy amp;nbsp;de la Royne_j (fi desfieurs eßaui^ auprès de leurs (J^aießezgt;,pour rapporta^ Rionßeurfiere du Roy-, fi- oufontfes infini' iéions,é‘ qu’eß- ce quelles contenoyent.

Dit,que le Roy amp;nbsp;la Roy ne luy commandèrent dire à Moniîeur, qu’il em-pelchaft tant qu’il pourroit le paifagt^ de la riuiere, amp;nbsp;qu’ayant receu les Rci-tres qu’on luy enuoyoit , ilenrrcprint faire quelq cliofe, fans toutesfois fe lu-zarder qu’auec aduantage,amp;par l’aduis amp;c5feildcs principaux Capitaines de

OHuerture dicellc^-, Liu.Il, 19^ fon armee,amp; c’eftoit le principal article dcfesinftruôtiôs.- qui contcnoyenc auf-fi aduertiflement^que la ville de Paris fournillbit deux cêsmillitrres furletc-porcldu Clergé, pour payer la gendar* merieeftant presMôiicurfrere duRoy. Que le Pape enuoyoit quatre mil har-quebuzierSjamp;rcinq cés cheuaux Icgiers. Qu’on faifoit venir de Paris parle che-rnin d’Orléans dix Canons,pour rêtor-cerle Camp de mondiél Seigneur freie du Roy. Y eftoit aufsi la publication qu’on enuoyoit faire des monftres de la gedarmerie au vingtième du mois pro-chain.Etaufcrmentqu’ila faiél, Icsin-ftruétions ne contenoyent autre chofe, lefquellesilportoitdans vne petite va-lize, auec certaines lettres des filles de la Royne,qui n’elfoyent d’importance.

a elié remonftre., quit n’eß'vfayfem igt;la,hle.,veufl qualité y amp;nbsp;les affaires quife^ lgt;tefi»tente» ce temps^qu’ilnyeusrquelque-Mire chofe enfesiffiru^tions , lesquelles il fortoitfefarees d’auecle refidudefes papiers è“ que s il n'y euß eu quelque chofeplusim-portante,il ne fefuß mis en deueir deles ca-oher amp;retenir,ains les euß-on trouuees aufi t.iii.

194 He Utroißeme Guerre citiik-Jf aißement come flußeurs autres p acquêtz équot; lettres qu’il apprtoit.

Surquoy il a refpondu auoir die la vérité du contenu en fes inftrudions, amp;nbsp;qu’il voudroit auoir dôné cinq censcl-cuz_,amp; qu’il les euft, pour les communiquer âmes feigncursles Princes, aux fins qu’ils cogneuffent ce qu’il en dit c-ftre veritablc:amp;qu’au parauant fon depart,pluficurs auoyent cfté defpechez, melme la Pataudiere, fecretaire de md-fieur le Duc de Montpcnlier, aufquelz l’on pouuoit auoir donné charge d’autres affaires, eftant il qui refpond party ducampdeMófeigneur fiere du Roy» fans aucune charge publique,ains feule met pour aller voir fa femme, où il a fe-iournetrois fepmaines,fansauoir efte que cinq iours à la Cour, encores al-loit-il tous les foirs à fà maifon,ne diftac dudit lainuille que deux lieues-.lcqud feiour amp;:arrcftfî long il euftefté bien marry faire,amp; aufsineleluy cuft-onpcf mis, fl fÔ voyage euft cfté de confeque-ce : difant en outre, que la valize ou il portoit fes diéles inftru£tions,eftoitlors qu’il fut prins,derrière le cheuet du lid»

amp; euuertttre icellc^i Liu.ii. xjy ouilauoicaccouftumc les tenir, amp;n’-moyen delapiêdre,pourlahafte lt;}u’aiioycnc ceux qui le firent prifon-iiier, lequclzne luy donnèrentfeule-oicnt loifir de prendre fes bottcs,l’ayâc a l’entrce du logis falué de dix ou douzç Coups depiftolcs.

Interrogé s’il naposfcea les conßfiratios ont eße faille s, (àuhs pretesete âu dernier ^diltde pacification faire defarmer ceux de Religiony dr apres entreprendre partie»-lierementfur leurs perfonnesamp; •viestmef ^esfur Monfeigneur le Prince de Condé, ^efiieurs l'Admirai,^ d'Aadelot.

Did eftrc certain amp;nbsp;notoire,qu’apres iceluy Edid de pacification,on fit faifir les ponts amp;nbsp;pafTages, afTemblcr la gen-darmerie;amp; cuide bien que fi monfieur de Tauannes eiift peu ailenibler fes For CCS,qu’il euft entreprins fur Noyers, où ledieSeigneur Prince eftoit.

Interrogé par mandemens de qui eufi i“ celuy Seigneur de Tauannes fait ladite en-treprinfe,

Diàn’eftre du confeil du Roy, mais que c’eftoit vn bruit que le Seigneur de ’rauâncs,^ le Seigneur de Barbezieux, t. iiii.

31^6 Delatroißeme Guerre duties, ayans ioinéls leurs forces deuoyenc af-fiegerledift Noyers,

Luy a eße remimßre eju’a, celapeut-o» ^noißre la perfidie de ceux ejui abufent nom ^forces du Soy. lefquels entrepreni)y''d aßtiger le'diU Seignéur Prince.,qui de bannt foy s’eßoit depirmé, amp;nbsp;retintAudiSi Noyf^ Auec MadAme fu femme amp;nbsp;CMeßieurs fd enfins, dn qne Ie diet Seigneur de T au And amp;nbsp;de Barbezieux n eu fent oÇé entreprendre ny faire les appreßz, comme ilz auoyen^ faiSf,d’'vn fiege fans le voulotreß permifitn 'de_j ceux,quicomme ditefi^ abufentenced Royaume^ du nom, forcer amp;nbsp;authoriîé^^ fa ydaiefié.

Sur quoy nous a i'efpondu,ne fçauoif autre chofefur l’occalion dudît liege» ny par mandement de qui l’on l’entre-prenoit,fi n’etl ce qu’il a dit cy deflus.

Luy a eße remonflré derechefiquil eßbd Aduerty,qu incontinent apres l’EdiSl on tuerie Seigneur d'Amanzé, Lieutenant dll' Seigneur d’Andelot, le Seigneur de Cipief' res de la marfon de Tende, vn Efiuyef deJ mondictSeigneurie Prince de CondeßtuS ou trois cens habitans d’Amiens, mourir d Thouloze^ le Seigneur de Rapin,

Jnaißre d h'óliel de Madapte U Princejjè de Çondé,lequel on cdneLimna a perdre U teße, (fl haine de ce qu’ilportoit l EdicI de pacifi-(atio-.defquelz meurtres maffacres, quel-fjue pourßite^ qui en ait este faille., onfait bien quon n’a peu auoirinjhce,

Surquoy iliious àdictauoirefté ad-ueiçy defdiôls meurtres ôô mad'acrcs, mais que ce n’eft à luy qu’il en faut dc-mâder raifon, fi iurtice n a efté faite tel-leqij’ilappartient,pource qu’il n’eft du confeil du Roy, amp;nbsp;n’a aucune autorité fiirlaiufticciamp;eftbien marry mefmes diimurtrc dudiôtfeigneur d’Amanzé, lequel luy eftoit intime amy.

Interrogé s’il àfeu qu’ incontinent apres lEdilé depacißcation on eult confire ,nepou uans vaincre ceux delà Religion ßansen trouppe,les auoirparticulièrement dans leur tnaifon évn apres Uutre, dequoy les efeltz. fufdilés portent euidenttefnoignage,

Didt auoir veules eft'eéts fus diôls; mais n’auoir onques entendu leurfdi-ftesdeliberatiôsjlequellcsaufsinepcu-uent point auoir cfté communiquées à gens de bien, comme il cft , Sc qu’il fe ioubmet àpcjne de la vie , s’ilyahom-

198 He la. tfoißenie Guerre cMc^y me de la Religion qui fe plaigne de luy, qu’il luy ay fait tort de la valeur d’yn fef d’cfguillettc.

Interrogé s'il eß aduerty de la ligue ijut les ennemis de la Religion ont faille auec l( Rafede Roy d’Ejpagne_jy (ér autres Princci •oiioansfelon la Religion Romaine,four ruiner nbsp;exterminertous ceux quifont frofeß

ßion de^la Religion reformce^,(ß s''il faitfaslarefolutio qu en futf rife à Rayon* tte^, lors que leurs Maie fiez, -virent la Roÿ ne^ d’Efiagne^ :amp;filefecours du PafUy dont il a efiécydeuantparlé., enfemblcjce* luyque^ le Duc d’Albe a enuoyé,font tout c( que par ladiêle capitulation lefdi^s Pafi (ér Roy d'Ejfagne auoyentpromis.

Die ne Içauoirles particularitez cequiell pafle entre le Pape amp;nbsp;le Roy d’Efpagne, bien fçait-il au vray, quei-ceux Pape amp;: Roy d’Efpagne fournif-fencargents«: hommes, amp;:ont promis lournir plus auant,amp; tant que leur pou uoir le pourra eftêdrc, pour ruiner tous ceux qui fon t profcfsion de la Religion réformée.

Interrogé s'il fait quifont ceux aufquelt on a donne cheuaux ^argent, (éf promis grandts

amp;OUU enure d’icelles, Liu .11, 2^9 grandes amp;nbsp;honorables re cop en fes pour tuer fuon diSt Seigneuries Prince de Condé, Monßeurl' Amiral,

Did au ièrmét qu’il a faid^ne cognoi ftre ceux à qui on a donné celle charge, amp;que s’il en auoit entedu quelque cho-quad ce feroic cotre la moindre per-lonue du mode, ilferoit bic marry qu’il ne l’eu aducrcift pour s’en garder.

Interrogé epuelsfont les de feins du camp duiSlparmonfieurd'sLumalleSt çfdes celuj auquel C\Lonfieur frere du Roy com-mandct

Did que le defleing dudid Seigneur d’Aumaîle , eft d’empecher que les e-ftrangersn’entréten France. Ccluy de Monïieur, de garder le palFage de la ri-uiere,amp;de côbatre leldids Seigneurs Princes,s’il a quelque aduStage difanc fur ce interrogé,qu’ilz n’ont propofç af üeger aucune ville en ce pays, ains garder comme did eft le pallagc.

Luy a efé remonsiré', que les dix canons qu'on enuoye de Parisy neferuirontpas des beaucoup à mondit Seigneurfrere du Roy,s’-t Une 'veut afieger 'uillcs,

300 De U troißeme Guerre ciuile^i freredu Roy,nes’amufeiaà aflîegcrvil' les, craignant cependant qu’on gaigne lepaflagc deSaulmur, ou IcpotneCe» ou autresfemblablcs, amp;nbsp;péfe qu’onen-uoyç lefdics dix canons pour entrepre-dre fur Sancerre^pour rempefehemenc que ladite villedonneau commerce d-Oileans,amp; d’autant auffi que ledit paf-fage pourroit fauorifer le paflage de leigneurs les Princes,

Interroga éß outre ce qu’il a diSf eßre ct-tenuenßßites infiru^ions,ilauoitchitiß: de faire entendre quelqu autre chofe de boH' ehe à mondit Seigneurfrere du Royy

Dit n’auoireu autre charge, fi ce n-eftdeluy dire de la part de leurs Maie-liez,que quoy qu’il couftaft, qu’il çmp® fehaft ledit paiTage de la riuiere.

Jnterrogué s’il a porté a mondit S eignest ßereduRoy lettres ou creances delapartdt monfieur le Cardinal de Lorraine',

Dit que ledit ieigneur Cardinal ne luy bailla aucunes lettres pour mondic Seigneur frere du Roy, bien luy donna charge de dire à mondit Seigneur frere du Roy, qu’on luy enuoyoit deux cens milhurcs,amp;:quede trois mois iln’au-roit

OHuerture d’icellc^y lÀa.li. 301 roit faute d’argent,d’autant que les Vénitiens auoyent promis prefter cet mil efcuz)amp;: le Pape en donne vingt mil.

Jnterrogués’il(çait que les ennemis delà. Religion leur font laguerre contre la‘volonté du qui e/i efleaufe^

Ditauoir bien entendu qu’on fait i-cellcguerre contrcla volonté du Roy, ßc que le Cardinal de Lorraine en eft caufe, amp;: qu’il pratique tout ce qu’il peut à ceft offcét, amp;nbsp;tel eft le bruid en leur Camp; amp;nbsp;plus auant n’a efte inter-rogué, Répété, a pcrfeueré,amp; s’eft iey foubffigné, . Sejjac. '?gt;, ■ nr.y ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ y.

Dum.de'Mars audit an Tgt;jt.X)XX.tyL.dds la quot;ville de la Rochelle, amp;nbsp;maifin du Sei-neur de Mireal •. oit le Seigneur de Sej/ac \fufnommé,a eftémis logéfouzfafiy.

N TIN V A N,T, l’audition dudit, ^^!dc Cazillacjfieur de Seflac; l’auds interrogu c corne s’enfuit : aprcs.ee qu’il a eu prelté ferment de dire vérité.

gt; Interrogués’iln’a pas eu c6gnoi{pince degt; plußeursdefpeftches qui ont eftéfaites au duc d’A Ibe^^peu auparauant les.premiers troubles,parleurs Mateftez^pour refoudre^ des

joi De lAtroißeme Guerre ciailc-Ji moyens quon denoit tenir, four exterminai ceux qui faifiyent profeßton de la Relifion en ce RoyAume,

Dit J qu’auparauant Icfdits derniers troubles on faifoit pluficurs dcfpelchcs audit duc d’Albc, le contenu defquel* les le l efpondantn’a fçeu,d’autant qu’on les tenoit fort fecrctes, amp;nbsp;ne s’en lî-oit-on aux Secretaires d’eftat, ainslcs faifoit-on faire eferire ( côme II a entendu) par monfieur de Lanfac:bienâ ouy dire que le duc d’Albe auoit mandé au Roy, que le moyen de pacifier les troubles eftoit de s’en prédre aux chefs vfantdecefte façondclangagc,Qneh tefted’vn Salmon valoir plus que leste lies de cent Grenouilles.

Jnterrogué s’ilnapasßeua quellefinit Roy d’Ejpagne deliberoit de pajferen Flan^ dres,amp;pourquoy la Royne s’achemina vers lafontiereicn ejperdce de conférer auec Iny

Interrogué s’il n’a pasfeu à quellefn on ft lors vne leuee de Sutffes, pourquoy a-pres lepajfage du ducd’Albe^ enFranceon les retint, en quoy cest que l’on s’en vou-

DiC) bien fauoir qu apres le paflàgc dudic duc d’AlbcjlefditsSuiflcsontc* fié retenuzen France, amp;nbsp;s’aflcurcbicn que ce n’eftoit qu’on euftdeffiancc dudit duc d’Albe, ny des forces que le Roy Philippe faifoic conduire en Flandres; parce qu’il a ouy dire à la Roync par plu îicurs fois,qu’elle s’aflcuroit bié du Roy d’Efpagne, amp;nbsp;n’auoic occafion aucune de fe déifier qu’il vouloir entreprendre quelque choie fur les pays du Roy. •

Jnterrogu é i il n’a. pasfeeu qu’ilfut tenu temps (onfeila Monceaux é'a. Marchaiz, des moyes qu’on deuoit tenir pouf fe faißr des principaux chefs de la. Reli^on^ amp;nbsp;en faire comme en Flandres,

Did,au ferment qu’il a faiâ:, n’auoir rien entendu du contenu audit article.

Interrogué., s'il n’a pas feu a quelle fin on auoitfait'Venir lors le Cardinal SainFle Croix en France,(ir 4 quellefin en ce mefine temps on remifi les armes es mains dupeu-ple de Paris-. fi depuis il n’a pas efié aduer ty qu’on apourcha(fevne bulle à Rome, qui a efié expediee,par laquelle le Pape permet à ceux du clergé de France.^,^alliener leurs

504 Be U troißeme Guerre ciutl?^^ domaines amp;nbsp;reuenw iufejues à lafimmedt cent cinquante mil litires de rente-, pour exterminer tous ceux de la Religion.

Dit eftre notoire, que Je Cardinal Saincte Croix eftoit venu en France, pour faire publier le Concile,-ne fçaita quelleoccafio:enmefmc tempsonmit le? armes entre ks mains d.u: peuple de Paris.Etacftéaucrty qu’on apourchaf fé deux bulles à Romme, pour vendre du temporel du Clergé de Frâce, mais nefait en,quel temps lefdites bulles ont efté poürfuyuiçs : bien faic-que ce a effe àdeux.fois., . ...j:?.,?.

quot;Interroguê^filors q.ue lonßt.prendrelei armes auxplusfiditieux-de^Paris-, eeßoit point en intention de courir fus-a ceux de li Religion, nieu qu’ilfefit vne aJfemhleedeJ •ville audit Paris,par laquelle-laplus granit 0quot;faine partie efioit-d’adu/sde nemettrU point les armes entre les mains du peuple, que ce la fut refolu par l’opinion de.^ trois quatre ßditieuxfeulement. Cela fut au teps que le Cardinal de Lorraine •vint a, la Coût, ■ le Cardinal SainSlamp;^Croix arriua à RA; ris,fr quele Duc d’:Albepaffo.tt en. FladreS; ’ ce qu’il reßondantpeufbien fauoirxar en te temps-

amp; ouuertt^re d’icelle^y Ltu.ll. joy iempS'la ilfutentioyéparmonfieurle Mare-fihalde Vietlle^ville ven ledit Duc d’Alba

Dit, qu’il fait bien qu’on remit les at mes entre les mains du peuple de Paris au temps que le cardinal Sainde Croix y arriua,amp;: que le Cardinal de Lorraine vintàlaGour:mais d’autant que 1ère-fpondât eftoic enuoyé enuiron vn mois auparauant en garnifoU à Mets.auec la Compagnie demonlîeur leDuc d’Vzez, de laquelle il elloit lieutenant, amp;nbsp;qué delàauflî il fut enuoyé au deuant dudit Duc d’Albc, pour luy faire adminiftrer viures,amp; autres chofes nectflàires pour Ic paflage de fon armee,il n’a peu enten drcl’occafion par laquelle on fit repré-”' dre les armes au peu pie de Paris, nlinn

Interroguèyfi l’Bfié dernierdors ^u’ppar-ioit de faire venir d la cour Mofieur le Prin-C« de Condé fé“ Mtres Seigneurs de laReli-i fion^eßoit vne partiefade pour leurfairem ^nmauuaistoury

Dit, que mondit Seigneur le Prince deCondé ajcomme il lüy femble,fort -bien faiét de ne point aller à la cour, auquel on cuftfaitfcome il cuide) vnmau 1 Uaistour:amp;: plus auant n’a efté interro-

De la troißeme Guerre duller, gué;rcpccé,a perfeueré,amp; s’efticyfouf' figné, Seßac. Ainfifigné.

LE commencement deccftc guerre,le Concede Tandegou* uerneur pourleRoyen Prouece,auoit aflcrrtblé toutes les forces qu’il luyfut pofliblcdeceeofté ,amp;furlecommccc-mêc du mois de Nouembre,s’eftoit mis en chemin auec enuiron trois mille fan taffinSjamp;r quelque caualerie dudit pays» pouraller feioindreau camp de Mon-fîeur, comme illuy auoic cÂé mandé. PalTanten Dauphinc^e Baron desA-drcts(qui auoit tenu aux premiers troubles le party dcceux de la Religion) ayant leué vn regiment d’enuiron dixfcpt enfeignes de gens de pied,fe ioignit a luypres de Lyon,où ils furent receus par le feigneur duc de Nemours.Et paf fans outre,fe trouuercnt enfemblcmct au liege de Sanferre,petite ville presla riuiere de Loyrc:qu’vn Italien nomme Sarra(de la maifon de Martinegues,auquel on auoit donné le gouuerncment deGien)cenoicalîîegecdc longtemps. Pour ladefenfe delà ville y auoit bien

peu de gens outre les habitans: qui H' lent cous excreme deuoir, amp;nbsp;à diuctfes forties tuerent plufieurs des aflîegcans, ÖC enclouerenc partie de leurs pieces. En fin, apres y auoir iejourne quelque temps fans rien auancer ,reprindrenc leur chemin!amp; fut contraint Martinet! gués aucc honte leuer le fiege en plein minuit au premier iour de Feurier ,ô£ perdit à la retraitte quelques vns des fiens qui s’eftoyet e-feartez pour le four^ tage.

Le conte de Tande tira en Poiélou; ■ le Baron des Adrets en Lorraine, au eatnpdu ficur d’Aumalle, où le s'” duc ^e Nemours fut encore enuoyé, pour empefeher l’entree de France aux c* 1 ftrangers.

Acefte mcfme finie Roy auffivint lufquesà Mets,en la compagnie delà Koynefa mere amp;nbsp;du Cardinal-.ô^qua-tveiours auparauant fon arriuee furent tous prefehes amp;: autres exercices publi ques de la Religion interdits,leur teple clos, amp;nbsp;depuis défendu de mâger chair aux iours prohibez, fur peine de la vie.

3o8 'DelàtroifiemeGuerre duller, forces aflemblecs,s’approcha de la mO' tagne de Sauerncjamp;ficdefccndre cnl^ plaine dn cofté de Straibourg plnfieurs côpagnics d’eflite, tant de gens de pie^ que de cheual,qui fe logeren t amp;nbsp;forti^' crenten quelques villages furlariuie'^^ pres de ladite ville de Sauernesapparte-nantà l’Euefque de Strasbourg, quil^ fauorifoir.

En ce temps plufieurs chefs des com pagnies Françoifes,qui eftoyet retour' nees auec le Prince d’Orenge amp;nbsp;autres fieursamp;gentils-hommes, qui s’eftoyer auparauant retirez à Strasbourg amp;nbsp;ail' leurs, eftoyent allez falucr le Duc de Deux-pons, qui faifoit lés apprefts en toute diligence, lequel les receut forr humainementjamp;femonftra bienaflê' ôtionné à cefte caufe.En ce voyage les' de GenliSjprincipal chef defdites troup pes,mourut de heure chaude à Bergza* berlieu appartenant au Duc de Deux* pons,qui luy fit le meilleur traittement qu’il fut poflîble j amp;nbsp;fut bien dolent de cefte mort.

Environ lexxviii.Sr dernier de Feurier, les compagnies Françoifes de '■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b

amp; ottuerture d’ice Iley, Litt. II. 509 la Religion eftans logees à Geipi Sz és enuironSjVindrenc nouuellcs que l’ar-mee du d’Auinalle eftoit en la plaine pour les empefeher de fe ioindreàcel-ledü Duc de Deux-pons, laquelle s’af-fembloic vers Hagnau. Qui fut caufe de les faire recirer à quatre lieues du co ftc de Bafle, en attendant qu’ils eulTent plus certain aduertifTemét des defl'cins de leurs ennemis, amp;nbsp;de l’cftac de leurs forces.

L E ficur de Mouy ayant refolu d’en falloir la vérité, apres y auoirenuoyé à diuerfes fois gens amp;nbsp;efpions qui s’e-lloyent perdus,amp; qu’on luy en faifoit di uers rapports,partit auec fa compagnie enuiron les huiét heures du matin, n5’ obftantles grandes neiges amp;nbsp;froid extreme qu’il faifoit lors: amp;nbsp;tirant droiét à Sauerne,commanda àfon Marefchal des logis auec quelque petit nombre de cheuaux, de donner iufquès dedans le faubourg,pour fauoir où eftoyent les cnnemis.Ce qu’il fit,amp; donna vne gran de allarme à bien cent ou fix vingt chc-uaux eftas lors à la porte de la ville,def-quels il en occit plufieurs, amp;: en print

J ro De la troifieme Guerre duties, aucunsjdefquclsfutfçeu que Ies troup' prsdu fieur d’Aumalic eftoyent logées le long de la cofte de la riuicre de Sauer nc, en vn village nommé S.Ican,amp; autres, fans auoirpafle ladite riuierc. Sur quoy le fieur de Mouy fe retira au village de Gcfpydillant de Sauerne de cinq lieues du pays:où il feiourna iufquesau lendemain, pour faire referrer la plus paredes cheuaux de fa compagnie,qui aftoyent déferrez.

Les compagnies Françoifeseftans lors logees à K wer (Feld pres Bentfeld» furentmädees parle Duc de Dcux-pu$ pour s’aller ioindre à neufeornettesde Reiftres qui eftoyce vers Hodhurn près Haguenau.eequ’ils firent,Sc les trouue rent pres d’vne petite ville nominee PafFhoufs ( qui fignifie en Fraçois Cour des Prcftres)laquelJc apparciët au Conte de Hannau : les habitans duquel lieu voulas empefeher qu’ils n'y logeaflent» fortirent hors leurs barrières. Mais mal leur en print, qui ne fut fans regret aux François,d’au tât que ledit Conte fieur du lieu fauorifoit la caufe de la Religió-La ville fut pillée pour la plus part,S^ aucuns

amp;imtiertfire (ficelles, Liu.il. 311 aucuns des habitans d’icelle tuez.Tou-tefois apres vn cry public faiôt, la plus grande partie de ce qui auoic efté prins amp;tranfporté fut rendu y fut pendu l’Enfeigne du capitaine Thenot, qui a-uoit vne compagnie de gens de pied, pour feruird’excple aux autres. Ce qui contenta le Conte de Hannau, quife plaignoit auparuat de ce qui eftoit ad’ iicnu.

E s T A N s les François à Pa/Fhoufs,fe fitvne charge fur ceux du fieur d’Au-malleenvn petit bourg près Nonuil-1ers,appartenant audit Conte de Han-nau,non loing de S. lean amp;: autres villages fur la riuiere deSauernesOÙTarmee du fleur d’Aumalleeftoitlogee. Là, a-uccenuiron trois cens harquebuziers, amp;nbsp;quelque caualerie de ceux de 1 a Reli gion, pres dehuift cens hommes dus*^ d’Aumallefurentchaftezde leurs logis, où ils s’eftoyent barrez amp;nbsp;fortifiez, left quels fe retirèrent en feglife^ fortd’-vn Prieuré ouCommanderie cftant dedans ledit bourg,où furent tuez plus de trete hommes des Catholiques,amp;quel-ques vnsemmenez prifonniers, Delà v.iiii.

311 De U troißeme Guerreciuile^^ part de ceux de la Religion furet tucZ huiét ou dix,Centre autres le capitaine Helias,qui elloit peu de temps aupara-uât arriué du camp de Poittou^enuoye par meffieurs les Princes. Le capitaine^ Samt-chamant à la retraiôte receut vn coup d’harquebuié au gcnouil, dont il moui ut peu apres.

A V partir de PafFhoufs,l’armee ceux de la Religion rira vers Saueine amp;nbsp;villages oùcftoit celle du Ducd’Au-malle, lequel ayant adnertiflemenrde cela, fit tenir les gens en bataille pour défendre le paflage de la riuierc:amp;r ayar faiéf parvnenuid charger le bagage,fc retiraenuironle midy parles montai-gnesà trois ou quatre lieues delà.

DvRANTqucceschofes aduinrer, Meilleurs les Princes ayansfaiéf quelque feiour à Nyort amp;e: es enuirons,délibérèrent d’exccurer vne entreprinfe qu’ils auoyêt fur lethall eau deLuzignâ (full par la pratique dufreredu Conte de Montgomery quiy eftoit prifonnicr ou par autre intelligence ) amp;nbsp;à celle fin fe trouuerent le xx.iour du mois depe-urier d’alTez grand matin douant Lu-ziçnan J

ouuerture d’iceUe^t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;313

zignan, où quelques capitaines Sc fol-datsdes leurs entrèrent. Mais^eftants defcouuers ne peurent paracheuer leur cntrcprinfc, Sc s’en retournèrent fans rien faire,

D El’autrepart, Monfieurayant rc-ceu ce nouueau fecours, tat du Geur de loyeulé que du Conte de T ende, apres auoirfaiàmonftrcà lagendarmeriede deux cens milliurcs que la maifon de ville de Paris auoit prefte au Roy fur le temporel des Eccleliaftiques , rafl'em-bla fon camp, Sc tira vers Angoulmois-Toft apres amp;nbsp;en ce mefmemois luy ar- Rciftres nuerêt deux mil cinq CCS Reiftres fouz àMon-la coduitc des Contes ReingraiFamp; Baf-fompierre: lefquelzharaflezàcaulc de la longueur du chemin qu’ils auoyent ^aiftpour venir en France, deuant que feioindreau camp, feiournerent quelque têps es enuirons de Poiôlicrs.Mon-fieur cependant s’approchoit toufiours d Angoulefme,lcs attendant:amp; d’autac quil vouloitauoirvn pafTagefurlaCha rétc, pour pafler Sr repafler quand bon luy fcmblcroit, defpefcha le Capitaine La riuiere pour fc faifir de la ville cha

A Y A N s eu les feign. Princes aduer-tiflementdu chemin que tenoir Monteur, apres auoir donné ordre aux afei Depirr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de cecoftc,départirent de Nyort:amp;i

des Prin- ftirlccommencement du mois deMars arriucrentà S. lean d’Angcly, amp;delà marchèrent à Saintes auocleur batail-Ic.Monfieur l’Amiral alla auec l’auanr-garde logera Coignac, dont il partit le lendemain quatrième iour dudit mois de Mars,auec le iieur d’Andelot amp;nbsp;laça ualleric amp;!. harquebuziers de ladite a-uant-gardc.fitcoduiredeux collou-urincs amp;nbsp;deux pieces de çapagne, pout aller aifieger la villcdc larnac. Le capitaine La riuiere ce mefme iour eftoit monté à cheual auec fa troupe de caual lerie, pour aller battre l’eftradcduco-fie de Coignac: mais ayant defcouucrt de loin ledit ficur Amiral, retourna en grande diligence:amp;; lâns s’arrefter en la ville,fe referra dans lechafteau d’icelle, urnac qui eftoitalfczboamp;bicnflâqué.Tofta-if’ægc. pj.g5 ß cnnironné èâ afliegé de tous codez par ledit fieur Amiral. L’artillerie arriuee,on comença battre audroit delà

amp; ounerture d’icellz^}-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;15

delà porte du chafteau.Suile foir le capitaine demanda à parlemcnter.La cô-poütion fut aireftec le lendemain matin parleüeur de Bricquemau Jaiffé commis àce Ciege par monfieurl’Ami-ral.Lechaftcau piins,le VicôtedeMô-tamma entra dedas auec Ion regimét, ponrgardcf ledit partage. Cependant ledit rteur Amiral amp;nbsp;le rteur d’Andeloc fachans qud’armcedes ennemis ertoic fort pres delà, s’cftoycnt acheminez pour rccongnoiftrc Ieurcampamp;: logis.

L E fixieme iour dudit mois Mofieur le Prince de Condé aueclcs heurs Ami ral amp;d’Andelotiamp;lacauallerie tant de l’auantgarde que de la battaille ('-excepté le regimet du heurde Bricquemau quieftoit àlarnac ) allèrent à Beauuois fur Matta, oùcftoit Monheur aucc fon armee.Là ledit feigneur Prince fit ren-ger en b at ta il I e la cauallerie,laifsât derrière vncourtrau quelquenobre dera-bourins, qui fonnoyentcome fi fon in-farerieyeuftefté. Toutefois ceiourne fe fit aucune chofc,finon quelque cfcar moucEcà mouche du cofté du fieur d’Andeloc, Pcauuoîs LcsReiftresdeMonfieurn’eftoyét pas

316 De la.troißeme Guerre ciuilc^, encores iointsau camp:mais toft aprcJ yarriuerent.

A YANTMonficur perdule moyen de paftcr la Charente audit larnac, nio-ta plus haut,amp; au deflus d’Angoulefmc la pafla. En ion chemin il print le cha-fteau de RuiFec,das lequel eftoyenten-uiro quatre vingtsfoldats, quipairercc au fil de fefpee.Fut auifi furpnnic la vih le de Melle au paysdcPoiftou,amp;: lagar nifon d’icelle femblablemét mifeauâl dercfpec. Apres queMonfieur eut paffe la Charente,il vint à Chafteau-neuf, qui eft fur le bord de ladite riuicre,oùil y auoit vne garnifon de cinquante fol-datSjlefquclsfans refiftence rendirent ledit chafteau.

Les Princes ayans entêdu que Mo* fieur auoiegagné ce paflage, deparnrêt de Sain(ftes:amp;s vindrét loger à Coignac, amp;monfieur l’Amiralaueclauant-gat-de à larnac amp;: es enuirons.

L E vendredy xi. iour dudit mois, Monfîcnr auec toute là caualerie Si quelque nobred’harquebuzicrsfe vint prefenter en bataille au deuaht de Coignac, faifanc mine delà recognoiftre pout

pour I’afsieger, cependant qu’on faifoic redifier le pone de bois de Chafteau-hcuf, abbacu par ladite garnifon. Les Princes eftoy ent lors dans Coignac,ac-Compagnez de leurs trains amp;nbsp;quelques gentils-hommes de leur fuicte feulement, d’autant que leur gendarmerie eftoit logee aux villages circonuoifins. Parquey ils enuoycrent incontinêt vn gentilhomme par l’autre cofte de la ri-uierc,aduertir le heur Amiral amp;nbsp;d’An-dclot qu’ils montaflent à cheual vin-fentà eux.mais ledit fleur Amiral voyant qu’il eftoit defla tard, amp;nbsp;qu’il ne falloir laiiTer le pont delarnacfans bonne amp;nbsp;forte garde,pria le feigneur d’Ande-lot d’aller vers meffleurs les Princes. E-ftât lefeigneur d’Andelot à mi-chemin h plus grand’part des trouppes quie-ftoyent allées deuant Coignac,vindrêc pour furprendre le pot de larnac : là où ils trouucrent ledit feigneur Amiral, qui leur fit tourner bride,amp; y en eut plu fleurs de pris amp;nbsp;tuez. Ce foir, pour ne perdre temps, amp;: donner ordre aux aftai rcs,melfleurs les Princes tindrent con-feil aucc le fleur d’Andelot,ôô les autres

31S De la trotßeme Guerre ciuile^t capitaines qui eftoycnc à Coignac.-oùil futrefolu quelc Samedy cnfuiuanttoU te l’armce deflogeroit, prenant le chemin entre Chafteau^neufamp;s Angoulef* mc.Ce qui fut fait,amp; logea monfieur fquot; Amiralà^l’anantgardeà Baflacamp;: aux enuirons,amp; meflieurs les Princes à lat-nac.Ccmefmeiour,quieftoitle douzie me dudit mois, ledit leigneur (Amiral alla auectoute l’auargarde iufquesdouant Châfteau-neuf, pour recognoiftrc le logis de toutes les trouppes,amp; voit quelle feuretéily pourroitauoir. Lail reccut aduertiflement que les ennemis auoycntfai(â vn pont de bois, ioignant ccluy de pierre, audit Chaftcau-neuf, pour le lendemain paflcr toute leur armee en plus grade diligence. Sur quoy il retourna loger à BalTac, ayant laiflc pour faire rctraitte les compagnies de cheuauxlcgcrs du heur de Soubizeôi Pluueau,qui demeurèrent derrière re» gees en bataille en vne plaine pres Cha Iteau-neuf iufques à la nuift.Or pource que toute farmee des Princes,àcaufe de f incômodité du lieu, eftoit lors fort efcartecdls mandèrent à monfieur l’Amiral

mirai,par le Baron de Pardillàn,qu’ils le prioyéc de faire partir des le matin tout le bagage, artillerie amp;nbsp;gens de pied, amp;nbsp;pareillement aiiertir toute la oaualerie qu’ils fulTant dés le poimä du iour auprès d’eux;amp;^ qu’ils feroyent le fcmbla-ble à ceux de la bataille.Ce que ledit fei gneur Amiral fit en toute diligence : amp;nbsp;enuoya toute la nuid auertir les capital nes.Mais,ou par faute de ceux qui en a-uoyent la chargc,ou par la tardiueté d’-aucûs, ils ne furet prefts à marcher qu’il ne full plus de neuf heures.-mcfme-mentla compagnie de chcual du capitaine Pluueauamp;fon regiment de gens de pied Monfieur FAmiral ne voulant point perdre fes gens,les attendit fur le bordd’vn petit r uifleau, qu’il fai foi tgar der par quelques harquebuzicrs.Cepe-dant farmee de Monfieur auoit pafiTc la Charête toute la nuiétjCn la plus grade diligence qu’il fut poflîblc , deuant laquelle ledit feigneur Prince feprefen ta en bataille au deflusdu village de Baf fac, attendant le relie de fes gens- mais en fin»voyantque Tauantgardc nes’a-uançoit point,vint trouuer ledit feign.

3X0 Delàtroifieme Guerreciuïle^t Amiraboù ils parieret quelque peu en-fcmblc,amp; prindrent rcfolution dcfcre-tirer.-parce qu’ils n’auoyét pas la moitié delà caualerieaueceux,auflî quetouS leurs gens de pied eftoyent délia à plus de quatre grands lieues de la. fuiuant ce qui auoit efté arrcftc auparauant,de ne combatte ce iour-la. A celle fin l’Amiral commada au lîeurdela Noüedc demeurer auec quatreou cinq cornettes fur le derriere^ôt faire la retraite: Si qu’iladuertift fouucc,s’ilcftoic charge. Mais ayât fait enuiron vnc demie lieue de chemin» ledit lîeurdela Noue fut chargé d’vnegrolTc trouppe decauale* ric:amp; fut fouftenu du feigneur d’Ande-lot fi à propos, que pour celle fois n’y eut pas grand efFeôt:amp; recômença-on à s’acheminer commeparauant.Maisv-tiedemieheurc apres ils reuindrent a-uecvnc plus grande force: amp;cllantle ficur de la Noîie près d’vn petit village, faifant tefteàrcnnemy,cut fon cheual tuc.-amp; les trouppes poulTees iulques fur les bras du feigneur d’Andelot. Lequel les ayant ralliez auec luy, contraignit 1’ cnnemy d’abandonner le village; amp;y

amp; ouuertured‘icenc_j^ Liu. II. 311 en eut plufieurs bleflez tuez. Mais F-Amirab d’autre part voyoit toutes leurs trouppes fe renforcer du coftéde main gauche^manda au feigneur d’An-delot qu’il s’approchaft de luy : â mo-lîeur le Prince, qu’il le prioit d’auancer Ce qu’il auoit de fa bataille.Ce que ledit feigneurPrince fit,amp; recula iufques auprès de luyj lé rengeant en battaille au piedd’vn couftau à main gauche. Sur ces entrefaites les ennemis enuoycrêc quelque nôbre de harquebuziers pour gaigner le village, mais ils en furet auf-fi foudainemét repouflez par quelques enfâs perdus du capitaine Pluuyau: qui eftoittoutee quelefieur Amiral auoit d’infanterie.Et à l’inftat vint vn gentilhomme vers ledit feigneur, qui luy dit que les ennemis le venoyent charger a’ ucc grandes forces, prenans le chemin entre monlieur le Prince luy. Ce qui luy fit tourner tefte droit à ceux-la: Sô auec trois cens chenaux, luy marchant le premier, les chargea fi roidemét qu’il en fit tomber grâd nombre, amp;nbsp;palfaou-tre.Mais eftasfouftenus par lerefte de leur armee,fut cotraint d’attêdre mort-

311 Delà troißeme Gu^re cittdcJ, fieur le Princedequel le voyat ainfi prcf fé,apres auoir faiâ: prières à Dieu,donna auec quatre ou cinq cornettes à tra-ners la meflee ü courageufemefit que rien plus, mais à l’inftât vng grós bataillon de Keillresluy vint doneren flanc, qui mit en route toute fa caualleric. En .. cefte charge de Reiftres il eut fon che-) ■ ual tué,qui toba fur luy, paflans lës~en-nemis plus outre^tcllemct qu’il demeu-, i ; ra engagé iufques à ce qu’il fut rcco--Vgneuparles‘'dcS.lea,amp;cn mcfmcin-liant par le fleur d’ArgencCjtous deux gentils-hommes FrSçois, qui promirét qu’il leur coufteroit la vie, ou ils luy fau ueroyent la flenne. Mais le bruit eftant . parl’armee des ennemis quclediâ fei-C gneurPrince eftoit prifonnier,y accou-rurêc plufleurs, entre lefquels vn nommé Montefquiou,c^itaine des gardes dé monflëur frere du Roy,s y trouua,le-quel par derriere luy dôna vng coup de piftole dans la telle, qui fortitau del-foLibzde l’œil, dot lediét feigneur Prince mourut,au grad regret de tous ceux quiauoyentla vertuen quelque recô-mandation,amp; portoyêt vraye amp;nbsp;entière af-

reaffeólionau bien de la Couronne de Frâce.Car c’eftoit vn Prince, par la con fellion mefme des lès ennemis, des plus généreux amp;nbsp;vertueux qui puifset eftrc: lequel en toutes les affliétions quila-uoit eues,grades amp;nbsp;en bon nombre,s’c-ftoit toujours monftréconftat amp;: ma-gnanimeà merueillcs,amp; enfesprofpe-rjtez trai6tableamp; modefte , ayniant la paixlurtouteschofe s,amp;: tant aftèôtion-néau feruicede Dieu amp;nbsp;de fon Prince, qu’j] mefprifoit tous dangers en ce qu’il penfoit eftre de fon deuoir, monftrant par efFcôt ce qui eftoit eferit pour deui-fe CH l’Enleigne de facopaignie de gen-darmes,PRO christo et patria

Encefterencôtrefurcttuezde la part de ceux delà Religio enuiron deux cés hommes en tout, amp;: trente ou quàfàn-te^ifonnîèTsjcritrcautresle baÀard de Nauarre,les fieurs de Soubize,laNoüe, laBarbee,laLouë, Stouardamp;s Chafte-lier-portaut: dcfquels les deux derniers furet depuis tuez de fang froid à coups de poignard,mcfme ledjct heur de Cha ftelier parvngnomméColseins. Delà

X4 JD? U troißewe Guerre duties, part des Catholiques furet tuez le Cote delà Mirande, Italiennes Barons d-Ingrâde amp;e. de Prunayjes heurs de MSt^ falez, dcMorette,MôtcanurCjLiniereSj capitaines de gendarmes ,0^ che-ualiers de l’Ordre,amp;:plufieurs autres. CefutleDiman^ ehe XIII. lourde Mars

Prince de Condé,ceux de J la Religion ayas receutei-le perte,fachant Monfieur que les Princes de Nauarreamp;d’Anguie auoyent paflela Botonne: délibéra de taBoton lesfuyure. Pour ce faire il départit de ne riuic-larnajtamp;vintàDampierrejOÙil pafla la riuiere. Il logea fon armée à demy-lieuë pres de Sainóf-Iea-d’Angely,pour execucer certaine entreprinfe qu’il a» uoit dans ladite ville,par le moyê du capitaine du chafteau.Cependantl’armee dcfdits feigneurs Princes paflala Cha-rante,tant audit Thonic-charante qu’à Tallebourg ; retenanslcs bafteaux de .xiij.

Retour L ARoynedeNauarrcs’en retourna OC lâ IvOl \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1/“

ncà la a la Rocnellc_,apres auoir raie plulieurs Rochelle rcmonftrances tant à monfieur le Prince l’on fils,qu’aux gras feigneurs amp;nbsp;No-' ' blelTeeftant en ladite armee.

Ä PRES que Monfieureut entendu queladite armee auoit paffe la Charan* te,voyant que fon entreprinié lur la vil Je deSaindllean-d’Angcli eftoit defeou-uerte,nela pouuant mettre en execution, s’en retourna delà où il venoitjal-fauoirà larnac, Chafteau-neuf, amp;aux enuirons d’Angoulefmc, attendant U ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commodité de mettre à execution vnc

autre entreprinfe qu’il auoit fur celle ville, par le moyê du capitaine du Parc.quot; laquelle fut dclcouuerte en la façon qui fera dite ci apres.

E ST AN s lefdits feigneurs Princesau delà de la Charante , voulurent rcco-Rcueuë gnoiftre leur forces, commençanspte-deiaca- miercmentàIcurcaualleric,puisàlcuf “ infanterie comme il fera déclaré cy a-pres. Pour ce faire toute ladite caual-îerie futmandeeen vn melmeiour en deux diuers lieux. Le Prince de Navarre

reauecle fieur Amiral rccogneut la bat taille ,amp; les (leurs d’Andelot amp;nbsp;Conte delà Koche-foucautl’auanc-garde. Ily fut rccogneu cnuiron quatre mille clie uaucheurs bien motezSc armcz.amp;ayâs bó cœur de pourfuyure la caufe iufques à bone ifrue.Làfut leu à ladite caualle-rie^comme monfieur le Prince de Na-uarre (édcclaroic chçfde ladite armee, amp;nbsp;qu’il promectoit de n’abandonner lo campiufques àvnebonncpaixô4 beu-, reufe ifTue. amp;: pour ce faire n’y vouloir clpargner fa vie ny fcs biens.Cefte ledtu Serment re faite,ladite caualleric prefta ferment de n’abandonner l’armee fans fon con- „„fg. géjSide n’y efpargner vie nebiens.

Lendureau,capitaine de cent chenaux legers,le reuolta apres la fufdite rencontre, prenant le party du Conte du Lude eouuerneur de Poitlou. Apres Ion reuoltement , il ht mule maux arcuoke. ceux de Religion , exerçant de grands brigandages ôô piller ies fur eux.Mefme fousombrede fes cafaques blanches , qu’il faifoit encore porter à fa troupe, il furprint le chafteau de Mot-agu au bas Poiâ:ou,meccant au fil de l’efpee la gac-x.iiii.

318 Delà troißeme Guerre ciuile^t nifon. Il faifoit plufieurscourfes par le PoiôtoUjCanc quelefditsfeigncurs Prin ces y enuoyerêt douze cornettes de ca-uallenc,amp;;les regimens degens de pied deslieurLamoußbn, Sainâ: Magriiiamp;^ Montamma, fous la charge du lîeur de laRoche-enard,pourdefFaire ledit Le-dureauôô fa troupe ; toutefois ne luy peurent rien faire, d’autant qu’il fe fau'* uoittouliours deviftelfc, par bien co-gnoiftrelesadre/fes du pays.

L E s DIT s feigneurs Princes cftans a Saintes,receurent aduerti/Tement de 1’-entreprinfe que Monheur vouloir exécuter dans Angoulcfme : pour laquelle empefeher, outreles regimens de gens de pied des fleurs de Mont-brun amp;nbsp;de Mirabel, qu’ils y auoyent ia enuoyez; ainfl qu’ils feurent que Monfleur pre-noit ce chemin,deipefcherent encores le Conte de Mont-gômery pour y aller; ô^pour fon efeorte luy ordonnèrent dix cornettes decauallehe. Or ledit lîcur, pour mettre à cxecutio fa charge,au co mencemcntdu moisd’Auril mandales dix cornettes le venir trouuer àPons,amp; s’y rendre le lundy quatrieûne d’Auril fur

amp;^ourfuitte d'iceHc^-, Liu.III. 319 fur le foir. A Ion arriuce troiiua que feulement ßx cornettes eftoyêt là venues: amp;nbsp;apres y auoir attendu les autres quatre, voyant qu’elles ne venoyét pas, départit de ladite ville de Pons aueclcs fix arriuees. Il chemina toute la nuiéh, fi q le lendemain furie matin fe rendit dedans la ville d’Angoulefmc fans aucun empefchement.Lcs autres quatre cor-netteSjparuenues qu’elles furent à Pos, femirêt en chemin pour lùyure les autres fix.-mais quand elles vinrent auprès deChafteu-neufjfurentmilèsen route par vn grâd nobre decauallerie mife en embufeade pour les furprédre. qui leur dona lachafle iufques à Cognac: où re-brouflàns chemin', fefauuerentde vi-ftefle. A celle defroute le fieur de Chau- Capîui-inont , capitaine de l’vnedes fufditcs cornettes, y fut prins auec quelques pans, autres : amp;:enuiron trente ou quarante tuez.

Si toll que ledit Conte deMontgd-meryfut arriuédans la ville d’Angou-lefme,ilcommençaày mettre bon ordre,à ce que la ville ne full furprinfe.Ec d’autant que ceux qui faifoyent au par-

d’Angou au Parc (qui eft vn nouueau baftimenc lefine. ioint à la vilic^ tellement qu’on ne pou uoit eftrc aduerty de cc qui s’y faifoic; à caufeaufll que parla Ion pouuoit mettre denuift gens dedans, fanslefeu de ceux de la ville: ledit (leur Côte fit percer les murailles,amp; ouurirles portesdu cofte dudit Parc. depuis les rondes delà ville y paftbyent,amp;: vifitoyent les gardes d'iccluy. Aulfi il ofta le capitaine dudit Parc,pourcuiter trahifon ordonna quêtons lesfoirs lesgardesdcce lieu fuflent changcesjenfuyuant le fort tiré à la place.

Il A ESTE parlecydelTusdelàprin Le Duc fedii Duc de Roannois, lequel ayât te-de Roan- prifon à la Rochelle iufques.au cotn menccmentdu mois delanuier,fut dc-liuré fous promefte q u’il fitde payer das Rjnçon trois moisx X.mille liurespour rançon: promiic. fautede cc,dans cc terme reoenir à la Rochelle tenir prifon. Toutefois a fautede payer ladite fommefut en ce tempsfommé de lapromefte, laquelle rcfufancd’accomplir,allcguoit qu’il a-uoit dôné fa foy à feu môficur le Prince

^pourßiitte d^iceßc^,Uu.iii. j j i deCondé, amp;nbsp;que par la mort d’iccluy il en ellüic acquire.

ü R Mo n iî e U f e ft O i t to U fi ou rs à l’c n -tour delà ville d’Angoulefme, maisay-antleu l'ordre que le Conte de Montgomery auoit donné,Sc continuoit audit Angoulelme, n’y pouuantrien atte-tcr,lc X11. de cc mois d’Auril partit de là: amp;nbsp;print fon chemin en Perigueux. Palîantpar Aubeteire, print à compo- Lccha-fition le chalàeau: pour la garde duquel le fleur du lieu cntreccnoit enuiron cëc re prins, hómes.lls endurèrent feulement quelques volées de canons , puis fe rendirent leurs V ies fa U U es. amp;nbsp;n c an t m oi n s a-preslarcddition aucunsd’iceux furent tuez, amp;nbsp;le s'quot; du lieu arrede prifonnicr, D'Aubeterre iltiraà Mucidan ville de en pchg Perigueux,au deuat de laquelle le fleur deMont-lucauccfcs forces l’attendoit, Arriuee que fut l’armcc, on commença de battre la ville de telle furie que la brefehe fut toft faite. Il y auoit en la ville enuiron dcfcpcàhuidvingtsfoldats gés de pays, lefquels voyans laditcbref-che défia fort grande, defcfperans de la pouuoirgardcr,pour cftre par trop peu

de gensd’abädonncrentjamp;s fe retirerent au chafteau,qui elloit alTez fort.Lesgés de Monû'cur ayansgaigné la ville, diel-ferent la batterie contre le chafteau.La brefcheyeftantfai£le,rairaut quand quand fut donné. Les affiegez louftin-rêt le premier aflaut,amp; deux autres fui-uans:tanc qu’ils repouflerent les aflie-geas fort vaillamment, dont ils en tuèrent grand nombre. Q_uoy voyant MÓ-/ieur,apres auoir affeuiace des aflîcgez, s’approcha pour parlementcf amp;fit tant qu’ils fe rendirent leurs vies faunes. E-ftans fortisdudiélehafteau, nonobftâc lafoy qui leur auoit eflé promife,furent tous tuez à fang froid.

Monsievr perdit grand nombre de foldacs en ces aflauts, amp;: aulîî de çras feigneurs amp;nbsp;capitaines. Le Conte de du Conte Btiflacy fut tue d’vn coup de harque-dcBrUTac buzc aumufcle gauche temporal. 11e-ftoit braue feigneur,donnât à tous grade efperance de foy.amp;: mourut aagé de vingt cinq à vingt fix ans,ayant de gran des charges en la Fraeexar ileftoit che-ualier de l’Ordre,Capitaine de cinquâ-te hommes d’armes des ordonnaccs du

! Roy, Colonnel general de l’infanterie Françoiie du cap de Monfieur; amp;nbsp;auoic auffi vn regimét de quarante enfeignes de gens de pied. Son frère luy fucceda prcfques en toutes fes charges,excepté del’cftatde Colonnel general, qui fut donné au fieur de Strofsi. Mourut aufsi auditfiegcle Conte de Pampadou, amp;nbsp;jcSim-pluficurs autres,en nôbre de cinq à fix padou cens. Ç Mucedan prins en ce moisd’-Aunl, Monfieur reprint le chemin d’-Angoulmois:amp; le fieur de Mot-lucretourna en fongouuernemcnt.

La reucuêde la cauallerie de l’armec dcsPrinces faide,ils voulurent aufsi re-cognoiftre leur infâteric:amp;:pour ce faite le fieurd’Andelotfut defpefché:afin de fuyure les villes qu’ils tcnoyêt, pour faire la reueuë des garnifons. Il départit donc fiir la fin d’Auril:amp; fuyuant les gar nifonsjfit fairelesreueuës en fa prefen-ce.Puis fur le commencement du mois de Mayfe fentant malade,retourna à Sainéles.Sa maladie augméta tellemêc qu’il mourut le Samedy VII. iour dudit tamott mois de May m.d.lxix,au grand regret Scdefplaifirdetoutel’armee, d’autant lot.

354 Delà troißeme GueYre ciuiliLJ, quec’eftoic vn lageamp;e: hardy feigneur, appelle communcmcc Le chevalier SANS PEVR.Son ertacdcColonnelgenc ral de l’infanccrie Fraçoife fuft done au ßeur d’Acier, amp;nbsp;fa compagnie degens d’armes apres fon decez a elté comma-dceparle heur de Bcauuaisfon lieucc-nac.Onrcftimoicauoir efté empoifon-né:Si mefme les médecins qui vilicereC fon corps,l’ont ainli rapporté.

Tost apres en ce mefme mois audit Sainftes mourut le heur de Boc-card,feigneur de confeilamp;de proelfC) apres auoireftélonguemét malade. So cftat de Grad-maiftredc l’artillerie fût donné au fieur de Gélis fon gédre,aucc fa cornette de caualleric.

Avx montaignes de Dauphine (’afin denelaifier rien en arriéré qui aie erté exécuté pendant le fufditmois d'-Auril ) 11 y a le chafteau d’Eifi'eilles près de Briançon, dans lequel le Roy tient ordinairemêtvne morte-paye de quelque nombredefoldats. Vn Capitaine nommé Colombin,natifde Grenoble, à l’aide de certains du Bourg d’Oyfans, eftant aduerti que la plus grande partie

^pourfuitte d’icellesj Liu.IlL 3 j y tie de ladite morte-paye eftoyent fortis dudit chafteaUjle xn. de ce mois le fur-print amp;nbsp;s’en fit maiftreme trouuant autre refiftence que celle que donna le Capitaine de la placedequel eftant bief fé d’vne faarquebuzade,fe rendit.Or d’-autât que ledit Colombin s’eftant emparé dudit lieu, s’amula pluftoft à ab-batre des images , que d’auitailler le chafteau de choies necefiairesdes communes voifincs dudit chafteau foudain l’affiegerentjpour l’empefcher de fc mu nirde viures, defquels on fauoit ledit chafteau eftre defgarni.Lcur liege con-r tinua enuiron quinze iourSjôd tant que ledit Colombin rendit la place par co' pofition d’auoirles vies faunes. Etnc-antmoins lafoyne leur fut nullement tenuc,ains furenttaillezen picce,excc-pte Colombin, qui fut mené à Ci eno-ble,amp;; eut la vie faune,

A P R E s la reueuc generale de l’infan terie dcfdits feigneurs Princes,le lieur de Pilles eftât de retour de Gafeongne, fuftpareux defpefché ponrfefaifîr de Pilles w-l’illedeMcdoc'.quieft vnerichelllequi nbsp;nbsp;nbsp;Jquot;’

536 Delà troißeme Guerre ciuilcj, tenanten long enuirô feize ou dixfcpt lieues,amp; quatre ou cinq de largeur.Ay-ancappreilé bafteaux neceflaires pour paiTerla Gironde,s’embarqua auec enuirô deux M.hômesdepied.'amp;defcen* dit en ladite Ifle,prenant port fans em-pefchement.il fe fit maiftre d’icelle à 1* improuueu,amp;y trouuade grandes ri-chelTes, defquclles luySi fes foldats fe chargèrent.

P A Rie moyen de ladite Ifle ilafsie-gea Bourg ville au Bourdelois; mais toft apres eftant rappelé par les Princes,le' ualcfiege,amp; reuintau camp. Audit fie-geæourut le fieur deValphenieredieu-tenantde feumonfieur d’Andelot en fon regiment degens de pied, bleiîé d ' vneharquebuzade à l’efpaule. Son régi Rouray. mentfutdonnéaufieurdcRouraygen til-hômcFrançois. Ce fut fait fur la fin decemoisdeMay.

Estant Môfieur de retour au pays d’Angoulmois, apres quelq (eiour faid: par fon armee du cofté de Ville-bois» manda par vntrôpette fommerla ville ^ngou- d’AngouIefme de fe rédreà luy. Ce que fomm; rcfufant faire, print fon chemin vers le Berry»

amp;p6«yßtitte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;537

Berry, pour là ioindre les forces du duc d’Aumalle qui cftoit audit pays.Lc Cote dcMont-gömci y donna fur la queue de fon camp, amp;: cn deffit quelques vns.

Madame la Marquiic de Rottclm ayantfeeu les nouuellcs delà mort du Un. Icu feigneur Prince de Condé fon gendre , (emit en chemin pour venir ala Rochelle,oùertoit la Princefle veiuc ƒ dudit feign, fa fille. Ellepaflaà Samtf-leâ d’Angely : amp;nbsp;de là alla à Thonycfur Boutonne, où ladite Princefle vefue la vint trouuer.Toft apres ladite Marqui-fe retourna en Frace, fans emmener ladite fille comme elle auoit délibéré fai-rc:amp;ce d’autant que laditePrincefle ne Voulutabandôner fes enfans qui eftoy-enc à la Rochelle : où elle retourna. O n penfdit que ladite Marquife fuft là venue pour moyenner quelque paix:mais il n’en cftoit ricn,d’autat qu’ellcy eftoic Venue fculemet pourl’occafioncy def-Ûjs touchee?Cefutcnuironlafindcce mois de May M.D.Lxix.

Vcommcnccment de ces guerres ^^ies feigneurs Princes ayaiis euad-Ueitjffcmét qu’onfaifoit entrer au Roy-

338 Hela troißeme Guerre ciuile^, aume grand nombre d’eftrangerspouf fortifier les Catholiques, délibèrent fai redemefmepour fefortifier. Et lâchas que le Prince V volfoane Duc de Deux-pons. ponsauoiE Icucquelquenobredegen-' darmericjtancde pied que de eheual, pour la tuition de les pays : enuoyerent pardeuers lu y, pour lefupplierdeleut vouloir donner fecours en leur fi vrgen te neccfhtc : ôr auec fon armee amp;nbsp;autre plus grande qu’il pouuoit aflembler, venir en F rance. A quey ledit feigneur Duc s’accorda, amp;nbsp;promit leur donnet fecoursde toutesfesforcesa Etconi' bien que pour lors elles ne fuflènt encores aflembleesjtoutesfois peu de temps apres il commença de lesdrefler pout venir enF rancc.Ce que fachant le Due d’Aumallc,quieftoit en Lorraine pour les occafions cy deuant touchées,luy fit vn defpefche par vn fien gentil-homme , par lequel il luy faifoit entendre, Que le bruidl çouroit, ept’en grande duDued’ diligence il faifoit amas amp;nbsp;leueeparAl-Aumalle Icmagnc de gens de guerre,pour venir ceux qui veulent atten-ponts, ter contre la Couronne de France, Si qui

qui faifoyent guerre ouuerteau Roy. Ce que neantmoins il n’auoic voulu croire, come il ne croyoit encores, que luy eftâc tel Prince, voulut fauorifer en aucune forte les rebelles à l’encôtrede la Maiefté: veu mefme l’ancienne amitié qu’auoit la maifo eleâorale des Côtes Palatins du Rhin auec la Couronne éeFrance. Neantmoins que pour en. lauoir la vérité) fa Maiefté luy auoit dôgt; né charge de luy faire ce defpefche. d’autant auffi qu’il auoit charge de fadi-teMajeftéjd’empcfcherrcntrccdeFrâ-ce à tous ceux qui y voudroyent venir, pour donner fecours aufdits rebelles: ce il efperoit de faire, ouylaifler la Vie.

L E Duc ne fit rcfponfe promptement,ains attcndoitque fon armee full prefte. ^Apresauoirreceulcs Reiftres il commença de marcherjVena t à la coté de Bourgongne.amp; paruenu qu’il fut aux lilieres de France, en attendant fes Lanfquenetz, qui n’eftoyét encores ar-riueZjfitrefponfeàla lettre dudit fieur Lettre da d’Aumalle; laquelle il addrelTa amp;: en-uoya au Roy. Au commencement ponts.

apres le recic de la fufdite lettre, rcfpon doit que ces années precedentes plu-fieurs Reillre-maiftres auoyent palTé par fus fa duché de Deux-pots fansluy auoir demandé paflage, donc fon pays auoicefté tellement endommagé, que fur la plainte que luy auoyent fàiétfesfu ieélz.ilauoit amallé quelque gendarmerie tant à pied qua cheual,pour em-pefeher q fadicc duché ne receuft plus tel dommage. Cependant fes coulins Contenu» amp;nbsp;bien-aymcz les Princes de Nauarte des lettres Condé, luy ayas faiét rcinôftrcrl-duDuede. . » r ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c -r ■ i

4'-‘or2itoic alccontie d’eux pour les priucr de leurs vies, bies amp;nbsp;exercice de leur Religion, contre U foy du Roy amp;: fes Edicts de paix n’ague-res faiéts.-Quenon feulement eux,mais tous les grands feigneurs,gentils-hommes amp;nbsp;autres faifans profelfion d’icelle Religion, eftoyent miferablement de-chafl'cz amp;:banis de leurs maifons,amp;leur biens faifiz fouz la main du Roy, amp;nbsp;ph' ucz de leurs charges amp;nbsp;cftats: Mefmes qu’on auoit leuc de grofles armées pour leur courir fus, amp;nbsp;les mettre en pieces;

qu’à ces fins iournellement onfaifoit . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en-

à^pourfuùte d’icellc^^-, Lîti.IIT. 541 entrer des eftrangers audit Royaume; l’ont fupplié de leur vouloir donner fe-cours de fes forces, amp;nbsp;s’en venir en Fra-cedequel fecours il n’a peu ne deu refu-1er,les voyant en telle calamité amp;Sop-prcffion.Que tant s’en faut qu ils vucil- Les rai-lent attéter aucune chofe corréla Cou-tonne de F race ( comme il elf porté par Deux-les lettres dudit ficuvd’Aumalle ) que P®quot;“-mefmelefdits Princes ont déclaré par leurs eferits qu’il a, fignez de leu rs propres mains :Qu’eftant venu en France, s’il cognoit qu’il loit ainfi qu’ils voulîl-fentattenter contre ladite Couronne: qu’ils le prient non fculemêt de ne leur donnerîecours en vnefimcfchâce en- ' treprife,mais le ioindre aucc leurs enne mis, pour leur courir fus öó mettre en pieces. qui luy fait croire q Icfdits Princes font bien elloigncz des calomnies que lefdits ennemis leur impolént: ôc qu’ils aymeroyent mieux eftre en repos en leurs maifons,q d’eftre en cefteguer- Lc’ Printe,! laquelle ils ont efté tirez par force, pour fc garantir de l’oppreffion qu’on dre les ar-leurvouloit faire.

542- De Utroïfieme Guerre cwile_j, fin le Duc Cafimir,és autres guerres k' uoitfon armee en Allemagne pour pareil faiâ:, on luy fit entendre le raefmc, pour le deftourner de douer fccours au Prince de Condé.-afiauoir q c’crtoit cou tre fa Maicfté que ledit Prince de Coude auoit prins les armes: amp;: neacmonsil abiêveu que par les Ediólsdepaixprt' micramp;: dernier, ladite Maiefhéa toul-ioursapprouué Icfaiól du fufdit Prince, corn mepoLir le feruice d’icelle.

Qve pouroffcertoutfoufpeçôjilde' claroit,qu’auifi biê entrepréd il ce voyage en France pour le fecours des plus petits de la Religio reformée, que pour lefdits Princes de Nauarreamp;dc CoU' dé: aufquels petits il ne peut moinsfai-rc( comme Prince Chreftien qu’il eft) que de leur tendre la mainpourallera lefus Chrifl:.Etafin quefaMaieftepuÜ fe croire qu’il n’entreprend ledit voyage pour butiner les biensde les lu biets, ou pour quelque autre profit particu-lienproteftoit quefifadite Maieftélail-fe iouyr lefdits de la Religion de fexer^ cice libre d’icelle, fans acception ou di' ftinéfion de perfonnes amp;nbsp;lieux, enfeni' ble

à'potirfuitted'icellesi Lw.III. 345 blcdeleursbiensjhonneiirsamp; charges, ^^Duoquot; auccles aflciirances i equifcs:qu’audit de Deux-cas il offre s’en recourncr, caffer fon ar-fncCjamp;s quitter tous les fraiz par luy fou-ftenus, tant pour la leueede ladite armee , que du paffage deldits Rciftres-maiftres, montant à plus decent mille elcus. Protertant que h les chofess’en-aigriffent àcaufe delà venue en France,à faute d’accepter les iuftes Sd bié rai fonnables offres, que ce ne viendra de foncoffcjamp;sneluy pourra eftreimpute pour l’aducniriains la faute fera aux au-theurszamp;i: confeillersde cefte guerre e-ftans pres de la Maiefté. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Ayant receu fesLanfquenets, ledit Ducentra enFrance,amp;: paffant par la Bourgongne,vint à la Charité:eftant toujours coftoyé, ou deuant ou derrière gt;nbsp;parl’armeedes Ducs d’Aumalleamp; de Nemours: toutefois fans l’ofer aucunement attaquer. 11 arriua doneques LaClurî-fans empefehement deuant la Chari- ‘éaisic-té, enuiron le feizieme iour du mois de prinfe. May.laquelle ilfitbatreaffés rudemét, de forte quelabrefche fut incontinent

344 Delà troißeme Guerre ctuile^, faiile. Le ficur de Mouy pafla Loere au deflus de ladite ville,ayat enuiron trois cens harquebuziers,auec Icfquels il gagna le faubourg du cofté du ponnqui cl branlacellcmenclcsa!siegez,qucledid: Duc entrant parla breltlie dedans la Ville,micau fildel’cfpeela garnifonqiU la defendoit. La prinicfulL faiéte bien a propos, d’au tant que n on eu ft attendu quelque peu dauantage, ileftoit en dager de n’y entrer point : à caufe du g'2d lecours que le Duc d’Aumalley noit. Car la villccftant prinlc,il fuft rc-cogneu nogucresloin d’icelle, aiiecen* uiron dixhuiccens cbeuauximais ayant feu cefte prinfcCentree, s’en retourna ciperant encores çnipcfcher le Duc de feioindreaucclesPrinces,par le moyeu dcl’aflemblee defon armee aueccelle de M51ieur,lefquelles fe ioignirét à ces fins au pays de Berry.

S VR la fin du mois de May les feign. Princes ayans eu certain aduertifi'eméc delà venue dudiét Duc de Deux-pons, amp;nbsp;de la prinfe de la Charité, corn men* cerent à l'cntrce de luinde marcher, pourfe ioindre àTarmeedes Allcmans.

poar/tfitte d’iceHcy, Liu. III. 3 4 j Etayans laifleleHeur de la Noue gou-iicrncur és paysdePoiótouamp;Sainólóge, prindréclcur chemin par Angoulmois droiéten Perigueux. Pallans par ledit pays, la compagnie de cheuaux legers dulicur dcChaumôtauccquelque infanterie prindrent par force la ville, de Noutron,appartenance àla Roine Nauarre:dans laquelle furent tuez environ quatre vingts hommes delà ville, qui la defendoyent. Ce fut le feptieme , lourde Juin m.d.lxix.

L £ lédcmain huitième dudiél mois, lefdits feigneurs Princes defpefchcrcnc le Conte de Mont-gommery pour aller enGafeongne comanderàlarmee des Viconces,lcfquels ancrcmcc ne s accor-doyent,pour ne vouloir recognoiftre f-vn par deflus l’autre. Il départit doc dudit Noutron, prenant fon chemin par Sollfac,où il palî'a la Dordonncipuisau delfous de Cadenat palî'a le Lot, amp;nbsp;fc rendit à Montauban fans aucu empef-chemenr.

Ce vx de la ville de Perigueux curée peur à la venue de l’armcc des Prin-ccs.parquoy prièrent le lîeur de Mont-

34^ Belatrv'ißemeGuemciuile^i lue de leur donner fecours: lequel leur enuoyale Glieualier de Mont-luclon fiisjSôfous fa conduitedouze enfeignes degensdepied, Aueclcquclsil entra dans ladite ville, enuiron le quatriefme iour dudit mois deluin.

L’a r m e e dcfdits leigneurs Princes cependant failoit chemin tirant enLi-celle duDuc auflî venoit àgrâ desiournees pourfe joindre à eux :amp;!^ paflerêt la Vienne à deux lieues au def-fus de Limoges.On auoitcnuoyéenui* ron deux cens harquebuziers Catholi-ques,pour garder cepaflageimaisilsfu-DefFaite rét forccz par le s'quot; deMody,amp;taillez en îuiquebii Pæces.ce fut le neufieme de ce mois de 2iers. Juin. Au quel jour l’armee des fuldits feigneursPrinces arriuaà Chalusville de Limofin. Le ledemain dixième jour dudit mois départirent de Chalusiôi fc joingnirent auec l’armee du Duc de Deux-pos, à deux lieues pres de ce lieu de Chalus,en vn village appartenant au , heur d’Efearsgouuerneur dudit pays.

M O NSI E vr l’Amiral accompagne de deux cens chenaux alla au quartier du Duc de Deux-pons pour le faluer Si bien-

bien-venier.Le Ducauoiteftç malade de Heure des-ia quelques iours, de laquelle ne s’eftant bien côtrcgardc,mou rutronzieme du mois de luingde ceft du duc anM.D.LXix. en vn village enuiro trois Deux-lieues près la ville de Limoges. Ilauoic P°‘”' auant que mourir,faiâ venir les principaux chefs gi ads feigneurs de ion armee,aufquels il fit pluheurs belles remontrances. Et entre autres il les pria de pourfuyure ce pour raifon dequoy ilseftoyent venus en France; leur lail-fant pour chef amp;c codufteur generalen fa place le ConteV Volrard de Malfeld, au parauât fonLieutenantgcneral.Son corps fut porreen la ville d’Angoulef-me,pour y eftre inhume.

En l’armeedu feuDuc de Deux-pots ilyauoit fous vingt-huiôF cornettes de Deferip-caualleric,fept mille cinq ces Reitres.-defquels etoyér Colonels Has Boucq, Kegnard Cracc, Henry d’Etain amp;: Has de Theres. Et fix mille Lanfquencts piétons bien armez, pour la plus part picquiers , fous vingt lept enleignes; defquels etoyent Colonnels le Icig-neur de Grauillars èc, le ficur Guicrin

3 48 De ld troißeme Guerre liuUe^, GanfgorffBaron de Grelczee.Et outre, cnuiró deux mille cheuaux amp;nbsp;dix cnlci-gncsdegês de pied François: defquels, quât aux piétons,vn des enfans du fieut de Bricquemau eltoit Colonnel.

Il y auoit auflîen ladite armee de grans Seigneurs, amp;nbsp;entre autres mon-lieur le Prince d’Orange,auec les Contes Lodoic amp;nbsp;Henry de Naflau fes frères : le ßeur de Moruilliers, le Marquis de Rcneljes iieurs de Mouy amp;nbsp;d’Efter-nay,outre pluficurs autres.Il auoit aufsi dixneulpieces d’artillerie, oumoycn-nes, ou pieces de campagne, amp;nbsp;autres moindres: defquclles il en laifla deux desplusgroflesàla Charité.

Detoip- Q farmee defdits feigneurs Prin tiondel- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 I

armeedes CCS eltoycnc enuiro quatorze mille har-Princcs. quebuziers,outreleslongbois,defquels y en auoit bon nombre.-5c enuiron quatre mille cheuaux, fixcanonsamp;: deux moyennes.

Monsievr ayantcepédant receu Secours nbsp;nbsp;nbsp;fccoui's cnuoyc par le Pape,qui eftoit

' de deux mille cheuaux,amp;: enuiron quatre millehommes de pied Italiens, fous la conduitte du Conte de Sainte-Fiour, ' vint

vint à Limoges auec fon armee, coftoy-anttoufîours depres, Shians attaquer les Allemans.

Tost apres la Roine mere vint audit Limoges, accompagnée des Cardinaux de Bourbon Se de Lorraine. Y e-ftât,elle voulut voir en bataille l’armee deMonfieur fon fils. Etvifitantles ba- ta Roy-taillons amp;nbsp;cfquadrons de la cauallerie «'mere l’vn apres l’autre,elle les exhorta de bic pcicsfol-Lire leur deuoir, amp;nbsp;continuer au ferui- lt;!»». cedefa Maieftc. Etecfaiâi, elle partit du camp,(é retirant audict Limoges,où elle fut quelques iours,puis feretira à la Cour.

L E mefme lourde l’aflembleedes ar mees, lefieur de la Loué’ marefthal du campdeidits Princes,auecfon regimét de cauallerie fut mandé a Acfle ville fur Viéne,pour garder ce palTagc. Dequoy ayantMonfieur aduertidemcnc,vint le lêdemain xi.deluin camper à vne lieu-ë Judiét Acffe. Etdecc ineime iouril y enuoya quelque nombre d’harquebu zierspour attaquer l’efcarmouche.- lef- îfear-queis repoulfez n’y firent long feiour, ains retûurncrët au camp. Le xu.du-

3 5 o Delà troißeme Gu erre ciuile^y dit mois l’infanterie de l’auant-garde defdits feigneurs Princes arriua audit Aefle:6c y vindrcnt autres harquebii-zicrs du camp de\Moniicur en grand nombre. Ceux-cy d’arriuee repoulfcrct quelques harquebuziers qui eftoyent aux fauxbourgsàu delà delà Vienne: maisàl’inftanc ils en furent dechaifcz, L’efcarmoucliedura longuement fort grofTe.-Sz: y demeura enuironcent hommes du cofté de Monlîeur,amp; de ceux defdits feigneurs Princes enuiro vingt où trente feulement.

Devx fours apres l’armec defdits feigneurs Princes marcha,tirant à fâitit Tirier-laPerchcaudit pays dcLimofiflj pour là faire feiourner les Reiflres amp;nbsp;Lanfquenets trauaillez du 15g chemin qu’ils auoycnt fait. Monficurles fuyuit d’alfezloing, tellement qu’cnuironle XXII.iour dudit mois de luin il logea à trois lieues dudit fàiiâ Tiricr, où Icfdits feigneurs Princes cftoyent,lefqucls ma-derent leur armee poury venir camper, cauallcrie amp;£. infanterie. Lexxiii.iour dudit mois il s’approcha dauantagc,amp; logea à vne lieue amp;c demye dudit fainft

amp; ponrfititte dquot; iceüe^i Lin.III. j j t *ririer, en vn village appelé laRoche.

Les Princes voyans qu’il s’cftoic fi fort approche ,eftinioycnc d’auoir bataille le Icndemainrparquoy ils atrendi-tent s’il approcheroit plus près.Ce que n’ayancfaiàjleldics Princes mandèrent leur armee delctrouuer prcfte aulen- Q^jon-dcmain àu point du iour, Suiuant quoy nancc de s’acheminèrent en bonne ordonnance audit lieu de la Roche : Où eftans arri-uczfurent promptement mis amp;: rengez en bataillons Ôtefquadros. Lesenfans perdus eftoyent ordonnez pour marcher à main droiéte amp;nbsp;à gauche. Ceux de la main droiéle eftoyent coduits par Iciieurde Pillesdercgimét duquel fai-foit la premiere poinde: Les autres de la main gauche eftoyent menez parle ficur de Rouray. Monfieur de Mouy a-uec fon regiment de caualerie tenoit la main gauche,amp; les fieurs de Bricque-mauamp; delà Loué auccleurs regimens de caualerie la main droiéle: faifansla poinéte del’auantgarde. Les Lanfque-ncts eftoyent rengez en deux bataillos, l’vn à l’auatgarde l’autre à la bataille,

352- DelatroißemeGumeciuile^i huift pieces de cam pagne, Iefquelles e-ftoycnc rengees au deuät de leur batail’ Ion. L’efcarmouchc commença du co-ftedu beurde Pillescontre le beurde Strofb: lequel auec deux mille barque* buziers eftoicau derriere d’vne pallif-fade, là en uoy c pou r garder ce paflage. gc^ququot;a-' ^luoit grand auantage furie beurde noix le rillcs,d’autâcquefes barquebuziersti-Strofsi' royent à couucrt de derriere ladite pab furiefi- liflade:amp;; ledit beur de Pilles eftoit à def-Pillet' couucrtjôz en lieu haut. ^LEbeurde

Strofsi auoic pour le foultenir quatre cornettes d’Italiens: Icfqucls voyasque lesenfans perdus du beurde Pilles ne pouuoyent deflerrer Icurbarquebuzes àcaufcdclapluycjcbargerct ledit beur de Pilles,ôz le repoufferent enuiron cét pas par dedans le bois. Ils tuèrent enui-ron dix loldats à celle charge:maisle fleur de Pilles fut fouftenu par deux cor-nettes de cheuaux legers des capitaines tcamp;Briil. La-moteôz Brilliaud Gafeons, lefquels repoufl'erent ces Italiens, fiz les mirent en fuitte. Cependantles fufditsenfans perdus recommencèrent de plus fort à cfcarmouchcr, fans toutefois pouuoir cibran-

cfl5râlerlcs’’dcStroflj. Qui fu t la eaufc ^uc monlieur l’Amiral s’approcha en celle part: amp;: ayant rccogneu le lieu, fie Venir à foy les harquebuziers conduits par le fieu r de Rouray.

Ils commencèrent à efcarmoucher à la gauche contre le fieur de Strolfi, le battant à flanc: l’arriuee dcfquels contraignit ledit fleur de Strolfi abandonner la pallifladc,amp; fe reculer.Quoy voy-ans Icfdits capitaines La-motte amp;nbsp;Bril-liaud^auec plufleursautres copagnics dccaualcrie donnèrent dedansla troupe dudit Strolfi, amp;nbsp;la mirent en fuitte. , Le fieur de Strolfi fut pris amp;nbsp;mené à mô du^wui fieur l’Amiral: amp;:la victoire fut fuyuie deStr«^ iufqucsàvne petite riuiere qui paflbit là auprcs.Plufieurs foldats fuiuans cello viéloire, furent iufques dedans les tentes du camp de Moniteur, amp;nbsp;pres de» enfeignes.

A LA main gauche le fleur de Mouy Voulut charger quelques cornettes de caualericltaliennc:maisncle vouluréc attendre, tellement qu’il s'en retourna arriéré.

2^4 De la tro^ictne Guerre ciuilc^, harquebufierqui peuft rien faire de fa harquebufc,rellemenc que fans autre chofefaire l’armee fut contraintefc rc-Nombre Qp fyj. la place dcs gens de des mors

Stroflï enuiron de cinq à fix cens,fans le grad nombre de blcfiez. Entre autres le lieutenant d’iceluy s’’ Strolfi, appelle le fieurde Sain£t-loup, fut tué :amp; trente que capitaines en chef,Licutenans, qu Enfeignes, defqucls les rondaches de--meurerent fur la place. De la part de ceux de la Religion furet que tuez que blefiez enuiron cinquante: dontilya-uoitdeux capitaines de piétons,Peyrol, Peyrol amp;La-merie Dauphinois.Ce fut le xxv. amp;La-mc. de luin mille cinq cens foixante neuf, ne cipn. £ g lendemain enuiron quatre cens noiî. chenaux Italiens, auec quelques lalla-des delà compagnie de gendarmes du Duc de Nemours, vindrent pour reco-gnoiftre fi l’armee des Princes auoitdef campé, felon ce que Monfieur en auoit eu aduertiiremcnt. Ils approchèrent j donc du camp: mais eftans decouuers par les gardes amp;nbsp;fentinelles,furent char gez rudement,amp; contraints fe retirer lâns ordre.Il en fut tué quelques vns,amp;^

amp; pourfait^e d’icelle, nbsp;nbsp;Liu. III. 3 5 j les autres faits prilonnicrs.

• Le vingt-fcptiemcdudiólmoisdc luind’armec dcidits feigneurs Princes dcfcampa à faute de viures, tirant Ie chemin de Pcrigucux pour là fe refref-chir.

Le s’'de Moruillicr venu d’Allema- Le„ef-gne, commecy deffus aefté dit,aueclc pa^du fcuducdeDeux-ponSjCncetepseftoit malade àAngoulefmc d’vne heure chau de : laquelle leprelfa h fort qu’en ladite Ville dans peu de iours apresil mourut.

L E Contedu Ludc gouucrneur de Poiftou,ayant ramaifé quelques troup-pcs cantde Touraine, Anjou , que Poi-ttou,partit delà ville de Poiólicrs.-amp; le douzième iour dudit mois de luin mit leficge deuant Nyort,cn laquelle corn- Siege de mâdoit lefieurdc Labroflc.Lemefme iour du liege,le lieur de Plwucau auec Secours, lonregimcntde gens de pied ôé fa corn pa^nie de chenaux legers, entra maigre le heur du Ludc dans ladite ville deNyort.

Nonobftant ce fecours, la batterie commençale lendemain du codé de la tour de la Pigalle : amp;nbsp;icelle fai ôte, ledit.

ficur du Lude fic doner I’aflaut, duquel il fur repoulTc. Voyantla brefehebten remparce,ilremua(à batterie, amp;nbsp;fît ailleurs brefche:toucefois ne l’ofa faire rc-Lcucc cogf^oiftre. amp;nbsp;fachancqu’il venoit le* du fîegc cours aux afliegez, leua le liege le vingt dcNy- deuxieme de ce mois de luin. llauoit ?c7ca- q^^tre canons amp;nbsp;deux moyennes .Rc-rholiq. uenaeà Poiétiers il lailfa dans S.Mcfent le lieurd’Aunoux, maiUrcdc campdu regiment du feu Conte de Brilïac,amp; les compagnies qu’il auoit dudit regiment auec deux canons, deux moyennes, SI quelques munitions : menant le reftea Poidiers.

Avdit liege le lîeurdePluueaufut blefle de l’efclat de l’artillerie,mais il en futguery toll apres. De la part dudit lieur du Lude furent tuez les capitaines Flogeat,Corbongentilh5me Sain* ftongeois, FrclTonnet, La-marche,le Capitaine enfeigne colonnelle dudid regimét, l’Anglois maiftrcdcsmines,amp;: Morion conduóleur du charroy de l’artillerie, auec grand nombre d’infan-tallins.

pour aller au fccours de Nyort auec Le fimr quatre cornettes de Reiftres amp;nbsp;quel-ques autres cornettes Françoi{ès,amp;le regimét de gens de pied du fieur de Bri quemau leieunc. T outefois auant leur ' arriuce le fîege eftoit leué:tellcmét qu’ils allèrent autour dudit Sainót-Mefent pour empefeher d’emmener ladite artillerie: laquelle en fin ils abandonnèrent,comme fera dit cy apres.

L’a r m e e des leigneurs Princes cftant au pays de Perigueux, celle de Monfieurles fuiuoit de loin, tenant la tnaingauche. CependantIcfditsPrinces entrèrent par compofition dans la Branth« ville de Branthomc. Ils prindrcntauflî me. deux chafteaux au mëfme paysrl’vn appartenant à l’Euefque de Perigueux, amp;nbsp;parce communemét nômé Chafteau- ôuftcit reuefque:amp; l’autre appelé La chapelle; l’eoefq“« auquel furent tuez enuiron deux cens ta-cha» foixantchommes, amp;: prefque fcmbla-ble nombre alenuiron d’iceluy, gens de pays qui s’eftoyent là retirez.

SvR le commencement du mois de luillct l’armeedes Princes départit du pays de Perigueux,tirant à Confluence z.iii.

ou Confolancc, petite villefurla Vien-ne^pres de laquelle il y a vn chafteau ap ôiaba- pei^ Ghabancy,qui ell en differenten-tre le Vidamede Chartres amp;: le heur de Mont-luc.Dedans ce chafteau il.y a-uoit vne compagnie de gens de pied, duquel le capitaine réfuta rouuerturc aux Côiniftaires desviures de l’armcc defdits Princes: pour cefte caufeleura-uant gardeles vint afliegcr:amp;: dumef-me iour de la batterie fut ledit chafteau prins d’affautjamp;les foldats quiledcfcn-doyent mis au fil de l’efpee. Le capitaine fut prins, amp;nbsp;promit pour farâçonla fomedexx ,milliures:Sd outre cela de M. Pierre faire tendre M.Pierre Virct Miniftrede Virer pri- l’Euagite,qui auoit elle prins aux terres °quot;™“' delaRoynedeNauarre.

^De V X ou trois iours apres,le heur dcMouy entra.par compohtion dans la ville de S.Gênais en Poiffou .Parce-S.Genais.ß.e compohtion la ville promit payer dix mil liures,amp;squ’ils ne fuffent pillez-Ils payèrent doncladite fomme, receurentautre dommage.

Ira cflé diót que Monfïcurfuyuoit enPcrigueuxlccamp des Princes. Depuis voyant leur deflcin rebrouflache-niin;amp;r pafTant par le Limofin amp;nbsp;Bcrrygt; vint-en Touraine.Eftanr à. Loches licé-co^cdió*^ tiabonnombre dcfacaualcrie,pours’-partiedc allerrefrcfchir iufques à la Sainft-Re-myqui cft Ie premier iour du moisd’O-Ö;obre.Quifut caufeque fon cample diminua bien fort, tellement qu’il n’a-uoitalors delà nation Françoife qu’en-uiron mil ou douzcccs chenaux ôô bien peu d’infanterie.- prefquc tous les capitaines allerer faire Sc leùcr creuesde leurs compagnies .

Les Princesayanseuaduertinemet qu’en la ville de Challellcraut il n’y a-uoic qu’enuiron foixante foldats pour la gardc:defpe(cherét le fieur de la Lou ë auec fon regiment dc eaualerie amp;nbsp;v-ne compagnie d’harquebuziers a chc-ual pour y allerdequclà fon arriucc fom chafteH. malavilledcfe rendre à luy, ce quelle ' fit fans grande refiftencc/ouztel fi que la ville ne feroit faccagee,n’aucuns de la ville oifenfez. La compofition arre-ftee,les portes furent ouuertcs audiä:

3^0 De la troißeme Guerre ciuik^t fieur delà Loue,amp;y entralc douzième U fieur iourdudit mois deluillet. Le fieurdc lers'^**' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chcualier de l’ordre, gouucr-

neur de la ville: ainfi que le fieur de la Loue entroit par vne porte,il fortoit par l’autre.

SvR la fin de ce mois le s‘'deSanfac de sific enuiron quatre à cinq mil hom-«fliegeJa mes de pied amp;nbsp;quelque cauallcriedcs Catholiques,aflicgea la Charité, Il la fit batte fi rudement, qu’en peu de temps y ayant fait brcfche,fit foudain donner l’aflaut,auqucl il fut repoufi'c,auec per» ted’enuiron cinq cens hommes. Rcue-nans lesfoldats déceftalTautjfe retirèrent à l’artillerie, où l’vn d’iceux fort mal expérimenté laifla choir fa mcfçlie dans vne cafque de poudre à canon.Le feu s’y citant prins,amp; de celle-la aux aU chofe fnombre dcfdits foldats: admira- d’iccux y en eut vn qui fut emporte Ue. nbsp;nbsp;nbsp;au delà de la riuiere de Loyre,fur le gra-

uierde laquelle onle vit entièrement bruIler.Ceux qui defendoyét la ville fai ' foyent grande refiltence, amp;: endom ma geoyent plufieurs des aflîcgeans, mef-mc par les faillies qu’ils faifoyent. quoy voyant

amp; ^ourfuitte d'icelle^y Liu. I I I. 361 Voyant Icfieur de Sanfaefue contraint de leucr Ic fiege,d’autat qu’il nelcs pou uoit forcer ; ioin£t qu’il auoit ouy dire ué jc-jê, quclefdits feign.Princes y faifoyctallcr uantU fecours de trois où quatre mil cheuaux; ce que toutefois ne fe trouua veritable.

À pREsla prinfeduchafteaudeCha baneyd’armee des Princes print le chemin à Luzigna, qui eft vn fort chafteau qu’on dit auoir efté iadis édifié parMel-lufigne.Enuiron deux cens foldats gar- Mdlufi^ doyentee chafteau ious le fieurde Gu-®“^‘ ron,capitaine amp;garde d’iceluydefquels fommez defe rendre,en firent refus. A caufedequoy enuironlc quatorzième dudit mois dcluillct futalfiegé, toft apres la batterie cômençaauecfix canons du cofté du Parc fort furieufemêt. Les afliegezayans receugrad dommage del’efclat du canon qui auoit tué def iaprefque quatre vingts foldats, voyas Lufign. labrefchefai(fte,amp;les regimensdegés Pquot;quot;*' de pied mis en bataille pour donner 1’-aflaut: faillis de cœur demandèrent à parlementer, toft apres rendirent aux Princes la place par compofition , qui fut telle:Que ledit ficurdc Guron auce

Delà troißeme Guerre ciuile^, lefieurde Clufcauxs’cniroyct bagues fauues,amp;: les foldats vicfauucaued’ef-pceamp;dague. Dans Iechaftcaii furent trouucz quaeres canons amp;nbsp;deux moye-neSjauec force munitions, aucuns veulent dire qu’on y trouua auffi groflcfotn me de deniers, ce fut le vingtiefmc de luiilct. Rcmilc que fut ladite placeen l’obcilfance desfeigneurs Princes, ils y eftabliret pourgouuerneur le fieur de Mirambeau gentil-homme du pays de . Saintonge, auecenuirófixcensharque-buziers pour la garder.

Le Baron des Adrets,qui auoitefte au camp du üenr d’Aumalle,voyantfes enfeignes mal fuyuics, pour le peu de auoit en fon régi met, reprint tour du le chemin du Dauphiné fort mal acco-Bâjo de« pagnc.fansdefployer aucuneenfeigne. Eftant de retourne ficur de Gordesgou uerneur audiél pays, auoit faiddrelfer cinq enfeignes de gés de pied pour mâ-deren Lâguedoc: la conduite dcfquel-lesil prelèntaaudiél Baron des Adrets. K fon refus la charge en fut donnée au Le Cap«- CapitaineMeftral,quilesymenafurle ' commencement du mois de luiilct.

N 3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fl e U r le Pr i n ce fo n

fils,monfieur le Prince de Condé, Sô les rcigncurs,Cht'ualiers,Gêtils-hommcs Se autres qui les accompagnent, drelfe-rcntvne requelleauRoy, pourparue-nir à vne paix aflcurce des troubles pre icns-.laqutllcpour l’importance du faiôt nousauôs icy inferee de mot à mot,come s’enfuit:

Sire, C’eft vnecliofe mcrneillenfe- J'quot;'“’’ nicntcltrange, Sóprelque incroyable, quetie. qu’entre tant de fuiets que Dieu à voulu foumettrefous l’obeifsace de vollre Maiefté,amp;qui fe vantent ordinairemct d'eftre tant alfedionnez aux biens de Vos affaires, amp;nbsp;conferuation de voftre Couronne, 11 n’y en aitneantmoins vn feul qui face feulement Icmblant de s’efforcer à efteindre ce feu qu’on voit iournellcment embrafer,amp;:peuà peu confumer ceftuy voihc Royaume. Et qu’au contraire 11 s’en fort trouué plu-lieurs quiontinfiniemettrauailléà l’al-lumcr,amp;: s’employer encores iournclle-métà recercher toutes fortes d’artifices pourrétretenir,augméter6^aGcroiftre.

Ec combien que cela deuft pluftoft premicrcmct procéder de ceux qui de gayeté de cœur, amp;nbsp;pour leurfeul patd-licr ont cfmeu amp;nbsp;fufeite ces troubles contre legreSc volonté de voftre Ma-ieftc,amp; qui fot ia paix Sd la guerre quad il leur plair nbsp;nbsp;non pas de ceux qui ini'

quement Sr iniuftement font aflaillis pourfuyuisenleurs confcienccs,honneurs , vicsSc biens, nbsp;nbsp;qui n’ont autre

intention que de fc défendre amp;nbsp;confer-uer contre telles iniuftes violences, n-ayans iamais rien tant hay que les troubles amp;nbsp;cfinotiósiny tant aimé amp;nbsp;procuré que l'entretien de la paix:

Toutefois laRoyncdeNauarrCjtti^ fieu r le Prince fon fils,mon fieur le Prince de Condé, amp;nbsp;les Seigneurs, Cheua-liers, Gentils-hommes ôc autres qui les accompagnent, efmeuzôc poullezdc cefte affection amp;nbsp;obligation naturelle qu’ils ont à voftreMaieflé,amp; à la confer

uatiÔdevoftrc dit.Royauine, n’ont peu ferucHc” nyvoulu différer plus long temps à rc-Royaii. cercherôC apporter de leur part, corn-

nie toußours ils ont fair, tous Ies reme-des propresamp;conuenablesdontilsont peu

drpoarßtitfe ^icellc^yLin.in. jdy peu s’aduifer, pour garantir ccftuy vo -ttreRoy aume d\nc ru inc amp;nbsp;iubucrfion dont il a cfté tant de fois gt;nbsp;cft encore plus que iamais menace.

E T pour cRablir vne bonne paix, amp;nbsp;tranquillité publique, à laquelle pour s’eftre touüours monftrez trop propts ôd enclins , on fait aflez en quels dangers amp;nbsp;perils ils ont cfté près de tober, fl Dieu par fa fainde grace ne les en euft contre toute efperanccamp; opinion hu-mainegarantis amp;:prcferuez:Tcllement cfpcran. qu’ils ont fort peu d’occafion d’efperer “Ÿ*® A «*11* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» pcuucnc

Qi. attedrede pouuoir paruenir a ce qu - moir ils défirent,!! ce n’eft qu’il plaifcà Dieu «ux Je changer les cœurs de leurs ennemis qui vous enuironncnt,aô les encliner à vnc pacification ; Eftimans pluftoft Icfdits ieigneursPrinces, ôelcsfieurs Cheua-licrsjGcntiLs-hommcs Sâ autres qui les accompagnent, qu’au lieu de rcco* gnoiftreccftefracheamp; liberale volonté qu’ils manifeftent auiourdhuy, le deuoir auquel ils fe veulct mettre pour cftablir vne parfaite amp;nbsp;cftroite vnioSi repos entre vos fuiets, elle fera calomniée,amp; finiftrement interprétée, cômq

3^6 Hela troißeme Guerre àuile^t cllca touGours eftc par ceux qui ne hayf fent amp;: necraignent rien plus qdevoir cefte reconcilation:

D’avta NT neâcmoiils que lefdits feigneurs Princes, Geurs Cheualiers, Gentils-hommes amp;: autres qui les ac-copagnent, n’ont iamais rie eu en plus grande recômandation, que de rendre touGours de plus en plus leurs aâriÔs ma nifeftesà voRre Maiefté, imprimer l'ouucntdes teimoignages dudcGrßn-gulier qu’ils ont touliours eu de viurcSi mourir en l’cflroiCte obeilsScc amp;nbsp;fubic' dion naturelle qu’ils vous doyucnt:S^ faire paroiftre atout le môdecombien leurs cœurs amp;: volontezfont efloignecs desimpofturesamp;r calomniesdu Cardi-lt;iinal de , , £ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 11

Lorraine nal de Lorraine, amp;nbsp;autres ICS adhcrans amp;nbsp;fesad- i'niniftres,amp; penGonnaires des cnnc-mis naturels de voftre Couronne : que par les forces qu’ils ont efté contraints d’aflemblcr à leur trcfgrand regret,ils ne tëdent qu’à maintenir amp;nbsp;co-leruer leur Rcligiô,leurs hôneurs, leurs vies biés.IIs ont cftimé que telles co-Gderations ne les pouuoyét ny deuoyée empefeher ou retarder de pourfuyurc

drpourfuiite t/Éiu.III. 367 SipourchafTer de tout leur pouuoir 1’. effet d’vne tant falutairc neceffaire mandei paixàce Royaume: amp;nbsp;rendre tefmoi- amp;pour-gnagederhumilitCjreueréceamp;;refpeét fuyui«.' qu’ils portent à voftre Maieftc.ee qu’ils euffent encores beaucoup pluftoft fait, linon qu’ils ont toufiours eftimé que leurs ennemis euflent penfc,ou pour le moins voulu faire à croire quec’eufte-ftclanccclfité quilcseuft induitsàcc-la.Vcu mcfmes les afleuraccs que Icurf-dits ennemis ont bien ofc donner à entendre à voftre Maieftc,qu’il ne s'eftoie faite aucune leuee deges deguerre en Allemagne pour le fecours dcfdits fleurs Princes. Et quand bien on en au-roitfait, qn’ily au oit moyens amp;nbsp;forces fuffifances pour Icsempelcher d’cntrçr en ce Royaume: Stores qu’ils y fuflenc entrez , qu’il y auoit tant de riuieres Paffages entre eux ôi lefdits lieursPrin-ces qu’il fer oit fort aifé dclesempclchcr cathoii^ de fc ioindre. Et quand ils fçroyent ioints,quc lefdits fieursPrinces n’auoy-ent aucuns deniers pour les contenter: Ayans pour cefte caufe voulu têporifer amp;nbsp;attendre qu’ils euffent iointsamp;i payé

J68 De la fYoißeme Guerre ciuile^, leurfdites forces,amp;: raflcm bic les autres qui eftoyent dilsipces cfparfes, lef’ quelles on faiteftre celles qu’on nc peut nier qu’ils ne puiflenc bien aifément rc-fifterà Icurfdits ennemis, amp;nbsp;exécuter des mauuais delTcins, s’ils en auoyent quelque volôté,comme on a voulu dv re. Si donc aux premiers troubles feu Môfcigneur le Prince de Condé, amp;nbsp;les fieurs Chcualiers, Gcncils-hommesô^ autres qui l’accompagnoyentjreceurét amp;nbsp;acceptèrent les cÔditionsdela paix» concernans le léul faiót de la Religion, amp;nbsp;liberté de leurs confcicnccsjinconti' nent apres la mort des feuz fieurs de Guyfe,amp;: Marcfchal Sainét-André, amp;nbsp;apres auoir prins feu monlieurle Con-ncftablcprifonnier:qui eftoyêt les trois principaux chefs ßccondufteursde l’ar-mcc; Si aux derniers troubles,inconti* nent qu’on olFroit audit ficur Prince,Si auxfieursGentils-hommes defacoiu' pagnie, lereftabliflcment dcrcxcrcice delà Religio,quoy qu’ils eufsentioints de grandes forces cftrangcrcs,amp; qu’on fuit preft de donner l’afTauc à la ville de deChar- ^huttrcs,àlatcftcSc veuëducampdc tret. nbsp;nbsp;nbsp;l’cnnemy, qui eftoit la plus part desban

qu «lafeuledenóciacion depaiXj lt;luifut faite par vn trompette cnuoyé fous le nom de voftre Maieftc, non leu lement ledit fieur Prince le departitde faire donner l’alTaut, mais fit du toutle-Uer le liege amp;nbsp;retirer fon armee.- fans a- gt;nbsp;Uoirneantmoinsrapporté d’vncfi própte obeifTance, qu’vncpaix fanglantc amp;nbsp;pleine d’infidelité. Siaux mefmcs troubles le lendemain de la bataille Sainét-Denys ledit fieur Prince enuoya Vers voftrcMaieflé le fieur deTheligny, nys. pourluy remonftrer la ruine amp;: dcfola-tiô qui menaçoit deflors ceRoyaumCj fionylaifl'oit entrer les eflrangiers qui cftoyent défia fur les frontières, amp;: pour propofer Omettre en auant les moyens amp;remedes pour paruenir àvne paix* quinetoueboyent quelefeul fait de la Religion : encores que ledit fieur Prin-» cecuft eu du meilleur en ladite bataille,comme on lçait,amp; que feu Monfieur le Cóneltablc l’vn des principaux chefs de farmee des ennemis^y euft cfté tué. Brief,fi vosEdits ont touliours efté faits amp;lapaix accordée,lors queceux delà Religion ont eu moyen parleurs for-

ces de s’en faire à croire,s’ils en euflent voulu abufer:amp;: qu’en tous les pourpar 1ers amp;nbsp;traitez de paix il n’a efté faiâ motion que du feul faiôtdelaReligion, que leurs ennemis n’ayent iamaisc' Pjcifica- ftc amenez à vue pacification que pat ceffitó neceflité, amp;nbsp;lors que par la force ouucr-te ils ne pouuoyent plus rien entrcprcn dre contre eux: en quelle confciencC) J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,amp;auec quel vifageamp; contenance peut*

jondirequ’ilvaen ces troubles d’autre (quot;faiél que de la Religion?Et neantmoins afin de conuaincrc toufiours d’auanta-ge ledit Cardinal de Lorraine,amp; autres fes adherens, des menteries impoftu-res qu’ils publier encores tous les iours, lefdits fieurs Princes, amp;nbsp;les fleurs Che-ualicrs. Gentils-hommes Vautres qui les accompagnée, voulansoublierl’in-fldelité, lafcheté S£ defloyautc.'dont on a vfé en leur endroit par le pafle,Decla rent amp;nbsp;proteftentauiourdhuy deuat vo lire Maicfté,Comme deuant Dieu, que quelque mauuais traitemét qu’on leur aye faiét reccuoir iufques à celle heure, il ncleur ell iamais tombé en la penfee de les imputer à vollre Maiellé : eftant d’vn

amp;fottrfuitte ^icelh^y Liu.III. d’vn naturel trop cflogné de telles feue ritez,rigueurs amp;nbsp;iniuftices:Dôt vous a-Uez par tat de fois rendu défi ouuertes dcmonftrations, qu’on n’en peut iufte-lîient douter. Et moins encores ont ils ^tentSo^ penféà changer, ny mcfmes diminuer deURdi tant peu que ce foie de la volonté amp;af- gîon. fediô naturelle qu’ils ont toufiours eue à la conferuation,auanccment grandeur de voftre cftat. Et que fi partons les effets fufdits on a cogneu amp;nbsp;veu à l’œil qu’ils n’Ôt autre fin amp;nbsp;intention que deferuir à Dieu felon fa volôté,amp;: felon qu’ils fontinftruits parfafainéte parole, fousrobeiiranceamp; audoritc de vos E-diétsiSc d’eftre maintenus amp;nbsp;conicruez egalement corne vos autres fu biets, en leur honcur, vies amp;nbsp;biens: que maintenant ils en veulent encores rendre vne prcuuc amp;tefmoingnage fi manifefte,q leurs ennemis mefmes ne le puifsêt pl’ reuoquer endoutezno quetoutefoisils veulententrcr en aucune iuftification deleurs aélios paflces.pour eftre leur in-nocêceamp;iufticede leurcaufe alfezco-gneue de voftre Maiefté,amp; de tous les Rois, Princes amp;nbsp;Potentats eftrâgers qui

ne font de la faâio amp;c party d’Efpaignc.' amp;nbsp;moins encores veulent ils entrer en capitulation auecvollrcMaiefté,fachâs bié,graces à Dieu j quel eft le deuoir d’* vn bon nbsp;nbsp;fidele fubieót enuers fon fou-

uerain Prince amp;nbsp;leigneur naturel.Mais d’autant Sire, qu’on fçaitaflezle bon marché qu’on a fait par cy deuant de la foy Si parole de voftre Maiefté,qui doit eftrefainélc, facrce Ôéinuiolable: amp;a-

uec quelle audace onaabuléde voftre nom amp;nbsp;authorité,au peril danger extreme de tous vos fubiéts qui font pro-feflîon de la Religion réformée: 11 fem-blebien qu’on ne peut trouuer cftrage filefdits fieurs Princes,lesfieurs Chc-

ualliers, Gentils-hommes amp;nbsp;autres qui les accompagnent, vous fupplient tref-humblemct de vouloir declarer voftre volonté touchant la liberté de l’exerci-

favoloté, cede ladite Religio,par vn Ediéffolcn-nel,perpétuel amp;nbsp;irreuocable: Afin que par iccluy ceux qui ont défia par deux fois cftéfi téméraires que d’enfreindre amp;nbsp;violer auec toute impunité ceux que vousauiezfaitSjfoyent plus retenus par ledittroifieme Edift. Et pourcc qceux qui

pourfuitte â’icellcjgt;, Liu.III. quin’ont iamais peu endurer l’vnion amp;c repos qui eftoit maitenu entre vos fub-ietsparle moyen de l’obferuation de vofdits Edits,ont prins occaiion de les älterer amp;: corrompre parnouuelles interprétions modificatiôs du tout co-traireslla l’ubftance de vofdits Edits intention de voftre Maicilé: Et que lef-dits feigneurs Princes,les fieursCheual liers,amp; Gétils-bommes qui les accompagnent , recognoiflent qu’ils ont efté, par vn trefiufteiugemét de Dieu,beaucoup plus affligez en tépsde paix qu’en téps de guerre ouucrte,pour auoir trop aifément confenty aux traidezde paix qui ont efté faits, qu’on ait fait Lapart à Die» ,amp;c qu’on fe foit contenté qu’il fuft feruy feulement en certainslicux de ce Royaume, Sz par certaines perfonnes, nepouuas plus en faine côfcience rien remettre de ce qui appartient au ferui-cede Dieu.-

Qv’ils fupplient tics humblement voftreMaieftéjdc vouloir ottroycramp;ac corder generallemêt à tous vosfubiets, de quelque qualité amp;: condition qu’ils foyent,libre exercice de ladite Religion ' A.iii.

374 Tgt;e U troifieme Guerre ci titles, en toutes les villes, villages amp;: bourgades , ôô en tous autres lieux ôô endroits de voftreRoyaumeamp;: paysdevoftreo-beilTance Sô proteólió, fans aucune cX' ception ou referuation, modification, pu reltriélion de perfonnes, de temps ou de lieux, auec les feuretez ne’cefiai-res amp;nbsp;rcquifcs.Ec outre ordonner amp;nbsp;en-ioindre de faire profeflîon manifeftede l’vne ou l’autre Religion, afin de coup-Plufieur P®’’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plufieurs, lefquels abufâs

tôbez en de ce bencficeamp;grace, fôt tobez cu Aquot; Atheiimc theifmc,amp; en liberté charnelle;s’eftans læentiez detoutexerciceamp;: profeflîon delà Re- de Religion, nedefirans rié plus que Po*“quot;' de voirvneconfufion encc Royaume, amp;e. tout ordre,police Sô difeipline Eccle fiaftique renucrfeeamp; abolie:cliofe trop dangereufeô^ pernicieufe,ôôqui nefe doit aucunemêt tolerer.Et d’autant,Sire,que nous ne doutons que ceux qui ont toufiours iniques à maintenat aflis lefondemétdeleurs defleins furies calomnies qu’ils publient impudemment pour nous rendre odieux, mefmes vers ceux qui font par lagrace de Dieu affra chis delà feruicudeamp; tyrannie de l’An-techrift

^pourßiitted’icelle_ji Liu. III. 375 techrift,ne faudronc de mettre en auat que nous voulons pluftoft opiniaftre-mcnc dcfendre fans raifon ce que nous auonsvnefoisrefoludecroire touchât les articles de la Religion Chrcftienncj qucdcnous corrigcrôô rétracter : Nous déclarons amp;nbsp;proteftons,corne nous aquot; tenir à la uonstouiiours fait, Queli en quelque

* 0/ ôtriuc» point de la Confeffion de foy, cy deuat preientecà voftrc Maiefté par les Egli-fes réformées de voftre Royaume, on nous peut enl'eigner par la parolle de Dieu coprife és liures Canoniques de -1 Eferiture fainôlc, que nous nous cilor quot;nbsp;gnons delà dotlrinedes Prophètes Si des Apoftres, que promptement nous donnerons les mains ,amp;cederonstref-volontiers àceux qui nous inftruiront mieux par la parole de Dieu, que nous n’aurions eftédés le commencement, fl nous errons en quelque article. Et pour ceft cfFcâ: nous ne deiîrôs rien tac, quelaconuocation d’vn Concile libre de amp;nbsp;generaljôilegitimemêtconuoqué; auquel vn chacfi pourraeftre ouy,pour vn Con-déduire fes raifôs:Lefquelles ferôt côfir mees ou couaincues par la feule parolle

de Dieu, qui eft le moyen duquel il a e-ftévfcdetouc temps amp;nbsp;ancienneté en pareille occafion.Par ce moyen,Sire,ne faut douter que Dieu nefacclagraceà voftre Maiefté,de voir biê toft les cœurs amp;volontez de vos fubicts vniesamp; réconciliées, amp;nbsp;voftreRoyaume retourner enfon premier eftac,fplendcurSô dignité,à la honteamp;: confufionde vos ennemisôô les noftresdequels par leurs ,, fecretesmenées 60tref-eftroiiftesintcl-L orâge nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

du Pays ligcnccs qu’ils ont atiec 1 Efpagnol, ont téuiHa l^æ^^ceu induftrieüfement l'ubtile-ïnnee nient diuertirroragcamp;la tempeftequi

eftoit es Pays-bas, pour la faire retourner amp;nbsp;tomber fur voftre Couronne fur voftreRoyaume.Ce qu’ils fupplient tref-humbleraent voftre Maieftc vouloir bien ôô exaftemét coniiderer amp;iu-ger s’il luy plaift, S’il cft plus à propos d’attendre des deux armees qui font maintcnâc aflemblees en voftre RoyaU me, vnc funefte amp;nbsp;fanglatc vi£toire,de laquelle le vaincu rapporte autant de fruid q le vainqueurzOu biê de les employer enféblcpour le feruice de voftre Maicfté5amp;: bien de vos affaires en beau

pourfiiitte d'iccllc^, Liu.III. 577 coup de belles occaûons qui fe prefen-tent auiourdhuy, autant importantes au repos de voftre Royaume amp;nbsp;confer-uation de voftre Couronne, que nulles autres qui fefoyent offertes de noftre temps,ôô par ce moyen renuoyer l’orage amp;nbsp;la tempefte aux lieux dont elle eft venuc.En quoy Icfdits feigneurs Princes, amp;nbsp;les Cheualiers,Gentils-hommcs amp;nbsp;autres qui les accompagnét, font délibérez amp;nbsp;refolus,com me en toutes autres choies où il ira du bien amp;nbsp;grandeur de voftre eftar, d’employer leurs pcrfon^®“(^_* nés amp;nbsp;biens, tous moyens que Dieu iets, leur a donnczdufques à la derniere gou te de leur fang.- Nerccognoiifmten ce monde autre fouueraincté ou princi-pautéquela voftre. En robciflanccamp;: fubieâion de laquelle ils veulent viure amp;nbsp;mourir:qui eft telle Sâ femblable qu’-vnPrince fouuerain,amp;r feigneurnaturel peut attendre amp;: deiircr de bonsSi hdelesfuictsamp;r feruitcurs.

Ces TE Requefteainfidrcifeelef-dits feigneurs enuoycrent vnTrSpette par deuers Monficur,afin d’auoir paife-port pour vn gentilhomme vers fa Ma-

iefté.Cc pafleport eftat refufé, mófieur l’Arniral trouua moyen de faire tenir v-necopie deladice requefte àmonlicur le Marefchalde Mont-morency, pour la prefenter au Roy.

Tost apres, qui fut enuiron le dix-neufietne du mois de luillet, ledit fieur duMa’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defpefclie à monfieur

rcfchal l’Amiral,pat lequel il loy faifoit entende Mont (jfe qu’il auoit préféré à fa. Maiefté laRe quejiç qy’,1 j^yauoit enuoyee:laquelle il n’auoit voulu voir,difat qu’il ne vouloir riê voir ny ouyr de la part dudit Ad mirai,que premier il ne fe foitmis en de uoirdel’obeilTance qu’illuydoit,enfe remettant à fa bonnegrace: l’aiTeurant que fa Maiefté l’y reeeura toutes fois quantes qu’il fe mettra en fon deuoir.

A ceftelettre le lîeur Amiral fit re-Rcfpon- fponfele vingtfixieme dudit mois,Qu’ fc dcl’Ad ayant veu par icelle, que fa Maiefté n’-■ auoit voulu receuoir laditeRequefte,il n’y fauroit faire autre, fînon de laifterà tous Princes Chreftiens non paflionez, iuger s'ils fe font mis en deuoir de l’obe üTance qu’ils doiuent à fa Maiefté : ayas toufiours tafehé par tous moyens d’affo pir

pir les maux amp;calamitez qui menacée de rocale ruine ce Royaume. Qui eftic vray moyen de fe remettre en fa grace. Mais puis qu’il voit qu’on ne veut efpar gner l’entiere ruine de ce Royaume, pour les priuer ôô de leurs vies Ù de l’ex crcicc de leur Religion, ils regarderont de plus pres,Si plus que iamais à y reme dier.

8|IOnsievr eftant à Loches,eut lladuertiflementdu iîege deLuzi-gnan.Parquoy en toute diligéce defpe-IchaleDucde Guyfe pour îe ierter das Poidiers: tant pour empefeher que la ville ne fut furpriie,que pour deftour-ner le fiegedudit Luzignan.Toutefois Luzi-iln’y feut eftre li toft que ledit chart eau nefut rendu.

L E Duc de Guyfe arriua à Poiéliers auecle Marquis du Meine fon frere,vn Védredy matin vingtdcuxieme de luil-let: amp;: entra par le pôt Anioubert auec fes compagnies,qui crtoyent d’enuiron quinze cens cheuaux-.entre lefquels il y auoit quatre cens Italiens,conduits par IcfieurPaulSforce,freredu Conte de Sante-Fiour, amp;: vne cornette de Rei-

5 So De la troißente Guerre àuàle^ i ftres. Ce fecours afleura grandement ceux qui eftoyêt en ladite ville, qui autrement pouuoyenc s’cfpouuanter ala venue du camp des Princes.

Dedans Poiftiers efloyent aupar-auacla venuedu DucdeGuyle, IcCon Lcsfiturs tc4uLudc,fes troisfreresdesChadcl-nés cftîs licrs,deSautere,amp;: deBriaçondeslieurs ^ns Poi JeRuffccjdela Riuiere, Boifequin,de FerragucSjd’Argencc, de Rouet,Vautres ficurs Clicualicrs del’Ordre, amp;nbsp;capitaines de caualerie, auec partie de leurs copagnics.il y auoit aufli des gens depied, lescompagnies des capitaines PadaCjLa-pradcjla Vacherie,d’Arfach» le Lis,Boifvcrt,Bonneau,Boulande, lat rieamp;: quelques aurrcs,outre fix compagnies de piétons dreflees des habitans de la ville. Le nombre en fommedes gens de guerre Catholiques,tat de ceux de pied que de chcual,étrangers qu’ha bitans,durant le ficge (duquel fera parlé cyapres)ell:oit de cinq à hx mil hommes. Il y auoit fix pieces d’artillerie, deux ou trois moyennes,ôô quelques moindres dans le chafteau.

amp;pourfuitte (t'iceUc^jLfit.IIL j8i Lufignan,les feigneurs Princes auant qu’alfiegcrlavillcde Poiélicrs,prindrct Monftrueil-bonin,Couche,Sanfay,Vi-uonneamp; autres petits chafteaux alen- X'ux uiron dudit Poiàicrs, pour plus eftroi- P““*-étemenc referrer les Catholiques. Cependant la caualerie defdits feigneurs L . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, • nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- r Ceurfe»

Princes couroit ordinairemet lulques iufque* aux portes dudit Poiâ:icrs,bruflans plu auxpor-ficurs Abbayes,Pricurezamp;:tcmples.Le xxiiii.deluillccladite caualerie, tant Françoife qu’Allemande,fe prcfentc-rent en bataille deuant la ville, en deux gros ofts,fur la cofte qui eft au dcfliis de l’abbaye S. Cyprian, iufqucs près de S.

villefortirene par la porte du pont An-joubert, auec quelque nombre d’har-quebuziers à pied: mais fans rienfairç fcrctircrenc en la ville,Si la caualcric de ceux delà Religion chacun enfon quartier.

Le xxv.duditmois,l’infanterie d’i-ceux auec leur caualcrie fe prefenterét derechefdeuantla ville, fur l’heure de midy; l’infanterie donna de grade furie das le faubourg de laCuciir,où eftoic le

382, De la tro^ieme Guerre ciuiUy', capitaine Boif-vertauec fesgens,loge derriere vne petite tiâchee,lefquelsne faifans bon guet furet furpris,amp; la plus grand’part d’iceux tuezde rede forcé ie retirer plus bas au faubourg S. Ladre, furent fuyuis viuemcnt par ceux de la Religionjqui gaignerent tout iufqa’a la pofte, 60 les autres maifons joignantes la porte dudit faubourg.Là fut attaquée l’efcarmouche bien chaude laquelle dura preique cinq heures, La nuift venant iepara le combardi que lef dits de la Religion n’eftans venus que pour recognoiftrcjce faift fe retirèrent, ayas perdu en ladite eicarmouche bien peu des leurs.

L E mardy,qui cftoit le xxvi,l’armee Siege mit jgj fcigncuts Princes enuirôna de tous Poiâiers coftez la ville:dreflans leurs tentes en la prairie au deifous de l’hoftcl-Dieu, pres d’vn moulin là futfaitvn pont fur la riuicrcdu Clin, pour paiîer des deux coftez de la ville,s’il eftoit befoin. Ce ioLir les principaux de ladite armee recogneurent la villede tous les coftez: amp;nbsp;ce faift le lendemain commencèrent à battrelesdcfcnfesdu Chafteau auec quelques colouurinesamp; moyennes

amp; fourÇtiitc d^tceUc^'y Liu.IIl. 58^ autre ncfut faid pour ce mois,que dreC-fcrgabions,faire quartiers, difpoferlc cam p,faire trenches, fo/Tcz amp;nbsp;Icuces de terre pourcouurirles harquebuziers.

La batterie commença le Lundy premier iour d’Aouft , au droief de tour du pont Anioubcrtamp;; la muraille trePoit qui eft auprès, eftans huit ou neuf pie-ces de batterie fur le rocher amp;nbsp;couftau quieftvréà vis de ce pont au defliis, amp;nbsp;entre les fauxbourgs de Pimpaneau amp;nbsp;de S. Sornin : laquelle côtinua par trois iours. L’occafon eftoit que ladite tour pouuoit greuerfarmec, amp;nbsp;empefeheç autre batterie. Ce pédant on ne cefToit d’efearmoucher les alLiegcz eftans encores aux fauxbourgs qui font outre le pont,efquels eftoyent les capitaines Ar fach amp;nbsp;Bonneau auecleurs copagnies, ,qui furent contraints quitter ces fauxbourgs.

Abandonnez que furent ces fauxbourgs,on deualla deux canons en bas, pour tirer au pied de la muraille, perçât pour ccfairevnemaitbnqui feruoit de gabion.Ce que les aflîegez ayas apper-çeu,tirèrent quelques volées de canon

384 hela, treifieme Guerre ciuile^'i contreicelle pour la faire tomber; qui fut caufe qu’on retira de là Icfdits canons. Cependant les aflîcgeans ta-fchoyent de gagner le faug-bourg de Rochereul garde par le capitaine la Va cheric:amp; à toutes heures venoyet efcar moucher dans vne vigne qui eft entre ledit faubourg amp;le chafteau, là où ils faifoyent guerre fans intermiihon. En vne efcarmouche le v.d’Aouft fur le ma tin,lccapitainela Vacheriereceut vne Mort du barquebuzadeparlefrôt,qui luytranf fieurla perça la tefte, donc il mourut fur le Vacherie champ.

IL a efte touché cy deflus du ficur d’ Aunoux,maiftrcdccampdu regiment du feu Conte de Briflac, laiifé dâs fainét Mefcntparle Conte du Lude,dcs fon Lefieur retour de Nyort.Iceluy d’Aunouxayat æAu- receu mandement du Duc de Guyfe, au fe. cholilt de quatre a cinq cens des meil-cours de leurs foldats de fes Compagnies,poucvc îoiftiers fccours dc Poiticrs.lcreftc ill’en-uoyaauec lebernage à Pertenay oùe-ftoit le capitaine Allard.Ce faid,partat de fainél Mefent arriua à Poiéliers enui ron deux heures apres my-nuiét le vide

L A bacrerie ayanc cefle au pont An-ioubcrt dés Ie 1111. de ce mois,recommença le VI I, non toutesfois de ce co-fte-la, ains contre vne tour du pontS. Cypria la plus prochaine du faubourg; an moyen de laquelle batterie les alsic-gez furent contraints defeendre de ladite tou r, amp;nbsp;fc retracher fur lepôt aucc des barriques Vautres telles chofes. Et delàen apresilsnepeurent oft'enferles afsiegeans qui tftoyent en l’abbaye S. Cyprian, comme ils faifoyent aupara-uant. La compagnie du capitaine lean Reinaut eftoit ordôneedegarde en cc-ftetourA: quartier.

Apres auoirleuélesdefêfesdece-fte tour,les Princes remuerét leurs pieces au droiél de la muraille du Pré-l’ab-beflé,eftimansce lieu eftre le plus foible de toute la villc.Et à ceft efïeâ dref-ferét les canos le neufiemede ce mois, pourfairc brefche,amp;: d’autres pour ba-treàflancôzen courtine: ayansleiour precedent drelTé en ceft endroiâ: fur la Pontdrcf riuiere du Clin,vn pot de pippes amp;nbsp;aix ** liez enfemblc aucc gros cables.« La ba-

3 8^ De Idtroißeme Guerre ciuilc^i tcrie fut fort rudeamp;: furieufe, fi qu’en peu de temps ils eurent fait deux bref-ches l’vne pres de l’autre,allez grandes, amp;;abbatulcsdeféfcsqui leur nuifoyet, aucc vne tour amp;: vn molin qui eftoyent là près. Cependant les afsicgez s’elFor-çoycntde reparer tant qu’ils pouuoyet lesbrefehes ,côbien qu’il leur futmal-aifé,ne fe pouuas monftrer dans le Pre-l’abbefTejfans peril d’eilre offenfez: pat ccquelescouftauxcommâdent à tout lediét Pré.

Les brefehes faites,ceux de la Reli' giondelibererent de les airaillir:à ces fins furent rengez en efquadros amp;nbsp;ba^ taillons ,fe prefentans fur les couftauît en fort belle ordonnance. Ilsenuoye-rent donc premièrement recognoiftre les brcfclies par certains capitaines foldats.-lcfquels firent rapport Qu’il e-ftoi t bié fort difficile d’y pouuoir aborder,fans eftre grandement offenfez. Et leurs raifons eftoyent, Que le pont qu ils auoyent drefle fur le Clin (lequel fa-loit pafler pour aller à labrefchc)n’e-ftoitproprene fuffifant pourfouftcnic Jesfoldats qui iroyent; Aufsi quelaca-uallcric

liallerie ne pourroic pafler fur iceluy^ come il feroic bien neceïTaircjpour fou-ftcnir l’infanterie audcdasdudiótPrc-l’abbeflc, cas aducnat qu’elle fuft chargee par la cauallcric des afsiegez. Et en tiers licu,queles afsiegez auoyent dref-fécontre-battrie de trois ou quatre ca-nôs logez auprès des Cartnes, lefquels donnoyent droit dans les brcfches:amp; pourroyent fairedommage à ceux qui itoyent à l’aflaut. Qui furent les caufes que tout ce iour fe pafla fans autre choie faire. Lecapitaine Caluerateftât en Calucrat Vnetour pres de la brefehc_, l’allât voir, futtuéccmefmeiour. Lanuidt venue les afsiegez defeendirêt en la riuiercamp; couperent les cordes du pont cy deflus p®”* tnêtionne,amp;:le ropircnt,faifans lors fai aßiegez. regrandcchopeteried’harquebuzades contre le corps-de-garde eftat pres de l’artillerie, pour empefeher qu’ils ne fufsêt veuz ou entéduz rôpans le pont.

Pendant que ces chofes fcdemc-hoyent ainfi deuant Poiéficrsjlc Roy laRoyhe mere accompagnez des Car' dinaux de Bourbon amp;nbsp;de Lorraine,vin-drent à Ambollc:amp;; de là à Tours ;où

Monßeur frere du Roy les vint trouucr. Il y fut délibéré du moyen de fecourir Poiétiers. A ces fins, pour leur donner commcncemétde (écours^futdefpcf-Le ehe- ché le Cheualicr de Mont-Luc, lequel aueccinq censharquebuZiersàcheual Mot-Luc . nbsp;nbsp;nbsp;\ , O I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r I ' r

audid lieu il fut defcouuert:amp; voyant qu’il ne pou uoit exécuter ce qu’il auoit entreprinsjs’en retourna au camp. Le Roy mâda le ficur de Sanfac, qui eftoit au fiege de la Charité,de venir aucefes forces. Fitaufsilcucr vîgtenfcigncsdc gês de pied amp;nbsp;quelque cauallcrie dans Paris. Ildcpefcha lettres à toute fano-blefledeFrance,dele venir prompte-Porfcj a- ment trouueraucamp ( lequel il eftoit »^ecj refolu de fuiure^ en perfonne,fur peine Roy' nbsp;nbsp;de confifeation de corps amp;nbsp;de biens,ou

,ucr les arriere-bansen plufieursPro-uincesdefquels le vindrent trouuer audit pays de T ouraine. Brief, en la plus grande diligeneeque fairefepouuoit, il amaflbit gens pour le fccours de Poi-ôtiers.

^pffurßtitfe d’icelles y Lia. 111. 5 85 Iry auoit quelques cornettes qui vc-noyent ordinairement battre I’eftra-deiufques àdemyelicuë de Chaftelle-raut:amp; entre autres les copagniesdes licursde Boniuct fils duficur de Cre-uecccur,amp;du Baron de Nûbourg,Normand. Cequc fachansceuxde la gar-nifon dudit Chaftelleraut, enuiro le x. d’Aouft ayans prins aduertifl'cmétdu lieu où al loi c repaiftre ledit fieur Boniuct, firent faillie de deux ou trois cens cheuaux,auec quelques harquebuzier s delà côpagnie du capitaine Normad. Lefquels furprindrent ledit fieur Boni - ßquot;quot;r “ uct aucefa compagnie,dansvn village Boniuet. prochain de Ligueurs.auquel ils entrèrent fans cmpelchement, d’autant qu ils ne faifoyent garde, ains furent trou-uezeftans couchez àla Françoife. Le fieur Boniuet fut prifonnicr,ôô prefque tout le relie de fa compagnie prins où

D V mefme téps le Marquis de Ran- Mar-con,Italien,fut prins pres de Mirebcau lt;iuis de ainfi qu’il repaifloif.amp;fut mené prifon-nier àNyort.

Gucrreen pourlc Roy enQ_ucrcy, mcnoitcepen-dantguerrecn Beam, pays appartenat à la Royne de Nauarre : amp;nbsp;s’eftoic pref-que emparé de tout ledit pays. Par-quoy le Comte de Mont-gômety en-uoyéen Gafeongne, commcditacttc, incontinent qu’il vint vers les Vicotes, afscbla leurs forces le plus proprement qu’il peut, pour aller donner fecours^ la ville de Nauarreis en Bearn,aisiegee parleditfleurde Tarrides. Ilmarchaà grans iournees, tellement qu’enuiron le vii.d’Aouftil fc trouua pres deNauarreis. A fa venue fl fubite, ledit fleur ^iegeje- deTarrides leua le flege : amp;nbsp;fé retirant Mont- en vne ville prochaine,ledit Conte de gômery. MontgSmery l’y vintaffleger,Sudans icelle le print aucefon frere,^ les fleurs de S. Colombe amp;nbsp;deNegre-pelifre,amp;: pluficurs autres grans feigneurs cheuâ’ liersde l’Ordre amp;nbsp;Capitaines enuiron dcTôfi” nombre de çrente. LefleurdeTarri-des perdit fon artillerie, amp;nbsp;bone quantité de cauallerie amp;£: infanterie. Parle moyen decefte defconfiturele Conte Bearnrc- de Mont-gomery remit tout le pays de

PovRreuenir auficgedePoiftiers, lesafsiegez furent grandemctcsbran-lcz,voyansles brefches Elides au Pré-l’abbeflc, Icfquellcs ils ne pouuoyenc bonnement défendre. Cequ’ayâs mis en deliberation de confeil, trouuerenc cftrc expedient amp;nbsp;ncceflairc d’arrefter la riuiere du Clin, la faire desborder Moyé de de fon canal,pour regorger amp;nbsp;inonder bôrdcZl« ledit Pre. Ceconfeilfut promptement Clin, execute: amp;nbsp;plantans des palis propres pource ƒalót, au deflbus des arches du pont de Rochereul, arrefteret le Clin, tellement que ledit Pre fut incontinéc couuert d’eau en hauteurd’enuiro trois coudees. Dont les afliegcans fc trou- couu'r' uerent fort empefehez amp;nbsp;reculez de d’eau, leurs delî'eins. Néant moins pourab-batreles palis amp;: donner elTortà l’eau, tirèrent le lendemain plufieurs coups d’artillerie cotre cefte palliflade. Et firent tât que l’eau s’abbaiflante, laiflbit le Pré à fee. Ce que voyans les affiegez, la nuiét fuyuante firent au derriere def-dits pallis fous les arches vne muraille fort cfpeffe, amp;: attacher et des balles de

3 91 De la trotßeme Gueyre ciuile^-, laine à Ia pallifladc, pourfouftenir les coups de canon, fi bien que l’eau y retourna plus forte que parauant.

Saillies O R nonobftant que les affiegez fuf-d« affie- fentreferréz de biê pres, fi faifoyent-ils pluGeurs faillies furies aifiegeans :Ief-quelsneanemoins les ramenoyent iuf-ques aux portes de la ville, no fans perte degens d’vn codé amp;nbsp;d’autre. Entre autres faillies,ils en firent vnc fi foudai-ne, le douzième de ce mois d’Aouft, qu’ils furprindrêt vnecornette de Rei-ftres,laquelle ils emportèrent dans la ville, fans qu’on leur peuft donner aucun empefehement.

En ce mefmemoisla ville d’Orillac en Auuergne fut furprinfe de nu i£t par lesfieursdcla Roche de la Befonic-re, faifans profefsion de la Religion rc-formceauditpays, accompagnezfeu-lemcnt d’enuiron fept à huift vingts hommes. Le moyen delàfurprendre futtehllyaaudicOrillac vne porteau quarté des murailles du coftédelari-uiere, laquelle les habitans du lieu firét murer, y laifiat vn e poftern e fi eftroite que fculemétvn feuly pouuoitpafier.

Cefte pofterne eftoit fermce de deux portes de bois, l’vne par dcdâsamp; lauere dehors la ville. Lefdits heurs de la Roche amp;nbsp;de Befonniere vindrent àla porte de dehors de cefte pofterne, auec vue grofte tericrc y firent va permis, par lequel ils ietterent enuironcentli-ures de poudre àcanodas l’cntredeux d’icelle: puis ayans referré le permisamp;: faiélaudeftbusdelà premiere portev-ne longue trainee de la mefmc poudre, mirct le feu, qui fe print, öó fuy uit dans l’entredeux dcfdites portes, fi bien que elles furet mifes bas.1vnc fut ietteeen-uiron quarante pasdelTus vnemailón dans la ville:amp; l’autre donna au dehors de la ville cotre vnemuraillc,en laquai le elle fit vne brefehe amp;nbsp;palTagedela largeur. L’ouuerture faite ils entrèrent dans la ville,en laquelle n’y auoit autre garde que des habitans, defquelsilen fut tuez enuiron centoLi fix vingts qui furent trouuezen armes amp;nbsp;refiftcncc. Lefieur de Saît-heramgouuerneur du pays, quelques iours apres vintdcuant ladite ville d’Orillac penfant larccou-rir: mais voyant la refiftcnce qu’on fai-

594 lielatroißemeGaenecMti^, foie au dedans, fans autremét s’arrefter retourna à S.Flour.

L E fiege continuoit toufiours deuat Poifticrs,d quclesafsicgcz tomboyét de mur à autre en grande difette de vF ures,tant pour hommes quecheuaux. Difette Et fur tout la neceflité du fourragee-lî grande, qu’ils furent contraints aierj. nbsp;mettre à l’abandon partie de leurs ehe*

uaux aux vignes, prez, terres amp;nbsp;lieux vuides de la ville. Dont les feigneuts Princes ayans eu aduertifTementparle moyen de quelques foldats fortis de la ville,délibérèrent rompre le moulin, qui eft au bas du Pré prochain de la porte de Tyfon. Pour ce faire firét mener vn ou deux canosen cell endroit:, defquels ils firet douer quelques coups contre ledit moulin. amp;nbsp;puisles retircT rent:d’autanc que les ailîegez les ayans defcouuers, tirerent quelques volées pour les faire öfter.

Les ailîegez réduits à l’extrémité de viurcs, délibérèrent mettre dehors leur ville vn grand nombre de perfon-nes inutiles, ce qu’ils commencèrent enuirô lefeizieme iour du mefmemois: mais

amp;fourßtitted’icellz^i Liu. III. 595 mais les alïîegcans ,au contraire, pour gt;nbsp;affamer la ville,concraignirec ceux qui cfloyent iflus d’y rentrer

LAneccfîîté de poudre amp;: boulets auoit faiéfcefTer la batterie, mais les batterie Princes avans receii de la Rochelle au Pré-

11 nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. /• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PabbcfTc.

nouuclle proiuuon,recommencerenc la batterie le XX. d’Aouft, audroiôfdu Pré.rabbcfTc. Sur lcfoir,eftantlabref-chc faite, ils fenuoyerent recognoiftre par quelque nobredefoldats: quizcou feize dcfquels entrerét par ladite bref-chc dans ledit Pré. mais cftans defeou-uerspar les fcntinclles aux orloges,amp;: du clocher de S. Pierre, donnans l’alarme à fon decloche,furét contraints ha-ftiuementfe retirer dudit Pré.

La nuidt fuyuante ceux de la Religion drefferent vn pont deflus le Clin au droit du faubourg de S.Sornin,pour ciia, paffer au Pré l’euefquc qui eft alédroid: des temples de S.Radegonde amp;nbsp;S. Sul-picc. Ledit pont eftoit conftruiâ; de quarreaux de bois,cloycs,pippcs,terre, amp;nbsp;pillotzdechefnefortlongsdc tout fi bien lié auec doux, cables amp;nbsp;cordage, qu’on y euft peu paffer le cano pardef-

''^69 De la tro 'ißeme Guerre ciuUç^’, lus : amp;nbsp;en telle largeur, que huit ou neuf hommes y pouuoyent de front.

Ils en firent vn autre de mefmc artifice amp;nbsp;matière: amp;nbsp;le poièrent fembla-blemct fur ladite riuierc, deux ou trois ioursapres, enuiron quarate pas diftat de l’autre. Ces pots ainfi drefleZjOnfit mettre force gabions, tant pres du premier pot qu’au delà d’iceluy, dans Pre-l’euefquc. Et le vingtdeuxicfme dudit mois amenèrent au faubourg de S.Sor-nin près Icfdits ponts, partie de leur artillerie,abbatant les defenfes de la muraille, qui eft au dcuantamp; endroit des temples defius-nommez.Les defenfes abbatues,on cÔtinua la batterie le lendemain vingttroificme d’Aouft,encc licu-la amp;nbsp;au Pre-l’abbefle.

Les affiegez,autant qu’ils pouuoyet reparoyent les brefehes, fans ce iour la auoii l’aflaut. Ce iour le fieu rdc Brian-Lamort çon, frété du Conte Du-lude, voulant fieurr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plate-forme qui choit pres

gransfei- dcs Carmcs, poury ordonner quelque gncursamp;chofe, fut attaint d’vn boulet quiluy emporta la tefte. Et le ficur d’Aunoux voulant ce mefmeiourehafler ceux de la

é'fottrfitittetticellç^i Liu.III. 397 laRcÜgio d’vnetour qu’ilsoccupoyêr, pres la brefche du Pré-I’abbcfle, rcceuc en fon cafquec vn coup d’arquebuze, lequelluy ayantenfonfe l’os delà tefte, quelques routs apres il mourut. De niefrnesle beurde Prunay eftantpar-tnyfes foldatsàla brefche,eut la iam-begauche emportée d’vn coup de canon, dontil mourut. Du codé des a(-fiegeans fut tué le beurde Changy, nommé François du Fay jl’vn des Ma- Leficur refehaux de camp de l’auant-garde, «IcÇhâgy bleflc d’vne moufquetadc à l’vn des bras, lequel de ce coup fut rompu en deux pars.

L E X X1111. de ce mefme mois qael-ficurs les Princes firent recommencer la batterie désle matin,de douzeà quatorze pieces, contre la muraille au de-uatdesfufdits temples.-^fut fifurieu- Autres fc,que ce iour-la on tira plus de fept cés batteries, coups de canon. La brefche faite enui-rontrois heures apres midi, les affie-geans ferengerenren bataille amp;nbsp;efqua-drons au delTus des couftaux du faubourg, pour donner l’aflaut. Cequ’au ‘ mefme inftanc ils entendoyent faite au

598 Deldtroißeme Guerre duties, Pré-rabbeiTe, eftant de ce coftc-Ja partie del’armeedifpofee. Lesafficgczne ccflbyenc de porceraux brcfchesjliâs, fagots J amp;nbsp;autres chofes de rem pan E-ftantle Duc de Guyfeà l’vnedes bref-ches amp;: le Conte Du-lude à l’autre, voyansqueles aflîegeas fepreparoyét fort pour venir à l’afl'aut, firent fonner la cloche amp;nbsp;donner l’alarme en la ville, afin que chacun fc retiraft en fon quartier. Ilyeutvn Capitaine ducoftédes affiegean s lequel fuyui de dix ou douze accourut auec fa rondace par deflus vn desfufdits ponts dedans le Pre-reuef-quc,amp; vinciufques pres du petit bras de riuiere qui touche la muraille, pouf ouVengar fccognoiftre la brefehe. Rapporté que dent de fut à monfieur l’Amiral que la brefehe Paffaut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^h'onnablc(tanc par ce que les

ruines amp;: briz de la muraille pftoyent tombées par dedans la ville , amp;nbsp;n’a-uoyent comblé ny emply la riuiere qui va au pied de ladite muraille, que pour ce que ceux dededahs auoyent fait de grandes trenchees amp;nbsp;trauerfes) l’armeâ fcretira fur le foir fans donner alTaut. encourt Ce jour le Capitaine Gafcourtcheua-licr

pourßdtte itquot;Liu.lll. 3 lier de Make, fur emporté d’vn coup de canon, eftantallé par le commade-ment du Duc de Guyfe fur la brcfche, pour voir cc qui ekoic neccflairc d’y faire.

L E lendemain xxv, d’Aoudjl’armcc des Princes fut rafl'cmblce amp;: rengec en. ordre,comme s’ils cuflenc voulu aller à I’alTauc. dercchefon enuoyarecognoi-ftreles brefehes tant du Pré-l’abbeffe quede S. Radegode, par quelques Capitaines amp;nbsp;foldats : lefquels s’eftans approchez defdites brefehes , les reco- Brefehes gnurent amp;: donnèrent aduis de l’eftat d’icelles. Cc mcfme iour les affiegeans tirèrent quelques coups de leur artillerie tant au pont Ânjoubert,quc contre le pot de Rochcrcul, auquel fut fait quelque pertuis pour faire efcouler l’eau de ce Pré-l’abbefTe : lequel fut rê^ parélemefmefoir par les affiegez.

T O VT lefurplusducoursdecemois d’Aouft,fe palTa fans autres gras eifeef s, finon de legieres batteries pour faire efcouler les eaux amp;nbsp;rompre le moulin deTyfon; quelques faillies par le pot Achard. On eftimoit que la maladie

400 Delatro'ißenteGumectuilz^, Lesficurs *1“* fuluinc à monficLir l’Admiraiamp;au Admiral ßcur d’Acict, cftoic caufc qu’oH ii’ad-amp;d’Acier uançoit d’auantagc, malades. premier ioiir de Septembre les aflîegeans conclurct de gaignerlefau-bourg deRochereul:pour,parlemoye d’iceluy, mieux faire efeouIer les eaux. Et pour empefeher que ceux de la ville ne peuffent fccourir ceux qui gardoyet ce fau-bourg, bracquerent premièrement quelques canons contre la tour dupontde Rochereul: contre laquelle furent tirees enuiron cetou fix vingts volées,Si en abbatirêtvncgrandepar-tie. Et à la fin gaignerent la vigne,dót auons parlé cy deflus,qui pâchoit d’en-liaut fur la rue dudit fau-bourg; Si dans laquelle dés le commencement de ce liege on auoit fait tant d’efcarmouchcs.

Le lendemain on battit les defen-fesdu Chafteau Si du pont de Roche-reul : Si fut drelFee nouuclle batterie fous des noyers près delà riuicre, entre le chemin par lequel on va à l’Hoftel-dicu,au partir du fau-bourg,tirant vers la prairie,du cofté de Chaftcllerautgt;

amp;pûurfiitte d’icelle^tLiu.III. 401 matin la batterie fut commencée contre la muraille Sô porte dudit faubourg. Et fur les deux heures apres midyeftât faite la breiche afltz grande, les aflîe-geans forent rengez en bataille,tant au haut de la Cucif ( où il y auoit vne piece qui donnoit dans les offices du Cha-fteau ) qu’au deflbus de l’Hoftel-dicu, amp;en trois efquadrons pres des noyers amp;nbsp;du lieu où fe faifoit la batterie. Les aïTiegez remparoyent la brefehe tant qu’ils pouuoyent de barriques, aix amp;C fo{fez;amp; làeftoyentles Capitaines Paf-facjNoifiereSjles fieurs de Montai de Carbonnicres Sô autres,qui tous fe pre-paroyentpour fouftenirl’aflaut. Ilsa-uoyent rengez enuiron quatre ces har-quebuziers es tours, galeries,offices duchafteau,quibattoyentcn flactouc / au long de la venue par laquelle il falloir venir à ceft aflaut.

D E l’autre part les afiîegeansfurles troisheures apres midy vindrent àl’af-faut:àla premiere poîèbe duqueleftoit le fieur dePillcs auec fon rcgiment,iuy- nez au uy des autres regim.és de piétons Fran-çois.-lefquels vindrent hardiment fur la reul.

401 De U trtïfiente Guerre dude^t brefche,iufques à y donner quelques coups de couftellats. Toutesfois fuient cocraines tourner face, àcaulèdes flancs qui les olFenfoyenc grandement. Toll apres grand nombre de gens de chenal ayant mis pied à terre auèc bon nombre d’infantaflins,donnerentlefe-cond alTaut, duquel femblablementils furent repouifez.

Les François ayans donné ces premiers aiFautsdesLanfquenets voulurét donner le troiiîeme, amp;nbsp;d’vnegrade fu-riemonterent àla brefehe, y combatas vaillamment. Toutesfois voyas lade-fenfe qu’on y faifoit, amp;nbsp;la difficulté fort grande d’y pouuoir arrefter, furet contraints de reculer, amp;nbsp;fe retirer en leurs quartiers,

ENcesaflauts furent tuez delà part des aflaillans enuiro cent ou fix vingts, quelque nombre de bleflez, Lefieur de Pilles futbleflcàla cuifle d’vnehar-quebuzade,dont il fut gucry toft apres. Le fils du fieur de Bricquemau, colonel de gens de pied,fut femblablemct blef-fé d’arquebuzade, dont quelques iours apres il mourut. Il y fut auffi tuélcfieur de

amp;pourßtitte d'icellc^, Liu.III. 403 de Sainóle-marie gentil-homme Dau-phinois,amp; autres de marque. Du cofte' nc,Vil-dcsafsiegez furet tuez le capitaine Pal-fac,amp;: le lîeur de Montai, amp;nbsp;bo nombre de piétons.

»VA NT ces alTauts, ceux de la ville auoyêt mis dehors deux hommes pour aller versie Royamp;Moheur, pourfaire auaccrle fecours,amp;leurde-clarerl’eftat des aflîcgeZ:amp;: qu’à faute deviures ne pourroyent plus longuement tefiir. Monlieur ayant alTemblé ^g'Xnf» le plus de forces qu’il pouuoit, vint àla Haye amp;nbsp;au Port de pillcj délibérât d’af-ficgcr Chaftellcraut, pour diuertir le fiege de Poiftiers, A celte caufefit marcher fon auant-garde droiflà Ghaftel-leraut:amp; logea le lundy,v. lourde ce mois de Septembre,à vn quart de lieue pres de la Ville. Lelêdcmain,quieftoit dhaftep lefixieme dudit mois, fa caualleric amp;nbsp;partie de fon infanterie fe prefenterêt en bataille deuant la ville pourlareco-gnoiftre.-amp;: tout ce jour fut efearmour ché au delà la riuierc de Vienne.

uanc-garde des Princes. Il auoitpour la defenfe d’icelle premieremêt fa compagnie de chenaux legers: puis celles des fieurs de Valauoire, Brofl'ay, Lamotte, amp;: de RoeylTes, auec feptcompagnies de gens de pied ,amp;s la compagnie d’arquebuziers à cheual du capitaine Normand.

L E feu ayant efté mis aux faubourgs , empefcha qu’5 n’y vinft loger: tellement que les Catholiques furent contraints camper plus loin. Cequ’ils commencèrent faire le mclmcioura-presauoirrecognu la ville. L’artillerie coduitte par les Suifles arriua fur la mi-nriid:amp; toft apres les approches furet faites,les canons rangez en batterie en deux diuers lieux, corn bien qu’ils don-nalfenten vnmelmelicu. La batterie La batte- commença le Mercredy feptiemedu-dit mois de bo matin, près la porte Sain ôte-Cathcrinc,cntre vnc tour de ladite porte, amp;laplus prochaine tour tirant au temple Sainél-Iean. La batterie fut telle, quefur les deux heures apres mi-dy labrefehefut faifted enuironfoixa-te ou quatre vingts pas de largeur. Le fort

^pourfuitte d’iceUe^^Lia.III. 405 fort tomba fur les Italiens de donner F-aflaut : ce qu’ils firent eftans fuyuis de quelques François. Ils montèrent fur la brefchc5amp; y prefenterêr dix-fept en-feignes:toutestois furent à l’inftant ve-pouffez fi rudement qu’ils furent contraints tourner vifage, voire bien vifle-inent.-amp;:receurcntgros dommage par le moyen du reuellm_de ladite porte, dans lequel enuiron fix vingts harque-buziers eftoyent ordonnez. Les Italics perdirent à ceft affaut cinq de leurs en-feignes,que les afsiegez ofterent par force.

Apres ceft affaut,les Catholiques retirez de la brefehe, le Capitaine Bernier Dauphinois,arriua dans la ville a- Secours à uecenuirô quatre censharquebuziers pour fecours ; ayans pour efpaule la ca-ualleric de'l’auantgarde des Princes conduite par les fieurs de la Noue amp;E de Teligny. Les Italiens ayas eftéfrottez audit alfaur^n’y voulurent plus retour-ner:amp; dudit iour ne fut fair aucune autre chofe qui foit digne de mémoire.

ftelleraut, amp;nbsp;ceiourJ’armceneficque trois Jicucs, d’autat que l’vn des Canôs fut ernbourbc : de fbrtcqu’on fut contraint Je laifler fur Ja place. Le lendemain ladite armee approcha à demie heuê de Chaftellerauc. Qui fut caufe Ciuftcil, Monfieur leua le ûcge^Se fe retira Icuc. au Port depille rayant perdu en ceiîe-ge enuiron cinq cens hommes, ô^pref-que tous Italiens,entre lefquelsleco-Joncl Fabiano de Rome y demeura. Le lendemain matinl’auatgarde des Princes fuyuitdepres Mopheur, tua des liens à la queue de fbn camp enuiron deux cens piétons.

Secours CE meime iour le fieur de Sauzay entradans Poiôfiersauecdix ou douze das Poi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;! nbsp;nbsp;. ,

diers, compagnies de gens depied, prelques tous Italiês , amp;nbsp;enuiron deux cens chç-uaux. Toft apres le Duc de Guife fon frereJe Marquis du Meine,accompagnez d’enuiron quinze cês chenaux, forcirent delà ville, pour s’allcrrefraif-chiraueciceux.

Efcir- Le lendemain x. de Septembre mouche Pefcarmouchefutattachecaudeçàdu au Port

«Juebuziersque Monfieur auoit laiße au deçà dudit Porc dans des trenchecs. Ils furent finalemenc eôtraints de paffer haftiucmentlaCrcu'c, apres auoir perdu des leurs de quatre à cinq cens morts fur la place. L’armecdesfuldits feigneurs Princes tira à la Haye, pour pafl'er ladite riuiere le ledemain onzième iour dudit mois ; mais il ne fe fit au-trechofefino quelques efcarmouches fortlegieres.

Le Lundy fuyuantU’armce dcfdits feigneurs Princes fut rangée en bataille dónerba de bon matin,le prefentant en bon or-dre au deuat de celle de Mofieur, pour donner bataille.Mais entre les deux armées y auoit vn petit ruifleau bordé de marets, lequel Icfdits feigneurs Princes ne pouuoyéc palTer qu’à la file.- auffi n’y pouuoyent-ils mener l’artillerie. Qui futcaule qu’apres auoir bien recogneu le lieu, 66 demeurclonguement en bataille , chacun fe retira en fon quartier. L’armee de ceux de la Religion,à faute de viures, voyant que Mofieur ne vouloir venir au combat,repafla la Creufe, amp;nbsp;puis la Vienne le xiiilt; dudit mois de

4o8 De la troificme Guerre ciuHcj^ y. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autour de Paye

vinciuc« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

la vineufeen Poiôtoujpourlaferefrel-cliir. Celle de Monlîeur fe retira à Chinon, attendant non feulement les forces qu’on luyamenoit de pluiieurs endroits delaPrance, maisaufsi les compagnies de gêdarmcrie qu’il auoit congédiées iulqu’à la S. Remy, cSmenous auons dit cy deuant.

?uPrfnce Princc d’Aurangc départit dudit d’Aurm-Fayc-lavineufe pour aller en Allema-ge- gncauecbiêpetite compagnie. Ilpaf-fa à la Charité amp;nbsp;à Vezelay : amp;nbsp;trauer-fant plufieurs contrées fans aucun em-pefchemcntncdefl:ourbicr,paruinten Allemagne. Le bruit elloit qu’il auoit entreprins ce voyage pour hafter Quelque fecours deReiftres.

beG4cô La-vineufe , vn nomme Dominique ’ Dalbe,Gafcon, fut execute àmortpar fentence le xxi. de ce mois de Septembre. Les caufés auoyent efte celles-cy, Que luy eftant valet de chambre dudit hcur^amp;enuoycau Duc de Deux-pots aueclettres tant de laRoyne d’Angleterre que des Princes Amiral 15 mai-ftre,

amp;pourfuitted’icelles■gt; Liu.III. ^^09 ftre, fut pris du deur de La-riuicre,capi taine des gardes de Moniieurfreredu RoyjàBriilac pays de la Marche , fur la fin de May dernier pafle.Eftant folicité par ledit Capitaine La-riuierc,ilcom-nauniqua à lallt;oinemere,àMonfieur fon fils J amp;nbsp;au Cardinal de Lorraine fes defpefches. S£- fut fi auantgaigné, que fous ombre d’aller rendre audit Duc de Deux-ponts lefdites lettres, promit ef-pier fon camp,amp;: fonder fes deliberations. Et dés lors il luy fut fait prefent de cent efeus, amp;nbsp;d’vn eftatde Va.llec de chambre de Monfieur. Pour exécuter fa promefic il s’achemina vers le camp dudit feignent Duc: duquel ayat eu própte depeiche^s’enretourna vers ledit deLa-riuiere,amp; luy communiqua fonexpedition:fdifantentédre ce qu’il auoitapprins de l’eftatdu cap du Duc de Deux ponts. Depuis fut aufsi in-ftamment pourfuyui amp;: follicité tat par vn LaurentjClercdeRuzé fecretaire de Monlieur, que par ledit de-La-riuierc, de tuer ou fair» mourir par poifonou autremêt le fieur AmirahCe qn’il pou-uoit faire(difoyent-ils^ fans crainte des

410 De latroißeme Guerre cïuile^, cnfans dudit Amiral, lefquels on vou-loit exterminer aucc toutelàracc.Qu’il n’auoit à craindre parens n’amis quelconques dudit Amiral,l’allcurant qu’ ils ne lcroyent iamais bien-venus à la Cour: voire melmesque leMarcfchal dcMontmorécy fon coufin ,fcroitmis en la conciergerie,d’où iamais ne forti-roit à fon hôncur:amp;: que des autres frères dudit Marcfchal il n’en demeure-roit pas vn.Et pour exécuter cefaiât,ils promirent luy faire donner pour reco-Grandes pcniê trente mil efeus comptant, liures de rente fur la ville de flhemou Paris : amp;nbsp;en outre, eftre le bien voulu rir l’Ami toutcfavie, tant de la Roync , Mon-fieur,qucdu Cardinal de Lorraine,

Ayât Dalbe promis cc faire,luy fut deîiuré par ledit de La-riuicre certaine poudre blanche,laquelle fut depuis re-cogneuë rcagar ou arfcnic,auec vn paf-fe-port fort ample de Monfieur freie du Roy. Apres cela il fe mit en chemin, amp;nbsp;vinttrouucr mofieur l’Amiral au fiegede Poiôliers. Sonarriueeeftat foufpeçonnee,pour le long feiour qu’il auoitfait au camp de Moheuiyfut con-ftituc'

pourfuitte d’iceUc^y Liu.III. 411 ftitué prifonicr, fon procczfaiä:amp; par- prij acheué, tellement que fentence s’en fonnier. enfuyuit en ces termes:

IvGEMENT arrefté Ie vingticfme lugemct iour de Septembre m. d. l x i x. au Có-feil eftably par mefsicurs les Princes dc Nauarre amp;nbsp;de Condé,prefens,afsiftans Sc opinas mefsieurs Ie Prince d’Auran-ge, Ie Cote Vvolrad de Manffeld, lieutenant general dc l’armce des Allemas fous lelditsfeigneurs Princes,les Contes Lodoicamp; Henry de NalTau freres, Menard de Chomber marefchal general du camp des Allemas,Hans Boucq, Renard Cracco, Henry Deftain,Hans gt;nbsp;de Tliers, colonnels des Reiftrcs,Gui-rin Gangolf baron de Grelefee colon-nel d’vn regimet de Lafquencts,Theo-dore VVcggeriurifcófulte,amp;Eambafla-deur du Duc de Deux-pots,amp; pluiieurs autres gras Seigneurs,Cheualliers,Colonels Keiftres-maiftres Allemas:les lïeurs de Corras cófeiller du Roy au par Icmcnt de Thouloufe,££ chanccllicr delàRoynedeNauarreamp;:dc l’armee: les fleurs de Fracourt, deBricquemau, de Mouy,de la Noué,de Rcnty , de

411 Delà troißeme Guerre ciuilcj, SoubizCjde Mirambeau,dela Caze, de Puch-perdillan, de Biron, de Leftran-gc, amp;: plulieurs autres grans feigneurs, gentils-hommes capitaines François:

Je fcn V E V le procés hlid par les Commif-teace. fâiies deputcz par mefdits feigneurs ” les Princes de Nauarre SôdeCondéà ” Dominique Dalbe,valet de chambre ” de mefsire Gafpard Conte de Coligny, ” leigneur de ChaîtiIIon Amiral de ” Fraiïce.-les trois auditions dudit Dalbe ” faites deuât le Preuoft general du cap) 'gt;'gt; amp;nbsp;les cinq autres douant le Commif-'•'gt; faireà ce depute: Confefsions dudiét

Dalbe par huiél fois réitérées , d’auoir ” efte infîammcntfollicitéjprcn'éSz pra-” ftique' par La-riuiere capitainedesgar-deSjôz vn certain des-Laurens clerc de ” Ruzé fecretairedeMonheur frere du ” Roy,défaire mourir de glaiue ou par ” poifon monfîcurl’Amiral fon maiftre:

Et apres auoir promis audiftde La-ri-” uicre d’empoilonner ledit heur Ami-” ral:amp; auoir prins d’iceluy La-riuierC' ” aufdiftes fins, argêc la poifon en for-” me de poudre blache »laquelle il auoit de-

Ófaurfuittedficellz^^ Liu.lll. 413 depuis cxhibee aufdits Preuoftamp;sCó- “ mifl'aire: Veu aufsi la verification dudit “ poiiô faite par les médecinsamp; apothi- “ caircsairemblez à la Haye en Tourai- “ ue,lctreizicfme de ce mois.- Paiie-port “ fortampledc Monfieur frère du Roy, “ octroyé audiét Dalbelc trentième du pafle,eftantmondit Seigneur auPlef- “ fis lezTours:D i t a efté que pour puni- “ tion reparation de la proditoireamp; “ dcllable eritreprinlcqu’ilafouuent co feflcecnlcs auditions,amp; apres publi- “ quement en ladite airemblcc,auoir fai-te auec ledit de La-riuierc : Ledit “ Conseil a condamné condamne iceluyDalbeàeftredeliuré és mains de “ l’executeurde la haute iullicc, qui le traînant la hart au col fur vne claye, luy “ fera faire les tours par les rues amp;nbsp;carre- “ fours accouftumez du prefent lieude Faye-La vineufe-.ßz ayant iceluy Dalbe Vnetelleinfeription en parchemin au- “ tour de fon corps,C’est Dom inique D^LBE,PRODITE VR Dfi LACAV-“ SE DE DiEV, DE SA PATRIE, ET “ DE SON MAISTRE.-Le conduire pre- “ inierement iufquesau deuant laporte

4T4 Zgt; e la troißeme Guerre ciuile^, ” du logis dudit fieur Amiral,illec à ge ” nouxcnchemife , telle amp;nbsp;pieds nuds, ” ayant ladite hard au col,détenant en fa ” main vne torche de cire ardente, de-” mandera pardon à Dieu, au Roy,àiu-” ftice audit heur Amiral : Confefl'ant ” quemefchamment, malheureufemér, delloyaument amp;nbsp;proditoirement il a pourpenfe', promis amp;: attenté défaire ” mourir par poifon ledit heur Amiral ” fonmaiftre, Etenmefmeinftantenfa ” preléncc ladite poifon qu’il a confehé ’* luyauoireftc baillce auldiéles fins par ” ledit de La-riuiere, fera brullee amp;nbsp;con-” funlee par feu. E t c e faict fera con-” duiél,ayâttouhoursladite infeription autour du corps, iufques à la place pu-” bliquedudiétlieu.'pourillecenvnepo-” tence, qui à ces fins y fera dreflee, eftrc ” pendueftrâglé. Sera neantmoins

fuppliéle Roy vouloir faire faire iulli-” ccdefdits de La-riuiere de Laurens ” leurs coplices. Et où fa Maicllé trou-” liera bon, cncequeconcerneiceuxde

La-riuiere amp;nbsp;de Laurens, verifier plus ” amplement ladite cofpiration par eux

^pourßitted’ice/ic^, Liu. HT. 41 y paru de la delation d’iceluy Dalbc con- « trclefdicsdc La-riuiere amp;Laurêscftrc Veritable, procéder contre eux à puni- «» tion fl feuere amp;:rigoureufe,quefhor- lt;e rcuramp;: énormité du faiéh lcmerite,amp;: puilfe apporter terreur aux autres ; Si à toutes nations feruir d’exeple, leur fai- ** fantparoiftre combien le bon naturel “ du François eft efloigné amp;nbsp;abhorrent “ de ü lafehes Si vilaines entreprinfes. lt;* Decl AR AN T lefdirs de La-riuiere, “ Laurens, Si toute telle maniéré de rrai-ftres,qui font magazin Si boutique ou- “ uerte d’empoifonnerles perfonnes de “ nom Si de vertu,lafehes,vilains Si indi-gnes de tous honneurs, eux Si leur po- “ fterité iufqu’à laquatriemegeneratio. “ Arreste aulh qu’auantl’execution “ dudit iugement,Iedit Dalbe fera rais à “ la torture,pour entendre de luy plus au “ long la vérité du faiél, pratiques Si me- “ nees auec i'es complices: Si autres cho- “ fes contenues aufditcs interrogatoires baillées au Preuoft, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

le lende-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;, de la leu-

main vingtvnielme iourdecemois de tcacc, Septébre, la torture luy fut appliquée,

firmace que deïTus.-puis futlemefme jour ladite fcncêce mife en execution. ^SEndant que Monfieur faifoic g^gfeiour dedans la ville de Chynon, au Pays de Touraine (où nousauos dit cy deuantqu’ils’eftoit retiré) grandes trou pes de gendarmerie fe ioignirent à luy de plulieurs amp;nbsp;diners endroits du Royaume;mefmcs la cauallerie qu’il a-uoit auparauant congédiée,amp;: les vingt enfeignes de pietos Parifiês, dont nous auons parlé cydeuant. Ses forces af-fem blees, fit fortir fon auant-garde du-

Monfleur dit Chinon enuiron le vingtfixicme de Chynon ccmoisde Septembre, fous la côduite pour don dufeigneur de Montpen fier.puis luy a-ncr batail nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bataille fuyuit,Venant loger pres

* • medecemois. Monfieiirle lùyuoitde près pour l’attirer à donner bataille à la faueur des villes qu’il tenoit en ceft endroit: tellement que l’vncamplogeoit enuiron à demy lieue presderautre:amp;r tous deux vouloyent gaigner Mont-gontour: chacun diligentoit pouf sy

(^pofirßiitte d’icelle, Litt.IIL 417 rendre le premier. A cefte caufemon-lieur l’A mirai fit auancer toute la nuid: fon infanterie^ la cauallerie fe trouua en bataille f ur le poind du lour le der- ƒ nier de Septembre, en vne plaine pro-'J • chainc enuiron d’vnc lieuede Mont- Mot-go» „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;---------- tour en

17a citant 1 Amiral, commanda aux ficursde La-noué amp;: de La-louëauec l’cpt cornettes de cauaUeric amp;nbsp;la compagnie d’harquebuziers à chenal du capitaine Normâd, d’aller audid Môt-gontour recognoiftre fi Monficur ye-ftoit arriué, pour luy en dôner prompt aduertifTement. Lefdits fieurs vindret à Mont-gontour,amp; n’y trouucrent per-fonne. Ce qu’ayansfaid fauoir à monficur r Amiral,il fit premièrement marcher l’infanterie de la bataille;puis l’ar-tillerie;amp; en apres les pictos tant François qu’Allcmans de J’auant-gardc. amp;nbsp;luy lesfuyuoit auec la cauallerie d’vne amp;nbsp;d’autre nation. 11 laifla en queue le fieur de Mooy,auquel ilauoit donné charge de faire la retraite auec cinq cor nettes de cauallerie Françoife , deux cornettes de Reiftres, vne copagnÿ?

41S D e Z/î troißeme Guerre duties, d’harquebuziers à cheual du capitaine Mont-arnautProuençal, Monfieurles cottoyoittoufiours de pres ,amp; n’atten-doit que Ion artillerie,qui ne pouuoit fi toftarriuer. Le fieur Amiral pafia vn petit ruificau ,quieft àdemy lieue dudit Mont-gontour,afrez mal-aiie à cau-fedu marclcage qui cft au lôgd’iceluy, d’autant qu’on ne lepouuoit palier qu’ en vn petit deftroit au dclTous de certaines maifons au long du grand chemin. Ne relloit plus que le fieur de Mouyamp; là troupc,queles Catholiques auecenuiron quaiatc cornettes deca-ualleriCjChargerêt tout à coup à la premiere volee de canon qu’ils tirèrent. Ontiét queccfutlelîeurdc Tauancs, gouucrneurpourlc Roy en Bourgon-gne,qui fiteeftecharge. Ellefutquel-que peu fouftenue par ledit fient de Mouy :mais ne pouuant fouftenirl’effort de fi grande multitude, fe retira à grandpas. Ce que voyat ledit fieurA-miral, retourna en arriéré aucc la caual lcric: tellement qu’il fitpredre la charge à ceux qui auoyêt chargé ledit fieur deMouy,amp; cependant retira ledit fieur

fleur les autres de fa troupe, apres la perte de quelques homes, entre autres du fieur d’Entrichaut cornette du fleur de Sainôt Aubâ Dauphinois.L’ar- cèiaut * tillerie eftoit défia à Mont-gontour, Sgt;C t“«-l’infanterie de la bataille s’en appro-choit fort ; mais ayans veu ladite charge, tournèrent arrière au combat ,cc que remblaiement firent les fieurs de la-Nouë dela-Louc,auccleurs cornettes. Tout ledit iour fut feulement employé à cfcarmoucher fans faire autre charge.

Dv coftéde Monfieur fut tiré grad nombre de coups d’artillerie, quien-dommageoyent fort ledit fieur Ami-ral.'toutesfois la nuiét venue,ceux de la Religion fe retirèrent audit Montgon-tour : amp;nbsp;Monfieur campa fur la place.

Le lédcmain Samedypremieriour du mois d’Octobre, ladite armee fortic de Mont-gontour,amp; logea aux villages circonuoifins. Monfieur de Mouy auec Ion regiment de cauallerie, deux regimens de gens de pied demeurèrent dedâs Mont-gotour, pour garder le paf fage. Il y eut quelque petite cfcarmomgt;

^udic nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;logueduree.c’eftoyec

àMont- quelques harquebuziers desbandez du goiitour. cafnpdeMonfieur,quivouloyentgai-gnerlefaubourgdcleur coftéJefquels eftans repouflcz,s’en retournerencfans autre chofe faire.

V O Y AN T Môfieur queccft endroit luy eftoicfermé,ne pouuant facilemêt gueerla Viue (quil’empefchoicdefuy-urelecâpdes Princes) délibéra de l’aller paffer au de/Tus de fa four ce; amp;nbsp;paffa cnvn village au delTousde Mirebeau. Cependant lefdits feigneurs Princes qui eftoyct allé voir la Rome de Nauar-Retour TC à Niott, rccoumerent au camp le dcsPrin- dcuxiefme iour du mois d’Odobrc. Ar-riuezqu’ilsfurent, firétaffcmblcrleur Confeil.-qui futd’aduis prendre le chemin dePartenayamp; Niorc,amp;: de donner bataille à Monficur, s’il lesvenoitaf-faillir en chemin:amp; que pour ceft effeét Refolu- l’armeefe trouuâftaffemblee amp;s prefte donner ^u poinft du iouv. De cefte refolution bataille, prinfelcs Colonnels nbsp;nbsp;Capitaines fu

des fcigneurs Princes de deiTus le cou-ftau où elle eftoie parquée, afin degai-gneramp; préoccuper la plaine. MÔfieur voyat ce,au lieu de marcher fit faire Al te à la bataille, la rengeant en bataillôs amp;nbsp;cfquadrons : puis fit tourner vil’ageà fon auant-garde, amp;: par ce moyê regai-gnalccouftau duquel eftoie defeendue l’armee dcfdits feigneurs Princes.

Monsievr s’eftant en cefte façon emparé du couftau dcflufdit, voire cotre l’opinion qu’auoit conceue le fient Difpofî- Amiral,alors il fe difpofa à choquer. Et tionçour en premier lieu, defeendant de ce cou-alleraU rL r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

ftau, fit mettre en ordre amp;nbsp;rengerfon infanterie dedans la colineau pied de cecouftau, amp;nbsp;non fans grad’ dilcretion amp;nbsp;iugement-.car ce faifant il tenoitfadi-te infanterie couuerte amp;: garantie contre la tempefte de l’artillerie. Or tiroit-elleforc ôc ferme, tant d’vne part que d’autre.

Cependant Môfieurfaifoitamp;dif-poloit deux batteries,l’vne à l’auat-gar-dcjamp;l’autrcà la bataille:amp; necelfoit wcoura courirparlcs bataillons, exhortant gefcsgés. fesfoldatsdebicn combatte,amp;:d’auoir bon

^ourfuitte iceLiu. III. 413 bon cœur. Le fcmblablefaifoyétmef-fieurs les Princes, vilîtans les rangs des bataillons, tant de la cauallerie que de l’infanteric.Le Princede Nauarre d’v- LePrincc ne face alaigre amp;; ioyeufe,ne ccdoïc d’al 1er tantoft çà, tantoft là, donnant courage à chacun.Toft apres fur l’heure de deux heures apres midy l’auant-gaide de Monheur alla à la charge. La pointe Premici» oftoit d’vn bataillon de dixhuit cornet-tes de ReiftresjSz; grade cauallerie F râ-çoife amp;nbsp;Italienne : qui cous enfemblc chargèrent les regimens des heurs de Mouyamp;s La-louë h viucment, qu’ils furent contraints de prendre la charge,fe retirans par le trauers du bataillon des Lanfqucnets : qui les fafcha fort. Tou-tesfois môfieur l’Amiral alla à la charge, amp;nbsp;donna à trauers des Reiftresde Môfieur de telle furie, qu’il en mit vnc second« bone partie en pieces Pu is auec le refte delàcauallerie de fon auant-gardere-poufla bien outrel’auàt garde de Mon-fieur: qui fut caufe qu’on commença delà part dudit heur Amiral à crier, Vi-doire,vidoire. Ce qu’oyans quelques vns de la bataille, coururent celle parc

pour fiiiurc la viétoire. Mais cependac la bataille de Moficur s’auançoit,mar

Charge à garde. Du commencement la bataille la bauil (Jçjfejgncurs Princes fou Hint lachar-

ge, maisfe troquant foible pour ne c5-batreengros, comme faifoit Môlieurj force fut de fe mettre enroute. Laca-

, Ÿ uallerie de l’auât-garde, qui ne s’eftoit t^'remifeen bataille,ains auoitdemeuré efparfeçàamp;làfans ordre, fuyuit les au-Defroute l^rcsjde forte que l’infanterie Françoife dés Prin- amp;nbsp;Allemande demeura defnuee. Èftâs les François premièrement rompus,Ia cauallcrie des Catholiques d’vn collé amp;nbsp;les SuylTes de l’autre, vindrent attaquer les Lanfquencts: lefquels lé voyas enuiro’nncz de tous collez,meîmes qu' on leur mcnoit l’artillerie aux pieds, au Derfaite côbattre, bailferent les picques dasLanf- amp;nbsp;fe mitent à genoux. Lorslacauallc-qiicncts. j.æ jgj Suyflés entrèrent dedans leur bataillon,les taillèrent en pieces. Le Con-

^pourßiitte d'Uellc^, Liu. Il I. 415 Conte de MansfeldjSc le Cote Lodoic fe retirèrent coufioui s en bataille, choie remarquable en telle defroute. Ils a-uoyent auprès d’eux quatorzecornet-tes de Reillrcs, qui n’auoyent fuyuiles autres: auec lefquels ils ramairerent quelques cornettes de François.Et ain-fi accompagnczfe retirèrent le pas fans iamais cftre chargez.

A P R E s la desfaite des Lanfquenets Môfieur pourfuiuitla viéloire enuiron demy lieue,amp; non plus : puis campaen la plaine de Cr’on, où fut donné la bataille. 11 eftoit beaucoup plus fort amp;nbsp;de cauallerieamp; d’infanterie que les Princes, lefquels auoyent feulement cnui-ron fix milcheuaux, tant François que Reiftres;hu)t mil François à pied,pour la plus part harquebuziers, 60 trois mil Lâfquenets. En cefte bataille les Prin- Denom-CCS pe^rdirent ces Lanfquenets, mil ou douze cens pictonsFrauçois, enui- te. ron cent cheuaux:(àns fix canons,deux colouurines, amp;nbsp;trois petites pieces de AutrU campagne. LéTTcûFd’Autricour capi-tainc de cent cheuaux legiers,fort braue gcntilhómc,y fut tué ; les fieurs d’A-

tcsfieurs cicramp; dc La nouc dcmeurerétprifon-«dcU riicrszö«: môüeurrAmiral vnpcublef-nouepri- lé à la iouë. Et farmee de Monficur c-feamer». {toit cjg huit à neuf mil chcuaux, amp;nbsp;en-

uirondefcizeou dixhuic milhommes de pied , ôc bon nombre d’arciJleric. Il y perdit peu de gens de pied, d’autant qu’ils ne corn bâti rent autrement, toute fa perte fut en fa cauallcric, de laquelle tant ledit iour,qu’à la rencontre ( dont a efté parle cy defliis) il perdit grand nombre, voire amp;nbsp;de grans fei-CÓKS gneurs. Et entre autres le Conte de Gentil?- MansfeId2_^ë~Reingrâît, le Marquis ^o^mmes de Baden,le ieuneContcdeClermont

Dauphinois , pluheurs autres fei-gncursamp;: Chcualiers de l’ordre. Leduc de Guyicamp;: le frere du ReingrafF, y furent bleflcz.

rctraitte des Princes amp;C. de leur cesiPar- armecfutà Partenay,diftant enuiron teuiy. fept lieues du lieu oùauoicefté donnée la bataille :amp; yarriucrent lanuidfuy-uantelurla minuict. Lelédemain un. Pârtemy dc cc mois Us en departiret de matin a-âclatiFc. oec monheur l’Amiral , le Conte de

^fotirßüte d’icelles-, Ltu.III. 417 dfc Naflau frcres, amp;nbsp;grad nombre d’autres feigneurs, gentils-hommes amp;nbsp;Capitaines . Lemefme iour fe rendirent àNyort.-où ils trouucrent laRoync de Nauarre qui làs’elloit arreftee dés leur depart. Cependant ils firent donneten chemin les quartiers parles Maref-^ chaux de camp ; afin que ceux qui c-

ftoycncefcartez fepeufl'ent remettre fous leurs enfeignes.eequi fut faiét, par la plus grand partie delà caualîe-ric le mefmc iour.

des Princes eftoit bien esbrâlee poiirlapcrte . de ceftc bataille de Mont-gontour:ncâtmoins la plus grand’ partie delà cauallerie fe remit fous les cornettes (comme a efté dit cy delTus) dés le iour precedent. Ce que n’auoit encores peu faire l’infanterie, à caufedelalonge traître qui auoit elle faite. Pour laquelle ralTemblcr furent donnezquartiers à l’auât garde öd à la bataille feparcmet en des villages prochains dudit Nyort,le ein quicfme iour de ce mois d’Oftobre. Parce moyen leur infanterie Fraçoife,qui n’auoit re-ccu grand dommage, pour la bonne guerre qui leur auoit efté faite,fcremit fousleuYscnfeignes amp;nbsp;regimens.

C E mefmeioiK)a copagnie de ehe- -uaux legers du fieur Henry Champer- pagnied« nou Anglois arriua audit Nyort, en la-quelle y auoic enuiron cent cheuau- gioifc. cheurs Anglois bien montez amp;nbsp;armez-Sa cornette eftoit noire auoitenfa deuifeces mots eferits en rolleau, d e t oeuifede MIHI VIRTVS einem. Allant qu’- l^cornet-entrer à Nyort il fit- reger fa compagnie en bataillc:puisayât fait faire quelques ’ chamades parfon trompette, fut hon-norablement reccu amp;nbsp;recueilli par la Roine de Nauafre, le Prince fon fils, le Prince de Condél’Amiral ;amp; luy firent donner quartier où ce iour il fe retira. Cependant lefditsfeigncurs con-clurct en ladite ville de ce qu’i Is auoy et àfaire, amp;nbsp;du chemin qu’ils tiendroyenc de là en apres. Et bie que la perte fern-, blaft eftregrandc,neantmoinsils n’en monftrercnteftre fafehez: mais d’vne face ioycufcamp;: délibérée (comme il en eftoit bien befoin) rafleurerent ceux qui là eftoyent. Sur le tard la Roy ne de Nauarre partant de Nyort fe retira à la Rochelle. Les Princes en partirent le lendemain au matin prenans leur ehe-

430 D e Id troißeme Guere ciuil^, rain vers Saintongelaiflans audit Ny-ortle fieurdcMouy aucefonregimec de cauallarie, amp;nbsp;deux regimens de pic-tos,outre la garnilon ordinairc^aqucl-le pouuoit monter enuiron trois cents harquebuziers , pour illec premièrement faire telle à Mon Heu r,amp; l’empef-chcr de palTer plus outre.

• L E bruit de cedebataille fut incon-tinêt diuulgué par tout,tellement que plufieurs compagnies tant decaualle-rie que d’infanterie de l’armee des Prin ces,qui elloyent efpars çà Sô là en quelques villes amp;chaftcaux tat en Poidou qu’en Touraine, delibcrerentd’abandonner leurs garnifons, ne fe fentas af-fez fors pour attédrevn liege en bre^Sô trop ellognez pourauoirfecours .Ceux qui elloyent àChauiniefjr Vienne,à la Roche-pofé : le capitaine Belon,qui elloit dans le chafleau d’Angle, ScLe Chelne-bruflc fon enfeigne quielloit àPrully,aufsi le capitaine Teil qui e-lloit dans le challeau de Cleruaut a-uec fa cornette d’harqucbuziei s à chenal , départirent de là le fixieme iour de ce mois d’Odobreprenans leur chemin

mina la Charité. Le capitaine Lor- Lccapt-nay gentil homme de Tourainc_,qui e-ftoitgouuerneur de Chaftcllcraut,dés chùftéll« Jeiîegeleuclailîalavillele léptiemcd’- quot;i“-Oétobre furies onze heures auantmy-dy, aucc fa compagnie de piétons amp;nbsp;deux autres, donc l’vne eftoit du capitaine Morans, faifanten toutenuiron trois cents hommes de pied amp;nbsp;deux cens chenaux.Et prenans leur chemin vers la Charité,palTcrent par le blanc en Berry,amp;delà arriuerent à Bourg-dieu ville appartenante àl’Eueiquede Bourges,laquelleauoic cfté peu aupar- Bouiç-auàt furprinié par efcaladcpar lefieur deBournay. Là ils feioignirêt aucc les autres fus-nomez,amp; le fieur deBrique-mau le vieux, qui là s’arrefta auec toutes fes côpagoies à caufe de fa maladie.

Ce pendant Monfieur fuiuoitfavi-£toire,amp; vint àPartenay,laquelle il trou Partenay uaabandônee.Puis print fon chemin à Nyortpourl’afsieger.Quelques auant-courcursdefontcamp eftoyent venus défia iufqu’aux portes, pour intimider ceux de la ville de Nyort. A cefte allar-melcficurdeMouy fit promptement

4 J1 Delà troißeme Guerre duties, mettre à cheualparfon troperte,amp;fic Sortie de fortiefurceiix-cymon toutesfois fi toft cpi’îls ne tuflent ia retirez allezloing. qui fut caufe qu’il s’en retourna dansla villc.Afon retour il demeuroit des derniers pour faire la retraitte;amp; ainfi qu’ii approchoit la ville, vn nomméMont-reucl, qui s’eftoit venu rendre à luy quelque temps auparauat fous ombre de Religion, luy tira vn coup de piftol-tc fleur le,Si le ble/fa bien auat en la telle.- amp;nbsp;ce fronte fur le mefmc the-ualquelelieurdeMouyluy auoit donne. Le lieur de Mouy blelfé fe retira en la ville,amp; y vouloir tenir bo nonobftat fa blelTurcimais difluade de ce faire par fes amis,qui luy confeilloyentde fe faire porter en lieu pour eftre penfe,départit de Nyort fur le fcpticmc de ce moisd’Oôtobre,ÔCvintàSainâ;es. De Mort du làeftantportcàla Rochelle, dasquel-fleur de qucs iours aptes mourut, au grand rc-gvctamp;: defplailîrdc tous ceux de l’ar-VoyPhi- mee. irelloitvaillâtamp;hardy léigneur, expérimenté en faid de guerre; en cefte tcnommé parfes prouéires,tefmoin fes bataille. a£tcs tant à la bataille de*Dreux, qu’en plu-

plu fleurs autres lieux mémorables.Les autres qui eftoyent ordonnez pour demeurer dans Nyort auecledit fleur de Mouy,abandonnèrent la ville. Ce que içyort a* femblablement fit lefieur de la Brofle bandons, qui en eftoit gouucrncur ( celuy, di-ie, qui à l’aide du fleurde Pluucau l’auoic défendue contre le Conte du Lude au fiegedontaefté parlé cydeflus}5lt;: auec trois cens iiarquebuziers fe retira à la Rochelle.

T O sTapresMonfleury arriua,amp;: la trouuant delaiflce, y entra fans empef-chement. LeRoy,laRoynclamereamp;: le Cardinal de Lorraine,qui s’cftoyenc approchez à Chinon, pour mieux fça-uoircequifeferoit,ayans feeu comme les chofes eftoyét paiîees, fe mirent en chemin pour venir à Nyort : oû ils arri- Le Roy uerent peu apres. Entrez qu’ils y furet, pour bien profiter leurauantagc,amp; a- Nyort. uant queceuxdeiaReligiÔfuüénc raf-feurez,talcherent de reprendre le cha-fteau de Lufignan, auquel commadoic le fleur de Mirambeau: dcfpefcherct gens pour l’aller fommerde fe rendre. Celuy quieutcçftcchargefceutfl bien

434 belatroißeme Guerre perfuader cegouuerneur,que fans dif-Lufignan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rendit le cliatleau ,fortansd’i-

jendii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

celuyles Vies amp;nbsp;bagues faunes. Quel-ques iours auparauant la bataille,on a-uoit mis dans ce cliafteau cinq canons, qui furent prins par cede rendition fai-Âe enuiron quatre ou cinq iours apres la bataille de Mon-gontour.

N Y O RT citant abâdonné,les Princes partirent de faint-Ican d’Angcly 1€ I IX. deccrnois,p.our alleràSainttesiamp;S d’autant qu’ils preuoyoyent que Moniteur le vcnoit affiegcr, délibérèrent de le munir de nombre d’hommes de guerre, pour bien le defendre. A ces fins ce mefmc iour y firent entrer la cqmpagnie de caualleriedu ficur de la La Mot- fjotte, quelques autres d’infante-S. rie: amp;nbsp;mefme celle du capitaine La-mure,qui eftoitduregimétdufieurde ■A“glt;=y- Virieu.Le ficur d’Oriol,gcntil-homme \ Saintongcois,efi;oitpour lorsgouucr-neur,lequcl depuis fe cotenta de dôner ordreà la police de la ville. Pour les affaires de la guerre, les Princes y ordonnèrent le ficur de Pilles,qui n’eftoit encores bien guery de fa blellure en la cuifle

ciiiflc, depuis Fa/Tauc du fau-bourg de - Rochcrcul à Poifticrs. Tous ceux-cy auec les habitans eftoyenc refolus d’ae-tendreleficge, amp;nbsp;de biendcfendrela ville. Le lendemain les Princes arriue-rent à Saindes, amp;: là firêt palPer la Cha-rante à leur armee.

Les fleurs de Montbrun amp;nbsp;de Mira- Dcp*rc bol partirent du camp l«lt;lixiemc de ce moisd’Odobrc, pour aller en Langue- Mirabel, doc. Il y auoit ia long temps qu’ils a-, uoyêt proiette faire ce voyage^mefraes qu’ils y vouloyét mener leurs regimes; d’autât qu’au liege de Poifticrsfduquel a efté parlé cy delTus ) le fleur de Pôtais marefchal de cap des feigneursPrinces, tat en leur nom que des autres Colon-

, nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, de ceux

nels. Capitaines amp;nbsp;gentils-hommes de du Dam; Dauphiné, demanda aufdits feigneurs leur côgé pour fe retirer au paysduDau phinc.Et pour l’obtenir il remonftroit le long temps qu’ils auoyent efté à la fuitte du camp.’amp;que leurs foldats fort trauaillez, deflroyet retourner en leur pays pour refraifehir. Que la crainte qu’ils auoyétd’hyuerner fl mal que Tance palTcCjcn auoit deflafait desbadef

plufleurs, ie. fe reciter aux villes qui foc tenues au Viuarez par ceux de la Religion, où ilsauoyenc afleuree recraitte. Qu’il eftoic à craindre que peu à peu auffi bien ils n’abandonaircncleurs en-feigncs,amp; que les colonnels ne demeu-raflent au camp fans foldats. Que cecy leur eftant remonftre' par leurs loldats, ils ne pouuoyent moins faire que demander ce congé:amp;: les licencier apres le fiege de Poidiers. Les Princes reffte. nbsp;nbsp;nbsp;pondirêc à cefte requefte, qu’ils ne pou

uoyenten celalors ordonner,d’autant qu’ils ne fauoyenc encore quelle ilfuc prendroitle (icgc.amp; partant qu’illeur conuenoit attendre iufques à la fin du mois de Septembre, cfperans ( apres a-uoirveu ce que feroitMonfieur, entre cy amp;nbsp;là J remettre l’armee es garnifons pourhyuerner. ^Par ce moyen furent retenus, en attendant la fin du mois de Septembre.

Depuis, l’armee eftant de retour du pays de Touraihe, feiournat auprès de Faye-la-vineufe, fur la fin du mois de Septembre,les fufdits mirentderechef leurrequeftecnauat.Aces fins furent alfem-

amp;pourßiitte dicellz_j^Liu.IIlI. aflcmbltzles Colonnels, gentils-hommes, amp;: capitaines des rcgimensd’Au-phinois, pour y délibérer. Aucuns futet d’aduis depourfuyure en general le cô-gépardeuersles feigneurs Princes;attendu que le temps cy deflus limité à la fin de Septembre eftoit prefqueexpiré. .mais les autres remonftrerent qu’il n’eftoit encores temps d’en pariertes chofesainfi difpofees qu’on efperoit de iouràautre d’auoir bataille:à laquelle pour leur deuoir, falloir qu’ils fetrou-uaflent, s’ils ne vouloyent ternir l’honneur qu’ils auoyent acquis en leurs a-étions palTees.Celle opinion fut fuyuie. 2e felon icelle refolu de ne parler plus de ce congé:ains attendre la bataille ou vneheureufe paix,par le moyen def-quelles ils fulîent remis en leurs mai-fons. Et ainfi les fieurs de Montbrun,amp; dcMirabel demeurèrent au campiuf-ques en ce temps, auquel ils délibérèrent d’executer leur entreprinfe.

Apres donc auoircommuniquélcur deliberation au fieur de Verbcllet frere de l’eucfquc du Puy en Auuergne, amp;nbsp;à plufieurs autres, tant Dauphinois que E. iii.

43 S De la troißente Guerre des pays circonuoifins ( pour d’iceux s’accom pagner en ce voyage ) fe rendirent à Angoulcfme, à fin d’attendre là leur efcorce. Ce dcfpart fccu au camp, plufieurs vindrent autour d’Angoulef-me pour faire ce voyage, tellemctqu' ils fe trouuerent enuirô quatre cës chenaux aflcz bons pour côbatre, amp;c quelque nôbre d’harqucbuziers auflî à chenal. Auec lefquels lefdits fieurs de Mót brun, Mirabel,amp; de Verbellet départirent le X1111. iour de ce mois d’Odo-bre.-Sôprcnansleur chemin par Perigueux vindrent à Soliac, où ils arriue- . rent lé Dimanche x vi. iour enfuyuant fur les deux heures apres midy. Ils pen-foyenten ce lieu pouuoir palier la Dor-donne: mais elle s’eftoit tellement enr flee à caufe des grades pluyes desiours precedens, qu’il cftoit irapolfible delà gueec. Celle difficulté lescontrcignit s’arrelterlàjamp;enuoycr quérir quelques bafteaux là aupres:fui lefquels ils com-mencerêt à paffer ce iour mefmcs,Slt;: c5 tinuerét toute la nuid ; no pas fi prom-ptemêtfpour le peu de bafteaux qu’ils anoyétjqu’il n’en reftaft bon nombrea palîér

C E qu’ayäs fceu les garnifós des Catholiques qui cftoycnt là auprès,amp; mef niecelle de Sarlat, vindrcnc auee enui-ron foixante chenaux,amp; quelques piétons (parmi lefquels elloyenc meflez quelques paylas ) rccognoiftre le nombre de ceux qui reftoycnt à pafler: qucllegardeils faifoyent. Puis voyans qu’ils ne faifoyentaucun guet, amp;nbsp;me que les harquebuzicrs n’auoyent ge delà aucunesmefehes allumées,feruerent fur eux ettans en nombre enuirô deux cens,6d: les desfirent fans refiflence. Ils en tuerent aucuns,amp; mirent les autres en chemile, puis les firêt pafler la Dor-donne pourfuyureleurs troupes. Aucuns fe haftetet le iour precedét de paffer les premiers pour ferefraichir à leur aife.-mais ils furent furpris de nuiôt dans vnc maifô couchez à Ia PrAKcoifiyamp;^ emmenez prifôniers par les Catholiques. Entre iceuxeftoyet les fleurs de Quin- Quinte! tel Dauphinois, Mormoiron du Cotât r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prins,

de Venefln (duquel on fe feruoitpour guide) vn Médecin appeléM. Merle amp;nbsp;trois autres. Le fleur de SarrazGen-

til-hommeduhauc Viuarez auoiccfté prins par ceux-mefme vn peudeuant, mais il fut toil apres cflargi.

Lebruipquefaifoyent les Catholiques à la charge de ceux qui furent fiir-prins an delà de'Dordonne,donna l’ai -larincàl’inftant à ceux qui auoyentia pafle la riuiere, eftas en vn village prochain d’iccllc pour là s’aflembler, Par-

rcngcans en ordon nance:amp; apres auoir làattenduquelque téps pourreccuoir ceux quipourroycnt cfchapper,commencèrent à marcher tiras vers Acier, auquel ils fe rendirent le lendemain, ôc de là allerer fans empefehemét à Oril-lacen Auuergne: d'où ils départirent, corn me il fera dit cy apres.

A P R E s la prinfc de Nyorr, Mofieur délibéra d’aflîeger la ville de S.Ica-d’An gely enSaintongc.Sr pour ceil efFed ht tirerfon armee celle part. Le heur de Biron mareichalde fon camp, enuiron lex. d’Üflobre accompagne de quel-Birpfom ques cornettes de cauallerie,vintfom-meS.icâ-æer la ville de fe rendre au Roy. Ceux ly. delagarnifonluy hccntdSner refpon-fe

é^’fourfuitted’teelled, Liu.IlII. 441 feparlc fleur de la Ramiere , qu’ils e-ftoyent refolus denerêdrelavilleque par le moyéd’vnepaix qui full au pro-fitde toute la France. Cefte refponfe ouye,le fleur de Biron s’en retourna.Là defliisle capitaine la Motte,accompagné d’enuiró quinze ou vingt cheuau-cheurs, alla batte fcftrade autour de la villeenuiron demy lieue, amp;mefme du cofte de Nyort:amp; trouua dans vn village certaine compagnie degens de pied des Catholiques,defquels aucuns furet aucuns tuezjcinqou flx prins Sz menez en la Catlwli-ville,amp; le refte mis en fuitte.

Cependant ceux de la ville fe pie- Diligence paroyent au ficge,faifans toutediligen-ce de la remparer fortifier. Lcsvns abbatoyét partie des faubourgs d’Aul-nisamp;Tai!lebourg,pour öfter le moyen aux Catholiques de camper fl commodément; amp;nbsp;les autres remparoyentles foflez aux endroits neceflaires. bref, ils faifoyéttout deuoirdcfe fortifier pour fouftenir le ficge.Le fleurde Pilles gou-uerneur en la ville pour le faiffc de la guerre (comme il a efté touché) fit faire reueuè à l’infanterie qui y eft-oitiSc y fut Reueue.

441 De la troißeme Guerre duties, recogneu de mil à onze cens hommes tan t de la ville qu’eftrangers. Ce taict, le fleur de Pcidonnc y arriua accompagné d'enuiron trente ou quarante ehe-uaux pour renfort. Apres fon arriuee on dreß'a force artifices à feu,pour n’ou blierrien quipeuft (eruirà ladeféfede la ville.

vironIcx iiii.deccmoisd’’ s icand’- Oélobtc, Monficur planta le iîc‘ douant faint lean d’Angely fur les troisheurcs apres midy. Le regimétdu fieu r de Gouasauec quelque autre, fut logé au faubourg d’Aulnis,amp; pour ce Jour ne (c parquèrent en ccluy de T ail-lebourg: eflimans n’y pouuoir entrer fans le combacre. Toutesfois ceux de la ville l’ayant abandonné , pour n’y vouloir perdre leurs hommes , les al-fiegeanss’en faifirent le lendemain ,amp; y logèrent. Cependant les adiegez fortificrét le reuelin delà porte d’Aul-nisjle remplirent de terre. Se mure-- rcntla porte d’iccluy. Bref, ils y firent

Coninu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

(aire. Et pour mieux diligenter la for-cificatioujeries furent fanes parla ville que

amp;fourfuitte d'iceäcy^Liu.IIII. 44 j que chacû tant hommes, femmes, qu-cnfans pouuans tf auaillcr, euflent à aller befongner aux rempars d’icelle en outre, qu’on euftà tenir deuantles huis de chacune maifo trois ou quatre facs remplis de fumier, pour eftre employez aux endroits neceflaires. Suiuât cecomandement chacû lètrouuaaux reparations,Só firétvn merueilleuxde-uoir tant eftrangers qu’habitans, ''

Apres que les Catholiques fefu-rêtemparezdesfaux-bourgsdcfufdits, Saillid. lesafliegeZ firent vnc fortie d’enuiron desafsie-quarante chenaux par la porrede Mat-ta :ôzvindrent donner au faubourg d’-Aulnis,auquel ils tuerent feulement quatre ou cinq hommes, puis de là ils haftirent l’cftrade du colle de Nyort iufques au lieu delà iuftice, où ayans trouuc'vn Italien à chenal, ils le prin-drentamp;: remmenèrent en la ville.

Environ lexvin.iourdcccmois les aflîegez firent vne autrelàillic par s»niicit. la porte d’Aulnis : fortans par delTus le renelin defeen dirent dans le folfc par vne efchcllc. Ils elloy et en celle fa-tlion enuiron cent cinquante foldacs

444 De la troißeine Guerre citiilc^t auecdes chemifes blanches aux defliis des veftemens, conduits parle capitaine la Motte. Et donnèrent h apropos dans le faubourg d’Aulnis,quetrouuaS c-itlioli- les Catholiques ouiiouovent auxcar-ques fur- i- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r •

pris iou- tes, lans autrement faire bon guet, en-ans aux trcrentdâsle corps-de-garde ôôy tuc-rentenuironfoixanteou quatre vingts foldats: puis le retirerent fur lacontre-fearpe du folle, à la faueur de leurs har-quebuziers qui cftoycntlurlcreuelin. Ilsgaignerentcn ceft exploit deux cn-feignes de gens de pie J^quarate ou cinquante harquebuzes, quelques mor-riôs, corfelets, taulaches d’acier,qu’ils emportèrent dans la ville, n’y perdirent en tout que deux ou trois des leurs.

Appro- - L E s Catholiques faifoyent cepen-ches de Jant Ics approchcs de leur artillerie,la-l’artillc- Il '1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

yjç, quelle ils parquèrent en vnc vigne du colle de Nyort, lidextrcment quelle pouuoit batre tant à la porte de Nyorr, aureuclin delaported’Aulnis,qu’ê vn recoin qui eft entre ces deux portes. Ils auoyentlà ordonnéen baterie quatre canons amp;vne colouurine. Auantquc

^fourßtitte d’iceUc^-,Liu.IIII. 44 j commencer la batcric, ils demanderêt àparlementcr ,amp; vouloyent que pour cell efFcót le beurde Pilles lort it fur leur tby:cc qui ne fut trouué bon par les af-bjïgcz^mais au lieu du beur de Pilles fut mis hors la ville le fus-nommé La Ra-niiere , lequel ne fut pluftoft dehors, que le canon commença de tirer : qui fut caufe qu'il le retira prom ptement.

La batterie ebmença donc le vingt- Batterie deuxieme d’Oétobre contre ce mclmc i-recoin de la ville, prochain de la porte d’Aulnis,laquelle cotinua tout ce iour. Sûrlefpirlabrefche fut faiéle enuiron de la largeur de quarante ou cinquante pas. Sur cela les aflîcgeans mandèrent vn de leur part,pour la recognoiftrede^ quel eftant venu iufques fur le bord du folfé, fut tué d’vne harquebufade ainb ,qu’il fe defcouurit pour recognoiftre, LeiourfepafTa fans donner l’alTaut amp;nbsp;fans autre cholcfaire. La nuift venue, lesaffiegez en diligéceremparercntla breiche,amp;: brctdefccdreau folfé quel- Labref-ques trauailleurs auec aucuns foldats, ehe rem. pour öfter la ruine amp;nbsp;bris de la muraille P““' quicftoittôbee.Ceux-cy brent dansle'

44^ De U troißeme Guerre duties, folle vn petit mur delà hauteur d’vn homme, pour rendre lelieu moins ac-celïible. Orauoyentles alTicgez à peu-pres cogneu l’endroit où ilsdeuoyent èc pouuoycnt eftre batus, dés lors que les afliegeans commencèrent drelfer en celle vigne leur batterie,laquelle a-uoit demeuré drelTee enuirÔ huit iours auant que le canon eut tiré, De forte Trancliee qu’vnctranchcc bien flanquée fut fai-derriere te derrière la brefehe, fur laquelle ils fçjje. rengerent quelques barriques pour tenir leurs harquebuziers couuers. Bref, celle brclchefut tellement remparee, qu’elle elloit bcaucotq^plus forte qu’au parauant.

De celle mefme batterie,ilscom-mencerêt le lendemain tirer quelques coups de canon contrelcreuelin de la porte d’Aulnis, amp;nbsp;pareillemêt trois ou quatrecoupsàlaporte deNyort,fans toutesfois lailfer leur premiere batterie. Mais voyans que par celle batterie ils n’auançoyent pas beaucoup, quelques iours apres ils mirent cinq colou-urinesaulieudes canôs, lefquelsilsre-muerét à l’entree du faubourg d’Aulnis au

audeuanc du rcuelin, Scfi pres d’ice-luy , qu’il n’y auoit que le fofle entre deux. Dclàcohimencercnc vnebatce- Batterie riefort furieufccortrcce rcuelin,rant de ces canons que dcscolouurines mi-fes en leur lieu , dcfquclles aulîî ilsci-royenc quelques coups en courtine par dedanslapretniere brefehe iufqucsau clia'teai^ Labattcriccontinuatoutlc Batterie iour,toute la nuit! fuiuantc, Sgt;c encores le lendemain entièrement , touf-iours de grande furie : tellement que le rcuelin amp;; le portai de la ville par lequel on entre en iceluy , eftoyenc prcfquc tout en poudre. Cependant ceux de là ville firêtvn chemin couuert entre ledit reuclin Sr la porte, afin que laruina tombant dudit portail,n’empefehaft l’entree du rcuelin.

Apres cefte furieufe batterie le fieur de Guitinieres demanda de par-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 rr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c \ r nieves;

letnenter anccles allieg'ez : a ces uns fous leur parollc il entra en la ville le X XI11 T.de ce mois d’Oâ:obre,enuiron deux heures apres midy.Il s’efforça d’in duireles affiegez de rêdre la ville ; mais le fieur de Pilles perfifta toufiours en fa ,

44^ Bela troißcmeGuerreciuilcy, premicrerelpofcdcnela rendre, finon par vne paix faite au profit du royau-rne. Quoy voyant lefieur de Guitinic-res fortic de la ville,amp; lans rien faire re- ' tourna au camp. IIn’y fut pas pluftolt arriuèquelesafsiegeâs vindrent al’af-fautfi inopinément, que les alfiegf Z fc confiansde ce parlement, cuiderente-ftre furprins:d’autatqucpromptemét ceftaflaut fut donne tanta la brclchc du reuclin,qu’aux coftez droiét amp;nbsp;gauche d’iccluy,par dedas le foßc^pour venir à la porte de la ville, laquelle ils a-* uoyentbatue,commediél eft, Etpour faciliterlavenueà labrefehe du reue-lin,les allîcgeâs auoyent ordonné grâd Diligccc nombre de pionniers pour porter des alaffaut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;[erre, amp;nbsp;les ietterfur la

brefehe. Apres donc que ces pionniers eurent verielaterrc^ils ietterent force coups de pierres contre les alficgez,par le moyen dcfquelles ils en offenferent aucuns. Sur la brefehe fc prefenterent fixrondeliers luyuisdebon nombre d’-harquebuziers, qui firent pluficurs efforts pour forcer les alîiegez : ce que ne pouuans faire, ains eftans repoultez, fe

retirèrent. Ceft aflaut dura depuis en-uiron trois heures apres midy iufques à la nuiét : amp;nbsp;pendat iceluy fut tiré grand nombre de coups d’artillerie^ amp;: delpê-du bonne quantité de poudre par les afsiegcz fouftenans fi rude afiauc. La nuit fuiuantelesafiiegczfcfortifierér, \ amp;nbsp;remparerent les brefehes le mieux qu’il leur fut polfible:commc auffi ils a-uoyent faiól pendant la batterie, eftans lesbrefehes rempareesàmefurequel- nbsp;nbsp;'

les eftoyent faites, auee facs de fumier: amp;cn ceftenuiétfe retranchèrent dans le reuelin,tellement que les brefehes le lendemain furent mifes en defenfe.

Encores qu’apres le fiege de la Charité le fieur de Sanfac eut elle mande d’aller en Touraine,pour ioindre fes forces au cap de Monfieur, corne il a e-fté didey delîus, neatmoins (foit qu’il euft autre mandement, ou pour autres occafiSs)ilne bougea de là auprès: ains en ce mois d’Odobre viot aïsieger la ville de Noyers en Bourgongne,laquel- Noyers, le fans grande refiftêce fut par luy prin-fe par compofition. Nonobftat laquelle les foldats qui la defendoy ent,furent

menez à Troye en Champagne.-où e-ftans afriuez,auant qu’entrer en prifon furent iufques au nombre d’enuiron

Noyers pris,il délibéra d’aller affic Veztky. Yczclay, ville de Bourgogne, pour lorsgouuernee parle ßeurdeSarazin. Il y auoic ièulemcnt pour la garde d’icelle deuxxdpagnies de gensde pied, àprefent ciSmandees par les capitaines Ribau-pierre,amp;: le icune fieur de Sa-razimauec deux cornettes de caualc-riedes fieurs de BloiTetó«: de Befanfeu, fans quelque nombre de Gentils-hommes qui s’eftoyent là retirez voyans ve-nirlefieec. Leßeur de Sanfac au oit pourcefiege vingt-deux enieignes de gés de pied ( defquelles le ßeur deFoif-lyeftoit colonncl ; amp;nbsp;dix cornettes de cauallerie, quatre canons amp;nbsp;deux co-louurines.

iLarriuadôc auec fa cauallerie pour rc cognoiftre la ville le vi. iour de ce mois Aquiens J’Oétobr.puis furlefoir Le retira pour ^^■^''^^‘■'logerà Aquiêsamp;sS.Peré,villages fituez au pied de la montagne, fur le coupeau de laquelle la ville eftafsife. L’onzic-me

^p6urfuittcd‘icelle^iLiu.ITIIgt; 4SI mcfuyuanrjl fit venir crois Je fes compagnies dc piétons, pour faire fes approches à la porte du Barle, autrement dite de S. Eltienne: mais aucuns delà ville, mefmcs la Noblefiè qui là eftoir, firen t fortiCjSc repouflerct ces trois en-leigncs àl’inftancde leur arriuee : deux delqucllcs furent mifes en route auanc quelles peuifencarriuerà Aquiens,où elles vouloyent faire leur retraite. En ceftechargeamp;pourfuitte fi viuement faite fur eux, il y en demeura de morts enuiron quarante fix,Se autant de bief-fez, amp;nbsp;mefmcs les Capitaines, Licute-nans^enfeignes amp;nbsp;fergeans dc ces deux compagnies y furet tuez, excepté trois qu’on emmena prifonniers dedans la ville. La troificme compagnie fc cacha dans vn valloaux vignes: fi que ne pou-uant eftre appcrceuc,fe retira fur le foir audit Aquiens.

Nonobstant cefte charge , le fieur dc Safac fit marcher fon cap le Sa-medy VI ii.de ce mois, ôc iurlefoir en-» uironna la ville. Lcmefmc foir fit faire les approches de l’artillerie,tellement que le X. iour du mois, de bo ma*

tin la batterie commença contre vnc tourducoftédcla porte du Barle,visà vis l’abreuuoir, laquelle continua deux ioursentierSjfi qu’au deuxicmeiourvn coin de la tour cheut par terre. Ce fait, le mccredyxri. fit remuer quatre de fes pieces du cofte de S. Peré , faifant nouuelle batterie cotrela porte appc-leele Guichet. Au deflbus de laquelle huit enfeignes de piétons fe vindrent parquer le x 111. iour de ce mois : amp;nbsp;y demeurèrent iufqucs au decampemét. Le X1111. iour il remua encores deux de fes pieces,amp; les mit au deuant d’vnfc tour dite des Coulombs, pour mieux à l’aife battre dans ledit Guichcticontrc lequel la batterie dura iufqucs au lendemain qui eftoit x v. d’Oétobre. Les brefehes faites, ledit fieur de Sanfac fit ce iour doner l’alTaut es deux brefehes en mefme inftantjamp;r prefenter l’efcala-de du cofté des Cordelliers.il fut foufte nu en ces aflauts,amp; tellement repoulTé qu’apres n’y voulut plus retourner. Le foir fuiuât enuiro la minuiétleuale fie-ge^amp; fe retira à Aualloiapres auoir perdu, tant durât le liege qu’efdits affauts, enuiron

amp; pourßlitte d‘icelles, Lm. I III. 453 cnuiron troisou quatre ces homes tant Leshom-à pied qu’à cheual.Dcla part des afsie- • gczjlyeutquetuezquebleirez enui- d’autre roïidix homes.- amp;nbsp;entre autres le fleur de Sarazin,gouuerneur delà ville,fut' tuéd’vn coup de canodansla premiere tour battue.en la place amp;nbsp;gouuerne-ment duquel le fleurde Blofletfucce-da,pour la bonne opinion que les aifie-gcz auoyentde luy, s’cltanc vaillament porté pour la dcfcnfc de la ville. Le liege ne fut leué par le fleur de Safac, que pour aller quérir d’autres canons , e-ftans les liens prefquctous creuezou eucntezen ces batteries.

Les Princes qui eftoyét à Sainétes, voyage lors qu’ils eurent aduertiflemét du fie- desPnn-ge de faint-Iean d’Angely.dclibererent oafeog. d’aller en Galcogneauec deux ou trois mil harquebuziers de pied amp;nbsp;leur ca-ualleriedailTans le furplus de leur infan terie pour fortifier les villes aufqudles ils auoyent garnifon. Ce voyage eftoit ainlientreprins pour deux raifos principales; l’vne pour diucrtirlc liege de fainc-Ican-d’Angely,eftimâs que Mon-fleur les fuyuroit:amp; l’autre pour fc ioin-

dre aux forces des Vifcontes.- aufquels, commedicaefté, commadoit le Conte de Montgomery.Parcâs donc de Saintonge fur le commencemct dudit fiegc auec la cauallerie tant Françoifc qu’-Allcmadc(lcfquels pour faire ce voyage auoyét enuoyé leurs chariots amp;: ber-nage à la Rochelle) amp;: les harquebu-ziers piétons, conduits en partie par le fTeur de Rouray, prindrêt leur chemin vers Mont- aulban. Or d’autant que la riuierede Dordonne ( qu’il leur falloir j pafler) n’eftoit cncetcmpsguéable,Ie heur de la Beflbnnierc ( par le moyen duquel la ville d’Orillac auoit efte fur-prinfe, commcaeftétQuché cy de/Tus) partit de ladite ville auec enuiron cent cheuaucheurs. Et ayant ramafle les ba-fteaux qu’il trouua au long de la Dordonne,les fitconduire à Argentai, afin । qucl’armee des Princes nefeiournaft au paflage d’icclle. Enuiron le xxv. de ce mois d’Oftobr. les Princes arri-ArgentîL uerent à Argentai,amp; y furent côtrain ts

feiournerprefquehuitiours, auat que leur armee euft entièrement paifé. Ce-pendantaucunsdeleurarmcefomme-

^pourfuitte d’icellesgt; Lia. Till. 455 rent la ville de Bord en Anuergnedefe Bordvil-rêdre àl’obeiflance du Roy fous les fei-gneurs Princes. Du commcncewct elle refufa de ce faire , mais toft apres Voyant quelle ne pouuoit rcfiftcr,ou empcicher d’eftre forcée, fe rendit par côpofitiondc faire ouucrture despor-tcsjS«: payer ßx rail liur'es;afin de n’cihc expofee au pillage.^Les lieurs de Mot-brun amp;c de Mirabel arriuez à Orillac (comme fus a efté dit ) leurs compagnies furent logees à vne lieue pres de la villc^au village appelé Arpaion,pouE y repofer leurs cheuaux qui elfoyent fort trauaillcz. Cependant leiîeurde Montbrun tomba malade d’vne ficure » continue: quicaufaen particle retardement amp;nbsp;feiour en celieu.Mais voyat qu’il ne luyeftoit poffible de partir encore de là, fit fauoir au fieur de Mirabel fa maladie , afin qu’il ne retardaft plus fon voyage. Quoy entendu, le fieur de Mirabel fe mit en chemin le xxiiii. dudit mois auecenuiro quatre CCS cheuaux, pour parfaire fon voyage amp;nbsp;venir en Languedoc. Entre ceux de fa compagnie eftoic le fieur de Foul-

45 6 JDela troißeme Gume ciuile^y lt;lues,qui s’eftoit rêdu audic Orillac peu de lours auparauant, auec enuiron foi-xante chenaux, en intention détenir le chemin du iieur de Mirabel. Cefte départie fut tellement conduiôte ôô fi fecrettement,quelesCatholiques(qui eftoyent dans certaines villes amp;nbsp;cha-fteaux alentour d’Orillac ) en furent promptement aduertis,amp;r commande-rêtaux villageois defonerlc Toc fain, ponr donner aduertiflement de l’endroit auquel ils pafleroyêr, à fin de leur courir fus,amp; les desfaire. Suyuant cefte charge les corn munes fonnerét le Toc-fainàmefure quele fieur deMirabel fa troupe defeendoyent d’vne monta-grie à deux lieues d’Orillac. CcToc-lainentêdu par ceux delagarnifon de Rolliac, (qui ayas veu paiferpres d’eux ceftetroupeà la filcamp;S mal ordonnée, eftoyentfortis pourleur faire vncchar-ge)fehafterent dauâtagc,amp;parvn chemin à trauers delà montagnevindrent donner dedans cefte troupeau village auquel on auoit fonnéle Toc-fain. Ils donnèrent fi à proposjqu’auat qu’eftre recogneus ils tucrét enuiroa fix ou fept hom-

équot; P our fuit te ^keUi^,li».IIII. 457 hommes de ceux du heur de Mirabel: ôc puis feretirerentauec quelquesvns qu’ils emmenerêtprifonniers. Néant-moins toutelatroupe mota iufques au delfus du village, oùeftant rcngee en bataille, recogneut que de tous coftcz accouroyét gensparlacymedcsmontagnes,pour les preuenir en vn deftroit qu’il leur faloit pafler : Eftans d’ailleurs aduertis par leurs guides,que toutes les communes s’aflembloyent pour leur courir fus en ce deftroit, furent contraints tourner arriere:amp; ce melmefoir fe rendre en leur quartier d’Arpaion,amp; là attendre autre moyen de pouuoir palier.

Le lieur de Verbellet eftoiteependat demeuré àOrillac, pour commander en Auuergne fous les Princes, fuyuant lepouuoir qu’ils luy en auoyeut donne à fô depart d e l’armee. Quelques iours apres fon arriuce , eftant recogneu de ceux de la garnifô de la ville pour Gou-uerncur,ordÔnaque feptcens harque-buziersàpied, amp;: trois cens faladesfe-royent entretenus pour la garde de la ville: pourlafoldc defquels il fit leuer

45^ Pf U troißeme Guerre cMe^, emprunt de dix mil liures furies ha-bicans d’Orillac : amp;: incontinêt fit faire nionftrc à fa gendarmerie fur le commencement du mois de Nouembre.

Qve iQVEs ioursauparauât(pour n’oublier ce qui s’eft faid pendant le mois d’Oôlobre) lefieur deSainét-He-rangouucrneurpourle Roy enAuuer-gnc^ departat de Saint-Flour auec quel ques gentils-hommes defafuitte, vint au chafteau de Saint-Sulpice. Eftantlà arriué fit heurter à la porte d’iceluy,tellement queladamoilellede Sallians(lc mary de laquelle tenoit le chafteaua-uec aucuns foldats ) defcendant à la porte fit ouuerture d’icelle. Lefieur de Sainôt-Heranluy dit, qu’il cftoitlà venu pour mettre garnifon au cha-Reau. A quoy la damoifellc rcfpondit qu'il n’eltoit befoin d’y mettre gaini-fon,amp;quefon mary cftoit délibéré de n’cn receuoir aucune. En ce difantelle voulut rentrer dans le chafteau, amp;nbsp;fermer la porte : mais le fieur deSaind-Heran poufiafi rudcmcntla portejque la Damoifèlle cheut par terre, puis entra mal-gré elle. A l’inftant du cry qu’-cllc

amp;^ourfuitte d’icelles-, Lm.IIII. 459 elle fît,vu des domeftiquesdu chafteau accourut promptement : voyant là h DamoifeJlc par terre,tira vn coup de pift:ollê,amp; bleflaaubras lefieurdcSaiét Heran,qui fe retira en arrierc;amp;: ainfi la porte luy fut fermée. Ledit ficurneat-moins fît demeurer ceux de fa trouppe deuât ce chafteau,pour empefeherque perfonncn’y entraft,cn attendant les forces qu’ilenuoycroic deSainél-Flour, où cependant il fc retira. Audi toft qu’il y fut arriué,delpcfcha quelque nombre de piétons, pour aller trouuer ceux qu’il auoit laiflé deuantledit chafteau, auec charge de n’c bouger qu’il ne fuft prins . Lefieur de Sallians, à qui ilap-partenoit, y eftoit lors malade : accompagné fculemétde cinq ou hxfoldats, amp;nbsp;fans grande refiftancc rendit le chafteau par compohtion d’auoir les vies faunes. Et toutesfoisapre.s la rendition du chafteau, y fut rue, amp;: fa femme me-neeprifonniercà faint-Flour»chargée d’auoir cfté caufedela bleft'ure du ficur deSainôl-Heran.

L A prinfe de la ville d’Orillac(de la-qucllca efté cy dcftùs parlé ) efpouuàca

460 lie la troißeme Gucÿyc ciuile^, grandemécceuxd’Auuergnc. Parquoy ayasramaflegcs dc pluücurs endroits, dclibercrêc dc l’affieger auat queeeux dededas culTent moyen de fe fortifier. Le fieur de Roche-bône gouuerneut du Puy,amp; legrand Prieur d’Auuergne, eftoyentàces fins venus auec leurs regimens de piétons iufqucs à MarzillaC en Roargues : ôô difoit-on qu’ils atten-doyent là les canons qu’on deuoit faire fortir de Rhodez,pour venir battre O-rillac. Cependant le fieur de S. Heran faifoit diligence dc faireinôteràfainâ; Flour les autres forces d’Auuergne, mefmc la NoblelTe, à laquelle il auoit faitfairccommandementd’y venir.

Mais ainfi qu’il diligentoit en ce faiél^ayantaduertiflement delà venue des feigneurs Princes à Argentai, fon entreprifefutrerardee. Or d’autat que les Auuergnois craignoyent que les Princes ne voufifléc venir au plat pays appelé la Limagne^pour làhyuernerf'à caufedela fertilité du pays) quelques troupes de payfans amp;:comniuns allerer aux deftroits des montaignes par lef-quclsils cftimoyent que l’armeedeuft

amp;fourfnitte Liu .1111.' ^61 cntrcr:ôc abatiicnt grande quantité d-arbres atraucrsles chemins,pourem-pcfcher la cauallerie d’y pafler. Les autres furent ordonnez parlelicur de S. Heran aux villeschafteaux,à fin qu’à celle venue elles ne fufl'cnt furptinfes. Toutefois les Princes n’adrelîérét leur chemin par làrains ayans pafle la Dor-donne tirèrent en Qucrcy:amp;au deflous deCadenat paflerent la riuicredu Lot.-amp; delà vindrent à Mont-auban en ce mois de Nouembre m. d. lxix.

Les fieurs de Mirabel amp;nbsp;Foulques Mirabel (quiauoventfeiourncautourd’Orillac s^Foui-depuis la chargequ ils euret auprès de tcntd’oi Rolliac) en ce mefme temps fe mirent en chemin aucc leurs troupes pour par acheuer leur vt’yage. Et apres auoir pafle le Lot au dclTus de Cadenat,S6 tra uerfé les montagnes deRoargues amp;nbsp;de Scuêncs,arriuerent fansempefehemet, àPriuasamp;: Aulbenas,villes au Viuarez tenues par ceux de la Religion.

Cependant le fiegecontinuoic toufiours audeuant deS.Ican-d’Ange-ly,auquel le Roy, laRoync mereamp;:le Cardinal de Lorraine eftoyent en per-

Tonne. Le lendemain donede laHaut donné à la brefehedu reuelin,leRoy fit parlementer auecccuxdcla ville,a fin qu’ils la redi/îent par cOmpofition. Pouràquoy les faire condcfcendrc, on dit que les aflîegeâsleur voulurent faire accroire que le Roy auoit délibéré dreflervne puilTante armee pour faire guerre en Allemaigne, à laquelle lesbo mes qui cftoyenten la ville pourroyée fcruir:amp;que partant la Maiefté feroit Capitu- bien marrie de perdre de fi bons hom-htions. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’autrement, s’ils nefe ren-

doyent par compofition , ladite Ma-iefte y employeroit toutes fes forces, pour auoir la ville. Les afliegezfirent lamefmerefpôfe qu’ils auoyentfaitau paràuanr, fauoir, qu’ils ne rendroyent la villequeccne foft par le moyen d’v-nepaixau profitdetoutleRoyaume.

Le Roy entendant celle relponfe, fit demander le ficur de Perfonne pour parlementer auec luy, tant de ce qui concernoitla ville, que pourl’enuoyer pardeuers les Princes,afin d’entendre à la paix. Ce qu’eftant accordé par les af-fieçez,mirent dehors la villelefieurde

^pourfuitte d’icellc^,LM.IIII. 41^5 Perfonnc,amp; en fon lieu pour oftagc entra le fieurdcGuitiniercs. A pres que le Roy eull conféré auecle lieurdePer-fonne,fuc capicu lé ce qui s’enfuit: Que j. fi le fieur de Pilles n’auoic fecoursdans tlixiours, qu’il rédroit la ville au Roy: ßcd’icellcfortiroitla vie bagues(au-ucs.Que pour alTcurancedece/croyét j baillez en ollagc deux Chcualiers de L’ordre, qui feroyent cofignez à la Rochelle ou Angoulefme,au choix des al-fiegcz. Que pendant ce terme feroyct trefues, à la charge de ne fe fortifier das la ville,ni ceux de dehors aux trachées, amp;nbsp;qu’ils n’approeheroyent lesmurail-lesdelaville. Que cependantlefieur iiir. de Perfonne iroit par deuers les Princes, auecvn gentil-homme quefaMa-iefte leur dcfpefcheroit quant amp;nbsp;luy, pour traitter la paix.

Suyuant cell accord le fieur de Perfonne auec legétil-homme que fa Ma-iefté luy auoit baillé, alla par deuers les Princes, amp;nbsp;au lieu du gentil homme le s’'de Guytinieresfut m,is hors la ville.

fe d’icclle, auoyent tenu bon iufques à prefent:mais oyans que ceux de fainôt-

Sainftes afficgcr.Païquoy enuiron ce téps abandô- quittèrent la ville, pour fe retirer aux

nés compagnies pour s’emparer d’icelle, afin que par ce moyê le chemin full fermé à ceux de la Religion ( cftans à Angoulefmeamp;Cognac)d’allcr devenir à la Rochelle : amp;: femblablemétàccux

L E fleur deBricquemau eftoit demeuré iufques à ce temps en la ville de Bourg-dieu en Berry (corne a efté dit cy deffus) à caufe de fa maladie. Pedat fon Guerreen fcæiir, fes troupes cftoyeiit à. la guerre Berry, oïdinairemét cotre ceux qeftoycten garnifon en la ville de Challeau-roux flir Indres-, dans laquelle le fleur d’icel-• leauoittroiscôpagnies depietospour les Catholiques.Quelques fois ceux de Bourg-dieu les alloyent trouuer, amp;au-tresfois ceux de Chafteau-roux lor-toyent fur eux. Cecy dura enuiron fix fep mai-

poar/ititte d’icellL.}-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;46 5

fepmaines:amp;ericcs efcarmoiichcs furent tuez d’vne part amp;nbsp;d’autre prefquc deux cens hommesi Puis eftant ledit fleurde Bricquemau venu à conualc-fccnce,fe retira en ce mois de Nouem-breauec fes troupes à la Charités

Pendant Ic liege de fainól-Iean d’-Angely,amp; Ie x v.iour de ce mois, la ville de Nimes au Laguedoc fut furprin-fe par ceux de la Religio. Le moyen fut furprinss tcldly a vn moulin en la villcpresdes murailles: pour lequel faire moudre on fait entrer vne fotâinede là auprès par vn pertuis en la muraille,fermé de treillis amp;nbsp;barreaux de fer. C e v x delà Religion reformée dudit pays, quieftoyent aux villes par eux tenues au haut Viua-tez,eurent intelligêce auecle mufnier de ce moulin.-à l’aide duquel ils linieret denuidee treillis de fer j par lequel la fontaine entfoit dans la ville. Ce faid, firent entrer par ce pertuis Sô canal en la ville enuirort cent ioldats, Icfquels fe cacherent dans le moulin, en attendat l’heure de l’execution de leur entrepri-fe. Cependant prcfque deux cens chenaux cftoyét départis des villes de Pri-

4^6 Delà troißeme Guerre cluile^, uas Sz: Aubenas, portas chacun vn har-quebuzier en crouppe: Icfquels à point nome fc trouueiec fur la nuift près des portes de la ville. L’heure de l’exccutio venue,ccux du moulin forcirent,amp; vin-drent doner à la porte de la ville : de laquelle s’eftas faits maiftres, auec des v-tils propres en ce faiélicuerct les ferrures de la porte, faifans ouuerture.à ceux de dehors, qui par ce moyen y entrèrent, fe rendirécfuperieursdclavil-le.Les*^ de Saîâ-Andre' gouuerneur d’icelle,fevoyac furprins penfafe fauuet au chafteammais fe iectant d’vne fene-ftre en bas en la rue, il fe rôpic vne iara-bcjôz fut prins, amp;nbsp;mourut enuiro deux iours aprcs.En la ville furent tuez à ce-fte entree enuiron cent ou hx vingts h5mes,amp; peu de iours apres, quelques gens de iuftice. Incontinécarriua à Ni-L^ficur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sainél-Romain,frere du

de Saî£V- heur de Sainft-Chaumont de Forets, Romain, qui eftoit enuoyé de la part des Princes pour comander en leur abféce au pays de Languedoc. Ilauoit auecluy bon nombre de gens de cheualquil’accom-pagnoyent: plufieurs autres auffi y vin-ci rent,

^pourfitîtte^icellç^y Liu. II11. 4^7 drcntjamp;r mefmeslcficur de Foulques auecla troupe qu’il auoic emmeneeda camp.Cependant ceux du chafteau te-hoyent bon:amp; ne[c voulans iendre,fai-foyetvn mcrucillcux deuoir dedefen-fc, encores qu’ils fuflenc bien peu de gés. On elTaya plufieuts efforts en vain, pour les auoinSc mefmes y furent faites des mynes qui s’efuentetent Ô6 ne forti-rent aucun effeét. Ncantmoins quel-ques mois apres le chafteau fut mis es mes. ' mains de ceux de la ville.

Ira efté diift(pour reuenir.au fiege de fainót-Ica-d’Angely)quc le fieur de Pib les auoit promis rendre la ville, s’il n’a-uoit fecours en dedans dix iours. Iceux paifez fans auoir eu fecours, le fieur de Biron le fomma de fapromeffe^amp;fuy-uant icelle de rendre la ville au Roy. A quoy le fieur de Pilles fit rcfponfe qu’il necroyoit que le fieur de Perfonnefut tendre S. allé versies Princes,ains qu’il cftimoit lean-æ-qu’ils l’euffent fait arrefter là , ou ail-leurs. Toutesfois que fi on iuy don-noit encores quelque terme, qu’il ren-droit la ville au reps qu’il promettroit.

4^8 De U troißeme üuere ciuite^, jours ; durant lefquels le heur de Pilles fit forcir de la ville vn gentil-hômcpar la porte de Matta,pour aller à Angolcf-me faire vcnirquelquefccours.

CEpendatle Ieudyxvir.de ce mois de Nouembre,lefieurde Guitiniercs entra dans la ville auec quelques Capitaines amp;nbsp;Marefehaux de logis, en intc-Cion de prendre pofieflio de la ville. Ce quclcfieurde Guitinicres môftrabié, quadilditaufieurde Pilles quccefoir 'Udonnoit encores le mot du guet,mais que ce feroit à luy à le donner le lendemain.

L E gentil-homme arriué à Angou-lefmc diligenta fi bien que le fieurde fainc-Seuerin accompagné enuiron de cinquante ou foixantcgentils-hÔmes à chcual,cntradansfaint-Iean-d’Angcly par la porte de Mitta levédredy xvnr. de ce mois fur la Diane,fàns aucun cm-pefchemcnt.Cela aduint contre l’opinion des Catholiques , amp;nbsp;mefmes du fieurde Guitinicres qui ne pcfoitrien moins que de forcir hors la ville. Mais quand le vendredy matin ilappcrceut par la ville vn certain nôbre de gentils-hom-

hommes qu’il n’auoic accouftumed’y voir, alors il changea d’aduis,amp;creuc qu’il luy fail droit fortir encores vne fois hors dç la ville : ççqu’il fît toft apres a-uec les autres qui y cftoyent entrez quand luy.

Non obftant cc fecoursarriuc ,1e fleur de Biron feprefentaà la porte de Nvort:amp;s ayant fait appeler le ficur de Pilles,lcfômadefapromeflc,quieftoit derendrela villeau Roy,leioùr conue- mation. nu eftant expiré. Le (îeurde Pillesre-fpondit à cela, qu’il luyeftoit venu fc-cours : amp;s par ce moyen eftant defehar-géde fa promefle, ne vouloir rendre la ville. A quoy répliquant le ficur de Bi-ron.-dit qu’il y contreuenoit, n’ayat rc-ccu fecours de mefsieurs les Princes: Qu’il ne s’amufaft doc de tenir bo pour quatrecheuaux qui luy eftoyër venus: amp;nbsp;là deflus fit lire tout haut la capitulation entre euxaccordee.Mais le ficur de Pilles demeura en fon opinion, qu’il ne contreuenoit à fa promefle, d’autât que le fccours venu eftoit tel, qu’il s’en contentoit : par cc moyen cria qu’on fe redraft arrieredes murailles. Les afsie-

470 Delà.troifieme Gtterreciuîlcj^ geans demanderec lors le fieur de Gui-tinieres, lequel à l’inftanc leur fut ren-uoye.

Incontinent apres, labatterie recommença tant à la vieille brefehe qui eftoit au recoin de la ville, qu’au re-uelin de la porte d’Aulnis, amp;nbsp;contre le chafteau ; deuant lequel furent dreflez trois canons.De cefte batterie la porte du chafteau fut mife par terre, de laquelle on fortoit pouraller fur vnba-ftiô ou platte-formcde terre, qui eftoit au deuant du chafteau. Cequevoyans les afsicgez, firêt vne autre paflage das lefofle au deflbus du precedent pafta-gc. Etaupres de ce baftion de terre, firent vne ouuertureà la muraille delà ville, hors laquellcdansle folTédrefte-ret vne palliffade pour flanquer le chafteau. Cependant les aflîegeans ( battas aflez lentement durant huitiours )ab-batirent vne partie d’vne tour, pres du chafteau du coftéde Taillebourg,appelée la tour du bourreau; amp;nbsp;grande c-ftendue des murailles,depuis le chafteau iulques à la vieille brefehe.

gez firent vne fortie de cinquante ou iiLforoeJ foixante cheuaux ,amp; de crois à quatre cens piétons par la porte de Nyort, fur ? laquelle ils drelfcrcnt vn pont de bois, par lequel on delcendoic au fofle. La cauallcrie eftoit conduite par le capitaine la Motte, lequel alla donner îur . deux cornettes de cauallerie qui c-ftoyentengardeà la iufticcqui cft du coftede Nyort,lefqucllcs ayant rôpu, il en tua quelques vns, print l’vn desj drappeaiix , Ô4 amena en la ville l’vn des cornettes blcfle ,i dont il mourut toft apres. Les gens de pied eftoyent-conduits par pluficurs Capitaines, qui donnèrent dans les trcnchecs desGa.-tholiques : lefquclles ils leur firent-a-bandôner auec les colouurincs, qui furet incocinent cnclouee$,ôê le feu mis à cinq ou fix cacques de poudre.Prindrct aulfi vn drappeau de gens de pied, amp;nbsp;plufieurs armes des afsicgeas: amp;nbsp;le tout rapportèrent en la ville, dans laquelle ils iè retirèrent toft apres. ,

En celte faillie furent tuez enuiron trente ou quarate des Catholiques, les aüîegez n’y laiflans qu’vn des leurs qui

47i r e Ia troißeme ^»em ciutle_j, ’fut-blcfle à la rctraitte:amp; ccluyqiiia-uoitmis lefeuauxcacques de poudre, lequel fut quelque peu attaint du feu-

P E V de iours apres cefte faillie, les af iiiLbat. fiegeans remuèrent leurs canonsquie^ terics. ftoyencà l’cntreedu faubourg d’Aul-nis,amp;r les mirent fur le bord dufofleà main droite du cofte du chafteau,amp; af-fez pres du rcuelin ia battu.Ily auoit en ceftebatterie ßx canós battans tant dedans la venue amp;nbsp;entree du reuelin, que cotrela muraille, depuis iceluy iufqucs auçhafteau ,quieftoit aufsi battu-des troiscanosdelTufdits, Les colouurines d’autre part ne ceflbyent de tirer tat en gt;nbsp;côurtinequ’àla vieille brefehe, Cefte ' batterie fut ß furieuic,qu’en trois iours amp;nbsp;derny qu'éllo duras furent tirez de quinze à feize C5M coups de canon : 5â plufieursdeceuxqui remparoyent les brefehes,y furent tuez.

L E ficur de Pilles en ceS entrefaites ßt fortir de nui£t par la porte de Matta, lemefmc Gentil-home qui auoit efté quérir le precedent fecours. Il diligcn-Saint-Au ta fi bien que le ficur de Saint-Auban, ban. nbsp;nbsp;'gentil-homme Dauphinois, accompa

gné d’enuiron quarate chcuaux,entrc-print de venir au fecours des afsiegtz. £ftant en chemin il trouua rencontre, qui le força tourner en arrière,amp; y perdit crois des hens^amp;mefmc le Gentil- -homme qui le guidoit.

L E XXIX. de Noucmbre,Sebaftien de Luxem bourg,cote de Martigues, che-ualier de l’Ordre, capitaine de cinqua-tehommes d’armes,amp; Lieutenant general pour le Roy en la duché amp;pays de Bretaigne, fut attaint d’vn coupd’-harquebufe à la tefte ,luy eftät à la bat-teriezdoncil mourut au grad regret des Catholiques, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v

Av commencement de Décembre, cnuironles neuf heures du matin, les Catholiques demandèrent de. parlementer aueclefieurdePilles. Aquoy il entendit, d’autant qu’il n’auoit plus de munitio de guerre, non pas pout vn af-faut,s’il luy eu ft fallu le fouftenir ; n’ayant aufsi quelque prochaine efperan-ce d’en auoir d’aucune part. Qqi fut caufe que le deuxieme de ce mois, a-pres auoir fait extremes aétes pour garder la ville, fut contraint la rendre aux

i 11- Qu’ils pourroycntjtant cftragcrs qu”-( habicans,(è retirer ou bon leur femblc-roic en toute feureté. • '

IHI. Qu’ils fcroyétconduitsiufquesàvn lieu de feureté (quot;lapart où ils voudroyét aller)parlcficurde Biron.

Suy uant cefte compofition, le len-demain ni.dece mois, faint-Iea-d’An-dTngeiy gely ^ntrcndu entre les mains du ficur rendu, de Guitinieres, d’icelle partit le fieur de Pilles lemefmc iourfur midy, parla porte de Matta auec enuiron huit cens piétons, tant eftrangers qu’habicans, amp;nbsp;quatre vinges ou cent cheuaux, prenant fon chemin vers Angoulefme. Le heur de Biron les conduifant,ne feeut empefeher qucl’infacerie nefuftpour la plus-part dcualifec,amp;: aucuns tucz,amp;: le baggage de la cauallcric prins,contre la foy promife.

foitrßiitte d'icellc-J^ Liu.IIir. 47 j Dvr AN T ce ficgc moururent en la ville prcfque cent foldats ,amp;c bon nombre de trauadlcurs ; au dehors du co-ftédes afsiegeans, moururent tant de bleiïure que de maladie enuiron deux mille ; entre leCquels pluficurs gras fei-gneurs,Gentils-hommes amp;nbsp;Capitaines furent tucz;mcfmele grand maiftrede l’artillerieiduquel l’eftat fut conféré audit heur de Biron.

A P R E s la renditio de la ville,le fleur dcGuitiniercsfut eftably gouuerncur d’icelle-.amp;r pour la garde,le Roy y fît entrer huit cÔpagnies de piétons.Ce mef-mc iour le Roy,la Royne mere, le Cardinal de Lorraine, nbsp;nbsp;autres grans fei-

gneurs fuynans la Cour,y entrèrent ; vifîterent tant le reuelin de la porte d’-Aulnisjlc Chafteau,que la premiere brefehe du recoin de la muraille : ce faiét, retournèrent aux lieux où pàra-uant ils elfoy en t logez.

- Geste rendition faite, aucuns des Catholiques qui auoyet efté en ce fie-gc , partirent de faiht-Iean d’Angcly Lesîfles ° nbsp;nbsp;^11 Tn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deMare

pour aller aux lues de Maras amp;nbsp;Maren- „„ nesjefquclles cftoyent tenues des long

475 Belatroi/ie»teGtterreciuile^t temps dc ceux de la Religion. Toute-fois ceux qui eftoyent ordonnez pour lagarde d’icelles, par mandeméc qu’ils eurent dc la Rochelle, les quittèrent; tellement que les Catholiques y venas s’en faihrcnt fans empefehement, les trouuans delaiflecs.

^iSgNcE temps furent exécutez en ce Royaume de France lesiugc-mens diffin it ifs auparauât donnez con tre ceux de la Religion réformée. Les procezauoyent efté commencez à la pourfuitc des Procureurs du Roy dés le commenccmét de cefte gucrrc,tant contre les abfens du pays que ceux qui fuyuoyent le parti des Princes. Car les vns s’eftoyent ablcntez du Royaume incontinêt apres la fécondé paix faite, d’autant qu’on ne leur permettoit dc rentrer en leurs maifonsamp; biens,contre les accords d’icelle : amp;nbsp;moins dc demeurer fans extreme danger dc leurs perfonnesés villes de leur habitation, remplies degarnifon, corne a efté roulure de ces Memoires. Les autres, forcez de reprendre les armes, s’eftoyent ioints

pourfuitte d’icellz^-,Liu.IUl. 477 ioincs à 1’arnïecdes feigneurs Princes; pour s’oppofcr aux infraftcurs de la paix qui auoycnt iuré leur ruine totale. On proccdoit contre les vns amp;nbsp;les autres par âdiournemens perfonnels à trois bricts iourS. Et à faute de comparoir,leurs biens eftoyct fayîis amp;nbsp;réduits fous la main du Roy : gouucrnez par fcqucftres commis. Plulicurs Commif-faires oififs amp;nbsp;altérez s’ingérèrent à exploiteer ces executions annotations de biens.Enplufieurs Prouinces les iu-gcmens fufdits auoyent cufurfcance.-maisaprcsla iournee de Mont-gotour on procéda à toutes fins contre toutes effigie. pcrfonnes,cn vertu des defaux amp;nbsp;prou fit d’iccux,par executions en effigie,amp; adiudicatiô des biés au Roy. Ces luges cftendirent fi auant leur zelc, qu’aucuns furent mis en ces executions par effigie,qui eftoyct la morts long temps auparauant.

lLae(téditcydeftus,que le ficurdc SanfacauoitlailTé Icfiegede Vezelay,à eaufe que la plus grand’part de (es canons eftoyent ou creuez ou efuentez. A prefent ayant recouuré autrearnlle-

rieiufques â douze ou treize pieceSjCUt aduertifTement parle moyen d’aucuns Autre fie de la Ville de Vezelay,que le licur de Fczeky' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;e. grande partie dela Noblefle

q. y ertoic au precedent (iege,s’cn eftoic départi : dont la vint dercçhef'afsieger-

D’A B O R D,il fit encores batterie cotre latour du cofte'dela porte du Barle, vis avis del’abbrcuuoir. Puis remua fa batterie ducoftédes Cordeliers,Si jfit doner viuemét falfaut aux brclchcs, iufques à combatte main à main les vns contre les autres : mais il fut re-poulfé. Pendant ce liege, Albert delà Chafle, bourgeois de la ville, efcriuoit lettres auxalsicgeans, parlefquelles il leur faifoit entendre l’eftat des afsie-gez;ôilesendrois plus foibles Si moins gardez de la ville . Il les iettoit par def-fus les murailles par traits en vn champ où les afsiegeansles venoyent prendre. Onlefurprint faifi d’vne qu’il leurvou loit faire teniriSi ayant eonfefle lefaiét, chargea vn maiftre d’cfcole, complice de fa trahifon : tellemét que tous deux pendus.

^fottrfiiitte d’icelles, Litt. IIII. 479 tir.écnuiron trois mil cinq cens coups de canon:fans toutcsfois auoir peu forcer les afsicgcz.Quoyvoyat le ficurdc Sanfac leuale liege : amp;nbsp;s’ofta de deuanc la ville lcxvn.de Décembre m.d.lxix, apres auoir perdu en ce liege enuiron quinze cens hommes.: amp;nbsp;encre autres Iclieurdc Foifsy,Colonncl de fonin- ^^^'“^ tanceric, blefle a mort aux trcncnccs tué. d’vne harquebuzade. Dans la ville,en-tre autres, M. laques Perrin miniftre futemportc d’vn coup de canon.

A guerre prenoit aecroilTemenc de iour à autre en diuers endroits de ce Royaume , contre l’opinion de ceux qui l’eftimoycnt deuoir e-ftre cfteince par le gain de la bataille de Monc-gôneour. Ceux de la Charité, dont cy deffus a efté parle, fe renforce- rité, rent de bon nombre de gens de guerre, par la venue des lieurs de Bricque-mau ôô de Borry aucc leurs troupes. Ils menoyent guerre ordinaire contre les garnirons des Catholiques qui leur e-ftoyent prochaines , amp;nbsp;faifoyent plu-fieurs entreprinfes tafehas de gaigner les V ns fur les autres.

480 De la troißeme Guerre cluili^, Intre- LEfieuü de Lefpan gentil hommtf ^urges'^ nbsp;nbsp;Berry,öó vn nommé la Rofe, fefgcâc

maiorde Sanferrc,firentencreprifcfuc la ville de Bourges en Berry j ayans in-telligéce en la ville auec vn foldàt nom me Vrlin Pallus, auquel on auoit pro-i mis bonne fomme d’argertt:pour afleu race de laquelle, cedulle luy auoit efté faite payable dans deux mois, s’il fatif“ faifoit à fa promcfle. Celle entreprifc auoit elle longuement prattiqucc:5i pour la mettre à executiô,les fus-noniquot; mczla communiquerentaux lieursde Bricquemaujde Guercy (lieutenant de monlicur l’Amiral en fa compagnie de gens-darmes, amp;nbsp;gouuerneur à prefent de la Charité pour le Roy fous mef

1 fleurs les Princes) de Borry, Baron de Renty,desEiràrtsamp;: autres fieursamp; Ca pitaines ellans en ces quartiers. Leur ayant clic communiquée celle entre-* prinfe, amp;: les moyens de l’exccuter, ils la iugerent propre amp;nbsp;bien acheminée pour y entendre.

Trahifoi» Ccll VrlînPallusCependant la déclara au fleur delà Charllre,gouuerneur en ladite ville de Bourges amp;nbsp;pays de

pourfuitte d’icelles, Liu. 11II. '481 óe Berry, amp;nbsp;au Capitaine Marin,gardc de la große tour de Bourgesgt; lefquels 1’-cncouragercnt d’afleurer l’entrcprinfe, amp;nbsp;de donner à ceux de la Charité iour, lieu , amp;: moyen de rcfFcduer : ce que fie Fallu Sjfuyuant leur inftruftion .Cependant ledit fieur de Charftrcs n’oubliat nuis préparatifs pour les reccuoir, fit faire des grenades à feu amp;nbsp;trainees de poudre dedans lesfofiez alcndroitdu lieu afsigné. Fit aufsi mettre deux grilles , l’vne à l’entrec du petit reuelin, amp;nbsp;l’autre à l’huis ou faulTe-porte, par laquelle on deuoit entrer en ladite grol-fetour.auoit aufsi fait entrer quelque cauallerieôr infanterie Italienne, pour mieux garniramp; défendre la ville.

L E iour donc amp;nbsp;l’heure eftant donnée par ledit Pallus, à fauoir la nuiét du iour S, Thomas ( qui cR le x x i.de Décembre) à l’heure de deux heures apres minuiétjccux de la Charité s’achemi-nerct pour s’y trouuer. Et d’autant qu'ils eftoyêt efpars en diuers lieux,le rendez-vous de tous fut à Baugy,chafteau auparauant furprins par le Baron de Rcnty,diftanc de Bourges enuiron fix

De la troißeme Guerre ciuile^, y lieüës.Là fcrendirét bien mille ou don ze cens hom mes à pied harquebuziers, des troupes des fieurs de Boiry, amp;s de Lornay ,amp;:treize cornettes dccaualle-he, conduites par le s’quot; de Bricquemau.

A V partir de Baugy ils diligentèrent fi bien, qu’ils fe trouuerêt à l’heure afsi-Iranquot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’vn lieu appelé La grage

ils trouuerêt Vrfin Pallus,qui les alTeu-ra de la facilité de l’en treprinfe, amp;e. qu’ils entreroyent fans danger en la groife tour : à fin qu’ils ne doutaflent de riê^ il fe mit le premier pour les conduire.

C E V X de la Religion s’afiéurâs fous fa parollc, firent premieremêt marcher quantamp;:luy lefieur de Lefpau,accom-pagné de douze tant Capitaines que îôldacsiSz entrcient par vn pertuisà co-fte du reuelin de la faufie porte. Delà planterêt elchelles pour entrer das cc-llefaulfe pôrte,qui cftoit patdeflus ter-rede la hauteur de cinq pieds. Le baro de Renty entra apres ceffce troupe, ac-côpagné de vingteinq hommes; puis le fieur des Eflars auec cinquantefoldats pour fouftenir les premiers. Mais ainfi

que fatroupc entroit,les cordes des grilquot; les furent coupées, amp;nbsp;commencèrent lt;nbsp;ceux de dedans ietter auxfolTez de ces grenades à feu préparées, qui mirent le feu quand Ö4 quand aux trainees. Et a l'inftant rartillerie qui eftoit rêgec aux flancs, donna fur ceux qui reftoyent à entrer. Cependant le CapitaincMarin aueebon nombre de gens armez,cliar-gcalùrceux qui eftoyentia entrez .-lefl quels fe voyâs defcouuersôz repoulTez, tafcliercnt de fe fauuer le mieux qu’ils peurent. Aucuns feictterentdelamu- » raille en basdes autres fortiren t par def-fous la grille, eftant demeuree vnpeu.. haute à caufe quele fleur de la Bujfsic-. rc,maiftve d’hoftcl du feu fleur d’Autri-cour_, eftoit demeure engagé-fous icel-le. Il fut neantmoins tiré de là par ceux de fàcompagnie,lefqucls ne pouuans pafler plus outre en cefte entreprinfe, furent contraints fe retirer.

C E V X delà Religion y perdirêt en-uirô douze ou quatorze que capitaines ges, que foldats tuez:amp;s prefque autât de retenus en la ville, fans les bleflcz. Les fleurs de Lefpau, le Bgronde Rcty, des

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ ■ H.ü.

484 troißeme Guerre duties. Ecarts, des Millets, amp;nbsp;quelques autres furentprins dans la grolle tour.

A P R E s ce que delfuSjceux de Bourges craignans les courfes que faifoyent fouuentceux delà Religion iufques à leurs portes, firent aduertir le Roy do Secours à leur nccelsicé. Il y enuoya fix cornettes BourgeS' decauallerie, qui auoyent efté au liege de faint-Iean d’Angely,lefquclles arri-uerent à Bourges furù finde ce mois de Décembre.

Le s Princes arriuez à Mont-Auba, come dit cft, executerent ce pourquoy ilsyeftoyent allez,Scioignirent à leur armee les forces des Vieôtcs amp;: du Cote de Montgommery.

E N ce mefme téps le Roy renuoya à Poidiers le Duc d’Aumale. Il y enuoya aufsi trois canons amp;nbsp;vne colouurine, qui eftoyent conduits par le fieiir de Couas auec fon regiment de piétons.

Tost aprcs,le Roy ayant remis fon camp es garnifons pour hyuerner, ( les Italiens auparauâtlicenticzSz réuoyez chezeux)vint en la ville d’Angiers: où on dit auoir efté faits quelques parlc-'fyc mens de paix. Z- J

Monfieur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SS® entreprinfe fur Bourges 48»

Armee de Vicontes 34$ mort du conte de Briffac 33a Articles accordez à ceux de Catholiques furprins iouâs

affaut d’Italiens à Chaftclle- Charges à Motgontour 415 raut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;40$ la Charité afhcgee amp;nbsp;prinfe

ftelleraut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;404 tes de Poidievs 38t

Batterie i.de S. lean d’An- Dauphinois chargez au paf-gcly44$, Seconde 447, fage deDordonne 439 autre Batterie 472, Deffaite de catholiques au

paffâgc devienne , 34lt;f. des Lanfqucnetz 410

Dcnomhreraent de l’armeè du duc de Deiixponts347. del’arniecdes Princes 348, defieurs,capitaines amp;nbsp;gens de guerre dans Poiditrs 380, des OCCIS àMontgontour- 415

Depart du Prince d'Orange 408, de Montbrun amp;nbsp;Mirabel

Defróute des Princes 414 Deuife de la cornette Angloi fe

Dominique d’Albe traidre 408, cônftitué prifon-nier 41i, execute 41«

Difettc de viiires en Poi-diers

Difpofition pour aller à la charge

Entreprinfes contre Angou-lefme

Equippage du retour du Baron des Adrets

Efcarmouchc à Aefle 249, 3$o, centre le ficur de Srroffi3î2 5 au port de Pille 406, lt;à Montgom-tour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;420

Efeillescn Daulphiné pris 5^4 ,

Executions en effigie 477

Paye la vineufe 408

Lettre du duc de Deuxponts au Roy 339,iufques à 343, du Marefchal de Montmo rancy à l’Amiral 378

INDI

goulefme , congédié partie de fa cauallerie fort de Chilton pour doner bataille nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;410

Montbruri amp;nbsp;Mirabel chargez pres Orillac nbsp;nbsp;nbsp;455

Montgontour en Poitou 41Ä le conte de Montgomery au fecours d’AngoulefmejiS, eft enuoyé pourcô-mandera l’arraee des Vi-contes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;345

Lecheualier de Moniluç.au fecours de Poiétiers 388

La Mojtc entre à S. lea d’An

doc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;33$

gely 434f deffait quel- àPoidlers' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;391’

Mort du duc de Deuxponts duc de Deux-ponts 344 347, dufieurdeMoruil- veulét doner bataille 407 lier 355, du heur de Mouy marquis de Racon pris 589 431. de plufieurs grans RequefteauRoy parlaRoi-lieurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;396 ne dç Nauarre amp;nbsp;les Pria

Rochereul 401,403 Requelle de ceux duDaul-Moyésponrralfemblerl’ar- phiné 43$. Refponfe 435 mee des Princes 418 Refolution de donner batail

Niraesfurprinfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;46$ nbsp;nbsp;refchal de Môtmorâcy 378