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Huybert van Buchell (1513-1599)

X

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Huybert van Buchell (1513-1599)

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Historia Gentiiini

Octavo

Rariora

S, oct 1448

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D ï C L A K A T I o N

DV ROY DE NA

VARRE SVR LES CA

lOMNlU PVBLIEES C O N T R 8 luy és Proteftations de ceux d« la Ligue qui fe font esleucz en ce Royaume.

M. D* LXXXY

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AV ROT.

Idnfii^mr, tofirf ^{aicReaurd yen c5-tnece.tx qnififint n'agums eleuei^ien ct Royaume m‘ot frit à partie en leurs I’ro-Ij teîiatiens,lt;amp;par toutes firtes de calom-■ mes ont tafihe enicelles demerend'eJu^ j JJselT- ayofire Maieße, odieus à totales - Ordres amp;nbsp;Rßats, amp;nbsp;en mauuaife odeur enuers tous les Vrinces Mations de laObreßtete'.O^eßpour^ ^uoy,Monfè!^eur,i’aypense'de yoits enuoyer la declaratioit ejcnte amp;ßgnee de ma main, ciuiyous fera prefentee parles Steurs de Cleruant ejy de Cbafiincourt : Laquelle ie ßippHa tresbublemetyoflre Maieß.youloir lire depoint en point, in icelle fi reprefinter douant les yeux mes a^iosicy- déporté-menspaffesziofiiuels iem'aßiure que l'œil equitable dsvo-fire Maioîle' ne remarquera que fidélité'amp; intégrité'. Nul, Monfieigneur,nela yeuplmprofiondemet.ny plus clairemet, finit aux caujèstfiott aux ejfeÛs, queycßre Maieße', it pourtant,encore qUete defire fir tout/àtufiaire à yofire iugemet, fi me confie-ie quece m‘e?i cbofio fort ayfiee en l’endràiû de yoslre Matefie'.Maisparce,Monfiigneur, que le yeniti de ces calomni es fi ya rejpandat par toutes les. y eines de ce Royaume, tpymefimes de l.t Cbrefiiente', entant qu'ils peuuent : en quoy mon honneur amp;nbsp;reputation fioufifirentyn interefi tn-eroyableiVay àfiupplier trefi-bumblement yofire Maiefie', de me faire tant defiaueur que de trouuer bon que i'enuoyehe fiifiiiile Declaration a toutes Tox. Cours de Varlemet,!;^ autres corps notables de ce Royaume : yers lefquels principalement ils ont tafebe'de me dénigrer cÿ* diffamer, /lußi que y» dre Mat eße' me fiace cefi honneur de commander à yosKmbafi fiidcurs de la prefienter à tous Vrinces Chreßiens yos amts allieszauec les lettres,que fiouxfie conge'de yoTlre Maiefie', it me délibéré leur eficrire. M’affeurant que yofire MaicVle' nt pourra SrtHuerqut ttet-cfirangt(luy eflantce que ie finis,ô»

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»uec te eourn^e ejite t'ny^qne it pAjJifiühsßlenct Iti entn^tte blajmes dont ils chargent mon honneur, que i'oferay dire tit jiouuoir esîre taché fins quelque intereß de voïhe Maie^i». le l'en fiff lie donc tres-humblenient amp;nbsp;de toute mon affè^ ition : amp;nbsp;rem ettaist le firflsußur lefdits Sieurs de Cleruant amp;nbsp;de Cbaßincourt, ie fi^^liray tres-humblement ■voiïrt lAai^é les croire.

Voftretres-humble amp;nbsp;tres-obeif-fane fubicâ amp;nbsp;feruiceur

HENRY*

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bECLAration DV

Roy de NAVARRE SVR LES (ilomnies publiées contre luy és Proteftations de ceux de la Ligue qui fe font eslcuez en ce Royaume.

E Roy de Nauarre, ayant v«ti les Prûtcftations amp;nbsp;declarations de ceux qui troublentauiourd’huy l’Eftat de ce Royaume, fous le nom de Ligue fainûc, cfquelles ils veulent couurirleur mauuaife intcntion.partie dczele de Religion.Cc partie de l’affeftion du bien public: Mai» patticulicrcmeut le prennent direftement à partie, comme hérétique, relaps, perfccutcurdcl Eglife, perturbateur de l’Eftat, cnnemy iurc de tous le» Catholiquesamp;c. Aeftime' eftrede fondeuoird’e-fclaircir tous Rois, Princes, Eftats Sc Nations de la Chreftienté contre ces calomnies : Mais fpecia-IcmentleRoy fonfouuerain Seigneur, amp;le Peuple de ce Royaume de tous eftats amp;nbsp;qualitez: puis qu’ainfi eft qu’àl’ombre de luy ils ne font point de confcience d’attenter à la Courône de fon Prince, amp;nbsp;confondre miferablement tout fon Eftat.

Declare donc premièrement en ce qui concerne la Religion, ledit Sieur Roy de Nauarre, douant Dieu,qui voitlefonds defoncocur , deuâtleRoy fon fouuerain Seigneur, auquel il defire principalement approuuer fes avions,deuanc tous les def fufdits Princes amp;nbsp;Nations, qu’il en fera volontier» tcfmoins Sciuges; Qu’il n’cfpcrc fonfalut qu’cn lafoyamp; Religion Chreftienne, qu’il embrafte de «outc foa aScflianApoui icigU infaillible, de 12kgt;

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quelle ilreçoitla parole contenue au vieil amp;nbsp;no B* iieau teftament qu’il a pieu à Dieu laifîer en ces ténèbres pour luminaire amp;nbsp;direftion de fon Eglife: Qmilcroitvne Eglife Catholique , Apoftoliquc, pour la conferuation amp;nbsp;reftauration de laquelle en toutes fortes de graces il prie Dieu ioutnclle-nicnt,amp;s’eftimeroit tres-heureux d’efpandrefon fang en la defendant contre les infidèles ; Qmil croit amp;nbsp;reçoit les Symboles ou Abrégez de la toy Chreftienne, qui ont efte' dreflez par icelle Eglitc Catholique.Apoftolique.pourferuirde marques, par Icfquelles les Chreftiens amp;nbsp;Orthodoxes fuP fer.tdifcernez detousmalfcntans delà foyamp;hc-retiques'comme aullî il ambralTeles plus anciens, célébrés,Stlcgitimes Conciles, qui ont eftétenu» contre eux; Anathematifc de bon cœur toutes le» doétrines par eux condamnées, amp;nbsp;eftpreft, amp;nbsp;fera toufiours^pourlareucrence qu’il rend à l’Eglife, de fubir fon iugement, amp;nbsp;acquiefeer à fon arreft, quand elle fera bien aflcmblee en vn legitime 5c faincl Concile.

Quant au différend dont eft auiourd’hui que-flion en l’Eglife, defire ledict Sieur Roy de Na-uarre, qu’il (oit confideré qu’il n’eftlefeul, nylc premier qui fe foit plaint des abus introduits en i-ccl!c,amp; qui en a requis la reformation,amp; pourtant qu’il feroit trop dur, que ce defir vravement Chre-ftiert de voir l’Eglife repurgee, luyfuft imputée à hcrcfic ou à inimitié contre l’Eglife : Que c’cft vnc plainte commune depuis cinq cens ans amp;nbsp;plus,de tqus les Princes, de tous les Doftes, amp;nbsp;tous les fainfts perfonnages ; que l’Eglife par ce long cfpa ce detemps auoit beaucoup perdu deceftepremi etc pureté Sc finceritc,eftât icelle compofec d’hô-xncs,qui fans doute y apportent touliouts de l’ho-

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fne quant amp;eux:que c’cftla voye de tous les Conciles,fans nul excepter qui ont elle tenus depuis le iufdia temps, que l’E^;lifc auoit befoin de reformation, auoyent afpire ôcfoufpiré les plus gens de bien en chalque fiecle, de la bouche defquelsnc ferait iamais fortie celle fentence,Que qui dit que l’Eglife a befoin de repurgation , deuil élire tenu pour hérétique ou ennemi d’icelle ; que les Rois tres-Chrelliens recognoilfans tres-bien cela , au-royent fouuent pour cell effcft ellimé cllre de leur charge amp;nbsp;de l'acquit de leurs confciences, d’exhorter le Pape Scies Princes Chrelliens à vn Concile general, lequel au delfaut amp;nbsp;en cas de conni-uence d’yceluy.ils auroyent bien fçcu conuôquer de leur authoritc:d’où feroyent forties fous leurs noms mefmes plufieurs treflouables Ordonnan-ces pour la reformation de l’Eglife Gallicane: qu’enfin, apres vne longue quenmonie de plu-iicurs ficelés,n’y mettant la main ceux aufqucls il fembloit appartenir,ains s’occupans pluftoil, come chacun fçait, aux negotiations du monde, fc-roit aduenu que plufieurs Princes, Peuples, Sc E-llats pefans auec vn grand foin les raifons qui leur clloyent allcguces , amp;les voyans foullcnues par la conllance d’infinies petfonnes de toutes quali-tez, es plus grands tourmens, iufques à la mort, auroyent remis la fufdifte reformation en vn Cou eile legitime,amp; au refus d’icelle auroyent protefté des abus qu’ils pretendentenl’Eglife:Scy auroyêt eux mefmes mis la main, dont feroit forty le fehif-me, qucledift Seigneur Roy de Nauarre deplore auiourd’huy en leglife Chrc(lienne:amp; auquel certes depuis tant de temps il n’cftoit impoiîiblc de ttouuer remede,fi l’honneur de Dieu, Scie falut des hommes nous euft touche d’auffi pres,que nollre

gloire

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( gloire ou noftre interefl partieulier.

Dit pour fon regard ledift Sieur Roy deNauaF* rc.qii’ilfcroit non feulement nay pendant ce fchif me aduenu enl'EghfeChrefticnne, duquel il efti-mc la continuation deuoir cftre imputée àceuM qui n’ont point ccrché les moyens de rciinir l'Egli* fc, comme ils deuoyent : mais mcfmcs auroit efté cllcuc en France pendant l’exercice des deux Religions,permis parle Roy es Eftats generaux de foi» Royaume, amp;nbsp;depuis confirmé par plufieurs Edifl« de la Maicfté;Qn.’il auroit efte nourry 3ç inftruit de fespremiers ans enceftecreance, qu’ily auoitdes abus en la doftrine de l’Eglife Romayne, qui auO'» vent befoin de reformation: amp;nbsp;s’eft depuis en icelle fortifié lantparla conuerfation de plufieurs per fonnes doftes, que par la ledure des laindcs Efcri turcsiQu’il croit en fon cœur, amp;nbsp;confeiTefranche* mentdebouche.qu’il eft tref-perfuadé que la vert té cft de fa part. Qm auroit efte caufe qu’il auroit encouru beaucoup de perils amp;ruines,plufioft que s’en départir: mcfmes à cefte occafion, amp;à fon grand regret, n’auroit eu moyen de faire tant de (ciiiices, ny auffi participé à la bonne grace de fon Prince fouuerain, que fans double il eut peu faite, fi en faineconfcicnce il euftpeu s’accommodera melme profcifion queliiy. Ce nonobftant pour faire cognoillre à tous.qucce qu’il en faift n’a efté parobftiBation,ains par conftancc,5: non parant bition,mais par lefeul défit de fon falut : Il liipplie très humblement fa Maiefté de faire tenir vn Concile libre amp;nbsp;legitime,fclon qu’il auoitrtnufiours e-Rc promis pat fes Ediûs,eftant ledift SieurRoy de Nauarre tout preft amp;nbsp;refoulu de rcceuoir inftru-âion par iceliiy,amp; reglet fa creance par ce qui y fera décidé furies diifetentt delaRcligion.

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It ne faut s’artefterau Cócile de Trante, caren-eorcs que la continuatiô d'iceluy euft efté longuement pourfuyuic par le feu Roy Charles, amp;nbsp;enfin obtenue du Pape Paul tiers,amp; ap'res la publication enuoyé Ainballadcurs par fa Maicfté audift Concile,auec inftruflions Chreftiennes, Catholiques, conformes aux fainfts decrets del'Eglife Romay-ne amp;nbsp;approuuees parla Sorbonne, lt;5c par les Do-fteurs d'iccllc.enuoycz audiâconcileauec lefdits Ambalfadeurs.toutesfois quelque diligéce qu'ils peufTent faire enucrs les Cardinaux.I.egats , Prefi-dcnsaudift concile,l’efpace dcdixhuift mois Sc plus, ne fut poUiblc de rien obtenir confornieauf-dides inftrüftions.ny de reformer l’ordre Ecclefia ftiquc.fuyuant iccllcs:dont aduercie fadifle Maic-fté,amp;cognoifTantle mal qui en pouiroit aduenir, commanda à fefdits Ainbafladeurs de protefter contre ledift Concile, amp;nbsp;la Protcftaiion faifte s'cn rcuenir,ce qu’ilsfircnt.Et quelque pourfuite 5c rc-quifition qui leur aye efté depuis faifte par le Pape 5clefdits Cardinaux, 5c le feu Cardinal de Lorraine, pour retourner audid concile, 5c y demeurer iufques à la fin d’iceluy,ils ne le voulurent iamaisa tellement que ledift Concile fut continué, fini, 5lt; conclu fans eux,5c fans eftre par eux figné.fuyuant la couftume de tout temps. Dont cft auffi aduenu quequclqùe inftante pourfuite qui aye efté faifte pour rcceuoir ôc publier ledift Concile en la Cour de Parlement à Paris ; ladide Cour, Chambres af-fcmblee$,l’a toufiours empefehé: mefmes l’anya. apres la SainA Banhelemi, lors que le temps fem-bloit grandementfauorifer ladiâe pourfuite.

Ne penfe donc ledid Sieur Roy de Nauarre qu’il puiffe eftre tenu de gens de iugement pour hereti-■^uc ou pertinax.puis que la matière cft indecifc.âc

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«ju’il fefoubmetàvn Concileiaufli peu que pouf pl aideur amp;nbsp;pour iniufte, qui attend barreft d’vit Pailcmcnt,quoyque puifle cauilIcrl’Aduocat d’» ne partie : ny pareillement pour fehifmatique, ou eontumâx, puis qu’il rend celle obeiflancc amp;reuc rcnce a l’afTcmblec de l’Eglife.d’ellre prell d'y cô-paroillrc.d’y rendre raifob,amp; d’y apprendre, meP mes de changer en mieux, quand le mieuxluy fera cnieigné: Se plaint au contraire que iufques icy 11 a veu par longues années tous ces zélateurs algt; femblez pour le dellruire, mais nul pourl’inllrui • Tc.Se plaint d’vn proccscommencé par l’executiô, d’vne rcmonllrancc commentée par anatheme, fans aucune des formalitez requifes amp;nbsp;préalables; Prorcll^nt deuanttous Princes amp;nbsp;ellats,8c fur tout deuantle Roy fon fouucrain, auquel il s’adrelTc jiouriullice.amp;deuantl’Ellâtdece Royaume, auJ quel 11 veut reprefenter fesaftions.contrelesau-tlieurs amp;nbsp;fauteurs dé celle Ligue, de fi manifelle violen ce, precipitation, 3c iniuftice.

Dit ledift Sieur Roy de Nauarre, qu’aullîpeu luypeutconucnirlenomSc blafmc de relaps, en vertu duquel, ores mefnies que par vn Concile il acquiefçall à changer d’opinion,ils pretendent le pillier de la luccclhon delà Couronne, à laquelle pic U ft à Dieu qu’ils penfalTcnt aulli peu que luy. et parla il laide à penfer à vn chacun de quelle chari te ils y procèdent,Sc quel doit ellre leur deflein, de luy retrancher,entant quilspeuucnt, le délit de fc faireinllruircen vn Concile, fans entrer au fonds qdi le pourroitrenuerfer, amp;nbsp;parles Canons ôcpaf exemples.Relaps nommentils en leurs langages, ceux qui ajifins elle hcrctiques,3c abiureleurheic-lie, y lont recheus apres. Ainfi donc n’ayant pat les .incicns Canons ( comme cy delfus a elle veu) lcdiÂ

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ledift Roy deNanarre cfté hcretiqueül fe faift tout clair aufîî quil ne peut eftre relaps. Diet plus, que quandilauroiteftcou feroit hérétique, auflî peu pourroitil eflrc relaps, veu qu’il n’a iamais efte cô uerti de la pretédue hcrefie amp;nbsp;veu mefines que nul n’a iamais pensé à prendre la peine, ou cherciié les moyens de le reunir amp;nbsp;conuertir.ains ces zélateurs n’ont eu autre but partons leurs effeéts amp;nbsp;leurs efforts que le fubuertir amp;nbsp;ruiner.

N allcguêtici, quelediél Seigneur Roy deNa-uarre.apre.s la S. Barthelemi enuoya deuers le Pape. amp;fe rengea àlaMelTe.Laiffantraagc à part.cha cun fçait afïez quelle efpece de conuerfion ce fut, amp;nbsp;s’il auoit fubieâ deiiifte crainte: amp;nbsp;plus longue refutation feroit friuole. Tant y a que (rnos aéfiôs pai toutes les Loix font eftimees nulles, quand elles ont procédé ou de craincfe ou de force : Il cft tres-çertain que iamais aétion n’eut moins de volonté,iamais aftion n’eut plus de force. Tant y a aufli, qu’il n’eut pas fi toftrecouucrt fa volonté, qu’il fit apparoir quell« elleeftoit par profeffion publique, mefmes au milieu des Catholiques qui racco.mpagnoyct.amp; fembloyentlepolTeder alors, fans dillimuler, fans rergiuerfer; dont peutappa-roirfon erreur du tout efloigné d’hypocrifie.

Supplie très-humblement lediét Seigneur Roy deNauarrc.leR.oy fon Seigneur, qu’it luy plaifc trouuer bon qu’en toute modeftiç il rcfponde auf fi au blafme qu’on luy impofe de Perfccutcur de l’Eglife Catholique : amp;nbsp;fur ce poinril fomme les. confcience.s defes plus grans ennemi.s.dc rcfpon-dre dcuani Dieu, fi ce tiltre luypoui roit en rienap partenir.Chacun confidere icy que les guerres ciui les font tôbees fur les plus tendres ans diidiét Sci-jjncttrRoy deNauarre,amp;$’il y a apparence aucu-

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ne qu’il euft entreprins vne guerre de gaieté de coeur pour perfecuter les Catholiques, defqucls chacüfçaitlenombrej’hautorité, amp;la force en ce Royaume totalement hort amp;nbsp;à couucrtde perfe-cution:lefqucls mefmes couucrts du fculnom du Roy.eftoyeiitàl’abbri pour ion regard, amp;de tout ce qui dcpciî3deluy,detou'sattentats,entrcprifcs, amp;iniures. £t de faift on a bien ouy parler en France des rigueurs amp;nbsp;perfecutions es ans paifez; mai* nul ne l’a iamais interprète que palTîuement au regard de ceux de la Religion, Scadiuement au regard des autres; amp;nbsp;vfer autrement du mot.feroitû impropremêt parler,qu’il ne feroit entedu d’aucu.

Il pleut au Roy Charles le faire venir en Cour,3c l’honorcr du mariage de fa fccur.ll y vint en la Religion cnlaquclle il eftoitnay amp;nbsp;nourri : Et ce qui fuyuit, vaut mieux oublié querainêtu. Comme il fort de là il fe retire enfes terres. La paixfc fai fane aifecfeuMonfeigneur.ilnefit inftance d’vn fcul mot pour foy, amp;nbsp;ne s’y lit point vn article q le tou-cheiquoy qu’il euftplus d’occafion fans double que nul autre,ou d’eftre animé des traittemes paf-fez.ou d’eftre comme rccompenfe des pertes fouf ferres, ne voulant ledift Seigneur Roy de Nauarre retarder le repos de ce Royaume,amp; le foulagemct du peuple d’vn feul iourà fon occafion. Sifçaic on que s’il euft voulu.ileftoitcnfa main defe icr-uir de l’armec des Reyftrcs qui s’esbranloit à toute heure à faute d’eftre payez du Ro.y,felon les Articles de la paix,p oui retourner tefte vers Paris.

Au contrairc,ce fut deflors que les Chefs de cç-fte Ligue,abufans de fa bonté, touucrcnt cefte Ligue prétendue Sainfte, contre l’Edit du Roy fref-fhcmcntpublié.par laquelle ils iuroyëtcn termer exprès l’exterminatiô totale de ceux de la Religio.

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ftn, exception ny acception de peifonnes.fans re-Iped ny efgard d’alliance,affinité, pioximité.con-(anguinitc.fraternité. Ceux qui y clioycnt cntrex fans fçauoir le fonds,t’en retirerêt auiîi toft qu’il« lecogneurcnt.Et pourfon particulier, furent alors dcfcouucrts les Memoyrcs*q s’effeftucnt auiour-j,^ d’huy,concluant fa mort.Sc de MôfcigneurlcPrin-^^jp^^^ lt;c fon coufin, amp;nbsp;de tout leur fang : pour fe faire voyc plus aifement, comme il cft porté exprefle-ment.À l’inuafion de ce Royaume. lugent icy tout hommes, qui cftoit alors l’agent, ouïe patient, le pcrfccutcur,ou le pcrfecuté.

Delà doc vint à renaiftre la guerre ciuile de l’an cinq cens foixante dixfcpt.cux ayans induit l’Af-femblce de Blois à l’execution de leur dclTein : auquel c’eufteftécontre nature, fi leditf Sieur Roy dcNauarrc, ou ceux qui faifoyent mcfmc profef-fion, n’euflent faift deuoir de rcCftcr ; il y ail oit de fa perfonne amp;nbsp;de fa vie, il y ail oit de fa confcicnce amp;defon honneur,ily alloit, comme on voit au-iourd’huy,du Royaume ou de l’Eftat. Le mal que le Roy n’a recogneu qu’en fleur, ne fc le pouuanc imaginer de la part de ceux qui tenoyent leur bien de luy,amp; le Roy de Nauarre l’auoit rccogncu.mcf mes au contraire c’euft cfté trahir foy mcfme,cftre deftrufteur de ceft Eftat, amp;nbsp;fe rendre à leurs defirs, au lieu de s’y oppofer.

Ce pcndanrquoy que les cruelles claufes delà coniuration fuifent ailes fuffifantes pour tourner à coup en fureur fa patience en vengeance la douceur amp;nbsp;débonnaireté qui eft naturelle à ceux de fa inaifon ; quoy quemcfmes il vift accourir à luy de toutes P arts ceux de fa Religion,pourfuyuis parla rigueur, ou remis au chois de fortir du Royaume, eu renoncer à leux Religion : St ne voulut toucca-

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Cois Icdift SieurRoy de Nauarre és villes où il euft dclapuiirance.vfcrdemcfmefaçon cnuersles Ca tholiques.nô mefmcs enuers les Moines amp;nbsp;le Clcr pe'jqiii poiiuoyent véritablement eftie fufpctls, amp;nbsp;desfauorifcr fes executions.Au contraire, fçauent ceux d’Agen(il allégué ceft exemple,parce que ce-ftoit ßi rcfidence,amp; q cefte ville Epifcopalc a qiiel-ouc nom ) que les Catholiques n’y foufFrirent ia-rnais mauuais traiâeraent en leurs perlonnes ou bieiis.nHifcontinuation aufaid de leur Religion. Oiic le Clergé vacquoit au feruice accouftumé: Qiieles Moines prefehoyent librement en la plus forte ardeur dcfdits troubles: Qu’il fc côtenta que ccii.x de fa Religion, pour ne les troubler en rien, fillcnt leurs prefehes enmaifons princes amp;nbsp;d’em-prunt : Qiie pour fubuenir auxnecellitcz de fa dc-fenfc.il preno t fans plus les Dccimcs, que le Roy fouloitlcuerfur le Clergé, tous fes patrimoyncs luy eftant faills de toutes parts. amp;nbsp;de ce eufle peu tefmoigner Monfeigneur le Duc de Mont penlier Prince tres affeftionné a la Religion Romaine,cô mevn chacun fçait comme aulli en tefmoigncrôc Monlicur le Maréchal de Biron, MonlieurrArchc-iiefquc de Vienne,Monficur de Villeroi Secretaire d’Eilat de fa Maieiié, ôc pluficurs autres quil’ont vcti fur les lieux.

Et ne fuit fi toll accordée la liberté de la con« fcience.bicn qu’auec très grandes rellricUons, au regard de l’Ediél precedent qu’il ne full tout preil de poftrlcs armes fiins dclay,qu’jl pouuoit conti-niicr,comme fçait trc.sbien la Maitil. auec plus de forces amp;nbsp;de moyens par le notable fecours qu’il a-uoit négocié dc.s Princes de mefme Religion, fi a-iiant, qn’vneforte armee cftrangcrc eftoit furie point d’etrer en ceRoyaurneuiiais il s’ellimahesi-icus

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kilxd’cnpomioirfortirfans qwà cede occafios Ic panure peuple euft à fouffrir d’auâtagc,ayniant mieux cmpirerfa condition, en le foulageant dii mal prochain , que de l’amender à fon dommage. Prie donc lcdifl Sieur Roy de Nauarrc vn chacun, de prononcer librement,(î parces deportemens il 8 en rien merite le nom qu’ils luy donnent dePer-fccuteur,ccluy qui ne s’cH pas peu refoudre à leur laiflerexecuter leurs barbares perfecutions amp;nbsp;fan-glans defleins contre luy de prime face.mais en câ fequence contre le Roy mefmes,amp; fon Eftat.

Es pays efquels,parka grace deDieujedift Sieur Roy de Nauarrc a puiflancc fouucrame,il pêfc auf-fi peu auoir acquis de blafme vers qui aura bië cognu amp;nbsp;la nature des chofes, amp;nbsp;la fuite de tous fee déjJÖrtemens.' amp;nbsp;de fait en tout ce qui luy refte du Royaume de Nauarrc, ayant trouuc l’cxcrciccde la Religion CatholiqucRomaine à fon auenemét, il n’y a rien altere ny innouc,tellement que le ferui ce d'icelle y cft partout.l’excrcice delà Religiô reformée n’y eftant qu’en deux lieux feulement.

Et quant au pays de Bearn , qui n’eft point fi grand,la Roync fa mere en vnc AfTcmblee generale des Eftats y ayant eflably ladifte Religion de laquelle clic faifoitprofeflîon.fans que fur cc changement fiiflc enfuyuie plainteaudifis Eftats, plu-iieurs ans depuis qu’il y a côtinué cc niefmc Eftat, comme il a déclaré librement.ayant toufiours efti-’mé qu’vn Prince bien confeillé ne doit fans nëcef-fité ou euidente vtiÜtémtroduire vn changement en fonEftat.Et là où Tvnlitc ou la neceftité mefmes ÿ tft que Ce changement doit eftre faift par la mef-me voye par laquelle l’Ordonnâce a efté faifte. Or auoir il veu, qu’apres la S. Barthelemy, comme il cuit ployé foubs la force au faid de fa Religion, cnuoyç

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rnMOyé aux fnfdits pays de Bearn peur Gouuef* iieur Sc Lieutenant general Ie Sieur de MieulTentj que chacun cognoiftpourCatlïôlique.aucc charge exprelTe d’y remettre la Religiô Catholique Ro jiiainc: nonobftantle dcfefpoir des affaires delà; ReligionenFrance.nonobftantlaprofcflîon contraire de 1 II y mcfme qui pouuoit feruir d’exemple^ nonobftât l’autorité d’vn Gouucrneur parluy expres enuoye', ils s’eftoyent tous refolus à perCcuc-reren leur Religiô, Sc à maintenir la forme de leur Eftat.fans y recciioir cedit changement. Penfa dôc lediél Sieur Roy de Nauarre, Sciuge vn chacun fl à bon droit, que c’eftoità fesEftats vnc rcfolutio» fixe amp;nbsp;formée,puis que la neceflîté, ôc mefme telle neceflité qui donna la Loy à toutes Loix.ne les ca auoitpcu dcfmouuoir aucunement-Comme aulG de faiéf aux aflcmblces d’Eftats qui fe ticnent d’an en an en fondiéf pays de Bearn, n’eftiamais comparu perfonne qui aye requis ce changement en-tores que la liberté y foit telle qu’on cognoift, de propoferiufques au moindre gnef qu’on pretend receuoir du Prince,amp; en requérir la reparatiô; dót appert que ce n’cftqu’vne pratique du dehors de ceux qui enuient le repos de fes fubicts, amp;nbsp;non vn defir interieur d’iceux.Et n’a laifTc pourtant ledift SicurRoy de Nauarre de faire toufîours paycfle» pendons des Prélats Sc autrez îgt;clefiaftiques de fondift pays, dont il ne prend âiitrcs tefmoina 3u’cuxmcfmcs, Sc le plus fouuent de fc.s propre* eniers, commefçauent les Euefques d’Acqs Se Oleron.ôc autres.Qui plus eft de fon propre mou-ucment,pour contenter ceux defes fubicts qui pouuoycnt continuer enlaRcligionCatholique Romaine,modéra les Ordónances de la feue Roy-ne fa mere pour le faift de la Religiô, qui n’eftoy-

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èntqu’améndeîpecunlerei fort legeres. Tant s'en faut que iamais on y aye procédé cotre let Catholiques par banniflcmenrs .punitions corporelles, morts,bruflerrtês.tourmés rcchcrches,tcls qu’ont confeillé , pratiqué, amp;nbsp;introduit ceux qui auiour-d’huy fc difent protefteurs de la Religion Catholique Romaine,contre ceux de la Religion côtrai-rc.Et de ce foiét tefmoins les catholiques,dcBcarn quiyviucntentoutepaix amp;nbsp;tranquillité , amp;nbsp;dci-qucls plufieurs exercent offices notables ou audit pays ou près delà pcrfonne'dudift Sieur Roy de Nauarre. amp;nbsp;qui mefmes ont les premieres charges tnfes gardcs.Sc les Capitaines de fes meilleures maifons.Ce que certes il n’eft apparent qu’il voulut faire.s’il les auoic mal traitez, ou s’il leur gar-doit vn mauuais cœur à l’aduenir.

Or par ce que deffiis feroit affez refpondu à ce gt;4“ qu’ils dient,qu’il eft ennemi iuré desCatholiques. Mais ledift Sieur Roy deKauarre qui voudroit ou urir fon coeur à tout le monde,ne s’ennuiera point de leur defcouurirfcs affeétions 5c aûions. Declare donc lediét Sieur Roy de Kauarre qu’il retfi-gnoift amp;nbsp;croit,a toufiours creu 5c recogneu, que pouriieu que le fonds de bonne confciencey foit, ladiuerfite de Religion n’empefche point qu’vn bon Prince ne puilfe tirer tresbon feruice inuiffe-remment de fes fubiets, Sc que les fubiets ne rendent réciproquement le deuoir qu’ils doyuct,foit à leurs fuperieurs.foit à leurs Princcs:eftant cuidét que les deux Religions recômahdent efgalement, félon la parole de Dieu.le deuoir du fubiet enuerr fon Prince, amp;nbsp;de l’inferieur vers fon fupericur. Et pourtant s’eft toufiours attendu lediû Sieur Roy dcNauarre dcn’cllre moins fidèlement ferui des yni que des autres, cenarac aufli de faid en la di-

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ft rib« ti o n des charges de fa maifon, chacun fçait afTez qu’il les y en a toufiours indifferément pour* ucus. Sçaicaufli lediftSieiir ROy de Nauarre qu’il eft bien âymé amp;nbsp;bien ferui des Gcntils-hômes Ca-tholi qucs, amp;nbsp;autres perfonnes de toutes qualitez qu’il a retirez à fon fcruicc,comme deleurpart ils rccognoiftront tous volontiers qu’il lésa aimez fans exception de religion : Ce felonla proportion de fes moyens.leur a departy des biens amp;nbsp;hôneurs audi Lirgementamp;plus mcfmcs au tëps de la guer rc,qu’à ceux qui faifôyent mefme profeflion que luy. Et fçauent auffi les Seigneurs amp;nbsp;Gcntils hom-mes îc tous autres Catholiques, que durant les troubles il les acfpargnez tant qu’il a peu en leurs biens amp;nbsp;maifons,fans iamais auoir (ouffert que contre eux ait efté exercé aucune rigueur de guerre,mefmcs contre fes vaffaux armez contreluy. Si qui fetroüuoycnt à la luinc amp;nbsp;demolition de fclt; propres maifons,lefquels (la guerre finie) IcVenât trouuery ont elle tous les bicnsvcnus,fans iamais leur en auoir ou tenu propros fafeheux, ou fait vn mauuais vifagc.tant s’en faut que felon les diuers moyens que le Seigneur afutfonvaflal.il ait pratiqué contre eux ou dircûcment.ou irtdireÔettiét vne feule efpecé d’animofité ou de vengeance: come auifi s’ofe promettre de fes ations lediftSieur Roy de Nauarre,que les Catholiques qui ont voulu s’approcher de luy,en feront partis contans, Ôe n’aurôt tien remarqué dont ils puilTcnt prefumer, qu’vne natutelie affeftiort d’embrafler tous les fet uiteurs amp;nbsp;fubieéls du Roy. de quelque Religion qu’ils foyent.demefmeforte fepromettât de leur part cede mefme bien-vueillance qu’ils ont toufgt; lours demonftré enucts les fiens.

Les dcfiufdits effets qu’il a de tout temps St iufqucs

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lufques à prcfcnt cötinuez.pcnfc Icdid Siaur Roy dcNauarrc auoirproudc poix pour emporter k» paroles que fes ennemis publient contre luy. Or ont ils diftneantmoins que ledift Seigneur Roy de Nauarre auoit enuoyc en Angleterre amp;nbsp;en Ale-magne brader vne ligue à la ruine amp;nbsp;confudon de tousles Catholiques,preuoyant la mort du Roy, aduenant laquelle d fc preparoit à la mutation de laReligion,amp;c.vouloirenuahirles biens du Clergé,vouloir confifquçr ceux de la NoblefTe qui n'a-dhereroyent à fon intention : Et fur ce fubied ont feme par tout.mefmes fait lire es fermoirs en plaine chaire certain Concordat de ban i $ 8 4.en datte du i4.Decçmbre,refultc' d'vne alTcmblec qu'Ils di* fenttenuTal'inltancc dudiû Seigneur Roy deNa-uatrçàMagdebourgiquçpareillemçnt à l'Aflcm-bleetenûea^ontauBan, il auroit promis amp;iuré d'abolir.aduenant la mort du Roy, la Religion Ca tholique Romainc,la defpouillant de fes biens, Sc priuant ceux qui en feroyent ptofedion de tous e-ftatsamp;dignitez'.Jeicyfc verra cuidemment comme toute calomnie de fa nature fe dcfcouurcamp; refute d'elle mefme.

Pi Qtefte donc premieremêt ledift Seigneur Roy deNauarre dcuantDieuôc en fa confcience, qu'il defire 5c fouhaite de tout fon cœur longue 5c neu-reufe vie au Roy fon fottuerain Seigneur, ne luy e-ftanriamais entré en opinion de baftirdeflein ny fur fa mort ny apres fa mort ; kfquels il eftimcroit non feulement crimes dç leze Maicftc,ne pouuant iceux procéder que d’vn défit miferable de la mort defonPjrnce.quiferoitfuyuidc prompt cfFcft,fi la piiiffance y cftoit, mais mefme feroit crime en quelque façon,contre nature 5c contre les fens có-inuns,cftät fa Maicfic,graces à Dieu, en la force de

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fon «Âge, amp;nbsp;plein de fanté,amp;leur jage au demeu.» rant dé fi peu diiferent,qu’il feroit ridicule pour la difiFcrence de deux ans ou enuiron, de prendre tel aduâtage l’vn fur lgt;autte:Tant s'en faut que( comme ont fait les Chefs de la Ligue)il luy foit iamai* monté au cœur de condamner le Roy à mort prochaine,en preuoyant les confequcnces de fa mort trente ou quarante ans pour le moins, comme il efpere premier qu'il enfoitbefoin, ôcfoubs le pre. texte de pouruoir aux affaires du Royaume, amp;nbsp;cependant le mettre en vne confulion tres deplora-tle.’Tant s’en faut aufiî, que par publique Declaration il ait prononcé Scpreiiigé Iteriles le RoySc la Royne fa femme en la fleuret force de leurs aus, cornmeils ontfait. Chofequinefutiamais pratiquée és Eftats de Chreftienté, chofe que les Èftats d'Angleterren’ont pas voulu requérir de la Roync d’Angleterre non encor mariée,fc repofanttant fur fa prudence,que celle qui les a regis en paix du rant fa vie,la voudra laifler en heritage à leur pofte rité-Bref, qu'il ait requis le Roy fon fouuerain Seigneur dele declarer, ce que naturellement Sc légitimement il eft, ou d'en donner quelque marque foit par quelque actroiflement ou aduantage, corne les deffufdits l'ont entrepris, qui luy ont arme Wonfeigneurle Cardinal de Bourbon, Prince aase de 6iS.ans,Prince hors d'efpoir Sc de mariage ôc de polîcritc,pour eftre fon heritier,côme fi le Roy n’a Uoit plus qu’vn an ou deux àviure, pour luy l'ufci-ter femence.commc fi d’vji vieil eftpq^e^elibat nous deuoit pluftoft fortirlignce,quc ownmaria-gevigoureux ôc floriflant de fa Maiefté . Comme ainfi fuft toutesfois que ledift seigneur Roy de Nauarre ne peut ignorer les defleinsque les fuidits proiettoyent de long temps contre luy, les pratique»

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(Çuei qu'ilï faifoyent dedans les villes, les meneeî qu’ils tramoyent en Italie amp;nbsp;en Efpaignc, de bex-durre.aduenâtlamort duRoy.du droit de fuccef-fion en ce Royaume,lequel il efpere que Diculuv feta la grace, donnant longue vie au Roy, de n’a-noirfubietdecontefter. S’afTcurantaulîi , quecci. que le droit amp;nbsp;la nature luy voudroyent donner ' d'ailleurs, par toutes leurs Ligues amp;nbsp;leurs brigues ils ne pourroyentertipefcher de l'obtenir, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Recognoill franchemët ledift Seigneur Roy de Nauarre que log temps a.ilfc feroit appcrçeu des defleins des fufdifts contre le Roy Selon Eftat,amp; fiipplie tres humblement fa Maicfté de fc reflbuue nir des Aduertiflemens qu’il luy en auroit donnez des l’an foixantç feizejuy ayant enuoyc certain Mémoire pat vn Gentilhomme expres,qui auiour-d’huy s’cneftuent de poinft en poinft, Se deflors commecerent à fe fonder fous le nom de Confrai-rieamp; Ligue fainfte. Que toll apres la paix deJ’an 15 7 7.il en auoit veu haulTerle baftiment parles rc muemens qu'ils ^ifoyent entre les Eftats liifcitcj. en diuerfçs prouinces contre le fcruice de fa Maie-fté.fi auant,qu’ils y auroyét voulu attirer ceux mef mes de la Religion, Sc auoyent ttaifte' auec letrof-illuftrc Prince Cazimir Comte Palatin du Rhin. Et lequel,ayant veu au fonds de leurs dclTeins (comme il le recognoiftra toufiours)qu’il.s pretendoict à l’Ellat.pour l’honneur Sc amitié que les fient au-royent de tout temps porté àla maifon de France, n'y auroit voulu entendre plus auant.Que depuis, comme leurs affaires s’acheminoyetpas àpas.au-ro it au fil dcfcouuertlcs traiftez qu’ils auoyent en Italie amp;nbsp;en Efpagne.les deniers qu’ils en tiroyent, les propofitions qu’ils y faifoyent, les rcfponccs qui leur cftoicnt faites fut iccUes.lefquell es fa Ma

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eftc.ne pouuant en fon cfprit eonceuoir d’autruy fi grande ingratitude amp;nbsp;perfidie,auroit faift difficulté dccroirc.amp;defquellcstoutcsfoislcdift Sei-gneurRoy de Nauarrc( comme d’vneruineà luy toute cognue) attendoit I’cfclatde iouren iour. Qu;il fc louucnoit de la prinfe amp;nbsp;execution de Sal qui auroit depofe grande partie de ce qu’on ■t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voit auiourd’hui, qmon auroittafchcdgt; obfeureir

! pourlors par artifices. Mais dont eftoit demeuré ! certain au coeur de tous vrais fubieûsjQ^e feu Mô fcjgpçyf ægn jyQjjpjs aducrtilcRoy fans fondement: Que le Roy auflî.s’il n’euft efté criminel que des crimes ordinaires , n’cuft pas prins la peine de l’enuoier quérir aux païs bas par deuxperfonna-gesdes premiers de fonconfeil d’Eftat, amp;nbsp;meull pas voulu aulfi eftre prefentàfes interrogatoires amp;recolemens amp;c. donts’ enfuiuitquc par Arreft delà Gourde Parlement de Paris il fut tiré à quatre cheitaux, comme traiftre au Roy amp;nbsp;à la France; ”quc par leurs memoires precedents amp;nbsp;parleurs Cô frairies qu’ils redrelToient denq^ueau enlapluf-partdes bonnes villes de ce Royaume, aparoifibic alTcz dcleurpr€texte,qui feroit d’exterminer la Re ligion de laquelle il fait profcifion, 8clui-mçf-me particulièrement, fi en eux eftoit, tellement que le fitemiercoupde leur tonnerre auroit afondré fur ui, fi tant eftoit qu’cntrc cy amp;nbsp;là fa Maicfté ne reco gneuft la fin de leur pratique.Et que pour cefte oç-cafion, voiant que la Maiefté n’y auoit donné autre ordre,preuoyant ledit Prétexté, qu’ils prendro-ient d’extirper tous ceux de la Religion, il auroit efté induit de penfer à fes affaires.Et pourcc auroit fur la fin de l’an mil cinq cens quatre vingts trois ' depefehé vers la Roine d’Angleterre,lc Roy de Dâ

nemarc, les PrincesEleétcurs d’AlcmagnelcLand graue

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graue de HeæSc autres Princes amp;Eftats,le Sieur de Segur Pardillan,Superintendant de fa inaifon:Prc-mieremcnt.pour les exhorter à chercher les moiés de compofer tous les differents en la Religion,qui reftoyent entre les Eglifcs reformées, defqucls on abufoit à leur ruine communc.Secondemët.pour renouucler amp;nbsp;affeurer vne bonne amitié auec eux: amp;fans toutesfois les requérir ny employer plus a-uant.Ticrccmcnt.pourdepofcrcnAlcmaignc vne bonne fommede deniers, laquelle au befoin luy peuft ramenervn bon fecours contre fes ennemis. Tous les fufdits Rois,Princes,amp; Eflats alliez effroi ûement de laCouronne de France, vers Icfqucls le Roy a fes Ambaffadeurs, amp;nbsp;âuec icfqucls ledift Sieur de Seguquot;- âUOit charge de communiquer, amp;nbsp;cô muniquoitde fois à autre , qu’il print pour tef-moins de fes faits amp;nbsp;dits, de fes ptopofitions, négociations, amp;nbsp;conclurions : comme depuis fon retour il a fil P plie trcshumblcment fa Maicffc de luy faire ceft honneur de leur commander Je s’informer diligemment de toute fa legation; s’afTcurant que plus clair ils y verroyent, amp;nbsp;plus ils recognoi-ftroient fon cœui François, fafincere affeftion, Sc fa vraye fidelité enuers fâ petfonne, amp;nbsp;fort Eftat.

Requiert donc ledift Seigneur Roy dcNauarrc tous les fufdits Screniflimes Sc illuffriflimcs Rois amp;nbsp;Princes d'attefter âu Roy par leur feing propre, amp;nbsp;à ce Royaume,dcà la Chrefticnté.fi onques de fa part leur ont effé baillées lettres ou memoires, ou tenu propos,ou contre la dignité du Roy.ou contre le oien de fon Effat, ou contre le deuoir en fom me de treshumble amp;nbsp;tresdeuotieux feruitcur amp;nbsp;fu-icft.'Si iainais leur a elf é parlé de faire la guerre au Roy.de rcnouueller les troubles, ou de ruiner les CamoliquestSi onques ouucrtutc, ou direftemét, leur

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Peur a efté faite fur la mort, OU cn confequénce ii la mort du Roy.Et aux fufdits Princes fupplie tref» humblement ledift Sicur Roy deNauarre, fa Ma-icfte', qu’il luy foit permis a’cnuoycrcefte ficnnc Declaration.contrc les dcffus-diftes calomnies,« Ia faire prefenter par les AmbalTadcurs mefmes de fa Maieftc',chacun endroit foy’, à tous les Prince» Chtcfticns.amis amp;nbsp;confederez de ce Royaume: a -fin que s’il a traifté chofe femblablc.le voyant pro tcftcHe contraire,ils l’eftiment Prince feint, de peu de foy,non veritable,amp; indigne au refte de leMr a-mitic,qiic les deffufdits veulent rendre fufpeftc, et que de fa part il declare franchement defircr foi-gneufement entretenir,comme il penfe hauoir recherchée tref-raifonnablement.

Quant au Concocdat,ils ledattetit du quator* ziefmeiour de Décembre,! 5 8 4. 5c yfontprefent le Sieur de Segur, en qualité d’Ambafiadeurdu Roy dcNauarre, lequel cftoit party d’Allemagne, repafle cz pays Bas,ôc des pays Bas en Angleterre, où il auoitfeiourné deuxmois ôcplus. Etnonob-ftant tout ce temps cftoit rembarque pour reuenir en France, auantlei 4. iourde Décembre. Audiél Concordat ils inttoduifent les Ambafladeurs de • l’ElefteurPalatin.Scdu Prince d’Oranged’vn mort plus d’vn an auparauant, n'ayant laiftequ’vn mineur, pendant la minoritéduquel.leDuc Cazimir gouuerne l’Eleftorat,lautre aflafliné quatre moi» deiiät par vn lefuite,ruboraé par leurs fcmblablcsr Sc tous les deux toutesfois s’obligent à le trouuer encor à ce mois de May en la ville de Bafle,pour la compolition des differens de la Reliijion. Adiou-ftent que le Roy de Nauatre le 18. d’Ânril lors prochain,promettoitprëdre les armes,aftauoirqu’cn ccmcfmetempsilss’eftoyenttcfolusde les pren»

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ilre. amp;nbsp;en veulent deriuer Ia haine fur ce Princeîqui lout enuirôné qu’il eft de leurs mcnccs, ne bouge Jjoint.Le dattêt de Magdebourg,ville appartenâte au fills de Monfeigneur l’Elefteur de Brâdeamp;ourg, Sc Bu^ere ny du fils en ce Concordat ne fe fouuié-hentpoint.Et c’cll aufli vue afiemblce imaginaire: car ny en ce lieu,ny en autre ne fe trouuera qui en aye eftetenu àucunement.Les titres au refte, ôcicï qualitez font fi mal obferüecs, les cottes aufiî, 5ç les contributions de deniers amp;nbsp;d’hommes fi mal proportionnes : tant d’abfurditez amp;nbsp;de chimères, que c’eft trop de hohtc.on trop d’irnpudence d’a-buler la France de chofe fi lourde : Mais chofe pro- _ , fanc,amp; digne du banc d’vn Charlatan,5c non de la chaire d’vn Prefchcur,fi ce n’cft d’vniefuitc, de rc-•'*1^'^ plir de contés mefmes fi mal di^rezd’oreille d’vn pauure peuple,entehtif à fes dénotions: Car que peunent ils gaigner fur oreilles plus accortesî

L’alfemblee de Montaubah ne merite plus de blafme.pource qui en eft.ny plus dé creancc,pour ce qu’en ont public ceux delà Ligue. La vérité eft que le Roy faifant la paixl’anisyy. en intention qu’elle fuft exaftement ôc diligemment exécutée, auroit dclaific en garde au Roy de Nauarre 5c à ceux delà Religion, huift villes,pour l’efpace de fix ans pendant que les animoutez de défiances s’efteindroyent 5c amortiroyent en ce Royaume. Que nonobftant cefte bonne intention, pliifieurs qui ne demandoyent que reHiifcitcr les troubles, qui depuis ontpiis les armes aueclcs autheurs dé cefte Ligue,trauerfoyent par tous moyens l’cxecu lion dudiftEdift de paix, amp;nbsp;dohnoyent à toutes heures 5c par entreprifes nouuclles occafions dé deffiance.tellcmcntquclcs playes qiuils deuoient «tcathfcr, s’caaigriiroycnc:amp; l’Edit de paix, que le

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temps deuoit effcfliicr, s’en alloit reculant pas â pas.,amp; leur cftoit retranche point apres point.Qu^e par la continuation de ces pratiques feroit aduc-r.u que durant Icfdits fix ans la paix auroit elle interrompue diucrfemcnt.parfuiprifes , attemptats, amp;nbsp;mefnic par guerre ouuertc, qui auroit dure vn an enticr-dontleroyentforties les Conferences de Nerac amp;nbsp;Flex: tellement que les fix ans, qu’on a-uoit prefix pour la remife des places.n’auoyët peu fournir,obltant les fnfdictes interruptions,à l’execution de lEdicl.Sc amortilTenient des animofitez, qu’on fe promettoit dans ce temps.Ccpëdànt que le Roy fol ici té d’aucuns, dem an doit que lefdiëtes villes luy fufl'cntremifes.attëdu le temps qui efloit expire: ôc ceux de la Religion de l’autre-part, voyants lés caufes durer,fçauoir cft, les o’ccafions de deffiancé, amp;nbsp;les animofitez, renouucller par les troubles,en faifoyent quelque difficulté' ; fuppliâs tres-humblemcnt fa Maicftë de n’auoir efgard au temps prcfix,mais au mal qui s’y cftoit entreiette, en confidercr pluftoftl’effeft qu’l fe feroit promis pendant les fix ans,l’cxecution amp;nbsp;continuation de lap.iix, ôc parconfequent , l’amortiflement de la deffiaiice ôe animofité : amp;nbsp;au bout des fix ans pat cónfcquêtla remife defe.s places,laquelle,les cho-fes eftant en cell eftat,fembloit n’eftre côucnable à celle grace ôc équité de fa Maiefté, dont premic-icmcnt la conceffion des places cftoit procedec: veu que la condition par luy efperec,n’auoit procédé comme il efperoit pendant ce temps. Sa Maiefté doneques confiderant ces raifons, ôc n’affe-ftant pas le terrae.alTauoir la guérison du mal, ôc la reunion de fes fubicifts,trouua côucnable de ne prclTei ceux de la Religion à la rigeur.Et comme !c Roy de Nauarre luy euft lemôftrc que fcfdids fub-ieéls

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^cts delà Religion auoyent de grandes plaintes 5 luy faire, concernant bexecution de fes Edits, leC-quelles ouyes,amp;fatisfaites,fcroitplus aife' dcpar-uenir à la remife defdiftcs places ; lediél Seigneur Roy consentit par la bouche du Sieur de Belieurc 1 vn des principaux defon Confeil d’Eftat, à la rc-quifitiô dudift Seigneur Roy de Nauarre, l’Affèm-blee de Môtauban,côpofec des Princes.Seigneurs, Gentilshommes, amp;nbsp;pprfonnes qualifiées de ladi-ftc Religion.'Sc fut ledift Sieur de Belieurc au nom. du Roy en la ville de Montauban,tant que l’Aflerri blee dura, lequel ledift Seigneur Roy deNauartc requiert pour tcfmoin de fes actions,Sç dcfire eftre Ouy amp;nbsp;creu en tout ce qu’il a cogneu de ladiûe af-ferablee. Ainfi ce n’a pas efté comme laleur, vne conuocation au defceu, amp;nbsp;contre le gré du Roy, mais par le confentement Sc commandement de fa Maieftéimefmeque bayant bien meurcment délibéré , l’a iugee vtile amp;nbsp;nccefiairc au bien amp;nbsp;repos de fon Eftat.En celte Affcmblcefut drclTé vn Cayet general des contrauentions amp;nbsp;executions del’E-dift de paix, qui fut prefcnté au Roy à S. Germain en Laye par Moniteur le Comte de Laual.amp;autres Députez,auectres-humblerequefle depourtioir aux doléances de feldiéts fubiets de la Religion; Fut aulfi promis partons amp;nbsp;chaeûs, pour quelque attentat particulier qui fe fill contr’cux,de n’en rechercher point la réparation par reciproque attentat, de peur que la témérité de quelques particuliers ne reiettall ce Royaume aux troublcs.commc quelquefois onbauoitia cuidé voirimais d’en fai re plainte au Roy de Nauarre,lequel la feroit cntc-dre au Roy,qui,fclon foninclination alfcz cognuc au repos de fes fubiets, y fçauroit pouruoir de rc-jnedes conucnables icommes réciproquement le

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Roy de Nauarreleur promct toit d’cmbrafTcrlcu» taufecnuers fa Maiefté. Scia luy reprcfentcr foi-gneufement.lors qu’il en feroit befoin, comme il auoittoulîours fait! parle paffe, afin que voyant lt;|u’il cntreprenoit leur caufe ynuers le Roy, ils ful-fcnt plus retenus dans les voyes de la raifon, fan» penfer aux extraordinaires.qu’ils auoyent tentees parle pafle,faute de recours Sc de fupport ailleurs' C’efttoutee qui fetrouuera auoir clic' faift en la-difte Aflcmblee; rien plus que cela. Et le buten eft fres-euident,d’empefcher que des attentats particuliers ne pfouintvn mal public, qui troublaftla paix de ce Royaume,conformement à la Conferc-cc de Nerac tenue auec la Royne mere du Roy, où il en futfaiû article expres. Ét ce qu’ils fement de plus,eft tout aitlfi yray que le Çôcordatde Magde-bourg.où les lefuites fe font oubliez d’auoir faift tuerie Prince d’Orange, qu’il font reueniren ieu cinq mois apres.

E t de fait, le Roy qui fut tresbien aduerty de ce qui s’ eft traite en ladite AfTeinblee, trôuua leurs raifons fi raifonnables, que de fon plein grc il leut accorda encores les villes de feuretc pour quelques ans, voyant tresbien que fon Ediftn’e ftoit pas exécuté comme il cuidoit.Et c’ert vn des griefs dont les fufdits de la Ligue vont s’efcarmouchans contre le Roy deNauarre , amp;nbsp;proteftent aùiourd* huy contre faMaiefté mefmc.

Certes penfele Roy deNauarre que quiconque fc voudra rcïTouucnir de ce qui s’eft pafte en ce Ro yaume depuis treize ou quatorze ans,ne trouuerà point eftrange qù’on ait demâdé en paix quelques villes de retraite amp;nbsp;feureté, amp;nbsp;qu’on aye requis fa Majcfté,le terme venant à expirer,amp; l’Edift n’ eftât encores execute, nylcs deftiWicex amorties, que i. .. .

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J fcuretez euflTent à durer encores pour quelque temps,puis que le dâger ne leur clloit leué. amp;nbsp;puis que l’Edift de la paix, duquel dependoit leur vie amp;leur repos, ne le voyoit point encores en bon c; liât, Dira toutesfois tort tranchcniènt leditSeig-iieur Roy de Nauaire.quela taule principale,pour l;.q idle outicla aeccllité commune de ceux de la Rcigion.il euft vn dcfir particulier de tupplicr très humolementlaMajellc deles laitier encores pour quelque temps, l’utla conlpiration des dcirufdits, de laquelle il atiendoit l’ettecl à tous moments: 3c outre laquelle,ceux de laReligion.defquels ils ont çoniuréla mort, auoient beloin d’vn abbry, tant que Dieu leur filHa grace, que le Roy cognculi leurs fins à bô clcienc.Et de fait,la plulpart de ceux ' qui ont attenté durant la paix fur leldites villes de leureté,que le Roy defauouoit touliours, nous de fcouurent auiburd’liuy fuffilamment, à l’aducu de qui ils oloient troubler la paix, ôc entreprendre lurlefdites places, Sc autres de la Religion, ayant prins les arines à ta luitte Je la Ligue Et ledict Seigneur Roy de Nàuarre lupplie treshumblement le Roy, de le relïouuenir des Aduertillêinents qu’il luy donna peu de mois dcuant laditeAlîemblee de Montauban, qui elloicnt bien fufiifans pour faire penfer deflors la Majellé à fes aft'aires; amp;nbsp;'cn ce def-îaut, radmonelter a bon efcientde chercher ou retenir quelque léurcté pour foi,auquel manifefte-mentils en vouloicnr.

Qéie s’ils dient auiourd’huy.qu’ils ayent pris les armes , 3c failiJcs villes defa Majefte, pourauoir aulfi des villes de feuretc, à 1’ exemple de ceux de la Religion contraire,comme aucuns ont voulu di re:Les prie donc tous enfcmblelcditScigncur Roy ie Nauarre, de decH^i à la France quelle dcftiaii-

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celes’yameiisrcarcertes malaifementpourroitelt le deuiner quelles caufes ils en ont, D’auoir à fc defficr du Roy, d’auoir à fe deffier des Catholiques , d’auoir à fe plaindre de hayne ou d’iniures, X ou de querelles de la part de ceux de la Religion.

Certes on fçaittrop que le Roy leur a commis fes forces amp;nbsp;fon Royaume. Et s’il leur euft voulu mal, ils n’auroient tant de moyen défaire mal qu’ili ont. Onfçait auffi qu’ils ont comme partagé cc Royaume entre leurs freres, amp;nbsp;entre ceux de leur maifon parle moyen des grandes Charges, amp;nbsp;des grands Gouuernemens qu’ils ont, melmes quelques vns aux dcfpens des Princes de fon Sang; qu* ils ont commande aux^armees, alTailly les villes, donne les batailles,departy les Charges, Sc en fom me diftribuc la faneur du Roy quelques années, ainfi qu’ils ont voulu : Qn,c iufqucs à cc iour, pendant qu’ils ont fait femblant d’adhcrer à fes com-mandemens,ils ont efté honorez de la Nobleffc de des bonnes Villes ; y oat eu autorité, y ont affeuré qui leur a pieu ; tant s’en faut que par autruy, ou 1'5 contre autruy ils ayent eu befoinci’yeftre qardez oualfeurez. Ont aurefte, amp;nbsp;onlefçait bien, vuidc leurs querelles propres parles ^ppres bras du Roy, execute leurs vengeances auxdefpens de fon Roy aume; Et fi toutes ces afleurances ne les rendent afTcurez, c’ellla confcience-qui a pcur,qui leur ra-mentoit qu’ils ont abufé de la bonté du Roy, de l’ autorité qu’ils ont de Itiy, contre luy.mcfmc: amp;nbsp;ne pouuans s’afl'eurer contre luy, que deluy-mefme, attentent fur fa perfonne, Sc enuahiflent fon Eftat. Q^c s’ils dient qu’il leur faut des aireuranccs contre ceux de la Religion en France , certes chacun fçaic.qtic pour huiét places c^ils retiennent,ceiix-cy ont autant de Gouucrneines entiers en cc Roy

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aiime:Et qui cognoiftra cefte inégalité ( amp;n’y afi ignorant qui ne la voye)ne croira ïamais que contre eux ils ayent pourchairé des feuretez, ne croira iamais qu’ils ayent craint d’eftrcattaque^ de ceux qui iufqu’icy ont eu bien affaire à fe dcffcndre,qui ne les pouuoient bleHër que couuerts du Roy,rem parez de fon autorité,amp;: armez de fa puifiance.

Afin donques que chacun cognoilfe ôc la fincc-ritéduüt Seigneur Roy de Nauarrc, ôdeurfeinti-fc ; 8c qu’à 1’ombre de quelques feuretez qui luy ont efté données, apres tant de iuftes deffiances, ils n’alleguent auoir eu befoin d’en demander cô -tre luy.(eux qui meurent onques que des faueurs) qui ne font auiour-d’huy mal.que par la trop grade confiance qu’on a prife d’cux,8cla trop grande creance qu’on leur a donnée ; Offre pour le bien de ce Royaume ( nonobftant l’inégalité de leurs conditions en toutes fortes ) ledit Seigneur Roy de Na-uarre, qu’il cft pre ft de mettre es mains du Royles villes de (eurctc qu’il a en garde, 8c qui font en fa puIîTance fans attendre les deux ans de prolonga- Z*' tion, qu’illuy a pieu accorder} moyennant que les dclTufdits pofentles armes, remettant és mains du

I Roy les places qu’ils ont faifies, pour en ordonner à fon plailîr: ofietfabondant, nonobftant les fufdi-tes inefgalitcz,tant de fa part,quedeMonfeigncur le Prince de Condé fon coufin, pourleurlcuerles fcrupules (s’ils en ont) ôc pour faciliter la paix, de remettre és mains du Roy lesGouuernemens qu’il luy a pieu leur donner en cëKoy aume,pour en ordonner à fa volonté} pourueu que les fufdits cédée parmefme moyen entre fes mains les Gouuerne-inens qu’ils tiennent.Tant s’enfaut que pour!’ af-feurance qu’vn chacun cognoift leur eftre trop »lieux deuë, ils importunent lcRoy denounellcs feurç-

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ïcuretcz amp;nbsp;nouueaux Goiiuernemens,comme eux qui n’ont honte de capituler en leurs Articles que les Gouuerneniés de î^nnapdie, Pkardic, lyon-nois,Sal_u(rc,Mlets,Thou, Vcidun,amp;c. foient diftri-VjUcz entre ceux de leur rhailon : c’eftà dire, à bieii parler, vcu ce que ta ils en ont, la plus grande partie de ce Royaume.

Parce que deflus pretend leRoy de Nauarrc qu’ il fe voit à clair qiii d’eux ou deluy cherche plus de bien au panure peuple,le contentement du Roy,le repos amp;nbsp;trâquillité de cell Eftat.',Et de fait, aulîî fc-roit ce choie tróp abfurdc, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la mai-

jinyottlttfl eftre cre» pim ZelaHur 'da btehd’icelle j que l’enfant de la famille-. Que cés cftrahnérs nous vouluf fentfaire entendre qu’ils eulfent plus de foucidc la conferuatio de cell Eilat,que ceux en qui cefou-cy cil nay auec l’interell; Ces eftrangers, di-ie, def-quelsla grandeur ne peut s’accroiftre, que parfai luinc amp;nbsp;diflîpation, amp;nbsp;qui toutesfois n’ont point fait de côfciehce de le publier ciinemy de cell Eilat.

Prie à ce propos le JiR Seigneur Roy de Naiiarte tous les Ordres amp;nbsp;Ell.its de ce Royaume, com-parericy (chofes toutesfois non comparables) lei dcportcmetls de fes predecefleurs en ce Royaume; qui de pefe en fills ont gardé ce nom de n’auoir e-fté ïamais aiithcUrs ny de foule aU peuple, ny d’in-iure à la Noblefie, auec les aeportemens des pre-dccelfeurs des Chefs dé cêfleLigue,qui fe trouue-ront auoir mis fus depuis qu’ils ont pied en Fran-ce,la vénalité des Offices de luftice, les nouueaux' fubfides fur le pauurc peuple,.dôt ils ont tiré le fuc Scia fubUanCe, fous les Rôis Henry amp;nbsp;François i. la confufion és Charges amp;nbsp;Ùignitez qu’ils ontlei premiers transférez à leur plaint, ôcvëdus demain à auticibtcf auoir accicu la fymonic en l’Eglife, fit inti«'*

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introduit Ia vente du temporel à leur profit, ndoï fc venger de leurs ennemis,fous nietexte d’hcrclie.

Quant à fa perfonne.pric aulTi tous 1 s Eftats de ce Royaumeje fouueinr ou s’êquerir s’il a iamai» cfté caufe, quelques charges qu’il ait eu à foufte-nir.d’vue lürcharge fur le peuple Au Contran e, cô-ment il gouuerne ce peu de fuhiets que Dieu luy a donné, qui fctrouueront n’auoirelle furchargei d’aucuns impofts , tailles; ny lublides,nonobllant les grandes aff airés qu’il a eu vu fi long temps : Si onques il a faief outrage , ou de fut ou de parole, en biens,ou à la perlonne.à Gentifhôme queleon que.quoy que de plufieurs il ait ellé offenfé eftran Çement,pour quelque qccafion que ce puifTc cftrc i o it en la maifon,ou en fes pais propres.Si iamais il a fait tort pour rigueur qu’il ait rcceu de ceux de la Religion Romaine, à Prelat,Curé.Moync, ou au cun duClergé.au côtraire s’ils n’ont pas toufioiir» eftébicn venus amp;nbsp;bien reccus auprès de luy ,plus preft d’oublierles offenfes qu’on luy a fait, q ceux quiluy en ont fait,à luy en faire.' S’il n’a pastouf-iours rendu l’honneur amp;nbsp;refpecl aux Cours fouuc raines amp;nbsp;aux Officiers d’icelles,à to’ ceux en fom-me qui portent la marque de lufficc.ôc fi iamais on l’a veu ou violenter laluftice par la force; ou bien denierla force neceffaire.fi elle a efté en luy,à la lu-fticelEt quSt aux autres partie.s de c’eft eftijt, celuy qui à toutes n’a moffré qu’honneur,amitié,5c bic-Vueillancc rt’a iamais faitdefplaifir.n’a defire que plaifir,nc fera aifement creti, ny éllimcennemi dç tout l’Eftat.Pqr le regard dehEftatcn general il nt ■»eut nier que les guerres ciuiles n’ayêt apporté en ce Royaume vue grande confulion en toutes cho-fes pauiireté au peuple,diminution a la Noblelfic) ruine au Cierge, me'pris de luftice, enfansdela jguetrc,amp;fut .OUI d’ync guerre ciuilc, qu’il pleut*

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«nfon caurfc aufquellcs il voudroitremeCicr, Ä podîble cftoit.mcfmc par fon propre fang:Mais at tcftt Dieu, attefte fa confcicnce, attefte la France mefme,qui a les yeux afîez clairs,la mémoire afleg frefehe pour auoir bien veu amp;nbsp;pour bien fe fouue-nir de tout ce tcmpsdl iamais il efl venu aux armes que parle confeil d'extreme neccflité.encores que de longue main il la peuft preuoir amp;nbsp;preuenir par la raifô.Tifmoin PAflenibkc de Blois, fufeitee par la prefentc Ligue, qui le declaroit bâny de ce Roy-aumc,amp;tous ceux qui font mcfme pioieflion, en cas qu’il ne changeafl de Religion tout auffi tort; changement à luy peuteftte non difEcile(s’il en d-uoit auflî peu qu’eux.} Si iamais auflî il a dilayé de receuoir la paix pour occadon particuliere que ce foit(^quoy que fon degré foie tel, que ce qui luy eft particulier, puifle eftre à bon droit cftimé comme public) quand faconfcicnce a peu eftre fatisfaite, quand il a peu voir que ceux de la Religion dont il faift profeflîon , pouuoycntfcruirDicu félon leur foy en trâquillitc amp;nbsp;repos: s’il a iamais rien dtmâ. de d'auantageux pour foy,creiic d’authorité.creüe de pcnfions.ou crcüc de chargcs,s’il n’a au côtrai-rc mieux aime fc voir,cômc il eft encores, fans au-thoritéen fon Gouuernemcnt,qui luy deuoit eftre rcnductoutc entiercparla paixiqiic de prolonger la guerre tant foit peu, que de dilaierd’vnefieure le loulagcmcnt du peu pie par la paix,oude troubler la paix,depuis qu’elle a eftéfaitc,fautedc«ou-iren plain effeit de ce qui cftoit promis pour Ibn regard.Les articles delà paix dcrnicre foyent pour tclinoins,amp; la Côference du Flex, en laquelle, il fc pouuoitferuir pour amêdcr fes conditions du défit de feu Monfeigneur de palfer es pays Bas, où il cftoit appelle par vnc Anibafl'ade generale des E-ftats duditpaySjquil’enrequeroit amp;folicitoittrcfi uiftam-

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Inft.imment. Cependantil afma mieux ceder lors foil intereft à raccroiircmeiit de cc Royaume, que de différer ou mardi an der tant foit peu vn notable bien, qui en peuft venii àfon prrty.

Ilfitdonclapaix, bacceptaà telles conditions qu’il pleurt à fa Maieftéluy accorder,Ipour faciliter la conquefte dudiirt pays, amp;pour y aller luy-mef- Jsii.Hi me,fi fa Maiefté beult eu pour aggreable.Ceux-cy, bons François, pour ernpcfcher que la Flandre ne-^ zv foit iointe à la France, lors que les AmbafTadeurs !ƒ des pays Bas l’apportèrent au Roy,à telles cortdi-rions quils eftoyentprefts à receuoirlaloy de luy, l prefts à mettre dans leurs villes telles gatnifons amp;!'gt; tels Gouuerneurs qu’il luy plairoit, pour ben em-r,,' pefebertroublent fon Royaume, mutinct fon peirj! ple,amp; commencent la guerre en plaine paix.Qucl-?, le patience a eu le Roy de Nauarre depuis tout cc ƒ temps,quelques inelcontcntemens qu’il peuft co- gt;nbsp;ceuoir du traitement.qui à la luggeftion de leurs •, femblables.luy a cfté faitde le laine à la confidera-' 1 tion de tout le monde.Recule du Roy,fans autho-tité en fon Gounerncmcnt,non payé de ce qui luy cftoit deu, amp;nbsp;trop moins refpctc en fes aftaires, q le moindre Capitaine du Royaumes Soit dit fans reproche,amp; pour fimple vérité de fes deportemSs, s’il n’euft non plus rertenty le mal du peuple amp;nbsp;de toute la Francc,quefont auiourd’hui ceux de la Li gue.cftant ce qu’il eft.c’eftoit pour la perdre entièrement, mai s il cft François,amp; Prince François,mehre de la France,qui fenrfes douleurs, amp;nbsp;le fent de fes playes.Diminutió d'authorité,faute de faneur, intereft particulier, n’aura iamais le pouuoir de le faire defpiter contre foymefmeiChofe propre aux Ligueurs,^ ne font qu’antez légèrement en la Frâ-ce,amp;reflemblent aux iambesdebois ôc aux bras pofticcs,^ ne fentent rien quand le corps fc bruflc,

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amp; anrqueh Ion peutbien donner bextericur, Sc n3| l’intcrieur,iion Ic moiiucment, ny Ic fentiment do vray François. Sortes remnèmens qii^ls déclarent amp;nbsp;proteflcnt ellre direeVement conti e kiy, s’at taquans à la perfonne.à la vic,à Ion honneur, à fa confcience propre . les voyant armez fefailir de.ï villes au milieu de fon Gouucinemcnt, cnueloppé d’euK.irritans fa patience incellainment, s’il n’cuft icfpedc le Roy plus q Ion propre dâger, s’il n’cuft affefte le bien de ce Royaume, l’cfpoir d’vnc paix publique f fi paix il peut auoir auec ces gens ) plu» que fa conferuation mefme, y aiioit il apparence, ouy auoitil raifon aucune defccontenir, comme il a faitlmais tout luy tft bon, pourueu que le peu'-plc ait du repos,tout luy eft valable, pourueu que l’Eftat demeure en paix,le Roy obéi,le Roy liono-îc, comme il doit eftre, full: ce à fon peril tout eui-dentfuft ce à fon dommage irrcpar.ablc.

Et c’cft en fommc,à quel titre le Roy de Nauar-re a peu eftre blafmé de cc.s beaux titres d’hercti-cue,relaps.perfccutcur de rEglife,enncmy des Ca tholiqiies,amp; perturbateur de teft Eftat. Q^ant à la conclufion qu’ils en retirent,par laquelle ils le déclarent incapable de fucceder au Royaume, amp;nbsp;ont fairprendre à Monseigneur le Cardinal Ion oncle, le noQi de prernicr Prince duSang amp;nbsp;prefomptif ^erctier.C'eft certes le point g plus leur toucheau coeur,mais auquel iufqucs icy il a penféle moins. Si qui luy eft atiftt venu tout le dernicr Se contente fur ce point ledit Seigneur Roy de Nauarre de l’cfpoir qu’il a, que Dieu gardera long temp,s fa Ma-iefte pour le bien de ce Royaume , amp;nbsp;luy donnera lignée à temps, au rcgr’t de tous fes ennemis : Se confie aufti qu’il a affaire àFrançois,quelque foin Su’onaitrenduàles corrompre, qui fçauent le» roits.quiu’ignoreat les defcctcs, quiluy gardc-(ont

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ront Ie fang qu’il doit tenir; Se côfoleenDleupr» tcrtcur du droift, vengeur de la violence, qui voit les vns 5( les autresjduquel le droit iugement n’cil comme des hommes corruptibles, duquel l’atreft eil certain,l’execution inuariable, lans qu’ils y pu-jifent contl cuenir.

Pour contiuüou, amp;nbsp;en ce qui concerne la Religi on, dcclaie ledit Seigneur Roy de Nauarre au Roy fou fouueram Seigneur,à tous Ordres amp;nbsp;Eftats de. ce Royaume,à tous l’rin. es Eft.its de la Chrefti-enté Temporels ôe Ecclelîalbques/^il eft,Sc fera toufiours tout preil de ie loubmctrre a la determination d’vn legitime Concile general ou national comme il eft porte pat ledit Edict de i’acificatiô de fa Maiellc. En ce qui concerne cell Ellac.öc l’admi-niftration d’iceluy;Qu’il acquieice aiilîi tres volö-tiers à ce qui en (era ordonne en vne legitime Af-femblee des Eftats de ce Royaume, quand la Maie lié aura aggreablc delà conuoqiicr. Cependant qu’il ne demande autre cliofe quede viure douce met.foubs le benefice des Ediéls ; Prell à employer fa vie,6c fes moyens,6c de fes aipis.pour la defenfa du Roy, de l'on Ellat, 6c de tous les bons fubicéls de ce Royaume.

Et d'autant que ceux delà fufdite Ligue Pont pria pouvfubieél ôc prétexté de leurs armes, ôc veulent faire penfer qu’ils n’en ont 6c n’cn veulent qu'àluy femans en leurlditcs Protcllation^ dinerfes calon» nies, 6c le publiant nômement en îcelle.s, dclîrcux de la mort du Roi, perturbateur de l'Ellat, 5c enne-my lurc des Catholiques, 5cc. Et outre tout ce que defTus, qu’il ellime fuffil'ant pour rendre chacun la tisfait deldites aéliôs.Suplie ledit Scigneui Roy de Nauarre,en toute tcuerence, le Roy fon ouueraio Seigneur (aux oreilles duquel il ne doute point que cct calomnies ne foicutparucnucs)dc ne tr»«

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Hermaiiuais(fauftoufiours bhonncuramp;Ierefpe^^ dcu à fa Maiellélqu’il dit amp;nbsp;pronócc cn ce licu,có-jne 11 fait prcfcntemcnt ■ Que ceux qui ont lerne Sc publiéleldites calomnics.conteiiues cfdites Protc Üations conttclui, ontlauiremcut amp;nbsp;malicieufe-mentME NT I, exceptantlcditScigneurCardinal fon Oncle.

Et d’abondant, pour démentir leurs calomnies par fes aûions,Suplie aulli tiçs humblcineut ledit Seigneur Roy de Nauarre, ledit Seigneur Roy Ion fouuerain, de vouloir auoir pour aggreable lattes humble fidelité amp;nbsp;deuotion en l’oni e qu'il lui fait: C'eft q pour le rcposScfoulagcmcnt de la Maicllé, amp;nbsp;del ou peuple,11 lui plaifc trouuer bon de demef 1er celle querelle entre les delîuiditsamp; luijfans y ha zarder fa vie, qui feroii trop chere en ce Roiaume, Si lans que fa Maiellé s’en mette en autre peine.E-, Iperant que Dieu lui fera la grace de trouuer alTca ’ d'amis,tant en ce Royaume^ entre les feruiteurs de faMaicIlé; que hors le Roiaume, entre les amis ôt alliez de fa Couronne, pour les luy ranger à la rai-fon.leur faite recognoiltre la treshumble recogno ilïance,qu’ils doiuent audit Seigneur Roy fon fou uerain, amp;lcrelpcftamp;hôneurquilui doit apparte» nir,foubs lui.

Mais particulièrement, parce qu’il ne peut pefet fans foufpirsamp;latmes à la grande eftulîon de lang delà Noblcire,qui pourra lortir de celle guerreià 1’ extreme pauuretc amp;nbsp;dcfolation, qu’aura à fouftrir le pourc Peuple de ce Roiaume; au defordre Sc à la confufion, qui parla s'introduira en tous ellats: au lieu que la pieté, débonnaireté, amp;nbsp;prudence de fa Mai cité,fans ce remuement fe prcparoit,comme Ion fçait, à reftablir cell Eilat en fa premiere fplen-deur,Profpcritc,dignité,integrité.en toutes fortes: Si fut tout aux blalphcmes exécrables que produit laguer.-

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li guerre contre Dieu, Jv au desbordement des vices qui couiroient parla licence des armes. Pour abbreger ces milercs, q ledit Seigneur Roy de Na-uarre voudroit racheter de fou tang propre. il fup-plie treshumblement Slt; de »oute l'on afFcAion fa Maiefte, qu’il lui plaife ne trouuer eftrange l’Offre que prefeutement il fait à J.Ionfieur de Guyfc, puis qu’ils l’ont pris à partie en leur Prétexte, Si que ledit Sieur de Guyfe comande en leurs armsés : f^c cefte querelle, tans que plus auant tou.s les Ordres Sc Eftats de ce Royaume ayent à en fouffrir, Se fans y cntiemcttie arnice domeftique nycftrangerc,qui ne pourroit ellrequà lamine du pauurc peuple, foit vuidee defa'pcrfoiinc à la ficnne,vn a vn,deux4'.. a à'«tcu?c73ixTdi.x, vingt a vingt, plus oïi iTioins, en tclnombre queleditSietirdc Guyfe voudra, aucc/. ' armcsjvfitees entre Clieualiers d’honneur. Et pour le regard du lieu, s’il le defirc en ce Royaume, fup-1. plie treshumblement faMaieftelui faire cell hon- * neur dele vouloir nommer: amp;nbsp;où il auroit ce Roy- , âume pour fufpcft, lui offre de fc trouuer en tel au *. tré lieu,hors cedit Roiaurrie,que ledit Sieur de Gui ’ fc voudra choilir, amp;nbsp;qui foit dcfeuraccez,nonfu- f; fpeftni aux vus ni aux autres. Honneur certcs,vcu y, la difproportion amp;nbsp;inégalité de leurs perfonnes amp;nbsp;' degrez, tels que chacun cognoift, que ledit Sicut I. de Guyfe deiii a embraffef Sc tacheter par tous mo'/ icnsiHeurauffl, que ledit Sieur Roy dcNauarrc,amp; , Monfeigneur le Prince foncoufin achèteront de _ leur fang tref volontiers,pour racheter le Roy leut fouuerainSeigneui', des trauaux amp;nbsp;peines qu’ils G lui braffentffon Ellat de trouble St confulio, fa No !ƒ bleffe de ruine,tout fon Peuple de miferc 5c calami , té extreme.Protcllât ledit Seigneur Roy de Nauar- Ç rc,deuantDicii 5c en fa confcicnce. qu'il n’cft meu à choilir cefte voiem d’ambition qurfoit en lui, ni

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haine qugt;il leur portc.ni de vengeance qu’il délire j ni de edle lt;j de gaieté de cœur ils clpoufent contre lui. Lefciil ddir de voirDieu ferui amp;hono' ré. fon Roy hors de peine, ceft Eftat en paix, le pcti pie en repos, lui fait vol ont ai remet prendre le fort des armes. Le fcul dcfplaifir, amp;nbsp;le Peul malheur qu’ il fereprefenre à tons moments de renoir Dieu bla fphemé en ceft Eftat, aux vagues amp;nbsp;aux perds d’vn naufrage, de rcuoir ce pauurepeuple en exiremi.é amp;nbsp;en miferes pairecSjdcfquclle? à peinc,s’il y retô-be vne autre fois pourra il fe releuer.

S’afteureaulîi Scconfie entièrement IcRoy de Nauarre que IcTout puiifint, qui voit au dedans des cœurs,amp; qiiiprefidc aux forts des armes, mon ftrerapar le fueces, à tout le monde Sclafincerite icla iuftice de fa caufe,pour eftre exemple a la po-fterité amp;nbsp;à tous aages.Dieu duquel.il appel l'ire.la vengeance,Scmalediftion fur fpi, s’il protefte faux s’il a iamais rien conçeu de mal contre la perfonne du Roy.contrc fon Eftat, contre fes fubiets de toutes qualitez , de quelque Religion qu’ils foicnt; Si jamais il a bafly fon dellem fur fon tombeau, fi iamais il minuta en fon cfprit violence aucune cotre la Religion Romaine, ou contre les Catholiques. t)icu aufti, duquel il attend la benediélion, la bien vucillancc,ôc la faueur, cotre ceux qui fans occafi-on lui pourchaflent fa ruine;fous ombre de foi» nom,rcmucnt ce Royaume,rcnueifcnt tout ordre, ruincntle peuple, veulent defpouillcr Ic^Roy de fon Eftat.

Fait à Bergerac le lo.iour de luin i j t j.

HENRY.

It plus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laU.tr.