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DIO GENES

O V

DV MOIEN D’ESTABLIR' tpres favf de mijires calamités vne bonne amp;aJJeHree paix en Frlt;^nce, drla rendre plus florißante tiuelle ne fttß iamais.

imprime a liege.

L’AN. CID. ID. LXXXI.

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DIOGENES.

CauriezvouspoinâMeflîcurs(mamp;îs quil ne vous defplaife) Ouiepourroy trpuucr, dontic fuis à malade

Vng homme de vertu, de bons fens, amp;nbsp;de cœur,

Qiu vouluft f’oppofer àce tyran vainqueur Pat fun or enchanteur des plus grans des prouinccs Et près amp;nbsp;loin de foy,amp; par eux de leurs princes?

Vous ricz,amp; P ourquoy ? Pou r ce que ce fanal /gt; • le porte en plain midy,ou par ce que ce mal N'eft proche amp;nbsp;ne vo’ touche?Etcertes puis qgçute Nevoiezàmidy, ceftraifonque iadioufte Ce fecours àvoz yculxamp; à moy pour trouuer C’eft homme que ieq uiers ; qui fans del^làuuct Êtpui(re,amp; l’ofe en fin, de feruage amp;nbsp;fouffrancc Voz voifins eftonnez,amp; France par laFrancc. De droift àFrâce cft deu pour fon nom,amp; grandeur D’afranchir lès voifins, amp;nbsp;foy mefme l’honneur.

Ne vueillez donc Fraçois ainfi de moy vous rire, Ainsoyezeeque veux pour voftrc bien vous dire. Si pluftoft ne trouuons amp;nbsp;les miens amp;nbsp;voz yeulx Aydez de ce flambeau, qui die ou face mieulx.

France le inal,duqucl nouuclles ic vous porte, Eft plus grand, qu’il ne femble, amp;nbsp;cft à voftrc porte, le viens de Portugal ou a peine eichappc, (Comme vous me’voiczjcngueftrcjcncapc) Maiftrc ie l’ay laifle, auant que ic m’en vinfc. Vainqueur ains qu’aflaillant,de toute la ptouincc. lel’auoy bien prediâ des fois vng milion, A ij Mais

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Mais helas iay eftc CafTandte d’Ilion. (ges. Dieu doincl q leurs malheurs des voftrcs feurs prefa Audi vous l’aunonçant, aufli vous facent fages, Dontlasî ie doute fort,car en pafTant pais, lay trouué des plus grans de la France esbahis. Et m’ont did que le Roy,àqui plus le faidtouche Contre leRoy d’Elpaigne ouurir n'ofe la bouche, Quoy quil cognoilFc bien fon agrandiflement Eltxc de cefteftat raneantiflemenr.

Son gain, voftre dommage, amp;nbsp;le permedre croiftre Parcrainte.eft le fubied delà crainte faccroiftre Et filer peu à peu Icsfuneftes licolz. Qui ferreront vngiourvoz par trop lalchescolz Pour Dieu pardonnez moy, fi l’ire me fiirmonte, Voftre mal me faid mal, amp;voftrc honte honte.

Lifant dans du Haillan les ades valcureus Des Charles,amp; Loys Vozayeuls genereus, Voianr ce que ie voy,ie pers la cognoiirance, Et eftant dans Paris ie penfe n’eftre en France.

France de vray n’eft plus la France de iadis, C’eftoit vngpctit monde, vng petit paradis, Vng monde de tous biens,de plaifirs, amp;nbsp;d’aifanccs, Vng paradisd’honneur, de vertu, de fcicnccs. Monde en fon petit rond fi plain de ce quil fault Pour foy, de fes voifins, quil aidoit au default. Les rues amp;nbsp;les champs retentiffoienrde dances. Les poulesfcomme ondidjy alloientàpotences. Des enuirons bien loin nuln’eftoiteftimé Qui icune n’eut quelque an en France confume, Comme de toutes parts lepcuple aile des ruches En vn beau pre fleury de miel emplit fes cruches. Apprendre on y venoitdes plus lointaines pars

Les

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Les IcicnccSjlcs meurs,les langues,amp;.ies ars. Mais hclas ce beau pré d’hcrbes amp;nbsp;fleurs fi riche (Malheur de voz dilcors^ eft maintenant en friche Vozcheuauxfont foule, voz pourceaux l’ont fb-Etle beau, amp;nbsp;le bon froilTé eparpillé. (uillc

Et fans qce bo Dieu, qui plus q vous vous ayme, Eft accouru du ciel défia deux fois luy mcfmc Pour faire le hola, vousefticz en dànger En fin las de tuer,de vous entrem anger, Graces à cebonDieu voicy la paix fèptiefine C’eft alfcz faiél les folz,mais ccfFbien rage extreme Par fept fois fe dagucr, fi fol eft le nocher. Qui efchoiie deux fois contre vn mefme rocher.

Prou d’autres beaux fubieds dignes de voz colères Qiu s’entregofillir concitadins amp;nbsp;frétés S'offfct,amp;pres de vous,que Dieu vers vous humain Plus que vous,vous prefétcamp; vousliure en la main.

Le Roy de Portugal cfchappc au Roy More, Etpuis au Caftillan voftre fecoujs implore, Vousdeuez fecourirau befoing l’affligé Sachant que pouuez eftre à mefme poinél range. Si les Rois àbondroiétdcs Rois fedifent frères, Pourra laiffer vng frcrc fon frcrc en ces mifcrcsî Son eftat luy rauir fans en cftrc iugé. Contre les aultres Rois eftvn grand pteiugé. Siàrufurparcur la force fert de tiltre Q^lRoy eft afteuré de n’cftrevniourbelitrc? Aufeudefonvoifin qui de lean n'aporté. Bien toft le fent vengeur de cefte laftheté. Les Portugais de vous non aidez en leurs peines Gemilfans en leurs ceps, fe riront de voz chaînes. Si d’eux n’auez foucy, aiez le de la loy.

A iij Qui

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Qin pour I a Roy ne mere eft forcée cnee Roy. Qmen ft perre pert. Si qui eher en ft cliente. Et par luy dcfpouillc de fes droids eft dccheute. Droids fi grans amp;nbsp;fi clers, que ce tiran trompeur Sc defiant des fiens,amp; d’iceux aiant peur,. Par argent a gaigné les grans lafches amp;nbsp;viles. Er par force eftonne les peuples amp;nbsp;les villes, Le Roy fouffrira il que Ion fe moque ainfi Deft mcre,âtqu’en elle on Ie gourmande aufii? Voudra il que ce blâme en l'hiftoire on luy donne D’auoir quite les droids d’une tierce couronnç? Et â qui ? àceluy q^ui défia en fon cœur Tiran infatiable eftdes autres vainqueur, Qm ftpe fon eftat ( Dieu vueillc que m’abufe} A pics fecrets d’argent, amp;nbsp;mainte lourde rule. Duquel quelque recoin vers Saluce entrouuert Défia vous peut auoir fon deftein dcfcouucrt. Q^attent l’on doneques plus d’uïcrde contreminc. Et auant que le feu il ait mis à fa mine, Qm le Roy amp;nbsp;l’elfat fur luy renuerfera. Etainfi renuerfez des pieds les foulera, Pourquoy n’cfuentelon fes mines amp;nbsp;falaces Renuctftnt fur fon chef l’effed de fes mcnaccsJ Plusvous différerez plus il gagne furvous, Et comme vne Phtific il vous robe le pous, Tant que vous defaillant amp;nbsp;la force amp;nbsp;l’alcinc Sas force i 1 foule aux pieds vainqueur voftrc ruyne, Tcfmoing le Portugal pluftoft pris qu’affailly Heureux qui fe faid fage en cc qu-autre a failly.

La Flandre d’autre part à fon lècours appelle Monficut frere du Roy, amp;nbsp;luy a fa querelle. A qui doit elleaufli foulée recourir.

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Q^^ccluy qui Ia doit, ou Ia peuk /ccouriiî Doil, car d’y quereller lacouronne de France. A (fl ne le fçauez) plus de droid qu’on ne penlc. Car Flandre, Tournefis, Arthois, amp;nbsp;Charolois En foLiucpincré font fuhjeds à lès loix. Hument vng pareil air,pareil eft le langage Pareilles meurs, habits, amp;nbsp;de viure l’ufage. Ny hault mont,ny rodicr, ny mer, ne les difioind, Ains lavoifinitcd’allianccslcsioind, (mes, Siqueftäs en tous poiodz,cóme vnsauec vousmcl-Vous les deuez aider en leurs peines extremes. Vous les deuez aider,amp; faireplus d’eftat Des offres qu’ilz vous font,qui eft pour cell effat Honneur, accroiffement, proffid, Scaflcurancc Contre les attentats des ennemis de France.

France qui aura lors lèurcdc toutes pars Des monsjles mers,leRhin,pour foliezamp; rempars, Qui prefquc doublera de trafficq amp;nbsp;cheuance. Qui prefque reioindra à foy vnc autre France. Etbicn que fans grans frais fi grand’commodité Elle f adiouftera exerccant charité.

Quelle gloire,amp;honncur rapporteront voz princes, D’auoir ainfi vni deux fi belles prouincesî

Voftrc grand Roy François eût à beaus milions Volontiers acheptctcllcs occafions. Quad pour deux homesmors il feit tat de vacarmes Dteffant contre la Flandre, amp;nbsp;l’Efpaigne fes armesi Puis delpcndant cent fois plus qu’il ne fault icy Pout vng petit Hedin,amp; moindre Landrecy.

Henry de mcfme cœur filz digne d’un tel pere Par Maurice appelle, fans faire autre miftere

,1 Marchadtoidvcrslc Rhin d’ou rapoitalhonneur Dauoir

lt;

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D’auoir accreu fa France, Séchaffe 1’Empereur.

Henry tiers fécondé de François fon bon frere, S’il venir furpalTera le pere amp;nbsp;le grand perc, (miers Tous deux ieunes , tous deux depuis leurs anspte* Nourris parmi les caps, tous deuxbraues guerriers, Atous deux cent lauriers ncfcroientrecompenfe, S’ilzeufTent trauaillé pour France hors de France Sesvilles aflîeger,combatte fes fubieéls. Des armes de reiz chefz font indignes fubjeds. Sa propre nation tuer pour ennemie C’eft de fôn propre corps faire vne anatomie. Q^e l’on fe hafte doncq ces offres d’accepter Pour dun blafme fi grand, amp;nbsp;mal fc r’achepter. L’occafion riant lès beaux cheueux vous tourne, Chauuc la trouuerez fi elle fc retourne.

le Içay bien que Ion diél eftre au Roy mal aile Allant que tout chez luy Ibit fcutamp;appailc, D’entreprendre dehors: mais dehors entreprendre, Eftle feul vray moien depaifible le rendre. Qiu rauineen nozcœurs la morte palîîon, Q^c de rcuoir l’obicél d’icelle occafion.

Le voifin reuoiant fa piaifon mybrulce Parlbn voifin, amp;nbsp;luy la ficnne dclblee, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(lins.

Des meubles,femme,cnfans,pourrôt cesdeux voi-Pour cent Accent Ediéts iamais eftre confins?

Pourra le fils trouuant le meurdrier de fon perc. Le perc cil du fils, le frété cil du frète, Eftre de s’en venger par l’Edid: retenu, loind ques’en retenant laiche il lcra tenu?

Tous ces Ediâs fardez amp;nbsp;ces armes polces Ne font (pardonnez moy) qu’aultant de repofées Pour mieux le batte apres, comme de deux maftinî

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S’aguJgnans de rrauers les ventres contre tert»^ Puis àcoupheriflez recommencer leur guerre. Et qui n*cmpcichcroit ces retours fi mordans. En fin y jcôkeroicnt les vies par les dens.

Le cenfier les fepare, amp;nbsp;feparez les garde. Et fl au mefme temps quelque loup fc bazarde D’cfpicr fa maifon, il les haie fur luy. Et retournent vainequers amp;nbsp;amis des mefbuy.

Si à bon elcicnt voulez lapaixacquerre, Chaflez l’occafion de chez vous de la guerre. Vnecenfe voifine cft deftruiûcdu loup, H efpie la voftre amp;nbsp;s’en promet beaucoup, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(tes

Par tout on cric au loup, pour Dieu halcz voz meu-Mutiiiees encor' des dernières cfmcutes.

Laifiex les emporter fur ce loup ce courroux $i qu'en rage tourne ne l'elcument chez vous. Et des bandes défia la meilleure l’cucntc, Ety tourne le nez, pour Dieu qu'on y confente.

lefcay bic que I on diôt que le Roy cognoift bien, Q^il le fault faire, mais qu’il n’en a le moyen, Ce pendant s’il falloir chei vous r'auoirlaguerre Pour la Fere,ouGoutat,oufainft IchâjOuSancerrc, Ceulxconcre l'Efpagnol qui n'ont aulcun moicn, Contre les Huguenots làs! en trouucroient bien. On feroit quatre camps fournis d’artillerie. D’attirail, pioniers, cheuaulx, infanterie (ter Riens riens n’y manquerait pour predre amp;facmen-Sui non pris ne pcult nuire, amp;nbsp;pris non augmenter lais d’aultant au rebours diminuer laFrancc (ce.

Devilles, bourgs,maifQns,fubjcds, viures, çhevi-On a plusdcfpcndu EFcre feulement

En pict amp;nbsp;gabions poor Ton approchement, B Que

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Que pour le Portugal il n'euft fallu defpcndre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Quiduconimencemcnty euft voulu entendre.

Qlu les gens amp;nbsp;le temps que l’on n’en a bouge EuH emploie en Flandre, on euft defaffiege Non feulement Cambray, mais gagne tout le relie ' Qui contre la plufpart le nom François detefte.

Voila qu’on a perdu, maintenant 1C voudroy I Qu’on didl ce qu’en la Ferc a gagné vollrcRoy.

S’il n’y a rien gagne nycn tant d’autres villes. Et tantde bourgs defers par voz guerres ciuilles, Pourquoy ne faiél il pendre (emplilfant les pillie« Du double Maufaucon) ccstraiftcrsconfeilliers? S’il aaullî trouuc leur confeil profHtable Pourquoy fontilsleRoy fi pauurcamp;miferable. Qu’il nepuiflefon frère cnbefoingfi urgent, , Et pour s’accroiftre mefine,aider de quelque arget, Oud’homes pour le moins,quice pédant luy man* Inutillcs la lolde ou le pais vendangent? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(gent

On ne demande poinéllcs milliers amp;nbsp;milliers D'auaresLanfqucnets.Suifrcs.pillollicrs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Ny descheuaux François la noblcfleplusduite, nbsp;nbsp;nbsp;'

Ny quarante canons auec toute leur lùitc, Q^ François ScHcnry ont eu tout à la fois (trois, ' Contre rtipagnol mefme en des camps deux amp;nbsp;On nedemande auflypourtantamp;figransoffres, I Qu’on vo’ faiél, qu’é ployez jiifquau fosdevos cof- i Ny bagues ny ioyaulx,on demande fans plus (fres Leshommesamp;chcuauxquivous font fuperflus. Hommes fi cOuftumiers à guerroyer amp;nbsp;batre. Ne vous tn défehargeat qu’ils vous feront rebatre. On vous requiert de ce que devriez requérir, Ceft de ce qui vous nuiôt nbsp;nbsp;nbsp;Voifins f.courir.

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Les fages laboureurs fur les friches conduifênt Les fumicrsôc pucis qui en leurs cours leur nuifent. Le heureux enflamme merire de mourir, Qm ne laifle cuenter fa veine pourguarir.

• A plus forte raifon fi la mefmc faignec Vng aultre auffi guarit, ne doibt eihe cfpargnec. Vray eft (pour ce fecours au rendez vous couler) QiVil fault vng peu d’argent, ou le pais fouler: Mais le malade aufli mérité fa ruine Qm pour vng peu d’amer ne prend la médecine.

Icfcay bien qu ondiraqne fansoccafion Rompre auec l’Efpagnolccft vnc trahifon. Ilvous afccouru,amp; outre Talliance Il a paix auec vous, amp;nbsp;terrible puillancc.

quoy je ne ditay, que la commodité Pour ratfon de tout temps aux Princes a efte'. Et que fi l’Efpagnol auoittcl advantage Sutvous,qucvous fur luy, feroit bien d’avantage. Car je fuis bien d’advis que le Roy marche droi«. Et ne faceliauttuy qu’à luy faid nevoudroit. • Ainsfans tien retenir comme laloy commande. Cequif luy a prefte promptement le luy rendre.

Il vous acediéi on fecouru,Q^l fecours} Certes vous l’auez veu amp;nbsp;voyez tous les jours. Qm ne feait que fon petc amp;nbsp;luy toute leur vie rC« On porté de voz Roys à la grandeur envie} Ils ont voz ennemis contre vous défendu. Ils ont a ceft Eftat tous jours leurs rets tendu, Pratiqué par argent mille fccretes brigues, Et mefmc en voftrc court^ Içfiiitcs ligues.

Qm au gros Hugonis les pouces eut ferré, ADimanchc tailleur à Arthus defirè

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Luy pris par les chemins,eux retournez d'Efpaîgn*, On eut Iccu qui amp;nbsp;quoy les mettoir en campaigne. Le Iccours des Walons par Mansfeld arrtene N’eftoit que d’une dague aider au forcené» De vin U-U heureux chaud, d’caüau froid hrdropîq. Secours requis amp;nbsp;doux, mais ce pendant oWique. Croyezque ce Mansfeld ny cutcourou lî fort Si l’euiïîcz appelle pour vous mettre d’accord» Et s'il vous a ayde las! «feft à vous deftruirc, Et par vng pór de morts fon bon maiitre introduire, Le pais recognoiftre.ôf voz gens fuborner, Campi aucc fes plans peu apres emmener. Or jugez maintenant en voftrc conicience De ce vante fècours,s’il eft tel que Ion penlc.

Aucc cçluy d’argent que j'ay ptcfqu’ oublie A Anfêlmc l’autre hier pour Santal envoyé. La Floride fur vous traiftrculcmcnt furprife Contre les loix de paix,contre la foy promife Tousles Françoispcndus,ou en pieces hachez. Les pannonccaux du Roy amp;nbsp;termes arrachez B ri fez, jcôlez en mcr,noiant la founcnancc Es flots Floridiens des fleurs de lis de France. • Bien que long temps dcuantpccupce (amp; ançois Qœau Caftillan comuic) elle fuftdcs François. Et tout ce grand dim at en leurs cartes s’appelle Et terre des Bretons,amp; la France nouvelle.

Mais jufqu’ à quand ó France ainfi iôufFriras tut Fouler ton nom ill uftre amp;nbsp;des tien s la vertu? Etqu’il ait tant de fois par fon outrecuidance Sur tes Roys fans ration brigue la prcfeancc?

Et enchéri ibubs main par offres amp;nbsp;grans donS Survoffte ligue aucc les Suides Cantons?

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Kr vox propres prcfcheuts par routes rot prouia« A la guctrc anime amp;nbsp;voz Rois amp;nbsp;voz Princes? (cd Voztroubles par luy mefmeexcitez, fomentez, Blaûne par l’u ni vers, corne voz lafehetez. fout par voftre renom odieux detcilabic. Se rendre àvozdefpens partout plus agréable. De faid n'ola il poiud par tel blafmes ranter Du feeptre Polonois voftre Roy fupplantet? Ainfi le déifiant de fes vertus, du vice D’autruy couucantlcs ficns,reluiâ pat artifice.

Quoy plus? cestotts fur torts oublians toutcsfob Pour achepter ia paix vous trop bonaccs Roys, Etlefurobligcr pat cftroidc alliance, L’ivoicnt reccu mary d’vnc fille dcFraticc, Scw amp;nbsp;fille de Rois, amp;nbsp;font tatu revere Que fon bien amp;nbsp;repos au leursontpreferc, Quand pat luy fulcitcz pour les affaires faire A leurs entrailles ontculx tnefroes faid la guerre.

Qui nombrera les morts, qui dira les malheurs. Qui le fangclpandu elgalcra parpleuts?

Quiles plaintes pat cris de tantd’nômcsamp; femmes. Au maffacre meurtris Fraçois par François mcfmesî Dilcoure qui voudra s’il fut execute -Ou pat occafion, ou long temps proiede. Cette* illuy fUt elctit,quc celle eftott la guerre Que packs Hugenots en Flandre on vouloit faite.

O ciel iufte vengeur de fi laiche bonté. Pour le moins fais cognoiftre à la pofteritc Pourtant de biens receus l’ingrate recompenfê. Voix me fauk,ks cheueux me drcfsct.quâdj’ypcft.

Dcfiaccftçprinceflcadoreedctous, De rfeux fiUcs auoit faid pere fon efpous,' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

A Üi Ddia

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Défia le ventre enfle îuy donnoit certain figne . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;De liurer dans trois mois vn beau fils SiLucinc.

Cech’ergcndreJamp;f bon frété, ÿc mary grarieux,

quot; nbsp;nbsp;‘•n-,/ Pe la mort de lai fnc encore totit faigneux,

Affreux, moïne, tranfi, plein amp;nbsp;crevant de rage, 'tp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Par fôn propre drogueur lui envoie vngbreuuagc

/■■•Z-Sans mefdy ne mcsfair.qu’innôccnteelle beut, f/quot;'quot; 'quot;quot; n'i' Eten ellcfenfantquicnfemHcjnourUt.

y' Ha-père, ha mary, double meurtrier infame, Diraÿ je, ou bien heurcuxamp;?cnfantamp; la femme. Certes amp;nbsp;le pere eft mcfchantamp; malheureux, ErlafemmeAt l’enfant innocens bienheureux.

Bienheureux eft l’enfant qui n'aveuvngtel pere, Honore pour tombeau du fainû corps de fa rrtere, Mort amp;nbsp;c n fcvely auant que d’eftre né. Sur tous les innocens, innocent fortuné.

Et pour ne i’avoirveu heureuicaufli la mere, ., , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Car elle l'eut peu veoir ne meurtrir par fon pere.

Comme fon fils affne il auoit ja meurtry; Heureufe n’cflant'^î femmed’ung tel mary, Heureufe voirementpourveu qu’en fon abfence

Trois furentotdóneursdecc beauderniermed«

Le Roy, ion * Confeffeur, amp;nbsp;fon t Roïgomes. Et fi voulez (Meffieurs) j’en conteray l’hiftoire, .Pendant que l’ay encor’entière en la mémoire.

DonCarle (c’eft ce fils unicqucamp;premier ne ta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;empoifonne)

Cwwf'» Ne pouvant fupporterrinfofcntc arrogance De ce Roïgomes, nourri des fort enfance Aiicc le Roy, Âtpourcc aimé Sc anobly, Syhta tgt;ri»a0e d'Eboli- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Auancc,

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Auancc,agrandy,aiant mis en oubly (Lâfaueur l’aveuglant) fa premiere naiOancc, Entrèrent l’ung amp;nbsp;l'autre en pic que amp;: compitence. Don Carie fe fiant icunc fur là grandeur, Roigomes rufe fur fon fens Sc taucur, La fauicurl'emporta, aiantcnfapuiflance LavoIuntcduRoy,fcs plaifirs.facheuance. Don Carie ouilpouuoitlepicquoit,bravageoir, Roigomes plus fin fourdement s'en vengeoir. Le medant peu à peu, a fin de s’en deffaire. En mefpris amp;nbsp;defdaing amp;nbsp;deffiance au pcrc. Petites ne font poind les pallions des grans, Plus grandes font auffi les liaines des parens. Monlleur le Confefleur fe jeôle à la trauerfe Auec Roigomes,amp; fur don Carie verfe Les fouldroians arrefts de PInquifition, Y afttignant le pereen faconfeflion, Fondantfe préjugé furccrtaincs reqiieftes De ce Prince courtois,amp; prières honneftes Prefentees au Roy requis de maintes pars Sufpedcs d'herefie à ces preftrescafars.

Comme auffi la faucur par ce bon Prince faidc A Berghe amp;nbsp;Montigny les tenans de 1 a fede Au lieu de lesouyr les mettanten prifon Et là félon leurs loix les tuant par poifon.

En vn fi grad mefpris que peut faire vn tel Prince leuneamp;fewl heritier de mainte grand’Prouince Il fe mutine,il cric, il braue oüucrtement Contre Roigomes, ce renard finement Faid croire auRoy (pat luy mené corne vnc befte) Que foubs fon nom il braue de menace fa tefte. Et par ce qu’ilptenoit en fon afflidion,

Etcon-

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£t con feil de Ia Roy ne amp;nbsp;con fólatfon, CompatilTant la bonne iX; cour toi fc princefTè Comme telle amp;nbsp;£3. mere, à lón deuil ôc deftrellé. Ce paillard pour venir à ion intention tneores adjoufta cefte fufpition, Qa,c cefte priuautc n’eftoit chafte amp;• honneftt. Qui aufli toft fut creu par cefte lotte befte. St que de ion feul fils hclasl à Tappetit De ces deux tyranneaux à ta mortconfentit.

La Roy ne de la mort de ce Prince offencec» ' Bt en fon intereft aufli intcreflèc. Convertit fa pitié en tresjufte fureur. Voyant fi laichcmcnt aflâiUy fon honneur. Femme perdantl’lionneur rien de bon ne luy reftlt;* Elle va, elle vient, en vn lieu ne s’arrefte. Et maiftrefle n’eftantde fa langue amp;nbsp;(« yeulx. En fin jeûa ces cris iuftement furieux;

O Dieu de qui fuir on ne pculc la prcfcpcc, (ce, Qui vcoistout, qui feais tout, tu feais mô iruioccn-Tu icai$(car juiqu’au fonds du coeur m’ascfprouuc) Quen’ay mcfmcspenfcce qu’ils ontcontrouuc. Et comme tu le icais, à toy aufli j’appelle De tous cesblafmcs feux, ó Dieu pren maquereUe, Etcommejufte amp;nbsp;Dieu garde moy de meicncf Et comme tout puiflàut rulminc iur leur chef, permets moy O Seigneur fi bcniflànt ma couche, Il te plaift que d’un nlz beureuièment j’accouche, (Comme aux fignes on croit) que le puifleobliger* Qiwnd il aura la force amp;nbsp;l’aage de venger Sur ces deux tyranneaux de ii grand vitupéré Et la mort de fim fiere amp;nbsp;l’hoimcui de fe mciG

Ou

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Ou fi leur felonnie encor' s'eftendoit tant. Qu’à luy amp;nbsp;à moy mefine ils en feiflent autant. Mes frères lors auec la noblefTc de France Facentfüubstonadvcn de tous trois la vengeance. De mon filz amp;nbsp;de moy viennent quérir les os, A noftre Sainôt-denis pour les mettre à repos. Ainfi fouvent parla la dolente Princeffe Franche,diiïîmuler ne pouuant fa dette fie.

Voiansces deux gallans convaincus de leurtort. Doubler leurs ennemis dangers par vn mort. Tirerent dextrementees pleurs en confequencc, Et de cefelonRoy lafelonne fentcnce. L’attifant peu à peu, ce qui leur fut aife, L'aiant meurtre fur meurtre à meurtrir difpofc. Couurant d’un traiftre ris fa cruauté fuperbe, Et mordant en riant, enfumant le prouerbe. Qui par l’Efpaignecourt du Conte de Chinchon Lots fon grandChamberlan feftinede poifon.

le Itay bien que ce Roy amp;nbsp;ces deux bonnes beftes (Pour fubtils deftourner ce blafmedeleur telles) Parvn liiire imprime qui long temps à courru, L’ontà leur auantage aultrementdifcouru. La caufe attribuant de la mort amp;nbsp;di fgrace De laRoynCjamp;àclleamp;àtoute fa race.

Le conte eft ridicule, «k cependant à tort Et la mere amp;nbsp;l’enfant en foulïrircnt la mort.

C’eft que les médecins de ce tyran barbare Aians en celle dame appcrccu celle tare. Pour laquelle il convient àcaufe du danger Se fcqucllrer du monde amp;nbsp;apart fc loger. De vozRoys à la mere il envoyé vn meflage J Fort fccrctla priant luy mander comme fage, c Ef

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Et pout fon inte reft commun *ucc Ie leur, • Q^clconleilildoibtprcdreàce nouueau malheur.

Cefte mere d’entree (au moins ce diâ le conte) Morne,froide,tremblant de defpitamp; de honte Saille, trefTuantjVeult amp;nbsp;ne pcultplorer. Et fi toll: qu’elle pcult aucunement parler D’vn vilagc afieurc ferenant fon martire, Faiól fortir vng chalcun amp;nbsp;feul e fe retire. Et pour cacher fecretteamp; décharger fon mal. Se meit dedans le lift feignant le trouucr mal. Si toft elle ne voit la courtine tirce, De foulpirSjde fanglots, amp;nbsp;de larmes outrée, C omme vng eftang ouuert débondéflors fur flots Elle ainfi fes foufpirs, fes larmes amp;nbsp;fanglots. S’empefehans de fortir ainfi qu’en vneporte Vng grand peuple prelfe qui à la foule forte. Lafic en fin de pleurer, amp;nbsp;ne pouuant dormirgt; Se prit en elle mefmcàainfidilcoufir.

Helas feroitil bien, ô bon Dieu, veritable, Ccqu’on m’anoncc icy ? non, ce n'eftqu'vne fable, Etn’cll de maintenant non que je m’aperceois Que cell ambitieux en veult au nom François, Q^ par noftrc dclcry ceft cftat il abbaye; Mais aufiî cependant fi ceftoitchofe vraye. Nous fommes ruinez, fi elle left aufly Q^lques vns d’entre nouss’en fentiront icy. Ce qui n’eft grace à Dieu, Audi quelle folie Le mande s’il n’eft vray’amp; las! s’il le public Dcfpit de ne n'eftrc creu de cefte fourbe, affin De la faire (èruir à quelque fiendeftein! L’ambalfadeur eft là,qui s’en dorinera garde. Et s’y oppofera? Mais lasls’il fc hafavde

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De la nous renvoyer ou pour cacher fort jeu S’il la ferre en vng cloiftre ou en quelque autre lieu! (Ores que faine) affin de prendre vne autre femme La chargeant amp;nbsp;nous tous en elle de diffame! Certes s'il la nous cache il fe rendra fufped. Mais fi fans la cacher ce mal ord amp;nbsp;infcôt. Il luy à faift donner en quelque medecine, (Comme prendre il fè peult au bantct,par l'alcinc) Ha je n’en parle plus, s’il fe peut,s’en eft faid. Ce mefehant en ce poindl no’ chargeât s’en defaiót.

Fichée là de (fus faid porter à efcripic. Tremblante prend la plume amp;nbsp;ne fachant qnedire^ Moine penfe vng long tcps,vcut eferipre amp;nbsp;ne peut. Ores braue ce ttarftre,orcs pleurant fe deut. Sa fille regrettant ainfi abandonnée Loing amp;nbsp;à tel maty,amp; fa rage effrenée. Mais quoyîtenant pourvray certain amp;nbsp;refolu Ce qu’a mande ce Roy? s’il la ainfi voulu: Le mourir à fa fille à plus d’honueut amp;nbsp;grace Repute, que trainantamp; déferlant fa race Retroubler ceft Eftat défia affez trouble: Et prefque foubs le fais des difeords accable. Rendant par ce defaut des Valoys fi notable Aux Princes plus prochains le feeptre debatable. En fin la pauure mere auec pleurs amp;nbsp;remord De deux maux ptédle moindre amp;côclud à la mott« Ainfi executant là fentence donnée. Le Roy confefic auoir fa femme empoifonncc.

Voil'abref ce qu’en did ce Caftillan difeouts. Par ces Eftats moulé qui long temps a eu cours« Et bien qu’il foit tout faulx, voyez quel artifice Pour aux defpcns d’autruy afTouuir fe malice,

C ij nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Et de

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Et de l'incefte faux l’impofturc couurir Qui lavray’caufefucdc la faire mourir.

Morte elle cft ce pendant la poure creature, Enfevelic helas en n fale impolturc. Elle eft morte amp;nbsp;ce Roy fe piafc trionfant Infolentparicidc amp;nbsp;d’elle amp;nbsp;de l’enfant. Foule aux pieds leur hôneur,amp;par nouuelle femme Et leurs enfans nouucaux ces deux filles diftame. Car morte pour incefte il ne peut maintenir La mere amp;nbsp;elles deux legittimes tenir.

Et fi t’eft (comme il di6l)pour vn mal qui s’attache. Pour Dieu qui en vouldraauecque celle tache?

Vray clique pour vu tcpsdeloing les monftrera. Et maints P inces amp;nbsp;vous mcfmes en leurcra, Lcsapaftansamp;vousd’cfpoirde mariage Pourferuir àfes fins, mais venues eh âge. S’il vit.aucc la mere cfpoulces fciont S’il meurt, fes heritiers de mcfmes en feront, Tirans vng aultre arreft de voilrc Roync metr, (Si l’hifloire did vray )pour fuir vitupéré.

Mais qu'eft ce que ce diable cncharnc n’a ofé Auec fes deux fatans Roïgomes rufe. Et rule ConlclTcur, quand il s ell defaid mefmc. Alors qu’il a voulu du Roy Charles ncufviefme. Dont voflre Roy auflî nefe doibt tenir feur, Qi^d’autanr qu’il s en feix, amp;nbsp;craint fon fuccefleur. Y a ilcrochctcur fi laiche découragé Qui voulull endurer vn moindre tel outrage? Y a il poule à qui vous touchiez vn poulet, Q^i d’ailes amp;nbsp;de bec ne vous faute au colct? Et vous Roy nés amp;nbsp;Roys foulFrcz en voflre face Ces grands torts faids à vous amp;nbsp;toute voftre race.

Moins

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Moins vous rcfiftcrcz, plus il infîftera. Plus Je craindiez,amp; moins il vous relpcftcra, Prévenez ce bourreau de vozhonneursôc vie, Auant que de leur fin fa rage ait allbiiuic.

Contre vn impitoyable amp;nbsp;felon ennemy Tel qucceCafcilIan, ne faut faircàdemy. Vous voulczjvous n'ofeZjVous frappez par derriere. Feignant que ce n'cft vous, s’il fe tourne en arrière. Pour à bon efeient c'eft trop prudes mesbuy. Et ceft trop ce pendant pour le jouer de Iny. Certes ce trop eft peu pour luy nuire amp;nbsp;Pabatre. Et ce peu eft alTcz pour vn iour vous combatte. Pievencz ce bourreau de voz vie amp;nbsp;honneur. Tyran de voz fubieûs ains qu’eneftre feignent« Vous ne pourriez jamais plus â propos le prendre Qjfengagc comme il eft en Portugal Sc Flandre, Flandre qu’il ne tient plus pourct que par vn bout. Donnez luy fur les doigts, il vous lafchcra tout. Ou fi de ce tyran tant craignez ladifgrace, Confentez feulement que Monfeigncurlc face. Ne voulant le pouuantparvnfeulconfentir, Vouspouurici bienvn iour tard vous en repentir. Ne refufez donc point conquefte fi certaine, Aufii bien il n’y pert que l’argent amp;nbsp;la peine. De faid depuis quinze ans que a il aduancc Q^d’eftie des deux tiers honteufement chafic Pat peu de gens, mais fors de droid amp;nbsp;de courage. Que feront ils vainqueurs aianteeft advantage? Il gaigneroit pluftoftles pais d’oultrcmer, Dcfquels dominateur vain il fefaid nommer. Son duc d'A lue y fut il,qu’uncdcs moindres predre De cent vil les d’accord de trcsbienfcdcfFcndrc..

C iij Qu'il

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Qu'il conte vn peu combien Maftric luy à courte, Ou toutefois encor’ il fcroit arrcftc. Carde ce qu’il falloir on l’euft bien fecouru'c. Sans la diuifion en Flandre furvcnuc.

Prenant le Portugal foy mcfme il s’y ert pris. Et devroit defirer ne l’auoir entrepris. Ce luy ert vn fubjeôt d’aigcntamp;temps dcfpcndre, Sans proffit, ne pouuatlcs cœurs des homes predre. Sa fupcrbe,amp; l’cfpoir du fecours eftrangcr L’empclcheront toufiours de ferme s’y loger. Et fi les Pottugaisconfervent bien leurs Illcs, Scs Indes luy (èront amp;nbsp;le refte inutilles, ÎSc fut ce qu’accordant amp;nbsp;retraiéle amp;nbsp;fupotr, Aux Bretons, amp;nbsp;Normans, amp;nbsp;autres gens du Nort, Pour la feurs agucter fes flottes reuenantes. Et mcfmes conquérir fes conqueftes tenantes. Qu’on luv ofte fans plus la flotte pour vn an. Le voila fans rcfpit miferable au faffran. Car ce qu’il brave tat, amp;nbsp;par Ibubs main complottc Et tant s’auanccjc'cft en vertu de la flotte.

Il doibt trop plus que vous,amp; n’eftoit ce recours, N’auroitd’homme viuant ni crediâ: ne lècours. L’intradcdc Milan,de Naples,de Sicilië, S’emploicàlcs gardef,amp; n’enacroix ncpilc.

L’Éfpagnc ne fouloitluy rendre que bien peu Fors que depuis quinze ans qu’il a dextrement Iccb (Pour trois ansdifoit il)amp;cn befoing extreme PourFlandrcreunirfurchargerdudixicfmc. Dixiefmcqui à faiclla Flandre rtuolter, L’Efpagnccric auflî prefte às’en exempter. Ainfi tyran public par guerre, par rapine Vng chafcun ruinant foy mcfme le ruine.

Dieu

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Dieu juftc permettra,je m’en tiens aflcurc. Comme il mefure autruy,qu'il fera mefurc. Il veult ambitieus tous fes voiGns foubz mettre, S'il vit il n'aura coin pouràlabry femedre. S'il meurt, fes heritiers petits enfans encor’ Et auecque leurs feurs tomberont en difeor. Et auec leurs voifins,rcdcmandans l’outrage Par leur pere à eux faid lailTc par heritage. S'ils veulent fatisfaire allez n'autontdequoy. S’ils veulent contelle r, taire on les fera coy, N’ayans Page,le fens,la force, la creance. Pour faite à tant d’aflaux enfemblc refiftance.

Ce pendant quoy que telle en foit la vérité Si eft il (ô malhcur)de vous tant redoubtc, Q^a fon nom feulement le plus fier de vous treble. Et plus que cent Cefars formidable vous femble, 11 eft bien grand Seigneur mais d’Eftats diuifez. Conquérant amp;nbsp;fur vous fi ne vous oppofez. Voz peurs le font vaillant, amp;nbsp;voz folies fage, Il donne, vous iettez,voz fautes il mefnage. Mais qu’a il jamais faid digne de fi grand peur, Qifail oncq cxploidc,quc par fon or trompeur? Voz forces à Dunkcrcke amp;nbsp;Saindquentin oifees Sont du conte d’Egmont non de luy les trophées, Q^ingrat pour rccompenfe apres il feit mourir. De foy riens que par or n’aiant peu conquérir. De ce fien or guerrier occupez luy la fourcc (Comme aifement ferez) le voila fans refource. Dieu aianten horreur vn Roy fi inhumain, Vous y ouure la porte amp;nbsp;conduid par la main. Quoy? fuirez vo’deDicu faueurfi grande amp;prochc? A vous mcfmcs cruels ? quel regret quel reproche quot;Vous

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Vous en aurez vngjour. quoy ? auroit bien la peur Lieu en (i noble fangîSon perel’Empereur Plus guerrier,plus puüraiTr.elTaya fa puiflancc, Etdccousvozvoifins plusd’unc fois fur France, Mais qu’en rapporta il,que perte amp;nbsp;honte en fin, Se retirant chafTe par armes ou par fain? Et fi n’cftoientpourtant lors voz François encores Mutines, aguerris,armez,comme ils font ores.

Qmy?vng petit foldat Ernand de Cordoua Les Morilques defpit contre luy fouleua Et fans fc qu’vn Bacha fecretpenfionairc t L’auertit du deifein de ce fien aduerfaire, (Qm cftoit d’obtenir armes amp;nbsp;quelques chefs Du grand Seigneur ) amp;fans qu’aulfi pourtcls mef-Euiter ce Bacha luy mandade foubftraire nbsp;nbsp;(chefs

Aux Moriiques par tout tous leurs baftds deguetre (Cç qu’il fei t dextrement en vnc mefme nuiâ ) Hz leuflentfans rcfourcc audernier poinôt reduilt;î^« Encore ainfi fans chefs amp;nbsp;fans armes réduire Qivau bout de trente mois ne lespcult fans feduire. IM’ofant pour les forcer armer fa nation En grand nombre,y craignant autre fedition, Tant il feait odieufe eftte fa tyrannie. De faiól aux Portugais fi fccours on ne nie Etqu’en plage ou en port y defeende vnc fois Nombre tant foit petit de courageus François, Vous verrez foulever jufqu’aux cnfansamp;fcmmes Et pourfuivre fuians tous ces tyrans infames. L’orage vn coup Icuc l’Efpagnc cmbtafeia Et à Milan, Sicile, amp;nbsp;Naples paifera, Qui n’attendentctaintifs qu’occafion Icmblablc De s'affranchir du joug de ce Roy mifèrable.

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I Si Monfieur d'autrepart marche d'orcfnauant. Cc qui refte à gaigner luy viendra au deuanr. Ainu de toutes parts de ce tyran la crainte Eftant par ces fupports en iès fubjcds cftainde„

I Et le temps arriuc qu’iis ont tant fouhaidé, i ' llfera pour jamais d’un chafeun rcicAc.

, Souffrirez vous François qu’enûccafion telles D’autref à voftre refus) le fecours on appelle?

I Craignez vous le tyran qui crainét tant d’ennemû! Craignez vous le meurtrir de tant de voz amis! Craignez vous cil qui eftàOieu abominable!

j Craignez vous cil qui eil aux hommes execrable! I Qui (feulement veuillez le) amp;nbsp;le voila vaincu, De mille torts fur torts en ion cœur convaincu,

1 Qui n’a force, valeur, mérite, ne cou rage. Que trahifon,poifon, amp;nbsp;l’or dont il faift rage. Vous qui futabondez de ce qui luy default, Hotmisceft or vainqueur, qu’arracher il luy fault,' Pour rendre de tous poinds la France bien hcurcc Et ce cerf aux abbois, amp;nbsp;en faire curée.

LaFrâce(quoy qu’ô die) cft pleine en toutes pars De poudres, dcvaiflcaux,d’armcs,amp;dc foudars; Vouscteuczdcmoicns, feulement qu’on s’efforce 1 Le droid amp;nbsp;le cœur font les deux tiers de la force.

De droid,vous le voyez par ce peu qu’en ay did, Ducœut,vous enauez fans brauerïcredid. Au reffe ce qu'il fault pourdemener la guerre Les aultres nations chez vous les viennent quetré. LcsCaftillans fc font de conqueftes comblez Par voz toilles,voz draps,quincaillerie amp;nbsp;bledz. Emploians maintenant la richeffe conquife Pat voz propres moiés pour vo’ mettre eu chemilê, P Mais.

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Maijfagcs remploians ces volkcs grands moicnî Rcuendiquez fur eux ces conqucftcs amp;nbsp;biens, A. quoy font fuffifans les foldats qui vous nuifent Soubs des chefs aguerris qui fages les CQnduifcnr, Et fantçamp; repos àFranccainfirendaijs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Heureux proffiteiezamp;dehorsamp;dedans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

On nj’a didl que d’aucuns,ou tranlportezde rage Ou paillon priucc(ou conirae on croit}dugage Secret de l’Efpagnol, ne pouuant refifter A fi vifs arguments.ont.pourlcRoy flatter Ets’aiderdu delay (car c'eftvn tour de maiftte Ne la pouuant gagner, la partie remettre) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

Diâ:,qu’àlavcritcilyagf3ndraifon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

Mais qu'il fault qu’il attende à vne autre faifon. Que le Roy Efpagnol mal fain amp;nbsp;charge d’age De ne viure long temps donne certain prefage, Qiw le voftrc attendant cefte commodité Doibt eflablir chez luy la paix amp;nbsp;la feurtc, Affin qu’occafion furvenant d’entreprendre. Prepare puifle tout pour Iby luy mefmc prendre. Son frère non dtuant,ny autre auantager, Chczfoy mal aiTcurc pour d’eux n’eftre en danger. Hypocrite confeil,car iamais homme fage Ne fonda fur la mort d'aultruy fon aduantage. De mort Xtous certaine incertain cft le jour. Incertain cft aulfi l’cffeél de ce dilcour.

Parquoy fi voftrc Roy, ne s’attend d’entreprendre Qiw mourant l'Efpagnol, il poutroittant anendré, LcTouff’rantprofpcrcr.qu’cftantfon prifonnicr Se plaindroitdc mort n’cftrCjOU arme le premier. Qui ne vcult quand il peut,merite qu’il ne puifle । Lot« que plus il vouldroit,^ que Dieu le punifle.

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Vculflez doncq fgtàce àDfcu) puis q vous lé pouuez I Etdu ciel lierai ces offres ne fuyez.

DêYnBicns'amp; de gens France eft au rant fertile {Malheur qu’6ncs’enfert)qu’Efpagne en cftfterilc. Si euffiez cmtdpic la difmc de voz morts (le fremy qüaffd j’y penfe)cn voz ciüils difeords, Àuuouueau môdc;euffiez,ourrc les grascâqueftes, Amcnéà la foy cent millions de beftes. Dieu redemandera ces grand'pertes de vous. Et défia figues grans on vécût de foncourOus: Car eftans obfti nczàdehots fi’entrepren dre, H vous laifTe dedans l’un à lauere fc prendre Comraechiens enrages,par guerres,ttàhifons, Ettoutconfidcrc fans bien grandes raifons.

Si qu’on ne vcoit fans plus voz pleines iadis vertes Blanchiffantes des os de voz morts recouucrtes, Hideufes voz citez, mais pareille àchoifon Funefte mefme en paix la Royale maifon.

Combien diroit le Roy les âmes genereufes DequelqucMaugirOjSaindl-me^rin plus heureufes De Schombcrch,Ribcrac,amp;d'autresqli’il verra S’enrretuerchez luy,qui n’y remédiera.

Changées loing d’icy cri gloires éternelles, jettées ainfi fans propos aux tournclles.

Et au lieu qu’on les vcoit en rem pie obfcut juchez Flétris d’epitafeaus de fubjeéfs recherchez, Veoir s’efieuer au ciel par rangs fur Maufolccs De geftes Martiaux leurs gloires cizelccs. Prendre pofieffion pour la Roy par leurs os (los De maints feeptres nouueaux, amp;nbsp;du ciel par leurs Laiflansaux efcriaiains des faiéfs dignes de gloire, ,Pour vn faire à chafeun vne bien longue hiftoirc.

D ij Com-

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Comme ils y cftoient nez, fi fages voz difcords Eufliez(comme il falloir)pieçaporte dchprs. Et fi guere y tardez, je craings fort qu'il n'ariue Pis encor, amp;nbsp;que Dieu en fin plus ne conniue. Car que merite moins, qued’cftrc ruiné, Qpi contre la raifon, amp;nbsp;Dieu sell obftinc?

Ainfi parla çefl homme, amp;çeuxqui l'clcoutoicnt Les yeulx fichez enluy, de là bouche pendoient. Si rauis, que d'entre eux clblouis Ce coula Sans qu’oneques on ait lêeu depuis ouilalla. Full il homme mortel,ou quelque angccelelle, Françoisc’ell Dieu par luy qui vo’ parle amp;nbsp;protein«

F I N»

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Imprime a liege.

L’AN. ao. O. LXXXI.

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