ABREGE
D’ V N D IS C O V R S FAICT AVEC SA SAINgt; CT ETE, PARAVCVNS DESïS confidents, apres le defpart de Monfieut d« Paris,trouuc entre les papiers de rAduocatDauid.
M D. LXXXV.
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'EST chofc certaine que Ies guer res de France ont plus apporte de w nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dommage que d’auanccment à
Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laSainfteEglife, quand cenefe-
fHijro nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parla liberté d’cfcrire 5c
detrader àplaiflr du SaindSicge, n dontilcß: aduenu vn endurcilTc' mentaux hérétiques, amp;vnmefpris Sc moquerie à la plus Stande part des Catholiques.
Aufli l’iiTue des viétoyres reduittes à vnc paix hô teufe au Roy.preiudiciable à l’Eglife, a finalement faift'cognoiftre que combien que la race de Capet ayt fuccedéà badminiftration temporelle du Royaume de Charlcmaignc; elle n’a point toutes-fois fuccedé à la benedidion Apoftoliqtic, afFcétcc à la pofterité diidici Charles tant feulement : Mais au contraire, que comme ledit Cappet vfurpant la couronne a violé par outrecuidance téméraire la benediftion de CharlesrÂuffi a-il acquis fur foySc les fiens vnemalediftion perpétuelle, qui a rendu fesfuccelTeurs refraftaires ôt def obeilTâs àlaSain étcEglife,amp; pour la ruiner introduit l’erreur d’am liable que les François appellent liberté de l’Eglife Gallicane, laquelle n’cft autre chofe que le refiigc des Vaudois,Albigeois,pauurcs de Lyon, Luterics 5c adherans iViftoyres des Roys qui ont combattu dcfpuisfeize ans cnçapourla defence de l’Eglife Catholique, qui n’ont aucunement fuccedé, ny ne fuccederontiamais pendant que la couronne fera en celle lignée.
MaisilafemblcqucDieu ayt préparé 5c dilpofe par l’cnfantcmct de celle dernière paix, les parties, lesiugcs,5cl’occafion pour réintégrer la courône aux vrais fuccelTeurs de Charles, lefqucls iufqucs au moindre de leur race ayants acquielTé 5c obey, pcrfcucrans au commendement du Sainét Siege,fc font
-ocr page 3-font monftrez par efFc£l legitimes heritiers de la be nediâion Apoilolique cn la cotonne de France, ôc parconfequentfpolicz de 1’heritage temporel par force amp;nbsp;violëcejes a'defendiis cotre la prefcriptió.
Il fe volt à l’œil que la race' des Capétiens eft du tout abandonnée à fens rcprouue'.les vns eftans frappez d’cfprit d’cftourdilTcmetjgcns ftupides, a-beftis amp;nbsp;de néant : les autres reprouuez deDieu_amp; de» hommes par leur herefie, preferipts ôcrciettcz de la Sainâe Communion Ecclefiaftique.
Au contraircles Reiettôs de Charlemaigne font verdoyans , ayans la vertu amp;nbsp;pleins de vigueur en clpricCk en corps, pour entreprendre amp;nbsp;exécuter chofes hautes 6c louables,les guerres ont ferui pourlesaccroiftreendegrc' d’honneur amp;nbsp;preemi-nenceiMais la paix les remettra dans leur ancië heritage duR.oyaiime,auec le grc 6c confentement de tout le peuple 6cpar fon eledion.C’eft pourquoy il ne faut aucunement doubter que les conditions accordeesaux hérétiques par Edift de paix, quelques aditantageufcs qu’elles foyent,procèdent du Cicl.ôcnon pas des hommcs,afîn que la louange, l’hôneur amp;nbsp;la gloire de lamine des hérétiques demeure à vn feul Dieu, ôc la bcncdiâion à fon facrc race vicaire.
Et pour y potiruoiron donnera ordre par toutes les villes Catholiques, d’efmouuoir le peuple parles predicatios falutaircs afin d’empefeher par force q les prefehes de l’abominable fefte ne foiet cftablis, fuyuant la permifiîon côtentie cnl’Edift.
Le Roy fera confcillc de ne s’oppofer ôcn’empef cher aucunement les cfmotions qui feferont,amp; cn remettra fecretement toute la charge au feigneur de Guyfe.lequcl en toute hardicfle.cftant amftorifc' par fa Maicftc.praiftiquerades ligues cntrela No-bleflc Scies habitants des villes,Icfquels il obligera
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-ocr page 4-î pat ferment fi folennel,qu’ils demeureront afiuiet-tis.non feulement à fa croyance: mais auffi à fa foy particuliere,de forte qu’ils ne pourront recognoi-ftre autre chef ny condudeur de cefte ligue , que fon Excellence.
Donnera ordre ledift fieur de Guyfe.que les Curez tant des villes que des champs drelieront des Koolles de tous les hommes parroiffiens capables de porter armes,lefquels Roolles,ils cnuoyetôt au didfieur, queledid ordonnera Cappitaines pour cognoiftre delà capacité des enrollez,8c à^quellcs armes ils feront propres, lefquels enrôliez feront auffi aduertis enconfeflîô parlesPreftres de quelles armes ils fe deuront pouruoir, amp;nbsp;ce qu’ils auront à faire, fous prétexté de la defcnfiuc.
Cependant leRoy fera pro clamer les Eftats en la plus grande folennité qu’il pourra, fuyuant la cou-Uumeancienne, amp;enuoyeta à chacune Prouincc fes plus fiddles Confcilleis pour conduire amp;nbsp;dref-fer les particulières aflemblces d’icelles Prouinces, felonfon Intention inftruide ôcdifpofee parle cô-feil amp;menees de ceux aufqucls ila plus de creâce, defquels auffi fa Sainftetéa pjus defiance,àcaufc des fermentz de fidelité qu’ils ont donné à elle, Sc pour obligation qu’ils ont au Roy Catholique.
LaRoyne Mere d’autre cofié ira trouuer fon fils perdu Si defuoyé,auquel elle perfuadera facilemét de ferêdreprcslaperfonneduRoy fonfrere, pour l’accompagner aux Eftatz.Aufquels auffi elle s’efforcera attirer le Roy dcNanarre fongendre. Scie Prince de Condé, en leur remóftrant que s’ils ne fe reprefentent aufdifts Eftatz, ils feront déclarez rebelles SeContumax; Et afin de leur öfter toute ex-eufe 8c apparece de crainte. le Sieur de Guyfe ôc fes forces fiabfenteront de la Cour, auecfemblant de mefeontentement: Comme auffi le Roy laiflant Paris, fe
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ris,fc rendra en quelque lieu de libre accez.où fon-diftfrerele viendra trouucr, qu’il receura 3c tous ceux qui l’accompagneront, auec tous les feftoye* mentz amp;nbsp;careffes qui fe doyucnt praftiquer enuers ceux que bon veut allèurer.
Approchant le temps dcldiftsEftats, les Capita/ nes des ParoifTes feront leueucs fecrcttes de leurs hommes amp;nbsp;de leur equipage,entre lefquels ils choi ßrontlenóbre quele chef de la SainfteLiguc leur commandera, afin deles enuoyerôcfaire marcher promptement la part où ils feront conduifts.
Les Eftats aflemblez, auât que rien propoferiu-reront defpuis le chefiufques aux membres,de gar der Sc obferuer ce qui fera côclud amp;nbsp;arrcfte' aufdiéts EftatsiObligerôt le corps des villes amp;nbsp;communau-tez à la contribution des frais,qui ferôt necefiaires iufques à la finale execution:amp; que fa Saindete' fera requifeauftorifer, ratifierSc approuuer les Ar-refts defdiûs Eftats, en forme de pragmatique Sâ-dion, entreleSainâ: Siege, Contre le Royaume, •comme ont citté les Concordatz.
Pour anichillerla fuccefliô ordinaire de Hugues Capet, ôcrendre la deliberation d’icelle fubietteà la difpofition des Eftats, comme elle eftoit anciennement, fera ordonne que s’ily a Prince du fang, Seigneurs.Gcntilshômes ou autres, fi ofez de s’op pofer, ou empefeher bexecution defdiûs eftats, le Prince des à prefent,comme lors, fera déclaré incapable de fucceder à la Couronne, les Sieurs Gétils-hommes amp;nbsp;autres, dégradez de leurs honneurs amp;nbsp;dignitez,leurs biens acquis 6c confifqucz pour les deniers qui en prouiendront, eftre conuertis aux frais de ladide execution, 6c exécutez à mort, s’ils fontprefents.finon.en effigie, 6c cependant feront propofez falaires publicques àceux, quiles occi-ront en quelque manière quccefoit.
-ocr page 6-Apres que l’aflTcurancefufdifteauraeftc'prife amp;nbsp;donnée,Icfdifts eftats renouuellcront le ferment d’obeilTance amp;nbsp;fidelité qu’ils doyuctau fucceflcur de S.Pierre; Protcllerôt de viurc amp;nbsp;mourir en la foy dcclarce amp;nbsp;contenue dans le Concile de Trente, lequel fera foubfignc en corps d Eftat. Déclareront tous Edifts faifts en ce Royaume defpuis quelque temps que ce foit, contreuenants audift Concile, cafTcz.rcuoquez Scanichillez : amp;nbsp;que ceux qui ont eflé faits parles Roys predecclTeurs,pour l’extirpation des nerefies,feront obferuez amp;nbsp;exécutez, fclô la forme amp;nbsp;teneur.Le Roy qui eft à prefent fera rele uedefospromefies faiftes aux hérétiques: Leurs complices amp;nbsp;adherans, aufquels fera prefix certain temps pour fe repentir deuant les Magiftrats Eccle-fiaftiques pour cftre abfouz, amp;nbsp;puis reuuoyez auf-diftsPrinces.pour obtenir grace du crime commis contre fa Maiefié.
Etpource que l’execution du precedent article pourroitcftre empefehee amp;nbsp;retardée par quelque Prouincc rebelle, le Roy fera fupplié d’eftablir vn Lieutenant gcncral,Princc capable amp;nbsp;expérimenté, puiftant de corps amp;nbsp;d’efprit, pour fupporter la peine amp;nbsp;prendre aduis par foymefmes, amp;nbsp;lequel n’ait iamais eu part,communication,ny focieté auccles ketetiques,amp; qu’il luy plaife honorer de cefte charge le Sieur de Guyfe,comme celuy qui a toutes les parties que on fçauroit defirer à vn grand Capitaine amp;nbsp;digne de telle charge.
Sera puis apres remonftréaufrerc de fa Maicftc la grande faute qu’il a commife d’auoir abandonné lcRoy fonfrcre,pour feioindre aucc les hcrcti-ques,fc declai er leur chef,amp; dre (Ter armee contrai-TC,amp; finalement d’auoir contraint fondict frere de non feulement luy donner vng appennage exccfttf amp;nbsp;dcfraifonaable:mai$ aulfi de permettre amp;nbsp;audo
rifer
-ocr page 7-tifer I’excrcicc de cede abominable impicté.Et d’au •tant que tel,comme eft compris au premier chef de leze Âlaiefté Diuine Sc humaine, qii’il n’eft en la puiflance du Roy de remettre amp;nbsp;pardonner,requerront Icfdifts Eftars que iu^es luy foyent donnez pour cognoiftre du crime, a l’exemple trclTaindSc pientilîîme du Roy Catholique à bendroift de fon propre filsvnique.
Au mcfme iour de ladifte conclufion, paroiftrSt les forccs,tant des enuoyez.de toutes les paroiffes que autres ordinaires amp;nbsp;eftrangers, pour tenirla main à bexecution de ladifte conclufion de fe fai-fir,tât dudiift frere.que de tous les prefents, qui l'au luvuiamp; accôpaigné en fa malheureufe entreprife.
Au mefmeiour aulli les Cappitaines des Paroif-fesfe mettronMwx champs, auecle relie dclcurs forccs,5t chacun en fon relTort courra fus aux hérétiques,leurs a(rociez,3mis amp;nbsp;adherans,tant du plat pays,que des villes clofcs,lcfquels ils pafieront au fil dclefpce, amp;nbsp;S’empareront de leurs biens, pour eftre vendus amp;nbsp;employez aux frais delà guerre.
Par ce moyen Monfieur de Guyfe, fe trouuant fort d’vne puilTante armee entrera dans les Prouin-ces,lefquclles il fubiuguera facilement par intelligence amp;nbsp;par force,fe rendant Maiftre de la Campagne,mettant à feu amp;nbsp;à fang tout ce qu’il trouue-ra luy faire tefte, affamera les fortes places parvn degaft general, amp;nbsp;les enclorra de petits forts dref-fez furies atténués, fans s'abufer à perdre téps aies aflicger,comme on a faift cy deuant à la Rochelle.
Vne fi belle viftoire amp;nbsp;infaillible luy eftant demeurée,ayant acquis par icelle la faneur de toute., les villes du Royaume amp;nbsp;de la Noblefle, fera faire punition exemplaire du frere du Roy Si de fes corn plices:Etfinalement,parl’aduis Sepermiflion de fa Saindetc, enfermera le Royamp;la Royne dans vn
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Monaftcre, comme vn ficn dnceftrefeit à Childe* ric.Sc paree moven ayant remis amp;nbsp;reioinftbherila. ge temporel delà Couronne auec la benediAioa Apoftolique qu’il poflede maintenant pour tout refte en la fuccefîîon dcCharlcs le grand;ilfcra que leSainA Siege fera pleinement recougnu des E-ftats du Royaume,fans reftriftion ou modifi.
fation, en aboliflant l’erreur des priuile-ges amp;nbsp;libertez de l’Eglife Gallicane: Ce qu’il promettraamp;iurc-ra au parauant.
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