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E ne me puis ailes esbaïr, que Ut amp;nbsp;tant de faees hommes Fran-cois, Sc tant de gens entendus és affaires d’Eftat, regardant le trifte ieu, amp;nbsp;le maigre pafTetemps qu’on ioue auiourd'huy au milieu de nous.cô-me fus vn theatre de tout Iamp;monde, auquel le Sceptre amp;nbsp;la Couronne de noftre Roy amp;nbsp;Prince naturel,auec noftre robe, amp;nbsp;noftre eftat font expofésfur la table au fort hazardeuxàquil’ aura,par vn tas de icunes gens defguifés, comme qui regard croit alfis pour pafTetemps ioucr vne moinmeric qui ne nou? attouchaft rien, ou que fcachans amp;voyans de quoy il nous va, amp;nbsp;combien l'affaire nous picque de prés, nous eufsions les mains liees.comme fi nous eftions les ferfsamp; hommes liges de ces ieunes Phaetons, amp;qu‘il fuft en leur pouuoir, amp;nbsp;de leur droit,de nous iouer,vendre,changer,trocquer amp;nbsp;aliéner quand.comme, amp;nbsp;à qui bon leur fern bleroit, comme on fait entre les Turcs, amp;en Efpagne des Efclaues, 8c entre nous des beufs, des cheuaulx.Sc des afnes.Et me trouue efton-né que la necefsité me contraigne de parler,oà les autres fc taifent q ie deurois efeouter, pour rcmonftrer ce qu’vn chacun feait 8c voit: 8c faire ouuerture de ce qu’ on a affaire fur vn affaire qui touche tous bons Francois comme moy, que plufieurs entendét mieux que moy, amp;qui ont trop plus de grace pour le remon-ftrer, 8c plus de moyen pour l’executer q moy. Car y a-il quciqu’vn fi fimple amp;nbsp;fi grofsier, qui

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ne voyc le but Sel’ intention finale des Coniu-rés cotre ce pauure Royaume^Yail quelqu’ vn fi lourdaut, ou fi aueuglé de pafsion. qui prenne pour argent comptant ces beaux prétextés, du zele du bien public, du reftabliflement de laluftice,amp;deli Religion CatoIiquef'Le ieu cft trop defcouuert; les perfonnes font co-gneues, amp;nbsp;leurs qualités. On feait dés long temps leurs pretentes,leurs menees.leurs pratiques. On feait comblé defois.defpuis quand, auec qui, de quelle religion, amp;nbsp;à quelles conditions ils ont pourfuiuy d’embarquer d’autres auec eux en leur malheurcufe Se téméraire en-treprife,comme l’aduertillement fur ce n’a gue res publié,a faiél voir à l'œil, amp;nbsp;toucher au doigt, fans qu’ ils y puiffent contredire,auquel ie renuoye ceux qui font mal informés.

On fcaitl’intention du Roy noftre Sireve-rifiée parles effets tant precedents que fuiuâs, q ui ne peut ertre que telle, qu’il a fouuentde-clairee de parole, Se par efeript, tant à fes fub-iets, qu’aux eftrangers,fi nous ne voulons dire qu’il ait perdu le fens.Se qu' il ait armé fes gens à les defpês pour perdre Ion eftat,lbn honneur Se reputation.Se leur refigner fon feeptre amp;fon autorité: de chacune defquelles chofes il cil grandement Se iullement ialoux. Eteeuxqui le fondét fur la douce procedure dont fa Maie-fté a vfé iufques à prefent, dequoy fes ennemis fe feruent, pour embarquer les mal aduifés, ceux là, di-ie,n’entendent point quel eft le de-uoir d’vn bon Prince, qui defire d’efpargner fon

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fon peuple.amp;d’vn fage Pilotc.qui entend com ment il fault decliner vn orage qui s’esleue; mais doiuent penfer,que le Roy iouemieux fpnrole en cela, que-ceux qui l’ofent contre-roller en cecy.deuât l’ilTue; car ils font plurtoll coulpables d’entreprendre trop .queluy peu; amp;nbsp;le iuger trop halliuement,que luy de marcher trop lentement.

Auant qu’entrer au combat il fault recognoi ftre l’ennemy, amp;nbsp;fcauoir de qui on fe peut fier, 8e faire eftat d’ennemy.L’enncmy principal elt;t auiourdhuy defcouuert, graces à Dieu, tc(-moins les aéfions du Duc de Parme, tefmoins icGneld de laSoIdede leurs gens, qui porte toufiours l’efcu.les armoiries,amp; le nom del’ E-fpagnol, pour monllrer, comme par vn facre-ment militaire, qu’ils combatent foubs luy, Sc pour luy:amp; que les conqueftes fontàluv- Tel-moins 1’hilloire de^arfeille,où, fi leurs pan-tifans n’euflent failli leur iault(ce que nous uons à la grace de Dieu, amp;nbsp;à la vigilance amp;nbsp;promte diligêce deMonfieur legrand Prieur) toutes les Prouinces d’alentour feroyent au-iourd’huy inondées 8e couuertes d’Efpagnols amp;nbsp;Lombards,apprellés y a deslong temps à c^t effect.

l’ertimerois peine perdue de dire combien l’orgueil,l’auaricefordide, amp;l’infolente domination de l’Efpagnol ellinfupportable à toutes nations :ie vous renuoye à leurs propres hiftoires des Indes, où en peu d’années ils ont faid mourir plus de vingt milions de perfon-

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nes,fans refiftance, pour auoir de l’or ; çommc aufsi à leur departement du pays bas, noz voi-fins, où les filles de bonne maifon, amp;nbsp;les plus riches d’entre les Nobles amp;nbsp;Bourgeois, qu’ils auoyct iniuftemét maflacrez, ont efté baillées à des coquins Efpagnols, bafanez amp;nbsp;pieds dc-CÎiaux pour enter amp;nbsp;peupler le pays de cefte ra ce deMarrans Mais entre toutes les nations lt;le la terre qui les hayfTent ce font les Francois, comme leurs anciens ennemis, amp;nbsp;comme ceux Jont les meurs Scies hommes font contraires aux leurs de but en blanc ; ce qui me gardera d’en faire plus long difeours. Cependant voila ou nous meinent ces bons Zélateurs du bien public, en nous vendant à noz ennemis,pour-«eu qu’ils participent au pris,Sc qu’ils fe feruét *c prenaient de noftre feruitude ; Zélateurs de ]aluftice,pourla reftablir amp;nbsp;reformer,en fufei-tant vne guerre ciuile,remede aufsi inciuil, qu* eulx font iniuftes: Zélateurs,Dieu le fcait,de la Religion catholique,pour de Francois trefehre ftiens amp;nbsp;trefdeuots à noftre Prince trefehre-ftien nous rendre Catholiques, c’eft à dire E-fpagnols, ou nous renuoyant en Paradis pour Catholiques, remplir 8c parfijmer la France d’ Efpagnolz demy,Mores,pour l’alTcruir aux droits,auxloix,âc à l’inquifition d’Efpagne, feruitude pire que foubs le Turc : Semblables aux Zélateurs qui perdirent lerufalcm, fous couleur de la garder : 8c foubs pfetexte de zelc de Religion beaucoup pires ennemis à leur patrie que les Romains qui la tenoyent afsigcc.

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Et cjui eft encores pis, ils fe féruent de nôz propres pafsions pour nous faire patir tout ce qui leur plaift, foubs pretexte de leur zele, qui eftnul.pourabufer du noftrc, q, eft.pcuteftre* excefsif amp;nbsp;inconfideré.

La Religion pure (dit S.Iaques) 8c fans macule enuers Dieu 8c le Pere, cft de yifiter les orphelins Scies vefues en leurs tribulations; 8c ceux cy nous viennent vifiterpour faire forte orphelins,8c force vefucs,8c nous aporter force tribulations.

Vrayement il eft bien feant de dire que MeC fieursdeGuifeayentplusdezelc à l’honneur 8c à la gloire de Dieu, que le Pape mefmes, ny Monfieur le Cardinal de Bourbon foU Legat en Auignon, où ils endurent bien, comme en toutes Tes terres du Pape, deux religions aufsi incompatibles que le feu 8c l’eau,la lumière 8e lestenebres. Car qui ignore que lesluifs en-feuelifTent l’incarnation, 8c la vertu de la mort Sepafsionde Ies vs Chrift, fans laquelle il ny a point de remifsion des pecheze' Qui doubte qu’ils ne nient fa refurredion, fans laquelle no ftre religion 8c noftre efperance cft vainc Quî ne feait qu’ils nient qu’il foit filz de Dieu, fan* lequel article nous fommes fans vray Rédempteur, Sc fans Dieu au monde.’’ Car qui n’a le Filz.n’a point le Pere. Qui peut dire le contraire, qu’ils ne prononcent iournellemét en leurs Synagogues vne infin ité'd’autres blafpheme* horribles 8c indignes d'eftre ramentucs^

Vrayement il eft bien feant à Monfieur le

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Cardinal deBourbon d’enioindreau Roy de ne fouffrir qu’vne religion en France, amp;nbsp;il en foudre deux en Auignon: de chaffer la religion de ceux qui cuidétpour le moins eftre fondés en l'Euâgile,amp;il ne chaffe point celle des luifs, qui nient l’Euangile:de moleftcr Sc forcer en la confcience fes fubiets naturels, amp;nbsp;luy ne mole-fteny force les eftrangiers en fon Auignon • de mettre fon Royaume en combuftion, amp;nbsp;fon e-ftat en danger eminent, là où le Pape ne bazarde rien, amp;nbsp;n’y va que que du lucre ceffant. Les loix de ce nouueau Roy, par fantafie, obligent elles les autres Rois à ce qui leureftimpofsi-' ble amp;nbsp;ces mefmes loix ne l’obligent elle point à ce qui elltresfacile:’ Dieu regarde, ô France, d’ettre foubs vn tel Roy,Pape, ou Cardinahou foubsdetelsDiéfateurs.que ceuxquiluycorn ) mandent.

le prie ccux,qni font plus doux,amp; plus prü-dens que inoy, me pardonner fi ie ne puis par-lerpiusdoucement en ceftendroit,l’indignité du faift eft telle, que ie ne puis dignement exprimer dequoy.

le n’accule point, à vray dire ce bon Prelat «nforcelé, mais bien ceux qui fi indignement fe moquent de luy,luy faifant faire chofes fi indignes, auquel on pourroit parler comme à ce-luy ^vouloiröfter le feftudel’œil delonprochain, amp;nbsp;ne voyoit pas vne poutre au fien: luy ay ât fait perdre fon fens iufqûcs là, q d’embler fon fang en la pofterité de fa race,en luy faifant louer le Roy contre foyraefme, Sc cotre le Ro y gt;nbsp;f - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon

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fon Seigneur, Parmant contre fa maierté pour luy donner la loy qu’il doit prendre de luy: vol revne loy fi inique que luymefinesnelavcult prendre pourfoy.amp;ces proditeurs del’Egli-feamp; de la patrie fe diront Proteéieurs de l’Egli fc catholique que nul ne perfecute qu’eulx: f)our foubs le nom paifible de l’Eglife catho-iquej nous afferuir au Roy Catholique, c’eft à direàl’Efpagnol.

Le monde veult eftre trompé,c’eft pour-quoyla regle de Machiauel Doéleuren tyran-' nie eft fi facile à pratiquer,qui eft de Icauoirca-ualer les efprits: c’eft à dire de cognoittre les pafsions amp;nbsp;humeurs des hommes, Sc s’y acom moder^pour vn temps,pour s’en feruir comme d’vn eftayement Scapuy , iufqu’ à ce qu’on ait bafty Scafteuré le pontde la tyranniefureulx, puis le defmoulir amp;nbsp;mettre bas: en quoy le Car dinal de Bourbon amp;nbsp;les Ecclefiaftiques pour-royent bien auec le temps. s’ils ne s’aduifent, feruir d'exemple amp;nbsp;de commentaire à cefte regle.

Onfeait l’Apologue du cheual, qui nepou-uant venir à bout du cerf fon enncmi.employa l’homme à fon fecours,lequelluyaccorda, à condition que le cheual fc lairroit feller, brider amp;nbsp;conduire à l’homme: mais le cerf eftâtvain-cu.lecheual fe trouua luymcfmes pris,fellé,bri dé, amp;ferf à l'homme duquel il s’eftoit ferui, 8c auquel il auoit eu recours pour vaincre fon «nn my.

C’eft vn ieu voircment qui fe ioue, mais vn b

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ieu à toute refte.envn renuetfement d’èftat, quiconques a quelque office, quelque benefit ce,quelque eftat.quelque bié, quelque moyen, n'en doit plus faire eftat pour luy ne pour les liens. Et nul n’y peut rien profiter, finon gens perdus,amp;qui n’ont plus q perdre,cotnnie eft le chef de celle execution.qui doitplusqu’il n’a vaillant: ie parle rondeinent.maisâ la vérité.

Pcnfez vous que tant de gens foyent cmbar quez, amp;nbsp;tant d’argent desbourfé entre ces Mar chans, qu’on ne Icache pour quelle cottité cha cun doibtprendre du profit delà marchandé fc^ Quant à la Prouence.que Mefsieurs de Gui fe pretendent leur appartenir, le Dauphiné Sc la ville de Lion, viennent au Duc deSauoye, Prince ieune, remuant, riche amp;nbsp;bien appuyé, comme pierre en aneau, pour remettre fus le royaume d’Arles, dont fes predecefleurs prin-drent leur part, fous tiltre de Gouuerneurs, quand il fut difsipé. Ainfi le Roy Catholique tiendra la promefle qu’il a faite à la Duchefle fa fille en fes nopces, de luy faire porter^coronne en bref. D’entre les Coniurésil n’yaceluyqui n’engoulevne Prouinceoudeux.en efperan-ce. Le Duc de Lorraine adioint défia à fon domaine Metz, Thon amp;nbsp;Verdun', amp;nbsp;la duché de Bourgongne. L’autre retient la Champaigne, l’autre la Picardie, l’autre la Normandie, l’autre la Bretaigne, l’autre L’aniou, le Berri, Orleans, amp;c. felon le nombre des Princes coniu-iurez, qui font en grand nombre, amp;nbsp;le Roy d* Ëlpagne iera, tant qu’il viura, Roy Catholique,

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9 ijuc, amp;nbsp;vniqerfcl fur tous.

Mais apres fa mormon feulement ceuxcy ne voudront recognoidrefes fucceffeurs, mais fes elhts feront difsipçs amp;nbsp;defmembrés, amp;nbsp;cha cun de ces Ducs Lorrains, defquelz il n'y a ce-luy qui n’ait vn cœurde Roy,ch voudront por terletiltre,tenir trein Sc maifon royale,àla def-pence de laquelle faudra qu’vne feule Prouin-te fourniHe.

Adonc Mefsieurs de l’Eglifc St des autres Eftatz.qui demandés les Elfatz generaux eftre tenus .vous ayant les armes au poing, aflem-bles vous en vos Eftatz particuliers,chacun en prefence de fon roitelet.pouruoyès à ce que les Princes du fang,Sc ceux delà NoblefTe tiennent leur rang, pouruoyès à l’immunité des Ecclefiaftiques, au retranchemêt des décimés, au rcftablilTement de laluftice.Scaufoulage-ment du peuple.

Premièrement fi cefte engence multiplie, comme elle a fait iufqu’ à prelent, quelles tailles, quelles daces, quels reuenus, quelles décimés fuffiront à entretenir leur eftatf Ains au lieu de recognoiftre les grands Seigneurs, il faudra qu’ils facentplaceàdes piusgrands:af-fauoir aux enfans du Prince.Sc lesGentilzhom mes à leurs feruiteurs, qu’il faudra fecompen-fer. Et fi cela eft court, il le faudra allonger du domaine Ecclefiaftique, amp;nbsp;des décimés.

Ainfi aux anguilles de Melun auiendra ce qu’elles craignent, s'il adulent ce quelles défirent, Scn’oÆrçnt crier quand onlcsefcorche.

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ra, d’autant qu’elles ont trop crié auantqu’e» ftre efchorchees, amp;nbsp;fe font pleintes de grailTc quand i’aife les chatouilioit.

le tay les querelles qui fourdront pourles dilfercns des limites amp;nbsp;des droits. la difficulté d’auoir iuftice pour la diuerfité amp;nbsp;égalité des lurifdiélions, l’empcfchement du commerce, amp;lesdiuerfes impofitiôs fur les marchâdifes. On ne dit point fans caufe, q c’ett afles au fub-iedde voir fon Seigneur vnefois l’an: amp;nbsp;au vaf fal fon Prince vne fois en fa vie. O q c’eftcliofe heureufequc d’habiter lousvn grand Prince, ou Monarque. Il n’eft point fuietàtantdere-uolutionsamp;de mutations côine fes roitelets. Et puis s’il eftbon.c’eltcequenouspouuons defirer : s’il eft tyran ou grand defpenfier.l’au-thorité de plufieurs le retiendra,amp; leur bic PaC fouira, fans qu’ils s’en reffentent par trop,ce que ne feront pas peu de gens.

l’ay défia dit fommairemcntce quepeuuêt attendre ces Ligueurs,quand leurs execireurs feroyét défia paruenus àleurs defieins. O. qu’ ilspenfentà prefcnt ce qui leurauiendra auât qu’ilsy foyent paruenus.Mais iedi maintenât, qu’ils parlent de partir la peau du Lion,qui eft encore au bois, commeMarc Antoine qui di-uifoit entre fes fils qu’il auoit eu de Cleopatra, Scleurafsignoit pour heritage le Royaume de Perfe,amp; autres de Leuât, qu’il deuoit aller cou quérir. L’eftat du Royaume de France eft vn baftimét fi mafsifSc fi bien fondé, qu’il ne peut eftre renuerfé par le premier fouffle de ces Aeo

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les, ni furpris en voulant par cei enfans de De-dalus.coni me ils s’eftoyen t fait à croire.

Moultdechet dece que fol penfe.eft l’ancien prouerbe Francois. Et fi le Roy catholique ayant failli fon fault au port deMarfeille.par laquelle porte il penfoit auoir accez libre en France, tarde guieres à s’embarquerauecces Argonautes,peut efire qu’ auant qu’ il arriue Dieu l’embarquera dans la noire barque de Çharon. Qu’oy aduenant.ou fi en quelqpç for jtc la pluye d’or venant des Indes cefic de dégoûter en France, les Coniurés n’auront pas trop beau ieu, ains on les verra de iour à autre fondre comme la cire, amp;nbsp;tarir comme le limacon: car, comme dit le Prouerbe, Vn Roy de beurre minera vn fuiet d’acier.

le di plus, que quand ils auroyent amp;nbsp;le Roy catholique, amp;nbsp;le Pape auec eux, amp;nbsp;que d'abon» dant ils fe feroyent faifis de laperfonne,amp;de l’authorité du Roy, comme ils pretendoyent faire indubitablement,ce qu’ils nepeuuentq par forceconiointe auecfacrilege,ie di,3cofe alTeurerqu’eux,ny aucun de leurs adherans, ne verront de leur vie le but de leur pretente, ains ils verrot tous pluftoll laruyne d’eux mef-' mes que la fin deceit Ertat.

Car, pour parler humainement, le Roy dé Nauarre, amp;zla maifon de Bourbon n'a point fi peu de cœur.ny de moyens amp;nbsp;d’amis dedans ic dehors le Royaume, amp;nbsp;la NoblefTe Francoile ie parle de la vraye NoblefTe, q defcendla pluf-partdelatigc dcnozRoys, ou qeftdece mef-b î

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meordrc^ dont l’cftAtert ordonné, amp;nbsp;les mai-fons fondées au patron, amp;nbsp;à limitation de la loy Salique,ny n'a point fi peu d’affeélion à fon Chef amp;nbsp;Prince naturel, ne fi peu de fens Se d’auis en fes affaires, qu elle n’entende bié que la bafe de leur eftateftant minée, ils ne pour-royent fubfiiler. Et fi les pretentes de ces Con-iurésauoyent heu, fondées fur des titres con-trouués,de$ palfages tirés par force hors de fens,Se des droits pretéd us depuis tant de centaines d’ans, il n’y a celuy d'eux auquel n’en pendift autant à l’oreille, amp;nbsp;cotre lequel un ne trouuaft autant, ou plus de couleur amp;nbsp;de prétextés pour empieter leur bien, comme ceux ey peuuent prétendre pour empieter la Couronne de France,de laquelle ils font eftrangers. Voire n’yauroit celuy, de quelqueeftatqu’il fuft,qui peut dire aucune chofe elîre fiennc. Et qu’eft ce que nous auons, qui n’ait elle autrefois d*vn autre:'

Dauantage la Roine d’Angleterre,amp; plu-fieurs Roys,Princes,Potentatz, Republiques amp;nbsp;villes franches qui nous confrontent du co-fté de Septentrion amp;nbsp;deLeuant, qui font prel-que tous de la religion qu’on veut extirper, n'. ont pas fi peu de iugement, qu’ils ne voyent bien que la cheute de ce CololTe esbranleroit, amp;nbsp;feroit croller toutes les terres d’alentour. Et ne feront pas fi mal aduifés,de ne regarder plus loing que plufieurs d’entre nous,dc de permet tre qu’on les mine amp;nbsp;fappe fans accourir au fe-eours pour empefeher ces freres mineurs: tant

à eau-

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icaufe que cede perfidie de ingratitude demeti rât impunie rendroit plufieurs autres plus audacieux à entreprendre le tnefmcailleurs, que pour ce que leur ambition, amp;nbsp;la puifiance de b Efpagnol leur cft ia des long temps fufpeâe. Joint la communion amp;nbsp;le lien de leur religion, auec le defir de s’obliger fous cede occafion tat honorable pour cux.vn monarque, qui feul feut faire contrecarre à l’Efpagnol, amp;nbsp;réfréner ardeur de ces boutefeux,qui mettroyent toute la Chreffiente en combudion, fi l’on les laif-foit faire.

Toutes ces raifons font humaines , voire-ment, mais Dieu qui fait les Roys, amp;nbsp;qui garde leurs droits , Dieu qui a fi long temps confer-ué,amp; fi fouuent preferué ce Royaume de la ruyne amp;nbsp;difsipation que ceux cy luy procurer: Dieu qui a prohibé 1‘entree a l’Efpagnol,3c couppéle cordage de l’entreprife dcMarfcil-le,amp;fait retomber le malheur qu’ils cerchoyét fur la tede des entrepreneurs: Dieu qui a coup pê le filet de la vie au Pape Gregoire, amp;nbsp;empe-fehé ou retardé le mouuement de la premiere roue de cede entreprife,le mefmelourde ladite execution de Marfeille, qui fut le uril, auquel iour mefme toutes les bonnes villes de France branflerent, ou au moins friffon-nerentd’vnexcez de fieure, efmeu par la corruption deccs pedes: mais qui fut furmontê par la bonté de la nature des bons Francois, les parties nobles ne fe trouuant intereffees, amp;nbsp;les Parlemés 3c gens de fauoir recogQoifians leur deugir;

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deuoir : Dieu q. au tnel'tne temps tailla au Duc de Parme venant cotre nous aucc l’armec Efpa gnolle d’autre amp;nbsp;nouuelle befoigne en Fiâdre. Comme il fit iadis à Saul, acharné à pourfuy-ureDauid: ce grand Dieu désarmées,Roy des Roys.amp;Pere des Rois, c'eftluymefmes quia difpofé l’ellat de noz voifins tel que i’ay cy def fus recité:amp; qui a voulu nous monftrer par ces efchantillons qu’elle en fera toute la piece:âc par ces commencemens ce qu’il nous faut attendre amp;efperer de la fin de celle entreprife, 9c des entrepreneurs:

Cargtns meurtriers O'deceuant acheuent à demj leurs ans.

£t eeßerei^e eii treßonßoTite, Que bien peu de Ijfrans veit on Siefeendre aux manoirs de Tluton, SiVne mort ijui ne fait fanglante.

Non pas qu’il fe faille promettre d’en voir, peuteftre, fi toll la fin, comme noftre chair de-fire bien, ny attendre vn fieclcd’orè en ce dernier téps.vcu mefmemét la grande corruption d humeursqui eft en tou tic corps, amp;nbsp;en tous les cllats de la Chrellicnté : ains aprellôs nous pluftoft à voir beaucoup dereuolutions, de mi lercs, mcintes villes dellruitcs.meint pays ruiné, beaucoup de fang, de meurtres, de vefueS, amp;nbsp;d’orphelins.dc pelles amp;nbsp;de famines! amp;nbsp;gme* râlement tout ce quinousaeflé prédit deuoir aduenir auant la derniere arriuee de ce grand luge,qui doit venir mettre ordre aux defordreC qui régnent au monde, pour defcouurir les fe^ crettes

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if ürebtes pen fees des cœurs pour öfter le mafcjue àux hypocrites, Sc rendre à chacun felon feà œuures.

Mais cependant que ferons nousc’C’efttref-hien dit,Lemalcôgneu il fautveriirau remedé; ? aynierois mieux aprendré qu’ enfeigner, 8c retenir le confeil pluftoft que le donnerte met-traÿ nëaritmôins en auant, en toute fimplicite de cœur, celuy que i’y vois fehl de ma part, 8c lequel, fi le ne me trompe,eft tel, qu’il ne peut nuire, Sc peut beaucoup profiter,fans qu’au-tun y puifie contredire nyl’empefcher.finoti que par vn iufte iugemêt de Dieu ( nôz péchés le meritans ainfi) ceux qui ont l’efprit troublé 8c préoccupé de pafsions ne s’en veuillent défi-pouiller pourvu temps, pourie bien public de la patrie, poiirlaconferuation delà Couronne de France, des vies d'vn milion deperfonnes, Scpourlefalutde nôzfemmes Scenfans,8c cô-feruation de noz vies,honneurs Sc eftatz.

Or afin que ic ne die rien de nia tefte.ie vous rècittfray feulement ce qui a elfe diffini autrefois eri femblableoccafiô, par des hommes qui feauent confulter meuremét, refoudre prüden nient, executer rondement, Sc perfeuerer con-ftamment en leurs refolutions, ainfi que ie l’ay apris autrefois de l’vn de leurs Secretaires. C* clique comme quelquefois pour quelques of-fenfes particulières different fut furuenu entré les Cantons de Suyffe, Sc que l’affaire s’aigrif-fant de iour à autre, mefme à caufe de la diuef-filé de la Religion qu’ on y entremefloit, ils fd;

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rent fur le point de veniraux mains, ce qu’ils euffentfait, n’euftefté qu’ils s’aperceurêt que leur voifin.quiefpioit leur contenâce, efchauf-foit toutes les parties par fes entremetteurs, amp;nbsp;gensapoftés,les penfionnaires: amp;nbsp;s’appreftoit defeferuir de ceftèoccafion pour leur en donner d’vne. Celafut caufe qu’ils s’afTemblerent pourvoir d’apaifer ce diffèrent,là où apres que ceux qui effoyent les plus aigres eurent déduit leurs faits amp;nbsp;les droits de part amp;nbsp;d’autre, ceux qui aimoyent la paix, mettoyent en auât felon le talent que Dieu leur auoit departy.toutce qu’ils pouuoient pour remonftrer le danger qu’il y auoit d’entrer en guerre entre eux-mef-mes,contre la teneur de leurs ligues anciennes amp;nbsp;inuiolables.

Et comme l’vn d’eux eut recité amp;nbsp;appliqué la fabledelagrenoille amp;nbsp;du rat, quidebatoient cnfemble, d’autant que la grenoille ayant promis au rat de bonne foy de luy paffer l’eau, amp;nbsp;le mettre fain amp;nbsp;fauf à l’autre riue, apres qu’elle eut attaché lepié du rat au fien, elle faifoit effort de l’enfoncer en 1 eau amp;nbsp;le noyer : Sc comme le rat fe deffèndoit de fon pouuoir,Ie Milan qui rondoit deffus eux les efleua tous deux, 8c les mangea. Vn bon Vieillard Aduoyer de l’vi^ despetis Cantons commença àdireainfi.

Treshonnorez 8c Magnifiques Seigneurs, pcrmettésqu’à ce propos ie vous conte, non pas vne fable d’Efope,mais vnehiftoire veritable , de laquelle ie fuis fidele tefmoin, 8c partie quand Sc quand; l’ay vne femme qui a affés mauuaife

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itiauuâife tefte. amp;nbsp;ie ne Pay pas trop bonne: vn jour elle in’auoiO^'tquelque chofe quimefit * chagriner (car ie ne fuis pas des plus patiens hommes que Dieu fit ) amp;nbsp;comme elle me vouloir conterter de paroles, cela me fit monteren colere.de maniéré que ie m’approchyospour luy bailler vn foufflet, mais elles’enfuitau iar-din,amp; moy apres:où nous trouuafmes vne ehe ure d’y n voifin qui mangeoit noz choux. Or ie vous conte que quelque cholere qu’il y eutl, nous accourufmes tous deux d’vn accord à Chaffer lacheùre,amp; à fauuer noz choux,amp;auât que nous l’eufsions mife hors (car clIenouS donna de la peine ) la cholere que i’ auoy contre ma femme fut changée contre la cheure 8c |e voifin,amp; ne m’en fouuintplus.Faifons ainfi, le vous prie dit il, chalfôs la cheure des choux, autrement nous perdrons nous, nozchoux,amp; noz cheures. Chacunfcprint à rirelàdelfus, car il lecôtoit de fort bonne grace, mais s’il apporta du plaifir à la compagnie pour fon récit, il apporta bien autant dé proffit au pays Se à la République par Ion confeil, qui fut fuiuy de tous.

Mettons le cas (comme il fe lit deshifloircs femblables, Se nous en voyôs la pratique en ce fait)qu vn maiftre d’hoftel ou autre officier d’ vne maifon ayant enuie d’empieter 1’heritage, fe fcruift de lafimplefie des enfans, donnant à entendre à l’vn, qu’il merite feul d’eflreheritier, Se que fon frere, doit eftre chaffé, vuyde 8c loing de la maifon,Ôc que s’il l’en veut croire 8c

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$’en fier cn luy, il contreirnJra fon pereàccla par faifie des places, amp;nbsp;des bies, amp;nbsp;qu’à ces fins il vienne àcorrompre amp;nbsp;gagner à foy les ferui-teurs pourluy tenirla main. Sinouseftionsa-inis d’vne telle maifon, penfons de quels argu-incnts nous vferions.quelles raifons nous alléguerions aux freres pour leur pcrfuaderde ne tenir la main au melchant amp;nbsp;delloyal feruiteut pour tourmenter leur pere, Sc le priuer de la liberté. Se eux-mefmes de leur heritage, feroitce pas de leur donner aduis des’vnir enfemblca-tiec le pere pour empefcher Sc chaftier vne telle çntreprife.'’ Or appliquons donc cela ànouf-inefmes au fait qui eft fur le bureau.

Sachons que le milan nouscfpie. Selache-tirc du voifin broute noz choux. Se que l’homme ennetpi prent occafion de noftre diuifion de faire force à noftre pere, Se de s’emparer dp biendelamaifpn.

Parquoy n’atten tôs riçn l’vn fur l’autre par dol Se tricherie, de peur que lemilan nenous cnleue Se engloutifie tous deux comme le rat amp;nbsp;lagrenoille : accordons nous comme le bon SuyflcSefa femme pourchaflér la cheure des çhonx:rallions nous comme frères,pour nous oppofer à l’ennemy commun,qui fous prétexté de fauorir l’vn contre l’autre veut fe faifir de 1’heritage de l’vn Se de l’autre, Sc cn defpouiller poftrepere pour s’en reueftir.Qu’a vn Lorrain à voir ou cognoiftre fur noz differentsc’Qui les a eftablis iuges fur noftre raaifon, pour donner |a loy au Roy noftre pereîquot;

Promet-

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Promettons nous faindement l’vn à l'autre, amp;nbsp;tenons loyaument noz promefles, fous i’au-thorité du Roy noftre Sire, amp;nbsp;des bonsGou-uerneurs qu’il luy a pieu nous dôner, en chacu ne ville, ep chacune diocefe, en chacune fene-chee, en chacune Prouince, en tout le Royaume, de n’attenter rien l’vn fur l’autre dedans ou dehors.fi ce n’eft contre ceux qui feront co-gpus amp;nbsp;déclarés tenir pour les communs enne mis, qui ont fufeite ces troubles. Mettons ep barbe amp;nbsp;en tefte à ceux la, ceux d’entre nous, qui ne peuuent viure fans remuer les mains.

Et quant au different de la Religion, renvoyons le,fuyuantl’Edit dcjanuier,au prochain Concile libre à tenir,ou fi nous ne je pou uonsi'oir,renuoyons chacun à faconfcience, amp;nbsp;au grand Concile vniuerfel del’Eglife Catholique, où le Pafteur des Pafteprs, amp;nbsp;le vray Chef general, qui ne pputerrer, amp;nbsp;que nul ne peutrecufer.prefidera comme luge fouuerain: amp;nbsp;iugera en dernier refTprt de noz differens». Lequel vray-femblablement ne tardera guic-rcs à le faire publier par fa trompette amp;nbsp;par U voix de l’Archange.

Qui a donné puiffance aux Puifnés de Lorraines fur les confciences des aifnez de France, qui ne recQgnoilfent que Dieu feulŒt qui leur a aprins de renger les confciences à leur opinion parla voye des armes, pour faire plus d’ hypocrites, que de Chreftiens^

Quand les Polonnois vindrent recercher dp fi loing Hepry Iqr s frère du Roy, à prefent no-c i

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ftre Roy naturel, pour le faire leur Roy par eau tion, le prièrent ils de faire qu’il n’y euilqu’v-ne religion en Pologne ains pluftoft d’en to-* lerer quatre ou cinq au milieu d’eux,qui fcaùét mieux pouruoir à leur ellat que nous au no-ttre:non quils ne deliraflent bien de n’en auoir qu’vue vraye amp;nbsp;Catholique, mais d’autant qu' ils Icauent que les herefies vne fois plantées ne s’arrachent pas auec le glaiue, amp;nbsp;que les premiers Chreftiens n’ont pas efté réduits à coup d’efpee à l’Ëuangile : bref quelesconfciences veulent eftre perfuadees auec le temps, amp;nbsp;non pas forcées : ioinél que les differens de la religion entre nous-Francois ne defroguêt en rien à la police ny à l’obeiflance deuë à noftre Prince, amp;nbsp;àfes Officiers.

Poûf reuenir a la Polóngne, alors ces Mef-fïeurs.qui font maintenant zélateurs de noftre foy Catholique} amp;nbsp;qui briguent par tout deS couronnes, à quelque condition que ce foit,fa rent ils fi confcièntieux,de dire qu’ils n’eu fient jamais accepté te Royaume là à cefte çondi-tion,s’il leur eutefté offert^ Aufsi la Royne mere du Roy, le feu Roy Charles, tout le Confeil’, Scies plus entédus de la France ne furét point fi fcrupuleux, iacoit qu’il fit mal à chacun de voir ce Prince bô Sc généreux aller fi loing hors dfelâ France.

Il^î font dire à Monfieur le Cardinal deBour bon, que les cœur» des Francois font irrecon-ciliàbîé'è à càufe tfôs deux religions. Il appert du contrairfe par tout où ils n’ont point trout blé

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blé 1’cau. Mais qu’ils difentpluftoft qu’ris ont procuré de les rendreirrecociliablcsparleurs belles aftions, ayant pratiqué lareigle de leur theologie Machiauelique, qui porte, que pour rcn dre vn Prince irréconciliable à fon ennemy, il luyfaut faire Faire quelque outrage du tout infigne 8c eftrange.

Quel honneur de vaillance, quelle rcnom-luce de preud’hôrnc en ont rapporté les Francois, qui portent ce nom à caule de leur cœur Franck Nom iadis renommé, 8c à prefentdiffame à caule des aéles perpétrés par vous Lorrains fouS le nom des Frâcois. L’honneur aux gens d’honneur eft plus cher que la vie, 8c la bonne renommee vaut plus que beaucoup de richcffes.

Mais parlons à ceux qui mefurent tout par le profit qui leur en reuient: Qu’auiés vous gagné lors que vous penfiésauoirtellementtout gagné, que vous perfuadates à la ieuneffc du feu Roy Charles(o malheureuxconfeil) de declarer que ce, à quoy il n'auoit iamais penfé ftu lement,auôit cfté faiét de fon mandement : luy donnans à entendre, que vous auiès acheué lors, ce que vous ne faites auiourdhuy que cô-mencer, 8c que vous n’acheuerés iamais^Lors que pour couurir par impunité le premier outrage fait à voftre ennemy particulier, ou pluf-toftau Roy,fousla fauuegarde duquel il eftoit, par vn'cruel 8c barbare carnage de la Noblelü^ amp;nbsp;de gés de tous eftatz, aage Sc fexe dcfariftés^ 8epour couurir encores ceue infigne mefchan ceté

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tetè d’vn facrilege amp;nbsp;d’vne faufleté, vóus vöu^ cmparaftes du nomduRoy,amp;dcfon authö-rité,reiettatttainfi furluy innocent lacoulpè de voz mefchancetés, qu’il fut contraint d’ap-fjrouuer,d’autant que vous vous efties rendus es plus forts par la licÈnce donnée aü peuplé de Paris, lors voz partifans, qui comiuence à Vousrecognoiftre.

Bref, tout conté amp;nbsp;rabatu.qu’ôntgaigné leS bons Francois Catholiques en toute cefte tragedie fi fanglante. Certes fi ce que nous appelions gain eft autant de perte pour nOus : amp;nbsp;fi cequi nous eft vrayement perte,eft legain Scié profit dé ceux, qui nous pourchafient, tel gain amp;nbsp;telle perte, fi nous traffiquonSguieresaueC ces marchans Lorrain s,qui font fi bon march è du fang Francois,nous nous en trouuerons en finauisi mauuais marchans,qu’euxmauuaii Francois, Se y perdrons le cabal.

Reuenons donques à nous, amp;nbsp;retenons ce qui eft propre aux Francois, Sc iamais ne nouS auienne ce que nous aüons tant fouuent condamné Sc reproché aux âutre$,de porter les armes contre le Roy. Certes fi ceux d’ehtre les Francois que nous auons battus iüfqu’à pré-fent par le titre 8c du nom de Roy, en font vnfc fois emparez 8c couuers contre nous. cela leur ièra 8c leruira plus que noftre nombre à nous, nv que tous les prétextés que nous feaurionS alléguer.

Contentés vous aufsi vous autres de ceftè Religion, que nul ne vous force en voftre con-fcience^

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fisierice.ny rie vous einpefche en l’exercice di vortre Religion, comme de faiél le Roy de Na-uarre le pratique en ce qüi luy refte du Royari-hicdeNauarre. Et pourquoÿ,apresauoiref-fiyé tous autres moyês par l’efpace de cinquari te ans, fans aucun cfFeél, que d’afoiblifTement de tout l'eftat, ne l’aifTeron s nous à la confeien ce, qui ne fe peut forcer, n’ayâns iamais requis plus outre que cela ƒ Les Théologiens mefmes fôntDoéleurs no pas mairtres amp;nbsp;dominateurs fur lafoy d’autruy, amp;nbsp;pour en parler fans flate-rie.ccux d’entre eux, qui nous embarquent eri tefte pourfuite, feinblent cercher plurtoftl’a-èroiffement de leur puiflance amp;nbsp;grandeur, que la gloire de Dieu amp;nbsp;de noftre Seigneur I e s v s Cnrift.

Qui ne voit que Dieu fe veut feruir de noftre vnion pour la conferuation de ceft eftat. amp;nbsp;noftre chcre patrie, comme l’ennemy s’eft: voulu feruir denoftre defunion,pour procureur fa ruine amp;fubuerfion.

Cependant aucuns font mal-contens, qrii n’ont que trop d’occafionde fe contenter: les autres fe laiffent tranfpofter à leurs pafsions.Sc tnénerpar Is mUfle comme des beuffles,fous cesAeaux manteaux, defquels on couure la fin de ces armes,comme quand on amufe les en-fans à de petites bagatell es pour leur cnleuer la riche bague de leur mere qui pend à leur col, a-feauoir leur liberté.

Aucuns font des neutres, fans confideref Cé que difent les anciens,qu’en vne diuifion Sefe.

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dition publique les tiers, qui regardent le ieu* font ennemis communs, amp;nbsp;doiucnteftre chaf-fez premièrement par les deux parties.

lacoit que tous ceux qui ontfens voyent le mal, amp;nbsp;entendent le remede, on n’en voit pas neantmoins les effetz qui feroyent à defirer.Et de faift, il n’ell pas fi facile eh aucunes Prouin ces, aufquelles les perturbateurs ont leurspra tiques amp;nbsp;partifans, de l’executer.n’on pas mef-mes de l’entreprendre fans danger. Ains eft requis, que celles qui font moins entachées de U contagion de ces pelles commencent les premieres, eftant raifohnable que la partie plus ro bulle du corps fortifie les plus foibles, amp;nbsp;la moins ôfFencee fubuiéne aux plus interclTees.

prouince du Languedoc a trèfgrans pois en cècy, amp;nbsp;le Duc de Montmorenci n’'aura ia-mais plus belle occafîon de fc purger des calomnies d’oüt fes ennemis l’ont voulu charger,amp; de faire paroillre, que comme il eft le pre mier Baron deFrance,amp; premier Officier de la Couronne auiourd’huy.il eft aufsi aubefoin Je premier pour le maintenir, 8c faire vn notable feruice au Roy,S£ à l’Eftat du Royaume,où il a autant d’intereft qu’hom me qui viuc,aprcs les Princes du fang, amp;nbsp;eft aufsi capable de le fai requ’homme qui porteefpee. Mofieurlcgrâd Prieur, q pour le bon office qu il a fait au pays de Prouence pour le feruice du Roy, y a fans doubte acquis grande authorité, pouffera volontiers celte ruine,comme Prince fage 8c prudent qu’il eft, 8e qui entend combien la chofe

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lay touche. Et Monfieur de Maugiron C3ou-uerneurduDauphiné,qui s’eft montirétref-loyal amp;nbsp;fidele au Roy, les fécondera volontiers amp;nbsp;leur tiendra la main.

LaBourgoignen’attend autre chofe,amp;eft en meilleur eftat qu’on ne penfe. De l’autre part la Guienne bien difpofee, amp;nbsp;ne faut douter, que les autres Prouinces,leurs Gouuer-neurs. Seigneurs amp;nbsp;Gentilshommes ne fuiuét à la Hle.amp;que chacun ne foitbien aifequefi belleoccafion luy foit offerte, de feruirau Roy amp;nbsp;à fa patrie, amp;nbsp;la depeftrer de ces pertes, qur tant nous ont molertéspar leur ambition amp;a-uarice infatiable,amp; que le Roy ne l’ait trefa-greable, amp;nbsp;ne recognoiffe auoir erté fait trefa-propos pour le bien de fon feruice.

Or combien vne telle vnion Sc fainélc refo-lution peut valoir pour recueillir les difperfés, fortifier les debiles, faire vnir les neutres à ce parti,donner courage aux bons,amp; intimider amp;nbsp;refréner les mefchans,ie le laiffe penfer à chacun. Mais quât aux biens qu’elle enpcutrece-uoir,amp; aux maux qu’elleçn peut euiter,quelle plume les pourroit eferire, ny quelle langue reciter^

Si donques l’audace des autheurs,amp; la puif-i fance des fauteurs de certç maudite entreprife, complottec de fi long temps ertfi dangereu-fe : fi la fin n’entend qu’ à l’entiere ruyne de ce-fte Couronne amp;nbsp;au renuerfement de cert ertat, (fous des couuertures fi vaines, qu’on y voit par tout à trauers) pour foubinettre nous amp;nbsp;d î

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les no lires foub le long de l’ElpagnoI, qui enflé de l’amas des grades richeircs des Indes, du fuccés de fes affaires en Portugaise en Flan dres, picquéd’vn delird’auoirfareuenchedç çe qu’on a attenté cotre luy en l’vn Seen l’autre pays, le promet d’en venir à bout, Se de depo-îer le fceptre de noftreRoy en plufieurs petites tyrannies par le moyen de ces inftrumens qu’il çftime propres à cela: s’ileff euidétqueleplus de leur force confifte en noftre defunion : Se qu’en noftrevnion,comme depluGeurs cordons en vne corde, gift noftre force en leur dit fipation : fi ceux q, nous nourriffent en difcord (dont les vns ont intelligence auec eux, les autres font embaboinès par eux) ne regardent qu’à leur profit amp;nbsp;ambition. Serons nous fi hébétés de fens, amp;nbsp;fi defnuçz d’entendemét, que Dous n empoignions à deux mains le remede qui s’offre, Sc le leul moyen de noftre confer-uation, que Dieu mefmes nous prefente Serons nous fi ingrats d’oublier le deuoir que les fouhaits de noftre.Prince naturel requiert de nous:’que noftre douce patrie Seçhere mere lions redemande que les Officiers delà Couronne les Cours de Parlemêt (qui voyent plus clair, amp;nbsp;regarder plus loing q lcs autres) nous çnioignentC'Que les paures laboureurs amp;nbsp;gens des champs nous requièrent treshumblement les larmes aux yeux:* Que les bougeois,les mar chans, les artilans fouhaittent,en nous offrant leurs mains,amp; leurs moyens ƒ Bref,confiderât le deuoir que toutes fortes de gens de bien,

Fran’-

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Francois amp;nbsp;eftrangèrs attendent amp;nbsp;efperét de nous, autant que les mefchans amp;nbsp;gens perdus je craignent amp;nbsp;redoutent, fe trouuera il quel-cun fi mal créé, amp;nbsp;fi ennemy de nature, du fer-uice de fon Prince, aufalut de fa patrie, de la liberté des fiens, fi efloigné de toutes affedions naturelles, ou fi amoureux amp;nbsp;aueuglé de fes pafsions qu’il refufe ou einpefche vneœuurefi îainde, fi mfte, fi honnefte, fi vti ! e,fi necefiaire, fi facile à faire, que de s’accorder amp;nbsp;voir auec fes freres amp;nbsp;compatriotes,pour efteindrele feu de la commune conflagration de noftre patrie, de nortre ^ille, amp;nbsp;de nolfre maifon. Or quand il fetrouueroitvntel monftre en pâture, qu’il fcache qu’if fe defcouure foymefme,comme la fouris,n’auoir le cœur ne Francois,ne humain, ne Chreftien, quelque titre qu’il fcache pren-dre:amp; que,s’il perfeuere,il périra auec les fiens. EtDieu enuoyera neâtmoins d’ailieurs,amp; lans luy,deliurance à noftre Prince,8c à fou poure peuple François, Amen.

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