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ENVOYEZ AV ROY DE FRANCE, PAR LE ROY DE Na V A K. R ï.

M. D. LXXXV.

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ERoydeNauarre fupplle fa Maieftc, d’auoir agréable qu’en accédant fes có-mandemens,furles remu-emens qui fe préparée cotre fon eftat : il luy enuoyc offrir fa perfonne amp;nbsp;de ce qui en depéd, pour luy rendre Je tresJiumble feruice qu’illuydoibt,comme fon trcf-fidclle confubieâ amp;feruiteur.

Qu’il plaife à fa Maiefté luy vouloir bien tort defpartir fes commandemens, à fin qu’il fache comme conduire fesa-dions en ce temps, ou en vn inftant f« defcouure tant de mal contre le bien du feruice de fa Maiefté, qui ne peut apres redóder fur autre p lus prochain que lut luy,pourauoir cefthonneur deluyappartenir de fi près, amp;nbsp;pour les prétextes qu’on pretend furluy, amp;nbsp;fur la religion pour fen leruiràla difsipatiô de l’Eftat.

Sa Maiefté confiderera s’il luy plarft quelediéifieurRoy deNauarre ne peut demeurer neutre amp;nbsp;les bras croyfez en ce temps,veu que les ennemis de fa Maiefté les eftendent h auant,pour la ruine

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4 laquelle ledîét fieur Roy de Nauarfe co niueroit, fi à leurs iniuftes forces Sc attentats , iln’oppofoit vne iufte defenfe, armee de l’hauthorité de fa Maiefté.

Que le repos duquel il iouïroit cependant qu’on trauailleroit fon Roy,ne pourroit eftre interprété qu’à lafcheté ou desfiâce qu’auroit fa Maiefté de luy, àl’occafion de laquelle ilcraindroit de luy mettre les armes eatre les mains.

Qu’il tiéc^reng en ce Royaume qui le îetteroit mefmes malgré luy en la campagne à caufe du recours ordinaire que ont à luy la plus part des Catholiques, amp;de la religion delà Guyenne, en ces confufions quifepréparent, defquelles la mifere cftant generale, il n’y a celuy qui ne mette peine à y pouruoir en particulier.

Sa Maiefté confiderera pareillement s’il luy plaift, combien il fera malaifé au Roy deNauarre,defouffrir en fon gou-uernementamp;pres de fa porte, les ennemis de fa Maiefté entreprendre contre fon feruice, fans s’y oppofer, comme il cft obligé de faire mefme pour fa feureté parti-

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particuliere.

Qui font routes confideratiós fi pre-gnaces, que Ie Roy de Nauarre ne doublant aucunement que faMaiefté n’y eut bien particulierefgard, bien qu’il y euft eilé incité pat les menees de les enne-mis,n’a voulu iufques à cefte heure pré-dre les armes,delquelies ilnedefirefe feruir,que fouz amp;pourfon authorité,attendant les commandements, pourau-fl;oiiferfaiufi:eintention:PourceftefFea fupplie fa Maiefté dele vouloir bien amp;nbsp;deuëment auâorifer en fon gouuerne-nient, amp;efcrire aux villes le contentement amp;nbsp;fiance qu’il pretend de luy.

Commander àMefsieursles Mareamp; chaux de Matignon amp;nbsp;de Biron,de fc te-nirafsiduellement pres de faperfonne, pour luy ayderamp;afsifter à ce quelelér-uice delàMaiefté foit faiftauecplus de auftorité amp;nbsp;de confiance en ladiâe pi o-uince.

Le Roy de Nauarre fupplie trcshum-blement fa Maiefté auoir les mefmes cô fiderations pour le regard deMonficut le Prince de Condé, qui elt ioind en pa-

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reil interefl: en cc faift amp;nbsp;en pareille affe* ßion pourle leruice de fa Maieftc.

Se fouuenirdu grand moyen quemó-feurde Montmoranci aàluy faire trel-humble feruice,de la vouionté,amp; fidelité duquel ilrefpondra toufiours.

Supplie aufsi treshumblement lediél lîeurRoy deNauarre,que pourauoirpl» de moyen de faire feruicc à fa Maiefté, il luyplaife remettre lus, la compagnie de monfieurde Thourenne,attendu Iclieu qu’il rient auprès de luy,amp; le befoing que luy font Sieurs de telle qualité en ce temps icy.

Plaifeaufsià fa Maiefté pour côtenir chacun en fon debuoir faire faire commandement aux prefeheurs , de s’abftc-nirdcsparolles tendantes à fedition 8c mutinerie contre ceux de la Religion, qui leur font depuis ce remuement fi familières,qu’il femble que leur princi pal but foyt de ietter des flambes ardantes au milieu des fubiets de fa Maiefté,pour les conuier tous à vne reuolte 'generale, contre fa Maiefté.

Pareillement à fin que ceux de la Religion

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ligîon puiflcnt en ces commençees ef-motions cftre afleurez qui lont chacune heure en alarmes , par les feditieux amp;nbsp;amp;malueillans fubietz de la Maiefté,ii plaira àfadifte Maiefté faire nouueaux commandetnens amp;iniunûions aux Ma giftratz amp;nbsp;Officiers des villes, d’entretenir eûroiftement les Edits de pacifications, amp;nbsp;àvn befoing faire republier le dernier ediél.

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