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A M A15 aux aituuaii fubieâs nt manqua prétexte defarmer contre leurs Princes, amp;iamais au(G aux Princes ne manquèrent les moyens d’auoir laraifon detelr fubieds. Dieu qui faift les Roys, Dieu qui les a ordôncz dcilus les pcuplcs,prcnd leur caufe en main, St fe tient blefsc en leurs perfonnes. Dieu qui voitlcs coeurs, co-gnoift les couleurs amp;nbsp;les prétextes, les fçait diftin-guer.ics fçait demefler d’entre les caufes.Ricn plut ne l’çfmeut que l’abus defonnom allégué en vain, eu à faux t litre, ri en plus il ne venge que l'hypocti-lic,là defloyaute' amp;nbsp;la confufiôn,dcfguifecs en foy, en rèligion,amp; en iufticc.
Àuiourd’huy,que tour tes remuemens fe voyét en ce Royaume, cell à tous François de tenir les yeux ouuerts pour n’cllrc menez à mal, fous quelque couleur, fous quelque apparence que ce foit. Penfons au palTc,comparons yleprefent, nous vet rons d’où ils procèdent,preuoirons à quoy ils tendent, amp;iugcrons aifement decc qu’il nous en faut attendre à l’auenir.
C’cft vnc chofe toute côgnué amp;nbsp;commune en ce royaume, que ccuxdclamaifon deCuifcfc difenc defeendusde la race de Charlemaignc, amp;nbsp;preten-dct,commcà tels, ce royaume leur appartenir.Let Genealogies qu’ils ont, ya quelqueteps faißficcs, les memoires qu’ils en ont femes de main en main amp;nbsp;pluficurs fcmblables pratiques nous en pour-soyent faire foy.mais particulièrement, pourne reprendre les chofes dcplushault, le volume qu’ils rirent imprimera Paris il y a quatre ou cinq ans, «ôpofe'parvndcRozicres Archidiacre de Thoul, auquelparpaflages faux amp;.fuppofcz,amp;tirez outre fie cotre leur fens, ledit de Rozieres tafehe de pró*,'
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uer que ceux de ceftc maifon font dcfccdus de Pha ramond, Jede ligne en ligne continues iufqucs à eux.-c’eft à dire, que ceftc couróneleur appartenoit douant que Capet, Charles ScMerouec amp;nbsp;leurs ra-ces,fuflcntianiais appellc's à la couronne. Ce liurc fut lors publié à Paris amp;nbsp;par toute la France,amp; eftSt venu à la cognoiflancc du Roy,pour faire le procés àbautcarfut commis amp;nbsp;enuoyé àThoul Monfieur Brulard,à prefent Prefident aux Enqueftes,lequel le luyfît amp;parfit;mais parla bénignité du Roy il obtint grace,faufà faire amende honorable de fa fau-tc,fe rccognoiftrc criminel de lczemaicfté,amp;reuô-quer par contraire eferit le liurequ’il auoitfaift.
Oronttresbicncogneu de tout teps ceux de ceftc maifon que tâdis que cc royaume demeurcroit paiftblc, il feroit mal aifé de paruenir à leurs inten-tions:amp; pourtant ont toufiours tafehé de le mettre amp;nbsp;entretenir en troubles. Tandis qu’ils ontpeii gai gner ce point, quelque mifere que la guerre ait peu apporter au pauute peuple, quelque cófufiö qu’elle ait peu introduire en ceft cftat, iamais ne f’cn font en rien cfmeus, iamais mont donné aucune marque de le refentir. Et la raifon eftoit que le fang de France f’cfpandoit par cc moyen, amp;nbsp;ils vouloict faire leur proiit de fa foibleflc: qu’ils cftoient alors les inftrumcns principaux des mifercs du peuple,amp; plus grandes elles pouuoyent cftrc, plus auroyent ils de prétexté de les prendre vn iour pour fubieft de leurs efmotiôs, qmlls auoyctles armes amp;l’a«-thorité en main, pour gagner creance entre les homes: amp;nbsp;par cc moyen iettoyctpeü à peu les fondc-mens delcur grandeur prétendue furnoz ruincs,amp; que la guerre petit à petit alloit corrôpât les cœurs des hommes pour eftre de là en auant plus capa*-blesdetous partiz ,amp;dctousrcmucmcns quand le temps leur fembleroit eftre à propos.
-ocr page 5-3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,
Larcligiön leur fcruoitde fubicftà entretenir CCS miferes ciuiles, amp;nel’appcrcciioiton du premier coup qu’ils abufoyent, fous ce beau tiltre, dé la deuotion de rioz Princes, amp;nbsp;du zclc de noftre na tion.àleurs defl'cins. Et que ce füftvn prétexte amp;nbsp;non vne vrayccaufc, qui aura bien cognu le feii Cardinal de Lorraine oncle de ceux cy, n’cn dou-teta point.Car peudât qu’il mettoit le feu aux quatre coins de ce royaume en l’ardeur de ce zclc pic-téndti de religion, il declaroit aux Princes d’Allc-trtàigneqnnl cftoit de leurconfeflîon, amp;nbsp;qu’il la vouloit introduire en France, faifoitinûitucr fes neucui enla confeflîon d’Ausbourgpoùr lesgrà-tifier : amp;nbsp;ne faignoit entre fes familiers de dire que fl ccdx de la reugion pretédue réformée, n’cuflcrtt côme pris à partie ceux de famaifon.il y auoit bob moycti de faccorder amp;nbsp;accommoder eiifertible cà ce qui eftoit delà religion.
En fin fut rccognu parla prudence dëiloz Rois apres auoir tenté toutes éxtremîtés,quc la religion nevouloit élire prefehet pal armes : que la force poùuoit bien engendrer des hypocrites, mais non des Chreftiensrque les guerres mères de corruptiô, àu lieu de chaffer la religion côtraire, intro duifoict l’atbcifme.Mais particulieremët.que ces gens, qui confeilloyenttant la guêtre pour la religion, me-ftoyent plus religieux queles autresique c’cftoient des fins barbiers,qui vouloyent entretenir la plape polir leur profit, amp;nbsp;qu’il y auoit dâger qu’.à la longue ils ne verifiaffent la prophetic du grand Ro^ François enecs mots; Que ceux de la tnaifondè Guife mettroyent fes enfans en pourpdint, amp;fon paiilirc peuple en chemife. Et de faiél fut par aucûs zélateurs Catholiques remarqué, qü’à la fain'ft Barthélemy, apres auoirinduitlc feu Roy Charles à fe^sfaire de ceux de la religion, ils fe contente-
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rent Je ft depeftber fous erft ombre,lt;lc« prétendu» ennemi» paiticulici» de leur mnifon, ôc deveng er leurs querelles propres ■■ amp;nbsp;firent les doux amp;le.lt; pitoyables en tous les lieux delcurautliorité, faifant profit par ecmoyë en toutes fortes de la rigueur 5c feuente' de ce prince, qui felon la vigueur 3e fon e-/prit f’cn fçcut trcsbiçn finalement^ apperceuoir.
On fçaitauffi quelcRoy àprefent régnât auoit employe' fes icunes ansaucc tous les heureux fuc-eez.qu’ilfepouuoit'à l'extermination de ceux de la religion contraire,5( depuis venant à la coronne continua vn temps toutes les rigueurs precedetes, tant qu'ilrecognutcjue les coiilciettccs nefe dom-ptoyétny appaifoyct par la force dés armes, 5c que pour exterminer vne partie de fon peuple,il ruinoit fonRoyaume ôc fon peuple tout entier, life refo-Jut donc à l’exemple de plufieurs grands princes 5c efiats voifinsqu’ilàuoitvcu.dc cópofcrlcstrouble» de fon royaume par vne bonne paix IailTant vn chacun viure félon fa confcicnce, en attendant que parvn bon concile il y peufteftremi» quelque ordre. Cependant fc délibéra de rrauaillcr à remettre les ccclefiaftiques en leur ancien deuoir, pouruoir aux dignitez dcl’cglifc deperfonnes capables 5e foigneufe» de leurs charges. entant qu'il pouuoit-' Sc fçaehant combien petit l’éxempie o’vn Prince en routeschofes.defeforinerluymefme pour exemple de deuotion à £2 coût, à les Princes 5c à fa No. nlelTe. eftimant que ceftoyent les vrais,ôc legitime» moyens otdôncs dcDieu 5t pratiqués des plus faces Princes, pour la réunion de l’Eglifc amp;nbsp;reduction des confcicnces.
Mais à peine eut il fait la paix,qui fut fur la fin de l’an i $ 7 7, ÖC fait paroiftre le defir de l’entretenir de ii en auant, fans plus employer inutilement fe» arises contre les aunes de fes iubieds,quand ces gës
-ocr page 7-5 fe voyans parlâtes moyens retranchas de f’autlio-rifer dedans les armes, penferent à nouucaux dcl-feings,amp;firent cuidement cognoiftre.quc la gucr-re ciuileleurcftoitvtilerc’cft à dire,que noftrc ruine leur cftoit edification. Et pour cela religion leur vlt; nant à faillir, aduifereut de troubler!’estât fous vu autre prétexte.
Alors donc ils font folliciterdiuerfcs prouinces de ce royaume à rebellion parleurs partizaiis, leur remônftrent les foulles du Clergé, amp;nbsp;ncleurdiicnt pas,que les guerres qu’ils auoyent allumées amp;nbsp;fomentées en eftoyent caufe. Et lt;jue le feq Cardinal dt Lorraine leur oncle,auoit efte celuy qui premier auoit propofe amp;nbsp;procuré la creue des décimes amp;nbsp;l.a vête de partie du tcmporel.dont il auoit remporté à Romemefmes le tiltre de fléau du l’Eglifc üalli-caneialleguentla diminution, amp;nbsp;auiliflementdcla Noblcfre,amp; ne leur difent pas, que ceux de leur mai fon, tat qu’ils auoyétpeu cltrc en authoritc, auoyent rauallé, entant qu’ils auoyent peu, les Princes mefmcs du fang,qui ne defdaignét pasd’cftre diets les premiers de la noblclTcjSc que la diminution de laNoblefle en deuoiteftre irtwutecaux autheurs des guerres ciuiles.commc auni l’auililTement des charges amp;nbsp;dignités à elle affeftees, d’autât que qui introduit la guerre ciuile envn cftat, introduit par lamefmcporte la confufion en tous cflats,qu’il n’eft pas poifible apres de repurger ßeramener tout en vu coup. Ils mettoyent en aigt;*«t aufli les crcués . des tailles, les inuentions des àouucaux fubfides, amp;nbsp;impofts furie panure peuple, amp;nbsp;iradiouftoycnc pas,qucla guerre engedre touliours au Prince noa utiles charges,8epar confequent au peuple; que le moyen vnique de l’allegercftoit laitier continuer la paix; que le peuple ne fepouuoit encor refentir delà bénignité de ton Prince, par ce qu’il ne faifoit que
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«juc fortir de la guerre.quc rctrer en nouueau trou-kle pour auoirlóulagemcntdu Prince, cftoit vn re-medc pire que le mal,Sc mefmes cótraire. eftoit di-ie.rctranchcr au Prince le moyen de defeharget fon peuple. ôc,ce qui eftle principal, que dix ans d’im-pofts.ne couftent pas tant au peuple, qu’vn feul an de guerre, que dix ans de guerre bien ordonnée ne luy font tant de dômage qu’vn an de feditiô ciuilc telle qu’ils vouloyent fufeiter foubs ce prétexte.
Lors en leurs memoyres ils ne parloyct point de la Religion ; ce zçle dont ils faifoyent bouclier dc-uant Sc dôtils bontfaift depuis ne vcnqit point en auant.Au contraire, ils traittoyent auec ceux del* Religion contraire, comme chacun fçait, pour les faire entrer en ce party. Ils les afTcuroyent dç Içur exercice félon les edits, amp;nbsp;outre les edits, fi bçfoin leureftoit. Ils negotioyenten Allemaigne nom-meement auecIcDuc Cafimir, tant pour entrer «ncefte aftbeiation, que pour y induire ceux de la Religion eStraire, 5c eftre couers eux garâd de leur fby amp;nbsp;promelTc qu’ils leur donnoyët de ne fairç rie àleurprciudicc,mcfmesluyo^royêt des villes ça leurs gouuerncmens pour contreplege de UfioK qu’ils mterpofoyent en leur nom: Scies chofesfuf-, fent.peiit eftre,deflors paftees plus auant,fi ceux de ladite religion y eufient voulu entendre.
LeRoyauftiparfa prudence fçeut bien diuertir amp;nbsp;deftourner ce coup,il vit où le mal leur tenoit, Sc ne voulant permettre que leurs mefeontentemens particuliers miftent fon peuple en peine fefoufmtt iufques là, que de tafeher à les contenter. Il les ap-pella donc pres de foy, leur fit de bhonneur , leur donne occafion de bien cfpcrer de luy , mefmes. leur fit des dons, Scieur ordonna des affixations de ce qui leur éftoit deu, Icfquclles ils prirent Sc de-manderet fur quelques edits des nouuellcs impo-fitions
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tiens. qui furent lois mis en auant, tellement que les mefmcs vents qui auoyent aflemblcla nuec la düTîperent.ll leurfiit aifé d’oublierle clergé, la no-bleflc Sc le peuple,amp; quand les députez des prouin ces qu’ils auoyent voulu fouslcuer vindrent en Cour, à peine firent ils femblant de les voir ourc cognoiftre ; niefmes ils aflifterent à la refolution amp;nbsp;cmologatiô de plufieurs edits,que le Roy a depuis cfteints amp;nbsp;aboli furies remonftranccs qui luyont efté faiftesde la charge qu’ils apportoyent a .foa peuple, amp;nbsp;jamais ne leur aduint de dire vn feulmot auRoy, oupriueement, ouen fon confeil pourlc foulagemët de fes fubicts. Et de là aduint aufiî que les plusfages remarquerët efdites prouinces qu’ils n’eftoyent pas propremët marris du mauuais gou-iiernement, s’il y en auoit.niais bien de n’y auoir telle’part qu’ils pëfoyët leur appartenir, plus prefts fans doubte, d’cn abufer quand ils 1’ auroyent,q,uc ceux contre lefquels ils pretendoyent former le« plainftes foubs le nom du peuple.
Cequileura principalement rongclecœur depuis, c’cft qu’ils ont veu la paix continuer, c’eft qu’ ils ont veu le Roy refolu de 1gt; eftablir de plus ca plus,5c par le moyen d’icelle reformer les abuz qui fcferoyët coulez es charges del’Eglife, de remettre la noblelTe en fa premiere fplendcur, amp;nbsp;foulager fon panure peuple des impolis amp;nbsp;fubuentions qui le ruinent: maux introduits pourla plufpartparla continuation des guerrcs.maux incurables par con fequent autrcmët que par la côtinuation de la paix.
OrDieii ayantretire de ce monde, Monfeigneur frere du Roy, ils penferent que iafaifon cftoit ve-nue'qu’ils deuoyent penfer àl’cffeft de leursan-ciens delTeings : ôc pour ce commencèrent aufiî toll à renouuellerleurs ptaticques tant dedans que dehors k Royaume auecles voifiusplus fufpeëls
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amp; plus dangereux à ceftc couronne : concluans en-l'emblc qu’illcur cftoit neceflaire d’cftre armez, à quelque pris que cefuft.pourfacilitctlamutation qu’ils prctcndoyët faire en cell eftat. Et ceft la cau-ic pour laquelle maintenant nous les voyôs fe letter en campaigne, quelque beau prétexté qu’ils ay-ent voulu prendre pour enuclopper gens de toutes qualités enmefme crime , Icfquels iln’ cil naturel ny raifonnable de croire auoir mcfmc but amp;nbsp;intention qu’ils ont.
Veut on voir vne marque, qu’ils ne fcauét bonnement dequoy couurir leur entreprinfe fur ceft e-ftat î Ils ont fai ft des proteftations a l’ëtrce de leurs armes,defquclles la feule diucrfité peut defcouurir la faufeté à vn chacun.Es vnes ils iurët l’extirpation delà Religion contraire, es autres n’ë fonnët mot, le zclc les efmeut,comment ce zele f’cftiipcu oublier en ceft endroift? Es vnes ilsveulët que le Roy nomme vnfuccefleur enfon eftat, es autres ils laif-fent ceft article en arriéré. S’ils ont tant de foing de l'Eglife Catholique, s’ils craignent tant qu’il n’en mefauienne apres la mort du Roy .comment leur eftelle demouree au bout de la plume ? Es vnes ils fc rendëtprotefteurs de l’Eglife,amp; du peuple , amp;nbsp;au très prétextes. Qui ne veoit en ces diuerfitcs, qu’ils ne fçauent fur quel pied fc mettre! en l’incertitude de ces proteftations, vne incertitude de confciëcc? vn langage en fomme de gës qui ne fçauët dequoy parer leur mauuaife intention, qui penfent couurir vne faufeté de deux.ôc deux de trois,que toutes cn-femblene valët qu’a les démentir, amp;nbsp;ne feruët qu’à les defcouurir tels qu’ils font.
Ils vculët qu’il n’y ait qu’vnc reli gion en France, amp;c’cftic fouhait commun de toutes gens de bien, amp;dc tous Chreftiens. Mais quelles voyes propo. fcutilspouryparucniiilleft queftion de force,ce grand
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,grand Empereur Charles Ie Quint en Allemagne en a recognu amp;nbsp;la débilité amp;nbsp;l’inutilité au faift des confciences.LeRoy d’Efpagne, quelque Catholique qu’il vueille fembler,apres aiioir renge fes fub-iefts de Hollande amp;nbsp;Zelâde à toutes extremitez, parles fuccez de fes armes,fut contraint l'an foixâ-te feize leur accorder la paix, amp;nbsp;par la paix leur laif-fer leur religio entière, (ans melmes remettre la catholique amp;nbsp;Romaine efdiûs pays,nyles Ecclefia-ftiques en leurs biësiSt mefmes il y a deux ans qu’il leur offroit derechefpareilles conditiôsparle Duc deTcrra-noua,amp; non feulemét pour Icfdifts pays, mais pour quelques autres.Noz Roys, plus q tous ceux là,ont bruslé,ontnoié,ontvaincu en plufieurs batailles,ont furpris en plufieurs maniérés, ont tété toutes voyes l efpace de cinquante ans, n’ont e-fpargné aucuns moycns,pour venir à bout de ceux de cefte religion en ce royaume.Ce qui a efté Chre (lié à Charles le Quint, ce qui a efté Catholique au Roy d’Efpagne,à l’vn pour fauuer des fubiefts plu-ftoft efeheus par eleâiô que naturels.à l’autre pour garder des pays qui neluy font rien, au regard de tant de grands qu’il tict.pourquoy le fcra-ii moins auRoy pour efpargner ceux que nature a mis en fa proteâiô?pourgarentirderuine ineuitable fone-ftat enticr’lon eftat iadis fi floriffant îfon eftat, par larefolution qu’ils veulent remettre fus, réduit eu l’extremité en la quelle nous l’auons veu?il dient que les guerres n’ont efté bié conduittes, à qui s’eu pourront-ils prendre qu’a eux mefmes î amp;nbsp;leurs pc-res,amp; euxy ont ils pas cômandé pour la plus part? ont ils pas efté arbitres,^ de la paix amp;nbsp;de la guerre? ont ils pas fonné,felon qu’il leur eft venu à propos, amp;nbsp;felon 1 humeur où ils eftoyent, tantoft la charge ôttantoft la retraifte î Que s’ils veulent obliger icy le Roy par ferment à vnc guerre immortelle, c’eft a
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dire cepauure edit, amp;nbsp;ccpauure peuple qui patiflr depuis tât d’anneestà vnc ruine finale, à vue mii'erc pcrperuelle.c’eft vneloy trop infuportable dufub-icft furie Prince, c’eft vn indice manifefte qu'ils ont grand deuotion à noftrc ruine de nous y vouloir a-Itreindrcpardeuotion. Difons plus,c’eft vn argument tout certain que ces gës veulent eftre armez, qu ils ne veulët point fedelarmer, qu’ils veulët enterrer le Roy,ou entre leurs armes, ou, s ils peciuët, parleurs armes. Etmiferablesnous qui aurions à viure fous cefte infolence,miferables qui aurions à fùruiure,fileurs defleings auoycntlieu, milerables noftrc Prince amp;nbsp;le fang de noftre Prince, noftre de-folce patrie,amp; les loix de noftre cftat.
Mais (difent ils ) feroit ce pas pitié de voir apres la mort du Royce Royaume entre les mains d'vn hérétique ! Bons tuteurs. Et voyons Tordre qu ils y mettent. Noftre Roy eft ietinc, amp;nbsp;graces à Dieu (e porte bien. Us veulent qu’il nomme vn fuccefleur, ainçois iis le nommëticarils arment Monfeigneur le Cardinal de Bourbon, bon prince qui n'apper-çoitpas leicu qu’ils louent,amp;luy fontprcndie 1» qualité de prerhier Prince du fang,5c prcfomptifhe ïitier de la couronne. Quelle chiinere, ou pluftoft quelle crotefquc eft cccy’S'ily va de tant, ôë. s'il y a tat à craindre pourTEglife Catholique, à qui pluftoft s’ë deuffent ils addrcfl'er,qu’à noftre Roy, Pria ce trcfchrefticnïPrincc trefdeuotienx? Prince, s’il en «ft au monde,zélateur de fa religion î à qui moins penfer.f’ils lefontà bon efeient, qu’àMonfeigneur le Cardinal de Bourbon,Prince ia caduc, ia pics de la fofte ? ôc que diray ic encorîPrince qu’ils ne peu-uent efpercr pouudir naturcllemët furuiure le Roy, s’ils n’ont limite' le terme de fa yie, s’ils n’ont com-plottc,amp; s’ils n’ont capitulé fa mortlGens qui toute leur viefefontioués de la religion monftreront
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à noftre Roy le chemin de confcience.Les Lorrains enfeigneiont aux François le zele de leur patrie. Princes eftrangers interpréterontnoz loix, régleront noz différés,voudront eftre arbitres , voudrôt eftre lUges des Princes du lang, des degrez de noftre fang î QiJ! ne voit icy ( Dieu ouute les yeux à Monfcigneui le Cardin al) qu ils penfent l’auoirlo-uc.l’auoir emprunte pour louerleRoyfur l’efcha-faut.peut eftre fix moix,tant que leur partie foit bié dreffee; amp;nbsp;qui ne voit qu’ils ne penfent pas àluy, quand ils parlent de luy.mais a eux mcfmes\]uand ils nomment au Roy aage de jj. ans vn fucceffeur 4 plus que fcxagenairc.’quand ils veulent fuppleerlc deffaut d'hoirs qu ils allèguent contre noftreRoy, . parla vigueur deMonfeigneurle Cardinal, qui a ia pafte fon an Climactérique ? amp;nbsp;pour faire nommer vn fuccelfcur au Roy,prendre les armes,amp; luy vouloir mettre le pied fur la gorge,fc faifir de fes places amp;nbsp;abufer de l’authorité qu ils ont de luy, cotre luy, qui plus cft, rcceuoir amp;nbsp;diftribuer deniers du Roy I d’Efpaigne,appeller amp;nbsp;introduire les forces d Efpai ' gne.cn ce Royaume.Me pardonne Monlçigiieur le Cardinal fi ic le dy,s’il ne vcoit encores cela,c’éft ne f veoir goutte. Car ce n’eft plus eftre François, c’eft' aiioit vendu ce Royaume au Roy d’Efpaignc, ôc a-uoiriette' le fort fur noftre robbe,laquelle,fans dou btc,fe fentâs trop foibles pourpouuoir auoir tous feulsjil’s en vculèt faire part à l'Efpaigne, nous vendent à luy,Scfoiibs ombre de liberté, nous expo-fent au pillage.
lugeons celle confpiration, fi elle peut procéder d’ailleurs que de 1 Efpaignc.On fçait que Monlieur de Guyfe eft cndebtciufqucs au bout, amp;nbsp;cependât a diftribuc de grandes fommes amp;nbsp;toutes cnpifto-lets par ce Royaume. 11 en a mefmcs enuoye’ à qui n’en demandoit point. D’où pcuucnt eftre venus
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CCS grands deniers, veu le coing qu’ils portent, Sc d’ou donc eftre meus fcs deffeings, que du confeil d’Efpaigne’Il eft affidé des forces du Prince de Parme qui luyamene des Lanfquenets, ôc quelques côpagnies de cauallerie. Dieuy a remedie depuis, mais contre leur efpoir.Quj eft le Prince de Parme, linon le chef amp;nbsp;directeur e's pays de deçà de tous les deffeings d’Efpaigneffl a enuoyé fes enfans delà les monts, amp;nbsp;le Duc de Sauoye afrefchement c-I fpoufc vnc fille d’Efpaigne. A quelle fin,finon pour les tenir en hoftages des fommes, qu’il a receuës, amp;nbsp;pour Icsliuoir pour gages des promeffes qu’il a
* faiétcsîll a demandé auffi que la ville de Cambray fuftremifc comme auant qu’cllecuftreçeufeuMô feigneur: Cambrây ville Imperiale, mais opprimée violcmmét par le Roy d’Efpaigne; Cambray le feul refte des fi chers amp;nbsp;fi précieux labeurs d’vn fils de ErancerCambray au furplus le rempart de Frâce,du coftcplus defarmé, contre les efforts d’Efpaigne. Qui peut ignorer,qui peut plus doBbter,qucfoubs ces habits François ne logent des cœurs d’Elpai-gne? Adiouftezles communications fecretes de MonfieurdeGuyfe amp;nbsp;du Prince de Parme, fcs in-, trinfeques conferences auec les Ambaffadeurs d’Efpaignelies allées amp;nbsp;venues de Dom Giouan Bardacninversl’Eucfquc de Comminges baftard de Lanfac,amp;infinies pratiques de cefte nature, qui doubtera quehatmeede ces coniuratcurs ne foit au feruice d’Efpaigneîqui doubtera donc que bien Toft on ne voyc cfclater ces cfquadrôs amp;nbsp;ployer ces enfeignes,quand ce qu’il y a de généreux, quand ce qu’il y a de Frâçois entr’eux,les vus pouffes d’vn defpit, les autres attirez,fous vn faux titre, fe refou iiicndront d’eftre François,fe propofcrôt,quel mô-ftre feroitvn François armé contre la France, amp;nbsp;cô-rre la France pour l’Efpaigne?
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Mais ils ne veulent point(difciit-ils) tôbcr foubs vn Prince heretique.Et là delTus adiouftcnt, que les François ne font fermët au Roy, qu’à condition de maintenir 1‘Eglifc Catholique, Apoftolique,amp; Romaine. Dangereufepropofition, amp;nbsp;qui ne fent rien moins qucla depoution de Childeric pour mettre Pepin en fa place, foubs ombre de n’auoir bien défendu l’Eglife contre les Sarrazins. Mais Dieu fera la grace à noftre Roy de défendre biê amp;nbsp;longuemct fa place. Qupy donc? s’il vient à mourir (difons mieux,s’ils le font mourir, comme ils efperent) ils veulent dirc,qugt;ils n’endurerôt iamais, que le Roy de Nauarre,qu’ils tiennent pour hérétique, vienne à la fucceffîon de c’eft eftat.lcquel.cn leur confeien ce,quelquc palliationqu’ony puilTe apporter,ils cougnoiffent bien luy appartenir de droift. Le Roy de Nauarre a alTez de iugemet pour s’appcrceuoir, quand le naturel n’y feroit point , combien en ce temps,la vie du Roy luy eft vtile amp;nbsp;necelTaire, Scccft à luytoutesfoisfurcepointàfedefendre. Le Roy deNauarreleur pourra refpondrclà delTus, qu’il cil né Senourry en la religion de laquelle il faiiRpro-feflîon, qu’en confcieccil ne fen peut départir fans eftreinftruift, qu’il eft preft amp;nbsp;feratoufiours dere-cciioir inftruûion d’vu concile libre amp;nbsp;legitime, amp;nbsp;de laiftcr l’erreur quand il luy fera monftré. S’ils demandent que fans autre inftruftion pour l’cfpoir ou le dcfefpoir d’vnc couronne,il pafte tout à coup d’vne profellîon à l’autre,que requièrent ils de luy. qu’inconftance, qu’infidelité, qu’hypoctific ? non. pour le redre capable d’cftre Roy.ains indigne plu-ftoft de l’eftre ? S’il fc prefctc à cftrc mieux en feigne amp;s’il eft preft d’acquielTer quand il l’aura cfté, où »trouucrontils es anciens canons quecefte obeif-fance.ceftc fummiftion foit appellee hcrefie î Tout crrcur,difcntles canô-Sjn’cft pas pourtant hcrefie.
Hercfic
-ocr page 16-ïlcrehe cft vn erreur importât, vu erreur où il va du fondement de la foy,des articles du falut.Or le Roy de Nauaire leur dira qu’il eft Cbreftien, qu’il croit fonfalut eftre en vn feul lefus Chrift, qu’il tient amp;nbsp;reiiere fa parole comme la regle infaillible de vérité, qu’il croit les fymbolcs de l Eglife, qu’il reçoit iescôciles vniuerfels qui ont efte tenuz en la fleur d icelle,qu’il condenne toutes les hcrefies conden-nees pariceux, qu’il fefoufmet encor auioiird buy à vn concile deuementconuocque Sf Icgitimemët tenu.Il n’y a donc point d hcrefie.à propremét parler, Garil croit dés cet heure ce que les premiers fc font contëtez de croire:il n’y a point auffi de fchif-mc.carlcfchifmeprefuppofcvnerefolutió en fepa ration.Or tenez vn bon côcilc, amp;le voila tout preft de fc réunir.II y a plus.Car tout homme ( difentles canons)qui tient vue herefie, n’cft pas pourtant he retique.hcretique prefuppofe vue ambitiô denou-ueauté, vne opiniaftrete contre la raifon enfeigncc amp;nbsp;dcmonftrcc.Orpcutiugcrvn chacun fi le Roy de Nauarre cft pouffe d’ambition en ceft affaire. Car difentleslurifcôfultes,cuibottod Qiiclproffitluyen peut il rcuenir? Telle ambition tombe en doifteur en Theologie, mais non en vn Prince : telle opinia-ftreté,tombe en vn fophiftc,mais non en la fimplici té d'vn q cft enfeigné par autruy. S il cftoit meu d’â bition. amp;nbsp;ambitieii.c de la bonne grace du Roy, de lafaueurdetousles Catholiques de ce Royaume, dc.s vœuz amp;nbsp;fuftrages des plus grands Princes de la Chreftiëtéjchangertout (oudain de religion luy fcroit plus proffitaoleiSc fi l’ambition faift l’hcreti que,ccrtes les alitheurs de cefte confpiratiô le font bien plus queluy.Mais il cft meu de confciencc, la confcience luy faift pafler par dcftùs les confidera-tions q^ui les emportent, 8c s’aflcurc qu’il na point àfaircavnpeuple, qui defircyn Prince perfide 8c deflovaî
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dcfloyal à Dieu amp;nbsp;à fa confcienxe , ains qu: fe ccii-tentedci’auoir paifible, capable deraifon, prcft à mieux apprendre 5c à mieux faire quand on le voudra mieulx enfeigncr. La loy dcceftcftat nepnue point vn fils à caufe de la religion, d’viic fuccclfion direûc n’y collaterale, pourquoy vn PrincerLa loy reçoit en adminiftratiô de touscftats indift’crem-ment les vns amp;nbsp;les autres, pourquoy moins de bc-ftat? La loy permet à vn chacun bexercicc de l'a rcli-gion,ôcn’en cxciutperfonne.pourquoy fcul fera il exclus de ce priuilege, le Prince qui le dôneîpour-quoy fcul cfclau c en fa côfciencc.au plus précieux qu’il ait,ccluy qui affranchit les autres ? le di la loy de cefteftat. Car ceft la loy pai laquelle feule no» viuôs 5c polluons viurc en paix, c’cft à dire remettre ceft citât enfon premier citât, 6c le retirer de la mifere Loy délibérée aux cltars d Orleans, eftats non forcez, non briguez, non liguez parles mené es 5cpracliqucs de ceux qui auiord’huy nous troublent. le di plus,eftats conuoquez par eux au plus fort de leur crédit, 5c mcfmcàlcur inftance, la loy laquelle iamais depuis nous n’auons voulu cn-fraindre,quenou$nefoyons entrez en guerre ciuj-le, ôc quandie di guerre ciuilc, ie pefc comprendre fous ce mot, toutes fortes de calainitez 5c de.côfu-fions.Loy donc iufte,car elle eft tiefncccftaire: Loy non reuccable en la condition de 1 eftat prel êt, car fareuocation nous remet en ruine. Loy lugee, loy iurce par tous les Princes, gouucrncuvs.litutenans generaiix.ConfeilIcrs d Eftat,Cours de Parlement, lieges Prelidiaux, villes amp;nbsp;côniunautez de ce Royaume, par ceuxmefmes qui auiourd’huy téméraire met en veulent eftre protefteurs', èc.toutcsfois qui remet la decifion du faift de la Religion à vnCöcil« libre; attcndantlequel nul ne peut eftrc dit hérétique en ççft eftat, amp;nbsp;auquel aufti quiconque fc fub-
s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C
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met,ne peut eftreàbon droift tenu pour pcrtinax ne fchifmatiquc.Quelques Empereurs Sc Conftan-tin mefmes furfafin, quelques Rois d’Efpagne auf fi, par longues années, ont eu des opinions erronées,erronees aux points plus importas. Et graces à Dieu le Roy de Nauarre n’cn eft pas là, lit on tou-tesfois que iamais on air penfé à les depoler ? que iatnais on ait propofé deles exclurre? QuelquesPa pes mefmes,les dofteurs des autres,aiifqiiels le nô d’heretique amp;nbsp;d’herefiaiche euft peu à bô droit appartenir,ont mal creu de Chrill, ont mal enfeigne de fa diuinitc.le fonds du falut,le feiil fondemët de la religion Chreftienne.La Chreftienté toute entière y auoit intereft, la fource publicque.où chacun puifoitiS’cn alloit gaftee, s’en ailoit empoifonnee. Voyons qu’on afaift. On a eu patiéce d’afleinblcr vn Concile foléncton les a oiiys, on les a inftruits, on les a re'ceus à amendement amp;nbsp;à refipifcence, iamais mont efté prononcez hérétiques, qu’en vn plainConcileiiamais on n’a attente fur leur dignité par prefomptiô-iamais parpreuêtiô,iamais parfor ce.On y a toufiours obferue' toutes formahtez,on a toufiours attédu la côdemnation .mefmes apres icelle pronncee.on leur a dônétéps poury penfer, on leur a donné refpit pour fe conuertir à mieux.
Mais il y a danger,difcnt-ils,file Roy de Nauar-IX vient à la couronne, qu’il ne renuerfe la Rcligiô Catholique en ce Royaume. le refpon qu’il y a bô terme,amp;ce grand foin défi loing hors de faifon, monftre vne pafiîon fort violente,amp; qui n'eft pouf fcc de religion aucune.le refpó que graces à Dieu, nollre Roy eft en la fleur de fon aage, s’ils n’y cntc-dent quelque finefl'e qui nous foit cachée, amp;nbsp;Dieu len garde.le refpó qu il n’eft hors d’eftoir d atioir des enfans, amp;nbsp;que luy amp;nbsp;la Royne fa (crame félon leur aage cnpcuucntauoir vne douzaine fans miracle.
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racle.îerefpon qugt;à cernai prétendu ils apportent vn foible remede.vn Cardinal qui a deux fois autât d’aag’ que le Roy, vn Cardinal qui n’ell point marié,eu danger de mourir premier que l’cftre, afleuré de irauoir point d’enfans quand il le lcra.
Et quant a ce qu ils allèguent du changemet de Religion q feroit a ciaïudre le Roy de Nauarre leur dira qu eu fa religion il a elle touliours iiiftruift à ne forcer point le.s conicicnces. qu enl ardeur mef-mes des guerres Ciuiles, lors que tout exercice c-ftoit défendu par toute la France à ceux de la Reli-gion.il a touliours lailTe la Religiô Catholique en ion entier,en toutes les villes efquellcs il auoit puif fance.amp; de ce ne veut pour tcfmoins que le Clergé 6c les Prellrcs 6c Moynes d Agen,où il faifoit fa rcli-dence.Qu^en paix ôc en guerre il a touliours eftéfer uy indiliereminengtant auprès de fa pei fonne qu’c tous les EÛats ôcOffices,qui font en fa difpoliiion, des vns 8c des autrcsimefmes en la chäbie, en fon confeil 6c en fes gardes, 6c n en a lamais reculé aucun pourlefaifldcconfciencc, Se ceux qui ont tant foit peu approché de fa maifon le fçauent bien. Qu en ce que Dieu luy a laifTé de fon Royaume de Nauarrc,qui eft beaucoup plus grand que fon pais de Béarn,11 a lailTé la Religion Catholique 8c Romaine en fon cntier,fans y auoir rien altéré ny inno ue felon qu à fon auenement ill’auoit trouuceicc que malicieufeinent on cclc, fc contentant de le ca lomnierfur IcfaicF de Bearn. Et quat à fondicf pais de Bearn,que 1 aylt;ât trouué reduiff parla feué Roy-ne fa mere, par vncconuocation generale des E-ftats à la Religion de laquelle il latcf profeilion , il la à la vérité laiHéence mefme ellat auquel il le rouuoit, ayant elfe tant occupé estrauaux qu’oit luy a braffés.qu il ne luy eftoit pas à propos d y rie changer.Cependant qu on fjait qu il enalcaéles
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rigueurs,8cyamolt;3etclcsordonn3ces,amp; faift payer aux Ecclcfiaftiques leurs pcnfions,amp; mefnies quelqiiesfois defes propres deniers, ce que les E-uefques amp;nbsp;Eecleliaftiques qui ont du bien efdids païsnj: peuuent nier. Aurefteilatoulîours oft'crt d’ouurirlcs Eftats à fon peuple, afin qu’ils y peuf-fent franchement ouurir labouche, 5cluy declarer en iceux ce qu’ils auroyeat à requérir pour la pailt; de leurs aines amp;nbsp;côfcicnces. Que fi on tire vne inau uaife confequence de ce qu’il n’a remis la Religion Catholique amp;nbsp;Romaine en Bearn, il dira qii’on en doit donc tirer vne bonne,de ce qu’ 1 ne l’a oftee en la bafle Nauarrc,où il a pareille puiffanceunais tou tes perfonnes non palhonneesla deuroyent tirer bône de l’vn amp;nbsp;del’autrè.on ce qu’cnl’vn 5c en Tau tre il n’a rien remue ny innouc, fauf qu’il a modéré la rigueur des ordonnances de Bearn, attendant mieux: afçauoir qu’il n*eft pas Prince qui feplaifc en nouueautcz, ou qui procède Iceerement aux changemens par vne violente pallion contre vue religion ou contre hautre.ains qui laifle volontiers les chofes au poiijft où il les troiiiie, s’il n’y voit v-nevtilitcbicn cuidente. Etdcfaift qui eftimerale Roy de Nauarre,fi defpourueude lugement, fi en-nemy de fa grandeur amp;nbsp;de fon bien,fi Dieu 6c nature bappelloyét à vn tel eilat,dc le vouloir perdre ou inettie au hazard parvne violence fans raifon,5c qui plus eft,par vne violence fans efFeét, amp;nbsp;qui rie pourroit luy attirer que fa ruine ? Et qui croira que celuyqui n’aura voulu forcer tant foitpéuvn pars dcBalfeNauarrc.cequ’il pouuoit fans contradi-fl:ion,vucille forcer vn Royaume de France,ce qu il ne peut ôc fans le perdre, amp;nbsp;fans fe perdre foy mef-jnciCes doutes peuuct tomber au coeur des Idtotsi mais non des fages. Ceux mcfmes qui les proteftet «e les font pas, encor qu’ils tafehent au delfeing de
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Ies faire croire.Kt puis quand les ehofes feroyît tf-duiftes à cepoinft, on peut prendre aflcurâces des doutes qu’on a. Le peuple Ic.s requiert, amp;nbsp;le Prince les baille.Et de ce Prince,graces à Dieu, on ne peut remarquer iufques icy, nÿ vengeance, ny perfidie. Mais de f armer des cefte heure, pourvue chofe naturellement fi lointaine, de parer vn coup qui vient de fi loing, qui peut eftre de vingt ou trente ans ne nous peut arriuer.ôc fouz ce prétexte, mettre ceft Ç-ftatenfeu,l’Efpaignol dedans pour nousruyner, entât qu’en eux ilferoit, amp;nbsp;plus, amp;nbsp;pluftoft que le mal qu ils alleguêt ne poiirroitpasfaire, c'eft nous ordonner la Ciguë pour nous ernpcfcher vn acecz dt ficure,c'cftvnc mort alîeuree pour remede d’vne maladie incertaine c’efl: donc vn dol manifcftc, car 1 Ignorance en fei oit trop groflicre.C'eft vn empoi-fonnemenf au patient; c eft vnc trahifon à c ell e-flat.c eft vue coniuration contre le Roy: Et quand il aura nômé ce fuccefleur, fuccefTeur qui ne pourra efperer de le furuiure,fuccefleur toutesfois nommé à cefle intention empiy de ccllefpoir, quelle afléu-rancc pourra prendre le Roy d’eux, qu ils ne f’Ctl vucillcnr deffaireî
Laiflbns le Roy deNauarrc.il fçauta,quand il en fera befoin plaider fa caufe, amp;Dieu vueille que ia-maisil iren foit befoin. Voyons filcrefledelcut profcflatiô a plus de vérité' ou de couleur.il fe plaignent de quelques icunes gens qu’ils difent pofTe-uer le Roy',tirer de grands biens deluy,amp; en rcculef les Princes.les vieu,x feruiteurs amp;nbsp;le.s principaux de laNoblefle, fans rien dénommer. Chacun voit af-fc2 ceux qu’ils delignêr, ce fontics Duez de loytu-fé 5c d’Efpernon. Si le Roy les ayme ce n'efl chofc cftrange.Perfonnes priuccs, en leurs amitic's, defi-fentbien eftrelibres.combienplus les Princes? Et cnnoz hiftoircs viton iaraais Prince qui n’aima 1
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quelqu’vnrS’il leurfaift du bic, c’cft la volontiï qm produiftfon efFeft. Aymer propremct c’cft vouloir du bié.c’eft faire du bien. Car Ie vray vouloir f eftêd auflï toft àla proportion defapuilfance.Mais s’ils dilent trop,amp; que leur ccnfurc ait lieu icy. Voila de bons refoimatcurSjamp;lcur exêplc vaudroit,s’ils vou loycnt commccerpar eux ineiincs. Qu’ils nous di-lent donc, d où il s’cft peu faire que lour feu grand pere quand 11 vint premiercrnent en France, n’euft pourtour que quinze mil liurcs de rentc,amp; q main tenantils en ayët cnlcurmaifon plus d’vnmillion. Si ce n’eft pas la libéralité' amp;nbsp;bonté de noz Rois : de nozRoys,di je qleur ont donné de belles charges, de grâds fcucfchcz,de bellesAbbaycs.des pl’ricdies héritières de ceRoyaumc. de noz Rois, en la bour-cc defquels,tant qu’elle leur a efté ouuertc,ils ont fi bien feeu fouiller,qu ils fc trouueront auoir tire (ix oufcptmilliôs d’or.dôtfont procedees leurs plus belles acquifirions. A l’auenement du Roy Charles à la courone il auoit efté conclu és Eftats d'Orleâsi qu’ilsferoyent appeliez àreddition de compte, amp;nbsp;recherchez, des dons immenfes qu’ils auoyent te* ceuz.desprcdecefleurs Rois,ôc toutfraichcmët du Roy François deuxiefme, duquel ils auoyent empa ré la perfonne amp;nbsp;la bourcc tout enfcmble. Mais au lieu de pen fer à rendre compte,ces bons reformateurs aduiferent aumoyc de n’en point rendre, cô-mcncans fans commandemët du Royamp; contre les Eftats de ce Royaume,à tuer ceux de laRcligion cô traire en la ville de Vaflÿic'cft à dire a allumer le feu par vn des coings, qui puis embrafa poiirvnlong temps toute la France. Le pere pour ne rendre conte nous mit en combuftion, amp;nbsp;auiourd’huy le fils nous met à la guerre pour faire conter les autres. Voyons donc comment ils refpondent icy,f’ilslc (ont à bon ckient,s’ils ne le louent point, s’ils n a-
bufent
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bufenrpointlc peuplc.Tousfçauentilspas qucS. Luc amp;nbsp;Do leurs principaux partizans, amp;nbsp;quelques. autres4'ont riches des dons duRoy? ont trempé en fes finances ? ont tenu en femme cy deuant mefmc lieu que ceux qu’ils taxent, amp;nbsp;qu’ils font femblant d’amener icy a conteîContent les premiers,qui pre miers ont faiû rccepte.Eux donques les premiers. Difons mieux,ces gens font marris que les faueurs delà Cour ne pleuuent toufiours fur eux amp;, fi elles dégouttent fur autruy, creuent d’enuic. Ces gens vont briguer les Mal-contens comme eux de toutes parts.amp; ces Mal-contens, qui veut regarder leur condition fans paflîon, font fi à leur aife, ont tant reçcu de biê-faits.que l’aifefeul les deuoye, amp;nbsp;fans les bien faits.ils n’auoyent puilTànce de malfaire. Le yray mal contêt.celuy qu il faut plaindre, amp;nbsp;ce-luy duquel la condition eft mifcrable, c’eftleRoy, d’auoirfait du bien à race fi ingrate,donne du pou-uoir,donné du moycn,donnc de l’authoritc,pour eftre employé auffi to ft contre luy.
Ils plaignent le peuple,donc quenele laifient ils viurc en repos’ôc pourquoy trauerfent ils le Roy en la volonté qu’il a de luy bien faire, dót il faifoit def-ja voir de bons effeftslon fçait qu’il l'auoit foulage pour cefte année de fept cens mil liures, amp;nbsp;caffe en vn iour quatre vingts ou cent Edifts, qu’on luy a-uoitremonftrc eftre à la charge défon peuple, amp;nbsp;fe preparoità vue reformatio generale defon Royau me.C eftoit commencer: en vue autre annee il tuft faiót d’auantage ; amp;nbsp;en telles chofes la volonrcy e-ftant, leprogrez va loin en peu de temps. Auiour d buy qui doute que nouuellc guérie ne luy crée nouueaux dcfpcnslnouueaux maux au peuple î Et puis,quel mefnage pêfons nous que lacent ces hôs mcfn3gers,q défia cômécent .à leuer de grands deniers furies villes qu’ils deticnnentrinclmes ont taxe la
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Xà Ia ville de Bourg en Boiirdelois à dixmilcfcuz, lui’ils n'euflencpas paye, en dix ans au Roy î prefts {t’cniioyer les Maire amp;nbsp;luratz de la ville prifonniers en BroüagelPcfons puis apres aux arm ces tant Frä çoifes qu’eftrangeres, qu’il faudra nourrir amp;nbsp;fou-doycr de partamp; d’autre. Penfons aux deniers du Roy.que ia ils vfurpêt amp;nbsp;faififfent,qu’il faudra remplacer d'ailleurs pour s’oppoferàleurs rebellions, aux eftappes.auxmunitions,aux contributiós, aux partages des gës de guerte.Toute guerre eft vu niô ftre dénotant,combien plus la domertique î Toute guerre eft vne vraye confufion. Combien plus celle qui eft conduire par gens de confufion côme ceux cyîcertes ie dirayamp;1 ay diftiTroisiours defedition ciuilc coufteront au pauure peuple vne année de vaille amp;nbsp;plus,trois ans de guerre bien lufte, qttâd ils auroyent bonne intentiô,ce ci nils mont pas,nc vau dront iamais au pauure peuple,vn iour de paix. Mais le Roy a tort, C’eft ce qu’ils nous difent car il nefaitpasaflez de cas de fa noblcffe. Voyons qui les fuit, amp;nbsp;voyons qui pro.tefte aucc eux. Des princes du fang, ie n’en vois pas vnfeul en ce party, li ce n’eft ce bon prince qu’ils abufent, qu'ils ont en-châte, duquel ils fefont donner le bien paurbo-fter àR” nepueux. Sifont ilsles chefs amp;nbsp;prote-ûcurs de la Noblerte, de.s vieux Officiers, des vieux Cheualiers.des vieux Cappitaines delà Fran cc, à peinne vn tout feul. le ne voy par tout que de» Lorrains amp;nbsp;quelques mal contents: Que iveuf fent ils plus qu ils ne méritent; quelques gens per dus, gens de ton party, gens, difoit Cefar, à qui la combuftion amp;nbsp;à qui la guerre ciuile duit, tels que ceux que Catilina eut à fafuittc. Penfez que les Lorrains fe fouciet beaucoup fi noftre noblelfc eft bien.Fenfez que Lorrains, qui tant qu’ils ont peu ont de tout temps raualé la dignité de nozPiinces, pren-
-ocr page 25-prennent bien à cceur que chacun tienne fon rang; Qu'ils h’allegét point qu’on leur ayc prins leurs «-ftatz.Ils les ont venduz.ils en l'ont payez , fle chère.» aient N'allegucnt audî qu’on en ait contraint aucuns de s’en dcsfairc.il leur tient au cœur.C’cftoyêt gens pour la plufpart à leur deuotion, Sc de leur ligue Sc leur faift grand mal qu’on les en faid fortie. Aucuns hommes d honneur ont accómodclcRoy de leurs eftatz.mais s’en plaignent ilsimais les verra on rengez/ouz leur bannicre’Ains pluftoll con» ir’cux.llt Tçauent tresbié que leurs cftatz font char-ges.chargcs quenoz Rois.par les anciénei loix, a* liant tous noz remueméts.fouloyët remuer de têps en tcmpsicharges.non eftatz.ôc né offices. Carie» Princes les en rappelloyct à leur plaifir.fans formalite,fan' rcbourfcmcnts.fans alléguer eaufe ne prétexté non pour le.s priuer indignemct.ains pour en tirer quelque meilleur fcruiccmon politics frultrer, ain.s polities recôpcfer 8c honorer aillcuts, amp;nbsp;aulîi ne le ptenoyct ils à mal Car ils rl'ahufoyét de leur» fiouucrncmens pour fc rendre nccclTairet à leur» Princes ou pour fc faire acheptenou pourfe les ren dre hereditaires.C’cft vn mal nouucau, introduit parles autheurs de ces nouuelletcz, qui pour atti-ter quelques goilucrneurs à eux plus liberaux que lesmaiftre», feurproniettcnt hardiment que leur» gouucrnemens leur deuiendront patrimoines.Cat parcequ’ils nctcndentqü’à la diffipaiion de celt cftatjôccognoilTentbien qu’ilsne pcuucnt paslc retenir tout en vn,ils font hô marche au refte, 8t ne feignent pat à l'cxpofer en proyc.
Et pour faire paroiltre qu’eux mcfmes ont mon» lire le chemin,8c faift la planche à ces abuz.prcten-dur par eux aux changemens des principales charges 8c gouuerncmens de ce Royaume, qu on fc re-Ksuuiennc quclori que tous ceux de leur mailo-»
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eftoyeat en ctedit.ils ontoftcace grand Connefia ble,qui auoit tant merite de la Fräcc, I’eftat d^ grid Mailtre. 6c cekiy de grid Chibellan à la maifon de Longueuülc.qui leur eftoit hereditaire,pour les fcr uices qu'ils auoyent faift contre les Anglois. Et dc ftaifche memoyre, out tant faid que le gouuerne-ment de Brctaignc eft tombé en leur mailbn, apre* bauoir fouftraid moytiépar rufes, moytic par có-trainte,à ce feu bon Prince Monlîcur de Montpen-Cer.qui en auoit la prouifiö pour Monfieurlc Prince de Dombes fon fils qui eniouifloit, amp;puis ils (e plaignent pour quelques particuliers quhls difenc auoittrafiqué leurs charges. Et ne fc veulent fou-uenir de tant de grans petfonnages lefquels ils ont defpouillez dc leurs cftats amp;nbsp;dignités,
Qi^antau Clergé,la caufe duquel ils yeulct fern bier entreprendre, ie demande quelle reformation ils y apporterôt meilleure que noftrc Roy î Le Roy. S’ileftqucftiondefapcrfonnc.mo'nftre à toute fa Cour le chemin de l’auoir en reuerccc.ll a pour côt feil les plus apparens,amp; les plus notables d’iceluy. Quant aux enarges ôtdignitez de l'Eglife, parles bonnes ordonnances qu’il a faides côformcsaux anciens Canons, 5c deiquelles nul de fes predecef-feurs ne fut iamais fi feuere obferuatcur qucluy, il choifit les plus cxccllcs.foit en vie.foit en dodrine, qu’il cognoilTe en fon Royaume,en forcloft toutes perfonnes indignes 5c incapables, fans acception 5e exception de qualitcz,n’y admet que ceux qui naturellement peuuent exercer les charges, con-traind les Euefques de refider en leurs dioeefet, plus feucrcmét 5c plus exademctque ne faid le Pa-pemefmes , monftrcaurefteà tousles chemin dç zele 5c dc deuotion. Quefe peutiladioufterà te bel ordrc,finon Icloifiv d en recueillir le fruid ? dc le voir proffiter? Mais ce n’cft pas la predication dc
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la parole de Dieu qu’ils demandent. Ilnefefouciit pas que ce Royaume foit peuplé de bons predica-tcurs,quelepeuplcfoitinftruiâ:cnfonfalut,quela C . brebis defuoyeey foit ramenee. Ils veulent desle-^ fuites qmin/pirent lc_ycrùn de leur conîpiration, foîtz omEre dc~îainftcté,ên ce Royaume, qui fous couleur de confeffion ( quelle horrible hypocrifie) abufent delà deuotion de ceux qui les croyent,amp; les obligent par ferment à cefte Ligue ôc à leur par-. !, ty : qui exhortent leurs fubiefts à tuer 5c aflafliner I leurs Princcsjeurpromcttct plein pardon de leurs pechezdcurfont croire que par aftes execrables ils méritent paradisrvrayes colonies dgt;Efpaigno!,ains difons pluftoft, Vray-leuain d’Efpaigneencc Ro-yaume.qui depuis quelles années a enaigryno-llre pafte, aHcfpagnolilc fouz vn fourcil pharifaïc les villes de noftreFrâce. Jefquels les côuents font plus dâgereux que citadelles,defquels les Synodes lt;nbsp;ne font ne que confpirations.Tels font ils cognuz, » tels nous font les fruifts de l’aftcmblee generale lt;nbsp;qu’ils tenoyent à Paris nagueres en Septembre, 5c , où preßdoit certain lefuite^u Pont à Mouflon, di-f , refteur de ces confcils ; Autres y en a qui' blafment le Roy en plaine chaire,fufeitent le peuple,s’arment / de fureur contre les Magiftrats, prefehent les ioüan IJ ges^rccommandentles vertus de ces pretenduz.re- 1' iettons deCharlemaigne. C eft ce zeleardent, ceft u cefteReligion qui les anime: 5c voulez vous voit? ’’ t Quand ils font en Allemaigne.ils font Luthériens, ƒ Sont ils mutinez’Qui leur euft prefté la main ils re- ('/• mettoyent fus les Caluiniftes,Soigneux du Clergé, J foigneux du feruice, foigneux de tcnirleurs refidê. « f ces.quipoffedent nombie d’Euefehez, nombre de 1 Abbayes contreles canons, contre le Côcile qu’ils ]*, nous vont prefehant en France, en vëdcnt les bois, 11 en diflîpcnt le lt;lomaine,laiflcnt les Eglifes, laiflcnt
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-ocr page 28-26 îei mtifoHS aller par terre.Tcdétles rcliquestretirét à eux tour ce qu’il y a de précieux , d aumofucs fort peujcs pauurct tour nuds. amp;nbsp;les Preftres niclmcs y nteurëtdefaim. Vrais heritiers,non de Charlcmai-Çne certes . mais de Charles de Lorraine quifçcut fort deuotemet vendre à fon proffit la grand croix amp;nbsp;les plus riches loyaux de fon Euefehe de Mets, fit vendre au Clergé de ce Royaume partie de fon tem porei amp;nbsp;augmenter les décimes, amp;nbsp;n’cuft point de nonte, pourle bon feruice qu’il prctcndoit auoir faiften ceft endroiû, de s’en faire donner vnc partie en recpmpenfe.
Reffelaluffice.Cesiuffes Cenfeurs la nous veulent reftablir en fon intégrité : Qui iamais a veu qu’vne guerre domeftiqueait cfté propre à reformer la iufficc ? Qiy ne voit aflez qu’vn fcul an de suerre lafehe plus les nerfs des loixamp;leur offe plus a'authorité, que dix ans de paix ne luy en pcuuent rendre ? Lafcne plus la bride au mal,que dix ans de paixnclaluypcuuét retenirrCes gens, pour exemple) quand ils auront vomy leurs rages , viendront a Pen repentir, il leur faudra des pardons, des re-miilïons, des abôlitions, il faudra que les loix dor ment, il faudra que les luges conniucnt,qui recoin roençoyent à reprendre leur auchorité. Maltou-fîours iurmal.laies dcsfianccs des partisparla pru denccduRoy.commcnçoientàfe leuet,ccux delà Religion contraire recognoilToientpeu à peu que parlavoyc ordinaire ilspoiiuoient auoir iuffice, îansqu’illeurfurtgrandbefoin d vn confliftdeiu fifdidions. Ces perturbateurs protefteurs des Pat lemcnts,qui leur promettent icy plenitude de puiG f ance,donnent nouucaux argumens de desfiance, oftent le moyen dcreiinirà cepoinftlcs volontcz. Q^oy plus ’ On s’eft plainft fouuent delà vénalité offices de iudicature,introduite premièrement pour
-ocr page 29-pour ay ci er a fupportcrles guerres cftrangercs,St tlcpuis côtinuee pour fubuenir aux ciuilcs.Or fçaif vu chacun, que le Roy n’a eu tant foitpeu dercla-fehe, qu'il naît aiilîitoft aboly celle vénalité, amp;nbsp;tousles moyens parlefquels indireftement onia pouoir couurir. Et pour Içauoir 11 celle faîftc ordô nance ell pai luylainélemët obferuce,tous les l’ar-icincns amp;nbsp;lieges de Fi ance en font tclinoins, qui le peuuent fouuenir que le Roy n a voulu admettre quelques relignatioiis tresfauorablcs, delquelles la confequcncc eull peu faire fraude a l'ordonnan-ge àl’aduenir: quel loin il a eu depourueoiraux di gnitezprincipales en fes Parlemès.quSd elles font venues à vacquer, onle void en ceux qiiiauioiir. d buy les tiêncnt, nommez de l'on propre mouue-ment, amp;nbsp;choilis par fou bon iugement .gens d’intc gritc'.de capacité, 5c de doélrine, delquels la vie cllvnc cenfure, la doélrinc vue lumière entre les homes. Qiiel foin il auoitmcfmcs furie point que ce trouble cil aduenu, d’abregerles procez entre Ion peuple, ôc dollerles mangerics quileconfu-mcncl^aucnt ceux aulli qu il a appelle en conféré ce, parlefquels il en a voulu dire informe parles nienuz. Ces gens cy le fçauent, ces gens n’en peu-uent douter, y ayans partie d’eux elle mefmcs appeliez. Tout noltre mal ell.cju ils voudroient gou-uerner ou gourmanderla Cour pour y mettre corn me ils fjiloient autrefois gens a leur polie, 5c fils cuHcnt peu continuer de nicfme, les dlats fulTent vénaux la iullice en fon entier, 5c ne parlcr»icnt ny de reformation à prefent ny d’abuz.
Par là donc voyons nous que ces protégions 5c protdlations, ne font que vains pi etextes. La vra-ye caufc,c'dll’ambitiô de gouucrnerSc de régner, c’cil la dillîpatiô de «ollre cllat, pour en emporter vnc piece, 5c vintroduitebcllrangcr.ç’ell vue con-
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-ocr page 30-tinuation du dcflcin qu’ils ont eu long temps, amp;nbsp;duquel les memoires turent dcfcouuertcs des lan yif.lcquelfemanifefteauiourd’huy plus clairement felon qu’il f’approcheplus de l’cxecution, amp;nous du danger.Cependant ils prient leRoy de ne point malpenfcr d’eux, que c’en pour fon bien, qa’ils lî’ont tous iurc que fonferuice. Ainfi fît Pépin, (amp; J ccuxcyfcdifent delaracc) employant contrefon
RoyClnldcrjc la force Sc bauthorité qu’il luy a-uôitdonnee, amp;nbsp;lafainftetddu PapeZacharie. Le Roy eft prudct.le François loyal,le ieu defcouucrt, fi: auons appris que lafainftetc' condamnclcs par jures,que la fainftetc ne confcitlciamais de faufler la foy,forcer fa patrie,amp; fc rebeller contre fon Roy. A ce beau dcfieinils n’ontpoint de honte de con-uicr la Roync mere du Roy.dc les afiîfter de fon au thorite,la Royne qu’ils confeflent auoir conferué ceft cftat par tant de fois,a la ruine amp;nbsp;diflîpation to talie du Royaume, à la coniuration qu’ils font coa trcleRoy Ion fils; conuientles Princes du fang à tranfportci leur honneur en autre nation amp;nbsp;en autre race : tous les Pairs de France à trahir l’eftar, du quel leur cftat les faicl comme curateurs, fous bau'.horitc de noftrc Roy : les cours fouueraines à à fouferire à leurs deffeings.que Dieu a affis en iu-gemët poiirla condênatioii de tels perturbateurs, les Catons,di je à eftrc Catilinaires ,amp; n’ont point d’ehonte d inuocquer Dieu là deflus,de prëdre fon nom en vain,del’aDellcr à tefmoin de leur finceritc amp;nbsp;droidure en cefte caufe. Dieu ialoux de fô fainft nom,fcrutatcut des cœurs des homes, qui ne peut tenir pourinnocent qui employe fon nom à vani-të,combien plus à delfein fi execrable? defteins exécrables,qui foiiz nom de pictc,de iufticc, amp;nbsp;d’or-dre,confondenttout vn cftat,le rcmpliflcnt de ven-géanccSjde meurtres.de brigandages, font vn mil-
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lion de vefiies amp;nbsp;d’orphelins, reduiûs à la faim, amp;nbsp;.aubidac,tout pour contenterla feule ambition: Dieu di-je void tout cela, Dieu pénétré iufqu’au fond. Dieu duquel ils vont fc moequant en l’iniio-quant,amp; duquel ils fendront le iufte courroux amp;nbsp;la malediâion amp;nbsp;la vengeance; Dieu garde des Rois, Dieu tuteur des loix.conferuateur des polices,pro-tefteur du pauurepeuple, eft celuyquiles deftrui-ra.qui les côfondra.qui les foudroyera, deftruifans fon peuple,confondans tout ordre, renuerfansles lois.coniurans côtreleurRoy Sc fon cftat, abufani furtoutdefonnomfacré,duzelcdc Chrift.de' de l’Eglife, pour fouz ce beau voilq attenter àlcurfupcrieur,Tolcrfa courônc,expofcr en proyc tous fesfubiefts.
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