LES THERMES DES ROMAINS
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DESSINEES PAR
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ANDRE PALLADIO
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ET PUBLIEES DE ^OUVEjlV
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AVEC QUELQUES OBSERVATIONS
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PAR OCTAVE BERTOTTI SCAMOZZI
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D' APRES L' EXEMPLAIRE
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DU LORD COMTE DE BURLINGTHON
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IMPRIME A LONDRES EN 1732.
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V I C E N C E
MDCCLXXXV-
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CHEZ FRANÇOIS MODENA
D
Avec prmijjion & privilège.
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A SOU EXCELLBKCE MONSIEUR LE CHEVALIER
JEROME ASCANE GIUSTINIAN.
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Oc T.AVE BE&TOTTI S C A M 0 Z Z î ,
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Offrande de cet Ouvrage, le plus interejjant de
tous peut-être pour les Amateurs de la bonne Archi- tecture , efi un hommage que je dois à V> £• autant par jufiice que par reconnaiffance • Fortune Pojjejjeur d'un exemplaire de la première édition des Thermes des Romains y deffmees par Palladio 5 édition qui efi
dé-
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devenue extrêmement rare, vous avez daigne, Mon-
feigneur , me le comuniquer , afin qu enricbijjant le Public d'un monument fi précieux5 je pujje accomplir ïédition que je viens de donner des autres Ouvrages de cet immortel Architecte , d1 une manière qui 5 en la corn- plettant entièrement, la rendait encore plus recomandable ♦ Voila ? Monfeigneur, à combien de titres un Ou- vrage que Ton peut dire entièrement à vous doit pa- raitre décore de ce nom ïlluflre qui , en rappellant à tout le monde B Ici noblejje de votre très-ancienne fa- mille, B les dignités éclatantes aux quelles V* E. a ete élevée avec tant de jufiice , B les vertus qui for- ment la bafe de fon caractère, B fin mérite perfon- nel, B Je s grandes qualités républicaines, fait aujfi connaître fon amour pour les Beaux Arts , dont ï in-
ii
telligence B Ici protection a toujours ete un des attri-
buts principaux des plus grandes hommes* Ce n efi donc point feulement les Thermes des
T\omains que f ai T honneur de prefenter à V*E., c efi aujji les remercîmens B les applaudijfe mens de tous les Connaijfeurs de T Architecture noble B raifonnee • Dai- gnez*, Monfeigneur, agréer mon offrande, B accorder votre protection à celui qui a tache, dans la manière qui lui était permife, de vous marquer la fenfibilite
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que lui ont excitée vos procèdes généreux.
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PRÉFACE.
'Edition des Bâtimens & des DerTeins du célèbre Palladio, que
je viens de recueillir & de donner au public, était à peine achevée, lorfque je fus invité, par des amis diftingués & des perfonnages refpedtables, à couronner mon travail, en y ajou- tant les Thermes des Romains, deffinées par le même Architecte. Comme en fuivant leur confeil je fécondais auffi mon propre penchant, je me fuis déter- miné, fans peine à imprimer, en forme d'appendice au premier Ouvrage, les derTeins de ces Thermes, dans la coftrudion des quelles il femble que les Ro- mains fe foyent propofés de furpaflfer la magnificence des Grecs & de fixer F admiration des fiècles à venir. L'on croit comunement que Palladio ait tracé ces derTeins la dernière fois
qu' il s'arracha à fa patrie pour aller perfectionner ce génie auffi élégant que magnifique qui commençait à paraître dans fes obfervations affidues fur les mo- numens de l'ancienne Rome, & qui lui mérita dans la fuite le titre de reftau- rateur de 1' Architecture Italienne. Mais quoi qu' il en foit du tems où il a tiré les derTeins des Bains en queltion, ils n'ont point vu le jour pendant fa vie, & ils relièrent enfevelis dans l'oubli pîufieurs années même après fa mort. C'eft à Milord Comte de Burlingthon qu'il était réfervé de les tirer de P ob- fcurité; c'eft: à ce favant voyageur qui, animé de l'éfprit de recherche & d' obfervation fi comun aux Anglais, fut arTez heureux pour les découvrir à Ma- fer, Territoire de Trevife, dans la iuperbe maifon de Monfeigneur Daniel Bar- baro, Patriarche d'Aquilée, que Palladio avait deffinée pour ce Prélat, fon il- luftre Mécène ( i ). Milord, de retour à Londres, y apporta les pièces origi- nales , qui devaient nous conferver P idée de ces Bains fameux 5 il les fit gra- ver dans la fuite, telles qu'il les avait trouvées, & les publia en 1730, avec Je titre de Bâtimens anciens, dejjlnés par André Ta/Iadio, Vicentin, (j* publiés par Richard Comte de Burlingthon, Dans P Avant-propos qui précède le recueil des planches, & que je donne auffi dans mon Ouvrage, le favant Anglais rend compte de fon heureufe découverte, & il déplore de n'avoir pas trouvé, avec les derTeins, les annotations qu' il croit que P Architecte devait y avoir ajou- tées. Il fit tirer peu d'exemplaires de cette édition, deftinée prefqu'unique- ment pour fes amis, c' eft pourquoi il n' en parut dans les autres parties de P Eu-
(1) Les DefTeins de ce Bâtiment auffi élégant que magnifique font dans le III. volume
de mon édition des Œuvres de Palladio, dans les Flanches XX- XXI. XXII. B
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Europe qu'un petit nombre, & ils ont été vendus extrêmement chers3 ce qui
détermina M.r Charles Chameron à les réimprimer. Cet habile Architecte avoue que cet important Ouvrage a été la bafe de fon Traité ( 1 ), comnf il doit être le fondement de tous ceux qu'on publiera dans la fuite fur cette ma- tières car non feulement Palladio ne laifTe rien à défirer pour la diligence & la juftefle avec la quelle il a obfervé & mefuré les Plans & les Elévations des Bains, mais cet Architecte a même ajouté, dans fon derTein, ce qui manquait aux édifices, afin de les prefenter exactement tels qu'ils avaient été autrefois, M.r Chameron, dans la vue de rendreTOuvrage plus magnifique & fon tra- vail plus utile, l'a enrichi de plufieurs figures, d'ornemens, & d'autres piè- ces anciennes, dont quelques unes font relatives aux Thermes 5 & il y a fait en même rems des explications, afin d'éclaircir les ténèbres de l'antiquité fur cet articles d* où il s' enfuivit que le Livre augmenté confiderablement de volume & de prix, n' a pu paffer dans les mains de tout le monde, & que plufieurs des cultivateurs de l'art de Palladio défirent encore les defleins en queftion. Voila pourquoi je me flatte que le public voudra bien agréer le foin que j'ai pris de lui donner ces defleins récopiés exactement d'après l'Ou- vrage de Milord Burlingthon, auflibien quej Y Avant-propos de ce Seigneur, & quelques obfervations que j'ai cru devoir être utiles à ceux qui s'occupent de la bonne Architecture, puifqu'elles les mettent à portée de remarquer plus ai- fément tout ce qu' il y a de beau & de magnifique dans les édifices qu' on veut leur faire connaître. Mon intention était de récueillir des obfervations hiftoriques les mieux
conftatées & en aufli grand nombre qu' il m'était poiïîble, afin de faire con- naître le véritable ufage de toutes les parties qui compofent ces bâti mens im- menfes: ce qui, à mon avis, devait être infiniment utile aux Amateurs de Y Architecture 3 car lorfqu' on peut examiner un édifice magnifique, bâti avec la plus grande folidité, riche en ornemens & divifé en un grand nombre de parties, & en connaître à fonds Y ufage, on eft bien plus avancé que lorfqu* on fe borne à regarder des aires, des élévations, des chambres, des arcades, des éfcaliers & des colonnades, fans favoir la raifon pour la quelle tout cela a été fait. Dans le premier cas, en étudiant avec attention le formes & les diftributions des parties, les régies des proportions & la juftefle des ornemens, on peut trouver le rapport de chaque partie avec l'enfemble, en démêler Pen> ploi, & fe former en confequence une idée jufte de la méthode qu'ont fuivie les habiles Architecte qui ont fû par de fi parfaits & de fi fuperbes ouvrages féconder la magnificence de la Nation opulente qui les employait. Ceft là le but que je m'étais propofé dans mes recherches! mais malgré des efforts re- doublés , je n' ai pu parvenir à me procurer toutes les lumières que je cher- chais. Les Hiftoriens & les Architecte anciens, qui auraient du nous donner des
(1) Défcription des Bains des Romains, enrichie des Plana de Palladio,... par Charles
Chameron, Architecte. A Londres X772. Introduction, pag. 4. |
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dès défcriptions exa&es de ces bâtimens, les plus magnifiques qu'il y eut dans
Rome, & qui fervaient à tant d'ufages pour une population immenfe, ne nous en ont laifle que quelques notions imparfaites. Vitruve vivait dans un tems où les Bains publics n'étaient ni fi vaftes, ni bâtis avec ce parfait affemblage de tant de parties qu'ils le furent dans les fiècles heureux qui ont fuccedéj c'eft pourquoi il ne donne d'autres régies fur cet objet que celles que fuivaient les Grecs dans la conftru&ion des leurs. Dans le cinquième Livre, par exemple, chap. 10, où il parle de leur arrangement, il dit que les Bains doivent être bâtis dans l'endroit le plus chaud que la fituation puiflfe permettre, à l'abri du vent du nord, & tournés vers le couchant d' hyver ou vers midi 5 après quoi il en vient à d'autres petits détails qui ne font prefque d'aucune utilité pour nous qui cherchons des inftru&ions plus importantes. M.* Chameron, dans la vue d'illuftrer fon ouvrage, a examiné plufieurs
Auteurs, dont quelques uns fe font occupés directement des antiquités romai- nes, & d'autres en ont parlé par occafion. Il eft réfulté de fon travail une éfpèce d'extrait fort bien fait, qui renferme des inftru&ions hiftoriques on ne peut pas plus utiles. J'ai lu le livre de ce favant Archite&e avec la plus gran- de avidité, me flattant d'y trouver un fil qui pût me fervir de guide dans le labyrinthe que forment les parties innombrables dont les Thermes font compo- fées, & qu'il me fallait parcourir. Il faut avouer que malgré la diverfité des opinions des Auteurs touchant les différentes époques de l'érection de ces édi- fices, & malgré les difficultés qu'on rencontre lorfqu'on entreprend de décou- vrir la vérité à travers les épaiffes ténèbres de l'antiquité & de l'inexpérience des Architectes qui en ont parlé, il faut avouer, dis je, que M.r Chameron a rédigé un Traité des plus inftruétifs, & digne d' être étudié mûrement. Il parle beaucoup de la vaftité des Thermes, des comodités multipliées que le lu- xe exceffif de ces tems-là y avait introduit, de la noble émulation des Princes qui les faifaient conftruire, & des ornemens précieux qui les embellhîaient. Mais ce n'eft point aflfez de tout cela pour éclairer parfaitement le fujet, puif- qu'en venant au particulier des lieux & des exercices qu'on y faifait, aurfi- bien que de quelques pièces appartenantes aux endroits où les hommes & les femmes allaient fe baigner, on trouve tant de contrariété dans les opinions des Auteurs, qu'au lieu de fbrtir de l'incertitude on y eft réplongé plus que jamais. Pour offrir un exemple de ces contradictions il fuffira de deux articles, 1*
un fur la forme du vafe dans le quel on faifait les Bains, l'autre fur la cham- bre qu'on appellait le Laconique. Pour ce qui regarde les vafes, leur conftru- âion & leur diftribu&ion, Cefarian, Caporali, Barbaro, Perault, Galiani, & d'autres commentateurs de Vitruve, ( qui fur ce fujet eft de la plus grande obfcurité ) en ont conçu des idées fi différentes, qu' on ne fait abfolument à quoi s'en tenir. Il n' y a qu' à parcourir leurs ouvrages pour en être parfai- tement convaincu. Les Ecrivains ne s'accordent pas davantage fur ce qui regarde le Laconi-
que. Voici la défcription qu'en fait Vitruve, & que le Barbaro a traduite, Liv. 5. chap. 10, Le Laconique & Y Etuve doivent être fitués près du TepU
dai-
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daire 5 îa hauteur de celui-ci, jufqtf au corbeau de la voûte, fera égale à fa
largeur. Au milieu de.la voûte on pratique une ouverture, dont il defcend des chaînes qui foûtiennent un écu de cuivre, l'élévation ou Y abaliïement de celui-ci fert de régie pour le degré de chaleur dans 1' Etuve. Sa forme doit être ronde, afin que l'effet de îa flamme & de la chaleur puifîe s'étendre, du milieu, tout autour de la chambre. Le Marquis Gaîiani eil d' une opinion oppofée fur la flrudlure du Laconique. Le Laconique, dit-il ( 1 ), autant que f en fuis inflruit, efl cenfé généralement être une chambre dans la quelle on allait exciter la fueur. Tour moi je fuis d'avis que les écrivains qui ont appelle „ Laconicum " le lien defliné a cet ufage ne lui ont donné qû improprement ce nom, c efl a dire qu ils- ont pis la partie pour le tout. Je crois que le Laconique n était réellement qu un pe- tit dôme couvrant une ouverture qu on pratiquait dans le plancher de ï Etuve afin que la flamme de f hypocaufte ou foumaife, en paffant au milieu, put échauffer une cham- bre qui devait fervir d? Etuve $ fans quoi elle n aurait eu pas plus de chaleur que les autres, qui n étaient que tiêdes. Ce qui m a déterminé a penfer que les Laconiques n étaient en effet que cela c efl non feulement le tableau ancien des Thermes de Fit-us (2), que je viens de citer, mais les termes de cet Auteur (*) lui même. Dans le chapitre. fuivant on met f Etuve au nombre des parties qui compofent la Valeflre : „ concamerata fudatio longitudine duplex, quam latitudineu ; (y dans un coin de celle- ci il y avait le Laconique..,. Or fi le Laconique était dans un coin de TEtuve, il efl évident que ce n était pas f Etuve elle-même, mais une des parties dont elle était compofee^ (y il efl clair également que fi le „ Laconicum" avait été, comme on îa fuppofé\ la même cho* fe que f Etuve, la chambre a fuer, ou, ce qui révient au même, deux Etuves étaient tout a-fait fuperflues. Ce pajjage efl de la plus grande obfcurité; Ù1 puifque a T endroit qu on vient de citer du chapïtre fuivant il efl dit : „ Laconicum ad eundem modum, uti fupra fcriptum efl, compofitum ", il faut conc lure qu on n y décrit que le Laconi- que , quoiqu on y life : „ Laconicum, fudationefque li, lorfqu on aurait pu dire pour „ La- conicum in fudationibus ". M.r Chameron foûtient au contraire que les Laco-
niques étaient des pièces ou des niches fi tuées près du Tepidaire, où on fe ré- tirait pour fuer, & que leur hauteur vers la courbe de la voûte était égale à leur largeur. 11 croit qu'au milieu de l'hémifphère il y eût une ouverture, moyennant la quelle on hauffait & on baifïaït un ccu de cuivre, pour régler le degré de la chaleur. Galien, Médecin ancien,'en parlant de F ufage des Bains relativement à la fanté, dit: 'Non inLaconico immorari is debebit, ficuti qui çitra exercitationem feipfos elixanî' ( 3 ). G eu à dire qu' il parle du Laconique comme d? un lieu, & non pas comme d'un inilrument propre à échauffer &c placé dans une chambre particulière. En effet les mots feipfos elixant ne prou- yçnt-ils pas que le Laconique qu'il çonnahîait était une chambre où on allait
éxa-
(1) Liv. V. chap. 10,
(2) Le tableau ancien eft un deffeîn récopié d'un tableau qui était dans les Thermes
de Titus, dans le quel Je Laconique eft fitué dans un coin de la chambre. >(*) Vitruve.
(3) Galenus de Sanit. tuenda, Lib. III. cap.4.
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cxaler la fueur excitée par un air chargé de vapeurs enflammées ? Et parmi
une fi grande variété d' opinions avancées par des Auteurs célèbres, la quelle pourra-t-on adopter avec arTurance? Tout ce qu' il refte à faire c' eft de con- clure qu' il y a une quantité de fujets anciens, relatifs à nos études, qui font enveloppés pour nous des plus épaiffes ténèbres » Pour rendre mes deïîeins tout-à-fait intelligibles, je dois avertir que j'ai in-
diqué les Plans par des lignes mortes, marquées avec des caractères italiques; ils correfpondent à ceux des Coupes, qui marquent l'endroit au quel elles ont été coupées. Dans les Plans quelques uns de ces caractères font mis au rebours, pour faire remarquer que les Coupes doivent être regardées de ce côté-là * Enfin je crois qu' il eft fort utile & prefque néceffaire de donner, avant
la défcription des Thermes, l'explication des noms de leur différentes parties, ainfi que Y a fait M.r Chameron. Je ne garantis cependant pas que cet Ar- chitecte ait deviné jufte en distribuant comme il a fait quelques unes des pièces appartenantes aux Thermes, par exemple les Laconiques, les Tepidaires, <& les lieux où l'on faifait les bains chauds3 au contraire, à ce qu'il me paraît, cette diftribution répugne quelque fois au bon fens, aïnfi que chacun pourra s'en convaincre en examinant les Thermes qui fuivent, |
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Apodytère. Lieu deftiné à dépofer fes habits avant que d' entrer dans 1* Etuve,
où fe tenait un homme, appelle Capfaire, dont le feul foin était de garder les hardes de ceux qui allaient s' exercer à la lutte. Cboul. Bapnflèrs. Lieu où les hommes fe plongeaient entièrement pour fe baigner. Cboul.
Concie. Lieu deftiné pour le jeu des boules. Galiani.
Coniflere. Pièce où l'on gardait la poudre dont les Lutteurs fe fervaient pour
s'effuyer, & pour en couvrir l'ennemi déjà oint, afin de le far fir plus aifément. Galianî. Eléotbefe. Chambre des huiles & des onguens, où quelques uns allaient fe
frotter avant la lutte, quelques uns après, & d'autres avant que d'entrer dans le bain . Galianî.
1
Exèdres. Pièces deftinées pour les difputes de phiîofophie & de rethorique.
Gahani. Epbébèe. Lieu pour les apprentifs en Gymnaftrque. Galianî.
Eliocamyne. Lieu voûté & incrufté, qui, étant tourné vers le Soleil, en rece-
vait beaucoup de chaleur. Cboul. Excole. Grande chambre, où l'on attendait fes amis pour fortir des Ther-
mes . Cboul. Frigidaire. Bain, félon quelques uns, d'eau froide. D'autres ont affuré que
c' était une pièce où les perfonnes qui étaient forties des bains
cliauds s'arrêtaient pour s'accoutumer à l'air extérieur. Hypocaufte. Lieu où 1' on faifait le feu pour échauffer les chambres & les
eaux. Cboul,
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Laconique* Lieu où Ton allait fuer. V". la Préface.
Lue, C'était un champ clos, une barrière, ou le cercle dans le quel les
anciens Chevaliers faifaient leurs joutes & leurs combats fingu-
îiers . Dictionnaire de Charniers,
Vakftre, Lieu deftiné aux exercices de la lutte, du difque & de la cour- . le . Davtler.
Tifcine. Dans le comencement c'étaient des pièces detlinées pour contenir
les poiffons$ enfuite on a appelle Tifcine tous les lieux où. l'on
pouvait aller à la nage & fe baigner. Cboul. Spbériftère* Pièce ronde très-commode pour le jeu de la boule & pour d'au-
tres exercices. Cboul. _ Stade* Lieu couvert chez les Romains & découvert chez les Grecs, de-
ftiné pour les exercices des athlètes 3 il indique une longueur
de 125 pas. Galiani, Xyfle. Lieu couvert chez les Grecs & découvert chez les Latins. Galiani.
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AVANT-
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AVANT-PROPOS DE M.' LE COMTE DE BURLINGTHON,
IMPRIME DANS SON EDITION.
AU LECTEUR C O N N AI S S E U R. JLjA mention que fait Palladio, dans les Livres qu'il a publiés, d'un autre
Ouvrage de fa façon, concernant le anciens édifices des Romains, m'ayant fait fouhaiter ardemment de découvrir un tréfor fi précieux, je n' ai rien épar- gné de ce qui dépendait de moi pour y réuffir, la dernière fois que j' ai fait le voyage d' Italie. J' ai été allez heureux pour trouver plufieurs des deffeins que je cherchais, & ce font ceux que je donne dans des planches au public. Que ne puis-je lui donner également les obfervations & les notes que fans doute cet illuftre Artifte doit y avoir ajoutées, & que j'ai cherchées inutilement! Ces deffeins, accompagnés de plufieurs remarques de la propre main de Palladio, étaient dans la fameufe maifon de M.r Daniel Barbaro, à Mafer, territoire de Trevife, dont il avait été l'Archite&e, & dans la quelle on prétend qu' il ait ceffé de vivre ( i ). Palladio avait déjà mis la dernière main à fon Ouvrage, & il était arrangé comme devant être publié dans peu* Voici donc plufieurs de ces deffeins, imprimés dans leur forme & leur dimetK. fion naturelle, & fans la moindre altération. 11 n' eft pas peut-être inutile d'avertir que Palladio s' eft fervi dans cet
Ouvrage de trois rnefures différentes (2), en gardant cependant les proportions refpe&ives, moyennant les quelles elles correfpondent parfaitement les unes aux autres. J'aurais inféré dans ce Livre les deffeins de quelques parties de cha- que Therme, que je pofféde auffi en original: mais leur forme, qui eft trop grande, m'en a empêchés d'ailleurs ils ne font point nécéffaires pour l'intelli- gence des autres. Ces Thermes feront fuivies, lorfqu' il en fera tems, d' un autre volume (3), qui renfermera plufieurs deffeins d'arcades, de théâtres, de temples & d'autres édifices anciens, du même Auteur. Je ne faurais m'em- pêcher de remarquer que les productions de ce grand homme font d'autant plus éftîmables qu'elles deviennent nécéffaires dans un fiècle où le goût de Bâ- timens difpendieux femble être plus gênerai qu'en tous les autres, quoiqu'au- cun n'ait tant fourmillé de gens qui, alliant la prétention à l'ignorance, égarent les Amateurs, & leur font perdre les véritables traces de cet art admirable. |
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Palladio a mefuré les Bâtimens fuivans avec le pied Vicentin, qui eft à
celui de Paris comme 1580 à 1440. |
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(1) Palladio a terminé le cours de fe jours à Vicence, fa patrie, le ip Août 1580,
âgé de 62 ans. Teman%a. Vie de Palladio, pag. 384. (2) Ces trois mefures différentes font, à ce que j'en crois, le pied, le pas, & la per-
che Vicentine, favoir le pied de 12 pouces, le pas de 5 pieds, & la perche de 6 pieds. (3) Cette édition n'a point paru, que je fâche.
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THERMES
D A G R I P P A.
Grippa, ce génie né pour les grandes entreprifes, dont tous
les Hiftoriens ont fait les éloges, qui fe dévouant tout entier à la gloire d'Augufte, en augmenta F éclat par les victoires fignalées qu'il lui fit remporter, auflibien que par le zèle avec le quel il l'aidait à gouverner un fi vafte empire pendant la paix, Agrippa eut auffi le mérite d'augmenter les beautés de la ville de Rome, en faifant conftrùire avec une magnificence extrême les Bains fuperbes qui portaient fon nom, & qu'il légua en mourant au peuple Romain (a). Ceft de ces Thermes, autfibien que de plufieurs autres, que Palladio ti-
ra les deffeins dans un tems où il s' occupait entièrement des refies refpeëta- bîes de F Architecture Romaine. Parmi les deffeins que Milord Burlingthon a découvert & fait graver, il
n'y a point le Plan des Thermes en queftion; mais ce Plan, feparé des au- tres planches, étant tombé dans les mains d'un Architecte célèbre (£), il le fit récopier, & en gratifia généreufement fes amis. Or, pour complétter le Recueil des deiïeins de ce grand Ouvrage, j'ai
fait graver dans la première planche le Plan, avant les Elévations, qui liai fuccederont dans les autres planches. Mais comme, lorfque j'ai voulu proportionner ces Elévations au Plan, j'ai
trouvé dans celui-ci des altérations frappantes, perfuadé qu'il ne fallait les at- tribuer qu'à la quantité des copies qu'on en avait fait, je me fuis déterminé à les
(a) Dion. Liv. XLÎIL
(£) M.r Temanza, dans la Vie de Palladio, p. 343, dit: „Dans le quatrième Livre il
„ parle des anciens Temples de Rome, & il en fait la défeription..... L'ouvrage
„ eft complet autant qu'on le peut délirer, puifque l'Auteur y fait parler en revue
„ tous les grands objets qui appartiennent à l'Architecture civile. Palladio était „ intentionné, ainfi que je l'ai dit, de nous donner dans d'autres Livres la déferip- „ tion de quelques bâtimens anciens, c'eft à dire des Théâtres, des Amphithéâtres... 5, des Thermes.... Si ces ouvrages nous manquent, ce n'eft point que l'Architecte 55 n'y eût déjà travaillé, mais peut-être que la mort eft venue le frapper avant „ qu'il ait pu les perfectionner & les metrre en état d'être publiés; toutefois, gra- „ ces au génie & à là générofité de Milord Richard Burlingthon, nous en pofîe- „ dons plufieurs morceaux... Ce Seigneur a fait imprimer un volume qui renferme „ les Thermes anciennes, au quel il ne manque, pour être complet, que le Plan „ de celles d'Agrippa, qu heureufement je pofsède, de la propre main de Palladio". |
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X i4 X
a les corriger, & je fuis parvenu par là à proportionner entièrement, dans mes
planches, les mefures du Plan à celles des Elévations. A^ant que de rendre compte de quelques obfervations que j'ai faites fur
les deifeins de ce vafte édifice, je crois qu' il eft à propos de parler du Pan- théon, qui fe trouve près des Thermes dont il s'agit. C'eft un ancien Tem- ple , félon F opinion du plus grand nombre : il y a cependant quelqu' un qui a opiné qu' il fervait de veftibule à ces mêmes Thermes. Palladio a cru que c'était un Temple bâti du tems de la Republique, & qu'Agrippa décora, vers l'année 14™ de J. C., avec le fuperbe Portique qu'on voit encore. Cela eft prouvé par ITnfcription fuivante, qui exifte dans la frife: M. AGRIPPA. L. F. COS. FECÏT (a). Ce grand Maître & également grand obfervateur crut auffi que la Chapelle qui eft vis-à-vis de la porte était ancienne & fervait au Temple. Voici ce qu' il en dit dans fon 4me Livre. C eft une opinion de plufieurs que la Chapelle vis à~vls de la porte ne foit pas ancienne, parceque fon arc vient couper quelque colonne du fécond ordre..... Mais voyant qu elle eft très-bien
amortie avec tout le refte de ce grand ouvrage, Û* que tous fes membres font excellem-
ment travaillés, je crois qu on ne peut pas douter qu elle n ait été bâtie avec le refte de î édifice , Un homme qui poffédait un critère fi fin aurait du cependant faire deux
réflexions qui me paraiflfent importantes. Premièrement l'harmonie de la Cha- pelle avec tout le refte de Y édifice n' eft pas une preuve décifive qu' elle foit ancienne 3 car il n'eft pas tout à fait difficile de trouver dans tous les âges des artiftes capables d'imiter avec précifion les membres d'un ouvrage déjà comea- cé*, & après tout, comment doit-on compter pour quelque chofe la parfaite éga- lité des membres de cette Chapelle, lorfque fon arc coupe quelque colonne quarrée du fécond Ordre, ce qui eft une faute impardonnable? Cette inéxa&L tude, qui gâte la beauté d'un fi grand ouvrage, a tous les caradères des fiècles pofténeurs. En effet Palladio lui même, dans fon deffein de la Coupe du Panthéon, qu'il a fait avec ceux des Thermes d'Agrippa, n'y mit point l'or- dre fupérieur des colonnes, & fe contenta d'y marquer les niches. Quoiqu' il ne l'affirme pas pofitivement, le favant M.r Ghameron parait
pencher à croire le Panthéon un Veftibule des Thermes, & pas un Temple.
On ne fait, dit il, fi Agrippa a bâti le Vantheon, ou s il î a feulement réparé Ù*
embelli. Il eft certain qu II y a ajouté le Vortlque ; <& cet édifice magnifique fervait
comme de veftibule a fes Bains (b). îl rapporte à ce propos un partage concluant
de l'ouvrage du Père Lazzari fur la dédication du Panthéon (c)9 M.r Cha-
îne- (#) Palladio Liv. IV. chap. 20.
(£) Chameron Chap. III. pag.46.
(c) „ Mais (dit le P. Lazzari), on demandera: fi on ne croyait pas que ce fut un Tem-
„ pie, qu'eft-ce donc qu'on le fuppofait être? Qu'on le fupposât ce qu'on voulait, „ voila qui ne m'importe guéres. Pourvu qu'on ne l'ait pas crû un Temple, qu „ on l'ait pris pour un bâtiment public, pour une monument, pour un tombeau, „ ou pour quelqu'autre édifice que ce foit, cela m'eft égal. Si vous voulez que 5? je vous rapporte un morceau que j'ai lu, & qu'on attribue à un ancien Ecrivain m de
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meron enfin tâche de donner un air de vraifemblance à fon opinion, en faifant
refléchir que les Bains les plus confiderables, tels par exemple que ceux de Ca- racaîla, de Conftantin & de Dioclétien, avaient une pièce qui, par fa fituation «Se fa figure, reiîemblait exactement au Panthéon, & fervait au même ufage. Je ne faurais cependant déterminer jufqu' à quel point on doive faire état
de cette réflexion 5 car il eft vraj que dans les Thermes qu' on vient de nom- mer les veftibules font dans la même fituation que le Panthéon, mais il n'y a que ceux des deux premières qui foyent circulaires, le veiiibuîe des Thermes de Dioclétien ayant la forme d'un quarré long. Après ces confiderations, tout le monde conviendra que puifqu'on manque
abfolument des lumières nécérfaires pour divfiper les ténèbres de l'antiquité, il y aurait de la témérité à vouloir décider une queftion fur la quelle les obfer- vateurs judicieux feront toujours partagés. Je crois cependant qu' il foit très- difficile de prouver que le Panthéon était le veftibule des Thermes. Pour être convaincu de cette difficulté il n'y a qu'à examiner le feul endroit où il était poffible de pratiquer une ouverture pour parler du veftibule aux pièces intérieu- res. Cette ouverture devait nécérfairement correfpondre à la porte, & par con- fequent conduire dans la chambre marquée B, PI. I, qui était, fe- Vhnchs L ^ ^ Chameron, celle où fe baignaient les Athlètes. Or corn- ment fuppofer un fi grand inconvénient dans un Ouvrage dont la vaftité fur- prenante eft accompagnée de tant d'élégance dans la ftru&ure & de tant de régularité dans la diftribution des parties? Ce que j'ai dit jufqu'ici doit fuffire pour mettre au fait ceux qui igno-
rent la raifon de la diverfité des opinions fur cet article, & qui, après en être inftruits, fe garderont bien de précipiter leur jugement.
Paf-
„ de la Tofcane, je m'en vais le faire, quoique je croye y trouver des traces qui
„ me font juger que cet écrit, qu'on veur faire parler pour ancien, n'eft que l'ou- vrage d'un Auteur moderne, qui a voulu donner plus de poids aux inftru£tions qu' „ il offrait aux étrangers fur ce qu'il y a de plus remarquable dans Rome. Voici „ comm'il s'exprime à l'égard du bâtiment dont il s'agit." Enfuite vous trouve- rez le Panthéon Marci Agnppœ, qui eft ancien & un des édifices plus confiderables qui foyent dans Rome, auffibien que le plus complet de tous les autres. Ce fut anciennement un Bain; du côté droit auprès du mur il y avait un grand canal, dont les eaux étaient à Xufage des Baigneurs. Mais le bon Marcus le changea tant foit peu: il y miî devant le beau Portique que l'on voit actuellement, & le fit entrer dans le cercle de fes Thermes; ce qui fervit de régie pour tous les autres bâtimens de ce genre que vous verrez, & ce que vous pourrez remarquer dans les Bains du féroce Dioclérien & du fenfible Antonin .... Vous trouverez fans doute quelqu un qui vous donnera là-defîus des inftruclions différentes, mais ne le croyez pas: ce ne peut être qu'un de ceux qui appellent tour édifice rond un Temple, nom qui étant dévenu gênerai parmi le peuple, jetta plufieurs dans d'étranges mé- prifes. De ce nqmbre font ceux qui ont appelle Temple de Neptune, à Tivoli, dans la Maifon Àdriams, ce qui n'était qu'un Bain, ainfi qu'ils ont fait du Pan- theum Minerua Medtcay qui l'était également. Les canaux de ces Bains font encore actuellement dans ks murs. C'eft pourquoi je foûtiens que Pantheum Jgrippœ était un Bain public, riche, & orné de belles niches, ainfi que les Salles du Palat'wm Cœfarwn &c......« |
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Parlons à prefent à P examen de P aire immenfe que ce bâtiment occupe,
& du parfait arrangement des pièces qui le compofent. Ces pièces font le Ve« ftibule, les Galeries, les Periftyles, les Exedres, les Xyiles, la Lice, les Biblio- thèques Se les Salles pour les affembleés, outre quantité de petites chambres, le tout bâti avec la plus grande fymmetrïe Se dans les meilleures proportions, Se arrangé félon le goût d'une Nation qui voulait raffembler dans un même en- droit Pexércice des doctrines philofophiques, de la gymnaftique médicinale & athlétique, <& les pîaifirs les plus voluptueux. Nous connaifTons fort peu les véritables dénominations de ces différentes pièces, quoique le diligent M.r Cha- meron ait ajouté, dans le Plan, aux nombres de Palladio qu'on voit dans les Elévations, d' autres nombres qui déterminent la grandeur des parties, Se qu5 il ait indiqué par des lettres leur ufage Se leurs noms. On n' a cependant que trop lieu de fuppofer qu'il le foit trompé par fois Se furtout lorfqu' il affirme que la pièce marquée M était le Sudaire, celle qui eft marquée N, le La- conique, & celle qu'on voit indiquée par la lettre O, le Bain chaud, tandis que ces pièces ne font aucunement fermées, Se qu'elles n'ont que quelques colonnes, qui leur fervent d'ornement. Les Elévations étaient ennoblies avec des colonnes de différente grandeur
& de différens Ordres, avec de voûtes magnifiques, des niches, des frontons, des bas-réliefs, Se des ftatues artiftement travaillées. Plufieurs éfcaliers, dont quelques uns droits & d'autres en limace, étaient pratiqués dans les murailles d'une groffeur énorme . V! h* Il J' a* examiné les Ordres qui ornent P extérieur, Se f ai trouvé
que les colonnes Corinthiennes du Panthéon ont de hauteur 40
pieds 3 pouces, celles du Frigidaire, du Laconique, du Tepidaire Se du Bain chaud, auffi Corinthiennes, en ont 10 diamètres & deux cinquièmes3 leur en- tablement eft la cinquième partie de la hauteur, moins un quart. Les colonnes ifoîées de la Lice, marquée S, ont un diamètre de z pieds
Se demi5 10 diamètres & un feptième en forment la hauteurs l'entablement eft un peu moindre que la cinquième partie de cette hauteur. L' Ordre qui environne les deux Periftyles doit être Dorique, à ce que je crois, puifque fes colonnes ont 8 diamètres. Je n'ai pas pu connaître la proportion de P en- tablement, car elle n'eft pas marquée avec les nombres. Les arcades qui feparent les unes des autres les colonnes de la Lice ont
17 pieds Se demi de largeur, &e 33 pieds de hauteur, c'eft à dire le double de la largeur, moins un neuvième. y aurais taché de réconnaître les proportions des Chambres, du Periftyîe
Se du Xyfte, fi on les avait marquées avec les nombres: mais comme elles ne le font pas, & que par confequent on ne peut pas les calculer avec précifion, je n'ai pas ofé me fier à des conjectures. Je tâcherai d'en former d'auffi ju- ftes qu' il me fera poffible lorfque j* en viendrai à la défeription des bâtimens fuivans. Une quantité fi immenfe de matériaux diftribués avec tant de fymétrie
& d'artifice, qui occupaient une aire immenfe, Se qui offraient à une popu-
ja-
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lation fi nombreufe toutes les pièces nécéffaires pour des jeux, des exercices
utiles à la fanté, & des plaifirs, doit fans contredit avoir été un objet d'éton- nement dans tous les tems 5 & d'autant plus qu'on y voyait raflemblé tout ce que F Architecture a de plus fublime avec des ornemens que la richeffe de la matière & la beauté du travail rendaient précieux. Pour que rien ne manquât à la magnificence de fes Thermes, Agrippa
acheta des Cizicenes dix tableaux, qu'il paya fort chers, & il en orna l'in- térieur du bâtiment, où il avait auffi fait placer un grand nombre de flatues travaillées par les artiftes les plus habiles, & entr'autres celle d'Apoxioméne (a), un des plus beaux ouvrages de Lyfippe. Pline Je Naturalise, en parlant de cette flatues dit : difirlngentem fe, quem M. agrippa ante Tbermas fuas d'icavh, mi- re gratum Tibeno principi, qui nequivit temperare fibi in eo, quamquam imperiofus fui inter initia principatus, tranflulitque in cubiculum, alto ibi figno fubflituto. Cum quidem tanta populi \omani contumacia fuit, ut magnis Tbeatri clamoribus reponi Apoxiomenon efflagitaverit, Vrincepfque, quamquam adamatum , repofuerit. Vlin. TSiat. Hift. Lib.XXXiV. Cap. S. Le même Hiftorien rapporte que dans ces Thermes il y avait une quan-
tité de peintures à couleurs émaillées, & de ftucs enduits de marbre : Agrippa certe in Tbermis, quas Ifymce fecit, figuîinum opus encauflo pinxit ; in reliquis albario adornavit.
Vlin. Kat. Hift. Lib.xxxvi. Cap. 2$.
Flaminius Vacca, célèbre Sculpteur Romain, qui vivait vers le milieu du
feizième fiècle, parle de quelques antiques fort élVimés qui faifaient l'ornement extérieur de ces Bains, entr'autres d'un lion de bafalte, d'une urne de por- phyre, & d'une partie du bufte d'Agrippa en bronze (b). Si telle était la magnificence qui éclatait dans ce bâtiment au dehors, quelle haute idée ne doit on pas fe former des décorations qui l'embellifTaient au dedans? |
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TLARCHE L Vlan.
VLAHCHE IL Façade & Coupes.
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A.
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(a) C eft la Statue dont Pline parle fi avantageufement, & qui réprefente un homme
fe frottant avec le ftrigil. „ Difiringentem fe ". (£) Ce même Flaminius Vacca s'exprime ainfi dans les obfervations que Montfaucon a
récueillies dans fon Journal d'Italie: le lion de bafalte & fume de porphyre, qui éta- ient autrefois devant le Portique du Panthéon, y rejierent jufqu au tems de Sixte IV., î'an de T. C. 1471. L'aire qui était devant la Rotonda avait été faite par les ordres d Eu- gène IV tems au quel on trouva un des lions, fume de porphyre, & une partie du bu fie d Agrippa en bronze, auffibkn que le pied d un cheval & les reftes d un char. On peut confeblurer de là que la Statue d Agrippa dans un char de triomphe était placée à une certaine hauteur Jur la façade du Portique, qu on avait mis de chaque côté les lions dont on a parlé ci-de[fus, & que l urne qui contenait fes cendres était au milieu. Vers fan 1583 ces lions furent trcnfportés, par ordre du Pape Sixte V, à la fontaine qu il érigea auprès des Bains de Dioclétien ; f urne refta devant le Portique de la Rotonde, & le rejle des fra^mens fut, félon toute apparence, fondu pour quelques ufages. Montfau- con , Diar. Ital. pag. 204. Chameron pag. 48. Ë
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I
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A. Panthéon.
B. Lieu où les Athlètes fe baignaient.
C. Apodytère.
D. Xyfte.
E. E. Chambres des Athlètes.
F. F. Chambres où l'on faifait îa converfation.
G.G. Galeries à Vufage de ceux qui s'exerçaient dans le Xyfte.
H, H. Periftyles.
I. I. Ephébée & Sphériftère.
K.K. Coniftère & Eléothefe.
L. Frigidaire.
M. Chambre à fuer, ou Tépidaire, qui avait le Laconique d'un côté &
le Bain chaud de l'autre.
N. Laconique » - O. Bain chaud, Q.Q. Appartemens des Officiers qui avaient foin des Bains.
R. Tonftrine.
S. S. Lice, où l'on faifait les exercices quand le tems était beau.
T.T. Bibliothèques,
V.V. Efcaliers qui environnaient les Thermes.
X xx XL J&*. IVX XI* &
DE NERON.
V>ES Bains ont été bâtis par Tordre de Néron, avec la plus grande magni-
ficence, 6î la conftruilion en fut achevée félon la Chronique, d' Eufebe, rap- portée par M.T Chameron, la ixm8 année du régne de cet Empereur. Les Au- teurs les exaltent beaucoup, fk entr'autres Bonavventure Overbeke dit en pro- pres termes: ce qui prouve furtout la magnificence de ces Thermes, c efi les flatues, les colonnes, les bas-ré liefs qù on a d s terré fous leurs débris lorfqu on a mis les fan dé- mens du Valais Giuflinimi\ 4%i e$ bâti fur une bonne partie de leur aire, KJ1 dans le quel on conferve ces antiques ( a ), Martial ( Ljv, VIL Epigr, 34. ) dit.,., „ Quid ISLerone pejus? Quid Tbermis melius JSLeronianis ? La divifion du Plan, dont la forme eft un quarré long approchant de îa
proportion de 3 à 4 {b)s eft extrêmement belle. (<?) Des refies de fancienne Rame* Ouvrage pofthume <k Bonavventure Overbeke, Pein-
tre & Citoyen d'Amfterdam, traduit &c Londres 1739. (I>) L'aire de ce bâtiment eft environ 4585 perches quarrées; chaque perche eft com-
potes de 36 pieds Vicemins. |
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Les différentes énumerations, qui marquent la largeur & la longueur de
quelques parties de ce Plan, ne font pas conformes à celles des EleVations. On trouve auffi des altérations en mefurant ces parties avec l'échelle des pieds, in- rrt} 1 rTT ferée dans la IIImc Planche, qui réprefente le Plan5 c'eft pourquoi je n ai pas pu indiquer avec precifion quelles proportions on y a obfervéess car, je le répète, quoiqu'on ait deifiné dans la Planche fufdite l'é- chelle des pieds, il m'a été impoffible de connaître au jufte la longueur & la largeur refpe&ive des parties dont il s'agit. Pour donner un exemple, on a marqué les deux veftibules H comme ayant
118 pieds de longueur & 54 de largeur; & lorfque je les ai mefurés avec Y échelle, j'ai trouvé que la première n'était que de 103 pieds, & la féconde de 48. J'ai cependant obfervé que quelques unes entre les chambres ont par ap-
proximation une proportion harmonique; p. e. deux de celles qu'on a marque Q, aux quelles on donne 37 pieds d'un côté & 59 ~ de l'autre, ont la pro- portion de 3 à 5 , proportion qui eft auffi celle des chambres marquées S. Deux autres de celles qui font marquées Q, favoir les plus grandes, ont une proportion de 3 à 4. Les mefures du Plan ne m'ont donc mis que peu au fait, faute de nom-
bres, ou parcequ'on trouve dans eux des altérations, auffibien que par le défaut des deflèîns, dans les quels l'échelle des pieds ne correfpond pas à la grandeur réelle, ou celle-ci n' efl pas d'accord avec l'échelle. Je tâcherai de vérifier quelques mefures des Elévations, afin de faciliter la connaiffance de ce bâti- ment à ceux qui étudient Y Architecture. P , Pour commencer, les colonnes de l'entrée ont 10 diamètres de hauteur, mais je n'ai pas pu m'affurer fi elles étaient Corinthien-
nes ou Compofites. Celles de la Façade, qui font devant les pièces marquées Q, ont auffi 10 diamètres; leur entablement eft un peu moindre du cinquiè-
me de la colonne. L'Ordre qui environne les deux Periftyles a les colonnes de 10 diamètres;
leur entablement correfpond à la cinquième partie; les portiques ont une hau- teur de deux largeurs & deux feptièmes. Les deux veftibules H ont autant de hauteur que de largeur; pour les deux veftibules F, que j'appellerais vo- lontiers des portiques ou des galeries, leur hauteur approche de la moyenne proportionnelle harmonique; les arcades en font hautes de deux largeurs, moins un fixième. Voila tout ce que j'ai pu obferver dans ce bâtiment fuperbe, dont l'ex-
cellente diftribution intérieure réveillera aifément des idées magnifiques à ceux qui (auront l'adapter aux ufages prefens. TLAKCHE III. Vlan.
TLAKCHE IF. Façade Ù Coupes. |
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A.
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A. Pifcine, ou réfervoir d'eau »
B.B. Periftyîes.
OC. Deux Sphériftères.
D.D. Appartemens où l'on fe baignait.
E..E.E. Eléothefes, Apodytéres, & Luttons. M.1 Chameron fuppofe que ces:
deux appartemens, où Ton fe baignait, étaient deftinés aux Séna- teurs , & aux Chevaliers. F. F. Deux Veftibules.
G.G. Deux Chambres en demi-cercle, où Ton mettait les habits de ceux qui
entraient dans la Pifcine. H.H. Deux Veftibules fpacieux par où l'on partait pour aller voir les Lut-
teurs s'exercer dans le Xyfte, Il y avait encore là une entrée qui conduifait aux Bains» I. Xyfte.
K.K.- Chambres, contigues au Xyfte, dans les quelles celui qui préfidait aux
exercices appaifait les différends qui s'élevaient parmi les Luttueurs. L. L. Appartemens de ceux qui avaient foin des Bains.
M.M. Chambres à l'ufage des Lutteurs.
N. Apodytère.
O. O. Deux Eléothefes près de Y Hypocaufte.
P. P. Efcaliers qui conduifaient à l'entrée de 1*Hypocaufte, dont on voyait
le fourneau, dans le dernier fiècle, près de Y Eglife de St. Euftache. Q, Q. Principaux appartemens où T on fe baignait. Ces Salles, qui étaient fi-
tuées au-defîus de Y Hypocaufte, étaient très chaudes, & fréquentées par toutes fortes de perfonnes, excepté celles du premier ordre, qui fe baignaient dans les Chambres marquées D.D* R. Bains à l'ufage des Lutteurs.
S. S. Chambres où fe retiraient ceux qui fortaient du bain,
T. Coniftère.
V. V. Veftibules.
^W,V* Bibliothèques,
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THERMES
DE VESPASIE
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i Alladîo donne le nom de Vefpafiens aux Bains que j' ai deflînés dans les
Planches V. VI, mais M.r Chameron les appelle Bains de Domitien & de Trajan (a), fuivant F autorité refpeétable de quelques anciens Ecrivains, qui attribuent le commencement de cet édifice au premier & la fin au fécond de ces Empereurs ( b ). Ces Bains ne font pas du dernier magnifique, mais ils ne manquent pas des parties principales, qui font le Xyfte, les Exédres, les Bains pour les Lutteurs, les Periftyles, &c. Les Thermes en queftion étaient bâties fur le penchant d'une
montagne, & c'eft peut-être pour cela que leur Plan eft pyrami-
dal , forme, à ce qu' il me femble, fort convenable à la fituation. L'irrégula- rité de l'aire a obligé l'Architecte à former les Exédres H & les deux cham- bres pour les Bains G avec l'un des cotés d'une portion de cercle, afin de ca- cher cette irrégularité choquante qui était un effet néceffaire de la fituation (^). rpf-L T/j Quelques fenêtres que F on voit dans les Elévations m' ont fait fuppofer que ce bâtiment avait un fécond étage * Je crois auf-
fi que fous le premier il y avait d'autres pièces à l'ufage des Thermes, aux quelles conduifaient les divers éfcaliers indiqués dans la Planche V. 11 eft à propos de remarquer que les Periftyles ne font point ornés avec
des colonnes, mais entourés d'arches, dont la proportion eft deux largeurs & an dixième. Les pilaftres qui les foûtiennent ont de largeur prefque deux cin- quièmes de leur ouverture. Ce bâtiment, ainfi que je l'ai obfervé ci-deffus, ne prefente pas une ma-
gni-
(<*) Ces Thermes étaient près de St. Martin de la montagne. (V. les Antiquités de Ro-
me, par André Fulvio.) (b) Du tems du deuxième Synode Romain, fous le Pontificat de Silveftre, on a écrit,
l'an de Chrift 320 : Vénérant omnes Presbyteri ttrbis Romœ, & Diaconi omnes 284. in- tra Tbermas Domitianas, quœ nttnc Trajanœ • & federunt in fede fua in eodem loco. (c) J'ai été chargé de faire le deflein d' un bâtiment que l'on voulait élever près du
nouveau Théâtre qu'on vient d'ériger à Vicence. La forme de Faire deftinée pour cela était une ferai-pyramide, dont la bafe avait 42 pieds de large, & le fommef, 12. Gêné par ces bornes, que je ne pouvais pas parler, j'ai crû que je ne pouvais mieux faire que de conftruire au milieu une Salle, dont l'un des côtés fût prefqu' en demi cercle. Cet expédient, entr'autres que j'ai été obligé d'employer, m'a donné une Salle d'une étendue convenable, & dont la forme ne déplaît point à 1* oeil» au lieu que fi je n'avais pas pris ce parti, il eft évident qu'elle aurait été petite & monftrueufe. Ma conduite cependant n'obtint pas une approbation gené- -„î „ _____« 1 r \ 1 _____-__-._____l>/i 1 •. n _ 1 «mi /"_>._________ \
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gnificence furprenante, maïs on y admire cette élégante {implicite & cette di-
ftributioo ingénieufe dont les gens de Fart connaiffent tout le prix (a)* TLAKCUE V. Vlan.
TLAKCHB VL façade &-Coupe* A. A. Périftyîes.
B. Xyfte.
C. Q Chambres à Y ufage des Lutteurs.
E. Apodytère,
F. F. Efcaliers, par où Ton montait aux autres appartenons & Ton dépen-
dait à la bouche du fourneau.
G. G. Appartemeas où l'on prenait le Bain.
H. H* Exédres, L L Efcaliers, par où Ton montait à une Gallerie qui était au haut du Pé-
riftyle, & où étaient, félon toute probabilité, les autres chambres nécerlaîres aux Bains . K. Endroit où Y on falfaît chauffer Y eau .
L. Grand éfcalier, qui conduifait aux Bains.
M. M, Bains pour les Lutteurs.
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Eft F opinion de plufieurs que Titus ait entrepris la confttucTion d' un
Amphithéâtre propre aux Spectacles & des Thermes dont il s'agit ( b ), afin de procurer des diffractions au peuple Romain, que la première & récente érup- tion du Vefuve, aulfibien qu'un incendie qui avait détruit plufieurs des princi- paux batimens de Rome, avait plongé dans la trifteffe & dans la terreur. Sué- tone dit, dans la Vie de Titus, que ces deux grands édifices ont été élevés fort vite (c), Sç Martial, ou celui qui a écrit le Livre des Spectacles qu'on attri- bue à Martial, affure que ces Thermes ont été bâties precifément fur les rui- nes des batimens que les incendies allumés par Néron avaient engloutis (d). Il fe peut qu' on ait voulu cacher par là les reftes épouvantables des malheurs paiTés, & diifiper les craintes d'un peuple extrêmement fuperftitieux. ' JLj
(d) ïî ne faut pas oublier que les nombres ip h 22, qui indiquent la grandeur de la
Cour, fe rapportent à des perches, dont chacune eft 6 pieds Vicentins.
(&) Ces Thermes étaient près de i'Eglife de St. Pierre en Vincule. (ç ) Amph'ttheatYQ dedicato, Thermifqne jtfoçta céleri ter extrutlis 5 munus edidh apparaîifjirnum^ lavgilfiwmmqM» Suetonius in Tito, Cap. 7.
(«I ) Hic, ubi miramur -velocia mimera Therma$y 4bjiukrat mi fort s teiïd faperbus ager. De Spectaculis Epigr.z.
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-,, . rrrl L'aire immenfe de ces Bains nous offre un trophée de la ma-
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incence Romaine, autiibien que 1 arrangement le plus élégant &
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le plus varie dans les pièces deftinées aux différens ufages pour les quels on les
avait ériges. Ce bâtiment renferme des Temples, des Périftyles, des Exédres, un Théâtre, des Bibliothèques, des Bains on ne peut pas plus comodes, enfin tout ce qui peut contribuer à la magnificence, aux comodkés & aux délices. Je me fuis plaint, dans la dèfcription des autres Thermes, de ce que Y
échelle des pieds ne correfpondait point aux nombres qui indiquent les dimen- llons, & je me fuis flatte qu' en pourfuivant mes obfèrvations fur les autres, je n'aurais pas trouve le même inconvénient; mais je me fuis trompé, puifque fi dans les Bains de Titus il y a des pièces dont les nombres font entière- ment d'accord avec l'échelle, il y en a aufli qui prefentent Foppofition la plus marquée. J' ai même trouvé que quelques unes de ces pièces font mefu- rées avec le pied, & d'autres avec la perche. En voici la preuve. La lar- geur de la Cour, indiquée fur les côtés du bâtiment, eft. marquée 25 75 ce nombre fe rapporte à des perches, qui forment 153 pieds. Dans les deux Pé- riftyles E, dont la longueur, en y comprennant les deux Portiques, eft mar- quée 24, ce font auffi des perches, qui forment 144 pieds, & ces pieds cor- refpondent à l'échelle3 mais leurs largeurs, qu'on donne pour être de 131 pieds, ne font pas conformes au deflein. Suppofe que ces Périftyles foient proportionnés, leurs largeurs font ~ des longueurs, qui devraient être environ 82 pieds, quoiqu'on leur en ait attribué 131. Au contraire le Xyfte H & le Bain chaud pour les Lutteurs, marqué V, font exactement conformes à Y échelle des pieds. Le nombre étonnant des colonnes, qui étaient prefque 400, marque affez
quelle étendue avait ce bâtiment, & combien fes ornemens étaient magnifiques. Tlancbe VIII ^es co^onnes ^ embelliffent le Bain des Lutteurs en dehors
ont 10 diamètres de haut 5 celles qui font devant les chambres marquées M, dont le diamètre eft 2 pieds trois quarts, ont auiîi une propor- tion de 10 diamètres. Les colonnes des Périftyles en ont neuf, ce qui prouve que leur Ordre devait être Ionique. Dans les entablemens il n'y a point de nombres, c' eft pourquoi je n'en ai pas pu déterminer les proportions. Les deux Temples ronds ont de hauteur, par aproximation, une largeur & un quint, ou, fi l'on veut, ils approchent à peu près de la proportion de 5 à 6. Ces Thermes étaient enrichies de plufieurs niches & ftatues; il y avait entr'autres celle de Laocoon avec fes deux enfans, en marbre, dont Pline fait mention en parlant des chofes dignes d'attentions ce Naturalifte dit qu'il y avait dans le Palais une ftatue qui mentait la ptéference fur toutes les pein- tures & les fculptures qu'on connahfait, à la quelle avaient travaillé enfemble & d'accord les trois fameux Sculpteuts Agefander, Polidore, & Artémidore de Rhodes, & qui fe trouve au Vatican, dans l'endroit qu'on appelle Belvédère (a). (a) Les Antiquités de Rome, par André Fuîvio, Romain. Venife, chez Jérôme Francini 1588.
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X H X
TLAKCHE VIL Vlan.
TLJUCHE VllL façade & Coupe*
A. Pifcine •
B. B. Portiques, où Ton fe promenait,
CD. Temples. E. E. Periftyles .
F. F, Endroits où l'on mettait les habits de ceux qui prenaient le bain.
G.G. Chambres à l'ufage des Lutteurs, H. Xyfte.
I. L Qncluaires, K. Apodytère. L. L. Paffages qui conduiraient à Y Hypocaufte •
M.M.Chambres à fe baigner, N.N. Exédres des Philofophes. O. Théâtre. P. P. Efcaliers fur le penchant du Mont Efquilin.
Q. Lice, R. R. Bains à Y ufage de ceux qui ne s'exerçaient pas dans le Xyfte.
S. S. Ecoles & Bibliothèques. T. T. Conûtères, V. V. Spheriftères. V, Bain pour les Lutteurs. X.X. Appartemens de ceux qui avaient foin des Bains.
Y. Y. Efcaliers, qui conduifaient en haut. Z. Z. Efcaliers, qui conduifaient dans les chambres foûterraines, dans les quel-
les on fe baignait. THERMES
D'ANTONIN CARACALLAO).
A_^ES Thermes d'Antonin Caracalla f différentes des autres pour la ftru&ure,
les furpavTaient toutes en beauté, en étendue, en magnificence. On les appel- lait Antoniniennes, Elles furent achevées la quatrième année du règne de cet Empereur, c?eft à dire la 217 de l'ère Chrétienne (£). Ces Thermes, fé- lon Lampridius, n'avaient pas de Portiques5 Alexandre Sevére les y a ajoutés dans la fuite (<•)•
Rien
(<*) Au pied du mont Aventin on voit les immenfes débris des Thermes de Caracalla,
qui anciennement étaient un des plus beaux & des plus vaftes édifices de Rome. La ville de Rome, ou Dêfcription abrégée de cette fuperhe 'ville, ec. ec. Rome, 177p. (£) Eufebe, comme Chameron le rapporte, pag.60, dit: Antonhws Caracalla Romœ Tber*
mas fuo nomme $dijicavh, A. D. 217. rogni 4.' (?) Mlim Lampridius in Heliogabalo*
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Rien de plus magnifique que cet édifice, rien de plus élégant que le goût
avec le quel fes Architecte l'ont bâti. Quelques unes de fes parties étaient conftruites de façon que les Artiftes des fiècles poftérieurs, quoique d'un mé- rite diftingué dans le Mechaniques, ont cru qu'il était impoiîibîe de les imi- ter. Elius Spartien, en parlant d'Antonin Caracalla & de fes Thermes, dit, dans la vie de ce Prince, chap. 9. l^eliquit Tbermas nomini fui eximias, quarum cellam foîiarem Arcbitefli negant poffe ulla imitatione, qua faHa e(î, fieri -s nam ex are, vel cupro cancelli fuperpofîti ejfe dicuntur > quibus concameratio tôt a cancre dita eft ; (y tantum eft fpatii, ut idipfum péri negent potuijfe doEii Mecbanicï. Pour fe former une idée jufte de ce fuperbe édifice, il fuffit d'
examiner les defîeins que Palladio en a tiré, & qui nous réprefen-
tent fidellement fon étendue, fa magnificence, & la beauté de fes diftributions.
Sebaftien Serlius nous a auïTi donné le Plan de ces Thermes, avec des
altérations dans la forme de quelques parties 3 ce n' eft cependant que peu de chofe, & fon deffein ne diffère pas beaucoup de ceux de notre Archite&e. Entre toutes les Thermes qu il y a dans T^ome, dit-il, les Antoniniennes me parafent être le meilleures ; (y quoique celles de Dioctétien [oient plus vaftes, je trouve que cel- les-ci font mieux décorées (y que toutes leurs parties font plus parfaitement arrangées, par rapport les unes aux autres, que le refte des Bains (a). Je crois qu'il eft inutile de répéter les noms de toutes les parties qui corn-
pofent Fenfemble de ce bâtiment infigne, d'autant plus que cela pourrait en- nuyer les Le&eurs, dont chacun doit les réconnaître en lifant l'explication donné cldeflbus, félon l'intelligence de M.r Chameron. On pourra juger fi ces pièces font difpofées félon la coutume des anciens5 & au cas qu'on n'y trouve pas arTez de lumières, comme j'avoue qu'il m'en manque beaucoup, le bon fens pourra fuppléer à ce défaut, pour qu'on fâche à quoi s'en tenir. Vlanche X ^e va*s donner une idée des proportions de ce bâtiment. La Rotonde, marquée A, qui devait être le Veflibule, a autant de
hauteur que de diamètre, & prefqu'un tiers davantage (£). Les deux Tépi- daires O O, en calculant les diamètres de leur forme elyptique, ont une hau- teur proportionnelle harmonique. Celle des deux chambres pour les Bains chauds, marquées N N, eft un quart plus que la largeur. Le Xyfte eft long de deux largeurs & un peu plus d' un tiers 5 il eft orné de colonnes, dont la hauteur eft 10 diamètres & le diamètre quatre pieds. La proportion de l'en- tablement eft entre la quatrième & la cinquième partie de la hauteur de ces mêmes colonnes. Les deux Périftyles n'ont les Portiques que de trois côtés, ce dont on ne voyait que peu d'exemples. Les colonnes de ces Périftyles ont de
(a) Sebaftien Serlius, Liv. 3.°, où il parle des antiquités de Rome. Veniie, chez Mar-
coîini 1554. (h) Dans la grofteur des murs il y a des vuîdes, ainfi qu'on le voir dans le Plan; peut-
être les y a-r-on laitTés dans la vue' d'épargner une portion de matériaux , ou bien pour empêcher les vents foûterrains d'endommager le bâtiment. Dans le Panthéon de Rome on en a fait autant, & il paraît que c'eft dans la même vue. G
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de hauteur 2$ pieds fur dix diamètres5 l'entablement eft haut d'une cinquiè-
me partie, & les entrecolonnemens ont deux diamètres & cinq fixièmes. L'aire qu' occupent ces Thermes eft d'environ 31955 perches Vicentînes
quarréesj les différentes parties en font de îa plus grande élégance & arrangées pe îa manière la plus commode pour les ufages aux quels elles étaient defti- nées. C'eft dommage que de tant d'ornemens qui embellirTaient ce furprenant édifice il ne nous en foit refté une portion qui pût attefter à notre fiècle îa richefle & le luxe de ces tems-là. U on voit même à prefenter des murailles très-hautes, avec des voûtes & des paves à carreaux blancs & noirs, auffibien que les veftiges de quelques canaux, de grandes chambres de différente ftru- dure, &, dans quelques endroits, des fortes profondes d'eaux qui y font reftées après la ruine de Facqueduc de la voye Appyenne. Ce qui réellement afflige Pobfervateur, c'eft que ces vaftes reftes menacent une totale ruine. TLAKCHE IX. Vlan.
VLAKCHE X. Vaçade (y Coups.
A. Rotonde.
B. Apodytère.
C. Xyfte.
D. Pifcine .
E. E. Veftibules, du côté de la Pifcine, qui fervaient aux Spectateurs, & où
l'on mettait les habits de ceux qui fe baignaient.
F. F. Veftibules, à l'entrée des Thermes: Les Bibliothèques étaient de cha-
que côté,
G. G. Chambres dans les quelles les Lutteurs fe préparaient aux exercices de
la Lutte, & éfcaliers par où l'on montait au fécond étage.
H. H. Périftyles, qui avaient au milieu une pifcine, dans îa quelle on fe bai-
gnait (*). Il paraît, dit un Ecrivain, par les ruines, que ces Porti- ques avaient été ornés de bas-réliefs de marbre, qui les entouraient, & qui étaient attachés au mur avec des crampons de bronze. On voyait encore, il n'y a pas longtems, dans cet endroit, un fragment qui réprefentait deux Gladiateurs, & qui appartenait dernièrement à feu Monfeigneur le Cardinal Albani. I. I. Ephébées, ou lieux d'exercice.
K. K. Eléothefes.
L. L. Veftibules, au delïus des quels il y avait une chambre pavée à îa
mofaïque, M.M. Laconiques*
N.N.
(*) Le célèbre Piranefi prétend qu'au centre du périftyîe il y eut deux fontaines, dont
il dit avoir vu les reftes. |
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N. N. Bains chauds.
O. O. Tépidaires.
P. P. Frigidaires.
Q. Q. Lieux à Pufage des Spectateurs & des Lutteurs.
R. R. Exédres des Philofophes.
S. Lieu d'exercice.
T. T. Endroits où Ton faifaït chauffer l'eau.
U. U. Cellules où l'on fe baignait. Il refte encore, dans celle qui eft défi-
gnée par l'aftérifque, un Bain, dans le quel il y a de l'eau. W.yP. Chambres qui étaient deftinées à la converfation.
Y. Y. Coniftères.
Z. Z. Lieux à l'écart qui fervaient d'ornement, & dans les quels les Specta-
teurs pouvaient fe tenir pour voir. i. Théâtre, fur le quel les Spectateurs pouvaient voir les exercices en
plein air. 2. Appartenons de deux étages, à l'ufage de ceux qui avaient foin des Bains.
3. Exédres, où l'on enfeignait la Gymnaftique.
4. 4. Chambres à l'ufage de ceux qui faifaient les exercices.
5. 5. Veftibules qui conduifaient aux Académies.
6. 6. Temples.
7. 7. Académies.
8. 8. Portiques, où les Directeurs des exercices fe promenaient fans être expo-
fés au bruit des Paleftres,
9. 9. Bains couverts, à l'ufage de ceux qui ne jugeaient pas à propos de fai-
re l'exercice dans le Xyfte.
10.10. Efcal iers qui conduifaient en haut. 11. u. Endroits où, félon M.r Chameron, il y avait des cfcaliers par les quels on montait à la Paleftre.
12.12. Efcaliers qui conduifaient aux cellules foûterraines où l'on fe baignait.
13.13. Réceptacle d'eau .
THERMES
DE DIOCLETIEN.
J—iES Thermes de Dioctétien font fameufes par leur magnificence 3 il en refte
des veftiges qui, malgré le tems & la barbarie, témoignent évidemment même aujordhuy ]a grandeur de Rome, & le goût fomptueux de fes Empereurs. Selon Eufebe, ces Thermes ont été conftruites l'an de Jéfus Chrift 302 (a).
Un Antiquaire Romain prétend qu'elles ont été commencées par les Empereurs anciens, que Confiance & Maximien en ont dans la fuite fait la dédicace, fous
(<?) Chameron, pag. 64,
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X 28
fous îe nom de Dioclétien, <&: qu'ils ont achevé & perfectionné F ouvrage. Il
dit aurïi que cet inexorable Empereur a employé, pendant plufieurs années, pour les bâtir, g Soldats Chrétiens (a). Ce nombre n'eft point étonnant, car il s'agïiîait d'un édifice extrêmement vafte & regorgeant d'ornemens, où il y avait un grand nombre d'habitations^ avec des voûtes très-hautes, des colon- nes d'une grandeur furprenante, plufieurs (latues d'Empereurs, des citernes foû- terraines, enfin tout ce que peuvent inventer la magnificence, le luxe & la volupté « Combien les obfervations que Palladio a été à même de faire, il y a deux
fiècles, fur ces vaftes reftes, ne nous auraient-elles été utiles? Mais il ne s'eft point foucié de les écrire & de les joindre aux deffeins qu* il nous a laiffés, ou bien elles ont été égarées. p, i yj V aire que ce bâtiment occupe eft d'une étendue fi étonnan-
te , que de nos jours il n' y en a prefque point d' exemples, à
moins qu'on ne veuille la comparer à celle des ferails des Empereurs d'Orient. L'arrangement des différentes parties qui compofent ces Bains, fayoir les
Périftyles, les Exédres, les Bibliothèques, le Théâtre, les Chambres, les Tem- ples, les Portiques & les Galleries (b), eft on ne peut pas plus régulier, & la plus grande variété y brille en même tems. En examinant le rapport qu'il y a entre la largeur, la longueur & la hauteur de quelques parties, f ai trou- vé que le Bain des Lutteurs A eft de deux largeurs & -, & fa hauteur d'une largeur & ~. La proportion entre la longueur & la largeur des deux Cham- bres L & des deux M eft de 3 à 4. Il faut remarquer que dans les hauteurs on n'a employé aucune des trois moyennes dont Palladio s' eft fervi dans la fuite : car ces hauteurs approchent beaucoup des longueurs, Les deux Péri- ftyles f, marqués par des, nombres, font moindres de deux largeurs, mais dans le deûein, méfuré - avec F échelle, on a augmenté leur longueur de neuf pieds. La nef principale du Xyfte C eft longue de deux largeurs & environ ~. Sa hauteur approche de la moyenne proportionnelle harmonique. La Ion- > gueur
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(j) Les antiquités de Rome, par André Fulvio, Antiquaire Romain. Venifc, 1588.
(è) Ces Thermes ont été publiées par Sebaftien Serlms , dont les defleins différent en
quelque chofe de ceux de Palladio. Serlius les a inférés dans le IIlme Livre des an- tiquités de Rome, &, dans les remarques qu'il y a ajouté, il déclare qu'il n'a pas été content de l'harmonie entre les parties* ni de l'enfemble, & qu'on ne peut pas nier qu'on y trouve des difïbnances. Il voudrait, entr autres chofes, que le corps du milieu du bâtiment fut placé au milieu de l'enceinte des Thermes, afin que la largeur des cours qui 1' environnent fut égale tout autour. II obferve auffi que le lieu 011 fe baignaient les Athlètes, marqué A, eft trop adoflé au Théâtre, c'eft pourquoi il ne refte pas entre deux cet cfpace qu'on appelle profcenwm dans les vé- ritables Théâtres. La critique ferait des plus juftes fi ce Bain avait été réellement auffi proche du Théâtre qu' il 1* a tracé lui même; mais ce n'eft point ainfi qu'eft - le deffeïn du Plan de Palladio, ni celui de M.r Chameron, qui a voulu en vérifier les méfures & indiquer les altérations. Dans le Plan de notre ^Architecle il y a3 entre îe Théâtre ôc le Baîn3 une diftance de prefque 170 pieds vicentins* |
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X 29 )(
gueur des deux Bibliothèques Q eft une largeur & y-, ce qui fait une propor-
tion de 3 à $ (a). V) ? XII *"e diamètre des principales colonnes extérieures du Bain eft
de quatre pieds & demi5 leur hauteur eft 41 pieds & demi, ce
qui fait neuf diamètres & ~. L' entablement furpafle de deux pouces la cin- quième partie des colonnes. Les autres colonnes extérieures des chambres L M N O ont une hauteur
de neuf diamètres. Celles de Y Ordre principal, qui orne le Xyfte, font de 41 pieds5 leur diamètre eft de quatre pieds & demi. Les Exédres des Philofophes, marquées X, ont autant de hauteur que
de diamètre. Celle des Temples P eft un diamètre & £-. VI h XTJI J' a* trouve' ^ans k ^cueil du Comte de Burlingthon une
Planche en perfpe&ive, qui re'prefente la moitié des parties inté-
rieures de ces Thermes, c' eft à dire du Xyfte C, d'une des Chambres V, d'une des Chambres T, un côté d'un des Periftyles W & un des Ephébées I. Palladio a deftiné cette Planche, à ce que je fuppofe, pour mettre les parties de dedans dans un point de vue plus avantageux, & pour faire remarquer la forme de leurs voûtes. Je l'ai fait graver telle que Palladio l'avait deflînée, c'eft à dire pittorefquement, pour ne rien changer à un ouvrage fi précieux. Haminius Vacca, en rapportant ce qu'a dit Montfaucon dans le Diaire
d'Italie, pag. 207, au fujet des magnifiques ornemens de ces Thermes, dit : je me fouviens qù une certaine perfonne, en creufant derrière les Bains de Dioctétien, arriva a un endroit qui et ait entre deux murailles, ou elle eut de la peine à entrer, (j1 y trouva dixbuit bufles de Vbilofopbes. Ces bufies de Tbilofopbes, continue Montfaucon, fervaient fans doute à orner
une partie des Bains. Dans des Tbermes d* une auffî grande étendue que celles-ci il y avait non feulement des Salles pour fe baigner, mais aujji des V or tique s, des Théâ- tres , (j1 des lieux defiinés a / éducation de la jeunejje. Ces Tbermes renfermaient par- ticulièrement la Bibliotbéque Ulpienne, qu on y avait transportée de la place de Tra- jan\... Ghameron, Chap. 8. pag. 66. VLARCHE XI)\ Vlan.
VLAKCBE XII. façade & Coupes. VLAKCHE XIH. Autre Coupe en perfpeclive. |
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A.
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& aux voleurs, ce qui ne me paraît pas vraifemblable.
H
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I
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X 3o)(
A. Bain des Athlètes.
B. Apodytère.
C. Xyfte, avec le bord a a &c. qui l'environne.
D. Parvis, dans le quel il y avait une Pifcine.
E. E. Veftibules.
F. F, Salles, où s'affemblaient ceux qui préfidaient aux jeux, pour diftribuer
les prix,
G. G» Bains froids, à l'ufage de ceux qui ne voulaient pas faire leurs exer-
cices dans le Xyfte,
H. H. Coniftères. 1. I. Ephébées.
K. K. Eléothefes. L, L. Frigidaires. M. M. Tépidaires. N. N. Bains chauds. O. O, Laconique, P. P. Il paraît que c'étaient des Temples.
Q. Q. Bibliothèques Grecques &. Latines.
R. R. Veftibules des Salles dont on a fait mention çi-deffus.
S. S. Entrées derrière le Théâtre.
T. T. Chambres fpacieufes & magnifiques, d'où 1* on pouvait voir les exerci-
ces que Ton faifait dans le Xyfte, fans être incommodés par ceux qui les faifaient. V. V. Chambres à F ufage des Athlètes.
W.W. Périftylesj qui avaient chacun une pifcine au milieu.
X. X. Exédres des Philofophes.
Y. Y. Bains pour les Philofophes, loin du bruit du Xyfte.
Z. Z. Apodytéres & Eléothefes contigus à ces mêmes Bains,
i. i. Appartenons de ceux qui avaient foin des Bains.
2. 2. Ecoles,
3. 3. Chambres à l'ufage de ceux qui s'exerçaient en plein air.
4. 4. Lieux d' exercice .
5. 5. Théâtre.
6* 6. Ëfcaîiers qui conduifaient en haut»
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THER'
y »
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X 3i X
THERMES
CONSTANTIN
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I.......J
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Thermes de Conftantïn le Grand font, félon toute apparence, les der-
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niers Bains qu'on a bâti à Rome. Il n'y a que peu d' Auteurs qui en par-
lent. Auréîe Vi&or dit qu' ils étaient dans le fixième quartier; & Ammien Marceîlin, en parlant de la maifon d'un certain Lampridius, dit qu'elle était fituée près des Thermes de Conftantin (a). M.T Chameron aflure qu' au commencement du dernier fiècle on voyait
de confiderables relies de ces Bains ( b ) ; ce qui fait fuppofer avec raifon que du tems de Palladio il en e'xiftait plufieurs parties, d' après les quelles il doit avoir tracé les deffeins que Je donne dans les Planches XIV & XV. Je trouve le plan de ce bâtiment d'une ftrudture élégante,
quoique différente de celle des autres Bains. Il y a une Place femi-circulaire, entourée d'arcades dont je ne vois pas quel pouvait être l'ufage. Ces arcades font hautes d'une largeur & prefque deux tiers; le plein qui eft entre deux furpaffe la moitié de leur ouverture. A cette Place correfpond la Pifcine H, qui eft flanquée des deux Portiques K K ; c' eft dans ceux-ci, fé- lon M.r Chameron 5 qu' on mettait les habits des gens qui allaient fe baigner dans la Pifcine. Les Exédres des Philofophes, marquées D D, font différen- tes, pour la forme, des Exédres des autres Bains, qui étaient femi-circulaires, tandis que celles-ci font un quarré long, de deux largeurs. Le Xyfte G eft d'une figure que nous appelions Croix de Malthe, couvert de voûtes à croi- fette & orné de colonnes de différente grandeur, qui ne fervent que pour Pem- belliifement. Les plus grandes font hautes de dix diamètres, & les moin- dres, de neuf; apparemment qu'elles étaient d'Ordre Ionique. La hauteur du corps du milieu approche de la moyenne harmonique. Aux bouts du Xyfte il y avait les Salles, dont la longueur était de deux largeurs ; elles étaient de- ftinées pour les Spe&ateurs qui s' y rendaient pour voir les jeux. M.r Cha- meron prétend qu' elles fermaient auffi de Bibliothèques, quoiqu' elles correfpon- diffent aux chambres O des Lutteurs. La Rotonde B a, de hauteur, un diamètre & un quart. Les
colonnes qui ornent une des Façades font hautes de dix diamè- tres & prefque la cinquième partie 5 ce font celles de la Rotonde & des pièces marquées E E F.
Je
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( a ) Domum ejus prope Confiant in'ianum La-vacmm injeBh facibus mcenànant.
(£) Il y avoir encore, au commencement du dernier fiècle, des reiles confiderables de
ces Bains fur le côté feptentrionaî du Mont Efquilin; mais on les détruifit pour
faire place au palais & aux jardins de Bentivoglio.
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X 32 X
Je n'ai pu déterminer les proportions des autres parties, car quelques unes
font marquées avec des nombres, & pour d'autres il eft nécefTaire d' employer l'échelle des pieds, qui ne correfpond prefque jamais à ces nombres: défaut que j'ai remarqué dans tous les defleins de ces Thermes. VLAKCHE XIV. Vlan.
VLAKCHE XV. Façade Ù Coupes. A. Théâtre.
B. Rotonde fpacieufe, où étaient les Bains des Lutteurs.
C. Apodytère.
D. D. Exédres des Philofophes.
E. E. Tépidaire, Galidaire & Laconique.
F. Frigidaire.
G. Xyfte, avec les bords I I &c. qui l'environnaient.
H. H. Parvis & Pifcine. K. K. Portiques, où ceux qui fe baignaient dans la Pifcine mettaient leurs
habits. L. L. Lieux ouverts, qui donnaient du jour aux différens Appartemens.
M. M. &c. Coniftère & Eléothefe.
N. N. Salles, où les Spectateurs pouvaient voir fans difficulté ceux qui s'exer-
çaient dans le Xyfte. Elles fervaient aufli de Bibliothèques, O. O. Chambres deftinées pour les Lutteurs,
P, P. Chambres à F ufage de ceux qui avaient foin des Bains,
Q. Q. Bains froids, à l'ufage de ceux qui ne s'exerçaient point dans le Xyfte.
R. R. &c. Chambres, où fe retiraient ceux qui avaient fait les exercices en
plein air. |
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QUELQUES AUTRES DESSEINS DE PALLADIO,
APPARTENANT AUX THERMES,
VJ^Utre les Plans & les Elévations gravées dans les Planches précédentes,
vi l XVI *'al trouv^' ^ans l'ouvrage publié par le Comte de Burlingthon, deux autres Delfeins, dont l'un eft récopié dans la Planche XVI5
c'eft à mon avis une portion du Plan des Thermes Vefpafiennes, defliné plus en grand, & avec quelques altérations, f/jj Dans le même Ouvrage on trouve deux autres portions de
Plans, que j'ai inférées dans la Planche XVII. Ils me paraiffent
appartenir à des Bains moins vaftes & moins magnifiques, dont Palladio n' a
pu vraifemblablement réconnaître au jufte & entièrement la forme.
Dans
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A
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X 33 X
V) h YVÏÏÏ ^ans ^ ^ancne X^III y aï donne une éfquiflb de la Cuo-
' pe d'un autre Bain, telle que je l'ai trouvée tracées niais il ne m'a pas été poflible de reconnaître à quelles Thermes elle appartenait. Sept Chapiteaux, dont une portion eft Corinthienne & l'autre Compor-
te, font gravés en autant de Planches (a)> Quelques uns d'entr'eux ont leur VI h ïtîX entablement, & d'autres même la bafe de la colonne. Le pre- mier , que j'ai donné dans la Planche XIX, eft Corinthien, & dfelé à feuilles d'oliviers la facome en eft du meilleur goût. Pour recon- naître avec quelles régies il avait été bâti, puifqu'il n'y a point d'échelle pour en méfurer les parties, j' ai fuppofé que la longueur de 1' abaque était d'un module & demi {b), fa hauteur d'huit parties, & celle de tout le chapiteau d'un module & prefqu'un huitième. Si je veux fuppofer que la hauteur de ce chapiteau foit d'un module & un fixième, l'abaque dévient long d'un mo- dule & quatre feptièmes, Se fa hauteur eft neuf portions d'un module. Je pen- che à croire que l'augmentation de la longueur de cet abaque vient de ce que les feuilles font détachées beaucoup du fût du chapiteau5 car fi l'abaque n' était pas faillant à proportion des feuilles, le chapiteau aurait une forme lour- de & défagreable. Il diffère auffi de l'ordinaire dans le compartiment par rap- port à la hauteur des feuilles. A l'exemple des Auteurs cîaffiques, nous par- tageons le fût des chapiteaux Corinthiens, ainft qu'on le fait comunement, jufques fous l'abaque, en trois parties égales, dont deux font pour les feuilla- ges &t la troifième pour les caulicoles & pour les feuilles qui les foûtienuent. Mars le chapiteau dont il s'agit eft divifé d'une autre façon : la hauteur du premier ordre des feuilles.a 21 parties, celle du fécond ordre, 15, Se celle du troifième, jufques fous l'abaque, 24» Cette diviiion rendant le chapiteau très-elégant, elle peut plaire à pluàeurs perfonnes. Vïancbe XX ^"^ fécond chapiteau Corinthien, grave dans la Planche XX,
qui a l'entablement, eft haut un peu moins d'un module Se un
fixièmes l'entablement eft partagé à peu près en douze parties, dont l'architra- ve en a quatre, la frife, trois, Se la corniche, cinq. Celle-ci a prefqu'autant de faillie que de hauteur. VI / XXÏ ^e tro^me chapiteau, récopié dans la Planche XXI, qui
a l'entablement Se la bafe de la colonne, eft Comportes la fail-
lie de cette bafe eft un peu moins de la cinquième partie du diamètre, ce chapiteau a de hauteur un module Se un douzième, l'abaque eft long d'un module & demi, Se fa hauteur eft compofée d' huit parties d'un module 5 les premières Se les fécond feuilles font longues dixhuit parties chacune 5 Se les vo- lutes, jufques fous l'abaque, 21 parties. L'entablement eft diriié en huit par- ties;, l'architrave & la frife en ont trois chacun, Se la corniche, dont la fail- lie eft égale à la hauteur, en a cinq. Dans
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(*) Il ne faut pas oublier que quelques unes d' entre ces Planches ont une échelle, &
quelle eft formée de pieds vicentins.
(b) Le module eft divifé en 60 parties, fuivant la régie de Palladio. |
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I
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i
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X 34 X
VI / XXJJ ^ans *a P^anc^e XXII il y a un chapiteau Compofite fort
beau, avec la bafe de la colonne & fa corniche. Cette bafe eft.
la moitié d'un module, moins une partie, en y comprennant la ceinture5 fa faillie eft le fixième du module. Le chapiteau a un module Se un fixîème de hauteurs la longueur de l'abaque eft un module Se demi, Se deux parties da* vantage, Se fa largeur eft la fixième partie du module. Les premières feuilles ont 22 parties, les fécondes, 16, Se les troifièmes, jufqu' à 1' abaque, en y comptant les volutes, 22. La hauteur de la corniche eft cinq fixièmes d'un modules Se la faillie eft égale à la .hauteurs elle eft bien profilée, mais furchar- gée de cifelures, qui font une nouvelle preuve de la richefle & du luxe avec le quel étaient bâtis les édifices des Romains. VI h XXIII Dans la Planche XXIII j'ai donné un autre chapiteau Corn-
' pofite, accompagné de la bafe de la colonne, qui contient la groffeur de la même colonne rétrecie. La féconde ligne circulaire intérieure marque le diamètre du pied de la colonnes les autres lignes indiquent les fail- lies de la bafe, qui eft formée d'une fixième partie du module. Le chapiteau a une proportion différente de tous les autres que j' ai fait graver dans ces Planches5 fa hauteur eft un module & un peu plus d' un vingtième, ce qui le rend lourd Se groffier 5 la largeur de l'abaque eft le feptième d'un module 5 fa longueur eft un module Se demi, moins trois parties5 les premières feuilles ont 20 parties, les fécondes, 15;, & les troifièmes, en y comprenant les vo- lutes, 20, ce qui forme les 55 parties qu'embraffe la hauteur du chapiteau, fous 1' abaque. . La Planche XXIV réprefente un chapiteau Corinthien, avec
Flanche Aa.lv• „ , , _ / . .. L , r -, r F entablement, bous ce chapiteau il y a une baie Compoiite, qui
appartient à fa colonne, Se dont la faillie eft la quatrième partie d'un modu-
le. Le chapiteau a un module Se fept parties de hauts l'abaque, qui eft lar- ge d' une feptième partie, a un module, moins un 20™, de long. L'enta- blement eft divifé en 14 parties, dont cinq pour l'architrave, trois pour la frife, Se fix pour la corniche, qui a prefqu'autant de faillie que de hauteur. Cet entablement, félon moi, eft mal divifé, profilé encor pis, Se exceffivement chargé de membres Se de cifelures. |
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Vlanche XXV.
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Dans la Planche XXV on trouve un entablement, avec fon
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chapiteau Compofite, dont la hauteur eft un module & un 8me.
Cet entablement eft divifé en 17 parties environ, dont fix ont été données au premier ordre des feuilles, quatre au fécond, cinq au troifième, qui contient les volutes, & deux à l'abaque. Je n'ai pu reconnaître quelle proportion ont en- tr'elles les trois parties qui compofent cet entablement, c'eft pourquoi je fup- çonne que Palladio n' y ait employé que celles que lui a fuggeré fon génie. il faut remarquer que la frife ne tombe pas perpendiculairement fur la petite face de l'architrave, Se que par confequent elle n'eft pas perpendiculaire au fût de la colonne. Les Architectes doivent éviter cette liberté, qui s'oppofe à la folidité réelle & apparente du bâtiment. H parait que ces chapiteaux, ces bafes & ces entablemens dont je viens
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de parler ayent été des parties des Bains magnifiques dont j'ai donné les def-
feins, puifque Milord Burlingthon les a trouves entremêlés avec ces deflèins. Comme cependant Palladio ne nous a laifTé aucune inûruéHon là-derTus, j'igno- re au quel des Bains ils pouvaient appartenir. La variété des proportions qu'on voit dans les chapiteaux & les entable-
mens dont il s'agit prouve que les Architectes de ces tems-là n'avaient point de régie comune, & qu'ils travaillaient félon leur propre goût particulier, ou félon les circonftances. G eft ce que faifaient aufli les Architectes du XVÎme fiècle, & ce qu'a fait Palladio lui même, qui, en même tems qu'il a donné des préceptes & des régies, y a fait des modifications fuivant les différentes oc- calions qu' il fe prefentait de travailler 5 ce dont tout le monde pourra être convaincu en étudiant les quatres volumes de fes (Euvres que je viens de pu- blier. Ce fublime génie rafTembla tout ce qu'il y avait de plus raifonné chez les Anciens, & en forma fa méthode 5 il n' adopta cependant pas la richeffe fuperflue des cifelures dans les bafes & dans les entablemensj mais il eut foin d'indiquer quelles cifelures fièaient aux corniches des différens Ordres, & quels membres il fallait orner, en laiffant cependant entre l'un & l'autre des par- ties tout unies, afin de ne point furcharger les entablemens d'ornemens, ce qui aux yeux des Connaiffeurs forme un chaos défagréable (a). Pour parler en gênerai des ornemens des pièces en queftion, ils ne me
paraiffent pas être des meilleurs, ni travaillés avec la /implicite des tems heu- reux de l'Architecture, ainfi que 1' a remarqué le favant Comte Algarotti, dans le iome volume, pag. 119, de fes (Euvres, imprimées à Crémone, en parlant des fragmens d'une gouttière qu' il avait tranfportés à Venife. T ai porté, dit-il, de Vola, ou f ai été il y a quelques années, a, Venife, un beau frag- ment d antiquité. C efi un morceau de la gouttière d un des deux Temples qu on y voit, £? qui fe reffemblent fi fort, qu on pourrait les appel 1er deux jumeaux. Ces Tem- ples font de f âge d Augufie ; leurs proportions font heureufes, leur confiruHion très-foli- de, (y tout y rappelle ces tems où f ArcbiteHure n était point farcie d ornemens ; / on n y voit point, pour m exprimer ainfi, le flyle ajfeHé des Thermes de Dioclétien mais le fiyle pur (y fimple du "Portique du Vanîbeon. C eft afin que les Amateurs pûffent entendre parfaitement les fept derniè-
res Planches que je me fuis étendu fur les principales proportions des entable- mens & des chapiteaux qu'elles réprefentent. C'eft à eux à y chercher la di- vifion & la proportion des autres membres qui forment le total de l'ouvrage. |
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FIN.
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(*) Le Comte Algarotti, dans une de ks Lettres, dit, en parlant de Pope: fes poefies,
celles en particulier qu il a compofé dans fa jeunefje, rejj'emblent à ces morceaux c? arcbi- teBure dont tous les petits membres font afiés, fans qu entre l'un & f autre il y ait un morceau fimple, fur le quel l'œil puiffe fe répofer. Vol. X. pag. 232. |
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