REMONSTRANCE
FAICTE PAR LE ROY
A MÎSSI1VRS LES PRE-tnier amp;nbsp;fécond Prcfidens de Paris,Preuoft des Marchans, Cardinal de Guifc, amp;nbsp;Doyen de Noftrc Dame, furies moyens qu’il coa-uientfuiure pour fournir aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ,
fraizdelaprefentc guerre.
M. D. LXXXV.
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E Roy dîmenche der* nierunziefmedu moys d’Aouft manda quérir au rOuure le Preuoft des Marchands, Ie premier amp;nbsp;fécond prefîdents de Parlement, le Doyen de Noftre Dame, amp;nbsp;prià monGeur le Cardinal de Guife d’y afsifter. 11 commença par une re* iouiflance qu’il auoit de ce que bien confeillé amp;nbsp;apres auoir long temps patientéjCn fin par l’aduis de tous les feruiteurs,amp;mefmcs de ceux qui e* ftoyentlaplufieurs. Il auoit reuoqué fon Edid de paix auec ceux de la Religion , que fil auoit eftélong temps àfe refouldre.ce n’auoit efté faulte d’affedion à la religion Catholique: mais parce qu’ayant tant de fois ef-fayé les difficultés de la guerre, il ne fe pouuoit pas du premier coup ima giner qu’il fuftplus facile d’executer cefte derniererefolution que la premiere, cefte confîderation l’auoit retenu amp;nbsp;retenoit encores preuoyant les grandes incomodités que laguer
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rc apporte à Fe flat amp;nbsp;en general amp;■ en particulier: neantmoins que ce uoy^ ant afsiftéde tant de pcrfonnes de la prudence amp;nbsp;fidelité defquels il l’af-feurc,qui l’alTeuroyent fi gaycnnent de la facilité de l’execution,amp; fen re-iouiffbit extrêmement auec eulx, puis les prioittous d’aduifer les moy ens pour paruenir à une heureufe iû fuedu eonfeil qu’eux mefmcs luy a-uoyent donné pour ceft cfFeft, il leur reprefentoit quelles forces il enten-doîtleuer, amp;aueccombien dhomgt; mes iluouloitacheuercefte guerre, cju’il uouloit trois armees,l’une en Guienne, l’autre près fa Maiefté, la troifiefme pour empefeher l’entrec aux eftrangersjlefquels quelque cho fe qu’on luyuueille perfuaderil fça-uoit eftre prefts ä marcher ; qu’il n’e-ftoitpas temps de penfer aux moyës de la guerre quant on a l’ennemi fur les bras, ny de faire la paix quand ils feroyent les plus forts, qu’il auoit toufîours trouué grande difficulté à rompre l’Edid de paix, qu’il en trou-uecoic
-ocr page 5-ueroit encores plus à rompre ccluy de Ia guerre:amp; parce,que tous enfem ble penfalTent bien ce qu’ils auoyenc à faire, amp;nbsp;qu’il feroit trop tard de fai-re la paix quand les Moulins de Paris (croient bruflez: Quant àluy qu’ayat receu le confeil d’autruy cotre le üen propre, il Peftoit refolu de n’efpar-. gnerrien dufien,amp;defaidil l’auoit bienmonftréf’eftantdefpouillépreP ■queiufques à fachemile pour cefte guerre, que puis qu’ils ne l’auoyent •uoulu croire à l’entretcnement de la paixjl falloir donc qu’ils le fecouruf-fentà l’entretenement de la guerre, qu’il ne fe uouloit pas ruiner tout feul, amp;nbsp;qu’il falloir qu’un chacun des particuliers portail fa part des incom moditez,lefquelles il auoit preueu amp;nbsp;eflayez tout feul. Et faddreifant à monfîeurle Prefidentil le loua de fa bonne atfedion à la Religion Catho licque, laquelle il auoit bien remarquée par une longue harengue qu’il fit lors que l’Ediôl fuft reuoqué. Mais qu’il eftoit raifonnable qu’il confidc-
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taft luy amp;nbsp;toute la compagnie de laquelle il eftoit le Chef, la neceflité des affaires: qui eftoit telle que pout eftre çontrainâ; de recourir à l’extraordinaire,il failloit qu’il lailfaft l’ordi naire, amp;nbsp;pource les pria qu’on nekiy iSft plus de remôftrancc pour le payement de leurs gaiges, lefqucls tant que la guerre dureroit il n’y auroiL moyen de payer. Puis Padrcflant au Preuoft des Marchans illuydift que le peuple de fa uillc de Paris auoic faift grande demonftration de fc ref-îouir en la rupture de bhdid depaix, qu’il falloir donc qu’il aidaft à exécuter ce qu’on luy auoit faid trouuei bon, amp;nbsp;luy commanda fur le champ dappeller le corps de la uille dans le lendemain, amp;nbsp;làfaire une impofîtion de deux cens mil efcus,dont faMaic-ftéciifoitauoir affaire, amp;nbsp;cftantpour commençer la moitié du premier mois de Iaguerre,femontantl’entre-tcnemcntdes armees à quatre cens mil efeus tous les mois.En fin fe tour na ucis le Cardinal de Guife,amp; luy fit emen-
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entendre auec un uifage à demi eout roucé que pour le premier mois il e-fperoir de le fournir fans l’aide du Clergé en cerchant iufques au fons des bources des particuliers : mais que pour tous les autres mois il cn^ tendoit de prendre les fraiz fur l’Egli fe. Qu'cncclail ncpenfoit pasrien faite contre fa confcience, qu’il ne uouloit attëdre Vauthorité ny le cou fentement du Pape, que c’eftoit leur caufe,quc les Chefs du Clergé eftoy-ent ceuxquil’auoyent le plus poulfé àcefte guerre,qu’il falloir qu’ils por-taffent une partie des defpcns.cn fin que fa Maiefté meftoit pas refolüe de porter la perte tout feul Et fattendât pour ouyr,amp; ainfi comme on luy fai*
foit là delfus quelque difEculté,il f*efcria,difant: Il euft donc mieux uallu me
croire.
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