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PALAIS, MAISONS,
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AUTRES ÉDIFICES MODERNES,
DESSINÉS A ROME;
Publiés à Paris 7 Y an 6 de la République française (17989 v. st.)
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Chez Dïïcamp, marchand papetier ? rue Saint-Honoré, au coin de
celle de Valois 7 maison des Quinze-Vingts, n°. 157.
DE L'IMPRIMERIE DE BAUDOUIN.
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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
Les architectes arrivant à Rome pour y étudier leur art, doi-
vent naturellement porter leurs premiers regards sur les restes
précieux de l'antiquité et rfur ces masses imposantes, qui , ayant
résisté aux ravages des temps et de la barbarie, attestent à la
postérité la grandeur et la puissance des Romains.
Après ce premier coup-d'ceil , leur admiration se partage
entre ces beaux monumens et ceux que la piété des papes ou
la magnificence des princes romains ont élevés dans le quinzième
siècle , lors de la renaissance des arts.
Le dessin et la gravure, en multipliant ces chefs-d'œuvre 7
ont, pour ainsi dire 7 mis Rome sous les jeux de tout le
monde.
Quelques maîtres habiles ont fixé les principes élémentaires
de l'architecture d'après l'étude de ces édifices. Ils ont enseigné
à les voir, à les comparer ; et, par les exemples que plusieurs
nous ont laissés, ils ont démontré que, jusques dans les choses
quiparoissoientle moins susceptibles d'intérêt, onpouvoit faire
line neureuse application de ces beaux modèles.
Cette observation a long-temps échappé à l'attention des
architectes qui ont voyage en Italie. 11 sembloit que les études
à faire dans ce beau pays ne pouvoient servir qu'aux artistes
qui avoient de grands monumens à construire, et que l'on
devoit abandonner à la routine ou au caprice des ouvriers tout
ce qui ne présentoit pas un certain degré d'importance.
Cependant il existe dans toute l'Italie, et sur-tout dans Rome,
un grand nombre de charmantes habitations, qui, sous les
formes les plus simples, portent l'empreinte du génie, et font
voir, à l'artiste attentif qu'on peut encore acquérir de la gloire
en soignant les plus petites productions. Cette observation doit
consoler ceux qui professent un art dans lequel un concours
-
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C 4 )
tiien rare de chances heureuses peut seul amener les occasions
de faire de grands ouvrages.
Si les Bramante , les Vignole , les Palladio, les Sangallo ,
les Balthasar Perruzzi , ont trouvé dans l'antiquité des modèles
pour les édifices qu'ils ont bâtis ; si ces maîtres habiles ont su
employer, jusques dans les plus petites maisons , cette belle
ordonnance, cette heureuse dispos tion, cette recherche même
-qui en fait tout le charme, pourquoi ne chercherions-nous
pas aies imiter? On ne peut nier que la publication des maisons
du Vicentin, par Palladio, n'ait été très-utile à l'architecture,
«t on conviendra sans doute qu'un œuvre qui mettroit sous
les yeux des artistes les maisons de Rome construites à diffé-
rentes époques par les plus célèbres architectes 9 seroit une col-
lection variée d'objets extrêmement précieux par les moyens
de comparaison et d'application qu'elle présenteroit.
On ne pourra voir sans le plus vif intérêt les hommes habiles
que nous venons de nommer, porter dans la simple habitation
du citadin le même génie, les mêmes soins, la même recherche
qu'ils ont mis à élever des temples et des édifices somptueux.
Ils ont embelli tout ; et, sous leurs mains, la modeste retraite
du sage est devenue aussi agréable que le magnifique palais du
riche. Pleins de l'importance de leur art, ils nous ont appris
à le dégager des préjugés de la routine ^ des extravagances
du caprice : ils ont enseigné à prends la nature pour guide , et
ses imitateurs pour modèles; i ont? en quelque sorte, restauré
l'architecture en la ramenant à son véritable but. Par-tout on
les voit profiter avec art des données du site, et remplir avec
une adresse admirable les besoins de la chose. Ingénieux jus-
ques dans les plus petits détails, ils n'ont jamais travaillé au
hasard : ils ont senti que rien ne pouvoit être beau en archi-
tecture , s'il n'étoit commandé par une utilité reconnue ; que
le véritable génie consistoit, non pas, comme quelques modernes
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(5)
Font cru, à se mettre en guerre avec la raison pour faire de la
nouveauté et produire de bizarres extravagances, mais bien
dans l'art d'employer heureusement les moyens que la nature
indique, que le site commande, et que le programme exige.
C'est en remplissant ces conditions qu'ils ont su donner à
chaque chose le caractère qui lui est propre. C'est ainsi que ,
toujours guidés par le bon goût, ils sont parvenus à faire oublier
jusqu'aux difficultés qu'ils avoient eues à combattre.
En effet, la plupart de leurs ouvrages portent l'empreinte de
cette simplicité rare qui enchante, et qui, comme une vérité
dévoilée, paroît toujours facile à ceux auxquels on la découvre.
Pittoresques sans désordre, symmétriques sans monotonie, et
toujours soigneux dans l'exécution , ils réunissent souvent, pour
s'exprimer en termes d'art, la composition au rendu. Le marbre,
la pierre, la brique, le bois, et les autres matériaux, sont
employés par eux avec un art qu'on ne se lasse pas d'admirer,
et dont on trouve peu d'exemples ailleurs.
Les architectes italiens, il faut l'avouer, l'ont emporté sur
tous les autres. Produire beaucoup d'effet avec les moyens les
plus simples, semble être le but qu'ils se sont proposé; tandis
que, chez nous, on paroît tendre vers le but contraire. On
diroit, a voir la plupart de nos ouvrages modernes, nos appar-
tenons ingénieusement rétrécis , nos petites distributions, nos
colonnes de plâtre, nos bois bronzés, nos marbres peints ; on
diroit qu'en cela, plus enfans que tous les autres , nous
jouons à l'imitation en nous contentant de l'apparence.
Nous ne chercherons pas à dévoiler les véritables causes de
cette dégradation de l'art. Nous ne pouvons croire qu'elle ait
été motivée par des raisons d'économie : car il seroit facile de
prouver que ces fausses imitations, loin d'être moins dispen-
dieuses , occasionnent au contraire des dépenses continuelles ?
tant par leur peu de durée que par le prix excessif que les
*
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(6
ouvriers habiles exigent pour ces sortes d'ouvrages. Nous pour-
rions peut-être prononcer avec regret qu'elle est la preuve
certaine que jamais chez nous l'architecture n'a été en grande
faveur : car ce n'est pas parce qu'il existe un palais, un temple ,
un monument7 dans une ville, qu'on aura la certitude que
les beaux arts y ont fait leur séjour; un seul homme peut les
y avoir un moment assujettis à son orgueil ou à son caprice.
Mais quand, à chaque pas, on est arrêté par un chef-d'œuvre
do magnificence , ou même de simplicité ; quand par-tout on
rencontre des monumens élevés à l'utilité publique ; quand les
plus petits détails portent l'empreinte de ce goût délicat qui
annonce qu'un peuple entier a cultivé les beaux arts > alors on
reconnoît qu'on est en Italie, et que ce beau pays a long-
temps été leur véritable patrie. C'est là seulement que la plus
modeste habitation offre à l'artiste observateur des beautés peu
imposantes,àia vérité, par leur échelle, mais dans un rapport
plus direct avec les besoins du grand nombre : c'est chez ce
peuple ingénieux qu'on ira prendre des leçons ; c'est chez lui
enfin qu'on trouvera des modèles à suivre. Puissions - nous
forcer nos neveux à venir nous admirer aussi ! Puissions-nous
encore , après avoir embelli nos jouissances par les beaux arts ,
servir à notre tour d'exemple à la postérité !
Ces réflexions nous ont déterminés à publier un recueil de
palais, de maisons et de quelques autres édifices particuliers
ae Rome. Nous présentons p# une même échelle ce que cette
ville olire de plus grand et de plus petit, de plus magnifique
et de plus simple dans ce genre.
On verra que plusieurs plans, dont l'exécution coûteroit moins
que les plus petites maisons de Paris, sont soignés dans leur
composition avec autant d'intérêt que les plus grands palais.
On observera que ces édifices doivent leur éclat plutôt à l'ar-
rangement de leur plan et à l'aspect de leur masse qu'à un©
inaine profusion d'ornemens.
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C 7 )
Nous avons joint aux élévations et coupes, que nous avons
gravées au trait seulement, des vues intérieures pour donner
une idée de l'effet pittoresque qu'elles produisent. Nous avons
aussi extrait de quelques-uns des palais que nous publions, un
choix de ifagmens et d'ornemens tant antiques que modernes,
pour les rassembler sur une même feuille, et les mettre ainsi
sous les yeux des artistes \ particulièrement des étudians.
Nous nous sommes asservis avec exactitude aux mesures et à
la ressemblance, en nous permettant cependant de ne repré-
senter de chaque chose que la partie qui nous a paru digne
d'être publiée. C'est pourquoi on trouvera des élévations et
coupes sans leurs plans , ainsi que des plans sans leurs élé-
vations.
Nous ne prétendons pas dire qu'on doive copier servilement
tous les édifices que nous présentons : nous ne les donnons pas
comme entièrement exempts de défauts. Nous savons encore
que notre climat , nos matériaux , nos usages, nous prescrivent
souvent d'autres formes. Mais cependant nous pouvons dire
qu'en observant la marche qu'ont suivie les architectes italiens
dans leurs compositions, en les comparant avec les données
qu ils avoient à remplir , en les étudiant enfin , les artistes
observateurs Sauront profiter avec avantage des lumières que
cette collection leur offrira.
Voilà les vues qui nous ont fait entreprendre l'ouvrage que
nous leur présentons. S'ils applaudissent à nos efforts , si nous
parvenons à servir l'art que nous professons, nous aurons atteint
le but que nous nous sommes proposé, et nous continuerons
avec zèle un plus grand ouvrage auquel nous avons déjà con-
sacré plusieurs années d'étude et de travail.
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AVIS DES ÉDITEURS.
Parvenus au terme que nous nous étions proposé en com-
mençant ce recueil, nous croyons devoir le compléter par
Y Explication des planches qui le composent (1).
On ne doit pas s'attendre à trouver dans cette explication
tout ce qu'il y auroit d'intéressant à dire sur les édifices dont
nous donnons les dessins, plusieurs d'entre eux, comme les
(1) Nous devons à l'amitié et aux lumières du citoyen Dufourny, architecte ,
membre de l'Institut national, les recherches et les notices explicatives qui sont
jointes à ce recueil.
S
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Ο )
palais de Monte Cavallo, Farnese, Massimi , Borghése et
Barberini, pouvant fournir la matière d'un volume. Cette
explication courte et succincte , comme le corps de l'ouvrage
auquel elle appartient, indiquera la situation précise de'chaque
édifice , la date de sa construction , le nom du propriétaire
et celui de l'architecte sur les dessins duquel il a été élevé ;
et si nous ajoutons quelques observations sur le mérite qui le
distingue ou sur le style qui le caractérise , ce sera seulement
pour parvenir à indiquer l'époque à laquelle il a été construit,
ou l'architecte auquel il peut être attribué.
Ces notices ont été puisées aux meilleures sources , ainsi
qu'on en peut juger par la Note des auteurs qui ont été con-
sultés,
placée à la suite de cette explication.
On n'a rien négligé sur-tout pour l'exactitude des indications
locales : les noms anciens et modernes des édifices, ainsi que
ceux des rues dans lesquelles ils sont situés, ont été rappelés,
autant qu'il a été possible ; et, pour ne rien laisser à désirer
à cet égard, on a joint (en marge) le numéro du grand plan
de Rome, par Nolli, qui correspond à la maison ou au palais
dont il est question. Ce plan, publié en 1748 par Giani Battista
Nolli
, en douze feuilles, est précieux par sa grande exactitude :
nous l'avons suivi pour la dénomination des édifices et pour la
désignation des lieux; nous engageons nos lecteurs à le consal-
ter, quand ils voudront reconnoître ceux que nous décrivons.
Nous croyons devoir rappeler ici que l'échelle uniforme
adoptée pour tous les plans et les élévations contenues dans
ce recueil, est un moyen pour comparer leurs dimensions au
premier coup-d'ceil, et pour juger plus facilement de leurs
rapports.
On regrettera peut-être de n'y pas trouver plusieurs édifices
considérables, tels que la Farnesina, le palais du Vatican,
celui de Saint-Jean de Latran, etc. ; mais on réfléchira que
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( 3 )
nous n'avons pu faire entrer dans un oeuvre de la nature de
celui-ci des monumens qui, par leur grandeur ou l'immensité
des détails qu'ils renferment, auroient excédé de beaucoup
les bornes que nous nous étions fixées. Nous nous sommes
particulièrement appliqués à donner ceux qui n'avoient jamais
été publiés, ou qui l'avoient été d'une manière si imparfaite,
qu'on pouvoit les regarder encore comme inconnus. Notre but,
ainsi que nous l'avons déjà dit, a été de servir l'art que nous
professons , en présentant aux maîtres une collection qui
pourra leur rappeler les choses qu'ils ont admirées en Italie,
et en fournissant aux élèves des ressources pour leurs études.
C'est dans la même vue d'utilité que nous avons mis à la
suite de l'explication des planches une Table chronologique
des architectes mentionnés dans cet ouvrage
; elle contient
sur diverses colonnes, les nom et prénoms , la patrie, la date
de la naissance et de la mort de chacun d'eux, avec le numéro
des planches qui représentent leurs ouvrages. Cette table nous
a paru réunir le double avantage de présenter sous un même
coup-d'œil des notices dont la répétition auroit alongé d'une
manière fastidieuse le cours de l'explication , et de faciliter,
à ceux de nos lecteurs qui le desireroient, les moyens d'étudier
suivant.l'ordre des temps, la marche de l'art en Italie depuis
sa renaissance au XVeme' siècle jusqu'à sa décadence.
Enfin nous terminons par la Liste des souscripteurs qui
ont bien voulu encourager nos efforts j en les priant d'ob-
server que cette mesure, dictée souvent par l'intérêt au com-
mencement d'une entreprise, ne peut être, à la fin de la nôtre,
que l'expression de la reconnoissance.
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EXPLICATION
DES PLANCHES
CONTENUES DANS CET OUVRAGE.
VIGNETTES.
E A vignette qui orne le frontispice de l'ouvrage présente les portraits de
Bramante Lazzari, Antonio dà Sangallo et Baldassare Ρ eruzzi , artistes qui
ont puissamment contribué à ramener et à fixer les principes de la bonne
architecture.
Celle qui est à la tête de l'Avis des éditeurs offre lés traits de Jacopo Barozzi
da Vignola
, Bartolomeo Ammanati et Domenico Fontana , dont les ouvrages
et les écrits ont maintenu, perfectionné et propagé l'art. Nous avons cru devoir
payer ce foible tribut, de reconnoissance à ces maîtres célèbres dont les chefs-
d'œuvre ont. enrichi notre recueil.
Enfin dans la vignette qui termine l'ouvrage , on voit divers fragmens antiques
réunis, dont un pied colossal en bronze tiré du palais des conservateurs au
Capitole.
PREMIER CAHIER.
PLANCHE x«é.
Vue d'une galerie ornée de colonnes, bustes, statues, vases, candélabres et PlandeNolli,
bas-reliefs, tirés pour la plupart du palais Mattei , près St<*. Catarina de' N° 1004.
Funarî. On remarque au centre la célèbre table héliaque , qui a été expliquée
par Aléandre , et au-dessous un sarcophage sur lequel sont représentés des Amours
occupés , les uns à vendanger , et les autres à sacrifier à Priape.
A
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C'a)
PlandeNolli.                                                                 PLANCHE 2.
N° 719.         Plan et élévation d'un palais (1) situé au coin du Vìcolo de' Balestrarì et de
la place du. palais Spada. A la simplicité de ce plan , ainsi qu'à l'ordonnance
de la façade et à la finesse des détails , il est facile de reconnoître la manière
de Baldassare Peruzzi qui a élevé les deux palais Alassimi, celui de la Farnesina
et plusieurs autres dont on peut voir les dessins dans ce recueil, planches 4 >
32., 2Uj 5y , 5g , 60 , 61 et 89.
N° 1246.
         Plan et élévation d'un petit palais situé rue de Borgo Vecchio : on l'attribue
à Baldassare Peruzzi , et nous ne sommes pas éloignés de partager cette opinion ,
la marche du plan , ainsi que les détails de la porte et des croisées de la façade,
nous paraissant avoir du rapport avec ceux du palais précédent.
_' PLANCHÉ 3.
N° 55i           Plan et élévation d'un petit palais situé dans le Vicolo dell'Oro près Saint-
Jean des Florentins. La disposition de ce plan est fort simple , et la façade
porte un caractère de gravité imposante. L'architecte n'est pas connu ; ce-
pendant le quartier des Florentins où il est placé, et plus encore le style mâle
de sa décoration , indiquent assez qu'il est l'ouvrage de l'un des habiles artistes
de cette nation qui , sous les papes de la maison de Medicis , c'est-à-dire au
commencement du quinzième siècle , ont travaillé &«:& constructions de ce
quartier.                  - , , L
ÎT« 911.         Plan et élévation d'une maison située au bas du Capitole , dans la rue qui
conduit à l'église du Gesù, et presqu'en face du palais Muti-Bussi.
N° 1006. Plan au rez de chaussée et coupe sur la cour du palais Mattei-Paganica, situé
place de Paganica. Filippo Titi, auteur assez exact d'une description de la ville
de Rome, page 90 , attribue ce palais à Fignola ; et, quoique les auteurs qui
ont écrit la vie de cet architecte n'en fassent pas mention , ce sentiment paroîtra
assez bien fondé , si l'on considère le caractère des profils de la façade et l'or-
donnance de l'intérieur de la cour.
PLANCHE 4.
N° 625.         Plan, coupe et élévation du petit palais Massimi, situé rue della Valle. Il
est contigu au grand palais de la même famille , connu sous le nom de palais
Massimi delle Colonne , dont nous donnons les plans , les élévations et les détails ,
(1) Nos lecteurs ne doivent pas être étonnés de voir donner à des maisons de modeste apparence
le nom de Valais, qui, dans notre langue, ne s'applique guère qu'aux demeures des rois et des princes ,
ou aux édifiCeS publics. Le mot italien Palazzo, à Rome et généralement dans toute l'Italie, s'étend
aux maisons habitées par des nobles ou de riches particuliers, et équivaut à notre mot hôtel.
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(3)
planches 56 , 5a, 6o et 61 de cet ouvrage. Ces deux palais ont été bâtis               —-
.                                 Plan de Nolli
sur les dessins de Baldassare Peruzzi. Si celui - ci n'est ni aussi considérable ,
ni aussi richement décoré que le grand palais , il n'est pas moins remarquable
par son élégante simplicité , par l'harmonie qui règne dans son ensemble, et
par l'art avec lequel l'habile artiste a su distribuer régulièrement un terrain de
forme ingrate. La porte d'entrée sur la rue est sur-tout digne d'être observée
pour sa belle proportion et la grâce de ses profils.
PLANCHE 5.
Plan au rez-de-chaussée du palais Panfili, place Navone , bâti en i65o par les N° 607.
ordres du pape Innocent X ( Gio. Battista Panfili) sur les dessins de Girolamo
Rainaldi.
Les élévations de ce palais , qui sont gravées dans l'ouvrage intitulé
Palazzi di Roma, publié par Gio. Giacomo de' Rossi, présentent à peu près
tous les abus dont l'art étoit alors entaché ; mais le plan est bien disposé, et ses
portiques ont de la grandeur, caractère qui n'a jamais abandonné l'architecture
italienne, lors même de sa plus grande dégradation.
Plan du palais Muti-Bussi, près du Capitole, dans la rue qui conduit à l'église N° 911.
du Gesà. Il a été construit par Gio. Antonio de' Rossi, qui, après avoir, dans
le palais Altieri, donné des preuves de son habileté à disposer les grands édifices,
a montré, dans celui-ci, qu'il n'étoit pas moins ingénieux pour tirer parti des
formes irrégulières , et agrandir par une heureuse disposition les terrains les plus
resserrés. Le plan du palais Colonnari Sennino, que nous donnons planche 11 ,
en est urie nouvelle preuve.
PLANCHE 6.
Vue de l'intérieur de la cour du palais della Valle, aujourd'hui del Buffalo} N° 782.
situé rue della Valle. Cette cour, l'une des mieux disposées qu'il y ait Rome, a
été bâtie, ainsi que la majeure partie du palais, pour le cardinal Andrea della
Valle,
par Lorenzo Lotti, dit Lorenzetto, sculpteur et architecte florentin, beau-
frère de Jules Romain, et ami particulier de Raphael. Les colonnes sont de Tanit
oriental ·. plusieurs des bases et des chapiteaux sont antiques, ainsi que les frises
et bas-reliefs dont cette, cour est décorée. C'est, au dire de Vasari, le premier
édifice à l'ornement duquel on ait employé avec intelligence des bustes, bas-reliefs,
statues, et autres fragmens antiques ; et Lorenzetto les distribua avec un tel
succès , que bientôt cet exemple fut suivi par les cardinaux Farnese , di Ferrara (1),
Cesi,
et autres amateurs de l'antiquité qui vivoient alors à Rome.
(0 Le cardinal di Ferrara étoit Hippolyte d'Esté, créé le 20 décembre 1758, et mort en 1572.
Giacconi dit de 1 ui ; « i\.oma& in Quirinali ac Tybure hortos amœnissimos in summo rnontis extruxit
r> cum permagnifico Praetorio
, statuts antiquis et picturis exornato , etc. » Les jardins sur le
Quirinal, dont il est ici question, ont fait place au Palais pontifical de Monte Cavallo, et ceux de
Tybur sont la Villa d'Esté à Tivoli.
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(4)
-flan de Nelli»
DEUXIÈME CAHIER.
PLANCHE- 7.
Fontaine composée de sarcophages, chapiteaux, mascarons, et autres fragmens
, antiques tirés de différens palais.
PLANCHE 8.
Plan du palais Sacchetti, rue Giulia , près l'église de Saint Jean des Florentins,
bâti par Antonio da Sangallo. L'élévation et la coupe se voient à la planche
suivante»
PLANCHE 9.
Façade sur îa rue et coupe du palais Sacchetti, dont le plan est dans la
planche précédente. Ce palais, l'un des plus réguliers de Rome , tant dans son
plan que dans ses élévations, a été construit par Antonio da Sangallo pour son
habitation. Après sa mort, il passa au cardinal Giovanni Ricci da Montepulciano,
qui le fit terminer et agrandir sous la direction de Nanni Bigio, architecte flo-
rentin : depuis il a successivement appartenu aux familles CeVoli et Acquaviva ,
et enfin aux Sacchetti, qui le possèdent encore aujourd'hui. La façade sur la rue,
exécutée en briques et en pierre *«τεηΐΜ, est remar^aUe par sa belle propor-
indiquent à l'extérieur les planchers des étages,
et par les stylobates continus qui supportent les croisées : celles du premier étage
ont cela de particulier, qu'elles vont en s'élargissant par le bas ; pratique que
Sangallo a employée, comme on le voit dans la planche 41 > au rez-de-chaussée
de la cour du palais Farnese 3 et qu'il paroît avoir imitée de la porte du temple
de la Sibylle à Tivoli p ou puisée dans la doctrine de Vitra.ve sur la porte Dorique.
PLANCHE 10.
1256. p}an ail rez-de-chaussée et coupe surla cour du palais Cesi, situé rue de Borgo
J/'ecchio }
bâti en 1411 par le cardinal Armellino ; et a passé depuis à la famille
Cesi des ducs d'Acqua Sparta, qui, vers la fin du XVIe siècle, le fit agrandir et
restaurer tel qu'on le voit aujourd'hui, par Martino Lunghi, dit le Vieux. Ce
Lunghi est le même qui a bâti l'église dés Nouvelles-Converties au cours, celle
de l'hôpital de la Consolation, la façade et la cour du palais Altemps, près du
collège de l'Apollinaire, le palais Conti à la fontaine de Trevi et le palais Bor-
ghése.
Ou peut voir les plans et élévations de ce dernier aux planches 87 et 88 de
cet ouvrage.
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(5)
•PLANCHE il.'                                                                 PìandeNolii
Plan du palais Niccolini , situé rue de' Banchi Λ en face du' palais Ciccia- vis-à-vis !♦
Porci ; la distribution de ce plan, dans un terrain de forme aussi ingrate, Ν° 5?4·
est ingénieuse, et l'élévation sur la rue se fait remarquer par son élégante sim-
plicité et la grâce de ses détails. C'est l'un des meilleurs ouvrages de Jacopo
Sansovino
, sculpteur et architecte florentin, qui le bâtit vers l'an i52o , pour
Giovanni Gaddi, son protecteur et son ami. Il a passé depuis à la maison Strozzi\
et ensuite aux marquis Niccolini, de Florence, auxquels il appartient. Autrefois
il étoit orné de statues, bustes et autres fragmens antiques ; et encore aujourd'hui
on voit au fond de la seconde cour un groupe de Mars et Vénus, exécuté en
marbre par Moschino, fils de Simone Mosca, dont Fasuri parle avec éloge dans
la vie de cet artiste.
Plan du palais Colonna dì Sonnino, aujourd'hui Colonna-Stigliano , rue de* K"° 885.
Cesarini, près du théâtre ^Argentina; il est de Giovanni Antonio de' Rossi, qui
a donne dans cet ouvrage une preuve de son adresse à tirer parti des formes les
plus irrégulières. (Voyez l'explication de la planche 5.)
Plan au rez de chaussée d'un palais ou maison particulière, sise place d'Espagne,
au pied de la rampe dite Salita di San Bastìanello, par laquelle on monte à
la Villa Medici*
PLANCHE 12.
■"Vue d'une cour, située près du palais Mattei, au coin de la place delle N°ioi6.
Tartarughej on y voit un escalier ouvert d'un côté, et supporté par des pilastres
quadrangulaires d'ordre corinthien, lequel aboutit à deux galeries de l'étage
supérieur et produit un effet piquant. Le nom de l'auteur de cet ouvrage nous
est inconnu ; mais il est facile de reconnoître qu'il appartient à l'un des artistes
qui, comme Baccio Pintelli, Giuliano da Sangallo et le Bramante, ont fleuri
à Rome vers la fin du XV* siècle ou au commencement du XVI«.
PLANCHE i3.
Intérieur d'une cour voisine du Panthéon. On y remarque une galériej qui
Vers le
conduit à un escalier, et communique aux appartemens du rez de chaussée. Cet N" 83c
ouvrage paroît être de la même époque que celui qui est décrit dans la planche
précédente, c'est-à-dire du commencement du XVIe siècle.
Β
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1 6 )
■piandeNoili.                        TROISIEME CAHIER.
PLANCHE 14.
Voûte décorée d'ornemens arabesques, tirés des appartemens du palais du Vatican.
Ρ L A Ν C H Ε ι5.
Si3 i3io.        Plan au rez de chaussée, et façade du palais Giraud, situé rue de Borgo
Nuovo, place de S. Giacomo scossa-cavalli.
Ce magnifique palais , bâti en i5o4 pour le cardinal Adriano da Corneto, sur
les dessins de Bramante Lazzari, a long-temps appartenu aux rois d'Angleterre,
qui y logèrent leurs ambassadeurs, tant qu'ils en eurent auprès du Saint-Siège ;
mais Henri VITI ayant rompu avec l'église romaine, il passa au cardinal Campeggi,
puis à la maison Colonna, de laquelle Innocent XII l'acheta, pour y fonder un.
collège ecclésiastique. Cet établissement ayant été transféré ailleurs sous Clément XI,
la chambre apostolique vendit ce palais i4,ooo écus à la famille des comtes
Giraud, originaire de France, qui le possède encore aujourd'hui. La.régularité
du plan et le grand caractère de la façade, qui est entièrement revêtue de pierre
travertine, mettent cet ouvrage au nombre des meilleurs du Bramante ·, par-tout
on y reconnoît le style que déjà il avoit déployé plus en grand dans le palais
de la Chancellerie. (Voyez la plancke 76. )
La porte ψχϊ existe maintenant étant un ouvrage moderne , et n'ayant aucun
rapport avec le reste de l'édifice, nous avons cru devoir y substituer celle qui
est gravée dans le recueil publié par Gio. Giacomo de' Rossi ,'sous le titre de
Palazzi di Roma, Ιίγ. pt.; pi. 38.
PLANCHE i6.
T>rès le          Elévation principale du palais Sciarra-Colonna, rue du Cours, place de Sciarra.
^° 3o2. C'est sans contredit le meilleur ouvrage de Flaminio Pondo, habile architecte,
qui florissoit sous Paul V, et mourut sous son pontificat à l'âge de quarante-cinq
ans et dans toute la vigueur de son talent. Peu de façades réunissent autant de
mérite ; division judicieuse et bien graduée des étages, croisées régulièrement
espacées et bien profilées, bel entablement couronnant avantageusement l'édifice,
tout paroît avoir été calculé pour donner à cette façade un caractère de simplicité,
de grâce et d'unité qui plaît à l'œil le moins exercé. La porte d'entrée est géné-
ralement attribuée à Antonio Labacco; mais cette assertion paraîtra hasardée, si
l'on réfléchit que cet artiste, né vers i5oo , n'a pu vivre assez pour avoir part
à la décoration de ce palais bâti un siècle après, vers l'an 1600.
Sf° 654«         Elévation d'une petite maison, située dans le Vicolo del Governo. Les édifices
de ce recueil étant dessinés sur une même échelle, il est facile d'observer que
t
-ocr page 16-
(?)
celui-ci est le moindre de tous en étendue; mais en mérite, îl ne le cède guères '!S==-----IJ!ifc=:
aux plus considérables; et dans sa petitesse il offre un modèle de la grâce unie à plancle"oUl·
la gravité. Les ornemens des frises sont exécutés en Sgradito (ι). Nous ignorons
l'auteur de cette façade; mais elle ne peut être attribuée qu'à l'un de ces archi-
tectes florentins qui, lors de la renaissance de l'art, ont contribué à ramener le
bon goût.
Elévation du palais Muti-Papazzuri, du côté de la place della Vilotta, près N° 292,
l'église des S.S. Apostoli, bâti par Mattia dé Rossi , élève favori du Bernirt
qui le conduisit en France. Il est bon d'observer, pour l'intelligence de ce dessin,
que l'avant-corps de la porte forme au premier étage une terrasse qui communique
aux deux ailes, et que les trois croisées du centre se trouvent reculées au fond
de la cour.
PLANCHE 17.
Plan au rez de chaussée, et coupe d'une maison située rue du théâtre della vers le
Valle. Afin de montrer dans un seul dessin tout ce que cette maison contient ^ 783.
d'intéressant, nous avons pris la licence de faire passer la ligne de coupe par le
milieu de la cour, et de la retourner à angles droits sur la salle carrée, dont la
voûte d'arrêté est décorée en arabesques ; et sur le jardin, dont la décoration
présente de l'intérêt.
PLANCHE 18.
près le
N° 522.
707.
NQ
824.
3sr°
9i3.
993.
Plan d'un palais situé rue dell' Orso , du côté du Tibre, entre le monastère
des Célestine et l'Arco di Parma.
Plan du palais de l'Ordre Teutonique, près de la place du palais Farnese.
Plan du palais Rita, sis au Campo Marzo , près l'église de S. Salvatore delle
Con e Ile.
Plan du palais Gamberucci, au bas du Capitole.
Plan du palais Maccarani , près de la place Margana, même quartier que le
précédent.
Nous avons cru devoir réunir ces différens palais sur une même feuille :
construits pour la plupart vers le commencement du XVIIe siècle, leurs élé-
vations n'offrent pas assez de pureté pour trouver place ici ; mais les plans nous
(1) Le Sgraffino est une espèce de peinture ou plutôt de dessin propre, par sa solidité, à orner
l'extérieur des édites; il s'exécute ainsi qu'il suit. On prend de la chaux détrempée à l'ordinaire
avec du sable ; on y mêle du noir de paille brûlée , qui donne à l'enduit une teinte de noir argentin ;
on en couvre le fond sur lequel on veut dessiner ; ensuite on le blanchit avec un Uger enduit de
lait de chaux passé par-tout bien également ; puis, au moyen de poncifs , on trace le dessin qu'on
veut exécuter ; enfin avec une pointe de fer, grattant et enlevant la superficie blanche , on découvre
le fond noir qui marque les contours, et avec des hachures on achève de donner le relief nécessaire.
Tel est le procédé que., per essere dal ferro graffiato, dit Vasari, on a nommé Sgraffilo.
-ocr page 17-
(8 )
? ont paru présenter de la variété, des difficultés heureusement vaincues, et des
PkndeNolii. modèles pour la distribution des terreins irréguliers.
Ρ LANCHE 19,
Vue d'une cour voisine de l'église de S. Louis des Français. On y peut remarquer
la disposition du portique et une petite fontaine formée d'un sarcophage antique»
QUATRIÈME CAHIER»
PLANC H E 20.
Fragmens de corniches, modillons et hases antiques tirés de différens édifices»
La cimaise, ornée de têtes de lion, se voit sur la façade d'une maison près du
pont Saint-Ange : les deux modillons qui la supportent sont tirés de la maison
dite de Filate et la base du Muséum du Vatican.
PLANCHE 21.
¥P 83;
Plan au rez de chaussée, et coupe sur la cour du palais Giustiniani, situé
entre le Panthéon et S. Louis des Français. Il a été bâti pour le marquis Vincenzio
Giustiniani
. sur les dessins de Giovanni Fontana, à l'exception de la grande
porte du côté de S. Louis des Français, et de quelques autres parties ajoutées
pax le Borromihï. C'est un des palais de Rome le plus riche en statues, bas-
reliefs et autres antiquités, dont la plus grande partie a été trouvée dans les fouilles
qui ont été faites pour les fondemens de l'édifice.
PLANCHE 22.
Plan au rez-de-chaussée , coupes et élévations d'un petit palais , situé Vicolo
4 dell' Aquila , auprès de la Chancellerie ; c'est le palais Silvestri, l'une des plus
ingénieuses productions de Baldassare Peruzzi. Quelques écrivains l'ont attri-
bué à Michel-Ange , d'autres ont cru y voir le modèle en petit du palais Farnese ,-
c'est à tort ; la marche du plan , le caractère des élévations , la pureté des dé-
tails , tout décèle l'habile architecte de la Farnesina et du palais Massimi , qui
paroît s'être plu à montrer ici comment, dans le terrain le plus circonscrit, on
peut réunir la commodité de la distribution à la grandeur et k l'élégance des
'ibrtaes,
PLANCHE a3.
rers le         Plan d'une maison située Borgo di San Pietro, près de la colonnade de Saint»
N° 1258, Pierre...                                                                                               .
ι
-ocr page 18-
(9)
Plan du palais Altemps , place Palomba, près l'église de S. Apollinaire ; il a été h^shsk&^
bâti ou restauré en grande partie par Martino Lunghi, dit le vieux, qui a cons- plandeNoUl·
truit les palais Cesi et Borghése, dont les dessins se yoyent planches 10, 87 et
            19'
88 de cet ouvrage.
PLANCHE
Plan au rez-de-chaussée , coupe et élévation d'un palais situé rue Giulia , près près du
(Saint-Jean des Florentins , et contigu au collège Bandinelli. Quelque ressemblance N° 555.
de détails avec ceux du petit palais Massimi, exposé dans la planche 3 , nous
font conjecturer que celui-ci pourroit être aussi l'ouvrage de Baldassare Peruzzi.
La belle frise qui décore la façade est exécutée en Sgraffino , procédé sur
lequel on peut consulter l'explication de la planche 16.
PLANCHE 25.
Vue du portique d'entrée et de la cour du palais , dont on a donné le plan
et les élévations dans la planche précédente.
CINQUIÈME CAHIER.
PLANCHE 26.
Fontaine composée de divers fragmens de sculpture et d'ornemens tirés des
palais de Rome. On y remarque les deux lionnes égyptiennes de basalte , qui
ornent la fontaine de la place de Termini.
PLANCHE
27.
Plan du palais Boria Panfili au cours. Ce vaste édifice occupe l'emplacement N°s 852 et
d'un ancien monastère de Saint-Ciriaque , lequel ayant été supprimé, en r£35, 853·
par Eugène IV, fut dans la suite acheté par le cardinal Fazio Santorìo qui ,
après y avoir élevé un palais avec une cour entourée de portiques, le céda à
Jules II. A la mort de ce pape , il passa à son neveu Francesco Maria della
Rovere,
duc & Urbino , ensuite aux Aldobrandini, sous Clément VIII, puis aux
Panfili, et enfin aux Doria de Gênes, héritiers de cette dernière maison. Les
corps de bâtimens dont ce palais est composé portent le caractère des diverses époques
auxquelles ils ont été élevés : le plus ancien est celui auquel appartient la cour en-
tourée de portiques en colonnes, à double étage, qui règne sur la rue du cours ·
il est de Bramante, qui sans doute l'éleva par ordre du cardinal Santorio : les
écuries, remarquables par leur étendue et leur magnifique disposition, paroissent
être de la même époque. Quant à la partie qui fait face au collège Romain, et
qui comprend le vestibule et le grand escalier , quelques-uns l'attribuent à Pietro
C
-ocr page 19-
/
(10 )
da Cortona , qui a bâti l'église contigÎië de Santa-Maria in via fata , mais
Pian de Nelii· p0pinion la plus generale est qu'elle est de Francesco Borromini.
PLANCHE 28.
N° 5.02.
Plan et coupe du palais Negroni , autrefois Gonzaga , faisant l'angle de la rue
de Ripetta et de la place du collège Clémentin. Il est attribué à Bartolomeo
Ammanati
, et l'on y reconnoît en effet la manière de cet habile artiste auquel
on doit la belle cour du collège romain et le palais Ruspoli au cours ( voyez
planches 35 et 72 de ce recueil ) : les pilastres , les chambranles et les autres
membres d'architecture sont exécutés en Travertin , et se détachent sur un fond
de briques ; les croisées du dernier étage sont d'un style et d'une époque plus
modernes ; elles pourraient être de Carlo Bizzaccheri qui , selon Pascoli , a
restauré ce palais.
Plan au rez-de-chaussée et coupe sur la cour d'une maison sise rue de' Chiavari.
Cette maison qui appartient aujourd'hui à l'église de 6". Carlo de' Catenari, a
été habitée autrefois par le célèbre commandeur Cassiano dal Bozzo, nom cher
aux arts, et qui restera étroitement lié à celui du Poussin , dont les rares talens
seroient peut-être restés enfouis, sans la constante amitié et la protection dont il
l'honora. C'est là que cet amateur éclairé avoit réuni une précieuse collection
de statues , tableaux, dessins, médailles et autres antiquités , dont il reste encore
quelques fragmens incrustés dans les murs de la cour, de l'escalier et du por-
tique du premier étage. Ce morceau est encore l'ouvrage de l'ingénieux et fécond
Baldassare Beruzzi.
Ters le
N° 633.
PLANCHE
29.
■vis-à-vis le
Élévation d'une maison sise rue Giulia, près Saint-Jean-des-Florentins, du
K° 557. côté opposé au Tibre, et presqu'en face du palais Sacchetti. Celte petite façade
est remarquable par la grâce et la simplicité de ses détails , ainsi que par l'extrême
pureté de son exécution ; ce qui nous fait conjecturer qu'elle peut être de Vignola.
La planche 58 offre les profils
du rez-de-chaussée.
Élévation d'une maison près la place Fiammetta, rue della Maschera d'Oro.
Celle-ci surpasse encore la précédente par l'élégance de ses proportions. Le bel
espacement des croisées, leur judicieuse graduation, et les refends du sous-bassement
rappelés aux angles des étages supérieurs, donnent à l'ensemble le coup-d'œil
d'unité et de solidité nécessaires.
Élévation d'un palais sis en face de la poste de Venise, rue delle Copelle (1).
Bâti du temps de Léon X , par Messer Melchiore Baldassini d'Iesi, sur les
▼ers le
N° 52/.
N° 8aa.
(1) C'est par erreur que , dans quelques exemplaires des planches , ce palais a été indiqué comme
situé dans le Vicolo d£ Fustini.
-ocr page 20-
(» )
dessins à*Antonio da Sangallo, et successivement habité par le cardinal Roma ^!*^5^^
et les Mellini , ce palais appartient aujourd'hui à la famille des comtes Palma. dn
« Quoique d'une médiocre étendue, dit Vasari, il est, avec raison, regardé
» comme l'un des plus commodes et des plus réguliers de Rome. La cour et ses
*> portiques, l'escalier, les portes, les cheminées et les autres détails sont exécutés
» avec le plus grand soin. » Nous ajouterons que l'intérieur est décoré de pein-
tures intéressantes, par Perino del Vaga, et qu'en tout c'est un des ouvrages
qui font le plus d'honneur au talent de Sangallo.
PLANCHE 3o.
Plan d'un petit palais dans le Vicolo della Pedacchia , au bas du Capitole. 11 N° 916.
a appartenu au célèbre Pietro da Cortona , peintre et architecte, qui le fit bâtir
pour son habitation. L'élégance et la régularité du plan sont remarquables, ainsi
que la disposition du jardin qui s'élève sur la croupe du mont Capitolin : les
élévations , qui sont de l'ordre Dorique, ne sont pas aussi bien ; elles se ressentent
du goût du temps.
Plan du palais degli Atti , rue Giulia, près Sani - Eligio degli Orefici ; der- N° 693.
rière et au-delà de la rue dell' Armata, est un petit jardin en terrasse donnant
sur le Tibre.
Plan au rez-de-chaussée d'une maison voisine de l'église de Santa-Maria in N" 989.
Campitelli.
PLANCHE 3i.
Vue du vestibule d'une maison sise rue Felice , prés des quatre fontaines? N° 216.
cette maison qui sert maintenant de commun au palais Barberini , a été bâtie pour
les Grimant par Vignola, si l'on en juge par le caractère des détails de la façade :
le portique que nous avons dessiné communique d'une manière commode, d'un
côté aux appartenons du rez-de-chaussée , de l'autre à l'escalier , et par le
milieu au jardin.
SIXIÈME CAHIER.
Ρ L A Ν C H E 3a.
t
Panneau d'ornemens dans le genre arabesque, tiré de la décoration d'une maison
particulière.
PLANCHE 33.
Plan au rez-de-chaussée et façade sur la rue du palais Negroni, autrefois τ$* l005.
Mattei , rue delle Botteghe oscure , quartier de S. Angelo. Ce palais , élevé
en i564 , par Lodovico Mattei , sur les dessins det Bartolomeo Ammanati t
-ocr page 21-
( ι» )
_ πΓ-j^ja architecte et sculpteur florentin, a passé depuis aux Negroni , ensuite aux
ο ι. j)urazzo, et enfin aux Caetani qui en sont aujourd'hui propriétaires. La marche
du plan aussi simple que régulière , la belle proportion et la niasse imposante
de sa façade, la correction des profils , tout concourt à mettre cet ouvrage au
rang des meilleurs qu'ait produits Y Ammanati*
PLANCHE 34.
Έ° 793.         Plan du palais Lanti, place de' Caprettari, près S.-Eustachio ; l'intérieur de
la cour a été restauré par Onorio Lunghi.
N° 784.         Plan d'une petite maison située entre le théâtre à!Argentina et l'église de
S.-Maria in Monterone.
Plan et coupe d'une maison située entre la rue de Parione et l'église della
Pace
, près la place Navone. La voûte du portique sur la cour est décorée de
peintures arabesques, où l'on voit les signes du zodiaque exécutés d'une excellente
manière par Baldassare Veruzzi ou Giovanni da Udine. On doit remarquer dans
la coupe les demi-arceaux ou lunettes qui supportent un corridor découvert servant
de communication aux pièces du premier étage , dans le fond de la cour.
PLANCHE 35.
*
N· 434. Elévation du palais Ruspoll, dans le cours , à l'angle de la rue de' Condotti.
Cette façade , l'une des plus magnifiques qu'il y ait à Rome , fut élevée, ainsi que
le palais en i556, sur les dessins de Bartolomeo Ammanati , pour la famille
Ruccellai de Florence ·. sous le pontificat de Grégoire XIII , le cardinal Vrrico
Caetani
l'ayant acquis , fit terminer la partie supérieure et poser l'entablement
par Bartolomeo Breccioli 5 il fit aussi construire le superbe escalier qu'on y ad-
mire par Martino Lunghi le jeune*Depuis, ce palais a passé àia famille Ruspolit
qui en a fait achever la décoration intérieure et l'a enrichi de tableaux, bustes ,
statues et autres antiquités. On observe dans cette façade le bel effet des grandes
lignes , la judicieuse distribution des étages, la belle ordonnance des croisées , le
profil de l'entablement et l'harmonie des parties avec le tout. L'intérieur , quoique
vaste, n'a de remarquable que l'escalier dont nous venons de parler 5 il est com-
posé de quatre révolutions de vingt-huit marches chacune , en marbre blanc et
d'un seul morceau de dix pieds de long sur deux pieds de large ; l'exécution en
est très-soignée , et c'est un des plus magnifiques ouvrages de ce genre.
PLANCHE 36.
Plan au rez-de-chaussée du palais Ginnasi, rue delle Botteghe oscure > quartier
della Pigna.
                                                    l
Plan du palais Capizucchi, en face de l'église de S. Maria in Campitelli, bâti
sur les dessins de Giacomo della Torta.
-ocr page 22-
( ι3)                                                                   ________
Plan d'une maison située près le Panthéon, entre ce temple et l'église de S. Maria ~ ΓΤ7ΤΓ
. 7
                                      r                           '                      fa                           PlandeNolli.
délia Minerva.
Les élévations de ces trois palais, dont le plus ancien ne date guère que de
î6oo, n'ayant rien de remarquable , on s'est contenté d'en donner les plans qui
présentent de la variété et des exemples de bonne distribution.
PLANCHE 3/.
Vue d'un puits qui se voit au centre du cloître de S. Pietro in Vìncoli. Ce cloître > N° 64.
ainsi que le palais qui lui est contigu, bâtis vers l'an i5oo parle cardinal Giuliano .
della Rovere ,
depuis Jules II, sur les dessins de Giuliano da Sangallo, peuvent
donner une idée de l'état où se trouvoit l'architecture en Italie à la fin du XVeme
siècle, époque regardée avec raison comme l'aurore de la renaissance du bon goût,
qui bientôt après s'établit et se propagea par les talens de Bramante, Sangallo f
Peruzzi, Fignola
, etc. Les ornemens du puits ou plutôt de la citerne , que cette
planche représente , ont 'été exécutés par le sculpteur Simone Mosca , sur les
dessins à?Antonio da Sangallo , neveu de Giuliano. L'élégance de cet ajustement
est digne d'attention et fournit une preuve de l'ingénieuse adresse avec laquelle
les artistes italiens savent saisir, et tourner au profit de la décoration, les moyens de
construction coznmandés par la nécessité.
SEPTIÈME CAHIER.
Ρ L A Ν C H E 38.
Vue d'une partie de la gallerie du palais Farnese , peinte à fresque par les
Carraches. On a placé sur le devant les célèbres statues de l'Hercule et de la Flore ,
et dans le fond, le groupe de Zethus et Amphion , attachant leur sœur Dircé aux
cornes d'un taureau furieux ; ces chefs-d'œuvre après avoir long-temps orné la cour
de ce palais, viennent d'être transportés à Naples.
PLANCHE 39.
Plan au rez-de-chaussée du palais Farnese. C'est au cardinal Alexandre Farnese, ^" 7°5.
depuis pape sous le nom de Paul III , que Rome moderne est redevable d'un
édifice qui , par la régularité de son plan , la masse imposante de ses façades,
la
richesse et la fierté de ses détails , fait un de ses principaux ornemens. Dès
l'an i53o , et n'étant encore que cardinal , Paul III avoit entrepris de recons-
truire , sur les desseins à.'Antonio da Sangallo, le palais qu'il possédoit à Campo
di Fiore.
Les travaux avançoient, et déjà partie du premier rang des croisées de la
façade, les salles du rez-de-chaussée et l'un des côtés de la cour étoient achevés 5
lorsqu'on i534 , ayant été promu au pontificat , il comprit que ce n'étoit plus
le palais d'un cardinal , mais celui d'un pape qu'il s'agissoit d'élever : Sangallo
D
-ocr page 23-
( U )
'v^^^^^- reçut ordre de faire à son premier plan les changemens et les addii tso que les
circonstances exigeoient ; bientôt quelques masures voisines furent abattues , et
la cour, l'escalier et les salles furent aggrandis en tout sens. Quand la principale
façade fut montée à la hauteur du dernier étage , et qu'on fut prêt à poser
l'entablement, le pape jaloux que le couronnement répondît à la grandeur de
l'édifice , demanda des modèles aux plus célèbres artistes ; celui de Michel-Ange
obtint la préférence , et l'exécution ayant parfaitement réussi, il fut chargé , après
la mort de Sangallo arrivée en \5/φ , de la direction de tous les travaux. Ce
fut alors qu'il construisit la grande fenêtre qui est au-dessus de la porte d'entrée,
et qu'il éleva, dans l'intérieur de la cour, le troisième ordre décoré de pilastres
corinthiens avec un entablement composite. Vignale eut aussi part à l'embellis-
sement de ce palais 5 l'ordre ionique de la cour et la façade du côté de la rue
Giulia, commencés sur ses dessins, ont été terminés en i5j5 par Giacomo della
Torta,
son élève : il a donné en outre les dessins de quelques-unes des portes, croisées
et cheminées qui décorent l'intérieur. C'est ainsi que cet édifice, destiné d'abord
à l'habitation d'une famille , est devenu successivement, par les talens réunis des
architectes habiles qui l'ont élevé , et par les chefs-d'œuvre de peinture et de
sculpture dont iì a été orné , un magnifique musée où les artistes de tous les pays
viennent chercher des leçons et des modèles.
PLANCHE 40.
N*\ 7o5.         Elévation du palais Farnese du côté de la place. Cette façade , construite en
briques, et dont tous les membres d'architecture sont en travertin , est entière-
ment & Antonio da Sangallo , à l'exception de la croisée du milieu au premier
étage, et du grand entablement, qui sont l'ouvrage de Michel-Ange.
PLANCHE 41.
N«. 705.         Coupe du palais Farnese sur la cour , avec les portiques dont elle est entourée.
L'ordre dorique du rez-de-chaussée a été élevé par Antonio da Sangallo , et l'ordre
ionique du premier étage par Fignole. Au-dessus est un autre étage ajouté par Michel-
Ange :
nous avons cru pouvoir nous dispenser de le donner, parce qu'il est peu
d'accord avec les deux autres. Les croisées du rez-de-chaussée , sous les portiques,
sont rétrécies par le haut, ;selon les préceptes de Vitruve , dont Sangallo étoit
sectateur zélé, comme on peut le voir planche 9. Cette pratique bizarre n'a pu
être justifiée , même chez les anciens , que par la facilité qu'elle donnoit aux
venteaux de la porte de se refermer d'eux-mêmes , et par la nécessite de diminuer ,
autant que possible , la portée du linteau qu'ils avoient coutume de faire d'un
seul bloc. Au-dessus de la coupe , sont les profils et les développemens tant des
chapiteaux que des entablemens des deux ordres dorique et ionique : les trophées ,
festons et mascarons dont les frises sont ornées , ont été ajoutés par Michel-Ange ,
lorsqu'après k mort de Sangallo, il prit la conduite des travaux de ce palais.
•\
-ocr page 24-
(ι5)
PLANCHE 4a:                                                          PkndeNolii.
Croisée du rez-de-chaussée de la façade du palais Farnese vers la place ; elle N°. 705.
est è? Antonio da Sangallo.
Porte sur le palier de l'escalier .au premier étage, exécutée par Vignole , pour
le cardinal Ranutio Farnese , ainsi que le témoigne l'inscription de sa irise.
Croisée du premier étage de la façade sur la place : elle est & Antonio da
Sangallo ,
et comme les précédentes, elle est exécutée en travertin sur un fond
de briques.
PLANCHE 43.
Vue du vestibule d'entrée du palais Farnese du côté de la place , élevé par N°. 705.
Antonio da Sangallo. Douze belles colonnes de granit et d'un seul bloc , le di-
visent en trois parties , et supportent à-la-fois les plafonds latéraux et le berceau
du milieu. Les ornemens de stuc qui les décorent ont été exécutés sous la direc-
tion de Michel-Ange, et dans le goût de ceux que l'on observe dans les ruines
de la Villa Adriana et autres édifices antiques.
HUITIÈMECA HIER.
PLANCHE 44.
Chapiteaux, vases , autels, bustes et fragmens antiques, tirés du palais Lami
et autres lieux.
Ρ L A Ν C H E 45.
Plan au rez-de-chaussée et coupe sur la cour du palais Buon-Compagni, surla N° 65l
place de Sora , près la Chiesa nuova. Ce palais, connu aujourd'hui sous le nom de
palais Sora, a été élevé en i5o5 , pour le cardinal Nicolò Fieschi, des comtes de
Lavagna ; depuis il a passé à la famille des Savelli, et ensuite à celle des Buon-
Compagni
, ducs de Sora, princes de Piombino, qui le possède présentement.
On attribue généralement le dessin de ce palais au Bramante, et quoique les
écrivains de sa vie n'en parlent pas , nous adoptons cette opinion d'autant plus
volontiers , que malgré les additions et les restaurations modernes qui le défi curent»
on y reconnoît par-tout l'empreinte de la main qui a élevé le palais Giraud et
celui de la chancellerie , dont nous donnons les desseins planches i5 et 76 de ce
recueil.
PLANCHE 46.
Façade sur la rue du Palais Buon-Compagni ou Sora , bâti par le Bramante en
ï5o5
, dont le plan se voit dans la planche précédente.
-ocr page 25-
% i6 )
HandeNolli.                                                                 PLANCHE #7.'
près le
W φγ*         Elévation d'une maison située dans le jardin Fini, près le Colisée , dans la
rue qui conduit de ce monument à l'église de St.-Jean-de-Latran.
36x. élévation latérale de l'hospice della Mercede, des religieux espagnols de la
Merci, près l'église de δ. Andrea delle Fwtte. Urbain Vili leur ayant accordé
cette église en 1627 , le cardinal Borgia la fit reconstruire vers 1640.
PLANCHE 48.
îf® 339,         Plan au rez-de-chaussée du palais della Curia Innocenziana , sur la place de
Monte Citorio. Commencé vers i-65o , sous le pontificat de Innocent X , pour
le prince Ludovisi 3 et sur les dessins du Bernin , cet édifice resta long· temps
imparfait, jusqu'à ce que Innocent XII , l'ayant acheté -en 1697 , le fit terminer
par Carlo Fontana , pour y réunir les tribunaux de Rome. La disposition du
rez-de-chaussée , dont la cour est terminée par une fontaine , est très - belle ; il
comprend les archives , les bureaux des notaires et ceux des huissiers : les étages
supérieurs renferment diverses salles d'audience avec leurs dépendances et les
logemens des principaux magistrats. Les élévations n'ont de remarquable que leur
'yaste étendue.
PLANCHE 49.
près le          Vue d'une fontaine placée derrière le palais du Vatican, dans la cour della
^10 1288. JPanneteria. A gaucke , on voit le commencement de la galerie élevée sous Paul V ,
qui forme le côté oriental de la grande cour du Belvédère, et à droite, le flanc
extérieur de la chapelle Sixtine, bâtie par Sixte IV.
NEUVIÈME CAHIER.
PLANCHE So.
Fragmens tirés des palais et autres édifices de Rome. La frise qui représente une
Victoire assise sur des trophées , est dessinée d'après une peinture en grisaille de
Polidoro ; et la chaise antique qui est sur le devant, est celle de la statue en
bronze de Saint-Pierre que l'on voit dans la nef de cette église.
PLANCHE 5i.
Ν* 799·         Plan du collège della Sapienza , auprès de la place Navona. Cet établissement,
qui répond à celui du collège de France à Paris , est le plus magnifique de ce
genre qu'il y ait à Rome , et réunit tous les moyens nécessaires à l'étude du
droit, des sciences et des lettres. Son origine date du milieu du XIIIe siècle, mais
-ocr page 26-
ι
(17)
la construction des bâtimens actuels ne remonte guère qu'au commencement du ™^f^*~i
XVIe , c'est-à-dire, aux pontificats de Sixte IV, Pie III et Jules II, dont les noms PlandeNolli.
et les armes se voient encore sur quelques portes. Léon X , qui en augmenta
l'étendue sur les dessins de Michel-Ange, en est regardé comme le fondateur $
mais sa mort ayant arrêté les travaux, ils restèrent suspendus jusqu'au pontificat
de Grégoire XIII, qui, en i575 , commença le portique de la cour sur les dessins
de Giacomo della Porta. Sixte V le continua et termina la façade occidentale
du côté de St. Jacques des Espagnols. Clément VIII et Paul V élevèrent les ailes
du nord et du midi. Urbain VIII donna la direction des travaux au Borromini,
qui agrandit le premier plan , acheva la façade septentrionale , et commença
la chapelle , au plan de laquelle , par une puérile allusion aux armes des Bar-
berini ,
il donna la forme d'une Abeille. Innocent X éleva la coupole 5 enfin,
en 1660, Alexandre VII mit la dernière main à l'édifice, en terminant la dé-
coration intérieure de la chapelle, ainsi que la façade orientale de l'édifice, vers
l'église de S. Eustachio.
PLANCHE 5z.
Elévation extérieure du collège della Sapienza du côté de l'église de St. Jacques Ne 799.
des Espagnols , bâtie sous Sixte V par Giacomo della Porta Λ entre les années
i585 et 1590.
PLANCHE 53.
Coupe du collège della Sapienza sur le côté de la Cour opposé à la chapelle. N° 799,
Les deux portiques dorique et ionique sont de Giacomo della Porta , l'étage
supérieur est du Borromini.
PLANCHE 54.
Elévation du palais de Venise , rue du Cours, à l'endroit dit L· Ripresa de* N* 903.
barbari. Paul II, Nicolò Barbo de Venise , n'étant encore que cardinal, commença
ce vaste édifice sur les dessins de Giuliano da Majano , architecte et sculp-
teur florentin : devenu pape en 1464, il le fit continuer et agrandir,· puis en
1468, il restaura l'église contigue de S. Marco, à laquelle il ajouta le portique,
que Vasari regarde comme le meilleur ouvrage de Giuliano. Les successeurs de
Paul II en ont fait leur habitation d'été , jusqu'à ce que Pie IV le donna à la
République de Venise pour loger ses ambassadeurs , qui, depuis lors, n'ont cessé
d'y résider. L'extérieur de ce colossal édifice est des plus imposans 5 la grandeur
de ses divisions, l'espacement et la rareté des ouvertures du rez-de-chaussee, les
arceaux qui supportent le balcon saillant du second étage , et la ligne de créneaux
qui couronne toute la masse , lui donnent un caractère de forteresse qui tient
aux mœurs du temps , mais dont la sévérité se trouve modifiée par une finesse dans
les profils, qui annonce déjà la renaissance du bon goût.
a
-ocr page 27-
( ι8)
PlandeNolH.                                                      PLANCHE 55.
N* ia52· ^ue d'un puits qui se voit dans le couvent des Pères Pénitenciers de l'église
de·St. Pierre , rue de Borgo nuovo. Placé au fond de la cour, et adossé à un
mur de terrasse qui soutient un jardin supérieur, ce puits est disposé de manière
à servir également à l'une et à l'autre. Son ordonnance et ses détails sont tout-à-
fait dans le style de Baccio Pintelli_, architecte florentin, qui florissoit à Rome
du temps de Sixte IV, vers l'an \afl5.
DIXIÈME CAHIER.
PLANCHE 56.
Ornemens des voûtes et plafonds du palais Massimi delle Colonne , exécutés en
stuc sur les dessins de Baldassare Τ eruzzi. Au bas de la planche est un chapiteau
antique , conservé dans ce palais , et que l'on dit avoir appartenu à un temple
de Mars.
PLANCHE 57.
N° 6a3.         Elévation du palais Lancellotti (ι) , à l'une des extrémités de la place Navona ;
il a été hâti en i56o , pour la famille Torres, sur les dessins de Pirro Ligorio,
peintre , architecte et antiquaire célèbre,
près le
          Élévation d'une maison , rue de Borgo nuovo , près la place de St. Pierre. C'est
3N* 1251. le palais Colonna , ci-devant Costa 3 ouvrage de Baldassare Ρ eruzzi.
PLANCHE 58.
Détails et profils en igrand de la porte et de l'une des croisées au rez-de-
chaussée d'une maison sise rue Giulia, près de St. Jean des Florentins : on en peut
voir la façade , planche 29.
Élévation et profils de deux portes qui se voient au rez-dè-chaussée du palais
della Valle, dont nous avons représenté la cour, planche 6.
PLANCHE 59.
N° 625.         Plan et coupe sur la longueur du palais Massimi delle Colonne, rue della
Valle t bâti en i53a , par Baldassare Peruzzi. C'est, sans contredit, la production
la plus ingénieuse de cet habile artiste , et qui seule auroit suffi pour établir sa
réputation , si d'ailleurs elle n'eût été fondée sur le succès d'ouvrages très-im-
« C'est par erreur que, dans quelques exemplaires des planches, ce palais porte le nom
d'Qrnani.
-ocr page 28-
(*9)
portans. Nulle part en effet il n'a déployé plus de talens pour distribuer             
avantageusement un terrain resserré et irrégulier; nulle part il n'a décoré avec plande;Nol
plus de goût et d'élégance ; par-tout brille un sentiment excfuis des convenances ;
et les taches légères que l'on peut y remarquer doivent moins lui être imputées,
qu'à celui qui , après sa mort, fut chargé de la continuation des travaux, car il
ne vécut pas assez pour les voir entièrement terminés.
PLANCHE 60.
Élévation du côté de la rue, et coupe sur la cour du palais Massimi, dont le ^0 £25.
plan se voit dans la planche précédente. C'est ici le lieu d'observer avec quelle ha-
bileté , profitant de l'irrégularité même du terrain , et adoptant sa forme curvi-
ligne , Baldassare Ρ eruzzi a su développer du côté de l'entrée une façade aussi
imposante par sa masse, que par la richesse de son ordonnance.
PLANCHE 61.
Vue de la cour du palais Massimi ; elle présente à la fois les portiques do- N° 625.
riques du rez-de-chaussée avec les ornemens en stuc de leurs voûtes , le passage
qui conduit au vestibule d'entrée, et la galerie ionique du premier étage , dont
les plafonds en bois sont richement sculptés. Cette vue étoit nécessaire pour donner
à nos lecteurs une idée, au moins légère, de l'effet que produit le développement
et le jeu des diverses parties de cet édifice , distribué et décoré avec autant de
goût que de jugement : il est tel cet effet , que le spectateur enchanté se croit
transporté au milieu d'une habitation de Rome antique ; et la vue de cet agréable
tableau l'attache au point qu'il ne s'en éloigne qu'à regret, et avec le desïr d'y
revenir bientôt.
ONZIÈME CAHIER.
PLANCHE 63.
Frises, autels, candélabres, cinéraires et autres antiquités tirées de divers en-
droits. La frise dans laquelle on voit une corbeille de raisin entre deux tigres ,
est à Tivoli ; l'autel circulaire et le candélabre sont dans les jardins du collège
de l'Apollinaire , près la place Navona.
PLANCHE 63.
Plan au rez-de-chaussée du palais pontifical de Monte Cavallo. C'est le pape N° z5o.
Paul III qui, pour jouir d'un air plus salubre , et passer les chaleurs de l'été ,
éleva le premier, vers l'an i5^o , une modeste habitation sur le mont Quirinal.
Elle fut augmentée par Grégoire XIII, qui, ayant acheté des ducs à'Este un grand
-ocr page 29-
(*° )
jardin qu'ils possédoient en ce lieu , fit élever par Ottaviano Mascherino le
Plan de Noli. corpS de l0gjs ga fond je \a COUr, lequel comprend au rez-de-chaussée un ves-
tibule ouvert , un escalier ovale dont la rampe est supportée par des colonnes ,
et au premier étage l'appartement du pape. Sixte V, et son successeur Clément
VIII firent ajouter, par Domenico Fontana , le portique formant l'aile gauche
de la cour du côté de la place, et commencer le bâtiment qui s'étend sur la rue
Pia. Enfin Paul V compléta la cour en faisant construire , sur les dessins de
Flaminio Pontio , l'aile droite renfermant le grand escalier à doubles rampes, et
sur ceux de Carlo Mademo, la chapelle du premier étage , la grande salle qui
îa précède, et les appartemens contigus. Les autres dépendances, qui se prolongent
sur la rue Pia, ont été successivement ajoutées par Urbain VIII et Alexandre VII,
sur les dessins de Lorenzo Bernini , et ensuite par Innocent XIII et Clément
XII, sur ceux de Ferdinando Fuga.
PLANCHE 64.
Nô a5o.         Elévation du palais pontifical de Monte Cavallo, du côté de la rue Pia. Cette
façade, commencée sous Sixte V , sur les dessins de Domenico Fontana, a été
terminée sous Paul V par Carlo Mademo,
PLANCHE 65.
M° z5o.         Coupe, sur la longueur, de la cour du palais pontifical de Monte Cavallo. Toute
cette aile a été exécutée sous le pontificat de Paul Y par Flaminio Pontio, qui,
pour le portique , a judicieusement suivi l'ordonnance dorique déjà employée par
Ottaviano Mascherino au bâtiment du fond de la cour. Le grand escalier à doubles
rampes et les croisées du premier étage sont aussi de Flaminio Pontio. Les por-
tiques qui entourent cette cour ont assez de largeur pour qu'on puisse y entrer
en carrosse et descendre à couvert ; avantage trop négligé en France, même dans les
plus beaux palais.
PLANCHE 66.
N° a5o.         Coupe, sur la largeur, de la cour du palais de Monte Cavallo. Cette partie, qui
contient l'habitation du pape, a été bâtie par Grégoire XIII, sur les dessins
à!Ottaviano Mascherino. C'est le plus ancien de tous les bâtimens qui com-
posent ce vaste palais, auquel il a servi comme de noyau. La tour qui le cou-
ronne , dite la tour de l'Horloge, ou Torre de' venti, a été élevée par Martino
Lunghi,
le vieux.
PLANCHE 67.
N° 5a3.         Intérieur de la cour du palais Lancellotti, rue de' Coronari. Ce palais, com-
mencé, du temps de Sixte V, sur les dessins de Francesco da Volterra, a été
terminé et décoré par Carlo Mademo, qui a aussi élevé la façade sur la rue,
-ocr page 30-
( « )                                                                  __
dont la porte est du Dominïquin. Cette cour est remarquable par la disposition !           ~7"
pittoresque de ses portiques, et par le goût avec lequel y sont distribuées les anti-
quités dont elle est ornée.
DOUZIÈME CAHIER.
PLANCHE 68.
Vases, chapiteaux, frises, autels, bustes et autres fragmens tirés de différens
édifices. Le bas-relief, représentant des combats de Centaures, est exécuté en stuc,
par Giulio Mazzoni, dans la cour du palais Spada (Voyez la planche 70). Le
buste du centre se voit à l'arc de Constantin 5 et la frise, ornée d'un candélabre
auquel pendent des festons, est au Panthéon.
PLANCHE 69.
Plan du palais Spada, près, du palais Farnese, bâti sous le pontificat de Paul III, ^ 7"·
par le cardinal Girolamo Capo di ferro, sur les dessins de Giulio Mazzoni de
Plaisance, élève de Daniel de Volterre (1). Il a passé ensuite à la famille des
Mignanelli, puis en i63a au cardinal Bernardino Spada, qui l'a fait restaurer
et décorer par Francesco Borromini.
PLANCHE 70.
Elévation du palais Spada, dont la planche précédente offre le plan. Entre les
façades des palais de Rome, celle-ci se fait remarquer par la richesse de ses orne-
mens, qui sont répandus en abondance, mais avec art et sans confusioni ils ont été
exécutés en stuc par Giulio Mazzoni.
Coupe sur la cour du même palais : les métopes de l'ordre dorique qui la
décorent, le bas-relief représentant des combats de centaures, ainsi que les frises
de l'étage supérieur, sont aussi de Giulio Mazzoni; on peut voir (planche 68) un
fragment dessiné en grand du bas-relief des centaures.
PLANCHE 7i.
Porte d'un palais situé pr^s l'église du Gesh, dans la rue qui conduit de cette vers le
église à celle della Minerva. La belle proportion de cette porte et de son chain- ^° 86°'
(1) En attribuant c« palais à Giulio Mazzoni, nous suivons l'autorité de Pietro Ferreria, Palazzi
di Roma,
liv. I, planche 3a, et de Filippo Titi, descrizione delle Pitture di Roma, page jloó.
Mais nous devons observer que Vasari, dont Giulio avoit été l'élève , ne dit pas positivement qu'il
ait été l'architecte de ce palais, et semble ne lui attribuer que les ornemens en stuc qui le décorent,
tant dans l'intérieur qu'à l'extérieur,
F
-ocr page 31-
( 22 )
«ssseeœee branle, le choix des ornemens qui'y sont taillés, le style de la frise et sa précieuse
PlandeNolli. exécution en marbre blanc, doivent faire mettre ce morceau au rang des imitations
les plus heureuses de l'antique, et des plus exquises productions de l'époque de la
renaissance des arts*
PLANCHE 72.
jjos 846         Plan du collège romain et de l'église de Saint Ignace. Ce vaste édifice, érigé
et ^7- pour les Jésuites, et consacré par Grégoire XIII, Religioni et bonis artibus , fut
commencé en 1682 par Bartolomeo Ammanati; mais son dessin ne fut pas exécuté
en entier ; on n'en conserva que la façade d'entrée, vers le palais Doria, et la
belle cour carrée, entourée d'un double portique ionique et corinthien , qui com-
munique aux classes et autres salles nécessaires à l'enseignement. Le reste de
la distribution intérieure, qui comprenoit l'habitation des Jésuites, a été totalement
changé. Quant à l'église contigue de S. Ignace, elle a été commencée en 1626 ,
par ordre du cardinal Ludovisi , neveu de Grégoire XV , sous la conduite du
père Orazio Grassi jésïiite, qui, d'après plusieurs dessins présentés par le Do-
miniquin
, composa celui que l'on voit exécuté. La façade est & Alessandro Algardi ,
sculpteur et architecte de Bologne.
PLANCHE 73.
N° jooi.         ^ue °^e ^a COur du palais Mattei, près Santa Catarina de' Funari. Ce palais,
construit pour Asdrubale Mattei , est bien disposé, et fait honneur à Carlo Maderno,
dont il est le meilleur ouvrage : les vestibules , les murs de la cour , ceux de
l'escalier et des galeries supérieures sont couverts de statues , de bas - reliefs ,
d'inscriptions et autres antiquités, qui forment une décoration de la plus grande
magnificence.
TREIZIÈME CAHIER.
PLANCHE 7/f.
Plafond de l'une des salles du palais de la chancellerie, dont les plans, coupes,
élévations et détails se voient aux planches suivantes. Cette salle, qui est au premier
étage sur le jardin, a son plafond décoré d'ornemens arabesques , entremêlés de
bas-reliefs en stuc et de figures peintes sur des fonds d'or ; le tout exécuté par
Baldassare Peruzzi. La ressemblance de ces peintures avec celles exécutées par
Baldassare dans la salle de la Galathée à la Farnesina, et le témoignage de
Vasari, qui atteste que cet artiste a peint quelques pièces dans le palais de la
chancellerie ne permettent pas d'hésiter à les lui attribuer.
-ocr page 32-
( 23 )
Ρ L A N G H E 75.                                                          PlandeNolli.
Plan du palais de la chancellerie et de l'église de S. Lorenzo in Damaso 3 près N°* 647
îe palais Farnese. Ce palais , l'un, des plus vastes et des plus magnifiques de Rome, et 645.
sert, depuis Clément VII, à la résidence de la chancellerie apostolique et du vice-
chancelier. Le cardinal Lodovico Mezzarota de Padoue , camerlingue du Saint-
Siège , l'avoit fait réparer à grands frais en i435 ; mais bientôt après , le bâtiment
menaçant encore ruine, le cardinal Rafaelle Riario de Savonne, neveu de Sixte IV,
le fit reconstruire en entier vers l'an 149^, d'après les plans de Bramante Lazzari »
et comme, pour cette opération, il avoit été nécessaire d'abattre l'ancienne Basi-
lique de S. Lorenzo , fondée l'an 384 par Ie PaPe S. Damase, le Bramante en
la réédifiant sur un nouveau plan , eut l'habileté de la lier à celui du palais, et
de renfermer l'une et l'autre sous une même façade, afin de donner à la totalité de
l'édifice plus d'étendue et un aspect plus imposant.
PLANCHE 76.
Élévation du palais de la chancellerie, dont le plan se voit à la planche précé- Nos H7
dente. Bâtie en 149a, ainsi que le témoigne l'inscription qui se lit dans la irise et 645.
du premier étage, cette façade est un des premiers ouvrages auxquels, lors de son
arrivée à Rome, le Bramante ait cherché à appliquer le résultat de ses études sur
les monumens antiques. Sous ce rapport, elle marque dans l'histoire de ce restau-
rateur de l'art 5 et l'époque à laquelle elle a été élevée commande à la fois l'admi-
ration pour son génie, et l'indulgence pour les fautes légères échappées sans
doute à la timide circonspection avec laquelle il marchoit encore dans la route
qu'il veuoit de se frayer. Pour rompre la trop grande uniformité de cette immense
façade, le Bramante a imaginé de former à ses extrémités deux ressauts ou avant-
corps; premier exemple d'une pratique qui depuis a donné lieu à de grands abus.
Les portes sont d'une époque postérieure : la principale, qui est ornée de colonnes
doriques en marbre, a été construite par Domenico Fontana, lorsque le cardinal
Alessandro Montalto, neveu de Sixte V, fut nommé à la place de vice-chanceli/sr;
celle qui est à droite, et sert d'entrée à l'église de San Lorenzo in Damaso, est
de Fignola, qui la fit par ordre du cardinal Alessandro Farnese : on en peut
voir le détail en grand, planche 78.
PLANCHE 77.
Coupe sur la cour du palais de la chancellerie. Sa belle proportion et la magni- n„» 647
fique ordonnance des doubles portiques qui la ceignent , tant au rez-de~ et H5·
chaussée qu'au premier étage, lui donnent un aspect imposant. Les colonnes qui
les supportent, au nombre de 44 > sont de granit rouge oriental, d'un seul bloc ;
elles ont été tirées de l'ancienne Basilique de S. Lorenzo, qui fut démolie lors
1
-ocr page 33-
/
( M )
««■.«■.ι de la reconstruction du palais ; et antérieurement elles appartenoient, dit-on, au
Plan de N«illi. portique de Pompée, qui n'étoit pas éloigné. L'étage supérieur est plein, et décoré
de simples pilastres d'ordre corinthien 5 ils sont espacés également, et correspondent
à ceux du dernier étage de la façade. La porte qui est au fond de la cour , au
milieu du. portique du premier étage , est de Fignola , qui fut chargé par le
cardinal Alessandro Earnese de terminer différens détails qui n'étoient pas achevés.
PLANCHE 78.
JN0S 647
«* 645.
Elévation et profil en grand de la porte de S. Lorenzo in Damaso , indiquée
en petit dans la façade du palais de la chancellerie, planche j-6. C'est le cardinal
Alessandro Farnese, vice-chancelier , et depuis pape sous le nom de Paul III ,
qui la fit exécuter sur les dessins de Fignola. Sa belle proportion et la pureté
de ses détails l'ont toujours fait regarder comme un d.es meilleurs modèles en ce
genre.
PLANCHE 79.
Vue de la cour du palais de la chancellerie et des portiques qui l'entourent.
Ils sont formés par des colonnes antiques de granit rouge oriental, d'un seul bloc
et au nombre de 44, non compris les huit pilastres des angles, qui sont aussi
de granit,
QUATORZIÈME CAHIER.
Vue d'un portique orné de statues, vases, trépieds, candélabres, frises et autres
fragmens, tirés pour la plupat du palais Barberini. Le lion est celui qui se voit
exécuté de grandeur naturelle et en bas-relief au haut du grand escalier, et le
feston supporté par deux aigles décore le milieu de la façade du côté du jardin.
PLANCHE 81.
No 2)5.         Plan du palais Barberini, rue Felice. Quoique ce palais ait été commencé sur
les dessins de Carlo Maderno ; cependant le Bernini a eu une si grande part à
sa construction, les changemens et les additions qu'il y a faits sont si considé-
rables , qu'on peut le regarder comme son ouvrage. C'est le cardinal Francesco
Barberini,
neveu d'Urbain VIII, qui, sous le pontificat de son oncle, le fit
élever sur l'emplacement du casin et des jardins des ducs Sforza; il fut terminé
en ji63g. Ce que l'on admire le plus dans ce plan, est l'art avec lequel est distribué
le portique qui règne sous le rez-de-chaussée et l'arrière-corps du milieu : il va
en se rétrécissant graduellement vers le fond, jusqu'à une arcade à travers laquelle
on .aperçoit les jardins, auxquels on monte par une rampe magnifique ; perspective
-ocr page 34-
(*5)
qui se .termine dans le lointain par une fontaine ornée d'une statue colossale ï=·—-?*.
d'Apollon.                                                                                                                             PlandeNoIli.
PLANCHE 82.
Élévation du palais Barberini, du côté de la rue Felice. Elle est composée de
trois corps de logis, dont deux en ailes , formant avant-corps, et le troisième au
centre en arrière-corps , décoré des ordres dorique , ionique et corinthien : cette
façade est en entier du Bernini, à l'exception des deux fenêtres surmontées de
mezzanines qui flanquent l'arrière - corps et le séparent des ailes, lesquelles sont
attribuées au Borro/nini.
PLANCHE 83.
Plan au rez-de-chaussée et élévation d'une petite maison située hors de la
porte du Peuple, à main droite, en allant à Fonte-Molle, au-dessus de l'église
de S. Andrea. La simplicité, la grâce et l'harmonie qui régnent dans ce petit
bâtiment nous le font regarder comme l'ouvrage d'un habile maître, digne d'avoir
place dans ce recueil.
PLANCHE 84.
Plan du palais Corsini, rue della Longara. Il appartenoit autrefois aux Riari, N° 121©.
parens de Sixte IV ; depuis il a été habité par la reine Christine de Suède
pendant le séjour qu'elle fit à Rome : ensuite le cardinal Neri Corsini, neveu de
Clément XII, l'ayant acheté, le fit rebâtir en partie, et l'augmenta considérable-
ment d'après les dessins de Ferdinando Fuga, qui, par la belle disposition qu'il
lui a donnée, l'a rendu l'un des plus magnifiques et des plus imposans de Rome.
Le style des élévations ne répondant pas au mérite du plan, nous nous sommes
dispensés de les donner.
PLANCHE 85.
Vue du grand escalier du palais Corsini. On entre par trois grandes portes dans
un spacieux vestibule : celle du milieu a pour point de vue un casin placé à mi-côte
dans les jardins qui s'élèvent sur le mont Janicule; et les deux autres con-
duisent à un magnifique escalier à doubles rampes, par lesquelles on monte aux
grands appartemens, qui, outre une immense bibliothèque et une belle galerie de
tableaux, renferment la collection d'estampes la plus précieuse et la plus complète
qui existe en Italie.
QUINZIÈME CAHIER.
PLANCHE 86.
Vue d'une galerie décorée en arabesques et en stucs » dans le goût des loges
G
-ocr page 35-
ν
U$ )
^ss^r^s^ ^u Yatìcan. Parmi les fragmens qui sont sur le devant, on distingue un candé-
PlandeNolli. iabre et une frise tirés du Vatican ; et en haut, dans le médaillon du centre , on
a placé le portrait de Baccio Bandinelli, célèbre sculpteur florentin.
PLANCHE 87.
N° 45]. Plan du palais Borghese, près le port de Rijpetta. Commencé en 1590 , par le
cardinal Oezza Espagnol , sur les dessins de Martino Lunghi , dit le Vieux, ce
palais fut acheté par le cardinal Borghese qui, devenu pape sous le nom de PaulV,
le fit augmenter et terminer par Flaminio Pontio : c'est ce dernier artiste qui
ajouta l'aile immense , laquelle formant un angle avec le corps régulier qu'avoit
élevé Lunghi , et se prolongeant en pointe vers le port de Ripetta, donne à l'en-
semble du plan la bizarre figure d'un clavecin. L'escalier ovale est remarquable en
ce qu'il est à une seule rampe en spirale , soutenue par des colonnes, à l'imita-
tion de celui précédemment exécuté par le Bramante au Belvedere du Vatican.
PLANCHE 88.
Coupe en travers de la cour du palais Borghese , dont le plan est dans ta
planche précédente. Parmi les ouvrages de l'habile architecte Martino Lunghi ,
cette cour se distingue par la régularité de son ordonnance , la grandeur de ses
divisions, et sur-tout par la magnificence 'du double rang de portiques qui en.
ceignent le pourtour. Cent colonnes antiques, d'un seul bloc de granit, reçoivent
sur leurs entablemens la retombée des arcades , et", produisent le plus grand effet,
sur-tout du côté du jardin où, les portiques étant ouverts, elles se dessinent sur
le ciel de la manière la plus pittoresque.
PLANCHE 89.
Maison ou casin, dit la Vigna di papa Giulio , bâti par Baldassare Peruzzi 3
auprès de l'église de <S". Andrea , sur la route qui va de la porte du Peuple à
Ponte-Molle ; après avoir changé plusieurs fois de maître , il appartient aujourd'hui
à la maison Colonna qui laisse dans un coupable abandon cette estimable produc-
tion d'un habile artiste,
près le
         Elévation d'une maison particulière située sur la place du palais Borghese t
N° 45o. rue de' Condotti.                                                  *
Ρ L A Ν C HE 90.
N° 606.         Porte de l'église de S. Giacomo de' Spagnuoli , du côté du collège della Sa-
pienza. L'époque du pontificat d'Alexandre VI, sous lequel cette église fut res-
taurée , et plus encore le caractère frappant de ressemblance que l'on remarque
entre cette belle porte et celles exécutées par Baccio Pintelli à la chapelle Sixtine
et aux égiises de 6*. Agostino 3 S. Maria del Popolo et S. Pietro in Montorio
-ocr page 36-
( ν )
( voyez la planche 98 ) , ne permettent pas de douter que celle-ci ne soit aussi '?=^,^^=
son ouvrage. Les festons de verdure entrelacés de bandelettes d'or, auxquels plandeNo111
l'image de St. Jacques est suspendue , donnent une idée de la manière aussi simple
qu'élégante dont, aux jours de fêtes , les Romains décorent l'entrée de leurs
temples.
PLANCHE 91.
Vue de la nouvelle entrée du Muséum du Vatican, du côté de la bibliothèque ,
telle qu'elle étoit en 1790. On arrive à ce vestibule par un grand escalier en
marbre , dont la voûte est portée par des colonnes de granit antique entre les-
quelles règne une balustrade en bronze. Les quatre colonnes du premier plan sont
de granit rouge oriental, et les deux Sphinx de granit égyptien. La porte du fond
est sur-tout remarquable par sa magnificence ; son chambranle , composé de trois
blocs seulement, est de granit rouge oriental, ainsi que les deux figures colossales,
les cippes qui les supportent , et la frise dans laquelle se trouve l'inscription,
Musaeum Pium ; le tout est rehaussé par de riches oniemens en bronze doré. Cette
superbe décoration , commencée par ordre de Pie VI, sur les dessins de Michel-
Angelo Simonetti
, a été terminée en 1790 , par Pietro Camporesi, architecte vivant.
SEIZIÈME CAHIER.
PLANCHE 92.
Vue de l'intérieur d'une église disposée à l'instar des premières Basiliques chré-
tiennes, avec le maître-autel isolé au centre de la Tribune, la Confession au-dessous ,
et les deux Ambons ou Pupitres où se lisoient l'épître et l'évangile j le tout décoré
de peintures en mosaïque , de mausolées , de candélabres et autres monumens dans
le goût du temps ; le grand candélabre qui est à gauche, se voit dans la basilique
St.-Paul hors des murs.
PLANCHE 93.
Plan du couvent et de l'église de San Clemente > entre le Colisée et St.-Jean- N° 30.
de-Latran ; cette église , l'une des plus anciennes de Rome, a été bâtie dans le
lieu qu'occupoit la maison paternelle du pape St.-Clément. Malgré les diverses
restaurations qu'elle a subies , sa disposition intérieure, témoignage de sa véné-
rable antiquité , a été si religieusement conservée, qu'elle suffit presque seule pour
donner une idée ti.es premières Basiliques des chrétiens; et sous ce rapport, elle
mérite que nous en donnions ici une description abrégée.
Un portail soutenu par quatre colonnes de granit avec des chapiteaux ioniques,
introduit dans un Atrium, ou cour entourée de colonnes aussi de granit ; c'est
sous ces portiques que les penitene à genoux attendoient l'absolution de leurs
péchés : de cette cour on entre dans Véglise dont la forme est un parallélogramme
divisé sur sa largeur en trois nefs, par deux files de colonnes antiques et de
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( *B )
if^-'Îg clifférens marbres. L'extrémité de la nef du milieu , terminée en hémicycle , est oc-
Plan d«Nolli. cupée par le Sanctuaire autour duquel sont disposés les bancs des prêtres avec le
siège épiscopal. Au centre s'élève le Maître-autel, et en avant est le Chœur, séparé
de la nef par une enceinte de marbre à hauteur d'appui j c'est là que se plaçoient
les sous-diacres , les clercs et les chantres. A gauche du chœur est VAmbon ou
pupitre en marbre qui servoit à la lecture de l'évangile , et à droite celui où se
lisoit l'épître. Les bas-côtés étoientoccupés parle peuple ; savoir, celui de gauche
par les hommes , et celui de droite par les femmes. Enfin dans la partie inférieure
de l'église se plaçoient séparément les cathécumènes et les penitene des deux
sexes»
La dernière restauration de cette église a été faite sous Clément XI, par Carlo
Stefano Fontana,
qui a rétabli aussi le monastère contigu des religieux Domi-
nicains auxquels , depuis Urbain VIII, cette église appartient.
PLANCHE 94.
N« 1061.        Plan de l'église de' S. S, Nereo ed Achilleo et du cloître qui en dépend , situés
près les thermes d'Antonin Caracalla. Cette église , bâtie par le pape Jean I, vers
l'an 5a3 , restaurée par Léon III , en 796, se trouvoit, en 1695, réduite à un
tel état de vétusté , que le cardinal Baronius, qui en étoit alors titulaire , fut
obligé de la rebâtir presqu'en entier , en conservant cependant le Sanctuaire,
la Confession et les Ambons ou pupitres de marbre } sur lesquels , suivant le rite
de la primitive église , on lisoit au peuple l'épître et l'évangile. Au fond de la
Tribune ou rond-point est la chaise en marbre sur laquelle siégea St.-Grégoire le
Grand, lorsqu'il récita , dans cette église , sa vingt-huitième homélie qui se voit
gravée en entier sax le dossier. Le baldaquin de l'autel est soutenu par quatre belles
colonnes de marbre africain , et au-dehors , en face de la porte , on voit une base
de porphyre de 10 à 12 pieds de circonférence, qni supporte une colonne de granit.
PLANCHE 95.
ÌP 58.         Plan de l'église de 67. Martino olii Monti, près Ste.-Marie-Majeure. On croit
communément que cette église fut bâtie , vers l'an 3a4 > Par ^e PaPe St.-Silvestre qui
y siégea les premières années de son pontificat, et y tint le premier concile de Rome.
Les papes Simmaque I, Serge II et Léon IV la réparèrent successivement, et depuis
divers cardinaux titulaires, parmi lesquels on compte St.-Charles Borromée, ont con-
tribué à son embellissement. Mais la plus grande restauration qu'elle.ait subie est
celle que fit faire en i65o le père Filippini , général des Carmes qui la desservent ; il
fit polir les belles colonnes de la nef, l'orna de peintures , et renouvella tous les
autels sur les dessins de Filippo Gagliardi , qui peignit aussi les perspectives de
la nef. On descend par un bel escalier placé sous le maître - autel , dans une
chapelle souterraine où sont déposés les corps de S.-Silvestre et de St.-Martin ;
la décoration de ce lieu, qui est orné de colonnes, est de Pietro da Cortona,
-ocr page 38-
(*9)
PLANCHE 96.                                                          PlandeNolli.
Plan de l'église et du couvent de Sta.-Prassede, près Ste.-Marie-Majeure. Cette N? 56.
église qui, depuis plus de 600 ans, appartient à l'ordre de Vallombreuse _, a été
bâtie vers l'an χ 6Ό, par Pie I., sur l'emplacement des Thermes de Novatus .· Adrien I.
y fit des réparations vers l'an 772.5 et en 817, Pascal I. la reconstruisit â-peu-
près dans sa forme actuelle , ainsi que la chapelle ou oratoire de St. - Zenon,
qui renferme la colonne à laquelle on prétend que fut attaché J. C. , lors de sa
flagellation. Vers l'an ι/φο , Nicolas V la fit rétablir par Bernardo Rossellini
architecte Florentin ; depuis, St.-Charles Borromée construisit le portique et la
façade d'entrée ; et restaura le pourtour des nefs, ainsi que le sanctuaire et le
maître - autel, le tout sur les dessins de Martino Lunghi, dit le Vieux. Les colonnes
qui décorent la nef au nombre de trente-deux , sont la plupart de granit, et les
quatre du maître-autel sont de porphyre rouge. On voit au bas de la nef un puits où,
suivant la tradition, Ste.-Praxede faisoit transporter de nuit les corps des saints
martyrs.
PLANCHE 97.
Plan de l'église de S. Pancrazio, sise hors la porte de S. Pancrazio, sur la voie
Vitellia. Bâtie par St.-Félix I., vers l'an 272., cette église a été successivement répa-
rée par les souverains pontifes, jusqu'à ce qu'en 1609 Ie cardinal Luigi de Torres
archevêque de Morreale, entreprit de la reconstruire ; opération qui ne fut entiè-
rement terminée qu'en 1673. Les colonnes du maître-autel sont de porphyre, et
dans la nef on voit deux Ambons ou pupitres enrichis de tables de même matière ;
ces pupitres portent une inscription qui témoigne qu'ils ont été exécutés en 12,49 »
sous le pontificat de Innocent IV : Ciampini en donne la figure tom. I, pi. XIII.
PLANCHE 98.
Porte de l'église de S. Pietro in Montorio sur le Janicule ; ce monument de N° 11,86.
la renaissance de l'art est l'ouvrage de Baccio Pintelli architecte Florentin qui,
sous Sixte IV, fut employé par le roi d'Espagne Ferdinand le catholique, à la
reconstruction de cette église ; la façade se voit dans la planche qui suit.
PLANCHE 99.
On a réuni sur cette planche les façades de plusieurs basiliques et églises élevées
à différentes époques, depuis les premiers temps de l'église, jusqu'au milieu du XVIe
siècle : ce rapprochement, en facilitant la comparaison de leurs différensstyles, nous
a paru propre à faire naître des observations utiles.
S, Stefano Rotondo, ainsi nommé à cause de sa forme circulaire , est situé dans M3 *:
le quartier de' Monti ; on prétend, mais sans aucun fondement, que cette église
étoit un temple dédié au dieu Faune ou à Claude par Agrippa, %% que le pape
H
(
m
-ocr page 39-
( 3ο)
!^==* Simplìcius l'ayant restauré , le consacra en 468 > en l'honneur de St.-Etienne.
ianileNoili* pepuls cette époque , elle a été embellie ou réparée par les papes Félix IV
vers l'an 5%6, Adrien I. en 773, Innocent II en n38, et enfin en i453 par
Nicolas V , qui y fit faire , sous la conduite de Bernardo Rossellini , une restau-
ration générale , ainsi que le témoigne l'inscription qui est sur la porte. Le
diamètre de cette église surpasse de quelques pieds celui du Panthéon : elle est
soutenue par 60 colonnes antiques , dont 5\ sont de granit ; l'inégalité de leurs
dimensions , ainsi que la diversité des bases et des chapiteaux prouvent assez qu'elle
a été construite avec des matériaux tirés d'édifices antiques.
S. Sebastiano fuori delle mura , église de l'ordre de Citeaux, sur la voie Appia,
à un mille, ou environ, de la porte de S. Sebastiano. C'est une des anciennes
^basiliques fondées du temps de Constantin : les papes St. Damase, Adrien I et
Eugène IV l'ont réparée à diverses époques ; et en dernier lieu le cardinal Scipione
Borghese
, neveu de Paul V , la fit presqu'entièrement rebâtir et y ajouta la fa-
çade que nous donnons dans cette planche. Elle a été commencée sur les dessins
de Flaminio Pontio , et terminée par Giovanni Vasantio , flamand ; les six colonne*
qui la décorent sont antiques et de granit.
6". Lorenzo fuori delle mura , sur la voie Tiburtina , à un mille , ou environ ,
de la porte de $. Lorenzo. Cette basilique , l'une de celles que fonda Constantin ,
vers l'an 33o, a été successivement embellie et restaurée par les souverains pontifes ,
et sur-tout par Honorius III qui , outre diverses améliorations , fit élever le portique
d'entrée , ainsi que le prouve son portrait en mosaïque , placé au milieu de la
frise. Ce portique bâti vers l'an 1216 est supporté par six colonnes cannelées en
spirale , dont deux sont de marbre bigio et quatre de marbre de Ρ'aros ,· les murs
sont ornés d'anciennes peintures à fresque , dont une représente Honorius III,
couronnant empereur d'occident Pierre de Courtenai , comte d'Auxerre ; cérémonie
qui eut lieu dans cette e'glise le 18 avril 1217. La planche suivante représente la vue
de l'intérieur de cette basilique.
M0 n86.        «5. Pietro in Montorio sur le mont Janicule. On fait remonter la fondation
de cette église jusqu'au temps de Constantin ; ce qu'il y a de certain, c'est qu'après
diverses vicissitudes , le pape Sixte IV l'ayant donnée aux religieux de St.-François,
ie roi d'Espagne Ferdinand IV , dit le catholique, la fit rebâtir vers i^jS, sur
les dessins de Baccio Pintelli. La porte d'entrée est remarquable par sa belle pro-
portion et le précieux de son exécution ; on peut en voir le dessin en grand,
planche 98.
Ne 181.
         S. Pudenziana , église de Feuillans , près Ste. -Marie-Majeure , construite par le
pape Pie I l'an 164. Elle a été réparée ou embellie par Adrien III et Innocent II
qui , en n3o , l'accorda aux chanoines réguliers de Bologne , auxquels les Feuil-
lans ont succédé sous Sixte V ; enfin , en i5o8 , le cardinal Vrrìco Caetani la
fit rebâtir presque de fond en comble par Francesco da Volterra. La porte est
ornée de deux colonnes antiques de marbre de Paros , cannelées en spirale, avec
des chapiteaux composites à feuilles d'eau , ouvrage que Ciampini croit être d»
VIe. ou VIIe. siècle.
-ocr page 40-
(3ι )
«S. Andrea fuori della Porta del Popolo , petite église située sur la route qui '              ^8
conduit de cette porte à Ponte-Molle. Le cardinal Giovanni Maria dei Monte 9 plailde:No1
gouverneur de Rome , lors du sac donné à cette ville par l'armée du connétable
de Bourbon, en i5a/ , ayant été pris comme otage pour sûreté des contributions
imposées par les Espagnols , avoit réussi à s'échapper de leurs mains le jour de
la fête de St. André. Depuis étant devenu pape en i55o , sous le nom de Jules III ,
il voulut éterniser sa reconnoissance , en élevant au Saint qu'il regardoit comme
son libérateur ce petit temple dont il confiala construction à Tignola, qui batissort
alors pour lui dans le voisinage le casin , dit la Villa di papa Giulio-, cet élégant ex-
voto
, l'une des prémices du talent de cet habile artiste , peut être mis au nombre
de ses meilleurs ouvrages.
S. Saba. Cette église située près de la porte de S. Paolo est fort ancienne , ayant N° lo66.
été donnée aux moines grecs qui, lors de la persécution des Iconoclastes , vinrent
de l'Orient se réfugier à Rome, vers l'an 770. Elle appartient aujourd'hui au coliége
germanique, auquel Grégoire XIII l'a accordée. Dans son intérieur elle est décorée
de vingt-cinq colonnes, dont deux sont de porphyre noir , deux de porphyre rouge
et les autres de granit ou de marbre de Paros. Le pavé est aussi composé de marbres
très-précieux.
Oratorio di Sta. Catarina. Petite chapelle située dans le jardin des religieux ^ '96'
de S. Bernardo alle Terme ; elle est construite au fond et au milieu d'un théâtre
en forme d'hémicycle , qui faisoit partie des Thermes de Dioclétien ; on l'attribue ,
nous ne savons trop sur quel fondement, à Andrea Palladio.
S. S. Giovanni e Paolo. Cette ancienne église, bâtie vers l'an 400 par S. Pam- N° 958j
macchius, a été réparée en différens temps par les cardinaux titulaires, notam-
ment en 14S0 par le cardinal Latino Orsini , et en dernier lieu par le cardinal
Fabricio Paolucci , qui fit restaurer, sous la direction à'Antenio Canevari , le
portique orné de huit colonnes de granit.
Sta. Maria dell' Anima. Cette église commencée en 1400, aux frais d'un Flamand, W° 600.
nommé Giovanni di Pietro , a été aggrandie depuis par les libéralités de la nation
allemande, à laquelle elle appartient. Le Bramante , selon Vasari, fut consulté sur
le dessin de cette église , dont l'exécution fut ensuite laissée à un architecte
allemand. Quant à la façade, il paroît qu'elle a été élevée en 1622. , sous Adrien VI :
elle est remarquable par ses trois portes ornées de colonnes corinthiennes du beau
marbre appelé Porta santa. Filippo Titi attribue avec assez de vraisemblance
le dessin de ces portes au vieux Sangallo , c'est-à-dire, à Antonio da Sangallo,
frère de Giuliano et oncle & Antonio, l'architecte du palais Farnese.
S. Pietro in Vincoli, église collégiale des chanoines réguliers de S. Sauveur, n» 64.
près les Thermes de Titus. Fondée vers l'an 442 , du temps de St. Léon le grand,
par les soins de l'impératrice Eudoxie, femme de Théodose le jeune, elle a été
rebâtie par Adrien I. Vers l'an 14^0 , Nicolas V la fit réparer par Bernardo
Rossellini-,
puis l'année du jubilé 1475, Sixte IV, et après lui Jules II, son
neveu , la restaurèrent et l'embellirent sur les dessins de Baccio P'intelli7 n\â
éleva la façade dont nous donnons le dessin.
-ocr page 41-
(32)
s^fc=^!5 Sta. Maria dell'Ara celi y église de Franciscains , placée au sommet du Capitole.
PlandeNolli. On ignore la date de sa fondation et le temps précis de sa construction : on sait
seulement qu'elle est fort ancienne , et qu'elle a été desservie par les moines de St.
Benoît .jusques vers l'an i25o , que le pape Innocent IV la donna à ceux de St.Fran-
Çois, qui y firent de grandes réparations. C'est sans doute à cette époque qu'il faut
rapporter la construction de la façade que nous représentons : la grande voussure
dont elle est surmontée, présentoit encore, il y a peu de temps, quelques vestiges
d'anciennes peintures en mosaïque. On monte à cette église par un immense escalier
composé de 124 marches de marbre, ayant chacune cinquante pieds de long : il a
été construit en i34^ » et les marbres ont été tirés, dit-on, du temple de Quirinus
sur le mont Quirinal.
PLANCHE 100.
Vue intérieure de l'église de S, Lorenzo fuori delle mura , dont la façade se
voit dans la planche précédente. Constantin en est généralement regardé comme
le fondateur ; elle a été augmentée et restaurée successivement par les papes Sixte III ,
Pelage II et Adrien I. Vers l'an z4y5., Nicolas V la fit aussi réparer sur les dessins
de Bernardo Rossellini. L'église est composée de deux parties , le Chœur ou Sanc-
tuaire
, et la Nef. Le Sanctuaire que l'on dit avoir été construit par Adrien I qui
régna de 772 à 795, est formé par de belles colonnes antiques cannelées et ornées
de chapiteaux d'un très-beau travail, dont quelques-uns offrent des trophées d'armes
avec des victoires ailées dans les angles ; ces colonnes portent une frise en rinceaux,
dont les fragmens sont antiques : au-dessus est un second ordre en arcades suppor-
tées par des-colonnes corinthiennes aussi cannelées ; les quatre colonnes du maître-
autel sont de porphyre. La Nef est partagée en trois parties divisées par deus
files de colonnes de granit au nombre de vingt, avec des chapiteaux ioniques,
tirés de divers édifices antiques. L'un de ces chapiteaux présente une singularité
remarquable ; au centre de ses volutes et dans la partie que l'on nomme l'œil,
ordinairement ornée d'une rosace, on voit d'un côté un lézard, et de l'autre une
grenouille, sculptés en bas - relief. Winkelmann conjecture, avec beaucoup de
vraisemblance , que.ce chapiteau appartenoit autrefois au temple de Junon, l'un de
ceux qui ornoient le portique d'Octavie, et que ces figures de reptiles sont les
emblèmes de deux architectes de Sparte, nommés Saurus et Batrachus. Suivant le
témoignage de Pline j ces artistes s'étoient chargés de construire ce temple à leurs
frais, dans l'espérance d'y inscrire leurs noms : mais cette faveur leur ayant été
refusée , ils imaginèrent de les exprimer allégoriquement, en faisant sculpter sur les
colonnes un lézard et une grenouille , dont les noms, en grée, sont Savpoj et
βάτραχος, et par cet expédient ils réussirent à faire passer les leurs k la postérité.
FIN.
-ocr page 42-
NOMS
DES PRINCIPAUX AUTEURS
QUI ONT ÉTÉ CONSULTÉS
POUR L'EXPLICATION DES PLANCHES.
Giovanni Ciampini. . . . Vetera Monimenta, et de §acris aedificlis à Constantino
constructis, 3 vol. in-£°. Rpmœ, 1747·
Alessandro Donato. . . . Roma vêtus ac recens, i/z-40· Romae., 1725.
Famiano Nardini.....Roma antica, 3e édition, 3 vol. z/z-8°. Roma, 1771.
Francesco de' Ficoroni. . Le Vestigia e rarità di Roma antica e moderna, lib. II»
i/z-f°. Roma, 1744«
Bernardo Gamucci.... Delle Antichità della citta di Roma , lib. IV, i/z-f°.
Venezia, i565.
Lucio Mauro.......Le antichità della citta di Roma, in-xi. Venezia, i558.
Ulisse Aldroandi.....Le Statue antiche di Roma, in-xt. Venezia, i558.
Francesco Eschinardi . . Descrizione di Roma e dell' Agro Romano, z'/z-8°.
Roma , ιγ5ο.
Filippo Titi. ....... Descrizione delle Pitture , Sculture ed Architetture di
Roma, ζλ-8°. Roma, 1763.
Francesco Casimiro. . . . Memorie isteriche della Chiesa di Sta Maria in Araceli
di Roma , in~4°· Roma , 1736.
Antonio Bosio......Roma Sotterranea. in-£°. max. Roma, i632.
Gio. Giacomo de' Rossi. . Palazzi di Roma intagliati da Pietro Ferrerio e Gio.
Battista Falda, lib. II, z»-f°. oblong , Roma.
Pietro Rossini......Il Mercurio errante, z'/z-8°., 7» edizione , Roma, ij5o.
Giuseppe Vasi......Tesoro Sacro delle chiese di Roma, 2 vol. z'/z-i2»Roma, îjfô.
Domenico de' Rossi . . . Studio d'Architettura civile , 2 voi. zVz-f». Roma, 1702.
Agostino Taia......Descrizione del Palazzo Vaticano, in-8°· Roma, 1750.
Già. Pietro Chattard. . . Nuova Descrizione del Vaticano ,3 voi. ζ'λ-8°. Roma, 1762.
Gaetano Marini......Degli Archiatri pontificii, 2 voi. in-4°· Roma, 1784.
Francesco Borromini. . . Opere di Architettura 3 parti II, in-ì°. Roma, 1720-1725.
I
-ocr page 43-
( 34 )
Girolamo Masi. . . .. » . Teoria e pratica di Architettura, in-£°. Roma , 1788.
Pompilio Tolti......Ritratto di Roma moderna, in-&°. Roma, 1645.
Roma antica e moderna, 3 voi. z/z-8°. Roma, xj5o.
Giorgio Vasari.. ..... Vite de' Pittori, Scultori ed Architetti, édition de Bottari,
3 voi. in-4°. Roma, 1759.
Ascanio Condivi. .... Vitadi Michel-Angiolo Bonarruoti, i/z-f°. Florence. ,1746.
Giovanni Baglione. ... Vite de'Pittori, Scultori ed Architetti, da Gregorio Jilll,
sino ad Urbano Vili, in-£°. Roma , 174°·
Filippo Baldinucci. . . . Notizie de' Professori deldisegno, 22, yol. z'/z-8°. Firenze,
1767-1774.
Bernardo de* Dominici . . Vite de' Pittori, Scultori ed Architetti napoletani , 3 voi.
in-40. Napoli, 1742-1743«
Nicolo Carletti. ..... Topografia della citta di Napoli, in-4°. Napoli , 1776.
Carlo Celano.......Notizie del bello, dell' antico e del curioso di Napoli ,
3 voi. in-12. Napoli , 1758.
Gio. Pietro Bellori. . . . Vite de' Pittori , Scultori ed Architetti moderni , in-40.
Roma, 1672.
Giam-BattistaPasseri. . . Vite de' Pittori, Scultori ed Architetti, dal \6ii al 1673 >
in-lf. Roma, 1772.
Guglielmo della Valle. . Lettere sanesi sopra le belle arti, 3 voi. in-If. Venezia,
1782, e Roma, 1785.
Antonio Orlandi.....Abcdario Pittorico dei professori del disegno, parti II,
z«-4°. Florence , 1788.
Giovanni Bottari. .... Raccolta di lettere sulla pittura , scoltura edarchitettura ,
7 voi. z'«-8°. Roma, é^5ã - 1773.
Charles Da viler. ..... Cours d'Architecture, 3 vol. æ"/æ-4°· Paris, 1691.
Serie degli uomini illustri nella pittura , etc., con i loro
elogi e ritratti,
12 voi. in-4.0. Florence, 1769-1775.
Luigi Lanzi.......Storia pittorica della Italia, 3 voi. ira-8°. Bassano ,
1795 - 1796.
Francesco Milizia.....Vite degli Architetti antichi e moderni , 2 voi. in-Z°.
Parma , 1781.
Idem...........Roma delle arti del disegno , z/z-8°. Bassano, 1787.
Lione Pascoli.......Vite de' Pittori, Scultori ed Architetti moderni, 2 voi.
æ'«-4°·> Roma , 1730 - 1732.
Andrea Vici........Giornale delle Belle Arti, tome li, page 372, 5 voi.
ÀË-40. Roma , 1785.
\
1
-ocr page 44-
TABLE CHRONOLOGIQUE
DES ARCHITECTES
MENTIONNÉS DANS CET OUVRAGE,
AVEC LA DATE DE LEUR NAISSANCE ET DE LEUR MORT,
LEURS NOMS ET PRÉNOMS, LEUR PATRIE,
Et le N° des Planches où leurs Ouvrages se trouvent gravés.
Naissance et mort.
Noms et présojms.
Patrie.
Nos DES ΓΙΆ,ΝΟΗΕΪ.
1377. Ι >447·
Florìssoit vers 1450.
Fior, vers 1470·
Giuliano da Maiano.....
Bernardo Rossellini . . . . .
Baccio Pintelli.......
Giuliano da Sangallo . . . .
Bramante Lazzari......
Antonio da Sangallo.....
Michel-Angelo Buonarroti · .
Jacopo Sansovino ......
Baldassare Peruzzi . . . . .
Lorenzo Lotti ,dit Lorenzetto.
Antonio Lal)acco......
Nanni Bigio........
Jacopo Barozzi da Vignola. ,
Bartolomeo Ammanati. . . .
Andrea Palladio.......
Pirro Ligorio........
Giacomo della Porta ....
Francesco da Volterra ....
Giulio Mazzoni...... .
Ottaviano Mascherino ....
Martino Lunghi, le vieux . ,
Giovanni Fontana.....,
Domenico Fontana .....
Carlo Maderno.......
Onorio Lunghi......
Flaminio Pontio......
Giovanni Vasantio .....
Bartolomeo Breccioli. . . .
Girolamo Rainaldi ....
Domenico Zampieri....
Maiano, près de Florence
Florence.
.......
Florence........
Florence*.......
Castel-durante, près d'Uri)
Mugello, près de Florence
Caprése , près d'Arezzo .
Florence.
.' . . , # , β
Accaìano, près de Siene
Florence. .......
Florence........
Florence........
Vignola, près de Modène
Florence»
.......
Vicence, État de Venise
Naples........
Rome.........
Volterra , en Toscane .
Plaisance
.......
Bologne*.......
Vigiù., dans le Milanez
Siili, près de Cóme . .
Mili, près de Còme .
.
Bissone, près de Còme .
Rome.........
La Lombardie. ....
La Fiandre......
54.
96.99 bis. 100.
55.90.98.99 bis.
37.
15.27.45.75.76.77.99.
8.9.39.37.39.40.41.42.43.
39.4ο.4ι·43·5ι.
11.
2.4.22.24.28.56.57.59.60.61
74.89.
6.
16.
3.29.31.39.43.76.77.78.99.
28.33.35.72.
99·
57.
36.39.5i.5a.53.
67.99,
68.69.70.
63.66.
10.23.66.87.88.96·
ai.
63.64.76.
63.64.67.73·81·
34·
16.63.65.87.99·
99·
35.
5.
67.72.
1443.
1444.
1470.
1474.
1479.
1481.
1494.
ι5οσ ,
Fior.
i5o7-
i5n.
i5i8.
Fior.
Fior.
ι53ο
i53o
1540.
1543.
i556.
\56q.
Fior.
i5i7-
ι5ι4·
i546.
i563.
1570.
i536.
i54i.
.. environ,
vers
i55o.
i573.
1592,
i58o.
i58o.
vers 1570.
| 1588.
vers i56o.
,. .environ.
. . environ.
1614.
1607.
1629.
1619.
1600.
1622.
i637.
i655.
Urbin
S. Angelo in Vado, près d
Rome........·
Bologne. . . .....
i5jo.
i58i.
-ocr page 45-
(36)
Naissance bt Mort.
N01 DES PLANCHES.
Noms et prénoms.
Patrie.
1596.
1669.
1598.
1680.
i599.
1667.
160a.
1654.
i6o5.
ι656.
1616.
i6g5.
1634.
«7i4-
i637.
1695.
1681.
Fior, ve
rs 1700.
Mor. ve
» 1700.
1699.
1724.
1781.
Vivant.
Pietro Berettini da Cortona,
Lorenzo Bernini......
Francesco Borromini . . .
Alessandro Algardi . . .. .
Martino Lunghi , le jeune
Gio. Antonio eie' Rossi . .
Carlo Fontana. ......
Mattia de"5 Rossi ......
Antonio Canevari.....
Carlo Bizzaccheri.....
Carlo Stefano Fontana . .
Ferdinando Fuga ......
Michel-Angelo Simonetti .
Pietro Camporesi.....
27.30.95.
48.63.81.82.
21.27.51.53.68.82.
72.
35.
5.11.
48.
16.
99·
28.
93.
63.84.
91.
91·
Cortona, ere Toscane. . .
Naples.........
Bissone, près de Cóme . .
Bologne.........
Rome..........
Brembato, près de Bergame
Bruciato f près de Cóme .
.
Rome. .........
Rome..........
Rome. ..... ....
Rome..........
Florence. ........
Rome..........
Rome. ........